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Full text of "Manuel de la langue Chkipe ou Albanaise"

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MANUEL 

UE     LA 

LANGUE    CHKIPE 

OU    ALBANAISE 


DU    MEME    AUTEUR 


Poésies  populaires  serbes,  traduites,  etc.  Paris,  1859, 

Chansons  populaires   bulgares  ,   en   original  et    en    traduction. 
Paris,  1875. 

Tous  droits  réserves. 


IMPRIME  RIE     D.     BARDIN,    A    SAINT-GERMAIN 


MANUEL 


DE     LA 


LANGUE  CHKIPE 


OU    ALBANAISE 


-A.TJC3-XJSTE     DOZOW 


CON.-5UL    DE     FRANCE 


GRAMMAIRE  —  VOCABULAIRE  —  CHRESTOMATHIE 

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PARIS 

ERNEST    LEROUX,    EDITEUR 

LIBRAIRE   DE    LA   SOCIÉTÉ  ASIATIQUE   DE   PARIS,    DE   L'ÉCOLE   DES    LANGUES    ORIENTALES 

VIVANTES,   DES    SOCIÉTÉS    DE    CALCUTTA,   DE    NEW-HAVEN 

(ÉTATS-UNIS),    DE    SHANGHAÏ    (CHINE),    ETC. 

28,     RUE    BONAPARTE,     28 

1879 


AVERTISSEMENT 


Sans  littérature,  sans  art,  presque  sans  histoire,  le  peuple 
albanais  ou  chkipetar  ne  sollicite  guère  notre  attention  que  par 
les  obscurités  de  son  origine.  Peu  nombreux  et  isolé  au  milieu 
d'autres  races,  on  pourrait  le  comparer  à  un  de  ces  ilôts,  soulevés 
par  des  forces  volcaniques  et  à  une  époque  inconnue,  du  fond  de 
la  mer,  et  dont  la  base  est  dérobée  par  les  eaux  où  ils  s  emiettent 
peu  à  peu  aux  investigations  des  géologues,  curieux  d'en  étudier 
la  structure.  La  langue,  qui  sépare  les  Albanais  du  reste  du 
monde,  paraîtrait  devoir  fournir  la  clef  de  leur  descendance  et 
nous  révéler  d'où  ils  viennent.  Mais  cette  langue,  mosaïque 
étrange  de  pièces  qui  semblent  partout  empruntées,  n'offre  au 
premier  aspect  qu'une  autre  énigme  bizarre  et  indéchiffrable. 

Aussi,  en  mettant  à  profit  un  séjour  prolongé  en  Épire,  pour 
rassembler  d'abord,  et  ensuite  pour  coordonner  les  matériaux  qui 
composent  ce  livre,  mon  but  principal  a-t-il  été  de  fournir  aux 
ethnographes  et  aux  philologues,  aux  albanistes  (il  faut  risquer  le 
mot),  s'il  en  est,  quelques  éléments  de  plus  pour  la  solution  du 
problème.  C'est  une  entreprise  où,  toute  modeste  qu'elle  soit,  je 
m'étais,  pour  mon  malheur,  engagé  trop  à  la  légère.  Recueillir 
des  contes,  des  chansons,  des  proverbes,  était  en  effet  tout  ce  que 
je  m'étais  d'abord  proposé  de  faire,  mais  je  n'avais  point  réfléchi 
que,  pour  mettre  par  écrit  correctement  quatre  mots  d'une  langue 
quelconque,  il  faut  posséder  la  grammaire  de  cette  langue  d'une 
manière  presque  complète  et  surtout  précise.  En  un  mot,  je  me 


—  r>  — 

suis  vu  entraîné  ,  sans  en  avoir  eu  aucunement  le  projet, 
à  étudier  l'albanais.  De  là  l'Essai  grammatical,  dont  la  rédaction 
a  marché  de  front  avec  la  réunion  des  textes;  essai  qui  est 
complété  par  un  Vocabulaire  comprenant  tous  les  mots  que  ceux- 
ci  renferment  ou  qu'il  m'a  été  donné  de  recueillir  dans  le  com- 
merce  oral  '.  Les  trois  parties  de  l'ouvrage,  tout  imparfait  qu'il 
soit,  étant  rédigées  cm  vue  l'une  de  l'autre,  pourront,  si  je  ne 
me  trompe,  donner  au  curieux  une  notion  suffisante,  sinon  com- 
plète, du  génie  de  la  langue  chkipe  ;  c'est  l'idée  qui  m'a  soutenu 
dans  un  travail  long  et  souvent  pénible.  La  préface  de  la  gram- 
maire rendra  compte  du  système  orthographique  que  j'ai  été 
conduit  à  adopter,  faute  de  mieux,  et  que  je  me  suis  efforcé  de 
rendre  rationnel  et  intelligible,  à  la  différence  de  la  plupart  de 
mes  devanciers  2. 

La  prétention  avouée,  mais  suspecte  à  bon  droit  de  la  part 
d'un  étranger,  de  donner  des  testi  di  linrjua  irréprochables,  sinon 
quant  au  style,  du  moins  sous  le  rapport  de  la  correction,  a  be- 
soin d'être  justifiée,  et  c'est  ce  que  je  ferai  tout  à  l'heure.  Mais 
d'abord  il  est  à  propos  de  dire  quelques  mots  de  ce  qui  représente 
chez  les  Albanais  la  littérature  populaire  (d'autre,  ils  n'en  ont 
pas),  c'est-à-dire  de  leurs  chansons  et  de  leurs  contes,  dont 
j'offre  ici  au  public  d'assez  nombreux  spécimens. 

Ces  deux  genres  de  productions,  dont  un  seul,  les  chansons, 
doit  à  la  versification  une  forme  déterminée  et  à  peu  près  stable, 
portent  des  noms  d'origine  latine  ou  italienne;  car  le  verbe  kœn- 
dôn,  chanter,  d'où  kœnyœ,  chanson,  dérive  de  cantare,  de  même 
que  dans  prdlhœ  ou  pœrdlhœ,  récit,  conte,  on  croit  reconnaître 
l'italien  parola 3.  Ce  qui  les  différencie  surtout,  au  point  de  vue  de 
l'originalité  et  de  l'intérêt  qu'ils  pourraient  avoir  pour  nous,  c'est 
l'empreinte  musulmane  que,  par  malheur,  la  chanson  porte  à  un 
haut  degré,  tandis  que  le  conte,  si  on  en  excepte  un  petit  nombre 

1.  A  ces  mots  il  en  sera  ajouté  un  assez  grand  nombre,  pris  dans  les  li- 
vrets de  Kristophoridhis. 

2.  Je  fais  dès  à  présent  exception ,  sous  certaines  réserves  à  exposer, 
pour  deux  ouvrages  auxquels  j'aurai  souvent  à  me  référer  :  les  Etudes  alba- 
naises (albanesische  Studien)  de  M.  Hahn,  Jena,  1854;  la  Grammatoloyia 
comparala  délia  lingua  albanese,  Livorna,  1864,  par  un  Albanais  d'Italie, 
M.  D.  Camarda;  et  avant  tout,  pour  les  publications  de  C.  Kristophoridhis. 
Voy.  plus  bas. 

3.  Cependant  les  Albanais  de  Sicile  disent  pougliâre. 


de  détails  et  des  conceptions  évidemment  empruntées  aux  Mille 
et  une  nuits,  conserve  un  air  <l<i  parenté  avec  les  iictions  de  pro- 
venance indo-européenne.  Dans  les  chansons  en  outre  la  propor- 
tion des  mots  turcs  est  bien  plus  considérable  que  dans  le  lan- 
gage non  versifié,  tellement  que  parfois  on  pourrait  presque  dire 
d'elles  que  ce  n'est  déjà  plus  de  l'albanais  et  que  ce  n'est  pas  en- 
core du  turc.  Je  fais  appel  au  jugement  des  personnes  qui  ont  eu 
la  patience  de  lire,  fût-ce  dans  la  traduction  allemande,  quelques- 
unes  des  élucubrations  de  Nessim  4,  fades  imitations  du  Divan  de 
Sadi  ou  d'autres  poètes  mystiques,  dépaysées  dans  les  froides 
montagnes  de  l'Albanie.  Pour  moi,  le  dégoût  m'a  pris  assez  vite, 
et  quoique  aimant  autant  que  personne  la  poésie,  j'avais  renoncé 
à  me  fatiguer  pour  courir  après  ce  qui  le  plus  souvent  en  avait 
tout  au  plus  la  forme.  Cette  chasse  devenait  une  déception,  et  je 
n'avais  pas  attendu,  pour  l'abandonner,  que  le  seul  Albanais  de 
Turquie,  qui  aujourd'hui  cultive  sa  langue  maternelle,  Constan- 
tin Kristophoridhis,  d'Elbassan  5,  me  fit  l'aveu  que  ses  compa- 
triotes manquaient  totalement  du  génie  poétique. 

Ce  jugement  sévère,  qui  s'applique  aussi  aux  morceaux  don- 
nés par  Reinhold  6  (il  est  inutile  de  parler  du  fragment  informe 
qu'on  trouve  dans  les  notes  de  lord  Byron),  doit  être  mitigé  peut- 
être  en  ce  qui  concerne  les  Albanais  d'Italie.  Tout  au  moins  y  a- 

4.  Hahn.  Études  alb.,  2e  partie. 

5.  Kristophoridhis  (c'est  ainsi  qu'il  écrit  son  nom),  Kf.arcçcpîS''.;  a  été  l'un 
des  deux  maîtres  de  M.  Hahn  (l'autre,  Apostoli,  exerce  ajourd'hui  à  Iannina 
la  profession  de  chirurgien  empirique),  et  celui  qui  lui  a  fourni  tous  les  ma- 
tériaux en  matière  de  langue,  de  coutumes,  etc.,  pour  la  partie  guégue  de  son 
ouvrage.  Aujourd'hui  agent  de  la  Société  biblique  de  Londres,  il  traduit  pour 
elle  et  a  déjà  fait  imprimer  (à  Constantinople,  chez  Boyadji):  1°  le  Nouveau 
Testament,  en  dialecte  guégue  (un  langage  composite,  sauf  pour  le  troisième 
évangile,  qui  est  en  pur  parler  d'Elbassan);  2°  le  Psautier,  en  guégue  et  en 
toske.  Il  a  publié  aussi,  dans  les  deux  dialectes,  une  histoire  de  l'écriture 
sainte,  avec  des  illustrations  anglaises,  un  abécédaire  et  un  petit  catéchisme 
(kâticr  otwgy'ilhalœ).  Les  publications  guégues  sont  en  caractères  latins, 
adaptés  à  l'albanais,  et  les  toskes  en  lettres  grecques  mêlées  de  lettres  la- 
tines, selon  le  système  de  Hahn,  mais  amélioré  et  rendu  presque  irréprochable. 
Kristophoridhis  travaille  aussi  depuis  vingt  ans  à  la  composition  d'un  grand 
dictionnaire  albanais-grec,  pour  lequel  il  me  disait  avoir  déjà  réuni  environ 
40,000  mots;  nombre  qui  ne  peut  s'expliquer  que  par  la  variété  des  dialectes. 
Là-dessus  il  n'y  aurait  pas  plus  de  quatre  cents  mots  slaces. 

6.  neXaG-fixâ,  ou  Noctes  Pelasgicse,  Athènes,  1855. 


t-il  plus  de  souffle,  de  variété  et  d'imagination  dans  les  Rapsodies  7 
éditées  et  traduites  par  M.  G.  de  Rada,  auteur  lui-même  décom- 
positions assez  nombreuses  et  de  longue  haleine,  dont  les  titres 
seuls  me  sont  connus8.  Seulement  l'éditeur  n'ayant  fait  connaître 
aucune  des  circonstances  dans  lesquelles  furent  recueillies  ces 
Rapsodies,  soumises  d'ailleurs  à  un  arrangement  tout  à  fait  arbi- 
traire et  probablement  forcé,  on  ne  peut  se  défendre  d'un  soupçon 
sur  l'origine  vraiment  populaire  des  pièces  de  ce  recueil,  dont  j'ai 
cru  pourtant  pouvoir  extraire  un  morceau,  transcrit  à  ma  manière 
(car  l'orthographe  de  l'original  est  tout  à  fait  amphigourique  9). 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  chansons  albanaises  peuvent  se  diviser 
en  deux  genres,  les  chansons  héroïques  et  celles  de  fantaisie.  Les 
héroïques  roulent  sur  des  faits  de  guerre  et  sur  les  brigands. 
Les  spécimens  tombés  dans  mes  mains  sont  des  plus  pauvres 
et  celles  qu'a  publiées  M.  Jubany  10  ne  sont  pas  très-supé- 
rieures, quoique  faites  en  général  avec  un  certain  art  et  dans 
une  forme  où  se  trahit  clairement  l'imitation  italienne;  pauvreté 
qui  étonne  chez  un  peuple  naturellement  belliqueux,  et  qui  offre 
le  contraste  le  plus  frappant  avec  la  richesse  en  ce  genre  —  en 
poésie  héroïque  —  des  nations  limitrophes.  Skanderbey  lui-même 
s'il  a  jamais  été  chanté  par  les  poètes  nationaux,  est  oublié  au- 
jourd'hui; Kristophoridhis,  que  j'ai  vu  l'année  dernière  sur  le 
lieu  qui  fut  le  théâtre  des  exploits  de  Jean  Castriote,  ne  con- 
naît aucun  chant  où  il  figure,  et  c'est  en  Italie  seulement  qu'on 
peut  trouver  un  écho  de  sa  pure  renommée  ll. 

L'amour  a  un  peu  plus  heureusement  inspiré  l'esprit  albanais 
dans  ces  chansons  que  j'ai  appelées  de  fantaisie,  et  qui  compren- 
nent aussi  des  couplets  satiriques.  Il  n'y  a  probablement  aucun 
peuple  chez  lequel  il  n'ait  jailli  au  moins  du  sentiment  de  l'amour 

7.  Rapsodie  d'un  pocma  albanese,  raccolte  nelle  colonie  del  Napoletano, 
tradotte  da  Girolamo  di  Rada,  etc.  Firenze,  1866. 

8.  Ganti  di  Milosao,  figlio  del  Despota  di  Scutari.  —  L'Albania  dal  1460 
al  1485.  —  Serafina  Tbopia,  Canti,  Napoli,  1836-1847. 

9.  C'est  la  Chevauchée  funèbre  (titre  que  j'emprunte  à  M.  Alfred  Ram- 
baud),  dont  la  traduction  se  trouve  dans  mes  Chanso?is  bulgares,  p.  327.  (Le 
voyage  du  mort.) 

10.  Raccoîta  di  canti  popolari  albanesi,  Trieste,  1871.  —  C'est  sur  la  version 
italienne,  ajoutée  au  texte,  que  M.  Hecquard,  dont  M.  Jubany  était  le  drog- 
mau,  avait  fait  les  traductions  qu'on  trouve  dans  sa  Haute-Guégarie, 

il.  Voyez  les  Rapsodie, 


—  9  — 

un  peu  de  ce  qu'on  pourrait  appeler  la  beauté  du  diable  en  poésie; 
il  est  difficile  que  sous  cette  influence  la  jeunesse  ne  rencontre 
point  parfois  une  veine  de  grâce,  de  naïveté,  voire  de  malice  spi- 
rituelle. 

Les  beïts  ou  quatrains  offrent  peut-être  ce  qu'il  y  a  de  mieux 
en  ce  genre,  ils  répondent  aux  distiques  des  Grecs,  forme 
dont  j'ai  aussi  réuni  deux  ou  trois  spécimens  (nos 26-29);  mais  ce 
n'est  pas  seulement  par  le  nom  {bé'it  est  arabe)  que  l'influence 
orientale  s'y  trahit.  Le  birbil  ou  rossignol,  le  fade  bulbul  des  Per- 
sans, y  reparait  trop  souvent  avec  un  rôle  conventionnel. 

Parmi  ces  be'its,  les  plus  curieux  sont  du  genre  pédérastique  et 
se  rapportent  à  ce  que  M.  Hahn,  qui  en  a  lui-même  imprimé  plu- 
sieurs, appelle  «  die  dorische  Knabenliebe 12 », c'est-à-dire  un  amour 
purement  platonique  entre  jeunes  gens.  Les  renseignements  que 
j'ai  obtenus  confirment  cette  opinion  sur  la  nature  de  la  passion 
exprimée;  autrement  il  n'est  pas  besoin  de  dire  que  j'eusse  entiè- 
rement laissé  de  côté  cette  nouvelle  Muse  de  Straton}3.  Seulement 
quand  mon  devancier  remonte  jusqu'aux  Doriens  pour  trouver 
l'origine  de  ces  amitiés  exaltées,  il  ne  fait  pas  attention  que  tous 
les  mots,  arçik,  dulbèr,  pouçt,  marquant  la  relation  réciproque 
entre  les  deux  amis  sont  orientaux  u,  et  on  est  porté  à  ne  voir 
dès  lors  dans  cette  relation  que  l'expression  adoucie  et  purifiée  des 
mœurs  musulmanes.  Voici  au  reste  en  quoi  consiste  et  comment 
s'établit  ce  lien  d'affection.  Dans  quelques  villes  et  bourgades  de 
l'Albanie  centrale,  les  jeunes  gens  ont  coutume,  c'est  comme  une 
mode,  de  s'éprendre  d'un  garçon  plus  jeune  qu'eux,  qui  règne  en 
tyran  sur  leur  cœur  ou  sur  leur  imagination,  mais  qui  traite  avec 
le  plus  profond  dédain  les  manifestations  les  plus  exaltées  de  la 
passion  dont  il  est  l'objet;  le  dulbèr  n'accorde  pas  une  parole  ni 
même  un  regard  à  V arçik  qui  n'a  d'autre  soulagement  que  des  ef- 
fusions lyriques,  lesquelles  portent  le  témoignage  de  ce  que  je 
viens  de  dire.  (Voy.  les  nos  8  et  suiv.)  Le  mariage  de  celui-ci 
met  complètement  fin  à  cette  liaison  unilatérale  en  quelque  sorte, 
et  c'est  apparemment  au  tour  de  l'objet  aimé  de  soupirer  mainte- 
nant pour  quelque  autre  cruel.  Et  ce  n'est  point,  qu'on  le  sache, 

12.  Études  alb.,  impartie,  p.  166. 

13.  Voyez  l'Anthologie  grecque. 

14.  Arçik   est   la   corruption   d'un    mot   arabe,   les    deux    autres    sont 
persans, 


—  10  — 

parmi  1<>s  musulmans  que  règne  cette  singulière  coutume;  Tinfor- 
raanl  de  M.  Hahn  était  un  chrétien  d'Elbassan 15,  et  les  beïts  qu'on 
trouvera  ici  sont  l'œuvre  d'un  jeune  homme  appartenant  à  la 
même  religion,  d'un  boutiquier  de  Pœrmét,  petite  ville  d'Épire  à 
une  vingtaine  de  lieues  au  nord  d'Ianina,  lequel  ne  se  doutait 
guère  de  la  publicité  qui  les  attendait;  le  parent  de  l'auteur,  qui 
me  les  a  dictés,  n'y  voyait  rien  que  de  naturel  et  n'y  soupçonnait 
aucune  impureté. 

Les  seuls  contes  albanais  publiés  jusqu'ici,  au  nombre  de  cinq 
et  très-courts,  l'ont  été  par  M.  Hahn  qui,  en  outre,  a  ajouté  la 
traduction  de  quelques  autres  à  celle  des  contes  grecs  16.  En  pré- 
sence de  la  rareté  des  textes  albanais,  on  trouvera  donc  peut-être 
opportune  la  mise  au  jour  de  la  présente  collection  qui,  en 
augmentant  le  nombre  des  mots  déjà  connus,  aura  aussi  l'avan- 
tage d'exemplifier  la  phraséologie  et  de  présenter  la  langue  de 
la  prose  dans  sa  libre  allure,  nécessairement  guindée  par  les  né- 
cessités de  la  traduction  et  par  l'imitation  d'une  pensée  et  d'un 
style  étrangers,  dans  la  version  du  Nouveau-Testament 17,  jus- 
qu'ici source  principale  où  ont  puisé  les  albanistes.  En  atten- 
dant que  je  puisse  faire  paraître  la  traduction  de  mes  contes, 
on  trouvera  ici  un  index  destiné  aux  personnes  assez  nombreuses 
qui  s'occupent  de  mythographie  comparée. 

Ceci  est  pour  l'élément  merveilleux,  mais  à  un  autre  point  de 
vue,  je  dois  dire  dès  à  présent  qu'ils  réservent  une  déception 
aux  personnes  qui  croiraient  y  trouver  une  peinture  des  mœurs 
et  surtout  des  coutumes  des  Albanais.  En  cela  au  reste  ces 
contes  ne  forment  pas  exception  aux  productions  du  même  genre 
qu'on  a  recueillies  en  si  grand  nombre  chez  presque  tous  les 
peuples  du  globe.  Dans  les  fictions  vraiment  populaires,  c'est 
pour  ainsi  dire  l'homme  abstrait  qui  s'offre  à  nous,  l'homme,  bon 
ou  mauvais,  mais  réduit  aux  qualités  les  plus  essentielles  de  sa 
nature.  L'organisation  sociale  y  est  aussi  la  plus  simple;  ce 
monde  imaginaire  n'en  connaît  pas  d'autre  qu'un  despotisme  im- 
bécile, mais  tempéré,  si  l'on  peut  dire,  par  l'amour  et  la  fortune, 
les  rois  y  épousent  des  bergères,  et  réciproquement;  la  chance, 

15.  C.  Kristophoridhis. 

16.  Griechische  und  albanesische  Mœrchen,  Leipzig,  1864. 

17.  Il  s'agit  de  la  traduction  toske,  publiée  à  Corfou  en  1827,  et  réim- 
primée à  Athènes  en  1858. 


plus  encore  que  le  courage,  l'intelligence  ou  la  beauté,  conduit  le 
manant  jusqu'au  lit  des  princesses  et  jusqu'à  la  royauté  :  sorte  de 
procédé  instinctif  par  lequel  la  conscience  du  peuple  rétablit 
l'égalité  naturelle  de  la  naissance.  Mais  sous  quel  ciel,  en  quel 
lieu  se  déroulent  les  événements,  au  fond  toujours  si  semblables, 
c'est  ce  qui  n'apparaît  point,  tout  au  plus  si  quelque  phénomène 
météorologique,  la  mention  de  la  neige  par  exemple,  nous  ap- 
prend qu'on  est  au  nord  et  non  pas  sous  1  equateur. 

On  sent  la  main  de  l'arrangeur,  d'un  arrangeur  trop  spirituel 
parfois,  dans  les  trop  longs  récits  de  Mmo  d'Aulnoy,  comme  dans 
les  petits  chefs-d'œuvre,  plus  conformes  au  genre, de  Ch.  Perrault; 
ils  appartiennent  clairement  à  une  époque,  celle  du  Roi-soleil,  le 
nec  pluribus  impar  est  la  devise  même  de  Riquet  à  la  Houppe.  Les 
uns  et  les  autres  pourtant  avaient  une  base  populaire,  un  fond 
dont  les  deux  auteurs  cités  devaient  la  première  connaissance  à 
leurs  nourrices,  et  déplus  ils  sont,  à  l'exception  du  Pcntamerone 
du  Napolitain  Basile,  les  plus  anciennes  productions  de  cette 
sorte  publiées  dans  le  monde  moderne,  après  les  spécimens 
laissés  par  les  anciens,  depuis  Hérodote  jusqu'à  Pétrone  et 
Apulée.  Aussi,  et  je  saisis  l'occasion  de  le  dire,  y  a-t-il  lieu  de 
s'étonner  de  l'oubli  dédaigneux  où  les  ont  laissés  les  mytho- 
graphes  étrangers.  L'élégance  de  la  forme  serait-elle  donc  un 
crime  irrémissible?  Cependant  si  le  Petit  Poucet  et  Peau  d'Ane 
renferment  des  éléments  scientifiques,  c'est  aussi  bien  dans  la 
rédaction  française  un  peu  fleurie,  que  dans  celles,  plus  naïves 
peut-être,  des  frères  Grimm  ou  en  cinq  ou  six  autres  langues  et 
dont  les  principaux  détails,  rangés  par  M.  Hahn  en  un  tableau 
comparatif,  ont  fourni  une  nouvelle  application  de  la  statis- 
tique 18. 

Pour  les  contes  albanais  non  plus  le  temps  et  le  lieu  n'existent 
pas;  à  peine  si4  là  même  où  le  fond  ne  semble  pas  de  provenance 
musulmane,  quelque  titre  de  fonction  ou  de  dignité  nous  avertit 
que  nous  sommes  sous  le  régime  turc;  de  même  que  la  couleur 
générale  des  compositions  de  Perrault  trahit,  avec  l'usage  des 
titres  nobiliaires,  la  brillante  et  monarchique  époque  de 
Louis  XIV,  ainsi  du  nom  de  derviche,  de  cadi,  de  pacha,  ce  der- 
nier parfois  clairement  substitué  à  celui  de  mbret  (roi);  on  n'est 

18.  Préface  de  l'ouvrage  précité, 


plus  heureux  comme  un  roi,  mais  l'existence  d'une  femme  de  pacha 
di  vient  l'idéal  proposé  à  une  jeune  fille  par  la  vieille  qui  veut  la 
séduire  (conte  u°2).  Il  est  tel  récit  plaisant  (le  n°  32)  qu'on  dirait 
traduit  du  persan,  quoique  d'ailleurs  l'intention  comique  ne  fasse 
pas  plus  défaut  ici  que  chez  les  autres  peuples,  et  constitue  une 
division  du  genre.  Pour  le  surplus,  c'est  en  vain,  comme  je  le 
disais  tout  à  l'heure,  qu'on  chercherait  dans  ces  récits,  délasse- 
ment des  Albanais,  trace  des  coutumes  qui  les  caractérisent 
comme  nation  :  la  vendette  ou  le  sang  (gydkou),  qui  les  décime,  la 
division  en  clans,  l'habitude  de  pleurer  les  morts,  de  s'expatrier 
dans  un  but  de  spéculation  ou  de  se  louer  pour  le  service  mili- 
taire La  mise  en  scène,  assez  fréquente  et  sans  aucune  idée  de 
blâme,  des  voleurs,  forme  peut-être  le  trait  le  plus  saillant  de 
mœurs,  portant -d'ailleurs  une  couleur  excessivement  simple,  et 
qui  permettent  par  exemple  à  un  roi  de  fréquenter  le  café,  comme 
un  simple  mortel  (conte  n°  2). 

Il  importe  maintenant  de  dire  comment  et  de  qui  j'ai  recueilli 
les  textes  présentés  ici  au  public. 

Les  contes,  il  convient  d'employer  seul  ce  mot,  comme  pen- 
dant de  l'allemand  Mârchen,  puisque  les  fées  n'en  sont  pas  un 
élément  indispensable,  les  contes  passent  en  général  pour  être  la 
propriété  exclusive  des  femmes,  des  vieilles  surtout,  et  des  nour- 
rices. Hahn,  dans  l'introduction  fort  intéressante  de  l'ouvrage 
cité  en  dernier  lieu,  atteste  que  durant  un  long  séjour  en  Grèce 
et  dans  des  circonstances  qui  le  mettaient  en  rapport  continuel 
avec  la  classe  populaire,  il  ne  lui  a  pas  été  possible  d'entendre  un 
seul  conte  de  la  bouche  d'un  homme.  C'est  par  la  promesse  de  ré- 
compenses pécuniaires  qu'il  est  parvenu  à  se  procurer  les  origi- 
naux écrits  dont  il  a  donné  la  traduction,  et  il  tire  de  là  des  consé- 
quences aboutissant  à  une  théorie  ingénieuse  mais  peut-être 
exagérée,  sur  les  difficultés  que  rencontre  la  migration  des  fictions 
de  peuple  en  peuple.  Tout  au  moins  je  connais  un  homme,  —  il 
était  naguère  dans  ma  maison,  c'était  un  de  mes  kavas,  musul- 
man, né  à  Prévéza  d'une  mère  grecque  et  d'un  père  albanais, 
échappé  jadis  au  massacre  des  Gardikiotes  par  Ali-Pacha,  —  qui 
sait  l'une  et  l'autre  langue,  mieux  le  grec,  et  a  en  outre  la  mé- 
moire très-bien  garnie  de  contes,  qu'il  ne  fait  aucune  difficulté  de 
dire,  dans  son  jargon  gréco-épirote.Et  parmi  les  nombreux  Alba- 
nais aussi  bilingues,  on  en  trouverait  sans  doute  plus  d'un  autre 


—  13  — 

également  propre  à  servir  d'agent  de  transmission  entre  les  deux 
peuples,  dont  les  fictions  présentent  d'ailleurs  la  plus  grande  res- 
semblance. Parmi  les  quatre  élèves  du  gymnase  d'Ianinaque  j'ai 
eus  successivement  pour  maîtres  et  sous  la  dictée  de  qui  j'ai  écrit, 
les  uns  m'ont  répété  ce  qu'ils  avaient  appris  dans  leurs  familles, 
un  autre  s'en  allait  le  soir  dans  une  auberge  fréquentée  par  les 
voyageurs  de  son  pays,  et  s'y  faisait  raconter  ce  qu'il  me  rap- 
portait le  lendemain.  Une  seule  fois,  pris  au  dépourvu,  il  m'a  dit  en 
albanais  un  conte  (c'est le  n°  9),  qu'il  ne  connaissait  qu'en  grec.  La 
répugnance  à  dire  des  contes,  fondée  généralement  sur  la  crainte 
du  ridicule,  ne  parait  donc  pas  si  grande  ici  que  parmi  les  Grecs. 
Comme  cela  a  été  indiqué  plus  haut,  je  ne  me  suis  point 
adressé  à  des  personnes  de  bonne  volonté  ponr  obtenir  des  pièces 
manuscrites  (chose  d'ailleurs  d'une  excessive  rareté  en  Albanie), 
et  les  publier  telles  quelles.  Le  regretté  M.   Grimblot  m'avait 
bien  remis  un  petit  nombre  de  chansons,  qu'il  s'était  jadis  pro- 
curées à  Monastir,  à  l'époque  où  il  y  remplissait  les  fonctions  de 
vice-consul,    et    qui    étaient    accompagnées     d'une    traduction 
grecque,  fourmillant  de  mots  turcs  à  peu  près  autant  que  l'ori- 
ginal;  le  motif  et  la  platitude  du   fond  ne  m'ont   permis    dé- 
faire que  deux  ou  trois  emprunts  190  A  part  cette  exception,  il 
n'est  rien,  chansons,  contes,  le  morceau  étendu  sur  les  Coutumes 
du  mariage  à  Pœrmét,  et  le  reste,  il  n'est  rien  que  je  n'aie  écrit 
moi-même,  —  et  cela  en  exerçant  un  contrôle  perpétuel  et  sur 
les  mots  et  sur  la  syntaxe  et  parfois  même  sur  la  rédaction,  — 
sous  la  dictée  d'un  Chkipetar,  notamment  des  quatre  étudiants 
dont  il  a  été  question  plus  haut,  et  qui  s'étaient  plies  à  ma  fan- 
taisie, tout  extraordinaire  qu'elle  leur  parût  peut-être.  Ces  jeunes 
gens  savaient  passablement  le  grec,  en  connaissaient  la  technologie 
grammaticale,  et  c'est  par  l'intermédiaire  de  cette  langue  qu'ils 
ont  pu  me  fournir  les  explications  pratiques  les  plus  nécessaires  ; 
quant  aux  théoriques,  il  en  est  que  je  cherche  encore,  même 
après  de  persévérantes  études.  On  me  comprendra,  si  l'on  songe 
qu'aucun  Chkipetar  de  Turquie ,  à  l'exception  de  Kristophori- 
dhis  20,  n'a  encore  réfléchi  sur  sa  langue,  ne  sait  l'écrire  et 

19.  Entre  autres  la  première  des  chansons  diverses,  et  plusieurs  des 
extraits.  Le  nom  de  Gortcka,  la  xdpufrx  des  Grecs,  qui  y  revient  plusieurs 
fois,  en  indique  la  provenance. 

20.  Mon  ouvrage  était  déjà  terminé,  quand  j'ai  eu  occasion  de  voir  Kris- 


-  14  — 

ne  croit  possible  ou  même  utile  de  le  faire;  s'il  a  le  goût  et  le 
moyen  de  s'instruire,  il  n'aspire  (je  parle  des  chrétiens)  qu'à  pos- 
ler  le  grec,  seul  instrument  d'éducation  qu'il  ait  à  sa  portée. 
Éloigné  de  ses  parents,  c'est  en  cette  langue  qu'il  communique 
avec  eux 

Comme  tous  les  idiomes,  surtout  ceux  qui  ne  sont  point  cul- 
tivas, l'albanais  se  partage  en  une  infinité  de  dialectes,  plus  ou 
moins  caractérisés.  Il  en  sera  dit  quelque  chose  dans  la  préface 
de  la  grammaire.  En  attendant,  j'ai  indiqué  avec  soin  la  prove- 
nance de  chaque  morceau,  car  mes  maîtres  n'étaient  point  tous 
du  même  pays,  et  leur  parler  offrait  dès  lors  d'assez  notables  dif- 
férences, qui  seront  exposées  en  leur  place.  Le  hasard  m'ayant 
fait  tomber  d'abord  sur  deux  natifs  de  Pœrmét,  c'est  le  dialecte 
dominant  dans  cette  petite  ville,  dont  j'ai  donné  l'exposition 
grammaticale.  Celui  qui  s'en  éloigne  le  plus  est  celui  de  Fyèri  21. 
Tous  deux  offrent  à  leur  tour  des  divergences  avec  le  parler  des 
Rœza,  ou  comme  Hahn  écrit,  des  Rica,  qui  sert  de  base  au  travail 
de  ce  philologue. 

Ces  jeunes  gens  par  contre  étaient  tous  chrétiens,  et  c'est  un 
fait  qu'il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  pour  apprécier  les  productions 
dont  je  leur  dois  communication.  Elles  montrent,  les  chansons 
surtout,  et  par  les  mots  turcs  qui  y  abondent,  et  par  l'empreinte 
musulmane  dont  elles  sont  marquées,  à  quel  point  les  façons  de 
penser  et  de  parler  de  la  race  conquérante  ont  pénétré  chez  les 
Albanais  mahométans  et  de  là  chez  leurs  frères  séparés  d'eux 
par  les  croyances.  Ce  sont  les  premiers  qui  donnent  le  ton  évi- 
demment, et  les  chrétiens,  tout  en  restant  attachés  à  leur  culte, 
les  ont  pris,  en  matière  poétique,  comme  arbitres  incontestés  du 
goût. 

Comme  ce  n'est  point  cependant  pour  apprendre  des  mots 
turcs  ou  même  grecs,  plus  ou  moins  défigurés,  qu'on  étudie  l'al- 
banais, j'ai  cru  bon,  sans  préjudice  du  vocabulaire,  où  les  diverses 
étymologies  seront  données,  autant  qu'il  me  sera  possible  de  le 
faire,  d'indiquer,  dans  les  chansons,  tous  les  mots  turcs  ou  dé- 

tophoridkis  à  Tirana,  en  mai  1874;  ses  publications  n'ont  pu  me  servir  que 
pour  un  travail  de  révision.  Venues  plus  tôt  entre  mes  mains,  elles  m'au- 
raient épargné  des  peines  infinies,  si  toutefois  elles  ne  m'eussent  fait  renon- 
cer à  l'entreprise  commencée. 

21.  Bourg  situé  sur  le  chemin  de  Bérat  à  Avlona. 


rivés  du  turc,  en  entendant  par  ce  mot,  bien  entendu,  tous  li  s 
éléments  tartar,  arabe  ou  persan,  qui  entrent  dans  la  composition 
de  l'idiome  osmanli  actuel. 

Je  dois  ajouter  que  Kristophoridhis  croit  possible  de  purger  sa 
langue  maternelle  de  tout  emprunt  étranger,  et  il  est  certain 
qu'il  parait  y  avoir  à  peu  près  complètement  réussi  dans  ses 
traductions  bibliques  ou  ses  livrets  élémentaires,  en  remplaçant 
les  mots  turcs  surtout,  par  des  mots  albanais,  ou  bien  qui  sont 
effectivement  en  usage  quelque  part,  ou  bien  qu'il  a  lui-même 
créés.  Il  m'avait  même  complaisamment  offert  de  purifier  de  la 
même  façon  mes  contes,  mais  l'éloignement  ne  m'a  pas  permis 
d'accepter  ce  service,  et  je  les  donne  tels  que  je  les  ai  reçus,  non 
sans  regretter  que  les  Albanais  ne  soient  pas  plus  puristes. 

A.  D. 

Mostar  (Jlertzégovine),  le  15  novembre  1875. 


ALPHABET  ALBANAIS 

EMPLOYÉ     DANS    LE     MANUEL. 
(Voyez  la  grammaire.) 


a 

pron 

.  a. 

b 

b. 

d 

d. 

' 

dh 

K 

grec, 

th 

anglais  dans  that 

e 

e, 

è. 

œ 

cû 

,  eu,  dans 

meute, 

heure. 

f 

f- 

0 

9, 

dans 

gant,  toujours  dur. 

—  10  — 


gy 

gui,  dans  figuier. 

h 

h,  fortement  aspirée. 

i 

II 

t. 

y,  dans  yeux,  ï,  dans  naïade. 

i 

;',  dans  jour. 

k 

h,  c  dans  corps. 

i>y 

qui,  dans  banquier. 

Ut 

/  gutturo-palatale,  l  barrée  des  Polonais. 

in 

li,  dans  lièvre,  gl  italien. 

■m 

m. 

n 

n. 

n 

n  gutturale  dans  sanglier;  y  grec  dans  ayxupa;  ex: 

kœngœ. 

ïi 

n  espagnol,  gnt  dans  vigne. 

0 

b,  6,  dans  botte,  fort;  tôt. 

V 

P- 

r 

p  grec,  r  frisé. 

rh 

r  français,  plus  fortement  articulé. 

s 

5,  dans  soie,  toujours  dur. 

Ç 

ch,  dans  chien;  ex.  :  çeç,  pr.  chéche,  le  sol. 

t 

t. 

th 

Ô  grec,  th  anglais  dans  tlmmb. 

ts 

ts,  zz  italien  dur  dans  ragazza,  zio. 

tç 

tch,  ch  anglais  dans  church. 

ou 

ou. 

u 

u. 

V 

V. 

z 

z,  dans  lézard. 

Les  voyelles  sont  longues  ou  brèves;  e  et  o  ont  le  son  ouvert 
ou  fermé;  œ  =  eu,  est  toujours  ouvert. 

Les  consonnes  ne  sont  jamais  muettes;  elles  conservent  inva- 
riablement leur  son  naturel. 


PREMIÈRE    PARTIE 


CONTES,  CHANSONS 

ET  AUTRES  TEXTES  INÉDITS 


MANUEL 

DE    LA 

LANGUE   CHKIPE 

OU   ALBANAISE 


CONTES 


i 

FATIMÉ. 


Kyénœ  tri  môtra,  iïœ  nga  atô  ra'e  vôgœlya  kyœ  kyoûhey  Fa- 
tiraé,  içte  m'e  boûkourœ  nga  tœ  dûa.  Doûalhœ  nœ  ditœ  é  pûetnœ 
dielliinœ,  «  dielk  moré  dielh,  tsilya  œçtœ  m'e  boûkourœ?  »  — 
«  Fatiméya.  »  E  lyûenœ  me  tçemtçé  é  pûesinœ  prâpœ  dielliinœ 
ditœnœ  e  nésœrme;  dielhi  Fatiménœ  pœlykyéou.  Meytônenœ 
môtratœ  tç  t' i  bœinœ,  tliônœ  me  vétœ  tœ  ti'ire,  «  nésœr  tœ  bœimœ 
sikoûr  to  tœ  vémi  pœr  droû,  edhé  néve  tœ  dâlyimœ  mœ  pœrpâra 
nga  Fatiméya,  edhé  t' i  thémi  kyœ  :  koû  tœ  vârimœ  néve  koûn- 
goulhinœ,  atyé  tœ  na  gyéntç.  »  Kœçtoû  e  gyétnœ  me  djais  edhé 
tœ  nésœrmenœ  i  thônœ  Fatimésœ,  «  fçi  çtœpinœ  edhé  hâyde  tœ 
présimœ  droû,  edhé  néve  yémiatyé  koû  tœ  kémi  vârtourœ  koûn- 
goulhinœ.  »  Çkoûanœ  môtratœ  edhé  Fatiméya,  si  fçiou  çtœpinœ, 
vâte  atyé  tek  kiçinœ  vârtourœ  koûngoulhinœ.  Me  tœ  vâtourœ 
kœrkôn  kœtoû  kœrkôn  kœtyé,  s  moûnt  tœ  gyénte  môtratœ,   se 


—  20  - 

môtratce  nga  fiœ  oûdhœ  tyétœr  Içinœ  kthûerœ  nœ  çtœpi.  Nœpœr 
nul  h  érdhi  rhotoulh  tœ  gyénte  ndônœ  oûdhœ;  po  s  gyéti  dot 
gyérsa  ouérh.  Aère  hipi  nœ  mâyœ  tœ  nœ  lyizi  edhé  pœr  sœ  ly ar- 
gon çé  nœ  çkœndiye,  nga  hâlhi  vâte  atyé  edhé  me  çoûmœ  ridjâ 
rûri  brœnda  mœ  nœ  çîœpi. 

Po  ayô  çtœpi  kyé  konâk  duzét  kapedâneve;  atâ  nâtœnœ 
vithninœ  edhe  ditœnœ  kthéneçinœ  nœ  atœ  çtœpi.  Pas  zakônit 
kyœ  kiçinœ,  érdhœ  nœ  çtœpi  edhé  atœ  ditœ  edhé  me  tœ  rœnœ 
pôrtœsœ  me  dufek  ouhâp  edhé  rûnœ  brœnda,  edhé  me  tœ  ndœn- 
tourœ  érdhi  kôha  e  boûkœsœ,  çtroûanœ  mirœ  mirœ  edhé  voûnœ 
gyelhœratœ.  Metœ  vœnœ  nœ  gôyœ  koupœtoûanœ  kyœ  gyélhœ- 
ratœ  s  kyénœ  nga  dora  e  husmekyârit  'se  kûy  kiç  vœnœ  tœ 
bœnte  gyelhœratœ  Fatiménœ,  kyœ  i  kyé  dhé  sevdalisourœ).  I 
thônœ  husmekyârit  kyœ,  «  ti  ké  neri  brœnda?  »  Kûy  noûkœ  dôn- 
tey  tœ  trœgôntey,  po  mœr  sœ  foûndi  ou  thôtœ  tœ  vœrtétœnœ. 
Aère  dôninœ  sitsilyido  t'a  mérhte  groûa,  po  kyœ  môs  tœ  bœninœ 
ndônœ  çérh,  i  a  dhânœ  husmekyârit,  edhé  kyœ  aère  délyte  edhé 
husmekyâri  me  'ta,  edhé  Fatiménœ  duzét  kapedânetœ  e  dôninœ 
si  môtrœ,  edhé  i  silhinœ  nœ  miyœ  tœ  mira. 

Digyoûanœ  môtratœ  e  sây  kvyœ  Fatiméya  œçtœ  edhé  oumar- 
toûa  âkœ-koû.  Ouhelymoûanœ  çoûmœ  edhé  apofa-isnœ  me  ndônœ 
trôpo  t'a  vdisninœ.  Nœ  ditœ  i  dœrgoûanœ  fiœ  gyerdân  tœ  flyorintœ 
me  nœ  husmekyârkœ  (e  kiçinœ  farmakôsourœ)  kyœ,  posa  t'a  vir- 
tey  tœ  vdistey.  Vétehusmekyârka  e  i  thôtœ,  (sikoûndrœ  e  kiçinœ 
porositourœ  môtratœ),  fâlyœ  me  çœndét,  edhé  i  dhâ  gyerdânœ 
edhé  me  tœ  dhœnœ  e  yoûri,  edhé  atœ  tçastvdiky.  Viynœ  kapedâ- 
netœ edhé  dzbrâsinœ  dufékœ  kyœ  tœ  hâpte  pôrtœnœ,  po  mœ  sœ 
foûndmi  e  tçânœ  me  pahir  si  s  digyoûanœ  gyœ-kâfçœ,  edhé  rûnœ 
brœnda,  po  me  tœ  rûrœ  çônœ  Fatiménœ  çtritourœ  nœ  mes  tœ 
ôdœsœ.  Lyekoûnt  andéy  lyekoûnt  kœtéy,  mœ  sœ  foûndmi  i  hé- 
kyinœ  gyerdânœ  edhé  me  n-érœ  oungyâlh.  Pastây  ou  trœgôn  ayô 
nga  se  vdiky,  edhé  me  tœ  digyôuarœ  i  thônœ  kyœ  tyétœr  hérœ 
tœ  môs  tœ  dhéksinœ  gyœ  nga  môtratœ. 

Po  ditœnœ  e  dûtœ,  si  digyoûanœ  môtratœ  kyœ  s  vdiky,  i 
dœrgôinœ  fiœ  sôçœ  me  flyorin  me  atœ  husmek^  ârkœnœ,  edhé  me 
tsâ  lyâyka  kyœ  e  kiçinœ  psoûarœ  môtratœ,  e  gœnéou  edhé  e  môri 
Fatiméya,  edhé  si  tsitôsi  flyorintœ  nœ  rôbœ  tœ  sây,  prâpœ  vdiky. 
Oukthûenœ  nga  tœ  vyédhouritœ  kapedânetœ  me  tœ  çôkyinœ  e 
sây,  edhé  prâpœ  e  gyénœ  tœ  vdékourœ,  prâpœ  e  kœrkôinœ  nga 


—  21   — 

tœ  kâtœr  ânœtœ  edhé  i  gyéinœ  flyorintœ  kyœ  i  kiç  tsitôsourœ 
nœpœr  gvi  tœ  sây.  Prâpœ  e  kœrtôinœ  tsâ  mœ  tépœr,  kyœ  tçdô 
kyœ  dœrgôinœ  môtratœ  môs  t'a  kyâsiiïœ,  po  prâpœ  ougœnûe,  se 
ditenœ  e  trétœ  i  dœrgoûanœ  môtratœ  (si  digyoûanœ  kyœ  prâpœ 
s  vdiky)  nœ  ounâzœ,  edhé  môri  Fatiméya  edhé  prâpœ  vdfky 
me  tœ  vœnœ  nœ  gyiet.  Oukthiienœ  nga  tœ  vyédhouritœ  kapedâ- 
netœ  edhé  prâpœ  e  gyénœ  tœ  vdékourœ;  e  kœrkoûanœ  andéy 
kœtéy,  po  s  ou  vâte  nœ  mcént  tœkœrkôninœ  nœ  dôrœ  edhé  zoûnœ 
é  e  kyâninœ. 

Pastây  e  voûnœ  brœnda  mœ  nœ  kasélhœ  edhé  si  e  mbou- 
lyoûanœ  e  voûnœ  mœ  nœ  lyis  kyœ  pœrpôç  kyé  nœ  goûrhœ.  Nœ 
ditœ  seizi  i  mbrétit  vâte  nœ  atœ  goûrhœ  t'i  épte  oûyœ  kâlyit,  po 
kâlyi  mœ  tœ  kyâsonrœ  nœ  pélhk  ikœn  edhé  s  moûnt  tœ  pinte 
oûyœ  (se  brœnda  nœ  oûyœ  doûkey  hiyeya  e  kasélhœsœ).  Kthé- 
netœ  seizi  ta  mbréti  edhé  i  trœgôn  te  gyâou  ;  vête  dhé  mbréti 
vétœ,  edhé  me  tœikourœ  kâlyi  hôdhi  sûtœ  nœ  oûyœ,  edhé  doûkey 
hiyeya  e  kasélhœsœ.  Porositi  t'a  dzbritninœ  edhé  e  môri  (si  pâ 
kyœ  brœnda  kyé  nœ  groûa  boûkourœ),  edhé  e  çpoûri  é  e  mbûlhi 
nœ  nœ  tœ  ndârœ  tœ  tiy  edhé  ayô,  si  kiç  çoûmœ  kôhœ,  zoûri  é 
lyigey  edhé  pas  pâkœ  ditœ  i  râ  ounâza  ga  dora,  edhé  me  tœ  rœnœ 
oungyâlh  Fatiméya,  edhé  e  môri  mbréti  groûa.  —  Oumblyâk  é 
outraçigoûa  l. 


II 


LES    SŒURS    JALOUSES. 

Kyé  nos  mbrét,  na  kiç  tri  tçoûpa.  Pas  vdékiyes'  kœtiy  hipœn 
nœ  tâktœ  nœ  tyétœr,  edhé  kûy  vœ  telyâly  kyœ,  atœ  nâtœ  kyœ 
hipi  nœ  tâktœ,  kyœ  tœ  môs  tœ  gyéndet'  ndoneri  me  dritœ.  Si 
thœriti  telyâlyi  na  bœnet'  teptily  mbréti  edhé  dély  vétœ.  Si  gyes- 
disi  andéy  kœtéy  na  vyén  dhé  nœ  çtœpi  tœ  tçoûpavet  mbrétit.  Me 
tœ  hyâsourœ  dœgyôn  kyœ  lhafôseçin  fiera  me  yâtœrnœ,  é  thâ  m'e 
mâdhya  kyœ.  «  Sikoûr  tœ  mœ  mérhte  moûa  mbréti  groûa,  to  t'i 
bœne  nœ  sidjadé  kyœtœ  rhinœ  gyith'askyéri  edhé  tœ  tepœrônœ.» 

1.  Ou  bien  :  Edhé  atâ  rairœ  edhé  néve  mnc  mirœ,  formules  finales  des 
Contes,  comme  Te.  môs  iç,  en  est  l'initiale. 


OO 


E  mésmya  thôtœ  kyœ,  «  tœ  mœ  mérlite  moûa  groûa  mbrét,i  to 
t'i  bœne  5œ  tçadœre  kyœ  tœ  mboulyônet'  i  tœrœ  askyéri  edhé  tœ 
tepœrônœ.  -  M'e  vôgœlya  thôtœ  kyœ,«  tœ  mœ  mârhœ  moûa,  to  t'i 
bœne  5œ  diâlyœ  é  nœ  tçoûpœ  me  ûlh.  nœ  bâlhœ,  edhé  me  hœnœzœ 
n.i'  krahœroùar.  »  Me  tœ  digyoûar  kœtô,  tœ  nésermen'  na  i  thœ- 
csél  1  yœ  tœ  tria  edhé  na  i  mérh  grâ.  M'e  mâdhya,  pas  fyâlyœs' 
kyœ  kiç  thœnœ  na  bœn  sidjadénœ,  edhé  rhi  nœ  "tœ  gyithœ 
askyéri,  edhé  tepœrôn  dhé  nœ  tsôpœ.  Edhé  e  dûta  prâpœ  bœn 
tçadœrénœ,  edhé  mboulyônet'  gyithœ  askyéri. 

Pas  tsa  kôhœ  oumbârs  edhé  e  vôgœlya  edhé  na  i  vyén  kôha 
kyœ  tœ  pilhte.  Nœ  ditœ  kour'to  tœ  pilhte  ayô,  mbréti  kiç  dâlyœ 
(s  na  kyé  atû).  Me  tœ  ârdhour'  pûet,  tç  pôlhi?  Nai  thônœmôtrat' 
e  tyéra  kyœ,  «  kœlyûç  mâtse  kœlyûçmi.  »  Me  tœ  digyoûar'  kœtô 
na  porosit  kyœ  t'a  vinin'  atœ  nœ  çkâlhœ,  kyœ  kouçdô  kyœ  tœ 
rûnte  t'a  pçûtey.  Edhé  môtrat'  atœ  diâlyin'  kyœ  pôlhi  m'e 
vôgœlya  bâçkœ  me  tçoûpœn',  na  i  mbûlhin'  mœ  nœ  kasélhœ  edhé 
i  dœrgôinœ  me  nœ  kopilye  mœ  nœ  stréhœ  lyôurni.  Nœ  dit'  na 
frûn  nœ  érœ  e  kékye  edhé  na  héth  kasélhœn'  mœ  tœ  pœrtéyme. 
M'ânœ  tœ'téymekyé  nœ  moulin  kyœ  rhinte  nœ  plyâk  me  îïœ 
plyâkœ.  Kœtœ  kasélhœn'  me  tœ  pârœ  plyâka  e  mérh  é  e  cpie  nœ 
moulin.  Hâpin'  kasélhœn'  edhé  çônœ  diâlyin'  edhé  tçoûpœn'  me 
ûlh  nœ  bâlhœ  edhé  me  hœnœzœ  nœ  krahœroùar;  me  nœ  tçouditœ 
mâdhe  i  ndzierin'  ga  kasélha,  edhé  me  atœ  kyœ  kiçin'  i  ouçkyé- 
ninœ. 

Pas  pâk  na  vdés  plyâka  ;  s  ndçénti  çoûmœ  kôhœ  edhé  na  i 
vyén  vdékiya  dhé  plyâkout,  po  nœ  sahât  tœ  vdékiyes  i  thœrét 
diâlyit  e  i  thôtœ  kyœ,  «  oûnœ,  o  bir,  tœ  rœféîi  kyœ  mœ  âkœtç 
çpélhœ  kâm  nœ  fré,  po  kœtœ  çpélhœ  pa  mboûçour'  duzét  dit'  môs 
t'a  hâptç,  nœ  dô  kyœ  tœ  bœiïœ  fréri  tç  tœ  doûatç.  »  Diâlyi,  si 
mboûçi  duzét  dit',  vête  nœ  atœ  çpélhœ  edhé  me  tœ  hâpour'  na 
gyén  frénœ-Posâkyœ  e  môri  nœ  dôrœ  frénœ  i  thôtœ  kyœ,  «  doua 
du  koûay,  »  edhé  atœ  tçast  na  bœnen'  du  koûay,  ou  hipin'  kyœ 
tœ  dû  edhé  vénœ  me  nœ  frûmœ  nœ  vœnt  tœ  babâit  tûre.  Kœtoû 
na  zoûri  kûy  diâlyi  îïœ  kafené,  edhé  tçoûpa  na  rhinte  mœ  nœ 
çtœpi . 

Nœ  kœtœ  kafené,  si  kyé  m'e  mirœ,  na  vâte  mbréti,  edhé  me 
tœ  rûrœ  çé  kœtœ  diâlyin'  me  ûlh  nœ  bâlhœ.  Nga  boukouri'  e  atiy 
na  mbodhiset'  mbréti  tœ  vinte  nœ  çtœpi  mœ  tépœr  nga  zakôni. 
Vête  nœ  çtœpi  edhé  e  pûesin',  psé  ombodhis?  Thôtœ  kyœ  kiç 


-  23  - 

hâpour'  nœ  kafené  fice  diâlyœ,  kyœ  kyé  kâkyœ  i  boûkour'  kyœ  s 
kiç  bœrœ  vaki,  edhé  m'e  tçouditesme  kyé  nœ  ûlli  kyœ  kiç  nœ 
bâlhœ.  Me  tœ  digyoûar'  kœtô  môtrat'  (kyœ  e  kiçin'  hédhour' 
nœ  stréhœ)koupœtoûanœ  kyœ  au  œçtœ  diâly'i  môtrœsœ  tûre.  Hely- 
mônen'me  foùnt  edhé  atœ  tçast  meytônen  kyûç  tœ  gyénin'  ndôiïœ 
trôpo  kyœ  tœ  vdiste  diâlyi.  Tç  bœinœ?  na  dœrgôinœ  nœ  plyâkœ 
iule  môtra  atiy  diâlyit,  edhé  i  thôtœ  ayô  plyâka  asây  kyœ, 
«  vœlliâi  lit  s  tœ  dû  tû,  se  au  tœ  tœrœ  ditœn'  rlii  nœ  kafené  edhé 
çœfrén  edhé  tœ  Iyœ  vétœm;  po  nœ  kyôftœ  kyœ  tœ  dô,  t'i  thoûatç 
kyœ  tœ  tœ  sfelhœ  nga  e  boûkour'  e  dhéout  nœ  lyoûlye,  kyœ  tœ 
Lyôtç  edhé  ti  me  'tœ.  Mbrœmavet  kthénet'  vœlhâi  nœ  çtœpi  edhé 
çémôtrœn'tœ  sihisour'.  E  pûet,pse  œçtœ  kâkyœ  sihisour'?  I  thô- 
tœ kyœ,  «  koû  mos  tœ  yém?  moûa  mœ  lyœ  mbûlhtour',  edhé  ti 
andéy  kœtéy  mœ  gyesdfs,  po  nœ  mœ  dô  moûa,  hiky  nde  e  boû- 
kour' e  dhéout  tœ  mœ  mârhtç  nœ  lyoûlye  kyœ  tœ  gœzônem  edhé 
oûnœ  si  ti.  »  Kûy  i  thôtœ  kyœ,  «  môs  kf  kyedér  kour  mœ  ké 
moûa,  »  edhé  atœ  tçast  mérh  frérin'  edhé  i  bœnet'  iïœ  kâly, 
poûn'  e  mâdhe,  i  hipœn  kâlyit,  edhé  tek  étsœnte  na  i  dély  pœpâra 
nœ  koutçédrœ. 

Me  tœ  pârœ  i  thôtœ  koutçédra  k}rœ,  «  mœ  vyén  kéky  tœ  tœ  hâ, 
pandây  tœ  dourôiî  yétœnœ  tœnde.  »  Edhé  diâlyi  e  pûet  kyœ,  «  ngâ 
tœ  vête  nde  e  boûkour'  e  dhéout?  »  Koutçédra  i  thôtœ  kyœ,  «  o 
bir,  oûnœ  s  di,  po  hiky  nde  môtra  ime  e  mésme.  »  Çkôn  çkôn 
kûy  diâlyi  edhé  vête  nde  môtr'  e  mésme.  Kœyô  i  dély  pœrpâra 
me  niet  kyœ  t'a  haute,  po  me  tœ  pârœ  e  lyâ  nga  boukouria  kyœ 
kiç  edhé  i  thâ  kyœ,  «  koû  vête?  »  Edhé  kûy  trœgôn  edhé  i  thôtœ 
kyœ,  «  se  a  di  oûdhœnœ  e  tœboûkoursœ  dhéout?  »  Po  edhé  kœjrô 
e  dœrgôn  nde  môtr'  e  mâdhe.  I  dérdhet'  kyœ  t'a  liante,  po  prâpœ 
edhé  kœyô,  nga  boukouria  i  érdhi  kéky  edhé  e  lyâ.  Pastây  si  e 
pûeti  diâlyi  pœr  tœ  boûkourn'  e  dhéout,  i  thôtœ  kyœ,  «  si  tœ  veto 
nde  port'  e  asây,  tœ  fçitç  pôrtœnœ  kyœ  tœ  tœ  hâpet'  me  çami 
tœnde,  edhé  si  tœ  rûntç,  brœnda,  to  tœ  cote  nœ  aslhân  edhé  nœ 
kyénky;  aslânit  t'i  héthtç  trou  edhé  kyéngit  bâr.  » 

Vête  dhé  kûy  edhé  bœn  gyith'  atô  kyœ  e  porositi  koutçédra  ; 
fçfou  pôrtœn'  edhé  ouhâp,  i  hôdhi  aslânit  trou  edhé  kyéngit  bâr 
edhé  atœ  tçast  i  lyânœ  oûdhœ.  Vête  dhé  kùy  edhé  mérh  lyoûlyen' 
edhé  me  tœ  mârhœ  mœ  iïœ  dakiké  vête  edhé  i  a  çpie  môtrœsœ. 
Gugœzoûa  môtra  edhé  zoûri  tœ  lyônte  me  'tœ.  Po  s  çkôn  as  nœ 
ditœ  edhé  tœ  nésœrmen'  na  dœrgôinœ  plyâkœnœ  môtrat'  edhé 


—  24  — 

kœyô  e  pùet  kyœ,  «  a  t'a  sôlhi  lvoûlyenœ?  »  edhé  kœyô,  si  i  thâ 
tçoûpa  kyœ  e  sôlhi,  i  thôtœ,  «  mirœ  mirœ  yé,  môy  biyœ,  po  tœ 
kéçe  dhé  çaminœ  e  tœ  boûkoursœ  dhéout,  to  tœ  yéçe  mœ  mirœ.  » 
Kœyô  me  tœ  ârdhour'  i  vœlhâi,  na  zoé  edhé  kyân.  E  çé  vœlhâi 
edhé  e  pùet  kyœ,  tç  kiç?  Kœyô  i  thôtœ  kyœ,  «sadô  tœ  eglendisem 
me  lyoûlye,  pa  pâtourœ  dhé  çaminœ  e  tœ  boûkoursœ  dhéout, 
noûkœ  eglendisem  si  lyipset'.  »  Kûy  kyœ  môs  tœ  priçte  kyéyfin' 
môtrœsœ,  na  i  îiipœn,  kâlyit,  edhé  kyœ  tœ  môs  tœ  dzgyâtemi,  vête 
è  c  mérh  edhé  kthénet'  nde  môtra. 

Tœ  nésœrnen'  si  vâte  diâlyi  nœ  kafené,  na  plyakôs  edhé 
çtriga  plyâka,  edhé  gyéne  e  pûeti  pœr  çami.  Pastây  i  thôtœ  kyœ, 
«  lyoûm  ti  kyœ  ké  tœ  tilhœ  vœlhâ  kyœ  tçdô  tœ  doûatç,  t'a  sielh  ! 
po  kyœ  tœ  çkôntç  ûmœr  si  paçéçœ,  tœ  tœ  mérhte  dhé  tœ  sônœn'e 
çamisœ.  »  Prâpœ  nisetœ  vœlhâi  pœr  hatœr  tœ  môtrœsœ,  edhé  si 
vâte  nde  koutçédr,  e  mâdhe,  i  thôtœ  kyœ,  «  ti  o  bir,  to  tœ  vétç 
atyé,  po  tœ  mârhte  ti  zônœnœ  vétœ,  s  œçtœ  kâkyœ  kolhây  ;  po 
vœçtrô  mirœ  tœ  gyéntç  ounâzœn',  se  nœ  atœ  e  kâ  gyithœn' 
çpirtin'  esây.  » 

Vête  prâpœ,  rûn  brœnda  edhé  si  çkôi  nga  aslâni  edhé  kyéngi, 
vâte  mœ  lyârk  edhé  afrônet'  nœ  tœndârœ  tœ  boûkoursœ  dhéout. 
Me  tœ  kyâsour'  e  gyén  atœ  kyœ  flyintey,  i  vête  dhé  nga  dâlye 
nga  dâlye,  i  mérh  ounâzœnœ.  Me  tœ  mârhœ  ounâzœn'  dzgyônet 
edhé  pâ  véten'  kyœ  iç  lyidhourœ,  se  i  kiç  mârhœ  ounâzœnœ. 
Edhé  niset'  diâlyi  bâçkœ  me  atœ  edhé  vénœ  nœ  çtœpi  me  nœ 
tçâst,  edhé  me  tœ  pârœ  ougœzoûa  çoûmœ  môtra  e  tiy. 

Tœ  nésœrmen'  vâte  prâpœ  nœ  kafené  mbréti  edhé  mœ  tœ 
kthûerœ  nœ  çtœpi  na  porosit  tœ  bœnin'  dârkœ,  si  kiç  ziafét  dia- 
lyin'  me  gyithœ  çtœpin'  e  tiy.  Môtratœ  porositin'  aktçintœ  kyœ 
tœ  bœninœ  gyélhœrat'  me  hélym  edhé  e  bœnœ.  Edhé  diâlyi,  si 
ouérh,  na  vâte  me  gyithœ  tœ  boûkourn'  e  dhéout  kyœ  e  môri 
groûa  edhé  môtrœn'  e  tiy,  Po  diâlyi  me  gyithœ  tœ  çôkyen'  edhé 
môtrœnœ  s  voûri  nœ  gôyœ,  ndonœse  mbréti  i  thôçte  kyœ  tœ 
hâyœ,  se  e  boûkour'  e  dhéout  i  kiç  thœnœ  kyœ  gyélhœrat'  yânœ 
me  hélym,  po  vétœm  du  hérœ  nga  oçâfi  mbrétit. 

Si  sôsœnœ  nga  boûka,  thôtœ  mbréti  tœ  thôçte  gyithœ  koûç 
nga  nœ  pœrâlhœ.  Si  na  i  érdhi  râdha  diâlyit,  trœgôn  tç  i  kiç 
gyârœ  ;  aère  koupœtôi  mbréti  kyœ  au  diâlyi  kyé  nga  groûaya  e 
vôgœlyœ,  kyœ  nga  tœ  kalhœzoûant'  e  môtravet  tyéra  e  kiç 
hédhour'  nœ  çkâlhœ,  atœ  tçast  na  i  mérh  kyœ  tœ  dû  môtratœ 


—  25  — 

edhé  na  i  boéni  kâtœr  miyœ  tsôpœra,  edhé  na  e  mérh  prâpœ 
groûa,  edhé  kœtcê  diâlyinœ  na  e  vcë  nœ  kcémbœ  tœ  tiy.  — 
Oumblyâk  edhé  outraçigoûa. 

III 
l'ours  et  le  derviche. 

Kvè  nœ  tçobân  kyœ  hiç  nœ  kopé  me  dhœn  ;  kûy  kiç  ndézour 
me  nœ  ari  kyœ  i  vinte  dita  nga  dit'  edhé  i  mérhte  nga  pésœ  nga 
gyâçtœ  dhœn.  Nœ  dit'  na  çkôn  nœ  derviç  nga  ayô  kopé;  kœtiy 
(si  oupœrçœndôç  me  tçobânœ)  i  thôtœ  tçobâni  kyœ,  «  nœ  ari  s  na 
Ivœ  nœ  hâlh  tœnœ,  po  dita  nag  dit'  na  vyén  edhé  to  na  màrhœ,  s 
œçtœ  tçaré,  nga  pésœ  nga  gyâçtœ  dhœn.  »  Derviçi  i  thôtœ  kyœ, 
«  fét  pœr  fét  oûnœ  t'a  vrâs,  edhé  gy  œ-kâfçœ  pa  vrârœ  s  doua  po 
vétçme  tre  çékouy  me  gyizœ;  »  edhé  tçobâni  i  dhâ  çékouytœ  kyœ 
kœrkôi  derviçi. 

Ariou  pas  zakônit  kyœ  kiç  érdhi  kyœ  tœ  mérhtey  dhœn.  Me 
tœ  ârdhour  i  dély  pœrpâra  ariout  derviçi  edhé  si  e  pôkyi  zoûri 
tœ  hâhey  me  arinœ .  tsilyi  œçtœ  m'i  çœndôçœ.  Ariou  thôçtœ  véten' 
e  tiy  mœ  tœ  çœndôçœ.  Derviçi  gyéne  i  thôtœ  kyœ,  «  oûnœtrœ  trét 
si  edhé  kœtœ  goûrin',  »  edhé  atœ  tçast  ndzôri  nga  tôrb'  e  tiy  (me 
nœ  tertip  kyœ  môs  t'a  çinte  ariou)  nœ  tôp  gyizœ,  pastây  edhé 
tyétœrin'  edhé  tyétœrin'  edhé  kyœ  tœ  tré  ibœri  si  mielh.  Outçoudit 
ariou  çoûmœ  edhé  môri  dhé  au  nœ  goûr  tœ  bârdhœ,  po  noûk'  e 
bœri  dôt  therime  si  edhé  derviçi.  Aère  oubœnœ  vœlhâmœkyœtœ 
dû.  Pas  nœ  tçikœ  e  môri  ouria  arinœ  edhé  i  thôtœ  derviçit  tœ 
inérhte  ndôiïœ  kâ  tœ  hânin'  edhé  kûy  tœ  vinte  nœ  pûlh  tœ  prite 
droû.  Derviçi  i  thôtœ  kyœ,  «  hiky  ti  pœr  kâ,  se  oûnœ  s  e  bœn 
kaboûlh  tœ  mérh  nœ  kâ,  se  oûnœ  doua  si  ndôiïœ  aslân.  »  Me  kœtà 
tertipe  çpœtôi  derviçi  nga  zaméti  kyœ  to  tœ  hikyte  me  kâ,  edhé 
vâte  pœr  droû  ariou.  Me  te  vâtour  mœ  nœ  ergelyé  rhœmbéou  nœ 
kâ  edhé  e  hôdhi  nœ  krâ'.  Po  derviçi  posakyœ  vâte  pœr  droû,  tç 
bœri,  mérh  nœ  pe  edhé  Ij'ith  gyithœ  lyizat'  edhé  bœney  sikoûr 
dônte  t'i  tçkoûlyte  me  nœ  héreç  (me  nœ  tœ  hékyour).  Hrét  ariou 
derviçin',  po  mœ  s  doûkey.  Oungrit  e  vâte  vétœ  nœ  pûlh  edhé  e 
gyén  derviçin'  kyœ  bœney  hazœr  gyôga  tœ  tçkoûlytey  me  nœ 
hérœ  lyizat'.  Tcouditey  ariou  me  vétœ  tœ  tiy  edhé  thôçtœ  kyœ, 


—  26  — 

kûv  kyœnga  iï"1  miyœ  hérœm'i  mirœ  nga  oûnœ.  I  thôtœ  pastây 
derviçit,  «  tç  dô  gyithœ  kœtô  droû  kyœ  ko  niet  t'itçkoûlytç? 
mérh  5'a  dû  déga  edhé  hâyde.  »  Po  au  i  thôtœ  kyœ,  «oûnœ  s  yâm 
i  tilhi  tœmârh  dû  droû,po  nœ  (16  mérh  ti,  »  edhé  atœ  tçast  tçkoûlyi 
ariou  du  déga  nga  Bœ  lyis,  edhé  kthénon'  tek  kiçin'  kânœ,  ezoûri 
ariou  edhé  e  préou  kânœ. 

Po  pastây  lyipsey  kyœ  t'apikyin'.  I  thôtœ  àriout  derviçi  kyœ, 
«  oûnœ  tœ  vête  pœr  oûyœ  edhé  ti  drith  miç  tœ  kyœ  tœ  môs  tœ  lyô- 
dhetç,  »  (i  thé  kœtœ,  se  s  moûnte  tœ  dritlite  nœ  kâ  kâkyœ  tœ 
mâth),  mérh  nœ  lyekoûrœ  edhévâte  mœ  nœ  goûrhœ  (ayô  goûrhœ 
kyé  mœ  nœ  çkœmb),  mboûç  lyekoûrœn',  po  me  tœ  hédhour  nœ 
krâhœ,  noûkœ  moûntey  t'a  mbântey  é  lyeçôn  lyekoûrœn'  nga 
krâhatœedhé  e  mbân  sa  tœ  mos  tœ  tçpôn'ey.  Priti  ariou  nœ  sahât, 
tœ  dûtœn',  mœ  sœ  foûndmi  ounis  vétœ  edhé  vête  nœ  atœ  goûrhœn' 
kiç  vâtour  edhé  derviçi.  Me  tœ  vâtour  i  thôtœ,  «  psé  oumbo- 
dhise  kâkyœ  çoûmœ?  »  Derviçi  i  thôtœ  kyœ,  «  meytônem  kyœ 
ngré  goûrhœn'  me  gyithœ  çkœmb,  po  s'e  sielh  dot  mirœ,  se  tœ 
vin  vétœm  me  lyekoûrœn'  mœ  vyén  toûrp,  po  ngri-e  tî  mâkar 
lyekoûrœn',  »  edhé  ariou  e  héth  nœ  krâhœ  edhé  nisen'  kyœ  tœ 
dû.  Tek  étsin'  i  thôtœ  ariou  derviçit,  «  hâ}Tde  tœ  zihemi,  »  po  der- 
viçi i  thôtœ  kyœ,  «  ikœkœtéy,  se  s  e  hâ  clôt  me  moûa,  »  po  mœ  sœ 
foûndi  zihen'.  E  çtrœngôn  ariou  derviçinœ  nœ  hérœ  me  kâkyœ 
foukyi  sa  i  kœtsûen'  sûtœ,  e  çé  ariou  derviçin'  ga  sourâti  k}'œ 
kyé  i  koûkjr  posi  gyâk  edhé  sût'-e  tiy  i  kiçin'  kœtsûer.  E  pûet  é  i 
thôtœ,  «  psé  oubœre  kœçtoû?  »  I  thôtœ  derviçi  kyœ,  «  edhé  oûnœ 
s  di  setç  tœ  bœn,  tœ  tœ  héth  nga  k'yô  ânœ,  bœnè  tsôpœra,  tœ 
tœ  héth  nga  tyétœra  tsâ  mœ  kéky.  »  I  thôtœ  aère  arion,  «  aman 
l}rér-mœ,  »  edhé  e  lyâ.  Pas  pâk  vânœ  tek  kiçin  kânœ  edhé 
çtroûan'  é  hânœ.  Me  tœ  ngrœnœ  dû  kâfçitœ  derviçi  oungôp,  é 
e  pûet  ariou  kyœ,  «  psé  noûkœ  hâ?  »  Pœrgyigyet  kyœ'  «  tani  s 
kâm  iïœ  tçikœ  kyœ  hœngra  kâkyœ  dhœn  kour  vâita  pœr  oûyœ 
(pa  lyé  tœ  môs  tœ  kiç  ngrœnœ  as  iïœ).  Si  sôsnœ  nga  boûka,  i 
thôtœ  derviçit  ariou,  «  hâyde  tœ  vémi  nœ  çtœpi  time  si  mîky  kyœ 
}-émi,  »  edhé  e  rnôri  nœ  çtœpi.  Me  tœ  vâtour  porositi  arion  nœnen' 
edhé  môtrœn'  kyœ  kiç  tœ  mbréinœ  sœpâtœn',  se  to  tœ  vrinte 
miknœ  k}-œ  sôlhi,  k}-œ  tœ  çpœtônte  nga  au  kyœ  içtey  m'i  çœndô- 
çœ  nga  vétœ  e  tiy,  edhé  môtr'  e  ariout  me  tœ  dœgyoûar  vét'  e  i 
thôtœ  derviçit  kœçtoû  dhé  kœçtoû. 

Si  oungris  porositi  ariou  éçtroûanœ  soûfrœn'  edhé  si  hœngrœ 


—  27  — 

mfrœ  inirœ  rânœ  e  fléytnœ.  Derviçi  bœri  sikoûr  vàte  atyé  koû 
kîçin1  çtroûar,  pokûy  vât'  e  oupçé  nœ  iiœ  samâr  t<:'  fiœ  gomâri 
kyœkfçin'.  Oungrit  ariou  nœ  mes  tœ  nâtœs',  edhé  me  tœ  mârhœ 
sœpâtœn'  i  ép  tri  kâtœr  sœpâta  edhé  pandéou  see  préou  edhé  vàte 
prâp'e  rà. 

Pa  ngdMrœ  mirœ  ngrihet'  ariou  edhé  vâte  pœr  droù.  Me  tœ 
kthùer  çé  derviçin'  kyœ  i  dôlhi  pœrpâra.  Posakyœ  e  pâ  hâpi  sûtœ 
edhé  outçoudft  me  foûnt.  E  piiel  kyûç  çkôi  atœ  nâtœ;  i  thôtœ 
kytr,«  fort  mfrœ  çkôva,  po  vétçme  n'a  du  plyéçta  nœ  mes  tœ  nâtœs' 
mœ  gyœmboûan'.  »  Outçoudlt  me  vétœ  tœ  tiy  çoûmœ  ariou,  k}'œ 
sœpâtat'  i  doûkeçin'  si  plyéçta,  edhé  mœ  s  dourôi  po  i  trœgôn  mœ 
sœ  foùndi  atâ  kyœ  i  bœri  ariou  atiy  nâtœn'  kyœ  çkôi,  edhé  i  bœn 
ridjâ  derviçit  kyœ  t'a  bœnte  dhé  atœ  tœ  çœndôçœ  si  véten'.  Edhé 
derviçi  i  thôtœ  kyœ,  «  kyô  poûnœ  œçtœ  kolaytçime,  po  vétçme 
nœ  lyekoûrœ  me  kyoùmeçt  tœ  doua.  »  Niset  ariou  edhé  vête  ga 
kopé  e  tçobânit.  Me  ta}  vâtour  atyé  ouhelymoùa  çoûmœ  tçobàni 
kyœ  s  e  kiç  ngôrdhour  akôma.  Kthénet'  ariou  nde  derviçi  me  Lye- 
koûrœ me  kyoùmeçt  edhé  pasporosisœ  derviçit  ndézi  zyârh edhé 
voûripœrmbi  zyârh  nœ  kazân  mboûçour  me  kyoùmeçt.  Si  zieou 
kyoùmeçt  i  mirœ  mirœ,  i  thôtœ  derviçi  kyœ,  «  vœrœ  kôkœn' 
brœnda  kyœtœ  çœndôçetç,  »  e  voùri  hérœn'  e  pârœ  kôkœn',  po 
e  dôgyi,  e  voûri  dhé  tœ  dùtœn',  po  me  tœ  vœnœ  dhé  tœ  trétœn'  i 
ép  derviçi  nœ  tœ  çtûtour,  edhé  kœçtoû  oudôky  brœnda  nœ  kazân. 

Pastây  kthénet'  nde  tçobâni  derviçi  e  i  trœgôn  kyœ  e  vrâou 
arinœ;  aère  tçobâni  s  dinte  sétç  t'i  bœnte  (i  s  diy  se  koû  t'a  viy"), 
edhé  i  thôtœ  tç  dôyœ.  Po  derviçi  gy œ-kâfçœ  tyétœr  s  i  môri  po 
vétçme  nœ  kéts,  edhé  çkôn  sœ  andéysmi  me  gyithœ  kéts,  edhé  e 
zoûri  nâta  mœ  iïœ  grûkœ  oûykou.  Oûykou  nâtœn',  si  fléyti  der- 
viçi irhœmbéou  kétsin'  edhé  e  hâ.  Derviçi  ngâ  inâti  dzbâth  bré- 
kœt'  edhé  zcé  vrimœn'  e  çpélhœs'  oùykout.  Me  tœ  dâlyœ  oûykou  e 
lyith  nœ  brékœ  edhé  çkôn  me  gyitkœ'tœ.  Çkôn  edhé  degdiset  mœ 
nœ  fçât  ditœn'  e  dielyœ.  Me  tœ  dâlyœ  kiça  e  çé  prifti  kœtœ  tœ 
hoûay  edhé  e  pûet  nga  érdhi  edhé  pse  érdhi.  Kùy  i  thôtœ  kyœ, 
«  érdha  pœr  tœ  çitour  nœ  tçobân,  edhé  kûy  tçohân  œçtœ  çoûm'  i 
mirœ  edhé  vétç  hamies'  s  dô  gyœ-kâfçœ.  »  Prifti  e  pûet,  «  koû  e 
ké  tçobânœ?»  I  thôtœ  kyœ,  «  e  kâm  brœnda  nœ  brékœ,  »  edhé  e 
dhâ  priftit  (tçobânœ),  edhé  prifti  me  tœ  pârœ  e  mérh  é  e  çpie  nœ 
vœnt  tœ  tiy.  Kûy  derviçi  çkôn  nga  au  fçâti  edhé  i  lyâ  priftit 
tçobânœ. 


—  28  — 

Tœ  nésœrmen'  prifti  hâp  kanâtet'  kyœ  tœ  çfnte  tçobânœ  e  ri, 
se  a  i  ki<;  odzler  dhœntœ  pœr  tœ  koulhôsour,  po  me  tœ  hâpour 
kanâtet'  noûkœ  çé  gyœ-kâfçœ,  se  tçobâni  si  oûyk  kyœ  kyé,  s  kiç 
lyc&nœ  ndônœ  dhœn.  Vête  n'atcé  vœnt  kyœ  kiç  bagetinœ,  po 
noûkœ  çé  as  nœ  dhœn.  Atœ  tçast  mérh  nœ  dufék  nœ  krâhœ  edhé 
niset'  tœ  gyénte  derviçin'.  Po  derviçi  nœ  mes  tœ  oûdhœsœ  na 
gyéti  tsâ  haydoûtœ  k\œ  s  dinin'  se-kyûç  tœ  ndânin'  tsâ  para  kyœ 
kiçin'  vyédhour.  Me  tœ  pârœ  derviçin'  i  âpin'  parâtœ  kyœ  t'i 
ndânte  au  si  derviçi  kyœ  kyé.  Po  derviçi  ou  thâ  kyœ,  «  oûnœ  s 
doua  çérh.  po  œçtœ  mœ  mirœ  kyœ  t'  ou  lyith  yoûve  kyœ  yini  mœ 
nœ  bûthœ  lyizi.  »  Si  i  lyidhi  mérh  isénœ  e  nérit  edhé  e  héth  nœ 
djép  tœtiy,mérh  dhé  isénœ  tyétœrit,  dhé  kœçtoû  si  môri  isénœ  e 
gyithœve,  e  héth  nœ  djép  edhé  kœrtsét. 

Prifti  si  çkôn  andéy  kœtéy  na  degdiset  tek  kyénœ  atâ  hay- 
doûtœ kyœ  i  kiç  lyidhour  derviçi.  I  pûet  prifti  atâ  kyœ,  «  a  çkôi 
nœ  derviç  nga  kœyô  oûdha?  se  kûy  mœ  dhâ  nœ  tçobân  kyœ  mœ 
hœngri  gyithœ  dhoéntœ.  »  Kœtâ  i  thônœ  kyœ,  «  çkôi  edhé  au  na 
lyidhi  edhé  néve,  po  dzgyith-na  kyœ  tœ  vémi  t'a  zœmœ  gjœ- 
koûnt.  »  Nisen'  kœtâ  me  gyithœ  priftin'  edhé  si  e  kœrkoûan'  pœr- 
pâra  s'e  gyétnœ,  vénœ  edhé  plyakôsin'  nœ  çtœpi  tœ  derviçit. 
Derviçi  posakycé  i  pâ  i  thœrét  fçâtit,  edhé  fçâti  me  tœ  dœgyouâr 
plyakôs  nœ  çtœpi  tœ  derviçit  edhé  i  zoûnœ  atâ  edhé  i  Wanisnœ. 


IV 


LE    POU. 

Na  kyé  nœ,  mbrét,  kûy  kiç  nœ  tçoûpœ.  Nœ  dit  na  i  thôtœ 
tçoûpœs  kyœ,  a  noûhœ  mœ  morhit  nœ  tçikœ?  «  edhé  tçoûpa  vête 
edhé  zoûri  t'a  morhite.  Me  tœ  morhitour  na  i  gyén  nœ  môrh  nœ 
myékœr;  outçoudit  tçoûpa  edhé  e  trœgôn  mbrétit.  Mbréti  i  thôtœ 
kyœ,  «  vœr-e  gjœkoûnt  tœ  çômœ,  se  kûy  môrh  dite  to  tœ  yétœ, 
kour  gyér  diyé  s  kâm  gyétour  as  nœ  ;  tani  tœ  gyén,  dite  trœgôn.» 
Kœyô  pas  fyâlyœs  mbrétit  e  vœ  seftedén  mœ  hœ  kouti,  po  pas  pâk 
na  ourhit  kâkyœ  sa  noûkœ  e  ndzoûri  dôt  koutia.  E  ndzierin  andéy 
edhé  voénœ  mœ  nœ  dolhâp,  po  dhé  nœ  atœ  ourhit  pas  pâk  sa  me 
zamét  e  ndzirte. 


—  29  - 

E  ndzier  mœ  sœ  foùndi  edhé  vœ  telyâly  kyœ,  «  koûç  t'a  fiinte 
atcémôrhin  tœ  mârhœ  tçoûpœn  e  mbrétit.  »  Gvithœ  duniâya  ou- 
mblyôdhœnœ,  po  s  kj  é  ndônœ  iïeri  kyœ  t'a  iïinte,  ne  kûy  s  kyé 
si  môrh,  po  kyé  si  tsiyâp  me  myékœr.  Mœ  nœ  foûnt  vête  dhé 
diâlhi  ;  kûy  me  tœ  pârœ  thôtœ  kyœ  œçtœ  môrh.  Mbréti  oubœ 
çupelhi  e  thôtœ  me  vétœ  tœ  tiv  kyœ,  «  kûy  noûkœ  to  tœ  yétœ 
neri,  »  edhé  s  déç  t'i  a  yépte  atiy.  Tœ  nésœrmen  prâpœ  mblyéth 
gvithœ  duniâlœkn',  po  gyéne  s  iç  ndônœ  kyœ  t'a  fiinte.  Mœ  sœ 
foùndi  doûket  au  çeytân  kyœ  oudoûk  ditœn  e  pârœ,  po  véçour  me 
rôba  tœ  tyéra,  po  edhé  ditœn  e  dûtœ  s  i  a  dhâ.  Edhé  ditœn  e 
trétœ,  kyœ  môs  tœ  dzgyâtemi,  ndônœse  ouvéç  me  rôba  tœ  tyéra 
s  i  a  dhà.  Po  diâlhi  i  thôtœ  kyœ,  «  ndzir-m'-a  nœ  tçikœ,  »  edhé 
atœ  tçast  na  e  rhœmbén  edhé  na  e  çpie  nœnœ  dhé  koû  rhinte 
vétœ. 

Mbréti  posakyœ  ourhœmbûe  tçoûp'  e  tiy  voûri  telyâly  kyœ 
tœ  mostœ  kétœ  iïeri  dritœ  nâtœn,  po  kœtœ  porosi  noûk'  e  mbâiti 
nœ  groûa.  I  thœrésin  kœsây  tœ  nésœrmen  nœ  sarây  e  i  thônœ 
kyœ,  «  psé  noûkœ  mbâite  porosin  e  mbrétit?  «  Kœyô  thôtœ  kyœ, 
«  oûnœ  kâm  çtâtœ  dyém  edhé  kyœ  tœ  çtâtœ  kyœ  kâm  nâtœn  mœ 
vinœ  edhé  ditœn  ikin  ;  pandây  si  tœ  môs  tœ  gœzônem  nâtœn,  koûr 
tœ  gœzônem?  »  I  thôtœ  plyâkœsœ  mbréti  kyœ,  «  tç  zanât  tœ  kânœ 
dvémtœ?  »  —  «  As  oûnœ  s  di,  »  thôt'  ayô,  «  po  kour  tœ  vinœ 
mbrœinœ,  i  pues.  »  Mbréti  i  thôtœ  kyœ,  «  kour  tœ  vinœ  tœ  na  i 
dœrgôntç.  » 

Kthénen  mbrœmavet  nœ  çtœpi  tœ  plyâkœs  kyœ  tœ  çtâtœ 
dyémtœ,  si  bitisnœ  nga  poûna  edhé  me  tœ  vâtour  ou  thôtœ  kyœ, 
«  ou  kœrkôn  mbréti.  »  Edhé  kœtâ  ngrihen  e  vénœ  tœ  nésermen 
nde  mbréti.  Si  e  pûeti  seftedén  tœ  koûyt  biy  yânœ,  pastây  ou 
thôtœ  kyœ,  tç  zanât  kiçin? 

Nœéri  thôtœ  kyœ,  «  oûnœ  kâm  zanât  kyœ  tœ  dœgyôn  sa 
lyârk  kyœ  tœ  yétœ  neriou.  » 

I  dûti  thôtœ  kyœ,  «  oûnœ  kâm  zanât  kyœ  t'ithém  dhéout  tœ 
hâpet,  edhé  me  tœ  pares  hâpet.  » 

I  tréti  kyœ,  «  oûnœ  tœ  mârh  nœ  plyâtçkœ  ga  tçdô  neri  edhé  tœ 
môs  tœ  koupetôfïœ.  » 

I  kâtœrti  thôtœ  gyéne  kyœ,  «  oûnœ  yâm  kyœ  e  héth  kœpoût- 
sœn  nœ  ânœ  tœ  duniasœ.  » 

I  pésœti  kyœ,  «  mœ  tçdô  vœnt  kyœ  tœ  yétœ,  tœ  thém  oûnœ 
tœ  bœnet  koûryœ,  atœ  tçast  bœnet.  » 


-  30  - 

I  gyâçtœti  thôtœ  kyœ,  «  oûnœ  kâm  zanàt  sadô  lyârtkyœtœ 
5  ('■te  gyœ-kafçœ,  me  5œ  tœ  çtûrœ  e  çtie  pôçtœ.  » 

1  foùnti  thôtœ,  «  makâr  nœ  kyiey  tœ  yétœ  gyœ-kâfçœ,  oûnœ  e 

.  » 

Si  dœgyôi  mbréti  zanâtet  kœtûre,  ou  thôtœ  kyœ  tœ  vinin  t'i 
■j  \  (Miin  tçoûpœn  kyœ  i  a  kiç  mârhœ  diâlhi,  edhé  i  nisi  me  kâkyœ 
tôrba  me  fllyorin. 

Na  nisen  kœtâ,  edhé  si  na  étsin  ngapés'  a  gyâçtœ  dit,  thôtœ 
nœ  ga  atâ,  «  koû  yé  ti  kyœ  dœgyôn?  pa  vœrœ  véçin,  a  ou 
afroûam  ?  »  Voûri  véçin  edhé  thôtœ  kyœ,  «  s  yémi  afroûar  akôma, 
po  doûam  dhé  tsâ.  »  Pas  pâk  vœ  prâpœ  véçin  edhé  thôtœ  kyœ, 
«  oukyâsm'.  »  Çkoûan  dhé  nœ  tçikœ  edhé  i  thônœ  atiy,  kyœ 
hâpte  dhénœ,  kûy  me  iïœ  fyâlyœ  kyœ  thâ,  hâpet  dhéou  edhé  na 
rûri  au  tyétœri  kyœ  tœ  mérlite  tçoûpœn  e  mbrétit.  Po  kyœ  t'a 
médite  préps  kyœ  t'i  gyénte  nœ  gy oûmœ.  Ndœntœn  iïœ  tçikœ 
gyer-sâ  fléytœn  edhé  nga  dâlye  nga  dâlye  mérh  tçoûpœn  e  mbré- 
tit, kyœ  e  kiç  vœnœ  nœ  sisœ  diâlhi,  edhé  voûri  andis  tçoûpœsœ 
mbrétit  nœ  kakœrzôzœ.  Vête  dhé  au  tyétœri  edhé  na  i  mérh  iïœ 
kœpoûtsœ  edhé  na  e  héth  nœ  ânœ  tœ  duniasœ,  edhé  ounisnœ  kyœ 
tœ  kthéneçin  bâçkœ  me  tçoûpœ. 

Diâlhi  pas  îïœ  tçikœ  na  oungrit.  Me  tœ  ngritour  vœçtrôn  an- 
déy  vœçtrôn  kœtéy,  s  çé  tçoûpœn  e  mbrétit.  Ngrihet  kyœ  t'i  çinte 
atâ  kyœ  kiçin  mârhœ  tçoûpœn,  po  kœrkôn  kyœ  tœ  gyénœ  kœ- 
poûtsœt,  na  gyéti  nœ  vétœm.  Héth  sûtœ  andéy  kœtéy,  na  e  çé 
kœpoûtsœn  edhé  versoûlhet  t'a  mérhte.  Po  kœtâ  kyœ  kiçin  tçoû- 
pœn, sa  vâte  diâlhi  gyér  nœ  ânœ  tœ  duniasœ,  oulyargoûan  çoûmœ. 
Po  diâlhi  nga  tœ  ndzitoûarit  e  tépœr,  pas  tsâ  na  i  afrôn.  I  thônœ 
atiy  kyœ  tœ  bœnte  koûlyœn,  se  îïœ  mcént  i  arhinte.  Atœ  tçast 
bœnet  îïœ  koûlyœ  kyœ  kyé  nga  tœ  kâtœr  ânet  mbûlhtour,  s  kiç 
as  ndônœ  brimœ ,  as  ndôîïœ  parathûre.  Diâlhi  vinte  rhôtoulh 
koûlyœs  edhé  ou  bœnte  ridjâ  kyœ  t'a  ndzirnin  îïœ  tçikœ  t'a  çinte. 
Hâpnœ  nœ  brimœ  nœ  moûr  edhé  e  ndzierin  iïœ  tçikœ  nga  ayô 
brima  kâkyœ  sa  i  doûkeçin  sûtœ.  Me  tœ  pârœ  prâpœ  e  rhœmbén 
edhé  ngrihet  me  gyithœ  'tœ  kâkyœ  lyârt  sa  s  doûkey.  Aère  au 
kyœ  çœnônte  mlrœ  i  çtie  hœ  hérœ  diâlhit  edhé  e  héth  pôçtœ  tœ 
vdékour,  po  au  tyétœri  s  e  lyâ  tçoûpœn  tœ  binte,  po  me  tœ 
afroûar  dérdhet  é  e  prêt. 

Si  çpœtoûanœ  gyéne  nga  çeytâni  nisen  edhé  vénœ  ndek  i  âti 
i  sây.   Me   tœ  ■  pârœ  mbréti  tçoûpœn  e  tiy  porositi   nœ  gyithœ 


-  31  - 

mbretœri  tcc  bcénin  donœmâ  edhô  tœ  gœzôneçinœ  pœr  tçoûpœn 
tœ  tiy  kyœ  ougyént.  Edhé  pastây  pûet  mbréti  tçoûpœn  kyœ, 
«  koûç  tœ  ç.pœtôi  ûmœrin  mœ  tépœr?  »  Kœyô  thôtœ  kyœ  , 
«  gylthœ  mœ  çpœtoûan,  po  mœ  tépœr  e  mœ  tépœr  kûy  kyœ  mœ 
priti  (kûy  kyé  ni'i  vôgœly  edhé  m'i  boûkour,  s'  e  harôva  t'ou 
thôçne),  pandây  mbréti  idhâ  tçoûpœn  e  tiy  groûa  edhé  pasvdé- 
kiyes  kœtœ  e  voûri l  nœ  kœmbœ  tœ  tiy  edhé  vœlhézœrit  e  tyérœ  i 
voûri  mœ  boûk'.  » 


MOSKO    ET     TOSKC. 

Için  dû  vœlhézœr  kyœ  için  haydoûtœ  (kousârœ),  kiçinœ  edhé 
nœ  môtrœ.  Kœtâ  kiçin  çoûmœ  kùhœ  kyœ  kœrkôninœ  tœ  gyénin 
nœ  çôk  si  véten'  e  tûre  edhé  kyœ  t'i  yépinœ  môtrœnœ  e  tûre 
groûa.  Pas  tsâ  vvét  tek  tçâpinœ  ditœn  gyétnœ  nœ  iïeri  edhé  i 
thônœ  :  «  Koû  vête  ?  to  tœ  tœ  mârhimœ  çôk  edhé  to  tœ  tœ  yâ- 
pimœ  môtrœnœ  tônœ  groûa,  se  néve  kémi  çoûmœ  kôhœ  kyœ 
kœrkôimœ  nœ  çôk,  »  edhé  au  i  thâ  :  «  vin,  po  yoû  tç  ini?  »  — 
«  haydoûtœ  yémi,  »  i  thânœ  atâ,  «  ilakin  tœ  bœnemi  çôkœ,  » 
i  dhânœ  dhé  môtrœnœ  groûa. 

Nœ  ditœ  vânœ,  se  i  môri  mâlhi,  Môskoua  edhé  Tôskoua  te 
môtra  e  tûre,  po  boûrhi  asây  kyœ  kiç  vârour  pastœrmâ  nœ 
tavân,  noûkœ  iç  atyé  kour  érdhœ  vœlhézœrit  tœ  çôkyesœ,  kiç 
va  tour  nœ  moulin.  Atyé  nœ  çtœpi  i  thôtœ  Môskoua  môtrœsœ  : 
«  0  môtra  ime  e  dâçour,  nœm  nœ  pikœ  oûyœ,  »  edhé  ayô  vâte 
edhé  i  sôlhi  butsélyœnœ  oûyœ  tœ  piyœ  oûyœ,  edhé  au  pion. 
Pastây  i  thâ  Môskoua  Tôskœsœ  :  «  dô  dhé  ti  oûyœ,  nœ  tœ  môri 
etia?  »  «  Nœm  dhé  moûa  tœ  pi,  »  edhé  au  i  dhâ  butsélyœnœ  edhé 
piou  oûyœ.  I  thâ  Môskoua  Tôskœsœ  :  «  e  pé  pastœrmânœ?  »  — 
«  E  pâçœ.» — «  e  pé?  »  —  «  E  pâçœ.  »  —  «  E  pé?  »  —  «  E  pâçœ.  » 
Pastây  atâ  ikœnœ. 

Aère  érdhi  boûrhi  edhé  i  thôtœ  tœ  çôkyesœ  :  «  Erdhi  iïeri?  » 
—  «  Mœ  érdhœ  vœlhézœrit,  se  i  kiç  mârhœ  mâlhi.  »  I  thôtœ  : 
«  Tœ  kœrkoûanœ  gyœ-kâfçœ?  »  —  «  Mœ  kœrkoûan,  »  i  thâ, 

1.  Ou  Lien  :  si  vdikv  e  lyâ  atoé. 


—  32  — 

«  oûyœ.  »  —  «  Ou  dhé?  »  —  «  Ou  dhâçœ.  »  —  «  Pinœ  tœ  dû?  » 
—  «  Pinœ  edhé  thânœ  bâçkœ  tœ  dû  :  e  pé?  —  e  pâçœ.  »  —  «  Edhé 
gyœ-kâfçœ  tyétœr?  »  —  «  Noûkœ  fôlyœ  gyœ-kâfçœ.  »  Rânœ  tœ 
flyininœ.  Érdhi  nâtœn  Môskoua  edhé  Tôskoua,  edhé  Môskoua 
oubœ  si  mâtse  edhé  thriti  miaoû,  edhé  Tôskoua  rûri  brœnda. 

Boûrhi  azay  ^i  digyôi  mâtsenœ,  pûeti  groûanœ,  koû  œçtœ 
pastœrmâya?  Edhé  ayô  i  thâ,  nœ  tavân.  Tôskoua,  si  digyôi  kyœ 
au  boûrhi  thâ  atœ  fyâlyœ,  hipi  nœ  tavân  edhé  môri  pastœrmânœ, 
edhé  iknœ.  Vâte  au  tœ  çohœ  pastœrmânœ,  po  noûk'  e  gyéti.  I 
ndôkyi  edhé  dôlhi  pœrpâra  Môskœs  kyœ  kiç  mârhœ  pastœr- 
mânœ, se  Tôskoua  iç  lyôdhour,  edhé  i  thâ  :  «  Ncém-a  moûa 
pastœrmânœ,  o  vœlhà,  se  oulyôdhe,  »  edhé  au  i  a  dhâ  kyûmkyœ 
e  pandéou  si  vœlhânœ,  e  môri  au  edhé  ikou.  Tôskoua  oupôky 
me  Môskonœ  edhé  i  thâ  :  «  koû  e  ké  pastœrmânœ,  o  vœlhà?  »  — 
«  Oûnœ  t'a  dhâçœ,  »  i  thâ  Môskoua,  «  harôve  kyœ  érdhe  edhé 
mœ  kœrkôve  pastœrmânœ  edhé  oûnœ  t'a  dhâçœ?  »  —  «  S  mœ 
dhé  gyœ-kâfçœ,  »  i  thâ  Tôskoua.  Pastây  koupœtôi  Tôskoua  ky'  e 
môri  boûrhi  edhé  i  thâ  Môskœsœ  :  «  rhi  atû  ti,  tœ  vête  oûnœ  tœ  ya 
mârh  pastœrmânœ.  »  Ndzitôn  edhé  vête  nœ  çtœpi  t'atiy  pa  âr- 
dhourœ  akôma  au  boûrhi,  edhé  oubœ  si  groûa;  érdhi  pastây 
boûrhi,  edhé  i  dhâ  pastœrmânœ  atiy,  se  i  oudoûk  si  groûaya  e 
tiy.  E  môri  pastœrmânœ  Tôskoua  edhé  çkôi.  E  gyéti  Môskœn 
edhé  ndœiïtnœ  tœ  pyékinœ  pastœrmânœ.  Au  boûrhi,  si  psôi  kyœ 
oubœ  si  groûa  Tôskoua  edhé  i  a  dhâ  atiy  pastœrmânœ  edhé  e 
môri,  ç  tœ  bœn?  Vâte  mœ  nœ  lyis  tœ  dyégourœ,  edhé  si  pâ  atà 
kyœ  pikyninœ  pastœrmânœ,  oungyûe  i  tœrœ  edhé  oubœ  Arâp, 
vâte  atyé  tek  pikyninœ  pastœrmânœ  edhé  ndœnti  karçi  edhé 
ndzirte  dhœmbœtœ  yâçtœ.  Tôskoua  kyœ  pikyte  pastermânœ,  si 
e  pâ  kœtœ,  i  oudoûk  si  lyoûvgat  edhé  outrœmb  edhé  zgyôi  Môs- 
kœnœ  kyœ  flyinte.  Si  e  pâ  dhé  Môskoua,  outrœmbnœ  tœ  dû  edhé 
iknœpapastœrmâ. 

E  môri  au  boûrhi  edhé  e  çpoûri  nœ  çtœpi.  I  thâ  çôkyesœ  : 
«  tœ  vétç  edhé  tœ  thoûatç  vœlhézœrvet  tœ  vinœ  pœr  dârkœ.  » 
Vâte  ayô  edhé  ou  thâ  :  «  Ou  kémi  çoûmœ  ridjâ  tœ  vini  pœr 
dârkœ,  »  edhé  kœtà  érdhœ.  Zoûnœ  tœ  hànin  pastœrmânœ,  po 
noûkœ  moûndnin  t'a  présinœ  me  dhœmbœ,  se  iç  e  pa-pyékour.  I 
thônœ  atiy  boûrhit  :  «  Oré  ti  na  voûre  miç  tœ  pa-pyékour?  » 
Edhé  au  ou  thâ  :  «  Kûy  miçi  œçtœ  pastœrmâya  kyœ  pikyit  yoû 
nœ  nâtœzœ,  edhé  oûnœ  si  ou  a  môra  yoûve,  e  voûra  si  e  kiçit 


—  33  — 

pyékour  yoû.  »  Bdhé  i  Ihânœ  kœtâ  :  «  po  ti  yéç  s  kvœ  na 
îrœmbe?  »  —  «  Oûnœ  yéçe,  hâyde  bœnemi  ortâkœ,  »  edhé 
oubœnœ. 


VI 

LA    BELLE    DE    LA    TERRE. 

iç  nœ  mbrél  kyœ  kir  tré  dyém,  klç  dhé  iïœ  bâtçœ,  nœ  kœtœ 
bâtçœ  na  Iç  nœ  môlhœ  e  ârtœ  edhé  nœ  poûs,  brœnda  nœ  poûs  iç 
nœ  koutçédrœ.  Ditœ  nga  dit  koutçédra  délyte  nga  poûsi  edhé 
mérhte  nga  hœ  môlhœ  tœ  ârtœ.  Nœ  dit  diâly  i  math  i  mbrétit 
vâte  te  i  âti  edhé  i  thôtœ  :  «  baba,  tœ  mœ  martôntç,  »  edhé  babâi 
i  thâ  :  «  diâlyi  im,  nœ  yé  i  zôti  tœ  vràtç  koutçédrœn',  aère  to  tœ 
tœ  martôiï.  »  Edhé  an  dialyi  si  i  thâ  babâi  kœtô  fyâlyœ,  blyé  nœ 
ârk  tœ  vrâsœ  koutçédrœn.  Roûaiti  nœ  dit,  posa  dôlhi  koutçédra 
nga  poûsi,  i  biye  me  ârk,  po  noûkœ  moûndi  t'a  vrite.  Vâte  diâlyi  i 
dûtœ  (i  mésmi)  te  babâi  edhé  i  thâ  atœ  fyâlyœ  kyœ  i  thâ  m'i 
mâdhi  edhé  babâi  i  thâ  atô  kyœ  i  thâ  edhé  dialyit  mâth,  edhé  au 
bœri  atô  kyœ  bœri  diâly'  i  mâth,  edhé  noûkœ  moûndi  tœ  vrâsœ 
koutçédrœn.  Vâte  diâly"  i  trétœ,  i  thâ  babâit,  etc.1.  Edhé  au  diâlyi 
blyé  nœ  topoûz,  ngrihet  kyœ  me  nâtœ,  vête  nœ  bâtçœ  edhé 
pçiet.  Dôlhi  nga  poûsi  koutçédra  te  mérhte  nœ  môlhœ  pas  zakô- 
nit  kyœ  kiç;  posa  e  pâ  dialyi  koutçédrœn  i  biye  edhé  e  vrâou, 
koutçédra  ouhôky  svâra  edhé  râ  nœ  poûs.  Diâlyi  pastây  ouzœ- 
mœroûa  edhé  meytôney  ç  tœ  bœnœ,  thiri  husmekyârœtœ  edhé  ou 
thôtœ  :  «  Oûnœ  to  tœ  lyidhem  me  tœrkoûzœ  tœ  rûn  nœ  poûs 
edhé  kour  tœ  toûnt  tœrkoûzœnœ,  tœ  mœ  ngrîni.  »  Oulyith  me 
tœrkoûzœ  edhé  rûri  nœ  poûs,  gyéti  brœnda  koutçédrœn  edhé  tœ 
boûkourn'  e  dhéout. 

Lyidhi  tœ  pârœnœ  hérœ  koutçédrœnœ,  tœ  dûtœnœ  bérœ  tœ 
boûkournœ  e  dhéout,  pastây  vétenœ  e  tiy,  toûndi  brœnda  nœ 
poûs  tœrkoûzœnœ  edhé  e  ngrinœ  husmekyârœtœ,  edhé  si  ngrinœ 
tœrkoûzœnœ  ndzoûarœ  koutçédrœn  edhé  tœ  boûkourn'  e  dhéout, 
pastây  prénœ  tœrkoûzœnœ  edhé  râ  brœnda  nœ  poûs  au  diâlyi. 

Edhé  kûy  douke  tçâpour  nœnœ  dhé,  dôlhi  mœ  iïœ  mâly  edhé 

1.  Le  père  répète  ce  qu'il  avait  dit  à  se?  deux  autres  fils. 


_  34  — 

râ  tœ  flyinte  nœnœ  iïœ  lyis.  Atyé  tek  flyinte  érdlii  nœ  gyârpœr 
kvœ  liante  nga  nœ  folyé  nga  atâ  kyœ  için  sipœr  nœ  lyis,  edhé  au 
si  digyôi  gyârpœrin  oungrit  nga  gyoûmi  edhé  e  vrâou  atœ.  Érdhi 
pastây  çkâba,  çé  gyârpœrin  tœ  vrârœ,  thôtœ  mœ  mœnt  e  sây  : 
«  koûç  e  ka  vrârœ  kœtœ  gyârpœrin?  kûy  kyœ  flyé  moiînt  kyœ 
t*a  kétœ  vrârœ.  »  Hâp  kràhatœ  edhé  i  bœn  hiye.  Oungrit  ga 
gyoûmi  diâlyi  edhé  thâ  :  a  te  flyéyta  mirœ!  I  thôtœ  çkâba  :  «  ti 
e  vrâre  kœtœ  gyârpœrin?  »  —  «  Oûnœ,  »  i  thâ  au.  Aère  i  thâ 
çkâba  :  «  ç  tœ  mirœ  to  tœ  bœn?  »  Edhé  au  i  thâ  :  «  noûkœ  doua 
tœ  mœ  bœïïtç  tyétœr  tœ  mirœ,  po  vétœm  tœ  mœ  çpietç  nœ  çtœpi.  » 
Edhé  çkâba  :  «  hâyde,  »  i  thâ,  «  kour  tœ  thrés  oûnœ  gâ,  aère  tœ 
mœ  héthtç  nœ  tsôpœ  mie.  »  Tek  tçàpninœ  thiri  gâ,  edhé  au  i 
hôdhi  iiœ  tsôpœ  miç  ;  si  çkoûanœ  iïœ  tsôpœ  vœnt  thiri  pœrsœri 
gâ,  i  hôdhi  au  nœ  tsôpœ  miç,  po  kour  arhitnœ  nœ  vœnt  tœ  tiy, 
thiri  gâ.  Kûy  diâlyi,  kyûmkyœ  noûkœ  kiç  miç,  préou  nœ  tsôpœ 
nga  poûlypa  edhé  i  hôdhi.  Çkâba  e  mbânte  nœ  gôyœ  edhé  posa 
arhitnœ  nœ  vœnt  tœ  tiy,  i  thôtœ  çkâba  :  «  psé  tçalyôn?  »  Edhé 
au  i  thâ  :  «  pas  porosisœ  kyœ  mœ  kéçe  dhœnœ,  tœ  tœ  héth  nœ 
tsôpœ  miç  kour  tœ  thrés  gâ,  edhé  oûnœ  si  m'ousôs  miçi,  préva 
poûlypœnœ.  »  Edhé  çkâba  i  dhâ  tsôpœnœ  miç  tœ  poûlypœs  edhé  i 
a  ngiti  edhé  i  thâ  :«  na  kœtô  tri  kyime,  iïœ  tœ  koûkye,  nœ  tœ  bar- 
dhœ,  edhé  nœ  tœ  zézœ;  kour  tœ  çkôntç  no)  gôyœtœ  koûkyenœ, 
aère  to  tœ  tœ  bœnet  nœ  kâly  me  krâhœ,  kour  tœ  çkôntç  tœ  bâr- 
dhœnœ,  to  tœ  tœ  bœnet  iïœ  pâlyœ  çtœpi  kyœ  tœ  kouvœndôîïœ 
me  gôyœ,  kour  tœ  çkôntç  tœ  zézœnœ  to  tœ  tœ  bœnenœ  husme- 
kyârœ,  para  edhé  çdô  kyœ  tœ  doûatç.  » 

Mbréti  môri  tœ  boûkourn'  e  dhéout  edhé  e  mbûlhi  mœ  nœ 
ôdœ,  bœri  yâçtœ  nga  çtœpia  nœ  hendék,  voûri  telyâlyœtœ  tœ 
thrésinœ  :  Au  kyœ  œçtœ  i  zôti  tœ  kapœrtséiïœ  hendékœn  to  tœ 
mârhœ  groûa  tœ  boûkourn'  e  dhéout.  —  Érdhœ  gyithœ  iïérœzit 
edhé  noûkœ  moûndnœ  tœ  kapœrtséninœ.  Aère  érdhi  dhé  au, 
çkôn  nœ  gôyœ  kyimenœ  e  koûkye  edhé  i  oubœ  nœ  kâly  edhé 
kapœrtséou  hendéknœ.  Aère  e  môri  mbréti  edhé  voûri  Ihalhoû- 
menat  e  i  dhâ  groûa  tœ  boûkourn'  e  dhéout.  Aère  rœféou  diâlyi 
véten'  e  tiy  e  i  thâ,  «  oûnœ  yâm  diâlyi  tcént,  »  aère  mbréti  i 
vrâou  husmekyârœtœ. 


-  35  — 
VII 

LE    SOULIER. 

Kyé  5œ  mbrét,  kic  nœ  groûa  edhé  fiœ  tçoûpœ.  Groûaya  ou 
sœmoûr  edhé  oubœ  kéky;  si  koupœtôi  kyœ  i  afrôi  vûkti  vdékye- 
sœ,  thrét  boûrliinœ  edhé  i  thôtœ,  «  tœ  porositç  te  kondouradjiou 
tœ  tœ  bœfiœ  nœ  par  kœpoûtsœ  as  tœ  mœdhâ  çoûmœ  as  tœ  vôgœ- 
lya  fâre,  po  tœ  viiïœ  tœ  mœ  mârhœ  mâsœ,  edhé  tœ  vinœ  pas 
kœmbœsœ  time;  tœ  dœrgôntç  nœ  husmekyâr  tœ  gyezdisnœ  ka- 
sabâ  mœ  kasabâ  me  atô  kœpoûtsœ  edhé  asây  tçoûpœsœ  kyœ  t'i 
vinœ  nœ  kœmbœ  mirœ,  atœ  t'a  mârhtç  groûa.  »  Si  i  vdiky  e 
çôkiya,  dœrgôi  mbréti  nœ  husmekyâr  tœ  gyezdisnœ,  po  noûkœ 
gyéti  nônœ  groûa  a  tçoûpœ  kyœ  t'i  vinin  kœpoûtsœtœ  mirœ. 
Pastây  oukthûenœ  te  mbréti  edhé  i  thânœ  :  «  noûkœ  gyétmœ 
nônœ  tçoûpœ  kyœ  t'i  vinte  kœpoûtsa  mirœ,  po  tsâve  ou  vinte  e 
mâdhe,  tsâve  e  vôgœly.  »  Tçoûp'  e  mbrétit  nœ  dit'  vôuri  kœ- 
poûtsœtœ tœ  çôhœ  kyûç  i  vinœ  asây,  po  noûk'  e  voûri  me  merâm 
kyœ  t'a  mârhœ  groûa  i  âti.  Si  e  voûri  i  érdhœ  mirœ  ;  aère  godit, 
éethiriiâtit'iyéptepikœoûyœ.  Kyô  i  çpoûri  oûyœ  mbâthourœ 
atœ  kœpoûtsœn',  se  noûkœ  pandénte  kyœ  t'a  mârhœ  groûa  i  âti 
nœ  i  ârtœ  mirœ  kœpoûtsa,  madâm  kyœ  kyé  tçoûp'  e  tiy.  Mbréti, 
si  i  pâ  kœpoûtsœtœ  kyœ  i  kiç  mbâthour',  i  thâ,  «  oûnœ  to  toc 
mârh  groûa,  kyûmkyœ  tœ  érdhi  kœpoûtsa  mirœ,  se  yôtœmœ  mœ 
thâ  nœ  sahât  tœ  vdékyes  kyœ,  «  asây  groûa  a  tçoûpœ  kyœ  t'i 
vinœ  kœpoûtsa  mirœ,  atœ  t'a  mârhtç  groûa.  »  Kœyô  i  oupœr- 
gyéky  «  vœrtét  to  tœ  mœ  mârhtç  groûa,  po  doua  tœ  mœ  bœntc  dû 
çandânœ  tœ  mœdhéiï  edhé  tœ  gyâtœ  sa  moûa  edhé  tœ  gyérœ 
çoûmœ,  t'i  bœntç  kyœ  tœ  hâpenœ  edhé  tœ  mbûlhenœ  me  bourgf .  » 
Porositi  kûy  atœ  tçast,  pas  dû  a  tri  dit  i  a  sôlhi  tœhazœrta.  Môri 
kœyô  çandânœtœ  edhé  oupçé  brœnda.  Vâte  mbréti  pastây  kyœ 
tœ  vœrœ  kourôrœ,  po  noûk  e  pâ  gyœkoûndi,  se  noûk'  i  vinte  nœ 
mœnt  kyœ  tœ  yétœ  pçéour  nœ  çandânœ.  Pastây  mbréti  nga 
hélymi  kyœ  kfç,  se  noûk'  e  môri  groûa  tçoûpœnœ,  thrét  fiœ 
telyâly  edhé  i  thâ,  «  na  kœtâ  çandânœ  edhé  gyezdis  t'i  çétç  edhé 
sa  para  kyœ  tœ  ndziertç,  t'i  mbântç  vétœ,  se  oûnœ  noûkœ  doua 
t'i  cô  me  su.  » 


—  30  — 

Tek  çkônte  oûdhœsœ  mœ  nœ  tyétœr  kasabâ  kyœ  tœ  cite  çan- 
dànœtœ,  pâ  nœ  dialyœ  mbréti  kyœ  rhinte  nœ  parathûre  edhé 
bœnte  seir.  Aère  e  pûeti  au  diâlyi  edhé  i  thâ,  «  sa  grôç  kœrkôn 
pœr  atâ  çandânœ?  »  —  «  Sa  tœ  oudhœrôntç  zotœrôte.  »  Au 
pastây  si  môri  çandânœtœ,  i  dhâ  nœ  prérœ  flyoriiï,  i  môri  çan- 
dânœtœ  edhé  ivoûri  n'atœ  tœ  ndârœ  tek  rhinte  vétœ.  Kûy  dialyi 
kye  vlyoûarœ  me  nœ  tçoûpœ  mbréti,  kiç  zakôn  (adét)  kyœ  tœ 
hâyœ  boûkœ  nàtœnœ  kour  ngrihey  nga  gyoïimi^se  flyinte  ;  i 
silhin  nga  nœ  sahân  gyélhœ,  po  nga  tçdô  sôy.  Nœ  nâtœ  tek 
flyinte,  dôlhi  ayô  nga  çandâni  edhé  zoûri  edhé  nisi  tœ  tœrœ 
gyélhœtœ  edhé  si  sô'si  nga  boûka,  lyâou  doûartœ  edhé  pastây  vâte 
edhé  fœrkôi  doûartœ  e  diâlyit  mbrétit  edhé  vâte  pœrsœri  e  oum- 
bi'ilh  nœ  çandàn.  Oungrit  nga  gyoûmi  diâlyi,  zcûri  tœ  hâyœ 
boûkœ,  çé  gyélhœtœ  tœ  nisoura  edhé  çkoûmœ  sapoûni  kyœ  kiç 
lyârœ  doûartœ  ayô.  Nésœrmet  i  thâ  husmekyârœvet,  «  yoû  i 
nisni  gyélhœtœ  kour  i  silhni,  a  po  nônœ  mâtse  rûri  brœnda  edhé 
i  nis  ?»  —  «  Yô,  »  i  tliânœ,  «  as  nônœ  mâtse  rûn  nœ  ôdœ,  po  edhé 
néve  tçouditemi  kyœ  na  thoûa  kœtœ  fyâlyœ.  »  Pâstay  au  ou 
thâ,  «  vœçtôni  mirœ,  se  moûnt  kyœ  tœ  rûnœ  nônœ  mâtse  pa 
ndiérœ  j^oûve,  »  po  pœrsœri  nâtœnœ  i  gyéti  gyélhœrat  tœ  ni- 
soura. Kûy  outçoudit,  tœ  trétœnœ  nâtœ  ndœnti  zgyoûar  edhé 
oubœ  sikoûr  flyinte.  Dôlhi  teoûpa  nga  çandâni,  vâte  tœ  hâyœ 
boûkœ  edhé  si  hœngri,  tek  vâte  t'a  zœrœ  nga  dôrha  kyœ  t'a 
fœrkônœ,  oungrit  kûy  edhé  i  thâ,  «  ti  yé  kyœ  nis  gyélhœtœ  ? 
Oûnœ,  ndôkyœ  yâm  i  vlyoûarœ,  pô  to  tœ  tœ  marh  groûa,  se  ye 
e  boûkour  ;  »  edhé  e  môri  pa  bœrœ  dâsmœ.  I  érdhi  kôha  kyœ  tœ 
véyœ  nœ  sefér  (lyoûftœ),  i  thôtœ  groûasœ,  «  oûnœ  tô  tœ  vête  na 
sefér,  po  ti  te  rhitç  kœtoû  nœ  ôdœ  edhé  môs  ougœné  tœ  dâlytç 
yâçtœ  ;  kour  tœ  kthénem  oûnœ  kœtoû  pas  mot  mot,  tœ  tœ  gyéiï 
kœtoû,  edhé  tani  vête  é  ou  thém  husmekyârœvet  kyœ  tœ  sielhin 
boûkœ  edhé  gyélhœ  edhé  tçdônœ  tœ  mœ  doûatç  ti,  po  ti  tœ 
pçietç  nœ  çandân  môs  tœ  tœ  çôhœ  neri,  »  çkôi  edhé  vâte  nœ 
sefér. 

Nœ  dit  vyérha  e  atiy  diâlyit  vâte  tœ  çôhœ  ôdœnœ  e  dhœndœ- 
rit,  se  to  tœ  yépte  tçoûpœnœ  atiy.  Kour  vâte  n1  ôdœ  (se  noûkœ 
kiç  mbûlhour  pôrtœnœ  ayô  tçoûpa),  gyéti  atœ  edhé  i  thâ,  «  ç  dô 
kœtoû  ti  n'  ôdœ  tœ  dhœndœrit  tim?  »  Pastây  nga  aséti  porositi 
husmekyârœtœ  t'a  mârhinœ  edhé  t'a  hédhin  yâçtœ  mœ  nônœ 
vœnt  kyœ  tœ  yénœ  ithœra  tœ  pœrvœlyônet  edhé  tœ  flyougônet, 


—  37  — 

kyœ  môs  tœ  moûndnœ  tœ    ngrihetœ   e  gyâlhœ,  po  tœ  vdésœ 
atyé. 

N' atcé  vœnf  kyé  5œ  plyâkœ  kyœ  ml)lithte  ithœra  pœr  nœ 
Lyakroûar.  I  thôtœ  kœyô  plyâka,  «  tçdô  zotœrôtekœtoû?  »  Kœyô 
i  oupœrgyéky,  «  mœ  hôdhœnœ  kœtoû  atâ  kyœ  mœ  kânœ  asét, 
kyûmkyœ  tœ  pœrvœlyônem,  po  tœ  kâm  ridjâ  tœ  mœ  mârhtç  nœ 
çtœpi  tœnde  edhé  tœ  tœ  bœn  poûnœ,  se  ti  oumblyâke?  »  — 
«  Oùnœ  s  yâm  kadœr  tœ  tœ  marh  nœ  çtœpi,  se  yâm  e  vâr- 
fœrœ.  »  —  «  Tç  kâ,  »  i  thé  ayô,  «  atyé  tek  rhi  ti,  to  tœ  rhl  edhé 
oùnœ.  i 

Me  tœ  ârdhourœ  kôha  kyœ  tœ  vinte  au  diâlyi,  oukthûe  nga 
seféri.  Prêt  tœ  dàlyœ  ayô  nga  çandâni,  po  ayô  noûkœ  kyé  atyé. 
(  lusœmoûr  kûy  edhé  oubœ  kéky  nga  kyedéri  kyœ  lioûmbi  grona- 
nœ.  I  ouçtû  nœ  semoûnde  pœr  lyâkœra,  porosit  lmsmekyârœtœ 
tœ  gyéinœ  nônœ  telyâly  edhé  t'a  vœnœ  tœ  thrésœ  t'i  sielhin  lyâ- 
kœra e  tœrœ  kasabâya.  Si  i  soûalhœ  tsâ  ïïérœz,  érdhi  dhé  ayô 
plyâka  me  lyâkœra,  po  atô  lyâkœrat  i  kiç  grirœ  ayô  tçonpa  edhé 
brœnda  nœ  lyâkœra  kiç  fontoiirœ  ounâzœnœ  kyœ  kiçin  kœmbûe- 
rœ  kour  ouraartoiianœ  (nœ  kôhœ  tœ  martésœs").  Me  tœ  ngrœnœ 
kûy  lyâkœra,  gyéti  brœnda  ounâzœn,  edhé  e  fiôhou  kyœ  kyé 
ounâz'  e  tiy.  I  thâ  plyâkœsœ,  «  oùnœ  nésœr  to  tœ  vin  nœ  çtœpi 
tœnde.  »  —  «  Si  tœ  oudhœrôntç  zotœrôte,  »  i  thâ  ayô,  «  po  oimœ 
s  kâm  liât  pœr  tû,  se  yâm  e  vârfœrœ.  »  Me  tœ  vâtonrkiiy  nésœr- 
met  vœçtôn  andéy  kœtéy  t'a  gyénœ.  Pastây  tek  vœçtônte  pâ  nœ 
mâgye  kyœ  kye  pçétonr  nœ  moûr.  I  thôtœ  plyâkœsœ.  «  Tç  ké 
kœtoû?  »  —  «  Yânœ  tsâ  zôky  tœ  klyôtçkœsœ,  o  bir,  po  aman  tœ 
kâm  ridjâ  vœçtô  se  môs  i  çtûptç,  se  yânœ  tœ  vôgœly.»  —  «  Yô,  » 
i  thâ  an;  «  po  dâly'  t'i  çô  edhé  oùnœ.  »  Héky  mâgyenœ,  e  vœ 
pœrmbns,  çé  atœ  tçoûpœnœ  edhé  e  pnet,  «  ç  déçe  kœton  ti?  Oùnœ 
tœ  thâçœ  môs  tœ  gyœnénetç  tœ  dâlytç  yâçtœ.  » 

Ayô  pastâ}r  i  rœféou  kyœ  kçoû  kçon,  «  mœ  liôdhi  nœ  ithœra 
yôte  vyérhœ,  edhé  gyéta  atœ  plyâkœnœ  atyé,  mœ  môri  nœ  çtœpi 
tœ  sây,  edhé  m'  oubôi  nœne  edhé  baba.  Po  atô  lyâkœrat  kyœ  tœ 
sôllii  kœyô,  pas  porosisœ  kyœ  kiçe  (kéçe)  dhœnœ,  oùnœ  e  griva 
edhé  voi'ira  brœnda  onnâzœn,  po  tœ  kâm  ridjâ  t'a  darovitç  kœtœ 
plyâkœnœ,  se  kœyô  mœ  çpœtôi  nga  vdékya.  »  I  dhâ  pastây  aiï 
diâlyi  asây  plyâkœsœ  du  kése  âspœr  edhé  môri  groûanœ. 

Pas  tsâ  kôhœ,  si  vâte  nœ  -çtœpi,  thiri  vyérhœnœ  edhé  i  thâ, 
«  pœr  kœtœ  kyœ  mœ  bœre  ti  te  groûaya,  oùnœ  tçoûpœn  yôte  e 


-  38  - 

dzvlyôn  kyœ  tani  edhé  noûkœ  t'a  mârh  groûa.  »  Edhé  atœ  tooù- 
pœn  e  tçfàkyi  kyœ  œetœ  groûaya  e  tiy. 


VIII 

LE  COQ  QUI  POND  DE  l'oR 
ET  LA  POULE  QUI  POND  DES  SERPENTS. 

ïç  nœ  plyâk  kyœ  kiç  nœ  kœndés  edhé  nœ  plyâkœ  kyœ  kiç  fiœ 
poûlyœ,  kœsây  plyâkœsœ  poûlya  i  pilhte  ditœ  nga  dit  nga  nœ 
kôkye  vé.  Vinte  plyâkou  edhé  i  kœrkônte  plyâkœsœ  nga  nœ 
kôkye  vé,  po  kœyô  noûkœ  i  épte  edhé  plyâkou  i  tint,  «  to  tœ 
vinœ  kôhœ  kyœ  tœ  raœ  kœrkônte  edhé  moûa  gyœ-kâfçœ.  » 

Edhé  plyâkou  i  thâ  kœndésit,  «  psé  noûkœ  pielh  dhé  ti?  » 
Edhé  kœndési  vâte  mœ  hœ  bâtçœ  tœ  hœ  mbréti  edhé  thiri  kiki- 
koû!  Mbréti  si  digyôi  kœndésinœ  porositi  husmekyarœtœ  t'a 
hédhinœ  nœ  aziné  tœ  parâvet,  edhé  kœndési,  si  hcêngri  çoûmœ 
flyorin  oubœ  si  i  ngôrdhourœ,  edhé  husmekyarœtœ  si  e  pânœ  tœ 
ngôrdhour,  e  hôdhœ  pôçtœ.  Kœndési  oungrit  edhé  douke  tçâpou- 
rœ  érdhi  te  plyâkou  edhé  i  thâ  :  «  0  plyâk,  tœ  mœ  vârtç  kôkœ 
tatœpyétœ  edhé  tœ  mœ  toûntç  edhé  tœ  mœ  bietç  me  nœ  çtâp.  » 
Aère  plyâkou  e  vâri  edhé  i  binte,  edhé  kœndési  ndzirte  nga  gôya 
flyorin.  Aère  plyâkout  i  érdhi  çoûmœ  mirœ. 

Vâite  plyâka  edhé  kœrkôi  nœ  flyori,  si  psôi  kyœ  kendési 
pilhte  florin  edhé  plyâkou  i  thâ,  «  kour  tœ  kœrkône  oûnœ  vé  tœ 
poûlyœsœ,  noûkœ  m'  i  épne,  edhé  oûnœ  tani  noûkœ  tœ  yâp.  » 
Çkôi  plyâka  edhé  si  vâte  nœ  çtœpi  tœ  sây,  i  thâ  poûlyœsœ,  «  psé 
noûkœ  mœ  pielh  edhé  moûa  flyorin  ?  »  Aère  vate  poûlya  edhé 
pûetî  kœndésin,  «  kyûç  pielh  flyorin?  »  I  thâ  kœndési,  «  nœ  dô 
tœ  pielhtç  flyorin,  tœ  hâte  gyerpin.  »Vâte  poûlya,  hœngri  gyerpin 

edhé  oukthé   te  plyâka  edhé  i  thâ  :  «  tœ  mœ  vârtç *.  »  Si  e 

vâri  poûlyœnœ,  doûalhœ  nga  gôya  gyerpiiïtœ  edhé  oudérdhœn 
plyâkœsœ  edhé  e  hœngrœnœ. 

1.  Comme  plus  haut. 


IX 


LA    FILLE    PROMISE    AU    SOLEIL. 


Iç  mos  iç,  fç  îïœ  mbretœréçœ  kyœ  noûkœ  kiçfœmiyœ,  délyte 
edhé  i  bcênte  ridjâ  Perœndisœ  edhé  dielhit  edhé  fâlyey  edhé 
lyoûtey  t"i  yâpœ  nœ  diâlyœ  mâkar  nœ  tçoûpœ,  edhé  kour  tœ 
bœnetœ  dûmbœdhyétœ  vyétç  (vyét),  t'a  mârhœ  pœrsœri  dielhi. 
Pôlhi  mbretœréça  nœ  tçoûpœ,  kyœ  vinte  nœ  çkolyô  gyithinœ. 
Nœ  dit  tek  vinte  nœ  çkolyô,  i  thâ  dielhi,  «  thoûay  nœnesœ  tœ 
mœ  yâpœ  atœ  kyœ  mœ  ka  tâksour.  »  Vâte  tek  e  éma  edhé  i  thâ 
kyœ,  «  kçoû  mœ  thâ  dielhi.  »  Edhé  ayô  i  thâ,  «  thoûay  dielhit 
kyœ  œçtœ  e  vôgely;  »  edhé  kyô,  kour  vâte  nœ  çkolyô,  i  thâ 
dielhit.  Nœ  dit  kour  mhoûçi  tœ  dûmbœdhyétœ  vyét,  tek  vinte 
nœ  çkolyô,  dôlhi  dielhi  edhé  e  rhœmbéou  edhé  e  çpoûri  nœ  çtœpi 
tœ  tiy.  Prêt  e  éma  tçoûpœnœ,  po  si  noûkœ  érdhi,  koupœtôi  kyœ 
e  môri  dielhi,  pas  fyâlyœsœ  kyœ  kiç  thœnœ.  Ngyéou  nœ  tœ  zéza 
tœ  tœrœ  çtœpinœ  edhé  mbûlhi  pôrtœnœ,  edhé  noûk'  e  hâpte 
koiirhœ,  po  kyânte  edhé  oulyœrinte  brœnda  vétœmœ. 

Dielhi  kiç  dhé  nœ  koutçédrœ  nœ  çtœpi.  Ayô  koutçédra,  si 
koupœtôi  tçoûpœnœ,  thâ,  «  mœ  bie  érœ  sôy  mbrét,  »  edhé  dielhi 
i  thâ,  «  œçtœ  tçoûpa  ime,  po  môs  e  ngf.  »  Dœrgôi  nœ  dit  dielhi 
tçoûpœnœ  nœ  bâtçœ  tœ  mârhœ  nœ  lyâkœr,  edhé  ayô  vâte.  Kour 
préou  lj'âkœrnœ  thâ,  «  kyûç  kyô  h'âkra,  kçoû  kœrtsét  edhé  thrét 
zœmœra  e  nœnes'  sime,  »edhé  kyânte.  Dielhi,  si  e  pâ  kyœ  k}rânte, 
e  pûeti  edhé  i  thâ,  «  psé  kyân?  môs  tœ  môri  mâlhi  pœr  nœnenœ?  » 
Edhé  ayô  i  thâ,  «  mœ  môri  çoûmœ  ;  »  edhé  au  i  thâ,  «  nœ  dô  tœ 
vétç  nœ  çtœpi  tœnde,  tœ  thrétç  çpésatœ  tœ  tœ  çpienœ  nœ  çtœpi.  » 
Si  thiri  dhé  ayô  tsâ  çpésœra  thiri  edhé  koutçédrœn  dielhi  edhé 
i  thâ,  «  nœ  tœ  mârhtœ  ouria,  ç  to  tœ  hâtç?  »  —  «  Kœtoé  to  tœ 
hâ.  »  —  «  Nœ  tœ  mârhtœ  étia,  ç  to  tœ  pitç?  »  —  «  Gyâknœ  e 
kœsây  to  tœ  pi.  »  Edhé  dielhi,  si  pâ  kyœ  noûk'  to  t'a  çpinte  nœ 
çtœpi,  i  thâ  asây,  «  thirœ  tyétœr  çpésœ,  »  edhé  ayô  thiri  drédhi- 
nœ,  edhé  e  pûeti  dielhi,  «  çpie  kœtœ  tçoûpœ  nœ  çtœpi?  »  — 
«  E  çpie,  »  thâ.  —  Kour  tœ  tœ  mârhœ  ouria,  e  to  tœ  hâtç?  »  — 
«  Bâr  tœ  nômœ.  »  —  «  Kour  tœ  tœ  mârhœ  étia,  ç  to  tœ  pitç  ?»  — 


—  40  — 

«  Oûyœ  tœ  ftô'  tœ,  po  kour  t'a  çpie  nœ  çtœpi,  tœ  mœ  yâpœ  e  éma 
tri  ôkœ  bâr.  » 

Môri  drédhi  tçoûpœnœ  edhé  e  ngarkôi  nœ  brirœ.  Atyé  tek 
tçâpœnte,  e  môri  ourla  edhë  i  thâ  teoûpœsœ,  «  hipœ  nœ  atœ 
lyisedhé  nœ  ârtœ  neri  edhé  tœ  thôtœ,  »  zbritpœrpôç,  «  ti  mos 
tœ  zbrétç,  gyersâ  tœ  vin  oûnœ;  »  hipi  dhé  ayô  nœ  lyis.  Aère 
çkôi  nœ  koutçédrœ  edhé  si  vœçtôi  andéy  kœtéy,  pâ  troûpœnœ  nœ 
lyls  edhé  i  thâ,  «  zbrit  pœrpôç,  tœ  kouvœndôimœ,  »  edhé  ayô  i 
thâ,  «  noûkœ  xbrés,  se  mœ  vyén  frikœ  se  mos  mœ  hâte.  »  Edhé 
kontçédra  i  thâ,  «  noûkœ  tœ  hâ.  «  Edhé  tçoûpa  i  thâ,  «  tçâp  nœ 
çtœpi  edhé  kthéou  tœ  mœ  mârhtç.  »  Çkôi  koutçédra,  aère  vinte 
drédhi,  edhé  i  thiri,  se  pâ  koutçédrœnœ  kyœ  vinte,  «  hâyde  çpéyt 
tœ  mœ  mârhtç,  se  vyén  nœ  koutçédrœ  tœ  mœ  hâyœ.  »  E  môri 
drédhi  edhé  ndzitôn,  edhé  çdoneri  pikyte  nœ  oûdhœ  i  thônte, 
«  nœ  çkôftœ  nônœ  koutçédrœ,  môs  tœ  rœfénœ  oûdhœnœ,  po  t'i 
thôtœ  kyœ  tçoûpa  edhé  drédhi  çkoûanœ  nga  tyétœr  oûdhœ.  » 
Arhitnœ  nœ  pôrtœ  tœ  nœnes  edhé  trœngœlhitnœ,  po  kœyô  noûkœ 
hâpte  pôrtœnœ.  Aère  trœngœlhit  edhé  i  thâ  tçoûpa,   «  hâp,  o 
nœne,  se  yâm  tçoûpa  tœnde.  »  Hâpi  pôrtœnœ  aj'ô  edhé  ougœ- 
zoûa  si  pâ  tçoûpœnœ  e  sây.  Tçoûpat'  e  mâ'Jhœs,  si  digyoûanœ 
kyœ  érdhi  tçoûpa  e  mbretœréçœs',  érdhœ  edhé  i  thânœ  sœmœsœ, 
«  lyœ-na  tçoûpœnœ  t'a  gœzôimœ  kœtoû  e  atyé,  »  edhé  ayô  ou  a 
dhâ.  Atô,  si  e  moûarœ  e  çpoûnœ  mœ  nœ  bâtçœ,  n'  atœ  bâtçœ  iç 
nœ  pôrtœ  e  mâclhe,  kyœ  noûkœ  hâpey.  Zoûnœ  tœ  tœra  tçoûpat 
edhé  çtûtnin  pôrtœnœ,  po  noûkœ  moûndnin  t'a  hâpinœ.  Aère 
vâte  dhé  kœyô  edhé  si  çtûti  pôrtœnœ  ouhâp,  edhé,  posa  rûri  ayô 
brœnda,  se  kiç  mârhœ  çoûmœ  talâs  kyœ  tœ  hâptœ  pôrtœnœ, 
oumbûlh  (porta),  edhé  kœtô  tçoûpat  si  pânœ  kyœ  noûkœ  hâpey 
porta  kyœ  tœ  mârhinœ  tçoûpœnœ,  iknœ  douk  helymoûar  edhé 
vânœ  nœ  çtœpi  tœ  sây  edhé  i  thânœ  sœmœsœ,  kyœ  kçoû  kçoû 
gyâou.  Edhé  e  éma,  si  digyôi  kœtœ  fyâlyœ,  kyânte  pa  pou- 
çim. 

Atyé  brœnda  tek  rûri  tçoûpa  gyéti  nérœz  edhé  çpésœra  kyœ 
için  bœrœ  si  mérmer,  gyéti  akôma  edhé  nœ  mbrét  kyœ  iç  bœrœ 
si  mérmer  edhé  mbânte  nœ  dôrhœ  iïœ  kârtœ  tœ  çkroûar  edhé  tœ 
hâpour  edhé  kœyô  e  kœndôn,  edhé  thônte  (kârta)  kçoû,  «  tsilya 
œçtœ  e  zona  môs  tœ  flyérœ  tri  dit  e  tri  net  edhé  tri  yâvœ,  atœ  to 
t'a  mârh  groûa,  se  to  tœ  ngyâlhem.  »  Edhé  ayô  rhinte  pa  gyoûmœ 
(pa    flyéytour)    edhé    mérhte   kârtœra    edhé   kœndônte.   Kour 


—  41    — 

çkoûanœ  tœ  tri  nétet  edhé  tœ  tri  ditat  edhé  du  yâvœ,  aère  çkôi 
nœ  neri  kyœ  cite  husmekyàrka.  Dôlhi  dhé  ayô  nœ  parathire 
edhé  e  pùeti,  v>  «  se  paré  kœrkôn  pœr  nœ  husmekyârkœ?  »  Edhé 
au  i  thà.«  se  tœ  doùatç.  »  Edhé  kœyô  ndzôri  nœ  lyopâtœ  me 
flyorifi  edhé  i  a  hôdhi  edhé  zbriti  iïœ  tœrkoùzœ  edhé  ouvâr  hus- 
mekyàrka edhé  e  ngriti.  Pastây  i  thâ  kœsây,  «  môs  tœ  flyétç  dû 
a  tri  dit.  po  tœ  flyé  oûnœ  nœ  tçikœ,  se  kâm  çoûmœ  kôhœ  pa 
gyoùmœ,  pas  kœsây  kârtœs  kyœ  mbân  mbréti  nœ  dôrhœ,  edhé 
kour  tœ  ngyâlhet  mbréti,  tœ  mœ  zgyôntçedhé  moûa;  »  edhé  i 
rœféou  tœ  tœra  atô  kyœ  thônte  kârta  e  mbrétit  edhé  râ  e  flyéyti. 
Edhé  kœyô  husmekyàrka  zoûri  edhé  i  ndzôri  rôbatœ  asay  edhé 
i  voiiri  vétœ,  kyœ  kour  tœ  ngyâlhet  mbréti  tœ  mârhœ  atœ  groûa. 
Si  çkoûanœ  tœ  tri  yâvœtœ,  oungyâlh  mbréti.  «  Tç  yé  ti?  »  i  thâ. 
—  «  Oûnœ  yâm,  »  i  thâ,  «  kyœ  kâm  tri  dit  e  tri  net  e  tri  yâvœ 
pa  gyoûmœ,  »  edhé  au  e  mûri  groûa.  Pastây  e  pûeti,  «  kœyô  kyœ 
flyé,  tç  œçtœ?»  Edhé  ayô  i  thâ,  «  œçtœ  nœ  husmekyârkœ  kyœ 
e  nuira,  se  mœ  viute  frikœ.  »  Aère  ouzgyoûa  dhé  kœyô.  I  thôtœ 
mbréti  groûasœ,  «  kœtœ  husmekyârkœ,  ç  t'a  bœimœ?  »  Edhé 
ayô  -i  digyôi,  i  thâ,«  tœ  mœ  vœtç  tœ  roûaiï  pâtet,  »  edhé  mbréti 
e  voûri  edhé  i  bœri  nœ  kalhlve  pœr  tœ  ndcéntour. 

Atyé  tek  rhinte  kyânte  pa  pouçfm  edhé  nœmœrônte  ncê  nga 
nœ  hâlhœtœ  e  sây.  Mbréti,  si  digyôi  dû  tri  hérœ  atœ  kyœ  kyânte, 
vâte  edhé  i  thâ,  «  psé  kyân?  »  Edhé  ayô  i  thâ  kyœ,  «  kçoû  kçoû 
mœ  gyânœ.  »  Pastây  mbréti  môri  atœ  groûa  edhé  husmekyàr- 
kœnœ  e  vràou  edhé  e  bœri  tsôpœra,  m'e  mâdhya  tsôpœ  iç  kâ- 
kyœ  (ou  :  e  bœri  tsingra  mingra). 


X 

LA   BOUCLE   D'OR. 

Iç  nœ  mbrét  i  ri,  dônte  tœ  martôney,  po  kœrkôute  nôiïœ  tçoû- 
pœ  tœ  boûkour  çoûmœ.  Kfç  nœ  zôk  kyœ  e  dœrgônte  nœ  nœ 
bâtçœ  tœ  nœ  groûe  kj-œ  iç  e  pâsourœ,  kiç  dhé  tri  tçoûpa.  Vinte 
zôgou  kyœ  nœ  mœngyés  nœ  bâtçœ  edhé  thônte,  «  tçoûpœn  e 
mâdhe  t'a  martôntç,  tçoûpœn  e  mésme  t'a  martôntç,  po  tçoûpœn 
e  vôgœly  môs  t'a  martôntç.  »  Kœtâ  tçoûpat<e  kindisnin  nœ  gyer- 
gyéf.  Nœ  dit,  si  pâ  zôgoun  kyœ  vinte.  mœngyés  pœr  mœngyés 


e  Ihé  thônte  atô  fyâlyœ,  vâte  mœ  nœ  gitône  edhé  i  rœféou  atœ 
kyœ  gyânl  •.  edhé  ayô  e  pûeti,  «  ti  tç  i  thoûa,  kour  thôtœ  zôgou 
kyœ  tçoûpœn  e  yôgœly  môs  t'a  martôntç?»  — «  Hitç  gyœ-kâfçœ, » 

i  thé  ayô.  Pastây  i  (hà.  «  t'a  pûetç  edhé  t'i  thoûatç,  ç  t'a  bœii?  » 
Erdhi  zôgou  nœ  mœngyés  pas  zakônit  kyœ  kiç,  edhé  thâ  atô  fyâ- 
lyœ.  Aéro  ayô  e  pûeti,  edh  i  i  thâ,  «  t'a  ndziertç  mœ  nœ  mâly  me 
nie  husmekyârkœ,  se  to  tœ  vinœ  atyé  mbréti  pœr  tœ  mârliœ  atœ 
groûa.  »  Edhé  kœyô  e  dœrgôi  me  nœ  husmekyârkœ  kyœ  t'a 
çpi  srœ  atyé  edhé  tœ  présin  gyersâ  tœ  vinœ  mbréti  pas  fyâlyœsœ 
kyœ  thônte  zôgou.  Pc  ayô  husmekyârka,  tç  bœri?  Si  érdhœ  nœ 
mâly  edhé  pâ  mbrétinœ  pœr  sœ  lyârgou  kyœ  vinte,  çtûti  atœ 
tçoûpœnœ  edhé  si  e  çtûti,  douke  rhougoulhisour  râ  broénda  mœ 
nœ  poûs  tœ  nœ  mbretœréçe,  po  kœyô  iç  arâpkœ,  se  atyé  iç  nœ 
kasabâ.  Nœ  atœ  kasahâ  rhinin  arâpœ  edhé  arâpka,  po  kyénœ  tœ 
pâsour  çoûmœ.  Si  râ  nœ  poûs  ayô,  noûk'  oumbût  po  ndœnti  mœ 
nœ  vœnt  tek  iç  nœ  brimœ.  Arâpka  e  zôiïa  e  poûsit  dœrgôi  nœ 
husmekyârkœ  tœ  ndzierœ  oûyœ,  edhé  tçoûpa  si  zbriti  ayô  hus- 
mekyârka kôvœnœ,  zoûri  tœrkoûzœnœ  edhé  noûk'  e  lyinte.  Zœ 
ayô  tœ  ndzierœ  kôvœnœ,  po  noûkœ  moûndi  t'a  ndzirte,  edhé  lyâ 
tœrkoûzœn  edhé  ndzitôi  e  vâte  tek  e  zôfïa  edhé  i  thâ,  «  kyœ  kçoû 
brœnda  nœ  poûs  œçtœ  nœ  tçoûpœ  e  bârdhœ  edhé  noûkœ  mœ  lyœ 
tœ  ndzier  kôvœnœ.  »  Vête  zôiïa  edhé  i  thôtœ,  «  tç  yé  ti  brœnda 
nœ  poûs?  »  Edhé  ayô  i  thâ,  «  tœ  kâm  ridjâ  çoûmœ  tœ  ndziertç 
kôvœnœ  kadâlye  kadâlye  edhé  kour  tœ  dâly  yâçtœ ,  to  tœ  tœ 
rœféiï  kyûç  râçœ  kœtoû  brœnda  nœ  poûs.  »  Edhé  si  e  ndzôri  nga 
poûsi,  e  môri  brœnda  nœ  çtœpi,  edhé  ayô  i  rœféou  tœ  tœra  kyœ 
i  gyânœ.  Pastây  ayô,  kyûmkyœ  iç  e  bârdhœ  é  e  boûkour  çoûmœ, 
e  dônte  çoûmœ  edhé  i  dhâ  hâpset'  tœ  kasélhavet  edhé  tœ  râftevet 
edhé  tœ  dolhâpevet. 

Au  mbréti  oumartoûa  edhé  môri  groûa  atœ  husmekyârkœn', 
se  atœ  gyéti  nœ  mâly,  po  tçouditey  gyithinœ,  se  noûkœ  kyé 
kâkyœ  e  boûkour  sa  i  thônte  zôgou.  Pas  dû  a  tri  vyét  oubœ  ayô 
me  bârhœ  edhé  i  ouçtû  pœr  kôpsa  tœ  flyoriiîtœ,  edhé  au  mblyôdhi 
sa  flyorin  kyœ  kiç  edhé  thiri  kouyoundjivet  edhé  ou  thâ,  «  çini 
kœtâ  flyorin  edhé  mœ  thôni,  dâlyin'  âpo  yô  pœr  tœ  bœrœ  kôpsa 
tœ  flyorinta?  »  Edhé  kouyoundjitœ  i  thânœ  kyœ  noûkœ  dâlyinœ 
edhé  kûy  tek  vinte  mœ  çdô  kasabâ  kœrkônte  floyrin,  po  noûkœ  i 
yépnin.  Erdhi  dhé  n'  atœ  kasabâ  tek  kyénœ  tœ  pâsour.  I  thâ  pas- 
tây arâpkœs',  se  e  dinte  çoûmœ  tœ  pâsour,  «  tœ  kâm  ridjâ  tœ 


-  43  - 

mœ  yâptç  tsâ  flyorin,  se  i  ouçtû  groûasœ  pœr  kôpsa  tœ  flyoriiita, 
edhé  ayô  thiri  tçoûpœn  e  bârdhœ,  «  tçap  te  bâkti  im,  edhé  mbrû 
ùœ  koulyâtç  edh'  i  a  çpyérœ  edhé  thoùay,  nœm  tsâ  flyorin.  » 
Mbréti,  si  pâ  atœ  t'.-oûpœnœ,  pûeti  atœ  arâpkœn  edhé  i  thâ, 
«  koiï  gyéte  tçoûpœn  ky'  œçtœ  e  bârdhœ?  »  Edhé  ayô  i  thâ, 
«  kçoû  kçoû,  dôlhi  mœ  nœ  niâly  me  nœ  husmekyârkœ,  se  to  tœ 
délyte  5œ  mbrét  t'a  mérhte  groûa,  po  husmekyârka  e  çtûti  edhé 
ra  qœ  poûs  tim  edhé  husmekyârka  mbéti  atyé  edhé  e  môri  mbréti 
groûa.  «  Mbréti,  si  érdhi  ayô  tçoûpa  me  nœ  plhâkœ  tœ  flyorihtœ, 
i  tlià,  »  ti  yé  groùaya  ime,  si  mœ  thâ  zôha,  hâyde  tœ  vémi  nœ 
çtœpi  edhé  to  tœ  tœ  mârh  groûa,  «  i  bœri  ridjâ  dhé  arâpkœsœ 
edhé  ayô  i  a  dhâ.  Vânœ  tœ  dû  nœ  çtœpi,  edhé  atœ  husmekyârkœ, 
kour  psùi  kyœ  e  kie  moundoùarœ,  e  môri  edhé  e  bœri  tsô- 
pœra. 


XI 

LA     PIERRE      MERVEILLEUSE. 

Na  kyé  nœ  plyâkœ,  na  kie  ùœ  diâlyœ  edhé  kyénœ  tœ  vârfœi  . 
Aii  diâlyi  na  vinte  me  nœ  gomâr  mœ  nœ  pûlh  edhé  printe  droù 
edhé  çkôninœ  yétœn  e  tûre  me  atô  para  kyœ  tœ  ndzirnin  nga 
droûtœ.  Nœ  dit  me  tœ  vâtour  mœ  pûlh  tek  printe  droû,  na  pâ  nœ 
gyârpœr,  kyœ  i  kis  mbétour  nœ  grûkœ  kôk'  e  nœ  kétsi  kyœ  kiç 
ngrœnœ.  Tek  hâhey  au  gj-ârpœri  kyœ  t'a  ndzirte,  thâ  kûy  me 
véten  e  tiy,  «  dâly'  tœ  vête  oûnœ  tœ  çà  môs  i  a  ndzier,  se  moun- 
dônet  vétœ  i  myéri,  »  vâte  edhé  e  ndzôri.  Pastây  i  thâ  gj-ârpœri, 
«  ti  kyœ  mœ  bœre  kœtœ  tœ  mirœ,  hâyde  tœ  vémi  nœ  çtœpi  tim 
éti  kyœ  tœ  t'a  pœrdzblyénœ  tœ  mirœnœ  kyœ  mœ  bœre,  po  nœ  tœ 
thœntœ  kyœ,  tç  dô  ?  ti  mos  tœ  kœrkôntç  tyétœr,  po  i  thoûa  tœ  tœ 
yâpœ  atœ  kyœ  kâ  nœnœ  gyoûhœ.  »  Vânœ  kyœ  tœ  dû  tek  i  âti 
edhé  i  thôtœ  diâlyi  tœ  yâtit,  «  o  baba,  kûy  diâlyi  mœ  ka  rpœtoûar 
ûmœrin,  se  nœ  mœnt  to  tœ  mbûteçe  nga  nœ  kôkœ  kétsi,  kyœ 
mœ  mbéti  nœ  grûkœ  tek  e  hâne,  po  t'i  yâptç  atœ  kyœ  tœ  kœr- 
kôiîœ.  »  Edhé  au  i  thâ  atiy  diâlyit,  «  tç  dô  tœ  tœ  yâp?  »  — 
«  Oûnœ  noûkœ  doua  gyœ-kâfçœ  tyétœr,  po  tœ  mœ  yâptç  atœ  kyœ 
ké  nœnœ  gyoûhœ.  »  Edhé  au  i  thâ,  «  oûnœ  atœ  noûk'  t'a  yâp, 
po  nœ  dô  gyœ  tyétœr,  thoûa-m'  tœ  ti  yâp.  »  Edhé  diâlyi  i  thâ, 


«  noûkoe  doua  tyétœr  gycè,  po  nœ  mœ  yépatœ  kyœ  tœ  kœrkôva, 
niirœ,  nœ  môs,  oi'mœ  to  ho  ikœfi  :  »  edhé  mœ  sœ  foûndi,  si  noûk' 
;i  dhâ,  ounis  tœ  çkônte.  Past.ïv  i  thôtœ  i  biritœ  yâtit,  «  nœ  môs 
i  a  dhcêntç  atœ  kyœ  tœ  kœrkôi,  to  tœ  ikœfï  edhé  oûnœ.  »  —  «  Si 
tœ  doûatç  bœn,  i  tîiâ  i  yâti,  nœ  dâtç  rhi,  nœ  date  ikœ,  oûnœ 
nœ-hérœ  s  i  a  hâp  atœ  kyœ  mœ  kœrkôi.  »  Aère  vâte  e  çôkya 
edhé  i  thâ,  «  edhé  oûnœ  to  tœ  ikœîï  nœ  môs  tœ  dhœntç  atiy  diâlyit 
atœ.  »  Si  digyôi  dhé  to?  çôkyenœ  kyœ  to  tœ  ikœnte  edhé  to  t'a 
lyirte  vétœm  nœ  môs  i  dhœntœ  diâlyit  atô  kyœ  thâmœ,  i  a  dhâ 
mœ  sœ  foûndi  tœ  çôkyesœ  edhé  i  thâ,  «  nâ  edhé  tçâp,  kthé  diâ- 
lyinœ  tônœ.  »  Ndzitôn  kœyô  edhé  si  i  dhâ  atiy  diâlyit  atô  kyœ  i 
dhâ  i  çôkyi,  kœtâ  tœ  dû,  e  éma  dhé  i  hiri,  oukthûenœ. 

Au  diâlyi,  tek  tçâpœnte  oûdhœsœ  kyœ  vin  te  tœ  mérhte  go- 
mârinœ  nœ  pûlh,  thônte  me  mœnt  e  tiy,  «  psé  oungœùéva  edhé 
noûkœ  môra  flyoriiitœ  kyœ  m'  ouzotoûa  tœ  mœ  yépte,  po  môra 
kœtœ  goûr  kyœ  s  vyén  iïœ  para?  »  —  Mœ  ya-dhyétœ  tœ  ditœsœ, 
tek  thônte  atô  fyâlyœ,  fœrkôi  atœ  goûrinœ  edhé  me  tœ  fœrkoûa- 
rœ  na  i  dôlhi  nœ  arâp,  pastây  e  pûeti  diâlyinœ  edhé  i  thâ,  «  dô 
gyœkâfçœ  tœ  tœ  yâp?  dô  hoûkœ?»  —  «  Nœm,  »  i  thâ  au,  edhé 
hœngri  diâlyi.  Pastây  e  pûeti  pœrsœri,  «  dô  nôfiœ  kâlyœ  tœ  vétç 
nœ  çtœpi,  se  oungrûse  oûdhœsœ?  »  —  «  Doua,  i  thâ  au,  i  dhâ 
kâlyinœ  arâpi  edhé  çkôi  diâlyi,  po  môri  me  vétœ  tœ  tiy  goûrinœ.  » 
Si  vâte  nœ  çtœpi,  i  thôtœ  e  éma,  «  tç  oubœre,  o  bir?  oûnœ  tœ 
dœrgôva  tœ  ngarkôntç  droû  edhé  ti  mœ  vyén  pâ  droû;  koû  gyéte 
kœtœ  kâlyinœ?  »  —  Edhé  au  i  rœféou  atô  kyœ  i  gyânœ.  Pastây 
i  thâ  sœmœsœ,  «  tœ  vétç  te  mbréti,  t'i  thoûatç  tœ  mœ  yâpœ 
tçoûpœnœ,  »  edhé  kœyô  vâte  edhé  i  thâ  mbrétit.  Me  tœ  digyoûar 
mbréti  kœtô  fyâlyœ  kéçi  edhé  i  thâ  plyâkœsœ,  «  oûnœ  tut  biri  to 
t'i  yâp  tçoûpœnœ,  po  nœ  bœftœ  iïœ  pâlyœ  palhâte  si  tœ  miatœ, 
po  nœ  môs  to  t'i  prés  kôkœnœ.  » 

Môri  dhé  kûy  atœ  goûrœ  edhé  me  tœ  fœrkoûarœ  na  i  dôlhi 
pœrsœri  arâpi  edhé  i  thôtœ,  «  doua  tœ  mœ  kourditç  nœ  pâlyœ 
palhâte  si  tœ  mbrétit  mœ  duzét  dit,  se  to  tœ  mârh  tçoûpœn  e  tiy 
groûa,  po  nœ  môs  i  bœfça  mœ  duzét  dit,  to  tœ  mœ  présœ  kôkœ- 
nœ. »  —  «  Môs  ki  kyedér,  »  i  thâ  arâpi,  «  se  oûnœ  to  t'i  bœn.  »  Si 
na  çkoûanœ  fïœzét  é  pésœ  dit,  môri  atœ  goûrinœ  edhé  si  dôlhi 
arâpi,  i  thâ,  «  çkoûanœ  iïœzét  e  pésœ  dit  edhé  akôma  mbétnœ 
pésœ  mbœ  dhyétœ  dit  nga  tœ  duzétat,  po  ti  s  ké  niet  tœ  zœtç, 
ndôkyœ  yânœ  palhâte  edhé  lyipsen  çoûmœ  dit?  »  Edhé  arâpi  i 


thâ  atô  kyœ  i  kiç  tlidmœ  pœrpâra.  Me  tœ  çkoùarœ  tri  dhyétœ  é 
nâ'ntœ  dit,  e  thiri  pœrsœri  arâpinœ  edhé  i  thâ,  «  a  tç  mœ  bœre? 
mœ  gœnéve  moùa  tœ  gyôrinœ,  se  nésœr  to  tœ  mœ  présœ  kùkœnœ 
mbréti,  kyùmkyœ  noûkœ  bœra  palhâtet.  »  Edhé  arâpi  i  thâ, 
«  nésœr  nœ  mœngyés  to  t'i  çôtç  tœ  hazœrta,  po  mus  ki  frikœ.  » 
Edhé  vœrtét  aésœrmet  oungdhinœ  tœ  bcéra.  Aère  au  diâlyi  dœr- 
gôi  mbrétit  habér  kyœ  tœ  dâlyœ  t'i  çôhœ.  Delhi  mbréti  nœ  pend- 
jeré  edhé  çé  palhâtetœ  si  tœ  titœ,  aère  i  a  dhâ  tçoûpœnœ. 

Nœ  dâsmœ  tœ  attire  na  kyé  edhé  hœ  tçifoût,  kûy  tçouditey 
edhé  thônte  me  véten'  e  tiy,  «  kûy  ngyér  nœditœzœ  lyipœnte 
boûkœ  edhé  vinte  pœr  droû,  tani  kyûç  mûri  tçoûpœn  e  mbrétit 
groûa?  »  —  Tç  na  bœri?  na  vâte  edhé  na  oupçé  nœ  mousœndrœ 
tek  fiyinln  atâ  edhé  tek  kir  in  rôbat,  kyœ  t'a  pœrgyônte  tœ  einte 
se  koû  i  kâ  gyith'  kœtô  para.  Me  tœ  ârdhourœ  atâ  tœ  flyinin,  aiï 
diâlyi  e  ndzôri  atœ  ounâzœ  kyœ  kiç  kœtcé  goûrœ,  edhé  flyéytinœ. 
Pastây  tçifoûti,  si  i  zoûri  gyoûmi  atâ,  nœ  mes  tœ  nâtœs  hâpi 
kasélhœnœ  edhé  mûri  atœ  ounâzœnœ.  Pastây,  si  e  fœrkôi,  i  dôlhi 
edhé  atiy  au  arâpi.  I  thôtœ,  «  tœ  mârhtç  kœtœ  diâlyinœ,  t'a 
héthtç  te  port'  e  mbrétit  lyakouriky  edhé  kœtô  palhâte  t'i  mârhtç 
edhé  t'i  çpietç  âfœr  détit;  »  edhé  arâpi  e  çpoûri  diâlyinœ,  edhé 
palhâtetœ  i  sôlhi  âfœr  détit.  Ngriet  mbréti  nœ  mœngyés  edhé  si 
pâ  dhœndœrin  te  porta,  i  thôtœ,  «  tç  ke  dâçour  kœtoû?  tç  mœ 
bœre  .tçoûpœnœ?  nœ  kyôftœ  kyœ  môs  tœ  m'a  gyéntç,  to  tœ  tœ 
prés  kôkœnœ,  »  edhé  e  hôdhi  nœ  hapsâne. 

Nœ  dit  tek  rhinte  atyé,  na  çkôn  yâetœ  nœ  neri  kyœ  çfnte 
mâtse  ;  i  thôtœ,  «  sa  kœrkôn  pœr  nœ  mâtse?  »  —  «  Sa  tœ  doûat<;,  » 
i  thâ  au,  i  dhâ  dhé  kûy  sa  i  dhâ  é  e  blyéou.  Na  e  ouçkyénte  kœtœ 
mâtsenœ  kâkyœ  mirœ  sa  i<;  bœrœ  si  nœ  kyénky,  e  mâdhe.  Nœ 
atœ  voént  k}'œ  flyinte,  douke  gœrviçtour  me  thon  kiç  bœrœ  nœ 
lhagœm,  rûnœ  tœ  dû,  mâtsya  edhé  au  diâlyi  edhé  doûalhœ  mœ 
nœ  vœnt  âfœr  détit  kyœ  kyénœ  min.  Ou  thôtœ  mâtsya  miiïevet, 
«  po  s  mœ  gyétœ  nœ  atô  palhâte  kyœ  yânœ  âfœr  détit  nœ  ounâzœ 
me  goûr,  aère  to  t'ou  hâ  tœ  tœrœ.  »  Vête  nœ  nga  kœtâ  nâtœnœ 
nœ  atô  palhâte  edhé  douke  vœçtroûarœ  çoûmœ  vœndœre  s  e 
gyéti.  Tç  bœri  pastây?  Vâte  edhé  i  foûti  bîçtinœ  atiy  tçifoûtit 
tek  flyinte  nœ  brimât  tœ  hoûndœsœ.  Me  tœ  vœnœ  biçtinœ  au 
çœtiti  edhé  ndzôri  nga  gôya  atoé  ounâzenœ.  Aère  e  môri  miou 
edhé  i  a  çpoûri  mâtsesœ ,  mâtsya  i  a  dhâ  atiy  diâlyit.  Me  tœ 
mârbœ  au  ounâzœnœ  e  fœrkôi  edhé  i  thôtœ  arâpit,  «  tœ  çpietç 


—  '.6  — 

kœtô  palhâte  n'  atœ  vœnt  kyœ  i  kiçim  é  tçifoûnœ  t'a  vrâtç.  » 
Arâpi  bcèri  pas  fvâlyœsœ  tiy,  edhé  au  môri  groûanœ  edhé  çkoûa- 
nœ  yétœn  e  tûre  bâçkœ  tœ  dû. 


XII 

LE    JOUEUR    DE    VIOLON. 

Iç  mos  iç,  na  kyénœ  du  ortâkœ  berzegyânœ  edhé  kâkyœ 
daçouri  kiçinœ  sa  thânœ  kyœ,  «  nœ  pielhtœ  nœéri  diâlyœ  edhé 
tyétœri  tçoûpœ,  t'i  zœmœ  boûrh'  e  groûa.  »  Pas  tsâ  kôhœ  nœéri 
nga  atâ  na  bœri  diâlyœ  edhé  tyétœri  tçoûpœ.  Si  ourhitnœ  kœtâ, 
i  dœrgoûanœ  mœ  nœ  kasabâ  kyœ  tœ  psônin  tœ  dû  çkolyô.  Po  au 
diâlyi  edhé  tçoûpa  dinin  kyœ  kyénœ  zœnœ  boûrh'  e  groûa.  Si 
psoûanœ  tsâ  nœ  çkolyô,  au  diâlyi  ouhôky  nga  çkolyôya  edhé 
zoûri  tœ  psônte  kyœ  tœ  bœney  çair.  Ayô  tçoûpa,  si  e  pâ  atœ 
diâlyinœ  kyœ  oubœ  tçapkœn  edhé  i  lyik,  edhé  ikœn  nga  çko- 
lyôya, i  dœrgôi  babâit  sây  kyœ,  «  oûnœ  noûk'  e  doua  atœ  diâlyin 
boûrhœ,  se  oubœ  tçapkœn.  » 

Aère  diâlyi,  si  psôi  mirœ  dhiolyitœ,  érdhi  nœ  çtœpi  tœ  tiy 
edhé  i  thâ  tœ  yâtit,  «  tœ  mœ  yâptç  tsâ  para  se  mœ  lyipsen,  » 
edhé  i  yâti  i  dhâ.  Pastây  vâte  prâpœ  nœ  atœ  kasabâ  tek  iç  ayô 
tçoûpa  edhé  bcéri  nos  pâlyœ  vœthœ  edhé  nœ  pâlyœ  verzelyike  tœ 
flyorinta,  zoûri  dhé  nœ  kafené  âfœr  çkolyôsœ  tçoûpavet,  kyœ  t' 
ou  binte  dhiolyivet  edhé  vâri  te  port'  e  kafenésœ  atâ  vœthœtœ 
edhé  verzelyiket'.  Aère  na  çkôi  kopily'  e  asây  tçoûpœsœ  edhé  si 
pâ  atâ  vœthœtœ  vârour,  vâte  te  zona  edhé  i  thâ  kyœ,  «  kçoû 
kçoû  œçtœ  nœ  neri  kyœ  kâ  nœ  pâlyœ  vœthœ  tœ  flyorintœ  edhé 
pœr  zôtœrin  tœnde  yânœ  tœ  mirœ  çoûmœ,  po  nœ  dô  t'i  blyétç,  tœ 
vête  t'i  thém  sa  kœrkôn.  »  Vâte  kyô  kopitya  tek  au  diâlyi  edhé  i 
thôtœ,  «  sa  kœrkôn  pœr  kœtâ  vœthœ?  »  —  «  Oûnœ,  »  i  thâ  au, 
«  s  doua  gyœ  kâfçœ  tyétœr,  po  tœ  vin  t'  ou  bie  nœ  hérœ  dhiol- 
yivet nœ  çtœpi  tœ  sây  edhé  t'a  zœ  nœ  tçikœ  nga  dôrhœ  edhé 
t'i  a  yâp.  »  Vête  kyô  edhé  i  thôtœ  zônœsœ  kyœ,  «  au  t'i  yép  pa 
para,  po  dô  tœ  vinœ  t'  ou  bierœ  nœ  hérœ  dhiolyivet  kœtoû  edhé 
tœ  tœ  zœrœ  nœ  tçikœ  nga  dôrha.  »  —  «  Tçâp,  i  thoûa  tœ  vinœ,  » 
i  thâ  ayô.  Po-sa  érdhi  kûy,  ou  râ  dhiolyivet  kâkyœ  mirœ,  sa  ay6 
tçoûpa  flyéyti  edhé  kopilya  dremiti.  Pastây,  si  e  zoûri  gyoûmt 


—  hl  — 

atœ  tçoûpœnœ,  vâte  edhé  e  dzvéçi  edhé  i  mûri  kœmîsœnœ  é 
ikou. 

Si  sôsi  ayô  tçoûpa  nga  çkolyôya,  vâte  nœ  çtœpl  kyœ  tœ  mnr- 
tôney,  se  kye  vlyoûarœ  me  nœ  tyétœr  boûrhœ.  Me  tœ  digyoûar 
au  diâlyi  kyœ  to  tœ  martônetoe  tçoûpa,  oungrft  edhé  érdhi  nœ 
çtœpi  tœ  tiv.  po  babalhârœtœ  e  tûre  rhinin  raœ  fiœ  çtœpi,  se  kyé- 
nœ  ortâkd".  Kiçin  zakôn  n"  atœ  kasabâ  kyœ,  kour  tœ  martônet 
nôrïœ  neri,  tœ  thônœ  nga  nœ  prâlhœ.  Si  thônœ  tœ  tœrœ  atâ  kyœ 
gyéndeçin  nœ  dâsmœ,  vâte  dhé  kûy  tœ  thônte,  po  i  }âti  s'  e 
lyinte,  s>>  e  dfnte  kyœ  kyé  tçapkœn  edhé  prâlhat  e  tiy  Linte  me 
mœnt  kyœ  moûnt  kyœ  kyénœ  fyâlyœtœ  lylga.  Po  si  i  bœnœ  ridjâ 
tœ  tyérœtœ  kyœ  t'a  lyœrœ,  e  lyâ.  Aère  kûy  thâ  kœtœ  prâlhœ. 
«  Iç  mos  iç,  na  kyé  nœ  nœri,  na  dôlhi  nœ  dit  pœr  gyâ,  tek 
gyoûante  na  vrâou  nœ  zorkâdhe.  Si  e  vrâou  i  ryépi  lyekoûrœnœ 
edhé  e  mûri  edhé  miçtœ  e  zorkâdhesœ  e  foûti  mœ  nœ  glhôfkœ 
edhé  e  mboulyôi  me  flyétœra,  k}'œ  tœ  vinœ  tyétœr  liérœ  t'a 
mârhœ.  Posa  ikou  au  nâ  çkôi  andéy  nœ  boûrbœ.  Douke  çkoûarœ 
éti  atœ  miçtœ  mboulyoûar  me  flyétœra,  edhé  si  e  dzboulyôi, 
e  mûri.  Tani  ou  pues,  tsilyi  kâ  hâk  t'a  mârhœ  miçtœ?  an  kyœ  e 
vrâou  a  au  kyœ  e  gyéti?  »  —  «  Au  kyœ  e  vrâou,  »  i  thânœ  atâ. 
—  «  Yâ  dhé  oûnœ,  i  tha  au,  kœsây  tçoûpœsœ  i  môra  kœmisœn 
gyôya  e  ryépa,  tani  oûnœ  kâm  hâk  t'a  mârh  groi'ia,  yô  au  kyœ 
ka  zœnœ  t'a  mârh'  tani?  »  —  Aère  e  dzvlyoûanœ  nga  au  edhé  e 
môri  kûy.  —  Kéve  mirœ  dhé  mœ  mîrœ,  atâ  kéky  dhé  mœ 
kékv. 


XIII 

LE    PÈCDEUR. 

Iç  nœ  peçkœdji,  vâte  nœ  dit  nœ  dét  pœr  tœ  zœnœ  piçky, 
môri  perzovolyinœ  edhé  tsâ  gœryépa,  hôdhi  perzovolyinœ  nœ  dét, 
po  noûkœ  moûndi  tœ  zinte  piçky.  Pastây,  si  noûkœ  moûndi  tœ 
zinte  piçky,  oukthûe  edhé  çkôi  nga  sokâkou  i  çtœpivet  mbrétit  ; 
aère  kyé  nœ  balhkôn  edhé  nibréti,  edhé  thâ  peçkœdjiou,  «  o  i 
myéri  oûnœ!  »  —  Mbréti,  si  e  digyôi,  dœrgôi  nœ  djandâr  edhé 
thiri  peçkœdjinœ.  Pastây  mbréti,  si  érdhi  peçkœdjiou,  e  pûeti 
edhé  i  thâ,  «  psé,  kour  çkône  oûdhœsœ,  thé,  o  i  myéri  oûnœ  ?  » 


-  48  - 

Edhé  au  i  thâ,  «  pandây  thâçœ,  se  vâita  nœ  dét  pœr  tœ  zœnœ 
pfçky,  po  noûkœ  moùnda  tœ  zine,  edhé  s  kâm  boûkœ  t'i  çpie  fœ- 
mivœsœ  nœ  çtœpi  kour  tœ  îuœ  kœrkôfiœ  boûkœ.  »  Pastây  mbréti 
i  thâ,  «  tçâp  pœrsœri  nœ  dét,  luth  perzovolyinœ  edhé  atœ  kyœ  tœ 
zœtç,  mâkar  piçk  mâkar  goûr,  tœ  m'a  sielhtç  kœtoû  edhé  t'a 
zgyâs  ;  mœ  nœ  ânœ  tœ  zikytœ  to  tœ  vœ  atœ  kyœ  tœ  zœtç,  edhé 
nœ  tyétœrnœ  ânœ  to  tœ  vœ  flyoriii,  edhé  sâkyœ  tœ  rœndôfïœ 
ayô,  âkyœ  flyorin  to  tœ  tœ  yâp,  po  me  kœtœ  ousoûlh  kyœ  atœ 
kyœ  tœ  zœtç,  to  t'a  mbân  oiînœ.  »  Edhé  kûy  vâte  prâpœ  nœ  dét, 
hôdhi  perzovolyinœ,  po  noûkœ  moûndi  tœ  zinte  gyœ-kâfçœ,  vétçe 
nœ  flyétœ.  Vâte  te  mbréti  edhé  i  thâ,  «  noûkœ  moûnda  tœ  zine 
gyœ-kâfçœ  vétçe  kœsây  flyétœs.  »  Edhé  mbréti,  si  môri  flyé- 
tœnœ,  i  thâ,  «  noûkœ  ké  bâkt  tœ  mirœ,  o  myéri,  se  kœyô  flyéta 
noûkœ  vyén  as  nœ  gyûsmœ  drémi.  »  Pastây  e  môri  edhé  e  voûri 
nœ  terezi,  voûri  mœ  il'  ânœ  fiyétœnœ,  nœ  tyétœrnœ  ânœ  nœ 
flyori  ;  çé  kyœ  rœndôn  mœ  çoûmœ  flyéta,  voûri  pœrsœri  dû  flyo- 
rifi, po  pœrsœri  rœndônte  flyéta.  Pastây  voûri  nœ  dôrhœ  flyoriii 
nœ  terezi,  po  pœrsœri  rœndônte  flyéta. 

Mbréti  outçoudit  çoûmœ,  pastây  mblyôdhi  tœ  tœrœ  tœ  ditou- 
ritœ  edhé  ou  thâ,  «  oûnœ  dite  to  t'  ou  pues,  po  nœ  kyôftœ  me  mu- 
kyim  mœ  tri  dhyétœ  e  nœ  dit  kyœ  tœ  mœ  rœféni  atœ  kyœ  t'  ou 
pues,  aère  to  t'  ou  darovit,  po  nœ  kyôftœ  kyœ  mos  tœ  dini  atœ 
kyœ  t'  ou  thém,  aère  to  t'  ou  moundôn  edhé  to  t'  ou  prés  kô- 
kœnœ.  » 

Kœtâ  tœ  ditouritœ  tçalhœstisnœ  kyœ  t'a  gyénin,  po  noûkœ 
moûndnœ.  Kour  çkoûanœ  iiœzét  é  pésœ  dit,  kyûmkyœ  noûkœ 
moûndnin  t'a  gyénin,  vânœ  mœ  nœ  kaloyér  edhé  i  thânœ  (se  e 
dinin  kyœ  kyé  i  drékytœ),  «  tœ  kémi  ridjâ  tœ  na  thoûatç  psé 
kœyô  flyéta  rœndôn  mœ  çoûmœ  nga  nœ  dôrhœ  flyoriii,  se  na  thâ 
mbréti  kyœ,  «  nœ  kyôfçi  tœ  zôtœ  tœ  dini  kœtœ,  aère  to  t'  ou  da- 
rovit, po  nœ  môs  kyôfçi  to  t'  ou  vrâs.  »  Edhé  kûy,  si  bœri  ridjâ 
Perœndisœ  douke  fâlyour  edhé  lyoûtour,  edhé  oudigyoûa  ridjâya 
te  Perœndia,  i  thôtœ  atûre,  «  mos  kini  frikœ,  se  oûnœ  to  tœ 
rœfén  psé  kœyô  flyéta  rœndôn  mœ  çoûmœ  nga  nœ  dôrhœ  flyorin 
edhé  oûnœ  to  t'  ou  çpœtôn  nga  vrâsya.  »  Érdhœ  tœ  tridhyétœ  e 
nœ  dit,  vânœ  kœtâ  me  kaloyérinœ  edhé  au  ouvéç  si  atâ.  Si  ndœnt- 
nœ  atyé,  i  pûeti  mbréti  edhé  au  kaloyéri  môri  flyétœnœ  edhé  tsâ 
bâlytœ  edhé  e  lyâgou  edhé  mboulyôi  flyétœnœ  me  bâlytœ,  pastây 
i  thâ,  »  kœyô  flyéta  œçtœ  sûr'  i  neriout  kyœ  œçtœ  i  ngourtsûerœ 


—   ',!)   - 

edhé  tamakyâr.  Kœyô  flyéta,  gyersâ  iç  pa  bâlytœ,  iç  m'  e  rœndœ, 
po  tani  kjrœ  œçtœ  me  bâlytœ,  lyfpset  tœ  rœndônœ  mœ  çoûmœ, 
ilhakin  çôniœ  kyœ  noûkœ  rœndôn,  kçoû  kçoû  edhé  neriou; 
gyersâ  rhôn,  tçalhœstfs  kyûç  tœ  mblyédhœ  çoûmœ  gyœ  edhé  lya- 
kœmôn  tœ  tépœrnœ,  pandây  edhé  flyéta  rœndôn  mœ  çoûmœ,  se 
œçtœ  pa  bâlytœ,  pé  kour  vdés  neriou,  aère  noûk'  œçtœ  gyœ-kâl'çœ, 
edhé  suri  oumbûlh  edhé  sa  lyakœmôi  tœ  mérhte  i  lyâ,  kçoû  dhé 
flyéta ,  tani  kyœ  œçtœ  me  bâlytœ  mboulyoûarœ  edhé  noûkœ 
doûket,  antis  kyœ  tœ  rœndônœ  mœ  çoûmœ  œçtœ  e  lyétœ  fâre,  se 
œçtœ  mboulyoûarœ.  »  Pastây  mbréti  ou  thâ,  «brâvoni!  tani  kyœ 
e  gyétœ  edhé  mœ  dhâtœ  tœ  koupœtôn,  to  t'  ou  darovit  me  çoûmœ 
gyœ  ;  »  edhé  ou  dhâ  gyûsmœn  e  mbretœrisœ. 


XIV 

LA    PRINCESSE     DE     LA     CHINE. 

Kyé  nœ  mbrét  edhé  nœ  mbreteréçœ,  kiçin  nœ  diâlyœ  tœ  vé- 
tœm.  Kûy  diâlyi  nœ  dit  ngâ  sevdâya  dôlhi  pœr  gyk  me  diâlyinœ 
e  sadrazémit.  Tek  gyoûanin  vrânœ  nœ  lyarâskœ,  aère  pikôi  nœ 
pikœ  gyâk  mbi  tœbôrœ,  se  kyé  dimœr  edhé  kiç  rœnœ  tœbôrœ 
çoûmœ.  Çkôi  nœ  derviç  oûdhœsœ  edhé  si  pa  atœ  gyâknœ  tœ 
koûky,  thâ,  «  kûy  gyâkou  œçtœ  i  koûky  si  gyâkou  i  fâkyevet 
tçoûpœs  mbrétit  ngâ  Kina.  »  Kûy  diâlyi,  si  digyôi  derviçinœ  kyœ 
thâ  açtoû,  oubœ  merâk  edhé  ousœmoûr,  se  dônte  tœ  çinte  tçoû- 
pœn  e  mbrétit,  kyûmkyœ  içte  kâkyœ  e  boûkour  si  thâ  derviçi. 
Mbretœréça,  si  pâ  diâlyinœ  kyœ  noûkœ  moûnte,  po  gyithinœ 
meytôney,  i  thâ,  «  tç  ké,  o  bir,  kyœ  noûkœ  moûnt?  »  —  Au  i 
thâ,  «  oûnœ  ousœmoûra  edhé  yâm  bœrœ  merâk  ngâ  nœ  poûnœ, 
pô  nœ  mœ  thœntç  kyœ  to  tœ  mœ  yâptç  tçdô  kyœ  tœ  kœrkôn  oû- 
nœ, aère  to  tœ  çœrônem,  nœ  môs  to  tœ  vdés.  »  Edhé  e  éma  i  thâ, 
«  thoûa-m'  tç  dô  tœ  tœ  bœn?  »  Edhé  kûy  thiri  diâlyin  e  sadrazé- 
mit edhé  i  thâ  pçéourthi,  «  ç  tœ  kœrkôn  tœ  vémi  nœ  Kinœ?  » 
Edhé  au  i  thâ,  «  tœ  mârhtç  tri  tôrba  tœ  mbœdhâ  me  flyorin, 
akôma  edhé  tré  souvarin  edhé  tœ  çkôimœ.  »  Aère  i  thâ  s'œmœs, 
«  tœ  mœ  yâptç  tri  tôrba  flyorin  edhé  tré  souvarin,  se  dikou  to  tœ 
vête  edhé  pœrsœri  to  tœ  kthénem.  »  Edhé  e  éma  i  thâ  mbrétit, 
<  diâlyi  tône  i  vétœm,  kyûmkyœ  œçtœ  i  sœmoûrœ,  kœrkôn  tœ 

4 


—  50  — 

véyœ  mœ  nœ  kourbét  kyœ  tœ  çœrônet,  se  œçtœ  bœrœ  merâk, 
edhé  pas  dû  a  tré  vyét  to  tœ  kthénet  pœrsœrf,  pô  i  lyipsen  tri 
tôrba  flyorin  edhé  tré  souvariiî.  »  Pastây  mbréti  i  bœri  hazœr  atœ 
kyœ  i  kœrkôi. 

Moûarhœ  atô  edhé  çkoûanœ.  Pastây,  si  érdhœ  nœ  Kinœ, 

kthûenœ  souvarintœ  edhé  atâ  iknœ.  Vânœ  edhé  zoûnœ  nœ  hân 

edhé  i  thânœ  handjfout,  «  sa  grôç  ndzier  ditœnœ?  »  Edhé  au  ou 

thâ,  «  ndzier  dû  kyint  grôç.  »  —  «  Nâ  tré  kyint  grôç,  »  i  thânœ 

atâ,  «  edhé  mos  kâlhœ  neri  brœnda  nœ  hân.  »  Handjiou  ou  dhâ 

atœ  ôdœ  tek  rhinin  nérœzit'  e  mbœdhén.  Kœtâ  blyénœ  tsâ  rôba  gra- 

rœriçte.  Nœ  dit  au  diâly'  i  sadrazémit  vâte  te  berbéri  tœ  rhoûey. 

Si  e  rhôi  berbéri  tœ  pârœn  hérœ ,  lyâ  nœ  medjite  tœ  vérdhœ; 

pas  tri  a  kâtœr  dit  vâte  pœrsœri  edhé  i  dhâ  pésœ  medjite,  tœ  tré- 

tœn  hérœ  dhyétœ  medjite  edhé  e  pûeti,  «  koû  œçtœ  çkolyô'  e 

tçoûpavet  toûrkyet?  Se  kàm  nœ  môtrœ  t'a  çpie  nœ  çkolyô.  »  Edhé 

au  i  dhâ  nœ  diâlyœ.  Môri  diâlyinœ  edhé  vânœ  nœ  hân,  atyé  tek 

l'ç  edhé  diâly'  i  mbrétit,  ouvéç  si  zônœ  edhé  i  thâ  diâlyit,  «  tœ  mœ 

rœféntç  çkolyônœ  pœr  sœ  lyârgou,  pastây  vête  vétœm  oûnœ, 

edhé  ti  tœ  kthénetç,  »  Si  arhitnœ  nœ  çkolyô,  au  diâlyi  ikou  edhé 

kûy  trœngœlhfti  pôrtœn'  e  çkolyôsœ.  Dôlhi  nœ  tçoûpœ  edhé  kûy 

i  thâ,  «  nâ  kœtâ  tœ  dhyétœ  flyorin,  pçielhœ  me  nœ  kârtœ,  i  a  ép 

dhaskâlhœsœ  edhé  i  thoûay  tœ  fâlya  ngâ  moûa  (méye) .  »  Edhé 

kœyô  vâte  brœnda,  i  a  dhâ  dhaskâlhœsœ  edhé  i  thâ,  «  érdhi  nœ 

zônœ  te  porta  edhé  mœ  dhâ  kœtâ  flyorin  edhé  mœ  thâ,  »  thoûay 

tœ  fâlya  dhaskâlhœsœ.   «  Pastây  e  pûeti  dhaskâlha,  »  e  nôhe 

setsilya  iç  ?  «  Edhé  ayô  i  thâ,  noûk'e  nôha.  »  Nésœrmet  n'  atœ 

sahât  pœrsœri  vâte  edhé  trœngœlhiti  pôrtœnœ.  Dhaskâlha  dœrgôi 

atœ  tçoûpœ  kyœ  kïç  dœrgoûarœ  edhé  ditœn  e  pârœ,  edhé  kûy  i 

thâ  atô  fyâlyœ.  Vâte  tçoûpa  edhé  i  thâ  dhaskâlhœsœ  atô  fyâlyœ 

kyœ  i  kiç  thœnœ  diâlyi.  Kœyô  dhaskâlha  outçoudit  edhé  noûkœ 

dinte  tsilya  i  a  sielh  atâ  flyorin.  Aère  thiri  atœ  tçoûpœnœ  edhé  i 

thâ,  «  nœ  ârtœ  edhé  nésœr  ayô  zona  edhé  nœ  tœ  dhœntœ  flyorin, 

i  thoûay  tœ  vinœ  brœnda  edhé  môs  i  a  mérh  pa  rûrœ  brœnda.  » 

Vâte  au  diâlyi  edhé  si  trœngœlhiti,  dôlhi  ayô  tçoûpa  edhé  i  thâ, 

«  mœ  thâ  dhaskâlha  pa  ârdhour  zotœria  yôte  brœnda,  mds  tœ 

mârh  ato  kyœ  tœ  m' i  yâptç.  »  Edhé  au  i  thâ,  «  nâ  yép  -  i  kœtô 

edhé  i  thoûay  kyœ  tyétœr  hérœ  vin.  »  Nœ  foûnt  edhé  au,  kyûm- 

kyœ  noûkœ  i  a  môri  atô  kyœ  i  dhâ,  rûri  brœnda  te  dhaskâlha, 

edhé  si  ndœnti  nœ  bângo  tœ  dhaskâlhœsœ,  i  lyâ  dhyétœ  flyorin. 


-  5i  — 

Si  érdhœ  tœ  tcêra  tçoûpatœ  tœ  thônin  mâthimœnœ  edhé  ekoûa- 
nœ,  pastây  érdhi  tçoûp'  e  mbrétit  edhé  si  tbà  mâthimnœ,  i  thâ 
dhaskâlhœsœ  pçéourthi ,  «  t'i  thoûatç  asay  zôfïœsœ  tœ  vifiœ 
sonde  pœr  dârkœ.  »  Pastây  i  thâ  diâlyit  dhaskâlha,  «  mœ  thâ 
tçôup'  e  mbrétit  tœ  vétç  sonde  pœr  dârkœ.  »  Edhé  kûy  i  thâ, 
«  to  tœ  vête  nœ  çtœpi  tœ  mârh  izœ  edhé  t'ou  thém  kyœ  môs  tœ 
mœ  présin,  se  oûnœ  to  tœ  flyé  te  tçoûp'  e  mbrétit.  »  Aère  vâte 
nœ  hân  edhé  i  thâ  diâlyit  mbrétit,  «  mes  ki  kyedér  edhé  mos  ou- 
bn  11  merâk,  po  rhi  rahât,  se  oûnœ  to  t'a  bœn  kj'œ  t'a  mârhtç  ti 
groûa,  se  mœ  thiri  sonde  pœr  dârkœ.  »  Si  vâte  kûy  te  tçoûpa  edhé 
hœngrœnœ  boûkœ,  rânœ  kœtâ  tœ  dû  tœ  flyinin  vétç.  Kœyô  e 
fiôhoii  kyœ  iç  diâlyœ,  se  nâtœnœ  tek  flyinte  au  i  kiç  vâtour  kœm- 
ba  mbi  atœ.  Aère  kœyô  i  thâ,  «  noûkœ  mœ  thoûa  tçoûpœ  a  diâlyœ 
yé,  se  mœ  gyâu  kyœyé  diâlyœ?  »  Edhé  kûy  i  thâ.  «  Oûnœ  to  tœ 
tœ  rœféiï  tœ  tœrœ  tœ  vœrtétnœ,  psé  érdha  kœtoû.  Œçtœ  nœ 
diâlyœ  mbréti  kyœ  kâ  ârdhour  tœ  tœ  mârhœ  groûa,  se  œçtœ 
bœrœ  merâk  edhé  oûnœ  yâm  diâlyœ,  pô  ouvéça  si  zônœ  tœ  tœ 
çô.  »  Pastây  ayô  e  pûeti  edhé  i  thâ,  «  Noûk'  œçtœ  nôiïœ  tçaré  tœ 
çô  atœ  diâlyin  edhé  pastây  t'a  mârh  boûrhœ?  »  Edhé  au  i  thâ, 
«  e  ké  nœnenœ?  »  Ayô  i  thâ,  «  noûkœ  kâm.  »  —  «  Kour  vête  tœ 
fâlyetç  nœ  vârh?  «  —  Edhé  ayô  i  thâ,  «  oûnœ  vête  tœ  prœmten.  » 
Edhé  au  i  thâ,  «  Oûnœ  to  tœ  vête  nœ  hân  edhé  tœ  prœmten  to 
t'a  çpie  nœ  vârh,  ti  kour  tœ  vétç  atyé  to  t'a  çôtç.  » 

Kœyô  tçoûpa,  si  érdhi  e  prœmtiya,  vâte  nœ  vârh,  çé  diâlyinœ 
kyœ  e  kiç  zœnœ  gyoûmi  edhé  kœyo,  kyûmkyœ  nôuk'  e  zgyôi, 
po  e  pâ  kyœ  iç  çoûm'  i  boûkour,  kœpoûti  tri  gôndje  edhé  i  a 
hôdhi  nœ  kraroûar,  pastây  ikou.  Kûy  diâlyi,  si  ouzgyoûa,  çé 
gôndjetœ  edhé  ouvra,  kyûç  goditi  é  noûkœ  pâ  atœ  tçoûpœn.  Vâte 
au  diâly'  i  sadrazémit  te  tçoûpa  edhé  i  thâ,  «  te  bcére?  e  pé  atcé?  » 
Edhé  ayô  i  thâ,  «  kour  vâita  oûnœ,  e  gyéta,  kyœ  flyinte,  po  doua 
t'a  çô  pœrsœri,  se  kâm  çoûmœ  sevdâ.  »  Edhé  au  i  thâ,  «  moûnt 
tœ  vétç  edhé  nésœr  pœrsœri  te  vârhi  tœ  fâlyetç  ?  »  Edhé  ayô  i 
thâ,«tçdô  dit  kyœ  tœ  doua  tœ  vête,  edhé,  noûkœ  mœ  mbân  neri.  » 
«  Au  i  thâ,  »  oûnœ  to  tœ  vête  nœ  bâtçœ  edhé  to  t'i  thém  kyœ 
mos  tœ  flyérœ.  »  Edhé  kœyô,  si  vâte,  e  gyéti  kyœ  rhinte,  e  poûthi 
edhé  e  pouçtôi  edhé  i  thâ,  «  oûnœ  doua  tœ  tœ  mârh  boûrhœ,  pô 
noûkœ  di  kyûç  tœ  bœn,  se  niadâm  kyœ  yâm  vlyoûarœ,  to  tœ  vînœ 
kroûçkyitœ  kœtœ  yâvœ  tœ  mœ  mârhinœ.  »  Diâlyi  i  mbrétit  i 
thâ,«  oûnœ  noûkœ  di  sek^ûç  tœ  bœntç,  po  pûet  diâlyin  e  sadra- 


—  52  — 

zémit  edhé  ç  tœ  tœ  thôtœ,  atœ  t'a  bœntç.  »  Vâte  diâly1  i  sadra- 
zémit edhé  i  thâ  asây,  «  tœ  pœlykyéou  diâlyi  kyœ  t'a  mârhtç 
boûrhœ?  »  —  «  Moûa  mœ  pœlykyéou,  doua  çoûmœ  t'a  mârh 
boûrhœ,  pô  kyûmkyœ  to  tœ  vinœ  kroûçkyitœ  kœto  dit  tœ  mœ 
mârhinœ,  se  yam  vlyoûarœ,  noûkœ  di  setç  tœ  bœn.  »  —  «  Aère 
kour  tœ  nisetç  kyœ  tœ  tœ  çpienœ  teboûrhi,  tœ  çkôntç  ngâ  porta 
e  bâtçœsœ  edhé  ou  thoûa  tœ  zbrétç  nœ  tçikœ  ngâ  karôtsa,  «  se 
to  tœ  vête  tœ  fâlyem  te  vârhi,  kyûmkyœ  to  tœ  çkôn  edhé  noûkœ 
to  t'a  çô  tyétœr  hérœ;  »  oûnœ  pastây,  si  tœ  vintç  ti  brœnda,  to 
tœ  véç  rôba  tœnde  edhé  ti  tœ  rhitç  me  diâlyin  e  mbrétit  nœ  vârh, 
edhé  kourt'ou  vinœ  râst,  tœ  çkôni  edhé  kçoû  t'a  mârhtç  groûa.  » 
Kœyô,  kour  érdhi  dita  kyœ  e  moûarhœ,  si  afrôi  te  porta  e  bât- 
çœsœ, ou  thâ  kroûçkyevet,  «  lyimni  nœ  tçikœ  tœ  zbrés  ngâ  ka- 
rôtsa, se  to  tœ  vête  tœ  fàlyem  nœ  vârh,  edhé  pastây  vin  pœr- 
sœri.  »  Kœtâ  e  lyânœ  ;  si  vâte  kœyô  brœnda,  môri  diâly'  i 
sadrazémit  rôbatœ  asây  edhé  i  voûri  vétœ,  dôlhi  pastây,  i  hipi 
karôtsœsœ  edhé  çkoûanœ.  Atâ,  si  doûalhœ  ngâ  bâtça,  oumar- 
toûanœ  pçéourthi. 

Me  tœ  àrdhour  diâly'  i  sadrazémit  n'  atœ  kasabâ  tek  e  çpoûnœ 
kroûçkyitœ,  e  moûarhœ  brœnda  nœ  çtœpi  edhé  voûnœ  lhalhoû- 
menat'  si  dâsmœ  mbréti.  Kiçin  zakôn  kyœ  tœ  flyénœ  me 
noûsen  tri  net'  môtratœ  e  dhœndœrit.  Kœrkônin  tœ  tri  môtrat 
tœ  flyinin  me  noûsen,  edhé  zieçin  tsilya  tœ  flyérœ  mœ  pœrpâra  ; 
mbretœréça,  e  éma  e  dhœndœrit,  voûri  tçoûpœn  e  vôgœly  tœ 
flyinte  mœ  pœrpâra,  madâmkyœ  tçoûpat  e  vôgœlya  doûhenœ  mœ 
çoûmœ.  Si  flyéti  kœyô  atœ  natœ,  i  pœlykyéou  noûsya.  Érdhi  nât'e 
dûtœ,  i  bœri  ridjâ  s'  œmœsœ  tœ  flyinte  pœrsœri.  Si  flyéti,  se  e 
éma  i  a  dhâ  izœnœ  tœ  flyérœ,  e  koupœtôi  kyœ  kyé  boûrhœ  edhé 
e  pûeti,  «  tœ  mœ  thoûatç  tœ  vœrtétœnœ,  tçyé,  boûrhœ  a  groûa?» 
—  «  Oûnœ  yâm  boûrhœ,  po  érdha  kœtoû,  se  kçoû  mœ  râ.  »  Pas- 
tây i  rœféou  atâ  kyœ  bœri.  Kœyô,  si  e  pâ  tœ  boûkourœ,  i  thâ, 
«  oûnœ  doua  tœ  tœ  mârh  boûrhœ,  po  noûkœ  di  a  dô  dhe  ti  ?  »  — 
«  Oûnœ  doua,  po  di  setç  tœ  bœntç,  kyœ  tœ  ikœimœ  nâtœnœ  ?  tœ 
kœrkôntç  tœ  dâlyœ  yâçtœ  nœ  seis  me  du  koûay  edhé  tœ  thoûatç 
kyœ,  «  mœ  lyipsen,  se  to  tœ  dâly  tœ  gyesdis,  »  edhé  ti  madâm 
kyœ,  kour  tœ  dâlyimœ  ngâ  porta  e  kalyâsœ  (se  çtœpia  e  mbrétit 
kiç  rhethelhôtour  kalyâ),  to  tœ  na  zœnœ  atâ  kyœ  roûainœ,  pan- 
dây  tœ  vyéthtç  ngâ  çtœpia  nœ  gyœ  tœ  babâit,  kyœ  kour  tœ  dâlyi- 
mœ tœ  rœféimœ  atœ  edhé  to  tœ  na  lvœnœ,  se  to  tœ  çônœ  niçân 


-  53  - 

mbréti.  »  Vâte  kœyô  tek  e  éma  edhé  si  i  kœrkôi  nœ  seis  me  koûay 
tœ  dâlyœ  yâçtœ,  noûk'  i  a  bœri  fyâlyœnœ  dû,  po  atœ  tçast 
ndzôri  atœ  kyœ  i  thâ.  Edhé  kœyô  môri  pçéourthi  dû  kélykye  tœ 
oûyit,  po  tœ  mîrœ  çoûmœ.  Si  rânœ  kœtâ  tœ  dû  nâtœn  tœ  flyi- 
nin,  oungrinœ  nœ  mes  tœ  nâtœs  edhé  çkoûanœ,  ou  hipnœ  koûay- 
vet  edhé  atîy  seizit  i  thânœ,  «  tœ  kthénetç,  se  néve  mbodhisemi 
ya  dû  a  tri  dit.  » 

Vénœ  tœ  çônœ  kyûç  ougdhi  noûsya  me  tçoûpœnœ,  po  noûk'  i 
gyétnœ  atyé.  Érdhi  pastây  seizi  edhé  ou  thâ,  «  atâ  iknœ  edhé  ou 
hipnœ  koûayvet  kyœ  ndzôra  edhé  moûa  mœ  thânœ  tœ  kthénem 
edhé  pas  dû  a  tri  dit  mœ  thânœ  kyœ  to  tœ  vinœ.  »  Si  çkoûanœ 
tœ  tri  dit,  présinœ  tœ  vinœ,  po  atâ  s  kiçin  merâm  tœ  vinin,  se 
vânœ  é  oupôkynœ  me  atœ  diâlyin  e  mbrétit  edhé  oumartoûanœ. 


XV 

LE    LION    AUX    PIÈCES    D'oR. 

ïç  môs  iç,  na  kyé  nœ  myéçtœr,  na  kiç  nœ  groûa  edhé  nœ 
diâlyœ,  pô  kyénœ  tœ  vârfœr  çoûmœ  edhé  rhônin  me  tsâ  gomârœ, 
kyœ  i  ngarkônte  au  me  goûrœ.  Na  kiç  zakôn  kyœ  koûr  tœ  dâ- 
lyœ  me  gomârœ  pœr  tœ  ngarkoûarœ,  môs  tœ  dâlyœ  mœ  lyârk 
ngâ  nœ  sahât  oûdhœ.  Nœ  dit  me  tœ  dâlyœ  kyœ  t'i  ngarkônœ,  si 
vâte  n'atcê  vœnt  kyœ  i  ngarkônte  dit  pœr  dit,  pâ  pœr  sœ  lyârgou 
nœ  aslhân  kyœ  iç  çtritour  mœ  nœ  plhâkœ  tœ  mâdhe  edhé  ngrôhev 
mœ  dielh.  Me  tœpârœ  kûy  atœ  kyœ  oungrit,i  drithtœrôi  zœmœra 
edhé  ontrœmb  çoûmœ.  Pastây  au  aslhàni,  si  e  pâ  kœtœ  kyœ  noûkœ 
kiç  nœ  mœnt  t'a  ngâsœ  gyœ-kâfçœ,  pô  i  érdhi  frikœ  me  tœ  pârœ 
'tœ,  râ  edhé  ouçtrit.  Myéçtœri,  si  pâ  kyœ  noûkœ  i  oudérth  t'a 
hâyœ,  çkôi  nœ  tçikœ  toûtye,  pô  aslhàni  pœrsœri  oungrit  edhé  râ, 
edhé  kûy  thôtœ  me  véten  e  tiy,  «  pâ  dâlye  te  vête  âfœr,  tœ  çô  ç  to 
tœ  mœ  bœiîœ,  se,  nœ  kiç  niet  kyœ  tœ  mœ  liante,  to  tœ  dérdhey 
posa  mœ  pâ,  pô  mœ  gyân  to  tœ  mœ  bœnœ  nônœ  tœ  mirœ.  »  Me 
tœ  afroûarœ  kûy,  oungrit  aslhàni,  hâpi  gôyœnœ  edhé  ndzôri  nœ 
flvori  kyœ  çkônte  nœ  miyœ  grôç  edhé  râ  pœrsœri.  Môri  kûy  atœ 
flyorinœ  douke  gœzoûar  edhé  ngarkôi  gomârœtœ  edhé  çkôi  tœ 
vinte  nœ  çtœpi.  Si  érdhi  nœ  çtœpi  edhé  çkarkôi  goûrœtœ,  ndœfïti 
edhé  kyé  çoûmœ  ikyéçour  edhé  gy ithœ  gâs.  Vyén  groûaya  edhé 


—  54  — 

i  thôtœ,  «  psé  yé  gyithœ  kyéif?  »  Edhé  kûy  i  ndzôri  atcë  flyorinœ 
edhé  i  thâ  kyœ,  «  kçôu  kçôu,  m'a  dhâ  kœtœ  nœ  aslhân,  kyœ 
gyéta  nœ  tçikœ  mœ  lyârk  ngé  au  vœndi  kyœ  ngarkôn  gomârœ- 
tœ,  pô  nœ  mœ  dhœntœ  gyithinœ,  to  tœ  bœnemi  zenginœ,  o 
groûa.  »  Nésœrmet  vête  pœrsœri  me  gomârœ  edhé  môri  pœrsœri 
nœ  flyori.  Si  çkoûanœ  tsâ  dit  i  thâ  groûaya,  «  di  setç  tœ  bœntç? 
atœ  vœndinœ  tek  gyéndet  aslhâni  t'a  mbûlhtç  me  nœ  avlhi  edhé 
me  parmâkœ  tœ  hékourtœ  kyœ  môs  tœ  rûnœ  neri,  t'i  bœntç 
edhé  nœ  pôrtœ,  pô  kyûmkyœ  au  na  yép  kœtâ  flyorin  dit  pœr  dit, 
lyipset  edhé  néve  t'i  a  pœrdzblyéimœ  edhé  t'i  çpietç  kâtœr  ôkœ 
miç  edhé  tri  ôkœ  kyoûmœçtœ.  »  Pastây  i  bœri  gyithœ  atœ  sa 
thâ  groûaya  edhé  i  çpinte  atô  dit  pœr  dit  edhé  mérhte  flyorinœ. 
Pas  dû  tré  vyét  zoûri  é  bœri  çtœpi  tœ  mœdhâ  edhé  oubœ  me  hus- 
mekyârœ. 

Dumiâya ,  si  e  pânœ  kœtœ  kyœ  oubœ  'zengin  ,  ndôfïœ  iç 
myéçtœr,  outçoudinœ  edhé  thônin,  «  kûy  me  dhyétœ  a  me  nœzét 
gomârœ  sadô  para  kyœ  tœ  ndzierœ,  noûkœ  moûnt  tœ  bœnœ  gyi- 
thœ kœtœ  çtœpi  edhé  tœ  yétœ  kâkyœ  i  pâsour,  pô  dikou  kâ  gjé- 
tour  nônœ  aziné  me  para.  »  Pô  pastây  koupœtoûanœ  kyœ  kiç 
gj'étour  nœ  aslliân  edhé  i  yépte  flyorin.  Nœ  dit  diâly'  i  tûre,  tek 
rhinte  me  vœrsnikœtœ  e  tiy  edhé  lyônin,  i  thânœ  atâ  dyémtœ, 
«  ti  godjâ  diâlyœ  yé  boudalhâ,  edhé  yé  frikatsâr,  pô  môs  nakatôsou 
ti  me  né,  se  ut-ât  kâ  gyétour  nœ  vœnt  tek  œçtœ  nœ  aslhân  edhé 
i  yép  dit  pœr  dit  ngâ  tsâ  flyorin,  pô  tû  noûkœ  tœ  thônœ,  se  tœ 
dinœ  kyœ  yé  boudalhâ.  » 

Aère  kûy ,  s'i  érdhi  inât  (ouinatéps)  edhé  voûri  sédrœ, 
kyûç  môs  tœ  thônœ  edhé  moûa  babalhârœtœ  kyœ  kçoû  kçoû 
kémi  nœ  aziné,  pô  noûkœ  mœ  voûnœ  hitç  nœ  noûmour,  vâte  tek 
e  éma  edhé  i  thâ,.  «  môy  nœne,  mœ  thânœ  vœrsnikœtœ  e  mi,  kyœ 
néve  kyémœ  tœ  vârfœrœ  pœrpâra  edhé  babâi  im  kyé  myéçtœr 
edhé  ouçkyéney  me  tsâ  gomârœ  kyœ  i  ngarkônte  me  goûrœ,  pô 
oûnœ  tani  çô  k}*œ  im-âtœ  œçtœ  i  pâsour,  kâ  çtœpi  si  palhâte, 
oûnœ  gyesdis  me  husmekj^ârœ,  koû  gyéti  im-âtœ  gyith'  kœtœ 
gyœ?  môs  kini  thoûrour  nœ  vœnt  me  parmâkœ  tœ  hékourtœ 
edhé  atyé  œçtœ  nœ  aslhân  kyœ  i  kâ  rœfûerœ  nônœ  aziné?  psé 
moûa  noûkœ  m'  a  rœféni  ?  noûkœ  yâm  edhé  oûnœ  diâlyi  yoûay?» 
—  Edhé  e  éma  i  thâ,  «  vœrtét  néve  kémi  thoûrour  nœ  vœnt  me 
moi'ir,  edhé  atyé  œçtœ  nœ  aslhân  kyœ  na  yép  ngâ  nœ  flyori  ditœ- 
nœ,  pô  ti  noûkœ  moûnt  tœ  vétç  atyé,  se  tœ  çkyûen  kyûmkyœ 


—  55  — 

noûkœ  tœ  né.  »  —  «  Oûnœ,  môy  nœne,  »  i  thâ,  «  totœ  vête  edhé 
to  tœ  mârh  ârmœtœ,  kyœ  pô  tœ  mœ  dérdhet  tœ  mœ  hâyœ,  t'a 
vrâs,  pô  ti  tœ  mœ  nitc  nœ  husmekyâr  me  nœ  kâly  edhé  môs  kf 
frikœ  edhé  kyedér,  se  moûa  noûkœ  mœ  hâ  dôt  kolhây.  »  Kyânte 
e  éma  edhé  oulyœrinte,  se  me  tœ  vâtour  diâly'  i  sây  te  aslhâni, 
to  t'i  dérdhey  edhé  to  t'a  bœnte  nœ  mfyœ  tsôpœra,  malhœkônte 
vœrsnikœtœ  e  tiy  kyœ  i  thânœ  açtoiï.  Pastây  i  thôtœ  diâlyit, 
«  daly'  tœ  pues  edhé  tœt-âtœ,  edhé  ç  tœ  mœ  thôtœ  au,  atœ  tœ 
bcéntç  edhé  ti.  » 

I  thâ  tœ  yâtit  kyœ  kçoû  kçoû,  «  ut-bir  kœrkôn  tœ  véyœ  te 
aslhâni,  se  e  çânœ  vœrsnikœtœ  e  tiy  tek  lyônin.  »  Thiri  pastây  i 
yâti  diâlyinœ  edhé  i  thâ,  «  psé  kœrkôn  tœ  vétç  n'  atœ  vœnt  tek 
œçtœ  aslhâni  ?  noûkœ  di  kyœ  me  tœ  pârœ  tû  au,  to  tœ  tœ  dérdhet 
tœ  tœ  hâyœ?  psé  noûkœ  na  lyœ  tœ  mârhimœ  dit  pœr  dit  tainœ 
kyœ  na  kâ  vcénœ,  gyôya  flyorinœ?  »  —  «  Oûnœ,  »  i  thâ  au  diâ- 
lyi,  «to  tœ  vête;  sadd  kyœ  thoûatç  ti,  oûnœ  noûkœ  ndâhem  (tçkœ- 
poûtem),  to  tœ  vête  tœ  çô  tç  œçtœ  atyé,  se  mœ  gyân  mœ  gœnéni, 
pô  nœmœ  hâpsinœ  me  tœ  mirœ,  se  nœ  môs  m'a  dhœntœ  to  t'ou 
zœ  me  tœ  kéky  kyœ  t'a  mârh.  »  Si  çtrœngôi  t'œmœnœ  edhé  i 
thônte  kyœ,  «  nœ  môs  mœ  dhœntç  hâpsinœ  to  tœ  tœ  vrâs,  »  ayô 
i  a  dhâ. 

Mérh  kûy  nœ  husmekyâr  edhé  nœ  kâlyœ  edhé  vâte.  Me  tœ 
hâpour  pôrtœnœ  aslhâni  oungrit  nœ  kœmbœ,  pô  si  e  nôhou  kyœ 
kyé  diâlyi  atiy  kyœ  vinte  dit  pœr  dit  edhé  mérhte  flyorinœ, 
ouçtrit  pœrsœri.  Si  ouafroûa  pastây  me  kôrdhœ  nœ  dôrhœ, 
oungrit  aslhâni  kyœ  t'a  hânte,  pô  kûy  posa  kyœ  i  oudérth,  i  râ 
me  kôrdhœ  edhé  i  môri  nœ  tçikœ  biçtinœ,  pô  aslhâni  e  bœri  atœ 
nœ  miyœ  tsôpœra.  Prêt  husmekyâri  tœ  dâlyœ  diâlyi,  pô  mœ  tœ 
kôt  prite,  se  kiç  vdékour  ;  môri  mœ  sœ  foûndi  kâlyinœ  edhé 
ikou.  Me  tœ  ârdhour  nœ  çtœpi  na  i  thôtœ  e  ém'  e  dialyit,  «  koû 
Vtœ  im-bir?  psé  mbéti  atyé?  »  Edhé  kûy  i  thâ  kyœ,  «  kçoû  kçoû, 
e  tçkyéou  aslhâni,  se  i  préou  biçtinœ.  »  Me  tœ  digyoûar  ayô  atœ 
fyâlyœ  oulyœriti  edhé  kyânte  me  gazép.  Érdhi  pastây  i  çôkvi 
edhé  si  psôi  kyœ  i  vdiky  diâlyi,  zoûri  edhé  au  é  kyânte. 

Pas  dû  yâvœ,  si  i  bœnœ  vârhin  n'atœ  vœnt,  vâte  i  yâti  te 
aslhâni  me  tainœ  kyœ  e  çpinte  edhé  kœrkônte  flyorinœ,  pô  aslhâ- 
ni, si  ouinatéps,  se  vinte  mœ  mœnt  kyœ  moûnt  kyœ  t'a  kiç  psoû- 
arœ  diâlyin  au,  noûkœ  i  yépte  flyorinœ.  Nœ  dit  vâte  pœrsœri,  i 
bœnte  ridjé  edhé  i  thônte  douke  kyârœ,  «  tœ  kâm  ridjâ  tœ  m'a 


—  58  — 

yâptç  atcé  flyorinœ,  se  oûnœ  ouvarfœrôva  edhé  s  kâm  boûkœ  tœ 
hâ  ;  ndofiœ  mœ  tçâve  diâly  inœ  pô  oûnœ  noiîkœ  t'a  bœn  pœr  mœri.» 
Edhé  aslhâni  i  thâ,  «  oûnœ  vojrtét  to  tœ  tœ  yâp  flyorinœ  edhé  ti 
tœ  mœ  sielhtç  tainœ,  pô  daçouria  yônœ  tœ  yétœ  kœtoû  é  toûtye 
lyârk  ngâ  néve,  se  edhé  ti  me  tœ  pârœ  vârhin  e  diâlyit  kœtoû,  to 
tœ  mœ  malhœkôntç  edhé  to  tœ  mœ  mœrzitç  edhé  to  tœ  tœ  dridhet 
zœmœra,  edhé  oûnœ,  douke  pârœ  gyâknœ  kyœ  mœ  rôdhi  ngâ 
biçti  im,  mœ  vyén  môs  tœ  tœ  çô  me  su  edhé  noûkœ  tœ  doua,  pô 
nœ  mœ  sielhtç  tainœ  edhé  oûnœ  to  tœ  tœ  yâp  flyorinœ.  »  — 
Oumblyâk  edhé  outraçigoûa. 

XVI 

LA    LIOUBiA   ET    LA   BELLE    DE    LA   TERRE. 

Na  iç  nœ  hérœ  nœ  vlhâh  çoûmœ  i  pâtour,  na  kiç  çoûmœ  sténe  ; 
andéy  çkôi  nœ  mbrét  edhé  ai  e  priti  me  sa  moûntey.  Vlhâhou  na 
kiç  tœ  çôkyenœ  me  bârhœ  edhé  atœ  nâtœ  ky'iç  mbréti  na  pôlhi 
nœ  diâlyœ.  Mbréti  thâ  babâit  diâlyit,  t'a  psônœ  çoûmœ  gyoûra 
(gyoûhœra),  i  dhâ  nœ  krûky  edhé  i  thâ,  «  koûr  tœ  bœnetœ  diâly  i 
pesœmbœdhyétœ  vyétç,  t'i  âptç  krûkyenœ  edhé  t'i  thoûatç  tœ 
vinœ  n'âktç  kasabâ  tœ  mœ  gyéfïœ,  »  pastây  ikou.  Vlhâhou  bœri 
si  i  thâ  mbréti. 

Si  psôi  diâlyi  çoûmœ  gyoûra  edhé  érdhi  nœ  pesœmbœdhyétœ 
vyétç,  i  dhâ  babai  krûkyenœ.  Me  tœ  mârhœ  diâlyi  dhiavâsi  gram- 
matitœ  kyœ  kiç  pœr-sipœr,  edhé  thôçnœ  :  Oûnœ  yâm  mbréti  kyœ 
tœ  pakœzôva,  éa  tœ  mœ  gyétç  n'âktç  vœnt.  —  Si  e  dhiavâsi  thâ 
babâit  kyœ,  «  kçoû  kçoû  mœ  çkroûan  nœ  mbrét  edhé  to  tœ  vête,» 
edhé  babâi  e  nisi  me  nœ  çôk.  Nœ  mes  tœ  oûdhœsœ  diâlyinœ  e 
môri  ouria  edhé  dzbriti  nœ  nœ  prhoûa,  tek  iç  nœ  bourim  kyœ  tœ 
hânte  boûkœ.  Posa  kyœ  hœngri,  çôkou  kyœndrôi  mœ  hœ  vœnt 
tœ  lyârtœ  me  nœ  goûr  nœ  dôrœ  edhé  i  thâ  diâlyit,  «  dzviç  rôba- 
tœ  kyœ  ké  é  nœm-i  moûa  e  ti  viç  tœ  mitœ  edhé  bœ-mœ  bé,  kyœ 
noûkœ  to  tœ  mœ  kalhœzôç  tek  neri,  »  edhé  ai  i  thâ,  «  nœ  vdékça 
edhé  oungyâlhtça  prâpœ,  atœ-hérœ  to  tœ  kalhœzôy.  »  Çôkou 
hipi  kâlyit,  si  ndroûanœ  rôbatœ  edhé  vânœ  te  mbréti.  Si  pâ 
mbréti  krûkyenœ,  koupœtôi  se  iç  ai  diâlyi  kyœ  kiç  pakœzoûar,  e 
môri  préy  dore  edhé  e  hipi  sipœr  ;  diâlyi  mbéti  pœrpôç  edhé  kou- 
vœndônte  me  tçdô  heri  tçdô  gy oûhœ. 


—  57  — 

Çôkou  bœri  tœ  sœmoûnn',  vàte  mbréti  é  e  pûeti  tç  kâ?  Ai  i 
thé  kyœ,  «  y  km  kéky.  »  —  «  Tç  dô  tœ  tœ  boéimœ?  »  thâ  mbréti. 
—  «  Doua  nœ  lyâkœrœ  ngâ  atô  kyœ  rouan  lyoubia.  »  —  Edhé 
mbréti  i  thâ,  «  vânœ  vânœ  kâkyœ  tœ  tyérœ  mbrétœre  mœ  tœ 
mbœdhén  ngâ  oûnœ,  e  s  moûntnœ  tœ  mirhninœ.  »  I  sœmoûri  i 
thâ,  «  thoûay  diâlyit  kyœ  œçtœ  pœrpôç  tœ  vénœ,  edhé  nœ  môs 
dâçtœ  frikô-e.  »  Mbréti  i  thâ  diâlyit,  «  tœ  vétç  dô  môs  dô  m'  âktç 
vœnt  e  tœ  bietç  nœ  lyâkœrœ.  »  Côk'  e  diàlyït  bœnte  tœ  sœmoû- 
rinœ,  se  dintey  kyœ,  posa  tœ  vintey  diâlyi  pœr  lyâkœrœ,  noûkœ 
to  tœ  kthéney  prâpœ. 

Diâlyi  kyânte  nât'  e  dit'  é  s  dintey  setç  tœ  bœnte.  Nœ  nâtœ  pâ 
nœ  gyoûmœ  nœ  plyâk  edhé  i  thâ,  «  diâlyœ,  môs  kj^a,  pô  mérh 
duzét  bârhœ  miâlytœ  é  duzét  bârhœ  kyoûmœçtœ  edhé  hiky  n* 
atœ  vœnt  nœ  mes  tœ  ditœs',  se  îatœ-hérœ  lyoubia  vyén  rhôtoulh 
é  noûkœ  gyéndetœ  prânœ  folyésœ.  »  Aère  diâlyi  kœrkôi  ngâ 
mbréti  atô  ky'  i  kiç  thœnœ  plyâkou  edhé  ounis  tœ  vinte  tek  ai 
vœndi.  Mb'  oûdhœ  pôkyi  plyâknœ  kyœ  kiç  pârœ  nœ  gyoûmœ 
edhé  i  thâ;  «  vâfç  me  çœndét,  o  diâlyœ,  pô  me  tœ  vâtœ  fçi  vœrœ- 
nœ  kyœ  to  tœ  gyéç,  edhé  miârytœnœ  edhé  kyoûmœçtinœ  t'i  tra- 
zôç  me  bâlytœ  edhé  tœ  fçieç  mœ  nœ  vœnt.  Lyoubia  posa  kyœ  tœ 
viiïœ,  to  tœ  hânœ  gyûsmœn;  pastây  to  tœ  dâlyœ  pœrpâra  vœrœsœ 
pdhé  to  tœ  thôtœ,  «  koûç  mœ  bœri  kœtœ  tœ  mirœ,  lye  tœ  dâlyœ 
yâçtœ  t'  a  çô  ;  »  edhé  ti ,  i  thâ  plyâkou ,  posa  kyœ  tœ  thôtœ 
açtoû,  dély  edhé  thoûay  kyœ;  «  oûnœ  yâm.  »  Ayô  aère  to  tœ  thô- 
tœ :  «  ç  tœ  mirœ  dô  tœ  tœ  bœy  pœr  tœ  mirœnœ  kyœ  mœ  bœre?» 
ti  thoûay  kyœ,  «  doua  nœ  lyâkœrœ  ;  »  ayô,  pœr  nœ  to  tœ  thôtœ  : 
mérh  sa  tœ  doûatç.  Ti  tœ  dzgyéthç  tri  mœ  tœ  mbœdhâtœ  edhé 
t'  i  hâtç  vétœ  se  yânœ  çoûmœ  tœ  mira  pœr  çœndét,  edhé  koûr  tœ 
kthéneç,  çkô  ngâ  méye  tœ  t'  âp  nœ  pœr  tœ  sœmoûrinœ.  »  Diâlyi 
bœri  si  i  thâ  plyâkou. 

Mbâra  me  kindi  (me  tœ  kthûer'  tœ  ditœs')  érdhi  lyoubia  edhé 
ngâ  tœ  toûndourit'  e  biçtit  dœgyôney  pœr  sœ  lyârgou.  Me  tœ 
vâtœ  hœngri  gyûsmœnœ  edhé  dôlhi  é  fôlyi,  «  ai  kyœ  mœ  bœri 
kœtœ  tœ  mirœ,  tœ  dâlyœ  yâçtœ.  »  Me  tœ  dœgyoûarœ  diâlyi 
dôlhi  é  thâ  kyœ,  «  oûn'  yâm,  »  edhé  oubœnœ  tœ  gy itha  atô  kyœ 
i  kiç  thœnœ  plyâkou.  Si  ounônœ  mirœ,  i  thâ  lyoubia  diâlyit  kyœ, 
«  kourdô  kyœ  tœ  doûatç,  tœ  çkôto  pa  frikœ  »  (ayô  oûdhœ  çpintey 
nœ  çtœpi  tœ  boûkoursœ  dhéout).  Si  môri  lyâkœrat'  diâlyi  ouk- 
thûe  edhé  mb'  oûdhœ  pôkyi  plyâknœ  edhé  i  dhâ  lyâkrœnœ  ky'  i 


—  58  — 

kiç  thcénœ.  Si  e  môri  oukthûe  te  mbréti  edhé  i  dhâ  lyâ- 
krœnœ. 

I  sœmoûri  posa  kyœ  e  hoéngri,  ouçœroûa.  Pas  tsâ  dit  bcêri 
prâpœ  tœ  sœmoûrinœ.  E  pûeti  mbréti,  «  tç  dô  tœ  tœ  boéy?  Ai 
thâ,  «  doua  tœ  boûkourœnœ  e  dhéout,  dœrgô  diâlyinœ  prâpœ.  » 
Mbréti  i  thâ,  «  kânœ  vâtœ  kâkyœ  mbrétœre  é  s'  oukthûenœ  prâ- 
pœ. »  Aère  i  thâ  i  sœmoûri  t'a  trœmbinœ  diâlyinœ  kyœ  tœ  véyœ. 
Diâlyi  kyântey  n'  atœ  dit  é  s  dinte  tç  tœ  bœntey.  Prâpœ  i  oudoûk 
plyâkou  nœ  gyoûmœ  edhé  i  thâ,  «  môs  kyâ,  pokœrkô  ngâ  mbréti 
nœ  miyœ  çtyérha,  kâtœr  déç,  nœ  kyint  bârhœ  groûrœ,  nœ  kyint 
bârhœ  miâlytœ,  dhyét  fçésœ;  posa  kyœ  tœ  arhiç  tœ  thértç  çtyé- 
rhatœ  edhé  tœ  gyéndetç  atyé  nœ  mes  tœ  ditœs',  se  atœ-hérœ 
gœrtsilhatœ  ikœn' ;  vétœmœ  aslhânœtœ  rhinœ  nœ  dérœ.  Atyé 
yânœ  dû  dûer,  iïérœnœ  e  roûainœ  dû  ngâ  aslhânœt,  atâ  kyœ  yânœ 
mœ  dérœ  tœ  mbrémœsme  rhinœ  tœ  dû  tœ  tyérœt,  çtyérhatœ  t'i 
hétç  (héthtç)  çkâbavet,  groûrœtœ  t'a  hétç  atyé  tek  yânœ  milyin- 
gônat',  miâlytœnœ  atyé  tek  yânœ  blyétœtœ,  edhé  posa  kyœ  tœ 
arhitç  nœ  pôrtœ  tœ  hétç  kâtœr  déçtœ  aslhânœvet,  atœ-hérœ  rûrœ 
pa  frikœ  brœnda  edhé  fçi  moûret',  se  pa  fçirœ  gremisenœ  é  tœ 
vrâsœnœ  ;  si  tœ  arhitç  te  dér'  e  ôdœsœ  t'a  fçitç  edhé  atœ.  Si  tœ 
hânœ  pastây  to  tœ  thônœ  tœ  gyithœ,  tç  tœ  mirœ  dô  tœ  tœ  bcéimœ 
pœr  tœ  mirœn'  kyœ  na  bœre  ?  —  Ti  tœ  kœrkôç  ngâ  aslhânœtœ 
nœ  kyime,  ngâ  blyétœtœ  é  ngâ  milyingônatœ  edhé  ngâ  çkâbatœ 
ngâ  nœ  péndœ.  »  Diâlyi  bœri  si  i  thâ  plyâkou. 

Me  tœ  ngroénœ  fôlyœ  tœ  gyithœ,  «  dély  yâçtœ,  tœ  tœ  çômœ 
tû  kyœ  na  bœre  kœtœ  tœ  mirœ.  »  Diâlyi  dôlhi  edhé  i  dhânœ  fiœ 
kyime  edhé  tri  péndœ  edhé  i  thânœ,  «  kourdô  kyœ  tœ  na  doûaç, 
diky  kyimen'  a  péndœnœ,  edhé  néve  tœ  vimœ.  »  Pastây  diâlyi, 
si  môri  kyîmetœ  edhé  péndœtœ,  douke  fçirœ  rûri  brœnda  n'  ô- 
dœ  tœ  boûkoursœ  dhéout.  Pas  tsâ  érdhi  e  boûkour'  e  dhéout  nœ 
mes  nœmbœdhyétœ  tçoûpave  edhé  thôtœ  diâlyit,  «  tç  neri  yé  ti? 
tç  kœrkôn  kœtoû?  »  —  Ai  thôtœ,  «  neri  yâm,  noûkœ  mœ  çé?  âr- 
tçœ  tœ  tœ  mârh  ti.  »  Ayô  kyéçi  edhé  i  thâ,  «  érdhœ  kâkyœ  tœ  tyé- 
rœ  é  s  moûntnœ  tœ  mœ  mirhnin'.  »  Dély  yâçtœ,  flyét  aslhânœvet 
é  ou  thôtœ,  «  psé  lyâtœ  kœtœ  neri  tœ  rûnœ  brœnda?  »  —  Atâ 
thânœ,  «  ti  na  hédhe  (héthfïe)  miç  tœ  kyélybourœ  edhé  atœ  ngâ 
nœ  tçikœ,  kûy  na  hôdhi  ngâ  nœ  dâç  pœr  çôk.  »  Aère  fôlyi  çkâba- 
vet é  ou  thâ  kyœ,  «  psé  lyâtœ  kœtœ  neri  kyœ  tœ  rûnœ  brœnda?» 
Atô  thânœ,  «  ti  s  na  hédhe  fâre  pœr  tœ  ngrœnœ,  é  kûy  na  hôdhi 


-  59  — 

ngâ  nœ  kyénky.  »  Aère  fôlyi  blyétœvet  edhé  melyingônavet  é  i 
pûeti,  psé  lj'ânœ  tœ  rûiïœ  brcênda  atœ  diâlyinœ?  Blvétœtœ  thâ- 
nœ,  «  ti  na  hédhe  ngâ  nœ  tçikœ  pitâr  tœ  thâtœ,  é  kûy  na  hôdhi 
miâlytœ;  »  edhé  melyingônat'  i  thânœ,  «  ti  na  hédhe  pâk  thrime 
ngâ  boûkœ  tœ  mûkourœ,  edhé  ai  na  dhâ  groûrœ.  »  Pastây  pûeti 
dûertœ  edhé  moûret',  psé  e  lyânœ  tœ  çkônte,  »  atâ  thânœ  kyœ, 
«  ti  s  na  fçive  koûrhœ,  é  kûy  na  pastrôi.  » 

Aère  thâ  diâlyit  e  boûkour'  e  dhéout,  «  tœ  vœmœ  tré  bâste,  pâ 
pastây  n'i  kœrdhétç,  tœ  mœ  mârhtç.  »  —  «  Vœmœ,  »  i  thâ  diâlyi. 
—  «  Bâlh'  i  bâstit  :  to  tœ  mblyéth  nœ  tôk  groûrœ,  élyp,  bâlytœ, 
groûrœ,  e  t'i  ndâç,  mœ  nœ  nâtœ.  »  Edhé  ai  i  thâ,  «  i  ndây.  »  — 
«  Bâst'  i  dûtœ  :  tœ  vétç  tœ  mârhtç  nœ  dû  mâlye  kyœ  hâpenœ  é 
mbûlhenœ,  oûyœ  tœ  pa-vdékour.  »  —  «  Vête,  »  i  thâ  diâlyi.  — 
«  Bâst'  i  trétœ  :  oûnœ  to  tœ  fçihem  nœ  mes  tœ  nœmbœdhyétœ 
tçoûpave,  to  tœ  mboulyônemi  me  iiœ  tçartçâf  edhé  nœmœ  gyéte, 
aère  tœ  mœ  mârhtç,  »  —  «  Mir',  »  i  thâ  diâlyi. 

Nœ  tœ  pârœn'  e  bâstevet  dôgyi  péndœnœ  kyœ  kiçnœ  dhœnœ 
melyingônat'  ;  me  tœ  dyégourœ,  melyingônat'  i  érdhœ  pœrpâra. 
Diâlyi  ou  thâ,  «  moûntni  tœ  kyerôni  nœ  tôk  ngâ  groûrœ,  élyp, 
groûrœ  edhé  bâlytœ,  t'i  vini  vétç  é  vétç  pœr  nœ  nâtœ?  »  Atô  thâ- 
nœ kyœ  moûndinœ,  aère  diâlyi  râ  pœr  tœ  flyétourœ,  oungré  çoû- 
mœ  mœngyés,  e  gyéti  tôknœ  tœ  kyeroûarœ  é  tœ  vœnourœ  vétç  é 
vétç.  Si  pâ  açtoû,  râ  é  flyéti  prâpœ.  Me  tœ  ngritourœ  e  boûkoura 
e  dhéout  vâte  t'a  dzgyônte.  Ai  i  thâ,  «  lyœ-mœ  tœ  flyé,  se  yâm 
pa  gyoûmœ  gyithœ  nâtœ.  »  Aère  ayô  vâte  prâpœ  te  diâlyi  é  i 
thâ,  «  mœ  moûnde  nœ  nœ  bâst,  pô  tœ  çômœ  tœ  tyérœt'.»  Diâlyi 
pœr  bâst  tœ  dûtœ  dôgyi  péndœnœ  e  çkâbavet  edhé  atô  érdhœ. 
Aère  ou  thâ,  «  doua  tœ  vémi  tœ  mârhœmœ  oûyœ  tœ  pa-vdékour 
ngâtœ  dû  mâlyetœ  kyœ  hâpen'  é  mbulhen',  pô  tœ  ndôdhemi  atyé 
nœ  mes  tœ  ditœsœ,  se  aère  mbéten'  tœ  hâpœtœ  pœr  gyûsmœ 
sahâti.  »  Mérh  nœ  lâgyen,  edhé  vénœ.  Me  t'  afroûarœ  e  moûa- 
rhœ  çkâbat'  mœ  krâ',  e  foûtnœ  brœnda,  mboûçi  lâgyenœ  edhé  ouk- 
thûenœ  prâpœ  t'  e  boûkoura  e  dhéout.  Ditœn'  tyâtœr  dôgyi  pén- 
dœnœ ky  'i  kiçnœ  dhœnœ  blyétœtœ,  me  tœ  dyégourœ  érdhœ  tœ 
gy itha,  e  dhé  i  pûeti,  «  kyûç  to  tœ  bœy  tœ  nôy  (non)  setsia 
œçtœ  e  boûkour'  e  dhéout  atyé  tek  to  tœ  yétœ  nœ  mes  tœ  nœm- 
bœdhyétœ tçoûpave  tyéra?  »  M'e  mâdhya  i  thâ,  «  atyé  tek  to  tœ 
mboulyônenœ,  oûnœ  to  tœ  rhi  mi  tçarçâf  mœ  sipœr  kôkœsœ 
aséy,  ti  tœ  zœç  atœ  é  tœ  môs  t'a  lyœsôtç,  se  pastâye  s  e  gyéy  dôt 


—  60  — 

as  oûnœ.  »  Posa  kyœdoûalhœ  atô  tœ  mboulyoûara  edhé  hfdhe- 
cin  vâlhœ  ,  diâlyi  zoûri  atcê  ky'  iç  blyéta  edhé  s  e  lyinte  tœ 
ikœnte.  Mœ  nœ  foûnt  e  môri  ayô  diâlyinœ  pœr  boûrhœ.  Ounisnœ, 
vânœ  te  mbréti  edhé  e  dhâ(mbréti)  tek  i  sœmoûri,  é  ndœni  prâpœ 
bâçkœ  me  husmekyârœtœ. 

Ditœn'  tyâtœrœ  i  sœmoûri  thâ  mbrétit,  tœ  vrâsœnœ  diâlyinœ. 
Mbréti  s  déç,  aère  atyé  tek  flyinte  diâlyi  mœ  vâpœ,  vâte  é  e  théri 
vétœ.  E  boûkour'  e  dhéout  koupœtôi,  mbriti  vétœ  pœrpôç,  pûeti 
koû  e  théri,  nœ  husmekyâr  kyœ  e  douante  çoûmœ  diâlyinœ, 
i  dœftôi.  Atœ-hérœ  e  môri  sipœr  nd'ôdœ  tœ  sây,  i  hâpi  gôyœnœ 
edhé  i  hôdhi  oûyœ  tœ  pa-vdékourœ  edhé  diâlyi  oungyâlh.  Me  tœ 
ngyâlhtourœ  dœftôi  mbrétit  tœ  dréytœnœ  edhé  i  thâ  tœ  gyitha 
atô  kyœ  kiç  pœsoûar  mb'oûdhœ  ngâ  ai.  Aère  mbréti  dôlhi 
yâçtœ  kasabâsœ  tek  içnœ  kâtœr  pémœ  âfœr  néra  pas  yétœre, 
oûni  dégatœ  edhé  e  lyidhi  kœmb'  é  doûar,  pastâye  i  lyœçôi  edhé 
outçâ  mœ  kâtœr. 

Pas  tsâ  kôhœ  ounis  diâlyi  tœ  vintey  tœ  çintey  babânœ  edhé 
mœmœnœ,  pa  ikour  dhâ  çôkyesœ  mbrétit  nœ  foustân  ky'  i  kiç 
mârhœ  tœ  boûkoursœ  dhéout,  edhé  i  thâ,  «  sakœn  se  i  a  ép  pa 
ârdhourœ  oûnœ.  »  Nœ  ditœ  tek  hidheçinœ  vâlhœ,  e  boûkour'  e 
dhéout  noûkœ  douante  tœ  hédhœ,  kœrkônte  t'  i  ipninœ  foustâ- 
nœ.  Aère  vânœ  gyithœ  tçoûpatœ  te  mbretœréça  e  i  bœninœ 
ridjà  t'i  a  yâpœ,  ayô  s  douante.  M'e  vôgœlya  ngâ  tçoûpat'e 
sây  i  a  môri  fçéoura.  Ayô  posa  kyœ  e  voûri,  ou  thâ,  «  mbéti 
mœ  çœndét,  koûr  tœ  vinœ  boûrhi  t'i  thoûani  kyœ,  pa  grisour 
tri  pârœ  kœpoûtsœ  tœ  hékourta  noûkœ  mœ  gyén.  »  Si  oukthûe 
diâlyi  ngâ  çtœpia,  i  thânœ  lhâfetœ  kyœ  kiç  thœnœ  çôky'e  tiy. 
Aère  blyéou  tri  pârœ  kœpoûtsœ  tœ  hékourta  edhé  ounis  edhé  e 
kœrkônte.  Atyé  tek  i  grisi  kyœndrôi,  bœri  nœ  hân  edhé  sa 
çkôninœ  hânin'  é  pininœ  pa  pogoûar  gyœ.  I  pûete  vétœmœ  tç 
kiçnœ  pârœ  oûdhœsœ.  Nœ  ngâ  atâ  i  thâ,  «  atyé  tek  vinœ  m' 
ourhoukoulhis  butsélya  mœ  nœprhoûa,  vâita  t'a  mârh,  atyé 
pâçœ  dumbœdhyétœ  tçoûpa  kyœ  lyâheçinœ  mœ  nœ  pélhk.  » 
Aère  e  môri  atœ  nerinœ  diâlyi  t'  i  dœftônte  vœndœ.  Atyé  tek 
lyâheçinœ  atô,  môri  foustânœ  fçéoura  edhé  e  dôgyi  nœ  zyârh 
kyœ  kiçin'  bœrœ  atô  pœr  tœ  lyâitourœ  rôbatœ.  E  bôukour'  e 
dhéout,  s'i  oudôky  foustâni  s  moûnti  t'  ikœntey  edhé  oukthûe- 
nœ  bâçkœ  te  mbréti,  se  gyithœ  foukyi  e  sây  fç  nœ  foustân. 


—  61  — 
XVII 

LE    SERPENT    RECONNAISSANT    ET    LA    TABATIÈRE    MERVEILLEUSE. 

Na  iç  nœ  neri  i  vârfœr,  na  kiç  nœ  diâlyœ.  Nœ  ditœ  diâlyi 
gyéti  nœ  gyârpœrœ  kyœ  kiç  ngrirœ,  é  e  môri  nœ  çtœpi  tœ  tiy. 

Si  érdhi  nœ  vétœhe  tœ  tiy  i  thâ  gyârpœri  diâlyit;  «  tœ  mirinœ 
kyœ  mœ  bœre,  s  kâm  sekyûç  tœ  t'a  pœrdzblyéy,  tani  kyœ  tœ 
vémi  te  babâi,  to  tœ  tœ  thôtœ,  tç  dô  tœ  t'  âp  pœr  tœ  mirœ  kyœ 
bœre  diâlyit  tim?ti  tœ  môs  kœrkôtç  gyœ  tyâtœrœ,  pô  t'i  thoûatç, 
tœ  t'  âpœ  nœ  tabakyére  ;  ayô  kâ  brœnda  kyime  ;  posa  kyœ  t'a 
toûntç,  tçdô  kyœ  tœ  doûatç  tœ  vyén.  »  Vân'  te  babâi  edhé  te 
mœma,  atâ  posa  kyœ  pânœ  diâlyin'  e  tûre,  ougœzoûanœ  çoûmœ. 
I  thâ  babâi  atiy  diâlyit,  «  tç  dô  tœ  t'  âp  pœr  çpœtim  tœ  diâlyit 
tim?  »  Ai  i  kœrkôi  tabakyérenœ  kyœ  kiç  thœnœ  gyârpœr'  i  vô- 
gœlyœ.  Babâit  i  érdhi  çoûmœ  lyikçtœ,  se  pa  atœ  tabakyérenœ 
noûkœ  bœnte  dot.  I  thâ,  «  atœ  noûkœ  t'  a  âp,  tçdô  tyâtœr  kyœ 
mœ  kœrkôç  t'  âp.  »  Diâlyi  oungré  é  ikou.  Ounis  edhé  gyârpœri  i 
vôgœly  t'ikœnte.  Si  ikou  diâlyi  zoûri  mœma  é  kyânte  é  i  thâ 
boûrhit,  «  mœ  mirœ  t'i  yâptç  atœ  kyœ  kœrkôn  se  tœ  houmbâsœ- 
mœ  diâlyinœ  tœnœ.  »  Vâte  mœma  é  e  kyœndrôi  diâlyinœ  é  i  thâ 
tœ  vénœ  te  babâi  t'i  bœinœ  ridjâ  bâçkœ.  Babâi,  posa  kyœ  pâ  tœ 
çôkyen'  edhé  diâlyin'  kyœ  kyâninœ,  ou  thâ  kyœ  e  âp.  Vâte  gyâr- 
pœr' i  vôgœlyœ,  e  kthéou  diâlyinœ  prâpœ  edhé  i  dhâ  tabakyére- 
nœ. Oukthûe  diâlyi  nœ  çtœpi  tœ  tiy  prâpœ. 

Atô  dit'  kiç  dœrgoûar  mbréti  nœ  gyithœ  vilhâyet  tœ  pœr- 
mblyidhenœ  gyithœ  dyémtœ  é  tœ  çkôinœ  nœnœ  sarâye  tœ  tiy,  se 
atœ  kyœ  to  tœ  pœlykyénœ  tçoûp'  e  tiy,  to  t'a  godinœ  me  nœ  môl- 
hœ  é  to  t'  a  mârhœ  boûrhœ.  Atyê  tek  mblyidheçinœ  tœ  gyithœ 
ounis  tœ  vinte  edhé  kûy.  Pa  vâtourœ  toûndi  tabakyérenœ  é  i 
érdhœ  nœ  pàlyœ  rôba  me  nœ  kâlyœ  tœ  bârdhœ.  Lyâ  é  çkoûanœ 
gyithœ  tœ  tyérœtœ  é  ai  mbéti  nœ  foûnt.  Tçoûpa  ngâ  tœ  gyithœ 
atâ  kyœ  çkoûanœ  noûkœ  pœlykyéou  as  nœ  ;  me  tœ  çkoûarœ  kûy 
e  goditi  me  môlhœ.  Dœrgôi  mbréti  é  fôlyi  tœ  vinte  sipœr,  élyânœ 
tœ  bœnenœ  dâsmœtœ  pas  kâtœr  moûay.  Pas  tsâ  dit  diâlyi  ouk- 
thûe nœ  çtœpi  tœ  tiy.  Koûr  afœrôi  kôhae  martésœsœ  toûndi  taba- 


—  62  - 

kyérenœ  t'i  bœnenœ  nœ  pâlyœ  sarâye.  Fçatârœtœ  e  tiy,  koûr 
oungrinœ  nœ  mœngyés  vœçtrôinœ  néri  yâtœrinœ  é  pûetninœ 
néri  yâtœrinœ  kyûç  pœr  pâk  sahât  oubœnœ  tœ  tilha  sarâye.  Tœ 
çœtoûnœ  mbrœmœ  ounisnœ  tœ  vinin  tœ  mirhninœ  noûsen'.  Ou- 
bœnœ dâsmœtœ  çoûmœ  tœ  mbœdhâ  é  mbénœ  te  mbréti  nœ 
yâvœ,  pastây  oukthûenœ  nœ  çtœpi  tœ  tûre. 

Pas  tsâ  kôhœ  mbréti  na  nisi  lyoûftœ  me  nœ  mbrét  tyâtœrœ 
é  douante  t'i  zapœtônte,  é  dœrgôi  é  mblyôdhi  gyithœ  askyérœ  e 
tiy.  Mœ  nœ  foûnt  dœrgôi  é  môri  edhé  dhœndœrin  é  e  bœri  tœ 
mâth  pœrmi  gyithœ  askyérœ.  Pas  tsâ  kôhœ  si  zapœtoûanœ  vœn- 
dœ  e  mbrétit  tyâtœrœ  oukthûenœ  nœ  vœnd  e  tûre.  Me  tœ  afœ- 
roûarœ  sarâyetœ,  dhœndœr'  i  mbrétit  zbriti  kâlyit  mirœ  kyœ  kiç 
é  hipi  mœ  nœ  kâly  tyâtœr  sakât.  Mbréti  ou  kiç  dâlyœ  pœrpâra  é 
i  printe,  mœ  nœ  foûnt  gâ  gyithœ  érdhi  dhé  ai  me  kâlyin'  e 
tçâly. 

Kour  içnœ  atâ  nœ  lyoûftœ  mbréti  kiç  mârhœ  tçoûpœn'  e  tiy 
nœ  sarây,  é  e  pûente  si  çkôinœ  me  boûrhin.  Ayô  i  tliâ  kyœ, 
«  néve  as  nœ  husmekyâr  as  nœ  husmekyârkœ  kémi,  pô  tçdô  kyœ 
tœ  doûamœ  boûrhi  toûnt  nœ  tabakyére  kyœ  kâ,  edhé  na  vyén.  » 
Atœ-hérœ  i  thâ  tçoûpœsœ,  tœ  gyénœ  tertip  t'i  a  mârhtœ.  Ayô  i 
thâ,  «  s  di  sekoû  e  fçé.  »  Atœ  kôhœ  flyitninœ  zôkytœ  edhé  kâf- 
çœtœ  ;  i  pûeti  mbréti,  koûç  moûnt  tœ  gyénœ  sekoû  e  vœ  dhœn- 
dœri  i  tiy  tabakyérenœ?  Miou  thâ,  «  e  gyiy  oûnœ,  po  koûr  tœ 
bini  pœr  tœ  nyétourœ,  tœ  lyœtç  nœ  kandilye  me  vây.  »  Si  rânœ 
pœr  tœ  nyétourœ  é  i  zoûri  gyoûmi,  miou  foûti  biçtin'  e  tiy  nœ 
vây  tœ  kandilyes  edhé  e  voûri  nœ  hoûndœ  tœ  dhœndœrit.  Ai 
oupçerœtiti  e  i  dâlhi  tabakyérya,  miou  e  rhœmbéou  edhé  ikou. 
Atyé  tek  to  tœ  hipœtey  nœ  karâv,  i  râ  nœ  dét.  Atyé  oundoth  nœ 
kyén  é  ouhôth  brœnda  é  e  môri  edhé  i  a  çpoûnœ  te  mbréti.  — 
Dhœndœri  me  tœ  pçerœtitour  koupœtôi  kyœ  ikou  tabakyérya  é 
oungré  é  e  kœrkônte.  Priçi  sarâyetœ  dôuke  kœrkoûarœ,  se  pan- 
déntekyœ  kiç  rœnœ  miout  mœ  nônœ  vœrœ,  pô  s'  e  gyéti  dot.  Me 
tœ  hoûmbonr  tabakyérenœ  ouboënœ  tœ  vârfœrœ ,  atœ-hérœ 
dœrgôi  mbréti  é  i  môri  âfœr  tiy  é  ou  dhâ  vœnt  k}^œ  tœ  rhôinœ. 


—  63  - 

X  VIII 

LE     COFFRE      MERVEILLEUX. 

Na  fç  noé  hérœ  ncé  neri  çoûmœ  i  pâsour,  na  kiç  nœ  diâly  é  i 
épte  tçdô  kyœ  tœ  kœrkônte.  Pas  tsâ  kôhœ  vdiky  e  lyâ  diâlyinœ 
zôt  nœ  gy  ithœ  mâlh  tœ  tiy.  Diâly  i  dôlhi  i  lyik  é  nœ  pâk  kôhœ 
priçi  gyithœ  atô  kyœ  i  kiç  lyœnœ  baba'  i  tiy,  i  mbéti  vétœmœ  nœ 
ounâzœ  edhé  nœ  pâlyœ  rôba.  Nœ  dit  vâte  é  çiti  ounâzœnœ  é  zoûri 
dû  kyint  lyira,  pastây  vâte  tek  nœ  handji  é  i  kœrkôi  nœ  ôdœ 
pœr  tœ  ndénourœ,  edhé  i  dhâ.  Nœ  ditœ  na  çkôi  nœ  tçifoût  kyœ 
kiç  kasélhœ  pœr  tœ  çitour  edhé  thôçtey,  «  kyô  vyén  nœ  para,  ai 
kyœ  to  t'a  blyénœ  to  tœ  bœnetœ  piçmân  edhé  koûç  noûkœ  to  t'a 
mârhœ,  gyéne  to  tœ  piçmânepset.  »  Meytôney  diâlyi  ç  tœ  bœnte, 
mou  nœ  foûnt  e  niôri  edhé  i  thâ  handjiout  t'a  mârhœ  é  t'i  a  yâpœ 
mbrœmane  kour  tœ  vihœ.  Handjiou  bœri  si  i  thâ.  Mbrœmane  si 
hœngri  boùkœ,  i  mbéti  pâk  edhé  hâpi  kasélhœnœ  t'a  vinte.  Me 
tœ  hâpourœ  dôlhi  nœ  Arâp  i  çkoûrtœrœ,  kyœ  mbânte  nœ  tçiboûk 
edhé  i  thâ  diâly it,  «  kœtœ  vétœmœ  lyé  pœr  moûa?  »  —  Ai  gâ 
frika  noûk'  oupœrgyéky.  «  Dô  tœ  tœ  bie  oûnœ  dhé  tyâtœrœ?  » — 
«  Noûkœ  doua,  »  i  thâ  diâlyi. 

Nœ  ditœ  tek  rhinœ  nœ  bâçtœ  i  thâ  Arâpi,  «  dô  tœ  tœ  bie  prœ- 
mœ  tçoûpœnœ  e  mbrétit?  » — «  Byér'e,  »  i  thâ  diâlyi,  edhé  Arâpi  vâte 
mbrœmane,  hâpi  dûertœ  pa  koupœtoûarœ  neri,  môri  tçoûpœnœ 
edhé  e  proûri  te  diâlyi  edhé  nœ  mœngyés  e  çpoûri  prâpœ.  Kœtâ 
e  bœri  pœr  tsâ  kôhœ,  pô  koûr  na  oubœ  tçoûpa  me  bârhœ  s  vâte 
mœ.  Mbréti,  koûr  pâ  tçoûpœnœ  açtoû,  e  pûeti  koûç  e  bœri  me 
bârhœ?  Ayô  thâ  kyœ,  «  s  di  tsiri  iç  ai,  kœtœ  vétœm  di  kyœ, 
mbrœma  pœr  mbrœma  vinte  e  mœ  mirhte  nœ  Arâp  edhé  mœ  binte 
prâpœ.  »  Atœ-hérœ  i  thâ  mbréti,  «  koûr  tœ  vinœ  tœ  tœ  mârhœ 
prâpœ,  tœ  lyûetç  dôrœnœ  me  kœtœ  bôyœ  edhé  koûr  tœ  harhitç  nœ 
çtœpi  tœ  lyûetç  pôrtœnœ.  »  Tçoûpa  bœri  si  i  thâ  mbréti ,  pô 
Arâpi  e  koupœtôi  edhé  zoûri  é  lyéou  tœ  gyithœ  pôrtœtœ.  Si  s 
moûntey  t'a  zintey  i  dhâ  tçoûpœsœ  nœ  kérykye  me  raki  edhé  i 
thâ,  »  koûr  t'a  byérœ  pœr  tœ  flyétourœ,  t'i  a  hédhœ  pœr  sipœr.  » 
Bœri  tçoûpa  si  i  thâ  babâi.  Ditœnœ  tyâtœrœ  mbréti  voûri  telyâly 
é  thôçtœ,  «  i  mâth  é  i  vôgœlyœ  tœ  vinœ  tœ  lyâhetœ  nœ  hammam 


—  64  — 

papogoûarœ.  »  Vinin  gyithœ,  atœ-hérœ  vâte  dhé  diàlyi.  Me  tœ 
vâtourœ  e  zoûnce  ngâ  éra  kyœ  kiçnœ  mârhœ  rôbatœ  gâ  rakia 
edhé  e  çpoûnœ  yâçtœ  kasabâsœ  pœr  tœ  vârour.  Posa  kyœ  psôi 
Arâpi  vâte  dhé  ai  atyé.  Hôkyi  nœ  kyime  ngâ  myékr'  e  tiy  edhé 
oubœ  (kyimya)  fermân  pœr  sâkakyœ  hérœ  edhé  thoûantey  tek  nœ 
miralhây  tœ  môs  vârinœ  diâlyinœ,  pô  atâ  k}^œ  kâ  me  vétœhe  tœ 
tiy,  edhé  kûy  bœri  pas  fermânit.  Si  bitisi  vâte  te  mbréti  edhé  ai  e 
pûeti,  nœvâri  diâlyinœ?  — «  Yô,   i  thâ  kûy,  pô  vâra  atâ  kyœ 
kéçe  me  vétœhe  time.  »  —  «  Tç  bœre?  »  i  thâ  mbréti,  «  oûnœ  s 
dhâçœ  tœ  tilhœ  fermân.  »  Atœ-hérœ  ai  ndzôri  ngâ  djépi  fermânœ 
edhé  i  a  dœftôi.  Koûr  pâ  mbréti  outçoudit  edhé  dœrgôi  tœ  bininœ 
Arapnœ  edhé  e  pûeti,  «  kyûç  bœri  atœ?  »  —  Arâpi  i  thâ,  «  diâ- 
lyinœ tim  dô  ti  tœ  vârtç?  noûkœ  di  kyœ  kâm  fôrtsœ  tœ  tœ  prie  me 
gyithœ  mbretœri?  »  Mbréti  outrœmb  edhé  i  thâ  kyœ,  «  noûkœ 
tœ  fôlya  pœr  kœtœ,  pô  psôva  kyœ  ké  çoûmœ  foukyi,  to  tœ  tœ 
dœrgôy  mœ  nœ  vœnt  kyœ  s  moûnt  t'a  zapœtôy,  vête  a  po  yô  ?  » 
—   Arâpi   i  thâ  kyœ,  «  vête,  pô  tœ    m'  âpç  pésœ  karâve,  tri- 
dhyétœ  çpûrt  tœ  dzgyédhourœ  edhé  çoûmœ  hékour.  »  Si  i  dhâ 
atœ  mbréti,  ounis  é  vâte  tek  ai  vœndi  (mbréti  e  dœrgôi  atyé  kyœ 
tœ  vritey) .  Atyé  gyéti  Arâpi  nérœz  t'  égrœ  edhé  i  ouhôdhœ  pœr 
sipœr.  Ai  zoûri  lyoûftœnœ  me  hékourinœ  edhé  vrâou  nœzét  é 
pésœ.  Atâ  outrœmbnœ  edhé  i  rânœ  nœ  kcémbœ  é  i  bœnœ  ridjâ  tœ 
môs  i  priçnœ  edhé  i  âpœnœ  tçdô  tœ  kœrkônœ.Môringâ  atâ  çoû- 
mœ flyorin  edhé  oukthûe  te  mbréti.  Mmbréti  si  pâ  kyœ  s  moûnt 
t'i  bœnœ  gyœ,  dhâ  tçoûpœn'  e  tiy  te  diâlyi. 


XIX 

LE    FILS    INGRAT. 

Içte  edhé  noûk  içte.  —  Mœ  nœ  kasabâ  na  içte  nœ  neri  çoû- 
mœ i  ndértçem  edhé  reçpér,  kiçte  çoûmœ  konoçti  mœ  reçperit  me 
tsâ  mikye  tœ  tia  nœ  atœ  kasabâ.  Tuk  me  friktçoûarœ  se  bekyim 
atâ  i  hânœ  krérœt'  e  mâlhit  (se  kiçte  vœn'  edhé  kûy  nœ  ortakœ- 
rit),  oundâ  edhé  bœri  mirœ  kyœ  ikou  ngâ  ayô  kasabâya,  edhé 
vâiti  mœ  nœ  tyâtœr  me  groûan  edhé  me  tœ  birin  e  tia 
tœ  vétœminœ.  Si  zoûri  nœ  vœnt  tœ  mir'  nœ  kœtœ  kasabâ, 
hâpi    nœ    reçperi  tœ    vôgœly   edhé    pâk    ngâ  pâk  pô  i    vinte 


mbârœ  reçperia  .  edhé  rhônte  me  rehatlhœk.  Si  çkoûanœ 
nœzét  vyét  kyœ  pounônte  atyé,  pô  vœçtrônte  se  pô  i  afrôhœç 
môti  kyœ  nœ  atu'1  mot  do  pouçônte  ngâ  poûnœt'.  Nâ  naksafis  i 
vdiky  e  çôkiya.  Tridhyét  vyét  kiçin  çkoûar  bâçkœ  kyœ  as  néri 
pœr  tyâtœrin  noûk  ktçin  dhœnœ  sebéb  pœr  fâyat'  e  tûre.  Çoûmœ 
mir'  e  koupœtôn  çdoneri  si  sa  i  çtrùdhi  zœmbœrœn1  kœtiy  reçpé- 
rit  kœyô  vdékiya  e  tœ  çôkyœs  tia  Mi  atô  tuk  me  parce  se  edhé  i 
bir'  i  tly  Içte  i  helymoùarœ,  e  lyâ  mœ-n'-ân'  (nœ  ânœ)  hélymin  e 
tiy  kyœ  tœ  hadjfste  atœ.  I  thôtœ,  «  mœma  yôte  vdiky,  edhé  fçtœ 
Bœ  poûnœ  kyœ  noûkœ  ndertôhet'  dot,  pô  t'i  bœimœ  ridjâ  zôtit 
pœr  çpûrtin  e  sây,  lyôtœt'  tôna  noûkœ  do  t'a  ngyâlhin,  kœtoû  s 
kâm  tyàtœr  Seri  kyœ  tœ  mce  dônœ  sikoûndœr  ti,  se  mîkyet'  e  mi 
ndénœn  nœatœ  kasabâ  kyœ  fçim  pœpâra;  ti  nœ  kyôft'  se  do  tœ 
yéç  i  mir'  edhé  i  oûrtœ,  pounô  edhé  doua  tœ  tçalhtis  pœr  tœ 
martoûar  tu  me  nânœ  tçoûpœ  tœ  arâdhœs'  tœnœ.  »  Edhé  vœrtét 
plyâkou  kyœ  m'  atœ  sahât  zoûri  tœ  tçalhtisin'  pœr  tœ  martoùar(i>» 
tœ  birin  e  tiy. 

Afœr  çpis'  tia  rhinœn'  tré  vœlhézœr,  i  mâdh'i  atûre  kiçte  fiœ 
gôtsœ.  Kœtâ  tœ  tré  vœlhézœr  pœrpâra  için  çoûmœ  zengin,  pastây 
rânœ  ngâ  zenginlhœkou  edhérhônœn'nœ  ûmœr  çoûmœ  tœ  kékv. 
Ki'iv  plyâkou  çoûmœ  hérœ  içte  mœndoûarœ  pœr  tçoûpœn  e  kœ- 
tûre,  kour  nœ  dit,  kour  véçi  rôbat  e  tia  tœ  réatœ,  vâiti  tœ  kœr- 
koiïœ  tçoûpœn  pœr  tœ  birin  e  tiy.  Thôçte  me  véften  e  tia  kyœ, 
kyô  tuk  me  kyénœ  e  vârfœrœ  do  t'  i  yét'  e  ndértçme.  Atœhérœ 
kœtâ  tœ  tré  vœlhézœrit'  i  thônœ,  «  tçœ  mâlh  kâ  i  biri  ?  »  edhé 
plyâkou  oupœrgyiti,  «  plyâtçka  edhé  para  mœ  bœhen'  nér  nœ 
miyœ  lyira,  gyûsmat'  e  kœtûre  do  fia  yâp  naçti,  tœ  tyérat'  do  t'i 
mârliin'  pas  vdékiyes  sime.  »  Atâ  oubcén'  boçnoûk  edhé  e  martôi 
diâlyin  e  tiy. 

Pas  tsâ  kôhœ  diâlyi  bœri  tçoûuœ,  kyœ  içte  çoûm'  i  mœntçem 
edhé  me  çoûmœ  nasillât.  Plyâkou  mœ  kœtœ  kôhœ  rhônte  me 
atâ  nœ  çpi,  pastây  yô,  sepsé  noûsiya  noûk  e  dônte;  pœrpâra  kiçte 
iïœ  tçik  toûrp  tek  i  vyérhi,  pastây  si  i  dôlhi  toûrpi  zoûri  t'akœr- 
tônte,  hér'  hér'  noûk  i  yipte  boûkœ.  Derdiméui  plyâkou  çartinte 
me  véfte  edhé  noûkœ  koulhdzônte  tœ  thôçtœ  kœtô  tek  nânœ.  Mo: 
tœ  sôsourit  ngyôi  kyœ  i  thôçte  noûsi^ya  tœ  çôkyit  kyœ,  «  noûk 
dourôn  mœ  tœ  rhôn  me  atcé  mœ  nœ  çpi.  »  Nœ  dit  i  thôtœ  i  biri 
plyâkout  kyœ  tœ  gyénœ  tyâtœr  vœnt  edhé  t'i  pagoûan'  hârdjœn' 
e  tœ  vœçtroûarit.    Si    ngyôi  kœtô    derdiméni  plyâkou  ouvert  h 

5 


—  66   — 

edhé  zoi'iri  tœ  dridhet.  «  Tçcê,  o  biri  im,  i  thôtœ,  ti  mœ  thoûa 
kœçtoû?  tœ  tcèra  kœtâ  kyœ  ké  sot,  koûç  t'i  lyà?  Me  gyith  kœtô 
môs  mœ  tœbô,  yô  yô,  ném  rïœ  vœnt  kœtoû  nér  sa  tœ  vdés,  mœn- 
dôhou,  biri  ira  i  dâçourœ,  sa  hâlhe  hôkya  pœr  tû  kyœ  tœ  ouç- 
kyén.  »  Ngâ  kœtô  fyâlyœt'  kyœ  i  tliâ  plyâkou  i  érth  çoûmœ 
kéky.  E  çôkiya  noûk  dônte  t'a  çihte  mœ  me  su.  Atœhérœ  i  thôt 
plyâkou,  «  koû  dô  ti  kyœ  tœ  vête?  do  tœ  mœ  kyàsin'  tœ  hoûaytœ 
kour  im-bir  mœ  tœbôn?  »  Si  thâ  kœtô  fyâlyœ  e  iyâiti  sourânœ 
e  tiy  me  lyôt.  Me  gyith  kœtô  i  vârfœri  môri  çkôpinœ  edhé  oun- 
grit  tuk  me  bœrœ  ridjâ  zôtit  kyœ  t'  i  ndiéiïœ  tœ  birin  e  tiy,  pas- 
tây  i  thôtœ,  «  dimœri  pô  afrôhet',  dhé  nœ  kyôft  se  Perœndia  mœ 
moundôn  é  rhon  iïér  atœ  hérœ,  s  kàm  naiîœ  rôbœ  kyœ  tœ  mbou- 
lyôhem,  tœ  kâm  ridjâ  ném  nœ  rôbœ  tœ  vyétœrœ,  atœ  kyœ  noûk 
e  véç  mœ  ti.  »  Noûsiya  e  ngyôi  é  i  thôtœ  me  tœ  kékye  kyœ, 
«  noûkœ  ké  rôbat  pœr  tœ  dlœn'  »  Atœhérœ  kœrkôi  kyœ  fi  âpin 
nœ  ngâ  tœ  mboulyoûarat'  e  kâlyit.  I  biri  i  bœn  me  niçarét  tçoûnit 
tiy,  kyœ  t'  i  byérœ  nœ  ngâ  tœ  mboulyoûarat  e  kâlyit.  Tçoûni,  si 
ngyôi  tœ  tœra  fyâlyœt  çtriti  mœ  grâjdit  kâlyit,  môri  atœ  mœ  tœ 
mirœn'  e  tœ  mboulyoûaravet,  e  préou  mœ  dû,  proûri  nœ  gyûs- 
mœ  te  plyâkou.  «  Tœ  tœrœ  doûanœ,  si  doûket',  vdékiyen  time, 
thâ  plyâkou,  kâky'  sa  edhé  ai  tçoûni  i  vôgœly  mœ  kâ  asét.  »  I 
biri  e  kœrtôi  tçoûnin  e  tiy,  sepsé  noûkœ  mbarôi  porosinœ  si- 
koûndœr  kyœ  i  thâ.  «  Fyéita,  baba,  i  thâ  tçoûni,  pô  oûnœ  ou*- 
mœndoûaçœ  nœ  tyâtœr  pôûnœ,  kyœ  atœ  gyûsmœn  kyœ  preva  do 
t'a  rouan  pœr  tû  kour  tœ  bœheç  edhé  ti  plyâk.  »  Kûy  tœ  kœr- 
toûarit'  e  tçoûnit  i  râ  nœ  kôkœt,  e  koupœtôi  zoulhoûmin  e  tiy, 
pouçôi  tœ  çôkyœn,  i  râ  nœ  kœmbœt  tœ  babâit  tiy  edhé  i  bœri 
ridjâ  kyœ  tœ  rhinœ  nœ  çpi.  —  Atâ  mirœ  edhé  néve  mœ  çoûmœ 
mirœ  ngâ  atâ. 


XX 

L'ENFANT    VENDU    OU    LA   DESTINÉE. 
(Pi'âlhreza  e  tçoûnit). 

Içte  nœ  plyâk  me  plyâkœn  e  tiy,  kyœ  s  bœiïœn  fœmiyœ.  Si 
çkoûanœ  kâkyœ  vyét  ou  dhâ  zôti  nœ  diâlyœ,  ougœzoûan  çoûmœ 
kyœ  i  kouitôi  zôti  é  ou  dhâ  iîcè  diâlyœ.  Me  tœ  çkoûarœ  dû  net',  pô 


—  67  — 

▼inte  e  tréta  kyœ  nœ  atœ  nâtœ  do  tœ  vinœn  tri  grâ  kyœ  t'i  pré- 
sin  rhôyœn'  diâlyit  ;  atCÊ  nâto:  nâ  zœ  nœ  ci  i  mâth,  kaky'  i  mâth 
sa  noûkœ  koulhdzônte  fieri  kyœ  tœ  dilyte  yâçtœ,  se  kiçte  fiik 
môs  e  mbûtte  çiou,  kour  na  vyén  nœ  paçâ  nœpœr  çit  edhé  ouk- 
thûe  nœ  kœtœ  çpi  tœ  plyâkout.  Kûy,  si  e  pâ  kœtœ  kyœ  içte  fieri 
i  mfr,  ougœzoûa  edhé  e  voûri  nœ  krûet  tœ  vâtrœsœ,  i  ndézi  nœ 
zyârhmœ  tœ  mâth,  i  bœri  dhé  gyélh'  pœr  tœ  ngrœnœ  ky'  i  <>uu- 
dôth,  hôkyi  edhé  tsâplyâtçka,  i  voûri  mœ  nœ  tsép  kyœ  tœ  vinte 
kâlyin  e  parait,  se  kœyô  çpi  içte  gyûsmœ  mboulyoûarœ,  gyûsmœ 
zboulyoûar.  Si  ouDgrôh  fort  mirœ  paçâi  edhé  hœngri,  érdhi  kôh' 
o  tœ  fyétourit,  râ  tœ  flyérœ,  pô  koû  e  zinte  gyoùmi  paçânœ  ngâ 
l'rika,  se  kiçte  kâkyœ  miy'  grôç  me  véfte  !  Atœ  nâtœ  sikoùndœr 
thâm'  edhé  pœrpâra,  do  tœ  vinœn  tri  grâ  kyœ  tœ  prisnœn  ûmœrin 
e  diâlyit.  Nâ  pœr  bâft  na  viynœ  atô  tri  grâ  edhé  ndénœn  ânœs 
vâtrœs.  Paçâi,  si  i  pâ  kœtô,  oufriktçoûa  çoùmœ  pô  s  bœri 
çamatâ. 

Lyé  tœ  lyém'  paçân'  e  tœ  zém'  grâtœ.  Ngâ  kœtô  tœ  tri  grâtœ 
zoûri  e  mâdhiya  e  thôtœ,  «  kûy  diâlyi  noûkœ  do  rhônœ  ç.oûm, 
do  vdésinœ  çpéyt.  »  Pœrg}"ig}ret  e  dûta  é  i  thôt  tœ  mâdhesœ, 
kyœ,  «  kûy  diâlyi  do  rhônœ  çoûmœ  vyét,  pastây  do  vdésinœ  ngâ 
i  âti.  »  Thôtœ  edhé  e  tréta,  «  môy  mikéça,  tç  yânœ  kœtô  lhâfe 
kyœ  thôni?  Kûy  diâlyi  do  rhônœ  kâky'  çonmœ  sa  do  tœ  vrâsœ 
kœtœ  paçânœ  kyœ  içt  kœtoû,  do  t'  i  màrhin'  zabitlhœkonm  edhé 
tœ  biyœn  e  iiy  pœr  groûa,  »  edhé  sikoùndœr  thôçte  e  tréta  kçoû 
do  tœ  bœhœç  ;  ndénœn  edhé  pâk,  pastây  ikœn. 

Paçâi,  si  ngyôi  kœtô  lhâfe,  oufriktçoûa  çoûmœ  edhé  noûk 
flyéti  fâre  atœ  nâtœ,  pô  mœndôhœç  kyœ  kyûç  tœ  vrâsœ  kœtœ 
diàlyin  e  plyâkout.  Si  oungrit  mœngyés  i  thôt,  «  o  plyâk,  edhé 
oûnœ  s  kâm  fœmiyœ,  noûk  mœ  nép  kœtœ  diâlyin  tœnt  edhé  tœ 
pagoûan  sa  tœ  kœrkôntç?  »  I  thôt  plyâkou,  «  koû  bœhet  ayô  ?  néve 
me  zi  nâ  e  pânœ  sût'  kœtœ  diâlyin,  e  ti  kœrkôn  tœ  na  e  mârheç? 
s  bœhet  koûrhœ.  »  —  «  Yô  yô,  do  tœ  ma  âpeç.  »  thôt  paçâi, 
edhé  ndzier  ngâ  heybét'  e  tiy  tri  miyœ  grôç,  kyœ  t'i  âpin'  plyâ- 
kout, po  plyâkou  noukœ  bœhœç  kailh.  Ndzier  tri  miy  tyéra,  se 
tamin'  i  paçâit  içte  pœr  tœ  vrârœ  diâlyin.  Plyâkou,  si  i  pâ  gyâçtœ 
miyœ  grôç,  oubœ  kailh  kyœ  t  i  yâpin  diâlyin  e  tiy,  po  noûk  e  ipte 
e  çôkiya.  Ndzier  edhé  tri  miyœ  tyéra,  prâpœ  noûk  oubœ  kailh 
plvâka.  Àtœhérœ  i  thôt  plyâkou  tœ  pôkyœs,  «  môy  groûa,  néve 
noûkœ  dimœ  se  do  tœ  na  rhônœ  diâlyi  a  po  yô,  pô  lye  tœ  i  a 


—  68  — 

âpim  parait  edhé  tœ  mârhiinœ  kâkyœ  grôç;  zér'-e  se  noùk  poûa- 
lliœm  fâre,  pô  me  gyith  kœtô,  e  <li  fort  mirœ  kyœ  diâlyin  do  tœ 
na  e  vœçtrôinœ  mœ  mir  si  ti,  lyé  t'a  mârhin',  hér'  lier  vémi  edhé 
né  kyœ  t'a  çôhimœ,  »  e  me  kœtô  lhâfe  e  bœri  kailh  tœ  çôkyœnœ. 
Tœ  mus  t'a  ngyâtimœ,  moûarhœn  kœta  nœntœ  miy  grôç,  i  cihân* 
dyépen'  kyœ  kiçte  brœnda  diâlyin  pœrpâra  kâlyit,  pastây  zoûn' 
tœ  kyâinœ.  Ou  thôt  paçâi,  <v  môs  kyâni,  pô  tœ  vini  daymâ  nœ  çpi 
time  kyœtœ  çihni  diâlyin,  »  edhé  si  i  thâ  kœtô  fyâlyœ  ikou. 

Mb'  oùdhœ  pô  mœndôhœç,  kyûç  tœ  vrâsœ  kœtœ  tçoûnœ,  tœ 
ndzirte  thikœn  é  t'i  priçte  kôkœn  i  vinte  kékj  :  tç  bœri?  tek  pô 
çkônte  ânœs  nœ  lyoûmi  mûri  dyépen  edhé  e  hôdhi  brœnda  nœ 
lyoûmœ,  edhé  ikou,  se  i  vinte  kéky  kour  e  ngyônte  tœ  kyârit'  e 
tçoûnit.  Thôçte  me  mœndiyet'  <>  tiy  kyœ  oumbdt,  pô  çpœtôi,  se 
kour  e  hôdhi  brœnda  tœr'  troûpi  içte  mbûtourœ,  vétœm  kôkœn 
kicte  yâçte,  nâft  sa  mirhte  friniœ,  edhé  vâiti  e  ndénti  mœ  tsâ 
çkorhéta  âfœr  nœpûlhi.  Nœ  kœtœ  pûlh  na  rouante  nœ  bari  Isa 
dhi,  kûy  nœ  kôhœ  tœ  drékœs  ndzirte  dhitœ  ânœs  lyoûmit  kyœ  tœ 
pinœ  oûyœ,  kour  nœ  dhi  oundâ  ngâ  çôkyœte  sâya  edhé  vâiti  tek 
kûy  tçoûni,  se  i  ngyôi  zœnœ  tek  pô  kyânte,  hâpi  tœ  dû  kœmbœt 
sâya  edhé  e  voûri  sisœnœ  nœ  gôyœ  tœ  tçoûnit  kyœ  tœ  piyœ;  si 
piou  mirœ  mirœ  ikou  edhé  oubackoûa  me  côkyœt.  Érdhi  kôha  e 
tœ  myélyourit,  e  pânœ  kœtoé  dhinœ  kyœ  s  kirte  kyoûmœçt,  i 
thânœ  bariout,  «  psé  na  miély  dhitœ  mbçéhourœ?  noûkœ  tœ  dély 
ayô  kyœ  hâ  kœtoû,  pô  dô  edhé  mhçéliour  kyœ  tœ  miélyeç  dhi- 
tœ? »  Bariou  i  vârfœrœ  zoûri  kyœ  tœ  bœriœ  bé  kyœ  s  di  gjœ, 
edhé  vœrtét  noûkœ  dinte.  Pastây  i  thôt  i  zôt'  i  dhivet,  «  rhi  kœ- 
toû tœ  pounôntç,  se  do  t' i  rouan  vétœ  sônte  dhitœ.  »  Kûy,  si  i 
ndzôri  dhitœ  ngâ  pûlhi  kyœ  tœ  koulhôsin,  mbrœmanét  i  çpoûri 
anœs  lyoûmit  kyœ  tœ  pinœ  oûyœ,  kour  çéh  atœ  dhinœ  k}Tœ  s 
kiçte  kyoûmœçt.  oundâ  ngâ  côkyœt'  edhé  vâiti  é  hâpi  kœmbœtœ 
edhé  pô  i  ipte  sisœ  tçoûnit.  Outçoudit,  vâiti  tek  ayô  dhia  é  çéh 
nœ  tçoûn  mœ  dyépe,  atœhérœ  thâ  kyœ  kiçte  hâk  bariou  edhé  e 
môri  tçoûnin  nœ  çpi.  Pastây  e  gyétœn  koûyt  }'a  içte  edhé  i  a  dhâ 
plyâkout  kyœ  t'a  vœçtrôïiœ  (se  nœ  kœtœ  fçât  rhinte  dhé  kûy 
plyâkou),  edhé  kyœ  si  tœ  rhitef  t'  i  a  yâpœ  prâp  atiy  kyœ  e 
gyéti. 

Môs  t'  a  ngyâtimœ,  si  ourhit  tçoûni,  e  môri  plyâkou  edhé  e 
çpoûri  tek  ai  kyœ  e  gyéti.  Kûy  diâlyi  içte  çoûm  i  mirœ  edhé  i 
oûrtœ  sa  i  çkôi  tœ  tœrœ  atâ  huzmekyârœt  kyœ  kiçte  ai  neriou, 


—  69  - 

edhé  e  kiçte  vœnœ  tœ  pârin  e  kœtûreve.  Pœr  bâft  na  vyén  parai 
nœ  kœtœ  fçât,  se  [çte  mûlhkou  i  tiy,  edhé  râ  nœ  kœtœ  çpi  tœ  kœ- 
tiy  nerfout  kyœ  Içte  diâlyi.  Si  çkoûan  dû  a  tri  dit  diâlyi  i  hûri 
çoûm  nœ  zœmbœr  paçàit  edhé  edônte,  se  fçte  i  bodkour  edhé  i 
oûrtœ,  edhé  tœ  tœra  tœ  miratœ  i  kiçte  mi  véfte.  Nœ  dit  i  thôt 
boùykout  tiy  pœr  kœtœ  diâlyœ,  kyœ  içte  çoûm  i  oûrtœ.  Pœr- 
gyigyel  boûykou  e  i  thôt,  »  tœ  dite  maslhahâtœn  e  kœtiy,  do  tœ 
tçoudfteç,  »  edhé  zoûri  t' i  rœfénœ  tœ  tœra  atô  kyœ  kiçin  gyâi- 
toarœ  tek  tçoûni.  Atœhérœ  oufriktçoùa  çoûmœ  paçâi  si  ngyôi 
kœtô  Ihàfe,  se  içte  ai  tçoûni  kyœ  e  hôdhi  nœ  lyoûmœ;  pô  tç 
'  mœndôhet  prâpœ  kyœ  t'a  vrâsœ,  çkroûan  nœ  kârtœ  pœr 
tek  e  çôkiya  e  i  thôt  kyœ,  «  kœt<é  iWi  kyœ  pô  tœ  *bie  kârtœnœ 
t'a  vrâtç,  edhé  atœ  sahât  kyœ  do  t'a  vrfsni  tœ  hidhni  çoûmœ  tôpa 
kyœ  tœ  gœzôhem  edhé  oûnœ,  edhé  si  tœ  çkroûan  kœçtoû  tœ 
hœntç.  »  Si  e  çkroûaiti  kàrtœn  i  thôt  boùykout  tiy  kyœ,  «  doua 
nœ  néri  saklhâtçœm  kyœ  t'a  dœrgôn  tek  zona  ime.  »  I  thôt 
boûykou,  «  zotœria  yôte  e  di  fort  mirœ  kyœ  oûnœ  s  kâm  tyâtœr 
mœ  tœ  mirœ  si  atœ  diâlyinœ.  »  —  «  Edhé  oûnœ  atœ  doua,  » 
thôt  paçâi,  «  lvé  tœ  mârhœ  kâlyin  tim  edhé  tœ  viùœ  t'i  âp  kârtœ- 
nœ. »  Môri  kârtœn  tçoûni,  i  hipi  kâlyit  edhé  ounis  pœr  nœ  çpi  tœ 
paçâit.  Nœ  oûdhœ  na  e  môri  ouria  pœr  oûyœ,  gyéti  atyé  âfœr 
fïœ  bourim,  dzbriti  kâlyit,  piou  oûyœ  edhé  ré  tœ  flyérœ  nœ  tçi- 
kœ.  Tek  pô  flyinte  na  vyén  nœ  Arâp  edhé  i  môri  kârtœn  ngâ 
gyiri  edlié  i  a  çkroûaiti  ndrûçe  kyœ,  «  kûy  iïeri  kyœ  pô  tœ  vyén 
atû  t'i  bœntç  çoûmœ  ndér  edhé  nœ  ziafét  tœ  math,  pastây  t'  i 
yâpeç  edhé  tçoùpœn  tœnœ  pœr  groûa;  atœ  sahât  kya^  do  t'  ou 
vini  kourôrœn,  tœ  hidhni  çoûmœ  tôpa  kyœ  tœ  ngyôïl  edhé  tœ 
gœzôhem.  »  Si  e  çkroûaiti  kârtœn  Arâpi  kœçtoû,  e  palyôsi  si- 
koùndœr  e  kiçte  palyôsour  paçâi  edhé  e  voulyôsi,  pastây  i  a 
voûri  prâpœ  nœ  gyi.  Si  flyéti  ncé  tçik  diâlyi  oungrit  edhé  s  dinte 
fâre  atœ  kyœ  gyâiti,  pô  ounis  nœ  poûnœ  tœ  tin,  vâiti  nœ  çpi  tœ 
paçâit  e  i  dhâ  kârtœn  paçésœs.  Me  tœ  kœndoûar  kârtœn  kœyô  i 
bœri  çoûmœ  ndér,  nœ  ziafét  tœ  math,  pastây  i  dhâ  tçoûpœn  e  sây 
pœr  groûa,  zoûnœ  e  pô  hidhnin  tôpa. 

Paçâi  kyœ  içte  no."  fçât,  si  ngyônte  tôpat,  mœndônte  se  e  vrâ- 
nœ  kœtœ  diàlyin  edhé  thôçte  me  veft'  e  tia,  «  ndaçti  s  kâm  frik 
ngà  ai,  »  pô  si  çkoûan  kâkyœ  dit,  ounis  pœr  tœ  vâitour  nœ  çpi 
tœ  tiy.  Oufriktçoùa  çoûmœ  si  e  pâ  kœtœ  diâlyin  ,  çoûm  tépœr 
koûr  môri  véçt  kyœ  kiçte  mârhœ  tœ  biyœn  e  tiy  pœr  groûa. 


—  70  — 

Prâpœ  vinte  nœ  tncènt  e  tia  kyœ  t'a  priçte,  pô  s  dinte  kyûç. 
Nœ  dit  i  thôt  nœ  kovâtçi  kyœ,  «  nésœr  do  tœdœrgôn  nœ  diâlyœ 
kyœ  tœ  kœrkôfiœ  fiœ  plyâtçkœ,  ti  t'i  thoûatç  kyœ  :  prit  sa  t'  a 
bœn,  edhé  mérh  ngâ  dâlye  tçekânœ  e  mâth  edhé  t'  i  bieç  n'a  dû 
a  tri  hérœ  nœ  kôkœt  nér  sa  t'  a  vrâtç,  pastây  pré-i  kôkœn,  lyidh-e 
mœ  nœ  çami;  koùr  do  tœ  dœrgôn  tyâtœr  diâlyœ  pœr  tœ  kœr- 
koûarœ  atœ  kyœ  tœ  porosita  oûnœ,  ti  t'i  yâpeç  kœtœ  kôkœn.  » 
Me  tœ  thœnœ  kœtô   fyâlyœ  kovâtçit  oukthûe  nœ  çpi   tœ  tiy. 
Mbrœmanét  thriti  tœ  dhœndœrin  edhé  i  thôt,  «  nésœr  tœ  ngriheç 
çoûmœ  çpéyt  edhé  tœ  véç  tek  filhân  kovâtçi  edhé  t'i  kœrkôntç 
nœ  gyœ  kyœ  e  porosita.  »  —  «  Vête,  »  oupœrgyiti,  ikou  pastây 
edhé  vâiti  tœ  flyérœ.  Si  ougdhi  oungrit  tœ  vinte  tek  kovâtçi;  i 
tliâ  e  çôkiya  kyœ,  «  içt  çoûm  çpéyt,  pô  hyér'  é  flyi.  »  Paçâi,  si 
oungrit  ngâ  gyoûmi,  thrét  diâlyin  e  tia,  é   e  pûet  nœ  kyôft  se 
vâiti  i  dhœndœri  te  kovâtçi.  Thôt,  «  lyé  tœ  vête  t'a  pues,  »  edhé 
vâiti  nœ  konâk  tœtiy.  E  zgyôiti  edhé  e  pûeti  se  vâiti  te  kovâtçi. 
—  «  Yô,  i  thôt,  naçti  do  tœ  vête.  »  Thâ  me  véften  e  tia  i  bir'  i 
paeâit  kyœ,  «  tœ  prés  kœtœ  nér  sa  tœ  ngrihet  edhé  tœ  lyâhet, 
mœ  mir  vête  oûn  edhé  e  mârh,  »  edhé  vâiti.  Kovâtçi  nga-dâlye 
e  mérh  tçekânœ  e  mâth  edhé  e  vrâou,   i  préou  kôkœn  edhé  e 
lyidlii  mœ  nœ  çami.  Pas  hœ  tçik  érdhi  i  dhœndœri  kyœ  tœ  mâ- 
rhœ  atœ  kyœ  e  kiçte  porositour  paçâi,  ndzôri  çaminœ  edhé  i  a 
dhâ  ;  e  môri  kûy  edhé  e  çpoûri  tek  paçâi.  Si  e  pâ  kyœ  içte  i  ngyâlh 
oufriktçoûa  çoûmœ  prâp,  ouhelymoûa  mœ  tépœr  kour  liâpi  çami- 
nœ edhé  pâ  kôkœn  e  tœ  birit  tiy,  pô  noûkœ  thâ  gyœ-kâfçœ.  Pas- 
tây porositi  seizin  kyœ,  «  koûr  tœ  zihen  koûaytœ  nâtœn,  môs  tœ 
vétç  t'i  pouçôntç,  pô  tœ  véyœ  im-dhœndœr  t'i  pouçôfiœ  edhé  ti 
tœ  yéç  pas  dérœs  edhé  t'i  bieç  nœ  kôkœ  me  topoûz  n'  a  dû  a  tri 
hérœ  t'a  vrâtç.  »  —  «  Tçkâ.  »  Nâtœn  si  zoûn'  tœ  zihen  koûaytœ, 
thriti  tœ  dhœndœrin  paçâi  kvœ  t'i  pouçônœ,  pô  kœtœ  noûk  e 
lyinte  e  çôkiya  ;  pas  pâk  kôhœ  oupouçoûan  vétœm  koûaytœ,  thâ 
mœ  mœndiye  tœtiy  paçâi  kyœ  naçti  ouvra,  oungrit  vétœm  ngâ  tœ 
çtroûarat  edhé  vâiti  nga-dâlye    nga-dâlye   brœnda  nœ  katoûa. 
Seizi  e  koupœtôi  se  içte  i  dhœndœri,  i  râ  me  topoûz  nœ  kôkœt 
edhé  e  vrâou.  I  môri  i  dhœndœr'  i  tiy  zabitlhœkoun  edhé  oubœ  ai 
paçâ  nœ  kœmbœ  tœ  tiy,  kœçtoû  dôlhi  fyâlya  e  groûas  trétœ,  kyœ 
thâ  atœ-hérœ  kour  oulyint   kyœ  do  tœ  mirhte  zabitlhœkoun  e 
paçâit.  —  Prâlhœza  na  oumbaroûa,   ai  çkôi  mirœ,  néve  do  tœ 
çkôimœ  mœ  çoûmœ  mir'  ngâ  ai. 


\XI 

!  A    MLLE    CHANGÉE    EN    GARÇON. 

Ncê  aeri  na  kiçte  tri  gôtsa,  i  dœrgon  mbréti  pœr  tœ  vâitour 
t'i  btrù'  kuzmét  atiy  nœ  lyoûft.  Kûy  s  kfçte  dyém,  po  rltfnte  i 
mœndoûar.  I  thôtœ  tçoûp'  e  mâdhe,  «  psé  rlii  mœndoûar,  o 
baba?  »  I  thôt,  «  lyém,  o  biyœ,  mœ  dœrgôn  mbréti  pœr  tœ  vâi- 
tour nœ  lyoûft,  oûn  diâly  noûkœ  kâm,  ou  kâm  yoiive  kyœ  s 
nioi'int  t'  ou  dœrgôn.  »  Atœ-hérœ  i  thôt,  «  martô-mœ  moûa.  »  Si- 
koûndrœ  i  thâ  kœyô  i  thâ  dhé  tyétœra.  Pastâ>  i  thôt  e  vôgœlya,  » 
baba,  môs  ké  frik,  se  oûnœ  vête  nœ  lyoûftœ,  pô  pré-m'  nœ  par 
rôba,  pré-m'  dhé  flyôkœt  kyœ  môs  tœ  nihem  kyœ  )âm  tçoûpœ, 
bœn  hazœr  dhe  kâlyin,  nœm  dhé  hârmœt.  »  Baba'  i  sâ}^  i  a  bœri 
tœtœra,  edhé  ounis  me  çôkœt  o  iVatit :  si  e  pan'  atâ  kœtô'  diâ- 
ly in,  ouçastiso'ii. 

Tek  pô  çkônœn  ouafœroûan.  Mbréti  atœ  dit  kiçte  ndzîerœ 
diâlyin  e  tia  kyœ  t'a  hante  koutçédra,  se  vinte  mot  pœr  mot 
koutçédra  edhé  hûnte  nœ  kasabâ  edhé  liante  çoûm  nérs  (hérœz); 
pastây  fiœ  dit  thâ  ayô  kyœ,  «  nœ  kyôft  se  dôni  môs  tœ  vin  mœ 
kœtoû,  tœ  mœ  ndziérœ  mbréti  diâlyin  e  tiy.  »  Si  e  pân'  kœté 
ouafœroûa  koutçédra  t'a  liante,  oufriktçoûan  edhé  as  nœ  noûkœ 
vâiti  t'a  rpœtônte,  pô  vâiti  tçoûpa,  ndzôri  kôrdhœn,  vrâou  kout- 
çédrœn  edhé  çpœtôi  diâlyin.  I  vâiti  habéri  mbrétit  kyœ  ouvra 
koutçédra,  atœ-hérœ  ougœzoûa  çoûmœ,  zoûri  tœ  bœn'  ziafet  edhé 
hittite  tôpa.  Si  vâiti  kûy  diâlyi  me  diâlyin  e  mbrétit,  e  porositi  i 
bir  i  mbrétit  kœtœ  diâlyin  kyœ  e  çpetôi  kyœ,  «  babâi  im  do  tœ 
yâpin'  nâiîœ  mbretœri,  ti  môs  tœ  kœrkôntç  atœ,  pô  tœ  tœ  yâpin' 
kâlyin  e  tia,  kyœ  ai  kouvœndôn  me  gôy'  si  néve.  » 

Si  arhitnœ  i  thâ  kœti}-  mbréti  kyœ,  «  tçœ  mbretœri  dô  tœ  tœ 
âp  pœr  çpagim  e  kœsây  kyœ  mœ  bœre?  »  Oupœrgyiti  kyœ,  «  s 
doua  gy œ-kàfçœ,  pô  fiâft  sa  tœ  çpœtôn  ngâ  lyoûfta.  »  —  «  Ngâ 
ayô  çpœtoûar  e  çpœtoûar  a  é  ;  i  thôt  mbréti,  pô  tçœ  mbretœri  dô, 
tœ  them  ?»  —  «  Nœ  kyôft  se  ké  pœr  tœ  dhœnœ,  doua  tœ  mœ 
yépeç  kâlyin  kyœ  hipœn  ti.  »  Tuk  me  ngyoûar  kœtô  fyâlyœ 
mbréti  noiik  ouboî  kailh,  pastây  ikou  diâlyi;  pas  kœtiy  pô  vinte 
edhé  i  bir'  i  mbrétit.  E  pûesin'  kœtœ  kyœ,  «  koû  vête?  »  Oupœr- 


—  72  - 

gyiti,  «  vête  pas  babâit  tim,  se  oûn  kœtœ  nôha  pœr  baba,  kûy 
mœ  çpœtôi  kôkœn;  kour  babài  im  dô  mœ  mir  kâlyin  se  tœ  bïrin 
e  tiy,  mirœ  tœ  ikifi.  »  Si  ngyôi  kœtô  mbréti  onbœ  kailh  edhéi 
ndzoûarœ  kâlyin  ,  i  voûn'  edhé  çâlyœn  e  fîyorintœ  edhé  i  a 
dhânœ. 

Kûy  diâlyi  (se  diàlyœ  gyân  t'a  kyoûaimœ  edhé  yô  tçoûpœ), 
si  i  hipi  kâlyit  ounis  mœ  nœ  tyâtœr  mbretœri.  Atyé  gyéti  tsâ  nérs 
kyœ  pô  hidheçin  nœ  hendékou,  pô  noûk  e  çkapœrdzénœn  dot. 
Kâly'  i  kœtiy,  tuk  me  pârœ  atœ  kyœ  pœr  sœ  lyârgou,  e  koupœ- 
tôi  (kyœ  sikoûndœr  kyœ  thâm'  pœrpâra  kûy  kâlyi  kouvœndônte 
me  gôyœ  si  edhé  néve)  edhé  i  thôt  tœ  zôtit,  «  o  im-zôt,  i  çéh  atâ 
tç  pô  bœinœ?  »  —  «  I  çôh,  pô  s  moûnt  t'a  koupœtôn  dot.  »  Atœ- 
hérœ  i  thôt  kâlyi  kyœ,  «  atœ  hendék  e  bœn  mbréti  koûr  kâ  nânœ 
tçoûp  pœr  tœ  martoûar  edhé  porosit  tœ  tœrœ  hérœzit  e  tfy  kyœ, 
«  ai  fieri  kyœ  t'a  çkapœrdzénœ  kœtœ  me  kâly  edhé  tœ  présœ  nœ 
môlhœ  nœ  dôrœ  tœ  tiy  kyœ  e  hédhin'  nérœzit  m'-at'-àn  (mœ  atœ 
ânœ),  ai  do  tœ  mârhœ  tçoûpœn  time  pœr  groûa.  »  Po  si  doûket, 
as  nœ  nerï  moûnt  tœ  çkapœrdzén'.  Oûnœ  do  t'a  çkapœrdzén,  pô 
gyân  tœ  mbâheç  mir  sipœr  méye,  môs  tœ  friktçôheç  fâre,  vétœm 
tœ  kéç  mœndiyen  nœ  môlhœt  ;  koûr  tœ  hidhem  pœr  téy  tek 
lyédh'  i  hendékont,  bie-m  nœ  hér  me  kœmb  edhé  zér'  lyétœt' 
edhé  mbâhou  mirœ.  »  Tuk  me  thœnœ  kœtô  fyâlyœ  kâlyi  tœ  zôtit 
tiy  ouafœroûan  tek  hendékou,  môri  nœ  vrâp  kâlyi,  si  érdhi  tek 
lyédhi  i  râ  kûy  me  kœmb  edhé  i  zoûri  lyétœt,  pastây  ouhôth 
kâlyi  pœrtéy  edhé  kûy  priti  mélhœn  me  dôrœ.  Tuk  me  pârœ 
kœtœ  atâ  kyœ  için  atyé  outçouditœn,  se  çoûmœ  nérs  e  kiçin  çka- 
pœrdzoûarœ,  pô  s  prisin  môlhœn.  Môs  t'a  ngyâtimœ  zoûri  mbréti 
kyœ  tœ  bœn'  dâsmœ  edhé  tœ  martôn'  tœ  bîyœn  e  tiy. 

Tuk  me  mbaroûar  dâsmœs,  râ  tœ  flyérœ  i  dhœndœri  me  noû- 
sen",  pô  pœr  bâft  için  tœ  dû  tçoûpa.  Si  ougdhi  ouzgj^oûan  edhé 
ngritœn.  Pûesin  pastây  noûsen  kyœ,  «  kyûç  çkôi  nâtœnœ?  »  Se 
kœçtoû  içte  adéti  atœ-hérœ  kyœ  t'a  pûesinœ.  Oupœrgyiti,  «  s  bœ- 
het  mœ  kéky,  »  edhé  nâtœn  e  dûitœ  gyâiti  si  edhé  pœrpâra,  kœ- 
çtoû edhé  nâtœn  e  trétœ.  Pastây  thôçnin  me  fikyir  tœ  tûre  kyœ 
t'a  vrâsinœ,  pô  ou  vinte  kéky,  «  mir  t'a  dœrgôimœ  nœ  âktç  pûlh 
kyœ  t'  ou  çpiér'  boûk  çardjinivet  edhé  tœ  dâlyœ  koutçédra  t'a 
hâvœ.  »  I  dhœndœri  rhinte  mbçéhour  pas  moûrit  edhé  ngyônte 
tœ  tœra  lhâfet'.  Vinte  te  kâlyi  edhé  rhinte  i  mœndoûar.  E  pûet 
kâlyi  kyœ,  «  psé  rhi  mœndoûar,  o  im-zôt?  »  Oupœrgyiti.  «  kyûç 


—  73  — 

môs  tœ  rhiy?  mbréti  <lô  tœ  moe  dœrgônœ  nœ  nœ  pûlh,  kyœ  niet*  i 
n'y  içt'  kyœ  tœ  mœ  hâyœ  koutçédra.  »  —  «  Môs  outrœmb',  i 
thôt  kâlyi,  pu  t'  i  kœrkôntç  nœ  kyérhe  me  boûay  kyœ  tœ  vém' 
boûkœn  nœ  atœ,  pastây  tœ  mœsôïï  oûnœ  kyûç  tœ  bœimœ  atyé.   • 

Pas  nœ  tçikœ  na  e  thiri  i  vyérhi  kœtœ  edhé  i  thôt.  «  tn>  véç  é  tœ 
çpieç  boûk  çardjinivet  nœ  âktç  pûlh.»  —  «  Vête,  pœrgyigyet,  pô 
tœ  mœyâpeç  Bœ  kyérhe  fiâft  se  tœ  vé  boûkœn  brœnda.  »  I  dhân' 
atœ  kyœ  kœrkôi,  ngarkôiti  edhé  ounis  pœr-nœ  pùlh.  Oûdhœs  i 
thùt  kâlyi  kœtiy  kyœ,  «  koûr  tœ  vémi  nœ  niés  tœ  pùlhit  tœ  lyœ- 
tçôntç  nœ  boûalh  ngâ  zgyédhà  edhé  tœ  thrétç  çardjintœ,  koutçé- 
dra do  ngyônœ  zœn  tœnt  edhé  do  tœ  vin'  kyœ  tœ  hâyœ,  po  ti  môs 
oufriktçô,  zér'-e  ngâ  véçi  edhé  vér'-e  nœ  zgyédhœ.»  Tuk  me  thœn 
kœtô  fyâlyœ,  ouafœroûan  nœ  mes  tœ  piïlhit,  lyœtçôi  kœyô  (tçoû- 
pa)  nœ  boûalh  edhé  thrfti  çardjintœ.  E  ngyôi  koutçédra  edhé 
érdhi  kyœ  t'a  liante,  kœyô  e  zoûri  ngâ  véçi  edhé  e  voûri  nœ  vœnt 
tœ  boûalhit,  zoûri  pastây  tœ  hidheç  é  tœ  pœrpikyeç,  pô  me  kôt; 
oukthûen  pastây  me  vrâp  te  mbréti.  Si  e  pânœ  kœtâ  k}rœ  kûy 
kiçte  mbœrthûer  koutçédrœn  nœ  zgyédhœ,  oufriktçoûan,  mbûl- 
hœn  dûertœ  edhé  zoûn'  é  pô  bœrtisnin.  Atœ-hérœ  i  thâ  kâlyi  kyœ 
t'a  lyœtçônœ  edhé  e  lyœtçôi. 

Si  flyéti  edhé  atœ  nâtœ,  koûr  oungritœn  mœngyés,  pûetœn 
noûsen  kyœ,  kyuç  e  çkôi.  Kœyô  oupœrgyiti,  «  sikoûndrœ  edhé 
pœrpâra.»  Atœ-hérœ  thon'  kyœ,«  t'a  dœrgôimœ  t'i  âpœ  oûyœ  asây 
pélyœsœ  kyœ  hâ  duniânœ,  tœ  hâyœ  edhé  kœtœ.  »  Kûy  e  ngyôiti 
prâp  atcé  fyâlyœ  edhé  vâiti  te  kâkyi  edhé  pô  mœndôheç,  e  pûet 
kâlyi,  «  psé  mœndôhe,  o  im-zôt?  »  —  «  Çpœtôva  ngâ  koutçédra, 
thôt,  naçti  do  tœ  vête  te  pélya  kyœ  hâ  duniânœ.  »  —  «  Môs  ou- 
trœmb,  se  ayô  içt  mœma  inie,  pô  tœ  kœrkôntç  ngâ  mbréti  dû 
kyûpa  me  miâlytœ.  »  Pas  nœ  tçik  e  thriti  mbréti  edhé  i  thâ  kyœ 
tœ  véyœ  t'i  âpin'  oûyœ  pélyœsœ.  «  Vête,  thôt,  pô  tœ  mœ  âpeç  dû 
kyûpa  me  miâlytœ.  »  I  dhân'  atâ  dû  kyûpa  edhé  ounis  tek  pélya. 
Nœ  oûdhœi  thôt  kâlyi  kyœ,  «  koûr  tœ  vémi  te  poûsi,  ti  tœ  ndzi- 
ertç  nœ  kôvœ  oûyo,\  t'a  héthtç  nœ  lyekân  edhé  tœ  mârheç  tœ  dû 
kyûpat'  me  miâlytœ,  t'i  zbrât.ç  brœnda  nœ  oùv  edhé  t'i  trazôntç, 
ver  dhé  çâlyœn  kairi  kyœ  t'a  çôhœ  pélya,  edhé  ti  bip  mœ  nœ  lyis. 
Koûr  do  tœ  vinœ  pélya,  do  tœ  piyœ  oûyœ  edhé  do  tœ  çôhœ  çâ- 
lyœn eflyorintœ,  do  thôtœ,  «me  kœtœ  oûy'  tœ  œmbœlykyœ  piva 
edhé  me  kœtœ  çâlyœn  e  flyorintœ  kyœ  çôh,  tœ  kiçnam  nœ  neri 
tœ  mœ  hipte  sipœr,  do  bœnam  çoûm'  lyôdœra.    »  Ti  tœ  pœrgyi- 


n 


gyeç  kyœ  sipœr  edhé  t'i  thoûaç  kyœ,  «  yâm  oûnœ,  pô  kâm  frikœ 
se  me  hâ.  »  Do  tœ  thôtœ,  «  noûkœ  tœ  lui.  »  Thoûay  ti,  «  noûkœ 
tœ  mbesôn,  nœ  kyôfi  se  noûkœ  bœn  bé  kôkœn  eDemirtçilyit,  » 
pas  tây  do  tœ  tliôt  pœr  kôkœn  time;  zbrit  ngâ  lyizi  edhe  liip-i.  »  Si 
i  thâ  kâlyi  kœtô  fyâlyœ  kœtiy  ousôsœn,  bœri  tœ  tœra  atô  kyœ  e 
porositi  kâlyi,  érdhi  dhé  pélya,  piou  oûyœ,  pâ  dhé  çâlyœn,  thâ 
kyœ,  «  tœ  kiçnamœ  nœ  neri  tœ  mœ  hipte  sipœr,  çoûmœ  lyôdœra 
do  bœfiarn.  »  Pœrgyigyet  kœyô,  «  yâm  oùnœ,  pô  kâm  frikœ  môs 
hâte.  »  —  «  Yô,  noûkœ  tœ  hâ.  »  —  «  Zér'  kôkœn  e  Demir- 
tçilit.  »  E  zoûri,  zbriti  pastây,  i  hipi  edhé  bœri  pélya  çoûmœ  lyô- 
dœra. Pastây  i  thôt,  «  sikoûr  tœ  kiçnarn  Damirtçilyin,  mcè  çoûm 
do  gœzô  lira  m.  »  —  «  Kœtoû  t'a  kâm  edhé  atœ,  »  thôt,  e  rœféon, 
edhé  oupœzoûa  çoûmœ.  Si  éi'tli  kôha  pœr  tœ  ikonr  i  hipi  kâlyit 
kœyô  edhé  ounis  pœr  te  mbréti,  pô  prâpa  ou  vinte  pélya.  Si  e 
pàn'  atâ  kyœ  içte  péljra  kyœ  haute  duniâr.œ,  oufriktçoûan  çoûmœ 
e  Ibé  zoûn*  é  bœrtisnin  kyœ,  «  koû  e  çpie  atœ?  kyœ  e  gyetç  ngâ 
Perœndia?  »  I  bœri  ridjâ  edhé  kâlyi  kyœ  tœ  kthéheç,  pô  noûkœ 
dônte.  Me  çoûmœ  ridjâ  prâpœ  kyœ  i  bcên'  kœtâ  edhé  i  thânœ 
kyœ,  «  do  tœ  vimœ  nésœr  e  do  tœ  pikyemi  prâpœ,  »  oukthûe. 

Érdhi  i  dhœndœri  tek  mbréti  edhé  flyéti  atœ  nâtœ  prâpœ.  Si 
oungritœn  ngâ  gyoûmi,  e  pûetœn  tçoûpœn  kyœ  kyûç  e  çkôi,  «  si 
yô  mœ  kéky  (si  oûnœ  e  myéra).  »  Thôt  mbréti  kyœ,  «  t'a  dœrgôii 
m'  âktç  kiçœ,  kyœ  ayô  içt  plyrôt  me  gyerpœn  edhé  t'i  thém  kyœ, 
«  t'ou  mârh  havaét  kyœ  kân'  kâkyœ  vyét  pa  dhœn'  fâre  as  iiœ 
para.  »  Kûy  e  ngyôiti  prâp  edhé  vâiti  te  kâlyi  edhé  pô  rhinte  i 
mœndoûarœ.  «  Psé  mœndôhe,  o  im  zôt?  »  i  thôt  kâlyi.  — 
«  Naçti.  i  pœrgyigyet,  noûkœ  do  tœ  çpœtôn,  se  mbréti  do  tœ  mœ 
dœrgônœ  nœ  âktç  kiçœ  kyœ  tœ  mârh  havaét  ngâ  ayô  kiça  kyœ 
kâ  gyerpœntœ.  »  —  «  Môs  oufriktçô,  i  thôt  kâlyi,  pô  tœ  kœr- 
kôntç  nœ  bârhœ  me  zilye  edhé  kœmbôrœ  edhé  tsâ  moûçka  pœr 
tœ  ngarkoûarœ  parâtœ.  »  Pas  ncé  tçik  thiri  mbréti  kœtœ  é  i  thâ 
tœ  tœra  atô  kyœ  kiçte  ngyoûar.  «  Vête,  oupœrgyiti,  po  tœ  mœ 
yipni  nœ  bârhœ  me  zilye  edhé  me  kœmbôrœ  edhé  tsâ  moûçka 
pœr  tœ  ngarkoûar  parâtœ.  »  Porositi  mbréti  edhé  i  dhânœ  atcé 
kyœ  kœi'kôi,  é  ouais.  Oukthûen  edhé  moûarhœn  edhé  pélyœn, 
zoûri  kâlyi  edhé  pélya  edhé  mœsônœn  kœtœ  edhé  i  thôçnœn 
kyœ,  «  oûn  edhé  mœma  ime  do  tœ  zém'  dûertœ  edhé  do  hœngœ- 
lhimœ  edhé  ti  tœ  hipeç  nœ  nœ  parathir,  tœ  mârhtç  zilyet'  edhé 
kœmbôrœt'  e  t'i  toûntç  :  atœ-hérœ  gyerpoéiitœ  do  tœ  bœrtâsinœ 


—  75  — 

edhé  dû  thônœ  kyœ,  tç  i  kémi  bœr'  Perœmdisœ  aéve,  kyœ  pô 
na  moundôn  kceçtoû?  Ti  tœ  pœgyigyeç  kyœ,  tœ  Ipni  havaétet' 
e  mbrétit,  se  do  t'  ou  batœrdisin  (priçfiœ)  Perœndia.  »  Tuk  me 
thœn' kœtô,  ouafœroûan  edhé  bœn'  sikoûndœr  kyœ  thânoa  oû- 
dhœsœ.  Gyerpœntœ  si  oufriktçoûan  ngâ  tœ  hœngœlhitourit  kû- 
lyit  edhé  pélyœsœ  edhé  agâ  zilyet  edhé  kœmhôrœt,  ndzoïiarœn  e 
dhân  çoûmœ  para.  Pastây  si  ouljrargoûanœ  iïœ  tçik  hùdhœn  gyé- 
lypœral  edhé  e  kœlhoûan  kœtœ  (tçoûpœnœ),  pô  noùk  i  bœn' 
zarâr.  Atœ-hérœ  thân'  gyerpcèntœ  kyœ,  «  ti  kyœ  na  môre  parâ- 
tœ,  nœ  kyôft  se  yé  diâlyœ  oubœfç  tçoûp',  nœ  kyôft  se  yé  tçoûp' 
oubœfç  diâlyœ  !  »  Atœ-hérœ  kœyô  tçoûpa  e  koupœtôi  véften  e  sây 
kyœ  oubœ  diâlyœ.  pastây  thé  te  kâlyi,  «  hâyde  moré  kâlyœ,  kyéç 
tçoûp  é  oubœç  diâlyœ,  kyéç  pélyœ  edhé  oubœe  kâlyœ.  »  Ousô- 
sœn tek mbréti,  flyétiatœ  nâtœ  me  noûsen  e  tiy,  pastây  si  oun- 
gritœn  e  pûetœn  prâpœ  tçoûpœn'  e  mbrétit  kyœ.  kyûç  çkôi?  Atœ- 
hérœ  ou  thâ  kœyô  kyœ.  «  môs  mœ  pûesni  fâre,  se  çkôva  çoûmœ 
tnir.  »  —  Edhé  néve  do  çkôimœ  mœ  mir  ngâ  atô  ;  nér  kœtoû  fçte 
prâlhœza  edhé  na  lyà  çœndét. 


XXII 

L  ES     DIABLES     D  U  P  É S . 
iPi'àlh  eza  a  çeytânit). 

Aœ  baba  na  dœrgôi  tœ  birin  e  tiy  nœ  çeytânœtœ  kyœ  mœsô- 
nœ  eeytanlhœket.  Nœkrûe  tœ  ilœ  môti  ouraœsoûa  kûy  kâkyœ  sa 
i  çkônte  çeytânœt;  pastâ}^  vâiti  i  âti  edhé  e  môri.  I  thôt  kûy  ba- 
ba it  kyœ,  «  nésœr  do  bœhem  nœ  kâly  çoûmœ  i  mir,  ti  tœ  kéo 
mœndiyen  kyœ  tœ  mœ  çétç  mœ  nœ  pahâ  kyœ  mœ  gyân,  pô  tœ 
diç  edhé  kœtœ  kyœ  môs  tœ  âpeç  kapistrœn.  »  Si  oungrit  mi  tœ 
Qésme  oubœ  kâly-,  e  ndzôri  i  âti  edhé  e  çiti  kâkyœ  miyœ  grôç, 
edhé  mbâiti  kapistrœn.  Pastây  ikou  ngâ  i  zôti  edhé  oukthûetek  i 
âti.  Prâpœ  mi  tœ  nésme  oubœ  nœ  moûçkœ,  e  ndzôri  nœ  pazâr 
kœ  t'a  ciste.  Érdhœn  çeytânœt  kyœ  e  kiçin  mœsoûar,  é  pûesin 
babân  e  tiy  kyœ,  «  sa  e  cet  moûçkœn  ?  »  Ou  thâ  nœ  pazâr  kyœ, 
«  kâkyœ  e  çe>,  »  ndzoûarœn  parâtœ  kyœ  t'i  ipnin  kœtiy.  Atœ- 
hérœ  i  tho;  kyœ,  «  kapistrœn  noûkœyon  a  yâp,  »  atâ  thân'  kyœ, 


ria  e  yâpeç,  »  zoùn'  pô  hâ'çin  edhé  po  zi'çin.  Sîpœr  raœ  kœtô 

ton  moùçka  edhé  ou  ikou.    Kœtâ  e  ndikyœn  t'a  zinœn;  si 

eroûan  moûçkœs,  e  pé  kœyô  kyœ  noûkœ  çpœtônte  ngâ  atâ, 

lyépour  edhé  atâ  oubœn'  kyén'  edhé  pô  e  ndikyœn.  Ouafœ- 

roûan  prâp  t'a  zinœn,  pô  lyépouri  oubœ  fiœ  môlhœ  edhé  râ  nœ 

préhœrœ  tœ  5œ  mbretœréçe.  Kyéntœ  oubœnœ  dû  derviça  edhé  i 

thânœ  kyœ,  «  kouitô  Perœndi  edhé  na  ép  atœ  môlhœn  kyœ  tœ 

r   nœ  préhœr,  se  kémi  kâkyœ  dit  kyœ  po  hâhemi  pœr  atœ.  » 

Thôt  mbretœréça,  «  ou  môs  pâtçi  toûrp.pœr  kœtœ  môlhœ  ziheni? 

Na  e  mirhni  edhé  ikni  ngâ  oûnœ,  »edhé  ou  hôdhi  rnôlhœn.  Môlha 

oubœ  mély  edhé  oupœrndâ  nœ  dhé.  Kœtâ  derviçat  oubœn  poûlya 

edhé  zoùn  pô  hânœn  mély.  Mélyi  oubœ  dhélypœrœ  edhé  hœngri 

poûlvatœ.  Kœctoû  kâkyœ  mœsôi  ai  ceytanlhœket,  sa  hœngri  edhé 

a  ta  kyœ  e  kicin  mœsoûarœ. 


XXIII 

LES    DEUX    VOLEURS. 
(Prâlhœza  e  tœ  dû  haydoûtœve). 

Nœ  hér  na  için  dû  haydoût,  kœtâ  na  kicin  nœ  koûrvœ,  pô  as 
neri  tyâtœrin  noûk  e  dinte  se  vinœn  tœ  dû  nœ  kœtœ.  Si  çkôi  kâ- 
kyœ kôhœkœyô  koûrva  pôky  nœ  poûlyœ,  boéri  nœ  koulyâtç  edhé 
i  ndâou  gyûsinœ  pœr  gyûsmœ.  Vâiti  néri  ngâ  kœtâ  haydoûtœt, 
bœri  poûnœn.  Me  tœ  ikourit  i  dhâ  kœyô  gyûsmœn  e  poûlyœs  edhé 
gyûsmœn  e  koulyâtçit  ;  vâiti  dhé  tyâtœri,  i  dhâ  atô  kyœ  kicin 
mbétour.  Erdhi  kôh'e  drékœs,  çtroûan  haydoûtœt  boûkœn  kyœ 
tœhânœ;  thâ  néri  ngâ  tœ  dû,  «  oûn  tçoûkou  kyéç  sot  edhé  mœ 
dhâ  nœ  gyûsmœ  poûlye  edhé  nœ  gyûsmœ  koulyâtçi,  »  edhé  i 
ndzôri  kyœ  t'i  hânœn.  Oupœrgyiti  tyâtœri,  «  edhé  tçoûkou  kyéç 
edhémœ  dhân'  moûa  kœtô  kyœ  tœ  dhân'  edhé  tû,  »  edhé  i  ndzôri. 
Si  i  pânœ  kœtô  kyœ  için  gyûsmœ  pœr  gyûsmœ  moûarhœn  edhé  i 
baçkoûan,  pastây  pân'  kyœ  tœ  dû  gyûsmat  e  poûlyœsœ  bœinœ 
nœ  edhé  tœ  dû  tsôpat  e  koulyâtçit  bœin'  nœ.  Atœ-hérœ  thôt  néri 
kyœ,  «  koûç  t'a  dhâ!  »  —  «  M'a  dhâ  filhân  koûrvœ,  »  pastây  pûeti 
kûy  tyâtœrin  kyœ,  «  tu  koûç  t'a  dhâ?  »  — «  Ayô  kyœ  t'a  dhé 


—   /  I 


edhé  tû,  »  pœrgyigyet.  Thân'  kyœ,  «  néve  kémi  ncè  koûrvœ  tœ 
di'i.  pô  yâ  ti  t'a  kéç,  ya  oûnoe.  »  — «  Tç  ké,  koûç  tœ  bœn'  trimœri 
mœ  tœ  mâdhe,  ai  t'a  két.  » 

Pœr  bâfl  pô  çkônte  Bœkaravân,  ahére  thôt  fiéri  ngé  atâ  kyœ, 
«  hâyde  tœ  çôtç,  »  edhé  ai  dôlhi  pœrpâra  me  kôrdhœ  edhé  i  f'rik- 
tçôi  edhé  i  kthéou  prâpœ.  I  thâ  tyâtœrit  kyœ,  •  -e  pé  trimœrfn 
time?  »  —  «  E  pâç,  pô  tœ  çôç  edh  i  li  timcn!  »  Si  oungrûs  thôt 
kiiy  kyœ,  «  do  vémi  tœ  vyédhim  paçânœ,  v>  edhé  ounfsœn  pôçt 
konâkout  kyœ  flyinte  paçâi,  n  gôjda  aœ  moùr  edhé  hi- 

pœn  sipœr  aœ  ôdœ  tœ  paçâit.  Paçâi  pô  flyinte  edhé  nœ  Arâp  i 
ndrùste  kœmbœt',  pô  e  kiçte  zœn'  gyoûmi.  Si  hûn'  brœnda  kœté 
gyétœn  aœ  dérœ  t'  ôdœs  paçâit  tœ  tœr*  tçélysœt  e  tœ  tyéra  ôdœ- 
ve,  moûarhœn  edhéihâpœn  tœ  tœra.Nœ  mes  l'  obôritdûit'zoûn' 
itœ,  e  moûarhœn  edhé  sn  nœ  ôdœ  tœ  paçâit  edhé  e  rô- 

pœn,  ndézœn  dhé  zyârhmœ,  voûn'  edhé  pâtœn  nœ  hély  e  zoi'm'  t'a 
pikyin.  Môri  kûy  kyœ  dônte  tœ  rœfénte  trimœrin  nœ  kôç,  edhé 
nga  dâlye  nga  dâlye  foùti  Arâpnœ  brœnda  nœ  kôç  edhé  e  voûri 
mbi  nœ  polyitsœ,  pastây  zoâri  t'a  ndrùste  paçânœ,  se  tyâtœri 
pô  silhte  pâtœn.  Ouskyoùa  paçâi  edhé  thâ,  «  Arâp,  thoûa-m  nœ 
prâlhœ  sa  tœ  nue  zér'  gyoûmi.  »  Zoùri  kûy  kyœ,  «  nœ  hér  için 
dû  haydoûtœ,  »  edhé  i  rœféou  tœ  tœra  atô  kyœ  kiçin  bœrœ 
kœtâ.  Nœ  mes  tœ  prâlhœs  i  thôçte  tyâtœrit,  «  silh  pâtœn,  se  i 
digyet  skyépi.  »  E  pûeste  paçâi  kyœ,  «  tçœ  thôt  ayô  kyœ  «  silh 
pâtœn  se  digyef  skyépi  ?»  —  «  Kçoû  e  bie  Ihâti.  »  Nœ  foûnt  i  thâ 
kyœ,  «  koûç  kâ  hâk  t'a  mârhœ  atœ  koûrvœ,  ai  kyœ  kthéou  ka- 
ravân,  a  ai  kyœ  vôdhi  zotœrin  tœiule?  »  Oupœrgyiti  paçâi  kyœ, 
«  ai  kyœ  mœ  vôdhi  moûa.  »  —  «  E  ngyôn?  »  i  thâ  tyâtœrit.  — 
«  M*  nâft,  thâ  paçâi,  se  do  tœ  flyé.  »  Flyéti  paçâi,  oupôky  edhé 
pâta,  e  prén',  hœngrœn,  lyân'  edhé  kôt^kat  e  pâtœsœ  mœ  krûet 
paçâit,  pastây  ikœn,  pô  noûkœ  vôdhœn  gyœ. 

Me  tœ  gdhirœ  ouskyoùa  paçâi  edhé  thriti  Arâpnœ,  Arâpi  ou- 
viti  edhé  oungrit  kyœ  tœ  vinte  te  paçâi,  pô  ngâ  polyitsa  ré 
pôçtœ.  «  Tç  içt  kyô  kçtoû?  »  thôt  paçâi.  —  «  As  oûn  noûk  e  dû  o 
im-/ôt.  »  ndézi  dritœn,  pastây  pân'  brœnda  pœndœ,  kôtska,  zyà- 
rhmœ,  hély;  thâ  paçâi  kyœ,  «  na  vôdhœn,  »  pô  si  vœçtroûan 
mirœ  i  gyétnœ  tœ  tœra  kyœ  kid  ■  paçâi.  I  thôt  Arâpit  kyœ,  «  ti 
mœ  thé  nânœ  prâlhœ  mbrœm?  »  —  «  Yô.  »  Oungrit  paçâi,  vâiti 
nœ  medjlis  edhé  rœféou  t03  tœra  atô  kyœ  gyâitœn  te  véftiya  e  tiy 
atœ  nâtœ.  Ahére  oupœrgyiti  kadiou   edh-'  i  thôt  kyœ,   «  naçti 


_  78  — 

bien  gyéthet  e  droûfiœvet  edhé  nérzit'  çôhin  œndœrha,  edhé  zo- 
tœria  yôte  oèndœrha  do  tœ  kéç  pârœ.  » 

Voûri  paçâi  telyâly  kyœ,  «  ai  kyœ  raœ  vôdhi  moûa  kâ  kâkyœ 
miyœ  grôç,  pô  tœ  rœféhet.  »  Môri  véçt  kûy  haydoûti  edhé  thâ 
kyœ,  «  oûn  do  vête  tœ  rœféhem,  se  oûn  noûk  i  vôdha  gyœ,  pô 
rœféva  trimœrin  time,  »  edhé  vâiti.  I  thâ  paçâi  kyœ,  «  oûn  yâm 
ai  kyœ  tœ  vôdha.  »  Paçâi  noûk  e  mbesônte,  zoûri  é  rœféou  tœ 
tœra  atœ  kyœ  kiçte  bœrœ.  E  konpœtôi  paçâi  se  vœrtét  ai  içte,  i 
dhâ  atô  kyœ  kiçte  zotoûar,  pastây  i  thôt  kyœ,  «  doua  tœ  mœ  bieç 
kadinœ  mœ  nœ  ârk.  »  —  «  Oûnœ  moûnt  t'a  hie.  » 

Môri  kûy  tsâ  zilye  edhé  vâiti  mbçéhour  nœ  çpi  tœ  kadiout, 
liipi  nœ  tavân  edhé  bœri  nœ  vrûmœ  nœ  ôdœt  kyœ  flyinte  ai.  Si 
érdhi  kôh'e  tœflyétonrit  érdhi  kadiou  tœ  flyérœ  kûy;  kyœ  sipœr 
zoûri  pô  toûnte  zilyet.  «  Allah  !  Allah  !  »  thrét  kadiou,  edhé  pô 
fâlyet.  Kûy  kyœ  sipœr  thôt  kyœ,  «  oûnœ  yâm  Djebrahilhi  edhé 
érdha  tœ  tœ  mârh  çpûrtin,  pô  nœ  kyôft  se  hûn  brœnda  nœ  âr- 
kœt.  noûkœ  moûnt  tœ  t'a  mârh  dôt.  »  Me  tœ  ngyoûar  kœtô  ka- 
diou me  vrap  hûri  nœ  ârkœt,  zbriti  ngâ  tavâni  haydoûti,  e  mbû- 
lhi  ârkœn  edhé  e  ngriti  nœ  çpâtoulhœ,  dôlhi  yâçt  edhé  e  ndzôri 
nœ  bazar  t'a  ciste.  E  pûesnœn  nérzit  kyœ,  «  sa  kœrkôn  m'  atœ 
ârk?  »  —  «  Doua  kâkyœ  miyœ  grôç,  »  thôt,  pô  as  heri  noûk 
moûnte  t'a  blyinte  kâkj'œ  çtréntœ,  nér  sa  e  môri  véçt  paçâi,  e 
blyéou  sa  kcerkônte,  e  hâpi  edhé  pâ  brœnda  kadinœ.  I  thôt,  «  tç 
kœrkôn  kœtoû  brœnda,  kadi?  »  —  «  As  oûnœ  noûkœ  di,  »  thôt, 
—  «  Ti  yé  ai  kyœ  mœ  thôçne  kyœ,  naçti  bien  gyéthet  e  droûnœ- 
vet edhé  çihen  çoûm  œndœrha?  »  Noûk  oupœrgyiti  fâre.  Ahére 
môri  é  préou  kadinœ  paçài  edhé  nœ  kœmbœt  atiy  voûri  kœtœ 
haydoûtnœ. 


XXIV 

LES    TROIS    FRÈRES    ET    LES    TROIS    SŒURS. 
(Pràlhœza  e  tœ  tré  vœlhézoervet  edhé  tœ  tri  môtravet). 

Içte  dhé  noûk  içte,  için  tri  vœlhézœr,  kiçin  tré  môtra,  i  mar- 
toûan  atô  edhé  i  dhân'  nérœn  te  dielhi,  hérœn  tek  hœnœza  edhé 
tyâtœrœn  tek  yoûga.  Si  çkôi  kékyœ  kôhœ  kyœ  kiçin  martoûarœ 


kœtô  atà,  thon  me  véften  e  tûre  kyœ,  «  tœ  vémi  t'i  çôhimœ  kytiç 
yânœ  ngâ  çœndéti,  »  edhé  si  tliân  kœtù  oubœn  hazœr,  moûarhœn 
tœ  ngrœnœ  pœr  oûdhœs  edhé  ounisœn.  Tek  po  étsin  i  zoûri  nâta 
mœ  fiœ  foûçœ  âfœr  nœ  mâlyi,  ndéfiœu  mœ  5œ  vœnt,  ndzoûarœn 

boùkœn  edhé  ndézœn  dritœ.  Si  mbaroûan  ngâ  boûka,  gyoûaya 
sœ  ngrœni,  thé  i  mâdhi  atùreve  kyœ,  «  bini  edhé  flyini  yoû, 
edhé  oi'inœ  do  tœ  rhi  kyœ  t'ou  rouan  yoûve,  se  môs  na  vyén  uà- 
iïœ  na  vyéth  ■  dhé  na  vrét.  »  Rânœ  é  flyétnœ  tœ  dû  vœlhœzérit  e 
vôgœly,  kay  pô  i  rouante.  Na  çéh  nœ  koutçédrœ  dritœn  edhé  po  i 
vinte  dréyt,  pô  me  tœ  pârœ  edhé  nérs  atyé  ougœzoûa  çoûmœ 
edhé  i  ouhôth  kœtiy  kyœ  t'a  hante.  Kûy  i  râ  me  karabina  edhé 
e  vrâou,  ndzôri  pastây  edhé  kôrdhœn  ,  i  préou  kôkœn  edhé  e 
voûri  nœ  trâstœ,  môri  dhé  koutçédrœn  edhé  e  hôdhi  mœ  nœ  hen- 
dék  kyœ  mus  t'a  çihin  vœlliézœrit  ;  pastây,  si  ndéni  nœ  tçlk, 
skyôi  kœtâ  é  ounisœn  nœ  poûnœ  tœ  tûre.  Nûtœn  e  dûtœ  ouér- 
hœn  mœ  nœ  tyâtœr  vcènt;  si  ndezœn  dritœn  edhé  hœngrœn, 
flyétœn  dû,  i  méstii  rouante,  edhé  kûy,  si  edhé  i  mâdhi,  vrâou 
hœ  koutçedjœ  atœ  nâtœ.  Nâtœn  e  trélœ  thâ  i  vôgœly  kyœ,  «  flyi- 
ni yoû,  se  do  tœ  rouan  oûnœ.  »  Kœtâ  i  thân  kyœ,  «  flyi  ti,  se  yé 
i  vôgœly,  tœ  roûanœ  néri  ngâ  néve  tœ  dû,  »  pô  noûkœ  dônte  t<e 
flyinte  edhé  pô  rouante  kœtâ.  I  vyén  dhé  kœtiy  nœ  koutçédrœ 
kyœ  t'a  liante,  pô  si  i  vôgœly  kyœ  içte  noûke  goditi  mirœ,  pastây 
ndzôri  kôrdhœn  kyœ  t'a  vrist^,  pô  mœ  tœ  ngôrdhourœ  kthéou 
biçtin  edhé  i  çoûaiti  dritœn  koutçédra.  Thôt  kûy  pastây  me  véft' 
e  tîa  kyœ  t'a  ndiste,  pô  s  kiçte  me  tçœ.  Çéh  pastây  mœ  nœ  mâ3-œ 
mâlyi  nœ  zyârhmœ  tœ  vôgœly  edhe  ounis  pœr  atyé.  Nœ  oûdh 
gyéti  nœnœn  e  nâtœsœ,  i  thôt  kyœ,  «  koû  vête?  »  Pœrgyigyet 
kyœ,  «  vête  tœ  gdhin.  »  I  thôt  kyœ,  «  prit-œ-m'  sa  tœ  ndés  dri- 
tœn. »  —  «  Tœ  prés,  »  i  thôt.  Kûy  noûk  e  mbesônte,  pastây  e 
lyidhi  kyœ  môs  tœ  gdhinte.  Si  ouafœroûa  te  zyârhmi,  pâ  kj-œ 
içte  sipœr  nœ  kazân  çoûm  i  mâth  me  dumbœdhyét  véç.  E  ngriti 
kûy  atœ  edhé  ndézi  dritœn.  Nâ  pœr  bâft  na  vinœ  haydoûtœt  kyœ 
kiçin  atœ  kazân.  I  thônœ  kœtiy  k}*œ,  «  tsilyi  yé?  »  I  thâ  kûy 
kyœ,  «  yâm  uidhœtâr,  pô  m'  ouçoûa  drita  edhé  érdha  kœtoû 
kyœ  t'a  ndés.  »  I  thon  kœtâ  kyœ,  «  kyûç  moûnde  edhe  e  n<.rite 
kœtoé  kazân?  néve  yéini  dumbœdhyét  nérs  edhé  koûr  doû.:m  t'a 
hékyim  ngâ  zyârhnii  zémi  tœ  tœrœ  ngâ  nœ  véç  edhé  me  z\  e 
ngréniœ.  »  —  «  Moûa  noûkœ  mœ  oudoûk  kâkyœ  i  rœndœ,  »  thôt, 
edhé  e   ngriti  prâpœ;   I  thon  kœtâ  pastây  kyœ,  «  ti  do  tœ  yéç 


—  80  — 

çoûmœ  trim,  ti  yé  pœr  tœ  vyédhourœ  mbrétin,  »  edhé  onnisœn 
tœ  trémbœdhyét  kyœ  tœ  vidhùœn  mbrétinœ,  bœnœ  nœ  vrûmœ 
nœ  moûr  edhé  hùnœ  brœnda  tœ  vidhin  koûayt  e  mbrétit,  kûy 
ndéni  yâçt.  Si  hûn'  brœnda  pô  mœndôhœç  edhé  thôçte,  «  oûnœ 
nér  raœ  kœtœ  vcérsœ  kyœ  yâm  naçti  s  kâm  vyédhour  as  nœ 
plyâtçkœ  tœ  vôgœly  ;  do  t'i  vrâs  kœtâ  èdhé  do  tœ  ikin  oûnœ.  » 
Ou  thriti  atûre  kyœ,  «  dilyni  çpéyt,  se  na  traytoûanœ.  »  Zoûn  é 
po  dilyin  ngâ  vrûmœ,  kiîy  ou  priste  krûeret  ner  sa  i  priçi  tœ 
tœrœ,  ngoûlyi  dhé  tliikœn  nœ  mes  t'  obôrit  mbrétit,  ndézi  edhé 
dritœn,  zgyidhi  mœmœn  e  nâtœs,  skyôi  edhé  tœ  vœlhézœrit, 
pastây  ounisœn. 

Tœ  lyém'  atâ  e  tœ  zém*  mbrétinœ  kyœ,  koûr  ouskyoûa  edhé 
pâ  atâ  tœ  vrârœt  edhé  thîkœn  ngoûlyour  nœ  mes  t'obôrit,  ou- 
tçoudit,  pastây  porositi  kyœ  tœ  bœnœn  hân  nœ  mes  tœ  çoûm  oû- 
dhœrave  edhé  çdoneri  kyœ  tœ  çkônœ  atyé  tœ  kthéhet  nœ  kœtœ 
hân  tœ  hâyœ  e  tœ  flyérœ  edhé  mos  tœ  pagoûan  lare,  pô  tœ  rœ- 
ï  n'  tœ  tœra  tœ  miratœ  edhé  tœ  lyigatœ  kyœ  kâ  bœrœ.  Si  i  po- 
rositi kœçtoû  i  bœnœ.  Çkoûanœ  çoûinœ  fiers  nœpœr  hân,  hœn- 
grœn  edhé  flyétœn  pa  pagoûarœ  para.  Pœr  bâft  na  çkoûan  edhé 
kœtâ  tœ  tré  vœlhézœr  edhé  oukthûen  nœ  hân.  Si  flyétœn  edhé 
oimgritœn,  ndzierin  para  pœr  tœ  pagoûarœ  handjînœ.  Ou  thôt 
ai  kyœ.  «  kœtoû  iieri  noûkœ  pagoûan,  pô  gyân  tœ  rœfénœ  tœ 
mirât  edhé  tœ  lyigat  e  }rétœs  tiy.  »  Rœféou  i  mâdhi  tœ  tœra  atô 
kyœ  kiçte  bœrœ  edhé  koutçédrœn  kyœ  kîçte  vrârœ  ;  kœçtoû 
edhé  i  dûiti.  Nœ  foûnt  edhé  i  tréti  zoûri  tœ  thôçte  tœ  tœra  atô 
kyœ  kîçte  bœrœ  ;  mœ  tœ  mbaroûar  rœféou  edhé  koutçédrœn 
edhé  haydoûtœt  kyœ  kiçte  vrârœ  koûr  dônœn  tœ  vîdhin  mbrénœ. 
E  môri  pastây  handjiou  kœtœ  edhé  i  thôt  kyœ,  «  tû  tœ  dô 
mbréti.  »  Vœlhézœrit  tœ  tyérœ  ikœn  edhé  noûkœ  dimœ  tç  ou- 
bœn',  pô  kœtœ  e  môri  mbréti  si  ngyôi  tœ  tœra  atô  kyœ  kiçte 
bœrœ,  e  martôi  me  tœ  biyœn  e  tiy  edhé  e  voûri  tœ  dûîtœn  pas 
véftiyes  tiy. 

Atô  dit  tœ  martésœs  kiçin  adét  kyœ  tœ  lyœtçônœn  çoum  nérs 
ngâ  tœ  hékourat.  Nœ  mes  tœ  atûre  nérzœvet  îçte  iiœ  gyûsmœ 
hékour  edhé  gyûsmœ  neri.  Si  lyœtçoûan  çoûmœ  nérs  ngâ  hé- 
kourat' edhé  kœtœ  e  mbâitœn  lyidhour,  zouri  pô  kyânte.  Dhœn- 
dœrit  mbrétit  i  érdhi  kéky,  i  bœri  çoûmœ  ridjâ  mbrétit  kyœ  t'a 
lyœtçônte,  pô  mbréti  e  kiçte  lyidhour  pœr  ûmœr  ;  prâpœ  i  bœri 
ridjâ  i  dhœndœri,  pastây  e  lyœtçôi  ngâ  kékourat'.   Atyé  âfœr 


oundéth  edhé  e  biy  e  mbrétit,  oukôth  kûy  fieriou  edliéepiou, 
pastây  oubœ  i  padoûkour.  Mbréli  ouhelymoûa  çoûmœ  pœr  tœ 
gyâitourit  edhé  ndzôri,  thikœn  kyœ  i"1  vriste  dhœndœrin  e  tiy, 
po  kûy  i  thôtœ  kyœ,  «  moûndem  t'a  gyên  edhé  t'a  bie  prâpœ  kœ- 
tôu,  pô  tœ  mœ  bœntç  nœ  par  kœpoûtsœ  péy  hékouri  edhé  nœ 
çkôp  tœ  hékourtœ  (se  do  gyezdiste  çoûmœ  fier  sa  t'a  gyénte),  tœ 
zotôhem  kyœ  pœr  nœ  mot  tœ  vin  kœtôu  me  tœt-biyœ,  »  edhé 
ounis  si  i  bœri  tœ  tœra  atô. 

Atœ  nâtœ  vâiti  tek  e  môtr'e  tfy  kyœ  e  kiçte  martôuar  me 
dielhin,  i  râ  dérœs  edhé  érdhi  e  môtra,  pûetikyœ,  «  tçilyiiçtœ?» 
Oupœrgyiti  e  i  thâ  kyœ,  «  yâm  âktç  neri,  »  i  hâpi  dérœn  si  e  pâ 
kyœ  içte  i  vœlhai  i  sây  edhé  ougœzoûa  çoûmœ.  Pas  nœ  tçik  na 
\\én  edhé  dielhi  ;  kœyô  ngâ  t'rîka  se  mos  e  hante  dielhi  tœ  vœl- 
hân  e  sây,  e  çtûri  mœ  nœ  ârkœ.  Si  hûri  dielhi  pûeti  tœ  çôkyen 
kyœ,  «  me  tçœ  do  tœ  hâ  boûkœn  sût?  »  Pœrgyigyet  kyœ,  «  me 
tçœ  tœ  ndôdhet.  »  —  «  Moûa  mœ  bie  éra  miç.  »  —  «  Y6,  i  thôt, 
s  kâ  mi<;.  »  Oungrit  kyœ  tœ  vœçtrôhœ  koû  içte  miçi  (tœ  gyénte 
miçinœ),  atœ-hérœ  e  çôkiya,  «  mœ  mir  mœ  hâ  moûa  si  tim-vœlhû 
kyœ  érdhi  naçti  nœ  tçik  pœrpâra  téye.  »  —  «  Ndzir-e,  se  noûk  e 
hâ.  »  E  ndzôri  ;  si  pâ  tœ  kounâtin  e  tiy,  ougœzoûa  dielhi  me  tœ 
çôkyen.  I  pûet  i  kounâti,  nœ  kyôft  se  e  dinœ  koû  rhi  nœ  gyûs- 
mœ  neri,  gyûsmœ  hékour  ?  I  thânœ  kyœ,  «  noûkœ  dimœ  gyd1,  pô 
tœ  véç  é  tœ  pûetç  hœnœn .  » 

Mos  tœ  ngyâtemi,  nâtœn  tyâtœr  vâiti  tek  e  môtra  e  dûtœ  kyœ 
e  kîç  martoûarœ  me  hœnœn,  pô  si  edhé  kœtâ  s  dinœn  gyœ,  vâiti 
edhé  tek  e  tréta  k}-œ  kiçte  yoûgœn.  E  pûet  kyœ,  nœ  kyôft  se  di 
nœ  gyûsmœ  hékour  gyûsmœ  neri?  Pœrgyigyet  kyœ,  «  oûnœ  noû- 
kœ di  gyœ-kâfçœ,  pô  ti  mérh  kœtœ  oûdhœn  e  sipœrme  nésœr  pa 
gdhirœ  edhé  atyé  mœ  âktç  vœnt  do  gyéntç  nœ  faykôre,  kyœ  ayô 
içt  kâkyœ  e  mâdhe  sa  noûkœ  nioûnt  tœ  flyoutourôiiœ,  pô  ti  tœ 
véç  prâpa  kadâly  kadâly,  t'a  zéç  péy  kôke  e  t'i  thoûaç  kyœ,  «  do 
tœ  vrâs  nœ  kyôft  se  môs  mœ  rœfén  gyûsmœ  nerinœ  edhé  gyûsmœ 
hékourin,  »  pastây  si  tœ  thôt  ayô  koû  gyéndet  e  tçœ  tœ  bo'.'iit»;. 
hâyde  kœtoû.  »  Si  ougdhi  vâiti  edhé  zoûri  faykôren,  i  thôt  ayô 
pastây  kyœ,  «  oûn  e  di  koû  içto',  pô  gyân  tœ  mœ  bcéntç  hazœr 
kâkyœ  ôkœ  miç,  pâ  edhé  tœ  mœ  prête  sa  tœ  mœ  rliihet  krâhou. 
se  yâm  plyâkœ.  » 

E  priti  kûy  nér  sa  i  ourhit  krâhou,  bœri  hazœr  çoûmœ  miç 
kyœ  tœ  kônte  kœtœ  nœ  oûdhœ  tek  pô  ngyiteçin.  sp  atyé  tek  do 

o 


—  82  — 

vinœn  içte  nœ  mâly  çoûniœ  i  lyârt,  sa  as  ùœ  neri  noûk  moùnte 
tœ  hipteedhé  e,  kyoûanœn  tyàtœr  duniâ,  kyœ  nd'atœ  na  rhinte  ai 
gyûsmœ  neri  gyûsmœ  hékour  me  tœ  biyœn  e  mbrétit.  Nœ  foûnt  i 
hipi  kûy  faykôres,  môri  edhé  miçtœ  pœrpâra,  oungrit  faykôriya 
ndhé  pô  flyoutourônte.  Mœ  tœ  ngyétourit  i   ipte   ngâ  nœ  tsôpœ 
miç,  nyér  sa  ouafœroùan,   pô  pœr  bâft  i  oumbaroûa  miçi,  e  s 
kiçte  me  tçœ  t'a  kônte  faykôrenœ.  I  thôt  kœyô  kyœ,  «   doua 
miç.  »  —  «  Noûkœ  kâm,  oumbaroûa.   »  I  thôt  prâpœ,  «  yâ  tœ 
mœ  nâpec  miç,  yâ  yô  do  tœ  héth  pôçt.  »  Kûy  s  dinte  te  tœ  bœnte, 
préou  nœ  tsôpœ  ngâ  tyâtœra  edhé  i  a  dhâ,  pastây  si  kœrkôi 
prâpœ,  préou  ngâ  kôfçœt  edhé  i  a  dhâ.  Si  oungyitœn  sipœr  edhé 
zbriti  faykôresœ,  pâ.ayô  kyœ  içte  tœr' gyâk,   i  vôlhi  atô  tsôpa 
kyœ  kiçte  ngrœnœ  edhé   ouçœroûa.  Diâlyi  vâiti  mœ  tsâ  sarûye 
kyœ  için  atû  âfœr  tek  zbriti,  i  râ  pôrtœs  edhé  dôlhi  e  çôkiy'  e 
tiy,  e  biy'  e  mbrétit.  Kœyô  posa   e  pâ  e  nôhou  atœ  ktçâst,  ngé 
gœzimi  thâ,  «  ti  yé  boûrhi  im  !  kyûç  érdhe  kœtôu  sipœr?  koûçtœ 
proûri?  »  Zoûn  edhé  i  rœféou  kûy  tœ  tœra  tœ  voûaitourat  e  tiy. 
Mi  kœtô   lhâfe   érdhi  dhé   ai   gyûsmœ  fieriou  edhé  gyûsmœ  hé- 
kouri,  kœyô  ngâ  frika  e  mbçéhou  tœ  çôkyœn   lyârt  nœ  tavân. 
Hûri  kûy,  pûeti  kyœ,  me  tçœ  do  tœ  hâm'  boûkœn?  —  «  Me  tçœ 
na  oundôth.  »  —  «  Moûa  mœ  bie  éra  miç,  »  pœr  bâft  pâ  ngâ  nœ 
vrûmœ  atœ  nœ  tavân,  hipi  sipœr  edhé  i  piou  gyâkoun,  môri  pas- 
tây lyekoûrœn  e  kœtiy  edhé  kôstkat  edhé  i  hôdhi  yâçt  çpis  tiy. 
Na  e  çéh  faykôriya,   e  nohou  edhé  thâ,  «  kûy  içt  ai  diâlyi  kyœ 
proûra  oûn  kœtoû,  pô  lye  tœ  çtrin  tœ  mârh  kyoûmœçt  dalhandûce 
edhé  t'a  ngyâlh,  »  noûkœ  mœnôi,   ounis  edhé  vâiti  mœ  dû  mâlye 
kyœ  hâpeçin   edhé  mbûlheçin   (nœ  mes  tœ  kœtûreve    gyéndeç 
kyoûmœçt  dalhandûce),  hûri  brœnda,  mboûci  skyépin  edhé  ouk- 
thué,  i  a  voûri  nœ  gôyœ  diâlyit  edhé   e   ngyâlhi.  Oungrit  kûy, 
vâiti  prâp  tek  e  çôkiya  edhé  e  porositi  kyœ  tœ  bœhet  e  sœmoûr. 
pastây  t'i   thôt  atiy  gyûsmœ  neriout  e  gyûsmœ  hékourit  kyœ, 
«  néve  kémi  kâkyœ  kôhœ  kyœ  pô  çkôimœ  bâçkœ,    nânœ  hérœ 
noûk  mœ  dœftWe  kyœlioû  mbâhet  foukyiayôte.  Moûa  m'  oua- 
feroûa  vdékiya  edhé  mos  ké  frik  ngâ  oûnœ.  —  Atœ-hérœ  d(>  tœ 
rœfénœ  koû  e  kâ  foukyinœ.  »  Si  i  thâ  kœtô  ikou  edhé  oumbçéh  se 
môs  e  gyénte  prâp  ai  edhé  e  liante.  Ousœmoûr  e  biy  *e  mbrétit, 
pastây  e  pûeti  pœr  foukyi  tœ  tia.  I  thâ  kyœ,  «  e  kâm  nœ  fçésœt.» 
Si  ikou  kûy  mi  tœ  nésme  e  dôgyi  fçésœn,  pô  noûk  i  oupriç  fou- 
kyia.  Prâp   ousœmoûr  edhé  e  pûeti   kyœ    t'i  rœfénœ  foukyinœ. 


—  83  — 

Atœhérœ  i  thâ  kyœ,  «  foukyia  ime  i<;i  mœ  ncê  dérh  kyœ  [çl  mœ 
âktç  mâlv  :  ai  kâ  Bœ  dhœmb  tœ  ergyént,  brœnda  ké  Bœ  lyépour, 
lyépouri  ké  nœ  bârkout  tiy  tré  pœlhoûmba,  atyé  mhâhet  foukyia 
ime.  »  Tuk  me  thu'-n  kœtô  ikou  edhé  véiti  nœ  poûmœ  tœ  tij 
Delhi  kœyô  edhé  thriti  tœ  çôkyin  edhé  i  thâ  tœ  tœra  atô  kyœ 
Dgyôi.  Yâiti  dfâlyi  n*  atœ  mâlv,  gyéti  ûœ  bari  me  tsâ  dhœn,  e 
pûeti  koû  gyéndet  nœ  dérh  kœtoû  çoûm  i  mâth?  —  I  thâ  kyœ. 
«  môs  thrit  fort.,  se  na  ngyôn  edhé  vyén  na  hâ.  »  Kûy  zoûri  tœ 
thrés'  raœ  fort  fier  sa  e  ngyôi  dérhi  edhé  érdhi  t'a  hâyœ,  pô  s 
moûnte  dot  t'a  vinte  pœrpâra,  se  kûy  kiçte  thik.  Tek  pô  zi'çin 
thôt  dérhi,  «  soukoûr  tœ  kiçnam  ncê  rcézœ  kœlykâze  k)-œ  tœ 
préh  dhœmœt'..  pastây  tœ  mœ  çihfie.  »  Thôt  edhé  diâlyi  kyœ. 
«  soukoûr  tœ  kiçnam  nœ  koulyâtç  tœ  sitour,  tsâ  piçky  tœ  tiga- 
nisour  edhe  fiœ  plyôskœ  vérœ,  tœ  mœ  çihne  edhé  ti  pastây.  » 
Me  vrâp  ai  bariou  proûri  atô  kyœ  thâ  diâlyi  edhé  i  a  dhâ.  Si 
hœngrœn  tœ  dû,  dérhi  kœlykazœn  edhé  kûy  koulyâtçin  e  sitour 
edhé  piçkytœ  e  tiganisour  ,  zoûnœ  prâp  tœ  ha'çin  fier  sa  e 
moûndi  dérhin  diâlyi,  pastây  e  vœçtrôi  ngâ  dhœmœt',  pâ  ncé 
tœ  ergyéntœ,  pas  kœsâye  tçâou,  gyéti  brœnda  noé  lyépour,  tçâou 
dhé  kœtoé,  brœnda  i  gyeti  tré  pœ  hoûmba. 

Tœ  vimœ  naçti  te  gyûsmœ  neriou  é  gyûsmœ  hékouri,  kyœ 
kûy  po  sa  ouvra  derhi  ousœmoûr,  si  e  tçâou  (diâlyi)  edhé  gyéti 
lyépourin  ousœmoûr  mœ  keky  kâkyœ  sa  noûk  moûnte  tœ  ngri- 
heç.  Pastây  diâlyi  atâ  pœ  hoûmba  kyœ  gyéti  dû  i  préou,  nœ  e 
mbâiti  edhé  vâiti  nœ  çtrât  tœ  gyûsmœ  neriout  é  gyûsmœ  hekou- 
rit,  kûy  posa  e  pâ,  bœri  kyœ  tœ  ngrihet,  pô  noûkœ  moûnte  dot. 
ahérœ  diâlyi  théri  pœlhoûmbin  kyœ  mbânte  nœ  dôr,  pastây  vdik) 
ai.  Môri  diâlyi  tœ  çôkyœn,  hipœn  nœ  krâha  tœ  faykôres,  zbritœn 
pôçt  edhé  oukthûen  te  mbreti,  kyœ  kûy,  posa  i  pâ,  ougœzoûa. 
çoûmœ  edhé  bcêri  ziafétœ  tœ  mbœdhéfi. 

Foûnd'  i  prâlhœsœ. 


CHANSONS 


I 
BEÏT  ' 

1. 

Oi'mœ  edhe  gyoùmin'  kyœ  flyé 
Me  sevdd  2  tœnde  pô  hâhem, 
Gyersâ  tœ  mœ  mboulyôinœ  me  dhé 
\  gâ  zotœri'  tœnde  noûkœ  ndâhem. 

Même  pendant  le  sommeil  que  je  dors 
Par  ton  amour  je  ne  cesse  d'être  dévoré, 
Jusqu'à  ce  qu'on  me  recouvre  de  terre, 
De  ta  seigneurie  je  ne  nie  séparerai  pas. 


Mbétçœ  si  goûr  nœ  sokdk. 
Crvith'  me  koémbœ  mœ  çtûinœ, 
Trœndafilyi  nœ  bardàk, 
Lyoûaimœ  pâk  sinœ. 

1.  Du  mot  arabe,  voy.  L'Avertissement.  Ce  sont  des  chansons  amour 
en  forme  de  quatrains,  en  vers  de  huit  syllabes  et  à  rimes  mêlées.  C'est  par 

tption  que  les  deux  derniers  vers  de  ce  premier  quatrain  sont  de  dix  syl- 
labes, et  le  premier  du  douzième  quatrain  de  douze.  La  régularité  métrique 
n'est  pas,  au  reste,  ce  qui  paraît  distinguer  la  versification  albanaise.  Voy. 
Cam.,  App.,  p.  193.  —  On  remarquera  dans  plusieurs  de  ces  petites  pièces,  et 
dans  d'autres  encore,  une  sorte  de  dédoublement  ou  d'obscur  parallélisme 
d'idées,  qui  rappelle  les  pantouns  malais. 

'-f.  Les  mots  en  italiques  sont  turcs. 


—  86  — 

Je  restai  comme  une  pierre  dans  la  rue, 

Chacun  me  pousse  du  pied, 

La  rose  *  est  dans  le  vase, 

Nous  jouons  un  peu  de  l'œil  (en  passanl  l, 


ïç  ké  zalœmk''  e  Perœndiscr. 
Tç  ké  me  moûa  foukarânœ? 
Si  doili  2  kour  çkôn  tçartçisœ. 
Prîçe  mœntç  gyithœ  dunydnœ. 

Qu'as-tu,  tyran  (envoyé)  de  Dieu. 

Qu'as-tu  avec  moi  misérable? 

Dans  ton  élégance,  quand  tu  passes  par  le  bazar, 

Tu  fais  perdre  la  raison  à  tout  le  monde. 


Zumbûlhe  è  zilhkadé  (?) 
Nœ  dimœr  mœ  s  pâçœ  parce, 
Koû  e  kœpoûte  mœ  rœfé. 
Se  kvô  na  sôlhi  behdrœ. 

Des  jacinthes  et  des  narcisses  (?) 
En  hiver  je  n'en  avais  jamais  vu, 
Où  tu  les  as  cueillis  révèle-le  moi. 
Car  ils  nous  ont  apporté  le  printemps 


D. 

Prâpa  mâlyit  mœ  hœ  foûçœ 
Syarikyes  *  se  vyén  behâri  : 

1.  La  maîtresse  qu'on  regarde  du  coin  de  l'œil  en  passant. 

2.  Litt.    comme    une   dodi ,  originairement   nom  propre  turc,   employé 
comme  synonyme  d'une,  femme  élégante. 

3.  Tout  ceci  est  figuré  et  signifie,  en  somme,  je  n'ai  rien  vu  d'aussi  beau 
irue  toi. 

4.  Mot  incompréhensible:  on  ne  peut  même  reconnaître  à  quelle  Langue 
il  appartient, 


—  87  — 

Çkô  tsigârin  nœnœ  goûçœ 
Tœ  tœ  vinœ  i  œmbœly  douhâni. 

Derrière  la  montagne  dans  une  plaine, 
Bonne  nouvelle  (?),  carie  printemps  arriv 
Passe  le  cigare  sous  ton  cou 
Vtin  (|iie  le  tabac  te  paraisse  bon. 


Boukourinœ  e  ké  uie  sûr, 

Yelhakiii  s  ké  mouabéiur. 
Alhdou  tœ  bœftœ  mcmoùr. 
Te  dhœntœ  masip  gyenémnœ 

De  lu  beauté  tu  en  as  plus  qu'il  n'en  faut, 
Mais  tu  manques  d'amabilité  ; 
Puisse  Allah  faire  de  toi  un  employé  (?), 
Puisse-t-il  te  donner  un  châtiment  convenable. 

7. 

Nœ  mes  tœ  fâkyesœ  grôpœ, 
Si  parc  e  misirlhisœ, 
A  ni  front  tç  i  vinœ  lyôtœ 
Ngâ  sevdâi/  e  boukourisœ. 

Au  milieu  de  la  joue  (tu  as)  une  fossette, 

Comme  une  monnaie  d'Egypte  [  : 

A  l'ainant  (à  moi)  comme  les  larmes  lui  viennenl 

A  cause  de  l'amour  de  la  beauté! 


8. 


Dulbér,  to  tu1  tliém  nœ  fyâlyœ, 
Uhakin  tœ  m'a  digyôntç, 
Se  zotœrôte  m'a  di  hallue. 
Tœ  flyâtç  edhé  tœ  kouvœndôntç 

1.  î.iti.  de  L'Egyptienne, 


—  88  — 

Objet  aime,  je  vais  te  dire  une  parole. 
Mais  que  tu  l'exauces  ! 
Car  ta  seigneurie  connaît  ma  passion. 
I  l'est)  que  tu  parles  et  que  tu  converses  (avec  moi  ) 

9. 

Kœtâ  mâlyet'  me  tœbôrœ 

Setç  kyâinœ  hdlliœt  e  mia  ! 

Te  ké,  o  poûçt,  kyœ  s  flyét  me  gôyœ  ? 

Kyœ  e  gyétç  ngâ  Perœndîa  ! 

Ces  montagnes  couvertes  de  neige 
Gomme  elles  pleurent  sur  mes  chagrins  ! 
Qu'as-tu,  objet  aimé,  que  ta  bouche  reste  muette  ? 
Puisse  Dieu  t'en  punir  ! 

10. 

Si  pamboûkou  to  tœ  dzboûteto, 
Velhakin  s  tœ  thônœ  sadik, 
Vyén  zemcin  kyœ  to  tœ  lyoûtetç, 
Tœ  thrétç,  «  koû  yé,  o  arcik  ?  » 

Comme  le  coton  tu  t'amolliras, 
Cependant  on  ne  te  dit  pas...  l, 
Le  temps  viendra  que  tu  me  supplieras, 
Que  tu  t'écrieras,  «  où  es-tu,  ô  amant  ?  » 

11. 

0  bir,  setç  mœ  plyagôse 
Me  siçané,  t'outhâftœ  krâhou  ! 
Me  nâze  setç  mœ  karfôse 
Atyé  tek  s  mœ  zœ  djerâhou! 

O  enfant  pourquoi  m'as-tu  blessé 
D'un  coup  de  feu,  puisse  ton  bras  se  briser  ! 
Avec  tes  airs  gracieux  pourquoi  m'as-tu  frappe 
Là  où  le  chirurgien  ne  peut  mettre  la  main  2. 

1.  Il  n'y  a  aucun  sens  à  tirer  du  mot  sadik.  juste.. 

2.  Dans  le  cœur. 


—  80  — 


Moustâkiya  yôte  posa  tœ  kâ  dirsour 
Mœ  kâ  *nda  tœ  tœ  rhî  prânœ, 

\Iu«  rhî  si  nous'  e  stolhisour. 
Posa  vvén  m'a  ctôn  sevddnœ. 

Depuis  que  ta  moustache  a  commencé  de  paraître, 
J'ai  le  désir  de  m'asseoir  à  tes  côtés  ; 
Assis,  tu  ressembles  à  une  fiancée  dans  ses  atours  : 
Plus  je  vais,  et  plus  mon  amour  s'augmente  l. 

13. 

Fâkye  e  koûkye  si  baya, 
Pandây  tç  ya  pœlykyén  arcikou  t 
Fôlyœ,  o  tçoùn,  t'  oulyoûmtœ  gôya. 
Tœ  pœlhtsâsœ  mumfikou  ! 

Joue  rouge  comme  la  couleur  2. 
Aussi  comme  l'amant  en  raffole  ! 
Parle,  enfant,  heureuse  soit  ta  bouche  ! 
Puisse  ton  ennemi  crever  3  ! 

14. 

Munafikœtœ  di  ngâ  di, 
Pô  pœr  tœ  kalhœzoûarœ, 
Tek-dô  çônœ  nônœ  delhi 
S  e  lyânœ  pa  helymoûarœ. 

Les  ennemis  sortent  deux  à  deux. 
Mais  rien  que  pour  calomnier, 
Partout  où  ils  voient  un  jeune  homme 
Ils  ne  le  laissent  pas  sans  l'empoisonner  4 . 

I.  Litt.  A  mesure  que  (le  temps)  vient,  tu  m'augmentes  l'amour. 
2    Une  couleur  servant  à  la  teinture. 

3.  Crever  de  dépit,  en  voyant  que  tu  me  parles.  L'ennemi,  ou  plus  exacte 
ment  Vhypocrite,  c'est  un  jaloux,  un  rival. 

4.  De  médisances,  de  calomnies 


90  — 


15. 


Dirbih/i  dégœ  mœ  dégœ, 
Mœ  iïœ  dégœ  tœ  hourmdsœ 
Gyéti,  mœ  s  pouçôn  koûrhœ, 
Se  kyân  lidlhet  e  sevddsœ. 

Le  rossignol  (saute)  de  branche  en  branche, 

Sur  une  branche  du  palmier 

Il  a  trouvé  (une  place  à  son  gré),  il  ne  cesse  jamais  (de  chanter), 

Car  il  pleure  les  peines  de  l'amour. 

M. 

Mâly  pœr  mâly  to  tœ  pœrpikyein, 
Si  parvdzi  to  tœ  digyem, 
Gyersâ  môs  tœ  houmbâs... 
Edhé  tœ  trétem  si  plyoûmbi. 

De  montagne  en  montagne  je  m'userai  en  efforts, 
Comme  la  lumière  céleste  je  brûlerai. 
Jusqu'à  ce  que  je  perde...  (vers  incomplet) 
Et  que  je  fonde  comme  le  plomb. 


Mœ  thônœ  kyœ  ndzôre  lyinœ, 
lalhd  m  a  çkôfç  me  çœndét  ! 
—  Mœ  s  t'  a  priei  boukourinœ, 
M"  i  rhôfç  sat-  œmœ  edhé  tut-ét. 

On  m'a  dit  que  tu  as  pris  la  petite  vérole, 

Dieu  veuille  qu'elle  passe  et  que  tu  recouvres  la  saute 

—  Ta  beauté,  elle  ne  l'a  pas  détruite  : 

Puisses-tu  vivre  pour  ta  mère  et  pour  ton  père! 

1S. 

Pçerœtita,  dôlhi  flyâkœ, 
Mou  nœ  kyiey  vâte  tûmi. 


—  91  — 

Ah  me  dét,  o  oûnœ  myéri 
Kyœ  s  mœ  gyéndetœ  hrkyimi. 

J'ai  soupiré  (d'amour),  il  est  sorti  une  flamme, 
Jusqu'au  ciel  la  fumée  en  monta; 
Ah!  malheur,  infortuné  que  je  suis. 
Et  qui  ne  puis  trouver  de  médecin  ! 

19. 

Mœ  thânœ  kyœ  yé  i  mârhœ 
Edhé  oûnœ  e  di  vétœ  ; 
To  tœ  doua  dyém  tœ  bârdha' 
Sa  tœ  vête  nœ  kyint  vyét. 

On  me  dit  que  tu  es  capricieux, 
fit  moi-même  je  le  sais  bien  ; 
J'aimerai  les  garçons  au  teint  blanc 
Quand  je  vivrais  cent  années. 

20. 

Djamadrinœ  lyâra-lyâra 

Veçourœ  pœrmbi  tjelék: 

Thém  V  i  dâly  l  tçoûnit  pœrpâra, 

Kâm  frikœ  setçô  mœ  flyét. 

La  veste  toute  bigarrée  (de  boutons  ) 
Placée  par  dessus  le  gilet  : 
Je  veux  aller  au  devant  du  garçon, 
J'ai  peur  qu'il  ne  me  parle  pas. 

•i\ . 

Hoûndœnœ  si  kyelyibdr, 
Djevair  nœ  goùçœ  tœnde-, 
Fâkyenœ  bulyâr  çekyér, 
Môy  hœna  kàtœrmbœdhj'étœ. 

(Tu  as)  le  nez  pareil  à  l'ambre. 
Des  bijoux  autour  de  ton  cou  : 

1.  Litt.  !<•  'lis  i[ue  je  sorte,  c.-à-d.  allons  sortons. 


—  92   - 

La  jour  comme  du  sucre  transparent, 
(  \  ma  lune  au  quatorzième  (jour)  *. 

22. 

Po  sa  dôlha  te  djamia 
Çtûra  sûtœ  ânœ  mb'  ânœ, 
Setç  m'  oupriçnœ  moént  e  mia  ! 
Lyôtœt'  pas  fâkyes  mœ  ranœ. 

Lorsque  je  fus  arrivé  à  la  mosquée 

Je  jetai  les  yeux  de  côté  et  d'autre  ; 

A  quel  point  ma  raison  s'égara  ! 

Les  larmes  me  coulèrent  le  long  de  la  joue. 

23  3. 


Mendôn  vétoulhat'e  toûa, 

Tç  m'a  mbân  çpirtinœ  tim  kyœ  s  dély? 

Gtûre,  mœ  godlte  moûa 

Me  dû  plyoûmba  lyidhour  me  téhj. 

Je  ne  pense  qu'à  tes  sourcils. 
Qu'est-ce  qui  empêche  mon  âme  de  sortir  ? 
Tu  as  tiré  3,  tu  m'as  frappé 
De  deux  balles  liées  par  un  fil. 

24. 

Gkôn  me  vétoulha  tœ  vrâra 
Si  hœna  koûr  e  zcén'  rétœ  : 
Myéri  oûnœ  touke  kyérœ 
Kyûç  to  t'a  çkôn  kœtoé  yétœ  ? 

1.  Litt.  0  lune  quatorze  ;  la  lune  dans  le  quatorzième  jour  de  son  cours 
est  un  terme  de  comparaison  très-usité  chez  les  Malays  et  probablement  chez 
d'autres  orientaux. 

2.  Ce  beyt  et  les  deux  suivants  sont  de  Bérat  ;  ils  m'ont  été  dictés  par 
Mehmed-Ali-bey,  petit  fils  d'Omer  Vryonis,  connu  par  la  part  qu'il  prit, 
comme  adversaire  des  Grecs,  à  la  guerre  de  l'indépendance. 

3.  Un  coup  de  fusil;  cette  comparaison  remplace  chez  les  Albanais  les 
flèches  de  Cupidon.  jadis  si  à  la  mode  chez  nous. 


Tu  passes  avec  les  sourcils  froncés, 

Comme  la  lune  quand  les  nuages  la  voilent 
Malheureux  que  je  suis,  en  pleurant 
Gomment  la  passerai-je  cette  existence? 

25. 

Mbi  gyéthe  tœ  trœndafilyit 
Rœnka  vésa  si  indjia, 
Tœ  thfrourit'  kyœ  bœn  bilybilyi 
Setç  m'  i  priçi  mœnt  e  mfa  ! 

Sur  les  rameaux  du  rosier 
La  rosée  tombe  pareille  à  des  perles  ; 
Les  accords  que  lance  *  le  rossignol 
Gomme  ils  out  égaré  ma  raison  ! 


DISTIQUES. 

26. 

Da-lyé  tœ  tœ  poûth  nœ  hérœ, 
Pa  mérh  nœ  goûr  e  mœ  byérœ. 

Laisse  que  je  te  baise  une  lois. 
Puis  prends  une  pierre  et  me  frappe. 

27. 

Da-lyé  tœ  tœ  zœ  préy  gyiçti. 
Pa  lvé  tœ  mœ  dâlyœ  çpirti. 

Allons,  laisse  que  je  te  prenne  par  le  doigt. 
Puis  je  consens  à  perdre  la  vie  -. 

28. 

0  niôy  vétoulha  gyelypœrœ, 
Ndritœ  ayô  kyœ  tœ  kà  bœrœ! 

1.  L'appel,  le  cri  que  fait. 

•^.  Litt.  laisse  que  l'esprit  me  sorte. 


—  94  — 

O  toi  (qui  as  des)  sourcils  (fins  comme  des)  aiguille-. 
Louée  soit  celle  qui  t'a  enfantée! 

29. 

To  tœ  vête  pœrmbi  drâsa 
Tœ  digyôiï  zcénœ,  se  plyâsa. 

Je  monterai  (jusque)  sur  les  dalles  ' 
Pour  entendre  ta  voix,  car  je  meurs  '-'. 

30  3. 

Nœ  yé  odjdlc  t'a  bœntç  helhi, 

Kyâsou  arçikout,  i  rhî  prânœ; 

Nœ  môs,  thoûa-m',  t'a  di  ç  tœ  bœiï. 

Si  tu  es  noble  donne-s-en  la  preuve, 
Approche-toi  de  l'amant,  assieds-toi  à  ses  côtés  : 
Sinon,  dis-le  moi,  que  je  sache  ce  que  j'ai  à  fain-. 

31. 

Niçàne  na  voùnœ  goûrœ, 

Pœr  tœ  vâtour  to  tœ  vémi, 

Pœr  tœ  ardhour  s  vimœ  koûrhœ. 

Pour  but  on  nous  a  posé  des  pierres  '' . 

Quant  à  aller  nous  irons, 

Quant  à  revenir  nous  n'en  revenons  jamais. 

1.  Les  pierres  plates  qui  couvrent  le  toit  en  guise  de  tuiles. 
Si.  Litt.  j'ai  crevé,  d'impatience. 

3.  Ce  numéro  et  le  suivant  sont  des  tristiques:  on  en  trouvera  plu-  bas 
quelques  autres,  mais  d'un  mètre  différent. 

4.  Celles  de  la  tombe. 


—  9g  — 

II 

CHANSONS  D'AMOUB 

32. 

Ditœn  e  baryum it  tç  mœ  véçe  djubénœ, 
Djânya  koûr  kœtséou  ky'  hôdhi  iluçeménœ. 
Nœ  gyoûfiœ  mœ  rhine,  mœ  pive  kafénœ, 
Djânya  koûr  kœtséou  ky'  hôdhi  duçeména, 
T'  oungrinœ  nœ  kœmbœ  gyithœ-sa  tœ  pânœ, 
Djânya  koûr  kœtséou  ky*  hôdhi  duçeménœ. 

Le  jour  du  baïram  quelle  (belle)  pelisse  tu  as  mise, 
Lorsque  Djania  dansa  et  fit  tomber  le  plancher  *, 
Sur  mes  genoux  tu  étais  assise,  tu  bus  mon  café. 
Lorsque  Djania,  etc. 

Tous  ceux  qui  te  virent  se  dressèrent  sur  les  pieds, 
Lorsque  Djania,  etc. 

33. 

Tœ  dû  sût'  e  çkroûar  tœ  dû  setç  tœ  kyânœ! 

Tç  na  mboûçe  dumjânœ  me  margaritârœ 

Bârkoun  gyér  mœ  gôyœ,  thoûa,  «  s  yâm  me  bârhœ  » 

Tç  na,  etc. 

To  tœ  çô  djaminœ,  to  tœ  ço  du  kyânœ, 

Te  port'  e  djamisœ  tœ  mœ  bœni  vârhœ. 

Tç  na,  etc. 

TRADUCTION. 

Elle.  —  Mes  deux  yeux  peints  commen  ils  ont  pleuré  ! 
Lui.  —  Comme  tu  nous  as  rempli  le  monde  de  perles  2  ! 
Tu  as  le  ventre  (montant)  jusqu'à  la  bouche  (et)  tu  dis, 
«  je  ne  suis  pas  enceinte.  » 

i.  Litt.  jeta  le  plancher,  c'est-à-dire  l'effoudra  à  force  de  sauts. 
2.  Ce  vers  est  répété,  comme  uu  refrain,  après  chacun  des  autres. 


-  90  - 

Comme  tu  nous  as,  etc. 

Je  verrai  la  mosquée,  je  verrai  la  boutique, 

A  la  porte  de  la  mosquée  faites-moi  un  tombeau  *. 

34. 

Trœndanly'  i  barrthœ  plyôt  me  gôndje  çoûmœ, 
Tçatts-ya,  moy  nœne,  sa  tœ  rhitem  oûnœ, 
Nœ  zœmœrœ  time  perônœ  me  poûlhœ. 
Si  nepoérkce  e  mâlyit  m' idhrôve  voudjoûnœ, 
Mœ  zbrite  ngâ  moûri,  mœ  poûtlie  nœ  boûzœ, 
Tç  mœ  pounôi  bandizi  !  pô  oûnœ  s  trœgône, 
Éa  ngâ  bostdni,  se  tœ  kâm  nœ  poûnœ, 
Oûnœ  tœ  bœn  bé  kyœ  tœ  tœ  mârh  boûrhœ. 

(C'est)  un  rosier  blanc,  plein  de  boutons  en  quantité, 
Retiens-le  (?),  ma  mère,  jusqu'à  ce  que  je  grandisse  ; 
Dans  mon  cœur  (il  y  a)  un  clou  à  tête. 
Comme  une  vipère  de  la  montagne  tu  m'as  rempli  le  corps 

de  venin, 
Tu  descendis  du  mur,  tu  me  baisas  sur  les  lèvres, 
Que  me  fit  le  galant  !  mais  je  ne  le  racontai  pas. 
Viens  par  le  jardin,  car  j'ai  une  affaire  avec  toi. 
Je  te  fais  le  serment  de  te  prendre  pour  mari. 

35. 

Tœ  çkrôva  îïœ  kârtœ,  t'a  liôdhœn'  nœ  lyoûmœ. 
Yelhéknœ  me  kôpsa  t'a  zbœrthéfça  oûnœ  ! 
Nœ  goûçœ  tœ  bârdhœ  siçanéme  goûrœ. 
Tœ  érdhi  karôtsa,  tœ  gyéti  nœ  gyoûmœ, 
Hipe  nœ  karôtsœ,  théve  kœmb'  egyoûnœ. 

Je  t'écrivis  une  lettre,  on  la  jeta  dans  la  rivière, 

Ton  gilet  à  boutons  pussé-je  le  déboutonner  ! 

A  ton  col  blanc  sont  des  pierreries  en  quantité. 

Le  carosse  vint  pour  toi,  il  te  trouva  endormie,. 

Tu  montas  dans  le  carosse,  tu  te  cassas  pieds  et  genoux. 

1.  Afin  que  sa  tombe  soit  vue  de  la  jeune  fille  quand    elle  ira  à  la  mos- 
quée. 


-  97  — 


30. 


M   ounise  nœ  kiçœ,  tœ  fôlyi  yot-  oémœ, 
Pôrtœnœ  me  kyûtçe,  obôrœ  me  viya  l , 
Friiiti  ér'  e  inàlvit,  ngriti  mœnt  e  mia, 
Tœ  duzét  koùt  galhâtœ  tç  na  i  mbân  e  biya, 
Si  bayâm'  e  dzbardhour  çkôn  si  medjidié 2. 

Tu  partis  pour  Tégli^e,  ta  mère  te  parla, 

La  porte  avec  des  clés,  le  corridor  avec  des  lignes, 

Le  vent  de  la  montagne  souilla,  il  dérangea  mon  esprit, 

Les  quarante  aunes  d'indienne  que  la  jeune  filles  les  porte 

bien! 
Comme  une  amande  blanchie  elle  circule  pour  un  medjidié. 

37. 

Mœ  vête  Berâte,  mœ  ngré  tsâ  ilhtisàme, 
Tçobân  e  tçobanbâçit  na  ngdhive  me  llidfe, 
Môy  mœ  hipe  gyékout  tœ  mœ  vétç  nœ  mâly, 
Koûr  mœ  çkôn  te  goiirha  mœ  lyân  goûç'é  fâkye. 

Tu  vas  à  Bérat,  tu  affermes  des  dimes, 

Les  bergers  du  berger  en  chef  tu  leur  fis  passer  la  nuit  en 

discours, 
Tu  montas  sur  ma  poitrine  (?)  pour  aller  dans  la  montagne, 
Quand  tu  passes  à  la  fontaine  tu  te  laves  le  cou  et  la  face. 

38. 

0  bandilh,  bandilh,  tœ  zœntçin  dyetœ, 
Kyœ  s  \jén  nœ_nâtœ  tœ  kyâimœ  hàlhetœ? 

—  Ngà  tœ  vin,  o  vârh  i  vithisourœ? 

—  Hdyde  mœ  tœ  sipœrme  ngâ  deritsk'  e  priçourœ, 
0  bandilh,  bandilh  i  tœrboûarœ, 

Kyœ  s  mœ  lyé  vcént  pa  kafçoûarœ. 

i.  Uobor  est  un  espace  ouvert  sur  la  cour  au  Las  de  la  maison,  une  sorte 
de  galerie  couverte  et  pavée  de  pierres  ou  dalles  réunies  par  de  la  chaux, 
qui  à  l'extérieur  forme  des  lignes.  Le  sens  de  la  comparaison  m'échappe 
d'ailleurs  complètement,  ici  comme  eu  beaucoup  d'autres  endroits. 

"2.  Le  medjidié  est  une  pièce  d'argent  de  vingt  piastres. 

7 


—  98  — 

O  garçon,  garçon,  le  ciel  t'anéantisse, 
Toi  qui  ne  viens  pas  même  une  nuit  pour  que  nous  pleu- 
rions sur  nos  malheurs  ! 

—  Par  où  puis-je  venir,  o  (onibe  écroulés  4  ? 

—  Viens  par  en  haut,  par  la  porte  ruinée, 
O  garçon,  garçon  enragé, 

Qui  ne  m'as  pas  laissé  un  lieu  sans  morsure  2. 

39. 

Tœ  kékyen  e  bâlhit,  môy  sorkâdh'  e  mâlyit, 
Tœ  kékyen  e  surit,  moy  sorkâdh'  e  pûlhit, 
Tœ  kékyen  e  goûçœs,  môy  sorkâdh'  e  foûçœs. 

Le  mal 3  du  front,  o  chevreuil  de  la  montagne, 
Le  mal  de  l'œil,  o  chevreuil  de  la  forêt, 
Le  mal  de  la  gorge,  o  chevreuil  de  la  plaine. 

40. 

Vétœ  môy  e  déçe,  a  tœ  psôi  hekimi, 

«  Bœn  teptily  havdnœ  pôçtœ  ngâ  bourimi?  » 

Toumdnet  e  toûa  t'i  préou  Ouydini, 

Bœn  teptily,  etc. 

Est-ce  toi-même  qui  l'as  voulu,  ou  le  médecin  t'a-t-il  con- 
seillé, 
«  Change  d'air,  (va)  au-dessous  de  la  source  ?  » 
C'est  Oirydin  qui  a  coupé  tes  pantalons, 
Change,  etc. 

41. 

Koûr  mœ  dély  ngâkiça,  mœ  dély  e  mirôsour, 
Kyô  sevddya  yôte  tç  mœ  kâ  antikôsour  ! 

1.  Tombe  enfoncée,  écroulée  par  l'effet  des  pluies  ;  comme  s'il  disait  : 
puisses,  quand  tu  seras  morte,  ta  tombe  s'affaisser  ! 

2.  A  force  de  baisers. 

3.  S.  e.  mârtça,  tœ  kèm,  c'est-à-dire  je  prends  sur  moi.  le  mal  qui  pourrait 
L'atteindre  au  front,  à  l'œil,  à  la  gorge,  si  tu  consens  à  faire  ce  que  je  te 
demande.  (Voir  Hahn,  Dre,  au  mot  kéky). 


-  99   - 

Toumdnet  e  toûa  mœ  s  kânœ  tœ  sôsour. 
Koûr  mœ  dély  me  çôkye  fort  e  beycndisour, 
Koûr  mœ  dély  me  çôkye  dély  douke  lltafdsour. 

Quand  tu  sors  de  l'église  tu  en  sors  ointe  d'huile  ', 
Cet  amour  que  j'ai  pour  toi  comme  il  m'a  abattu  ! 
Tes  pantalons  on  n'en  voit  pas  la  fin  2, 
Quand  tu  sors  avec  des  amies  pleine  d'affabilité, 
Quand  tu  sors  avec  des  amies  tu  sors  en  babillant. 

42. 

Kondoûre  lhoustrinœ  mbâthourœ  nœ  kœmbœ  ; 

S  yânœ,  môy,  ndzet'  e  toûa,  pô  t'i  psôn  yot-  œmœ  ; 

ï'  oubœfça  prûk  é  mœ  çkélytç  me  kœmbœ. 

Des  souliers  vernis  chaussés  aux  pieds; 

Ces  airs  de  coquetterie,  ma  chère,  ils  ne  sont  pas  à  toi, 

mais  ta  mère  te  les  apprend, 
Puissé-je  devenir  un  seuil,  et  que  tu  me  foules  aux  pieds  ! 

43. 

Oûnœ  s  piva  çoûmœ,  pô  dû  tri  [ïldjdnœ, 
Mœ  zoûri  e  çkréta,  mœ  bœri  atdnce, 
Oûnœ  s  deçà  vétœ,  pô  tœ  tyérœ  mœ  dhânœ. 

Je  n'ai  pas  bu  beaucoup,  rien  que  deux  ou  trois  tasses, 
Le  diable  s'est  emparé  de  moi  et  m'a  rendu  coupable, 
Je  ne  voulais  pas  moi-même,  mais  les  autres  m'ont  donné 
(à  boire). 

44. 

Mbânœ  lyoûmit  bie  é  flyé, 
Vyén  nœ  zôgœzœ  e  mœ  ngré  : 
ISgréou,  o  béy,  tœ  kékyenœ! 

1.  Les  jours  de  grande  fête,  a  l'église,  le  prêtre  oint  chaque  assistant  au 
front  de  quelques  gouttes  d'huile  prise  dans  une  lampe  (kandihj). 

2.  Litt.  ils  ne  m'ont  pas  la  fin,  ils  sont  si  longs  qu'ils  traînent  derrière- toi 
et  n'en  finissent  pas  ;  les  pantalons  (louma)  des  femmes  turques  ressemblent 
à  un  double  sac  percé  de  deux  trous  pour  laisser  passer  les  pieds. 


—  100  — 

Se  vâlhœ  pikyemi  mœ. 

Tœ  pyékourœ  allah  herim, 

Tœ  ndarœ  me  gaçœrim  ! 

Dély,  înov  mike,  mœ  pœrtsilh, 

Dély,  môy  dély,  a  po  s  tœ  lyœnœ  ? 

Sôs  yé  ûlh,  sôs  yé  hœnœ? 

Sus  yé  môlhœ  pœr  tœ  ngrcénœ? 

—  Môlhœ  yâm  edlié  s  mœ  hânœ, 

Dôrhœ  mœ  dôrhœ  mœ  mbânœ, 

Mœ  roûainœ  pœr  paçânœ, 

Pœr  paçânœ,  pœr  dhespônœ. 

Au  bord  de  la  rivière  je  me  couche  et  m'endors, 

Un  petit  oiseau  vient  et  m'éveille  : 

Lève-toi,  o  bey,  le  malheur  (sur  moi)  !  ! 

Car  peut-être  nous  ne  nous  verrons  plus. 

La  rencontre  dépend  de  Dieu  2, 

La  séparation  est  chose  cruelle  3. 

Viens,  ma  mie,  m'accornpagner, 

Viens,  oh  viens,  ou  est-ce  qu*on  te  retient  ? 

Es-tu  donc  une  étoile,  ou  es-tu  une  lune  ? 

Es-tu  une  pomme  qu'on  puisse  manger? 

—  Une  pomme  je  suis,  et  on  ne  me  mange  pas, 

De  main  en  main  on  me  passe, 

On  me  garde  pour  le  pacha, 

Pour  le  pacha,  pour  l'évêque. 

45. 

Nœ  màyœ  tœ  mâlyit  dolha, 
Nœ  zoé  birbilyi  dœgyôva, 
Djôkœnœ  nœ  çéç  çtrôva 
Ngâ  birbilyi  kyœ  ndœgyôva. 
O  birbily  é  birbilyô, 

1.  C'eat-à-dire  je  prends  sur  moi  le  mal  qui   pourrait  t'atteindre.  Voyez 
no  39. 

2.  Les  Albanais  interprètent  l'expression  arabe-turque  Allah  Kérim  (Dieu 
miséricordieux),  par  il  faut  supporter,  avoir  patience. 

3.  La  séparation  avec  vive  douleur. 


—    101    — 

Rhœmbé  kapetàneno  '. 

Kapetân-sulyârmenô, 

M (>v  sulyârme  grûkœ-zcènœ, 

Mi'is  vfç  mu'  nœ  kroi'ia  tœnœ, 
Dû  tré  dyém  setç  tœ  yânœ  vœnœ 
Tû  pa  poûthourœ  s  tœ  lyânœ. 

Je  gravis  le  sommet  de  la  montagne, 

J'entendis  une  voix  de  rossignol, 

J'étendis  à  terre  ma  cape 

A  cause  du  rossignol  que  j'avais  entendu  : 

<  I  rossignol,  doux  rossignol, 

Enlève  cette  reine  2, 

Cette  reine  aux  yeux  bleus  ! 

0  belle  aux  yeux  biens,  à  la  gorge  parée, 

Ne  viens  plus  à  notre  fontaine, 

Deux  ou  trois  garçons  avaient  comploté  contre  toi. 

Sans  t'embrasser  ils  ne  t'ont  pas  lâchée. 

40. 

Mike  me  flyori  nœ  grûkœ, 
Vétœmœ  yé,  a  vétœ  e  dûtœ  ? 

—  Vétœ  e  dûtœ  me  kounâtœ. 

—  Çtrô-na  nœ  duçék  tœ  lyârtœ, 
Y  a  tœ  koûky  y  a  tœ  barijâhtœ. 

—  Hàijde,  se  çtrôva  dueéknœ, 
Ngyât  dôrhœnœ  e  dzbœrthé  yeléknœ, 
Yeléknœ  me  kômsa  t'ergyénda, 

Pa  ri  ci  setç  kâ  pœr-mbrœnda. 

—  Kâ  dû  kôkye  môlhœ  t'  œmlya. 
M6y  çiçéa  viya-viya. 

i  )  bobô  tç  kyœnkyey  rakia 
Pœr  tœ  mârhœ  mœnt  e  mia. 

Lui.  —  Ma  mie  avec  des  ducats  autour  du  cou, 
M—tu  seule  ou  y  a-t-il  quelqu'un  avec  toi  ? 

1.  L\p  filial  est  remplacé  pour  la    rime,  par  un  û  accentué  dans  les  inot: 
bjpetànenôi  sulyarmenà. 

2.  Litt.  la  capitaine.  cVst-a-clire  la  plu*  belle  des  filles. 


—  102  — 

Elle.  —  pas  seule,  ma  belle-sœur  est  avec  moi. 

Lui  —  Étends  un  matelas  épais, 

Ou  rouge  ou  bariolé. 

EUe.  —  Viens,  car  j'ai  étendu  le  matelas, 

Allonge  la  main  et  déboutonne  mon  gilet, 

Le  gilet  aux  agrafes  d'argent, 

Puis  vois,  vois  ce  qu'il  y  a  dedans. 

Lui.  —  Il  y  a  deux  pommes  odorantes, 

0  flacon  aux  couleurs  variées  *, 

Oh  quelle  liqueur  il  contenait 

Pour  égarer  ma  raison. 

47. 

Tç  œndœrhit  nâtœ  poer  nâtœ  ! 
Na  trénœ  ryoûmœ-mbœdhâtœ, 
Fâkye-bardhâtœ  si  kârtœ. 
Tœ  mœ  bœn  zôti  nœ  mizœ, 
Rhéth  é  rhéth  tœ  vinœ  avlhisœ, 
Tœ  flyâsœ  nœne-badjisœ, 
Asây  me  poûlha  tœ  lyisœ, 
Kyœ  s  dô  tœ  na  béyendisnœ, 
Se  oûnœ  yâm  bâlli'  i  dyelmourisœ. 

Quels  rêves  je  fais  une  nuit  après  l'autre! 
Elles  nous  ont  fait  fondre  en  eau  les  belles  2. 
Celles  aux  joues  blanches  comme  du  papier. 
Si  le  Seigneur  me  changeait  en  mouche, 
Je  volerais  tout  autour  de  la  cour, 
Je  dirais  à  la  «  bonne  ménagère  3,  » 
Celle  qui  a  des  marques  de  petite  vérole, 
Celle  qui  ne  veut  pas  m'agréer, 
Que  je  suis  la  fleur  des  jeunes  gens  4. 

1.  Ce  flacon,  c'est  sa  maîtresse.  Le  mot  kyœnkyey  du  vers  suivant,  est  pour 
Injwnce-kye,  imparfait  admiratif  du  v.  yâm,  être,  voy.  la  Grammaire. 

2.  En  eau,  litt.  rivière.  —  Litt.  les  grandes,  les  belles  par  excellence. 

3.  La  bonne  ménagère,  nom  qu'une  bru  donne  par  respect  à  sa  belle- 
mère,  badji,  en  turc,  sœur  aînée. 

4.  La  fleur,  litt.  l'extrémité. 


—    103  - 


48. 


0  dielhi  kyœ  ndritçôn 
Çtœpit'  e  bârdha  nœ  hôn  ! 
M(»v  çtœpia  mi  horie 
Dily  vâçoua  e  rhiy  nœ  hie 
Si  pa<;âi  me  tafehic 
Vâçoya  tçibaûki  veziri, 
Lyéçt'  e  sây  si  fyôlhœ  lyiri, 
Çoûmœ  i  oulyoûtçœ  faHri 
Ngâ  e  kékiya,  yô  sœ  miri. 

0  soleil,  qui  éclaires 

Les  maisons  dans  le  ravin, 

0  maisons  au-dessus  du  taillis  ! 

La  jeune  fille  sortait  et  s'asseyait  à  l'ombre 

Comme  le  pacha  avec  ses  gens, 

La  jeune  fille  (mince)  comme.une  pipe  de  vizir. 

Ses  cheveux  semblables  aux  fibres  du  lin. 

Longuement  je  l'ai  suppliée,  infortuné  ! 

A  cause  du  mal,  et  non  à  cause  du  bien  l. 

49. 

0  ûlhi  kyœ  dély  pas  dârke 
Mbân  tçoulhoûfete  pâte-pâte, 
Môs  yé  bfyœ  Progonâte  ? 

—  Ou  s  yâm  biyœ  Progonâte. 
Pô  yâm  e  mbésœ  soulyote, 

—  Me  tahœm  fâkiya  yôte, 

—  Béy,  o  béy  haabdlhsi, 
Dély  pakœzœ  nd'  avlhi. 

—  Yô  kyœ  yô  pœr  Perœndi, 
Yô,  se  mœ  ndzi  dielhi. 

lui.  —  O  étoile  qui  te  lèves  lé  soir. 
Tu  as  les  cheveux  en  boucles  épaisses, 
N'es-tu  pas  une  fille  de  Progonat? 

1.  Du  mal  qu'elle  me  fait. 


—  104  — 

////(.,  —  ,|(.  ne  suis  pas  une  fille  de  Progonat, 

Mais  je  suis  une  descendante  des  Souliotes. 

Lui.  —  Ton  visage  sst  plein  de  grâce. 

Elle.  —  Bey,  o  Bey  de  la  ville, 

Viens  un  peu  dans  la  cour. 

Lui.  —  Non,  certes,  non,  par  Dieu. 

Non,  car  le  soleil  me  noircirait. 

50. 

Tatœ-pyétœ  brégout  vine  yelhek-bâvâhœ  véçourœ. 

Dôlha  douke  kyéçourœ, 

Thâçœ  se  vine  tek  oûnœ, 

Ti  vâite  tek  pâte  poûnœ, 

Koû  e  kâm  poûnœnœ,  poûnœ-ziou  ? 

Mikiya  si  diâlyœ  ralhiou, 

Si  dialyô  si  Emin-paçâ. 

Nisi  é  na  vrét  tœ  traça. 

Oûnœ  poûth,  ayô  zœ  hdça, 

Tû  môy  mike,  nœ  t'  oundâfea 

Posi  lyisi  nœ  kœmb'  outhâfça. 

Tsôpa-tçika  mœ  çéç  râfea. 

—  Dérœnœ  tirae  e  çôfça, 

Tek  ti  môs  outraçigôfça  ! 

Tu  descendais  la  pente  vêtue  d'un  gilet  blanc , 

Je  sortis  tout  riant, 

Je  me  dis  que  tu  venais  vers  moi. 

Toi  tu  t'en  allas  où  tu  avais  affaire. 

<  >ù  ai-ie  affaire,  moi,  infortuné? 

Ma  mie  est  comme  un  fils  de  vali l, 

Comme  un  fils  (de  vali),  comme  Emin-pacha. 

Elle  a  commencé  à  faire  la  cruelle. 

Je  veux  l'embrasser,  elle  refuse. 

O  ma  mie,  si  de  toi  je  devais  me  séparer, 

Comme  le  chêne  sur  pied  je  sécherais, 

1.  C'est-à-dire  orgueilleuse. 

2.  Litt.  j'éteindrais  ma  porte  (maison,    famille),  je  ne  prospérerais   pas 
riiez  toi. 


—  105  — 

En  mentis  morceaux  je  tomberais  à  terre. 
—  Périsse  plutôt  ma  race, 
Que  de  vivre  prospère  avec  toi  ' 

51. 

Kyâimœni,  çôkœ,  tœ  zlnœ, 
Se  tœ  lyigatœ  s  m'  outrkinœ, 
Ngadô  vête,  pas  mœ  vinœ, 
M'  i  bœn  zôti  vetœtimœ. 
Tç  dôlhi  kyù  duniâ  zalhcêmc. 
S  Ihdfose  do'  dû  kouvœnde 
As  me  kouçœrire  tœnde, 
Thonœ  bôta.  «  tçôtç  i  bœre.  » 
0  moy  Jjinde,  tç  mœ  sœmoûre, 
Vadétœ  lyârgœ  mœ  voûre, 
Nœ  yé  Toûrkœ  oubœfç  kaoûre, 
Nœ  yé  kaoûre  me  bésœ 
Bœn  amin,  môy  dérœ-zézœ, 
Bœn  amin  boûrhi  tœ  vdéso.', 
Tœ  vdésœ,  é  tœ  mârtça  vétœ 
Tœ  çkôimœ  nœ  tsôpœ  yétœ. 
—  Yetœnœ  tœ  mirœ  e  çkôva . 
Tek  dély  dielhi  kyœndrôva. 

Camarades,  pleurez  sur  moi,  l'infortuné, 

Car  le  malheur  ne  me  quitte  pas  ', 

Partout  où  je  vais  il  vient  à  ma  suit''. 

C'est  comme  la  foudre  dont  le  Seigneur  me  frappe  2. 

Que  ce  monde  est  devenu  méchant  ! 

On  ne  peut  dire  deux  mots 

.Même  avec  sa  propre  cousine. 

Les  gens  disent  :  tu  lui  as  fait  quoique  chose  3. 

0  mon  mauvais  génie,  quel  mal  tu  me  causes 

En  m'opposant  de  si  longs  délais. 

i.  Litt.  les  maux  ne  se  sont  pas  séparés  de  moi. 
"J.  Litt.  le  seigneur  me  les  fait  éclair. 
■ï.  Quelque  diose  de  mal,  cela  s'entend. 


—  106  — 

Si  tu  es  une  Turque,  fais-toi  chrétienne  ', 

Si  tu  es  une  chrétienne  croyante, 

Prie  Dieu,  o  ma  pauvrette, 

Prie  Dieu  que  ton  mari  meure, 

Qu'il  meure,  et  moi  je  te  prendrais 

Pour  que  nous  passions  ensemble  notre  vie  a, 

—  La  vie,  je  l'ai  passée  bonne, 

Je  reste  où  le  soleil  se  lève  3. 


52. 

Garni  e  koûkye  si  gyâkou , 

Mœ  priçe,  tœ  prietœ  hdkou  ! 

Toûnde,  si  diâlyœ  odjdkou, 

Si  diâlyœ  si  Roumelhi. 

—  0  dielhi  kyœ  lyœçôn  çtia 

É  mboulyôn  dhénœ, 

Râ  paçài  Tepelhénœ, 

Thânœ  e  vrânœ,  thânœ  e  prénœ. 


Lui.  —  Mouchoir  rouge  comme  le  sang, 

Tu  m'as  perdu,  que  Dieu  te  perde  ! 

Elle.  —  Tu  te  dandines  comme  un  garçon  de  noble  famille, 

Comme  les  jeunes  gens  de  Roumélie. 

Lui.  —  0  soleil  qui  répands  des  rayons 

Et  qui  en  couvres  la  terre, 

Le  pacha  a  attaqué  Tepelen  4, 

On  dit  qu'il  Ta  massacré,  qu'il  l'a  taillé  en  pièces. 


1.  Chrétienne,  kaoûre.  Les  chrétiens,  à  force  de  s'entendre  appliquer  par 
les  Turcs  l'épithète  de  kaoar  ou  giaour,  infidèle,  ont  fini  par  l'adopter  pour 
se  désigner  eux-mêmes,  mais  sans  y  attacher,  bien  entendu,  d'idée  inju- 
rieuse. 

2.  Litt.  un  morceau  de  vie. 

3.  C'est-à-dire  où  je  me  trouve  bien. 

4.  Cette  attaque  contre  Tepelen  se  rapporte-l-elle  à  l'époque  d'Ali-Pacha, 
dont  la  catastrophe  serait  ainsi  annoncée  à  une  femme  de  sa  famille?  C'est 
l'opinion  de  celui  qui  m'a  dicté  la  chanson. 


—  107  — 

53. 

Dôlha  fïcé  ditœ  nœ  mâyœ, 
Silhoyiseçœ  é  pô-kyânœ 
Nœ  marâs  to  tœ  mœ  hânœ, 
Marâzi  ût  setç  mœ  hœngri  ! 
Môy  béyk'  e  bârdhœ  ngâ  vcéndi 
Ngâ  bâlyta  kyœ  dély  ergyéndi, 
Amdn  béykœ  sârka-vérdhœ, 
Babdit  ép-i  nalhénœ, 
Nœ  bôurhœ  nœ  fçât  st'a  gyénœ, 
Pô  tœ  dhâ  poçtœ  Mouzekyénœ 
Koundroûalli  me  Tepelhénœ, 
0  ti  kyœ  dély  me  kapélhœ, 
Vétœ  e  bârdhœ  é  kôka  stérhœ. 

Je  gravis  un  jour  la  colline, 

Je  ne  faisais  que  songer  et  pleurer, 

Une  passion  me  consumera, 

Ma  passion  pour  toi  comme  elle  m'a  consumé  ! 

0  belle  brebis  blanche  du  pays, 

De  la  terre  qui  produit  l'argent  ! 

Hélas  !  brebis  au  teint  mat, 

Donne  une  malédiction  à  ton  père, 

On  ne  t'a  pas  trouvé  un  mari  dans  le  village, 

Mais  il  t'a  mariée  là-bas  dans  la  Mouzakia  •  : 

Dans  la  direction  de  Tepelen, 

0  toi  qui  sors  avec  un  chapeau, 

Toi-même  si  blanche  avec  des  cheveux  si  noirs  *. 

54. 

—  Mœndiyenœ  tçœ  silhoyis, 
S  tœ  prie  Perœndia  s  tœ  pri<.\ 
Zôg'  e  lyârœ,  ngâ  gezdis  ? 

—  Çkœmb  mm  çkœmb  é  lyis  mœ  lyis. 

1.  Litt.  il  fa  donné  en  bas  la  Mouzakia.  C'est  la  grande  plaine  maréca- 
geuse qui  s'étend  derrière  Avlona  et  Durazzo. 

2.  Litt.  et  la  tête  d'un  noir  fonce, 


—   108  — 

—  Kot'u-  dély  inu'  çkâlhœ  é  tendis 
Môy  pestrôva  me  kourhis, 
Çôkyetœ  s  i  beijendis. 

Lui.  —  Comme  je  me  mets  l'esprit  à  la  torture, 

Dieu  ne  te  fera  point  de  mal,  il  ne  t'en  fera  point, 

Oiseau  bigarré,  où  vas-tu  ? 

Elle.  —  De  rocher  en  rocher  et  d'arbre  en  arbre. 

Lui.  —  Quand  tu  sors  sur  l'escalier  et  que  tu  brodes, 

0  truite  au  dos  (tacheté), 

Tes  compagnes  tu  les  dédaignes. 

55. 

0  nerândz'  é  protokâlye, 

Tç  mœ  kânœ  gyârœ  tsâ  hdlhe, 

Tœ  kœsây  derhô  mahdlhe, 

Koû  mœ  çtiou  sevdâya  moûa 

Nœ  nerândz'  é  nœ  lyeymoûa. 

N'  atô  balyoûket'  e  toûa  ! 

Hâyde  nœ  koarbét  me  moûa, 

To  tœ  psôy  gramatikoûa, 

Nœ  môs  dâlytœ  oulhféa 

To  tœ  kréy  ngâ  keséa, 

Nœ  môs  dâlytœ  ngâ  miriû 

To  tœ  çés  ârmœt'  e  mia. 

Bozilyâk,  tœ  bœra  bénœ 

Tœ  hâpeç  é.  tœ  mboulyôç  dhénœ 

Kœtoû  nœ  mahdlhœ  tœnœ. 

Atû  ckôinœ  trima  çoûr, 

Çkôinœ  é  tœ  kœpoûinœ 

E  tœ  vœnœ  djépeve, 

Djépeve  yelékeve. 

0  orange  et  orange  amere, 

Que  je  suis  assailli  d'ennuis, 

Ceux  que  me  cause  cet  ignoble  quartier  ! 

Où  m'a  précipité  l'amour, 

Dans  l'oranger  et  le  citronnier. 


—    IO'J  — 

Dans  tes  cheveux,  ces  cheveux  bouclés  J 

Viens  avec  moi  hors  du  pays, 

J'étudierai  (pour  devenir)  écrivain, 

Si  mes  gages  ne  suffisent  pas 

Je  prendrai  de  ma  bourse  ; 

Si  mon  revenu  ne  suffit  pas 

Je  vendrai  mes  armes. 

0  basilic,  je  t'en  adjure, 

Déploie-toi  et  couvre  la  terre 

Ici  dans  notre  quartier  ; 

Là  passeront  des  pallicares  en  foule, 

Ils  passeront  et  te  cueilleront, 

Et  te  mettront  dans  les  poches, 

Dans  les  poches  de  leurs  gilets. 


56. 


Ndœpcer  erhœUirœ  tœ  digyôva  zœnœ, 
Môs  mœ  yé  bilybily  a  môs  mœ  yé  thœlhcèndzœ  ? 
Tourna nel'  e  gyéra  zvara  ndœpœr  kœmbœ, 
Zœnœ  si  bilybily  é  V  étsourit'  thœlhcèndzœ. 
Koûndrat'  e  zéza  mbâthoùrœ  nœ  kœmbœ, 
Zœnœ  si  bilybily  e  t'  étsourit'  thœlhcèndzœ. 
As  e  malhœkô  mô}<  nçénen'  é  babânœ 
Kyœ  tœ  dhânœboûrhœ  boudalhdnœ, 
Yazik  Perœndisœ  koûr  tœ  poûth  sourânœ. 
Tinœ  mœ  yé  ûlh  é  tinœ  mœ  yé  licence, 
Gynndh  Perœndisœ  me  kœ  fléyte  prœmœ, 
Deçà  tœ  tœ  thdçœ,  pô  pastây  hardva, 
Gyundh  Perœndisœ  kôuç  tœ  mérh  ndœ  rôba, 


A  travers  l'obscurité  j'ai  entendu  ta  voix, 

Est-ce  que  tu  es  un  rossignol,  ou  bien  es-tu  une  perdrix, 

Tes  larges  pantalons  traînent  entre  tes  jambes, 

Ta  voix  est  celle  du  rossignol,  ta  marche  celle  de  la  perdrix. 

Les  souliers  noirs  chaussés  à  tes  pieds, 

La  voix,  celle  du  rossignol,  et  la  marche  de  la  perdrix, 


—  110  — 

Ah  !  maudis-les,  le  père  et  la  mère 

Qui  t'ont  donné  pour  mari  cet  idiot. 

C'est  un  péché  devant  Dieu  quand  il  baise  ton  visage, 

Tu  es  pour  moi  une  étoile  et  pour  moi  une  lune, 

Maudit  soit  de  Dieu  celui  avec  qui  tu  as  dormi  cette  nuit! 

Je  voulais  te  le  dire,  ensuite  j'ai  oublié, 

Maudit  soit  de  Dieu  celui  qui  te  prend  dans  son  lit. 


III 

CHANSONS  DE   GUERHE   ET  DE  BRIGANDS 

57. 

SUR    DJULÉKA    '. 

Râ  tapi  nœ  Palhvlhi, 
Foûç'  e  Delyvinœs'  oundzi 
Me  nizdm  me  delhi, 
Gyithœ  dyém  delhi  kalhi, 
Tœ  çoûmœtœ  Gegœri. 
Gyuléka  s  oundôth  atû, 
I  çkréti  Odo-alhi 
Vétœ  e  boéri  belhi  : 
Odéra,  t'  ou  hidhemi, 
Môs  ndroûani  se  s  vritemi, 
As  me  plyoûmp  goditemi. 

On  a  tiré  le  canon  à  Palavli, 

La  plaine  de  Delvino  est  devenue  noire 

De  soldats,  de  combattants, 

Tous  jeunes  florissants  comme  des  épis, 

Pour  la  plupart  de  la  Guégarie. 

1.  Principal  auteur  d'une  insurrection,  qui  éclata  en  1835  dans  l'Albanie 
inférieure.  —  Delvino  est  le  nom  d'une  contrée  et  d'un  bourg,  aux  maisons 
dispersées  à  l'albanaise,  qu'on  traverse  en  allant  d'Iannina  à  Santi  Qua- 
ranta. 


—  111  — 

Djuléka  ne  .se  trouvait  point  là, 

Le  pauvre  Odo-ali  le  fit  voir  (quand  il  s'écria)  : 

En  avant,  Lançons-nous  sur  eux, 

Ne  craignez  rien,  car  nous  ne  serons  pas  tués, 

Ni  parle  plomb  nous  ne  serons  frappés, 

Ni  par  le  sabre  nous  ne  serons  hachés. 


58. 


Érdhi  kârtœ  ngâ  Korfoûzi, 
Thânœ  dôlhi  Tafilhboûzi, 
Thânœ  kyce  dôlhi  nœ  Vlyôrœ 
Me  tré  barydkœ  nœ  dôrœ. 
Érdhi  baryâkou  te  djamia  : 
Dély,  o  Hôdo,  ngâ  çtœpfa! 

—  Môs  e  dhœntce  Perœndia 

Tœ  dâlyœ  Hôdoua  ngâ  çtœpfa. — 

O  Hôdo,  o  Sadik,  o  Bekir  é  Karafilyi. 

Dyénitœ  e  Sinôn-Lyâbit 

Rhéth  é  rhôtoulh  zyârit 

Tç  ouvrânœ  tœ  myérit"! 

—  Tœ  çœndôçœ  tœ  tyérœtœ  ! 

Il  est  arrivé  une  lettre  de  Corfou, 

On  dit  que  Tafilbouz  a  débarqué, 

Qu'il  a  débarqué  à  Avlona 

Avec  trois  détachements  sous  ses  ordres. 

Le  détachement  est  arrivé  à  la  mosquée  : 

Sors,  Hodo,  de  la  maison! 

—  Dieu  garde  (lit.  ne  donne  pas; 
Que  Hodo  sorte  de  la  maison  *  ! 

—  O  Hodo,  o  Sadik,  o  Békir  et  Karaiili, 
Les  fils  de  Sinon  le  Liap 

Au  milieu  du  feu  du  combat 
Ils  ont  péri,  les  malheureux.  — 
Bonne  santé  aux  autres  ! 

1.  C'est-à-dire,  que  je  me  rende! 


—  112  — 


59. 


Koûç  i  dôgyi  koûlyat  e  kyârit, 
Raki-béou  Zoulhouftârit  ? 
Zoulhouftâri  dœrgôi  nœ  kârtœ  : 
«  Raki-bé,  tœ  kthéneç prâpœ  (bis), 
Se  vinœ  tôp'  e  koumbarâtœ, 
Tœ  kthéneç  bâçkœ  me  nerinœ, 
Tœ  viç  tœ  zœmœ  Melliesinœ, 
Se  tôp'  e  koumbarâ  na  vinœ. 
0  agâ,  moustâkye-vérdhœ, 
Prit  nizâmet',  se  t'  oudérdhœ.  » 
—  «  Pâ  n'  oudérdhœ  mi  s'  érdhœ! 
Mou  ndœ  kiçœ  lye  tœ  vénœ, 
Se  atyé  gyéimœ  Elmas-Djémnœ.  » 
0  boûrhœ,  o  Elmâs,  o  boûrhœ, 
Tœ  çoûmœtœ  i  vrâne  me  goûrœ. 
Tœ  hœnœn'  kyœ  nœ  mœngyés 
Elmas-Djémi  môri  abdëst, 
Thâ  :  «  o  çôkœ  oûnœ  to  tœ  vdés, 
Tœ  bœni  gyâknœ  ngyèr  nœ  brés, 
Çôkœ,  to  tœ  vdés  me  yoû, 

T'a  bœy  gyâknœ  ngyèr  mbi  gyoû.  » 

Melhesinœ  mâya-mâya 

Tç  e  rhé  tôp'  e  koumbarâya, 

Alonâki  me  nœ  brifïœ, 

Lyœftôn  i  nipi  pœr  dainœ, 

Kyœ  ndœ  poûs  é  tek  kerçia 

Lyœftôn  Çabân-Gegœria. 

More  Ahmet-bé  Zabôva 

Gyâk  tç  koulhôntey  kôrdha  ! 

Tç  pounôve,  tœ  lyoûmtœ  dora  ! 

Hâpni  zindjirœ  e  kalhkâne, 

Pôrtœnœ  edhé  outç-kalydnœ, 

Ndzirni  Aliko-Protânœ, 

Tœ  lyœftôiïœ  me  Mahmoud-paçânœ. 

Posa  dôlhi  Aliko-Protâni, 

Gyâk  setç  tœ  koulhôn  yatagàm  ! 


—  113  — 

More  Aliko-Protâni. 
Lyaskovikœ  oufoût  aizâmi, 
Ndœ  Stambôlh  tœ  vâte  nâmii 
Fermanlhi  oubcàZoulouftârf, 
E  goefiéou  poûçt  i  çkodrâni. 

Qui  les  a  incendiées,  les  maisons  ! 

1)»'  Raki-bey  et  de  Zoulouftar? 

Zoulouftar  expédia  oj  eun^re  : 

Raki-bey,  retourne,  retourne, 

Car  il  arrive  des  canons  et  des  obusiers, 

Retourne  avec  le  messager, 

Viens,  que  nous  occupions  le  Mélésine, 

Car  obusiers  et  canons  arrivent. 

•  >  aga  aux  moustaches  rousses, 

Fais  face  aux  nizams,  car  ils  vont  t'assaillir. 

—  Eh  bien  qu'ils  m'attaquent,  ils  seront  les  bienvenus  ! 

Qu'ils  viennent  jusqu'à  l'église. 

Car  là  ils  trouveront  Elmas-Djem.  — 

<>  guerrier,  Elmas,  o  guerrier, 

La  plupart  tu  les  tuas  à  coups  de  pierre. 

Le  lundi  dès  le  matin 

Elmas-Djem  fit  ses  ablutions, 

Il  dit  :  Compagnons,  je  vais  mourir, 

Faites  couler  le  sang  jusqu'à  la  ceinture, 

Compagnons,  je  mourrai  avec  vous, 

Je  ferai  couler  le  sang  jusqu'aux  genoux, 

Le  Mélésine  avec  ses  cimes, 

Voilà  boulets  et  obus  qui  le  battent  ! 

L'Alonaki  avec  ses  précipices  ! 

Le  neveu  combat  pour  son  oncle, 

Jusqu'au  puits  et  jusqu'au  cerisier 

Se  battent  les  Guégues  de  Chaban. 

O  Ahmed-bev  Zabova, 

Comme  le  sang  dégouttait  de  ton  sabre  ! 

1.  Litt.  les  tours;  ces  hautes  maisons  de  pierre  carrées,  ressemblant  à  un 
donjon,  qui,  dans  toute  la  Turquie,  servaient  de  demeure  aux  beys,  seigneurs 
des  villages.  —  J'ignore  le  sens  de  kyarit;  au  second  vers,  lire  Raki-bèout 
è...  ?  comme  j'ai  traduit. 

S 


—  114  — 

Quelle  besogne  !  honneur  à  ton  bras  ! 

(  luvrez  la  chaîne  et  la  herse, 

La  porte  et  les  trois  tours, 

Laissez  sortir  Aliko-Protan,       « 

Qu'il  combatte  avec  Mahmoud-Pacha. 

Quand  Aliko-Protan  fut  sorti, 

Comme  le  sang  dégouttait  de  son  yatagan  ! 

<)  Aliko-Protan, 

Les  nizams  s'enfuirent  à  Liaskovik, 

Zoulouftar  fut  exilé, 

Ce  vil  Scutarin  l'avait  trompé. 


GO. 


Çémo,  s  m'a  prite  jlhyirœ 

Tce  boêneçe  kâky'  i  mirce, 

Sa  dcergôi  veziri, 

«  Çemônœ  tce  môs  m'a  prisni, 

P6  t'  a  nlsni  é  t' a  stolyisni, 

Nœ  Stambôlh  t'  a  degdisni.  » 

Çémo,  kyuç  to  tce  tce  rhiten'  dyèmtœ  ? 

—  Açtoû  si  yâm  rhitour  vétce, 

Me  mœlhâgce  e  me  lyipyétœ. 

Chémo,  je  n'aurais  jamais  pensé  * 

Que  tu  deviendrais  si  illustre, 

Que  le  vizir  ait  envoyé  (cet  ordre), 

«  Gardez-vous  bien  de  tuer  Chémo, 

Mais  traitez-le  bien  et  habillez-le  magnifiquement, 

Afin  de  l'expédier  à  Stamboul.  » 

Chémo,  comment  se  nourriront  tes  enfants? 

—  Comme  je  me  suis  nourri  moi-même, 

De  mauve  et  de  patience. 


1.  Litt.  Tu  ne  m'as  pas  coupé  la  pensée  au  point  que  je  pusse  croire.  — 
Ces  railleries  sont  adressées  au  brigand  Chémo  par  ceux  qui  l'ont  arrêté 
ou  peut-être  vont  le  pendre. 


115 


<;i 


m 


Doûalh'  dû  tré  kapedânœ 
AyHovtœ,  bœnœ  zandnœ, 
Kyiparis-béynœ  tç  e  vrânœ. 
Nœ  Stambôlh  dœrgôi  fermdnœ 
Tœ  vifiœ  pôçtœ  nizâmi, 
Trank  e  çkyiti,  vetœtiti, 
Gyûsmœn  'e  pâlhœs'aetç  i  a  ngyiti. 
«  Ngréou,  o  Spiro,  ngâ  vârhi, 
Se  tœ  blyegœrôn  manâri, 
Nœ  foustanélbœ  pœrmbi  gyoùùœ, 
Tré  kyint  plyoûmba  nœnœ  goûnœ.  » 

Deux  ou  trois  pallicares  se  firent 

Brigands,  ils  exerceront  le  métier, 

Voilà  qu'ils  tuèrent  Kiparis-bey, 

A  Stamboul  on  envoya  une  supplique, 

Pour  que  des  troupes  fussent  expédiées. 

Trank  l  (Spiro)  a  tiré  (le  sabre),  il  lança  un  éclair, 

La  moitié  du  sabre  voilà  qu'il  l'a  enfoncée  2. 

«  Lève-toi,  o  Spiro,  de  ta  tombe  3, 

Car  ton  bélier  bêle  et  t'appelle, 

(Toi  qui  avais)  une  fustanelle  sur  les  genoux, 

Trois  cents  balles  sous  ta  capote.   » 

1.  Exclamation  imitatiw. 

'■i.  Dans   le   corps  de    la   victime.    Ceci  paraît  être  une    description  du 
eurtre,  comme  les  quatre  derniers  vers  une  sorte  de  myriologue. 
3.  Probablement  Spiro  aura  été  tué  a  son  tour,  peut-être  pendu. 


—  116  — 

IV 

CHANSONS   DIVERSES. 
02. 

Mœ  mérh,  môy  nœne,  mœ  mérh, 

Môy  nœne  pâ  mœ  mérh, 
Mœ  mérh,  se  mœ  pion  kûy  dèrh, 

Môy  nœne  mœ  mérh  *, 
Tsitskat'  e  vôgœlya  setç  m'  i  thèr  ! 
Ter  kœmbœ  setç  me  vâte  hrézi  ! 
Te  biçt'  e  oûrœsœ  setç  ouzoû  çéhri. 
Mœ  mérh  nâtœnœ,  môs  mœ  mérh-  ditœnœ, 
Se  yâm  e  vôgœlyœ  é  mœ  klliini  frikœnœ, 
Mes  mœ  mérh  ditœnœ,  pô  mœ  mérh  nâtœnœ, 
Se  yâm  e  vôgœlyœ  e  mœ  klhini  ddtœnœ. 

Prends-moi  2,  o  ma  mère,  prends-moi, 

0  ma  mère,  prends-moi  ! 
Prends-moi,  car  ce  porc  3  m'a  épuisée; 
Mes  seins,  mes  petits  seins,  comme  il  les  massacre! 
Jusqu'aux  pieds  ma  ceinture  est  descendue  4, 
De  chagrin  mon  fiel  a  éclaté . 
C'est  au  bout  du  pont  que  la  dispute  a  commencé. 
Emmène-moi  la  nuit,  ne  m'emmène  pas  de  jour. 
Car  je  suis  jeune  et  vous  me  feriez  peur, 
Ne  m'emmène  pas  de  jour,  mais  emmène-moi  la  nuit, 
Car  je  suis  jeune,  et  vous  me  feriez  frémir  d'épouvante. 

i.  Refrain  répété  après  chaque  vers. 

2.  Viens  me  chercher,  emmène-moi. 

3.  Sic,  il  s'agit  de  V  animal  de  mari,  aux  mauvais   traitements  duquel  la 
pauvre  femme  demande  à  être  soustraite. 

4.  Tant  celle  qui  la  porte  est  devenue  maigre. 


—   117 


63. 

Chante,  comme  adieu,  par  un  homme  marié,  qui  part  pour  aller  chercher 
de  l'ouvrage  au  dehors  ;  ses  parents  el  amis  L'accompagnent  à  deux  heures 
«le  distance,  jusqu'à  une  éminence  d'oa  un  voit  Pœrmét.  —  C'est  une 
chanson  du  genre  de  relies  qu'on  appelle  en  grec  -i,;  U-r.Tv.y.;.  Voyez 
le  recueil  grec  de  Passow. 

Mblyfdhf,  o  çôkœ,  é  bœni  bénœ 
Tœ  môs  kapœtôimœ  Pœrménœ, 
Girokâstrœn'  é  Tepelhénœ, 
Nœ  Pœrmét  tœ  ngrémœ  foûrhœ, 
Nœ  Serés  tœ  môs  vémi  koùrhœ. 

Tç  kâ  bâri,  kyœ  s  bin  nœ  kyéfœ? 
Ngé  lyôtœkyœ  dérdhinœ  grâtœ. 
Môs  nui'  kyâ,  môy  goûçœ-bérdhœ, 
Ika  é  tœ  Iyâçœme  bârhœ; 
Koùrtœ  viy,  tœ  gyiy  nœ  dialyœ, 
T'i  vâr  nœ  flvori  nœ  bâlhœ, 
Nœ  flvori  é  tri  dukmé. 

Rassemblez-vous,  camarades,  <'t  faisons  serment 

De  ne  pas  dépasser  Pœrmét, 

Argvrokastro  et  Tepelen, 

D'ouvrir  une  boulangerie  *  à  Pœrmét, 

A  Serrés  de  n'aller  jamais. 

Qu'a  l'herbe,  qu'elle  ne  croit  pas  sur  la  colline? 
C'est  à  cause  des  larmes  que  versent  les  femmes. 
Ne  pleure  pas,  ô  toi  à  la  blanche  gorge, 
Je  pars  et  te  laisse  enceinte; 
Quand  je  reviendrai,  que  je  trouve  un  garçon, 
Que  je  lui  suspende  au  cou  un  sequin 
Un  sequin  et  trois  doublons  3. 

1.  Lit.  Que  nous  élevions  un  four. 

2.  Le  mot  turc  dukmè,  rendu  par  doublon,  désigne  ces  grandes  pièces 
d'or  aux  armes  d'Autriche,  frappées  expies  pour  servir  a  la  parure  des 
femmes  en  Turquie. 


—  118  — 


64. 


Pièce  composée  à  l'occasion  de  la  mort  d'un  mudir  *  à  Pœrmét. 
Elle  esl  adressée  à  la  veuve. 

Nœ  bâtçœzm  tœnde  tœ  kœndôn  birbilyi, 

Mos  ki  kéky,  o  zôiïœ,  se  tœ  vdiky  mudiri, 
Hingœlhiti  dti  toûtye  nœ  tçairi, 
Mos  kî  kéky,  o  zôiïœ,  se  tœ  vdiky  mudiri, 
Medjlizi  s'e  dônte,  e  dônte  kir  Sotiri, 

Quand  elle  monte  à  cheval  pour  partir  : 

Dôrhœnœ  nœ  fré,  kœmbœnœ  n'  uzengi, 
Blyith  lyôtœ,  zôiïœ,  blyidh-i  nœ  çami. 
Vâite  nœ  Ianinœ,  hôdhe  arzoudlhœ, 
Bœre  çikydena  pœrmbf  heklm  Ahmet-ânœ. 

Dans  ton  jardin  chante  le  rossignol, 

Ne  t'afflige  pas,  o  dame,  si  le  mudir  est  mort, 

L'étalon  a  henni  là-bas  dans  le  pré, 

Le  medjlis  2  ne  l'aimait  pas,  Kir  Sotiri  l'aimait. 

La  main  à  la  bride,  le  pied  à  1  etrier, 

Cache  3  tes  larmes,  o  dame,  cache-les  dans  le  mouchoir 

Tu  as  été  à  Ianniua,  tuas  déposé  une  supplique, 

Tu  as  fait  une  plainte  contre  le  médecin  Ahmed-aga. 


65. 

Vers  composés  par  un  Turc  de  Pœrmét,  Abeddin,  à  l'occasion  de  la  mort  de 
sa  femme,  et  un  mois  après  cet  événement,  en  1871. 

Tœ  thira  te  porta,  mœ  dôlhe  ngâ  moûri, 

Kyepâlhat  e  toûa  posi  âlya  groûri. 

Tœ  çkôva  te  vârhi,  tœ  thâçœ  tré  fyâlyœ  : 

i.  Le  chef  administratif  du  canton. 

2.  Le  conseil  administratif. 

3.  Lit.  rassemble. 


—   119  — 

Ngréou,  Vasi.-kn,  ngréou  tœ  vémi  Tœrâlhœ, 
i  teman-efendlou  dœrgôi  Ginokâstrœ. 
Tœ  çkôva  te  vârhi,  rcênke  ôrœ  thimiânœ, 

Abedinœ  e  gyarœ  tç  e  mûre  nœ  kvâfœ! 

je  t'appelai  a  la  porto,  tu  sortis  par  le  mur  (?), 

Tes  cils  (étaient)  comme  des  épis  de  blé. 

Je  passai  par  ta  tombe,  je  te  dis  trois  mots  : 

Lève-toi,  Vasiéko,  lève-toi,  que  nous  allions  à  Triccala, 

<  Isman-efendi  a  envoyé  (annoncer  ta  mort)  à  Argyro- 

kastro, 
Je  passai  près  de  ta  tombe,  tu  exhalais  une  odeur  d'encens; 
Le  pauvre  Abeddin,  quel  mal  tu  lui  as  fait  '  ! 

66. 

VERS    SATIRIQUES  '2 

Pendjeréme  djdme  kthûerœ  ngâ  viya, 
Setç  oumblyâk  e  éina,  na  ourhit  e  bfya, 
N'ourhit  vozilyâkou  sa  t'outra  boulin , 
Posi  ér'  e  mâlyit  vânœ  mœnt  e  mîa. 
Pendjeré  me  djâme,  etc. 

Pendjeré  me  djâme  t'  i  prènœ  me  thikœ, 
Si  t'i  ngrinœ  dot  gyâçtœ  kyint  medjite 
Tœ  zbâthnœ  toumdnef,  tœ  zvéçnœ  kesiknœ, 
Si  t' i  ngrinœ  dot  gyâçtœ  kvint  medjite, 
Nœ  aoûs  tœ  thélhœ  tœ  hôdliœ  molhoitœ, 
Kûy  béou  nœ  Frâçœr  setç  hânte  gostinœ? 

Des  fenêtres  vitrées  regardant  sur  la  rue, 

A  mesure  que  la  mère  a  vieilli  la  fille  a  grandi, 

Le  basilic  a  grandi  tellement  que  le  verre  a  éclaté  ; 

Comme  le  vent  de  la  montagne  ma  raison  s'en  est  allée. 

Des  fenêtres,  etc. 

i.  Lit.  tu  l'as  pris  sur  ton  cou,  expression  qui  existe  aussi  en  grec. 

2.  Ils  sont  dirigés  contre  une  femme  qui  n'avait  pas  voulu  de  celui  qui 
les  chante.  Elle  a  été,  paraît-il,  victime  d'un  vol  avec  effraction  pendant 
l'absence  de  son  mari,  Le  bey. 


—  120  — 

Los  fenêtres  vitrées  ils  les  coupèrent  à  coups  de  cou- 
teaux, 
Comme  ils  ne  pouvaient  soulever  cinq  cents  pièces  d'or, 
Ils  t'ôtèrent  tes  pantalons,  ils  t'enlevèrent  le  gilet, 
Comme  ils  ne  purent  soulever  cinq  cents  pièces  d'or, 
Dans  la  citerne  profonde  ils  jetèrent  les  obligations  : 
Ce  bey  pourquoi  festoyait-il  à  Fracheur? 


67. 

Nœ  ditœ  hoènœnô 
Tç  ounitçœ,  vaita  Vounô, 
Bobô  tç  kycénkeçinœ  atô  l  ! 
Tçoûpat  e  Kôstœ-ntçôsa. 

—  Thômi  cilié  né  kyœ  kémi  grâ, 
Kémi  tsâ  lyoûmœ-mbœdhâ, 

Tsâ  kôkœ  pa  kréoura  2, 

—  Thômi  dhé  né,  kyœ  kémi  kœsmét 
Kémi  boûrha  lyoûmœ-dét 

Kyœ  rhinœ  ngâ  dhyétœ  vyét  nœ  kourbél. 

Un  jour  de  lundi 
Je  partis,  je  m'en  allai  à  Vouno  ; 
Tudieu,  quelles  gaillardes  je  rencontrai! 
C'étaient  les  filles  de  Kosta  Ntçoso. 

—  Nous  disons,  nous  qui  avons  des  femmes, 
Nous  en  avons  qui  sont  de  grandes  coquines, 
Il  y  en  a  qui  ne  se  peignent  pas  la  tête, 

—  Nous  disons  aussi  nous,  que  nous  avons  de  la  chance, 
Nous  avons  des  maris,  de  grands  vauriens, 

Qui  demeurent  depuis  dix  ans  hors  du  pays. 

1.  Lit.  comme  elles  étaient,  celles-là! 

2.  Lit.  quelques  têtes  non  peignées. 


—  4?1  — 


VERS  EXTRAITS  DE  DIVERSES  CHANSONS  ' 


Kâm  tsâ  dît'  ngâ  sûtœ  s  çô, 
Mœ  bœnetœ  myérgoulhô, 
Vœçtôy  mikœn'  é  s  e  çô  dô\ 
Mœ  ép  boûzœnœ,  a  po  yô?.. 


Sût'  e  ton  si  du  zàrfe, 

Posi  du  zârfe  t'  ergyéndœ, 

Môy  monéza  pende-frângœ, 

Môy  mœ  rœntç  moûa  nœ  kœmbœ, 

Môy  tœ  rœntœ  zalhi 

Nœ  mes  tœ  kœmbœve  mi, 

Çelhége  bâlhœ-gœstœnœ, 

Si  nœna  kyœ  tœ  kâ  bœrœ, 

Suri  ût  nœ  flyori  i  tœrœ, 

Dély  mce  pendjerë  vœçtrô-mœ, 

Dély  mœ  pendjeré  mi  oiïdhœ. 


Tœ  éiïten'  me  kyâve,  tœ  djoumdnœ  kyéçe, 
0  kourbdn  V  oubœfça,  vétoulha-kalyéçe!... 

0  kourbân  t'  oubœfça,  fâkye  rhoumboullitike. 
Mœ  thânœmôre  boûrhœ  sevddnœ  tek  pâte. 

1.  Ces  chansons  remplies  de  mots  étrangers  et  de  formes  à  l'aspect  bar- 
bare nu  insolite,  sont  inintelligibles  dans  plusieurs  détails  et  dans  la  suite 
dos  idées.  J'en  tire  ce  qui  est  compréhensible  et  a  de  l'intérêt  au  point  de 
vue  de  la  langue. 


SUPPLEMENT 


i 

QUELQUES  PROVERBES. 

N°     1  à  12,  de  Fyéri. 

N°  13  à  51,  de  Frâçari  (d'un  Musulman). 

N°  52  à  59,  de  Gôrtcha. 

1.  Kyéni  kyœ  lyéh  noûkœ  kafçdn  (gr.  *),  chien  qui  aboie  ne 
mord  pas. 

2.  /  boïiti  i  hoûtnti,  qui  se  fait  mouton  le  loup  le  mange  (litt. 
le  doux  de  caractère,  le  perdu). 

3  Oudôky  plydka  nœ  pçéçt  (ou  ngd  kyoûlhi),  i  frûn  edhé  késit, 
la  vieille  a  été  brûlée  par  la  bouillie,  elle  souffle  aussi  sur  le 
lait  caillé;  répond  à  :  chat  échaudé  craint  l'eau  froide. 

4.  Me  dourim  tœ  tœra  bœkenœ,  avec  de  la  patience  on  vient  à 
bout  de  tout  (litt.  toutes  choses  se  font). 

5.  Nœ  dof  hjdn  tydtœrœn',  tœ  dûa  sourdaœ  (gr.),  une  main 
lave  l'autre,  et  toutes  deux  lavent  le  visage;  répond  à  :  un 
barbier  rase  l'autre. 

6.  Bdrkou  s  M  yéç,  le  ventre  (affamé)  n'a  pas  d'oreilles. 

7.  Kôha  e  nef  en  dréylœnœ,  le  temps  fait  connaître  la  vérité. 

8.  Môs  çoûatj  zydrhmin  me  va  y  (gr.),  n'éteins  pas  le  feu  avec  de 
l'huile. 

9.  Tydtœri  hœngri  fikytœ,  tydtœri  i  pagôi  (gr.),  l'un  a  mangé 
les  figues  et  l'autre  les  a  payées,  c'est-à-dire  les  innocents  pâtis- 
sent pour  les  coupables. 

1.  Gr.  signifie  que  le  proverbe  existe  aussi  en  grec.  Il  en  est  d'autres  qui 
paraissent  pris  du  turc. 


—  123  — 

10.  Mté  mil'  tœ  ddlyœ  tûri  se  tœ  ddlyœ  e  lyiga  (gr.),  litt,  mieux 

vaut  que  ton  œil  sorte  (périsse)  que  en  que  sorte  (soit  connu)  le 
mal  (que  tu  as  commis).  —  Ou  bien  : 

Mté  mirœtœtœ  ddlyœ  suri  se  tœ  té  ddlyœ  émœri,  il  vaut  mieux 
perdre  l'œil  que  la  réputation,  (de  Fraçari.) 

11.  Il,nn  mdtçiya,  lyôzin'  mitœ,  le  chat  est  parti,  les  souris 
jouent. 

12.  Péçkou  ngd  kéha  kyelybct'  (gr.),  la  caque  sent  toujours  le 
hareng  (litt.  le  poisson  sent  mauvais  parla  tête). 

13.  Çéh  rhoûçi  rhoûçnœ  e  ndzlhet',  le  raisin  voit  le  raisin  et  il 
noircit.  —  De  ceux  qui  n'agissent  que  par  imitation. 

1  i.  Pé\  hou  nœ  dét,  tigdni  nœ  zyârh,  le  poisson  dans  la  mer,  la 
poêle  sur  le  feu  (la  peau  de  l'ours  vivant). 

15.  Kuiir  s  kd  poûlyœri  kâ  sôrhœn,  faute  de  grives  on  prend 
des  merles  (litt.  qui  n'a  pas  la  poule  a  le  choucas). 

i(i.  Tek  s  kédhténœ.  mes  mérh,  où  tu  n'as  pas  donné  ne  prends 
pas,  c'est-à-dire  qui  n'a  pas  semé  ne  peut  récolter. 

17.  Tek  s  tœ  puésin'  nids  fôlyœ,  pour  parler  attends  qu'on  t'in- 
terro 

18.  Pitct  tœvoudrin'yôtœ  psoudrin',  interroge  l'homme  d'ex- 
périence et  non  le  savant. 

19.  Puétçtdtœ  vétœ  e  ponnô  si  di  vc'tœ,  ne  prends  conseil  que 
de  toi-même  (litt.  interroge  sept  personnes,  et  agis  comme  tu  sais 
toi-même). 

20.  Douke  puétour  gye'n  Stambôlhœ,  à  force  de  demander  on 
trouve  (tu  trouves)  Stamboul. 

21.  /  sœmoûri  puélet',  le  malade  est  interrogé,  c'est-à-dire  on 
lui  demande  ce  qu'il  désire. 

82.  Gyàlhp  i  mirœnœ  lyeko/'orœ  tœ  kyénit,  le  bon  beurre  dans  la 
peau  (outre)  du  chien. 

83.  M"    mirœ  tœ  diç  se  tœ  ke'ç,  savoir  vaut  mieux  qu'avoir. 
24.'  >V  mbdrœ,  prdpœ,  autant  tu  avances,  autant  tu  recules. 

25.  Koûr  kénœsés  ké  me  se,  koûr  kê  me  se,  s  ké  nœ  se,  quand 
tu  as  dans  quoi  (mettre  le  manger)  tu  n'as  pas  de  quoi  (manger)  ; 


—  124  — 

quand  tu  as  de  quoi,  tu  n'as  pas  dans  quoi,  c'est-à-dire  on  manque 
toujours  de  quelque  chose. 

26.  Mbroûn  è  mbroûn,  s  gatouân,  il  a  beau  pétrir,  il  ne  t'ait 
point  de  pâte. 

27.  Si  mikou  edhémesnikou,  comme  l'ami  le  plat  de  viande;  tel 
hôte,  tel  régal. 

28.  Çîh-i  tourinœ,  pa  i  vœrœ  ç.ékyenœ,  litt.  vois-lui  (à  la  brebis) 
le  mufïle,  puis  mets-lui  le  seau  à  traire. 

29.  Kyéni,  tek  hd,  lyéh,  le  chien,  quand  il  mange,  aboie. 

30.  Edité  potilya  ky'  céçtœ  poûlyœ,  pi  oûyœ  é  vœçtôn  pœrpyétœ,  la 
poule  même,  qui  est  poule,  boit  de  l'eau  et  regarde  en  haut  (vers 
le  ciel),  c'est-à-dire  les  brutes  elles-mêmes  sont  reconnaissantes 
envers  Dieu. 

31.  S  tœ  lyé  (lyœ)  dydlhi  tœ  bcéntç  pdçhœ,  c'est  le  diable  qui  ne 
te  laisse  pas  faire  Pâques. 

32.  Lyoûmi  flyé,  hdsmi  (lyé  (turk),  le  fleuve  dort,  l'ennemi  ne 
dort  pas. 

33.  5  dô  tœ  kôrhtç,  mblyith  ourôf,  (puisque)  tu  ne  veux  pas 
moissonner,  récolte  de  l'orobe. 

34.  Evgyinœ  hoûr  e  bœnce  paçd  thd  «  tç  hyœnha  kûy  mnly  pœr 
thœngyilh  !  »  l'Égyptien  (Bohémien),  quand  on  le  fit  pacha,  s'écria: 
que  voilà  une  belle  montagne  pour  faire  du  charbon  !  (Les  Bohé- 
miens, pour  la  plupart  forgerons,  font  grand  usage  du  charbon.) 

35.  Koûr  koûngoulh,  hoûr  môre  gdrdhœ?  quand  (es-tu  devenu) 
courge,  quand  as-tu  grimpé  après  la  haie?  —  Se  dit  des  parvenus 
orgueilleux. 

36.  Oûykou  wyérgoulhœ  hœrkén,  le  loup  cherche  le  brouillard. 

37.  S  hd  oûykou  mœ  porosi,  le  loup  ne  mange  point  au  com- 
mandement (allusion  à  l'imprécation  qu'on  a  coutume  d'adresser 
aux  animaux  domestique  :  tœ  ngrœntœ  oûykou,  que  le  loup  te 
mange  !) 

38.  Oûykou  plydk  maskard  e  kyénet,  le  loup  devenu  vieux  est  la 
risée  des  chiens. 

39.  Rhit  oiiykoun'  tœ  tœ  hdyœ  kôkœnœ,  élève  le  loup  pour  qu'il 
te  mange  la  tète. 

40.  Pœrkœzô  kyénœ,  tœ  tœ  hédhœ  kœmbœtœ,  caresse  le  chien 


—  125  — 
pour  qu'il  saute  sur  toi  (et  te  salisse,  —  litt.  te  jette  les  pattes). 

41.  Oûykout  kyimiyai  ndrôhet',  lywkmmi  s  indréhet',  le  loup 
change  de  poil,  il  ne  change  pas  de  peau  (de  caractère,  dit  le 
proverbe  tur 

42.  Xyreou,  o  ivdékour,  tœ  hdçpoûlyœ  tœ  pyékour,  lève-toi,  ô 
mort  (cadavre  i,  pour  manger  une  poule  rôtie;  répond  à  :  il 
veut  que  les  alouettes  lui  tombent  toutesrôties. 

4o.  Me  tœ  mddhœ  mes  mbilh  hoédhœret1,  ne  sème  pas  l'ail  avec 
un  grand,  c'est-à-dire  n'aie  point  affaire  aux  hommes  puissants. 

44.  Biçt'  i  lyépourU  sadà  t'  i  bcèhet',  sa  i  s  dsmœsœ,  la  queue  du 
lièvre,  si  grande  qu'elle  devienne,  (reste)  comme  celle  de  sa 
mère. 

45.  S  te  kydsin'  nœ  pçât,  kœrkôn  çtœpinœ  e  priftit,  on  ne  te 
reçoit  même  pas  dans  le  village,  et  tu  demandes  la  maison  du 
prêtre. 

46.  Ztérœ  n  gôyœ  kyénœ,  bdsy  hazcér  stâpnœ,  litt.  parle  du 
chien,  prépare  le  bâton  ;  quand  on  parle  du  loup  on  en  voit  la 
queue. 

A  Fyéri  :  po  zoùre  kye'n  nœ  gôyœ,  bcêy  hazcér  çkdpnœ. 

47.  Fôlyœ  tç  dô,  prit  tç.  mes  dû,  dis  ce  que  tu  veux,  reçois  ce 
que  tu  ne  veux  pas  ;  on  est  maître  de  sa  parole  et  non  pas  des 
événements. 

48.  Koû  miza,  koû  çprétka?  Où  est  la  mouche,  où  est  la  rate? 
(une  petite  mouche  ne  peut  manger  une  rate) ,  répond  à  :  la 
grenouille  qui  veut  se  faire  plus  grosse  que  le  bœuf. 

49.  Tçdô  bérh  mœ  l.œmbœ  tœ  tiy  vdret',  litt.  tout  être  est  sus- 
pendu par  ses  pieds  ;  chacun  est  responsable  de  ce  qu'il  fait. 

50.  Tœbœnte  tçdô  mizœ  miâlytœ,  iç  ôka  ngd  hec  para,  si  chaque 
mouche  faisait  du  miel,  il  ne  vaudrait  qu'un  para  (un  denier) 
l'ocque. 

51.  Ddrdhœ  mœ  dàrdhœ  do  tœ  véyœ,  litt.  la  poire  ira  vers  la 
poire;  bon  chien  chasse  de  race,  ou  :  qui  se  ressemble  s'assemble. 

52.  Kour  içte  otcykou  kœlytiç,  quand  le  loup  était  petit  (Henri  IV 
est  mort) . 

53.  S  rhêh  dût  gomdrœ,  rliéh  samàrœ,  il  ne  peut  battre  l'âne,  il 
frappe  le  bât,  c'est-à-dire  il  se  venge  du  puissant  sur  le  faible. 


—  126  — 

54.  Koûç  dourôn  traçœgén,  qui  persévère  prospère,  ou  :  qui 
survit  hérite. 

55.  Koûç  s  kd  kôkœ  kd  kcèmbœ,  qui  n'a  pas  de  t<H<'  a  des  pieds; 
l'homme  sans  intelligence  se  donne  beaucoup  de  mal  inuti- 
lement. 

50.  Gyélhœ  mœ  lui,  gyéthœ  mœ  kroûan,   litt.  ailleurs   cela  me 
démange  ailleurs  tu  me  grattes. 
1  Ou  bien  : 
Koû  mœhd,  koû  mœ  fœrkénl  litt.  où  cela  me  démange-t-il,  où 
me  frottes-tu? 

57.  Koûr  hé  mâçœnœ,  psé  dyék  dôrœri  ?  quand  tu  as  les  pin- 
cettes, pourquoi  te  brùles-tu  la  main? 

58.  Goûçt  é  c/oûnœ,  vyéçl  é  lyoth/œ,  août  et  pelisse,  automne  et 
cuiller  (à  Gortcha  il  fait  froid  dès  le  mois  d'août,  et  c'est  en 
automne  qu'on  mange  le  mieux). 

59.  Ngâ  oûyœtœ  e  toûndourœ  mes  outrœmb,  pô  ngâ  i  pa-toûn- 
douri,  il  n'est  pire  eau  que  l'eau  qui  dort;  litt.  n'aie  pas  peur  de 
l'eau  agitée,  mais  de  celle  non  agitée. 


II 

COUTUMES    RELATIVES   AU    MARIAGE,  A  POERMÉT. 
1.    VLYÉSA    (LES    FIANÇAILLES). 

Kour  vlyônet'  neri,  dâlyinœ  yâçtœ  kasabâsœ  *  i  yât'  i  dialyit 
edhé  i  yât'  i  tçoûpœsœ  pa  dhœndœrin  edhé  zœnœ  dorhœnœ  edhé 
poùthenœ  edhé  ourôinœ  2  :  na  outraçigofçin  edhé  na  oumblyâk- 
tcin.  Pas  dhyétœ  dit  a  nœ  moûay  kœmbéinœ  ounâzœnœ  nœ  çtœpi 
tœ  noûsesœ.  Vête  i  yât'  i  dhœndœrit  me  nérœzit  e  tiy  3,  pô  yô 
me  dhœndœrin,  ditœn,  edhé  i  yât'  i  noûsesœ  fton  nérœzit  e  tiy, 

1.  Jusqu'à  une  heure  ou  deux  de  distance. 

2.  Cela  implique  toujours  la  formule  qui  suit;  elle  sert  ici  comme  de  pa- 
role donnée.  Il  semble  qu'il  vaudrait  mieux,  au  moyen,  ourônenœ,  ils  s'entre- 
félicitent,  comme  on  le  trouve  un  peu  plus  Las. 

3.  Les  proches  parents. 


—   T27  — 

mérhinœ  dhé  nœ  prift  (pappé).  Prifti  mérh  fiœ  koûpœ  mfelh  edhé 
vir  brœnda  ounâzœn  o  dhœnclœril  edhé  tœ  '  noûsesœ,  pastây, 
si  kœndôn  2  ounâzœn  e  dhœndœrit  i  va  ép  tœ  yâtit  tcoûpœsœ 
kyœ  t'a  mbânœ  gyérnœ  kourôrœ,  ounâeœn  e  noûsesœ  i  ya  ép 
tœ  yâtit  dhœndœril  edhé  ouromœ.  Pas  Bœ  a  dû  moûay  vête  i 
yati  edhé  dhœndœri  me  nérœzit  e  tty  kyœ  tœ  màrhinœ  çaminœ 
tœ  mœndéfçtœ  :i  edhé  kœndôinœ  edhé  hédhinœ  dolhi  *  kour  ou 
ndzierin  f  u'mblyœra,  edhé  kour  Ikœinœ  e  poûth  dhœndœrin 
vyérha  edhé  i  éj>  çaminœ.  Pastây,  kourdô  kyœ  tœ  dôyœ  dhœn- 
dœri vête  edhé  darovft 8  noûsenœ  edhé  i  ndzier  glyikônœ  (tavl- 
hànœ  me  glyikô)  noûsya  vétœ.  E  mbân  nœ  tçikœ  dhœndœri 
edhé  i  thôtoe  tœ  fllyâsœ,  pô  ayô  noûkœ  flyét,  pastây  i  ép  flyorî- 
nœ,  ndô  nœ  bâlhœ  i  ya  ngit,  ndô  i  ya  vœ  nœ  dôrhœ. 

Pastây  vfnœ  kroûçkatœ  (e  ém'  e  dhœndœrit,  e  môtr'  e  tîy  edhé 
nérœzit  e  tûre)  kour  tœ  doûanœ,  pô  to  tœ  yâpinœ  habér,  gyithœ- 
koûç  me  flyorinœ  e  sây,  pôeém'  e  dhœndœrit  i  yép  mœ  çoiïmœ. 
Si  ourôinœ  ,  «  na  outraçigôfçin  é  oumblyâktdn  ,  ârteim  me 
dyém  6,  »  edhé  nœ  kyôftœ  e  ém'  e  noûsesœ  kyœ  tœ  kétœ  dyèm  a 
tçôupa  tœ  tyéra  i  thônœ  kroûçkatœ,  «  mœ  tœ  bivet 7!  »  Pastây 
e  èoa1  e  noûsesœ  ndzier  noûsenœ  tœ  véçourœ  mirœ  edhé  noûsya 
rhi  mœ  kœmbœ,  ngrihenœ  kroûçkatœ  edhé  sefté  e  ém'  e  dhœn- 
dœrit poûth  noûsenœ  edhé  e  darovit,  kçoû  bœinœ  dhé  tœ  tyérat 
me  râdhœ,  ayô  noûsya  ou  poûth  dôrhœnœ  edhé  nousœrôn  8. 
Pastây  nœ  kyôftœ  kyœ  tœ  véyœ  dhœndœri  nœ  kourbét  9,  to  t'i 
dœrgonœ  e  ém'  e  tcoûpœsœ  lhoukoûme. 


1.  Tœ,  celui  (l'anneau)  de. 

2.  K(U7idôn,  il  chante,  ou  plutôt  lit  ou  récite,  les  prières. 

3.  Mouchoir  de  soie  destiné  au  fiancé. 

4.  V.  plus  bas  les  toasts.  Dolhi,  du  grec  èrcokn,  (pron.  enndoli),  comman- 
dement, parce  que  celui  qui  porte  un  toast,  ordonne  aux  musiciens  de  jouer 
un  air,  après  quoi  il  est  tenu  de  leur  donner  une  gratification. 

5.  Ce  don  est  celui  de  la  pièce  d'or,  flori,  que  parfois  il  lui  applique  sur 
le  front. 

0.  C'est-à-dire  puissions-nous  venir  encore  quand  les  fiancés  auront  des 
enfants  ! 

7.  Mœ,  s.  e.  dusmœ,  c'est-à-dire  puissions-nous  être  aux  noces  de  tes 
autres  enfants! 

8.  Elle  se  tient  immobile  et  les  yeux  baissés,  comme  il  convient  à  une 
fiancée.  Ce  jour  passé,  elle  ne  se  montre  plus  à  personne  jusqu'au  mariage. 

9    Souvent  l'homme   (ce  peut  être   un  garçon  de  quinze  aus),  à  peiné 


—  128  — 

Mœ  sœ  foûndi  bœinœ  gosti  edhé  ftôn  noûsya  *  dhœndœrin 
edhé  dœrgôn  nœ  groûa  t?  ou  thôtœ,  «  tœ  oudhœrôni  tœ  vini  né- 
sœr  mbrœmœ  pœr  dârkœ  zotœria  yoûay.  »  Posa  vfnœ  i  yât'  i 
dhœndœrit  edhé  dhœndqeri,  to  tœ  rhinœ  nérœzit  e  noûsesœ  edhé 
ou  thônœ,  «  mi  s'  értœ,  mi  s'  értœ  2,  »  edhé  zœnœ  doûartœ  edhé 
ourônenœ.  Kour  çtrôinœ  kyœ  tœ  hânœ  boûkœ  edhé  hânœ  tsâ, 
zœn'  edhé  hédhinœ  dolhî 


2.    DOLHÎA  3    (LES    TOASTS). 

I  yât'  i  diàlyit,  i  yât'  i  tçoûpœsœ  ,  noûni  4  edhé  tœ  tyérœ. 
Sefté  ngré  dolhi  i  yât'  i  diâlyit  edhé  i  thôtœ  tœ  yâtit  tçoûpœsœ, 
«  mi  s'  ér'  (érdhe)  tœ  tœ  gyéïi,  na  outraçigôfçin  edhé  oumblyâk- 
tçin,  ârtçim  edhé  kour  e  mârhtœ  3  edhé  me  dyém,  e  pimœ  pœr 
çœndét  tœ  noûsesœ  edhé  tœ  dhœndœrit.  —  Viva  6  !  »  Pœrgyï- 
gyet  i  yât'  i  tçoûpœsœ,  «  mi  s'  értœ.  »  —  «  Mi  s'  ér,  tœ  gyéta  7,  na 
outraçigôfçin  e  oumblyâktçin  dolhi-bâçi  (i  yât'  i  dhœndœrit) 
rhôftœ  é  kyôftœ.  Ourdhœri  !  »  Thôtœ  pastây  i  yât'  i  diâlyit,  kyœ 
e  g}réti  me  Kôstœnœ  8.  I  thôtœ  kûy  (i  yât'  i  tçoûpœsœ),  «  mi  s'  ér 
tœ  tœ  gyén,  sior  9  Késta,  na  outraçigôfçin  edhé  me  tœ  dyémvet 10, 
dhœntœ  Perœndia,  edhé  me  nœ  boganik  H,  e  pimœ  pœr  çœndét 
tœ  noûnit.  » 

fiancé,  va  s'établir,  pour  ses  affaires  ou  son  métier,  dans  un  pays  plus  ou 
moins  éloigné  (•«  ^eviteî*,  des  Grecs),  et  son  absence  peut  durer  des  années. 
Voy.  aux  Chansons  le  no  63.  Cela  arrive  aussi  après  le  mariage. 

1.  La  fiancée,  ou  plutôt  ses  parents  pour  elle. 

2.  Vous  êtes  les  bienvenus;  értœ  pour  èrthtœ. 

3.  Voyez  la  note  4  de  la  page  précédente. 

4.  Noun,  le  parrain  ou  témoin  des  noces. 

5.  Quand  il  la  prendra,  au  jour  du  mariage. 

G.  Viva.  sior,  paroles  italiennes  en  usage,  comme  plus  bas  les  mots  turcs. 

7.  Réponse  du  père  du  fiancé. 

8.  Le  nom  de  Kosta  ou  Constantin,  ici  et  dans  la  suite,  est  pris  comme 
exemple. 

0.  Voyez  note  6,  ci-dessus. 

10.  Si  la  personne  à  qui  est  porté  le  toast  n'a  pas  d'enfants,  ou  lui  dit  : 
mœ  to>  toùatœ,  à  la  santé  des  tiens! 

11.  Naissance  d'un  enfant,  et  dons  aux  parents  à  cette  occasion. 


—  129  — 

Si  sôsin  tœ  tœrœ  ngâ  dolhia  kyœ  pinœ  pœr  noûninœ  ngrihet 
noimi  edhé  thôtœ  :  yoû  bœtœ  zamét  edhé  e  pitœ  pœr  çœndét  tim, 
oûnœ  tani  e  pi  pœr  çœndét  tœ  zotœri  yoûay,  edhé  si  i  va  ép 
nôiïœ  tyétœr,  i  thôtœ  '....  Oudhœrô! 


3.    MARTÉSA    A    DASMA    (LE    MARIAGE    OU    LA   NOCE). 

Sefté  fiœ  tœ  dielyœ  i  mârhinœ  noûsesœ  fàkyenœ  2  edhé  e 
vœnœ  nœ  frôn  3  edhé  nousœrôn.  Atœ  tœ  dielyœ  vinœ  nérœzite 
sâv  pur  tœ  ouroûarœ  edhé  e  darovitin,  pastâ}'  e  éra'  e  tçoûpœsœ 
ou  ndzier  p.ivœnœ  edhé  ou  a  rœfén  to^  tœrœ. 

Tœ  hœnœnœ,  kyœ  ziret  dâsma  4  bœinœ  hazœrlôketœ  edhé 
vinœ  tœ  tûretœ(nérœzit  e  tnre)  pas  boûke  5  edhé  thônœ  kœngœra 
tœ  vœndit  °. 

Tœ  mârtœ  mbrœmœ  bœinœ  âsœsoy  edhé  kœndôinœ  kœngœra 
tœ  dâsmœsœ. 

Tœ  mœrkoûrœ  mbrœmœ  dœrgôinœ  edhé  ftôinœ  tœ  vinœ  tœ 
tûretœ  pœr  dârkœ  t'  énten  mbrœmœ,  edhé  gjithœ  dîtœnœ  tœ 
mœrkoûrœ  vinœ  duniàya  edhé  darovinœ  noûsenœ. 

Tœ  énten  mblyfdhenœtœ  tûretedhérhinœ  gyértœ  dielyœ  kyœ 
mérhet  noûsya  7.  M'ya  kâtœr  tœ  ditœsœ  dœrgôinœ  ngâ  dhœn- 
dœri  lyoùlyetœ  8  (Yânœ  kœtô  :  vœnœ  mo3  nœ  malâthe  nœ  pâlyœ 
kœpoûtsœ  tœ  ârta,  paskyûrœ  tœ  mirœ,  nœ  krér,  nœ  tsâtsar,  nœ 
œ  (dimaski),  nœ  gœrçœrœ,  tré  kyélykyere  livândo,  mosko- 
sâpoun,  edhé  lyoûlyœra.  Atô  lyipset  kyœ  t'  i  çpierœ  dhœndœri, 

1.  Les  paroles  prononcées  étaient  des  mots  turcs  défigurés  et  inintelli- 
gibles. 

2.  Phrase  d'usage  qui  signifie  qu'on  met  du  blanc  à  la  fiancée  et  qu'on 
l'épile. 

3.  Un  siège  quelconque,  garni  d'un  tapis  et  d'un  coussin,  et  où  elle  reste 
assise  tant  qu'il  ne  passe  personne  ;  autrement  elle  se  lève  et  salue  chacun. 

4.  Quand  la  noce  commence;  dans  les  villages  elle  dure  deux  à  trois  se- 
maines. 

5.  Phrase  d'usage. 

6.  Des  chansons  du  pays,  et  non  pas  celles  consacrées  pour  les  noces,  tee 
dàsmœsee  ;  voyez  celles-ci  à  la  fin. 

7.  Quand  elle  est  prise,- par  le  fiancé  qui  l'emmène  chez  lui. 

8.  Ces  fleurs,  envoyées  par  le  fiancé,  comprennent  les  objets  énuméres 
ensuite,  et  qui  peuvent  d'ailleurs  être  en  partie  remplaces  par  d'autres. 


—  130  — 

pô  in"  dàçtœ  tœ  çpferœ  tœ  tyéra,  b  çpie),  te  noûsya  me  tré  dyém, 
kyœ  tœ  kyénœ  babalhâfœ  (môs  tœ  kyéflœ  yetimœ)  edhé  ûioes  Hoè 
malhâthe  mboulyoûarœ  me  garni  tœ  moBndâfotœ-  Si  vinœ  até 
dyémtœ  me  çairœ  edhé  rhinœ,  dâlyinœ  grâtœ  e  noûsesœ  edhé  i 

poûthinœ  me  râdhœ  edhé  ou  thônœ,  «  mœ  tœ  toûaj-tœ  *.  »  Pas- 
tày,  si  oundzierin  glyikônœ,  ndzierm  edhénoûsenœ.  Vête  noûsya 
edhé  ou  poi'ith  dôrhœnœ  edhé  atâ  e  poûthinœ  nœ  fâkye  edhé  ou- 
rôinœ;  pas  iïœtçikœ  ou,ndzier  pâyœnœ  t'a  eônœ  edhé  i  darovit, 
ngrihenœ  tsâ  grâ  edhé  kœtséinœ.  Si  sôsinœ  ngâ  tœ  kœtsûerit' 
dély  e  ém'  e  tçoûpœsœ  edhé  darovit  çairœtœ  e  dhœndœrit,  pastây 
çkôinœ. 

Mbrœmavet  vinœ  atâ  k}rœ  ouftoûanœ  2  ;  m' ya  tétœ  tœ  natœsœ 
vénœ  (vétœm  ngâ  dhœndœri)  tœ  mârhinœ  oùyœ  edhé  dû  dyém 
mârhinœ  dû  ibrikœ.  Posa  vyén  kyœ  tœ  mârhinœ  oûyœ,  ndzier 
nœ  ng'  atô  krûkyen  e  tiy  edhé  prêt  oûyœtœ  douke  krukyôsour 
tri  hérœ  edhé  si  mboiiçenœ,  çkôinœ  ngâ  tj'étœr  sokâk  tœ  kthénen 
nœ  çtœpi.  Me  tœ  ârdhour  nœ  çtœpi,  nœ  groûa  zœ  broûmœ  3  edhé 
vête  edhé  lyûen  dhœndœrin  edhé  tçdoùeri  tœ  tinœ. 

Pas  oûyitvénœ  kroûckyit  e  noûses  te  dhœndœri,  kânœ  zakôn 
kyœ,  nœ  vâfçin  dhé  dyém  vyédhinœ  çdôiïœ  tœ  gyéinœ  4. 

Tœ  prémten  ftôinœ  ngâ  tœ  dû  ânœtœ,  dhœndœri  hérœzit  e 
e  tiy  edhé  noûsya  nérœzit  e  sây  pœr  tœ  çœtoûnœ  mbrœmœ,  edhé 
vénœ  duniâya  te  noûsya  t'a  darovitin  ;  mbrœmavet  vinœ  kroû- 
ckyit' e  dhœndœrit  te  noûsya  edhé  atâ  pœrsœri  vyédhinœ. 

Tœ  çœtoûnœ,  si  sôsinœ  ngâ  boûka,  vénœ  ngâ  tœ  dû  ânœtœ 
kyœ  tœ  mârhinœ  oûyœ,  pô  noûkœ  pikyenœ  nœ  sokâk  c.  Pastây 
ngâ  dhœndœri  vénœ  kyœ  tœ  mârhinœ  berbérinœ.  Si  sôs  berbéri, 
dhœndœri  rhi  mœ  nœ  çini  tœ  mâdhe  c  edhé  viçetœ,  to  t'i  hédhœ 
kœmïçœnœ  7  nônœ  diâlyi  kyœ  tœ  kyétœ  baba,  açtoû  bœinœ  edhé 
te  noûsya. 

1.  Aux  tiennes,  à  tes  noces. 

2.  Les  parents  des  deux  côtés,  ceux  du  gendre  seuls  vont  à  l'eau. 

3.  De  la  pâte  faite  à  l'instant  même  avec  de  l'eau  qui  vient  d'être  appor- 
tée; la  femme  qui  la  pétrit  doit  être  mère,  mais  jeune  encore. 

4.  Les  objets  ainsi  dérobés  sont  rapportés  le  lendemain. 

5.  Chaque  compagnie  part  à  un  moment  différent,  et  elles  ne  doivent  pas 
se  rencontrer  dans  la  rue.  La  prise  de  l'eau  a  lieu  avec  les  mêmes  cérémonies. 

6.  Le  grand  plat  de  métal  qu'on  apporte  habituellement,  garni  des  mets  et 
de  tout  ce  qui  sert  au  repas. 

7.  On  lui  passe  la  chemise. 


—   131   — 

Tœ  dielyœ,  tsâ  nérœz  mœ  kâtœr  tœ  ditœsœ,  tsâ  pa  gdhîrœ, 
màrhinœ  noûsenœ,  edhé  nœkyôftœ  lyârk  Qgâ  çtœpi'  e  dhœndœ- 
rit,  e  hipœinœ  nœ  kâlyoe  edhé  noûsen1  e  mbâifiœ  kouçouriri  edhé 
e  émta.  Si  arhitinœ  âfœr  çtœpisœ  dhœndœrit  edhé  màrhinœ  noû- 
senœ,  nœrœzit  e  tçoûpœsœ  *  kthénenœ. 

Si  rûn  brœnda  noùsya,  i  yâpinœoris  kyœt'ahédhœprâpazi*, 
pastâv  vête  i  fàt'  i  dhœndœrit  edhé  e  éma  edhé  e  poûthinœ  edhé 
i  thônœ,  «  na  traçigôftœ  edhé  oumblyaktœ,  me  kœïnbœ  tœ  mbâ- 
rœ,  dhœntœ  Perœndfa  3.  » 

Pas  nœ  sahàt  vœnœ  kourôrœ*.  Nœ  kourôrœ  noûni  rhi  (mœ 
kœmbœ)  aœmés,  dhœndœri  é  noiisya  nœ  ànœ,  i'kœmbén  ounâ- 
zœtœ,  ounâzœn  e  dhœndœrit  kyœ  e  kfçmârhœ  nœ  vlyésœngâ 
noùsya,  i  va  ép  noûsesœ,  ounâzœn  e  noûsesœ  i  ya  ép  dhœndœrit. 
Pas  nœ  sahàt  vinœ  kroûçkyit'  e  noûsesœ  edhé  onrôinœ. 

Tœ  dielyœ  kânœ  pœr  drékœ  gyiismatœ  e  atûre  kyœ  kiçin  tœ 
çœtoûnœ  mbrœmœ. 

Tœ  hœnœn  dœrgôinœ  rôbat  e  teoûpœsœ  te  dhœndœri  edhé 
nœ  mœngyés  i  mœkôn  noûni 5. 

Tœ  martœnœ  vénœ  kroûckat  e  noûsesœ  kyœ  t'a  çônœ,  atœ 
dit  vœnœ  noûsenœ  kyœ  tœ  mbrûnœ  zôgyœretœ  çekyértœ  6  edhé 
i  ndâinœ. 

Tœ  prœmten  ftôinœ  ngâ  çtœpi'  e  noûsesœ  kyœ  tœ  vinœ  pœr- 
Bœri  noùsya  edhé  dhœndœri  me  tçdoiieri  kyœ  tœ  dôyœ,  tœ  çœ- 
toûnœ  mbrœmœ.  Pastây  lyipset  iïérœzit'  e  noûsesœ  edhé  tœ 
dhœndœrit  t'ou  bœinœ  gosti  mœ  tçdo  vâkt  kyœ  tœ  doûanœ  7. 

1.   Les  parents  de  la  femme  ne  peuvent  assister  au  mariage;  en  Serbie  le 

usage  existe,  mais  les  fêtes  y  ont  lieu  après  la  cérémonie  religieuse. 
■J.   Par  derrière,  par-dessus  sou  épaule. 

3.  C'est-à-dire  Dieu  veuille  que  tu  entres  ici  avec  un  pied  heureux  ! 

4.  On  met  la  couronne,  celle  que  portent  les  époux  durant  la  cérémonie 
du  mariage  grec.  Plus  Las  nœ  kourôrœ  veut  dire  pendant  cette  cérémonie. 

•".  Il  leur  donne  la  bouchée,  comme  aux  petits  enfants. 

6.  Des  pâtisseries  ou  sucreries,  en  forme  d'oiseaux. 

7.  Ce  n'est  que  le  mardi  ou  même  le  mercredi  que  les  époux  font  lit 
commun. 


—  132  — 


CHANSONS  USITÉES  DANS  LES  NOCES. 
1. 

Kour  ziret  clàsma,  tœ  hœnœn  mbrœma  gyér  tœ  prœmten  (au 
commencement  des  noces,  du  lundi  soir  au  vendredi). 

Oy  na  rhôfç  é  na  kyôfç,  Kostàki-be  ! 
Kyœ  na  bœre  kœtô  dâsmœ,         id. 
Tœ  gœzôntç  babânœ  tœnt!  id. 

—  Psé  rliini  é  psé  s  kœndôni? 
You  e  dini  kœ  martoni? 

—  Martôimœ  Kostâki-bénœ, 

I  yâpim  satliénœ  (ou  begzadénœ), 
Begzadén  e  béout, 
Tœ  boûkourn'  e  dhéout 
Kost-bé,  pértçe  e  vœrçime. 
Koûyt  i  ya  bœn  kœtâ  gœzime? 

—  Oi'in  i  y  a  bœn  babâit  tim. 

2. 

Koûr  mârhinœ  oûyœ,  tœ  éfiten  mbrœma  (quand  on  va  puiser 
l'eau,  le  jeudi  soir). 

Ridhinœ  goûrhat  e  bârdlia,  ridhinœ, 
Ridhin  çekyér  é  miâlytœ,  ridhinœ, 
Si  ridhinœ  é  koû  na  birin?  ridhinœ, 
Nœ  gôyœ  Kostâki-béout  ridhinœ. 


Koûr  vête  berbéri  çœtoûnœ  mbroéma  mœ  ya  tétœ  nâtœs,  tœ 
rhoûanœ  dhœndœrin  (pendant  qu'on  fait  la  barbe  au  fiancé,  le 
samedi,  vers  huit  heures  de  la  nuit). 

Berbéri  kyœ  rhoûan  mbrénœ, 
:  Nâ  rhoûan  dhé  Kostâki-bénœ. 


—  133  — 

Tœ  kétç  mâlh  pœr  dialyœri,  tœ  kétç  mâlh, 
Se  dfâlyœ  mcê  s  b<êne  koûrhœ,  tœ  kétç  mâlh, 
Tœ  kétç  mâlh,  tœ  flyétç  me  goûnœ. 

4. 

Koûr  tœ  sôsetœ  ngâ  tœ  rhoûarit  edhé  e  lyâinœ  edhé  e  ndroi- 

nœ  (quand,  la  barbe  finie,  on  l'habille). 

Dzviç  rôbat  e  dialyœrisœ 

E  vit;  rôbat  e  dhœndœrfsœ,  Kostâki-bé. 


Koûr  mârhinœ  aoûsenœ  (quand  on  vient  chercher  la  fiancée). 

Tç  trœngœlhfn  nœ  pœr  sokâkœ  !? 
—  Kostâki-béou  me  pésœ  kyinte, 
Vinœ  tœ  tœ  mârhin, 
Ngâ  bab.'ii  tœ  tœ  ndâiïœ. 


6. 

Koûr  rhfnœ  kroûçkyitœ  kyœ  t'a  raarhinœ  (avant  le  départ  du 
cortège). 

Trœndafilyi  kyéç  é  lyôt, 

Tç  ké,  noiïse,  kyœ  kyân  me  lyôt,  kyan  me  lyôt? 

—  Kâm  babânœ,  s  e  lyœ  dut,  s  e  lyœ  dût2. 

—  Mérh  babânœ,  e  plyâs  no^  dhê, 
A  vde  ti  noûse  ndœr  né, 

Mérh  babânœ,  e  hith  nœ  lyoûmœ, 
Ayde  ti  noûse  tek  oûnœ. 


i.  Apres  chaque  vers  on  répète  ce  refrain  :  padély  moy,  digyô  moy. 
2.  Ce  n'est  pas  la  fiancée  elle-même  qui  fait  cette  réponse,  mais  un  des 
assistants  qui  la  représente  en  quelque  sorte. 


—  m  — 

7. 

Aère  thôtœ  babâi  te  noûsya  (le  père  à  la  fiancée) 

Pa  dély,  biyœ,  tç  yan'  atâ,  tç  yàn'atâ? 
—  Yânœ  kroûçkyit',  o  baba,  o  baba  ! 
Nis-mœ  tœ  vête  me  'ta,  me  'té, 
Viç-mœ  rôbatœ  me  srermâ,  me  sœrma. 


Thôtœ  noûsya  tek  e  èma  (la  fiancée  à  sa  mère)  : 

Mœ  rhite,  nome,  mœ  rhite,  mœ  rliite, 
Mœ  rhite  me  toûly  simite,  mœ  rhite, 
Érdhi  kôha  mœ  pœrzoûre,  mœ  rhite. 

9. 

Koûr  dély  noûsya  ngâ  çtœpia  e  sây  eclhé  e  marhinœ  kroûç- 
kyitœ  (quand  la  fiancée  sort  de  sa  maison). 

Oûnou,  kyiparis  me  kôkye. 
Primœni  atû,  moy  çokye, 
Dite  t'  on  thèm  é  dite  t'  ou  kyâhem, 
Ngâ  babâi  im  to  tœ  ndâyem, 
Aféndit  mâth  to  tœ  fâlyem. 

LES    DEUX    SUIVANTES    SONT    DE    ZAGORIÉ  *. 

10. 

Quand  on  rase  et  habille  le  marié. 

Dhœndœrô  lyoûlye-ieymôn, 

1.  Les  noces  à  Zagorié  commencent,  pour  les  riches,  le  jeudi  soir  et  se 
prolongent  jusqu'au  mercredi.  —  Celui  qui  me  dicte  la  chanson  me  dit  qu'au 
mariage  de  son  frère  aîné,  qui  eut  lieu  il  y  a  dix  ans,  on  a  consommé  cent 
quatre  moutons  et  brisé  quatre  charges  de  cheval  de  vaisselle  et  de  verres, 
la  coutume  étant  de  tout  casser,  notamment' les  verres    après  chaque  toast. 


—  135  — 

Oûdou  é  rhi  mi  kœtœ  frôn, 
Tœ  tœ  lyây  tœ  tœ  ndœrôy, 
Te  noûsiya  tœ  tœ  dœrgôy, 
Tœ  tœ  iris  tœ  t'orrais 
Te  noûsiya  tœ  tœ  degdis. 

11. 
Quand  les  mariés  commencent  à  danser  ensemble 

LE    CHŒUR. 

Ouzoû  noûsiya  ndœ  vàlhe  ndœ  val  lu-. 
Dialyô,  mes  e  voûre  ré,  ndœ  valhe  ndœ  vâlhe, 
Kiçtey  flyori  a  s  kiçtey? 

LE    MARIÉ. 

.Yô  bésa,  s  e  voûra  ré 
Se  kiçtey,  se  s  ki<;tey. 

LE    CHŒUR. 

Lyopœtœ  a  tç  ké  roûaitourœ 
Kyœ  s  e  ké  vœçtroûarœ  ? 

Ce  dialogue  plaisant  se  continue  ainsi  indéfiniment,  à  propos 
de  chaque  objet  de  toilette,  le  nom  de  vaches  étant  chaque  fois 
remplacé  par  celui  d'un  animal  domestique  différent,  par  ex.  : 

LE    CHŒUR. 

Kiçtey  gerdân  a  s  kiçtey  I 

LE    MARIÉ. 

Yô  bésa  s  e  voûra  ré. 

LE    CHŒUR. 

Kétsœret'  a  tç  ké  roûaitonrœ 
Kyœ  s  c  ké  viectroûarœ? 


—  136  — 


III 


SPECIMEN    DE    L 'ALBANAIS-ITALIEN. 
LA    CHEVAUCHÉE    FUNÈBRE  4. 

Iç  fi'  œm  çoûmœ  e  mîr 
Kçi  nœnt  biy  gadhiâr, 
E  tœ  dhiétœten  nœ  vâç 
Kyœ  ya  e  thôyin  Garanti n  : 
Tsilyen  kéçin  nkœ  kouçkî 
Véin  e  vîn  nclœ  dhêt  tîre 
Biy  zôtœraç  é  boulyâr. 
Prâna  érth  iïœ  trim  i  lyârg. 
E  y'  œma  me  tœ  vœlhézœrt 
Nœnk  dôin,  se  iç  kèky  toutyé  ; 
Vétœm  dôi  é  pramatisney 
I  vœlhâou  Kostantini. 

—  Bœn-e,  mœm,  kœtœ  kouçkî. 

—  Kostantin  o  bîri  im, 
Tç  'œ  pramatia  vote 
Akyœ  lyârg  ti  tœ  m'  e  çtieç  ? 
Se  nd'  e  dâça  ou  pœr  gare 
Pœr  garé  prâna  nk'  e  kâm, 
Ndœ  e  dâça  oiî  pœr  hélym 

Où  pœr  hélym  nœnkœ  ekâm. 

—  Vête  ou  mœm  e  me  t'e  sielh. 
E  martoûan  Garantînen. 

Érth  nœ  vit  kâkyœ  i  rœnd 
Kyœ  i  koûarti  asây  zôiï 
Nœnt  biyt  te  nœ  lyougâdh  ; 
Ayô  ouvéç  ndœr  tœ  zéza 
E  mœ  érhi  çpîzit. 

1.  Rapsodie  d'un  poema  albanese,  etc.,  canto  xvn,  p.  29.  — Voyez  l'Aver- 
tissement, page  7,  et  la  traduction  française  dans  mes  CJiaats  Bulgares. 


Kour  prà  e  çtoûnia  pœr  çpirt 
Y'  oudih  tœ  kœrçtévet, 
Dôlhi  é  vâte  ayô  mbœ  kir 
Tek  in  vàrhet  e  f  bfyvel  ; 
E  pœrsipœr  é  nka  vârhi 
Nka  vârhi  e  t'  bilyœvet  sây 
Bœri  é  tçélytin  nœ  kirî 
E  m'  klhâiti  nœ  valytim  ; 
Po  te  vârhi  Kostantinit 
T)i  kirine  e  di  valytime  : 

—  Kostantfn,  o  biri  im, 
Koû  œçl  bésa  kyœ  m' dhé 
Se  m'  silhie  Garantfnen 
Garantfnen  t'  œt-môtœr? 
Bésa  yôta  nœn  dhê! 

Si  onneris  é  oumbilh  kica, 
Nô  te  dritae  kirinœnet 
Oungré  Kostantfhi  vârhit. 
Goûri  kyœ  pouçtrôney  vârhin 
Mœ  oubœ  nœ  kâlv  i  brfmt 
Me  tœ  zèz  paravithe  ; 
Vôkoulha  kyœ  mbâney  goùrin 
Mœ  ouboé  nœ  frèn  i  rœgydfent, 
I  hipi  é  nkâon  çpéyt, 
Arhou  pas  dihtour 
Tek  çpî  e  s'  môtœres. 

Kyôi  ndœ  çéçt  para  pœlhâsit 
Tœ  biyt  e  s'  môtœres 
Kyœ  bridhin  pas  ndalhaniçet  : 

—  Koû  vâte  zona  yot'-œm  ?  — 
Kostantin,  é  zôti  lyàly, 

OEçt  te  vâlhia  pœr  ndœ  gôr  — 
Vâte  ai  dréy  tœ  pâren  vâlhe  : 

—  (Vâça,  tœ  boûkoura  yîni, 
Porsa  khê  pœr  inoiia  s  kini  !) 
Onkyâs  e  i  pieti  : 

A  a-œzonac  e  bârdha  vâc  ! 


—  138  — 

OÉçt  me  yon  Garentina 
Garentina,  ime  môtœr? 

—  Nga  pœrpâra  se  m'  e  tçôn 
Me  gyipoûnin  lhampadhôri 
E  me  tsôg  tœ  vœlhoùst. 

Àrdhour  tek  e  dîta  vâlhe 
Ouafœrona  tœ  pîeney. 

—  Kostantin,  o  imœ  vœlhâ  ! 

—  Garantin,  lyœçôou  se  vémi  ; 
Ke  t'  vie  me  moûa  ndœ  çpî. 

—  Po  thoûa-m'  vœlhâou  im, 

Se  ndœ  kâm  t'  vin  ndœr  hélyme, 
Vête  véçem  ndœr  t'  zêza  : 
Ndœ  na  vémi  ndœ  kharè 
Oii  tœ  mârh  stolyit  e  mira. 

—  Oudhisou  si  t'  zoù  liera.  — 
E  voù  vithe  kâlyit. 

Véyin  oûdhie  tœ  gyât'. 
E  oupœrgyégou  te  Garantina  : 
Kostantin  imœ  vœlhâ, 
Nœ  çœnkœ  tœ  kéky  on  çôh, 
Krâht  œnd  tœ  gyérit 
Yân  tœ  mougoulnoûamis. 

—  Garentîn  môtœra  ime, 
Kamnôi  dufékevet 
Krâhœtœ  mœ  mougoulliôi. 

—  Kostantin  pa  vœlhaou  im', 
Yâtœr  çœnk  tœ  kéky  on  çôh, 
Lyéçt  œnd  tœ  dourhoudhiâr 
OÉçt  tœ  piougourosonrith. 

—  Garentîn  môtœra  ime 
Mœ  t'  bœnœn  sizit 

Ka  bougôi  i  oûdhœvet. 

—  Kostantin,  vœlhâon  im', 
Pse  drita  e  t'  mî  vœlhézœre 
Ne  tœ  biyte  e  zôtit  lyâly 

As  doûken  na  dâly  pœrpâra? 


-  139  - 

—  Garantin,  môtœra  Une, 

Yàn  pqartéy,  thôm-se,  ndœ  rhôlyet  ; 
S'  értlitini  soute  è  pkûH  na  prisin. 

—  Po  siilàl  tPB  krky  où  <;ôh, 
I;iiit'slrat  c  çpjp  an 

T<B  îiihimlliitoura  înlxi!  bàr! 

—  Y  a  e  mboulhitin  akhojtes  dètit 
Si  kfi'-y  vnrn  diiiKi'i'i. 

Knlh  <•  çkoûan  nka  kiça. 

—  Lye-m'  toq  liin  ndœ  kiç  tœ  troûhem. 
Yrtu'in  ayô  ckàlhvet  lyàrt 

Hipi  tek  e  yiéma. 

—  Hap  dèren  nnéma  ime. 

—  Koi'k;  m'yé  ati  te  dèra? 

—  Zona  m'  dem  yâni  Garentina. 

—  Mbà  toutyé  boûçtra  vœdéke, 
Kyu>  m*  môre  nœnt  biy, 
Érdhe  am'  mœ  m;ïrh  moiïa  ! 

—  Oh  !  hâp-mœ  ti  zona  mœm  : 
Vêt'  yâm  on  Garentina. 

—  Koiîç  t'  soiïalh  pa,  biya  imo? 

—  Mona  mœ  soûalhi  Kostantini, 
Kostantini  imœ  vœlhâ. 

—  Kostnntimi  e  ni  kon  œ  ? 

—  Hiri  mbœ  kiç  é  tronhet.  — 

Y'  œma  sgardhaménti  dèren. 

—  Kostantini  imœ  vœdikj"  !  — 
E  mbà  y'  œma  teke  biya, 

Mbâ  e  biya  tek  y'  œma, 
Vœdin  y'  œma  ey  e  biya. 


NOTES    COMPARATIVES. 


Vers  2.  K<;i  =  kiç,  kiçte;  gadhiâr;  cf.  le  gr.  yyi'&euw,  cares- 
ser. —  3.  Vâç,  vâyzœ.  —  4.  Garœntina,  du  gr.  'Açém.  — •  G. 
Nkœ,  ndœ?  —  Kouçkî-a,  mariage,  cf.  kronçk-on.  —  G.  Dhét, 


—  140  — 

locatif  de  dhê-ou.    —  7.  Des  fils  de  seigneurs,   zôt.  —  Bou- 

lyàr,  du  slave,  boyards  ,  grands.  —  10.  Nœnk ,  noûkœ.  — 
Kéky,  extrêmement.  —  11.  Dôi ,  déç.  —  Pramatis ,  pra- 
matia  (15),  du  grec.  —  15.  œ,  œçtœ.  —  17.  Garé,  plus 
bas,  kharé,  du  gr.  x«p«,  joie.    —  19.   où,    oûnœ.  —  24.  Koû- 

arti,  korhi,  moissonna,  fit  périr.  —  25.  Lyougâdh,  lyoûftœ , 
guerre?—  27.  Çpîzit,  çtœpitœ,  la  maison.  —28.  E  çtounia,  e 
çœtouna,  le  samedi  des  âmes  ou  des  morts.  —  29.  Oudih,  de 
ngdhin.  —  31.  in,  fçinœ.  —  34.  Tçély,  allumer?  —  35.  Klhâiti, 
kâlhi.  —  Valytîm,  vây,  lamentation  sur  les  morts.  —40.  Silhie, 
silhne.  —  42.  Nœn,  ndœnœ,  sous.  —  44.  Nô,  voici  que.  —  40. 
Pouçtrôy,  embrasser,  recouvrir?—  49.  Vôkoulliœ,  anneau.  — 

—  51.  Rœgyœnt,  i  ergyœnt,  d'argent.  —  52.  Ârhou,  arliiti.  — 
Pas  dilitour,  pas  tœ  ngdhirit.  — Kyôi,  kyoûaiti;  il  appela;  pœl- 
hâs,  palais,  en  toske  palhate.—  58.  Du  turc  Ma,  oncle?  —59.  Gôr, 
ville?  —  62.  Khé?  —  67.  Tçôy,  trouver?  —  69.  Tsôgœ,  espèce 
de  coiffure.  —  70.  Ârdliour,  arrivé,  italianisme.  —  71.  Pieney, 
pûente.  —74.  Ke,  it.  che,  car.  —  80,  81,  voûri,  zoûri.  —  82. 
Oûdliie,  oûdhœ. —  83.  Oupœrgyégou,  fautif  pour  oupœrgyék. —  85. 
Çœnkœ,  signe,  ital.  segno  ou  slave  senha,  ombre?  —  89.  Kamnôi, 
gr.  xaTCvoç,  fumée;  dufèk,  fusil,  en  turc.  —  93.  Douroudhiar, 
bouclés,  des  cheveux?  —  94.  Piougourosoûritli,  réduit  en  pou- 
dre, poussière  (plyoûliour-i,  en  toske).  —  96.  Litt.  les  yeux 
(sûtœ)  ne  te  font,  servent  plus. —  97.  Ka,  ngâ,  bougoûa-ôi,  pous- 
sière. —  Litt.  la  lumière  de  mes  frères,  cf.  vis  Heraclea  =  Her- 
cule. —  103.  Rhôlytœ,  ital.  disco?  —  104.  Érthtim,  érthnœ.  — 
105.  Sinal,  it.  segnale.  —  106.  An,  ônœ,  notre.  —  108.  Akhœtes? 

—  111.  Troûhem,  prier.  —  115.  Ati,  atû,  là.  —  119.  Mârh, 
mérh.  —  122.  Sonalli,  sôlhi.  —  128.  Sgardhaménti,  it.  spalancô. 

—  131.  Vœdîn,  vdikynœ. 


—  141  — 

IV 

QUELQUES    FABLES    D'ÉSOPE  i 

1.  Groûaua  edhé  poûlya. 

Nœgroùa  e  vé2  kir  nœ  poûlyœ  kyœ  i  pilhte  asây  dîtœ  nga 
ditœ  nœ  vé  3,  edhé  kœyô  pandéou  kyœ,  nœ  *  kyôftœ  k}-œ  t'i 
hédhœ  mœ  roûniœ  yélyp,  to  tœ  pielhœ  dû  hérœ  ditœn'.  Pô  me 
tœ  hédhour  poûlya  oumâyt  edhé  s  moûnte  tœ  pilhte  as  iïcé  hérœ 
ditœnœ. 

2.  Boùijhou  edhé  gyârpœri. 

Nœ  boûyk  nœ  dimœr  me  tœ  gyétour  :'  nœ  gyârpœr  kyœ  kir 
ngrirœ  ngâ  tœ  ftôtit,  e  mûri  kœtœ  edhé  e  ngoûlyi  nœ  gyi.  Pô  si 
ountzé  gyârpœri,  e  kafçôi  atœ  kyœ  i  kiç  hœrœ  tœ  mirœ  6. 

3.  Kj/éni. 

Nœ  kyén  çkônte  lyoûmit  me  nœ  tsôpœ  miç  nœ  gôyœ  me  tœ 
pârœ  hiyen'  e  tfy  nœ  oûyœ,  pandéou  se  kyé  tyétœr  kyén  me  tsô- 
pœ miç  nœ  gôyœ,  edhé  me  tœ  lyœnœ  tœ  tinœ  7  ouversoûlh  kyœ 
tœ  mérhte  miçnœ  tœ  atiy.  Pô  mbéti  me  hitç,  se  tsôpa  e  hiyesœ 
noûkœ  kyé  8,  edhé  tyétœrnœ  e  môri  oi'ryœtœ. 

4.  Kétsi  edhé  oûykou. 

Nœ  kéta  kyœndrôi  mbi  nœ  çtœpi  edhé  me  tœ  pârœ  nœ  oûyk 
kyœ  rkônte  sœ  andéysmi,  i  çânte  edhé  e  pœrkyéçte.  Edhé  oûy- 
kou i  thôtœ  :  s  mœ  çân  ti,  mor'  i  myèri,  pô  mœ  çân  vœndi. 

1.  Traduites  par  un  natif  de  Pœrmét;  c'est  de  lui  aussi  que  sont  les  deux 
lettres  qui  suivent. 

2.  E  vè,  veuve. 

3.  17',  œuf. 

4.  Sœ  =  nœ,  si. 

5.  Ayant  trouvé. 

6.  Tœ  mirœ,  du  bien. 

7.  Ayant  laissé  la  ûenne. 

8.  Le  morceau  de  l'ombre  n'était  pas,  c'est-à-dire  cette  chair  n'était 
qu'une  ombre. 


—  142  - 

5.  Gœrlhiya  l  edhé  nœniya  astiy. 

Nœniya  i  tlin  gœrthiyes'  :  psé  étsœn  çtrcêmbœr,  o  biye,  é  s 
vête  ndréky?  Edhé  ayô  i  thôtœ  :  çkô  ti,  moy  nœne,  pœrpâra, 
edhé  oûnœ  to  tœ  vête  pas  tœ  tçâponrit  tœnt 2. 

0.  Tœ  dû  tôrbatœ  3. 

Tçdô  îïeri  œçtœ  i  ngarkoûar  me  dû  tôrba,  nérœn'  e  kâ  pœr- 
pâra edhé  tyétœrnœ  prâpa;  kyœtœ  dûayânœ  plyôtme  tœ  lyiga4, 
pu  e  pœrpârœsmya  kâ  tœ  lyigat'  e  tœ  tyérœvet,  e  prâpœsmya  kâ 
tœ  5  atiy  kyœ  e  mbân;  pandây  nérœzit'  tœ  lyigat'e  tûre  noûk'  i 
çônœ,  po  tœc  tœ  tyérœvet  i  çônœ  fort  mirœ. 

7.  Piydkou  edhé  vdékiya. 

Nœ  hérœ  fïœ  plyâk  kthéney  ngâ  pûlhi  ngarkoûar  me  clroû 
edhé  étsœnte  me  gyithœ  atô  7,  pô  ngâ  tœ  lyôdhourit'  e  tépœr  i 
tçkarkôi  mœ  nœ  vœnt  edhé  i  thrite  vdékiyes'.  Vdékiya  me  tœ 
ârdhour  e  pûet  pœr-se  e  thriti,  pô  kûy  ngâ  frika  i  thôtœ  kyœ  : 
tœ  thrita  pœr  tœ  ngritour  fïœ  tçikœ  bârhœnœ. 

8.  Tœ  dû  kendésatœ. 

Dû  kœndésa  ouzoûnœ  ;  au  kyœ  oumoi'int  oupçé  mœ  koumâts 
kyœ  tœ  môs  tœ  doûkey,  pô  au  kyœ  moûndi  hipi  mœ  nœ  tçati 
edhé  me  nœ  zœ  tœ  math  tregônte  tœ  moûndouritœ.  Ahérœ  ver- 
soûlhet'  nœ  çkâbœ  edhé  e  rhœmbén. 

9.  Aslhdni  i  sœmoûrœ. 
Nœ  aslhân,  madâm  kyœ  noûkœ  moûnte  mœ  tœ  ouçkyéney 

i.  Gœrthiye-a,  écrevisse,  surtout  de  mer,  à  ce  qu'il  paraît. 

2.  J'irai  selon  ton  pas,  je  marcherai  comme  toi. 

3.  Les  deux  sacs,  ici  la  besace  à  deux  compartiments. 

4.  Tœ  lïyga-tce,  les  vices,  défauts. 

5.  To?  atiy,  ceux  de  celui  qui. 

6.  Tœ,  ceux,  des  autres. 

7.  Me  gyithœ  atô,  avec  eux,  droû,  bois  à  brûler,  étant  au  pi.  fém.;  gyithœ 
est  comme  explétif,  V.  le  lexique. 


—  14a  — 

ngé  plyekoeria  kyœkiç  ',  oumeytoûa  kyœ  tœ  çkônte*  medina- 
kœri  :  panday  oungoûly  nœ  5œ  vrimœ  edhé  bœney  sikoûr  kyé  i 
sœmoùrœ,  pô  kùy,  gyithœ  atô  çpé&atœ  kyœ  i  vinin'  pœr  tœpârœ, 
i  mérhte  é  i  hânte.  Si  e  koupœtôi  kœtœ  dhélypœra,  vàte  edhé 
ai ■('»  kyœ  f  a  çlnte,  pô  yâotœ  vrimœs'e  pûeti,  kyriç  Içte.  Aslhâni 
me  tœ  thœnœ  dhélypœrlœ  8,  psé  noûkœ  pùû  brœnda?  i  thôtœ, 
gyoùrmat'  tregôinœ  kyœ  çoûmœ  rûinœ,  pô  pâk  dalyinœ.  » 


DEUX  LETTRES   (SUPPOSÉES)4 
1. 

Mœ  G  (gyâçtœ)  tœ  mâyt  1871  (iicé  miyœ  é  tétœ  kylnt  é  rtâtœ 
dhiyét  é  nœ),  nœYaninœ. 

Babâi  im  i  dâçourœ,  tœ  poûtli  dôrœnœ. 

Çoûmœ  kôhœ  kâm  kyœ  s  kâm  màrhœ  ndonœ  kârtœ  ngâ 
dôr'  e  zotœri  (ou  zotrisœ)  sâte.  Ndonœse  oûnœ  tœ  dœrgôva  me 
kœtœ  tri  kàrtœra  a  nœ  hérœ  pas  tyâtœrsœ6  edhé  nœ  kârtœ  tœ 
ùu'ilitœsme  tœ  trœgône  (rœféiïe)  kyœ  mœ  lyipsen'  para,  se  kâm 
niet  tœ  niârh  tsâ  vivlia  (kârtœra).  Kœtœ  oûdliœ  tœ  kâm  ridjâ, 
dœrgù-mœ  moutlhâk  kârtœ  mœ  tépœr  7  edhé  pastây,  si  tœ 
doùatç,  tsâ  para. 

Diâlyi  ût  i  dâçoufi  8. 

i.  A  cause  de  la  vieillesse  qu'il  avait;  ces  mots,  ici  et  très-souvent,  rem- 
placent le  pronom  personnel. 

2.  Çkùn,  passer,  se  tirer  d'affaire,  par  ruse. 

3.  Ayant  dit  au  renard. 

4.  Comme  il  a  été  dit  dans  la  préface,  les  Albanais  d'Epire  se  servent 
uniquement  du  grec,  et  jamais  de  leur  propre  langue,  pour  la  correspon- 
dance: il  en  est  autrement,  il  est  vrai,  pour  les  négociants  scutarins,  mais 
leur  idiome  est  hérissé  de  mots  italiens  et  turcs.  Ces  deux  lettres  fictives 
sont  un  essai  composé  sur  ma  demande. 

5.  Trois  lettres  avec,  en  comptant,  la  présente. 

6.  Une  fois  après  l'autre,  successivement. 

7.  Surtout,  avant  tout, 

8.  Comme  en  grec  à^a~r,7s;,  i  dâçourœ  veut  dire  aimé  et  qui  aune. 


144  — 


2.    RÉPONSE. 


12  mây  1871  (nœ  dumbœdhiyét  tœ  mâyt,  nœ  miyœ  é  tétœ 
kvint  é  çtâtœ  dhiyétœ  é  nœ),  nœ  Pœrraét. 

Diâlyi  fm  i  dâçour,  tœ  poûth  sûtœ  me  çoûmœ  mâlh, 

Kârtœn  kyœ  dœrgôve  e  mora  edhé  ougœzôva  çoûmœ  pœr 
çœndét  tœnt,  edhé  néve  gyèr  sôtj-émi  si  dû  vétœ  Perœndia  !. 

Me  tœ  kœndoûar  kârtœnœ,  çô  kyœ  mœ  çkroiian  kvœ  tœ  lvip- 
sen'  tsâ  para  pœr  tœ  bryérœ  kârtœra,  ya  edhé  oûnœ  tek  2  tœ  dœr- 
gôn...  Tani  si  edhé  vét'  e  di,  o  biri  im,  afrôinœ  eksetâsit'  3, 
pandây  préps  tœ  gyéndetç  gyithincè  me  kârtœ  nœ  dôrœ,  yô  tœ 
gyesditç  sokâkœt'  e  Yaninœs',  iïœ  dô  kjrœ  tœ  çtônet'  daçouria 
kyœ  kâm  pâtour  tek  tu.  Kœçtoû  tœ  bœntc,  o  bir,  edhé  tyétœr 
hérœ  dzgyâtem  mœ  tépœr. 

Babai  ût. 

G.  P.  (çkroûarœ  pastây  4)  Edhé  nœniya  tœnde  tœ  poûth  sûtœ 
me  çoûmœ  mâlh,  edhé  kœtœ  yâvœ  kâ  niet  tœ  tœ  dœrgônœ  nœ 
pâly  tçarâpœ  gyér  nœ  gyoû  5.  Vétœ  6. 


1.  Comme  Dieu  lui-même  le  veut,  c'est-à-dire  bien. 

2.  Ya-tek,  voici  que. 

3.  Les  examens  des  écoles,  cksekïs-i,  du  grec  lijîTaotç. 

4.  Post-scriptum. 

5.  (Des  bas  montant)  jusqu'aux  genoux. 

6.  Vétœ,  moi-même,  grec  l  tS'ioç. 


ÏO   — 


VI 


LES  DEUX  JUMEAUX   ENCHANTÉS ■ 
(Di  metsomœrat  fatarm). 


Nœ  hherœ  Içœ  5œ  regyœ2, 
<>  nœ  riginœ*.  Ki  regyœ  <*  kœyo 
riginœ  nkœ  kiçin  biy  e  parça- 
lasiin  4  tœn  5  zot  sa  t'  6  kiçin 
nœ.  Nœ  dit  van  te  loufta,  e 
sbouartin  7  regyœrin.  Tœ  mie- 
rit  vein  tou-e8  lipour  edhé  bou- 
kœn. 

ftœ  dit  nœ  tierat  oundotli 

;    ndanz  9  nœ  loumœ ,    e 

mori  rïœ  boukour  10  piskœ  i  u 

konkœ.  I  tba   piskou   regyit  : 

Pritœm  kattrœ  tsopa,  nœ  pœr 


Nœ  liérœ  [ç  nœ  mbrét,  é 
nœ  mbretœréçœ.  Kûy  mbrét 
é  kœyô  mbretœréçœ  noûkœ  ki- 
çin bîy  é  lyoûteçin  tœ  Zôtit  kyœ 
tœ  kiçin  nœ.  Nœ  ditœ  vânœ 
ndœ  lyoûftœ,  é  hoûmpnœmbre- 
tœrinœ.  Tœ  myéritœ  vînin  tou- 
ke  lyipour  edhé  boûkœnœ. 

Nœ  dit  ndœ  tœ  tyéra  oun- 
dôth  mbréti  ânœsœ  nœ  lyoûnii, 
é  môri  nœ  péçk  tœ  boukour  é 
tœ  koûky.  I  tlu'i  péçkou  mbré- 
tit  :  Pritœ-m'  kâtrœ  tsôpa,  nœ 


1.  Les  deux  jumeaux  (metsomœra,  en  toske  binùky).  Ce  conte  est  em- 
prunte, à  titre  de  spécimen  du  dialecte,  ou  plutôt  d'un  des  nombreux  dia- 
lectes albanais  -  siciliens  ,  au  I\'e  volume  des  Fiabe  ,  novelle  e  racconti 
iPalermo,  1875)  de  M.  Joseph  Pitre,  qui  me  sont  parvenus  pendant  la  cor- 
rection des  épreuves.  L'auteur,  qui  ignore  l'albanais,  a  joint  à  sa  collection 
sicilienne  six  petits  contes,  recueillis  par  un  de  ses  amis,  dont  L'orthographe 
est  très-compliquée  et  peu  claire.  Je  l'ai  donc  ramenée  autant  que  possible 
à  la  mienne,  en  transcrivant  le  texte,  que  j'ai  de  plus,  dans  la  colonne  de 
droite,  présenté  sous  la  forme  qu'il  aurait  dans  le  dialecte  épirote  méridio- 
nal, sauf  erreur  de  ma  part. 

2.  Regyœ-i,  de  rex,  regem,  gr.  m.  pqâ;;  de  là  regyœrî-a  royaume. 

3.  Riginœ-a,  itai.  regina,  reine;  plus  bas,  princesse,  fille  de  roi,  tçoûpœ 
mbrèti,  en  ce  sens  j'ai  conservé  le  mot. 

4.  Parkales,  gr.  irapctxaXû,  prier. 

5.  Tœn  zot,  sans  doute  pourtœnzot;  Zôt-i,  le  Seigneur,  Dieu. 

6.  Sat  (sic  partout),  pour  sa  tœ  =  kyœ  tœ,  pour  que. 

7.  Sbouartin,  de  sbier  ou  sbyerh  (Gain.),  perdre. 

8.  Tou-e  =  touke. 

9.  Ndanz,  pour  ndœ  ânézœ,  au  bord,  etc. 

10.  Nœ  boukour,  italianisme. 

11.  Au  lieu  du  nom.  i,  il  faut  l'ace,  tœ. 

10 


—  146 


yol  coke,  iïœ  pœr  keniz  *  tœnd, 
nœ  pœr  pelœn  tœnde,  e  iïetrœ 
pœr  kopçtin. 

Si  çkouan  ditsa  ddit  2  e  ço- 
kia  poli  di  biy,  kéni  ddi  iïœy  3, 
e  kopçti  mosgyœ.  Ggyitli  kta 
için  tœ  fatarme  4,  se  piskou 
içœ  i  fatarmœ.  Si  ouritœn  kta 
di  biy  ouvoun  5  kalouar  mi  ddi 
nœytœ,  e  me  kenetœ  vein  sa  t' 
kir  in  pameta  c  mbretœrin  tœ 
yatit  tire.  Van  pœr  nœ  horœt 7, 
e  neri  oundotli  te  nœ  regyeri 
kou  moundçin  8  ditsa  kopiy  sa 
t'  çilihin  kouy  kiçœ  i  nkisœy  9 
pœr  çokœ  Rigïna. 

Ai  outouftona  *°,  moundi  e 
mori  riginœn.  Kœyo  riginœ  içœ 
e  biyœ  tœ  li  regyit  kyœ  kiçœ 
mar  regyœrin  tœ  yatit 12  tihœ. 
Çkouar13  tsa  ddit  ki  diâlœ  vate 
sa  t'  gyen  me  kalin  e  me  kenni. 


pœr  yot-çôkye,  nœ  pœr  boûç- 
trœnœ  tœnde,  iïœ  pœr  pélyœn' 
tœnde,  é  nœ  tyétœr  pœr  kôpo- 
tinœ. 

Si  çkoûan'  tsâ  dit  e  çôkyia 
pôlhi  dû  biy,  kyéni  dû  kœlyû- 
çe,  pélya  dû  mœza,  é  kopçti  as- 
gyœ.  Gyith  kœtâ  için  tœ  fa- 
tarme, se  péçkou  iç  i  fatârm. 
Si  ourhitœn  (-tnœ)  kœtâ  du 
biy  ouvoûnœ  kalyoûar  mbi  dû 
mœzatœ,  é  me  kyéntœ  vinin* 
kyœ  tœ  kiçin  prâpœ  mbretœ- 
rin' e  tœ  yatit  tûre.  Vânœ  pœr 
nœ  vœnt,  é  néri  oundôtli  ndœ 
iïœ  mbretœri  koû  ziheçiiv  tsâ 
dyém  kyœ  tœ  çiliin'  koûyt  do 
t'  i  ngiste  pœr  çôkye  Rigina. 

Ai moûndi  é  môri 

riginœn',  kœyô  riginœ  iç  e  biya 
e  mbrétit  kyœ  kiç  mârhœ 
mbretœrin'  e  tœ  yâtit  atiy.  Si 
çkoûanœ  tsâ  dit,  kûy  diâlyœ 
vate  tœ  gyoûante  me  kâlyin'  é 


1.  Keniz,  dim.  de  kyeu ,  H.  kyênœzœ  ,  chienne;  il  faudrait  hjêniZOÀ* 
lôende. 

2.  L'auteur  écrit  tantôt  ddit,  ddi  et  tantôt  dit,  di. 

3.  Nœy,  epir.  moéz,  poulain. 

4.  1  fatarm,  ital.  fatato,  enchanté;  je  ne  sais  si  ce  mot  existe  en  Epire, 
où  d'ailleurs  on  dit  fât-i,  fatum,  sort,  destin.  —  L'auteur  écrit  sans  sépara- 
lion  ifatarmœ,  ehoukoura,  eçokia,  Lien  qu'il  sépare  tœ  fatarmœ. 

5.  Ouvoun,. italian.,  si  misero,  ils  se  mirent  à  cheval,  pour  hipnœ. 
G.-  Pameta  (Cam.)  =  prâpœ  :  andardno  per  riavere. 

7.   Horœt,  locatif  de  horœ-a,  gr.  'xûja,  contrée. 

<S.  Moundçin,  luttaient;  en  toske  moàndem  sign.  être  vaincu  ;  pouvoir. 

9.  Nkisœy  =  ngiste  (ngâs),  toççare,  échoir  à,  italian. 

10.  Outouftoua,  touftonem? 
il.  Tœ,  après  biya  il  faut  e. 

12.  E,  après  yatit,  est  de  trop,  la  grammaire  exigerait  d'ailleurs  tœ  (liy)- 

13.  Çkouar,  italian.  :  passati  alquanti  giorni. 


—  147 


'  lundoth  '  sa  f  viy  tietri  via  tçœ 
i  gglisœy  *  gyith  atihœ,  e  hhin 
me  kalin  eme  kenin.  Rigina  i 
bouri  [aide  :i  çkouna  '"  se  içœ 
i.  Mbrœmanit van  te  strà- 
ti  "\  ma  fl  kopili  vouri  nœ  mesl 
Sœ  zâbie  sa  t'  mos  i  bouyœ 
l>rit  :  tœ  vlait.  Erdhi  menat- 
n-'t  8  i  çoki,  gyegyi  9  çœrbe- 
sin  '"  e  nats,  de'  tœ  vrisœy  tœ 
çokyen,  pra  kour  gyegyi  se  me 
tœ  vlain  e  ayô  M  nkœ  kiçœ 
klœn  [t  mosgyœ,  e  poutlii  e  e 
çtrœngoi  te  gyiri. 

Atâ  rrouan ,  e  trasgouan, 
thouam  tœnden  ,  se  timen  e 
thacœ  13. 


me  kyéninœ.  Oundôth  kyœ  tœ 
vfnte  tyâtœri  vœlhâ  kyœ  i 
gyànte  gyith  atiy,  é  hûn  (rùn) 
me  kâlvin  é  me  kyénin.  Rigina 
i  bœri  fàky*e  sikour  se  iç  i  çô- 
kyi.  Mbrœmanet  vanœ  te  çtrâ- 
ti,  pô  diâlyi  voûri  nœ  mést  nœ 
kôrdhœ  kyœ  môs  t'i  bœnœ  bri- 
tœ  tœ  vœlhâit.  Érdhi  nésœrmet 
i  çôkyi,  koupœtôi  poûnœn  e  nâ- 
tœsœ,  déç  tœ  vristey  tœ  çok- 
yen', pu  kour  koupœtôi  se  me 
tœ  vœlhânœ  é  atœ  noûkœ  kiç 
kyœnœ  as-gyœ,  e  poûthi  é  e 
çtrœngoi  te  gyiri. 

Atâ  rhoûanœ  é  traçigoûa- 
nœ,thoûa-m' tœnden',  se  timen' 
e  thâcœ. 


1.  Oundôth,  il  arriva  que. 

2.  Glisey,  de  l'ail),  sic.  glas,  glet  (Gam.),  ressembler. 

3.  Fakle  =  fàkye,  italian.  :  gli  fece  bu  ou  visu,  e  pritou  mirœ. 

4.  Çkouna,  sikour  nœ? 

5.  Strati,  italian.  :  audarono  al  lelto,  en  toske,  râuoe  tœ  flyinin. 

6.  Mit.  ital.,  pour  pô. 

7.  Bouyœ  =  bœùœ  :  boen  britœ,  far  le  corna,  planter  des  cornes. 
s.  Menatnet=  nœ  mœngyés. 

'J.  Gyékî  ordinairement  gyégyem  —  koupœtôù,  apprendre, 
lu.  Çœrbésœ  =  poûnœ,  affaire, 
il.  Ayo,  il  faut  l'ace,  atœ. 

12.  Klœn  =  kyôenœ.  part,  de  yàm. 

13.  Dis-mui  le  tien,  ton  conte,  car  j'ai  dit  le  mien.  —  Cette  formule 
semble  indiquer  une  récitation  successive  de  contes  par  plusieurs  personnes 
•  •t  comme  par  défi. 

Une  remarque  générale  sur  ce  texte,  c'est  que  les  italianismes  et  même 
les  fautes  contre  la  grammaire,  y  sont  en  nombre. 


—  148  — 


BEYT  GUÉGUE  * 

Sût'  e  toû  vétoulha  yôte 
Mœ  kœpoûn'  dâlye  kadâly, 
Ourdhœnô  Zotnia  yôte, 
Me  moûa  fôlyœ  fïœ  fyâly.' 


*  Dictée  par  Vassa-Efendi. 


INDEX  DES  CONTES 


Aigle  reconnaissant,  6  ;  sert  de  monture  au  héros  qui,  pour 
le  nourrir,  se  coupe  des  morceaux  de  chair  et  est  ensuite  guéri 
par  l'oiseau,  ibid.  Voy.  faucon. 

Animaux  reconnaissants.  Voy.  aigle,  serpent,  faucon;  aident 
le  héros  dans  son  entreprise,  16;  gardant  la  Belle  de  la  terre, 
lion  et  agneau,  2;  lions,  aigles,  fourmis  et  abeilles,  16. 

Apologue  du  chevreuil  et  de  la  chemise,  12;  —  de  la  feuille, 
amenée  par  un  coup  de  filet  et  pesant  plus  que  tous  les  tré- 
sors, 13. 

Arc,  6. 

Auberge,  bâtie  à  un  carrefour  de  routes,  dans  le  but  d'y 
interroger  les  voyageurs  et  de  découvrir  une  personne  dispa- 
rue, 16;  24. 

Bague,  plongeant  en  léthargie  celui  qui  la  porte  ;  un  collier 
et  des  florins  ont  le  même  effet,  1  ;  —  placée  dans  un  mets  et 
servant  à  faire  retrouver  au  héros  sa  femme  persécutée,  7. 

Belle  de  la  terre,  gardée  par  des  animaux,  auxquels  il  faut 
jeter  une  proie,  2;  16;  sa  fleur,  son  mouchoir,  anneau  dans 
lequel  réside  sa  puissance,  2;  épouse  son  ravisseur  et  le  sauve 
d'un  grand  péril,  ibid;  sa  conquête  indiquée  ou  imposée  comme 
une  épreuve  pour  faire  périr  le  héros,  2;  16;  épreuves  qu'elle 
impose  au  héros,  et  dont  l'une  consiste  à  la  reconnaître  au  milieu 
des  onze  jeunes  filles  qui  l'entourent,  16  ;  ressuscite  le  héros,  son 
ravisseur,  au  moyen  de  l'eau  d'immortalité,  ibid.  ;  s'enfuit  pour- 
tant à  l'aide  d'un  certain  vêtement,  et  le  mari  ne  rentre  en  pos- 


—   150  — 

session  d'elle  qu'après  avoir  brûlé  ce  vêtement  tandis  qu'elle  se 
baignait,  ibid. 

Bêtes,  temps  où  elles  parlaient,  17. 

Bride,  qui  se  métamorphose,  au  commandement  du  posses- 
seur, en  un  ou  deux  chevaux,  2.    , 

Caloyer  ou  moine,  plus  habile  que  les  sages  du  roi,  13. 

Cerf,  qui  par  l'ordre  du  soleil,  ramène  une  fille  de  la  maison 
de  celui-ci  chez  sa  mère,  9. 

Chandelier,  où  se  cache  la  princesse  que  son  père  veut  épou- 
ser, 7. 

Chat,  qui  aide  à  sortir  de  prison  le  possesseur  de  la  pierre 
merveilleuse,  11. 

Chaudière  à  douze  anses,  des  voleurs,  soulevée  par  le  héros 
seul,  21. 

Coffre  merveilleux,  renfermant  un  petit  nègre,  qui  procure 
au  possesseur  du  coffre  tout  ce  qu'il  désire,  18. 

Collier,  voy.  Bague. 

Coq,  qui  mange  et  ensuite  pond  de  l'or,  poule  qui  pond  des 
serpents,  8;  ruses  du  coq,  ibid. 

Demi-fer  et  demi-homme  ,  nom  d'un  individu  monstrueux 
ainsi  composé,  24;  tiré  de  prison,  avale  une  femme  et  l'emporte 
sur  une  montagne,  où  il  cohabite  avec  elle  ;  boit  le  sang  du  héros  ; 
meurt  progressivement,  à  mesure  que  périssent  les  animaiyx  dans 
lesquels  réside  sa  force,  ibid.  Voy.  Sanglier. 

Demirtchil,  nom  turc  d'un  cheval  qui  parle  la  langue  humaine, 
donné  (comme  les  objets  merveilleux  ,  par  le  père  du  serpent 
reconnaissant),  en  récompense  d'un  service;  tire,  par  ses  con- 
seils, son  nouveau  maitre  de  plusieurs  dangers,  21. 

Derviche,  trompe  l'ours  et  le  tue,  3;  vend  un  loup  pour  ber- 
ger à  un  prêtre,  ibid. 

Destinée,  efforts  inutiles  que  fait  le  pacha  pour  en  éluder  le 
décret  qui  le  condamne  à  périr,  20;   Destinées  (fati-tœ),  les  trois 


—   I.)l   — 

femmes  qui   viennent,  la  troisième  nuit  après  la  naissance  d'un 
enfant,  lui  assigner  son  sort,  20. 

Diable  (figurant  le  dragon  ordinaire)  ,  reconnaît  le  pi  mi 
monstrueux  et  enlève  la  fille  du  roi;  est  abattu  d'un  coup  de 
feu  (?)  par  le  libérateur  de  celle-ci,  4 ;  diables,  tenant  école  de 
diablerie,  eux-mêmes  dupés,  22. 

Eau  d'immortalité,  employée  par  la  Belle  de  la  terre.  Vov.  ce 
mot. 

École  de  filles  turques,  dans  une  ville  cliinoise,  14. 

Enfant  jeté  à  la  rivière  et  sauvé  miraculeusement,  2;  20; 
découvert  et  nourri  par  une  chèvre,  20;  selon  le  décret  de  la  des- 
tinée, échappe  à  tous  les  pièges  que  lui  tend  le  pacha,  qui  l'avait 
acheté  pour  le  faire  périr. 

Epreuves,  dont  la  main  d'une  femme  est  le  prix,  G;  21  ;  sug- 
ses  ou  imposées  pour  causer  la  perte  du  héros,  1G  ;  21  ;  2  ï. 

Faucon  gigantesque,  qui  transporte  le  héros,  lequel  le  nourrit 
d'abord  de  viande,  puis  de  sa  propre  chair  ;  l'oiseau  la  lui  resti- 
tue, et  plus  tard  le  ressuscite,  2i. 

Fille,  changée  en  garçon  par  l'effet  de  l'imprécation  des  ser- 
pents, 21  ;  —  cadette  déguisée  en  homme,  va  à  la  guerre  à  la 
place  de  son  père,  21  ;  tue  la  koutchédra  et  sauve  ainsi  le  fils 
du  roi,  qui  était  exposé  pour  être  dévoré  par  elle,  ibid.  ; —  endor- 
mie par  le  violon  et  dépouillée  de  sa  chemise,  12. 

Fils  du  Valaque  sachant  toutes  les  langues  ;  croix  qui  doit  le 
faire  reconnaître  du  roi,  son  parrain  ;  1G;  —  du  pacha,  tué  par 
le  forgeron,  20. 

Frères,  trois,  dont  le  plus  jeune  triomphe  dans  l'épreuve  im- 
posée, ou  sept  frères,  ayant  chacun  un  talent,  dont  ils  font  usage 
pour  délivrer  la  princesse,  enlevée  par  le  diable,  4. 

Jardin  merveilleux,  9. 

Jument,  sauvage  et  anthropophage,  mère  de  Demir-tchil  ; 
attirée  par  un  breuvage  de  miel,  21. 

Koutchédra,  monstre  figuré  tantôt  comme  une  femme  et  répon- 
dant à  notre  ogresse  et  à  la  Inmio  ou  à  la  Drakaina  des   Grecs; 


—  152  — 

dévorant  les  voyageurs,  2,  et  aill.;  au  nombre  de  trois  sœurs  2  ; 
secourables,  par  exception,  pour  le  héros  dont  la  beauté  les  a 
touchées,  2;  habitant  dans  un  puits  et  venant  voler  des  pommes 
d'or,  G  ;  attelée  de  force  à  un  chariot  en  guise  de  buffle,  21  ;  kout- 
chédra,  qui  se  trouve  dans  la  maison  du  soleil,  9;  qui  a  sa  mai- 
son et  est  trompée  par  une  fille  qu'elle  veut  dévorer,  ibid.  ;  visi- 
tant chaque  année  une  ville  et  y  dévorant  des  gens,  20;  tuée  par 
une  héroïne,  ibid.;  trois  koutchédras  tuées  par  trois  frères,  24. 

Lait  d'hirondelle,  qu'on  trouve  entre  les  deux  montagnes  qui 
s'ouvrent  et  se  referment.  Voy.  Résurrection. 

Lion,  qui  laisse  tomber  chaque  jour  de  sa  bouche  un  florin 
d'or  au  profit  d'un  homme  qui  s'est  chargé  de  le  nourrir  ;  donne 
la  mort,  pour  se  défendre,  au  fils  de  cet  homme,  15;  sentence 
morale  qu'il  prononce,  ibid. 

Lioubia,  monstre  pourvu  d'une  queue,  16  ;  sa  tanière;  garde 
des  choux,  précieux  pour  la  santé  ;  en  cède  trois  au  héros  qui  lui 
avait  offert  du  miel  et  du  lait,  ibid. 

Louvgat,  espèce  deloup-garou,  voleur  qui  le  contrefait,  5. 

Lune,  mariée  (comme  homme)  a  une  des  trois  sœurs,  24.  — 
Ce  trait  sera  tiré  du  slave,  où  la  lune  (méséls)  est  du  masculin  ; 
lune,  que  porte  sur  la  poitrine  une  jeune  fille,  2. 

Mariage  de  deux  filles,  dont  une  passe  pour  un  homme,  24. 

Mère  de  la  nuit,  c'est-à-dire  l'aurore,  enchaînée  pour  retar- 
der l'apparition  du  jour,  24. 

Métamorphoses,  d'un  garçon  qui  a  appris  des  diables  leurs  arti- 
fices, en  cheval,  en  mulet,  puis,  pour  échapper  à  la  poursuite 
des  diables,  en  lièvre,  pomme,  millet,  renard,  21  ;  de  diables  en 
derviches,  puis  en  poules,  qui  sont  dévorées  par  le  renard.  Voy. 
Bride,  Plumes,  Prince. 

Montagnes.  Voy.  Lait. 

Mosko  et  Tosko,  voleurs;  tours  plaisants  qu'ils  jouent  à  leur 
beau-frère,  5. 

Murs  et  porte  du  logis  de  la  Belle  de  la  terre,  doivent  être 


-  153  — 

frottés  pour  ne  pas  s'écrouler  ou  pour  s'ouvrir,  2  ;  16  ;  ils  par- 
lent, 16. 

Nègre,  esclave  de  la  pierre,  11,  et  du  coffre,  18;   apporte  la 
tille  du  roi  chez  le  héros  et  le  tire  de  plusieurs  dangers,  18;  re- 
nte un  génie  qui  sauve  le  héros  en  substituant  une  lettre  à 
une  autre,  20  ;  pays  de  Nègres,  10. 

Objets  merveilleux,  voy.  Coffre,  Pierre,  Tabatière,  Bride,  etc.; 
—  dont  le  contact  cause  la  léthargie,  1;  —  ou  actions  servant  à 
arrêter  la  poursuite  du  diable  (dragon)  ravisseur,  4. 

(  liseau,  parlant  et  entremetteur  de  mariage,  10. 

Ours,  qui  parle,  a  maison,  famille,  âne,  hache;  dupé  et  tué 
par  un  derviche,  ."!. 

Pacha,  pièges  qu'il  tend  au  héros  et  qui  causent  sa  propre 
mort,  20.  Voy.  Destinée. 

Pierre  merveilleuse,  enchâssée  dans  une  bague,  donnée  par 
le  père  du  serpent  reconnaissant  ;  elle  a  un  esclave,  un  noir, 
qu'on  fait  apparaître  en  la  frottant,  11;  (voy.  Aladin  et  la 
Lampe). 

Plumes ,  données  par  l'aigle  reconnaissant  et  pouvant  se 
transformer  en  serviteurs,  chevaux,  argent,  etc.  ;  —  ou  poils, 
donnés  par  les  animaux  qui  gardent  la  Belle  de  la  terre,  et  ser- 
vant à  faire  paraître,  en  cas  de  besoin,  l'animal  auquel  l'objet 
appartenait,  16. 

Poil  de  la  barbe  du  nègre,  esclave  du  coffre,  se  métamorpho- 
sant et  doué  de  la  parole,  18,  voy.  Plumes. 

Pomme,  dans  les  épreuves  dont  une  femme  est  le  prix,  21. 
Pommier  aux  fruits  d'or,  6. 
Pou  de  grosseur  monstrueuse,  4. 

Prince,  changé  en  pierre,  qui  reprend  sa  forme  grâce  à  une 
femme  qui  passe  trois  semaines,  trois  jours  et  trois  nuits  sans 
sommeil,  9. 

Princesse  de  la  Chine,  un  prince  en  devient  amoureux  sur 
une  seule  parole  d'un  derviche,  et  va  l'enlever  de  l'école  des 
filles,  14;  princesse  qui  choisit  un  époux  en  lui  lançant  une 
pomme,  17. 


—  154  — 

Puits  servant  d'habitation  à  une  Koutchédra  et  où  se  trouve 
aussi  la  Belle  de  la  terre;  conduit  sous  terre,  6. 

Résurrection,  opérée  par  le  grand  faucon  et  à  l'aide  du  lait 
d'hirondelle,  24. 

Sanglier,  qui  a  une  dent  d'argent,  renfermant  un  lièvre  et 
trois  pigeons,  dans  lesquels  réside  la  force  de  demi-fer  demi- 
homme,  voy.  ce  mot,  24  ;  vaincu  et  tué  par  le  héros  après  un 
long  combat,  ibid. 

Sépulture,  cercueil  placé  dans  les  branches  d'un  arbre,  1. 

Serpent  reconnaissant,  11  ;  17.  Voy.  Pierre,  Tabatière;  ser- 
pents, doués  de  la  parole,  qui  habitent  une  église  et  payent 
tribut  au  roi,  21  ;  leur  imprécation  transforme  une  fille  en  gar- 
çon, ibid. 

Servante,  se  substituant  frauduleusement  à  sa  maîtresse  pour 
être  épousée  par  un  prince,  9  ;  10  ;  la  maîtresse  garde  les  oies, 
9;  substitution  analogue  d'un  serviteur  au  filleul  du  roi,  10. 

Sœurs  jalouses,  1  ;  2  ;  égarent  leur  sœur  cadette  dans  la 
forêt  et  cherchent  ensuite  à  la  faire  périr,  ibid.  ;  substituent  des 
animaux  aux  enfants  mis  au  monde  par  leur  cadette,  2. 

Soleil,  enlève  à  l'âge  de  douze  ans  une  fille  qui  lui  a  été  pro- 
mise avant  la  naissance  et  la  rend  ensuite  à  la  mère,  9;  a  une 
maison  avec  jardin,  oiseaux,  etc.,  ibid.;  épouse  une  de  trois 
sœurs,  c'est  un  ogre  qui  sent  la  chair  fraîche,  24. 

Tabatière  ou  petite  boite  merveilleuse  qui,  lorsqu'on  la  se- 
coue, produit  tous  les  objets  désirés;  donnée  par  le  père  du 
serpent  reconnaissant,  17. 

Tapis  et  tente,  pouvant  contenir  ou  abriter  une  armée  tout 
entière,  2. 

Voyage  sous  terre,  0. 

Youg,  ou  le  vent  du  Sud  (mot  serbe),  marié  à  une  des  trois 
sœurs,  24. 

Voleurs,  1  ;  3;  5  ;  24;  mangent  l'oie  du  pacha  et  mystifient  le 
cadi,  que  l'un  d'eux  remplace  ensuite,  23. 

FIN    DE   LA    PREMIÈRE    PARTIE. 


TABLE  DE  LA  PREMIERE  PARTIE 


Avertissement 5 

Alphabet  albanais 15 

Contes  (pràlha  ') 19 

1.  Patimé 19 

2.  Les  sœurs  jalouses 21 

3.  L'ours  et  le  derviche 25 

4.  Le  pou 28 

5.  Mosko  et  Tosko 31 

6.  La  Belle  de  la  terre 33 

7.  Le  soulier 35 

8.  Le  coq  qui  pond  de  l'or  et  la  poule  qui  pond  des  serpents ....  38 

9.  La  fille  promise  au  soleil 39 

10.  La  boucle  d'or 41 

11.  La  pierre  merveilleuse 4.'} 

12.  Ls  joueur  de  violon 4G 

13.  Le  pêcheur 47 

14.  La  princesse  de  la  Chine 49 

15.  Le  lion  aux  pièces  d'or ( 53 

10.  La  liouhia  et  la  belle  de  la  terre 56 

17.  Le  serpent  reconnaissant  et  la  tabatière  merveilleuse Ci 

18.  Le  coffre  merveilleux 63 

19.  Le  fils  ingrat 64 

20.  L'enfant  vendu  ou  la  destinée  (Prâlhœza  e  tçoûnit) 66 

21.  La  fille  changée  en  garçon 71 

^2.  Les  diables  dupés  (Prâlhœza  e  çeytânit) 75 

23.  Les  deux  voleurs  (Prâlhœza  e  tœ  dû  haydoûtœve) 76 

1.  Les  nos  I  à  IV  sont  de  Pœrmét  ;  V  à  XV  ont  la  même  provenance,  mais 
ont  été  dictés  par  une  autre  personne;  XVI  à  XVIII  sont  de  Zagoryé  (petite 
contrée  proche  de  Rôezœ  et  de  Pœrmét,  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
Zagôri,  région  grecque  au  nord  d'Ianina,  qui  renferme  quarante-six  vil- 
lages) ;  XIX  à  XXIV  de  Fyèri.  Voyez  l'Avertissement. 


—  1S6  —  j 

24.  Les  trois  frères  et  les  trois  sœurs  (Prâlhœza  e  tœ  tré  vœlhé- 

zœrvet  edhé  tœ  tri  môtravet) 78 

Chansons  (Kûengœra) 85 

Beyt  (1-25) 85 

Distiques 93 

Chansons  d'amour  (32-56) 95 

Chansons  de  guerre  et  de  brigands 110 

Chansons  diverses 116 

Extraits 121 

Supplément  : 

1.  Proverbes 122 

2.  Coutumes  relatives  au  mariage  à  Pœrmét 126 

Chansons  usitées  dans  les  noces  (de  Zagoryé) 132 

3.  Spécimen  de  l'albanais-italien  :  la  chevauchée  funèbre 136 

4.  Quelques  fables  d'Ésope 14U 

5.  Deux  lettres  supposées 143 

6.  Spécimen  d'un  dialecte  albanais-sicilien  :  les  deux  jumeaux.  145 

Index  des  contes 149 


FIN  DE  LA  TABLE  DE  LA  PREMIÈRE  PARTIE. 


DEUXIÈME   PARTIE 


GRAMMAIRE   ALRANAISE 


PRÉFACE 


LES    ALBANAIS    ET    LEUR    LANGUE. 

Le  Chkipe,  çkyipelt  est,  selon  des  estimations  nécessairement 
approximatives,  la  langue  d'environ  un  million  et  demi  d'hom- 
mes, habitant  la  haute  et  la  basse  Albanie,  diverses  portions  du 
royaume  hellénique  et  d'assez  nombreuses  localités  de  l'Italie  et 
de  la  Sicile  2.  La  population  des  colonies  calabro-siciliennes , 
évaluée  à  80,000  âmes,  y  a  émigré  de  l'Epire  et  du  Péloponèse  3 
à  partir  du  xve  siècle,  et  pour  se  soustraire  au  joug  turc,  dont 

1.   Au  singulier  çfoj'ipc-ya,  çky'ipya;  on  dit  aussi  au  pluriel  çkyïpetœ. 

S.  Ilahn,  qui  avait  longtemps  habité  en  Grèce,  s'est  livré  à  ce  sujet  à  des 
recherches  dont  il  a  donné  en  détail  les  résultats.  Malheureusement,  au 
moment  où  j'écris  cette  préface  (à  Mostar,  au  milieu  d'occupations  fort  dif- 
férentes), son  livre  me  manque,  comme  beaucoup  d'autres,  et  quand  je  le 
cite,  c'est  parfois  d'après  M.  Camarda.  Un  faubourg  d'Athènes,  dont  le  nom 
ne  me  revient  pas,  est  albanais,  mais  en  outre,  selon  Hahn,  les  Ghkipetars 
occupent  la  partie  méridionale  de  l'île  d'Eubée,  le  côté  nord  d'Andros,  et 
forment  ou  formaient  naguère  la  majorité  de  la  population  dans  la  Béotie< 
l'Attique,  Mégare  et  l'Argolide.  On  trouve  aussi,  dans  les  Albanesiche  Studien, 
la  tableau  statistique  complet,  d'après  un  ouvrage  italien,  des  colonies 
d'Itali.-. 

3.  Voy.  dans  V Appendice  de  Camarda,  p.  12G,  la  chanson  qui  commence 
ainsi  : 

0  e  boûkourœ  More, 
Tçce  koûrce  tœ  lyê,  etc. 

«  0  belle  Morée,  depuis  que  je  t'ai  quittée...»  Voy  aussi  Lbid.,  p.  xlix. 


—  160  - 

d'autres  Chkipetars,  en  trop  grand  nombre,  s'accommodèrent,  en 
embrassant  l'islamisme.  C'est  par  suite  d'un  mouvement  spontané 
et  antérieur,  qu'avaient  été  occupées  les  îles  d'Hydra,  de  Spezzia 
et  de  Poros,  ainsi  que  d'autres  points  de  la  Grèce  continentale, 
et  probablement  la  région  inférieure  de  l'Epire.  Au  xie  siècle, 
après  le  renversement  ou  la  disparition  de  la  domination  bul- 
gare, avait  eu  lieu  ce  qu'on  a  appelé  «  la  manifestation  alba- 
naise, »  révélée  par  le  chroniqueur  byzantin  George  Acropolitis, 
qui  mentionne  pour  la  première  fois,  sous  la  date  de  1079,  tq  twv 
'A^jiJavwv  ê'Ôvoç l,  et  à  partir  de  ce  moment  on  voit  cette  nouvelle 
nation  ou  ce  peuple  qui  vient  de  se  reformer,  agité  d'une  fermen- 
tation qui  le  fait  déborder  sur  les  pays  voisins  et  ne  s'arrête  que 
devant  la  conquête  osmanlie. 

Sur  la  partie  du  continent  bordée  par  l'Adriatique,  les  limites 
extrêmes  de  l'aire  géographique  où  se  parle  l'albanais,  sont,  au 
nord  le  Monténégro,  au  midi  la  montagne  de  Camarina,  site  de 
l'antique  Cassiopaia,  qui  borne  la  plaine  de  Souli  (l'héroïque 
montagne  est  absolument  dépeuplée),  à  six  ou  sept  heures  de 
Prévéza.  Mais  ici  le  pays  albanais  ne  forme  qu'une  zone  étroite 
et  comme  un  avant-poste;  il  faut  remonter  jusqu'à  quinze  lieues 
au-dessus  d'Iannina  pour  le  trouver  dans  sa  plus  grande  lar- 
geur; de  ce  côté,  au  delà  du  bourg  de  Liaskoviki,  il  dépasse  les 
frontières  de  l'Epire,  comprend  une  région  macédonienne,  appe- 
lée aujourd'hui  Kolonia,  et  rencontre  sa  limite  orientale  au  lac 
d'Ochrida,  sur  la  rive  ouest  duquel  se  trouvent  pourtant  deux  vil- 
lages bulgares,  comme  il  y  en  a  encore  deux  autres  à  peu  de  dis- 
tance de  Gortcha  (KopuÇa),  chef-lieu  de  la  Kolonia  2.  Ce  dernier 
peuple,  les  Bulgares,  qui  a  inondé  pendant  plus  d'un  siècle  tout 
le  centre  et  la  partie  inférieure  de  l'Albanie,  a  laissé  aussi  d'assez 
nombreuses  épaves  dans  la  contrée  montagneuse  des  Dibres. 
Entre  le  lac  de  Scutari  et  la  mer,  la  région  que  quelques-uns 
appellent  Albanie  autrichienne,  est  habitée  par  des  Serbes  ;  c'est 

1.  Voy.  Hahn,  et  d'après  lui,  Gam.,  App.,  p,  xxv.  L'expression  de  mani- 
festation albanaise  est  de  Fallmerayer. 

2.  On  prononce  Colôgna.  J'ai  parcouru  l'an  dernier  toute  cette  contrée, 
en  allant  d'Iannina  à  Scutari.  Dans  la  direction  de  Liaskoviki,  la  limite  du. 
pays  albanais  n'est  qu'à  dix  heures  d'Iannina;  vers  l'ouest,  il  y  eu  a  douze 
de  cette  ville  à  Paramythia  (Aï  Donat  des  Turcs),  bourg  peu  éloigné  de 
Parga. 


—  101   — 

là  quYst  L'extrême  limite  atteinte  par  cette  race,  qui  elle-même 
adominé  plusieurs  siècles  sur  les  Guégues,  devenus partielle- 
menl  catholiques  en  haine  d'elle.  Enfin,  à  l'état  sporadique,  dans 
les  villes  et  surtout  dans  les  campagnes,  on  rencontre  un  autre 
élément,  les  Roumains,  pour  la  plupart  nomades  et  dont  le  nom 
ordinaire,  Valaque,  sous  sa  forme  slave  (vlah)  est  synonyme  de 
pasteur  '. 

Le  peuple  qui  nous  occupe  se  donne,  donne  à  sa  langui1  et  à 
son  pays  deux,  noms  différents.  Le  premier,  çkyip,  avec  ses  déri- 
vés çkyipœtâr,  albanais,  çkyipœri  (en  guégue  çkyipœnî),  Albanie, 
a  une  plus  grande  compréhension,  il  embrasse  même  les  dési- 
gnations provinciales  de  Guégue  et  de  Toske,  tandis  que  la  dé- 
nomination d'atiii'rî,  avec  l'adjectif  et  adverbe  arbœréç,  parait 
avoir  été  primitivement  restreinte  à  un  coin  de  territoire,  celui 
qui  esl  autrement  appelé  kourwœlyéç  ou  encore  pays  des  Lyapes 
[lyabœri),  au-dessous  d'Avlona.  Elle  est  d'ailleurs  usitée  à  Hydra 
et  en  Italie  -,  et  Hahn  en  a,  je  crois,  établi  d'une  manière  satis- 
faisante l'identité  avec  le  nom  donné  par  les  Byzantins  et  à  leur 
suite  par  les  Européens,  aux  Albanais,  'Ap^aviT/iç  ou  'A^fJavo; 
(p  =  ).,  et  réciproquement),  nom  mentionné  déjà  par  le  géogra- 
phe Ptolémée  comme  celui  d'un  petit  canton  et  d'une  montagne, 
to  'A^avo'v,  et  dont  la  racine  parait  être  le  celtique  si  répandu, 
ail),  hauteur,  montagne  3. 

Quant  au  nom  de  clikipe,  il  est  identique  au  mot  qui  dans 
certains  dialectes  désigne  l'aigle  (çkyip  4,  ailleurs   çkdbœ,   çkœ- 

1.  Il  y  en  a  une  centaine  de  familles  àElbassan,  autant  à  Tirana,  les  der- 
nières vers  le  nord.  Les  Valaques,  qui  appartiennent  tous  au  rite  grec,  s'ar- 
rêtent là  où  commence  l'élément  catholique,  représenté  à  Tirana  par  six  ou 
sept  familles  de  Scutarins/ —  En  Bosnie  et  en  Herzégovine,  les  musulmans 
désignent  tous  les  chrétiens  par  le  nom  de  Vlah.  Voy.  le  xvi"  conte. 

2.  Sue  zôùœ  arbœrèç,  une  dame  albanaise,  Rapsodie  d'un  poema  albanese,  etc. 
—  Roendœ  vâça  t'  arbœrèça,  neuf  filles  albanaises,  Gam. ,  App. ,  p.  114.  — 
Lyâp  est  un  sobriquet  tenu  pour  injurieux,  et  le  nom  slave  albanais  de  l,our- 
vœUjiç  peut  s'interpréter  par  «  cheveux  de  prostituée.  » 

3.  Voy.  Cam.,  App.,  p.  xxvm.  —  Selon  George  Acropolitis  tô  'AXpavbv  de 
Ptolémée,  est  l'Elbassan  d'aujourd'hui. 

4.  C'est  le  nom  sous  lequel  Kristoforidis,  dans  son  abécédaire  guégue, 
]>.  1*.  désigne  l'aigle  (dans  le  toske,  rkyiflèri  a  çkyipeya).  Voy.  la  traduction 
du  morceau  à  la  fin  de  cette  grammaire.  11  paraît  par  là  que  l'auteur  adopte 
l'explication  indiquée  au  texte. 

11 


—   102  — 

bohœ,  etc.),  et  a  lui-même  de  l'affinité  avec  çkœmb,  rocher;  on  y 
retrouve,  comme  il  semble,  la  clé  du  jeu  de  mots  mis  par  Plu- 
tarque  dans  la  bouche  de  Pyrrhus,  disant  à  son  peuple  :  «  C'est 
par  vous  que  je  deviens  aigle1.  »  C'est  apparemment  un  de  ces 
titres  que  la  vanité  nationale  aime  quelquefois  à  se  décerner. 

A  côté  de  ces  deux  appellations  communes  à  la  race,  il  en  est 
d'autres  qui  en  indiquent  le  partage  en  deux  grandes  fractions  et 
impliquent  souvent  une  idée  réciproque  de  mépris  et  de  haine 
gégœ,  gegœrî,  le  Guégue,  la  Guégarie  2,  au  nord,  et  au  sud  tôsk, 
toskœrî,  mot  qui  est  bien  le  même  que  ïuscus,  Toscan.  Ces  deux 
dénominations  reçoivent,  suivant  les  circonstances,  une  accep- 
tion plus  ou  moins  étendue,  mais  la  rivière  du  Çkoûmb,  dont  le 
nom  se  retrouve  dans  celui  de  la  ville  antique  de  SxaiMrçîç  3,  est 
la  limite  généralement  admise  entre  le  pays  des  Guégues  et  celui 
des  Toskes.  Or  c'est  la  direction  que  suivait  la  via  Egnatia , 
laquelle,  selon  Strabon,  avait  à  gauche  les  Illyriens  et  à  droite 
les  Épirotes  4. 

On  est  habitué  à  considérer  respectivement  le  langage  des 
Toskes  et  des  Guégues  comme  des  dialectes  si  nettement  séparés, 
qu'ils  formeraient  presque  des  idiomes  distincts,  quoique  ayant 
beaucoup  d'affinité.  Il  y  a  là  une  exagération,  mais  il  faut  dire 
que  jusqu'ici  ni  le  lieu  où  finit  le  toske  et  où  commence  le  gué- 
gue, ni  ce  qui  constitue  l'essence  propre  de  chacun  n'a  été  suffi- 
samment déterminé.  En  "effet,  beaucoup  de  formes  de  mots,  de 
combinaisons  phoniques,  données  par  Hahn  comme  guégues,  se 
retrouvent  dans  les  parlers  méridionaux,  tandis  qu'il  en  est  d'au- 
tres, appartenant  à  ceux-ci,  que  Kristoforidis  n'emploie  ni  à  l'un 
ni  à  l'autre  titre.  La  vérité  est  qu'il  n'y  a  pas  de  ligne  de  démar- 
cation bien  tranchée,  et  qu"en  remontant  du  sud  au  nord,  en 
allant  de  l'ouest  à  l'est,  la  langue  et  la  prononciation  changent 

i.  Ai  '  ôjiâç  àe-ro'ç  ù\u,  ou,  comme  traduit  Cam. ,  pœv  yoû ,  Ckyipœlârœ. 
çkyïpe  yâm,  App.,  p.  152.  —  Le  nom  même  de  Pyrrhus  se  prêterait  à  l'expli- 
cation de  boûrh,  vir,  guerrier. 

2.  J'ignore  si  ce  nom  a  un  rapport  d'étymologie  et  de  signification  avec 
les  mots  serbes  gégatise,  «  marcher  paresseusement,  segni  gradu  incedere,  » 
géganats,  l'homme  qui  marche  ainsi. 

3.  'Eof<5Vrû>v  2xoc[j.TTâ;,  Ptol  ,  lat.  Scampœ,  Cam.,  App.,  p.  xu;  en  albanais 
çkôemb  ou  çkôemp  veut  dire  rocher. 

4.  Voy.  Hahn  et  Cam.,  App.,  p.  xxx. 


—  io:!  — 

par  degrés  presque  insensibles},  |  more  que  lapins  grande  diver- 
sité se  manifeste  entre  le  dialecte  de  Scutari  et  ceux  de  l'Epire 
inférieur.  Le  centre  de  l'Albanie,  immédiatement  au-dessus  du 
lirab,  passe, môme  chez  quelques  Toskes,  pour  le  lieu  ah  leur 
idiome,  bien  qu'il  y  soit,  décidément  guégue,  se  parle  avec  le 
plus  de  pureté.  A  cela  se  rapporte  le  dicton  que  j'ai  entendu  (il 
est  de  Zagoryé)  : 

Tûrktç'  e  Stambôlhit, 
Gkyip'  e  Elhbasânit, 

«  turc  de  Gonstantinople,  albanais  d'Elbassan  '.  » 

Les  textes  ici  publiés  fourniraient,  s'il  en  était  besoin,  la 
preuve  de  ces  variétés  dialectales,  qui  ne  donnent  pas  moins 
d'embarras  pour  apprendre  l'albanais  que  pour  en  faire  l'expo- 
sition grammaticale.  En  cela,  c'est-à-dire  en  me  bornant  à  un 
seul  dialecte,  celui  de  Pœrmét  (Premedi  des  cartes),  j'ai  suivi 
L'exemple  judicieux  de  Hahn.  11  est  évident  en  effet  que  mêler  les 
mots  et  les  formes  appartenant  à  des  parlers  différents,  engendre 
une  confusion  qui  ne  peut  que  brouiller  les  idées  du  lecteur.  Il 
suffira,  et  il  y  a  utilité  à  le  faire,  d'indiquer  dans  les  remarques 
ou  en  note,  les  plus  importantes  de  ces  formes  divergentes, 
parmi  celles  qui  me  sont  connues.  Les  paradigmes  de  M.  Ca- 
m;irda  en  contiennent  d'autres  encore,  bien  qu'il  y  manque  quel- 
ques-unes de  celles  que  je  donne. 

Pris  dans  son  ensemble,  quelle  est  la  provenance  du  peuple 
albanais  ?  On  sait  que  quelques  philologues  récents,  des  plus  au- 
torisés d'ailleurs,  se  sont  hasardés  à  les  appeler  Pélasges  moder- 
nes, par  voie  d'hypothèse  et  en  confessant  d'ailleurs  qu'on  ne 
sait  pas  encore  exactement  ce  qu'étaient  les  Pélasges,  «  ques- 
tion, ajoute  Hahn,  après  citation  et  examen  de  tous  les  témoi- 
gnages, qui  était  aussi  embrouillée  du  temps  de  Strabon  qu'elle 
l'est  de  nos  jours  -.  »  C'est  par  une  conclusion  toute  négative 

1.  Voy.  à  la  fin  de  la  grammaire,  le  chapitre  où  j'ai  résumé  les  caractères 
du  guègue. 

2.  \1!>.  Studion,  \>.  222.  «  C'esf  peine  perdue,  dit  M.  Max  Millier,  que  de 
chercher  à  tirer  aucun  renseignement  positif  de  ce  que  nous  disent  les 
Grecs  et  les  Romains  concernant  la  race  et  la  langue  de  leurs  voisins  bar- 
bares. »  La  sricnce  du  langage*  p.  i-19,  note.  Et  ailleurs,  à  propos  des  Pelas- 


—  104  — 

que  l'auteur  allemand,  il  le  dit  lui-même,  est  conduit  à  cette  hy- 
pothèse. Dans  les  pays  où  les  écrivains  anciens  nous  parlent 
d'Illyriens  et  d'Epirotes  et  où  l'histoire  mentionne  plus  tard  une 
invasion  bulgare,  il  voit  tout  d'un  coup  surgir  une  nationalité 
parfaitement  étrangère,  par  la  langue  et  les  coutumes,  aux  Bul- 
gares, aussi  bien  qu'elle  est  distincte  des  autres  Slaves  et  des 
Grecs;  cette  nationalité  n'est  non  plus  le  produit  d'aucune  immi- 
gration historique,  et  dès  lors  il  ne  reste  qu'à  la  considérer 
comme  la  descendante,  sous  un  nom  nouveau ,  des  peuples  con- 
nus à  l'antiquité,  et  qui  eux-mêmes:  Illyriens,  Epirotes,  Macé- 
doniens, Thraces,  auraient  appartenu  à  la  grande  race  tyrrhé- 
nopélasgique. 

Ce  qu'était  vraiment  celle-ci  on  l'ignore,  et  on  l'ignorera  pro- 
bablement toujours.  Quant  à  la  première  partie  de  la  thèse,  l'au- 
tochthonie  des  Chkipetars  et  leur  parenté  avec  les  populations 
primitives  du  pays,  elle  me  parait  le  résultat  d'une  induction 
légitime,  sous  la  réserve  qu'on  admettra  une  infusion  considé- 
rable de  sang  étranger,  depuis  les  Celtes,  les  Romains  et  les 
Goths  (ve  siècle),  en  passant  par  les  Bulgares  et  les  Serbes,  jus- 
qu'aux Osmanlis  et  aux  Grecs. 

La  race  étant  mélangée  au  plus  haut  degré,  ce  qu'atteste 
d'ailleurs  la  diversité  des  types  physiques,  le  problème  ethnolo- 
gique disparait  presque  ou  s'absorbe  dans  celui  qui  regarde  le 
langage.  Quelle  lumière  la  langue  albanaise  peut-elle  donc  four- 
nir sur  sa  propre  origine  ? 

Des  deux  parties  dont  se  compose  tout  idiome,  le  vocabulaire 
et  la  grammaire,  le  premier  était  bien  propre  à  égarer  de  hasar- 
deux étymologistes  qui,  n'ayant  à  leur  disposition,  en  fait  d'alba- 
nais, que  des  mots  peu  nombreux  et  pas  toujours  correctement 
écrits,  avaient  tiré  de  cet  examen  des  conclusions  aussi  diverses 
que  précipitées.  Les  textes  corrects  sont  venus,  les  formes  des  mots 
ont  été  reconnues  presque  toutes  ,  sinon  toujours  expliquées,  et 
soigneusement  exposées,  avec  les  principales  règles  de  la  syn- 
taxe, honneur  qui  revient  surtout  à  M.  Hahn,  et  il  est  devenu 
dès  lors  possible  de  démontrer  que  l'albanais,  tout  en  ayant  son 

ges  eux-mêmes  :  «  L'hypothèse  d'après  laquelle  les  Pélasges  auraient  été  les 
ancêtres  communs  des  Grecs  et  des  Romains,  n'est  autre  chose  qu'un  mythe 
grammatical,  qui  ne  mérite  plus  aujourd'hui  de  réfutation  sérieuse.  »  Ibid . , 
p.  245. 


—  165  — 

originalité  propre,  appartient,  dans  plusieurs  parties  essentielles, 
à  la  famille  indo-européenne,  et  se  rapproche  spécialement  du 
grec  ancien,  quoique  toutes  les  idées  d  i  M.  Camarda  à  ce  sujet 
ne  me  paraissent  pas  pouvoir  être  acceptées. 

On  entrevoit  aussi  dans  certaines  particularités  comme  :  la 
fréquence  du  son  sourd  flj(eu),  le  manque  d'infinitif,  l'usage  d'un 
article  postposé  ou  L'aspect  déterminé  des  noms,  la  confusion  du 
génitif  et  du  datif,  des  analogies  avec  les  idiomes  modernes  de  la 
presqu'ile  danubienne,  le  roumain,  le  grec  et  le  bulgare;  analo- 
gies qui  sont  probablement  l'héritage  du  passé  et  ont  leur  source 
dans  l'ancien  ou  les  anciens  idiomes  de  la  contrée. 

Plus  que  cela,  la  continuité  de  ceux-ci  avec  l'albanais,  ou  le 
fait  que  là  où  il  est  parlé  aujourd'hui  et  sur  d'autres  points 
encore,  régnait  jadis  une  langue  dont  il  sert  à  expliquer  les  rares 
débris,  parait  avoir  été  mise  hors  de  doute.  La  nomenclature 
géographique  laissée  par  les  auteurs  anciens,  encore  qu'on  la 
voulût  plus  abondante,  en  fournit  la  preuve.  Il  est  impossible,  en 
effet,  de  ne  pas  reconnaître  des  mots  chkipes  dans  les  noms  sui- 
vants :  Triballes  (tri,  brilliœ,  trois  points  ou  sommets;  Philippolis, 
au  moyen  âge,  fut  appelé  Trimontium),  Vendum  (vrénd,  lieu), 
Lopsi  (lyôpœ,  vache,  hjôpoes,  vacher,  nom  de  diverses  localités 
actuelles);  localité  et  peuplade  des  Japodes,  Dimallœ  [di  mâly, 
deux  montagnes,  cf.  le  promontoire  Malée  l),  le  mont  Bora  (la 
neige),  Codria,  Scodra  (hôdrœ,  colline,  éminence),  etc.  Le  nom  de 
Scampœ  a  déjà  été  cité  2.  Je  n'hésite  pas  d'ailleurs  à  avouer  que 
Hahn  a  été  beaucoup  moins  heureux  et  n'est  pas  allé  au  delà  de 
quelques  probabilités  dans  l'explication  qu'il  a  tentée,  au  moyen 
du  même  instrument,  des  noms,  supposés  pélasgiques,  des  prin- 
cipales divinités  grecques  3. 


1.  'AXX  '  "j-i  frr,  -i'f]  êW/./.E  MaXetecuv  opoç  aî-icû...  Odyssée,  iv,  544.  Goûrœ, 
pierre,  se  trouve  dans  le  même  poème  :  ruf^mv  [ùvicpûra  IIggei&xmv  èireXaaoev... 
■t.i.x'ji  fuçaîiiv  JMTpr.v,  ib.  v,  500,  507. 

2.  Vby.  IL,  Alb.  Studien,  p.  221  et  seq.  Aux  mots  cités  on  peut  ajouter, 
entre  autres,  le  nom  de  la  Dalmatie  (AaX;.i.a.7cî;,  A£àu.*teï;,  avec  leur  capitale 
Acftfuov),  que  rappellent  délye,  brebis,  dœlymér  (N.  T.).  pâtre,  et  peut-être  le 
nom  de  la  région  épirote  de  Delvino. 

3.  Alb.  Stud  ,  p.  248-254.  Les  rapprochements  les  moins  improbables 
seraient  ceux-ci  :  Ar,-;T,Tr,:  (alli.  d;/r,  terre,  dorieu  Si),  Asu)4»>.twv,  Deucalion 
{dhé-ou,  la  terre,  kalhi.  épi),  Tbétis  (dét-i, la  nier)  T]1(;mjSi  À-8yÎvyi  [thùenœ.  qui 


—  1GG  — 

Considéré  sous  le  rapport  du  lexique,  l'albanais  offre  d'abord 
le  même  aspect  mélangé  que  nous  avons  constaté  dans  la  race 
qui  le  parle.  En  premier  lieu  sans  doute,  un  élément  clikipe  pro- 
prement dit,  le  pélasgique  peut-être,  mais  qu'on  n'a  pas  encore 
déterminé,  et  qui  ne  pourra  l'être  qu'après  un  examen  minutieux 
et  appuyé  sur  un  savoir  très-étendu,  de  tous  les  mots  reconnus 
pour  ne  pas  appartenir  aux  catégories  suivantes  :  hellénique, 
latin,  grec  moderne,  slave,  italien,  sans  compter  quelques  voca- 
bles qu'on  a  rattachés  au  gothique;  le  turc  est  ici  hors  de  ques- 
tion, mais  il  se  pourrait  que  le  roumain  eût  une  grande  impor- 
tance pour  cette  investigation. 

Sur  les  mots  mêmes  qu'on  retrouve,  plus  ou  moins  modifiés, 
en  grec  et  en  latin,  il  s'élève  une  question  très-intéressante  :  Ces 
mots  dérivent-ils  d'une  source  commune,  ou  bien  sont-ils  des 
emprunts  faits  à  une  époque  historique  quelconque?  Le  grec  et 
le  latin  étant,  comme  cela  est  admis  aujourd'hui,  des  langues 
sœurs,  rien  d'étonnant  à  ce  qu'une  autre  langue,  tout  en  gardant 
sa  qualité  indépendante,  contint,  même  en  grand  nombre,  des 
mots  se  retrouvant  dans  les  deux  autres,  n'est-ce  pas  là  le  cas  du 
slave,  du  lithuanien,  etc.?  Mais  pour  être  en  mesure  de  se  pro- 
noncer là-dessus,  il  sera  nécessaire  de  passer  au  crible  de  la 
grammaire  comparée  les  mots  albanais  de  cette  classe,  soit  qu'il 
y  ait  identité  de  forme,  soit  que  celle-ci  ait  subi  des  altérations. 
M.  Camarda  surtout  s'est  déjà  livré  à  ce  travail,  souvent  avec 
succès,  mais  de  manière  parfois  à  montrer  un  danger  des  études 
étymologiques,  c'est-à-dire  en  traitant  comme  chkipes  des  mots 
qu'il  ignorait  être  slaves  ou  turcs,  et  Hahn  n'avait  pas  non  plus 
échappé  à  ce  danger  !. 

Ajoutons  que  pour  les  mots  de  provenance  latine,  mais  qui 
ont  passé  en  italien,  il  y  aura  encore  lieu  de  se  demander  auquel 
de  ces  deux  idiomes  (et  un  troisième,  le  roumain,  pourrait  bien 
parfois  être  aussi  interrogé)  ils  ont  été  pris.  Tel  serait  le  cas 
pour  martôn,  marier,  kœndén,  chanter,  moûr,  mur,  fik,  figuier, 
kœmbœ,  jambe  et  pied,  pértœ,  porte,  et  tant  d'autres. 

a    dit),   Kop-/i,  Proserpine   (kùhr,    moissonner),   Kpo'voç  (kroûa,  krô-i,   source 
jaillissante). 

1.  M.  Blau  a  dressé  une  liste  de  plus  de  200  mots  turcs,  non  indiques 
par  mon  devancier.  Le  même  auteur  a  tenté  d'expliquer,  au  moyen  de  l'al- 
banais, les  inscriptions  lyciennes. 


—  167  — 

L'espace  me  manque  pour  dresser  ici  les  longues  listes  de 
mots  qui  donnent  matière  aux.  questions  indiquées  et  que  je  ne 
me  fais  pas  fort  de  résoudre,  mais  du  moins  convient-il  de  faire 
voir  par  quelques  exemples  les  difficultés  auxquelles  on  se  heurte. 
Midlytœ,  miel,  se  reconnaît  dans  \l(1i  et  met,  et  le  /  semblerait  se 
rapporter  au  thème  [acàit,  mais  n'appartièrit-il  pas  au  suffixe  al- 
banais si  fréquent  tœ?  Othlhœ,  route,  bdlytœ,  argile,  houe,  marais, 

it  bien  identiques  et  pour  la  forme  et  pour  le  sens  à  o&o;  et  à 
;-,/.).7o:.  gr.  mod.,  mais  dans  quel  rapport  sont-ils  entre eux?L'un 
a-t-il  donné  naissance  à  l'autre,  o&o;  à  oûdhœ,  ou  au  contraire  bd- 
lytœh  fytktoit  Doûkem,  paraître,  poiïïlt,  baiser,  rappellent  évidem- 
ment les  fermes  oV/.eo[/at,  iroOew;  en  sont-ils  dérivés? 

Deux  observations  essentielles  doivent.  ééldh  moi,  servir  de 
guide  dans  ces  investigations,  c'est  1°  que  le  Chkipetar  n'a  au- 
cune répugnance  à  employer  des  idiomes  étrangers  et  qu'il  leur 
l'ait  avec  la  plus  grande  facilité  des  emprunts  ;  n'a-t-il  pas  oublié 
jusqu'au  nom  de  père,  ou  du  moins  ne  le  remplace-t-il  pas 
Le  plus  souvent  par  le  mot  turc  correspondant M  2°  que  sa  langue 
parait  avoir  suivi  la  loi  intérieure  qui,  dans  les  idiomes  néo- 
latins, a  amené  d'une  part,  la  suppression  des  syllabes  ou  dési- 
nences finales,  et  de  l'autre,  a  tiré  plusieurs  mots  non  pas  du 
nominatif,  mais  du  thème  des  cas  obliques.  Moùr,  mur,  hôrp,  det. 
kôrbi,  (fiirt,  esprit,  âme,  individu,  mil,',  ami,  drh,  arc,  peuvent 
servir  d'exemple  pour  le  premier  cas;  nous  y  ajouterons  péçîc, 
poisson,  fdkye,  joue,  etc.,  qui  montrent  que  l'emprunt,  s'il  a  eu 
lieu,  remonte  jusqu'à  l'époque  où  le  c  latin  avait  encore  la  pro- 
nonciation de  /.-.  Veriï'lie,  vérité,  vrai,  çœndét,  santé,  hjépour,  lié— 
\  re,  gydbndcerœ,  glande,  etc.,  indiquent  les  thèmes  veritatem  (ou 
veritat-is),  sanitatem,  leporém,  glandem  2. 

1.  Baba,  dont  le  pluriel,  renforcé  du  signe  du  plur.  alb.,  babalhâ>œta\ 
Bert  aussi  à  exprimer  le  père  et  la  mère,  les  parents,  au  lieu  du  latin  pe- 
rint-tOB]  âtœ-a  parait  aussi  avoir  la  même  origine  (Tk.,  âta). 

2.  M.  Camarda  me  paraît  en  général  disposé  à  chercher  trop  loin  ou  trop 
haut  l'étymologie  de  bien  des  mots  qui,  à  mon  avis,  sont  des  emprunts  mani- 

-  .-t  récents;  p.  e.  legyên,  bassin,  pris  du  turc,  corruption  lui-mêin 
Xatavn,  nàm,  pers.,  koulyàtç,  gâteau,  en  slave  (de  kolo,  roue),  et  non  du  grec 
■/.'jjj.'.l.  :  ipœton,  du  turc  (tous  les  voyageurs  savent  ce  que  c'est  qu'un  zaptié), 
tijn?,  en  turc  crâne,  eminence,  qu'il  rapproche  deOvi^r,;  de  même  pour  tjé;, 
iÇcuaî-a,  mots  ^<:rc-<  mutilés,  et  tant  d'autres  plus  modernes.  La  chute  ou  le 
manque  d'un  suffixe  3e  fail  aussi  remarquer   d-t  s  des   m<  dn 


—  k;h  — 

La  domination  en  Albanie  des  Serbes  et  des  Bulgares,  dont 
la  nomenclature  géographique  du  pays  conserve  tant  de  traces, 
l'absorption  certaine  parla  nation  albanaise  de  nombreux  indivi- 
dus appartenant  à  ces  deux  races,  le  voisinage  prolongé  des  siè- 
cles durant,  des  trois  peuples,  enfin  cette  propension  mentionnée 
plus  haut  des  Chkipetars  à  prendre  des  vocables  étrangers,  tout 
donnerait  à  supposer  que  la  langue  de  ceux-ci  aura  été  pénétrée, 
à  peu  près  au  même  degré  que  cela  a  eu  lieu  à  l'égard  du  turc, 
d'éléments  slaves.  C'est  donc  avec  étonnement  que  j'ai  constaté 
le  contraire  dans  les  textes  parvenus  à  ma  connaissance,  et  il  est 
à  peine  besoin  de  rappeler  le  témoignage  oral  de  Kristoforidis, 
selon  lequel,  sur  les  quarante  mille  mots  qu'il  a  recueillis,  quatre 
cents  à  peine,  d'après  l'examen  fait  par  un  Slave,  auraient  cette 
origine. 

Les  emprunts  faits  au  grec  moderne  ou  récemment  au  grec 
ancien,  principalement  pour  les  besoins  de  la  traduction,  dans  le 
Nouveau  Testament  (édition  de  Corfou),  sont  plus  nombreux  et 
aussi  plus  apparents.  En  dépit  d'analogies  fondamentales  entre 
les  deux  idiomes,  et  quelque  mutilés  que  puissent  être  les  mots 
pris  du  grec,  ils  gardent  dans  leur  extérieur  quelque  chose  d'anti- 
albanais,  ce  qui  s'explique  aussi  bien  par  certaines  particularités 
grammaticales  (les  préfixes,  suffixes,  <*tc.)  que  par  la  différence 
des  alphabets.  Sous  le  rapport  phonétique,  en  effet,  le  clikipe  est 
d'une  abondance  et  d'une  variété  qui  dépassent  de  beaucoup  la 
langue  d'Aristophane.  Et  il  a  eu  sa  part  d'influence  sur  le  grec 
vulgaire,  dans  la  prononciation  duquel  on  trouve  bon  nombre  de 
sons  ignorés  de  l'alphabet  classique,  notamment  le  ch  au  lieu  de 
s,  particularité  qui  lui  donne  un  air  de  ressemblance  avec  notre 
charabias  d'Auvergne  '. 

L'albanais  est-il  susceptible  de  culture  et  de  développement? 
Quel  est  son  avenir  et  celui  du  peuple  qui  le  parle  ?  Questions 
peut-être  oiseuses,  ou  que  ce  n'est  pas  le  cas  de  traiter  ici.  On  me 
permettra  cependant  à  ce  sujet  quelques  brèves  remarques.  Bien 

caractère  le  plus  ancien,  comme  groûa,  femme,  ^paû-ç,  vyèrhœ,  sœur,  eVj;o'-c, 
poûnœ,  travail,  tovo-ç,  oûdhœ,  chemin,  oàd-ç.  —  Le  suffixe  supposé  perdu  e.st 
quelquefois  remplacé  par  un  suffixe  albanais,  ex.  :  dhèlypœrœ,  vulpes,  gyàr- 
pœrœ,  serpens,  sk.  sarpas,  noiae,  vuo';,  kydn,  xXaîw.  neri,  àvrlp.  sk.  naras. 

1.  C'est  peut-être  dans  la  phraséologie,  dans  les  idiotismes,  que  le  grec 
vulgaire  et  l'albanais  offrent  le  plus  de  ressemblances. 


—  ir>9  — 

que  le  vocabulaire  du  chkipe  soit  incomplètement  connu.,  on  peut 
affirmer  que  c'est  une  Langue  pauvre,  et  cela  au  point  de  vue 
non-seulemeni  des  idées  abstraites  ou  générales,  mais  de  la  no- 
menclature naturelle  la  plus  simple,  et  je  parle  d'après  les  efforts 
que  j'ai  faits,  souvent  en  vain,  pour  me  procurer  les  noms  des 
animaux,  des  arbres,  des  plantes  les  plus  ordinaires  '.  Que  sera- 
ce  si  l'on  aborde  la  nomenclature  administrative  ou  industrielle? 
Là  le  turc  règne  sans  partage.  La  fusion  raisonnée  de  divers  dia- 
lectes, la  connaissance  approfondie  et  l'emploi  judicieux  <\>'>  res- 
sources qu'offre  la  grammaire  pour  la  formation  des  mots,  com- 
bleraient en  partie  les  lacunes  signalées.  Il  faudrait  aussi  que  la 
langue  fût  enseignée  dans  les  écoles.  Kristoforidis  a  préparé  les 
voies  par  la  rédaction  d'abécédaires  et  d'un  abrégé  de  l'histoire 
sainte;  le  gouvernement  ottoman  lui-même  semblait  accorder  sa 
coopération  en  décrétant,  au  commencement  de  1870,  la  nomina- 
tion d'une  commission  mixte,  composée  de  trois  musulmans  et  de 
trois  chrétiens,  et  chargée  de  créer  un  nouvel  alphabet  pouvant 
servir  à  «  toute  l'Albanie,  sans  que  nous  soj'ons  obligés  d'avoir 
«  recours  aux  alphabets  étrangers,  dont  les  langues  n'ont  aucun 
«  rapport  avec  le  notre  2.  »  Au  fond,  la  mesure,  sans  précédents 
dans  la  politique  ottomane,  était  dirigée  contre  l'hellénisme,  et  la 
commission ,  qui  avait  pour  programme  l'adoption  des  lettres 
turques  ou  l'invention  de  caractères  tout  à  fait  nouveaux,  s'est 
depuis  longtemps  dissoute  sans  avoir  rien  produit  3. 

Le  morcellement  politique  et  plus  encore  le  morcellement 
religieux,  menacent  sérieusement  l'existence  des  Albanais  comme 
nation.  Les  membra  disjecta,  dispersés  en  Italie  et  en  Grèce,  se- 
ront fatalement  absorbés  par  la  population  plus  nombreuse  qui 
les  entoure.  Dans  le  royaume  hellénique  l'égalité  civile  et  l'iden- 

1.  On  peut  consulter  la  liste  franco-albanaise  à  la  fin  «lu  volume. 

2.  Extrait  d'une  correspondance  de  Scutari.  publiée  dans  le  Courrier 
d'Orient,  le  2  mars  1870.  L'écrivain  enrôle  sans  hésiter  parmi  les  Chkipetars, 
et  en  tète  d'une  foule  de  pachas,  Aristote  et  Alexandre. 

le  n'est  pas  tout  à  fait  exact,  elle  a  imaginé  un  alphabet,  qui  fut  im- 
prime, et  qu'un  des  membres  musulmans  de  la  commission,  Tahsim-Efendi, 
distribuait  dans  la  province  d'Iannina,  lorsqu'il  fut  (mars  1874)  appréhendé 
pour  ce  fait  et  envoyé  à  Constantinople.  Au  reste,  les  alphabets  particuliers 
et  inventés  de  toutes  pièces  n'étaient  pas  chose  inconnue  en  Albanie.  Naoum 
Hartsi,  de  Gortcha,  en  a  publié  un  de  ce  genre  à  Bucharest,  en  1844,  et  s'en 
rvi  pour  l'impression  de  je  ne  sais  quels  textes. 


—  170  — 

tité  de  culte  tendent  à  accélérer  cette  fusion,  qui  produira  un 
nouveau  mélange  de  la  race  grecque.  L'albanais,  dont  quelques 
spécimens  publiés  dans  les  journaux  d'Athènes  sont  déjà  macà- 
roniques  l,  et  que  les  Hydriotes  tant  soit  peu  cultivés  ne  connais- 
sent plus  qu'imparfaitement,  sera  relégué  sous  peu  au  rang  de 
patois.  On  ne  se  vante  guère  d'être  Albanais  dans  la  cité  de  Mi- 
nerve, cela  y  serait  fort  mal  vu.  Au  reste,  jamais  Marco  Botzâris, 
pas  plus  que  Canaris  ou  Miaoulis,  n'ont,  je  crois,  revendiqué 
cette  qualité.  Ils  s'étaient  voués  pleinement  et  de  cœur  à  la  pa- 
trie hellénique. 

Re^te  le  tronc  principal,  concentré  dans  une  région  de  la 
Turquie  d'Europe.  Au  nord,  les  sectateurs  du  rite  latin;  au  sud, 
ceux  qui  professent  le  rite  grec,  ne  se  chérissent  pas  plus  mu- 
tuellement qu'ils  n'aiment  les  musulmans,  nombreux  partout  et 
appuyés  de  toute  l'influence  d'un  gouvernement  qui,  malgré  la 
velléité  éphémère  rapportée  tout  à  l'heure  a  toujours  confondu 
la  nationalité  avec  l'islamisme.  Les  missionnaires  étrangers  en- 
seignent l'italien  aux  Guègues  septentrionaux,  tout  en  se  servant 
pour  les  besoins  religieux  de  l'idiome  national,  qu'ils  corrom- 
pent2. Une  autre  cause  tend  à  dénationaliser  les  Toskes  et  en 
général  tous  les  Albanais  du  rite  oriental,  c'est  l'hellénisme, 
dont  les  maîtres  ou  maitresses  d'école  (les  écoles  de  filles  sont 
encore  bien  rares),  sortis  du  gymnase  d'Iannina  ou  d'Athènes, 
se  font  les  propagateurs  plus  ou  moins  conscients  en  enseignant 
exclusivement,  quoique  d'une  manière  fort  élémentaire,  le  grec 
aux  enfants  des  deux  sexes  3. 

Par  le  peu  que  je  viens  de  dire,  on  voit  quelle  révolution  poli- 
tique, quels  changements  profonds  dans  les  mœurs  et  les  antipa- 
thies confessionnelles  il  faudrait  pour  donner  au  peuple  chkipe  la 


1.  Voy.  Gam.,  App.,  p.  86. 

2.  Leur  langage  fourmille  entre  autres  de  mots  turcs.  Les  traductions  de 
la  Doctrine  chrétienne  et  de  la  Voie  du  paradis  sont  les  seuls  ouvrages  qu'on 
leur  doive.  Le  «  Guneus  prophetarum,  italice  et  epirotice,  »  gros  volume 
imprimé  à  Padoue  en  1685,  est  peut-être  d'un  meilleur  style,  l'auteur,  Pierre 
Bogdan,  archevêque  d'Uskup,  paraissant  avoir  été  indigène,  car  il  se  qualifie 
de  Macédonien.  Si  l'on  en  excepte  une  traduction  de  la  Doctrine  chrétienne 
qui  remonte  à  1644,  le  Guneus  est  le  plus  ancien  texte  alhanais  connu,  et 
Kristoforidis  m'assurait  que  la  langue  en  diffère  fort  peu  du  parler  actuel. 

3.  Il  en  est  de  même  dans  les  écoles  valaques. 


—   171   — 

cohésion  qui  lui  manque,  assurer  sa  conservation  et  belle  de  sa 
langue,  et  faire  passer  celle-ci  au  rang  des  idiomes  cultivés.  Un 
Dante  suffirait  à  peine  à  cette  dernière  partie  delà  tâche. 


II 


GRAMMAIRE    ET    ORTHOGRAPHE. 


J'ai  dit  précédemment  que  presque  toutes  les  formes  gramma- 
ticales de  l'albanais  avaient  été  établies  et  expliquées.  C'était 
une  restriction  nécessaire,  car  il  s'en  faut  que  toute  incertitude 
ait  cessé  au  sujet  de  plusieurs  d'entre  elles.  Si  dans  la  dérivation 
des  mots,  dans  certaines  flexions  nominales  et  verbales  et  plu- 
sieurs règles  de  syntaxe,  on  trouve  des  rapports  et  des  analogies 
manifestes  avec  le  système  général  indo-européen,  il  est  telle 
forme  grammaticale  dont  l'existence  est  encore  problématique, 
<'t  des  particularités  de  syntaxe  qui  n'avaient  pas  été  suffisam- 
ment définies  ou  interprétées;  or  ce  sont  précisément  celles-là 
qui  constituent  l'originalité  de  l'albanais.  Le  lecteur  qui  jettera 
les  yeux  dans  cette  grammaire,  sur  ce  qui  concerne  le  neutre, 
l'article,  ce  que  j'ai  appelé  pronom  attributif,  les  cas  et  aspects 
des  noms,  et  le  chapitre  de  la  formation  des  mots,  verra  quels 
efforts  j'ai  faits  pour  combler  les  lacunes  laissées  par  mes  devan- 
ciers, pour  établir  au  moins  nettement  l'usage,  là  où  je  ne  réus- 
sissais pas  à  en  donner  la  raison.  Ce  n'est  pas  de  ma  faute  si 
l'exposition  a  pris  parfois  une  allure  critique,  mais  il  me  tenait 
à  cœur  surtout  de  mettre  en  relief  cette  partie  originale  de  la 
grammaire,  celle  qui  caractériserait  peut-être  l'élément  pélasgique. 
C'est  avec  pleice  raison  en  effet  qu'un  éminent  philologue,  M.  Max 
Mùller,  eu  parlant  de  l'anglais,  a  insisté  sur  ce  fait  que  l'idiome 
de  nos  voisins,  fourmillant  de  mots  français,  latins  et  autres, 
manifeste  clairement  par  sa  grammaire,  si  réduite  et  si  indi- 
gente soit-elle,  son  origine  teutonique.  Le  chkipe  primitif  s'est 
comporté  de  même  ;  loin  d'ailleurs  d'avoir  subi  autant  de  pertes 
grammaticales  que  l'anglais,  il  a,  plus  que  lui,  accommodé  à  son 


—  172  — 

génie,  frappé  do  son  empreinte  les  éléments  étrangers  qu'il  s'est 
trop  libéralement  assimilés  ;  soumis  aux  flexions  nominales  et 
verbales,  ils  n'accusent  leur  provenance  que  par  la  physionomie 
parfois  trop  insolite  du  radical. 

Il  me  reste  à  parler  de  l'alphabet  et  de  l'orthographe  que  j'ai 
adoptés.  Parmi  les  nombreux  systèmes  d'écriture  déjà  employés 
pour  l'albanais,  et  qui  semblent  être  en  raison  inverse  de  la 
rareté  des  textes  auxquels  on  les  a  appliqués1,  celui  de  Hahn, 
perfectionnement  de  la  méthode  mise  en  usage  par  les  traduc- 
teurs toskes  du  Nouveau  Testament,  méritait  à  tous  égards  la 
préférence,  et  j'avais  d'abord  commencé  à  m'en  servir,  en  y  in- 
troduisant les  améliorations  qu'il  était  susceptible  de  recevoir  2. 
L'extension  des  lettres  latines  pour  exprimer  les  nombreux  sons 
albanais  qui  manquent  en  grec  (eu,  u,  j,  h,  Ih,  ly,  gn,  rh,  ch,  tch, 
ts)  ou  n'y  sont  pas  spécialement  représentés  (b,  d,  gu,  ng),  n'au- 
rait pas  eu  seulement  pour  but  de  supprimer  tous  signes  diacri- 
tiques ;  la  formation  d'un  alphabet  mixte  gréco-latin  est  d'autant 
plus  légitime  et  opportune,  que  les  Chkipetars,  divisés  par  la  re- 
ligion, sont  déjà  partiellement  initiés,  ceux  du  rite  latin,  les  Guè- 
gues  septentrionaux  à  l'alphabet  italien,  usité  d'ailleurs,  mais 
sans  aucune  fixité  dans  les  colonies  calabro  -  siciliennes  ,  et 
ceux  du  rite  oriental,  ainsi  que  bon  nombre  de  musulmans  à 
l'écriture  grecque,   et  qu'en  outre  leur  idiome  contient  quantité 

1.  Voy.  la  curieuse  note,  p.  10,  de  la  brochure  italienne  intitulée  .4  Dora 
iVfctria  gli  Albanesi,  Livourne,  1870.  L'éditeur.  M.  D.  Gamarda,  énumère 
environ  vingt-cinq  de  ces  systèmes  et  il»  en  propose  lui-même  deux  nouveaux, 
l'un  en  lettres  latines,  l'autre  en  lettres  grecques,  tous  deux  bien  imparfaits 
à  mon  avis,  et  très-inférieurs  à  celui  dont  il  s'est  servi  dans  la  Grammato- 
logie.  Et  ici  pourtant  il  a  créé  de  la  confusion  comme  à  plaisir,  et  de  manière 
à  dérouter  le  lecteur  qui  n'a  pas  entendu  parler  l'albanais,  par  l'usage  de  ce 
qu'il  appelle  l'e  muet  (notre  œ)  à  la  fin  et  au  commencement  des  mots,  là  où 
il  n'est  jamais  prononcé,  p.  e.  :  kyênitœ,  g.  sg. ,  au  lieu  de  hjénit,  ce  qui 
forme  confusion  avec  le  nom.  pi.  ;  poûlhœ  (poûlh),  pildù-iyœ  et  piklô-nœ  = 
pilclôy,  piklôii.  Qui  reconnaîtrait  aussi,  dans  E-pyoc  ou  E-p-.à,  quelquefois  \/A, 
la  préposition  nga  prononcée  toujours  en  trois  lettres  n-g-a?  et  mbây  dans 
Et».paye,  etc.  ? 

2.  Ces  améliorations  sont  : 

1°  Extension  des  lettres  latines  et  en  conséquence  suppression  des  signes 
diacritiques  (sur  ■y,  <*,  T°i  "X,  £)  '■> 

2°  Suppression  d'un  caractère  inutile  (-y)  dans  deux  emplois  différents, 
et  des  lettres  doubles,  qui  peuvent  induire  en  erreur. 


—  173  — 

d'éléments  latins  et  helléniques.  L'impossibilité  de  faire  usage 
dans  nos  imprimeries  de  ces  types  mélangés,  m'a  forcé  d'y 
renoncer  et  de  recourir  à  l'alphabet  latin,  lequel  se  prête  beau- 
coup mieux  que  le  grec  à  exprimer  les  sons  étrangers  au  moyen 
de  groupes  de  lettres  dotés,  s'il  le  faut,  d'une  valeur  convention- 
nelle ';  expédient  qu'a  mis  en  œuvre  chaque  nation  européenne 
en  adaptant  cet  alphabet  à  sa  langue,  mais  dont  je  n'ai  usé 
qu'avec  une  extrême  discrétion. 

Lorsqu'il  s'agit  de  construire  de  toutes  pièces  un  nouveau 
système  d'écriture  et  d'orthographe,  il  y  a  deux  principes  qu'il 
faut  suivre  :  Affecter  un  caractère  particulier  à  l'expression  de 
chaque  son  distinct,  ne  donner  qu'une  seule  valeur  à  chaque 
caractère.  C'est  un  idéal  qu'il  n'est  pas  toujours  aisé  d'attein- 
dre, même  quand  on  n'est  point  gêné  par  l'étymologie,  comme 
c'est  le  cas  pour  l'albanais,  et  on  verra  au  tableau  de  l'alphabet 
en  quoi  j'ai  dû  en  rester  éloigné  (e  pour  é  et  è,  o  pour  6  et  ô  ;  kg 
pour  ky  et  ci  italien  ou  c  serbe,  ai  en  certains  cas  pour  ay  ou  aï). 
La  simple  représentation  des  sons  par  les  lettres  n'est  pas  une 
besogne  aussi  simple  qu'à  première  vue  on  pourrait  le  croire  2, 
car  ces  sons,  il  faut  d'abord  les  percevoir  clans  leurs  nuances 
souvent  délicates,  sans  parler  de  considérations  grammaticales 
qui  engagent  parfois  à  se  relâcher  de  la  rigueur  de  la  méthode. 
Une  telle  tâche,  compliquée  encore  par  la  nécessité  de  repro- 
duire l'accentuation  et  de  tenir  compte,  au  moins  dans  une  cer- 
taine mesure,  de  la  quantité  prosodique,  eût  sans  doute  mieux 
convenu  à  un  indigène  instruit  (j'ignorais,  en  l'abordant,  qu'il 
y  en  eût  un);  je  me  suis  du  moins  efforcé  consciencieusement  de 
la  remplir. 

Il  est  peut-être  à  propos  d'avertir  le  lecteur   qu'il  ne  doit 


1.  Pour  s'en  convaincre,  il  suffit  de  voir  la  physionomie  baroque  qu'ont, 
dans  les  journaux  helléniques,  les  noms  anglais  ou  français  ;  écrivez  par 
exemple  en  grec  Washington  ou  Chateaubriand.  De  Bjrou,  on  a  fait  Buswv, 
Viron,  et  de  l'albanais  Botzaris,  Vozaris! 

2.  «Le  mot  hongi,  du  samoa  sow/i,  qui  signifie  «  saluer  en  pressant  le  nez,»  a 
été  écrit  par  des  personnes  différentes,  shongi,  chongi,  heongi,  h'ongi  et  zongi.  » 
M.  Millier,  Se.  du  lang.  ,.p  207.  Voy.  aussi  ibid.,  p.  213,  l'anecdote  de  l'Amé- 
ricain écrivant  bactshasch  pour  bakchih,  anecdote  qui,  dit  l'auteur,  «montrera 
combien  il  est  difficile  de  saisir  le  son  exact  d'un  mot  appartenant  à  une 
langue  étrangère,  » 


—  174 


pas  chercher  ici  un  ouvrage  de  grammaire  comparée;  l'inclina- 
tion et  les  connaissances  m'auraient  également  fait  défaut 
pour  un  travail  de  ce  genre.  Ce  que  j'ai  voulu  faire,  c'a  été  d'ana- 
lyser et  de  décrire  l'organisme  vivant  de  la  langue  albanaise. 
À  de  plus  savants  le  soin  d'en  démontrer  les  affinités. 


ABRÉVIATIONS  ET  LIVRES  CITÉS 

OU  RELATIFS  A  LA  LANGUE  ALBANAISE 


Pœrm.  (dialecte  de)  Pœrmét. 

Zag.  —  Zagoryé. 

Fy.  —  Fyèri. 

Bcr.  —  Bérat. 

Arg.  —  Argyrocastro. 

Ch.  Chanson  de  ma  collection. 

AW.  it.  Albanais  italien  ou  sicilien. 


Gu.  Guègue. 
Lut.  Latin. 
It.  Italien. 
SI  Slave. 
Sb.  Serbe. 
Dlg.  Bulgare. 


Gr.  Grec  ancien. 
Gr.  m.  Grec  moderne. 
Gr.  v.  Grec  vulgaire. 
Tk.  Turk. 

Dét.  Aspect  déterminé. 
Ind.  Aspect  indéterminé. 
N.  T.  Nouveau  Testament,  édition  d'Athènes,  1858. 
Lee.  P.  da  Lecce  ,  osservazioni  grammaticali  nella   lingua 
albanese,  Roma,  1719. 

Xyl.  Xylander,  die  Sprache   der  Albanesen  oder  Schkipe- 
teren,  1832. 

//.  Hahn,  albanesische  studien,  Iena,  1854. 
II.  Reinhold,  noctes  Pelasgicœ,  Athènes,  1855. 
P.  Rossi.  Regole  grammaticali  délia  lingua  albanese  ,  Roma, 
1866.  — Vocabolario  italiano-epirotico  (livres  informes  et  sans 
valeur). 

Cam.  Demetrio  Camarda  :  Saggio  di  grammatologia  compa- 
rata  sulla  lingua  alb.,  Livorno,   1864.   —  Appendice  al  Saggio, 


—  170  - 

Prato,  18GG.  —  A  Dora  d'Istria  gli  Albanesi,  canti  pubblicati 
per  cura  di  D.  C,  Livorno,  1870. 

liups.  Rapsodie  d'un  poema  albanese,  raccolte  nelle  colonie 
del  napoletano  ,  messe  in  luce  e  traduite  da  Girolamo  di 
Rada,etc,   Firenze,  1800. 

Rada.  Gius.  di  Rada,  grammatica  délia  liugua  albanese,  Fi- 
renze, 1871.  (Saus  méthode,  orthographe  vicieuse.) 

Jub.  Jubany,  Raccolta  di  canti  popolari  albanesi,  Trieste, 
1871. 

Krist.  ou  AV.  G.  Kristoforidhis,  d'Elbassan  :  abécédaire  alba- 
nais ;  abrégé  de  l'Histoire  sainte  (alhfavitàr  çkyip.  —  Istoria  e 
çkrônesœ  çœntœroûarœ  pœr  dyèm  ,  pœrmbœlyédhourœ  ngâ 
Dhiâta  e  viétœrœ  edhé  ngâ  istoria  e  bôtcesœ,  edhé  kœthûerœ 
çkyip  ndœ  gyoûhœ  toskœriçte,  préy  Konstantinit  Kristoforidhit 
Elhbasânit,  Konstantinopolyœ ,  ndœ  çtupa-çkrônœ  tœ  A.  H. 
Boyadjiânit),  1872. —  Nous  avons  dû  faire  de  fréquents  emprunts 
à  ces  deux  opuscules,  là  où  les  exemples  nous  manquaient  pour 
l'établissement  des  règles  grammaticales. 


GRAMMAIRE  ALRANAISE 


PREMIÈRE  SECTION 

I.    SONS     ET     LETTRES. 

I.  Cette  grammaire  a  pour  base,  comme  il  a  été  dit  dans  la 
préface,  le  parler,  essentiellement  toske,  de  la  ville  de  Pcermét 
en  Epire. 

Les  sons  que  la  langue  albanaise  possède  sont,  en  ne  tenant 
pas  compte  des  voyelles  nasales  du  guègue  ',  les  suivants,  en 
regard  desquels  nous  mettons  l'alphabet  grec  : 


CÀRACTÊ 
Vlbanais.    Grec. 

RES. 

SON. 

1 

a 

y. 

a. 

g 

h 

b,  -  après  v,  ex.  :  tôv  -y-iov.. 

3 

d 

d,  t  après  v,  ex.  :  r.ém. 

k 

dh 

£ 

th  anglais  dans  lhat. 

5 

e 

£ 

é,  dans  été,  è,  dans  sème,  père. 

6 

œ 

eu,  dans  meute,  heure;  z  souligné  de  H. 

7 

f 

O 

f> 

8 

0 

g,  dans  gant, toujours  dur;  y,  je,  après  y,  ex. 

9 

fl'J 

(psyyo;,  avxaXn. 
gui,  dans  figuier. 

*  Les  chiffres  entre  parenthèses  renvoient  aux  numéros  ou  paragraphes 
de  la  grammaire. 

i.  Voy.  l'Appendice,  n° 2. 

12 


—  178  — 

10      h  h,  fortement  aspirée, 

il       i  i      i. 

12  •  y  y,  ï,  dans  yeux,  naïade;  y  devant  e,  i,  u,  ex.  : 

yuvvi. 

13  j  j,  dans  jour. 

14  k  x.      /.•,  c  dans  corps. 

15  /•'.'/  qui,  dans  banquier;  pins  mou  que  *,  dans  xal, 

•/.ucov  ;  parfois  c  polonais  et  serbe. 
10       ///  /  gutturo-palatale,  /barrée  des  Polonais. 

17  ///  ancienne  /  mouillée,  gl  italien  *. 

18  m  u.     m. 

19  »  v      w. 

20  tf  2  w#    anglais    dans    song:  y  devant  y,  •/.,  ex.  : 

âV/.upa. 

21  «  n  espagnol,  gn  dans  vigne. 

22  o  o,  w    ô,  ô,  dans  botte,  fort;  tôt. 

23  j)  77       p. 

24  r  P      P  g'rec>  r  frisé. 

25  rh  r  français,  plus  fortement  articulé. 

26  s  a      s,  dans  soie,  toujours  dur. 

27  ç  ch  dans  chien. 

28  t  T      t. 

29  ///  G      th  anglais  dans  thumb. 

30  ts  ts,  z  ou  rr  italien  dans  2?o,  pozzo. 

31  /p  fcA,  cA  anglais  dans  church. 

32  cm  ou     ou. 

33  M  M. 

34  v  £     t;. 

35  ^        "    £     *. 

SONS  DOUTEUX  ou  LOCAUX. 

36  gh  y     y  dans  yauo;;  albanais-italien,   ex.  :  poughdre. 

37  /  "X      /  française. 

38  M  X     ch  allemand  dans  radie;  albanais-italien. 

1.  A  devant  t,  dans  la  prononciation,  qui  passe  pour  un  provincialisme, 
du  Péloponèse  et  de  quelques  îles.  Au  reste  les  sons  »,  ç,  {ç,  dj,  ts,  sont 
très-communs  dans  le  pat  1er  des  Grecs,  p.  ex.  :  waviot,  faia,  etc. 

2.  Pour  prévenir  toute  incertitude  de  la  prononciation,  je  me  suis  décidé 
à  marquer  n  gutturale  par  un  signe  particulier. 


—  I?'.) 


REMARQUES   SUR    LA    PRONONCIATION. 

II.  Voyelles.  —  Elles  sont  longues,  brèves  ou  d'une  durée 
moyenne  (8)  :  e  et  à  ont  en  outre  le  son  ouvert  ou  fermé.  Afin  de 
diminuer  l'incertitude  de  la  prononciation,  nous  avons  noté,  dans 
les  syllabes  qui  portent  l'accent  du  mot,  ces  divers  degrés  de  la 
durée  par  les  accents  grave  ('),  aigu  (')  e1  circonflexe  ('),  p.  e.  : 
hàp  (a très-bref),  ouvrir,  pr.  happe;  bdr  (a  très-long),  herbe, 
pr.  barre;  mdrh  (a  intermédiaire),  prendre,  comme  dans  mar- 
cher. 

En  l'absence  de  caractères  particuliers,  è  et  à  représenteront 
toujours  le  son  ouvert  de  ces  lettres,  qu'il  soit  long  ou  bref,  comme 
dans  sème,  mer;  coq.  fort  ;  c'sera  pour  e  bref  dans  été;  é  pour  é  long 
dan-  vélin.  Ex.  : 

â       plyàk,  vieillard,  pr.  pliaque.  à  grâtœ,  les  femmes. 

i   kyèn,  chien,  pr.  quiènne.  S  merh, prends,  pr.  mère. 

ë  (c)   vête,  aller  pr.  vété.  ë  verni,  nous  allons. 

or      dhélypœrœ,  renard.  oc  boêra,  je  fis. 

i         lin,  mon  (ime,  ma).  i  bir,  fils. 

o  (b)  çok, compagnon,  pr.  choque,  o  thôtœ,  il  dit. 

môs,  ne  pas,  pr.  maus-sade.  o  çôh,  voir,  pr.  chauh. 

<"       poi'is,  puits,  pr.  pousse.  ou  boûrhœ,  mari. 

H        mbùlh,  fermer.  a  pûlh,  forêt. 

CE,  qui  bref,  représente  exactement  le  son  de  e  dans  le,  que 
(thœlhcênzœ  t  pr.  theuleunzeu,  bartavelle),  et  long,  celui  d'ew 
dans  peur  [cêçtœ,  pr.  eùchteu,  il  est),  a  quelquefois,  dans  ce 
dernier  cas  et  selon  la  prononciation  de  certaines  contrées,  un  son 
emphatique,  qui  le  rapproche  d'ai  dans  chair,  p.  e.  :  béera,  pr. 
pr<  sque  baira,  je  fis;  c'est  le  \  de  Hahn.  Cette  voyelle,  non  accen- 
tuée, esl  souvent  élidée  dans  le  corps  des  mots,  et  plus  fréquem- 
ment à  la  fin,  dans  les  inflexions  grammaticales  surtout  :  kyô, 
kçtoû  el  kçoû,  pour  kœyô,  kœçtoû;  dit',  ditam1  =  dltœ,  dîtœnœ,  doûkel' 
=  doûketœ,  etc.,  etc.  C'est  affaire  d'euphonie  et  de  prononciation 
rapide  ou  posée.  Yov.  aussi  plus  loin  sous  h. 

III.  L'albanais  ne  parait  pas  posséder  de  vraie  diphthongue 


—  180  — 

car  les  voyelles,  quoique  accumulées,  conservent  leur  son  distinct, 
otia,  p.  ex.,  forme  deux  syllabes  ou-a  :  moi'ta,  moi.  On  ne  peut 
non  plus  donner  le  nom  de  diphthongue  à  la  combinaison  de  la 
semi- voyelle  ou  palatale  y  avec  les  voyelles,  comme  dans  : 


ya  yàm,  je  suis.  ay  vày,  pr.  vaille,  huile. 

ye  yê,  tu  es.  ey  préy,  pr.  preille,  par. 

yœ  gôyœ,  bouche,  pr.  gô-ïeu.       œy  bèey,  pr.  beuille,  je  fais. 

yi  yini,  vous  êtes.  iy  piy,  pr.  pille,  je  bois. 

yo  yô,  non.  oy  rhôy  (rliofï),  je  vis. 

you  y oûve,  vous.  ouy  kouytônem,  je  pense. 

ijtt  kyûç,  comment.  uy  kûy,  celui-ci. 

Il  faut  remarquer  à  ce  propos  que,  dans  les  verbes,  les  groupes 
ai,  ûi,  bi,  qui  sont  le  résultat  d'une  inflexion,  se  prononcent  en  une 
syllabe,  comme  s'ils  étaient  écrits  ay,  uy,  oy,  ex.  :  mbd-ita,  je 
tiens,  mbrû-ita,  j'ai  pétri,  psô-i,  il  apprit,  pr.  mbaïta,  mbruïta, 
pso-ï.  A  la  fin  des  monosyllabes  kiïy,  tîy,  piy,  etc.,  y  s'entend  à 
peine.  On  a  aussi  une  grande  difficulté  à  distinguer  i  de  y,  entre 
deux  voyelles,  et  on  hésite  s'il  faut  écrire  didlyœ,  midlytœ,  ou 
dydlyœ,  mydlytœ,  etc. 

Y  s'ajoute  à  la  plupart  des  consonnes  qui,  même  alors  (comme 
en  français  i  dans  vieux,  mieux,  etc.),  ne  forment  qu'une  syllabe 
avec  la  voyelle  suivante  :  ryèrhœ,  belle-mère,  myèrhœ,  malheu- 
reux, etc. 

IV.  Consonnes.  —  Elles  ne  sont  jamais  muettes,  et  ont  un  son 
invariable,  ky  excepté. 

G  reste  toujours  dur  :  gétjœ,  pr.  guéguen,  guégue.  — Le  son 
de  y  grec  (qui  est,  on  le  sait,  à  peu  près  celui  du  ghaïn  arabe), 
parait  n'exister  que  dans  l'albanais-italien,  p.  e.  :  pougdre,  pr. 
poughdre,  conte,  fable. 

Gy  se  prononce  comme  gui  dans  figuier,  ex.  :  gyd,  la  chasse, 
gyéla,  je  trouvai,  gyoûmœ,  sommeil,  pr.  guia,  guiéta,  guioumeu. 
//  est  la  h  aspirée  française,  mais  articulée  plus  fortement, 
comme  dans  l'anglais  home,  là  où  toutefois  on  la  prononce,  car 
à  Pœrmét  on  l'entend  à  peine;  à  Fyéri  et  dans  ie  nord  c'est  tout 
le  contraire,  et  là  on  ajoute  même  ce  son  à  des  mots  comme 
lidrk,  arc  (arcus),  qui  ne  devraient  pas  l'avoir.  A  l'exemple  de 


—  181  — 

Kristoforidis ,  je  n'ai  pas  admis  dans  l'alphabet  le  y.  grec,  dont 
le  son  n'existe  pas  '. 

//  sort  à  distinguer  dos  homophones,  comme  àp  donner,  et 
hàp  ouvrir,  a  ou  bien,  et  ftrfje  mange. 

Le  rejet  définitif  de  //  a  amené  la  contraction  do  plusieurs 
mots,  où  il  était  suivi  de  œ,  ex.  :  prèrœ  ou  préhterœ  tablier,  lyélœ, 
de  lyéhœtœ  léger,  vête,  de  vtftœhe  individu,  etc. 

./  esl  fort  rare,  ex.  ;  vrâjœtœ  dur;  il  se  rencontre  surtout  dans 
les  mots  pris  du  turc,  comme  ridjd  prière,  etc.  Quelquefois  il 
représente  un  ç  adouci,  comme  jijœbànœ  pour  çkœbbnœ,  aigle. 

A"//  rappelle  ordinairement,  mais  avec  une  articulation  bien 
plus  marquée,  la  prononciation  du  k  grec  devant  ai,  s,  r,  u,  ox.  : 
xupioç,  xévrpov,  mais  assez  souvent,  quoique  facultativement,  il 
me  semble.il  se  rapproche  du  son  de  tch  adouci  (ci  italien,  c  serbe 
ei  polonais);  ainsi  kyènhy,  agneau,  se  prononce  presque  comme 
tchèntch,  et  kyarœ,  qui  a  pleure,  ciare  en  italien. 

Lh  et  ///.  —  L  française  parait  ne  pas  exister  en  albanais  2, 
des  deux  sons  qui  y  correspondent,  ///  et  ly,  l'un,  lh,  est  beaucoup 
plus  dur,  et  l'autre,  ly,  plus  doux;  lh  ou  /  gutturo-palatale,  se 
prononce  en  portant  la  langue  vers  la  racine  dos  dents  supé- 
rieures avec  un  gonflement  du  gosier;  ly,  en  l'abaissant  sur  les 
dents  inférieures;  elles  sont  représentées  en  polonais  et  en  russe 
par  /  et  li:  ly  équivaut  aussi  à  l'italien  gV  et  se  rapproche  de 
li  dans  lion,  ex.  :  ûlh  étoile  ;  myalytœ  miel,  kdly  cheval,  qui  se 
transcriraient  en  italien  mjagl'te,  cagT.  —  L'y  contenu  dans  ly 
subsiste  quelquefois  seul,  ainsi  il  y  on  a  qui  disent  fyéta  au  lieu 
de  flyéta,  je  dormis,  etc. 

iVne  se  rencontre  que  devant  g  et  /.,  et  a  le  son  gutturo-nasal 

1.  Au  moins  en  Epire,  Camarda  l'admet  sous  ses  deux  formes,  dure  et 
molle  (ex.  x*?i;,  x*î?)j  tandis  qu'il  rejette  //.  11  faut  convenu'  que  L'aspiration, 

quand  elle  est  très-forte,  se  rapproche  de  la  gutturale,  et  pour  mon  compte 
j'ai  été  plus  d'une  fois  dans  le  doute. 

2.  Cependant  j'avoue  que  ma  certitude  à  cet  égard  n'est  pas  absolue. 
Quand  on  me  dictait,  il  me  fallait  souvent  demander  quelle  était  la  qualité  de 
17  entendue  (de  même  pour  r  et  rh),  tandis  que  souvent  aussi  je  discernais 
parfaitement  Les  sons  décrits  au  texte.  Enfin  dans  le  son  rendu  par  ly,  on 
dirait  parfois  qu'il  y  aurait  a  distinguer  une  /  molle  et  une  l  suivie  d'un  i. 
comme  dans  Lièvre  (que  les  Champenois  prononcent  yeuvre).  C'est  ce  qu'in- 
dique aussi  la  forme  fijéla,  je  dormis,  pour  flyéla,  où  la  semi-voyelle  seule 

conservée. 


—  182  — 

du  y  grec  en  pareille  circonstance,  ex.  :  âyxaXvi,  à  peu  près  comme 
en  français  dans  congre,  sanglier,  ex.  :  kcêiigœ  chanson,  pr. 
keung-gueu.  Au  commencement  des  mots  et  après  l'augment  du 
passif,  n  et  ;/  conservent  leur  son  naturel  :  ngd  de,  ngàp  rassasier, 
oungop  il  se  rassasia,  pr.  n-ga,  n-goppe,  ou-n-goppe. 

JV  est  le  n  espagnol  (ex.  :  doua),  équivalant  au  français  gn 
dans  vigne  ex.  :  etnje  viens,  ùœ  un,  pron.  vigne,  gneu  dans  har- 
gneux. 

/{  est  vibrant  et  prononcé  avec  la  pointe  de  la  langue,  comme 
en  grec. 

l\h  est  le  r français,  mais  plus  fortement  articulé;  à  Pœrmét 
il  est  à  peine  sensihle  pour  l'oreille  non  exercée,  ex.  :  drœ  noyer, 
drhœ  champ,  rouan  garder,  rhoûan  raser. 

.S  reste  toujours  dur,  ex.  :  sàs  achever,  ces  acheter,  pr. 
sôsse,  chésse. 

Ç  a  reçu  arbitrairement  la  valeur  de  ch  français,  ex.  :  çkyip^ 
albanais,  ndriiçk,  rouiller,  pr.  chkipe,  ndruchke. 

V.  Groupes  de  consonnes1.  —  Initiales  :  dzbr,  mbr,  ndr,  ngr, 
fr,  vr,  pr,  çkr,  çtr,  prh  (pœrh),  thrh  (thœrh),  nd,  ng,  ngy,  mb, 
ndz,  dzb,  dzbly,  ps,  mps,  ft,  fç,  pç,  çp,  tçk,  gdh,  ngclh,  ply,  plh 
(peelb),  ps,  kly.  klb  (kœlh),  kth  (kœth). 

Finales  :  rk,  rth,  lhk,  ps,  nt,  çk,  et2. 

Le  caprice  individuel  supprime  ou  ajoute  souvent  quelques- 
unes  de  ces  lettres,  et  Ton  dit  aussi  bien  zb,  m  et  n  quedzb,  mb  et 
nd,  ex.  :  dzbrés  et  zbrés  descendre,  tnbœ  et  mœ  dans,  ndœnœ  et 
nœnœ  sons,  ngd  et  gd  de,  ç  et  le.  J'ai  même  entendu,  quoique  plus 
rarement,  mbrdenda  et  ndigyàn  (aussi  ngyàn),  pour  brténda,  digifoh. 
Voy.  §109.      . 

1.  Chaque  peuple  affectionne  certains  sons,  en  outre  il  assigne  à  ceux-là 
ou  a  d'autres  des  places  particulières  dans  les  mots,  et  enfin  il  les  rapproche 
ou  les  accumule  en  groupes  qui,  pour  un  étranger,  sont  aussi  peu  harmo- 
nieux qu'ils  deviennent  difficiles  à  prononcer.  Ainsi  les  Allemands,  à  qui 
le*  langues  slaves  paraissent  dures,  ont  des  mots  comme  Artzt,  Pfropf, 
Pfretschner  (nom  propre),  qui  ne  peuvent  charmer  qu'une  oreille  tudesque. 
Voila  pourquoi  j'ai  rassemblé  ici  les  groupes  d'articulations  qui  plaisent 
aux  Albanais. 

2.  lit,  £,  ne  se  trouve  que  dans  des  mots  pris  du  grec. 


—  183  — 

VI.  Division  îles  consonnes. 


a  \  muettes  : 

gutturales  : 

k,  ky.  g,  gy  (gh,  kh). 

dentales  : 

<1,  dû,  t,  th. 

labi.tb'-  : 

b,  p,  v,  f,  m. 

/m  palatales  : 

y,  j,  C,  tç. 

c)   nasales  : 

n,  û,  fi. 

i)  sifflantes  : 

s,  tS,  Z. 

e)   liquides  : 

lh,  ly  (1?),  r,  rh. 

/  )  aspirée  : 

h. 

ftm.  —  Ky,  dans   sa  seconde  prononciation  de  tch  adouci 
ribe),  pourrait  être  rangé  parmi  les  palatales. 

MI.   Élision,  — Épenthèse.  —  Contraction. — Incorporation. 
Apophonie.  —  Permutation  euphonique  des  consonnes. 

1.  Les  voyelles  i,  ou,  a,  ija  de  l'aspect  déterminé  des  noms 
s'élident  dans  la  prononciation,  devant  le  prépositif  i,  e,  ex.  : 
tliiilif  =  diàlyi,  i  nitith,  le  grand  garçon,  tçoûp*  =  tçoûpa,  e  mddhe, 

ande  fille,  nous'  —  noûsija  c  boûkourœ,  la  belle  fiancée. 

.1  et  œ  initiales  s'élident  quelquefois  dans  les  pronoms  Qldb, 
ahi,  atô,  et  dans  œçtœ,  est,  ex.  :  me  'ta,  avec  eux,  hoû  'çtœ?  où 
est-il? 

On  dit  toujours,  et  il  faut  écrire,  m'i,  nie,  pour  mo'j  i,  nncè  e, 
dans  1rs  comparatifs  (41);  ta>,  que,  perd  aussi  sa  voyelle  devant 
les  pronoms  i,  ou;  il  en  est  quelquefois  de  même,  devant  diverses 
voyelles,  de  tœ,  prépositif  et  pronom,  de  mœ,  pronom,  et  de  nœ, 
un.  On  dit  par  exception  s'  (sœ)  Cèmœsœ,  datif  do  e'mœ  ou  cèmœ, 
mère,  zde  n  (ndœ)  gàyœ,  mentionner,  mb'-af-dn'  =  mbœaldb  <inte, 
de  ce  côté-là.  à  (nCè)  a  rfa,  un  ou  deux,  etc. 

Dans  les  désinences  nominales  et  verbales  œ  est  si  souvent 
Bupprimé  (2),  qu'il  ne  parait  pas  toujours  nécessaire  de  le  rem- 
placer par  l'apostrophe.  — A  Pœrmét  cette  suppression  est  moins 
fréquente  qu'à  Fyéri;  dans  le  guégue  et  l'albanais-italien  elle 
paraît  être  de  règle,  ce  qui  efface  dans  une  grande  mesure  la  dis- 
tinction des  noms  masculins  et  féminins  (12). 

2.  A  l'ace,  sing.  des  noms  et  aux  2e  et  3e  pers.  pi.  de  l'aoriste 


—  184  — 

des  verbes,  t  et  n  tombent  souvent  :  t  devant  n  et  t,  ex.  :  mbrê-nœ 
=  mbrél(t)nœ,  le  roi  ;  gyét-œ  =  gye't-tœ,  vous  trouvâtes  (Kristoforidis 
écrit  les  deux  t),  gyé-nœ  =  gyct-nœ  ils  trouvèrent,  et  n  après  une 
liquide  et  une  dentale,  ex.  :  doûalhœ  =  doûalhnœ  ils  sortirent 
fàly(n)œ,  ils  parlèrent;  vcénd-œ  =  r(énd(i)nœ^  ace. ,  le  lieu 
(18  ;  70). 

3.  L'albanais  ne  redoute  pas  le  concours  des  voyelles,  cepen- 
dant dans  certaines  inflexions  il  y  a  intercalation  d'une  consonne  : 
?/,  r,  w,  n,  A,  pour  empêcher  l'hiatus,  ex.  :  gyd-y-a  la  chasse, 
moulhî-r-i  le  moulin,  lyd-v-a,  lyd-v-c,  je  lavai,  tu  lavas  (lyd-ou  il 
lava);  rû-r-a,  rû-r-e,  rû-r-i,  je  suis,  tu  es,  il  est,  entré;  bœ-n-em 
ou  boè-h-em,  je  deviens,  zi-h-em  et  zi-r-em,  je  suis  pris,  etc. 

4.  La  principale  crase  affecte  le  pronom  accus,  e,  lui,  elle, 
à  savoir  :  1°  Quand  il  est  précédé  des  monosyllabes  mœ,  à  moi, 
/œ,  à  toi;  que,  ou,  à  eux,  leur,  Yœ  et  Ye  se  fondent  alors  en  un  a, 
ex.  :  fa  (tœ-e)  mârhtç,  que  tu  le  prennes;  de  même  nœm-a  pour 
nœ-mœ-e,  donne-le-moi  ;  2°  Après  le  pronom  i,  à  lui,  à  elle,  les 
deux  mots  n'en  forment  qu'un  seul  dans  la  prononciation,  y  a  : 
tœ  çô  môs  ya  (i  é)  ndzierh,  que  je  voie  si  je  ne  puis  le  lui  ôter.  Cette 
seconde  contraction  se  rencontre  aussi  après  l'impératif,  ex.  : 
hœrkô-ya  (i  e),  demande-la-lui.  Pour  plus  de  clarté,  partout  où 
c'est  possible,  j'écris  séparément  fa,  i  a,  ou  a. 

Par  exception,  le  pr.  pi.  i,  eux,  elles,  se  change  en  a  :  1°  après 
i,  dat.  sing.,  ex.  :  i  zvéçi  rôbatœ...,  edhé  ia  (=i  i)  véçi  Elyeazdrit, 
Kr.,  il  lui  ôta  les  habits,  et  les  vêtit  à,  en  revêtit,  Eléazar  ;  2°  après 
om,  leur  :  oûa  (=  ou  i)  bœri  mbdrœ  gijithœ  poûnœtœ,  Kr,  il  leur 
rendit  prospères  toutes  les  affaires. 

On  dit  zotœrôte  ta  seigneurie  (y  âçévreta  ou  &ùysvei«  crou),  au 
lieu  de  zotœria  ijôte. 

Plusieurs  mots,  des  adverbes,  ont  en  outre  subi  des  syncopes 
considérables,  comme  aère  alors,  pour  aîœ-hérœ  cette  fois-là, 
pastdy  ensuite,  de  pas  anddyoe,  prdnœ,  de  pœr  dnœ,  etc.  Voy.  aussi 
§  2  sous  h. 

5.  La  2e  pers.  plur.  de  l'impératif  offre  une  trace  d'incorpo- 
ration, c'est-à-dire  que  le  pronom  régime  y  est  quelquefois  inséré 
entre  le  radical  et  la  désinence,  ex.  :  lyimni  =  lyi-mœ-ni—  lyini- 


—  185  — 

mu\  laissez-moi,  primœni  pour  pritni-mœ,  attendez-moi,  hjoût-i-ou 
=  lyoûtou-i  Kr,  supplie-le. 

G.  Apophonlc.  L'apophonie  ou  mutation  de  la  voyelle  radi- 
cale, joue  un  certain  rôle  dans  la  grammaire  albanaise. 

1°  Le  pluriel  des  noms  y  est  sujet,  mais  dans  un  trop  petit 
nombre  de  cas  pour  que  le  phénomène  n'y  soit  pas  regardé 
comme  une  irrégularité,  laquelle  est  parfois  accompagnée  de 
deux  autres  :  le  changement  de  désinence  et  la  transposition  de 
l'accent.  Voy.  ci-dessous  §  27,  4°. 

2e  Elle  caractérise  diverses  classes  de  verbes  qui,  s'ils  étaient 
plus  nombreux,  pourraient  être  comparés  à  la  conjugaison  forte 
du  grec  et  des  langues  teutoniques.  Voy.  §  74-77,  ^),  86  et  89. 

0  subit  une  modification  particulière,  il  s'allonge  quelquefois 
en  oi'ia.  Voy.  79  et  82,  V.  Voy.  aussi  une  permutation  analogue 
iW±  voyelles  e  et  de  au  §  82,  II. 

7.  L'albanais  a  (comme  le  bulgare  et  le  grec)  une  tendance 
à  renforcer  le  son  des  consonnes  douces  finales,  mais  celles-ci 
reprennent  leur  son  naturel  lorsqu'elles  viennent  à  être  suivies 
d'une  désinence  commençant  par  une  voyelle.  C'est  le  cas  pour  : 

//  qui  devient  /),  ex.  :  plyoûinp,  plomb,  plyoûmbi,  le  plomb. 

d  —         t       —    vdènt-di1,  lieu. 

dh  —          th  —    ////M,  je  lie,  lyidha,']Q  liai. 

g  —         k       —    çtàk-gou,  sureau. 

s  —         z  —    lyis-zi,  chêne. 

Au  contraire  drk-ou,  arc  (arcus),  poûlh,  je  baise,  poûtha,  je 
baisai,  etc. 

lieni.  —  L'analogie  latine  dans  plyoï'tmp-bi,  plumbus,  hôrp-bi, 
corpus,  et  réciproquement  dans  àrk-ou,  arcus,  mik-ou,  ami- 
cus,  etc.,  montre  bien  que  la  règle  doit  être  formulée  comme 
qous  l'avons  fait. 

1.  Vœnt-di,  c'est-à-dire  que  vœnt  fait  à  l'aspect  déterminé  vœndi  (9,  11; 
7.  vu).  Cette  manière  abrégée  de  s'exprimer  sera  désormais  employée  toutes 
tes  fois  que  les  noms  devront  être  cites  dans  les  deux  aspects;  ainsi  blyètœ-a 
signifiera  que  l'aspect  dét.  de  blyétœ  estblyctn;  lyoâmœ  i,  que  lyoûmœ  fait  au 
det.  lyoùmi,  çtôk,  çtôgou,  etc. 


—  186  — 

K  s'adoucit  tantôt  en  /.//,  tantôt  en  gy  ;  ex.  :  çtbk,  sureau,  pi. 
çtbgye;  mile,  ami,  pi.  miky;  dyék,  brûler,  dbgya,)&  brûlai;  rdcï.ourœ, 
mort,  vdikya,  je  mourus. 

Voy.  aussi  au  §  99,  les  changements  ou  suppressions  qu'amè- 
nent, dans  les  consonnes  initiales,  l'adjonction  de  préfixes  ver- 
bales, comme  ngarkèn,  charger  (ital.  carico),  et  tç-harhàn, 
décharger,  ngrin  geler  et  tç-grin  dégeler,  mboulybn  couvrir  et 
dz-boulyàn  découvrir,  lyith  lier  et  z-gyith  délier,  etc. 

II.    DE    LACCENT    ET    DE    LA    QUANTITÉ. 

VIII. —  I.  Toute  syllabe  peut  être  affectée  de  Vaccent,  et  celui- 
ci  reste  invariable  à  travers  les  flexions  grammaticales,  ainsi  fçàt, 
village,  gen.  et  ace.  fçiiiit  ,  fçdlinœ ,  pi.  fçdtœratœ;  doûkem  je 
parais,  doûkeçinœ  ils  paraissaient,  oudoûk  il  a  paru,  etc.  Par  deux 
de  ces  exemples  on  voit  que,  à  la  différence  de  ce  qui  a  lieu  en 
grec,  une  syllabe  accentuée  peut  être  suivie  de  trois  autres. 

La  seule  exception  au  principe  d'immutabilité  de  l'accent  se 
trouve  dans  les  pluriels  anomaux  de  quelques  substantifs,  comme 
gyerpin,  nèrœz,  pi.  de  gydrpœrœ  serpent,  ïïeri  homme,  etc. 

La  dérivation  des  mots  entraine  aussi  le  transport  de  l'accent 
de  la  syllabe  radicale  sur  le  suffixe,  comme  ditourî  science, 
grarœriçt  féminin,  pounbn  travailler,  de  ditourœ  savant,  grâ 
femme,  poûnœ  ouvrage;  presque  tous  les  mots  oxytons,  s'ils  ne 
sont  pas  pris  d'une  langue  étrangère,  sont  des  dérivés. 

Rem.  1.  —  Un  assez  grand  nombre  de  mots,  appartenant  à 
diverses  parties  du  discours,  et  même  polysyllabiques,  sont 
privés  d'accent,  encore  qu'ils  ne  puissent  toujours  être  considérés 
comme  enclitiques  en  proclitiques.  Ce  sont  : 

L'article  prépositif  et  le  pronom  attributif; 

Les  formes  brèves  et  obliques  du  pronom  personnel  :  mœ,  tœ, 
e,  ■/,  ou;  l'adjectif  possessif  précédant  le  nom  (56);  le  pron.  indé- 
fini se-tç;  le  relatif  Av/œ; 

Les  prépositions  :  mbœ,  ndœ^  ndœr,  ndœnœ,  ndœpœr,  mbi,  pœr, 
pœr-nœ,  pœ,  te,  tek,  me; 

Les  particules  douke,  tuk; 

Les  conjonctions  /œ,  hyce,  se,  si  (se-sî),  ndonœse,  e  (j'accentue 
celle-ci,  pour  la  distinguer  de  l'article  et  du  pronom  identiques), 
œ  (ou  bien),  kour,  sikotirse,  Kr. 


—  187  — 

lietii.  2.  —  Les  mots  composés  n'ont  qu'un  accent,  qui  en 
frappe  le  dernier  élément;  dans  les  numératifs  composés  l'accent 
secondaire  du  premier  mot  est  assez  marqué,  ex.  :  tétœ-mbœ- 
dhyétœ,  quatre-vingts. 

2,  La  quantité  îles  syllabes  albanaises  me  semble  souvent 
douteus  ■,  c'est-à-dire  intermédiaire  entre  une  longueur  et  une 
brièveté  décidées, 

L'accession  des  désinences  tend  en  général  à  allonger  les 
monosyllabe  s, comme  dans  l'exemple  cité  ci-dessus  de  fçàt,  gen. 
fçdlit  :  il  en  est  de  même  de  bœnt,  je  lis,  à  l'égard  de  bdkn,  je  fais. 
11  y  a  cependant  bien  des  exceptions. 

Le  contraire  arrive  lorsque  l'accent  est  transporté  sur  une 
syllabe  de  dérivation,  ainsi  le  premier  œ  de  rcèndœ  pesant,  s'abrège 
dans  rcëndàn,  peser.  La  suppression  d'une  voyelle  finale  a  aussi 
pour  effet  d'abréger  la  syllabe  persistante,  dit'  se  prononce  plus 
bref  que  rffrœjour,  boùk'  que  boûl.œ  pain,  etc. 

Dans  les  verbes  si  nombreux  en  on,  Yo  de  cette  désinence  est 
tantôt  bref  (an;  un,  b'i,  etc.),  long  (ô  de  l'impératif)  et  douteux 
(6va,  6rc,  etc.  i . 

La  remarque  la  plus  importante,  c'est  que  la  syllabe  accentuée 
n'est  pas  uécessairement  longue  pour  cela,  ainsi  dura  la  main, 
gyéndenœ  ils  se  trouvent.  Souvent,  si  elle  semble  telle,  ce  n'est  que 
relativement  aux  autres  ou  par  position,  et  non  point  par  la  qua- 
lité primitive  de  la  voyelle.  Il  convient  cependant  d'observer  qu'il 
n'y  a  jamais  plus  d'une  syllabe  longue  dans  un  mot,  et  que  cette 
syllabe  est  celle  qui  porte  l'accent. 


DEUXIEME  SECTION.  —  LEXIOLOGIE. 

I.  NOTIONS    PRÉLIMINAIRES. 

IX.  —  1.  Il  y  a  en  albanais  deux  nombres,  le  singulier  et.  le 
pluriel,  et  deux  genres,  le  masculin  et  le  féminin.  Il  est  incertain 
si  le  neutre  existe  l. 

Les  -j'iires  ont  pour  caractéristique  en  général:  1°  le  mas- 
culin, une  consonne,  les  voyelles  »,  oûa,  <r}  très-rarement  a  et  o; 
2°  le  féminin,  »,  e,  î,  très-rarement  a,   si  ce  n'est  au  déterminé, 

1.  Voy.  l'Appendice,  n°  1. 


—  188  — 

eto.  —  Si  le  neutre  est  admis,  les  syllabes  œ,  tœ,  le  caractérise- 
raient exclusivement. 

2.  La  déclinaison  a  deux  aspects  l  différents  :  le  détermine, 
qui  correspond  en  général  au  nom  français  accompagné  de  l'ar- 
ticle défini  «le,  la»,  et  l'indéterminé  qui  représente  le  nom  fran- 
çais dépourvu  de  ce  même  article,  p.  ex.  :  mih-ou  l'ami,  mile,  nœ 
mik,  ami,  un  ami.  Sur  l'emploi  de  ces  aspects,  voy.  §§  113  et  seq. 

3.  Les  cas  sont,  au  moins  dans  l'aspect  déterminé,  au  nombre 
de  cinq  :  nominatif,  génitif,  accusatif,  ablatif  et  locatif. 

Le  nominatif  sert  aussi  pour  le  vocatif,  qui  est  d'ordinaire 
précédé  des  exclamations  o  ou  moi/;  o  s'ajoute  aussi,  surtout  en 
poésie,  au  mot,  il  prend  alors  l'accent  et  devient  long  :  o  birbily  é 
birbilyôl  ch.,  ô  rossignol! 

De  même  le  génitif  correspond  aussi  au  datif,  ainsi  groûasœ 
signifie  également  de  la  femme  et  à  la  femme,  grâvet  des  femmes 
et  aux  femmes  2. 

4.  Quant  aux  deux  derniers  cas,  lesquels  sont  presque  tombés 
en  désuétude  dans  l'Epire  méridional,  il  faut  remarquer  : 

1°  L'ablatif  est  remplacé  au  singulier  par  le  génitif,  dont  il  a 
le  plus  souvent  le  sens,  même  au  pluriel;  il  s'emploie  ou  seul, 
comme  complément  d'un  nom  (126)  ou  d'un  verbe,  ou  précédé 
d'une  préposition  3. 

Rem.  —  Les  noms  féminins  en  œ  et  e  ont  au  singulier  un 
ablatif  distinct,  c'est  le  génitif  indéterminé  suivi  d'un  t,  ex.  : 
gètset,  indét.  préij  gàtsat,  dét.  (gbtsœ,  jeune  fille),  Krist.,  Abécédaire 
guègue,  p.  G.  —  Je  révoquerais  en  doute  gètset,  ind.,  le  t  étant 
toujours  le  signe  de  la  détermination. 

2°  Le  locatif  est  toujours  précédé  de  certaines  prépositions, 

1.  Aspect,  terme  que  j'emprunte  à  la  grammaire  slave  (vid).  Dans  l'an- 
cien slavon  et  en  serbe,  Y  adjectif  subit  un  changement  de  désinence,  ou 
d'accentuation,  avec  modification  correspondante  du  sens;  l'adjectif  allemand 
offre  aussi  quelque  chose  d'analogue  à  ce  qui  a  lieu  en  albanais,  on  dit  «  der 
gute  Wein  et  ein  guter  Wein.  »  D'un  autre  côté  le  roumain  et  le  bulgare 
postposent  l'article  défini,  ainsi  que  les  langues  Scandinaves. 

2.  Le  grec  vulgaire  et  le  bulgare  n'ont  aussi  qu'une  même  forme  pour  le 
génitif  et  le  datif:  Toîi  iratSioù,  de  l'enfant,  à  l'enfant. 

3.  Selon  Hahn  il  n'existerait  qu'à  l'indéterminé,  mais  Krist.  en  fait  un 
usage  très-fréquent,  au  moins  dans  le  sens  déterminé,  comme  :  e  ngyâlhi 
prèy  tœ  vdëkouriç,  il  le  ressuscita  d'entre  les  morts.  Tous  les  auteurs  admettent 
ce  cas;  dans  mes  textes  il  ne  s'en  rencontre  que  deux  exemples. 


—  189  — 

celles  qui  signifient  dans,  sur,  c'est-à-dire  un  rapport  de  lieu, 
d'où  le  nom  que  j'ai  adopté;  il  n'a  de  désinence  spéciale  qu'au 
singulier  déterminé  et  là  même  où  il  est  en  usage,  l'emploi  en 
parait  arbitraire.  Dans  mes  textes,  il  est,  à  très-peu  d'exceptions 
près,  remplacé  par  l'accusatif  indéterminé.  Il  parait  à  propos 
cependant  de  l'admettre  dans  les  paradigmes,  en  en  fournissant, 
autant  que  possible,  des  exemples  l. 

La  déclinaison  est  la  même  pour  les  substantifs  et  pour  les 
adjectifs  de  tout  genre;  elle  ne  s'éloigne  de  ce  type  qu'à  l'égard 
t\i<^  pronoms  personnels  et  démonstratifs. 

11  y  a  des  circonstances  d'ailleurs  où,  selon  les  lois  de  la 
grammaire,  l'un  et  l'autre  mot  ne  subissent  point  la  variation 
des  cas. 


II.    —    DU    SUBSTANTIF. 

X.  —  1°  Les  déclinaisons  sont  au  nombre  de  trois;  elles  se 
distinguent  respectivement  par  la  désinence  du  génitif  singulier 
de  l'aspect  déterminé,  à  savoir  : 

lre  décl.  Noms  fém.  et  masc.  gén.  sing.  —  sœ. 
2e     —     Noms  masc.  —  it. 

3e     —    Noms  masc.  —  out. 

Il  ny  a  qu'une  désinence  :  nœ,  pour  l'accusatif  sing.  dét.  des 
trois  déclinaisons  2. 

Le  nominatif  et  l'accusatif  du  pluriel  sont  toujours  sembla- 
bles. —  Le  génitif-datif  n'a  non  plus,  à  ce  nombre,  qu'une  dési- 

i.  Il  commence  à  paraître  dans  ceux  de  mes  textes  qui  viennent  de 
Fyèri.  Il  y  en  a,  je  les  ai  comptés,  neuf  exemples,  tous,  sauf  deux  exceptions, 
de  noms  féminins,  et  dans  la  même  phrase  il  m'a  été  dicté  nœ  dùroet  (loc.) 
et  nœ  dàrœ  (ace.  ind.),  avec  le  même  sens  de  «  dans  la  main  ».  Rada,  qui 
pourtant  n'en  donne  que  des  paradigmes  incomplets  dit  à  ce  propos,  gramm., 
p.  24  :  <(  Questo  caso  è  dalle  viscère  délia  lingua,  che  rimarrebbe  deformata 
se  alla  preposizione  ndœ  si  desse  invece  l'accusativo.  »  (C'est  ce  qui  arrive 
pourtant  presque  toujours).»  Il  ajoute  :  «  Questa  forma  del  nome  è  sfuggita 
al  dotto  Camarda,  il  quale,  dove  le  s'imbatte,  corregge,  come  nel  verso,  etc. 
—  Veramente  questo  caso  non  fù  conosciuto  ne  anche  dal  P.  da  Lecce.  » 

'-i.  Cf.  le  v  de  la  déclinaison  grecque  dans  àgupo-v,  >.oy.-v. 


—   100  — 

nence,  ve-t,  et  plus  rarement  mais  à  volonté,  après  une  consonne, 
dét.  et,  ex.  :  moûayvet  et  moûayet,  kyénœvet  et  kyènet. 

De  même  pour  le  locatif,  caractérisé  partout  par  t,  et  l'ablatif 
pluriel,  caractérisé  par  ç  *;  quant  à  la  désinence  et  du  sing., 
voy.  ci-dessus,  §9. 

Pluriel  des  noms.  —  Le  pluriel  des  noms  offre  plusieurs  singu- 
larités. 

1°  Tantôt  il  est  semblable  au  singulier,  tantôt  il  a  une  dési- 
nence particulière; 

2°  Cette  désinence  est  généralement  la  même  (à)  pour  le 
masculin  et  le  féminin,  au  moins  dans  les  noms  finissant  par  une 
consonne  ou  par  œ; 

3°  Dans  les  deux  genres  elle  est  parfois  renforcée  par  le 
suffixe  secondaire,  r  ou  œr  (13;  19); 

4°  Excepté  dans  des  cas  assez  rares,  la  forme  du  pluriel  ne 
peut  être  déduite  du  singulier. 

Ces  exceptions  sont  : 

Noms  fém.  en  î,  pi.  î. 

—  masc.  —  «ira,         — ■  e,  ex.  :  gœzim-e. 

—  —     —  Ut,         —  y,  je,  ex.  :  ûlh,  p.  ûy,  ûye. 

—  —    —  dr,  târ,  —  œ. 

—  —     —  ois,         —  i  ou  a. 

lre  déclinaison. 

XL  Elle  comprend  tous  les  féminins  et  un  petit  nombre  de 
masculins;  le  thème  est  toujours  terminé  par  une  voyelle. 


A.   Noms  féminins. 

XII.  Noms  en  œ,  remplacé  par  a  au  nomin.  déterminé  :  bhjétœ 
abeille,  blyéta  l'abeille. 

1.  Rossi,  ç  et  ci. 


191  — 


ASPECT    INDÉTERMINÉ. 


ASPECT    DETERMINE. 


Singulier  : 


N.  blyétœ,  abeille. 

V.  o  blyétœ,  ô  abeille. 

G.  Ab.  blyét-e,  d'abeille. 

D.  blyét-e,  à  (une;  abeille. 

A.C.  blyétœ,  abeille. 

Loc.  (remplacé  par  l'accus.) 


blyét-a,  l'abeille, 
o  blyéta  (ime),  ù  (mon)  abeille. 
blyétœ-sœ  a),  de  l'abeille. 
blyétœ-sœ,  à  l'abeille. 
blyétœ-nœ,  l'abeille. 
ndœ,mbi,  mblyétœ-t,  dans,  sur, 
l'abeille. 


N. 

blyétœ,  abeilles. 

V. 

o  blyétœ,  ù  abeilles. 

G. 

blyetœ-ve,  d'abeilles. 

D. 

blyétœ-vejà  (des)  abeil- 

"  les. 

A. 

blyétœ,  abeilles. 

Ab. 

blyétœ-ç,  d'abeilles. 

Loc. 

(remplacé  par  l'accusatif) 

Pluriel  : 

blyétœ-tœ,  les  abeilles, 
o  blyétœ-t'(e  mi),ô  mes  abeilles. 
blyétœ-vet,  des  abeilles. 
blyétœ-vet,  aux  abeilles. 

blyétœ-tœ,  les  abeilles, 
bbyétœ-ç,  des  abeilles. 


a)  abl.  gu.  préy  blyétet. 

XIII.  Le  pluriel  a  deux  autres  formes  :  1°  \'œ  final  est  cliangé 
en  a,  ex.  :  màtrœ-a,  sœur;  pi.  ind.  mblra,  màlru-ve;  pi.  dét.  mbtra- 
tœ,  màtra-vet,  abl.  môtra-ç.  —  Cette  forme  est  au  moins  aussi 
commune  que  la  première,  mais  l'usage  seul  peut  enseigner  celle 
que  prend  chaque  substantif;  2°  la  syllabe  ra  est  ajoutée  au 
radical:  oMhce-a,  route;  pi.  ind.  oûdhœ-ra,  oûdhœra-ve ;  pi.  dét. 
oûdhœra-tœ,  oûdhœra-vet,  abl.  oûdhœra-ç.  Ce  pluriel  est  plus  rare, 
on  ne  le  rencontre  guère  que  dans  : 


Poûnœ-a  (chose,  travail), 
Gyélhœ  (mets,  aliment), 
Kârtœ  (papier,  lettre), 
Érœ  (vent,  air), 
Kôhœ  (temps), 
Voy.  aussi  S  19. 


pi.  poûnœra-tœ  et  poùna-tœ. 

—  gyélhœra. 

—  kârtœra. 

—  érœra. 

—  kùhœra,  et  quelques  autres. 


XIV.  Noms  en  «  :  les  paroxytons  changent  cette  voyelle  en  ija 


—  192  — 

14),  au  nom  dét.  :  noûse,  fiancée,  noûs-ya  *,  la  fiancée;  les  oxytons 
intercalent  un  y  entre  la  finale  et  la  désinence  :  vé  œuf,  ve'-y-a, 
l'œuf;  Fatuné,  n.  pr.,  Falimê-y-a. 


Singulier  : 

INDÉT. 

DÉT. 

INDÉT. 

DÉT. 

N. 

noûse, 

noûs-ya. 

vé  (vé), 

vé-ya. 

G. 

noûse-ye, 

noûse-sœ. 

vé-ye, 

vé-sœ. 

Ac. 

noûse, 

noûse-nœ. 

vé, 

vé-nœ. 

Loc. 

noûse-t a) 
Pluriel  : 

vé-t b) 

N.  Ac. 

noûse, 

noûse-tœ. 

vé, 

vé-tœ. 

G. 

noûse-ve, 

noûse-vet. 

vé-ve, 

vé-vet. 

Ab. 

noûse-c. 

noûse-ç. 

vé-ç, 

vé-ç. 

a)  ndœ  fdkye-t,  sur  la  face;  b)  ndœ  ré-t,  dans  le  nuage,  Kr. 

XV. Noms  eni.  Ils  sont  tous  oxytons;  Fade  l'asp.  dét.  s'ajoute 
immédiatement  au  radical  :  dhi,  chèvre,  dhi-a,  la  chèvre. 


Singulier  : 

Pluriel  : 

N. 

dhi, 

dhi-a. 

dhi, 

dhi-tœ. 

G. 

dhi-e. 

dhi-sœ. 

dhi-ve, 

dhi-vet. 

Ac. 

dhi, 

dhi-nœ. 

dhi, 

dhi-tœ. 

Loc. 

dhi-t. 

Ah. 

dhi-ç, 

dhi-c. 

Les  noms,  pour  la  plupart  abstraits,  en  î  (100)  suivent 
ce  paradigme,  ex.  :  boukourî-a,  la  beauté,  g.  bouhourî-sœ,  ac. 
boukourt-nœ. 

XVI.  Quelques  noms  en  a  et  en  o  se  déclinent  comme  vé-ya, 
p.  ex.  :  gyd-y-a,  la  chasse,  loûro-y-a,  la  tourterelle. 


Singulier  : 

INDÉT. 

DÉT. 

INDÉT. 

DÉT. 

N. 

gyâ, 

gyâ-ya. 

toûro, 

toûro-}*a. 

G. 

gyâ-e, 

gyâ-sœ. 

tourô-e, 

toûro-sœ. 

Ac. 

gyâ> 

gyâ-nœ, 

toûro, 

toûro-nœ 

1.  Un  i  s'entend  faiblement  avant  la  désinence  ya,  et  il  se  peut  que  j'aie 
écrit  quelquefois,  p.  ex.  :  noàsiya,  comme  aussi  vdèkye-vdékya,  et  vdêkiye- 
vdékiya,  la  mort,  etc. 


—   193  — 

Pluriel  :  toûro-tœ,  toûro-ve-t,  les  tourterelles,  etc. 

De  même  gycë-ya  (on  «lit  aussi  gycë-ri,  masc),  chose,  g.  ind. 
gyœye,  pi.  gydk-lœ,  yroûa,  femme,  qui  a  le  pluriel  anomal  ou  con- 
tracté : 

Indet.  Sing,  N.  Ac.  groûa,  g.  groû-e;  pi.  grâ,  grave. 
Dét.        —    N.  groûa-ya,  g.  groûa-sœ,  ac.  groûa-nœ. 
—       PI.     N.  Ac.  grâ-tœ,  pi.  grâ-vet. 


B.  —  Noms  masculins. 

XVII.  Ils  sont  en  petit  nombre,  presque  tous  d'origine  étran- 
gère, grecque  ou  latine;  terminés  en  o  (ô)  non  accentué,  ils  l'al- 
longent, au  nom.  dét.  en  oua  : 

Tôsko,  n.  pr.,  dét.  n.  Tôskoua,  g.  Tôsko-sœ,   ac.   Tôsko-nœ. 

De  même  MùsLo-Mùshoua,  n.  pr.,«ôfo  (vûto;),  le  vent  du  sud, 
nùtoun,  etc. 

Il  y  en  a  aussi  un  ou  deux  qui  suivent  la  déclinaison  féminine 
en  n'-a,  comme  gégœ,  dét.  gc'ga,  le  Guégue,  pi.  géga-tœ]  dtoe-a,  Kr. 
(el  ntii'-i),  père,  pi.  ritœre,  dét.  dtwri-lœ. 


2e  Déclinaison. 

Elle  ne  renferme  que  des  noms  masculins,  en  y  comprenant 
ceux  qui  ont  pu  être  réputés  neutres  (23);  le  pluriel  offre  beau- 
coup de  diversités  ou  d'anomalies. 

XYIII.  Noms  terminés  par  une  consonne  autre  que  /.■  ou  //, 
ex.  :  kyèn,  chien,  kyèn-i,  le  chien. 

Singulier  :  Pluriel  : 

INDÉT.  DÉT.  INDÉT.  DÉT. 

N.  A.  kyèn,  kyèn-tœ. 

G.       kvèn-œ-ve,     kyèn-œ-vet , 

kyènet. 
Ab.      kyèn-ç,  kyén-ç. 


1  :; 


N. 

kyèn , 

kyèn-i. 

G. 

kyèn-i, 

kyèn-it. 

Ac. 

kyèn, 

kyèn-i*- nœ 
(kyênœ). 

kvèn-t. 

—  194  — 

Hem.  1.  — Les  noms  qui  finissent  entk,p,s,  t ,  adoucissentjces 
lettres,  probablement  non  radicales  (§7,  vn),en  dh,  b,z,  d;  ex.: 

Gàrth-gârdhi  (haie),  lyls-lyizi  (arbre,  chêne). 

Kôrp-kôrbi  (corbeau),  vcent-vcêndi  (lieu,  etc.). 

2.  —  L'accus.  sing.,  après  les  liquides  et  les  dentales,  a  aussi 
les  formes  trim-nœ  (de  trnn.  pallicare)  et  kyénœ;  ex.  :vœnt,  dét. 
roéndi,  lieu,  ace.  vcènd-i-nœ  et  vcènd-œ;  mbrét-i,  roi,  ace.  mbrét-i-nœ, 
mbrét-nœ  et  mbrê-nœ\  i  <it-i,  père,  ace.  t'dtinœ  et  fdnœ. 

3.  —  De  même  que  kyèn-tœ  fait  au  gén.  kyèn-Œ-vet,  il  y  a  des 
noms  qui,  au  contraire,  insèrent  la  lettre  euphonique  au  nom., 
p.  ex.  :  nèrœz-i-tœ,  les  hommes,  gén.  nèrœz-vet. 

4.  —  Le  pluriel  en  œre  (voy.  ci-après),  se  décline  ainsi,  d'après 
Krist  : 

N.  Ace.  mbrétœre,  rois,  dét.  mbrétœritœ. 
G.  mbréteeroeyet. 

Àbl.  mbrëtœriç. 

Ex.  :  biya  mbrétœriç,  des  tilles  de  rois. 

XIX.  Pluriel.  —  Il  a  plusieurs  formes,  parmi  lesquelles  celle 
qui  est  indiquée  au  paradigme  est  peut-être  la  plus  rare  ;  les 
autres  consistent  dans  l'adjonction  au  radical  et  à  tous  les  cas, 
des  voyelles  a,  c,  œ,  les  deux  premières  tantôt  seules,  tantôt  pré- 
cédées de  la  syllabe  œr,  comme  dans  les  noms  féminins  dont 
il  est  parlé  au  §  13;  ex.  :  trim-i  pallicare,  vnrh-i  tombeau. 
gomdr-i  âne.     . 

Pluriel  : 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

N    Ac.   trim-a,    G.  trim-a-ve.        trima-tœ,       trima-vet. 

vârh-e,         vârh-e-ve.        vârhe-tœ,      vârhe-vet,  vârhet. 
gomâr-œ,     gomâr-œ-ve.    gomârœ-tœ,  gomârce-vet. 

EXEMPLES    DE    PLURIEL,    EN    : 

1°  œra  :  lyéç-i  (laine,  cheveux),     pi.  lyéçœra-tœ  et  lyéç-tœ. 
bàr-i  (herbe),  bàrcera. 

fçàt-i  (village),  fçâteera. 


—  195  — 

re  :  vœnd-i  (pays,  lieu),  vœndœre,   vœnde  et  vœn- 

dœra. 
pril't  (fkrêtre),  priftœre. 

gyiçt-i  doigt),  gyiçtœre  el  gyfçtœra. 

kôrp-bi  (corbeau),  kôrbœre  et  kôrp-tœ. 

Gomme  on  voit,  plusieurs  de  ces  formes  peuvent  se  rencontrer 
dans  le  même  substantif. 

Les  substantifs  en  Ih  changent  d'ordinaire  cette  lettre  en  y 
ou  ye  : 

Délh  (veine,  nerf),  pi.  déy-tœ. 

Kûylelh  (ciel),  kyiey  et  kyielh-tœ. 

Ulb  (étoile),  ûy-tœ,  ûlhe-et  ùye  (Kr.). 

Pùlh  (forêt),  pùy-tœ,  pûlhe  et  pûye. 

L'apophonie  ou  permutation  de  la  voyelle  radicale  apparaît 
dans  un  certain  nombre  de  thèmes.  (Voy.  ci-dessous,  §  29.) 

XX.  Noms  en  â  et  6\  ils  sont  peu  nombreux,  p.  ex.  :  vœlhd-i, 
frère,  yatrà-i,  médecin  (ùxTpo;). 

Singulier  : 

indéterminé.     N.  A.  vœlhâ,  g.  vœlliâ-i. 

déterminé.         X.        vœlhâ-i,  g.  vœlhâ-it,  ac.  vœlhâ-nœ. 

Le  pluriel  est  anomal  :  vœlliézœr;  dét.  vœlhézœr-e-tœ  ou 
vœlhézœr-i-tœ,  g.  vœlhézœr-vet  et  vœlhézœret. 

XXI.  Noms  en œ (souvent  rejeté  dans  la  prononciation),  ex.  : 
bout  liw-i,  homme  (vir),  mari. 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

Singulier:     N.      boûrhœ,  boûrh-i. 

G.      boûrh-i,  boûrh-it. 

Ac.    boûrhœ,  boûrh-i-nœ. 

Loc. boûrhœ-ta). 

Pluriel  :  boûrha-tœ,  boûrha-ve-t,  boùrhaç. 

a)  ndœ  lyoûmœt,  dans  le  fleuve,  Kr. 


—  196  — 

Les  noms  de  cette  classe  ont  presque  tous  le  pluriel  irrégulier, 
comme  : 

Lyoûmœ-i,  fleuve.  pi.  lyoûmœra  et  lyoumœn-tœ. 

Diâlyœ-i,  garçon.  dyém  (dyélm)-tœ. 

Kâlyœ  et  kâly-i,  cheval.       koûay-tœ. 
Gyârpœrœ,  serpent.  gyerpœn  et  gyerpiiï-tœ. 

XXII.  Noms  en  oûa,  contracté  en  6  devant  i,  ex.  :  thoûa,  ongle, 
gén.  indic.  thé-i. 

dét.  Sing.  N.        thô-i,  l'ongle,  g.  thô-it,  ac.  thoûa-nœ. 
PI.      N.Ac.  thôîï-tœ  (thôfïe-tœ,  Kr.),  g.  thôn-œ-vet. 

De  même  proûa,  ravin,  torrent,  kroïia,  source,  ftoéa,  coing. 

XXIII.  Noms  terminés  par  une  voyelle,  qui  intercalent  un  r 
devant  i;  ex.  :  fré,  dét.  frè-r-i,  la  bride. 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

Singulier  :     N.     fré.  frè-r-i. 

G.     frè-r-i.  frè-r-i  t. 

Ac.  fré.  frè-r-inœ  et  frênœ. 

Pluriel  :  frérœ-tœ  et  fré-tœ,  fréroe-vet. 

Plusieurs  suivent  aussi  la  3e  déclinaison  : 

Moulhi-ri  et  moulhi-ou  (moulin),  pi.  moiilliiiï-tœ. 
Oulhi-ri  et  oulhi-ou  (olivier,  olive),  oulhin-tœ. 

Sû-ri  et  si-ou  (œil),  sû-tœ. 

Bri-r-i  et  bri-ou  (corne),  brirce-tœ. 

XXIV.  A  cette  déclinaison  appartiennent  aussi  certains  noms 
dont  le  véritable  caractère  a  embarrassé  les  grammairiens,  qui  y 
voient,  les  uns  (Reinhold,  Camarda)  des  noms  neutres,  les  autres 
(Hahn)  une  forme  du  pluriel  usitée  au  lieu  du  singulier.  La  . 
question  n'est  pas  encore  éclaircie,  et  il  me  parait  impossible 
actuellement  de  se  décider  pour  l'une  ou  pour  l'autre  opinion, 
toutes  deux  étant  également  contredites  en  quelque  chose  par  la 


—  197  — 

construction  de  ces  mots  dans  le  discours  '.  Quoiqu'il  en  soit  ils 
se  déclinent  certainement  comme  il  suit  : 


Singulier  : 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

X.  A.C.  oûyœ,  eau,  de  l'eau.        oùyœ-tœ  (et  oûy-i),  l'eau. 

G.  oûy-i,  d'eau.  oùy-it,  de  l'eau. 

Loc mbi  oûyœ-t,  Kr. a)  sur  l'eau. 

Pluriel  : 

N.  Ac.  oûyœra,  eaux.  oûyœra-tœ,  les  eaux. 

G.  oûyœra-ve.  oùyœra-vet. 

Ab.        oûyœra-ç.  oûyœra-ç. 
a)  ndœ  miç-t,  krûe-t. 

Ex.  :  nœ  kélykye  oi'uji  (et  oûyœ),  un  verre  d'eau;  nœkélykeeoûyit, 
un  verre  à  eau,  pour  l'eau; pi  oiujœ,']Q  bois  de  l'eau;  oûyœtœ e délit, 
l'eau  de  la  mer  :  oûyœratœ  e  délit,  les  eaux  de  la  mer  ;  ncè  pœrmbûtœye 
oûijœrar,  Kr.,  un  déluge  d'eaux. 

Rem.  —  On  dit  aussi,  au  nominatif,  selon  la  forme  ordinaire, 
oûy-i,  l'eau. 

Il  faut  observer  aussi  que  les  noms  de  ce  genre  désignent 
tous,  à  l'exception  de  krûe,  tète,  une  substance  divisible  en  parties 
semblables  entre  elles,  c'est-à-dire  que  ce  sont  de  véritables  col- 
lectifs; tels  sont  : 

Oùyœ-tœ  et  oûy-i,  pi.  oûyœra  (eau). 

Miç-tœ  et  miç-i,  pi.  miçœra  (chair,  viande;. 

Gyâlhpœ-tœ  et  gyâlhp-i  (beurre). 

Diâthœ-tœ  et  diâth-i  (fromage). 

Vây-tœ  et  vâv-i  i  huile). 

Groûrœ-tœ  et  groû-ri  (blé). 

Troû-tœ,  trou-ri  et  troû-ya  (cervelle;. 

Lhyâmœ-a  et  dhyâmœ-tœ,  sain-doux,  suif,  graisse. 

Krûe-tœ  et  krûe-ya  (tète). 

1.  Voy.  l'Appendice  n°  1. 


—  198  — 

Voy.  ci-dessous,  §  42,  5°,  pour  la  déclinaison  analogue  des 
noms  verbaux. 

3°  Déclinaison. 

Elle  ne  comprend  aussi  que  des  noms  masculins. 

XXV.  1°  Noms  terminés  par  un  /,•  :  fik-ou,  figuier. 

Singulier  : 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

N.  fik,  fik-ou. 

G.  fik-ou.  fik-out. 

Ac.        fik,  fik-ou-nœ  et  fik-nœ. 

Loc fik-out a) . 

Pluriel  : 

N.  Ac.  fiky,  fiky-tœ. 

G.  fiky-œ-ve,  fiky-œ-vet. 

Ab.        fiky-ç.  fïky-çb) 

n)  ndœ  bàrkout  (conte),  dans  le  ventre;  b)  zbkyç  (Kr.),  des 
oiseaux. 

Le  /,'  s'adoucit  quelquefois  au  singulier;  dans  d'autres  mots 
il  subsiste,  même  au  pluriel,  ex.  : 

Zôk,  dét.  zôg-ou,  oiseau,  pi.  zoky-tœ. 

Çtôk-gou,  sureau,  çtôgye-tœ. 

Tôk-gou,  tas,  monceau,  tôgye-tœ. 

Çôk-ou,  compagnon,  çôkœ-tœ. 

Oûyk-ou,  .  loup,  oûykœre-tœ. 

Les  noms  en  h,  presque  tous  de  provenance  étrangère,  sui- 
vent le  modèle  précédent  : 

Âh-ou,  hêtre,  mastih-ou  mastic. 

Krâhœ-ou,  épaule,  aile,     pi.  krâbœ-tœ. 

XXVI.  2°  Noms  terminés  par  un  i  :  kouçœri-ou,  cousin,  et  ari- 
ou,  ours. 

Singulier  : 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

N.  kouçœri  (ari,  etc.),       kouçœri-ou  (ari-ou,  etc.). 


—  199  — 
G.         kouçœrî-ou,  kouçœri-out. 

A.c.        kouçœri,  koucœri-nœ. 

Loc kouçœri-t*). 

a)  ndœ  pi-f,  par  la  pluie. 

Le  pluriel  a  deux  formes,  la  seconde  es1  en  in  et  s'applique 
cal  re  autres  aux  mots  turcs  : 


Pluriel  : 

INDÉT.  DÉT. 

N.  A.c.     kouçœri,  kouçœri-tœ. 

il.  koucœri-ve,      kouçœri-vet. 


INDÉT.  DET. 

arin,  arin-tœ. 

arin-œ-v  -.      arin-œ-vi  t. 


De  même  les  mots  turcs  souvari-ou,  cavalier,  aktçi-ou,  cuisi- 
nier, pi.  souvarin,  àktçin,  etc. 


XXY1I.  Anomalies  et  particularités  des  nom*. 

1"  Noms  à  double  genre,  comme  gyâ-ya  et  gyd-ou,  la  chasse, 
gibier,  troû-ya,  froû-ri  ettroût-œ,  cervelle; 

2°  Noms  appartenant  à  deux  déclinaisons,  connu"  >//-n  et 
si-nu.  œil,  etc.  (23)  : 

3°  Noms  à  double  forme,  comme  ôuyœtœ  e1  owj/ï,  l'eau  (24)  ; 

4°  Irrégularité  du  pluriel,  soit  quant  à  la  désinence,  soil 
quant  à  la  voyelle  ou  aux  voyelles  du  radical;  on  n'en  citera  que 
quelques  exemples,  en  renvoyant  pour  le  reste  au  lexique.  Les 
de  Ilalm  sont  assez  complètes,  mais  elles  contiennent  beau- 
coup de  mots,  dont  la  forme  a  été  plus  haut  considérée  comme 

dière;  tels  sont  les  pluriel-,  en  œra  et  œre  l  13  el  19). 

Pluriel  : 


Ânœ, 

vase, 

ï\l<r. 

Bir-i,  fils, 

fils. 

biy-tœ. 

bélier, 

Dérœ-a, 

porte. 

lier. 

Diàlyœ-i, 

garçon, 

dyém  (dyélm). 

Dôrœ-a. 

main. 

douar. 

Gyérpœrœ-i, 

serpent, 

'pînetgyerpœîi 

—  '200  — 

> 

Groua-ya, 

femme, 

grâ. 

Hoû-r-i, 

pal,  pieu, 

hoûn. 

Kâ-ou, 

bœuf, 

kyé. 

Kâlyœ-i, 

cheval, 

koûay. 

Lyœrnœ-i, 

aire  à  battre, 

lyœmœfï. 

Lyoûmœ-i, 

fleuve, 

lyomnœn  et  lyoïi- 
mœra. 

Nâtoe-a, 

nuit, 

nétœ,  net. 

Neri-ou, 

homme, 

nérœz-i-tœ,  gen.-z- 
vet. 

Pé-r-i, 

fil, 

péiï-tce. 

Péçk-ou, 

poisson, 

piçk}r-tœ  ,  péçkye, 
Kr. 

Çi-ou,  cî-ri, 

pluie, 

cira. 

Çkœmb-i, 

rocher, 

çkœmbœn  ,-iù,  et 
çkœmbe,  reg.  ! 

Thés-i, 

sac, 

thâsœ,  thasœre. 

Véçtœ-i  (vœréçtœ,  Kr.), 

vigne  (plantation), 

vréçta. 

Vœlhâ-i, 

frère, 

vœlhézœr-i-tœ,  gén. 

-r-vet. 


Âtœ-i  et  âtœ-a,  père,  gén.  dét.  âtit,  pi.  âtœre,  fait  au  gén.  s. 
ind.  et  après  un  pronom  possessif  :  tut-e't,  à  ton  père. 


III.    —   DE    L'ARTICLE    INDÉFINI,    DE    L'ARTICLE    PRÉPOSITIF 
ET   DU    CONJONCTIF. 


XXVIII.  Le  numératif  indéclinable  nœ,  un,  une,  s'emploie 
comme  l'article  indéfini  français  et  pour  les  deux  genres  ;  nœ 
boûrhœ,  un  homme,  nœ  groûa,  une  femme  ;  le  mot  tsd  (g.  disa)  y 
correspond  au  pluriel;  tsà  nèrœz,  quelques,  des,  hommes. 

XXIX.  Le  mot  que  nous  appellerons  article  prépositif,  diffère  de 
l'article  défini  du  français  et  des  autres  langues  en  ce  que,  à  très- 
peu  d'exceptions  près,  il  ne  s'ajoute  point  aux  substantifs,  dont 
l'aspect  déterminé  exprime  la  signification  inhérente  h  l'article 
défini.  En  outre  il  se  lie  également  avec  les  deux  aspects  des  mots 


—  201  — 

qu'il  parait  avoir  pour  véritable  office  d'accompagner  ou  de  spé- 
cifier. Il  en  résulte  qu'en  français  tantôt  il  doit  se  rendre  par 
l'article  défini,  et  tantôt  il  ne  peut  être  traduit. 

XXX.  Ce  mot  n'est  autre  qu'un  pronom  démonstratif,  celui 
que  nous  avons  qualifié  d'attributif  (59).  En  voici  le  paradigme  : 

MASCULIN.      FÉMININ.      NEUTRE. 

Singulier,  N.  i,  e,  tœ. 

G.  D.  tœ,  sœ  a)  pour  tous  les  genres.  . 

Ac.  tœ,  —  — 

Pluriel  pour  tous  les  cas  et  genres  L)  tœ. 

in  Sœ,  qui  parait  dans  les  pronoms  féminins  s'ime,  n'aie,  etc., 
s'emploie  aussi  au  masc.  ou  au  neutre  :  sœ  bdçkou,  ensemble,  sœ 
piri,  à  force  de  boire. 

b)  Kr.,  abl.  sœ. 

XXXI.  Quelques  noms  de  parente'  sont  les  seuls  substantifs  pro- 
prement dits,  qu'on  rencontre  précédés  du  prépositif;  ils  sont 
alors  à  l'aspect  déterminé  (130,  2°)  *;  ex.  : 

Singulier  : 

MASCULIN.  FÉMININ. 

N.  i  çokyi,  l'époux  (18).         e  çôkya,  l'épouse  (14). 
G.  D.  tœ  çôkyit.  tœ  çôkyesœ. 

Ac.  tœ  çôkyinœ.  tœ  çôkyenœ. 

Pluriel  : 

N.  Ac.  tœ  biytœ,  les  fils.  tœ  çôkyetœ,  les  épouses  2. 

G.  C.  tœ  biyvet.  tœ  çùkyevet. 

De  même:  i  âli  Cyâti),  le  père,  eèma  ou  <èma,  la  mère,  i  biri, 
le  fils,  e  bina,  la  fille,  i  vœlhdi,  le  frère,  e  inotra,  la  sœur,  i  oûngyi, 

1.  Parce  qu'ils  indiquent  une  corrélation,  un  rapport  à  une  personne 
définie,  comme  du  fils  au  père,  de  l'épouse  à  l'époux,  etc. 

2.  P.  ex.  :  de  Salomon,  lequel  k'icle  ndœ  rtcrpi  tœ  li  çoûmœ  bhja  mbœrè- 
tœriç.  Kr. 


—  '202  — 

l'oncle,  e  èmta.  la  tante,  inipi,  le  neveu,  i  dhcèndœri,  le  gendre,  i 
koundti,  le  beau-frère,  i  kouçouriri,  le  cousin,  et  peut-être  quelques 
autres;  mais  il  y  a  plusieurs  même  de  ces  mots  qu'on  rencontre 
dépourvus  d'article.  —  /  zàti,  le  maître,  e  zona,  la  maîtresse, 
sont  proprement  des  adjectifs. 

XXXII.  Le  prépositif  précède  nécessairement  : 

1°  L'adjectif,  qualificatif  et  numéral,  à  savoir  :  a)  employé 
attributivement,  ex.  œrtœ  i  mirœ,  il  est  bon;  b)  emplo}ré  substan- 
tivement, ce  qui  s'applique  aux  participes  :  nœ  i  sœmoûrœ,  un 
malade  (42),  i  psoûari,  l'homme  instruit,  e  mira,  le  bienfait, 
[ditœ]  c  nésœrmya,  le  (jour  du)  lendemain  ;  c)  précédant,  au  positif 
et  au  superlatif,  et  alors  il  est  déterminé,  le  nom  :  emddhya,  m'c 
mddhya,  çtœpî,  la  grande,  la  plus  grande,  maison  ;  d)  suivant  un 
nom  indéterminé  :  nœ  ctœpî  e  face,  tœ)  mddhe,  une  grande  maison. 

2°  Quelques  adjectifs  pronominaux  ou  indéfinis,  comme  i 
tœrœ,  tout  entier,  i  tilhœ,  tel,  etc.  Voy.  §  61. 

3°  Les  noms  des  jours  et  de  certaines  fêtes  :  e  merkoûrœ-  a, 
mercredi,  e  krœmte-ya,  jour  de  fête. 

4°  Les  numératifs  cardinaux,  mis  isolément  :  tœ  dûa,  les 
deux,  toutes  deux,  ou  précédant  un  substantif  déterminé  :  tœkdtœr 
déçtœ,  les  quatre  béliers. 

5°  Les  noms  abstraits,  dérivés  des  adjectifs:  tœ  koûkyetœ,  la 
rougeur,  tœ  çoûmœtœ,  la  quantité  (42). 

6°  Les  noms  verbaux  tirés  des  participes  :  tœmoûndourœ,  action 
de  vaincre,  victoire,  det.  tœ  moûndouritœ,  la  victoire,  tœ  fdlya-tœ, 
saluts,  compliments;  hœ  tœ.  çtutourœ,  une  poussée,  un  choc,  tœ 
çiûtouritœ,  l'action  de  pousser,  le  choc. 

XXXIII.  Quand  un  substantif  (nom  possédé)  en  régit  un  autre 
(nom  possesseur),  celui-ci  est  au  génitif  et  vient  touj ours  le  der- 
nier. Si  le  premier  nom  est  indéterminé  et  le  possesseur  déter- 
miné, ils  sont  liés  par  le  prépositif,  qui  s'accorde  avec  le  nom 
recteur  et  non  avec  le  régi,  ce  qu'il  faut  bien  observer,  p.  e.  nœ 
ve  e  (ace.  tœ)  pôulgœsœ,  un  œuf  de  la  poule.  Ici  le  prépositif  (bien 
qu'il  ne  se  traduise  pas  en  français)  est  en  réalité  le  pronom  attri- 
butif, l'exemple  cité  équivalant  à  «  un  œuf  {celui)  de  la  poule  ».  Ce 
cas  est  le  même  que  celui  de  l'adjectif  au  §  32,  d. 

Il  en  est  de  même  quand  le  nom  régi  est  remplacé  par  le  géni- 


—  203  — 

tit'ilu  pronom  de  la  3e  personne,  comme:  ndœ  '  vcént  la'  tiy,  tœ 
tày,  tœ  tûre,  à  la  place  (celle)  de  lui,  (celle)  d'elle,  (celle)  d'eux, 
c'est-à-dire,  à  sa,  à  leur,  place. 

XXXIV.  Si.  à  l'inverse,  le  nom  recteur  ou  le  nom  qui  précède 
l'adjectif,  sonl  à  l'asp.dét.,  alors  ils  sont  liés  l'un  et  l'autre  à  1  sur 
c  implément  par  un  autre  petit  mot,  que  j'appellerai,  faute  de 

mieux,  le  coujonctif,  et  dont  le  nominatif  d'ailleurs  est  identique 
à  celui  du  prépositif. 

MASCULIN  FÉMININ. 

Singulier      y.  i,  e. 

Ci.   D.  manque. 

Ac.  e. 

Pluriel  N.  Àc.  e. 

XXXV.  Enfin  si  les  deux  noms  sont  indéterminés,  tout  signe 
de  liaison  disparaît,  p.  e,  ncé  vé,  tsâ  vé,  poûlye,  un  œuf,  des  œufs, 
di1  poule  ;  figoûre  nèrœziç,  é  çtézœç,  Kr,  des  figures  d'hommes  et 

d'animaux. 

Ici  le  nom  au  génitif  ou  ablatif,  équivaut  à  un  adjectif,  vov. 
113,6°. 

XXXVI.  Pour  plus  de  clarté  il  est  nécessaire  de  donner  ici  un 
mple  des  deux   principales   constructions  du    substantif,    on 

trouvera  plus  loin  ce  qui  concerne  l'adjectif  et  le  pronom. 
1"  Nom  dét.,  en  régissant  un  autr  ■  é  ;    nom  dét. 

Singulier  : 

N.  briri  -  i  lyopœsœ  (kâout),     la  corne  de  la  vache  (du  bœuf). 
<i.  brfril  lyôpœsœ,  de,  à,  la  corne  de  la  vache. 

A.c.  brinœ  e  lyôpœsœ,  la  corne  de  la  vach  \ 

Pluriel  : 

y.  Ac.  brirœtœ  e  Iyôpo 

(kàout),  les  cornes  de  la  vache  (du  bœuf). 

i  La  préposition  ndœ  veut,  comme  mbœ  et  quelques  autres,  l'accusatif 
indéterminé,  autrement  il  faudrait  ndœ  voèndinœ  c  tiy,  etc. 

2.  Dans  la  prononciation  courante,  bnr  i,  brtrœt'  e,  lyôpœsœ,  flijW  c 
ijfizt. 


kiO'i 


G.  brirœvet  lyopœsœ, 


des,  aux,  cornes  de  la  vache. 


Singulier  : 


N.  briri  i  lyùpœvet  (kyévet),      la  corne  des  vaches  (des  bœufs) 
G.  bririt  lyôpœvet,  de,  à,  la  corne  des  vaches. 

Ac.  brinœ  e  lyôpœvet,  la  corne  des  vaches. 


Pluriel  : 


N.  Ac.  brirœtœ  e  lyùpœvet, 
G.  brirœvet  lyùpœvet, 


les  cornes  des  vaches. 

des,  aux,  cornes  des  vaches. 


De  même,   le  nom  au  nominatif  étant   du    féminin,  flyc'ta  e 
lijizi,  e  ddrdhœsœ,  la  feuille  du  chêne,  du  poirier,  etc. 

2°  Nom  indét.,  régissant  un  nom  dét.  (33). 


S1NG.    FEM. 

N.  nœ  mâyœ  e  mâlyit, 
G.  D.  nœ  mâye  tœ     » 
Ac.  nœ  mâyœ  tœ      » 
ndœ  mâyœ  tœ  » 

Pluriel  : 

N.  maya  tœ  mâlyit, 
G.  D.  mâyavet  » 

Ac.  maya  tœ         » 
mbœ  maya  tœ  mâ- 
lyit (tœ  mâlyevet), 


une  cime  de  la  montagne, 
de,  à  une  cime 
une  cime 
sur  la  cime 


des  cimes  de  la  montagne. 

de,  à  des,  cimes         » 

des  cimes  de  » 

sur  les  cimes  de  la  montagne, 

(des  montagnes.) 


On  dirait  de  même,  le  nom  au  nominatif  étant  du  masc,  p.  e. 
nœ  lyîs  i  pûlhit,  un  chêne  de  la  forêt,  gen.  nœ  Ujizi  tœ  p.,  ac.  nœ 
lyis  tœ  p. 

Rem.  1.  Le  génitif  manque,  c'est-à-dire  que  lorsqu'un  nom 
dépend  d'un  autre  nom  au  génitif,  ils  ne  sont  pas  unis,  peut-être 
par  motif  d'euphonie,  par  le  signe  de  possession  (conjonctif), 
lequel  suit  seulement  le  nom  au  nominatif  et  à  l'accusatif,  ex.  : 
kûy  gydkou  œçtœ  i  koûky  si  gyàkou  i  fdkyevet  tçoûpœsœ  mbrétit    ngd 


—  '205  — 
hina  l,  ce  sang  est  rouge  comme  le  sang  «les  joues  de  la  fille  du 
roi  de  la  Chine. 

Rem.  2.  Lorsqu'au  lieu  d'un  substantif  régi,  il  yen  a  plusieurs 
[régime  complexe),  le  conjonctif  (e)  est  remplacé  par  le  pronom 
attributif,  ex.  :  î  dlui  hâpsetœ  e  kasélhavet  alité  tœ  rdftevet  edhë  tœ 
dolhâpevet,  il  lui  donna  les  clefs  des  coffres  et  celles  des  armoires 
et  celles  des  placards.  De  même  si  le  nom  possédé  a  un  adjectif 
pour  complément,  ex.  :  kyimef  e  bârdha  tœ  çœrbœtôrit  fût,  âtit  f' 
imœ,  Kr.,  les  cheveux  blancs,  ceux  de  ton  serviteur,  mon  père. 


IV.  —    DE    L'ADJECTIF. 

XXXVII.  Les  mêmes  accidents  grammaticaux  sont  communs 
au  substantif  et  à  l'adjectif;  il  y  a  des  cas  pourtant  où  ce  dernier 
ne  se  décline  pas,  mais  ce  qui  le  caractérise  avant  tout,  c'est  d'être 
toujours  précédé  d'un  article ,  dans  l'un  comme  dans  l'autre 
aspect  -\—  Font  exception  les  mots  en  -ici,  fém.  içte,  ayant  le  plus 
souvent  un  caractère  adverbial,  et  qui,  même  comme  adjectifs, 
se  construisent  sans  article,  p.  e.  roba  grarœricte,  des  habits  de 
femme  (105) 3,  et  les  adjectifs  composés  (112). 

XXXVIII.  Les  adjectifs  sont  terminés  par  une  consonne  ou 
par  la  voyelle  ce. 

Parmi  les  premiers,  on  peut  remarquer  ceux  dont  la  consonne 
finale  est  un  m;  tirés  presque  tous  des  prépositions  et  des  adver- 
bes (105),  comme  sipœrm  supérieur  (sipœr,  en  haut), pœrtpym  situé 
du  côté  opposé  (téi/e,  pœrtéye,  au-delà),  et  ceux  en  tœ,  dérivés 
surtout  d'un  nom  de  matière  (105),  comme  (joûv-tœ  de  pierre, 
kékour-tœ,  de  fer. 

1.  Dans  ce  dernier  mot  le  génitif  est  remplacé  par  le  nomin.  dét.  avec  la 
préposition  nr/à. 

2.  Si,  ici  et  au  dictionnaire,  le  prépositif  est  omis,  c'est  pour  la  brièveté, 
il  doit  toujours  être  sous-entendu. 

3.  Ou  encore  :  vivlyia  çkyip  ndœ  guoâhœ  Toskœriçte,  me  çkxjna  Grekiçte,  Kr. 
livres  en  langue  toske  avec  caractères  grecs. 


—  206  — 

XXXIX.  Féminin  et  pluriel.  Les  adjectifs  terminés  par  une  con- 
sonne, ajoutent  au  féminin  un  e,  qui  est  conservé  au  pluriel,  mâth 
grand,  mâdhe,  grande  (pi.  irr.),  mâym,  gras,  mâyme,  grasse,  pi. 
fém.  tœ  mâyme,  grasses.  Excepté  lyik-lyigou,  méchant,  f.  lyigœ,  et 
koûlcy  ,  rouge,  f.  koûkye,  qui  forment  leur  pluriel  fém.  en  a, 
comme  les  adjectifs  finissant  en  œ  :  tœ  lyiga,  tœ  koûkya. 

Ces  derniers,  ceux  en  œ,  sont  de  genre  commun  :  i  boûkourœ, 
e  boûkourœ,  beau,  belle;  le  plur.  masc.  dét.  remplace  quelquefois 
œ  par  i  :  tœ  mîrœtœ  et  tœ  miritœ,  les  bons,  et  le  pi.  fém.  toujours 
par  a  :  tœ  mira,  bonne,  tœ  mîra-tœ,  les  bonnes. 

XL.  Sont  irréguliers  : 

Singulier  :  Pluriel  : 

MASC.  FÉM.  MASC.  FÉM. 

Mâth -dhi (grand)  mâdhe-dhya.    Mbœdhèn-(in-)tœ  mbœdhâ-tœ. 
Vôgœlyœ-i  (petit)  vôgœlyœ-a.     Vogéy-  (iy)  vôgœlya. 

Zi-on  (noir)  zézee-a.  Zés ,   zéz-i-tee         zéza. 

et  zés-tee 
Kéky-i  (mauvais)  kékve-a.        Kekyin  kekyia. 

On  dit  aussi  :  m.  mœdhèn,  mœdhin,  et  f.  mœdhâ. 

Ri,  jeune,  nouveau,  qui  avec  zi,  noir,  est  le  seul  adjectif  ter- 
miné par  une  autre  voyelle  que  œ,  est  régulier  :  sg.  i  ri-ou,  e  rc- 
ya,  pi.  m.  tœ  rî-tœ,  f.  tœ  ré-lœ.  (Fy.  tœ  réa-tœ). 


XI A.  Comparatif ?  et  superlatif '.  Ils  s'expriment  au  moyen  de 
l'adverbe  mtis,  plus,  dont  la  voyelle  est  toujours  élidée  devant 
l'article,  ex.  :  m'i  mâth,  plus  grand,  m'e  mâdhe,  plus  grande; 
la  forme  déterminée,  représente  le  superlatif  relatif:  m'i  mâ- 
dhi  le  plus  grand,  m'e  mâdhya  la  plus  grande.  Le  superlatif  absolu 
est  marqué  par  l'adverbe  çoûmœ  beaucoup,  fort,  très  :  çoûmœ  i 
boûkourœ  très-beau,  e  boûkourœ  çoûmœ  fort  belle,  fort,  fort,  sert  au 
même  usage. 

Déclinaison. 

XLII.  Les  adjectifs,  dans  le  cas  assez  rare  où  ils  sont  placés 
avant  le  substantif,  et  lorsqu'ils  sont  construits  seuls,  comme 
sujet  ou  régime,  se  déclinent  comme  les  substantifs  déterminés 


—  207  — 

Ion  la  finale,  les  masculins  sur  les  2°  et  31'  déclinaisons,  les 
féminins  sur  la  1™. 

i,  e,  sœmoûrœj  malade. 

Singulier  : 


MASCULIN. 

N.  i  sœmoûri,  le  malade 
('. .  to  sœmoûrit. 
Ac.  tœ  sœmoûrinœ. 


N.  Ac.  tœ  sœmoûrœtœ, 
tœ  sœmoûritœ. 
G.    tœ  sœmoûrœvet. 
Ab.  tœ  sœmoûriç  a). 


1  !  MIN  IX. 

emoûra,  la  malade. 
tœ  sœmoûrœsœ. 
tœ  sœmoûrœnœ. 

Pluriel  : 

tœ  sœmoûratœ  b). 

tœ  sœmoiiravct. 
tœ  sœmoûrac. 


u)  Préy  sœ  vdékouriç,  Kr.,  d'entre  les  morts.//;  Tœ  dhœmbou- 
ratœ,  les  souffrances. 

2°  i  lyik,  e  ljîgœ,  méchant,  e. 

Singulier  : 

MASCULIN.  FÉMININ. 

N.  i  lyigou,  le  méchant.  e  lyiga,  la  méchante. 

G.   tœ  lyigout.  tœ  lyigœsœ. 

A.C.  tœ  lyigounœ,  tœ  lyiknœ.        tœ  lyigœnœ. 


tœ  lyigatœ,  les  méchantes,   les 

vices,  etc. 
tœ  lyigavet . 


Pluriel 
N.  Ac.  tœ  lyikytœ. 

</.        tœ  lyigyœvet. 

:j°  M'i  math,  m'i  mâdhe,  plus  grand,  e. 
Singulier  : 

MASCULIN.  FÉMININ. 

N.  m'i  mâdhi,  le  plus  grand.       me  mâdhya,  la  plus  grande. 


—  208  — 

G.  mœ  tœ  mâdhit.  race  tœ  mâdhesœ. 

Ac.  nid''  tœ  mâdhinœ,  mâdhce.       mœ  tœ  mâdhenœ. 

Pluriel  : 

N.  Ac.  mœ  tœ  mbcedhéntce.         mœ  tœ  mbœdhatœ. 
G.   mœ  tœ  mbœdliérïœvet.  mœ  tœ  mbœdhâvet. 

4°N.ïiœ  i  sœmoûrœ,  un  malade,  rïœ  e  sœmoûrœ,  une  malade. 

G.   nœ  tœ  sœmouri.  ncétee  sœmoûrœ. 

Ac.  rïœ  tœ  sœmoûrœ.  nœ  tœ  sœmoûrœ. 

Plur.  Tsâ  tœ  sœmoûrœ,  m.  tsà  tœ  sœmoûra,  f.,  des  malades. 

5°  Noms  verbaux, 
Tœ  ngrœnœ  (lia,  88),  le  manger,  to  rpwystv. 

INDÉTERMINÉ.  DÉTERMINÉ. 

N.  Ac.  tœ  ngrœnœ.]  tœ  ngrœnœ-tœ. 

G.    sœ,  tœ,  ngrœni.  tœ  ngrœnit. 

mbœ  tœ  ngrœnœt,  Kr. 

Au  pluriel  féminin,  tœ  ngrœna-tœ,  aliments,  mets. 

Tœ  çtûtourœ  (çtun),  poussée,  coup,  choc. 
N.  Ac.  (rïœ)  tœ  çtûtourœ.  tœ  çtûtouri-tœ. 

G.  tœ  çtûtouri.  tœ  çtûtourit. 

Exemples  :  mbaroûanœ  sœ  ngrœni  boukœnœ,  ils  finirent  de  man- 
ger (le  pain);  hiky  dbrœ  sœ  ngrcènit  Kr.,  abstiens-toi  de,  du, 
manger;  i  ép  nœ  tœ  çtûtourœ,  il  lui  donne  une  poussée;  tœ  çtûtou- 
rit' e  atîy  mœ  hbdhi pôçlœ,  Kr.  la  poussée,  le  coup  qu'il  me  donna, 
me  jeta  par  terre;  oubœ  nœ  tœ  kydrœ,  Kr.  il  se  fit,  s'éleva  une 
lamentation  ;  i  mirœ  pœr  tœ  ngrœnœ,  bon  à  manger,  i  mirœ  mbœ  tœ 
ngrœnœt,  Kr.  bon  dans  le  manger,  c.  à  d.  agréable  au  goût. 

Rem.  Beaucoup  de  locutions  adverbiales,  avant  la  forme  d'un 
génitif  singulier  masculin  indéterminé ,  doivent  sans  doute 
s'expliquer  par  les  formes  précédentes,  comme  sœ  pastdi/mi,  en 
dernier  lieu,  enfin,  sœ  andéijsmi,  au-delà,  plus  loin;  sœ  bâçkou  (ou 
bàçkoul),  ensemble,  pœr  sœ  Ujârgou,  de  loin,  au  loin,  etc. 


—  200  - 

XLIII.  —  On  peut  regarder  comme  règle  générale,  quoique 
non  sans  exception  (1 10),  que  l'adjectif  se  place  après  le  substantif. 

Le  mot  qui  vient  le  premier,  nom  ou  adjectif,  est  presque 
toujours,  et  en  tenant  compte  de  l'exception  relatée  au  §  134  je 
seul  qui  prenne  la  forme  déterminée,  le  second  n'éprouve  que 
les  modifications  de  genre  (s'il  est  adjectif),  et  de  nombre  si 
1  adjectif  précède,  et  alors  il  est  toujours  déterminé,  il  est  pourvu 
du  prépositif,  comme  au  §  42,  1°  et  2"  ;  il  en  est  de  même  s'il  suit 
un  nom  indéterminé  (ex.  :  nœhdh,  i  mdth);  au  contraire,  le  nom 
étant  déterminé,  c'est  le  conjonctif  qui  est  employé  (34). 

Singulier  masculin  : 

DÉTERMINÉ.  INDÉTERMINÉ. 

N.  kaki  i  mâth,  le  grand  elle-  (nœ)  kâlyœ  i   mâtli,   un  grand 

▼al.  cheval 

G.  kalyitmâth.  (fi(é)  kâlvi  tœ  mâth. 

Ac.  kalyince  e  mâth.  (flœ)  kalyœ  tœ  mâth. 

Pluriel  masculin  : 

K.  Ac.  koiiay  tœ  e  mbœdhén,  les  (tsâ)  koûaytœ      mbœdhén      de 

grands  chevaux.  grands  chevaux 

G.  koûayvet  mbœdhén.  (tsâ)  koûayve  mbœdhén. 

Singulier  féminin  : 

N.  tçoûpa  e  mâdhe,  la  grande  (ncé)    lyoûlye    e    mâdhe  ,    une 

fille-  grande  fleur. 

G.    tçoûpœsœ  mâdhe.  (nœ)  Ivoûlveye  tœ  mâdhe 

Ac.  tçoûpœnœ  e  mâdhe.  (fioè)  lyoûlye  tœ  mâdhe. 

Pluriel  féminin. 

N.  Ac.  grâtœ  e   mbœdhâ,  les     (tsâ)    çtœpi     tœ    mbœdhâ      de 

grandes  femmes.  grandes  maisons 

G.  grâvet  mbœdhâ.  (tsâ)    çtœpive  tœ  mbœdhâ. 

Rem.  —  Quand  le  nom  déterminé  est  suivi  de  deux  adjectifs 

14 


—  210  — 

au  nominatif,  le  premier  lui  est  uni  par  le  conjonctif,  tandis  que 
le  second  prend  le  prépositif,  ex.  :  tœ  çtdtœ  dêmaf  e  Itolhœétœ  çœ- 
mœtoûarœ,  Kr.  les  sept  bouvillons  maigres  et  hideux.  —  Si  le  nom 
est  au  génitif,  le  deuxième  adjectif  prend  aussi  le  prépositif,  ex.  : 
idhoulhavet  droitntœ  é  tœ  goûrtœ,  aux  idoles  de  bois  et  de  pierre; 
après  l'ablatif,  les  deux  adjectifs  ont  le  prépositif,  ex.  :  tç  fârœ 
poûnœraç,  tœ  traça  étœrœnda,  Kr.  quelle  espèce  d'objets  énormes 
et  pesants. 

XLIV.  —  De  même,  l'adjectif  précédant  :  N.  masc.  i  mddhi 
kdlyi,  le  grand  cheval,  ac.  tœ  mddhinœ  kâly,  etc.;  N.  fémin.  e 
màdhya  tçoitpœ,  la  grande  fille,  etc.,  tœ  mddhenœ  tçoûpœ,  etc. 


V.    —    DES   NUMÉRATIFS    OU   ADJECTIFS    NUMÉRAUX. 


XLV.  —  1°  Cardinaux. 


1  nœ  (gu.  ni), 

2  dû,  ailleurs  d'i, 

3  trè,  masc.  tri,  fém  '. 

4  kâtœr,  kâtrœ, 

5  pésœ, 

6  gyâçtœ, 

7  çtâtœ, 

8  tétœ, 

9  nœntœ, 

10  dhyétœ  (dhétœ,  dhietœ)2, 

11  nœ-mbœ-dhyétœ3, 

12  dû     —         — 

13  tré    —        — 


un,  une. 

deux. 

trois. 

quatre. 

cinq. 

six. 

sept. 

huit. 

neuf. 

dix. 

onze. 

douze. 

treize. 


1.  Trè  vœlhêzœr,  trois  frères,  tri  môtra,  trois  sœurs.  La  règle  est  souvent 
violée. 

2.  Analogie  avec  la  prononciation  serbe,  p.  ex.  :  dans  lèp,  liép,  liyep  cl  l'ip, 
beau. 

3.  Le  premier  accent  est  plus  faible.  Dans  ces  composés,  le  premier  mot 
conserve  à  demi  son  accent  dans  la  prononciation. 


14  kâtœr-mbœ-dhyétœ, 

quatorze. 

15  pésœ      — ■        — 

quinze. 

16  gyâçtœ  —        — 

seize. 

17  çtâtœ     —        — 

dix-sept. 

18  tétœ      —        — 

dix-huit. 

19  ncéntœ  —        — 

dix-neuf. 

20  nœzét, 

vingt. 

21  nœzét  nœ, 

vingt  et  un. 

22  nœzét  dû, 

vingt-deux. 

30  tridhyétœ, 

trente. 

40  duzét, 

quarante. 

50  pésœ-dhyétœ1, 

cinquante. 

60  gyâçtœ-dhyétœ, 

soixante. 

70  çtâtœ-dhyétœ, 

soixante-dix. 

80  tétœ-dhyétœ, 

quatre-vingts. 

90  nœntœ-dhyétœ, 

quatre-vingt-dix 

100  kyint,  nœ  kyint, 

cent,  un  cent. 

101  nœ  kyint  nœ, 

cent  et  un. 

200  dû  kyint, 

deux  cents. 

300  trè  kyint, 

trois  cents. 

1000  miyœ,  nœ  miyœ, 

mille,  un  millier. 

pi.  m  iy  œra,  Kr. 

des  milliers. 

2000  dû  miyœ, 

deux  mille. 

Mbœ  (ndœ)  nœ  miyœ  tétœ  kyint  En  l'année  mil  huit  cent 

çtatœ-dhyétœ  é  trè  vyét.  soixante-treize  (1873). 

Mbœ  (ndœ)  nœzét  é  nœ  tœ  mârtit.  Au  vingt  et  un  mars. 

Môti  ka  trè  kyint  gyaçtœ-dhyétœ  L'année     a    trois     cent 

é  pésœ  ditœ  edhé  ndâhetœ  mbœ  pesœ-  soixante-cinq  jours  et  se 

dhyétœ  dû  yâvœ.  divise  en  cinquante-deux 

semaines. 

XLVI.  —  Les  adjectifs  ordinaux  se  forment  des  cardinaux 


1.  Mrme  observation. 


212  

par  L'addition  du  suffire  tœ,  qui,  par  euphonie,  s'omet  quelquefois 

dans  le  discours1  ;  ex.  : 

dûtœ  (à  Fy.  dùitœ),  deuxième,  second. 

trétœ,  troisième, 

kâtœrtœ,  quatrième, 

nœntœmbœdhvétœtœ,  dix-neuvieme. 

nœzétnœtœ,  vingt  et  unième, 

kyintœtœ,  centième, 

dumiyœtœ,  deux-millième. 

Exceptions  : 

pârœ,  Premier- 

nœzétm,  fem.-e,  vingtième, 

duzétm,     ■  quarantième. 

XLVII    _  m  se  décline,  au  masculin  et  au  féminin,  dans 

l'aspect  déterminé,  lorsqu'il  n'est  pas  accompagné  d'un  sub- 
stantif  : 

N.    fierU'un,  nèra,  l'une. 

G      fierit,  nèrœsœ. 

Ac.  nèrinœ,  nèrœnœ. 

Il  y  en  a  qui  disent  ùœèri,  nœèra. 

Les^autres  numératifs  cardinaux,  aussi  quand  ils  sont  isoles  et 
représentent  des  noms,  se  déclinent  également  dans  les  deux  for- 
mes, et  prennent  le  prépositif;  de  et  trè  ajoutent  un  a  au 
féminin. 

m    tœdù,tœtrè;  tous  deux,  tous  trois. 

f      tœ  dûa,  tœ  tria,  toutes  deux,  toutes  trois. 

gen.  dat.  fém.  tœ  dûve,  tœ  duvet,  à  toutes  les  deux. 

tœ  pésœtœ,  gen.  tœ  pésœvet,  Kr.  les  cinq  (personnes) 
tœduzétatœ,  1.  les  quarante  (jours),  service  célèbre  40  jours 
après  la  mort. 

1  A  partir  de  sixième,  Kr.  supprime  l'a»  du  nombre  cardinal,  en  con- 
servant les  deux  »,  ex.  :  i  gyâçlti,  e  gyâçta,  le,  la  sixième,  ,  nvtœmbœ. 
dhiètti,  le  dix-neuvième,  etc. 


—  213  — 

XLVIII.  —  Les  adjectifs  ordinaux  se  déclinent  comme  les 
qualificatifs  (42),  ils  ont  les  deux  aspects,  ex.  : 

Sing.    i  parce,  premier.  i  pari,  le  premier. 

e  parce,  première.  e  para,  la  première. 

Plur.    tœ  parce,  premiers.  tœ  pârœtce,  les  premiers. 

tce  para,  premières.  tce  pâratœ,  les  premières. 

Ils  se  placent  généralement  avant  le  substantif  :  tœ  pdrœn  hèrœ 
1 1  première  fois,  mbœtœ  duzéttinœvit,  Kr.  dans  la  40e  année. 

XLIX.  —  Gyûsmœ;  egyûsma,  moitié,  demie;  la  moitié. 

ncê  e  trétœ,  e  tréta,  un  tiers,  le  tiers. 

noé  e  kâtœrtœ,  e  kâtœrta,         un  quart,  le  quart. 

ndè,  dû,  hèrœ,  une,  deux.  fois. 

mœ  dû,  mœ  trè,  en  deux,  en  trois  (parties). 

mœ  gyâçtœ  tœ  nâtœsœ,  à  six  heures  de  la  nuit. 

L.  —  Dûç,  double4,  triç,  triple, 

kâtœrç,  quadruple,  pésœç,  quintuple. 

Kœyâ  fydlyœ  vêle  mœ  dûç,  ce  mot  a   deux  sens,  1.  va  en  double  ; 
i  nddou  mbœ  triç,  Kr.  il  les  sépara  en  trois  (troupes). 

LI.  —  Il  n'y  a  pas  de  nombres  distributifs,  mais  le  sens  en  est 
rendu  par  la  préposition  ngâ,  de  (en  grec  ôvo)  ;  ex.  : 

Ariou  vinteditœngâdit'edhé  L'ours   venait  chaque  jour  et 

mèrlite  ngâ  pésœ ngâ gyâçtœ  prenait  chaque  fois  cinq  ou  six 

dhcén.  moutons. 

Kûy  na  hôdhi  ngâ  nœ  dâç  Celui-ci  nous  a  jeté  à  chacun 

pœr  rok.  un  bélier  (un  bélier  par  tête). 

LU.  —  L'ablat.  sing.  masc.  indét.  de  l'adjectif  ordinal,  avec 
et  sans  la  préposition  pœr,  forme  des  adverbes  qui  marquent 
l'ordre  et  la  réitération  ;  ex.  : 

Sœ  pari,  sœ  dûti,  etc.,  (pœr  En  premier,  en  second  lieu,  1°, 
para),  pœr  sœ  dûti,  sœ  kât-  2°  (d'abord,  pour  la  lre),  pour 
œrti,  etc.  •  la  2e,  la  4e  fois,  etc. 

1.   S'n/r,  simple,  fesœ-dlj/ptcrr.  einquantvple,  etc.,  Kr. 


214  — 


VI.  — 


DU  PRONOM  ET  DES  ADJECTIFS  PRONOMINAUX. 

LUI.  —  Pronoms  personnel*. 


Sing. 


Plur. 


Sing. 


Plur. 


N. 
G.  D. 

Ac. 

N.  Ac. 
G.  D. 

Ab. 

N. 
G.  D. 

Ac. 

N.  Ac. 
G.  D. 


I. 

ou,  oûnœ  a), 
moûa,  méye, 

moûa, 

néve, 

néve, 

née,  Kr. 

ti,  tinœ  a), 
tû,  téye, 

tù, 

yoûve, 

y  oûve, 


Ab.  yoûç,  Kr. 


Sing. 


Sing. 


Plur. 


N. 
G.  D. 

Ac. 

N. 
G.  D. 

Ac. 

N.  Ac. 
G.  D. 


au,  ai, 
tiy,  atiy, 

atœ, 

ayô, 

sây,  asây, 

atcê, 

masc.     fem. 
atâ,        atô, 


IL 


je,  moi. 

mœ 

de  moi,  à  moi, 

me. 

mœ 

moi,  me. 

na,  ne 

nous. 

na,  ne 

de  nous, à  nous, 

nous. 

de,  par,  nous. 

tu,  toi. 

tœ 

de  toi,   à    toi, 

toi,  te. 

tœ 

toi,  te. 

you,  ou 

vous. 

you,  ou 

devous,àvous; 

vous. 

de,  par,  vous. 

il,  lui. 

i 

de  lui,  à  lui  ; 

lui. 

e 

lui,  le. 

elle  ;  cela. 

i 

d'elle,   à  elle; 

de  cela. 

e 

elle,  la;  cela. 

m.  f. 

Ac.  i 


eux  ;  ils  ;  elles  ; 
les;  ces  choses. 
tûre,atûre,  atûreve,     G.  D.  ou     de, à, eux,  elles; 

leur. 


—  215  — 

a)  oùnœ  est  beaucoup  plus  commua  que  où;  c'est  le  contraire 
pour  tinte  à  l'égard  uV  ti. 

Hem.  —  Au  sert  aussi  de  pronom  et  d'adjectif  démonstratif, 
indiquant  l'objet  le  plus  éloigné  :  celui-là,  §  58. 

On  voit,  par  le  tableau  précédent,  que  les  pronoms  ont  deux 
formes,  la  première   (lre  colonne),  qu'on  peut  appeler  plaine,  la' 
seconde  (2e  colonne),  brève,  pour  les  cas  obliques.  Sur  la  ma- 
nière de  les  construire  avec  le  verbe  et  les  prépositions,  voy. 
§  127,  seq. 

LIV.  —  Pronom  réfléchi. 

1 .  Il  se  rend  par  le  substantif  vétœhc-yn  (contracté  à  Pœrmét 
en  vrtc,  à  Fyèrf  en  véfte),  accompagné  ou  non  de  l'adjectif  pos- 
sessif,  et  qui  répond  à  <<  la  personne1,  »  ex.  :  atâ  kyœ  kijéçe  me 
vétœhe  time,  ceux  que  j'avais  avec  ma  personne,  c'est-à-dire  avec 
moi  ;  kyœ  V  a  bcénte  dhé  atœ  tœ  çœndôçœ  si  vélen  (e  tiy),  afin  qu'il  le 
rendit  aussi  fort  que  lui-même. 


Thâçœ, 

Thé, 

Thâ, 

Thâmœ, 

Thâtœ, 

Thânœ, 


8 

s  > 

>    s 


-2 


(  ti'ine)  J'ai  dit  en  moi-même. 

(tcênde)  Tu  as  dit  en  toi-même, 

(e  tiy,  e  sày)  II,  elle,  a  dit  en  soi-même, 

(tône)  Nous  dîmes  en  nous-mêmes, 

(toûay)  Vous  dites  en  vous-mêmes, 

(e  tûre)  Ils,  elles,  dirent  en  eux-,  elles- 
mêmes. 


A  la  3e  personne,  il   est  rare  que   l'adjectif  possessif  soit 
omis  : 
Rœféou  véten'  e  tiy,  Il  se  fit  connaître,   lit.  révéla    sa 

personne. 
Si  érdhi  nœ  vétœhe tœsây,         Lorsqu'elle    revint    à    elle-même, 

reprit  ses  sens 
Nœ  çok  (ace.)  si  véten'  e  tûre,     Un  compagnon  pareil  à  eux. 
Oûngyi  vétœhenœ,  Il  s'inclina,  salua.  Voy.  §  135. 

Quoique  cette  locution  se  dise  surtout  pour  l'accusatif,  on  la 
rencontre  aussi  au  génitif  :  evouri  tœ  dûtœnœ  pas  véftiyes'tiy,  il  le 


1.  Comme  l'anglais  sdf.  dans  your  otcnself. 


—  216  — 

mit  au  premier  rang  après  lui-même;  thôçin    vétœhesœ,  ils  se 
disaient  à  eux-mêmes. 

Vête,  à  Pœrmét,  peut  être  remplacé  par  vétœ,  individu  :  ainsi 
on  dit  me  vétevU  e  tiy  et  me  vétœ  tœ  tiy,  en  lui-même.  Ce  mot  ren- 
force parfois  le  précédent  :  vetœvélœhe. 

II.  —  Vétœ,  individu,  personne,  ajouté  aux  pronoms  person- 
nels, répond  à  même  : 


Oûnœ  vétœ,  moi-même. 

Ti  vétœ,  toi-même. 

Au  vétœ,  lui-même. 

Avô  veto1,  elle-même. 


Nâ  vétœ,  nous-mêmes. 

Yoû  vétœ,  vous-mêmes. 

Atà  vétœ,  eux-mêmes. 

Àtô  vétœ,  elles-mêmes. 


On   dit  aussi  sans  pronom,  p.  e.  to  tœ  vête  vétœ,  j 'irai  moi- 
même. 


1. 

2. 

3. 

4. 

5. 

6. 

7. 

S. 

9. 
10. 
11. 
12. 
13. 
14. 
15. 
16. 
17. 
18. 
19. 
20. 
21. 


Nom. 

mon 

ma 

mes,  pi.  m 

mes,  pi.  f. 

ton 

ta 

tes,  pi.  m. 

tes,  pi.  f. 

notre,  m. 

notre,  f. 

nos,  pi.  m 

nos,  pi.  f.' 

votre,  in. 

votre,  f. 

vos,  m.   f. 

son 

sa 

ses 

son 

sa 

ses 


LV.  —  Adjectifs 
G  en. 

im 

ime 

e  mi 

e  mia 

ût  (yût) 

yôte 

e  toû 

e  toûa 

ûnœ 

yùnœ 

yânœ 

tôna 

yoûay 

yoûay 

toûay 

i  tiy  (i  tiy  a) 

e  tiy 

etiy 

i  sây  (i  sây 

e  sây 

e  sâv 


possessifs. 
Dat. 


a) 


tim 

sime,  time 

mi 

mia 

tût  (tât) 

sâte  (sât) 

toû 

toûa 

tœnœ 

tœnœ 

tânœ 

tôna 

toûay 

toûay 

toûay 

tiy  ' 

tiy 

tiy 

sây 

sây 

sâv 


Accus. 

tim. 

time. 
e  mi. 
e  mia. 
toént. 
toénde. 
e  toû. 
e  toûa. 
tùnœ. 
tùne. 
tânœ. 
tôna. 
toûay. 
toûay. 
toûay . 
e  ti/. 
e  tiy. 
e  tiy. 
e  sây. 
e  sây. 
e  sâv. 


22.  leur,  m.  i  tûre  tûre  e  tûre. 

23.  leur,  f.  e  tûre  tûre  I  .re. 

24.  leurs,  m.  f.     '-  tûre  tûre  I  ire. 

Rem.  1.  Le  pronom  de  la  3e  personne,  qu'il  soit  ou  nonr 
chi  iillius,  suusj,  est  composé  du  pronom  attribut:  "  tdeti  - 
mots  :  ti'j,  masc,  sdy,  fem.,  et  Xi'.re,  m.  f.  pi.,  qui,  joints  à  des 
radicaux  particuliers,  serrent  aussi  à  former  le  génitif  des  \ .  - 
nomsdémonstrat  ifs  :  \  ez  plus  bas.  Ainsi  les  combinaisons  i  tiy. 
.  -ont  en  réalité  des  périphrases  signifiant  celui  de  lui, 
celle  de  lui,  etc. 

Dans  ces  combinaisons,  \'e  de  l'accusatif  est  remplacé  par  tœ 
lorsque  le  nom  est  indéterminé.  Yoy.  §  35. 

2     Les  n" :?  10  à  :  -  .  :  sont  en  rapport  respectivement 

avec  un  sujet  masculin  et  avec  un  sujet  féminin:  les  indications 
de  genre  signifient  que  l'adjectif  se  joint  à  un  objet  masculin  ou 
féminin. 

3.  Les  d  2A    nt  aussi  le  sens  réfléchi,  ainsi  dû  motrœn' 
e  liy  veut  dire  aussi  bien  (comme  en  français',  il  aime  sa  pro]  i 
sœur,  que  celle  d'un  autre  homme  désigné. 

4.  Ces  mots    offrent  d'assez   grandes  diversités  locales.    A 
'_.•"•    d  'lit.  n°  11,  tûnœ  pour  tœnœ,  au  dat.,  et  fœ*«pour 

tùnœ,  ace:  n°  12,  sdnœ  pour/oé/}<p.  et  n°  14,  soûay  pour  toûmj.  dat. 
Pour  les  nos  3  et  4,  Hahn  indique  une  seconde  forme  lim,  sim,  tim  : 
fém.  tinte,  sime.  time;  de  même  pour  les  n°"  5  et  6,  ace.  s.,  tôt  et 
'.  ace.  s.  f.  tàte  et  tcénte  '. 

5.  Le  y  initial  de  plusieurs  <yût.  yotœ.  etc.)  n'est  autre  que 
l'article  i  ou  e  fondu  dans  la  prononciation  avec  le  corps  du  m  : 
les  formes  commençant  par  un  t  sont  le  résultat  d'une  pareille 
combinaison,  et  on  aurait  pu  écrire  séparément  comme  Hahn  et 
Kristoforidis  p.  c.  î-  œnœ  on  t'  oënœ,  t-  oûayqui  sont  pour  lœ  œnœ. 
tœ  oûay. 

LV1.  — La  place  ordinaire  Je  l'adjectif  [    ssessif  est  après  le 
substantif,  qui  prend  alors,  à  la  lre  et  à  la  2e  personne,  la  forme 

i.   Tôt  ou  i\if  est  employé  oomm  g  u.  et  loc.  par  Krisl   :  - 

avec  le  nom  verbal  et  les  n.  gués  :  i  UtmrW 

t  ât,  ta  prière;  tœ  dhoèmbourat  e  UBffft  ,  lea  douleurs  (îe  ton  enfan- 

tement (accouchement);  ndœ  ikH  :  -  ton  pars:  au  fem..  i.\Uryèrkœ, 

ta  belle-m 


—  218  — 

déterminée.  Il  n'est  pas  inutile  de  donner  quelques  exemples  de 
cette  déclinaison. 


No 

m  masculin. 
Mon  chien. 

Nom  féminin. 
Si  M).         Ma  maison. 

N. 

V. 

Kyèni  im. 

Çtœpia  fme. 

G. 

D. 

Kyènit  tim. 

Çtœpisœ  sime. 

Ac 

Kyènin',  kyênœ,   tim. 
Mes  chiens. 

Çtœpinœ  time. 
Plvr.         Mes  maisons. 

N. 

V. 

Ac. 

Kyènt  e  mi. 

Çtœpit'  e  mia. 

G. 

D. 

Kyènvet  mi. 
Kyènet  mi. 

Çtœpivet  mia. 

3e  personne. 
Diâlyi  i  tiy,  son  (de  lui)  fils;  diâlyi  i  sây,  son  (d'elle)  fils. 


Sing.  N.  Diâlyi  i  tiy, 

G.  D.  Diâlyit  tiy, 

Ac.  Diâlyin'  e  tiy, 

Plur.  N.  Ac.  Dyèmtœ  e  tiy, 

G.  D.  Dj-èmvet  tiy, 


i  sây. 

sây. 
e  sâ}^. 
e  sây. 

sây. 


Tçoûpa  e  tiy,  sa  (de  lui)  fille;  tçoûpa  e  sây,  sa  (d'elle)  fille. 


Sing.  N.  Tçoûpa  e  tiy, 

G.  D.  Tçoûpœsœ  tiy, 

Ac.  Tçoûpœn'  e  tiy, 

Plur.  N.  Ac.  Tçoûpat'  e  tiy, 

G.  D.  Tçoûpavet  tiy, 


e  say. 

sây. 
e  sây. 
e  sây. 

sây. 


LVII.  —  Ceux  des  noms  de  parenté  qui  prennent  l'article  pré- 
positif (§  32)  peuvent  aussi,  en  le  rejetant,  être  précédés  de 
l'adjectif  possessif,  qui  parait  alors  sous  certaines  formes  spé- 
ciales; en  ce  cas  ils  se  mettent  à  l'aspect  indéterminé;  ex.  : 


Nom  masculin. 

Singulier. 

Nom  féminin. 

Mon  (ton)  frère, 

ma  (ta)  fille. 

N.           Im  (ut)  vœlhâ, 

im'e  (yôte)  biyœ, 

G.  D.     Tim  (tut)  vœlhâi, 

sime  (tœt)  hiye. 

Ac.          Tim  (tœt)  vœlhâ, 

time  (tœt)  biyœ. 

—  219  - 


Pluriel. 


N.  Ac.  Tlm  vœlhézœr,  mes  frères,     tîme  biya,  mes  filles. 
G.  D.     Tlm  vœlhézœrve,  time  biyave. 


LVIII. 


PRONOMS    POSSESSIFS. 


Nom. 

Gen.  Dut. 

Accus. 

1. 

Le  mien, 

im-i, 

tim-it 

tim-(i-)  nœ. 

2. 

La  mienne 

,  e  mi-a, 

sime-sœ, 

time-nœ. 

3. 

Les  miens, 

tœ  mi-tœ, 

tœ  mi-et,  mi-vet, 

,  tœ  mi-tœ. 

4. 

Li'smiennestœ  mia-tœ, 

tœ  miavet, 

tœ  mia-tœ. 

5. 

Le  tien, 

ût-i, 

tœnd-it, 

tœnd-inœ. 

(i. 

La  tienne, 

yotya, 

•  âte-sœ, 

tœnde-nœ. 

7. 

Les  tiens, 

tœtoû-tœ, 

tœ  toû-vet, 

tœ  toû-tœ. 

8. 

Les  tiennes 

.  tœ  toûa-tœ, 

tœ  toûa-vet, 

tœ  toûa-tœ. 

9. 

Le  nôtre, 

yôni,  yi'ini, 

ûn-it, 

tœn-inœ. 

10. 

La  nôtre, 

yôna, 

tônœ-sœ, 

tônœ-nœ 
tœnre-nœ,Kr 

il. 

Les  nôtres, 
pi.  m. 

tâna-tœ, 

tânœ-vet, 

tânœ-tœ. 

12. 

Les  nôtres, 
pi.  f. 

tôna-tœ, 

tôna-vet, 

tôna-tœ. 

13. 

Le  vôtre, 

yoûay-i, 

toûay-it, 

toûay-inœ. 

14. 

La  vôtre, 

yoûay-a, 

toûay-sœ, 

toûay-nœ. 

15. 

Les  vôtres, 
m.  f. 

,  toûay-tœ, 

toûay-vet, 

toûay-tœ. 

16. 

Le  sien, 

i  tiy-i, 

tœ  tiy-it, 

tœ  tiy-inœ. 

17. 

La  sienne, 

e  tiy-a, 

tœ  tiy-sœ, 

tœ  tiy-nœ. 

18. 

Les  siens, 
les  siennes, 

tœtiytœ  (ti-tœ), 

tœ  tiy-vet, 

tœ  tiy-tœ. 

19. 

Le  sien, 

i  sây-i, 

tœ  sây-t, 

tœ  sây-nœ 

20. 

La  sienne, 

e  sây-a, 

tœ  sâj^œ-sœ, 

tœ  sây-nœ. 

21. 

Les  siens, 
les  siennes, 

tœ  sây-tœ, 

tœ  sây-vet, 

tœ  sây-tœ. 

22. 

Le  leur, 

i  tûr-i, 

tœ  tûr-it, 

tœ  tûr-inœ. 

23. 

La  leur, 

e  tûr-ya, 

tœ  tûre-sœ, 

tœ  tûre-nœ. 

24. 

Les  leurs, 

tœ  tûre-tœ, 

tœ  tûre-vet, 

tœ  tûre-tœ. 

—  220  — 

LIX.  PRONOM  DÉMONSTRATIF. 

1.  Kùy,  kœyô,  celui-ci,  celle-ci. 

2.  Au  (ai),  ayù,  celui-là,  celle-là. 

Masc.       Singulier.  I.  Pluriel. 

N.  Kùy,         celui-ci,  ce,  cet,  kœ-tâ,  ceux-ci,  ces. 

G.  D.  Kœ-tîy,     de,  à,  celui-ci,  kœ-tûre,  de, à. ceux-ci. 

Ac.  Kœ-tœ,     celui-ci,  kœ-tâ,  ceux-ci. 

Fém. 

N.  Kœ-yô,     celle-ci,  cette,  kœ-tù,  celles-ci,  ces. 

G.  D.  Kœ-sây,  de,  à,  celle-ci,  kœ-tûre, -eve,  de,   à,  celles- 
ci. 

Ac.  Kœ-tœ,     celle-ci,  kœ-tù.  celles-ci. 

Masc.  II. 

N.         Au  (ai),    celui-là,  ce,  cet,        a-tâ,  ceux-là,  ces. 

G.  D.  A-tiy,       de,  à,  celui-là,  a-tûre,-eve,      de,  à,  ceux- 

là. 
Ac.       A-tœ,       celui-là,  a-tâ,  ceux-là. 

Fém . 

N.         A-yô,        celle-là,  cette;  cela,  a-tù,  celles-là, ces, 

ces  choses. 
G.  D.   A-sây,       de,  à,  celle-là,  a-tûre,-eve,       de,  à,  celles- 

là. 
Ac.       A-tœ,        celle-là,  a-tù,  celles-là. 

Rem.  —  1.  Ces  pronoms  se  prennent  aussi  pour  adjectifs,  et 
précèdent  toujours  le  nom  :  Kmj  boûrhœ,  cet  homme-ci,  etc. 

2.  Le  féminin,  sing.  et  plur.,  s'emploie  seul  avec  le  sens  de 
ceci,  cela,  ces  choses.  Cf.  §  118. 

3.  On  retrouve  dans  tous  deux  le  génitif  des  pronoms  person- 
nels tiij,  sdy,  tûre  (54)  ;  les  radicaux  l,œ  et  a,  qui  indiquent  une 
situation  voisine  ou  éloignée  de  la  personne  qui  parle,  forment, 
avec  un  sens  analogue,  des  adverbes,  §  106.  Voy.  aussi  §  61. 

LX.     PRONOM    ATTRIBUTIF. 

Ce  pronom,  qui  répond,  ainsi  que   nous  l'avons  montré,  au 


—  2-21   — 

français  celui  de,  celle  de,  est  identique  à  l'article  prépositif  (voy.  le 

§  30),  ou,  pour  mieux,  dire,  le  prépositif  n'eu  est  qu'un  emploi 
particulier;  on  a  vu  aussi  dans  quels  cas  il  est  remplacé,  tout  en 
gardant  la  même  signification,  par  le  conjonctif  (43). 

Il  entre,  au  moins  au  nom.  masc.  et  à  l'ace,  du  sing.,  dans  la 
composition  des  pronoms  démonstratifs  précédemment  exposas. 
En  effet, 

Les  nom.  masc.  sing.  ai,  kûi  (kûy)  =aet  ku  -f-  i, 
Les  ace.  sing.  atœ,  kœtœ =  a  etkœ  -j-  tœ. 

Quant  à  Ye  du  féminin  et  de  tous  les  cas  autres  que  le  nom. 
masc,  dans  le  conjonctif,  j'avoue  n'en  pas  connaître  la  prove- 
nance. Voy.  §  132. 

LXI.    —  PRONOMS    INTERROGATIFS. 

1 .  Koùç ?  qui  ?  pour  les  deux  genres. 
N.        Koûç  ?  qui? 

G.  D.  Koiïvt?  de  qui  ?  à  qui? 
Ac.       Kœ?  qui  ? 

Le  génitif,  précédé  du  pronom  attributif/,  e,  marque  l'appar- 
tenance, ex.  :  e  koàyt  œçtœ  ayô  çtœpi?  A  qui  est  cette  maison  ?  — 
Le  même  sens  est  exprimé  par  : 

I  koûy-i  ?  fém.  e  koûy-a?  cujus,  a,  um?  (cujum  pecus?  an  Me- 
libœi  l)  ex.  : 

I  koûyi  (i'çtœ  ai/  kâlyœ?  e  koûya  œçtœ  ayô  çtœpi?  A  qui  appar- 
tient ce  cheval,  cette  maison?  Voy.  §  59. 

2.  Tsilhi  ettsilyi?  lequel?  qui  ?  Il  a  plusieurs  formes  : 

Masculin.  Féminin. 

Sing.   N.  Tsilhi,  tsiri,  tsilya,  tsia,     tsira. 

G.  D.     Tsilh.it,         tsirit,  tsilyœsœ,         tsirœsœ. 

Ac.         Tsilhiuœ,     tsinœ,  tsilyœnœ,         tsirœnœ. 
Plur.  N.  Ac.  Tsiytœ,  tsitœ,  tsitœ. 

Tsiyœvet,  tsiavet. 

Tsilhi,  etc.,  signifie,  lequel  de  plusieurs?  mais  il  se  prend  aussi 
pour  :  qui  ? 

3.  Tçœ,  prononcé  d'ordinaire  tç,  et  même  ç,  pron.  et  adj. 
indécl.,  qui?  que?  quoi?  quel  ?  de  quelle  sorte? 


—  222  — 

4,  Se?  quoi?  interrog.  et  relatif,  rare  et  toujours  avec  une 
préposition,  ex.  :  Kour  ké  nœ  se,  s  hé  me  se;  kour  ké  me  se,  s  ké  nœ 
se,  prov.,  quand  tu  as  dans  quoi  (mettre  le  manger)  tu  n'as  pas 
avec  quoi  (manger)  ;  quand  tu  as  de  quoi,  tu  n'as  pas  dans  quoi, 
c'est-à-dire  on  manque  toujours  de  quelque  chose. 

LXII.   —    PRONOMS   RELATIFS. 

1.  Kyœ,  indéclinable,  pour  les  deux  genres  et  les  deux  nom- 
bres ,  qui,  que,  lequel,  laquelle,  lesquels,  lesquelles  (133). 

2.  Tçœ,  ce  qui,  ce  que. 

3.  Setç[se,  1c),  aussi  indécl.,  ce  que,  quoi. 

4.  Au,  ayô  kyœ,  celui  qui,  celle  qui. 

Ayô,  atœ,  atô  kyœ,  ce  qui,  ce  que  (58,  Rem.  2). 
Tsilhi,  tsilya,  qui,  celui,  celle  qui. 

Rem.  —  Kristoforidis  emploie  itsilyi,  c  tsilya,  lequel,  laquelle, 
par  imitation  probablement  du  grec  6  otoïoç. 

LXIII.  —  PRONOMS  ET   ADJECTIFS  INDÉFINIS. 

Plusieurs  d'entre  eux  sont  employés  comme  noms  indéter- 
minés. 

I.  —  Ayant  rapport  au  mode  : 

Neri  (homme),  quelqu'un. 

As  neri,  nul,  personne. 

Neriou  (l'homme),  on,  quelqu'un. 

Tçokoûç,  quelqu'un. 

Tçôtç,  quelque  chose. 

Tçdô  (tç  dô,  ce  que  tu  veux),     1°  quelque  chose  que,  quoi  que 

ce  soit  que,  tout  ce  que  ; 
2°   chaque  ,  quelconque  ,    quel 
qu'il  soit. 

ïçdôneri,  quiconque,  chacun,  toute  per- 

sonne. 

Kouçdô,  quiconque. 

Gyithœkotiç,  chacun. 

Sitsilhido,  chacun    de    plusieurs,    tous, 

chacun. 


—  223  — 

Ndônœ,  nônœ  (uœ  dû  fiœ,  si  tu    quelque,  un  quelconque. 

veux  un),  nâîïœ,  Fy. 

As  ndùfïœ,  nul,  ne  aucun. 

As  nflè,  pas  un,  pas  même  un,  nul. 

Dltç,  quelque  chose. 

Akœtç,  âk-tç,  tel  et  tel. 


II.  —  Ayant  rapport  à  la  quantité . 


Sa, 


Gyithœ-sa, 

Gyithœ-se-tsilyi, 

Akyœ,  sâkyce,  kâkyœ, 

Kâkyœ, 
Kâkyœ  sa 

Sâkyœ-kâkyœ, 
Gyithœ,  adj., 
Çoûmœ,  adj., 
Pâkœ,  adj., 
Gyithœtç  fârœ,  Kr., 


1°  relat.,  tout  ce  que,  tous  les. 
2°  inter.,  combien?  combien  de? 
tous  ceux  qui. 
tous   tant  qu'ils  sont  ;  quicon- 

quej  chacun  ;  chaque, 
tant  de,  si  grand  (tantus,  tanti  ; 

tantûm). 
quelques,  un  certain  nombre, 
aussi  grand  que. 
autant-autant,  autant  de. 
tout,  tous,  toutes, 
beaucoup  de  (multum;  multi). 
peu  de  (paucum  ;  pauci). 
toute  espèce,  toute  sorte  de. 


III.  —  Tous  les  mots  précédents,  dont  plusieurs  sont  aussi 
adverbes,  sont  indéclinables. 

Les  suivants  se  déclinent,  ou  ont  au  moins  les  deux  genres  ; 
tous  ne  possèdent  pas  les  deux  aspects. 

1.  Tœ  gyithœ,  pronom  pluriel  (Voy.,  ci-dessus>  gyithœ,  sing. 
indécL). 


Masculin. 


Féminin. 


Ptur.  N.  Ac.  Tœ  gyithœ,  tous,  tœ  gyitha,  toutes  ;  toutes  choses. 
G.  D.     Tœ  gyithœve,         tœ  gyithave. 
Abl to>  gyithaç,  Kr. 

2.  Çoûmœ,  beaucoup  de,  pcikœ,  peu  de,  sont  ordinairement  in- 
variables (voy.  plus  haut)  ;  cependant  on  les  rencontre  aussi  sous 
la  forme  d'un  adjectif  ordinaire. 


—  224  — 

Sing.    I  çoûmi,  m.  celui,  celle  qui  est  en  plus 

E  çoûma,  f.  grand  nombre. 

Plur.  Tœ  çoûmœtœ,  la  plupart  (plerique). 
Tœ  çoûmœvet. 

Ex.  :  Mœ  lœ  çoûmœnœ piésœnœ,  Kr.,  la  plus  grande  portion  ;  tœ 
çoûmœtœ ivrdve  me  goûrœ,  ch.,  la  plupart  tu   les   tuas  à  coups  de 

pierres. 

3.  Sing.   I  pâki,  e  pâka,  celui,  celle,  qui  est  en  petit 
Plur.  Tœ  pâkœtœ.  nombre. 

Ex.  :  Ndœr  mést  tœ  kœlûre  tœ  pâhœve,  Kr.,  au  milieu  de  ces  (hom- 
mes) peu  nombreux. 

4.  Tsd,  gén.  tsdve,  quelques. 

Au  dat.  tsdve-tsdve,  aux  uns-aux  autres. 

5.  Sing.  i  toérœ,  m.  e  tœrœ,  f.     tout  entier,  tout,  toute. 
Plur.  tœ  tœrœ,     tœ  tœra. 

G.  I  tilhœ-i,  e  tilhœ-a,  pi.  tœ  tilhœ,  tœ  tillia,  tel. 

Rem.  —  Krist.  a  aussi  les  dérivés  i  atilhœ,  i  kœtilhœ  ainsi  que 
(le  gén.  ou  abl.  plur.  f.  tœtilhaç.)  (58,  Rem.  3),  indiquant  un  objet 
plus  éloigné  ou  plus  rapproché  de  la  personne  qui  parle. 

7.  T)'étœrœ  ou  trâtœrœ,  autre,  pi.  tœ  tyérœ. 

Masculin.        Singulier.  Féminin. 

Indc't.  Dét.  tyétœrœ,  autre,  tyétœra, 

l'autre. 

N.       Tyétœrœ,  autre,  tyétœri,  l'autre,  tyétœrœ,  tyétœra. 

G.  D.  Tyétœr-i,  tyétœrit,  tyétœr-e,  tyétœr- 

(œ)sœ. 

Ac.      Tyétœrœ,  tyétœrinœ,  t}-étœrœ,  tyétœr- 

(œ)nœ 

Pluriel. 

N.  A.  Tœ  tyérœ,  tœ  tyérœtœ,         tœ  tyéra,  tœ    tyé- 

ratœ. 

G.  D.  Tœ  tyérœve,  tœ  tyérœvet,  tœ  tyérave,  tœ  tyé- 
ra vet. 


00  ! 


On  décline  de  même,  au  déterminé,  une  autre  forme  dece  mot 
ydtœri,  m.  ydtœra,  f.  (Srepoç)  l'un-1'autre. 


\  II.  —   DU  VERBE. 

LXI\  .  —  Le  verbe  albanais  a  deux  formes;  on  voix,  l'active 
et  la  passive. 

La  voix  passive  ne  possède  que  dans  deux  temps,  le  présent  et 
1  imparfait,  des  désinences  qui  lui  soient  propres. 

Elle  s'emploie  dans  plusieurs  sens,  notamment  le  réfléchi, 
ex.  :  mbdhem^e  suis  tenu  et  je  me  tiens,  de  l'actif  mbdn,  tenir; 
martôn,  je  marie,  marténem,  je  me  marie. 

LXV.  —  Modes.  Il  y  a  cinq  modes  :  indicatif,  subjonctif,  op- 
tatif, impératif  et  participe. 

I.  Le  subjonctif,  toujours  précédé  de  la  particule  tœ,  n'a,  les 
auxiliaires  exceptés,  de  désinence  particulière  que  pour  les  2e  et 
3e  personnes  du  singulier  du  présent  de  l'actif,  et  la2epersonne  au 
passif  ;  dans  le  reste  de  ce  temps  et  dans  les  autres,  il  est  rem- 
placé par  les  formes  de  l'indicatif. 


voix. 


2.  Le  participe  a.  le  sens  du  passé,  il  est  le  même  pour  les  deux 


Uni  à  des  prépositions  ou  à  une  particule,  et  précédé  ou  non 
de  l'article  (§  143),  il  donne  naissance  à  des  combinaisons  qui 
tiennent  lieu,  dans  une  certaine  mesure,  de  l'infinitif  et  du  géron- 
dif, modes  qui  n'existent  pas  en  albanais. 

Du  participe,  on  tire  aussi  le  nom  verbal. 

3.  Le  conditionnel  français  est  remplacé  par  l'imparfait  du  sub- 
jonctif, précédé  de  té,  particule  caractéristique  du  futur  (66  3) 
quelquefois  par  l'optatif. 

LX\  I.  —  Temps.  Ils  sont  simples  ou  composés  ;  les  com- 
posés se  forment  à  l'aide  du  participe  de  chaque  verbe  et  des  temps 
des  auxiliaires  kàm,  avoir,  pour  l'actif,  et  ydm,  être,  pour  le 
passif.  l 


15 


—  226  — 

Temps  simples.  Temps  composes. 

Présent.  Parfait. 

Imparfait.  Plus-que-parfait. 

Aoriste.  Futur. 

Optatif.  Futur  passé. 

Impératif.  Conditionnel. 

1.  L'aoriste  et  l'optatif  prennent,  au  passif,  l'augment  ou  ; 
c'est  ce  qui  les  distingue  de  l'actif. 

2.  Il  y  a  un  second  plus-que-parfait,  où  l'imparfait  de  l'auxi- 
liaire est  remplacé  par  son  prétérit. 

3.  Le  futur  n'est  autre  que  le  présent  du  subjonctif,  précédé 
delà  particule  té,  altération  declô  (il  veut),  3e  personne  du  singu- 
lier prés,  indicatif  du  verbe  doua,  je  veux  (91). 

Rem.  1.  —  H  y  a  des  contrées  où  le  futur  se  forme  par  la  sim- 
ple addition  de  clô  :  do  vête,  j'irai. 

Rem.  2.  —  Dans  l'Albanie  centrale,  un  second  futur,  avec  son 
imparfait  répondant  à  notre  conditionnel,  est  en  grand  usage  ;  il 
est  composé  de  l'auxiliaire  kdm  et  de  la  forme  d'infinitif  pœr  tœ..., 
et  par  exemple  kâm  pœr  tœ  lyidhourœ,  signifie  par  conséquent  «  j'ai 
à  lier,  je  dois  lier  »  et  aussi,  je  lierai. 

4.  Temps  composés  admiratifs.  L'imparfait  et  le  prétérit  ont 
une  seconde  forme,  qui  se  compose,  respectivement  du  présent  et 
de  l'imparfait  de  l'auxiliaire  avoir,  et  du  participe  apocope,  c'est- 
à-dire  privé  de  son  suffixe  caractéristique,  du  verbe  conjugué.  Le 
participe  vient  ici  en  premier,  et  ne  forme  qu'un  mot  avec  l'auxi- 
liaire. 

Ces  deux  temps  ont  un  sens  tout  à  fait  spécial,  celui  de  l'ad- 
miration, de  l'étonnement,  parfois  ironique,  d'où  la  qualification 
&  admiratifs ,  que  nous  avons  cru  pouvoir  leur  donner  d.  Le 
premier  inarque  un  passé  dont  l'effet  dure  encore  et  en  réalité  le 
présent,  parfois  même  un  futur  prochain. 

Comme  ils  sont  d'un  usage  plus  rare,  quoique  d'ailleurs  très- 
caractéristique,  nous  allons  exposer  ici  tout  ce  que  nous  avons  à 
en  dire  ;  le  lecteur  pourra  plus  tard,  et  lorsqu'il  y  aura  lieu,  se 
reporter  au  présent  paragraphe. 

1.  Krist.  lés  désigne  par  l'épithète  de  àîtpG*^o'j«r;Toti  inopinés,  inattendus. 


—  227  — 

Voici,  pour  exemples  de  la  formation,  quelques  verbes   pris 
dans  les  diverses  classes: 


Imparfait.        Prétérit. 


Yâm  (être),  part. 

K;'im  (avoir), 

Lvith  (lier), 

Kôrfa  (moissonner), 

Mblelh  (semer), 

Dâly  (sortir), 

Çk  rouan  (écrire), 

Lvàù  /laver), 

Vrâs  (tuer), 

Bie  (tomber), 


kycênœ, 

pâtœ, 

lyfdhœ, 

kôrhœ, 

mbielhœ, 

dalyœ, 

çkroûa-rœ, 

lyâ-rœ, 

vrâ-rœ, 

rcênœ, 


kyûénkam, 
pâtkam, 

lyithkam, 

kôrhkam, 

mbiellikam, 

dâlykam, 

çkroûakam 

lyâkam, 

vrâkam, 

roènkam, 


kyténkeçe. 
pâtkeçe. 

lyithkeçe. 

kôrhkeçe. 

mbîelhkeçe. 

dâlykeçe. 

çkroûakeçe 

lyâkeçe. 

vrâkeçe. 

l'iénkece. 


Dans  hcèngœrkam  (de  hâ,  manger,  pa.  ngrœnœ)  et  peut-être 
dans  d'autri  s  verbes,  le  radical  parait  être  celui  de  l'optatif, 
hœngœrtça  (§  91). 

Le  passif  se  forme  par  l'addition  de  l'augment  ou,  ex.  :  ouhéth- 
katn}  ouhcèngœrkeçe l. 


LXYII.  —  VERBES  AUXILIAIRES. 


Kdm,  j'ai, 


yam,  je  suis. 


Ils  offrent  plusieurs  anomalies  ;  entre  autres  les  temps  de  Idm 
sont  tirés  de  deux  racines  différentes  :  aor.  pdt-çœ,  opt.  pdt-ça,  pa. 
pdtourœ  et  pdsourœ. 

Quant  à  ydm,  dont  le  y  initial  est  précédé  d'un  k  dans  plu- 
sieurs temps  (opt.  kyôfça,  pa.  kyœnœ,  etc.),  il  est  probable  qu'il 
n'y  a  là  qu'une  modification  du  radical. 


1.  Vuici  quelques  exemples  :  Jn'nj  kyoènga  (=  kyoènœ-ka)  rue  nûyœ  hérœ 
Ui*i  mirœ  ngû  oûnœ,  Pœrm.,  en  voilà  un  qui  vaut  mille  fois  mieux  que  moi! 
mbi  gyHhœ  tœ  trœndafityit,  roènka  (roênœ-ka)  vésa  si  indjia,  ch.  sur  les 

rameaux  du  rosier,  voici  que  la  rosée  est  tombée  Comme  des  perles.  Avec 
double  auxiliaire  :  çp'uti  un  pâsœka  kyénourœ  çoûmœ  i  ndérçim  sut  ndœ  siit  tœ 
toù,  Ivr.,  ma  vie  a  été  aujourd'hui  très-honorée  à  tes  yeux  (tu  l'as  épargnée). 


—  228  — 


Indicatif  présent. 


S. 

(Oiïuœ1), 

kâm,  j'ai. 

yâm,  je  suis2 

(Ti), 

ké. 

yé- 

(Aii,  ayô), 

kâ. 

œçtœ. 

p. 

(Nâ), 

kémi. 

yémi. 

(Yoû), 

kini. 

yfni. 

(Atâ,  atô), 

kânœ. 

yânœ. 

Imparfait. 

Sing. 

kiçe,  kéçe 3, 
kiçe,  kéçe. 
kiç,  kiçte. 

,  j'avais. 

yéçe4,  j'étais 

yéçe. 

iç,  içte. 

Plur. 

kiçim. 

kiçit. 

kicinœ. 

içim. 

içit. 

icinœ. 

Aoriste. 


Sing. 

pâtçœ,  j'eus. 

pâte. 

pâti. 

yéçe3,  je  fus 

yéçe. 

kyé. 

Plur. 

pâtmœ. 

pâtœ. 

pâtnœ. 

kyémœ. 

kyétœ. 

kyénœ. 

Parfait. 

S. 

kâm  pâsourœ. 

,  j'ai  eu. 

kâm  ky 

œnœ,  j'ai  été. 

ké 

— - 

ké 

— 

kâ 

— 

kâ 

— 

p. 

kémi 

— 

kémi 

— 

kini 

— 

kini 

— 

kânœ 

— 

kânœ 

— 

i.  Habituellement  ces  pronoms  sont  omis,  voy.  §  128. 

2.  Ces  deux  verbes  sont,  avec  thèm  ou  thôm,  dire,  les  seuls  qui,  en  dehors 
de  la  voix  passive,  ont  un  m  pour  désinence. 

3.  Zag.  sg.  Kéçœ,  kéçe,  kiç  et  kiçtey,  pi.  kéçœm,  kéçtœ,  klçuœ  ;  lre  p., 
kiçùam,  Fy.,  kiçnœm,  Kr. 

4.  Ire  p.,  yéçœ,  Zag.,  içnam,  Fy. 

5.  Zag.  sg.  lre  p.,  yéçœ;  pi.  yéçœm,  yéçnce,  içnoe» 


229 


Premier  Plus-que-parfait. 

S.  kéçe  pâsourœ,  j'avais  eu.  kéçe  kyœnœ,  j'avais  été. 

kéçe      —  kéçe      — 

kfç        —  kîç        — 

P.  kirim      —  kîçim     — 

klçit      —  kiçit      — 

kiçin'     —  klçin'     — 

Deuxième  Plus-que-parfait . 

pâtçœ  pâsourœ,  etc.  yéçe  kyœnœ,  etc. 

j'avais  eu.  j'avais  été. 

Subjonctif  Présent. 

S.   tœ  kèm,  que  j'aie.  tœ  yém,  que  je  sois. 

—  kétç.  —  yétç. 

—  kétœ.  —  yétœ. 
P.  —  kémi.  —  yémi. 

—  kl  ni.  —  }-ini. 

—  kénœ.  —  yénoe. 

Imparfait. 

tœ  kéçe,  etc.  tœ  yéçe,  etc. 

que  j'eusse;  si  j'avais.  que  je  fusse  ;  si  j'étais. 

Parfait. 

tœ  kèm  pâsourœ,  etc.  tœ  yèm  kyœnœ,  etc. 

que  j'aie  eu.  que  j'aie  été. 

Futur. 

S.  tù  tœ  kèm,  j'aurai.  tù  tœ  yèm,  je  serai. 

—  kétç.  —    yétç. 

—  kétœ.      •  —     yétœ. 
P.     —     kémi.  —     yémi. 

—  kini.  —     yini. 

—  kénœ.  —     vénœ. 


—  230  — 


Futur  antérieur 


tô  tœ  kèm  pâsourœ,  etc.  tù  tœ  yèm  kyoénœ,  etc. 

j'aurai  eu.  j'aurai  été. 

Conditionnel  présent. 

tù  tœ  kéçe,  etc.  tù  tœ  yéçe,  etc. 

j'aurais.  je  serais. 

Conditionnel  passé. 

tù  tœ  kéçe  pâsourœ,  etc.  tù  tœ  kéçe  kyœnœ,  etc. 

j'aurais  eu.  j'aurais  été. 

Optatif. 

S.  pàtça,  que  j'aie!  puisse-    kyùfça,   que  je  sois!    puissé-je 
je  avoir! a)  être!  a) 

pâtç.  kyùfç. 

pâtœ.  kyùftœ. 

P.  pâtçim.  kyùfçim. 

pâtçi.  kyùfçi. 

pâtçinœ.  kyùfçinœ. 

a)  avec  la  conjonction  nœ,  si  :  si  j'ai  (aurai)  ;  si  j'avais;  si  je 
suis  (serai)  ;  si  j'étais. 

Impératif. 

S.  ki,  aie.  yé,  sois. 

P.  kini,  ayez.  yini,  soyez. 

Participe. 

pâsourœ  et  pâtourœ,  eu.  kyœnœ  (kyénœ,  Fy.),  été. 

pâsœ  et  pâtœ,  eu.  kyœnourœ,  Kr.,  été. 

Nom  verbal. 
(pâsœye,  Kr.  richesse).  tœ  kyœnourœ,  Kr.  existence. 


-  231  - 


LXVIII.   —    DÉSINENCES    PERSONNELLES. 

Ces  désinences,  dont  quelques-unes  sont  très-variables  sui- 
vant les  dialectes,  sont  les  mêmes  pour  tous  les  verbes  réguliers, 
bien  qu'elles  ne  s'ajoutent  pas  d'une  manière  uniforme  à  la  base. 

Présent  de  l'Indicatif. 
Actif.  Passif. 

S.   1  n  a)  ou  la  base.  1  e-mj). 

2  n  —  2  ek), 

3  n            —  3  e-tceJ 
P.  1  i-raœ  b).  1  e-mi. 

2  ni.  2  i  '). 

3  i-nœ  b).  3  e-nœ. 

Présent  du  Subjonctif. 

S.  2  tç,  ç  c).  2  etc. 

3  fïce,  i-nœ,  œd). 

Imparfait  (Indic). 

S.   1  ne  e).  1  e-çe  m). 

2  ne.  2  e-çe. 

3  te,  n-te,  tej  f).  3  e-y  n). 
P.  1  nim.  1  e-çim. 

2  nit.  2  e-çit. 

3  ninœ.  3  e-çinœ. 

Aoriste. 

S.   1  a;  tçœ,  çœ  g). 

2  e. 

3  i  et  ou  (§  72,  1).  L'actif,  précédé  de l'augmento?*0). 
P.  1  mee;  œm. 

2  tee  ;  œt. 

3  nœ  (ce)  h);  œn. 


—  232  — 

Optatif. 

S.  1  ça  ou  tça. 

2  c  ou  tç. 

3  tœ.  L'actif,  précédé  de  l'augment  ou. 
P.  1  çim  ou  tçim. 

2  ci  ou  tçi. 

3  çinœ  ou  tçinœ. 

Impératif. 

S.   2  la  base*)-  ou  p). 

P.  2  comme  au  prés,  indic.  ou-ni,  i q). 

Participe. 
ce,  rœ  (ou-rœ,  nœ,  mœr). 

a)  Zag.  et  Kr.  y  (H., y),  ex.  :  çkby;  Rada,  in  :  lyidhin.  D'après 
ce  dernier,  n  serait  la  désinence  primitive  de  tous  les  verbes.  A 
Scutari,  on  dit  lyidhi. 

b)  Zag.  et  H.,  quelques  verbes  ont  œ-mœ,  œ-nœ;  Kr.  3e  p.  pi. 
yœnœ,  nœnœ  :  lyithnœnœ. 

c)  Fy.,  aussi  eç,  (gu.,  iç). 

d)  i-nœ,  quelquefois,  par  euphonie  :  lyidh-inœ;  dpœ,  mdrhœ. 
e)Zag.,nœ;  Fy.,nam  (Kr.,  nem)  :   hiçnam,  lyithnam,  bœnam; 

Alb.  it.,  iya. 

f)  sans  suffixe  :  dily  =  dély-le,  ou  avec  le  suffixe  tey,  hiçley, 
mérhtey,  bœ-n-tey.  —  H.,  pour  toutes  les  personnes  :  s.  yœ,  ye,  n; 
p.  yœm,  yœtœ,  yœnœ. 

g)  la  désinence  tçœ,  quoique  rare,  se  rencontre  aussi  dans 
des  verbes  réguliers. 

h)  sur  la  suppression  de  n,  voy.  §  7,  II.  —  œm,  œt,  œn,  à  Fy.: 
çit-œm,  etc. 

i)  y  s'ajoute  quelquefois  au  radical  :  çkroûa-y,  kyâ-y, 

j)  e,  épenthèse  caractéristique  du  passif;  sur  la  consonne  de 
liaison,  qui  la  précède  à  la  2e  conj.  et  dans  plusieurs  verbes  irré- 
guliers, voy.  §  79,  etc. 

k)  ë  long,  résultat  peut-être  d'une  contraction. 

1)  ?,  Alb.  it.  ihye. 


-  23'}  - 

m)  Fy.  2e  conj.  çam  :  do  gœzôhçam,  je  me  réjouirais  ;  Alb.  it. 
e-ça. 

n)  Fy.,  eç,  <i'<;  :  mœndôhœç. 

o)  irc  p.  sg.,  ffl°,  f  :  Fy.,  oubeéç  =  oubcèra;  Kr.  ougœzoûaçœ 
—  ougœzéva. — 3e p.  sg.,  celle  de  l'actif  est  remplacée  parle 
simple  thème  de  la  1"  p.  pi.  :  bcêri,  il  fit;  oubcë,  il  fut  fait,  etc., 
voy.§72. 

p)  ou  est  transposé  devant  le  thème,  à  l'impératif  négatif. 

q)  ou  peut  être  supprimé  à  la  2e  p.  pi.,  et  alors  Yn  tombe: 
mblyidki,  rassemblez-vous,  ch.  (hjoûlouni,  priez). 

r)  œ  est  le  véritable  suffixe:  ou.  tou,  intercalés  après  une  con- 
sonne :  lyidhourœ  et  lyidhœ,  rdr-tourœ  et  vdr-ourœ;  nœ  (c'est  le 
suffixe  ordinaire  du  guègue),  dans  quelques  verbes  irréguliers  : 
thcênœ;  mee  est  propre  au  gu.,  ex.  :  bàmœ,  fait. 

CONJUGAISON. 

LXIX.  —  La  classification  des  verbes  albanais  présente  des 
difficultés.  Si,  en  effet,  on  y  reconnaît  au  premier  examen  deux 
grandes  divisions ,  l'une  de  radicaux  finissant  en  consonnes , 
l'autre  de  radicaux  terminés  par  des  voyelles,  on  constate  aussi, 
d'une  part,  que  beaucoup  de  radicaux  subissent  des  variations 
nombreuses;  de  l'autre,  que  les  désinences  ne  s'attachent  pas 
toujours  de  la  même  manière  à  ces  radicaux. 

Il  n'y  a  que  deux  types  parfaitement  réguliers,  c'est-à-dire 
que  suivent  dans  toutes  leurs  parties  un  nombre  assez  considé- 
rable de  verbes;  ce  sont  :  1°  les  verbes  à  radical  immuable  et 
terminé  par  une  consonne,  ceux  qu'on  pourrait  appeler  verbes- 
racines  :  nous  en  ferons  notre  première  conjugaison,  et  2°  les 
verbes  finissant  en  à,  qui  formeront  la  deuxième  conjugaison. 
Tous  les  autres  s'écartent  plus  ou  moins  de  ces  types,  auxquels 
pourtant  beaucoup  devront  être  rattachés ,  ou  sont  tout  à  fait 
irréguliers. 

PREMIÈRE    CONJUGAISON. 
Verbes  termines  par  une  consonne. 

LXX.   A.    VERBES    A    RADICAL    IMMUABLE. 

La  racine,  ou  le  thème,  sans  désinence,  forme  les  trois  per- 
sonnes du  prés,  indic.  sing  ,  et  l'impératif,  2e  pers.  sing. 


—  234  — 

Rem.  —  Cette  racine  est  monosyllabique;  les  exceptions  se 
rapportent  surtout  à  des  verbes  d'origine  étrangère. 

Les  désinences  de  l'aoriste  s'ajoutent  à  la  base  sans  lettre  de 
liaison. 

Le  participe  reçoit  les  suffixes  œ  et  ou-rce,  tonne  ;  voy.  au 
paragraphe  précédent. 

Sur  l'adoucissement  de  la  consonne  finale  de  la  base  devant 
une  désinence  commençant  par  une  voyelle  (ex.  :  hjith,  aor.  lyidha), 
voy.  §  7,  VI. 

LXXI. 

Actif.  Passif. 

lyith,  je  lie.  lyidhem,  je  suis  lié. 

Indicatif  présent. 

S.  lyith,  je  lie.  lyidh-e-m,  je  suis  lié  (on  me  lie). 

lyith.  lyidh-ê(78). 

lyith.  lyidh-e-tœ. 

P.  lyidh-i-mœ.  lyidh-e-mi. 

lyith-ni.  lyidh-ï. 

lyidh-i-nœ.  lyidh-e-nœ. 

Subjonctif  présent  (§  65,  I). 
S.  2ep.tœlyith-tç, 


K  que  tu  lies,  tœ  lyidh-e-tç,  que  tu  sois  lié. 


p    oe     j  tœlyith-nœ. 
"'{  tœ  lyidh-i-nœ. 


Imparfait  (indic). 

S.  lyith-ne,  je  liais  * .  lyidh-e-çe,  j 'étais  lié  (on  me  liait). 

lyith-ne.  lyidh-e-çe. 

lyith-te,-tey.  lyidh-e-y. 

P.  lyith-nim.  lyidh-e-çim. 

lyith-nit.  lyidh-e-çit. 

lyith-ninœ.  lyidh-e-çinœ. 

1.  Kr.  emploie  aussi  un  imparfait  pèriphr astique,  ex.  :  kour  ïçle  koulhôtourœ 
dhœntœ,  taudis  qu'il  était  paissant,  c.  à  d.  faisait  paître,  les  brebis. 


—  "235  — 


Aoriste. 

S.  lyidh-a,  je  liai.  oulyidh-a,  je  fus  lié. 

lyidh-e.  oulyîdh-e. 

lyfdh-i.  oulyith. 

P.  lyith-mœ  (lyidh-œm).  ouljitli-mœ. 

lyith-tœ  (lyidh-œt).  oulyith-tœ. 

lyith-nœ  (lyidh-œ,  -œn).  oulyith-nœ. 

Optatif. 

S.  lyith-tça,  puissé-je  lier!  oulyith-tça,  puissé-je  être  lié! 

lyith-tç.  oulyith-tç. 

lyith-tœ.  oulyith-tœ. 

P.  lyith-tçim.  oulyîth-tçim. 

lyith-tçi.  oulyith-tçi. 

lyith-tçinœ.  oulyith-tçinœ. 

Optatif  composé. 

ndœ  pâtça  lyidhourœ,        ndœ  kyôfça  lyidhourœ, 
si  j'ai  lié.  si  j'ai  été  lié. 

Impératif. 

S.  2e  p.  lyïth,  lie.  lyidh-ou,  sois  lié. 

P.  3e  p.  lyith-ni.  lyidli-ou-ni,  lyidh-i. 

Impératif  négatif  (§  68,  p). 
môs  lyith,  ne  lie  pas.         môs  oulyith,  ne  sois  pas  lié. 

Participe. 
lyidh-ou-rœ,  lyidh-œ. 

Parfait. 

Indic.lz.km  lyidhourœ,  j'ai  lié.     yàmlyidhourœ,j'aiété,jesuis,lié. 
Subj.  tœ  kèm  lyidhourœ,  tœ  yèm  lyidhourœ, 

que  j'aie  lié.  que  j'aie  été  lié. 


236  — 


1er  et  2e  plus-que-parfait. 


Indic.  kéçe  lyidhourœ, 
pâtçœ  lyidhourœ, 
j'avais  lié. 
Subj.  tœ  kéçe  lyidhourœ, 
que  j'eusse  lié,  etc. 


S.  tù  tœ  lyith,  je  lierai. 

—  Ij'ith. 

—  lyith. 

P.     —     lyidhimœ. 

—  lyithni. 

—  lyidhinœ. 


yéçe  lyidhourœ, 

j'avais  été  lié. 
tœ  yéçe  lyidhourœ, 

que  j'eusse  été  lié  *,  etc. 


Futur 


tù  tœ  lyidhem,  je  serai  lié. 

—  hyidhe. 

—  îyidhetœ. 

—  lyidhemi. 

—  lyidhi. 

—  lyidhenœ  2. 


Futur  antérieur. 


tù  tœ  kèm  lyidhourœ, 
j'aurai  lié. 


tô  tœ  yèm  lyidhourœ, 
j'aurai  été  lié. 


Conditionnel. 

S.  to  tœlyithîïe,  je  lierais,  tùtœlyidheçe,  je  serais  lié,  j'au- 
j'aurais  lié  ,  je  devais  rais  été  lié,  je  devais  être  lié, 
lier,  j'allais  lier.  j'allais  être  lié. 

1.  Il  existe  aussi  des  temps  composés  à  double  auxiliaire,  comme  : 

ACTIF.  PASSIF. 

Purf.  kâm  pâsœ  lyidhourœ,  kâm  kyoénœ  lyidhourœ. 

PL  que  pf.  pâtçœ  pâsœ  lyidhourœ,  pâtçœ  kyoénœ  lyidhourœ. 

Fut.  ant.     to  tœ  kèm  pâsœ  lyidhourœ,      to  tœ  kèm  kyoénœ  lyidhourœ. 

Ces  combinaisons,  d'un  usage  rare,  paraissent  dénoter  un  temps  plus 
éloigné  ;  p.  ex.  :  hânoœ  pâsœ  h'tpourœ  pœr  tœ  vœçlrùuarœ  ûyelœ,  Kr.  ils 
ont  monté  (montaient  habituellement)  pour  observer  les  autres  ;  Babulhùna 
kâ  Injènce  ugrèhourœ,  Babylone  fut  bâtie,  etc. 

TEMPS    AUMIRATIFS    (§.    66,    4). 

1.  lyithkam,  je  lie,  j'ai  lié,  oulyithkam,  j'ai  été,  je  suis  lié. 

2.  lyithkeçe,je  liais,  j'avais  lié,         oulyithkeçe,  on  me  liait,  j'avais  été  lié. 

2.  2e  futur  (65,  3)  :  kâm  pœr  tœ  ly'ulhourœ,  je  lierai,  j'ai  à  lier,  je  dois 
lier  ;  kéçe  pœr  tœ  lyidhourœ,  j'avais  à  lier,  je  devais  lier. 


—  237  — 

(o  tœ  lyfthne  to  tœ  Iyidheçe. 

—  lyithte.  —    lyidhey. 

P.     —     lyitliiiiin.  —     lyidheçim. 

—  lyfthnit.  —     lyidheçit. 

—  lvitlininœ.  —     lyidheçinœ. 


Conditionnel  passé. 

to  tœ  kéçe  lyfdhourœ,        to  tœ  yéçe  lyidhourœ, 
j'aurais  lié.  j'aurais  été  lié. 

Nom  verbal. 

asp.  indét.  (riœ)  to)  lyidhourœ,  action  de  lier,  liaison, 
asp.  dét.  tœ  lyidhouritœ,  l'action  de  lier,  la  liaison. 

Infinitif  et  gérondif. 

doûke  lyidhourœ  )      ..     .  ,,.  ...     TM 

J  en  liant  (liant,  qui  lie,  K. 

(tuk  me  lyidhourœ,  Fy.)   \ 

me  tœ  lyidhourœ,  en  liant,  après  avoir  lié,  dès  qu'on 

a  lié. 

pœr  tœ  lyidhourœ,  pour  lier,  à  lier,  pour  être  lié. 

pa  lyidhourœ,  sans  lier,  avant  de  lier. 

LXXII.  —  Rem.  I.  — Aoriste.  —  Les  verbes  terminés  par  un  k 
prennent  la  désinence  ou,  au  lieu  de  i ,  à  la  3e  pers.  sing.  ; 
ex.  :  lydgou,  il  mouilla,  de  lyàk,  mouiller;  ikou,  il  partit,  de  ikœh. 

Au  passif,  la  3e  pers.  sing.  perd  la  désinence  et  devient  iden- 
tique à  la  racine,  ou  mieux,  ce  qui  est  applicable  à  tous  les  verbes, 
réguliers  ou  irréguliers,  au  radical  de  la  lrc  pers.  pi.;  ex.  :  bœri, 
oubdb  [bcén,  faire);  zoûri,  ouzot'c  (zœ,  saisir) ; psài,  oupsoûa  (lre pers. 
pi.  ou[isoûa-mœ,  de  psàn,  apprendre)  ;  sôlhi,  ousoûalh  (sielh,  appor- 
ter); oulijith,  il  fut  lié;  oulydk,  il  fut  mouillé. 

La  désinence  nœ,  de  la  3e  pers.  pi.  de  l'actif,  perd  ordinaire- 
ment Yn  après  une  gutturale  et  une  dentale  :  lyilhnœ  et  lyidhœ; 
doûalhœ,  de  dàly  (§  7,  IL). 

IL  — Participe.  —  La  voyelle  ou  est  intercalée  entre  le  radical 
et  la  désinence,  et  ordinairement  elle  est  précédée  d'un  t,  lorsque 


—  238  — 

le  radical  se  termine  par  une  liquide  :  vdr-ourœ  et  vâr-t-Our(S , 
suspendu. 


LXXII1.  —  Liste  de  verbes  suivant  cette  conjugaison.  — 
Ils  sont  arrangés  selon  la  consonne  finale,  et  quand  celle-ci  s'a- 
doucit, ou,  plus  exactement,  revient  à  son  premier  état  (§  7,  VI), 
l'aoriste  est  indiqué. 


trœmh  (a.  trœmba), 

effrayer. 

hoûmp  (a.  hoiïmba), 

perdre. 

hàp, 

ouvrir. 

çtùp, 

écraser. 

kyélhp  (a.  kyélyba), 

puer. 

kyérybem,pass., 

pourrir. 

lyâk  (a.  lyâga), 

mouiller. 

mblyâk, 

vieillir. 

véçk,  véçkem, 

se  flétrir. 

tçtaky, 

révéler. 

mbùt, 

étouffer,  noyer. 

moi'int  (a.  moûnda), 

pouvoir,  vaincre. 

moûndem, 

être  vaincu. 

toûnt  (a.  toûnda), 

secouer. 

poûth, 

baiser. 

kyéth, 

tondre. 

lyith  (a.  lyidha), 

lier. 

lyôtli  (a.  lyùdha), 

fatiguer. 

mbûlh, 

fermer. 

ngoûly, 

ficher,  enfoncer. 

tçkoûly, 

arracher,  déraciner 

nœm, 

maudire. 

tboûr, 

enclore. 

thèr, 

égorger. 

kôrh, 

moissonner. 

kyàs, 

approcher. 

ni  s, 

arranger. 

nisem, 

partir. 

kyéç;  pœrkyéç, 

rire  ;  railler, 

mboùç, 

emplir. 

—  -230  — 

Neutro-passifs. 

doûkem,  paraître. 

kùlhem,  tousser. 

Verbes  dissyllabiques. 

ouyit,  arroser, 

morliit.  épouiller. 

vœrvit,  lancer, 

tçouditem  (si.),  s'étonner, 

habitem  (et  habit),  être  ébahi. 

plyakôs,  surprendre 

plyagos,  blesser. 
De  même  tous  les  verbes  en  as,  dérivés  du  grec. 


B.  —  VERBES    A    RADICAL    VARIABLE. 

LXXIV.  —  Ils  ont  pour  terminaisons  -ielh,  -iely,  -ier,  -éth, 
-ijcilt  et  -yék. 

Les  voyelles  ie,  e,  et  la  syllabe  ye  sont  remplacées  :  l°par  i, 
à  la  2°  pers  plur.  du  prés,  indic,  à  l'imparfait,  à  l'impératif  et  au 
passii  :  2°  par  œ  à  l'aoriste,  sauf  pour  ceux  en  ielh  et  ier,  qui 
prennent  oûa  au  pluriel. 

Pour  le  subjonctif,  le  participe  et  l'adoucissement  de  la  con- 
sonne finale,  voyez  les  paradigmes  suivants. 


LXXV. 

I.  mbielh,  semer.                 III.  héth,  jeter. 
II.  ndzier  (-erh),  extraire.   IV.  dyék,  brûler. 

Actif. 

Indic.  présent. 

S.  mbielh.               ndzier.               héth.  dyék. 

P.  mbielhimœ.       ndzterimœ.       hédhimœ.  dyégimoà 

mbilh-ni,-i.       ndzir-ni, -i.       hithni.  dyékni. 

mbielhinœ.        ndzierinœ.        hédhinœ.  dyéginœ. 


—  240 


Subjonctif.  —  2e  et  3e  pers.  sing. 

tœ  mbîelhtç.      tœ  ndziertç.       tœ  héthtç. 
tœ  mbielhœ.     tœ  ndzierœ.       tœ  hédhœ. 

Imparfait. 

mbilhne.  ndzirne.  hithne. 

(comme  lyithne,  §  71.) 


tœ  dyéktç. 
tœ  dyégœ. 


dikyne. 


Aoriste. 

S.  mbôlli-a,  e,  i.    ndzôr-a,  e,  i.    hôdh-a,  e,  i.  dogy-a,  e,  i. 

P.  mboûalhmœ.     ndzoûarmœ.      hôthmœ.  dokymœ. 

mboûalhtœ.       ndzoûartœ.        hôthtœ.  dôkytœ. 

mboûalh(n)œ.    ndzoûar(n)œ.     hothnœ,  liùdliœ.  dôkynœ. 


Optatif. 

mbielbtça. 

ndziertça.          héthtça. 
Impératif. 

dyéktça. 

mbilh. 

ndzir.                 liith. 
Participe. 

diky. 

mbielhœ.   , 

ndzierœ.            liédhourœ. 
Passif. 

dyégourœ 

Présent. 

Impérat  if. 

Aoriste. 
3e  pers.  sing. 

mbilh  em. 

mbilliou. 

oumboûalh. 

ndzirem. 

ndzirou. 

oundzoûar. 

hidhem. 

hidhou. 

ouhôth. 

digyem,  brûler.      digyou. 


oudôky 


Rem.  —  A  Zag,  les  verbes  des  deux  premiers  modèles  se  pro- 
noncent en  une  syllabe  et  se  conjuguent  comme  suit  : 

Ind.  prés.  sing.  mbyélh;  plur.  mbtjélhœmœ,  mbilhni,  mbyélhœnœ. 
Imparf.  sing.  mbilhnœ,  etc.;  opt.  mbyélhtça;  part,  mbyélhœ. 


—  241  — 

LXXVI.  —  Héky,  tirer,  se  conjugue  comme  dyék  : 
Prés.  2e  pers.  plur.  hikyni\  imp.  hikyne;  aor.  A(%a;  impér. 
/i/%  (tire,  va-t'en);  pa.  hékyourœ;  pass.  hikyem,  hikyou;  ouhôky. 

LXXVII.  —  Liste  (elle  est  à  peu  près  complète)  des  verbes 
qui  suivent  les  modèles  précédents  : 


miely. 

traire. 

aor.  mùlya. 

vlely. 

vendanger. 

vôlya. 

mbielh. 

semer. 

mbùlha. 

pfelb. 

enfanter. 

polha. 

pçielh. 

envelopper. 

pçolha. 

pœrtsîelh. 

accompagner. 

pœrtsùlha. 

sielh. 

apporter. 

sùlhaa). 

vielh. 

vomir. 

vôlha. 

ndielh. 

rappeler  un  animal 

ndùlha. 

ndzier. 

extraire. 

ndzôra. 

pœrmier. 

uriner. 

pœrmôra. 

tier. 

filer. 

tùra. 

tçier. 

décbirer. 

tçùra. 

dréth. 

tordre. 

drùdha. 

çdréth. 

détordre. 

çdrôdha. 

breth. 

sauter,  galoper. 

brôdha. 

mblyéth. 

rassembler. 

mblyôdha  '') 

ryétli,  rieth. 

dégoutter. 

rùdlia. 

zgyéth. 

choisir. 

zgyôdba. 

héth. 

jeter. 

hùdha. 

vyéth. 

voler,  dérober. 

vùdha. 

dyék. 

brûler  (transitif). 

dogya. 

vdyék. 

poursuivre. 

vdôgya. 

pyék. 

rôtir,  rencontrer. 

pôkyac). 

pœrpyék. 

rencontrer. 

pœrpôkya. 

a)  Impér.  syélhœ. 

—  b)  pass.  mblyidheiu. 

—  c)  pass.  pikjem. 

LXXVIII.  —  On  peut  aussi  rattacher  à  cette  section  les  deux 
verbes  très-usités  mdrh,  prendre,  et  dâhj,  sortir;  seulement  c'est 
en  e  qu'ils  changent  l'a  du  radical,  et  cette  permutation  a  lieu 
aussi  aux  2e  et  3e  pers.  sing. 

10 


—  242  — 

Prés . 

S. 

mark,  je  prends. 

dâly,  je  sors. 

mèrh. 

dély. 

mèrh. 

dély. 

P. 

mârhimœ. 

dâlyimœ. 

raèrhni  (mirlini). 

délyni  (dilyni). 

mârhinœ. 

dâlyinœ. 

Subj. 

2e  pers.  sing. 

tœ  mârhtç(mârheç). 

tœ  dâlytç. 

tœ  mârhœ. 

tœ  dâly  ce. 

Imparf. 

mèrhne  (mirhne). 

dèlyiie  (dilyne)  "). 

Aor. 

S. 

môr-a,  e,  ib). 

dùlh-a,  e,  ib). 

P. 

moûarhmœ. 

doûalhmœ. 

moûarhtœ. 

doûalhtœ. 

moûarli(n)œ. 

doi'ialh(n)œ. 

Optai. 

mârtça. 

dâlytça. 

Imper. 

mèrh. 

dély. 

Part. 

mârhœ. 

dàlyœ,  dâlyourœ 

Aor.  3e  pers.sing,  oumoûarh. 
a)  Zag.  3e  pers.  sing.  d'dy .  —  b)  Kr.  3e  pers.  sing,  moùarh,  doûalh. 


Pass.  prés,  mèrhem. 

mirhem,  Zag 


DEUXIÈME  CONJUGAISON. 
Verbes  dont  le  radical  est  terminé  par  une  voyelle. 

LXXIX.  —  Le  singulier  du  présent  se  forme  par  l'addition, 
au  radical,  des  consonnes  n  pour  la  lre  personne,  n  pour  la  2e  et 
la  3e. 

A  l'aoriste,  les  lettres  ou  syllabes  de  liaison  v,  it,  r,  sont 
intercalées  entre  le  radical  et  la  désinence,  et  le  radical,  quel- 
quefois, éprouve  un  allongement  ou  une  contraction. 

La  formation  du  passif  est  indiquée  au  tableau  ci-dessous ,  il 
faut  observer  que  dans  certaines  contrées,  à  Fyéri,  par  exemple, 
le  suffixe  du  passif  est  toujours  h  :  marlôhcm,  bœhem,  au  lieu  de 
martonem,  bœnem. 

Tous  ces  verbes  sont  oxytons;  l'unique  exception  concerne 
quelques  verbes  de  la  2°  classe. 


—  243  - 


LXXX.  —  Il  y  en  a  sept 

classes,  à  savoir 

Présent. 

Aoriste. 

Passif. 

1 

à  n 

kyàn,  pleurer. 

kyâva. 

kyâhem. 

mbàn,  tenir. 

mbâita. 

mbâhem. 

■  ' 

è-n 

thûen,  briser. 

théva. 

thiïhem. 

gœnèn,  tromper. 

gœnéva. 

gcenéncm. 

•  > 

•  > 

u'-n 

bcën,  faire. 

bcera. 

bcénem. 

k 

i-iï 

fçfn,  essuyer. 

fçiva. 

IV  i  h  cm. 

5 

ù-n 

martôn,  marier. 

martova. 

martônem. 

6 

oûa- 

n  çkroùan,  écrire. 

çkrôva. 

çkroûhem. 

rouan,  garder. 

ro ûai  ta. 

roûhem. 

7 

f 

frûn,  souiller. 

frûita. 

frûhem  a). 

rûn,  entrer. 

rûra. 

(manque) b) 

a)  Je  suis  enflé,  je  me  gonfle.  —  In   çtûii,  pousser,  çlûra,  çluhem. 


LXXXI.  —  Comme  on  l'a  vu  plus  haut  (69),  la  régu- 
larité absolue  et  le  nombre  très-considérable  de  verbes  compris 
soib  le  n°  5,  ou  terminés  en  à,  les  désignent  immédiatement 
comme  type  de  la  conjugaison. 

La  voyelle  finale  o  s'allonge  en  oûa  au  pluriel  de  l'aoriste 
dans  Les  deux  voix,  à  la  3e  pers.  sing.  de  l'aor.  passif,  et  au 
participe. 

marton,  je  marie.  martônem  (martôhem), 

je  me  marie. 


Actif. 


Indicatif  présent. 


S.   martô-il. 

martô-n. 

marto-n. 
P.  martô-i-mœ. 

marto-ni. 

martô-i-nœ. 


Passif. 

martôn-em. 

marton-ë. 

martùn-etœ. 

martôn-emi. 

martôn-i. 

martôn-enœ. 


■>, 


Subjonctif  présent. 

pers.   tœ  marté-n-tç  (-ôyç,  Kr.).     tœ  martdn-etçi 

tœ  martô-nœ. 


—  244  — 

Imparfait  [indic). 

S.  martô-ne.  martôn-eçe. 

marto-iie.  martùn-eçe. 

martù-n-te.  martôn-ey, 

P.  martô-nim.  martôn-eçim. 

martô-nit.  martôn-eçit. 

martù-ninœ.  martôn-eçinœ. 


Aoriste. 

S.  martô-v-a. 

martd-v-e. 
martô-i. 
P.  martoûa-mœ,  -tœ,  -nœ. 


S.  martô-f-ça. 
martô-f-ç. 
martô-f-tœ. 

P.  martô-f-çimœ. 
martô-f-çi. 

marto-f-cinœ. 


Optatif. 


oumartova  (  -  toûaçœ  ) . 
oumartove. 
oumartoûa. 
oumartoûa-mœ,    -tœ, 

-nœ. 


oumartôfça,  etc. 

l'actif,  précédé  de  l'aug- 
ment  ou. 


Impératif. 


S.   2e  pers.  martô. 
P.  2e  pers.  raartô-ni. 


marto-ou. 
martô-ou-ni. 


Impératif  négatif. 


mes  martô. 


Participe. 
martoûa-rœ. 


mos  oumartô,  ne  te  ma- 
rie pas. 


Parfait. 


kàm  martoûarœ. 


yàm  martoûarœ. 


—  245  — 


Plus-que-parfait. 

1 .  kéçe  martoûarœ.  yéçe  martoûarœ. 

2.  pâtçœ  martoûarœ. 

Imparf.  et  parfait  admiratifs. 


1 .  martoûakam. 

2.  martoûakeçe. 

S.  tù  tœ  martùn. 

—  martôntç. 

—  martonœ. 
P.     —     martùimœ. 

—  martùni. 

—  martùinœ. 


Futur. 


oumartoûakam. 


tù  tœ  martônem. 

—  martùnetç. 

—  martùnetœ. 

—  martônemi. 

—  martùni. 

—  martùnenœ. 


Conditionnel. 


tù  tœ  martùiîe,  etc.  tù  tœ  martùneçe,  etc. 

Pour  les  autres  temps  composés  et  le  gérondif,  Voy.  le  para- 
digme lyîlh,  §  71. 

LXXXII.  —  Parmi  les  verbes  en  ôrâ,  il  n'y  en  a  que  fort  peu 
de  monosyllabiques;  la  plupart  ont  deux,  plusieurs  aussi  trois 
syllabes,  exemples  : 


çkùn,  passer. 

rhùn,  vivre. 

psùn  (mœsùn),  apprendre. 

çtrùiî,  étendre. 

kalhœzùn,  calomnier. 

nœmœrùiï,  compter. 


digyôn,  entendre, 
dœrgùiï,  envoyer, 
pounùn,  travailler, 
kyertùiî,  réprimander,  etc. 
ou(r)dhœrùn,  commander, 
traçigùn,  prospérer,  etc. 


LXXXIII.  — Voici  les  autres  paradigmes  : 

I.  II.  III. 

kyàn,  pleurer.        gœiïèil,  tromper,     bœn,  faire. 

Présent. 
S.  kyà-iï.  gœnè-n.  bœ-fi. 


—  240  — 

kyà-n. 

gœnè-n. 

bœ-n. 

kyà-n. 

gœnè-n. 

bœ-n . 

p. 

kyâ-imœ. 

gœné-imœ. 

bœ-imœ 

kyâ-ni. 

gœné-ni. 

bœ-ni. 

kyâ-inœ. 

gœiîé-inœ. 

bœ-inœ. 

Subjonctif,  2°  et  3e  pers.  sincj. 


tœ  kyâ-n-tç. 
tœ  kyâ-nœ. 

S.  kyâ-fie. 

kyâ-fïe. 

kyâ-n-te. 
P.  kyâ-nim. 

kyâ-ni  t. 

kyâ-ninœ. 


tœ  gœîïé-n-tç. 
tœ  gœiîé-nœ. 
Imparfait. 
gœné-ne. 
gœné-ne. 
gœné-n-te. 
gœîïé-nim. 
gœné-nit. 
gœné-ninœ. 

Aoriste. 


tœ  bœ-n-tç. 
tœ  bœ-îïœ. 

bœ-ne. 

bœ-ne. 

bœ-n-te. 

bœ-nim. 

bœ-nit. 

bœ-ninœ. 


S. 

kyâ-v-a. 

gœné-v-a. 

bœ-r-a. 

kyâ-v-e. 

gœné-v-e. 

bœ-r-e. 

kyâ-ou. 

gœilé-ou. 

bœ-r-i . 

p. 

kyâ-mœ. 

gœnûe-mœ. 

bœ-mœ 

kyâ-tœ. 

gœnûe-tœ. 

bœ-tœ. 

kyâ-nœ. 

gœnne-nœ. 

bœ-nœ. 

S.  kyâ-f-ça. 

kyâ-f-ç. 

kyâ-f-tœ. 
P.  kyâ-f-çim. 

kyâ-f-çi. 

kyâ-f-çinœ. 


S.  2°  p.  kyâ. 

kyâ-ni. 


Optatif. 
gœné-f-ça,  etc.        bœ-f-ça,  etc. 


Impératif. 

gœiïé. 
c;œné-ni. 


bœ-n  (irrég.). 
bœ-ni. 


—  247  — 

Participe. 
kyâ-rœ.  gœiïûe-rœ.  bœ-rœ. 

IV.  V.  VI. 

iV'iù,  essuyer.         çkroûan,  écrire,     frùn,  souffler. 

Présent. 


S.   fçl-n. 

çkroûa-n. 

frù-n. 

fçl-n. 

çkroûa-n. 

frù-n. 

f<;"i-n. 

çkroûa-n. 

frù-n . 

P.  fçi-mœ. 

çkroûa-imœ. 

frû-imœ 

fçf-ni. 

çkroûa-ni. 

frû-ni. 

fci-nœ. 

ckroûa-inœ. 

fn'i-inœ. 

Subjonctif,  2e  et  3e  pers.  sing. 

tœ  fci-tc.  tœ  ckroûa-n-tc.  tœ  frû-n-tc  (frûyç, 

Kr.). 

tœ  fçî-nœ.  tœ  çkroûa-nœ.  tœ  fn'i-nœ. 

Imparfait. 

S.  fçi-ne.  çkroûa-ne.  frû-ne. 

fçi-îïe.  çkroûa-ne.  frû-ne. 

(W-n-te.  çkroùa-n-te.  frû-n-te. 

P.  fçi-nim.  çkroûa-nim.  frû-nim. 

fçi-nit.  ckroûa-nit.  frù-nit. 

fçi-ninœ.  çkroûa-n  inœ.  frû-ni  nœ. 

Aoriste. 

S.  fçi-v-a.  çkrô-v-a.  frû-it-a. 

fçi-v-e.  rkro-v-e.  frû-it-e. 

fçi-ou.  çkrù-i.  frû-it-i. 

P.  fçî-mœ.  çkroûa-rnœ.  frû-it-mœ. 

fçi-tœ.  çkroûa-tœ.  frû-it-(t)œ. 

fci-nœ.  rkroûa-nœ.  frû-it-nœ. 


—  248  — 


Optatif. 


S.  fçi-tça. 

çkrô-f-ça,  etc.] 

frû-it-ça. 

fd-tç. 

frû-it-ç. 

fçi-tœ. 

frû-it-(t)œ. 

P.  fçi-tçi  m. 

frû-it-çim. 

fçi-tçi. 

frû-it-çi. 

fci-tcinœ. 

frû-it-çinœ 

S.  2e p.  fci. 

fci-ni. 


Impératif. 

çkroûa  (çkroûay).  frû  (frûy). 
ckroûa-ni.  frû-ni. 


Participe 

i 

fçi-rœ. 

çkroûa-rœ.             frû-it-ourœ,frû 

Passif. 

Présent. 

Imparf. 

Aoriste. 
3e  fers.  sing. 

Impératif 

I. 

kyâhem. 

kyâheçe. 

oukyâ. 

kyâhou. 

II. 

gœiiénem. 

gœïïéneçe. 

ougœnûe. 

gœnéou. 

III. 

boénem. 

bœneçe. 

oubœ. 

bcênou. 

IV. 

fçihem. 

fçiheçe. 

oufçi. 

fçihou. 

V. 

çkroûhem. 

çkroûheçe. 

ouçkroûa. 

çkrôhou. 

VI. 

frûhem. 

frûheçe. 

oufrûit. 

frûyoua). 

a)  §681). 


LXXXIV.  —  Observations. 


I.  —  lre  classe.  —  La  seconde  formation  de  Yaorisle,  com- 
mune, comme  d'ordinaire,  à  l'optatif  et  au  participe,  est  celle  du 
6e  paradigme,  frâita;  ex  :  mhdita,  je  tins;  opt.  mbditça;  pa. 
mbâitourœ;  aor.  passif,  3e  pers.  sing.   oumbdit. 

Suivent  cette  conjugaison  : 


Présent. 


—  249  — 

Aoriste.  Optatif. 


gyàïï,  sembler,      gyâva.  gyéitça. 

ndàn,  partager,     ndâva  (ndâita) .  ndâfça. 


lyàfï,  laver. 


lyâva. 


tçàn,  fendre.  tçâva. 
tliàn,  sécher.  thâya. 
çàn.  railler.  ça  va. 

mbàii4),  tenir.       mbâita. 
màfi,  engraisser,  mâita. 


Participe. 

gyârœ. 
ndârœ   (ndâi- 

tourœ). 
Iydrœ     (  lyâi- 

tourœ). 
tcârœ. 


Iyâitça. 

tcâfça. 

thâfça(thâitça).  thàrœ. 

çâitça.  çârœ. 

mbâitça.  mbâitourœ. 

mâitca.  mâitourœ. 


a)  Au  lieu  de  mbàn,  mbàn,  on   dit  aussi,  pour  les  trois  personnes  du 
Bing.,  mbâ. 

Passif  :  ndahem,  1}  âhem,  tbàliem,  mbâhem,  etc. 


II.  —  2e  classe.  —  Tandis  que  les  verbes  oxytons,  comme 
gœnèn,  intercalent  un  u  au  plur.  de  l'aoriste  actif  et  à  la  3e  pers. 
sing.  de  l'aoriste  passif,  les  paroxytons,  c'est-à-dire  ceux  qui  ont 
une  voyelle  (u,  i)  avant  Ye  final,  la  perdent  au  sing.  de  l'aoriste 
et  à  l'optatif.  Exemple  :  thûen,  briser. 


Opt.  tliéfça,  etc. 


Prés. 

thûen.               j 

\or.  s. 

thé va. 

Imparf. 

thûene.    . 

théve. 

Impér. 

thûe  (thûey). 

théou. 

Passif. 

thiihem. 

pi. 

thûemœ 

Aor.  3e  p.  s. 

outhûe. 

thûetœ. 

Impér. 

thûeyou. 

thûenœ 

A  cette  classe  appartiennent  : 


kthèn,  renvo3;'er. 

rœfèn,  déclarer,  raconter,  etc. 

dœftén,  montrer. 

fœyèn,  pécher. 

gœnèiï,  tromper. 

kœmbèn,  échanger. 

pœlykyèn,  plaire,  agréer. 


kœtsèn,  sauter. 
v(œ)yèn,  valoir, 
vœrçœlhèn,  siffler. 
2°  ,thûen,  a.  tliéva,  briser, 
lyûeiï,  a.  lyéva,  oindre. 
tçkyûen,  a.  tçkyéva,  lacérer, 
ngyûen,  a.  ngyéva,  teindre. 


—  250  — 

3°   ndîen  et  ndièn,  pardonner.  zien,  bouillir. 

a.  ndieva,  p.  ndierœ.  a.  zieva,  p.  zîerœ. 

III.  —  3°  classe.  —  Le  verbe  bœn ,  très-usité,  ainsi  que  son 
passif  bœnem  et  bœhem,  être  fait,  devenir,  est  à  peu  près  seul  de 
son  espèce  ;  on  y  rapporte,  à  Pœrmét  :  pœgœn,  salir,  pass.  pœgdk- 
nem,  se  salir  (des  petits  enfants),  et  à  Zag.  : 

vrœn  (vrœy),  troubler.  pass.  vrœhem;  ouvrœ,  p.vroérœ. 

prœiï  (prôey),  calmer.  prœhem,  p.prcérœ. 

brœfï  (brœy),  ronger.  aor.    brœva,  p.broérœ, 

bréourœ. 
Voy.  aussi  au  §  86,  hîpœn,  etc. 

IV.  —  4e  classe.  —  Au  présent,  lro  et  3e  pers.  du  pluriel,  1'* 
du  radical  se  contracte  avec  celui  de  la  désinence  :  fçîmœ  =  fçi-imœ. 
On  conjugue  sur  ce  modèle  : 

fçiiï,  et  fçî,  essuyer.  tcgrin,  dégeler, 

ndïn  et  ndî  (ndïh),  aider.  gdhiiï,  poindre  (du  jour), 

ndzln  et  ndzî,  noircir.  çîn,  dépiquer  le  grain, 

ngrïn,  glacer.  lyœpin,  lécher. 

Les  trois  premiers  verbes  de  cette  courte  liste  ont  deux 
formes  de  présent;  la  seconde,  ex.  :  fçî,  est  pour  les  trois  per- 
sonnes du  singulier. 

On  doit  encore  placer  ici  :  çtrin,  déployer,  ao.  çtrita,  pa.  çtri- 
tourœ;  pass.  çtrihem,  s'étendre. 

V.  —  5e  classe.  —  Le  radical  se  contracte  au  sing.  de  l'aor., 
et  à  l'optat.  et  à  l'impér.  passif. 

Il  y  a  une  seconde  forme  d'aoriste ,  semblable  à  celle  qu'on 
trouve  dans  la  lre  et  la  6e  classe  ;  ex.  :  roûaita;  roûaitça;  roûaitourœ , 
de  rouan,  garder.  Elle  s'emploie  même  au  lieu  de  çkréva  :  çkroûa'ita, 
j'écrivis. 

Le  passif,  selon  qu'il  subit  ou  non  la  contraction  de  l'aoriste, 
prend  les  suffixes  n  ou  h. 

A  cette  classe  se  rapportent,  entre  autres  : 


—  251 


Aoriste, 

Participe. 

Passif. 

gyôva. 

gyoûarœ. 

gyoùhem. 

pagôva. 

pagoùarœ. 

pagonem. 

tçôva. 

tçoûarœ. 

tçônem. 

rhôva. 

rhoûarœ. 

rhoùhem. 

çkrôva. 

çkroûarœ. 

çkroûhem. 

blyôva. 

blyoûarœ. 

blyoùhem. 

çôva. 

çoûarœ. 

çoûhem. 

krôva. 

kroûarœ. 

kroùhem. 

roùaita. 

roûaitourœ. 

roûhem. 

hoûaita. 

hoûaitourœ. 

hoùhem 

(emprunter). 

l°gyoûan,  chasser. 

pagoûan,  payer. 

tçoùan,  flairer,  quêter,    tçôva. 

rhoûan,  raser. 

çkroùan,  écrire. 

blyoûan,  moudre. 

çoùan,  éteindre. 

kroûan,  gratter. 
2°  rouan,  garder. 

hoùan,  prêter. 

VI.  —  6e  classe.  —  Les  cinq  verbes  qui  la  composent  ne  sont 
pas  sans  quelque  anomalie  : 

Aoriste. 

frùfi,  souffler.  frûita. 

mbrùfi,  pétrir.  mbnïita. 

çtùn,  heurter.  çtûta,  etûra. 

pçùn,  cracher.  pçûta. 

rùn,  entrer.  rûra. 

Passif  :  frûhem,  je  suis  enflé,  je  me  gonfle. 


Impératif. 

Participe. 

frû. 

fn'iitourœ,  frûrœ. 

mbrû. 

mbrûitourœ. 

çtùt. 

çtûtourœ. 

peut. 

pçûtouroo. 

rûree. 

rûrœ. 

VERBES  IRRÉGULIERS. 

LXXXV.  —  Les  anomalies  des  verbes  sont  de  divers  genres 
et  de  divers  degrés  ;  elles  regardent  tantôt  le  radical  ou  les  dési- 
nences ,  tantôt  l'un  et  l'autre  ;  quelquefois  il  y  a  mélange  des 
formes  de  deux  conjugaisons;  enfin  certains  verbes  tirent  leurs 
temps  de  racines  différentes. 


lre  SECTION. 

LXXXVI.  —  Verbes  à  double  radical. 

I.  —  Quelques  verbes  très-usités,  réguliers  quant  aux  dési- 
nences, et  appartenant  dans  leur  ensemble  à  la  lre  conjugaison, 


—  252  — 

offrent  cette  particularité  d'avoir  à  plusieurs  personnes  de  diffé- 
rents temps  un  double  radical,  l'un  monosyllabique,  l'autre  formé 
du  premier  par  l'addition  de  la  syllabe  œn,  ce  qui  les  rapproche 
du  paradigme  bœn,  §  83;  ce  sont  : 


hip  et  hipœn,  monter3), 
lyip  et  lyipœiî,  mendier, 
ikœn,  partir b). 

o)  Zag.  hipiy.  —  b)  ikiy.  —  c)  étsiy. 


étsœîï,  marcher,  aller0), 
tçâpœîi,  marcher. 


Présent. 


S.  hipœn. 

hipœn. 

hipœn. 
P.  hipœimœ. 

hipni. 

hipœinœ. 

Subjonctif. 

ikœiï. 

ikœn. 

ikœn. 

ikimœ. 

ikni. 

ikinœ. 

S.  2e  p.  tœhipœntç3). 
3e  p.  tœ  hipnœ. 

tœ  ikœntç"). 
tœ  iknœ. 

Aoriste. 

hip-a,  e,  i 

,  etc. 

ik-a,  -e,  -ou,  etc. 

hiptça. 

Optatif. 

iktça  b). 

hipœ. 

Impératif. 

ikœ. 

hipourœ. 

Participe. 

ikourœ. 

hipem. 

Passif. 

manque. 

n)  Zag.  hipύ,  ikύ. 

6)  Remplacé  souvent  par  çkôfça  (de  çlcôn)  ;  de  même  êtstœ,  3e  pers.  sing. 
optatif,  seule  personne  usitée  de  l'optatif  d'étsœn.  —  Ce  temps  est  inusité 
dans  le  verbe  Içâpccn. 


—  '253  — 
Étsœn  et  tçdpœn  se  conjuguent  comme  ikœh;  imper.  tçàpt  va, 


cours 


hipœn  et  lyipœn  suivent  aussi,  même  au  présent,  la  lre  conj.  : 
li'ip.  je  monte,  etc. 

II.  —  Par  analogie,  on  peut  placer  ici  des  verbes  qui  ont  pour 
la  plupart  un  double  présent,  en  in  et  en  it,  et  qui,  par  ce  der- 
nier, comme  par  le  reste  de  leurs  temps,  appartiennent  à  la 
lre  conjugaison  ;  p.  e.  : 

Prés,  arhiiï,  arriver,  etc.        Imp.  arbit. 
Aor.    arhita  et  arhiva.  Pa.     arhitourœ. 

Passif,  arhitem,  je  suis  devancé,  atteint. 

De  même,  gogœçifï  et  gogœçit  (bâiller),  drœmiiï  (sommeiller), 
gromœçiiï  (roter),  porsin  et  porosït  (commander),  trcengelhin 
(résonner),  thœthit  (mœ — ,  cela  me  démange),  praçiil  (tailler  la 
vigne),  çœfiiï  (éternuer),  oulyœrin  (hurler,  se  lamenter),  vœrv'in, 
vœrvit,  aor.  vœrvita  et  vœrvitçœ  (lancer). 

LXXXVII.  —  Verbes  terminés  par  une  s,  précédée  de  a,  <>.. 

I.  —  Verbes  en  as. 

Ils  ont  cela  de  commun  de  changer  cette  désinence,  1°  en  et, 
aux  2e  et  3°  pers.  sing.  de  l'ind.  ;  2°  en  it,  à  la  2e  pers.  plur.  du 
même  temps,  à  l'imparfait  et  à  l'impératif  (kàlh  excepté).  Le  sub- 
jonctif conserve  la  voyelle  radicale  a. 

Voici  le  paradigme  de  ces  temps ,  pour  les  huit  verbes  de 
cette  catégorie  : 

Ind.  S.  vràs,  je  tue.  Subj.       tœ  vràtç,  tœ  vrâsœ. 

vrét.  Imparf.  vritiïe,  etc. 
vrét.  3e  p.  s.  vrite,  vrinteb). 

P.  vrâs-imce.  Impér.    vritc). 

vrit-nia).  Part.       vrârœ. 
vras-ince. 

o)  Fy.  vrisni.  —  b)  Triste.  —  c)  Kr.  vrâ  (mus  vrâ,  ne  tue  pas). 

Le  tableau  suivant  contient  les  anomalies  des  autres  temps, 
particulièrement  de  l'aoriste,  qui  offre  une  formation  toute  parti- 


—  254  — 

culière  du  thème,  en  mémo  temps  que,  quant  aux.  désinences,  il 
appartient  soit  à  la  l10,  soit  à  la  2e  conjugaison. 


Présent. 


Aoriste.     Impératif.       Participe. 
vrâ-v-a,       vrit(vrâ).  vrârœ. 


3e  p.s.vrâou. 

ngàva. 

ngi. 

ngârœ  ,     ngâ  - 
sourœ. 

çkàva. 

çkyit. 

çkârœ. 

plyâsa. 

pœlhtsit. 

plyâsourœ. 

i-  kâlha. 

kàlh. 

kâlhtourœ. 

vràs,  tuer. 

ngàs,  toucher. 

çkàs,  glisser. 

pœlhtsàs,  crever. 

kœlhàs,  klkàs,  mettre,  pla-  kâlha. 

cer. 
flyàs,  parler.  fôlya. 

p(œ)lhàs,  mugir.  pâlha. 

kœrtsàs,  craquer.  kœrtsita. 

gœlhthàs,  crier  fort,  vagir,  gœlhthita.  gœlhthit.  gœlhthâsourœ . 
bœrtàs,  vociférer,  braire,     bœrtita.       bœrtit.       bœrtâsourœ, 

britourœ. 
gœrçâs,  inviter  aux  noces,  griça.  grïç.  griçourœ. 

L'optatif  se  tire  régulièrement  du  radical  de  l'aoriste  :  vrâfça  ; 
ngâfça  ;  plyâtça;  kàlhtça  et  klhâtça;  fôlytça;  kœrtsitca. 

Hoïtmp,  perdre,  se  conjugue  au  sing.,  mais  au  présent  seule- 
ment, sur  le  modèle  de  vràs  :  houmbàs,  houmbét,  2(>  p.  pi.  hoûm- 
pni;  pass.  hoûmbem;  part,  hoiunbourœ. 


folyœ.  folytourœ. 
plhit.  pâlhourœ. 
kœrtsit.     krisourœ. 


Passif  :  Prés.,  vritem,  je  suis  tué. 

ngihem,  je  suis  touché, 
klhitem,  je  suis  placé, 
flyitem,  je  suis  calomnié. 


Aor.  3e p.  s,  ouvra, 
on  ngâ. 
oukàlh. 
oufùly. 


IL  —  Verbes  en  es. 

1°  La  plupart  suivent  l'analogie  des  précédents,  ex.  :  thrée 
(et  thœrhés),  appeler,  crier. 

Prés.       S.  thrés.  P.  thrésimœ. 

thrét  [subj.  tœ  thrétc],  thritni. 

thrét  [subj.  tœ  thrésœ].  thrésinœ. 
Imparf.         thritne.                               Imp.  thrit  et  thirhœ. 


—  255  — 


Aor. 
Opt. 


thrita  et  thirha. 
thritça. 


Pa.     tlih'tourœ,  thirourœ. 


De  même  : 


Présent.  Aoriste.  Impératif.       Participe. 

thrés ,  thœrhés ,  ap-  thrita  (thirha).  thi'it  (thirhœ).  thirourœ. 

peler, 
dzbrés,  descendre, 
prés,  attendre, 
prés,  couper. 


.  Ire. 
dhyés,  C'ieo. 
pues,  interroger. 


dzbrita.  dzbrït.  dzbritourœ. 

prita.  prit.  pritourœ. 

préva,  3°  pers.  prit,  pré.  prèrœ. 

préou. 

cita.  cit.  çitourœ. 

dhyéva.  dhyèrœ. 

pûeta.  pue  t.  pûetourœ. 


La  seule  anomalie  de  pues  (aussi  pues)  consiste  dans  la  subs- 
titution d'un  t  à  l's,  dans  les  occasions  où  les  autres  verbes  chan- 
gent leur  radical. 

Passif  :  pritem,  je  suis  attendu,  je  suis  coupé;  çilem  et  çiliem, 
je  suis  vendu;  pûetem  etpuélem. 

2°  Trois  verbes  présentant  à  peu  près  les  mêmes  anomalies, 
suivent  au  singulier  du  présent  la  lro  conjugaison,  c'est-à-dire 
que  les  trois  personnes  en  sont  semblables,  comme  : 


S.  ndés,  j'allume, 
ndés. 
ndés. 


P.  ndézimœ. 
ndisni. 
ndézinœ. 


Présent.  Aoriste.  Impératif. 

ndés,  allumer.  ndéza.  ndls.  ndézourœ. 

.  mourir.  vdikyam).  vdïs.  vdékourœ. 

véç,  vêtir.  véça.  vlç.  véçourœ. 

louI  à  tait  irrégulier;  3e  pers.  sing.  vd'iky,  il  mourut. 
Passif:  ndizem;  viçem,  je  m'habille. 

LXXXVIII. — Verbes  terminés  au  présent  par  une  voyelle  nue. 
On  ne  veut  parler  ici  que  de  quelques  verbes  qui,  selon  l'a- 
nalogie de  fçin,  §  83,  perdent  dans  la  prononciation,  à  Pcermét, 


—  256  — 

la  consonne  finale  A  (lro  conj.)  ou  n  (2e  conj.)  du  présent;  ceux 
en  «  se  rattachent  d'ailleurs,  par  l'apophonie,  à  thrés,  §  87,  IL 

Ce  sont  : 

1.  pçé(h),  fçéh  (go,  mbçéh),  cacher.      C.  pi  (pfy),  boire 


2.  ngré(h),  lever. 

3.  ftô(h),  refroidir. 

4.  nô(h),  connaitre. 

5.  cli  (diy),  savoir. 


7.  kré  (krèîï),  extraire. 

8.  blyé  (blyèn),  acheter. 

9.  flyé,  dormir. 


Aoriste.        Optatif.         Impératif. 

1.  pçéva.      pçétça.      pçi,  pçini"). 

2.  ngrita.     ngritça.    ngri,  ngrini" 


Subjonctif.      Participe. 

tœ  pçétç,  pçéhourœ. 

pçéiïœ. 

tœ  ngrétç,  ngréhourœ, 

ngréyœ.  ngritourœ. 


3. 

ftôva. 

ftôfça. 

ftô,  ftôni. 

tœ  ftôtç, 
ftôhœ. 

ftôhourœ. 

4. 

nôha. 

nôfça. 

nô,  nini"); 

tœ  note, 

îiôhœ . 

nôhourœ. 

5. 

dita. 

ditça. 

di,  dini. 

tœ  dite, 
diyœ. 

ditourœ. 

6. 

pi  va. 

pifça. 

pi,  pini. 

tœ  pitç, 
pîyœ. 

pirœ. 

7. 

kré va. 

krétça. 

kri,  krini''). 

tœ  krétç, 
kréhœ. 

kréhourœ. 

8. 

blyéva. 

blyétça. 

blyé,  blyini'1). 

tœ  blyétç, 
blyéîïœ. 

blyèrœ. 

9. 

flyéita. 

flyéitça. 

flyî,  flyini'). 

tœ  flyétç, 
flyèrœ. 

flyitourœ. 

a)  Cette  2e  personne,  qui  est  en  même  temps  celle  du  prés,  ind.,  indique 
aussi  la  forme  de  l'imparfait  en  i  :  pçme,  flyïne,  etc. 


je  me  lève;  oungré  ;  ngréou. 


Passif:  pçihem,  je  me  cache;  oupçé;  pçihou. 
ngritem,  ) 
ngrihem,  ) 
ftôhem,  je  me  refroidis  ;  ouftô;  ftôhou. 
nihem,  je  suis  reconnu;  ouhô;  nôhou. 
dihem,  je  suis  célébré. 


—  257  — 
pihem,  je  m'enivre, 
blyfhem  (Zag.  blyénem),  je  suis  acheté. 

Ngrô(h),  chauffer,  se  conjugue  comme  ftô(h) ;  kréŒ),  peigner 

comme  /.nw.  r   B       ' 


2e   SECTION. 

PerÔM  irréguliers  proprement  dits. 

LXXXIX.  —  Verbes   dont   les   temps  proviennent  de  plu- 
sieurs racines  :  l 

kàm,  avoir,  §  67.  Aor.  pâtcœ. 

àp,  donner.  dhdçœ> 

bie,  battre,  tomber, 
bie,  apporter. 


raçœ. 
proûra/ 


rhi,  s'asseoir.  ndcenta. 

Cô(h),  voir.  pâcœ< 

vin'  venir-  érdha;  ârtçœ. 

Vov.  plus  loin,  à  la  liste  alphabétique. 

XC.  —  Formes  communes  à  plusieurs  verbes  : 

L- Présent;  les  3  personnes  du  singulier  sont  semblables, 
comme  a  la  lro  conj.,  §  68. 
a)  bfe,  çtie,  çpie. 
2)  vce,  lyœ,  zœ,  ntzèe. 

II.  —  Aoriste. 

a)  Forme  qui  ne  se  retrouve  pas  dans  le  reste  de  la  conju- 
gaison, avec  l'optatif  et  le  participe  qui  y  correspondent  : 

Aor.  S.  dhâçœ,  je  donnai.  Opt.  dhœntça,  puissé-je donner' 

dhe-  dhcèntc. 

n    dhâ-  dhœntœ. 

P'  dhâmœ-  dhcêntcim. 

dhâtœ-  dhœntci. 

dhànœ-  dhœntçinœ. 
Part,  dhcénœ,  donné. 


17 


De  même  : 
Présent. 
àp,  donner. 


—  258 


Aoriste. 


çô(h),  voir. 

thèm  (thom),  dire. 

bie,  tomber;  frapper. 

lyœ,  laisser. 

zce,  saisir. 

vœ,  mettre. 

rhi  (rhiy),  s'asseoir,    (ndœnta), 

ha,  manger.  (hcèngra). 


dhâçœ. 

pâçœ. 

thâçce. 

râçœ. 

lyâçce. 

(zoûra). 

(voûra). 


Optatif. 

dhœntça. 
(pâfça). 

thœntça. 

rcêntça. 

ly  cent  ça. 

zœntça. 

vœntça. 

ndœntça. 

(hoèngœrtça). 


Participe. 

dhdénœ. 

(parce). 

thœnœ. 

rdénœ. 

lyœnœ. 

(zoérœ) . 

(vœrœ) . 

(ndœntourœ), 

nçrrcénœ. 


Rem.  _  Quelques  aoristes,  réguliers  d'ailleurs,  font  à  volonté 
la  lre  pers.  sing.  en  tçœ  ou  çœ,  comme  gyéta  et  gyétçœ,  je  trouvai  ; 
érdha  et  ârtçœ,  je  vins  ;  ngrita  et  ngritçœ,  je  levai,  et  quelques 

autres. 

b)  Forme  qui  existe  à  la  2e  conjugaison,  paradigme  bœra, 

§  83,  ex.  : 

S.  voûra,  je  mis.  P.  voûmœ. 
yoûre.  voûtœ. 

voûri.  voûnœ. 

De  même  proûra,  zoûra,  ndzoûra,  cpoûra,  çtûra. 


XCI.  —  LISTE  ALPHABÉTIQUE. 

Ap,  yâp,  donner. 

Indicatif  présent  :  sing.  àp,  ép,  ép;  pi.  âpimœ,  épni,  âpinœ  ; 
ou  yâp,  yép,  etc.  —  Subjonctif  :  tœ  aptç,  tœ  âpœ,  ou  yâptç, 
yâpœ.  _  Imparfait  :  sing.  ép-iïe,  -ne,  -te  ;  pi.  ép-nim,  -nit,  -ninœ, 
ouyép-îïe1,  etc.  —  Aoriste  :  dhàçce,  §  90.  —  Optatif:  dhœntça, 
ibid.  —  Impératif  :  sing.  ép  ou  yép;  pi.  épni,  yépni.  —  Nœm, 
donne-moi.  —  Participe   :   dhœnœ.  —  Parfait  :  kam  dhcénœ.  — 

1.  Les  deux  premières  personnes  de  l'imparfait  étant  toujours  sem- 
blables, il  n'en  sera  désormais  donné  qu'une  seule.  De  même,  le  radical 
n'est  pas  répété,  quand  il  est  semblable  à  celui  de  la  personne  précé- 
dente. 


—  259  — 

Passif  :  épem,  yépem,   et  (Zag.)  tpem,  je  suis  donné;  je   me 
rends. 

Bîe  (bfye),  1°  tomber;  2°  frapper;  3°  porter. 

Ce  verbe  est  défectueux  et  emprunte  plusieurs  de  ses  temps, 
notamment  au  verbe  rkdh,q\ii  peut  le  remplacer  partout,  excepté 
à  L'impératif,  dans  l'acception  de  frapper;  dans  celle  de  porter,  il 
est  ordinairement  remplacé  par  sielh,  §  77. 

Bie,  tomber. 

Prés.  :  sing.  bie1,  pi.  biemœ,  bini  et  biri,  bfenœ.  — Subj.  : 
tœ  bietç,  tœ  byérœ.  —  Imparf.  :  Il  a  deux  formes  au  sing.  et  trois 
au  pluriel  :  1°  sing.  birne,  birte,  pi.  bir-nim,  nit,  ninœ;  2°  sing. 
lune,  binte,  pi.  binim,  etc.;  3°  pi.  birim,  etc. 

Bie,  frapper. 

Prés.  :  bie  et  rliâh.  —  Imparf.  :  birne,  bine  et  rhihne.  —  Subj.  : 
tœ  bietç,  tœ  byérœ,  ou  tœ  rhâtç,  tœ  rhâhœ. 

Los  autres  temps  comme  au  numéro  précédent. 

Bie,  porter,  apporter. 

Prés.  :  bîe  et  sielh,  etc.  —  Aor.  :  sing.  proûr-a,  e,  i  ;  pi.  proû- 
mœ,  tœ,  nœ;  aussi  sôlha.  —  Opt.  :  proûfça,  aussi  sielhtça.  — 
Part.  :  proûrœ  et  sielhœ. 

Dâly,  sortir,  §  78. 
Doua,  vouloir,  aimer,  désirer. 

Prés.  :  sing.  doua,  do,  pi.  doûamœ,  déni,  doiianœ.  — Subj.  : 
tœ  doûatç,  tœ  dôyœ.  —  Imparf.  :  dône,  dente,  pi.  donim,  etc.  — 
Aor.  :  sing.  deçà,  déçe,  déçi  ou  déç;  pi.  déç-mœ,  tœ,  nœ.  —  Opt.  : 
dâtça,  3e  p.  s.  dâçtœ. — Impér.  :  doûay,  déni.  — Part.  :  dâçourœ, 
aimé.  — Pass.  :  doûhem,  être  aimé,  être  nécessaire;  doiiliemi, 
nous  nous  aimons  réciproquement  —  Aor.  :  3e  p.  s.  oudéç. 

1.  Les  trois  personnes  du  singulier  sont  semblables; 


—  260  — 

Flyâs,  parler,  §  87. 
Flyé,  dormir,  §  88. 
Gœrçâs,  inviter  aux  noces,  §  87. 
Gyéîï  (Zag.  gyiy),  trouver. 
Ce  verbe  suit  en  général  le  paradigme  thûeù,  §  84,  II. 
Aor.  :  gyéta,  etc.;  à  la  1"  p.  s.  aussi  gyétçœ.  -  Opt   :  gyétça. 
Pari:  gyftourœ.  -  P«*  :  g^dern.  -  Aor.  :  ougyénda,  o»  p. 

s.  ougyént. 

Hà,  manger. 

Prés  ■  sing.  hâ,  pi.  hâ-mœ,  ni,  nœ.  -S*.  :  tœ  hâtç,  ta 

hâ™  -Lparf.  :  hffle.  btate,  etc.  -  Aor.  :  «ng.  hd*g«. 

e  -T'pI  hoèngrœ-mœ,  tœ,  nœ.  Opt.  :  ltangœrtça.  -A**.  ■  ha. 

"hâni .  -  Pari :  ngrœnœ-  -  P«-  =  hâhem,  être  mange;  hahem,, 

nous  nous  disputons. 

Houmbâs,  hoûmp,  perdre,  §  87,  I. 

Kœlhâs,  mettre,  §  87. 

Kœrtsâs,  craquer,  §  87. 

Lyœ,  laisser,  abandonner. 

p..'.   •  sine  lyoé,  pi.  lyœmœ,  lyini,  lyœnœ.  Subj.  :  tœ  lyœto, 

tœlyœrœ.— /wp..sing.i    y      ,  _  Ont.  :  lyœntça.§90. 

„1   lvinim  et  lyirnim,  etc.  — Aor..  ljaçœ.       ui        y 

_  Znpér.  :  lyœrœ  et  lyé,  lyini;  lyér-e,  laisse-le. 

Mârh,  prendre,  §  78. 
Mbétem,  rester. 

L'aor.  est  de  forme  active  :  mbétcœ  et  mbéta,  etc. 
/mper.-.mbétou.-P.art.tmbétourqe. 

Ngàs,  toucher,  §  87. 
Ngrè(h),  lever,  §  88. 
Nô(h),  (ngyôh,  Kr.),  connaître,  sentir. 
Prés.  :  sing.  no,  né,  pi.  -mœ,  nini,  nônœ.  -  Sulj.  :  tœ  note, 


—  261  — 

tœ  iïôhœ. —  Imparf.  :  Bine,  ninte  (ngyihte,  Kr.),  etc.  — Aor.  : 
sing.  nùh-a,  e,  et  fïùv-a,  e,  3e  p.  îïohou,  pi.  iïo-mœ,  tœ,  nœ.  — 
Opt.  :  nôfça.  — Imper.  :  ni,  fîfni.  —  Part.  :  îïùhourœ.  —  Pass.  : 
ùiliem,  faire  connaissance  avec.  —  Aor.  :  3°  p.  s.  ounô(h.). 

Prés.  1°  attendre,  2°  couper,  §  <S7. 

Pçé(h),  cacher,  §  88. 

Piïes,  interroger,  §  87. 

Rha(h),  battre,  frapper. 

Ce  verbe  confond  ses  temps  avec  bie.  Voy.  ci-dessus. 

Prés.  :  sing.  rhâh,  rhéh,  pi.  rhâmœ,  rhihni,  rhanœ.  —  Im- 
parf. :  rhihiie,  rhihte,  etc. —  Aor.  et  opt.  :  raçœ,  rœntça.  —  Imp.  : 
byérœ,  birni  et  blni.  —  Part.  :  rhâhourœ  et  rœnœ.  —  Pass.  : 
rhihem. 

Rlii  (rhiy),  être  assis,  s'asseoir,  etc. 

Prés.  :  sing.  rhi,  pi.  rhi-mœ,  ni,  nœ.  —  Subj.  :  tœ  rhitç,  tœ 
rhinœ.  —  Imparf.  :  rhîne,  rhînte,  etc. —  Aor.  :  sing.  ndœiït-a,  e, 
i,  pi.  ndœnt-mœ,  tœ,  nœ.  —  Opt.  :  ndœntça. — Imper.  :  rhi, 
rhini.  —  Part.  :  ndœntourœ.  Aor.  et  part.  :  dial.  ndéna,  ndé- 
nourœ. 

Çkàs,  glisser,  §  87. 

Çô(h),  voir. 

Prés.  :  sing.  çù,  çé,  pi.  çômœ,  çini,  çùnœ.  —  Subj.  :  tœ  çùtç, 
tœ  çôhœ.  —  Imparf.  :  çine,  çinte,  etc.  —  Aor.  et  opt.  :  paçœ, 
pâfça,  §  90.  —  Imper.  :  çi(h),  çini.  —  Part.  :  parœ.  —  Pass.  : 
çihem. 

Çpie,  porter,  conduire. 

Prés.':  sing.  çpie,  pi.  çpiemœ,çpini,  çpienœ.  — Subj.  ;  tœçpietç, 
tœ  çpierœ.  —  Imparf.  :  çpine,  çpinte,  etc.  — Aor.  :  sing.  çpoûr-a, 
e,  i,  pi.  çpoii-mœ,  tœ,  nœ.  —  Opt.  :  çpoûfça. —  Impér.  :  çpyèrœ, 
çpini.  —  Part.  :  çpj-èrœ. 

Çtie,  verser,  répandre;  tirer. 
Prés.  :  çtie,  comme  çpie.  —  Imparf.  :  çtine,  çtinte,  et  çtirne, 


—  202  — 

çtfrte,  etc.  —  Aor.  :  sing.  çtûra,  pi.  çtûmœ;  aussi  çtiva,  3°  p.  s. 
çtiou,  etc.  —  Opt.  :  etûfça.  —  Imper.  :  çtyérœ,  çtirni.  —  Part.  : 
çtûrœ.  —  Pass.  :  çtihem  et  çtirem. 

Thèm,  thùm,  dire. 

Prés.  :  sing.  thèm  (thùm),  thoûa,  thôtœ,  pi.  thémi  (thômi), 
thôni  (thoûani),  thùnœ.  —  Subj.  :  tœ  thoûatç,  tœ  thôtœ-  —  Im- 
parf. Il  y  a  deux  formes  au  sing.  et  trois  au  pL  :  sing.  thùçfïœ 
et  thonœ,  3e  p.  thôçte,  thônte  et  thoûante;  pi.  thôçnim,  thùnim 
et  thùeim,  etc.  La  seconde  forme  est  la  plus  usitée.  — Aor.  : 
thôçœ.  —  Opt.  :  thœntça,  §  90.  —  Imper.  :  thoûa  ou  thoûay, 
thoûani.  —Part.  :  thœnœ.  —  Pass.  :  thoûhem,  être  appelé, 

Vdés,  mourir,  §  87,  II. 

Prés.  :  sing.  vdés,  pi.  vdésimœ,  vdisni,  vdésinœ.  —  Subj.  :  tœ 
vdétç.  —  Imparf.  :  vdisne,  vdiste,  etc.  —  Aor.  :  vdéky-a,  e, 
3e  p.  vdiky,  pi.  vdlkymœ,  etc.  —  Opt.  :  vdékytça.  —  Imper.  : 
vdis,  vdisni.  —  Part.  :  vdékourœ. 

Vête,  aller. 

Prés,  :  sing.  vête,  pi.  vémi,  vini,  vénœ.  —  Subj,  :  tœ  vétç,  tœ 
véyœ  ou  viyœ.  —  Imparf.  :  vine,  vinte,  etc.;  lre  et  2e  p.  sing. 
aussi  véye.  — Aor.  :  sing.  vâit-a,  e,  3e  p.  vâiti  et  vàte;  pi.  1°  vâit- 
mœ,  vâitœ,  vâitnœ;  2°  vatmœ,  yâtœ,  3e  p.  vâtnœ  et  vânœ.  — 
Opt.  :  vâitça  et  yâfça,  3e  p.  s.  vâftœ.  —  Imper.  :  tçâp,  tçapni  (de 
tçâpœn)  ;  hlky  (de  héky),  va-t'en  !  —  Part.  :  yâtourœ,  vâtœ. 

Yœ,  mettre,  placer. 

Prés.  :  sing.  vœ,  pi.  vœmœ,  vini,  virni  et  viri,  vœnœ.  — Subj.  : 
tœ  vœtç,  tœ  vœrœ.  —  Imparf.  :  virne,  virte,  etc.  —  Aor.  :  voûra, 
§  90.  —  Opt.  :  vœntça.  —  Imper.  :  vœrœ,  virni.  —  Part.  :  vœnœ. 
—  Pass.  :  virem,  vihem,  être  mis;  se  mettre  à.  —  Aor.  3e  p.  s. 


ouvou. 


Vin,  venir. 


Prés.  :  sing.  vin,  vyèn,  pi.   vimœ,  vini,  vinœ.  —  Subj.  :  tœ 
vintç,  tœ  vine,  comme  celui  de  vête.  —  Aor.  :  sing.  érdh-a,  e,  i, 


—  263  — 

pi.  érth-niœ,  tœ,  3e  p.  érthnœ  et  érdhœ.  —  ire  p.  sing.  aussi 
ârtçoe  (Arthtçœ,  Kr.).  —  Opt.  :  ârtça.  —  Imper.  :  éa,  éani(hâyde, 
hâydeni).  —  Part.  —  ârdhourœ,  àrdhœ. 

Vràs,  tuer,  §87. 
Zœ,  saisir. 

Prés.  :  Zœ,  comme  vœ. —  Subj.  :  tœzœtç,  tœzœrœ. —  Imparf.  : 
zlfie,  zînte,  etc.  —  Aor.  :  zoûra.  — Opt.  :  zcéntça,  §  90.  —  Imper.  : 
zcèrœ,  zirni.  —  Part.  :  zcérœ.  —  Pass.  :  zirem  et  zihem,  commen- 
cer à,  se  mettre  à.  —  Aor.  3°  pers.  sing.  :  ouzoû. 

VIII.   —  DE   L'ADVERBE. 

XCII.  —  Sous  le  rapport  de  l'origine,  les  adverbes  peuvent  se 
diviser  en  : 

1°  Adverbes  proprement  dits,  primitifs  ou  dérivés  C§  107)  ; 

2°  Prépositions  ayant  le  sens  adverbial  ; 

3°  Adjectifs  et  participes  ayant  le  sens  adverbial; 

4°  Cas  des  noms  —  — 

5°  Locutions  composées  —  — 

XCIII.  —  En  général,  les  adjectifs  qualificatifs  peuvent  être 
employés  adverbialement, 'comme  :  mirœ,  bien,  kéky,  mal,  rhdlhœ, 
rarement,  nœndourœ,  fréquemment,  etc.,  et  parmi  les  participes 
pçéhourthi  et  fçéhoura,  secrètement,  modifications  de  pçéhourœ  et 
fçéhourœ,  part,  de  pçé,  fçé,  cacher. 

Ndtœnœ,  nuitamment,  diiœnœ,  pendant  le  jour,  sont  les  accu- 
satifs des  substantifs  ndtœ,  nuit,  et  ditœ,  jour;  de  même  que 
mbrœmane,  au  soir,  aussi  mbrœmavet,  et  nésœret,  le  lendemain, 
au  matin,  sont  le  gén.  pi.  et  Tablât,  sing.  (9,  IV,  lre  rem.)  de 
mbrœmœ,  soir,  nésœr,  lendemain. 

Les  locutions  les  plus  remarquables  sont  :  pœr-sœ-dûti,  secon- 
dement (dûtœ,  deuxième),  pœr-sœ-hjdrgou,  de  loin  (de  lydrk,  éloi- 
gné), sœ-bdçkou,  ensemble  (forme  d'ablat.  indét.  de  l'adv. 
bâçkœ),  etc. 

XCIV.  —  Les  adverbes  de  quantité  et  de  manière  sont  suscep- 
tibles des  degrés  de  comparaison,  comme  mirœ,  bien,  mcé  mirœ, 


—  264  — 

mieux,  connue  mirœ,fôrt  mirœ,  très-bien,  fort  bien,  çoûmœ,  beau- 
coup, mcéçoûmœ,  davantage,  mœ  tépœr  é  mœtépœr,  le  plus,  etc. 


XCV.  PRINCIPAUX  ADVERBES. 


sot, 

dié,  die, 

nœditœzœ  (pradie,  Kr.), 

nœnâtœzœ, 
nésœr, 
pas  nésœr, 


1°  De  temps. 

aujourd'hui. 

hier. 

avant-hier,  l'autre  jour, 

dernièrement. 

l'autre  nuit. 

demain. 

après-demain. 


tœ  nésœrmenœ,  nésœrmet,    le  lendemain. 


ditœnœ, 

nâtœnoe, 

nœ  mœngyés, 

héret  (Kr.), 

sonde, 

mbrœmavet,  mbrœmane, 

tœ  tœrœ  ditœnœ, 

nœ  ditœ, 

kœtô  ditœ. 

ditœ  ngâ  ditœ,  ) 

ditœ  pœr  ditœ,  ) 

vyét, 

si-vyét, 

mot, 

pas  mot  mot, 

nœ  hérœ, 

pœr-hérœ, 

ngâ  nœ  hérœ, 

pœr  tsâ  hérœ,  pœr  nœ  hérœ,  aussitôt,  sur-le-champ. 


de  jour. 

de  nuit. 

le  matin,  au  matin. 

de  bonne  heure,  de  grand  matin. 

ce  soir. 

le  soir,  au  soir. 

toute  la  journée. 

un  jour. 

ces  jours-ci. 

tous  les  jours,  chaque  jour. 

l'an  dernier, 
cette  année, 
l'an  prochain, 
dans  un  an  d'ici, 
une  fois,  jadis, 
chaque  fois, 
quelquefois. 


atœ-hérœ,  aère, 
pœrpâra, 
mœ  pœrpâra, 
pastây  (pasandây), 
koûrhœ,  s  — , 
gyithinœ,  gyithœnœ, 


alors. 

auparavant, 
plus  tôt,  d'abord, 
après,  ensuite, 
jamais,  ne  — . 
toujours. 


po  (devant  les  verbes), 

ta  ni  (gr.  t*  vDv),  } 

ndaçtf,  taçli,       ) 

akùma,  s  — , 

edhé, 

pas  pàk, 

pœr-sœ-çpéyti  (Kr.), 

mœ-sœ-foûndi,  nœ  foûnt, 

prâpœ, 

kœtoû  é  toûtye, 

kyœ  koiïr? 

Qgyèr  koiïr? 

kyœ  :  -tani,  -nœ mengyés, 

fét  (fœt)  pœr  fét, 


265  — 

constamment. 

maintenant, 

encore,  pas  — . 

encore. 

peu  après. 

promptement,  sons  peu. 

à  la  fin,  enfin. 

derechef. 

désormais. 

depuis  quand? 

jusqu'à  quand? 

dès  maintenant,  dès  le  matin. 

immédiatement. 


koû  (ubi)  !  nga  koû? 

ngâ  (quo)? 

tek,  se-koû  (relat.), 

atyé,  atû,  kœtyé, 

atyé  tek, 

andé}-, 

andéy  kœtéy, 

kœtoù,  kœtéy  (hinc), 

kœtoû  é  atyé, 

kœtéy, 

toûtye,  pœrtéy, 

lyârk,  mœ  — , 

pœr-sœ-lyârgou, 

brœnda,  brœndazi, 

yâçtœ,  yâctazi, 

sipœr,  siprazi, 

pùçtœ,  pœrpùç, 

pùçtazi, 

tâtœpyétœ, 

pœrpyétœ, 

dikou,  âkœ-koû,  ) 

gyœkoûnt,  \ 

sgyœkoûndi, 


2°  De  lieu. 

où  ?  d'où? 

où?  par  où?  d'où? 

où. 

là. 

là  où. 

par  là. 

par-ci  par-là. 

ici,  d'ici. 

çà  et  là. 

en  deçà. 

au  delà. 

loin,  plus  — . 

de  loin. 

dedans,  de  dedans. 

dehors,  de  dehors. 

en  haut,  d'en  haut. 

en  bas,  au  bas. 

d'en  bas. 

sens  dessus  dessous,  en  aval. 

en  amont,  en  montant. 

quelque  part. 

nulle  part. 


—  266  — 


prapœ, 
prâpazi, 

vétç  é  vétç, 


en  arrière,  en  retour  (=  re), 
en  arrière,  de  derrière. 
à  part. 


3°  De  manière. 


mirœ,  mœ  mirœ, 

fort  mirœ,  mirœ  mirœ, 

kéky,  mœ  kéky, 

tsà  mœ  mirœ, 

tsà  mœ  kéky, 

vœrtét,  me  tœ  vœrtétœ, 

me  tœ  mirœ, 

me  tœ  kéky, 

dô  mos  dô  (1.  tu  veux,  tu 
ne  veux  pas), 

me  zi,  me  moundim, 

kolhày(tk.), 

me  tœ  kot, 

pçéhourthi,  fçéhoura, 

tçpéyt,  çpéyt, 

nga-dâlye,  kadâlye;  aussi 
répété  :  ngadâlye  nga- 
dâlye. 

tç!  sétç  ! 

fâre,  s  — , 

ndrûçœ, 

vétœm, 

açtoû,  kœçtoû  (§  106), 

kœctoû  kœçtoû  (pron.  vulg. 
kçoû  kçoûj), 

me  gyithœ  kœtô, 

sa-do-môs,  Kr. 


bien,  mieux. 

fort  bien,  très-bien. 

mal,  pi?. 

tant  mieux. 

tant  pis. 

vraiment,  à  la  vérité,  il  est  vrai. 

de  bon  gré. 

contra  le  gré,  de  force. 

de  gré  ou  de  force. 

avec  peine,  difficilement, 
facilement, 
en  vain. 

secrètement,  furtivement, 
vite,  rapidement, 
lentement,  doucement,  tout  dou- 
cement. 

combien!  que!  comme! 

tout  à  fait,  pas  du  tout. 

autrement. 

seulement. 

ainsi. 

ainsi,  comme  cela  (dans  un  récit). 

avec  tout  cela,  nonobstant, 
cependant,  malgré  tout. 


4°  De  quantité. 


pâkœ,  pàk,  nœ  tçikœ, 
mœ  pàk, 
çoûmœ,  fort, 
mœ, 


peu,  un  peu. 

moins. 

beaucoup,  très,  fort  (super!.). 

plus  (compar.). 


—  267  — 

mœçoùmœ,  mœ  tépœr,  plus,  davantage, 

mœ  tépœr  é  mœ  tépœr,  le  plus,  surtout. 

sa?  —  sa,  combien  ?  — combien. 

kâkyœ,  si,  tant,  tellement, 

âkvœ-kàkyœ,  autant  que. 

kàkyœ-sà,  tellement  que. 

tœ  pâkœnœ,  au  moins,  du  moins. 

kakyœ  çoûmœ,  tant,  tellement. 
sa-âkyœ  (ou  kâkyœ  ;   mœ  plus,  plus. 

çoûmœ, 

sa,  ex.  sa  lyàrt  kyœ,  si  haut  que  (ce  soit), 

sadô,  en  quelque  quantité  que. 

Pour  les  exemples,  voy.  le  lexique. 

Pour  les  adverbes  d'affirmation  et  de  négation,  voy.  ci-des- 
sous, §  143. 

XCVI.  —  ADVBRBES    REDOUBLÉS. 

On  en  a  déjà  rencontré  quelques-uns  dans  les  listes  précé- 
dentes; pour  les  autres,  nous  renvoyons  à  la  liste  de  Hahn,  gram., 
§50. 

IX.  —   DE    LA    PRÉPOSITION. 

XCYII.  —  La  plupart  des  prépositions,  sinon  toutes,  sont 
primitivement  des  adverbes. 

Il  y  en  a  de  simples  et  de  composées  (d'un  adverbe  et  d'une 
préposition,  d'une  préposition  et  d'un  nom). 

Elles  se  construisent  avec  différents  cas. 

I.  —  Avec  le  nominatif. 

ngé,  de(lat,  ex.):  à  cause  de;  vers,  à; 

par,  par  chez;  près  de;  à  tra- 
vers, par  ;  à. 

te,  tek  (devant  une  voyelle),  à,  chez,  vers;  dans;  contre. 
nde. 

C'est  le  nominatif  déterminé  que  veulent  ces  deux  prépositions, 
à  moins  que  le  substantif  ne  soit  précédé  de  nœ,  un,  une.  —  Par 


—  2G8  — 

exception,  ngà  se  met  aussi  avec  le  génitif  du  pronom  personnel, 
ex.  :  ikœ  ngdméye,  ôte-toi  de  devant  moi,  va-t'en  d'ici! 

Sur  le  datif  analytique,  formé  à  l'aide  de  te,  voy.   §    125, 
2"  rem. 


II.  —  Avec  le  génitif  ou  datif. 


âfœr, 

ânœsœ, 

atéy,  andéy, 

brœnda  (  et  brœnda  nœ, 
accus.), 

kùndrœ,  koûndrœ, 

koundroûalh,  karçi  (tk) 

kœtéy, 

mbânœ  ,  ndânœ  ,  prânœ 
(comp.  de  mbce,  ndœ , 
pœr,  et  àwœ,  côté), 

pas, 

pôçtœ,  pœrpôç, 

prâpa, 

pœrpâra,  para,  Kr., 

pœrpyétœ, 

tâtœpyétœ, 

pœr  kyàrk, 

rhéth,  rhôtoulh, 

sipœr, 

kyœ  sipœr, 

préy, 

téy,  pœrtéy,} 

toûtye,  ) 

vétç,  vétçme,  pœrvétç, 

yâçtœ,  pœryâeta,  Kr., 

ndœ  mes  tœ — ,  ndœrmést, 

Kr., 
nœ  vœnt  tœ, 


près  de. 

le  long  de. 

au  delà  de,  de  l'autre  côté  de. 

dans. 

contre. 

vis-à-vis  de,  en  face  de. 
en  deçà  de,  de  ce  côté-ci  de. 
à  côté  de,  auprès  de. 


après. 

au-dessous,  en  bas  de. 

derrière,  par  delà. 

avant,    devant,  au-devant,    à  la 

rencontre  de. 
en  amont  de,  en  montant. 
en  aval  de,  en  descendant. 

autour  de. 

au-dessus  de,  sur. 
de  dessus. 
par,  de. 

au  delà,  de  l'autre  côté  de. 

outre,  excepté. 

hors  de. 

au  milieu  de,  parmi. 

au  lieu  de. 


—  269  — 

[III.  —  Avec  l'accusatif. 

mbœ,  mu1,  ndœ,  ndœr,  qob,  à,  vers,  près  do,  sur,  dans. 

brœnda  qob,  dans. 

ndœpœr,  à  travers. 

mbi,  pœrmbi,  sur. 

me,  avec. 

ndœnœ,  nœnœ,  sous. 

pa,  sans. 

pœr,  pour,   à  côté  de ,  à  propos  de, 

pour  (en),  concernant,  à,  sur, 

par. 
moû-te,  moû-ndœ,  jusqu'à  (du  lieu), 

ngj'èr  (fier),  ngyèr  mbœ,     jusqu'à,  jusque, 
kyœ  mbœ,  -ndœ,  depuis,  dès. 

Rem.  1.  —  mbœ,  ndœ,  ndœpœr,  mbi,  se  construisent  aussi  avec 
le  locatif,  §  120. 

Rem.  2.  — pœr  et  préy  se  construisent  aussi  avec  l'ablatif, 
§127. 

Pour  les  exemples,  nous  renvoyons  au  lexique;  voy.  aussi 
les  §§  120  et  seq.,  sur  l'usage  des  cas. 

X.  —   DE    LA    CONJONCTION. 

XCVIII.  —  Parmi  les  conjonctions  de  subordination,  il  en  est 
qui  régissent  le  subjonctif;  seule  ndœ,  si,  peut  se  construire  avec 
l'optatif. 

1°  Avec  l'indicatif. 

e,  edhé  (e,  dhe),  dhé,  et,  même,  aussi,  encore, 

a,  a-a,  euph.  ya-ya,  ou,  ou  bien,  ou-ou. 

pu,  mais,  cependant,  or. 

se,  car. 

psé?  —  se,  sepsé,  pourquoi?  —  parce  que. 

si,  si  edhé,  comme,  tout  comme. 

k}ùç?  comme?  comment? 

pandày,  c'est  pourquoi. 


—  270  — 

ngâ  se,  pourquoi,  comment. 

nœ  môs,  sinon,  autrement. 

gyôya  (tk.),  comme  si,  soi-disant,  à  savoir, 

dô  me  thœnœ,  c'est-à-dire, 

kyœ,  se,  que  (se,  aussi  dans  les  comparai- 
sons, §  145,  4°). 

kour  (avec  le  passé),  quand?  lorsque,  puisque. 

si,  comme,  après  que. 

pô,   et  plus   souvent  po-si,  après  que,  dès  que,  lorsque. 

po-sâ,  posa  kyœ, 

sekyûç,  comment,  de  quelle  manière, 

ndonœ,  ndonœse,  quoique. 

tek,  pendant  que,  tandis  que,  comme. 

kyûmkyœ  (tk.  tcliûnki),  attendu  que. 

ndô-ndô,  soit  que,  —  soit  que. 

sa  (corrélatif  de  kâkyœ),  que  (tellement). 

tani  kyœ,  maintenant  que 

ndœ,  nœ  (voy.  ci-dessous),  si. 
se, 

2°  Avec  le  subjonctif. 

tœ,  marque  du  subj.,  que,  pour  que, 

kyœ,  afin  que. 

kour  (au  futur),  quand,  alors  que,  tant  que. 

ngyèr-sa,  jusqu'à  ce  que. 

si-koûr,  comme  si,  si,  en  cas  que. 

andis  kyœ  (gr.  âv-ri),  au  lieu  que. 

ngadô,  partout  où,  où  que. 

si  (au  futur),  quand, 

makâr,  encore  que,  quand  même, 

se  môs,  que  ne,  de  peur  que. 

pœrpâra  se,  avant  que. 
môs  (propr.  adverbe,  voy.  que  ne,  gr.  pi. 
§  144,  2°), 

1°  Arec  l'optatif. 

ndœ,  nœ,  si. 

Voy.  le  lexique  et  les  §§  137  et  seq.,  sur  les  modes  du  verbe 
et  les  conjonctions  si  et  que,  §  143,  seq. 


—  '271   — 
TROISIÈME     SECTION. 

FORMATION    DES    MOTS. 

XCIX.  —  Elle  a  lieu  surtout  par  dérivation,  la  composition 
étant  un  fait  plus  rare. 

La  réduplication  donne  aussi  naissance  à  un  petit  nombre  de 
mots. 

Dérivation. 

C.  —  Il  est  plus  difficile  encore  en  albanais  que  dans  d'autres 
langues  de  dégager  les  véritables  racines.  Les  mots  :  substantifs, 
adjectifs,  verbes  ou  adverbes,  se  présentent  assez  souvent  sous 
l'aspect  de  racines,  ou,  si  l'on  veut,  de  monosyllabes  significatifs 
et  dépourvus  en  apparence1  de  tout  suffixe.  Les  dérivés  se  for- 
ment soit  de  ces  mots-racines,  soit  de  radicaux  de  différente 
nature,  par  l'adjonction  de  suffixes,  beaucoup  plus  rarement  de 
préfixes,  et  à  l'aide  de  lettres  ou  syllabes  épenthétiques,  qui  lient  le 
radical  ou  thème  aux  suffixes  et  aux  désinences. 

La  transposition  de  l'accent  accompagne  fréquemment  aussi  la 
dérivation. 

Enfin,  on  trouve,  mais  en  fort  petit  nombre,  des  exemples  de 
modification  intérieure  du  radical  ou  apophonie. 

Ainsi,  dans  çkyip-e,  langue  albanaise,  çkyip-b-n,  comprendre 
(dans  un  certain  sens  restreint)  cette  langue,  çLyip-œ-td>\  Alba- 
nais, çkyip-œr-i,  Albanie,  çkyip-œr-içt,  adj.  et  adv.,  albanais,  nous 
trouvons  :  1°  le  mot  racine  çkyip  qui,  comme  adverbe,  sicniti j 
l'idiome  albanais  (p.  e.  parler,  écrire  en  albanais);  2°  les  suffixes 
nominaux  ou  verbaux  e,  à,  tdr,  t,  içt,  lesquels,  sauf  le  premier, 
ont  reçu  l'accent  et  dont  les  trois  derniers  s'appuient  en  outre 
sur  3°  les  lettres  ou  syllabes  auxiliaires  œ,  œr  (108). 

L'euphonie  exige  quelquefois  l'adoucissement  de  la  consonne 
finale  ou  la  suppression  d'une  voyelle,  ex.  :  madh-œ-ts-o-n,  agran- 

i.  Et  non  toujours  en  réalité,  comme  on  va  le  voir,  mais  dans  Lien  des 
cas,  une  savante  analyse  ne  peut  que  hasarder  des  conjectures  sur  les  élé- 
ments constitutifs  des  mots  albanais.  M.  D.  Camarda  en  a.  dans  sa  Gram- 
matolojla,  recherché  l'origine  dans  les  langues  anciennes  et  le  sanskrit. 
Pour  nous,  nous  ne  prétendons  qu'à  donner  une  liste,  à  peu  près  complète, 
des  désinences  et  aflixes,  avec  le  sens  qui  y  est  attaché. 


—  272  — 

dir  (de  math,  grand),  fç-ésœ,  balai  [fçiiï,  balayer),  rœnd-b-h,  peser 
(rcèndœ,  pesant).  —  La  consonne  initiale  peut  aussi  être  modi- 
fiée, ou  même  rejetée,  ex.  :  ngarhbn,  charger,  tç-karkàn,  déchar- 
ger (ici  il  y  a  peut-être  seulement  retour  au  radical,  caricare, 
ital.),  broû-mœ,  pâte,  levain,  mbrûn, pétrir.  —  Dans  fyâlyœ,  parole, 
il  semble  y  avoir  transposition  de  Yly  de  flyàs,  parler  (112). 


LISTE    DES    SUFFIXES    ET    DES    PRÉFIXES,1. 

CI.  —  1.  Suffixes.  —  A.  Nominaux. 

œ  :  1°  noms  féminins  (les  plus  nombreux),  dàrœ,  main,  hœnœ, 
lune,  etc. 

Rem.  —  œ  n'est  souvent  que  l'affaiblissement  d'un  a  étranger, 
p.  e.  hœmbœ  (lat.  it.  gamba),  jambe,  pied,  portœ  (lat.  it.  porta), 
porte,  fbrtsœ  (it.  forza),  force.  —  Rem.  aussi  oûdhœ,  route,  poûnœ, 
chose,  travail,  affaire,  du  gr.  ô&oç,  rcovoç. 

2°  Féminin  des  noms  : 

vyèrh,  socer.  vyèrh-œ,  socrus. 

nèrk,  parâtre.  nèrk-œ,  marâtre, 

çkyipœtâr,  Albanais.  çkyipœtâr-œ,  Albanaise. 

3°  Noms  masculins;  œy  est  mobile  :  boûrhœ  et  boûrh,  mari, 
vir,  vdrhœ  et  vdrh,  tombeau. 

Ce  suffixe  est  souvent  précédé   du   suffixe   secondaire  œr,  r 

(§100). 

a)  noms  féminins  : 

dhélyp-œr-œ(vulp-es).  gyœnd-œr-œ,  glande, 

mœngy-œr-œ,  gauche.  thoûnd-œr-œ,  talon, 

gœrçœrœ,  ciseaux.  gyelypœrœ,  aiguille  (gu.  gœrçâ- 

tœrçœrœ,  avoine,  nœ,  gyelypânœ). 

b)  noms  masculins  : 

gyârp-œr-ce  (serp-ens).  kréh-œr-03,peigne(kréh, peigner), 

groû-r-œ  (gu.  groûnœ,  gra-  frâç-œr-œ  (fraxinus),  frêne, 
num),  blé. 

1.  Ils  sont  rangés  selon  l'ordre  de  leur  importance. 


—  273  — 

fWi  Ja  langue  albanaise. 

2°  fém.  des  noms  et  adjectifs  : 


Çàky,  époux. 

kritç,  ànon. 

sipoarm,  supérieur. 

mai  m,  gras. 

soulyôt,  Souliote  (<â<r»ç), 

ôre  :  noms  féminins  : 

çapœtôre,  bécasse. 


Çôky-e,  épouse. 
kritç-e,  jeune  ânesse. 
sipœrm-e,  supérieure. 
mâim-e,  grasse, 
soulyôt-e. 


faykôre,  faucon  (falconem?). 
Voy.  §  103,  sufF.  oûar. 

ari,oLmmS  maSCUlinS  :  mUm'  m°Ulin'  *">  h0mme>  **P. 

1:2-  noms  féminins,  surtout  abstraits  et  collectifs  et  généra- 
lement précèdes  de  œr,  ces.  genera- 


a)  tirés  des  substantifs 
diâlyœ,  garçon. 

zôt,  seigneur,  maître, 
mbrét,  roi. 
mîk,  ami. 
gégœ,  guègue. 

h)  tirés  d'adjectifs  et  participes 

boùkourœ,  beau.  boukour-i,  beauté. 

daçourœ,  cher,  aimé. 

éçce  :  féminin  des  noms 

prift,  prêtre. 

mik,  ami. 

paçâ,  pacha. 

ar  :  noms  masculins  : 


dialjœ-r-i    et    dyelymouri,  jeu- 
nesse, les  jeunes  gens. 
zot-œr-î,  seigneurie, 
mbret-œr-i,  royaume. 
miky-œs-î,  amitié, 
gegœ-r-i,  Guégarie;  les  Guègues. 


7 *»ww. 

daçour-i,  amour,  amitié. 

prift-œr-éçœ,  sa  femme, 
mik-éçœ  (et  mik-e),  amie. 
paç-éçœ;  femme  du  pacha. 


apprh'X'é'  ST*  m: '"°"-"l%  TaCher <'^œ>. mmur, mouton 

sert     e    it    na?,S.'  ",a"0)-  ~ Ce  suff-   est  très-commun  en 
série,  et  il  pourrait  bien  être  pris  de  là. 

seSstK';r  smrrva  profession' rhMt^- ia  ** 

d'adjectifs"  S  J0"a,it   ïueIl«^is  le  rôle 


18 


—  274  — 

oudhœ-târ,  voyageur  (pûdhœ);  gyuhyœ-târ,  juge  (gyûky);  gœfieç- 
tdr,  menteur  {gernéçtrœ);  çkyip-œ-târ,  albanais  (çkyip,  çkyipe)  ;  besœ- 
târ,  croyant,  fidèle  (bésœ). 

nœ,  noms  fém.  et  fém.  des  noms  : 

melyingônœ,  fourmi.  mœlhœnœ  (cf.  p&aiva) ,  merle. 

dhœlhœnœ,  genévrier. 

çkrô-nœ,  Kr.,  caractère  d'écriture  (çkroûan,  ao.  çkrôva, 
écrire). 

mbourô-nœ,  Kr.,  bouclier,   (mbourôîï,  défendre). 

zô-t,  maître.  zù-nœ,  maîtresse. 

îrœ  [s-irœ,  ts-irœ),  noms  féminins  : 
kyelyb-œsirœ,  puanteur  (kyélybem,  puer), 
erh-œtsirœ,  obscurité  (èrh,  il  fait  nuit). 

oulh,  oulhœ,  noms  masc.  : 
koûngoulh,  courge.  âkoulhœ,  glacé,  glace. 

oulhœ  (lat.  ula),  noms  fém.  : 
pyérgoulhœ  (pergula).  çpâtoulhœ,  omoplate, 

çkyétoulhœ,  aisselle.  vétoulhœ,  cil. 

oûthoulhœ,  yinaigre.  myérgoulhœ,  brouillard. 

m,  mœ  (?),  noms  masc. 
vœlhâ-m,  frère  de  choix  (vœlhâ,  frère), 
zyàrh-mœ  etzyàrh,  feu.        gyoûmœ,  sommeil  (cf.  Kotp.ôfMti), 

dormir, 
lyoûmce  (flumen),  fleuve. 

t,  noms  masc,  tœ  (?),  noms  fém. 
zô-t,  maître.  mô-t,  année  (cf.  moûay,  mois), 

ditœjour.  nâtœ,  nuit, 

blyétœ,  abeille,  etc. 
Les  noms  qui  suivent  sont  presque  tous  féminins  : 

TEŒ, 

môtrœ,  sœur  (cf.  piV/ip).        vâtrœ,  foyer  (cf.  êaôpov). 

ÇTRŒ, 

gœîïéçtrœ,  mensonge.  (gœnén,  tromper), 

boûçtrœ,  chienne. 


—  2T5  — 
çœ  (fçœ?) 
kâfçœ,  chose,  animal  (cf.  lat.  causa  lyâfçœ,  crête), 
(kùfçœ-i,  ou  kôpçtœ-i,  jardin,  estmasc.) 

ÇTŒ, 

grâçtœ  (et grajd-i),  mangeoire,  crèche,   kâctœ,  paille. 
lyofâçtœ  (et  lyofâtœ),  arbre  de  Judée. 

TÇOE, 

pàlytçœ,  moelle. 

ÇKŒ, 

doûçkœ,  chêne;  moiiçkœ,  mulet;  pyéckœ,  pèche,  fruit  (it. 
pesca). 

TÇKŒ, 

fétçkœ,  grouin;  lyôtçkœ,  cadenas  (lyôs,  barre  de  clôture). 

TERMINAISONS    D'ORIGINE    INCERTAINE    OU   ÉTRANGÈRE. 

2k,  m. 
zœmœrâk,  homme  colère  (zœmœrce,  cœur). 
bifïâk,  jumeau  (lat.  bini)  ;  rhosâk,  canard  mâle  (rhôsœ);  zbo- 
ràk,  moineau  (voy.  le  lex.). 

ix,  isj,  m. 

korhik,  mois  de  la  moisson  (korh);  ouriky,  hérisson;  lyakou- 
riky,  nu. 

ÙK, 

patùk,  oie  mâle  (sb.  pâtak,  canard  mâle)  ;  matcôk  (sb.  mât- 
çak),  chat  mâle. 

kœ  (sb.  ka),  fém. 

Çkyipœtâr-kœ,  Albanaise;    huzmekyâr-kœ  (du  turc),  ser- 
vante. -  Peut-être  hjâra-skœ,  —  tskœ,  pie  (lydrœ,  bigarré). 

icrce,  Kr.,  noms  fém.  —  Lat.,  ura? 
detùrœ,  dette;  mœndûrœ,  mode,  manière;  futûrœ,  forme. 

—  as,  Kr.,  noms  ethniques  masc. 
Berâdas,  habitant  de  Bérat  (Berât). 
Misiras,  Égyptien  (Misfr). 
Galhilhéas,  Galiléen  (Galhilhé-ya) . 


—  276  — 


CIL  DIMINUTIFS. 


zœ  :  1°  Noms  fém.,  tirés  d'autres  féminins  : 

hœnœ-zœ,  lune.  kœmbœ-zœ,  pied, 

dôrœ-zœ,  anse  (dôrœ,  main).        nœ,  nœ-zœ,  un. 
2°  Se  trouve  aussi  dans  quelques  noms,  qui  n'ont  pas  le  sens 
diminutif,  et  s'applique  à  des  locutions  adverbiales  : 
ârhœzœ,  guêpe.  çtiye-zœ,  Kr. ,  lance  (çtie,  lancer), 

nœ  ditœ,  un  jour.  nœ  ditœ-zœ,  l'autre  jour,  avant- 

hier, 
nœ  tçikœ,  un  peu.  nœ  tçikœ-zœ,  un  petit  peu. 

th,  îth,  ithœ,  m.,  thœ,  f.  (rare). 

dhœndœr,  fiancé.  dhœndœr-ith-œ,  sposino. 

diâlyœ,  garçon.  dialy-ithœ,  petit  garçon, 

dhê-ou,  la  terre.  dhé-th,  Kr.,  pays,  patrie. 

bir,  fils.  hir-th,  jeune  fils, 

drè    cerf.  dré-th,  jeune  cerf,  faon, 
flyoûtourœ-thœ,  petit  papillon. 

Rem.  —  Dréth  est  le  seul  exemple  que  j'aie  rencontré;  les 
autres  sont  empruntés  à  Camarda,  p.  163,  ou  à  Krist.  Il  parait 
que  dans  l'albanais  italien  (selon  de  Rada,  Gramm.,  p.  28,  40,  50), 
non-seulement  tous  les  substantifs,  mais  les  adjectifs  et  les  pro- 
noms, sont  susceptibles  de  recevoir  la  terminaison  diminutive, 
qui  est  z  (zœ)  pour  le  féminin  et  th  pour  le  masculin;  ex.  : 
t  lyê-lh,  m.  ;  e  Ujê-z,  f.,  léger;  kdkyœ-th,  «  un  tantino  »;  tî-th,  toi; 
kûy-th  (chiith),  ai-th,  ayo-z,  kœyô-z  (§59);  imœ-th,  ime-z,  le  mien 
(§  58),  «  indicano  un  caro  e  tenero  possessivo  ». 

En  guègue  existent  aussi  des  diminutifs  féminins  en  oâçe  et 
oûke,  p.  e.  :  ve-yoûçe,  e  ve-yoûke,  petite  veuve.  Voy.  au  lexique  le 
mot  Baluoûke. 

CIII.  —  DÉRIVÉS    VERBAUX. 

De  la  base  verbale  sont  tirés  immédiatement  des  noms  d'agent 
d'instrument,  d'action,  ou  exprimant  le  résultat  de  celle-ci  et 


—  27?  — 

l'état,  au  moyen  de  différents  suffixes  qui  répondent  aux  français 
ment,  ion.  once,  etc. 

œs  (principalement  dans  les  verbes  de  la  lre  conj.),  es  (dans 
eeux  de  la  2e)  :  noms  d'agent  ou  d'instrument, 
mbyélh-œs,  semeur.  ryép-œs,  écorcheur. 

hâp-œs,  c  'lui  <£iii  ouvre,  clef.       mbûlh-ces,  celui  qui  ferme,  cou- 
vercle. 
hâ-m-œs, glouton  hâ^manger).  pi-m-œs,  ivrogne  (pi). 

roùan-œs  et  roûait-œs,  Kr.,  gardien  (rouan,  ao.  roûaïta,  gar- 
der); mbourôn-œs,  protecteur;  gyithœ-pouç.tét-œs,  Kr.,  tout- 
puissant  (pouçtét,  potestas,  puissance). 
kœnd-és,  chanteur;  le  coq.         rhœmb-és,  ravisseur, 
kouyd-és,  souci  (kouytôn). 

Rem,  —  Cam.,  ainsi  que  Rada,  comprend  aux  paradigmes  des 
verbes,  comme  de  véritables  participes  présents,  les  mots  formés 
de  ces  suffixes.  Il  n'accentue  point  es,  p.  e.  ponth-es,  «  celui  qui 
baise  »  (Kr.,  kér-es,  celui  qui  fait),  ou  transforme  en  is  cette  dé- 
sinence, qu'il  rapproche  du  grec  eiç  dans  xaPl"gl«j  P-  e-  piklhô-is, 
«  celui  qui  rend  amer  »;  aussi  piklhoû-es,  gu. 

oi'iAR  (du  part,  en  oïuirœ),  det.  àri,  fém.  ère. 

çtœrpoûar-ùri ,   bouc  ;  çtœrpôre ,  la  femelle  de   six  mois   à 

deux  ans. 

cœrbœtoûar,  Kr.,  serviteur;  çœrbœtôre,  servante,  esclave. 

Krist.  en  fait  grand  usage,  soit  au  masc,  comme  madhύ- 
toûar,  orgueilleux;  ouçtœtoûar,  soldat;  soit  au  fém.  ;  ex.  : 
çn.ntœrôre,  sanctuaire;  zœntôre  (zœ,  voix),  voyelle;  duzœntôre, 
dipbthongue,  etc. 

i.M  (dans  les  verbes  de  la  2e  conj.). 

pouçim,  action  de  cesser,  cesse,  intervalle  (pouçon)  ;  agyœrim, 
jeune  (agyœrôn)  ;  çpœtim,  a.  de  sauver,  salut,  délivrance  (çpœ- 
ton);  harliim,  l'oubli  (harhùn)  ;  gœnim,  fourberie  (gœiïèn);  çœm- 
bœlhiin,  ressemblance  (çœmbœlhcn). 

lye;  œye,  Kr.  (lr0  conj.). 

vdék-iye;  mort  (vdés,  mourir,  pa.  vdék-ourœ)  ;  vrâs-iye, 
meurtre  [vràs);  çlt-iye,  vente  (ces,  vendre,  pa.  çit-ourœ)  ;  lyidh- 
iye,  lieu  (lyitln. 


—  278  — 

ésœ  (3°  conj.). 

vlyésœ,  fiançailles  (vlyôn);  martésœ ,  mariage  (martôn)  : 
ndertésœ,  accomplissement,  construction,  réparation;  créature 
(ndertôiî);  fçésœ,  balai  (fçfn). 

mœ,  noms  fém. 

frûmœ,  haleine,  souffle  (frûn);  pçûmœ,  crachat,  salive 
(pçùn);  ndflimœ,  secours,  assistance  (ndih);  pçtûmœ,  la  suie 
(pçtûn,  mçti'in,  fumer). 

me,  noms  fém. 

hoûaitme,  emprunt  (hoûan,  prêter,  aor.  hoûaita)  ;  hoûy-me, 
penchant  vicieux    (tk.  houy);  tçâyme,  héron  (tk.  tçaï,  rivière). 
âtœ,  noms  fém. 

ourâtœ,  souhait,  bénédiction  (ourôn)  ;  dhourâtœ,  don,  cadeau 
(dhouron,  ^copov). 

CIV.  —  Aux  mots  qui  précèdent  se  rattachent,  pour  le  sens, 
deux  espèces  de  noms,  tirés  du  participe,  et  qui,  toujours  accom- 
pagnés de  l'article  prépositif,  ont  des  acceptions  fort  diverses, 
quoique  d'un  caractère  le  plus  souvent  abstrait;  ce  sont  : 

1°  Un  nom  féminin,  dont  le  pluriel  est  parfois  seul  en 
usage  ;  ex.  : 

ehëdhourœ-a,  ce  qu'on  jette,  rebut $  ordure;  e  mbirœ-a  (mbin) , 
ce  qui  pousse,  germe,  la  production  végétale  ;  e  ndrûçkourœ-a,  la 
rouille;  tœ  dhœmboura-tœ,  douleurs;  tœ  véçoura-tœ,  vêtements. 

2°  Le  nom  verbal  ou  d'action  proprement  dit,  qui  existe  dans 
chaque  verbe. 

Il  est  du  genre  neutre  (§  42)  et  prend,  à  l'aspect  déterminé, 
la  forme  du  pluriel  masculin,  caractérisée  par  un  i,  plus  rare- 
ment, et  surtout  chez  Krist.,  celle  en  œ.  —  L'aspect  indéterminé 
a  parfois  un  sens  plus  ou  moins  concret;  ex.  : 

tœ  lyidhouritœ  (lyith),  l'action  de  lier,  la  liaison, 
tœ  kœrtoûaritœ,  l'action  de  gronder,  blâme,  reproche, 
tœ  thirouritœ  (thrés) ,  l'action  de  crier,   d'appeler,  l'appel,   le 
cri,  etc. 

tœ  çtûtourœ  (çtûn),  poussée,  tœ  çtûtouritœ,  l'action  de  pous- 
ser, coup,  choc. 


—  '279  - 
tœ  ndâroe  (ndàn),  chose  sépa-  tœ  ndârœtœ,   séparation,   par- 

rée,  séparation,  chambre  iso-      tage,  division. 

lée. 
tœ  dhcémbourœ,  pitié.  tœ  dhœmbouritœ,  la  souffrance. 

CV.  —  Pour  préciser,  par  la  comparaison,  le  sens  du  nom 
verbal  et  celui  des  autres  substantifs,  tirés  de  la  même  base, 
nous  donnerons  ici  quelques  exemples. 


tœ  gœnûerœtœ  (gœnèn), 

gœnim, 

gœnéçtrœ, 

gyâ, 

tœ  gyâitouritœ  (gyàn), 

çœmbœlhim, 

çœmbœlhésœ, 

tœ  çœmbœlhûeritœ, 

tœ  dhcémbourœ, 

tœ  dhœmbouritœ, 

tœ  dhœmbouratœ, 

kœrtim, 

tœ  kœrtoûaritœ, 

kyârtœ, 

çitiye, 

tœ  çitouritœ, 

e  çitoura, 

tœ  ngrœnœtœ, 

tœ  ngrœnatœ1, 


la  tromperie. 

fourberie,  ruse. 

mensonge. 

chasse,  gibier. 

chasse,  la  poursuite. 

ressemblance,  forme. 

représentation,  figure. 

la  ressemblance. 

pitié. 

la  souffrance. 

les  douleurs. 

blâme,  reproche. 

la  gronderie,  etc. 

querelle. 

vente,  lieu,  assemblée  de 

la  vente  (acte). 

l'objet  vendu. 

le  manger,  acte,  mets. 

les  aliments. 


Enfin,  on  tire  des  adjectifs  des  substantifs   abstraits,  sur  le 
modèle  du  nom  verbal;  ex.  : 

tœ  çoûmœtœ,  la  multitude;  tœ  mddhœtœ  {mâth),  la  grandeur; 
tœ  koichijetœ,  la  rougeur. 


1.  La  forme  du  nom  verbal,  dans  chaque  verbe,  avec  la  détermination  du 
sens  qui  y  est  attaché,  est  un  des  points  les  plus  obscurs  de  la  grammaire  et 
de  la  lexicographie  albanaises. 


280  — 


CVI.  —  ADJECTIFS. 
TŒ. 

1°  Adjectifs  qualificatifs  :  oûnœtœ,  bas  ;  pihœtœ,  amer;  oûrœtœ, 
affamé  (ouri,  faim). 

Rem.  — Ajoutée  à  une  base  verbale,  tœ  forme  des  adjectifs 
qui  ne  se  distinguent  que  par  une  nuance  de  sens  du  participe 
correspondant  : 

lyâgcetœ,  humide.  tyâk,  mouiller, 

lyâgourœ,  mouillé. 

dyégœtœ,  consumé.  dyék,  brûler, 

yégourœ,  brûlé. 

2°  Adjectifs  tirés  des  noms  de  matière  :  hékourtœ,  de  fer; 
goûrtœ,  de  pierre;  groérœtœ,  de  froment. 

3°  Adjectifs  numéraux  : 

a)  Cardinaux,  de  6  à  10,  §  45. 

b)  Ordinaux  :  dû-toe,  etc.,  §  46. 

m,  fém.  m-e,  adjectifs  qualificatifs  et  plus  souvent  circons- 
anciels,  tirés  des  adverbes  : 

mâi-m,  gras  (màn,  aor.  mâita,  engraisser), 
brcénd-œs-m,  intérieur  (brœnda,  dedans), 
nésœr-m,  de  demain  (nésœr). 
sô-r-m,  de  ce  soir  (sonde,  ce  soir). 

œly,  dans 
vôg-œly,  petit.  cemb-cely,  doux  au  goût. 

çim,  tçim  Fy.  çœm,  tçœm,  fem.  e  (cf.  la  désinence  simus  du 
superlatif  latin),  répond  à  la  désinence  française  ant,  able. 
douroûartçim,  patient,  constant  (douroûare,  pa.  de  douron). 
ndèrtçim,  ndèrtçœm,  honorable  (ndèr,  honneur), 
saklhâtçœm,  fidèle,  digne  de  confiance  (du  tk.). 
fakye-hieçim,  Kr.,  au  visage  gracieux. 

içT  (cf.  gr  iffroç,  superl.),  adjectifs  et  adverbes  marquant  la 
manière,  la  convenance,  etc. 

çkyip-œr-içt,  albanais  (çkyip)  ;  dialyce-r-içt,  de  garçon  ;  gra- 
rœr-içt,  de  femme  (grâ,  femmes). 


—  281   - 


CYII.   —   ACERBES. 

îçt  (vov.  ci-dessus). 

arbœriçt,  à  la  façon,  en  langue  albanaise,  mikyœsfçt  (mik), 
amicalement. 

zi  (cf.  gr.  ôev)  marque  la  provenance  : 

yâçtazi,  de  dehors  (yâçtœ,  hors);  brœndazi,  de  dedans;  bàr- 
kazi,  sur  le  ventre. 

thi  (vov.  ci-dessus  la  dés.  dimin.  ///.}  : 
pçéhourthi,  furtivement  (pçéhourœ,  caché). 

A. 

prâpa,   derrière  (prâpœ,  rétro,  rursum);  brœnda,  dedans; 
fçéhoura,  pçéhourthi. 

ç,  adv.  et  adj.  exprimant  les  nombres  multiples  : 
ncêç,   Kr..  simple;  trie,  triple,  en    trois,   etc.  (cf.  si),  dvâç, 
deux  fois;  trie,  trois  fois). 


CVIII.  —  VERBES. 

ô  (le  plus  commun,  §  81)  :  verbes  dénominatifs  ou  tirés  de 
substantifs  et  d'adjectifs. 

çarôiï,  scier  (çârce,  scie);  pikôfï,  dégoutter  (pikœ,  goutte); 
rœndôrï,  peser  (rœndee,  pesant)  ;  vogœlyôn,  diminuer  (vôgœly, 
petit). 

Le  suffixe  est  souvent  précédé  d'un  œr,  ts,  s,  z  ou  Ih  de 
liaison,  ex.  : 

nouserôn,  se  comporter  en  fiancée  (noûse). 
mbretœrôn,  régner  (mbrét,  roi), 
madhœtsôn,  madhôn,  agrandir  (m.ath,  grand), 
cemhœlvtson,  adoucir  (cémbœly,  doux). 
pikœlhôn,  vexer,  irriter  (pikœtœ,  amer). 

Rem.  —  Le  suffixe  semble  répondre  quelquefois,  et  primiti- 
vement peut-être,  au  gr.  co,  contr.  de  a«o,  éco,  ow,  et  au  lat.  o  ;  ex.  : 


—  282  — 

çtrôn,  étendre,  CTpoto. 

pounôn,  travailler,  irovéw  (poûnœ,  tcovoç). 

dhourôn,  donner,  ^topew. 

douron,  endurer,  duro. 

çkôn,  passer,  sequor. 

È  (cf.  lat.  eo). 

pœlykyèn,  plaire,  placeo;  kœmbèn,  échanger,  it.  cambio  ; 
fœyèn,  pécher  (fâyœ-i,  péché)  ;  rhœmbèn,  ravir,  rapio,  etc.,  voy. 
§  83. 

ÎT. 

morh-it,  épouiller  (môrh,  pou)  ;  ouyit,  arroser  (oûyœ,  eau)  ; 
porosit,  commander  (porosi,  ordre). 

s. 

1°  Verbes  monosyllabiques  en  as,  es,  as,  §  87. 

vrà-s,  tuer;  thœrhé-s,  appeler,  etc. 

m-bâr-s-em,  devenir  enceinte  (bârhœ,  fardeau). 

2°  Ajouté  à  des  bases,  a)  grecques  :  dhék-s,  recevoir  (oé^oftat, 
aor.  ê&e£a(./,7]v)  ;    plyakô-s,  surprendre,  assaillir,  gr.  m.  TCÀaxojvw. 

b)  turques  :  gezdi-s,  se  promener  (gezdî,  il  s'est  promené,  du 
v.  t.  gezmek). 

ps,  Eps,  tiré  de  la  terminaison  de  l'aor.  des  verbes  grecs 
euca,  selon  la  prononciation  vulgaire,  epsa  : 
honéps,  digérer  (â^wveua,  khonepsa). 
picmanéps,  se  repentir  (du  tk.  piçmân,  qui  se  repent). 


CIX.  —  II.  —  PRÉFIXES. 

pa.  Cette  préposition  (elle  signifie  satis,  §  97),  placée  devant 
les  noms,  les  adjectifs  et  les  participes,  devient  une  préfixe 
équivalant  aux  françaises  in — ,  dé — , 'et  l'adjectif  ainsi  formé 
donne  à  son  tour  naissance  à  des  noms  abstraits. 


a)  adj.  pa-bésœ,  sans  foi,  déloyal, 
pa-oûdhce,  injuste,  impie, 
pa-douroûartçim,  insupportable, 
pa-vdékourœ,  immortel. 


—  283  — 
pa-ditourœ,  ignorant,  d'où  : 

b)  subst.  pa-ditouri,  ignorance;  pa-besœrf,  incrédulité;  pa- 
oudhœrîj  impiété. 

pœr,  dans  un  petit  nombre  d'adjectifs  circonstanciels;  ex.  : 
pœr-dftçm  (H.),  quotidien. 
pœr-nâtçm,  nocturne. 


CX.  —  VERBES. 

s.  Cette  particule,  qui  parait  n'être  autre  que  la  particule 
négative  (§  146),  mais  qui  prend  euphoniquement  les  formes  z, 
dz,  ç,  tç,  marque  : 

1°  Séparation,  éloignement,  destruction  de  l'état  marqué  par 
le  verbe  primitif,  et  correspond  ainsi  aux  françaises  dé  — ,  ex  — . 

a)  vlyôil,  fiancer.  dz-vlyôn,  défiancer. 
véç,  vêtir.  dz-véc,  déshabiller, 
lyith,  lier.  dz-gyith,  délier. 

b)  ngarkôn,  charger.  tç-karkôn,  décharger, 
ngoûly,  ficher,  insérer.                tç-koûly,  extraire,  arracher, 
mboulyôn,  couvrir.                       dz-boulyôn,  découvrir. 

Rem.  —  On  dit  à  volonté,  selon  les  dialectes,  p.  e.,  zvéç, 
çkoûly,  etc. 

2°  Jointe  aux  adjectifs,  elle  marque  la  production  de  la  qua- 
lité exprimée  par  le  thème  (voy.  plus  bas  m,  n)  : 
dz-bârth,  blanchir  (bârdhœ,  blanc), 
dz-boûtem,  s'amollir  (boûtœ,  tendre), 
dz-gyâtem,  s'allonger  (gyâtœ,  long). 

pœr  signifie  : 

1°  Renforcement  de  l'action  : 
mblyéth,  assembler.  pœr-mblyéth,  rassembler, 

kyéç,  rire.  pœr-kyéç,  se  rire  de,  railler, 

pyék,  rencontrer.  pœr-pyék,  heurter. 

pœr-pikyem,  se  rencontrer  avec, 
pikyem,  être  rôti.  pœrpikyem ,  s'échauffer  à  force 

d'efforts,  faire  tous  ses  efforts. 


—  284  — 
2°  Écartement,  dispersion  : 
hàp,  ouvrir.  pœr-hâp,  écarter,  dissiper. 

ndàn,  partager,  pœr-ndâhera,  s'écarter,  se  dis- 

perser. 

3°  Devant  des  thèmes  nominaux,  la  production  d'une  action 
analogue  aux  sens  qu'ils  expriment  : 

pœrçœndàçem,  s'entre-saluer  (çœndbçœ,  sain);  pœrgyoûn,  faire 
agenouiller  (gyou,  genou). 

dz-pœr,  seulement  dans  le  mot  dz-pœr-blyèn,  récompenser, 
rendre  la  pareille,  de  blyèiï,  acheter,  Kr.  ç-pœr-blyéy;  aussi  tç- 
pœr-futuràn ,  métamorphoser,  d'où  tçpœrfuturim ,  métamor- 
phose. 

m  et  n. 

bârhœ,  fardeau.  m-bârsem,  devenir  enceinte, 

brûmœ,  pâte.  m-brû-n,  pétrir, 

gyâlhce,  vivant.  n-gyâlh,  ressusciter, 

dréky,  droit.  n-dréky,  rendre  droit. 

zi,  noir.  n-dzihem,  noircir,  devenir  noir. 

n-dàn,  partager,  gu.  ddy,  cf.  gr.  rWo>;  n-dés  (et  dhez),  allu- 
mer, cf.  &aîw;  m-boulyàn,  couvrir,  cf.  bulg.  boulo,  voile.  Voy.  ci- 
dessous  s. 

CXI.  — ■  ADVERBES    ET    PRÉPOSITIONS. 

pœr  renforce  la  signification  des  mots  de  cette  espèce  : 
brœnda  et  pœr-brœnda,  dedans  ;  mbl,  pœr-mbi,  sur,  au-dessus 
de;  pàçtœ,  pœr-pàç,  en  bas. 

Certains  adverbes  se  mettent,  comme  cela  a  lieu  en  anglais, 
après  le  verbe,  dont  ils  modifient  légèrement  la  signification,  ex.  : 

héth  pùçtce,  héth  téy,  rejeter,  mettre  au  rebut. 

bie  pôçtœ,  tomber,  être  ruiné. 

tœ  rcénœtce  pôçtœ,  la  chute,  angl.  the  falling  down. 

i  ndârœ  vétç,  mis  à  part. 

tœ  hipouritœ  lyârt,  l'ascension,  le  monter  haut. 


—  285 


CXII.  MODIFICATION    DU    RADICAL. 

fyâlyœ,  parole,  de  flvàs,  parler. 

fây,  péché,  —  fœyèn,  pécher, 

kyârtœ,  dispute,  —  kœrtôn,  réprimander. 

gàs,  joie,  —  gœzon,  rejouir. 

yétce,  existence,  —  yàm,  je  suis. 

AUTRES    FORMATIONS. 

çkrôhœ,  lettre,  caractère  d'écriture  (çkroûan,  écrire)  ;  kœngœ, 
kcénkœ,  chanson  (kœndofi,  chanter)  ;  rhôyœ,\ie  (rhon,  vivre). 


CXIII.  —  COMPOSITION. 

Elle  est  de  deux  sortes,  celle  qui  unit  les  mots  significatifs, 
et  celle  qui  unit  des  mots  au  préfixe.  Il  a  déjà  été  traité,  ci-dessus, 
de  cette  dernière  espèce. 

Composition  proprement  dite.  —  Il  serait  peut-être  plus  exact 
de  dire  juxtaposition,  car,  à  quelques  exceptions  près,  les  éléments 
constitutifs  des  composés  albanais  sont,  non  des  thèmes,  mais 
des  mots  qui  gardent  leur  forme  première  et  ne  sont  unis  par 
aucune  lettre  de  liaison.  Quoi  qu'il  en  soit,  eaux  qui  sont  le  plus 
en  usage,  sont  : 

1°  Des  adjectifs  (ils  ne  prennent  pas  le  prépositif)  dits  pos- 
sessifs, c'est-à-dire  qui  attribuent  au  sujet  la  possession  de  la 
qualité  marquée  par  les  deux  termes  ;  le  sens  en  est  souvent 
figuré,  et  ils  ne  se  rencontrent  guère  qu'en  poésie.  Tels  sont  : 
fjouçœ-bdrdhœ,  au  cou  blanc;  moustakye-vérdhœ,  aux  moustaches 
blondes  ;  derœ-zi,  au  fém.  derœ-ze'zœ,  lit.  à  la  porte  noire,  infor- 
tuné ;  lyoumœ-mbœdlid,  de  grandes  coquines.  (Voy.  au  lexique  le 
mot  lyoûmœ;  on  y  trouvera  aussi  lyoumœ-dét,  formé  de  deux 
substantifs,  avec  idée  d'attribut.) 

2°  Des  noms  formés  d'un  substantif  et  d'un  nom  d'agent,  le 
premier  terme  déterminant  le  second,  ex.  :  biçtœ-toûndœs  (et  biçtœ- 
toûnt-di),  le  hochequeue;  oudhœ-he'kyœs,  Kr.,  guide. 


—  286  — 

Rem.  —  Kristof.  a  employé  ou  imaginé  d'autres  formations 
qui  pourraient  être  d'une  grande  ressource  pour  la  langue  alba- 
naise, comme  :  çtupa-çkrdnce,  typographie;  du-zanlôre,  diphthon- 
gue;  gyithœ-pouçtœtés,  le  tout-puissant;  reth-prés,  rheth-présœye, 
circoncire,  circoncision,  etc. 

Les  pronoms  et  adjectifs  indéfinis  offrent  plusieurs  exemples 
de  composition,  aussi  par  rapprochement,  voy.  §  03;  il  y  faut  re- 
marquer surtout  le  mot  dô  (tu  veux),  qui,  associé  à  ces  sortes  de 
mots,  ainsi  qu'à  des  adverbes,  et  leur  communiquant  un  sens 
général  et  indéfini,  a  presque  acquis  la  valeur  d'un  suffixe. 

Il  convient  de  mentionner  ici  certains  adverbes  de  lieu  et  de 
manière,  composés  à  l'aide  des  racines  pronominales,  qui  ont 
donné  naissance  aux  démonstratifs  (59)  ;  ce  sont  : 

kœ-toû,  ici.  a-n-dû,  là.  a-tyé,  là. 

kœ-téy,  d'ici,  par  ici,  a-n-déy,  de  là,  par  là.     tou-tyé,  au  delà. 

en  deçà, 

kœ-çtoû,  ainsi.  a-çtoû,  ainsi. 

Comme  on  l'a  fait  remarquer  au  paragraphe  7,  plusieurs  ad- 
verbes composés  ont  subi  des  syncopes  considérables,  comme 
aére=zatœ  hèrœ,  alors  ;  pastdy  =  pas  anddy,  ensuite,  etc. 

La  réduplication  sert  aussi  à  former  des  mots  dont  le  sens 
adverbial  incline  quelquefois  vers  celui  de  l'adjectif,  comme  : 
viya-viya,  rayé  (de  viyœ,  raie);  lydra-lydra,  diapré1. 


QUATRIÈME  SECTION. 

OBSERVATIONS    STJR   LA    SYNTAXE. 

Des  aspects  des  noms.  —  I.  Substantifs. 

CXIV.  —  Aspect  indéterminé. 
Il  s'emploie  : 

1°  En  général,  toutes  les  fois  que  le  substantif,  sujet,  attribut 
ou  complément,  ne  correspond  pas  au  nom  français  accompagné 

1.  Ces  exemples  sont  tirés  de  mes  chansons  ;  voy.  la  liste  de  Hahn,  gram., 
§50. 


—  287  — 

de  l'article  défini  :  kir  rcbnœ  tœbôrœ  çoûmœ,  il  était  tombé  de  la 
neige  en  quantité;  haydoàtœ  t/nni,  nous  sommes  (des)  brigands; 
doua  f  a  mark  boûrhœ,  je  veux  le  prendre  pour  mari,  l'épouser. 

Rem.  —  Le  nom  sujet  est  presque  toujours  accompagné  d'un 
des  adjectifs  énumérés  ci-dessous. 

Exceptions.  —  1.  Certaines  prépositions,  celles  dont  il  est 
parlé  au  paragraphe  126,  se  construisent  presque  toujours,  au 
moins  à  Pœrmét,  avec  l'accus.  indét.,  p.  e.  nœ-pœr  pûlh  (et  non 
pûlhinœ)  c'rdhi  ràtoulh,  elle  fit  cent  tours  à  travers  le  bois. 

2.  Dans  différentes  locutions ,  la  forme  définie  du  français 
est  remplacée  par  l'asp.  indét.;  ex.  :  lyœpin  me  yyoûhœ,  il  lèche 
avec  la  langue;  lyindenœ  me  su  mbûlhourœ,  ils  naissent  avec  les 
yeux  fermés  ;  pas  dârke,  après  le  soir  venu. 

2°  Comme  conséquence  du  principe  posé,  avec  l'article  indé- 
fini :  iç  hœ  neri,  il  y  avait  un  homme  ;  nue  nœ  bdtçœ  tœ  nœ  groûe, 
dans  un  jardin  d'une  certaine  femme;  et  avec  les  adjectifs,  pro- 
noms et  adverbes  :  tsd,  quelques;  tçœ,  quel?  i  tilhœ,  tel;  dktç,  tel 
et  tel,  un  certain;  çoûmœ,  beaucoup  de;  pàk,  peu  de. 

3°  Pour  marquer  une  quantité  indéterminée  :  Igipœnte  boûkce, 
il  mendiait  du  pain;  kœndési  pilhte  flyorin,  le  coq  pondait  des 
pièces  d'or. 

4°  Avec  les  numératifs  et  les  pronoms  démonstratifs,  quand 
il  s'agit  d'objets  non  encore  désignés  :  au  kiç  tré  dyèm,  tri  tçôupa, 
il  avait  trois  fils  et  trois  filles  ;  tb  tœ  fçihem  nœ  niés  tœ  hœmbœdhyétœ 
tçoupave,  je  me  cacherai  au  milieu  de  onze  jeunes  filles;  dita  e 
kœsày  sœ  kre'mteyet  Kr.,  le  jour  de  cette  fête;  mœ  dhd  kœtd  flyoriù, 
il  m'a  donné  ces  florins  (que  voici). 

5°  Avec  l'adjectif  possessif,  quand,  par  exception,  il  précède 
le  substantif  :  im-àtœ,  mon  père;  nt-bîr  kœrkbn,  ton  fils  demande 
(§57). 

6°  Le  génitif  ou  ablatif  indéterminé  d'un  nom,  régi  par  un 
autre  substantif,  et  quand  il  n'est  pas  précédé  de  nœ,  c'est-à-dire 
lorsqu'il  désigne  une  espèce,  et  non  un  individu,  équivaut  sou- 
vent à  un  adjectif1  ;  les  deux  noms  ne  sont  pas  liés  par  le  con- 

1.  Celui  que  dans  les  langues  slaves  on  appelle  adjectif  possessif  géné- 
rique, mais  elles  ont  aussi  l'individuel. 


jonctif,  ex.  :  niçdn  mbréti,  signe  de  roi,  c.-à-d.  royal;  tsd  vé  pâte, 
des  œufs  d'oie  (anserina  ova)  ;  ncé  zbk  lyoûmi,  Kr.,  un  oiseau  de 
fleuve,  aquatique;  lyéçl'  e  sdy  si  fyàlhœ  lyîri,  ch.,  ses  cheveux 
(sont)  comme  des  fibres  de  lin  ,  et  au  plur.  (d'après  Krist.),  nœ 
pœrmbiitœye  oùyœraç,  un  déluge  d'eaux;  plyôt  me  éçtœra  krokodilhaç 
é  çtésœç  é  çpésœç  é  çtœrpihç,  plein  d'ossements  de  crocodiles,  d'ani- 
maux sauvages,  d'oiseaux  et  de  reptiles. 

CXV.  —  Aspect  déterminé. 

Il  s'emploie  : 

1°  Avec  le  sens  de  l'article  défini  français  :  e  mari  ouria  arinœ, 
la  faim  prit  l'ours  (l'ours  eut  faim). 

2°  Avec  le  sens  de  l'adjectif  possessif,  dans  les  noms  de 
parenté  cités  au  paragraphe  31  ;  ex.  :  i  dhdnœ  môtrœnœ  groûa,  ils 
lui  donnèrent  la,  c'est-à-dire  leur,  sœur  pour  femme;  kœyô,  me 
tœ  drdhouri  vœlhdi,  zœ  edhé  kydn,  celle-ci,  à  l'arrivée  de  son  frère, 
se  met  à  pleurer. 

3°  Avec  les  numératifs,  quand  ils  qualifient  des  objets  déjà 
ésignés  :  koûr  çkoàanœ  tœ  tré  ne'tœt'  edhé  tœ  tré  ditœt,  quand  les 
trois  nuits  et  les  trois  jours  furent  écoulés. 

Bem.  —  Dans  ce  cas,  le  numératif  lui-même  est  précédé  du 
prépositif  :  tœ  tré  tœ  biyt  e  Noésœ,  les  trois  fils  de  Noé. 

4°  Avec  les  pronoms  démonstratifs,  dans  le  cas  précédent  : 
au  didlyi  blyéou,  ce  garçon  (dont  nous  avons  parlé)  acheta;  kœtiy 
mbrétit  i  érdhi  kàha,  à  ce  roi  arriva  le  temps  de...  —  La  règle  n'est 
pas  bien  certaine;  elle  est  positive,  quand  le  nom  est  suivi  d'un 
complément  :  t'i  âpœ  oûyœ  asdy  pélyœsœ  kyœ  hd  dunidnœ ,  qu'il 
donne  à  boire  à  cette  jument  qui  dévore  les  gens. 

5°  Avec  le  pronom  démonstratif  remplaçant  l'adjectif  pos- 
sessif; ex.  :  boûrhi  i  asdy  [i  sây),  le  mari  de  celle-là,  d'elle,  son 
mari. 

Rem.  —  C'est  presque  le  seul  cas  où  le  vocatif  déterminé  soit 
en  usage  :  didlyi  im,  ô  mon  fils  !  o  môtra  ime  e  ddçourœ,  à  ma  sœur 
bien-aimée!  —  En  poésie,  au  moins,  on  le  trouve  aussi  suivi 
d'une  proposition  relative  :  o  ûlhi  kyœ  dély  pas  ddrke,  à  étoile  qui 
parais  le  soir  !  o  dielhi  kyœ  ndritçèn,  ô  soleil  qui  éclaires  ! 


—  '280  — 

G0  Toujours,  et  au  nominatif,  avec  la  préposition  te,  nde  : 
file  te  zona,  elle  alla  chez  sa  maîtresse;  mbénœ  te  mbrêli,  ils  res- 
ter ut  chez  le  roi. 


CXYI.  —  Noms  propres,  se  déclinant  comme  les  autres  sub- 
stantifs, ils  suivent  les  mêmes  règles  :  nds  ngâ  atô  kyœ  kyoûhey 
Fatimé,  l'une  d'elles,  qui  s'appelait  Fatimé;  tsilya  cêçtœ  m'e  bod- 
kourœ? —  Fatiméya,  laquelle  est  la  plus  belle? —  Fatimé  (déjà 
nommée);  ithd  Mdskoua  (dét.)  Tàskœsœ,  Mosko  dit  à  Tosko. 

A'ijeclif  et  participe. 

(XVII.  —  L'aspect  de  ces  mots,  joints  à  un  substantif, 
dérive  en  général  de  la  place  qu'ils  occupent  relativement  à 
celui-ci;  d'ordinaire  ils  le  suivent  (42),  et  quand  cette  situation 
change,  on  peut  dire  que  cela  indique  dans  le  sens  une  emphase 
particulière. 

A.  Ils  prennent  l'aspect  indéterminé  et  varient  pour  le  genre 
et  le  nombre  seulement  : 

1°  Après  le  substantif  qu'ils  qualifient,  et  quel  que  soit  l'as- 
pect de  celui-ci  :  kdlyirï  e  math,  le  grand  cheval;  nœ  kdly  tœ  mât  h, 
un  grand  cheval  (42).  (Ces  exemples,  à  l'accusatif,  montrent  la 
différence  du  conjonctif  et  du  prépositif.) 

2°  Quand  ils  sont  mis  attributivement  :  gydkou  œçtœ  i  koùky  le 
sang  est  rouge  ;  tœbora  œçtœ  e  bdrdhœ,  la  neige  est  blanche  ;  kbrptœ 
yànœ  tœ  zés,  les  corbeaux  sont  noirs  ;  sorhatœ  ydnœ  tœ  zcza,  les 
corneilles  sont  noires. 

3°  Ou  en  apposition,  selon  la  règle  1°  du  paragraphe  114  : 
Ta  e  vdékourœ,  elle  tomba  morte;  e  gyénœ  tœ  vdékourœ,  ils  le,  la, 
trouvèrent  mort,  e;  nâ  kœtô  tri  kyime,  hœ  tœ  koûkye,  ncè  tœ  bdrdhœ 
edhéhœ  tœ  zézœ,  prends  ces  trois  plumes,  une  rouge,  une  blanche 
et  une  noire. 

4°  Même  placé  le  premier,  l'adjectif  indéterminé  prend  la 
désinence  casuelle,  le  substantif  restant  alors  invariable  ;  ex.  : 
bésa  e  ncé  tœ  vœrtéli  edhé  nœ  tœ  gydlhi  Perœndi,  Kr.,  la  foi  en  un 
Dieu  vrai  et  vivant. 

19 


—  290  — 

B.  Ils  prennent  l'aspect  déterminé  : 

1°  Quand  ils  précèdent  exceptionnellement  le  substantif; 
l'adjectif  qualificatif  forme  alors  avec  lui  une  locution  dans  la- 
quelle il  modifie  quelque  peu  sa  signification  (à  peu  près  comme 
en  français,  l'homme  grand  et  le  grand  homme)  :  i  miri  neri 
s  vyéth  koûrhœ,  l'honnête  homme  (ou  plutôt,  l'homme  honnête)  ne 
vole  jamais;  ndœr su  tœ  mâdhit  edhé  tœ  çœntœruûarit  Perœndi,  Kr., 
aux  yeux  de  Dieu,  qui  est  grand  et  saint. 

2°  Quelquefois,  et  par  une  autre  exception,  les  deux  mots 
sont  déterminés  ;  cela  parait  avoir  lieu  surtout  quand  ils  sont 
séparés  par  un  adjectif  possessif  :  vâiti  me  groûari  edhé  tœ  b'miï  e 
tiy  tœ  ve'tœminœ,  Fy.,  il  partit  avec  sa  femme  et  son  fils  unique  i  ; 
Perœndia  dœftéou  tœ  pa-noumœromrœnœ  madhœrîn  'e  tî,  edhé  tœ  pa- 
kœrlmïarçimenœ  ditourîn'e  tî,  Kr.,  Dieu  montra  son  incalculable 
grandeur  et  son  insondable  savoir. 

Renlm  l.  —  La  place  des  adjectifs  ordinaux  est  facultative,  et 
l'aspect  se  modifie  en  conséquence  ;  ainsi  on  dit  :  tœ  pârœn',  tœ 
dûtœnœ  ndtœ,  ou  ndtœn'  e  pârœ,  e  dûlœ,  durant  la  première,  la 
seconde  nuit. 

#em#  2.  —  Les  adjectifs  pronominaux  i  tœrœ,  tout  entier; 
gyithœ,  tout,  qui  se  mettent  toujours  avant  le  suhstantif,  ne  l'em- 
pêchent pas  de  prendre  l'aspect  déterminé  :  tœ  tœrœ  tœ  vœrtétœnœ 
(accus.),  toute  la  vérité;  tœ  tœrœ  tçoûpatœ,  toutes  les  jeunes 
filles;  gyithœ  dhœntœ,  toutes  les  brebis. 

3°  Quand  ils  sont  pris  substantivement  ou  mis  isolément  par 
ellipse  du  substantif,  précédemment  exprimé  ou  sous-entendu  : 
i  vdékouri,  la  mort,  le  cadavre  ;  e  Boûkoura  e  dhéout,  la  Belle  de 
la  terre  (contes)  ;  i  kdtœrti,  e  mésmiya,  thôtœ,  le  quatrième  (frère), 
la  (sœur)  moyenne  en  âge,  dit;  bœri  tœ  sœmoûrinœ ,  il  fit  le 
malade,  feignit  de  l'être. 

4°  Quand  ils  forment  apposition,  mais  avec  le  sens  défini  : 
nœ  ngd  atô,  m'e  végœlya,  l'une  d'elles,  la  plus  jeune  ;  koùr  tœ  çkbntç 
nœgàyœ  tœ  koûkyenœ,  quand  tu  passeras  dans  ta  bouche  la  (plume) 

1.  Au  contraire,  diâlyi  tônœ  i  vètœm  (et  non  pas  i  vètœmi),  14e  conte, 
notre  fils  unique. 


—  291  — 


rouge  (vov.  l'exemple  ci-dessus,  A,  3»);  kyfmœni,  çàkœ,  tœ  zinœ 
camarades,  pleurez  sur  moi,  l'infortuné  (l'adjectif  tœ  zinœ,  lit.  le 
noir,  est  le  complément  du  pronom  mœ,  intercalé  dans  le' verbe, 
§  1).  —  On  trouve  i  myèri  oûnœ  et  oûnœ  i  myèri,  malheureux  mie 
je  suis!  ! 

Dans  l'exemple  suivant,  un  sujet  a  pour  compléments  deux 
adjectifs  d'aspects  différents  :  atd  tœ  çtdtœ  démaf  e  pdrœ  tœ  mai- 
touritœ,  Kr.,  ces  sept  premiers  bouvillons,  les  gras. 

ARTICLE    PRÉPOSITIF    ET    CONJONCTIF: 

CXVIII.  —  On  se  contentera  de  rappeler  ce  qui  suit 

I.  —  Le  prépositif  accompagne  :  1°  certains  noms  énumérés 
au  paragraphe  32;    2°  l'adjectif  suivant    le   nom  indéterminé 
§  43;  3°  l'adjectif  construit  isolément,  §42;  4°les  numératifs  car- 
dinaux déterminés,  §  115,  3°,  Rem. 

II.  —  Le  conjonctif  lie  le  substantif  déterminé  :  1"  avec  l'ad- 
jectif qui  le  suit,  §  43;  2°  avec  le  nom  qu'il  régit  au  génitif,  §33. 

III.  —  Dans  la  formation  de  l'adjectif  possessif  de  la  3«  per- 
sonne, l'aspect  du  substantif  détermine  la  nature  du  mot  qui  le 
lie  au  pronom  génitif,  §  55. 

DU    GENRE    ET    DU    NOMBRE. 

CXIX.  —  Du  genre. 

Le  féminin,  en  albanais,  a  des  acceptions  qui  le  rapprochent 
assez  du  neutre  des  autres  langues;  ainsi  : 

1°  Le  féminin  des  adjectifs  se  convertit  en  un  nom  abstrait 
p.  e.  e  kékye-a,  le  mal,  la  méchanceté;  pi.  tœ  kekyiatœ,  les  maux' 
calamités;  c  çtrœmbœrœ-a,  la  perversité;  e  mirœ-a,  le  bien,  bien- 
fait; e  lyigœ-a,  malice,  vice,  défaut;  ex.  : 

droùri  tœ  ngyôhourit   sœ  mi-  l'arbre  de  la  connaissance  du 

roesœ  edhé  sœ  kékyesœ,  bien  et  du  mal. 

gyârpœri  kafçôi  ateé  kyœ  i  kiç  le  serpent  mordit  celui  qui  lui 

bœnœtœmirœ(sg.fém.ind.).  avait  fait  du  bien. 


—  292  — 

nèrœzit'  tœ  lyigat'  e  Lûre  noûk'  les  hommes  ne  voient  pas  leurs 
i  çônœ,  propres  défauts. 

gyàn  tœ  rœfénœ  tœ  mirât  'edhé  il  faut  qu'il  raconte  tout  ce  qu'il 
tœ  lyigat'  e  yétœs'  tiy,  a  fait  de  bien  et  de  mal  dans 

sa  vie. 

Sur  un  emploi  analogue  du  féminin  des  participes,  voy. 
§104,  1°. 

2°  Le  même  féminin,  indéterminé,  figure  elliptiquement  dans 
des  locutions  où  il  faut  sous-entendre  un  substantif,  comme 
poûnœ,  pi.  poànœra,  chose,  affaire;  fyàlyœ,  parole;  p,  e.  m'etçou- 
ditesme,  kiç  kyœ,  le  plus  étonnant,  la  chose  la  plus  étonnante, 
c'était  que;  ngijéou  nœ  tœ  zéza  çlœpinœ,  elle  teignit  en  noir  la 
maison;  na  vrét  tœ  traça,  elle  nous  en  débite  de  grossières,  des 
paroles  difficiles  à  croire. 

3°  Le  féminin  des  pronoms  démonstratifs  correspond  au 
français  ce,  ceci,  cela,  ces  choses;  ici  encore  les  mots  indiqués 
au  précédent  alinéa  peuvent  être  sous-entendus;  ex.  : 

koû  bœhet  ayô?  où  cela  se  fait-il?  c.-à-d.  com- 

ment cela  pourrait-il  se  faire? 
pœr  epagim  e  kœsây  kyœ  mœ     en   récompense   de  ce   que   tu 

bœre,  m'as  fait, 

i  thâ  kœtoé,  kœtô,  il  lui  dit  cela  (hoc,  hsec). 

tœ  mœ  yâptç  atœkyœ  ké  nœnœ     donne-moi  ce  que  tu  as  sous  la 

gyôuhœ.  langue. 

nd'e  pœlykyéfça,  tô  tsa  blyéy,       si  cela  me  plait,  je  rachèterai, 
i  rœféou  atô  kyœ  i  gyânœ,  il  lui  raconta  ce  qui  lui  était 

arrivé. 

L'accusatif  singulier  e  annonce  parfois  une  proposition  qui 
vient  après;  ex.  :  oûaœ  s  e  bcén  kaboûlli  tœ  mdrh,  je  ne  me  contente 
pas  de  cela,  de  prendre. 


CXX.  —  Du  nombre  et  de  la  concordance. 

I.  —  Le  nom  et  l'adjectif  s'accordent  toujours  en  genre  et  en 
nombre,  mais  exceptionnellement,  quant  à  l'aspect  et  aux  cas, 
voy.  ci-dessus. 


—  21)3  — 
I!  en  est  de  môme  du  nom  et  de  l'attfibul  (§  1 17,  2°). 

II.  —  Le  sujet  et  le  verbe  s'accordent  en  nombre. 

Par  exception,  quelques  collectifs,  surtout  étrangers,  ayant 
la  forme  du  singulier,  prennent  le  verbe  au  pluriel  :  onmhlijbthnœ 
varôçi,  duniàya,  la  ville,  le  monde  se  rassembla.  La  règle  parait 
pourtant  n'avoir  rien  de  bien  fixe,  car  à  côte  de  thànœ  bâta,  les 
gens  disent,  on  trouve  aussi  oumblyàth  gyithœ  bôta,  tout  le  monde 
s'est  réuni.  On  dit  de  même,  par  syllepse  :  tç  pieîh  mdtseya,  niié- 
kœnœ  mitœn  ce  qu'enfante  le  chat,  c.-à-d.  les  chats,  poursuivent 
les  souris.  De  plus,  des  noms  qui  expriment  véritablement  la 
pluralité  prennent  le  verbe  au  singulier:  lyœflàn  Çabân-Gegœria, 
ch.,  la  Guégarie,  c.-à-d.  les  Guègues,  de  Ghaban  combattent. ] 

On  trouve  même,  deux  adjectifs,  employés  de  cette  manière, 
et  construits  avec  le  verbe  au  singulier  :  i  mdth  e  i  vdgœlyœ,  tœ 
vinœ  tu-  lyâhetœ,  petit  et  grand  qu'il  vienne,  que  petits  et  grands 
viennent  se  baigner. 

III.  —  Les  noms  à  sens  collectif,  dont  il  est  question  au  pa- 
ragraphe 24,  quand  ils  prennent  la  forme  du  pluriel  [oûyœiœ),  les 
noms  verbaux,  qui  ont  toujours  cette  même  forme,  quoique  avec 
le  sens  du  singulier,  et  les  noms  analogues  tirés   des  adjectifs 
(ex.  :  t'témblyœ,  t'cèmblyitœ,  la  confiture),  sont  soumis  (quel  que 
soit  le  genre  grammatical  qu'on  veuille  leur  attribuer  *)  à  des 
règles  de   construction   encore  obscures   sur  quelques  points  : 
1°  ils  veulent  le  verbe  au  singulier;  2°  ils  sont  unis  au  substantif 
régi  et  à  l'adjectif  par  le  conjonctif,  qui,  comme  on  sait,  sert  à 
la  fois  pour  le  féminin  singulier   et  pour  le  pluriel  des  deux 
genres,  e;  3°  l'adjectif  attribut  se  met  au  singulier  masculin, 
avec  le  prépositif  tœ  (i,  selon  d'autres);  4°  ils  veulent  le  pronom 
démonstratif  au  pluriel  masculin  (au  singulier,  selon  d'autres2); 
l'adjectif  possessif  est  masculin  singulier 3;  ex.  : 

1.  C'est  pour  arriver  àrésoudre  le  problème  de  l'existence  du  neutre  en 
albanais,  qu'il  y  aurait  un  grand  intérêt  a  connaître  d'une  manière  sûre  et 
précise,  ces  règles;  j'ai  pris  beaucoup  de  peine  pour  y  arriver,  niais  les  ré- 
ponses contradictoires  des. indigènes  m'ont  laissé  dans  le  doute,  Kristof.  lui- 
même  m'a  donné  verbalement  des  exemples  en  opposition  avec  sa  pratique 
écrite.  Voy.  l'App.  1,  sur  le  neutre. 

2.  P.  e  :  atœ  ni'içlœ  e  môri,  cette  chair  il  la  prit. 

3.  Au  lieu  du  masc.  ordinaire  livnt,  ton,  la.  Krist.  dit  :  tniçtCB,  krûetce,  tœ 
py èlhouritce,  tàt,  ta  chair,  ta  tête,  ton  enfantement. 


—  294  — 


oublyoûa  mirœ  groûratœ? 
nga  oûyœtœ  e  pa-toûndourœ 

raos  outrœmb ,  pô  nga  i  pa- 

toûndouri, 
oûyœtœ  e  krôit  œçtœ  m' i  mirœ 

nga  i  poûsit, 
oûyœtœ  e  detit  œçtœ  tœ  (i)  zf, 
kœtâ  (kûy  )  tœ  kœndoûarit'  e  bir- 

bilyitmœ  pœlykyèn  fort,  Kr. 
tœ  ndigjoûarœt'  œçtœ  mœ   tœ 

mirœ  se  tœ  maitourit  e  déçœ- 

vet, 

smœ  pœlykyèn  t'œmblyitœ, 

tœ    ftôtit'   œçtœ    tœ   kéky,  tœ 
mâth  (i  kéky,  Kr.). 


le  blé  s'est-il  bien  moulu? 
ne  crains  pas  l'eau  agitée,  mais 
celle  qui  ne  l'est  pas. 

l'eau  de  la  fontaine  est  meil- 
leure que  celle  du  puits. 

l'eau  de  la  mer  est  noire. 

ce  chant  du  rossignol  me  plaît 
beaucoup. 

l'obéissance  est  meilleure  que 
l'engraissement  des  béliers 
(il  y  a  plus  de  mérite  à 
obéir,  etc.). 

la  douceur,  la  confiture  ne  me 
plaît  pas. 

le  froid  est  rigoureux,  pénible. 


IV.  —  Les  adjectifs  cardinaux,  depuis  deux,  veulent  le  verbe 
au  pluriel l  et  laissent  le  substantif  au  cas  régi  par  le  premier2  : 
tœ  dû  mdlyetœ  kyœ  hdpenœ,  les  deux  montagnes  qui  s'ouvrent; 
pâçœ  dumbœdhyétœ  tçoûpa,  je  vis  douze  jeunes  filles.  —  Ils  s'ac- 
cordent aussi  avec  le  substantif  quand  ils  ont  l'apparence  d'un 
nom  au  singulier  :  nœkifintnèrœz,  une  centaine  de,  cent,  hommes; 
nœ  mïyœ  çtyérha,  nœ  mïyœ  tœ  mira,  mille  agneaux,  mille  bonnes 
choses.  Le  substantif  ou  adjectif  est  alors  en  apposition. 

V.  — C'est  aussi  en  apposition,  et  au  même  cas,  que  le  nom 
de  l'objet  mesuré,  ou  nom  de  matière,  se  place  après  le  nom  de 
mesure  :  duzêt  bârhœ  miâhjtœ ,  vingt  charges  de  miel;  nœ  tbk 
groûrœ,  élyp,  bâlijtœ,  goûrœ,  un  tas  de  blé,  d'orge,  de  terre  et  de 
pierres.  On  trouve  cependant,  mais  c'est  peut-être  un  hellénisme, 
nœ  toh  ngd  (coto)  groûrœ,  un  tas  de  blé  ;  comme  aussi,  nœ  kopé  me 
dhdm,  un  troupeau  de,  lit.  avec,  moutons  3;  nœ  bârhœ  me  zïlye  edhé 


1.  A  la  différence  du  turc. 

2.  Il  est  autrement  dans  les  langues  slaves. 

3.  Krist.  dirait  à  l'ablatif:  nœ  kopè  dhœnç. 


—  205  — 

me  kœmbbrœ,  une  charge  de  sonnettes  et  de  clochettes.  —  S'il  est 
le  complément  d'un  adjectif,  il  le  précède  :  fcê  moûr  300  ktémbit 

ilyârtœ,e'81  hi'>mh<r>  i  gyèrœ,  Et.,  un  mur  liant  de  300  pieds  et 
large  de  s7.  En  pareil  fis,  le  mot  vyét^  années,  se  met  le  plus 
souvent  à  Tablât  M'  :  20  vyétç  i  vyétœrœ,  âgé  de  20  ans. 

Les  noms  propres  sont  mis  (dans  Krist.)  au  génitif,  après  le 
nom  commun  qu'ils  déterminent  :  lyoûmi  i  Efràtit,  le  fleuve  de 
l'Euphrate;  mâlyi  i  Sinâit,  le  mont  Sinaï. 

USAGE    DES    CAS. 

Nous  ne  nous  occuperons  pas  ici  des  cas  dans  leur  rapport 
avec  les  prépositions,  si  ce  n'est  à  propos  de  ceux  d'entre  eux  qui 
sont  régis  exclusivement  ou  principalement  par  l'intermédiaire 
d'un  de  ces  mots. 

CXXI.  —  Nominatif.  —  C'est  toujours  le  cas  du  sujet.  Sur  la 
construction  de  celui-ci  avec  le  gérondif,  vov.  §  143,  II,  2°. 

C'est  aussi  celui  de  l'attribut  et  de  l'apposition ,  après  les 
verbes  qui  signifient  «  devenir,  être  appelé,  élu,  etc.  ',  »  et,  bien 
entendu,  c'est  l'asp.  indét.  qui  est  de  mise:  ex.  :  oubdb  hjcpour,  il 
devint,  se  changea  en,  lièvre;  kijoûhey  Fatimé,  elle  s'appelait 
Fatimé.  —  Par  exception,  il  s'emploie  : 

1°  Avec  les  prépositions  te  et  ngâ; 

2°  Dans  des  formules  de  serment  et  d'imprécation  :  bésal  par 
ma  foi!  plyoûmbi!  martial  H.,  que  le  plomb,  la  peste  (t'étouffe)! 

CXXII.  —  Vocatif.  —  Sur  l'emploi  du  vocatif  déterminé, 
voy.  §  114,  5°. 

CXXIII.  —  Accusatif.  —  1°  C'est  le  complément  le  plus  ordi- 
naire des  verbes  :  hâ  boùkœnœ,  je  mange  le  pain,  et  dans  le  sens 
partitif  :  hâ  boûhœ,  je  mange  du  pain  (§114,  3°). 

Rem.  —  Krist.  l'emploie  comme  complément,  sans  préposi- 
tion, à  la  façon  du  grec  et  du  latin  :  thûerœ  krûetœ  é  doûartœ,  qui  a 
la  tète  et  les  bras  rompus,  lit.  brisé  de  tète,  x.axa. 

1.  A  la  différence  de  plusieurs  langues  slaves,  où  L'instrumental  est  em- 
ploya 


—  296  — 

2°  Il  exprime  le  temps  pendant  lequel  une  action  a  lieu  :  ncè 
ditœ,  fiàb  hèrœ,  un  jour,  une  fois  (§92);  tœ  èùten  mœ  kyâne,  tœ 
djoumânœ  mœ  kyéçe,  ch.,  le  jeudi  tu  me  pleuras,  le  vendredi  tu  ris; 
oûnœ  edhé  gyoûmin  kyœ  flyé,  ch.,  même  pendant  le  sommeil  que  je 
dors. 

3°  Il  se  met  sans  verbe,  dans  des  formules  de  serment  ou 
d'imprécation  :  tœ  kékyeri  e  surit  o  sorkâdh'  epûlhit!  ch.,  (je  veux 
prendre  sur  moi)  le  mal  de  l'œil  (qui  pourrait  t'y  atteindre),  ô 
chevreuil  de  la  forêt  ! 

4°  psàn ,  enseigner  ,  veut  deux  accusatifs  :  mbréti  thâ  babdit 
diâlyit,  t'a  (tœ  e)psôhœ  çoùmœ  cjyoûra,  le  roi  dit  au  père  de  l'enfant 
de  lui  enseigner  plusieurs  langues. 

Porosit,  ourdhœràn,  commander,  ordonner,  veulent  l'accusatif 
de  la  personne  :  sikoûndrœ  e  Jnrin  poros\tourœ,  ainsi  qu'elles  le 
lui  avaient  ordonné. 

Çôh,  voir;  dî,  savoir,  dans  une  phrase  principale,  veulent  un 
régime  annonçant  le  sujet  de  la  phrase  relative  :  si  e  pd  kœlœ, 
kyœ  noûhœ  k)ç  nœ  mœnt  kyœ,  quand  il  vit  qu^  celui-ci  (lit.  vit 
celui-ci  que  il)  n'avait  pas  l'intention  de.  .  ;  tœ  d\nœ,  kyœ  yé  bou- 
dalhd,  ils  te  savent,  que  tu  es  stupide. 

5°  On  y  met  aussi  le  régime  de  verbes  formant  une  locution 
composée,  comme  :  kdm  mœrl  (,(jvîviç),  avoir  du  ressentiment 
contre;  vœ  ré,  remarquer  :  môs  e  voûre  ré  se  kïçtey  flyon?  ch., 
n'as-tu  fait  attention,  si  elle  portait  des  pièces  d'or?  bœn  bé 
kbkœiî1  e...,  jure  par  la  tète  de... 

6°  Il  indique  aussi  le  prix  et  la  mesure.  Voy.  §  120,  V. 

CXXIV.  —  Génitif,  —  1°  Le  génitif  indéterminé,  outre  l'em- 
ploi exposé  au  paragraphe  114,  6°,  marque  une  quantité  plus  ou 
moins  définie  :  mœ  dhd  ndb  gyûsmœ  poûUje  é  ndb  gyûsmœ  koulydtçi, 
elle  m'a  donné  une  moitié  de  poule  et  une  moitié  de  gâteau. 

2°  Le  génitif  déterminé  forme  aussi  des  compléments  cir- 
constanciels (92),  indiquant  l'époque  vers  laquelle  l'action  a 
lieu  :  mbrœmavet,  au  soir;  Iiéret,  Kr.,  de  bonne  heure;  oûdliœsœ, 
chemin  faisant. 

Sur  la  manière  de  construire  un  nom  au  génitif  après  un 
autre  nom,  voy.  §  36. 


—  '207  — 

Le  génitif  se  confondant  souvent,  pour  le  sens,  comme  pour 
la  forme,  avec  l'ablatif,  vov.  ci-dessous,  à  ce  cas. 


CXXY.  —  Datif.  —  L°  Les  verbes,  à  forme  active  ou  passive, 
qui  marquent  un  mouvement  physique  ou  moral  vers  un  objet, 
veulent  au  datif  le  nom  de  cet  objet;  tels  sont,  entre  autres  : 


lue,  dans  ses  diverses  accep- 
tions de  :  battre,  jouer  d'un 
instrument;  tomber  sur;  ap- 
porter. 

bcên  ridjâ,  prier,  faire  une 
prière  à. 

lyoûtera,  invoquer. 

fâlyem,  supplier;  se  soumet- 
tre, etc. 

sevdalfsem,  devenir  amoureux 
de. 

frûn,  souffler  sur. 

arhin,  atteindre  (un  âge). 

besôn,  croire  à,  en. 

zcê  bésœ,  ajouter  foi  à. 


afœrônem  .  kyâsem  ,  s'appro- 
cher de. 

dérdhem,  s'élancer,  fondre  sur. 

hîdhem,  se  jeter  sur. 

hip,  monter  sur,  gravir. 

thœrés,  appeler. 

pœlykyèn,  plaire  à. 

zotônem,  promettre. 

vin,  venir  :  mœ  \yèn  toûrp, 
éti,  kéky ,  lyikyçtœ,  il  me 
vient,  c'est-à-dire  j'ai  honte, 
soif,  pitié ,  je  suis  fâché , 
vexé. 


Rem.  —  Thœrés  se  construit  aussi  avec  l'accusatif:  thrit-e  et 
thr\t-i,  appelle-le. 

2°  Lorsque  les  verbes  actifs  peuvent  avoir  un  second  terme  à 
leur  action,  le  nom  qui  l'exprime,  ou  régime  indirect,  se  met  au 
datif,  tandis  que  l'objet  direct  est  exprimé  par  l'accusatif:  hàp 
boùkœnœ  nertout,  je  donne  le  pain  à  l'homme.  Parmi  ces  verbes, 
on  p^ut  citer  : 

àp  (donner).  héth  (jeter), 

beéfi  (faire;  ex.  :  no''  tœ  mirœ,     çkroûan  (écrire). 

du  bien  à).  .                 vcê  (mettre  dans;  ex.  :  djépeve 

thèra  (dire).  yelikeve,   ch.  ,  mettre  dans 

flyàs  (parler,  dire).  les  poch  >s  des  gilets). 
dœrgofï  (envoyer). 
dœftèiï  (montrer). 


—  298  — 

Rem.  —  Le  datif,  après  plusieurs  verbes  de  ces  deux  caté- 
gories, peut  être  remplacé  par  une  préposition,  comme  :  h\p 
kâlyit  et  nœ  kâly,  monter  à  cheval,  et  surtout  nie,  te,  h,  chez,  vers, 
p.  e.  :  àp  tçoûpœnœ  te  diâlyi,  il  donne  sa  fille  au  jeune  homme; 
thhtœ  noûsiya  tek  e  èma,  la  fiancée  dit  à  sa  mère  ;  c'est  un  datif 
analytique.  Voy.  §  97. 

3°  Il  marque  une  action  accomplie  au  profit  ou  au  dé- 
triment d'une  personne  :  koûyt  bœn  kœtd  gœzime  ?  —  Oûn  ia 
bœn  babàit  fini!  ch.,  pour  qui  fais-tu  ces  réjouissances?  — Je 
les  fais  pour  mon  père  ;  o  kourbân  fonbcéfça,  ô  puissé-je  devenir 
victime,  donner  ma  vie,  pour  toi!  se  tœ  kdm  nœ  poûnœ,  car  je 
t'ai,  j'ai  avec  toi  une  affaire  ;  m' i  fhâfç  satœme  étut-c't  /puisses-tu 
vivre  pour  ta  mère  et  pour  ton  père  !  tœ  hdptœ  dhe'ou  t  que  la 
terre  s'ouvre  pour  toi,  t'engloutisse  !  noûk  i  vôdha  gyœ,  je  ne  lui 
ai  rien  volé. 

4°  Il  s'emploie  avec  les  verbes  mis  impersonnellement,  sans 
sujet  exprimé  :  mœ  doûketœ,  il  me  semble  ;  i  ouçtû,  elle  eut  une 
envie  (de  femme  grosse). 

5°  Lepronom  personnel,  à  ce  cas,  tient  la  place  d'un  adjectif 
possessif  au  nominatif  :  i  outhûe  zœmcera,  à  lui  se  brisa  le  cœur, 
son  cœur  se  brisa,  de  chagrin  ;  i  oundés  zœmœrimi,  à  lui  s'alluma 
la,  il  fut  transporté  de,  colère. 

CXXVI.  —  Locatif  (§9,  IV). — Cecas,àFyèri(il  n'estpas  connu 
à  Pœrmét),  paraît  ne  se  construire  qu'avec  la  préposition  ndœ, 
dans  ;  ex.  :  lyépouri  kd  nœ  bdrkout  tiy  tré  pœlhoûmba,  le  lièvre  a 
dans  son  ventre  trois  pigeons  ;  kadiou  me  vrdp  hûri  nœ  drkœt,  le 
cadi  entra  à  la  hâte  dans  le  coffre. 

Kristof.  en  fait  un  emploi  beaucoup  plus  fréquent,  mais  arbi- 
traire *,  et  avec  les  prépositions  ndœ,  mbœ,  mbi,  pœrmbi,  ndœpœr, 
ndœnœ,  ex.  :  proûnœ  malhœkim  mbœ  vetœvélœhet ,  ils  attirèrent  nue 
malédiction  sur  eux-mêmes;  ngyèr  mbœ  vdékœyet,  jusqu'à  la 
mort;  pœrmbi  fdkijet  tœ  dhéout,  sur  la  face  de  la  terre;  ndœpœr 
drœt,  par,  à  travers  le  champ;  mbi  droût,  sur  i 'arbre  ;  ndœnœ  dhêt, 
sous  la  terre. 


1.  C'est-à-dire  qu'il   construit  souvent  ces   prépositions,   et   sans  raison 
apparente,  avec  l'accusatif,  même  déterminé. 


—  '290  — 

Toutes  ces  prépositions,  au  Sud,  veulent  l'accusatif,  presque 
toujours  indéterminé. 

Comme  on  le  voit,  par  quelques-uns  de  ces  exemples,  le  con- 
jonctif  tœ  s'emploie  après  ce  o 

CXXVII.  —  Ablatif  (§  9,  IV).  —  Il  est  régi  par  le  verbe  di- 
rectement ou  au  moyen  des  prépositions  préy,  pœr.  Il  exprime: 

1°  Le  mouvement  hors  de,  ou  à  travers,  un  lieu  :  dàly  rrirhit, 
sortir  du  tombeau;  çkàn  oûrœsœ,  passer  par  le  pont;  étsœn  oûdltœsœ, 
suivre  la  route  ;  ngydlh  préysœ  vdékouriç,  Kr.,  ressusciter  d'entre 
les  morts  4  ;  ti*lyi...  do  tfouçpœtônœyoùve  préy  doûarç  mia?  qui  vous 
sauvera  de  mes  mains  ? 

2°  Le  résultat  ou  le  moyen  de  l'action  :  koûr  tœ  bdmetœ 
diâhji  pesœmbœdhyét  tyétç,  quand  l'enfant  atteindra  15  ans  *, 
priée  mcèntç  gyithœ  dunidnœ ,  ch.  2,  lit.  tu  as  gâté  d'esprit,  tu 
as  fait  perdre  la  raison  à,  tout  le  monde  ;  lyoûmi  nddhetœ  du 
rhémaç,  Kr.,  le  fleuve  se  partage  en  deux  bras. 

3°  La  cause  :  vdés  ourie,  mourir  de  faim  ;  çoûmœ  i  oulyo&tçœ  — 

nga  e  kékiya,  yô  sœ  miri,  ch.,je  l'ai  bien  suppliée,  à  cause  du  mal 
(qu'elle  me  fait),  et  non  à  cause  du  bien  (sœ  miri,  gén.  ou  abl. 
sing.  indét.  de  tœmivœ,  le  bien). 

Rem.  —  Au  Sud,  la  préposition  ngâ,  avec  le  nominatif,  rem- 
place d'ordinaire  l'ablatif  régi  par  préy,  etc. 

DU    PRONOM. 

CXXVIII.  —  Pronoms  personnels.  —  I.  Il 3  ne  sont  exprimés, 
comme  sujets  du  verbe,  que  pour  renforcer  l'expression  ou 
opposer  les  personnes:  doûn,  s  doua,  je  veux,  je  ne  veux  pas  ; 
ojunœ s  doua,  moi  je  ne  veux  pas;  oùnœ  uv  vête  pœr  oûyœedhéti 
dritli  miçtœ,  moi  je  vais  chercher   de   Tenu,  toi  tourne  la  viande 

1.  Au  gén.  dét.  koûrmaVetœ  vdêkouret,  Les  corps  des  morts;  et  au  gén.  ou 
ablat.  indét.  plyôt  vie  kônrma  tœ  vdèkouriç.  plein  de  corps  de  morts,  de  ca- 
davres. 

2.  Ces  doux  exemples  de  la  désinence  f,  les  seules  dont  j'aie  connaissance 
dans  les  dialectes  du  Sud,  pourraient  peut-être  se  considérer  comme  des  ar- 
chaïsmes, d'autant  plus  qu'on  dit  indifféremment  vyétç  et  vyet. 


—  300  — 

(la  broche).  —  Le  pronom  de  la  3e  pers.  servant  à  différen- 
cier les  genres,  il  est  naturel  qu'il  soit  d'un  usage  moins  res- 
treint. 

II.  Les  deux  formes,  pleine  et  abrégée,  des  pronoms  personnels 
(voy.  le  tableau,  §  5.3)  se  construisent  de  trois  manières  comme 
régimes  du  verbe: 

l°La  forme  n°  II  (2e  colonne)  est  de  l'usage  ordinaire,  et  elle 
se  place  avant  le  verbe,  exactement  comme  en  français,  ex.  : 
noukœ  mœ  (ace.)  mbdn  neri,  personne  ne  me  retient  ;  au  mœ 
(dat.)  Mçpœtoûarœ  ûmœritm,  c'est  lui  qui  m'a  sauvé  la  vie. 

A  l'impératif  seulement,  le  pronom  s'attache,  comme  encli- 
tique, au  verbe  :  thoha-mœ  (thoua-in),  dis-moi  ;  nr/rt-r,  soulève-le  ; 
azgytih-na,  délie-nous.  On  a  déjà  vu  qu'au  pluriel  ce  même  pro- 
nom est  intercalé  entre  le  radical  et  la  désinence  :  primœni,  pour 
pritni-mœ ,  attendez-moi  (§  7,  V);  insertion  qui  peut  avoir 
lieu  aussi  au  sing.  du  passif,  ex.  :  lyoût-i-ou  =  lijoûtou-i, 
prie-le. 

En  poésie,  par  exception,  le  pronom  peut  précéder:  mèrhnds 
goûr  émœbyèrœ,  prends  une  pierre  et  me  frappe. 

Quand  deux  de  ces  pronoms  se  suivent,  le  datif  se  met 
avant  l'accusatif,  et  alors  les  contractions  ou  mutations  suivantes 
se  produisent: 

me  le,  m-a  (mœ  e),  me  les. 

te  le,  t-a  (tœe),  te  les. 

lui  le,  le  lui,  i-a  (i  e),  lui  les,  les  lui,  i-a  (i  e). 

nous  le  (na  e),  nous  les  (na  i). 

V0(is  le  (?)  vous  les. 

leur  le,  le  leur,  ou-a  (ou  e),  leur  les,  les  leur,  ou-a  (ou  i). 

Ex.  :  i-a  (i)  bœri  tœtcéra,  il  les  lui  fit  toutes  ;  bœn-i-a,  fais-le- 
lui  ;  tœ  m  os  ou-a  (i,  delûratœ)  ,  kœrkôninœ  mœ,  pour  qu'ils  ne  les 
(les  dettes)  leur  réclamassent  plus.  (Voy.  aussi  §  7,  3°.) 

2°  La  2e  forme  (ire  colonne)  se  met  après  le  verbe,  mais  elle 
s'emploie  principalement  avec  les  prépositions,  comme:  dfœr 
méye,  près  de  moi;  pas  téye,  après  toi;  pœr  moûa,  pour  moi.  à 
l'abl.  ;  pœr  nc'ç,  pœr  yoûç,  Kr.  ;  pour  nous,  pour  vous  ;  me  atcé, 
avec  lui. 


—  301  — 

3°  Une  autre  construction  plus  commune  consiste  dans  l'emploi 
simultané  tics  deux  formes,  la  première  (pleine)  suivant  le 
verbe,  la  seconde  le  précédant;  elle  a  beaucoup  d'analogie  avec 
nos  façons  de  parler  françaises  dans  lesquelles  le  pronom  est 
repété,  ou  joint  au  verbe  être  précédé  de  ce,  ex.  : 

tœ  ma;  mèrhte  moùa  groiïa,         s'il  me  prenait  moi,  si  c'était  moi 

qu'il  prit,  pour  femme. 
au  nalydfhi  edhé  néve,  c'est  lui  aussi  qui  nous  a  liés, 

kvœ  t'ou  lyith  voûve,  afin  que  je  vous  lie. 

i  thônce  atfy,  ils  lui  disent  (à  lui). 

Dans  ce  cas,  le  pronom  plein  est  placé  au  commencement 
de  la  phrase,  s'il  s'agit  d'appeler  l'attention  sur  l'objet  qu'il  dé- 
signe, ex.  : 

moùa  mœ  lycê,  tu  m'abandonnes. 

tù  tœ  lycé  vétœm,  il  te  laisse  seule, 

tœ  pœiykyéou  ?  —  moùa,  mœ     t'a-t-il  plu  ?  —  moi,  il  m'a  plu. 
pœiykyéou, 

CXXIX.  —  De  même  le  pronom  abrégé  est  joint  bien  sou- 
vent : 

l°Au  substantif  régime  du  verbs,  sans  que  l'idée  soit  en  rien 
modifiée,  ex.  : 

i  tbâ  ariout  dœrviçi,  l'ours  dit  au  derviche, 

i  hipœn  kâlyit,  il  monte  sur  le  cheval, 

s'e  lyâ  teoùpœnœ  tœ  binte,  il  ne  laissa  pas  tomber  la  jeune 

fille. 

Il  faut  remarquer  cependant  qu'ici  le  pronom  rappelle  un  objet 
dont  il  a  déjà  été  question. 

2  Avec  les  pronoms  démonstratifs  et  les  numératifs  remplaçant 
un  nom  : 

e  çé  prifti  kœtœ  tœ  hoùay,  le  prêtre  voit  cet  étranger. 

tlirêsinœ  kœ>ây  ,  ils  l'appellent  (celle-ci). 


—  302  — 

kœtiv  i  thôtœ  çobâni,  le  berger  lui  dit. 

kvœ  tœ  tri  i  bcèri.  tous  les  trois  il  les  fit... 

CXXX.  —  Mœ,  à  moi;  tœ  à  toi  ;  m,  à  nous,  sont  très-fréquem- 
ment explétifs,  ex.  : 

kour  mœ  dély  ngé  kiça  mœ  dély  quand  tu(me)sorsdel'église,  tu 
e  mirôsour,  en.,  (me)  sors  parfumée. 

noé  baba   na  dœrgôi    tœ    birin  un  père  envoya  son  fils, 
etiy... 

Pour  le  pronom  réfléchi,  voy.  lre  partie,  §  54. 

CXXXI.  —  Adjectifs  possessifs.  —  1°  Ils  se  placent  après  le 
substantif:  màtra,  ou  e  mbtra,  ime,  ma  sœur;  la  seule  exception 
regarde,  et  cela  pour  la  lrc  et  la  2e  pers.  seulement,  les  noms  de 
parenté  qui  sont  susceptibles  de  recevoir  le  prépositif  (§  32), 
qu'ils  perdent  avec  l'aspect  déterminé,  lorsque  l'adjectif  les 
précède  ;  ainsi  on  peut  dire  :  hn  môtrœ,  ma  sœur  ;  vœlhdi  ût  et 
ut-rœlhâ,  ton  frère  ;  im-zot,  ô  mon  maître,  etc.,  toujours  pourtant 
im-âtœ,  mon  père.  (Voy.  §§  55,  5G.) 

2°  Souvent  l'adjectif  est  supprimé,  la  relation  qu'il  exprime 
étant  suffisamment  marquée  par.  les  circonstances  et  aussi  par 
l'aspect  déterminé  du  nom:  e  ké  ndrnenœ?  1.  l*as-tu  la  mère,  c'est- 
à-dire  ta  mère  est-elle  encore  vivante?  ikou  ngâ  i  zbti  é  oukthûe 
tek  i  ydti,  il  s'enfuit  de  chez  son  maitre  et  retourna  chez  son  père 
(§115,20). 

3°  Parfois,  comme  dans  d'autres  langues,  ils  sont  pris  en  un 
sens  passif:  kœijô  sevdâya  yote,  1.  cet  amour  tien,  c'est-à-dire  l'a- 
mour que  j'ai  pour  toi. 

CXXXII.  —  Pronoms  possessifs. —  Ils  servent  :  1°  à  remplacer 
un  nom  qui  vient  d'être  énoncé  :  kâlyi  im  edhé  ûli,  mon  cheval  et  le 
tien  ;  hoûa-mœ  koûaytœ  tcént,  se  tœ  mitœ  ydnœ  tœ  sœmoùrœ,  prête- 
moi  tes  chevaux,  les  miens  sont  malades;  e  pé trimœrin'  lime?  — 
E  pdçœ,  po  tœ  çôç  edhé  lî  timenœ,  as-tu  vu  ma  bravoure?  —  oui, 
mais  tu  vas  voir  aussi  toi  la  mienne;  2°  à  affirmer  ou  indiquer  le 
possesseur  d'un  objet,  en  réponse  à  une  question,  p.  e.  e  koûya 


-  303  - 

aççtœ  ayô  çtœpi ?  —  e  miya,  e  tûriya,  à  qui  est  cette  maison?  —  à 
moi,  à  eux,  l.Ja  mienne,  la  leur  (e  alûxeve,  à  ceux-là). 

CXXXIII.  —  Pronoms  démonstratifs.  —  L'un  et  l'autre  (§  59) 
s'emploient  : 

1°  Très-fréquemment  dans  le  sens  du  pronom  personnel,  il, 
elle,  etc.,  et  dans  celui  de  l'adjectif  possessif  ^on,  sa,  etc.  :  pds 
vdékiyes*  kœtiy,  après  la  mort  do  celui-ci,  après  sa  mort;  pœr  tçoû- 
pœri  e  kœtûreve,  pour  leur  tille. 

2°  Comme  adjectifs,  et  alors  ils  se  mettent  toujours  avant  le 
substantif.  On  a  vu,  §§  113,  li-i,  que  ce  dernier  prend  l'aspect  dé- 
terminé ou  indéterminé,  s<don  qu'il  désigne  ou  non  un  objet  déjà 
connu  :  kûy  neri,  cet  homme-ci,  que  voici;  kûy  heriou,  cet  homme, 
dont  il  a  déjà  été  parlé. 

3°  Comme  pronoms,  kûy  et  ait,  dans  leurs  cas  obliques,  suivent 
ordinairement  le  verbe;  c'est  par  exception,  pour  attirer  l'atten- 
tion et  aussi  servir  comme  de  transition  avec  ce  qui  précède,  qu'on 
les  met  au  commencement  de  la  phrase  (§  147,  II,  2°). 

CXXXIV.  —  Pronom  attributif.  — Ce  pronom,  comme  tel,  mar- 
que l'appartenance,  et  s'emploie  pour  éviter  la  répétition  d'un  nom 
déjà  énoncé,  dans  son  rapport  avec  un  autre  possesseur,  ex.  : 
kâlyi  im  edhéi  (on  peut  dire  aussi  ai)  vœlhdit,  mon  cheval  et  celui 
de  mon  frère;  prifti  rœ  brœnda  ounàzœnœ  e  dhcèndœrit  édité  lœ  noû- 
sesœ,  le  prêtre  met  dedans  l'anneau  du  fiancé  et  celui  de  la 
fiancée. 

Quelquefois,  et  alors  qu'il  semble  jouer  simplement  le  rôle  de 
signe  de  liaison  (33),  il  indique  un  rapport  de  possession  plus  mar- 
qué, qui  doit  être  exprimé  dans  la  traduction,  comme  :  drhœn  e 
Mdhpœlhdhit,  kyœ  içte  e  Ephr6n.it,  Ki\,  le  champ  de  Mahpelah  qui 
appartenait  à  Ephron  ;  lœ  vijéthtç  nos  gycé  tœ  babdit,  vole  quelque- 
objet  de,  appartenant  à,  ton  père. 

Voy.  aussi  l'emploi  de  ce  mot,  uni  au  pronom  interrogatif  (01), 
emploi  dont  voici  encore  un  exemple  :  e  biya  e  koîujt  yé  ti? —  ydm 
e  biija  e  Bathoûelhit,  Kr.,  la  tille  (celle)  de  qui  es-tu?  —  Je  suis  la 
fille  (celle)  de  Bathouel. 

CXXXV.  — Pronoms  relatifs.  —  I.  kyœ  sert  pour  les  deux  gen- 


—  304  — 

res  et  les  deux  nombres  (§  60)  :  oi'uiœ  ydm  kyœ,  c'est  moi  qui;  ngd 
hélymi  kyœ  Uç,  à  cause  du  chagrin  qu'il  avait. 

Le  datif  et  souvent  même  l'accusatif  sont  exprimés  d'une  ma- 
nière analytique  par  kyœ,  qui  parait  alors  jouer  son  rôle  de  cor- 
jonction,  et  le  pronom  personnel1,  ex.  :  nônœtçoûpœ  kyœ}'  i  vinle 
kœpoûtsa  mirœ,  quelque  fille  à  qui,  lit.  que  à  elle,  le  soulier  allât 
bien;  kœpoûtsatœ  kyœ  i  kir  mbdthourœ,  les  souliers  lesquels,  1.  que 
eux,  elle  avait  chaussés. 

Kyœ  ne  pouvant  s'allier  à  aucune  préposition,  une  construction 
analogue  devient  obligatoire,  tontes  les  fois  qu'un  de  ces  mots  de- 
vrait être  employé;  il  est  alors  tantôt  seul,  tantôt  suivi  de  quelque 
adverbe  qui  le  détermine,  ex.  :  çkoûmœ  sapoûni  kyœ  kiç  lydrœ 
doûartœ,  de  l'écume  de  savon  que,  c'est-à-dire  avec  ou  dans  la- 
quelle, elle  avait  lavé  ses  mains;  nœ  lyiskyœ pœrpbç  kyéneé goûrhœ, 
un  arbre  sous  lequel,  1.  que  dessous,  il  y  avait  une  source;  màli 
kyœ  nœ  atœ  mot  do  ponçante,  l'année  dans  laquelle  (1.  l'année  que 
dans  cette  année)  il  devait  cesser. 

Ce  relatif  répond  souvent  à  où,  ex.:  mœ  nbnœ  vrênt  kyœ  tœ  yénœ 
ilhœra,  dans  un  endroit  que  =  où,  il  y  eût  des  orties. 

IL  Tsilyi  peut  faire  l'office  de  nom  indéfini  :  tsilya  œçtœ  e  zôni 
môstœ  flyèrœ,  celle  (une  femme  quelconque)  qui  est  capable  de  ne 
pas  dormir. 

Kr.  exprime  lequel,  laquelle,  lesquelles,  par  i  tsilyi,  e  tsilya, 
même  précédés  d'une  préposition. 

III.  —  Tçœ,  se,  selç;  voy.  le  lexique. 

CXXXVI.  —  Pronoms  et  adjectifs  indéfinis  (63). 

I.  —  Gyithœ,  1°  comme  adjectif,  est  invariable  et  précède  le 
nom,  qui  est  déterminé  :  gyithœ  askyèri,  toute  l'armée;  me  gyithœ 
mbretœri,  avec  tout  le  royaume;  gyithœ  dhdsntœ, tous  les  moutons. 

Le  nom  reste  indéterminé  dans  un  idiotisme  où  gyithœ  ré- 
pond à  ainsi  que,  ou,  comme  on  disait  autrefois,  ensemble  avec,  ex.: 
tœ  tœ  priç  me  gyithœ  mbretœrî ,  je  t'exterminerai,  toi  et  ton 
royaume. 


i.  Chez  nous  aussi  le  vulgaire  dit  :  «  l'homme  que  je  lui  ai  dit,  le  cou- 
teau que  j'ai  coupé  avec,  »  mais  en  albanais  on  n'a  pas  le  choix. 


—  305  — 

2°  Comme  pronom,  il  a  un  pluriel  féminin, ta  gyilha,  qui,  seul, 
signifie  «  toutes  choses»;  il  semble  être  précédé  ou  non  du  prépo- 
sitif, selon  qu'il  a  un  sens  plus  ou  moins  étendu;  ex.:  fàlyœ  tœ 
gyithœ,  ils  dirent  tous  ;  vininœ  gyithœ,  tous  venaient;  ngâtœ  gyithœ 
atd  kyœ  çkoûanœ,  de  tous  ceux  qui  passèrent  ;  mèrh  isén'  e  gyithœce, 
il  prend  la  part  de  tous. 

II. —  /  tcërœ,  n'a  que  l'aspect  indéterminé  et  précède  le  subs- 
tantif, lequel  est  toujours  déterminé  :  tœ  tœrœ  vœrtétnœ  (ace), 
toute  la  vérité,  la  vérité  tout  entière  ;  tœ  tœra  tçoûpatœ,  toutes  les 
jeunes  tilles  ;  tœ  tœra  atô  Injœ,  toutes  les  choses  que. 

III.  —  I  tilhœ,  comme  adjectif,  se  place  devant  le  nom,  qui 
reste  indéterminé,  ex.  :  ti  kyœ  ké  tœ  tilhœ  rœlhd,  kyœ...  toi  qui  as 
un  frère  tel  (si  bon),  que...;  tœ  tilha  sardye,  un  tel  (si  grand) 
palais.  —  Comme  attribut,  et  suivi  d'une  proposition,  il  a  l'as- 
pect déterminé,  5  yâm  i  tilhi,  tœ  mdrh,  je  ne  suis  pas  tel  que  je 
prenne,  homme  à  prendre1. 

IV. —  Tyétœrœ,  tyàtœrœ.  1°  L'aspect  indéterminé  signifie  «  autre, 
un  autre  »,  et  semble  se  mettre  indifféremment  avant  ou  après 
le  substantif:  ngd  ncè  tyétcer  oûdhœ  et  ngà  ndb  oùdhœ  tyétœr,  par  un 
autre  chemin  ;  gycé  kdfçœ  tyétœr  s  doua,  je  ne  veux  rien  autre  chose  ; 
s  doua  tyéter  tœ  mirœ,  je  ne  veux  pas  d'autre  bien. 

2°  Au  déterminé,  tyétœri  s'emploie  seul,  et  comme  adjectif,  ou 
comme  pronom  :  pastdy  ndzàri  edhé  tyétœrinœ  edhé  tyétœrinœ,  en- 
suite il  aveignit  l'autre,  puis  l'autre. 

Il  est  opposé  à  nèri  (47)  ;  mèrh  isénœ  nèrit,  mèrh  dhé  isénœ  tyé- 
tœrit,  il  prend  la  part  de  l'un,  il  prend  aussi  celle  de  l'autre. 

3°  Une  autre  forme  de  ce  mot,  ydtœri  (a-repoç),  opposée  aussi  à 
nèri,  répond  au  français  l'un  l'autre,  gr.  àX>vîXouç,  ex.  :  pûesinœ 
nèri  ydtœrinœ,  ils  s'interrogent  l'un  l'autre;  lhafàseçinœ  îièra  me 
ydtœrnœ,  elles  conversaient  l'une  avec  l'autre,  entre  elles. — On  dit 
dans  le  même  sens  cbk  çàkounœ  (çbk,  compagnon). 

4°  Il  sert  de  nom  indéfini  :  çkoûanœ  kâkyœ  tœ  tyérœ,  il  en  est  passé 
tant  d'autres  ;  çkoûanœ  gyithœ  tir  tyératœ,  toutes  les  autres  pas- 
sèrent. 

1.  M'ujoj  tœ  tilhaç  f/cro/lfl,  Kr. ,  ries  milliers  de  figures  de  oe  genre. 

20 


306  — 


DU    VERBE. 


CXXXVII.  —  Usage  des  voix.  —  La  voix -passive  se  prend 
dans  le  sens,  1°  réellement  passif  :  tçoûpafe  vôgcelya  doûhenœ  mœ 
çoûmœ,  les  filles  puînées  sont  aimées  davantage;  hym  mos  tm  nihem 
kyœ  y  dm  tçoûpce,  afin  que  je  ne  sois  pas  reconnue  pour  être,  1. 
que  je  suis,  une  fille;  2°  réfléchi  :  mbdlwu  mirœ,  tiens-toi  bien; 
toûndë  si  didlyœ,  tu  te  remues,  te  dandines,  comme  un  garçon, 
ch.  Quelquefois,  pour  mieux  marquer  l'action  exercée  sur  le  sujet 
par  lui-même,  on  emploie  l'actif  avec  le  mot  qui  répond  au  pronom 
réfléchi,  ex.  :  oungyi  vétœhenœ,  il  s'inclina,  1.  inclina  sa  propre 
personne,  ngye'çnœ  vetœvétœhenœ ,  ils  se  ceignirent  (54,  1.);  3°  réci- 
proque, ce  qui  s'exprime  de  deux  manières,  a)  au  singulier  : 
ounôva  me  nœ  neri,  j'ai  fait  connaissance  avec  quelqu'un,  et  b)  au 
pluriel  :  si  ounônœ  mirœ,  quand  ils  eurent  bien  fait  connais- 
sance ;  hdyde  tœ  zihemi,  viens  que  nous  nous  prenions  mutuelle- 
ment, luttons  ensemble  ;  4°  moyen,  mais  fort  rarement  :  hoûhem, 
j'emprunte,  c'est-à-dire  je  me  fais  prêter  (hoûan)  de  l'argent; 
rhoûhem,  je  me  fais  raser,  on  me  rase. 

En  outre,  elle  a  la  signification  inchoative  :  çœndôçem,  deve- 
nir vigoureux  [çœndéçœ,  adj.),  ptydkou  ouvèrth  (vèrdhœ,  adj.),  le 
vieillard  pâlit;  çéh  rhoûçi  rhoûçnœ  é ndzihetœ,  prov.,le  raisin  voit  le 
raisin,  et  il  se  fait  noir,  noircit  [zi,  adj.). 

Elle  répond  très-souvent  à  des  verbes  français  intransitifs  : 
kthénem,  revenir,  prop.  se  retourner;  trœmbem,  craindre,  avoir 
peur  ;  oûykout  kyimiya  i  ndràhet,  prov. ,  1.  au  loup  le  poil  lui  change, 
le  loup  change  de  poil. 

Le  verbe  passif  n'est  pas  toujours,  pour  le  sens,  le  correspon- 
dant exact  de  l'actif,  p.  e.  :  pî,  je  bois;  pihem,  je  m'enivre;  bœfl, 
je  fais,  bœhem,  je  deviens,  je  me  métamorphose,  etc. 

Un  certain  nombre  de  verbes  n'ont  que  cette  voix,  avec  sens 
intransitif,  ex.  :  kôlhem,  tousser;  doûhem,  apparaître,  etc. 

Les  verbes  déponents,  c'est-à-dire  à  forme  passive  avec  sens 
transitif,  sont  excessivement  rares  ;  tel  est  zotôhem,  promettre, 
ex.  :  i  rd  ndœr  mdenttç  i  kyé  zotoûarœ  JosîfU,  Kr.  il  se  rappela  ce 
qu'il  avait  promis  à  Joseph. 

La  construction  passive  remplace  fréquemment  le  tour  actif 


—  307  - 

du  français  :  iscemoûripûetelœ,  le  malade  est  interrogé,  o.-à-d.  on 

lui  demande  ce  qui   lui  plaît;  i  mbdhetœ  oûyœtœ,  1.  l'eau  lui  est 
retenue,  il  a  une  rétention  (l'urine. 

Le  mini  indiquant  l'auteur  de  l'action  est  relié  au  verbe  passif 
parles  prépositions  ngd,  avec  le  nominatif,  oupréy,  avec  l'ablatif , 
ex.  :  péma  tœ  ai  ta  kyœ  roûheçinœ  préy  ncè  gyàrpœri,  Kr.,  des  fruits 
d'or  qui  étaient  gardés  par  un  serpent  ;  à  Pœrmét  on  dirait  ngd 
nœ  gyàrpœr,  par  un  serpent,  ngd  gyérpœri  (nom.  dét.),  par  le 
serpent. 


EMPLOI    DES    TEMPS    ET    DES    MODES. 

<  IX  XXVIII.  —  Indicatif.  —  1°  Le  présent,  comme  en  français. 
—  La  2*  pers.  du  sing.  et  la  3e  du  plur.  rendent  le  français  on, 
suivi  d'un  verbe  ;  ex.  : 

s  lhafùse  du    kouvœnde  as  me     tu  ne  dis  pas,  c.-à-d.  on  ne  peut 
kouçœrire  teénde,  ch.  dire,    deux    paroles,    même 

avec  sa  propre  cousine, 
tliônœ  (aussi  thônœ  bôta),  ils  disent,  on  dit. 

2°  Imparfait.  —  Il  exprime  la  simultanéité,  l'habitude,  la 
durée  ou  l'époque  indétinie  : 

iV  un'  hèrœ  ncé  Serf,  na  kiç  ilcé     il  y  avait  une  fois  un  homme,  il 
diâlyœ  é  i  épte,  avait  un  fils  et  il  lui  donnait. 

e  kœrkônte,  se  pandènte,  il  le  cherchait,  car  il  croyait. 

K<m.  —  Il  n'y  a  rien  dans  la  forme  des  verbes  albanais  qui 
corresponde  aux  aspects  de  durée,  etc.,  des  verbes  slaves,  mais 
avec  le  présent,  et  surtout  avec  l'imparfait,  on  fait  usage  de  la 
particule  po  pour  indiquer  l'actualité,  la  prolongation,  la  fré- 
quence ou  la  durée  de  l'action  ;  ex.  : 

kûy  nerf  kyœ  pé  tœ  vyèn  ati'i.     cet  homme-ci  qui  en  ce  moment 

se  rend  vers  toi. 

mesevdà  teénde  pô  hâhem,  ch.,    je  suis  constamment  dévoré  par 

l'amour  crue  j'ai  pour  toi. 


—  308  — 

mb'    oïulhœ     pô     mœndùhœç     en  chemin  il  ne  faisait  que  son- 

kyûç,  ger  comment... 

tek  pô  flyinte  nâ  vyèn  nœ  arâp,     comme  il  dormait,  survient  un 

nègre. 
kour  içte  po  fôlyourœ,  Kr.,  comme  il  parlait  encore. 

3°  L'aoriste  répond  à  tous  les  prétérits   français,  même  au 
plus-que-parfait  : 
e  gyéti  Mûskonœ  edlié   ndœnt-     il  trouva  Mosko,  et  ils   s'assi- 

nœ.  rent. 

oûnœ   t'a  dhâçœ,  harôve  kyœ     c'est  moi  qui  te  l'ai  donné;  as-tu 
érdhe  edlié  raœ  kœrkôve,  oublié  que   tu  es  venu  et  me 

l'as  demandé? 
posa  érdhi  kiîy,  i  râ  dhiolyivet,     quand   il  fut  venu,   il  joua  du 

violon, 
mbréti  bcéri  hazcér  atœ  kyœ  i     le  roi  prépara  ce  qu'elle  lui  avait 
kœrkôi,  demandé. 

4°  Parfait  et  plus-que-parfait,  comme  en  français,  mais  d'un 
usage  plus  rare.  Voy.   ci-dessus. 

kcânœ  vâtœ  kâkyœ   mbrétœre  tant  de  rois  y  sont  allés  (jadis), 
é  s  oukthûenœ  prœpœ,  et  ils  ne  sont  pas  revenus. 

priçi   gyithœ   atô    kyœ    i    kiç  il  dissipa  tout  ce  que  lui   avait 
ryœnœ  baba  i  tiy,  laissé  son  père. 

nœ  dimœr  mœ  s  pâçœ  pârœ,  en  hiver  je  n'avais  jamais  vu. 
ch. 

CXXXIX. —  Impératif.  —  La  2e  pers.  sing.,  par  un  idio- 
tisme assez  fréquent,  équivaut  au  présent  ou  à  l'aoriste;  ex.  : 
lyekoûnt  andéy  lyekoûnt  hœtéy,  i  hékyinœ  gerddnœ,  1.  secoue  par-ci, 
secoue  par-là,  c.-à-d.  à  force  de  secouer,  ils  lui  ôtent  le  collier. 

On  y  substitue  très-souvent,  même  à  la  2e  pers.  du  sing.,  le 
subjonctif  : 

baba,  tœ  mœ  martôntç,  père,  marie-moi. 

A  la  3e  pers.,  on  y  joint  d'ordinaire  lye,  altération  de  lyœ, 
laisser  (comme  en  anglais  let.). 

koûç  mœ  bœri...  lyetœ  dâlyœ,     celui  qui  m'a  fait...  qu'il   sorte 

(let  hini  go  out). 


—  309  — 

Au  négatif,  il  est  précédé  de  mos  (§  71)  : 

mos  kyâ;  mos  outrœmb,  ne  pleure  pas;   n'aie  pas  peur, 

mos  t'a  bâptç  [subj.),  ne  l'ouvre  pas. 

mos  vrâtç,  Kr.,  ne  tue  pas. 

CXL.  —  Futur.  —  La  particule  tè  ou  do,  qui  le  caracté- 
rise, est  quelquefois  supprimée,  ce  qui  le  confond  en  apparence 
avec  le  subjonctif  : 

dfky  kyimenœ,  edhé  néve  (tù)     brûle  la  plume,   et  nous  vien- 
tœ  vlmœ.  drons. 

CXLI.  —  Futur  antérieur. —  Il  est  d'un  usage  assez  rare,  étant 
souvent  remplacé  par  le  présent  du  subj.  : 

néve  yémi  atyé  koû  tœ  kémi     nous  serons  (1.  sommes)  là  où 
vârtourœ  koûngoulhinœ.  nous    aurons     suspendu    la 

gOUrdc. 

Il  marque  aussi,  comme  en  français,  la  probabilité  : 

zotœria  yôte  œndœrhœ  do  tœ     ta  seigneurie  aura  eu  un  songe 
keç  parce,  (aura  rêvé  cela). 

CXLII.  —  Subjonctif.  —  Il  s'emploie  : 

1°  En  général,  dans  les  phrases  subordonnées,  où  il  y  a  doute, 
incertitude,  expression  d'une  volonté,  etc. 

moûnt  kvœ  t'a  kétœ  vràrœ,  il  se  peut  qu'il  Tait  (aura)  tué. 

noùkœ  doua  tœ  mœ  bœntç...,    je  ne  veux  pas  que  tu  me  fas- 
po  vétœm  tœ  mœ  çpietç,  ses...,  mais  seulement  que  tu 

me  portes. 

2°  Après  différentes  conjonctions,  dans  le  sens  du  futur  et 
du  conditionnel,  et  contrairement  à  l'usage  français  : 

kour    tœ    toûnt    tœrkoùzœnœ,     quand  je   secouerai    la    corde, 
tœ  mœ  ngrini,  soulevez-moi  (1.  que  vous  me 

souleviez,  §  138). 
kourdô  kvœ  tœ  doûatr,  toutes  les  fois  que  tu  voudras. 


—  310  — 

si  tœ  doùatç,  bœn,  ainsi  que  tu  voudras,  fais, 

si  ou  posa  kyœ,  tœ  arhitç,  après  que  tu  seras  arrivé. 

3°  Avec  les  prônons  indéfinis  tç,  tçdô,  setç,  sailô   (para)  kyœ, 
sadô  kyœ. 

noûkœ  dî  setç  tœ  bœn,  je  ne  sais  quoi  faire. 

tç  dô  tœ  tœ  bœimœ?  queveux-tuquenouste  fassions? 

tçdô  kyœ  tœ  doûatç,  quoi  que  tu  veuilles. 

4°  L'infinitif  manquant  en  albanais,  le  subjonctif  est  une  des 
manières  de  le  remplacer.  (Voy.  §  145.) 

nœ  yé  i  zôti  tœ  vrâtç,  si  tu  es  capable  [de  tuer,  1.  que 

tu  tues, 
blyé  nœ  ark  kyœ  tœ  vràsœ,  il  achète  un  arc  afin  de  tuer. 

i  érdhi  kôha  kyœ  tœ  vinte,  le  temps  arriva  pour  lui  d'aller 

(1.  qu'il  allât). 

5°  On  a  vu  plus  haut  qu'il  sert  aussi  à  exprimer  l'impératif. 
C'est  d'ailleurs  de  règle  pour  les  personnes  de  ce  dernier  mode, 
qui  n'ont  point  d'inflexion  spéciale. 

t'ou  hidhemi,  lançons-nous  sur  eux. 

Voy.  aussi  §  150,  II,  3°. 

CXLIII.  —  Conditionnel,  présent  et  passé.  —  Ce  mode  qui, 
comme  on  l'a  vu  (64),  n'est  autre  que  l'imparfait  précédé  des  par- 
ticules tô  ettœ,  marques  du  subjonctif  et  du  futur,  s'emploie  en 
général  comme  en  français  : 

1°  Après  une  proposition  non  hypothétique  :  si  pâ  kyœ  noûkœ 
to  t'a  çpinte  nœ  çtœpi,  quand  il  vit  qu'elle  ne  la  porterait  pas  chez 
elle; 

2°  Dans  des  propositions  principales  (apodose),  déterminées 
par  une  autre  proposition  contenant  l'énoncé  d'une  condition 
(protase).  Le  verbe  de  cette  dernière  est,  en  albanais,  a)  au  sub- 
jonctif, précédé  ou  non  d'une  conjonction,  quand  il  s'agit  d'une 
chose  à  venir  et  incertaine,  ex.  :  tœ  mœ  mèrhte,  ou  sikoûr  tœ  mœ 
mèrhte,  moûa  groûa,  to  t'i  bœne,  s'il  me  prenait  pour  femme,  je  lui 
ferais...;  tœ  kéçe  dliéçammœ  tô  tœyéçe  mœ  mirœ,  si  tu  avais  aussi  le 


—  311  — 

mouchoir,  tu  serais  mieux;  b)  comme  en  français,  à  l'indicatif 
avec  nœ,  si,  pour  marquer  un  fait  passé  et  connu,  dont  on  tire  une 
conséquence,  ex.  :  nœ  kir  niet  te  mœ  haute,  ta  te  dèrdheyposd  mœpâ, 
s'il  avait  l'intention  de  me  dévorer,  il  se  serait  jeté  sur  moi  dès 
qu'il  m'a  vu. 

Dans  ce  dernier  exemple,  et  il  en  est  ainsi  le  plus  souvent 
le  verbe  a  le  sens  dit  conditionnel  passé.  Cependant  il  en  prend 
aussi  quelquefois  la  forme,  à  l'aide  d'un  auxiliaire,  ex.  :  ndœ  pdt 
hékyourœ  kéky,  do  te  hiçte  nœnmûarœ  Pertendinœ,  Kr.,  s'il  eût  souf- 
fert, il  aurait  maudit  Dieu. 

nœ  m'a  dhcéntœ  gyithincê,  to     s'il  me  le  donnait  chaque  jour, 
tœ  bœnemi  zenginœ,  nous  deviendrions  riches. 

3°  Il  marque  l'intention,  la  probabilité  : 

se  to  tœ  vrinte   miknœ    kyo?  parce  qu'il  tuerait,  voulait  tuer, 

solhi,  l'ami  qu'il  avait  amené. 

se  to  tœ  délyte  nœ  mbrét   t'a  car  un  roi  devait  sortir  afin  de 

mérhte  groûa,  la  prendre  pour  femme. 

atyé  tek  to  tœ  hipœnte  nœ  ka-  comme  il  allait  monter  sur  le 

rdv,  i  râ  ounâza  nœ  dét,  navire,  la  bague  tomba  dans 

la  mer. 

4°  Il  s'exprime  aussi  par  le  présent  du  subjonctif. 

Ou,  5°  simplement  par  l'imparfait,  comme  dans  ce  proverbe  : 
tœ  bonite  tçdô  mizœ  midlytœ,  iç  ôka  ngdncê para,  si  chaque  mouche 
faisait  du  miel,  l'ocque  en  vaudrait,  1.  était,  un  para. 

CXLIV.  —  Optatif.  —  Il  a  deux  emplois  principaux  . 

1°  Il  sert,  et  cela  dans  des  propositions  indépendantes,  à  ex- 
primer des  souhaits,  en  bonne  ou  en  mauvaise  part;  la  poésie  en 
fait  grand  usage.  Aux  formules  de  salutation  (152),  on  trouvera 
plusieurs  exemples  de  souhaits  favorables;  en  voici  quelques 
autres,  des  deux  espèces  : 

o  kourbân  tœ  bœfça  !  ch.,  oh!  pussé-je  être  offert  en  sacri- 

fice pour  toi  ! 

ndritœ  ayô  kyœ  tœ  bœri  !  ch.,      louée  soit  (1.  qu'elle  brille)  celle 

qui  t'a  enfantée? 


—  312  — 

môs  oungdhffç  !  puisses-tu  ne  pas  voir  le  (être 

vivant  au)  matin  ! 

tœ  thèrtœ  nœ  zœmœrœ  !  que  (le  chagrin)  te  ronge  dans 

le  cœur1  ! 

2°  Précédé  de  ndœ,  si,  ndœ  môs,  si  ne,  il  marque  un  futur  con- 
ditionnel ou  hypothétique,  exprimé  en  français  par  le  présent  ou 
l'imparfait  : 

nœ  ârtœ  edhé  nésœr  ayô  zoiïa  si   cette  femme   venait   encore 

edhé     nœ    tœ    dhœntœ ,    i  demain  et  si  elle  te  donnait 

thoûay...  (qu'elle  te  donnât),  dis-lui... 

nœ  kyùfçi  tœ  zôtœ  tœ  dini  kœ-  si  vous  êtes  (ital.  se  sarete)  ca- 

tœ,  aère  to  t'ou  darovit,  po  pahles   de    deviner    cela,    je 

nœ  môs  kyôfçi,  to  t'ouvras,  vous  récompenserai;  si  vous 

ne  l'êtes  pas,  je  vous  tuerai. 

Rem.  —  Dans  ce  cas,  et  pour  mieux  marquer  l'incertitude 
d'une  condition,  on  emploie  une  périphrase  où  entre  l'optatif  du 
verbe  yàm,  être,  ex.  :  nésœr  nœ  kyôftœ  kyœ  tœ  ye'tœ  kdhœ  e  mirœ,  to 
tœ  ddly  pœr  gyd,  s'il  fait  beau  demain,  j'irai  à  la  chasse,  lit.  s'il 
était,  arrivait  qu'il  soit  beau  temps. 

3°  Après  la  proposition  hypothétique,  l'optatif,  dans  la  pro- 
position principale,  peut  marquer  un  désir  conditionnel,  ex.  :  tù, 
moy  mike,  nœ  f  ounddfça,  —  posi  lyisi  nœ  kàemV  oiithdfça,  —  tsbpa- 
tçîka  mœ  çéç  rafça,  ch.,  de  toi,  ô  mon  amie,  si  je  devais  me  séparer, 
—  comme  le  chêne  sur  pied  je  sécherais,  —  en  menus  morceaux 
je  tomberais  à  terre. 


CXLV.    —   CORRESPONDANCE   DES   TEMPS. 

Le  verbe  de  la  proposition  subordonnée  se  met  : 

1°  Au  présent  du  subjonctif,  après  le  présent  de  l'indicatif  et 
l'impératif  : 

doûatœvinœ,  je  veux  qu'il  vienne, 

thoûay-i  tœ  vinœ,  dis-lui  qu'il  vienne,  de  venir. 

1.  HaLn  a  rassemblé  ua  assez  grand  nombre  de  ces  formules,  p.  106  et 
seq.  de  sa  grammaire. 


-  313  - 

2°  Après  les  autres  temps  de  l'indicatif,  à  l'imparfait  ou  au 
présent,  selon  des  circonstances  difficiles  à  déterminer;  le  pré- 
sent cependant  semble  indiquer  la  fréquence  de  l'action,  p.  e.  : 
kœrkàninœ  tœ  ftyinin',  elles  demandaient  à  dormir,  1.  qu'elles  dor- 
missent (une  fois);  kiçin'  zakàn  tœ  flye'nœ,  elles  avaient  coutume 
de  dormir.  1.  qu'elles  dorment;  s  moûntnœ  Va  mirhninœ,  ils  ne  pu- 
rent, ou  n'ont  pu,  la  prendre,  1.  qu'ils  la  prissent. 


CXLVI.    —    DU    PARTICIPE    ET    DU   NOM    VERBAL. 
INFINITIF    ET    GÉRONDIF. 

I.  —  Le  participe  qui,  comme  tel,  a  le  sens  actif  et  passif, 
pr^nd  facilement,  avec  la  forme  de  l'adjectif,  la  valeur  d'un  nom 
d'agent  : 

î  dUourœ-i  (di),  celui  qui  sait,  le  savant; 

i  ikourœ-i,  celui  qui  a  fui,  le  fugitif; 

i  ndyéhourœ-i,  le  persécuté. 

puét  tœ  vouàrin  yô  tœ  psouârin  ,  prov.,  consulte  l'homme  d'ex- 
périence et  non  le  savant  (l.  interroge  celui  qui  a  éprouvé  et  non 
celui  qui  a  appris). 

II.  —  Nous  avons  dit  aussi  (04,  II,  voy.  aussi  le  paradigme 
lyith)  que,  précédé  de  certaines  prépositions  ou  particules,  et 
tantôt  seul,  tantôt  accompagné  da  prépositif  tœ,  c'est-à-dire 
transformé  en  nom  verbal,  le  participe  donne  naissance  à  des 
locutions  qui  tiennent  lieu,  en  plusieurs  cas,  de  l'infinitif  et  du 
gérondif.  Ces  combinaisons,  très-usitées  et  très-caractéristiques, 
sont  les  suivantes  : 

1°  Le  nom  verbal,  avec  pœr,  pour,  sert  à  exprimer  l'infinitif, 
avec  ou  sans  régime,  celui-ci  se  mettant  au  cas  voulu  par  le  verbe  : 
érdha  pœr  ta'  çitourœ  hOè  tçobdn,)e  suis  venu  pour  vendre  un  berger; 
e  çpoi'cnœ  pœr  tœ  vàrour,  ils  l'emmenèrent  pour  (le)  pendre  ;  ouçitœm 
pœr  tœ  thèrœ  é  pœr  tœ  vdièrhœ,  Kr.,  nous  avons  été  vendus  pour 
être  égorgés  et  exterminés  l. 

1.  Put  ne  se  traduit  pas  toujours  par  pour,  ex.:  ndonœse  pàtç  pœr  tœ  fi- 
tjàirœ,  K.,  quauû*  même  tu  aurais  à,  devrais,  gagner;  tainhi1  ipaçait  iclepœr 


—  314  — 

2°  Avec  me,  avec,  il  forme  une  sorte  de  participe  passé  ou  do 
gérondif,  dont  le  sujet  simple  ou  complexe,  exprimé  ou  non, 
peut  être  différent  de  celui  du  verbe  principal.  La  locution  s'ana- 
lyse par  l'aoriste  et  une  conjonction  ;  ainsi,  p.  e.,  me  tœ  ârdhourœ, 
lit.  avec  l'arriver,  en  arrivant,  équivaut  à  si  érdha,  si  érdhe,  etc., 
quand  j'arrivai,  quand  tu  arrivas,  etc.  Ce  gérondif,  comme  les 
autres,  est  susceptible  de  recevoir  un  régime  : 

me  tœ  digyoûar  kœtœ,  mùtra  la  sœur,  dès  qu'elle  eut  appris 

vâte,  cela,  alla, 

me  tœ  vœnœ  nœ  gôyœ,   kou-  dès  qu'ils  commencèrent  à  man- 

pœtoûanœ,  ger,  ils  s'aperçurent. 

La  construction  parait  souvent  bizarre  et  difficile  à  expliquer, 
parce  qu'il  arrive  : 

a)  D'une  part,  et  comme  en  français,  que  le  gérondif  n'a 
pas  le  même  sujet,  exprimé  ou  sous-entendu,  que  le  verbe  prin- 
cipal : 

me  tœ  rœnœ  pôrtœsœ,  ouliap,       à  force  de  frapper  la  porte,  elle 

s'ouvrit, 
me  tœ  ndœntourœ,  érdhi  kùh'     à  peine  furent-ils  assis,   1.   en 
e    boûkœsœ,  s'asseyant,  qu'arriva  l'heure 

du  repas. 

b)  Et,  de  l'autre,  que  le  gérondif  reçoit  un  sujet  au  nominatif, 
différent  d'ailleurs  de  celui  du  verbe  personnel  : 

me  tœ  dâlyce  kiça,  e  çé  prifti,       comme    on   sortait    de   l'église 

(1.  avec  le  sortir  l'église),  le 
prêtre  le  voit. 

me  tœ  ikourœ  kalyi,  hôdhi  au  moment  où  le  cheval  se  sau- 
mbréti  sûtœ,  va,  le  roi  jeta  les  yeux. 

tœ  vrârœ  didlyinœ,  l'intention  du  pacha  était  de  tuer  l'enfant.  Cette  locution, 
très-usitée,  a  des  emplois  variés,  ainsi  elle  exprime  la  destination  d'un  ob- 
jet :  nœ  kalyïbe  pœr  tœ  ndœntourœ,  une  cabane  pour  habiter  ;  nœ  lyegèn  pœr  tœ 
lydrœ,  un  bassin  pour  se  laver;  après  le  v.  ydm,  elle  équivaut  au  part,  et  gé- 
rond.  latin  en  dus,  dum  :  noùk'  œçtœ  pœr  tœ  tçouditourœ,  il  n'y  a  pas  à  s'é_ 
tonner;  fort  pœr  tœ  çœnouar1  œçtoî  nœ  fyâlyœ,  Kr. ,  il  y  a  une  parole  fort  à 
remarquer;  kçtepœr  tœ  bœrœ  nœ  kourbdn,  il  devait  être  fait  un  sacrifice. 


—  315  — 

3°  Sans  article,  et  avec  la  particule  doûke  ou  toùhe  (modifi- 
cation de  la  conjonction  tek,  pendant  que),  le  participe  forme  un 
gérondif  présent  *  : 

doûke  rhougoulliisour  ra  mœ  en  roulant,   elle  tomba  dans  un 

nœ  poûs,  puits, 

doûke    fdlvour  edhé  lvoûtour  il  invoqua  Dieu  en  priant  et  en 

bœri  ridjâ  Perendisœ,  suppliant, 

toûke  kyérœ,  yûç  to,  tœ  çkon  en  pleurant  (toujours)  comment 

ku'tœ  yétœ?  ch.,  la   passerai-je,   cette  vie? 

4°  Avec  pd,  sans,  il  forme  une  locution  qui  marque  une  action 
antérieure,  ou  conséquence  de  celle  exprimée  par  le  verbe  prin- 
cipal, et  qui  peut  se  rapporter  aussi  à  un  sujet  différent;  elle 
répond  aussi  parfois  a  l'infinitif  français  : 

edhé  gyce   kâfço? ,    pa  vràrœ,     et,  avant  de  l'avoir  tué,  je  ne 

s  doua,  po...  veux  rien  que... 

kœtœ    çpélhœ  ,    pa   mboûçour     cette  caverne,  avant  l'expiration 

de  (1.  pas  remplis)  quarante 
jours,  ne  l'ouvre  pas. 
il  ouvrit  les  portes  sans  que  per- 
sonne s'en  aperçût, 
il  l'épousa  sans  faire  de  noce, 
qu'il  se  baigne  sans  payer. 


duzét  dit,  môs  t'a  hâptç, 

hâpi  dûertœ,  pa  koupcetoûarœ 

rïeri, 
e  mûri  pa  bœroî  dâsmœ, 
tœ  1  yâlietœ  pa  pagoûarœ , 


5°  Au  génitif  ou  ablatif,  le  plus  souvent  indéterminé,  le  nom 
verbal  marque  la  cause  ou  le  but  de  l'action  ;  il  se  traduit  par 
l'infinitif  avec  de  : 


oungyirhtçœ  sœ  britouri, 


je    me  suis  enroué  à  force    de 
crier. 


1.  A  Fyéri,  doàhe  est  remplacé  par  tùk  (gu.  toûe)  me,  p.  e.:  tuk  me  parce, 
thœnœ,  eu  voyant,  en  disant;  kœyô  tuk  me  kyènœ  e  vàvfœrœ,  do  tœ  yèlœ  e 
ndèrtçme,  celle-là  étant,  parce  qu'elle  est,  pauvre,  sera  honnête. —  Krist.  em- 
ploie cette  locution  dans  le  sens  du  part.  prés.  latin  :  do  tœ  ïni  pasi  Perœndira, 
luuke  ngyôhourœ  lœ  mirœnce...,  eritissicut  dei  cognoscentes  lxmura  ;  pà  çpôr- 
tœnœ  touk  i  lyoundroùarw,  il  vit  La  corbeille  flottant,  qui  llottait;  ou  bien  il  en 
tire  des  temps  périphrastiques,  analogues  à  l'anglais  :  /  am,  I  was,  ijoing,  etc.: 
tour  içte  touke  koulhôtourœ  grigyœnœ,  tandis  qu'il  gardait,  était  gardant,  le 
troupeau. 


—  316  — 

oufrûit  son  pipi,  il  s'est  gonflé  de  boisson, 

biky  dôrœ  sœ  pirit,  sœ  ngrœ-     abstiens-toi  du  boire,  du  man- 
nit,  Kr.,  ger. 

Rem.  —  La  même  idée  peut  être  rendue  par  le  verbal  déter- 
miné, avec  ngâ  :  plyâsa  ngdtœ  kye'çouritce,  ou  iœ  kye'çouri,  j'ai  crevé, 
je  crève,  de  rire. 

CXLVII.  —  Les  verbes,  tant  actifs  que  médio-passifs,  s'em- 
ploient impersonnellement,  c.-à-d.  sans  sujet  défini,  comme  : 

kâ,  s  kâ,  il  y  (en)  a,  il  n'y  (en)  a  pas. 

gyân,  il  convient. 

(mœ)  doûketœ,  il  (me)  paraît. 

moûnt,  moûndetœ  (se),  il  se  peut  (que). 

doûhetce,  lyipsetœ,  se,  il  faut  que. 

mirbetœ  véct,  se,  on  comprend  que. 

mœ  oudhœmp,  j'ai  eu  pitié. 

ngdhihetœ,  le  jour  parait. 

érhetœ,  ngrûsetœ,  il  se  fait  nuit. 

i  ouçtû  pœr  kopsd,  elle  eut  envie  d'agrafes  ;  i  ouhourhsûe  pœi 
délijenœ,  il  eut  regret  pour,  voulut  épargner,  la  brebis,  etc. 


CXLVIII.  —  CONJONCTIONS. 

Le  mode  avec  lequel  elles  se  construisent  a  été  indiqué  au 
§  97;  voy.  aussi  le  lexique.  Il  suffira  de  faire  connaître  ici  en 
détail  les  diverses  manières  de  rendre  les  conjonctions  françaises 
si  et  que,  à  cause  de  leur  importance. 

CXLIX.  —  Selon  qu'il  s'agit  de  conditions  d'une  réalisation 
incertaine,  que  ces  conditions  dépendent  ou  non  de  la  volonté 
des  personnes  du  discours,  ou  enfin  qu'il  s'agit  de  faits  existants, 
mais  dont  la  véritable  nature  n'est  pas  connue,  on  emploie  : 

1°  Avec  l'optatif  mlœ,  nœmôs;  voy.  §  143,  2°. 

2°  Avec  le  subjonctif,  sikoûr  (§  141),  si  lœ  mes  tœ  gœzénem  nri- 
tœnœ,  hoûr...?si  je  ne  me  divertis  pas  la  nuit,  quand...  ? 


—  317  — 

3°  Avec  l'indicatif,  ndœ  :  nœ  dô,  mèrh  li,  si  tu  veux,  prends- 
en,  toi  ;  nœ  mœ  dé  moûa,  si  tu  m'aimes. 

A0  Egalement  avec  l'indicatif,  et  comme  liaison  entre  deux 
propositions  (interrogation  indirecte),  ndœ,  se  (italien  se),  a 
(proprement,  est-ce  que?),  ex.  : 

e  pûeti,  se  vâri  diâlyinœ,  il  lui  demanda  s'il   avait    fait 

pendre  le  jeune  homme. 

noùkœ   di  se  e  bârdhœ,   se  e  je  ne  sais  pas  si  c'est  blanc  ou 

zézœ,  si  c'est  noir, 

s  e  voûrœ  ré  se  kfçtey,  se  s  je  n'ai  pas  fait  attention  si  elle 

klçtey,  en  avait  ou  n'en  avait  pas. 

noùkœ  di,  a   dô  dhé  ti,  (se  do  je  ne  sais  pas  si  tu  veux  aussi, 

tœvryœ),  toi  (s'il  viendra), 

noùkœ   mœ  thoûa ,   tçoûpœ  a  tu  ne  me  dis  pas  (si)  tu  es  fille 

diâlyœ  yé,  ou  garçon. 

5°  Dans  ce  dernier  cas,  mais  sous  forme  négative  :  tœ  çô, 
mes  i  a  ndzier,  que  je  voie  si  je  ne  pourrai  pas  le  lui  ôter. 

CL.  —  La  conjonction  que  s'exprime  comme  il  suit  : 

1°  Kyœ,  se,  servent  à  lier  les  phrases  énonciatives  :  i  lltànœ 
kyœ  noûkœ  ddlyinœ,  ils  lui  dirent  qu'ils  ne  suffisaient  pas. 

Kyœ  indique  aussi  la  cause  :  tç  ké,  o  bîr,  kyœ  noùkœ  moûnt? 
qu'as-tu,  mon  fils,  que  tu  ne  te  portes  pas  bien. 

Rem.  —  Lorsqu'on  rapporte  les  paroles  d'une  autre  personne, 
il  est  d'usage  de  le  faire  par  le  discours  direct,  précédé  néan- 
moins de  kyœ,  qui  alors  n'est  plus  que  l'équivalent  des  guillemets 
dans  l'écriture  l  :  i  thàtœ  kyœ,  ikœ  kœtéy,  il  lui  dit  que,  «  va-t'en 
d'ici;  »  e  pûet  kyœ,  psé  noùkœ  hâ?  il  lui  demande,  «  pourquoi  ne 
manges-tu  pas?  » 

'J  '  Au  subjonctif,  kyœ  est  ordinairement  supprimé,  étant  suppléé 
par  la  particule  tœ  :  si  e  ]»i  kœtdb,  kyœ  noûkœ  kir  nœ  mcént  t'a  ngdsœ, 
quand  il  vit  que  celui-ci  n'avait  pas  l'intention  de  lui  nuire, 
1.  qu'il  le  touche. 

Exprimé  dans  ce  cas,   kyœ  répond  d'ordinaire  à  pour,  afin 

I.  Comme  ki  en  turc,  et  quelquefois  l'.\  dans  l'ancien  grec. 


—  318  — 

que  :  hœ  dif  me  t<v  ddlyœ  kyœ  l'i  ngarkbnœ,  un  jour,  comme  il  sor- 
tait, pour  les  charger,  1.  afin  qu'il  les  charge. 

3°  La  préposition  ngd,  dans  les  comparaisons,  rend  que  et  de  : 
kûy  kydénga  mœ  mirœ  ngd  oûnœ,  celui-là  vaut  bien  mieux  que  moi; 
tœ  ddlyimœ  mœ  pœrpdra  ngâFatiméya,  sortons  plus  tôt  que,  avant, 
Fatimé  ;  môs  tœ  ddlyœ  mœ  lyârk  ngd  nœ  salait  oûdhœ,  qu'il  n'aille 
pas  à  plus  d'une  heure,  de  distance.  Se  a  aussi  le  même 
emploi. 

4°  Lorsque  la  comparaison  a  lieu  entre  deux  propositions, 
elle  est  marquée  par  se  ou  ngd  :  mœ  mirœ  tœ  diç  se  tœ  kéç,  prov., 
mieux  vaut  savoir  qu'avoir,  1.  mieux  que  tu  saches  que  ce  que  tu 
aies  ;  ngd  kœyô  oudœftûe  mœ  tépœrœ  ngd  pdt  hjœnourœ  dœftûerœ 
pœrpdra,  Kr.,  par  cela  il  fut  manifesté  plus  qu'il  n'avait  été  ma- 
nifesté auparavant. 

5°  Sa  eM  le  conséquent  d'un  adjectif  ou  d'un  adverbe  corré- 
latifs :  me  kâkyœ  foukyi,  sa  i  kœtsûenœsûtœ,  avec  tant  de  force  que 
les  yeux  lui  jaillirent. 

6°  Que  ne,  se  niés  :  vœçtô,  se  môs  i  çtûptç,  fais  attention  que  tu 
ne  les  écrases  pas,  à  ne  pas  les  écraser. 

7°  Après  hdm  frihœ,  avoir  peur,  craindre,  que  ne,  nœ  (si),  se, 
que  ne  pas,  nœ  môs,  selç  :  kùm  frikœ  nœ  rœntœ  ci,  —  nœ  môs  tœ 
rœntœçi,}Q  crains  qu'il  ne  pleuve,  qu'il  ne  pleuve  pas;  — setçô 
mœ  flyét,je  crains  qu'il  ne  me  parle  pas,  ch.;  —  se  mœ  hâ,  que  tu 
ne  me  manges. 


CLI.    —    AFFIRMATION,    KÉGATION,   INTERROGATION. 

Nous  avons  réuni  ici,  pour  plus  de  commodité,  tout  ce  qui  a 
rapport  à  l'expression  de  ces  modes  de  la  pensée  dans  les  diffé- 
rentes parties  du  discours. 

I.  —  a?  est-ce  que?  a  t'a  solhi  lyoûlyenœ  ?  est-ce  qu'il  t'a  apporté 
îa  fleur  ? 

pô  !  certes  !  comment  donc  !  oui  ! 

ne  (gr.  nai),  evét  (tk.),  oui  (plus  usités  quepô). 


—  319  — 

yô,  non. 

yô  a  i>o  yô?  oui  ou  non  ?  vête  a  po  yô,  y  vas-tu,  oni  ou  non? 

noûkœ,  s,  ne,  ne  pas. 

L'interrogation,  en  général,  n'est  marquée  que  parle  ton  de 
la  voix  et  sans  changement  dans  l'ordre  des  mots. 

En  ajoutant  a,  on  donne  plus  de  force  à  l'expression  :  e  sblhi, 
l'a-t-il  apport.'- )  n  e  sblhi,  est-ce  qu'il  l'a  apporté? 

On  peut  interroger  aussi  sous  une  forme  négative,  à  l'aide  de 
nids,  qui  répond  alors  au  latin  nonne2,  est-ce  que  ne?  est-ce  que 
par  hasard?  peut-être  que?  ex.  :  mâstœmàri  mdlhi  pœr  ndmenœ, 
1.  le  regret  pour  ta  mère  ne  t'a-t-il  pas  pris  ?  ne  regretterais-tu 
pas  ta  mère? 

Pour  répondre  soit  affirmativement,  soit  négativement,  il  est 
plus  ordinaire  et  plus  poli,  surtout  dans  la  seconde  hypothèse,  de 
répéter  le  verbe  de  la  question  :  e  pê ?  —  epdçœ;  «oiite,  ou  s,  « 
pâçœ,  l'as-tu  vu  ?  —  je  l'ai  vu  ;  je  ne  l'ai  pas  vu. 

II.  —  Mes,  ne  pas,  ne. 

1°  Par  ellipse,  et  comme  défense  de  faire  :  môs!  non!  c.-à-d. 
ne  fais  pas  cela  !  (gr.  [«i  !) 

2°  C'est  la  seule  négation  qui  accompagne  l'impératif;  vov. 
§  138. 

3°  Elle  se  construit  le  plus  souvent  avec  le  subjonctif  :  e  hhdhi 
mœ  '''"'  hendék,  kyce  mes  t'a  çihin'  vcblhézœritœ,  il  la  jeta  dans  un 
{•■-<è,  afin  que  ses  frères  ne  la  vissent  pas.  — Sans  kyœ,  comme 
liaison  entre  deux  propositions  :  tsilya  cèçtœ  e  zona  môs  tœ  flyèrœ, 
celle  qui  est  capable  de  ne  pas  dormir. 

4°  On  la  trouve  cependant  aussi  avec  l'indicatif  :  fbhjœ  tr  do, 
prit  tr  mô$  dô,  prov.,  dis  ce  que  tu  veux,  reçois  (souffre)  ce  que  tu 
ne  veux  pas  :  dé  môs  dô,  que  tu  veuilles  ou  que  tu  ne  veuilles  pas, 
bon  gré  mal  gré;  et  dans  la  formule  initiale  des  contes  :  iç  môs 
ir.  il  y  avait,  il  n'y  avait  pas. 

5°  Sur  môs,  ndœ  môs,  avec  l'optatif,  voy.  §  143. 

6°  Se  môs,   de  peur  que  :  to  t'ou  rouan  youce,  se  môs  na  vycn 


—  320  — 

ndnœ,  je   ferai  la  garde  pour  vous,  de  crainte  qu'il  ne  vienne 
quelqu'un. 

III.  —  As,  as  s,  pas  même,  pas  non  plus  :  as  oûnœs  dî,  je  ne  le 

sais  pas  moi-même. 

As-as,  ni-ni  ;  nœ par  kœpoûtsa  as  tœ  mœdhd  çoûmœ  as  taj  vôgœlya 
fdre,  une  paire  de  souliers  ni  trop  grands  ni  tout  à  fait  petits. 

Noûkœ-a,  ne-ou  =  ni  ni  :  noûkœ  gyéti  nônœ  groûa  a  tçoûpa,  il  ne 
trouva  aucune  femme  ou  fille. 

Koûrhœ  s,  ne  jamais  :  koïirhœ  s  ço  gyœ,  je  ne  vois  jamais 
rien. 

Mœ  s,  de  plus  :  mdb  s  dourbi,  il  n'y  tint  plus. 

S  ahôma,  pas  encore  :  s  eleiç  ngôrdhourœ  akbma,  il  ne  l'avait  pas 
encore  tué. 

S  fdre,  pas  du  tout  (fdre,  tout  à  fait). 

S  dot,  pas  du  tout,  marque  l'impossibilité  de  faire  :  s  e  sielh 
dot  mirœ,  je  ne  puis  venir  à  bout  de  le  porter  ;  ikœ  kœtcy,  se  s  e  hd 
dot  me  moïta,  va-t'en  d'ici,  car  tu  n'es  pas  en  état  de  me  résister, 
1.  tu  ne  peux  le  manger  avec  moi. 

IV.  —  S,  nonkœ,  ashœ,  pas  même  une  personne:  ngyer  die  s 
kam  gyétoiirœ  as  nœ,  jusqu'à  hier,  je  n'en  avais  pas  même  trouvé 
un,  pas  trouvé  un  seul  ;  noûkœ  çé  as  nœ  kyènky,  il  n'aperçoit  pas  un 
seul  agneau;  as  nœ  noûkœ vâiti,  personne,  nul,  n'alla. 

Sndônœ,  ne,  aucun  :  noûkœ gye'tmœ  ndônœ  tçoûpœ,  nous  n'avons 
trouvé  aucune,  pas  trouvé  de,  fille. 

S  ndônœ  neri,  s  neri,  personne,  nul  ne  :  s  kye  ndônœ  îieri  hyœ  Va 
ninte,  il  n'y  eut  personne  qui  le  reconnût  ;  môs  tœ  tœ  çôhœ  îieri,  que 
personne  ne  te  voie;  pa  koupœtoûarœ  neri,  sans  que  personne  s'en 
aperçût. 

S  gyœt  s  gyœ-kdfçœ,  ne  rien  :  noûk'  i  vodha  gyœ,  je  ne  lui  ai 
rien  volé. 

Noûkœ  doua  tyétœr  gyœ,  je  ne  veux  pas  autre  cho?e;  môs  tœ 
kœrkànlç  tyétœr,  pô...,  ne  demande  pas  autre  chose,  mais...,, 
c.-à-d.  rien  autre  chose  que. 


—  3-21 


CLII.  —  CONSTRUCTION    OU   ORDRE    DES    MOTS    DANS   LE    DISCOURS. 

La  construction  albanaise  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  fran  • 
çaise,  même  dans  quelques-unes  de  ses  inversions.  Cependant  le 
chkipe  jouit  d'une  plus  grande  liberté  que  notre  langue  quant  à 
l'ordre  'les  parties  constituantes  de  La  proposition,  lesquelles  se 
placent,  en  général,  non  point  avec  la  rigueur  mécanique  de  la 
construction  allemande,  mais  selon  l'importance  qu'elles  ont  dans 
l'esprit  de  celui  qui  parle;  aussi  trouve-t-on  très-fréquemment  : 

1°  Le  sujet  après  le  verbe  :  kvènœ  tri  màtra,  il  y  avait 
(1.  étaient)  trois  sœurs;  s  hâoûykou  mœ  porosi,  prov.,  le  loup  ne 
mange  pas  au  commandement.  —  Cela  arrive  surtout  dans  les 
phrases  incidentes  qui  commencent  par  un  adverbe  ou  une  con- 
jonction :  ex.  :posâ  ouvra  dèrhi,  quand  le  sanglier  eut  été  tué; 
pd&  inr  tçikœ  mi  vyèn  edhé  dielhi,  peu  après  arrive  aussi  le  soleil  ; 
ou  même  dans  les  propositions  principales,  quand  le  sujet  est  déjà 
connu  :  mari  diâlyitœ  çàkyenœ,  le  jeune  homme  (dont  nous  avons 
parlé)  emni  sna  sa  femme  ;  hûri  kûy,  celui-ci  entra. 

2°  Le  sujet  après  le  complément  direct  ou  indirect  :  nœ  mes  tœ 
oûdhœsœ  didlyinœe  mari  ouria,  au  milieu  du  chemin  le  garçon  (ac.) 
le  prit  la  faim,  il  eut  faim;  kœtiy  mbrétit  iérdhi  kbhn,  à  ce  roi  lui 
arriva  le  temps  de. 

3°  L'apposition  avant  le  verbe  ou  avant  le  sujet  :  tltélœ  :  neri 
yàm,  il  lui  dit  :  Je  suis  un  homme  ;  tœ  tœvifiœ  i  dbmbœly  douhâni, 
eh.,  afin  que  le  tabac  te  paraisse  agréablo. 

A0  Le  verbe  cà  la  fin  de  la  phrase  :  oûykou  myèrgoulhœ  kœrkàii, 
prov.,  le  loup  cherche  le  brouillard. 

II.  Toutefois  il  y  a,  comme  on  l'a  déjà  vu,  des  'mots  dont  la 
place,  relativement  à  d'autres,  est  ou  invariable  ou  strictement 
marquée.  Ainsi  : 

1°  Le  génitif  suit  le  nom  qui  le  régit,  §  33. 

2°  Voyez,  sur  la  place  des  adjectifs  :  qualificatifs, §§  43,  116; 
possessifs,  §  5i,  et  démonstratifs,  §  ['32,  3°. 

21 


—  322  — 

3°  Sur  la  place  du  pronom  personnel  à  l'égard  du  verbe,  et 
particulièrement  de  l'impératif,  §§  52,  127. 

Il  s'intercale  entre  la  particule  t<s  du  subjonctif  et  le  verbe; 
ex.  :  t'a  mdrhœ,  pour  qu'il  le  prenne. 

S'il  y  en  a  deux,  le  datif  précède  l'accusatif;  ex.  :  ciUu:  i  a  dhd, 
et  il  la  lui  donna  (§127,11). 

4°  Le  nom  et  l'adjectif  ne  peuvent  être  séparés  que  par  l'ad- 
jectif possessif. 

5°  L'auxiliaire  précède  immédiatement  le  participe. 

6°  La  préposition  précède  toujours  son  régime. 

7°  Il  en  est  de  même  de  l'adverbe  négatif  à  l'égard  du  verbe  ; 
la  place  des  autres  adverbes  est  plus  facultative. 

III.  —  Au  reste,  le  texte  qui  suit,  accompagné  d'une  traduc- 
tion interlinéaire,  donnera  une  idée  nette  de  la  construction 
albanaise. 

I. 

Çoûmœ  mirœ    e     koupœtùn  çdoneri 

Très     bien     le  comprend    chacun 

sisa       i    çtrûdhi  zœmbœrœnœ  kœtiy 

combien  lui     serra        le  cœur        à  ce 

reçpèrit     kœyô  vdékiya       e     tœ  eokyesœ     tiyâ. 

marchand    cette       mort     celle  de    l'épouse  sienne. 

II.  —  pralhce  (conte). 

Aère     kûy      thà  kœtœ  prâlhœ  :     lç       môs 
Alors  celui-ci  dit      ce       conte  :    Était     ne 

iç,      na      kyé  nœ      neri,       na     dôlhi    nœ 
était,  nous     fut  un   homme,  nous  sortit  un 

ditœ    pœr      gyâ,       tek        gy oûante     na 

jour  pour  chasse,  comme  il-chassait  nous 

vrâou  nœ  zorkàdhe  (kaproûly).         Si  e 

il-tua   un  chevreuil.  Après  que  le 

vrâou       i      ryépi     lyekoûrœnœ  edhé     e 

il-eut  tué  lui  écorcha       la  peau         et       la 


—  3*23  — 

môri  edhé     miçtœ      e       zorkâdhesœ    e  foûti 
prit       et     la  chair  celle  du  chevreuil   la   mil 
nue  Scê  glhôfkœ  edhé  e    mboulj  6i     me 
dans   un       trou         et     la     couvrit      avec, 
th  étœra,     kyœ  tœ      vinœ        h  étœr     hérœ 
des-feuilles,  afin  que  il-vienne  une-autre    lois 
t'a  marine.         Po-sà        ikou  aiï     na      çkùi 

pour-que  la  prenne.    Après  que  partit  il    nous  passa 
andéy  ùté  boûrhœ.  Douke  çkoûarœ 
par  là    un    homme.      En       passant 
na      gyéti       atœ    miçtœ  mboulyoûarœ 
nous  il-trouva  cette    chair        couverte 
me    flyétœra,  edhé       si       e    dzboulyôi 
avec    feuilles,      et     quand    la  découvrit 
e   môri.       Tani  ou         pues,  tsilyi 

la    prit.   Maintenant  vous  je  demande, lequel 
ké    hâk       t'a       mârhœ    miçtœ?      au     kyœ 
a    droit  qu'il  la   prenne  la  chair?  celui    qui 
e  vraou    a      au    kyœ  e    gyéti? 
la     tua    ou    celui    qui  la  trouva? 

(Extrait  du  conte  n°  XI I,  de  Pœrmét.) 


CLIII. —  FORMULES    DE    SALUTATION. 

I.  —  En  albanais,  on  s'adresse  la  paroi'  à  la  deuxième  per- 
sonne du  singulier;  l'inférieur  à  l'égard  d'un  supérieur,  les  gens 
delà  g  ipérieure  entre  eux,  usentde  temps  à  autre,  mais  en 
parlanl  toujours  à  la  deuxième  personne,  de  la  formule  de  poli- 
tesse zœteria  yàte(tCènde,  en  parlant  a  une  femme),  contractée  d'or- 
dinaire en  zotœràte,  ta  seigneurie,  ce  qui  répond  au  grec  77  eùyeveia 
cou  ffoC,  <t  non  oâç)  :  zotœria  yôte  (éndœrha  <io  tœ  kèç  jidrœ,  ta  sei- 
gneurie aura  rêvé  cela,  dit  le  cadi  au  pacha  dans  un  conte  ;  ngd 
zotœri  tdbnde  noûkœ  nddhem,  ch.,de  ta  seigneurie  je  ne  me  sépare- 
rai pas. 

II.  —  Les  formules  de  salutation  les  plus  ordinaires  *  sont  les 
suivantes  : 

1.  IlaLa  fn  a  rassemblé  uu  grand  nombre,  'Tain.,  p.  1(J7. 


—  324  — 
Le  matin,  celui  qui  entre  : 


mirœmœngyési, 

Vers  le  soir  : 
mirœ  mbrœma, 

Réponse  : 
mi  s'  (mirœ  se)  érdhe, 


bonjour,  1.  bon  matin, 
bon  soir. 

tu  es  le  bienvenu,  1.  il  est  bien 
que  tu  es  venu. 


le  bien  venu  qui  est  venu. 


ou  : 
mi'  s'èrth  koûç  èrth, 

Dans  la  soirée,  celui  qui  part  : 
mirœnâtœ,  bonne  nuit. 

Réponse  : 

ouncdhifc  cœndôcœ,  pritou  mirœ,  puisses-tu   te  lever  en    bonne 

santé!  1.  sois  bien  reçu  (chez 
toi). 

çœndét  pâtç,  aie  bonne  santé. 

A  l'heure  des  repas,  celui  qui  entre  : 
pœr  tœ  mirœ  fou  bœftœ.  que  cela  soit  pour  ton  bien. 

Réponse  : 
oudhœrô,  t'a  hâmœ,  ordonne,  mangeons  (ensemble). 

Quand  on  se  rencontre  au  dehors  : 
mirœ  mœngyési,  ) 


mirœ  dita, 
mirœ  mbrœma, 


tç  bœn,  tçbœni? 

kyûç  yé,  yini? 

koû  œçtœ  zôt'i  çtœpisœ  ? 


bonjour, 
bon  soir. 

On  dit  encore  : 

)    comment  te  portes-tu,  vous  por- 
S        tez-vous  (ttwç  â'yeiç)  ? 

où  est  le  maître  de  la  maison  ? 


—  325  — 

Réponse  : 
tœ  roûatœ  (=  rùftœ)  ndèriva.     que  ton  honneur  vive! 

ou  : 
gyithœ  bâçkœ.  tous  ensemble. 

Les  jours  de  fête  : 

pœr  çoùmœ   mot    (j^povouç  icoX-     pour  beaucoup  d'années  ! 
Xou'ç)  ! 

gœzoùaçi,  réjouissez-vous. 

A  celui  qui  part  pour  un  voyage  : 
oùdh'  e  înbârœ,  heureux  voyage. 

Réponse  : 
nibârœ  pâtç,  bonne  chance. 

ou  : 
pyékçim  prâir  (pœr  hâir),  heureux,  revoir. 

Aux.  noces,  toast  en  l'honneur  des  époux  : 
ouniblyâktçin'e  outraeigofçinœ,    qu'ils  vieillissent  et  prospèrent. 

Le  souhait  me  çœndét,  «  avec  santé,  »  sert  en  beaucoup  de  cir- 
constances, p.  e.  quand  quelqu'un  éternue,  etc. 

Les  musulmans  ont  des  formules  particulières,  tirées  de 
l'arabe. 


—  326  — 

APPENDICE. 
I. 

SUR     LE      NEUTRE1. 

Le  neutre  existe-t-il  en  albanais  ?  Le  lecteur  peut  être  légiti- 
mement surpris  de  voir  poser  une  pareille  question,  à  propos 
d'une  forme  grammaticale  qui,  d'ordinaire,  dans  les  langues, 
occupe  une  place  si  considérable  qu'elle  ne  peut  être  contestée  ; 
si  l'anglais  fait  exception,  tout  au  moins  le  genre  neutre  y  a, 
dans  les  pronoms  de  la  3e  personne,  une  forme  propre  et  cer- 
taine. Le  fait  qu'il  y  a  matière  à  doute  montre  déjà  que  dans  le 
chkipe,  les  éléments  linguistiques  qu'il  peut  y  avoir  lieu  de  com- 
prendre sous  la  catégorie  du  neutre,  doivent  être  rares  et  surtout 
ambigus.  C'est  ce  qui  ressortira  de  l'exposé  que  nous  allons  faire 
et  qui  sera  convenablement  précédé  du  vers  : 

Grammatici  certant,  et  adhuc  sub  judice  lis  est. 

I. — Les  grammairiens,  en  effet,  sont  divisés  en  deux  camps. 
Pour  le  neutre  :  Rada,  qui  l'admet  pleinement;  Camarda,  aussi 
Albanais  de  naissance  (ce  qui  est  d'un  grand  poids),  lequel  tem- 
père son  opinion  par  cette  remarque  :  «  Qu'il  y  ait  réellement 
dans  la  langue  dont  je  parle  une  déclinaison  neutre  complète 
comme  en  grec,  et  en  latin,  c'est  ce  qui  n'est  pas  facile  à  démon- 
trer2; »  le  P.  da  Lecce  et  Reinhold,  tous  deux  étrangers,  mais 
familiarisés  par  une  longue  pratique  avec  l'idiome  dont  ils  ont 
traité.  Contre  :  Halm3,  le  P.  Rossi,  s'appuyant  sur  l'autorité 
d'un  Guègue  4,  et  enfin  Kristoforidis,  qui  m'a  donné  verbalement, 
mais  de  la  manière  la  plus  positive,  son  opinion. 

1.  Voyez  §  119,  111. 

2.  Grammatologia,  p.  18G. 

3.  Grammaire,  §  11,  1;  voy.  ci-dessus,  §24. 

4.  «  Il  génère  neutre-  nella  lingua  albanese,  secundo  Monsignor  D.  Gaspare 
Grasnisch,  abate  mitx^ato  di  Mirdita,  espertissimo  nel  suo  idioma  Epirotico, 
non  esiste;  ma  che  (sic)  tutti  li  nomi  appartengono  al  génère  mascolino  o  al 
femminino.  »  Reg.  granim.,  p.  10.  — Vassa-Efendi  s'est  exprimé  à  moi  dans 
le  même  sens. 


—  3-27  — 

II.  —  Laissant  les  opinions,  voyons  les  faits,  c'est-à-dire  les 
formes  grammaticales,  auxquelles  celles-là  s'appliquent,  et  tout 
d'abord  remarquons  qu'il  n'y  a  point,  au  contraire  du  grec,  du 
latin,  et  surtout  du  slaTe,  de  désinence  qu'on  puisse  dire  spéciale 
au  neutre.  Les  formes  en  question  sont  les  suivantes  : 

1°  Substantifs  :  noms  à  double  forme,  comme  ouyœ-i,  OÛyœtœ 
(§  24]  :  noms  abstraits,  tirés  des  adjectifs,  ex.  :  tœ  koûkyetœ, 
fcèmblyœ,  dét.  t'cèmblyitœ  (§  42);  noms  verbaux  tirés  du  par- 
ticipe, ex.  :  tœ  mboultfoûarœ,  tœ  mboulyoûaritœ  [ibid.)\  ces  deux 
dernières  classes  précédées  de  l'article  prépositif  tœ  (§32). 

2°  adjectif:  Quand  il  est  mis  attributivement  après  un  des 
noms  précédents,  et  alors  il  se  présente  sous  la  forme  du  singu- 
lier masculin,  précédé  du  même  prépositif, 'ex.  :  tœ  ftdhœiitœ 
u'iiir  tœ  ke'ky,  tœ  mdth, 

3°  Le  prépositif  tœ,  qui  se  joint  au  pluriel  de  certains  noms, 
masculins  ou  féminins,  et  au  pluriel  de  l'adjectif  dans  les  deux 
genres. 

Quant  à  la  désinence  tœ,  qui  caractérise  l'aspect  déterminé, 
elle  est  commune,  au  pluriel,  à  toute  la  déclinaison,  sans  excep- 
tion. 

4°  Pronom.  Reinhold  donne  pour  les  adjectifs  et  pronoms  pos- 
sessifs (mon,  le  mien,  etc.),  une  nomenclature  assez  complète, 
mais  dont  toutes  les  formes  se  retrouvent  soit  au  masculin,  soit  au 
féminin  ;  la  seule  différence  est  qu'elles  sont,  même  au  singulier, 
précédées  et  suivies  de  la  syllabe  tœ.  Il  attribue  aussi,  et  comme 
Kada.  aux:  démonstratifs  plur.  masc.  kœtâ  et  atd,  la  valeur  d'un 
neutre  :  hoc  illud  [kœtétx  kœrtoûaritœ,  voj.  §  119).  Malheureuse- 
ment, cet  auteur  n'a  donné  aucun  exemple  à  l'appui  de  ses  para- 
digmes. 

III.  —  Gomme  on  peut  le  voir,  la  difficulté  roule  presque  en- 
tièrement sur  la  nature  du  prépositif  tœ.  Est-ce  toujours  un  plu- 
riel, ou  est-ce  quelquefois  un  singulier?  Si  l'on  répond  par 
l'affirmative  à  cette  dernière  partie  de  la  question,  il  en  résultera 
que  la  même  syllabe  pourra  caractériser,  comme  finale,  le  singu- 
lier déterminé,  et  que  rien  ne  s'oppose  à  ce  que  les  noms  énumérés 
au  premier  alinéa  soient  considérés  comme  étant  au  singulier,  et 


—  328  — 

au  sing.  neutre,  puisqu'ils  auraient  au    dét.   une  caractéristique, 
différente  de  tous  les  autres  noms. 

Or,  1°  le  nom  verbal,  quand  il  ne  finit  point  par  tœ,  c'est-à-dire 
quand  il  est  à  l'aspect  indéterminé,  peut  recevoir  l'article  indé- 
fini «fié,  un,  ce  qui  exclut  toute  idée  de  pluralité;  ex.  :  oubœ  nœ 
tœ  kijàrœ,  Kr.,  il  se  fit  une  lamentation,  et  ce  même  nom  déterminé 
devient  :  tœ  hydrœtœ,  la  lamentation. 

2°  L'adjectif,  attribut  de  ces  mêmes  noms,  se  met  au  sing. 
maso.,  précédé  de  tœ,  et  il  n'est  pas  admissible  qu'un  article  soit 
à  un  autre  nombre  que  le  nom  qu'il  accompagne.  (Selon  d'autres, 
cependant,  ce  n'est  point  le  prépositif  tœ,  mais  celui  du  sing. 
masc.  i,  que  l'adjectif  prend  en  ce  cas  (.) 

N'oublions  pas  de  dire  que  M.  Camarda  a  rapproché,  non 
sans  raison  peut-être,  tœ  de  l'article  grec  to. 

Rappelons,  d'un  autre  côté,  que  dans  bien  des  cas,  le  féminin 
joue  en  albanais  le  rôle  du  neutre  d'autres  langues,  voy.  §  118. 

Enfin,  l'admission  du  neutre  n'explique  pas  toutes  les  particu- 
larités de  la  construction  exposée  au  §  119;  qu'est-ce,  en  effet, 
que  le  conjonctif  e,  qui  unit  au  génitif  ou  à  l'adjectif  les  noms  du 
premier  alinéa,  et  qui  est  bien  certainement  ou  singulier  féminin 
ou  pluriel  des  deux  genres?  Dans  le  cas  dont  nous  parlons,  s'il 
est  singulier,  il  faut  admettre  que  les  compléments  d'un  même 
nom  peuvent  être  de  deux  genres,  ce  qui  constituerait  une  grande 
singularité  grammaticale. 

La  note  est  bien  longue  et  bien  vétilleuse,  surtout  pour  aboutir 
à  des  doutes,  mais  la  question  devait  être  au  moins  posée  et 
exposée;  à  un  autre  de  la  résoudre    complètement.    —  Dès   à 

1.  L'exemple  cité  par  Hahn,  p.  39,  pour  prouver  que  diâthtœ,  comme  les 
noms  de  cette  espèce,  est  un  pluriel  masculin,  «  du'ithœtœ  œçlœ  tœ  (et  non 
pas  i)  p'ikœtœ,  »  le  fromage  est  rance,  n'est  pas  concluant,  parce  que  le  neu- 
tre, s'il  existe,  serait,  dans  cette  forme  d'adjectifs,  semblable  au  singulier 
masculin;  les  phrases  où  figurent  des  adjectifs  ayant  une  désinence  diffé- 
rente pour  les  deux  genres  et  les  deux  nombres,  comme  mâth,  grand,  zi,  noir, 
kèky,  mauvais,  etc.,  peuvent  seules  offrir  de  la  certitude,  mais  je  répète  que 
les  indigènes  ne  sont  nullement  d'accord  sur  la  construction  à  employer. 

Enfin  Hahn,  qui  regarde  ces  noms  comme  des  plur.  masc,  en  assimile 
pourtant  l'union  avec  un  verbe  au  sing.,  à  la  construction  grecque  bien  con- 
nue :  ri  7tai£ta  itaiÇei,  mais  outré  qu'il  s'agit  ici  d'un  neutre  et  non  d'un 
masc,  dirait-on  toc  irai<n'a  ècr-i  xoûc'ç ? 


-  329  - 


présent,  peut-être  serait-il  permis  d'induire  de  ce  qui  précède, 
«  qu'il  existe  dans  certaines  contrées  albanaises  des  débris  du 
genre  neutre,  dont  la  véritable  nature,  n'est  plus  comprise,  de 
soit'-  qu'on  en  confond  dans  l'usage  les  formes  avec  celles  des 
autres  genres,  ou  qu'on  les  remplace  par  celles-ci.    » 


APPENDICE. 
II 

PRINCIPAUX    CARACTÈRES    DU    GUÈGUE. 

Je  dois  avertir  que  le  gûègue  dont  il  va  être  question  est  le 
dialecte  d'Elbassan,  tel  qu'il  est  écrit  par  Kristoforidis  ;  il  s'éloigne 
assez  de  celui  de  Scutari,  mais  les  textes  ecclésiastiques  qu'on  a 
dans  ce  'dernier  sont  trop  incertains,  sons  le  rapport  de  la 
langue  et  de  l'orthographe,  pour  qu'on  puisse  faire  fond  sur 
eux. 

Phonologie.  —  1.  La  prononciation  du  guègue  se  distingue  par 
la  nasalité;  toutes  les  voyelles,  œ  excepté,  peuvent  être  nasales. 
et  Krist.,  qui  les  appelle  zœntôre  hounddre,  les  représente  par 
des  signes  spéciaux,  qui  en  indiquent  en  outre  la  longueur  et  la 
brièveté. 

Dans  ce  ebapitre,  elles  seront  distinguées  par  un  trait  hori- 
zontal, à  savoir  :  à,  ê,  î,  o,  ou,  S1. 

2.  Bien  des  mots  sont  tout  à  fait  différents  ;  mais  dans  un  plus 
grand  nombre  'il  y  a  simplement  permutation  tant  des  voyelles 
que  des  consonnes.  Dans  les  détails,  nécessairement  très-res- 
treints,  où  nous  allons  entrer  à  ce  sujet,  on  trouvera  des  indices 
d'une  antériorité  du  guègue  à  l'égard  du  toske. 

1.  Cette  nasalité  est  autre  que  celle  du  français,  plus  profonde,  et  elle  ne 
serait  représentée  qu'mparfaitement  parang,  eng,  ing,  ong,  oung,  ung. 


—  330  - 


voyelles.  —  A.  Voyelles  ordinaires. 

a  toske  est  remplacé  en  guègue  par,  1)  e  :  groûe,  prhoûe, 
moûey,  i  hoûey,  faytoûer,  moue,  yoûey,  roûey  (t.  rouan),  roûeita, 
oumartoûe,  ndœgyoûenœ,  moûer,  pûelu  (t.  môri,  polhi) ;  2)  o  : 
vôy,  YÙrh,  vote,  vôrfœnœ  (t.  vârfœrœ). 

e  t.  est  remplacé  par,  1)  a  :  nâni  (t.  néri),  vœlhâzœn  (t.  vœlhé- 
zœr)  ;  2.)  i  :  gyindem. 

œ  t,  est  remplacé  par,  1)  a  :  hânœ,  kâmbœ,  ândœrhœ,  çkâmp 
(t.  çkoémb),  maz-i,  âmbœly,  tând  (t.  tcênt),  nândœ  (t.  nœntce), 
hângra,  kartséy;  2)  e  :  vend,  ménd  (t.  voent,  raœnt),  dhén-tœ, 
zén  (t.  zcêrœ,  impér.)  ;  3)  /  :  ni,  kyi,  kâkyi,  kyiç  (t.  tçœ),  kyin- 
drôn,  kyilhôn,  kyirôn. 

i  t.  est  remplacé  par,  1)  e  :  ém,  éme  (mon,  ma);  2)  œ  :  bâr- 
kazœ,  pçéfazœ  (t.  pçehourtlii)  ;  3)  u  :  hûp,  lyiïp,  krnp  (saler). 

A.    Voyelles  nasales. 

â,  t.  œ  :  gya,  za  (voix),  ma  (plus),  za  (prendre),  lya,  açtœ, 
randœ.  bay,  bahem,  ouba. 

«,  t.  a  :  lyanœ,  thanœ  (ils  dirent). 

«,  t.  e  :  fre,  dre,  gyey,  venœ  (t.  vérœ,  vin). 

?,  t.  i  :  hi,  nionllu,  ngi-iy,  çtriy. 

ou,  t.  ou  :  grounœ  (t.  groûrœ),  houndœ,  drou,  trou. 

&,  t.  u  :  huy  (entrer),  çtiiy,  su. 

CONSONNES. 

Il  faut  noter  surtout  :  1°  f,  gu.  pour  h,  t.  :  côf,  passif  çifem, 
ngyôf  (t.  nûh),  ngréf,  i  préftœ  (t.  préhœtœ),  i  ngrafœtœ,  etc. 

2°  Lettres  diverses  :  mbâs.  mbrapa,  mbrénda,  mbçéf,  t.  pas, 
prâpa,  brcénda,  pçéli  ou  fçéh;  kapçôy,  t.  kafçôn  ;  trémem,  t. 
trcèmbem;  day,  t.   hdân;  nâp,  t.  ap  et   yâp;  k:îh,  t.  ngâ  ;  kyiç, 


—  331  — 
t.  tçœ;  mbùs,  kyîs  (extraire),  rhisem,  t.  mbût,  kyit,  rhitem;  déri, 
t.  ngyér. 

3°  Et,  enfin,  le  changement  de  n  gu.,  en  ri.,  qni  a  une  im- 
portance capitale  au  point  de  vue  de  l'étymologie  et  de  la  gram- 
maire, à  savoir  : 

SUFFIXES     PRIMAIRES    ET    SECONDAIRES. 

dimœn-i,  gyârpœn-i, 

oulhi-n-i  (t.  oulhi-r-i),  za-n-i  (t.  zcô-r-i). 

ditounî-a,  ouni-a. 

oûrdhœnœ,  venœ  (t.  vérœ),  grounœ-i  (granum,  t.  groû-ri). 

erhœsinœ,  egrœsina,  pi. 

i  lyoûmounœ,  i  vôrfœnœ  (ôpçavoç),  t.  vârfœrœ. 

nâni  (t.  neri),  atûne. 

vranôn,  ourdhœnôn,  bana,  prouna  (t.  bcèra,  proûrœ). 

Pluriel  dos  noms  :  kôhœna,  perœndina,  çplrtœna,   oûyœna, 
vœlhazœn  (t.  vœlhézœr),  mbrétœn-i-tœ,  krénœtœ  (les  chefs). 

Participes.  — Tous  ne  changent  pas  r  en  »;  en  voici  l'aperçu 
comparatif  complet  : 

toske.  guègue. 

œ  (mârhœ,  dâlyœ,  etc.).  œ  (gu.  vdékœ). 

rœ  (ndârœ,  bcérœ,  vcërœ,  çtri-  mœ    (da-mœ,    ba-mœ,    vmimœ» 

tourœ).  çtn-mœ). 

ourœ  (lyi'dhourœ,  etc.)  ounœ  (lyidhounœ). 

ait-oufœ  (roûaitourœ).  eit-ounœ  (roûeitonnœ). 

otiarœ  (kœndoûarœ,  et  tons  les  oûem(kœndoûem,  çkroûem). 

verbes  en  où;  çkroûarœ). 

lierœ  (thûerœ).  ûem  fthûem). 

nœ  (lyœnœ,  dhœnœ).  nœ  (lyanœ,  dhanœ) . 

FORMATION     DES     MOTS. 

Elle  n'offre   rien   de  particulier,   seulement  certains  suffixes 

sont  plus  usités  que  d'antres,  p.  e.  tœ  et  çim  dans  les  adjectifs  ou 


—  332  — 

les  participes  employés  comme  tels;  comme  :  ngritœ,  mângyœtœ, 
kœthûtœ,  mboulyoûtœ,  sboulyoûtœ,  idhœnoûtœ,  çoumœtoûtœ  et 
çoumœtoûem,  en  toske  ngrirœ,  mœngyœrœ,  kœthûerœ,  mbou- 
lyoûarœ,  dzboulyoûarœ,  idliu>noûarœ,  çoumœtoûarœ ;  vœyéf- 
çim,  pœlykyûeçim,  ditçira,  t.  vœyûerœ,  pœlykyûerœ,  ditourœ. 
—  Ajoutons  :  pœrgyôyœs  et  pœrgyois,  rôrïœs  ou  royœs,  t.  pœr- 
gyônœs,  roûanœs,  et  le  sub.  çkroyœ,  t.  çkrônœ.  Voy.  aussi  ci- 
dessus,  Consonnes,  3°. 

Déclinaison.  —  La  différence  principale,  h  l'égard  du  toske 
méridional,  consiste  dans  l'emploi  normal  des  cas  ablatif  et  locatif. 
Voy.  Gram.,  §  126,  127. 

Pronoms.  —  Il  y  a  surtout  à  remarquer  l'usage  de  vét,  quel- 
quefois au  plur.  fém.,  véta,  au  lieu  des  gen.  tiy,  sdy,  tare,  p.  e.  i 
dhd  boûrhit  vét,  elle  les  donna  à  son  mari  ;  ndœ  dhé  lœ  vét,  dans  son 
pays  ;  nérœzif  e  vét,  ses  gens. 

On  trouve  aussi  les  ablatifs  asôye,  aséget,  asôç  et  kœsôç,  des 
pr.  démonstratifs. 

Verbe.  —  C'est  ici  que  s'accusent  les  plus  grandes  divergences 
grammaticales. 

Désinences  personnelles.  —  Voy.  Gram.,  §  68. 

Augment  du  passif.  —  Il  s'ajoute  aussi  à  l'infinitif,  ex.  :  me  ou- 
vorhoûem,  être  inhumé. 

Temps  composés  à  double  auxiliaire.  —  Le  participe  de  l'auxi- 
liaire est  ajouté  fréquemment  au  participe  du  verbe,  apparem- 
ment pour  dénoter  une  action  qui  a  eu  lieu  depuis  longtemps, 
ex.  :  i  kdnœ  prisœ  çkroûem  Israclgîtœtœ,  ce  sont  les  Israélites  qui  les 
ont  écrits;  ai  pirg  kd  pâsœ  kyénœ  ngréfounœ,  cette  tour  a  été 
bâtie,  etc. 

Il  y  a  trois  futurs,  ex.  : 

kâm  m"  çkroûem, 

kâm  pœr  tœ  çkroûem  (Grain.,  /  j'écrirai,  j'ai  à    écrire,  je  dois 

§66.  i       écrire, 

do  (tœ)  çkroûay, 


—  333  — 
Passifs  kâm  me  ouçkroûem,  kâm  pœr  tœ  ouçkroûem. 

Conditionnel .  —  kiçiem  me  çkroûem,  j'écrirais. 
Il  a  déjà  été  parlé  du  participe. 

Infinitif.  —  Précédé  de  la  préposition  ou  particule  nie,  le  par- 
ticipe répond  plus  exactement  et  dans  un  plus  grand  nombre  de 
cas,  que  les  combinaisons  toskes  énuméréesau  §  145,  à  l'infinitif 
français,    précédé   ou    non  des  prépositions  de,   à,  pour,   ex.  : 

sgyôdhi  me  kyénounœ se  me  kyénounœ,  il  préféra  d'être....  plutôt 

que  d'être...;  s  kânœ  su  me  pâmœs  as  ve'çœ  me  ndigyoûem,  ils  n'ont 
pas  d'yeux  pour  voir,  ni  d'oreilles  pour  entendre. 

Cet  infinitif  donne  lieu  à  des  constructions  très-singulières1, 
entre  autres  à  celle  qui  est  connue  en  latin  sous  le  nom  de  que 
retranché,  mais  avec  cette  différence  remarquable  que  le  sujet 
est  au  nominatif  et  non  pas  à  l'accusatif;  ex.  :  bdbri  me  oundœr- 
toûem  çtœpia  e  zôtit,  il  fit  rebâtir,  1.  être  rebâtie,  la  mai  on  du 
seigneur. 

Il  peut  être  précédé  de  la  préposition  pœr,  ex.  :  Uonrtœhœ- 
hetœ  pœr  me  oumarloâem,  quand  elle  devient  pour  être  mariée, 
bonne  à  marier;  et  aussi  régir  lui-même  un  second  infinitif  :  pœr 
me  moûndounœ me  dâlyœ,  pour  pouvoir  sortir;  smoufti  me  e  bàmœ 
Josefinri'  me  fœyûem,  elle  ne  put  faire  pécher  Joseph. 

Nom  verbal.  —  A  côté  de  la  forme  ordinaire,  c'est- ÎJ-dire  du 
participe  précédé  de  tœ,  on  trouve  en  outre  un  substantif  féminin, 
dérivé  de  ce  participe,  et  d'un  usage  plus  restreint;  le  sens  parait 
à  peu  près  le  même,  p.  e.  : 


t'ârdhounœ,  dét.  -i-tee,  ) 

•  ■  ârdhoume-ya,  s 

tœ  filhoûemce,  dét.  i-tœ  ;  e  fi-  ) 

Ihoûeme-ya.  ^ 


la  venue,  l'arrivée, 
le  commencement. 


Fést  'e  sœ  plhoûemesœ  tœ  kàrhounit,  la  fête  du  commencement  de 
la  moisson. 

1.  P.  ex..-  tœ  tnlyatœ,  me  oungyâlhoumœ  ta'  gyïtha,  a  kiçinoe  me  i  ndzdnœ 
oùyœnalœ,  Lesquels,  s'ils  naissaient  (1.  à  être  vivifies)  tons,  les  eaux  ne  pour- 
raient les  contenir;  ijijindelœ  neii  gyakoûndi  mepàsounœ  tètœ  dûer,  se  trouve- 

t-il  quelque  part  un  homme  avoir  (qui  ait)  huit  mains  '.  etc. 


33  Y 


SPÉCIMEN    DU    DIALECTE    GUÈGUE,    D  APRÈS    M.     KUISTOFORIDJS, 
Abetâr  ckyip,  Constantinople,  1872,  p.  18. 


TEXTE. 
Çkyipeya. 

Çkyipeya  açtœ  ran'e  f'ùrtœ  se 
tœ  gyithœ  zôkytœ  kyi2  flyou- 
tourùyœnœ3  ndœ  kyielh,  pœ- 
randây  kyoûhet'  edhé  mbœréti 
i  çpèndœvet 4.  Ayô  e  kâ  skyé- 
pinœ  tœ  kœthûtœ 5  porsi 6  grép, 
edhé  thôùtœ  porsi  çtiza7  tœ 
préfta  8. 

Çkyipeya  M  zôky  tœ  gyâlhœ 
é  lyépoura,  é  bréçka  é  har- 
doûtsa9.  S  gyindetœ 10  zôk  me 
i  dâlyœ11  koûndrœ  çkyipesœ  : 
ayô  açtœ  pœrmbi  çpèndœt  e 
kyielliit,  porsi  lyeôni 12  pœrmbi 
çtazœt13  e  tôkœsœ44.  Ayô  fly- 
outourôu     fort     nâlyt15    ndœ 


TRADUCTION. 


L'aigle. 


L'aigle  est  plus  fort  que  tous 
les  oiseaux  qui  volent  dans-le- 
ciel,  c'est-pourquoi  il  est  ap- 
pelé et  le  roi  des  oiseaux.  Il  le 
a  le  bec  recourbé  comme  un- 
crochet,  et  les  ongles  comme 
lances  aiguisées. 

L'aigle  mange  (des)  oiseaux 
vivants,  et  lièvre,  et  tortues,  et 
lézards.  Ne  se  trouve  oiseau 
pour  lui  sortir  contre  à  l'aigle  : 
il  est  sur  les  oiseaux  du  ciel 
comme  le  lion  sur  les  animaux 
de  la  terre.  Il  vole  très  haut 
dans  le-ciel,  et  quand   il    voit 


1.  dçlœ  nid,  toske  œçtœ  mœ;  les  voyelles  nasales    sont   indiquées  par  un 
trait  horizontal. 

2.  kyi,  t.  kyœ. 

3.  T.  flyoutourûiuœ,  Kr.  ônœnœ. 

4.  Çpèndœ,  t   çpèsœ. 

5.  T.  i  ktlnierift. 
G.  T.  posi. 

7.  T.  çtiyœzœ,  lance,  Kr. 

8.  T.  i  préhœtœ. 

9.  T.  hàrdhœyœ,  ardhitçkœ. 

10.  T.  gyéndetce. 

11.  Me  dâlyœ,  sortir,  en  t.  kyœ  tœ  dàlyce,  qui  sorte. 

12.  Lyeùn-i,  du  grec;  on  dit  communément  aslhân,  en  turc. 

13.  Gtàzœ,  t.  çtœzœ,  Kr. ,  animal. 

14.  Tôkœ,  t.  dhé-ou. 

15.  Nàlyt,  adv.,  i  nâlytœ,  adj.,  t.  lyârt,  i  lyârtœ. 


335  - 


kj  ielh  ;  edhé  kour  çéf46  ndô- 
ni {1  zôk  préy  sœ  lyârgou  toûe 
flyoutouroùem  l8  lyiçôhetœ  ''•' 
porsi  plyoûmp  tetpôçtœ  -"  mbi 
atœ,  edhé  i  kœlhét21  thôntœ 
ndœ  bârkout,  edhé  e  çkyûen, 
mbasandây22  e  ndoùk  me 
kyépin'  edhé  e  hé  tœ  gyâlhœ. 
Gyfthœ  zôkyt'  e  ngyôfinœ23 
çkyipenœ,  edhé  e  kânœ  frikœ, 
edhé  kour  çôfin'  atœ,  i  rémen'24 
e  rhoûdhenœ  préy  frikœsœ. 

Ato  ndœrtôyœnœ  tçérdhetœ25 
ndœpœr  mâlyet'  e  nâlytœ,  ndœr 
çkrépae  ndœrçkyémbe26.  Kœtà 
zôky  trima-7  tœ  fortœdâhenœ28 
çoùmœ  fâraç29,  <  dhékanœçoû- 
raœ  émœna30,  disa3i  thôhenœ32 
çkyiftérœ33...,  pœrandây  edhé 
néve  na  thonœ  çkyipœtârœ, 
syémi  trima  tœ  fortœ,  porsi 


quelque  oiseau  de  loin  volant, 
il  se  -  laisse- tomber  comme 
plomb  en  bas  sur  lui,  et  lui  en- 
fonce les  ongles  dans  le  ven- 
tre, et  le  déchire,  ensuite  le 
becqueté  avec  le  bec  et  le  dé- 
vore vivant.  Tous  les  oiseaux 
le  connaissent  l'aigle,  et  le  (en) 
ont  peur,  et  quand  ils  voient 
lui,  tremblent  et  se  blottissent 
de  peur. 

Ils  bâtissent  les  nids  parmi 
les  montagnes  hautes,  dans  les- 
précipic  is  et  dans  les-rochers. 

Ces  oiseaux  héros  forts  se  par- 
tagent en  plusieurs  tribus  et 
ont  beaucoup-de  noms  ,  quel- 
ques-!! n<  son  t-dits..., c'est  pour- 
quoi et  nous  nous  dit-on  chki- 
petars,  parce  que  nous-sommes 


L6.  Çéf,  l«p.  çôf,  t.  çôh,  çéh. 

17.  T.  mlof]  e. 

18.  T.  douke  flyoutouroûarœ,  litt.  en  vêlant;  usage  du  gérondif  pour  le 
pari,  présent,  Grain.,  p.  iJlê,  note. 

['.i.  Lyiçôhem,  t.  lyœtçonem. 

20.  T.  pôçtce. 

21.  1>>'  kœlhâs,  mettre,  etc. 

22.  T.  pastây. 

23.  Ngyôf,  t.  nffyôh,  ûoh. 

24.  T.  trœmbenœ. 

25.  Tçérdhe,  t.  folyé. 

26.  T.,  \w..  çkœmbe  goûreç,  1.  des  rochers  de  pierres. 
'.7.  Trim,  adj.  et  subst.,  lu-ave.  un  héros. 

28.  T.  udâhem. 

29.  Fàraç,  abl  de  fârœ,  tribu,  ici, genre,  espèce. 

30.  T.  émœra. 

31.  T.  tsâ. 

32.  T.  thôuhenœ. 

33.  Le  texte  ajoute  :  e  disa  thôhenœ  çkyïpe,  a  çkyipônœ,  a  pétrit;  noms  dont 
nous  ne  pouvons  donner  avec  précision  les  équivalents;  Çuprlpt  et  le  -i--J.~r.; 
sont  bien  connus  dans  la  poésie  grecque  vulgaire. 


—  33G  — 


rkyiftèri;  edhé  gyoûhesœ  t'o- 
nœ34  i  thonœ35  çkyipe  ;ui,  sepsé 
flyésimœ  gyoûhœu'  e  zôgout. 


des  héros  forts,  comme  l'aigle; 
et  la  langue  notre  la  dit-on 
chkipe,  parce  que  nous  parlons 
la  langue  de  l'oiseau. 


Sut'etoû,  vétoulha  yôte 
mœ  kœpoûn'  dâlye  kadâlv, 
ourdhœnô  zotnia  yôte, 
me  moûa  fôlyœ  fïœ  fyâly '. 

Tes  yeux,  tes  sourcils, 
m'ont  peu  à  peu  arraché  (le  cœur), 
que  ta  seigneurie  ordonne, 
parle-moi  (dis-moi)  un  mot. 


34.  T'unœ,  t.  Kr.,  s'ânœ. 

35.  T.  tkônœ,  propr.  ils  disent,  on  appelle. 

36.  T.,  Kr.,  çkyipye;  rem.  ce  double  régime  du  v.  thom.  Sur  cette  déno- 
mination, voy.  la  Préface  de  la  grammaire. 

1  Reyt,  dicté  par  Vassa-Efendi,  de  Scutari,  poète  en  albanais  et  en  ita- 
lien et  actuellement  (1877)  président  de  la  Commission  des  réformes  en 
Herlzégovine. 


TABLE  DE  LA  DEUXIÈME   PARTIE 


Préface 159 

Première  section.  —  Sons  et  lettres 177 

Alphabet,  §  1.  —  Remarques  sur  la  prononciation  :  voyel- 
les, 2.—  Voyelles  précédées  ou  suivies  de  y,  3.  —  Consonnes,  4. 
—  Groupes  de  consonnes,  5.  —  Division  des  consonnes,  6.  — 
Elision,  épenthèse,  contraction,  incorporation,  permutation 
euphonique  des  consonnes,  7,  —  Accent  et  quantité,  8. 

Deuxième  section.  —  Lexiologie 187 

1.  Notions  préliminaires  :  genre,  nombre  et  aspect,  cas,  9. 

II.  Du  substantif 189 

Déclinaisons  et  pluriel  des  noms,  10. 

lre  dôcl.  Noms  féminins,' 12-16.  —  Noms  masculins,  17  .         190 
2e  décl.,  18.  —  Pluriel,  19.  —  Autres  noms,  20-23.  — 

0>'njœtœ,  oûyi  et  noms  semblables,  24 193 

:je  décl.  Noms  masculins  en  fc,  25,  —  en  /.  20     ...     .         198 
Anomalies  et  particularités  des  noms,  27 199 

III.  De  l'article  indéfini,  de  l'article  prépositif  et  du 
conjonctif 200 

Article  indéfini  :  J~io\  tsâ,  28.  —  Articles  prépositif  et 
conjonctif,  29-30.  —  Noms  de  parenté  qui  prennent 
le  prépositif,  31.  —  Mots  qui  reçoivent  le  prépo- 
sitif, 32 " 200 

Conjonctif  :   Noms  au   génitif  régis  par  un  autre  nom, 

etc.,  33-36 203 

IV.  De  l'adjectif 205 


—  338  - 

Pagel 

Article  qui  précède  l'adjectif,  37.  —  Finale  des  adjectifs,  38. 

—  Féminin  et  pluriel,  39.  —  Adjectifs  irréguliers,  40.  — 
Comparatif  et  superlatif,  41.  —  Déclinaison  des  adjectifs  et  des 
noms  verbaux,  42.  —  Place  de  l'adjectif,  43.  —  Déclinaison  de 
l'adjectif  suivant  un  nom  déterminé  ou  indéterminé,  ibid.  — 
Adjectif  précédant  le  nom,  44. 

V.  Des  numératifs  ou  adjectifs  numéraux 210 

Cardinaux,  45  ;  ordinaux,  46  ;  déclinaison  de  nèri  et  des 

cardinaux,  47  ;  des  ordinaux,  48  ;  nombres  fractionnaires, 
multiples  et  distributifs,  49-51. 

VI.  Du  pronom  et  des  adjectifs  pronominaux     ....        214 
Pronoms  personnels,  53  ;  pr.  réfléchi,  54  ;  adj.  possessifs, 

tableau  et  remarques,  55  ;  déclinés  avec  un  substantif,  56-57. 

—  Pr.  possessifs,  58.  —  Pr.  démonstratif,  aussi  adjectif,  59. 

—  Pr.  attributif,  exemples,  60.  —  Pp.  interrogatifs,  61.  — 
Pr.  relatifs,  62.  —  Pronoms  et  adjectifs  indéfinis,  62. 

VII.  Du  verbe 225 

Voix,  modes,  temps,  64-66.  —  Temps  admiratifs,  66,4. 

Verbes  auxiliaires  :  kàm,  yàm,  67 227 

Tableau  des  désinences  personnelles,  68 231 

Conjugaison  :  classification  des  verbes 233 

lre  conjugaison.  — Verbes  terminés  par  une  consonne  :  V.  à 
radical  immuable,  70.  —  Paradigme  lyith,  71.  —  Remarques  : 
aoriste,  passif,  participe,  72.  —  Liste  de  verbes,  73. 

Verbes  à  radical  variable,  74.  —  Paradigmes  mbielh, 
ndzier,  hêth,  dyék,  75.   —  Hêky,  76.  —  Liste  de 

verbes,.  77.  —  Mârh,  dâly,  78 239 

2e  conjug.  Verbes  dont  le  radical  est  terminé  par  une 

voyelle,  79 242 

Tableau  des  7  classes,  80.  —  Paradigme  martôn,  81  — - 
Divers  verbes  en  on,  82.  —  Parad.  kyàn,  f/œnèn, 
bœh.  fçin,  çkroûan,  frhn,  83.  —  Observations,  84.        241 

Verbes  irréguliers  ;  diverses  anomalies,  75 251 

Verbes  à  double  radical  ;  parad.  hipœn,  ikœn,  86.  —  V.  à 
double  présent  en  in  et  en  à,  ibid.  II.  —  V.  terminés  par 
une  s  :  V.  en  as,  en  es,  87.  —  V.  qui  perdent  h  ou  n,  88. 

Verbes  irréguliers  proprement  dits 257 

V.  provenant  de  plusieurs  racines,  89.  —  Formes  communes 
à  plusieurs  verbes  ;  aor.  en  çœ  ou  tçœ  ;  aor.  en  ra.  90. 

Liste  alphabétique  des  verbes  irréguliers,  91 258 


-  339  — 

Pages 

VIII.  De  l'adverbe 263 

Origine  et  division  des  adverbes,  92.  —  Adjectifs  et  cas  des 

substantifs  employés  adverbialement,  03.  —  Degrés  de  compa- 
raison, 91.  —  Principaux  adverbes  :  de  temps,  de  lieu,  de 
manière,  de  quantité,  95.  —  Adv.  redoublés,  96. 

IX.  De  la  préposition 267 

Prépositions  construites  avec  le  nominatif  ;  —  le  génitif  ou 

datif  ;  —  l'accusatif  ;  —  l'ablatif  ;  —  le  locatif,  97. 

X.  De  la  conjonction 269 

Conjonctions  qui  se  construisent  :  avec  l'indicatif,  avec  le 

subjonctif  ou  l'optatif,  98. 

Troisième  section.  —  Formation  des  mots,  99    ...     .         271 

Dérivation,  100.  —  Liste  des  suffixes  et  des  préfixes.  — 
Suffixes,  101.  —  Diminutifs,  102.  —  Dérivés  verbaux,  103.  — 
Nom  féminin  et  nom  verbal,  104.  —  Exemples  de  dérivés 
provenant  d'un  même  verbe,  105.  —  Adjectifs,  106.  — 
Adverbes,  107.  —  Verbes,  108. 

Préfixes,  109.  —  Verbes,  110.  —  Adverbes  et  préposi- 
tions, 111.  —  Modifications  du  radical,  112. 

Composition,  113.  —  Rôduplication,  ibid. 

Quatrième  section.  —  Observations  sur  la  syntaxe.     .     .         286 

Aspects  des  noms.  —  Substantifs  :  aspect  indéterminé,  114. 

—  Aspect  déterminé,  115.  —  Noms  propres,  116.  —  Adjectif 
et  participe,  117.  —  Article  prépositif  et  conjonctif,  118. 

Du  genre  et  du  nombre,  119.  —  Nombre  et  concordance,  120. 

—  Noms  à  sens  collectif,  ibid.  111. 

Usage  des  cas 295 

Nominatif,    121.  —   Vocatif,    122.    —  Accusatif,   123.  — 
Génitif,  124.  —  Datif,  125.  -  Locatif,  126.  —  Ablatif,  127. 
Du  pronom.  —  Pr.  personnels,  128-130.  —  Adj.  posses- 
sifs, 131.  —  Pr.  possessifs,  132.   —  Pr.  démonstra- 
tifs, 133.  —  Pr.  attributif,  131.  —  Pr.  relatifs,  135. 

—  Pr.  et  adjectifs  indéfinis,  136 2!)'.» 

Do  Verbe 306 

Usage  des  voix,  137. 
Emploi  des  temps  et  des  modes  :  Indicatif,  138.  —  Impé- 
ratif, 139.  —  Futur,  1 40.  —  Futur  antérieur,  141.  — 
Subjonctif,  142.  — Conditionnel,  143.  —  Optatif,  144. 
Correspondance  des  temps,  145 307 


—  340  - 

Pages 

Du  participe  et  du  nom  verbal.  —  Infinitif  et  gérondif,  146. 

—  Verbes  employés  impersonnellement,  147  .     .     .  313 

Conjonctions,  148 316 

Manière  de  rendre  les  conjonctions  françaises  si,  149  ;  et 

que,  150  ...     .          .'.'.." 316 

Affirmation,  négation,  interrogation,  151 318 

Construction  ou  ordre  dos  mots  dans  le  discours  :  texte 

albanais  spécimen,  152 321 

Formules  de  salutation,  153  . 323 

Appendice.  —  I.  Sur  le  neutre 326 

II.  Principaux  caractères  du  guègue 329 

Spécimen  du  ù'u  ecte  guègue 334 


FIN    DE    LA    TABLE    DE    LA    DEUXIEME    PARTIE 


PRINCIPALES     CORRECTIONS 


Il  faut  accentuer  partout  les  mots  nœ  (un),  clic,  tri,  tri,  ngâ  (par), 
mai  (plus),  c  (et),  pà  (mais  ;  oui),  pas,-  tsà,  psê,  sa. 

En  plusieurs  endroits  le  point  de  Yi  a  été  changé  en  accent  ; 
ailleurs,  par  une  autre  erreur  typographique,  des  mots  ont  reçu  deux 
accents  ;  nous  laissons  ces  corrections  à  faire  au  lecteur,  en  récla- 
mant toute  son  indulgence  pour  tant  d'autres  fautes,  qui  ont  eu  pour 
cause  réloignementde  l'auteur  pendant  la  correction  des  épreuves. 


PREMIERE    PARTIE 


liirne 

Lisez  : 

Au  lieu  de  : 

6 

7 

pourront 

pourrout 

G 

37 

Liv 

Livorna 

12 

3 

n°  22 

n»  32 

13 

37 

k'Jvj'Cx                   s 

•/.6puÇa 

20 

11 

Me  tœ 

Metœ 

21 

18 

i  boûkoura 

boûkowœ 

21 

29 

kijùsourœ 

hyâsourœ 

22 

1 

mbréti 

mbrét,  i 

22 

31 

frén 

frénœ- 

22 

39 

oumbodh's 

ombodhîs 

3 

kœtô 

kœtô 

23 

11 

me  'tœ 

24 

1 

lyoûlyi 

Ivoùlyenœ 

24 

.s 

i  hipa  n 

i  Iiipœn, 

24 

13 

zôn 

sànœiï 

24 

26 

ta 

25 

1 

bœri 

bœni 

» 

G 

kiç 

hic 

» 

10 

ngâ 

nag 

25 

26 

m  à  m 

érh 

» 

32 

Prêt 

Hrét 

» 

33 

...  e  vàte 

29 

2 

i'i  tçkoûlytt 

V  itçkoûlytç 

» 

m'a 

■  tœ 

» 

26 

&#'• 

bœnè 

27 

let2 

9  flyêytnœ,  flyèyti 

fléytnœ,  flêyti 

28 

1 

■ 

e  ri 

» 

2 

se  i  a 

se  ai 

» 

25 

nœ  mbrét 

nœ,  mbrét 

» 

20 

noùkœ 

noùhœ 

342  - 


Page 

ligne 

Lisez  : 

Au  lieu  de  : 

29 

3 

se 

ne 

30 

7 

flyorin 

fllyorin 

» 

10 

ouafroûam 

ou  aproûam 

31 

34 

ateb 

flloé 

32 

7 

asày 

azây 

35 

3 

vâkt'i 

vâkti 

38 

21 

vâiti 

vâite 

40 

17 

nœnes 

nœnes 

43 

20 

i  kic 

i  /iis 

» 

34 

tœ  t'a  yàp 

tœ  ti  yàp 

44 

3 

ia  dhà 

o  dhà 

» 

6 

âp 

hâp 

» 

14 

ougœnéva 

oungœnè 

» 

22 

goùrinœ. 

goùrinœ.  » 

45 

21 

ngrihet' 

ngriet 

47 

13 

neri 

nœri 

» 

17 

nœ  boùrhœ 

nœ  boùrbœ 

48 

6 

zikyit 

zikytœ 

» 

11 

fiyéte 

fiyéte 

» 

18 

nœ  dôrhœ 

nœ  dôrhœ 

» 

30 

ngà  nœ 

nga  nœ 

49 

33 

souvarin 

souvarin 

» 

35 

ùnœ 

tone 

50 

25 

Pastày 

n  Pastày 

» 

26 

Edhé 

«  Edhé 

» 

» 

«  noùk' 

noùk' 

51 

33 

edhé  noûkœ 

edhé,  noûkœ 

51 

34 

Au  i 

«  Au  i 

54 

15 

Duniâya 

Dumiâya 

58 

14 

Supprimez  les  mots  : 

atâ  kyœ  yânœ 

59 

35 

edhé 

e  dhé 

67 

23 

zabitlhœkowrC 

zabitlhdekoum 

68 

15 

yàçtœ 

yàçte 

69 

32 

paçéçœs 

paçésesœs 

71 

29 

çpagimn' 

çpagim 

74 

7 

kiçnam 

kiçnamœ 

78 

6 

paçâit 

paçài 

79 

8 

vœlhézœrit 

vœlhœzérit 

» 

23 

me  tœ 

mœ  tœ 

80 

39 

hékourat' 

kèkourat' 

81 

18 

se 

si 

82 

2 

edhé  c 

édhé,  c 

343  — 


Page 

liprio 

Lise 

Au  lieu  île  : 

82 

Ki 

tsàpœ  ngà  /,<>l<;<ii 

» 

11 

préou  ngà  tyàtœra 

» 

2:; 

tœ  çôkyœn 

=  tœ  çàfcyinœ 

» 

28 

ouktkùe 

oukthué 

99 

32 

toumân 

tourna 

100 

27 

ncs  :■"'■ 

ni  r 

103 

27 

kasabâlhi 

kaabalhsi 

107 

,\  l'opposé 

dans  la  direction 

100 

26 

flyéyte 

fléyte 

lin 

12 

Palhavlhï 

Pathvlhi 

» 

Vers  omis  : 

as  me  kàrdhœ  }>ritcmi 

112 

16 

/  rave 

vrânt 

11:: 

8 

expédia  une  lettre 

US 

1'.» 

retiens,  retiens-les 

cache,  cache-les 

122 

16 

nœ  dôr1 

nœ  dur' 

12! 

21 

pounô 

ponnô 

121 

K> 

h  as  mi  s  flyè 

hàsmi  flyè 

127 

12 

flyàsœ 

ftlyàsœ 

128 

22 

fi 

n 

141 

14 

gdyœ  :  m< 

gôyœ  me 

144 

23 

to:oç 

Toioç 

145 

35 

àno 

ânezœ 

146 

35 

toccare 

toccare 

148 

6 

dicté 

dia 

151 

33 

Après  comme  une  femme  ajoutez  :  et  tantôt 

155 


161 

32 

162 

38 

165 

19 

» 

20 

166 

35 

167 

23 

167 

32 

168 

34 

172 

39 

179 

31 

182 

12 

un  animal  chimérique, 
Rœzœ  Roczo" 


DEUXIEME  PARTIE 

nœndœ  nôendœ 

çkcémb,  çkœmp  çkôemb,  cM<» 

Ph  ilîppopolis  Philippolis 

hjàjiii's  Ujôpoes 

kàrh  kàhr 

kôrbi,  corbeau. 

Remplacez  les  mots  «  tk.  âta  »  par  ceux-ci  :  cf.  ce- 
pendant le  gr.  «ira. 
socrus,  belle-mère        sœur 

T7  TO 

doùket'  doùkel' 

noyer,  dru:  champ. 


—  344  ■ 

Page 

ligne 

Lisez  : 

Au  lieu  de  : 

185 

16 

russe 

grec 

186 

37 

a 

œ 

195 

11 

kyielh 

kuijiclh 

197 

13 

kélykye 

kélyke 

» 

29 

troù-ri, . 

trou-r/ 

199 

15 

troù-tœ 

troùt-œ 

210 

A  la  note  3  ajoutez 

.-ils 

!  signifient  litt.  i 

213 

note 

nύ 

256 

33 

nôhou 

nbhoa 

288 

18 

désignés 

é  signé  s 

290 

27 

le  mort 

la  mort 

291 

7 

màytouritœ 

majtouritœ 

292 

25 

to  t'a 

to  tsà 

293 

note  3 

après  dit  ajoutez  : 

l'àt  ou  tàt 

294 

1 

groûrœlœ 

groùratœ 

299 

9 

prêy  sœ 

préysœ 

» 

10 

tsîlyi 

tislyi 

301 

31 

i  thrêsinœ 

thrêsinœ 

302 

1 

tçobàni 

çobàni 

303 

2 

atûreve 

alûrevc 

» 

27 

ârœiï 

ârhœri 

304 

21 

rnôs  tœ 

môstœ 

» 

28,   29 

Supprimez 

les  mots  : 

me....  royaume 

315 

8 

kyûç 

yùç 

317 

10 

voùra 

voûrœ 

320 

19 

Lisez  :  pas 

même 

un 

,  personne 

324 

18 

votre  bien 

ton  bien 

329 

21 

où 

ou 

Dans  la  Grammaire,  l'indication  des  renvois  d'un  paragraphe  à 
l'autre  a  été  faite  plusieurs  fois  d'une  manière  fautive  ;  il  a  paru  à 
propos  de  rassembler  ici  les  corrections  les  plus  essentielles. 

Lisez  :  page  195,  ligne  15  :  §29.  —  P.  201,  1.  17  :  (131,  2°).  —  p. 
202,  1.  16  :  §  63.  —  P.  203, 1.  19  :  114,  6°.  -  P.  208,  1.  11  :  (hà, 
91).  —  P.  215,  1.  31  :  §  137.  —  P.  221,  1.  112  :  §  134.  —  P.  222, 
1.  8  :  (135)  ;  1.  12  :  (59).  —  P.  225,  1.  20  (§  146).  —  P.  236,  1.  33, 
(66,  3).  —  P.  267,  1.  15  :  §  141.  —  P.  295,  1.  15  :  §  146,  11,2°  ; 
1.  25:  §  115,  5°.  —  P.  303,  1.  17,  supprimez  :  (§  147,  11,  2°)  —  P. 
310,  1.  19  :  §  150,  2°.  —  P.  316,  1.  22  :  §  98  ;  1.  29  :  §  144,  2°  ;  1. 
30  :  (§  142).  —  P.  319,  1.  21  :  §  139.  —  P.  321,  1.  31  :  117  ;  1.  32  : 
§  55  ;  §  133,  3".  —  P.  322,  1.  2  :  §  §  53,  128  ;  1.  6  :  (§  128,  11). 


-  349 


TROISIÈME  PARTIE 


Page 

colonne 

ligne 

Lisez 

Au  lieu  de  : 

o 

o 

7 

U  k  çk 

» 

y> 

11 

mik'OU 

» 

» 

37 

aràdhœ 

3 

» 

45 

m'i  rhôfç 

l 

1 

17 

Apres  art.  conj.  fem. 

,   ajoutez  :  sing.,  et  plur.   d 

2  genres. 

6 

2 

£•:;-.. 

7 

1 

20 

hyèpœ  — . 

8 

g 

5 

vœlhài  i't  ou  ut-vœlhà 

10 

1 

11 

Ihoyi 

12 

1 

17 

bouboulhimœ-a  et  — 

i.  aussi 

boumbou.Uv'mrr 

>•> 

> 

19 

bouboulhit  et  boumbov.lh>i 

13 

» 

7 

fyàlya 

yâlya 

15 

1 

4 

diàlyi  ûnœ 

diàlyi  (àne 

» 

» 

15 

tœ 

tœ 

y> 

>■> 

21 

dora 

dôme,  — 

» 

2 

26 

kûy  môrh 

kûy  môrh 

» 

» 

38 

dyépe 

fhjépe 

16 

1 

14 

dô  môs  do 

—  dô  mosdô 

» 

» 

48 

oubœçœ 

oiibœçœ 

» 

2 

25 

nœ  kyôfçinœ 

kyôfçinœ 

18 

1 

23 

dzbrïtninœ 

dzbritinœ 

20 

1 

2 

tç  fày 

tç,fày 

21 

1 

47 

lyith  fyàlyœ  me  — , 

lyithe  me  — , 

27 

2 

17 

pi.  Qijœ-tœ  et  (Kr.) 

gyœre- 

■tœ 

» 

>•> 

23 

gyœreç 

gyœre 

31 

1 

18 

hoùay  (hoùayou) 

33 

1 

11 

kàlhœs 

34 

2 

12 

bagœtivet 

bagœtivet 

36 

1 

6 

bœn  atœ  pas  kôkœs'' 

t'nw 

>■> 

» 

29 

konàk 

konà 

» 

2 

48 

edhè  i 

edhè  r 

37 

1 

26 

pervétç 

pœrvéte 

38 

2 

39 

koulyàt{ 

kouliatç 

1 

9 

koimdén 

koùndôn 

40 

•> 

16 

kyélh  et  kyîelh 

» 

» 

18 

kyélh 

kyêlyh 

41 

1 

39 

érdhœ  kyœ  tœ  dû 

» 

2 

5 

au  nom. 

au  nom 

346 


•âge 

colonne 

» 

» 

18 

42 

1 

14 

43 

» 

11 

» 

2 

31 

44 

1 

45 

46 

2 

40 

55 

1 

23 

56 

1 

49 

57 

2 

21 

58 

1 

14 

59 

» 

21 

60 

1 

10. 

63 

2 

1 

68 

1 

33 

» 

» 

40 

60 

2 

16 

73 

1 

30 

» 

» 

40 

74 

1 

27 

81 

2 

17 

» 

» 

33 

82 

1 

15 

87 

2 

88 

2 

34 

04 

1 

37 

» 

2 

10. 

» 

» 

23 

05 

1 

21 

» 

9 

21 

96 

2 

26 

98 

1 

45 

09 

2 

42 

101 

1 

46 

Lisez 


\'i  Lieu  de 


tœ  kyœlhoùarœ 

Après  vnœ  kyoùatœ  supprimez  Lœ. 
Lyàk  Lak 

Après  adj.,  supprime:.  :  et  sub. 


Lièker 
lyoûtourœ 

jUyôkœ 


Lyêker 

tœ  lyoûtourœ 

flyôkœ 

Yerousalhimœsœ 

Gyulhèka  s  oundôth 

dl  lœ 

2.  Ngà,  gà 

s  e 

nôha 

conserver  en  vie 

Transposez  pœrmbi  fâkyét... 

zœmœra 

torrent,  gr.  XSxxoç . 

proûrœ 

tœ  pounoùarœCe 

ouhôky  — , 

neri 

Après  Çœmbœlhcn,  ajoutez 

sembler. 
Après  çoùmœ,  ajoutez  :  cf.  lat.  summus. 
Tek,  conj.  :  —  çkônte,  tandis  qu'il  allait;  tek  gyoù 

ante,  comme  il  chassait. 
Tçàn  Tçon 

ibœn  h<xn 

Tçartçi-a  r  Çarti-a 

nie  tçœ  tœ  me  ^ 

Tçkoùly  Tçoùly 

vàpœsœ  vapœsse 

ùnœ  tâûnœnœ 

virent  virem 

kicinœ  ftéçinœ 


Gyiuléka     ouudôth 

iil  tœ 

1.  Ngà,  g  à 

se 

nôha 

terre,  après  2' 
zdnnœrœ 

proùarœ 

ouhôky,  — 

neri 

cf.    lat.    simulo, 


fr. 


—  347 


MOTS  OMIS 


(Ils  sont  presque  tous  turks) 
Ibrik-ou,  pi.  œ  (tk.),  vase  à  eau,  petit  broc. 
Inàt  (tk.),  dépit,  colère  ;  inatépsem  (tk.  alb.),  être  pris  de   dépit,  se 

mettre  en  colère. 
Oupœrgyûi,  il  répondit.  Cette  forme,  répétée  plusieurs  fois  dans  les 

contes  de  Fyéri,  est  incorrecte,  car  il  faudrait  dans  tous  les  cas, 

oupœrgyû,  d'un  primitif  que  je  ne  connais  pas;  elle  équivaut  ù 
ky,  de  pœrgyégyem,  V.  ce  mot. 
l>r,  m  (tk.,  du  grec),  dirhem,  dramme,  poids  qui  est  la  400mc  partie  de 

l'ocque. 
Hapsàne  (tk.),  prison. 

th'ir  (tk.),  rien,  pas  du  tout  :  —  gyœ-kâfçœ  absolument  rien. 
Kalhoyér,  moine  chrétien  du  rite  grec.  —  gr.  xaXoylpwv. 
Kapùtrœ,  licol  du  cheval.  —  gr.  jc&ïrorpov. 
Lhagœm  (tk.),  trou  de  mine. 
Lhokoùm  (tk.),    espèce  de  pâte  parfumée  qui  se  mange    comme    le 

bonbon. 
Lyivàndo,  eau  de  lavande. 
Lyoùlyetœ,  à  Pœrmét,   désigne  les  cadeaux  que  le  promis  envoie  à  sa 

fiancée,  V.  page  129. 
Mœkôn,  Pœrm.,  V.  hon. 
Mosko-sâpoun,  savon  parfumé. 
Moutlhàk  (tk.),  assurément,  sans  faute. 
Mukyim  (tk.),  possible  :  cbçtœ  me  — ,  il  est  possible. 
Mulhk-ou  (tk.),  bien  qui  appartient  en  toute  propriété, 
Naksafïs,  tout  à  coup,  à  l'improviste.  —  gr.  IÇafçvrjç. 
Nasihàt  (plur.  tk.),  qualités,  vertus. 
Sédrœ  (tk.)  :  voùri  —  ,  il  conçut  du  ressentiment. 
Takœm  (tk.),  vêtement  complet  :    me  —,  eh.,   parée,  élégamment 

vêtue. 
Terezi-a  (tk.),  balance. 
Çair,  pi.  œ  (tk.),  musicien  ambulant. 
Çlni-a  (tk.),  plat  de  métal. 
Tlicm,  Voc,  p.  92.  Ce  mot  répond  très-souvent  à  *  penser»,  il   est 

alors  suivi  de  me  vête,  etc.,  p.  e.  :  thôçte  me  mcèndiyet'  e  tiy  kyœ 

oumbîa,  1.  il  disait  dans  son  esprit,  il  croyait,  que  (l'enfant)  avait 
été  noyé. 
Tsàtsar,  ' 
Tcapkœn   (tk.),  gamin  des  rues,  vaurien. 


—  348  — 

Au  moment  où  l'Errata  est  mis  sous  presse,  il  me  parvient,  du 
Caire,  un  volume  des  plus  important  pour  la  connaissance  de  l'alba- 
nais et  qu'il  convient,  dès  lors,  d'ajouter  à  la  liste  (2e  partie,  p.  176) 
des  livres  relatifs  à  cette  langue.  C'est  le  tome  premier,  l'unique  paru 
jusqu'ici,  de  l'Abeille  chkipe  (Vœlyélla  çkyipœtâre ,  'AXSavixij  [jiXiasa, 
in-8,  pp.  a  —  \  ;  1  —  224,  Alexandrie,  chez  X.  N.  Salti,  1878), 
recueil  contenant  des  textes  inédits  et  variés,  et  analogue  à  la 
lre  partie  du  Manuel.  L'auteur,  M.  E.  Mitsos,  est  un  de  ces  assez 
nombreux  Albanais,  originaires  principalement  de  K6pÇa,  ou  Gortcha, 
dans  la  Macédoine  chkipetare,  qui  vont  commercer  en-Egypte,  mais 
ne  manquent  guère  de  revenir  au  pays  natal,  où,  à  leur  honneur  et 
comme  beaucoup  d'Epirotes,  ils  consacrent  noblement  une  partie  de 
leur  fortune  à  des  fondations  utiles,  surtout  à  des  écoles. 

Je  me  souviens  toujours  avec  plaisir  de  la  visite  que  j'ai  faite  à 
leur  ville,  petit  foyer  de  lumière  au  milieu  de  la  barbarie  environ- 
nante. A.  D. 


SAINT-QUENTIN.  —   IMP.  JULES   MOUREAU 


TROISIÈME  PARTIE 


VOCABULAIRE  ALBANAIS-FRANÇAIS 


Outre  les  mots  qui  se  trouvent  dans  les  textes  et  dans  la  gram- 
maire, ou  que  le  commerce  oral  ma  permis  de  recueillir,  ce  vo- 
cabulaire  en  renferme  un  certain  nombre  d'autres,  tirés  des  livrets 
de  Kristoforidis,  et  enfin  j'y  ai  incorporé,  afin  de  donner  un  degré 
plus  grand  d'utilité  à  l'ouvrage,  ce  qu'il  y  a  de  plus  essentiel,  en 
fait  de  termes  et  d'acceptions,  dans  le  lexique  de  Ilahn.  Cette 
provenance  a  été  presque  toujours  indiquée  (par  les  lettres  Kr. 
et  II.)-  L'élément  turc  a  été,  bien  entendu,  exclu  de  ces  emprunts; 
il  en  a  été  de  mémo  du  guégue,  bien  que  souvent  je  n'ai  connu  et 
enregistré  que  la  forme  qualifiée  telle  par  l'auteur  allemand ,  ce 
qui  prouverait  que,  dans  une  bonne  partie  de  l'Albanie,  le  toske 
et  le  guégue  se  mêlent  à  doses  diverses.  Bon  nombre  d'autres 
mots ,  qui  ne  sont  pas  pris  non  plus  des  Études  albanaises ,  y 
paraissent  sous  une  forme  assez  différente  de  celle  qu'ils  ont  ici. 
Il  ne  faut  pas  se  hâter  d'en  conclure  que  mon  devancier  ou  moi 
nous  nous  soyons  trompés,  mais  se  souvenir  d'abord,  de  ce  qu'il 
dit  lui-même,  «  qu'il  a  entendu  de  cette  façon,  et  qu'un  autre 
pourra  entendre  différemment  ;  »  ensuite  et  surtout,  des  obser- 
vations consignées  dans  la  préface  et  au  début  de  la  grammaire, 
sur  les  variétés  dialectales  et  les  caprices  de  la  prononciation.  En 
fait,  plus  d'un  mot  chkipe  semble,  pour  ainsi  dire,  n'avoir  pas 
atteint  un  éclat  de  fixité  complet  ;  en  outre,  certaines  lettres,  prin- 
cipalement les  consonnes  fortes  et  faibles,  se  remplacent  entre 
elles,  et  certaines  préfixes  ou  prosthèses  varient  presque  à  l'infini 
ou  se  suppriment. 

L'espace  manquait  pour  enregistrer  à  leur  ordre  alphabétique 
toutes  ces  formes,  mais  il  convient  d'en  donner  un  aperçu,  qui 
serve  de  guide  dans  l'usage  du  vocabulaire .  Ainsi.,  par  exemple, 
comme  j'ai  entendu. 

J'écris  :  Ce  que  Hahn  écrit  : 

Tœbôrœ  (neige).  Bôrœ,    dœborœ,    dzbôrœ   et 

vdôre. 
Mblyàfc  (vieillir).  Plyâk. 

Mblyélh  (rassembler).  Mbœyéth  et  mœJyélh. 

Sdzierb  (extraire).  Ntzier,  etc. 


On  dit  encore  : 
Dœgyôn,  digyôîî, ndœgyôû  et  ngyôû  (entendre). 
Dzgyôn,  zgyôn  et  skyôn  (éveiller). 
Vœçtrôn  et  vœçtôii  (regarder). 
Vœrçœlhèfi  et  fœçœlhèii  (siffler). 
Nœmœrèn,  noumœroïi  et  noumbœrôiî  (nnmerare). 
Zœmœrœ  et  zcëmbœrœ  (cœur). 
Grâçlœ  et  gràjdœ  (crèche). 
Ngà.  et  gâ,  nkà  et  kà  (de,  par). 
Goudzôn,  koulhdzôn  et  koutsôn  (oser). 
G5dzgœ  et  kbtskœ  (os). 
Fçéh  (fçê),  pçéh  et  mbçéh  (cacher),  etc. 

Des  exemples  ont  été  donnés,  multipliés  même,  afin  de  bien 
déterminer  les  acceptions  vagues  ou  diverses.  Quant  aux  étymo- 
logies,  mon  travail  a  été  surtout  négatif,  c'est-à-dire  que  j'ai 
indiqué  la  provenance  étrangère  (turque,  slave,  grecque  vulgaire, 
italienne)  des  vocables,  sans  pouvoir,  autant  que  cela  eût  été 
désirable,  et  fut-ce  en  m'aidant  des  recherches  de  M.  Camarda, 
remonter  à  l'origine  de  ceux  qui  paraissent  avoir  par  excellence 
le  droit  d'être  appelés  albanais.  L'avenir  y  pourvoiera. 


AVIS 


Aspect  et  genre  des  noms.  —  L'aspect  déterminé  des  noms  en 
fait  en  même  temps  connaître  le  genre  ;  il  n'est  marqué  ici,  que 
lorsqu'il  ne  peut  être  connu  par  les  règles  grammaticales,  et  cela 
par  la  voyelle  qu'un  —  sépare  du  mot  expliqué  ;  ainsi  lyoûmœ-i, 
est  pour  lyoûmœ,  det.  lyoùmi;  ari-ou,  pour  ari,  det.  ariou;  ouri-a 
pour  ourî,  det.  ourla,  etc. 

Pluriel  des  noms.  —  Le  pluriel  déterminé  se  forme  toujours  par 
l'addition  de  la  syllabe  tœ  à  l'indéterminé  ;  celui-ci  ne  sera  donc 
exprimé,  que  lorsqu'il  y  a  intercalation  d'une  voyelle,  par  exemple 
nérœz,  dét.  i-tœ,  c'est-à-dire  nèrœz-i-tœ. 

Pour  le  pluriel  indéterminé,  il  est  aussi  omis,  lorsqu'il  est  sem- 
blable au  singulier,  ainsi  :  kibmbœ,  noûse,  il  s'entend  que  le  pluriel 
estkcèmàœ,  noûse,  et  au  déterminé  kœmbœtœ,  noûsetœ. 


indét.  dhélypœra, 

—  oûdhœra, 

—  poûse, 

—  vœnde,  vcêndœra, 


Au  contraire  : 

Dhélypœrœ,  pi.  a,      sign.  pi. 

Oûdhœ,         —  œra     —     — 

Poùs,  —  c         —     — 

Vœnt-di,        — c,œra  —     — 
et  au  pluriel  déterminé  dhélypœratœ,  etc. 

Adjectifs.  —  L'article  prépositif,  qui  les  distingue,  a  été  omis  ; 
le  féminin  et  le  pluriel  n'ont  pas  été  non  plus  indiqués,  quand  ils 
sont  réguliers,  ainsi  :  boùkourœ  (beau)  est  pour  i  ôoù/wurœ-i, 
m.,  e  boù/courœ-a,  f.,  lœ  boùkourœ-lœ,  pi.  m.,  tœ  boùkoura-tœ, 


pl.f. 

sub. 

substantif. 

pass. 

passif  ou  moyen 

coll. 

collectif. 

trans. 

transitif. 

pr. 

pronom. 

irr. 

irrégulier. 

prép. 

préposition. 

V. 

voyez. 

conj. 

conjonction. 

cf. 

comparez. 

adv. 

adverbe. 

1. 

littéralement. 

Pour  les  autres  abréviations,  voyez  ci-dessus,  p.  175. 


VOCABULAIRE   ALBANAIS-FRANÇAIS 


ORDRE     DES     LETTRES 

i.  Voyelles   :  a,  e,  œ,  i,  o,  ou,  u. 

2.  Consonnes  :  J  b'  d'  dh'  f'  ff'  gy'  h'  y'  j'  k'  ky>  lh>  ^  m» 
p,  r,  rh,  s,  ç,  t,  th,  ts,  tç,  v,  z. 


1.  A,  ou,  ou  bien;  n-a  (on  dit 
aussi  ya-ya),  ou-ou;  n-pô,  ou 
bien;  a-pà  yo,  oui  ou  non  ?  vête, 
a-pô  yô,  iras -tu,  oui  ou  non  ? 

2.  A,  est-ce  que  (gr.  apxys),  si  : 
c  pw«*,  d  /'</  -vo//)/'.  il'  Jui  de- 
mande :  est-ce  qu'il  te  Ta  appor- 
tée? à  s  mœ  thoùa,  est-ce  que  tu 
ne  me  dis  pas,  c.-à-d.  dis-moi 
donc. 

3.  A,  altération  euphonique  ou 
contraction  des  pronoms  lo  e, 
après  tœ,  mœ,  ou,  i  (Kr.  écrit  ta, 
y  a,  oua):oùnœ  t'a(=tœ  e)dhàcœ, 
je  te  l'ai  donné  ;  i  a  (ya)  dhàhœ, 
ils  la  lui  donnèrent  ;  2°  i,  après  i 
(à  lui),  ou  :  mari  triçœgéta,  edhé 
ia  (=  i  i)  mbœrthéou,'  il  prit  trois 
flèches,  et  les  lui  ficha...  V.  oùa. 

Abdèst  (tk.),  ablution  qui  pré- 
cède la  prière  musulmane. 

Adét  (tk.),  coutume,  usage.  Cf. 
zakôii. 

Aère,  alors.  V.  alœ-hcrœ. 

Adhoiirim,  adoration,  culte;  ad- 
hourôù  (lat.  adoro),  Kr.,  adorer. 

àfœr  (cf.  gr.  ibap,  aussitôt),  adv. 
et  prép.  avec  gen.  :  auprès,  près 
de  :  çiœpisœ,  près  de   la  maison. 

àfœr-i,  H.  voisin. 

àfœrm,  Kr.  :  i  àfœr  mi,  le  pro- 
chain. 


Afœrâ,  afru,  environ,  à  peu 
près. 

Afœrôn,  approcher,  tr.  ;  pass. 
afœréncm,  afrôhem,  s'approcher, 
—  lyoùmit,  du  lleuve. 

afœrtœ,  adj.,  qui  est  près, 
proche,  voisin  :  kàtœr  pémœ  tœ 
àfœrta .  quatre  arbres  voisins, 
rapprochés  l'un  de  l'autre. 

àfç,  pi.  e  (cf.  gr.  aSw),  vapeur, 
ex.  de  l'eau  bouillante,  V.  àvoulh. 

Agà-i  (tk.),  petit  propriétaire 
ou  bourgeois  turc,  agha. 

Agô-ya,  H.,  Dieu,  dans  les  an- 
ciens chants  guégnes.  Cf.  grec  ayioç, 

Agôù,  Kr.,  faire  jour.  V.  gdhin. 

Agyœrim  (cf.  gr.  aPTfa,  chô- 
mage), jeûne  absolu  dans  lequel  on 
ne  fait  qu'un  repas  par  24  heures, 
une  heure  après  le  coucher  du 
soleil. 

Agyœrdn%  jeûner  ainsi. 

àhrou,  hêtre.  V.  çkàzœ. 

Ai,  ayô,  v.  au. 

âyetœ  :  tœ  zd&ntçin  — ,  eh.  38. 
(tk.  uïïet,  signes,  miracles  ?)  Hahn 
donne  d\j  (ity|,  aussi  avec  le  v. 
zœ  :  zd-  gyouhœnœ  tiy,  tais-toi, 
mœ  zoûri  ây,  je  me  suis  mordu 
(la  langue,  pour  ne  pas  parler). 

âykœ,  crêoie  du  lait. 


A 


Akœ-koù,  quelque  part. 
âkœ-tç,  àktç,   tel    ou  tel  :    tœ 
viiïœ  ri  'àktç  kasabâ,  qu'il  vienne 
dans  telle  ville,  yâm —  neri,  je 
suis  un  tel. 

Akôma  (gr.  m.),  encore  :  s  — , 
pas  encore. 

âkoulhœ  -  i,  la  glace;  adj., 
glacé,  gelé  :  kàm  doùartœ  tœ 
âkoulha,  j'ai  les  mains  transies. 

âkyœ,  adv.  et  adj.,  autant  de, 
autant  :  sâkyœ  tœ  rœndônœ,  âkyœ 
flyorin  to  tœ  tœ  yâp,  autant  elle 
pèsera,  autant  de  sequins  je  te 
donnerai;  —  mirœ  si  pœrpâra, 
Kr.,  en  aussi  bon  état  qu'aupa- 
ravant ;  du  hérœ  — ,  deux  fois 
autant.  V.  sa,  kâkyœ. 

Aktchi,  pi.  in  (tk.),  cuisinier. 

Alhàh-ou(ik.  ),  Dieu,  Allah. 

àlyœ,  hàlyœ,  barbe  d'épi,  arête 
de  poisson  ;  posiâlya  groàri,  ch., 
pareil  à  l'épi  de  blé. 

Aman  (tk.),  pardon,  manière 
de  l'implorer. 

Amin  (tk.)  :  bœîi  — ,  prier 
Dieu. 

Andây,  Kr.,  c'est  pourquoi. 

Andêy,  de  là,  parla;  e  ndziérin' 
— ,  ils  le  retirent  de  là;  — kœtéy, 
de  çà  de  là,  par-ci  par-là  ;  —  ngâ 
içle,  là  d'où  il  était  originaire. 

Andéysm,  qui  est  situé  là-bas  : 
çkàn  sœ  andéysmi,  partir  de  là, 
s'en  aller  plus  loin. 

ândœ  (cf.  gr.  àvoavu,  plaire), 
plaisir,  goût  :  mœ  kà'  nda  tœ  tœ 
rhî  prânœ,  ch.,  j'ai  envie  dem'as- 
seoir  à  tes  côtés  ;  i  kà  à  nda  fort 
tœ  hâyœ  élyp,  Kr..  il  aime  beau- 
coup à  manger  de  l'orge. 

Antis  (gr.  <Jvt(),  prép.  avec 
gén.  :  au  lieu  de  :  —  tçoûpœsœ, 
en  place  de  la  fille;  —  kyœ,  au 
lieu  que. 

Anekônem,  Kr.,  plaindre,  com- 
patir. 

1.  ànœ,  côté,  extrémité,  bout, 
bord,  rivage  ;  demi-charge  de 
cheval  :  nga  kœyô  — ,  de  ce  côté- 
ci  ;  nœ  —  to:  duniàsœ,  au  bout  du 


monde;  à  ri  e  lyowmit,  le  bord  du 
fleuve  ;  e  kœrkôinœ  ngâ  tœ  kàtœr 
ànœtœ  (pron.  kàlrànct),  ils  la 
fouillent  en  tout  sens;  me  ànœ 
tœ,  Kr.,  par  le  moyen,  l'organe, 
de.  —  Le  gen.  ànœsœ,  comme 
prép.  :  tek,  çkonte  ànœsnœ  lyoû- 
mi,  comme  il  passait  sur  le  bord 
d'une  rivière. 
2.  ànœ,  pi.  énœ,  Kr.  v.  énœ. 
ànœmik-ou,  gu.,  arœmik, ioike, 
(lat.  inimicus),  ennemi,  adver- 
saire (remplacé  aujourd'hui  par 
les  mots  turcs  hàsm  etdouchmàn). 
Anœroûarœ,  Kr.  :  kœpoùtsœ  e 
— ,  soulier  raccommodé,  rapiécé 
(H.  arnôn,  raccommoder). 

Ani,  Kr.,  ensuite;  —  mœ,  de 
ce  moment. 

Anlikàs  (lat.  antiquus),  faire 
vieillir,  abattre,  altérer  au  moral  : 
K'yô  sevdâya  yole  te  mœ  kà  anti- 
kôsour ',  ch.,  cet  amour  que  j'ai 
pour  toi,  comme  il  m'a  abattu! 

Aoùs  (tk.  havouz,  bassin),  ci- 
terne. 

àp  et  yàp,  ao.  dhâçœ,  v.  irr., 
donner  :  —  zà',  donner  une  nou- 
velle, informer;  —  f y  àlyœ,  ré- 
pandre une  rumeur;  pass.  ipem. 
Apofasis  (gr.  ànocpaottw),  se  ré- 
soudre à,  décider  de. 

àr-i  (lat.  aurum),  or,  métal  : 
pri'y  âri  tœ  ngrirœ,  fait  d'or 
fondu;  pi.  àre-tœ,  H.,  ortravaillé. 
A7.  àrtsB. 

Aràdhx  :  nânœ  tçôupœ  arâ- 
dhœs  tàbnœ,  quelque  tille  de  notre 
condition.  V.  ràdhœ. 

Aràp,  pi-  "',  Arabe,  nègre,  noir  ; 
aràpkœ,  pi.  a,  une  négresse, 
noire. 

àrbœr,  arbœréç,  Albanais,  spé- 
cialement le  Liap;  dans  l'ait),  it.  : 
nœ  zônœ  arbœréç;  une  clame 
albanaise  ;  no'ndœ  vàça  t'  orbœ- 
réca,  neuf  jeunes  filles  albanaises; 
kouvœndôti  arbœréç  (en  Italie  et 
à  Hjdra),  parler  albanais. 

Arbœr  i,  Albanie,  spécial,  pays 
des  Liaps. 


Arbœriçt,  adj.  et  adv.  Voy.  ar- 

àrdhœ,  plus  souv.  àrdhourœ, 
p.  de  vin,  venu,  arrivé;  me  tœ 
àrdhourœ,  en  arrivant;  pa  àrdhœ 
ti,  avant  que  tu  ne  vinsses  ;  tœ 
ârdhouritœ,  l'arrivée,  la  venue. 

Ardhitçkœ,  lézard  gris,  v.japi, 
hârdhœye. 

ârœ,  pi.  a  (cf.  àp6w,  aro), 
champ  :  àrhœtœ  t  àravet,  les 
noyers  des  champs. 

Arœsén,  H.,  gronder,  chasser 
quelqu'un:  arœsôhou  ngâ  sùt'e 
mi,  ôte-toi  de  devant  moi. 

Ari-OU,    pi.    arih     (cf.    àp-y.to;), 

ours  ;  aroûçkœ,  ourse. 

àrk-ou,  hàrk,  (lat.  arcus),  arc  : 
i  bhje  me  àrk,  1.  il  lui  tire  avec 
un  arc,  il  lui  tire  une  flcclie. 

àrkœ  (lat.  arca).  coffre  :  kadiou 
me  vràp  hûri  no  àrkœt,  le  cadi 
se  hâta  d'entrer  dans  le  coffre. 

àrmœ-tœy  f.  pi.  (lat.  arma),  les 
armes  :  to  tœ  màrh  — ,  je  pren- 
drai mes  armes,  je  m'armerai  : 
to  tœ  ces  ârmœfe  mz'a,  ch. ,  je  ven- 
drai mes  armes. 

àrsœzœ,  adj.,  H.,  téméraire, 
impudent. 

Areîk  (tk.  açîk),  amant. 

àrtœ,  d'or,  doré  :  nàb  môl- 
hœ  e  — ,  une  pomme  d'or.  Y.   tn\ 

(ïrtœ,  àrthtçœ  Kr.,  je  vins.  V. 
èrdha. 

Arzoûalh  (tk.),  supplique,  re- 
quête. 

àrhœ  (cf.  serb.  orah),  noyer, 
noix. 

àrhœzœ,  guêpe. 

Arh  ni,  ao.  a r hi 'ta,  arriver,  at- 
teindre, devancer;  suffire  :  si  tœ 
arh  >lç,  quand  tu  arriveras  ;  arh  (t-e, 
rejoins-le,  attrape-le!  arhin  pœr 
sot,  cela  suffit,  c'est  assez,  pour 
aujourd'hui;  pass.  arhihem  et 
arhhcm,  être  devancé,  .rejoint  : 
posa  tœ  arhihemi,  tœ  dzbrâsimœ 
tuféktœ,  dès  qu'on  nous  atteindra, 
déchargeons  nos  fusils,  tirons 
sur  l'ennemi  .  V.  harhin. 


1.  As,  pas,  pas  même,  ni  :  as- 
nœ,  pas  un,  ne=  aucun  ;  as-fieri, 
personne,  nul;  as-gycb,  rien,  rien 
du  tout;  aspàk,  pas  le  moins  du 
monde;  osas,  ni-ni  :  s  kêçiri  OS 
boùkœ  as  miç,  ils  n'avaient  ni 
pain  ni  viande  ;  as  hdbngri  as 
pîou,  il  ne  mangea  ni  ne  but. 

2.  As  (gr.  m.  malhœkô 
nœnen',  ch.,  ah!  maudis-la,  ta 
mère. 

Asét  (tk.),  envie, jalousie, haine: 
ngâ  aséti,  par  jalousie. 

As-koûndi  :  rioùkœ  vâte  — , 
Kr.,  il  n'est  allé  nulle  part.  V. 
gyœ-koùnt. 

As-koùrhœ,    jamais,  nunquam. 

Asœsôij,  (asœ  =  atœ  (?),  sôy, 
tk.,  espèce),  de  la  même  manière. 

Askyêr  (tk.),  armée,  soldat. 

Aslhàn  (tk.),  lion;  Kr.  dit 
lyeôn . 

àspœr  (gr.  m,  à—po:,  blanc),  an- 
cienne petite  monnaie  turque. 

/4s-pd,interrog.  :  — s  ikéfrikœ, 
Kr. ,  tu  n'as  donc  pas  peur  de 
lui? 

àçpœrœ  (lat.  asper),  rude,  dur. 

Açpœrôn,  Kr.  endurcir  :  — zde- 

:  iiœ,  son  cœur;  açpœrànem, 

s'endurcir,  fig.  véra  ouaçpœroûa, 

le  vin  est  devenu  aigre,  a  tourné. 

Açtoû,  ainsi,  de  même  que; 
opposé  à  kœçtoù. 

Atâ,  pi.  m.,  atô,  pi.  f.,  de  au. 

Mil  ou  atân?  ch.  43  :  mœ  birri 
atânœ,  il  m'a  ôté  la  raison,  ou 
fait  transgresser  la  loi  religieuse, 
du  tk.  attiet,  démence,  ou  adu, 
transgression  de  la  loi. 

àtœ-i,  àtœ-a  (cf.gr.  à—aethulg. 
tàtce),  père,  pi.  àlœre,  det.  àtœri- 
tœ.  Kr.,  ancêtres  :  im  âtœ,  mon 
père;  iàti,  i  yâti,  le,  mon,  son, 
père;  tut  et,  à  ton  père  ;  ///"  irôfç 
sat'  œme  édité  tut  et,  ch.,  puisses- 
tu  vivre  pour  ta  mère  et  pour  ton 
père.  V.  baba. 

Atœ-hévœ,  alors,  en  ce  temps 
là.  V.  aère. 


/  atùkœ,  Kr.,  tel  (que  celui-là). 
V.  tilhœ. 

Atiié,  atiyé,  là,  là-bas;  —  kou, 
—  tek,  là  où  ;  —  àfœr,  près  de 
là. 

Ato,  pi.  de  ayô,  ces  choses, 
cela;  atô  kijce,  les  choses  que,  ce 
que.  V.  au. 

Atù,  là,  où  tu  es,  correspond  au 
grec  aùi&u. 

àtliœtœ,  Fy.,  aigre,  acide. 

Au,  ai,  fém.  ayô,  pron.  et  adj. 
démonstr.,  ce,  celui-là,  il;  cette, 


celle-là,  celle,  ce,  cette  même  : 
au  diàh/œ,  au  diâtyi,  ce  garçon- 
là.  Au  fem.,  ceci,  cela,  ces  cho- 
ses :  koù  bœhetœ  ayô,  comment 
cela  pourrait-il  se  faire.  V.  atô. 

Avœlhôh,  H.  avoulhôn,  exhaler 
une  vapeur,  avoulhôhcm,  H.,  en- 
trer en  colère.  Y.  àvoulh. 

Aïlhi-a  (gr.  aù).^),  cour  de 
maison. 

àvoulh,  pi.  e  (cf.  gr.  auw,  aïsXXa), 
vapeur,  exhalaison. 

Aziné  (tk.),  trésor. 


E 


1.  E,  1°  art.  prépos.  fem.,  la  : 
e  zona,  la  maîtresse,  e  vœrtéta  la 
vérité  ;  e  çœloùnœ,  samedi,  e 
çœloùna,  le  samedi;  2°  art.  conj. 
fera.  :  e  zona  e  poitsit  la  proprié- 
taire (celle)  du  puits;  lyoûlya  e 
çégœsœ,  la  fleur  du  grenadier; 
3°  pron.  attrib.  fem.  :  e  koùyt 
œçlœ  ayô  ctœpî,  1.  celle  de  qui,  à 
qui,  est  cette  maison? 

2.  E,  pron.  pers.  ace,  lui,  le, 
elle. 

3.  E,  edhé ,  et;  aussi,  encore  : 
ndénœn'  édité  pàk,  pastây  ikœn, 
ils  demeurèrent  encore  un  peu, 
puis  ils  partirent;  edhé  duzét  dit, 
edliè  do  tœ  rhœzônetœ,  Kr.,  en- 
core vingt  jours,  et  elle  sera  dé- 
truite ;  moundimi  edhé  s  içte  mba- 
roùarœ,  ses  peines  n'étaient  pas 
encore  au  bout;  ou  thà  edhé  mœ, 
se,  Kr.,  il  leur  dit,  en  outre,  que. 
V.  dhé. 

Èa,  pi.  éani,  ou  êyani,  Kr.  éni, 
viens,  venez;  sert  d'impératif  à 
vin  :  éni  pas  méye,  suivez-moi, 
gr.  m.  ï\x,  IXSts. 

Eglendisem  (tk.  eïlenmek),  se 
divertir,  s'amuser. 

Eoœrsira-tœ,\)\.,  Kr.,  les  bêtes 
sauvages.  V.  égrœ. 

Egrœ  (gr.  £yptos),  sauvage,  non 
apprivoisé,  non  cultivé,  opp.  à 
boûtœ. 

Egrœsiçt,  sauvagement. 


Egrœsôn,  H.,  rendre  sauvage, 
egroresônem,  le  devenir. 

Elybœriçt,  adj.  et  adv.,  H.,  qui 
appartient  à  l'orge. 

Elyp,  yéhjp,  l'orge. 

Elyptœ,  d'orge  :  boùkœ  e  — , 
pain  d'orge. 

E  éma,  e  œma,  la  mère  :  vâte 
tek  e  œma  edhé  i  thà  :  moy  nœne, 
il  alla  trouver  sa  mère  et  lui  dit  : 
ô  maman  !  V.  nœne  ;  thà  s'œmœ- 
sœ,  il  dit  à  sa  mère. 

Emœrœ-i,  pi.  a,  nom,  renom: 
pa  èmœrœ,  sans  nom,  anonyme  ; 
me  —  tœ  mal  h  ndœ  bôtœt,  Kr.. 
ayant  une  grande  réputation  dans 
le  monde;  kà  kyénourœ  me  — , 
Kr.,  il  a  eu  du  renom,  a  été  cé- 
lèbre. 

Émtœ,  e  émta,  tante  paternelle. 

Énœ,  vase,  pot  :  —  e  kripœ&œ 
vase  au  sel  ;  énœt'  e  çtœpisœ,  la 
vaisselle. 

Ent,  tisser  :  pœr  tœ  èndourœ 
pelyhoùrœ,  pour  tisser  de  la 
toile. 

E  ente,  jeudi  ;  tœ  entends,  adv., 
le  jeudi. 

Epœrœ,  Kr.,  i,  e  — ,  celui  qui 
est  en  haut  ;  Mîsir  i  — ,  l'Egypte 
supérieure,  la  Haute-Egypte. 

Erdha  (cf.  gr.  îjXOov,  vlg.  îjpfla), 
ao.  de  vin,  je  vins.  V.  àrlcœ. 

Érœ,  pi.  érœra  (gr.  dc^o),  air, 
vent;  parfum,  odeur;  èrœe  kékye, 


E 


F 


5 


vent  violent  ;  —  e  çiout,  vent  de 
la  pluie  ou  du  midi  ;  —  e  dùlhit, 
vent  d'est;  hàle  ;  frùn  éra,  le  vent 
souffle;  éra  kyœ  kiçin'  mârhœ 
rôbatœ,  l'odeur  que  ses  habits 
avaient  contractée;  ituv  bie  érœ 
miç  (dans  les  contes),  je  sens  une 
odeur  de  chair,  la  chair  fraîche; 
rdsnki  érœ  thimiânœ,  ch.,  tu 
exhalais  une  odeur  d'encens. 

Ergelyé  [tk.  ),  troupeau  de 
grands  animaux,  ex.  de  bœufs. 

Ergyéndœ,  d'argent  :  kâpsa 
t'  ergyénda,  des  agrafes  d'argent. 
Ergyént-di  lat.  argentum),  l'ar- 
gent, métal;  pi.  ergyénde,  Kr. ,  de 
l'argent,  des  espèces  monnayées. 
Ergyentsérœ,  H.,  objets  en 
argent,  argenterie. 

Êrh,  attarder,  retenir  quelqu'un 
avant  dans  la  nuit  :  mes  ma-  érh, 
H.,  ne  me  retiens  pas,  mœ  érhi 
nœ  jioànœ,  une  affaire  m'a  re- 
tardé. 

Êrhem,&o.  ouérhtçœ,  se  trouver 
en  tel  endroit  quand  la  nuit  sur- 
vient, être  surpris  par  la  nuit  : 
rhi,  t'êrheÇj  attends  que  la  nuit 
vienne  (tu  partiras  ensuite;  ;  im- 
pers, ouérh,  il  se  fait  tard,  le  jour 
baisse;   na  érdhi  me  /'  érhourœ, 


il  est  arrivé  au  tomber  de  la 
nuit;  tœ  érhourike,  le  crépuscule 
du  soir. 

Krhœ,  H.,  obscurités,  ténèbres. 

Erhœsàn,  rendre  obscu**. 

ErlwHœ,  H.,  obscurité;  adj., 
sombre,  couvert,  du  ciel. 

Erhœtsirœ,  obscurité,  ténè- 
bres :  ndœpœr  —  lœ  digyôva 
zdbnœ,  ch.,  à  travers  l'obscurité 
j'entendis  ta  voix. 

Erhœtsànem ,  s'obscurcir. 

Èsœlhœ,  ésoulhœ,  H.,  qui  est  à 
jeun  :  yàm  — ,  ou  csœUiàh,  je 
suis  à  jeun,  n'ai  pas  encore 
mangé. 

Êçkœ-a^  éçk-ou,  amadou. 

Et,  dat.  irr.  de  àlœ,  père. 

Été,  soif  :  mœ  vyèn  étiya,  j'ai 
soif. 

Etoûarœ,  H.,  altéré,  qui  a  soif. 

Éthe,  fièvre  :  mœ  zoùnœ  éthetœ, 
j'ai  souffert  des  fièvres. 

Êtsœn,  Zag.  étsiy,  v.  irr. ,  aller, 
cheminer  ;  tek  ctsœnte  .  tandis 
qu'il  marchait,  chemin  faisant  ; 
ètsœn  lyoùmi  le  fleuve  coule  ;  tœ 
étsouritœ,  la  marche,  l'allure;  — 
e  lyoûmit,  le  courant  du  fleuve. 

Evyit,  pi.  œ  (Afyûrcxtoç),  égyptien, 
c'est-à-dire  bohémien,  tsigane. 


Π


cembœlyœ  (cf.  amabilis),  doux 
au  goût  sucré,  agréable  :  h/-  tœ 
vinœ  i  œmbœly  douhâni,  ch., 
alla  que  le  tabac  te  paraisse 
agréable;  t'  cèmblyœ,  /'  œmblyœ- 
.  confitures,  douceurs,  gâ- 
teaux, etc.  ;  ad \\,  ou  fôly  œmàce- 
lyœ,  il  leur  parla  doucement. 

Œmbœlytsôn,  adoucir,  pass., 
à  hem  :  koha  ouœmbœlylsoûa,  le 
temps  s'est  adouci. 

7"  àbmblyœth,  Kir., fiel,  par  eu- 
phémisme :  oùthoulhœ  perzierœ 
me  — ,  du  vinaigre  mélangé  avec 
du  fiel.  V.  demblyœ. 

dsmœ,  pi.  cerna,  mère.  V.  èmœ. 

(À'iidwrhœ,  pi.  a,  (cf.  fr'ap,  ivs(- 


pata),  rêve,  songe  :  pu  nœ —  nœ 
plyâk,  il  vit  en  songe  un  vieil- 
lard ;  çoh  œndœrha,  avoir  des 
visions. 

Œndhœrit,  —  item,  œndœrhà- 
nem,  rêver,  avoir  un  songe. 

œn  ,  gonfler,  pass.  œnem, 
œhem,  se  gonfler,  enfler:  oucènt- 
cœ,  je  suis  enflé,  plyâga  oucènt, 
la  plaie  est  enflée. 

cèçtœ  et  içtœ  (lat.  est),  il  est; 
digyoùanœ  kyœ  Fatiméya  — , 
elles  apprirent  que  Fatimé  est, 
c'est-à-dire  vivait  encore  ;  zœri 
ùt  œçtœ?  —  Zœri  ini  — ,  est-ce 
ta  voix?  c'est  ma  voix.  V.  yàm. 


1.  T,  ]°  i  bzri,  le  fils;  i  màth, 
grand,  i  mâdhi,  le  grand;  2°  i 
biri  i  vœlhàït,  le  fils  de  mon 
frère;  3°  kàlyi  im  edhr  i  vœlhàll, 
mon  cheval  et  celui  de  mon  frère. 
Y.e,  1. 

2.  1,  pr.  pers.,  à  lui,  à  elle  ; 
eux,  elles,  les. 

Idhœrôn,  rendre  amer,  remplir 
d'amertume,  de  chagrin;  aupass., 
zœmœra  m  ouidhœroùa ,  mon 
cœur  est  affligé. 

idhœtœ,  idliourœ,  amer,  affligé. 

ikœn,  ao.  ika,  partir,  s'en  aller, 
fuir  ;  ikœ,  va-t-en  ! 

ikourœ,  pa.  de  ikœn;  i  ikouri, 
e  ikoura,  fugitif,  ive  ;  me  tœ  ikou- 


rœ kàlyi,  au  moment  où  le  cheval 
s'échappait;  tœ  ikourœ,  —  itœ, 
fuite,  marche;  ndœ  kœtàb  tœ 
ikourœ,  dans  cette  marche. 

hit,  H.,  v.  ént. 

im,  fem.  ime,  mon,  ma  :  dlà- 
lyi  im,  'im  bir,  mon  fils;  imi,  le 
mien. 

ipem,  pass.  de  àp,  être  donné, 
se  rendre,  faire  sa  soumission  : 
ipem  vétœ,  pàmôs  mœ  vrà  (vrit), 
je  me  rends  de  moi-même,  mais 
ne  me  tue  pas. 

içtœ,  Fy.,  v.  œçlœ. 

iîli,  pi,  ithœrd,  dim.  ithœth, 
ortie,  des  orties. 


Obôr,  enclos,  cour;  sb. 

ôdera,  en  avant  1  étym.? 

ôdœ  (tk.),  chambre. 

Odjâk  (tk.),  cheminée,  et  par 
ext.,  pour  odjaklu,  noble,  de  no- 
ble famille. 

àqœ  (tk.).  ocque,  poids,  de  1240 
grammes  environ. 

ôrœ,  H.,  espèce  de  génie  fémi- 
nin :  môs!  se  çkon  ôra  i'  ndœgyôn, 


non,  car  Yora  peut  passer  et  t'en- 
tendre. 

Oris-zi,  le  riz.  gr.   ô'puÇa,   vlg. 

pt'Ça. 

Ortâk (tk.),  compagnon,  associé 
de  commerce  :  ortakœrî  (tk.  alb.), 
association,  société  commerciale. 

Oçâf(t\s..),  espèce  de  compote, 
jus  de  fruits. 


OU 


1.  Où,  je,  v.  oùnœ. 

2.  Ou,  1°  à  vous,  vous; 2°  à  eux, 
à  elles,  leur. 

3.  Ou,  augment  de  l'aor.  et  de 
l'opt.  pass.  :  oubœ,  il  devint;  ou- 
bœfça,  puissé-je  devenir. 

4.  Ou,  désinence  de  l'impér. 
pass.,  qui  se  place  avant  le  radical, 
quand  le  verbe  est  précédé  de 
môs  :  ngréou,  lève-toi  ;  môs  oun- 
gré,  ne  te  lève  pas. 

Oàa  =  1°  ou-e;  2°  ou-i  :  kœtô 
fyàlyœ...  t'i  roùayç,  edhê  t'oùa 
{  —  oui) mœsôyc dyémvet tou,  Kr.; 
ces  paroles  garde-les  et  enseigne 
(à  eux)  les  à  tes  enfants. 

Oûdhœ,  pi.  œra  (gr.  <5ooç),  che- 
min, route,  voyage;  fig.  précepte, 


règle,  justice  :  bœrïnœ,  —  faire 
un  voyage  ;  oûdhœsœ,  mb'oùdhœ,  en 
route,  chemin  faisant;  kour  t'a 
çihte  me  — ,  Kr.,  quand  il  le 
jugerait    à    propos,  v.  pa-oùdhœ. 

Oûdhœ-hékyœs.  Kr.,  guide. 

Oùdhœrœ,  pi.  a,  e,  ail,  aulx  :  me 
tœ  mâdhœ  môs  mbilh  hoùdhœretœ, 
prov.,  ne  sème  pas  l'ail  avec 
l'homme  puissant. 

Oudhœrî,  ourdhœri,  commande- 
ment. 

Oudhœrbn,  ourdhœron  (lat.  it. 
ordino),  ordonner,  commander,  ré- 
gner, gouverner,  vouloir;  se  dit, 
comme  en  gr.  optÇw,  à  un  supérieur  : 
sa  grôç  kœrkôn? —  rép.  sa  oudhœ- 
rôntçZotœrôte, combien  de  piastres 


ou 

veux-tu  (de  ceci)?  —  Ce  que  ta 
seigneurie  voudra  (donner);  si  tœ 
oudhœrôntç,  comme  il  vous  plaira, 
ôpiaij.6;  aaç;  on  dit,  dans  le  même 
sens,  oudhœrî! 

Oudhœtdr,  voyageur. 

Oùydhœsœ,  pi.  a,  Kr..  île. 

Oùyœ-i  et  Oùyœtœ,  pi.  oùyœra, 
eau  :  piou  oùyœ^  il  but  de  l'eau; 
ncè  pikœ  oùyœ,  une  goutte  d'eau; 
dû  kyèlyke  tœ  oùyit,  deux  verres  à 
eau;  oùyœtœ e  iyoûmit  (èçtœ  i  trou- 
boulhœ  edhê  i  poùsit  cèçtœ  ikthi- 
i'1/i  tn\  l'eau  de  la  rivière  est  trouble 
et  celle  du  puits  est  limpide; 
oùyœra  tœ  kyèlybourœ,  eaux  puan- 
tes, sulfureuses;  nœ  pœrmbutœye 
oùyœraç,  Kr.,un  déluge  d'eaux. 

Oûyœsœ,  g.  s.  f.  de  oùyœ,  H.  brc- 
kyépœ,  —  tortue  aquatique, 
oignon  d'eau. 

Ouyit,  Kr.  arroser,  irriguer. 

Oùyk-ou,  pi.  oûykœre,  loup;  me 
Us  dabyœ  oûykou,  comme  le  loup 
sortait;  ouykonœ,  H,  louve.  —  Cf. 
Xûxoç,  si.  vœlk. 

Oulhfé-a  (tk.),  solde,  gages. 

Oulln-ri,  oulhi-ou,  pi.  oulhin, 
olivier,  olive.  —  Cf.  lat  olea,  gr. 

Oâhj,  pass.,  oùlycm,  Kr.,  v.  oùn. 

Oulyœrïn,  hurler,  pousser  des 
hurlements,  des  cris  de  douleur, 
particulièrement  sur  les  morts, 
ôXosp'jpoaai  :  kyà  nte  c  oulyœrintc,  elle 
pleurait  et  se  lamentait-  —  Cf. 
lat.  ululo. 

Ounàzœ,  bague,  anneau  :  —  e 
martésœs,  anneau  nuptial. 

Oungyem,  pass.de  oûnky,  Kr., 
se  baisser.  —  mboi  rjyoùnœ,  s'age- 
nouiller. V.  oùn. 

Oungyilh,  pi.  a,  évangile. 

Oungyiltwuar-àri,  Kr.,  évangé- 
liste. 

1.  Oûnky,  Kr.,  baisser  :  krûetœ, 
la  tête  ;  pass.  oùngyem. 

2.  Ounky-gyi,  pi.  oùngyœre, 
oncle  ;  tœ  oùngyinœ,  ace.  sg. 

Oùn,  baisser,  abaisser,  incliner, 
pass.  oùnem,  s'incliner,  etc.  V.  oùly. 


OU  7 

Oùnœtœ,  Kr.,  oùlyœtœ,  bas, 
humble. 

Ourâtœ,  souhait,  bénédiction, 
prière  :  —  e  zàtit,  Kr.,  l'oraison 
dominicale  ;  mœ  ourôvc  me  ourâtœ, 
Kr.,  tu  m'as  comblé  de  bénédic- 
tions (par  reconnaissance). 

Oùrdhe,  oùrthr-dhi,  lierre. 

Ourdhœràtœ^  pi.  a,  ordre,  com- 
mandement, précepte;  yàm  nœ 
ourdhœràta  toùay,  je  suis  à  tes 
ordres.  V.  oudhœrî. 

Oùrdhœrœ-i,  ordre,  comman- 
dement, pouvoir,  autorité  ;  kàrta 
e  oùrdhœrit,  ordre  écrit;  bebn  — , 
donner  un  ordre  ;  çpœlàîî  prèy  oitr- 
dhœrit  hoùay,  délivrer  de  la  do- 
mination   étrangère.  V.   oudhœrî. 

Oiùrdhœrim,  pi.  c,  ordre  :  tœ 
dhietœ  ourdhœrïmetœ,  Kr.;  les  dix 
commandements  (de  Dieu). 

Oùrœ,  pont  :  —  e  goùrtœ,  e 
droùlœ,  pont  de  pierre,  de  bois; 
H.,  tisons  enllammés. 

Oùrœtœ,  affamé,  qui  a  faim. 

Ourî,  besoin,  faim;  mœ  vyèn 
ourla,  mœ  mari — ,  j'ai  faim,  à  Fy., 
envie,  désir;  e  mori  ouria  pœr 
oùyœ,  il  eut  soif;  mèrhi  groùrœ 
pœr  ourùï  e  çlœpivet  toùay,  Kr., 
prenez  du  blé  pour  le  besoin  de 
vos  maisons  ;  çlàtœ  viét  ourie,  sept 
années  de  famine. 

Ourîky,  hérisson.  —  Cf.  lat. 
horreo. 

Ouri-ou,  taupe. 

Ourôf,  (gr.  opo£oç),  ers,  orobe. 

Ouràn,  saluer,  féliciter,  expri- 
mer un  souhait  de  longue  vie  et 
prospérité  dans  les  mariages;  pass. 
ourônem,  s'entre-féliciter  de  cette 
manière. 

Oùrlœ,  sage,  modeste,  qui  a  une 
bonne  conduite. 

Ourtœsî,  sagesse,  bonté,  modé- 
ration. 

(hirtœsônem,  Kr.,  devenir  sage, 
se  bien  conduire. 

Ouçkyèn,  nourrir,  élever. 

Ouckyim,  nourriture  ;  pi.  ouçkyi- 
metœ,  les  aliments. 


8 


OU 


Ouçkyùerçim,  Kr.,  bien  nourri, 
vigoureux. 

Oùçt,  pi.  œre,  épi.  V.  kalhi. 

Ouçtœrî,  Kr.,  armée,  troupes  ; 
ouçtœtoùar-ôri,  soldat.  —  1.  hostis. 


OU 

Ouçtù.  V.  çtirem. 
Oùtr  ftk.),  "trois;  outç-kalyà,  les 
trois  tours,  ch.59. 


U 


idh,  pi.  ûye,  ùy,  étoile,  astre  : 
—  i  mœngyésit,  l'étoile  du  matin. 

Ulh-bèri,  l'arc-en-ciel. 

ùmœr  (tk.  eumr),  vie,  exis- 
tence. V.  yëtœ. 


ùnœ,  pr.  m.  notre. 
Ut,  pr.  ton  :  vœlhài  ùt,  ou  ut- 
vœlhài,  ton  frère;  i  ùti,  le  tien. 
Uzengi-a  (tk.),  étrier. 


Babà-i  (tk.),  père;  pi.  babalhàr- 
œ-tœ,  les  parents,  le  père  et  la 
mère. 

Badji-a  (tk.),  sœur  aînée  :  nœne- 
badji-a,  — p.  104,  n.  3. 

Bàft  (tk.  bakht),  fortune,  chance, 
hasard  :  pœr  — ,  par  hasard,  par 
aventure. 

Bagœtl-a,  grand  bétail,  bestiaux, 
zœret'  e  bagœtîvet,  Kr.,  les  voix 
des  animaux  domestiques. 

Bàgyœ,  fiente  des  grands  ani- 
maux, bouse  de  vache. 

Bayâme,  amandier,  amande. 

Balhœ-a,  front;  me  nœ  ùlh  nœ 
&à//iœ,avecune  étoile  sur  le  front; 
bàlhœzœ,  dim.  Cam.  —  Bàlhœ-i, 
tête,  chef,  le  premier  de  :  yàm 
bâlh'  i  dyelmourùœ,  je  suis  le 
premier  parmi  les  jeunes  gens; 
bàlh'  i  bàslll,  le  premier  article  du 
pari.  —  Cf.  gr.  -/.E?aX^,  sanscr. 
kapalas. 

Balhkôn,  balcon  :  mbrétî  kyé 
nœ  — ,  le  roi  était  au  balcon. 

Balyôç,  roux,  des  cheveux,  bai, 
des  chevaux;  à  Fy. ,  qui  a  le  poil 
blanc  et  noir,  pie,  des  chevaux, 
chiens,  etc. 

Bâlytœ,  boue,  marais,  argile, 
terre  :  gyer-sà  iç  pa  — ,  tant 
qu'elle  était  sans,  non  recouverte 
de,  terre.  —  Cf.  gr,  m.  SâX-ro;. 

Balytœ-dôsœ,  Fy.,  1.  truie  de 
marais,  quadrupède  plus  petit  que 


la  loutre  et  qui  habite  dans  les 
marécages,  le  vison? 

Balyoùke-tœ,  pi.  cheveux  ondu- 
lés? probablement  diminutif  tiré 
de  pàly,  pli. 

BancUlh,  bandîz,  vaurien,  amant, 
galant,  jeune  homme  qui  courtise 
les  femmes,  dans  les  chansons; 
o  bandUh,  bandîlh,  i  tœrboùarœ,  — 
kyœ  s  mœ  lyè  vœnt  pa  kafçoùarœ, 
6  garçon,  garçon  enragé,  —  qui 
ne  m'as  pas  laissé  une  place  sans 
morsure.  —  Cf.  it.,  banditto. 

Bângo-oua  (it.  banco),  banc. 

Brir,  pi.  œra,  herbe,  plante;  bar, 
de  l'herbe,  du  foin;  au  pi.  bàrœra, 
des  simples,  des  médicaments,  — 
c'est  lenoni  albanais  d'Antivari,  et 
peut-être  de  la  ville  italienne 
opposée,  Bari. 

Bardàk-ou  (tk.),  petit  vase  ou 
pot  de  terre,  avec  anse,  pour 
boire. 

Bàrdhœ,  blanc,  blauche  :  e  bàr- 
dha  e  surit,  le  blanc  de  l'œil  ;  tœ 
bàrdhœtœ,  la  blancheur;  tœ  bàr- 
dhœ, det.  tœbàrdhitœ,  fard  blanc  : 
vœ  tœ  bàrdhœ,  mettre  du  blanc, 
se  farder;  tœ  bàrdhii  prie  lye- 
koùrœnœ,  le  fard  gâte  la  peau. 

Bardhôç, —  oùg,  H., blanchâtre, 
qui  a  le  teint  blanc. 

Bàrgœrœ  :  dàç  i  — ,  bélier  en- 
tier, non  châtré. 

Barî-a,  Cam.,  bétail. 


B 

Barî-ou,  pi.  in,  pasteur  en  gé- 
néral, chevrier,  etc.;  —  dhcenç, 
Kr.  beryer;  ndœr  mést  barifiet, 
parmi  les  pasteurs. —  Cf.  bar,  herbe. 

Baryàktœ,  adj  bariolé,  bigarré, 
—  du  //..bariak,  drapeau? 

Baryâk  (tk.).  étendard,  drapeau. 

Baryum  (tk.  hinrnin\  fête  re- 
ligieuse des  musulmans. 

Bàrh-ou,  pi.  bârkye,  ventre;  H. 
génération,  race  :  —   /   .> 
le  ventre;  —  i  pdçtœrm,  le    bas- 
ventre. —  Cf.  skr.  garbhas,  BeXçtfç, 
utérus. 

Barkoumâdhi(bàrk'i — ),  le  grand 
ventre,  nom  d'un  village  proche 
d'Iannina,  au-dessous  des  ruines 
(supposées)  de  Dodone. 

BaroÙt(ïk..),  poudre  à  tirer  :  nœ 
kôkœ  do  vcenœ  baroûnœ,  1.  dans 
ta  tête  on  mettra  de  la  poudre, 
pour  l'ouvrir  tant  elle  est  dure, 
comme  les  rochers  qu'on  fait  sau- 
ter. 

Bàrhœ,  poids;  charge  de  cheval, 
cheval  chargé,  irr.  pàpTcop*  :  nœ 
kyinl  bârhœ  miàlytœ,  cent  charges 
de  miel  ;  bdbnem  me  — ,  devenir 
enceinte,  concevoir,  de  la  femme; 
S  yùui  rue. —  eh.,  je  ne  suis  pas 
grosse  ;  e  bcbn  me — ,  rendre  en- 
ceinte,   engrosser.  —   Cf.  gr.   m. 

Barhôn,  barhôs,  H.,  charger. 

Bàst,  pi.  e  (tk.,\  pari  :  vœ  — , 
parier,  faire  une  gageure. 

Bâçkœ,  sœ  bàçkou,  ensemble  ;  — 
me,  avec,  ainsi  que. 

Baçkôn,  réunir,  mettre  ensem- 
ble :  baçkoûan'  tœ  dû  gyûsmatœ, 
ils  réunirent,  ajustèrent,  les  deux 
moitiés;  pass.  baçkànem,  se  réunir, 
me,  à. 

Baçtàrt,  bàçto-ya,  H., bâtard. 

Baçtœ  (tk.),  jardin. 

Batœrdù  (tk.  batirmag),  enfon- 
cer,  anéantir,  détruire,   V.  priç. 

Bàthœ,  fève. 

Bâthrœ,  II.,  narcisse. 

Bâtçkœ  soufflet,  claqué,  i  dhà 
nœ  — ,  il  lui  donna  un  soufflet. 


B 


9 


Bê-ya,  serment;  bœîi  bè,  faire 
serment,  jurer;  bœ-mœ  bè  kyœ, 
jure-moi  que  ;  i  vowri  mine  bé}  il 

leur  fit  jurer  de... 

Bébé,  enfant  à  la  mamelle,  bébé. 

Bébœzœ,  H.,  pupille  de  l'œil. 

Behàr  (tk.),  printemps,  été. 

Be*jendis  (tk.  alb.),  approuver, 
agréer. 

Béyt  (tk.),  petite  pièce  de  vers, 
quatrain. 

Béykœ,  belle  brebis  :  bèyk'e  bâr- 
dhœ,  ch.,  blanche  brebis. 

Bekim,  bénédiction;  bekén,,  bé- 
nir. Kr. 

Bekyim,  (tk.  belki),  peut-être 
que. 

Bélhbœrœ,  Kr.,  bègue,  qui  bal- 
butie ;  gyoùha  c  tœ  bélhbœrit.,  la 
langue  du  bègue. 

Belhi  (tk.  bellu),  connu,  notoire. 

Berâdas,  II.,  habitant  du  Bérat. 

Beràtr-di  (contraction  dusb.  bel- 
grad,  ville  blanche),  la  ville  de 
Bérat,  en  Epire  :  mœ  vête  Berâte, 
ch.,  tu  vas  à  Bèrat. 

Berbèr (tk.),  barbier. 

Bèrh,  dans  le  prov.;  tçdô  —  mœ 
kœmbœ  tœ  îhj  vâretœ,  tout  être 
est  suspendu  par  ses  pieds,  est 
responsable  de  ses  actions. 

Bèrhœ-i,  pi.  a,  brebis,  mouton, 
sa  b'erha  kè,  combien  de  moutons, 
de  bêtes,  as-tu? 

Bésœ,  croyance,  confiance  ;  pa- 
role donnée  pour  une  trêve,  un 
sauf-conduit,  etc.;  croyance  reli- 
gieuse :  zœ  — ,  prendre  confiance, 
se  risquer;  iç  bésœ  kânœ,  de  quelle 
religion  sont-ils?  kaoûre  me  bésœ, 
ch.,  chrétienne  fidèle;  bésa!  par 
ma  foi!  yo,  bésa,  ch.,  Don  par  ma 
foi,  ma  foi  non!  —  Cf.  bé. 

Besœtdr,  pi.  œ,  Kr.,  fidèle, 
croyant;  aussi  adj. 

Èesôn.  mbesôn,  croire  :  noùkœ 
tœ  mbesôfi,  je  ne  te  crois  pas. 

Betàn,  faire  jurer;  ])  zss.  bet  à  nem, 
jurer,  faire  serment  ;  i  betoùarœ, 
celui  qui  a  fait  serment,  j  uré .  V.  bé. 

Bœhem,  bdbnem,  pass.  de  bœn, 


10 


B 


être  fait,  devenir,  avoir  lieu,  se 
changer  en  :  oubœ  kàly,  il  se  chan- 
gea en  cheval;  oiibœ  teptily,  il  se 
déguisa;  ba'mctœ,  cela  se  fait,  se 
peut;  s  bobhet mob kéky ,  on  ne  peut 
plus  mal. 

Bobïi,  ao.  bcbra,  faire  ;  —  ridjà, 
prier;  —  zœ,  crier,  ordonner; 
noùkœ  —  dût  pa,  1.  je  ne  fais  pas 
sans,  ne  puis  me  passer  de  :  5  bobn 
dot  tçdô  drékœpapàtœ  tri  loyi  gyêl- 
hœra,  il  ne  peut  se  passer  de  trois 
espèces  de  mets  à  son  dîner;  — 
sikoûr,  faire  comme  si,  semblant; 
tç  bobn,  comment  te  portes-tu?  (gr. 
té  zajj.v£tç);  —  çoùmœ  dût,  Kr., 
passer  plusieurs  jours;  bobri  kyœ 
tœ  ngrihetœ,  il  essaya  de  se  lever; 
mœ  bobn  tœ  çtin,  tœ  kyêç,  cela  me 
fait  éternuer,  rire;  bœnte  vétœ- 
henœ  pœr  tœ  biriii'  e,  Kr.,  il  se 
faisait  passer  pour  le  fils  de...  do 
tœ  bobn  tùnob  lhaoùs,  Kr.,  je  ferai 
de  toi  un  peuple. 

Bœres  :  keky-bœres,  Kr.,  celui 
qui  fait  le  mal,  malfaiteur. 

Babrœ,  pa.  de  bobn,  fait,  tout 
fait,  prêt;  ougdhinœ  tœ  babra,  le 
matin  ils  se  trouvèrent  faits,  prêts; 
sub.,  action,  fait. 

Bœrtcis,  ao.  bœrtita,  crier,  vo- 
ciférer; braire,  de  l'âne;  pa.  bœr- 
titourœ;  tœ  — ,  vocifération,  cris 
d'épouvante. 

Bœrtçikœ,  empan  :  s  kà  nob  — 
dhé,  il  n'a  pas  un  pouce  de  terre. 
V.  pœlhœmb. 

Bœrthàmœ,  noyau  des  fruits. 

Bibœ,  gu.,  jeune  oiseau  aqua- 
tique. 

1.  Bie  (biye),  ao,  ràçœ,  p.  rœnœ, 
1°  tomber,  se  coucher  :  bie  ci, 
tœbârœ,  il  tombe  de  la  pluie,  de  la 
neige;  rà  nœ  poùs,  il  tomba  dans 
le  puits;  rà  nob  tôp,  il  est  tombé, 
ou  a  tiré,  un  coup  de  canon  ;  bie 
flyè,  ch.,  je  me  couche  et  m'en- 
dors; rânœ  tœ  flyinin,  ils  se  cou- 
chèrent, se  mirent  au  lit;  bie  pas 
lyakœmimit,  s'abandonner  à  l'ava- 
rice. 


B 

2.  Bie,  battre  frapper  ;  tœ  mœ 
bietç  me  nobçtâp,  bats-moi  avec  un 
bâton;  bie dhiolyivct,  troumbétœsœ, 
jouer  du  violon,  de  la  trompette  . 
V.  rhâh.  —  Cf.  sb.  biti,  biem, 
battre. 

3°  Bie,  ao.  prouva,  pr.  proùrœ, 
porter,  amener,  conduire  :  e  bie 
rhèloulhœ,  amuser  par  de  faux 
prétextes;  V.  sielh. 

Bigœ,  espèce  de  fronde,  baguette 
fendue  qui  sert  à  lancer  des  pierres. 

Biijœ,  pi.  a,  fille.  V.tçoùpw,  Mr. 

Bin  :  biou  mœ  nœ  nàtœ,  Kr.,  il 
a  poussé  en  une  nuit.  V.  mbin. 

Binàk,  pi.  œ,  et  binàky,  ju- 
meau; ilyiatnœ  dû  binâkœ,  Kr., 
il  lui  naquit  deux  jumeaux.  —  Cf. 
lat.  bini. 

Bîr,  pi.  biy,  fils;  biy-tœ,  fils, 
enfants  des  deux  sexes;  o  bîr,  o 
mon  fils  !  tœ  biyvet  (bivet),  au  ma- 
riage de  tes  fils  1  toast. 

Birœrî,  filiation,  qualité  de  fils; 
parœsia  e  birœrisœ,  Kr.,  droit  d'aî- 
nesse, de  primogéniture. 

Bisk-ou,  H-,  petit  rameau  avec 
ses  feuilles. 

Biçœ,  Kr.,  bête  féroce,  6rjp(ov  ; 
à  Zag,  tœ  hœngœrtœ  biça,  que  le 
loup  te  dévore,  imprécation  qu'on 
adresse  aux  animaux  domestiques. 

Biçô,  mot  d'appel  aux  porcs. 

Biçt,  pi.  œra,  queue;  H.,  chi- 
gnon des  femmes. 

Biçtœtoùnt-di  et  (à  Fy.)  biç- 
toùnde ,  hochequeue,  bergeron- 
nette. 

Biçtmœ,  adj.,  H.,  le  dernier. 

Bitis(tk.  alb.),  achever;  —  ngà 
poùna,  cesser  de  travailler,  quitter 
son  travail. 

Bitç,  bitçoun, Tpl.e,  cochon  de  lait. 

Blyê,  ao.  blyéva,  pa.  blyèrœ, 
acheter;  pass.  blyihem;  à  Zag. 
blyéy,  pass.  blyénem. 

Bhjegœron,  blyegœràs,  bêler;  si 
tœ  blycyœrôn  manàri,  ch.,  car  ton 
agneau  apprivoisé  bêle  ;  blyegœrit 
délya,    la    brebis    bêle.    —    Cf. 


B 

Blycm,  pi.  e,  H.,  achat,  trafic. 

Uhjcrœ,  pa.  de  blyc,  acheté,  qui 
est  à  vendre. 

Blyétœ,  abeille,  mouche  à  miel. 
—  Cf.   [aÂitto. 

Blyihem,  pass.  de  blyê. 

Blyith.  Y.  mblyéth. 

Blyoùan,  ao.  blyâva,  moudre; 
pass.  bl)ji>i''hcui . 

Boganik,  naissance  d'un  en- 
fant et  dcns  faits  aux  parents  à 
cette  occasion.  —  Cf.  sb.  bog,  Dieu; 
bogat.  riche. 

BÔyœ  (tk.),  couleur.  t 

Bàrœ,  neige;  an  <■  bârcesœ,  Kr., 

côté  de  la  neige,  le  nord  ;   i  krhà- 

itrœ  posibôra,  lépreux  (blanc) 

comme  la  neige.  —   Cf.  %si;.  Y. 

tcebôrœ. 

Bostân  (tk.),  jardin,  lieu  planté 
de  melons. 

1.  Bàtœ,  le  monde,  les  gens: 
thànœ  bâta,  les  gens  disent,  kour 
vâite  ndœ  bàtœ,  te  oumblyôth 
gyithœ  bâta,  eh.,  quand  tu  sortis 
en  public,  tout  le  monde  se  ras- 
sembla (pour  te  voir). 

2.  Bàtœ,  H.,  espèce  d'argile  qui 
sert  au  nettoyage. 

Brâvoni  (l'ital.  bravo,  avec  la 
désinence  de  la  2"  p.  pi.  de 
l'imper.);  bravo  à  vous,  je  vous 
félicite,  conte. 

Brèk-gou,  colline.  —  Sb.  breg. 

liri'h,  dans  la  locution  :  Wûê — 
diàthœ,  un  fromage. 

Brékœ,  pi.,  culottes,  caleçon, 
braies,  dzbâth  brékœtœ,  ôter  ses 
culottes ,  son  caleçon.  —  Cf. 
lat.  braccse,  braies;  breton,  bra- 
gou. 

Brés-zî,  pi.  a.  ceinture;  géné- 
ration, d'hommes;  brêz*  i  Perœn- 
dùœ,  la  ceinture  de  Dieu,  l'arc- 
en-ciel. 

Brésœ,  H.,  chicorée. 

Bréçœ,  brétçkœ,  tortue  ;  —  e 
oûyœsœ,  H.,  t.  aquatique;  brétçka, 
pi.,  goitre,  écrouelles. 

B  èçœrœ-i,  grêle;  bie  brêçœr,  il 
grêle.  —  Cf.  gr.  yi/y-,  y/y/;'it  pluie. 


B 


11 


Bretœkôsœ,  grenouille.  —  Cf. 
[3aTpay6«,  V.  kakœrzôzœ. 

Bréth,  ao.  bràdha,  imp.  brith, 
sauter,  galopper;  fig.  brith  tard 
kyœ  s  cèçtœ  babài,  fais  le  diable, 
donne-t-en,  à  présent  que  ton  père 
n'est  pas  là;  bràdhe  bràdhe,  sa 
ouhjàdhe,  tu  t'en  es  tant  donné, 
que  tu  n'en  peux  plus;  pœr  tœ 
brédhourit  to  tœ  dàly  oùthoulhœ, 
à  force  de  me  remuer,  je  tournerai 
en  vinaigre. 

Bréth-dhi,  sapin. 

Brœnda,  1°  adv.  dedans,  y;  ti 
kè  neri,  tu  as,  caches,  quelqu'un 
là-dedans,  céans;  2°  prép.  avec 
gen. — çtœpisœ,  dans  la  maison; 
plus  souvent  avec  nœ  et  l'accus.  : 
—  nœ  çtœpî, —  nœ  oùyœ,  dans  la 
maison,  dans  l'eau,  (par,  et  gr. 
IvBov,  dans?) 

Brœndazi,  de  dehors. 

Brœndesm,  fem.  e,  et  brdendœs, 
intérieur. —  Cf.  le  nom  de  la  ville 
messapique  de  Brindusium,  Brin- 
disi,  qui  a  un  port  intérieur,  très- 
enfoncé  dans  les  terres.  (Les  an- 
ciens cependant  interprétaient  ce 
nom  par  «  cornes  de  cerf,  »  bri, 
drèth?) 

Brd'n,  ronger. 

Bri-ou,  br/'-ri,  pi.  brirœ,  corne 
bois  du  cerf;  drédhi  e  ngarkài  nœ 
brirœ,  le  cerf  la  chargea  sur  ses 
cornes. 

Brimâth-dhi,     H.,    cornard, 

xspaïaç. 

Brimœ,  pi.  a,  trou  :  brima  r 
çpélhœsœ,  l'ouverture,  l'entrée  de 
ia  caverne;  brimai  e  hoùndœsœ, 
les  trous  du  nez,  narines.  V. 
vrimœ. 

/Jr/'ùœ,  1°  pi.  œ,  côte,  du  corps; 
2°  pi.  a,  précipice,  pente  très-es- 
carpée. 

Brisk-ou,  rasoir. 

Brun,  britourœ,  ao.  et  pa.,  de 
bœrtâs. 

Brahorày,  brahorit,  Kr. ,  pousser 
des  acclamations,  des  clameurs, 
àXaXiÇca. 


12 


B 


Broùly,  H.  V.  broûs. 

Broàmœ-i,  pâte,  le  vain  ;  gyùhœ- 
se-tsilyi  mori  broùmri  e  boùkœsœ, 
Kr.;  chacun  prit  le  levain  du  pain. 

Broûs,  broûts,  le  coude. 

Broàlsœ,  espace  de  manteau 
sans  manches,  fait  d'une  épaisse 
étoffe  de  laine  noire,  et  dont  le 
côté  extérieur  est  tout  garni  de 
longues  mèches. 

Brumœ,  Fy.,  givre,  gelée 
blanche,  —  lat.  pruina.  — Cf.  tçàf, 
et  le  fr.  brume. 

Boùalh,  pi.  boùaij,  buffles.  — 
Cf.  (3o'j6aXoç. 

Boùbœ,  H.,  croquemitaine. 

Bouboulhimœ-œ,  pi.  a,  ton- 
nerre. 

Boitmboulhù,  il  tonne.  V.  gyœ- 
môn. 

Boudalhâ-i  (tk.),  bête,  stupide, 
idiot. 

Boùf(gc.  (Souçoç),  hibou,  grand- 
duc. 

Bouhàr  (tk .  ?)  cheminée . 

Boûyk-ou,  Kr.,  boàlyk,  cultiva- 
teur, paysan,  colon  ou  fermier. 

Boùkœ,  pain,  repas,  le  manger; 
hà — ,  manger,  prendre  un  repas; 
kolï  e  boùkœsœ,  l'heure  du  repas; 
fonction  ou  dignité  lucrative  (gr. 
v.  |to[i.î)  :  i  voùri  nœ  boùk' ,  il  leur 
conféra  des  emplois.  —  Cf.  allem. 
backen,  sb.  pekti,  alb.  pyék,  cuire 
du  pain. 

Boukœ-pyékœs,'  Kr.,  celui  qui 
cuit  le  pain,  boulanger. 

Béukourœ,    beau,    belle;  e  boit 
koura  e  d/iêout,  la  salamandre  ter- 
restre;  la  Belle   de   la   terre,    ^ 
wpata   T7]ç   y»]?,  sorte  d'être  merveil- 
leux dans  les  contes. 

Boukourî,  beauté. 

Boukourôn,  embellir. 

Bourboulhctem,  rompre  le  jeûne. 


B 

Bourgi-ou  (tk.),  vrille,  tarière. 

Bourim,  source  vive;  pôçtœ  ngà 
bourimi,  ch.,  en  bas  de  la  source. 

Bôurk-ou,  pi.  boûrgye,  Kr.,  pri- 
son. —  Cf.  allem.  Burg. 

Bourbn,  sourdre,  jaillir;  bourôn 
oûyœtœ,  lyoùmi,  l'eau  sourd,  le 
fleuve  prend  sa  source.  —  Cf.  gr. 
Êpu'w,  6pu'atç,  sb.  vir,  vrelo. 

Boùrhœ-i,  pi.  a,  homme,  mâle 
(vir),  mari  :  au  bowrhi,  si  psài, 
cet  homme,  quand  il  apprit  ;  boùrh' 
i  asây,  son  mari. 

Bourhœrîçt,  adj.  et  adverbe, 
d'homme,  viril,  virilement,  bra- 
vement. 

Bourhœri,  âge  ou  qualité  vi- 
rile; coll.,  les  hommes  d'un  même 
lieu. 

Boùçlrœ,  chienne.  V.  kyœnœzœ. 

Boute  (it.  botte),   tonneau. 

Boùtœ,  mou,  tendre,  facile, 
doux  de  caractère  ;  apprivoisé, 
des  animaux  ;  cultivé,  des  fruits, 
par  opposition  à  sauvage,  égrœ  ; 
i  boùtœ  si  délya,  doux  comme  un 
agneau  ;  ci  i  boùtœ,  pluie  fine  ; 
çélhkou  i  boùtœ,  saule  pleureur. 

Boùzœ,  lèvre,  rive,  i  lyoùaninœ 
boiïzœtœ,  ses  lèvres  remuaient; 
ndœ  boùzœt  tœ  pœrhôit ,  Kr.  au  bord 
du  torrent;  prànœ  boùzœsœ  délit, 
Kr.  le  long  du  rivage  de  la  mer. 

Bulyàr  (tk.  biliour),  cristal. 

Bàk-'ou,  menue  paille,  qui  reste 
après  le  battage  des  grains. 

Bulhdr,  H.,  sodomite.  V.  bùthœ. 
Bûthœ,t  1°  tronc;  nœ  —  lyizi, un 
tronc  d'arbre;  2°  le  derrière,  fesse 
(•/.oAov  ) . 

Butsêlyœ,  vase  à  eau  en  bois, 
en  forme  de  section  de  cylindre, 
l'orifice  est  surmonté  d'un  goulot  ; 
en  voyage,  on  le  suspend  au  bât. 
—  Cf.  Botliglia? 


Dàly,  ao.  dolha,  v.  irr.,  sortir,  i  aller  à  la  rencontre,  au-devant  de; 
réussir,  bien  ou  mal;  suffire  :  — \défy  dielhi,  le  soleil  se  lève,  paraît; 
yàçtœ,  sortir;  —  pœrpàra,  dat.,  \dolhi  i  lyik,  il  devint  un  mauvais 


D 

sujet,  tourna  mal;  Uœctoù  dôlhi 
fyàlya,  ainsi  se  vérifia  la  prédic- 
tion ;  fyâlyœt'  e  atùre  doùalhœ  tœ 
vcertéla,  leurs  paroles  se  véri- 
fièrent, furent  accom plies:  dàly 
pœr  fâlujc,  Kr. ,  devenir  public,  se 
produire;  ngâ  yàlya,  manquer 
à  sa  parole;  noùkœ  tœ  dély  oyô 
kyœ  ha,  ce  que  tu  manges  ne  te 
suffit  il  pas?  dàlyinœ  a  poyô  pœr 
tœ  bderœ,  sut'iiseiit-ils,ounon,  pour 
faire?  me  tœ  dâlyœ  oùykou, — •  kiça, 
quand  le  loup  sortit,  quand  on 
sortit  de  l'église  ;  pa  dàlyourœ 
kàrta,  —  àrmœl'  c  zyârhit,  Kr., 
avant  l'invention  du  papier,  des 
armes  à  feu. 

1.  Dâlye  (da?  lyc,  V.  ce  mot), 
propr.  laisse,  permets  :  dàly'  t'i 
cô,  laisse  que  je  les  voie;  dâlye 
tœ  tœ  poûth,  —  tœ  zœ  prêy  gyiçti, 
en.,  permets  que  je  te  baise,  que 
je  te  prenne  la  main. 

2.  Dâlye,  ngâ  —  ngâ  — ,  et  ka- 
iln /y  kadâly,  tout  doucement,  à  pe- 
tits pas;  ti  tœ  véç  prâpa  kadâly 
kadâly  l'a  zéç,  avance-toi  avec 
précaution  par  derrière,  pour  le 
surprendre  ;  dâlyœ  ngâ  dâlyœ,  Kr. 
peu  à  peu,  successivement. 

Dâlyœ,  dàlyourœ,  p.  de  dàly; 
tœ  dàlyœtœ.  Kr.,  l'exode,  la  sor- 
tie; tœ  dâlyouritœ,  la  diarrhée. 

Dâm,  Kr.,  debrn,  H.,  dommage, 
lat.   damnum. 

Dârdhœ,  poirier  (cultivé),  poire; 
dârdha  mœ  dârdhœ  do  tœ  véyœ, 
prov.,  la  poire  ira  vers  la  poire, 
qui  se  ressemble  s'assemble  ;  bon 
chien  chasse  de  race. 

Dàrkœ,  soir,  souper,  repas  du 
soir;  o  ùlh  kyœ  dély  pas  dârke, 
ch.  étoile  qui  parais  au  soir!  mœ 
dàrk,  au  soir,  le  soir.  —  Cf.  angl. 
dark,  sombre? 

Darkôn,  donner  à  souper  à  quel 
qu'un;  pass.  darkônem,  souper. 

Dàrœ,  II.,  pinces,  tenailles. 

Dàsmœ,  et  au  pi.  dâsmœtœ,  noce, 
les  noces,  fêtes  du  mariage; 
e  mari  pa  bœrœ  dàsmœ,  il  la  prit 


D 


13 


sans  faire  de  noce,  l'épousa  secrè- 
tement. 

Dâç,  pi.  déç.  bélier,  tout  grand 
mouton;  —  i  bârgœrœ,  entier, 
bélier;  —  i  râhourœ,  i  drèdhourœ, 
châtre,  mouton. 

Dâçtœ,  zôti  kyœ,  Dieu  veuille, 
plaise  à  Dieu,   opt.  de  dp. 

Dâçourœ,  pa.  de  doua,  aimé, 
cher  ;  o  môtra  ime  e  dâçourœ,  o 
ma  sœur  bien  aimée  ;  pa  — ,  sans 
le  vouloir,  sans  préméditation  ; 
touke  — ,  à  dessein,  avec  prémé- 
ditation, exprès. 

Daçourî,  amour,  affection,  amitié. 

Daçourim,  Kr.,  volonté;  H., 
goût,  penchant  :  kâ  coùmœ  —  pœr 
gyâ,  il  est  chasseur  passionné. 

Dàlœ  (tk.?),  effroi  subit,  épou- 
vante, mœ  klhini  dâtœnœ,  ch.,  vous 
me  causez  de  l'épouvante. 

Dàts,  Kr.  matou.  V.  matçàk. 

Dchcm,  dœhrm,  pass.  de  dén, 
s'enivrer. 

Degdùem  (tk.  alb.\  arriver  par 
hasard,  survenir. 

Déitourœ,  p.  dedèn,  enivré,  ivre. 

Dêy,  H.,  après-demain,  un  de 
ces  jours. 

Delhi  pl-  déy,  veine,  artère, 
nerf;  zœ  délhin'  c  dàrœsœ,  tâter  le 
pouls. 

Delhendrûçe,  hirondelle.  —  La 
prononciation  de  ce  mot  varie 
beaucoup  ;  Kr.  écrit  delhendûçe  et 
kyelhœndruçe. 

Délyr,  pi.  irr.  dhœn,  brebis. 

Délymœr  et  delymoûar,  N.  T., 
berger. 

Dem,  pi.  a,  bouvillon,  jeune 
taureau.  —  Cf.  gr.  8aftaX(ç. 

Demirtçily,  (tk.  demir,  for);  nom 
d'un  cheval  fabuleux. 

Dm,  ao.  déita,  enivrer;  pass. 
déhem  et  dénem  :  oudéit,  il  s'eni- 
vra; déitourœ,  ivre. 

Derdnnèn  (tk.),  infortuné. 

Dèrdhem,  pass.  de  dèrth,  s'é- 
lancer, courir  sus  à,  dat.,  se  dé- 
verser; dérdhctœ  lyoùml  ndœ  dét, 
le  fleuve  se  jette  dans  la  mer. 


14 


D 


1.  Dé.rœ,  pi.  irr.  dùer,  porte  ; 
maison,  famille,  race  :  atyê  yànœ 
dû  dàer,  là  sont  deux  portes;  dé- 
rœnœ  lime  e  çôfça,  ch.,  je  vou- 
drais plutôt  anéantir  ma  race.  — 
Cf.   9'ipa,  si.  dvor,  angl.  door,  etc. 

2.  Dérœ,  adj.,  H.,  amer,  diffi- 
cile à  faire. 

1.  Dérgyem,  s'élancer  en  cou- 
rant 

2.  Dêrgyem,  N.  T.,  être  ma- 
lade, alité. 

Dermàn  (tk.),  crédit,  considé- 
ration. 

Dermôn,  Kr.,  écraser. 

Deritçkœ,  dim.  petite  porte  : 
ngà  deritçka  e  priçourœ,  ch.  par  la 
petite  porte  en  ruine. 

Dèrs  (H.  dersiy),  suer,  trans- 
pirer; commencer  à  pousser,  de  la 
barbe  et  des  moustaches;  mous- 
tâkya  yole  posa  tœ  kâ  dèrsourœ, 
depuis  que  ta  moustache  a  com- 
mencé à  pousser,  ch. 

Dersùourœ,  qui  est  en  sueur  ; 
yàm  i  — ,  je  suis  tout  en  nage. 

Dèrth ,  verser,  répandre  :  — 
lyôtœ,  des  larmes  ;  —  vétœ,  jeter 
les  œufs,  pondre,  des  insectes  ; 
pass.  dèrdhem. 

Dcrviç  (tk.),  derviche. 

Dèrhf  porc  mâle,  verrat;  pi. 
dèrhatœ,  les  porcs,  les  cochons  ; 
dèrh  i  ëgrœ,  cochon  sauvage,  san- 
glier; comme  adj.,  derhô  :  kœsây 
—  mahâlhe.  ch.,  de  ce  sale,  misé- 
rable quartier. 

Deçmî-a,  Kr.,  témoignage,  [xap- 
tupfa. 

Deçmim,  témoignage,  [j-aptùptov . 

Deçmildr,  témoin. 

Deçmôn,  témoigner. 

Dét,  pi.  œra,  la  mer;  an'  e  délit, 
le  rivage  de  la  mer;  do  tœ  piy' 
dénœ  (détinœ),  il  veut  boire  la 
mer,  prendre  la  lune  avec  les 
dents  ;  me  dét,  interj .  de  désespoir  : 
ah  me  dét,  o  oùnœ  myèri,  ah! 
malheur,  infortuné  que  je  suis! 

Detdr,  Kr.,  marin,  matelot. 

Detùrœ,  devoir,  dette. 


D 

Detoûnr-ôri,  Kr.,  débiteur. 

Dœbàh,  v.  tœbôîï;  i  dœboùarœ-i, 
banni,  exilé. 

Dœftèn,  dœftôn,  montrer;  pass. 
dœflôncm,  dœflàhem,  être  montré, 
prouvé. 

Dœftim,  indice,  preuve. 

Dœgydn,  digyôn,  entendre,  en- 
tendre dire,  apprendre,  écouter, 
obéir;  pass.  Mgyonem,  être  exaucé, 
d'une  prière;  oudigyoûa  ridjâya 
te  Perœndia,  la  prière  fut  exaucée 
près  de  Dieu.  V.  ngyôn. 

Dœyin  (défi),  H.,  ivre,  ivrogne. 

Dœlyîr,  Kr.,  délivrer,  purifier; 
pass.  dœlyirem. 

Dœlyîrœs,  Kr.  libérateur. 

Dœmœtôre,  Kr.:  çtœzœ  — }  ani- 
mal nuisible,  malfaisant. 

Dœm,  H.,  V.  dam.;  dœmo?târ, 
dissipateur,  prodigue;  dœmœlon, 
dœmon,  dissiper,  nuire. 

Dœndourœ,  pa.  de  dœnd,  fré- 
quent, épais;  ré  tœdœndoura,  Kr. 
nuages  épais. 

Dœnd, H.,  rendre  épais;  bourrer. 

Dœnésœ,  H.,  sanglot;  dœnesôn, 
sangloter,  gémir  sur  un  mort. 

Dœnœsôn,  H.,  condenser,  épais- 
sir. 

Dœnzm,  Kr.  condamnation. 

Dœnon,  Kr.  dompter,  condam- 
ner.—  Cf.  lat.  damno. 

Dœrœmôfi,  dœrmàn,  descendre, 
précipitamment,  sauter  à  bas  ;  — 
ngà  màlyi,  dévaler  de  la  mon- 
tagne. —  Kr.  écraser. 

Dœrgàn,  envoyer;  dœrgoi,  tœ 
bininœ,  il  envoya,  là  pour  qu'ils 
apportassent,  se  fit  amener. 

DœrstUyœ,  H. ,  moulin  à  fouler. 

Dœçœrim,  Kr.  désir;  dœçœrôn, 
désirer,  convoiter. —  Lat  desidero. 

Di,  diy,  ao.  dila,  savoir;  s  diy 
(=  dinte)  koû  l'a  viy,  il  ne  savait, 
1.  où  le  mettre,  que  faire  pour  lui; 
noùk'  e  dilœkam,  je  ne  l'ai  pas  su; 
pass.  dihem. 

Dî,  V.  dû. 

Diâlh,  pi.  diéy,  le  diable.  —  Gr. 
5ia6oXo; . 


D 


15 


Dialhœzî,  diablerie, scélératesse. 

Diâly,  diàlyœ-i,  pi.  â/yèm  (dyè- 
/////(),  enfant  îuàle,  jeune  garçon, 
jeune  homme,  fils;  diâly1  ï  tour  i 
,  notre  fila  unique;  diâly  i 
màth,  i  uàgœly,  fils  aîné,  fils  cadet; 
kiç  trè  dyèm,  il  avait  trois  fils; 
gyuhœ  dyèm  delhi  kalhi,  ch.,  tous 
jeunes  gens  florissants  comme  des 
épis. 

dyalycerî,  jeunesse;  coll.  la 
jeunesse  d'un  pays,  les  jeunes 
gens.  Y.  dyelymœri. 

Dyalyœrtçt,    adj.    et   adv.,    de 

garçon,  à  la  mode  des  garçons;  tœ 

mœ  bcbntç  nde  pàlyœ  roba  dyalyœ- 

fais-moi   faire   un   costume 

complet  de  garçon,  d'homme. 

Diâlyœth,  dim.  de  diâlyœ.  — 
dialyàç,  augm.,  jeune  homme. 

1.  Diâthœtœ,  droit,  e  :  dàrae, — 
la  main  droite. 

2.  Diâthœtœ  et  diâthœ-i,  fro- 
mage. 

D><\  dié  H.,  diéthinœ,  hier;  — 
mbrckmœ,  hier  soir;  ngyèr  </>V,  jus- 
qu'à hier,  hier  encore. 

Dielh,  le  soleil;  ngâ  perœndôn 
dielhi,  ngâ  dély  — ,  où  le  soleil  se 
couche,  se  lève,  au  couchant,  au 
levant. 

Diécm,  diétçœm,  adj.,  d'hier. 

Digyem,  pass.  de  dyék,  être 
brûlé,  se  consumer  :  oudôky,  il  fut 
consumé;  digyetœ  zyârhi,  le  feu 
brûle. 

Digyàn,  V.  dœgyôn;  tœ  digyoita- 
ritœ,  l'ouïe. 

Dihem,  pass.  de  dî,  être  su,  cé- 
lébré :  dîhetœ  kyœ,  il  est  connu, 
on  sait  que. 

Di-koû,  quelque  part;  to  tœ 
vête — ,  j'irai  quelque  part. 

Di-kour,  H.,  quelquefois. 

Di-koùç,  quelqu'un  :  —  érdhi, 
quelqu'un  est  venu. 

Dilhœ,  dùlhœ  et  dàlhœtœ,  neut., 
résine;   H.  cire. 

Dilhtœ,  adj.  :  kyerî  —,  chan- 
delle de  cire. 

DimaskyUa ,  petit  couteau,  canif. 


Dimœr,  l'hiver  :  nœ — ,  en  hiver. 
—  Cf.  sb.  zima,  etc. 

Dimœràn,  hiverner. 

Uinâk,   rusé.  —  Cf.  ôsiv6ç. 

Dinakœri,  Kr.,  ruse,  four- 
berie. 

DÙœ,  jour  :  ndb  — ,  un  jour; 
ditœ  nga  (ou  pœr)  dû',  jour  par 
jour,  chaque  jour;  ditœnœ,  de 
jour,  pendant  le  jour  ;  tœ  td'rœ  di- 
tœnœ,  toute  la  journée;  kœtô  dit' 
(Kr.  ditt),  ces  jours-ci,  pas  tsâ  dit, 
quelques  jours  après;  dit  tœ  bùr- 
dha,  — tœ  zéza,  Kr.,  jours  blancs, 
jours  noirs,  c'est-à-dire  de  pros- 
périté et  de  revers. 

ditourœ,  pa.  de  dî,  qui  sait, 
instruit;  tœ  ditouritœ,  les  savants, 
les  sages;  pa  ditourœ,  sans  le  sa- 
voir, sans  intention;  mr  lœ  di- 
tourœ, sciemment,  avec  intention. 

Ditourî,  savoir,  science,  sa- 
gesse, ao-f(x. 

Dite  (di,  te),  quelque  chose  ;  — 
trœgôn,  cela  annonce  quelque 
chose,  un  événement  ;  kûy  mârh  — 
to  tœ  yétœ,  ce  pou  doit  être  quel- 
que chose  d'extraordinaire. 

Ditçim,  savant.  V.  ditourœ. 

Dyégœtœ,  consumé. 

Dyégourœ,    pa.   de  dyék,  brûlé. 

Dyék ,  ao.  dôgya,  brûler,  tr.  : 
foùrhœnœ,  chauffer  le  four;  pass. 
digyem. 

Dyelymourî.  V.  dyalyœrî. 

Dyèmth,  pi.  det.,  -i-tœ,  dim.  de 
dyalyœ,  jeune  garçon,  enfant.  ■ 

Dyép,  pi.  e,  et  dgépeya,  ber- 
ceau d'enfant. 

Dyèrsœ,  dièrsœ,  sueur.  V.  dèrs. 

Djais  (tk.),  g  yen  me  — ,  trouver 
à  propos,  convenable. 

Djamadân  (tk.),  espèce  de  veste. 

Djami-a  (tk.),  mosquée. 

Djép,  pi.  e  (tk.),  poche. 

Djerâh  (tk.),  chirurgien. 

Djewtir\ik.)J  joyaux,  bijoux. 

Djinde  (ar.  djinn),  génie,  es- 
pèce de  démon. 

Djôkœ,  vêtement  aussi  appelé 
jlyôkœ.  V.  ce  mot. 


16 


D 


Djoumd-ya  (tk.),  vendredi.  V. 
prdbmte. 

Vjubé-ya  (tk.),  pelisse,  long  vê- 
tement de  drap. 

1.  Dô,  3  p.  sg.  de  doua,  il  veut: 
1°  dans  quelques  contrées,  auxi- 
liaire du  futur,  sans  la  part,  tœ  : 
dô  vin,  je  viendrai;  dô  me  thœnœ 
(gù.),  Kr.  cela  veut  dire,  c'est-à- 
dire  ;  2°  sert  à  former  des  pro- 
noms et  adv.  indéfinis  (lat.  cum- 
que);  kouçdô,  quiconque;  ngadô, 
partout  où;  sadô,  autant  que,  etc. 
—  dô  mos  dô,  1.  tu  veux,  tu  ne 
veux  pas,  bon  gré  mal  gré,  de  gré 
ou  de  force. 

2.  Dô,  pour  dot  ;  s  e  c ô  dô,  ch., 
je  ne  puis  le  voir. 

Dobi-a,  Kr.  utilité,  profit. —  sb. 
dobili,  obtenir,  gagner. 

Doyya,  ao.  de  dyêk. 

Doky,  pi.  œ,  bâtard,  fils  illégi- 
time. 

Dôlha,  ao.  de  dâly. 

Dolhàp,  pi.  e  (tk.),  armoire. 

Dolhî-a,  toast,  santé  portée  le 
verre  à  la  main  dans  les  noces;  héth 
dolhi,  porter  une  santé;  ngré  — , 
la  porter  le  premier.  —  Dothibaçi 
(tk.  bach,  tête),  celui  qui  préside 
aux  toasts, —  gr.  IvioX/j,  comman- 
dement. 

Donœmà(ik.), réjouissances  pu- 
bliques. 

Dorœ,  dôrhœ,  pi.  irr.  doùar, 
main  :  dorœ  e  diàthtœ,  main 
droite  —  e  mœngyœrtœ,  main 
gauche,-  —  nœ  — ,  de  main  en 
main;  espèce,  classe  sociale,  con- 
dition :  kœtâ  nérœs  préy  kàkyœ 
doûarç,  ces  gens  de  toutes  con- 
ditions. 

Dorœ-zœnœs,  Kr.,  celui  qui  se 
porte  caution,  garant  :  oùbœçœ  — 
pœr,]e  me  suis  porté  caution  pour. 

Dôrhœzœ,  dim.  poignée  ;  anse 
d'un  vase  :  née  —  mielh,  —  /lyo- 
r?Tt,  une  poignée  de  farine,  de 
pièces  d'or;  tout  ce  qu'on  peut 
tenir  à  la  fois  dans  la  main  ou 
sous  Faisselle. 


D 

Dôsœ,  truie,  laie. 

Dbt,  particule,  dans  la  locution 
s  dàl,  pas  du  tout,  marque  l'im- 
possibilité :  s  gyéti  dàt,  il  ne  put 
trouver  ;  5  e  siclh  dàl  mirœ,  je  ne 
puis  venir  à  bout  de  le  porter. 

Dâtç,  H.,  bâtard. 

Drâpœr,  faucille,  serpe.  —  Cf. 

gr.  opï;:avov. 

Drap,  H.,  perche,  bâton  long. 

Drâsœ,  pi.  a,  dalle,  pierre 
plate,  p.  e,  celles  qui  recouvrent 
le  toit  en  guise  de  tuiles. 

Dré-ri  (drœ-ri,  H.),  cerf. 

Drcdhiye,  H.,  loquet,  verrou. 

Drédhourœ,  pa.  de  drêth,  tordu  ; 
châtré,  par  torsion. 

Drégœzœ,  pi.  a,  Kr.,  croûte  des 
plaies. 

Dréytœ,  ndrêytœ,  droit;  juste, 
vrai;  e  drêyta,  justice,  droit,  la 
vérité  :  dœftôi  mbrétit  tœ  drey- 
tvsnœ,  il  lit  connaître  au  roi  la 
vérité; — nœ  i  dréytœ,  un  (homme) 
juste  ;  kyofçinœ  dhiétœ  tœ  dréytœ, 
s'il  y  avait  dix  justes.  Cf.  lat. 
directus,  it.  dritto. 

Dreytœrî,  droiture,  justice: 
gyukbn  me  — ,  juger  justement. 

Drékem,  faire  le  repas  de  midi, 
dîner. 

Drékœ,  midi  ;  le  repas  de  midi  : 
pas  drékœsœ ,  dans  l'après-midi. 

Drékytœ,  droit,  honnête,  probe. 
V.  dréytœ. 

Dremih,  avoir  envie  de  dormir, 
sommeiller.  —  Sb.  dremati. 

1.  Drêth,  ao.  drbdha,  tordre, 
faire  tourner,  p.  e,  la  broche  : 
drith  miçtœ,  tourne  la  viande  qui 
est  sur  la  broche;  châtrer  par 
torsion  ;  pass.  dridhem. 

2.  Dréth-dhi,  dim.  de  dré-ri, 
jeune  cerf:  e  pùeti  dlelhi  drè- 
dhinœ.  Je  soleil  demanda  au  cerf. 

Drœnœ,  H.,  la  caille.  V. 
çkoûrt  œ. 

Dritdr,  Kr.,  luminaire  (astre). 

Drilœ,  lumière,  clarté,  chan- 
delle :  drila  e  hœnœzœsœ,  la  clarté 
de  la  lune  ;  tœ  môs  tœ  kétœ  nerz 


D 

dritœ  nàtœnŒ,  que  personne  n'ait 
de  lumière  pendant  la  nuit  ;  {çU  — , 
il  faisait  jour. 

Drithœ,  blé,  grains. 

Drithtœràn,  trembler  d'effroi  : 

s  drithtœrôi  zœmœra,  le  cœur  lui 

trembla,  il  fut  pris  d'épouvante. 

Drizœ,  épine,  chardon,  buisson 

épineux  ;  le  paliure  (-aXtoupo;). 

Droù-ri,  pi.  droûrœ-tœ  et 
droûn-tœ,  arbre  :  gyêthet'  e  droûn- 
œvet,  les  feuilles  des  arbres. 

Droû-ya,  pi.  droû-tœ,  bois,  sur- 
tout à  brûler:  to  tœ  uêmi  pœr 
droû,  nous  irons  chercher  du  bois. 
—  Cf.  gr.  ovJç,  arbre,  chêne. 

I)oi'ti,a.o.  deçà,  pa.  dàçourœ,  v. 
irr. ,  aimer,  vouloir;  nœ  mœ  dô 
:,  si  tu  m'aimes;  vétœ  mày  e 
déçe,  est-ce  toi-même  qui  Tas 
voulu  ?  (hJ  tœ  kékyenœ  tœnde,  il  te 
veut  du  mal  ;  tç  ké  dâçourœ  kœ- 
/■"',  que  cherches-tu  ici,  qu'y  es-tu 
venu  faire?  douanes  tœ  thonœ^  on 
prétend,  on  assure. 

Doûay,  det.  dô-i,  gerbe. 
Doûhem,  pass.  de  doua,  être 
aimé;  s'entr'aimer  :  doûhemi, 
nous  nous  aimons  réciproque- 
ment; tçoùpat'  e  uôgœlya  doû- 
henœ  mœ  çoùmœ,  les  filles  ca- 
dettes sont  aimées  davantage  ;  2° 
être  nécessaire,  on  a  besoin  de 
moi  :  kour  doûhem,  viy,  quand  on 
aura  besoin  de  moi,  je  viendrai; 
doûhetœ  dhé  nœ  kàlyœ  akôma^  il 
faut  encore  un  cheval. 

Doùk,  H.,  air,  mine  :  ka  — ,  il 
a  (bonne)  mine.  A",  doùkem. 

Doukc,  à  Bèr.  touke,  particule 
qui,  avec  le  participe,  forme  un 
gérondif,  exprimant  la  simulta- 
néité :  doùke  çkoïcarœ  nà  gyéti, 
en  passant  voici  qu'il  trouva  ; 
touke  /.•:'/'''/•",,  en  pleurant.  V.  tuk} 
tek,  et  la  gram. 

Doùkem,  paraître,  apparaître, 
être  vu  :  doùkelœ,  il  paraît;  si 
tœ  doùketœ  mirœ,  comme  il  te 
paraîtra  à  propos  :  nGÎ'k'  uudoùk 
mœ,  il  ne  parut  plus,  on  ne  le  vit 


I) 


17 


plus;  mœ  doùketœ,  il  me  semble; 
tœ  doùkourœtœ,  air,  apparence, 
mine.  —  Cf.  gr.  Boxjo(uk. 

Doùlciye,  présence  :  doùkiya  e 
tiy,  sa  présence. 

Dourlm,  patience. 

1.  Douron,  supporter,  endurer  : 
mœ  s  dourài,  il  n'y  tint  plus.  — 
itl.  duro. 

2.  Douràn,  dhouràn,  faire  un 
don,  faire  cadeau  de  :  tœ —  ùmœ- 
riri  t'i'nt,  je  te  fais  grâce  de  la 
vie  —  gr.  ôôipov. 

1.  Douroûarçim,  Kr. ,  durable, 
qui  dure  longtemps. 

2.  Douroùartçœm  (-tçim),  Fy. , 
patient. 

Doàçkœ,  espèce  de  chêne,  ap- 
pelée en  serbe  granitza  ;  au  pi. 
doùçka-tœ,  branches  coupées  pour 
servir  de  fourrage. 

Dû,  di,  deux;  kyœ  tœ  dû,  tous 
deux,  tous  les  deux;  fem.  tœ  dàa, 
toutes   deux;   mœ  dû,    en    deux 
parties. 
Dufék(ik.),  fusil. 
Dukyân  (tk.),  boutique. 
Diikmc(tli.),  pièce  d'oremployée 
dans  la  parure  des  femmes  ;  talari. 
Dulbèr  (tk.),  garçon  aimé  :  v. 
poûçt. 

uumbœdhyètœ,  douze;  i  dum- 
bœdhyét fœ,  ti,  le  douzième. 

Dunia-ya  (tk.),  le  monde,  les 
gens,  le  public. 

Dàç,  double  :  kœyô  fyâlyœ  vête 
mœ  — ,  ce  mot  a  deux  sens. 
Duçék  (tk.),  matelas. 
Duçemè  (tk.),   plancher,    par- 
quet. 

Dâtœ,  àFy.  dàitœ,  deuxième, 
/  dûti  thàtœ,  le  second  dit  ;  sœ 
dùti ,  secondement ,  en  second 
lieu;  pœr  sœ  dûti,  pour  la  seconde 
fois;  vétœ  i  dâtœ,  1.  (moi-)  même 
second,  c.-à.-d.  qui  est  avec  une 
autre  personne  :  vêtœmœ  yé,  a  vétœ 
e  dùtœ  ?  rép.  vétœ  e  dâtœ  me..., 
ch.,  es-tu  seule,  ou  y  a-t-il  quel- 
qu'un avec  toi?  — je  suis  avec... 
Duzèt,  quarante  ;  tœ  duzétatœ, 

2 


18 


J» 


service  funèbre  qui  a  lieu  40 jours 
après  la  mort. 

Dùzct  -  kœmbœlyœ ,  le  mille- 
pattes,  insecte. 

Duzétm,fem.  —  e,  quarantième. 

Dz,  préfixe,  v.  S. 

Dzbàrth,  blanchir,  tr.  :  bayàme 
ê  dzbârdhourcé,  amande  blanchie, 
écorcée.  V.  bàrdhœ. 

JJzbàlh, ôterdes  souliers: — kœ- 
poùlsœtœ  préy  kœmbeç  toùa,  Kr., 
ôlc  les  souliers  de  tes  pieds,  dé- 
chausse-toi; pass.  dzbâlhem,  se 
déchausser,  dzbàlhourœ,  qui  aies 
pieds  nus. 

Dzbôn,  v.  tœbôn. 

Dzbràs,  virter,  décharger,  tirer 
un  fusil  :  dzbràsinœ  tufékœ,  ils 
tirent  des  coups  de  fusil,  v.  zbrà- 
sœtœ. 

Dzbrés,  zbrês,  ao.  dzbrita,  des- 
cendre, tr.  et  neut.  :  porosûi  t'a 
dzbrîtinœ,  il  commanda  qu'on  le 
descendît;  zbrit  pœrpôç,  des- 
cends !  zbriti  kàlyit  mîrœ,  il  des- 
cendit du  bon  cheval;  —  ngà 
hesàpi,  rabattre  quelque  chose 
d'un  compte. 

Dzboulyôn,  découvrir,  révéler  : 
alœ  miçtœ  mboulyoûarœ  me  flyé- 
tœra,  e  dzboulyoi,  cette  viande 
recouverte  de  feuilles,  il  la  dé- 
couvrit, v.  mboulyôîï. 

Dzboûtem,  s'amollir,  s'atten- 
drir, s'apprivoiser;  tœ  dzboùlou- 
ritœ,  la  clémence.  V.  boutœ. 


1) 

/)zà',  v.  zœ,  contenir. 

Dzgyàtem,  s'allonger,  s'éten- 
dre, p.  e.  en  discours  :  kyœ  tœ 
mes  tœ  dzgyàtemi,  pour  ne  pas 
nous  étendre,  pour  le  dire  briè- 
vement, v.  gyàtœ. 

Dzgyédhourœ,  pa.  de  dzgyêth, 
choisi,  d'élite. 

DzgyHh,  ao.  dzgyodha,  choisir, 
élire,  préférer  :  tœ  dzgyéthtç  tri 
mœ  tœ  mbœdhàtœ,  choisis  en 
trois,  les  plus  grands;  dzgyôdhi 
nui'  trpœrœ  tœ  hékyœ  kéky...,  se 
tœ  k'elœ  fitim,  Kr. ,  il  aima  mieux 
souffrir  que  de  gagner. 

Dzgyith,  ztiyûh,  délier,  déta- 
cher :  dzgyàli- na,  délie-nous; 
zgylth  œndœrhatœ,  Kr.,  interpré- 
ter les  songes,  tœ  zgyulhouritœ, 
l'interprétation;  e  zgyîdhouvœ-a, 
explication.  V.  lyilh. 

Dzgyôn,  ao.  dzgyàva  et  dzgy- 
oùaita,  éveiller,  réveiller:  pass. 
dzgyônem,  se  réveiller. 

Dzgyoùarœ,  pa.,  éveillé. 

Dzvèrk,  la  nuque. 

Dzvéc,  déshabiller.  V.  vêç. 

Dzvéçourœ,  pa.  déshabillé,  nu. 

Dzv/çcm,  pass.  de  dzVéç ,  se 
déshabiller. 

Dzvlyôn,  1.  dé-fiancer,  rompre 
l'engagement  contracté  dans  les 
fiançailles  :  tçoùpœn  yote  e  dzv- 
lyôti,  ta  fille,  je  ne  veux  plus 
l'épouser. 


DH 


Dhâlhœ,   lait    aigre,    gr.   vg. 

?uv6yaXaf. 

Dhàrt,  H.,  fléau  à  battre. 
Dhaskâlhœ,  maîtresse  d'école, 

du  jCr.  oiôdtT/.aXoç. 

Dhâçœ,  ao.  de  dp.  —  Lat.  da- 
rc.  etc. 

Dhê,  aussi,  même  ;  vâtedhé  au 
atyé,  il  y  alla,  lui  aussi.  V.  e2,edhé. 

Dhê-ou,  la  terre;  e  boùkoura  e 
dhêout,  la  Belle  de  la  terre  ;  aie 
kyœ  hàpte  dhênœ,  celui  qui   ou- 


vrait la  terre:  pi.  dhétœra,  Kr., 
terrains  ;  contrées.  —  Cf.  le 
dorien  ôa=Yrj. 

Dhë-ya,  H.,  sol  cultivable. 

Dhèks,  recevoir,  accepter  :  !œ 
môs  tœ  dhêksinœ  gyœ,  qu'elle 
n'accepte  rien.  —  Gr.  Myjy^xt. 

Dhélypœrœ,  renard.  Cf.  vulpes. 

Dhclypœri,  fourberie,  astuce. 

Dhespàt,  évêque,  ace.  dhcsponœ. 

—  Gr.  oivrJjsrfi. 

Dhéz,  H.,  v.  ndés. 


I)]l 


bu 


i-.i 


Dhœlhœûoe,  genévrier,   génie-  l 
vre. 

Dhœmb,  faire  mal,  causer  il  i 
la  douleur:  ma  —  krûetœ,  dhœm- 
bàlhœ,  j'ai  mal  à  la  tète,  aux 
dents;  pass.  dhœmbem,  Kr.  :  ou 
dhœnbenœ  atùreve,  ils  excitent, 
leur  pitié:  noûk  i  oudhœmp,  il 
fut  sans  pitié  :  tœ  dhœmboura . 
pitié  :  s  kiçiri  —  pœr  atœ,  Kr. 
ils  n'avaient  pas  pitié  de  lui;  ter 
dhcèmbourit.  e  atiy  içîe  fbrl  i 
màth,  Kr.,  sa  souffrance  était 
très-grande  ;  tœ  dhœmbourat  <• 
plyàgœvet,  —  tœ  piélhourit,  les 
douleurs  des  plaies,  de  l'enfante- 
ment; kâdhœmboura  nœ  bârk,  il 

a  la  colique. 

Dhœmbâlhœ  (dhœmp,  bàlhœ), 

grosse  dent,  dent  molaire. 

Dhœmbe-ya,  souffrance,  v. 
dhœmb. 

Dhœmp-bi,  pi.  œ,  dent  :  ndzirte 
dhœmbœtœ  yàçtœ,  il  tirait  les 
dents  dehors,  comme  grimace. 

Tœ  dhœmpçouratœ,  pi.  f.. 
Kr.,  compassion,  miséricorde,  v. 
dhœmb. 

Dhœn,  pi.  irr.  de  délye,  brebis  : 
moutons,  en  général  :  kopé  m< 
dhœn,  troupeau  de  moutons: 
noùkœ  çè  as  nœ  dhœn,  il  ne  voir, 
pas  un  seul  mouton,  (3e  conte), 
expression  probablement  fautive. 

Dhœndœr,  1°  fiancé,  nouveau 
marié;  ft&n  noûsiya  dhœndœrinœ, 
la  fiancée  invite  le  fiancé  :  2°  gen- 
dre, vyèrha  vâte  tœ  çâhœ  ôdœnœ 
o  dhœndœr it,  la  belle-mère  alla 
voir  la  chambre  de  son  gendre  : 
im-dhœndœr,  mon  gendre.  — Cf. 
gêner,  gendre. 

Dhœndœri,  H.,  noce. 

Dhœnœ,  pa  de  àp\  tœ  dhœnœtœ 
r  lyigesœ,  Kr.,  l'action  de  donner 
la  loi;  e  dhœnœ-a,  impôt,  taxe; 
oœ  tœ  dhœna  dhêout  Kr.,  frapper 
le  pays  d'impôts  :  pagoûan  tœ 
dhœnœtœ,  payer  le  tribut. 

Dhœnœs,dhànœs,  Kr.,  celui  qui 
donne,  donneur,  donateur,  libéral. 


Dhi -a,  chèvre  (change  de 
nom  aux  différents  âges);   dhi  e 

égrœ,  chèvre    sauvage,  chamois. 

Dhiàtœ,  testament,  traite,  con- 
vention :  dhi  ni  a  e  vyétœrœ,  r  ri-, 
l'Ancien,  le  Nouveau  Testament  ; 
—  bœri  dhiàtœ  me  Jakônœ,  Kr. . 
il  fit  un  pacte  avec  Jacob. 

Dhiâr,  chevrier. 

Dhiavàs,  lire,  v.  kœndon.  — 
Gr.  §iet64Çb>. 

Dhimizœ  (dhyès,  mizœ),  IL, 
mouche  à  viande. 

Dhimpourœ,  miséricordieux  : 
zàti  œctœ  i  — ,  Dieu  est  clément. 
V.  dhœmb. 

Dhimpsouri-a,  Fy.,  pitié,  mi- 
séricorde. 

Dhiolyitœ,  pi.,  violon  :  psài 
mirœ  — ,  il  apprit  à  bien  jouer 
du  violon. 

Dhyàmœtœ,  et  dhyàmœ-i, 
graisse,  le  gras,  saindoux,  suif.  — 
Gr.  8r)|i.6ç  .graisse. 

Dhyàmtœ,  de  suif,  etc.:  kyêri 
r  — ,  chandelle  de  suif. 

Dhyés,  ao.  dhyêva,  v.  irr,  caco. 
Cf.  gr.  -/sÇio. 

Dhiêtœ,  dhyétœ,  dhzetœ,  dix;  i. 
dhyéttœ-î,    dixième,   e  dhyê 
la   10e  partie;   la  dimo  des  fruits 
de  la  terre. 

Dhyêtœç,  décuple. 

Dhôgœ,  planche.  —  Cf.  sb. 
douga,  douve  de  tonneau. 

Dhrî,  la  vigne,  cep  de  vigne, 
v.  hardhî. 

bhôunœ,  honte,  opprobre; 
scandale,  tapage. 

Dhounôn,  couvrir  d'ignominie. 

Dhourâtœ,  pi.  a,  Kr.,  offrande. 

Dhourœtî,  Kr.,  don,  cadeau; 
ad.  gratuitement. 

Dhouràn,  v.  douràii,  2. 


20 


F 


F 


Fây-i,  pi.,  c,  et  fâyœ-a,  péché, 
faute,  erreur  :  te,  fày  kàm  oùnœ, 
ch.,  quelle  faute  ai-je  commise? 
bœn  fàyœ,  commettre  une  faute, 
se   tromper;   fôçne  pa  fày,   des 
enfants  sans  péché,  innocents. 
Fayœtoùar-ôri,   Kr.,    pécheur. 
Faykàre,  faucon.  —  Lat.  falco. 
Fakir  (tk.),  pauvre,   infortuné. 
Fâkye,  joue,  face,  visage  ;  fa- 
çade;  côté    d'un   triangle,    etc.; 
gyàkou   i  fàkyevet,  le  sang    des 
joues;    noùsesœ   i  mârhinœ  fà- 
kyenœ,  idiot.,  on  farde  la  mariée  ; 
fâkyeya  e  oùyœravet,  Kr.,  la  face, 
le  niveau  des  eaux  ;  fâkye  màlyi, 
versant,    pente   de   montagne  ;   e 
ndzierh  pœr  fâkye,  publier,  ren- 
dre public  ;  —  vétœhenœ,  se  faire 
connaître.  —  Lat.  faciès. 

Fakye-bârdhœ,  qui  a  les  joues 
blanches,  au  teint  blanc. 

Fàly,  gratifier,  faire  don  de, 
accorder  ;  tç  mœ  fàly  kyœ  tœ  l'a 
gyèn,  que  me  donnes-tu,  si  je  te 
le  trouve?  i  fàly  yétœnœ,  Kr., 
faire  grâce  de  la  vie  ;  zôli  e  fà- 
ly tœ  (dhouroftœ),  Kr.,  Dieu  le 
veuille  ;  fàly  fâyetœ,  pardonner, 
remettre  les  péchés. 

Fàlyem,  supplier,  invoquer;  se 
soumettre  :  bœrl  ridjà  douke 
fàlyour  è  lyoùtourœ,  il  fit  une 
prière  à  Dieu  en  l'invoquant  et  le 
suppliant;  fàlyemi  ndèrsœ  je 
(vous)  remercie. 

Fâlyœ,  salut,  compliment  :  i 
thotœ  —  me  çœndét,  1.  elle  lui  dit 
salut  avec  santé,  elle  salua  en 
lui  souhaitant  (selon  la  formule 
d'usage)  bonne  santé  : 
fâlya,  même  sens. 

Fàmoulh,  filleul,  fém 
Ihœ,  filleule,   lat.  famulus. 

Fàre,  tout  à  fait,  trop  :  œçtœ  e 
lyêtœ — ,  elle  est  tout  àfaitlégère  ; 
.s'  fàre,  pas  du  tout  ;  as  tœ  vâgœlyrt 
— ,  ni  tout  à  fait  petites. 


tœ 


Pi 

fàmou- 


Fàrœ,  pi.  a,  graine,  semence; 
race,  tribu,  espèce,  sorte  :  tç 
fârœ  yé?  —  Çkyipœtdr  ngà  fàra, 
de  quelle  nation  es-tu  ?  —  Albanais 
de  race  ;  kr  fàr  è  fis,  Fy.,  as-tu 
des  parents?  gyîthœ  le  fârœ  zôkyç, 
Kr.,  toutes  sortes  d'oiseaux  ;  ko- 
kye  fàraç,  Kr.,  des  graines;  tç 
fârœ  ncriou  iç  au,  quelle  espèce 
d'homme  était-il? 

Farmakôs,  empoisonner;  far- 
makôsourœ,  empoisonné.  —  Gr. 

m.  Ç5-.p|i.ay.t6vw. 

Fax,  destin,  sort.  — Lat.  fatum. 
Fati-a,  H.,  nom  des  trois  fem- 
mes ou  fées  qui,  le  troisième  jour 
après  la  naissance  d'un  enfant,  le 
visitent  et  déterminent  sa  des- 
tinée. Au  21e  conte,  elles  sont 
appelées  simplement  grâ,  femmes. 
Fatimé-ya  (tk.),  n.  pr.  de 
femme. 

Fémœratoe,   pi.,  Kr.,   les  fem- 
mes, le  sexe  féminin.  V.  fœmœra. 
Fermàn  (tk.),  commandement, 
ordre  émanant  d'une  autorité. 

Férhœ,   pi.  a,   ronce,  roncier, 
buisson. 

Fél,  fœl,  dans  la  locution  :  fél 
pœr  f et,  aussitôt,  sur-le-champ. 

Félçkœ,  groin    du  porc,  muffle, 
museau. 

Fœyèn,    fyèn,   ao.    fyéyla,  pé- 
cher, commettre  une  faute,  v.  fày. 
—  Dans  le  sens  de  pécher,  plutôt 
bœn  gyunàh. 
Fœkînœ,  voisin. —  Lat.  vicinus. 
Fœlhiky,     souiller;   pass. ,     se 
souiller,    se    polluer    volontaire- 
ment-: diàlyi  ou  fœlhiky,  ce  gar- 
çon a  porté  la  main  sur  lui-même. 
Fœlhikyœri,  Kr.,  fornication. 
Fdemœrœ,  pi.   a,    femelle    des 
animaux  :  fœmœra  e   drédhit,  la 
femelle    du   cerf,  biche.  —  Lat. 
femina.   . 

Fœmiycr,  famille,  enfants,  pos- 
térité :  fœmiyjoôtœ  e  fàrœsœ,  Kr., 


21 


les  familles  de  la  tribu  ;  noukœ 
kiç  foemiyœ,  file  n'avait  pas  d'en- 
fants; s  èœnœri  — ,  ils  ne  fai- 
saient pas  d'enfants:  .s-  kàm  boùkœ 
(,'  i  çpie  fœrniyœsœ,  je  n'ai  pas  de 
pain  à  porter  à  ma  famille  ;  i  âti 
fœmiyœt,  Kr.,  le  père  de  famille. 

—  Lat.  familia. 

Fœngilh,  pi.  (y  (on  dit  aussi 
thœngilh),  charbon  de  bois  (le 
tk.  kyumùr  est  plus  en  usage); 
feu  éteint,  tison  éteint. 

Fœrgœlhôn,    Kr.,  trembloter. 

Fœrkàn,  frotter.  —  Cf.  lat. 
frico. 

Fœrtrrœ,  H.,  poêle  à  frire. 

Fœçlhèn,  Fy.,  siffler  :  fœçlhèn 
gyârpœri,  le  serpent  siffle,  v.  vœr- 
çœlhèn. 

Fih-ou,  pi.  fïky,  figuier,  figue. 

—  Lat.  ficus. 

Fikyir  (tk.),  pensée,  esprit. 

Fildjân  (tk.),  petite  tasse  à 
café. 

/•V//;,  pi.  fiye,  Kr.,  fil  (non  de 
fer)  :  vâretœ  préy  fiyeç,  elle  est 
suspendue  à  des  fils.  —  Lat.  filum. 

Filhàn  (tk.),  un  tel.  V.  àktç. 

Filhâr,  fil  d'or,  de  soie. 

FÛhoe,  Kr. .commencement,  zœ 
— ,  tirer  son  origine. 

Filhôn  (gu.),  commencer. 

Fis-i,  1°  Kr.,  nature  :  ndœfïst, 
dans  la  nature  :  2"  parenté,  race, 
parent,  au  pi.  fùœra  :  dily  préy 
f/sii  tàbnt,  sors  (du  pays)  de  ta 
parenté  :  œçtœ  fis  ûnœ,  ngâ  nui' 
Ub  àfœrmit  <■  jîsravet  ('  ôaœ,  il 
est  notre  parent  d'entre  les  plus 
proches  ;  voy.  fàrœ.  —  Gr.  ffaiç. 

Fitim,  gain. 

Fitôn,  gagner,  acquérir. 

Fyâlyœ,  parole,  mot  :  pas  fyâ- 
lyœsce  kyœ  i  Lie  thœnœ,  selon  la 
parole  qu'il  lui  avait  dite  :  dœr- 
gôn  — ,  envoyer  un  avis,  faire 
savoir  ;  lyith  me  — ,Kr.,  faire  une 
convention,  traiter  avec  :  bàen  — 
pœr,  s'entretenir  de,  délibérer. 
V.  flyàs. 

Fyèrœ,  dim.  fyèrœzœ,  lentille. 


Fyàlhœ,  fibre  :  —  lytri,  fibre 
de  lin. 

Flhougônem ,    être    enilammé. 
dévoré  par  le  feu.  — Gr.  v.  çX6ya. 
Flyâkœ,  flamme.  —  Gr.  ^'yw. 
Flyâktœ,  adj.,  enilammé,  flam- 
bant. 

Flyàmœ,  maladie  du  raisin. 
Lat.  flamma. 

Flyàs,  ao.  fôlya,  v.  irr.,  parler: 
—  nœ  gyôuhœ,  une  langue  ;  flyèt 
me  tœ  drékytœ,  il  parle  sincère- 
ment ;  flyàs  kéky  pœr,  dire  du 
mal  de;  fô/yœ,  o  tçoàn,  parle- 
moi,  enfant  !  to  tœ  vête  tœ  flyàs, 
ou  vémimœ  tœ  fôlytourœ,  j'irai, 
nous  allons  à  la  consolation  (gr. 
r.txprflopix),  quand,  quelques  jours 
après  le  décès  d'une  personne,  les 
amis  se  rendent  à  la  maison 
mortuaire,  ordinairement  munis 
d'eau-de-vie,  pour  parler  avec  les 
parents  du  défunt  et  les  consoler, 
non  sans  boire  largement,  Zag.; 
pass.  flyitem. 

Flyé,  ao.  flyéyta  et  fyêta,  dor- 
mir :  edhé  fjyownin  kyœ  flyé,  ch., 
môme  pendant  le  sommeil  que  je 
dors;  rànœ  kyœ  tœ  die  tœ  flyinin' 
ils  se  couchèrent  tous  les  deux 
pour  dormir  à  part  ;  tœ  flyétou- 
ritœ,  le  dormir  ;  kàha  e  tœ  flué- 
ourit,  l'heure  de  dormir,  de  se 
coucher. 

Flyétœ,  pi.  flyétœ  et  flyètœra, 
feuille  ;  aile  d'oiseau  ;  nageoire 
des  poissons  :  e  mboulyôi  me  fié- 
tœra,  il  la  recouvrit  de  feuilles; 
flyétœ  e  pendjèrit,  volet  de  fe- 
nêtre; flyétœï  e  ditervel,  bat- 
tants de  portes. 

Flyitem,  pass.  de  flyàs,  être 
calomnié,  l'objet  de  médisances. 

Flyôkœ,  ailleurs  flyokâtœ, 
espèce  de  pardessus  d'homme  en 
laine  blanche,  qui  marque  la  taille 
et  ne  descend  pas  plus  bas  que  la 
fustanelle.  —  V.  djôkœ. 

Flyàk-gou,  H.,  flocon. 

Flyôkœlœ,  pi.  m.,  cheveux 
longs    et   flottants,    chevelure  : 


F 


prè-m'  — ,  coupe-moi  les  che- 
veux ;  mœ  pœlykyèinœ  flyàkœt'  e 
zés,  j'aime  les  cheveux  noirs, 
cf.  flyôk. 

FlyoH^ou,  pi.  flyorin,  or  mon- 
nayé, florin  d'or,  sequin,  ducat, 
pièce  d'or  :  mari  çoùmœ  fîyori, 
i!  prit  beaucoup  d'or.  —  Gr.  m. 

tpXcopfov. 

Flyorintœ,  d'or  :  Icâpsa  tœ  fïyo- 
rinta,  des  agrafes  d'or. 
Flyoutouràk-ou,  H.,  volailles. 
Flyoùtourœ,  papillon. 
Flyoutourôn,  voler,  des  oiseaux. 
Fôlya,  ao.  de  flyàs. 
Folyé-ya,  nid  d'oiseau,  repaire. 

—  gr.  cpwXéa. 

Fôlyme,  H.,  discours;  pronon- 
ciation, dialecte. 

Fôlyourœ.  pa.  de  flyàs;  sub., 
H.,  prononciation,  dialecte. 

Fort,  adv.,  fort,  très  :  — mirœ, 
très  bien;  sa  mœ  fort,  à  combien 
plus  forte  raison,  —  lat.  it.  forte. 

Fàrlœ,  adj.,Kr.,  fort  :  oubœnœ 
tœ  fortœ,  ils  se  fortifièrent,  de- 
vinrent puissants. 

Fôrlsœ,  force.  —  forlsônem, 
se  fortifier,  devenir  plus  fort, 
it.  forza. 

Fôçnœ,  enfant,  jusqu'à  deux  ou 
trois  ans. 

Foçnœrî,  temps  de  la  première 
enfance.  . 

Fràçœr,  frêne  ;  Fràçœrï  (le 
frêne),  nom  de  lieu  et  d'homme. 

—  lat.  fraxinus. 

Fré-ri,  pi.  fré-tœ,  bride,  mors, 
frein  :  nœ  dô  kyœ  tœ  bœnœ  fréri 
tçdo  kyœ  tœ  doiiatç,  si  tu  veux  que 
la  bride  fasse  tout  ce  que  tu  dé- 
sires. —  Lat.  frenum. 

Frikatsâr,  poltron,  lâche.  V. 
frikœ. 

Frikœ,  crainte,  peur;  kàm  — 
setço  mœ  flyét,  ch.,  je  crains  qu'il 
ne  me  parle  pas;  mes  ki  — ,  n'aie 
pas  peur;  kàm  —  nœ  rchntœ  ci, 

—  nœ  mes  tœ  rœntœ  ci,  je  crains 
qu'il  ne  pleuve,  qu'il  ne  pleuve 
pas  ;  nga  frika  se  môs  e  hânte,  de 


crainte   qu'il  ne   la  dévorât.  — 

(  \V.    <pp(iC7). 

Frikύim,  Kr.,  effrayant,  ter- 
rible. 

Frikœtçôhem,  ao.  oufriktçoùa- 
>e,  s'effrayer,  avoir  peur;  oufrik- 

oùa  çoùmœ,  il  eut  grand  peur. 

Frikoti.  menacer,  effrayer. 

Frùn,  siège,  chaire;  noùsenœ  e 
■■■œnœ  nœ  frôn,  on  place  l'épousée 
sur  un  siège.  —  gr.  8f,6voç. 

Froùth-dhl,  la  rougeole. 

Frùhem,  pass.  de  frùn,  se  gon- 
iler,  s'enfler;  oufrùitçœ  sœ  piri, 
:e  suis  gonflé  de  boisson;  m"  ou- 
,'rù  fâkyiya,  j'ai  une  fluxion. 

Frùltourœ,  pa.  de  frùn:  tœ 
fruitourilœ,  l'enflure. 

Frùmœ,  respiration,  haleine, 
•oufle,  esprit;  màrh — ,  respirer; 
nie  nœ  — .  en  un  instant  ;  frùma 
e  çœntœroùarœ,  Kr.,  le  Saint-Es- 
prit. 

Frùn,  ao.frùita,  souffler;  frùn 
■:ra,  le  vent  souffle  ;  frùn  thôntœ, 
souffler  dans  ses  doigts;  pass. 
frùhem. 

Frùrœ,  pa.  de  frùn,  enflé, 
gonflé  ;  yyœndœrat'  yânœ  tœ  f n'i- 
ra, les  glandes  sont  enflées. 

Fçât,  pi.  œra,  village;  thœrhèt 
fçàtit,  il  appelle  les  gens  du  vil- 
lage. 

Fçakir.  pi.  œ,  villageois. 

Fçéh,  V.  pçéh. 

Fçchœràk,  H.,  homme  dissi- 
mulé, sournois. 

Fçéhoura,  Zag.  fçéhourazi,  Kr., 
furtivement,  secrètement.  V.  pçe- 
hourthL 

Fçésœ,  balai,  V.  fçin. 

Fçî,  fçin,  balayer,  essuyer  :  si 
fçiou  çtœpinœ ,  quand  elle  eut 
balayé  la  maison;  fçi  moùretœ,  se 
pa  fçirœ  gremisenœ,  essuie  les 
murs,  car  si  tu  ne  les  essuies  pas, 
ils  tomberont;  pass.  fçihem. 

Fçirœ,  pa.  de  fçin;  tœ  fçiratœ, 
balayage,  ordures. 

Ftôh,  ftô,  refroidir,  —  zyàrh, 
ôter  le  feu  (et  non  l'éteindre  avec 


F 


F 


de  l'eau);  pas*,  [tôlicrn,  se  re- 
froidir. 

Ftôhœ,  contr.  flâtœ,  adj.,  froid  ; 
oùyœ  tœ  ftâtœ,  de  l'eau  froide  ;  tœ 
flôtœ,  det.  ta  ftâtitœ,  le  froid; 
kàut  tœ  flôtœ,  j'ai  froid  ;  roùhenœ 
ngâ  tœ  ftàhœtitœ,  ils  se  pré- 
servent du  froid. 

Fton,  inviter;  ulù  hyœ  ouftoà- 
unœ,  ceux  qui  furent  invités. 

Ftowi-ùi,  pi,  ftott,  coing,  co- 
gnassier. 

Foûgœ,  loriot.  —  sb.  vouga. 

Foukarà  (tk).  pauvre. 

Ftwky't,  force,  énergie;  eçtrœn- 
gon  me  kâhyœ — .  sa,  il  le  serre 
avec  une  telle  force  que..  ;  Zôl'i 
foukywet,  Kr.,  le  seigneur  des 
armées. 

Foukyi-mâth  :  foukyimàdhi  Pe- 
rœndia,  Kr.,  le  Dieu  tout-puis- 
sant. 

Foùndœ,  dernier  :  i  foùndi  tho- 
/'/■,  le  dernier  dit;  mœ  sœ  foùndi, 
mœr  sœ  foùndmi,  à  la  lin.  A'. 
fqùnt. 

Foùndœsm,  fem.  e,  dernier,  qui 
est  à  la  fin  ;  tsilya  œçiœ  dit'  e 
foundœsme  e  yàvœsœ,  quel  est  le 
dernier  jour  de  la  semaine? 

Foùnt-di,  fond  ;  lin  :  foùnd'i 
délit,  i  pou  si  t.  le  fond  de  la  mer, 
du  puits;  foùnd'  i  pràlhœsœ,  la  lin 
du  conte;  —  i  lyinœsœ,  bas  de  la 
cbemise  ;  bord  inférieur  du  vête- 
ment qu'on  baise  en  si^ne  de  res- 
pect; au  mbéti  nœ  foùnt,  il  resta 
à  la  fin,  le  dernier;  nœ  fôunl,  à 


la  lin,  enfin,  finalement.  —  lat. 
fondus. 

Foùrhœ-î,  pi.  g,  four;  boutique 
de  boulanger.  —  gr.  m.  ^ojpvoî 

Foùrk-ou,  H.,  pieu  servant  à 
empaler. 

Foùrkœ  (lat.  furca)  fourche; 
quenouille  (elle  est  fourchue). 

Foustanélhœ,  la  fustanelle,  vê- 
tement en  forme  de  jupon  (de  ca- 
licot) blanc,  des  Albanais  et  des 
Grecs;  nœ —  pœrmbi  gyoùnœ, 
en.,  une  fustanelle  sur  les  ge- 
noux. 

Fouçfhœ,  Kr. ,  multitude. 

Foùçœ,  pi. a,  plaine, campagne; 
thœlhœnza  e  foùçœsœ,  la  perdrix 
grise. 

Foîil,  mettre,  placer;  brœnda 
nœ  lyàJcœrœ  kiç  joùlourœ  ouiià- 
zœnœ,  dans  les  légumes  elle  avait 
mis  sa  bague  ;  pass.  foùtcm,  se 
mettre,  se  fourrer  dans.  —  Cf. 
le  mot  trivial  français ,  qui  a 
même  son  et  sens. 

Foàlœ  (tk.?),  pièce  de  cotonnade 
bleue  rayée  de  jaune,  dont  les 
femmes  se  servent  comme  de  ta- 
blier. 

Foùtçkœ,  vessie. 

Fùelh,  pi.  fùey.  flûte. 

Fùer,  fougère.  V.  thicr . 

Fûlh,  V.  fûelh. 

Futùrœ,  Kr.,  forme;  ndœrôrt 
futûrœnœ,  changer  de  forme; 
oudœftùœ  ndœ  —  tœ  ùeriont,  il  se 
montra  sous  la  forme  humaine; 
H.,  traits  du  visage,  teint. 


Gâ,  Y.  ngà. 

Gâ,  imitation  du  cri  d'un  oiseau 
de  proie  :  çkàba  thiri  gd,  l'aigle 
cria  i/ii. 

Gathdtœ,  oh.,  indienne,  étoile. 

(iiniiUlur,     chameau.     —     Gr. 

Gargt-a,  lance,  épieu. 
Gàrth-dhi,  haie  sèche,  clôture  : 


gàrdhi  hà  uéç,prov.,  les  murs  ont 
des  oreilles.  —  Plusieurs  localités 
en  Epire  ont  le  nom  de  Gardhiki. 
—  Cf.  le  sb.  grad,  cité,  graditi, 
enclore. 

Gàs-zi,  contentement,  joie, 
rire:  kyé  gyithœ  <jôs,  il  était  tout 
joie,  tout  heureux;  hd'a  <jâs,  se 
divertir.  V.  gœzànem. 


24 


G 


Gaçœrim,  grand  chagrin,  afflic- 
tion, regrets  :  tœ  ndârœ  me  — , 
ch.,  la  séparation  (des  amants)  est 
accompagnée  d'une  profonde  af- 
fliction. 

Galî,  Kr.  :  bd'n,  — ,  apprêter, 
bœnem  =,  se  préparer. 

Galœrî,Kr.} désordre;  gatœrân, 
embrouiller. 

Gatoùaû,  pétrir  (autrement  que 
mbrùn);  Kr.,  préparer  un  mets: 
e  gatoi  délyenœ,  il  fit  cuire  la  bre- 
bis. 

Gazép  (tk.),  colère  :  kyàn  me, 
pleurer  à  chaudes  larmes. 

Gdhœnt,  tailler  du  bois;  rabo- 
ter; bâtonner;    pa.  gdhrïndourœ. 

Gdhin  ;  tœ  gdhivœ,  —  itœ,  l'aube , 
aurore,  point  du  jour.  V.  ngdhùï. 

Gegén.  N.  T.  et  alb.  it.,  écou- 
ter, obéir.  V.  gyégyem. 

Gégœ-a,  masc,  Guègue,  nom 
donné  par  les  Albanais  du  Sud  à 
ceux  du  Nord,  qui  ne  le  reconnais- 
sent pas  et  s'appellent  eux-mêmes 
Chkipetars. 

Gegœri,  gu. g egcenî, la  Guégarie  ; 
coll.,  des  Guègues:  lœ  çoûmœ  Ge- 
gœri,  ch.,  Guègues  pour  la  plu- 
part. 

Gegœriçt,  adj.  et  adv.,  guègue: 
lyibra  çkyip  ndœ  gyoùhœ  gegeniçte, 
Kr.,  livres  albanais  en  langue 
guègue. 

Gezdis  (tk.  alb.),  se  promener. 

Gélybœrœ,  vert. 

Gœlhbàzœ,  bave  des  animaux. 

Gœlhthàs,  v.  irr.,  pousser  des 
cris  aigus,  vagir:  gœlhthù  fôçna, 
l'enfant  vagit. 

Gœnén,  tromper;  pass.  gœné- 
nem,  être  trompé,  se  laisser  abu- 
ser ou  séduire  :  pràpœ  ougœnùe, 
de  nouveau  elle  se  laissa  abuser, 
tœ  gœnùerœtœ  kyœ  i  bœri,  Kr.  la 
tromperie  qu'il  lui  avait  faite.  Cf. 
it.  in-gannare. 

Gœneçtâr,  menteur,  imposteur. 

Gœnéçtrœ,  pi.  a,  mensonge. 

Gœfiim,  ruse,  fourberie,  trom- 
perie. 


G 

Gœrits,  H.,  gratter,  griffer, 
égratigner. 

Gœryépœ,  hameçon,  crochet.  — 
Cf.  gr.  yptboç.  V.  grép. 

Gœrkyîel,  adj.  et  adv.,  grec  : 
nœ  alfavitàr  lœ  gœrkyiçtevet,  dans 
l'alphabet  des  Grecs. 

Gœrmàdlia-lœ.  Kr.,  ruines.  — 
SI.  gramada,  monceau. 

Gœnnân,  Kr.  fouiller  :  —  kà- 
dra,  fouiller  des  tumulus. 

Gœrçàs,  ao.  griça,  inviter  aux 
noces:  griç-na-nl  se-pa  griçourœ 
noùkœ  tœ  vimœ,  invitez-nous,  car 
sans  être  invités  nous  ne  venons 
pas;  mœ  griçi  pœr  dâsmœ,  il  m'a 
invité  à  la  noce;  tœ  grîçourilœ, 
les  invités. 

Gœrçœrœ,  ciseaux. 

Gœrçét,  H.,  tresse,  natte;  — 
on,  tresser. 

Gœrthiye,    écrevisse,  homard. 

Gœrthilhatœ,  dans  un  conte  les 
animaux  sauvages,  corruption  de 
egœrsiratœ,  Kr. 

Gœrtç,  H.,  pic,  sommet,  saillie 
de  montagne. 

Gœrviçt,  gratter,  griffer,  fouil- 
ler: douke  gœrviçtour  me  thon,  en 
grattant  avec  les  ongles  ;  pass.  lœ 
gœrmçteçlnœ  mbœ  çkœmpt,  Kr.,  si 
(mes  paroles)  étaient  gravées  sur 
la  pierre. 

Gœrhâs,  ronfler;  lœ  gœrhà  — 
souritœ,  le  ronflement. 

Gœçtérœ,  adj.,  chrétien  :  yànœ 
lœ  —,  ils  sont  chrétiens;  tœ 
gœçtérœl'  mbesôinœ  kyœ  tœ  vdé- 
kourit'  do  tœngyâlhenœ,  les  chré- 
tiens croient  que  les  morts  res- 
susciteront. V.  kaoùr. 

Gœçtœnœ,  châtaignier,  châtai- 
gne. —  lat.  castanea. 

Gœtsim,  Kr.,  tentation. 

GœtsÙ,  Kr.,  tenter. 

Gœzim,  réjouissance,  divertis- 
sement :  plyôt  me,  — ,  Kr.,  plein 
de  joie;  koûyt  i  ya  (=  î)  bœn 
kœtà  gœzime.  pour  qui  fais-tu  ces 
réjouissances? 

Gœzôn,  réjouir  :  lœ  gœzànlç  ba- 


G 

bànœ  tœnt,  puisses-tu  faire  le 
bonheur  de  ton  père  !  pass.  gœ- 
zdnem,  se  réjouir,  s'amuser  :  ou- 
goBzô  (=  gœzôou),  salut,  ave, 
■/x-.y.  !  in  gœzoùaritœ,  joie,  ré- 
jouissance. V.  gàs. 

G    àne,  une  voisine,  gr.  yJ.-.w. 

Glhôfkœ,  cavité,  trou,  creux. 

Glyiké,  les  confitures  et  autres 
douceurs  qu'on  sert  dans  les  vi- 
sites. —  gr.  m.  m  yXux6. 

GodÙ  (û.godUi):  1"  atteindre, 
frapper,  surtout  d'un  coup  de  feu  ; 
2°  impers,  godai,  il  arriva  que  ;  lœ 
godùourœ,  événement. 

Gôdzgœ,  os  :  hœngœrça  gédz- 
gœt'  e  nœnesœ,  nœ  nuls...,  puissé- 
je  manger  les  ossements  de  ma 
mère,  si  je  ne.  . .  Zag.  V.  kôtskœ. 

Gôf.  pi.  if,  hanche. 

Gogceçin,  gogœçû,  bâiller. 

Gdyœ,  la  bouche;  zà'  ri  — , 
faire  mention  de  ;  vœ  ri  =■  man- 
ger ;  çkôn  ndœpœr  —  /</■  thikœsœ, 
Kr.,  passer  au  fil  de  l'épée,  mas- 
sacrer. 

Goyâç,  qui  a  la  bouche  de  tra- 
vers. 

Gdzdœ,  pi.  a,  clou. —  si.  gvozd. 

Golhogoùngœ,  haie  de  gené- 
vrier. —  Cf.  goùngœ,  dur  à  bri- 
ser. H. 

Gomâr,  pi.  œ,  àne,  gomâre, 
ànesse.    Cf.    gr.    yô;j.o;,    charge, 

•'ouôio  ;  gr.  Vg.  ■■rrxiy.. 

djè  (tk.),  bouton  de  rose, 
bourgeon. 

Gâp,  H.,  cul  m. 

Goritsœ,  pi.  a,  poirier  sauvage. 
—  Beaucoup  de  localités  portent 
ce  nom.  qui  au  reste  peut  être  dé- 
rivé du  bulg.  gorilsa,  petite  mon- 
tagne. 

Gosti,  repas,  festin  :  hà  gostî, 
être  d'un  festin.  —  SI.  gost,  hôte. 

GÔtsœ,  pi.  ",  Vy,  fille,  jeune 
fille,  Y.  tçoùpa,  vàyzœ. 

Grâ-tœ,  pi.  de  groùa  :  tœ  tré 
gràtœ,  les  trois  femmes,  qui  cor- 
respondent aux  Mofpai  des  Grecs. 
V.  rhôyœ  et  fati. 


G  25 

Gràjdœ-i,  V.  gràçtœ. 

il  m  m  ri.  coll.  les  femmes. 

Grarœriçt,  de  femme,  féminin, 
qui  appartient  aux  femmes  ;  tsà 
ràba  grarœriçte,  des  vêtements 
de  femme.  V.  groùa. 

Gràçtœ-i,  mangeoire,  crèche 
d'une  écurie. 

Gràtskœ,  piège;  ouzoù  zàgou 
nœ.  —  l'oiseau  s'est  pris  au  piège, 
prov. 

Gremis,  tomber,  s'écrouler,  des 
murs.  —  Gr.  xpTjpfÇt»,   xpepiÇw. 

Grépœ,  pi.  a,  Kr.,  crochet, 
grèpa  piçkyeç,  hameçons  à  pois- 
sons. V.  gœryêpœ. 

Grifçœ,  H., la  pie.  V.  lyarâtskœ. 

Grigyœ,  Kr..  troupeau.  — lat. 
grex,  gregis. 

Grihœ,  pierre  à  aiguiser. 

Grihdn,  aiguiser,  repasser. 

Grin,  ao.  griva,  hacher  menu. 

—  lyâkœra,  des  choux. 

Grip}  Kr.,  hameçon,  V.  gœryê- 
pœ. 

Gris,  user  des  habits,  chaus- 
sures, etc.;  pa  grisourœ  tripârœ 
kœpoùtsœ,  avant  d'avoir  usé  trois 
paires  de  souliers;  grùi  rébatœ, 
il  déchira  ses  habits  (en  signe  de 
douleur).  —  Fy.,  égratigner,  grif- 
fer ;  mœ  grùi  màtsiya,  le  chat 
m'a  griffé. 

Griçourœ,  pa.  de  gœrçàs;  tœ 
gricouritœ,  les  invités  aux  noces. 

GromœçÎH,  roter. 

Grépœ,  fosse,  fossette;  nœ  mis 
tœ  fâkyes'  grépœ,  ch.,  au  milieu 
de  la  joue  une  fossette.  —  cf. 
ail.  grab.,  angl.  grave. 

Gropén,  H.,  creuser. 

Grocœ,  sg.  et  pi.,  Kr.,  lentilles. 

Groua-ya,  pi.  irr.  grd,  femme; 
màrh  groùa,  prendre  po>;r  femme, 
épouser;  nœ  bàtçœ  t  nœ  groùe, 
un  jardin  d'une  certaine  femme. 

—  Cf.  gr.  Ypau; 
Groùmboidliu: ,  Kr.,  monceau, 

tas.  V.  kyipî. 

Groùrœ-i  et  groùrœ-tœ,  (gu. 
groùnœ-i),    froment,  blé;   s  ou- 


.v. 


G 


blyoùa  mires  groùrœlœ,  le  grain 
n'a  pas  été  bien  moulu.  —  Cf.  lat. 
granum. 

Groùrœtœ.  adj.,  v  grùnœ. 

Groùçt,  poing,  coup  de  poing, 
poignée;  i  dhà  nœ — , il  lui  donna 
un  coup  de  poing;  nœ  —  mielh, 
une  poignée  de  farine. 

Grùen.  H.,  gratter;  poidya 
gruen  dhénœ,  la  poule  gratte  la 
terre. 

Grùnœ,  adj.,  de  froment; 
bouk'  e  — ,  pain  de  froment. 
V.  grùrœtœ. 

Grùnœratœ,  pi.,  les  blés,  les 
biens  de  la  terre,  champs  ense- 
mencés. 

Goudzôn,  oser;  noùkœ-tœ  thèm 
nœ  fyàlyœ,  je  n'ose  dire  un  mot. 
V.  koulhdzôn 

Goulytsôn,  sangloter  convulsi- 
vement ;  inquiéter  ;  pass.  —  6  hem  ; 
môs  gouiytsôhe,  H.,  ne  vous  dé- 
rangez pas,  restez  assis. 


Goànœ,  capote,  caban,  un  des 
noms  de  la  -*.&Kr.x  des  Grecs;  trè 
kytnt  plyoùmba  nœnœ  goùnœ, 
ch.,  trois  cents  balles  dans  ta 
capote.  Dans  les  villes,  pardessus 
fourré,  fourrure.  —  Sb.  goun, 
vêtement  de  dessus. 

Goùr-i,  pi.  œ,  pierre;  gcùrœ 
oûyi,  la  pierre  d'eau,  la  pierre, 
maladie, 

Gourœtsân,  pétrifier,  endurcir; 
au  pa.,  pétrifié,  opiniâtre. 

Goùrtœ,  de  pierre;  oùrœ  e 
goùrtœ,  pont  de  pierre. 

Goùrhœ,  pi.  a,  fontaine,  source 
abondante,  qui  sort  d'un  rocher. 

Gouçakoùky,  rouge-gorge,  oi- 
seau. 

Goûçœ  (sb.  gouça),  gorge,  cou. 
—  Gouçœ-bârdhœ,  qui  a  le  cou 
blanc. 

Goùçt,  gôct,  août. 

Goiïtç  :  zœ  — ,  H.,  mordre. 


GY 


Gyà-ya,f  gyà-ou  (gyàh-ou), 
chasse  ;  dâly  pœr  gyd,  aller  à  la 
chasse;  kam  dû  kyen  tœ  gyàout, 
j'ai  deux  chiens  de  chasse  ;  dûy 
pœr  gyd,  é  mœ  gyoùay,  Kr.,  sors 
et  va  chasser  pour  moi  ;  hà  préy 
gyâhout  t'im,  mange  de  ma  chasse. 

Gyâitourœ,  gyârœ,  pa.  de  gyàn; 
ouhelymoùa  pœr  tœ  gyâitourit ,  il 
s'affligea  de  l'événement,  de  ce 
qui  était  arrivé. 

Gyàykœs,  H.,  chasseur,  persé- 
cuteur; adj.,  pareil,  semblable. 

Gyàh-ou,  pi.  œra,  sang  ;  meurtre, 
vendette,  vengeance  à  laquelle  on 
est  exposé  par  suite  d'un  meurtre 
(comme  la  vendetta  en  Corse); 
hà  m  gyàk  (pœr  tœ  màrhœ,  préy 
atiy),  j'ai  une  vendette  à  exercer 
contre  lui;  yàm  me  gyàk,  ràcœ 
ndœ — ,  je  dois  du  sang;  bœngyak, 
commettre  un  meurtre;  màrh 
gyàknœ,   exercer   la  vendette. 


Gyakœtôà,  saigner;  tuer  par 
vendette. 

Gyakœtôuar-àri,  pi.  ôrœ,  homme 
sanguinaire;  meurtrier,  Kr.;  do 
tœ  vriste  gyakœtérinœ,  Kr.,  il  de- 
vait tuer  l'assassin. 

Gyâlhœ,  vivant;  H.,  aussi: 
semblable  ;  ïçtœ  gyâlhœ  i  âti,  c'est 
son  père  tout  craché. 

Gyàlyœ,  anguille, cf.  gr.  I^SLus, 
vg.  y&u 

Gyàn,  ao.  gyâva  et  gyâita, 
1°  arriver,  d'un  événement  ;  i  trœ- 
gàn  tç  gyàou,  il  lui  raconte  ce 
qui  était  arrivé  ;  2°  sembler,  res- 
sembler; s  i  gyàniri  neri  tyàtœ- 
rit,  ils  ne  se  ressemblaient  pas; 
mœ  gyàn  kyœ.  il  me  semble  que; 
se  gyàn  (r.pixu)  diàlyœ  t'a  kyoùai- 
mœ,  car  il  convient  que  nous 
l'appelions  garçon. 

Gyârœ,  "V.  gyâitourœ. 

Gyârpœr,    pi.  irr.   gyerp/'n   et 


m 

gyerpà'n,  serpent  :  doàalhœ  ngà 
gôya  gyerpintœ,  les  serpents  lui 
sortirent  de  la  bouche.  —  Cf.  lat. 
serpens,    skr.  sarpas. 

Gyâçim,  H.,  pareil,  convenable. 

Gyàçtœ,  six.  —  Cf.  lat.  sextus. 
—  Gyaçtœdhyétœ ,  soixante.  — 
Gyaçtœmbœdhyétœ,  seize. 

Gyàtœ,  long,  vaste,  ample  : 
çandànœ,  ta  gyâtœ  sa  moùa,  des 
chandeliers,  hauts,  grands  comme 
moi;  par  sa  gyâtà,  en  largeur; 
gyàf  è  gyèrat  en  long  et  en 
large;  gyttfue  nàtœri  e  gyàtœ, 
durant  toute  la  nuit. 

gyem,  alb.  it.,  comprendre, 
écouter,  obéir,  répondre  à  quel- 
qu'un, surtout  au  maître  qui  vous 
appelle,  on  répond  gyigyem  /j'ai 
entendu,  me  voici,  je  viens; 
ta  gyêgyourœ,  réponse.  Y. par? 
gyégyem.  _ 

Gyekatin,  Fv.:  gyekostinmàlyi, 
la  montagne  retentit. 

Gyélhœ,  pi.  iera,  mets,  plat,  le 
manger  :  voànœ  yyrlhœratœ,  on 
servit  le  repas.  —  Cf.  sb.  yélo, 
aliment. 

Gyétyn  pi.  r,  coq.  V.  licenciés. 

Gyelypœrœ,  aiguille. 

Gvelypœràer,  grande  aiguille, 
a.  d'emballeur. 

Gyéndem ,  pass.  de  gyàû,  être 
trouvé  :  ougyent,  il  fut  trouvé; 
ougycendœkeçinœ,  Kr.  (passé  ad- 
miratif),  ils  ont  été  trouvés  ;  tœ 
gyéndouritœ,  Kr.,  l'invention, 
l'action  de  trouver. 

Gyené  (tk),  de  nouveau,  de 
rechef. 

Gyenêm  (tk.  d jeune  m,  enfer), 
châtiment. 

Gyèn,  Zag.  gyéy,  ao.,  gyéta  et 
gyétçœ,  trouver  :  t  'a  gyéle  ngà 
Perandia,  1.  que  tu  le  ttouves  de 
la  part  de  Dieu,  que  Dieu  t'en 
punisse!  e  kékiya  kya  e.kâ  par 
ta  gyétoura,  le  malheur  qui  doit 
le  frapper. 

Gyèr  na,  jusqu'à:  gyer-sa,  jus- 
qu'à Ce  que.    Y.   //;;•. 


GV 


37 


Gyerdân  (tk.),  collier. 

Gyérœ,  large;  gyerdn,  élargir. 

Gyetœk,  Kr.,  ailleurs. 

Gyéthe,  rameau,  feuillape;  mbi 
gyèthe  ta  trcendafilyit,  sur  les  ra- 
meaux du  rosier;  bien' gyèthel' e 
titroûnavet,  les  feuilles  des  arbres 
poussent;  gyéthet'  e  beirit,  les 
brins  d'herbe. 

Gyéthœ,  Gort.,  ailleurs;  —  ma 
hà, —  ma  kroùan,  prov.,  lit.  ail- 
leurs cela  me  démange,  ailleurs 
tu  me  grattes. 

Gyethœsôn,  H.,  se  couvrir  de 
feuilles. 

Gyds~ri  et  grycè-.va,  gen.  ind. 
gyœye,  pi.  gycê-tœ,  chose,  objet; 
bien,  fortune,  avoir  :  tœ  cyèthtç- 
on'-  —  tœ  babàit,  vole  un  objet 
appartenant  à  ton  père;  gyithœ 
gycèt'e  gyâlhœ,  Kr.,  toutes  les 
choses  vivantes,  les  êtres  animés; 
figoiire  tœ  tyéra  gyœre,  Kr.,  des 
figures  d'autres  objets  ;  me  gyUhœ- 
gyricri  e  tiy,  avec  tout  son  bien  ;  — 
seul,  ou  avec  kàfçœ  :  quelque 
chose,  et  avec  la  négation,  rien 
(rem)  :  pa  thœnœ  gyœ,  sans  rien 
dire.  V.  kàfçœ. 

Gyœkoùndi,  quelque  part;  s  — , 
nulle  part. 

Gyœmbàâ,  piquer;  ùœ  a  dû 
plyéçki  mœ  gyœmboùanœ,  une  ou 
deux  puces  m'ont  piqué. 

Gyd'inœ,  chagrin,  mauvaise 
nouvelle,  p.  e.  de  la  mort  de 
quelqu'un. 

Gyœmîm,  tonnerre. 

Gyœmàn,  tonner;  ijyœmàn,  il 
tonne;  retentir:  gyœmôninœ  bou- 
boulhïmatœ,  Kr.,  des  coups  de 
tonnerre  retentissaient. 

Gywmp-bi,  gydsm ,  épine  ;  gydsm 
gomàri,  chardon. 

Gyœndœye,  Kr.,  nation. —  Lat. 
gens,  gentis. 

uyœndœrœ,  glande.  —  Cf.  lat. 
glans,  plandis. 

Gyœntdr,  Kr.,  gentil,  payen. 

Gyύim,  riche,  qui  a  du  bien. 


28 


GY 


Gyi-ri,  J)l>  Qyire,  poitrine,  sein, 
mamelle. 

Gyinde,  gens,  monde.  V.  gyœn- 
dœye. 

Gyiçt,  pi.  œra,  doigt;  —  i  màth, 
tle  pouce,  —  i  dàtœ,  l'index  ;  — 
/  mésm,  le  doigt  du  milieu;  — 
/  kâtœrtœ,  l'annulaire;  —  i  vô- 
gœly,  le  petit  doigt;  —  l  kd&m- 
bœsœ,  doigt  du  pied,  orteil. 

Gyilhœ,  tout,  toute,  tous,  toutes; 
1°  adj.  indecl.  gyithœ  askyèri, Y  av- 
mée  tout  entière  ;  me  gyithœ 
kœto,  avec  tout  cela,  nonobstant; 
2°  pron.  pi.  tœ  gyùhœ-tœ,  m.,  tœ 
gyitha-tœ,  fem.,  tous,  toutes;  tœ 
gyùhatœ,  toutes  choses. 

Gyithœ-kou-dô ,  Kr.,  partout, 
où  que  ce  soit. 

Gyithœ-koùç,  chacun,  qui- 
conque. 

Gyùhœ-sd,  tous  ceux  qui;  — 
méçkouy  lyindinœ,  Kr.,  tous  les 
mâles  qui  naissent. 

Gyithœ-se-tsilyi,  chaque,  cha- 
cun; —  lya  fâkye,  chaque  côté, 
chaque  face. 

Gylnkàlhœ,  cigale.  — it.  cicala. 

Gyizœ,  fromage  blanc,  gyizâr, 
H.,  fabricant  de  fromages,  vacher, 
par  mépris. 

Gyôga,  gyôya,  gyoûaya,  (tk.) 
soi-disant,  comme  si,  c'est-à-dire; 
bœnêy  hazœr,  gyàga  tœ  tçkoù- 
lytey,  il  s'apprêtait  soi-disant  à, 
il  faisait  semblant  de  vouloir,  ar- 
racher. 

Gyôk-ou  (tk.),  poitrine,  en  alb. 
gyiri.^ 

Gyàn,  petite  chouette  de  pas- 
sage en  été,  la  chevêche,  la  hu- 
lotte ?> 

Gyàrœ,  misérable  —  du  tk. 
kior,  aveugle? 

Gyoù-ri,  pi.  gyoùnœ,  genou; 
mœ  rhine  mbœ  gyoùnœ,  tu  étais 
assise  sur  mes  genoux. 


G  Y 

Gyoùan,  chasser,  être  en 
chasse;  tek  gyoùan  te,  vràou  nœ 
zorkàdhe,  en  chassant  il  tua  un 
chevreuil  ;  hûrhiou  ngà  lœgyoùài- 
touritœ,  il  arriva  de  la  chasse. 
V.  gyâ. 

Gyouhœ,  pi.  gyoùhœra  (pron. 
gyoûra),  la  langue;  langage;  //  a 
psànœ  çoùmœ  gyoùhœra ,  qu'il 
lui  fasse  apprendre  plusieurs 
langues;  —  Cf.  gr.  yXwaaa. 

Gyouméç,  somnolent,  dormeur. 

Gyoùmœ  i,  sommeil;  oungrit 
nga  gyoùmi,  il  se  leva  du  som- 
meil, se  réveilla;  se  y  dm  pa 
gyoùmœ  gyithœ  nâtœ,  car  je  n'ai 
pas  dormi  de  toute  la  nuit.  —  Cf. 
gr.  */.w[j.a,  xoi(jLÔ[j.ai. 

Gyoùrmœ,  pi.  a,  trace,  piste. 

Gyukœtâr,  Kr.  gyukàtœs,  juge  ; 
gyukâtœsitœ,  les  juges,  livre  de  la 
bible. 

Gyukiye,  tribunal,  procès,  ju- 
gement, autorité  ;  gyùkiya  e  dùi- 
tœ,  le  jugement  dernier  ;  kœçtoù 
ourdhœrôi  gyùkiya,  ainsi  le  com- 
mande l'autorité  (juge,  etc.). 

Gyukim,  jugement  (d'opinion). 

Gyukôn,  juger,  exercer  l'auto- 
rité, gr.  ôpfÇio. 

Gyùky,  Kr.  :  dita  c  gyùkyit,  le 
jour  du  jugement  (dernier). 

Gyunâh  (tk),  péché.  V.  fày. 

Gyùsmœipl.a,  (Cam.  écrit  gyù- 
mœsa),  moitié,  demi  ;  pi.  gyi'cs- 
matœ,  la  moitié;  kœyo  çtœpî  içte 
gyùsm'e  mboulyoùarœ,  gyùsni  e 
zboulyoùar,  cette  maison  était 
moitié  couverte,  moitié  décou- 
verte ;  tœ  dit  gyûsmatœ  bœinœ  nos, 
les  deux  moitiés  font  un  entier  ; 
gyûsmœ  pœr  — ,  par  moitié.  — 

Ci.  fyjua'jç-asia. 

Gyûç, grand-père ,  aïeul;  gyùçe, 
aieule. 


H 


29 


Hà,  ao.  hœngra,  pa.  ngrobnœ, 
v.  irr. ,  manger,  dévorer,  mordre  ; 
mœ  hà,  j'ai  des  démangeaisons, 
cela  me  démange;  î  hante  zàb- 
mœra  pœr  t'ânœ,  Kr.,  il  brûlait 
du  désir  de  voir  son  père  ;  fig. 
s  c  hà  dot  me  moûa,  tu  n'es  pas 
capable  de  me  tenir  tète;  pass. 
lit) la- m,  être  mangé;  s'efforcer,  se 
débattre,  se  disputer  :  zoûri  tœ 
hâhey  me  arinœ,  il  commença  à 
se  disputer  avec  l'ours. 

Habêr  (tk),  avis,  nouvelle,  rap- 
port. 

Habit,  Kr.,  habàem^Fy.,  rester 
bouche  béante,  être  stupéfait; 
pa.  habitourœ,  stupéfait. 

Hàhem,  v.  hà. 

Haydé  (tk.),  va!  viens!  allons! 
sert  d'impératif  au  v.  vête. 

Hàk-ou  (tk.),  droit,  raison  ;  kàm 
hà.k,  avoir  raison;  Dieu. 

Hàlh  (tk.).  état,  condition;  au 
pi.  hàlhœ  et  hàllic,  répond  à  : 
misères,  peines,  chagrins. 

Hâmo:s,  mangeur,  glouton. 

Hàmie,  nourriture,  le  manger; 
vétç  hâmiesœ,  s  do  gyœkàfçœ, 
conte,  outre  la  nourriture,  il  ne 
veut  rien.  V.  ////. 

Hammam  (tk.),  établissement 
de  bains  chauds. 

Hàn  (tk.),  auberge;  handji-ou, 
aubergiste. 

Hàp,  ouvrir;  pass.  hàpem, 
s'ouvrir;  pa.  hâpourœ,  ouvert; 
tœ  hàpouritœ,  le  printemps,  gr. 

7)  avoi;'.: . 

Hapaçâlythi,  avec  les  cuisses 
écartées,  à  grandes  enjambées 
{hàp,  çâlyœ). 

Hàpœs  (pron.  haps,  aps)  pi.  e, 
celui  qui  ouvre;  clé  :  hapset'  e 
kasélhavet,  les  clefs  des  coffres. 

Hàpœtœ,  arlj.,  ouvert;  clair, 
de  couleur;  adv..  ouvertement. 

Hàn!/  (tk),  dépense,  frais. 

Hârdhœye,  Kr.,  v.  ardhitçkœ. 

Hardhi,  Fy.,  la  vigne.  V.  dhrî. 

1.  Hàr'njc,  espèce  de  petit  cou- 
sin, moucheron.    . 


2.  Hùrixjc,  verdure  coupée  pour 
fourrage  ;  pré  hà  hâriya  pœr 
kâlyinœ,  Fv.,  coupe  un  peu  de 
fourrage  pour  le  cheval.  V.  hàrh. 

Hârk-ou,  Fy.,  l'arc-en-ciel  ; 
Kr.,  pi.  hàrgye,  arc,  v.  ark. 

Harkœtoùar-ori,  Kr.,  archer. 

Ilnrh  Fy.,  émonder,  tailler  les 
arbres. 

Ihirli/iii,  oubli. 

Harhin,  v.  arhin. 

Harhàn,  oublier  :  s'  e  harhôva 
t'ou  thàçnœ,  car  j'avais  oublié  de 
vous  le  dire;  harhoûarœ  oublié. 

V.  a  rhô  ii. 

Ilùsm  (tk),  ennemi,  hasméçœ, 
ennemie;  liasmœrl ,  inimitié, 
haine. 

Hâça  (tk.  hacha,  Dieu  garde!) 
zob  — ,  refuser. 

Hatcbr  (tk.),  volonté,  etc.  : 
pœr  —  tœ  môtrœsœ,  pour  le  plai- 
sir de  sa  sœur,  pour  lui  être 
agréable. 

Havâ-ya  (tk.),  air,  climat. 

Havâet  (tk.),  impôt,  tribut. 

Hazcèr,  kazœrtœ  (tk.  alb.),prêt, 
préparé  ;  bobnem  hazcèr,  se  pré- 
parer. 

hc-ya,  grâce.  V.  kir. 

Hédhourœ,  pa.  de  hèlh;  e  hê- 
dhoura  pôçf,  e  mbira  nœ  hôfçt, 
ce  qui  est  jeté  dehors  (l'ordure, 
l'engrais)  est  ce  qui  germe  dans  le 
champ,  prov.;  sa  nœ  lœ  hédhourœ 
hârgou,  Kr.,  autant  que,  à,  un 
jet  d'arc;  tœ  hèdhourit'  téy  e  atùre, 
Kr.,  leur  rejection,  l'action  de  les 
mettre  de  côté. 

Hcybé-tœ,  pi.  (tk.)bissac,  double 
sac  de  voyage  qui  se  place  en 
travers  du  cheval. 

Héky,  ao.  hàkya,  tirer,  traîner  ; 
souffrir  :  çpœtôi  »gà  zahméti  hyœ 
to  tœ  hikyte,  il  échappa  à  la  diffi- 
culté qu'il  aurait  éprouvée  ;  — 
kéky,  mal  passer,  avoir  à  souffrir  : 
imper,  hiky  tl  pœr  kâ,  va,  cours, 
toi,  chercher  un  bœuf;  —  oûdhœ, 
guider,  montrer  la  route  à. 

Békyourœ,  pa.  tiré,  traîné;  lœ 


:k> 


)t 


il 


hèkyourœ,  action  de  tirer,  trac- 
tion, doute  fi  tçkoùlyte  me  n<î'  tœ 
hékyourœ,  il  voulait  les  arracher 
d'un  seul  coup  ;  tœ  hêkyoïiritœ, 
la  dyssenterie. 

Bekyim  (tk.),  médecin. 

Hélh,  pi.  héyœ,  broche,  cf.  gr. 
6iXoÇ. 

Bélym,  poison;  chagrin;  gyè- 
IhœraC  yânœ  me  — ,  les  mets 
sont  empoisonnés. 

Belymôn,  empoisonner,  affliger  ; 
pass.  helymônem ,  être  empoi- 
sonné, s'affliger,  se  désoler;  tœ 
helymoùaritœ ,  chagrin,  affliction. 

Bèrdhœ,  testicule.  V.  lyôkye. 

Béret,  Kr.,  abl.  de  hérœ,  de 
bonne  heure,  de  grand  matin; 
oungrit  —  me  nàtœ,  il  se  leva 
qu'il  faisait  encore  nuit. 

Hérœ,  temps,  époque, fois; hyœ- 
sœ-kréysœ  hère,  et  kyœ  ndœ  krûe 
te  hèrœsœ,  Kr.,  dès  le  commen- 
cement du  temps,  dès  l'origine; 
nœ  hérœ,  une  fois,  jadis;  pœr  — , 
chaque  fois  ;  tigâ  nœ  — ,  quelque- 
fois; pœr-tm-hèrœ,  sakakyœ  — , 
Kr.,  aussitôt,  sur-le-champ  ;  pœr- 
nœ  — ,  à  la  fois,  en  une  fois; 
tyétœr  — ,  une  autre  fois ,  hèr  hèf, 
maintes  fois,  de  temps  à  autre. — 
Cf.  &pa,  hora. 

Héçœm.  Fy.,   gracieux.  V.  hé. 

Bèth,  ao.  hôdha,  jeter,  lancer; 
mtœ  nœ,  jeter  les  yeux  sur  ;  — 
oùyœ,  verser  de  l'eau  ;  héth  tœbà- 
rœ,  il  tombe  de  la  neige  en  abon- 
dance. 

Béthtourœ,  Fy.  :  drœ  tœ  — . 
champ  abandonné,  en  friche.  V. 
hèdhourœ. 

Hœnœ,  ou  dim.  hœnœzœ,  la 
lune;  hœnœz'  e  ré,  nouvelle  lune  ; 
— ,  e  mboùçoarœ,  pleine  lune; 
dritha  e  hœnœsœ,  le  clair  de  lune; 
dolhl  hœnœza,  la  lune  est  levée. 

Hœngœllut ,  hennir;  tœ  hœn- 
gœlhilouritœ,  le  hennissement. 

Hdbngra,  ao.  de  hâ. 

Hl-ri,  pi.  hira,  cendre  ;  gomùri 
kà  bày'tœ  hirit,  l'âne  a  la  couleur 


de    la,   cendiv,    t<<>..    frris    cendré- 

Hidâem,  pass.  de  héth,  s'élancer, 
se  jeter  sur:  t'ou  hidhemi,  ch., 
fondons  sur  eux,  attaquons-les; 
po  Iddheçïnnœ  hcndékou, ils  (plu- 
sieurs à  la  file)  franchissaient  un 
fossé. 

Bidhœrim,  Kr.,  amertume,  dé- 
pit, colère;  affliction. 

Ilîdhourœ,  acerbe,  amer:  fyàlyœ 
e  — ,  parole  mordante  ;  oùyœ  i  — , 
eau  saumâtre,  de  mauvais  goût. 

Hidhœrôhem,  se  fâcher,  se  met- 
tre en  colère;  s'affliger. 

1.  Biye,  det.  hiye-ya,  ombre  : 
hiyeya  e  kasélhœsœ,  l'ombre  du 
coffre;  Kr.,  majesté,  grandeur; 
hiyetœ,  pi.,  ombres,  fantômes,  es- 
prits. 

2.  Biye,Kv.,  Dieu;  pi.  hiyetœ, 
dieux  des  païens;  hierî,  la  divi- 
nité, hi.eroiiarçim,  divin.  —  Cf. 
îs'-p<Sc. 

Bip,  hipœû,  monter  :  —  kâlyit 
ou  nœ  kàly,  monter  à  cheval,  sur 
le  cheval;  tr.:  e  hipi  sipœr,  il  le 
fit  monter;  hipœ  é  zbrit,  1.  monte 
et  descends,  par  monts  et  par 
vaux;  tœh?'pourito\  montée;  l'as- 
cension. 

Bit,  Kr,,  grâce,  faveur,  j^Éptç  : 
ou  dàçlœ  —  pœrpâra,  Kr.,  qu'il 
vous  fasse  trouver  grâce  devant..  ; 
gyàn  — ,  trouver  faveur;  ibœîi 
— ,  faire  une  faveur. 

Hirhœ,  fromage  blanc,  gr.  vg. 
Top6yaXa;  iron.  su  — ,  œil  chas- 
sieux. 

Bobé,  (tk.),  fronde. 

Bodha,  ao.  de  héth. 

Haye:  hôyetœ  e  myàlytit,  gâ- 
teaux, rayons,  de  miel. 

Hôkya,  ao.  de  hèky. 

Hàlhœ,  mince,  fin,  délicat  ;  ci 
i  hàlhœ,  pluie  fine  ;  tœ  holhœtœ , 
1°  la  taille,  ceinture  ;  2°  vête- 
ments légers;  e  pâçœ  mœ — ,  je 
l'ai  vue  dans  ses  atours  ;  3°  ver- 
tige, évanouissement;  i  rà  tœ  — , 
Kr.,  il  s'évanouit,  perdit  connais- 
sance. 


il 

Boçnoûk  (tk.),  content:  bdbhem 
— ,  être  satisfait. 

Hoû-ri,  pi.  hoûn,  pieu,  pal,  pi- 
quet ;  membrum  virile  ;  houn  piçey 
Kr.,  des  torches  de  résine. 

Honaylme,  emprunt.  Y.hnùaû. 

Hoi'iay,  adj.  et  subst.,  étranger, 
nota  ;  (lyoùluvra  tœ  hùùâi/é,  lan- 
gues étrangères;  no;  i  fwàay,  un 
étranger;  e  çé  kœtœ  tœ  hoâay,  il 
voit  cet  étranger;  lœ honaytœ.  les 
étrangers,  non  parents;  i  hoùayi 
Ût,  Kr.,  ton  hôte. 

Houa-dhcbnœs,  Kr. ,  prêteur, 
créancier. 

llonnn,  prêter;  pass.  hoùhem, 
emprunter,  se  faire  prêter;  oit- 
hoitay  (=hoùayoùJ énw ,  emprunte 
des  vases. 

Hoûhcm,  V.  hoûan. 

Hovyme  (tk.  alb.),  vice,  mau- 
vais penchant:  prit  i  hoùymeiœ, 
tanïky'  ceçtœ  i  vôgœly,  corrige-le 
de  (lit.  coupe-lui)  ses  mauvaises 
habitudes,  tandis  qu'il  est  encore 
jeune. 

Hoûkye,  Fy.,  v.  hoùyme. 

HoulhoTi,  H.,  amincir,  raréfier, 
délayer.  V.  hôlhœ. 


h 


'il 


tioufnbâs,  v.  hoûmp. 

aoûmbem,  pass.  dehoùmjj. 

Hoùmbourœ,  pa.  de  hoûmp, 
perdu;  sot,  imbécile. 

Hnùmœtœ,  Fy.,=  hoùmbourœ  : 
i  boùti  i  hoùmti  (i  hoùmbouri), 
1.  le  facile,  le  perdu,  qui  se  fait  le 
mouton,  le  loup  le  mange,  prov. 

Hoûmp.  houtnbàs,  ao.  hoùmba, 
perdre;  être  perdu,  périr  :  tœ  môs 
houmbàsnœ  vrèndi  ngà  ourla,  Kr., 
pour  que  le  pays  ne  périsse  point 
à  cause  de  la  famine. 

Hoùndœ,  nez;  bec;  pointe;  cap, 
promontoire,  Kr.:  on  déty  pœr 
hoùndœç,  Kr.,  cela  leur  sort  par 
le  nez,  ils  en  sont  dégoûtés. 

Hourmà-ya  (tk.),  palmier,  dat- 
tier. 

Hoùpœtœ,  H.,  sec,  rassis,  du 
pain. 

Hoùrth-dhi,  Fy.,  le  lierre. 

Bùn,  Fy.,  entrer,  v.  rûn. 

Huzmekyâr,  pi.  ^(ik.),  servi- 
teur. 

Buzrhèkyébrkœ,  servante,  es- 
clave. 

Huzmèt  (tk.),  service. 


1 .  tâj  voici  :  —  pêma  e  atiy, 
Kr.,  voici  son  fruit.  —  yà  tek  et 
yâvoka,  Kr.,  voilà  que. 

2.  Ya-yu,  ou-ou,  V.  a,  1. 

3.  Ya,  devant  des  noms  de 
nombre  :  mœ  ya-dhyi-tœ  lœ  ditœsœ, 
vers  la  dixième  heure  du  jour. 

4.  Ya,  pour  c,pron.,  après  un  i, 
lui,  elle:  i  ya  cp,  il  le  (la)  lui 
donna;  quelquefois  pour  i,  après 
un  autre  i.  V.  e,  2. 

Ynm,  ao.  yéçœ,  pa.  kyrrnœ,  v. 
irr.,  être,  exister:  oûfiœ  yàvn  kyœ, 
je  suis  celui  qui,  c'est  moi  qui, 
kœtôû  ynm,  me  voici. — Auxiliaire 
des  verbes  passifs. 

1 .  Yànœ,  nos. 

2.  Yânœ1  ils  sont. 


Ynrgœ,  bave,  viscosité. 

Yâçtazi,  de  dehors,  du  dehors. 

Yàçtte,  1°  adv.  dehors;  dàly 
yàçtœ,  sortir;  2°  prep.  avec  gen., 
hors  de:  —  çtœpisœ,  hors  delà 
maison. 

Yâçtœsm,  fem.  c, extérieur;  ynr- 
tœsmc,  surtout  au  plur.,  par  eu- 
phémisme, nom  d'êtres  surnatu- 
rels qui  répondent  aux  Nspisoeî  des 
Grecs  actuels,  aux  Vilas  et  Samo- 
vilas  des  Serbes  et  des  Bulgares. 

Yatagan  (tk.),  sabre  court,  cou- 
telas à  gaine,  qui  se  porte  à  la 
ceinture. 

Yàlœrœ-i,  fem.  yntœrœ-a.  pron., 
l'autre,  opposé  à  l'un  :  Ihafôseçinœ 
néra  me  yàtœrnœ,  elles  conver- 


32 


.1 


saient  l'une  avec  l'autre,  ensem- 
ble. —  Cf.  gr.  s'ispoç.  V.  lyàlœr, 
tyétœr. 

I  yâti,  pour  i  àti,  le  père,  mon 
père  ;  i  thôtœ  diàlyi  tœ  yàtit,  le 
fils  dit  à  son  père.  V.  àtœ. 

Yâvœ,  semaine:  si  çkoùanœ  tœ 
tré  yâvœtœ,  quand  les  trois  se- 
maines furent  écoulées. 

Yazik  (tk.) ,  c'est  dommage, 
tant  pis. 

Yelhêk  (tk.),  gilet. 

Yéçœ,  ao.  de  yâm. 

Yétœ,  vie,  existence,  le  monde; 
yéta  ici'  edàçourœ,  on  aime  la  vie, 
la  vie  est  chère,  précieuse  ;  ndœ 
yélœt  tœ  yétœvœt,  Kr.,  dans  les 
siècles  des  siècles.  Cf.  yâm;  Cam. 
rapporte  ce  mot  à  otatia. 


.1 

Yêtœ-gyàtœ.,  Kr.,  doué  d'une 
longue  vie. 

Yô,  non:  e  dl?  —  yô,  le  con- 
nais-tu ?  —  non  ;  yô,  i  thà  kùy, 
non,  lui  répondit  celui-ci,  yô  kyœ 
yô,  non,  mille  fois  non,  yô  vétœ- 
mœ...  pd..,  non  seulement...  mais. 

Yônœ,  fem.,  notre,  yôna,  la 
nôtre. 

Y  aie,  ta,  yot'wmœ,  ch.,  à  ta 
mère;  yôliya,  la  tienne. 

Yôçœ,  H.,  grand'mère  du  côté 
maternel.  V.  gyùçe. 

Yoù,  yoùve,  vous;  pô  yoù,  tç 
ini ,  mais  vous ,  qu'êtes  -  vous  ? 
yoùve  kyœ  yini,  tous  tant  que  vous 
êtes;  préyyoùç,  Kr.,  d'entre  vous. 

Yoùay,  notre  ;  youay-i, —  a.  le, 
la,  nôtre. 


Jâlh,  H.,  liqueur  séminale. 

Japi-ou,  le  lézard  vert. 

Joùkœ,  jonc:    rogôs  péy   {préy) 


joùke,  Fy.,  natte  de  jonc.  Cf.  lat. 
juncus,  sb.  jouka. 
Jùen,  a,o,jéva,  salir. 


K 


Kà,  il  a;  imperson.,  il  y  a,  s — , 
il  n'y  a  pas.  V.  kàm. 

Kà-ou,  pi.  kyé,  bœuf,  taureau. 

Kaboùlh  (tk.),  bœil  — ,  con- 
sentir. 

Kadœr  (tk. ),  capable.  V.  Zôl. 

Kadàly,  V.  dàlye. 

Kafé,  le  café. 

Kafenê,  café,  lieu  où  on  le  boit. 

gr.  -/.OcpEVSÎOV. 

Kafka?,  coquille,  coquillage.  Cf. 
gr.  m.  xajxaXov. 

Kàfçœ,  chose,  animal  (quadru- 
pède) :  atœ  kohoz  fiyilninœ  kàfçœ- 
lœ,  dans  ce  temps-là  les  bêtes  par- 
laient ;  kàfçœ  e  gyàlhœ,  Kr.,  bête 
de  somme,  gr.,  Trpàyaa  :  gyœkàfçœ, 
quelque  chose;  sgyœ  — ,  hitc  gyœ 
— ,  rien.^V.  gycè. 

Kafçôù,  mordre:  s  mœ  lyé  vœnt 
pa  kajçoùarœ,  ch.,  tu  ne  m' as. pas 


laissé  un  endroit  sans  morsures. 

Ka/'lh  (tk.),  qui  consent:  bœnem 
— ,  consentir. 

Kahœrdhî,  crottin,  fiente  des 
brebis,  etc. 

Kakœrzôzœ,  grenouille.  V.  brr- 
tœkôzœ. 

Kàkyœ.  1°  adv.,  si,  tellement, 
tant;  —  /'  pàsour,  si  riche;  — 
mirœ,  sa,  tellement,  si  bien  que  ; 
—  e  ces,  je  le  vends  tant,  j'en 
veux  tel  prix;  —  mœ  fort  e  kiçte 
tsmir,  Kr. ,  il  le  haïssait  d'autant 
plus;  —  sa,  tellement  que,  de 
sorte  que;  kàkyœ  çoùmœ,  tant, 
tantùm  ;  kàkyœ  çoùmœ  perœndira 
kiçinœ,  Kr.,  tant  ils  avaient  de 
dieux;  2°  pron.  et  adj.  indecl.,  si 
grand,  tant  de,  tantus  :  me  — 
foukyi,  avec  tant  de  force;  —  tœ 
tyéra,    tant    d'autres;    quelques 


K 

(un  plus  grand  nombre  que  tsâ); 
kiçte  miyœ  unir,  il  avait  sur  lui 
plusieurs  milliers  de  piastres;  si 
çkoûanœ  — vyèt}  quand  ils  eurent 
vécu  quelques  années.  V.  àkyœ, 
sa. 

c,  roseau. 


K 


gr. 


Kalhâm,  pi. 

y.âÀa;jLo;. 

Kalhambàk,    le  maïs. 

Vg.  v.xaz'j-.'jY.:  . 

A     hœs-zi,  pi.,  r}  épi.  Y.  kalhi- 

Çalhœzim,   trahison,  délation. 

Kalhcezdn,  calomnier,  dénoncer; 
noûkœ  /<>  tœ  mœ  kalhœzôç  tek 
neri}  tu  ne  me  dénonceras  à  per- 
sonne; tœ  kalhœzoùaritœ,  la  ca- 
lomnie, médisance,  etc. 

Kalhi-ou,  pi.,  in,  épi,  chaume; 
delhi  kalhi,  ch.,  jeunes  (gens 
droits  et  vigoureux  comme  des) 
épis  (Hahn  rappelle  avec  raison 
l'expression  française,  «  un  beau 
brin  de  fille)  »  ;  dôrœza  kalhim  , 
Kr.,  des  poignées  d'épis. 

1.  Kalhkân,  glace  en  stalac- 
tites ;  doùartœ  m'oiùbcènœ,  j'ai  les 
mains  transies.  Y.  le  mot  sui- 
vant. 

2.  Kalhkàn  (tk.),  herse  de  fer 
qui  ferme  une  porte. 

Kahjà  (tk.),  v.  koûlyœ. 

Kàïybem,  puer,  pourrir;  i  odé- 
kouri  kàlybeti  nœ  dhê,  le  cadavre 
pourrit  dans  la  terre.  V.  kyély- 
bem . 

Kalyéçe, blond;  vétoulha  kalyéçe, 
qui  a  les  sourcils  blonds. 

Kàlyœ-i,  kàly,  pi.,  koûay,  che- 
val en  général,  cheval  hongre. 

Kalyœrî,  Kr.,  coll.  des  che- 
vaux ;  cavalerie. 

Kalyive,  cabane,  gr.  zaÀJ^a. 

Kalyàre,  houssine  ;  nœ-m'  ndk 
— ,  donne-moi  une  houssine,  cra- 
vache. 

Kalyôrœs,  cavalier. 

Kalyoùar-ôH,  qui  est  à  cheval  ; 
adv.,  érdhi  kalyouar,i\  est  venu  à 
cheval. 

Kàm,  ao.  pàtçœt  pa.  pàtourœ, 


avoir:  kàm  frikœ,  j'ai  peur;  kàm 
çoùmœ  kàhœ  kyœ,  j'ai,  c'est-à- 
dire  il  y  a  longtemps  quej  e..  kâ 
pésœ  vyét  nœ  Yaninœ,  il  est  depuis 
cinq  ans  à  Iannina.  Auxiliaire  des 
verbes^  actifs  :  kàm  i>''>smiru\  j'ai 
eu:  kàm  hfi'nr,  j'ai  fait. 

Kamârœ,  voûte  ;  chambre,  Kr. 

—  gr.  lat.  it.  camara. 

K ambœsoûar, pi.  ôrœ,  Kr.,  pié- 
ton, fantassin,  Y.  kœmbœ. 

Kanàte  (tk.  kanad,  aile),  fenê- 
tre (sans  vitres),  volet;  hàp  kanà- 
te tœ,  ouvrir  les  fenêtres. 

Kandiiye,  petite  lampe,  un  go- 
det rempli  d'huile. —   gr.   V.   xav- 

Kànt-di,  pi.  e,  Kr. ,  angle, 
coin.  —  it.  canto. 

Kapedân,  pi.  e,  pallicare,  bri- 
gand, avec  un  sens  de  vaillance, 
dans  les  contes  ;  capitaine,  chef. 

—  it.  capetano. 

Kapélhœ,  chapeau.  —  it.  ca- 
pello. 

Kapœrtsén,  franchir  en  sautant  : 
kapœrtséou  hendékœn',  il  sauta 
par  dessus  le  fossé.  V.  kapœtôn. 

Kapœrtsér,  Zag.,  gosier.  V. 
ngrirâk. 

Kapœtôfi,  Zag.,  dépasser,  aller 
au  delà  de. 

Kapsalhit,  cligner  de  l'œil. 

A'//',  membrum  virile. 

Karàv,  pi.  c,  vaisseau,  navire. 

gr.  V.    xap&$l. 

Karavàn  (tk.),  file  de  bêtes  de 
somme  voyageant  ensemble,  cara- 
vane. 

Karkalhèts,  Y.  kartsâlhets. 

Karçi  (tk.),  adv.  et  prép.,  en 
face,  vis-à-vis  de. 

Kàrtœ,  pi.  œra,  papier;  lettre; 
tœ  çkrôva  nos  — ,  je  t'ai  écrit  une 
lettre.  —  lat.  charta. 

Kartsâlhets,  pi.  u.  sauterelle. 
V.  kœrtsèn. 

Kasabâ  (tk.),  ville,  bourg.  — 
kasabàlhi,  citadin. 

Kasélhœ,  pi.  <i.  coffre,  caisse  ; 
cercueil.  —  it.  cassa,  scarsclla. 


K 


Kàelw,  paille. 

Kàtœr,  quatre  :  ikâtœrtœ-i,  qua- 
trième ;  e  kàlœrtœ-a,  le  quart;  tri 
tœ  kàlœrtat' ,  Kr.,  les  trois  quarts; 
kàlœrç,  quadruple;   èlsiîï,  me  lœ 
kàtœra,  courir  à  toutes  jambes. 
Katœrmboêdhyètœ,  quatorze. 
Katoùa-ôi,  écurie.    —   du  gr. 
■/.&-«),  dessous,  parce  que  les  écu- 
ries sont  dans  le  sous-sol. 

Kaoùr,  fem.  g,  (tk.  guiaour, 
infidèle),  chrétien,  fidèle  :  kaoùre 
me  bêsœ,  une  chrétienne  fidèle. 
C'est  ainsi  que  les  chrétiens  se 
nomment  eux-mêmes,  à  force  de 
s'entendre  appeler  kaour  (notre 
giaour)  par  les  Turcs,  dans  la  bou- 
che desquels  le  mot  est  un  terme 
de  mépris  qui  signifie  «  infidèle, 
mécréant.  »  V.  gœçtérœ. 

Kéky,  f.  e,  pi.  f.  tœkekyia,  mau- 
vais, méchant;  êrœ  e  kèkye,  vent 
violent;  kàm  pœr  tœ  kéky  tœ  bœn, 
je  tiens  pour  mal  de  faire,  cela 
m'est  odieux;  me  tœ  kéky,  par  des 
moyens  violents,  par  force,  — 
subs.  c  kéky  a,  le  mal:  tœ  kéky  en'  c 
surit,  ch.,  le  mal  aux  yeux;  tœ 
kekyiatœ,  les  maux,  calamités; 
adv.,  mœ  vyèn  kéky,  j'ai  regret, 
compassion  ;  i  bœn  —  faire  du  mal 
à  quelqu'un.  —  Cf.  gr.  xa*6ç. 

Kélykyc,  veire  à  boire:  dû  — 
tœ  oùyù,  deux  verres  pour  l'eau. 
—  lat.  calix. 

Kerim  (tk:),  miséricordieux,  v. 
p.  102,  note  2. 

Kcrçl-a.  cerise.  —  lat.  cerasus. 
Kœrthœlhôn,  Kr.,  environner, 
assiéger. 

K>sé  (tk.),  bourse;  somme  de 
500  piastres. 

Kesik(tk.),  espèce  de  veste. 
^  Kéls,  pi.  œra  et  œre.  chevreau  : 
nœ  kôkœ  kétsi,   une  tête  de  che- 
vreau. —  Cf.  gr.  v.  xccTOixt,  du  tk. 
ketchi,  chèvre. 

Kéth,  pi.  kèdho,  Kr.,v.  kéts. 
Kœyu,  kyô,  cette,  celle-ci,  ceci, 
ce,  Y.  k/'/y. 
Kœlhàs,  klhàs.  ao.  kâlha.  met- 


tre, placer;  inhumer;   pass.  /,////- 
lem.  —  Cf.  sb.  klasti. 

Kœlykâzœ,  l'arum,  plante  bul- 
beuse dont  les  porcs  sont  friands. 
Kœlykyérœ  chaux.  —  Lat.  calx. 
Kœlyùç,  klyùç,  petit  de  quel- 
ques animaux,  particulièrement 
du  chien  :  tç  polhiï  —  kœlyùç, 
m  i,  —  rnâtse,  de  quoi  a-t-elle 
accouché?  —  d'une  petite  souris, 
d'un  petit  chat;  gyuhœ  kœlyùç  tœ 
e  pàrœ  tœ  bagœliwt,  Kr.  tous  les 
premiers  nés  des  animaux  domes- 
tiques. 

Kœmb'cn,  changer,  échanger  : 
ounâza  kyœ  kiçiri  kœmbùcrœ, 
l'anneau  qu'ils  avaient  échangé; 
kœmbé-ya  me,  change-la  avec... 
—  it.  cambio. 

Kœmbœ,  pied,  jambe;  fig.  di- 
gnité, emploi  :  oubœ  paçà  nœ 
kœmbœ  lœ  tiy,  il  devint  pacha  à 
la  place  de  celui-là  ;  e  vœ  nœ  —  tœ 
tiy,  il  le  désigne  pour  son  succes- 
seur; zœkœmbœnœ  Kr., succéder 
à,  e  voùri  pœrsœri  mbœ  — tœ  pâ- 
rœ, il  le  rétablitdans  son  premier 
emploi;  màrh  ndœpœr  — ,  Kr., 
jouer  par  dessous  jambe,  tromper. 
Kœmbôrœ,  clochette  de  métal 
grossièrement  faite,  à  l'usage  des 
bestiaux.  —  lat.  campana. 

Kœmisœ,  kœmîçœ,  chemise.  — 
lat.  eamisia. 

Kœndés,  coq,  prop.  le  chanteur. 
V.  gyëlh. 

Kœndim,  le  chant,  comme  art. 
Kœndôn,  chanter;  lire,  surtout 
à  haute  voix  et  en  la  modulant; 
réciter  les  prières  de  l'église, 
d'un  prêtre;  kœndôn  zôgou,  l'oi- 
seau chante  ;  e  kœndôn  kàrtœnœ, 
elle  lit  le  papier;  prifti,  si  kœn- 
dôn, ép...,  le  prêtre,  tandis  qu'il 
lit  les  prières,  donne...  —  Lat.  it. 
canto. 

Kœngœ,  pi.  œra,  chanson, 
chant.  V.  kœndôn 

Kœngœtoûar-bri,  f.  are,  chan- 
teur, surtout  chanteuse,  d'habi- 
t  u  d  e . 


K 


A  tcnkœi  i .  Ki'..  poésie,  poème . 

Kœrkôn,  chercher,  fouiller; 
demander;  vouloir,  un  prix;  e 
kœrkôinœ  ngâ  tœ  kâtœr  ànœtœ, 
elles  la  fouillent  de  tous  cotés; 
kœrkôn  te  plyâkœsœ  (aussi  ngâ 
plyàka)  ncb  kàkye  vé}  il  deman- 
dait à  la  vieille  un  œuf;  ç  tœ  kœr- 
kôn, que  faut-il  que  je  demande  ? 
sa  kœrkôn  pœr  kœlœ,  combien 
veux-tu  de  ceci?  —  it.  cerco. 

Kœrmith,  escargot,  limace. 

Kœpoûçœ,  tique,  insecte.  —  cf. 
sb.  kœrpouça. 

Kœpoict,  cueillir;  briser,  ex. 
un  fil;  casser  :  kyâfœnœ,  le  cou. 

Kœpoùtsœ,  soulier;  nœpdr — . 
une  paire  de  souliers. 

Kœrpoùdhœ,  champignon. 

Kœrçàr,  juin  (mois  des  cerises); 
ndœ  moûay  tœ  kœrçàrit,  Kr.,  au 
mois  de  juin. 

Rœrtun,  réprimander,  gron- 
der; kày  tœ  kœrtoûaritœ,  cette 
réprimande. —  lat.  certo. 

Kœrtsâs,  ao.  krùsa,  v.  irr., 
retentir,  craquer;  sauter,  s'en- 
fuir, détaler:  kyïtç  kœyô  lyàkœra, 
■  kœrtsél  zcbmœra,  de  même 
que  ce  chou,  ainsi  craque  le  cœur 
de..  ;  e  héth  ne  djép  ê  kœrtsét  il  le 
met  dans  sa  poche  et  décampe. 

Kœrth  inœ  :  kœrth  inafe  dhcbnet, 
Kr.,  les  prémices  des  brebis. 

Aœrthtzœ,    le    nombril;    Kr. 
kœrthiyœzœ:  kœrthiyœza  e  Afri- 
.  le   centre,   l'intérieur,    de 
l'Afrique. 

h'u  //.s/-/-/',  la  jambe,  du  genou 
jusqu'à  la  cheville. 

Kcesây,  gen.  de  kœyô; pas — , 
après  cela,  ensuite. 

Kœsméi  (tk.),  sort,  destinée. 

Kœçilhe,  conseil  ;  kœçilhœs,  le 
conseiller;  kœçilhôn,  conseiller, 
Kr.  —  Lat.  consilium. 

Kœçtoû,  ahr.  kçoû,  ainsi:  — 
nliir,  de  même  aussi. 

Kœléy  (/,</'.  téy).  adv.,  par  ici, 
d'ici  :  tœ  ekôimœ  — ,  passons  par 
ici. 


Kœtéym,  kœléysm,  d'ici,  qui  est 
de  ce  côté-ci;  i  kœtêysmî,  celui  qui 
est  d'ici  ;  ikou  sœ  kœtêymi,  il  sor- 
tit de  ce  pays. 

/  kœtùhœ,  Kr.,  tel  (que  celui- 
ci  .  Y.  tilhœ. 

Kœtyé,  là. 

Kœtoù,  ici:  —  kœtyé,  ici  et  là, 
par-ci  par-là; —  é  toutye,  désor- 
mais; —  è  kâtœr  vyêt,  dhyétœ  dit  : 
il  y  a  de  cela  quatre  ans,  dix 
jours  ;  kœrkôn  kœtyé  kœrkôn 
kœtoû,  e]lc  cherche  de  ci  de  là. 

Kœtsên ,  sauter,  courir,  danser: 
/  kœtsùenœ sûtœ, les  yeux  lui  sau- 
tèrent (hors  des  orbites)  ;  Djânya 
kour  kœtsêou,  ch..  quand  Djania 
dansa  ;  lœ  kœtsùeritœ,  le  saut,  la 
course,  la  danse. 

Kikikoû,  cri  du  coq:  kœndési 
thiri  — ,  le  coq  cria. 

Kindïs,  broder.  —  gr.  m.  xevtw. 

Kiçœ,  pi.  œra,  église:  me  tœ 
dàlyœ  kiça,  au  moment  où  on 
sortait  de  l'église. 

Kizœ,  espèce  de  serpe  double 
pour  émonder  les  arbres. 

KUiilcm,  pass.  de  kœlhâs,  être 
placé. 

Klyisdr,  Kr.,  ecclésiastique, 
homme  d'église. 

Klyôtçkœ  poule  couveuse  :  zùfaj 
tœ   klydtçkœsœ,   petits   poussins. 

—  gr.  m.  xXioaaa,  cf.  lefr.  glousser. 
Kôdrœ,   pi.    a,  colline;  à  Zag., 

lieu  en  pente  situé  au  pied  d'une 
montagne  et  cultivé  ;  pli  des  vê- 
tements: feredjé  me  kôdra,  butùn 
kôdra-kôdra,  ch.  feredjé  qui,  en 
tombant,  forme  des  plis  nombreux. 

—  On  a  rapporté  à  ce  mot  lenom 
alb.  de  Seutari,  çkédra.  Cf.  lat. 
Scardus. 

1 .  Kôfçœ,  cuisse,  jarrets. 

2.  Kofçœ-i,  kôfçtœ-i,  jardin; 
vaste  champ  enclos.  —  Cf.  xîjjcoç. 

Kohœ,  pi.  œ  et  œra,  temps,  du- 
rée et  température:  kôhœe mirai, 
beau  temps  ;  si  kiç  çoùmœ  —  1. 
quand  elle  eut  beaucoup  de  temps, 
l'ut  restée  longtemps  danslamême 


36  K 

situation  ;  çkon  kbha,  le  temps 
passe  ;  pa  kôhœ,  hors  de  propos,  à 
contre-temps  ;  sa  — ,  aussi  long- 
temps que  ;  pas  tsâ  —  (Kr., 
kôhœye),  quelque  temps  après. 

Kàkœ,  tête  :  bœnatœ  kàkœs'  time, 
je  n'en  fais  qu'à  ma  tête;  lyà 
kbkœri  pœr  bèsœnœ,  il  a  laissé  sa 
tète,  est  mort,  pour  la  foi. 

Kokœ  -  trâçœ ,  qui  a  la  tête 
épaisse  ;  içtœ  — ,  il  est  stupide. 

Kàkye,  grain  de  blé  ou  de  rai- 
sin :  tsa  —  groûri,  quelques  grains 
de  blé  ;  nœ  —  vc,  un  œuf.  —  Cf. 
gr.  x<5xxoç. 

Kolhây  (tk.),  kolhàytçim  (tk. 
alb.),  facile,  aisé. 

Kolhâtse,  pituite,  flegme. 

Kôlhem,  tousser. 

Kôlhœ,  la  toux:  —  e  mirœ, 
toux  incurable,  des  phthisiques, 
par  euphém. 

Kômp-bi,  pi.  e,  Kr.,  nation, 
peuple;  kômbetœ,  les  gentils. 

Kômsœ,  V.  kôpsœ. 

Kôndrœ,  koûndrœ,  koundré/cy, 
prép.  avec  gen..  contre,  vis-à-vis; 
si  koûndrœ,  ainsi  que. — lat.  contra. 

Konâ  (tk.) ,  habitation  .  -de- 
meure, résidence;  gîte,  gîtée. 

Kondourâ  (tk.),  soulier;  kon- 
douradji-ou,  cordonnier: 

Kônem,  pa.  koûarœ,  s'échauf- 
fer, s'enflammer:  m'oukôûafâkya, 
j'ai  les  joues  enflammées. 

Konoçtt-a  :  kïçte  çoùmœ  konoçtl 
nœ  recperù,  il  avait  beaucoup  de 
liaisons  commerciales,  conte.  Cf. 
lat.  cognosco. 

Kôn,  donner  la  becquée  aux 
oiseaux,  faire  manger  les  petits 
enfants  avec  les  doigts  :  kyœ  la- 
liante,  pour  donner  à  manger,  au 
faucon. 

Kopân:  nœ  —  rhoi'Ç ,  une 
grappe  de  raisin. — Cf.  gr.  xo-av(Çw. 

Kopê,  troupeau  :  —  me  dhœn, 
troupeau  de   moutons.    —  gr.  v. 

v.OTzioi,  Cf.  y.6r.-to. 

Kôprrçto^-i,  Kr.,  V.  kôfçœ,  2. 
Knpihfc)  servante.  —  Cf.  gr.  v. 


K 


y.'-.'ù.y.,  jeune  fille,  sb.  kopile,  bâ- 
tard. 

Kôpsœ,  pi.  a,  agrafe;  nœ 
kôpsœ,  fémœrœ  cdhë  nœ  màçkouly, 
une  agrafe  avec  son  fermoir,  1. 
mâle  et  femelle. 

Kôrdhœ,  sabre.  Cf.  magyar 
kard. 

Kôrœ,  écorce  des  arbres  ; 
croûte  supérieure  du  pain.  Cf. 
lat.  cortex,  crusta. 

Kor/'r  (tk.  qourou),  bois,  tail- 
lis. 

Kôrp-bi,  pi.  kàrbe,  kôrbœre, 
kôrp-tœ,  corbeau.  —  lat.  corvus. 

Kôrh,  H.  koùar,  pa.  kôrhœ  et 
kôrhourœ,  moissonner:  mbarôua 
sœ  kôrhouri,,  j'ai  fini  la  moisson  ; 
érdhi  kôha  e  tœ  kôrhourit  [ta:  kôr- 
hît),  le  temps  de  la  moisson  est 
venu;  zén'  hr  h/)j-/iouratœ.Fy., on 
a  commencé  la  moisson. 

Tœ  kôrhœ,  pi.  tœ  kôrhatœ:  nœ 
lœ  kôrhœ,  une  tige  de  maïs. 

Kôrhœs,  pi.  /',  moissonneur. 

Kôs,  lait  caillé,  le  yaourt,  des 
Turcs. 

Kàç,  panier.  —  sb. 

Kôçœrœ,  la  faux.  Cf.  sb.  kosa. 

1.  Kot,  kôtœ,  vain,  inutile:  me 
tœ  — ,  inutilement. 

2.  Kôl-i,  l'obscurité,  la  nuit. — 
Cf.  ctx6toç. 

Kotœsirœ,  pi.  a,  Kr.,  vanité. 

Kôtskœ,  pi.  a,  Fj.,  os  :  lyàgourœ 
■Tirr  nœ  kôtskaf,  trempé  jusqu'aux 
os.  V.  gôdzgœ. 

Kovâtç,  forgeron.  —  sb. 

Kôvœ  (tk,  sb.),  seau  à  puiser 
l'eau. 

Kraharoùar,  krahœroûar  fpr. 
krd'roûar),  poitrine,  le  sein. 

Kràhœ,  det.  krâhou,  pi.  a,  le 
dessus  de  l'épaule,  le  haut  du 
bras;  aile  d'oiseau:  e  hôdhi  nœ 
kràhœ>  (pron.  krâ'),  il  le  jeta  sur 
son  épaule;  çkâbœ  hàp  krâhatœ 
edhé  é  bœn  h  nf/',  l'aigle  ouvre  ses 
ailes  et  lui  fait  de  l'ombre;  étsœn 
kràhœ  pœr  kràhœ,  passer  de  front, 
1.  cète  à  cote,  épaule  à  épaule. 


K 


Kra$tavèl$%  pi.    o,  concombre. 

—  sb.  krastavitsa. 

Kréh,  krêt  peigner;  pass.,  kri- 

hcm,  se  peigner. 

Kréhœr,  krêr,  peigne. 

e   Kr>  n  .  jour    cbômé: 

Toûrkytœ  kànœsôl  tœ  krémte,  les 
Turcs  ont  fête  aujourd'hui;  tœ 
krémU  Ihâ  mbâheçinœ,  Kr., 

les  grandes  fêtea  étaient  obser- 
:  adj.,  nœ  ditœe  krèmte,  Kr., 
un  jour  de  fête;  dit  e  kœsây  sœ 
krèmteye,  le  jour  de  cette  i 

ntœràfiy  Kr.,  fêter, chômer. 

Kn  n,  tirer,  extraire,  aveindre; 
tirer  vengeance  de:  nœ  môs  tœ 
krêfça  atœ  kyœ  )mr  bcère,  si  je  ne 
tire  pas  vengeance  de  ce  que  tu 
m'as  fait 

Krérœ-tœ,  pi.  irr.  de  kràe:  les 
chefs;  capitaux,  fonds  :  chapitres 
d'un  livre:  krèrd&t?  ■  gyœndœyesœ, 

—  e  fàrœsœ,  Kr. ,  les  chefs  de  lana- 
tion,  de  la  tribu  ;  —  e  màlh 
capitaux  qui  composent  la  for- 
tune ;  pœrvétc  tsà  fcrêrœve ,  Kr., 
à  l'exception  de  quelques  chapi- 
tres. Y.  krùe. 

Kréçmœ,  carême  :  kréçma  e  mâ- 
dhe ,  le  grand  carême.  —  lat. 
quaresima. 

Krèetœt  crête  du  coq  ;  soies  de 
l'échiné  du  porc.  —  lat.  crista, 
it.  cresta. 

Krèth,  plonger;  pass.  krêdhem, 
se  plonger,  plonger. 

Kriyèsœ  ,  '  création  (  eboses 
créées);  kriyetâr,  créateur;  kriye- 
tùrœ,  créature;  kriyàn,  créer; 
pas  sœ  kriyoùarit,  après  la  créa- 
tion, Kr.  —  lat.  creo. 

Krtmp-bi,  pi.  c  ver  de  terre, 
lombric  ;   krimb'  i  mœndàfi 
ver  à  soie,  bombyx. 

Kritç,  ànon  ;  l;r/ire,  ânesse. 

Kroûa,  det.  krôi,  source,  fon- 
taine. —  En  guègue,  fcfowya,  d'où 
K>'o'ia ,  nom  de  la  forteresse  de 
Skenderbey.  — Cf.  gr.  >tpouv6ç. 

Kroùen,  gratter;  —  dhdsmbœ- 
tœ,    véciruBy  se   curer  les  dents. 


l'oreille  :  pas?,  kroùhem  :  — ,  se 
mœ  ln'i,  je  me  gratte,  parce  que 
cela  me  démange. 

Kroùnde,  et  au  pi.  kroùnde-tœ, 
son  (de  la  farine). 

Kroùçk-ou,  pi.  kroùçky-i-tœ, 
1°  parent  par  alliance,  in  leur,  se 
dit  mutuellement  des  grands  pa- 
rents des  deux  é]  oux  :  2°  invité  aux 
noces  (sb.  svat  '  :  to  ta-  vinœ  Hroùç- 
kyitœ  tœ  mœ  màrhinœ,  les  invi- 
tés (la  noce)  viendront  pour  me 
prendre;  ou  thâ  kroùçkyivet,  elle 
dit  aux  gens  de  la  noce. 

Krùe-ya  (aussi  krie-yq),  f., 
-i,  m.,  et  kràetœ,  neut.,  gen. 
krùesœ  et  krésœ,  pi.  krérœ-tœ, 
kréra-tœ  et  krùerœ-tœ,  tête,  chef, 
commencement,  bout  :  me  krùe 
neriou,  à  tête  d'homme;  ngréh 
Kr.,  lever  la  tête,  se  révol- 
ter; sipœr  krùesœ  atiy,  au-dessus 
de  sa  tète;  âfœrœ  krésœ,  Kr.,  près 
de  la  tète;  mœ  dhœmp  krùetœ, 
j'ai  mal  à  la  tête  ;  krùetœ,  e  kiçte 
si.,  Kr..  la  tète,  il  l'avait  pareille 
à;  nœ  krùe  i  mâth  i  goùrti,  Kr., 
un  grand  bloc  de  pierre  ;  ngâ 
krùeya,  depuis  le  commencement; 
kyœ  nœ  krùe  gyèr  nœ  foùnt,  d'un 
bout  à  l'autre  ;  nœ  krùet  tœ  và- 
trœsœ,  au  haut  bout  du  foyer; 
nœ  krùe  tœ  ndb  mdti,  au  bout 
d'une  année  ;  0"  pricte  />n''erœtœ, 
Fy..  il  leur  coupait  les  tétes,  V. 
krérœ-tœ.  —  Cf.  gr.  xpa-ç,  %&pa. 

Krue-àtœ,  Kr.,  patriarche,  1. 
chef-père. 

Krue-kyutèt,  Kr.,  capitale,  I. 
chef-ville. 

Krue-lyârtœ,  Kr.,  à  la  tête 
haute,  fanfaron. 

Krùkye,  croix,  lat.  crux. 

Krukyœsôn,  Kr.,  crucifier;  lœ 
krukyœsoùaritœ,  le   crucifiement. 

Krukyds,  bœn  krùkye,  faire  le 
signe  de  la  croix. 

Krhàmœ,  Kr.,  lèpre;  krhomà- 
sourœ.  lépreux. 

Kçoù-kçoù,  sync.  de  kœçtoù, 
ainsi,   comme   cela,  telle  et  telle 


38 


K 


K 


chose,  quand  les  paroles  de  quel- 
qu'un sont  rapportées. 

Kthénem,  pass.  de  kthèn,  reve- 
nir, s'en  retourner  ;  descendre 
dans  une  maison,  y  entrer,  pour 
y  loger  ;  ètr^  traduit  :  oukthê  il 
s'en  revint  ;  içirC  kthûerœ,  elles 
s'étaient  enretournées  ;  oukthè 
nœ  kœtœ  çpî,  nœ  hàn,  il  est  des- 
cendu dans  cette  maison,  à  l'au- 
berge. 

Kthèn,  retourner,  faire  retour- 
ner, renvoyer;  traduire:  ikthéou 
prâpœ,  il  les  fit  retourner  sur 
leurs  pas;  kthùenœ  souvarintœ, 
ils  renvoyèrent  les  souvaris  ;  éra 
kthèou  prâpœ  oùyœratœ,  Kr.,  le 
vent  lit  reculer  les  eaux  ;  kthén 
m'ànœ  tyâtœrœ,  renverser  sens 
dessus  dessous  ; —  krûetœ,  Kr., 
tourner  la  tète . 

Kthielhtœ  (Kr.  kœthielhœtœ), 
clair,  serein;  kôha  œçtœ  e — ,1e 
temps  est  clair;  adv.,  clairement. 

Kthûerœ,  pa.  de  kthén,  qui  est 
revenu,  etc.;  traduit  :  —  çkyip, 
traduit  en  albanais  ;  —  ndœ  gyôu- 
hœ  toskœriçte,  traduit  en  langue 
toske  ;  tœ  kthûerœ,  retour;  tra- 
duction :  me  —  tœ  ditœsœ,  au 
déclin  du  jour. 

Ktçàst,  Fy.,  Y.  tçâst.  _ 

Koù,  où?  où:  koù  œçtœ,  où 
est-il  ?  atyé  — ,  là  où  ;  koù  mes  tœ 
yém  commentne  serais-je  pas  ? 

Kou-dô,  partout,  —  kyœ,  par- 
tout, où. 

Koufàr,  cadavre.  —  gr.  vg. 
xouœdépi. 

koufi,  Kr.,  borne,  limite. 

Kouydés,  soin,  souci:  ekàm  — , 
je  prends  soin  de  lui. 

Rouydestâr,  Kr.,  surveillant, 
intendant.  V.  kouytàn. 

i  Koùiji,  e  koùya,  à  qui  appar- 
tient ?  i  koûyi  œçtœ  au  kyèn,  à  qui 
est  ce  chien  ? 

Koùyt,  gen.  de  koûç  :  i,  e, 
koùyt,  de  qui  ?  à  qui  (appartient)  ; 
e  Ij/if  e  koûyt  yé,  de  qui  es  tu  la 
fille?  kom-   i:   i  pùesœ.    tœ  koùyt 


yànœ  kœtô,  Kr.,  quand  il  leur 
demanderait,  à  qui  appartiennent 
ces  (troupeaux)? 

Kouytim,  souvenir,  mémoire, 
kâm,  s  kâm  — ,  j'ai  de  la,  je  n'ai 
pas  de,  mémoire. 

Kouyton,  pensera,  se  souvenir 
de  ;  trans.,  faire  penser  à,  rap- 
peler ;  i  kouytài  zôti  é  ou  dhà, 
Dieu  s'est  souvenu  d'eux  et  leur  a 
donné  ;  kouytô,  Perœndî,  Dieu  aie 
pitié  de  nous  ;  na  kouytài  dîmœri, 
il  y  a  un  retour  d'hiver  ;  doù- 
kiya  c  tiij  mœ  kouitài  çoicmœ  poù- 
nœra,  sa  présence  m'a  rappelé 
beaucoup  de  choses;  kouytô  m'a, 
fais-m'eu  souvenir.  —  Cf.  lat. 
cogito,  fr.  cuider. 

Koukoumâre,  arbousier,  ar- 
bouse, gr.  Vg.  xoupiapi. 

Koukoumyàtçkœ,  chouette. 

Koûky,  rouge  :  kerçiya  œçtœ  < 
koûkye,  la  cerise  est  rouge  ;  tœ 
koùkyetœ}  la  rougeur. —  Cf.  gr.  m. 
xôxxivoç. 

Koulhdzôn,  Fy.,  oser.  Y.  tjoud- 
zôn. 

Koulhôn,  couler  goutte  à  goutte, 
dégoutter  :  gyâk  tcœ  koulhônte 
kôrdha,  c/;.,  comme  le  sabre  dé- 
gouttait de  sang  !  —  lat.  colo. 

Koulhôs,  paître,  faire  paître  : 
ndzierh  dhœntœ  pœr  te  koulhô- 
sourœ,  faire  sortir  les  moulons  à 
la  pâture. 

Koulhôtœ,  pi.  a,  Kr.,  pâturage. 

Koulhoumbri-et,  à  Souli,  l'aubé- 
pine. 

Kouliâtç,  gâteau,  galette. —  sb. 
kolatç. 

Koûlyœ  (tk),tour,  toute  maison 
en  pierre. 

Koùlym,  Kr.,  comble,  haut 'du 
toit  :  koi'bjrn  i  çtœpisœ,  les  com- 
bles de  la  maison.  —  lat.  culmen. 

Koûlypœrœ,  koùrpouly,  cléma- 
tite sauvage. 

Koùmàts,  poulailler. 

Koumbarà,  esp.  de  pièce  d'ar- 
tillerie. 

Koumbùein,  s'appuyer:  —    nœ 


k 

broàs,  sur  lo  coude,  —  gr.  vg. 
à/.oja-to,  accumbo. 

Koûmb  iiilhœ,  prunier,  prune. 

Kounàt,  beau-frère  (frère  du 
mari);  kounàtœ,  belle-sœur  [sœur 
du  mari).  —  It.  cognato. 

Kounatôlh,  beau-frère  (frère  de 
la  femme.) 

Koundàn,  Fy,  parler:  kdundôn 
pa  mœndoùarœ,  il  parle  sans  ré- 
fléchir, à  tort  et  à  travers.  V.  Icou- 
vœnddn . 

Koundroûalh,  koundroûelh,  en 
face,  vis-à-vis.  V.  kôndrœ. 

Koùngoulh,  courge,  gourde. 

Koùpœ,  coupe,  verre  :  nœ  — 
h,  un  verre  rempli  de  farine, 
lat.,  gr..  cupa. 

Koupœtôn,  comprendre,  s'aper- 
cevoir de.  reconnaître,  sentir  : 
koupœtoûanœ  kyœ.  elles  s'aperçu- 
rent que;  çpirti  koupœlôn  nga  tœ 
pàritœ ,    1  esprit    perçoit  par  la 

vue.  Cf.  gr.  xfa-rci). 

Koupœloùarçim,  Kr.  intelli- 
gent. 

h  '/•,  quand,  lorsque,  1" 
ind.:  kour  afœrbi  kôha,  lorsque 
le  temps  approcha;  2°  avec  subj. 
marque  le  futur:  fouir  tœbini  pœr 
tœ  flyétûurœ,  quand  vous  vous 
coucherez  pour  dormir  ;  kour  é 
kour,  de  temps  à  autre. 

Aourbét  (tk.),  voyage  en  pays 
étranger. 

Kourbân  (tk.),  sacrifice,  victime. 

Kourdis  (tk.  alb.),  dresser, 
construire., 

Kour-dô,  con).,  avec  subj.,  toutes 
les  fois  que  :  —  kyœ    nue  il 
chaque  fois  que  tu  auras  besoin  de 
moi;  2°  kourdo-hérœ,  Kr.  en,  de 
tout  temps,  toujours. 

Koùrm,  pi.  a,  Kr.  corps;  koûr- 
mat  è  he  vdékouret,  les  corps  des 
morts.  —  gr.  v.  xopjif. 

Kourôrœ,  couronne  que  portent 
les  époux  pendant  la  cérémonie 
du  mariage  ;  cette  cérémonie  elle- 
même  :  vçb  — ,  mettre  la  cou- 
ronne, c.  à  d.  se  marier,  kyœ  t'a 


k 


39 


mbànœ  gy  r  nœ  — .  pour  qu'il  le 
garde  ju-qu'à  l'époque  du  ma- 
riage. —  lat.  coron  t. 

Koursèn,  épargner  :  oânœ  lœ 
kourséva,  je  t'ai  épargné,  t'ai 
laissé  la  vie;  pass.  —  énein.  être 
épargné;  impers,  i  oukoursûe  tœ 
mârhœ,  Kr.,  il  eut  trop  d'avarice 
pour  prendre. 

A  '■''/•(•/',  prostituée,  fille  publi- 
que. —  sb. 

Kourvœrbn,  Kr.,  forniquer. 

A  iûrhœ,skoùrhœ,  j  a  mais:  spou- 
çài  — .  il  ne  cessa  jamais;  s  moj 
— ,ne  plusjamais. 

Kourh's-z.i,  pi.  se,  dos,  épine 
dorsale,  échine;  bosse  du  cha- 
meau :  tœ  tebra  rânœ  nœ  kourhis 
tœ  ''.y.  tout  est  tomhé  sur  son  dos, 
il  paie  pour  les  antres;  kamilhatœ 
kânœ  nœ  kourhis  mbi  çpinœ  Kr., 
les  chameaux  ont  une  bosse  sur  le 
dos. 

Kourhoûsem.  Kr.,  s'incliner,  se 
courber,  mœ  dhê,  vers  la  terre. 

Kousâr,  voleur,  surtout  de  bé- 
tail. —  1t.  corsare. 

Koùç,  gen.  koûyt,  qui,  celui 
qui  :  —  tœ  thà,  qui  t'a  dit?  —  cf. 
lat.  quis,  ionien,  xoîbç. 

Kouçdô,  quiconque;  —  kyœ  Ue 
rûnte,  quiconque  entrerait. 

Kouçœri-ri,  f.  kQuçœrirœt  V. 
kouçouri-ri. 

Kouçouri-H,  cousin:  —  i  pà~ 
rcr,  cousin  germain  ;  i  dater,  c.  issu 
de  germain  ;  kouçourirœl  e  para: 
yànœ  dy'em  tœ  du  vœihézœrve  a 
môtrave,  les  c.  germains  sont 
enfants  de  deux  frères  ou  de  deux 
sœurs  ;  kouçourirœ,  cousine. 

Koùt,  espèce  de  mesure,  coudée, 
aune. 

Kouti-a,  (tk.),  boite;  vase  à 
fleurs. 

Koutsôn,  Kr.  V.  goudzàn. 

Koutçèdrœ  (alb.  it.  klhœçedhra), 

être    fabuleux   du  sexe   féminin, 

répondant  à  l'ogresse  des  contes 

ils  et  à  la  lu  mi  a  des  Grecs  et 

des  Bulgares,  etc.;  elles  habitent 


40  K 

d'ordinaire  dans  les  puits  et  se 
repaissent  de  chair  humaine  : 
brdsnda  nœ  poùs  iç  nœ  — ,  dans  le 
puits  il  y  avait  une  ogresse.  —  cf. 
sb.  koutçka,  chienne. 

Kouvœnd.  pi,  e,  parole,  conver- 
sation :  s  Ihafôse  do!  du  kouvœnde, 
as  me...,  ch.,  on  ne  peut  dire  deux 
paroles,  môme  avec...  —  cf.  lat. 
conventus. 

Kouvœndôn,  parler,  s'entrete- 


K 

tenir  :  —  çkyip,  parler  albanais. 
Kùy,  f.  kœyô.  pron.  et  adj .  ce, 
celui-ci,  il  :  kùy  neri,  cet  homme- 
ci  :  kùy  thôtœ,  celui-ci,  il,  dit;  kùy 
deçtœ,  c'est  lui;  kœyô,  kœtœ, 
kœtâ,  ceci, cela:  tç  dsçtœ  kœyô  kyœ 
bdere,  qu'est-ce  cela  que,  qu'as-tu, 
fait?  kœyô  m>t'>k<r  kyée  para  hérœ 
kyœ  Kr.,  ce  n'était  pas  la  pre- 
mière fois  que.  Cf.  lat.  quis,  si.  ko, 
etc. 


KY 


Kyâfœ,  cou.  surtout  la  partie 
postérieure;  col,  gorge  de  mon- 
tagne: i  oukœpoùt  kyâfa,  il  se 
cassa  la  nuque,  le  cou;  mârh  nœ 
— ,  1.  prendre  sur  le  cou,  causer 
du  tort,  du  dommage  :  mœ  more 
ndœ — ,  tu  as  causé  ma  perte,  gr. 

V.  ;j.'sr^p£ç  arbv  Xai;x6. 

Kyafon,  Kr.,  embrasser. 
Kyàhem,  pass.  de  kyân,  se  la- 
menter ;  se  plaindre  de. 

Kyàn,  pleurer  :  —  me  lyigye, 
pleurer  sur  un  mort  dans  un  chant 
spécial;  tœ  kyârœ-itœ,  pleurs,  la- 
mentation: oubœnœ  tœkyârœ,i] 
s'éleva  une  lamentation  ;  tœ  kyâ- 
ratœ  e  Jeremhœ  (aussi,  vivlyâ  e 
tœ  kyârit),  Kr.,  les  lamentations 
de  Jérémie. 

Kyârk,Kr.,  prép.  avec  gen.,  au- 
tour de  :  —  atiy,  de  lui.  —  Cf. 
lat.  circus,  it.  cerchio.  V.  pœr- 
kijàrk. 

Kyarkàn,  Kr.,  entourer;  pass. 
kyarkônem;  kyarkoùarœ  me  moû- 
re,  environné  de  murs. 

Kyârtœ,  querelle,  dispute  ;  gyâ- 
itï  nœ  — •  il  s'éleva  une  dispute. 
V.  hjertôn. 

Kyàs,  approcher  ;  toucher  ;  pass. 
kyàsem,  s'approcher;  kyàsou  ar- 
eikout,  ch.,  approche-toi  de  ton 
amant;  me  tœ  kyâsourœ,  en  s' ap- 
prochant. 

Kyedér  (tk.),  chagrin,  peine, 
inquiétude  :  môs  kl  — ,  n'aie  point 
de  souci. 


Kyéft,   Kr.,  coupe  à  boire.  — 

gr.  xeuOo;. 

Kye2/"(tk.),  bonne  humeur,  con- 
tentement 

Kyélh,  pi.  kyiey,  ciel.  —  lat. 
cœlum. 

Kyëlhœzœ,  dim.  de  k yèlyh, palais 
de  la  bouche,  oùpavicxôç. 

Kyelyb,  pus. 

Kyélybem,  pass.de  kyélyp,  pour- 
rir, être  en  putréfaction  ;  pa. 
kyélybourœ,  pourri,  gâté,  puant  : 
oùyœra  tœ  kyélybourœ .  eaux 
puantes,  sulfureuses. 

Kyélyp,  ao.  kyélyba,  puer,  sentir 
mauvais. 

Kyelyibàr  (tk.).  ambre,  bouquin 
d'ambre. 

Eyèm,  Kr.,  encens. 

Kyèn,  pi.  kyén-tœ,  chien.  —  lat. 
canis,  gr.  xijmv. 

Kyénky,  det.  kyéngi,  pi.  çtyérha 
etçkyérha  (Kr.  kyéngé),  agneau. 

Kyép,  coudre. 

Kyepâlhœ,  pi.  a,  cil;  kyepâlhat' 
e  toùa,  ch.,  tes  cils. 

Kyépœ,  oignon.  — lat.  cepa. 

Ki/ere.  la  teigne. 

Kyerôn:  1°  nettoyer,  éplu- 
cher, peler  un  fruit;  2°  nettoyer, 
guérir.  —  Cf.  lat.  euro. 

Kye'ros-zi,  teigneux:  pràlhœza 
c  mér.étit  kyeràs,  le  conte  du  roi 
teigneux. 

Kyertàn,  Y.  kœrtbn. 

Kyertim,  pi.  e,  Kr. ,  réprimande, 
reproches. 


1\\ 


Kl 


il 


Kyerlhoulhôn,  Kr.,  environner, 
assiéger. 

_  Kyérhe,  chariot,  char,  voiture  ; 
vi'r  — me  boùay,xm  chariot  attelé 
de  buflles.  —  Cf.  lat.  currus.  it. 
carro. 

Kyéç,  rire;  pa.  kyèçourœ, riant, 
content:  kyé  i  — -,  il  avait  l'air 
riant,  tout  joyeux  :  tœ  kyéçouritœ, 
le  rire  :  —  dély  i  idhourœ,  1.  le 
rire  sort  amer,  à  force  de  rire  on 
finit  par  pleurer. 

1.  Kyœ,  conj..  avec  ind.  et 
subj.,  que  :  digyoùanœ  kyœ  Fati- 
méya  dbçtœ,  elles  apprirent  que 
Fatimé  existe  ;  porositi  kyœ  l'a 
vinincB)  il  ordonna  qu'on  la  pla- 
çât;  avec  subj.,  pour  que.  afin 
que  :  kyœ  %œ  /yole,  afin  que  tu 
joues;  kyœ  môs,  pour  que  ne.  de 
crainte  que:  kyœ  nais  tœ  bœninœ 
ndônœ  çérh,  de  crainte  qu'ils 
n'eussent  quelque  querelle.  — 
Kyœ  est  comme  explétif,  quand  il 
annonce  le  passage  au  discours 
direct  (gr.  ot-.,  tk.  ki).  il  remplace 
alors  les  guillemets:  i  thotœ  kyœ, 
môs  ki  kyedér,  il  lui  dit  (que), 
«  n'aie  point  de  souci.»  —  Cf. 
it.  che. 

2.  Kyœ,  esp.  de  prep.,  depuis  ; 
—  /{nui-,  depuis  quand;  — koûrœ 
se,  depuis  que  ;  —  tan/,  à  partir  de 
maintenant;  —  nœ  mœngyés,  dès 
le  matin;  —  sipœr,  d'en  haut;  — 
andéy,  de  là-bas;  —  pœrpàra, 
d'avance,  à  l'avance. 

'■'>.  Kyœ,  avec  un  nom  de  nom- 
bre: érdhœ  tœdù,  ils  vinrent  tous 
les  deux  :  i  thœrél  —  tœ  tria,  il  les 
appelle  toutes  les  trois.  — gr. xal. 

[.  Kyœ,  pron.  indecl.,  qui  , 
que.  lequel,  laquelle,  lesquels, 
lesquelles:  oûnœ  y  dm,  —  c'estmoi 
qui  :  nœ  plyàk  me  plyakœrC  —  .s1 
bœnen\  un  vieillard  avec  sa 
vieille,  qui  ne  faisaient  pas.  — 
Dans  les  cas  obliques,  on  y  joint 
très-souvent  le  pron.  pers.  ; 
aidiàlyikyœe  hôdhi,  c'était  ce 
garçon  qu'il  avait  jeté  :   .ela  ar- 


rive surtout  quand  kyœ  devrait 
être  précédé  d'une  prép.  :  nœ 
moulh/ —  rhinte  nœ  plyàk,  un 
moulin  que,  dans  lequel,  demeu- 
rait un  vieillard  ;  au  nom  et  avec 
le  pron.  démonstr.  :  te  mbrèti,  — 
kùy  ougœzoûa,  chez  le  roi,  le- 
quel, lit.  que  celui-ci,  se  réjouit. 
Vbv.  la  gram.  —  Cf.  it.  che. 

Kyœ-atœ-hérœ,  depuis  lors,  à 
partir  de  cette  épe 

Kyœlhôn,  atteindre,  toucher, 
frapper:  hôdhœn  gyélypœrat  edhé 
e  kyœlhoùanœ  (les  serpents),  lan- 
cèrent leurs  dards  et  l'atteigni- 
rent, le  piquèrent;  kœçtoù  kyœl- 
hôi,  Kr.,  ainsi  arriva-t-il,  cela 
eut  lieu  ainsi  :  nœ  tœ  kœlhoûarœ 
rœ,  Kr.,  une  bonne  chance, 
rencontre  (angl.  a  hit). 

Kyœndrésœ,  Kr.,  firmament. 

Kyœndrôn,  arrêter,  faire  de- 
meurer; s'arrêter,  rester  immo- 
bile, demeurer  debout:  coûter: 
sa  kyœndrôn,  combien  cela  coute- 
t-il  ?  kyœndroîcanœ dû  vyét  koùn- 
drœ  atùre,  Kr.,  ils  leur  résistè- 
rent deux  ans  ;  persister,  s'obs- 
tiner :  kyœndronin  é  thôçiriœ, 
Kr.,  ils  persistaient  à  dire. 

Kyœnœ,  kyœnourœ,  kyènourœ, 
pa.  de  yâm,  qui  a  été  :  tœ  kyœ- 
nourœ, Kr  .  existence. 

Kyœn  fœ  kam,  passé  ad miratif 
de  ki'un  :  kuy  kyœnga  fkyœnœka: 
nœ  miyœ  hérœ  m'i  mirœ  ngâ 
oûnœ,  en  voilà  un  qui  est  mille 
fois  meilleur,  plus  fort,  que  moi  ; 
kyœnkeçœ,  impart'.  :  tç  kyœnkeçi- 
nœ  atô,  ch.,  quelles  (combien 
belles)  elles  étaient,  celles-là. 

Kyœnga,  v.  kyœnœkam. 

Kyikœr,  pois  chiche.  —  lat. 
cicer. 

Kyilhon,  v.  kyœlhôn. 

Kyîme,  poil,   plume:  nà  kœtô 
tri  kyime,  tiens,  prends  ces  trois 
'plumes:    kyimetœ  e  bârdha,   les 
cheveux  blancs.  V.  lyéçtœ. 

Kyime-koûky,  Kr.,  qui  aies 
cheveux  roux.  roux. 


KV 


K.1 


Kyîill,  cent:  nd'  — ,  nue  cen- 
taine ;  dû,  Ire  — ,  deux,  trois 
cents  ;  i  kyintœti,  le  centième.  — 
lat.  centum. 

Kyipî,  Kr.,  tas  :  vœ  — ,  amon- 
celer, mettre  en  tas. 

Kyà,  tirer,  ex.  l'épée,  extraire  ; 
rejeter. 

Kyôfça,  optatif  de  yàm,  être  : 
nœ  kyôftœ  hyœ,  s'il  arrivait,  s'il 
arrive,  que  ;  si,  en  cas  que;  — toi 
do,  s'il  est  vrai  qu'il  t'aime. 

Kyoùan,  1°  appeler,  nommer, 
2°  croire,  penser  :  rnœ  kyoûatœ  tœ 
tcehoùmbourœ  moûa,  m'avez -vous 
pris  pour  un  imbécile  ?  môs  mœ 
kyoùay  tœ  tilho:,  ne  me  crois  pas 
tel  (si  sot)  ! 

Kyoùhem,  pass.  de  kyoùan; 
kyoùhey  Fatimè,  elle  s'appelait 
Fatinrié;  kyùç  kyoùhê,  comment 
t'appelles-tu,  te  nomme-t-on  ? 

Kyoùmœçlœ-i,  kyoùmeçtœ-i,  lait. 

Kyoumœçtôre,  laiteron,  plante. 

Kyoumœçtoùar ,  gâteau  au  lait, 
espèce  de  flanc,  pita. 

Kyoùrhutœ,^\.  morve  :  f'rùn — , 


je  me  mouche,  ifruri  —  non  tçoàiii, 
moucher  un  enfant,  lui  essuyer  le 
nez. 

Kyùkye,  coucou  :  kœndôn  kyùm 
kiya,  le  coucou  chante;  kàly  i 
kyûkyesœ,  cheval  du  coucou,  vau- 
tour noir  et  blanc,  au  bec  jaune, 
le  catharte,  qui  arrive  en  Epire  au 
printemps  en  même  temps  que  le 
coucou,  auquel,  selon  la  croyance 
populaire,  il  sert  de  monture;  en 
gr.  v.  àXoyiSxouJMoç. 

Kyùmkyœ,  (tk.  tchunki),  at- 
tendu que,  puisque. 

Kyûp,  pi-  "■■>  (tk.),  jarre,  long 
pot  de  terre  à  couvercle. 

Kyùç,  comme,  comment  :  mey- 
tànen  kyàç  tœ  gyênin,  elles  réflé- 
chissent comment  elles  pourraient, 
trouver. 

Kyûç  '■  —  igyoùrlt,  articulation 
du  genou, rotule,  — cf.  sb.  klyoùlç, 
clé. 

Kyutét,  pi.  e,  cité,  ville.;  kyùte- 
tôre,  adj.  f.,  civile.  Kr.  —  lat.  ci- 
vitas. 


LH 


Lhàfe  (tk.),  discours,  entretien, 
parole;  lhafôsem,  converser,  s'en- 
tretenir. 

Lhàlho-ya,  chenille. 

Lhalhoùmena-tœ,  orchestre,  ins- 
truments de  musique.  —  Etym.  ? 

Lhaoùs-zi ,  pi.  Ihaoàzœro),  Kr. , 
peuple,  nation.  —  gr.  Xa6ç. 

Lhœrhœ-i;  Ihœrh'  idôrœsœ,  le 


haut  du  bras. 

Lhoustrînœ  :  kondoùre  — ,  ch . , 
des  souliers  vernis,  cf.  fr.  lustre, 
etc. 

Lhoùp,  hjoâp,  laper,  manger 
gloutonnement  :  lhoùp  lhoùp  si 
kyén,  il  mange  avec  l'avidité  d'un 
chien;  tçœ  lhoùp  kœçtoù,  pourquoi 
avales-tu  si  gloutonnement  ? 


LY 


Lyâfçœ,  crête  du  coq,  huppe  de 
l'alouette.  V.  kréçtœ, 

Lyàgœtœ,  adj.,  lyàgourœ,  pa. 
de  lyàk,  mouillé,  humecté,  trempé: 
kiçin  fou&tànef  tœ  lyàgourœ  ngâ 
çiou,  elles  avaient  leurs  robes 
trempées  de  pluie  ;  lyàgœlœ  me 
vêsœ,  humide  de  rosée. 


Lyagœsirœ,  humidité  ;  —  son, 
rendre  humide. 

Lyàhem,  pass.  de  lyàn,  se  laver, 
se  baigner  :  dhyétœ  tçoùpa  kyœ 
lyàheçinœ,  dix  jeunes  filles  qui  se 
baignaient. 

Lyaykàtîs,  H.,  flatter. 

Lyâykœ,Tp\.  a,  caresse, flatterie. 


].V 


LY 


1:; 


compliment  :  me  tsâ  lyàyka  kyœ 
e  kiçin  psoùarœ,  avec  quelques  flat- 
teries qu'elles  lui  avaient  apprises. 
Lyâykœs  flatteur, 
i  L>/àij»t-if  lyàymœs,  envoyé, 
médiateur  ;  lyaymœsî,  ambassade, 
négociation;  lyaymœsân,  Kr. ,  né- 
gocier; être  médiateur. 

Lyaythi-a,  noisetier,  coudrier, 
son  fruit. 

Làk,  mouiller,  humecter,  pass. 
lyàgem. 

Lyàk-ou,  lacet,  piège;  pœr  tos 
sdenœ  çapœtôretœ,  lacs  pour  pren- 
dre les  bécasses.  —  lat.  laqueus. 
Lyakœmim  souci,  désir,  pré- 
somption, convoitise  :  lyakœmimi 
kœliy  nerïoul  œçtœtœçônœ  vœl- 
hézœret'  e  tiy  tœ  mbétenœ  pa 
boùkœ,  l'unique  souci,  désir,  de 
cet  homme  est  de  voir  ses  frères 
rester  sans  pain.  —  SI.  lyakom, 
cupide,  avili.-. 

Lyçkœmôn,  se  soucier,  se  pré- 
occuper, avoir  soin  de  ;  oûnœ  S 
lyakœmdy  an,  pœr  tœ  hoùay  po 
pœr  yoû,  ce  n'est  pas  pour  le  pro- 
chain, mais  pour  vous  que  je  tra- 
vaille (dit  le  père  à  ses  enfants)  ; 
—  tœ  tépœrnœ,  convoiter  Je  su- 
perflu; tœ  lyakœmoùarit  çoùmœ 
prie  nerinœ,  le  trop  manger,  la 
gourmandise,  est  très-nuisible. 

Lyàkœrœ,  pi.  a,  chou;  légume, 
herbes  sauvages  qu'on  mange;  les 
orties  sont  comprises  sous  ce  nom; 
nœ  lyâkœrœ,  un  chou.  Cf.  gr. 
XdEvocvov. 

Lyak  ,'<>■  roûar,  pita  des  Slaves 
et  des  Grecs,  mets  composé  de 
farine  et  de  choux  ou  autres  légu- 
mes cuits  au  four. 

Lyakœsàn,  H.,  être  enroué. 
Lyakourïky  1°,  adj.  (sans  arti- 
cle), nu.;  t'a  héthç  tepôrï  <■  mbrétit 
lyakourîky,  tu  le  jetteras  tout  nu 
à  la  porte  du  roi  ;  2°  chauve-souris. 
Lyândœ,  Kr.,  bois  de  construc- 
tion. 

Lyangoùa-ôi,  lévrier,  cf.  gr. 
X»Y«ovtx<5s, 


Lyanù,  tailler  en  pièces,  hacher 
menu.  —  gr.  m.  Xiav(Çu>. 

Lyàn,  ao.  lyâva,  laver,  baigner  ; 
mœ  lyàou  çiow,  je  suis  trempé  par 
la  pluie;  lyàn  detûrœnœ  Kr.  ac- 
quitter sa  dette;  pass.  lyàfu ni.  cf. 
lat.  lavo. 

Lyâp,  laper  :  —  lyàp  si  kyèn, 
il  lape  comme  un  chien.  Y.  Ihoùp. 

Lyàp-bi,  Liap,  nom  d'une  race 
albanaise,  qui  est  devenu  comme 
un  sobriquet  injurieux:  pséoubebre 
si  Lyâp,  1.  pourquoi  es-tu  devenu 
comme  un  Liap,  fait  comme  un 
voleur  ?  (H.)  —  Le  Liap  se  nomme 
lui-même  ârbœr.  Voy.  ce  mot. 

hyapœrî,  Lyabœrî,  le  pays  des 
Liaps.  région  qui  comprend  l'an- 
cienne Acrocéraunie  et  la  rive 
méridiouale  de  la  Voïoussa  vers 
son  embouchure. 

Lyàra-lyàra  :  djamadânœ  — , 
ch.,  la  veste  toute  bigarrée  (de 
boutons  de  métal).  V.  lyârœ. 

Lyarâtskœ,  lyarâskœ,  la  pic. 
V.  lyàrœ. 

1.  Lyârœ,  pa.  de  lyaràs,  et 
lyàrm,  adj.,  bigarré,  diapré,  qui 
est  de  plusieurs  couleurs. 

2.  Lyârœ,  lyàytowœ,  pa.  de 
lyàn,  lavé;  net  sans  tâche  :  zengi 
lyârœ  me  flyori,  des  étriers  lavés 
d'or,  dorés;  pœrtœ  lyàytourœrô- 
batœ,  pour  laver  les  habits. 

Lyàrgœke,  adj.  et  sub.,  loin- 
tain; sub..  éloignement. 

Lyargàri,  éloigner;  partir:  kour 
do  tœ  lyargontçl  — do  tœ  lyargàn 
nêsœr,  quand  partiras  tu  'i  —  je 
partirai  demain;  pass  lyargânem. 
V.  lyàrk. 

Lyàrk,  l°adv.  loin;  2°  lyârk-ou, 
f.  lyârgœ,  éloigné,  long,  d'une 
distance:  kœyôoùdhœcèçtœçoûmœ 
'  lyârgœ,  ce  chemin  est  très-long; 
sœ,  pœr-sœ,  lyârgou,  de  loin. 

Lyarôs,  lyaràh,  rendre  bigarré; 
pass.  —  ôsem,  le  devenir. 

Lyarôç  sans  art.),  de  couleur 
cendrée,  gris. 

Lyàrk,  adv. .  hari  :  sadô —  kuœ 


I! 


LV 


tœ  yêtœ,  si  haut  qu'il  soit  place  ; 
lyârgazit,  d'en  haut. 

LyârtŒj  adj.,  haut,  élevé,  grand 
de  taille  :  neri  i  lyàrtœ,  homme 
grand;  sud.,  hauteur. 

Lyârtœsm,  supérieur. 

Lyartôn,  élever  en  haut;  exal- 
ter, par  des  louanges  ou  en  di- 
gnité ;  tœ  lyartoùarœtœ,  Kr.  l'ac- 
tion d'élever  ou  d'être  élevé, 
l'exaltation. 

Lyarhoûçk-ou,   vigne   sauvage. 

Lyâçœ,  ao.  de  lydb. 

Lyàçtœ,  1°  Fy.,  hâtif,  précoce  ; 
groùrœi  lyàçtœ,  blé  précoce;  2° 
tœ  lyàçtœ  :  kàm  nœ  tœ  — ,  j'ai  un 
terrain  emblavé;  tœ  lyàçtatœ,  les 
récoltes,  les  biens  de  la  terre  : 
sim-vyét  tœ  lyàçtatœ  do  tœ  yénœ 
tœ  mira,  cette  année  la  récolte 
sera  bonne  ;  3°  vieux,  très-âgé  :  atà 
plékyt'  e  lyàçtœ,  ces  vieillards 
décrépits. 

Lyaçton,  H.,  faire  vieillir  ;  dif- 
férer, ajourner. 

Lyatôn,  Kr.,  creuser,  sculpter, 

yXiSçco,  cf.  Àaxojj.Éw. 

Lyathit,  H.,  délirer,  extrava- 
guer. 

Lyavdôn,  lyavdourdn,  louer. 
—  lat.  laudo. 

Lyavdoûarçim,  Kr..  glorieux. 

Lyé,  lyér,  pour  lydbrœ,  imper. 
de  lyri  :  lydbr'  e,  laisse-le;  ly'er- 
mœ,  laisse-moi;  lyê-mœ  tœ  flyé, 
laisse-moi  dormir:  lyé  tœ  mes  tœ 
kiç  ngrœnœ,  il  était  bien  loin 
d'avoir  mangé  ;  lyé  tœ  dâlyœ,  qu'il 
sorte . 

Lyéh,  lyê,  aboyer  :  lyêou  kyèni, 
le  chien  a  abnyé.  —  Cf.  sb.  layati. 

Lyéhœtœ,  Y.  lyêtœ. 

Lyehànœ,  accouchée;  lyehonï- 
a,  les  couches.  —  gr.  Xéyoç. 

Lièker,  pi.  e,  Kr..  lac. 

Lyekoûnt,  secouer,  balancer. 

Lyekoùrœ,  peau,  cuir,  outre  ; 
peau  ou  écorce  des  fruits  :  i  ryépi 
lyekoùrtviiœ,  il  lui  ôta  la  peau,  l'é- 
corcha  (le  chevreuil  tué):  mboùçi 
lyck.GÙrœnœ,  il  remplit  l'outre. 


LV 

Lyekoùrtœ,  fait  de  cuir. 

Lyékyezœ,  H.,  le  jarret, 

Lyémœzœ,  hoquet:  mœ  zoùri 
lyêmœza,  j'ai  le  hoquet. 

Lyèn,  ao.  lyéva,  naître,  se  le- 
ver, du  soleil;  ériger:  kiçte  lyèrœ 
dïelhi,  lesoleilavait  paru.  V.  lyint. 

Lyénk-gou,  jus,  bouillon,  suc, 
lymphe. 

Lyépe,  mot  que  répond,  pour 
marquer  qu'il  a  entendu,  celui 
qu'on  appelle  ,  particulièrement 
un  serviteur.  C'est  comme:  pré- 
sent !  Je  viens!  plaît-il  ?  Il  est 
usité  aussi  en  Herzégovine. 

Lyépe-tœ,  pi.,   écailles.  —  Cf. 

Lyépour,  pi.  e,  lièvre.  —  lat. 
lepus. 

Lyerôs,  salir,  gr.  vg.  Xepiàvw. 

Lyéç,  pi.  œra,  laine;  lyéçtœ, 
lyéçœratœ,  les  cheveux. 

Lyéçtœ,  adj.,  de  laine. 

Lyètœ,  sync.  de  lyéhœtœ,  léger, 
pesant,  facile.  —  Cf.  si.  lœgœk. 

Lyétœ-tœ,  pi.  crinière  ;  —  e 
kâlyit,  < rinière  du  cheval. 

Lyetœçôy,  Kr.,  alléger,  soula- 
ger ;  pass.  —  ànem. 

Lyèth-dhi,  bord  d'un  fleuve; 
talus;  terre  du  fossé  rejetée  sur 
le  bord:  râ  /kjh  lyédW  i  lyoûmit, 
il  est  tombé  de  la  berge  de  la  ri- 
vière. 

Lyctcôn, Fy.ilyetçài  ~cœ boùalh, 
il  détela  un  buffle.  V.  lyœçôn. 

Lyevàjgœ,  écale  de  noix,  d'a- 
mande. 

Lyczêt  (tk.),  douceur,  agré- 
ment; lyezetçim,  agréable,  plai- 
sant au  goût. 

Lyw,  ao.  lyàçœ,  pa.  lyœnœ,  v. 
irr. ,  laisser,  abandonner;  mœ 
lycè  vétœm,  tu  me  laisses  seule; 
pass.  lyihem. 

Lyœfiôn,  guerroyer,  combat- 
tre. V.  lyoûftœ. 

Lyœgirâtœ,  harangue  ;  lyœgiroy 
on  ,  Kr.,   haranguer,  discourir. 

Lyderhœ-i,  pi.  lyœmdbn,  aire  à 
battre  le  blé. 


LY 

Lyo'mç,  écheveau  ;  lycêmç'i 
lyéçit,  le  peloton  de  laine. 

Lyœndœ,  pi.  a,  gland  du  chêne. 
—  Cf.  lat.  gland-em. 

Lyœngôn,  languir,  souffrir; 
lyœngïm,  langueur,  souffrance  ; 
lyœngyùcr,  H.,  épidémie.  —  lat. 
languor. 

Lyœpin,  lécher. 

LyœroSj  pa.  de  lyœ.  Y.    aussi 

Lyœçôn,  lâcher,  laisser  tom- 
ber, 1.  pendre,  1.  aller;  répudier 
une  épouse;  intr.  pousser,  des 
arbres;  lyœçoùanœ  pématœ,  les 
arbres  ont  commencé  à  pousser, 
ils  bourgeonnent  ;  pass.  lyœçà- 
iirni  :  i  oulyœçoùa  mbœ  kyâfœ, 
Kr.,  il  se  jeta  à  son  cou.  —  Cf. 
lat.  it.  lascio. 

Lyœvis,  Kr.,  bouger,  se  mou- 
voir. 

Lyœvroùame,  jour  ouvrable, 
it.  lavoro. 

1.  Lyi-a,  petite-vérole  ;  ndzôre 
lyïnœ,  eh.,  tu  as  eu  la  petite- vé- 
role. 

2.  Lyt'-ri.  lin,  chanvre. 
Lyidhœ,  lien. 
Lyidhourœ,  pa.  de  lyith. 
Lyïg,  lyigœn,   rendre  maigre, 

amaigrir;  pass.  lyigem,  maigrir; 
oulyik,  il  est  devenu  maigre.  V. 
lyik. 

1.  f.yigœ,  loi;  lyiga  e  lyôu- 
tœyesœ,  loi  religieuse;  lyiga 
kyutetôre,  loi  civile.  Kr.  —  ^.j'ijn 
e  dûtœ,  le  Deutéronome,  lat.  lex. 

Lyïgœ-dhœnœs ,  Kr.,  législa- 
teur. 

~.  e  Lyigœ,  méchanceté,  vice  ; 
lieux  d'aisances  H.,  V.  lyik. 

Lytgyc,  H.:  1°  chant  de  dou- 
leur sur  un  mort;  kyàn  me —  ; 
2°  chant  rimé  en  général  ;  3°  Y. 
lyigœ. 

Lyihem,  pass.  de  lyœ. 

Lyifc-gou  f.  lyigœ,  mauvais, 
qui  ne  vaut  rien:  maigre:  dôlhi  i 
lyik,  1.  il  sortit  mauvais,  il  a  mal 
tourné  ;  fyàlya  tœ  lyiga,  des  pro- 


I.Y 


45 


pos  indécents;  tœ  lyigat'  <■  grave, 
les  mauvaises  (d'entre  les)  fem- 
mes. 

Lyikçtœ  :  mœ  vyèn  — ,  je  suis 
fàclié,  je  regrette  ;  i  érdhi  çoù- 
mir  — ,  il  en  fut  vivement  fâché, 
vexé. 

Lyimni,  pour  lyini-mœ,  lais- 
sez-moi. A',  lyœ,  lyé. 

Lyindem  et  lyint  (Kr.).  naître, 
se  lever,  des  astres:  oulyint,  il 
naquit;  kour  tœ  lyintnœnœfiyetœ; 
quand  les  astres  se  lèvent  ;  tœ 
lyindouritœ,  naissance  ;  lever  des 
astres:  —  edielhit,  lever  du  so- 
leil ;  d'ia  e  tœ  lyindourit  tiy}  le 
jour  de  sa  naissance.  Y.  lyèn. 

Lyinlœ  et  lyitœ,  adj.,  de  chan- 
vre, de  fil. 

Lyinœ,  Ber.,  chemise  :  lu-  lyànœ 
ndœ  — ,  eh.,  ils  te  laissèrent  en 
chemise. 

Lyipœn,  demander,  mendier; 
lyipa  oûyœ,  ch.,  j'ai  demandé  de 
l'eau  ;  kuy  lyipœnte  boùkœ,  il 
mendiait  son  pain. 

Lyipœs,  mendiant. 

Lyipyétœ,  la  patience,  plante. 

—  Cf.  gr.  ldr.x-ov. 

Lyipsem,  être  nécessaire,  lyip- 

roùmœ  dùœ,  bien  des  jours 

sont  nécessaires:  impers,  si  lyip- 

setœ,  comme   il  faut.    —   Cf.  gr. 

"kdr.to. 

Lyirœ,  libre,  lâche,  relâché; 
qui  est  à  bon  marché  ;  in-  lyirœ, 
Kr.,  liberté;  mari  —  ngà,  il  prit 
congé  de.  —  Cf.  lat.  liber. 

Lyiroù,  libérer, évacuer;  lyirà- 
nem,  être  délivré  ;  diminuer  de 
prix  ;  lyiroûarœ,  librement. 

Lyis-zi,  pi.  (7,  chêne;  arbre; 
lyith  gyithœ  lyizatœ,  il  lie  tous 
les  arbres.  V.  pémœ,  doûçkœ, 
droû. 

Lyith,  lier,  attacher;  —  fyâlyœ, 
faire  une  convention  ;  pass.  lyl- 
dhem . 

Lyivàlh-dhi,  Kr.,  pré,  prairie. 
—  Cf.  gr.  Xi6aV(a. 

Lyàdœ  (IL,  lyddœrœ),  pi.  cera, 


m 


1A 


jeu;  sauts,  cabrioles  d'un  cheval 
en  gaité;  i  hipi  edhé  (kàlyi)  bœrl 
çoûmœ  lyôdœra,  il  monta  sur  le 
cheval,  qui  se  mit  à  sauter  et  à 
danser.  V.  lyàs. 

Lyodhourœ,  pa.  de  lyôlh,  fati- 
gue, las. 

Lyofàtœ,  lyofàçtœ,  bois  de  Ju- 
dée, arbre. 

Lyôhye,  testicule  ;  H.,  membre 
viril.  V.  hêrdhe. 

Lyopdr,  vacher,  bouvier. 
Lyopàtœ,  pelle,  rame  ;  nœ —  me 
flyorin,  une   pelletée   de    pièces 
d'or.  —  Sb.  lopata. 

Lyôpœ,  vache. 

Lyàs,  ao.  lyàita,  jouer,  s'amu- 
ser; zoùri  tœ  lyànte  me  'tœ,  elle 
commença  à  jouer  avec.  V.  lyoûan. 

Lyôs-zi,  barre  qui  sert  à  fermer 
la  porte  à  l'intérieur. 

Lyôtçkœ,  dim.  de  lyàs,  cadenas, 
serrure. 

Lyôl,  pi.  œ,  larmes,  pleurs  : 
kyân  me  lyôl,  verser  des  larmes. 

Lyàlh,  fatiguer;  pass.  lyôdhem, 
se  fatiguer. 

Lyoûan.  remuer,  bouger  ;  jouer  : 
—  doùartœ,  remuer  les  mains; 
lyoùalmœ  pâli  sûnœ,  ch. ,  nous  re- 
muons, jouons  un  peu  de  l'œil  ; 
màs  rnœ  lyoùa  dôrœnœ,  ne  fais  pas 
trembler  ma  main  (quand  j'écris). 
Y.  lyàs. 

Lyoubi-a,  monstre  fabuleux  à 
sept  têtes,  espèce  de  dragon  :  nœ 
bjàkœrœ  nga  a  lu  kyœ  rouan  lyou- 
bia,  un  chou,  de  ceux  que  garde  la 
Lioubi.  —  Cf.  fr.  lubie,  lat.  lubeo, 
si.  lioubiti,  aimer. 

Lyoùftœ,  pi.  œra,  guerre,  expé- 
dition ,  lyouftœtdr,  Kr.,  guerrier, 
combattnnt. 

Ly'oufton,  guerroyer,  combat- 
tre. 

Lyoùgœ,  cuiller. 

Lyoûlye,  pi.  lyoûlye  et  lyoûl- 
yœra(d"où  le  gr.  v.  XouXoîoi),  fleur; 
menstrues,  H. 

Lyoulyœsôn.  fleurir. 

Lyôûm,  mot  qui  sert  à  féliciter  ; 


lyoùm  //  kyœ  ké  tœ  tilhœ  vœlhà, 
que  tu  es  heureuse  d'avoir  un  tel 
frère  !  ironiq.:  lyoùm  babài  kyœ 
prêl  ngâ  li,  malheur  au  père  qui 
attend  (q.  q.  ch.  de  bon)  de  toi. 
V.  lyoùmtœ. 

Lyoûmœ-i,  pi.  œra  et  œn,  fleuve, 
rivière;  par  ellipse  et  fig.,  qui 
est  bon  pour  la  rivière,  à  y  jeter, 
c.  à  d.  qui  ne  vaut  rien  :  kémi 
Isa  (grà)  lyoumœ  —  mbœdhâ,  ch., 
nous  en  avons  (des  femmes)  qui 
sont  de  grandes  coquines;  il  se 
joint  aussi  au  mot  dél,  dans  le 
même  sens:  kèmibàurha  lyoumœ- 
dél,  ch. ,  nous  avons  des  maris  qui 
sont  de  francs  vauriens.  —  cf.  lat. 
flumen. 

Lyoùm lœ,  aussi  oulyoùmtœ,  au 
plur.  lyoùmleinœ,  formes  verbales 
(optatif,  3  p.  sg.  et  pi.),  déri- 
vées de  lyoùm  et  servant  à  expri- 
mer des  souhaits  favorables  :  tœ 
lyoùmtœ  dora,  gâya,  que  ta  bou- 
che, que  ta  main  soit  heureuse  ! 
tœ  lyoùmtcinœ  doùartœ,  ch.,  que 
tes  mains  soient  heureuses. 

Lyoùmourœ,  lyoùmœtœ,  heu- 
reux, fortuné. 

Lyoùndrœ,  bac  à  passer  les  ri- 
vières: grande  barque  du  lac  de 
Scutori;  Kr. ,  navire. 

Lyoundrày  (-on),  Kr.,  navi- 
guer. 

Lyoûngœ,  H.,  abcès,  clou. 

Lyoùs,  lyoùl,  Kr.,  adorer,  ren- 
dre un  culte,  Xaxpeitû. 

Lyoùtem,  pass.  de  lyoùl,  ao. 
oulyoùtçœ,  aveedat., prier, surtout 
Dieu,  invoquer;  lyoùtourœ,  sup- 
plication, prière,  cf.  Xhopat. 

Lyoùtœye,  Kr.,  culte,  religion. 
Y.  lyigœ. 

Lyoûtœs,  pi.  i,  Kr.,  adorateur. 

Lyoùtsœ,  pi.  a  et.  œra,  fange, 
mare,  flaque  d'eau.   —   C'est  le  . 
nom  d'un  quartier  d'Iannina  et  de 
diverses  localités.  Cf.  lat.  lutum. 

Lyoucàth-dhi,  pi.  —  dhr,  Y. 
lyivàth. 

Lyouvgât,  loup-garou  :  oudoûk 


M 


si — ,il  parut  comme,  se  donna  l'ap- 
parence d'un  loup-garou,   conte. 

Lyouvgi-a,  Fy.,  l'ouragan,  sans 
doute  personnifie.  V.  lyouvgàt. 

Lyûent oindre, enduire;  ilyûeri, 
l'Oint. 


M  17 

Lyùnœ-lœ,  pi.,  II.,  beurre. 
byûp,  K.,  V.  lytpœn)  pa.  '//''- 
pourœ,  imploré. 


M 


Madàm    tk.),  quoique. 
Madhœrt  î  -  andeur. 

Madhœron,  Kr.,  agrandir. 
'/  ■'/',  orgueil;   madhœçtô- 

nem, s'enorgueillir:  uavllur- 
l'u-i,  orgueilleux.  Kr. 

Madhœlsàn,  madhôn,  agrandir, 
louer;  pass.  madhœtsôhèm,  s'a- 
grandir, s'enorgueillir." 

Magyistdr,  Kr.,  magicien. 

Hàgye,  auge  à  laver  et  à  pétrir 
le  pain,  maie.  —  Cf.  it.  madia. 

Mahàlhœ  [tk),  quartier  d'une 
ville. 

Mùhcm,  pass.  de  mân,  s'en- 
graisser; oimiàit.  elle  devint 
grasse. 

Mâyœ,  pi.  a,  cime,  sommet; 
pointe;  nés  mât/Œ  tœ  nœ  lyizi,  à 
la  cime  d'un  arbre;  màyal'  c  md- 
lyevet,  les  sommets  des  mon- 
tagnes; me  mâyœ  tœ  gyoûhœsœ, 
avec  la  pointe,  du  bout,  de  la 
langue;  me  nœ  —  ndœ  krûet, 
avec  une  pointe  au  sommet. 

Màym,  f.  e,  gras. 

Mâyme,  IL,  graisse, onctuosité. 

Mâymœlœ,  adj.,  V.  màym  :  tœ 
mâymœtœ,  graisse,  le  gras. 

Màytourœ,  engraissé,  gras;  dé- 
mat'  r  pàrœ  tœ  màytourïtœ,  Kr., 
les  premiers  bouvillons,  les  gras; 
dhê  i  màytourœ,  terre  grasse,  fer- 
tile. Y.  màn. 

Makâr,  au  moins,  du  moins, 
encore  que,  quand  même.  —  sb. 

1.  Mâlh,  souci,  regret,  chagrin, 
nostalgie,  affection  tendre;  mœ 
mari  mâlhi  :  môs  tœ  mari  mâlhi 
pœr  nœnemœ,  peut-être  que  tu 
regrettes  ta  mère  et  désires  la 
revoir?  Cf.  gr.  iaAsi,  il  soucie. 


2.  Màlh  (tk.)  fortune,  posses- 
sions, bien,  capital;  hrérœt  e 
màlhit,  les  capitaux. 

Maràs-zi  (tk  ),  marasme,  lan- 
gueur ;  marazi  ùt,  ch.,  le  chagrin 
que  tu  me  causes. 

Malhàthe,  corbeille,  panier.  Cf. 

gr.  xaÀâOi. 

Malhœkim,  malédiction,  ex- 
communiention. 

Malhœkàn,  maudire  ;  as  e  mal- 
hœkô  ndenen'f  ch.,  ah!  maudis-la_, 
ta  mère.  V.  nàkm.  —  Cf.  lat. 
maie. 

Mâly,  pi.  e.  montagne.  —  Cf. 
le  nom  homérique  M&sta : MaXetduav 
Bpoç   a?-j,  Odys.,  111,287,  et  al. 

Malyœsîi  H.,  contrée  monta- 
gneuse ;  gu.,  les  paysans,  par  op- 
position aux  habitants  des  villes. 

Malyœsoûar-ôri ,  gu.  malyœ- 
soùr,  montagnard  ;  par  ext.,rude, 
grossier. 

Màn,  pi.,  c,  mûrier,  mûre. 

Mandr,  mouton  apprivoisé,  ha- 
bitué à  manger  dans  la  main.  — 
lat.  manus. 

Manitçim,  Kr.,  merveilleux. 

Màn,  engraisser;  pàss.  m  à  h  cm. 

Margaritâr,  pi,  œ,  perle.  —  gr. 

Vg.   [JLOpY«piTrfpt. 

Martésœ,  mnrtim,  mariage. 

e  Màrtœ  (dies  martis),  mardi; 
/r/-  màrtœ  mbrdbmœ,  mardi  soir. 

Martbn  (lat.  maritus,  it.  raa- 
rito),  marier,  donner  en  mariage; 
martônem,  se  marier;  martoûa~ 
rœ,  marié. 

Màrth,  IL,  être  transi,  frisson- 
ner de  froid. 

Mark,  ao.  môra,  prendre  :  — 
lin/'rhtf,  groûa,  prendre  pour 


IN 


M 


mari,  pour  femme,  épouser  ;  — 
oùdhœ,  faire  du  chemin  ;  —  moun- 
dim,  recevoir  un  châtiment;  — 
me  tœ  mirœ,  me  tœ  kéky,  traiter 
bien,  traiter  mal  ;pass.  mèrhem  et 
mirhem.  Cf.  gr.  [m^tctu. 

Marhdç,  H.,   un  fou. 

Màrhœ,  pa.  de  mârh,  pris  ;  un 
peu  fou,  toqué,  capricieux. 

Marhôn,  égarer,  rendre  fou; 
pass.  marhànem,  devenir  fou. 

Marhdsem  ,  devenir  fou  ;  pa. 
marhôsourœ,  qui  est  en  démence. 
V.  màrhœ. 

Màsœ  et  mâtœ,  mesure  :  mârh 
— ,  prendre  mesure.  V.  mal. 

Masip,   (tk.),  convenable. 

Maskara  (tk.,  de  l'ital.),  mo- 
querie, objet  de  dérision. 

Mâçœ  (tk.);  pincettes. 

Maslahât  (tk.),  affaire,  occupa- 
tion. 

Mâçkœ,  V.  màçkouly. 

Màçkouly ,  pi.  méçkouy,  adj., 
mâle;  gyithœ  méçkouy  tœ,  Kr. , 
tous  les  mâles  (hommes).  —  lat. 
masculus. 

Mât,  mâs,  (Cf.  lat.  metior)  me- 
surer :  mata  gyoùmœriœ,  j'ai  me- 
suré la  trace;  tœ  mâtouriùœ,  le 
mesurage;  e  lyânœ  — ,  on  cessa 
de  mesurer. 

Mâtœs, Kr.,  mesure  ;  dù—fârœ, 
deux  mesures  de  grains;  trémâtœ- 
sœ  mielhi,  trois  mesures.de  farine. 

Mâth-dhi,  f.  màdhe,  pi.  m. 
mbœdhcn  et  mœdhèn  ( —  />7),  pi. 
f.  mbœdhâ  et  mœdhâ,  grand; 
rfià/y  i  mâth,  fils  aîné  ;  m'e  mâ- 
(//?//«,  la  plus  grande,  l'aînée;  i 
math  é  i  vogœlyœ  tœ  vinœ,  que 
petits  et  grands  viennent;  nerœ- 
zif  e  mbœdhèn,  les  grands;  tœ 
dzgyéthtç  tri,  mœ  tœ  mbœdhàtœ, 
choisis-en  trois,  les  plus  grands; 
e  bœri  tœ  mât  h  pœrmi ,  il  lui 
donna  l'autorité  sur.  Cf.  lat.  ma- 
jor, sanscr.  mahat. 

Mâthimœ  (gr.  [xiOr^x) ,  leçon  : 
si  thà  màthîmœnœ ,  quand  elle 
eut  dit  sa  leçon. 


M 

Màtse-iya,  et  màtçe,  chatte, 
chat  en  général. 

Mâtç  et  matçàk,  chat  mâle,  ma- 
tou. —  sb.  mateka,  chatte,  mat- 
çak,  matou. 

Mbâhem,  pass.  de  mbân,  être 
tenu,  retenu,  se  tenir;  mbàhou 
mirœ,  tiens-toi  bien;  i  mbâhei 
oùyœ,  il  a  une  rétention  d'urine  ; 
kœyô  mbâhet'ngâ  oùnœ,  cela  dé- 
pend de  moi:  te  ti  mbâhet  (gyàn) 
tœ  m'ourdhœràntç,  c'est  à  toi  qu'il 
appartient  de  me  commander; 
mbâhey  mbœ  tœ  mâth,  il  triom- 
phait dans  son  orgueil. 

Mbânœ  {mbœ,  ànœ),  adv.  et 
prép.  avec  gen.:  auprès;  ù  côté, 
près  de. 

Mb'-af-ânœ,  de  ce  côté-là,  au- 
delà  de,  mbœ-kœt'-ânœ,  de  ce 
côté-ci,  en  deçà  de  :  — lyoûmœnœ, 

—  du  fleuve,  Kr.;  mbœ-n-ânœ,  à 
part,  de  côté. 

Mbân,  à  Zag.  mbâ,  tenir,  rete- 
nir, garder  pour  soi,  empêcher; 
porter  des  vêtements;  noùkœ  mœ 
mbân  neri,  personne  ne  m'en  em- 
pêche; lo  t'a  mbd  mœnt,  j'en  gar- 
derai le  souvenir;  mbân  zi,  porter 
le  deuil  ;  —  véç,  prêter  l'oreille, 
écouter;  vétœhenœ,  se  retenir,  se 
contenir  :  pass.  mbâhem. 

Mbûr,  H.,  porter,  transporter, 
traîner.  —  V.  bàrhœ. 

Mbàra,  justement,  précisément: 

—  me  hindi,  juste  à  Vikindi  (deux 
heures  avant  le  coucher  du  soleil.) 

Mbârœ,  1°  adj.,  heureux,  qui 
réussit;  droit  :  me  kdbmbœ  tœ 
mbârœ,  dhœntœ  Perœndia,  (entre) 
avec  un  pied  fortuné,  s'il  plaît  à 
Dieu,  dit-on  à  l'épousée  au  mo- 
ment où  elle  franchit  pour  la  pre- 
mière fois  le  seuil  du  mari  ;  oùdhœ 
e  mbârœ  heureux  voyage;  àna  e 
mbârœ,  ou  e  mbàra,  l'endroit 
d'une  étoffe;  Perœndia  œçtœ  i' 
drèyl'è  i  mbârœ,  Kr.,  Dieu  est 
juste  et  sincère;  2°  adv.:  Sa  mbâ- 
rœ pràpœ,  prov.,  autant  en  avant, 
(autant.^    en   arrière,    autant   tu 


M 

avances, autant  tu  recules;  vin — , 
prospérer,  réussir;  in  (i  i)  bœnte 
mbârœ poûnœtœ,  il  lui  faisait  réus- 
sir, menait  à  bien  ses  affaires  ; 
—  pâte,  bon  voyage  ! 

Mbarœsî,  chance,  bonheur. 
Mbarœsôn:  mbarœsdva  birinœ, 
H.,  j'ai  établi  mon  fils  :  —  ôhem, 
faire  une  fin,  cesser  les  fredaines, 
se  ranger. 

Mbarôn,  achever,  finir  ;  —  poù- 
nœnœ,  son  affaire  ;  —  ngâ  boùka, 
achever  le  repas;  —  sœ  fôlyowi, 
finir  de  parler \me  tœ  mbnroùarœ, 
en  finissant;  tuk  me  mbaroûar* 
dàsnuBSœ ;\& noce  étant  terminée  ; 
pass.  mbarànem;  prâlhœza  na 
oumbaroùa,  notre  conte  est  ter- 
miné ;  lœ  mbarbûaritœ,  la  fin  :  —  e 
vyéçtœsœ,  de  l'automne. 

Bfbârs,  féconder,  engrosser, 
rendre  pleine  une  femelle;  pass. 
mbârsem,  devenir  grosse;  oum- 
bârs  e  vôgœlya,  la  plus  jeune  de- 
vint enceinte.  V.  barhœ. 

Mbârsœ,  PI.,  pleine,  qui  porte, 
d'une  femelle. 

Mbàth,  chausser,  mettre  (des 
chaussures);  pass.  mbùthem,  se 
chausser;  kœpoùlsœ  mbâlhourœ, 
des  souliers  chaussés,  mis  au 
pied  ;  tœ  mbâthouratœ,  les  chaus- 
sures. 

Mbésœ  :  1°  nièce  ;  2°  petite-fille. 

Mbesôn,  croire.  V.  besôn. 

Mbét,  plus  souvent  mbétem,  ao. 
Tïièétçœ  et  mbi'la,  rester,  demeu- 
rer, s'arrêter;  cesser  ;  mbèti  çiou} 
la  pluie  a  cessé;  atô  kyœkiçiri1 
mbétour,  ce  qui  était  resté,  le 
reste. 

Mbœ,  mœ  (mœr),  prép.  1°  avec 
ace,  en,  dans,  sur  :  mb'oùdhœ,  en 
route,  chemin  faisant  ;  rhinin  mœ 
nœ  çtœpi,  ils  demeuraient  dans 
une  maison;  t'a  ndziertç  mœ  nœ 
mâly,  emmène-la  dans  une  mon- 
tagne ;  çtritourœ  mœ  nœ  plhâkœ, 
étendu  sur  une  dalle;  py  in  te  mbœ 
vâpœ,  il  dormait  pendant  la  cha- 
leur; mbéti  mœ  çœndét,  restez  en 


M 


!'.) 


santé,  c.àd.  adieu  ;  m œ  7iœ  foitnt, 
à  la  fin  ;  soi  mbœ  kœtœ  kàhœ,  Kr. 
jusqu'au  jour  d'aujourd'hui  ;  2°  avec 
loc.:  mbœ  èmrit  tœ  àtit,  Kr.,  au 
nom  du  Pore;  —  tœ  mbaroùarœt 
tœ  yètœsœ,  jusqu'à  la  consomma- 
tion des  siècles;  gy~èr  —  ditœt  tœ 
SÔtme,  jusqu'à  ce  jour;  3°  avec 
abl.  :  mœ  (mœr)  sœ  foûndi  (foùn- 
dmi),  à  la  fin,  enfin.  V.  ndœ. 

Mbœdhèn,  mbœdhà.  V.  màth. 

Mbœrthèn,  agrafer,  boutonner; 
atteler;  kiçte  mbœrthûer  koutçé- 
drœn  mœ  zgyédhe,  il  avait  attelé 
au  joug  l'ogresse;  —  çœgéta,  Kr., 
enfoncer  des  flèches  dans;  pass. 
mbœrthéncm,  s'agrafer,  se  bou- 
tonner. 

Mbœlçélh,  Kr.,  boucher,  obs- 
truer, dbtocpi(/.6tû. 

Mbœcikœ,  K.,  vessie.  —  lat.  ve- 
sica.  V.  foûtçkœ. 

Mbi,  mi,  prép.,  sur, 1°  avec  au. ■  : 
m/il  gyèthe  tœ  trœndafîlyit,  ch., 
sur  les  rameaux  du  rosier;  e 
voûri  —  nœpolyùsœ,  il  le  mit  sur 
un  rayon  ;  i  ftiç  vâtour  kdbmbœ — 
atŒ,  son  pied  s'était  posé  sur  elle  ; 
môs  vœrw  dôrœ  —  dyâlyœnœ, 
Kr.,  ne  mets  pas  la  main  sur  l'en- 
fant; 2°  avec  loc:  c  voûri  —  the- 
rôrcl,  Kr.,  il  le  plaça  sur  l'autel. 
V.  pœrmbî. 

Mbiclh,  ao.  mbàlha,  semer; 
pass.  mbilhem. 

Mbilhœs,  celui  qui  sème,  se- 
meur. 

Mbin,  et  au  pass.  mbihetœ, 
impers.  ;  mœ  mbin  dhœmbâlha, 
j'ai  une  dent  agacée  ;  m'oumbî 
kdemba,  mon  pied  s'est,  j'ai  le 
pied  engourdi. 

Mbin,  croître,  pousser,  germer. 

Mbirœ,  pa.  de  mbin,  qui  a 
germé  ;  c  mbira,  V.  hèdhourœ. 

Mblyàk,  vieillir,  tr.  ;  pass. 
mblyakem,  vieillir,  intr.  ;  oum- 
blyaktçinœ,  puissent-ils  devenir 
vieux,  vivre  longtemps  !  aux  ma- 
riés. 

Mblyèlh,  ao.  mblyàdha,  assem- 

4 


50 


.AI 


bler,  rassembler;  blyilh  (pour 
mblyilh)  lyàtœ,  blyïdh-i,  ch., 
retiens  tes  larmes,  retiens-les;  — 
dôrœnœ  pas  vétœhesœ,  Kr. ,  reti- 
rer la  main  vers  soi. 

Mblyidhem,  pas.  de  mblyilh: 
gyithœ  duniâya  oumbtyôdhœnœ, 
ch.,  tout  le  monde  se  rassembla. 
Mbodhù,  tarder,  s'attarder;  e 
pûetnœ,  psê  mbodhù,  elles  lui  de- 
mandèrent pourquoi  il  avait  tardé. 
—  gr.  Itxr.oolÇio,  empêcher. 

Mbràs,  H.,  vider,  V.  dzbràs. 
Mbrâsœ,  mbrâzœtœ,  vide. 
Mbrêmœsm,  f.  ?,  intérieur,  qui 
est  au  dedans  ;  atâ  kyœ  yànœ  nœ 
dêrœ  tœ  mbrémœsme,  ceux  qui 
sont  à  la  porte  intérieure.  V. 
brœndesm,  bràbnda. 

Mbrén,  aiguiser,  sœpâtœnœ,  la 
hache. 

Mbrét,mbœrét,  pi.  œrc,  roi.  — 
Cf.  lat.  imperator. 
Mbretœrêçœ,  reine. 
Mbretœri,  royaume. 
Mbretœriçt,  royal,  royalement. 
Mbretœron,  régner. 
Mbrœmœ,  soir;  mirœ mbrœma , 
bonsoir;  pœr  mbrœma,  Kr.,  cha- 
que soir;  tœ  çœloûnœ  mbrœmœ, 
samedi     soir;     adv.     mbrœma, 
mbrœmavet,  mbrœmanet,  le  soir, 
au  soir. 

Mbrœmœye,  soirée;  ndœkbhœ 
tœ  mbrœmœyesœ,  kour,  Krv  au 
moment  de  la  soirée,  quand. 

Mbrœmicrtçle —  kour  érthnœ,  il 
était  nuit  quand  ils  arrivèrent. 

Mbrùn,  ao.  mbrûita,  pétrir; 
mbrû  nœ  koulyàlç,  fais  une  ga- 
lette. V.  broûmœ. 

Mbçèh,  pass.  mbçihem,  Fy.,  V. 
pçé,  fçé. 

Mboulyésœ,  couvercle  ;  mbou- 
lycsa  e  ârkœsœ,  le  couvercle  du 
coffre. 

Mboulyôn,  couvrir,  recouvrir  ; 
pass.  mboulyônem,  se  couvrir, 
s'abriter,  subir  une  éclipse;  hour 
mboulyôneçinœ  diclhi chôma, Kr., 
quand  arrivaient  les   éclipses  de 


M 

soleil  et  de  lune,  pa.  mboulyoùarœ, 
couvert.  —  Cf.  bulg.  boulo,  voile. 

Mbourôn,  protéger;  pass.  mbou- 
rbncm,  se  défendre;  mboaronœ, 
bouclier;  mbourorues,  défenseur, 
Kr. 

Mboùrh,  mbourhèn,  vanter; 
pass.  mbourhéhem,  se  vanter; 
mbourhœsi,  vanterie,  jactance  ; 
mbourhî,  louange. 

Mboûç,  emplir,  charger,  un  fu- 
sil ;  accomplir,  du  temps;  ira 
mboûç  plyéhœrat' ,  le  vent  gonfle 
les  voiles;  si  mboûç i  duzét  dît', 
quand  il  eut  accompli  les  40  j  ours  ; 
pa  mboûçourœ  duzct  dît',  avant 
que  quarante  jours  se  soient  écou- 
lés ;  pass.  oumboùç  lyoûmi  ngà 
çîratû-,  la  rivière  a  été  gonflée, 
par  les  pluies  ;  mboûçenœ  fyâ- 
fyœtœ,  les  prédictions  s'accom- 
plissent. 

Mbûlh,  mbilh,  fermer,  pa. 
mbûlhlourœ  et  mbûlhourœ  ;  tœ 
mbûlhourat'c  dôrœsœ,  les  articu- 
lations de  la  main. 

M bù t ,  étouffer ,  asphyxier , 
noyer;  pass.  mbûtem  :  si  rà  nœ 
poûs,  noûk'  oumbût,  quand  elle 
tomba  dans  le  puits,  elle  ne  se 
noya  point. 

Me,  prép.  avec  ace,  avec;  par 
le  moyen  de  ;  de,  c.-à-d.  plein  de  : 
nw  nœ  ari,  avec  un  ours;  me 
arinœ,  avec  l'ours  ;  i  dœrgoinœ 
nœ  sôçœ  me  flyorin  me  husme- 
kyàrkœnœ,  elles  lui  envoient  un 
crible  plein  de  florins  avec  (parle 
moyen  de)  la  servante  ;  nœ  kopé 
me  dhœn,  un  troupeau  de  mou- 
tons. Avec  le  nom  verbal  :  me  tœ 
vàlourœ,  —  tœ  àrdhourœ,  en  al- 
lant, en  arrivant. 

Mcdjïdie  et  medjâ  (tk),  pièce 
d'argent  ou  d'or  :  nœ  —  e  bârdhœ, 
une  pièce  d'argent. 

Medjlyis  (tk.),  conseil  adminis- 
tratif, tribunal. 

Meytonem ,  méditer,  songer, 
réfléchir,  penser  ;  meytânenœ  tç  i 
bàeinœ,  elles  songent  à  ce  qu'elles 


M 


\l 


:.] 


pourraient  lui  taire  (pour  lui 
nuire);  oumeytoûa,  il  .s'avisa  de  ; 
tœ  tneytoûaritœ,  la  réllexion,  pru- 
dence. V.  mœndàn. 

Mékem,  perdre  la  respiration, 
étouffer. 

Mekinœ,  le  paliure?  Y.  mœrkU 
nœ. 

/,  mil,  millet.  —  lat.  milium, 
it.  miglio. 

M  ytœ  :  boùkœ  e  —  pain  de 
millet. 

Melyingônœ,  pi.  a,  fourmi. 

Melytçî  :  —  e  koûkye,  poumon  ; 
—  e  zvzic,  foie. 

M  "/  (tk.),  fonctionnaire, 
employé. 

M '/!(//'  m,  opinion;  mendime 
ndârœ  mbœ  dûç,  Kr.,  opinions 
divisées.  V.  mcendàn. 

Meràk  (tk,),  triste,  atteint  de 
mélancolie  ;  bœnem  — .  tomber 
dans  la  mélancolie. 

M<  ràm  (tk.).  désir. 

A  fermer,  marbre,  pierre  dure  : 
-  kyœ  içiri1  bcbrœ  si  — ,  des 
hommes  qui  avaient  été    changés 
en  pierre.  —  gr.  pdEppapov. 

i  Mermértœ,  de  marbre. 

Mérhem,  pass.  de  mark,  être 
pris;  tœdielyœ,  kyœ  tœ  mèrhetœ 
noùsya,  le  dimanche  où  la  fiancée 
est  prise  (emmenée  par  le  mari)  ; 
oumoùar,  il  fut  pris. 

Mes.  pi.  e,  milieu,  la  taille  : 
mes  tœ  oûdhœsœ,  tœ  nâtœsœ,  au 
milieu  du  chemin,  de  la  nuit;  au 
loc.  ndœr-  mést,  Kr.,  ndœr  mést 
mèye  è  —  téye,  entre  moi  et  toi; 
pœr  mes  kyutétit,  à  travers  la 
ville;  mis  pœr  mést  de  part  en 
part.  —  gr.  \Uao$. 

Mes-Aitœ ;  an'  e  mes-diiœsœ,  Kr. , 
côté  du  midi  (demi-jour),  le  Sud. 

Mésm,  f  e,  moyen,  qui  est  au 
milieu;  e  mésmiya,  la  moyenne, 
en  âge. 

Mesnik-ou  (sb.  meso,  viande), 
espèce  de  plat  de  viande. 

Mcsàn  {mis),  partage,  séparer 
en  deux. 


Méslœ,  Y .  mésm, 
Méçœ  (laissa,    mœsôn),  messe, 
chez  les  Latins  et  les  Grecs. 
Mézo  .  pouliche.  V.  mœs. 

1.  Mœ,  pré  p.,  v.  mbœ. 

2.  Mu',  pron.,  à  moi,  moi,  me, 
q.-q.-fois  explétif. 

3.  .)///',  adv.,  plus;  mœçoûmœ, 
ntn'  tépœr,  davantage  ;  ma'- . s  ou 
noùkœ  mœ,  ne  pins  ;  mœsdourôi, 
il  n'y  tint  plus.  —  Forme  le  com- 
paratif et  le  superlatif;  ut'i  (m/r-i) 
tiit'iih,  plus  grand  ;  m"i  madhi,  le 
plus  grand. 

Mœlhàgœ,  mauve.  —  Gr.  [i«Xd/r], 

UOAÔ/r. 

M'ilhi-rl.  H.,  bosse,  enflure, 
cloche  sur  la  peau. 

Mœlhœnœ,  merle.  —  cf.  gr. 
[liXaivcc. 

Mœmœ,  mère.  Y.  œmœ. 

Mœndàfç  (tk.),  la  soie;  ■mgc/î- 
dàfçtœ,  de  soie. 

Mœndéçœ  :  mœndéça  c  sec  bïy- 
œsœ,  Kr.,  la  nourrice  de  la  fille, 
V.  mœnt. 

Mœndiye,  V.  mœnt . 

Mœndôn,  penser  à,  réfléchir, 
songer  à;  — vétoulhat'  e  loua,  ch., 
je  pense  à  tes  sourcils;  noutè  e 
mœndôvaAeiLy  aipas  pensé  ;  fcyttç 
mœ  mœndôn,  pour  qui  me  prends- 
tu?  pa  mœndoûarœ,  sans  réflé- 
chir; pass.  mœndônem,  mœndô- 
hem,  même  sens  ;  tyèra  thôf  tyéra 
mœndâhet,  il  dit  une  chose,  il  en 
pense  une  autre  ;  po  mœndôhœç 
kyœ,  kyùç  tœ  vràs,i\  réfléchissait 
comment  il  pourrait  tuer.  V. 
mœnt. 

Mœndoûarœ,  pa.  de  mœndôn, 
qui  réfléchit,  préoccupé,  inquiet, 
pensif. 

.1/'/  •//'//''/•ce,  Kr.,  manière,  mode; 
pus  mœndûrœsœ,  à  la  manière  de. 

Mœngœ,  manche  d'habit  ;  nœ 
—  droù,  une  brassée  de  bois.  — 
lat.  manica. 

Mn  Dijon,  se  lever  ou  partir  de 
grand   matin,  se   hâter,  activer, 


52 


M 


accélérer;  rncengô,  se  lo  tœ  toc 
zœrœ  kôll,  dépêche-toi,  autre- 
ment tu  seras  pris  par  la  nuit  ; 
mœngbl  kyœ  me  nàlœ,  il  se  leva, 
qu'il  faisait  encore  nuit.  —  Cf. 
lat.  même. 

Mœnyyàç,  H.,  un  gaucher. 

Mœngyés,  matin;  nœ  — ,  au 
matin,  le  matin;  kyœ  nœ  — ,  dès 
le  matin;  —  pœr  — ,  chaque  ma- 
tin. V.  mœngon.  —  cf.  lat.  mane. 

Mœngyésiye,  H.,  aurore. 

Mœngyésit,  au  matin,  le  matin. 

Mœngyœrœ  gauche  :  dora  e  — , 
la  main  gauche.  — cf.  lat.mancus. 

Mœnôn  (lat.  maneo,  [jiv<o),  tar- 
der, arriver  en  retard  :  mœnôva 
tœ  ngriheçe,  je  me  suis  levé  tard. 

1.  Mœnt,  Fy.,  téter;  allaiter  : 
fôçna  mdbnt,  l'enfant  tète  ;  mœma 
mœnt  fôçnœnœ,  la  mère  allaite 
l'enfant. 

2.  Mœnt-di  et  mœiidiye,  es- 
prit, âme,  raison,  mémoire,  atten- 
tion ;  s  ou  vàle  nœ  mœnt,  il  ne 
leur  vint  pas  à  l'esprit;  posi  tr 
e  màlyit  vânœ  mœnt  e  m/a,  ch., 
comme  le  vent  de  la  montagne  ma 
raison  s'en  est  allée;  setç .  m'i 
priçi  mœnt  c  mia,  comme  elle  a 
égaré  ma  raison  !  (hyperbole  fré- 
quente dans  les  chansons  amou- 
reuses) ;  oupriçe  mœntç,  tu  as 
perdu  la  raison  ;  mbâ  mœnt,  kour, 
je  me  souviens,  quand;  noûkœ 
mbàn  mœnt  ùmœriri  e  tiyaje  ne 
me  souviens  pas  de  son  âge  ;  tœ 
kéç  mœndiye  nœ,  fais  bien  atten- 
tion à;  i  râ  mœndiya ,  il  a  des 
remords  ;  thàmc  mœndiye  tœ  ily, 
il  dit  en  lui-même;  mœndiya  c 
dréytœ  içt'  kœyô,  voici  le  meilleur 
avis  ;  noùk'  i  prêt  mœndiya,  il  n'a 
pas  inventé  la  poudre  ;  s  m'a 
pr?'ti  mœndiya,  l'a  bœn  si  e  bœre 
il,  je  n'ai  pas  jugé  à  propos  de 
faire  ce  que  tu  as  fait,  toi. 

Mdmtçim  (—  tçem,  —  tçœm).. 
intelligent,  avisé. 

MœrgÔH,  éloigner,  écarter; 
pass.  —  ônem,  s'absenter. 


M 

Mœrkinœ,  Fy.,  jujubier,  ju- 
jube. 

Mœri,  gu.  mœnt,  colère,  ran- 
cune, ressentiment  :  i  mbànmœrl, 
je  lui  garde  rancune;  noûkœ  t'a 
bœn — ,  je  ne  t'en  veux  pas  pour 
cela;  kànœ  mœri  fièri  lyàtrinœ, 
Kr.,  ils  se  détestent  mutuelle- 
ment. —  Gr.  [Jirjviç. 

e  Mœrkoûrœ,  mercredi.  —  Lat. 
mercurius. 

Mœrtsén,  H.,  reposer  à  l'om- 
bre, du  bétail  ;  se  reposer. 

Mœrzin,  haïr.  —  Sb.  mœrziti. 

Mœsàlhœ  (cf.  lat.  mensa).  Kr., 
table  à  manger;  festin;  nappe 
étroite  et  longue,  H. 

Mœsim,    doctrine,  instruction. 

Mi,  prep.,  V.  mbi. 

Mœsàn,  1°  apprendre,  ensei- 
gner, conseiller  ;  s'içte  mœsoû- 
arœ  me  ato,  Kr.,  il  n'était  pas 
habitué  à  eux.  V.  psôû;  2°  dire  la 
messe,  officier. 

Mi-oii,  pi.  rnih-lœ,  souris;  mf 
i  màth,  rat  ;  ou  thôtœ  màtsiya 
minevet,  le  chat  dit  aux  souris.  — 
Gr.  [j.3ç,  lat.  mus. 

Mi  ,  sync.  de  mirœ,  bien  :  mi' 
s'  (mirœ  se)  érdhe,  il  est  bien  que 
tu  es  venu,  sois  le  bien-venu  ; 
mi'  s'êrdhœ,  ch.,  qu'ils  soient  les 
bienvenus  ! 

Mi,  par  euph.,  (si  ce  n'est  l'a- 
brégé de)  minœ,  mîyœ,  adv.  qui 
exprime  qu'une  action  va  avoir 
lieu  ou  même  a  lieu  actuellement  : 
mi  dés,  H.,  il  se  meurt,  va  mou- 
rir; mi  tœ  thcm,je  vais  te  dire  ; 
kœtsêy,  se  miuœarhihem,je  cours, 
car  on  va  m'attraper. 

e  Mia,  1°  mes,  f.;  2°  la  mienne. 

Mii-k,  miékœs,  médecin;  mie- 
kœsi,  médecine;  miekœsôù,  trai- 
ter, guérir,  Kr. 

Mielh,  farine.  —  Cf.  lat.  moleo, 
sb.  mlin,  moulin,  ail.  Mchl,  etc. 

Mitly,  ao.  mblya,  traire  ;  tœ 
miélyoûritœ,  l'action  de  traire  ; 
êrdhi  kohaetœ  miélyourit',  arriva 
l'heure  de  traire  (les  chèvres).  — 


M 


M 


53 


Cf.  lat.  mulgen,  sh.  mlieko,  lait. 

M''yœ,  subst.,  toujours  avec  »œ, 
mille,  un  mille  :  rfcè  —  çtyèrha, 
mille,  un  millier  de,  agneaux  ;  <h''- 
miyœ,  deux  mille;  î  bdbn  kâtœr 
miyce  tsôpœra,  il  les  coupe  en 
quatre  mille  morceaux,  les  taille 
en  pièces;  pi.  ?/(///'//•'/, sub.:  miyœra 
brêzaç,  des  milliers  de  généra- 
tions. —  Lat.  raille. 

Miyœtœ-i,  millième. 

Mucr-oUj  pi.  miky,  ami;  si  miky 
kyœ  yémi,  en  amis  que  nous  som- 
mes. —  Lat.  arnicas,  it.  amico. 

Mike,  amie,  amante. 

Mikêçœ,  Fy.,  amie. 

Mikyœsî ,   amitié;    mikyœi 
amicalement. 

Milh,  pi.  e,  H.,  lame  de  cou- 
teau, etc. 

Milyoùar,  f.  milyôre,  jeune 
bélier  ou  brebis,  de  un  à  deux 
ans.  —  Cf.  gr.    fiîjXov,  brebis. 

Mir-alhày  (tk.),  colonel. 

M>'ftv,  bon;  beau,  du  temps: 
i  miri  neri,  l'homme  de  bien, 
kdh'e  mirœ,  beau  temps;  mirœ 
ditœ,  bonjour  (d'où  le  nom  des 
Mirdites);  subs.  e  mirœ-a,  bien, 
avantage,  bienfait  :  pow  ■'"•  m£- 
rœnœ  kyœ  mœ  bebre,  pour  le 
bien  que  tu  m'as  fait;  nœ  miyœ 
''m,  un  millier  de  bonnes 
choses,  gr.  vg.  /CUaxaXdt;  fœ  /"'vr' 
/œ  miratœ  c  kiçte  me  Défie,  il  pos- 
sédait toutes  les  bonnes  qualités  : 
tœ  miritœ,  la  bonté. 

Mirœ,  adv.,  bien;  w//vy  mi- 
rœ, très  bien;  mcé  mirœ,  mieux; 
—  Ci  yàptç,  il  vaut  mieux  que 
tu  lui  donnes. 

Mirmàngœ,  V.  myerimàgœ. 

Mirôsourœ,  parfumé,  —  gr. 
[ûipov,    [lupîÇw. 

Miri-n  (tk.).  revenu,  ce  que  l'on 
gagne  :  le  domaine  de  l'état. 

Alirhem,  V.  mérhem. 

Misd'r  (tk.),  l'Egypte;  le  maïs; 
misirlhi,  égyptien. 

Miç-i  et  miçtœ,  pi.  miçœra, 
chair,  viande  :   miç'i  dho 


la  chair  des  dents,  les  gencives  ; 
miç  kâou,  de  la  viande  de  bœuf; 
miçtœ  e  zarkàdhesœ,  e  foûti,  la 
chair  du  chevreuil,  il  la  mit  ; 
gyéti  atœ  miçtœ,  il  trouva  cette 
viande  ;  miçœratœ  toûay,  Kr.,  vos 
corps. —  Cf.  gr.  uyç,  muscle,  et 
si.  meso,  chair. 
Miçkônœ,  moucheron,  cousin. 

—  Cf.  lat.  niusca. 
Miçm,  IL,  charnu. 
Miçtœ,  de  viande. 

Mlzœ,  mouche.  —  Cf.  gr.  pî«. 

Myétœ,  IL,  rebut  de  la  laine  et 
du  coton. 

Myàfl  (mœ,  afl),  Kr.,  en  quan- 
tité ;  noukœ  yànœ  —  tœ  ndzœnœ 
tu,  ils  ne  sont  pas  capables  de  te 
contenir;  —  mœ,  suflit,  c'est  assez  ! 

—  D'après  Cam.,«/'f,  gu.  aht,  qu'il 
rapproche,  du  gr.  a/Oo;,  poids.  V. 
riaft. 

Myàlytœ-a,  et  myàlytœ-i,  miel: 
hàye  myàlyti,  rayon  de  miel. — 
Cf.  gr.  p£ki,  [j.=XtToç. 

Myèkœrœ,  barbe,  menton  :  tsyâp 
me  myékœr,  un  bouc  barbu  ;  mœ 
iIIk  i'inbm  yékra .  j  'ai  mal  au  menton . 

Myèrœ,  adj.,  malheureux,  in- 
fortuné ;  oûnœ  i  myèri,  c  myera, 
malheureux, -se,  que  je  suis  !  le 
ouvrânœtœ  myèritœ,  ch.,  ils  ont 
péri,  les  infortunés  ;  myer' aikyœ, 
malheur  à  qui...  ;  pô  myèrœ  se  le 
pà,  mais  hélas  !  que  vit-il.  —  Cf. 
lat.  miser. 

Myèrgoulhœ,  à  Fy.  myègoulhœ, 
brouillard. 

Myerimàgœ,  araignée. 

Myêçtœr  ,  ouvrier  ,  artisan  : 
babâi  îm  kyè  — ,  mon  père  était 
un  artisan,  manouvrier.  —  Lat. 
magister,  gr.  v.  pdaropoç. 

Myeçtœri,  Kr.,  art,  métier,  ar- 
tifice, ruses. 

Mohàn,  Kr.,  renier;  —  bésœnœ, 
sa  foi  ;  refuser. 

Môy,  interj.,  seule  ou  devant 
le  vocatif  des  noms  fera.;  mby 
-  ncbne,  à  ma  fille,  ô  ma 
mère.  A',  moré. 


51 


M 


Môkœrœ,  meule  de  moulin.  — 
Cf.  it.  mac-ina. 

Molyitsœ ,  mite,  insecte  qui 
ronge  les  étoffes.  —  Sb.  moly, 
molyats. 

Molhœ,  pommier,  pomme  :  nde 
—  c  àrtœ,  une  pomme  d'or.  —  Cf. 
gr.  pjXov. 

Molhoî,  billet  à  ordre,  obliga- 
tion, gr.  tyokoyla. 

Monéza:  —  pende- franger,  ch., 
monnaie,  pièce  de  cinq  francs. 

Mônœ,  Kr.,  temps  :  gyithœ  — , 
en  tout  temps,   toujours.  V.  mot. 

More,  quelquefois  oré,  int.,  pri- 
mitivement impérieuse  et  mépri- 
sante, qui  sert  à  appeler,  surtout 
un  inférieur;  elle  se  met  aussi 
devant  le  voc.  des  noms  masc.  ; 
moré  dielh,  o  soleil!  V.  môy.  On 
ne  comprend  pas  comment  Hahn 
a  voulu  tirer  de  mark,  prendre. 
ce  mot  de  \i.wpè,  vocatif  de  {xupd?  ou 
[jLwpoç,  fou,  sot,  qui  se  trouve  déjà 
dans  Aristophane,  o>  pwSpe  aJ!  dans 
Platon,  [i(i>pi  !  et  dans  le  N.  T.,  où 
il  est  interdit  de  le  dire  à  son 
prochain. 

Morœ,  le  cauchemar.  —  Sb. 
mora. 

Môrh,  pi.  a,  pou;  vœçtrôn  par 
môrha,  chercher  les  poux. 

Morhit,  épouiller  ;  me  tœ  mor- 
hitourœ,  en  cherchant  les  poux. 
conte. 

Môs,  négation  ordinairement 
prohibitive  ;  môs  !  non  (ne  fais  pas 
cela);gr.  pdj!  avec  imper,  etsubj., 
ne  pas.  Voy.  la  gram.  —  Avec 
ind.  :  iç  môs  iç,  il  y  avait,  il  n'y 
avait  pas,  au  début  des  contes  : 
interrog.,  nonne  ?  est-ce  que  ne  ? 
môs  mœ  yé  birbily,  a  môs  mœ  yé 
thœlhœnzœ,  ch.,  serais-tu  un 
rossignol,  ou  es-tu  une  perdrix  ? 

Môsko,  det.  Moskoua,  gen., 
Môskœsœ,  n.  pr.  d'homme. 

Môçœ,  Kr.,  âge  ;  moçatâr,  con- 
temporain. V.  mal. 

Mot,  an,  année:  nde  mât,  un 
an  ;  pœr  çoùmœ  mot  (gr.  r.pbç,  Itij 


M 


reoXXd),  pour  beaucoup  d'années, 
souhait  des  jours  de  fête  ;  mot, 
adv.,  l'an  prochain  ;  pas  mot  mot, 
dans  un  an  d'ici;  pi.  môte,  Kr., 
viti  kà  kàlœr  môte,  Tannée  a  qua- 
tre saisons  ;  kôhœrat'  ë  môtetœ, 
les  temps  et  les  années,  nœhérœ 
mbti,  Kr.,  à  une  certaine  époque, 
il  y  eut  un  temps  où  ;  sa  mot 
ngyàti,  tant  qu'il  dura.  V.  vit, 
vyét.f 

Motrœ,  pi.  a,  sœur.  —  Cf.  gr. 
Eufaip. 
Molçim,  ancien,  âgé. 
Mpœclielh,  Kr.,  V.  pçielh. 
Moù,  1°  conj.,  jusqu'à  ce  que  : 
moù  nœ  foùnt  e  mÔri,  jusqu'à  ce 
que,  tant  que,  à  la  fin  il  l'acheta  ; 
2°  moù  ndœ,  prép. .  moù  nœkyèy, 
jusqu'aux  cieux  ;   moù  ndœ  Itiçœ 
lye  tœ  venir,    ch.,    qu'ils  viennent 
jusqu'à  l'église. 

Mouabc  (tk.),  amitié,  amabi- 
lité. 

Moùay,  det.  moi,  pi.  moùay, 
mois  :  pas  nœ  a  dû  moùay,  au  bout 
d'un  mois  ou  deux  ;  émœret'  e 
moùayvet,  les  noms  des  mois. 
Moùaycim,  mensuel. 
Moùgetœ,  ao.  oumoùk,  H.,  le 
crépuscule  commence ,  la  nuit 
tombe. 

Moùk-gou,  H.,  crépuscule,  nuit 
tombante. 

Moukœlhôn,îaXve  moisir;  pass 
moukœlhônem,  moisir,  V.  mukô- 
sem. 
Moùlhœzœ,  H . ,  estomac. 
Moulhi-ri,  pi.    in,   moulin.  — 
Gr.  u.ûXtj,  lat.  mola,  sb.  mlin. 

Moùndem,  pass.  de  moùnt: 
1°  être  vaincu  ;  tœ  moûndouritœ, 
la  victoire,  la  défaite  ;  2°  pouvoir  : 
—  t'a  gyèn,  Fy.,  je  peux  le  trou- 
ver. 

Moùndiye  (moùnt),  H.,  vic- 
toire, force,  bon  état  de  santé. 

Moirndùn,    peine,    tourment; 
hèky  — ,  prendre,  se  donner  de  la 
peine. 
Moundôn,    tourmenter,    tortu- 


\1 


M 


rer;  châtier,  punir:  noûkœ  lyinte 
fày  pa  e  moundoùarœ,  Kr.,  il  ne 
laissait  pas  de  péché  sans  le  pu- 
nir ;  pass.  moundônem;  kyûç 
moundànetœ,  i  myèri,  comme  il  se 
tourmente ,  le  malheureux  ;  tœ 
moundoùaritœ,  tourment,  souf- 
france, châtiment. 

Moungris,  mugir. 

Muant,  ao.  moûnda,  1*  vain- 
cre :  ///'/'  moùnde  //'"'  nœ  bàst,  tu 
m'as  vaincue  dans,  m'as  gagné, 
un  pari;  2°  pouvoir;  mount  ou 
mount  tœ  yètœ,  kyœ,  il  se  peut 
que  ;  s  moùnt,  je  ne  puis  pas  ;  je 
suis  indisposé  (gr.  v.  ?/■<>  'nopû).  V. 
moûndem. 

Moûntsœ,  Fy.,  serrure,  verrou. 

tioûr^  pi.  e,  mur.  —  lat.  murus. 

Mouris-zi,  H.,  l'épine  noire,  ar- 
buste. 

Moûrmœ,  Fy.,  blond,  châtain: 
fllyékœ  tœ  moûrmœ,  cheveux  châ- 
tains. 

Mourmourim,  Kr.,  murmure. 

Mourmourïs,  murmurer. 

tfowrfâyœ,  la  peste. —  lat.  mors, 


mortis,  si»,  moriti,  faire  périr. 

Moustâkiye,  moustache:  mous- 
tàkiya  yôte,  ta  moustache;  mous- 
takiye-vèrdhœ ,  (on  dirait  aussi 
vèrdhi),  ch.,  qui  a  les  moustaches 
jaunes,  rousses. 

Mousœndrœ  (tk.),  comparti- 
ment d'une  chambre  qui  en  est 
séparé  par  une  cloison  de  bois, 
et  où  sont  entassés  pendant  la 
journée  les  objets  de  literie. 

Moûçkœ,  mule,  mulet. 

Mouçkyérhœ,  mouçtyérhœ,  gé- 
nisse d'un  à  deux  ans. 

Moût,  pi.  ara,  excrément  hu- 
main. 

Moutlhàk  (tk.),  sans  faute,  as- 
surément. 

Mûh-ou,  moisissure;  le  moisi. 
—  lat.  mucus. 

Mukànem  et  mukôsem,se  moi- 
sir: oumukoùa  boûka,  le  pain 
est  moisi. 

Mûkourœ,  màkœlœ,  ad.,  moisi  ; 
boûkœ  e  mûkourœ,  pain  moisi. 

Munafik-ou,  pi.  œ  (tk.),  hypo- 
crite, calomniateur. 


N 


1.  Na,  ne,  pron.,  nous,  à  nous; 
très  souvent  explétif. 

2.  Nà,  et  nate,  nà  ndek,  Kr., 
voici  !  tiens  !  voilà  que  !  lat.  en, 
ecce.  —  sb.  na,  nay. 

Nàft,  gu.,  H.,  bien,  possession. 
V.   îinll. 

Nakatàsem ,  se  mêler  :  mes 
nakalôsou  (il  faudrait  ounakatôs) 
me  né,  ne  te  môle  pas  avec  nous; 
pa.  nakatôsourœ,  mêlé,  mélangé. 
—  Gr.  m.    £vaxaTii>V(D. 

Nalhè  (tk.),  malédiction. 

Nàlyt,  gu.,  haut,  en  haut; 
nàlytœ,  adj.,  haut;  grand.  V. 
lyàrtœ. 

Nànœ,  Fy.,  quelque.  V.  ndônœ. 

Nàtœ,  pi.  néte,  net',  nuit;  atœ 
nàtœ,  cette  nuit  ;  nàtœnœ,  nui- 
tamment; nàtœnœ  kyœ  çkài,  la 
nuit  passée.  —  Cf.  gr.  vjÇ,    vuxt6ç. 


,\à:.  pi.  e  (tk.),  minauderie, 
coquetterie. 

Ndâhem,  ndàyem,  pass.  de 
ml<'i~',  être  séparé,  partagé,  se 
séparer. 

Ndày,  Kr.,  prép.  avec  ace,  à 
côté  de,  auprès;  —  poûsin'  e 
oûyit,  près  du  puits;  —  mbrdma, 
vers  le  soir. 

Ndàly,  Kr. ,  empêcher;  la: 
ndâlyœ-tœ,  obstacle,  empêche- 
ment; pass.  ndàly em,  être  em- 
pêché. 

Ndalyàn,  Kr.,  arrêter,  s'arrê- 
ter, mœ  ndb  vàknt,  dans  un  en- 
droit. 

Ndânœ  (ndœ,  ùnœ),  prep.,  à 
côté  de. 

Ndàri,  séparer,  diviser,  parta- 
ger ;  distinguer,  discerner;  dif- 
férer :  noukœ  ndàn  mbœ  mœn- 


56 


N 


dœyot  as  mbœ  fyàlyœt,  Kv.,  il  ne 
diffère  ni  en  pensée,  ni  en  parole  ; 
pass.  ndàhcm.  — Cf.  gr.  oata,  par- 
tager. 

Ndârœ,  pa.  de  ndàn  ;  tœ  ndàrœ- 
tœ,  division,  partage  ;  lieu  clos, 
petit  bâtiment  à  part  :  e  mbùlhi 
mœncb  ndârœ  tœ  tiy,  il  l'enferma 
dans  un  logement  à  part  qu'il 
avait. 

Ydarôn ,  ndœrôn  ,  changer , 
échanger:  kœyô  ndœrôn,  cela 
change  l'affaire;  pass.  ndœréncrn, 
se  changer,  c.  à  d.  de  vêtements. 

Ndaçti,  maintenant.  V.  naçii, 
taçti. 

Nde,  ndek,  prép.  avec  nom.,  à, 
vers,  chez,  envers  :  klhêncl'  seizi 
nde  mbrêti,  le  sais  retourne  vers 
le  roi  ;  oubœre  nde  a  ta,  Kr.,  tu  es 
devenu  pour  eux,  à  leur  égard. 
Y.  te,  tek. 

Ndèn,  ao.  ndéita.3  p.sg.  ndèiti 
et  ndéou,  Kr.,  étendre  :  ndèn 
çkôpnœ,  son  sceptre  ;  —  dôrœnœ, 
la  main.  V.  ndèr,  ndcèy. 

JSdèna,  ndénourœ ,  Kr. ,  V. 
ndœnta;  tœ  ndénourit'  t'àt.  ton 
séjour,  ton  habitation. 

Ndèr,  étendre. 

Ndèr,  honneur,  considération  ; 
bœh  — ,  faire  honneur,  rendre  des 
honneurs;  e  kâm  pœr  — ,  avoir  en 
honneur,  honorer.  —  Cours,  va- 
leur des  monnaies. 

Nderôn,  honorer,  estimer. 

Ndèrçim,  ndêrtçem,  honorable, 
honnête,  probe  ;  honoré. 

.Xdcrtcsœ,  pi.  <7,  construction, 
fabrication  ;  chose  construite  ; 
Kr.,  créature. 

Ndertôn,  construire ,  réparer, 
raccommoder,  arranger  :  —  nœ 
çtœpi,  construire,  réparer,  une 
maison;  pass.  ndcrtôncm,  nder- 
tôhcm  ;  poùnœ  kyœ  noûkœ  nder- 
tàhet'  dot,  une  chose  qui  ne  peut 
se  réparer,  irréparable  ;  tœ  nder- 
toùarœt?  e  Jcrousalhimœsœ  pœr  sœ 
dt'ni,  Kr.,  la  reconstruction  de 
Jérusalem. 


Ndés,  ao.  ndéza,  allumer  ;  — 
mœ,  se  brouiller  avec  quelqu'un  : 
kùy  kîç  ndézour  me  nde  an,  il 
était  tourmenté  par  un  ours  ; 
ndéza  me  huzmekyàrœnœ,  j'ai  à 
me  plaindre  de  mon  domestique  ; 
pass.  ndizem. 

1.  Ndœ,  nœ,  prép.,  dans,  chez, 
à,  vers,  sur,  1°  avec  ace.  :  vâte 
nœ  pidh,  nœ  ctœpi  tœ  tiy,  il  alla 
au  bois,  dans  sa  maison;  kour 
vâte  n'âdœ,  quand  elle  entra  dans 
la  chambre  (dans  ce  sens,  très 
souvent  brobnda  nœ,  dans)  ;  — 
sœmoùnde,  pendant  sa  maladie  ; 
hip  —  karôtsœ,  —  kàly,  —  lyis, 
monter  en  voiture,  se  mettre  à 
cheval,  grimper  sur  un  arbre  ;  e 
hodhi  nœ  kràh,  il  le  jeta  sur  son 
épaule  ;  oungrînœ  —  kœmbœ,  ils 
se  dressèrent  en,  sur  leurs  pieds; 
pçétour  —  moûr,  appuyé  au  mur; 
Z03  k£  gàyœ,  prendre  à  la  bouche, 
c.  àd.  faire  mention  de  ;  vâte  ndœ 
atœ  goùrhœnœ  (ace.  det.),  il  s'en 
alla  vers  cette  source  ;  —  tœ  pâ- 
rœiï  e  bàstœvet,  dans  le  premier 
des  paris,  2°  avec  loc.  :  kiçte 
vœnœ  nœ  ortakœrà,  il  avait  mis 
(de  l'argent)  dans  la  compagnie  ; 
mevràp  hùri  ndœ  àrkœt,  il  entra 
vitement  dans  le  coffre.  V.  mbœ . 

2.  Ndœ,  si,  V.  nœ. 

Ndœyèn,  ndœlyén,  pardonner. 
V.  ndien. 

Ndœyésœ,  pardon,  miséricorde. 

Ndœnœ,  sous,  Y.  nœnœ. 

Ndœn,  ndœr,  étendre,  tendre. 

Ndœnta  et  ndéna,  a,o.,ndœn- 
tourœ,  pa.  de  rhi  ;  mœ  ndénœ 
{ndœntnœ)  pœr  drekœ,  on  me  fit 
asseoir  pour  dîner  ;  tœ  ndenou- 
ritœ,  l'habitation,  demeure  ;  me 
tœ  ndœnlourœ,  en  s'asseyant,  dès 
qu'ils  se  furent  assis. 

Ndœpœr,  nœpœr,  prép.  avec  ace. 
ou  loc  :  —  \mïh,  à  travers  la  foret; 
nœpœr  gyi,  dans  le  sein  ;  /'  çkôi 
thika  — troùp,  le  couteau  lui  tra- 
versa le  corps  ;  vyen  —  cil,  Fy., 
il  arrive  par  la  pluie. 


N 

Ndœr,  prép. ,  avec  ace,  à, 
parmi:  thrés —  tœ  krémte%Kr.s 
inviter  aux  fêtes  ;  c  pàçœ  fàkye  — 
fàkye,  je  l'ai  vu  face  à  face; 
lyintnœ  biya  ndœr  atà,  il  leur 
naquit  des  filles;  neb  lyo 
math  —  gyithœ  lyoûmœrat,  un 
fleuve  grand  entre  tous  les  fleuves. 
V.  mie,  te. 

Ndœr-mést,  Kr. .  prép.  avec 
gen.,  au  milieu  de,  parmi  :  — 
atùrc  nèrœzcevet,  parmi  ces  gens; 
—  téye  é  groûasœ,  entre  toi  et 
la  femme.  V.  ndœ. 

Ndœrôn,  ndœrônem,  V.  ndarôn. 

Ndceroùarœ,  pa.  de  ndœrôn, 
changé  ;  e  ndœroùarœ-a  .  aussi  /■ 
ndrouaitoura ,  changement;  dia- 
lecte d'une  langue.  V.  ndarôn. 

Ndielh,  B.O.  ndôlha,  appeler  un 
animal,  p.  e.  des  poules. 

1.  Ndien,  ndièn,  pardonner  : 
perœndïa  e  ndiéitœ,  Dieu  lui  par- 
donne, Dieu  ait  son  àmc  !  V. 
ndœyèn. 

2.  Ndièn,  remarquer,  s'aperce- 
voir, entendre  :  pa  ndièrœ  yoùv< 
sans  que  vous  vous  en  aperceviez, 
à  votre  insu  :  ndïente  tœ  dhobm- 
bouratœ,  Kr.,  il  ressentait  les 
douleurs. 

Ndîgyem,  pass.  de  ndyèk  ;  être 
poursuivi,  persécuté  ;  H.,  s'ac- 
coupler, des  quadrupèdes. 

Ndigyàn,  Kr.  :  ourdhœrinœ, 
obéir  au  commandement  ;  /'///'/- 
lyœnœ,  à  la  parole.  V.  dœgyàn. 

Ndigyoùarçim,  Kr.,  obéissant, 
docile. 

Ndih,  mli,  ndin,  avec  dat.,  ai- 
der, assister. 

Ndihme,  ndime,  secours,  aide. 

Ndihmœs ,  défenseur,  protec- 
teur. 

Ndit.  V.  wh.it. 

Ndïzem,  pass.  de  ndès,  s'allu- 
mer, brûler;  i  oundès  zœmœrimi, 
sa  colère  s'alluma,  il  s'enflamma 
de  colère. 

Ndyèk,  ao.  ndôgya,  poursuivre, 
persécuter  ;   tœ  ndyèkouritœ,  la 


X 


57 


persécution  ;  i  ndyèkourcBt  persé- 
cuté. 

Ndyêtœ,  N.  T..  horrible, odieux; 
sub.,  dégoût,  répugnance  :  mœ 
uyèn  — ,  cela  me  dégoûte. 

Ndô  nœdô) —  nd<>,  conj.,  soit 
que  —  soit  que. 

Ndokyœ,  ndonœsr,  conj.,  quoi- 
que. 

Ndoneri  (nœ,  do,  neri),  pr., 
quelqu'un  ;  avec  neg.,  personne, 
nul  ;  kyœ  tœ  môs  gyéndclœ  ndo- 
neri  me  drùœ,  que  personne  ne 
soit  trouvé  avec  de  la  lumière. 

Xdônœ  (ndonr'r),  nônrr,  pr., 
quelque,  un  certain  ;  avec  neg., 
nul,  aucun  :  kiç  robnœ  mœ  nànœ 
vœrœ ,  il  était  tombé  dans  un 
trou  ;  mbœ  ndonœ  ngà  atà  kyu- 
têtetœ,  Kr.,  dans  quelqu'une  de 
ces  villes.  V.  nànœ. 

Ndôth,  ou  au  pass.  ndbdhrm,  se 
trouver,  être  par  hasard  dans  un 
endroit  (-.j~;/ ■!•/<■>  5>v):GyiulékasouUr 
dôlh  atù,  Giuléka  ne  se  trouva 
pas  là  ;  me  tçœ  tœ  ndbdhcï ,  avec 
ce  qui  se  trouvera. 

tœ  Ndotœ,  tir  ndôtitœ,  frisson  : 
mœ  vinœ  me  tœ  ndotœ  êthetœ,  la 
fièvre  me  vient  avec  des  frissons. 

Ndràçem,  grossir,  épaissir,  de- 
venir gros  ou  gras.  Y.  Iràçœ. 

Ndrêkœs,  H.,  celui  qui  améliore, 
répare,  réconcilie. 

1.  Ndrêky,  adv.,  tout  droit,  en 
ligne  droite. 

2.  Ndrêky,  redresser,  réparer, 
réconcilier. 

Ndrit,  briller,  luire;  fig.  être 
glorifié  :  ndritœ  ayô,  ch.,  louée 
soit  celle...  X.  drïtœ. 

1.  Ndritçim,  splendeur. 

2.  Ndrïtçim,B..,  éclairé,  illustre, 

gr.    l/.X-x'ir.yj'Z-rjq. 

Ndritçôn,  briller,  éclairer  :  o 
dielhi  kyœ  ndritçàn    çtœpitœ,    «3 

soleil  qui  illumines  les  maisons. 

Ndrbûan,  redouter,  craindre  : 
mos  ndroùani ,  ch.  n'ayez  pas 
peur. 

Ndrùs. serrer,  presser:  i  ndrùsct 


58 


N 


k d'mbœlœ, il  lui  massaitles  jambes. 

Ndrùcc,  autrement  ;  yô  — ,  ab- 
solument, sans  faute. 

Ndrûç/c,  rouiller,  pass.  ndrùç- 
kem,  se  rouiller  ;  e  ndrùçkourœ 
—  a,  la  rouille. 

Ndoûk,  H.,  ronger,  mordre  à  ; 
plumer  un  oiseau. 

Ndûhcm,  pass.  de  ndùn  :  mœ 
ndùhetœpréy  boùke  (ngâ  boùka), 
j'ai  du  dégoût,  de  la  répugnance, 
pour  le  pain. 

Ndùn  Fy.,  ndùr  Kr.,  salir, 
souiller,  blâmer  :  dî  tœ  lyavdourôn 
cdhé  tœ  ndùn,  je  sais  louer  et 
blâmer. 

Ndùrœ,  pa.  de  ndùn,  infâme, 
honteux  ;  sœmoùndœ  e  — ,  mala- 
die honteuse,  dégoûtante  ;  e  Mçin 
lœ  — ,  ils  l'avaient  en  dégoût,  il 
excitait  leur  répugnance  ;  pi.  f. 
tœ  ndùra-tœ  :  arhôn  — ,  tœ  mi- 
ratœ,  oublier  les  injures,  les  bien- 
faits ;  poûnœ  tœ  ndùra.  actes  in- 
fâmes, débauche. 

Ndursî,  malpropreté,  saleté. 

Ndùlourœ,  ndùitourœ,  pa.  de 
ndùn,  sali,  sale.  V.  ndûrœ. 

Ndzèhœtœ,  adj.,  i  —  préy  diel- 
hit,  Kr.,  échauffé  par  le  soleil  ; 
nœ  èrœ  e  — ,  Kr.,  un  vent  brû- 
lant. V.  ntzœ. 

1.  Ndzœ,  àZag.  ndzœy,  v.  irr., 
contenir,  avoir  telle  contenance  : 
noùk'  e  ndzoùri.  dot  koutta ,  la 
boîte  ne  put  plus  le  contenir.  — 
V.  zœ. 

2.  Ndzœ,  apprendre  :  —  kœn- 
dim,  Kr.,  le  chant. 

Ndzicr,  ndzierh,  ao.  ndzàra, 
extraire,  tirer,  aveindre  ;  faire 
sortir,  conduire  hors  de  ;  pro- 
duire ;  puiser,  de  l'eau  ;  gagner, 
de  l'argent  :  sd  groç  ndzier,  com- 
bien de  piastres  gagnes-tu  ?  com- 
poser des  vers ,  des  chansons  ; 
pass.  ndzirhem. 

Ndziri,  ndzî,  noircir,  rendre 
noir  ;  pass.  ndzzhem ,  noircir  : 
foùça  oundzi,  la  plaine  est  deve- 
nue toute  noire.  V.  zi-ou. 


N 

Ndzit,  H., hâte, célérité,  promp- 
titude. 

Ndzitim  :  me  —  tœ  màth,  en 
grande  hâte. 

JSdzliôh  et  ndzit,  H.,  courir, 
se  hâter  ;  lœ  ndzlloùaritœ ,  la 
hâte,  etc.;  ngà  — c  lépœr,k  force 
de  se  hâter,  de  courir  ;  act.  i 
ndzitôninœ  mbœpoûna  tœrœnda, 
Kr.,  ils  les  poussaient  à  des  tra- 
vaux pénibles.  —  cf.  lat.  cito. 

Ne,  nous,  à  nous.  V.  néve. 

Nép,  donner,  V.  àp,  nœ-m. 

Nepœrkœ,  vipère. 

Nésœr.  adv  ,  demain  ;  pas  — , 
après-demain. 

Nêsœrm,  adj.,  de  demain  ;  tœ 
nésœrmen'  et  ditœn'e  nêsœrme,nè- 
sœrmet,  adv.  le  lendemain. 

E  nésœrme,  le  lendemain. 

Nésme,  Fy.:  mitœ  — ,  le  lende- 
main. V.  nésœrm. 

Néve,  pr.,  nous  ;  nèri  ngâ  néve 
tœ  dû,  un  de  nous  deux  ;  pœr  né, 
pour  nous  ;  tsilyi  née,  Kr.,  qui  de 
nous  ? 

Nfvôyœ,  besoin,  nécessité;  nc- 
voyœçim,  Kr.  nécessaire.  —  Sb. 
nevolya,  nécessité. 

1.  Nœ,  prép.  v.  ndœ. 

2.  Nœ,  ndœ,  conj.  lu  avec  ind.: 
e  pùcti,  nœ  vâri  dlàlyœnœ,  il  lui 
demanda  s'il  avait  fait  pendre  le 
jeune  homme  ;  2°  avec  opt.:  nœ 
ârtœ  edhê  nœ  tœ  dhœntœ,  si  elle 
venait  et  qu'elle  te  donnât  ;  nœ 
môs,  sinon,  autrement. 

Nœ-m'  —  ép-mœ,  donne-moi  : 

—  nœ  pikœ  oûyœ,  donne-moi  un 
peu  d'eau  ;  nœm-o,  nœm-i,  moùa, 
donne-le,  donne-les,  moi.  V.  nép, 
àp. 

Nœm,  non,  maudire;  nœmœ, 
malédiction ,  blasphémer  ;  nœ- 
mœs ,  blasphémateur.  V.  mal- 
hœkôn. 

Nœmœrôn,  compter  :  nœmœ- 
rente  nœ  nga  nœ  hàlhetœ,  elle 
énumérait  un  à  un  ses  chagrins. 

—  lat.  it.  numéro.  V.  nounwœ- 
roùarœ. 


N 


N 


59 


Nœndourœ,  1°  adv.:  souvent; 
2o  adj.:  fréquent,  dru,  épais. 

Nobnc,  ncbiKBi  mère  :  ncbniya, 
la,  c.-à-d.  ma,  mère  ;  nri'iic,  ma- 
man !  —  bàdjia,  ch.,  la  bonne 
ménagère.  V.  émœ,  mœmœ. 

Nwnœ,  ndcenc&f  prép.  avec  ace. 
etloc,  sous,  dessous,  en  bas  de  : 
nœnœ  dhé,  sous  terre  ;  te  çkàinœ 
nœnœ  sâraye  tœ  tiy,  qu'il  passent 
en  bas,  sous  les  murs  de,  son  pa- 
lais ;  prœhi  —  lyist,  Kr.,  repo- 
sez-vous sous  le  ciiènc. 

\  nœri,  IL,  maternité  ;  coll. 
les  mères. 

Nœntœ,  neuf:  i  nœntœ-i,  neu- 
vième ;  nœntœ-mbœ-dhyétœ,  dix- 
neuf;  nœntœ-dhyétœ,  quatre-vingt- 
dix. 

1.  Ngà,  adv.,  où  ?  d'où  ?  par  où  : 
ngà  vête,  où  vas-tu?  —  vyèn, 
d'où  viens-tu  ?  —  tœ  vt'tc,  par  où 
irai-je  ? 

1.  Ngà,gà  (gu.  kak),  prép.  avec 
nom.,  de,  à  partir  de  (ab),  hors  de 
(ex),  de  la  part  de,  depuis  :   nœ 

—  atô,  l'une  d'elles  ;  çpœtôn  — 
vdékiya,  sauver  de  la  mort  ;  i 
vu  ounàzagà  dora,  l'anneau  lui 
tomba  de  la  main  ;  sôs  ngà  boùka, 
finir  le  repas  ;  sielh  —  e  Boûl 
apporter  de  chez  la  Belle  ; 

—  gyoùmi,  se  réveiller,  se 
lever;  gyélhœratœ  s  kyènœ  —  dora 
e  atiy,  les  mets  n'étaient  pas  pré- 
parés de  sa  main  :  nœ  tôk  — 
groûrœ,  èlyp,  un  tas  de  blé,  d'orge; 
i  thoùay  te  fàlya  ngà  méye  (par 
exception,  au  lieu  de  oûnœj,  salue- 
la  de  ma  part  ;  rhinœ  —  dhyétœ 
vyét  nœ  kourbét,  ils  habitent  de- 
puis dix  ans  à  l'étranger  ;  2°  à, 
vers  :  çih  —  dèti,  regarde  vers  la 
mer  ;  3°  par,  à  travers,  près  de  : 

—  nœ  oudhœ  tyâtœr,  par  un  au- 
tre chemin  ;  zœ —  dâra,  prendre 
par  la  main  ;  çkdn  —  porta,  pas- 
ser par  la  porte  ;  sirhôi  —  kyèngi, 
quand  il  passa  près  de  l'agneau  ; 
çkô  —  méye,  passe  par  chez  moi  : 


-1°  par.  à  cause  de.  par  suite  de  : 

—  aséti,  —  sevdâya,  par  dépit, 
par  amour  ;  c  li/à  —  boukouria 
kyœ  kiç,  il  l'épargna  à  cause  de  sa 
beauté *;  5°  par,  surtout  après  le 
v.  passif:  do  vdésin'  —  i  yàti,  il 
mourra  par,  de  la  main  de,  son 
père  ;  ouvrânœ  —  bréçœri,  ils  fu- 
rent tués  par  la  grêle  ;  Moisiou 
kiçte  kyœnœ  mœsoûarœ —  c  œma, 
kr..  Moïse  avait  été  instruit  par 
sa  mère,  V.  préy  ;  G0  dans  les 
comparaisons,  que,  de  :  m' imirœ 

—  oûnœ,  meilleur  que  moi  ;  içte 
m'  e  boûkoura  —  te  dûa,  elle  était 
plus  belle  que  les  deux  autres  ; 
oudœftûe  mœ  tépœr  —  pàt  kyœ- 
nourœ dœftûerœ  jpœrpàr a, Kr.,  cela 
fut  prouvé  plus  clairement  qu'il  ne 
l'avait  été  auparavant  ;  7"  distri- 
butivement(gr.  àva):  tœthdçtekoûç 

—  Çi(è  pràlhœ,  que  chacun  dît  un 
conte  ;  na  hôdhi  —  nœ  dàç,  il 
nous  donnait  à  chacun  un  mouton; 
i  ipte  —  nœ  tsôpœ  mic>  il  lui 
donnait  chaque  fois  un  morceau 
de  viande  ;  ditœ  —  dit,  jour  par 
jour,  chaquejour:  —  vyét,  chaque 
année  ;  nœ  —  nœ,  un  par  un. 

Nga-dô,  conj.  avec  subj..  par- 
tout où,  où  que. 

Ngarkôn,  charger.  —  it.  carico. 

Ngàs,  ao.  ngâva,  pa.  ngàrœ  et 
ngàsourœ,  v.  irr.,  toucher  :  môs 
ngi-e,  ne  la  touche;  pass.  ngihem. 

Ngdhihem,  pass.  de  ngdhin, 
impers,  ngdhihetœ,  le  jour  naît  ; 
pu  ngdhirœ  miras,  ayant  qu'il  fasse 
bien  jour. 

Ngdhin  et  gdhin,  1°  faire  le 
jour, faire  cesser  la  nuit:  uétœ  te 
gdhin,  «  je  vais  luire  ou  ramener 
le  jour»,  dit,  dans  un  conte,  la 
mère  de  la  nuit,  qui  joue  ici  le 
rôle  de  l'aurore  ;  2"  passer  la 
nuit  jusqu'au  jour  ;  tr.  :  tçobânœ 
ngdhive  me  Ihàfe,  ch.,  le  berger, 
tu  lui  fis  passer  la  nuit  en  dis- 
cours. 

Ngè  :  kàm,  .s  kâm,  ngé,  j'ai,  je 
n'ai  pas,  le  temps,  l'occasion. 


60 


N 


Ngèçim,  adj.,  qui  est  de  loisir  : 
ydm  i  — ,  je  n'ai  rien  à  faire. 
Agilicm,  pass.  de  ngàs. 
Ngiçtrœ,    hameçon.    —  Gr. 

à'yxu^Tpov. 

Ngolhâr  {ngoùly),  H.,  concu- 
bitus  sine  Lucina. 

Ngôp  aussi  ngàs ,  rassasier  ; 
pass.  ngbpem,  se  rassasier. 

Ngbrth,  tuer,  un  animal  :  se 
kiç  ngbrdhourœ  akôma,  il  ne  l'a- 
vait pas  encore  tué  ;  mourir,  cre- 
ver, des  animaux  ;  piçkyct'  e  lyoù- 
mit  ngôrthnœ,  Kr.,  les  poissons 
du  fleuve  moururent;  pa.  ngbr- 
dhourœ, crevé  :  oubœ  si  i  — ,  il 
fit  semblant  d'être  mort,  fit  le 
mort. 

Ngàs,  V.  ngôp. 

Ngréh,  ngré,  ao.  ngrita,  v.  irr., 
lever,  soulever;  dresser,  ériger; 
susciter  ;  —  foùrhœ,  ouvrir  bou- 
tique de  boulanger  ;  mœ  ngré  tsâ 
ilytizâmœ,  ch.,  tu  affermes  des 
dîmes  ;  —  zœnœ,  élever  la  voix  ; 
pa.  ngritourœ  et  ngréhourœ. 

Ngrœnœ ,  pa.  de  hâ:  me  tœ 
ngrœnœ,  dès  qu'il  eut  mangé  ;  tœ 
ngrœnœ- tœ  et  tœ  ngrœni-tœ, 
l'action  de  manger,  le  manger, 
aliments  :  si  mbaroùari 'sœngrœni, 
ou  ngâ  tœ  ngrœnitœ,  quand  ils 
eurent  fini  de  manger;  moûarœn 
tœ  ngrœnœ  pœr  oùdhœnœ,  ils 
prirent  des  provisions  de  voyage; 
préy  tcdô  tœ  ngrœni  kyœ  hàhetœ, 
Kr.,  de  toute  espèce  de  chose 
qui  se  mange  ;  aussi  au  pi.  f.  :  tœ 
ngrœnatœ,  aliments,  nourriture. 

Ngrin,  geler,  être  transi  :  kiç 
ngrirœ  ngâ  tœ  flôtitœ,  il  était  en- 
gourdi par  le  froid  ;  lœ  ngriritœ, 
la  gelée.  —  Cf.  gr.  xpûoç. 

Ngrirâk-ou,  Zag.,  gosier:  mœ 
dblhi  ngriràkou  (ou  kapœtséri)sœ 
brùouri,  le  gosier  m'est  sorti,  je 
me  suis  égosillé,  à  force  décrier. 

Ngrirœ,  pa.  de  ngrin,  gelé, 
transi  ;  ndœnnœ  si  tœ  ngrirœ, 
Kr.,  ils  demeurèrent  comme  pé- 
trifiés. 


N 

Xgn'ia,  ngritourœ,  ao.  et  pa.  de 
ngréh. 

Ngritcm,  pass.  de  ngré,  se  le- 
ver :  ngréou ,  lève-toi  ;  oungrit 
et  oungré.  il  se  leva  ;  fôçna  oun- 
grit nœ  kœmbœ,  l'enfant  se  tient 
sur  ses  pieds,  il  peut  déjà  marcher. 

Ngritœ,  H.,  glace,  V.  ngrin. 

Ngris  et  ngrùs,  faire  le  soir; 
pass.  ngriscm,  passer  la  soirée; 
impers.,  ngrisetœ,  ao.  oungris, 
oungrûs,  il  se  fait  tard,  le  jour 
baisse. 

Ngréh,  ngrô,  chauffer,  échauf- 
fer :  —  gyèlhœnœ,  faire  chauffer 
le  manger;  pass.  ngrôhem,  se 
chauffer. 

Ngoùly,  mettre,  ficher  ;  planter, 
fourrer;  établir,  coloniser;  s'éta- 
blir, se  fixer  :  c  ngoûlyi  nœgyi,  il 
le  mit  dans  son  sein  ;  ngoùly 
gojda,  enfoncer  des  clous;  Mçte 
ngoùlyourœ  sùtœ,  Kr.,  elle  avait 
les  yeux  fixés,  baissés;  ngoûlyi 
atyé,  il  s'établit  dans  ce  pays  ; 
ngoûlyi  foûçœri'e  Nîlt/it,  il  occupa 
la  plaine  du  Nil;  pass.,  ngoùly em, 
s'enfoncer,  entrer  avec  force  ; 
s'attacher  à;  s'établir. 

Ngourtsùerœ,  cupide,  avide  de 
richesses,  avare. 

Ngoùs  et  ngoùt,  Kr..  exciter; 
pousser  à  ;  forcer  :  môsmœ  ngoùt 
tœ  tœ  lyœ  tu,  ne  me  force  pas  de 
te  quitter. 

Ngoùçiœ,  étroit;  chiche,  avare. 

—  lat.  angustus. 

Ngouçlôn,  rétrécir,  resserrer  ; 
rendre  *  étroit  ;  —  bhem,  être 
serré  ;  être  avare. 

Ngouçoulhim ,  consolation  ; 
ngouçoulhimtâr ,  consolateur; 
ngouçoulhôh,  consoler;  pass. 
ngouçoulhônem,  se  consoler.   Kr. 

—  lat.  consolor. 

Ngyàlh,  H.,  engraisser;  gué- 
rir ,  ressusciter ,  trans.  ;  pass. 
ngyàlhem,  ressusciter;  revivre; 
être  guéri.  V.  gyàlhœ. 

Ngyàlhœye,  Kr.,  tœ  ngyâlhou- 
ritœ,  la  résurrection. 


N 

Ngyàs,  ao.  ngyàla,etngyàt,  al- 
longer, étendre  ;  durer  :  —  dôrœ- 
nœ,  étendre  la  main  ;  tœ  mos  t'a 
ngyâtimœ,  1.  pour  que  nous  ne 
l'allongions  pas,  pour  le  dire  en 
peu  de  mots;  pass.  Voungyàtœ 
yèta,  que  ta  vie  soit  allongée  ! 
souhait.  V.  gyàtœ,  dzgyâtem. 

-Y'///'''"'prép.avecgen.  ,prèsde. 

ffgyatôn,  Y.  ngyât. 

Ngyèky,  H.,  hâle,  vapeur  des 
journées  chaudes. 

NçV'-i'i  .'///' ''">  jusqu'à  :  —  nœ 
ditœzœ,  jusqu'à  l'autre  jour  ;  sou- 
vent suivi  de  nœ  ou  mbœ  ;  ngyèr 
koùrœ,  jusqu'à  quand  ? 

Ngyêthem,  H.,  frissonner. 

iï'J!/?'ri  pl«  ei  endroit  profond 
d'un  cours  d'eau. 

î\'!/yirim,KY.,  goût;  ngyirôn, 
goûter. 

Ngyirhem,  s'enrouer:  ou- 
ngyirhtçœ  sœ  folytouri,  je  me  suis 
enroué  à  force  de  parler  ;  pa. 
ngyirhourœ,  enroué. 

Ngyisem,  H.,  se  porter  caution. 

Ngyit,  coller:  sctç  i  a  ngyiti, 
ch.,  comme  il  l'a  lui  a  collée 
(c.  à  d.  enfoncé  l'épée  dans  le 
corps)  ! 

1.  Ngyilcm  ,  pass.  de  ngyit: 
ngyitef  si  zgyébtya,  cela  tient 
comme  la  teigne  ;  —  pas  gy'ç- 
trcevet ,  Kr.  ,  coller  après  les 
doigts  ;  —  pas  atiy,  adhérer,  s'at- 
tacher à  quelqu'un,  comme  parti- 
san ;  pa.  ngyùourœ,  collé:  —  nœ 
pazâr,  touchant  au  bazar. 

2.  Ngyûem,  monter,  grimper, 
prendre  l'essor,  s'élever  :  mœ  tœ 
ngyùourit,  pendant  que  (le  fau- 
con) s'essorait. 

Ngydh,  Kr.  :  tœ  ngyéliourilœ, 
la  connaissance;  droûri  tœ  ngyô- 
houritsœ  mirœsœ  edhé  sœ  kêkyesœ, 
l'arbre  de  la  science  du  bien  et  du 
mal  ;  e  ngyôhoura  c  Perœndùœ, 
la  connaissance  de  Dieu.  V. 
nôh. 

Ngyomœ,  Kr..  V.  ndmœ. 


N 


61 


Ngyôn,  Fy.,  entendre,  écouter  : 
kœçtoic  ut-àt  du,gyàn  l'a  ngyàntç, 
ainsi  le  veut  ton  père,  il  faut  que 
tu  lui  obéisses  ;  3  p.  sg.  ao. 
ngyôiti.  V.  dœgyôn. 

Ngyùen,  teindre;  pass.  ngyù- 
hem  :  oungyûe  !  tcèrœ,  il  se  tei- 
gnit, se  noircit,  tout  entier. 
Nièt  (tk.),  intention,  projet. 
.VA,  préparer,  arranger,  parer; 
pourvoir,  munir,  fournir  de  ;  en- 
tamer, des  mets  :  i  nisl  me  ndb 
çôk,  il  les  munit  d'un  compagnon  ; 
i  a ''si  me  kâkyœ  torbà  me  flyorin, 
il  les  pourvut  d'autant  de  sacs  de 
sequins  ;  nui  tœ  tœrœgyélhœratœ, 
elle  entama,  goûta  à,  tous  les 
mets. 

Nisem,  ao.  ounitçœ,  pass.  de 
nis,  se  parer,  s'arranger  pour  le 
voyage,  partir  :  ounis  tœ  chante, 
il  se  disposa  à  partir;  ounis  nœ 
poûnœ  tœ  tiy,  il  s'en  alla  à  ses  af- 
faires (gr.  V.  à-vfïstç^voouXEiâ-coj); 
tœ  Jiùouritœ,  Kr.,  le  commence- 
ment. 

Nisœyœ,  H. ,    commencement, 
parure,  départ,  voyage. 
Nisi-a,  île.  — gr.  vg.  wij<rf. 
Niçàn   (tk.),   signe  ;   marque  ; 
but. 
Niçâne  (tk.),  but,  V.  niçàn. 
Niçarét  (tk.),  intention." 
Vizâm    (tk.),    troupes    régu- 
lières turques  ;  tout  soldat  qui  y 
appartient. 

Nom,  loi  religieuse  ou  morale, 
gr.  v^uoç. 

NÔt  :  bœù  — ,  notàù,  H.,  je 
nage  ;  dî  — ,  je  sais  nager.  —  lat. 
nato,  it.  nuoto. 

Notis,  sourdre  ;  notés  oùyœ , 
l'eau  jaillit. — Cf.gr.  vo-coç,  vent 
du  midi. 

Nlzc,  H.  ntzœy,  chauffer,  ren- 
dre brûlant;  pass.  ntzihem,  se 
réchauffer:  si  ountzi  ggàrpœri, 
quand  le  serpent  se  fut  réchauffé, 
dégourdi;  ountzéca,  je  suis 
échauffé,  hors  d'haleine.  V.  ndzcc- 
hclo:. 


02 


N 


N 


Noùkœ,  alb.  it.  noenkœ,  ne,  ne 
pas  ;  noùkœ  doua,  je  ne  veux  pas. 
—  Cf.  lat.  nunquam.  V.  5. 

Noùelh,\\.  i-lœ,  H.,  Fussballen. 

Noumbœroùarœ,  pa.  ,Fy .:  pagôn 
(àp)  tœ  noumbœroùara ,  payer 
comptant,  en  espèces,  gr.  jxztpi\xi. 
V.  noùmour. 

Noumœron,  pass.  —  ônem  :  s 
kànœ  tœ  noumœroùarœ,  K.,  ils 
sont  en  nombre  incalculable.  V. 
nœmœrôn. 

Noùmour,  Kr.,  noùmœr,  nom- 
bre, compte  ;  noùkœ  mœ  voùnœ 
hitç  mœ  noùmour,  ils  ne  m'ont 
pas  mis  en  nombre,  n'ont  tenu 
nul  compte  de  moi.  —  lat.  nume- 
rus.  V.  nœmœrôn. 


Dfoùn,  parrain,  témoin  de  no- 
ces; noùnœ,  marraine.  —  Gr.  vg. 
voîivoç,  it.  nono. 

Noùse,  fiancée,  épousée,  jeune 
mariée  ;  noùsœzœ  ou  nous'  c  lyâ- 
lyœsœ,  la  belette.  —  Cf.  gr.  vu-6;. 

Nousœri ,  relativement  à  une 
nouvelle  mariée,  temps  qui  s'é- 
coule jusqu'à  ses  premières  cou- 
ches. 

Nomœrôn,  tenir  les  yeux  bais- 
sés, prendre  l'attitude  humble  et 
modeste  prescrite  aux  mariées  : 
noùsiya  ou  poùlh  dôrœnœ  edhê 
nousœràn,  la  fiancée  leur  baisse 
la  main  et  puisse  tient  dans  cette 
attitude. 


N 


nâft  (nœ,  âft),  à  peine,  tout 
juste  :  —  sa  màrh  érœ,  je  puis  à 
peine  respirer  ;  —  sa  tœ  çpœtôn, 
que  j'échappe  seulement.  —  V. 
myâft. 

nèr,  Y.  noyer. 

nèrœ,  pour  nœ  hêrœ,  une  fois  ; 
me  nèrœ,  tout  d'un  coup. 

nerœzl,  coll.  les  gens,  parents  ; 
koùrhinin'  nerœzî'  e  li,  Kr.,  où 
habitait  sa  parenté. 

neri-ou,  pi.  irr.  nèrœz-i-tœ, 
homme  (homo)  :  iç  nœ  non,  il  y 
avait  un  homme;  kour  vdèsneriou, 
quand  l'homme  meurt  ;  au  pi. 
aussi  :  les  parents  :  nèrœzit  c 
noùsesœ,  les  parents  de  la  mariée. 
—  Comme  pronom  :  nerïou,  on, 
l'on  ;  neri,  quelqu'un,  avec  nég. 
personne,  nul  ;  kour  vlyônet  neri, 
quand  quelqu'un  se  fiance  ;  ti  ké 
neri  brœnda ,  tu  as  quelqu'un 
céans  ;  pa  koupœtoùarœ  neri,  sans 
que  personne  s'en  aperçut.  —  cf. 
gr.  à-vfy,  skr.  naras. 

neri,  nèra,  asp.  dét.  de  nœ  ; 
l'un,  l'une ,  de  deux  ;  pùetninœ 
neri  yâtœrinœ,  ils  se  demandaient 
l'un  à  l'autre  ;  kœtséninœ  nèra 
pas  yÔAœrsœ,  elles  couraient  l'une 


après   l'autre    ;    mbœlyidheçinœ 

ndœpœr  ctœpit  tœ  nèrit  é  tœyàtœ- 
rit,  Kr.,  ils  se  réunissaient  dans 
les  maisons  les  uns  des  autres  ; 
nèra  picsœ,  Kr.,  l'une  des  deux 
parties. 

nerùh,  H.,  la  luette. 

nèrk-ou,  beau-père,  par  second 
mariage  ;  nèrkœ,  belle-mère,  ma- 
râtre. 

1.  nœ,  m.  etf.,  un, une  :  mœnœ 
bàtçœ  tœ  nœ  mbrêti,  dans  un  jar- 
din d'un  certain  roi;  érdhi  nœ  i 
trétœ,  il  en  vint  un  troisième  ;  tœ 
dû  gyùsniatœ  bœinœ  nœ,  les  deux 
moitiés  font  un  ;  nœ  ngà  nœ,  un 
à  un,  une  par  une  ;  tœ  lyouftônœ 
nœ  me  nœ  me  moùa,  qu'il  com- 
batte seul  à  seul  avec  moi  ;  içtœ 
si  nœ  nœ,  c'est  une  seule  et  même 
chose  ;  mœ  n'ànœ,  d'un  côté,  de 
côté  ;  nœ  mbi  nœ,  l'un  sur  l'au- 
tre, en  foule. 

2.  nœ,  Pœrm,  si.  V.  ndœ,  nœ. 
nœditœzœ,   avant-hier,    l'autre 

jour,  dernièrement  (gr.  m.  zgo/Géç)  : 
ngyèr  — ,  naguère  encore. 

nϏri,.V.  neri. 

nœ-mbœ-dhyétœ,  onze  ;  i  —  étti, 
le  onzième. 


p 

fiœzêti  vingt  :  —  fice  vingt  et 
un  ;  nœzètm,  t.  c,  vingtième. 

ncezŒj  comme  dim.  de  nds  : 
nœzœ  psdva  vétœm,je  n'en  ai  ap- 
pris qu'un. 

nmem, pass.  de  nàh, être  connu, 
reconnu;  môs  tœ  nihem,  afin 
que  je  ne  sois  pas  reconnu  ;ounôva 
me  nœ  neri,  j'ai  fait  la  connais- 
sance de  quelqu'un,  je  me  suis 
lié  avec  lui;  si  ounônœ  mirœ, 
quand  ils  eurent  bien  l'ait  con- 
naissance. 


P  Ô'A 

nàh,  /)",  au.  nôoa  etnàha,  pa. 
nôhourœ,  v.  irr.,  connaître,  re- 
connaître, savoir,  sentir  :  s  iç 
ndônce  kyœ  ï  a  ninte,  il  n'y  avait 
personne  qui  le  reconnût.  —  cf. 
lai  nosco.  V.  ngyàh. 

nom,  mouiller,  humecter  :  Ho- 
mo kcbmbœtœ,  je  me  suis  mouillé 
les  pieds  ;  pass.  nômem. 

nàmœ,  Kr.  ngyômœ,  frais,  ré- 
cent, humide,  mou,  tendre  ;  baY  i 
nômœ,  de  l'herbe  fraîche  ;  tçizme 
tœ  nâma,  des  bottes  molles. 


1.  Pa,  prép.  avec  ace, sans:  pa 
kâly,  sans  cheval  ;  pa  kâlyinœ, 
sans  le  cheval  :  yép  pa  para,  don- 
ner sans  argent,  gratis. 

2.  Pa,  avec  le  participe,  sans, 
à  moins  de,  avant  de  :  pa  pogoûarœ, 
sans  payer;  pa  vàtourœ,  mûri, 
avant  de  partir  il  prit. 

3.  Pa,  préfixe  :  sans,  dé  — ,  in 
— :  mie  ipa-pyékourœ,  de  la  viande 
non  cuite,  crue. 

4.  Pà,  interj.,  donc,  or  :  pu 
dèlg,,  allons,  sors. 

5.  Pâ,  il  a  vu.  V.  pàçce. 
Pa-bésœ,  Kr.,  incrédule,   sans 

foi  ;  pa-besœrî,  incrédulité,  im- 
piété. 

Pa-ditœrî,  ignorance. 

Pordùçim,  pa-ditourœ,  igno- 
rant ;  adv.,  c  bdera  pa-ditourœ,  je 
l'ai  fait  sans  savoir,  sans  inten- 
tion. 

Pardoùhourœ,  invisible.  V.  doù- 

Pa-douroûartçem,  f.  trme,  in- 
supportable. 

Pâgœ,  paye,  récompense.  —  it. 
paga. 

Pa-gôyœ,  muet,  lit.  sans  bou- 
che ;  i.  pa-gbyi,  Kr. ,  le  muet, 
muet. 

Pagoûan,  pagbn,  payer  ;  pass. 
pagôncm.  —  it.  pago. 

Pagoùa-oi,  et  palhoùa-ô',  le 
paon.  —  gr.  vg.  -%•;<:>,■. 


Pahà  (tk),  prix,  valeur. 

Palu'r  (pa,  hir),  force,  violence  ; 
hàp  pàrtœnœ  me  — ,  ouvrir  la 
porte  avec  violence,  l'enfoncer  de 
force.  V.  hir. 

Pàyœ,  dot,  ou  plutôt  trousseau 
d'une  mariée  :  ou  ndzierh  pâyœnœ, 
C  a  çiïnœ,  elle  leur  exhibe  le  trous- 
seau pour  qu'ils  le  voient. 

Pâysim,  f.  e,  pur,  ex.  de  l'air. 

Paytsôri,  réconcilier. 

Pôle,  adv.,  peu  ;  pas  pàk,  peu 
après;  —  ngà  — ,  peu  à  peu  ;  mœ 
pàk,  moins. 

Pàkœ,  adj.,  celui,  celle  qui  est 
en  petit  nombre  :  ndœr  mést  tœ 
kœtûre  tœpàkœve,  Kr. ,  parmi  ces 
hommes  peu  nombreux  ;  sœ  pàkou, 
tœ  pàkœnœ ,  pour  le  moins,  au 
moins  ;  lœpà.ka  edhé  tœ  mira,  peu 
et  bien  ;  pas  pàkœ  dit,  quelques 
jours  après. —  lat.  paucus. 

Pa-kœrkoùarçim ,  Kr.,  insonda- 
ble. V.  kœrkdn. 

Pakœtsôn,  pass.  —  ôhem,  dimi- 
nuer. 

Pâkœzœ,  dim.  adv.,  un  tout 
petit  peu  :  —  oûyœ,  hérœ,  un  peu 
d'eau,  de  temps. 

Pakœzim,  baptême  :  tçœ  dît1  do 
bœhet  pakœzimi,  quel  jour  aura 
lieu  le  baptême  ? 

Pakœzùù,  baptiser  ;  tenir  sur 
les  fonts,  comme  parrain  ;  se  iç  ai 
diâlyi  kyœ  kîç  pakœzoûar,  que 


64 


c'était  là  l'enfant  qu'il  avait  bap- 
tisé ;  tœ  pakœzoùaritœ,  le  bap- 
tême, action  de  baptiser. 

Pa-kripourœ,  non  salé. 

Pâkyc,  paix.  —  lat.  pax. 

l'âkyœm ,  Fy.,  propre,  net; 
pakyœsl,  propreté.  V.  pâysim. 

Pakysim,  pakytim,  Kr.,  paix: 
çkâni  ndœ  pakytim,  allez  en  paix  ; 
pakyson ,  pakytbn ,  pacifier  ;  tœ 
pakytoùaritœ,  la  pacification. 

Pâlh,  H.  V.  pœlhàs. 

Palhàle,  pi.,  palais  :  nœ  pàhjœ 
palhàlc,  un  vaste  palais  ;  ce  pa- 
Ihàtelœ  si  tœ  tîtœ,  il  voit  le  palais 
semblable  au  sien.  —  lat.  pala- 
tiura. 

1.  Pâlhœ,  sabre. 

2.  Pâlhœ  :  rhî  — ,  je  demeure 
oisif. 

Pàlhtçœ,  pàlytçœ,  moelle,  des 
os  et  du  bois  :  plyèp'1  i  plyàk  pàk 
pâlytsœ  (=  pàlytçœ)  kà,  le  vieux 
peuplier  a  peu  de  moelle  (exercice 
de  prononciation,  selon  Hahn). 

Palhoùa-ôi,  pi.  on,  paon.  —  cf. 
lat.  pavo. 

1.  Pàhjœ,  pour  marquer  un  ob- 
jet très-grand  :  nœ  —  çtœpi,  — 
palhâlc,  une  grande  maison,  un 
vaste  palais.  Y. 'par. 

2.  Pàhjœ,  pli. 

Palyôs,  plier,  ployer  :  kàrlœnœ, 
une  lettre. 

Parnboûk  (tk),  coton. 

Pa-mœnt,  sans  intelligence. 

Pandày,  conj.,  voilà,  c'est  pour- 
quoi. 

Pandèn ,  attendre  ,  espérer  , 
croire  :  pandéou  se  eprêou,  il  crut 
l'avoir  tué  ;  noûkœ pandénte  kyœ, 
elle  ne  s'attendait  pas  à  ce  que  ; 
e  pandéha  tœ  mirœ,  je  le  croyais 
bon.  —  gr.  vg.  7t<mé/w. 

Pa-ndigyoùarçim,  Kr.,  déso- 
béissant. 

Pa-noumœroùarœ,  Kr.,  innom- 
brable. 

Pa-nôhourœ,  inconnu. 

Paparôunœ,  pavot.  —  gr.  vg. 
nx-apoîivt,  lat.  papaver. 


Pa-pyèkourœ,  non  rôti:  mîçipa- 
pyékourœ,  de  la  viande  crue!! 

Pa-prétourœ,  inattendu ,  ino- 
piné ;  adv.,  à  l'improviste. 

Pa-poùnœ,  oisif,  désœuvré. 

Par,  paire  :  nœ  —  kœpoùtsœ, 
une  paire  de  souliers  ;  nœ  — 
rôha,  un  vêtement  complet.  V. 
pâlyœ. 

Para,  Kr.,  prep.  avec  gen., 
avant  :  —  kriçlit,  avant.  J.-C.j 
para  se,  avant  que  ;  paradie,  par- 
die,  avant-hier. 

Para  (tk.),  espèce  de  petite 
monnaie  (40  à  la  piastre)  ;  parà- 
tœ,  pi.,  de  l'argent,  des  espèces. 

Paralyindœyetœ, pi.  f., Kr.,  pro- 
géniture ;  paralyîndœs,  premier- 
né. 

Parathùre,  fenêtre.  — gr.    vg. 

T-ocpaO-jpt . 

Paraoùdhœs,   Kr.,  précurseur. 

Pardié,  Kr,  avant-hier.  V.  ûœ- 
dltœzœ. 

Pare,  Kr,,  écaille  de  poisson. 

1.  Pàrœ ,  adj.,  premier  :  lœ 
pârœ  ditœnœ,  ou  dilœn'  e  pàrœ,  le 
premier  jour  ;  mœ  pàrœ,  d'abord, 
en  premier  ;  i  pari,  le  premier,  le 
chef  :  e  kicte  vœnœ  tœ  par  in'  e 
kœtùreve,  il  l'avait  fait  le  premier 
d'entr'eux,  l'avait  mis  à  leur  tête  ; 
tœ  vœmœ  nœ  tœ  pârœ,  Kr.,  éta- 
blissons un  chef  ;  lœ  pàrœlœ,  les 
chefs. 

2.  Pàrœ,  pa.  de  ço,  vu  ;  tœ 
pàrœlœ,  tœ  pàritœ,  air,  mine,  ap- 
parence ;  vue,  spectacle  ;  la  vue  ; 
nœ  tœ  pârœ  i  frikœçim,  Kr.,  un 
spectacle  terrible;  me  atœ  tœ 
pârœ  lœ  eoumœtoùarœ,  Kr.,  avec 
cet  aspect  hideux  ;  i  pœlykyùcrœ 
pœr  tœ  pârœ  ;  Kr.,  agréable  à 
voir. 

3.  Pârœ,  pârthinœ,  kyœpârœ, 
11.,  naguère,  il  y  a  peu  de  temps. 
V.  para. 

Parœsi,  Kr.,  primauté;  coll., 
les  notables,  archontes,  d'un  lieu. 

Parmàk-ou,  pi.  ce  (tk.),  grille 
d'enceinte,  barreaux. 


Parvàz,  lisez  peroàz. 
Pas,   prep.   avec  gen.,    après, 
derrière  ;  selon,  conformément  à; 
après,  le  long  de:  pas  méye, —  liy, 
après  moi,  après  lui  ;  " —  dé 
derrière  la  porte  ;  —  pâk,  pas  tsâ 
kôhœ,  peu  après,  au  bout  de  (quel- 
que  temps;  —  zakônit  kyœ  kiç, 
selon   sa  coutume;  —    poj 
d'après  le  commandement;  lyôtcet 
pas  fâkyes  mœ  rithninœ,  les  lar- 
mes me  coulaient  le  long-  du  vi- 
sage. 

Pasanaû,  Kr.,  ensuite,  plus 
tard.  V.  pastây. 

Pâsœye,  Kr. ,  richesse. 
Paskyûre  (de  pàçœ,  j'ai  eu.  et 
kyûrœ,  pa.  de  kyurôn,  voir  ;  H.), 
miroir. 

Pas-si,  Kr.,  après  que.  V. 
posa. 

Pa-sôsourœ,  qui  n'a  pas  de  fin, 
éternel  ;  yéta  c  — ,  la  vie  éter- 
nelle. V.  sas. 

Pastây,  contr.  de  pas  andàyœ, 
ensuite,  après. 

Pastàym  :  i  pastâymi  profit, 
Kr..  le  dernier  prophète  ;  sœ  pas- 
tâymi,  enfin,  à  la  fin;  ngyèr  sœ — , 
jusqu'à  la  fin  ;  tœ  posta  y  met'  e 
Sôvit,  la  vie  ultérieure  de  Job; 
e  pastàymcya  ditœ,  le  dernier 
jour. 

Pastèysm,  dernier.  V.  pastaym. 
Pastœrma-ya  (tkj,  viande  sé- 
chée  pour  l'hiver. 

Pâstœrœ,  Kr.,  pur,  net :rôba 
tœ  pàstra,  vêtements  propres. 

Pastrôiï,    nettoyer  ;   pa. 
troùarœ,  nettoyé,  propre,  net.  — 
gr.  m.  jc«rcp£uto. 

Pàsourœ,  pi'itourœ.^a,.  de  kàm, 
qui  a  eu  ;  riche  :  nœ  vlâh  çoùmœ 
i  pâtour,  un  valaque  ou  berger 
très-riche  :  kyénœ  tœ  pà 
çoùmœ,  ils  étaient  très-riches.  — 
Tœ  pâtoùritœ,  1°  les  .  riches  ; 
2°  la  richesse  :  tœ  pâtoùritœ  e 
neriout  œçtœ  çoûm'  e  (sic)  mirœ, 
la  richesse  est  une  fort  bonne 
chose. 


P  65 

Pacâ-i  (tk.),  pacha,  dignitaire 
turc  ;  dans  plus  d'un  conte,  le 
pacha  parait,  avoir  été  substitué 
au  mbrét,  roi,  primitif. 

1.  Pàçœ,  H.  pâç,  pi.  e.  brasse, 

<",y;y.7.  :  liinj poÛSÎ  OSÇtœ ÇyâçtOB — , 

ce  puits  est  (profond  de)  six 
brasses. 

2.  Pàçœ,  ao.  de  çôh,  j'ai  vu. 
Pàçkœ,  H.,  chacune  des  quatre 

grandes  fêtes  que  précède  un  ca- 
rême :  Pâques  (p.  c  nindlir),  Noël 
(p.  e  kriçtit),  Saint  Pierre  et  l'As- 
somption. 

Pàt,  pi.  e,  étage  d'un  bâtiment  : 
ndœrtouarœ  me  télœpàte,  Kr.,bâti 
à  huit  étages. —  cf.  gr.  jcdrcwjwt. 

Pàte-pate,  ch.,  abondantes,  des 
boucles  de  cheveux. 

1.  Pàtœ,  oie  :  rouan  pâi 
garder  les   oies;    vé  pâte,  œufs 
d'oie.  —  Le  sb.  pàtka,   canard, 
paraît  pris  de  là. 

2.  Pâtœ,  pa.  V.  pàsourœ. 
Patoùnœ,  la  plante  du  pied.  — 

gr.  naTû,  fouler. 

Pàtço:,  ao.   de  kàm,  j'eus. 

Pa-tcimoùarœ,  Kr..  sans  prix, 
inestimable.  V.  tçmàn. 

Pa-oùdhœ.  Kr.,  impie,  inique  : 
i  pa-oûdhi,  l'impie,  l'homme  in- 
juste ;  le  diable  ;  pa-oudhœrî  : 
çoùay  paoudhœrit'  e  mia,  efface 
mes  iniquités. 

Pa-vdêkourœ,  immortel  :  ihôdhi 
oûyœ  tœ  pa-vdékour,  il  l'aspergea 
de  l'eau  d'immortalité.  V.  vdés. 

Pa-  vœyûerœ,  sans  valeur,  vil. 

Pé-ya  etpé-ri,  pi.  pèn,  fil. 

Péy,  Fj.,Y.Préy. 

Pélyk-gou,  pi.  gye,  bassin  d'une 
fontaine  ;  petite  mare ,  flaque 
d'eau. 

Pélyo.',  pi.  a,  jument. 

Pende-frângœ, ch.,  pièce  de  cinq 
francs,  gr.   jcévxe   pp£pta. 

Péndœ,  plume,  penne  de  l'aile  : 
tœ  hœrkàç  ngâ  çkâbatœ  ngâ  nœ 
pêndœ,  demande  aux  aigles  à  cha- 
cun une   plume  ;    mari   ky 
edhè  péndœtœ,  il  prit  les  poils  et 


66 


P 


les  plumes;  aussi,  H.  (pàeiilu), 
paire  de  bœufs,  journée  ou  arpent 
de  terre.  —  cf.  lat.  penna. 

Pendim,pcndcsœ,  Kr.,  repentir; 
pendànem,  se  repentir.  —  lat.  pœ- 
niteo. 

Penh,  Kr.,  gage  ;  rribày  —  pœr 
detûra,  détenir  un  gage  pour  des 
dettes.  —  lat.  pignum. 

Perandôr,  Kr. ,  empereur.  —  Cf. 
lat.  imperator. 

Perœndéçœ,  Kr.,  déesse,  alb. 
sic.  reine. 

Perœndi-a,  pi.  ira*  m.,  Dieu 
(chez  les  Guègues,  Zbt,  le  Sei- 
gneur). A  Hydra,  ce  mot  signifie 
«  le  ciel  »,  et  un  Hydriote  le  dé- 
rivait du  gr.  à-i'pcwToç,  infini.  — 
Etym?V.Cam.,l,  p.  341. 

Perœndôn,  se  coucher,  du  so- 
leil, en  grec  m.  6aciX£uw  :  tek  pe- 
rœndôn  dielhi,  vers  le  couchant,  à 
l'occident  ;  perœndoûar  tri  dùœ, 
ch.  alb.  it.,  trois  jours  s'étant 
écoulés  ;  préy  sœ  perœndoùarlt 
dielhit,  Kr.,  (venant)  du  côté  du 
couchant. 

Perœndoûar  -  ori  ,  empereur  , 
souverain.  —  lat.  imperator.  V. 
mbrét. 
Perônœ,  cheville,  clou.  gr. rapàvr,. 
Pèrtçe,  chevelure  longue  et  flot- 
tante des  hommes  et  des  femmes  ; 
me  atœ  pèrtçen'  e  drédhourœ,  ch. 
avec  cette  chevelure  ramenée  en 
torsade.  —  blg.  pertçem,  sb.  pert- 
çin. 

Pcrouti,  trépied  pour  les  chau- 
dières. 

Pernàz  (tk.),  splendeur,  éclat, 
lumière  :  sipei-vâzltœpœrptkyem, 
ch.,  que  je  brûle  comme  la  lumière 
céleste. 

Perzovolyt-a ,  filet  de  pêche  : 
hôdhi  perzovolyinœ  nœ  dcl,  il 
lança  le  filet  à  la  mer.  Etym  ? 
V.  ryét. 

Peser,  cinq;  pesœdhyélœ,  cin- 
quante; pésœmbœ-dhyétœ,  quinze  ; 
pésœç,  pêsœtœ,  cinquième  ;  cpïsœla, 
le  cinquième  (fraction). 


Pestràva,  la  truite.  —  du  blg. 
pœstœr,  bigarré,  tacheté. 

Peçim,  pesage. 

Péçk-ou,  pi.  piçky  et  (Kr.)  péç- 
kye,  poisson"  :  pœr  tœzdenœ  pzçky, 
pour  prendre  du  poisson ,  pour 
pêcher.  —  lat.  it. 

Peçkœdji-ou  (alb.  tk),  pêcheur. 

Peçon,  Kr. ,  peser.  —  it.  peso. 

Petâvrœ,  chevron,  solive,  vo- 
lige.  —  gr.  zc'Taupov. 

Pétœ,  Kr.,  lame,  feuille  d'or. 

Pcbgœn,  ssd'\r;pœgœncm,  se  salir 
(d'excréments,  se  dit  des  petits 
enfants)  ;  pa.  pœgœrœ ,  impur , 
l'esprit  impur,  le  démon.  —  Cf. 
lat.  paganus. 

Pœgœrœ,  saleté,  ordure. 

Pœkyî-ri,  Kr.,  bord  du  vête- 
ment,  -/pdb-ïoov. 

Pœkyùœ,  pi.  a,  Kr.,  briques. — 
cf.  si.  pekti,  faire  cuire.  V.  pyék. 

Pœlhàs,  mugir:  plhèt  kàou,  le 
bœuf  mugit. 

Pœlhé,  brebis,  après  qu'elle  a 
déjà  mis  bas. 

Pœlhœmbœ,  pœlhœm ,  paume 
de  la  main.  —  lat.  palma. 

Pœlhtsàs,  ao.  plyâsa,  v.  irr., 
éclater,  crever  :  plyâsa  ngà  tœ 
kyêçoui'itœ,  je  crève  de  rire:  tœ 
pœlhtsàsœ  munafîkou,  ch.,  puisse 
ton  ennemi  crever  ! 

Pœlhoùmbœ-a ,  païhoùmbœ-i-, 
à  Argkas.  poulhoitmp-bl,  pi.  a, 
pigeon  sauvage  ;  pigeon  en  géné- 
ral. —  lat.   palumbes,   palumbus. 

Pœlyky,  H.,  salir,  troubler 
l'eau,  etc. 

Pœlykyén,  1°  agréer,  approu- 
ver, se  plaire  à  ;  2°  plaire  à  : 
dielhi  Fatiménœ  pœlykyéou,  le 
soleil  donna  la  préférence  à  Fa- 
timé  ;  rie  pœlkyéfça,  l'a  blyéy,  s'il 
me  plaît,  je  l'achèterai;  mœ  pœly- 
kyén, il  me  plaît.  —  Cf.  lat. 
placée 
Pœlykyim,  agrément,  plaisir. 
Pœlykyûerœ,  pa.  de  pœlykyén, 
agréable, qui  plaît;  pœlykyicetçœm, 
Fy.,  même  sens  :  içf  e  pœlykyù- 


ctçmc  me  tœ  gyïthœ,   elle  plaît  à 
tout  le  monde. 

Pœlyoùrœ,  toile;  voile  de  na- 
vire :  sa  tôp — ,  combien  de  pièces 
de  toile?  V.  plyéhoura. 

1.  Pœr,  prep.,  I.  avec  ace, 
1°  pour,  à  cause  de,  en  guise  de  : 

—  moùa,  pour  moi  ;    tœ   m 
çœndét,  bonnes  pour  la  sanu;  ;  — 
tœ  sœmoûrinœ,  pour  le  malade  ; 

—  hœtcb  kyœ  mœ  bdsre,  pour,  à 
cause  de,  ce  que  tu  m'as  fait  ;  kâm 

—  nder,  avoir  en  honneur,  hono- 
rer ;  e  lyoùsinœ  —  Perœndî,  ils  l'a- 
doraient comme  un  Dieu  ;  —  nœ, 
mèrh  sa  tœ  doùatç,  au  lieu  d'un, 
prends-en  autant  que  tu  voudras  ; 
2°  au  sujet  de,  concernant;  c 
pûeti  — çaminœ, elle  l'interrogea 
au  sujet  du  mouchoir  ;  noûkœ  tœ 
fôlya  —  hœtcb,  je  ne  t'ai  pas  parlé 
de  cela;  —  tœ  vâtourœ,  to  tœ 
verni,  ch. ,  quant  à  aller  nous  irons; 
3°  en,  dans  l'espace  de  :  — 
nàtœ,  dans  l'espace  d'une  nuit  ;  — 
nœ  mot,  dans  un  an  d'ici  ;  —  pàk 
sahât,  en  peu  d'heures  ;  4°  dérth  — 
dhê,  répandre  par  terre  ;  nrjijcr — 
dhê,  jusqu'à  terre  ;  5°  distributive- 
ment  :  —  hérœ,  chaque  fois  ;  mœn- 
gyês  —  mœngyés,  chaque  matin  ; 
màly  —  màly,  de  montagne  en 
montagne,  V.  mbœ.  —  Pœr,  avec 
le  nom  verbal  forme  un  gérondif 
et  un  futur:  —  tœ  çilourœ,  pour 
vendre;  kâm  —  tœ  bderœ,  je 
ferai,  j'ai  à,  je  dois,  faire  ;  kîç 
pœr  tœ  ârdhourœ,  il  devait  venir, 
V.  la  gramm.  II.  avec  ablat.  : 
pœr-sœ-lyârgou,  de  loin  ;  pœr- 
sœ-dûti,  pour  la  seconde  fois  ;  pœr 
mési  outra,  il  se  fendit  par  le 
milieu;  ouzoû  pœr  flyôkœç,  Kr. , 
il  fut  pris  par  les  cheveux,  zf'rr-c 
pœr  biçti,  saisis-le  par  la  queue. 
Cf.  lat.  pro,  it.  per. 

2.  Pœr,  préfixe,  marquant  ren- 
forcement de  l'idée. 

Pœrâlhœ,  Y.  pràlhœ. 
Pœrâlhem,  s'entretenir,    con- 
verser. 


P  67 

Pœrânday,  X .  pandày. 

Pœrarbn,  Kr.,  dorer,  pa.  pœra- 
rœ,  doré.  V.  iir. 

Pœrbetdnem,  Kr.,  jurer;  être 
promis  par  serment.  V.  bê. 

breenda  :  —  dùeret,  Kr.,  à 
l'intérieur,  au-dedans  des  portes. 

Pœrdérœs  (dérœ),  H.,  men- 
diant. 

Pœrdœlhêsœ,  Kr. ,  aumône; 
pœrdœlhéy,  avoir  pitié,  pardon- 
ner; pœrdœlhim,  pitié  :  bœu  — , 
avoir  pitié  ;  pœrdœlhimtâr,  pœr- 
dœlhûercim ,  miséricordieux. 

Pœrdua,  Kr.,  quotidiennement, 
chaque  jour. 

Pœrdïtœçm,  adj.,  Kr.,  quoti- 
dien, journalier. 

Pœrdôr,  Kr.,  employer,  ma- 
nier. V.  ddrœ. 

Pœrdridhem  (drêth),  H.,  être 
recherché  dans  son  langage  ou 
dans  ses  manières  ;  chercher  des 
prétextes,  des  faux-fuvants. 

Pœrdzblyé  (mieux  dz-pœr-blyêr), 
racheter,  récompenser,  rendre 
un  bienfait  pour  un  autre  :  ];yœ  tœ 
t'a  pœrdzblyéiiœ  tœ  mirœnœ  kyœ 
mœ  bd're,  afin  qu'il  te  récom- 
pense du  bien  que  tu  m'as  fait. 
V.  blyè. 

Pœrdhés,  pi.  e,  H.,  goutte, 
rhumatisme  (pœr,  dhê). 

Pœrflyâs,  Kr.,  accuser,  calom- 
nier; ébruiter  une  chose,  pass. 
pœflyitem. 

Pœrgyâkem,Kr.  :  oupœrgyàknœ 
me  ata,  ils  se  battirent  avec  eux. 
V.  gyâk,  sang. 

P  ergyàn,  Kr.,  ressembler  à. 

I',:  r!J]^''JUem j répondre  :  ou 
gyéky,  il  répondit  ;  v<c  tœ  pœr- 
gyégourœ  çpœlïmi,  Kr.,  une  ré- 
ponse   de    salut,    salutaire.    V. 
gyègyem. 

Pœrgyœrônem,  Kr.,  =  pœrbe- 
tânem,  jurer. 

Pœrgyânœs ,  celui  qui  écoute 
aux  portes,  espion. 

Pœrgyôn,  épier,  espionner.  V. 
nçyôn. 


68 


Pœrgyoûn,  faire  agenouiller, 
forcer  à  la  soumission  ;  pœrgyoû- 
nem ,  s'agenouiller,  etc.  V. 
gyoùnœ. 

Pœrgyûnem,  Kr. ,  s'humilier, 
tœ  pœrgyûnuritœ ,  l'humiliation 
volontaire.  V.  pœroùngycm. 

Pœrier ,  ao.  prôra,  alb.  it., 
tourner. 

Pœr-hérœ ,  chaque  fois  ;  tou- 
jours. 

Pœrhértçim,  fréquent. 
Pœrint-di,  Kr.,  père  :  i  pari 
pœrindi  ûnœ,  notre  premier  père  ; 
pi.  pœrintœ-lœ ,  les  ancêtres  : 
dit'  e  viétetyêtœsœ  pœrintœvet  mi, 
les  jours  des  années  de  la  vie  de 
mes  pères.  —  lat.  parens,  entis. 
Pœrkàs,  pa.  pœrkâtourœ,  Kr., 
V.  prék. 

Pœrkrenàre,  Kr.,  casque.  — 
cf.  krùe. 

Pœrkthènem  ;  kthénem  è  pœrk- 
thénem,  se  tourner  et  se  retour- 
ner, en  tous  sens. 

Pœrkyàrk ,  Kr.,  prép.  avec 
gen.,  autour  de. 

Pœrkijéç,  se  railler  de,  tourner 
en  ridicule  ;  tœ  pœrkyécouritœ, 
persifflage. 

Pœrkyéçœs,  Kr.,  railleur,  mo- 
queur. 
Pœrmbd,  conserver,  en  vie. 
Pœrmbi,  pœrmi,  prép.  1°  avec 
ace,  sur:  vo.it ri  pœrmbi  zyàrh 
nœ  kazàn,  il  mit  sur  le  feu  un 
chaudron  ;  e  bœri  tœmàth  -pœrmi 
gyithœ  askyèrœ,  il  le  fit  grand  sur, 
c.-à-d.  chef  de  toutes  les  troupes; 
pœrmbi  fàkyet  tœ  dhêout,  Kr., 
sur  la  face  de  la  terre.  2°  avec 
loc,  sur,  contre:  pœrmbi  Ahmet- 
ànœ,  ch.,  (des  plaintes)  contre 
Ahmed-aga. 

Pœrmbùs  (pœr,  boùzœ,  H.), 
adv.,  sur  la  face  :  bk  — ,  tomber 
la  face  contre  terre  ;  hèth  mà- 
f/yenœ  é  e  vœ  — ,  il  renverse  la 
huche  et  la  met  sens  dessus  des- 
sous. 
Pœrmbùtœye,  Kr.,  déluge. 


Pœrmœnt,  peermènt,  Kr.,  rap- 
peler; mentionner;  pass.  pœr- 
meendem,  se  rappeler;  pœr  tœ 
pœrméndourœ,  pour  rappeler. 

Pœrmicr,  ao.  pœrmôra,  uriner  ; 
pœrmircm,  se  compisser  (Rabe- 
lais). 

Pœrnâr,  chêne  vert,  yeuse.  — 
gr.  v.  7toupvSpt.  V.  pràlh-L 

Pœrnâtœ,  nuitamment  ;  pœr- 
nâlçœm,  nocturne. 

Pœrndâhcm,  s'écarter,  se  dis- 
siper ;  oupœrndà  mëlyl,  le  millet 
s'est  répandu  ;  çtœpitœ  yànœ  tœ 
pœrndâra,  les  maisons  sont  dis- 
persées. V.  ndàn. 
Pœrndém,  disperser,  répandre. 
Pœr-nœ,  prép.  ;  ounis  —  çpî,  il 
partit  pour  se  rendre  à  la  maison. 
Pœr-nœ-héreç ,   Kr. ,   aussitôt; 
pœr-nœ-hèrœ,  Kr.,  en  une  fois,  à 
la  fois. 

Pœrpàra,  1°  adv.,  auparavant; 
mœ — ,  avant  ;  d'abord,  en  pre- 
mier lieu  ;  mœ  —  ngâ,  plus  tôt 
que,  avant;  2°  prép.  avec  gen.  : 
—  vœrœsœ,  au-devant  du  trou  ; 
i  dôlhl  —  ariout,  il  sortit  à  la 
rencontre  de  l'ours  ;  —  kâlyit,  sur 
le  devant  du  cheval.  V.  rœpàra. 
Pœrpârazit,  de  devant. 
Pœrpârœsm,  antérieur;  e.pœr- 
pàrœsmya,  celle  de  devant,  qui 
est  par  devant. 

Pœrpt,  avaler,  engloutir,  pass. 
pœrpihem.  V.  pi. 

Pœrpikyem,  1°  s'échauffer,  se 
consumer  en  efforts,  lutter  ;  re- 
gimber ;  2°  se  rencontrer  avec  ; 
pass.  de 

Pœrpyèk,  rencontrer,  heurter  ; 
tœ  pœrpyékourœ,  rencontre,  en- 
trevue. V.  pyék. 

Pœrpyëtœ,  adv.,  de  bas  en 
haut  :  màlyi  ngrihetœ  dréytœ  — , 
la  montagne  se  dresse  à  pic  ; 
mbùnte  doùartœ  — ,  Kr.,  il  tenait 
les  mains  levées  en  l'air  (tatœ- 
pyétœ...,  baissées)  ;  aussi  adj., 
H.,  escarpé  ;  e  pœrpyéta,  la  mon- 
tée d'une  pente.  V.  rœpyétœ. 


69 


Pœrpôç,  adv.,  en  bas  :  zbrit  — , 
descends!  Y.  pôçtœ. 
Pœrpowrth,  pass.  —  them,  H., 

salir,  se  salir.  —  cf.  pyèrth. 

Pœrsœ-lyârgou,  adv.,  de  loin. 
Y.  /.>/>; r/,-. 

Pœrsœ-ri,  de  nouveau,  de  re- 
chef. V.  ri. 

Pœsœritem,  rajeunir,  intr. 

Pœr-sipœr,  adv..  en-dessus, 
par-dessus  :  fi  a  hédhœ  — ,  qu'il 
la  verse  sur  lui;  î  ouhôdhœ  — ,  ils 
se  ruèrent  sur  lui. 

Pœrçœndêt ,  salut,  compli- 
ment. 

Pœrçœndàçem^  me,  s'entre-sa- 
luer  avec  quelqu'un  :  si  oupœr- 
çœndàç  me  tçobànœ,  quand  lui  et 
le  berger  se  furent  salués  mutuel- 
lement. 

Pœrtèy,  adv.  et  prép.,  au-delà; 
de  l'autre  côté  de.  V.  téy. 

Pœrtèym,  pœrtêysm,  sis  de  l'au- 
tre côté,  opposé  ;  mœ  (s.  e.  ânœ) 
tœ  pœrtêyme,'  sur  le  rivage  op- 
posé, sur  l'autre  bord.  V.  téym. 

Pœrtèymazij  Kr.,  au-delà,  plus 
loin. 

Pœr-teJi\  prép.  :  çkroûan  nœ 
iàrtœ  —  e  çôkiya,  il  écrit  une 
lettre  (adressée)  à  son  épouse. 

Pœrtœrin,  pass.  —  ihem,  Kr., 
renouveler.  V.  pœrsœritem. 

Pœrtim,  nonchalance. 

Pœrtân,  hésiter,  tarder,  faire 
le  paresseux. 

Pœrtsœlyin,  —  on,  IL,  flamber 
une  volaille  ;  pass.  —  /'hem,  — 
ôhem,  s'échauffer. 

Pœrtsielh,  ao.  pœrtsôlha,  ac- 
compagner. V,  sielh. 

Pœrtçâk,  H.,  saillir  la  femelle, 
du  bouc,  bélier. 

P  :  riràk-ou,  H.  V.  pœrtçâp. 

Pœrtçâp,  bouc  non  châtré.  V. 
tsiyâp. 

Pœrtçmôn,  H.  déshonorer. 

Pœrtùp,  mâcher,  ruminer  ;  ava- 
ler :  —  ndœr  dhcbmbœ,  mâcher 
entre  les  dents. 

Pœroùngyem  ,  Kr.,   s'abaisser, 


s'humilier:  pœroùngyœtœ,  hum- 
ble. V.  mm,  oùnœtœ. 

Pœroûngourœ,  humilié. 

PœrvèÇy  retrousser  un  vête- 
ment; pœrviçem,  se  retrousser, 
se  préparer  pour  un  travail,  pour 
partir. 

Pœrvétç,  prép.  avec  gen.  :  — 
kœtûreve ,  Kr.,  outre  cela,  en 
outre;  —  sepsé,  si  ce  n'est  que.  V. 
vèlç. 

Pœrvœlyôn,  faire  bouillir; 
bouillir,  être  ardent;  pœrvœlyôn 
dîelhi,  oûyi,  le  soleil  brûle,  l'eau 
bout;  jiirnxch/ônem, se  consumer, 
être  brûlé,  ex.  par  la  piqûre  des 
orties;  i  pœrvœlycmey  zœmœrœ 
pœr,  son  cœur  était  consumé  (du 
désir  de  voir...).  V.  vœlyàfi. 

Pœrzdb,  chasser,  renvoyer,  ex. 
un  domestique  ;  pa.  pœrzùùrœ. 

Pœziey,  Kr.,  confondre,  trou- 
bler ,  mettre  le  désordre  :  — 
gyoùhœnœ,  confondre  les  langues  ; 
pass.,  owpœrsienœ  me,  ils  se  mé- 
langèrent avec  ;  pa.  pœrzicrœ, 
confondu,  troublé  ;  tœ  pœzierœtœ 
et.  tœ  pœrzieratœ,  désordre,  trou- 
bles, sédition.  V.  zien. 

Pœsôn,  souffrir,  pâtir.  —  cf. 
gr.  È'-aQov,  lat.  patior. 

Pielh,  ao.  pàlha,  enfanter, 
mettre  au  monde  ;  accoucher  ; 
kârn  pùlhœ  çtâtœ  dyèm,  j'ai  eu 
sept  fils  ;  tç  pôlhi,  de  quoi  est- 
elle  accouchée  ?  i  vyèn  vâkti  tœ 
pilhte,  son  terme  arrive;  pielh vè, 
pondre  des  œufs  ;  pass.  pilhem. 

Piésœ,  Kr.,  morceau,  pièce, 
part  ;  lia  m  —  ndœ,  avoir  part  à. 
—  cf.  it.  pezzo,  fr.  pièce. 

Pihem,  pass.  de  piy,  s'enivrer. 

Piy,  pi,  ao.  piva,  boire,  ava- 
ler, engloutir.  —  cf  gr.  refvw,  si. 
piti. 

Pikâtourœ,  Kr.,  aspergé  ;  me 
gyàk ,  de  sang  ;  tœ  pikàtourœ , 
aspersion.  V.  pikœ. 

Pik,  H.,  rendre  amer,  saler. 

Pikœ,  pi.  o,  goutte  ;  pik at'  e 
ciout,  les  gouttes  de  la  pluie  ;  //  i 


70  P 

yêpte  nœ  pikœ  oùgœ,  pour  qu'elle 
lui  donnât  un  peu  d'eau  à  boire  ; 
apoplexie  :  i  rà  pika,  il  a  eu  une 
attaque. 

Pikœlhim,  amertume,  affliction. 

Pik(œ)lhôn,  rendre  amer  ;  pass. 
piklhônem,  s'affliger,  se  fâcher; 
oupiklhoùa  fort,  il  fut  vivement 
contrarié. 

Pikœtœ,  amer,  acerbe,  rance. 
cf.  gr.  jiixp6$. 

Pikôn,  dégoutter,  tomber 
goutte  à  goutte  ;  pikôi  nœ  pikœ 
gyàk,  il  tomba  une  goutte  de 
sang  ;  mœ  pikôn  nœ  brinœ,  j'ai  un 
point  de  côté. 

Pikyem,  pass.  de  pyék,  1°  rôtir, 
être  rôti  ;  pÛyou,  keratà,  rôtis, 
gredin  (aux  fainéants  qui  se  chauf- 
fent au  soleil.) 

Pilhem,  pass.  de  pielh,  naître, 
etc. 

Pimœs,  buveur,  ivrogne. 

Pirœ,  pass.  de  piy,  bu.;  s.  f., 
boisson. 

Pisœ,  la  poix,  cf.  piçœ. 

Pisir  :  tœ  hœngœrtœ  pisiri , 
que  le  dépit  te  dévore.  —  Etym  ? 

Pisir ônem ,  Zag.,  être  empoi- 
sonné ,  rongé ,  par  le  chagrin  ; 
oupisirôfç,  oubœfç  i  pisourœ  !  im- 
précations. 

Piçœ,  pin,  bois  de  pin  qu'on 
brûle  pour  l'éclairage,  (gr.  3a3{). 

cf.  gr.  7ï(aaa. 

Piçky,  H.,  double  nœud  ;  lyith 
— ,  faire  un  tel  nœud. 

Piçmàn  (tk),  qui  se  repent  ; 
bœnem  — ,  picmanéps,  se  repen- 
tir. 

Piçôn,  H.,  chuchotter. 

Piçtœ,  de  bois  de  sapin. 

Pitâr,  rayon  de  miel  où  il  ne 
reste  que  la  cire. 

Pilh,  pi.  pidhœra,  H.,  organes 
sexuels  de  la  femme.  V.  y  op. 

Pyèk,  ao.  pôkya,  1°  rôtir,  faire 
rôtir  ;  atyé  tek  pikynlnœ  pastœr- 
mânœ,  là  où  ils  faisaient  cuire  de 
la  viande  fumée,  cf.  sb.  pekti  ; 
2°  rencontrer  :  si  e  pôkyi,  quand 


il  le  rencontra  ;  e  pyêkourœ-a,  la 
rencontre. 

lœ  Pyélhouritœ,  l'enfantement, 
accouchement.  V.  pielh. 

Pyépœr,  gu.  pyépœn,  melon. — 
On  dit  aussi  pipo-ya.  —  lat.  pepo, 
it.  pepone. 

Pyèrgoulhœ-i,  berceau  de  vigne, 
tonnelle.  —  lat.  pergula. 

Pyèrth,  ao.  pôrdha,  péter,  cf. 

gr.  rjpoio. 

Pyéçkœ,  pêche,  fruit.  —  lat.  per- 
sicum. 

Plhàkœ,  plaque  ;  nœ  —  e  flyo- 
rintœ,  une  plaque  d'or,  un  lingot. 
—  gr.  TcXdéÇ. 

Plhoùtskœ,  pustule.  V.  flhoù- 
tskœ. 

Plhoûtsœ,  trop  mûr,  blet  ;  mûr, 
d'un  abcès. 

Plyâf,  pi.  plyàfa  et  (H.)  plhœ- 
fœïiœ ,  couverture  de  laine  ou 
autre. 

Plyagbs ,    blesser.   —  gr.    m. 

7ïX?]YtOVM. 

Plyâgœ,  Kr.,  plaie,  blessure, 
fléau. 

Plyàk-ou,  pi.  plyéky,  vieillard  ; 
plyàkœ  ,  vieille  femme  ;  yam 
plyàkœ,  je  suis  vieille. 

Plyàk ,  pass.  plyàkcm.  V. 
mblyàk. 

Plyakôs,  survenir  inopinément, 
surprendre,  assaillir.  —  gr.  m. 

TÙ.Ol.YM'JW. 

Plyâsa,  ao.  de  pœlhtsàs. 

Plyâsœ,  H.,  fente,  crevasse, 
meurtrière. 

Plyàtçkœ,  pi.  a,  chose,  objet, 
effets,  biens  mobiliers  ;  màrh  nœ 
— ,  je  prends  un  objet  ;  plyàtçka 
edhê  para  mœ  bobhen  ngyèr  nœ 
miyœ  lyira,  ce  que  je  possède  en 
mobilier  et  en  argent  se  monte  à 
mille  livres.  —  De  là  le  sb. 
plyàtçka,  butin,  pillage. 

Plyatçkà,Kr., mettre  aupillage. 

Plyéti,  fumier  ;  vœnde  plyéheç, 
Kr.,  monceau  de  fumier. 

Plychon,  fumer,  couvrir  de  fu- 
mier. 


71 


Ptyèkourœ.  Y.  pœlyoùrœ. 

Plyekœrî,  vieillesse  ;  vdés  »fjà 
— ,  mourir  de  vieillesse  ;  coll.  les 
vieillards,  les  archontes  ou  nota- 
bles d'un  lieu. 

Plyek(Brôn}  prendre  soin  d'un 
homme  (de  son  père)  âgé,  l'entre- 
tenir. 

Pliickœsôù,  H.,  être  un  des  ar- 
chontes ,  avoir  do  -l'influence 
comme  tel,  commander  dans  sa 
maison. 

Plyèçt,  pi.  a,  puce.  —  cf.,  lat. 
pulex. 

Plyœndœs,  H.,  intérieur  du 
ventre,  intestins. 

Plyôs/cœ,  grosse  bouteille  en 
bois,  plate  et  arrondie.  —  sb. 

Plydtœ,  plyàt ,adj .  et  ad v.  .plein , 
me,  de  :  groûa  e  plyôtœ,  femme 
grosse  ;  hdenœ  e — ,  pleine  lune. 

Plyoûar,  H.,  soc  de  charrue. 

Plyoûhour,  poussière,  sable  :  — 
i  délit,  le  sable  de  la  mer  ;  plyou- 
houràn,  réduire  en  poussière. 

Plyoùmp-bi,  pi.  a,  plomb; 
balles  de  fusil  :  dû  plyoùmba 
lyidhourœme  tëly,  ch.,  deux  bal- 
les liées  par  un  fil,  ramées.  —  lat. 
plumbus. 

1.  Pô,  conj.  l°mais,  cependant, 
or;  môs  kyà,  pôhœrkô,  ne  pleure 
pas,  mais  cherche  ;  pô  ayo  çtœpi 
kyé...,  or,  cette  maison  était..., 
pô  yô,  mais  non  pas  ;  ndonœse..., 
pô...,  quoique...,  cependant...; 
2° après  que.  V.  posa. 

2.  Po ,  marquant  la  durée  :  pô 
ZŒmoéra  mbétipo  e  âçpœrœ,  mais 
son  cœur  demeura,  continua  d'être 
endurci  ;  dans  ce  sens  il  est  or- 
dinairement placé  devant  le  prés, 
et  l'imparf.  des  verbes  :  me  seeili'1 
tœnde  po  hàhem  ,  ch.,  par  ton 
amour,  je  suis  sans  cesse  tour- 
menté ;  mb'  oûdhœpo  mœndôhœç 
kyûç,  en  chemin  il  ne  faisait  que 
songer  comment. 

3.  Po,  est-ce  que,  v.  a,  1. 

4.  Pô,  certes  !  comment  donc  ! 
Pôlha,  ao.  da  pielh. 


Polyitsœ,  planche  fixée  au  mur, 

étagère.  —  sb.  poli  Isa. 

Pàrdhœ,  vent,  flatuositô.  V. 
pyèrlh. 

Porosl,  ordre,  commandement. 

Porosù,  Zag.  porsin,,  avec  dou- 
ble ace,  commander,  ordonner  ; 
recommander,  engager  à  faire  ; 
sikoùndrœ  e  kiçin  porosilourœ , 
ainsi  qu'elles  le  lui  avaient  or- 
donné ;  commander,  un  objet  à 
fabriquer. 

Pdrtœ,  porte.  —  lat.  it.  porta. 
V.  de rœ. 

Porsïbdenœ,  H.,  obéissant. 

Portokàlye,  oranger. —  tk.  Por- 
(ohdl,  Portugal. 

Posa,  posâkyœ,  posi,  conj  v  après 
que. 

Posi,  posikoùr,  Kr.,  comme, 
ainsi  que  :  do  V  a  çtôn  posi  rœnœ, 
je  la  multiplierai  comme  le  sable. 

Poslimœ,  Fy.,  phthisie  ;  posti- 
mâsourœ,  phthisique. 

Pôçtœ,  adv.,  en  bas,  de  haut  en 
bas  ;'héth  — ,  jeter  bas,  jeter  de- 
hors, comme  aux  ordures  ;  çtie — . 
abattre,  d'un  coup  de  feu  ;  — 
ngà  bourimi ,  au-dessous  de  la 
fontaine.  —  cf.  lat.  post.  après. 

Pôçtme-ya,  Fy,  descente;  môra 
tœ  pôetmeri  e  màlyit,  j'ai  des- 
cendu la  pente  de  la  montagne. 

Pôrlœra?  et  pôçtœrm,  adj.,  qui 
est  en  bas,  inférieur,  bas. 

Pôlçe,  Kr.,  vase  de  terre,  vase 
de  nuit. 

Prâ,  Kr.,  donc  ;  —  çih,  vois 
donc  !  laç i — ,  maintenant  donc. 

Prâk-gou,  seuil  de  porte.  —  sb. 
prag. 

Pràlh,  pi.  e,  chêne  vert,  yeuse, 
quercus  ilex. 

Pràlhœ(pœràlhc&)}  pi,  a,  conte, 
historiette  racontée  ;  kiçin  eakôn 
tœ  thônœ  nyâ  nœ  praihœ ,  ils 
avaient  coutume  de  dire  chacun 
un  conte.  —  cf.  it.  parola. 

Pràlhœzœ,  dim.  de  pràlhœ  :  na 
oumbaroùa  prôMœza,  notre  conte 
est  fini. 


72 


Prânœ  (pœr,  ànœ),  prép.  avec 
gen.,  à  côté  de  :  —  fnlyésœ,  près 
du  nid  ;  tœ  tœ  rhi  — ,  ch.,  que  je 
m'assoye  à  tes  côtés. 

Pranàn,  H.,  mettre  de  côté, 
écarter  ;  s'appuyer,  pencher. 

Pràpa,  1°  adv.  :  tœ  véç  — ,  ap- 
proche-toi par-derrière  ;  içt'  i 
lyidhour  me  doîtar  — ,  il  avait  les 
mains  liées  derrière  le  dos  ;  2° 
prép.  avec  gen.:  —  màlyit,  au- 
delà  de  la  montagne  ;  bic  —  nœ 
ditourie,  Kr.,  s'adonner  à  une 
science  ;  —  tiy,  derrière  lui  ;  i 
ndôky  — ,  il  les  poursuivit. 

Prâpazi.  adv. ,  en  arrière  ;  de 
derrière,  par-derrière  ;  héth  — , 
jeter  derrière  soi. 

Prâpœ,  1°  adv.,  de  nouveau, 
derechef;  en  arrière,  re  —  ;  vàte 
— ,  il  y  alla  de  nouveau  ;  il  s'en 
revint  ;  adj.,  i  prâpœ y  d'un  carac- 
tère violent,  vicieux  ;  e  prâpœ  — 
a,  ou  an'  e  prâpœ,  l'envers  d'une 
étoffe. 

Prâpœsm ,  qui  est  derrière, 
postérieur. 

Prâpœtœ, 
tomber  à  la 
perversité. 

Prapœtsî,  H.,   contrariété;  - 
tsôn,  empirer,   renverser;  pass., 
verser,  chavirer. 

Pràs,  pi.   œ,   poireau.   —  gr. 

7îfàaov. 

Praçin,  tailler  la  vigne . 

Prch,  Fy. ,  aiguiser  ;  dhœmœtœ, 
les  défenses,  du  sanglier  ;  repas- 
ser :  thikœnœ,  un  couteau. 

Prêhœtœ,  aiguisé,  aigu,  tran- 
chant; çtiyœza  tœ  préhœta,  Kr. 

Prêy,  à  Fy.  péy,  prép.  (très-peu 
usitée  dans  l'Epire  inférieur,  où 
elle  est  remplacée  par  ngà),  avec 
gen.,  ou  abl.,  de,  d'entre,  par: 
zœ  —  dore,  prendre  par  la  main  ; 
tœ  tœ  zœ  —gyiçti,  ch.,  que  je  te 
prenne  par  le  doigt;  royds  péy 
joûke,^  natte  (faite)  de  jonc; 
çpœtôn  —  dôrœsœ,  —  doûarç, 
sauver  quelqu'un  de  la  main7  des 


adv.    Kr.  :  bie    — 
renverse  ;   s.  f.,  H. 


mains  ;  ngyàlhem  —  sœ  vdêkounç, 
Kr. ,  ressusciter  d'entre  les  morts  ; 

—  yoùc,  d'entre  vous  ;  çoùmœ  — 
atùre,  beaucoup  d'entre  eux;  — 
sœ  dû  ànœç,  des  deux  côtés  ;  — 
tœ  biijct  Adâmit,  nèri,  des  fils 
d'Adam,  l'un...;  tœ  vœrçoimrœt' 
bœhet'  —  sirac  ê  —  bôraç  kyœ,  le 
débordement  est  causé  par  les 
pluies  et  par  les  neiges  qui.  — 
Après  le  v.  passif,  par  :  ougœ- 
nùenœ  —  ùo>  gyàrpœri,  ils  furent 
trompés  par  un  serpent;  çkroùarœ 

—  çoûmœ  vétœç,  écrits  par  plu- 
sieurs personnes.  V.  pœr,  ngà. 

Prék,  Kr.,  toucher,  approcher  : 
mes  i  prékni  as  ndonœ  gydeye,  ne 
touchez  à  aucune  chose. 

Pn'ps,  il  faut.  —  gr.  jcp&cei. 

1.  Prérœ,  tablier  :  nœ  —  flyo- 
rin,  plein  un  tablier  de  ducats. 

2.  Prérœ,  pa.  de  prés,  coupé  ; 
tœ  préra-tœ,  coliques,  douleurs 
d'entrailles  :  kàm  tœ  préra  ;  tœ 
préritœ,  coupure. 

1.  Prés,  ao.  prèva,  pa.  prérœ, 
couper,  sevrer  :  tœ  présimœ  droù, 
que  nous  coupions  du  bois  ;  prit-e 
dialyinœ  ngà  sisa,  1.  coupe  l'en- 
fant du  sein,  sèvre-le,  pass.  pri- 
■tem. 

2.  Prés,  ao.  prùa,^â.  prùourœ, 
recevoir,  accueillir,  attendre  :  c 
pr/'/i  me  sa  moùntcy,  il  le  reçut 
avec  ce  qu'il  pouvait,  le  traita  de 
son  mieux  ;  pass.  pritem. 

Prévœ,  H.,  chemin  praticable, 
gué  ou  lit  ordinaire  d'une  rivière. 

Prœhcm,  pass.  de  prœn  ou 
prœy,  se  reposer;  tœ  prœytou- 
ritœ,  le  repos. 

Prœmœ,  adv.  cette  nuit  (pas- 
sée). V.  mbrœmœ. 

e  Prœmle,  le  jour  de  vendredi  : 
vête  tœ  prœmtenœ,  y  y  vais  le 
vendredi. 

Prœn,  calmer.  V.  prœhcm. 

Prift,  pi.  œre,  prêtre  ;  priftœ- 
réçœ,  femme  du  prêtre,  popesse, 
gr.  v.  nazoàid;  priftœrl ,  prê- 
trise . 


73 


Prîn,  Kr.,  marcher  en  avant; 
tœ  prinœnœ  pœrpâra  nèç,  qu'ils 
nous  précèdent. 

Pr/i'i-kr,  Y  y.,  les  parents,  c- 
à-d.  le  père  et  la  mère  :  kâm 
frikmn'  e  prïnœvet,  je  crains,  res- 
pecte, mes  parents.  —  lat.  pa- 
rentes. V.  pœrint. 

Prie,  gâter,  abîmer,  ruiner, 
détruire,  dévaster,  défaire  ;  priçi 
gyilhœ  atô  kyœ  i  kiç  lydbnœ,  il 
gaspilla  tout  ce  qu'il  lui  avait 
laissé  ;  noùkœ  prie,  cela  ne  fait 
rien,  Uv  jceipiÇei  ;  tiaçti  e  priçœm, 
nous  nous  sommes  brouillés  ;  dc- 
ritçha  e  priçourœ,  la  porte  rui- 
née. 

Priçœs,  le  destructeur. 

1.  Pritem,    pass.     de    près , 

1,  être  coupé,  taillé  ;  as  me  kôr- 
dhœ  tœ prîlemi,  ch.,  nous  ne  se- 
rons pas  non  plus  taillés  en  pièces 
à  coups  de  sabre. 

2.  PrÙem,    pass.    de   pris, 

2.  :  pritou  mirœ,  1.  sois  bien  ac- 
cueilli, réponse  à  la  personne  qui 
vous  quitte  pour  retourner  chez 
elle  ;  pa  pritourœ,  inopinément,  à 
Timproviste  ;  tœ  pritouritœ,  la 
réception. 

Prôkœ,  H.,  fourche. 

Provon,  Kr.  ,  prouver,  es- 
sayer :  proyànet  c  dréyta,  la  vé- 
rité est  prouvée  ;  provoûarœ, 
éprouvé.  —  lat.  probo,  it.  provo. 

Proùa  (Kr.,  pœrhoûa),  det. 
prôi,  pi.  prèn  (jpœrhèn),  ravin, 
gorge  de  montagne,  vallon,  lit  de 
ruisseau,  torrent.  —  gr.  Xaxxoç. 

Prouva,  ao.,  proûarœ,  pa.,  de 
ht'r,  apporter;  tœ  proùrœtœ,  l'ac- 
tion d'apporter. 

Proùç,  H.,  charbons  ardents, 
braise. 

Psé,  pourquoi?  pourquoi.  V. 
sepsé. 

Psip',  lettre,  caractère  d'écri- 
ture.—  gr.  v.   i|nr]<p{.  V.  çkrénœ. 

Psônem,  pass.  de  psô/1,  être 
enseigné,  recevoir  des  instruc- 
tions,  apprendre    à,    s'habituer, 


s'accoutumer  :  oupsàca  nœ  tœ 
kœtsûerœ,  j'ai  appris  à  danser; 
psàou pas  vœndit,  nœ  dô  tœ  çkôç 
mîrœ,  conforme-toi  aux  habitudes 
du  pays,  si  tu  veux  vivre  en 
paix. 

Psàn,  psôy,  apprendre  ;  en- 
seigner ;  entendre  dire  ;  psôy 
gramatikoùa,  étudier  pour  deve- 
nir écrivain,  commis.  V.  mœsàn. 

Prrh,  pçê,  cacher;  pass.  pçi- 
hem:  oupçr,  il  se  cacha.  V.  fçéh  . 

Pçerœtm,  éternuer  ;  soupirer  : 
pçerœttta,  dàlhi  flyâkœ,  ch.,  je 
soupirai,  il  sortit  une  flamme  ; 
me  tœ  pçerœtitour  koupœlôi,  en 
éternuant  il  s'aperçut. 

Pçéç,  Fy.,  le  kouskout  des 
Grecs,  mets  composé  de  blé 
bouilli,  auquel  on  ajoute  de  la 
farine,  et  chez  les  gens  aisés,  de 
l'huile  et  du  miel. 

Pçét  (H.  mœçtêt) ,  appuyer  : 
môs" —  dôrœnœ,  ne  touche  pas  ! 
pçétourœ  nœ  moûr,  appuyé  au 
mur. 

Pçeourthi,  furtivement,  en  se- 
cret, en  cachette.  V.  pçêh. 

Pçielh,  ao.  pçôlha,  envelopper: 
pçieihœ  me  ûœ  kàrtœ,  enveloppé 
de  papier.  V.  mpύlielh. 

Pçîhem,  pass.  de  pçêh. 

Pçik,  H.,  effleurer,  raser  en 
passant. 

pr/'kœzœ,  cocon  de  ver  à  soie. 

Pçtùmœ,  Zag.,  la  suie. 

Pçùmœ,  salive. 

Pçùn,  cracher  sur,  conspuer  ; 
kyœ  kouçdô  f  a  pçûtey,  afin  que 
chacun  crachât  sur  elle. 

Pôulhœ,  pi.  a,  tête  de  clou  ;  pi. 
marques  de  la  petite  vérole  :  me 
poùlha  tœ  lyisœ,  qui  est  marqué 
de  la  petite  véroje. 

Po/'fl  h  l,œ,  dindon, enb\g.pouyka. 
cf.  poùlyœ. 

Poùlyœ,  pi.  a,  poule  :  vé  poulye, 
œufs  de  poule.  —  cf.  lat.  pullus, 
gr.  v.  nouX(,    oiseau. 

Poulyiçtf  II.  poulain.  V.  mœs. 

Poùlypœ,  le  mollet:  préva  poù- 


74 


lypœnœ,  je  coupai  la  chair  de 
mon  mollet.  —  lat.  pulpa. 

Poûnœ,  pi.  poùnœra  et  poùnœ, 
travail  ouvrage;  chose,  objet  :  lœ 
kam  ncb  poùnœ,  j'ai  une  affaire 
avec  toi  ;  to  tœ  bœn  — ,  je  travaille- 
rai pour  toi ,  ferai  ton  ouvrage  ; 
ncb  kàly,  poûn'  e  mâdhe,  un  che- 
val énorme  ;  pœr —  tœ, à  cause  de, 
au  sujet  de  ;  pœr  kœtœ  — ,  pour 
ce  motif,  à  cause  de  cela;  pœr  poûnœ 
tœ  koùyt,  à  cause  de  qui  ;  nclœr- 
mést  tœ  tyèra  poùnœç,  Kr. ,  entr  - 
autres choses.  —  cf.  gr.  nfaoç. 

Pounœtoùar-ôri,  ouvrier,  ma- 
nœuvre ;  adj . ,  f . —  are,  laborieux  ; 
cbçtœ  pounœtôre,  Kr.,  elle  est  la- 
borieuse. 

Pounœ-zi ,  malheureux,  1.  à 
chose  noire  ;  pounœ-ziou  ,  ch., 
infortuné  que  je  suis. 

Pounôn,  travailler,  faire,  cul- 
tiver ;  —  tœ  kékyenœ,  faire  le  mal  ; 
tç  mœ  pounôi  bandizi,  ch.,  que 
m'a-t-il  fait,  le  garnement!  ârœ 
e  pounôuarœ,  champ  cultivé.  — 
tœ  pounoùarœt'  a  dhèout,  Kr.,  le 
travail  de  la  terre,  labourage. 

Poùpœ,  pi.  a  :  ncb  hardhi  me 
poùpa  rhoùçi,  Kr.,  un  cep  de  vi- 
gne avec  des  grappes  de  raisin  ; 
oupôkynœ  poupal'  e  rhoùçit,  les 
grappes  du  raisin  mûrirent. 

Poùpœlyœ,  duvet. 

Ponrtékœ,  baguette. 

Poûs,  pi.  c,  puits. 


Pouçim  :  pa  — ,  sans  cesse,  sans 
interruption. 

Pouçôu,  cesser,  faire  cesser, 
calmer,  se  taire  ;  poitgo!  silence  ! 
paix!  pouçôù  ngâ  poûnœtœ,  se 
retirer  des  affaires  ;  pass.  pouço- 
hem,  se  calmer,  se  tranquilliser, 
cf.  gr.  t.xjlo. 

Poùçl  (tic),  V.  dulb'er;  en  tur/c, 
ce  mot  a  un  sens  infâme. 

Pouçtbn,  1°  embrasser,  serrer 
dans  ses  bras  ;  e  poùthi  edhè  e 
pouçtâi,  il  le  baisa  et  le  serra  dans 
ses  bras  ;  2°  conquérir,  s'emparer 
de  ;  tœ  pouçtoùarœlœ ,  Kr. ,  la 
conquête.  V.  pouçtét. 

Pouetét,  Kr.,  puissance,  auto- 
rité. —  lat.  potestas. 

Poùth,  baiser  ;  mœ  poùthe  nœ 
boùzœ,  ch.,  tu  me  baisas  sur  la 
bouche  ;  pass.  poùlhem:  poâthenœ, 
ils  s'entrebaisent.  —  cf.  gr. 
tïoGs'co,  désirer. 

Pouthtôri,  H.,  serrer,  gêner, 
des  vêtements  ;  —  ohem,  porter 
des  habits  étroits. 

Pues,  pues,  ao.  pùeta,  interro- 
ger, questionner;  pùctnœd/e/liinrr) 
elles  demandèrent  au  soleil. 

Pùctem,  puétem,  pass.  de  pues  : 
i  sœmoùri  puétetœ,  prov.,  on  de- 
mande au  malade  (ce  qu'il  dé- 
sire). 

Pùlh,  pi.  pùlhe  et  pùye,  forêt, 
bois. 


R 


Râdhœ  :  me  —,  chacun  à  son 
tour,  à  la  file.  V.  arâdhœ. 

Ràft,  pi.  c,  placard,  espèce 
d'armoire. 

Rakc-a,  (tic),  eau-de-vie,  raid. 

Ràrœ,  pass.  de  bte,  tombé  ;  lœ 
ràrœlœ,  la  chute.  V.  rœnœ. 

Ràsl,  occasion,  facilité  ;  koicr  t' 
ou  vinœ  râst,  quand  l'occasion 
s'en  présentera  à  vous.  —  cf.  sb. 
rast.  repos. 

Râçœ,  ao.  1°  de  lie,  je  tombai  ; 


kçâu  mœ  ra,  ainsi  m'est-il  échu, 
le  sort  l'a  voulu  ;  2°  de  rhàh,  je 
frappai. 

1.  Rc-ya,  nuage  ;  si  hœna  kour 
e  zobn'  rétœ,  comme  la  lune,  quand 
les  nuages  la  couvrent. 

2.  e  Ré-ya,  pi.  tœ  rà-tœ;  l°bru  ; 
2°  nouvelle  :  tç  rà  kémi,  qu'y  a-t-il 
de  nouveau  ?  V.  ri-ou. 

Re  '.vos  rê,  faire  attention,  ob«^ 
server  ;  s  e  voùra  rê,  je  n'y  ai  pas 
fait  attention  :  te  viri  rê  ndœr  su 


R 

neriyàtnnœ,  Kr.,  qu'avez-vous  à 
vous  regarder  l'un  l'autre  dans 
les  yeux  ? 

Redhôn,  II., Y.  rhcthôn. 

Rehàl  (tk.),  paix,  tranquillité  ; 
rchatlhœk,  aisance. 

Reçpèr,  négociant,  tic;  rcçpcrl, 
négoce,  commerce,  tk.  alb. 

Réçt,  H.,  retenir,  arrêter;  rêç- 
tem,  s'arrêter,  s'écarter.  —  it. 
resto. 

Rœféhem,  pass.  de  rœfèn,  se 
dénoncer  soi-même,  se  faire  con- 
naître, se  déclarer. 

Rœfèn,  révéler,  déclarer,  mon- 
trer, expliquer,  avouer  ;  rœfèou 
véten?  r  tiy,  il  se  fit  connaître. 

Rœfim,  aveu,  déclaration. 

Rœké,  Fy.,  ruisseau,  même  de  la 
rue  :  me  ncb  dbrœ  fçésœ,  fçin  rœ- 
kén'j  ch.,  le  balai  dans  une  main, 
elle  balaye  le  ruisseau  ;  i  vàiti 
gyàkou  rœké,  son  sang  coula  par 
ruisseaux  (gr.  jco-capf).  —  cf.  gr. 
pudExtov. 

Rœkim,  soupir. 

Rœkàîi,  soupirer:  pass.  onem, 
gémir  ;  i  ourœkoùa,  Kr. .  il  mur- 
mura contre  lui  ;  rœkôi  scpsé, 
il  gémissait  de  ce  que. 

Rœmb,  pi.  a,  H.,  ride,  pli,  raie; 
rœmba-rœmba, plein  de  rides,  etc. 

Rœmôn,  fouiller,  vermiller,  du 
porc. 

Rœndœ,  pesant,  lourd,  difficile; 
çkyipeV  yânœ  tœ  rdenda,  l'alba- 
nais est  difficile  ;  mœvyènrdêndœ, 
je  m'ennuie. 

Rœndœ-a,  H.,  poids,  pesanteur; 
liqueur  séminale.  V.  jâlh. 

Rœndàhcm,  pass.  de  rœndôn, 
être  ennuyé,  excédé  de  quelque 
chose. 

Rœndôn,  tr.  et  intr.:  to  V  a 
zgyàs,  edhé  sàkyœ  tœ  rœndànœ 
ayô,  je  la  pèserai,  et  autant  elle 
aura  de  poids  ;  —  zgyédhœnœ  , 
appesantir  le  joug. 

Rœndzûerœ,  Fy.,  H.  rœndzàh, 
qui  a  une  hernie  ;  tœ  rœndzùeritœ, 
hernie. 


R 


75 


Jiœndzôhem,  gagner  une  her- 
nie. 

M'nœ,pass.  1°  de  bie  ou  rhàh, 
frapper  ;  me  tœ  rœnœ,  en  frap- 
pant ;  2°  de  bie,  tomber  ;  tœ  rœ- 
nîtœ,  Kr.,  et  tœ  rœnœtœ  pôçt,  la 
chute. 

Rœpœtirœ,  éboulis,  pente  ébou- 
lée d'un  ravin  abrupte. 

Rœpâra,  H.,  V.  pœrpàra. 

Rœpyétœ,  Fy.,  V.  tatœpyclœ. 

Rderœ,  sable. 

Ràbzœ,  rhœzœ,  pi.  a,  racines  ; 
rœzat'  e  mâlyit,  la  base,  le  pied, 
de  la  montagne  ;  —  e  pôrtœsœ, 
gonds  de  la  porte  ;  —  e  dielhit, 
Fy.,  rayons  du  soleil,  V.  rhœze. 
—  Rœzœ  est  le  nom  de  la  région 
dont  Hahn  a  exposé  le  dialecte, 
et  qu'il  appelle,  je  ne  sais  pour- 
quoi, Riza  (Rica). 

Ri-ou,  f.  rè-ya,  pi.  m.  ri,  pi.  f. 
ra,  nouveau,  neuf,  jeune  ;  kyœ  tœ 
çinte  tçobànœ  e  ri,  afin  de  voir  le 
nouveau  berger  ;  vrC  i  riou  ngâ 
y  où  lye  tœvinœ,  que  le  plus  jeune 
d'entre  vous  vienne  ;  hœn'  e  ré, 
nouvelle  lune  ;  zœri  tœrinet,  Kr., 
la  voix  des  jeunes  gens. 

Melh,  H.,  euphorbe,  plante. 

Rklh,  ryêth,  ao.  rôdho,  couler, 
dégoutter,  tomber  par  gouttes  ; 
tr.  émettre  en  coulant,  suinter  ; 
ridhinœ  (=  ryédhinœ)  goùral'  e 
bârdha,  ridhinœ  çekyèr  e  miàlytœ, 
ch.,  les  rochers  blancs  suintent  du 
sucre  et  du  miel  ;  i  ryèth  gyâkou, 
il  a  une  hémorrhagie  ;  alyé  kou 
ryédhœnœ  krhànœ,  là  où  coulent 
des  sources. 

Rigœ-a,  Kr.  et  alb.  it.,  roi.  — 
rex,  régis,  gr.  vg.   ^Ivaç. 

Riçtazi,  Kr.,  nouvellement,  ré- 
cemment. —  V.  ri-ou. 

Ridjâ-ya  (tk.),  prière  ;  bœn  —, 
prier. 

Ryèdhiyœ,  écoulement. 

Ryép,  ao.  ryépa  et  râpa,  écor- 
cher,  dépouiller  ;  i  ryèpi  lyckoù- 
rœnœ,  il  lui  ôta  la  peau,  le 
dépouilla;    ràpœn   pàlœnœ,    ils 


76 


R 


plumèrent  l'oie  ;  tœ  ryépouritœ, 
l'action  d'écorcher,  écorchure. 

Ryépœs,  écorcheur. 

Ryét,  pi.  e,  N.  T.,  filet  de  pê- 
che. V.  pœrzovolyi. 

Rôbœ  (Kr.  rhobœ),  pi.  a,  vête- 
ment ,  habits ,  d'homme  ou  de 
femme  :  roba  dyalyœriçle  ,  — 
—  f/rarœriçle.  —  it.  roba. 

ilobœrî,  captivité,  servitude.  V. 
rôp. 

Rôdhe,  glouteron. 

Rôgœ,  H.,  solde,  gages. 

Rogœtâr,  mercenaire. 

Rogôs,  natte.  —  sb. 

Rôp,  pi.  œre,  captif,  esclave  ; 
mark  — ,  réduire  en  captivité. 

Ropœrî,  captivité  servitude.  — 
sb.  rob. 

Rouan,  ao.  roùaita ,  garder, 
faire  la  garde,  être  au  guet,  en 


R 

faction  ;  —  pàtœtœ,  garder  les 
oies  ;  e  rouan  lœ  màs  byèrœ,  je 
l'empêche  de  tomber. 

Roùanœs,  Kr.,  garde,  gardien. 

Roufè,  la  foudre  :  va  rouféya,  la 
foudre  est  tombée. 

Roùhcm, pass.  de  rouan  :  roùhou 
môs  vétç,  garde  toi,  prends  garde, 
d'aller. 

Roumelhi  (tk.),  Roumélie,  qui 
est  de  là. 

Roùçkouly,  le  sumac  fustet. 

Rùlhe,  H.,  pois  (Erbse.) 

Rûm  :  —  i  lyoùmi,  Kr.,  cours, 
courant,  d'un  fleuve.  —  cf.  gr. 
peu[j.a. 

Rim,  ao.  rùra,  entrer  ;  rûri 
brœnda,  il  entra  ;  lyoùmi  rûn  nœ 
dêt,  le  fleuve  se  jette  dans  la  mer  ; 
me  tœ  rùrœ ,  en  entrant.  V. 
hûn. 


RH 


Rhàh,  ao.  ràçœ,  v.  irr.,  battre, 
frapper  ;  i  rhihte  zœmœra,  Kr., 
le  cœur  lui  battait.  V.  bie. 

Rhâlhœ,  rare,  peu  dense,  clair- 
semé ;  adv. ,  rarement  ;  me  tœ  — , 
rarement. 

Rhalhàn,  H.,  raréfier,  sarcler. 

Rhàp,  pi.  rhêpc,  platane. 

Rhâsœ,  pi.  a,  pierre  plate,  dalle; 
rhâsa  goùri,  plaques  de  pierre. 

Rhàthœ,  Kr.,  bracelet;  dû  — 
doùarç. 

Rha-zœnœ,  H.,  qui  souffre  des 
vers,  maladif. 

Rhé-ya,  pi.  rhâ,  vers  intestinal, 
helminthe. 

1.  Rh'em,  bras  d'un  fleuve,  ruis- 
seau, veines  d'une  pierre. 

2.  Rhém,  Kr.,  adj.,  faux  ;  bêsat'  e 
rhême,  les  fausses  religions  ;  bœn 
deçmi  mbœ  tœ  rhém,  Kr.,  témoi- 
gner faussement. 

Rhénœ,  Kr  ,  fausseté. 

Rheson^  Kr.,  entourer,  envi- 
ronner. 

1.  Rhéth,  pi.  rhàthœ,  H.,  cercle 
de  tonneau,  d'une  roue. 


2.  Rhéth,  1°  adv.,  autour  ;  —  p 
rhôtoulh,  tout  autour  ;  2°  prép. 
avec  gen.:  —  avlhisœ,  autour  de 
la  cour,  —  çtrâtit,  —  du  lit. 

Rhethelhôn,  entourer,  arrondir. 

Rhethelhôtourœ  :  çtœpza  kà  — 
moùrœre,  la  maison  est  entourée 
de  murs  ;  kâlyi  vyèn  — ,  le  cheval 
vient  en  tournant,  en  faisant  des 
courbettes. 

Rhéth-prês,  Kr.,  circoncire  (cou- 
per autour),  ;  rhclhprêsœyc,  cir- 
concision. 

Rhethàn,  Kr.,  entourer  ;  rhe- 
ihoùarœ  me  nœ  moûr ,  entouré 
d'un  mur. 

Rhœmbèn,  ravir,  emporter  de 
force.  —  cf.  lat.  rapio. 

Rhœmbêsœ,  proie,  chose  ravie. 

Rhœmbim,  rapt. 

Rhœmbùcrœ,  pa.  de  rhœmbèn, 
ravi;  rapide,  au  cours  violent: 
nœ  pœrhoùa  i — ,  Kr.,  un  torrent 
impétueux. 

Rhœnœ,  racine  ;  souche  ;  race, 
famille.  V.  rœzœ. 

Rhœnos,    rœnbs ,    consolider  ; 


RH 

affermir;  —  àsem,  se  consolider, 
prendre  racine. 

Ehœpirœ,  pi.  a,  Kr.  :  rhœpira 
mâkjeç,  précipices. 

Rhcsze,    Kr.,    rayon:    ndk  — 
,  un  rayon  de  lumière. 

Rhœzàn,  Kr. ,  démolir,  abattre, 
détruire  de  fond  en  comble  ;  tœ 
rhœzoùarœtœ,  ladémolition,  etc.; 
tœ  rhœzoûaratœ ,  les  ruines. 

Wii,  rhiy,  ao.  nddenta,  v.  irr., 
Rasseoir,  être  assis  ;  habiter  ; 
demeurer  ;  faire  asseoir  :  nœ 
gyoïcùœ  nue  rhine,  ch.,  tu  étais 
assise  sur  mes  genoux  ;  nœ 
moulhikyœ  rhinte  nœ  plyâh,  un 
moulin  où  habitait  un  vieillard. 

Rhihem,  pi.  do  rhâh,  se  frap- 
per, par  chagrin  ;  être  battu. 

lUùt,   élever,   nourrir  et  faire 
l'éducation  :  mœ  rhite  nu 
simite,  ch.,   tu  m'as  nourrie  de 
pain  blanc. 

Rhitem,  rhihem,  Zag.,  pass., 
être  élevé,  se  nourrir,  grandir  : 
kyûç  to  tœ  rhiteiï  dyémlœï  — 
açtoû  si  yâm  rhitour  oûnœ,  ch., 
comment  se  nourriront,  subsiste- 
ront, tes  enfants?  —  Comme  je 
me  suis  nourri  moi-même  ;  sa  tœ 
rhitem  oûnœ ,  ch.,  jusqu'à  que  je 
sois  devenue  grande. 

Rhôyœ,  la  vie  :  prés  rhôyœnœ, 
1.  couper  la  vie,  assigner  la  des- 
tinée à  un  enfant,  ce  que  font 
pendant  la  troisième  nuit  après  la 
naissance  les  trois  femmes  qui  cor- 
respondent auxMoîpcci  des  Grecs. 
V.  rhôn. 

Rhàk,  Kr.,  saisir:  pœr  dore, 
saisir  par  la  main. 

Rhôn,  vivre  :  mœ  rhdfç,  puis- 
ses-tu vivre  (longuement)  1  gr. 
m.  vàjxou^oyjç!  rhôn  zôli,  Dieu 
vit,  c.-à-d.  aussi  vrai  qu'il  j  a  un 
Dieu  ;  rhôftœ  mbréti,  vive  le  roi  1 


RH 


77 


Rhusàk,  canard  mâle,  mâ- 
lard. 

Rhôsœ,  pi.  a,  canard,  canne  : 
—  c  cyrœ,  canard  sauvage. 

Rhôtœ,  pi.  a,  roue.  —  lat. 
rota. 

RhotovÛyœ,  Kr.,  petite  roue, 
ex.  de  potier. 

Rho toulhes,  tourneur. 

Rhôtoulhœ,  adv.  et  prép.,  au- 
tour, autour  de  :  vin  — ,  faire  une 
tournée  ;  i  vin  — ,  je  prends  soin 
de  lui  ;  e  bie  — ,  j'allègue  de  faux- 
prétextes,  prends  des  faux- 
fuyants.  —  it.  rotolo. 

Rhotoulhôn,  faire  tourner  ;  ar- 
rondir ;  —  ànem,  tourner,  rouler 
sur  soi-même. 

Rhoûan,  ao.  rhô  va,  raser; 
pass.  rhoiihem,  se  faire  faire  la 
barbe  :  rate  te  berbèri  tœ  rhoûhey, 
il  alla  chez  le  barbier  pour  se 
faire  raser  ;  vœnd  i  rhoùarœ,  lieu 
nu,  aride. 

Rhoùdhem ,  se  recroqueviller, 
se  tapir,  de  peur. 

Rhoùgœ,  ruelle,  chemin.  —  bas. 
lat.  rouga. 

Rhougoulhis  et  pass.  rougoul- 
hisem,  rouler  en  bas,  dévaler: 
rhougoulhiset'  nœ  gyàk,  il  nage, 
roule,  dans  son  sang. 

Rhoumboulhàk,  f.  e,  quelque- 
fois sans  art.,  rond ,  arrondi  : 
poûsi  cbçtœ  — ,  le  puits  est  rond  ; 
rhàtaï  yânœ  rhoumboulhàke,  les 
roues  sont  rondes  ;  fakye-rhoum- 
boulhàkc,  à  la  face  arrondie.  — 
cf.  lat.  rhombus. 

Rhoumboulhàktœ ,  K.,  V.  le 
précédent. 

Rhoùç,  pi.  rhoùç-tœ,  raisin. 

Rhûp  (H.  rip),  pi.  a;  iîœ  — 
lyekoùre ,  une  courroie  ;  —  i 
çolhœzœ,  courroie  de  sandale. 


S 

S,  1°  adv., ne  pas,  ne  :  s  moànt,  I  s  gyœ,  ne  rien.  V.    as,   noùkœ; 
je  ne  peux  pas  ;  s  ndànœ,  aucun  ;  I  2°  préfixe,  répond  au  fr.  dé-,in  —  ; 


78 


aussi    sous    les   formes  z}  ds,  ç 
et  tç. 

1.  Sa,  conj.,  quand,  après  que  : 
—  ikou  au,  ckôi  andéy,  quand  il  se 
fut  éloigné,  par  là  passa.  V. 
posa. 

2.  Sa,  adj.,  pron.  et  adv.  in- 
déf.  :  sa  nèrœz  kyœ  tœ  kénœ  mbé- 
tourœ,  tous  les  hommes  qui  sont 
restés  ;  mèrh —  tœ  doùatç,  prends 
tout  ce  que,  autant  que,  tu  vou- 
dras ;  i  priti  me  sa  moùntey,  il, 
le  reçut  avec  tout  ce  qu'il  pou- 
vait, de  son  mieux  ;  ■ —  kœrkôn 
pœr,  combien,  quel  prix  veux-tu 
pour...  ?  yyilhœ-sa,  tous  ceux  qui, 
tout  ce  qui.  —  Cf.  gr.  Zix. 

3.  Sa,  adv.  et  conj.,  que,  telle- 
ment que,  si,  autant  que,  aussi 
longtemps  que,  assez  pour  que, 
combien  :  kàkyœ  i  pâsour,  sa, 
tellement  riche,  que  ;  ourhit,  sa, 
il  grandit,  au  point  que  ;  prit  — 
t'a  bœn,  attends  que  je  le  fasse  ; 
nâft  — ,  juste  assez  pour  que  ;  tœ 
gyàtœ  —  moùa,  aussi  grand  que 
moi  ;  mœ  i  màth  se  —  tœ  moûn- 
tnœ,  Kr.,  trop  grand  pour  qu'il 
puisse  ;  —  e  çôh  âkyœ  mœçowmœ 
e  doua,  plus  je  le  vois  et  plus  je 
l'aime;  sa  mœ  çtôneçinœ,  kàkyœ 
çtôney  edhé,  Kr.,  plus  ils  augmen- 
taient, plus  aussi  croissait  ;  sa  tœ 
lyoùmourœ  yémi  nà  kyœ,  com- 
bien nous  sommes  heureux,  nous 
qui. 

Sa-dô,  adv.  :  —  lyârt  kyœ  tœ 
yétœ,  si  haut  qu'il  soit  ;  —  kyœ 
tœ  mœ  thoùatç,  autant  que  tu  me 
diras;  —  kyœ  tœ  ndikyey,  pô..., 
Kr.,  quelque  (cruellement)  qu'il 
fût  persécuté,  cependant. 

Sa-  do-  mes ,  Kr.,  toutefois, 
néanmoins. 

Sadrâzem  (tk.),  le  grand  vizir. 

Sahân  (tk.),  plat,  assiette  de 
métal. 

Sahàt  (tk.),  heure. 

Sày,  pr.  gen.  f.,  d'elle  :  à/œr 
sày,  près  d'elle,  de  soi  ;  i  sày,  e 
sày,  son,  d'elle,  avec  un  sujet  f.; 


isàyi,  e  sàya,  le  sien,  la  sienne, 
les  siens,  d'un  sujet  f. 

Sàk  (tk.),  assurément  sans 
faute  ;  œçtœ  — ,  c'est  positif. 

Snkœn  :  —  se  i  a  ép,  garde- 
toi  bien  de  le  lui  donner.  V.  sàk. 

Sa-kàkyœ:  pœr  —  hérœ,  sur  le 
champ. 

Sakàt  (tk.),  boiteux,  estropié. 
V.  tçàly. 

Saklliàtçœm  (tk.  alb.):  ueri — , 
homme  de  confiance,  sûr. 

Sâkyœ  (sa,  àkyœ),  pr.  et  adv., 
autant  de,  autant  de,  tanti  quanti  ; 
tantum  quantum. 

Sà-pœr,  Kr.,  quant  à. 

Sarka-vérdhœ,  ch.,  à  la  chair, 
au  teint  doré  ;  gr.  vg.  G^pza. 

Sâtœme,  ch.,  =  scite  œmœ,  à  ta 
mère. 

Sboulyêsœ,  révélation,  apoca- 
lypse. V.  dzboulyôn. 

1.  Se.,  pron.,  quoi  ;  quoi?  me  se 
bchnet'  lyakivùarl,-d\ec  quoi  fait-on 
le  (mets  appelé)  lyakrouar?  ou 
trœgbn  ngà  se  vdzky,  elle  leur 
raconte  de  quoi  elle  était  morte. 

2.  Se,  conj.,  1°  car, parce  que  : 
s  e  lyinte,  se  dinte,  il  ne  la  lais- 
sait pas,  parce  qu'il  savait  ; 
2°  que  :  i  thâ  se  e  vràou,  il  lui  dit 
qu'il  l'avait  tué,  V.  kyœ;  dans  les 
comparaisons  :  mœ  i  vyètœrœ  se, 
plus  vieux  que;  mœ  mirœ...  se 
houmbâsœmœ,  il  vaut  mieux...  que 
si  nous  perdions,  V.  ngà  ;  3°  si 
(ital.  se  ?)  noùkœ  dl  se  rhôn  a  s 
rhon,jene  sais  s'il  est  mort  ou 
vivant  ;  a  dî,  se  to  tœ  vinœ,  se 
èrdhi,  sais-tu  s'il  viendra,  s'il  est 
venu  ;  se  a,  si,  est-ce  que  ;  i  thàtœ, 
seae  dhi  oùdhœnœ,  il  lui  demanda, 
si  elle  connaissait  (est-ce  que  tu 
sais)  le  chemin  ? 

Se-koù,  où:  s dî  —  e  fçê,  je  ne 
sais  pas  où  il  le  cache. 

Se-kmïr,  quand. 

Se-koûç,  qui  :  noùkœ  dihetœ  — 
kà  çkroûarœ,  Kr.,  on  ne  sait  qui 
a  écrit. 

Se-kyûc,  comment. 


Se-môs,  sinon  ;  de  peur  que  ; 
peut-être,  dans  l'espérance  que. 

Sebvb  (tk.),  cause  motif. 

Sefèr  (tk.),  voyage,  expédition 
de  guerre. 

Scftê,  scftciUn,  seflendén  (tk.), 
d'abord,  au  commencement. 

Seir  (tk.j,  spectacle  :  bœn  — , 
regarder  curieusement  ce  qui  se 
passe  au  dehors. 

Seù-zi  (tk.).  palefrenier,  sais. 
se,  pareeque. 

Sérœ,  poix,  goudron. 

Seras,  enduire  de  poix,  gou- 
dronner; —  kyèrhenœ,  graisser 
les  roues  d'un  chariot. 

Ses,  passer  au  tamis,  cribler  ; 
pa.  sitourœ:  koulyâtç  i  sitourœ, 
gâteau  fait  de  farine  tamisée, 
fine. 

Se-si,  comment,  de  quelle  ma- 
nière. 

Se-tsilhi,  f.  se-tsùja,  pr.,  lequel 
d'entre  plusieurs. 

Setc  (se,  tçœ)  ;  1°  pr.  indecl., 
que,  quoi,  ce  que  :  s  dinte  setç  tœ 
bdbnte,  il  ne  savait  que  faire,  à 
quoi  se  résoudre  ;  2°  adv.  com- 
bien !  que  1  setç  m'  ouprïçnœ 
mœnl'  c  mia,  comme  ma  raison 
s'est  égarée  !  3°  setç,  setçô,  que 
ne  :  kàm  frîkœ  setçô  mœ  flyél, 
ch.,  je  crains  qu'il  ne  me  parle 
pas. 

Sevdâ-ya  (tk.),  amour,  passion, 
penchant;  sevdalhhem  (tk.  alb.), 
s'éprendre  de,  devenir  amoureux. 

.S'a;,  gen.  et  abl.  de  l'art,  prép.  : 
oufruitçœ  sœpiri,  je  me  suis  gon- 
flé de  boisson  ;  nga  c  kékya,  yâsœ 
miri,  ch.,  à  cause  du  mal,  et  non 
à  cause  du  bien  ;  s'cèmœsœ,  à  la 
mère.  V.  tœ. 

Sœmoùndœ,  sœmoùndye,  ma- 
ladie ;  sœmoûnda  e  mâdhe,  l'épi— 
lepsie;  gà  scemoûndya  kyœ  érdhi 
sivyét  na  vdiky  çoùmœ  dyem, 
il  est  mort  beaucoup  d'enfants  de 
la  maladie  qui  a  régné  cette  an- 
née. 

Sornioiir,  rendre  malade  ;  pass. 


S  79 

sœmoùrcm,  le  devenir.-  groùaxja 
ousœmoùr,  la  femme  tomba  ma- 
lade 

Sœmoùrœ,  adj.  malade  ;  i  sœ- 
moûri,  e  sœmoûra,  le,  la,  ma- 
lade ;  nœ  i  sœmoùrœ,  un  malade. 

Sœpàtœ,  pi.  a,  hache;  i  lihù 
sœpâta,  il  lui  asséna  des  coups  de 
hache. 

Sdbrœ,  Kr. ,  ordre,  série;  ver- 
set d'un  psaume  :  vœ  ndœ  —  , 
mettre  en  ordre,  arranger.  —  cf. 
lat.  séries. 

Si,  conj.  1°  lorsque,  tandis  que, 
après  que  :  prifti,  si  kœndôn,  ép, 
le  prêtre,  lorsqu'il  lit  les  prières, 
donne  ;  si  e  dzboulyôi  c  mari, 
quand  il  l'eut  découverte,  il  la 
prit;  2°  comme,  attendu  que  :  si  s 
moùnte  Va  zinte,  comme  il  ne 
pouvait  le  saisir;  3°  comme,  ainsi 
que  :  bderi  si  i  thâ  mbrêti,  il  fit 
comme  le  roi  le  lui  avait  or- 
donné ;  e  dôninœ  si  môtrœ,  ils 
l'aimaient  comme  une  sœur  ;  e 
patente,  si  ekôinœ  me  boùrhinœ,  il 
lui  demandait  comment  elle  vi- 
vait avec  son  mari;  4°  si,  lat.  si. 

Si-ou,  V.  sù-ri. 

Sidjadé  (tk.),  espèce  de  petit 
tapis. 

Sielh,  2,0.  solfia,  pa.  sielhœ, 
porter,  apporter,  conduire  ;  pass., 
silhem. 

Sihisourœ,  affligé,  désolé,  du 
gr.  ouYyjvw,  cjyyû^w. 

Si-koûadrœ,  conj.,  ainsi  que  : 
—  e  kiçin  "porositourœ ,  comme 
elles  l'avaient  ordonné  ;  kakyœ 
sikoùndœr  ti,  autant  que  toi  ; 
sikoùndrœ...,  kœçtoic  edhé,  de 
même  que..,  de  même  aussi, 
ainsi. 

Si-kour,  comme  si  :  à  Fy.  sou- 
koùr,  conj.,  si,  dans  le  cas  où  :  — 
tœ  mœ  mèrhte  groùa,  en  cas  qu'il 
m'épousât  ;  tœ  bœimœ  —  to  tœ 
verni,  faisons  semblant  d'aller; 
soukovr  to'  ];/'cnam,  si  j'avais  ; 
si, [-ourse  me  thœnœ,  Kr.,  c'est-à- 
dire,  autrement  dit. 


80 


S 


Silhem,  pass.  de  sielh:  silhey 
andéy  ê  kœtéy,  Kr.,  elle  se  por- 
tait, errait,  de  côté  et  d'autre  ; 
ousoùalh  tyètœrazi,  Kr.,  il  se  com- 
porta autrement. 

Simvyét,  Fy.,  V.  Slvyèt. 

Sipœr,  1°  adv.  en  haut,  dessus, 
au-dessus  ;  i  folyi  tœ  vinte  sipœr, 
il  lui  dit  de  venir  en  haut,  de 
monter  ;  2°  prép.  avec  gen.;  sur  : 
mœ  sipœr  kôkœsœ  asây,  pardessus 
sa  tête  ;  sipœr  nœ  lyis,  sur  l'ar- 
bre ;  —  mœ  kœlô,  là-dessus,  entre- 
temps ;  —  mbi  thcrôret  droùvct, 
Kr.,  sur  l'autel  au-dessus  du  bû- 
cher. —  lat.  super. 

Sipœrm,  f.  e,  d'en  haut,  supé- 
rieur ;  tçaoidy'  i  sipœrm,  la  mâ- 
choire supérieure  ;  oùclha  e  si- 
pœrme,  le  chemin  d'en  haut  ; 
hàyde  mœ  tœ  sipœrme,  viens  par 
(le  côté  de)  en  haut  ;  mârh  tœ 
sipœrmeri  e  mâlyit,  gravir  la 
montagne,  ô  àv^çopoç. 

Sisœ,  mamelle,  mamelon.  — 
sb.  sisa. 

Siçané  (th.),  carabine  ;  ch.  n°  35, 
pierreries. 

Sitœ,  tamis.  —  cf.  sb.  sito. 

Sùourœ,  pass.  de  ses. 

Si-tsilhi,  si-tsilhi-do,  chacun  ; 
dbninœ  sitsilhido,  ils  voulaient 
chacun,  tous  voulaient. 

Silsilhis,  H.,  déterminer,  par- 
tager. 

Sivyélm,  f.  e,  qui  est  de  cette 
année  ;  kœtâ  roba  yânœ  tœ  si- 
vyélme,  ces  habits  sont  de  cette 
année. 

Sivyét,  adv.,  cette  année.  V. 
vyét. 

Skelykyim ,  H.,  rayon  lumi- 
neux. 

Sklhâf,  pi.  sklhêf,  Kr.,  esclave, 
captif. 

Sklhép,  Fy.,  chassie. 

Sldhepôsourœ,  chassieux. 

Skyép,  Fy.,  bec  ;  skyêpi  i  çpê- 
savet,  le  bec  des  oiseaux. 

Skyiftèr,  nom  de  quelque  oiseau 
de  proie,  gr.  vg.  Çiotêpi. 


Skyimœ  ,  H,,  parure,  orne- 
ment. 

Skyoùpour,  V.  çkyoùfour. 

Sogyœ,  petit  couteau  grossier 
qui  se  ferme,  eustache. 

Sôy  (tk.),  espèce,  sorte,  race. 

Sokâk-ou  (tk.),  rue. 

Soude,  sônte,  adv.,  ce  soir. 

Sôrm,  f.  e,  d'aujourd'hui  ;  dita 
e  sonne  ou  esôrmya,  le  jour  d'au- 
jourd'hui ;  e  sormya  tœ  môs  tœ 
gyinœ  (s.  e.  mot),  que  ce  jour  ne 
te  trouve  pas  (vivant,  dans  un  an)! 
imprécation. 

Sôrhœ,  pi.  a,  corneille,  chou- 
cas. 

1.  Sos,  finir,  achever;  si  sôsœnœ 
ngà  boùka,  quand  ils  eurent  fini 
de  manger  ;  tœ  sôsourœ,  fin  ;  tou- 
mànet'  e  toùa  mœ  s  kànœ  tœ  sô- 
sourœ ,  ch.,  tes  pantalons  n'ont 
pas  de  fin  ;  mœ  tœ  sôsourit,  à  la 
fin  ;  pass.  sôsem  :  ousàsœn  tek 
mbréti,  ils  arrivèrent  chez  le  roi  ; 
m'ousàs  miçi ,  je  n'ai  plus  de 
viande.  —  cf.  gr.  m.  cwvw. 

2.  Sos,  est-ce  que  :  sos  yè  ùlh, 
sos  yè  hœnœ,  ch.,  est-ce  que  tu  es 
une  étoile,  ou  est-ce  que  tu  es  une 
lune  ? 

Sôçœ,  crible,  tamis  ;  nœ —  me 
flyorin,  un  crible  rempli  de  du- 
cats. 

Sot,  aujourd'hui. 

Spinœ,  épine  dorsale.  —  lat. 
spina. 

Stàn,  pi.  sténœ,  station  de  bé- 
tail. —  si. 

Stâp,  bâton. 

Stavœ,  H.,  tas,  monceau. 

Stèr/iœ,  très-noir  ;  vétœ  e  bàrdhœ, 
é  koka  stèrhœ,  ch.,  toi-même  si 
blanche  avec  la  tête  (les  cheveux) 
si  noire. 

Stœrgyùç,  bisaïeul  ;  stœrgyùçe, 
bisaïeule,  cf.  gr.  uWpov.  V.  çyuç. 

Stœrnip,  pi.  œre,  arrière-petit- 
fils,  arrière-petits  enfants. 

Stolyis,  décoré,  paré,  pa.  sto- 
lyisourœ,  paré,  richement   vêtu. 

gr.    GToXÎÇw. 


s 


81 


Stréhœ  ;  nœ  —  lyoûmi,  enfon- 
cement pratiqué  dans  la  berge 
d'une  rivière  et  qui  sert  à  abriter 
le  bétail.  —  sb.  streha,  saillie  du 
toit. 

Soùfrœ  (tk.),  table  à  manger, 
très-basse. 

Souhàdhe  (étym.?)  hémorrhoï- 

des,  gr.   Vg.  Çoyios;. 

SùUlyem,  Kr.,  se  hâter,  se  pré- 
cipiter. 

Soi'p,  pi.  e,  dos,  épaules. 

Sou  rat  (tk.)>  visage. 

Sourbin,  H.,  humer,  avaler.  — 
lat.  sorbeo. 

Souvari-ou,  pi.  in  (tk.),  cava- 
lier, gendarme  à  cheval. 

Sà-ri,    aussi  si-ou,   pi.  sû-tœ, 


l'œil,  les  jeux  :  hodhi  sùtœ  nœ,  il 
jeta  les  yeux  sur  ;  e  kékya  e  surit, 
le  mauvais  œil  :  e  kâm  mbœ  su  tœ 
mirœ,  voir  d'un  bon  œil,  estimer  ; 
s/'r  il  hrr  su  me,  face  à  face  avec. 

Su-boùkourœ ,  Kr.,  qui  a  de 
beaux  yeux. 

Sukycènezœ,  II.,  1.  celle  qui  a 
des  yeux  de  chien,  espèce  d'o- 
gresse, dans  les  contes.  V.  kout- 
çédr'œ. 

Su-hjàrm.  f.  e,  ch.,  qui  a  les 
yeux  bleus. 

Su-zi,  qui  a  les  yeux  noirs. 

Sûr  ?  :  me  sûr,  p.  89. 

Soâra,  en  traînant  à  terre  ; 
ouhôky ,  —  elle  se  traîna  en  ram- 
pant. —  cf.  gr.  vg.  a^ipva,  herse. 


Ç  1°  préfixe,  V.  s,  tç  ;  2°  =  tçœ, 
V.  ce  mot. 

Çàhem,  pass.  de  çàn,  être  un 
objet,  de  moquerie,  de  raillerie. 

Çàkoulh,  pi.  çckouy.  petite  ou- 
tre ;  tri  çêkouy  me  gyizœ,  trois 
outres  de  fromage  blanc. 

1.  Çâlyœ,  cuisse  ;  grande  en- 
jambée. 

2.  Çâlyœ,  selle  de  cheval. 
Çamûtâ-ya   (tk.),    bruit,    ta- 
page. 

Çami-a  (tk.),  mouchoir  de  tête 
des  femmes. 

Çàn,  railler,  se  moquer  de  :  r 
çànœ  uœrsnîkœtœ,  ses  camarades 
se  moquèrent  de  lui. 

Çapœtôre,  la  bécasse. 

Çardji,  pi.  in,  scieur.  —  alb.  tk. 

Çârœ,  scie  ;  çardn,  scier. 

Çartésœ,  ente,  greffe  :  çartdri, 
greffer,  enter. 

Çàt,  H.,  hoyau,  houe  ;  çatàn, 
bêcher  la  terre. 

Çâtkœ,  H.,  bonnet,  calotte  de 
feutre  blanc. 

Çêgœ,  grenadier,  grenade. 

Çeytân,  pi.  e  (tk.),  diable,  dé- 
mon ;  çeytanlhœk ,  artifices  du 
démon,  diablerie. 


Çékye,  seau  à  traire.  —  it.  sec- 
chia. 

Çekyèr  (tk.),  sucre. 

Çelhêk-gou,  pi.  gœ,  agneau  de 
six  mois  à  un  an  ;  fem.  çelhêge. 

Çélhkgou,  pi.  gye,  saule  ;  —  i 
boùtœ,  saule-pleureur.  —  cf.  lat. 
salix. 

Çénœ,  Kr. ,  signe,  marque; 
sceau  apposé  ;  miracle.  —  lat. 
signum.  it.  segno. 

Çenàn,  H.,  rayonner. 

Çérh  (tk.),  dispute  :  bœïi  — ,  se 
quereller. 

Çt  s,  ao.  cita,  vendre  :  nœ  nen 
kyœ  çinte  màtse,  un  homme  qui 
vendait  des  chats  ;  pass.  çilem. 

i  éç,  pi.  e,  sol,  espace  uni  : 
djokœnœ  nœ  çéç  e  çtrôva,  ch.,  j'é- 
tendis ma  cape  par  terre. 

Çeçdn,  aplanir,  unir. 

Çœ,  saint,  ex.  :  çœ  Mùrœ-i, 
saint  Dimitri. 

1.  Çwfrnj,  Kr.,  souffrir.  — it. 
soffro. 

2.  Çœfréu,  s'amuser  ;  rester  oi- 
sif, se  donner  du  bon  temps:  rhi 
nœ  kafené  edhé  çœfrén,  il  reste  au 
café  et  se  divertit,  conte. 


82  Ç 

Çœgctœ,  flèche  ;  navette  de  tis- 
serand. —  lat.  sagitta. 

Çœlhirœ,  H.,  salure,  saumure. 

Çœlhirtœ,  Kr.,  salé;  défi — , 
la  mer  salée  ;  oûyœra  tœ  — ,  eaux 
salées. 

1.  Çœmbcm,  Fy.,  se  rassasier, 
me  boùkœ,  de  pain  ;  ouçœmbr  ?  — 
ouçœmç,  es-tu  rassasié? — je  le 
suis;  pa.  çœmbourœ,  rassasié.  V. 
ngàp. 

2.  Çœmbem,  H.,  être  éreinté 
de  fatigue. 

Çœmbœlhén,  Fy.,  conjecturer, 
conclure,  aup^pafvw. 

Çœmbœlhésœ,  Kr. ,  et  tœ  çœmbœ- 
Ihûeritœ  ;  ressemblance  :  içte  nœ 
çœmbœlhés'  e  Mcssisœ,  il  était  un 
symbole,  une  figure  du  Messie  ; 
tœ  çœmbœlhùerœ,  Kr. ,  figure, 
matérielle  ou  morale  ;  as  —  ndonœ 
gyœye,  ni  la  représentation, 
image,  d'aucun  objet. 

Çœmœtôn,  défigurer;  pa.  çœ- 
mœtoùarœ,  laid,  difforme. 

Çdbmp,  çœmbôn,  H.,  blesser, 
causer  une  plaie  par  contusion. 

Çœndét,  bonne  santé,  vigueur  : 
kyùç  yànœ  ngà  çœndéti,  comment 
ils  se  portent  ;  me  çœndét,  1.  avec 
santé,  porte-toi  bien  !  i  lyœ  — , 
dire  adieu,  prendre  congé  de  ; 
congédier  ;  mbéti  nœ  — ,  restez  en 
santé,  c.-à-d.  adieu!  —  lat.  sani- 
tas,  atis. 

Çœndàç,  H.,  rendre  sain,  gué- 
rir ;  —  ôçem,  se  guérir. 

Çœndôçœ,  sain,  vigoureux,  ro- 
buste :  tsilhi  œçtœ  rrC  i  — ,  lequel 
est  le  plus  fort. 

Çœnon,  marquer,  remarquer  ; 
sceller  une  lettre  ;  viser,  ajuster, 
tirer  ;  pa.  çœnoùarœ,  marqué,  in- 
diqué :  pœr  dit'  tœ  çœnoùara,Ki\, 
pour  certains  jours  déterminés. 
V.  çénœ. 

Cœnoùarclm  ,  Kr. ,  remarqua- 
ble. 

Çœntœrœ,  Kr.,  saint  :  i  kiçinœ 
pœr  çœntœra,  ils  les  regardaient 
comme  saintes.  —  it.  santo. 


Çœntœrôn,  sanctifier  ;  pass.  — 
ôhem,Kr.,  pa.  çœntœroûarœ: 
çkràna  e  — ,  l'Ecriture  sainte. 

Çœn-vœndi,  Kr.,  le  saint  lieu, 
sanctuaire. 

Çcènœ,  H.,  rayon;  çœnœldr, 
rayonnant. 

Çœrbéy,  Kr.,  servir  ;  çœrbésœ, 
service  ;  çœrbœtoùar-ôri,  f.  çœr- 
bœtâre,  serviteur,  servante,  es- 
clave ;  çœrbim,  pi.  e,  service, 
fonction  ;  çœrbœtùrœ,  servitude, 
esclavage.  —  lat.  servio,  it. 
servo. 

Çœrim,  guérison. 

Çœrôn,  guérir;  pass.  çœrànem, 
guérir,  se  guérir  :  i  sœmoùri  ou- 
çœroùa,  le  malade  fut  guéri  ; 
noùkœ  kà  tœ  çœroûarœ,  il  n'y  a 
pas  de  guérison,  le  mal  est  incu- 
rable. 

Çœtîn,  éternuer.  V.  pçerœtin. 

e  Çœtoùnœ,  samedi. 

Çi-ou,  pi.  cira,  pluie;  ér'  e 
çiout,  vent  de  la  pluie  ;  bie  ci,  il 
pleut. 

Çiliem,  pass.  de  çôh. 

Çiyœ,  Kr.,  bon  goût,  saveur 
agréable. 

Çikàn,  regarder,  considérer:  e 
çikôninœ  me  su  tœ  këkg,  ils  le 
voyaient  d'un  mauvais  œil. 

Qïn,  dépiquer  le  blé, 

Çirœ,  gomme  des  arbres. 

Çikyaéna  (tk.),  plainte,  accu- 
sation. 

Çieê-ru^fk.),  carafe,  bouteille. 

Çiçim,  Kr.,  agréable  au  goût, 
savoureux  :  gyclhœ  tœ  çicime, 
mets  succulents.  V.  çiyœ. 

Çitem,  pass.  de  ces,  vendre, 
pa.'  çitourœ;  e  çitourœ-a,  objet 
vendu  ;  pœr  tœ  çitourœ,  pour 
vendre  ;  tœ  çitouritœ,  la  vente. 

Çitlye,  vente. 

Çkâbœ,  pi.   a,   aigle,  vautour  : 
dôgyipéndœnœ  e  ckàbave,  il  brûla  . 
la  plume  des  aigle°s.  V.  çkœbônœ. 

Çkâk-ou,  Kr.,  cause,  motif,  oc- 
casion. 

Çkâlhœ,  escalier,  échelle,  Kr., 


grade,  dignité 
liai,  dégrader 


:  rhœzàn  ngâ  çkâ- 

— lat.  scala. 


Çkâly,  H.,  ensorceler. 

Çkarœzàn,  11.,  traîner  dans  la 
boue;  —  ùhan,  s'y  vautrer. 

Çkarkdn,  décharger. 

Çkârpœ,  ]»1.  a,  branche  coupée 
pour  fourrage  ;  broussailles. 

Çkâs,  ai»,  çkyita,  glisser. 

Çkèkj,  fouler  aux  pieds;  cou- 
vrir la  poule,  du  coq  :  mœçkélytç 
me  kcèmbœ,  ch.,  puisses-tu  me 
touler  aux  pieds  !  —  bènœ,  violer 
un  serment;  tœ çkélyourit'  e  Ycri- 
fhosœ,  Kr.,  le  saccagement,  sac, 
de  Jéricho. 

Çkœbdnœ,  H.  çkyipdnœ,  V. 
çkabœ. 

Çkœmb,  pi.  çkœmbœn,  —  bin 
et  çhannbe,  1°  rocher,  entasse- 
ment de  rochers  :  ngré  goûr- 
nœnœ  me  gyithœ  çkcbmb,  enlever 
la  source  avec  le  rocher  ;  ndœ- 
pcBr  goûrœ  é  ndœpœr  çkcbmbe,  Kr. , 
à  travers  les  pierres  et  les  ro- 
chers ;  2°  Kr.,  trône,  royauté  : 
lu  pi  ndœçkckmpt  tœ  mbrctœrisœ. 
il  monta  sur  le  trône,  devint  roi! 

Çkœndén,  étinceler. 

Çkœndiije,  étincelle,  lumière 
vacillante:  pœr^sœ - lyàrgou  ce 
nœ  —,  de  loin  elle  aperçoit  une 
taible  lumière. 

Çkœrdhén,B.,  rem  habere  cum 
muliere,  et  en  gu.,  cum  puero  ; 
groua  e  çkœrdhû&œ,  vile  pros- 
tituée. 

Çkôdrœ-a,  la  ville  de  Scutari 
d  Albanie;  %  çkodràn-i,  le  Scu- 
tann.  —  cf.  kàdra,  colline,  et  le 
lat.  Scardus. 

Çkolyô-ya,  école  ;   psàu  —,  1 
étudier    l'école,    la    fréquenter, 
étudier.  —  gr.  a/oXaov. 

Çkàn,  passer,  s'en  aller,  che- 
miner ;  passer,  c.-à-d.  vivre,  bien 
ou  mal  ;  surpasser,  dépasser  ;  — 
oiidhœsœ,  passer  par,  suivre,  le 
chemin;  l  çkônte  çcylànœtœ,  il 
surpassait  les  diables  (en  habi- 
leté); me  tœ  ckoûarœ  tridhyètœ 


Ç  s;: 

dit',  trente  jours  s'étant  écoulés. 
—  Cf.  lat.  sequor. 

Çkôp,  pi.  in,  bâton,  canne,  pi- 
quet.   -    Cf.    lat.     scipio,     gr. 

ÇkopétS,  bouc  châtré.  — SI. 

Çkorhèt,  forêt  ;  pi.  —  a,  arbres 
déracinés  et  emportés  par  les 
eaux. —cf.  tk.  kori,  taillis. 

Çkdzœ,  hêtre  ;  chôz  e  bàrdhœ, 
charme,  arbre. 

Çkrép,  pi.  a,  précipice,  lieu  es- 
carpé. 

Çkrepœtimœ,  Fv..  éclair.  V 
vetœtimœ. 

Ckrcpœtin,  impers.,  il   éclaire. 

(  krepœtirœ,  pi.  «,  Kr.,  foudre  • 
vetœtimat'  ê  çkrepœtiratœ  ndœ 
mayœtœ  màlyit,  les  éclairs  et  les 

tonnerres  àlacime  de  lamontagne. 
Çkrétœ,   solitaire,    abandonné 
misérable  ;   i  çkreti  Odo-Alhi,  ch 
1  infortuné    Odo-Ali  !   e    çkrétàl 
1  abandon,  la  solitude,  l'esprit  qui 
y  réside,  le  diable  ;   mœ  zoûri  e 
çkreta ,    ch.,    le   mauvais    esprit 
s  empara  de  moi.  —lat.  secretus. 
'/krelu'Urœ,  le  désert. 
Çkretôn,  Kr.,  dévaster,  rendre 
désert  ;  pass.  —  ônem  ;  ouckretoùa 
kyuteto,la  ville  fut  détruite. 

Çkrôîiœ,  pi.  a,  Kr.,  caractère 
d  écriture  ,  écriture  ;  violyia  me 
çferôna  grekîçte,  livres  en  caractè- 
res grecs;  ckrôna  e  çœntœroûarœ, 
1  écriture  sainte. 

Çkrônœs,  écrivain. 
t  Çkroùan,  ao  çkrôva  et  çkroùaita, 
écrire  ;  pa.  çkroùarœ  ;  tœ  dû  sur 
e  çkroùarœ,  ch.,  les  deux  yeux 
peints;  e  çkroûarœ-a,  inscription: 
metn  tœçkroùara,  Kr.,  avec  trois 
inscriptions,  —cf.  lat.  scribo. 

Çkoûmœ,  écume,  au  pi.  ckoù- 
mœtœ  e  délit,  l'écume  de  la  mer. 

Çkoùmb,  nom  d'un  fleuve  de  la 
Guégarie,  cf.  ZxajMtsîî  de  Ptolo- 
mée,  et  çkœmb. 

Çkoùpa,  bruyère,  à  Souli  (elles 
y  atteignent  la  grandeur  d'un  ar- 
buste). —  gr.  v.  axowa,  balai. 


84 


c 


Çkoùrl,  adv.  : — me  thœnœ,  Kr. , 
pour  le  dire  brièvement,enunmot. 

Çkoùrtœ,  1°  court,  de  petite 
taille;  2°subst.  et  d'\m.,  çkoïirtœzœ, 
pi.  a,  la  caille,  à  Bérat.  —  cf.  lat. 
curtus. 

Çkourtàn,  raccourcir,  détruire. 

Çkijélym.  coup  de  pied,  ruade  ; 
àp  nos  — ,  donner  un  coup  de  pied  ; 
hèlh(me)  — ,  lancer  des  ruades, 
ruer.  V.  çkély. 

Çkelymôn,  fouler  aux  pieds. 

Çkyémœzœ,  H.,  espèce  de  chêne, 
ail.  Lorbecreichc. 

Çkyép,  découdre. 

Çkyerha  et  çtyèrha,  pi.  irr.  de 
kyénky,  agneau. 

Çkyès,  Fy.,  V.  çkàs. 

Çkyétoulhœ,  aisselle. 

Çkyinde,   lentisque.  —  cf.  gr. 

Çkyîp,  adv.,  en  albanais:  kou- 
vœndôn — ,  parler  albanais  ;  more 
— .  as-tu  bien  compris  ?  V.  çkyi- 
pon  ;  vivlyia,  gu.  lyibro  — ,  Kr., 
livres  (en)  albanais. 

Çliyipe,  et  au  pi.  çkyipe-tœ,  la 
langue  albanaise  :  çkyî/iya  obtçœ 
e  rcèndœ,  l'albanais  est-il  difficile  ? 
çkyipetœ  mœ  yànœ  tœ  rœnda,  la 
langue  albanaise  me  paraît  diffi- 
cile ;  tourte'  t  Stambolhrt,  çkyîp 
e  Elhbasânit,  Zag. ,  le  turc  de  Stam- 
boul,l'albanais  d'EIbassan,  dicton. 

Çkyipœrî,  gu.  çkyipœnî,  l'Al- 
banie. V.  Arbœi'î. 

Çkyipœtdr,  pi.  œ  ;  î.çkyipœtàre, 
et  —  rkœ,  Albanais,  e  :  yàm  çkyi- 
pœtdr,  je  suis  albanais. 

Çkyipœtariçt,  adj.  et  adv.,  alba- 
nais, à  la  manière  albanaise. 

Çkyipôn,  Zag.,  comprendre  l'al- 
banais, mais  dans  un  sens  res- 
treint, comme  quand  nous  disons 
à  quelqu'un  qui  a  l'intelligence 
dure  :  n'entends-tu  pas  le  fran- 
çais ?  —  H.,  comprendre,  p.  e., 
alœgyoùhœnœ,}Q  comprends  cette 
langue. 

Çkyilem,  glisser,  pass.  de  çkds, 
çkyés. 


Çkyoùfour,  skyoûpour,  souffre  ; 
bie  érœ  — ,  avoir  une  odeur  de 
souffre.  —  cf.  lat.  sulphur. 

Çkyoùan.  H.,  distinguer,  choi- 
sir ;  pa.  çkyoûarœ,  choisi,  écarté, 
d'un  lieu. 

Çkyûen,  déchirer,  lacérer  ;  ouç- 
kyueç  nga  tœ  kyèçouritœ,je  crève 
de  rire. 

Çkyùrnœ,  Y.  çkoùmœ. 

Çôh,  çô,  ao.  pâçœ,  v.  irr.  :  vœç- 
tron,  s  çé,  il  regarde  et  ne  voit 
pas  ;  mbârœ  pàtç,  bonne  chance, 
bon  voyage  !  tç  tœ  çôlç!  o  prodige  ! 
pass.  çihem. 

Çôk-oïc,  pi.  çôky,  compagnon, 
associé  ;  çbkye ,  compagne  :  dély 
me  çàkye,  ch.,  tu  sors  avec  tes 
compagnes  ;  çôkou  çôkounœ,  l'un 
l'autre, gr.  àXX/.Xouî.'  vrisnin  çôkou 
çôkoun   e  tiy,    ils  s'entretuaient. 

—  lat.  socius. 

Çokœrl,  société,  compagnie. 

1.  Çôky,  probablement  pour 
çôk,  dans  le  sens  de  :  individu, 
tête  :  na  hôdhi  ngà  nœ  dàç  pœr 
çôky,  il  nous  a  jeté  un  mouton  à 
chacun,  par  tète. 

2.  Çôky,  toujours  avec  l'art.:  i 
çôkyi,  l'époux;  f.  çôkye,  e  çôkya, 
l'épouse. 

Çôlhœ ,  pi.  çôye  :  1°  çôyet'  e 
kœmbœvet,  Kr. ,  les  plantes  des 
pieds,  les  sabots  des  chevaux  ; 
2°  soulier  des  paysans  (opemak des 
Serbes,  tçarouh  des  Turcs)  :rhùp  i 
çôlhœsœ,  courroie  qui  attache  le 
soulier. 

Çôrtœ,  Kr.,  sort,  destinée  ;  lot 
échu.  —  lat.  sors,  tis. 

Çôç,  passer  au  crible. 

Çôçe  et  çbçœ,  H.,  crible  gros- 
sier formé  d'une  peau  percée  de 
trous.  V,  sôçœ. 

Çpagim ,  remboursement,  ré- 
compense :  pœr  çpagim  tœ  kœsây 
kyœ  mœ  bœre,  en  récompense  du 
service  que  tu  m'as  rendu  ;  màrh 

—  préy,  Kr.,  tirer  vengeance  de 
quelqu'un. 

Çparjoùari, rembourser:  me  tçœ 


85 


do  tœ  m'  a  rpagoûaniç,  par  quoi 
reconnaîtras-tu  ce  service  !  tirer 
vengeance  ,  pœr  tœ  kékyenœ,  du 
mal,  avec  dat. 

Çpàrtœ,  genêt.  —  gr.  onàptoî 

Çpâtœ,  épée.  —  it.  spada,  gr. 
y  g.  «taOf. 

Çpâtoulhœ,  omoplate.  —  lat. 
spatula. 

Çpéyt,  adv.,  vite,  de  bonne 
heure,  tôt  ;  hàijde  — ,  viens  vite  ; 
ngritem  — ,  se  lever  matin  ;  içtœ 
çoùmœ  — ,  il  est  encore  de  très- 
bonne  heure. 

Çpéytœ,  adj .,  vite,  rapide  ;  pœr- 
sœçpéyti,  bientôt,   au  plus  vite. 

—  cf.  lat.  expeditus. 

Çpélhœ  ,  grand  trou  ,  cavité  , 
grotte,  caverne  :  nœ  àktç  —  kàm 
nœ  frè,  dans  une  cavité  sise  à  tel 
endroit  j'ai  une  bride.  —  cf.  gr. 
amr^aîbv ,  lat.  spelunca. 

Çpèsœ,  pi.  a,  œra,  etçpés-4,  Kr., 
animal  sauvage,  oiseau  ou  qua- 
drupède ;  nèrœz  edhé  çpésœra,  des 
hommes  et  des  bètes  ;  thirœ  tyêtœr 
çpèsœ,  edhé  ayô  thiri  drédhinœ, 
appelle  un  autre  animal,  et  elle 
appela  le  cerf;  çpésœt'  e  kyielhit, 
Kr.,  les  oiseaux  du  ciel  ;  flyètœ 
çpési,  Kr.,  aile  d'oiseau. 

Çpœlyàn,  H.,  laver. 

Çpœrblyéy,  Kr. ,  racheter,  par 
rançon  ;  çpœrblyim,  rachat,  ran- 
çon ;  çpœrblyùes,  le  Rédempteur. 

—  V.  pœrdzblyê. 

Çpœrfàky,  Kr.,  manifester,  ré- 
véler ;  pass.  çpœrfàkyem,  se  révé- 
ler, se  faire  connaître.  A',  fàkye. 

Çpœtim,  salut,  délivrance  :  pœr 

—  tœ  diàlyit  tim,  pour  avoir  sauvé 
mon  fils. 

Çpœtimtâr,  Kr. ,  sauveur,  ré- 
dempteur. 

Çpœlô/1,  tr.  et  intr.,  sauver, 
délivrer  ,    s'enfuir  ,    s'échapper  ; 

—  ngà.. .,  échapper  à,  être  déli- 
vré de,  être  exempté  ;  pa.  çpœ- 
toùarœ,  sauvé,  exempté. 

Çpî,  Fy.  et  gu.,  maison.  V. 
çtœpî. 


Çpiç,  ao.  cpoùra,v.  irr., porter, 
transporter,  conduire  :  kour  t'  a 
'■/,/'■  nœ  Çtœpî,  quand  je  l'aurai 
transportée  à  sa  maison  ;  ayô 
oùdhœ  çpinte  te,  ce  chemin  con- 
duisaità... 

('/<//',  Kr.,  gu.,  inventer,  fyàlyœ 
tœ  kekyia,  des  calomnies. 

Çpinœ,  épine  dorsale,  dos.  V. 
spinœ. 

Çpirt,  çpûrt,  pi.  çpirt  et —  œra, 
vie,  àtne  ;  puissance;  personne, 
individu  :  tç  m'  a  mbàn  çpirtin' 
tim  kyœ  sdély,  ch.,  qu'est-ce  qui 
retient  ma  vie,  qu'elle  ne  sort  pas, 
c'est-à-dire  m'empêche  de  mourir  ? 
nœ  atœ  ounàzœ  c  kà  gyithœ  çpir- 
tin' e  sây,  c'est  dans  cet  anneau 
qu'elle  a  toute  sa  puissance  ;  tri- 
dhyétœ  çpûrt  tœ  dzyyédhourœ, 
trente  hommes  d'élite  ;ùpçpirtinœ, 
rendre  l'esprit,  expirer. 

Çplyàdhem,  Fy.,  se  reposer  ; 
çplyôdhou,  repose-toi,  cf.  lybth, 
fatiguer. 

Çpàn,  Fy.,  percer  :  i  çpài  dô- 
rœnœ  me  tftikœ  il  lui  a  percé  la 
main  d'un  coup  de  couteau  :  t  çpài 
plyàgœnœ,  il  lui  a  fait  une  bles- 
sure. 

Çprèn,  ao.  çpréva,  Fy.,  espé- 
rer, tek  Perœndia,  en  Dieu  ;  pa 
çprùerœ,  à  l'improviste.  —  lat. 
spero. 

ijirésœ,  espérance,  confiance  : 
kàm  gprésœn  tekai,je  me  repose 
sur  lui  ;  oaçkyèn  çprésœ,  je  nour- 
ris des  espérances. 

Çprêtkœ,  la  rate. 

Çpoùn,  H.,  montrer. 

Çpoùra,  ao.  de  epie. 

Çtàp,  bâlon  :  bie  me  nœ  — , 
battre  avec  un  bâton.  —  cf.  ail. 
slab. 

Çtàt,  taille, stature. 

Çtàtœ,  sept  ; —  dhyétœ,  soixante- 
dix  ;  —  mbœ-dhyétœ,  dix-sept  ; 
çtdtœtœ,  septième. 

Çtatœgyâtœ,  adj., haut  de  taille. 

Çtèk-gou,  pi.  çtègye,  H., l'entrée 
d'un  enclos  fermé    d'une    haie, 


86 


cchalior  ;  embuscade,  poste,  affût 
à  la  chasse. 

Çtèrem,  Kr.,  tarir,  s'épuiser. — 
cf.  gr.  orepéw,  priver. 

Çtèrpœ,  brebis  stérile;  H.,  aussi 
femme  stérile. 

Çterpin-tœ,  Kr.,  reptiles. 

çterpoùar-ôri,  f.  —  are,  bouc, 
chèvre,  à  l'âge  de  deux  ans. 

Çtœmbâr,  Kr.,  potier  ;  ctœmbœ, 
vase  de  terre,  pot.   —  gr.  aiapMç. 

Çtœmcen,  écarter,  pousser  de 
côté,  faire  place  ;  pass.,  s'écarter. 

Çtœngœrœ,  H.,  louche. 

Çlwpi-a,  maison,  propr.  la  pièce 
principale,  celle  qui  sert  à  la  fois 
d'habitation  et  de  cuisine,  et  que, 
pour  la  distinguer,  on  appelle 
mœma  e  çtœpisœ,  la  mère  de  la 
maison  ;  au  pi. ,  çtœpitœ  e  nibrè- 
tit,  les  maisons,  c'est-à-dire  le 
palais  du  roi.  Les  maisons,  vastes 
et  solides,  des  grands  personna- 
ges, sont  appelées  koûlya  (du  turk), 
en  Bosnie  koula.  —   cf.  gr.   m. 

07:9)11. 

Çtœpyâkœs,  H.,  casanier,  séden- 
taire. 

Çtœrôn,  tarir  :  oùyœratœ  zoùnœ 
tœ  çtœrôninœ,  Kr.,  les  eaux  com- 
mencèrent à  baisser,  à  tarir.  V. 
çtèrem. 

Çtœrpôn,  dessécher  ;  —  ônem, 
se  dessécher,  se  tarir. 

Çtœsœ,  Kr,,  animal  ;  lyekoùra 
çtœsœç,  des  peaux  d'animaux.  V. 
çpésœ. 

Çtie,  ao.  çtùra  et  çtira,  verser, 
répandre,  lancer  ;  tirer,  avec  une 
arme  ;  avorter  :  —  oûyœ  nœ 
kyélykye,  verser  de  l'eau  dans  un 
verre  ;  çtie  sôrtœ,  tirer  au  sort  ; 
—  frîkœnœ,  jeter  l'épouvante, 
inspirer  la  terreur  ;  çtiou  vêtœ- 
henœ  pœr  tœ  hoùay,  11  se  donna, 
se  fit  passer  pour,  un  étranger. 

Çtiyezœ,  Kr.,  lance.  V.  çtie. 

Çtîrem ,  çtihem,  pass.  de  çtie, 
être  lancé,  versé,  etc.;  impers. 
mœ  çtiretœ,  j'ai  une  envie,  des 
femmes  grosses  ;  i  ouçtû  groûasœ 


pœr  kôpsa,  la  femme  eut  envie 
d'agrafes  ;  i  ouçtû  pœr  lyàkrrra, 
il  (un  malade)  eut  envie  de  man- 
ger des  choux. 

Çtàk-gou,  pi.  gye,  sureau,  hié— 
ble. 

Çton,  augmenter  ;  pass.  çtôhem, 
croître,  s'accroître  ;  ovçtôfçi,  mul- 
tipliez-vous. 

Çtràt,  lit,  couche.  —  lat.  stra- 
tum. 

Çtrèntœ,  adj.  etadv.,  cher,  d'un 
prix  élevé  :  f  a  blyinte  kàkyœ — , 
qu'il  l'achetât  si  cher. 

Çtrœmbœrœ,  adj.  et  adv. ,  obli- 
que, qui  est  de  travers  :  étsœn  — , 
aller,  marcher  de  travers  ;  per- 
vers :  i  dréyti  posi  i  çlrœmbœri, 
Kr.,  le  juste  aussi  bien  que  le  per- 
vers ;  tœ  çtrœmbœrœ,  manque  de 
droiture,    perversité.  —  cf.    gr. 

Çtrœmbon,  courber,  fausser. 

Çtrœmtœ,Fy.:  tœ  tœra  mœ  vinœ 
çtrcèmt,  tout  me  va  de  travers, 
rien  ne  me  réussit,  V.  çtrœmbœrœ. 

Çtrœngim,  pression,  serrement, 
contrainte,  angoisse  :  çtrœngimi 
krèn  vây,  le  pressage  fait  sortir 
l'huile. 

Çtrœngonem,  pass.,  être  forcé, 
contraint  :  çtrœngàneçinœ  ndœ 
poûnœ,  Kr.,  ils  étaient  contraints 
de  travailler. 

Çtrœngon,  serrer,  presser,  for- 
cer :  çtrœngon  ariou  derviçinœ, 
l'ours  serre  le  derviche  ;  çtrœngô 
kœtà  nèrœz ,  nœ  dô  tœ  màrhtc 
para,  force  ces  gens,  si  tu  veux 
avoir  ton  argent  ;  pa  çtrœngoùarœ 
s  vête,  à  moins  d'être  forcé,  je  n'y 
vais  pas.  —  lat.  stringo. 

Çtrœngoùarœ,  pa.  de  çtrœngon: 
oûrdhœrœi — Kr.,  ordre  rigou- 
reux ;  yâm  fort  i  — ,  je  suis  fort 
embarrassé. 

Çtrœngoùarçim,  Kr., rigoureux, 
sévère. 

Çtrœntsbn,  et  pass.  —  ônem, 
monter  en  prix,  renchérir.  V. 
çtrèntœ. 


87 


Çtrigœ,  injure  appliquée  à  une 
vieille  femme  :  çtrtga  pîyâka,  la 
vieille  sorcière,  la  maudite  vieille. 
—  lat.  striga,  it.  strega,  sor- 
cière. 

Çtrihem,  '7/v7cw,pass.  de  çtrin, 
s'étendre. 

Çtrik-ou,  H.,  avare,  sorcier.  V. 
çtrigœ. 

1.  Ç tri/1,  étendre,  déployer  ; 
pass.  çtritem  :  rà  edhé  ouçtrit,  il 
se  coucha  et  s'étendit  de  son 
long. 

2.  Çtrin,  Fy.,  courir  ;  çtrili  nœ 
grâjdit  kâlyit,  il  courut  à  la  man- 
geoire du  cheval  ;  lye  tœ  çtrin  tœ 
mâfh,  que  je  coure  prendre. 

Çtrirœ,  çtritourœ,  pa.  de  çtrin, 
déployé,  étendu ,  gisant  ;  çtrirœ 
pœr  dhé,  étendu  par  terre. 

Çtrofàk-ou,  H.,  tanière,  gîte, 
repaire  d'un  animal. 

Çtrôn,  faire  le  lit,  mettre  la  ta- 
ble, la  servir  :  tek  kiçin'  çtroûarœ, 
là  où  on  avait  préparé  les  lits  ; 
çtroûanœ  mirœ  mirœ  edhé  voûnœ 
gyêlhœratœ,  on  mit  la  table  ma- 
gnifiquement, puis  on  servit  les 
mets.  —  gr.  m.  arpiîww. 

tœ  Çtroûaratœ,  couche,  lit  fait 
d'objets  étendus  à  terre  :  oungrit 
nQà  — ,  il  se  leva  du  lit.  V. 
çtrôn. 

Çtrùth,  ao.  çtrûdha,  presser, 
serrer,  zd&mbœrœn' ,  briser  le 
cœur  ;  tœ  çtrûdhov/ritœ,  pression, 
écrasement. 

Çtûhem,  pass.  de  çtûn,  être 
poussé,  repoussé. 

Çtùlhœ,  Kr.,  colonne,  —   gr. 

aruXo;. 

Çtûn,  ao.  çtûra  et  çtûta,  pous- 
ser, repousser  :  me  kàbmbœ  mœ 
çtûnœ,  ils  me  repoussèrent  du 
pied. 

Çtûp,  fouler  aux  pieds,  écra- 
ser :  vœçtô  sr  mâs  t' i  çïùptç,  prends 
garde  de  les  écraser. 

Çtwpa-çkrônœ ,  Kr.,  typogra- 
phie, imprimerie.  V.  çtûp. 

Çtûra,  ao.,  çtûrœ,  pa.,  de  çtie; 


tœ  çtùeritœ,  çtierilœ,  çlùritœ,  IV- 
vortement,  fausse  couche  ;  me  nœ 
tœ  çtûrœ  e  çtie  pœrpdç,  d'un  seul 
coup  je  l'abats. 

Çtûtourœ,  pa.  de  çtûn  ;  tœ  çlû- 
touritœ,  l'action  de  pousser  :  i  èp 
derviçi  ndb  tœ  çtûtourœ,  le  der- 
viche0 lui  donne  une  poussée,  un 
coup. 

Çoûan,  ao.  çnra  et  çoùaila, 
éteindre,  effacer,  zyârhinœ,  étein- 
dre le  feu  ;  pass.  çoûhem. 

Çoùalh  (?)  :  ouçoûalh ,  il  a 
tardé. 

Çoùfrœ,  baguette,  verge. 

Çoûmœ,  1°  adv..  beaucoup , 
très :e doua — ,  jel'ainie  beaucoup  ; 
kiç  rdknœ  tœbôrœ  — ,  il  était  tombé 
de  la  neige  en  abondance  ;  kûy 
lhaoùs  dsçtœ  — ,  ce  peuple  est  très- 
nombreux  ;  çoûmœ  e  boûkourœ,  ou 
e  boûkourœ  çoûmœ,  très-belle  ; 
mob  — ,  plus,  davantage  ;  2°  a.  adj. 
inclecl.:  çoûmœ  nèrœz,  —  flyorin, 
beaucoup  d'hommes,  de  florins  ; 
ké  —  foukyl,  tu  as  une  grande 
force  ;  b.  adj.  et  pron.  decl.  et  avec 
la  prépos.  (Kr.)  :  pàga  yôte  do  tœ 
yétœ  fort  e  çoûmœ,  ta  récompense 
sera  grande  (multa)  ;  mœ  tœ 
çoûmœnœ  piésœnœ,  la  plus  grande 
portion  ;  mœ  tœ  çoûmœnœ  kôhœ, 
durant  la  plus  grande  partie  du 
temps  ;  vivlyiaf  yânœ  mer  tœ 
çoùmatœ,  les  livres  sont,  pour  la 
plupart  ;  tœ  çoûmœtœ,  la  plupart, 
multitude  ;  'tœ  çoûmœtœ  i  vràvc 
me  goûrœ,  ch.,  la  plupart,  tu  les 
tuas  à  coup  de  pierres  ;  s  moûnt 
tœ  noumœrônct1  ngd — ,  il  ne  peut 
être  compté  à  cause  de  la  multi- 
tude ;  pas  tœ  çoûmœtit  tœ  dhœmp- 
çouravet  toûa,  dans  la  surabon- 
dance de  ta  miséricorde. 

Çoûmœtœ,  H.,  foule  de  peuple. 

Çoumôn,  Kr.,  augmenter,  mul- 
tiplier ;  pass.  çoumônem. 

Çoûr,  gravier  ;  comme  adv.: 
çkbinœ  trima  çoûr,  il  passe  des 
pallicares  en  quantité. 

Çoûrdhœrœ ,   sourd   :   bœn  tœ 


88  Ç 

çoùrdhœrin',  faire  le  sourd.  — 
lat.  surdus. 

Çourdhim,  surdité. 

Çourdhôîi,  rendre  sourd  ;  — 
ôncm.  le  devenir. 

Çoùrhœ,  urine. 

Çourhœ-zœnœ,  qui  aune  réten- 
tion d'urine. 


Çoitçoûne,  sangsue. 

Çupelhi  (tk.),  douteux  :  bœnem 
— ,  concevoir  des  soupçons. 

Çàta-tœ,  pi.  f.,  Fy.,  enflure  des 
glandes  :  ici'  i  sœmoùrœ  ngà  — , 
il  souffre  d'une  enflure  des  glandes. 

Çitiœ,  H.,  voûté,  d'un  homme  ; 
sans  cornes,  d'une  chèvre,  etc. 


Tafebie  (tk.),  gens  de  la  suite 
d'un  grand,  alb.  trima-tœ. 

Takœm  (tk.);  me  — ,  ch.  ;  sign? 

Tâhs,  promettre  par  un  vœu, 
un  engagement  solennel:  atœ 
kyœ  mœ  kâ  tâksour,  ce  qu'il  a 
promis  de  me  donner.  —  gr.  m. 
■rdcÇio,  ao.  ÏTttÇa. 

Tàklœ  (tk.) ,  trône  :  hipœn 
nœ  — ,  monter  sur  le  trône. 

Talhàs,  élan  pour  courir  ;  se 
kiç  màrhœ  çoùmœ  — ,  car  elle 
avait  pris  beaucoup  d'élan.  —  cf. 
gr.  OâÀaocia.  mer,  flot. 

Tamakyâr  (tk.),  cupide,  avare. 

Tard,  maintenant.  —  gr.  t5  vuv. 

T'àt,  ton. 

Tàlœ-a,  m.,  père  :  tàtœ,  papa! 
tàta,  papa,  mon  père. — blg.  tata, 

gr.    V.    T0CT3CÇ. 

e  Tatœpyésme,  déclivité,  des- 
cente :  màrh  tœ  talœpyésmen  e 
lyoûmit,  descendre  la  rivière. 

Tatœpyétœ,  1°  adv.,  de  haut  en 
bas,  sens  dessus  dessous  :  tœ  mœ 
vàrtç  — ,  pends-moi  la  tête  en 
bas  ;  2°  prép.  avec  gen.,  en  aval  : 
vin  —  brégoui,  descendre  la  col- 
line ;  —  màlyit,  lyoûmit,  en  des- 
cendant la  montagne,  en  aval  de 
la  rivière. 

Tavân  (tk.),  plafond,  grenier. 

Tavlhâ-ya,  plateau:  —  me 
glyikô,  plateau  servant  à  porter 
les  confitures.  —  it.  tavola. 

1 .  Te,  tek, adv. ,  où  :  kthéneri  tek 
kiçin  kànœ,  ils  retournent  là  où 
ils  avaient  le  bœuf;  ri  atœ  tœ 
ndârœ  tek  rhinte  vétœ,  dans  cette 
chambre  où  il  habitait;  atyê  tek, 


là  où,  où  ;  après  çôh,  voir  :  pà 
nœ  groiia  te  po  fâlyey,  il  vit  une 
femme  qui,  lit.  où  elle,  priait  ; 
e  pà  atœ  te  kiçte  ngoùlyourœ  sùtœ, 
il  la  vit  qui  tenait  les  yeux  bais- 
sés ;  ya  te,  voici  que. 

2.  Te,  tek,  ter,  prép.  avec  nom., 
à,  vers,  chez  :  vàte  te  zona,,  elle 
alla  chez  sa  maîtresse  ;  êrdhi  te 
plyâkou,  il  vint  chez,  alla  trouver, 
le  vieillard;  vàte  tek  au  vœndi,  il 
se  rendit  en  ce  lieu  :  noùkœ  to  tœ 
mœ  kalhœzôç  tek  neri,  tu  ne  me 
dénonceras  à  personne  ;  noùk' 
oudoùk  te  ti,  il  ne  t'est  pas  ap- 
paru ;  mbénœ  te  mbréti,  ils  res- 
tèrent chez  le  roi  ;  vàri  te  porta, 
il  suspendit  à  la  porte  ;  terkœmbœ 
mœ  vàte  brézl,  ch. ,  ma  ceinture 
m'est  tombée  jusque  sur  les  pieds. 
—  Te  remplace  souvent  le  datif: 
dhà  tçoùpœii  te  diàlyi,  il  donna  sa 
fille  au  jeune  homme  ;  pœr  te  : 
ounis  pœr  te  mbréti,  il  partit  pour 
aller  trouver  le  roi. 

3.  Tek,  conj.  ,  pendant  que, 
tandis  qu'il  allait,  comme  il  chas- 
sait ;  —  to  tœ  hzpœtey,  comme  il 
allait  monter.  V.  touke,  douke. 

Tek-do,  conj.,  partout  où. 

Tély(tk.),m  de  fer. 

Telyâly  (tk.),  crieur  public  : 
vœ  —,  1.  mettre  crieur,  faire  pro- 
clamer publiquement. 

Téndœ,  pi.  a,  Kr.,  tente.  —  it. 
tenda. 

Tcnœ,  H. .  ver,  ver  solitaire.  — 
cf.  tœnia. 

Tépœr,  adv.,  plus  ;  mœ  — ,  da- 
vantage ;   tépœr  é   mœ  tépœr,  le 


T 


89 


plus,  principalement;  mœ  —  ngà 
za/côni,  plus  que  de  coutume  ;  sa 
mœ  — ,  Kr.,  à  combien  plus  forte 
raison. 

Tépœrœ,  adj.,  qui  est  en  plus,  en 
excèd,  considérable  :  ngà  tœ 
ndzitoùarit'e  tépœr,  grâce  à  une 
course  forcée,  à  force  de  courir  ; 
lyakœmdn  tœ  tépœrnœ,  il  convoite 
l'excès,  souhaite  d'avoir  plus  de 
richesses. 

TeptÛy  (tk.):  bœnem  — ,  se  dé- 
guiser, prendre  un  déguisement. 

Tertip,  pi.  <' (tk.),  artifice,  ruse, 
tour,  dextérité. 

Tètœ,  huit  ;  téttœ,  huitième  ; 
têtœ-dhyêtœ,  quatre-vingt  ;  tétœ- 
mbœ-dhyêtœ,  dix-huit. 

1.  Tœ,  pr.,  à  toi,  te. 

2.  Tœ,  forme  de  plusieurs  cas 
de  l'article. 

3.  Tœ,  pr.,  ceux,  celles  :  nœ 
palhàte  si  tœ  mbrêtit,  un  grand 
palais  comme  celui  du  roi. 

4.  Tœ,  désinence  du  nlur.  det.  et 
de  plusieurs  personnes  des  verbes. 

5.  Tœ,  suffixe  formatif  d'adjec- 
tifs. 

6.  Tœ,  conj.,  afin  que,  que; 
forme  le  subjonctif,  et  par  suite 
le  futur  :  tœ  vétç,  que  tu  ailles; 
to  tœ  vétç,  tu  iras;  par  ellipse,  si: 
tœ  dite,  si  tu  savais. 

Tœbàrœ,  clœbàrœ,  dzborœ, neige  : 
kœtà  mâlyetœ  me  tœbàrœ,  ch.,  ces 
montagnes  couvertes  de  neige. 
V. bôrœ. 

Tœbôn,  Fy.  (dzbàn,  H.),  chas- 
ser, expulser,  renvoyer  ;  pa.  tœ- 
boùarœ,  banni. 

Tœhoù  :  pœr  2,000  viét  ê  — , 
Kr. .  pendant  2.000  ans  et  plus. 

Tœmblya-tœ,ip\.,  les  tempes. — 
lat.  tempora. 

Tœrbim,  la  rage. 

Tœrbbnem  ,  devenir  enragé  ; 
enrager  de  colère  :  outœrboàa 
kyèni,  le  chien  est  devenu  en- 
ragé ;  pa.  tœrboùarœ  :  kyén  i  — , 
chien  enragé  ;  o  bandilh  i  — ,  ch., 
ô  vaurien  (galant)  enragé. 


i  Tœrœ,  adj .  et  pron.,  entier, 
tout  entier,  tout  :  tœ  tœrœ  çtœ- 
/////'/',  la  maison  tout  entière  ;  tœ 
tœrœ  tœ  dùoitritœ,  tous  les  sa- 
vants ;  tœ  tcera  tçoùpatœ,  toutes 
les  filles  ;  tœ  tdbra,  toutes  choses  ; 
tœ  tcèra  atà  kyœ,  tout  ce  que  ; 
içte  /"/■'  gyàkt  il  est  tout  sang, 
ensanglanté.  —   gu.    i  tànœ,  cf. 

gr.  Txvaôç,  te(vw. 

Tœrkoàzœ,  grosse  corde,  corde 
à  puits,  faite  de  laine  ou  de  poil 
de  chèvre. 

Tœrçàferœ,  avoine. 

Tœrvit  (tri,  vyèt),  il  y  a  deux 
ans.  gr.  Ttco-Épat. 

Ti,  tinœ,  tu,  toi  :  tinœ  mœ  yè 
ùlh,  ch. ,  tu  es  pour  moi  une 
étoile. 

Tier,  tordre,  p.  e.  la  laine  dans 
les  doigts,  lorsqu'on  la  file. 

Tiganisour,  frit  dans  la  poêle. 

—  pT.  T'.yxvtÇio 

Tiy,  pr.  gen.,  de  lui,  illius, 
soi  :  e  voùri  àfœr  — ,  il  le  mit 
près  de  lui,  de  soi  ;  i  tiy,  son,  e 
tiy,  son,  ses  (sujet  masc.)  ;  i  tiyi, 
e  tiya,  tœ  tiytœ  (tœ  tîtœ),  le  sien, 
la  sienne,  les  siens  (d'un  suj. 
masc.) 

i  Tilhœ,  adj.,  et  pr.,  tel  :  s 
dhâçœ  tœ  tilhœ  fermân,  je  n'ai 
pas  donné  un  tel  ordre. 

Tirk-ou,  pi.  tirkye,  guêtres. 

Tizgœ,  jarretière,  portée  sur 
les  guêtres  des  hommes. 

Tyàtœrœ,  tyêtœrœ,  pi.  m.,  tœ 
tyérœ,  pi.  f.  tœ  tyéra,  adj.  et  pr., 
autre  :  me  nœ  mbrét  tyâtœrœ, 
avec  un  autre  roi  ;  me  nœ  kàlyœ 
tyàtœr  tœ  tçâlyœ,  avec  un  autre 
cheval  (qui  était)  boiteux;  ngâ 
tyétœr  oùdhœ  et  ngà  nœ  oùdhœ 
tyêtœrœ,  par  un  autre  chemin  ; 
dùœnœ  tyât.œrœ,  le  jour  suivant; 
tçdô  tyàtœr  kyœ  mœkœrkôç,  quel- 
qu'autre  chose  que  tu  me  de- 
mandes; pastây  tyètœrvn?  edhè 
tyélœrinœ,  ensuite  (il  tira)  l'autre 
puis  l'autre  ;  ngà  tyétœra,  s.  e. 
ànœ,  de  l'autre  côté. 


90  T 

tœ  Tyèrœ,  pi.  de  tyàtœr  :  mô- 
trat'e  tyéra ,  les  autres  sœurs  ; 
pœr  tcdô  fày  tœ  tyérœç,  Kr.  pour 
chaque  péché  d'autres  personnes  ; 
dû,  çoùmœ,  tœ  tyèrœ,  deux,  beau- 
coup de,  autres. 

Tyètœr,  V.  tyàtœrœ. 

Tyètœrazi ,  tyàtœrazi,  autre- 
ment :  ousoùalh  — ,  il  se  comporta 
autrement. 

Tôk-gou,  pi.  tôgye,  tas,  amas  : 
nœ  tôk  groùrœ,  un  tas  de  blé. 

Tôkœ,  Kr.,  terre  ferme,  conti- 
nent ;  ndœ-pœr  tôkœt, .  par  (voie 
de)  terre. 

Top  (tk.),  objet  rond  ou  sphé- 
rique  :  nœ  —  gyizœ,  un  fromage 
en  forme  de  boule  ;  pièce  de  ca- 
non :  râ  nœ  — ,  on  a  tiré  le 
canon. 

Topoùz  (tk.),  massue,  masse 
d'armes. 

Tôrbœ  (tk.),  petit  sac  à  provi- 
sions, alb.  trâstœ. 

Toskœrî,  gu.  toskœnt,  le  pays 
habité  par  les  Toskes. 

Toskœriçt,  à  la  manière  toske  ; 
adv.  et  adj.,  relatif  aux  Toskes  : 
kœthùerœ  ndœ  gyoùhœ  toskœriçle, 
Kr.,  traduit  en  langue  toske. 

Tôskœs  (H.  tôskœ-a,  f.  toski-a), 
pi.  toskœ-tœ,  l'Albanais  toske.  — 
cf.  lat.  Tuscus. 

Tôto-ya  et  oua,  le  prêtre,  ex. 
tôto    Gyèrgyoua ,    en    grec  llaj:à 

Trâ-ri,  trâ-ou,  pi.  tràrœ,  pou- 
tre. —  cf^lat.  trabs. 

Traytén,Fy.,  entendre,  décou- 
vrir, entendre  venir  quelqu'un 
qui  cherchait  à  vous  surprendre  : 
dilyni  çpéyt,  se  na  traytoùanœ, 
sortez  vite  (à  des  voleurs),  car  on 
nous  a  découverts  ;  kyœni  traytôn 
çoùmœ,  ce  chien,  1.  entend  beau- 
coup, est  de  très  bonne  garde. 

Trângouy-tœ,j>l.  m.;  Kr.  expli- 
que par  krastavétsa,  concombres. 

Trànk,  ch.,  espèce  d'exclama- 
tion imitative. 

Trâstœ,  petit  sac  qui  se  porte 


sur  le  dos,  et  où  l'on  donne  l'orge 
aux  chevaux,  la  torba  des  Turcs. 

Trâçœ,  gros,  gras  ;  épais  ;  sub., 
épaisseur,  grosseur. 

Traçigôn,  traçœgôn,  jouir  de  ; 
hériter  :  yétœn  s  e  traçœgàve, 
ch.,  tu  n'as  pas  joui  de  la  vie,  tu 
es  mort  prématurément  ;  pass. 
traçigônem,  prospérer,  vivre  lon- 
guement et  heureux  :  oumblyâ- 
ktçinœ  é  traçigôfçinœ,  puissent- 
ils  vieillir  et  être  heureux  !  sou- 
hait aux  nouveaux  époux  ;  ou- 
mblyâk  é  outraçigoûa,  il  vieillit 
et  fut  heureux,  à  la  fin  des  contes. 

Trathtim,  Kr.,  trahison;  trà- 
Ihlôy,  trahir,  livrer  ;  trathlouar- 
ori,  traître.  —  cf.  lat.  trado. 

Trazôn,  mêler  :  fi  trazôç  me 
bâlytœ,  mélange-les  avec  de  la 
terre  ;  pa.  trazoùarœ,  mélangé, 
confondu.  —  gr.  -cap&iaw. 

Trê,  masc,  trois  ;  trétœ,  troi- 
sième ;  e  trêta,  le  tiers  ;  pœr  sœ 
tréti,  pour  la  troisième  fois  ;  tre- 
mbœ-dhyétœ,  treize.  V.  tri. 

Trék-gou,  Kr.,  marché;  tre- 
getâr,  commerçant  ;  tregetl,  com- 
merce, négoce  ;  tregeton,  com- 
mercer. —  SI.  tœrg,  marché,  etc. 
(d'où  Tergestum,  Trieste). 

Trét,  écraser,  réduire  en  pous- 
sière, faire  fondre  :  oùnœ  tœ  trét 
si  cdhé  kœtœ  goùrinœ,  je  t'écra- 
serai menu  comme  cette  pierre  ; 
na  trênœ  lyoùmœ,  ch.,  elles  nous 
ont  fait  fondre  en  eau,  litt.  ri- 
vière ;  pass.  trêtem,  être  écrasé, 
se  fondre  :  trétetœ  tœbôra,  la 
neige  fond  ;  koùrma  pa  trétourœ, 
Kr.,  des  cadavres  non  décom- 
posés. 

Trcth,  châtrer,  par  torsion.  V. 
dréth. 

Trœgôn,  avouer,  révéler,  ra- 
conter, déclarer  :  trœgôn  tç  i  kiç 
gyârœ,  il  raconte  ce  qui  lui  était 
arrivé. 

Trœmb,  épouvanter,  faire  peur 
à  :  ti  yéçe  kyœ  na  trœmbe,  c'est 
donc  toi  qui  nous  a  effrayés  ?  pass. 


trœmbcm,  avoir  peur,  trembler  de 
crainte  :  —  ngâ  kycntœ,  avoir 
peur  des  chiens  ;  nutm'>mh,  il  eut 
peur,  à  Fy.  il  est  tombé  en  épi- 
lepsie  ;  môs  outràkmb,  n'aie  pas 
peur;  tœ  trœmboitritœ,  effroi, 
épouvante;  à  Fy.,  Tépilepsie.  — 
lat.  tremo;  cf.  le  fr.  trembler. 

Trœmbœlyâk,  trcmœràk,  le  peu- 
reux, poltron. 

TrœndufUliôk,  à  Souli,  l'églan- 
tier, rosier  sauvage. 

Tr'cndnf/hj,  rosier,  rose.  —  gr. 
m.  TpiavTdbpuXXav . 

Trcmgœlhin,  trœngœlhù,  frap- 
per à  la  porte  ;  tr.  :  —  pôrtœnœ. 
V.  trânk. 

Tri,  f. ,  trois:  tri  dycm  ê  tri 
tçoùpa,  trois  garçons  et  trois 
filles  ;  tridhyètœ,  trente  ;  i  tri- 
dhyétti,  trentième;  tœ  tridhyétaf 
dit  yànœ  nce  motiay,  les  trente 
jours  font  un  mois.  V.  tré. 

Trif/ly,  trèfle.  —  gr.  vg.  ipiçpûXXt. 

7Wm,pl.  a,  adj.  etsubs.,  brave, 
courageux;  uœ  boùrhœ  Irim,  un 
homme  vaillant  ;  pi.  trimatœ,  les 
gens,  la  suite,  serviteurs  armés 
d'un  grand  propriétaire  Alba- 
nais. 

Trvmœti,  vaillance,  courage, 
bravoure. 

Trimœriçt,  courageusement. 

7V/'wôç.pallicare,jeune  homme. 

Triç,  triple  ;  i  ndâou  mbœ  — , 
il  les  partagea  en  trois. 

Triçtôn,  H.,  effrayer,  faire 
trembler. 

Trékœ,  H. ,  petite  clochette, 
grelot. 

Trôpo,  moyen,  expédient.  — 
gr.  zpér.oç. 

Troù-i-i,  troû-ya  et  pi.  troû-tœ, 
cervelle,  cerveau  :  t'i  héthtç  trou, 
jette-lui  de  la  cervelle  ;  i  doùal- 
hœn  troùtœ  yàçt,  il  a  perdu  le 
sens,  c'est  un  écervelé. 

Troùboulhœ,  toùrboulhœ,  adj., 
trouble  :  oùyœ  i  — ,  eau  trouble  ; 
trouboiilhirœ,  état  de  ce  qui  est 
trouble,  sédition,  troubles;  trou- 


T  91 

boulhôn,  Kr.,  troubler;  pa.  trou- 
hnulhoùarœ,  troublé,  consterné. 
—  cf.  lat.  turbidus. 

Tvoùalh,  det.  tràlhi,  alb.  it., 
sol,  la  glèbe. 

Trowmbœ,  Kr..  troupe,  trou- 
peau :  troûmba  çkoûrtœzaç,  des 
troupes,  dés  vols  de  cailles. 

Troûp,  tronc,  partie  du  corps 
humain.  —  SI. 

Trouvczœ,   Kr.,   table.   —   cf. 

gr.  -oir.-^x- 

Toùay,  pr.  pi.,  vos  ;  toùay-tœ, 
les  vôtres. 

Toùfœ,  pi.  a,  Kr.,  troupe  d'hom- 
mes ;  troupeau  :  do  tœ  koulhôstr 
toùfœn'  c  tiy  posi  bari,  il  ferait 
paître  son  troupeau,  comme  un 
berger.  —  lat.  tufa. 

Toute,  toùke,  H.  écrit,  p.  e., 
touk  c  ikourœ,  en  allant  ;  Krist. 
est  d'opinion  que  l'e  appartient  à 
la  particule,  ce  que  je  crois  aussi, 
etj'aiécriten conséquence  (comme 
j'ai  entendu)  douke  ikourœ.  V. 
douke. 

Toùlye,  Pœrm.,  mie  de  pain.  — 
H.,  toùlh,  chair  sans  les  os. 

Toumân-c-tœ  (tk.),  pi.  larges 
pantalons  des  femmes. 

Toùnt,  ao.  toùnda,  agiter,  se- 
couer, tœrkoùzœnœ,  la  corde; 
pass.  toùndem  :  outoûnt  dhêou,  la 
terre  a  été  secouée,  il  y  a  euun 
tremblement  de  terre  ;  tœ  toùn- 
dourif  e  dhêout,  tremblement  de 
terre  ;  tigâ  tœ  toùndourit'  c  biçtit 
digyâncy,  on  l'entendait  aux  coups 
qu'elle  donnait  avec  sa  queue. 

Toùrboulh,  etc.,  V.  troùboulhœ. 

Touri-ou,  groin,  muffle. 

Toùrk-ou,  pi.  m.  toùrky,p\.f. 
toùrkye,  Turc  :  çkolyô'e  tçoùpavet 
Toùrkyet,  l'école  des  filles  tur- 
ques. 

Tourkyœrl,  l'islanisrae  ;  coll., 
les  Turcs. 

Toûro-ya,  à  Ber.  toùrto-ya,  à 
Fy.  toùrtoulh,  tourterelle.  —  lat. 
turtur. 

Toùrp,  honte,   vergogne,   res- 


92 


T 


pect,  pudeur  :  i  dôlhi  loùrpi,  1.  la 
honte  lui  sortit,  elle  perdit  le  res- 
pect, kâm  toùrp,  mœ  vyèn  — , 
j'ai  honte  ;  s  ké  — ,  n'as-tu  pas 
de  honte?  màs  pdtçi  — ,  1.  ne 
voyez  pas  de  honte,  je  ne  vous 
causerai  pas  la  honte  d'un  refus. 
—  lat.  turpis. 

TourpœràJî  :  —  nœ  groùa, 
déshonorer  une  femme  ;  pass. 
tourpœrôhem,  être  honteux,  cou- 
vert de  honte. 

Joùrpœçim,  Kr.,  respectueux, 
pudique. 

Toùrpœçime ,  modestie. 

Toi'irh    et    loùrhem,    Kr.,    se 


précipiter    sur    (mbi),   attaquer. 

Toùtye,  adv.,  là-bas,  plus  loin, 
outre,  au-delà  :  çkôn  — ,  passer 
outre. 

Tnui,  tim, fumée;  poussière.  — 
cf.  sb.  (Uni,  fumée. 

Tumoy,  Kr.,  fumer. 

Tuk,  Fy.:  lu/c  me  friklcoùarœ  se , 
craignant  que  ;  ayô,  tuk  me  kyénœ 
e  vàrfœrœ,  do  to  yét'  e  ndèrtçme, 
étant,  parce  qu'elle  est,  pauvre, 
elle  sera  honnête.  C'est  une  forme 
guègue.  V.  douke,  touk. 

Tùre,ipr.  gen.  pi., d'eux, d'elles; 
i,  e,  tùre,  leur  ;  i  tùri,  c  tùrya, 
tœ  tùretœ,  le,  la,  leur,  les  leurs. 


TH 


Thânœ,  cornouiller,  cornouille. 

Thàn,  faire  sécher  ;  pass.  thà- 
hem,  sécher,  se  dessécher  :  t'ou- 
thàftœ  krâhou,  puisse  ton  bras 
se  dessécher!  imprécation;  nœ 
kœmb'  outhàfça,  ch.,  je  sécherais 
sur  pied. 

Thàrœ,  pa.  de  thàn,  sec,  dessé- 
ché, raidi. 

Thàrtœ,  acide,  aigre  :  vèrœ  e—, 
vin  devenu  aigre,  gâté. 

Thartôn,  aigrir,  trans.  ;  tœ 
thârtouritœ,  l'aigreur,  acidité. 

Thâçœ,  ao.  de  thèm. 

1.  Thàtœ-i,  furoncle,  abcès. 

2.  Thàtœ,sec,  desséché  :  boiikœ 
e  —,  pain  rassis  ;  hœngra  boùk' 
thâtœ,  j'ai  mangé  du  pain  sec, 
sans  autre  chose. 

Thatœsî  et  thatœszrœ,  séche- 
resse, siccité. 

Thék,  H., faire  chauffer,  griller, 
rôtir. 

Thékœ,  frange. 

Thèkœrœ,  seigle. 

Thèlhp,  pi.  œîï,  partie  comes- 
tible des  fruits  à  écorce  (noix, 
amande,  châtaigne). 

Thêlhœ,  adj.,  profond  ;  tœ  thèl- 
haf  e  détit,  Kr.,  les  profondeurs 
de  la  mer,  les  abîmes. 

Thèm,  thôm,  ao.  thàçœ,  v.  irr., 


dire, parler:  thânœ  kyœ,on  ditque; 
thoùa-mœ,  dis-moi  ;  to  tœ  thèm 
nœ  fyàlyœ,  ch.,  j'ai  un  mot  à  te 
dire  ;  tœ  thoùaç,  que  tu  dises, 
parfois  répond  à  à  peu  près  :  pœr 
gyùsmœ,  tœ  thoùaç,  presque  la 
moitié  ;  i  thoçlnœ  ëmœrinœ,  on 
l'appelait  du  nom  de... 

Themély,  Kr.,  fondement;  the- 
melyôs,  fonder  ;  thcmelytdr,  fon- 
dateur. —  gr.  QsjjisXiov. 

Therôre,  Kr.,  autel. 

Thés,  pi.  thâsœ,  sac. 

Therhime,  fragment,  éclat,  petit 
morceau  :  mbri  nœ  goùr,  pô 
noùk'  e  bœri  dût  therhime,  il  prit 
une  pierre,  maisilne  put  la  briser 
en  morceaux.  V.  thœrhmàn. 

Théoa,  ao.  de  thùen. 

Thêr,  pa.  thèrourœ,  égorger, 
tuer  un  animal  de  boucherie  ;  fig. 
massacrer,  abîmer;  tœ  thèrœtœ, 
Kr. ,  regorgement. 

Thœlhœnzœ,  perdrix,  la  per- 
drix grecque  ou  bartavelle  :  zœnœ 
si  bilybùy,  é  t'étsourW  thœlhœnzœ, 
ch.,  la  voix  pareille  à  celle  du 
rossignol  et  la  démarche  de  la 
perdrix  ;  —  efoùçœsœ,  perdrix  des 
champs,  la  p.  giise. 

Thœlhim,  Kr.,  tempête,  oura- 
gan, O'jsXXa. 


TH 

Thœlhôn,  H.,  creuser,  rendre 
profond. 

Th œm bœrœ —  i ,  thœ m bœrœ— a, 
talon  ;  croûte  inférieure  du  pain. 
V.  thoûndœrœ. 

Thcbnœ,  pa.  de  thhn,  dit  :  me 
tœ — ,  en  disant;  sub.,  mot,  dis- 
cours, parole  :  i  màrhi  me  ncè  tœ 
thcbnœ  s  màrh  vèç,  H.,  il  faut  plus 
d'une  parole  pour  que  le  sot  com- 
prenne ;  do  me  thcbnœ,  c'est-à- 
dire,  ce  qui  signifie;  lç  do  me 
thœnœ,  que  veut  dire  cela?  e 
thcèna  e  liy,  ses  paroles,  son  ré- 
cit. 

Thœrhcs,  V.  thrés. 

Thosrhmôn,  Kr.,  broyer,  con- 
casser :  e  thœrhmôi  edhé  e  bœri 
plyoùhourœ.  il  le  broya  et  le  ré- 
duisit en  poussière  ;  pa.  thœrh- 
rœ  :  boùkœ  e  — .  V.  ther- 
hime. 

Thœthin,  Pœrm.,  sucer,  tèter  : 
thœiht'n  bèbiya  sùœnœ,  le  bébé 
tête  le  sein. 

Thœlhil,  Zag.,  impers.  :  mœ — , 
j'ai  des  démangeaisons. 

Thi-ou,  gu.,porc.  — cf.  gr.,  ff«, 
lat.  sus, 

Thier,  fougère,  V.  fàer. 

Thiérhœ,  dim.  thiérhœzœ,  len- 
tille, des  lentilles. 

Thikœ,  couteau. 

Thirœ  (thirhœ),  thirourœ,  thir- 
tourœ,  pa.  de  thrés  ;  tœ  thirouritœ, 
appel,  cri  :  —  kyœ  bœn   birbilyi, 


TH 


93 


le  chant  du  rossignol  ;  tœ  thirhœtœ 
e  Avràmit,  Kr.,  la  vocation  d'A- 
braham. 

Thdm,  Y.  thèm  ;  3  p.  pi.  thônœ, 
on  dit,  on  raconte. 

Thrés  et  t/iràs.  ao.  thrita,  avec 
dat.  ou  ace.  ,  appeler,  inviter, 
crier  :  thirœ  tyétcer  çpèsœ,  appelle 
un  autre  animal  ;  i  thœrésin' kœ- 
sày,  on  appelle  celle-ci  ;  kour  tœ 
thœrés  gri,  quand  je  crierai  gâ. 

1.  Thoiia,  imper,  de  théfn. 

2.  Thoûa,thô  —  i,  pi.  lhô~i-e- 
tœ,  ongle,  griffes,  serres  d'oi- 
seaux sabot  de  cheval  :  gœrviçt 
me  thon,  gratter,  fouiller  avec  les 
ongles. 

Thoùhcm,  pass.  de  thèm,  être 
dit,  appelé,  se  nommer. 

Thoûndœrœ,  talon  ;  H.,  cou  de 
pied  ;  sabot  du  cheval.  V.  thœm- 
bœrœ. 

Thoùinp-bi,  grand  bec,  ex.  de 
bécasse,  de  canard  ;  —  çigéte, 
Kr.,  pointe  de  flèche;  H.,  battant 
de  cloche. 

Thoùr,  enclore,  boucher  :  kémi 
thoûrour  nd'  vœnt,  nous  avons 
enclos  un  espace. 

Thù  /"',  ao.  tftévG,  briser,  cas- 
ser :  théve  kœmbœ  è  gyoûîïœ,  ch., 
tu  te  brisas  pieds  et  gpnoux  ; 
pass.  thùfoem:  iouthùe  zœmœra, 
il  eut  le  cœur  brisé  de  douleur, 
de  repentir;  thûerœ  krùelœ,  Kr., 
ayant  la  tète  brisée. 


TS 


Tsà  (gu.  dilsa),  l°adj.  etpr., 
quelque,  quelques,  des  :  quelques- 
uns  ;  quelque  chose  :  me  tsà  lyâyka, 
avec  quelques  flatteries  ;  pas  tsà 
dit',  tsà  kôliœ ,  quelques  jours 
après,  au  bout  de  quelque  temps  ; 
tsà...  tsà,  les  uns,  les  autres  ; 
tsâve...  tsàve,  aux  uns,  aux  au- 
tres; 2°  adv. ,  encore  :  —  moi 
kéky,  encore  pis,  tant  pis;  —  mœ 
mirœ,  tant  mieux. 

Tsfoùrk-ou,  scorpion. 


Tsép,  Fy.,  coin,  angle  :  voùri 
tsà  plyàtçka  mœ  iiœ  tsép,  il  mit 
quelques  hardes  dans  un  coin. 

Tsiyàp,  tskyâp, pi.  —  cep,  bouc. 

Tsil/ii,  tsilyi,  tsiri,  f.  tsilya, 
tsia,  tsira,  pi.  tsi-tœ,  pr.,  lequel  ? 
qui  ?  celui  qui  :  tsilyi  içlœ  ?  qui 
est-là,  qui  vive  ?  tsilya  œçtœ  m'  e 
boùkourœ ,  laquelle  est  la  plus 
belle?  tsilya  œçtœ  e  zona,  celle 
qui  est  capable  de  ;  tsilyi  yé  ti, 
qui  dequel)  es-tu,  toi?  tsilyi  œçtœ 


94 


TS 


v œ ndi ùt, quel  est  ton  pays? —  Kr. , 

i  tsilyi,  e  tsilya,  pi.  m.  tœ  tsilyœ-tœ, 

f.  tœ  tsllya-tœ, lequel, laquelle, qui. 

Tsuuljifà,  j  uj  ubier,  j  ujube,  gp.v. 

ia!vÇiooç. 

Tsinsœr,  pi.  a,  cigale,  gr.  v. 
TofviÇupaç.  V.  gyinkâlhœ. 

Tsipœ ,  écorce ,  pellicule  de 
l'œuf.  ( 

Tsitbs,  entasser,  fourrer  en 
quantité  des  objets  dans  un  lieu 
de  manière  à  le  remplir  ;  si  Isilàsi 
flyorintœ  nœ  rôbœ  tœ  sây,  quand 
elle  eut  entassé  les  sequins  dans 


TS 

son    vêtement  ;    pa.    tsilôsourœ. 

Tsitskœ ,  dim.  de  sisœ ,  ma- 
melle, ch. 

Tskyôtœ,  H.,  neige  fondante, 
mêlée  de  pluie. 

Tsmir,  Kr.,  envie,  jalousie  :  i 
kàfn  — ,  j'en  suis  jaloux. 

Tsôpœ,  pi.  œra,  morceau,  pièce  : 
nœ  —  mie,  un  morceau  de  viande  ; 
bden  kàtœr  miyœ  tsôpœra,  1.  il  les 
fait  4,000  morceaux,  les  taille  en 
pièces. 

Tsopœtôn,  mettre  en  pièces. 

Tspàrdhœs,  H.,  ésopbage. 


TÇ 


1.  Te,  préfixe,  V.  ç,  dz. 

2.  Tç,  V.  tcœ. 
Tçadcbr  (tk.),  tente. 
Tçàf,  Argk.,  givre. 
Tçair  (tk.),  prairie. 
Tçàyme  (tk.  alb.),  héron. 
Tçalhœstis ,lçalhtis  (tk.  alb.)  s'ef- 
forcer, travailler. 

Tçalhik-ou,  pi.  ce,  Kr.,  outre  ; 
içalhik  vêre,  outres  de  vin. 

Tçâlyœ,  boiteux. 

Tçalyon,  boiter,  ndœrmést  dû 
mœndœyeç ,  Kr. ,  hésiter  entre 
deux  résolutions. 

Tçâm,  tçamœrî,  nom  d'une  race 
albanaise  et  de  la  contrée  qu'elle 
habite  ;  celle-ci  s'étend  le  long  de 
la  côte  épirote,  depuis  le  voisi- 
nage de  Prévéza  jusqu'à  Parga. 
—  cf.  le  tk.  team,   pin  sylvestre. 

Tçamœriçt,  adj.  et  adv.,  à  la 
façon  des  Tchames. 

Tçbn,  briser,  rompre,  fondre, 
pôrtœnœ,  enfoncer  la  porte  ;  pe- 
pônœ,  ouvrir  un  melon  ;  pass., 
tçàhern  :  outçâ  koutla,  la  boîte  a 
éclaté. 

Tçâpœ,  pi.  a,  un  pas. 

Tçàpœn,  aller,  marcher  :  tek 
tçâpœnte,  tandis  qu'il  cheminait  ; 
tçùp,  va  !  cours  !  douke  tçàpourœ, 
tout  en  cheminant. 

Tçapœlhôn,  H.  1°  ouvrir  large- 
ment les  jambes  ;  2°  déchirer,  dé- 


pécer,comme  les  animauxrapaces. 

Tçaré  (tk.),  moyen,  expédient, 
remède  :  s  œçtQ}  — ,  il  n'y  a  pas 
moyen. 

Tçartbhem,  Fy.,  délirer;  pa. 
tçartoùarœ  :  kouvœndôn  si  i  — ,  il 
parle  comme  un  homme  en  dé- 
lire ;  tœ  tçartoûaritœ,  le  délire. 

T  çarti-a  (tk.),  rue  marchande, 
à  boutiques. 

Tçàsl:  atœ-tçast,  aussitôt,  à  l'ins- 
tant ;  me  nœ  — ,  en  un  moment.  — 
si.  tças,  tçâsets,  temps,  moment. 

Tçati-a  (tk.),  toit. 

Tçatîs,  ch.  34,  sens  et  étym  ? 

Tçaoùty,  mâchoire  :  —  isipœrm, 
m.  supérieure  ;  —  i  pôçtœrm,  m. 
inférieure. 

Tçdo  (tcœ,  do,  ce  que  tu  veuxj, 
pr.  1°  chaque  :  kouvœnd.onte  me 
tçdo  neri  tçdô  gyoûhœ,  il  parlait 
avec  chaque  homme  chaque  lan- 
gue, c'est-à-dire  avec  chacun  sa 
langue  ;  2°  quelque  chose,  quoique 
ce  soit  que  :  —  kyœ  tœ  doùatç, 
tout  ce  que  tu  voudras  ;  —  iyàtœr 
gyœ,  quelque  autre  chose  que  (ce 
fût)  ;  mbœ  —  vœnt  kyœ,  en  quel- 
que lieu  que. 

Tçdo-ncri,\.  chaque  homme,  qui- 
conque, qui  que  ce  soit  qui,  chacun  ; 
avec  neg.,  nul,  personne. 

Tçdrêth,  détordre. 

Tçekâ/i  (tk.),  marteau. 


TÇ 

Tçêly,  Fy.,  ouvrir,  s'ouvrir  ; 
tçïly-ou  sûtœ,  ouvre-leur  les  yeux; 
tçélyiri  lyoûlyetœ,  les  fleurs  s'épa- 
nouissent. —  II. .  toske  :  —  zyàrhœ, 
mettre  le  feu  à. 

/  élyces,  (pr.  fçéfy's),  Fy.,  clé  : 
hr  tcèrœ  tr<hf  sœl',  toutes  les  clés. 
—  V.  hàpœs. 

leemtçé,  morceaux  de  verre 
cassé,  tessons.  —  tk.? 

Tçitœ,Iï.,  parenté,  famille, clan, 
cf.  le  tci'ta  des  Monténégrins, bande 
armée  et  expédition  qu'elle  fait. 

Tçœ,  ord..  prononcé  te,  aussi/1, 
indecl.,  1°  adj.,  quel?  quelle  es- 
pèce de  ?  quel  !  tçœ  mot  oulyinde, 
en  quelle  année  es -tu  né?  tçœ 
mbretœri  dô  tœ  tœàp,  quel  royaume 
veux-tu  que  je  te  donne?  ç  tœ 
mirœ  ta  tœ  bàen,  quel  bien  te  ferai-# 
je  ;  tç  fœmhjœ  kât  combien  d'en- 
fants a-t-il  ?  tç  gœzùn,  quelle  joie, 
quel  plaisir  !  2°  pron.,  quoi  ?  que  ? 
ce  qui,  ce  que  :  me  tçœ  ?  me  tœ 
ndôdhetœ,  avec  quoi?  avec  ce  qui 
se  trouvera  ;  te  dô  tœ  tœ  bœimœ, 
que  veux-tu  que  nous  te  fassions  ? 
te  kà,  expression  d'assentiment  : 
oui,  je  le  ferai,  c'est  bien,  gr. 
[idDLtara  ;  3°  comme  adv.,  com- 
bien !  que  !  comme  !  gr.  -[  ■.  te  œn- 
dœrhû  nàtœpœr  nàtœ,  ch.,  comme 
je  rêve,  quels  rêves  je  fais  une 
nuit  après  l'autre  !  V.  se  te.  —  cf. 
kyœ,  que  tçœ remplace  en  alb.  sic. 

Tçfàky ,  déclarer,  révéler  :  e 
tçfàJèyi  kyœ  detçœ  groicayae  tiy,  il 
déclara  publiquement  qu'elle  était 
son  épouse. 

Tçfrùn,  renifler,  moucher,  hoùn- 
dœnœ,  le  nez;  pass.  tçfrùhem,  se 
moucher,  se  désenfler,  d'un  abcès, 
etc. 

Tçgyit,  déchirer,  ôter  en  déchi- 
rant. V.  tçkyitem. 

Içiboùk  (tk.),  tuyau  de  pipe. 

Tçicr,  ao.  tçora,  déchirer,  écor- 
cher,  égratigner. 

Tçifoùt,  juif;  tçifoûnœfa  vràlç, 
quant  au  juif,  tue-le.  —  tk. 

Tçikœt  pi.  a,  petit  fragment  de 


TC 


95 


bois  brisé,  esquille  ;  tsôpa-tçika, 
adv. ,  en  tout  petits  morceaux  ;  nœ 
tçikœ,  un  peu  ;  pas  nœ — e  çpœtôva, 
je  l'ai  échappé  belle;  naçtipœr  nœ 

—  <lf)lhi,\\  ne  fait  que  de  sortir;  nœ 
tçïkœzœ,  dim.;  II.  ,/tnssi  étincelle. 

Tçilhimi-ou ,  garçon  jusqu'à 
sept  ou  huit  ans  :  pœrvétç  rjrarœ- 
risœ  é  tçilhimivet,  Kr.,  outre  les 
femmes  et  les  enfants. 

Tçilhi,  Fy.  V.  tsilhi. 

Tç/iâky,  égrener  ;  pa.  tçkà- 
kyour,  comme  adv.,  en  séparant, 
distinctement. 

Tçkœpoùtem  ,  s'arracher ,  re- 
noncer à  faire  une  chose:  oùyo  rat' 
outçkœpoûtnœ,  Kr.,  les  eaux  s'ou- 
vrirent. 

Tçkrîn,  il  dégèle  ;  tœ  tçkrirœtœ, 
tœ  leyriritœ,  le  dégel. 

Tçottly,    arracher,    déraciner  . 

—  kyîmetœ,  épiler.  V.  ngoùly. 
Tekyitcm,  se  séparer,  s'éloi- 
gner de  :  tœlyigat'  s  m'  outçkyinœ, 
ch.,  les  maux  ne  se  sont  pas  éloi- 
gnés de  moi,  ne  cessent  de  me 
poursuivre.  V.  tçgyit. 

Tçkyùcn,  lacérer,  déchirer. 

Tçmôinœ,  précieux  :  djouvahir 
tœ  — ,  des  joyaux  précieux. 

Tçmôn,  estimer,  apprécier  ; 
pa.  tçmoicarœ,  précieux. 

Tçobân,  pi.  e  (tk.),  berger  ; 
tçoban-baçi,  berger  en  chef. 

Tçôk-guii,  cheville  du  pied,  aussi 
sir'  i  kœmbœsœ,  1.  l'œil  du  pied  ; 
H.,  entraves  pour  hommes  et 
chevaux. 

Tçokoùç,  tçotsilhl,  quelqu'un. 

Tçôrkœ,  dinde,  dindon.  —  sb. 
tçourka.  V,  poûlhkœ. 

Tçàtç ,  quelque  chose  :  —  i 
bcere,  ch.,  tu  lui  as  fait  quelque 
chose  (de  mauvais). 

Tepœrfuticrim,  Kr. ,  transforma- 
tion; tçpœr futur  ôn^a,sa.  —  ôhem, 
métamorphoser,  se  m. 

1.  Tçoîmn,  quêter,  flairer  avec 
ardeur,  du  chien,  lyépourœnœ, 
lancer  un  lièvre. 

2.  H.,  aussi  tçàn,  envoyer,  por- 


96 


TC 


ter,  emporter  ;  tçoùhem ,  s'éloi- 
gner, partir. 

Tçoudî,  étonnement,  miracle  ; 
—  sb  tçoudo,  merveille  ;  tçouditi, 
s'étonner. 

Tçouditem,  s'étonner  :  outçoudit 
me  foûnt,  il  fut  profondément 
étonné. 

Tçoudùesm,  tçoudùçim,  éton- 
nant, merveilleux,  extraordinaire: 
rrC  e  tçouditesme,  le  plus  étonnant 
(c'est  que. . .). 

Tçoukoù,  adv.,  quelque  part  ; 


TÇ 

oùn'  —  kyëç,  j'étais  quelque  part. 

Tçoulhoûf,  pi.  e  (tk.),  cheveux 
en  boucles. 

Tçoùmbœ,  grappe,  fruits  dispo- 
sés en  grappes. 

Tçoûmœ,  H.,  seau  à  puiser. 

Tçoi'f,n,ip\.  a,  jeune  garçon  (dans 
les  chansons ,  comme  poùçt)  : 
fôlyœ,  o  tçoim,  parle,  o  mon  en- 
fant. 

Tçoùpœ,  pi.  o,  fille,  jeune  fille. 
—  cf.gr.  vg.  et  dalmate,  tsoupra. 
V.  vàyzœ,  bùjœ. 


V   • 


Vâ-ya,  gué  ;  espèce  de  barque  : 
nœ  tçœ  va  :kôve,  par  quel  gué  as- 
tu  passé?  —  cf.  lat.  vadum. 

Vadé  (tk.),  terme,  délai. 

Vadit,  arroser,  irriguer.  —  SI. 
voda,  eau. 

Vàdhezœ,  sorbier,  sorbe. 

Vâita,  ao.  de  vête,  j'allai. 

Vày-i  et  vâytœ,  huile  :  nœ  vây 
tœ  kandilyes',  dans  l'huile  de  la 
lampe. 

Vâyœ,  alb.  it.  valytim,  lamen- 
tation sur  un  mort,  cris  de  dou- 
leur. V.  flyàs. 

Vayon,  frotter  d'huile,  oindre. 

Vayton,  pleurer  un  mort. 

Vàyzœ,  fille,  jeune  fille.  V. 
vàçœzœ. 

Vayzœrî,  virginité  ;  coll.,  les 
jeunes  filles. 

Vàk,  attiédir. 

Vâkœtœ,  tiède. 

Vaki  (ik.)  :  bœn  — ,  arriver, 
avoir  lieu. 

Vâkt  (tk.),  temps,  époque.  V. 
kohœ. 

1.  Vâlhœ,  danse  :  héth — ,  dan- 
ser; ouzoù  ndœ — ,  elle  est  entrée 
dans  la  ronde.  —  cf.  it.  ballo.  V. 
kœtsèn. 

2.  Vâlhœ,  adv. ,  peut-être,  peut- 
être  que  :  — pikyemi  mœ,  ch.,  il 
se  peut  que  nous  ne  rencontrions 
plus;  —  vyèn  sonde,  peut-être  ne 
viendra-t-il  pas,  je  ne  sais  s'il 


viendra,  ce  soir  ;  —  ipœlykyènte, 
est  donc  que  cela  lui  plaisait? 

Vàlyœ,  pi.  a,  bouillonnement, 
vague  ;  vàlyat'  e  délit,  les  flots  de 
la  mer.  —  cf.  ail.  Welle. 

Valyân,  bouillonner,   bouillir. 

Valysamôs,  Kr.,  embaumer.  — 

gr.    m.  fktaajjuovw. 

Valytim,  alb.  it.,  V.  vâyœ. 

Vâpœ,  pi.  œra,  chaleur:  œçtœ 
— ,  il  fait  chaud  ;  kâm  — ,  j'ai 
chaud  ;  mœ  — ,  à  l'heure  de  la 
chaleur,  vers  midi;  prêy  vàpœsse 
dùœsœ,  à  cause  de  la  chaleur  du 
jour.  —  cf.  lat.  vapor. 

Vâr ,  pendre ,  suspendre  :  e 
çpoûnœ  pœr  tœvàrour,  on  le  mena 
pour  le  pendre  ;  atuê  tek  kiçin 
vàrtourœ  koùngoulhinœ,  là  où 
elles  avaient  suspendu  la  gourde; 
pass.  vàrem  :  yéta  e  atiy  vàretœ 
ndœ  yétœt  tœ  cliâlyit,  Kr.,  sa  vie 
est  suspendue  à  celle  de  son  fils. 

Vâr/œrœ,  pauvre  ;  orphelin  : 
nève  kyémœ  tœ  vàrfœrœ  pœrpàra, 
jadis  nous  étions  pauvres.  —  cf. 
gr.  8paav6ç. 

Varfœri,  pauvreté. 

Varfœrôfi,  rendre  pauvre  ;  — 
onem,  le  devenir,  s'appauvrir. 

Vàrk-ou,  pi.  vàrgye,  Kr.,  col- 
lier :  —  i  àrtœ,  d'or  ;  chapelet  de 
figues,  rang  de  perles  ;  vàrk  hé- 
kouraç,  chaînes,  fers  d'un  prison- 
nier. 


97 


Varàç,  ville  :  oumblyôthnœ  cu- 
ràci,  eh.,  toute  la  ville  s'assem- 
bla. —  magyar. 

Vàrh,  pi.  ' ,  tombeau. 

Varhôri,  Kr.,  inhumer,  en- 
terrer. 

.  (alb.  it.).    dim. 

■  /,  fille  ;  V.  vâyzœ. 

V      :    i a ',  IL,  virginité. 

Vâtœ,  oâtourœ,  pa.  de  vête  : 
pœr  tœ  uàtourœ,  pour  aller  ;  me 
tœ  — ,  en  allant,  en  arrivant. 

Vâtrœ,  àtre,  foyer  :  bœn  kou- 
lyàtç  ndœ  vâtœrœt,  Kr. .fais  un 
gâteau  sur  le  foyer.  —  De  là  le 
sh.  vêtira,  feu;  cf.  gr.  Sa'Opov. 

1.  Vàth-dhi,  Fy.,  parc  de  mou- 
tons. 

2.  Vàtli,  pi,  e,  Kr.,  pendant 
d'oreilles:  nœ  pâlyœ  vâthefârtœ, 
une  paire  de  boucles  d'oreilles  en 
or.  V.  vcèllur. 

Vâtçkœ,  soufflet,  coup  sur  la 
joue  :  /  dhij  nœ  — ,  il  lui  donna 
un  soufflet. 

Vdékye,  la  mort  :  nœ  sahàt  tœ 
vdékyesœ,  à  l'heure  de  la  mort. 
V.  vdés. 

Vdèkourœ,  pa.   de  vdés,  mort  : 
-'  vdékouri,  le  mort,  le  cadavre  ; 
ngyàlhem  pré/y  su:  vdékouriç,  Kr., 
ressusciter  d'entre  les  morts. 
.v.  irr.,  mourir. 

Vdîer,  Kr.,  détruire,  faire  pé- 
rir; pass.  odirem  :  ayô  lyoumœrî 
ouvdoùar  (ouprîç),  Kr.,  ce  bon- 
heur fut  détruit.  —  cf.  gr.  tp6e(p«D. 

Vdikya,  ao.  de  vdés  :  atee  tçasl 
vdiky,  à  l'instant  elle  expira. 

Vdyék,  poursuivre,  persécuter; 
pa.  vdyékourœ,  persécuté. 

1.  Vé,  adj.,  i  vc,  e  vé,  veuf, 
veuve  ;  nœ  groûa  e  oê ,  une 
femme  veuve  ;  -  véya  i  nœ  pro- 
ftti,  Kr.,  la  veuve  d'un  prophète. 

2.  Vc-ya,œuf:  oétœpoûlyœsœ, 
des  œufs  de  la  poule  ;  nœ  kàkye 
vé,  un  œuf. 

Vèfte,  véftiye,  Fy.  :  me  uèfte,  me 
veften'  e  tia  ;  c  voûri  tœ  ■ 


'///''•  n'  ////,  1.  il  le  mit  le  se- 
cond après  lui,  en  fit  le  premier 
personnage  après  lui-même.  V. 
he. 

Velhakin  (tk.),  cependant. 

Vérbcsrœ,  aveugle  ;  i  —  pa-sû, 
Kr.  —  cf.  lat.  orbus. 

Verbœsirœ,  cécité,  aveugle- 
ment. 

Yrrbôn,  aveugler  ;  —  bncm, 
devenir  aveugle. 

Vérdhem,  pass.  de  vèrth,  jau- 
nir, pâlir;  ouvèrth,  il  pâlit,  de 
douleur. 

Vèrdhœ,  jaune  ;  nœ  medjit  e — , 
un  medjidié  jaune,  une  pièce  d'or 
turque  ;  tœ  vèrdhœtœ,  qualité  de  ce 
qui  est  jaune,  couleur  jaune  ;  tœ 
vèrth,  jaunisse.  —  cf.  lat.  viridis. 

Verdhôç,  qui  a  le  teint  jauni, 
blême. 


!. 


Vèrœ,  gu. 
oTvoç,  vinum. 
2.   Vérœ,  Kr. 
Verw-kyitœs, 


venœ,  vin. 


—  cf. 


été.  —  lat.  ver. 
Kr. ,    échanson, 
celui  qui  extrait  le  vin. 

Vergyœrt,  H.,  virginité  ;  ver- 
gyœréçœ,  vierge,  pucelle.  —  lat. 
virgo. 

Versoulhem,  s'élancer,  se  pré- 
cipiter en  avant.  —  cf.  soùlyem. 

Vèrth,  faire  jaunir. 

Verzelyik-ou,  pi.  c,  bracelet  : 
nœ  pâlyœ  verzelyike,  une  paire 
de  bracelets.  Etym.  ? 

Vésœ,  rosée,  pluie  fine  :  bie  — , 
il  tombe  de  la  rosée  ;  il  bruine. 

Véç,  vêtir,  habiller  ;  pass.  vi- 
çem  ;  pa.  vcçourœ,  vêtu  ;  tœ  vê- 
çouritœ,  l'action  ou  la  manière  de 
se  vêtir  ;  tœ  véçouratœ,  vêtements, 
costume  ;  i  dhà  tœ  véçourœ,  Kr., 
il  leur  donna  de  quoi  se  vêtir. 

Véç,  pi.  œ,  oreille  ;  division 
naturelle  d'une  grappe  de  raisin  ; 
anse,  ou  fer  mobile  qui  sert  à  sus- 
pendre une  chaudière  :  voùri  vc- 
çinœ,  il  mit,  prêta,  l'oreille  ;  nœ 
hazàn  me  du-mbœ-dhyétœ  véç, 
un  chaudron  à  douze  anses.  —  cf. 
gr.  oîs. 

7 


98 


v 


v 


Vice,  rein,  rognon  ;  pi.  vêçetœ, 
les  reins,  les  flancs  ;  la  taille  ;  H., 
vêçye,  pi.  oéçiya-tœ. 

Véçk  et  véçkem,  se  flétrir,  se 
faner. 

Véçt,  vêç  :  màrh  — ,  apprendre 
une  nouvelle,  comprendre  ;  mèr- 
hetœ  vêç  se,  Kr. ,  on  comprend 
que.  —  cf.  sb.  viest,  nouvelle. 

Véçtœ-i  (vœréctœ,  Kr.);,  pi. 
irr.  vréçta,  vigne,  comme  planta- 
tion. 

Vête,  ao.  vàita,  aller;  —  pœr, 
aller  chercher. 

Vête,  V.  vétœhe. 

1.  Vélœ-i,  personne,  individu  : 
puét  çtàlœ  vétœ  épouno  si  dî  vétœ, 
prov.,  interroge  sept  personnes  et 
puis  agis  comme  tu  sauras  (le 
faire)  toi-même  ;  vêtœmœ  yê,  a 
vétœ  e  dùtœ%  rép.  vétœ  e  dùtœ 
me...,  ch.,  es-tu  seule  ou  (lit.  se- 
conde personne)  y  a-t-il  quel- 
qu'un avec  toi  ?  — Je  suis  avec...; 
me  —  tœ  tiy,  en  lui-même  ;  me  — 
tœ  tùre,  en  eux-mêmes. 

2.  Vétœ,  indecl.,  même;  s'a- 
joute au  pron.  pers.  :  oûnœ  — , 
%i  — ,  moi-même,  toi-même  ;  lo 
tœ  vête  — ,  j'irai  moi-même  ;  môy 
e  dêçe  — ,  est-ce  toi  qui  l'as  voulu  ? 

Vétœhe,  Zag.,  à  Pcerm.  con- 
tracté en  vête,  répond  à  «  per- 
sonne, »  et  à  l'anglais  self  :  si  érdhi 
nœ  vétœhe  tœ  tiy,  quand  il  revint 
à  lui,  reprit  ses  sens  ;  vàra  atà  kyœ 
kèçe  me  —  lime,  j'ai  pendu  ceux 
que  j'avais  avec  moi  ;  rhéth  vétœ- 
hesœ  tùre,  autour  d'eux-mêmes  ; 
vêten'  e  tiy,  esày,  e  tùre,  à  Face, 
lui,  elle,  sa,  leur,  personne  ;  tho- 
çinœ  vélœhesœ,  Kr.,  ils  se  disaient 
à  eux-mêmes,  ils  pensaient. 

Vêtœmœ,  vétœm,  1°  adj.,  seul, 
unique  :  diàhji  tôânœnœ  i  vétœm, 
notre  fils  unique  ;  2°  adv.,  tœ  lyœ 
vétœm,  il  te  laisse  seule;  dû 
hérœ  — ,  deux  fois  seulement  ; 
y  à — ,  pà  ed/ié,  non-seulement... 
mais  encore. 

Vetœtimœ,  pi.  a,  éclair. 


Vetœtin,  3  p.  sg.  vetœlin,  lan- 
cer des  éclairs,  des  rayons. 

Vetœvêtœhe,  Kr.  :  ngyéçnœ  ve- 
lœvétœhe,  ils  se  ceignirent,  1.  ils 
ceignirent  leur  propre  personne  ; 
hourbân'  i  vetœvètœliesœ,  le  sacri- 
fice de  soi-même,  abnégation.  V. 
vélœ,  vétœhe,  véfte. 

Veticu,  vetiout,  Fy,  adv.,  de 
soi-même,  spontanément  :  érdhi 
vetiou,  il  est  venu  de  lui-même, 
sans  être  appelé  ;  içte  — ,  cela  est 
naturel  ;  e  hôfaji  péy  —  (péy  véf- 
tes'  tiy),  il  l'a  traîné,  tiré  vers  soi. 
V.  vètœ. 

Vétç,  1°  adv.,  à  part,  séparé- 
ment :  t'i  vini  — ,  mettez-les  à 
part,  séparez-les  l'un  de  l'autre  ; 
ndàrœ  — ,  séparé  ;  vétç  é  vétç, 
séparément,  à  l'écart  ;  2°  vétç, 
vétçme,  prép.  avec  gen.,  outre, 
en  outre  de,  excepté  :  vétç  ha- 
raiesœ,  excepté  la  nourriture. 

Vetç-ànœ,  Kr. ,  à  part. 

Vétçmœ,  pœr-vétçmœ,  adv.  V. 
vétç.;  vetçôn,  séparer,  bannir. 

Vi'toulhœ,  pi.  a,  sourcil. 

Vœ,  ao.  voùra,  v.  irr.,  mettre, 
placer  ;  servir  le  repas  ;  inhu- 
mer :  —  {yyélhœnœ)  nœ  goyœ, 
mettre  à  la  bouche,  manger  ;  e 
kiç  vcÈnœ  tœ  bœntey,  il  l'avait 
chargée  de  faire  ;  kour  l'a  vœnoi 
vdékourinœ,  quand  enterrera-t-on 
le  mort  ?  vœ  pœrpàra,  renverser, 
vaincre  à  la  lutte  :  s  rnoùnte  dot 
t'a  vinte  pœrpàra;  pass.  virem, 
vihem. 

V(œ)yên,  valoir,  être  utile,  pré- 
cieux :  bàrœratœ  kyœ  môra  s  mœ 
vyûenœ  fâre,  les  médicaments 
que  j'ai  pris  ne  m'ont  servi  à  rien 
du  tout  ;  rôba  kyœ  mare  s  vyèn 
kàkyœ  sa  mœ  thé,  le  vêtement 
que  tu  as  acheté  ne  vaut  pas  au- 
tant que  tu  m'avais  dit. 

Vœlhâ-i,  i  vœlhâi^l.  vœlhèzœr, 
frère  :  vœlhài  ùt  ou  ut-vœlhâ, 
ton  frère  ;  vœlhézœriîœ,  frères  et 
sœurs  ;  dyèm  dû  miliézœrve,  en- 
fants de  deux  frères. 


V 


99 


Vœthàm,  pi.  œ,  frère  de  choix, 
ami,  le  pobratim  des  Serbes,  gr. 
v.  tôeX?6xoiTo$,&4pi!f  :<wbœnœvœl- 

hàmœ,  ils  devinrent  amis. 

.  confraternité,  re- 
lation entre  les  vœlhâm,  qui  est 
d'ordinaire  consacrée  par  une  cé- 
rémonie religieuse. 

Vœlhamceriçt,  adj.  et  adv.,  re- 
latif au  vœlhâm. 

VcelhazoBrî,  fraternité. 

Vœlhazœriçt^  adj.  et  adv.,  fra- 
ternel, -  lement. 

Vœhjén,  bouillir,  bouillonner. 

VœndéSi  pi.  e  et  i  —  /<>',  1'.  vœn- 
qui  est  du  pays,  du  lieu,  in- 
digène, habitant.  Y.  vcènt. 

Vœnœ,  vœnourœ,  pa.  de  vœ  : 
e  gyéti  tôknœ  tœ  vœnourœ  vétç  é 
vétç ,  il  trouva  le  tas  dont  les 
divers  éléments  avaient  été  mis  à 
part,  séparés. 

Vœnt-dii  pi.  e,  œra,  œre,  lieu, 
localité,  pays,  endroit  :  tsâ 
dœra,  quelques  endroits;  nœvœnt 
tœ,    au  lieu  de  :  //</■    vœnt 

tœ  boùalhit,  il  l'attela  en  place  du 
buffle;  vœ  mbœ — ,  Kr. ,  rétablir, 
restaurer;  nœ  oœnt  kyœ,  au  lieu 
que  :  pa  vœnt,  hors  de  propos  ; 
gyœpa — ,  Kr.,  chose  inconve- 
nante ou  injuste  ;  vœnt  rnbœ  — , 
de  place  en  place,  par  endroits; 
ndœ  —  téye,  à  ta  place. 

Vœréçtœ,  V.  véçtœ-i. 

1.  Vœrœ,  Fy.  n'rœ,  imper,  de 
vœ  :  vœr'-e  kœtoù,  mets-le  ici; 
mes  e  ver'  nœ  mœnt  mœ,  n'y 
pense  plus. 

2.  Vœrœ,  trou,  cavité  :  lyo 
dâlyœ  pœrpàra  vœrœsœ,la 

lioubi  sortira  devant  sa  tanière. 
V.  Drimœ. 

Vœrhi-a,  aulne,  arbre. 

Vœrsœ,  âge  :  me  tçœ  —  içtœ, 
quel  âge  a-t-il  ?  —  du  sb.  vœrsta, 
ligne,  série,  espèce;  égal.- 

ov'k-ou,  pi.  œ,  qui  est  du 
môme  âge,  camarade  :  mœ  ihànœ 
vœrsnikœtœ  e  ml,  mes  camarades 
m'ont  dit.  —  sb. 


Vœrçœlh  Ihèn,  siffler. 

Vœrçim,    Kr. ,    débordement, 
inondation  ;  vœrçôn,  déborder;  tœ 
lyoûmit,   le  débor- 
dement du  fleuve.  —  cf.  lat.  verso. 

Vœrtét,  adv.,  à  la  vérité,  il  est 
vrai,  vraiment. 

Vœrtétœ,  vrai,  sincère  :  e 
nia,  la  vérité  ;  tœ  une  thoûatç  Ur 
tœrœ  tœ  vœrtètna  ,  dis-moi  la  vé- 
rité tout  entière  ;  me  tœ  — ,  réel- 
lement, en  effet.  —  lat.  veritas, 
atem. 

Vœrtetœrî,  Kr.,  V.  e  vœrtéta. 

Vœrtetôn,  Kr.,   assurer;   pass. 

—  àncm,  s'assurer,  vérifier. 
Vœrvin,  vœrvit,  lancer,  jeter. 

—  cf.  sb.  et  blg.,  aller. 
Yœçtirœ,  terrible,  fort,  péni- 
ble ;  mœ  vyèn  tœ  — j'ai  du  dégoût, 
cela  me  répugne  ;  tœ  veçtiratœ, 
Kr.,  dégoût,  aversion  ;  ennuis, 
peines. 

Vœçtrônem,  pass.  de  vœçtrôn, 
être  considéré,  si,  comme. 

Vœçtron,  vœçtôn,  faire  atten- 
tion, observer,  examiner  ,  regar- 
der ;  prendre  soin  de,  élever  : 
vœçtrô,  attention!  hàrdj'itœvœç- 
troùarit,  frais  d'entretien,  de  nour- 
riture. 

Vœthœ,  m.  pi.,  pendants  d'o- 
reilles ;  nœ  pàlyœ  — ,  une  paire 
de  — .  V.  uâth. 

Vielh,  ao.  volha,  vomir  :  vblha 
vrèr,  j'ai  vomi  de  la  bile  ;  mœ 
vyèn  pœr  tœ  vyêlhœ,  j'ai  envie  de 
vomir  ;  cela  me  dégoûte. 

Viely,  ao.  vôlya,  vendanger; 
tœ  vyélyouritœ,  la  vendange. 

Vihem,  V.  vzrem. 

Viyœ,  pi.  a,  ligne,  raie,  sillon  ; 
ruisseau  de  la  rue  :  sa  viya  bœre 
sot,  combien  de  sillons  as-tu  la- 
bourés aujourd'hui?  pendjeré  kt- 
hûerœ  ngâ  oiya,  ch.,  fenêtres 
tournées  vers  la  rue  ;  vïya-viya, 
ch.,  bigarré,  rayé. 

Vijœ,  bourdon  (insecte). 

-oi',  passerelle,  poutre  pla- 
cée sur  un  cours  d'eau. 


100 


Y 


Vhi,  ao.  érdha,  v.  irr.,  venir; 
vin  pas  (kœtiy),  suivre  quelqu'un  ; 
v'ni,  mirœ,  1°  plaire  à  :  i  érdhi 
çoùmœ  mirœ,  cela  lui  fut  très- 
agréable;  2°  aller  bien,  seoir: 
kyœt'l  vinin  kœpoùtsœtœ  mirœ, 
que  les  souliers  lui  allassent  bien  ; . 
mœ  vyèn  frikœ,  toùi'p,  kéky,  j'ai 
peur,  honte,  pitié  ;  tçdo  kyœ  tœ 
doùalç  tœ  vyèn,  tu  obtiendras  tout 
ce  que  tu  voudras.  —  cf.  lat.  ve- 
nio. 

Y/rem,  pass.  de  vcè. 

Viçem,  pass.  de  véç,  se  vêtir  : 
ouvéç  si  groûa,  il  s'habilla  en 
femme. 

Vigne,  cerise  aigre.  —  sb.,  tk. 
viçna. 

'Vit,  pi.  viét,  Kr.,  année  :  viti 
lia  kâtrœ  môte,  l'année  a  quatre 
saisons  ;  viti  i  dielhit,  l'année  so- 
laire ;  vitnœ  kyœ  vyèn,  (durant) 
l'année  qui  vient,  prochaine.  — 
cf.  gr.  Itoç,  V.  vyét. 

Vitœre,  pi.  de  mot  (et  de  vit)  : 
yânœ  çoùmœ  —  kyœ  s  tœ  kam 
pârœ,  il  y  a  bien  des  années  que 
je  ne  t'avais  vu. 

Vito-ya,  pigeon.  V.  pœlhœmp. 

Vitôrc,  animal  fabuleux,  qu'on 
se  figure  sous  la  forme  d'un  oiseau 
ou  d'un  serpent,  et  qui  passe  pour 
apporter  le  bonheur  dans  la  mai- 
son où  il  entre. 

Vith-dhi,  orme. 

Vithe,  Fy.  et  alb.  it.,  prép.  avec 
gen.,  derrière  :  — kâlyit,  sur  la 
croupe  du  cheval.  V.  bùthœ. 

Vithisourœ,  enfoncé,  écroulé  ; 
vàrhi — ,  chv  ce  tombeau  écroulé. 
—  gr.  6uO{Çw. 

Vite,  pi.  œrœ,  veau;  f.  vitçe, 
génisse. 

Vyedharâk,  f.  e,  Kr.,  voleur, 
enclin  à  dérober  :  mâtseya  œçtœ 
vyedharàke,  le  chat  est  voleur. 

Vyédhourœ,  pa.  de  vyéth  ;  tœ 
vyédhouritœ,  le  vol,  brigandage. 

Vyégœ,  H.,  anse  de  chaudière, 
crémaillère.  V.  véç. 

Vyélym,  qui  est  de  l'an  dernier  : 


kœtœ  tœ  vyèlymenœ,  to  t'a  mbâ 
mœnt,  cet  événement  de  l'an  der- 
nier, j'en  garderai  le  souvenir.  V. 
vyét. 

tœ  Vyélhouritœ,  vomissement. 
V.  vielh. 

tœ  Vyèlyov/ritœ,  la  vendange. 

Vyèm,  V.  vyélym. 

Vyèr,  H.,  pendre,  V.  vdr. 

Vyèrh,  beau-père  (socer)  ;  f.  — 
œ,  belle-mère  (socrus).  —  cf.  gr. 
ixup<5ç. 

Vyêçtœ,  automne  ;  —  e  pârœ, 
septembre  ;  —  c  dùtœ,  octobre  ; 

—  e  trétœ,  novembre. 

Vyét,  det.  vyélœ-tœ,  pi.  de  vit 
et  de  mot ,  1°  années  :  pas  tsà 
vyét,  quelques  années  après  ;  sa 
vyétç  yéï  —  yàm  nœzét  vyétç, 
quel"  âge  as-tu  ?  —  j'ai  vingt  ans  ; 
sa  çpéyt  çkôinœ  vyétœtœ,  comme 
les  années  passent  vite  !  dit'  e 
vyétet  yétœsœ  s'irne,  Kr.,  les  jours 
des  années  de  ma  vie;2°adv., 
l'an  dernier,  7tépucn.  V.  vit. 

Vyétœrœ,   vieux,  âgé,   ancien. 

—  lat.  vêtus,  si,  vetkh. 
Vyetœron,   vieillir,   trans.  ;  — 

onem,  devenir  vieux  ;  s'user. 

Vyèth,  ao.  vàdha,  voler,  déro- 
ber. 

Vyetçdr,  âgé  de  (un)  an  ;  du  (tri) 
vyetoâr,  âgé  de  deux  (trois)  ans. 

Vyùerœ  pa.  de  vœyèn,  utile, 
précieux;  ncri  i  — ,  homme  de 
valeur,  de  mérite. 

Vlhàh,  pi.  vœlhéy,  Valaque, 
c'est-à-dire  berger  nomade,  ordi- 
nairement de  race  roumaine. 

Vlyésœ,  fiançailles,  accordailles, 
promesse  de  mariage. 

Vlyôn,  fiancer;  pass.  vlyônem, 
se  fiancer  ;  pa.  vlyoûarœ  :  yàm 
e  — ,  je  suis  fiancée,  promise. 

Vlyârœs,  la  ville  et  le  district 
d'Avlona  ou  Valona. 

Vobék-gou,  f.  vobékœ-a,  pi.  vo- 
bèkœ-tœ,  Kr.,  pauvre,  indigent; 
vobœzi,  indigence. 

Vogœlyœ,  pi.  m.  vôyœy  et 
vôgiy,   petit,  jeune,  [j.txp6ç  ;   m'e 


vôgœlya,  la  plus  petite,  la  ca- 
dette. —  cf.  gr.  àXfyoî. 

Vo§œiydn,  amoindrir,  dimi- 
nuer; pass.  —  àhem,  diminuer, 
s'affaiblir. 

Vàn,  adv.,  tard:  kàm  adél  lu- 
bie — ,  j'ai  l'habitude  de  me  cou- 
cher tard. 

Vônœtœ,  adj.  :  tœ  vônœtœ,  pi. 
m.,  Kr.,  la  postérité,  posteri. 

Vois,  H.,  enfant,  garçon;  valse, 
fille,  jusque  vers  douze  ans. 

Vozilyâk-ou,  basilic,  plante. — 
sb.  bosilyak,  du  gr.  6a<nXiw5ç. 

Vrâjetœ,  dur,  cruel,  insolent; 
oùdhœ  e  — ,  cliemin  inégal,  rabo- 
teux ;  adv.  :  ou  fôlyi  — ,  il  leur 
parla  durement. 

Vrânœ  et  vrànœiœ,  vranàn,  V. 
vràrœ,  vraroù. 

Vràp,  course,  galop:  do  to? 
mârh  'îiœ  —  je  ferai  un  temps  de 
galop  ;  me  — ,  en  courant  ;  à  la 
hâte,  rapidement. 

Vrapœtôn,  vrapôn,  Kr.,  courir, 
galopper,  se  hâter. 

1.  Vràrœ,  pa.  de  vràs,  tué  :  pa 
vràrœ,  avant  d'avoir  tué. 

2.  Vràrœ:  vétoulha  tœ  vràrœ, 
ch.,  sourcils  froncés. —  cf.  vrarôn. 

Vrarœrôhem ,  vrarônem,  Kr., 
se  couvrir  de  nuages,  s'obscurcir  : 
ouvra  roùa  kyiclhi,  le  ciel  se 
couvrit. 

Vrarèn  :  vrarôi  fàkyen'e  tiy, 
Kr.,  il  assombrit  sa  face,  en  signe 
de  colère.  V.  vràrœ,  2. 

Vràs,  ao.  vràva,  v.  irr.,  tuer  : 
vril-e,  tue-le  ;  mœ  vràsinœ  kœm- 
bœlœ  tcizmetœ,  les  bottes  me  font 


V  101 

mal  aux  pieds;  i  otét  tœ  traça, 

ch.,  1.  il  lui  en  coupe  de  grosses, 
il  cherche  à  en  faire  accroire,  gr. 
■cou   x66ei  yovopaîs  ;  pass.  OTÎU 

Vràse,  vràsœye,  Kr.,  mort  vio- 
lente, ex.  par  un  supplice,  meur- 
tre, massacre  :  to  Cou  çpœlôn  ngà 
vràsya,  je  vous  sauverai  du  sup- 
plice ;  vrâsœya  c  kàfçavet  tœ 
gyàlha,  Kr.,  le  massacre  du  bé- 
tail. 

Vrèr,  bile,  fiel. 

Vriih-dlii,  H.  bréth,  sapin. 

Vrœâ,  troubler:  kœléy  vrœn 
dimœri.  alb.-it.,  de  ce  côté  l'hiver 
sévit,  la  bise  fait  rage  ;  pass. 
rrii'hcm:  ouvrœit  kyieUxi,  Kr.,  le 
ciel  s'obscurcit  ;  pa.  vrœrœ:  fà- 
kye  c  vrœrœ,  visage  troublé,  air 
inquiet  ou  chagrin. 

Vrimœ,  vrùmœ,  Fy.,  trou: 
bœnœ  nœ  vrimœ  nœ  moûr,  ils 
firent  un  trou  dans  le  mur.  V. 
brimœ,  vœrœ. 

l 'rilcm,  pass.  de  vràs  :  ouvra, 
il  fut  tué. 

Voùan,  courir  des  périls,  souf- 
frir :  nà  me  oùdhœ  vouai mo',  Kr., 
c'est  avec  raison  que  nous  souf- 
frons, sommes  punis  ;  i  rœfèou  tœ 
tœra  voùailoural'  e  tiy,  il  lui  ra- 
conta toutes  ses  aventures,  ce 
qu'il  avait  souffert. 

Voùarœ,  pa.  de  voùan  :  puét  tœ 
vouârin',  yô  tœ  psouàrin\  prov., 
interroge  l'homme  d'expérience, 
et  non  le  savant. 

Voudjoùt  (tk.),  corps. 

Voulyôs,  sceller,  cacheter.  — 
gr.  m.  pouXXwvw. 


Z,  préfixe,  V.  s,  dz. 

Zabitlhdsh  (tk.),  autorité,  do- 
mination. 

Zàgalh,  H.  taon. 

Zakôn  ,  coutume ,  habitude  : 
pas  zakonil  Jnjœ  kcçhiœ,  selon 
leur  coutume.  —  sb. ,  loi,  du 
gr.? 


Zalhœmkœ,  (tk.),  tyran,  dit 
d'une  femme  aimée. 

Zàlh  :  — i  lyoùmi,  Kr.,  lit  d'un 
fleuve,  d'un  torrent,  gravier,  ga- 
lets. 

Zalhê,  vertige  :  e  rà  zalhca, 
il  a  eu  le  vertige,  il  s'est  éva- 
noui. —  gr.  ÇâXr). 


102 


Z 


Zamét,  (tk.),  peine,  difficulté, 
labeur  :  hèky  — ,  avoir  de  la 
peine,  être  dans  l'embarras.  V. 
moundim. 

Zanàt,  pi.  c  (tk.),  métier,  pro- 
fession; au  4e  conte,  talent,  ha- 
bileté. 

Zaràr  (tk.),  dommage,  préju- 
dice. 

Zàrf,  pi.  c,  (tk.),  petit  vase  de 
métal  (ressemblant  à  un  coque- 
tier), qui  supporte  la  tasse  à 
café. 

Zâvœ,  H.,  boucle. 

Zbardhœlhên  :  ouzbardhœlhue , 
Kr.,  le  jour  a  paru  ;  tœ  zbar- 
dhœlhùerœtœ,  l'aube,  le  point  du 
jour.  V.  zbârth. 

Zbârth  :  zbârthi  drita,  Kr.,  la 
lumière  blanchit,  l'aurore  parut. 
V.  dzbàrth,  bàrdhœ. 

Zbœrthèn,  désagrafer,  débou- 
tonner :  yelhèknœ,  t'a  zbœrthé- 
fea  oùnœ,ch.,  ton  gilet,  puissé-je 
le  déboutonner  !  zbœrthûenœ  ly.où- 
lyetœ,  Kr.,les  fleurs  sont  écloses. 
V.  mbœrthén. 

Zboràk,  pi.  zboréky,  moineau, 
passereau  ;  appelé  aussi  zbk'i 
Perœiidisœ,  l'oiseau  de  Dieu.  — 
du  sb.,  zbor,  assemblée,  parce- 
qu'ils  sont  en  troupe  ? 

Zbrâsœtœ,  adj.,  vide.  V.  dzbràs. 

Zbrit,  descends  !  V.  dzbrês. 

Zboulycsœ,  Kr.,  révélation,  l'A- 
pocalypse. V.  dzboulyon. 

Zcmàn  (tk.),  temps,  alb.  kbhœ. 

Zéçkœ,  brun,  noirâtre  :  e  zéçka 
(oûnœ)  !  malheureuse  que  je  suis  ! 
V.  zi-ou. 

Zézœ,  f.  de  zi-ou  ;  sub.,  e  zéza 
— ,  couleur  noire,  le  noir. 

Zengin  (tk.),  riche,  alb.  i  pâ~ 
source  ;  zengilhœk,  richesse. 

1.  Zœ,  ao.  zoûra,  v.  irr.,  sai- 
sir, s'emparer,  commencer,  se 
mettre  à,  surtout  au  passif  :  t'a 
zœç,  empoigne-la  ;  zoûri  atœ 
edhê  s  e  lyinte  tœ  ikœnte,  il  la  sai- 
sit et  ne  la  laissait  pas  s'échap- 
per ;  zoûnœ  é  e  kyàinœ,   ils  -  se 


mirent  a  la  pleurer  ;  j>ass.  ziticm, 
zirem. 

2.  Zœ-ri,  pi.  zdbre ,  voix  ; 
rumeur,  bruit,  appel  :  tœ  digvàn 
zd'iw,  j'entends  ta  voix  ;  m'ou- 
zoù  zœri,  je  suis  enroué  ;  âp  zds, 
donner  un  avis  ,  faire  savoir , 
apporter  une  nouvelle. 

Zœmbràtœ  (Fy.),  zœmœrim,  la 
colère. 

Zœmœràk ,  irritable  ,  homme 
colère. 

Zœmœrœ,  à  Fy.  zœmbœrœ, 
cœur  ;  tout  l'intérieur  du  corps, 
comme  en  grec  xapota,  et  en  turk 
yurck  :  thrêt  zœmœra  nœnesœ 
sime,  le  cœur  de  ma  mère  crie, 
gémit  ;  i  hùri  çoùm'  nœ  zœmbœr' , 
il  lui  entra  fort  dans  le  cœur, 
gagna  toute  sa  faveur. 

Zœmœrbn,  irriter,  pass.  — 
onem,  se  mettre  en  colère  ;  ou- 
zœmœroùa  edhé  meytôney,  il  fut 
pris  de  colère  et  songeait. 

Zœmœrtœ,  qui  a  du  cœur,  de 
l'audace. 

Zœnœ,  pa.  de  zœ  :  grukœ  — 
zœnœ,  ch.,  quia  le  cou  occupé 
(par  des  joyaux),  paré  ;  tœ  zœnit' 
e  tœ  kôrhît,  Kr.,  le  commence- 
ment de  la  moisson. 

Zœrmoûrœtœ  ,  pi.  de  zyàrh  , 
H.,  feu,  feux  qui  brûlent  en  un 
endroit. 

Zgyàs,  peser,  tr.,  V.   rœndon. 

—  gr.  Çuyià'Çw. 

Zgycbe,  gale,  rogne.  —  lat. 
scabies. 

Zgyédhœ,  joug  :  vèr'-e  nœ  — , 
attèle-le  au  joug. 

Zgjiœron,  Kr.,  élargir,  ampli- 
fier. V.  gyèrœ. 

Zgyoûarœ,  éveillé'  ;  ndœnti  — , 
il  demeura  éveillé,  veilla.  V. 
dzfigbn. 

Zi-a  famine,  :  zia  pœr  boùkœ, 
la  disette  ;  vdés  ngà  zia,  mourir 
de  faim  ;  me  zi,  avec  peine  ;  à 
peine  :  me  zi  na  e  pânœ  sùtœ,  à 
peine  l'avons-nous  vu. 

Zi-ou,  f.  zézœ,  pi.  m.  zés,  det. 


103 


iœ  zézùo'  ou  tœ  zéstœ,  noir  ; 
noir,  fig.  malheureux  :  ngyèou  nœ 
:u,  elle  teignit  en  noir,  en 
signe  de  deuil;  tcbzèstœeAfrikcesœ, 
Kr.,  les  noirs'de  l'Afrique  : 
e  surit,  le  noir  de  l'œil  :  kyâimœni 
(kyâni  —  mœ)  tœ  zinœ,  ch.,  pleu- 
rez sur  moi,  l'infortuné  ;  mbàîl. 
z./\  porter  le  deuil  ;  tœ  zézatœ, 
calamités,  afflictions  ;  derœ-zi, 
poûnœ-zif  malheureux,  qui  esta 
plaindre. 

Ziafét  (tk.),  festin,  grand  re- 
pas. 

Zien,  bouillir,  fermenter:  si 
zieou  kyoztmύti,  quand  le  lait 
fut  bouillant;  tçôtç  zien,  quel- 
que chose  fermente,  c'est-à-dire 
il  y  a  de  l'agitation  dans  le 
peuple. 

Zihem,  zirem,  pass.  de  zcb,  être 
pris  ;  commencer,  se  mettre  à, 
s'entrebattre,  lutter,  se  quereller  : 
;  ''  zœri,  j'ai  la  voix  prise, 
enrouée  ;  kour  lu:  zihen  koùaylœ, 
quand  les  chevaux  se  battent  ; 
atœhérœ  zihey  kôrhœtœ,  alors 
commençait  la  moisson. 

Ziky,  det.  zigy-i,  pi.  zihytœ  et 
zigyœre-tœ,  balance.  —  gr.  Çu-^ç. 

Zilhkadé  (tk),  nom  d'un  mois 
arabe. 

Zilyt  (tk.),  petite  sonnette  en 
cuivre  qu'on  pend  surtout  au  cou 
des  chèvres. 

Zihjiiar, Kr.  Jaloux  :Perœndi~. 

—  gr.,  ÇrjXoç. 

Zindjir  (tk.),  chaîne. 

Zyârh,  pi.  <r,  et  à  Fy.  zyârhmœ 

—  i,  feu  :  su  zyârhœ  doùkenœ, 
combien  de  feux  voit-on?  V.  zœr- 
moùrœtœ. 

Zyarh-lyoûtœs,  Kr.,  adorateur 
du  feu. 

Zôgœ,  fem.  de  zàk,  poulet,  jeune 
poule  qui  n'a  pas  encore  couvé. 

Zôgœzœ,  dira.,  un  petit  .oiseau. 

Zok-gou,  pi.  zdky-tœ,  oiseau; 
petit  des  oiseaux  ;  zàgou  i  nàtœsœ, 
l'oiseau  de  la  nuit,  chauve-souris  ; 
zut/"  i  Perœndùœ,  moineau  ;   tsà 


zdky  tœ  klydtçkœsœ,  des  pous- 
sins ;    du  zdky  toûrtouyç,   Kr., 

deux  tourtereaux  ;  zôk  durai,  H., 
cochon  de  lait. 

Zànœ,  e  zona,  1°  dame,  maî- 
tresse, mère  :  e  zona  e  poûsit, 
la  propriétaire  du  puits  ;  2°  adj. 
f.,  capable.  V.  zôt. 

Zorkâdhe  ,  chevreuil.  —  gr., 
5opx<4ç,vg.  Çopxdéôt,  al?),  kaprt 

Zôrhœ,  ou  au  plur.  zorhœtœ, 
entrailles,  intestins,  boyaux. 

Zàt,  pi.  zôtœrœ  et  zotœrîri,  1" 
maître,  seigneur  ;  zàti,  le  Sei- 
gneur ,  Dieu,  surtout  chez  les 
Guègues  :  tœ  mœ  bœn  zàti  ncb 
mizœ,  ch.,  si  Dieu  me  changeait 
en  mouche  ;  e  lyà  zàt  nœ  gyithœ 
màlh  li"  tiyt  il  le  laissa  maître  de 
tout  son  bien  ;  ou  dblhi  zàt  koùn- 
drœ,  Kr.,  il  prit  leur  défense 
contre;  2°  adj.,  i  zàti,  fem.  e 
zona,  capable  :  nœ  yé  i  zàti  tœ 
vrâtç,  si  tu  es  capable  de  tuer. 

Zolœri,  qualité  de  maître,  sei- 
gneurie ,  titre  de  courtoisie  (comme 
en  grec,  ft  zùyivtiy.,  r,  coOÉvccia,  sou)    : 

ngàzœtœri1  tàbnde  noûkœndâhem, 

ch.,  je  ne  puis  me  séparer  de  ta 
seigneurie,  de  toi  ;  Kr.,  Mon- 
sieur :  —  Botta,  M.  Botta  ;  sei- 
gneur-, maître,  prince  :  ncè  —  i 
kéky  kyœ  ourdhœràn,  Kr. ,  un 
maître  cruel  qui  commande  ;  zo- 
tœrivcl  è  çœrbetôrœvet,  aux  maî- 
tres et  aux  serviteurs. 

Zœtœràn,  zotàn,  être  maître, 
s'emparer  de,  régner  sur. 

Zœtœrôte,  pour  zotœria  yàte,  ta 
seigneurie,  c'est-à-dire  tu.  toi,  se 
dit  entr'égaux  et  du  serviteur  au 
maître . 

Zotôhem,  zotânem,  promettre, 
garantir,  s'offrir  à  :  tœ  zotôhem 
kyœ  tœ  vin  kœtoît,)e  te  promets  de 
venir  ici  ;  flyorintœ  kyœ  mœ  ou- 
zotoûa  kyœ  mœ  yépie,  les  ducats 
qu'il  a  promis  de  me  donner  ;  e 
zotoûarœ  —  a,  promesse  :  kouitâ 
tœ  zotoùarat'  e  toûa,  songe  à  (te- 
nir) tes  promesses. 


104 


Z 


Zoulhâp,  bête  sauvage,  surtout 
le  loup,  par  euphémisme. 

Zoullwùm,  (tk.),  oppression, 
tyrannie,  iniquité. 

Zumbùlh  (tk.),  jacinthe. 


Zvéç,  déshabiller  :  iœ  zvêçnœ 
kesiknœ,  ch.,  ilst'ôtèrent  ta  veste  ; 
pass.  zviçem ,  se  déshabiller  ; 
zvêçourœ,  nu  ;  lœ  zvéçouraf  e  v(èn- 
ditî  Kr.,  les  côtés  faibles  du  pays. 


FIN. 


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