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MANUEL
UE LA
LANGUE CHKIPE
OU ALBANAISE
DU MEME AUTEUR
Poésies populaires serbes, traduites, etc. Paris, 1859,
Chansons populaires bulgares , en original et en traduction.
Paris, 1875.
Tous droits réserves.
IMPRIME RIE D. BARDIN, A SAINT-GERMAIN
MANUEL
DE LA
LANGUE CHKIPE
OU ALBANAISE
-A.TJC3-XJSTE DOZOW
CON.-5UL DE FRANCE
GRAMMAIRE — VOCABULAIRE — CHRESTOMATHIE
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PARIS
ERNEST LEROUX, EDITEUR
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE PARIS, DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES
VIVANTES, DES SOCIÉTÉS DE CALCUTTA, DE NEW-HAVEN
(ÉTATS-UNIS), DE SHANGHAÏ (CHINE), ETC.
28, RUE BONAPARTE, 28
1879
AVERTISSEMENT
Sans littérature, sans art, presque sans histoire, le peuple
albanais ou chkipetar ne sollicite guère notre attention que par
les obscurités de son origine. Peu nombreux et isolé au milieu
d'autres races, on pourrait le comparer à un de ces ilôts, soulevés
par des forces volcaniques et à une époque inconnue, du fond de
la mer, et dont la base est dérobée par les eaux où ils s emiettent
peu à peu aux investigations des géologues, curieux d'en étudier
la structure. La langue, qui sépare les Albanais du reste du
monde, paraîtrait devoir fournir la clef de leur descendance et
nous révéler d'où ils viennent. Mais cette langue, mosaïque
étrange de pièces qui semblent partout empruntées, n'offre au
premier aspect qu'une autre énigme bizarre et indéchiffrable.
Aussi, en mettant à profit un séjour prolongé en Épire, pour
rassembler d'abord, et ensuite pour coordonner les matériaux qui
composent ce livre, mon but principal a-t-il été de fournir aux
ethnographes et aux philologues, aux albanistes (il faut risquer le
mot), s'il en est, quelques éléments de plus pour la solution du
problème. C'est une entreprise où, toute modeste qu'elle soit, je
m'étais, pour mon malheur, engagé trop à la légère. Recueillir
des contes, des chansons, des proverbes, était en effet tout ce que
je m'étais d'abord proposé de faire, mais je n'avais point réfléchi
que, pour mettre par écrit correctement quatre mots d'une langue
quelconque, il faut posséder la grammaire de cette langue d'une
manière presque complète et surtout précise. En un mot, je me
— r> —
suis vu entraîné , sans en avoir eu aucunement le projet,
à étudier l'albanais. De là l'Essai grammatical, dont la rédaction
a marché de front avec la réunion des textes; essai qui est
complété par un Vocabulaire comprenant tous les mots que ceux-
ci renferment ou qu'il m'a été donné de recueillir dans le com-
merce oral '. Les trois parties de l'ouvrage, tout imparfait qu'il
soit, étant rédigées cm vue l'une de l'autre, pourront, si je ne
me trompe, donner au curieux une notion suffisante, sinon com-
plète, du génie de la langue chkipe ; c'est l'idée qui m'a soutenu
dans un travail long et souvent pénible. La préface de la gram-
maire rendra compte du système orthographique que j'ai été
conduit à adopter, faute de mieux, et que je me suis efforcé de
rendre rationnel et intelligible, à la différence de la plupart de
mes devanciers 2.
La prétention avouée, mais suspecte à bon droit de la part
d'un étranger, de donner des testi di linrjua irréprochables, sinon
quant au style, du moins sous le rapport de la correction, a be-
soin d'être justifiée, et c'est ce que je ferai tout à l'heure. Mais
d'abord il est à propos de dire quelques mots de ce qui représente
chez les Albanais la littérature populaire (d'autre, ils n'en ont
pas), c'est-à-dire de leurs chansons et de leurs contes, dont
j'offre ici au public d'assez nombreux spécimens.
Ces deux genres de productions, dont un seul, les chansons,
doit à la versification une forme déterminée et à peu près stable,
portent des noms d'origine latine ou italienne; car le verbe kœn-
dôn, chanter, d'où kœnyœ, chanson, dérive de cantare, de même
que dans prdlhœ ou pœrdlhœ, récit, conte, on croit reconnaître
l'italien parola 3. Ce qui les différencie surtout, au point de vue de
l'originalité et de l'intérêt qu'ils pourraient avoir pour nous, c'est
l'empreinte musulmane que, par malheur, la chanson porte à un
haut degré, tandis que le conte, si on en excepte un petit nombre
1. A ces mots il en sera ajouté un assez grand nombre, pris dans les li-
vrets de Kristophoridhis.
2. Je fais dès à présent exception , sous certaines réserves à exposer,
pour deux ouvrages auxquels j'aurai souvent à me référer : les Etudes alba-
naises (albanesische Studien) de M. Hahn, Jena, 1854; la Grammatoloyia
comparala délia lingua albanese, Livorna, 1864, par un Albanais d'Italie,
M. D. Camarda; et avant tout, pour les publications de C. Kristophoridhis.
Voy. plus bas.
3. Cependant les Albanais de Sicile disent pougliâre.
de détails et des conceptions évidemment empruntées aux Mille
et une nuits, conserve un air <l<i parenté avec les iictions de pro-
venance indo-européenne. Dans les chansons en outre la propor-
tion des mots turcs est bien plus considérable que dans le lan-
gage non versifié, tellement que parfois on pourrait presque dire
d'elles que ce n'est déjà plus de l'albanais et que ce n'est pas en-
core du turc. Je fais appel au jugement des personnes qui ont eu
la patience de lire, fût-ce dans la traduction allemande, quelques-
unes des élucubrations de Nessim 4, fades imitations du Divan de
Sadi ou d'autres poètes mystiques, dépaysées dans les froides
montagnes de l'Albanie. Pour moi, le dégoût m'a pris assez vite,
et quoique aimant autant que personne la poésie, j'avais renoncé
à me fatiguer pour courir après ce qui le plus souvent en avait
tout au plus la forme. Cette chasse devenait une déception, et je
n'avais pas attendu, pour l'abandonner, que le seul Albanais de
Turquie, qui aujourd'hui cultive sa langue maternelle, Constan-
tin Kristophoridhis, d'Elbassan 5, me fit l'aveu que ses compa-
triotes manquaient totalement du génie poétique.
Ce jugement sévère, qui s'applique aussi aux morceaux don-
nés par Reinhold 6 (il est inutile de parler du fragment informe
qu'on trouve dans les notes de lord Byron), doit être mitigé peut-
être en ce qui concerne les Albanais d'Italie. Tout au moins y a-
4. Hahn. Études alb., 2e partie.
5. Kristophoridhis (c'est ainsi qu'il écrit son nom), Kf.arcçcpîS''.; a été l'un
des deux maîtres de M. Hahn (l'autre, Apostoli, exerce ajourd'hui à Iannina
la profession de chirurgien empirique), et celui qui lui a fourni tous les ma-
tériaux en matière de langue, de coutumes, etc., pour la partie guégue de son
ouvrage. Aujourd'hui agent de la Société biblique de Londres, il traduit pour
elle et a déjà fait imprimer (à Constantinople, chez Boyadji): 1° le Nouveau
Testament, en dialecte guégue (un langage composite, sauf pour le troisième
évangile, qui est en pur parler d'Elbassan); 2° le Psautier, en guégue et en
toske. Il a publié aussi, dans les deux dialectes, une histoire de l'écriture
sainte, avec des illustrations anglaises, un abécédaire et un petit catéchisme
(kâticr otwgy'ilhalœ). Les publications guégues sont en caractères latins,
adaptés à l'albanais, et les toskes en lettres grecques mêlées de lettres la-
tines, selon le système de Hahn, mais amélioré et rendu presque irréprochable.
Kristophoridhis travaille aussi depuis vingt ans à la composition d'un grand
dictionnaire albanais-grec, pour lequel il me disait avoir déjà réuni environ
40,000 mots; nombre qui ne peut s'expliquer que par la variété des dialectes.
Là-dessus il n'y aurait pas plus de quatre cents mots slaces.
6. neXaG-fixâ, ou Noctes Pelasgicse, Athènes, 1855.
t-il plus de souffle, de variété et d'imagination dans les Rapsodies 7
éditées et traduites par M. G. de Rada, auteur lui-même décom-
positions assez nombreuses et de longue haleine, dont les titres
seuls me sont connus8. Seulement l'éditeur n'ayant fait connaître
aucune des circonstances dans lesquelles furent recueillies ces
Rapsodies, soumises d'ailleurs à un arrangement tout à fait arbi-
traire et probablement forcé, on ne peut se défendre d'un soupçon
sur l'origine vraiment populaire des pièces de ce recueil, dont j'ai
cru pourtant pouvoir extraire un morceau, transcrit à ma manière
(car l'orthographe de l'original est tout à fait amphigourique 9).
Quoi qu'il en soit, les chansons albanaises peuvent se diviser
en deux genres, les chansons héroïques et celles de fantaisie. Les
héroïques roulent sur des faits de guerre et sur les brigands.
Les spécimens tombés dans mes mains sont des plus pauvres
et celles qu'a publiées M. Jubany 10 ne sont pas très-supé-
rieures, quoique faites en général avec un certain art et dans
une forme où se trahit clairement l'imitation italienne; pauvreté
qui étonne chez un peuple naturellement belliqueux, et qui offre
le contraste le plus frappant avec la richesse en ce genre — en
poésie héroïque — des nations limitrophes. Skanderbey lui-même
s'il a jamais été chanté par les poètes nationaux, est oublié au-
jourd'hui; Kristophoridhis, que j'ai vu l'année dernière sur le
lieu qui fut le théâtre des exploits de Jean Castriote, ne con-
naît aucun chant où il figure, et c'est en Italie seulement qu'on
peut trouver un écho de sa pure renommée ll.
L'amour a un peu plus heureusement inspiré l'esprit albanais
dans ces chansons que j'ai appelées de fantaisie, et qui compren-
nent aussi des couplets satiriques. Il n'y a probablement aucun
peuple chez lequel il n'ait jailli au moins du sentiment de l'amour
7. Rapsodie d'un pocma albanese, raccolte nelle colonie del Napoletano,
tradotte da Girolamo di Rada, etc. Firenze, 1866.
8. Ganti di Milosao, figlio del Despota di Scutari. — L'Albania dal 1460
al 1485. — Serafina Tbopia, Canti, Napoli, 1836-1847.
9. C'est la Chevauchée funèbre (titre que j'emprunte à M. Alfred Ram-
baud), dont la traduction se trouve dans mes Chanso?is bulgares, p. 327. (Le
voyage du mort.)
10. Raccoîta di canti popolari albanesi, Trieste, 1871. — C'est sur la version
italienne, ajoutée au texte, que M. Hecquard, dont M. Jubany était le drog-
mau, avait fait les traductions qu'on trouve dans sa Haute-Guégarie,
il. Voyez les Rapsodie,
— 9 —
un peu de ce qu'on pourrait appeler la beauté du diable en poésie;
il est difficile que sous cette influence la jeunesse ne rencontre
point parfois une veine de grâce, de naïveté, voire de malice spi-
rituelle.
Les beïts ou quatrains offrent peut-être ce qu'il y a de mieux
en ce genre, ils répondent aux distiques des Grecs, forme
dont j'ai aussi réuni deux ou trois spécimens (nos 26-29); mais ce
n'est pas seulement par le nom {bé'it est arabe) que l'influence
orientale s'y trahit. Le birbil ou rossignol, le fade bulbul des Per-
sans, y reparait trop souvent avec un rôle conventionnel.
Parmi ces be'its, les plus curieux sont du genre pédérastique et
se rapportent à ce que M. Hahn, qui en a lui-même imprimé plu-
sieurs, appelle « die dorische Knabenliebe 12 », c'est-à-dire un amour
purement platonique entre jeunes gens. Les renseignements que
j'ai obtenus confirment cette opinion sur la nature de la passion
exprimée; autrement il n'est pas besoin de dire que j'eusse entiè-
rement laissé de côté cette nouvelle Muse de Straton}3. Seulement
quand mon devancier remonte jusqu'aux Doriens pour trouver
l'origine de ces amitiés exaltées, il ne fait pas attention que tous
les mots, arçik, dulbèr, pouçt, marquant la relation réciproque
entre les deux amis sont orientaux u, et on est porté à ne voir
dès lors dans cette relation que l'expression adoucie et purifiée des
mœurs musulmanes. Voici au reste en quoi consiste et comment
s'établit ce lien d'affection. Dans quelques villes et bourgades de
l'Albanie centrale, les jeunes gens ont coutume, c'est comme une
mode, de s'éprendre d'un garçon plus jeune qu'eux, qui règne en
tyran sur leur cœur ou sur leur imagination, mais qui traite avec
le plus profond dédain les manifestations les plus exaltées de la
passion dont il est l'objet; le dulbèr n'accorde pas une parole ni
même un regard à V arçik qui n'a d'autre soulagement que des ef-
fusions lyriques, lesquelles portent le témoignage de ce que je
viens de dire. (Voy. les nos 8 et suiv.) Le mariage de celui-ci
met complètement fin à cette liaison unilatérale en quelque sorte,
et c'est apparemment au tour de l'objet aimé de soupirer mainte-
nant pour quelque autre cruel. Et ce n'est point, qu'on le sache,
12. Études alb., impartie, p. 166.
13. Voyez l'Anthologie grecque.
14. Arçik est la corruption d'un mot arabe, les deux autres sont
persans,
— 10 —
parmi 1<>s musulmans que règne cette singulière coutume; Tinfor-
raanl de M. Hahn était un chrétien d'Elbassan 15, et les beïts qu'on
trouvera ici sont l'œuvre d'un jeune homme appartenant à la
même religion, d'un boutiquier de Pœrmét, petite ville d'Épire à
une vingtaine de lieues au nord d'Ianina, lequel ne se doutait
guère de la publicité qui les attendait; le parent de l'auteur, qui
me les a dictés, n'y voyait rien que de naturel et n'y soupçonnait
aucune impureté.
Les seuls contes albanais publiés jusqu'ici, au nombre de cinq
et très-courts, l'ont été par M. Hahn qui, en outre, a ajouté la
traduction de quelques autres à celle des contes grecs 16. En pré-
sence de la rareté des textes albanais, on trouvera donc peut-être
opportune la mise au jour de la présente collection qui, en
augmentant le nombre des mots déjà connus, aura aussi l'avan-
tage d'exemplifier la phraséologie et de présenter la langue de
la prose dans sa libre allure, nécessairement guindée par les né-
cessités de la traduction et par l'imitation d'une pensée et d'un
style étrangers, dans la version du Nouveau-Testament 17, jus-
qu'ici source principale où ont puisé les albanistes. En atten-
dant que je puisse faire paraître la traduction de mes contes,
on trouvera ici un index destiné aux personnes assez nombreuses
qui s'occupent de mythographie comparée.
Ceci est pour l'élément merveilleux, mais à un autre point de
vue, je dois dire dès à présent qu'ils réservent une déception
aux personnes qui croiraient y trouver une peinture des mœurs
et surtout des coutumes des Albanais. En cela au reste ces
contes ne forment pas exception aux productions du même genre
qu'on a recueillies en si grand nombre chez presque tous les
peuples du globe. Dans les fictions vraiment populaires, c'est
pour ainsi dire l'homme abstrait qui s'offre à nous, l'homme, bon
ou mauvais, mais réduit aux qualités les plus essentielles de sa
nature. L'organisation sociale y est aussi la plus simple; ce
monde imaginaire n'en connaît pas d'autre qu'un despotisme im-
bécile, mais tempéré, si l'on peut dire, par l'amour et la fortune,
les rois y épousent des bergères, et réciproquement; la chance,
15. C. Kristophoridhis.
16. Griechische und albanesische Mœrchen, Leipzig, 1864.
17. Il s'agit de la traduction toske, publiée à Corfou en 1827, et réim-
primée à Athènes en 1858.
plus encore que le courage, l'intelligence ou la beauté, conduit le
manant jusqu'au lit des princesses et jusqu'à la royauté : sorte de
procédé instinctif par lequel la conscience du peuple rétablit
l'égalité naturelle de la naissance. Mais sous quel ciel, en quel
lieu se déroulent les événements, au fond toujours si semblables,
c'est ce qui n'apparaît point, tout au plus si quelque phénomène
météorologique, la mention de la neige par exemple, nous ap-
prend qu'on est au nord et non pas sous 1 equateur.
On sent la main de l'arrangeur, d'un arrangeur trop spirituel
parfois, dans les trop longs récits de Mmo d'Aulnoy, comme dans
les petits chefs-d'œuvre, plus conformes au genre, de Ch. Perrault;
ils appartiennent clairement à une époque, celle du Roi-soleil, le
nec pluribus impar est la devise même de Riquet à la Houppe. Les
uns et les autres pourtant avaient une base populaire, un fond
dont les deux auteurs cités devaient la première connaissance à
leurs nourrices, et déplus ils sont, à l'exception du Pcntamerone
du Napolitain Basile, les plus anciennes productions de cette
sorte publiées dans le monde moderne, après les spécimens
laissés par les anciens, depuis Hérodote jusqu'à Pétrone et
Apulée. Aussi, et je saisis l'occasion de le dire, y a-t-il lieu de
s'étonner de l'oubli dédaigneux où les ont laissés les mytho-
graphes étrangers. L'élégance de la forme serait-elle donc un
crime irrémissible? Cependant si le Petit Poucet et Peau d'Ane
renferment des éléments scientifiques, c'est aussi bien dans la
rédaction française un peu fleurie, que dans celles, plus naïves
peut-être, des frères Grimm ou en cinq ou six autres langues et
dont les principaux détails, rangés par M. Hahn en un tableau
comparatif, ont fourni une nouvelle application de la statis-
tique 18.
Pour les contes albanais non plus le temps et le lieu n'existent
pas; à peine si4 là même où le fond ne semble pas de provenance
musulmane, quelque titre de fonction ou de dignité nous avertit
que nous sommes sous le régime turc; de même que la couleur
générale des compositions de Perrault trahit, avec l'usage des
titres nobiliaires, la brillante et monarchique époque de
Louis XIV, ainsi du nom de derviche, de cadi, de pacha, ce der-
nier parfois clairement substitué à celui de mbret (roi); on n'est
18. Préface de l'ouvrage précité,
plus heureux comme un roi, mais l'existence d'une femme de pacha
di vient l'idéal proposé à une jeune fille par la vieille qui veut la
séduire (conte u°2). Il est tel récit plaisant (le n° 32) qu'on dirait
traduit du persan, quoique d'ailleurs l'intention comique ne fasse
pas plus défaut ici que chez les autres peuples, et constitue une
division du genre. Pour le surplus, c'est en vain, comme je le
disais tout à l'heure, qu'on chercherait dans ces récits, délasse-
ment des Albanais, trace des coutumes qui les caractérisent
comme nation : la vendette ou le sang (gydkou), qui les décime, la
division en clans, l'habitude de pleurer les morts, de s'expatrier
dans un but de spéculation ou de se louer pour le service mili-
taire La mise en scène, assez fréquente et sans aucune idée de
blâme, des voleurs, forme peut-être le trait le plus saillant de
mœurs, portant -d'ailleurs une couleur excessivement simple, et
qui permettent par exemple à un roi de fréquenter le café, comme
un simple mortel (conte n° 2).
Il importe maintenant de dire comment et de qui j'ai recueilli
les textes présentés ici au public.
Les contes, il convient d'employer seul ce mot, comme pen-
dant de l'allemand Mârchen, puisque les fées n'en sont pas un
élément indispensable, les contes passent en général pour être la
propriété exclusive des femmes, des vieilles surtout, et des nour-
rices. Hahn, dans l'introduction fort intéressante de l'ouvrage
cité en dernier lieu, atteste que durant un long séjour en Grèce
et dans des circonstances qui le mettaient en rapport continuel
avec la classe populaire, il ne lui a pas été possible d'entendre un
seul conte de la bouche d'un homme. C'est par la promesse de ré-
compenses pécuniaires qu'il est parvenu à se procurer les origi-
naux écrits dont il a donné la traduction, et il tire de là des consé-
quences aboutissant à une théorie ingénieuse mais peut-être
exagérée, sur les difficultés que rencontre la migration des fictions
de peuple en peuple. Tout au moins je connais un homme, — il
était naguère dans ma maison, c'était un de mes kavas, musul-
man, né à Prévéza d'une mère grecque et d'un père albanais,
échappé jadis au massacre des Gardikiotes par Ali-Pacha, — qui
sait l'une et l'autre langue, mieux le grec, et a en outre la mé-
moire très-bien garnie de contes, qu'il ne fait aucune difficulté de
dire, dans son jargon gréco-épirote.Et parmi les nombreux Alba-
nais aussi bilingues, on en trouverait sans doute plus d'un autre
— 13 —
également propre à servir d'agent de transmission entre les deux
peuples, dont les fictions présentent d'ailleurs la plus grande res-
semblance. Parmi les quatre élèves du gymnase d'Ianinaque j'ai
eus successivement pour maîtres et sous la dictée de qui j'ai écrit,
les uns m'ont répété ce qu'ils avaient appris dans leurs familles,
un autre s'en allait le soir dans une auberge fréquentée par les
voyageurs de son pays, et s'y faisait raconter ce qu'il me rap-
portait le lendemain. Une seule fois, pris au dépourvu, il m'a dit en
albanais un conte (c'est le n° 9), qu'il ne connaissait qu'en grec. La
répugnance à dire des contes, fondée généralement sur la crainte
du ridicule, ne parait donc pas si grande ici que parmi les Grecs.
Comme cela a été indiqué plus haut, je ne me suis point
adressé à des personnes de bonne volonté ponr obtenir des pièces
manuscrites (chose d'ailleurs d'une excessive rareté en Albanie),
et les publier telles quelles. Le regretté M. Grimblot m'avait
bien remis un petit nombre de chansons, qu'il s'était jadis pro-
curées à Monastir, à l'époque où il y remplissait les fonctions de
vice-consul, et qui étaient accompagnées d'une traduction
grecque, fourmillant de mots turcs à peu près autant que l'ori-
ginal; le motif et la platitude du fond ne m'ont permis dé-
faire que deux ou trois emprunts 190 A part cette exception, il
n'est rien, chansons, contes, le morceau étendu sur les Coutumes
du mariage à Pœrmét, et le reste, il n'est rien que je n'aie écrit
moi-même, — et cela en exerçant un contrôle perpétuel et sur
les mots et sur la syntaxe et parfois même sur la rédaction, —
sous la dictée d'un Chkipetar, notamment des quatre étudiants
dont il a été question plus haut, et qui s'étaient plies à ma fan-
taisie, tout extraordinaire qu'elle leur parût peut-être. Ces jeunes
gens savaient passablement le grec, en connaissaient la technologie
grammaticale, et c'est par l'intermédiaire de cette langue qu'ils
ont pu me fournir les explications pratiques les plus nécessaires ;
quant aux théoriques, il en est que je cherche encore, même
après de persévérantes études. On me comprendra, si l'on songe
qu'aucun Chkipetar de Turquie , à l'exception de Kristophori-
dhis 20, n'a encore réfléchi sur sa langue, ne sait l'écrire et
19. Entre autres la première des chansons diverses, et plusieurs des
extraits. Le nom de Gortcka, la xdpufrx des Grecs, qui y revient plusieurs
fois, en indique la provenance.
20. Mon ouvrage était déjà terminé, quand j'ai eu occasion de voir Kris-
- 14 —
ne croit possible ou même utile de le faire; s'il a le goût et le
moyen de s'instruire, il n'aspire (je parle des chrétiens) qu'à pos-
ler le grec, seul instrument d'éducation qu'il ait à sa portée.
Éloigné de ses parents, c'est en cette langue qu'il communique
avec eux
Comme tous les idiomes, surtout ceux qui ne sont point cul-
tivas, l'albanais se partage en une infinité de dialectes, plus ou
moins caractérisés. Il en sera dit quelque chose dans la préface
de la grammaire. En attendant, j'ai indiqué avec soin la prove-
nance de chaque morceau, car mes maîtres n'étaient point tous
du même pays, et leur parler offrait dès lors d'assez notables dif-
férences, qui seront exposées en leur place. Le hasard m'ayant
fait tomber d'abord sur deux natifs de Pœrmét, c'est le dialecte
dominant dans cette petite ville, dont j'ai donné l'exposition
grammaticale. Celui qui s'en éloigne le plus est celui de Fyèri 21.
Tous deux offrent à leur tour des divergences avec le parler des
Rœza, ou comme Hahn écrit, des Rica, qui sert de base au travail
de ce philologue.
Ces jeunes gens par contre étaient tous chrétiens, et c'est un
fait qu'il ne faut pas perdre de vue pour apprécier les productions
dont je leur dois communication. Elles montrent, les chansons
surtout, et par les mots turcs qui y abondent, et par l'empreinte
musulmane dont elles sont marquées, à quel point les façons de
penser et de parler de la race conquérante ont pénétré chez les
Albanais mahométans et de là chez leurs frères séparés d'eux
par les croyances. Ce sont les premiers qui donnent le ton évi-
demment, et les chrétiens, tout en restant attachés à leur culte,
les ont pris, en matière poétique, comme arbitres incontestés du
goût.
Comme ce n'est point cependant pour apprendre des mots
turcs ou même grecs, plus ou moins défigurés, qu'on étudie l'al-
banais, j'ai cru bon, sans préjudice du vocabulaire, où les diverses
étymologies seront données, autant qu'il me sera possible de le
faire, d'indiquer, dans les chansons, tous les mots turcs ou dé-
tophoridkis à Tirana, en mai 1874; ses publications n'ont pu me servir que
pour un travail de révision. Venues plus tôt entre mes mains, elles m'au-
raient épargné des peines infinies, si toutefois elles ne m'eussent fait renon-
cer à l'entreprise commencée.
21. Bourg situé sur le chemin de Bérat à Avlona.
rivés du turc, en entendant par ce mot, bien entendu, tous li s
éléments tartar, arabe ou persan, qui entrent dans la composition
de l'idiome osmanli actuel.
Je dois ajouter que Kristophoridhis croit possible de purger sa
langue maternelle de tout emprunt étranger, et il est certain
qu'il parait y avoir à peu près complètement réussi dans ses
traductions bibliques ou ses livrets élémentaires, en remplaçant
les mots turcs surtout, par des mots albanais, ou bien qui sont
effectivement en usage quelque part, ou bien qu'il a lui-même
créés. Il m'avait même complaisamment offert de purifier de la
même façon mes contes, mais l'éloignement ne m'a pas permis
d'accepter ce service, et je les donne tels que je les ai reçus, non
sans regretter que les Albanais ne soient pas plus puristes.
A. D.
Mostar (Jlertzégovine), le 15 novembre 1875.
ALPHABET ALBANAIS
EMPLOYÉ DANS LE MANUEL.
(Voyez la grammaire.)
a
pron
. a.
b
b.
d
d.
'
dh
K
grec,
th
anglais dans that
e
e,
è.
œ
cû
, eu, dans
meute,
heure.
f
f-
0
9,
dans
gant, toujours dur.
— 10 —
gy
gui, dans figuier.
h
h, fortement aspirée.
i
II
t.
y, dans yeux, ï, dans naïade.
i
;', dans jour.
k
h, c dans corps.
i>y
qui, dans banquier.
Ut
/ gutturo-palatale, l barrée des Polonais.
in
li, dans lièvre, gl italien.
■m
m.
n
n.
n
n gutturale dans sanglier; y grec dans ayxupa; ex:
kœngœ.
ïi
n espagnol, gnt dans vigne.
0
b, 6, dans botte, fort; tôt.
V
P-
r
p grec, r frisé.
rh
r français, plus fortement articulé.
s
5, dans soie, toujours dur.
Ç
ch, dans chien; ex. : çeç, pr. chéche, le sol.
t
t.
th
Ô grec, th anglais dans tlmmb.
ts
ts, zz italien dur dans ragazza, zio.
tç
tch, ch anglais dans church.
ou
ou.
u
u.
V
V.
z
z, dans lézard.
Les voyelles sont longues ou brèves; e et o ont le son ouvert
ou fermé; œ = eu, est toujours ouvert.
Les consonnes ne sont jamais muettes; elles conservent inva-
riablement leur son naturel.
PREMIÈRE PARTIE
CONTES, CHANSONS
ET AUTRES TEXTES INÉDITS
MANUEL
DE LA
LANGUE CHKIPE
OU ALBANAISE
CONTES
i
FATIMÉ.
Kyénœ tri môtra, iïœ nga atô ra'e vôgœlya kyœ kyoûhey Fa-
tiraé, içte m'e boûkourœ nga tœ dûa. Doûalhœ nœ ditœ é pûetnœ
dielliinœ, « dielk moré dielh, tsilya œçtœ m'e boûkourœ? » —
« Fatiméya. » E lyûenœ me tçemtçé é pûesinœ prâpœ dielliinœ
ditœnœ e nésœrme; dielhi Fatiménœ pœlykyéou. Meytônenœ
môtratœ tç t' i bœinœ, tliônœ me vétœ tœ ti'ire, « nésœr tœ bœimœ
sikoûr to tœ vémi pœr droû, edhé néve tœ dâlyimœ mœ pœrpâra
nga Fatiméya, edhé t' i thémi kyœ : koû tœ vârimœ néve koûn-
goulhinœ, atyé tœ na gyéntç. » Kœçtoû e gyétnœ me djais edhé
tœ nésœrmenœ i thônœ Fatimésœ, « fçi çtœpinœ edhé hâyde tœ
présimœ droû, edhé néve yémiatyé koû tœ kémi vârtourœ koûn-
goulhinœ. » Çkoûanœ môtratœ edhé Fatiméya, si fçiou çtœpinœ,
vâte atyé tek kiçinœ vârtourœ koûngoulhinœ. Me tœ vâtourœ
kœrkôn kœtoû kœrkôn kœtyé, s moûnt tœ gyénte môtratœ, se
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môtratce nga fiœ oûdhœ tyétœr Içinœ kthûerœ nœ çtœpi. Nœpœr
nul h érdhi rhotoulh tœ gyénte ndônœ oûdhœ; po s gyéti dot
gyérsa ouérh. Aère hipi nœ mâyœ tœ nœ lyizi edhé pœr sœ ly ar-
gon çé nœ çkœndiye, nga hâlhi vâte atyé edhé me çoûmœ ridjâ
rûri brœnda mœ nœ çîœpi.
Po ayô çtœpi kyé konâk duzét kapedâneve; atâ nâtœnœ
vithninœ edhe ditœnœ kthéneçinœ nœ atœ çtœpi. Pas zakônit
kyœ kiçinœ, érdhœ nœ çtœpi edhé atœ ditœ edhé me tœ rœnœ
pôrtœsœ me dufek ouhâp edhé rûnœ brœnda, edhé me tœ ndœn-
tourœ érdhi kôha e boûkœsœ, çtroûanœ mirœ mirœ edhé voûnœ
gyelhœratœ. Metœ vœnœ nœ gôyœ koupœtoûanœ kyœ gyélhœ-
ratœ s kyénœ nga dora e husmekyârit 'se kûy kiç vœnœ tœ
bœnte gyelhœratœ Fatiménœ, kyœ i kyé dhé sevdalisourœ). I
thônœ husmekyârit kyœ, « ti ké neri brœnda? » Kûy noûkœ dôn-
tey tœ trœgôntey, po mœr sœ foûndi ou thôtœ tœ vœrtétœnœ.
Aère dôninœ sitsilyido t'a mérhte groûa, po kyœ môs tœ bœninœ
ndônœ çérh, i a dhânœ husmekyârit, edhé kyœ aère délyte edhé
husmekyâri me 'ta, edhé Fatiménœ duzét kapedânetœ e dôninœ
si môtrœ, edhé i silhinœ nœ miyœ tœ mira.
Digyoûanœ môtratœ e sây kvyœ Fatiméya œçtœ edhé oumar-
toûa âkœ-koû. Ouhelymoûanœ çoûmœ edhé apofa-isnœ me ndônœ
trôpo t'a vdisninœ. Nœ ditœ i dœrgoûanœ fiœ gyerdân tœ flyorintœ
me nœ husmekyârkœ (e kiçinœ farmakôsourœ) kyœ, posa t'a vir-
tey tœ vdistey. Vétehusmekyârka e i thôtœ, (sikoûndrœ e kiçinœ
porositourœ môtratœ), fâlyœ me çœndét, edhé i dhâ gyerdânœ
edhé me tœ dhœnœ e yoûri, edhé atœ tçastvdiky. Viynœ kapedâ-
netœ edhé dzbrâsinœ dufékœ kyœ tœ hâpte pôrtœnœ, po mœ sœ
foûndmi e tçânœ me pahir si s digyoûanœ gyœ-kâfçœ, edhé rûnœ
brœnda, po me tœ rûrœ çônœ Fatiménœ çtritourœ nœ mes tœ
ôdœsœ. Lyekoûnt andéy lyekoûnt kœtéy, mœ sœ foûndmi i hé-
kyinœ gyerdânœ edhé me n-érœ oungyâlh. Pastây ou trœgôn ayô
nga se vdiky, edhé me tœ digyôuarœ i thônœ kyœ tyétœr hérœ
tœ môs tœ dhéksinœ gyœ nga môtratœ.
Po ditœnœ e dûtœ, si digyoûanœ môtratœ kyœ s vdiky, i
dœrgôinœ fiœ sôçœ me flyorin me atœ husmek^ ârkœnœ, edhé me
tsâ lyâyka kyœ e kiçinœ psoûarœ môtratœ, e gœnéou edhé e môri
Fatiméya, edhé si tsitôsi flyorintœ nœ rôbœ tœ sây, prâpœ vdiky.
Oukthûenœ nga tœ vyédhouritœ kapedânetœ me tœ çôkyinœ e
sây, edhé prâpœ e gyénœ tœ vdékourœ, prâpœ e kœrkôinœ nga
— 21 —
tœ kâtœr ânœtœ edhé i gyéinœ flyorintœ kyœ i kiç tsitôsourœ
nœpœr gvi tœ sây. Prâpœ e kœrtôinœ tsâ mœ tépœr, kyœ tçdô
kyœ dœrgôinœ môtratœ môs t'a kyâsiiïœ, po prâpœ ougœnûe, se
ditenœ e trétœ i dœrgoûanœ môtratœ (si digyoûanœ kyœ prâpœ
s vdiky) nœ ounâzœ, edhé môri Fatiméya edhé prâpœ vdfky
me tœ vœnœ nœ gyiet. Oukthiienœ nga tœ vyédhouritœ kapedâ-
netœ edhé prâpœ e gyénœ tœ vdékourœ; e kœrkoûanœ andéy
kœtéy, po s ou vâte nœ mcént tœkœrkôninœ nœ dôrœ edhé zoûnœ
é e kyâninœ.
Pastây e voûnœ brœnda mœ nœ kasélhœ edhé si e mbou-
lyoûanœ e voûnœ mœ nœ lyis kyœ pœrpôç kyé nœ goûrhœ. Nœ
ditœ seizi i mbrétit vâte nœ atœ goûrhœ t'i épte oûyœ kâlyit, po
kâlyi mœ tœ kyâsonrœ nœ pélhk ikœn edhé s moûnt tœ pinte
oûyœ (se brœnda nœ oûyœ doûkey hiyeya e kasélhœsœ). Kthé-
netœ seizi ta mbréti edhé i trœgôn te gyâou ; vête dhé mbréti
vétœ, edhé me tœikourœ kâlyi hôdhi sûtœ nœ oûyœ, edhé doûkey
hiyeya e kasélhœsœ. Porositi t'a dzbritninœ edhé e môri (si pâ
kyœ brœnda kyé nœ groûa boûkourœ), edhé e çpoûri é e mbûlhi
nœ nœ tœ ndârœ tœ tiy edhé ayô, si kiç çoûmœ kôhœ, zoûri é
lyigey edhé pas pâkœ ditœ i râ ounâza ga dora, edhé me tœ rœnœ
oungyâlh Fatiméya, edhé e môri mbréti groûa. — Oumblyâk é
outraçigoûa l.
II
LES SŒURS JALOUSES.
Kyé nos mbrét, na kiç tri tçoûpa. Pas vdékiyes' kœtiy hipœn
nœ tâktœ nœ tyétœr, edhé kûy vœ telyâly kyœ, atœ nâtœ kyœ
hipi nœ tâktœ, kyœ tœ môs tœ gyéndet' ndoneri me dritœ. Si
thœriti telyâlyi na bœnet' teptily mbréti edhé dély vétœ. Si gyes-
disi andéy kœtéy na vyén dhé nœ çtœpi tœ tçoûpavet mbrétit. Me
tœ hyâsourœ dœgyôn kyœ lhafôseçin fiera me yâtœrnœ, é thâ m'e
mâdhya kyœ. « Sikoûr tœ mœ mérhte moûa mbréti groûa, to t'i
bœne nœ sidjadé kyœtœ rhinœ gyith'askyéri edhé tœ tepœrônœ.»
1. Ou bien : Edhé atâ rairœ edhé néve mnc mirœ, formules finales des
Contes, comme Te. môs iç, en est l'initiale.
OO
E mésmya thôtœ kyœ, « tœ mœ mérlite moûa groûa mbrét,i to
t'i bœne 5œ tçadœre kyœ tœ mboulyônet' i tœrœ askyéri edhé tœ
tepœrônœ. - M'e vôgœlya thôtœ kyœ,« tœ mœ mârhœ moûa, to t'i
bœne 5œ diâlyœ é nœ tçoûpœ me ûlh. nœ bâlhœ, edhé me hœnœzœ
n.i' krahœroùar. » Me tœ digyoûar kœtô, tœ nésermen' na i thœ-
csél 1 yœ tœ tria edhé na i mérh grâ. M'e mâdhya, pas fyâlyœs'
kyœ kiç thœnœ na bœn sidjadénœ, edhé rhi nœ "tœ gyithœ
askyéri, edhé tepœrôn dhé nœ tsôpœ. Edhé e dûta prâpœ bœn
tçadœrénœ, edhé mboulyônet' gyithœ askyéri.
Pas tsa kôhœ oumbârs edhé e vôgœlya edhé na i vyén kôha
kyœ tœ pilhte. Nœ ditœ kour'to tœ pilhte ayô, mbréti kiç dâlyœ
(s na kyé atû). Me tœ ârdhour' pûet, tç pôlhi? Nai thônœmôtrat'
e tyéra kyœ, « kœlyûç mâtse kœlyûçmi. » Me tœ digyoûar' kœtô
na porosit kyœ t'a vinin' atœ nœ çkâlhœ, kyœ kouçdô kyœ tœ
rûnte t'a pçûtey. Edhé môtrat' atœ diâlyin' kyœ pôlhi m'e
vôgœlya bâçkœ me tçoûpœn', na i mbûlhin' mœ nœ kasélhœ edhé
i dœrgôinœ me nœ kopilye mœ nœ stréhœ lyôurni. Nœ dit' na
frûn nœ érœ e kékye edhé na héth kasélhœn' mœ tœ pœrtéyme.
M'ânœ tœ'téymekyé nœ moulin kyœ rhinte nœ plyâk me îïœ
plyâkœ. Kœtœ kasélhœn' me tœ pârœ plyâka e mérh é e cpie nœ
moulin. Hâpin' kasélhœn' edhé çônœ diâlyin' edhé tçoûpœn' me
ûlh nœ bâlhœ edhé me hœnœzœ nœ krahœroùar; me nœ tçouditœ
mâdhe i ndzierin' ga kasélha, edhé me atœ kyœ kiçin' i ouçkyé-
ninœ.
Pas pâk na vdés plyâka ; s ndçénti çoûmœ kôhœ edhé na i
vyén vdékiya dhé plyâkout, po nœ sahât tœ vdékiyes i thœrét
diâlyit e i thôtœ kyœ, « oûnœ, o bir, tœ rœféîi kyœ mœ âkœtç
çpélhœ kâm nœ fré, po kœtœ çpélhœ pa mboûçour' duzét dit' môs
t'a hâptç, nœ dô kyœ tœ bœiïœ fréri tç tœ doûatç. » Diâlyi, si
mboûçi duzét dit', vête nœ atœ çpélhœ edhé me tœ hâpour' na
gyén frénœ-Posâkyœ e môri nœ dôrœ frénœ i thôtœ kyœ, « doua
du koûay, » edhé atœ tçast na bœnen' du koûay, ou hipin' kyœ
tœ dû edhé vénœ me nœ frûmœ nœ vœnt tœ babâit tûre. Kœtoû
na zoûri kûy diâlyi îïœ kafené, edhé tçoûpa na rhinte mœ nœ
çtœpi .
Nœ kœtœ kafené, si kyé m'e mirœ, na vâte mbréti, edhé me
tœ rûrœ çé kœtœ diâlyin' me ûlh nœ bâlhœ. Nga boukouri' e atiy
na mbodhiset' mbréti tœ vinte nœ çtœpi mœ tépœr nga zakôni.
Vête nœ çtœpi edhé e pûesin', psé ombodhis? Thôtœ kyœ kiç
- 23 -
hâpour' nœ kafené fice diâlyœ, kyœ kyé kâkyœ i boûkour' kyœ s
kiç bœrœ vaki, edhé m'e tçouditesme kyé nœ ûlli kyœ kiç nœ
bâlhœ. Me tœ digyoûar' kœtô môtrat' (kyœ e kiçin' hédhour'
nœ stréhœ)koupœtoûanœ kyœ au œçtœ diâly'i môtrœsœ tûre. Hely-
mônen'me foùnt edhé atœ tçast meytônen kyûç tœ gyénin' ndôiïœ
trôpo kyœ tœ vdiste diâlyi. Tç bœinœ? na dœrgôinœ nœ plyâkœ
iule môtra atiy diâlyit, edhé i thôtœ ayô plyâka asây kyœ,
« vœlliâi lit s tœ dû tû, se au tœ tœrœ ditœn' rlii nœ kafené edhé
çœfrén edhé tœ Iyœ vétœm; po nœ kyôftœ kyœ tœ dô, t'i thoûatç
kyœ tœ tœ sfelhœ nga e boûkour' e dhéout nœ lyoûlye, kyœ tœ
Lyôtç edhé ti me 'tœ. Mbrœmavet kthénet' vœlhâi nœ çtœpi edhé
çémôtrœn'tœ sihisour'. E pûet,pse œçtœ kâkyœ sihisour'? I thô-
tœ kyœ, « koû mos tœ yém? moûa mœ lyœ mbûlhtour', edhé ti
andéy kœtéy mœ gyesdfs, po nœ mœ dô moûa, hiky nde e boû-
kour' e dhéout tœ mœ mârhtç nœ lyoûlye kyœ tœ gœzônem edhé
oûnœ si ti. » Kûy i thôtœ kyœ, « môs kf kyedér kour mœ ké
moûa, » edhé atœ tçast mérh frérin' edhé i bœnet' iïœ kâly,
poûn' e mâdhe, i hipœn kâlyit, edhé tek étsœnte na i dély pœpâra
nœ koutçédrœ.
Me tœ pârœ i thôtœ koutçédra k}rœ, « mœ vyén kéky tœ tœ hâ,
pandây tœ dourôiî yétœnœ tœnde. » Edhé diâlyi e pûet kyœ, « ngâ
tœ vête nde e boûkour' e dhéout? » Koutçédra i thôtœ kyœ, « o
bir, oûnœ s di, po hiky nde môtra ime e mésme. » Çkôn çkôn
kûy diâlyi edhé vête nde môtr' e mésme. Kœyô i dély pœrpâra
me niet kyœ t'a haute, po me tœ pârœ e lyâ nga boukouria kyœ
kiç edhé i thâ kyœ, « koû vête? » Edhé kûy trœgôn edhé i thôtœ
kyœ, « se a di oûdhœnœ e tœboûkoursœ dhéout? » Po edhé kœjrô
e dœrgôn nde môtr' e mâdhe. I dérdhet' kyœ t'a liante, po prâpœ
edhé kœyô, nga boukouria i érdhi kéky edhé e lyâ. Pastây si e
pûeti diâlyi pœr tœ boûkourn' e dhéout, i thôtœ kyœ, « si tœ veto
nde port' e asây, tœ fçitç pôrtœnœ kyœ tœ tœ hâpet' me çami
tœnde, edhé si tœ rûntç, brœnda, to tœ cote nœ aslhân edhé nœ
kyénky; aslânit t'i héthtç trou edhé kyéngit bâr. »
Vête dhé kûy edhé bœn gyith' atô kyœ e porositi koutçédra ;
fçfou pôrtœn' edhé ouhâp, i hôdhi aslânit trou edhé kyéngit bâr
edhé atœ tçast i lyânœ oûdhœ. Vête dhé kùy edhé mérh lyoûlyen'
edhé me tœ mârhœ mœ iïœ dakiké vête edhé i a çpie môtrœsœ.
Gugœzoûa môtra edhé zoûri tœ lyônte me 'tœ. Po s çkôn as nœ
ditœ edhé tœ nésœrmen' na dœrgôinœ plyâkœnœ môtrat' edhé
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kœyô e pùet kyœ, « a t'a sôlhi lvoûlyenœ? » edhé kœyô, si i thâ
tçoûpa kyœ e sôlhi, i thôtœ, « mirœ mirœ yé, môy biyœ, po tœ
kéçe dhé çaminœ e tœ boûkoursœ dhéout, to tœ yéçe mœ mirœ. »
Kœyô me tœ ârdhour' i vœlhâi, na zoé edhé kyân. E çé vœlhâi
edhé e pùet kyœ, tç kiç? Kœyô i thôtœ kyœ, «sadô tœ eglendisem
me lyoûlye, pa pâtourœ dhé çaminœ e tœ boûkoursœ dhéout,
noûkœ eglendisem si lyipset'. » Kûy kyœ môs tœ priçte kyéyfin'
môtrœsœ, na i îiipœn, kâlyit, edhé kyœ tœ môs tœ dzgyâtemi, vête
è c mérh edhé kthénet' nde môtra.
Tœ nésœrnen' si vâte diâlyi nœ kafené, na plyakôs edhé
çtriga plyâka, edhé gyéne e pûeti pœr çami. Pastây i thôtœ kyœ,
« lyoûm ti kyœ ké tœ tilhœ vœlhâ kyœ tçdô tœ doûatç, t'a sielh !
po kyœ tœ çkôntç ûmœr si paçéçœ, tœ tœ mérhte dhé tœ sônœn'e
çamisœ. » Prâpœ nisetœ vœlhâi pœr hatœr tœ môtrœsœ, edhé si
vâte nde koutçédr, e mâdhe, i thôtœ kyœ, « ti o bir, to tœ vétç
atyé, po tœ mârhte ti zônœnœ vétœ, s œçtœ kâkyœ kolhây ; po
vœçtrô mirœ tœ gyéntç ounâzœn', se nœ atœ e kâ gyithœn'
çpirtin' esây. »
Vête prâpœ, rûn brœnda edhé si çkôi nga aslâni edhé kyéngi,
vâte mœ lyârk edhé afrônet' nœ tœndârœ tœ boûkoursœ dhéout.
Me tœ kyâsour' e gyén atœ kyœ flyintey, i vête dhé nga dâlye
nga dâlye, i mérh ounâzœnœ. Me tœ mârhœ ounâzœn' dzgyônet
edhé pâ véten' kyœ iç lyidhourœ, se i kiç mârhœ ounâzœnœ.
Edhé niset' diâlyi bâçkœ me atœ edhé vénœ nœ çtœpi me nœ
tçâst, edhé me tœ pârœ ougœzoûa çoûmœ môtra e tiy.
Tœ nésœrmen' vâte prâpœ nœ kafené mbréti edhé mœ tœ
kthûerœ nœ çtœpi na porosit tœ bœnin' dârkœ, si kiç ziafét dia-
lyin' me gyithœ çtœpin' e tiy. Môtratœ porositin' aktçintœ kyœ
tœ bœninœ gyélhœrat' me hélym edhé e bœnœ. Edhé diâlyi, si
ouérh, na vâte me gyithœ tœ boûkourn' e dhéout kyœ e môri
groûa edhé môtrœn' e tiy, Po diâlyi me gyithœ tœ çôkyen' edhé
môtrœnœ s voûri nœ gôyœ, ndonœse mbréti i thôçte kyœ tœ
hâyœ, se e boûkour' e dhéout i kiç thœnœ kyœ gyélhœrat' yânœ
me hélym, po vétœm du hérœ nga oçâfi mbrétit.
Si sôsœnœ nga boûka, thôtœ mbréti tœ thôçte gyithœ koûç
nga nœ pœrâlhœ. Si na i érdhi râdha diâlyit, trœgôn tç i kiç
gyârœ ; aère koupœtôi mbréti kyœ au diâlyi kyé nga groûaya e
vôgœlyœ, kyœ nga tœ kalhœzoûant' e môtravet tyéra e kiç
hédhour' nœ çkâlhœ, atœ tçast na i mérh kyœ tœ dû môtratœ
— 25 —
edhé na i boéni kâtœr miyœ tsôpœra, edhé na e mérh prâpœ
groûa, edhé kœtcê diâlyinœ na e vcë nœ kcémbœ tœ tiy. —
Oumblyâk edhé outraçigoûa.
III
l'ours et le derviche.
Kvè nœ tçobân kyœ hiç nœ kopé me dhœn ; kûy kiç ndézour
me nœ ari kyœ i vinte dita nga dit' edhé i mérhte nga pésœ nga
gyâçtœ dhœn. Nœ dit' na çkôn nœ derviç nga ayô kopé; kœtiy
(si oupœrçœndôç me tçobânœ) i thôtœ tçobâni kyœ, « nœ ari s na
Ivœ nœ hâlh tœnœ, po dita nag dit' na vyén edhé to na màrhœ, s
œçtœ tçaré, nga pésœ nga gyâçtœ dhœn. » Derviçi i thôtœ kyœ,
« fét pœr fét oûnœ t'a vrâs, edhé gy œ-kâfçœ pa vrârœ s doua po
vétçme tre çékouy me gyizœ; » edhé tçobâni i dhâ çékouytœ kyœ
kœrkôi derviçi.
Ariou pas zakônit kyœ kiç érdhi kyœ tœ mérhtey dhœn. Me
tœ ârdhour i dély pœrpâra ariout derviçi edhé si e pôkyi zoûri
tœ hâhey me arinœ . tsilyi œçtœ m'i çœndôçœ. Ariou thôçtœ véten'
e tiy mœ tœ çœndôçœ. Derviçi gyéne i thôtœ kyœ, « oûnœtrœ trét
si edhé kœtœ goûrin', » edhé atœ tçast ndzôri nga tôrb' e tiy (me
nœ tertip kyœ môs t'a çinte ariou) nœ tôp gyizœ, pastây edhé
tyétœrin' edhé tyétœrin' edhé kyœ tœ tré ibœri si mielh. Outçoudit
ariou çoûmœ edhé môri dhé au nœ goûr tœ bârdhœ, po noûk' e
bœri dôt therime si edhé derviçi. Aère oubœnœ vœlhâmœkyœtœ
dû. Pas nœ tçikœ e môri ouria arinœ edhé i thôtœ derviçit tœ
inérhte ndôiïœ kâ tœ hânin' edhé kûy tœ vinte nœ pûlh tœ prite
droû. Derviçi i thôtœ kyœ, « hiky ti pœr kâ, se oûnœ s e bœn
kaboûlh tœ mérh nœ kâ, se oûnœ doua si ndôiïœ aslân. » Me kœtà
tertipe çpœtôi derviçi nga zaméti kyœ to tœ hikyte me kâ, edhé
vâte pœr droû ariou. Me te vâtour mœ nœ ergelyé rhœmbéou nœ
kâ edhé e hôdhi nœ krâ'. Po derviçi posakyœ vâte pœr droû, tç
bœri, mérh nœ pe edhé Ij'ith gyithœ lyizat' edhé bœney sikoûr
dônte t'i tçkoûlyte me nœ héreç (me nœ tœ hékyour). Hrét ariou
derviçin', po mœ s doûkey. Oungrit e vâte vétœ nœ pûlh edhé e
gyén derviçin' kyœ bœney hazœr gyôga tœ tçkoûlytey me nœ
hérœ lyizat'. Tcouditey ariou me vétœ tœ tiy edhé thôçtœ kyœ,
— 26 —
kûv kyœnga iï"1 miyœ hérœm'i mirœ nga oûnœ. I thôtœ pastây
derviçit, « tç dô gyithœ kœtô droû kyœ ko niet t'itçkoûlytç?
mérh 5'a dû déga edhé hâyde. » Po au i thôtœ kyœ, «oûnœ s yâm
i tilhi tœmârh dû droû,po nœ (16 mérh ti, » edhé atœ tçast tçkoûlyi
ariou du déga nga Bœ lyis, edhé kthénon' tek kiçin' kânœ, ezoûri
ariou edhé e préou kânœ.
Po pastây lyipsey kyœ t'apikyin'. I thôtœ àriout derviçi kyœ,
« oûnœ tœ vête pœr oûyœ edhé ti drith miç tœ kyœ tœ môs tœ lyô-
dhetç, » (i thé kœtœ, se s moûnte tœ dritlite nœ kâ kâkyœ tœ
mâth), mérh nœ lyekoûrœ edhévâte mœ nœ goûrhœ (ayô goûrhœ
kyé mœ nœ çkœmb), mboûç lyekoûrœn', po me tœ hédhour nœ
krâhœ, noûkœ moûntey t'a mbântey é lyeçôn lyekoûrœn' nga
krâhatœedhé e mbân sa tœ mos tœ tçpôn'ey. Priti ariou nœ sahât,
tœ dûtœn', mœ sœ foûndmi ounis vétœ edhé vête nœ atœ goûrhœn'
kiç vâtour edhé derviçi. Me tœ vâtour i thôtœ, « psé oumbo-
dhise kâkyœ çoûmœ? » Derviçi i thôtœ kyœ, « meytônem kyœ
ngré goûrhœn' me gyithœ çkœmb, po s'e sielh dot mirœ, se tœ
vin vétœm me lyekoûrœn' mœ vyén toûrp, po ngri-e tî mâkar
lyekoûrœn', » edhé ariou e héth nœ krâhœ edhé nisen' kyœ tœ
dû. Tek étsin' i thôtœ ariou derviçit, « hâ}Tde tœ zihemi, » po der-
viçi i thôtœ kyœ, « ikœkœtéy, se s e hâ clôt me moûa, » po mœ sœ
foûndi zihen'. E çtrœngôn ariou derviçinœ nœ hérœ me kâkyœ
foukyi sa i kœtsûen' sûtœ, e çé ariou derviçin' ga sourâti k}'œ
kyé i koûkjr posi gyâk edhé sût'-e tiy i kiçin' kœtsûer. E pûet é i
thôtœ, « psé oubœre kœçtoû? » I thôtœ derviçi kyœ, « edhé oûnœ
s di setç tœ bœn, tœ tœ héth nga k'yô ânœ, bœnè tsôpœra, tœ
tœ héth nga tyétœra tsâ mœ kéky. » I thôtœ aère arion, « aman
l}rér-mœ, » edhé e lyâ. Pas pâk vânœ tek kiçin kânœ edhé
çtroûan' é hânœ. Me tœ ngrœnœ dû kâfçitœ derviçi oungôp, é
e pûet ariou kyœ, « psé noûkœ hâ? » Pœrgyigyet kyœ' « tani s
kâm iïœ tçikœ kyœ hœngra kâkyœ dhœn kour vâita pœr oûyœ
(pa lyé tœ môs tœ kiç ngrœnœ as iïœ). Si sôsnœ nga boûka, i
thôtœ derviçit ariou, « hâyde tœ vémi nœ çtœpi time si mîky kyœ
}-émi, » edhé e rnôri nœ çtœpi. Me tœ vâtour porositi arion nœnen'
edhé môtrœn' kyœ kiç tœ mbréinœ sœpâtœn', se to tœ vrinte
miknœ k}-œ sôlhi, k}-œ tœ çpœtônte nga au kyœ içtey m'i çœndô-
çœ nga vétœ e tiy, edhé môtr' e ariout me tœ dœgyoûar vét' e i
thôtœ derviçit kœçtoû dhé kœçtoû.
Si oungris porositi ariou éçtroûanœ soûfrœn' edhé si hœngrœ
— 27 —
mfrœ inirœ rânœ e fléytnœ. Derviçi bœri sikoûr vàte atyé koû
kîçin1 çtroûar, pokûy vât' e oupçé nœ iiœ samâr t<:' fiœ gomâri
kyœkfçin'. Oungrit ariou nœ mes tœ nâtœs', edhé me tœ mârhœ
sœpâtœn' i ép tri kâtœr sœpâta edhé pandéou see préou edhé vàte
prâp'e rà.
Pa ngdMrœ mirœ ngrihet' ariou edhé vâte pœr droù. Me tœ
kthùer çé derviçin' kyœ i dôlhi pœrpâra. Posakyœ e pâ hâpi sûtœ
edhé outçoudft me foûnt. E piiel kyûç çkôi atœ nâtœ; i thôtœ
kytr,« fort mfrœ çkôva, po vétçme n'a du plyéçta nœ mes tœ nâtœs'
mœ gyœmboûan'. » Outçoudlt me vétœ tœ tiy çoûmœ ariou, k}'œ
sœpâtat' i doûkeçin' si plyéçta, edhé mœ s dourôi po i trœgôn mœ
sœ foùndi atâ kyœ i bœri ariou atiy nâtœn' kyœ çkôi, edhé i bœn
ridjâ derviçit kyœ t'a bœnte dhé atœ tœ çœndôçœ si véten'. Edhé
derviçi i thôtœ kyœ, « kyô poûnœ œçtœ kolaytçime, po vétçme
nœ lyekoûrœ me kyoùmeçt tœ doua. » Niset ariou edhé vête ga
kopé e tçobânit. Me ta} vâtour atyé ouhelymoùa çoûmœ tçobàni
kyœ s e kiç ngôrdhour akôma. Kthénet' ariou nde derviçi me Lye-
koûrœ me kyoùmeçt edhé pasporosisœ derviçit ndézi zyârh edhé
voûripœrmbi zyârh nœ kazân mboûçour me kyoùmeçt. Si zieou
kyoùmeçt i mirœ mirœ, i thôtœ derviçi kyœ, « vœrœ kôkœn'
brœnda kyœtœ çœndôçetç, » e voùri hérœn' e pârœ kôkœn', po
e dôgyi, e voûri dhé tœ dùtœn', po me tœ vœnœ dhé tœ trétœn' i
ép derviçi nœ tœ çtûtour, edhé kœçtoû oudôky brœnda nœ kazân.
Pastây kthénet' nde tçobâni derviçi e i trœgôn kyœ e vrâou
arinœ; aère tçobâni s dinte sétç t'i bœnte (i s diy se koû t'a viy"),
edhé i thôtœ tç dôyœ. Po derviçi gy œ-kâfçœ tyétœr s i môri po
vétçme nœ kéts, edhé çkôn sœ andéysmi me gyithœ kéts, edhé e
zoûri nâta mœ iïœ grûkœ oûykou. Oûykou nâtœn', si fléyti der-
viçi irhœmbéou kétsin' edhé e hâ. Derviçi ngâ inâti dzbâth bré-
kœt' edhé zcé vrimœn' e çpélhœs' oùykout. Me tœ dâlyœ oûykou e
lyith nœ brékœ edhé çkôn me gyitkœ'tœ. Çkôn edhé degdiset mœ
nœ fçât ditœn' e dielyœ. Me tœ dâlyœ kiça e çé prifti kœtœ tœ
hoûay edhé e pûet nga érdhi edhé pse érdhi. Kùy i thôtœ kyœ,
« érdha pœr tœ çitour nœ tçobân, edhé kûy tçohân œçtœ çoûm' i
mirœ edhé vétç hamies' s dô gyœ-kâfçœ. » Prifti e pûet, « koû e
ké tçobânœ?» I thôtœ kyœ, « e kâm brœnda nœ brékœ, » edhé e
dhâ priftit (tçobânœ), edhé prifti me tœ pârœ e mérh é e çpie nœ
vœnt tœ tiy. Kûy derviçi çkôn nga au fçâti edhé i lyâ priftit
tçobânœ.
— 28 —
Tœ nésœrmen' prifti hâp kanâtet' kyœ tœ çfnte tçobânœ e ri,
se a i ki<; odzler dhœntœ pœr tœ koulhôsour, po me tœ hâpour
kanâtet' noûkœ çé gyœ-kâfçœ, se tçobâni si oûyk kyœ kyé, s kiç
lyc&nœ ndônœ dhœn. Vête n'atcé vœnt kyœ kiç bagetinœ, po
noûkœ çé as nœ dhœn. Atœ tçast mérh nœ dufék nœ krâhœ edhé
niset' tœ gyénte derviçin'. Po derviçi nœ mes tœ oûdhœsœ na
gyéti tsâ haydoûtœ k\œ s dinin' se-kyûç tœ ndânin' tsâ para kyœ
kiçin' vyédhour. Me tœ pârœ derviçin' i âpin' parâtœ kyœ t'i
ndânte au si derviçi kyœ kyé. Po derviçi ou thâ kyœ, « oûnœ s
doua çérh. po œçtœ mœ mirœ kyœ t' ou lyith yoûve kyœ yini mœ
nœ bûthœ lyizi. » Si i lyidhi mérh isénœ e nérit edhé e héth nœ
djép tœtiy,mérh dhé isénœ tyétœrit, dhé kœçtoû si môri isénœ e
gyithœve, e héth nœ djép edhé kœrtsét.
Prifti si çkôn andéy kœtéy na degdiset tek kyénœ atâ hay-
doûtœ kyœ i kiç lyidhour derviçi. I pûet prifti atâ kyœ, « a çkôi
nœ derviç nga kœyô oûdha? se kûy mœ dhâ nœ tçobân kyœ mœ
hœngri gyithœ dhoéntœ. » Kœtâ i thônœ kyœ, « çkôi edhé au na
lyidhi edhé néve, po dzgyith-na kyœ tœ vémi t'a zœmœ gjœ-
koûnt. » Nisen' kœtâ me gyithœ priftin' edhé si e kœrkoûan' pœr-
pâra s'e gyétnœ, vénœ edhé plyakôsin' nœ çtœpi tœ derviçit.
Derviçi posakycé i pâ i thœrét fçâtit, edhé fçâti me tœ dœgyouâr
plyakôs nœ çtœpi tœ derviçit edhé i zoûnœ atâ edhé i Wanisnœ.
IV
LE POU.
Na kyé nœ, mbrét, kûy kiç nœ tçoûpœ. Nœ dit na i thôtœ
tçoûpœs kyœ, a noûhœ mœ morhit nœ tçikœ? « edhé tçoûpa vête
edhé zoûri t'a morhite. Me tœ morhitour na i gyén nœ môrh nœ
myékœr; outçoudit tçoûpa edhé e trœgôn mbrétit. Mbréti i thôtœ
kyœ, « vœr-e gjœkoûnt tœ çômœ, se kûy môrh dite to tœ yétœ,
kour gyér diyé s kâm gyétour as nœ ; tani tœ gyén, dite trœgôn.»
Kœyô pas fyâlyœs mbrétit e vœ seftedén mœ hœ kouti, po pas pâk
na ourhit kâkyœ sa noûkœ e ndzoûri dôt koutia. E ndzierin andéy
edhé voénœ mœ nœ dolhâp, po dhé nœ atœ ourhit pas pâk sa me
zamét e ndzirte.
— 29 -
E ndzier mœ sœ foùndi edhé vœ telyâly kyœ, « koûç t'a fiinte
atcémôrhin tœ mârhœ tçoûpœn e mbrétit. » Gvithœ duniâya ou-
mblyôdhœnœ, po s kj é ndônœ iïeri kyœ t'a iïinte, ne kûy s kyé
si môrh, po kyé si tsiyâp me myékœr. Mœ nœ foûnt vête dhé
diâlhi ; kûy me tœ pârœ thôtœ kyœ œçtœ môrh. Mbréti oubœ
çupelhi e thôtœ me vétœ tœ tiv kyœ, « kûy noûkœ to tœ yétœ
neri, » edhé s déç t'i a yépte atiy. Tœ nésœrmen prâpœ mblyéth
gvithœ duniâlœkn', po gyéne s iç ndônœ kyœ t'a fiinte. Mœ sœ
foùndi doûket au çeytân kyœ oudoûk ditœn e pârœ, po véçour me
rôba tœ tyéra, po edhé ditœn e dûtœ s i a dhâ. Edhé ditœn e
trétœ, kyœ môs tœ dzgyâtemi, ndônœse ouvéç me rôba tœ tyéra
s i a dhà. Po diâlhi i thôtœ kyœ, « ndzir-m'-a nœ tçikœ, » edhé
atœ tçast na e rhœmbén edhé na e çpie nœnœ dhé koû rhinte
vétœ.
Mbréti posakyœ ourhœmbûe tçoûp' e tiy voûri telyâly kyœ
tœ mostœ kétœ iïeri dritœ nâtœn, po kœtœ porosi noûk' e mbâiti
nœ groûa. I thœrésin kœsây tœ nésœrmen nœ sarây e i thônœ
kyœ, « psé noûkœ mbâite porosin e mbrétit? « Kœyô thôtœ kyœ,
« oûnœ kâm çtâtœ dyém edhé kyœ tœ çtâtœ kyœ kâm nâtœn mœ
vinœ edhé ditœn ikin ; pandây si tœ môs tœ gœzônem nâtœn, koûr
tœ gœzônem? » I thôtœ plyâkœsœ mbréti kyœ, « tç zanât tœ kânœ
dvémtœ? » — « As oûnœ s di, » thôt' ayô, « po kour tœ vinœ
mbrœinœ, i pues. » Mbréti i thôtœ kyœ, « kour tœ vinœ tœ na i
dœrgôntç. »
Kthénen mbrœmavet nœ çtœpi tœ plyâkœs kyœ tœ çtâtœ
dyémtœ, si bitisnœ nga poûna edhé me tœ vâtour ou thôtœ kyœ,
« ou kœrkôn mbréti. » Edhé kœtâ ngrihen e vénœ tœ nésermen
nde mbréti. Si e pûeti seftedén tœ koûyt biy yânœ, pastây ou
thôtœ kyœ, tç zanât kiçin?
Nœéri thôtœ kyœ, « oûnœ kâm zanât kyœ tœ dœgyôn sa
lyârk kyœ tœ yétœ neriou. »
I dûti thôtœ kyœ, « oûnœ kâm zanât kyœ t'ithém dhéout tœ
hâpet, edhé me tœ pares hâpet. »
I tréti kyœ, « oûnœ tœ mârh nœ plyâtçkœ ga tçdô neri edhé tœ
môs tœ koupetôfïœ. »
I kâtœrti thôtœ gyéne kyœ, « oûnœ yâm kyœ e héth kœpoût-
sœn nœ ânœ tœ duniasœ. »
I pésœti kyœ, « mœ tçdô vœnt kyœ tœ yétœ, tœ thém oûnœ
tœ bœnet koûryœ, atœ tçast bœnet. »
- 30 -
I gyâçtœti thôtœ kyœ, « oûnœ kâm zanàt sadô lyârtkyœtœ
5 ('■te gyœ-kafçœ, me 5œ tœ çtûrœ e çtie pôçtœ. »
1 foùnti thôtœ, « makâr nœ kyiey tœ yétœ gyœ-kâfçœ, oûnœ e
. »
Si dœgyôi mbréti zanâtet kœtûre, ou thôtœ kyœ tœ vinin t'i
■j \ (Miin tçoûpœn kyœ i a kiç mârhœ diâlhi, edhé i nisi me kâkyœ
tôrba me fllyorin.
Na nisen kœtâ, edhé si na étsin ngapés' a gyâçtœ dit, thôtœ
nœ ga atâ, « koû yé ti kyœ dœgyôn? pa vœrœ véçin, a ou
afroûam ? » Voûri véçin edhé thôtœ kyœ, « s yémi afroûar akôma,
po doûam dhé tsâ. » Pas pâk vœ prâpœ véçin edhé thôtœ kyœ,
« oukyâsm'. » Çkoûan dhé nœ tçikœ edhé i thônœ atiy, kyœ
hâpte dhénœ, kûy me iïœ fyâlyœ kyœ thâ, hâpet dhéou edhé na
rûri au tyétœri kyœ tœ mérlite tçoûpœn e mbrétit. Po kyœ t'a
médite préps kyœ t'i gyénte nœ gy oûmœ. Ndœntœn iïœ tçikœ
gyer-sâ fléytœn edhé nga dâlye nga dâlye mérh tçoûpœn e mbré-
tit, kyœ e kiç vœnœ nœ sisœ diâlhi, edhé voûri andis tçoûpœsœ
mbrétit nœ kakœrzôzœ. Vête dhé au tyétœri edhé na i mérh iïœ
kœpoûtsœ edhé na e héth nœ ânœ tœ duniasœ, edhé ounisnœ kyœ
tœ kthéneçin bâçkœ me tçoûpœ.
Diâlhi pas îïœ tçikœ na oungrit. Me tœ ngritour vœçtrôn an-
déy vœçtrôn kœtéy, s çé tçoûpœn e mbrétit. Ngrihet kyœ t'i çinte
atâ kyœ kiçin mârhœ tçoûpœn, po kœrkôn kyœ tœ gyénœ kœ-
poûtsœt, na gyéti nœ vétœm. Héth sûtœ andéy kœtéy, na e çé
kœpoûtsœn edhé versoûlhet t'a mérhte. Po kœtâ kyœ kiçin tçoû-
pœn, sa vâte diâlhi gyér nœ ânœ tœ duniasœ, oulyargoûan çoûmœ.
Po diâlhi nga tœ ndzitoûarit e tépœr, pas tsâ na i afrôn. I thônœ
atiy kyœ tœ bœnte koûlyœn, se îïœ mcént i arhinte. Atœ tçast
bœnet îïœ koûlyœ kyœ kyé nga tœ kâtœr ânet mbûlhtour, s kiç
as ndônœ brimœ , as ndôîïœ parathûre. Diâlhi vinte rhôtoulh
koûlyœs edhé ou bœnte ridjâ kyœ t'a ndzirnin îïœ tçikœ t'a çinte.
Hâpnœ nœ brimœ nœ moûr edhé e ndzierin iïœ tçikœ nga ayô
brima kâkyœ sa i doûkeçin sûtœ. Me tœ pârœ prâpœ e rhœmbén
edhé ngrihet me gyithœ 'tœ kâkyœ lyârt sa s doûkey. Aère au
kyœ çœnônte mlrœ i çtie hœ hérœ diâlhit edhé e héth pôçtœ tœ
vdékour, po au tyétœri s e lyâ tçoûpœn tœ binte, po me tœ
afroûar dérdhet é e prêt.
Si çpœtoûanœ gyéne nga çeytâni nisen edhé vénœ ndek i âti
i sây. Me tœ ■ pârœ mbréti tçoûpœn e tiy porositi nœ gyithœ
- 31 -
mbretœri tcc bcénin donœmâ edhô tœ gœzôneçinœ pœr tçoûpœn
tœ tiy kyœ ougyént. Edhé pastây pûet mbréti tçoûpœn kyœ,
« koûç tœ ç.pœtôi ûmœrin mœ tépœr? » Kœyô thôtœ kyœ ,
« gylthœ mœ çpœtoûan, po mœ tépœr e mœ tépœr kûy kyœ mœ
priti (kûy kyé ni'i vôgœly edhé m'i boûkour, s' e harôva t'ou
thôçne), pandây mbréti idhâ tçoûpœn e tiy groûa edhé pasvdé-
kiyes kœtœ e voûri l nœ kœmbœ tœ tiy edhé vœlhézœrit e tyérœ i
voûri mœ boûk'. »
MOSKO ET TOSKC.
Için dû vœlhézœr kyœ için haydoûtœ (kousârœ), kiçinœ edhé
nœ môtrœ. Kœtâ kiçin çoûmœ kùhœ kyœ kœrkôninœ tœ gyénin
nœ çôk si véten' e tûre edhé kyœ t'i yépinœ môtrœnœ e tûre
groûa. Pas tsâ vvét tek tçâpinœ ditœn gyétnœ nœ iïeri edhé i
thônœ : « Koû vête ? to tœ tœ mârhimœ çôk edhé to tœ tœ yâ-
pimœ môtrœnœ tônœ groûa, se néve kémi çoûmœ kôhœ kyœ
kœrkôimœ nœ çôk, » edhé au i thâ : « vin, po yoû tç ini? » —
« haydoûtœ yémi, » i thânœ atâ, « ilakin tœ bœnemi çôkœ, »
i dhânœ dhé môtrœnœ groûa.
Nœ ditœ vânœ, se i môri mâlhi, Môskoua edhé Tôskoua te
môtra e tûre, po boûrhi asây kyœ kiç vârour pastœrmâ nœ
tavân, noûkœ iç atyé kour érdhœ vœlhézœrit tœ çôkyesœ, kiç
va tour nœ moulin. Atyé nœ çtœpi i thôtœ Môskoua môtrœsœ :
« 0 môtra ime e dâçour, nœm nœ pikœ oûyœ, » edhé ayô vâte
edhé i sôlhi butsélyœnœ oûyœ tœ piyœ oûyœ, edhé au pion.
Pastây i thâ Môskoua Tôskœsœ : « dô dhé ti oûyœ, nœ tœ môri
etia? » « Nœm dhé moûa tœ pi, » edhé au i dhâ butsélyœnœ edhé
piou oûyœ. I thâ Môskoua Tôskœsœ : « e pé pastœrmânœ? » —
« E pâçœ.» — « e pé? » — « E pâçœ. » — « E pé? » — « E pâçœ. »
Pastây atâ ikœnœ.
Aère érdhi boûrhi edhé i thôtœ tœ çôkyesœ : « Erdhi iïeri? »
— « Mœ érdhœ vœlhézœrit, se i kiç mârhœ mâlhi. » I thôtœ :
« Tœ kœrkoûanœ gyœ-kâfçœ? » — « Mœ kœrkoûan, » i thâ,
1. Ou Lien : si vdikv e lyâ atoé.
— 32 —
« oûyœ. » — « Ou dhé? » — « Ou dhâçœ. » — « Pinœ tœ dû? »
— « Pinœ edhé thânœ bâçkœ tœ dû : e pé? — e pâçœ. » — « Edhé
gyœ-kâfçœ tyétœr? » — « Noûkœ fôlyœ gyœ-kâfçœ. » Rânœ tœ
flyininœ. Érdhi nâtœn Môskoua edhé Tôskoua, edhé Môskoua
oubœ si mâtse edhé thriti miaoû, edhé Tôskoua rûri brœnda.
Boûrhi azay ^i digyôi mâtsenœ, pûeti groûanœ, koû œçtœ
pastœrmâya? Edhé ayô i thâ, nœ tavân. Tôskoua, si digyôi kyœ
au boûrhi thâ atœ fyâlyœ, hipi nœ tavân edhé môri pastœrmânœ,
edhé iknœ. Vâte au tœ çohœ pastœrmânœ, po noûk' e gyéti. I
ndôkyi edhé dôlhi pœrpâra Môskœs kyœ kiç mârhœ pastœr-
mânœ, se Tôskoua iç lyôdhour, edhé i thâ : « Ncém-a moûa
pastœrmânœ, o vœlhà, se oulyôdhe, » edhé au i a dhâ kyûmkyœ
e pandéou si vœlhânœ, e môri au edhé ikou. Tôskoua oupôky
me Môskonœ edhé i thâ : « koû e ké pastœrmânœ, o vœlhà? » —
« Oûnœ t'a dhâçœ, » i thâ Môskoua, « harôve kyœ érdhe edhé
mœ kœrkôve pastœrmânœ edhé oûnœ t'a dhâçœ? » — « S mœ
dhé gyœ-kâfçœ, » i thâ Tôskoua. Pastây koupœtôi Tôskoua ky' e
môri boûrhi edhé i thâ Môskœsœ : « rhi atû ti, tœ vête oûnœ tœ ya
mârh pastœrmânœ. » Ndzitôn edhé vête nœ çtœpi t'atiy pa âr-
dhourœ akôma au boûrhi, edhé oubœ si groûa; érdhi pastây
boûrhi, edhé i dhâ pastœrmânœ atiy, se i oudoûk si groûaya e
tiy. E môri pastœrmânœ Tôskoua edhé çkôi. E gyéti Môskœn
edhé ndœiïtnœ tœ pyékinœ pastœrmânœ. Au boûrhi, si psôi kyœ
oubœ si groûa Tôskoua edhé i a dhâ atiy pastœrmânœ edhé e
môri, ç tœ bœn? Vâte mœ nœ lyis tœ dyégourœ, edhé si pâ atà
kyœ pikyninœ pastœrmânœ, oungyûe i tœrœ edhé oubœ Arâp,
vâte atyé tek pikyninœ pastœrmânœ edhé ndœnti karçi edhé
ndzirte dhœmbœtœ yâçtœ. Tôskoua kyœ pikyte pastermânœ, si
e pâ kœtœ, i oudoûk si lyoûvgat edhé outrœmb edhé zgyôi Môs-
kœnœ kyœ flyinte. Si e pâ dhé Môskoua, outrœmbnœ tœ dû edhé
iknœpapastœrmâ.
E môri au boûrhi edhé e çpoûri nœ çtœpi. I thâ çôkyesœ :
« tœ vétç edhé tœ thoûatç vœlhézœrvet tœ vinœ pœr dârkœ. »
Vâte ayô edhé ou thâ : « Ou kémi çoûmœ ridjâ tœ vini pœr
dârkœ, » edhé kœtà érdhœ. Zoûnœ tœ hànin pastœrmânœ, po
noûkœ moûndnin t'a présinœ me dhœmbœ, se iç e pa-pyékour. I
thônœ atiy boûrhit : « Oré ti na voûre miç tœ pa-pyékour? »
Edhé au ou thâ : « Kûy miçi œçtœ pastœrmâya kyœ pikyit yoû
nœ nâtœzœ, edhé oûnœ si ou a môra yoûve, e voûra si e kiçit
— 33 —
pyékour yoû. » Bdhé i Ihânœ kœtâ : « po ti yéç s kvœ na
îrœmbe? » — « Oûnœ yéçe, hâyde bœnemi ortâkœ, » edhé
oubœnœ.
VI
LA BELLE DE LA TERRE.
iç nœ mbrél kyœ kir tré dyém, klç dhé iïœ bâtçœ, nœ kœtœ
bâtçœ na Iç nœ môlhœ e ârtœ edhé nœ poûs, brœnda nœ poûs iç
nœ koutçédrœ. Ditœ nga dit koutçédra délyte nga poûsi edhé
mérhte nga hœ môlhœ tœ ârtœ. Nœ dit diâly i math i mbrétit
vâte te i âti edhé i thôtœ : « baba, tœ mœ martôntç, » edhé babâi
i thâ : « diâlyi im, nœ yé i zôti tœ vràtç koutçédrœn', aère to tœ
tœ martôiï. » Edhé an dialyi si i thâ babâi kœtô fyâlyœ, blyé nœ
ârk tœ vrâsœ koutçédrœn. Roûaiti nœ dit, posa dôlhi koutçédra
nga poûsi, i biye me ârk, po noûkœ moûndi t'a vrite. Vâte diâlyi i
dûtœ (i mésmi) te babâi edhé i thâ atœ fyâlyœ kyœ i thâ m'i
mâdhi edhé babâi i thâ atô kyœ i thâ edhé dialyit mâth, edhé au
bœri atô kyœ bœri diâly' i mâth, edhé noûkœ moûndi tœ vrâsœ
koutçédrœn. Vâte diâly" i trétœ, i thâ babâit, etc.1. Edhé au diâlyi
blyé nœ topoûz, ngrihet kyœ me nâtœ, vête nœ bâtçœ edhé
pçiet. Dôlhi nga poûsi koutçédra te mérhte nœ môlhœ pas zakô-
nit kyœ kiç; posa e pâ dialyi koutçédrœn i biye edhé e vrâou,
koutçédra ouhôky svâra edhé râ nœ poûs. Diâlyi pastây ouzœ-
mœroûa edhé meytôney ç tœ bœnœ, thiri husmekyârœtœ edhé ou
thôtœ : « Oûnœ to tœ lyidhem me tœrkoûzœ tœ rûn nœ poûs
edhé kour tœ toûnt tœrkoûzœnœ, tœ mœ ngrîni. » Oulyith me
tœrkoûzœ edhé rûri nœ poûs, gyéti brœnda koutçédrœn edhé tœ
boûkourn' e dhéout.
Lyidhi tœ pârœnœ hérœ koutçédrœnœ, tœ dûtœnœ bérœ tœ
boûkournœ e dhéout, pastây vétenœ e tiy, toûndi brœnda nœ
poûs tœrkoûzœnœ edhé e ngrinœ husmekyârœtœ, edhé si ngrinœ
tœrkoûzœnœ ndzoûarœ koutçédrœn edhé tœ boûkourn' e dhéout,
pastây prénœ tœrkoûzœnœ edhé râ brœnda nœ poûs au diâlyi.
Edhé kûy douke tçâpour nœnœ dhé, dôlhi mœ iïœ mâly edhé
1. Le père répète ce qu'il avait dit à se? deux autres fils.
_ 34 —
râ tœ flyinte nœnœ iïœ lyis. Atyé tek flyinte érdlii nœ gyârpœr
kvœ liante nga nœ folyé nga atâ kyœ için sipœr nœ lyis, edhé au
si digyôi gyârpœrin oungrit nga gyoûmi edhé e vrâou atœ. Érdhi
pastây çkâba, çé gyârpœrin tœ vrârœ, thôtœ mœ mœnt e sây :
« koûç e ka vrârœ kœtœ gyârpœrin? kûy kyœ flyé moiînt kyœ
t*a kétœ vrârœ. » Hâp kràhatœ edhé i bœn hiye. Oungrit ga
gyoûmi diâlyi edhé thâ : a te flyéyta mirœ! I thôtœ çkâba : « ti
e vrâre kœtœ gyârpœrin? » — « Oûnœ, » i thâ au. Aère i thâ
çkâba : « ç tœ mirœ to tœ bœn? » Edhé au i thâ : « noûkœ doua
tœ mœ bœïïtç tyétœr tœ mirœ, po vétœm tœ mœ çpietç nœ çtœpi. »
Edhé çkâba : « hâyde, » i thâ, « kour tœ thrés oûnœ gâ, aère tœ
mœ héthtç nœ tsôpœ mie. » Tek tçàpninœ thiri gâ, edhé au i
hôdhi iiœ tsôpœ miç ; si çkoûanœ iïœ tsôpœ vœnt thiri pœrsœri
gâ, i hôdhi au nœ tsôpœ miç, po kour arhitnœ nœ vœnt tœ tiy,
thiri gâ. Kûy diâlyi, kyûmkyœ noûkœ kiç miç, préou nœ tsôpœ
nga poûlypa edhé i hôdhi. Çkâba e mbânte nœ gôyœ edhé posa
arhitnœ nœ vœnt tœ tiy, i thôtœ çkâba : « psé tçalyôn? » Edhé
au i thâ : « pas porosisœ kyœ mœ kéçe dhœnœ, tœ tœ héth nœ
tsôpœ miç kour tœ thrés gâ, edhé oûnœ si m'ousôs miçi, préva
poûlypœnœ. » Edhé çkâba i dhâ tsôpœnœ miç tœ poûlypœs edhé i
a ngiti edhé i thâ :« na kœtô tri kyime, iïœ tœ koûkye, nœ tœ bar-
dhœ, edhé nœ tœ zézœ; kour tœ çkôntç no) gôyœtœ koûkyenœ,
aère to tœ tœ bœnet nœ kâly me krâhœ, kour tœ çkôntç tœ bâr-
dhœnœ, to tœ tœ bœnet iïœ pâlyœ çtœpi kyœ tœ kouvœndôîïœ
me gôyœ, kour tœ çkôntç tœ zézœnœ to tœ tœ bœnenœ husme-
kyârœ, para edhé çdô kyœ tœ doûatç. »
Mbréti môri tœ boûkourn' e dhéout edhé e mbûlhi mœ nœ
ôdœ, bœri yâçtœ nga çtœpia nœ hendék, voûri telyâlyœtœ tœ
thrésinœ : Au kyœ œçtœ i zôti tœ kapœrtséiïœ hendékœn to tœ
mârhœ groûa tœ boûkourn' e dhéout. — Érdhœ gyithœ iïérœzit
edhé noûkœ moûndnœ tœ kapœrtséninœ. Aère érdhi dhé au,
çkôn nœ gôyœ kyimenœ e koûkye edhé i oubœ nœ kâly edhé
kapœrtséou hendéknœ. Aère e môri mbréti edhé voûri Ihalhoû-
menat e i dhâ groûa tœ boûkourn' e dhéout. Aère rœféou diâlyi
véten' e tiy e i thâ, « oûnœ yâm diâlyi tcént, » aère mbréti i
vrâou husmekyârœtœ.
- 35 —
VII
LE SOULIER.
Kyé 5œ mbrét, kic nœ groûa edhé fiœ tçoûpœ. Groûaya ou
sœmoûr edhé oubœ kéky; si koupœtôi kyœ i afrôi vûkti vdékye-
sœ, thrét boûrliinœ edhé i thôtœ, « tœ porositç te kondouradjiou
tœ tœ bœfiœ nœ par kœpoûtsœ as tœ mœdhâ çoûmœ as tœ vôgœ-
lya fâre, po tœ viiïœ tœ mœ mârhœ mâsœ, edhé tœ vinœ pas
kœmbœsœ time; tœ dœrgôntç nœ husmekyâr tœ gyezdisnœ ka-
sabâ mœ kasabâ me atô kœpoûtsœ edhé asây tçoûpœsœ kyœ t'i
vinœ nœ kœmbœ mirœ, atœ t'a mârhtç groûa. » Si i vdiky e
çôkiya, dœrgôi mbréti nœ husmekyâr tœ gyezdisnœ, po noûkœ
gyéti nônœ groûa a tçoûpœ kyœ t'i vinin kœpoûtsœtœ mirœ.
Pastây oukthûenœ te mbréti edhé i thânœ : « noûkœ gyétmœ
nônœ tçoûpœ kyœ t'i vinte kœpoûtsa mirœ, po tsâve ou vinte e
mâdhe, tsâve e vôgœly. » Tçoûp' e mbrétit nœ dit' vôuri kœ-
poûtsœtœ tœ çôhœ kyûç i vinœ asây, po noûk' e voûri me merâm
kyœ t'a mârhœ groûa i âti. Si e voûri i érdhœ mirœ ; aère godit,
éethiriiâtit'iyéptepikœoûyœ. Kyô i çpoûri oûyœ mbâthourœ
atœ kœpoûtsœn', se noûkœ pandénte kyœ t'a mârhœ groûa i âti
nœ i ârtœ mirœ kœpoûtsa, madâm kyœ kyé tçoûp' e tiy. Mbréti,
si i pâ kœpoûtsœtœ kyœ i kiç mbâthour', i thâ, « oûnœ to toc
mârh groûa, kyûmkyœ tœ érdhi kœpoûtsa mirœ, se yôtœmœ mœ
thâ nœ sahât tœ vdékyes kyœ, « asây groûa a tçoûpœ kyœ t'i
vinœ kœpoûtsa mirœ, atœ t'a mârhtç groûa. » Kœyô i oupœr-
gyéky « vœrtét to tœ mœ mârhtç groûa, po doua tœ mœ bœntc dû
çandânœ tœ mœdhéiï edhé tœ gyâtœ sa moûa edhé tœ gyérœ
çoûmœ, t'i bœntç kyœ tœ hâpenœ edhé tœ mbûlhenœ me bourgf . »
Porositi kûy atœ tçast, pas dû a tri dit i a sôlhi tœhazœrta. Môri
kœyô çandânœtœ edhé oupçé brœnda. Vâte mbréti pastây kyœ
tœ vœrœ kourôrœ, po noûk e pâ gyœkoûndi, se noûk' i vinte nœ
mœnt kyœ tœ yétœ pçéour nœ çandânœ. Pastây mbréti nga
hélymi kyœ kfç, se noûk' e môri groûa tçoûpœnœ, thrét fiœ
telyâly edhé i thâ, « na kœtâ çandânœ edhé gyezdis t'i çétç edhé
sa para kyœ tœ ndziertç, t'i mbântç vétœ, se oûnœ noûkœ doua
t'i cô me su. »
— 30 —
Tek çkônte oûdhœsœ mœ nœ tyétœr kasabâ kyœ tœ cite çan-
dànœtœ, pâ nœ dialyœ mbréti kyœ rhinte nœ parathûre edhé
bœnte seir. Aère e pûeti au diâlyi edhé i thâ, « sa grôç kœrkôn
pœr atâ çandânœ? » — « Sa tœ oudhœrôntç zotœrôte. » Au
pastây si môri çandânœtœ, i dhâ nœ prérœ flyoriiï, i môri çan-
dânœtœ edhé ivoûri n'atœ tœ ndârœ tek rhinte vétœ. Kûy dialyi
kye vlyoûarœ me nœ tçoûpœ mbréti, kiç zakôn (adét) kyœ tœ
hâyœ boûkœ nàtœnœ kour ngrihey nga gyoïimi^se flyinte ; i
silhin nga nœ sahân gyélhœ, po nga tçdô sôy. Nœ nâtœ tek
flyinte, dôlhi ayô nga çandâni edhé zoûri edhé nisi tœ tœrœ
gyélhœtœ edhé si sô'si nga boûka, lyâou doûartœ edhé pastây vâte
edhé fœrkôi doûartœ e diâlyit mbrétit edhé vâte pœrsœri e oum-
bi'ilh nœ çandàn. Oungrit nga gyoûmi diâlyi, zcûri tœ hâyœ
boûkœ, çé gyélhœtœ tœ nisoura edhé çkoûmœ sapoûni kyœ kiç
lyârœ doûartœ ayô. Nésœrmet i thâ husmekyârœvet, « yoû i
nisni gyélhœtœ kour i silhni, a po nônœ mâtse rûri brœnda edhé
i nis ?» — « Yô, » i tliânœ, « as nônœ mâtse rûn nœ ôdœ, po edhé
néve tçouditemi kyœ na thoûa kœtœ fyâlyœ. » Pâstay au ou
thâ, « vœçtôni mirœ, se moûnt kyœ tœ rûnœ nônœ mâtse pa
ndiérœ j^oûve, » po pœrsœri nâtœnœ i gyéti gyélhœrat tœ ni-
soura. Kûy outçoudit, tœ trétœnœ nâtœ ndœnti zgyoûar edhé
oubœ sikoûr flyinte. Dôlhi teoûpa nga çandâni, vâte tœ hâyœ
boûkœ edhé si hœngri, tek vâte t'a zœrœ nga dôrha kyœ t'a
fœrkônœ, oungrit kûy edhé i thâ, « ti yé kyœ nis gyélhœtœ ?
Oûnœ, ndôkyœ yâm i vlyoûarœ, pô to tœ tœ marh groûa, se ye
e boûkour ; » edhé e môri pa bœrœ dâsmœ. I érdhi kôha kyœ tœ
véyœ nœ sefér (lyoûftœ), i thôtœ groûasœ, « oûnœ tô tœ vête na
sefér, po ti te rhitç kœtoû nœ ôdœ edhé môs ougœné tœ dâlytç
yâçtœ ; kour tœ kthénem oûnœ kœtoû pas mot mot, tœ tœ gyéiï
kœtoû, edhé tani vête é ou thém husmekyârœvet kyœ tœ sielhin
boûkœ edhé gyélhœ edhé tçdônœ tœ mœ doûatç ti, po ti tœ
pçietç nœ çandân môs tœ tœ çôhœ neri, » çkôi edhé vâte nœ
sefér.
Nœ dit vyérha e atiy diâlyit vâte tœ çôhœ ôdœnœ e dhœndœ-
rit, se to tœ yépte tçoûpœnœ atiy. Kour vâte n1 ôdœ (se noûkœ
kiç mbûlhour pôrtœnœ ayô tçoûpa), gyéti atœ edhé i thâ, « ç dô
kœtoû ti n' ôdœ tœ dhœndœrit tim? » Pastây nga aséti porositi
husmekyârœtœ t'a mârhinœ edhé t'a hédhin yâçtœ mœ nônœ
vœnt kyœ tœ yénœ ithœra tœ pœrvœlyônet edhé tœ flyougônet,
— 37 —
kyœ môs tœ moûndnœ tœ ngrihetœ e gyâlhœ, po tœ vdésœ
atyé.
N' atcé vœnf kyé 5œ plyâkœ kyœ ml)lithte ithœra pœr nœ
Lyakroûar. I thôtœ kœyô plyâka, « tçdô zotœrôtekœtoû? » Kœyô
i oupœrgyéky, « mœ hôdhœnœ kœtoû atâ kyœ mœ kânœ asét,
kyûmkyœ tœ pœrvœlyônem, po tœ kâm ridjâ tœ mœ mârhtç nœ
çtœpi tœnde edhé tœ tœ bœn poûnœ, se ti oumblyâke? » —
« Oùnœ s yâm kadœr tœ tœ marh nœ çtœpi, se yâm e vâr-
fœrœ. » — « Tç kâ, » i thé ayô, « atyé tek rhi ti, to tœ rhl edhé
oùnœ. i
Me tœ ârdhourœ kôha kyœ tœ vinte au diâlyi, oukthûe nga
seféri. Prêt tœ dàlyœ ayô nga çandâni, po ayô noûkœ kyé atyé.
( lusœmoûr kûy edhé oubœ kéky nga kyedéri kyœ lioûmbi grona-
nœ. I ouçtû nœ semoûnde pœr lyâkœra, porosit lmsmekyârœtœ
tœ gyéinœ nônœ telyâly edhé t'a vœnœ tœ thrésœ t'i sielhin lyâ-
kœra e tœrœ kasabâya. Si i soûalhœ tsâ ïïérœz, érdhi dhé ayô
plyâka me lyâkœra, po atô lyâkœrat i kiç grirœ ayô tçonpa edhé
brœnda nœ lyâkœra kiç fontoiirœ ounâzœnœ kyœ kiçin kœmbûe-
rœ kour ouraartoiianœ (nœ kôhœ tœ martésœs"). Me tœ ngrœnœ
kûy lyâkœra, gyéti brœnda ounâzœn, edhé e fiôhou kyœ kyé
ounâz' e tiy. I thâ plyâkœsœ, « oùnœ nésœr to tœ vin nœ çtœpi
tœnde. » — « Si tœ oudhœrôntç zotœrôte, » i thâ ayô, « po oimœ
s kâm liât pœr tû, se yâm e vârfœrœ. » Me tœ vâtonrkiiy nésœr-
met vœçtôn andéy kœtéy t'a gyénœ. Pastây tek vœçtônte pâ nœ
mâgye kyœ kye pçétonr nœ moûr. I thôtœ plyâkœsœ. « Tç ké
kœtoû? » — « Yânœ tsâ zôky tœ klyôtçkœsœ, o bir, po aman tœ
kâm ridjâ vœçtô se môs i çtûptç, se yânœ tœ vôgœly.» — « Yô, »
i thâ an; « po dâly' t'i çô edhé oùnœ. » Héky mâgyenœ, e vœ
pœrmbns, çé atœ tçoûpœnœ edhé e pnet, « ç déçe kœton ti? Oùnœ
tœ thâçœ môs tœ gyœnénetç tœ dâlytç yâçtœ. »
Ayô pastâ}r i rœféou kyœ kçoû kçon, « mœ liôdhi nœ ithœra
yôte vyérhœ, edhé gyéta atœ plyâkœnœ atyé, mœ môri nœ çtœpi
tœ sây, edhé m' oubôi nœne edhé baba. Po atô lyâkœrat kyœ tœ
sôllii kœyô, pas porosisœ kyœ kiçe (kéçe) dhœnœ, oùnœ e griva
edhé voi'ira brœnda onnâzœn, po tœ kâm ridjâ t'a darovitç kœtœ
plyâkœnœ, se kœyô mœ çpœtôi nga vdékya. » I dhâ pastây aiï
diâlyi asây plyâkœsœ du kése âspœr edhé môri groûanœ.
Pas tsâ kôhœ, si vâte nœ -çtœpi, thiri vyérhœnœ edhé i thâ,
« pœr kœtœ kyœ mœ bœre ti te groûaya, oùnœ tçoûpœn yôte e
- 38 -
dzvlyôn kyœ tani edhé noûkœ t'a mârh groûa. » Edhé atœ tooù-
pœn e tçfàkyi kyœ œetœ groûaya e tiy.
VIII
LE COQ QUI POND DE l'oR
ET LA POULE QUI POND DES SERPENTS.
ïç nœ plyâk kyœ kiç nœ kœndés edhé nœ plyâkœ kyœ kiç fiœ
poûlyœ, kœsây plyâkœsœ poûlya i pilhte ditœ nga dit nga nœ
kôkye vé. Vinte plyâkou edhé i kœrkônte plyâkœsœ nga nœ
kôkye vé, po kœyô noûkœ i épte edhé plyâkou i tint, « to tœ
vinœ kôhœ kyœ tœ raœ kœrkônte edhé moûa gyœ-kâfçœ. »
Edhé plyâkou i thâ kœndésit, « psé noûkœ pielh dhé ti? »
Edhé kœndési vâte mœ hœ bâtçœ tœ hœ mbréti edhé thiri kiki-
koû! Mbréti si digyôi kœndésinœ porositi husmekyarœtœ t'a
hédhinœ nœ aziné tœ parâvet, edhé kœndési, si hcêngri çoûmœ
flyorin oubœ si i ngôrdhourœ, edhé husmekyarœtœ si e pânœ tœ
ngôrdhour, e hôdhœ pôçtœ. Kœndési oungrit edhé douke tçâpou-
rœ érdhi te plyâkou edhé i thâ : « 0 plyâk, tœ mœ vârtç kôkœ
tatœpyétœ edhé tœ mœ toûntç edhé tœ mœ bietç me nœ çtâp. »
Aère plyâkou e vâri edhé i binte, edhé kœndési ndzirte nga gôya
flyorin. Aère plyâkout i érdhi çoûmœ mirœ.
Vâite plyâka edhé kœrkôi nœ flyori, si psôi kyœ kendési
pilhte florin edhé plyâkou i thâ, « kour tœ kœrkône oûnœ vé tœ
poûlyœsœ, noûkœ m' i épne, edhé oûnœ tani noûkœ tœ yâp. »
Çkôi plyâka edhé si vâte nœ çtœpi tœ sây, i thâ poûlyœsœ, « psé
noûkœ mœ pielh edhé moûa flyorin ? » Aère vate poûlya edhé
pûetî kœndésin, « kyûç pielh flyorin? » I thâ kœndési, « nœ dô
tœ pielhtç flyorin, tœ hâte gyerpin. »Vâte poûlya, hœngri gyerpin
edhé oukthé te plyâka edhé i thâ : « tœ mœ vârtç *. » Si e
vâri poûlyœnœ, doûalhœ nga gôya gyerpiiïtœ edhé oudérdhœn
plyâkœsœ edhé e hœngrœnœ.
1. Comme plus haut.
IX
LA FILLE PROMISE AU SOLEIL.
Iç mos iç, fç îïœ mbretœréçœ kyœ noûkœ kiçfœmiyœ, délyte
edhé i bcênte ridjâ Perœndisœ edhé dielhit edhé fâlyey edhé
lyoûtey t"i yâpœ nœ diâlyœ mâkar nœ tçoûpœ, edhé kour tœ
bœnetœ dûmbœdhyétœ vyétç (vyét), t'a mârhœ pœrsœri dielhi.
Pôlhi mbretœréça nœ tçoûpœ, kyœ vinte nœ çkolyô gyithinœ.
Nœ dit tek vinte nœ çkolyô, i thâ dielhi, « thoûay nœnesœ tœ
mœ yâpœ atœ kyœ mœ ka tâksour. » Vâte tek e éma edhé i thâ
kyœ, « kçoû mœ thâ dielhi. » Edhé ayô i thâ, « thoûay dielhit
kyœ œçtœ e vôgely; » edhé kyô, kour vâte nœ çkolyô, i thâ
dielhit. Nœ dit kour mhoûçi tœ dûmbœdhyétœ vyét, tek vinte
nœ çkolyô, dôlhi dielhi edhé e rhœmbéou edhé e çpoûri nœ çtœpi
tœ tiy. Prêt e éma tçoûpœnœ, po si noûkœ érdhi, koupœtôi kyœ
e môri dielhi, pas fyâlyœsœ kyœ kiç thœnœ. Ngyéou nœ tœ zéza
tœ tœrœ çtœpinœ edhé mbûlhi pôrtœnœ, edhé noûk' e hâpte
koiirhœ, po kyânte edhé oulyœrinte brœnda vétœmœ.
Dielhi kiç dhé nœ koutçédrœ nœ çtœpi. Ayô koutçédra, si
koupœtôi tçoûpœnœ, thâ, « mœ bie érœ sôy mbrét, » edhé dielhi
i thâ, « œçtœ tçoûpa ime, po môs e ngf. » Dœrgôi nœ dit dielhi
tçoûpœnœ nœ bâtçœ tœ mârhœ nœ lyâkœr, edhé ayô vâte. Kour
préou lj'âkœrnœ thâ, « kyûç kyô h'âkra, kçoû kœrtsét edhé thrét
zœmœra e nœnes' sime, »edhé kyânte. Dielhi, si e pâ kyœ k}rânte,
e pûeti edhé i thâ, « psé kyân? môs tœ môri mâlhi pœr nœnenœ? »
Edhé ayô i thâ, « mœ môri çoûmœ ; » edhé au i thâ, « nœ dô tœ
vétç nœ çtœpi tœnde, tœ thrétç çpésatœ tœ tœ çpienœ nœ çtœpi. »
Si thiri dhé ayô tsâ çpésœra thiri edhé koutçédrœn dielhi edhé
i thâ, « nœ tœ mârhtœ ouria, ç to tœ hâtç? » — « Kœtoé to tœ
hâ. » — « Nœ tœ mârhtœ étia, ç to tœ pitç? » — « Gyâknœ e
kœsây to tœ pi. » Edhé dielhi, si pâ kyœ noûk' to t'a çpinte nœ
çtœpi, i thâ asây, « thirœ tyétœr çpésœ, » edhé ayô thiri drédhi-
nœ, edhé e pûeti dielhi, « çpie kœtœ tçoûpœ nœ çtœpi? » —
« E çpie, » thâ. — Kour tœ tœ mârhœ ouria, e to tœ hâtç? » —
« Bâr tœ nômœ. » — « Kour tœ tœ mârhœ étia, ç to tœ pitç ?» —
— 40 —
« Oûyœ tœ ftô' tœ, po kour t'a çpie nœ çtœpi, tœ mœ yâpœ e éma
tri ôkœ bâr. »
Môri drédhi tçoûpœnœ edhé e ngarkôi nœ brirœ. Atyé tek
tçâpœnte, e môri ourla edhë i thâ teoûpœsœ, « hipœ nœ atœ
lyisedhé nœ ârtœ neri edhé tœ thôtœ, » zbritpœrpôç, « ti mos
tœ zbrétç, gyersâ tœ vin oûnœ; » hipi dhé ayô nœ lyis. Aère
çkôi nœ koutçédrœ edhé si vœçtôi andéy kœtéy, pâ troûpœnœ nœ
lyls edhé i thâ, « zbrit pœrpôç, tœ kouvœndôimœ, » edhé ayô i
thâ, « noûkœ xbrés, se mœ vyén frikœ se mos mœ hâte. » Edhé
kontçédra i thâ, « noûkœ tœ hâ. « Edhé tçoûpa i thâ, « tçâp nœ
çtœpi edhé kthéou tœ mœ mârhtç. » Çkôi koutçédra, aère vinte
drédhi, edhé i thiri, se pâ koutçédrœnœ kyœ vinte, « hâyde çpéyt
tœ mœ mârhtç, se vyén nœ koutçédrœ tœ mœ hâyœ. » E môri
drédhi edhé ndzitôn, edhé çdoneri pikyte nœ oûdhœ i thônte,
« nœ çkôftœ nônœ koutçédrœ, môs tœ rœfénœ oûdhœnœ, po t'i
thôtœ kyœ tçoûpa edhé drédhi çkoûanœ nga tyétœr oûdhœ. »
Arhitnœ nœ pôrtœ tœ nœnes edhé trœngœlhitnœ, po kœyô noûkœ
hâpte pôrtœnœ. Aère trœngœlhit edhé i thâ tçoûpa, « hâp, o
nœne, se yâm tçoûpa tœnde. » Hâpi pôrtœnœ aj'ô edhé ougœ-
zoûa si pâ tçoûpœnœ e sây. Tçoûpat' e mâ'Jhœs, si digyoûanœ
kyœ érdhi tçoûpa e mbretœréçœs', érdhœ edhé i thânœ sœmœsœ,
« lyœ-na tçoûpœnœ t'a gœzôimœ kœtoû e atyé, » edhé ayô ou a
dhâ. Atô, si e moûarœ e çpoûnœ mœ nœ bâtçœ, n' atœ bâtçœ iç
nœ pôrtœ e mâclhe, kyœ noûkœ hâpey. Zoûnœ tœ tœra tçoûpat
edhé çtûtnin pôrtœnœ, po noûkœ moûndnin t'a hâpinœ. Aère
vâte dhé kœyô edhé si çtûti pôrtœnœ ouhâp, edhé, posa rûri ayô
brœnda, se kiç mârhœ çoûmœ talâs kyœ tœ hâptœ pôrtœnœ,
oumbûlh (porta), edhé kœtô tçoûpat si pânœ kyœ noûkœ hâpey
porta kyœ tœ mârhinœ tçoûpœnœ, iknœ douk helymoûar edhé
vânœ nœ çtœpi tœ sây edhé i thânœ sœmœsœ, kyœ kçoû kçoû
gyâou. Edhé e éma, si digyôi kœtœ fyâlyœ, kyânte pa pou-
çim.
Atyé brœnda tek rûri tçoûpa gyéti nérœz edhé çpésœra kyœ
için bœrœ si mérmer, gyéti akôma edhé nœ mbrét kyœ iç bœrœ
si mérmer edhé mbânte nœ dôrhœ iïœ kârtœ tœ çkroûar edhé tœ
hâpour edhé kœyô e kœndôn, edhé thônte (kârta) kçoû, « tsilya
œçtœ e zona môs tœ flyérœ tri dit e tri net edhé tri yâvœ, atœ to
t'a mârh groûa, se to tœ ngyâlhem. » Edhé ayô rhinte pa gyoûmœ
(pa flyéytour) edhé mérhte kârtœra edhé kœndônte. Kour
— 41 —
çkoûanœ tœ tri nétet edhé tœ tri ditat edhé du yâvœ, aère çkôi
nœ neri kyœ cite husmekyàrka. Dôlhi dhé ayô nœ parathire
edhé e pùeti, v> « se paré kœrkôn pœr nœ husmekyârkœ? » Edhé
au i thà.« se tœ doùatç. » Edhé kœyô ndzôri nœ lyopâtœ me
flyorifi edhé i a hôdhi edhé zbriti iïœ tœrkoùzœ edhé ouvâr hus-
mekyàrka edhé e ngriti. Pastây i thâ kœsây, « môs tœ flyétç dû
a tri dit. po tœ flyé oûnœ nœ tçikœ, se kâm çoûmœ kôhœ pa
gyoùmœ, pas kœsây kârtœs kyœ mbân mbréti nœ dôrhœ, edhé
kour tœ ngyâlhet mbréti, tœ mœ zgyôntçedhé moûa; » edhé i
rœféou tœ tœra atô kyœ thônte kârta e mbrétit edhé râ e flyéyti.
Edhé kœyô husmekyàrka zoûri edhé i ndzôri rôbatœ asay edhé
i voiiri vétœ, kyœ kour tœ ngyâlhet mbréti tœ mârhœ atœ groûa.
Si çkoûanœ tœ tri yâvœtœ, oungyâlh mbréti. « Tç yé ti? » i thâ.
— « Oûnœ yâm, » i thâ, « kyœ kâm tri dit e tri net e tri yâvœ
pa gyoûmœ, » edhé au e mûri groûa. Pastây e pûeti, « kœyô kyœ
flyé, tç œçtœ?» Edhé ayô i thâ, « œçtœ nœ husmekyârkœ kyœ
e nuira, se mœ viute frikœ. » Aère ouzgyoûa dhé kœyô. I thôtœ
mbréti groûasœ, « kœtœ husmekyârkœ, ç t'a bœimœ? » Edhé
ayô -i digyôi, i thâ,« tœ mœ vœtç tœ roûaiï pâtet, » edhé mbréti
e voûri edhé i bœri nœ kalhlve pœr tœ ndcéntour.
Atyé tek rhinte kyânte pa pouçfm edhé nœmœrônte ncê nga
nœ hâlhœtœ e sây. Mbréti, si digyôi dû tri hérœ atœ kyœ kyânte,
vâte edhé i thâ, « psé kyân? » Edhé ayô i thâ kyœ, « kçoû kçoû
mœ gyânœ. » Pastây mbréti môri atœ groûa edhé husmekyàr-
kœnœ e vràou edhé e bœri tsôpœra, m'e mâdhya tsôpœ iç kâ-
kyœ (ou : e bœri tsingra mingra).
X
LA BOUCLE D'OR.
Iç nœ mbrét i ri, dônte tœ martôney, po kœrkôute nôiïœ tçoû-
pœ tœ boûkour çoûmœ. Kfç nœ zôk kyœ e dœrgônte nœ nœ
bâtçœ tœ nœ groûe kj-œ iç e pâsourœ, kiç dhé tri tçoûpa. Vinte
zôgou kyœ nœ mœngyés nœ bâtçœ edhé thônte, « tçoûpœn e
mâdhe t'a martôntç, tçoûpœn e mésme t'a martôntç, po tçoûpœn
e vôgœly môs t'a martôntç. » Kœtâ tçoûpat<e kindisnin nœ gyer-
gyéf. Nœ dit, si pâ zôgoun kyœ vinte. mœngyés pœr mœngyés
e Ihé thônte atô fyâlyœ, vâte mœ nœ gitône edhé i rœféou atœ
kyœ gyânl •. edhé ayô e pûeti, « ti tç i thoûa, kour thôtœ zôgou
kyœ tçoûpœn e yôgœly môs t'a martôntç?» — « Hitç gyœ-kâfçœ, »
i thé ayô. Pastây i (hà. « t'a pûetç edhé t'i thoûatç, ç t'a bœii? »
Erdhi zôgou nœ mœngyés pas zakônit kyœ kiç, edhé thâ atô fyâ-
lyœ. Aéro ayô e pûeti, edh i i thâ, « t'a ndziertç mœ nœ mâly me
nie husmekyârkœ, se to tœ vinœ atyé mbréti pœr tœ mârliœ atœ
groûa. » Edhé kœyô e dœrgôi me nœ husmekyârkœ kyœ t'a
çpi srœ atyé edhé tœ présin gyersâ tœ vinœ mbréti pas fyâlyœsœ
kyœ thônte zôgou. Pc ayô husmekyârka, tç bœri? Si érdhœ nœ
mâly edhé pâ mbrétinœ pœr sœ lyârgou kyœ vinte, çtûti atœ
tçoûpœnœ edhé si e çtûti, douke rhougoulhisour râ broénda mœ
nœ poûs tœ nœ mbretœréçe, po kœyô iç arâpkœ, se atyé iç nœ
kasabâ. Nœ atœ kasahâ rhinin arâpœ edhé arâpka, po kyénœ tœ
pâsour çoûmœ. Si râ nœ poûs ayô, noûk' oumbût po ndœnti mœ
nœ vœnt tek iç nœ brimœ. Arâpka e zôiïa e poûsit dœrgôi nœ
husmekyârkœ tœ ndzierœ oûyœ, edhé tçoûpa si zbriti ayô hus-
mekyârka kôvœnœ, zoûri tœrkoûzœnœ edhé noûk' e lyinte. Zœ
ayô tœ ndzierœ kôvœnœ, po noûkœ moûndi t'a ndzirte, edhé lyâ
tœrkoûzœn edhé ndzitôi e vâte tek e zôfïa edhé i thâ, « kyœ kçoû
brœnda nœ poûs œçtœ nœ tçoûpœ e bârdhœ edhé noûkœ mœ lyœ
tœ ndzier kôvœnœ. » Vête zôiïa edhé i thôtœ, « tç yé ti brœnda
nœ poûs? » Edhé ayô i thâ, « tœ kâm ridjâ çoûmœ tœ ndziertç
kôvœnœ kadâlye kadâlye edhé kour tœ dâly yâçtœ , to tœ tœ
rœféiï kyûç râçœ kœtoû brœnda nœ poûs. » Edhé si e ndzôri nga
poûsi, e môri brœnda nœ çtœpi, edhé ayô i rœféou tœ tœra kyœ
i gyânœ. Pastây ayô, kyûmkyœ iç e bârdhœ é e boûkour çoûmœ,
e dônte çoûmœ edhé i dhâ hâpset' tœ kasélhavet edhé tœ râftevet
edhé tœ dolhâpevet.
Au mbréti oumartoûa edhé môri groûa atœ husmekyârkœn',
se atœ gyéti nœ mâly, po tçouditey gyithinœ, se noûkœ kyé
kâkyœ e boûkour sa i thônte zôgou. Pas dû a tri vyét oubœ ayô
me bârhœ edhé i ouçtû pœr kôpsa tœ flyoriiîtœ, edhé au mblyôdhi
sa flyorin kyœ kiç edhé thiri kouyoundjivet edhé ou thâ, « çini
kœtâ flyorin edhé mœ thôni, dâlyin' âpo yô pœr tœ bœrœ kôpsa
tœ flyorinta? » Edhé kouyoundjitœ i thânœ kyœ noûkœ dâlyinœ
edhé kûy tek vinte mœ çdô kasabâ kœrkônte floyrin, po noûkœ i
yépnin. Erdhi dhé n' atœ kasabâ tek kyénœ tœ pâsour. I thâ pas-
tây arâpkœs', se e dinte çoûmœ tœ pâsour, « tœ kâm ridjâ tœ
- 43 -
mœ yâptç tsâ flyorin, se i ouçtû groûasœ pœr kôpsa tœ flyoriiita,
edhé ayô thiri tçoûpœn e bârdhœ, « tçap te bâkti im, edhé mbrû
ùœ koulyâtç edh' i a çpyérœ edhé thoùay, nœm tsâ flyorin. »
Mbréti, si pâ atœ t'.-oûpœnœ, pûeti atœ arâpkœn edhé i thâ,
« koiï gyéte tçoûpœn ky' œçtœ e bârdhœ? » Edhé ayô i thâ,
« kçoû kçoû, dôlhi mœ nœ niâly me nœ husmekyârkœ, se to tœ
délyte 5œ mbrét t'a mérhte groûa, po husmekyârka e çtûti edhé
ra qœ poûs tim edhé husmekyârka mbéti atyé edhé e môri mbréti
groûa. « Mbréti, si érdhi ayô tçoûpa me nœ plhâkœ tœ flyorihtœ,
i tlià, » ti yé groùaya ime, si mœ thâ zôha, hâyde tœ vémi nœ
çtœpi edhé to tœ tœ mârh groûa, « i bœri ridjâ dhé arâpkœsœ
edhé ayô i a dhâ. Vânœ tœ dû nœ çtœpi, edhé atœ husmekyârkœ,
kour psùi kyœ e kie moundoùarœ, e môri edhé e bœri tsô-
pœra.
XI
LA PIERRE MERVEILLEUSE.
Na kyé nœ plyâkœ, na kie ùœ diâlyœ edhé kyénœ tœ vârfœi .
Aii diâlyi na vinte me nœ gomâr mœ nœ pûlh edhé printe droù
edhé çkôninœ yétœn e tûre me atô para kyœ tœ ndzirnin nga
droûtœ. Nœ dit me tœ vâtour mœ pûlh tek printe droû, na pâ nœ
gyârpœr, kyœ i kis mbétour nœ grûkœ kôk' e nœ kétsi kyœ kiç
ngrœnœ. Tek hâhey au gj-ârpœri kyœ t'a ndzirte, thâ kûy me
véten e tiy, « dâly' tœ vête oûnœ tœ çà môs i a ndzier, se moun-
dônet vétœ i myéri, » vâte edhé e ndzôri. Pastây i thâ gj-ârpœri,
« ti kyœ mœ bœre kœtœ tœ mirœ, hâyde tœ vémi nœ çtœpi tim
éti kyœ tœ t'a pœrdzblyénœ tœ mirœnœ kyœ mœ bœre, po nœ tœ
thœntœ kyœ, tç dô ? ti mos tœ kœrkôntç tyétœr, po i thoûa tœ tœ
yâpœ atœ kyœ kâ nœnœ gyoûhœ. » Vânœ kyœ tœ dû tek i âti
edhé i thôtœ diâlyi tœ yâtit, « o baba, kûy diâlyi mœ ka rpœtoûar
ûmœrin, se nœ mœnt to tœ mbûteçe nga nœ kôkœ kétsi, kyœ
mœ mbéti nœ grûkœ tek e hâne, po t'i yâptç atœ kyœ tœ kœr-
kôiîœ. » Edhé au i thâ atiy diâlyit, « tç dô tœ tœ yâp? » —
« Oûnœ noûkœ doua gyœ-kâfçœ tyétœr, po tœ mœ yâptç atœ kyœ
ké nœnœ gyoûhœ. » Edhé au i thâ, « oûnœ atœ noûk' t'a yâp,
po nœ dô gyœ tyétœr, thoûa-m' tœ ti yâp. » Edhé diâlyi i thâ,
« noûkoe doua tyétœr gycè, po nœ mœ yépatœ kyœ tœ kœrkôva,
niirœ, nœ môs, oi'mœ to ho ikœfi : » edhé mœ sœ foûndi, si noûk'
;i dhâ, ounis tœ çkônte. Past.ïv i thôtœ i biritœ yâtit, « nœ môs
i a dhcêntç atœ kyœ tœ kœrkôi, to tœ ikœfï edhé oûnœ. » — « Si
tœ doûatç bœn, i tîiâ i yâti, nœ dâtç rhi, nœ date ikœ, oûnœ
nœ-hérœ s i a hâp atœ kyœ mœ kœrkôi. » Aère vâte e çôkya
edhé i thâ, « edhé oûnœ to tœ ikœîï nœ môs tœ dhœntç atiy diâlyit
atœ. » Si digyôi dhé to? çôkyenœ kyœ to tœ ikœnte edhé to t'a
lyirte vétœm nœ môs i dhœntœ diâlyit atô kyœ thâmœ, i a dhâ
mœ sœ foûndi tœ çôkyesœ edhé i thâ, « nâ edhé tçâp, kthé diâ-
lyinœ tônœ. » Ndzitôn kœyô edhé si i dhâ atiy diâlyit atô kyœ i
dhâ i çôkyi, kœtâ tœ dû, e éma dhé i hiri, oukthûenœ.
Au diâlyi, tek tçâpœnte oûdhœsœ kyœ vin te tœ mérhte go-
mârinœ nœ pûlh, thônte me mœnt e tiy, « psé oungœùéva edhé
noûkœ môra flyoriiitœ kyœ m' ouzotoûa tœ mœ yépte, po môra
kœtœ goûr kyœ s vyén iïœ para? » — Mœ ya-dhyétœ tœ ditœsœ,
tek thônte atô fyâlyœ, fœrkôi atœ goûrinœ edhé me tœ fœrkoûa-
rœ na i dôlhi nœ arâp, pastây e pûeti diâlyinœ edhé i thâ, « dô
gyœkâfçœ tœ tœ yâp? dô hoûkœ?» — « Nœm, » i thâ au, edhé
hœngri diâlyi. Pastây e pûeti pœrsœri, « dô nôfiœ kâlyœ tœ vétç
nœ çtœpi, se oungrûse oûdhœsœ? » — « Doua, i thâ au, i dhâ
kâlyinœ arâpi edhé çkôi diâlyi, po môri me vétœ tœ tiy goûrinœ. »
Si vâte nœ çtœpi, i thôtœ e éma, « tç oubœre, o bir? oûnœ tœ
dœrgôva tœ ngarkôntç droû edhé ti mœ vyén pâ droû; koû gyéte
kœtœ kâlyinœ? » — Edhé au i rœféou atô kyœ i gyânœ. Pastây
i thâ sœmœsœ, « tœ vétç te mbréti, t'i thoûatç tœ mœ yâpœ
tçoûpœnœ, » edhé kœyô vâte edhé i thâ mbrétit. Me tœ digyoûar
mbréti kœtô fyâlyœ kéçi edhé i thâ plyâkœsœ, « oûnœ tut biri to
t'i yâp tçoûpœnœ, po nœ bœftœ iïœ pâlyœ palhâte si tœ miatœ,
po nœ môs to t'i prés kôkœnœ. »
Môri dhé kûy atœ goûrœ edhé me tœ fœrkoûarœ na i dôlhi
pœrsœri arâpi edhé i thôtœ, « doua tœ mœ kourditç nœ pâlyœ
palhâte si tœ mbrétit mœ duzét dit, se to tœ mârh tçoûpœn e tiy
groûa, po nœ môs i bœfça mœ duzét dit, to tœ mœ présœ kôkœ-
nœ. » — « Môs ki kyedér, » i thâ arâpi, « se oûnœ to t'i bœn. » Si
na çkoûanœ fïœzét é pésœ dit, môri atœ goûrinœ edhé si dôlhi
arâpi, i thâ, « çkoûanœ iïœzét e pésœ dit edhé akôma mbétnœ
pésœ mbœ dhyétœ dit nga tœ duzétat, po ti s ké niet tœ zœtç,
ndôkyœ yânœ palhâte edhé lyipsen çoûmœ dit? » Edhé arâpi i
thâ atô kyœ i kiç tlidmœ pœrpâra. Me tœ çkoùarœ tri dhyétœ é
nâ'ntœ dit, e thiri pœrsœri arâpinœ edhé i thâ, « a tç mœ bœre?
mœ gœnéve moùa tœ gyôrinœ, se nésœr to tœ mœ présœ kùkœnœ
mbréti, kyùmkyœ noûkœ bœra palhâtet. » Edhé arâpi i thâ,
« nésœr nœ mœngyés to t'i çôtç tœ hazœrta, po mus ki frikœ. »
Edhé vœrtét aésœrmet oungdhinœ tœ bcéra. Aère au diâlyi dœr-
gôi mbrétit habér kyœ tœ dâlyœ t'i çôhœ. Delhi mbréti nœ pend-
jeré edhé çé palhâtetœ si tœ titœ, aère i a dhâ tçoûpœnœ.
Nœ dâsmœ tœ attire na kyé edhé hœ tçifoût, kûy tçouditey
edhé thônte me véten' e tiy, « kûy ngyér nœditœzœ lyipœnte
boûkœ edhé vinte pœr droû, tani kyûç mûri tçoûpœn e mbrétit
groûa? » — Tç na bœri? na vâte edhé na oupçé nœ mousœndrœ
tek fiyinln atâ edhé tek kir in rôbat, kyœ t'a pœrgyônte tœ einte
se koû i kâ gyith' kœtô para. Me tœ ârdhourœ atâ tœ flyinin, aiï
diâlyi e ndzôri atœ ounâzœ kyœ kiç kœtcé goûrœ, edhé flyéytinœ.
Pastây tçifoûti, si i zoûri gyoûmi atâ, nœ mes tœ nâtœs hâpi
kasélhœnœ edhé mûri atœ ounâzœnœ. Pastây, si e fœrkôi, i dôlhi
edhé atiy au arâpi. I thôtœ, « tœ mârhtç kœtœ diâlyinœ, t'a
héthtç te port' e mbrétit lyakouriky edhé kœtô palhâte t'i mârhtç
edhé t'i çpietç âfœr détit; » edhé arâpi e çpoûri diâlyinœ, edhé
palhâtetœ i sôlhi âfœr détit. Ngriet mbréti nœ mœngyés edhé si
pâ dhœndœrin te porta, i thôtœ, « tç ke dâçour kœtoû? tç mœ
bœre .tçoûpœnœ? nœ kyôftœ kyœ môs tœ m'a gyéntç, to tœ tœ
prés kôkœnœ, » edhé e hôdhi nœ hapsâne.
Nœ dit tek rhinte atyé, na çkôn yâetœ nœ neri kyœ çfnte
mâtse ; i thôtœ, « sa kœrkôn pœr nœ mâtse? » — « Sa tœ doûat<;, »
i thâ au, i dhâ dhé kûy sa i dhâ é e blyéou. Na e ouçkyénte kœtœ
mâtsenœ kâkyœ mirœ sa i<; bœrœ si nœ kyénky, e mâdhe. Nœ
atœ voént k}'œ flyinte, douke gœrviçtour me thon kiç bœrœ nœ
lhagœm, rûnœ tœ dû, mâtsya edhé au diâlyi edhé doûalhœ mœ
nœ vœnt âfœr détit kyœ kyénœ min. Ou thôtœ mâtsya miiïevet,
« po s mœ gyétœ nœ atô palhâte kyœ yânœ âfœr détit nœ ounâzœ
me goûr, aère to t'ou hâ tœ tœrœ. » Vête nœ nga kœtâ nâtœnœ
nœ atô palhâte edhé douke vœçtroûarœ çoûmœ vœndœre s e
gyéti. Tç bœri pastây? Vâte edhé i foûti bîçtinœ atiy tçifoûtit
tek flyinte nœ brimât tœ hoûndœsœ. Me tœ vœnœ biçtinœ au
çœtiti edhé ndzôri nga gôya atoé ounâzenœ. Aère e môri miou
edhé i a çpoûri mâtsesœ , mâtsya i a dhâ atiy diâlyit. Me tœ
mârbœ au ounâzœnœ e fœrkôi edhé i thôtœ arâpit, « tœ çpietç
— '.6 —
kœtô palhâte n' atœ vœnt kyœ i kiçim é tçifoûnœ t'a vrâtç. »
Arâpi bcèri pas fvâlyœsœ tiy, edhé au môri groûanœ edhé çkoûa-
nœ yétœn e tûre bâçkœ tœ dû.
XII
LE JOUEUR DE VIOLON.
Iç mos iç, na kyénœ du ortâkœ berzegyânœ edhé kâkyœ
daçouri kiçinœ sa thânœ kyœ, « nœ pielhtœ nœéri diâlyœ edhé
tyétœri tçoûpœ, t'i zœmœ boûrh' e groûa. » Pas tsâ kôhœ nœéri
nga atâ na bœri diâlyœ edhé tyétœri tçoûpœ. Si ourhitnœ kœtâ,
i dœrgoûanœ mœ nœ kasabâ kyœ tœ psônin tœ dû çkolyô. Po au
diâlyi edhé tçoûpa dinin kyœ kyénœ zœnœ boûrh' e groûa. Si
psoûanœ tsâ nœ çkolyô, au diâlyi ouhôky nga çkolyôya edhé
zoûri tœ psônte kyœ tœ bœney çair. Ayô tçoûpa, si e pâ atœ
diâlyinœ kyœ oubœ tçapkœn edhé i lyik, edhé ikœn nga çko-
lyôya, i dœrgôi babâit sây kyœ, « oûnœ noûk' e doua atœ diâlyin
boûrhœ, se oubœ tçapkœn. »
Aère diâlyi, si psôi mirœ dhiolyitœ, érdhi nœ çtœpi tœ tiy
edhé i thâ tœ yâtit, « tœ mœ yâptç tsâ para se mœ lyipsen, »
edhé i yâti i dhâ. Pastây vâte prâpœ nœ atœ kasabâ tek iç ayô
tçoûpa edhé bcéri nos pâlyœ vœthœ edhé nœ pâlyœ verzelyike tœ
flyorinta, zoûri dhé nœ kafené âfœr çkolyôsœ tçoûpavet, kyœ t'
ou binte dhiolyivet edhé vâri te port' e kafenésœ atâ vœthœtœ
edhé verzelyiket'. Aère na çkôi kopily' e asây tçoûpœsœ edhé si
pâ atâ vœthœtœ vârour, vâte te zona edhé i thâ kyœ, « kçoû
kçoû œçtœ nœ neri kyœ kâ nœ pâlyœ vœthœ tœ flyorintœ edhé
pœr zôtœrin tœnde yânœ tœ mirœ çoûmœ, po nœ dô t'i blyétç, tœ
vête t'i thém sa kœrkôn. » Vâte kyô kopitya tek au diâlyi edhé i
thôtœ, « sa kœrkôn pœr kœtâ vœthœ? » — « Oûnœ, » i thâ au,
« s doua gyœ kâfçœ tyétœr, po tœ vin t' ou bie nœ hérœ dhiol-
yivet nœ çtœpi tœ sây edhé t'a zœ nœ tçikœ nga dôrhœ edhé
t'i a yâp. » Vête kyô edhé i thôtœ zônœsœ kyœ, « au t'i yép pa
para, po dô tœ vinœ t' ou bierœ nœ hérœ dhiolyivet kœtoû edhé
tœ tœ zœrœ nœ tçikœ nga dôrha. » — « Tçâp, i thoûa tœ vinœ, »
i thâ ayô. Po-sa érdhi kûy, ou râ dhiolyivet kâkyœ mirœ, sa ay6
tçoûpa flyéyti edhé kopilya dremiti. Pastây, si e zoûri gyoûmt
— hl —
atœ tçoûpœnœ, vâte edhé e dzvéçi edhé i mûri kœmîsœnœ é
ikou.
Si sôsi ayô tçoûpa nga çkolyôya, vâte nœ çtœpl kyœ tœ mnr-
tôney, se kye vlyoûarœ me nœ tyétœr boûrhœ. Me tœ digyoûar
au diâlyi kyœ to tœ martônetoe tçoûpa, oungrft edhé érdhi nœ
çtœpi tœ tiv. po babalhârœtœ e tûre rhinin raœ fiœ çtœpi, se kyé-
nœ ortâkd". Kiçin zakôn n" atœ kasabâ kyœ, kour tœ martônet
nôrïœ neri, tœ thônœ nga nœ prâlhœ. Si thônœ tœ tœrœ atâ kyœ
gyéndeçin nœ dâsmœ, vâte dhé kûy tœ thônte, po i }âti s' e
lyinte, s>> e dfnte kyœ kyé tçapkœn edhé prâlhat e tiy Linte me
mœnt kyœ moûnt kyœ kyénœ fyâlyœtœ lylga. Po si i bœnœ ridjâ
tœ tyérœtœ kyœ t'a lyœrœ, e lyâ. Aère kûy thâ kœtœ prâlhœ.
« Iç mos iç, na kyé nœ nœri, na dôlhi nœ dit pœr gyâ, tek
gyoûante na vrâou nœ zorkâdhe. Si e vrâou i ryépi lyekoûrœnœ
edhé e mûri edhé miçtœ e zorkâdhesœ e foûti mœ nœ glhôfkœ
edhé e mboulyôi me flyétœra, k}'œ tœ vinœ tyétœr liérœ t'a
mârhœ. Posa ikou au nâ çkôi andéy nœ boûrbœ. Douke çkoûarœ
éti atœ miçtœ mboulyoûar me flyétœra, edhé si e dzboulyôi,
e mûri. Tani ou pues, tsilyi kâ hâk t'a mârhœ miçtœ? an kyœ e
vrâou a au kyœ e gyéti? » — « Au kyœ e vrâou, » i thânœ atâ.
— « Yâ dhé oûnœ, i tha au, kœsây tçoûpœsœ i môra kœmisœn
gyôya e ryépa, tani oûnœ kâm hâk t'a mârh groi'ia, yô au kyœ
ka zœnœ t'a mârh' tani? » — Aère e dzvlyoûanœ nga au edhé e
môri kûy. — Kéve mirœ dhé mœ mîrœ, atâ kéky dhé mœ
kékv.
XIII
LE PÈCDEUR.
Iç nœ peçkœdji, vâte nœ dit nœ dét pœr tœ zœnœ piçky,
môri perzovolyinœ edhé tsâ gœryépa, hôdhi perzovolyinœ nœ dét,
po noûkœ moûndi tœ zinte piçky. Pastây, si noûkœ moûndi tœ
zinte piçky, oukthûe edhé çkôi nga sokâkou i çtœpivet mbrétit ;
aère kyé nœ balhkôn edhé nibréti, edhé thâ peçkœdjiou, « o i
myéri oûnœ! » — Mbréti, si e digyôi, dœrgôi nœ djandâr edhé
thiri peçkœdjinœ. Pastây mbréti, si érdhi peçkœdjiou, e pûeti
edhé i thâ, « psé, kour çkône oûdhœsœ, thé, o i myéri oûnœ ? »
- 48 -
Edhé au i thâ, « pandây thâçœ, se vâita nœ dét pœr tœ zœnœ
pfçky, po noûkœ moùnda tœ zine, edhé s kâm boûkœ t'i çpie fœ-
mivœsœ nœ çtœpi kour tœ îuœ kœrkôfiœ boûkœ. » Pastây mbréti
i thâ, « tçâp pœrsœri nœ dét, luth perzovolyinœ edhé atœ kyœ tœ
zœtç, mâkar piçk mâkar goûr, tœ m'a sielhtç kœtoû edhé t'a
zgyâs ; mœ nœ ânœ tœ zikytœ to tœ vœ atœ kyœ tœ zœtç, edhé
nœ tyétœrnœ ânœ to tœ vœ flyoriii, edhé sâkyœ tœ rœndôfïœ
ayô, âkyœ flyorin to tœ tœ yâp, po me kœtœ ousoûlh kyœ atœ
kyœ tœ zœtç, to t'a mbân oiînœ. » Edhé kûy vâte prâpœ nœ dét,
hôdhi perzovolyinœ, po noûkœ moûndi tœ zinte gyœ-kâfçœ, vétçe
nœ flyétœ. Vâte te mbréti edhé i thâ, « noûkœ moûnda tœ zine
gyœ-kâfçœ vétçe kœsây flyétœs. » Edhé mbréti, si môri flyé-
tœnœ, i thâ, « noûkœ ké bâkt tœ mirœ, o myéri, se kœyô flyéta
noûkœ vyén as nœ gyûsmœ drémi. » Pastây e môri edhé e voûri
nœ terezi, voûri mœ il' ânœ fiyétœnœ, nœ tyétœrnœ ânœ nœ
flyori ; çé kyœ rœndôn mœ çoûmœ flyéta, voûri pœrsœri dû flyo-
rifi, po pœrsœri rœndônte flyéta. Pastây voûri nœ dôrhœ flyoriii
nœ terezi, po pœrsœri rœndônte flyéta.
Mbréti outçoudit çoûmœ, pastây mblyôdhi tœ tœrœ tœ ditou-
ritœ edhé ou thâ, « oûnœ dite to t' ou pues, po nœ kyôftœ me mu-
kyim mœ tri dhyétœ e nœ dit kyœ tœ mœ rœféni atœ kyœ t' ou
pues, aère to t' ou darovit, po nœ kyôftœ kyœ mos tœ dini atœ
kyœ t' ou thém, aère to t' ou moundôn edhé to t' ou prés kô-
kœnœ. »
Kœtâ tœ ditouritœ tçalhœstisnœ kyœ t'a gyénin, po noûkœ
moûndnœ. Kour çkoûanœ iiœzét é pésœ dit, kyûmkyœ noûkœ
moûndnin t'a gyénin, vânœ mœ nœ kaloyér edhé i thânœ (se e
dinin kyœ kyé i drékytœ), « tœ kémi ridjâ tœ na thoûatç psé
kœyô flyéta rœndôn mœ çoûmœ nga nœ dôrhœ flyoriii, se na thâ
mbréti kyœ, « nœ kyôfçi tœ zôtœ tœ dini kœtœ, aère to t' ou da-
rovit, po nœ môs kyôfçi to t' ou vrâs. » Edhé kûy, si bœri ridjâ
Perœndisœ douke fâlyour edhé lyoûtour, edhé oudigyoûa ridjâya
te Perœndia, i thôtœ atûre, « mos kini frikœ, se oûnœ to tœ
rœfén psé kœyô flyéta rœndôn mœ çoûmœ nga nœ dôrhœ flyorin
edhé oûnœ to t' ou çpœtôn nga vrâsya. » Érdhœ tœ tridhyétœ e
nœ dit, vânœ kœtâ me kaloyérinœ edhé au ouvéç si atâ. Si ndœnt-
nœ atyé, i pûeti mbréti edhé au kaloyéri môri flyétœnœ edhé tsâ
bâlytœ edhé e lyâgou edhé mboulyôi flyétœnœ me bâlytœ, pastây
i thâ, » kœyô flyéta œçtœ sûr' i neriout kyœ œçtœ i ngourtsûerœ
— ',!) -
edhé tamakyâr. Kœyô flyéta, gyersâ iç pa bâlytœ, iç m' e rœndœ,
po tani kjrœ œçtœ me bâlytœ, lyfpset tœ rœndônœ mœ çoûmœ,
ilhakin çôniœ kyœ noûkœ rœndôn, kçoû kçoû edhé neriou;
gyersâ rhôn, tçalhœstfs kyûç tœ mblyédhœ çoûmœ gyœ edhé lya-
kœmôn tœ tépœrnœ, pandây edhé flyéta rœndôn mœ çoûmœ, se
œçtœ pa bâlytœ, pé kour vdés neriou, aère noûk' œçtœ gyœ-kâl'çœ,
edhé suri oumbûlh edhé sa lyakœmôi tœ mérhte i lyâ, kçoû dhé
flyéta , tani kyœ œçtœ me bâlytœ mboulyoûarœ edhé noûkœ
doûket, antis kyœ tœ rœndônœ mœ çoûmœ œçtœ e lyétœ fâre, se
œçtœ mboulyoûarœ. » Pastây mbréti ou thâ, «brâvoni! tani kyœ
e gyétœ edhé mœ dhâtœ tœ koupœtôn, to t' ou darovit me çoûmœ
gyœ ; » edhé ou dhâ gyûsmœn e mbretœrisœ.
XIV
LA PRINCESSE DE LA CHINE.
Kyé nœ mbrét edhé nœ mbreteréçœ, kiçin nœ diâlyœ tœ vé-
tœm. Kûy diâlyi nœ dit ngâ sevdâya dôlhi pœr gyk me diâlyinœ
e sadrazémit. Tek gyoûanin vrânœ nœ lyarâskœ, aère pikôi nœ
pikœ gyâk mbi tœbôrœ, se kyé dimœr edhé kiç rœnœ tœbôrœ
çoûmœ. Çkôi nœ derviç oûdhœsœ edhé si pa atœ gyâknœ tœ
koûky, thâ, « kûy gyâkou œçtœ i koûky si gyâkou i fâkyevet
tçoûpœs mbrétit ngâ Kina. » Kûy diâlyi, si digyôi derviçinœ kyœ
thâ açtoû, oubœ merâk edhé ousœmoûr, se dônte tœ çinte tçoû-
pœn e mbrétit, kyûmkyœ içte kâkyœ e boûkour si thâ derviçi.
Mbretœréça, si pâ diâlyinœ kyœ noûkœ moûnte, po gyithinœ
meytôney, i thâ, « tç ké, o bir, kyœ noûkœ moûnt? » — Au i
thâ, « oûnœ ousœmoûra edhé yâm bœrœ merâk ngâ nœ poûnœ,
pô nœ mœ thœntç kyœ to tœ mœ yâptç tçdô kyœ tœ kœrkôn oû-
nœ, aère to tœ çœrônem, nœ môs to tœ vdés. » Edhé e éma i thâ,
« thoûa-m' tç dô tœ tœ bœn? » Edhé kûy thiri diâlyin e sadrazé-
mit edhé i thâ pçéourthi, « ç tœ kœrkôn tœ vémi nœ Kinœ? »
Edhé au i thâ, « tœ mârhtç tri tôrba tœ mbœdhâ me flyorin,
akôma edhé tré souvarin edhé tœ çkôimœ. » Aère i thâ s'œmœs,
« tœ mœ yâptç tri tôrba flyorin edhé tré souvarin, se dikou to tœ
vête edhé pœrsœri to tœ kthénem. » Edhé e éma i thâ mbrétit,
< diâlyi tône i vétœm, kyûmkyœ œçtœ i sœmoûrœ, kœrkôn tœ
4
— 50 —
véyœ mœ nœ kourbét kyœ tœ çœrônet, se œçtœ bœrœ merâk,
edhé pas dû a tré vyét to tœ kthénet pœrsœrf, pô i lyipsen tri
tôrba flyorin edhé tré souvariiî. » Pastây mbréti i bœri hazœr atœ
kyœ i kœrkôi.
Moûarhœ atô edhé çkoûanœ. Pastây, si érdhœ nœ Kinœ,
kthûenœ souvarintœ edhé atâ iknœ. Vânœ edhé zoûnœ nœ hân
edhé i thânœ handjfout, « sa grôç ndzier ditœnœ? » Edhé au ou
thâ, « ndzier dû kyint grôç. » — « Nâ tré kyint grôç, » i thânœ
atâ, « edhé mos kâlhœ neri brœnda nœ hân. » Handjiou ou dhâ
atœ ôdœ tek rhinin nérœzit' e mbœdhén. Kœtâ blyénœ tsâ rôba gra-
rœriçte. Nœ dit au diâly' i sadrazémit vâte te berbéri tœ rhoûey.
Si e rhôi berbéri tœ pârœn hérœ , lyâ nœ medjite tœ vérdhœ;
pas tri a kâtœr dit vâte pœrsœri edhé i dhâ pésœ medjite, tœ tré-
tœn hérœ dhyétœ medjite edhé e pûeti, « koû œçtœ çkolyô' e
tçoûpavet toûrkyet? Se kàm nœ môtrœ t'a çpie nœ çkolyô. » Edhé
au i dhâ nœ diâlyœ. Môri diâlyinœ edhé vânœ nœ hân, atyé tek
l'ç edhé diâly' i mbrétit, ouvéç si zônœ edhé i thâ diâlyit, « tœ mœ
rœféntç çkolyônœ pœr sœ lyârgou, pastây vête vétœm oûnœ,
edhé ti tœ kthénetç, » Si arhitnœ nœ çkolyô, au diâlyi ikou edhé
kûy trœngœlhfti pôrtœn' e çkolyôsœ. Dôlhi nœ tçoûpœ edhé kûy
i thâ, « nâ kœtâ tœ dhyétœ flyorin, pçielhœ me nœ kârtœ, i a ép
dhaskâlhœsœ edhé i thoûay tœ fâlya ngâ moûa (méye) . » Edhé
kœyô vâte brœnda, i a dhâ dhaskâlhœsœ edhé i thâ, « érdhi nœ
zônœ te porta edhé mœ dhâ kœtâ flyorin edhé mœ thâ, » thoûay
tœ fâlya dhaskâlhœsœ. « Pastây e pûeti dhaskâlha, » e nôhe
setsilya iç ? « Edhé ayô i thâ, noûk'e nôha. » Nésœrmet n' atœ
sahât pœrsœri vâte edhé trœngœlhiti pôrtœnœ. Dhaskâlha dœrgôi
atœ tçoûpœ kyœ kïç dœrgoûarœ edhé ditœn e pârœ, edhé kûy i
thâ atô fyâlyœ. Vâte tçoûpa edhé i thâ dhaskâlhœsœ atô fyâlyœ
kyœ i kiç thœnœ diâlyi. Kœyô dhaskâlha outçoudit edhé noûkœ
dinte tsilya i a sielh atâ flyorin. Aère thiri atœ tçoûpœnœ edhé i
thâ, « nœ ârtœ edhé nésœr ayô zona edhé nœ tœ dhœntœ flyorin,
i thoûay tœ vinœ brœnda edhé môs i a mérh pa rûrœ brœnda. »
Vâte au diâlyi edhé si trœngœlhiti, dôlhi ayô tçoûpa edhé i thâ,
« mœ thâ dhaskâlha pa ârdhour zotœria yôte brœnda, mds tœ
mârh ato kyœ tœ m' i yâptç. » Edhé au i thâ, « nâ yép - i kœtô
edhé i thoûay kyœ tyétœr hérœ vin. » Nœ foûnt edhé au, kyûm-
kyœ noûkœ i a môri atô kyœ i dhâ, rûri brœnda te dhaskâlha,
edhé si ndœnti nœ bângo tœ dhaskâlhœsœ, i lyâ dhyétœ flyorin.
- 5i —
Si érdhœ tœ tcêra tçoûpatœ tœ thônin mâthimœnœ edhé ekoûa-
nœ, pastây érdhi tçoûp' e mbrétit edhé si tbà mâthimnœ, i thâ
dhaskâlhœsœ pçéourthi , « t'i thoûatç asay zôfïœsœ tœ vifiœ
sonde pœr dârkœ. » Pastây i thâ diâlyit dhaskâlha, « mœ thâ
tçôup' e mbrétit tœ vétç sonde pœr dârkœ. » Edhé kûy i thâ,
« to tœ vête nœ çtœpi tœ mârh izœ edhé t'ou thém kyœ môs tœ
mœ présin, se oûnœ to tœ flyé te tçoûp' e mbrétit. » Aère vâte
nœ hân edhé i thâ diâlyit mbrétit, « mes ki kyedér edhé mos ou-
bn 11 merâk, po rhi rahât, se oûnœ to t'a bœn kj'œ t'a mârhtç ti
groûa, se mœ thiri sonde pœr dârkœ. » Si vâte kûy te tçoûpa edhé
hœngrœnœ boûkœ, rânœ kœtâ tœ dû tœ flyinin vétç. Kœyô e
fiôhoii kyœ iç diâlyœ, se nâtœnœ tek flyinte au i kiç vâtour kœm-
ba mbi atœ. Aère kœyô i thâ, « noûkœ mœ thoûa tçoûpœ a diâlyœ
yé, se mœ gyâu kyœyé diâlyœ? » Edhé kûy i thâ. « Oûnœ to tœ
tœ rœféiï tœ tœrœ tœ vœrtétnœ, psé érdha kœtoû. Œçtœ nœ
diâlyœ mbréti kyœ kâ ârdhour tœ tœ mârhœ groûa, se œçtœ
bœrœ merâk edhé oûnœ yâm diâlyœ, pô ouvéça si zônœ tœ tœ
çô. » Pastây ayô e pûeti edhé i thâ, « Noûk' œçtœ nôiïœ tçaré tœ
çô atœ diâlyin edhé pastây t'a mârh boûrhœ? » Edhé au i thâ,
« e ké nœnenœ? » Ayô i thâ, « noûkœ kâm. » — « Kour vête tœ
fâlyetç nœ vârh? « — Edhé ayô i thâ, « oûnœ vête tœ prœmten. »
Edhé au i thâ, « Oûnœ to tœ vête nœ hân edhé tœ prœmten to
t'a çpie nœ vârh, ti kour tœ vétç atyé to t'a çôtç. »
Kœyô tçoûpa, si érdhi e prœmtiya, vâte nœ vârh, çé diâlyinœ
kyœ e kiç zœnœ gyoûmi edhé kœyo, kyûmkyœ nôuk' e zgyôi,
po e pâ kyœ iç çoûm' i boûkour, kœpoûti tri gôndje edhé i a
hôdhi nœ kraroûar, pastây ikou. Kûy diâlyi, si ouzgyoûa, çé
gôndjetœ edhé ouvra, kyûç goditi é noûkœ pâ atœ tçoûpœn. Vâte
au diâly' i sadrazémit te tçoûpa edhé i thâ, « te bcére? e pé atcé? »
Edhé ayô i thâ, « kour vâita oûnœ, e gyéta, kyœ flyinte, po doua
t'a çô pœrsœri, se kâm çoûmœ sevdâ. » Edhé au i thâ, « moûnt
tœ vétç edhé nésœr pœrsœri te vârhi tœ fâlyetç ? » Edhé ayô i
thâ,«tçdô dit kyœ tœ doua tœ vête, edhé, noûkœ mœ mbân neri. »
« Au i thâ, » oûnœ to tœ vête nœ bâtçœ edhé to t'i thém kyœ
mos tœ flyérœ. » Edhé kœyô, si vâte, e gyéti kyœ rhinte, e poûthi
edhé e pouçtôi edhé i thâ, « oûnœ doua tœ tœ mârh boûrhœ, pô
noûkœ di kyûç tœ bœn, se niadâm kyœ yâm vlyoûarœ, to tœ vînœ
kroûçkyitœ kœtœ yâvœ tœ mœ mârhinœ. » Diâlyi i mbrétit i
thâ,« oûnœ noûkœ di sek^ûç tœ bœntç, po pûet diâlyin e sadra-
— 52 —
zémit edhé ç tœ tœ thôtœ, atœ t'a bœntç. » Vâte diâly1 i sadra-
zémit edhé i thâ asây, « tœ pœlykyéou diâlyi kyœ t'a mârhtç
boûrhœ? » — « Moûa mœ pœlykyéou, doua çoûmœ t'a mârh
boûrhœ, pô kyûmkyœ to tœ vinœ kroûçkyitœ kœto dit tœ mœ
mârhinœ, se yam vlyoûarœ, noûkœ di setç tœ bœn. » — « Aère
kour tœ nisetç kyœ tœ tœ çpienœ teboûrhi, tœ çkôntç ngâ porta
e bâtçœsœ edhé ou thoûa tœ zbrétç nœ tçikœ ngâ karôtsa, « se
to tœ vête tœ fâlyem te vârhi, kyûmkyœ to tœ çkôn edhé noûkœ
to t'a çô tyétœr hérœ; » oûnœ pastây, si tœ vintç ti brœnda, to
tœ véç rôba tœnde edhé ti tœ rhitç me diâlyin e mbrétit nœ vârh,
edhé kourt'ou vinœ râst, tœ çkôni edhé kçoû t'a mârhtç groûa. »
Kœyô, kour érdhi dita kyœ e moûarhœ, si afrôi te porta e bât-
çœsœ, ou thâ kroûçkyevet, « lyimni nœ tçikœ tœ zbrés ngâ ka-
rôtsa, se to tœ vête tœ fàlyem nœ vârh, edhé pastây vin pœr-
sœri. » Kœtâ e lyânœ ; si vâte kœyô brœnda, môri diâly' i
sadrazémit rôbatœ asây edhé i voûri vétœ, dôlhi pastây, i hipi
karôtsœsœ edhé çkoûanœ. Atâ, si doûalhœ ngâ bâtça, oumar-
toûanœ pçéourthi.
Me tœ àrdhour diâly' i sadrazémit n' atœ kasabâ tek e çpoûnœ
kroûçkyitœ, e moûarhœ brœnda nœ çtœpi edhé voûnœ lhalhoû-
menat' si dâsmœ mbréti. Kiçin zakôn kyœ tœ flyénœ me
noûsen tri net' môtratœ e dhœndœrit. Kœrkônin tœ tri môtrat
tœ flyinin me noûsen, edhé zieçin tsilya tœ flyérœ mœ pœrpâra ;
mbretœréça, e éma e dhœndœrit, voûri tçoûpœn e vôgœly tœ
flyinte mœ pœrpâra, madâmkyœ tçoûpat e vôgœlya doûhenœ mœ
çoûmœ. Si flyéti kœyô atœ natœ, i pœlykyéou noûsya. Érdhi nât'e
dûtœ, i bœri ridjâ s' œmœsœ tœ flyinte pœrsœri. Si flyéti, se e
éma i a dhâ izœnœ tœ flyérœ, e koupœtôi kyœ kyé boûrhœ edhé
e pûeti, « tœ mœ thoûatç tœ vœrtétœnœ, tçyé, boûrhœ a groûa?»
— « Oûnœ yâm boûrhœ, po érdha kœtoû, se kçoû mœ râ. » Pas-
tây i rœféou atâ kyœ bœri. Kœyô, si e pâ tœ boûkourœ, i thâ,
« oûnœ doua tœ tœ mârh boûrhœ, po noûkœ di a dô dhe ti ? » —
« Oûnœ doua, po di setç tœ bœntç, kyœ tœ ikœimœ nâtœnœ ? tœ
kœrkôntç tœ dâlyœ yâçtœ nœ seis me du koûay edhé tœ thoûatç
kyœ, « mœ lyipsen, se to tœ dâly tœ gyesdis, » edhé ti madâm
kyœ, kour tœ dâlyimœ ngâ porta e kalyâsœ (se çtœpia e mbrétit
kiç rhethelhôtour kalyâ), to tœ na zœnœ atâ kyœ roûainœ, pan-
dây tœ vyéthtç ngâ çtœpia nœ gyœ tœ babâit, kyœ kour tœ dâlyi-
mœ tœ rœféimœ atœ edhé to tœ na lvœnœ, se to tœ çônœ niçân
- 53 -
mbréti. » Vâte kœyô tek e éma edhé si i kœrkôi nœ seis me koûay
tœ dâlyœ yâçtœ, noûk' i a bœri fyâlyœnœ dû, po atœ tçast
ndzôri atœ kyœ i thâ. Edhé kœyô môri pçéourthi dû kélykye tœ
oûyit, po tœ mîrœ çoûmœ. Si rânœ kœtâ tœ dû nâtœn tœ flyi-
nin, oungrinœ nœ mes tœ nâtœs edhé çkoûanœ, ou hipnœ koûay-
vet edhé atîy seizit i thânœ, « tœ kthénetç, se néve mbodhisemi
ya dû a tri dit. »
Vénœ tœ çônœ kyûç ougdhi noûsya me tçoûpœnœ, po noûk' i
gyétnœ atyé. Érdhi pastây seizi edhé ou thâ, « atâ iknœ edhé ou
hipnœ koûayvet kyœ ndzôra edhé moûa mœ thânœ tœ kthénem
edhé pas dû a tri dit mœ thânœ kyœ to tœ vinœ. » Si çkoûanœ
tœ tri dit, présinœ tœ vinœ, po atâ s kiçin merâm tœ vinin, se
vânœ é oupôkynœ me atœ diâlyin e mbrétit edhé oumartoûanœ.
XV
LE LION AUX PIÈCES D'oR.
ïç môs iç, na kyé nœ myéçtœr, na kiç nœ groûa edhé nœ
diâlyœ, pô kyénœ tœ vârfœr çoûmœ edhé rhônin me tsâ gomârœ,
kyœ i ngarkônte au me goûrœ. Na kiç zakôn kyœ koûr tœ dâ-
lyœ me gomârœ pœr tœ ngarkoûarœ, môs tœ dâlyœ mœ lyârk
ngâ nœ sahât oûdhœ. Nœ dit me tœ dâlyœ kyœ t'i ngarkônœ, si
vâte n'atcê vœnt kyœ i ngarkônte dit pœr dit, pâ pœr sœ lyârgou
nœ aslhân kyœ iç çtritour mœ nœ plhâkœ tœ mâdhe edhé ngrôhev
mœ dielh. Me tœpârœ kûy atœ kyœ oungrit,i drithtœrôi zœmœra
edhé ontrœmb çoûmœ. Pastây au aslhàni, si e pâ kœtœ kyœ noûkœ
kiç nœ mœnt t'a ngâsœ gyœ-kâfçœ, pô i érdhi frikœ me tœ pârœ
'tœ, râ edhé ouçtrit. Myéçtœri, si pâ kyœ noûkœ i oudérth t'a
hâyœ, çkôi nœ tçikœ toûtye, pô aslhàni pœrsœri oungrit edhé râ,
edhé kûy thôtœ me véten e tiy, « pâ dâlye te vête âfœr, tœ çô ç to
tœ mœ bœiîœ, se, nœ kiç niet kyœ tœ mœ liante, to tœ dérdhey
posa mœ pâ, pô mœ gyân to tœ mœ bœnœ nônœ tœ mirœ. » Me
tœ afroûarœ kûy, oungrit aslhàni, hâpi gôyœnœ edhé ndzôri nœ
flvori kyœ çkônte nœ miyœ grôç edhé râ pœrsœri. Môri kûy atœ
flyorinœ douke gœzoûar edhé ngarkôi gomârœtœ edhé çkôi tœ
vinte nœ çtœpi. Si érdhi nœ çtœpi edhé çkarkôi goûrœtœ, ndœfïti
edhé kyé çoûmœ ikyéçour edhé gy ithœ gâs. Vyén groûaya edhé
— 54 —
i thôtœ, « psé yé gyithœ kyéif? » Edhé kûy i ndzôri atcë flyorinœ
edhé i thâ kyœ, « kçôu kçôu, m'a dhâ kœtœ nœ aslhân, kyœ
gyéta nœ tçikœ mœ lyârk ngé au vœndi kyœ ngarkôn gomârœ-
tœ, pô nœ mœ dhœntœ gyithinœ, to tœ bœnemi zenginœ, o
groûa. » Nésœrmet vête pœrsœri me gomârœ edhé môri pœrsœri
nœ flyori. Si çkoûanœ tsâ dit i thâ groûaya, « di setç tœ bœntç?
atœ vœndinœ tek gyéndet aslhâni t'a mbûlhtç me nœ avlhi edhé
me parmâkœ tœ hékourtœ kyœ môs tœ rûnœ neri, t'i bœntç
edhé nœ pôrtœ, pô kyûmkyœ au na yép kœtâ flyorin dit pœr dit,
lyipset edhé néve t'i a pœrdzblyéimœ edhé t'i çpietç kâtœr ôkœ
miç edhé tri ôkœ kyoûmœçtœ. » Pastây i bœri gyithœ atœ sa
thâ groûaya edhé i çpinte atô dit pœr dit edhé mérhte flyorinœ.
Pas dû tré vyét zoûri é bœri çtœpi tœ mœdhâ edhé oubœ me hus-
mekyârœ.
Dumiâya , si e pânœ kœtœ kyœ oubœ 'zengin , ndôfïœ iç
myéçtœr, outçoudinœ edhé thônin, « kûy me dhyétœ a me nœzét
gomârœ sadô para kyœ tœ ndzierœ, noûkœ moûnt tœ bœnœ gyi-
thœ kœtœ çtœpi edhé tœ yétœ kâkyœ i pâsour, pô dikou kâ gjé-
tour nônœ aziné me para. » Pô pastây koupœtoûanœ kyœ kiç
gj'étour nœ aslliân edhé i yépte flyorin. Nœ dit diâly' i tûre, tek
rhinte me vœrsnikœtœ e tiy edhé lyônin, i thânœ atâ dyémtœ,
« ti godjâ diâlyœ yé boudalhâ, edhé yé frikatsâr, pô môs nakatôsou
ti me né, se ut-ât kâ gyétour nœ vœnt tek œçtœ nœ aslhân edhé
i yép dit pœr dit ngâ tsâ flyorin, pô tû noûkœ tœ thônœ, se tœ
dinœ kyœ yé boudalhâ. »
Aère kûy , s'i érdhi inât (ouinatéps) edhé voûri sédrœ,
kyûç môs tœ thônœ edhé moûa babalhârœtœ kyœ kçoû kçoû
kémi nœ aziné, pô noûkœ mœ voûnœ hitç nœ noûmour, vâte tek
e éma edhé i thâ,. « môy nœne, mœ thânœ vœrsnikœtœ e mi, kyœ
néve kyémœ tœ vârfœrœ pœrpâra edhé babâi im kyé myéçtœr
edhé ouçkyéney me tsâ gomârœ kyœ i ngarkônte me goûrœ, pô
oûnœ tani çô k}*œ im-âtœ œçtœ i pâsour, kâ çtœpi si palhâte,
oûnœ gyesdis me husmekj^ârœ, koû gyéti im-âtœ gyith' kœtœ
gyœ? môs kini thoûrour nœ vœnt me parmâkœ tœ hékourtœ
edhé atyé œçtœ nœ aslhân kyœ i kâ rœfûerœ nônœ aziné? psé
moûa noûkœ m' a rœféni ? noûkœ yâm edhé oûnœ diâlyi yoûay?»
— Edhé e éma i thâ, « vœrtét néve kémi thoûrour nœ vœnt me
moi'ir, edhé atyé œçtœ nœ aslhân kyœ na yép ngâ nœ flyori ditœ-
nœ, pô ti noûkœ moûnt tœ vétç atyé, se tœ çkyûen kyûmkyœ
— 55 —
noûkœ tœ né. » — « Oûnœ, môy nœne, » i thâ, « totœ vête edhé
to tœ mârh ârmœtœ, kyœ pô tœ mœ dérdhet tœ mœ hâyœ, t'a
vrâs, pô ti tœ mœ nitc nœ husmekyâr me nœ kâly edhé môs kf
frikœ edhé kyedér, se moûa noûkœ mœ hâ dôt kolhây. » Kyânte
e éma edhé oulyœrinte, se me tœ vâtour diâly' i sây te aslhâni,
to t'i dérdhey edhé to t'a bœnte nœ mfyœ tsôpœra, malhœkônte
vœrsnikœtœ e tiy kyœ i thânœ açtoiï. Pastây i thôtœ diâlyit,
« daly' tœ pues edhé tœt-âtœ, edhé ç tœ mœ thôtœ au, atœ tœ
bcéntç edhé ti. »
I thâ tœ yâtit kyœ kçoû kçoû, « ut-bir kœrkôn tœ véyœ te
aslhâni, se e çânœ vœrsnikœtœ e tiy tek lyônin. » Thiri pastây i
yâti diâlyinœ edhé i thâ, « psé kœrkôn tœ vétç n' atœ vœnt tek
œçtœ aslhâni ? noûkœ di kyœ me tœ pârœ tû au, to tœ tœ dérdhet
tœ tœ hâyœ? psé noûkœ na lyœ tœ mârhimœ dit pœr dit tainœ
kyœ na kâ vcénœ, gyôya flyorinœ? » — « Oûnœ, » i thâ au diâ-
lyi, «to tœ vête; sadd kyœ thoûatç ti, oûnœ noûkœ ndâhem (tçkœ-
poûtem), to tœ vête tœ çô tç œçtœ atyé, se mœ gyân mœ gœnéni,
pô nœmœ hâpsinœ me tœ mirœ, se nœ môs m'a dhœntœ to t'ou
zœ me tœ kéky kyœ t'a mârh. » Si çtrœngôi t'œmœnœ edhé i
thônte kyœ, « nœ môs mœ dhœntç hâpsinœ to tœ tœ vrâs, » ayô
i a dhâ.
Mérh kûy nœ husmekyâr edhé nœ kâlyœ edhé vâte. Me tœ
hâpour pôrtœnœ aslhâni oungrit nœ kœmbœ, pô si e nôhou kyœ
kyé diâlyi atiy kyœ vinte dit pœr dit edhé mérhte flyorinœ,
ouçtrit pœrsœri. Si ouafroûa pastây me kôrdhœ nœ dôrhœ,
oungrit aslhâni kyœ t'a hânte, pô kûy posa kyœ i oudérth, i râ
me kôrdhœ edhé i môri nœ tçikœ biçtinœ, pô aslhâni e bœri atœ
nœ miyœ tsôpœra. Prêt husmekyâri tœ dâlyœ diâlyi, pô mœ tœ
kôt prite, se kiç vdékour ; môri mœ sœ foûndi kâlyinœ edhé
ikou. Me tœ ârdhour nœ çtœpi na i thôtœ e ém' e dialyit, « koû
Vtœ im-bir? psé mbéti atyé? » Edhé kûy i thâ kyœ, « kçoû kçoû,
e tçkyéou aslhâni, se i préou biçtinœ. » Me tœ digyoûar ayô atœ
fyâlyœ oulyœriti edhé kyânte me gazép. Érdhi pastây i çôkvi
edhé si psôi kyœ i vdiky diâlyi, zoûri edhé au é kyânte.
Pas dû yâvœ, si i bœnœ vârhin n'atœ vœnt, vâte i yâti te
aslhâni me tainœ kyœ e çpinte edhé kœrkônte flyorinœ, pô aslhâ-
ni, si ouinatéps, se vinte mœ mœnt kyœ moûnt kyœ t'a kiç psoû-
arœ diâlyin au, noûkœ i yépte flyorinœ. Nœ dit vâte pœrsœri, i
bœnte ridjé edhé i thônte douke kyârœ, « tœ kâm ridjâ tœ m'a
— 58 —
yâptç atcé flyorinœ, se oûnœ ouvarfœrôva edhé s kâm boûkœ tœ
hâ ; ndofiœ mœ tçâve diâly inœ pô oûnœ noiîkœ t'a bœn pœr mœri.»
Edhé aslhâni i thâ, « oûnœ vojrtét to tœ tœ yâp flyorinœ edhé ti
tœ mœ sielhtç tainœ, pô daçouria yônœ tœ yétœ kœtoû é toûtye
lyârk ngâ néve, se edhé ti me tœ pârœ vârhin e diâlyit kœtoû, to
tœ mœ malhœkôntç edhé to tœ mœ mœrzitç edhé to tœ tœ dridhet
zœmœra, edhé oûnœ, douke pârœ gyâknœ kyœ mœ rôdhi ngâ
biçti im, mœ vyén môs tœ tœ çô me su edhé noûkœ tœ doua, pô
nœ mœ sielhtç tainœ edhé oûnœ to tœ tœ yâp flyorinœ. » —
Oumblyâk edhé outraçigoûa.
XVI
LA LIOUBiA ET LA BELLE DE LA TERRE.
Na iç nœ hérœ nœ vlhâh çoûmœ i pâtour, na kiç çoûmœ sténe ;
andéy çkôi nœ mbrét edhé ai e priti me sa moûntey. Vlhâhou na
kiç tœ çôkyenœ me bârhœ edhé atœ nâtœ ky'iç mbréti na pôlhi
nœ diâlyœ. Mbréti thâ babâit diâlyit, t'a psônœ çoûmœ gyoûra
(gyoûhœra), i dhâ nœ krûky edhé i thâ, « koûr tœ bœnetœ diâly i
pesœmbœdhyétœ vyétç, t'i âptç krûkyenœ edhé t'i thoûatç tœ
vinœ n'âktç kasabâ tœ mœ gyéfïœ, » pastây ikou. Vlhâhou bœri
si i thâ mbréti.
Si psôi diâlyi çoûmœ gyoûra edhé érdhi nœ pesœmbœdhyétœ
vyétç, i dhâ babai krûkyenœ. Me tœ mârhœ diâlyi dhiavâsi gram-
matitœ kyœ kiç pœr-sipœr, edhé thôçnœ : Oûnœ yâm mbréti kyœ
tœ pakœzôva, éa tœ mœ gyétç n'âktç vœnt. — Si e dhiavâsi thâ
babâit kyœ, « kçoû kçoû mœ çkroûan nœ mbrét edhé to tœ vête,»
edhé babâi e nisi me nœ çôk. Nœ mes tœ oûdhœsœ diâlyinœ e
môri ouria edhé dzbriti nœ nœ prhoûa, tek iç nœ bourim kyœ tœ
hânte boûkœ. Posa kyœ hœngri, çôkou kyœndrôi mœ hœ vœnt
tœ lyârtœ me nœ goûr nœ dôrœ edhé i thâ diâlyit, « dzviç rôba-
tœ kyœ ké é nœm-i moûa e ti viç tœ mitœ edhé bœ-mœ bé, kyœ
noûkœ to tœ mœ kalhœzôç tek neri, » edhé ai i thâ, « nœ vdékça
edhé oungyâlhtça prâpœ, atœ-hérœ to tœ kalhœzôy. » Çôkou
hipi kâlyit, si ndroûanœ rôbatœ edhé vânœ te mbréti. Si pâ
mbréti krûkyenœ, koupœtôi se iç ai diâlyi kyœ kiç pakœzoûar, e
môri préy dore edhé e hipi sipœr ; diâlyi mbéti pœrpôç edhé kou-
vœndônte me tçdô heri tçdô gy oûhœ.
— 57 —
Çôkou bœri tœ sœmoûnn', vàte mbréti é e pûeti tç kâ? Ai i
thé kyœ, « y km kéky. » — « Tç dô tœ tœ boéimœ? » thâ mbréti.
— « Doua nœ lyâkœrœ ngâ atô kyœ rouan lyoubia. » — Edhé
mbréti i thâ, « vânœ vânœ kâkyœ tœ tyérœ mbrétœre mœ tœ
mbœdhén ngâ oûnœ, e s moûntnœ tœ mirhninœ. » I sœmoûri i
thâ, « thoûay diâlyit kyœ œçtœ pœrpôç tœ vénœ, edhé nœ môs
dâçtœ frikô-e. » Mbréti i thâ diâlyit, « tœ vétç dô môs dô m' âktç
vœnt e tœ bietç nœ lyâkœrœ. » Côk' e diàlyït bœnte tœ sœmoû-
rinœ, se dintey kyœ, posa tœ vintey diâlyi pœr lyâkœrœ, noûkœ
to tœ kthéney prâpœ.
Diâlyi kyânte nât' e dit' é s dintey setç tœ bœnte. Nœ nâtœ pâ
nœ gyoûmœ nœ plyâk edhé i thâ, « diâlyœ, môs kj^a, pô mérh
duzét bârhœ miâlytœ é duzét bârhœ kyoûmœçtœ edhé hiky n*
atœ vœnt nœ mes tœ ditœs', se îatœ-hérœ lyoubia vyén rhôtoulh
é noûkœ gyéndetœ prânœ folyésœ. » Aère diâlyi kœrkôi ngâ
mbréti atô ky' i kiç thœnœ plyâkou edhé ounis tœ vinte tek ai
vœndi. Mb' oûdhœ pôkyi plyâknœ kyœ kiç pârœ nœ gyoûmœ
edhé i thâ; « vâfç me çœndét, o diâlyœ, pô me tœ vâtœ fçi vœrœ-
nœ kyœ to tœ gyéç, edhé miârytœnœ edhé kyoûmœçtinœ t'i tra-
zôç me bâlytœ edhé tœ fçieç mœ nœ vœnt. Lyoubia posa kyœ tœ
viiïœ, to tœ hânœ gyûsmœn; pastây to tœ dâlyœ pœrpâra vœrœsœ
pdhé to tœ thôtœ, « koûç mœ bœri kœtœ tœ mirœ, lye tœ dâlyœ
yâçtœ t' a çô ; » edhé ti , i thâ plyâkou , posa kyœ tœ thôtœ
açtoû, dély edhé thoûay kyœ; « oûnœ yâm. » Ayô aère to tœ thô-
tœ : « ç tœ mirœ dô tœ tœ bœy pœr tœ mirœnœ kyœ mœ bœre?»
ti thoûay kyœ, « doua nœ lyâkœrœ ; » ayô, pœr nœ to tœ thôtœ :
mérh sa tœ doûatç. Ti tœ dzgyéthç tri mœ tœ mbœdhâtœ edhé
t' i hâtç vétœ se yânœ çoûmœ tœ mira pœr çœndét, edhé koûr tœ
kthéneç, çkô ngâ méye tœ t' âp nœ pœr tœ sœmoûrinœ. » Diâlyi
bœri si i thâ plyâkou.
Mbâra me kindi (me tœ kthûer' tœ ditœs') érdhi lyoubia edhé
ngâ tœ toûndourit' e biçtit dœgyôney pœr sœ lyârgou. Me tœ
vâtœ hœngri gyûsmœnœ edhé dôlhi é fôlyi, « ai kyœ mœ bœri
kœtœ tœ mirœ, tœ dâlyœ yâçtœ. » Me tœ dœgyoûarœ diâlyi
dôlhi é thâ kyœ, « oûn' yâm, » edhé oubœnœ tœ gy itha atô kyœ
i kiç thœnœ plyâkou. Si ounônœ mirœ, i thâ lyoubia diâlyit kyœ,
« kourdô kyœ tœ doûatç, tœ çkôto pa frikœ » (ayô oûdhœ çpintey
nœ çtœpi tœ boûkoursœ dhéout). Si môri lyâkœrat' diâlyi ouk-
thûe edhé mb' oûdhœ pôkyi plyâknœ edhé i dhâ lyâkrœnœ ky' i
— 58 —
kiç thcénœ. Si e môri oukthûe te mbréti edhé i dhâ lyâ-
krœnœ.
I sœmoûri posa kyœ e hoéngri, ouçœroûa. Pas tsâ dit bcêri
prâpœ tœ sœmoûrinœ. E pûeti mbréti, « tç dô tœ tœ boéy? Ai
thâ, « doua tœ boûkourœnœ e dhéout, dœrgô diâlyinœ prâpœ. »
Mbréti i thâ, « kânœ vâtœ kâkyœ mbrétœre é s' oukthûenœ prâ-
pœ. » Aère i thâ i sœmoûri t'a trœmbinœ diâlyinœ kyœ tœ véyœ.
Diâlyi kyântey n' atœ dit é s dinte tç tœ bœntey. Prâpœ i oudoûk
plyâkou nœ gyoûmœ edhé i thâ, « môs kyâ, pokœrkô ngâ mbréti
nœ miyœ çtyérha, kâtœr déç, nœ kyint bârhœ groûrœ, nœ kyint
bârhœ miâlytœ, dhyét fçésœ; posa kyœ tœ arhiç tœ thértç çtyé-
rhatœ edhé tœ gyéndetç atyé nœ mes tœ ditœs', se atœ-hérœ
gœrtsilhatœ ikœn' ; vétœmœ aslhânœtœ rhinœ nœ dérœ. Atyé
yânœ dû dûer, iïérœnœ e roûainœ dû ngâ aslhânœt, atâ kyœ yânœ
mœ dérœ tœ mbrémœsme rhinœ tœ dû tœ tyérœt, çtyérhatœ t'i
hétç (héthtç) çkâbavet, groûrœtœ t'a hétç atyé tek yânœ milyin-
gônat', miâlytœnœ atyé tek yânœ blyétœtœ, edhé posa kyœ tœ
arhitç nœ pôrtœ tœ hétç kâtœr déçtœ aslhânœvet, atœ-hérœ rûrœ
pa frikœ brœnda edhé fçi moûret', se pa fçirœ gremisenœ é tœ
vrâsœnœ ; si tœ arhitç te dér' e ôdœsœ t'a fçitç edhé atœ. Si tœ
hânœ pastây to tœ thônœ tœ gyithœ, tç tœ mirœ dô tœ tœ bcéimœ
pœr tœ mirœn' kyœ na bœre ? — Ti tœ kœrkôç ngâ aslhânœtœ
nœ kyime, ngâ blyétœtœ é ngâ milyingônatœ edhé ngâ çkâbatœ
ngâ nœ péndœ. » Diâlyi bœri si i thâ plyâkou.
Me tœ ngroénœ fôlyœ tœ gyithœ, « dély yâçtœ, tœ tœ çômœ
tû kyœ na bœre kœtœ tœ mirœ. » Diâlyi dôlhi edhé i dhânœ fiœ
kyime edhé tri péndœ edhé i thânœ, « kourdô kyœ tœ na doûaç,
diky kyimen' a péndœnœ, edhé néve tœ vimœ. » Pastây diâlyi,
si môri kyîmetœ edhé péndœtœ, douke fçirœ rûri brœnda n' ô-
dœ tœ boûkoursœ dhéout. Pas tsâ érdhi e boûkour' e dhéout nœ
mes nœmbœdhyétœ tçoûpave edhé thôtœ diâlyit, « tç neri yé ti?
tç kœrkôn kœtoû? » — Ai thôtœ, « neri yâm, noûkœ mœ çé? âr-
tçœ tœ tœ mârh ti. » Ayô kyéçi edhé i thâ, « érdhœ kâkyœ tœ tyé-
rœ é s moûntnœ tœ mœ mirhnin'. » Dély yâçtœ, flyét aslhânœvet
é ou thôtœ, « psé lyâtœ kœtœ neri tœ rûnœ brœnda? » — Atâ
thânœ, « ti na hédhe (héthfïe) miç tœ kyélybourœ edhé atœ ngâ
nœ tçikœ, kûy na hôdhi ngâ nœ dâç pœr çôk. » Aère fôlyi çkâba-
vet é ou thâ kyœ, « psé lyâtœ kœtœ neri kyœ tœ rûnœ brœnda?»
Atô thânœ, « ti s na hédhe fâre pœr tœ ngrœnœ, é kûy na hôdhi
- 59 —
ngâ nœ kyénky. » Aère fôlyi blyétœvet edhé melyingônavet é i
pûeti, psé lj'ânœ tœ rûiïœ brcênda atœ diâlyinœ? Blvétœtœ thâ-
nœ, « ti na hédhe ngâ nœ tçikœ pitâr tœ thâtœ, é kûy na hôdhi
miâlytœ; » edhé melyingônat' i thânœ, « ti na hédhe pâk thrime
ngâ boûkœ tœ mûkourœ, edhé ai na dhâ groûrœ. » Pastây pûeti
dûertœ edhé moûret', psé e lyânœ tœ çkônte, » atâ thânœ kyœ,
« ti s na fçive koûrhœ, é kûy na pastrôi. »
Aère thâ diâlyit e boûkour' e dhéout, « tœ vœmœ tré bâste, pâ
pastây n'i kœrdhétç, tœ mœ mârhtç. » — « Vœmœ, » i thâ diâlyi.
— « Bâlh' i bâstit : to tœ mblyéth nœ tôk groûrœ, élyp, bâlytœ,
groûrœ, e t'i ndâç, mœ nœ nâtœ. » Edhé ai i thâ, « i ndây. » —
« Bâst' i dûtœ : tœ vétç tœ mârhtç nœ dû mâlye kyœ hâpenœ é
mbûlhenœ, oûyœ tœ pa-vdékour. » — « Vête, » i thâ diâlyi. —
« Bâst' i trétœ : oûnœ to tœ fçihem nœ mes tœ nœmbœdhyétœ
tçoûpave, to tœ mboulyônemi me iiœ tçartçâf edhé nœmœ gyéte,
aère tœ mœ mârhtç, » — « Mir', » i thâ diâlyi.
Nœ tœ pârœn' e bâstevet dôgyi péndœnœ kyœ kiçnœ dhœnœ
melyingônat' ; me tœ dyégourœ, melyingônat' i érdhœ pœrpâra.
Diâlyi ou thâ, « moûntni tœ kyerôni nœ tôk ngâ groûrœ, élyp,
groûrœ edhé bâlytœ, t'i vini vétç é vétç pœr nœ nâtœ? » Atô thâ-
nœ kyœ moûndinœ, aère diâlyi râ pœr tœ flyétourœ, oungré çoû-
mœ mœngyés, e gyéti tôknœ tœ kyeroûarœ é tœ vœnourœ vétç é
vétç. Si pâ açtoû, râ é flyéti prâpœ. Me tœ ngritourœ e boûkoura
e dhéout vâte t'a dzgyônte. Ai i thâ, « lyœ-mœ tœ flyé, se yâm
pa gyoûmœ gyithœ nâtœ. » Aère ayô vâte prâpœ te diâlyi é i
thâ, « mœ moûnde nœ nœ bâst, pô tœ çômœ tœ tyérœt'.» Diâlyi
pœr bâst tœ dûtœ dôgyi péndœnœ e çkâbavet edhé atô érdhœ.
Aère ou thâ, « doua tœ vémi tœ mârhœmœ oûyœ tœ pa-vdékour
ngâtœ dû mâlyetœ kyœ hâpen' é mbulhen', pô tœ ndôdhemi atyé
nœ mes tœ ditœsœ, se aère mbéten' tœ hâpœtœ pœr gyûsmœ
sahâti. » Mérh nœ lâgyen, edhé vénœ. Me t' afroûarœ e moûa-
rhœ çkâbat' mœ krâ', e foûtnœ brœnda, mboûçi lâgyenœ edhé ouk-
thûenœ prâpœ t' e boûkoura e dhéout. Ditœn' tyâtœr dôgyi pén-
dœnœ ky 'i kiçnœ dhœnœ blyétœtœ, me tœ dyégourœ érdhœ tœ
gy itha, e dhé i pûeti, « kyûç to tœ bœy tœ nôy (non) setsia
œçtœ e boûkour' e dhéout atyé tek to tœ yétœ nœ mes tœ nœm-
bœdhyétœ tçoûpave tyéra? » M'e mâdhya i thâ, « atyé tek to tœ
mboulyônenœ, oûnœ to tœ rhi mi tçarçâf mœ sipœr kôkœsœ
aséy, ti tœ zœç atœ é tœ môs t'a lyœsôtç, se pastâye s e gyéy dôt
— 60 —
as oûnœ. » Posa kyœdoûalhœ atô tœ mboulyoûara edhé hfdhe-
cin vâlhœ , diâlyi zoûri atcê ky' iç blyéta edhé s e lyinte tœ
ikœnte. Mœ nœ foûnt e môri ayô diâlyinœ pœr boûrhœ. Ounisnœ,
vânœ te mbréti edhé e dhâ(mbréti) tek i sœmoûri, é ndœni prâpœ
bâçkœ me husmekyârœtœ.
Ditœn' tyâtœrœ i sœmoûri thâ mbrétit, tœ vrâsœnœ diâlyinœ.
Mbréti s déç, aère atyé tek flyinte diâlyi mœ vâpœ, vâte é e théri
vétœ. E boûkour' e dhéout koupœtôi, mbriti vétœ pœrpôç, pûeti
koû e théri, nœ husmekyâr kyœ e douante çoûmœ diâlyinœ,
i dœftôi. Atœ-hérœ e môri sipœr nd'ôdœ tœ sây, i hâpi gôyœnœ
edhé i hôdhi oûyœ tœ pa-vdékourœ edhé diâlyi oungyâlh. Me tœ
ngyâlhtourœ dœftôi mbrétit tœ dréytœnœ edhé i thâ tœ gyitha
atô kyœ kiç pœsoûar mb'oûdhœ ngâ ai. Aère mbréti dôlhi
yâçtœ kasabâsœ tek içnœ kâtœr pémœ âfœr néra pas yétœre,
oûni dégatœ edhé e lyidhi kœmb' é doûar, pastâye i lyœçôi edhé
outçâ mœ kâtœr.
Pas tsâ kôhœ ounis diâlyi tœ vintey tœ çintey babânœ edhé
mœmœnœ, pa ikour dhâ çôkyesœ mbrétit nœ foustân ky' i kiç
mârhœ tœ boûkoursœ dhéout, edhé i thâ, « sakœn se i a ép pa
ârdhourœ oûnœ. » Nœ ditœ tek hidheçinœ vâlhœ, e boûkour' e
dhéout noûkœ douante tœ hédhœ, kœrkônte t' i ipninœ foustâ-
nœ. Aère vânœ gyithœ tçoûpatœ te mbretœréça e i bœninœ
ridjà t'i a yâpœ, ayô s douante. M'e vôgœlya ngâ tçoûpat'e
sây i a môri fçéoura. Ayô posa kyœ e voûri, ou thâ, « mbéti
mœ çœndét, koûr tœ vinœ boûrhi t'i thoûani kyœ, pa grisour
tri pârœ kœpoûtsœ tœ hékourta noûkœ mœ gyén. » Si oukthûe
diâlyi ngâ çtœpia, i thânœ lhâfetœ kyœ kiç thœnœ çôky'e tiy.
Aère blyéou tri pârœ kœpoûtsœ tœ hékourta edhé ounis edhé e
kœrkônte. Atyé tek i grisi kyœndrôi, bœri nœ hân edhé sa
çkôninœ hânin' é pininœ pa pogoûar gyœ. I pûete vétœmœ tç
kiçnœ pârœ oûdhœsœ. Nœ ngâ atâ i thâ, « atyé tek vinœ m'
ourhoukoulhis butsélya mœ nœprhoûa, vâita t'a mârh, atyé
pâçœ dumbœdhyétœ tçoûpa kyœ lyâheçinœ mœ nœ pélhk. »
Aère e môri atœ nerinœ diâlyi t' i dœftônte vœndœ. Atyé tek
lyâheçinœ atô, môri foustânœ fçéoura edhé e dôgyi nœ zyârh
kyœ kiçin' bœrœ atô pœr tœ lyâitourœ rôbatœ. E bôukour' e
dhéout, s'i oudôky foustâni s moûnti t' ikœntey edhé oukthûe-
nœ bâçkœ te mbréti, se gyithœ foukyi e sây fç nœ foustân.
— 61 —
XVII
LE SERPENT RECONNAISSANT ET LA TABATIÈRE MERVEILLEUSE.
Na iç nœ neri i vârfœr, na kiç nœ diâlyœ. Nœ ditœ diâlyi
gyéti nœ gyârpœrœ kyœ kiç ngrirœ, é e môri nœ çtœpi tœ tiy.
Si érdhi nœ vétœhe tœ tiy i thâ gyârpœri diâlyit; « tœ mirinœ
kyœ mœ bœre, s kâm sekyûç tœ t'a pœrdzblyéy, tani kyœ tœ
vémi te babâi, to tœ tœ thôtœ, tç dô tœ t' âp pœr tœ mirœ kyœ
bœre diâlyit tim?ti tœ môs kœrkôtç gyœ tyâtœrœ, pô t'i thoûatç,
tœ t' âpœ nœ tabakyére ; ayô kâ brœnda kyime ; posa kyœ t'a
toûntç, tçdô kyœ tœ doûatç tœ vyén. » Vân' te babâi edhé te
mœma, atâ posa kyœ pânœ diâlyin' e tûre, ougœzoûanœ çoûmœ.
I thâ babâi atiy diâlyit, « tç dô tœ t' âp pœr çpœtim tœ diâlyit
tim? » Ai i kœrkôi tabakyérenœ kyœ kiç thœnœ gyârpœr' i vô-
gœlyœ. Babâit i érdhi çoûmœ lyikçtœ, se pa atœ tabakyérenœ
noûkœ bœnte dot. I thâ, « atœ noûkœ t' a âp, tçdô tyâtœr kyœ
mœ kœrkôç t' âp. » Diâlyi oungré é ikou. Ounis edhé gyârpœri i
vôgœly t'ikœnte. Si ikou diâlyi zoûri mœma é kyânte é i thâ
boûrhit, « mœ mirœ t'i yâptç atœ kyœ kœrkôn se tœ houmbâsœ-
mœ diâlyinœ tœnœ. » Vâte mœma é e kyœndrôi diâlyinœ é i thâ
tœ vénœ te babâi t'i bœinœ ridjâ bâçkœ. Babâi, posa kyœ pâ tœ
çôkyen' edhé diâlyin' kyœ kyâninœ, ou thâ kyœ e âp. Vâte gyâr-
pœr' i vôgœlyœ, e kthéou diâlyinœ prâpœ edhé i dhâ tabakyére-
nœ. Oukthûe diâlyi nœ çtœpi tœ tiy prâpœ.
Atô dit' kiç dœrgoûar mbréti nœ gyithœ vilhâyet tœ pœr-
mblyidhenœ gyithœ dyémtœ é tœ çkôinœ nœnœ sarâye tœ tiy, se
atœ kyœ to tœ pœlykyénœ tçoûp' e tiy, to t'a godinœ me nœ môl-
hœ é to t' a mârhœ boûrhœ. Atyê tek mblyidheçinœ tœ gyithœ
ounis tœ vinte edhé kûy. Pa vâtourœ toûndi tabakyérenœ é i
érdhœ nœ pàlyœ rôba me nœ kâlyœ tœ bârdhœ. Lyâ é çkoûanœ
gyithœ tœ tyérœtœ é ai mbéti nœ foûnt. Tçoûpa ngâ tœ gyithœ
atâ kyœ çkoûanœ noûkœ pœlykyéou as nœ ; me tœ çkoûarœ kûy
e goditi me môlhœ. Dœrgôi mbréti é fôlyi tœ vinte sipœr, élyânœ
tœ bœnenœ dâsmœtœ pas kâtœr moûay. Pas tsâ dit diâlyi ouk-
thûe nœ çtœpi tœ tiy. Koûr afœrôi kôhae martésœsœ toûndi taba-
— 62 -
kyérenœ t'i bœnenœ nœ pâlyœ sarâye. Fçatârœtœ e tiy, koûr
oungrinœ nœ mœngyés vœçtrôinœ néri yâtœrinœ é pûetninœ
néri yâtœrinœ kyûç pœr pâk sahât oubœnœ tœ tilha sarâye. Tœ
çœtoûnœ mbrœmœ ounisnœ tœ vinin tœ mirhninœ noûsen'. Ou-
bœnœ dâsmœtœ çoûmœ tœ mbœdhâ é mbénœ te mbréti nœ
yâvœ, pastây oukthûenœ nœ çtœpi tœ tûre.
Pas tsâ kôhœ mbréti na nisi lyoûftœ me nœ mbrét tyâtœrœ
é douante t'i zapœtônte, é dœrgôi é mblyôdhi gyithœ askyérœ e
tiy. Mœ nœ foûnt dœrgôi é môri edhé dhœndœrin é e bœri tœ
mâth pœrmi gyithœ askyérœ. Pas tsâ kôhœ si zapœtoûanœ vœn-
dœ e mbrétit tyâtœrœ oukthûenœ nœ vœnd e tûre. Me tœ afœ-
roûarœ sarâyetœ, dhœndœr' i mbrétit zbriti kâlyit mirœ kyœ kiç
é hipi mœ nœ kâly tyâtœr sakât. Mbréti ou kiç dâlyœ pœrpâra é
i printe, mœ nœ foûnt gâ gyithœ érdhi dhé ai me kâlyin' e
tçâly.
Kour içnœ atâ nœ lyoûftœ mbréti kiç mârhœ tçoûpœn' e tiy
nœ sarây, é e pûente si çkôinœ me boûrhin. Ayô i tliâ kyœ,
« néve as nœ husmekyâr as nœ husmekyârkœ kémi, pô tçdô kyœ
tœ doûamœ boûrhi toûnt nœ tabakyére kyœ kâ, edhé na vyén. »
Atœ-hérœ i thâ tçoûpœsœ, tœ gyénœ tertip t'i a mârhtœ. Ayô i
thâ, « s di sekoû e fçé. » Atœ kôhœ flyitninœ zôkytœ edhé kâf-
çœtœ ; i pûeti mbréti, koûç moûnt tœ gyénœ sekoû e vœ dhœn-
dœri i tiy tabakyérenœ? Miou thâ, « e gyiy oûnœ, po koûr tœ
bini pœr tœ nyétourœ, tœ lyœtç nœ kandilye me vây. » Si rânœ
pœr tœ nyétourœ é i zoûri gyoûmi, miou foûti biçtin' e tiy nœ
vây tœ kandilyes edhé e voûri nœ hoûndœ tœ dhœndœrit. Ai
oupçerœtiti e i dâlhi tabakyérya, miou e rhœmbéou edhé ikou.
Atyé tek to tœ hipœtey nœ karâv, i râ nœ dét. Atyé oundoth nœ
kyén é ouhôth brœnda é e môri edhé i a çpoûnœ te mbréti. —
Dhœndœri me tœ pçerœtitour koupœtôi kyœ ikou tabakyérya é
oungré é e kœrkônte. Priçi sarâyetœ dôuke kœrkoûarœ, se pan-
déntekyœ kiç rœnœ miout mœ nônœ vœrœ, pô s' e gyéti dot. Me
tœ hoûmbonr tabakyérenœ ouboënœ tœ vârfœrœ , atœ-hérœ
dœrgôi mbréti é i môri âfœr tiy é ou dhâ vœnt k}^œ tœ rhôinœ.
— 63 -
X VIII
LE COFFRE MERVEILLEUX.
Na fç noé hérœ ncé neri çoûmœ i pâsour, na kiç nœ diâly é i
épte tçdô kyœ tœ kœrkônte. Pas tsâ kôhœ vdiky e lyâ diâlyinœ
zôt nœ gy ithœ mâlh tœ tiy. Diâly i dôlhi i lyik é nœ pâk kôhœ
priçi gyithœ atô kyœ i kiç lyœnœ baba' i tiy, i mbéti vétœmœ nœ
ounâzœ edhé nœ pâlyœ rôba. Nœ dit vâte é çiti ounâzœnœ é zoûri
dû kyint lyira, pastây vâte tek nœ handji é i kœrkôi nœ ôdœ
pœr tœ ndénourœ, edhé i dhâ. Nœ ditœ na çkôi nœ tçifoût kyœ
kiç kasélhœ pœr tœ çitour edhé thôçtey, « kyô vyén nœ para, ai
kyœ to t'a blyénœ to tœ bœnetœ piçmân edhé koûç noûkœ to t'a
mârhœ, gyéne to tœ piçmânepset. » Meytôney diâlyi ç tœ bœnte,
mou nœ foûnt e niôri edhé i thâ handjiout t'a mârhœ é t'i a yâpœ
mbrœmane kour tœ vihœ. Handjiou bœri si i thâ. Mbrœmane si
hœngri boùkœ, i mbéti pâk edhé hâpi kasélhœnœ t'a vinte. Me
tœ hâpourœ dôlhi nœ Arâp i çkoûrtœrœ, kyœ mbânte nœ tçiboûk
edhé i thâ diâly it, « kœtœ vétœmœ lyé pœr moûa? » — Ai gâ
frika noûk' oupœrgyéky. « Dô tœ tœ bie oûnœ dhé tyâtœrœ? » —
« Noûkœ doua, » i thâ diâlyi.
Nœ ditœ tek rhinœ nœ bâçtœ i thâ Arâpi, « dô tœ tœ bie prœ-
mœ tçoûpœnœ e mbrétit? » — « Byér'e, » i thâ diâlyi, edhé Arâpi vâte
mbrœmane, hâpi dûertœ pa koupœtoûarœ neri, môri tçoûpœnœ
edhé e proûri te diâlyi edhé nœ mœngyés e çpoûri prâpœ. Kœtâ
e bœri pœr tsâ kôhœ, pô koûr na oubœ tçoûpa me bârhœ s vâte
mœ. Mbréti, koûr pâ tçoûpœnœ açtoû, e pûeti koûç e bœri me
bârhœ? Ayô thâ kyœ, « s di tsiri iç ai, kœtœ vétœm di kyœ,
mbrœma pœr mbrœma vinte e mœ mirhte nœ Arâp edhé mœ binte
prâpœ. » Atœ-hérœ i thâ mbréti, « koûr tœ vinœ tœ tœ mârhœ
prâpœ, tœ lyûetç dôrœnœ me kœtœ bôyœ edhé koûr tœ harhitç nœ
çtœpi tœ lyûetç pôrtœnœ. » Tçoûpa bœri si i thâ mbréti , pô
Arâpi e koupœtôi edhé zoûri é lyéou tœ gyithœ pôrtœtœ. Si s
moûntey t'a zintey i dhâ tçoûpœsœ nœ kérykye me raki edhé i
thâ, » koûr t'a byérœ pœr tœ flyétourœ, t'i a hédhœ pœr sipœr. »
Bœri tçoûpa si i thâ babâi. Ditœnœ tyâtœrœ mbréti voûri telyâly
é thôçtœ, « i mâth é i vôgœlyœ tœ vinœ tœ lyâhetœ nœ hammam
— 64 —
papogoûarœ. » Vinin gyithœ, atœ-hérœ vâte dhé diàlyi. Me tœ
vâtourœ e zoûnce ngâ éra kyœ kiçnœ mârhœ rôbatœ gâ rakia
edhé e çpoûnœ yâçtœ kasabâsœ pœr tœ vârour. Posa kyœ psôi
Arâpi vâte dhé ai atyé. Hôkyi nœ kyime ngâ myékr' e tiy edhé
oubœ (kyimya) fermân pœr sâkakyœ hérœ edhé thoûantey tek nœ
miralhây tœ môs vârinœ diâlyinœ, pô atâ k}^œ kâ me vétœhe tœ
tiy, edhé kûy bœri pas fermânit. Si bitisi vâte te mbréti edhé ai e
pûeti, nœvâri diâlyinœ? — « Yô, i thâ kûy, pô vâra atâ kyœ
kéçe me vétœhe time. » — « Tç bœre? » i thâ mbréti, « oûnœ s
dhâçœ tœ tilhœ fermân. » Atœ-hérœ ai ndzôri ngâ djépi fermânœ
edhé i a dœftôi. Koûr pâ mbréti outçoudit edhé dœrgôi tœ bininœ
Arapnœ edhé e pûeti, « kyûç bœri atœ? » — Arâpi i thâ, « diâ-
lyinœ tim dô ti tœ vârtç? noûkœ di kyœ kâm fôrtsœ tœ tœ prie me
gyithœ mbretœri? » Mbréti outrœmb edhé i thâ kyœ, « noûkœ
tœ fôlya pœr kœtœ, pô psôva kyœ ké çoûmœ foukyi, to tœ tœ
dœrgôy mœ nœ vœnt kyœ s moûnt t'a zapœtôy, vête a po yô ? »
— Arâpi i thâ kyœ, « vête, pô tœ m' âpç pésœ karâve, tri-
dhyétœ çpûrt tœ dzgyédhourœ edhé çoûmœ hékour. » Si i dhâ
atœ mbréti, ounis é vâte tek ai vœndi (mbréti e dœrgôi atyé kyœ
tœ vritey) . Atyé gyéti Arâpi nérœz t' égrœ edhé i ouhôdhœ pœr
sipœr. Ai zoûri lyoûftœnœ me hékourinœ edhé vrâou nœzét é
pésœ. Atâ outrœmbnœ edhé i rânœ nœ kcémbœ é i bœnœ ridjâ tœ
môs i priçnœ edhé i âpœnœ tçdô tœ kœrkônœ.Môringâ atâ çoû-
mœ flyorin edhé oukthûe te mbréti. Mmbréti si pâ kyœ s moûnt
t'i bœnœ gyœ, dhâ tçoûpœn' e tiy te diâlyi.
XIX
LE FILS INGRAT.
Içte edhé noûk içte. — Mœ nœ kasabâ na içte nœ neri çoû-
mœ i ndértçem edhé reçpér, kiçte çoûmœ konoçti mœ reçperit me
tsâ mikye tœ tia nœ atœ kasabâ. Tuk me friktçoûarœ se bekyim
atâ i hânœ krérœt' e mâlhit (se kiçte vœn' edhé kûy nœ ortakœ-
rit), oundâ edhé bœri mirœ kyœ ikou ngâ ayô kasabâya, edhé
vâiti mœ nœ tyâtœr me groûan edhé me tœ birin e tia
tœ vétœminœ. Si zoûri nœ vœnt tœ mir' nœ kœtœ kasabâ,
hâpi nœ reçperi tœ vôgœly edhé pâk ngâ pâk pô i vinte
mbârœ reçperia . edhé rhônte me rehatlhœk. Si çkoûanœ
nœzét vyét kyœ pounônte atyé, pô vœçtrônte se pô i afrôhœç
môti kyœ nœ atu'1 mot do pouçônte ngâ poûnœt'. Nâ naksafis i
vdiky e çôkiya. Tridhyét vyét kiçin çkoûar bâçkœ kyœ as néri
pœr tyâtœrin noûk ktçin dhœnœ sebéb pœr fâyat' e tûre. Çoûmœ
mir' e koupœtôn çdoneri si sa i çtrùdhi zœmbœrœn1 kœtiy reçpé-
rit kœyô vdékiya e tœ çôkyœs tia Mi atô tuk me parce se edhé i
bir' i tly Içte i helymoùarœ, e lyâ mœ-n'-ân' (nœ ânœ) hélymin e
tiy kyœ tœ hadjfste atœ. I thôtœ, « mœma yôte vdiky, edhé fçtœ
Bœ poûnœ kyœ noûkœ ndertôhet' dot, pô t'i bœimœ ridjâ zôtit
pœr çpûrtin e sây, lyôtœt' tôna noûkœ do t'a ngyâlhin, kœtoû s
kâm tyàtœr Seri kyœ tœ mce dônœ sikoûndœr ti, se mîkyet' e mi
ndénœn nœatœ kasabâ kyœ fçim pœpâra; ti nœ kyôft' se do tœ
yéç i mir' edhé i oûrtœ, pounô edhé doua tœ tçalhtis pœr tœ
martoûar tu me nânœ tçoûpœ tœ arâdhœs' tœnœ. » Edhé vœrtét
plyâkou kyœ m' atœ sahât zoûri tœ tçalhtisin' pœr tœ martoùar(i>»
tœ birin e tiy.
Afœr çpis' tia rhinœn' tré vœlhézœr, i mâdh'i atûre kiçte fiœ
gôtsœ. Kœtâ tœ tré vœlhézœr pœrpâra için çoûmœ zengin, pastây
rânœ ngâ zenginlhœkou edhérhônœn'nœ ûmœr çoûmœ tœ kékv.
Ki'iv plyâkou çoûmœ hérœ içte mœndoûarœ pœr tçoûpœn e kœ-
tûre, kour nœ dit, kour véçi rôbat e tia tœ réatœ, vâiti tœ kœr-
koiïœ tçoûpœn pœr tœ birin e tiy. Thôçte me véften e tia kyœ,
kyô tuk me kyénœ e vârfœrœ do t' i yét' e ndértçme. Atœhérœ
kœtâ tœ tré vœlhézœrit' i thônœ, « tçœ mâlh kâ i biri ? » edhé
plyâkou oupœrgyiti, « plyâtçka edhé para mœ bœhen' nér nœ
miyœ lyira, gyûsmat' e kœtûre do fia yâp naçti, tœ tyérat' do t'i
mârliin' pas vdékiyes sime. » Atâ oubcén' boçnoûk edhé e martôi
diâlyin e tiy.
Pas tsâ kôhœ diâlyi bœri tçoûuœ, kyœ içte çoûm' i mœntçem
edhé me çoûmœ nasillât. Plyâkou mœ kœtœ kôhœ rhônte me
atâ nœ çpi, pastây yô, sepsé noûsiya noûk e dônte; pœrpâra kiçte
iïœ tçik toûrp tek i vyérhi, pastây si i dôlhi toûrpi zoûri t'akœr-
tônte, hér' hér' noûk i yipte boûkœ. Derdiméui plyâkou çartinte
me véfte edhé noûkœ koulhdzônte tœ thôçtœ kœtô tek nânœ. Mo:
tœ sôsourit ngyôi kyœ i thôçte noûsi^ya tœ çôkyit kyœ, « noûk
dourôn mœ tœ rhôn me atcé mœ nœ çpi. » Nœ dit i thôtœ i biri
plyâkout kyœ tœ gyénœ tyâtœr vœnt edhé t'i pagoûan' hârdjœn'
e tœ vœçtroûarit. Si ngyôi kœtô derdiméni plyâkou ouvert h
5
— 66 —
edhé zoi'iri tœ dridhet. « Tçcê, o biri im, i thôtœ, ti mœ thoûa
kœçtoû? tœ tcèra kœtâ kyœ ké sot, koûç t'i lyà? Me gyith kœtô
môs mœ tœbô, yô yô, ném rïœ vœnt kœtoû nér sa tœ vdés, mœn-
dôhou, biri ira i dâçourœ, sa hâlhe hôkya pœr tû kyœ tœ ouç-
kyén. » Ngâ kœtô fyâlyœt' kyœ i tliâ plyâkou i érth çoûmœ
kéky. E çôkiya noûk dônte t'a çihte mœ me su. Atœhérœ i thôt
plyâkou, « koû dô ti kyœ tœ vête? do tœ mœ kyàsin' tœ hoûaytœ
kour im-bir mœ tœbôn? » Si thâ kœtô fyâlyœ e iyâiti sourânœ
e tiy me lyôt. Me gyith kœtô i vârfœri môri çkôpinœ edhé oun-
grit tuk me bœrœ ridjâ zôtit kyœ t' i ndiéiïœ tœ birin e tiy, pas-
tây i thôtœ, « dimœri pô afrôhet', dhé nœ kyôft se Perœndia mœ
moundôn é rhon iïér atœ hérœ, s kàm naiîœ rôbœ kyœ tœ mbou-
lyôhem, tœ kâm ridjâ ném nœ rôbœ tœ vyétœrœ, atœ kyœ noûk
e véç mœ ti. » Noûsiya e ngyôi é i thôtœ me tœ kékye kyœ,
« noûkœ ké rôbat pœr tœ dlœn' » Atœhérœ kœrkôi kyœ fi âpin
nœ ngâ tœ mboulyoûarat' e kâlyit. I biri i bœn me niçarét tçoûnit
tiy, kyœ t' i byérœ nœ ngâ tœ mboulyoûarat e kâlyit. Tçoûni, si
ngyôi tœ tœra fyâlyœt çtriti mœ grâjdit kâlyit, môri atœ mœ tœ
mirœn' e tœ mboulyoûaravet, e préou mœ dû, proûri nœ gyûs-
mœ te plyâkou. « Tœ tœrœ doûanœ, si doûket', vdékiyen time,
thâ plyâkou, kâky' sa edhé ai tçoûni i vôgœly mœ kâ asét. » I
biri e kœrtôi tçoûnin e tiy, sepsé noûkœ mbarôi porosinœ si-
koûndœr kyœ i thâ. « Fyéita, baba, i thâ tçoûni, pô oûnœ ou*-
mœndoûaçœ nœ tyâtœr pôûnœ, kyœ atœ gyûsmœn kyœ preva do
t'a rouan pœr tû kour tœ bœheç edhé ti plyâk. » Kûy tœ kœr-
toûarit' e tçoûnit i râ nœ kôkœt, e koupœtôi zoulhoûmin e tiy,
pouçôi tœ çôkyœn, i râ nœ kœmbœt tœ babâit tiy edhé i bœri
ridjâ kyœ tœ rhinœ nœ çpi. — Atâ mirœ edhé néve mœ çoûmœ
mirœ ngâ atâ.
XX
L'ENFANT VENDU OU LA DESTINÉE.
(Pi'âlhreza e tçoûnit).
Içte nœ plyâk me plyâkœn e tiy, kyœ s bœiïœn fœmiyœ. Si
çkoûanœ kâkyœ vyét ou dhâ zôti nœ diâlyœ, ougœzoûan çoûmœ
kyœ i kouitôi zôti é ou dhâ iîcè diâlyœ. Me tœ çkoûarœ dû net', pô
— 67 —
▼inte e tréta kyœ nœ atœ nâtœ do tœ vinœn tri grâ kyœ t'i pré-
sin rhôyœn' diâlyit ; atCÊ nâto: nâ zœ nœ ci i mâth, kaky' i mâth
sa noûkœ koulhdzônte fieri kyœ tœ dilyte yâçtœ, se kiçte fiik
môs e mbûtte çiou, kour na vyén nœ paçâ nœpœr çit edhé ouk-
thûe nœ kœtœ çpi tœ plyâkout. Kûy, si e pâ kœtœ kyœ içte fieri
i mfr, ougœzoûa edhé e voûri nœ krûet tœ vâtrœsœ, i ndézi nœ
zyârhmœ tœ mâth, i bœri dhé gyélh' pœr tœ ngrœnœ ky' i <>uu-
dôth, hôkyi edhé tsâplyâtçka, i voûri mœ nœ tsép kyœ tœ vinte
kâlyin e parait, se kœyô çpi içte gyûsmœ mboulyoûarœ, gyûsmœ
zboulyoûar. Si ouDgrôh fort mirœ paçâi edhé hœngri, érdhi kôh'
o tœ fyétourit, râ tœ flyérœ, pô koû e zinte gyoùmi paçânœ ngâ
l'rika, se kiçte kâkyœ miy' grôç me véfte ! Atœ nâtœ sikoùndœr
thâm' edhé pœrpâra, do tœ vinœn tri grâ kyœ tœ prisnœn ûmœrin
e diâlyit. Nâ pœr bâft na viynœ atô tri grâ edhé ndénœn ânœs
vâtrœs. Paçâi, si i pâ kœtô, oufriktçoûa çoùmœ pô s bœri
çamatâ.
Lyé tœ lyém' paçân' e tœ zém' grâtœ. Ngâ kœtô tœ tri grâtœ
zoûri e mâdhiya e thôtœ, « kûy diâlyi noûkœ do rhônœ ç.oûm,
do vdésinœ çpéyt. » Pœrg}"ig}ret e dûta é i thôt tœ mâdhesœ,
kyœ, « kûy diâlyi do rhônœ çoûmœ vyét, pastây do vdésinœ ngâ
i âti. » Thôtœ edhé e tréta, « môy mikéça, tç yânœ kœtô lhâfe
kyœ thôni? Kûy diâlyi do rhônœ kâky' çonmœ sa do tœ vrâsœ
kœtœ paçânœ kyœ içt kœtoû, do t' i màrhin' zabitlhœkonm edhé
tœ biyœn e iiy pœr groûa, » edhé sikoùndœr thôçte e tréta kçoû
do tœ bœhœç ; ndénœn edhé pâk, pastây ikœn.
Paçâi, si ngyôi kœtô lhâfe, oufriktçoûa çoûmœ edhé noûk
flyéti fâre atœ nâtœ, pô mœndôhœç kyœ kyûç tœ vrâsœ kœtœ
diàlyin e plyâkout. Si oungrit mœngyés i thôt, « o plyâk, edhé
oûnœ s kâm fœmiyœ, noûk mœ nép kœtœ diâlyin tœnt edhé tœ
pagoûan sa tœ kœrkôntç? » I thôt plyâkou, « koû bœhet ayô ? néve
me zi nâ e pânœ sût' kœtœ diâlyin, e ti kœrkôn tœ na e mârheç?
s bœhet koûrhœ. » — « Yô yô, do tœ ma âpeç. » thôt paçâi,
edhé ndzier ngâ heybét' e tiy tri miyœ grôç, kyœ t'i âpin' plyâ-
kout, po plyâkou noukœ bœhœç kailh. Ndzier tri miy tyéra, se
tamin' i paçâit içte pœr tœ vrârœ diâlyin. Plyâkou, si i pâ gyâçtœ
miyœ grôç, oubœ kailh kyœ t i yâpin diâlyin e tiy, po noûk e ipte
e çôkiya. Ndzier edhé tri miyœ tyéra, prâpœ noûk oubœ kailh
plvâka. Àtœhérœ i thôt plyâkou tœ pôkyœs, « môy groûa, néve
noûkœ dimœ se do tœ na rhônœ diâlyi a po yô, pô lye tœ i a
— 68 —
âpim parait edhé tœ mârhiinœ kâkyœ grôç; zér'-e se noùk poûa-
lliœm fâre, pô me gyith kœtô, e <li fort mirœ kyœ diâlyin do tœ
na e vœçtrôinœ mœ mir si ti, lyé t'a mârhin', hér' lier vémi edhé
né kyœ t'a çôhimœ, » e me kœtô lhâfe e bœri kailh tœ çôkyœnœ.
Tœ mus t'a ngyâtimœ, moûarhœn kœta nœntœ miy grôç, i cihân*
dyépen' kyœ kiçte brœnda diâlyin pœrpâra kâlyit, pastây zoûn'
tœ kyâinœ. Ou thôt paçâi, <v môs kyâni, pô tœ vini daymâ nœ çpi
time kyœtœ çihni diâlyin, » edhé si i thâ kœtô fyâlyœ ikou.
Mb' oùdhœ pô mœndôhœç, kyûç tœ vrâsœ kœtœ tçoûnœ, tœ
ndzirte thikœn é t'i priçte kôkœn i vinte kékj : tç bœri? tek pô
çkônte ânœs nœ lyoûmi mûri dyépen edhé e hôdhi brœnda nœ
lyoûmœ, edhé ikou, se i vinte kéky kour e ngyônte tœ kyârit' e
tçoûnit. Thôçte me mœndiyet' <> tiy kyœ oumbdt, pô çpœtôi, se
kour e hôdhi brœnda tœr' troûpi içte mbûtourœ, vétœm kôkœn
kicte yâçte, nâft sa mirhte friniœ, edhé vâiti e ndénti mœ tsâ
çkorhéta âfœr nœpûlhi. Nœ kœtœ pûlh na rouante nœ bari Isa
dhi, kûy nœ kôhœ tœ drékœs ndzirte dhitœ ânœs lyoûmit kyœ tœ
pinœ oûyœ, kour nœ dhi oundâ ngâ çôkyœte sâya edhé vâiti tek
kûy tçoûni, se i ngyôi zœnœ tek pô kyânte, hâpi tœ dû kœmbœt
sâya edhé e voûri sisœnœ nœ gôyœ tœ tçoûnit kyœ tœ piyœ; si
piou mirœ mirœ ikou edhé oubackoûa me côkyœt. Érdhi kôha e
tœ myélyourit, e pânœ kœtoé dhinœ kyœ s kirte kyoûmœçt, i
thânœ bariout, « psé na miély dhitœ mbçéhourœ? noûkœ tœ dély
ayô kyœ hâ kœtoû, pô dô edhé mhçéliour kyœ tœ miélyeç dhi-
tœ? » Bariou i vârfœrœ zoûri kyœ tœ bœriœ bé kyœ s di gjœ,
edhé vœrtét noûkœ dinte. Pastây i thôt i zôt' i dhivet, « rhi kœ-
toû tœ pounôntç, se do t' i rouan vétœ sônte dhitœ. » Kûy, si i
ndzôri dhitœ ngâ pûlhi kyœ tœ koulhôsin, mbrœmanét i çpoûri
anœs lyoûmit kyœ tœ pinœ oûyœ, kour çéh atœ dhinœ k}Tœ s
kiçte kyoûmœçt. oundâ ngâ côkyœt' edhé vâiti é hâpi kœmbœtœ
edhé pô i ipte sisœ tçoûnit. Outçoudit, vâiti tek ayô dhia é çéh
nœ tçoûn mœ dyépe, atœhérœ thâ kyœ kiçte hâk bariou edhé e
môri tçoûnin nœ çpi. Pastây e gyétœn koûyt }'a içte edhé i a dhâ
plyâkout kyœ t'a vœçtrôïiœ (se nœ kœtœ fçât rhinte dhé kûy
plyâkou), edhé kyœ si tœ rhitef t' i a yâpœ prâp atiy kyœ e
gyéti.
Môs t' a ngyâtimœ, si ourhit tçoûni, e môri plyâkou edhé e
çpoûri tek ai kyœ e gyéti. Kûy diâlyi içte çoûm i mirœ edhé i
oûrtœ sa i çkôi tœ tœrœ atâ huzmekyârœt kyœ kiçte ai neriou,
— 69 -
edhé e kiçte vœnœ tœ pârin e kœtûreve. Pœr bâft na vyén parai
nœ kœtœ fçât, se [çte mûlhkou i tiy, edhé râ nœ kœtœ çpi tœ kœ-
tiy nerfout kyœ Içte diâlyi. Si çkoûan dû a tri dit diâlyi i hûri
çoûm nœ zœmbœr paçàit edhé edônte, se fçte i bodkour edhé i
oûrtœ, edhé tœ tœra tœ miratœ i kiçte mi véfte. Nœ dit i thôt
boùykout tiy pœr kœtœ diâlyœ, kyœ içte çoûm i oûrtœ. Pœr-
gyigyel boûykou e i thôt, » tœ dite maslhahâtœn e kœtiy, do tœ
tçoudfteç, » edhé zoûri t' i rœfénœ tœ tœra atô kyœ kiçin gyâi-
toarœ tek tçoûni. Atœhérœ oufriktçoùa çoûmœ paçâi si ngyôi
kœtô Ihàfe, se içte ai tçoûni kyœ e hôdhi nœ lyoûmœ; pô tç
' mœndôhet prâpœ kyœ t'a vrâsœ, çkroûan nœ kârtœ pœr
tek e çôkiya e i thôt kyœ, « kœt<é iWi kyœ pô tœ *bie kârtœnœ
t'a vrâtç, edhé atœ sahât kyœ do t'a vrfsni tœ hidhni çoûmœ tôpa
kyœ tœ gœzôhem edhé oûnœ, edhé si tœ çkroûan kœçtoû tœ
hœntç. » Si e çkroûaiti kàrtœn i thôt boùykout tiy kyœ, « doua
nœ néri saklhâtçœm kyœ t'a dœrgôn tek zona ime. » I thôt
boûykou, « zotœria yôte e di fort mirœ kyœ oûnœ s kâm tyâtœr
mœ tœ mirœ si atœ diâlyinœ. » — « Edhé oûnœ atœ doua, »
thôt paçâi, « lvé tœ mârhœ kâlyin tim edhé tœ viùœ t'i âp kârtœ-
nœ. » Môri kârtœn tçoûni, i hipi kâlyit edhé ounis pœr nœ çpi tœ
paçâit. Nœ oûdhœ na e môri ouria pœr oûyœ, gyéti atyé âfœr
fïœ bourim, dzbriti kâlyit, piou oûyœ edhé ré tœ flyérœ nœ tçi-
kœ. Tek pô flyinte na vyén nœ Arâp edhé i môri kârtœn ngâ
gyiri edlié i a çkroûaiti ndrûçe kyœ, « kûy iïeri kyœ pô tœ vyén
atû t'i bœntç çoûmœ ndér edhé nœ ziafét tœ math, pastây t' i
yâpeç edhé tçoùpœn tœnœ pœr groûa; atœ sahât kya^ do t' ou
vini kourôrœn, tœ hidhni çoûmœ tôpa kyœ tœ ngyôïl edhé tœ
gœzôhem. » Si e çkroûaiti kârtœn Arâpi kœçtoû, e palyôsi si-
koùndœr e kiçte palyôsour paçâi edhé e voulyôsi, pastây i a
voûri prâpœ nœ gyi. Si flyéti ncé tçik diâlyi oungrit edhé s dinte
fâre atœ kyœ gyâiti, pô ounis nœ poûnœ tœ tin, vâiti nœ çpi tœ
paçâit e i dhâ kârtœn paçésœs. Me tœ kœndoûar kârtœn kœyô i
bœri çoûmœ ndér, nœ ziafét tœ math, pastây i dhâ tçoûpœn e sây
pœr groûa, zoûnœ e pô hidhnin tôpa.
Paçâi kyœ içte no." fçât, si ngyônte tôpat, mœndônte se e vrâ-
nœ kœtœ diàlyin edhé thôçte me veft' e tia, « ndaçti s kâm frik
ngà ai, » pô si çkoûan kâkyœ dit, ounis pœr tœ vâitour nœ çpi
tœ tiy. Oufriktçoùa çoûmœ si e pâ kœtœ diâlyin , çoûm tépœr
koûr môri véçt kyœ kiçte mârhœ tœ biyœn e tiy pœr groûa.
— 70 —
Prâpœ vinte nœ tncènt e tia kyœ t'a priçte, pô s dinte kyûç.
Nœ dit i thôt nœ kovâtçi kyœ, « nésœr do tœdœrgôn nœ diâlyœ
kyœ tœ kœrkôfiœ fiœ plyâtçkœ, ti t'i thoûatç kyœ : prit sa t' a
bœn, edhé mérh ngâ dâlye tçekânœ e mâth edhé t' i bieç n'a dû
a tri hérœ nœ kôkœt nér sa t' a vrâtç, pastây pré-i kôkœn, lyidh-e
mœ nœ çami; koùr do tœ dœrgôn tyâtœr diâlyœ pœr tœ kœr-
koûarœ atœ kyœ tœ porosita oûnœ, ti t'i yâpeç kœtœ kôkœn. »
Me tœ thœnœ kœtô fyâlyœ kovâtçit oukthûe nœ çpi tœ tiy.
Mbrœmanét thriti tœ dhœndœrin edhé i thôt, « nésœr tœ ngriheç
çoûmœ çpéyt edhé tœ véç tek filhân kovâtçi edhé t'i kœrkôntç
nœ gyœ kyœ e porosita. » — « Vête, » oupœrgyiti, ikou pastây
edhé vâiti tœ flyérœ. Si ougdhi oungrit tœ vinte tek kovâtçi; i
tliâ e çôkiya kyœ, « içt çoûm çpéyt, pô hyér' é flyi. » Paçâi, si
oungrit ngâ gyoûmi, thrét diâlyin e tia, é e pûet nœ kyôft se
vâiti i dhœndœri te kovâtçi. Thôt, « lyé tœ vête t'a pues, » edhé
vâiti nœ konâk tœtiy. E zgyôiti edhé e pûeti se vâiti te kovâtçi.
— « Yô, i thôt, naçti do tœ vête. » Thâ me véften e tia i bir' i
paeâit kyœ, « tœ prés kœtœ nér sa tœ ngrihet edhé tœ lyâhet,
mœ mir vête oûn edhé e mârh, » edhé vâiti. Kovâtçi nga-dâlye
e mérh tçekânœ e mâth edhé e vrâou, i préou kôkœn edhé e
lyidlii mœ nœ çami. Pas hœ tçik érdhi i dhœndœri kyœ tœ mâ-
rhœ atœ kyœ e kiçte porositour paçâi, ndzôri çaminœ edhé i a
dhâ ; e môri kûy edhé e çpoûri tek paçâi. Si e pâ kyœ içte i ngyâlh
oufriktçoûa çoûmœ prâp, ouhelymoûa mœ tépœr kour liâpi çami-
nœ edhé pâ kôkœn e tœ birit tiy, pô noûkœ thâ gyœ-kâfçœ. Pas-
tây porositi seizin kyœ, « koûr tœ zihen koûaytœ nâtœn, môs tœ
vétç t'i pouçôntç, pô tœ véyœ im-dhœndœr t'i pouçôfiœ edhé ti
tœ yéç pas dérœs edhé t'i bieç nœ kôkœ me topoûz n' a dû a tri
hérœ t'a vrâtç. » — « Tçkâ. » Nâtœn si zoûn' tœ zihen koûaytœ,
thriti tœ dhœndœrin paçâi kvœ t'i pouçônœ, pô kœtœ noûk e
lyinte e çôkiya ; pas pâk kôhœ oupouçoûan vétœm koûaytœ, thâ
mœ mœndiye tœtiy paçâi kyœ naçti ouvra, oungrit vétœm ngâ tœ
çtroûarat edhé vâiti nga-dâlye nga-dâlye brœnda nœ katoûa.
Seizi e koupœtôi se içte i dhœndœri, i râ me topoûz nœ kôkœt
edhé e vrâou. I môri i dhœndœr' i tiy zabitlhœkoun edhé oubœ ai
paçâ nœ kœmbœ tœ tiy, kœçtoû dôlhi fyâlya e groûas trétœ, kyœ
thâ atœ-hérœ kour oulyint kyœ do tœ mirhte zabitlhœkoun e
paçâit. — Prâlhœza na oumbaroûa, ai çkôi mirœ, néve do tœ
çkôimœ mœ çoûmœ mir' ngâ ai.
\XI
! A MLLE CHANGÉE EN GARÇON.
Ncê aeri na kiçte tri gôtsa, i dœrgon mbréti pœr tœ vâitour
t'i btrù' kuzmét atiy nœ lyoûft. Kûy s kfçte dyém, po rltfnte i
mœndoûar. I thôtœ tçoûp' e mâdhe, « psé rlii mœndoûar, o
baba? » I thôt, « lyém, o biyœ, mœ dœrgôn mbréti pœr tœ vâi-
tour nœ lyoûft, oûn diâly noûkœ kâm, ou kâm yoiive kyœ s
nioi'int t' ou dœrgôn. » Atœ-hérœ i thôt, « martô-mœ moûa. » Si-
koûndrœ i thâ kœyô i thâ dhé tyétœra. Pastâ> i thôt e vôgœlya, »
baba, môs ké frik, se oûnœ vête nœ lyoûftœ, pô pré-m' nœ par
rôba, pré-m' dhé flyôkœt kyœ môs tœ nihem kyœ )âm tçoûpœ,
bœn hazœr dhe kâlyin, nœm dhé hârmœt. » Baba' i sâ}^ i a bœri
tœtœra, edhé ounis me çôkœt o iVatit : si e pan' atâ kœtô' diâ-
ly in, ouçastiso'ii.
Tek pô çkônœn ouafœroûan. Mbréti atœ dit kiçte ndzîerœ
diâlyin e tia kyœ t'a hante koutçédra, se vinte mot pœr mot
koutçédra edhé hûnte nœ kasabâ edhé liante çoûm nérs (hérœz);
pastây fiœ dit thâ ayô kyœ, « nœ kyôft se dôni môs tœ vin mœ
kœtoû, tœ mœ ndziérœ mbréti diâlyin e tiy. » Si e pân' kœté
ouafœroûa koutçédra t'a liante, oufriktçoûan edhé as nœ noûkœ
vâiti t'a rpœtônte, pô vâiti tçoûpa, ndzôri kôrdhœn, vrâou kout-
çédrœn edhé çpœtôi diâlyin. I vâiti habéri mbrétit kyœ ouvra
koutçédra, atœ-hérœ ougœzoûa çoûmœ, zoûri tœ bœn' ziafet edhé
hittite tôpa. Si vâiti kûy diâlyi me diâlyin e mbrétit, e porositi i
bir i mbrétit kœtœ diâlyin kyœ e çpetôi kyœ, « babâi im do tœ
yâpin' nâiîœ mbretœri, ti môs tœ kœrkôntç atœ, pô tœ tœ yâpin'
kâlyin e tia, kyœ ai kouvœndôn me gôy' si néve. »
Si arhitnœ i thâ kœti}- mbréti kyœ, « tçœ mbretœri dô tœ tœ
âp pœr çpagim e kœsây kyœ mœ bœre? » Oupœrgyiti kyœ, « s
doua gy œ-kàfçœ, pô fiâft sa tœ çpœtôn ngâ lyoûfta. » — « Ngâ
ayô çpœtoûar e çpœtoûar a é ; i thôt mbréti, pô tçœ mbretœri dô,
tœ them ?» — « Nœ kyôft se ké pœr tœ dhœnœ, doua tœ mœ
yépeç kâlyin kyœ hipœn ti. » Tuk me ngyoûar kœtô fyâlyœ
mbréti noiik ouboî kailh, pastây ikou diâlyi; pas kœtiy pô vinte
edhé i bir' i mbrétit. E pûesin' kœtœ kyœ, « koû vête? » Oupœr-
— 72 -
gyiti, « vête pas babâit tim, se oûn kœtœ nôha pœr baba, kûy
mœ çpœtôi kôkœn; kour babài im dô mœ mir kâlyin se tœ bïrin
e tiy, mirœ tœ ikifi. » Si ngyôi kœtô mbréti onbœ kailh edhéi
ndzoûarœ kâlyin , i voûn' edhé çâlyœn e fîyorintœ edhé i a
dhânœ.
Kûy diâlyi (se diàlyœ gyân t'a kyoûaimœ edhé yô tçoûpœ),
si i hipi kâlyit ounis mœ nœ tyâtœr mbretœri. Atyé gyéti tsâ nérs
kyœ pô hidheçin nœ hendékou, pô noûk e çkapœrdzénœn dot.
Kâly' i kœtiy, tuk me pârœ atœ kyœ pœr sœ lyârgou, e koupœ-
tôi (kyœ sikoûndœr kyœ thâm' pœrpâra kûy kâlyi kouvœndônte
me gôyœ si edhé néve) edhé i thôt tœ zôtit, « o im-zôt, i çéh atâ
tç pô bœinœ? » — « I çôh, pô s moûnt t'a koupœtôn dot. » Atœ-
hérœ i thôt kâlyi kyœ, « atœ hendék e bœn mbréti koûr kâ nânœ
tçoûp pœr tœ martoûar edhé porosit tœ tœrœ hérœzit e tfy kyœ,
« ai fieri kyœ t'a çkapœrdzénœ kœtœ me kâly edhé tœ présœ nœ
môlhœ nœ dôrœ tœ tiy kyœ e hédhin' nérœzit m'-at'-àn (mœ atœ
ânœ), ai do tœ mârhœ tçoûpœn time pœr groûa. » Po si doûket,
as nœ nerï moûnt tœ çkapœrdzén'. Oûnœ do t'a çkapœrdzén, pô
gyân tœ mbâheç mir sipœr méye, môs tœ friktçôheç fâre, vétœm
tœ kéç mœndiyen nœ môlhœt ; koûr tœ hidhem pœr téy tek
lyédh' i hendékont, bie-m nœ hér me kœmb edhé zér' lyétœt'
edhé mbâhou mirœ. » Tuk me thœnœ kœtô fyâlyœ kâlyi tœ zôtit
tiy ouafœroûan tek hendékou, môri nœ vrâp kâlyi, si érdhi tek
lyédhi i râ kûy me kœmb edhé i zoûri lyétœt, pastây ouhôth
kâlyi pœrtéy edhé kûy priti mélhœn me dôrœ. Tuk me pârœ
kœtœ atâ kyœ için atyé outçouditœn, se çoûmœ nérs e kiçin çka-
pœrdzoûarœ, pô s prisin môlhœn. Môs t'a ngyâtimœ zoûri mbréti
kyœ tœ bœn' dâsmœ edhé tœ martôn' tœ bîyœn e tiy.
Tuk me mbaroûar dâsmœs, râ tœ flyérœ i dhœndœri me noû-
sen", pô pœr bâft için tœ dû tçoûpa. Si ougdhi ouzgj^oûan edhé
ngritœn. Pûesin pastây noûsen kyœ, « kyûç çkôi nâtœnœ? » Se
kœçtoû içte adéti atœ-hérœ kyœ t'a pûesinœ. Oupœrgyiti, « s bœ-
het mœ kéky, » edhé nâtœn e dûitœ gyâiti si edhé pœrpâra, kœ-
çtoû edhé nâtœn e trétœ. Pastây thôçnin me fikyir tœ tûre kyœ
t'a vrâsinœ, pô ou vinte kéky, « mir t'a dœrgôimœ nœ âktç pûlh
kyœ t' ou çpiér' boûk çardjinivet edhé tœ dâlyœ koutçédra t'a
hâvœ. » I dhœndœri rhinte mbçéhour pas moûrit edhé ngyônte
tœ tœra lhâfet'. Vinte te kâlyi edhé rhinte i mœndoûar. E pûet
kâlyi kyœ, « psé rhi mœndoûar, o im-zôt? » Oupœrgyiti. « kyûç
— 73 —
môs tœ rhiy? mbréti <lô tœ moe dœrgônœ nœ nœ pûlh, kyœ niet* i
n'y içt' kyœ tœ mœ hâyœ koutçédra. » — « Môs outrœmb', i
thôt kâlyi, pu t' i kœrkôntç nœ kyérhe me boûay kyœ tœ vém'
boûkœn nœ atœ, pastây tœ mœsôïï oûnœ kyûç tœ bœimœ atyé. •
Pas nœ tçikœ na e thiri i vyérhi kœtœ edhé i thôt. « tn> véç é tœ
çpieç boûk çardjinivet nœ âktç pûlh.» — « Vête, pœrgyigyet, pô
tœ mœyâpeç Bœ kyérhe fiâft se tœ vé boûkœn brœnda. » I dhân'
atœ kyœ kœrkôi, ngarkôiti edhé ounis pœr-nœ pùlh. Oûdhœs i
thùt kâlyi kœtiy kyœ, « koûr tœ vémi nœ niés tœ pùlhit tœ lyœ-
tçôntç nœ boûalh ngâ zgyédhà edhé tœ thrétç çardjintœ, koutçé-
dra do ngyônœ zœn tœnt edhé do tœ vin' kyœ tœ hâyœ, po ti môs
oufriktçô, zér'-e ngâ véçi edhé vér'-e nœ zgyédhœ.» Tuk me thœn
kœtô fyâlyœ, ouafœroûan nœ mes tœ piïlhit, lyœtçôi kœyô (tçoû-
pa) nœ boûalh edhé thrfti çardjintœ. E ngyôi koutçédra edhé
érdhi kyœ t'a liante, kœyô e zoûri ngâ véçi edhé e voûri nœ vœnt
tœ boûalhit, zoûri pastây tœ hidheç é tœ pœrpikyeç, pô me kôt;
oukthûen pastây me vrâp te mbréti. Si e pânœ kœtâ k}rœ kûy
kiçte mbœrthûer koutçédrœn nœ zgyédhœ, oufriktçoûan, mbûl-
hœn dûertœ edhé zoûn' é pô bœrtisnin. Atœ-hérœ i thâ kâlyi kyœ
t'a lyœtçônœ edhé e lyœtçôi.
Si flyéti edhé atœ nâtœ, koûr oungritœn mœngyés, pûetœn
noûsen kyœ, kyuç e çkôi. Kœyô oupœrgyiti, « sikoûndrœ edhé
pœrpâra.» Atœ-hérœ thon' kyœ,« t'a dœrgôimœ t'i âpœ oûyœ asây
pélyœsœ kyœ hâ duniânœ, tœ hâyœ edhé kœtœ. » Kûy e ngyôiti
prâp atcé fyâlyœ edhé vâiti te kâkyi edhé pô mœndôheç, e pûet
kâlyi, « psé mœndôhe, o im-zôt? » — « Çpœtôva ngâ koutçédra,
thôt, naçti do tœ vête te pélya kyœ hâ duniânœ. » — « Môs ou-
trœmb, se ayô içt mœma inie, pô tœ kœrkôntç ngâ mbréti dû
kyûpa me miâlytœ. » Pas nœ tçik e thriti mbréti edhé i thâ kyœ
tœ véyœ t'i âpin' oûyœ pélyœsœ. « Vête, thôt, pô tœ mœ âpeç dû
kyûpa me miâlytœ. » I dhân' atâ dû kyûpa edhé ounis tek pélya.
Nœ oûdhœi thôt kâlyi kyœ, « koûr tœ vémi te poûsi, ti tœ ndzi-
ertç nœ kôvœ oûyo,\ t'a héthtç nœ lyekân edhé tœ mârheç tœ dû
kyûpat' me miâlytœ, t'i zbrât.ç brœnda nœ oùv edhé t'i trazôntç,
ver dhé çâlyœn kairi kyœ t'a çôhœ pélya, edhé ti bip mœ nœ lyis.
Koûr do tœ vinœ pélya, do tœ piyœ oûyœ edhé do tœ çôhœ çâ-
lyœn eflyorintœ, do thôtœ, «me kœtœ oûy' tœ œmbœlykyœ piva
edhé me kœtœ çâlyœn e flyorintœ kyœ çôh, tœ kiçnam nœ neri
tœ mœ hipte sipœr, do bœnam çoûm' lyôdœra. » Ti tœ pœrgyi-
n
gyeç kyœ sipœr edhé t'i thoûaç kyœ, « yâm oûnœ, pô kâm frikœ
se me hâ. » Do tœ thôtœ, « noûkœ tœ lui. » Thoûay ti, « noûkœ
tœ mbesôn, nœ kyôfi se noûkœ bœn bé kôkœn eDemirtçilyit, »
pas tây do tœ tliôt pœr kôkœn time; zbrit ngâ lyizi edhe liip-i. » Si
i thâ kâlyi kœtô fyâlyœ kœtiy ousôsœn, bœri tœ tœra atô kyœ e
porositi kâlyi, érdhi dhé pélya, piou oûyœ, pâ dhé çâlyœn, thâ
kyœ, « tœ kiçnamœ nœ neri tœ mœ hipte sipœr, çoûmœ lyôdœra
do bœfiarn. » Pœrgyigyet kœyô, « yâm oùnœ, pô kâm frikœ môs
hâte. » — « Yô, noûkœ tœ hâ. » — « Zér' kôkœn e Demir-
tçilit. » E zoûri, zbriti pastây, i hipi edhé bœri pélya çoûmœ lyô-
dœra. Pastây i thôt, « sikoûr tœ kiçnarn Damirtçilyin, mcè çoûm
do gœzô lira m. » — « Kœtoû t'a kâm edhé atœ, » thôt, e rœféon,
edhé oupœzoûa çoûmœ. Si éi'tli kôha pœr tœ ikonr i hipi kâlyit
kœyô edhé ounis pœr te mbréti, pô prâpa ou vinte pélya. Si e
pàn' atâ kyœ içte péljra kyœ haute duniâr.œ, oufriktçoûan çoûmœ
e Ibé zoûn* é bœrtisnin kyœ, « koû e çpie atœ? kyœ e gyetç ngâ
Perœndia? » I bœri ridjâ edhé kâlyi kyœ tœ kthéheç, pô noûkœ
dônte. Me çoûmœ ridjâ prâpœ kyœ i bcên' kœtâ edhé i thânœ
kyœ, « do tœ vimœ nésœr e do tœ pikyemi prâpœ, » oukthûe.
Érdhi i dhœndœri tek mbréti edhé flyéti atœ nâtœ prâpœ. Si
oungritœn ngâ gyoûmi, e pûetœn tçoûpœn kyœ kyûç e çkôi, « si
yô mœ kéky (si oûnœ e myéra). » Thôt mbréti kyœ, « t'a dœrgôii
m' âktç kiçœ, kyœ ayô içt plyrôt me gyerpœn edhé t'i thém kyœ,
« t'ou mârh havaét kyœ kân' kâkyœ vyét pa dhœn' fâre as iiœ
para. » Kûy e ngyôiti prâp edhé vâiti te kâlyi edhé pô rhinte i
mœndoûarœ. « Psé mœndôhe, o im zôt? » i thôt kâlyi. —
« Naçti. i pœrgyigyet, noûkœ do tœ çpœtôn, se mbréti do tœ mœ
dœrgônœ nœ âktç kiçœ kyœ tœ mârh havaét ngâ ayô kiça kyœ
kâ gyerpœntœ. » — « Môs oufriktçô, i thôt kâlyi, pô tœ kœr-
kôntç nœ bârhœ me zilye edhé kœmbôrœ edhé tsâ moûçka pœr
tœ ngarkoûarœ parâtœ. » Pas ncé tçik thiri mbréti kœtœ é i thâ
tœ tœra atô kyœ kiçte ngyoûar. « Vête, oupœrgyiti, po tœ mœ
yipni nœ bârhœ me zilye edhé me kœmbôrœ edhé tsâ moûçka
pœr tœ ngarkoûar parâtœ. » Porositi mbréti edhé i dhânœ atcé
kyœ kœi'kôi, é ouais. Oukthûen edhé moûarhœn edhé pélyœn,
zoûri kâlyi edhé pélya edhé mœsônœn kœtœ edhé i thôçnœn
kyœ, « oûn edhé mœma ime do tœ zém' dûertœ edhé do hœngœ-
lhimœ edhé ti tœ hipeç nœ nœ parathir, tœ mârhtç zilyet' edhé
kœmbôrœt' e t'i toûntç : atœ-hérœ gyerpoéiitœ do tœ bœrtâsinœ
— 75 —
edhé dû thônœ kyœ, tç i kémi bœr' Perœmdisœ aéve, kyœ pô
na moundôn kceçtoû? Ti tœ pœgyigyeç kyœ, tœ Ipni havaétet'
e mbrétit, se do t' ou batœrdisin (priçfiœ) Perœndia. » Tuk me
thœn' kœtô, ouafœroûan edhé bœn' sikoûndœr kyœ thânoa oû-
dhœsœ. Gyerpœntœ si oufriktçoûan ngâ tœ hœngœlhitourit kû-
lyit edhé pélyœsœ edhé agâ zilyet edhé kœmhôrœt, ndzoïiarœn e
dhân çoûmœ para. Pastây si ouljrargoûanœ iïœ tçik hùdhœn gyé-
lypœral edhé e kœlhoûan kœtœ (tçoûpœnœ), pô noùk i bœn'
zarâr. Atœ-hérœ thân' gyerpcèntœ kyœ, « ti kyœ na môre parâ-
tœ, nœ kyôft se yé diâlyœ oubœfç tçoûp', nœ kyôft se yé tçoûp'
oubœfç diâlyœ ! » Atœ-hérœ kœyô tçoûpa e koupœtôi véften e sây
kyœ oubœ diâlyœ. pastây thé te kâlyi, « hâyde moré kâlyœ, kyéç
tçoûp é oubœç diâlyœ, kyéç pélyœ edhé oubœe kâlyœ. » Ousô-
sœn tek mbréti, flyétiatœ nâtœ me noûsen e tiy, pastây si oun-
gritœn e pûetœn prâpœ tçoûpœn' e mbrétit kyœ. kyûç çkôi? Atœ-
hérœ ou thâ kœyô kyœ. « môs mœ pûesni fâre, se çkôva çoûmœ
tnir. » — Edhé néve do çkôimœ mœ mir ngâ atô ; nér kœtoû fçte
prâlhœza edhé na lyà çœndét.
XXII
L ES DIABLES D U P É S .
iPi'àlh eza a çeytânit).
Aœ baba na dœrgôi tœ birin e tiy nœ çeytânœtœ kyœ mœsô-
nœ eeytanlhœket. Nœkrûe tœ ilœ môti ouraœsoûa kûy kâkyœ sa
i çkônte çeytânœt; pastâ}^ vâiti i âti edhé e môri. I thôt kûy ba-
ba it kyœ, « nésœr do bœhem nœ kâly çoûmœ i mir, ti tœ kéo
mœndiyen kyœ tœ mœ çétç mœ nœ pahâ kyœ mœ gyân, pô tœ
diç edhé kœtœ kyœ môs tœ âpeç kapistrœn. » Si oungrit mi tœ
Qésme oubœ kâly-, e ndzôri i âti edhé e çiti kâkyœ miyœ grôç,
edhé mbâiti kapistrœn. Pastây ikou ngâ i zôti edhé oukthûetek i
âti. Prâpœ mi tœ nésme oubœ nœ moûçkœ, e ndzôri nœ pazâr
kœ t'a ciste. Érdhœn çeytânœt kyœ e kiçin mœsoûar, é pûesin
babân e tiy kyœ, « sa e cet moûçkœn ? » Ou thâ nœ pazâr kyœ,
« kâkyœ e çe>, » ndzoûarœn parâtœ kyœ t'i ipnin kœtiy. Atœ-
hérœ i tho; kyœ, « kapistrœn noûkœyon a yâp, » atâ thân' kyœ,
ria e yâpeç, » zoùn' pô hâ'çin edhé po zi'çin. Sîpœr raœ kœtô
ton moùçka edhé ou ikou. Kœtâ e ndikyœn t'a zinœn; si
eroûan moûçkœs, e pé kœyô kyœ noûkœ çpœtônte ngâ atâ,
lyépour edhé atâ oubœn' kyén' edhé pô e ndikyœn. Ouafœ-
roûan prâp t'a zinœn, pô lyépouri oubœ fiœ môlhœ edhé râ nœ
préhœrœ tœ 5œ mbretœréçe. Kyéntœ oubœnœ dû derviça edhé i
thânœ kyœ, « kouitô Perœndi edhé na ép atœ môlhœn kyœ tœ
r nœ préhœr, se kémi kâkyœ dit kyœ po hâhemi pœr atœ. »
Thôt mbretœréça, « ou môs pâtçi toûrp.pœr kœtœ môlhœ ziheni?
Na e mirhni edhé ikni ngâ oûnœ, »edhé ou hôdhi rnôlhœn. Môlha
oubœ mély edhé oupœrndâ nœ dhé. Kœtâ derviçat oubœn poûlya
edhé zoùn pô hânœn mély. Mélyi oubœ dhélypœrœ edhé hœngri
poûlvatœ. Kœctoû kâkyœ mœsôi ai ceytanlhœket, sa hœngri edhé
a ta kyœ e kicin mœsoûarœ.
XXIII
LES DEUX VOLEURS.
(Prâlhœza e tœ dû haydoûtœve).
Nœ hér na için dû haydoût, kœtâ na kicin nœ koûrvœ, pô as
neri tyâtœrin noûk e dinte se vinœn tœ dû nœ kœtœ. Si çkôi kâ-
kyœ kôhœkœyô koûrva pôky nœ poûlyœ, boéri nœ koulyâtç edhé
i ndâou gyûsinœ pœr gyûsmœ. Vâiti néri ngâ kœtâ haydoûtœt,
bœri poûnœn. Me tœ ikourit i dhâ kœyô gyûsmœn e poûlyœs edhé
gyûsmœn e koulyâtçit ; vâiti dhé tyâtœri, i dhâ atô kyœ kicin
mbétour. Erdhi kôh'e drékœs, çtroûan haydoûtœt boûkœn kyœ
tœhânœ; thâ néri ngâ tœ dû, « oûn tçoûkou kyéç sot edhé mœ
dhâ nœ gyûsmœ poûlye edhé nœ gyûsmœ koulyâtçi, » edhé i
ndzôri kyœ t'i hânœn. Oupœrgyiti tyâtœri, « edhé tçoûkou kyéç
edhémœ dhân' moûa kœtô kyœ tœ dhân' edhé tû, » edhé i ndzôri.
Si i pânœ kœtô kyœ için gyûsmœ pœr gyûsmœ moûarhœn edhé i
baçkoûan, pastây pân' kyœ tœ dû gyûsmat e poûlyœsœ bœinœ
nœ edhé tœ dû tsôpat e koulyâtçit bœin' nœ. Atœ-hérœ thôt néri
kyœ, « koûç t'a dhâ! » — « M'a dhâ filhân koûrvœ, » pastây pûeti
kûy tyâtœrin kyœ, « tu koûç t'a dhâ? » — « Ayô kyœ t'a dhé
— / I
edhé tû, » pœrgyigyet. Thân' kyœ, « néve kémi ncè koûrvœ tœ
di'i. pô yâ ti t'a kéç, ya oûnoe. » — « Tç ké, koûç tœ bœn' trimœri
mœ tœ mâdhe, ai t'a két. »
Pœr bâfl pô çkônte Bœkaravân, ahére thôt fiéri ngé atâ kyœ,
« hâyde tœ çôtç, » edhé ai dôlhi pœrpâra me kôrdhœ edhé i f'rik-
tçôi edhé i kthéou prâpœ. I thâ tyâtœrit kyœ, • -e pé trimœrfn
time? » — « E pâç, pô tœ çôç edh i li timcn! » Si oungrûs thôt
kiiy kyœ, « do vémi tœ vyédhim paçânœ, v> edhé ounfsœn pôçt
konâkout kyœ flyinte paçâi, n gôjda aœ moùr edhé hi-
pœn sipœr aœ ôdœ tœ paçâit. Paçâi pô flyinte edhé nœ Arâp i
ndrùste kœmbœt', pô e kiçte zœn' gyoûmi. Si hûn' brœnda kœté
gyétœn aœ dérœ t' ôdœs paçâit tœ tœr* tçélysœt e tœ tyéra ôdœ-
ve, moûarhœn edhéihâpœn tœ tœra.Nœ mes l' obôritdûit'zoûn'
itœ, e moûarhœn edhé sn nœ ôdœ tœ paçâit edhé e rô-
pœn, ndézœn dhé zyârhmœ, voûn' edhé pâtœn nœ hély e zoi'm' t'a
pikyin. Môri kûy kyœ dônte tœ rœfénte trimœrin nœ kôç, edhé
nga dâlye nga dâlye foùti Arâpnœ brœnda nœ kôç edhé e voûri
mbi nœ polyitsœ, pastây zoâri t'a ndrùste paçânœ, se tyâtœri
pô silhte pâtœn. Ouskyoùa paçâi edhé thâ, « Arâp, thoûa-m nœ
prâlhœ sa tœ nue zér' gyoûmi. » Zoùri kûy kyœ, « nœ hér için
dû haydoûtœ, » edhé i rœféou tœ tœra atô kyœ kiçin bœrœ
kœtâ. Nœ mes tœ prâlhœs i thôçte tyâtœrit, « silh pâtœn, se i
digyet skyépi. » E pûeste paçâi kyœ, « tçœ thôt ayô kyœ « silh
pâtœn se digyef skyépi ?» — « Kçoû e bie Ihâti. » Nœ foûnt i thâ
kyœ, « koûç kâ hâk t'a mârhœ atœ koûrvœ, ai kyœ kthéou ka-
ravân, a ai kyœ vôdhi zotœrin tœiule? » Oupœrgyiti paçâi kyœ,
« ai kyœ mœ vôdhi moûa. » — « E ngyôn? » i thâ tyâtœrit. —
« M* nâft, thâ paçâi, se do tœ flyé. » Flyéti paçâi, oupôky edhé
pâta, e prén', hœngrœn, lyân' edhé kôt^kat e pâtœsœ mœ krûet
paçâit, pastây ikœn, pô noûkœ vôdhœn gyœ.
Me tœ gdhirœ ouskyoùa paçâi edhé thriti Arâpnœ, Arâpi ou-
viti edhé oungrit kyœ tœ vinte te paçâi, pô ngâ polyitsa ré
pôçtœ. « Tç içt kyô kçtoû? » thôt paçâi. — « As oûn noûk e dû o
im-/ôt. » ndézi dritœn, pastây pân' brœnda pœndœ, kôtska, zyà-
rhmœ, hély; thâ paçâi kyœ, « na vôdhœn, » pô si vœçtroûan
mirœ i gyétnœ tœ tœra kyœ kid ■ paçâi. I thôt Arâpit kyœ, « ti
mœ thé nânœ prâlhœ mbrœm? » — « Yô. » Oungrit paçâi, vâiti
nœ medjlis edhé rœféou t03 tœra atô kyœ gyâitœn te véftiya e tiy
atœ nâtœ. Ahére oupœrgyiti kadiou edh-' i thôt kyœ, « naçti
_ 78 —
bien gyéthet e droûfiœvet edhé nérzit' çôhin œndœrha, edhé zo-
tœria yôte oèndœrha do tœ kéç pârœ. »
Voûri paçâi telyâly kyœ, « ai kyœ raœ vôdhi moûa kâ kâkyœ
miyœ grôç, pô tœ rœféhet. » Môri véçt kûy haydoûti edhé thâ
kyœ, « oûn do vête tœ rœféhem, se oûn noûk i vôdha gyœ, pô
rœféva trimœrin time, » edhé vâiti. I thâ paçâi kyœ, « oûn yâm
ai kyœ tœ vôdha. » Paçâi noûk e mbesônte, zoûri é rœféou tœ
tœra atœ kyœ kiçte bœrœ. E konpœtôi paçâi se vœrtét ai içte, i
dhâ atô kyœ kiçte zotoûar, pastây i thôt kyœ, « doua tœ mœ bieç
kadinœ mœ nœ ârk. » — « Oûnœ moûnt t'a hie. »
Môri kûy tsâ zilye edhé vâiti mbçéhour nœ çpi tœ kadiout,
liipi nœ tavân edhé bœri nœ vrûmœ nœ ôdœt kyœ flyinte ai. Si
érdhi kôh'e tœflyétonrit érdhi kadiou tœ flyérœ kûy; kyœ sipœr
zoûri pô toûnte zilyet. « Allah ! Allah ! » thrét kadiou, edhé pô
fâlyet. Kûy kyœ sipœr thôt kyœ, « oûnœ yâm Djebrahilhi edhé
érdha tœ tœ mârh çpûrtin, pô nœ kyôft se hûn brœnda nœ âr-
kœt. noûkœ moûnt tœ t'a mârh dôt. » Me tœ ngyoûar kœtô ka-
diou me vrap hûri nœ ârkœt, zbriti ngâ tavâni haydoûti, e mbû-
lhi ârkœn edhé e ngriti nœ çpâtoulhœ, dôlhi yâçt edhé e ndzôri
nœ bazar t'a ciste. E pûesnœn nérzit kyœ, « sa kœrkôn m' atœ
ârk? » — « Doua kâkyœ miyœ grôç, » thôt, pô as heri noûk
moûnte t'a blyinte kâkj'œ çtréntœ, nér sa e môri véçt paçâi, e
blyéou sa kcerkônte, e hâpi edhé pâ brœnda kadinœ. I thôt, « tç
kœrkôn kœtoû brœnda, kadi? » — « As oûnœ noûkœ di, » thôt,
— « Ti yé ai kyœ mœ thôçne kyœ, naçti bien gyéthet e droûnœ-
vet edhé çihen çoûm œndœrha? » Noûk oupœrgyiti fâre. Ahére
môri é préou kadinœ paçài edhé nœ kœmbœt atiy voûri kœtœ
haydoûtnœ.
XXIV
LES TROIS FRÈRES ET LES TROIS SŒURS.
(Pràlhœza e tœ tré vœlhézoervet edhé tœ tri môtravet).
Içte dhé noûk içte, için tri vœlhézœr, kiçin tré môtra, i mar-
toûan atô edhé i dhân' nérœn te dielhi, hérœn tek hœnœza edhé
tyâtœrœn tek yoûga. Si çkôi kékyœ kôhœ kyœ kiçin martoûarœ
kœtô atà, thon me véften e tûre kyœ, « tœ vémi t'i çôhimœ kytiç
yânœ ngâ çœndéti, » edhé si tliân kœtù oubœn hazœr, moûarhœn
tœ ngrœnœ pœr oûdhœs edhé ounisœn. Tek po étsin i zoûri nâta
mœ fiœ foûçœ âfœr nœ mâlyi, ndéfiœu mœ 5œ vœnt, ndzoûarœn
boùkœn edhé ndézœn dritœ. Si mbaroûan ngâ boûka, gyoûaya
sœ ngrœni, thé i mâdhi atùreve kyœ, « bini edhé flyini yoû,
edhé oi'inœ do tœ rhi kyœ t'ou rouan yoûve, se môs na vyén uà-
iïœ na vyéth ■ dhé na vrét. » Rânœ é flyétnœ tœ dû vœlhœzérit e
vôgœly, kay pô i rouante. Na çéh nœ koutçédrœ dritœn edhé po i
vinte dréyt, pô me tœ pârœ edhé nérs atyé ougœzoûa çoûmœ
edhé i ouhôth kœtiy kyœ t'a hante. Kûy i râ me karabina edhé
e vrâou, ndzôri pastây edhé kôrdhœn , i préou kôkœn edhé e
voûri nœ trâstœ, môri dhé koutçédrœn edhé e hôdhi mœ nœ hen-
dék kyœ mus t'a çihin vœlliézœrit ; pastây, si ndéni nœ tçlk,
skyôi kœtâ é ounisœn nœ poûnœ tœ tûre. Nûtœn e dûtœ ouér-
hœn mœ nœ tyâtœr vcènt; si ndezœn dritœn edhé hœngrœn,
flyétœn dû, i méstii rouante, edhé kûy, si edhé i mâdhi, vrâou
hœ koutçedjœ atœ nâtœ. Nâtœn e trélœ thâ i vôgœly kyœ, « flyi-
ni yoû, se do tœ rouan oûnœ. » Kœtâ i thân kyœ, « flyi ti, se yé
i vôgœly, tœ roûanœ néri ngâ néve tœ dû, » pô noûkœ dônte t<e
flyinte edhé pô rouante kœtâ. I vyén dhé kœtiy nœ koutçédrœ
kyœ t'a liante, pô si i vôgœly kyœ içte noûke goditi mirœ, pastây
ndzôri kôrdhœn kyœ t'a vrist^, pô mœ tœ ngôrdhourœ kthéou
biçtin edhé i çoûaiti dritœn koutçédra. Thôt kûy pastây me véft'
e tîa kyœ t'a ndiste, pô s kiçte me tçœ. Çéh pastây mœ nœ mâ3-œ
mâlyi nœ zyârhmœ tœ vôgœly edhe ounis pœr atyé. Nœ oûdh
gyéti nœnœn e nâtœsœ, i thôt kyœ, « koû vête? » Pœrgyigyet
kyœ, « vête tœ gdhin. » I thôt kyœ, « prit-œ-m' sa tœ ndés dri-
tœn. » — « Tœ prés, » i thôt. Kûy noûk e mbesônte, pastây e
lyidhi kyœ môs tœ gdhinte. Si ouafœroûa te zyârhmi, pâ kj-œ
içte sipœr nœ kazân çoûm i mâth me dumbœdhyét véç. E ngriti
kûy atœ edhé ndézi dritœn. Nâ pœr bâft na vinœ haydoûtœt kyœ
kiçin atœ kazân. I thônœ kœtiy k}*œ, « tsilyi yé? » I thâ kûy
kyœ, « yâm uidhœtâr, pô m' ouçoûa drita edhé érdha kœtoû
kyœ t'a ndés. » I thon kœtâ kyœ, « kyûç moûnde edhe e n<.rite
kœtoé kazân? néve yéini dumbœdhyét nérs edhé koûr doû.:m t'a
hékyim ngâ zyârhnii zémi tœ tœrœ ngâ nœ véç edhé me z\ e
ngréniœ. » — « Moûa noûkœ mœ oudoûk kâkyœ i rœndœ, » thôt,
edhé e ngriti prâpœ; I thon kœtâ pastây kyœ, « ti do tœ yéç
— 80 —
çoûmœ trim, ti yé pœr tœ vyédhourœ mbrétin, » edhé onnisœn
tœ trémbœdhyét kyœ tœ vidhùœn mbrétinœ, bœnœ nœ vrûmœ
nœ moûr edhé hùnœ brœnda tœ vidhin koûayt e mbrétit, kûy
ndéni yâçt. Si hûn' brœnda pô mœndôhœç edhé thôçte, « oûnœ
nér raœ kœtœ vcérsœ kyœ yâm naçti s kâm vyédhour as nœ
plyâtçkœ tœ vôgœly ; do t'i vrâs kœtâ èdhé do tœ ikin oûnœ. »
Ou thriti atûre kyœ, « dilyni çpéyt, se na traytoûanœ. » Zoûn é
po dilyin ngâ vrûmœ, kiîy ou priste krûeret ner sa i priçi tœ
tœrœ, ngoûlyi dhé tliikœn nœ mes t' obôrit mbrétit, ndézi edhé
dritœn, zgyidhi mœmœn e nâtœs, skyôi edhé tœ vœlhézœrit,
pastây ounisœn.
Tœ lyém' atâ e tœ zém* mbrétinœ kyœ, koûr ouskyoûa edhé
pâ atâ tœ vrârœt edhé thîkœn ngoûlyour nœ mes t'obôrit, ou-
tçoudit, pastây porositi kyœ tœ bœnœn hân nœ mes tœ çoûm oû-
dhœrave edhé çdoneri kyœ tœ çkônœ atyé tœ kthéhet nœ kœtœ
hân tœ hâyœ e tœ flyérœ edhé mos tœ pagoûan lare, pô tœ rœ-
ï n' tœ tœra tœ miratœ edhé tœ lyigatœ kyœ kâ bœrœ. Si i po-
rositi kœçtoû i bœnœ. Çkoûanœ çoûinœ fiers nœpœr hân, hœn-
grœn edhé flyétœn pa pagoûarœ para. Pœr bâft na çkoûan edhé
kœtâ tœ tré vœlhézœr edhé oukthûen nœ hân. Si flyétœn edhé
oimgritœn, ndzierin para pœr tœ pagoûarœ handjînœ. Ou thôt
ai kyœ. « kœtoû iieri noûkœ pagoûan, pô gyân tœ rœfénœ tœ
mirât edhé tœ lyigat e }rétœs tiy. » Rœféou i mâdhi tœ tœra atô
kyœ kiçte bœrœ edhé koutçédrœn kyœ kîçte vrârœ ; kœçtoû
edhé i dûiti. Nœ foûnt edhé i tréti zoûri tœ thôçte tœ tœra atô
kyœ kîçte bœrœ ; mœ tœ mbaroûar rœféou edhé koutçédrœn
edhé haydoûtœt kyœ kiçte vrârœ koûr dônœn tœ vîdhin mbrénœ.
E môri pastây handjiou kœtœ edhé i thôt kyœ, « tû tœ dô
mbréti. » Vœlhézœrit tœ tyérœ ikœn edhé noûkœ dimœ tç ou-
bœn', pô kœtœ e môri mbréti si ngyôi tœ tœra atô kyœ kiçte
bœrœ, e martôi me tœ biyœn e tiy edhé e voûri tœ dûîtœn pas
véftiyes tiy.
Atô dit tœ martésœs kiçin adét kyœ tœ lyœtçônœn çoum nérs
ngâ tœ hékourat. Nœ mes tœ atûre nérzœvet îçte iiœ gyûsmœ
hékour edhé gyûsmœ neri. Si lyœtçoûan çoûmœ nérs ngâ hé-
kourat' edhé kœtœ e mbâitœn lyidhour, zouri pô kyânte. Dhœn-
dœrit mbrétit i érdhi kéky, i bœri çoûmœ ridjâ mbrétit kyœ t'a
lyœtçônte, pô mbréti e kiçte lyidhour pœr ûmœr ; prâpœ i bœri
ridjâ i dhœndœri, pastây e lyœtçôi ngâ kékourat'. Atyé âfœr
oundéth edhé e biy e mbrétit, oukôth kûy fieriou edliéepiou,
pastây oubœ i padoûkour. Mbréli ouhelymoûa çoûmœ pœr tœ
gyâitourit edhé ndzôri, thikœn kyœ i"1 vriste dhœndœrin e tiy,
po kûy i thôtœ kyœ, « moûndem t'a gyên edhé t'a bie prâpœ kœ-
tôu, pô tœ mœ bœntç nœ par kœpoûtsœ péy hékouri edhé nœ
çkôp tœ hékourtœ (se do gyezdiste çoûmœ fier sa t'a gyénte), tœ
zotôhem kyœ pœr nœ mot tœ vin kœtôu me tœt-biyœ, » edhé
ounis si i bœri tœ tœra atô.
Atœ nâtœ vâiti tek e môtr'e tfy kyœ e kiçte martôuar me
dielhin, i râ dérœs edhé érdhi e môtra, pûetikyœ, « tçilyiiçtœ?»
Oupœrgyiti e i thâ kyœ, « yâm âktç neri, » i hâpi dérœn si e pâ
kyœ içte i vœlhai i sây edhé ougœzoûa çoûmœ. Pas nœ tçik na
\\én edhé dielhi ; kœyô ngâ t'rîka se mos e hante dielhi tœ vœl-
hân e sây, e çtûri mœ nœ ârkœ. Si hûri dielhi pûeti tœ çôkyen
kyœ, « me tçœ do tœ hâ boûkœn sût? » Pœrgyigyet kyœ, « me
tçœ tœ ndôdhet. » — « Moûa mœ bie éra miç. » — « Y6, i thôt,
s kâ mi<;. » Oungrit kyœ tœ vœçtrôhœ koû içte miçi (tœ gyénte
miçinœ), atœ-hérœ e çôkiya, « mœ mir mœ hâ moûa si tim-vœlhû
kyœ érdhi naçti nœ tçik pœrpâra téye. » — « Ndzir-e, se noûk e
hâ. » E ndzôri ; si pâ tœ kounâtin e tiy, ougœzoûa dielhi me tœ
çôkyen. I pûet i kounâti, nœ kyôft se e dinœ koû rhi nœ gyûs-
mœ neri, gyûsmœ hékour ? I thânœ kyœ, « noûkœ dimœ gyd1, pô
tœ véç é tœ pûetç hœnœn . »
Mos tœ ngyâtemi, nâtœn tyâtœr vâiti tek e môtra e dûtœ kyœ
e kîç martoûarœ me hœnœn, pô si edhé kœtâ s dinœn gyœ, vâiti
edhé tek e tréta k}-œ kiçte yoûgœn. E pûet kyœ, nœ kyôft se di
nœ gyûsmœ hékour gyûsmœ neri? Pœrgyigyet kyœ, « oûnœ noû-
kœ di gyœ-kâfçœ, pô ti mérh kœtœ oûdhœn e sipœrme nésœr pa
gdhirœ edhé atyé mœ âktç vœnt do gyéntç nœ faykôre, kyœ ayô
içt kâkyœ e mâdhe sa noûkœ nioûnt tœ flyoutourôiiœ, pô ti tœ
véç prâpa kadâly kadâly, t'a zéç péy kôke e t'i thoûaç kyœ, « do
tœ vrâs nœ kyôft se môs mœ rœfén gyûsmœ nerinœ edhé gyûsmœ
hékourin, » pastây si tœ thôt ayô koû gyéndet e tçœ tœ bo'.'iit»;.
hâyde kœtoû. » Si ougdhi vâiti edhé zoûri faykôren, i thôt ayô
pastây kyœ, « oûn e di koû içto', pô gyân tœ mœ bcéntç hazœr
kâkyœ ôkœ miç, pâ edhé tœ mœ prête sa tœ mœ rliihet krâhou.
se yâm plyâkœ. »
E priti kûy nér sa i ourhit krâhou, bœri hazœr çoûmœ miç
kyœ tœ kônte kœtœ nœ oûdhœ tek pô ngyiteçin. sp atyé tek do
o
— 82 —
vinœn içte nœ mâly çoûniœ i lyârt, sa as ùœ neri noûk moùnte
tœ hipteedhé e, kyoûanœn tyàtœr duniâ, kyœ nd'atœ na rhinte ai
gyûsmœ neri gyûsmœ hékour me tœ biyœn e mbrétit. Nœ foûnt i
hipi kûy faykôres, môri edhé miçtœ pœrpâra, oungrit faykôriya
ndhé pô flyoutourônte. Mœ tœ ngyétourit i ipte ngâ nœ tsôpœ
miç, nyér sa ouafœroùan, pô pœr bâft i oumbaroûa miçi, e s
kiçte me tçœ t'a kônte faykôrenœ. I thôt kœyô kyœ, « doua
miç. » — « Noûkœ kâm, oumbaroûa. » I thôt prâpœ, « yâ tœ
mœ nâpec miç, yâ yô do tœ héth pôçt. » Kûy s dinte te tœ bœnte,
préou nœ tsôpœ ngâ tyâtœra edhé i a dhâ, pastây si kœrkôi
prâpœ, préou ngâ kôfçœt edhé i a dhâ. Si oungyitœn sipœr edhé
zbriti faykôresœ, pâ.ayô kyœ içte tœr' gyâk, i vôlhi atô tsôpa
kyœ kiçte ngrœnœ edhé ouçœroûa. Diâlyi vâiti mœ tsâ sarûye
kyœ için atû âfœr tek zbriti, i râ pôrtœs edhé dôlhi e çôkiy' e
tiy, e biy' e mbrétit. Kœyô posa e pâ e nôhou atœ ktçâst, ngé
gœzimi thâ, « ti yé boûrhi im ! kyûç érdhe kœtôu sipœr? koûçtœ
proûri? » Zoûn edhé i rœféou kûy tœ tœra tœ voûaitourat e tiy.
Mi kœtô lhâfe érdhi dhé ai gyûsmœ fieriou edhé gyûsmœ hé-
kouri, kœyô ngâ frika e mbçéhou tœ çôkyœn lyârt nœ tavân.
Hûri kûy, pûeti kyœ, me tçœ do tœ hâm' boûkœn? — « Me tçœ
na oundôth. » — « Moûa mœ bie éra miç, » pœr bâft pâ ngâ nœ
vrûmœ atœ nœ tavân, hipi sipœr edhé i piou gyâkoun, môri pas-
tây lyekoûrœn e kœtiy edhé kôstkat edhé i hôdhi yâçt çpis tiy.
Na e çéh faykôriya, e nohou edhé thâ, « kûy içt ai diâlyi kyœ
proûra oûn kœtoû, pô lye tœ çtrin tœ mârh kyoûmœçt dalhandûce
edhé t'a ngyâlh, » noûkœ mœnôi, ounis edhé vâiti mœ dû mâlye
kyœ hâpeçin edhé mbûlheçin (nœ mes tœ kœtûreve gyéndeç
kyoûmœçt dalhandûce), hûri brœnda, mboûci skyépin edhé ouk-
thué, i a voûri nœ gôyœ diâlyit edhé e ngyâlhi. Oungrit kûy,
vâiti prâp tek e çôkiya edhé e porositi kyœ tœ bœhet e sœmoûr.
pastây t'i thôt atiy gyûsmœ neriout e gyûsmœ hékourit kyœ,
« néve kémi kâkyœ kôhœ kyœ pô çkôimœ bâçkœ, nânœ hérœ
noûk mœ dœftWe kyœlioû mbâhet foukyiayôte. Moûa m' oua-
feroûa vdékiya edhé mos ké frik ngâ oûnœ. — Atœ-hérœ d(> tœ
rœfénœ koû e kâ foukyinœ. » Si i thâ kœtô ikou edhé oumbçéh se
môs e gyénte prâp ai edhé e liante. Ousœmoûr e biy *e mbrétit,
pastây e pûeti pœr foukyi tœ tia. I thâ kyœ, « e kâm nœ fçésœt.»
Si ikou kûy mi tœ nésme e dôgyi fçésœn, pô noûk i oupriç fou-
kyia. Prâp ousœmoûr edhé e pûeti kyœ t'i rœfénœ foukyinœ.
— 83 —
Atœhérœ i thâ kyœ, « foukyia ime i<;i mœ ncê dérh kyœ [çl mœ
âktç mâlv : ai kâ Bœ dhœmb tœ ergyént, brœnda ké Bœ lyépour,
lyépouri ké nœ bârkout tiy tré pœlhoûmba, atyé mhâhet foukyia
ime. » Tuk me thu'-n kœtô ikou edhé véiti nœ poûmœ tœ tij
Delhi kœyô edhé thriti tœ çôkyin edhé i thâ tœ tœra atô kyœ
Dgyôi. Yâiti dfâlyi n* atœ mâlv, gyéti ûœ bari me tsâ dhœn, e
pûeti koû gyéndet nœ dérh kœtoû çoûm i mâth? — I thâ kyœ.
« môs thrit fort., se na ngyôn edhé vyén na hâ. » Kûy zoûri tœ
thrés' raœ fort fier sa e ngyôi dérhi edhé érdhi t'a hâyœ, pô s
moûnte dot t'a vinte pœrpâra, se kûy kiçte thik. Tek pô zi'çin
thôt dérhi, « soukoûr tœ kiçnam ncê rcézœ kœlykâze k)-œ tœ
préh dhœmœt'.. pastây tœ mœ çihfie. » Thôt edhé diâlyi kyœ.
« soukoûr tœ kiçnam nœ koulyâtç tœ sitour, tsâ piçky tœ tiga-
nisour edhe fiœ plyôskœ vérœ, tœ mœ çihne edhé ti pastây. »
Me vrâp ai bariou proûri atô kyœ thâ diâlyi edhé i a dhâ. Si
hœngrœn tœ dû, dérhi kœlykazœn edhé kûy koulyâtçin e sitour
edhé piçkytœ e tiganisour , zoûnœ prâp tœ ha'çin fier sa e
moûndi dérhin diâlyi, pastây e vœçtrôi ngâ dhœmœt', pâ ncé
tœ ergyéntœ, pas kœsâye tçâou, gyéti brœnda noé lyépour, tçâou
dhé kœtoé, brœnda i gyeti tré pœ hoûmba.
Tœ vimœ naçti te gyûsmœ neriou é gyûsmœ hékouri, kyœ
kûy po sa ouvra derhi ousœmoûr, si e tçâou (diâlyi) edhé gyéti
lyépourin ousœmoûr mœ keky kâkyœ sa noûk moûnte tœ ngri-
heç. Pastây diâlyi atâ pœ hoûmba kyœ gyéti dû i préou, nœ e
mbâiti edhé vâiti nœ çtrât tœ gyûsmœ neriout é gyûsmœ hekou-
rit, kûy posa e pâ, bœri kyœ tœ ngrihet, pô noûkœ moûnte dot.
ahérœ diâlyi théri pœlhoûmbin kyœ mbânte nœ dôr, pastây vdik)
ai. Môri diâlyi tœ çôkyœn, hipœn nœ krâha tœ faykôres, zbritœn
pôçt edhé oukthûen te mbreti, kyœ kûy, posa i pâ, ougœzoûa.
çoûmœ edhé bcêri ziafétœ tœ mbœdhéfi.
Foûnd' i prâlhœsœ.
CHANSONS
I
BEÏT '
1.
Oi'mœ edhe gyoùmin' kyœ flyé
Me sevdd 2 tœnde pô hâhem,
Gyersâ tœ mœ mboulyôinœ me dhé
\ gâ zotœri' tœnde noûkœ ndâhem.
Même pendant le sommeil que je dors
Par ton amour je ne cesse d'être dévoré,
Jusqu'à ce qu'on me recouvre de terre,
De ta seigneurie je ne nie séparerai pas.
Mbétçœ si goûr nœ sokdk.
Crvith' me koémbœ mœ çtûinœ,
Trœndafilyi nœ bardàk,
Lyoûaimœ pâk sinœ.
1. Du mot arabe, voy. L'Avertissement. Ce sont des chansons amour
en forme de quatrains, en vers de huit syllabes et à rimes mêlées. C'est par
tption que les deux derniers vers de ce premier quatrain sont de dix syl-
labes, et le premier du douzième quatrain de douze. La régularité métrique
n'est pas, au reste, ce qui paraît distinguer la versification albanaise. Voy.
Cam., App., p. 193. — On remarquera dans plusieurs de ces petites pièces, et
dans d'autres encore, une sorte de dédoublement ou d'obscur parallélisme
d'idées, qui rappelle les pantouns malais.
'-f. Les mots en italiques sont turcs.
— 86 —
Je restai comme une pierre dans la rue,
Chacun me pousse du pied,
La rose * est dans le vase,
Nous jouons un peu de l'œil (en passanl l,
ïç ké zalœmk'' e Perœndiscr.
Tç ké me moûa foukarânœ?
Si doili 2 kour çkôn tçartçisœ.
Prîçe mœntç gyithœ dunydnœ.
Qu'as-tu, tyran (envoyé) de Dieu.
Qu'as-tu avec moi misérable?
Dans ton élégance, quand tu passes par le bazar,
Tu fais perdre la raison à tout le monde.
Zumbûlhe è zilhkadé (?)
Nœ dimœr mœ s pâçœ parce,
Koû e kœpoûte mœ rœfé.
Se kvô na sôlhi behdrœ.
Des jacinthes et des narcisses (?)
En hiver je n'en avais jamais vu,
Où tu les as cueillis révèle-le moi.
Car ils nous ont apporté le printemps
D.
Prâpa mâlyit mœ hœ foûçœ
Syarikyes * se vyén behâri :
1. La maîtresse qu'on regarde du coin de l'œil en passant.
2. Litt. comme une dodi , originairement nom propre turc, employé
comme synonyme d'une, femme élégante.
3. Tout ceci est figuré et signifie, en somme, je n'ai rien vu d'aussi beau
irue toi.
4. Mot incompréhensible: on ne peut même reconnaître à quelle Langue
il appartient,
— 87 —
Çkô tsigârin nœnœ goûçœ
Tœ tœ vinœ i œmbœly douhâni.
Derrière la montagne dans une plaine,
Bonne nouvelle (?), carie printemps arriv
Passe le cigare sous ton cou
Vtin (|iie le tabac te paraisse bon.
Boukourinœ e ké uie sûr,
Yelhakiii s ké mouabéiur.
Alhdou tœ bœftœ mcmoùr.
Te dhœntœ masip gyenémnœ
De lu beauté tu en as plus qu'il n'en faut,
Mais tu manques d'amabilité ;
Puisse Allah faire de toi un employé (?),
Puisse-t-il te donner un châtiment convenable.
7.
Nœ mes tœ fâkyesœ grôpœ,
Si parc e misirlhisœ,
A ni front tç i vinœ lyôtœ
Ngâ sevdâi/ e boukourisœ.
Au milieu de la joue (tu as) une fossette,
Comme une monnaie d'Egypte [ :
A l'ainant (à moi) comme les larmes lui viennenl
A cause de l'amour de la beauté!
8.
Dulbér, to tu1 tliém nœ fyâlyœ,
Uhakin tœ m'a digyôntç,
Se zotœrôte m'a di hallue.
Tœ flyâtç edhé tœ kouvœndôntç
1. î.iti. de L'Egyptienne,
— 88 —
Objet aime, je vais te dire une parole.
Mais que tu l'exauces !
Car ta seigneurie connaît ma passion.
I l'est) que tu parles et que tu converses (avec moi )
9.
Kœtâ mâlyet' me tœbôrœ
Setç kyâinœ hdlliœt e mia !
Te ké, o poûçt, kyœ s flyét me gôyœ ?
Kyœ e gyétç ngâ Perœndîa !
Ces montagnes couvertes de neige
Gomme elles pleurent sur mes chagrins !
Qu'as-tu, objet aimé, que ta bouche reste muette ?
Puisse Dieu t'en punir !
10.
Si pamboûkou to tœ dzboûteto,
Velhakin s tœ thônœ sadik,
Vyén zemcin kyœ to tœ lyoûtetç,
Tœ thrétç, « koû yé, o arcik ? »
Comme le coton tu t'amolliras,
Cependant on ne te dit pas... l,
Le temps viendra que tu me supplieras,
Que tu t'écrieras, « où es-tu, ô amant ? »
11.
0 bir, setç mœ plyagôse
Me siçané, t'outhâftœ krâhou !
Me nâze setç mœ karfôse
Atyé tek s mœ zœ djerâhou!
O enfant pourquoi m'as-tu blessé
D'un coup de feu, puisse ton bras se briser !
Avec tes airs gracieux pourquoi m'as-tu frappe
Là où le chirurgien ne peut mettre la main 2.
1. Il n'y a aucun sens à tirer du mot sadik. juste..
2. Dans le cœur.
— 80 —
Moustâkiya yôte posa tœ kâ dirsour
Mœ kâ *nda tœ tœ rhî prânœ,
\Iu« rhî si nous' e stolhisour.
Posa vvén m'a ctôn sevddnœ.
Depuis que ta moustache a commencé de paraître,
J'ai le désir de m'asseoir à tes côtés ;
Assis, tu ressembles à une fiancée dans ses atours :
Plus je vais, et plus mon amour s'augmente l.
13.
Fâkye e koûkye si baya,
Pandây tç ya pœlykyén arcikou t
Fôlyœ, o tçoùn, t' oulyoûmtœ gôya.
Tœ pœlhtsâsœ mumfikou !
Joue rouge comme la couleur 2.
Aussi comme l'amant en raffole !
Parle, enfant, heureuse soit ta bouche !
Puisse ton ennemi crever 3 !
14.
Munafikœtœ di ngâ di,
Pô pœr tœ kalhœzoûarœ,
Tek-dô çônœ nônœ delhi
S e lyânœ pa helymoûarœ.
Les ennemis sortent deux à deux.
Mais rien que pour calomnier,
Partout où ils voient un jeune homme
Ils ne le laissent pas sans l'empoisonner 4 .
I. Litt. A mesure que (le temps) vient, tu m'augmentes l'amour.
2 Une couleur servant à la teinture.
3. Crever de dépit, en voyant que tu me parles. L'ennemi, ou plus exacte
ment Vhypocrite, c'est un jaloux, un rival.
4. De médisances, de calomnies
90 —
15.
Dirbih/i dégœ mœ dégœ,
Mœ iïœ dégœ tœ hourmdsœ
Gyéti, mœ s pouçôn koûrhœ,
Se kyân lidlhet e sevddsœ.
Le rossignol (saute) de branche en branche,
Sur une branche du palmier
Il a trouvé (une place à son gré), il ne cesse jamais (de chanter),
Car il pleure les peines de l'amour.
M.
Mâly pœr mâly to tœ pœrpikyein,
Si parvdzi to tœ digyem,
Gyersâ môs tœ houmbâs...
Edhé tœ trétem si plyoûmbi.
De montagne en montagne je m'userai en efforts,
Comme la lumière céleste je brûlerai.
Jusqu'à ce que je perde... (vers incomplet)
Et que je fonde comme le plomb.
Mœ thônœ kyœ ndzôre lyinœ,
lalhd m a çkôfç me çœndét !
— Mœ s t' a priei boukourinœ,
M" i rhôfç sat- œmœ edhé tut-ét.
On m'a dit que tu as pris la petite vérole,
Dieu veuille qu'elle passe et que tu recouvres la saute
— Ta beauté, elle ne l'a pas détruite :
Puisses-tu vivre pour ta mère et pour ton père!
1S.
Pçerœtita, dôlhi flyâkœ,
Mou nœ kyiey vâte tûmi.
— 91 —
Ah me dét, o oûnœ myéri
Kyœ s mœ gyéndetœ hrkyimi.
J'ai soupiré (d'amour), il est sorti une flamme,
Jusqu'au ciel la fumée en monta;
Ah! malheur, infortuné que je suis.
Et qui ne puis trouver de médecin !
19.
Mœ thânœ kyœ yé i mârhœ
Edhé oûnœ e di vétœ ;
To tœ doua dyém tœ bârdha'
Sa tœ vête nœ kyint vyét.
On me dit que tu es capricieux,
fit moi-même je le sais bien ;
J'aimerai les garçons au teint blanc
Quand je vivrais cent années.
20.
Djamadrinœ lyâra-lyâra
Veçourœ pœrmbi tjelék:
Thém V i dâly l tçoûnit pœrpâra,
Kâm frikœ setçô mœ flyét.
La veste toute bigarrée (de boutons )
Placée par dessus le gilet :
Je veux aller au devant du garçon,
J'ai peur qu'il ne me parle pas.
•i\ .
Hoûndœnœ si kyelyibdr,
Djevair nœ goùçœ tœnde-,
Fâkyenœ bulyâr çekyér,
Môy hœna kàtœrmbœdhj'étœ.
(Tu as) le nez pareil à l'ambre.
Des bijoux autour de ton cou :
1. Litt. !<• 'lis i[ue je sorte, c.-à-d. allons sortons.
— 92 -
La jour comme du sucre transparent,
( \ ma lune au quatorzième (jour) *.
22.
Po sa dôlha te djamia
Çtûra sûtœ ânœ mb' ânœ,
Setç m' oupriçnœ moént e mia !
Lyôtœt' pas fâkyes mœ ranœ.
Lorsque je fus arrivé à la mosquée
Je jetai les yeux de côté et d'autre ;
A quel point ma raison s'égara !
Les larmes me coulèrent le long de la joue.
23 3.
Mendôn vétoulhat'e toûa,
Tç m'a mbân çpirtinœ tim kyœ s dély?
Gtûre, mœ godlte moûa
Me dû plyoûmba lyidhour me téhj.
Je ne pense qu'à tes sourcils.
Qu'est-ce qui empêche mon âme de sortir ?
Tu as tiré 3, tu m'as frappé
De deux balles liées par un fil.
24.
Gkôn me vétoulha tœ vrâra
Si hœna koûr e zcén' rétœ :
Myéri oûnœ touke kyérœ
Kyûç to t'a çkôn kœtoé yétœ ?
1. Litt. 0 lune quatorze ; la lune dans le quatorzième jour de son cours
est un terme de comparaison très-usité chez les Malays et probablement chez
d'autres orientaux.
2. Ce beyt et les deux suivants sont de Bérat ; ils m'ont été dictés par
Mehmed-Ali-bey, petit fils d'Omer Vryonis, connu par la part qu'il prit,
comme adversaire des Grecs, à la guerre de l'indépendance.
3. Un coup de fusil; cette comparaison remplace chez les Albanais les
flèches de Cupidon. jadis si à la mode chez nous.
Tu passes avec les sourcils froncés,
Comme la lune quand les nuages la voilent
Malheureux que je suis, en pleurant
Gomment la passerai-je cette existence?
25.
Mbi gyéthe tœ trœndafilyit
Rœnka vésa si indjia,
Tœ thfrourit' kyœ bœn bilybilyi
Setç m' i priçi mœnt e mfa !
Sur les rameaux du rosier
La rosée tombe pareille à des perles ;
Les accords que lance * le rossignol
Gomme ils out égaré ma raison !
DISTIQUES.
26.
Da-lyé tœ tœ poûth nœ hérœ,
Pa mérh nœ goûr e mœ byérœ.
Laisse que je te baise une lois.
Puis prends une pierre et me frappe.
27.
Da-lyé tœ tœ zœ préy gyiçti.
Pa lvé tœ mœ dâlyœ çpirti.
Allons, laisse que je te prenne par le doigt.
Puis je consens à perdre la vie -.
28.
0 niôy vétoulha gyelypœrœ,
Ndritœ ayô kyœ tœ kà bœrœ!
1. L'appel, le cri que fait.
•^. Litt. laisse que l'esprit me sorte.
— 94 —
O toi (qui as des) sourcils (fins comme des) aiguille-.
Louée soit celle qui t'a enfantée!
29.
To tœ vête pœrmbi drâsa
Tœ digyôiï zcénœ, se plyâsa.
Je monterai (jusque) sur les dalles '
Pour entendre ta voix, car je meurs '-'.
30 3.
Nœ yé odjdlc t'a bœntç helhi,
Kyâsou arçikout, i rhî prânœ;
Nœ môs, thoûa-m', t'a di ç tœ bœiï.
Si tu es noble donne-s-en la preuve,
Approche-toi de l'amant, assieds-toi à ses côtés :
Sinon, dis-le moi, que je sache ce que j'ai à fain-.
31.
Niçàne na voùnœ goûrœ,
Pœr tœ vâtour to tœ vémi,
Pœr tœ ardhour s vimœ koûrhœ.
Pour but on nous a posé des pierres '' .
Quant à aller nous irons,
Quant à revenir nous n'en revenons jamais.
1. Les pierres plates qui couvrent le toit en guise de tuiles.
Si. Litt. j'ai crevé, d'impatience.
3. Ce numéro et le suivant sont des tristiques: on en trouvera plu- bas
quelques autres, mais d'un mètre différent.
4. Celles de la tombe.
— 9g —
II
CHANSONS D'AMOUB
32.
Ditœn e baryum it tç mœ véçe djubénœ,
Djânya koûr kœtséou ky' hôdhi iluçeménœ.
Nœ gyoûfiœ mœ rhine, mœ pive kafénœ,
Djânya koûr kœtséou ky' hôdhi duçeména,
T' oungrinœ nœ kœmbœ gyithœ-sa tœ pânœ,
Djânya koûr kœtséou ky* hôdhi duçeménœ.
Le jour du baïram quelle (belle) pelisse tu as mise,
Lorsque Djania dansa et fit tomber le plancher *,
Sur mes genoux tu étais assise, tu bus mon café.
Lorsque Djania, etc.
Tous ceux qui te virent se dressèrent sur les pieds,
Lorsque Djania, etc.
33.
Tœ dû sût' e çkroûar tœ dû setç tœ kyânœ!
Tç na mboûçe dumjânœ me margaritârœ
Bârkoun gyér mœ gôyœ, thoûa, « s yâm me bârhœ »
Tç na, etc.
To tœ çô djaminœ, to tœ ço du kyânœ,
Te port' e djamisœ tœ mœ bœni vârhœ.
Tç na, etc.
TRADUCTION.
Elle. — Mes deux yeux peints commen ils ont pleuré !
Lui. — Comme tu nous as rempli le monde de perles 2 !
Tu as le ventre (montant) jusqu'à la bouche (et) tu dis,
« je ne suis pas enceinte. »
i. Litt. jeta le plancher, c'est-à-dire l'effoudra à force de sauts.
2. Ce vers est répété, comme uu refrain, après chacun des autres.
- 90 -
Comme tu nous as, etc.
Je verrai la mosquée, je verrai la boutique,
A la porte de la mosquée faites-moi un tombeau *.
34.
Trœndanly' i barrthœ plyôt me gôndje çoûmœ,
Tçatts-ya, moy nœne, sa tœ rhitem oûnœ,
Nœ zœmœrœ time perônœ me poûlhœ.
Si nepoérkce e mâlyit m' idhrôve voudjoûnœ,
Mœ zbrite ngâ moûri, mœ poûtlie nœ boûzœ,
Tç mœ pounôi bandizi ! pô oûnœ s trœgône,
Éa ngâ bostdni, se tœ kâm nœ poûnœ,
Oûnœ tœ bœn bé kyœ tœ tœ mârh boûrhœ.
(C'est) un rosier blanc, plein de boutons en quantité,
Retiens-le (?), ma mère, jusqu'à ce que je grandisse ;
Dans mon cœur (il y a) un clou à tête.
Comme une vipère de la montagne tu m'as rempli le corps
de venin,
Tu descendis du mur, tu me baisas sur les lèvres,
Que me fit le galant ! mais je ne le racontai pas.
Viens par le jardin, car j'ai une affaire avec toi.
Je te fais le serment de te prendre pour mari.
35.
Tœ çkrôva îïœ kârtœ, t'a liôdhœn' nœ lyoûmœ.
Yelhéknœ me kôpsa t'a zbœrthéfça oûnœ !
Nœ goûçœ tœ bârdhœ siçanéme goûrœ.
Tœ érdhi karôtsa, tœ gyéti nœ gyoûmœ,
Hipe nœ karôtsœ, théve kœmb' egyoûnœ.
Je t'écrivis une lettre, on la jeta dans la rivière,
Ton gilet à boutons pussé-je le déboutonner !
A ton col blanc sont des pierreries en quantité.
Le carosse vint pour toi, il te trouva endormie,.
Tu montas dans le carosse, tu te cassas pieds et genoux.
1. Afin que sa tombe soit vue de la jeune fille quand elle ira à la mos-
quée.
- 97 —
30.
M ounise nœ kiçœ, tœ fôlyi yot- oémœ,
Pôrtœnœ me kyûtçe, obôrœ me viya l ,
Friiiti ér' e inàlvit, ngriti mœnt e mia,
Tœ duzét koùt galhâtœ tç na i mbân e biya,
Si bayâm' e dzbardhour çkôn si medjidié 2.
Tu partis pour Tégli^e, ta mère te parla,
La porte avec des clés, le corridor avec des lignes,
Le vent de la montagne souilla, il dérangea mon esprit,
Les quarante aunes d'indienne que la jeune filles les porte
bien!
Comme une amande blanchie elle circule pour un medjidié.
37.
Mœ vête Berâte, mœ ngré tsâ ilhtisàme,
Tçobân e tçobanbâçit na ngdhive me llidfe,
Môy mœ hipe gyékout tœ mœ vétç nœ mâly,
Koûr mœ çkôn te goiirha mœ lyân goûç'é fâkye.
Tu vas à Bérat, tu affermes des dimes,
Les bergers du berger en chef tu leur fis passer la nuit en
discours,
Tu montas sur ma poitrine (?) pour aller dans la montagne,
Quand tu passes à la fontaine tu te laves le cou et la face.
38.
0 bandilh, bandilh, tœ zœntçin dyetœ,
Kyœ s \jén nœ_nâtœ tœ kyâimœ hàlhetœ?
— Ngà tœ vin, o vârh i vithisourœ?
— Hdyde mœ tœ sipœrme ngâ deritsk' e priçourœ,
0 bandilh, bandilh i tœrboûarœ,
Kyœ s mœ lyé vcént pa kafçoûarœ.
i. Uobor est un espace ouvert sur la cour au Las de la maison, une sorte
de galerie couverte et pavée de pierres ou dalles réunies par de la chaux,
qui à l'extérieur forme des lignes. Le sens de la comparaison m'échappe
d'ailleurs complètement, ici comme eu beaucoup d'autres endroits.
"2. Le medjidié est une pièce d'argent de vingt piastres.
7
— 98 —
O garçon, garçon, le ciel t'anéantisse,
Toi qui ne viens pas même une nuit pour que nous pleu-
rions sur nos malheurs !
— Par où puis-je venir, o (onibe écroulés 4 ?
— Viens par en haut, par la porte ruinée,
O garçon, garçon enragé,
Qui ne m'as pas laissé un lieu sans morsure 2.
39.
Tœ kékyen e bâlhit, môy sorkâdh' e mâlyit,
Tœ kékyen e surit, moy sorkâdh' e pûlhit,
Tœ kékyen e goûçœs, môy sorkâdh' e foûçœs.
Le mal 3 du front, o chevreuil de la montagne,
Le mal de l'œil, o chevreuil de la forêt,
Le mal de la gorge, o chevreuil de la plaine.
40.
Vétœ môy e déçe, a tœ psôi hekimi,
« Bœn teptily havdnœ pôçtœ ngâ bourimi? »
Toumdnet e toûa t'i préou Ouydini,
Bœn teptily, etc.
Est-ce toi-même qui l'as voulu, ou le médecin t'a-t-il con-
seillé,
« Change d'air, (va) au-dessous de la source ? »
C'est Oirydin qui a coupé tes pantalons,
Change, etc.
41.
Koûr mœ dély ngâkiça, mœ dély e mirôsour,
Kyô sevddya yôte tç mœ kâ antikôsour !
1. Tombe enfoncée, écroulée par l'effet des pluies ; comme s'il disait :
puisses, quand tu seras morte, ta tombe s'affaisser !
2. A force de baisers.
3. S. e. mârtça, tœ kèm, c'est-à-dire je prends sur moi. le mal qui pourrait
L'atteindre au front, à l'œil, à la gorge, si tu consens à faire ce que je te
demande. (Voir Hahn, Dre, au mot kéky).
- 99 -
Toumdnet e toûa mœ s kânœ tœ sôsour.
Koûr mœ dély me çôkye fort e beycndisour,
Koûr mœ dély me çôkye dély douke lltafdsour.
Quand tu sors de l'église tu en sors ointe d'huile ',
Cet amour que j'ai pour toi comme il m'a abattu !
Tes pantalons on n'en voit pas la fin 2,
Quand tu sors avec des amies pleine d'affabilité,
Quand tu sors avec des amies tu sors en babillant.
42.
Kondoûre lhoustrinœ mbâthourœ nœ kœmbœ ;
S yânœ, môy, ndzet' e toûa, pô t'i psôn yot- œmœ ;
ï' oubœfça prûk é mœ çkélytç me kœmbœ.
Des souliers vernis chaussés aux pieds;
Ces airs de coquetterie, ma chère, ils ne sont pas à toi,
mais ta mère te les apprend,
Puissé-je devenir un seuil, et que tu me foules aux pieds !
43.
Oûnœ s piva çoûmœ, pô dû tri [ïldjdnœ,
Mœ zoûri e çkréta, mœ bœri atdnce,
Oûnœ s deçà vétœ, pô tœ tyérœ mœ dhânœ.
Je n'ai pas bu beaucoup, rien que deux ou trois tasses,
Le diable s'est emparé de moi et m'a rendu coupable,
Je ne voulais pas moi-même, mais les autres m'ont donné
(à boire).
44.
Mbânœ lyoûmit bie é flyé,
Vyén nœ zôgœzœ e mœ ngré :
ISgréou, o béy, tœ kékyenœ!
1. Les jours de grande fête, a l'église, le prêtre oint chaque assistant au
front de quelques gouttes d'huile prise dans une lampe (kandihj).
2. Litt. ils ne m'ont pas la fin, ils sont si longs qu'ils traînent derrière- toi
et n'en finissent pas ; les pantalons (louma) des femmes turques ressemblent
à un double sac percé de deux trous pour laisser passer les pieds.
— 100 —
Se vâlhœ pikyemi mœ.
Tœ pyékourœ allah herim,
Tœ ndarœ me gaçœrim !
Dély, înov mike, mœ pœrtsilh,
Dély, môy dély, a po s tœ lyœnœ ?
Sôs yé ûlh, sôs yé hœnœ?
Sus yé môlhœ pœr tœ ngrcénœ?
— Môlhœ yâm edlié s mœ hânœ,
Dôrhœ mœ dôrhœ mœ mbânœ,
Mœ roûainœ pœr paçânœ,
Pœr paçânœ, pœr dhespônœ.
Au bord de la rivière je me couche et m'endors,
Un petit oiseau vient et m'éveille :
Lève-toi, o bey, le malheur (sur moi) ! !
Car peut-être nous ne nous verrons plus.
La rencontre dépend de Dieu 2,
La séparation est chose cruelle 3.
Viens, ma mie, m'accornpagner,
Viens, oh viens, ou est-ce qu*on te retient ?
Es-tu donc une étoile, ou es-tu une lune ?
Es-tu une pomme qu'on puisse manger?
— Une pomme je suis, et on ne me mange pas,
De main en main on me passe,
On me garde pour le pacha,
Pour le pacha, pour l'évêque.
45.
Nœ màyœ tœ mâlyit dolha,
Nœ zoé birbilyi dœgyôva,
Djôkœnœ nœ çéç çtrôva
Ngâ birbilyi kyœ ndœgyôva.
O birbily é birbilyô,
1. C'eat-à-dire je prends sur moi le mal qui pourrait t'atteindre. Voyez
no 39.
2. Les Albanais interprètent l'expression arabe-turque Allah Kérim (Dieu
miséricordieux), par il faut supporter, avoir patience.
3. La séparation avec vive douleur.
— 101 —
Rhœmbé kapetàneno '.
Kapetân-sulyârmenô,
M (>v sulyârme grûkœ-zcènœ,
Mi'is vfç mu' nœ kroi'ia tœnœ,
Dû tré dyém setç tœ yânœ vœnœ
Tû pa poûthourœ s tœ lyânœ.
Je gravis le sommet de la montagne,
J'entendis une voix de rossignol,
J'étendis à terre ma cape
A cause du rossignol que j'avais entendu :
< I rossignol, doux rossignol,
Enlève cette reine 2,
Cette reine aux yeux bleus !
0 belle aux yeux biens, à la gorge parée,
Ne viens plus à notre fontaine,
Deux ou trois garçons avaient comploté contre toi.
Sans t'embrasser ils ne t'ont pas lâchée.
40.
Mike me flyori nœ grûkœ,
Vétœmœ yé, a vétœ e dûtœ ?
— Vétœ e dûtœ me kounâtœ.
— Çtrô-na nœ duçék tœ lyârtœ,
Y a tœ koûky y a tœ barijâhtœ.
— Hàijde, se çtrôva dueéknœ,
Ngyât dôrhœnœ e dzbœrthé yeléknœ,
Yeléknœ me kômsa t'ergyénda,
Pa ri ci setç kâ pœr-mbrœnda.
— Kâ dû kôkye môlhœ t' œmlya.
M6y çiçéa viya-viya.
i ) bobô tç kyœnkyey rakia
Pœr tœ mârhœ mœnt e mia.
Lui. — Ma mie avec des ducats autour du cou,
M—tu seule ou y a-t-il quelqu'un avec toi ?
1. L\p filial est remplacé pour la rime, par un û accentué dans les inot:
bjpetànenôi sulyarmenà.
2. Litt. la capitaine. cVst-a-clire la plu* belle des filles.
— 102 —
Elle. — pas seule, ma belle-sœur est avec moi.
Lui — Étends un matelas épais,
Ou rouge ou bariolé.
EUe. — Viens, car j'ai étendu le matelas,
Allonge la main et déboutonne mon gilet,
Le gilet aux agrafes d'argent,
Puis vois, vois ce qu'il y a dedans.
Lui. — Il y a deux pommes odorantes,
0 flacon aux couleurs variées *,
Oh quelle liqueur il contenait
Pour égarer ma raison.
47.
Tç œndœrhit nâtœ poer nâtœ !
Na trénœ ryoûmœ-mbœdhâtœ,
Fâkye-bardhâtœ si kârtœ.
Tœ mœ bœn zôti nœ mizœ,
Rhéth é rhéth tœ vinœ avlhisœ,
Tœ flyâsœ nœne-badjisœ,
Asây me poûlha tœ lyisœ,
Kyœ s dô tœ na béyendisnœ,
Se oûnœ yâm bâlli' i dyelmourisœ.
Quels rêves je fais une nuit après l'autre!
Elles nous ont fait fondre en eau les belles 2.
Celles aux joues blanches comme du papier.
Si le Seigneur me changeait en mouche,
Je volerais tout autour de la cour,
Je dirais à la « bonne ménagère 3, »
Celle qui a des marques de petite vérole,
Celle qui ne veut pas m'agréer,
Que je suis la fleur des jeunes gens 4.
1. Ce flacon, c'est sa maîtresse. Le mot kyœnkyey du vers suivant, est pour
Injwnce-kye, imparfait admiratif du v. yâm, être, voy. la Grammaire.
2. En eau, litt. rivière. — Litt. les grandes, les belles par excellence.
3. La bonne ménagère, nom qu'une bru donne par respect à sa belle-
mère, badji, en turc, sœur aînée.
4. La fleur, litt. l'extrémité.
— 103 -
48.
0 dielhi kyœ ndritçôn
Çtœpit' e bârdha nœ hôn !
M(»v çtœpia mi horie
Dily vâçoua e rhiy nœ hie
Si pa<;âi me tafehic
Vâçoya tçibaûki veziri,
Lyéçt' e sây si fyôlhœ lyiri,
Çoûmœ i oulyoûtçœ faHri
Ngâ e kékiya, yô sœ miri.
0 soleil, qui éclaires
Les maisons dans le ravin,
0 maisons au-dessus du taillis !
La jeune fille sortait et s'asseyait à l'ombre
Comme le pacha avec ses gens,
La jeune fille (mince) comme.une pipe de vizir.
Ses cheveux semblables aux fibres du lin.
Longuement je l'ai suppliée, infortuné !
A cause du mal, et non à cause du bien l.
49.
0 ûlhi kyœ dély pas dârke
Mbân tçoulhoûfete pâte-pâte,
Môs yé bfyœ Progonâte ?
— Ou s yâm biyœ Progonâte.
Pô yâm e mbésœ soulyote,
— Me tahœm fâkiya yôte,
— Béy, o béy haabdlhsi,
Dély pakœzœ nd' avlhi.
— Yô kyœ yô pœr Perœndi,
Yô, se mœ ndzi dielhi.
lui. — O étoile qui te lèves lé soir.
Tu as les cheveux en boucles épaisses,
N'es-tu pas une fille de Progonat?
1. Du mal qu'elle me fait.
— 104 —
////(., — ,|(. ne suis pas une fille de Progonat,
Mais je suis une descendante des Souliotes.
Lui. — Ton visage sst plein de grâce.
Elle. — Bey, o Bey de la ville,
Viens un peu dans la cour.
Lui. — Non, certes, non, par Dieu.
Non, car le soleil me noircirait.
50.
Tatœ-pyétœ brégout vine yelhek-bâvâhœ véçourœ.
Dôlha douke kyéçourœ,
Thâçœ se vine tek oûnœ,
Ti vâite tek pâte poûnœ,
Koû e kâm poûnœnœ, poûnœ-ziou ?
Mikiya si diâlyœ ralhiou,
Si dialyô si Emin-paçâ.
Nisi é na vrét tœ traça.
Oûnœ poûth, ayô zœ hdça,
Tû môy mike, nœ t' oundâfea
Posi lyisi nœ kœmb' outhâfça.
Tsôpa-tçika mœ çéç râfea.
— Dérœnœ tirae e çôfça,
Tek ti môs outraçigôfça !
Tu descendais la pente vêtue d'un gilet blanc ,
Je sortis tout riant,
Je me dis que tu venais vers moi.
Toi tu t'en allas où tu avais affaire.
< >ù ai-ie affaire, moi, infortuné?
Ma mie est comme un fils de vali l,
Comme un fils (de vali), comme Emin-pacha.
Elle a commencé à faire la cruelle.
Je veux l'embrasser, elle refuse.
O ma mie, si de toi je devais me séparer,
Comme le chêne sur pied je sécherais,
1. C'est-à-dire orgueilleuse.
2. Litt. j'éteindrais ma porte (maison, famille), je ne prospérerais pas
riiez toi.
— 105 —
En mentis morceaux je tomberais à terre.
— Périsse plutôt ma race,
Que de vivre prospère avec toi '
51.
Kyâimœni, çôkœ, tœ zlnœ,
Se tœ lyigatœ s m' outrkinœ,
Ngadô vête, pas mœ vinœ,
M' i bœn zôti vetœtimœ.
Tç dôlhi kyù duniâ zalhcêmc.
S Ihdfose do' dû kouvœnde
As me kouçœrire tœnde,
Thonœ bôta. « tçôtç i bœre. »
0 moy Jjinde, tç mœ sœmoûre,
Vadétœ lyârgœ mœ voûre,
Nœ yé Toûrkœ oubœfç kaoûre,
Nœ yé kaoûre me bésœ
Bœn amin, môy dérœ-zézœ,
Bœn amin boûrhi tœ vdéso.',
Tœ vdésœ, é tœ mârtça vétœ
Tœ çkôimœ nœ tsôpœ yétœ.
— Yetœnœ tœ mirœ e çkôva .
Tek dély dielhi kyœndrôva.
Camarades, pleurez sur moi, l'infortuné,
Car le malheur ne me quitte pas ',
Partout où je vais il vient à ma suit''.
C'est comme la foudre dont le Seigneur me frappe 2.
Que ce monde est devenu méchant !
On ne peut dire deux mots
.Même avec sa propre cousine.
Les gens disent : tu lui as fait quoique chose 3.
0 mon mauvais génie, quel mal tu me causes
En m'opposant de si longs délais.
i. Litt. les maux ne se sont pas séparés de moi.
"J. Litt. le seigneur me les fait éclair.
■ï. Quelque diose de mal, cela s'entend.
— 106 —
Si tu es une Turque, fais-toi chrétienne ',
Si tu es une chrétienne croyante,
Prie Dieu, o ma pauvrette,
Prie Dieu que ton mari meure,
Qu'il meure, et moi je te prendrais
Pour que nous passions ensemble notre vie a,
— La vie, je l'ai passée bonne,
Je reste où le soleil se lève 3.
52.
Garni e koûkye si gyâkou ,
Mœ priçe, tœ prietœ hdkou !
Toûnde, si diâlyœ odjdkou,
Si diâlyœ si Roumelhi.
— 0 dielhi kyœ lyœçôn çtia
É mboulyôn dhénœ,
Râ paçài Tepelhénœ,
Thânœ e vrânœ, thânœ e prénœ.
Lui. — Mouchoir rouge comme le sang,
Tu m'as perdu, que Dieu te perde !
Elle. — Tu te dandines comme un garçon de noble famille,
Comme les jeunes gens de Roumélie.
Lui. — 0 soleil qui répands des rayons
Et qui en couvres la terre,
Le pacha a attaqué Tepelen 4,
On dit qu'il Ta massacré, qu'il l'a taillé en pièces.
1. Chrétienne, kaoûre. Les chrétiens, à force de s'entendre appliquer par
les Turcs l'épithète de kaoar ou giaour, infidèle, ont fini par l'adopter pour
se désigner eux-mêmes, mais sans y attacher, bien entendu, d'idée inju-
rieuse.
2. Litt. un morceau de vie.
3. C'est-à-dire où je me trouve bien.
4. Cette attaque contre Tepelen se rapporte-l-elle à l'époque d'Ali-Pacha,
dont la catastrophe serait ainsi annoncée à une femme de sa famille? C'est
l'opinion de celui qui m'a dicté la chanson.
— 107 —
53.
Dôlha fïcé ditœ nœ mâyœ,
Silhoyiseçœ é pô-kyânœ
Nœ marâs to tœ mœ hânœ,
Marâzi ût setç mœ hœngri !
Môy béyk' e bârdhœ ngâ vcéndi
Ngâ bâlyta kyœ dély ergyéndi,
Amdn béykœ sârka-vérdhœ,
Babdit ép-i nalhénœ,
Nœ bôurhœ nœ fçât st'a gyénœ,
Pô tœ dhâ poçtœ Mouzekyénœ
Koundroûalli me Tepelhénœ,
0 ti kyœ dély me kapélhœ,
Vétœ e bârdhœ é kôka stérhœ.
Je gravis un jour la colline,
Je ne faisais que songer et pleurer,
Une passion me consumera,
Ma passion pour toi comme elle m'a consumé !
0 belle brebis blanche du pays,
De la terre qui produit l'argent !
Hélas ! brebis au teint mat,
Donne une malédiction à ton père,
On ne t'a pas trouvé un mari dans le village,
Mais il t'a mariée là-bas dans la Mouzakia • :
Dans la direction de Tepelen,
0 toi qui sors avec un chapeau,
Toi-même si blanche avec des cheveux si noirs *.
54.
— Mœndiyenœ tçœ silhoyis,
S tœ prie Perœndia s tœ pri<.\
Zôg' e lyârœ, ngâ gezdis ?
— Çkœmb mm çkœmb é lyis mœ lyis.
1. Litt. il fa donné en bas la Mouzakia. C'est la grande plaine maréca-
geuse qui s'étend derrière Avlona et Durazzo.
2. Litt. et la tête d'un noir fonce,
— 108 —
— Kot'u- dély inu' çkâlhœ é tendis
Môy pestrôva me kourhis,
Çôkyetœ s i beijendis.
Lui. — Comme je me mets l'esprit à la torture,
Dieu ne te fera point de mal, il ne t'en fera point,
Oiseau bigarré, où vas-tu ?
Elle. — De rocher en rocher et d'arbre en arbre.
Lui. — Quand tu sors sur l'escalier et que tu brodes,
0 truite au dos (tacheté),
Tes compagnes tu les dédaignes.
55.
0 nerândz' é protokâlye,
Tç mœ kânœ gyârœ tsâ hdlhe,
Tœ kœsây derhô mahdlhe,
Koû mœ çtiou sevdâya moûa
Nœ nerândz' é nœ lyeymoûa.
N' atô balyoûket' e toûa !
Hâyde nœ koarbét me moûa,
To tœ psôy gramatikoûa,
Nœ môs dâlytœ oulhféa
To tœ kréy ngâ keséa,
Nœ môs dâlytœ ngâ miriû
To tœ çés ârmœt' e mia.
Bozilyâk, tœ bœra bénœ
Tœ hâpeç é. tœ mboulyôç dhénœ
Kœtoû nœ mahdlhœ tœnœ.
Atû ckôinœ trima çoûr,
Çkôinœ é tœ kœpoûinœ
E tœ vœnœ djépeve,
Djépeve yelékeve.
0 orange et orange amere,
Que je suis assailli d'ennuis,
Ceux que me cause cet ignoble quartier !
Où m'a précipité l'amour,
Dans l'oranger et le citronnier.
— IO'J —
Dans tes cheveux, ces cheveux bouclés J
Viens avec moi hors du pays,
J'étudierai (pour devenir) écrivain,
Si mes gages ne suffisent pas
Je prendrai de ma bourse ;
Si mon revenu ne suffit pas
Je vendrai mes armes.
0 basilic, je t'en adjure,
Déploie-toi et couvre la terre
Ici dans notre quartier ;
Là passeront des pallicares en foule,
Ils passeront et te cueilleront,
Et te mettront dans les poches,
Dans les poches de leurs gilets.
56.
Ndœpcer erhœUirœ tœ digyôva zœnœ,
Môs mœ yé bilybily a môs mœ yé thœlhcèndzœ ?
Tourna nel' e gyéra zvara ndœpœr kœmbœ,
Zœnœ si bilybily é V étsourit' thœlhcèndzœ.
Koûndrat' e zéza mbâthoùrœ nœ kœmbœ,
Zœnœ si bilybily e t' étsourit' thœlhcèndzœ.
As e malhœkô mô}< nçénen' é babânœ
Kyœ tœ dhânœboûrhœ boudalhdnœ,
Yazik Perœndisœ koûr tœ poûth sourânœ.
Tinœ mœ yé ûlh é tinœ mœ yé licence,
Gynndh Perœndisœ me kœ fléyte prœmœ,
Deçà tœ tœ thdçœ, pô pastây hardva,
Gyundh Perœndisœ kôuç tœ mérh ndœ rôba,
A travers l'obscurité j'ai entendu ta voix,
Est-ce que tu es un rossignol, ou bien es-tu une perdrix,
Tes larges pantalons traînent entre tes jambes,
Ta voix est celle du rossignol, ta marche celle de la perdrix.
Les souliers noirs chaussés à tes pieds,
La voix, celle du rossignol, et la marche de la perdrix,
— 110 —
Ah ! maudis-les, le père et la mère
Qui t'ont donné pour mari cet idiot.
C'est un péché devant Dieu quand il baise ton visage,
Tu es pour moi une étoile et pour moi une lune,
Maudit soit de Dieu celui avec qui tu as dormi cette nuit!
Je voulais te le dire, ensuite j'ai oublié,
Maudit soit de Dieu celui qui te prend dans son lit.
III
CHANSONS DE GUERHE ET DE BRIGANDS
57.
SUR DJULÉKA '.
Râ tapi nœ Palhvlhi,
Foûç' e Delyvinœs' oundzi
Me nizdm me delhi,
Gyithœ dyém delhi kalhi,
Tœ çoûmœtœ Gegœri.
Gyuléka s oundôth atû,
I çkréti Odo-alhi
Vétœ e boéri belhi :
Odéra, t' ou hidhemi,
Môs ndroûani se s vritemi,
As me plyoûmp goditemi.
On a tiré le canon à Palavli,
La plaine de Delvino est devenue noire
De soldats, de combattants,
Tous jeunes florissants comme des épis,
Pour la plupart de la Guégarie.
1. Principal auteur d'une insurrection, qui éclata en 1835 dans l'Albanie
inférieure. — Delvino est le nom d'une contrée et d'un bourg, aux maisons
dispersées à l'albanaise, qu'on traverse en allant d'Iannina à Santi Qua-
ranta.
— 111 —
Djuléka ne .se trouvait point là,
Le pauvre Odo-ali le fit voir (quand il s'écria) :
En avant, Lançons-nous sur eux,
Ne craignez rien, car nous ne serons pas tués,
Ni parle plomb nous ne serons frappés,
Ni par le sabre nous ne serons hachés.
58.
Érdhi kârtœ ngâ Korfoûzi,
Thânœ dôlhi Tafilhboûzi,
Thânœ kyce dôlhi nœ Vlyôrœ
Me tré barydkœ nœ dôrœ.
Érdhi baryâkou te djamia :
Dély, o Hôdo, ngâ çtœpfa!
— Môs e dhœntce Perœndia
Tœ dâlyœ Hôdoua ngâ çtœpfa. —
O Hôdo, o Sadik, o Bekir é Karafilyi.
Dyénitœ e Sinôn-Lyâbit
Rhéth é rhôtoulh zyârit
Tç ouvrânœ tœ myérit"!
— Tœ çœndôçœ tœ tyérœtœ !
Il est arrivé une lettre de Corfou,
On dit que Tafilbouz a débarqué,
Qu'il a débarqué à Avlona
Avec trois détachements sous ses ordres.
Le détachement est arrivé à la mosquée :
Sors, Hodo, de la maison!
— Dieu garde (lit. ne donne pas;
Que Hodo sorte de la maison * !
— O Hodo, o Sadik, o Békir et Karaiili,
Les fils de Sinon le Liap
Au milieu du feu du combat
Ils ont péri, les malheureux. —
Bonne santé aux autres !
1. C'est-à-dire, que je me rende!
— 112 —
59.
Koûç i dôgyi koûlyat e kyârit,
Raki-béou Zoulhouftârit ?
Zoulhouftâri dœrgôi nœ kârtœ :
« Raki-bé, tœ kthéneç prâpœ (bis),
Se vinœ tôp' e koumbarâtœ,
Tœ kthéneç bâçkœ me nerinœ,
Tœ viç tœ zœmœ Melliesinœ,
Se tôp' e koumbarâ na vinœ.
0 agâ, moustâkye-vérdhœ,
Prit nizâmet', se t' oudérdhœ. »
— « Pâ n' oudérdhœ mi s' érdhœ!
Mou ndœ kiçœ lye tœ vénœ,
Se atyé gyéimœ Elmas-Djémnœ. »
0 boûrhœ, o Elmâs, o boûrhœ,
Tœ çoûmœtœ i vrâne me goûrœ.
Tœ hœnœn' kyœ nœ mœngyés
Elmas-Djémi môri abdëst,
Thâ : « o çôkœ oûnœ to tœ vdés,
Tœ bœni gyâknœ ngyèr nœ brés,
Çôkœ, to tœ vdés me yoû,
T'a bœy gyâknœ ngyèr mbi gyoû. »
Melhesinœ mâya-mâya
Tç e rhé tôp' e koumbarâya,
Alonâki me nœ brifïœ,
Lyœftôn i nipi pœr dainœ,
Kyœ ndœ poûs é tek kerçia
Lyœftôn Çabân-Gegœria.
More Ahmet-bé Zabôva
Gyâk tç koulhôntey kôrdha !
Tç pounôve, tœ lyoûmtœ dora !
Hâpni zindjirœ e kalhkâne,
Pôrtœnœ edhé outç-kalydnœ,
Ndzirni Aliko-Protânœ,
Tœ lyœftôiïœ me Mahmoud-paçânœ.
Posa dôlhi Aliko-Protâni,
Gyâk setç tœ koulhôn yatagàm !
— 113 —
More Aliko-Protâni.
Lyaskovikœ oufoût aizâmi,
Ndœ Stambôlh tœ vâte nâmii
Fermanlhi oubcàZoulouftârf,
E goefiéou poûçt i çkodrâni.
Qui les a incendiées, les maisons !
1)»' Raki-bey et de Zoulouftar?
Zoulouftar expédia oj eun^re :
Raki-bey, retourne, retourne,
Car il arrive des canons et des obusiers,
Retourne avec le messager,
Viens, que nous occupions le Mélésine,
Car obusiers et canons arrivent.
• > aga aux moustaches rousses,
Fais face aux nizams, car ils vont t'assaillir.
— Eh bien qu'ils m'attaquent, ils seront les bienvenus !
Qu'ils viennent jusqu'à l'église.
Car là ils trouveront Elmas-Djem. —
<> guerrier, Elmas, o guerrier,
La plupart tu les tuas à coups de pierre.
Le lundi dès le matin
Elmas-Djem fit ses ablutions,
Il dit : Compagnons, je vais mourir,
Faites couler le sang jusqu'à la ceinture,
Compagnons, je mourrai avec vous,
Je ferai couler le sang jusqu'aux genoux,
Le Mélésine avec ses cimes,
Voilà boulets et obus qui le battent !
L'Alonaki avec ses précipices !
Le neveu combat pour son oncle,
Jusqu'au puits et jusqu'au cerisier
Se battent les Guégues de Chaban.
O Ahmed-bev Zabova,
Comme le sang dégouttait de ton sabre !
1. Litt. les tours; ces hautes maisons de pierre carrées, ressemblant à un
donjon, qui, dans toute la Turquie, servaient de demeure aux beys, seigneurs
des villages. — J'ignore le sens de kyarit; au second vers, lire Raki-bèout
è... ? comme j'ai traduit.
S
— 114 —
Quelle besogne ! honneur à ton bras !
( luvrez la chaîne et la herse,
La porte et les trois tours,
Laissez sortir Aliko-Protan, «
Qu'il combatte avec Mahmoud-Pacha.
Quand Aliko-Protan fut sorti,
Comme le sang dégouttait de son yatagan !
<) Aliko-Protan,
Les nizams s'enfuirent à Liaskovik,
Zoulouftar fut exilé,
Ce vil Scutarin l'avait trompé.
GO.
Çémo, s m'a prite jlhyirœ
Tce boêneçe kâky' i mirce,
Sa dcergôi veziri,
« Çemônœ tce môs m'a prisni,
P6 t' a nlsni é t' a stolyisni,
Nœ Stambôlh t' a degdisni. »
Çémo, kyuç to tce tce rhiten' dyèmtœ ?
— Açtoû si yâm rhitour vétce,
Me mœlhâgce e me lyipyétœ.
Chémo, je n'aurais jamais pensé *
Que tu deviendrais si illustre,
Que le vizir ait envoyé (cet ordre),
« Gardez-vous bien de tuer Chémo,
Mais traitez-le bien et habillez-le magnifiquement,
Afin de l'expédier à Stamboul. »
Chémo, comment se nourriront tes enfants?
— Comme je me suis nourri moi-même,
De mauve et de patience.
1. Litt. Tu ne m'as pas coupé la pensée au point que je pusse croire. —
Ces railleries sont adressées au brigand Chémo par ceux qui l'ont arrêté
ou peut-être vont le pendre.
115
<;i
m
Doûalh' dû tré kapedânœ
AyHovtœ, bœnœ zandnœ,
Kyiparis-béynœ tç e vrânœ.
Nœ Stambôlh dœrgôi fermdnœ
Tœ vifiœ pôçtœ nizâmi,
Trank e çkyiti, vetœtiti,
Gyûsmœn 'e pâlhœs'aetç i a ngyiti.
« Ngréou, o Spiro, ngâ vârhi,
Se tœ blyegœrôn manâri,
Nœ foustanélbœ pœrmbi gyoùùœ,
Tré kyint plyoûmba nœnœ goûnœ. »
Deux ou trois pallicares se firent
Brigands, ils exerceront le métier,
Voilà qu'ils tuèrent Kiparis-bey,
A Stamboul on envoya une supplique,
Pour que des troupes fussent expédiées.
Trank l (Spiro) a tiré (le sabre), il lança un éclair,
La moitié du sabre voilà qu'il l'a enfoncée 2.
« Lève-toi, o Spiro, de ta tombe 3,
Car ton bélier bêle et t'appelle,
(Toi qui avais) une fustanelle sur les genoux,
Trois cents balles sous ta capote. »
1. Exclamation imitatiw.
'■i. Dans le corps de la victime. Ceci paraît être une description du
eurtre, comme les quatre derniers vers une sorte de myriologue.
3. Probablement Spiro aura été tué a son tour, peut-être pendu.
— 116 —
IV
CHANSONS DIVERSES.
02.
Mœ mérh, môy nœne, mœ mérh,
Môy nœne pâ mœ mérh,
Mœ mérh, se mœ pion kûy dèrh,
Môy nœne mœ mérh *,
Tsitskat' e vôgœlya setç m' i thèr !
Ter kœmbœ setç me vâte hrézi !
Te biçt' e oûrœsœ setç ouzoû çéhri.
Mœ mérh nâtœnœ, môs mœ mérh- ditœnœ,
Se yâm e vôgœlyœ é mœ klliini frikœnœ,
Mes mœ mérh ditœnœ, pô mœ mérh nâtœnœ,
Se yâm e vôgœlyœ e mœ klhini ddtœnœ.
Prends-moi 2, o ma mère, prends-moi,
0 ma mère, prends-moi !
Prends-moi, car ce porc 3 m'a épuisée;
Mes seins, mes petits seins, comme il les massacre!
Jusqu'aux pieds ma ceinture est descendue 4,
De chagrin mon fiel a éclaté .
C'est au bout du pont que la dispute a commencé.
Emmène-moi la nuit, ne m'emmène pas de jour.
Car je suis jeune et vous me feriez peur,
Ne m'emmène pas de jour, mais emmène-moi la nuit,
Car je suis jeune, et vous me feriez frémir d'épouvante.
i. Refrain répété après chaque vers.
2. Viens me chercher, emmène-moi.
3. Sic, il s'agit de V animal de mari, aux mauvais traitements duquel la
pauvre femme demande à être soustraite.
4. Tant celle qui la porte est devenue maigre.
— 117
63.
Chante, comme adieu, par un homme marié, qui part pour aller chercher
de l'ouvrage au dehors ; ses parents el amis L'accompagnent à deux heures
«le distance, jusqu'à une éminence d'oa un voit Pœrmét. — C'est une
chanson du genre de relies qu'on appelle en grec -i,; U-r.Tv.y.;. Voyez
le recueil grec de Passow.
Mblyfdhf, o çôkœ, é bœni bénœ
Tœ môs kapœtôimœ Pœrménœ,
Girokâstrœn' é Tepelhénœ,
Nœ Pœrmét tœ ngrémœ foûrhœ,
Nœ Serés tœ môs vémi koùrhœ.
Tç kâ bâri, kyœ s bin nœ kyéfœ?
Ngé lyôtœkyœ dérdhinœ grâtœ.
Môs nui' kyâ, môy goûçœ-bérdhœ,
Ika é tœ Iyâçœme bârhœ;
Koùrtœ viy, tœ gyiy nœ dialyœ,
T'i vâr nœ flvori nœ bâlhœ,
Nœ flvori é tri dukmé.
Rassemblez-vous, camarades, <'t faisons serment
De ne pas dépasser Pœrmét,
Argvrokastro et Tepelen,
D'ouvrir une boulangerie * à Pœrmét,
A Serrés de n'aller jamais.
Qu'a l'herbe, qu'elle ne croit pas sur la colline?
C'est à cause des larmes que versent les femmes.
Ne pleure pas, ô toi à la blanche gorge,
Je pars et te laisse enceinte;
Quand je reviendrai, que je trouve un garçon,
Que je lui suspende au cou un sequin
Un sequin et trois doublons 3.
1. Lit. Que nous élevions un four.
2. Le mot turc dukmè, rendu par doublon, désigne ces grandes pièces
d'or aux armes d'Autriche, frappées expies pour servir a la parure des
femmes en Turquie.
— 118 —
64.
Pièce composée à l'occasion de la mort d'un mudir * à Pœrmét.
Elle esl adressée à la veuve.
Nœ bâtçœzm tœnde tœ kœndôn birbilyi,
Mos ki kéky, o zôiïœ, se tœ vdiky mudiri,
Hingœlhiti dti toûtye nœ tçairi,
Mos kî kéky, o zôiïœ, se tœ vdiky mudiri,
Medjlizi s'e dônte, e dônte kir Sotiri,
Quand elle monte à cheval pour partir :
Dôrhœnœ nœ fré, kœmbœnœ n' uzengi,
Blyith lyôtœ, zôiïœ, blyidh-i nœ çami.
Vâite nœ Ianinœ, hôdhe arzoudlhœ,
Bœre çikydena pœrmbf heklm Ahmet-ânœ.
Dans ton jardin chante le rossignol,
Ne t'afflige pas, o dame, si le mudir est mort,
L'étalon a henni là-bas dans le pré,
Le medjlis 2 ne l'aimait pas, Kir Sotiri l'aimait.
La main à la bride, le pied à 1 etrier,
Cache 3 tes larmes, o dame, cache-les dans le mouchoir
Tu as été à Ianniua, tuas déposé une supplique,
Tu as fait une plainte contre le médecin Ahmed-aga.
65.
Vers composés par un Turc de Pœrmét, Abeddin, à l'occasion de la mort de
sa femme, et un mois après cet événement, en 1871.
Tœ thira te porta, mœ dôlhe ngâ moûri,
Kyepâlhat e toûa posi âlya groûri.
Tœ çkôva te vârhi, tœ thâçœ tré fyâlyœ :
i. Le chef administratif du canton.
2. Le conseil administratif.
3. Lit. rassemble.
— 119 —
Ngréou, Vasi.-kn, ngréou tœ vémi Tœrâlhœ,
i teman-efendlou dœrgôi Ginokâstrœ.
Tœ çkôva te vârhi, rcênke ôrœ thimiânœ,
Abedinœ e gyarœ tç e mûre nœ kvâfœ!
je t'appelai a la porto, tu sortis par le mur (?),
Tes cils (étaient) comme des épis de blé.
Je passai par ta tombe, je te dis trois mots :
Lève-toi, Vasiéko, lève-toi, que nous allions à Triccala,
< Isman-efendi a envoyé (annoncer ta mort) à Argyro-
kastro,
Je passai près de ta tombe, tu exhalais une odeur d'encens;
Le pauvre Abeddin, quel mal tu lui as fait ' !
66.
VERS SATIRIQUES '2
Pendjeréme djdme kthûerœ ngâ viya,
Setç oumblyâk e éina, na ourhit e bfya,
N'ourhit vozilyâkou sa t'outra boulin ,
Posi ér' e mâlyit vânœ mœnt e mîa.
Pendjeré me djâme, etc.
Pendjeré me djâme t' i prènœ me thikœ,
Si t'i ngrinœ dot gyâçtœ kyint medjite
Tœ zbâthnœ toumdnef, tœ zvéçnœ kesiknœ,
Si t' i ngrinœ dot gyâçtœ kvint medjite,
Nœ aoûs tœ thélhœ tœ hôdliœ molhoitœ,
Kûy béou nœ Frâçœr setç hânte gostinœ?
Des fenêtres vitrées regardant sur la rue,
A mesure que la mère a vieilli la fille a grandi,
Le basilic a grandi tellement que le verre a éclaté ;
Comme le vent de la montagne ma raison s'en est allée.
Des fenêtres, etc.
i. Lit. tu l'as pris sur ton cou, expression qui existe aussi en grec.
2. Ils sont dirigés contre une femme qui n'avait pas voulu de celui qui
les chante. Elle a été, paraît-il, victime d'un vol avec effraction pendant
l'absence de son mari, Le bey.
— 120 —
Los fenêtres vitrées ils les coupèrent à coups de cou-
teaux,
Comme ils ne pouvaient soulever cinq cents pièces d'or,
Ils t'ôtèrent tes pantalons, ils t'enlevèrent le gilet,
Comme ils ne purent soulever cinq cents pièces d'or,
Dans la citerne profonde ils jetèrent les obligations :
Ce bey pourquoi festoyait-il à Fracheur?
67.
Nœ ditœ hoènœnô
Tç ounitçœ, vaita Vounô,
Bobô tç kycénkeçinœ atô l !
Tçoûpat e Kôstœ-ntçôsa.
— Thômi cilié né kyœ kémi grâ,
Kémi tsâ lyoûmœ-mbœdhâ,
Tsâ kôkœ pa kréoura 2,
— Thômi dhé né, kyœ kémi kœsmét
Kémi boûrha lyoûmœ-dét
Kyœ rhinœ ngâ dhyétœ vyét nœ kourbél.
Un jour de lundi
Je partis, je m'en allai à Vouno ;
Tudieu, quelles gaillardes je rencontrai!
C'étaient les filles de Kosta Ntçoso.
— Nous disons, nous qui avons des femmes,
Nous en avons qui sont de grandes coquines,
Il y en a qui ne se peignent pas la tête,
— Nous disons aussi nous, que nous avons de la chance,
Nous avons des maris, de grands vauriens,
Qui demeurent depuis dix ans hors du pays.
1. Lit. comme elles étaient, celles-là!
2. Lit. quelques têtes non peignées.
— 4?1 —
VERS EXTRAITS DE DIVERSES CHANSONS '
Kâm tsâ dît' ngâ sûtœ s çô,
Mœ bœnetœ myérgoulhô,
Vœçtôy mikœn' é s e çô dô\
Mœ ép boûzœnœ, a po yô?..
Sût' e ton si du zàrfe,
Posi du zârfe t' ergyéndœ,
Môy monéza pende-frângœ,
Môy mœ rœntç moûa nœ kœmbœ,
Môy tœ rœntœ zalhi
Nœ mes tœ kœmbœve mi,
Çelhége bâlhœ-gœstœnœ,
Si nœna kyœ tœ kâ bœrœ,
Suri ût nœ flyori i tœrœ,
Dély mce pendjerë vœçtrô-mœ,
Dély mœ pendjeré mi oiïdhœ.
Tœ éiïten' me kyâve, tœ djoumdnœ kyéçe,
0 kourbdn V oubœfça, vétoulha-kalyéçe!...
0 kourbân t' oubœfça, fâkye rhoumboullitike.
Mœ thânœmôre boûrhœ sevddnœ tek pâte.
1. Ces chansons remplies de mots étrangers et de formes à l'aspect bar-
bare nu insolite, sont inintelligibles dans plusieurs détails et dans la suite
dos idées. J'en tire ce qui est compréhensible et a de l'intérêt au point de
vue de la langue.
SUPPLEMENT
i
QUELQUES PROVERBES.
N° 1 à 12, de Fyéri.
N° 13 à 51, de Frâçari (d'un Musulman).
N° 52 à 59, de Gôrtcha.
1. Kyéni kyœ lyéh noûkœ kafçdn (gr. *), chien qui aboie ne
mord pas.
2. / boïiti i hoûtnti, qui se fait mouton le loup le mange (litt.
le doux de caractère, le perdu).
3 Oudôky plydka nœ pçéçt (ou ngd kyoûlhi), i frûn edhé késit,
la vieille a été brûlée par la bouillie, elle souffle aussi sur le
lait caillé; répond à : chat échaudé craint l'eau froide.
4. Me dourim tœ tœra bœkenœ, avec de la patience on vient à
bout de tout (litt. toutes choses se font).
5. Nœ dof hjdn tydtœrœn', tœ dûa sourdaœ (gr.), une main
lave l'autre, et toutes deux lavent le visage; répond à : un
barbier rase l'autre.
6. Bdrkou s M yéç, le ventre (affamé) n'a pas d'oreilles.
7. Kôha e nef en dréylœnœ, le temps fait connaître la vérité.
8. Môs çoûatj zydrhmin me va y (gr.), n'éteins pas le feu avec de
l'huile.
9. Tydtœri hœngri fikytœ, tydtœri i pagôi (gr.), l'un a mangé
les figues et l'autre les a payées, c'est-à-dire les innocents pâtis-
sent pour les coupables.
1. Gr. signifie que le proverbe existe aussi en grec. Il en est d'autres qui
paraissent pris du turc.
— 123 —
10. Mté mil' tœ ddlyœ tûri se tœ ddlyœ e lyiga (gr.), litt, mieux
vaut que ton œil sorte (périsse) que en que sorte (soit connu) le
mal (que tu as commis). — Ou bien :
Mté mirœtœtœ ddlyœ suri se tœ té ddlyœ émœri, il vaut mieux
perdre l'œil que la réputation, (de Fraçari.)
11. Il,nn mdtçiya, lyôzin' mitœ, le chat est parti, les souris
jouent.
12. Péçkou ngd kéha kyelybct' (gr.), la caque sent toujours le
hareng (litt. le poisson sent mauvais parla tête).
13. Çéh rhoûçi rhoûçnœ e ndzlhet', le raisin voit le raisin et il
noircit. — De ceux qui n'agissent que par imitation.
1 i. Pé\ hou nœ dét, tigdni nœ zyârh, le poisson dans la mer, la
poêle sur le feu (la peau de l'ours vivant).
15. Kuiir s kd poûlyœri kâ sôrhœn, faute de grives on prend
des merles (litt. qui n'a pas la poule a le choucas).
i(i. Tek s kédhténœ. mes mérh, où tu n'as pas donné ne prends
pas, c'est-à-dire qui n'a pas semé ne peut récolter.
17. Tek s tœ puésin' nids fôlyœ, pour parler attends qu'on t'in-
terro
18. Pitct tœvoudrin'yôtœ psoudrin', interroge l'homme d'ex-
périence et non le savant.
19. Puétçtdtœ vétœ e ponnô si di vc'tœ, ne prends conseil que
de toi-même (litt. interroge sept personnes, et agis comme tu sais
toi-même).
20. Douke puétour gye'n Stambôlhœ, à force de demander on
trouve (tu trouves) Stamboul.
21. / sœmoûri puélet', le malade est interrogé, c'est-à-dire on
lui demande ce qu'il désire.
82. Gyàlhp i mirœnœ lyeko/'orœ tœ kyénit, le bon beurre dans la
peau (outre) du chien.
83. M" mirœ tœ diç se tœ ke'ç, savoir vaut mieux qu'avoir.
24.' >V mbdrœ, prdpœ, autant tu avances, autant tu recules.
25. Koûr kénœsés ké me se, koûr kê me se, s ké nœ se, quand
tu as dans quoi (mettre le manger) tu n'as pas de quoi (manger) ;
— 124 —
quand tu as de quoi, tu n'as pas dans quoi, c'est-à-dire on manque
toujours de quelque chose.
26. Mbroûn è mbroûn, s gatouân, il a beau pétrir, il ne t'ait
point de pâte.
27. Si mikou edhémesnikou, comme l'ami le plat de viande; tel
hôte, tel régal.
28. Çîh-i tourinœ, pa i vœrœ ç.ékyenœ, litt. vois-lui (à la brebis)
le mufïle, puis mets-lui le seau à traire.
29. Kyéni, tek hd, lyéh, le chien, quand il mange, aboie.
30. Edité potilya ky' céçtœ poûlyœ, pi oûyœ é vœçtôn pœrpyétœ, la
poule même, qui est poule, boit de l'eau et regarde en haut (vers
le ciel), c'est-à-dire les brutes elles-mêmes sont reconnaissantes
envers Dieu.
31. S tœ lyé (lyœ) dydlhi tœ bcéntç pdçhœ, c'est le diable qui ne
te laisse pas faire Pâques.
32. Lyoûmi flyé, hdsmi (lyé (turk), le fleuve dort, l'ennemi ne
dort pas.
33. 5 dô tœ kôrhtç, mblyith ourôf, (puisque) tu ne veux pas
moissonner, récolte de l'orobe.
34. Evgyinœ hoûr e bœnce paçd thd « tç hyœnha kûy mnly pœr
thœngyilh ! » l'Égyptien (Bohémien), quand on le fit pacha, s'écria:
que voilà une belle montagne pour faire du charbon ! (Les Bohé-
miens, pour la plupart forgerons, font grand usage du charbon.)
35. Koûr koûngoulh, hoûr môre gdrdhœ? quand (es-tu devenu)
courge, quand as-tu grimpé après la haie? — Se dit des parvenus
orgueilleux.
36. Oûykou wyérgoulhœ hœrkén, le loup cherche le brouillard.
37. S hd oûykou mœ porosi, le loup ne mange point au com-
mandement (allusion à l'imprécation qu'on a coutume d'adresser
aux animaux domestique : tœ ngrœntœ oûykou, que le loup te
mange !)
38. Oûykou plydk maskard e kyénet, le loup devenu vieux est la
risée des chiens.
39. Rhit oiiykoun' tœ tœ hdyœ kôkœnœ, élève le loup pour qu'il
te mange la tète.
40. Pœrkœzô kyénœ, tœ tœ hédhœ kœmbœtœ, caresse le chien
— 125 —
pour qu'il saute sur toi (et te salisse, — litt. te jette les pattes).
41. Oûykout kyimiyai ndrôhet', lywkmmi s indréhet', le loup
change de poil, il ne change pas de peau (de caractère, dit le
proverbe tur
42. Xyreou, o ivdékour, tœ hdçpoûlyœ tœ pyékour, lève-toi, ô
mort (cadavre i, pour manger une poule rôtie; répond à : il
veut que les alouettes lui tombent toutesrôties.
4o. Me tœ mddhœ mes mbilh hoédhœret1, ne sème pas l'ail avec
un grand, c'est-à-dire n'aie point affaire aux hommes puissants.
44. Biçt' i lyépourU sadà t' i bcèhet', sa i s dsmœsœ, la queue du
lièvre, si grande qu'elle devienne, (reste) comme celle de sa
mère.
45. S te kydsin' nœ pçât, kœrkôn çtœpinœ e priftit, on ne te
reçoit même pas dans le village, et tu demandes la maison du
prêtre.
46. Ztérœ n gôyœ kyénœ, bdsy hazcér stâpnœ, litt. parle du
chien, prépare le bâton ; quand on parle du loup on en voit la
queue.
A Fyéri : po zoùre kye'n nœ gôyœ, bcêy hazcér çkdpnœ.
47. Fôlyœ tç dô, prit tç. mes dû, dis ce que tu veux, reçois ce
que tu ne veux pas ; on est maître de sa parole et non pas des
événements.
48. Koû miza, koû çprétka? Où est la mouche, où est la rate?
(une petite mouche ne peut manger une rate) , répond à : la
grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.
49. Tçdô bérh mœ l.œmbœ tœ tiy vdret', litt. tout être est sus-
pendu par ses pieds ; chacun est responsable de ce qu'il fait.
50. Tœbœnte tçdô mizœ miâlytœ, iç ôka ngd hec para, si chaque
mouche faisait du miel, il ne vaudrait qu'un para (un denier)
l'ocque.
51. Ddrdhœ mœ dàrdhœ do tœ véyœ, litt. la poire ira vers la
poire; bon chien chasse de race, ou : qui se ressemble s'assemble.
52. Kour içte otcykou kœlytiç, quand le loup était petit (Henri IV
est mort) .
53. S rhêh dût gomdrœ, rliéh samàrœ, il ne peut battre l'âne, il
frappe le bât, c'est-à-dire il se venge du puissant sur le faible.
— 126 —
54. Koûç dourôn traçœgén, qui persévère prospère, ou : qui
survit hérite.
55. Koûç s kd kôkœ kd kcèmbœ, qui n'a pas de t<H<' a des pieds;
l'homme sans intelligence se donne beaucoup de mal inuti-
lement.
50. Gyélhœ mœ lui, gyéthœ mœ kroûan, litt. ailleurs cela me
démange ailleurs tu me grattes.
1 Ou bien :
Koû mœhd, koû mœ fœrkénl litt. où cela me démange-t-il, où
me frottes-tu?
57. Koûr hé mâçœnœ, psé dyék dôrœri ? quand tu as les pin-
cettes, pourquoi te brùles-tu la main?
58. Goûçt é c/oûnœ, vyéçl é lyoth/œ, août et pelisse, automne et
cuiller (à Gortcha il fait froid dès le mois d'août, et c'est en
automne qu'on mange le mieux).
59. Ngâ oûyœtœ e toûndourœ mes outrœmb, pô ngâ i pa-toûn-
douri, il n'est pire eau que l'eau qui dort; litt. n'aie pas peur de
l'eau agitée, mais de celle non agitée.
II
COUTUMES RELATIVES AU MARIAGE, A POERMÉT.
1. VLYÉSA (LES FIANÇAILLES).
Kour vlyônet' neri, dâlyinœ yâçtœ kasabâsœ * i yât' i dialyit
edhé i yât' i tçoûpœsœ pa dhœndœrin edhé zœnœ dorhœnœ edhé
poùthenœ edhé ourôinœ 2 : na outraçigofçin edhé na oumblyâk-
tcin. Pas dhyétœ dit a nœ moûay kœmbéinœ ounâzœnœ nœ çtœpi
tœ noûsesœ. Vête i yât' i dhœndœrit me nérœzit e tiy 3, pô yô
me dhœndœrin, ditœn, edhé i yât' i noûsesœ fton nérœzit e tiy,
1. Jusqu'à une heure ou deux de distance.
2. Cela implique toujours la formule qui suit; elle sert ici comme de pa-
role donnée. Il semble qu'il vaudrait mieux, au moyen, ourônenœ, ils s'entre-
félicitent, comme on le trouve un peu plus Las.
3. Les proches parents.
— T27 —
mérhinœ dhé nœ prift (pappé). Prifti mérh fiœ koûpœ mfelh edhé
vir brœnda ounâzœn o dhœnclœril edhé tœ ' noûsesœ, pastây,
si kœndôn 2 ounâzœn e dhœndœrit i va ép tœ yâtit tcoûpœsœ
kyœ t'a mbânœ gyérnœ kourôrœ, ounâeœn e noûsesœ i ya ép
tœ yâtit dhœndœril edhé ouromœ. Pas Bœ a dû moûay vête i
yati edhé dhœndœri me nérœzit e tty kyœ tœ màrhinœ çaminœ
tœ mœndéfçtœ :i edhé kœndôinœ edhé hédhinœ dolhi * kour ou
ndzierin f u'mblyœra, edhé kour Ikœinœ e poûth dhœndœrin
vyérha edhé i éj> çaminœ. Pastây, kourdô kyœ tœ dôyœ dhœn-
dœri vête edhé darovft 8 noûsenœ edhé i ndzier glyikônœ (tavl-
hànœ me glyikô) noûsya vétœ. E mbân nœ tçikœ dhœndœri
edhé i thôtoe tœ fllyâsœ, pô ayô noûkœ flyét, pastây i ép flyorî-
nœ, ndô nœ bâlhœ i ya ngit, ndô i ya vœ nœ dôrhœ.
Pastây vfnœ kroûçkatœ (e ém' e dhœndœrit, e môtr' e tîy edhé
nérœzit e tûre) kour tœ doûanœ, pô to tœ yâpinœ habér, gyithœ-
koûç me flyorinœ e sây, pôeém' e dhœndœrit i yép mœ çoiïmœ.
Si ourôinœ , « na outraçigôfçin é oumblyâktdn , ârteim me
dyém 6, » edhé nœ kyôftœ e ém' e noûsesœ kyœ tœ kétœ dyèm a
tçôupa tœ tyéra i thônœ kroûçkatœ, « mœ tœ bivet 7! » Pastây
e èoa1 e noûsesœ ndzier noûsenœ tœ véçourœ mirœ edhé noûsya
rhi mœ kœmbœ, ngrihenœ kroûçkatœ edhé sefté e ém' e dhœn-
dœrit poûth noûsenœ edhé e darovit, kçoû bœinœ dhé tœ tyérat
me râdhœ, ayô noûsya ou poûth dôrhœnœ edhé nousœrôn 8.
Pastây nœ kyôftœ kyœ tœ véyœ dhœndœri nœ kourbét 9, to t'i
dœrgonœ e ém' e tcoûpœsœ lhoukoûme.
1. Tœ, celui (l'anneau) de.
2. K(U7idôn, il chante, ou plutôt lit ou récite, les prières.
3. Mouchoir de soie destiné au fiancé.
4. V. plus bas les toasts. Dolhi, du grec èrcokn, (pron. enndoli), comman-
dement, parce que celui qui porte un toast, ordonne aux musiciens de jouer
un air, après quoi il est tenu de leur donner une gratification.
5. Ce don est celui de la pièce d'or, flori, que parfois il lui applique sur
le front.
0. C'est-à-dire puissions-nous venir encore quand les fiancés auront des
enfants !
7. Mœ, s. e. dusmœ, c'est-à-dire puissions-nous être aux noces de tes
autres enfants!
8. Elle se tient immobile et les yeux baissés, comme il convient à une
fiancée. Ce jour passé, elle ne se montre plus à personne jusqu'au mariage.
9 Souvent l'homme (ce peut être un garçon de quinze aus), à peiné
— 128 —
Mœ sœ foûndi bœinœ gosti edhé ftôn noûsya * dhœndœrin
edhé dœrgôn nœ groûa t? ou thôtœ, « tœ oudhœrôni tœ vini né-
sœr mbrœmœ pœr dârkœ zotœria yoûay. » Posa vfnœ i yât' i
dhœndœrit edhé dhœndqeri, to tœ rhinœ nérœzit e noûsesœ edhé
ou thônœ, « mi s' értœ, mi s' értœ 2, » edhé zœnœ doûartœ edhé
ourônenœ. Kour çtrôinœ kyœ tœ hânœ boûkœ edhé hânœ tsâ,
zœn' edhé hédhinœ dolhî
2. DOLHÎA 3 (LES TOASTS).
I yât' i diàlyit, i yât' i tçoûpœsœ , noûni 4 edhé tœ tyérœ.
Sefté ngré dolhi i yât' i diâlyit edhé i thôtœ tœ yâtit tçoûpœsœ,
« mi s' ér' (érdhe) tœ tœ gyéïi, na outraçigôfçin edhé oumblyâk-
tçin, ârtçim edhé kour e mârhtœ 3 edhé me dyém, e pimœ pœr
çœndét tœ noûsesœ edhé tœ dhœndœrit. — Viva 6 ! » Pœrgyï-
gyet i yât' i tçoûpœsœ, « mi s' értœ. » — « Mi s' ér, tœ gyéta 7, na
outraçigôfçin e oumblyâktçin dolhi-bâçi (i yât' i dhœndœrit)
rhôftœ é kyôftœ. Ourdhœri ! » Thôtœ pastây i yât' i diâlyit, kyœ
e g}réti me Kôstœnœ 8. I thôtœ kûy (i yât' i tçoûpœsœ), « mi s' ér
tœ tœ gyén, sior 9 Késta, na outraçigôfçin edhé me tœ dyémvet 10,
dhœntœ Perœndia, edhé me nœ boganik H, e pimœ pœr çœndét
tœ noûnit. »
fiancé, va s'établir, pour ses affaires ou son métier, dans un pays plus ou
moins éloigné (•« ^eviteî*, des Grecs), et son absence peut durer des années.
Voy. aux Chansons le no 63. Cela arrive aussi après le mariage.
1. La fiancée, ou plutôt ses parents pour elle.
2. Vous êtes les bienvenus; értœ pour èrthtœ.
3. Voyez la note 4 de la page précédente.
4. Noun, le parrain ou témoin des noces.
5. Quand il la prendra, au jour du mariage.
G. Viva. sior, paroles italiennes en usage, comme plus bas les mots turcs.
7. Réponse du père du fiancé.
8. Le nom de Kosta ou Constantin, ici et dans la suite, est pris comme
exemple.
0. Voyez note 6, ci-dessus.
10. Si la personne à qui est porté le toast n'a pas d'enfants, ou lui dit :
mœ to> toùatœ, à la santé des tiens!
11. Naissance d'un enfant, et dons aux parents à cette occasion.
— 129 —
Si sôsin tœ tœrœ ngâ dolhia kyœ pinœ pœr noûninœ ngrihet
noimi edhé thôtœ : yoû bœtœ zamét edhé e pitœ pœr çœndét tim,
oûnœ tani e pi pœr çœndét tœ zotœri yoûay, edhé si i va ép
nôiïœ tyétœr, i thôtœ '.... Oudhœrô!
3. MARTÉSA A DASMA (LE MARIAGE OU LA NOCE).
Sefté fiœ tœ dielyœ i mârhinœ noûsesœ fàkyenœ 2 edhé e
vœnœ nœ frôn 3 edhé nousœrôn. Atœ tœ dielyœ vinœ nérœzite
sâv pur tœ ouroûarœ edhé e darovitin, pastâ}' e éra' e tçoûpœsœ
ou ndzier p.ivœnœ edhé ou a rœfén to^ tœrœ.
Tœ hœnœnœ, kyœ ziret dâsma 4 bœinœ hazœrlôketœ edhé
vinœ tœ tûretœ(nérœzit e tnre) pas boûke 5 edhé thônœ kœngœra
tœ vœndit °.
Tœ mârtœ mbrœmœ bœinœ âsœsoy edhé kœndôinœ kœngœra
tœ dâsmœsœ.
Tœ mœrkoûrœ mbrœmœ dœrgôinœ edhé ftôinœ tœ vinœ tœ
tûretœ pœr dârkœ t' énten mbrœmœ, edhé gjithœ dîtœnœ tœ
mœrkoûrœ vinœ duniàya edhé darovinœ noûsenœ.
Tœ énten mblyfdhenœtœ tûretedhérhinœ gyértœ dielyœ kyœ
mérhet noûsya 7. M'ya kâtœr tœ ditœsœ dœrgôinœ ngâ dhœn-
dœri lyoùlyetœ 8 (Yânœ kœtô : vœnœ mo3 nœ malâthe nœ pâlyœ
kœpoûtsœ tœ ârta, paskyûrœ tœ mirœ, nœ krér, nœ tsâtsar, nœ
œ (dimaski), nœ gœrçœrœ, tré kyélykyere livândo, mosko-
sâpoun, edhé lyoûlyœra. Atô lyipset kyœ t' i çpierœ dhœndœri,
1. Les paroles prononcées étaient des mots turcs défigurés et inintelli-
gibles.
2. Phrase d'usage qui signifie qu'on met du blanc à la fiancée et qu'on
l'épile.
3. Un siège quelconque, garni d'un tapis et d'un coussin, et où elle reste
assise tant qu'il ne passe personne ; autrement elle se lève et salue chacun.
4. Quand la noce commence; dans les villages elle dure deux à trois se-
maines.
5. Phrase d'usage.
6. Des chansons du pays, et non pas celles consacrées pour les noces, tee
dàsmœsee ; voyez celles-ci à la fin.
7. Quand elle est prise,- par le fiancé qui l'emmène chez lui.
8. Ces fleurs, envoyées par le fiancé, comprennent les objets énuméres
ensuite, et qui peuvent d'ailleurs être en partie remplaces par d'autres.
— 130 —
pô in" dàçtœ tœ çpferœ tœ tyéra, b çpie), te noûsya me tré dyém,
kyœ tœ kyénœ babalhâfœ (môs tœ kyéflœ yetimœ) edhé ûioes Hoè
malhâthe mboulyoûarœ me garni tœ moBndâfotœ- Si vinœ até
dyémtœ me çairœ edhé rhinœ, dâlyinœ grâtœ e noûsesœ edhé i
poûthinœ me râdhœ edhé ou thônœ, « mœ tœ toûaj-tœ *. » Pas-
tày, si oundzierin glyikônœ, ndzierm edhénoûsenœ. Vête noûsya
edhé ou poi'ith dôrhœnœ edhé atâ e poûthinœ nœ fâkye edhé ou-
rôinœ; pas iïœtçikœ ou,ndzier pâyœnœ t'a eônœ edhé i darovit,
ngrihenœ tsâ grâ edhé kœtséinœ. Si sôsinœ ngâ tœ kœtsûerit'
dély e ém' e tçoûpœsœ edhé darovit çairœtœ e dhœndœrit, pastây
çkôinœ.
Mbrœmavet vinœ atâ k}rœ ouftoûanœ 2 ; m' ya tétœ tœ natœsœ
vénœ (vétœm ngâ dhœndœri) tœ mârhinœ oùyœ edhé dû dyém
mârhinœ dû ibrikœ. Posa vyén kyœ tœ mârhinœ oûyœ, ndzier
nœ ng' atô krûkyen e tiy edhé prêt oûyœtœ douke krukyôsour
tri hérœ edhé si mboiiçenœ, çkôinœ ngâ tj'étœr sokâk tœ kthénen
nœ çtœpi. Me tœ ârdhour nœ çtœpi, nœ groûa zœ broûmœ 3 edhé
vête edhé lyûen dhœndœrin edhé tçdoùeri tœ tinœ.
Pas oûyitvénœ kroûckyit e noûses te dhœndœri, kânœ zakôn
kyœ, nœ vâfçin dhé dyém vyédhinœ çdôiïœ tœ gyéinœ 4.
Tœ prémten ftôinœ ngâ tœ dû ânœtœ, dhœndœri hérœzit e
e tiy edhé noûsya nérœzit e sây pœr tœ çœtoûnœ mbrœmœ, edhé
vénœ duniâya te noûsya t'a darovitin ; mbrœmavet vinœ kroû-
ckyit' e dhœndœrit te noûsya edhé atâ pœrsœri vyédhinœ.
Tœ çœtoûnœ, si sôsinœ ngâ boûka, vénœ ngâ tœ dû ânœtœ
kyœ tœ mârhinœ oûyœ, pô noûkœ pikyenœ nœ sokâk c. Pastây
ngâ dhœndœri vénœ kyœ tœ mârhinœ berbérinœ. Si sôs berbéri,
dhœndœri rhi mœ nœ çini tœ mâdhe c edhé viçetœ, to t'i hédhœ
kœmïçœnœ 7 nônœ diâlyi kyœ tœ kyétœ baba, açtoû bœinœ edhé
te noûsya.
1. Aux tiennes, à tes noces.
2. Les parents des deux côtés, ceux du gendre seuls vont à l'eau.
3. De la pâte faite à l'instant même avec de l'eau qui vient d'être appor-
tée; la femme qui la pétrit doit être mère, mais jeune encore.
4. Les objets ainsi dérobés sont rapportés le lendemain.
5. Chaque compagnie part à un moment différent, et elles ne doivent pas
se rencontrer dans la rue. La prise de l'eau a lieu avec les mêmes cérémonies.
6. Le grand plat de métal qu'on apporte habituellement, garni des mets et
de tout ce qui sert au repas.
7. On lui passe la chemise.
— 131 —
Tœ dielyœ, tsâ nérœz mœ kâtœr tœ ditœsœ, tsâ pa gdhîrœ,
màrhinœ noûsenœ, edhé nœkyôftœ lyârk Qgâ çtœpi' e dhœndœ-
rit, e hipœinœ nœ kâlyoe edhé noûsen1 e mbâifiœ kouçouriri edhé
e émta. Si arhitinœ âfœr çtœpisœ dhœndœrit edhé màrhinœ noû-
senœ, nœrœzit e tçoûpœsœ * kthénenœ.
Si rûn brœnda noùsya, i yâpinœoris kyœt'ahédhœprâpazi*,
pastâv vête i fàt' i dhœndœrit edhé e éma edhé e poûthinœ edhé
i thônœ, « na traçigôftœ edhé oumblyaktœ, me kœïnbœ tœ mbâ-
rœ, dhœntœ Perœndfa 3. »
Pas nœ sahàt vœnœ kourôrœ*. Nœ kourôrœ noûni rhi (mœ
kœmbœ) aœmés, dhœndœri é noiisya nœ ànœ, i'kœmbén ounâ-
zœtœ, ounâzœn e dhœndœrit kyœ e kfçmârhœ nœ vlyésœngâ
noùsya, i va ép noûsesœ, ounâzœn e noûsesœ i ya ép dhœndœrit.
Pas nœ sahàt vinœ kroûçkyit' e noûsesœ edhé onrôinœ.
Tœ dielyœ kânœ pœr drékœ gyiismatœ e atûre kyœ kiçin tœ
çœtoûnœ mbrœmœ.
Tœ hœnœn dœrgôinœ rôbat e teoûpœsœ te dhœndœri edhé
nœ mœngyés i mœkôn noûni 5.
Tœ martœnœ vénœ kroûckat e noûsesœ kyœ t'a çônœ, atœ
dit vœnœ noûsenœ kyœ tœ mbrûnœ zôgyœretœ çekyértœ 6 edhé
i ndâinœ.
Tœ prœmten ftôinœ ngâ çtœpi' e noûsesœ kyœ tœ vinœ pœr-
Bœri noùsya edhé dhœndœri me tçdoiieri kyœ tœ dôyœ, tœ çœ-
toûnœ mbrœmœ. Pastây lyipset iïérœzit' e noûsesœ edhé tœ
dhœndœrit t'ou bœinœ gosti mœ tçdo vâkt kyœ tœ doûanœ 7.
1. Les parents de la femme ne peuvent assister au mariage; en Serbie le
usage existe, mais les fêtes y ont lieu après la cérémonie religieuse.
■J. Par derrière, par-dessus sou épaule.
3. C'est-à-dire Dieu veuille que tu entres ici avec un pied heureux !
4. On met la couronne, celle que portent les époux durant la cérémonie
du mariage grec. Plus Las nœ kourôrœ veut dire pendant cette cérémonie.
•". Il leur donne la bouchée, comme aux petits enfants.
6. Des pâtisseries ou sucreries, en forme d'oiseaux.
7. Ce n'est que le mardi ou même le mercredi que les époux font lit
commun.
— 132 —
CHANSONS USITÉES DANS LES NOCES.
1.
Kour ziret clàsma, tœ hœnœn mbrœma gyér tœ prœmten (au
commencement des noces, du lundi soir au vendredi).
Oy na rhôfç é na kyôfç, Kostàki-be !
Kyœ na bœre kœtô dâsmœ, id.
Tœ gœzôntç babânœ tœnt! id.
— Psé rliini é psé s kœndôni?
You e dini kœ martoni?
— Martôimœ Kostâki-bénœ,
I yâpim satliénœ (ou begzadénœ),
Begzadén e béout,
Tœ boûkourn' e dhéout
Kost-bé, pértçe e vœrçime.
Koûyt i ya bœn kœtâ gœzime?
— Oi'in i y a bœn babâit tim.
2.
Koûr mârhinœ oûyœ, tœ éfiten mbrœma (quand on va puiser
l'eau, le jeudi soir).
Ridhinœ goûrhat e bârdlia, ridhinœ,
Ridhin çekyér é miâlytœ, ridhinœ,
Si ridhinœ é koû na birin? ridhinœ,
Nœ gôyœ Kostâki-béout ridhinœ.
Koûr vête berbéri çœtoûnœ mbroéma mœ ya tétœ nâtœs, tœ
rhoûanœ dhœndœrin (pendant qu'on fait la barbe au fiancé, le
samedi, vers huit heures de la nuit).
Berbéri kyœ rhoûan mbrénœ,
: Nâ rhoûan dhé Kostâki-bénœ.
— 133 —
Tœ kétç mâlh pœr dialyœri, tœ kétç mâlh,
Se dfâlyœ mcê s b<êne koûrhœ, tœ kétç mâlh,
Tœ kétç mâlh, tœ flyétç me goûnœ.
4.
Koûr tœ sôsetœ ngâ tœ rhoûarit edhé e lyâinœ edhé e ndroi-
nœ (quand, la barbe finie, on l'habille).
Dzviç rôbat e dialyœrisœ
E vit; rôbat e dhœndœrfsœ, Kostâki-bé.
Koûr mârhinœ aoûsenœ (quand on vient chercher la fiancée).
Tç trœngœlhfn nœ pœr sokâkœ !?
— Kostâki-béou me pésœ kyinte,
Vinœ tœ tœ mârhin,
Ngâ bab.'ii tœ tœ ndâiïœ.
6.
Koûr rhfnœ kroûçkyitœ kyœ t'a raarhinœ (avant le départ du
cortège).
Trœndafilyi kyéç é lyôt,
Tç ké, noiïse, kyœ kyân me lyôt, kyan me lyôt?
— Kâm babânœ, s e lyœ dut, s e lyœ dût2.
— Mérh babânœ, e plyâs no^ dhê,
A vde ti noûse ndœr né,
Mérh babânœ, e hith nœ lyoûmœ,
Ayde ti noûse tek oûnœ.
i. Apres chaque vers on répète ce refrain : padély moy, digyô moy.
2. Ce n'est pas la fiancée elle-même qui fait cette réponse, mais un des
assistants qui la représente en quelque sorte.
— m —
7.
Aère thôtœ babâi te noûsya (le père à la fiancée)
Pa dély, biyœ, tç yan' atâ, tç yàn'atâ?
— Yânœ kroûçkyit', o baba, o baba !
Nis-mœ tœ vête me 'ta, me 'té,
Viç-mœ rôbatœ me srermâ, me sœrma.
Thôtœ noûsya tek e èma (la fiancée à sa mère) :
Mœ rhite, nome, mœ rhite, mœ rliite,
Mœ rhite me toûly simite, mœ rhite,
Érdhi kôha mœ pœrzoûre, mœ rhite.
9.
Koûr dély noûsya ngâ çtœpia e sây eclhé e marhinœ kroûç-
kyitœ (quand la fiancée sort de sa maison).
Oûnou, kyiparis me kôkye.
Primœni atû, moy çokye,
Dite t' on thèm é dite t' ou kyâhem,
Ngâ babâi im to tœ ndâyem,
Aféndit mâth to tœ fâlyem.
LES DEUX SUIVANTES SONT DE ZAGORIÉ *.
10.
Quand on rase et habille le marié.
Dhœndœrô lyoûlye-ieymôn,
1. Les noces à Zagorié commencent, pour les riches, le jeudi soir et se
prolongent jusqu'au mercredi. — Celui qui me dicte la chanson me dit qu'au
mariage de son frère aîné, qui eut lieu il y a dix ans, on a consommé cent
quatre moutons et brisé quatre charges de cheval de vaisselle et de verres,
la coutume étant de tout casser, notamment' les verres après chaque toast.
— 135 —
Oûdou é rhi mi kœtœ frôn,
Tœ tœ lyây tœ tœ ndœrôy,
Te noûsiya tœ tœ dœrgôy,
Tœ tœ iris tœ t'orrais
Te noûsiya tœ tœ degdis.
11.
Quand les mariés commencent à danser ensemble
LE CHŒUR.
Ouzoû noûsiya ndœ vàlhe ndœ val lu-.
Dialyô, mes e voûre ré, ndœ valhe ndœ vâlhe,
Kiçtey flyori a s kiçtey?
LE MARIÉ.
.Yô bésa, s e voûra ré
Se kiçtey, se s ki<;tey.
LE CHŒUR.
Lyopœtœ a tç ké roûaitourœ
Kyœ s e ké vœçtroûarœ ?
Ce dialogue plaisant se continue ainsi indéfiniment, à propos
de chaque objet de toilette, le nom de vaches étant chaque fois
remplacé par celui d'un animal domestique différent, par ex. :
LE CHŒUR.
Kiçtey gerdân a s kiçtey I
LE MARIÉ.
Yô bésa s e voûra ré.
LE CHŒUR.
Kétsœret' a tç ké roûaitonrœ
Kyœ s c ké viectroûarœ?
— 136 —
III
SPECIMEN DE L 'ALBANAIS-ITALIEN.
LA CHEVAUCHÉE FUNÈBRE 4.
Iç fi' œm çoûmœ e mîr
Kçi nœnt biy gadhiâr,
E tœ dhiétœten nœ vâç
Kyœ ya e thôyin Garanti n :
Tsilyen kéçin nkœ kouçkî
Véin e vîn nclœ dhêt tîre
Biy zôtœraç é boulyâr.
Prâna érth iïœ trim i lyârg.
E y' œma me tœ vœlhézœrt
Nœnk dôin, se iç kèky toutyé ;
Vétœm dôi é pramatisney
I vœlhâou Kostantini.
— Bœn-e, mœm, kœtœ kouçkî.
— Kostantin o bîri im,
Tç 'œ pramatia vote
Akyœ lyârg ti tœ m' e çtieç ?
Se nd' e dâça ou pœr gare
Pœr garé prâna nk' e kâm,
Ndœ e dâça oiî pœr hélym
Où pœr hélym nœnkœ ekâm.
— Vête ou mœm e me t'e sielh.
E martoûan Garantînen.
Érth nœ vit kâkyœ i rœnd
Kyœ i koûarti asây zôiï
Nœnt biyt te nœ lyougâdh ;
Ayô ouvéç ndœr tœ zéza
E mœ érhi çpîzit.
1. Rapsodie d'un poema albanese, etc., canto xvn, p. 29. — Voyez l'Aver-
tissement, page 7, et la traduction française dans mes CJiaats Bulgares.
Kour prà e çtoûnia pœr çpirt
Y' oudih tœ kœrçtévet,
Dôlhi é vâte ayô mbœ kir
Tek in vàrhet e f bfyvel ;
E pœrsipœr é nka vârhi
Nka vârhi e t' bilyœvet sây
Bœri é tçélytin nœ kirî
E m' klhâiti nœ valytim ;
Po te vârhi Kostantinit
T)i kirine e di valytime :
— Kostantfn, o biri im,
Koû œçl bésa kyœ m' dhé
Se m' silhie Garantfnen
Garantfnen t' œt-môtœr?
Bésa yôta nœn dhê!
Si onneris é oumbilh kica,
Nô te dritae kirinœnet
Oungré Kostantfhi vârhit.
Goûri kyœ pouçtrôney vârhin
Mœ oubœ nœ kâlv i brfmt
Me tœ zèz paravithe ;
Vôkoulha kyœ mbâney goùrin
Mœ ouboé nœ frèn i rœgydfent,
I hipi é nkâon çpéyt,
Arhou pas dihtour
Tek çpî e s' môtœres.
Kyôi ndœ çéçt para pœlhâsit
Tœ biyt e s' môtœres
Kyœ bridhin pas ndalhaniçet :
— Koû vâte zona yot'-œm ? —
Kostantin, é zôti lyàly,
OEçt te vâlhia pœr ndœ gôr —
Vâte ai dréy tœ pâren vâlhe :
— (Vâça, tœ boûkoura yîni,
Porsa khê pœr inoiia s kini !)
Onkyâs e i pieti :
A a-œzonac e bârdha vâc !
— 138 —
OÉçt me yon Garentina
Garentina, ime môtœr?
— Nga pœrpâra se m' e tçôn
Me gyipoûnin lhampadhôri
E me tsôg tœ vœlhoùst.
Àrdhour tek e dîta vâlhe
Ouafœrona tœ pîeney.
— Kostantin, o imœ vœlhâ !
— Garantin, lyœçôou se vémi ;
Ke t' vie me moûa ndœ çpî.
— Po thoûa-m' vœlhâou im,
Se ndœ kâm t' vin ndœr hélyme,
Vête véçem ndœr t' zêza :
Ndœ na vémi ndœ kharè
Oii tœ mârh stolyit e mira.
— Oudhisou si t' zoù liera. —
E voù vithe kâlyit.
Véyin oûdhie tœ gyât'.
E oupœrgyégou te Garantina :
Kostantin imœ vœlhâ,
Nœ çœnkœ tœ kéky on çôh,
Krâht œnd tœ gyérit
Yân tœ mougoulnoûamis.
— Garentîn môtœra ime,
Kamnôi dufékevet
Krâhœtœ mœ mougoulliôi.
— Kostantin pa vœlhaou im',
Yâtœr çœnk tœ kéky on çôh,
Lyéçt œnd tœ dourhoudhiâr
OÉçt tœ piougourosonrith.
— Garentîn môtœra ime
Mœ t' bœnœn sizit
Ka bougôi i oûdhœvet.
— Kostantin, vœlhâon im',
Pse drita e t' mî vœlhézœre
Ne tœ biyte e zôtit lyâly
As doûken na dâly pœrpâra?
- 139 -
— Garantin, môtœra Une,
Yàn pqartéy, thôm-se, ndœ rhôlyet ;
S' értlitini soute è pkûH na prisin.
— Po siilàl tPB krky où <;ôh,
I;iiit'slrat c çpjp an
T<B îiihimlliitoura înlxi! bàr!
— Y a e mboulhitin akhojtes dètit
Si kfi'-y vnrn diiiKi'i'i.
Knlh <• çkoûan nka kiça.
— Lye-m' toq liin ndœ kiç tœ troûhem.
Yrtu'in ayô ckàlhvet lyàrt
Hipi tek e yiéma.
— Hap dèren nnéma ime.
— Koi'k; m'yé ati te dèra?
— Zona m' dem yâni Garentina.
— Mbà toutyé boûçtra vœdéke,
Kyu> m* môre nœnt biy,
Érdhe am' mœ m;ïrh moiïa !
— Oh ! hâp-mœ ti zona mœm :
Vêt' yâm on Garentina.
— Koiîç t' soiïalh pa, biya imo?
— Mona mœ soûalhi Kostantini,
Kostantini imœ vœlhâ.
— Kostnntimi e ni kon œ ?
— Hiri mbœ kiç é tronhet. —
Y' œma sgardhaménti dèren.
— Kostantini imœ vœdikj" ! —
E mbà y' œma teke biya,
Mbâ e biya tek y' œma,
Vœdin y' œma ey e biya.
NOTES COMPARATIVES.
Vers 2. K<;i = kiç, kiçte; gadhiâr; cf. le gr. yyi'&euw, cares-
ser. — 3. Vâç, vâyzœ. — 4. Garœntina, du gr. 'Açém. — • G.
Nkœ, ndœ? — Kouçkî-a, mariage, cf. kronçk-on. — G. Dhét,
— 140 —
locatif de dhê-ou. — 7. Des fils de seigneurs, zôt. — Bou-
lyàr, du slave, boyards , grands. — 10. Nœnk , noûkœ. —
Kéky, extrêmement. — 11. Dôi , déç. — Pramatis , pra-
matia (15), du grec. — 15. œ, œçtœ. — 17. Garé, plus
bas, kharé, du gr. x«p«, joie. — 19. où, oûnœ. — 24. Koû-
arti, korhi, moissonna, fit périr. — 25. Lyougâdh, lyoûftœ ,
guerre?— 27. Çpîzit, çtœpitœ, la maison. —28. E çtounia, e
çœtouna, le samedi des âmes ou des morts. — 29. Oudih, de
ngdhin. — 31. in, fçinœ. — 34. Tçély, allumer? — 35. Klhâiti,
kâlhi. — Valytîm, vây, lamentation sur les morts. —40. Silhie,
silhne. — 42. Nœn, ndœnœ, sous. — 44. Nô, voici que. — 40.
Pouçtrôy, embrasser, recouvrir?— 49. Vôkoulliœ, anneau. —
— 51. Rœgyœnt, i ergyœnt, d'argent. — 52. Ârhou, arliiti. —
Pas dilitour, pas tœ ngdhirit. — Kyôi, kyoûaiti; il appela; pœl-
hâs, palais, en toske palhate.— 58. Du turc Ma, oncle? —59. Gôr,
ville? — 62. Khé? — 67. Tçôy, trouver? — 69. Tsôgœ, espèce
de coiffure. — 70. Ârdliour, arrivé, italianisme. — 71. Pieney,
pûente. —74. Ke, it. che, car. — 80, 81, voûri, zoûri. — 82.
Oûdliie, oûdhœ. — 83. Oupœrgyégou, fautif pour oupœrgyék. — 85.
Çœnkœ, signe, ital. segno ou slave senha, ombre? — 89. Kamnôi,
gr. xaTCvoç, fumée; dufèk, fusil, en turc. — 93. Douroudhiar,
bouclés, des cheveux? — 94. Piougourosoûritli, réduit en pou-
dre, poussière (plyoûliour-i, en toske). — 96. Litt. les yeux
(sûtœ) ne te font, servent plus. — 97. Ka, ngâ, bougoûa-ôi, pous-
sière. — Litt. la lumière de mes frères, cf. vis Heraclea = Her-
cule. — 103. Rhôlytœ, ital. disco? — 104. Érthtim, érthnœ. —
105. Sinal, it. segnale. — 106. An, ônœ, notre. — 108. Akhœtes?
— 111. Troûhem, prier. — 115. Ati, atû, là. — 119. Mârh,
mérh. — 122. Sonalli, sôlhi. — 128. Sgardhaménti, it. spalancô.
— 131. Vœdîn, vdikynœ.
— 141 —
IV
QUELQUES FABLES D'ÉSOPE i
1. Groûaua edhé poûlya.
Nœgroùa e vé2 kir nœ poûlyœ kyœ i pilhte asây dîtœ nga
ditœ nœ vé 3, edhé kœyô pandéou kyœ, nœ * kyôftœ k}-œ t'i
hédhœ mœ roûniœ yélyp, to tœ pielhœ dû hérœ ditœn'. Pô me
tœ hédhour poûlya oumâyt edhé s moûnte tœ pilhte as iïcé hérœ
ditœnœ.
2. Boùijhou edhé gyârpœri.
Nœ boûyk nœ dimœr me tœ gyétour :' nœ gyârpœr kyœ kir
ngrirœ ngâ tœ ftôtit, e mûri kœtœ edhé e ngoûlyi nœ gyi. Pô si
ountzé gyârpœri, e kafçôi atœ kyœ i kiç hœrœ tœ mirœ 6.
3. Kj/éni.
Nœ kyén çkônte lyoûmit me nœ tsôpœ miç nœ gôyœ me tœ
pârœ hiyen' e tfy nœ oûyœ, pandéou se kyé tyétœr kyén me tsô-
pœ miç nœ gôyœ, edhé me tœ lyœnœ tœ tinœ 7 ouversoûlh kyœ
tœ mérhte miçnœ tœ atiy. Pô mbéti me hitç, se tsôpa e hiyesœ
noûkœ kyé 8, edhé tyétœrnœ e môri oi'ryœtœ.
4. Kétsi edhé oûykou.
Nœ kéta kyœndrôi mbi nœ çtœpi edhé me tœ pârœ nœ oûyk
kyœ rkônte sœ andéysmi, i çânte edhé e pœrkyéçte. Edhé oûy-
kou i thôtœ : s mœ çân ti, mor' i myèri, pô mœ çân vœndi.
1. Traduites par un natif de Pœrmét; c'est de lui aussi que sont les deux
lettres qui suivent.
2. E vè, veuve.
3. 17', œuf.
4. Sœ = nœ, si.
5. Ayant trouvé.
6. Tœ mirœ, du bien.
7. Ayant laissé la ûenne.
8. Le morceau de l'ombre n'était pas, c'est-à-dire cette chair n'était
qu'une ombre.
— 142 -
5. Gœrlhiya l edhé nœniya astiy.
Nœniya i tlin gœrthiyes' : psé étsœn çtrcêmbœr, o biye, é s
vête ndréky? Edhé ayô i thôtœ : çkô ti, moy nœne, pœrpâra,
edhé oûnœ to tœ vête pas tœ tçâponrit tœnt 2.
0. Tœ dû tôrbatœ 3.
Tçdô îïeri œçtœ i ngarkoûar me dû tôrba, nérœn' e kâ pœr-
pâra edhé tyétœrnœ prâpa; kyœtœ dûayânœ plyôtme tœ lyiga4,
pu e pœrpârœsmya kâ tœ lyigat' e tœ tyérœvet, e prâpœsmya kâ
tœ 5 atiy kyœ e mbân; pandây nérœzit' tœ lyigat'e tûre noûk' i
çônœ, po tœc tœ tyérœvet i çônœ fort mirœ.
7. Piydkou edhé vdékiya.
Nœ hérœ fïœ plyâk kthéney ngâ pûlhi ngarkoûar me clroû
edhé étsœnte me gyithœ atô 7, pô ngâ tœ lyôdhourit' e tépœr i
tçkarkôi mœ nœ vœnt edhé i thrite vdékiyes'. Vdékiya me tœ
ârdhour e pûet pœr-se e thriti, pô kûy ngâ frika i thôtœ kyœ :
tœ thrita pœr tœ ngritour fïœ tçikœ bârhœnœ.
8. Tœ dû kendésatœ.
Dû kœndésa ouzoûnœ ; au kyœ oumoi'int oupçé mœ koumâts
kyœ tœ môs tœ doûkey, pô au kyœ moûndi hipi mœ nœ tçati
edhé me nœ zœ tœ math tregônte tœ moûndouritœ. Ahérœ ver-
soûlhet' nœ çkâbœ edhé e rhœmbén.
9. Aslhdni i sœmoûrœ.
Nœ aslhân, madâm kyœ noûkœ moûnte mœ tœ ouçkyéney
i. Gœrthiye-a, écrevisse, surtout de mer, à ce qu'il paraît.
2. J'irai selon ton pas, je marcherai comme toi.
3. Les deux sacs, ici la besace à deux compartiments.
4. Tœ lïyga-tce, les vices, défauts.
5. To? atiy, ceux de celui qui.
6. Tœ, ceux, des autres.
7. Me gyithœ atô, avec eux, droû, bois à brûler, étant au pi. fém.; gyithœ
est comme explétif, V. le lexique.
— 14a —
ngé plyekoeria kyœkiç ', oumeytoûa kyœ tœ çkônte* medina-
kœri : panday oungoûly nœ 5œ vrimœ edhé bœney sikoûr kyé i
sœmoùrœ, pô kùy, gyithœ atô çpé&atœ kyœ i vinin' pœr tœpârœ,
i mérhte é i hânte. Si e koupœtôi kœtœ dhélypœra, vàte edhé
ai ■('» kyœ f a çlnte, pô yâotœ vrimœs'e pûeti, kyriç Içte. Aslhâni
me tœ thœnœ dhélypœrlœ 8, psé noûkœ pùû brœnda? i thôtœ,
gyoùrmat' tregôinœ kyœ çoûmœ rûinœ, pô pâk dalyinœ. »
DEUX LETTRES (SUPPOSÉES)4
1.
Mœ G (gyâçtœ) tœ mâyt 1871 (iicé miyœ é tétœ kylnt é rtâtœ
dhiyét é nœ), nœYaninœ.
Babâi im i dâçourœ, tœ poûtli dôrœnœ.
Çoûmœ kôhœ kâm kyœ s kâm màrhœ ndonœ kârtœ ngâ
dôr' e zotœri (ou zotrisœ) sâte. Ndonœse oûnœ tœ dœrgôva me
kœtœ tri kàrtœra a nœ hérœ pas tyâtœrsœ6 edhé nœ kârtœ tœ
ùu'ilitœsme tœ trœgône (rœféiïe) kyœ mœ lyipsen' para, se kâm
niet tœ niârh tsâ vivlia (kârtœra). Kœtœ oûdliœ tœ kâm ridjâ,
dœrgù-mœ moutlhâk kârtœ mœ tépœr 7 edhé pastây, si tœ
doùatç, tsâ para.
Diâlyi ût i dâçoufi 8.
i. A cause de la vieillesse qu'il avait; ces mots, ici et très-souvent, rem-
placent le pronom personnel.
2. Çkùn, passer, se tirer d'affaire, par ruse.
3. Ayant dit au renard.
4. Comme il a été dit dans la préface, les Albanais d'Epire se servent
uniquement du grec, et jamais de leur propre langue, pour la correspon-
dance: il en est autrement, il est vrai, pour les négociants scutarins, mais
leur idiome est hérissé de mots italiens et turcs. Ces deux lettres fictives
sont un essai composé sur ma demande.
5. Trois lettres avec, en comptant, la présente.
6. Une fois après l'autre, successivement.
7. Surtout, avant tout,
8. Comme en grec à^a~r,7s;, i dâçourœ veut dire aimé et qui aune.
144 —
2. RÉPONSE.
12 mây 1871 (nœ dumbœdhiyét tœ mâyt, nœ miyœ é tétœ
kvint é çtâtœ dhiyétœ é nœ), nœ Pœrraét.
Diâlyi fm i dâçour, tœ poûth sûtœ me çoûmœ mâlh,
Kârtœn kyœ dœrgôve e mora edhé ougœzôva çoûmœ pœr
çœndét tœnt, edhé néve gyèr sôtj-émi si dû vétœ Perœndia !.
Me tœ kœndoûar kârtœnœ, çô kyœ mœ çkroiian kvœ tœ lvip-
sen' tsâ para pœr tœ bryérœ kârtœra, ya edhé oûnœ tek 2 tœ dœr-
gôn... Tani si edhé vét' e di, o biri im, afrôinœ eksetâsit' 3,
pandây préps tœ gyéndetç gyithincè me kârtœ nœ dôrœ, yô tœ
gyesditç sokâkœt' e Yaninœs', iïœ dô kjrœ tœ çtônet' daçouria
kyœ kâm pâtour tek tu. Kœçtoû tœ bœntc, o bir, edhé tyétœr
hérœ dzgyâtem mœ tépœr.
Babai ût.
G. P. (çkroûarœ pastây 4) Edhé nœniya tœnde tœ poûth sûtœ
me çoûmœ mâlh, edhé kœtœ yâvœ kâ niet tœ tœ dœrgônœ nœ
pâly tçarâpœ gyér nœ gyoû 5. Vétœ 6.
1. Comme Dieu lui-même le veut, c'est-à-dire bien.
2. Ya-tek, voici que.
3. Les examens des écoles, cksekïs-i, du grec lijîTaotç.
4. Post-scriptum.
5. (Des bas montant) jusqu'aux genoux.
6. Vétœ, moi-même, grec l tS'ioç.
ÏO —
VI
LES DEUX JUMEAUX ENCHANTÉS ■
(Di metsomœrat fatarm).
Nœ hherœ Içœ 5œ regyœ2,
<> nœ riginœ*. Ki regyœ <* kœyo
riginœ nkœ kiçin biy e parça-
lasiin 4 tœn 5 zot sa t' 6 kiçin
nœ. Nœ dit van te loufta, e
sbouartin 7 regyœrin. Tœ mie-
rit vein tou-e8 lipour edhé bou-
kœn.
ftœ dit nœ tierat oundotli
; ndanz 9 nœ loumœ , e
mori rïœ boukour 10 piskœ i u
konkœ. I tba piskou regyit :
Pritœm kattrœ tsopa, nœ pœr
Nœ liérœ [ç nœ mbrét, é
nœ mbretœréçœ. Kûy mbrét
é kœyô mbretœréçœ noûkœ ki-
çin bîy é lyoûteçin tœ Zôtit kyœ
tœ kiçin nœ. Nœ ditœ vânœ
ndœ lyoûftœ, é hoûmpnœmbre-
tœrinœ. Tœ myéritœ vînin tou-
ke lyipour edhé boûkœnœ.
Nœ dit ndœ tœ tyéra oun-
dôth mbréti ânœsœ nœ lyoûnii,
é môri nœ péçk tœ boukour é
tœ koûky. I tlu'i péçkou mbré-
tit : Pritœ-m' kâtrœ tsôpa, nœ
1. Les deux jumeaux (metsomœra, en toske binùky). Ce conte est em-
prunte, à titre de spécimen du dialecte, ou plutôt d'un des nombreux dia-
lectes albanais - siciliens , au I\'e volume des Fiabe , novelle e racconti
iPalermo, 1875) de M. Joseph Pitre, qui me sont parvenus pendant la cor-
rection des épreuves. L'auteur, qui ignore l'albanais, a joint à sa collection
sicilienne six petits contes, recueillis par un de ses amis, dont L'orthographe
est très-compliquée et peu claire. Je l'ai donc ramenée autant que possible
à la mienne, en transcrivant le texte, que j'ai de plus, dans la colonne de
droite, présenté sous la forme qu'il aurait dans le dialecte épirote méridio-
nal, sauf erreur de ma part.
2. Regyœ-i, de rex, regem, gr. m. pqâ;; de là regyœrî-a royaume.
3. Riginœ-a, itai. regina, reine; plus bas, princesse, fille de roi, tçoûpœ
mbrèti, en ce sens j'ai conservé le mot.
4. Parkales, gr. irapctxaXû, prier.
5. Tœn zot, sans doute pourtœnzot; Zôt-i, le Seigneur, Dieu.
6. Sat (sic partout), pour sa tœ = kyœ tœ, pour que.
7. Sbouartin, de sbier ou sbyerh (Gain.), perdre.
8. Tou-e = touke.
9. Ndanz, pour ndœ ânézœ, au bord, etc.
10. Nœ boukour, italianisme.
11. Au lieu du nom. i, il faut l'ace, tœ.
10
— 146
yol coke, iïœ pœr keniz * tœnd,
nœ pœr pelœn tœnde, e iïetrœ
pœr kopçtin.
Si çkouan ditsa ddit 2 e ço-
kia poli di biy, kéni ddi iïœy 3,
e kopçti mosgyœ. Ggyitli kta
için tœ fatarme 4, se piskou
içœ i fatarmœ. Si ouritœn kta
di biy ouvoun 5 kalouar mi ddi
nœytœ, e me kenetœ vein sa t'
kir in pameta c mbretœrin tœ
yatit tire. Van pœr nœ horœt 7,
e neri oundotli te nœ regyeri
kou moundçin 8 ditsa kopiy sa
t' çilihin kouy kiçœ i nkisœy 9
pœr çokœ Rigïna.
Ai outouftona *°, moundi e
mori riginœn. Kœyo riginœ içœ
e biyœ tœ li regyit kyœ kiçœ
mar regyœrin tœ yatit 12 tihœ.
Çkouar13 tsa ddit ki diâlœ vate
sa t' gyen me kalin e me kenni.
pœr yot-çôkye, nœ pœr boûç-
trœnœ tœnde, iïœ pœr pélyœn'
tœnde, é nœ tyétœr pœr kôpo-
tinœ.
Si çkoûan' tsâ dit e çôkyia
pôlhi dû biy, kyéni dû kœlyû-
çe, pélya dû mœza, é kopçti as-
gyœ. Gyith kœtâ için tœ fa-
tarme, se péçkou iç i fatârm.
Si ourhitœn (-tnœ) kœtâ du
biy ouvoûnœ kalyoûar mbi dû
mœzatœ, é me kyéntœ vinin*
kyœ tœ kiçin prâpœ mbretœ-
rin' e tœ yatit tûre. Vânœ pœr
nœ vœnt, é néri oundôtli ndœ
iïœ mbretœri koû ziheçiiv tsâ
dyém kyœ tœ çiliin' koûyt do
t' i ngiste pœr çôkye Rigina.
Ai moûndi é môri
riginœn', kœyô riginœ iç e biya
e mbrétit kyœ kiç mârhœ
mbretœrin' e tœ yâtit atiy. Si
çkoûanœ tsâ dit, kûy diâlyœ
vate tœ gyoûante me kâlyin' é
1. Keniz, dim. de kyeu , H. kyênœzœ , chienne; il faudrait hjêniZOÀ*
lôende.
2. L'auteur écrit tantôt ddit, ddi et tantôt dit, di.
3. Nœy, epir. moéz, poulain.
4. 1 fatarm, ital. fatato, enchanté; je ne sais si ce mot existe en Epire,
où d'ailleurs on dit fât-i, fatum, sort, destin. — L'auteur écrit sans sépara-
lion ifatarmœ, ehoukoura, eçokia, Lien qu'il sépare tœ fatarmœ.
5. Ouvoun,. italian., si misero, ils se mirent à cheval, pour hipnœ.
G.- Pameta (Cam.) = prâpœ : andardno per riavere.
7. Horœt, locatif de horœ-a, gr. 'xûja, contrée.
<S. Moundçin, luttaient; en toske moàndem sign. être vaincu ; pouvoir.
9. Nkisœy = ngiste (ngâs), toççare, échoir à, italian.
10. Outouftoua, touftonem?
il. Tœ, après biya il faut e.
12. E, après yatit, est de trop, la grammaire exigerait d'ailleurs tœ (liy)-
13. Çkouar, italian. : passati alquanti giorni.
— 147
' lundoth ' sa f viy tietri via tçœ
i gglisœy * gyith atihœ, e hhin
me kalin eme kenin. Rigina i
bouri [aide :i çkouna '" se içœ
i. Mbrœmanit van te strà-
ti "\ ma fl kopili vouri nœ mesl
Sœ zâbie sa t' mos i bouyœ
l>rit : tœ vlait. Erdhi menat-
n-'t 8 i çoki, gyegyi 9 çœrbe-
sin '" e nats, de' tœ vrisœy tœ
çokyen, pra kour gyegyi se me
tœ vlain e ayô M nkœ kiçœ
klœn [t mosgyœ, e poutlii e e
çtrœngoi te gyiri.
Atâ rrouan , e trasgouan,
thouam tœnden , se timen e
thacœ 13.
me kyéninœ. Oundôth kyœ tœ
vfnte tyâtœri vœlhâ kyœ i
gyànte gyith atiy, é hûn (rùn)
me kâlvin é me kyénin. Rigina
i bœri fàky*e sikour se iç i çô-
kyi. Mbrœmanet vanœ te çtrâ-
ti, pô diâlyi voûri nœ mést nœ
kôrdhœ kyœ môs t'i bœnœ bri-
tœ tœ vœlhâit. Érdhi nésœrmet
i çôkyi, koupœtôi poûnœn e nâ-
tœsœ, déç tœ vristey tœ çok-
yen', pu kour koupœtôi se me
tœ vœlhânœ é atœ noûkœ kiç
kyœnœ as-gyœ, e poûthi é e
çtrœngoi te gyiri.
Atâ rhoûanœ é traçigoûa-
nœ,thoûa-m' tœnden', se timen'
e thâcœ.
1. Oundôth, il arriva que.
2. Glisey, de l'ail), sic. glas, glet (Gam.), ressembler.
3. Fakle = fàkye, italian. : gli fece bu ou visu, e pritou mirœ.
4. Çkouna, sikour nœ?
5. Strati, italian. : audarono al lelto, en toske, râuoe tœ flyinin.
6. Mit. ital., pour pô.
7. Bouyœ = bœùœ : boen britœ, far le corna, planter des cornes.
s. Menatnet= nœ mœngyés.
'J. Gyékî ordinairement gyégyem — koupœtôù, apprendre,
lu. Çœrbésœ = poûnœ, affaire,
il. Ayo, il faut l'ace, atœ.
12. Klœn = kyôenœ. part, de yàm.
13. Dis-mui le tien, ton conte, car j'ai dit le mien. — Cette formule
semble indiquer une récitation successive de contes par plusieurs personnes
• •t comme par défi.
Une remarque générale sur ce texte, c'est que les italianismes et même
les fautes contre la grammaire, y sont en nombre.
— 148 —
BEYT GUÉGUE *
Sût' e toû vétoulha yôte
Mœ kœpoûn' dâlye kadâly,
Ourdhœnô Zotnia yôte,
Me moûa fôlyœ fïœ fyâly.'
* Dictée par Vassa-Efendi.
INDEX DES CONTES
Aigle reconnaissant, 6 ; sert de monture au héros qui, pour
le nourrir, se coupe des morceaux de chair et est ensuite guéri
par l'oiseau, ibid. Voy. faucon.
Animaux reconnaissants. Voy. aigle, serpent, faucon; aident
le héros dans son entreprise, 16; gardant la Belle de la terre,
lion et agneau, 2; lions, aigles, fourmis et abeilles, 16.
Apologue du chevreuil et de la chemise, 12; — de la feuille,
amenée par un coup de filet et pesant plus que tous les tré-
sors, 13.
Arc, 6.
Auberge, bâtie à un carrefour de routes, dans le but d'y
interroger les voyageurs et de découvrir une personne dispa-
rue, 16; 24.
Bague, plongeant en léthargie celui qui la porte ; un collier
et des florins ont le même effet, 1 ; — placée dans un mets et
servant à faire retrouver au héros sa femme persécutée, 7.
Belle de la terre, gardée par des animaux, auxquels il faut
jeter une proie, 2; 16; sa fleur, son mouchoir, anneau dans
lequel réside sa puissance, 2; épouse son ravisseur et le sauve
d'un grand péril, ibid; sa conquête indiquée ou imposée comme
une épreuve pour faire périr le héros, 2; 16; épreuves qu'elle
impose au héros, et dont l'une consiste à la reconnaître au milieu
des onze jeunes filles qui l'entourent, 16 ; ressuscite le héros, son
ravisseur, au moyen de l'eau d'immortalité, ibid. ; s'enfuit pour-
tant à l'aide d'un certain vêtement, et le mari ne rentre en pos-
— 150 —
session d'elle qu'après avoir brûlé ce vêtement tandis qu'elle se
baignait, ibid.
Bêtes, temps où elles parlaient, 17.
Bride, qui se métamorphose, au commandement du posses-
seur, en un ou deux chevaux, 2. ,
Caloyer ou moine, plus habile que les sages du roi, 13.
Cerf, qui par l'ordre du soleil, ramène une fille de la maison
de celui-ci chez sa mère, 9.
Chandelier, où se cache la princesse que son père veut épou-
ser, 7.
Chat, qui aide à sortir de prison le possesseur de la pierre
merveilleuse, 11.
Chaudière à douze anses, des voleurs, soulevée par le héros
seul, 21.
Coffre merveilleux, renfermant un petit nègre, qui procure
au possesseur du coffre tout ce qu'il désire, 18.
Collier, voy. Bague.
Coq, qui mange et ensuite pond de l'or, poule qui pond des
serpents, 8; ruses du coq, ibid.
Demi-fer et demi-homme , nom d'un individu monstrueux
ainsi composé, 24; tiré de prison, avale une femme et l'emporte
sur une montagne, où il cohabite avec elle ; boit le sang du héros ;
meurt progressivement, à mesure que périssent les animaiyx dans
lesquels réside sa force, ibid. Voy. Sanglier.
Demirtchil, nom turc d'un cheval qui parle la langue humaine,
donné (comme les objets merveilleux , par le père du serpent
reconnaissant), en récompense d'un service; tire, par ses con-
seils, son nouveau maitre de plusieurs dangers, 21.
Derviche, trompe l'ours et le tue, 3; vend un loup pour ber-
ger à un prêtre, ibid.
Destinée, efforts inutiles que fait le pacha pour en éluder le
décret qui le condamne à périr, 20; Destinées (fati-tœ), les trois
— I.)l —
femmes qui viennent, la troisième nuit après la naissance d'un
enfant, lui assigner son sort, 20.
Diable (figurant le dragon ordinaire) , reconnaît le pi mi
monstrueux et enlève la fille du roi; est abattu d'un coup de
feu (?) par le libérateur de celle-ci, 4 ; diables, tenant école de
diablerie, eux-mêmes dupés, 22.
Eau d'immortalité, employée par la Belle de la terre. Vov. ce
mot.
École de filles turques, dans une ville cliinoise, 14.
Enfant jeté à la rivière et sauvé miraculeusement, 2; 20;
découvert et nourri par une chèvre, 20; selon le décret de la des-
tinée, échappe à tous les pièges que lui tend le pacha, qui l'avait
acheté pour le faire périr.
Epreuves, dont la main d'une femme est le prix, G; 21 ; sug-
ses ou imposées pour causer la perte du héros, 1G ; 21 ; 2 ï.
Faucon gigantesque, qui transporte le héros, lequel le nourrit
d'abord de viande, puis de sa propre chair ; l'oiseau la lui resti-
tue, et plus tard le ressuscite, 2i.
Fille, changée en garçon par l'effet de l'imprécation des ser-
pents, 21 ; — cadette déguisée en homme, va à la guerre à la
place de son père, 21 ; tue la koutchédra et sauve ainsi le fils
du roi, qui était exposé pour être dévoré par elle, ibid. ; — endor-
mie par le violon et dépouillée de sa chemise, 12.
Fils du Valaque sachant toutes les langues ; croix qui doit le
faire reconnaître du roi, son parrain ; 1G; — du pacha, tué par
le forgeron, 20.
Frères, trois, dont le plus jeune triomphe dans l'épreuve im-
posée, ou sept frères, ayant chacun un talent, dont ils font usage
pour délivrer la princesse, enlevée par le diable, 4.
Jardin merveilleux, 9.
Jument, sauvage et anthropophage, mère de Demir-tchil ;
attirée par un breuvage de miel, 21.
Koutchédra, monstre figuré tantôt comme une femme et répon-
dant à notre ogresse et à la Inmio ou à la Drakaina des Grecs;
— 152 —
dévorant les voyageurs, 2, et aill.; au nombre de trois sœurs 2 ;
secourables, par exception, pour le héros dont la beauté les a
touchées, 2; habitant dans un puits et venant voler des pommes
d'or, G ; attelée de force à un chariot en guise de buffle, 21 ; kout-
chédra, qui se trouve dans la maison du soleil, 9; qui a sa mai-
son et est trompée par une fille qu'elle veut dévorer, ibid. ; visi-
tant chaque année une ville et y dévorant des gens, 20; tuée par
une héroïne, ibid.; trois koutchédras tuées par trois frères, 24.
Lait d'hirondelle, qu'on trouve entre les deux montagnes qui
s'ouvrent et se referment. Voy. Résurrection.
Lion, qui laisse tomber chaque jour de sa bouche un florin
d'or au profit d'un homme qui s'est chargé de le nourrir ; donne
la mort, pour se défendre, au fils de cet homme, 15; sentence
morale qu'il prononce, ibid.
Lioubia, monstre pourvu d'une queue, 16 ; sa tanière; garde
des choux, précieux pour la santé ; en cède trois au héros qui lui
avait offert du miel et du lait, ibid.
Louvgat, espèce deloup-garou, voleur qui le contrefait, 5.
Lune, mariée (comme homme) a une des trois sœurs, 24. —
Ce trait sera tiré du slave, où la lune (méséls) est du masculin ;
lune, que porte sur la poitrine une jeune fille, 2.
Mariage de deux filles, dont une passe pour un homme, 24.
Mère de la nuit, c'est-à-dire l'aurore, enchaînée pour retar-
der l'apparition du jour, 24.
Métamorphoses, d'un garçon qui a appris des diables leurs arti-
fices, en cheval, en mulet, puis, pour échapper à la poursuite
des diables, en lièvre, pomme, millet, renard, 21 ; de diables en
derviches, puis en poules, qui sont dévorées par le renard. Voy.
Bride, Plumes, Prince.
Montagnes. Voy. Lait.
Mosko et Tosko, voleurs; tours plaisants qu'ils jouent à leur
beau-frère, 5.
Murs et porte du logis de la Belle de la terre, doivent être
- 153 —
frottés pour ne pas s'écrouler ou pour s'ouvrir, 2 ; 16 ; ils par-
lent, 16.
Nègre, esclave de la pierre, 11, et du coffre, 18; apporte la
tille du roi chez le héros et le tire de plusieurs dangers, 18; re-
nte un génie qui sauve le héros en substituant une lettre à
une autre, 20 ; pays de Nègres, 10.
Objets merveilleux, voy. Coffre, Pierre, Tabatière, Bride, etc.;
— dont le contact cause la léthargie, 1; — ou actions servant à
arrêter la poursuite du diable (dragon) ravisseur, 4.
( liseau, parlant et entremetteur de mariage, 10.
Ours, qui parle, a maison, famille, âne, hache; dupé et tué
par un derviche, ."!.
Pacha, pièges qu'il tend au héros et qui causent sa propre
mort, 20. Voy. Destinée.
Pierre merveilleuse, enchâssée dans une bague, donnée par
le père du serpent reconnaissant ; elle a un esclave, un noir,
qu'on fait apparaître en la frottant, 11; (voy. Aladin et la
Lampe).
Plumes , données par l'aigle reconnaissant et pouvant se
transformer en serviteurs, chevaux, argent, etc. ; — ou poils,
donnés par les animaux qui gardent la Belle de la terre, et ser-
vant à faire paraître, en cas de besoin, l'animal auquel l'objet
appartenait, 16.
Poil de la barbe du nègre, esclave du coffre, se métamorpho-
sant et doué de la parole, 18, voy. Plumes.
Pomme, dans les épreuves dont une femme est le prix, 21.
Pommier aux fruits d'or, 6.
Pou de grosseur monstrueuse, 4.
Prince, changé en pierre, qui reprend sa forme grâce à une
femme qui passe trois semaines, trois jours et trois nuits sans
sommeil, 9.
Princesse de la Chine, un prince en devient amoureux sur
une seule parole d'un derviche, et va l'enlever de l'école des
filles, 14; princesse qui choisit un époux en lui lançant une
pomme, 17.
— 154 —
Puits servant d'habitation à une Koutchédra et où se trouve
aussi la Belle de la terre; conduit sous terre, 6.
Résurrection, opérée par le grand faucon et à l'aide du lait
d'hirondelle, 24.
Sanglier, qui a une dent d'argent, renfermant un lièvre et
trois pigeons, dans lesquels réside la force de demi-fer demi-
homme, voy. ce mot, 24 ; vaincu et tué par le héros après un
long combat, ibid.
Sépulture, cercueil placé dans les branches d'un arbre, 1.
Serpent reconnaissant, 11 ; 17. Voy. Pierre, Tabatière; ser-
pents, doués de la parole, qui habitent une église et payent
tribut au roi, 21 ; leur imprécation transforme une fille en gar-
çon, ibid.
Servante, se substituant frauduleusement à sa maîtresse pour
être épousée par un prince, 9 ; 10 ; la maîtresse garde les oies,
9; substitution analogue d'un serviteur au filleul du roi, 10.
Sœurs jalouses, 1 ; 2 ; égarent leur sœur cadette dans la
forêt et cherchent ensuite à la faire périr, ibid. ; substituent des
animaux aux enfants mis au monde par leur cadette, 2.
Soleil, enlève à l'âge de douze ans une fille qui lui a été pro-
mise avant la naissance et la rend ensuite à la mère, 9; a une
maison avec jardin, oiseaux, etc., ibid.; épouse une de trois
sœurs, c'est un ogre qui sent la chair fraîche, 24.
Tabatière ou petite boite merveilleuse qui, lorsqu'on la se-
coue, produit tous les objets désirés; donnée par le père du
serpent reconnaissant, 17.
Tapis et tente, pouvant contenir ou abriter une armée tout
entière, 2.
Voyage sous terre, 0.
Youg, ou le vent du Sud (mot serbe), marié à une des trois
sœurs, 24.
Voleurs, 1 ; 3; 5 ; 24; mangent l'oie du pacha et mystifient le
cadi, que l'un d'eux remplace ensuite, 23.
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.
TABLE DE LA PREMIERE PARTIE
Avertissement 5
Alphabet albanais 15
Contes (pràlha ') 19
1. Patimé 19
2. Les sœurs jalouses 21
3. L'ours et le derviche 25
4. Le pou 28
5. Mosko et Tosko 31
6. La Belle de la terre 33
7. Le soulier 35
8. Le coq qui pond de l'or et la poule qui pond des serpents .... 38
9. La fille promise au soleil 39
10. La boucle d'or 41
11. La pierre merveilleuse 4.'}
12. Ls joueur de violon 4G
13. Le pêcheur 47
14. La princesse de la Chine 49
15. Le lion aux pièces d'or ( 53
10. La liouhia et la belle de la terre 56
17. Le serpent reconnaissant et la tabatière merveilleuse Ci
18. Le coffre merveilleux 63
19. Le fils ingrat 64
20. L'enfant vendu ou la destinée (Prâlhœza e tçoûnit) 66
21. La fille changée en garçon 71
^2. Les diables dupés (Prâlhœza e çeytânit) 75
23. Les deux voleurs (Prâlhœza e tœ dû haydoûtœve) 76
1. Les nos I à IV sont de Pœrmét ; V à XV ont la même provenance, mais
ont été dictés par une autre personne; XVI à XVIII sont de Zagoryé (petite
contrée proche de Rôezœ et de Pœrmét, et qu'il ne faut pas confondre avec
Zagôri, région grecque au nord d'Ianina, qui renferme quarante-six vil-
lages) ; XIX à XXIV de Fyèri. Voyez l'Avertissement.
— 1S6 — j
24. Les trois frères et les trois sœurs (Prâlhœza e tœ tré vœlhé-
zœrvet edhé tœ tri môtravet) 78
Chansons (Kûengœra) 85
Beyt (1-25) 85
Distiques 93
Chansons d'amour (32-56) 95
Chansons de guerre et de brigands 110
Chansons diverses 116
Extraits 121
Supplément :
1. Proverbes 122
2. Coutumes relatives au mariage à Pœrmét 126
Chansons usitées dans les noces (de Zagoryé) 132
3. Spécimen de l'albanais-italien : la chevauchée funèbre 136
4. Quelques fables d'Ésope 14U
5. Deux lettres supposées 143
6. Spécimen d'un dialecte albanais-sicilien : les deux jumeaux. 145
Index des contes 149
FIN DE LA TABLE DE LA PREMIÈRE PARTIE.
DEUXIÈME PARTIE
GRAMMAIRE ALRANAISE
PRÉFACE
LES ALBANAIS ET LEUR LANGUE.
Le Chkipe, çkyipelt est, selon des estimations nécessairement
approximatives, la langue d'environ un million et demi d'hom-
mes, habitant la haute et la basse Albanie, diverses portions du
royaume hellénique et d'assez nombreuses localités de l'Italie et
de la Sicile 2. La population des colonies calabro-siciliennes ,
évaluée à 80,000 âmes, y a émigré de l'Epire et du Péloponèse 3
à partir du xve siècle, et pour se soustraire au joug turc, dont
1. Au singulier çfoj'ipc-ya, çky'ipya; on dit aussi au pluriel çkyïpetœ.
S. Ilahn, qui avait longtemps habité en Grèce, s'est livré à ce sujet à des
recherches dont il a donné en détail les résultats. Malheureusement, au
moment où j'écris cette préface (à Mostar, au milieu d'occupations fort dif-
férentes), son livre me manque, comme beaucoup d'autres, et quand je le
cite, c'est parfois d'après M. Camarda. Un faubourg d'Athènes, dont le nom
ne me revient pas, est albanais, mais en outre, selon Hahn, les Ghkipetars
occupent la partie méridionale de l'île d'Eubée, le côté nord d'Andros, et
forment ou formaient naguère la majorité de la population dans la Béotie<
l'Attique, Mégare et l'Argolide. On trouve aussi, dans les Albanesiche Studien,
la tableau statistique complet, d'après un ouvrage italien, des colonies
d'Itali.-.
3. Voy. dans V Appendice de Camarda, p. 12G, la chanson qui commence
ainsi :
0 e boûkourœ More,
Tçce koûrce tœ lyê, etc.
« 0 belle Morée, depuis que je t'ai quittée...» Voy aussi Lbid., p. xlix.
— 160 -
d'autres Chkipetars, en trop grand nombre, s'accommodèrent, en
embrassant l'islamisme. C'est par suite d'un mouvement spontané
et antérieur, qu'avaient été occupées les îles d'Hydra, de Spezzia
et de Poros, ainsi que d'autres points de la Grèce continentale,
et probablement la région inférieure de l'Epire. Au xie siècle,
après le renversement ou la disparition de la domination bul-
gare, avait eu lieu ce qu'on a appelé « la manifestation alba-
naise, » révélée par le chroniqueur byzantin George Acropolitis,
qui mentionne pour la première fois, sous la date de 1079, tq twv
'A^jiJavwv ê'Ôvoç l, et à partir de ce moment on voit cette nouvelle
nation ou ce peuple qui vient de se reformer, agité d'une fermen-
tation qui le fait déborder sur les pays voisins et ne s'arrête que
devant la conquête osmanlie.
Sur la partie du continent bordée par l'Adriatique, les limites
extrêmes de l'aire géographique où se parle l'albanais, sont, au
nord le Monténégro, au midi la montagne de Camarina, site de
l'antique Cassiopaia, qui borne la plaine de Souli (l'héroïque
montagne est absolument dépeuplée), à six ou sept heures de
Prévéza. Mais ici le pays albanais ne forme qu'une zone étroite
et comme un avant-poste; il faut remonter jusqu'à quinze lieues
au-dessus d'Iannina pour le trouver dans sa plus grande lar-
geur; de ce côté, au delà du bourg de Liaskoviki, il dépasse les
frontières de l'Epire, comprend une région macédonienne, appe-
lée aujourd'hui Kolonia, et rencontre sa limite orientale au lac
d'Ochrida, sur la rive ouest duquel se trouvent pourtant deux vil-
lages bulgares, comme il y en a encore deux autres à peu de dis-
tance de Gortcha (KopuÇa), chef-lieu de la Kolonia 2. Ce dernier
peuple, les Bulgares, qui a inondé pendant plus d'un siècle tout
le centre et la partie inférieure de l'Albanie, a laissé aussi d'assez
nombreuses épaves dans la contrée montagneuse des Dibres.
Entre le lac de Scutari et la mer, la région que quelques-uns
appellent Albanie autrichienne, est habitée par des Serbes ; c'est
1. Voy. Hahn, et d'après lui, Gam., App., p, xxv. L'expression de mani-
festation albanaise est de Fallmerayer.
2. On prononce Colôgna. J'ai parcouru l'an dernier toute cette contrée,
en allant d'Iannina à Scutari. Dans la direction de Liaskoviki, la limite du.
pays albanais n'est qu'à dix heures d'Iannina; vers l'ouest, il y eu a douze
de cette ville à Paramythia (Aï Donat des Turcs), bourg peu éloigné de
Parga.
— 101 —
là quYst L'extrême limite atteinte par cette race, qui elle-même
adominé plusieurs siècles sur les Guégues, devenus partielle-
menl catholiques en haine d'elle. Enfin, à l'état sporadique, dans
les villes et surtout dans les campagnes, on rencontre un autre
élément, les Roumains, pour la plupart nomades et dont le nom
ordinaire, Valaque, sous sa forme slave (vlah) est synonyme de
pasteur '.
Le peuple qui nous occupe se donne, donne à sa langui1 et à
son pays deux, noms différents. Le premier, çkyip, avec ses déri-
vés çkyipœtâr, albanais, çkyipœri (en guégue çkyipœnî), Albanie,
a une plus grande compréhension, il embrasse même les dési-
gnations provinciales de Guégue et de Toske, tandis que la dé-
nomination d'atiii'rî, avec l'adjectif et adverbe arbœréç, parait
avoir été primitivement restreinte à un coin de territoire, celui
qui esl autrement appelé kourwœlyéç ou encore pays des Lyapes
[lyabœri), au-dessous d'Avlona. Elle est d'ailleurs usitée à Hydra
et en Italie -, et Hahn en a, je crois, établi d'une manière satis-
faisante l'identité avec le nom donné par les Byzantins et à leur
suite par les Européens, aux Albanais, 'Ap^aviT/iç ou 'A^fJavo;
(p = )., et réciproquement), nom mentionné déjà par le géogra-
phe Ptolémée comme celui d'un petit canton et d'une montagne,
to 'A^avo'v, et dont la racine parait être le celtique si répandu,
ail), hauteur, montagne 3.
Quant au nom de clikipe, il est identique au mot qui dans
certains dialectes désigne l'aigle (çkyip 4, ailleurs çkdbœ, çkœ-
1. Il y en a une centaine de familles àElbassan, autant à Tirana, les der-
nières vers le nord. Les Valaques, qui appartiennent tous au rite grec, s'ar-
rêtent là où commence l'élément catholique, représenté à Tirana par six ou
sept familles de Scutarins/ — En Bosnie et en Herzégovine, les musulmans
désignent tous les chrétiens par le nom de Vlah. Voy. le xvi" conte.
2. Sue zôùœ arbœrèç, une dame albanaise, Rapsodie d'un poema albanese, etc.
— Roendœ vâça t' arbœrèça, neuf filles albanaises, Gam. , App. , p. 114. —
Lyâp est un sobriquet tenu pour injurieux, et le nom slave albanais de l,our-
vœUjiç peut s'interpréter par « cheveux de prostituée. »
3. Voy. Cam., App., p. xxvm. — Selon George Acropolitis tô 'AXpavbv de
Ptolémée, est l'Elbassan d'aujourd'hui.
4. C'est le nom sous lequel Kristoforidis, dans son abécédaire guégue,
]>. 1*. désigne l'aigle (dans le toske, rkyiflèri a çkyipeya). Voy. la traduction
du morceau à la fin de cette grammaire. 11 paraît par là que l'auteur adopte
l'explication indiquée au texte.
11
— 102 —
bohœ, etc.), et a lui-même de l'affinité avec çkœmb, rocher; on y
retrouve, comme il semble, la clé du jeu de mots mis par Plu-
tarque dans la bouche de Pyrrhus, disant à son peuple : « C'est
par vous que je deviens aigle1. » C'est apparemment un de ces
titres que la vanité nationale aime quelquefois à se décerner.
A côté de ces deux appellations communes à la race, il en est
d'autres qui en indiquent le partage en deux grandes fractions et
impliquent souvent une idée réciproque de mépris et de haine
gégœ, gegœrî, le Guégue, la Guégarie 2, au nord, et au sud tôsk,
toskœrî, mot qui est bien le même que ïuscus, Toscan. Ces deux
dénominations reçoivent, suivant les circonstances, une accep-
tion plus ou moins étendue, mais la rivière du Çkoûmb, dont le
nom se retrouve dans celui de la ville antique de SxaiMrçîç 3, est
la limite généralement admise entre le pays des Guégues et celui
des Toskes. Or c'est la direction que suivait la via Egnatia ,
laquelle, selon Strabon, avait à gauche les Illyriens et à droite
les Épirotes 4.
On est habitué à considérer respectivement le langage des
Toskes et des Guégues comme des dialectes si nettement séparés,
qu'ils formeraient presque des idiomes distincts, quoique ayant
beaucoup d'affinité. Il y a là une exagération, mais il faut dire
que jusqu'ici ni le lieu où finit le toske et où commence le gué-
gue, ni ce qui constitue l'essence propre de chacun n'a été suffi-
samment déterminé. En "effet, beaucoup de formes de mots, de
combinaisons phoniques, données par Hahn comme guégues, se
retrouvent dans les parlers méridionaux, tandis qu'il en est d'au-
tres, appartenant à ceux-ci, que Kristoforidis n'emploie ni à l'un
ni à l'autre titre. La vérité est qu'il n'y a pas de ligne de démar-
cation bien tranchée, et qu"en remontant du sud au nord, en
allant de l'ouest à l'est, la langue et la prononciation changent
i. Ai ' ôjiâç àe-ro'ç ù\u, ou, comme traduit Cam. , pœv yoû , Ckyipœlârœ.
çkyïpe yâm, App., p. 152. — Le nom même de Pyrrhus se prêterait à l'expli-
cation de boûrh, vir, guerrier.
2. J'ignore si ce nom a un rapport d'étymologie et de signification avec
les mots serbes gégatise, « marcher paresseusement, segni gradu incedere, »
géganats, l'homme qui marche ainsi.
3. 'Eof<5Vrû>v 2xoc[j.TTâ;, Ptol , lat. Scampœ, Cam., App., p. xu; en albanais
çkôemb ou çkôemp veut dire rocher.
4. Voy. Hahn et Cam., App., p. xxx.
— io:! —
par degrés presque insensibles}, | more que lapins grande diver-
sité se manifeste entre le dialecte de Scutari et ceux de l'Epire
inférieur. Le centre de l'Albanie, immédiatement au-dessus du
lirab, passe, môme chez quelques Toskes, pour le lieu ah leur
idiome, bien qu'il y soit, décidément guégue, se parle avec le
plus de pureté. A cela se rapporte le dicton que j'ai entendu (il
est de Zagoryé) :
Tûrktç' e Stambôlhit,
Gkyip' e Elhbasânit,
« turc de Gonstantinople, albanais d'Elbassan '. »
Les textes ici publiés fourniraient, s'il en était besoin, la
preuve de ces variétés dialectales, qui ne donnent pas moins
d'embarras pour apprendre l'albanais que pour en faire l'expo-
sition grammaticale. En cela, c'est-à-dire en me bornant à un
seul dialecte, celui de Pœrmét (Premedi des cartes), j'ai suivi
L'exemple judicieux de Hahn. 11 est évident en effet que mêler les
mots et les formes appartenant à des parlers différents, engendre
une confusion qui ne peut que brouiller les idées du lecteur. Il
suffira, et il y a utilité à le faire, d'indiquer dans les remarques
ou en note, les plus importantes de ces formes divergentes,
parmi celles qui me sont connues. Les paradigmes de M. Ca-
m;irda en contiennent d'autres encore, bien qu'il y manque quel-
ques-unes de celles que je donne.
Pris dans son ensemble, quelle est la provenance du peuple
albanais ? On sait que quelques philologues récents, des plus au-
torisés d'ailleurs, se sont hasardés à les appeler Pélasges moder-
nes, par voie d'hypothèse et en confessant d'ailleurs qu'on ne
sait pas encore exactement ce qu'étaient les Pélasges, « ques-
tion, ajoute Hahn, après citation et examen de tous les témoi-
gnages, qui était aussi embrouillée du temps de Strabon qu'elle
l'est de nos jours -. » C'est par une conclusion toute négative
1. Voy. à la fin de la grammaire, le chapitre où j'ai résumé les caractères
du guègue.
2. \1!>. Studion, \>. 222. « C'esf peine perdue, dit M. Max Millier, que de
chercher à tirer aucun renseignement positif de ce que nous disent les
Grecs et les Romains concernant la race et la langue de leurs voisins bar-
bares. » La sricnce du langage* p. i-19, note. Et ailleurs, à propos des Pelas-
— 104 —
que l'auteur allemand, il le dit lui-même, est conduit à cette hy-
pothèse. Dans les pays où les écrivains anciens nous parlent
d'Illyriens et d'Epirotes et où l'histoire mentionne plus tard une
invasion bulgare, il voit tout d'un coup surgir une nationalité
parfaitement étrangère, par la langue et les coutumes, aux Bul-
gares, aussi bien qu'elle est distincte des autres Slaves et des
Grecs; cette nationalité n'est non plus le produit d'aucune immi-
gration historique, et dès lors il ne reste qu'à la considérer
comme la descendante, sous un nom nouveau , des peuples con-
nus à l'antiquité, et qui eux-mêmes: Illyriens, Epirotes, Macé-
doniens, Thraces, auraient appartenu à la grande race tyrrhé-
nopélasgique.
Ce qu'était vraiment celle-ci on l'ignore, et on l'ignorera pro-
bablement toujours. Quant à la première partie de la thèse, l'au-
tochthonie des Chkipetars et leur parenté avec les populations
primitives du pays, elle me parait le résultat d'une induction
légitime, sous la réserve qu'on admettra une infusion considé-
rable de sang étranger, depuis les Celtes, les Romains et les
Goths (ve siècle), en passant par les Bulgares et les Serbes, jus-
qu'aux Osmanlis et aux Grecs.
La race étant mélangée au plus haut degré, ce qu'atteste
d'ailleurs la diversité des types physiques, le problème ethnolo-
gique disparait presque ou s'absorbe dans celui qui regarde le
langage. Quelle lumière la langue albanaise peut-elle donc four-
nir sur sa propre origine ?
Des deux parties dont se compose tout idiome, le vocabulaire
et la grammaire, le premier était bien propre à égarer de hasar-
deux étymologistes qui, n'ayant à leur disposition, en fait d'alba-
nais, que des mots peu nombreux et pas toujours correctement
écrits, avaient tiré de cet examen des conclusions aussi diverses
que précipitées. Les textes corrects sont venus, les formes des mots
ont été reconnues presque toutes , sinon toujours expliquées, et
soigneusement exposées, avec les principales règles de la syn-
taxe, honneur qui revient surtout à M. Hahn, et il est devenu
dès lors possible de démontrer que l'albanais, tout en ayant son
ges eux-mêmes : « L'hypothèse d'après laquelle les Pélasges auraient été les
ancêtres communs des Grecs et des Romains, n'est autre chose qu'un mythe
grammatical, qui ne mérite plus aujourd'hui de réfutation sérieuse. » Ibid . ,
p. 245.
— 165 —
originalité propre, appartient, dans plusieurs parties essentielles,
à la famille indo-européenne, et se rapproche spécialement du
grec ancien, quoique toutes les idées d i M. Camarda à ce sujet
ne me paraissent pas pouvoir être acceptées.
On entrevoit aussi dans certaines particularités comme : la
fréquence du son sourd flj(eu), le manque d'infinitif, l'usage d'un
article postposé ou L'aspect déterminé des noms, la confusion du
génitif et du datif, des analogies avec les idiomes modernes de la
presqu'ile danubienne, le roumain, le grec et le bulgare; analo-
gies qui sont probablement l'héritage du passé et ont leur source
dans l'ancien ou les anciens idiomes de la contrée.
Plus que cela, la continuité de ceux-ci avec l'albanais, ou le
fait que là où il est parlé aujourd'hui et sur d'autres points
encore, régnait jadis une langue dont il sert à expliquer les rares
débris, parait avoir été mise hors de doute. La nomenclature
géographique laissée par les auteurs anciens, encore qu'on la
voulût plus abondante, en fournit la preuve. Il est impossible, en
effet, de ne pas reconnaître des mots chkipes dans les noms sui-
vants : Triballes (tri, brilliœ, trois points ou sommets; Philippolis,
au moyen âge, fut appelé Trimontium), Vendum (vrénd, lieu),
Lopsi (lyôpœ, vache, hjôpoes, vacher, nom de diverses localités
actuelles); localité et peuplade des Japodes, Dimallœ [di mâly,
deux montagnes, cf. le promontoire Malée l), le mont Bora (la
neige), Codria, Scodra (hôdrœ, colline, éminence), etc. Le nom de
Scampœ a déjà été cité 2. Je n'hésite pas d'ailleurs à avouer que
Hahn a été beaucoup moins heureux et n'est pas allé au delà de
quelques probabilités dans l'explication qu'il a tentée, au moyen
du même instrument, des noms, supposés pélasgiques, des prin-
cipales divinités grecques 3.
1. 'AXX ' "j-i frr, -i'f] êW/./.E MaXetecuv opoç aî-icû... Odyssée, iv, 544. Goûrœ,
pierre, se trouve dans le même poème : ruf^mv [ùvicpûra IIggei&xmv èireXaaoev...
■t.i.x'ji fuçaîiiv JMTpr.v, ib. v, 500, 507.
2. Vby. IL, Alb. Studien, p. 221 et seq. Aux mots cités on peut ajouter,
entre autres, le nom de la Dalmatie (AaX;.i.a.7cî;, A£àu.*teï;, avec leur capitale
Acftfuov), que rappellent délye, brebis, dœlymér (N. T.). pâtre, et peut-être le
nom de la région épirote de Delvino.
3. Alb. Stud , p. 248-254. Les rapprochements les moins improbables
seraient ceux-ci : Ar,-;T,Tr,: (alli. d;/r, terre, dorieu Si), Asu)4»>.twv, Deucalion
{dhé-ou, la terre, kalhi. épi), Tbétis (dét-i, la nier) T]1(;mjSi À-8yÎvyi [thùenœ. qui
— 1GG —
Considéré sous le rapport du lexique, l'albanais offre d'abord
le même aspect mélangé que nous avons constaté dans la race
qui le parle. En premier lieu sans doute, un élément clikipe pro-
prement dit, le pélasgique peut-être, mais qu'on n'a pas encore
déterminé, et qui ne pourra l'être qu'après un examen minutieux
et appuyé sur un savoir très-étendu, de tous les mots reconnus
pour ne pas appartenir aux catégories suivantes : hellénique,
latin, grec moderne, slave, italien, sans compter quelques voca-
bles qu'on a rattachés au gothique; le turc est ici hors de ques-
tion, mais il se pourrait que le roumain eût une grande impor-
tance pour cette investigation.
Sur les mots mêmes qu'on retrouve, plus ou moins modifiés,
en grec et en latin, il s'élève une question très-intéressante : Ces
mots dérivent-ils d'une source commune, ou bien sont-ils des
emprunts faits à une époque historique quelconque? Le grec et
le latin étant, comme cela est admis aujourd'hui, des langues
sœurs, rien d'étonnant à ce qu'une autre langue, tout en gardant
sa qualité indépendante, contint, même en grand nombre, des
mots se retrouvant dans les deux autres, n'est-ce pas là le cas du
slave, du lithuanien, etc.? Mais pour être en mesure de se pro-
noncer là-dessus, il sera nécessaire de passer au crible de la
grammaire comparée les mots albanais de cette classe, soit qu'il
y ait identité de forme, soit que celle-ci ait subi des altérations.
M. Camarda surtout s'est déjà livré à ce travail, souvent avec
succès, mais de manière parfois à montrer un danger des études
étymologiques, c'est-à-dire en traitant comme chkipes des mots
qu'il ignorait être slaves ou turcs, et Hahn n'avait pas non plus
échappé à ce danger !.
Ajoutons que pour les mots de provenance latine, mais qui
ont passé en italien, il y aura encore lieu de se demander auquel
de ces deux idiomes (et un troisième, le roumain, pourrait bien
parfois être aussi interrogé) ils ont été pris. Tel serait le cas
pour martôn, marier, kœndén, chanter, moûr, mur, fik, figuier,
kœmbœ, jambe et pied, pértœ, porte, et tant d'autres.
a dit), Kop-/i, Proserpine (kùhr, moissonner), Kpo'voç (kroûa, krô-i, source
jaillissante).
1. M. Blau a dressé une liste de plus de 200 mots turcs, non indiques
par mon devancier. Le même auteur a tenté d'expliquer, au moyen de l'al-
banais, les inscriptions lyciennes.
— 167 —
L'espace me manque pour dresser ici les longues listes de
mots qui donnent matière aux. questions indiquées et que je ne
me fais pas fort de résoudre, mais du moins convient-il de faire
voir par quelques exemples les difficultés auxquelles on se heurte.
Midlytœ, miel, se reconnaît dans \l(1i et met, et le / semblerait se
rapporter au thème [acàit, mais n'appartièrit-il pas au suffixe al-
banais si fréquent tœ? Othlhœ, route, bdlytœ, argile, houe, marais,
it bien identiques et pour la forme et pour le sens à o&o; et à
;-,/.).7o:. gr. mod., mais dans quel rapport sont-ils entre eux?L'un
a-t-il donné naissance à l'autre, o&o; à oûdhœ, ou au contraire bd-
lytœh fytktoit Doûkem, paraître, poiïïlt, baiser, rappellent évidem-
ment les fermes oV/.eo[/at, iroOew; en sont-ils dérivés?
Deux observations essentielles doivent. ééldh moi, servir de
guide dans ces investigations, c'est 1° que le Chkipetar n'a au-
cune répugnance à employer des idiomes étrangers et qu'il leur
l'ait avec la plus grande facilité des emprunts ; n'a-t-il pas oublié
jusqu'au nom de père, ou du moins ne le remplace-t-il pas
Le plus souvent par le mot turc correspondant M 2° que sa langue
parait avoir suivi la loi intérieure qui, dans les idiomes néo-
latins, a amené d'une part, la suppression des syllabes ou dési-
nences finales, et de l'autre, a tiré plusieurs mots non pas du
nominatif, mais du thème des cas obliques. Moùr, mur, hôrp, det.
kôrbi, (fiirt, esprit, âme, individu, mil,', ami, drh, arc, peuvent
servir d'exemple pour le premier cas; nous y ajouterons péçîc,
poisson, fdkye, joue, etc., qui montrent que l'emprunt, s'il a eu
lieu, remonte jusqu'à l'époque où le c latin avait encore la pro-
nonciation de /.-. Veriï'lie, vérité, vrai, çœndét, santé, hjépour, lié—
\ re, gydbndcerœ, glande, etc., indiquent les thèmes veritatem (ou
veritat-is), sanitatem, leporém, glandem 2.
1. Baba, dont le pluriel, renforcé du signe du plur. alb., babalhâ>œta\
Bert aussi à exprimer le père et la mère, les parents, au lieu du latin pe-
rint-tOB] âtœ-a parait aussi avoir la même origine (Tk., âta).
2. M. Camarda me paraît en général disposé à chercher trop loin ou trop
haut l'étymologie de bien des mots qui, à mon avis, sont des emprunts mani-
- .-t récents; p. e. legyên, bassin, pris du turc, corruption lui-mêin
Xatavn, nàm, pers., koulyàtç, gâteau, en slave (de kolo, roue), et non du grec
■/.'jjj.'.l. : ipœton, du turc (tous les voyageurs savent ce que c'est qu'un zaptié),
tijn?, en turc crâne, eminence, qu'il rapproche deOvi^r,; de même pour tjé;,
iÇcuaî-a, mots ^<:rc-< mutilés, et tant d'autres plus modernes. La chute ou le
manque d'un suffixe 3e fail aussi remarquer d-t s des m< dn
— k;h —
La domination en Albanie des Serbes et des Bulgares, dont
la nomenclature géographique du pays conserve tant de traces,
l'absorption certaine parla nation albanaise de nombreux indivi-
dus appartenant à ces deux races, le voisinage prolongé des siè-
cles durant, des trois peuples, enfin cette propension mentionnée
plus haut des Chkipetars à prendre des vocables étrangers, tout
donnerait à supposer que la langue de ceux-ci aura été pénétrée,
à peu près au même degré que cela a eu lieu à l'égard du turc,
d'éléments slaves. C'est donc avec étonnement que j'ai constaté
le contraire dans les textes parvenus à ma connaissance, et il est
à peine besoin de rappeler le témoignage oral de Kristoforidis,
selon lequel, sur les quarante mille mots qu'il a recueillis, quatre
cents à peine, d'après l'examen fait par un Slave, auraient cette
origine.
Les emprunts faits au grec moderne ou récemment au grec
ancien, principalement pour les besoins de la traduction, dans le
Nouveau Testament (édition de Corfou), sont plus nombreux et
aussi plus apparents. En dépit d'analogies fondamentales entre
les deux idiomes, et quelque mutilés que puissent être les mots
pris du grec, ils gardent dans leur extérieur quelque chose d'anti-
albanais, ce qui s'explique aussi bien par certaines particularités
grammaticales (les préfixes, suffixes, <*tc.) que par la différence
des alphabets. Sous le rapport phonétique, en effet, le clikipe est
d'une abondance et d'une variété qui dépassent de beaucoup la
langue d'Aristophane. Et il a eu sa part d'influence sur le grec
vulgaire, dans la prononciation duquel on trouve bon nombre de
sons ignorés de l'alphabet classique, notamment le ch au lieu de
s, particularité qui lui donne un air de ressemblance avec notre
charabias d'Auvergne '.
L'albanais est-il susceptible de culture et de développement?
Quel est son avenir et celui du peuple qui le parle ? Questions
peut-être oiseuses, ou que ce n'est pas le cas de traiter ici. On me
permettra cependant à ce sujet quelques brèves remarques. Bien
caractère le plus ancien, comme groûa, femme, ^paû-ç, vyèrhœ, sœur, eVj;o'-c,
poûnœ, travail, tovo-ç, oûdhœ, chemin, oàd-ç. — Le suffixe supposé perdu e.st
quelquefois remplacé par un suffixe albanais, ex. : dhèlypœrœ, vulpes, gyàr-
pœrœ, serpens, sk. sarpas, noiae, vuo';, kydn, xXaîw. neri, àvrlp. sk. naras.
1. C'est peut-être dans la phraséologie, dans les idiotismes, que le grec
vulgaire et l'albanais offrent le plus de ressemblances.
— ir>9 —
que le vocabulaire du chkipe soit incomplètement connu., on peut
affirmer que c'est une Langue pauvre, et cela au point de vue
non-seulemeni des idées abstraites ou générales, mais de la no-
menclature naturelle la plus simple, et je parle d'après les efforts
que j'ai faits, souvent en vain, pour me procurer les noms des
animaux, des arbres, des plantes les plus ordinaires '. Que sera-
ce si l'on aborde la nomenclature administrative ou industrielle?
Là le turc règne sans partage. La fusion raisonnée de divers dia-
lectes, la connaissance approfondie et l'emploi judicieux <\>'> res-
sources qu'offre la grammaire pour la formation des mots, com-
bleraient en partie les lacunes signalées. Il faudrait aussi que la
langue fût enseignée dans les écoles. Kristoforidis a préparé les
voies par la rédaction d'abécédaires et d'un abrégé de l'histoire
sainte; le gouvernement ottoman lui-même semblait accorder sa
coopération en décrétant, au commencement de 1870, la nomina-
tion d'une commission mixte, composée de trois musulmans et de
trois chrétiens, et chargée de créer un nouvel alphabet pouvant
servir à « toute l'Albanie, sans que nous soj'ons obligés d'avoir
« recours aux alphabets étrangers, dont les langues n'ont aucun
« rapport avec le notre 2. » Au fond, la mesure, sans précédents
dans la politique ottomane, était dirigée contre l'hellénisme, et la
commission , qui avait pour programme l'adoption des lettres
turques ou l'invention de caractères tout à fait nouveaux, s'est
depuis longtemps dissoute sans avoir rien produit 3.
Le morcellement politique et plus encore le morcellement
religieux, menacent sérieusement l'existence des Albanais comme
nation. Les membra disjecta, dispersés en Italie et en Grèce, se-
ront fatalement absorbés par la population plus nombreuse qui
les entoure. Dans le royaume hellénique l'égalité civile et l'iden-
1. On peut consulter la liste franco-albanaise à la fin «lu volume.
2. Extrait d'une correspondance de Scutari. publiée dans le Courrier
d'Orient, le 2 mars 1870. L'écrivain enrôle sans hésiter parmi les Chkipetars,
et en tète d'une foule de pachas, Aristote et Alexandre.
le n'est pas tout à fait exact, elle a imaginé un alphabet, qui fut im-
prime, et qu'un des membres musulmans de la commission, Tahsim-Efendi,
distribuait dans la province d'Iannina, lorsqu'il fut (mars 1874) appréhendé
pour ce fait et envoyé à Constantinople. Au reste, les alphabets particuliers
et inventés de toutes pièces n'étaient pas chose inconnue en Albanie. Naoum
Hartsi, de Gortcha, en a publié un de ce genre à Bucharest, en 1844, et s'en
rvi pour l'impression de je ne sais quels textes.
— 170 —
tité de culte tendent à accélérer cette fusion, qui produira un
nouveau mélange de la race grecque. L'albanais, dont quelques
spécimens publiés dans les journaux d'Athènes sont déjà macà-
roniques l, et que les Hydriotes tant soit peu cultivés ne connais-
sent plus qu'imparfaitement, sera relégué sous peu au rang de
patois. On ne se vante guère d'être Albanais dans la cité de Mi-
nerve, cela y serait fort mal vu. Au reste, jamais Marco Botzâris,
pas plus que Canaris ou Miaoulis, n'ont, je crois, revendiqué
cette qualité. Ils s'étaient voués pleinement et de cœur à la pa-
trie hellénique.
Re^te le tronc principal, concentré dans une région de la
Turquie d'Europe. Au nord, les sectateurs du rite latin; au sud,
ceux qui professent le rite grec, ne se chérissent pas plus mu-
tuellement qu'ils n'aiment les musulmans, nombreux partout et
appuyés de toute l'influence d'un gouvernement qui, malgré la
velléité éphémère rapportée tout à l'heure a toujours confondu
la nationalité avec l'islamisme. Les missionnaires étrangers en-
seignent l'italien aux Guègues septentrionaux, tout en se servant
pour les besoins religieux de l'idiome national, qu'ils corrom-
pent2. Une autre cause tend à dénationaliser les Toskes et en
général tous les Albanais du rite oriental, c'est l'hellénisme,
dont les maîtres ou maitresses d'école (les écoles de filles sont
encore bien rares), sortis du gymnase d'Iannina ou d'Athènes,
se font les propagateurs plus ou moins conscients en enseignant
exclusivement, quoique d'une manière fort élémentaire, le grec
aux enfants des deux sexes 3.
Par le peu que je viens de dire, on voit quelle révolution poli-
tique, quels changements profonds dans les mœurs et les antipa-
thies confessionnelles il faudrait pour donner au peuple chkipe la
1. Voy. Gam., App., p. 86.
2. Leur langage fourmille entre autres de mots turcs. Les traductions de
la Doctrine chrétienne et de la Voie du paradis sont les seuls ouvrages qu'on
leur doive. Le « Guneus prophetarum, italice et epirotice, » gros volume
imprimé à Padoue en 1685, est peut-être d'un meilleur style, l'auteur, Pierre
Bogdan, archevêque d'Uskup, paraissant avoir été indigène, car il se qualifie
de Macédonien. Si l'on en excepte une traduction de la Doctrine chrétienne
qui remonte à 1644, le Guneus est le plus ancien texte alhanais connu, et
Kristoforidis m'assurait que la langue en diffère fort peu du parler actuel.
3. Il en est de même dans les écoles valaques.
— 171 —
cohésion qui lui manque, assurer sa conservation et belle de sa
langue, et faire passer celle-ci au rang des idiomes cultivés. Un
Dante suffirait à peine à cette dernière partie delà tâche.
II
GRAMMAIRE ET ORTHOGRAPHE.
J'ai dit précédemment que presque toutes les formes gramma-
ticales de l'albanais avaient été établies et expliquées. C'était
une restriction nécessaire, car il s'en faut que toute incertitude
ait cessé au sujet de plusieurs d'entre elles. Si dans la dérivation
des mots, dans certaines flexions nominales et verbales et plu-
sieurs règles de syntaxe, on trouve des rapports et des analogies
manifestes avec le système général indo-européen, il est telle
forme grammaticale dont l'existence est encore problématique,
<'t des particularités de syntaxe qui n'avaient pas été suffisam-
ment définies ou interprétées; or ce sont précisément celles-là
qui constituent l'originalité de l'albanais. Le lecteur qui jettera
les yeux dans cette grammaire, sur ce qui concerne le neutre,
l'article, ce que j'ai appelé pronom attributif, les cas et aspects
des noms, et le chapitre de la formation des mots, verra quels
efforts j'ai faits pour combler les lacunes laissées par mes devan-
ciers, pour établir au moins nettement l'usage, là où je ne réus-
sissais pas à en donner la raison. Ce n'est pas de ma faute si
l'exposition a pris parfois une allure critique, mais il me tenait
à cœur surtout de mettre en relief cette partie originale de la
grammaire, celle qui caractériserait peut-être l'élément pélasgique.
C'est avec pleice raison en effet qu'un éminent philologue, M. Max
Mùller, eu parlant de l'anglais, a insisté sur ce fait que l'idiome
de nos voisins, fourmillant de mots français, latins et autres,
manifeste clairement par sa grammaire, si réduite et si indi-
gente soit-elle, son origine teutonique. Le chkipe primitif s'est
comporté de même ; loin d'ailleurs d'avoir subi autant de pertes
grammaticales que l'anglais, il a, plus que lui, accommodé à son
— 172 —
génie, frappé do son empreinte les éléments étrangers qu'il s'est
trop libéralement assimilés ; soumis aux flexions nominales et
verbales, ils n'accusent leur provenance que par la physionomie
parfois trop insolite du radical.
Il me reste à parler de l'alphabet et de l'orthographe que j'ai
adoptés. Parmi les nombreux systèmes d'écriture déjà employés
pour l'albanais, et qui semblent être en raison inverse de la
rareté des textes auxquels on les a appliqués1, celui de Hahn,
perfectionnement de la méthode mise en usage par les traduc-
teurs toskes du Nouveau Testament, méritait à tous égards la
préférence, et j'avais d'abord commencé à m'en servir, en y in-
troduisant les améliorations qu'il était susceptible de recevoir 2.
L'extension des lettres latines pour exprimer les nombreux sons
albanais qui manquent en grec (eu, u, j, h, Ih, ly, gn, rh, ch, tch,
ts) ou n'y sont pas spécialement représentés (b, d, gu, ng), n'au-
rait pas eu seulement pour but de supprimer tous signes diacri-
tiques ; la formation d'un alphabet mixte gréco-latin est d'autant
plus légitime et opportune, que les Chkipetars, divisés par la re-
ligion, sont déjà partiellement initiés, ceux du rite latin, les Guè-
gues septentrionaux à l'alphabet italien, usité d'ailleurs, mais
sans aucune fixité dans les colonies calabro - siciliennes , et
ceux du rite oriental, ainsi que bon nombre de musulmans à
l'écriture grecque, et qu'en outre leur idiome contient quantité
1. Voy. la curieuse note, p. 10, de la brochure italienne intitulée .4 Dora
iVfctria gli Albanesi, Livourne, 1870. L'éditeur. M. D. Gamarda, énumère
environ vingt-cinq de ces systèmes et il» en propose lui-même deux nouveaux,
l'un en lettres latines, l'autre en lettres grecques, tous deux bien imparfaits
à mon avis, et très-inférieurs à celui dont il s'est servi dans la Grammato-
logie. Et ici pourtant il a créé de la confusion comme à plaisir, et de manière
à dérouter le lecteur qui n'a pas entendu parler l'albanais, par l'usage de ce
qu'il appelle l'e muet (notre œ) à la fin et au commencement des mots, là où
il n'est jamais prononcé, p. e. : kyênitœ, g. sg. , au lieu de hjénit, ce qui
forme confusion avec le nom. pi. ; poûlhœ (poûlh), pildù-iyœ et piklô-nœ =
pilclôy, piklôii. Qui reconnaîtrait aussi, dans E-pyoc ou E-p-.à, quelquefois \/A,
la préposition nga prononcée toujours en trois lettres n-g-a? et mbây dans
Et».paye, etc. ?
2. Ces améliorations sont :
1° Extension des lettres latines et en conséquence suppression des signes
diacritiques (sur ■y, <*, T°i "X, £) '■>
2° Suppression d'un caractère inutile (-y) dans deux emplois différents,
et des lettres doubles, qui peuvent induire en erreur.
— 173 —
d'éléments latins et helléniques. L'impossibilité de faire usage
dans nos imprimeries de ces types mélangés, m'a forcé d'y
renoncer et de recourir à l'alphabet latin, lequel se prête beau-
coup mieux que le grec à exprimer les sons étrangers au moyen
de groupes de lettres dotés, s'il le faut, d'une valeur convention-
nelle '; expédient qu'a mis en œuvre chaque nation européenne
en adaptant cet alphabet à sa langue, mais dont je n'ai usé
qu'avec une extrême discrétion.
Lorsqu'il s'agit de construire de toutes pièces un nouveau
système d'écriture et d'orthographe, il y a deux principes qu'il
faut suivre : Affecter un caractère particulier à l'expression de
chaque son distinct, ne donner qu'une seule valeur à chaque
caractère. C'est un idéal qu'il n'est pas toujours aisé d'attein-
dre, même quand on n'est point gêné par l'étymologie, comme
c'est le cas pour l'albanais, et on verra au tableau de l'alphabet
en quoi j'ai dû en rester éloigné (e pour é et è, o pour 6 et ô ; kg
pour ky et ci italien ou c serbe, ai en certains cas pour ay ou aï).
La simple représentation des sons par les lettres n'est pas une
besogne aussi simple qu'à première vue on pourrait le croire 2,
car ces sons, il faut d'abord les percevoir clans leurs nuances
souvent délicates, sans parler de considérations grammaticales
qui engagent parfois à se relâcher de la rigueur de la méthode.
Une telle tâche, compliquée encore par la nécessité de repro-
duire l'accentuation et de tenir compte, au moins dans une cer-
taine mesure, de la quantité prosodique, eût sans doute mieux
convenu à un indigène instruit (j'ignorais, en l'abordant, qu'il
y en eût un); je me suis du moins efforcé consciencieusement de
la remplir.
Il est peut-être à propos d'avertir le lecteur qu'il ne doit
1. Pour s'en convaincre, il suffit de voir la physionomie baroque qu'ont,
dans les journaux helléniques, les noms anglais ou français ; écrivez par
exemple en grec Washington ou Chateaubriand. De Bjrou, on a fait Buswv,
Viron, et de l'albanais Botzaris, Vozaris!
2. «Le mot hongi, du samoa sow/i, qui signifie « saluer en pressant le nez,» a
été écrit par des personnes différentes, shongi, chongi, heongi, h'ongi et zongi. »
M. Millier, Se. du lang. ,.p 207. Voy. aussi ibid., p. 213, l'anecdote de l'Amé-
ricain écrivant bactshasch pour bakchih, anecdote qui, dit l'auteur, «montrera
combien il est difficile de saisir le son exact d'un mot appartenant à une
langue étrangère, »
— 174
pas chercher ici un ouvrage de grammaire comparée; l'inclina-
tion et les connaissances m'auraient également fait défaut
pour un travail de ce genre. Ce que j'ai voulu faire, c'a été d'ana-
lyser et de décrire l'organisme vivant de la langue albanaise.
À de plus savants le soin d'en démontrer les affinités.
ABRÉVIATIONS ET LIVRES CITÉS
OU RELATIFS A LA LANGUE ALBANAISE
Pœrm. (dialecte de) Pœrmét.
Zag. — Zagoryé.
Fy. — Fyèri.
Bcr. — Bérat.
Arg. — Argyrocastro.
Ch. Chanson de ma collection.
AW. it. Albanais italien ou sicilien.
Gu. Guègue.
Lut. Latin.
It. Italien.
SI Slave.
Sb. Serbe.
Dlg. Bulgare.
Gr. Grec ancien.
Gr. m. Grec moderne.
Gr. v. Grec vulgaire.
Tk. Turk.
Dét. Aspect déterminé.
Ind. Aspect indéterminé.
N. T. Nouveau Testament, édition d'Athènes, 1858.
Lee. P. da Lecce , osservazioni grammaticali nella lingua
albanese, Roma, 1719.
Xyl. Xylander, die Sprache der Albanesen oder Schkipe-
teren, 1832.
//. Hahn, albanesische studien, Iena, 1854.
II. Reinhold, noctes Pelasgicœ, Athènes, 1855.
P. Rossi. Regole grammaticali délia lingua albanese , Roma,
1866. — Vocabolario italiano-epirotico (livres informes et sans
valeur).
Cam. Demetrio Camarda : Saggio di grammatologia compa-
rata sulla lingua alb., Livorno, 1864. — Appendice al Saggio,
— 170 -
Prato, 18GG. — A Dora d'Istria gli Albanesi, canti pubblicati
per cura di D. C, Livorno, 1870.
liups. Rapsodie d'un poema albanese, raccolte nelle colonie
del napoletano , messe in luce e traduite da Girolamo di
Rada,etc, Firenze, 1800.
Rada. Gius. di Rada, grammatica délia liugua albanese, Fi-
renze, 1871. (Saus méthode, orthographe vicieuse.)
Jub. Jubany, Raccolta di canti popolari albanesi, Trieste,
1871.
Krist. ou AV. G. Kristoforidhis, d'Elbassan : abécédaire alba-
nais ; abrégé de l'Histoire sainte (alhfavitàr çkyip. — Istoria e
çkrônesœ çœntœroûarœ pœr dyèm , pœrmbœlyédhourœ ngâ
Dhiâta e viétœrœ edhé ngâ istoria e bôtcesœ, edhé kœthûerœ
çkyip ndœ gyoûhœ toskœriçte, préy Konstantinit Kristoforidhit
Elhbasânit, Konstantinopolyœ , ndœ çtupa-çkrônœ tœ A. H.
Boyadjiânit), 1872. — Nous avons dû faire de fréquents emprunts
à ces deux opuscules, là où les exemples nous manquaient pour
l'établissement des règles grammaticales.
GRAMMAIRE ALRANAISE
PREMIÈRE SECTION
I. SONS ET LETTRES.
I. Cette grammaire a pour base, comme il a été dit dans la
préface, le parler, essentiellement toske, de la ville de Pcermét
en Epire.
Les sons que la langue albanaise possède sont, en ne tenant
pas compte des voyelles nasales du guègue ', les suivants, en
regard desquels nous mettons l'alphabet grec :
CÀRACTÊ
Vlbanais. Grec.
RES.
SON.
1
a
y.
a.
g
h
b, - après v, ex. : tôv -y-iov..
3
d
d, t après v, ex. : r.ém.
k
dh
£
th anglais dans lhat.
5
e
£
é, dans été, è, dans sème, père.
6
œ
eu, dans meute, heure; z souligné de H.
7
f
O
f>
8
0
g, dans gant, toujours dur; y, je, après y, ex.
9
fl'J
(psyyo;, avxaXn.
gui, dans figuier.
* Les chiffres entre parenthèses renvoient aux numéros ou paragraphes
de la grammaire.
i. Voy. l'Appendice, n° 2.
12
— 178 —
10 h h, fortement aspirée,
il i i i.
12 • y y, ï, dans yeux, naïade; y devant e, i, u, ex. :
yuvvi.
13 j j, dans jour.
14 k x. /.•, c dans corps.
15 /•'.'/ qui, dans banquier; pins mou que *, dans xal,
•/.ucov ; parfois c polonais et serbe.
10 /// / gutturo-palatale, /barrée des Polonais.
17 /// ancienne / mouillée, gl italien *.
18 m u. m.
19 » v w.
20 tf 2 w# anglais dans song: y devant y, •/., ex. :
âV/.upa.
21 « n espagnol, gn dans vigne.
22 o o, w ô, ô, dans botte, fort; tôt.
23 j) 77 p.
24 r P P g'rec> r frisé.
25 rh r français, plus fortement articulé.
26 s a s, dans soie, toujours dur.
27 ç ch dans chien.
28 t T t.
29 /// G th anglais dans thumb.
30 ts ts, z ou rr italien dans 2?o, pozzo.
31 /p fcA, cA anglais dans church.
32 cm ou ou.
33 M M.
34 v £ t;.
35 ^ " £ *.
SONS DOUTEUX ou LOCAUX.
36 gh y y dans yauo;; albanais-italien, ex. : poughdre.
37 / "X / française.
38 M X ch allemand dans radie; albanais-italien.
1. A devant t, dans la prononciation, qui passe pour un provincialisme,
du Péloponèse et de quelques îles. Au reste les sons », ç, {ç, dj, ts, sont
très-communs dans le pat 1er des Grecs, p. ex. : waviot, faia, etc.
2. Pour prévenir toute incertitude de la prononciation, je me suis décidé
à marquer n gutturale par un signe particulier.
— I?'.)
REMARQUES SUR LA PRONONCIATION.
II. Voyelles. — Elles sont longues, brèves ou d'une durée
moyenne (8) : e et à ont en outre le son ouvert ou fermé. Afin de
diminuer l'incertitude de la prononciation, nous avons noté, dans
les syllabes qui portent l'accent du mot, ces divers degrés de la
durée par les accents grave ('), aigu (') e1 circonflexe ('), p. e. :
hàp (a très-bref), ouvrir, pr. happe; bdr (a très-long), herbe,
pr. barre; mdrh (a intermédiaire), prendre, comme dans mar-
cher.
En l'absence de caractères particuliers, è et à représenteront
toujours le son ouvert de ces lettres, qu'il soit long ou bref, comme
dans sème, mer; coq. fort ; c'sera pour e bref dans été; é pour é long
dan- vélin. Ex. :
â plyàk, vieillard, pr. pliaque. à grâtœ, les femmes.
i kyèn, chien, pr. quiènne. S merh, prends, pr. mère.
ë (c) vête, aller pr. vété. ë verni, nous allons.
or dhélypœrœ, renard. oc boêra, je fis.
i lin, mon (ime, ma). i bir, fils.
o (b) çok, compagnon, pr. choque, o thôtœ, il dit.
môs, ne pas, pr. maus-sade. o çôh, voir, pr. chauh.
<" poi'is, puits, pr. pousse. ou boûrhœ, mari.
H mbùlh, fermer. a pûlh, forêt.
CE, qui bref, représente exactement le son de e dans le, que
(thœlhcênzœ t pr. theuleunzeu, bartavelle), et long, celui d'ew
dans peur [cêçtœ, pr. eùchteu, il est), a quelquefois, dans ce
dernier cas et selon la prononciation de certaines contrées, un son
emphatique, qui le rapproche d'ai dans chair, p. e. : béera, pr.
pr< sque baira, je fis; c'est le \ de Hahn. Cette voyelle, non accen-
tuée, esl souvent élidée dans le corps des mots, et plus fréquem-
ment à la fin, dans les inflexions grammaticales surtout : kyô,
kçtoû el kçoû, pour kœyô, kœçtoû; dit', ditam1 = dltœ, dîtœnœ, doûkel'
= doûketœ, etc., etc. C'est affaire d'euphonie et de prononciation
rapide ou posée. Yov. aussi plus loin sous h.
III. L'albanais ne parait pas posséder de vraie diphthongue
— 180 —
car les voyelles, quoique accumulées, conservent leur son distinct,
otia, p. ex., forme deux syllabes ou-a : moi'ta, moi. On ne peut
non plus donner le nom de diphthongue à la combinaison de la
semi- voyelle ou palatale y avec les voyelles, comme dans :
ya yàm, je suis. ay vày, pr. vaille, huile.
ye yê, tu es. ey préy, pr. preille, par.
yœ gôyœ, bouche, pr. gô-ïeu. œy bèey, pr. beuille, je fais.
yi yini, vous êtes. iy piy, pr. pille, je bois.
yo yô, non. oy rhôy (rliofï), je vis.
you y oûve, vous. ouy kouytônem, je pense.
ijtt kyûç, comment. uy kûy, celui-ci.
Il faut remarquer à ce propos que, dans les verbes, les groupes
ai, ûi, bi, qui sont le résultat d'une inflexion, se prononcent en une
syllabe, comme s'ils étaient écrits ay, uy, oy, ex. : mbd-ita, je
tiens, mbrû-ita, j'ai pétri, psô-i, il apprit, pr. mbaïta, mbruïta,
pso-ï. A la fin des monosyllabes kiïy, tîy, piy, etc., y s'entend à
peine. On a aussi une grande difficulté à distinguer i de y, entre
deux voyelles, et on hésite s'il faut écrire didlyœ, midlytœ, ou
dydlyœ, mydlytœ, etc.
Y s'ajoute à la plupart des consonnes qui, même alors (comme
en français i dans vieux, mieux, etc.), ne forment qu'une syllabe
avec la voyelle suivante : ryèrhœ, belle-mère, myèrhœ, malheu-
reux, etc.
IV. Consonnes. — Elles ne sont jamais muettes, et ont un son
invariable, ky excepté.
G reste toujours dur : gétjœ, pr. guéguen, guégue. — Le son
de y grec (qui est, on le sait, à peu près celui du ghaïn arabe),
parait n'exister que dans l'albanais-italien, p. e. : pougdre, pr.
poughdre, conte, fable.
Gy se prononce comme gui dans figuier, ex. : gyd, la chasse,
gyéla, je trouvai, gyoûmœ, sommeil, pr. guia, guiéta, guioumeu.
// est la h aspirée française, mais articulée plus fortement,
comme dans l'anglais home, là où toutefois on la prononce, car
à Pœrmét on l'entend à peine; à Fyéri et dans ie nord c'est tout
le contraire, et là on ajoute même ce son à des mots comme
lidrk, arc (arcus), qui ne devraient pas l'avoir. A l'exemple de
— 181 —
Kristoforidis , je n'ai pas admis dans l'alphabet le y. grec, dont
le son n'existe pas '.
// sort à distinguer dos homophones, comme àp donner, et
hàp ouvrir, a ou bien, et ftrfje mange.
Le rejet définitif de // a amené la contraction do plusieurs
mots, où il était suivi de œ, ex. : prèrœ ou préhterœ tablier, lyélœ,
de lyéhœtœ léger, vête, de vtftœhe individu, etc.
./ esl fort rare, ex. ; vrâjœtœ dur; il se rencontre surtout dans
les mots pris du turc, comme ridjd prière, etc. Quelquefois il
représente un ç adouci, comme jijœbànœ pour çkœbbnœ, aigle.
A"// rappelle ordinairement, mais avec une articulation bien
plus marquée, la prononciation du k grec devant ai, s, r, u, ox. :
xupioç, xévrpov, mais assez souvent, quoique facultativement, il
me semble.il se rapproche du son de tch adouci (ci italien, c serbe
ei polonais); ainsi kyènhy, agneau, se prononce presque comme
tchèntch, et kyarœ, qui a pleure, ciare en italien.
Lh et ///. — L française parait ne pas exister en albanais 2,
des deux sons qui y correspondent, /// et ly, l'un, lh, est beaucoup
plus dur, et l'autre, ly, plus doux; lh ou / gutturo-palatale, se
prononce en portant la langue vers la racine dos dents supé-
rieures avec un gonflement du gosier; ly, en l'abaissant sur les
dents inférieures; elles sont représentées en polonais et en russe
par / et li: ly équivaut aussi à l'italien gV et se rapproche de
li dans lion, ex. : ûlh étoile ; myalytœ miel, kdly cheval, qui se
transcriraient en italien mjagl'te, cagT. — L'y contenu dans ly
subsiste quelquefois seul, ainsi il y on a qui disent fyéta au lieu
de flyéta, je dormis, etc.
iVne se rencontre que devant g et /., et a le son gutturo-nasal
1. Au moins en Epire, Camarda l'admet sous ses deux formes, dure et
molle (ex. x*?i;, x*î?)j tandis qu'il rejette //. 11 faut convenu' que L'aspiration,
quand elle est très-forte, se rapproche de la gutturale, et pour mon compte
j'ai été plus d'une fois dans le doute.
2. Cependant j'avoue que ma certitude à cet égard n'est pas absolue.
Quand on me dictait, il me fallait souvent demander quelle était la qualité de
17 entendue (de même pour r et rh), tandis que souvent aussi je discernais
parfaitement Les sons décrits au texte. Enfin dans le son rendu par ly, on
dirait parfois qu'il y aurait a distinguer une / molle et une l suivie d'un i.
comme dans Lièvre (que les Champenois prononcent yeuvre). C'est ce qu'in-
dique aussi la forme fijéla, je dormis, pour flyéla, où la semi-voyelle seule
conservée.
— 182 —
du y grec en pareille circonstance, ex. : âyxaXvi, à peu près comme
en français dans congre, sanglier, ex. : kcêiigœ chanson, pr.
keung-gueu. Au commencement des mots et après l'augment du
passif, n et ;/ conservent leur son naturel : ngd de, ngàp rassasier,
oungop il se rassasia, pr. n-ga, n-goppe, ou-n-goppe.
JV est le n espagnol (ex. : doua), équivalant au français gn
dans vigne ex. : etnje viens, ùœ un, pron. vigne, gneu dans har-
gneux.
/{ est vibrant et prononcé avec la pointe de la langue, comme
en grec.
l\h est le r français, mais plus fortement articulé; à Pœrmét
il est à peine sensihle pour l'oreille non exercée, ex. : drœ noyer,
drhœ champ, rouan garder, rhoûan raser.
.S reste toujours dur, ex. : sàs achever, ces acheter, pr.
sôsse, chésse.
Ç a reçu arbitrairement la valeur de ch français, ex. : çkyip^
albanais, ndriiçk, rouiller, pr. chkipe, ndruchke.
V. Groupes de consonnes1. — Initiales : dzbr, mbr, ndr, ngr,
fr, vr, pr, çkr, çtr, prh (pœrh), thrh (thœrh), nd, ng, ngy, mb,
ndz, dzb, dzbly, ps, mps, ft, fç, pç, çp, tçk, gdh, ngclh, ply, plh
(peelb), ps, kly. klb (kœlh), kth (kœth).
Finales : rk, rth, lhk, ps, nt, çk, et2.
Le caprice individuel supprime ou ajoute souvent quelques-
unes de ces lettres, et Ton dit aussi bien zb, m et n quedzb, mb et
nd, ex. : dzbrés et zbrés descendre, tnbœ et mœ dans, ndœnœ et
nœnœ sons, ngd et gd de, ç et le. J'ai même entendu, quoique plus
rarement, mbrdenda et ndigyàn (aussi ngyàn), pour brténda, digifoh.
Voy. §109. .
1. Chaque peuple affectionne certains sons, en outre il assigne à ceux-là
ou a d'autres des places particulières dans les mots, et enfin il les rapproche
ou les accumule en groupes qui, pour un étranger, sont aussi peu harmo-
nieux qu'ils deviennent difficiles à prononcer. Ainsi les Allemands, à qui
le* langues slaves paraissent dures, ont des mots comme Artzt, Pfropf,
Pfretschner (nom propre), qui ne peuvent charmer qu'une oreille tudesque.
Voila pourquoi j'ai rassemblé ici les groupes d'articulations qui plaisent
aux Albanais.
2. lit, £, ne se trouve que dans des mots pris du grec.
— 183 —
VI. Division îles consonnes.
a \ muettes :
gutturales :
k, ky. g, gy (gh, kh).
dentales :
<1, dû, t, th.
labi.tb'- :
b, p, v, f, m.
/m palatales :
y, j, C, tç.
c) nasales :
n, û, fi.
i) sifflantes :
s, tS, Z.
e) liquides :
lh, ly (1?), r, rh.
/ ) aspirée :
h.
ftm. — Ky, dans sa seconde prononciation de tch adouci
ribe), pourrait être rangé parmi les palatales.
MI. Élision, — Épenthèse. — Contraction. — Incorporation.
Apophonie. — Permutation euphonique des consonnes.
1. Les voyelles i, ou, a, ija de l'aspect déterminé des noms
s'élident dans la prononciation, devant le prépositif i, e, ex. :
tliiilif = diàlyi, i nitith, le grand garçon, tçoûp* = tçoûpa, e mddhe,
ande fille, nous' — noûsija c boûkourœ, la belle fiancée.
.1 et œ initiales s'élident quelquefois dans les pronoms Qldb,
ahi, atô, et dans œçtœ, est, ex. : me 'ta, avec eux, hoû 'çtœ? où
est-il?
On dit toujours, et il faut écrire, m'i, nie, pour mo'j i, nncè e,
dans 1rs comparatifs (41); ta>, que, perd aussi sa voyelle devant
les pronoms i, ou; il en est quelquefois de même, devant diverses
voyelles, de tœ, prépositif et pronom, de mœ, pronom, et de nœ,
un. On dit par exception s' (sœ) Cèmœsœ, datif do e'mœ ou cèmœ,
mère, zde n (ndœ) gàyœ, mentionner, mb'-af-dn' = mbœaldb <inte,
de ce côté-là. à (nCè) a rfa, un ou deux, etc.
Dans les désinences nominales et verbales œ est si souvent
Bupprimé (2), qu'il ne parait pas toujours nécessaire de le rem-
placer par l'apostrophe. — A Pœrmét cette suppression est moins
fréquente qu'à Fyéri; dans le guégue et l'albanais-italien elle
paraît être de règle, ce qui efface dans une grande mesure la dis-
tinction des noms masculins et féminins (12).
2. A l'ace, sing. des noms et aux 2e et 3e pers. pi. de l'aoriste
— 184 —
des verbes, t et n tombent souvent : t devant n et t, ex. : mbrê-nœ
= mbrél(t)nœ, le roi ; gyét-œ = gye't-tœ, vous trouvâtes (Kristoforidis
écrit les deux t), gyé-nœ = gyct-nœ ils trouvèrent, et n après une
liquide et une dentale, ex. : doûalhœ = doûalhnœ ils sortirent
fàly(n)œ, ils parlèrent; vcénd-œ = r(énd(i)nœ^ ace. , le lieu
(18 ; 70).
3. L'albanais ne redoute pas le concours des voyelles, cepen-
dant dans certaines inflexions il y a intercalation d'une consonne :
?/, r, w, n, A, pour empêcher l'hiatus, ex. : gyd-y-a la chasse,
moulhî-r-i le moulin, lyd-v-a, lyd-v-c, je lavai, tu lavas (lyd-ou il
lava); rû-r-a, rû-r-e, rû-r-i, je suis, tu es, il est, entré; bœ-n-em
ou boè-h-em, je deviens, zi-h-em et zi-r-em, je suis pris, etc.
4. La principale crase affecte le pronom accus, e, lui, elle,
à savoir : 1° Quand il est précédé des monosyllabes mœ, à moi,
/œ, à toi; que, ou, à eux, leur, Yœ et Ye se fondent alors en un a,
ex. : fa (tœ-e) mârhtç, que tu le prennes; de même nœm-a pour
nœ-mœ-e, donne-le-moi ; 2° Après le pronom i, à lui, à elle, les
deux mots n'en forment qu'un seul dans la prononciation, y a :
tœ çô môs ya (i é) ndzierh, que je voie si je ne puis le lui ôter. Cette
seconde contraction se rencontre aussi après l'impératif, ex. :
hœrkô-ya (i e), demande-la-lui. Pour plus de clarté, partout où
c'est possible, j'écris séparément fa, i a, ou a.
Par exception, le pr. pi. i, eux, elles, se change en a : 1° après
i, dat. sing., ex. : i zvéçi rôbatœ..., edhé ia (=i i) véçi Elyeazdrit,
Kr., il lui ôta les habits, et les vêtit à, en revêtit, Eléazar ; 2° après
om, leur : oûa (= ou i) bœri mbdrœ gijithœ poûnœtœ, Kr, il leur
rendit prospères toutes les affaires.
On dit zotœrôte ta seigneurie (y âçévreta ou &ùysvei« crou), au
lieu de zotœria ijôte.
Plusieurs mots, des adverbes, ont en outre subi des syncopes
considérables, comme aère alors, pour aîœ-hérœ cette fois-là,
pastdy ensuite, de pas anddyoe, prdnœ, de pœr dnœ, etc. Voy. aussi
§ 2 sous h.
5. La 2e pers. plur. de l'impératif offre une trace d'incorpo-
ration, c'est-à-dire que le pronom régime y est quelquefois inséré
entre le radical et la désinence, ex. : lyimni = lyi-mœ-ni— lyini-
— 185 —
mu\ laissez-moi, primœni pour pritni-mœ, attendez-moi, hjoût-i-ou
= lyoûtou-i Kr, supplie-le.
G. Apophonlc. L'apophonie ou mutation de la voyelle radi-
cale, joue un certain rôle dans la grammaire albanaise.
1° Le pluriel des noms y est sujet, mais dans un trop petit
nombre de cas pour que le phénomène n'y soit pas regardé
comme une irrégularité, laquelle est parfois accompagnée de
deux autres : le changement de désinence et la transposition de
l'accent. Voy. ci-dessous § 27, 4°.
2e Elle caractérise diverses classes de verbes qui, s'ils étaient
plus nombreux, pourraient être comparés à la conjugaison forte
du grec et des langues teutoniques. Voy. § 74-77, ^), 86 et 89.
0 subit une modification particulière, il s'allonge quelquefois
en oi'ia. Voy. 79 et 82, V. Voy. aussi une permutation analogue
iW± voyelles e et de au § 82, II.
7. L'albanais a (comme le bulgare et le grec) une tendance
à renforcer le son des consonnes douces finales, mais celles-ci
reprennent leur son naturel lorsqu'elles viennent à être suivies
d'une désinence commençant par une voyelle. C'est le cas pour :
// qui devient /), ex. : plyoûinp, plomb, plyoûmbi, le plomb.
d — t — vdènt-di1, lieu.
dh — th — ////M, je lie, lyidha,']Q liai.
g — k — çtàk-gou, sureau.
s — z — lyis-zi, chêne.
Au contraire drk-ou, arc (arcus), poûlh, je baise, poûtha, je
baisai, etc.
lieni. — L'analogie latine dans plyoï'tmp-bi, plumbus, hôrp-bi,
corpus, et réciproquement dans àrk-ou, arcus, mik-ou, ami-
cus, etc., montre bien que la règle doit être formulée comme
qous l'avons fait.
1. Vœnt-di, c'est-à-dire que vœnt fait à l'aspect déterminé vœndi (9, 11;
7. vu). Cette manière abrégée de s'exprimer sera désormais employée toutes
tes fois que les noms devront être cites dans les deux aspects; ainsi blyètœ-a
signifiera que l'aspect dét. de blyétœ estblyctn; lyoâmœ i, que lyoûmœ fait au
det. lyoùmi, çtôk, çtôgou, etc.
— 186 —
K s'adoucit tantôt en /.//, tantôt en gy ; ex. : çtbk, sureau, pi.
çtbgye; mile, ami, pi. miky; dyék, brûler, dbgya,)& brûlai; rdcï.ourœ,
mort, vdikya, je mourus.
Voy. aussi au § 99, les changements ou suppressions qu'amè-
nent, dans les consonnes initiales, l'adjonction de préfixes ver-
bales, comme ngarkèn, charger (ital. carico), et tç-harhàn,
décharger, ngrin geler et tç-grin dégeler, mboulybn couvrir et
dz-boulyàn découvrir, lyith lier et z-gyith délier, etc.
II. DE LACCENT ET DE LA QUANTITÉ.
VIII. — I. Toute syllabe peut être affectée de Vaccent, et celui-
ci reste invariable à travers les flexions grammaticales, ainsi fçàt,
village, gen. et ace. fçiiiit , fçdlinœ , pi. fçdtœratœ; doûkem je
parais, doûkeçinœ ils paraissaient, oudoûk il a paru, etc. Par deux
de ces exemples on voit que, à la différence de ce qui a lieu en
grec, une syllabe accentuée peut être suivie de trois autres.
La seule exception au principe d'immutabilité de l'accent se
trouve dans les pluriels anomaux de quelques substantifs, comme
gyerpin, nèrœz, pi. de gydrpœrœ serpent, ïïeri homme, etc.
La dérivation des mots entraine aussi le transport de l'accent
de la syllabe radicale sur le suffixe, comme ditourî science,
grarœriçt féminin, pounbn travailler, de ditourœ savant, grâ
femme, poûnœ ouvrage; presque tous les mots oxytons, s'ils ne
sont pas pris d'une langue étrangère, sont des dérivés.
Rem. 1. — Un assez grand nombre de mots, appartenant à
diverses parties du discours, et même polysyllabiques, sont
privés d'accent, encore qu'ils ne puissent toujours être considérés
comme enclitiques en proclitiques. Ce sont :
L'article prépositif et le pronom attributif;
Les formes brèves et obliques du pronom personnel : mœ, tœ,
e, ■/, ou; l'adjectif possessif précédant le nom (56); le pron. indé-
fini se-tç; le relatif Av/œ;
Les prépositions : mbœ, ndœ^ ndœr, ndœnœ, ndœpœr, mbi, pœr,
pœr-nœ, pœ, te, tek, me;
Les particules douke, tuk;
Les conjonctions /œ, hyce, se, si (se-sî), ndonœse, e (j'accentue
celle-ci, pour la distinguer de l'article et du pronom identiques),
œ (ou bien), kour, sikotirse, Kr.
— 187 —
lietii. 2. — Les mots composés n'ont qu'un accent, qui en
frappe le dernier élément; dans les numératifs composés l'accent
secondaire du premier mot est assez marqué, ex. : tétœ-mbœ-
dhyétœ, quatre-vingts.
2, La quantité îles syllabes albanaises me semble souvent
douteus ■, c'est-à-dire intermédiaire entre une longueur et une
brièveté décidées,
L'accession des désinences tend en général à allonger les
monosyllabe s, comme dans l'exemple cité ci-dessus de fçàt, gen.
fçdlit : il en est de même de bœnt, je lis, à l'égard de bdkn, je fais.
11 y a cependant bien des exceptions.
Le contraire arrive lorsque l'accent est transporté sur une
syllabe de dérivation, ainsi le premier œ de rcèndœ pesant, s'abrège
dans rcëndàn, peser. La suppression d'une voyelle finale a aussi
pour effet d'abréger la syllabe persistante, dit' se prononce plus
bref que rffrœjour, boùk' que boûl.œ pain, etc.
Dans les verbes si nombreux en on, Yo de cette désinence est
tantôt bref (an; un, b'i, etc.), long (ô de l'impératif) et douteux
(6va, 6rc, etc. i .
La remarque la plus importante, c'est que la syllabe accentuée
n'est pas uécessairement longue pour cela, ainsi dura la main,
gyéndenœ ils se trouvent. Souvent, si elle semble telle, ce n'est que
relativement aux autres ou par position, et non point par la qua-
lité primitive de la voyelle. Il convient cependant d'observer qu'il
n'y a jamais plus d'une syllabe longue dans un mot, et que cette
syllabe est celle qui porte l'accent.
DEUXIEME SECTION. — LEXIOLOGIE.
I. NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
IX. — 1. Il y a en albanais deux nombres, le singulier et. le
pluriel, et deux genres, le masculin et le féminin. Il est incertain
si le neutre existe l.
Les -j'iires ont pour caractéristique en général: 1° le mas-
culin, une consonne, les voyelles », oûa, <r} très-rarement a et o;
2° le féminin, », e, î, très-rarement a, si ce n'est au déterminé,
1. Voy. l'Appendice, n° 1.
— 188 —
eto. — Si le neutre est admis, les syllabes œ, tœ, le caractérise-
raient exclusivement.
2. La déclinaison a deux aspects l différents : le détermine,
qui correspond en général au nom français accompagné de l'ar-
ticle défini «le, la», et l'indéterminé qui représente le nom fran-
çais dépourvu de ce même article, p. ex. : mih-ou l'ami, mile, nœ
mik, ami, un ami. Sur l'emploi de ces aspects, voy. §§ 113 et seq.
3. Les cas sont, au moins dans l'aspect déterminé, au nombre
de cinq : nominatif, génitif, accusatif, ablatif et locatif.
Le nominatif sert aussi pour le vocatif, qui est d'ordinaire
précédé des exclamations o ou moi/; o s'ajoute aussi, surtout en
poésie, au mot, il prend alors l'accent et devient long : o birbily é
birbilyôl ch., ô rossignol!
De même le génitif correspond aussi au datif, ainsi groûasœ
signifie également de la femme et à la femme, grâvet des femmes
et aux femmes 2.
4. Quant aux deux derniers cas, lesquels sont presque tombés
en désuétude dans l'Epire méridional, il faut remarquer :
1° L'ablatif est remplacé au singulier par le génitif, dont il a
le plus souvent le sens, même au pluriel; il s'emploie ou seul,
comme complément d'un nom (126) ou d'un verbe, ou précédé
d'une préposition 3.
Rem. — Les noms féminins en œ et e ont au singulier un
ablatif distinct, c'est le génitif indéterminé suivi d'un t, ex. :
gètset, indét. préij gàtsat, dét. (gbtsœ, jeune fille), Krist., Abécédaire
guègue, p. G. — Je révoquerais en doute gètset, ind., le t étant
toujours le signe de la détermination.
2° Le locatif est toujours précédé de certaines prépositions,
1. Aspect, terme que j'emprunte à la grammaire slave (vid). Dans l'an-
cien slavon et en serbe, Y adjectif subit un changement de désinence, ou
d'accentuation, avec modification correspondante du sens; l'adjectif allemand
offre aussi quelque chose d'analogue à ce qui a lieu en albanais, on dit « der
gute Wein et ein guter Wein. » D'un autre côté le roumain et le bulgare
postposent l'article défini, ainsi que les langues Scandinaves.
2. Le grec vulgaire et le bulgare n'ont aussi qu'une même forme pour le
génitif et le datif: Toîi iratSioù, de l'enfant, à l'enfant.
3. Selon Hahn il n'existerait qu'à l'indéterminé, mais Krist. en fait un
usage très-fréquent, au moins dans le sens déterminé, comme : e ngyâlhi
prèy tœ vdëkouriç, il le ressuscita d'entre les morts. Tous les auteurs admettent
ce cas; dans mes textes il ne s'en rencontre que deux exemples.
— 189 —
celles qui signifient dans, sur, c'est-à-dire un rapport de lieu,
d'où le nom que j'ai adopté; il n'a de désinence spéciale qu'au
singulier déterminé et là même où il est en usage, l'emploi en
parait arbitraire. Dans mes textes, il est, à très-peu d'exceptions
près, remplacé par l'accusatif indéterminé. Il parait à propos
cependant de l'admettre dans les paradigmes, en en fournissant,
autant que possible, des exemples l.
La déclinaison est la même pour les substantifs et pour les
adjectifs de tout genre; elle ne s'éloigne de ce type qu'à l'égard
t\i<^ pronoms personnels et démonstratifs.
11 y a des circonstances d'ailleurs où, selon les lois de la
grammaire, l'un et l'autre mot ne subissent point la variation
des cas.
II. — DU SUBSTANTIF.
X. — 1° Les déclinaisons sont au nombre de trois; elles se
distinguent respectivement par la désinence du génitif singulier
de l'aspect déterminé, à savoir :
lre décl. Noms fém. et masc. gén. sing. — sœ.
2e — Noms masc. — it.
3e — Noms masc. — out.
Il ny a qu'une désinence : nœ, pour l'accusatif sing. dét. des
trois déclinaisons 2.
Le nominatif et l'accusatif du pluriel sont toujours sembla-
bles. — Le génitif-datif n'a non plus, à ce nombre, qu'une dési-
i. Il commence à paraître dans ceux de mes textes qui viennent de
Fyèri. Il y en a, je les ai comptés, neuf exemples, tous, sauf deux exceptions,
de noms féminins, et dans la même phrase il m'a été dicté nœ dùroet (loc.)
et nœ dàrœ (ace. ind.), avec le même sens de « dans la main ». Rada, qui
pourtant n'en donne que des paradigmes incomplets dit à ce propos, gramm.,
p. 24 : <( Questo caso è dalle viscère délia lingua, che rimarrebbe deformata
se alla preposizione ndœ si desse invece l'accusativo. » (C'est ce qui arrive
pourtant presque toujours).» Il ajoute : « Questa forma del nome è sfuggita
al dotto Camarda, il quale, dove le s'imbatte, corregge, come nel verso, etc.
— Veramente questo caso non fù conosciuto ne anche dal P. da Lecce. »
'-i. Cf. le v de la déclinaison grecque dans àgupo-v, >.oy.-v.
— 100 —
nence, ve-t, et plus rarement mais à volonté, après une consonne,
dét. et, ex. : moûayvet et moûayet, kyénœvet et kyènet.
De même pour le locatif, caractérisé partout par t, et l'ablatif
pluriel, caractérisé par ç *; quant à la désinence et du sing.,
voy. ci-dessus, §9.
Pluriel des noms. — Le pluriel des noms offre plusieurs singu-
larités.
1° Tantôt il est semblable au singulier, tantôt il a une dési-
nence particulière;
2° Cette désinence est généralement la même (à) pour le
masculin et le féminin, au moins dans les noms finissant par une
consonne ou par œ;
3° Dans les deux genres elle est parfois renforcée par le
suffixe secondaire, r ou œr (13; 19);
4° Excepté dans des cas assez rares, la forme du pluriel ne
peut être déduite du singulier.
Ces exceptions sont :
Noms fém. en î, pi. î.
— masc. — «ira, — ■ e, ex. : gœzim-e.
— — — Ut, — y, je, ex. : ûlh, p. ûy, ûye.
— — — dr, târ, — œ.
— — — ois, — i ou a.
lre déclinaison.
XL Elle comprend tous les féminins et un petit nombre de
masculins; le thème est toujours terminé par une voyelle.
A. Noms féminins.
XII. Noms en œ, remplacé par a au nomin. déterminé : bhjétœ
abeille, blyéta l'abeille.
1. Rossi, ç et ci.
191 —
ASPECT INDÉTERMINÉ.
ASPECT DETERMINE.
Singulier :
N. blyétœ, abeille.
V. o blyétœ, ô abeille.
G. Ab. blyét-e, d'abeille.
D. blyét-e, à (une; abeille.
A.C. blyétœ, abeille.
Loc. (remplacé par l'accus.)
blyét-a, l'abeille,
o blyéta (ime), ù (mon) abeille.
blyétœ-sœ a), de l'abeille.
blyétœ-sœ, à l'abeille.
blyétœ-nœ, l'abeille.
ndœ,mbi, mblyétœ-t, dans, sur,
l'abeille.
N.
blyétœ, abeilles.
V.
o blyétœ, ù abeilles.
G.
blyetœ-ve, d'abeilles.
D.
blyétœ-vejà (des) abeil-
" les.
A.
blyétœ, abeilles.
Ab.
blyétœ-ç, d'abeilles.
Loc.
(remplacé par l'accusatif)
Pluriel :
blyétœ-tœ, les abeilles,
o blyétœ-t'(e mi),ô mes abeilles.
blyétœ-vet, des abeilles.
blyétœ-vet, aux abeilles.
blyétœ-tœ, les abeilles,
bbyétœ-ç, des abeilles.
a) abl. gu. préy blyétet.
XIII. Le pluriel a deux autres formes : 1° \'œ final est cliangé
en a, ex. : màtrœ-a, sœur; pi. ind. mblra, màlru-ve; pi. dét. mbtra-
tœ, màtra-vet, abl. môtra-ç. — Cette forme est au moins aussi
commune que la première, mais l'usage seul peut enseigner celle
que prend chaque substantif; 2° la syllabe ra est ajoutée au
radical: oMhce-a, route; pi. ind. oûdhœ-ra, oûdhœra-ve ; pi. dét.
oûdhœra-tœ, oûdhœra-vet, abl. oûdhœra-ç. Ce pluriel est plus rare,
on ne le rencontre guère que dans :
Poûnœ-a (chose, travail),
Gyélhœ (mets, aliment),
Kârtœ (papier, lettre),
Érœ (vent, air),
Kôhœ (temps),
Voy. aussi S 19.
pi. poûnœra-tœ et poùna-tœ.
— gyélhœra.
— kârtœra.
— érœra.
— kùhœra, et quelques autres.
XIV. Noms en « : les paroxytons changent cette voyelle en ija
— 192 —
14), au nom dét. : noûse, fiancée, noûs-ya *, la fiancée; les oxytons
intercalent un y entre la finale et la désinence : vé œuf, ve'-y-a,
l'œuf; Fatuné, n. pr., Falimê-y-a.
Singulier :
INDÉT.
DÉT.
INDÉT.
DÉT.
N.
noûse,
noûs-ya.
vé (vé),
vé-ya.
G.
noûse-ye,
noûse-sœ.
vé-ye,
vé-sœ.
Ac.
noûse,
noûse-nœ.
vé,
vé-nœ.
Loc.
noûse-t a)
Pluriel :
vé-t b)
N. Ac.
noûse,
noûse-tœ.
vé,
vé-tœ.
G.
noûse-ve,
noûse-vet.
vé-ve,
vé-vet.
Ab.
noûse-c.
noûse-ç.
vé-ç,
vé-ç.
a) ndœ fdkye-t, sur la face; b) ndœ ré-t, dans le nuage, Kr.
XV. Noms eni. Ils sont tous oxytons; Fade l'asp. dét. s'ajoute
immédiatement au radical : dhi, chèvre, dhi-a, la chèvre.
Singulier :
Pluriel :
N.
dhi,
dhi-a.
dhi,
dhi-tœ.
G.
dhi-e.
dhi-sœ.
dhi-ve,
dhi-vet.
Ac.
dhi,
dhi-nœ.
dhi,
dhi-tœ.
Loc.
dhi-t.
Ah.
dhi-ç,
dhi-c.
Les noms, pour la plupart abstraits, en î (100) suivent
ce paradigme, ex. : boukourî-a, la beauté, g. bouhourî-sœ, ac.
boukourt-nœ.
XVI. Quelques noms en a et en o se déclinent comme vé-ya,
p. ex. : gyd-y-a, la chasse, loûro-y-a, la tourterelle.
Singulier :
INDÉT.
DÉT.
INDÉT.
DÉT.
N.
gyâ,
gyâ-ya.
toûro,
toûro-}*a.
G.
gyâ-e,
gyâ-sœ.
tourô-e,
toûro-sœ.
Ac.
gyâ>
gyâ-nœ,
toûro,
toûro-nœ
1. Un i s'entend faiblement avant la désinence ya, et il se peut que j'aie
écrit quelquefois, p. ex. : noàsiya, comme aussi vdèkye-vdékya, et vdêkiye-
vdékiya, la mort, etc.
— 193 —
Pluriel : toûro-tœ, toûro-ve-t, les tourterelles, etc.
De même gycë-ya (on «lit aussi gycë-ri, masc), chose, g. ind.
gyœye, pi. gydk-lœ, yroûa, femme, qui a le pluriel anomal ou con-
tracté :
Indet. Sing, N. Ac. groûa, g. groû-e; pi. grâ, grave.
Dét. — N. groûa-ya, g. groûa-sœ, ac. groûa-nœ.
— PI. N. Ac. grâ-tœ, pi. grâ-vet.
B. — Noms masculins.
XVII. Ils sont en petit nombre, presque tous d'origine étran-
gère, grecque ou latine; terminés en o (ô) non accentué, ils l'al-
longent, au nom. dét. en oua :
Tôsko, n. pr., dét. n. Tôskoua, g. Tôsko-sœ, ac. Tôsko-nœ.
De même MùsLo-Mùshoua, n. pr.,«ôfo (vûto;), le vent du sud,
nùtoun, etc.
Il y en a aussi un ou deux qui suivent la déclinaison féminine
en n'-a, comme gégœ, dét. gc'ga, le Guégue, pi. géga-tœ] dtoe-a, Kr.
(el ntii'-i), père, pi. ritœre, dét. dtwri-lœ.
2e Déclinaison.
Elle ne renferme que des noms masculins, en y comprenant
ceux qui ont pu être réputés neutres (23); le pluriel offre beau-
coup de diversités ou d'anomalies.
XYIII. Noms terminés par une consonne autre que /.■ ou //,
ex. : kyèn, chien, kyèn-i, le chien.
Singulier : Pluriel :
INDÉT. DÉT. INDÉT. DÉT.
N. A. kyèn, kyèn-tœ.
G. kvèn-œ-ve, kyèn-œ-vet ,
kyènet.
Ab. kyèn-ç, kyén-ç.
1 :;
N.
kyèn ,
kyèn-i.
G.
kyèn-i,
kyèn-it.
Ac.
kyèn,
kyèn-i*- nœ
(kyênœ).
kvèn-t.
— 194 —
Hem. 1. — Les noms qui finissent entk,p,s, t , adoucissentjces
lettres, probablement non radicales (§7, vn),en dh, b,z, d; ex.:
Gàrth-gârdhi (haie), lyls-lyizi (arbre, chêne).
Kôrp-kôrbi (corbeau), vcent-vcêndi (lieu, etc.).
2. — L'accus. sing., après les liquides et les dentales, a aussi
les formes trim-nœ (de trnn. pallicare) et kyénœ; ex. :vœnt, dét.
roéndi, lieu, ace. vcènd-i-nœ et vcènd-œ; mbrét-i, roi, ace. mbrét-i-nœ,
mbrét-nœ et mbrê-nœ\ i <it-i, père, ace. t'dtinœ et fdnœ.
3. — De même que kyèn-tœ fait au gén. kyèn-Œ-vet, il y a des
noms qui, au contraire, insèrent la lettre euphonique au nom.,
p. ex. : nèrœz-i-tœ, les hommes, gén. nèrœz-vet.
4. — Le pluriel en œre (voy. ci-après), se décline ainsi, d'après
Krist :
N. Ace. mbrétœre, rois, dét. mbrétœritœ.
G. mbréteeroeyet.
Àbl. mbrëtœriç.
Ex. : biya mbrétœriç, des tilles de rois.
XIX. Pluriel. — Il a plusieurs formes, parmi lesquelles celle
qui est indiquée au paradigme est peut-être la plus rare ; les
autres consistent dans l'adjonction au radical et à tous les cas,
des voyelles a, c, œ, les deux premières tantôt seules, tantôt pré-
cédées de la syllabe œr, comme dans les noms féminins dont
il est parlé au § 13; ex. : trim-i pallicare, vnrh-i tombeau.
gomdr-i âne. .
Pluriel :
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
N Ac. trim-a, G. trim-a-ve. trima-tœ, trima-vet.
vârh-e, vârh-e-ve. vârhe-tœ, vârhe-vet, vârhet.
gomâr-œ, gomâr-œ-ve. gomârœ-tœ, gomârce-vet.
EXEMPLES DE PLURIEL, EN :
1° œra : lyéç-i (laine, cheveux), pi. lyéçœra-tœ et lyéç-tœ.
bàr-i (herbe), bàrcera.
fçàt-i (village), fçâteera.
— 195 —
re : vœnd-i (pays, lieu), vœndœre, vœnde et vœn-
dœra.
pril't (fkrêtre), priftœre.
gyiçt-i doigt), gyiçtœre el gyfçtœra.
kôrp-bi (corbeau), kôrbœre et kôrp-tœ.
Gomme on voit, plusieurs de ces formes peuvent se rencontrer
dans le même substantif.
Les substantifs en Ih changent d'ordinaire cette lettre en y
ou ye :
Délh (veine, nerf), pi. déy-tœ.
Kûylelh (ciel), kyiey et kyielh-tœ.
Ulb (étoile), ûy-tœ, ûlhe-et ùye (Kr.).
Pùlh (forêt), pùy-tœ, pûlhe et pûye.
L'apophonie ou permutation de la voyelle radicale apparaît
dans un certain nombre de thèmes. (Voy. ci-dessous, § 29.)
XX. Noms en â et 6\ ils sont peu nombreux, p. ex. : vœlhd-i,
frère, yatrà-i, médecin (ùxTpo;).
Singulier :
indéterminé. N. A. vœlhâ, g. vœlliâ-i.
déterminé. X. vœlhâ-i, g. vœlhâ-it, ac. vœlhâ-nœ.
Le pluriel est anomal : vœlliézœr; dét. vœlhézœr-e-tœ ou
vœlhézœr-i-tœ, g. vœlhézœr-vet et vœlhézœret.
XXI. Noms en œ (souvent rejeté dans la prononciation), ex. :
bout liw-i, homme (vir), mari.
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
Singulier: N. boûrhœ, boûrh-i.
G. boûrh-i, boûrh-it.
Ac. boûrhœ, boûrh-i-nœ.
Loc. boûrhœ-ta).
Pluriel : boûrha-tœ, boûrha-ve-t, boùrhaç.
a) ndœ lyoûmœt, dans le fleuve, Kr.
— 196 —
Les noms de cette classe ont presque tous le pluriel irrégulier,
comme :
Lyoûmœ-i, fleuve. pi. lyoûmœra et lyoumœn-tœ.
Diâlyœ-i, garçon. dyém (dyélm)-tœ.
Kâlyœ et kâly-i, cheval. koûay-tœ.
Gyârpœrœ, serpent. gyerpœn et gyerpiiï-tœ.
XXII. Noms en oûa, contracté en 6 devant i, ex. : thoûa, ongle,
gén. indic. thé-i.
dét. Sing. N. thô-i, l'ongle, g. thô-it, ac. thoûa-nœ.
PI. N.Ac. thôîï-tœ (thôfïe-tœ, Kr.), g. thôn-œ-vet.
De même proûa, ravin, torrent, kroïia, source, ftoéa, coing.
XXIII. Noms terminés par une voyelle, qui intercalent un r
devant i; ex. : fré, dét. frè-r-i, la bride.
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
Singulier : N. fré. frè-r-i.
G. frè-r-i. frè-r-i t.
Ac. fré. frè-r-inœ et frênœ.
Pluriel : frérœ-tœ et fré-tœ, fréroe-vet.
Plusieurs suivent aussi la 3e déclinaison :
Moulhi-ri et moulhi-ou (moulin), pi. moiilliiiï-tœ.
Oulhi-ri et oulhi-ou (olivier, olive), oulhin-tœ.
Sû-ri et si-ou (œil), sû-tœ.
Bri-r-i et bri-ou (corne), brirce-tœ.
XXIV. A cette déclinaison appartiennent aussi certains noms
dont le véritable caractère a embarrassé les grammairiens, qui y
voient, les uns (Reinhold, Camarda) des noms neutres, les autres
(Hahn) une forme du pluriel usitée au lieu du singulier. La .
question n'est pas encore éclaircie, et il me parait impossible
actuellement de se décider pour l'une ou pour l'autre opinion,
toutes deux étant également contredites en quelque chose par la
— 197 —
construction de ces mots dans le discours '. Quoiqu'il en soit ils
se déclinent certainement comme il suit :
Singulier :
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
X. A.C. oûyœ, eau, de l'eau. oùyœ-tœ (et oûy-i), l'eau.
G. oûy-i, d'eau. oùy-it, de l'eau.
Loc mbi oûyœ-t, Kr. a) sur l'eau.
Pluriel :
N. Ac. oûyœra, eaux. oûyœra-tœ, les eaux.
G. oûyœra-ve. oùyœra-vet.
Ab. oûyœra-ç. oûyœra-ç.
a) ndœ miç-t, krûe-t.
Ex. : nœ kélykye oi'uji (et oûyœ), un verre d'eau; nœkélykeeoûyit,
un verre à eau, pour l'eau; pi oiujœ,']Q bois de l'eau; oûyœtœ e délit,
l'eau de la mer : oûyœratœ e délit, les eaux de la mer ; ncè pœrmbûtœye
oûijœrar, Kr., un déluge d'eaux.
Rem. — On dit aussi, au nominatif, selon la forme ordinaire,
oûy-i, l'eau.
Il faut observer aussi que les noms de ce genre désignent
tous, à l'exception de krûe, tète, une substance divisible en parties
semblables entre elles, c'est-à-dire que ce sont de véritables col-
lectifs; tels sont :
Oùyœ-tœ et oûy-i, pi. oûyœra (eau).
Miç-tœ et miç-i, pi. miçœra (chair, viande;.
Gyâlhpœ-tœ et gyâlhp-i (beurre).
Diâthœ-tœ et diâth-i (fromage).
Vây-tœ et vâv-i i huile).
Groûrœ-tœ et groû-ri (blé).
Troû-tœ, trou-ri et troû-ya (cervelle;.
Lhyâmœ-a et dhyâmœ-tœ, sain-doux, suif, graisse.
Krûe-tœ et krûe-ya (tète).
1. Voy. l'Appendice n° 1.
— 198 —
Voy. ci-dessous, § 42, 5°, pour la déclinaison analogue des
noms verbaux.
3° Déclinaison.
Elle ne comprend aussi que des noms masculins.
XXV. 1° Noms terminés par un /,• : fik-ou, figuier.
Singulier :
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
N. fik, fik-ou.
G. fik-ou. fik-out.
Ac. fik, fik-ou-nœ et fik-nœ.
Loc fik-out a) .
Pluriel :
N. Ac. fiky, fiky-tœ.
G. fiky-œ-ve, fiky-œ-vet.
Ab. fiky-ç. fïky-çb)
n) ndœ bàrkout (conte), dans le ventre; b) zbkyç (Kr.), des
oiseaux.
Le /,' s'adoucit quelquefois au singulier; dans d'autres mots
il subsiste, même au pluriel, ex. :
Zôk, dét. zôg-ou, oiseau, pi. zoky-tœ.
Çtôk-gou, sureau, çtôgye-tœ.
Tôk-gou, tas, monceau, tôgye-tœ.
Çôk-ou, compagnon, çôkœ-tœ.
Oûyk-ou, . loup, oûykœre-tœ.
Les noms en h, presque tous de provenance étrangère, sui-
vent le modèle précédent :
Âh-ou, hêtre, mastih-ou mastic.
Krâhœ-ou, épaule, aile, pi. krâbœ-tœ.
XXVI. 2° Noms terminés par un i : kouçœri-ou, cousin, et ari-
ou, ours.
Singulier :
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
N. kouçœri (ari, etc.), kouçœri-ou (ari-ou, etc.).
— 199 —
G. kouçœrî-ou, kouçœri-out.
A.c. kouçœri, koucœri-nœ.
Loc kouçœri-t*).
a) ndœ pi-f, par la pluie.
Le pluriel a deux formes, la seconde es1 en in et s'applique
cal re autres aux mots turcs :
Pluriel :
INDÉT. DÉT.
N. A.c. kouçœri, kouçœri-tœ.
il. koucœri-ve, kouçœri-vet.
INDÉT. DET.
arin, arin-tœ.
arin-œ-v -. arin-œ-vi t.
De même les mots turcs souvari-ou, cavalier, aktçi-ou, cuisi-
nier, pi. souvarin, àktçin, etc.
XXY1I. Anomalies et particularités des nom*.
1" Noms à double genre, comme gyâ-ya et gyd-ou, la chasse,
gibier, troû-ya, froû-ri ettroût-œ, cervelle;
2° Noms appartenant à deux déclinaisons, connu" >//-n et
si-nu. œil, etc. (23) :
3° Noms à double forme, comme ôuyœtœ e1 owj/ï, l'eau (24) ;
4° Irrégularité du pluriel, soit quant à la désinence, soil
quant à la voyelle ou aux voyelles du radical; on n'en citera que
quelques exemples, en renvoyant pour le reste au lexique. Les
de Ilalm sont assez complètes, mais elles contiennent beau-
coup de mots, dont la forme a été plus haut considérée comme
dière; tels sont les pluriel-, en œra et œre l 13 el 19).
Pluriel :
Ânœ,
vase,
ï\l<r.
Bir-i, fils,
fils.
biy-tœ.
bélier,
Dérœ-a,
porte.
lier.
Diàlyœ-i,
garçon,
dyém (dyélm).
Dôrœ-a.
main.
douar.
Gyérpœrœ-i,
serpent,
'pînetgyerpœîi
— '200 —
>
Groua-ya,
femme,
grâ.
Hoû-r-i,
pal, pieu,
hoûn.
Kâ-ou,
bœuf,
kyé.
Kâlyœ-i,
cheval,
koûay.
Lyœrnœ-i,
aire à battre,
lyœmœfï.
Lyoûmœ-i,
fleuve,
lyomnœn et lyoïi-
mœra.
Nâtoe-a,
nuit,
nétœ, net.
Neri-ou,
homme,
nérœz-i-tœ, gen.-z-
vet.
Pé-r-i,
fil,
péiï-tce.
Péçk-ou,
poisson,
piçk}r-tœ , péçkye,
Kr.
Çi-ou, cî-ri,
pluie,
cira.
Çkœmb-i,
rocher,
çkœmbœn ,-iù, et
çkœmbe, reg. !
Thés-i,
sac,
thâsœ, thasœre.
Véçtœ-i (vœréçtœ, Kr.),
vigne (plantation),
vréçta.
Vœlhâ-i,
frère,
vœlhézœr-i-tœ, gén.
-r-vet.
Âtœ-i et âtœ-a, père, gén. dét. âtit, pi. âtœre, fait au gén. s.
ind. et après un pronom possessif : tut-e't, à ton père.
III. — DE L'ARTICLE INDÉFINI, DE L'ARTICLE PRÉPOSITIF
ET DU CONJONCTIF.
XXVIII. Le numératif indéclinable nœ, un, une, s'emploie
comme l'article indéfini français et pour les deux genres ; nœ
boûrhœ, un homme, nœ groûa, une femme ; le mot tsd (g. disa) y
correspond au pluriel; tsà nèrœz, quelques, des, hommes.
XXIX. Le mot que nous appellerons article prépositif, diffère de
l'article défini du français et des autres langues en ce que, à très-
peu d'exceptions près, il ne s'ajoute point aux substantifs, dont
l'aspect déterminé exprime la signification inhérente h l'article
défini. En outre il se lie également avec les deux aspects des mots
— 201 —
qu'il parait avoir pour véritable office d'accompagner ou de spé-
cifier. Il en résulte qu'en français tantôt il doit se rendre par
l'article défini, et tantôt il ne peut être traduit.
XXX. Ce mot n'est autre qu'un pronom démonstratif, celui
que nous avons qualifié d'attributif (59). En voici le paradigme :
MASCULIN. FÉMININ. NEUTRE.
Singulier, N. i, e, tœ.
G. D. tœ, sœ a) pour tous les genres. .
Ac. tœ, — —
Pluriel pour tous les cas et genres L) tœ.
in Sœ, qui parait dans les pronoms féminins s'ime, n'aie, etc.,
s'emploie aussi au masc. ou au neutre : sœ bdçkou, ensemble, sœ
piri, à force de boire.
b) Kr., abl. sœ.
XXXI. Quelques noms de parente' sont les seuls substantifs pro-
prement dits, qu'on rencontre précédés du prépositif; ils sont
alors à l'aspect déterminé (130, 2°) *; ex. :
Singulier :
MASCULIN. FÉMININ.
N. i çokyi, l'époux (18). e çôkya, l'épouse (14).
G. D. tœ çôkyit. tœ çôkyesœ.
Ac. tœ çôkyinœ. tœ çôkyenœ.
Pluriel :
N. Ac. tœ biytœ, les fils. tœ çôkyetœ, les épouses 2.
G. C. tœ biyvet. tœ çùkyevet.
De même: i âli Cyâti), le père, eèma ou <èma, la mère, i biri,
le fils, e bina, la fille, i vœlhdi, le frère, e inotra, la sœur, i oûngyi,
1. Parce qu'ils indiquent une corrélation, un rapport à une personne
définie, comme du fils au père, de l'épouse à l'époux, etc.
2. P. ex. : de Salomon, lequel k'icle ndœ rtcrpi tœ li çoûmœ bhja mbœrè-
tœriç. Kr.
— '202 —
l'oncle, e èmta. la tante, inipi, le neveu, i dhcèndœri, le gendre, i
koundti, le beau-frère, i kouçouriri, le cousin, et peut-être quelques
autres; mais il y a plusieurs même de ces mots qu'on rencontre
dépourvus d'article. — / zàti, le maître, e zona, la maîtresse,
sont proprement des adjectifs.
XXXII. Le prépositif précède nécessairement :
1° L'adjectif, qualificatif et numéral, à savoir : a) employé
attributivement, ex. œrtœ i mirœ, il est bon; b) emplo}ré substan-
tivement, ce qui s'applique aux participes : nœ i sœmoûrœ, un
malade (42), i psoûari, l'homme instruit, e mira, le bienfait,
[ditœ] c nésœrmya, le (jour du) lendemain ; c) précédant, au positif
et au superlatif, et alors il est déterminé, le nom : emddhya, m'c
mddhya, çtœpî, la grande, la plus grande, maison ; d) suivant un
nom indéterminé : nœ ctœpî e face, tœ) mddhe, une grande maison.
2° Quelques adjectifs pronominaux ou indéfinis, comme i
tœrœ, tout entier, i tilhœ, tel, etc. Voy. § 61.
3° Les noms des jours et de certaines fêtes : e merkoûrœ- a,
mercredi, e krœmte-ya, jour de fête.
4° Les numératifs cardinaux, mis isolément : tœ dûa, les
deux, toutes deux, ou précédant un substantif déterminé : tœkdtœr
déçtœ, les quatre béliers.
5° Les noms abstraits, dérivés des adjectifs: tœ koûkyetœ, la
rougeur, tœ çoûmœtœ, la quantité (42).
6° Les noms verbaux tirés des participes : tœmoûndourœ, action
de vaincre, victoire, det. tœ moûndouritœ, la victoire, tœ fdlya-tœ,
saluts, compliments; hœ tœ. çtutourœ, une poussée, un choc, tœ
çiûtouritœ, l'action de pousser, le choc.
XXXIII. Quand un substantif (nom possédé) en régit un autre
(nom possesseur), celui-ci est au génitif et vient touj ours le der-
nier. Si le premier nom est indéterminé et le possesseur déter-
miné, ils sont liés par le prépositif, qui s'accorde avec le nom
recteur et non avec le régi, ce qu'il faut bien observer, p. e. nœ
ve e (ace. tœ) pôulgœsœ, un œuf de la poule. Ici le prépositif (bien
qu'il ne se traduise pas en français) est en réalité le pronom attri-
butif, l'exemple cité équivalant à « un œuf {celui) de la poule ». Ce
cas est le même que celui de l'adjectif au § 32, d.
Il en est de même quand le nom régi est remplacé par le géni-
— 203 —
tit'ilu pronom de la 3e personne, comme: ndœ ' vcént la' tiy, tœ
tày, tœ tûre, à la place (celle) de lui, (celle) d'elle, (celle) d'eux,
c'est-à-dire, à sa, à leur, place.
XXXIV. Si. à l'inverse, le nom recteur ou le nom qui précède
l'adjectif, sonl à l'asp.dét., alors ils sont liés l'un et l'autre à 1 sur
c implément par un autre petit mot, que j'appellerai, faute de
mieux, le coujonctif, et dont le nominatif d'ailleurs est identique
à celui du prépositif.
MASCULIN FÉMININ.
Singulier y. i, e.
Ci. D. manque.
Ac. e.
Pluriel N. Àc. e.
XXXV. Enfin si les deux noms sont indéterminés, tout signe
de liaison disparaît, p. e, ncé vé, tsâ vé, poûlye, un œuf, des œufs,
di1 poule ; figoûre nèrœziç, é çtézœç, Kr, des figures d'hommes et
d'animaux.
Ici le nom au génitif ou ablatif, équivaut à un adjectif, vov.
113,6°.
XXXVI. Pour plus de clarté il est nécessaire de donner ici un
mple des deux principales constructions du substantif, on
trouvera plus loin ce qui concerne l'adjectif et le pronom.
1" Nom dét., en régissant un autr ■ é ; nom dét.
Singulier :
N. briri - i lyopœsœ (kâout), la corne de la vache (du bœuf).
<i. brfril lyôpœsœ, de, à, la corne de la vache.
A.c. brinœ e lyôpœsœ, la corne de la vach \
Pluriel :
y. Ac. brirœtœ e Iyôpo
(kàout), les cornes de la vache (du bœuf).
i La préposition ndœ veut, comme mbœ et quelques autres, l'accusatif
indéterminé, autrement il faudrait ndœ voèndinœ c tiy, etc.
2. Dans la prononciation courante, bnr i, brtrœt' e, lyôpœsœ, flijW c
ijfizt.
kiO'i
G. brirœvet lyopœsœ,
des, aux, cornes de la vache.
Singulier :
N. briri i lyùpœvet (kyévet), la corne des vaches (des bœufs)
G. bririt lyôpœvet, de, à, la corne des vaches.
Ac. brinœ e lyôpœvet, la corne des vaches.
Pluriel :
N. Ac. brirœtœ e lyùpœvet,
G. brirœvet lyùpœvet,
les cornes des vaches.
des, aux, cornes des vaches.
De même, le nom au nominatif étant du féminin, flyc'ta e
lijizi, e ddrdhœsœ, la feuille du chêne, du poirier, etc.
2° Nom indét., régissant un nom dét. (33).
S1NG. FEM.
N. nœ mâyœ e mâlyit,
G. D. nœ mâye tœ »
Ac. nœ mâyœ tœ »
ndœ mâyœ tœ »
Pluriel :
N. maya tœ mâlyit,
G. D. mâyavet »
Ac. maya tœ »
mbœ maya tœ mâ-
lyit (tœ mâlyevet),
une cime de la montagne,
de, à une cime
une cime
sur la cime
des cimes de la montagne.
de, à des, cimes »
des cimes de »
sur les cimes de la montagne,
(des montagnes.)
On dirait de même, le nom au nominatif étant du masc, p. e.
nœ lyîs i pûlhit, un chêne de la forêt, gen. nœ Ujizi tœ p., ac. nœ
lyis tœ p.
Rem. 1. Le génitif manque, c'est-à-dire que lorsqu'un nom
dépend d'un autre nom au génitif, ils ne sont pas unis, peut-être
par motif d'euphonie, par le signe de possession (conjonctif),
lequel suit seulement le nom au nominatif et à l'accusatif, ex. :
kûy gydkou œçtœ i koûky si gyàkou i fdkyevet tçoûpœsœ mbrétit ngd
— '205 —
hina l, ce sang est rouge comme le sang «les joues de la fille du
roi de la Chine.
Rem. 2. Lorsqu'au lieu d'un substantif régi, il yen a plusieurs
[régime complexe), le conjonctif (e) est remplacé par le pronom
attributif, ex. : î dlui hâpsetœ e kasélhavet alité tœ rdftevet edhë tœ
dolhâpevet, il lui donna les clefs des coffres et celles des armoires
et celles des placards. De même si le nom possédé a un adjectif
pour complément, ex. : kyimef e bârdha tœ çœrbœtôrit fût, âtit f'
imœ, Kr., les cheveux blancs, ceux de ton serviteur, mon père.
IV. — DE L'ADJECTIF.
XXXVII. Les mêmes accidents grammaticaux sont communs
au substantif et à l'adjectif; il y a des cas pourtant où ce dernier
ne se décline pas, mais ce qui le caractérise avant tout, c'est d'être
toujours précédé d'un article , dans l'un comme dans l'autre
aspect -\— Font exception les mots en -ici, fém. içte, ayant le plus
souvent un caractère adverbial, et qui, même comme adjectifs,
se construisent sans article, p. e. roba grarœricte, des habits de
femme (105) 3, et les adjectifs composés (112).
XXXVIII. Les adjectifs sont terminés par une consonne ou
par la voyelle ce.
Parmi les premiers, on peut remarquer ceux dont la consonne
finale est un m; tirés presque tous des prépositions et des adver-
bes (105), comme sipœrm supérieur (sipœr, en haut), pœrtpym situé
du côté opposé (téi/e, pœrtéye, au-delà), et ceux en tœ, dérivés
surtout d'un nom de matière (105), comme (joûv-tœ de pierre,
kékour-tœ, de fer.
1. Dans ce dernier mot le génitif est remplacé par le nomin. dét. avec la
préposition nr/à.
2. Si, ici et au dictionnaire, le prépositif est omis, c'est pour la brièveté,
il doit toujours être sous-entendu.
3. Ou encore : vivlyia çkyip ndœ guoâhœ Toskœriçte, me çkxjna Grekiçte, Kr.
livres en langue toske avec caractères grecs.
— 206 —
XXXIX. Féminin et pluriel. Les adjectifs terminés par une con-
sonne, ajoutent au féminin un e, qui est conservé au pluriel, mâth
grand, mâdhe, grande (pi. irr.), mâym, gras, mâyme, grasse, pi.
fém. tœ mâyme, grasses. Excepté lyik-lyigou, méchant, f. lyigœ, et
koûlcy , rouge, f. koûkye, qui forment leur pluriel fém. en a,
comme les adjectifs finissant en œ : tœ lyiga, tœ koûkya.
Ces derniers, ceux en œ, sont de genre commun : i boûkourœ,
e boûkourœ, beau, belle; le plur. masc. dét. remplace quelquefois
œ par i : tœ mîrœtœ et tœ miritœ, les bons, et le pi. fém. toujours
par a : tœ mira, bonne, tœ mîra-tœ, les bonnes.
XL. Sont irréguliers :
Singulier : Pluriel :
MASC. FÉM. MASC. FÉM.
Mâth -dhi (grand) mâdhe-dhya. Mbœdhèn-(in-)tœ mbœdhâ-tœ.
Vôgœlyœ-i (petit) vôgœlyœ-a. Vogéy- (iy) vôgœlya.
Zi-on (noir) zézee-a. Zés , zéz-i-tee zéza.
et zés-tee
Kéky-i (mauvais) kékve-a. Kekyin kekyia.
On dit aussi : m. mœdhèn, mœdhin, et f. mœdhâ.
Ri, jeune, nouveau, qui avec zi, noir, est le seul adjectif ter-
miné par une autre voyelle que œ, est régulier : sg. i ri-ou, e rc-
ya, pi. m. tœ rî-tœ, f. tœ ré-lœ. (Fy. tœ réa-tœ).
XI A. Comparatif ? et superlatif '. Ils s'expriment au moyen de
l'adverbe mtis, plus, dont la voyelle est toujours élidée devant
l'article, ex. : m'i mâth, plus grand, m'e mâdhe, plus grande;
la forme déterminée, représente le superlatif relatif: m'i mâ-
dhi le plus grand, m'e mâdhya la plus grande. Le superlatif absolu
est marqué par l'adverbe çoûmœ beaucoup, fort, très : çoûmœ i
boûkourœ très-beau, e boûkourœ çoûmœ fort belle, fort, fort, sert au
même usage.
Déclinaison.
XLII. Les adjectifs, dans le cas assez rare où ils sont placés
avant le substantif, et lorsqu'ils sont construits seuls, comme
sujet ou régime, se déclinent comme les substantifs déterminés
— 207 —
Ion la finale, les masculins sur les 2° et 31' déclinaisons, les
féminins sur la 1™.
i, e, sœmoûrœj malade.
Singulier :
MASCULIN.
N. i sœmoûri, le malade
('. . to sœmoûrit.
Ac. tœ sœmoûrinœ.
N. Ac. tœ sœmoûrœtœ,
tœ sœmoûritœ.
G. tœ sœmoûrœvet.
Ab. tœ sœmoûriç a).
1 ! MIN IX.
emoûra, la malade.
tœ sœmoûrœsœ.
tœ sœmoûrœnœ.
Pluriel :
tœ sœmoûratœ b).
tœ sœmoiiravct.
tœ sœmoûrac.
u) Préy sœ vdékouriç, Kr., d'entre les morts.//; Tœ dhœmbou-
ratœ, les souffrances.
2° i lyik, e ljîgœ, méchant, e.
Singulier :
MASCULIN. FÉMININ.
N. i lyigou, le méchant. e lyiga, la méchante.
G. tœ lyigout. tœ lyigœsœ.
A.C. tœ lyigounœ, tœ lyiknœ. tœ lyigœnœ.
tœ lyigatœ, les méchantes, les
vices, etc.
tœ lyigavet .
Pluriel
N. Ac. tœ lyikytœ.
</. tœ lyigyœvet.
:j° M'i math, m'i mâdhe, plus grand, e.
Singulier :
MASCULIN. FÉMININ.
N. m'i mâdhi, le plus grand. me mâdhya, la plus grande.
— 208 —
G. mœ tœ mâdhit. race tœ mâdhesœ.
Ac. nid'' tœ mâdhinœ, mâdhce. mœ tœ mâdhenœ.
Pluriel :
N. Ac. mœ tœ mbcedhéntce. mœ tœ mbœdhatœ.
G. mœ tœ mbœdliérïœvet. mœ tœ mbœdhâvet.
4°N.ïiœ i sœmoûrœ, un malade, rïœ e sœmoûrœ, une malade.
G. nœ tœ sœmouri. ncétee sœmoûrœ.
Ac. rïœ tœ sœmoûrœ. nœ tœ sœmoûrœ.
Plur. Tsâ tœ sœmoûrœ, m. tsà tœ sœmoûra, f., des malades.
5° Noms verbaux,
Tœ ngrœnœ (lia, 88), le manger, to rpwystv.
INDÉTERMINÉ. DÉTERMINÉ.
N. Ac. tœ ngrœnœ.] tœ ngrœnœ-tœ.
G. sœ, tœ, ngrœni. tœ ngrœnit.
mbœ tœ ngrœnœt, Kr.
Au pluriel féminin, tœ ngrœna-tœ, aliments, mets.
Tœ çtûtourœ (çtun), poussée, coup, choc.
N. Ac. (rïœ) tœ çtûtourœ. tœ çtûtouri-tœ.
G. tœ çtûtouri. tœ çtûtourit.
Exemples : mbaroûanœ sœ ngrœni boukœnœ, ils finirent de man-
ger (le pain); hiky dbrœ sœ ngrcènit Kr., abstiens-toi de, du,
manger; i ép nœ tœ çtûtourœ, il lui donne une poussée; tœ çtûtou-
rit' e atîy mœ hbdhi pôçlœ, Kr. la poussée, le coup qu'il me donna,
me jeta par terre; oubœ nœ tœ kydrœ, Kr. il se fit, s'éleva une
lamentation ; i mirœ pœr tœ ngrœnœ, bon à manger, i mirœ mbœ tœ
ngrœnœt, Kr. bon dans le manger, c. à d. agréable au goût.
Rem. Beaucoup de locutions adverbiales, avant la forme d'un
génitif singulier masculin indéterminé , doivent sans doute
s'expliquer par les formes précédentes, comme sœ pastdi/mi, en
dernier lieu, enfin, sœ andéijsmi, au-delà, plus loin; sœ bâçkou (ou
bàçkoul), ensemble, pœr sœ Ujârgou, de loin, au loin, etc.
— 200 -
XLIII. — On peut regarder comme règle générale, quoique
non sans exception (1 10), que l'adjectif se place après le substantif.
Le mot qui vient le premier, nom ou adjectif, est presque
toujours, et en tenant compte de l'exception relatée au § 134 je
seul qui prenne la forme déterminée, le second n'éprouve que
les modifications de genre (s'il est adjectif), et de nombre si
1 adjectif précède, et alors il est toujours déterminé, il est pourvu
du prépositif, comme au § 42, 1° et 2" ; il en est de même s'il suit
un nom indéterminé (ex. : nœhdh, i mdth); au contraire, le nom
étant déterminé, c'est le conjonctif qui est employé (34).
Singulier masculin :
DÉTERMINÉ. INDÉTERMINÉ.
N. kaki i mâth, le grand elle- (nœ) kâlyœ i mâtli, un grand
▼al. cheval
G. kalyitmâth. (fi(é) kâlvi tœ mâth.
Ac. kalyince e mâth. (flœ) kalyœ tœ mâth.
Pluriel masculin :
K. Ac. koiiay tœ e mbœdhén, les (tsâ) koûaytœ mbœdhén de
grands chevaux. grands chevaux
G. koûayvet mbœdhén. (tsâ) koûayve mbœdhén.
Singulier féminin :
N. tçoûpa e mâdhe, la grande (ncé) lyoûlye e mâdhe , une
fille- grande fleur.
G. tçoûpœsœ mâdhe. (nœ) Ivoûlveye tœ mâdhe
Ac. tçoûpœnœ e mâdhe. (fioè) lyoûlye tœ mâdhe.
Pluriel féminin.
N. Ac. grâtœ e mbœdhâ, les (tsâ) çtœpi tœ mbœdhâ de
grandes femmes. grandes maisons
G. grâvet mbœdhâ. (tsâ) çtœpive tœ mbœdhâ.
Rem. — Quand le nom déterminé est suivi de deux adjectifs
14
— 210 —
au nominatif, le premier lui est uni par le conjonctif, tandis que
le second prend le prépositif, ex. : tœ çtdtœ dêmaf e Itolhœétœ çœ-
mœtoûarœ, Kr. les sept bouvillons maigres et hideux. — Si le nom
est au génitif, le deuxième adjectif prend aussi le prépositif, ex. :
idhoulhavet droitntœ é tœ goûrtœ, aux idoles de bois et de pierre;
après l'ablatif, les deux adjectifs ont le prépositif, ex. : tç fârœ
poûnœraç, tœ traça étœrœnda, Kr. quelle espèce d'objets énormes
et pesants.
XLIV. — De même, l'adjectif précédant : N. masc. i mddhi
kdlyi, le grand cheval, ac. tœ mddhinœ kâly, etc.; N. fémin. e
màdhya tçoitpœ, la grande fille, etc., tœ mddhenœ tçoûpœ, etc.
V. — DES NUMÉRATIFS OU ADJECTIFS NUMÉRAUX.
XLV. — 1° Cardinaux.
1 nœ (gu. ni),
2 dû, ailleurs d'i,
3 trè, masc. tri, fém '.
4 kâtœr, kâtrœ,
5 pésœ,
6 gyâçtœ,
7 çtâtœ,
8 tétœ,
9 nœntœ,
10 dhyétœ (dhétœ, dhietœ)2,
11 nœ-mbœ-dhyétœ3,
12 dû — —
13 tré — —
un, une.
deux.
trois.
quatre.
cinq.
six.
sept.
huit.
neuf.
dix.
onze.
douze.
treize.
1. Trè vœlhêzœr, trois frères, tri môtra, trois sœurs. La règle est souvent
violée.
2. Analogie avec la prononciation serbe, p. ex. : dans lèp, liép, liyep cl l'ip,
beau.
3. Le premier accent est plus faible. Dans ces composés, le premier mot
conserve à demi son accent dans la prononciation.
14 kâtœr-mbœ-dhyétœ,
quatorze.
15 pésœ — ■ —
quinze.
16 gyâçtœ — —
seize.
17 çtâtœ — —
dix-sept.
18 tétœ — —
dix-huit.
19 ncéntœ — —
dix-neuf.
20 nœzét,
vingt.
21 nœzét nœ,
vingt et un.
22 nœzét dû,
vingt-deux.
30 tridhyétœ,
trente.
40 duzét,
quarante.
50 pésœ-dhyétœ1,
cinquante.
60 gyâçtœ-dhyétœ,
soixante.
70 çtâtœ-dhyétœ,
soixante-dix.
80 tétœ-dhyétœ,
quatre-vingts.
90 nœntœ-dhyétœ,
quatre-vingt-dix
100 kyint, nœ kyint,
cent, un cent.
101 nœ kyint nœ,
cent et un.
200 dû kyint,
deux cents.
300 trè kyint,
trois cents.
1000 miyœ, nœ miyœ,
mille, un millier.
pi. m iy œra, Kr.
des milliers.
2000 dû miyœ,
deux mille.
Mbœ (ndœ) nœ miyœ tétœ kyint En l'année mil huit cent
çtatœ-dhyétœ é trè vyét. soixante-treize (1873).
Mbœ (ndœ) nœzét é nœ tœ mârtit. Au vingt et un mars.
Môti ka trè kyint gyaçtœ-dhyétœ L'année a trois cent
é pésœ ditœ edhé ndâhetœ mbœ pesœ- soixante-cinq jours et se
dhyétœ dû yâvœ. divise en cinquante-deux
semaines.
XLVI. — Les adjectifs ordinaux se forment des cardinaux
1. Mrme observation.
212
par L'addition du suffire tœ, qui, par euphonie, s'omet quelquefois
dans le discours1 ; ex. :
dûtœ (à Fy. dùitœ), deuxième, second.
trétœ, troisième,
kâtœrtœ, quatrième,
nœntœmbœdhvétœtœ, dix-neuvieme.
nœzétnœtœ, vingt et unième,
kyintœtœ, centième,
dumiyœtœ, deux-millième.
Exceptions :
pârœ, Premier-
nœzétm, fem.-e, vingtième,
duzétm, ■ quarantième.
XLVII _ m se décline, au masculin et au féminin, dans
l'aspect déterminé, lorsqu'il n'est pas accompagné d'un sub-
stantif :
N. fierU'un, nèra, l'une.
G fierit, nèrœsœ.
Ac. nèrinœ, nèrœnœ.
Il y en a qui disent ùœèri, nœèra.
Les^autres numératifs cardinaux, aussi quand ils sont isoles et
représentent des noms, se déclinent également dans les deux for-
mes, et prennent le prépositif; de et trè ajoutent un a au
féminin.
m tœdù,tœtrè; tous deux, tous trois.
f tœ dûa, tœ tria, toutes deux, toutes trois.
gen. dat. fém. tœ dûve, tœ duvet, à toutes les deux.
tœ pésœtœ, gen. tœ pésœvet, Kr. les cinq (personnes)
tœduzétatœ, 1. les quarante (jours), service célèbre 40 jours
après la mort.
1 A partir de sixième, Kr. supprime l'a» du nombre cardinal, en con-
servant les deux », ex. : i gyâçlti, e gyâçta, le, la sixième, , nvtœmbœ.
dhiètti, le dix-neuvième, etc.
— 213 —
XLVIII. — Les adjectifs ordinaux se déclinent comme les
qualificatifs (42), ils ont les deux aspects, ex. :
Sing. i parce, premier. i pari, le premier.
e parce, première. e para, la première.
Plur. tœ parce, premiers. tœ pârœtce, les premiers.
tce para, premières. tce pâratœ, les premières.
Ils se placent généralement avant le substantif : tœ pdrœn hèrœ
1 1 première fois, mbœtœ duzéttinœvit, Kr. dans la 40e année.
XLIX. — Gyûsmœ; egyûsma, moitié, demie; la moitié.
ncê e trétœ, e tréta, un tiers, le tiers.
noé e kâtœrtœ, e kâtœrta, un quart, le quart.
ndè, dû, hèrœ, une, deux. fois.
mœ dû, mœ trè, en deux, en trois (parties).
mœ gyâçtœ tœ nâtœsœ, à six heures de la nuit.
L. — Dûç, double4, triç, triple,
kâtœrç, quadruple, pésœç, quintuple.
Kœyâ fydlyœ vêle mœ dûç, ce mot a deux sens, 1. va en double ;
i nddou mbœ triç, Kr. il les sépara en trois (troupes).
LI. — Il n'y a pas de nombres distributifs, mais le sens en est
rendu par la préposition ngâ, de (en grec ôvo) ; ex. :
Ariou vinteditœngâdit'edhé L'ours venait chaque jour et
mèrlite ngâ pésœ ngâ gyâçtœ prenait chaque fois cinq ou six
dhcén. moutons.
Kûy na hôdhi ngâ nœ dâç Celui-ci nous a jeté à chacun
pœr rok. un bélier (un bélier par tête).
LU. — L'ablat. sing. masc. indét. de l'adjectif ordinal, avec
et sans la préposition pœr, forme des adverbes qui marquent
l'ordre et la réitération ; ex. :
Sœ pari, sœ dûti, etc., (pœr En premier, en second lieu, 1°,
para), pœr sœ dûti, sœ kât- 2° (d'abord, pour la lre), pour
œrti, etc. • la 2e, la 4e fois, etc.
1. S'n/r, simple, fesœ-dlj/ptcrr. einquantvple, etc., Kr.
214 —
VI. —
DU PRONOM ET DES ADJECTIFS PRONOMINAUX.
LUI. — Pronoms personnel*.
Sing.
Plur.
Sing.
Plur.
N.
G. D.
Ac.
N. Ac.
G. D.
Ab.
N.
G. D.
Ac.
N. Ac.
G. D.
I.
ou, oûnœ a),
moûa, méye,
moûa,
néve,
néve,
née, Kr.
ti, tinœ a),
tû, téye,
tù,
yoûve,
y oûve,
Ab. yoûç, Kr.
Sing.
Sing.
Plur.
N.
G. D.
Ac.
N.
G. D.
Ac.
N. Ac.
G. D.
au, ai,
tiy, atiy,
atœ,
ayô,
sây, asây,
atcê,
masc. fem.
atâ, atô,
IL
je, moi.
mœ
de moi, à moi,
me.
mœ
moi, me.
na, ne
nous.
na, ne
de nous, à nous,
nous.
de, par, nous.
tu, toi.
tœ
de toi, à toi,
toi, te.
tœ
toi, te.
you, ou
vous.
you, ou
devous,àvous;
vous.
de, par, vous.
il, lui.
i
de lui, à lui ;
lui.
e
lui, le.
elle ; cela.
i
d'elle, à elle;
de cela.
e
elle, la; cela.
m. f.
Ac. i
eux ; ils ; elles ;
les; ces choses.
tûre,atûre, atûreve, G. D. ou de, à, eux, elles;
leur.
— 215 —
a) oùnœ est beaucoup plus commua que où; c'est le contraire
pour tinte à l'égard uV ti.
Hem. — Au sert aussi de pronom et d'adjectif démonstratif,
indiquant l'objet le plus éloigné : celui-là, § 58.
On voit, par le tableau précédent, que les pronoms ont deux
formes, la première (lre colonne), qu'on peut appeler plaine, la'
seconde (2e colonne), brève, pour les cas obliques. Sur la ma-
nière de les construire avec le verbe et les prépositions, voy.
§ 127, seq.
LIV. — Pronom réfléchi.
1 . Il se rend par le substantif vétœhc-yn (contracté à Pœrmét
en vrtc, à Fyèrf en véfte), accompagné ou non de l'adjectif pos-
sessif, et qui répond à << la personne1, » ex. : atâ kyœ kijéçe me
vétœhe time, ceux que j'avais avec ma personne, c'est-à-dire avec
moi ; kyœ V a bcénte dhé atœ tœ çœndôçœ si vélen (e tiy), afin qu'il le
rendit aussi fort que lui-même.
Thâçœ,
Thé,
Thâ,
Thâmœ,
Thâtœ,
Thânœ,
8
s >
> s
-2
( ti'ine) J'ai dit en moi-même.
(tcênde) Tu as dit en toi-même,
(e tiy, e sày) II, elle, a dit en soi-même,
(tône) Nous dîmes en nous-mêmes,
(toûay) Vous dites en vous-mêmes,
(e tûre) Ils, elles, dirent en eux-, elles-
mêmes.
A la 3e personne, il est rare que l'adjectif possessif soit
omis :
Rœféou véten' e tiy, Il se fit connaître, lit. révéla sa
personne.
Si érdhi nœ vétœhe tœsây, Lorsqu'elle revint à elle-même,
reprit ses sens
Nœ çok (ace.) si véten' e tûre, Un compagnon pareil à eux.
Oûngyi vétœhenœ, Il s'inclina, salua. Voy. § 135.
Quoique cette locution se dise surtout pour l'accusatif, on la
rencontre aussi au génitif : evouri tœ dûtœnœ pas véftiyes'tiy, il le
1. Comme l'anglais sdf. dans your otcnself.
— 216 —
mit au premier rang après lui-même; thôçin vétœhesœ, ils se
disaient à eux-mêmes.
Vête, à Pœrmét, peut être remplacé par vétœ, individu : ainsi
on dit me vétevU e tiy et me vétœ tœ tiy, en lui-même. Ce mot ren-
force parfois le précédent : vetœvélœhe.
II. — Vétœ, individu, personne, ajouté aux pronoms person-
nels, répond à même :
Oûnœ vétœ, moi-même.
Ti vétœ, toi-même.
Au vétœ, lui-même.
Avô veto1, elle-même.
Nâ vétœ, nous-mêmes.
Yoû vétœ, vous-mêmes.
Atà vétœ, eux-mêmes.
Àtô vétœ, elles-mêmes.
On dit aussi sans pronom, p. e. to tœ vête vétœ, j 'irai moi-
même.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
S.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
Nom.
mon
ma
mes, pi. m
mes, pi. f.
ton
ta
tes, pi. m.
tes, pi. f.
notre, m.
notre, f.
nos, pi. m
nos, pi. f.'
votre, in.
votre, f.
vos, m. f.
son
sa
ses
son
sa
ses
LV. — Adjectifs
G en.
im
ime
e mi
e mia
ût (yût)
yôte
e toû
e toûa
ûnœ
yùnœ
yânœ
tôna
yoûay
yoûay
toûay
i tiy (i tiy a)
e tiy
etiy
i sây (i sây
e sây
e sâv
possessifs.
Dat.
a)
tim
sime, time
mi
mia
tût (tât)
sâte (sât)
toû
toûa
tœnœ
tœnœ
tânœ
tôna
toûay
toûay
toûay
tiy '
tiy
tiy
sây
sây
sâv
Accus.
tim.
time.
e mi.
e mia.
toént.
toénde.
e toû.
e toûa.
tùnœ.
tùne.
tânœ.
tôna.
toûay.
toûay.
toûay .
e ti/.
e tiy.
e tiy.
e sây.
e sây.
e sâv.
22. leur, m. i tûre tûre e tûre.
23. leur, f. e tûre tûre I .re.
24. leurs, m. f. '- tûre tûre I ire.
Rem. 1. Le pronom de la 3e personne, qu'il soit ou nonr
chi iillius, suusj, est composé du pronom attribut: " tdeti -
mots : ti'j, masc, sdy, fem., et Xi'.re, m. f. pi., qui, joints à des
radicaux particuliers, serrent aussi à former le génitif des \ . -
nomsdémonstrat ifs : \ ez plus bas. Ainsi les combinaisons i tiy.
. -ont en réalité des périphrases signifiant celui de lui,
celle de lui, etc.
Dans ces combinaisons, \'e de l'accusatif est remplacé par tœ
lorsque le nom est indéterminé. Yoy. § 35.
2 Les n" :? 10 à : - . : sont en rapport respectivement
avec un sujet masculin et avec un sujet féminin: les indications
de genre signifient que l'adjectif se joint à un objet masculin ou
féminin.
3. Les d 2A nt aussi le sens réfléchi, ainsi dû motrœn'
e liy veut dire aussi bien (comme en français', il aime sa pro] i
sœur, que celle d'un autre homme désigné.
4. Ces mots offrent d'assez grandes diversités locales. A
'_.•"• d 'lit. n° 11, tûnœ pour tœnœ, au dat., et fœ*«pour
tùnœ, ace: n° 12, sdnœ pour/oé/}<p. et n° 14, soûay pour toûmj. dat.
Pour les nos 3 et 4, Hahn indique une seconde forme lim, sim, tim :
fém. tinte, sime. time; de même pour les n°" 5 et 6, ace. s., tôt et
'. ace. s. f. tàte et tcénte '.
5. Le y initial de plusieurs <yût. yotœ. etc.) n'est autre que
l'article i ou e fondu dans la prononciation avec le corps du m :
les formes commençant par un t sont le résultat d'une pareille
combinaison, et on aurait pu écrire séparément comme Hahn et
Kristoforidis p. c. î- œnœ on t' oënœ, t- oûayqui sont pour lœ œnœ.
tœ oûay.
LV1. — La place ordinaire Je l'adjectif [ ssessif est après le
substantif, qui prend alors, à la lre et à la 2e personne, la forme
i. Tôt ou i\if est employé oomm g u. et loc. par Krisl : -
avec le nom verbal et les n. gués : i UtmrW
t ât, ta prière; tœ dhoèmbourat e UBffft , lea douleurs (îe ton enfan-
tement (accouchement); ndœ ikH : - ton pars: au fem.. i.\Uryèrkœ,
ta belle-m
— 218 —
déterminée. Il n'est pas inutile de donner quelques exemples de
cette déclinaison.
No
m masculin.
Mon chien.
Nom féminin.
Si M). Ma maison.
N.
V.
Kyèni im.
Çtœpia fme.
G.
D.
Kyènit tim.
Çtœpisœ sime.
Ac
Kyènin', kyênœ, tim.
Mes chiens.
Çtœpinœ time.
Plvr. Mes maisons.
N.
V.
Ac.
Kyènt e mi.
Çtœpit' e mia.
G.
D.
Kyènvet mi.
Kyènet mi.
Çtœpivet mia.
3e personne.
Diâlyi i tiy, son (de lui) fils; diâlyi i sây, son (d'elle) fils.
Sing. N. Diâlyi i tiy,
G. D. Diâlyit tiy,
Ac. Diâlyin' e tiy,
Plur. N. Ac. Dyèmtœ e tiy,
G. D. Dj-èmvet tiy,
i sây.
sây.
e sâ}^.
e sây.
sây.
Tçoûpa e tiy, sa (de lui) fille; tçoûpa e sây, sa (d'elle) fille.
Sing. N. Tçoûpa e tiy,
G. D. Tçoûpœsœ tiy,
Ac. Tçoûpœn' e tiy,
Plur. N. Ac. Tçoûpat' e tiy,
G. D. Tçoûpavet tiy,
e say.
sây.
e sây.
e sây.
sây.
LVII. — Ceux des noms de parenté qui prennent l'article pré-
positif (§ 32) peuvent aussi, en le rejetant, être précédés de
l'adjectif possessif, qui parait alors sous certaines formes spé-
ciales; en ce cas ils se mettent à l'aspect indéterminé; ex. :
Nom masculin.
Singulier.
Nom féminin.
Mon (ton) frère,
ma (ta) fille.
N. Im (ut) vœlhâ,
im'e (yôte) biyœ,
G. D. Tim (tut) vœlhâi,
sime (tœt) hiye.
Ac. Tim (tœt) vœlhâ,
time (tœt) biyœ.
— 219 -
Pluriel.
N. Ac. Tlm vœlhézœr, mes frères, tîme biya, mes filles.
G. D. Tlm vœlhézœrve, time biyave.
LVIII.
PRONOMS POSSESSIFS.
Nom.
Gen. Dut.
Accus.
1.
Le mien,
im-i,
tim-it
tim-(i-) nœ.
2.
La mienne
, e mi-a,
sime-sœ,
time-nœ.
3.
Les miens,
tœ mi-tœ,
tœ mi-et, mi-vet,
, tœ mi-tœ.
4.
Li'smiennestœ mia-tœ,
tœ miavet,
tœ mia-tœ.
5.
Le tien,
ût-i,
tœnd-it,
tœnd-inœ.
(i.
La tienne,
yotya,
• âte-sœ,
tœnde-nœ.
7.
Les tiens,
tœtoû-tœ,
tœ toû-vet,
tœ toû-tœ.
8.
Les tiennes
. tœ toûa-tœ,
tœ toûa-vet,
tœ toûa-tœ.
9.
Le nôtre,
yôni, yi'ini,
ûn-it,
tœn-inœ.
10.
La nôtre,
yôna,
tônœ-sœ,
tônœ-nœ
tœnre-nœ,Kr
il.
Les nôtres,
pi. m.
tâna-tœ,
tânœ-vet,
tânœ-tœ.
12.
Les nôtres,
pi. f.
tôna-tœ,
tôna-vet,
tôna-tœ.
13.
Le vôtre,
yoûay-i,
toûay-it,
toûay-inœ.
14.
La vôtre,
yoûay-a,
toûay-sœ,
toûay-nœ.
15.
Les vôtres,
m. f.
, toûay-tœ,
toûay-vet,
toûay-tœ.
16.
Le sien,
i tiy-i,
tœ tiy-it,
tœ tiy-inœ.
17.
La sienne,
e tiy-a,
tœ tiy-sœ,
tœ tiy-nœ.
18.
Les siens,
les siennes,
tœtiytœ (ti-tœ),
tœ tiy-vet,
tœ tiy-tœ.
19.
Le sien,
i sây-i,
tœ sây-t,
tœ sây-nœ
20.
La sienne,
e sây-a,
tœ sâj^œ-sœ,
tœ sây-nœ.
21.
Les siens,
les siennes,
tœ sây-tœ,
tœ sây-vet,
tœ sây-tœ.
22.
Le leur,
i tûr-i,
tœ tûr-it,
tœ tûr-inœ.
23.
La leur,
e tûr-ya,
tœ tûre-sœ,
tœ tûre-nœ.
24.
Les leurs,
tœ tûre-tœ,
tœ tûre-vet,
tœ tûre-tœ.
— 220 —
LIX. PRONOM DÉMONSTRATIF.
1. Kùy, kœyô, celui-ci, celle-ci.
2. Au (ai), ayù, celui-là, celle-là.
Masc. Singulier. I. Pluriel.
N. Kùy, celui-ci, ce, cet, kœ-tâ, ceux-ci, ces.
G. D. Kœ-tîy, de, à, celui-ci, kœ-tûre, de, à. ceux-ci.
Ac. Kœ-tœ, celui-ci, kœ-tâ, ceux-ci.
Fém.
N. Kœ-yô, celle-ci, cette, kœ-tù, celles-ci, ces.
G. D. Kœ-sây, de, à, celle-ci, kœ-tûre, -eve, de, à, celles-
ci.
Ac. Kœ-tœ, celle-ci, kœ-tù. celles-ci.
Masc. II.
N. Au (ai), celui-là, ce, cet, a-tâ, ceux-là, ces.
G. D. A-tiy, de, à, celui-là, a-tûre,-eve, de, à, ceux-
là.
Ac. A-tœ, celui-là, a-tâ, ceux-là.
Fém .
N. A-yô, celle-là, cette; cela, a-tù, celles-là, ces,
ces choses.
G. D. A-sây, de, à, celle-là, a-tûre,-eve, de, à, celles-
là.
Ac. A-tœ, celle-là, a-tù, celles-là.
Rem. — 1. Ces pronoms se prennent aussi pour adjectifs, et
précèdent toujours le nom : Kmj boûrhœ, cet homme-ci, etc.
2. Le féminin, sing. et plur., s'emploie seul avec le sens de
ceci, cela, ces choses. Cf. § 118.
3. On retrouve dans tous deux le génitif des pronoms person-
nels tiij, sdy, tûre (54) ; les radicaux l,œ et a, qui indiquent une
situation voisine ou éloignée de la personne qui parle, forment,
avec un sens analogue, des adverbes, § 106. Voy. aussi § 61.
LX. PRONOM ATTRIBUTIF.
Ce pronom, qui répond, ainsi que nous l'avons montré, au
— 2-21 —
français celui de, celle de, est identique à l'article prépositif (voy. le
§ 30), ou, pour mieux, dire, le prépositif n'eu est qu'un emploi
particulier; on a vu aussi dans quels cas il est remplacé, tout en
gardant la même signification, par le conjonctif (43).
Il entre, au moins au nom. masc. et à l'ace, du sing., dans la
composition des pronoms démonstratifs précédemment exposas.
En effet,
Les nom. masc. sing. ai, kûi (kûy) =aet ku -f- i,
Les ace. sing. atœ, kœtœ = a etkœ -j- tœ.
Quant à Ye du féminin et de tous les cas autres que le nom.
masc, dans le conjonctif, j'avoue n'en pas connaître la prove-
nance. Voy. § 132.
LXI. — PRONOMS INTERROGATIFS.
1 . Koùç ? qui ? pour les deux genres.
N. Koûç ? qui?
G. D. Koiïvt? de qui ? à qui?
Ac. Kœ? qui ?
Le génitif, précédé du pronom attributif/, e, marque l'appar-
tenance, ex. : e koàyt œçtœ ayô çtœpi? A qui est cette maison ? —
Le même sens est exprimé par :
I koûy-i ? fém. e koûy-a? cujus, a, um? (cujum pecus? an Me-
libœi l) ex. :
I koûyi (i'çtœ ai/ kâlyœ? e koûya œçtœ ayô çtœpi? A qui appar-
tient ce cheval, cette maison? Voy. § 59.
2. Tsilhi ettsilyi? lequel? qui ? Il a plusieurs formes :
Masculin. Féminin.
Sing. N. Tsilhi, tsiri, tsilya, tsia, tsira.
G. D. Tsilh.it, tsirit, tsilyœsœ, tsirœsœ.
Ac. Tsilhiuœ, tsinœ, tsilyœnœ, tsirœnœ.
Plur. N. Ac. Tsiytœ, tsitœ, tsitœ.
Tsiyœvet, tsiavet.
Tsilhi, etc., signifie, lequel de plusieurs? mais il se prend aussi
pour : qui ?
3. Tçœ, prononcé d'ordinaire tç, et même ç, pron. et adj.
indécl., qui? que? quoi? quel ? de quelle sorte?
— 222 —
4, Se? quoi? interrog. et relatif, rare et toujours avec une
préposition, ex. : Kour ké nœ se, s hé me se; kour ké me se, s ké nœ
se, prov., quand tu as dans quoi (mettre le manger) tu n'as pas
avec quoi (manger) ; quand tu as de quoi, tu n'as pas dans quoi,
c'est-à-dire on manque toujours de quelque chose.
LXII. — PRONOMS RELATIFS.
1. Kyœ, indéclinable, pour les deux genres et les deux nom-
bres , qui, que, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles (133).
2. Tçœ, ce qui, ce que.
3. Setç[se, 1c), aussi indécl., ce que, quoi.
4. Au, ayô kyœ, celui qui, celle qui.
Ayô, atœ, atô kyœ, ce qui, ce que (58, Rem. 2).
Tsilhi, tsilya, qui, celui, celle qui.
Rem. — Kristoforidis emploie itsilyi, c tsilya, lequel, laquelle,
par imitation probablement du grec 6 otoïoç.
LXIII. — PRONOMS ET ADJECTIFS INDÉFINIS.
Plusieurs d'entre eux sont employés comme noms indéter-
minés.
I. — Ayant rapport au mode :
Neri (homme), quelqu'un.
As neri, nul, personne.
Neriou (l'homme), on, quelqu'un.
Tçokoûç, quelqu'un.
Tçôtç, quelque chose.
Tçdô (tç dô, ce que tu veux), 1° quelque chose que, quoi que
ce soit que, tout ce que ;
2° chaque , quelconque , quel
qu'il soit.
ïçdôneri, quiconque, chacun, toute per-
sonne.
Kouçdô, quiconque.
Gyithœkotiç, chacun.
Sitsilhido, chacun de plusieurs, tous,
chacun.
— 223 —
Ndônœ, nônœ (uœ dû fiœ, si tu quelque, un quelconque.
veux un), nâîïœ, Fy.
As ndùfïœ, nul, ne aucun.
As nflè, pas un, pas même un, nul.
Dltç, quelque chose.
Akœtç, âk-tç, tel et tel.
II. — Ayant rapport à la quantité .
Sa,
Gyithœ-sa,
Gyithœ-se-tsilyi,
Akyœ, sâkyce, kâkyœ,
Kâkyœ,
Kâkyœ sa
Sâkyœ-kâkyœ,
Gyithœ, adj.,
Çoûmœ, adj.,
Pâkœ, adj.,
Gyithœtç fârœ, Kr.,
1° relat., tout ce que, tous les.
2° inter., combien? combien de?
tous ceux qui.
tous tant qu'ils sont ; quicon-
quej chacun ; chaque,
tant de, si grand (tantus, tanti ;
tantûm).
quelques, un certain nombre,
aussi grand que.
autant-autant, autant de.
tout, tous, toutes,
beaucoup de (multum; multi).
peu de (paucum ; pauci).
toute espèce, toute sorte de.
III. — Tous les mots précédents, dont plusieurs sont aussi
adverbes, sont indéclinables.
Les suivants se déclinent, ou ont au moins les deux genres ;
tous ne possèdent pas les deux aspects.
1. Tœ gyithœ, pronom pluriel (Voy., ci-dessus> gyithœ, sing.
indécL).
Masculin.
Féminin.
Ptur. N. Ac. Tœ gyithœ, tous, tœ gyitha, toutes ; toutes choses.
G. D. Tœ gyithœve, tœ gyithave.
Abl to> gyithaç, Kr.
2. Çoûmœ, beaucoup de, pcikœ, peu de, sont ordinairement in-
variables (voy. plus haut) ; cependant on les rencontre aussi sous
la forme d'un adjectif ordinaire.
— 224 —
Sing. I çoûmi, m. celui, celle qui est en plus
E çoûma, f. grand nombre.
Plur. Tœ çoûmœtœ, la plupart (plerique).
Tœ çoûmœvet.
Ex. : Mœ lœ çoûmœnœ piésœnœ, Kr., la plus grande portion ; tœ
çoûmœtœ ivrdve me goûrœ, ch., la plupart tu les tuas à coups de
pierres.
3. Sing. I pâki, e pâka, celui, celle, qui est en petit
Plur. Tœ pâkœtœ. nombre.
Ex. : Ndœr mést tœ kœlûre tœ pâhœve, Kr., au milieu de ces (hom-
mes) peu nombreux.
4. Tsd, gén. tsdve, quelques.
Au dat. tsdve-tsdve, aux uns-aux autres.
5. Sing. i toérœ, m. e tœrœ, f. tout entier, tout, toute.
Plur. tœ tœrœ, tœ tœra.
G. I tilhœ-i, e tilhœ-a, pi. tœ tilhœ, tœ tillia, tel.
Rem. — Krist. a aussi les dérivés i atilhœ, i kœtilhœ ainsi que
(le gén. ou abl. plur. f. tœtilhaç.) (58, Rem. 3), indiquant un objet
plus éloigné ou plus rapproché de la personne qui parle.
7. T)'étœrœ ou trâtœrœ, autre, pi. tœ tyérœ.
Masculin. Singulier. Féminin.
Indc't. Dét. tyétœrœ, autre, tyétœra,
l'autre.
N. Tyétœrœ, autre, tyétœri, l'autre, tyétœrœ, tyétœra.
G. D. Tyétœr-i, tyétœrit, tyétœr-e, tyétœr-
(œ)sœ.
Ac. Tyétœrœ, tyétœrinœ, t}-étœrœ, tyétœr-
(œ)nœ
Pluriel.
N. A. Tœ tyérœ, tœ tyérœtœ, tœ tyéra, tœ tyé-
ratœ.
G. D. Tœ tyérœve, tœ tyérœvet, tœ tyérave, tœ tyé-
ra vet.
00 !
On décline de même, au déterminé, une autre forme dece mot
ydtœri, m. ydtœra, f. (Srepoç) l'un-1'autre.
\ II. — DU VERBE.
LXI\ . — Le verbe albanais a deux formes; on voix, l'active
et la passive.
La voix passive ne possède que dans deux temps, le présent et
1 imparfait, des désinences qui lui soient propres.
Elle s'emploie dans plusieurs sens, notamment le réfléchi,
ex. : mbdhem^e suis tenu et je me tiens, de l'actif mbdn, tenir;
martôn, je marie, marténem, je me marie.
LXV. — Modes. Il y a cinq modes : indicatif, subjonctif, op-
tatif, impératif et participe.
I. Le subjonctif, toujours précédé de la particule tœ, n'a, les
auxiliaires exceptés, de désinence particulière que pour les 2e et
3e personnes du singulier du présent de l'actif, et la2epersonne au
passif ; dans le reste de ce temps et dans les autres, il est rem-
placé par les formes de l'indicatif.
voix.
2. Le participe a. le sens du passé, il est le même pour les deux
Uni à des prépositions ou à une particule, et précédé ou non
de l'article (§ 143), il donne naissance à des combinaisons qui
tiennent lieu, dans une certaine mesure, de l'infinitif et du géron-
dif, modes qui n'existent pas en albanais.
Du participe, on tire aussi le nom verbal.
3. Le conditionnel français est remplacé par l'imparfait du sub-
jonctif, précédé de té, particule caractéristique du futur (66 3)
quelquefois par l'optatif.
LX\ I. — Temps. Ils sont simples ou composés ; les com-
posés se forment à l'aide du participe de chaque verbe et des temps
des auxiliaires kàm, avoir, pour l'actif, et ydm, être, pour le
passif. l
15
— 226 —
Temps simples. Temps composes.
Présent. Parfait.
Imparfait. Plus-que-parfait.
Aoriste. Futur.
Optatif. Futur passé.
Impératif. Conditionnel.
1. L'aoriste et l'optatif prennent, au passif, l'augment ou ;
c'est ce qui les distingue de l'actif.
2. Il y a un second plus-que-parfait, où l'imparfait de l'auxi-
liaire est remplacé par son prétérit.
3. Le futur n'est autre que le présent du subjonctif, précédé
delà particule té, altération declô (il veut), 3e personne du singu-
lier prés, indicatif du verbe doua, je veux (91).
Rem. 1. — H y a des contrées où le futur se forme par la sim-
ple addition de clô : do vête, j'irai.
Rem. 2. — Dans l'Albanie centrale, un second futur, avec son
imparfait répondant à notre conditionnel, est en grand usage ; il
est composé de l'auxiliaire kdm et de la forme d'infinitif pœr tœ...,
et par exemple kâm pœr tœ lyidhourœ, signifie par conséquent « j'ai
à lier, je dois lier » et aussi, je lierai.
4. Temps composés admiratifs. L'imparfait et le prétérit ont
une seconde forme, qui se compose, respectivement du présent et
de l'imparfait de l'auxiliaire avoir, et du participe apocope, c'est-
à-dire privé de son suffixe caractéristique, du verbe conjugué. Le
participe vient ici en premier, et ne forme qu'un mot avec l'auxi-
liaire.
Ces deux temps ont un sens tout à fait spécial, celui de l'ad-
miration, de l'étonnement, parfois ironique, d'où la qualification
& admiratifs , que nous avons cru pouvoir leur donner d. Le
premier inarque un passé dont l'effet dure encore et en réalité le
présent, parfois même un futur prochain.
Comme ils sont d'un usage plus rare, quoique d'ailleurs très-
caractéristique, nous allons exposer ici tout ce que nous avons à
en dire ; le lecteur pourra plus tard, et lorsqu'il y aura lieu, se
reporter au présent paragraphe.
1. Krist. lés désigne par l'épithète de àîtpG*^o'j«r;Toti inopinés, inattendus.
— 227 —
Voici, pour exemples de la formation, quelques verbes pris
dans les diverses classes:
Imparfait. Prétérit.
Yâm (être), part.
K;'im (avoir),
Lvith (lier),
Kôrfa (moissonner),
Mblelh (semer),
Dâly (sortir),
Çk rouan (écrire),
Lvàù /laver),
Vrâs (tuer),
Bie (tomber),
kycênœ,
pâtœ,
lyfdhœ,
kôrhœ,
mbielhœ,
dalyœ,
çkroûa-rœ,
lyâ-rœ,
vrâ-rœ,
rcênœ,
kyûénkam,
pâtkam,
lyithkam,
kôrhkam,
mbiellikam,
dâlykam,
çkroûakam
lyâkam,
vrâkam,
roènkam,
kyténkeçe.
pâtkeçe.
lyithkeçe.
kôrhkeçe.
mbîelhkeçe.
dâlykeçe.
çkroûakeçe
lyâkeçe.
vrâkeçe.
l'iénkece.
Dans hcèngœrkam (de hâ, manger, pa. ngrœnœ) et peut-être
dans d'autri s verbes, le radical parait être celui de l'optatif,
hœngœrtça (§ 91).
Le passif se forme par l'addition de l'augment ou, ex. : ouhéth-
katn} ouhcèngœrkeçe l.
LXYII. — VERBES AUXILIAIRES.
Kdm, j'ai,
yam, je suis.
Ils offrent plusieurs anomalies ; entre autres les temps de Idm
sont tirés de deux racines différentes : aor. pdt-çœ, opt. pdt-ça, pa.
pdtourœ et pdsourœ.
Quant à ydm, dont le y initial est précédé d'un k dans plu-
sieurs temps (opt. kyôfça, pa. kyœnœ, etc.), il est probable qu'il
n'y a là qu'une modification du radical.
1. Vuici quelques exemples : Jn'nj kyoènga (= kyoènœ-ka) rue nûyœ hérœ
Ui*i mirœ ngû oûnœ, Pœrm., en voilà un qui vaut mille fois mieux que moi!
mbi gyHhœ tœ trœndafityit, roènka (roênœ-ka) vésa si indjia, ch. sur les
rameaux du rosier, voici que la rosée est tombée Comme des perles. Avec
double auxiliaire : çp'uti un pâsœka kyénourœ çoûmœ i ndérçim sut ndœ siit tœ
toù, Ivr., ma vie a été aujourd'hui très-honorée à tes yeux (tu l'as épargnée).
— 228 —
Indicatif présent.
S.
(Oiïuœ1),
kâm, j'ai.
yâm, je suis2
(Ti),
ké.
yé-
(Aii, ayô),
kâ.
œçtœ.
p.
(Nâ),
kémi.
yémi.
(Yoû),
kini.
yfni.
(Atâ, atô),
kânœ.
yânœ.
Imparfait.
Sing.
kiçe, kéçe 3,
kiçe, kéçe.
kiç, kiçte.
, j'avais.
yéçe4, j'étais
yéçe.
iç, içte.
Plur.
kiçim.
kiçit.
kicinœ.
içim.
içit.
icinœ.
Aoriste.
Sing.
pâtçœ, j'eus.
pâte.
pâti.
yéçe3, je fus
yéçe.
kyé.
Plur.
pâtmœ.
pâtœ.
pâtnœ.
kyémœ.
kyétœ.
kyénœ.
Parfait.
S.
kâm pâsourœ.
, j'ai eu.
kâm ky
œnœ, j'ai été.
ké
— -
ké
—
kâ
—
kâ
—
p.
kémi
—
kémi
—
kini
—
kini
—
kânœ
—
kânœ
—
i. Habituellement ces pronoms sont omis, voy. § 128.
2. Ces deux verbes sont, avec thèm ou thôm, dire, les seuls qui, en dehors
de la voix passive, ont un m pour désinence.
3. Zag. sg. Kéçœ, kéçe, kiç et kiçtey, pi. kéçœm, kéçtœ, klçuœ ; lre p.,
kiçùam, Fy., kiçnœm, Kr.
4. Ire p., yéçœ, Zag., içnam, Fy.
5. Zag. sg. lre p., yéçœ; pi. yéçœm, yéçnce, içnoe»
229
Premier Plus-que-parfait.
S. kéçe pâsourœ, j'avais eu. kéçe kyœnœ, j'avais été.
kéçe — kéçe —
kfç — kîç —
P. kirim — kîçim —
klçit — kiçit —
kiçin' — klçin' —
Deuxième Plus-que-parfait .
pâtçœ pâsourœ, etc. yéçe kyœnœ, etc.
j'avais eu. j'avais été.
Subjonctif Présent.
S. tœ kèm, que j'aie. tœ yém, que je sois.
— kétç. — yétç.
— kétœ. — yétœ.
P. — kémi. — yémi.
— kl ni. — }-ini.
— kénœ. — yénoe.
Imparfait.
tœ kéçe, etc. tœ yéçe, etc.
que j'eusse; si j'avais. que je fusse ; si j'étais.
Parfait.
tœ kèm pâsourœ, etc. tœ yèm kyœnœ, etc.
que j'aie eu. que j'aie été.
Futur.
S. tù tœ kèm, j'aurai. tù tœ yèm, je serai.
— kétç. — yétç.
— kétœ. • — yétœ.
P. — kémi. — yémi.
— kini. — yini.
— kénœ. — vénœ.
— 230 —
Futur antérieur
tô tœ kèm pâsourœ, etc. tù tœ yèm kyoénœ, etc.
j'aurai eu. j'aurai été.
Conditionnel présent.
tù tœ kéçe, etc. tù tœ yéçe, etc.
j'aurais. je serais.
Conditionnel passé.
tù tœ kéçe pâsourœ, etc. tù tœ kéçe kyœnœ, etc.
j'aurais eu. j'aurais été.
Optatif.
S. pàtça, que j'aie! puisse- kyùfça, que je sois! puissé-je
je avoir! a) être! a)
pâtç. kyùfç.
pâtœ. kyùftœ.
P. pâtçim. kyùfçim.
pâtçi. kyùfçi.
pâtçinœ. kyùfçinœ.
a) avec la conjonction nœ, si : si j'ai (aurai) ; si j'avais; si je
suis (serai) ; si j'étais.
Impératif.
S. ki, aie. yé, sois.
P. kini, ayez. yini, soyez.
Participe.
pâsourœ et pâtourœ, eu. kyœnœ (kyénœ, Fy.), été.
pâsœ et pâtœ, eu. kyœnourœ, Kr., été.
Nom verbal.
(pâsœye, Kr. richesse). tœ kyœnourœ, Kr. existence.
- 231 -
LXVIII. — DÉSINENCES PERSONNELLES.
Ces désinences, dont quelques-unes sont très-variables sui-
vant les dialectes, sont les mêmes pour tous les verbes réguliers,
bien qu'elles ne s'ajoutent pas d'une manière uniforme à la base.
Présent de l'Indicatif.
Actif. Passif.
S. 1 n a) ou la base. 1 e-mj).
2 n — 2 ek),
3 n — 3 e-tceJ
P. 1 i-raœ b). 1 e-mi.
2 ni. 2 i ').
3 i-nœ b). 3 e-nœ.
Présent du Subjonctif.
S. 2 tç, ç c). 2 etc.
3 fïce, i-nœ, œd).
Imparfait (Indic).
S. 1 ne e). 1 e-çe m).
2 ne. 2 e-çe.
3 te, n-te, tej f). 3 e-y n).
P. 1 nim. 1 e-çim.
2 nit. 2 e-çit.
3 ninœ. 3 e-çinœ.
Aoriste.
S. 1 a; tçœ, çœ g).
2 e.
3 i et ou (§ 72, 1). L'actif, précédé de l'augmento?*0).
P. 1 mee; œm.
2 tee ; œt.
3 nœ (ce) h); œn.
— 232 —
Optatif.
S. 1 ça ou tça.
2 c ou tç.
3 tœ. L'actif, précédé de l'augment ou.
P. 1 çim ou tçim.
2 ci ou tçi.
3 çinœ ou tçinœ.
Impératif.
S. 2 la base*)- ou p).
P. 2 comme au prés, indic. ou-ni, i q).
Participe.
ce, rœ (ou-rœ, nœ, mœr).
a) Zag. et Kr. y (H., y), ex. : çkby; Rada, in : lyidhin. D'après
ce dernier, n serait la désinence primitive de tous les verbes. A
Scutari, on dit lyidhi.
b) Zag. et H., quelques verbes ont œ-mœ, œ-nœ; Kr. 3e p. pi.
yœnœ, nœnœ : lyithnœnœ.
c) Fy., aussi eç, (gu., iç).
d) i-nœ, quelquefois, par euphonie : lyidh-inœ; dpœ, mdrhœ.
e)Zag.,nœ; Fy.,nam (Kr., nem) : hiçnam, lyithnam, bœnam;
Alb. it., iya.
f) sans suffixe : dily = dély-le, ou avec le suffixe tey, hiçley,
mérhtey, bœ-n-tey. — H., pour toutes les personnes : s. yœ, ye, n;
p. yœm, yœtœ, yœnœ.
g) la désinence tçœ, quoique rare, se rencontre aussi dans
des verbes réguliers.
h) sur la suppression de n, voy. § 7, II. — œm, œt, œn, à Fy.:
çit-œm, etc.
i) y s'ajoute quelquefois au radical : çkroûa-y, kyâ-y,
j) e, épenthèse caractéristique du passif; sur la consonne de
liaison, qui la précède à la 2e conj. et dans plusieurs verbes irré-
guliers, voy. § 79, etc.
k) ë long, résultat peut-être d'une contraction.
1) ?, Alb. it. ihye.
- 23'} -
m) Fy. 2e conj. çam : do gœzôhçam, je me réjouirais ; Alb. it.
e-ça.
n) Fy., eç, <i'<; : mœndôhœç.
o) irc p. sg., ffl°, f : Fy., oubeéç = oubcèra; Kr. ougœzoûaçœ
— ougœzéva. — 3e p. sg., celle de l'actif est remplacée parle
simple thème de la 1" p. pi. : bcêri, il fit; oubcë, il fut fait, etc.,
voy.§72.
p) ou est transposé devant le thème, à l'impératif négatif.
q) ou peut être supprimé à la 2e p. pi., et alors Yn tombe:
mblyidki, rassemblez-vous, ch. (hjoûlouni, priez).
r) œ est le véritable suffixe: ou. tou, intercalés après une con-
sonne : lyidhourœ et lyidhœ, rdr-tourœ et vdr-ourœ; nœ (c'est le
suffixe ordinaire du guègue), dans quelques verbes irréguliers :
thcênœ; mee est propre au gu., ex. : bàmœ, fait.
CONJUGAISON.
LXIX. — La classification des verbes albanais présente des
difficultés. Si, en effet, on y reconnaît au premier examen deux
grandes divisions , l'une de radicaux finissant en consonnes ,
l'autre de radicaux terminés par des voyelles, on constate aussi,
d'une part, que beaucoup de radicaux subissent des variations
nombreuses; de l'autre, que les désinences ne s'attachent pas
toujours de la même manière à ces radicaux.
Il n'y a que deux types parfaitement réguliers, c'est-à-dire
que suivent dans toutes leurs parties un nombre assez considé-
rable de verbes; ce sont : 1° les verbes à radical immuable et
terminé par une consonne, ceux qu'on pourrait appeler verbes-
racines : nous en ferons notre première conjugaison, et 2° les
verbes finissant en à, qui formeront la deuxième conjugaison.
Tous les autres s'écartent plus ou moins de ces types, auxquels
pourtant beaucoup devront être rattachés , ou sont tout à fait
irréguliers.
PREMIÈRE CONJUGAISON.
Verbes termines par une consonne.
LXX. A. VERBES A RADICAL IMMUABLE.
La racine, ou le thème, sans désinence, forme les trois per-
sonnes du prés, indic. sing , et l'impératif, 2e pers. sing.
— 234 —
Rem. — Cette racine est monosyllabique; les exceptions se
rapportent surtout à des verbes d'origine étrangère.
Les désinences de l'aoriste s'ajoutent à la base sans lettre de
liaison.
Le participe reçoit les suffixes œ et ou-rce, tonne ; voy. au
paragraphe précédent.
Sur l'adoucissement de la consonne finale de la base devant
une désinence commençant par une voyelle (ex. : hjith, aor. lyidha),
voy. § 7, VI.
LXXI.
Actif. Passif.
lyith, je lie. lyidhem, je suis lié.
Indicatif présent.
S. lyith, je lie. lyidh-e-m, je suis lié (on me lie).
lyith. lyidh-ê(78).
lyith. lyidh-e-tœ.
P. lyidh-i-mœ. lyidh-e-mi.
lyith-ni. lyidh-ï.
lyidh-i-nœ. lyidh-e-nœ.
Subjonctif présent (§ 65, I).
S. 2ep.tœlyith-tç,
K que tu lies, tœ lyidh-e-tç, que tu sois lié.
p oe j tœlyith-nœ.
"'{ tœ lyidh-i-nœ.
Imparfait (indic).
S. lyith-ne, je liais * . lyidh-e-çe, j 'étais lié (on me liait).
lyith-ne. lyidh-e-çe.
lyith-te,-tey. lyidh-e-y.
P. lyith-nim. lyidh-e-çim.
lyith-nit. lyidh-e-çit.
lyith-ninœ. lyidh-e-çinœ.
1. Kr. emploie aussi un imparfait pèriphr astique, ex. : kour ïçle koulhôtourœ
dhœntœ, taudis qu'il était paissant, c. à d. faisait paître, les brebis.
— "235 —
Aoriste.
S. lyidh-a, je liai. oulyidh-a, je fus lié.
lyidh-e. oulyîdh-e.
lyfdh-i. oulyith.
P. lyith-mœ (lyidh-œm). ouljitli-mœ.
lyith-tœ (lyidh-œt). oulyith-tœ.
lyith-nœ (lyidh-œ, -œn). oulyith-nœ.
Optatif.
S. lyith-tça, puissé-je lier! oulyith-tça, puissé-je être lié!
lyith-tç. oulyith-tç.
lyith-tœ. oulyith-tœ.
P. lyith-tçim. oulyîth-tçim.
lyith-tçi. oulyith-tçi.
lyith-tçinœ. oulyith-tçinœ.
Optatif composé.
ndœ pâtça lyidhourœ, ndœ kyôfça lyidhourœ,
si j'ai lié. si j'ai été lié.
Impératif.
S. 2e p. lyïth, lie. lyidh-ou, sois lié.
P. 3e p. lyith-ni. lyidli-ou-ni, lyidh-i.
Impératif négatif (§ 68, p).
môs lyith, ne lie pas. môs oulyith, ne sois pas lié.
Participe.
lyidh-ou-rœ, lyidh-œ.
Parfait.
Indic.lz.km lyidhourœ, j'ai lié. yàmlyidhourœ,j'aiété,jesuis,lié.
Subj. tœ kèm lyidhourœ, tœ yèm lyidhourœ,
que j'aie lié. que j'aie été lié.
236 —
1er et 2e plus-que-parfait.
Indic. kéçe lyidhourœ,
pâtçœ lyidhourœ,
j'avais lié.
Subj. tœ kéçe lyidhourœ,
que j'eusse lié, etc.
S. tù tœ lyith, je lierai.
— Ij'ith.
— lyith.
P. — lyidhimœ.
— lyithni.
— lyidhinœ.
yéçe lyidhourœ,
j'avais été lié.
tœ yéçe lyidhourœ,
que j'eusse été lié *, etc.
Futur
tù tœ lyidhem, je serai lié.
— hyidhe.
— îyidhetœ.
— lyidhemi.
— lyidhi.
— lyidhenœ 2.
Futur antérieur.
tù tœ kèm lyidhourœ,
j'aurai lié.
tô tœ yèm lyidhourœ,
j'aurai été lié.
Conditionnel.
S. to tœlyithîïe, je lierais, tùtœlyidheçe, je serais lié, j'au-
j'aurais lié , je devais rais été lié, je devais être lié,
lier, j'allais lier. j'allais être lié.
1. Il existe aussi des temps composés à double auxiliaire, comme :
ACTIF. PASSIF.
Purf. kâm pâsœ lyidhourœ, kâm kyoénœ lyidhourœ.
PL que pf. pâtçœ pâsœ lyidhourœ, pâtçœ kyoénœ lyidhourœ.
Fut. ant. to tœ kèm pâsœ lyidhourœ, to tœ kèm kyoénœ lyidhourœ.
Ces combinaisons, d'un usage rare, paraissent dénoter un temps plus
éloigné ; p. ex. : hânoœ pâsœ h'tpourœ pœr tœ vœçlrùuarœ ûyelœ, Kr. ils
ont monté (montaient habituellement) pour observer les autres ; Babulhùna
kâ Injènce ugrèhourœ, Babylone fut bâtie, etc.
TEMPS AUMIRATIFS (§. 66, 4).
1. lyithkam, je lie, j'ai lié, oulyithkam, j'ai été, je suis lié.
2. lyithkeçe,je liais, j'avais lié, oulyithkeçe, on me liait, j'avais été lié.
2. 2e futur (65, 3) : kâm pœr tœ ly'ulhourœ, je lierai, j'ai à lier, je dois
lier ; kéçe pœr tœ lyidhourœ, j'avais à lier, je devais lier.
— 237 —
(o tœ lyfthne to tœ Iyidheçe.
— lyithte. — lyidhey.
P. — lyitliiiiin. — lyidheçim.
— lyfthnit. — lyidheçit.
— lvitlininœ. — lyidheçinœ.
Conditionnel passé.
to tœ kéçe lyfdhourœ, to tœ yéçe lyidhourœ,
j'aurais lié. j'aurais été lié.
Nom verbal.
asp. indét. (riœ) to) lyidhourœ, action de lier, liaison,
asp. dét. tœ lyidhouritœ, l'action de lier, la liaison.
Infinitif et gérondif.
doûke lyidhourœ ) .. . ,,. ... TM
J en liant (liant, qui lie, K.
(tuk me lyidhourœ, Fy.) \
me tœ lyidhourœ, en liant, après avoir lié, dès qu'on
a lié.
pœr tœ lyidhourœ, pour lier, à lier, pour être lié.
pa lyidhourœ, sans lier, avant de lier.
LXXII. — Rem. I. — Aoriste. — Les verbes terminés par un k
prennent la désinence ou, au lieu de i , à la 3e pers. sing. ;
ex. : lydgou, il mouilla, de lyàk, mouiller; ikou, il partit, de ikœh.
Au passif, la 3e pers. sing. perd la désinence et devient iden-
tique à la racine, ou mieux, ce qui est applicable à tous les verbes,
réguliers ou irréguliers, au radical de la lrc pers. pi.; ex. : bœri,
oubdb [bcén, faire); zoûri, ouzot'c (zœ, saisir) ; psài, oupsoûa (lre pers.
pi. ou[isoûa-mœ, de psàn, apprendre) ; sôlhi, ousoûalh (sielh, appor-
ter); oulijith, il fut lié; oulydk, il fut mouillé.
La désinence nœ, de la 3e pers. pi. de l'actif, perd ordinaire-
ment Yn après une gutturale et une dentale : lyilhnœ et lyidhœ;
doûalhœ, de dàly (§ 7, IL).
IL — Participe. — La voyelle ou est intercalée entre le radical
et la désinence, et ordinairement elle est précédée d'un t, lorsque
— 238 —
le radical se termine par une liquide : vdr-ourœ et vâr-t-Our(S ,
suspendu.
LXXII1. — Liste de verbes suivant cette conjugaison. —
Ils sont arrangés selon la consonne finale, et quand celle-ci s'a-
doucit, ou, plus exactement, revient à son premier état (§ 7, VI),
l'aoriste est indiqué.
trœmh (a. trœmba),
effrayer.
hoûmp (a. hoiïmba),
perdre.
hàp,
ouvrir.
çtùp,
écraser.
kyélhp (a. kyélyba),
puer.
kyérybem,pass.,
pourrir.
lyâk (a. lyâga),
mouiller.
mblyâk,
vieillir.
véçk, véçkem,
se flétrir.
tçtaky,
révéler.
mbùt,
étouffer, noyer.
moi'int (a. moûnda),
pouvoir, vaincre.
moûndem,
être vaincu.
toûnt (a. toûnda),
secouer.
poûth,
baiser.
kyéth,
tondre.
lyith (a. lyidha),
lier.
lyôtli (a. lyùdha),
fatiguer.
mbûlh,
fermer.
ngoûly,
ficher, enfoncer.
tçkoûly,
arracher, déraciner
nœm,
maudire.
tboûr,
enclore.
thèr,
égorger.
kôrh,
moissonner.
kyàs,
approcher.
ni s,
arranger.
nisem,
partir.
kyéç; pœrkyéç,
rire ; railler,
mboùç,
emplir.
— -230 —
Neutro-passifs.
doûkem, paraître.
kùlhem, tousser.
Verbes dissyllabiques.
ouyit, arroser,
morliit. épouiller.
vœrvit, lancer,
tçouditem (si.), s'étonner,
habitem (et habit), être ébahi.
plyakôs, surprendre
plyagos, blesser.
De même tous les verbes en as, dérivés du grec.
B. — VERBES A RADICAL VARIABLE.
LXXIV. — Ils ont pour terminaisons -ielh, -iely, -ier, -éth,
-ijcilt et -yék.
Les voyelles ie, e, et la syllabe ye sont remplacées : l°par i,
à la 2° pers plur. du prés, indic, à l'imparfait, à l'impératif et au
passii : 2° par œ à l'aoriste, sauf pour ceux en ielh et ier, qui
prennent oûa au pluriel.
Pour le subjonctif, le participe et l'adoucissement de la con-
sonne finale, voyez les paradigmes suivants.
LXXV.
I. mbielh, semer. III. héth, jeter.
II. ndzier (-erh), extraire. IV. dyék, brûler.
Actif.
Indic. présent.
S. mbielh. ndzier. héth. dyék.
P. mbielhimœ. ndzterimœ. hédhimœ. dyégimoà
mbilh-ni,-i. ndzir-ni, -i. hithni. dyékni.
mbielhinœ. ndzierinœ. hédhinœ. dyéginœ.
— 240
Subjonctif. — 2e et 3e pers. sing.
tœ mbîelhtç. tœ ndziertç. tœ héthtç.
tœ mbielhœ. tœ ndzierœ. tœ hédhœ.
Imparfait.
mbilhne. ndzirne. hithne.
(comme lyithne, § 71.)
tœ dyéktç.
tœ dyégœ.
dikyne.
Aoriste.
S. mbôlli-a, e, i. ndzôr-a, e, i. hôdh-a, e, i. dogy-a, e, i.
P. mboûalhmœ. ndzoûarmœ. hôthmœ. dokymœ.
mboûalhtœ. ndzoûartœ. hôthtœ. dôkytœ.
mboûalh(n)œ. ndzoûar(n)œ. hothnœ, liùdliœ. dôkynœ.
Optatif.
mbielbtça.
ndziertça. héthtça.
Impératif.
dyéktça.
mbilh.
ndzir. liith.
Participe.
diky.
mbielhœ. ,
ndzierœ. liédhourœ.
Passif.
dyégourœ
Présent.
Impérat if.
Aoriste.
3e pers. sing.
mbilh em.
mbilliou.
oumboûalh.
ndzirem.
ndzirou.
oundzoûar.
hidhem.
hidhou.
ouhôth.
digyem, brûler. digyou.
oudôky
Rem. — A Zag, les verbes des deux premiers modèles se pro-
noncent en une syllabe et se conjuguent comme suit :
Ind. prés. sing. mbyélh; plur. mbtjélhœmœ, mbilhni, mbyélhœnœ.
Imparf. sing. mbilhnœ, etc.; opt. mbyélhtça; part, mbyélhœ.
— 241 —
LXXVI. — Héky, tirer, se conjugue comme dyék :
Prés. 2e pers. plur. hikyni\ imp. hikyne; aor. A(%a; impér.
/i/% (tire, va-t'en); pa. hékyourœ; pass. hikyem, hikyou; ouhôky.
LXXVII. — Liste (elle est à peu près complète) des verbes
qui suivent les modèles précédents :
miely.
traire.
aor. mùlya.
vlely.
vendanger.
vôlya.
mbielh.
semer.
mbùlha.
pfelb.
enfanter.
polha.
pçielh.
envelopper.
pçolha.
pœrtsîelh.
accompagner.
pœrtsùlha.
sielh.
apporter.
sùlhaa).
vielh.
vomir.
vôlha.
ndielh.
rappeler un animal
ndùlha.
ndzier.
extraire.
ndzôra.
pœrmier.
uriner.
pœrmôra.
tier.
filer.
tùra.
tçier.
décbirer.
tçùra.
dréth.
tordre.
drùdha.
çdréth.
détordre.
çdrôdha.
breth.
sauter, galoper.
brôdha.
mblyéth.
rassembler.
mblyôdha '')
ryétli, rieth.
dégoutter.
rùdlia.
zgyéth.
choisir.
zgyôdba.
héth.
jeter.
hùdha.
vyéth.
voler, dérober.
vùdha.
dyék.
brûler (transitif).
dogya.
vdyék.
poursuivre.
vdôgya.
pyék.
rôtir, rencontrer.
pôkyac).
pœrpyék.
rencontrer.
pœrpôkya.
a) Impér. syélhœ.
— b) pass. mblyidheiu.
— c) pass. pikjem.
LXXVIII. — On peut aussi rattacher à cette section les deux
verbes très-usités mdrh, prendre, et dâhj, sortir; seulement c'est
en e qu'ils changent l'a du radical, et cette permutation a lieu
aussi aux 2e et 3e pers. sing.
10
— 242 —
Prés .
S.
mark, je prends.
dâly, je sors.
mèrh.
dély.
mèrh.
dély.
P.
mârhimœ.
dâlyimœ.
raèrhni (mirlini).
délyni (dilyni).
mârhinœ.
dâlyinœ.
Subj.
2e pers. sing.
tœ mârhtç(mârheç).
tœ dâlytç.
tœ mârhœ.
tœ dâly ce.
Imparf.
mèrhne (mirhne).
dèlyiie (dilyne) ").
Aor.
S.
môr-a, e, ib).
dùlh-a, e, ib).
P.
moûarhmœ.
doûalhmœ.
moûarhtœ.
doûalhtœ.
moûarli(n)œ.
doi'ialh(n)œ.
Optai.
mârtça.
dâlytça.
Imper.
mèrh.
dély.
Part.
mârhœ.
dàlyœ, dâlyourœ
Aor. 3e pers.sing, oumoûarh.
a) Zag. 3e pers. sing. d'dy . — b) Kr. 3e pers. sing, moùarh, doûalh.
Pass. prés, mèrhem.
mirhem, Zag
DEUXIÈME CONJUGAISON.
Verbes dont le radical est terminé par une voyelle.
LXXIX. — Le singulier du présent se forme par l'addition,
au radical, des consonnes n pour la lre personne, n pour la 2e et
la 3e.
A l'aoriste, les lettres ou syllabes de liaison v, it, r, sont
intercalées entre le radical et la désinence, et le radical, quel-
quefois, éprouve un allongement ou une contraction.
La formation du passif est indiquée au tableau ci-dessous , il
faut observer que dans certaines contrées, à Fyéri, par exemple,
le suffixe du passif est toujours h : marlôhcm, bœhem, au lieu de
martonem, bœnem.
Tous ces verbes sont oxytons; l'unique exception concerne
quelques verbes de la 2° classe.
— 243 -
LXXX. — Il y en a sept
classes, à savoir
Présent.
Aoriste.
Passif.
1
à n
kyàn, pleurer.
kyâva.
kyâhem.
mbàn, tenir.
mbâita.
mbâhem.
■ '
è-n
thûen, briser.
théva.
thiïhem.
gœnèn, tromper.
gœnéva.
gcenéncm.
• >
• >
u'-n
bcën, faire.
bcera.
bcénem.
k
i-iï
fçfn, essuyer.
fçiva.
IV i h cm.
5
ù-n
martôn, marier.
martova.
martônem.
6
oûa-
n çkroùan, écrire.
çkrôva.
çkroûhem.
rouan, garder.
ro ûai ta.
roûhem.
7
f
frûn, souiller.
frûita.
frûhem a).
rûn, entrer.
rûra.
(manque) b)
a) Je suis enflé, je me gonfle. — In çtûii, pousser, çlûra, çluhem.
LXXXI. — Comme on l'a vu plus haut (69), la régu-
larité absolue et le nombre très-considérable de verbes compris
soib le n° 5, ou terminés en à, les désignent immédiatement
comme type de la conjugaison.
La voyelle finale o s'allonge en oûa au pluriel de l'aoriste
dans Les deux voix, à la 3e pers. sing. de l'aor. passif, et au
participe.
marton, je marie. martônem (martôhem),
je me marie.
Actif.
Indicatif présent.
S. martô-il.
martô-n.
marto-n.
P. martô-i-mœ.
marto-ni.
martô-i-nœ.
Passif.
martôn-em.
marton-ë.
martùn-etœ.
martôn-emi.
martôn-i.
martôn-enœ.
■>,
Subjonctif présent.
pers. tœ marté-n-tç (-ôyç, Kr.). tœ martdn-etçi
tœ martô-nœ.
— 244 —
Imparfait [indic).
S. martô-ne. martôn-eçe.
marto-iie. martùn-eçe.
martù-n-te. martôn-ey,
P. martô-nim. martôn-eçim.
martô-nit. martôn-eçit.
martù-ninœ. martôn-eçinœ.
Aoriste.
S. martô-v-a.
martd-v-e.
martô-i.
P. martoûa-mœ, -tœ, -nœ.
S. martô-f-ça.
martô-f-ç.
martô-f-tœ.
P. martô-f-çimœ.
martô-f-çi.
marto-f-cinœ.
Optatif.
oumartova ( - toûaçœ ) .
oumartove.
oumartoûa.
oumartoûa-mœ, -tœ,
-nœ.
oumartôfça, etc.
l'actif, précédé de l'aug-
ment ou.
Impératif.
S. 2e pers. martô.
P. 2e pers. raartô-ni.
marto-ou.
martô-ou-ni.
Impératif négatif.
mes martô.
Participe.
martoûa-rœ.
mos oumartô, ne te ma-
rie pas.
Parfait.
kàm martoûarœ.
yàm martoûarœ.
— 245 —
Plus-que-parfait.
1 . kéçe martoûarœ. yéçe martoûarœ.
2. pâtçœ martoûarœ.
Imparf. et parfait admiratifs.
1 . martoûakam.
2. martoûakeçe.
S. tù tœ martùn.
— martôntç.
— martonœ.
P. — martùimœ.
— martùni.
— martùinœ.
Futur.
oumartoûakam.
tù tœ martônem.
— martùnetç.
— martùnetœ.
— martônemi.
— martùni.
— martùnenœ.
Conditionnel.
tù tœ martùiîe, etc. tù tœ martùneçe, etc.
Pour les autres temps composés et le gérondif, Voy. le para-
digme lyîlh, § 71.
LXXXII. — Parmi les verbes en ôrâ, il n'y en a que fort peu
de monosyllabiques; la plupart ont deux, plusieurs aussi trois
syllabes, exemples :
çkùn, passer.
rhùn, vivre.
psùn (mœsùn), apprendre.
çtrùiî, étendre.
kalhœzùn, calomnier.
nœmœrùiï, compter.
digyôn, entendre,
dœrgùiï, envoyer,
pounùn, travailler,
kyertùiî, réprimander, etc.
ou(r)dhœrùn, commander,
traçigùn, prospérer, etc.
LXXXIII. — Voici les autres paradigmes :
I. II. III.
kyàn, pleurer. gœiïèil, tromper, bœn, faire.
Présent.
S. kyà-iï. gœnè-n. bœ-fi.
— 240 —
kyà-n.
gœnè-n.
bœ-n.
kyà-n.
gœnè-n.
bœ-n .
p.
kyâ-imœ.
gœné-imœ.
bœ-imœ
kyâ-ni.
gœné-ni.
bœ-ni.
kyâ-inœ.
gœiîé-inœ.
bœ-inœ.
Subjonctif, 2° et 3e pers. sincj.
tœ kyâ-n-tç.
tœ kyâ-nœ.
S. kyâ-fie.
kyâ-fïe.
kyâ-n-te.
P. kyâ-nim.
kyâ-ni t.
kyâ-ninœ.
tœ gœîïé-n-tç.
tœ gœiîé-nœ.
Imparfait.
gœné-ne.
gœné-ne.
gœné-n-te.
gœîïé-nim.
gœné-nit.
gœné-ninœ.
Aoriste.
tœ bœ-n-tç.
tœ bœ-îïœ.
bœ-ne.
bœ-ne.
bœ-n-te.
bœ-nim.
bœ-nit.
bœ-ninœ.
S.
kyâ-v-a.
gœné-v-a.
bœ-r-a.
kyâ-v-e.
gœné-v-e.
bœ-r-e.
kyâ-ou.
gœilé-ou.
bœ-r-i .
p.
kyâ-mœ.
gœnûe-mœ.
bœ-mœ
kyâ-tœ.
gœnûe-tœ.
bœ-tœ.
kyâ-nœ.
gœnne-nœ.
bœ-nœ.
S. kyâ-f-ça.
kyâ-f-ç.
kyâ-f-tœ.
P. kyâ-f-çim.
kyâ-f-çi.
kyâ-f-çinœ.
S. 2° p. kyâ.
kyâ-ni.
Optatif.
gœné-f-ça, etc. bœ-f-ça, etc.
Impératif.
gœiïé.
c;œné-ni.
bœ-n (irrég.).
bœ-ni.
— 247 —
Participe.
kyâ-rœ. gœiïûe-rœ. bœ-rœ.
IV. V. VI.
iV'iù, essuyer. çkroûan, écrire, frùn, souffler.
Présent.
S. fçl-n.
çkroûa-n.
frù-n.
fçl-n.
çkroûa-n.
frù-n.
f<;"i-n.
çkroûa-n.
frù-n .
P. fçi-mœ.
çkroûa-imœ.
frû-imœ
fçf-ni.
çkroûa-ni.
frû-ni.
fci-nœ.
ckroûa-inœ.
fn'i-inœ.
Subjonctif, 2e et 3e pers. sing.
tœ fci-tc. tœ ckroûa-n-tc. tœ frû-n-tc (frûyç,
Kr.).
tœ fçî-nœ. tœ çkroûa-nœ. tœ fn'i-nœ.
Imparfait.
S. fçi-ne. çkroûa-ne. frû-ne.
fçi-îïe. çkroûa-ne. frû-ne.
(W-n-te. çkroùa-n-te. frû-n-te.
P. fçi-nim. çkroûa-nim. frû-nim.
fçi-nit. ckroûa-nit. frù-nit.
fçi-ninœ. çkroûa-n inœ. frû-ni nœ.
Aoriste.
S. fçi-v-a. çkrô-v-a. frû-it-a.
fçi-v-e. rkro-v-e. frû-it-e.
fçi-ou. çkrù-i. frû-it-i.
P. fçî-mœ. çkroûa-rnœ. frû-it-mœ.
fçi-tœ. çkroûa-tœ. frû-it-(t)œ.
fci-nœ. rkroûa-nœ. frû-it-nœ.
— 248 —
Optatif.
S. fçi-tça.
çkrô-f-ça, etc.]
frû-it-ça.
fd-tç.
frû-it-ç.
fçi-tœ.
frû-it-(t)œ.
P. fçi-tçi m.
frû-it-çim.
fçi-tçi.
frû-it-çi.
fci-tcinœ.
frû-it-çinœ
S. 2e p. fci.
fci-ni.
Impératif.
çkroûa (çkroûay). frû (frûy).
ckroûa-ni. frû-ni.
Participe
i
fçi-rœ.
çkroûa-rœ. frû-it-ourœ,frû
Passif.
Présent.
Imparf.
Aoriste.
3e fers. sing.
Impératif
I.
kyâhem.
kyâheçe.
oukyâ.
kyâhou.
II.
gœiiénem.
gœïïéneçe.
ougœnûe.
gœnéou.
III.
boénem.
bœneçe.
oubœ.
bcênou.
IV.
fçihem.
fçiheçe.
oufçi.
fçihou.
V.
çkroûhem.
çkroûheçe.
ouçkroûa.
çkrôhou.
VI.
frûhem.
frûheçe.
oufrûit.
frûyoua).
a) §681).
LXXXIV. — Observations.
I. — lre classe. — La seconde formation de Yaorisle, com-
mune, comme d'ordinaire, à l'optatif et au participe, est celle du
6e paradigme, frâita; ex : mhdita, je tins; opt. mbditça; pa.
mbâitourœ; aor. passif, 3e pers. sing. oumbdit.
Suivent cette conjugaison :
Présent.
— 249 —
Aoriste. Optatif.
gyàïï, sembler, gyâva. gyéitça.
ndàn, partager, ndâva (ndâita) . ndâfça.
lyàfï, laver.
lyâva.
tçàn, fendre. tçâva.
tliàn, sécher. thâya.
çàn. railler. ça va.
mbàii4), tenir. mbâita.
màfi, engraisser, mâita.
Participe.
gyârœ.
ndârœ (ndâi-
tourœ).
Iydrœ ( lyâi-
tourœ).
tcârœ.
Iyâitça.
tcâfça.
thâfça(thâitça). thàrœ.
çâitça. çârœ.
mbâitça. mbâitourœ.
mâitca. mâitourœ.
a) Au lieu de mbàn, mbàn, on dit aussi, pour les trois personnes du
Bing., mbâ.
Passif : ndahem, 1} âhem, tbàliem, mbâhem, etc.
II. — 2e classe. — Tandis que les verbes oxytons, comme
gœnèn, intercalent un u au plur. de l'aoriste actif et à la 3e pers.
sing. de l'aoriste passif, les paroxytons, c'est-à-dire ceux qui ont
une voyelle (u, i) avant Ye final, la perdent au sing. de l'aoriste
et à l'optatif. Exemple : thûen, briser.
Opt. tliéfça, etc.
Prés.
thûen. j
\or. s.
thé va.
Imparf.
thûene. .
théve.
Impér.
thûe (thûey).
théou.
Passif.
thiihem.
pi.
thûemœ
Aor. 3e p. s.
outhûe.
thûetœ.
Impér.
thûeyou.
thûenœ
A cette classe appartiennent :
kthèn, renvo3;'er.
rœfèn, déclarer, raconter, etc.
dœftén, montrer.
fœyèn, pécher.
gœnèiï, tromper.
kœmbèn, échanger.
pœlykyèn, plaire, agréer.
kœtsèn, sauter.
v(œ)yèn, valoir,
vœrçœlhèn, siffler.
2° ,thûen, a. tliéva, briser,
lyûeiï, a. lyéva, oindre.
tçkyûen, a. tçkyéva, lacérer,
ngyûen, a. ngyéva, teindre.
— 250 —
3° ndîen et ndièn, pardonner. zien, bouillir.
a. ndieva, p. ndierœ. a. zieva, p. zîerœ.
III. — 3° classe. — Le verbe bœn , très-usité, ainsi que son
passif bœnem et bœhem, être fait, devenir, est à peu près seul de
son espèce ; on y rapporte, à Pœrmét : pœgœn, salir, pass. pœgdk-
nem, se salir (des petits enfants), et à Zag. :
vrœn (vrœy), troubler. pass. vrœhem; ouvrœ, p.vroérœ.
prœiï (prôey), calmer. prœhem, p.prcérœ.
brœfï (brœy), ronger. aor. brœva, p.broérœ,
bréourœ.
Voy. aussi au § 86, hîpœn, etc.
IV. — 4e classe. — Au présent, lro et 3e pers. du pluriel, 1'*
du radical se contracte avec celui de la désinence : fçîmœ = fçi-imœ.
On conjugue sur ce modèle :
fçiiï, et fçî, essuyer. tcgrin, dégeler,
ndïn et ndî (ndïh), aider. gdhiiï, poindre (du jour),
ndzln et ndzî, noircir. çîn, dépiquer le grain,
ngrïn, glacer. lyœpin, lécher.
Les trois premiers verbes de cette courte liste ont deux
formes de présent; la seconde, ex. : fçî, est pour les trois per-
sonnes du singulier.
On doit encore placer ici : çtrin, déployer, ao. çtrita, pa. çtri-
tourœ; pass. çtrihem, s'étendre.
V. — 5e classe. — Le radical se contracte au sing. de l'aor.,
et à l'optat. et à l'impér. passif.
Il y a une seconde forme d'aoriste , semblable à celle qu'on
trouve dans la lre et la 6e classe ; ex. : roûaita; roûaitça; roûaitourœ ,
de rouan, garder. Elle s'emploie même au lieu de çkréva : çkroûa'ita,
j'écrivis.
Le passif, selon qu'il subit ou non la contraction de l'aoriste,
prend les suffixes n ou h.
A cette classe se rapportent, entre autres :
— 251
Aoriste,
Participe.
Passif.
gyôva.
gyoûarœ.
gyoùhem.
pagôva.
pagoùarœ.
pagonem.
tçôva.
tçoûarœ.
tçônem.
rhôva.
rhoûarœ.
rhoùhem.
çkrôva.
çkroûarœ.
çkroûhem.
blyôva.
blyoûarœ.
blyoùhem.
çôva.
çoûarœ.
çoûhem.
krôva.
kroûarœ.
kroùhem.
roùaita.
roûaitourœ.
roûhem.
hoûaita.
hoûaitourœ.
hoùhem
(emprunter).
l°gyoûan, chasser.
pagoûan, payer.
tçoùan, flairer, quêter, tçôva.
rhoûan, raser.
çkroùan, écrire.
blyoûan, moudre.
çoùan, éteindre.
kroûan, gratter.
2° rouan, garder.
hoùan, prêter.
VI. — 6e classe. — Les cinq verbes qui la composent ne sont
pas sans quelque anomalie :
Aoriste.
frùfi, souffler. frûita.
mbrùfi, pétrir. mbnïita.
çtùn, heurter. çtûta, etûra.
pçùn, cracher. pçûta.
rùn, entrer. rûra.
Passif : frûhem, je suis enflé, je me gonfle.
Impératif.
Participe.
frû.
fn'iitourœ, frûrœ.
mbrû.
mbrûitourœ.
çtùt.
çtûtourœ.
peut.
pçûtouroo.
rûree.
rûrœ.
VERBES IRRÉGULIERS.
LXXXV. — Les anomalies des verbes sont de divers genres
et de divers degrés ; elles regardent tantôt le radical ou les dési-
nences , tantôt l'un et l'autre ; quelquefois il y a mélange des
formes de deux conjugaisons; enfin certains verbes tirent leurs
temps de racines différentes.
lre SECTION.
LXXXVI. — Verbes à double radical.
I. — Quelques verbes très-usités, réguliers quant aux dési-
nences, et appartenant dans leur ensemble à la lre conjugaison,
— 252 —
offrent cette particularité d'avoir à plusieurs personnes de diffé-
rents temps un double radical, l'un monosyllabique, l'autre formé
du premier par l'addition de la syllabe œn, ce qui les rapproche
du paradigme bœn, § 83; ce sont :
hip et hipœn, monter3),
lyip et lyipœiî, mendier,
ikœn, partir b).
o) Zag. hipiy. — b) ikiy. — c) étsiy.
étsœîï, marcher, aller0),
tçâpœîi, marcher.
Présent.
S. hipœn.
hipœn.
hipœn.
P. hipœimœ.
hipni.
hipœinœ.
Subjonctif.
ikœiï.
ikœn.
ikœn.
ikimœ.
ikni.
ikinœ.
S. 2e p. tœhipœntç3).
3e p. tœ hipnœ.
tœ ikœntç").
tœ iknœ.
Aoriste.
hip-a, e, i
, etc.
ik-a, -e, -ou, etc.
hiptça.
Optatif.
iktça b).
hipœ.
Impératif.
ikœ.
hipourœ.
Participe.
ikourœ.
hipem.
Passif.
manque.
n) Zag. hipύ, ikύ.
6) Remplacé souvent par çkôfça (de çlcôn) ; de même êtstœ, 3e pers. sing.
optatif, seule personne usitée de l'optatif d'étsœn. — Ce temps est inusité
dans le verbe Içâpccn.
— '253 —
Étsœn et tçdpœn se conjuguent comme ikœh; imper. tçàpt va,
cours
hipœn et lyipœn suivent aussi, même au présent, la lre conj. :
li'ip. je monte, etc.
II. — Par analogie, on peut placer ici des verbes qui ont pour
la plupart un double présent, en in et en it, et qui, par ce der-
nier, comme par le reste de leurs temps, appartiennent à la
lre conjugaison ; p. e. :
Prés, arhiiï, arriver, etc. Imp. arbit.
Aor. arhita et arhiva. Pa. arhitourœ.
Passif, arhitem, je suis devancé, atteint.
De même, gogœçifï et gogœçit (bâiller), drœmiiï (sommeiller),
gromœçiiï (roter), porsin et porosït (commander), trcengelhin
(résonner), thœthit (mœ — , cela me démange), praçiil (tailler la
vigne), çœfiiï (éternuer), oulyœrin (hurler, se lamenter), vœrv'in,
vœrvit, aor. vœrvita et vœrvitçœ (lancer).
LXXXVII. — Verbes terminés par une s, précédée de a, <>..
I. — Verbes en as.
Ils ont cela de commun de changer cette désinence, 1° en et,
aux 2e et 3° pers. sing. de l'ind. ; 2° en it, à la 2e pers. plur. du
même temps, à l'imparfait et à l'impératif (kàlh excepté). Le sub-
jonctif conserve la voyelle radicale a.
Voici le paradigme de ces temps , pour les huit verbes de
cette catégorie :
Ind. S. vràs, je tue. Subj. tœ vràtç, tœ vrâsœ.
vrét. Imparf. vritiïe, etc.
vrét. 3e p. s. vrite, vrinteb).
P. vrâs-imce. Impér. vritc).
vrit-nia). Part. vrârœ.
vras-ince.
o) Fy. vrisni. — b) Triste. — c) Kr. vrâ (mus vrâ, ne tue pas).
Le tableau suivant contient les anomalies des autres temps,
particulièrement de l'aoriste, qui offre une formation toute parti-
— 254 —
culière du thème, en mémo temps que, quant aux. désinences, il
appartient soit à la l10, soit à la 2e conjugaison.
Présent.
Aoriste. Impératif. Participe.
vrâ-v-a, vrit(vrâ). vrârœ.
3e p.s.vrâou.
ngàva.
ngi.
ngârœ , ngâ -
sourœ.
çkàva.
çkyit.
çkârœ.
plyâsa.
pœlhtsit.
plyâsourœ.
i- kâlha.
kàlh.
kâlhtourœ.
vràs, tuer.
ngàs, toucher.
çkàs, glisser.
pœlhtsàs, crever.
kœlhàs, klkàs, mettre, pla- kâlha.
cer.
flyàs, parler. fôlya.
p(œ)lhàs, mugir. pâlha.
kœrtsàs, craquer. kœrtsita.
gœlhthàs, crier fort, vagir, gœlhthita. gœlhthit. gœlhthâsourœ .
bœrtàs, vociférer, braire, bœrtita. bœrtit. bœrtâsourœ,
britourœ.
gœrçâs, inviter aux noces, griça. grïç. griçourœ.
L'optatif se tire régulièrement du radical de l'aoriste : vrâfça ;
ngâfça ; plyâtça; kàlhtça et klhâtça; fôlytça; kœrtsitca.
Hoïtmp, perdre, se conjugue au sing., mais au présent seule-
ment, sur le modèle de vràs : houmbàs, houmbét, 2(> p. pi. hoûm-
pni; pass. hoûmbem; part, hoiunbourœ.
folyœ. folytourœ.
plhit. pâlhourœ.
kœrtsit. krisourœ.
Passif : Prés., vritem, je suis tué.
ngihem, je suis touché,
klhitem, je suis placé,
flyitem, je suis calomnié.
Aor. 3e p. s, ouvra,
on ngâ.
oukàlh.
oufùly.
IL — Verbes en es.
1° La plupart suivent l'analogie des précédents, ex. : thrée
(et thœrhés), appeler, crier.
Prés. S. thrés. P. thrésimœ.
thrét [subj. tœ thrétc], thritni.
thrét [subj. tœ thrésœ]. thrésinœ.
Imparf. thritne. Imp. thrit et thirhœ.
— 255 —
Aor.
Opt.
thrita et thirha.
thritça.
Pa. tlih'tourœ, thirourœ.
De même :
Présent. Aoriste. Impératif. Participe.
thrés , thœrhés , ap- thrita (thirha). thi'it (thirhœ). thirourœ.
peler,
dzbrés, descendre,
prés, attendre,
prés, couper.
. Ire.
dhyés, C'ieo.
pues, interroger.
dzbrita. dzbrït. dzbritourœ.
prita. prit. pritourœ.
préva, 3° pers. prit, pré. prèrœ.
préou.
cita. cit. çitourœ.
dhyéva. dhyèrœ.
pûeta. pue t. pûetourœ.
La seule anomalie de pues (aussi pues) consiste dans la subs-
titution d'un t à l's, dans les occasions où les autres verbes chan-
gent leur radical.
Passif : pritem, je suis attendu, je suis coupé; çilem et çiliem,
je suis vendu; pûetem etpuélem.
2° Trois verbes présentant à peu près les mêmes anomalies,
suivent au singulier du présent la lro conjugaison, c'est-à-dire
que les trois personnes en sont semblables, comme :
S. ndés, j'allume,
ndés.
ndés.
P. ndézimœ.
ndisni.
ndézinœ.
Présent. Aoriste. Impératif.
ndés, allumer. ndéza. ndls. ndézourœ.
. mourir. vdikyam). vdïs. vdékourœ.
véç, vêtir. véça. vlç. véçourœ.
louI à tait irrégulier; 3e pers. sing. vd'iky, il mourut.
Passif: ndizem; viçem, je m'habille.
LXXXVIII. — Verbes terminés au présent par une voyelle nue.
On ne veut parler ici que de quelques verbes qui, selon l'a-
nalogie de fçin, § 83, perdent dans la prononciation, à Pcermét,
— 256 —
la consonne finale A (lro conj.) ou n (2e conj.) du présent; ceux
en « se rattachent d'ailleurs, par l'apophonie, à thrés, § 87, IL
Ce sont :
1. pçé(h), fçéh (go, mbçéh), cacher. C. pi (pfy), boire
2. ngré(h), lever.
3. ftô(h), refroidir.
4. nô(h), connaitre.
5. cli (diy), savoir.
7. kré (krèîï), extraire.
8. blyé (blyèn), acheter.
9. flyé, dormir.
Aoriste. Optatif. Impératif.
1. pçéva. pçétça. pçi, pçini").
2. ngrita. ngritça. ngri, ngrini"
Subjonctif. Participe.
tœ pçétç, pçéhourœ.
pçéiïœ.
tœ ngrétç, ngréhourœ,
ngréyœ. ngritourœ.
3.
ftôva.
ftôfça.
ftô, ftôni.
tœ ftôtç,
ftôhœ.
ftôhourœ.
4.
nôha.
nôfça.
nô, nini");
tœ note,
îiôhœ .
nôhourœ.
5.
dita.
ditça.
di, dini.
tœ dite,
diyœ.
ditourœ.
6.
pi va.
pifça.
pi, pini.
tœ pitç,
pîyœ.
pirœ.
7.
kré va.
krétça.
kri, krini'').
tœ krétç,
kréhœ.
kréhourœ.
8.
blyéva.
blyétça.
blyé, blyini'1).
tœ blyétç,
blyéîïœ.
blyèrœ.
9.
flyéita.
flyéitça.
flyî, flyini').
tœ flyétç,
flyèrœ.
flyitourœ.
a) Cette 2e personne, qui est en même temps celle du prés, ind., indique
aussi la forme de l'imparfait en i : pçme, flyïne, etc.
je me lève; oungré ; ngréou.
Passif: pçihem, je me cache; oupçé; pçihou.
ngritem, )
ngrihem, )
ftôhem, je me refroidis ; ouftô; ftôhou.
nihem, je suis reconnu; ouhô; nôhou.
dihem, je suis célébré.
— 257 —
pihem, je m'enivre,
blyfhem (Zag. blyénem), je suis acheté.
Ngrô(h), chauffer, se conjugue comme ftô(h) ; kréŒ), peigner
comme /.nw. r B '
2e SECTION.
PerÔM irréguliers proprement dits.
LXXXIX. — Verbes dont les temps proviennent de plu-
sieurs racines : l
kàm, avoir, § 67. Aor. pâtcœ.
àp, donner. dhdçœ>
bie, battre, tomber,
bie, apporter.
raçœ.
proûra/
rhi, s'asseoir. ndcenta.
Cô(h), voir. pâcœ<
vin' venir- érdha; ârtçœ.
Vov. plus loin, à la liste alphabétique.
XC. — Formes communes à plusieurs verbes :
L- Présent; les 3 personnes du singulier sont semblables,
comme a la lro conj., § 68.
a) bfe, çtie, çpie.
2) vce, lyœ, zœ, ntzèe.
II. — Aoriste.
a) Forme qui ne se retrouve pas dans le reste de la conju-
gaison, avec l'optatif et le participe qui y correspondent :
Aor. S. dhâçœ, je donnai. Opt. dhœntça, puissé-je donner'
dhe- dhcèntc.
n dhâ- dhœntœ.
P' dhâmœ- dhcêntcim.
dhâtœ- dhœntci.
dhànœ- dhœntçinœ.
Part, dhcénœ, donné.
17
De même :
Présent.
àp, donner.
— 258
Aoriste.
çô(h), voir.
thèm (thom), dire.
bie, tomber; frapper.
lyœ, laisser.
zce, saisir.
vœ, mettre.
rhi (rhiy), s'asseoir, (ndœnta),
ha, manger. (hcèngra).
dhâçœ.
pâçœ.
thâçce.
râçœ.
lyâçce.
(zoûra).
(voûra).
Optatif.
dhœntça.
(pâfça).
thœntça.
rcêntça.
ly cent ça.
zœntça.
vœntça.
ndœntça.
(hoèngœrtça).
Participe.
dhdénœ.
(parce).
thœnœ.
rdénœ.
lyœnœ.
(zoérœ) .
(vœrœ) .
(ndœntourœ),
nçrrcénœ.
Rem. _ Quelques aoristes, réguliers d'ailleurs, font à volonté
la lre pers. sing. en tçœ ou çœ, comme gyéta et gyétçœ, je trouvai ;
érdha et ârtçœ, je vins ; ngrita et ngritçœ, je levai, et quelques
autres.
b) Forme qui existe à la 2e conjugaison, paradigme bœra,
§ 83, ex. :
S. voûra, je mis. P. voûmœ.
yoûre. voûtœ.
voûri. voûnœ.
De même proûra, zoûra, ndzoûra, cpoûra, çtûra.
XCI. — LISTE ALPHABÉTIQUE.
Ap, yâp, donner.
Indicatif présent : sing. àp, ép, ép; pi. âpimœ, épni, âpinœ ;
ou yâp, yép, etc. — Subjonctif : tœ aptç, tœ âpœ, ou yâptç,
yâpœ. _ Imparfait : sing. ép-iïe, -ne, -te ; pi. ép-nim, -nit, -ninœ,
ouyép-îïe1, etc. — Aoriste : dhàçce, § 90. — Optatif: dhœntça,
ibid. — Impératif : sing. ép ou yép; pi. épni, yépni. — Nœm,
donne-moi. — Participe : dhœnœ. — Parfait : kam dhcénœ. —
1. Les deux premières personnes de l'imparfait étant toujours sem-
blables, il n'en sera désormais donné qu'une seule. De même, le radical
n'est pas répété, quand il est semblable à celui de la personne précé-
dente.
— 259 —
Passif : épem, yépem, et (Zag.) tpem, je suis donné; je me
rends.
Bîe (bfye), 1° tomber; 2° frapper; 3° porter.
Ce verbe est défectueux et emprunte plusieurs de ses temps,
notamment au verbe rkdh,q\ii peut le remplacer partout, excepté
à L'impératif, dans l'acception de frapper; dans celle de porter, il
est ordinairement remplacé par sielh, § 77.
Bie, tomber.
Prés. : sing. bie1, pi. biemœ, bini et biri, bfenœ. — Subj. :
tœ bietç, tœ byérœ. — Imparf. : Il a deux formes au sing. et trois
au pluriel : 1° sing. birne, birte, pi. bir-nim, nit, ninœ; 2° sing.
lune, binte, pi. binim, etc.; 3° pi. birim, etc.
Bie, frapper.
Prés. : bie et rliâh. — Imparf. : birne, bine et rhihne. — Subj. :
tœ bietç, tœ byérœ, ou tœ rhâtç, tœ rhâhœ.
Los autres temps comme au numéro précédent.
Bie, porter, apporter.
Prés. : bîe et sielh, etc. — Aor. : sing. proûr-a, e, i ; pi. proû-
mœ, tœ, nœ; aussi sôlha. — Opt. : proûfça, aussi sielhtça. —
Part. : proûrœ et sielhœ.
Dâly, sortir, § 78.
Doua, vouloir, aimer, désirer.
Prés. : sing. doua, do, pi. doûamœ, déni, doiianœ. — Subj. :
tœ doûatç, tœ dôyœ. — Imparf. : dône, dente, pi. donim, etc. —
Aor. : sing. deçà, déçe, déçi ou déç; pi. déç-mœ, tœ, nœ. — Opt. :
dâtça, 3e p. s. dâçtœ. — Impér. : doûay, déni. — Part. : dâçourœ,
aimé. — Pass. : doûhem, être aimé, être nécessaire; doiiliemi,
nous nous aimons réciproquement — Aor. : 3e p. s. oudéç.
1. Les trois personnes du singulier sont semblables;
— 260 —
Flyâs, parler, § 87.
Flyé, dormir, § 88.
Gœrçâs, inviter aux noces, § 87.
Gyéîï (Zag. gyiy), trouver.
Ce verbe suit en général le paradigme thûeù, § 84, II.
Aor. : gyéta, etc.; à la 1" p. s. aussi gyétçœ. - Opt : gyétça.
Pari: gyftourœ. - P«* : g^dern. - Aor. : ougyénda, o» p.
s. ougyént.
Hà, manger.
Prés ■ sing. hâ, pi. hâ-mœ, ni, nœ. -S*. : tœ hâtç, ta
hâ™ -Lparf. : hffle. btate, etc. - Aor. : «ng. hd*g«.
e -T'pI hoèngrœ-mœ, tœ, nœ. Opt. : ltangœrtça. -A**. ■ ha.
"hâni . - Pari : ngrœnœ- - P«- = hâhem, être mange; hahem,,
nous nous disputons.
Houmbâs, hoûmp, perdre, § 87, I.
Kœlhâs, mettre, § 87.
Kœrtsâs, craquer, § 87.
Lyœ, laisser, abandonner.
p..'. • sine lyoé, pi. lyœmœ, lyini, lyœnœ. Subj. : tœ lyœto,
tœlyœrœ.— /wp..sing.i y , _ Ont. : lyœntça.§90.
„1 lvinim et lyirnim, etc. — Aor.. ljaçœ. ui y
_ Znpér. : lyœrœ et lyé, lyini; lyér-e, laisse-le.
Mârh, prendre, § 78.
Mbétem, rester.
L'aor. est de forme active : mbétcœ et mbéta, etc.
/mper.-.mbétou.-P.art.tmbétourqe.
Ngàs, toucher, § 87.
Ngrè(h), lever, § 88.
Nô(h), (ngyôh, Kr.), connaître, sentir.
Prés. : sing. no, né, pi. -mœ, nini, nônœ. - Sulj. : tœ note,
— 261 —
tœ iïôhœ. — Imparf. : Bine, ninte (ngyihte, Kr.), etc. — Aor. :
sing. nùh-a, e, et fïùv-a, e, 3e p. îïohou, pi. iïo-mœ, tœ, nœ. —
Opt. : nôfça. — Imper. : ni, fîfni. — Part. : îïùhourœ. — Pass. :
ùiliem, faire connaissance avec. — Aor. : 3° p. s. ounô(h.).
Prés. 1° attendre, 2° couper, § <S7.
Pçé(h), cacher, § 88.
Piïes, interroger, § 87.
Rha(h), battre, frapper.
Ce verbe confond ses temps avec bie. Voy. ci-dessus.
Prés. : sing. rhâh, rhéh, pi. rhâmœ, rhihni, rhanœ. — Im-
parf. : rhihiie, rhihte, etc. — Aor. et opt. : raçœ, rœntça. — Imp. :
byérœ, birni et blni. — Part. : rhâhourœ et rœnœ. — Pass. :
rhihem.
Rlii (rhiy), être assis, s'asseoir, etc.
Prés. : sing. rhi, pi. rhi-mœ, ni, nœ. — Subj. : tœ rhitç, tœ
rhinœ. — Imparf. : rhîne, rhînte, etc. — Aor. : sing. ndœiït-a, e,
i, pi. ndœnt-mœ, tœ, nœ. — Opt. : ndœntça. — Imper. : rhi,
rhini. — Part. : ndœntourœ. Aor. et part. : dial. ndéna, ndé-
nourœ.
Çkàs, glisser, § 87.
Çô(h), voir.
Prés. : sing. çù, çé, pi. çômœ, çini, çùnœ. — Subj. : tœ çùtç,
tœ çôhœ. — Imparf. : çine, çinte, etc. — Aor. et opt. : paçœ,
pâfça, § 90. — Imper. : çi(h), çini. — Part. : parœ. — Pass. :
çihem.
Çpie, porter, conduire.
Prés.': sing. çpie, pi. çpiemœ,çpini, çpienœ. — Subj. ; tœçpietç,
tœ çpierœ. — Imparf. : çpine, çpinte, etc. — Aor. : sing. çpoûr-a,
e, i, pi. çpoii-mœ, tœ, nœ. — Opt. : çpoûfça. — Impér. : çpyèrœ,
çpini. — Part. : çpj-èrœ.
Çtie, verser, répandre; tirer.
Prés. : çtie, comme çpie. — Imparf. : çtine, çtinte, et çtirne,
— 202 —
çtfrte, etc. — Aor. : sing. çtûra, pi. çtûmœ; aussi çtiva, 3° p. s.
çtiou, etc. — Opt. : etûfça. — Imper. : çtyérœ, çtirni. — Part. :
çtûrœ. — Pass. : çtihem et çtirem.
Thèm, thùm, dire.
Prés. : sing. thèm (thùm), thoûa, thôtœ, pi. thémi (thômi),
thôni (thoûani), thùnœ. — Subj. : tœ thoûatç, tœ thôtœ- — Im-
parf. Il y a deux formes au sing. et trois au pL : sing. thùçfïœ
et thonœ, 3e p. thôçte, thônte et thoûante; pi. thôçnim, thùnim
et thùeim, etc. La seconde forme est la plus usitée. — Aor. :
thôçœ. — Opt. : thœntça, § 90. — Imper. : thoûa ou thoûay,
thoûani. —Part. : thœnœ. — Pass. : thoûhem, être appelé,
Vdés, mourir, § 87, II.
Prés. : sing. vdés, pi. vdésimœ, vdisni, vdésinœ. — Subj. : tœ
vdétç. — Imparf. : vdisne, vdiste, etc. — Aor. : vdéky-a, e,
3e p. vdiky, pi. vdlkymœ, etc. — Opt. : vdékytça. — Imper. :
vdis, vdisni. — Part. : vdékourœ.
Vête, aller.
Prés, : sing. vête, pi. vémi, vini, vénœ. — Subj, : tœ vétç, tœ
véyœ ou viyœ. — Imparf. : vine, vinte, etc.; lre et 2e p. sing.
aussi véye. — Aor. : sing. vâit-a, e, 3e p. vâiti et vàte; pi. 1° vâit-
mœ, vâitœ, vâitnœ; 2° vatmœ, yâtœ, 3e p. vâtnœ et vânœ. —
Opt. : vâitça et yâfça, 3e p. s. vâftœ. — Imper. : tçâp, tçapni (de
tçâpœn) ; hlky (de héky), va-t'en ! — Part. : yâtourœ, vâtœ.
Yœ, mettre, placer.
Prés. : sing. vœ, pi. vœmœ, vini, virni et viri, vœnœ. — Subj. :
tœ vœtç, tœ vœrœ. — Imparf. : virne, virte, etc. — Aor. : voûra,
§ 90. — Opt. : vœntça. — Imper. : vœrœ, virni. — Part. : vœnœ.
— Pass. : virem, vihem, être mis; se mettre à. — Aor. 3e p. s.
ouvou.
Vin, venir.
Prés. : sing. vin, vyèn, pi. vimœ, vini, vinœ. — Subj. : tœ
vintç, tœ vine, comme celui de vête. — Aor. : sing. érdh-a, e, i,
— 263 —
pi. érth-niœ, tœ, 3e p. érthnœ et érdhœ. — ire p. sing. aussi
ârtçoe (Arthtçœ, Kr.). — Opt. : ârtça. — Imper. : éa, éani(hâyde,
hâydeni). — Part. — ârdhourœ, àrdhœ.
Vràs, tuer, §87.
Zœ, saisir.
Prés. : Zœ, comme vœ. — Subj. : tœzœtç, tœzœrœ. — Imparf. :
zlfie, zînte, etc. — Aor. : zoûra. — Opt. : zcéntça, § 90. — Imper. :
zcèrœ, zirni. — Part. : zcérœ. — Pass. : zirem et zihem, commen-
cer à, se mettre à. — Aor. 3° pers. sing. : ouzoû.
VIII. — DE L'ADVERBE.
XCII. — Sous le rapport de l'origine, les adverbes peuvent se
diviser en :
1° Adverbes proprement dits, primitifs ou dérivés C§ 107) ;
2° Prépositions ayant le sens adverbial ;
3° Adjectifs et participes ayant le sens adverbial;
4° Cas des noms — —
5° Locutions composées — —
XCIII. — En général, les adjectifs qualificatifs peuvent être
employés adverbialement, 'comme : mirœ, bien, kéky, mal, rhdlhœ,
rarement, nœndourœ, fréquemment, etc., et parmi les participes
pçéhourthi et fçéhoura, secrètement, modifications de pçéhourœ et
fçéhourœ, part, de pçé, fçé, cacher.
Ndtœnœ, nuitamment, diiœnœ, pendant le jour, sont les accu-
satifs des substantifs ndtœ, nuit, et ditœ, jour; de même que
mbrœmane, au soir, aussi mbrœmavet, et nésœret, le lendemain,
au matin, sont le gén. pi. et Tablât, sing. (9, IV, lre rem.) de
mbrœmœ, soir, nésœr, lendemain.
Les locutions les plus remarquables sont : pœr-sœ-dûti, secon-
dement (dûtœ, deuxième), pœr-sœ-hjdrgou, de loin (de lydrk, éloi-
gné), sœ-bdçkou, ensemble (forme d'ablat. indét. de l'adv.
bâçkœ), etc.
XCIV. — Les adverbes de quantité et de manière sont suscep-
tibles des degrés de comparaison, comme mirœ, bien, mcé mirœ,
— 264 —
mieux, connue mirœ,fôrt mirœ, très-bien, fort bien, çoûmœ, beau-
coup, mcéçoûmœ, davantage, mœ tépœr é mœtépœr, le plus, etc.
XCV. PRINCIPAUX ADVERBES.
sot,
dié, die,
nœditœzœ (pradie, Kr.),
nœnâtœzœ,
nésœr,
pas nésœr,
1° De temps.
aujourd'hui.
hier.
avant-hier, l'autre jour,
dernièrement.
l'autre nuit.
demain.
après-demain.
tœ nésœrmenœ, nésœrmet, le lendemain.
ditœnœ,
nâtœnoe,
nœ mœngyés,
héret (Kr.),
sonde,
mbrœmavet, mbrœmane,
tœ tœrœ ditœnœ,
nœ ditœ,
kœtô ditœ.
ditœ ngâ ditœ, )
ditœ pœr ditœ, )
vyét,
si-vyét,
mot,
pas mot mot,
nœ hérœ,
pœr-hérœ,
ngâ nœ hérœ,
pœr tsâ hérœ, pœr nœ hérœ, aussitôt, sur-le-champ.
de jour.
de nuit.
le matin, au matin.
de bonne heure, de grand matin.
ce soir.
le soir, au soir.
toute la journée.
un jour.
ces jours-ci.
tous les jours, chaque jour.
l'an dernier,
cette année,
l'an prochain,
dans un an d'ici,
une fois, jadis,
chaque fois,
quelquefois.
atœ-hérœ, aère,
pœrpâra,
mœ pœrpâra,
pastây (pasandây),
koûrhœ, s — ,
gyithinœ, gyithœnœ,
alors.
auparavant,
plus tôt, d'abord,
après, ensuite,
jamais, ne — .
toujours.
po (devant les verbes),
ta ni (gr. t* vDv), }
ndaçtf, taçli, )
akùma, s — ,
edhé,
pas pàk,
pœr-sœ-çpéyti (Kr.),
mœ-sœ-foûndi, nœ foûnt,
prâpœ,
kœtoû é toûtye,
kyœ koiïr?
Qgyèr koiïr?
kyœ : -tani, -nœ mengyés,
fét (fœt) pœr fét,
265 —
constamment.
maintenant,
encore, pas — .
encore.
peu après.
promptement, sons peu.
à la fin, enfin.
derechef.
désormais.
depuis quand?
jusqu'à quand?
dès maintenant, dès le matin.
immédiatement.
koû (ubi) ! nga koû?
ngâ (quo)?
tek, se-koû (relat.),
atyé, atû, kœtyé,
atyé tek,
andé}-,
andéy kœtéy,
kœtoù, kœtéy (hinc),
kœtoû é atyé,
kœtéy,
toûtye, pœrtéy,
lyârk, mœ — ,
pœr-sœ-lyârgou,
brœnda, brœndazi,
yâçtœ, yâctazi,
sipœr, siprazi,
pùçtœ, pœrpùç,
pùçtazi,
tâtœpyétœ,
pœrpyétœ,
dikou, âkœ-koû, )
gyœkoûnt, \
sgyœkoûndi,
2° De lieu.
où ? d'où?
où? par où? d'où?
où.
là.
là où.
par là.
par-ci par-là.
ici, d'ici.
çà et là.
en deçà.
au delà.
loin, plus — .
de loin.
dedans, de dedans.
dehors, de dehors.
en haut, d'en haut.
en bas, au bas.
d'en bas.
sens dessus dessous, en aval.
en amont, en montant.
quelque part.
nulle part.
— 266 —
prapœ,
prâpazi,
vétç é vétç,
en arrière, en retour (= re),
en arrière, de derrière.
à part.
3° De manière.
mirœ, mœ mirœ,
fort mirœ, mirœ mirœ,
kéky, mœ kéky,
tsà mœ mirœ,
tsà mœ kéky,
vœrtét, me tœ vœrtétœ,
me tœ mirœ,
me tœ kéky,
dô mos dô (1. tu veux, tu
ne veux pas),
me zi, me moundim,
kolhày(tk.),
me tœ kot,
pçéhourthi, fçéhoura,
tçpéyt, çpéyt,
nga-dâlye, kadâlye; aussi
répété : ngadâlye nga-
dâlye.
tç! sétç !
fâre, s — ,
ndrûçœ,
vétœm,
açtoû, kœçtoû (§ 106),
kœctoû kœçtoû (pron. vulg.
kçoû kçoûj),
me gyithœ kœtô,
sa-do-môs, Kr.
bien, mieux.
fort bien, très-bien.
mal, pi?.
tant mieux.
tant pis.
vraiment, à la vérité, il est vrai.
de bon gré.
contra le gré, de force.
de gré ou de force.
avec peine, difficilement,
facilement,
en vain.
secrètement, furtivement,
vite, rapidement,
lentement, doucement, tout dou-
cement.
combien! que! comme!
tout à fait, pas du tout.
autrement.
seulement.
ainsi.
ainsi, comme cela (dans un récit).
avec tout cela, nonobstant,
cependant, malgré tout.
4° De quantité.
pâkœ, pàk, nœ tçikœ,
mœ pàk,
çoûmœ, fort,
mœ,
peu, un peu.
moins.
beaucoup, très, fort (super!.).
plus (compar.).
— 267 —
mœçoùmœ, mœ tépœr, plus, davantage,
mœ tépœr é mœ tépœr, le plus, surtout.
sa? — sa, combien ? — combien.
kâkyœ, si, tant, tellement,
âkvœ-kàkyœ, autant que.
kàkyœ-sà, tellement que.
tœ pâkœnœ, au moins, du moins.
kakyœ çoûmœ, tant, tellement.
sa-âkyœ (ou kâkyœ ; mœ plus, plus.
çoûmœ,
sa, ex. sa lyàrt kyœ, si haut que (ce soit),
sadô, en quelque quantité que.
Pour les exemples, voy. le lexique.
Pour les adverbes d'affirmation et de négation, voy. ci-des-
sous, § 143.
XCVI. — ADVBRBES REDOUBLÉS.
On en a déjà rencontré quelques-uns dans les listes précé-
dentes; pour les autres, nous renvoyons à la liste de Hahn, gram.,
§50.
IX. — DE LA PRÉPOSITION.
XCYII. — La plupart des prépositions, sinon toutes, sont
primitivement des adverbes.
Il y en a de simples et de composées (d'un adverbe et d'une
préposition, d'une préposition et d'un nom).
Elles se construisent avec différents cas.
I. — Avec le nominatif.
ngé, de(lat, ex.): à cause de; vers, à;
par, par chez; près de; à tra-
vers, par ; à.
te, tek (devant une voyelle), à, chez, vers; dans; contre.
nde.
C'est le nominatif déterminé que veulent ces deux prépositions,
à moins que le substantif ne soit précédé de nœ, un, une. — Par
— 2G8 —
exception, ngà se met aussi avec le génitif du pronom personnel,
ex. : ikœ ngdméye, ôte-toi de devant moi, va-t'en d'ici!
Sur le datif analytique, formé à l'aide de te, voy. § 125,
2" rem.
II. — Avec le génitif ou datif.
âfœr,
ânœsœ,
atéy, andéy,
brœnda ( et brœnda nœ,
accus.),
kùndrœ, koûndrœ,
koundroûalh, karçi (tk)
kœtéy,
mbânœ , ndânœ , prânœ
(comp. de mbce, ndœ ,
pœr, et àwœ, côté),
pas,
pôçtœ, pœrpôç,
prâpa,
pœrpâra, para, Kr.,
pœrpyétœ,
tâtœpyétœ,
pœr kyàrk,
rhéth, rhôtoulh,
sipœr,
kyœ sipœr,
préy,
téy, pœrtéy,}
toûtye, )
vétç, vétçme, pœrvétç,
yâçtœ, pœryâeta, Kr.,
ndœ mes tœ — , ndœrmést,
Kr.,
nœ vœnt tœ,
près de.
le long de.
au delà de, de l'autre côté de.
dans.
contre.
vis-à-vis de, en face de.
en deçà de, de ce côté-ci de.
à côté de, auprès de.
après.
au-dessous, en bas de.
derrière, par delà.
avant, devant, au-devant, à la
rencontre de.
en amont de, en montant.
en aval de, en descendant.
autour de.
au-dessus de, sur.
de dessus.
par, de.
au delà, de l'autre côté de.
outre, excepté.
hors de.
au milieu de, parmi.
au lieu de.
— 269 —
[III. — Avec l'accusatif.
mbœ, mu1, ndœ, ndœr, qob, à, vers, près do, sur, dans.
brœnda qob, dans.
ndœpœr, à travers.
mbi, pœrmbi, sur.
me, avec.
ndœnœ, nœnœ, sous.
pa, sans.
pœr, pour, à côté de , à propos de,
pour (en), concernant, à, sur,
par.
moû-te, moû-ndœ, jusqu'à (du lieu),
ngj'èr (fier), ngyèr mbœ, jusqu'à, jusque,
kyœ mbœ, -ndœ, depuis, dès.
Rem. 1. — mbœ, ndœ, ndœpœr, mbi, se construisent aussi avec
le locatif, § 120.
Rem. 2. — pœr et préy se construisent aussi avec l'ablatif,
§127.
Pour les exemples, nous renvoyons au lexique; voy. aussi
les §§ 120 et seq., sur l'usage des cas.
X. — DE LA CONJONCTION.
XCVIII. — Parmi les conjonctions de subordination, il en est
qui régissent le subjonctif; seule ndœ, si, peut se construire avec
l'optatif.
1° Avec l'indicatif.
e, edhé (e, dhe), dhé, et, même, aussi, encore,
a, a-a, euph. ya-ya, ou, ou bien, ou-ou.
pu, mais, cependant, or.
se, car.
psé? — se, sepsé, pourquoi? — parce que.
si, si edhé, comme, tout comme.
k}ùç? comme? comment?
pandày, c'est pourquoi.
— 270 —
ngâ se, pourquoi, comment.
nœ môs, sinon, autrement.
gyôya (tk.), comme si, soi-disant, à savoir,
dô me thœnœ, c'est-à-dire,
kyœ, se, que (se, aussi dans les comparai-
sons, § 145, 4°).
kour (avec le passé), quand? lorsque, puisque.
si, comme, après que.
pô, et plus souvent po-si, après que, dès que, lorsque.
po-sâ, posa kyœ,
sekyûç, comment, de quelle manière,
ndonœ, ndonœse, quoique.
tek, pendant que, tandis que, comme.
kyûmkyœ (tk. tcliûnki), attendu que.
ndô-ndô, soit que, — soit que.
sa (corrélatif de kâkyœ), que (tellement).
tani kyœ, maintenant que
ndœ, nœ (voy. ci-dessous), si.
se,
2° Avec le subjonctif.
tœ, marque du subj., que, pour que,
kyœ, afin que.
kour (au futur), quand, alors que, tant que.
ngyèr-sa, jusqu'à ce que.
si-koûr, comme si, si, en cas que.
andis kyœ (gr. âv-ri), au lieu que.
ngadô, partout où, où que.
si (au futur), quand,
makâr, encore que, quand même,
se môs, que ne, de peur que.
pœrpâra se, avant que.
môs (propr. adverbe, voy. que ne, gr. pi.
§ 144, 2°),
1° Arec l'optatif.
ndœ, nœ, si.
Voy. le lexique et les §§ 137 et seq., sur les modes du verbe
et les conjonctions si et que, § 143, seq.
— '271 —
TROISIÈME SECTION.
FORMATION DES MOTS.
XCIX. — Elle a lieu surtout par dérivation, la composition
étant un fait plus rare.
La réduplication donne aussi naissance à un petit nombre de
mots.
Dérivation.
C. — Il est plus difficile encore en albanais que dans d'autres
langues de dégager les véritables racines. Les mots : substantifs,
adjectifs, verbes ou adverbes, se présentent assez souvent sous
l'aspect de racines, ou, si l'on veut, de monosyllabes significatifs
et dépourvus en apparence1 de tout suffixe. Les dérivés se for-
ment soit de ces mots-racines, soit de radicaux de différente
nature, par l'adjonction de suffixes, beaucoup plus rarement de
préfixes, et à l'aide de lettres ou syllabes épenthétiques, qui lient le
radical ou thème aux suffixes et aux désinences.
La transposition de l'accent accompagne fréquemment aussi la
dérivation.
Enfin, on trouve, mais en fort petit nombre, des exemples de
modification intérieure du radical ou apophonie.
Ainsi, dans çkyip-e, langue albanaise, çkyip-b-n, comprendre
(dans un certain sens restreint) cette langue, çLyip-œ-td>\ Alba-
nais, çkyip-œr-i, Albanie, çkyip-œr-içt, adj. et adv., albanais, nous
trouvons : 1° le mot racine çkyip qui, comme adverbe, sicniti j
l'idiome albanais (p. e. parler, écrire en albanais); 2° les suffixes
nominaux ou verbaux e, à, tdr, t, içt, lesquels, sauf le premier,
ont reçu l'accent et dont les trois derniers s'appuient en outre
sur 3° les lettres ou syllabes auxiliaires œ, œr (108).
L'euphonie exige quelquefois l'adoucissement de la consonne
finale ou la suppression d'une voyelle, ex. : madh-œ-ts-o-n, agran-
i. Et non toujours en réalité, comme on va le voir, mais dans Lien des
cas, une savante analyse ne peut que hasarder des conjectures sur les élé-
ments constitutifs des mots albanais. M. D. Camarda en a. dans sa Gram-
matolojla, recherché l'origine dans les langues anciennes et le sanskrit.
Pour nous, nous ne prétendons qu'à donner une liste, à peu près complète,
des désinences et aflixes, avec le sens qui y est attaché.
— 272 —
dir (de math, grand), fç-ésœ, balai [fçiiï, balayer), rœnd-b-h, peser
(rcèndœ, pesant). — La consonne initiale peut aussi être modi-
fiée, ou même rejetée, ex. : ngarhbn, charger, tç-karkàn, déchar-
ger (ici il y a peut-être seulement retour au radical, caricare,
ital.), broû-mœ, pâte, levain, mbrûn, pétrir. — Dans fyâlyœ, parole,
il semble y avoir transposition de Yly de flyàs, parler (112).
LISTE DES SUFFIXES ET DES PRÉFIXES,1.
CI. — 1. Suffixes. — A. Nominaux.
œ : 1° noms féminins (les plus nombreux), dàrœ, main, hœnœ,
lune, etc.
Rem. — œ n'est souvent que l'affaiblissement d'un a étranger,
p. e. hœmbœ (lat. it. gamba), jambe, pied, portœ (lat. it. porta),
porte, fbrtsœ (it. forza), force. — Rem. aussi oûdhœ, route, poûnœ,
chose, travail, affaire, du gr. ô&oç, rcovoç.
2° Féminin des noms :
vyèrh, socer. vyèrh-œ, socrus.
nèrk, parâtre. nèrk-œ, marâtre,
çkyipœtâr, Albanais. çkyipœtâr-œ, Albanaise.
3° Noms masculins; œy est mobile : boûrhœ et boûrh, mari,
vir, vdrhœ et vdrh, tombeau.
Ce suffixe est souvent précédé du suffixe secondaire œr, r
(§100).
a) noms féminins :
dhélyp-œr-œ(vulp-es). gyœnd-œr-œ, glande,
mœngy-œr-œ, gauche. thoûnd-œr-œ, talon,
gœrçœrœ, ciseaux. gyelypœrœ, aiguille (gu. gœrçâ-
tœrçœrœ, avoine, nœ, gyelypânœ).
b) noms masculins :
gyârp-œr-ce (serp-ens). kréh-œr-03,peigne(kréh, peigner),
groû-r-œ (gu. groûnœ, gra- frâç-œr-œ (fraxinus), frêne,
num), blé.
1. Ils sont rangés selon l'ordre de leur importance.
— 273 —
fWi Ja langue albanaise.
2° fém. des noms et adjectifs :
Çàky, époux.
kritç, ànon.
sipoarm, supérieur.
mai m, gras.
soulyôt, Souliote (<â<r»ç),
ôre : noms féminins :
çapœtôre, bécasse.
Çôky-e, épouse.
kritç-e, jeune ânesse.
sipœrm-e, supérieure.
mâim-e, grasse,
soulyôt-e.
faykôre, faucon (falconem?).
Voy. § 103, sufF. oûar.
ari,oLmmS maSCUlinS : mUm' m°Ulin' *"> h0mme> **P.
1:2- noms féminins, surtout abstraits et collectifs et généra-
lement précèdes de œr, ces. genera-
a) tirés des substantifs
diâlyœ, garçon.
zôt, seigneur, maître,
mbrét, roi.
mîk, ami.
gégœ, guègue.
h) tirés d'adjectifs et participes
boùkourœ, beau. boukour-i, beauté.
daçourœ, cher, aimé.
éçce : féminin des noms
prift, prêtre.
mik, ami.
paçâ, pacha.
ar : noms masculins :
dialjœ-r-i et dyelymouri, jeu-
nesse, les jeunes gens.
zot-œr-î, seigneurie,
mbret-œr-i, royaume.
miky-œs-î, amitié,
gegœ-r-i, Guégarie; les Guègues.
7 *»ww.
daçour-i, amour, amitié.
prift-œr-éçœ, sa femme,
mik-éçœ (et mik-e), amie.
paç-éçœ; femme du pacha.
apprh'X'é' ST* m: '"°"-"l% TaCher <'^œ>. mmur, mouton
sert e it na?,S.' ",a"0)- ~ Ce suff- est très-commun en
série, et il pourrait bien être pris de là.
seSstK';r smrrva profession' rhMt^- ia **
d'adjectifs" S J0"a,it ïueIl«^is le rôle
18
— 274 —
oudhœ-târ, voyageur (pûdhœ); gyuhyœ-târ, juge (gyûky); gœfieç-
tdr, menteur {gernéçtrœ); çkyip-œ-târ, albanais (çkyip, çkyipe) ; besœ-
târ, croyant, fidèle (bésœ).
nœ, noms fém. et fém. des noms :
melyingônœ, fourmi. mœlhœnœ (cf. p&aiva) , merle.
dhœlhœnœ, genévrier.
çkrô-nœ, Kr., caractère d'écriture (çkroûan, ao. çkrôva,
écrire).
mbourô-nœ, Kr., bouclier, (mbourôîï, défendre).
zô-t, maître. zù-nœ, maîtresse.
îrœ [s-irœ, ts-irœ), noms féminins :
kyelyb-œsirœ, puanteur (kyélybem, puer),
erh-œtsirœ, obscurité (èrh, il fait nuit).
oulh, oulhœ, noms masc. :
koûngoulh, courge. âkoulhœ, glacé, glace.
oulhœ (lat. ula), noms fém. :
pyérgoulhœ (pergula). çpâtoulhœ, omoplate,
çkyétoulhœ, aisselle. vétoulhœ, cil.
oûthoulhœ, yinaigre. myérgoulhœ, brouillard.
m, mœ (?), noms masc.
vœlhâ-m, frère de choix (vœlhâ, frère),
zyàrh-mœ etzyàrh, feu. gyoûmœ, sommeil (cf. Kotp.ôfMti),
dormir,
lyoûmce (flumen), fleuve.
t, noms masc, tœ (?), noms fém.
zô-t, maître. mô-t, année (cf. moûay, mois),
ditœjour. nâtœ, nuit,
blyétœ, abeille, etc.
Les noms qui suivent sont presque tous féminins :
TEŒ,
môtrœ, sœur (cf. piV/ip). vâtrœ, foyer (cf. êaôpov).
ÇTRŒ,
gœîïéçtrœ, mensonge. (gœnén, tromper),
boûçtrœ, chienne.
— 2T5 —
çœ (fçœ?)
kâfçœ, chose, animal (cf. lat. causa lyâfçœ, crête),
(kùfçœ-i, ou kôpçtœ-i, jardin, estmasc.)
ÇTŒ,
grâçtœ (et grajd-i), mangeoire, crèche, kâctœ, paille.
lyofâçtœ (et lyofâtœ), arbre de Judée.
TÇOE,
pàlytçœ, moelle.
ÇKŒ,
doûçkœ, chêne; moiiçkœ, mulet; pyéckœ, pèche, fruit (it.
pesca).
TÇKŒ,
fétçkœ, grouin; lyôtçkœ, cadenas (lyôs, barre de clôture).
TERMINAISONS D'ORIGINE INCERTAINE OU ÉTRANGÈRE.
2k, m.
zœmœrâk, homme colère (zœmœrce, cœur).
bifïâk, jumeau (lat. bini) ; rhosâk, canard mâle (rhôsœ); zbo-
ràk, moineau (voy. le lex.).
ix, isj, m.
korhik, mois de la moisson (korh); ouriky, hérisson; lyakou-
riky, nu.
ÙK,
patùk, oie mâle (sb. pâtak, canard mâle) ; matcôk (sb. mât-
çak), chat mâle.
kœ (sb. ka), fém.
Çkyipœtâr-kœ, Albanaise; huzmekyâr-kœ (du turc), ser-
vante. - Peut-être hjâra-skœ, — tskœ, pie (lydrœ, bigarré).
icrce, Kr., noms fém. — Lat., ura?
detùrœ, dette; mœndûrœ, mode, manière; futûrœ, forme.
— as, Kr., noms ethniques masc.
Berâdas, habitant de Bérat (Berât).
Misiras, Égyptien (Misfr).
Galhilhéas, Galiléen (Galhilhé-ya) .
— 276 —
CIL DIMINUTIFS.
zœ : 1° Noms fém., tirés d'autres féminins :
hœnœ-zœ, lune. kœmbœ-zœ, pied,
dôrœ-zœ, anse (dôrœ, main). nœ, nœ-zœ, un.
2° Se trouve aussi dans quelques noms, qui n'ont pas le sens
diminutif, et s'applique à des locutions adverbiales :
ârhœzœ, guêpe. çtiye-zœ, Kr. , lance (çtie, lancer),
nœ ditœ, un jour. nœ ditœ-zœ, l'autre jour, avant-
hier,
nœ tçikœ, un peu. nœ tçikœ-zœ, un petit peu.
th, îth, ithœ, m., thœ, f. (rare).
dhœndœr, fiancé. dhœndœr-ith-œ, sposino.
diâlyœ, garçon. dialy-ithœ, petit garçon,
dhê-ou, la terre. dhé-th, Kr., pays, patrie.
bir, fils. hir-th, jeune fils,
drè cerf. dré-th, jeune cerf, faon,
flyoûtourœ-thœ, petit papillon.
Rem. — Dréth est le seul exemple que j'aie rencontré; les
autres sont empruntés à Camarda, p. 163, ou à Krist. Il parait
que dans l'albanais italien (selon de Rada, Gramm., p. 28, 40, 50),
non-seulement tous les substantifs, mais les adjectifs et les pro-
noms, sont susceptibles de recevoir la terminaison diminutive,
qui est z (zœ) pour le féminin et th pour le masculin; ex. :
t lyê-lh, m. ; e Ujê-z, f., léger; kdkyœ-th, « un tantino »; tî-th, toi;
kûy-th (chiith), ai-th, ayo-z, kœyô-z (§59); imœ-th, ime-z, le mien
(§ 58), « indicano un caro e tenero possessivo ».
En guègue existent aussi des diminutifs féminins en oâçe et
oûke, p. e. : ve-yoûçe, e ve-yoûke, petite veuve. Voy. au lexique le
mot Baluoûke.
CIII. — DÉRIVÉS VERBAUX.
De la base verbale sont tirés immédiatement des noms d'agent
d'instrument, d'action, ou exprimant le résultat de celle-ci et
— 27? —
l'état, au moyen de différents suffixes qui répondent aux français
ment, ion. once, etc.
œs (principalement dans les verbes de la lre conj.), es (dans
eeux de la 2e) : noms d'agent ou d'instrument,
mbyélh-œs, semeur. ryép-œs, écorcheur.
hâp-œs, c 'lui <£iii ouvre, clef. mbûlh-ces, celui qui ferme, cou-
vercle.
hâ-m-œs, glouton hâ^manger). pi-m-œs, ivrogne (pi).
roùan-œs et roûait-œs, Kr., gardien (rouan, ao. roûaïta, gar-
der); mbourôn-œs, protecteur; gyithœ-pouç.tét-œs, Kr., tout-
puissant (pouçtét, potestas, puissance).
kœnd-és, chanteur; le coq. rhœmb-és, ravisseur,
kouyd-és, souci (kouytôn).
Rem, — Cam., ainsi que Rada, comprend aux paradigmes des
verbes, comme de véritables participes présents, les mots formés
de ces suffixes. Il n'accentue point es, p. e. ponth-es, « celui qui
baise » (Kr., kér-es, celui qui fait), ou transforme en is cette dé-
sinence, qu'il rapproche du grec eiç dans xaPl"gl«j P- e- piklhô-is,
« celui qui rend amer »; aussi piklhoû-es, gu.
oi'iAR (du part, en oïuirœ), det. àri, fém. ère.
çtœrpoûar-ùri , bouc ; çtœrpôre , la femelle de six mois à
deux ans.
cœrbœtoûar, Kr., serviteur; çœrbœtôre, servante, esclave.
Krist. en fait grand usage, soit au masc, comme madhύ-
toûar, orgueilleux; ouçtœtoûar, soldat; soit au fém. ; ex. :
çn.ntœrôre, sanctuaire; zœntôre (zœ, voix), voyelle; duzœntôre,
dipbthongue, etc.
i.M (dans les verbes de la 2e conj.).
pouçim, action de cesser, cesse, intervalle (pouçon) ; agyœrim,
jeune (agyœrôn) ; çpœtim, a. de sauver, salut, délivrance (çpœ-
ton); harliim, l'oubli (harhùn) ; gœnim, fourberie (gœiïèn); çœm-
bœlhiin, ressemblance (çœmbœlhcn).
lye; œye, Kr. (lr0 conj.).
vdék-iye; mort (vdés, mourir, pa. vdék-ourœ) ; vrâs-iye,
meurtre [vràs); çlt-iye, vente (ces, vendre, pa. çit-ourœ) ; lyidh-
iye, lieu (lyitln.
— 278 —
ésœ (3° conj.).
vlyésœ, fiançailles (vlyôn); martésœ , mariage (martôn) :
ndertésœ, accomplissement, construction, réparation; créature
(ndertôiî); fçésœ, balai (fçfn).
mœ, noms fém.
frûmœ, haleine, souffle (frûn); pçûmœ, crachat, salive
(pçùn); ndflimœ, secours, assistance (ndih); pçtûmœ, la suie
(pçtûn, mçti'in, fumer).
me, noms fém.
hoûaitme, emprunt (hoûan, prêter, aor. hoûaita) ; hoûy-me,
penchant vicieux (tk. houy); tçâyme, héron (tk. tçaï, rivière).
âtœ, noms fém.
ourâtœ, souhait, bénédiction (ourôn) ; dhourâtœ, don, cadeau
(dhouron, ^copov).
CIV. — Aux mots qui précèdent se rattachent, pour le sens,
deux espèces de noms, tirés du participe, et qui, toujours accom-
pagnés de l'article prépositif, ont des acceptions fort diverses,
quoique d'un caractère le plus souvent abstrait; ce sont :
1° Un nom féminin, dont le pluriel est parfois seul en
usage ; ex. :
ehëdhourœ-a, ce qu'on jette, rebut $ ordure; e mbirœ-a (mbin) ,
ce qui pousse, germe, la production végétale ; e ndrûçkourœ-a, la
rouille; tœ dhœmboura-tœ, douleurs; tœ véçoura-tœ, vêtements.
2° Le nom verbal ou d'action proprement dit, qui existe dans
chaque verbe.
Il est du genre neutre (§ 42) et prend, à l'aspect déterminé,
la forme du pluriel masculin, caractérisée par un i, plus rare-
ment, et surtout chez Krist., celle en œ. — L'aspect indéterminé
a parfois un sens plus ou moins concret; ex. :
tœ lyidhouritœ (lyith), l'action de lier, la liaison,
tœ kœrtoûaritœ, l'action de gronder, blâme, reproche,
tœ thirouritœ (thrés) , l'action de crier, d'appeler, l'appel, le
cri, etc.
tœ çtûtourœ (çtûn), poussée, tœ çtûtouritœ, l'action de pous-
ser, coup, choc.
— '279 -
tœ ndâroe (ndàn), chose sépa- tœ ndârœtœ, séparation, par-
rée, séparation, chambre iso- tage, division.
lée.
tœ dhcémbourœ, pitié. tœ dhœmbouritœ, la souffrance.
CV. — Pour préciser, par la comparaison, le sens du nom
verbal et celui des autres substantifs, tirés de la même base,
nous donnerons ici quelques exemples.
tœ gœnûerœtœ (gœnèn),
gœnim,
gœnéçtrœ,
gyâ,
tœ gyâitouritœ (gyàn),
çœmbœlhim,
çœmbœlhésœ,
tœ çœmbœlhûeritœ,
tœ dhcémbourœ,
tœ dhœmbouritœ,
tœ dhœmbouratœ,
kœrtim,
tœ kœrtoûaritœ,
kyârtœ,
çitiye,
tœ çitouritœ,
e çitoura,
tœ ngrœnœtœ,
tœ ngrœnatœ1,
la tromperie.
fourberie, ruse.
mensonge.
chasse, gibier.
chasse, la poursuite.
ressemblance, forme.
représentation, figure.
la ressemblance.
pitié.
la souffrance.
les douleurs.
blâme, reproche.
la gronderie, etc.
querelle.
vente, lieu, assemblée de
la vente (acte).
l'objet vendu.
le manger, acte, mets.
les aliments.
Enfin, on tire des adjectifs des substantifs abstraits, sur le
modèle du nom verbal; ex. :
tœ çoûmœtœ, la multitude; tœ mddhœtœ {mâth), la grandeur;
tœ koichijetœ, la rougeur.
1. La forme du nom verbal, dans chaque verbe, avec la détermination du
sens qui y est attaché, est un des points les plus obscurs de la grammaire et
de la lexicographie albanaises.
280 —
CVI. — ADJECTIFS.
TŒ.
1° Adjectifs qualificatifs : oûnœtœ, bas ; pihœtœ, amer; oûrœtœ,
affamé (ouri, faim).
Rem. — Ajoutée à une base verbale, tœ forme des adjectifs
qui ne se distinguent que par une nuance de sens du participe
correspondant :
lyâgcetœ, humide. tyâk, mouiller,
lyâgourœ, mouillé.
dyégœtœ, consumé. dyék, brûler,
yégourœ, brûlé.
2° Adjectifs tirés des noms de matière : hékourtœ, de fer;
goûrtœ, de pierre; groérœtœ, de froment.
3° Adjectifs numéraux :
a) Cardinaux, de 6 à 10, § 45.
b) Ordinaux : dû-toe, etc., § 46.
m, fém. m-e, adjectifs qualificatifs et plus souvent circons-
anciels, tirés des adverbes :
mâi-m, gras (màn, aor. mâita, engraisser),
brcénd-œs-m, intérieur (brœnda, dedans),
nésœr-m, de demain (nésœr).
sô-r-m, de ce soir (sonde, ce soir).
œly, dans
vôg-œly, petit. cemb-cely, doux au goût.
çim, tçim Fy. çœm, tçœm, fem. e (cf. la désinence simus du
superlatif latin), répond à la désinence française ant, able.
douroûartçim, patient, constant (douroûare, pa. de douron).
ndèrtçim, ndèrtçœm, honorable (ndèr, honneur),
saklhâtçœm, fidèle, digne de confiance (du tk.).
fakye-hieçim, Kr., au visage gracieux.
içT (cf. gr iffroç, superl.), adjectifs et adverbes marquant la
manière, la convenance, etc.
çkyip-œr-içt, albanais (çkyip) ; dialyce-r-içt, de garçon ; gra-
rœr-içt, de femme (grâ, femmes).
— 281 -
CYII. — ACERBES.
îçt (vov. ci-dessus).
arbœriçt, à la façon, en langue albanaise, mikyœsfçt (mik),
amicalement.
zi (cf. gr. ôev) marque la provenance :
yâçtazi, de dehors (yâçtœ, hors); brœndazi, de dedans; bàr-
kazi, sur le ventre.
thi (vov. ci-dessus la dés. dimin. ///.} :
pçéhourthi, furtivement (pçéhourœ, caché).
A.
prâpa, derrière (prâpœ, rétro, rursum); brœnda, dedans;
fçéhoura, pçéhourthi.
ç, adv. et adj. exprimant les nombres multiples :
ncêç, Kr.. simple; trie, triple, en trois, etc. (cf. si), dvâç,
deux fois; trie, trois fois).
CVIII. — VERBES.
ô (le plus commun, § 81) : verbes dénominatifs ou tirés de
substantifs et d'adjectifs.
çarôiï, scier (çârce, scie); pikôfï, dégoutter (pikœ, goutte);
rœndôrï, peser (rœndee, pesant) ; vogœlyôn, diminuer (vôgœly,
petit).
Le suffixe est souvent précédé d'un œr, ts, s, z ou Ih de
liaison, ex. :
nouserôn, se comporter en fiancée (noûse).
mbretœrôn, régner (mbrét, roi),
madhœtsôn, madhôn, agrandir (m.ath, grand),
cemhœlvtson, adoucir (cémbœly, doux).
pikœlhôn, vexer, irriter (pikœtœ, amer).
Rem. — Le suffixe semble répondre quelquefois, et primiti-
vement peut-être, au gr. co, contr. de a«o, éco, ow, et au lat. o ; ex. :
— 282 —
çtrôn, étendre, CTpoto.
pounôn, travailler, irovéw (poûnœ, tcovoç).
dhourôn, donner, ^topew.
douron, endurer, duro.
çkôn, passer, sequor.
È (cf. lat. eo).
pœlykyèn, plaire, placeo; kœmbèn, échanger, it. cambio ;
fœyèn, pécher (fâyœ-i, péché) ; rhœmbèn, ravir, rapio, etc., voy.
§ 83.
ÎT.
morh-it, épouiller (môrh, pou) ; ouyit, arroser (oûyœ, eau) ;
porosit, commander (porosi, ordre).
s.
1° Verbes monosyllabiques en as, es, as, § 87.
vrà-s, tuer; thœrhé-s, appeler, etc.
m-bâr-s-em, devenir enceinte (bârhœ, fardeau).
2° Ajouté à des bases, a) grecques : dhék-s, recevoir (oé^oftat,
aor. ê&e£a(./,7]v) ; plyakô-s, surprendre, assaillir, gr. m. TCÀaxojvw.
b) turques : gezdi-s, se promener (gezdî, il s'est promené, du
v. t. gezmek).
ps, Eps, tiré de la terminaison de l'aor. des verbes grecs
euca, selon la prononciation vulgaire, epsa :
honéps, digérer (â^wveua, khonepsa).
picmanéps, se repentir (du tk. piçmân, qui se repent).
CIX. — II. — PRÉFIXES.
pa. Cette préposition (elle signifie satis, § 97), placée devant
les noms, les adjectifs et les participes, devient une préfixe
équivalant aux françaises in — , dé — , 'et l'adjectif ainsi formé
donne à son tour naissance à des noms abstraits.
a) adj. pa-bésœ, sans foi, déloyal,
pa-oûdhce, injuste, impie,
pa-douroûartçim, insupportable,
pa-vdékourœ, immortel.
— 283 —
pa-ditourœ, ignorant, d'où :
b) subst. pa-ditouri, ignorance; pa-besœrf, incrédulité; pa-
oudhœrîj impiété.
pœr, dans un petit nombre d'adjectifs circonstanciels; ex. :
pœr-dftçm (H.), quotidien.
pœr-nâtçm, nocturne.
CX. — VERBES.
s. Cette particule, qui parait n'être autre que la particule
négative (§ 146), mais qui prend euphoniquement les formes z,
dz, ç, tç, marque :
1° Séparation, éloignement, destruction de l'état marqué par
le verbe primitif, et correspond ainsi aux françaises dé — , ex — .
a) vlyôil, fiancer. dz-vlyôn, défiancer.
véç, vêtir. dz-véc, déshabiller,
lyith, lier. dz-gyith, délier.
b) ngarkôn, charger. tç-karkôn, décharger,
ngoûly, ficher, insérer. tç-koûly, extraire, arracher,
mboulyôn, couvrir. dz-boulyôn, découvrir.
Rem. — On dit à volonté, selon les dialectes, p. e., zvéç,
çkoûly, etc.
2° Jointe aux adjectifs, elle marque la production de la qua-
lité exprimée par le thème (voy. plus bas m, n) :
dz-bârth, blanchir (bârdhœ, blanc),
dz-boûtem, s'amollir (boûtœ, tendre),
dz-gyâtem, s'allonger (gyâtœ, long).
pœr signifie :
1° Renforcement de l'action :
mblyéth, assembler. pœr-mblyéth, rassembler,
kyéç, rire. pœr-kyéç, se rire de, railler,
pyék, rencontrer. pœr-pyék, heurter.
pœr-pikyem, se rencontrer avec,
pikyem, être rôti. pœrpikyem , s'échauffer à force
d'efforts, faire tous ses efforts.
— 284 —
2° Écartement, dispersion :
hàp, ouvrir. pœr-hâp, écarter, dissiper.
ndàn, partager, pœr-ndâhera, s'écarter, se dis-
perser.
3° Devant des thèmes nominaux, la production d'une action
analogue aux sens qu'ils expriment :
pœrçœndàçem, s'entre-saluer (çœndbçœ, sain); pœrgyoûn, faire
agenouiller (gyou, genou).
dz-pœr, seulement dans le mot dz-pœr-blyèn, récompenser,
rendre la pareille, de blyèiï, acheter, Kr. ç-pœr-blyéy; aussi tç-
pœr-futuràn , métamorphoser, d'où tçpœrfuturim , métamor-
phose.
m et n.
bârhœ, fardeau. m-bârsem, devenir enceinte,
brûmœ, pâte. m-brû-n, pétrir,
gyâlhce, vivant. n-gyâlh, ressusciter,
dréky, droit. n-dréky, rendre droit.
zi, noir. n-dzihem, noircir, devenir noir.
n-dàn, partager, gu. ddy, cf. gr. rWo>; n-dés (et dhez), allu-
mer, cf. &aîw; m-boulyàn, couvrir, cf. bulg. boulo, voile. Voy. ci-
dessous s.
CXI. — ■ ADVERBES ET PRÉPOSITIONS.
pœr renforce la signification des mots de cette espèce :
brœnda et pœr-brœnda, dedans ; mbl, pœr-mbi, sur, au-dessus
de; pàçtœ, pœr-pàç, en bas.
Certains adverbes se mettent, comme cela a lieu en anglais,
après le verbe, dont ils modifient légèrement la signification, ex. :
héth pùçtce, héth téy, rejeter, mettre au rebut.
bie pôçtœ, tomber, être ruiné.
tœ rcénœtce pôçtœ, la chute, angl. the falling down.
i ndârœ vétç, mis à part.
tœ hipouritœ lyârt, l'ascension, le monter haut.
— 285
CXII. MODIFICATION DU RADICAL.
fyâlyœ, parole, de flvàs, parler.
fây, péché, — fœyèn, pécher,
kyârtœ, dispute, — kœrtôn, réprimander.
gàs, joie, — gœzon, rejouir.
yétce, existence, — yàm, je suis.
AUTRES FORMATIONS.
çkrôhœ, lettre, caractère d'écriture (çkroûan, écrire) ; kœngœ,
kcénkœ, chanson (kœndofi, chanter) ; rhôyœ,\ie (rhon, vivre).
CXIII. — COMPOSITION.
Elle est de deux sortes, celle qui unit les mots significatifs,
et celle qui unit des mots au préfixe. Il a déjà été traité, ci-dessus,
de cette dernière espèce.
Composition proprement dite. — Il serait peut-être plus exact
de dire juxtaposition, car, à quelques exceptions près, les éléments
constitutifs des composés albanais sont, non des thèmes, mais
des mots qui gardent leur forme première et ne sont unis par
aucune lettre de liaison. Quoi qu'il en soit, eaux qui sont le plus
en usage, sont :
1° Des adjectifs (ils ne prennent pas le prépositif) dits pos-
sessifs, c'est-à-dire qui attribuent au sujet la possession de la
qualité marquée par les deux termes ; le sens en est souvent
figuré, et ils ne se rencontrent guère qu'en poésie. Tels sont :
fjouçœ-bdrdhœ, au cou blanc; moustakye-vérdhœ, aux moustaches
blondes ; derœ-zi, au fém. derœ-ze'zœ, lit. à la porte noire, infor-
tuné ; lyoumœ-mbœdlid, de grandes coquines. (Voy. au lexique le
mot lyoûmœ; on y trouvera aussi lyoumœ-dét, formé de deux
substantifs, avec idée d'attribut.)
2° Des noms formés d'un substantif et d'un nom d'agent, le
premier terme déterminant le second, ex. : biçtœ-toûndœs (et biçtœ-
toûnt-di), le hochequeue; oudhœ-he'kyœs, Kr., guide.
— 286 —
Rem. — Kristof. a employé ou imaginé d'autres formations
qui pourraient être d'une grande ressource pour la langue alba-
naise, comme : çtupa-çkrdnce, typographie; du-zanlôre, diphthon-
gue; gyithœ-pouçtœtés, le tout-puissant; reth-prés, rheth-présœye,
circoncire, circoncision, etc.
Les pronoms et adjectifs indéfinis offrent plusieurs exemples
de composition, aussi par rapprochement, voy. § 03; il y faut re-
marquer surtout le mot dô (tu veux), qui, associé à ces sortes de
mots, ainsi qu'à des adverbes, et leur communiquant un sens
général et indéfini, a presque acquis la valeur d'un suffixe.
Il convient de mentionner ici certains adverbes de lieu et de
manière, composés à l'aide des racines pronominales, qui ont
donné naissance aux démonstratifs (59) ; ce sont :
kœ-toû, ici. a-n-dû, là. a-tyé, là.
kœ-téy, d'ici, par ici, a-n-déy, de là, par là. tou-tyé, au delà.
en deçà,
kœ-çtoû, ainsi. a-çtoû, ainsi.
Comme on l'a fait remarquer au paragraphe 7, plusieurs ad-
verbes composés ont subi des syncopes considérables, comme
aére=zatœ hèrœ, alors ; pastdy = pas anddy, ensuite, etc.
La réduplication sert aussi à former des mots dont le sens
adverbial incline quelquefois vers celui de l'adjectif, comme :
viya-viya, rayé (de viyœ, raie); lydra-lydra, diapré1.
QUATRIÈME SECTION.
OBSERVATIONS STJR LA SYNTAXE.
Des aspects des noms. — I. Substantifs.
CXIV. — Aspect indéterminé.
Il s'emploie :
1° En général, toutes les fois que le substantif, sujet, attribut
ou complément, ne correspond pas au nom français accompagné
1. Ces exemples sont tirés de mes chansons ; voy. la liste de Hahn, gram.,
§50.
— 287 —
de l'article défini : kir rcbnœ tœbôrœ çoûmœ, il était tombé de la
neige en quantité; haydoàtœ t/nni, nous sommes (des) brigands;
doua f a mark boûrhœ, je veux le prendre pour mari, l'épouser.
Rem. — Le nom sujet est presque toujours accompagné d'un
des adjectifs énumérés ci-dessous.
Exceptions. — 1. Certaines prépositions, celles dont il est
parlé au paragraphe 126, se construisent presque toujours, au
moins à Pœrmét, avec l'accus. indét., p. e. nœ-pœr pûlh (et non
pûlhinœ) c'rdhi ràtoulh, elle fit cent tours à travers le bois.
2. Dans différentes locutions , la forme définie du français
est remplacée par l'asp. indét.; ex. : lyœpin me yyoûhœ, il lèche
avec la langue; lyindenœ me su mbûlhourœ, ils naissent avec les
yeux fermés ; pas dârke, après le soir venu.
2° Comme conséquence du principe posé, avec l'article indé-
fini : iç hœ neri, il y avait un homme ; nue nœ bdtçœ tœ nœ groûe,
dans un jardin d'une certaine femme; et avec les adjectifs, pro-
noms et adverbes : tsd, quelques; tçœ, quel? i tilhœ, tel; dktç, tel
et tel, un certain; çoûmœ, beaucoup de; pàk, peu de.
3° Pour marquer une quantité indéterminée : Igipœnte boûkce,
il mendiait du pain; kœndési pilhte flyorin, le coq pondait des
pièces d'or.
4° Avec les numératifs et les pronoms démonstratifs, quand
il s'agit d'objets non encore désignés : au kiç tré dyèm, tri tçôupa,
il avait trois fils et trois filles ; tb tœ fçihem nœ niés tœ hœmbœdhyétœ
tçoupave, je me cacherai au milieu de onze jeunes filles; dita e
kœsày sœ kre'mteyet Kr., le jour de cette fête; mœ dhd kœtd flyoriù,
il m'a donné ces florins (que voici).
5° Avec l'adjectif possessif, quand, par exception, il précède
le substantif : im-àtœ, mon père; nt-bîr kœrkbn, ton fils demande
(§57).
6° Le génitif ou ablatif indéterminé d'un nom, régi par un
autre substantif, et quand il n'est pas précédé de nœ, c'est-à-dire
lorsqu'il désigne une espèce, et non un individu, équivaut sou-
vent à un adjectif1 ; les deux noms ne sont pas liés par le con-
1. Celui que dans les langues slaves on appelle adjectif possessif géné-
rique, mais elles ont aussi l'individuel.
jonctif, ex. : niçdn mbréti, signe de roi, c.-à-d. royal; tsd vé pâte,
des œufs d'oie (anserina ova) ; ncé zbk lyoûmi, Kr., un oiseau de
fleuve, aquatique; lyéçl' e sdy si fyàlhœ lyîri, ch., ses cheveux
(sont) comme des fibres de lin , et au plur. (d'après Krist.), nœ
pœrmbiitœye oùyœraç, un déluge d'eaux; plyôt me éçtœra krokodilhaç
é çtésœç é çpésœç é çtœrpihç, plein d'ossements de crocodiles, d'ani-
maux sauvages, d'oiseaux et de reptiles.
CXV. — Aspect déterminé.
Il s'emploie :
1° Avec le sens de l'article défini français : e mari ouria arinœ,
la faim prit l'ours (l'ours eut faim).
2° Avec le sens de l'adjectif possessif, dans les noms de
parenté cités au paragraphe 31 ; ex. : i dhdnœ môtrœnœ groûa, ils
lui donnèrent la, c'est-à-dire leur, sœur pour femme; kœyô, me
tœ drdhouri vœlhdi, zœ edhé kydn, celle-ci, à l'arrivée de son frère,
se met à pleurer.
3° Avec les numératifs, quand ils qualifient des objets déjà
ésignés : koûr çkoàanœ tœ tré ne'tœt' edhé tœ tré ditœt, quand les
trois nuits et les trois jours furent écoulés.
Bem. — Dans ce cas, le numératif lui-même est précédé du
prépositif : tœ tré tœ biyt e Noésœ, les trois fils de Noé.
4° Avec les pronoms démonstratifs, dans le cas précédent :
au didlyi blyéou, ce garçon (dont nous avons parlé) acheta; kœtiy
mbrétit i érdhi kàha, à ce roi arriva le temps de... — La règle n'est
pas bien certaine; elle est positive, quand le nom est suivi d'un
complément : t'i âpœ oûyœ asdy pélyœsœ kyœ hd dunidnœ , qu'il
donne à boire à cette jument qui dévore les gens.
5° Avec le pronom démonstratif remplaçant l'adjectif pos-
sessif; ex. : boûrhi i asdy [i sây), le mari de celle-là, d'elle, son
mari.
Rem. — C'est presque le seul cas où le vocatif déterminé soit
en usage : didlyi im, ô mon fils ! o môtra ime e ddçourœ, à ma sœur
bien-aimée! — En poésie, au moins, on le trouve aussi suivi
d'une proposition relative : o ûlhi kyœ dély pas ddrke, à étoile qui
parais le soir ! o dielhi kyœ ndritçèn, ô soleil qui éclaires !
— '280 —
G0 Toujours, et au nominatif, avec la préposition te, nde :
file te zona, elle alla chez sa maîtresse; mbénœ te mbrêli, ils res-
ter ut chez le roi.
CXYI. — Noms propres, se déclinant comme les autres sub-
stantifs, ils suivent les mêmes règles : nds ngâ atô kyœ kyoûhey
Fatimé, l'une d'elles, qui s'appelait Fatimé; tsilya cêçtœ m'e bod-
kourœ? — Fatiméya, laquelle est la plus belle? — Fatimé (déjà
nommée); ithd Mdskoua (dét.) Tàskœsœ, Mosko dit à Tosko.
A'ijeclif et participe.
(XVII. — L'aspect de ces mots, joints à un substantif,
dérive en général de la place qu'ils occupent relativement à
celui-ci; d'ordinaire ils le suivent (42), et quand cette situation
change, on peut dire que cela indique dans le sens une emphase
particulière.
A. Ils prennent l'aspect indéterminé et varient pour le genre
et le nombre seulement :
1° Après le substantif qu'ils qualifient, et quel que soit l'as-
pect de celui-ci : kdlyirï e math, le grand cheval; nœ kdly tœ mât h,
un grand cheval (42). (Ces exemples, à l'accusatif, montrent la
différence du conjonctif et du prépositif.)
2° Quand ils sont mis attributivement : gydkou œçtœ i koùky le
sang est rouge ; tœbora œçtœ e bdrdhœ, la neige est blanche ; kbrptœ
yànœ tœ zés, les corbeaux sont noirs ; sorhatœ ydnœ tœ zcza, les
corneilles sont noires.
3° Ou en apposition, selon la règle 1° du paragraphe 114 :
Ta e vdékourœ, elle tomba morte; e gyénœ tœ vdékourœ, ils le, la,
trouvèrent mort, e; nâ kœtô tri kyime, hœ tœ koûkye, ncè tœ bdrdhœ
edhéhœ tœ zézœ, prends ces trois plumes, une rouge, une blanche
et une noire.
4° Même placé le premier, l'adjectif indéterminé prend la
désinence casuelle, le substantif restant alors invariable ; ex. :
bésa e ncé tœ vœrtéli edhé nœ tœ gydlhi Perœndi, Kr., la foi en un
Dieu vrai et vivant.
19
— 290 —
B. Ils prennent l'aspect déterminé :
1° Quand ils précèdent exceptionnellement le substantif;
l'adjectif qualificatif forme alors avec lui une locution dans la-
quelle il modifie quelque peu sa signification (à peu près comme
en français, l'homme grand et le grand homme) : i miri neri
s vyéth koûrhœ, l'honnête homme (ou plutôt, l'homme honnête) ne
vole jamais; ndœr su tœ mâdhit edhé tœ çœntœruûarit Perœndi, Kr.,
aux yeux de Dieu, qui est grand et saint.
2° Quelquefois, et par une autre exception, les deux mots
sont déterminés ; cela parait avoir lieu surtout quand ils sont
séparés par un adjectif possessif : vâiti me groûari edhé tœ b'miï e
tiy tœ ve'tœminœ, Fy., il partit avec sa femme et son fils unique i ;
Perœndia dœftéou tœ pa-noumœromrœnœ madhœrîn 'e tî, edhé tœ pa-
kœrlmïarçimenœ ditourîn'e tî, Kr., Dieu montra son incalculable
grandeur et son insondable savoir.
Renlm l. — La place des adjectifs ordinaux est facultative, et
l'aspect se modifie en conséquence ; ainsi on dit : tœ pârœn', tœ
dûtœnœ ndtœ, ou ndtœn' e pârœ, e dûlœ, durant la première, la
seconde nuit.
#em# 2. — Les adjectifs pronominaux i tœrœ, tout entier;
gyithœ, tout, qui se mettent toujours avant le suhstantif, ne l'em-
pêchent pas de prendre l'aspect déterminé : tœ tœrœ tœ vœrtétœnœ
(accus.), toute la vérité; tœ tœrœ tçoûpatœ, toutes les jeunes
filles; gyithœ dhœntœ, toutes les brebis.
3° Quand ils sont pris substantivement ou mis isolément par
ellipse du substantif, précédemment exprimé ou sous-entendu :
i vdékouri, la mort, le cadavre ; e Boûkoura e dhéout, la Belle de
la terre (contes) ; i kdtœrti, e mésmiya, thôtœ, le quatrième (frère),
la (sœur) moyenne en âge, dit; bœri tœ sœmoûrinœ , il fit le
malade, feignit de l'être.
4° Quand ils forment apposition, mais avec le sens défini :
nœ ngd atô, m'e végœlya, l'une d'elles, la plus jeune ; koùr tœ çkbntç
nœgàyœ tœ koûkyenœ, quand tu passeras dans ta bouche la (plume)
1. Au contraire, diâlyi tônœ i vètœm (et non pas i vètœmi), 14e conte,
notre fils unique.
— 291 —
rouge (vov. l'exemple ci-dessus, A, 3»); kyfmœni, çàkœ, tœ zinœ
camarades, pleurez sur moi, l'infortuné (l'adjectif tœ zinœ, lit. le
noir, est le complément du pronom mœ, intercalé dans le' verbe,
§ 1). — On trouve i myèri oûnœ et oûnœ i myèri, malheureux mie
je suis! !
Dans l'exemple suivant, un sujet a pour compléments deux
adjectifs d'aspects différents : atd tœ çtdtœ démaf e pdrœ tœ mai-
touritœ, Kr., ces sept premiers bouvillons, les gras.
ARTICLE PRÉPOSITIF ET CONJONCTIF:
CXVIII. — On se contentera de rappeler ce qui suit
I. — Le prépositif accompagne : 1° certains noms énumérés
au paragraphe 32; 2° l'adjectif suivant le nom indéterminé
§ 43; 3° l'adjectif construit isolément, §42; 4°les numératifs car-
dinaux déterminés, § 115, 3°, Rem.
II. — Le conjonctif lie le substantif déterminé : 1" avec l'ad-
jectif qui le suit, § 43; 2° avec le nom qu'il régit au génitif, §33.
III. — Dans la formation de l'adjectif possessif de la 3« per-
sonne, l'aspect du substantif détermine la nature du mot qui le
lie au pronom génitif, § 55.
DU GENRE ET DU NOMBRE.
CXIX. — Du genre.
Le féminin, en albanais, a des acceptions qui le rapprochent
assez du neutre des autres langues; ainsi :
1° Le féminin des adjectifs se convertit en un nom abstrait
p. e. e kékye-a, le mal, la méchanceté; pi. tœ kekyiatœ, les maux'
calamités; c çtrœmbœrœ-a, la perversité; e mirœ-a, le bien, bien-
fait; e lyigœ-a, malice, vice, défaut; ex. :
droùri tœ ngyôhourit sœ mi- l'arbre de la connaissance du
roesœ edhé sœ kékyesœ, bien et du mal.
gyârpœri kafçôi ateé kyœ i kiç le serpent mordit celui qui lui
bœnœtœmirœ(sg.fém.ind.). avait fait du bien.
— 292 —
nèrœzit' tœ lyigat' e Lûre noûk' les hommes ne voient pas leurs
i çônœ, propres défauts.
gyàn tœ rœfénœ tœ mirât 'edhé il faut qu'il raconte tout ce qu'il
tœ lyigat' e yétœs' tiy, a fait de bien et de mal dans
sa vie.
Sur un emploi analogue du féminin des participes, voy.
§104, 1°.
2° Le même féminin, indéterminé, figure elliptiquement dans
des locutions où il faut sous-entendre un substantif, comme
poûnœ, pi. poànœra, chose, affaire; fyàlyœ, parole; p, e. m'etçou-
ditesme, kiç kyœ, le plus étonnant, la chose la plus étonnante,
c'était que; ngijéou nœ tœ zéza çlœpinœ, elle teignit en noir la
maison; na vrét tœ traça, elle nous en débite de grossières, des
paroles difficiles à croire.
3° Le féminin des pronoms démonstratifs correspond au
français ce, ceci, cela, ces choses; ici encore les mots indiqués
au précédent alinéa peuvent être sous-entendus; ex. :
koû bœhet ayô? où cela se fait-il? c.-à-d. com-
ment cela pourrait-il se faire?
pœr epagim e kœsây kyœ mœ en récompense de ce que tu
bœre, m'as fait,
i thâ kœtoé, kœtô, il lui dit cela (hoc, hsec).
tœ mœ yâptç atœkyœ ké nœnœ donne-moi ce que tu as sous la
gyôuhœ. langue.
nd'e pœlykyéfça, tô tsa blyéy, si cela me plait, je rachèterai,
i rœféou atô kyœ i gyânœ, il lui raconta ce qui lui était
arrivé.
L'accusatif singulier e annonce parfois une proposition qui
vient après; ex. : oûaœ s e bcén kaboûlli tœ mdrh, je ne me contente
pas de cela, de prendre.
CXX. — Du nombre et de la concordance.
I. — Le nom et l'adjectif s'accordent toujours en genre et en
nombre, mais exceptionnellement, quant à l'aspect et aux cas,
voy. ci-dessus.
— 21)3 —
I! en est de môme du nom et de l'attfibul (§ 1 17, 2°).
II. — Le sujet et le verbe s'accordent en nombre.
Par exception, quelques collectifs, surtout étrangers, ayant
la forme du singulier, prennent le verbe au pluriel : onmhlijbthnœ
varôçi, duniàya, la ville, le monde se rassembla. La règle parait
pourtant n'avoir rien de bien fixe, car à côte de thànœ bâta, les
gens disent, on trouve aussi oumblyàth gyithœ bôta, tout le monde
s'est réuni. On dit de même, par syllepse : tç pieîh mdtseya, niié-
kœnœ mitœn ce qu'enfante le chat, c.-à-d. les chats, poursuivent
les souris. De plus, des noms qui expriment véritablement la
pluralité prennent le verbe au singulier: lyœflàn Çabân-Gegœria,
ch., la Guégarie, c.-à-d. les Guègues, de Ghaban combattent. ]
On trouve même, deux adjectifs, employés de cette manière,
et construits avec le verbe au singulier : i mdth e i vdgœlyœ, tœ
vinœ tu- lyâhetœ, petit et grand qu'il vienne, que petits et grands
viennent se baigner.
III. — Les noms à sens collectif, dont il est question au pa-
ragraphe 24, quand ils prennent la forme du pluriel [oûyœiœ), les
noms verbaux, qui ont toujours cette même forme, quoique avec
le sens du singulier, et les noms analogues tirés des adjectifs
(ex. : t'témblyœ, t'cèmblyitœ, la confiture), sont soumis (quel que
soit le genre grammatical qu'on veuille leur attribuer *) à des
règles de construction encore obscures sur quelques points :
1° ils veulent le verbe au singulier; 2° ils sont unis au substantif
régi et à l'adjectif par le conjonctif, qui, comme on sait, sert à
la fois pour le féminin singulier et pour le pluriel des deux
genres, e; 3° l'adjectif attribut se met au singulier masculin,
avec le prépositif tœ (i, selon d'autres); 4° ils veulent le pronom
démonstratif au pluriel masculin (au singulier, selon d'autres2);
l'adjectif possessif est masculin singulier 3; ex. :
1. C'est pour arriver àrésoudre le problème de l'existence du neutre en
albanais, qu'il y aurait un grand intérêt a connaître d'une manière sûre et
précise, ces règles; j'ai pris beaucoup de peine pour y arriver, niais les ré-
ponses contradictoires des. indigènes m'ont laissé dans le doute, Kristof. lui-
même m'a donné verbalement des exemples en opposition avec sa pratique
écrite. Voy. l'App. 1, sur le neutre.
2. P. e : atœ ni'içlœ e môri, cette chair il la prit.
3. Au lieu du masc. ordinaire livnt, ton, la. Krist. dit : tniçtCB, krûetce, tœ
py èlhouritce, tàt, ta chair, ta tête, ton enfantement.
— 294 —
oublyoûa mirœ groûratœ?
nga oûyœtœ e pa-toûndourœ
raos outrœmb , pô nga i pa-
toûndouri,
oûyœtœ e krôit œçtœ m' i mirœ
nga i poûsit,
oûyœtœ e detit œçtœ tœ (i) zf,
kœtâ (kûy ) tœ kœndoûarit' e bir-
bilyitmœ pœlykyèn fort, Kr.
tœ ndigjoûarœt' œçtœ mœ tœ
mirœ se tœ maitourit e déçœ-
vet,
smœ pœlykyèn t'œmblyitœ,
tœ ftôtit' œçtœ tœ kéky, tœ
mâth (i kéky, Kr.).
le blé s'est-il bien moulu?
ne crains pas l'eau agitée, mais
celle qui ne l'est pas.
l'eau de la fontaine est meil-
leure que celle du puits.
l'eau de la mer est noire.
ce chant du rossignol me plaît
beaucoup.
l'obéissance est meilleure que
l'engraissement des béliers
(il y a plus de mérite à
obéir, etc.).
la douceur, la confiture ne me
plaît pas.
le froid est rigoureux, pénible.
IV. — Les adjectifs cardinaux, depuis deux, veulent le verbe
au pluriel l et laissent le substantif au cas régi par le premier2 :
tœ dû mdlyetœ kyœ hdpenœ, les deux montagnes qui s'ouvrent;
pâçœ dumbœdhyétœ tçoûpa, je vis douze jeunes filles. — Ils s'ac-
cordent aussi avec le substantif quand ils ont l'apparence d'un
nom au singulier : nœkifintnèrœz, une centaine de, cent, hommes;
nœ mïyœ çtyérha, nœ mïyœ tœ mira, mille agneaux, mille bonnes
choses. Le substantif ou adjectif est alors en apposition.
V. — C'est aussi en apposition, et au même cas, que le nom
de l'objet mesuré, ou nom de matière, se place après le nom de
mesure : duzêt bârhœ miâhjtœ , vingt charges de miel; nœ tbk
groûrœ, élyp, bâlijtœ, goûrœ, un tas de blé, d'orge, de terre et de
pierres. On trouve cependant, mais c'est peut-être un hellénisme,
nœ toh ngd (coto) groûrœ, un tas de blé ; comme aussi, nœ kopé me
dhdm, un troupeau de, lit. avec, moutons 3; nœ bârhœ me zïlye edhé
1. A la différence du turc.
2. Il est autrement dans les langues slaves.
3. Krist. dirait à l'ablatif: nœ kopè dhœnç.
— 205 —
me kœmbbrœ, une charge de sonnettes et de clochettes. — S'il est
le complément d'un adjectif, il le précède : fcê moûr 300 ktémbit
ilyârtœ,e'81 hi'>mh<r> i gyèrœ, Et., un mur liant de 300 pieds et
large de s7. En pareil fis, le mot vyét^ années, se met le plus
souvent à Tablât M' : 20 vyétç i vyétœrœ, âgé de 20 ans.
Les noms propres sont mis (dans Krist.) au génitif, après le
nom commun qu'ils déterminent : lyoûmi i Efràtit, le fleuve de
l'Euphrate; mâlyi i Sinâit, le mont Sinaï.
USAGE DES CAS.
Nous ne nous occuperons pas ici des cas dans leur rapport
avec les prépositions, si ce n'est à propos de ceux d'entre eux qui
sont régis exclusivement ou principalement par l'intermédiaire
d'un de ces mots.
CXXI. — Nominatif. — C'est toujours le cas du sujet. Sur la
construction de celui-ci avec le gérondif, vov. § 143, II, 2°.
C'est aussi celui de l'attribut et de l'apposition , après les
verbes qui signifient « devenir, être appelé, élu, etc. ', » et, bien
entendu, c'est l'asp. indét. qui est de mise: ex. : oubdb hjcpour, il
devint, se changea en, lièvre; kijoûhey Fatimé, elle s'appelait
Fatimé. — Par exception, il s'emploie :
1° Avec les prépositions te et ngâ;
2° Dans des formules de serment et d'imprécation : bésal par
ma foi! plyoûmbi! martial H., que le plomb, la peste (t'étouffe)!
CXXII. — Vocatif. — Sur l'emploi du vocatif déterminé,
voy. § 114, 5°.
CXXIII. — Accusatif. — 1° C'est le complément le plus ordi-
naire des verbes : hâ boùkœnœ, je mange le pain, et dans le sens
partitif : hâ boûhœ, je mange du pain (§114, 3°).
Rem. — Krist. l'emploie comme complément, sans préposi-
tion, à la façon du grec et du latin : thûerœ krûetœ é doûartœ, qui a
la tète et les bras rompus, lit. brisé de tète, x.axa.
1. A la différence de plusieurs langues slaves, où L'instrumental est em-
ploya
— 296 —
2° Il exprime le temps pendant lequel une action a lieu : ncè
ditœ, fiàb hèrœ, un jour, une fois (§92); tœ èùten mœ kyâne, tœ
djoumânœ mœ kyéçe, ch., le jeudi tu me pleuras, le vendredi tu ris;
oûnœ edhé gyoûmin kyœ flyé, ch., même pendant le sommeil que je
dors.
3° Il se met sans verbe, dans des formules de serment ou
d'imprécation : tœ kékyeri e surit o sorkâdh' epûlhit! ch., (je veux
prendre sur moi) le mal de l'œil (qui pourrait t'y atteindre), ô
chevreuil de la forêt !
4° psàn , enseigner , veut deux accusatifs : mbréti thâ babdit
diâlyit, t'a (tœ e)psôhœ çoùmœ cjyoûra, le roi dit au père de l'enfant
de lui enseigner plusieurs langues.
Porosit, ourdhœràn, commander, ordonner, veulent l'accusatif
de la personne : sikoûndrœ e Jnrin poros\tourœ, ainsi qu'elles le
lui avaient ordonné.
Çôh, voir; dî, savoir, dans une phrase principale, veulent un
régime annonçant le sujet de la phrase relative : si e pd kœlœ,
kyœ noûhœ k)ç nœ mœnt kyœ, quand il vit qu^ celui-ci (lit. vit
celui-ci que il) n'avait pas l'intention de. . ; tœ d\nœ, kyœ yé bou-
dalhd, ils te savent, que tu es stupide.
5° On y met aussi le régime de verbes formant une locution
composée, comme : kdm mœrl (,(jvîviç), avoir du ressentiment
contre; vœ ré, remarquer : môs e voûre ré se kïçtey flyon? ch.,
n'as-tu fait attention, si elle portait des pièces d'or? bœn bé
kbkœiî1 e..., jure par la tète de...
6° Il indique aussi le prix et la mesure. Voy. § 120, V.
CXXIV. — Génitif, — 1° Le génitif indéterminé, outre l'em-
ploi exposé au paragraphe 114, 6°, marque une quantité plus ou
moins définie : mœ dhd ndb gyûsmœ poûUje é ndb gyûsmœ koulydtçi,
elle m'a donné une moitié de poule et une moitié de gâteau.
2° Le génitif déterminé forme aussi des compléments cir-
constanciels (92), indiquant l'époque vers laquelle l'action a
lieu : mbrœmavet, au soir; Iiéret, Kr., de bonne heure; oûdliœsœ,
chemin faisant.
Sur la manière de construire un nom au génitif après un
autre nom, voy. § 36.
— '207 —
Le génitif se confondant souvent, pour le sens, comme pour
la forme, avec l'ablatif, vov. ci-dessous, à ce cas.
CXXY. — Datif. — L° Les verbes, à forme active ou passive,
qui marquent un mouvement physique ou moral vers un objet,
veulent au datif le nom de cet objet; tels sont, entre autres :
lue, dans ses diverses accep-
tions de : battre, jouer d'un
instrument; tomber sur; ap-
porter.
bcên ridjâ, prier, faire une
prière à.
lyoûtera, invoquer.
fâlyem, supplier; se soumet-
tre, etc.
sevdalfsem, devenir amoureux
de.
frûn, souffler sur.
arhin, atteindre (un âge).
besôn, croire à, en.
zcê bésœ, ajouter foi à.
afœrônem . kyâsem , s'appro-
cher de.
dérdhem, s'élancer, fondre sur.
hîdhem, se jeter sur.
hip, monter sur, gravir.
thœrés, appeler.
pœlykyèn, plaire à.
zotônem, promettre.
vin, venir : mœ \yèn toûrp,
éti, kéky , lyikyçtœ, il me
vient, c'est-à-dire j'ai honte,
soif, pitié , je suis fâché ,
vexé.
Rem. — Thœrés se construit aussi avec l'accusatif: thrit-e et
thr\t-i, appelle-le.
2° Lorsque les verbes actifs peuvent avoir un second terme à
leur action, le nom qui l'exprime, ou régime indirect, se met au
datif, tandis que l'objet direct est exprimé par l'accusatif: hàp
boùkœnœ nertout, je donne le pain à l'homme. Parmi ces verbes,
on p^ut citer :
àp (donner). héth (jeter),
beéfi (faire; ex. : no'' tœ mirœ, çkroûan (écrire).
du bien à). . vcê (mettre dans; ex. : djépeve
thèra (dire). yelikeve, ch. , mettre dans
flyàs (parler, dire). les poch >s des gilets).
dœrgofï (envoyer).
dœftèiï (montrer).
— 298 —
Rem. — Le datif, après plusieurs verbes de ces deux caté-
gories, peut être remplacé par une préposition, comme : h\p
kâlyit et nœ kâly, monter à cheval, et surtout nie, te, h, chez, vers,
p. e. : àp tçoûpœnœ te diâlyi, il donne sa fille au jeune homme;
thhtœ noûsiya tek e èma, la fiancée dit à sa mère ; c'est un datif
analytique. Voy. § 97.
3° Il marque une action accomplie au profit ou au dé-
triment d'une personne : koûyt bœn kœtd gœzime ? — Oûn ia
bœn babàit fini! ch., pour qui fais-tu ces réjouissances? — Je
les fais pour mon père ; o kourbân fonbcéfça, ô puissé-je devenir
victime, donner ma vie, pour toi! se tœ kdm nœ poûnœ, car je
t'ai, j'ai avec toi une affaire ; m' i fhâfç satœme étut-c't /puisses-tu
vivre pour ta mère et pour ton père ! tœ hdptœ dhe'ou t que la
terre s'ouvre pour toi, t'engloutisse ! noûk i vôdha gyœ, je ne lui
ai rien volé.
4° Il s'emploie avec les verbes mis impersonnellement, sans
sujet exprimé : mœ doûketœ, il me semble ; i ouçtû, elle eut une
envie (de femme grosse).
5° Lepronom personnel, à ce cas, tient la place d'un adjectif
possessif au nominatif : i outhûe zœmcera, à lui se brisa le cœur,
son cœur se brisa, de chagrin ; i oundés zœmœrimi, à lui s'alluma
la, il fut transporté de, colère.
CXXVI. — Locatif (§9, IV). — Cecas,àFyèri(il n'estpas connu
à Pœrmét), paraît ne se construire qu'avec la préposition ndœ,
dans ; ex. : lyépouri kd nœ bdrkout tiy tré pœlhoûmba, le lièvre a
dans son ventre trois pigeons ; kadiou me vrdp hûri nœ drkœt, le
cadi entra à la hâte dans le coffre.
Kristof. en fait un emploi beaucoup plus fréquent, mais arbi-
traire *, et avec les prépositions ndœ, mbœ, mbi, pœrmbi, ndœpœr,
ndœnœ, ex. : proûnœ malhœkim mbœ vetœvélœhet , ils attirèrent nue
malédiction sur eux-mêmes; ngyèr mbœ vdékœyet, jusqu'à la
mort; pœrmbi fdkijet tœ dhéout, sur la face de la terre; ndœpœr
drœt, par, à travers le champ; mbi droût, sur i 'arbre ; ndœnœ dhêt,
sous la terre.
1. C'est-à-dire qu'il construit souvent ces prépositions, et sans raison
apparente, avec l'accusatif, même déterminé.
— '290 —
Toutes ces prépositions, au Sud, veulent l'accusatif, presque
toujours indéterminé.
Comme on le voit, par quelques-uns de ces exemples, le con-
jonctif tœ s'emploie après ce o
CXXVII. — Ablatif (§ 9, IV). — Il est régi par le verbe di-
rectement ou au moyen des prépositions préy, pœr. Il exprime:
1° Le mouvement hors de, ou à travers, un lieu : dàly rrirhit,
sortir du tombeau; çkàn oûrœsœ, passer par le pont; étsœn oûdltœsœ,
suivre la route ; ngydlh préysœ vdékouriç, Kr., ressusciter d'entre
les morts 4 ; ti*lyi... do tfouçpœtônœyoùve préy doûarç mia? qui vous
sauvera de mes mains ?
2° Le résultat ou le moyen de l'action : koûr tœ bdmetœ
diâhji pesœmbœdhyét tyétç, quand l'enfant atteindra 15 ans *,
priée mcèntç gyithœ dunidnœ , ch. 2, lit. tu as gâté d'esprit, tu
as fait perdre la raison à, tout le monde ; lyoûmi nddhetœ du
rhémaç, Kr., le fleuve se partage en deux bras.
3° La cause : vdés ourie, mourir de faim ; çoûmœ i oulyo&tçœ —
nga e kékiya, yô sœ miri, ch.,je l'ai bien suppliée, à cause du mal
(qu'elle me fait), et non à cause du bien (sœ miri, gén. ou abl.
sing. indét. de tœmivœ, le bien).
Rem. — Au Sud, la préposition ngâ, avec le nominatif, rem-
place d'ordinaire l'ablatif régi par préy, etc.
DU PRONOM.
CXXVIII. — Pronoms personnels. — I. Il 3 ne sont exprimés,
comme sujets du verbe, que pour renforcer l'expression ou
opposer les personnes: doûn, s doua, je veux, je ne veux pas ;
ojunœ s doua, moi je ne veux pas; oùnœ uv vête pœr oûyœedhéti
dritli miçtœ, moi je vais chercher de Tenu, toi tourne la viande
1. Au gén. dét. koûrmaVetœ vdêkouret, Les corps des morts; et au gén. ou
ablat. indét. plyôt vie kônrma tœ vdèkouriç. plein de corps de morts, de ca-
davres.
2. Ces doux exemples de la désinence f, les seules dont j'aie connaissance
dans les dialectes du Sud, pourraient peut-être se considérer comme des ar-
chaïsmes, d'autant plus qu'on dit indifféremment vyétç et vyet.
— 300 —
(la broche). — Le pronom de la 3e pers. servant à différen-
cier les genres, il est naturel qu'il soit d'un usage moins res-
treint.
II. Les deux formes, pleine et abrégée, des pronoms personnels
(voy. le tableau, § 5.3) se construisent de trois manières comme
régimes du verbe:
l°La forme n° II (2e colonne) est de l'usage ordinaire, et elle
se place avant le verbe, exactement comme en français, ex. :
noukœ mœ (ace.) mbdn neri, personne ne me retient ; au mœ
(dat.) Mçpœtoûarœ ûmœritm, c'est lui qui m'a sauvé la vie.
A l'impératif seulement, le pronom s'attache, comme encli-
tique, au verbe : thoha-mœ (thoua-in), dis-moi ; nr/rt-r, soulève-le ;
azgytih-na, délie-nous. On a déjà vu qu'au pluriel ce même pro-
nom est intercalé entre le radical et la désinence : primœni, pour
pritni-mœ , attendez-moi (§ 7, V); insertion qui peut avoir
lieu aussi au sing. du passif, ex. : lyoût-i-ou = lijoûtou-i,
prie-le.
En poésie, par exception, le pronom peut précéder: mèrhnds
goûr émœbyèrœ, prends une pierre et me frappe.
Quand deux de ces pronoms se suivent, le datif se met
avant l'accusatif, et alors les contractions ou mutations suivantes
se produisent:
me le, m-a (mœ e), me les.
te le, t-a (tœe), te les.
lui le, le lui, i-a (i e), lui les, les lui, i-a (i e).
nous le (na e), nous les (na i).
V0(is le (?) vous les.
leur le, le leur, ou-a (ou e), leur les, les leur, ou-a (ou i).
Ex. : i-a (i) bœri tœtcéra, il les lui fit toutes ; bœn-i-a, fais-le-
lui ; tœ m os ou-a (i, delûratœ) , kœrkôninœ mœ, pour qu'ils ne les
(les dettes) leur réclamassent plus. (Voy. aussi § 7, 3°.)
2° La 2e forme (ire colonne) se met après le verbe, mais elle
s'emploie principalement avec les prépositions, comme: dfœr
méye, près de moi; pas téye, après toi; pœr moûa, pour moi. à
l'abl. ; pœr nc'ç, pœr yoûç, Kr. ; pour nous, pour vous ; me atcé,
avec lui.
— 301 —
3° Une autre construction plus commune consiste dans l'emploi
simultané tics deux formes, la première (pleine) suivant le
verbe, la seconde le précédant; elle a beaucoup d'analogie avec
nos façons de parler françaises dans lesquelles le pronom est
repété, ou joint au verbe être précédé de ce, ex. :
tœ ma; mèrhte moùa groiïa, s'il me prenait moi, si c'était moi
qu'il prit, pour femme.
au nalydfhi edhé néve, c'est lui aussi qui nous a liés,
kvœ t'ou lyith voûve, afin que je vous lie.
i thônce atfy, ils lui disent (à lui).
Dans ce cas, le pronom plein est placé au commencement
de la phrase, s'il s'agit d'appeler l'attention sur l'objet qu'il dé-
signe, ex. :
moùa mœ lycê, tu m'abandonnes.
tù tœ lycé vétœm, il te laisse seule,
tœ pœiykyéou ? — moùa, mœ t'a-t-il plu ? — moi, il m'a plu.
pœiykyéou,
CXXIX. — De même le pronom abrégé est joint bien sou-
vent :
l°Au substantif régime du verbs, sans que l'idée soit en rien
modifiée, ex. :
i tbâ ariout dœrviçi, l'ours dit au derviche,
i hipœn kâlyit, il monte sur le cheval,
s'e lyâ teoùpœnœ tœ binte, il ne laissa pas tomber la jeune
fille.
Il faut remarquer cependant qu'ici le pronom rappelle un objet
dont il a déjà été question.
2 Avec les pronoms démonstratifs et les numératifs remplaçant
un nom :
e çé prifti kœtœ tœ hoùay, le prêtre voit cet étranger.
tlirêsinœ kœ>ây , ils l'appellent (celle-ci).
— 302 —
kœtiv i thôtœ çobâni, le berger lui dit.
kvœ tœ tri i bcèri. tous les trois il les fit...
CXXX. — Mœ, à moi; tœ à toi ; m, à nous, sont très-fréquem-
ment explétifs, ex. :
kour mœ dély ngé kiça mœ dély quand tu(me)sorsdel'église, tu
e mirôsour, en., (me) sors parfumée.
noé baba na dœrgôi tœ birin un père envoya son fils,
etiy...
Pour le pronom réfléchi, voy. lre partie, § 54.
CXXXI. — Adjectifs possessifs. — 1° Ils se placent après le
substantif: màtra, ou e mbtra, ime, ma sœur; la seule exception
regarde, et cela pour la lrc et la 2e pers. seulement, les noms de
parenté qui sont susceptibles de recevoir le prépositif (§ 32),
qu'ils perdent avec l'aspect déterminé, lorsque l'adjectif les
précède ; ainsi on peut dire : hn môtrœ, ma sœur ; vœlhdi ût et
ut-rœlhâ, ton frère ; im-zot, ô mon maître, etc., toujours pourtant
im-âtœ, mon père. (Voy. §§ 55, 5G.)
2° Souvent l'adjectif est supprimé, la relation qu'il exprime
étant suffisamment marquée par. les circonstances et aussi par
l'aspect déterminé du nom: e ké ndrnenœ? 1. l*as-tu la mère, c'est-
à-dire ta mère est-elle encore vivante? ikou ngâ i zbti é oukthûe
tek i ydti, il s'enfuit de chez son maitre et retourna chez son père
(§115,20).
3° Parfois, comme dans d'autres langues, ils sont pris en un
sens passif: kœijô sevdâya yote, 1. cet amour tien, c'est-à-dire l'a-
mour que j'ai pour toi.
CXXXII. — Pronoms possessifs. — Ils servent : 1° à remplacer
un nom qui vient d'être énoncé : kâlyi im edhé ûli, mon cheval et le
tien ; hoûa-mœ koûaytœ tcént, se tœ mitœ ydnœ tœ sœmoùrœ, prête-
moi tes chevaux, les miens sont malades; e pé trimœrin' lime? —
E pdçœ, po tœ çôç edhé lî timenœ, as-tu vu ma bravoure? — oui,
mais tu vas voir aussi toi la mienne; 2° à affirmer ou indiquer le
possesseur d'un objet, en réponse à une question, p. e. e koûya
- 303 -
aççtœ ayô çtœpi ? — e miya, e tûriya, à qui est cette maison? — à
moi, à eux, l.Ja mienne, la leur (e alûxeve, à ceux-là).
CXXXIII. — Pronoms démonstratifs. — L'un et l'autre (§ 59)
s'emploient :
1° Très-fréquemment dans le sens du pronom personnel, il,
elle, etc., et dans celui de l'adjectif possessif ^on, sa, etc. : pds
vdékiyes* kœtiy, après la mort do celui-ci, après sa mort; pœr tçoû-
pœri e kœtûreve, pour leur tille.
2° Comme adjectifs, et alors ils se mettent toujours avant le
substantif. On a vu, §§ 113, li-i, que ce dernier prend l'aspect dé-
terminé ou indéterminé, s<don qu'il désigne ou non un objet déjà
connu : kûy neri, cet homme-ci, que voici; kûy heriou, cet homme,
dont il a déjà été parlé.
3° Comme pronoms, kûy et ait, dans leurs cas obliques, suivent
ordinairement le verbe; c'est par exception, pour attirer l'atten-
tion et aussi servir comme de transition avec ce qui précède, qu'on
les met au commencement de la phrase (§ 147, II, 2°).
CXXXIV. — Pronom attributif. — Ce pronom, comme tel, mar-
que l'appartenance, et s'emploie pour éviter la répétition d'un nom
déjà énoncé, dans son rapport avec un autre possesseur, ex. :
kâlyi im edhéi (on peut dire aussi ai) vœlhdit, mon cheval et celui
de mon frère; prifti rœ brœnda ounàzœnœ e dhcèndœrit édité lœ noû-
sesœ, le prêtre met dedans l'anneau du fiancé et celui de la
fiancée.
Quelquefois, et alors qu'il semble jouer simplement le rôle de
signe de liaison (33), il indique un rapport de possession plus mar-
qué, qui doit être exprimé dans la traduction, comme : drhœn e
Mdhpœlhdhit, kyœ içte e Ephr6n.it, Ki\, le champ de Mahpelah qui
appartenait à Ephron ; lœ vijéthtç nos gycé tœ babdit, vole quelque-
objet de, appartenant à, ton père.
Voy. aussi l'emploi de ce mot, uni au pronom interrogatif (01),
emploi dont voici encore un exemple : e biya e koîujt yé ti? — ydm
e biija e Bathoûelhit, Kr., la tille (celle) de qui es-tu? — Je suis la
fille (celle) de Bathouel.
CXXXV. — Pronoms relatifs. — I. kyœ sert pour les deux gen-
— 304 —
res et les deux nombres (§ 60) : oi'uiœ ydm kyœ, c'est moi qui; ngd
hélymi kyœ Uç, à cause du chagrin qu'il avait.
Le datif et souvent même l'accusatif sont exprimés d'une ma-
nière analytique par kyœ, qui parait alors jouer son rôle de cor-
jonction, et le pronom personnel1, ex. : nônœtçoûpœ kyœ}' i vinle
kœpoûtsa mirœ, quelque fille à qui, lit. que à elle, le soulier allât
bien; kœpoûtsatœ kyœ i kir mbdthourœ, les souliers lesquels, 1. que
eux, elle avait chaussés.
Kyœ ne pouvant s'allier à aucune préposition, une construction
analogue devient obligatoire, tontes les fois qu'un de ces mots de-
vrait être employé; il est alors tantôt seul, tantôt suivi de quelque
adverbe qui le détermine, ex. : çkoûmœ sapoûni kyœ kiç lydrœ
doûartœ, de l'écume de savon que, c'est-à-dire avec ou dans la-
quelle, elle avait lavé ses mains; nœ lyiskyœ pœrpbç kyéneé goûrhœ,
un arbre sous lequel, 1. que dessous, il y avait une source; màli
kyœ nœ atœ mot do ponçante, l'année dans laquelle (1. l'année que
dans cette année) il devait cesser.
Ce relatif répond souvent à où, ex.: mœ nbnœ vrênt kyœ tœ yénœ
ilhœra, dans un endroit que = où, il y eût des orties.
IL Tsilyi peut faire l'office de nom indéfini : tsilya œçtœ e zôni
môstœ flyèrœ, celle (une femme quelconque) qui est capable de ne
pas dormir.
Kr. exprime lequel, laquelle, lesquelles, par i tsilyi, e tsilya,
même précédés d'une préposition.
III. — Tçœ, se, selç; voy. le lexique.
CXXXVI. — Pronoms et adjectifs indéfinis (63).
I. — Gyithœ, 1° comme adjectif, est invariable et précède le
nom, qui est déterminé : gyithœ askyèri, toute l'armée; me gyithœ
mbretœri, avec tout le royaume; gyithœ dhdsntœ, tous les moutons.
Le nom reste indéterminé dans un idiotisme où gyithœ ré-
pond à ainsi que, ou, comme on disait autrefois, ensemble avec, ex.:
tœ tœ priç me gyithœ mbretœrî , je t'exterminerai, toi et ton
royaume.
i. Chez nous aussi le vulgaire dit : « l'homme que je lui ai dit, le cou-
teau que j'ai coupé avec, » mais en albanais on n'a pas le choix.
— 305 —
2° Comme pronom, il a un pluriel féminin, ta gyilha, qui, seul,
signifie « toutes choses»; il semble être précédé ou non du prépo-
sitif, selon qu'il a un sens plus ou moins étendu; ex.: fàlyœ tœ
gyithœ, ils dirent tous ; vininœ gyithœ, tous venaient; ngâtœ gyithœ
atd kyœ çkoûanœ, de tous ceux qui passèrent ; mèrh isén' e gyithœce,
il prend la part de tous.
II. — / tcërœ, n'a que l'aspect indéterminé et précède le subs-
tantif, lequel est toujours déterminé : tœ tœrœ vœrtétnœ (ace),
toute la vérité, la vérité tout entière ; tœ tœra tçoûpatœ, toutes les
jeunes tilles ; tœ tœra atô Injœ, toutes les choses que.
III. — I tilhœ, comme adjectif, se place devant le nom, qui
reste indéterminé, ex. : ti kyœ ké tœ tilhœ rœlhd, kyœ... toi qui as
un frère tel (si bon), que...; tœ tilha sardye, un tel (si grand)
palais. — Comme attribut, et suivi d'une proposition, il a l'as-
pect déterminé, 5 yâm i tilhi, tœ mdrh, je ne suis pas tel que je
prenne, homme à prendre1.
IV. — Tyétœrœ, tyàtœrœ. 1° L'aspect indéterminé signifie « autre,
un autre », et semble se mettre indifféremment avant ou après
le substantif: ngd ncè tyétcer oûdhœ et ngà ndb oùdhœ tyétœr, par un
autre chemin ; gycé kdfçœ tyétœr s doua, je ne veux rien autre chose ;
s doua tyéter tœ mirœ, je ne veux pas d'autre bien.
2° Au déterminé, tyétœri s'emploie seul, et comme adjectif, ou
comme pronom : pastdy ndzàri edhé tyétœrinœ edhé tyétœrinœ, en-
suite il aveignit l'autre, puis l'autre.
Il est opposé à nèri (47) ; mèrh isénœ nèrit, mèrh dhé isénœ tyé-
tœrit, il prend la part de l'un, il prend aussi celle de l'autre.
3° Une autre forme de ce mot, ydtœri (a-repoç), opposée aussi à
nèri, répond au français l'un l'autre, gr. àX>vîXouç, ex. : pûesinœ
nèri ydtœrinœ, ils s'interrogent l'un l'autre; lhafàseçinœ îièra me
ydtœrnœ, elles conversaient l'une avec l'autre, entre elles. — On dit
dans le même sens cbk çàkounœ (çbk, compagnon).
4° Il sert de nom indéfini : çkoûanœ kâkyœ tœ tyérœ, il en est passé
tant d'autres ; çkoûanœ gyithœ tir tyératœ, toutes les autres pas-
sèrent.
1. M'ujoj tœ tilhaç f/cro/lfl, Kr. , ries milliers de figures de oe genre.
20
306 —
DU VERBE.
CXXXVII. — Usage des voix. — La voix -passive se prend
dans le sens, 1° réellement passif : tçoûpafe vôgcelya doûhenœ mœ
çoûmœ, les filles puînées sont aimées davantage; hym mos tm nihem
kyœ y dm tçoûpce, afin que je ne sois pas reconnue pour être, 1.
que je suis, une fille; 2° réfléchi : mbdlwu mirœ, tiens-toi bien;
toûndë si didlyœ, tu te remues, te dandines, comme un garçon,
ch. Quelquefois, pour mieux marquer l'action exercée sur le sujet
par lui-même, on emploie l'actif avec le mot qui répond au pronom
réfléchi, ex. : oungyi vétœhenœ, il s'inclina, 1. inclina sa propre
personne, ngye'çnœ vetœvétœhenœ , ils se ceignirent (54, 1.); 3° réci-
proque, ce qui s'exprime de deux manières, a) au singulier :
ounôva me nœ neri, j'ai fait connaissance avec quelqu'un, et b) au
pluriel : si ounônœ mirœ, quand ils eurent bien fait connais-
sance ; hdyde tœ zihemi, viens que nous nous prenions mutuelle-
ment, luttons ensemble ; 4° moyen, mais fort rarement : hoûhem,
j'emprunte, c'est-à-dire je me fais prêter (hoûan) de l'argent;
rhoûhem, je me fais raser, on me rase.
En outre, elle a la signification inchoative : çœndôçem, deve-
nir vigoureux [çœndéçœ, adj.), ptydkou ouvèrth (vèrdhœ, adj.), le
vieillard pâlit; çéh rhoûçi rhoûçnœ é ndzihetœ, prov.,le raisin voit le
raisin, et il se fait noir, noircit [zi, adj.).
Elle répond très-souvent à des verbes français intransitifs :
kthénem, revenir, prop. se retourner; trœmbem, craindre, avoir
peur ; oûykout kyimiya i ndràhet, prov. , 1. au loup le poil lui change,
le loup change de poil.
Le verbe passif n'est pas toujours, pour le sens, le correspon-
dant exact de l'actif, p. e. : pî, je bois; pihem, je m'enivre; bœfl,
je fais, bœhem, je deviens, je me métamorphose, etc.
Un certain nombre de verbes n'ont que cette voix, avec sens
intransitif, ex. : kôlhem, tousser; doûhem, apparaître, etc.
Les verbes déponents, c'est-à-dire à forme passive avec sens
transitif, sont excessivement rares ; tel est zotôhem, promettre,
ex. : i rd ndœr mdenttç i kyé zotoûarœ JosîfU, Kr. il se rappela ce
qu'il avait promis à Joseph.
La construction passive remplace fréquemment le tour actif
— 307 -
du français : iscemoûripûetelœ, le malade est interrogé, o.-à-d. on
lui demande ce qui lui plaît; i mbdhetœ oûyœtœ, 1. l'eau lui est
retenue, il a une rétention (l'urine.
Le mini indiquant l'auteur de l'action est relié au verbe passif
parles prépositions ngd, avec le nominatif, oupréy, avec l'ablatif ,
ex. : péma tœ ai ta kyœ roûheçinœ préy ncè gyàrpœri, Kr., des fruits
d'or qui étaient gardés par un serpent ; à Pœrmét on dirait ngd
nœ gyàrpœr, par un serpent, ngd gyérpœri (nom. dét.), par le
serpent.
EMPLOI DES TEMPS ET DES MODES.
< IX XXVIII. — Indicatif. — 1° Le présent, comme en français.
— La 2* pers. du sing. et la 3e du plur. rendent le français on,
suivi d'un verbe ; ex. :
s lhafùse du kouvœnde as me tu ne dis pas, c.-à-d. on ne peut
kouçœrire teénde, ch. dire, deux paroles, même
avec sa propre cousine,
tliônœ (aussi thônœ bôta), ils disent, on dit.
2° Imparfait. — Il exprime la simultanéité, l'habitude, la
durée ou l'époque indétinie :
iV un' hèrœ ncé Serf, na kiç ilcé il y avait une fois un homme, il
diâlyœ é i épte, avait un fils et il lui donnait.
e kœrkônte, se pandènte, il le cherchait, car il croyait.
K<m. — Il n'y a rien dans la forme des verbes albanais qui
corresponde aux aspects de durée, etc., des verbes slaves, mais
avec le présent, et surtout avec l'imparfait, on fait usage de la
particule po pour indiquer l'actualité, la prolongation, la fré-
quence ou la durée de l'action ; ex. :
kûy nerf kyœ pé tœ vyèn ati'i. cet homme-ci qui en ce moment
se rend vers toi.
mesevdà teénde pô hâhem, ch., je suis constamment dévoré par
l'amour crue j'ai pour toi.
— 308 —
mb' oïulhœ pô mœndùhœç en chemin il ne faisait que son-
kyûç, ger comment...
tek pô flyinte nâ vyèn nœ arâp, comme il dormait, survient un
nègre.
kour içte po fôlyourœ, Kr., comme il parlait encore.
3° L'aoriste répond à tous les prétérits français, même au
plus-que-parfait :
e gyéti Mûskonœ edlié ndœnt- il trouva Mosko, et ils s'assi-
nœ. rent.
oûnœ t'a dhâçœ, harôve kyœ c'est moi qui te l'ai donné; as-tu
érdhe edlié raœ kœrkôve, oublié que tu es venu et me
l'as demandé?
posa érdhi kiîy, i râ dhiolyivet, quand il fut venu, il joua du
violon,
mbréti bcéri hazcér atœ kyœ i le roi prépara ce qu'elle lui avait
kœrkôi, demandé.
4° Parfait et plus-que-parfait, comme en français, mais d'un
usage plus rare. Voy. ci-dessus.
kcânœ vâtœ kâkyœ mbrétœre tant de rois y sont allés (jadis),
é s oukthûenœ prœpœ, et ils ne sont pas revenus.
priçi gyithœ atô kyœ i kiç il dissipa tout ce que lui avait
ryœnœ baba i tiy, laissé son père.
nœ dimœr mœ s pâçœ pârœ, en hiver je n'avais jamais vu.
ch.
CXXXIX. — Impératif. — La 2e pers. sing., par un idio-
tisme assez fréquent, équivaut au présent ou à l'aoriste; ex. :
lyekoûnt andéy lyekoûnt hœtéy, i hékyinœ gerddnœ, 1. secoue par-ci,
secoue par-là, c.-à-d. à force de secouer, ils lui ôtent le collier.
On y substitue très-souvent, même à la 2e pers. du sing., le
subjonctif :
baba, tœ mœ martôntç, père, marie-moi.
A la 3e pers., on y joint d'ordinaire lye, altération de lyœ,
laisser (comme en anglais let.).
koûç mœ bœri... lyetœ dâlyœ, celui qui m'a fait... qu'il sorte
(let hini go out).
— 309 —
Au négatif, il est précédé de mos (§ 71) :
mos kyâ; mos outrœmb, ne pleure pas; n'aie pas peur,
mos t'a bâptç [subj.), ne l'ouvre pas.
mos vrâtç, Kr., ne tue pas.
CXL. — Futur. — La particule tè ou do, qui le caracté-
rise, est quelquefois supprimée, ce qui le confond en apparence
avec le subjonctif :
dfky kyimenœ, edhé néve (tù) brûle la plume, et nous vien-
tœ vlmœ. drons.
CXLI. — Futur antérieur. — Il est d'un usage assez rare, étant
souvent remplacé par le présent du subj. :
néve yémi atyé koû tœ kémi nous serons (1. sommes) là où
vârtourœ koûngoulhinœ. nous aurons suspendu la
gOUrdc.
Il marque aussi, comme en français, la probabilité :
zotœria yôte œndœrhœ do tœ ta seigneurie aura eu un songe
keç parce, (aura rêvé cela).
CXLII. — Subjonctif. — Il s'emploie :
1° En général, dans les phrases subordonnées, où il y a doute,
incertitude, expression d'une volonté, etc.
moûnt kvœ t'a kétœ vràrœ, il se peut qu'il Tait (aura) tué.
noùkœ doua tœ mœ bœntç..., je ne veux pas que tu me fas-
po vétœm tœ mœ çpietç, ses..., mais seulement que tu
me portes.
2° Après différentes conjonctions, dans le sens du futur et
du conditionnel, et contrairement à l'usage français :
kour tœ toûnt tœrkoùzœnœ, quand je secouerai la corde,
tœ mœ ngrini, soulevez-moi (1. que vous me
souleviez, § 138).
kourdô kvœ tœ doûatr, toutes les fois que tu voudras.
— 310 —
si tœ doùatç, bœn, ainsi que tu voudras, fais,
si ou posa kyœ, tœ arhitç, après que tu seras arrivé.
3° Avec les prônons indéfinis tç, tçdô, setç, sailô (para) kyœ,
sadô kyœ.
noûkœ dî setç tœ bœn, je ne sais quoi faire.
tç dô tœ tœ bœimœ? queveux-tuquenouste fassions?
tçdô kyœ tœ doûatç, quoi que tu veuilles.
4° L'infinitif manquant en albanais, le subjonctif est une des
manières de le remplacer. (Voy. § 145.)
nœ yé i zôti tœ vrâtç, si tu es capable [de tuer, 1. que
tu tues,
blyé nœ ark kyœ tœ vràsœ, il achète un arc afin de tuer.
i érdhi kôha kyœ tœ vinte, le temps arriva pour lui d'aller
(1. qu'il allât).
5° On a vu plus haut qu'il sert aussi à exprimer l'impératif.
C'est d'ailleurs de règle pour les personnes de ce dernier mode,
qui n'ont point d'inflexion spéciale.
t'ou hidhemi, lançons-nous sur eux.
Voy. aussi § 150, II, 3°.
CXLIII. — Conditionnel, présent et passé. — Ce mode qui,
comme on l'a vu (64), n'est autre que l'imparfait précédé des par-
ticules tô ettœ, marques du subjonctif et du futur, s'emploie en
général comme en français :
1° Après une proposition non hypothétique : si pâ kyœ noûkœ
to t'a çpinte nœ çtœpi, quand il vit qu'elle ne la porterait pas chez
elle;
2° Dans des propositions principales (apodose), déterminées
par une autre proposition contenant l'énoncé d'une condition
(protase). Le verbe de cette dernière est, en albanais, a) au sub-
jonctif, précédé ou non d'une conjonction, quand il s'agit d'une
chose à venir et incertaine, ex. : tœ mœ mèrhte, ou sikoûr tœ mœ
mèrhte, moûa groûa, to t'i bœne, s'il me prenait pour femme, je lui
ferais...; tœ kéçe dliéçammœ tô tœyéçe mœ mirœ, si tu avais aussi le
— 311 —
mouchoir, tu serais mieux; b) comme en français, à l'indicatif
avec nœ, si, pour marquer un fait passé et connu, dont on tire une
conséquence, ex. : nœ kir niet te mœ haute, ta te dèrdheyposd mœpâ,
s'il avait l'intention de me dévorer, il se serait jeté sur moi dès
qu'il m'a vu.
Dans ce dernier exemple, et il en est ainsi le plus souvent
le verbe a le sens dit conditionnel passé. Cependant il en prend
aussi quelquefois la forme, à l'aide d'un auxiliaire, ex. : ndœ pdt
hékyourœ kéky, do te hiçte nœnmûarœ Pertendinœ, Kr., s'il eût souf-
fert, il aurait maudit Dieu.
nœ m'a dhcéntœ gyithincê, to s'il me le donnait chaque jour,
tœ bœnemi zenginœ, nous deviendrions riches.
3° Il marque l'intention, la probabilité :
se to tœ vrinte miknœ kyo? parce qu'il tuerait, voulait tuer,
solhi, l'ami qu'il avait amené.
se to tœ délyte nœ mbrét t'a car un roi devait sortir afin de
mérhte groûa, la prendre pour femme.
atyé tek to tœ hipœnte nœ ka- comme il allait monter sur le
rdv, i râ ounâza nœ dét, navire, la bague tomba dans
la mer.
4° Il s'exprime aussi par le présent du subjonctif.
Ou, 5° simplement par l'imparfait, comme dans ce proverbe :
tœ bonite tçdô mizœ midlytœ, iç ôka ngdncê para, si chaque mouche
faisait du miel, l'ocque en vaudrait, 1. était, un para.
CXLIV. — Optatif. — Il a deux emplois principaux .
1° Il sert, et cela dans des propositions indépendantes, à ex-
primer des souhaits, en bonne ou en mauvaise part; la poésie en
fait grand usage. Aux formules de salutation (152), on trouvera
plusieurs exemples de souhaits favorables; en voici quelques
autres, des deux espèces :
o kourbân tœ bœfça ! ch., oh! pussé-je être offert en sacri-
fice pour toi !
ndritœ ayô kyœ tœ bœri ! ch., louée soit (1. qu'elle brille) celle
qui t'a enfantée?
— 312 —
môs oungdhffç ! puisses-tu ne pas voir le (être
vivant au) matin !
tœ thèrtœ nœ zœmœrœ ! que (le chagrin) te ronge dans
le cœur1 !
2° Précédé de ndœ, si, ndœ môs, si ne, il marque un futur con-
ditionnel ou hypothétique, exprimé en français par le présent ou
l'imparfait :
nœ ârtœ edhé nésœr ayô zoiïa si cette femme venait encore
edhé nœ tœ dhœntœ , i demain et si elle te donnait
thoûay... (qu'elle te donnât), dis-lui...
nœ kyùfçi tœ zôtœ tœ dini kœ- si vous êtes (ital. se sarete) ca-
tœ, aère to t'ou darovit, po pahles de deviner cela, je
nœ môs kyôfçi, to t'ouvras, vous récompenserai; si vous
ne l'êtes pas, je vous tuerai.
Rem. — Dans ce cas, et pour mieux marquer l'incertitude
d'une condition, on emploie une périphrase où entre l'optatif du
verbe yàm, être, ex. : nésœr nœ kyôftœ kyœ tœ ye'tœ kdhœ e mirœ, to
tœ ddly pœr gyd, s'il fait beau demain, j'irai à la chasse, lit. s'il
était, arrivait qu'il soit beau temps.
3° Après la proposition hypothétique, l'optatif, dans la pro-
position principale, peut marquer un désir conditionnel, ex. : tù,
moy mike, nœ f ounddfça, — posi lyisi nœ kàemV oiithdfça, — tsbpa-
tçîka mœ çéç rafça, ch., de toi, ô mon amie, si je devais me séparer,
— comme le chêne sur pied je sécherais, — en menus morceaux
je tomberais à terre.
CXLV. — CORRESPONDANCE DES TEMPS.
Le verbe de la proposition subordonnée se met :
1° Au présent du subjonctif, après le présent de l'indicatif et
l'impératif :
doûatœvinœ, je veux qu'il vienne,
thoûay-i tœ vinœ, dis-lui qu'il vienne, de venir.
1. HaLn a rassemblé ua assez grand nombre de ces formules, p. 106 et
seq. de sa grammaire.
- 313 -
2° Après les autres temps de l'indicatif, à l'imparfait ou au
présent, selon des circonstances difficiles à déterminer; le pré-
sent cependant semble indiquer la fréquence de l'action, p. e. :
kœrkàninœ tœ ftyinin', elles demandaient à dormir, 1. qu'elles dor-
missent (une fois); kiçin' zakàn tœ flye'nœ, elles avaient coutume
de dormir. 1. qu'elles dorment; s moûntnœ Va mirhninœ, ils ne pu-
rent, ou n'ont pu, la prendre, 1. qu'ils la prissent.
CXLVI. — DU PARTICIPE ET DU NOM VERBAL.
INFINITIF ET GÉRONDIF.
I. — Le participe qui, comme tel, a le sens actif et passif,
pr^nd facilement, avec la forme de l'adjectif, la valeur d'un nom
d'agent :
î dUourœ-i (di), celui qui sait, le savant;
i ikourœ-i, celui qui a fui, le fugitif;
i ndyéhourœ-i, le persécuté.
puét tœ vouàrin yô tœ psouârin , prov., consulte l'homme d'ex-
périence et non le savant (l. interroge celui qui a éprouvé et non
celui qui a appris).
II. — Nous avons dit aussi (04, II, voy. aussi le paradigme
lyith) que, précédé de certaines prépositions ou particules, et
tantôt seul, tantôt accompagné da prépositif tœ, c'est-à-dire
transformé en nom verbal, le participe donne naissance à des
locutions qui tiennent lieu, en plusieurs cas, de l'infinitif et du
gérondif. Ces combinaisons, très-usitées et très-caractéristiques,
sont les suivantes :
1° Le nom verbal, avec pœr, pour, sert à exprimer l'infinitif,
avec ou sans régime, celui-ci se mettant au cas voulu par le verbe :
érdha pœr ta' çitourœ hOè tçobdn,)e suis venu pour vendre un berger;
e çpoi'cnœ pœr tœ vàrour, ils l'emmenèrent pour (le) pendre ; ouçitœm
pœr tœ thèrœ é pœr tœ vdièrhœ, Kr., nous avons été vendus pour
être égorgés et exterminés l.
1. Put ne se traduit pas toujours par pour, ex.: ndonœse pàtç pœr tœ fi-
tjàirœ, K., quauû* même tu aurais à, devrais, gagner; tainhi1 ipaçait iclepœr
— 314 —
2° Avec me, avec, il forme une sorte de participe passé ou do
gérondif, dont le sujet simple ou complexe, exprimé ou non,
peut être différent de celui du verbe principal. La locution s'ana-
lyse par l'aoriste et une conjonction ; ainsi, p. e., me tœ ârdhourœ,
lit. avec l'arriver, en arrivant, équivaut à si érdha, si érdhe, etc.,
quand j'arrivai, quand tu arrivas, etc. Ce gérondif, comme les
autres, est susceptible de recevoir un régime :
me tœ digyoûar kœtœ, mùtra la sœur, dès qu'elle eut appris
vâte, cela, alla,
me tœ vœnœ nœ gôyœ, kou- dès qu'ils commencèrent à man-
pœtoûanœ, ger, ils s'aperçurent.
La construction parait souvent bizarre et difficile à expliquer,
parce qu'il arrive :
a) D'une part, et comme en français, que le gérondif n'a
pas le même sujet, exprimé ou sous-entendu, que le verbe prin-
cipal :
me tœ rœnœ pôrtœsœ, ouliap, à force de frapper la porte, elle
s'ouvrit,
me tœ ndœntourœ, érdhi kùh' à peine furent-ils assis, 1. en
e boûkœsœ, s'asseyant, qu'arriva l'heure
du repas.
b) Et, de l'autre, que le gérondif reçoit un sujet au nominatif,
différent d'ailleurs de celui du verbe personnel :
me tœ dâlyce kiça, e çé prifti, comme on sortait de l'église
(1. avec le sortir l'église), le
prêtre le voit.
me tœ ikourœ kalyi, hôdhi au moment où le cheval se sau-
mbréti sûtœ, va, le roi jeta les yeux.
tœ vrârœ didlyinœ, l'intention du pacha était de tuer l'enfant. Cette locution,
très-usitée, a des emplois variés, ainsi elle exprime la destination d'un ob-
jet : nœ kalyïbe pœr tœ ndœntourœ, une cabane pour habiter ; nœ lyegèn pœr tœ
lydrœ, un bassin pour se laver; après le v. ydm, elle équivaut au part, et gé-
rond. latin en dus, dum : noùk' œçtœ pœr tœ tçouditourœ, il n'y a pas à s'é_
tonner; fort pœr tœ çœnouar1 œçtoî nœ fyâlyœ, Kr. , il y a une parole fort à
remarquer; kçtepœr tœ bœrœ nœ kourbdn, il devait être fait un sacrifice.
— 315 —
3° Sans article, et avec la particule doûke ou toùhe (modifi-
cation de la conjonction tek, pendant que), le participe forme un
gérondif présent * :
doûke rhougoulliisour ra mœ en roulant, elle tomba dans un
nœ poûs, puits,
doûke fdlvour edhé lvoûtour il invoqua Dieu en priant et en
bœri ridjâ Perendisœ, suppliant,
toûke kyérœ, yûç to, tœ çkon en pleurant (toujours) comment
ku'tœ yétœ? ch., la passerai-je, cette vie?
4° Avec pd, sans, il forme une locution qui marque une action
antérieure, ou conséquence de celle exprimée par le verbe prin-
cipal, et qui peut se rapporter aussi à un sujet différent; elle
répond aussi parfois a l'infinitif français :
edhé gyce kâfço? , pa vràrœ, et, avant de l'avoir tué, je ne
s doua, po... veux rien que...
kœtœ çpélhœ , pa mboûçour cette caverne, avant l'expiration
de (1. pas remplis) quarante
jours, ne l'ouvre pas.
il ouvrit les portes sans que per-
sonne s'en aperçût,
il l'épousa sans faire de noce,
qu'il se baigne sans payer.
duzét dit, môs t'a hâptç,
hâpi dûertœ, pa koupcetoûarœ
rïeri,
e mûri pa bœroî dâsmœ,
tœ 1 yâlietœ pa pagoûarœ ,
5° Au génitif ou ablatif, le plus souvent indéterminé, le nom
verbal marque la cause ou le but de l'action ; il se traduit par
l'infinitif avec de :
oungyirhtçœ sœ britouri,
je me suis enroué à force de
crier.
1. A Fyéri, doàhe est remplacé par tùk (gu. toûe) me, p. e.: tuk me parce,
thœnœ, eu voyant, en disant; kœyô tuk me kyènœ e vàvfœrœ, do tœ yèlœ e
ndèrtçme, celle-là étant, parce qu'elle est, pauvre, sera honnête. — Krist. em-
ploie cette locution dans le sens du part. prés. latin : do tœ ïni pasi Perœndira,
luuke ngyôhourœ lœ mirœnce..., eritissicut dei cognoscentes lxmura ; pà çpôr-
tœnœ touk i lyoundroùarw, il vit La corbeille flottant, qui llottait; ou bien il en
tire des temps périphrastiques, analogues à l'anglais : / am, I was, ijoing, etc.:
tour içte touke koulhôtourœ grigyœnœ, tandis qu'il gardait, était gardant, le
troupeau.
— 316 —
oufrûit son pipi, il s'est gonflé de boisson,
biky dôrœ sœ pirit, sœ ngrœ- abstiens-toi du boire, du man-
nit, Kr., ger.
Rem. — La même idée peut être rendue par le verbal déter-
miné, avec ngâ : plyâsa ngdtœ kye'çouritce, ou iœ kye'çouri, j'ai crevé,
je crève, de rire.
CXLVII. — Les verbes, tant actifs que médio-passifs, s'em-
ploient impersonnellement, c.-à-d. sans sujet défini, comme :
kâ, s kâ, il y (en) a, il n'y (en) a pas.
gyân, il convient.
(mœ) doûketœ, il (me) paraît.
moûnt, moûndetœ (se), il se peut (que).
doûhetce, lyipsetœ, se, il faut que.
mirbetœ véct, se, on comprend que.
mœ oudhœmp, j'ai eu pitié.
ngdhihetœ, le jour parait.
érhetœ, ngrûsetœ, il se fait nuit.
i ouçtû pœr kopsd, elle eut envie d'agrafes ; i ouhourhsûe pœi
délijenœ, il eut regret pour, voulut épargner, la brebis, etc.
CXLVIII. — CONJONCTIONS.
Le mode avec lequel elles se construisent a été indiqué au
§ 97; voy. aussi le lexique. Il suffira de faire connaître ici en
détail les diverses manières de rendre les conjonctions françaises
si et que, à cause de leur importance.
CXLIX. — Selon qu'il s'agit de conditions d'une réalisation
incertaine, que ces conditions dépendent ou non de la volonté
des personnes du discours, ou enfin qu'il s'agit de faits existants,
mais dont la véritable nature n'est pas connue, on emploie :
1° Avec l'optatif mlœ, nœmôs; voy. § 143, 2°.
2° Avec le subjonctif, sikoûr (§ 141), si lœ mes tœ gœzénem nri-
tœnœ, hoûr...?si je ne me divertis pas la nuit, quand... ?
— 317 —
3° Avec l'indicatif, ndœ : nœ dô, mèrh li, si tu veux, prends-
en, toi ; nœ mœ dé moûa, si tu m'aimes.
A0 Egalement avec l'indicatif, et comme liaison entre deux
propositions (interrogation indirecte), ndœ, se (italien se), a
(proprement, est-ce que?), ex. :
e pûeti, se vâri diâlyinœ, il lui demanda s'il avait fait
pendre le jeune homme.
noùkœ di se e bârdhœ, se e je ne sais pas si c'est blanc ou
zézœ, si c'est noir,
s e voûrœ ré se kfçtey, se s je n'ai pas fait attention si elle
klçtey, en avait ou n'en avait pas.
noùkœ di, a dô dhé ti, (se do je ne sais pas si tu veux aussi,
tœvryœ), toi (s'il viendra),
noùkœ mœ thoûa , tçoûpœ a tu ne me dis pas (si) tu es fille
diâlyœ yé, ou garçon.
5° Dans ce dernier cas, mais sous forme négative : tœ çô,
mes i a ndzier, que je voie si je ne pourrai pas le lui ôter.
CL. — La conjonction que s'exprime comme il suit :
1° Kyœ, se, servent à lier les phrases énonciatives : i lltànœ
kyœ noûkœ ddlyinœ, ils lui dirent qu'ils ne suffisaient pas.
Kyœ indique aussi la cause : tç ké, o bîr, kyœ noùkœ moûnt?
qu'as-tu, mon fils, que tu ne te portes pas bien.
Rem. — Lorsqu'on rapporte les paroles d'une autre personne,
il est d'usage de le faire par le discours direct, précédé néan-
moins de kyœ, qui alors n'est plus que l'équivalent des guillemets
dans l'écriture l : i thàtœ kyœ, ikœ kœtéy, il lui dit que, « va-t'en
d'ici; » e pûet kyœ, psé noùkœ hâ? il lui demande, « pourquoi ne
manges-tu pas? »
'J ' Au subjonctif, kyœ est ordinairement supprimé, étant suppléé
par la particule tœ : si e ]»i kœtdb, kyœ noûkœ kir nœ mcént t'a ngdsœ,
quand il vit que celui-ci n'avait pas l'intention de lui nuire,
1. qu'il le touche.
Exprimé dans ce cas, kyœ répond d'ordinaire à pour, afin
I. Comme ki en turc, et quelquefois l'.\ dans l'ancien grec.
— 318 —
que : hœ dif me t<v ddlyœ kyœ l'i ngarkbnœ, un jour, comme il sor-
tait, pour les charger, 1. afin qu'il les charge.
3° La préposition ngd, dans les comparaisons, rend que et de :
kûy kydénga mœ mirœ ngd oûnœ, celui-là vaut bien mieux que moi;
tœ ddlyimœ mœ pœrpdra ngâFatiméya, sortons plus tôt que, avant,
Fatimé ; môs tœ ddlyœ mœ lyârk ngd nœ salait oûdhœ, qu'il n'aille
pas à plus d'une heure, de distance. Se a aussi le même
emploi.
4° Lorsque la comparaison a lieu entre deux propositions,
elle est marquée par se ou ngd : mœ mirœ tœ diç se tœ kéç, prov.,
mieux vaut savoir qu'avoir, 1. mieux que tu saches que ce que tu
aies ; ngd kœyô oudœftûe mœ tépœrœ ngd pdt hjœnourœ dœftûerœ
pœrpdra, Kr., par cela il fut manifesté plus qu'il n'avait été ma-
nifesté auparavant.
5° Sa eM le conséquent d'un adjectif ou d'un adverbe corré-
latifs : me kâkyœ foukyi, sa i kœtsûenœsûtœ, avec tant de force que
les yeux lui jaillirent.
6° Que ne, se niés : vœçtô, se môs i çtûptç, fais attention que tu
ne les écrases pas, à ne pas les écraser.
7° Après hdm frihœ, avoir peur, craindre, que ne, nœ (si), se,
que ne pas, nœ môs, selç : kùm frikœ nœ rœntœ ci, — nœ môs tœ
rœntœçi,}Q crains qu'il ne pleuve, qu'il ne pleuve pas; — setçô
mœ flyét,je crains qu'il ne me parle pas, ch.; — se mœ hâ, que tu
ne me manges.
CLI. — AFFIRMATION, KÉGATION, INTERROGATION.
Nous avons réuni ici, pour plus de commodité, tout ce qui a
rapport à l'expression de ces modes de la pensée dans les diffé-
rentes parties du discours.
I. — a? est-ce que? a t'a solhi lyoûlyenœ ? est-ce qu'il t'a apporté
îa fleur ?
pô ! certes ! comment donc ! oui !
ne (gr. nai), evét (tk.), oui (plus usités quepô).
— 319 —
yô, non.
yô a i>o yô? oui ou non ? vête a po yô, y vas-tu, oni ou non?
noûkœ, s, ne, ne pas.
L'interrogation, en général, n'est marquée que parle ton de
la voix et sans changement dans l'ordre des mots.
En ajoutant a, on donne plus de force à l'expression : e sblhi,
l'a-t-il apport.'- ) n e sblhi, est-ce qu'il l'a apporté?
On peut interroger aussi sous une forme négative, à l'aide de
nids, qui répond alors au latin nonne2, est-ce que ne? est-ce que
par hasard? peut-être que? ex. : mâstœmàri mdlhi pœr ndmenœ,
1. le regret pour ta mère ne t'a-t-il pas pris ? ne regretterais-tu
pas ta mère?
Pour répondre soit affirmativement, soit négativement, il est
plus ordinaire et plus poli, surtout dans la seconde hypothèse, de
répéter le verbe de la question : e pê ? — epdçœ; «oiite, ou s, «
pâçœ, l'as-tu vu ? — je l'ai vu ; je ne l'ai pas vu.
II. — Mes, ne pas, ne.
1° Par ellipse, et comme défense de faire : môs! non! c.-à-d.
ne fais pas cela ! (gr. [«i !)
2° C'est la seule négation qui accompagne l'impératif; vov.
§ 138.
3° Elle se construit le plus souvent avec le subjonctif : e hhdhi
mœ '''"' hendék, kyce mes t'a çihin' vcblhézœritœ, il la jeta dans un
{•■-<è, afin que ses frères ne la vissent pas. — Sans kyœ, comme
liaison entre deux propositions : tsilya cèçtœ e zona môs tœ flyèrœ,
celle qui est capable de ne pas dormir.
4° On la trouve cependant aussi avec l'indicatif : fbhjœ tr do,
prit tr mô$ dô, prov., dis ce que tu veux, reçois (souffre) ce que tu
ne veux pas : dé môs dô, que tu veuilles ou que tu ne veuilles pas,
bon gré mal gré; et dans la formule initiale des contes : iç môs
ir. il y avait, il n'y avait pas.
5° Sur môs, ndœ môs, avec l'optatif, voy. § 143.
6° Se môs, de peur que : to t'ou rouan youce, se môs na vycn
— 320 —
ndnœ, je ferai la garde pour vous, de crainte qu'il ne vienne
quelqu'un.
III. — As, as s, pas même, pas non plus : as oûnœs dî, je ne le
sais pas moi-même.
As-as, ni-ni ; nœ par kœpoûtsa as tœ mœdhd çoûmœ as taj vôgœlya
fdre, une paire de souliers ni trop grands ni tout à fait petits.
Noûkœ-a, ne-ou = ni ni : noûkœ gyéti nônœ groûa a tçoûpa, il ne
trouva aucune femme ou fille.
Koûrhœ s, ne jamais : koïirhœ s ço gyœ, je ne vois jamais
rien.
Mœ s, de plus : mdb s dourbi, il n'y tint plus.
S ahôma, pas encore : s eleiç ngôrdhourœ akbma, il ne l'avait pas
encore tué.
S fdre, pas du tout (fdre, tout à fait).
S dot, pas du tout, marque l'impossibilité de faire : s e sielh
dot mirœ, je ne puis venir à bout de le porter ; ikœ kœtcy, se s e hd
dot me moïta, va-t'en d'ici, car tu n'es pas en état de me résister,
1. tu ne peux le manger avec moi.
IV. — S, nonkœ, ashœ, pas même une personne: ngyer die s
kam gyétoiirœ as nœ, jusqu'à hier, je n'en avais pas même trouvé
un, pas trouvé un seul ; noûkœ çé as nœ kyènky, il n'aperçoit pas un
seul agneau; as nœ noûkœ vâiti, personne, nul, n'alla.
Sndônœ, ne, aucun : noûkœ gye'tmœ ndônœ tçoûpœ, nous n'avons
trouvé aucune, pas trouvé de, fille.
S ndônœ neri, s neri, personne, nul ne : s kye ndônœ îieri hyœ Va
ninte, il n'y eut personne qui le reconnût ; môs tœ tœ çôhœ îieri, que
personne ne te voie; pa koupœtoûarœ neri, sans que personne s'en
aperçût.
S gyœt s gyœ-kdfçœ, ne rien : noûk' i vodha gyœ, je ne lui ai
rien volé.
Noûkœ doua tyétœr gyœ, je ne veux pas autre cho?e; môs tœ
kœrkànlç tyétœr, pô..., ne demande pas autre chose, mais...,,
c.-à-d. rien autre chose que.
— 3-21
CLII. — CONSTRUCTION OU ORDRE DES MOTS DANS LE DISCOURS.
La construction albanaise a beaucoup d'analogie avec la fran •
çaise, même dans quelques-unes de ses inversions. Cependant le
chkipe jouit d'une plus grande liberté que notre langue quant à
l'ordre 'les parties constituantes de La proposition, lesquelles se
placent, en général, non point avec la rigueur mécanique de la
construction allemande, mais selon l'importance qu'elles ont dans
l'esprit de celui qui parle; aussi trouve-t-on très-fréquemment :
1° Le sujet après le verbe : kvènœ tri màtra, il y avait
(1. étaient) trois sœurs; s hâoûykou mœ porosi, prov., le loup ne
mange pas au commandement. — Cela arrive surtout dans les
phrases incidentes qui commencent par un adverbe ou une con-
jonction : ex. :posâ ouvra dèrhi, quand le sanglier eut été tué;
pd& inr tçikœ mi vyèn edhé dielhi, peu après arrive aussi le soleil ;
ou même dans les propositions principales, quand le sujet est déjà
connu : mari diâlyitœ çàkyenœ, le jeune homme (dont nous avons
parlé) emni sna sa femme ; hûri kûy, celui-ci entra.
2° Le sujet après le complément direct ou indirect : nœ mes tœ
oûdhœsœ didlyinœe mari ouria, au milieu du chemin le garçon (ac.)
le prit la faim, il eut faim; kœtiy mbrétit iérdhi kbhn, à ce roi lui
arriva le temps de.
3° L'apposition avant le verbe ou avant le sujet : tltélœ : neri
yàm, il lui dit : Je suis un homme ; tœ tœvifiœ i dbmbœly douhâni,
eh., afin que le tabac te paraisse agréablo.
A0 Le verbe cà la fin de la phrase : oûykou myèrgoulhœ kœrkàii,
prov., le loup cherche le brouillard.
II. Toutefois il y a, comme on l'a déjà vu, des 'mots dont la
place, relativement à d'autres, est ou invariable ou strictement
marquée. Ainsi :
1° Le génitif suit le nom qui le régit, § 33.
2° Voyez, sur la place des adjectifs : qualificatifs, §§ 43, 116;
possessifs, § 5i, et démonstratifs, § ['32, 3°.
21
— 322 —
3° Sur la place du pronom personnel à l'égard du verbe, et
particulièrement de l'impératif, §§ 52, 127.
Il s'intercale entre la particule t<s du subjonctif et le verbe;
ex. : t'a mdrhœ, pour qu'il le prenne.
S'il y en a deux, le datif précède l'accusatif; ex. : ciUu: i a dhd,
et il la lui donna (§127,11).
4° Le nom et l'adjectif ne peuvent être séparés que par l'ad-
jectif possessif.
5° L'auxiliaire précède immédiatement le participe.
6° La préposition précède toujours son régime.
7° Il en est de même de l'adverbe négatif à l'égard du verbe ;
la place des autres adverbes est plus facultative.
III. — Au reste, le texte qui suit, accompagné d'une traduc-
tion interlinéaire, donnera une idée nette de la construction
albanaise.
I.
Çoûmœ mirœ e koupœtùn çdoneri
Très bien le comprend chacun
sisa i çtrûdhi zœmbœrœnœ kœtiy
combien lui serra le cœur à ce
reçpèrit kœyô vdékiya e tœ eokyesœ tiyâ.
marchand cette mort celle de l'épouse sienne.
II. — pralhce (conte).
Aère kûy thà kœtœ prâlhœ : lç môs
Alors celui-ci dit ce conte : Était ne
iç, na kyé nœ neri, na dôlhi nœ
était, nous fut un homme, nous sortit un
ditœ pœr gyâ, tek gy oûante na
jour pour chasse, comme il-chassait nous
vrâou nœ zorkàdhe (kaproûly). Si e
il-tua un chevreuil. Après que le
vrâou i ryépi lyekoûrœnœ edhé e
il-eut tué lui écorcha la peau et la
— 3*23 —
môri edhé miçtœ e zorkâdhesœ e foûti
prit et la chair celle du chevreuil la mil
nue Scê glhôfkœ edhé e mboulj 6i me
dans un trou et la couvrit avec,
th étœra, kyœ tœ vinœ h étœr hérœ
des-feuilles, afin que il-vienne une-autre lois
t'a marine. Po-sà ikou aiï na çkùi
pour-que la prenne. Après que partit il nous passa
andéy ùté boûrhœ. Douke çkoûarœ
par là un homme. En passant
na gyéti atœ miçtœ mboulyoûarœ
nous il-trouva cette chair couverte
me flyétœra, edhé si e dzboulyôi
avec feuilles, et quand la découvrit
e môri. Tani ou pues, tsilyi
la prit. Maintenant vous je demande, lequel
ké hâk t'a mârhœ miçtœ? au kyœ
a droit qu'il la prenne la chair? celui qui
e vraou a au kyœ e gyéti?
la tua ou celui qui la trouva?
(Extrait du conte n° XI I, de Pœrmét.)
CLIII. — FORMULES DE SALUTATION.
I. — En albanais, on s'adresse la paroi' à la deuxième per-
sonne du singulier; l'inférieur à l'égard d'un supérieur, les gens
delà g ipérieure entre eux, usentde temps à autre, mais en
parlanl toujours à la deuxième personne, de la formule de poli-
tesse zœteria yàte(tCènde, en parlant a une femme), contractée d'or-
dinaire en zotœràte, ta seigneurie, ce qui répond au grec 77 eùyeveia
cou ffoC, <t non oâç) : zotœria yôte (éndœrha <io tœ kèç jidrœ, ta sei-
gneurie aura rêvé cela, dit le cadi au pacha dans un conte ; ngd
zotœri tdbnde noûkœ nddhem, ch.,de ta seigneurie je ne me sépare-
rai pas.
II. — Les formules de salutation les plus ordinaires * sont les
suivantes :
1. IlaLa fn a rassemblé uu grand nombre, 'Tain., p. 1(J7.
— 324 —
Le matin, celui qui entre :
mirœmœngyési,
Vers le soir :
mirœ mbrœma,
Réponse :
mi s' (mirœ se) érdhe,
bonjour, 1. bon matin,
bon soir.
tu es le bienvenu, 1. il est bien
que tu es venu.
le bien venu qui est venu.
ou :
mi' s'èrth koûç èrth,
Dans la soirée, celui qui part :
mirœnâtœ, bonne nuit.
Réponse :
ouncdhifc cœndôcœ, pritou mirœ, puisses-tu te lever en bonne
santé! 1. sois bien reçu (chez
toi).
çœndét pâtç, aie bonne santé.
A l'heure des repas, celui qui entre :
pœr tœ mirœ fou bœftœ. que cela soit pour ton bien.
Réponse :
oudhœrô, t'a hâmœ, ordonne, mangeons (ensemble).
Quand on se rencontre au dehors :
mirœ mœngyési, )
mirœ dita,
mirœ mbrœma,
tç bœn, tçbœni?
kyûç yé, yini?
koû œçtœ zôt'i çtœpisœ ?
bonjour,
bon soir.
On dit encore :
) comment te portes-tu, vous por-
S tez-vous (ttwç â'yeiç) ?
où est le maître de la maison ?
— 325 —
Réponse :
tœ roûatœ (= rùftœ) ndèriva. que ton honneur vive!
ou :
gyithœ bâçkœ. tous ensemble.
Les jours de fête :
pœr çoùmœ mot (j^povouç icoX- pour beaucoup d'années !
Xou'ç) !
gœzoùaçi, réjouissez-vous.
A celui qui part pour un voyage :
oùdh' e înbârœ, heureux voyage.
Réponse :
nibârœ pâtç, bonne chance.
ou :
pyékçim prâir (pœr hâir), heureux, revoir.
Aux. noces, toast en l'honneur des époux :
ouniblyâktçin'e outraeigofçinœ, qu'ils vieillissent et prospèrent.
Le souhait me çœndét, « avec santé, » sert en beaucoup de cir-
constances, p. e. quand quelqu'un éternue, etc.
Les musulmans ont des formules particulières, tirées de
l'arabe.
— 326 —
APPENDICE.
I.
SUR LE NEUTRE1.
Le neutre existe-t-il en albanais ? Le lecteur peut être légiti-
mement surpris de voir poser une pareille question, à propos
d'une forme grammaticale qui, d'ordinaire, dans les langues,
occupe une place si considérable qu'elle ne peut être contestée ;
si l'anglais fait exception, tout au moins le genre neutre y a,
dans les pronoms de la 3e personne, une forme propre et cer-
taine. Le fait qu'il y a matière à doute montre déjà que dans le
chkipe, les éléments linguistiques qu'il peut y avoir lieu de com-
prendre sous la catégorie du neutre, doivent être rares et surtout
ambigus. C'est ce qui ressortira de l'exposé que nous allons faire
et qui sera convenablement précédé du vers :
Grammatici certant, et adhuc sub judice lis est.
I. — Les grammairiens, en effet, sont divisés en deux camps.
Pour le neutre : Rada, qui l'admet pleinement; Camarda, aussi
Albanais de naissance (ce qui est d'un grand poids), lequel tem-
père son opinion par cette remarque : « Qu'il y ait réellement
dans la langue dont je parle une déclinaison neutre complète
comme en grec, et en latin, c'est ce qui n'est pas facile à démon-
trer2; » le P. da Lecce et Reinhold, tous deux étrangers, mais
familiarisés par une longue pratique avec l'idiome dont ils ont
traité. Contre : Halm3, le P. Rossi, s'appuyant sur l'autorité
d'un Guègue 4, et enfin Kristoforidis, qui m'a donné verbalement,
mais de la manière la plus positive, son opinion.
1. Voyez § 119, 111.
2. Grammatologia, p. 18G.
3. Grammaire, § 11, 1; voy. ci-dessus, §24.
4. « Il génère neutre- nella lingua albanese, secundo Monsignor D. Gaspare
Grasnisch, abate mitx^ato di Mirdita, espertissimo nel suo idioma Epirotico,
non esiste; ma che (sic) tutti li nomi appartengono al génère mascolino o al
femminino. » Reg. granim., p. 10. — Vassa-Efendi s'est exprimé à moi dans
le même sens.
— 3-27 —
II. — Laissant les opinions, voyons les faits, c'est-à-dire les
formes grammaticales, auxquelles celles-là s'appliquent, et tout
d'abord remarquons qu'il n'y a point, au contraire du grec, du
latin, et surtout du slaTe, de désinence qu'on puisse dire spéciale
au neutre. Les formes en question sont les suivantes :
1° Substantifs : noms à double forme, comme ouyœ-i, OÛyœtœ
(§ 24] : noms abstraits, tirés des adjectifs, ex. : tœ koûkyetœ,
fcèmblyœ, dét. t'cèmblyitœ (§ 42); noms verbaux tirés du par-
ticipe, ex. : tœ mboultfoûarœ, tœ mboulyoûaritœ [ibid.)\ ces deux
dernières classes précédées de l'article prépositif tœ (§32).
2° adjectif: Quand il est mis attributivement après un des
noms précédents, et alors il se présente sous la forme du singu-
lier masculin, précédé du même prépositif, 'ex. : tœ ftdhœiitœ
u'iiir tœ ke'ky, tœ mdth,
3° Le prépositif tœ, qui se joint au pluriel de certains noms,
masculins ou féminins, et au pluriel de l'adjectif dans les deux
genres.
Quant à la désinence tœ, qui caractérise l'aspect déterminé,
elle est commune, au pluriel, à toute la déclinaison, sans excep-
tion.
4° Pronom. Reinhold donne pour les adjectifs et pronoms pos-
sessifs (mon, le mien, etc.), une nomenclature assez complète,
mais dont toutes les formes se retrouvent soit au masculin, soit au
féminin ; la seule différence est qu'elles sont, même au singulier,
précédées et suivies de la syllabe tœ. Il attribue aussi, et comme
Kada. aux: démonstratifs plur. masc. kœtâ et atd, la valeur d'un
neutre : hoc illud [kœtétx kœrtoûaritœ, voj. § 119). Malheureuse-
ment, cet auteur n'a donné aucun exemple à l'appui de ses para-
digmes.
III. — Gomme on peut le voir, la difficulté roule presque en-
tièrement sur la nature du prépositif tœ. Est-ce toujours un plu-
riel, ou est-ce quelquefois un singulier? Si l'on répond par
l'affirmative à cette dernière partie de la question, il en résultera
que la même syllabe pourra caractériser, comme finale, le singu-
lier déterminé, et que rien ne s'oppose à ce que les noms énumérés
au premier alinéa soient considérés comme étant au singulier, et
— 328 —
au sing. neutre, puisqu'ils auraient au dét. une caractéristique,
différente de tous les autres noms.
Or, 1° le nom verbal, quand il ne finit point par tœ, c'est-à-dire
quand il est à l'aspect indéterminé, peut recevoir l'article indé-
fini «fié, un, ce qui exclut toute idée de pluralité; ex. : oubœ nœ
tœ kijàrœ, Kr., il se fit une lamentation, et ce même nom déterminé
devient : tœ hydrœtœ, la lamentation.
2° L'adjectif, attribut de ces mêmes noms, se met au sing.
maso., précédé de tœ, et il n'est pas admissible qu'un article soit
à un autre nombre que le nom qu'il accompagne. (Selon d'autres,
cependant, ce n'est point le prépositif tœ, mais celui du sing.
masc. i, que l'adjectif prend en ce cas (.)
N'oublions pas de dire que M. Camarda a rapproché, non
sans raison peut-être, tœ de l'article grec to.
Rappelons, d'un autre côté, que dans bien des cas, le féminin
joue en albanais le rôle du neutre d'autres langues, voy. § 118.
Enfin, l'admission du neutre n'explique pas toutes les particu-
larités de la construction exposée au § 119; qu'est-ce, en effet,
que le conjonctif e, qui unit au génitif ou à l'adjectif les noms du
premier alinéa, et qui est bien certainement ou singulier féminin
ou pluriel des deux genres? Dans le cas dont nous parlons, s'il
est singulier, il faut admettre que les compléments d'un même
nom peuvent être de deux genres, ce qui constituerait une grande
singularité grammaticale.
La note est bien longue et bien vétilleuse, surtout pour aboutir
à des doutes, mais la question devait être au moins posée et
exposée; à un autre de la résoudre complètement. — Dès à
1. L'exemple cité par Hahn, p. 39, pour prouver que diâthtœ, comme les
noms de cette espèce, est un pluriel masculin, « du'ithœtœ œçlœ tœ (et non
pas i) p'ikœtœ, » le fromage est rance, n'est pas concluant, parce que le neu-
tre, s'il existe, serait, dans cette forme d'adjectifs, semblable au singulier
masculin; les phrases où figurent des adjectifs ayant une désinence diffé-
rente pour les deux genres et les deux nombres, comme mâth, grand, zi, noir,
kèky, mauvais, etc., peuvent seules offrir de la certitude, mais je répète que
les indigènes ne sont nullement d'accord sur la construction à employer.
Enfin Hahn, qui regarde ces noms comme des plur. masc, en assimile
pourtant l'union avec un verbe au sing., à la construction grecque bien con-
nue : ri 7tai£ta itaiÇei, mais outré qu'il s'agit ici d'un neutre et non d'un
masc, dirait-on toc irai<n'a ècr-i xoûc'ç ?
- 329 -
présent, peut-être serait-il permis d'induire de ce qui précède,
« qu'il existe dans certaines contrées albanaises des débris du
genre neutre, dont la véritable nature, n'est plus comprise, de
soit'- qu'on en confond dans l'usage les formes avec celles des
autres genres, ou qu'on les remplace par celles-ci. »
APPENDICE.
II
PRINCIPAUX CARACTÈRES DU GUÈGUE.
Je dois avertir que le gûègue dont il va être question est le
dialecte d'Elbassan, tel qu'il est écrit par Kristoforidis ; il s'éloigne
assez de celui de Scutari, mais les textes ecclésiastiques qu'on a
dans ce 'dernier sont trop incertains, sons le rapport de la
langue et de l'orthographe, pour qu'on puisse faire fond sur
eux.
Phonologie. — 1. La prononciation du guègue se distingue par
la nasalité; toutes les voyelles, œ excepté, peuvent être nasales.
et Krist., qui les appelle zœntôre hounddre, les représente par
des signes spéciaux, qui en indiquent en outre la longueur et la
brièveté.
Dans ce ebapitre, elles seront distinguées par un trait hori-
zontal, à savoir : à, ê, î, o, ou, S1.
2. Bien des mots sont tout à fait différents ; mais dans un plus
grand nombre 'il y a simplement permutation tant des voyelles
que des consonnes. Dans les détails, nécessairement très-res-
treints, où nous allons entrer à ce sujet, on trouvera des indices
d'une antériorité du guègue à l'égard du toske.
1. Cette nasalité est autre que celle du français, plus profonde, et elle ne
serait représentée qu'mparfaitement parang, eng, ing, ong, oung, ung.
— 330 -
voyelles. — A. Voyelles ordinaires.
a toske est remplacé en guègue par, 1) e : groûe, prhoûe,
moûey, i hoûey, faytoûer, moue, yoûey, roûey (t. rouan), roûeita,
oumartoûe, ndœgyoûenœ, moûer, pûelu (t. môri, polhi) ; 2) o :
vôy, YÙrh, vote, vôrfœnœ (t. vârfœrœ).
e t. est remplacé par, 1) a : nâni (t. néri), vœlhâzœn (t. vœlhé-
zœr) ; 2.) i : gyindem.
œ t, est remplacé par, 1) a : hânœ, kâmbœ, ândœrhœ, çkâmp
(t. çkoémb), maz-i, âmbœly, tând (t. tcênt), nândœ (t. nœntce),
hângra, kartséy; 2) e : vend, ménd (t. voent, raœnt), dhén-tœ,
zén (t. zcêrœ, impér.) ; 3) / : ni, kyi, kâkyi, kyiç (t. tçœ), kyin-
drôn, kyilhôn, kyirôn.
i t. est remplacé par, 1) e : ém, éme (mon, ma); 2) œ : bâr-
kazœ, pçéfazœ (t. pçehourtlii) ; 3) u : hûp, lyiïp, krnp (saler).
A. Voyelles nasales.
â, t. œ : gya, za (voix), ma (plus), za (prendre), lya, açtœ,
randœ. bay, bahem, ouba.
«, t. a : lyanœ, thanœ (ils dirent).
«, t. e : fre, dre, gyey, venœ (t. vérœ, vin).
?, t. i : hi, nionllu, ngi-iy, çtriy.
ou, t. ou : grounœ (t. groûrœ), houndœ, drou, trou.
&, t. u : huy (entrer), çtiiy, su.
CONSONNES.
Il faut noter surtout : 1° f, gu. pour h, t. : côf, passif çifem,
ngyôf (t. nûh), ngréf, i préftœ (t. préhœtœ), i ngrafœtœ, etc.
2° Lettres diverses : mbâs. mbrapa, mbrénda, mbçéf, t. pas,
prâpa, brcénda, pçéli ou fçéh; kapçôy, t. kafçôn ; trémem, t.
trcèmbem; day, t. hdân; nâp, t. ap et yâp; k:îh, t. ngâ ; kyiç,
— 331 —
t. tçœ; mbùs, kyîs (extraire), rhisem, t. mbût, kyit, rhitem; déri,
t. ngyér.
3° Et, enfin, le changement de n gu., en ri., qni a une im-
portance capitale au point de vue de l'étymologie et de la gram-
maire, à savoir :
SUFFIXES PRIMAIRES ET SECONDAIRES.
dimœn-i, gyârpœn-i,
oulhi-n-i (t. oulhi-r-i), za-n-i (t. zcô-r-i).
ditounî-a, ouni-a.
oûrdhœnœ, venœ (t. vérœ), grounœ-i (granum, t. groû-ri).
erhœsinœ, egrœsina, pi.
i lyoûmounœ, i vôrfœnœ (ôpçavoç), t. vârfœrœ.
nâni (t. neri), atûne.
vranôn, ourdhœnôn, bana, prouna (t. bcèra, proûrœ).
Pluriel dos noms : kôhœna, perœndina, çplrtœna, oûyœna,
vœlhazœn (t. vœlhézœr), mbrétœn-i-tœ, krénœtœ (les chefs).
Participes. — Tous ne changent pas r en »; en voici l'aperçu
comparatif complet :
toske. guègue.
œ (mârhœ, dâlyœ, etc.). œ (gu. vdékœ).
rœ (ndârœ, bcérœ, vcërœ, çtri- mœ (da-mœ, ba-mœ, vmimœ»
tourœ). çtn-mœ).
ourœ (lyi'dhourœ, etc.) ounœ (lyidhounœ).
ait-oufœ (roûaitourœ). eit-ounœ (roûeitonnœ).
otiarœ (kœndoûarœ, et tons les oûem(kœndoûem, çkroûem).
verbes en où; çkroûarœ).
lierœ (thûerœ). ûem fthûem).
nœ (lyœnœ, dhœnœ). nœ (lyanœ, dhanœ) .
FORMATION DES MOTS.
Elle n'offre rien de particulier, seulement certains suffixes
sont plus usités que d'antres, p. e. tœ et çim dans les adjectifs ou
— 332 —
les participes employés comme tels; comme : ngritœ, mângyœtœ,
kœthûtœ, mboulyoûtœ, sboulyoûtœ, idhœnoûtœ, çoumœtoûtœ et
çoumœtoûem, en toske ngrirœ, mœngyœrœ, kœthûerœ, mbou-
lyoûarœ, dzboulyoûarœ, idliu>noûarœ, çoumœtoûarœ ; vœyéf-
çim, pœlykyûeçim, ditçira, t. vœyûerœ, pœlykyûerœ, ditourœ.
— Ajoutons : pœrgyôyœs et pœrgyois, rôrïœs ou royœs, t. pœr-
gyônœs, roûanœs, et le sub. çkroyœ, t. çkrônœ. Voy. aussi ci-
dessus, Consonnes, 3°.
Déclinaison. — La différence principale, h l'égard du toske
méridional, consiste dans l'emploi normal des cas ablatif et locatif.
Voy. Gram., § 126, 127.
Pronoms. — Il y a surtout à remarquer l'usage de vét, quel-
quefois au plur. fém., véta, au lieu des gen. tiy, sdy, tare, p. e. i
dhd boûrhit vét, elle les donna à son mari ; ndœ dhé lœ vét, dans son
pays ; nérœzif e vét, ses gens.
On trouve aussi les ablatifs asôye, aséget, asôç et kœsôç, des
pr. démonstratifs.
Verbe. — C'est ici que s'accusent les plus grandes divergences
grammaticales.
Désinences personnelles. — Voy. Gram., § 68.
Augment du passif. — Il s'ajoute aussi à l'infinitif, ex. : me ou-
vorhoûem, être inhumé.
Temps composés à double auxiliaire. — Le participe de l'auxi-
liaire est ajouté fréquemment au participe du verbe, apparem-
ment pour dénoter une action qui a eu lieu depuis longtemps,
ex. : i kdnœ prisœ çkroûem Israclgîtœtœ, ce sont les Israélites qui les
ont écrits; ai pirg kd pâsœ kyénœ ngréfounœ, cette tour a été
bâtie, etc.
Il y a trois futurs, ex. :
kâm m" çkroûem,
kâm pœr tœ çkroûem (Grain., / j'écrirai, j'ai à écrire, je dois
§66. i écrire,
do (tœ) çkroûay,
— 333 —
Passifs kâm me ouçkroûem, kâm pœr tœ ouçkroûem.
Conditionnel . — kiçiem me çkroûem, j'écrirais.
Il a déjà été parlé du participe.
Infinitif. — Précédé de la préposition ou particule nie, le par-
ticipe répond plus exactement et dans un plus grand nombre de
cas, que les combinaisons toskes énuméréesau § 145, à l'infinitif
français, précédé ou non des prépositions de, à, pour, ex. :
sgyôdhi me kyénounœ se me kyénounœ, il préféra d'être.... plutôt
que d'être...; s kânœ su me pâmœs as ve'çœ me ndigyoûem, ils n'ont
pas d'yeux pour voir, ni d'oreilles pour entendre.
Cet infinitif donne lieu à des constructions très-singulières1,
entre autres à celle qui est connue en latin sous le nom de que
retranché, mais avec cette différence remarquable que le sujet
est au nominatif et non pas à l'accusatif; ex. : bdbri me oundœr-
toûem çtœpia e zôtit, il fit rebâtir, 1. être rebâtie, la mai on du
seigneur.
Il peut être précédé de la préposition pœr, ex. : Uonrtœhœ-
hetœ pœr me oumarloâem, quand elle devient pour être mariée,
bonne à marier; et aussi régir lui-même un second infinitif : pœr
me moûndounœ me dâlyœ, pour pouvoir sortir; smoufti me e bàmœ
Josefinri' me fœyûem, elle ne put faire pécher Joseph.
Nom verbal. — A côté de la forme ordinaire, c'est- ÎJ-dire du
participe précédé de tœ, on trouve en outre un substantif féminin,
dérivé de ce participe, et d'un usage plus restreint; le sens parait
à peu près le même, p. e. :
t'ârdhounœ, dét. -i-tee, )
• ■ ârdhoume-ya, s
tœ filhoûemce, dét. i-tœ ; e fi- )
Ihoûeme-ya. ^
la venue, l'arrivée,
le commencement.
Fést 'e sœ plhoûemesœ tœ kàrhounit, la fête du commencement de
la moisson.
1. P. ex..- tœ tnlyatœ, me oungyâlhoumœ ta' gyïtha, a kiçinoe me i ndzdnœ
oùyœnalœ, Lesquels, s'ils naissaient (1. à être vivifies) tons, les eaux ne pour-
raient les contenir; ijijindelœ neii gyakoûndi mepàsounœ tètœ dûer, se trouve-
t-il quelque part un homme avoir (qui ait) huit mains '. etc.
33 Y
SPÉCIMEN DU DIALECTE GUÈGUE, D APRÈS M. KUISTOFORIDJS,
Abetâr ckyip, Constantinople, 1872, p. 18.
TEXTE.
Çkyipeya.
Çkyipeya açtœ ran'e f'ùrtœ se
tœ gyithœ zôkytœ kyi2 flyou-
tourùyœnœ3 ndœ kyielh, pœ-
randây kyoûhet' edhé mbœréti
i çpèndœvet 4. Ayô e kâ skyé-
pinœ tœ kœthûtœ 5 porsi 6 grép,
edhé thôùtœ porsi çtiza7 tœ
préfta 8.
Çkyipeya M zôky tœ gyâlhœ
é lyépoura, é bréçka é har-
doûtsa9. S gyindetœ 10 zôk me
i dâlyœ11 koûndrœ çkyipesœ :
ayô açtœ pœrmbi çpèndœt e
kyielliit, porsi lyeôni 12 pœrmbi
çtazœt13 e tôkœsœ44. Ayô fly-
outourôu fort nâlyt15 ndœ
TRADUCTION.
L'aigle.
L'aigle est plus fort que tous
les oiseaux qui volent dans-le-
ciel, c'est-pourquoi il est ap-
pelé et le roi des oiseaux. Il le
a le bec recourbé comme un-
crochet, et les ongles comme
lances aiguisées.
L'aigle mange (des) oiseaux
vivants, et lièvre, et tortues, et
lézards. Ne se trouve oiseau
pour lui sortir contre à l'aigle :
il est sur les oiseaux du ciel
comme le lion sur les animaux
de la terre. Il vole très haut
dans le-ciel, et quand il voit
1. dçlœ nid, toske œçtœ mœ; les voyelles nasales sont indiquées par un
trait horizontal.
2. kyi, t. kyœ.
3. T. flyoutourûiuœ, Kr. ônœnœ.
4. Çpèndœ, t çpèsœ.
5. T. i ktlnierift.
G. T. posi.
7. T. çtiyœzœ, lance, Kr.
8. T. i préhœtœ.
9. T. hàrdhœyœ, ardhitçkœ.
10. T. gyéndetce.
11. Me dâlyœ, sortir, en t. kyœ tœ dàlyce, qui sorte.
12. Lyeùn-i, du grec; on dit communément aslhân, en turc.
13. Gtàzœ, t. çtœzœ, Kr. , animal.
14. Tôkœ, t. dhé-ou.
15. Nàlyt, adv., i nâlytœ, adj., t. lyârt, i lyârtœ.
335 -
kj ielh ; edhé kour çéf46 ndô-
ni {1 zôk préy sœ lyârgou toûe
flyoutouroùem l8 lyiçôhetœ ''•'
porsi plyoûmp tetpôçtœ -" mbi
atœ, edhé i kœlhét21 thôntœ
ndœ bârkout, edhé e çkyûen,
mbasandây22 e ndoùk me
kyépin' edhé e hé tœ gyâlhœ.
Gyfthœ zôkyt' e ngyôfinœ23
çkyipenœ, edhé e kânœ frikœ,
edhé kour çôfin' atœ, i rémen'24
e rhoûdhenœ préy frikœsœ.
Ato ndœrtôyœnœ tçérdhetœ25
ndœpœr mâlyet' e nâlytœ, ndœr
çkrépae ndœrçkyémbe26. Kœtà
zôky trima-7 tœ fortœdâhenœ28
çoùmœ fâraç29, < dhékanœçoû-
raœ émœna30, disa3i thôhenœ32
çkyiftérœ33..., pœrandây edhé
néve na thonœ çkyipœtârœ,
syémi trima tœ fortœ, porsi
quelque oiseau de loin volant,
il se - laisse- tomber comme
plomb en bas sur lui, et lui en-
fonce les ongles dans le ven-
tre, et le déchire, ensuite le
becqueté avec le bec et le dé-
vore vivant. Tous les oiseaux
le connaissent l'aigle, et le (en)
ont peur, et quand ils voient
lui, tremblent et se blottissent
de peur.
Ils bâtissent les nids parmi
les montagnes hautes, dans les-
précipic is et dans les-rochers.
Ces oiseaux héros forts se par-
tagent en plusieurs tribus et
ont beaucoup-de noms , quel-
ques-!! n< son t-dits..., c'est pour-
quoi et nous nous dit-on chki-
petars, parce que nous-sommes
L6. Çéf, l«p. çôf, t. çôh, çéh.
17. T. mlof] e.
18. T. douke flyoutouroûarœ, litt. en vêlant; usage du gérondif pour le
pari, présent, Grain., p. iJlê, note.
['.i. Lyiçôhem, t. lyœtçonem.
20. T. pôçtce.
21. 1>>' kœlhâs, mettre, etc.
22. T. pastây.
23. Ngyôf, t. nffyôh, ûoh.
24. T. trœmbenœ.
25. Tçérdhe, t. folyé.
26. T., \w.. çkœmbe goûreç, 1. des rochers de pierres.
'.7. Trim, adj. et subst., lu-ave. un héros.
28. T. udâhem.
29. Fàraç, abl de fârœ, tribu, ici, genre, espèce.
30. T. émœra.
31. T. tsâ.
32. T. thôuhenœ.
33. Le texte ajoute : e disa thôhenœ çkyïpe, a çkyipônœ, a pétrit; noms dont
nous ne pouvons donner avec précision les équivalents; Çuprlpt et le -i--J.~r.;
sont bien connus dans la poésie grecque vulgaire.
— 33G —
rkyiftèri; edhé gyoûhesœ t'o-
nœ34 i thonœ35 çkyipe ;ui, sepsé
flyésimœ gyoûhœu' e zôgout.
des héros forts, comme l'aigle;
et la langue notre la dit-on
chkipe, parce que nous parlons
la langue de l'oiseau.
Sut'etoû, vétoulha yôte
mœ kœpoûn' dâlye kadâlv,
ourdhœnô zotnia yôte,
me moûa fôlyœ fïœ fyâly '.
Tes yeux, tes sourcils,
m'ont peu à peu arraché (le cœur),
que ta seigneurie ordonne,
parle-moi (dis-moi) un mot.
34. T'unœ, t. Kr., s'ânœ.
35. T. tkônœ, propr. ils disent, on appelle.
36. T., Kr., çkyipye; rem. ce double régime du v. thom. Sur cette déno-
mination, voy. la Préface de la grammaire.
1 Reyt, dicté par Vassa-Efendi, de Scutari, poète en albanais et en ita-
lien et actuellement (1877) président de la Commission des réformes en
Herlzégovine.
TABLE DE LA DEUXIÈME PARTIE
Préface 159
Première section. — Sons et lettres 177
Alphabet, § 1. — Remarques sur la prononciation : voyel-
les, 2.— Voyelles précédées ou suivies de y, 3. — Consonnes, 4.
— Groupes de consonnes, 5. — Division des consonnes, 6. —
Elision, épenthèse, contraction, incorporation, permutation
euphonique des consonnes, 7, — Accent et quantité, 8.
Deuxième section. — Lexiologie 187
1. Notions préliminaires : genre, nombre et aspect, cas, 9.
II. Du substantif 189
Déclinaisons et pluriel des noms, 10.
lre dôcl. Noms féminins,' 12-16. — Noms masculins, 17 . 190
2e décl., 18. — Pluriel, 19. — Autres noms, 20-23. —
0>'njœtœ, oûyi et noms semblables, 24 193
:je décl. Noms masculins en fc, 25, — en /. 20 ... . 198
Anomalies et particularités des noms, 27 199
III. De l'article indéfini, de l'article prépositif et du
conjonctif 200
Article indéfini : J~io\ tsâ, 28. — Articles prépositif et
conjonctif, 29-30. — Noms de parenté qui prennent
le prépositif, 31. — Mots qui reçoivent le prépo-
sitif, 32 " 200
Conjonctif : Noms au génitif régis par un autre nom,
etc., 33-36 203
IV. De l'adjectif 205
— 338 -
Pagel
Article qui précède l'adjectif, 37. — Finale des adjectifs, 38.
— Féminin et pluriel, 39. — Adjectifs irréguliers, 40. —
Comparatif et superlatif, 41. — Déclinaison des adjectifs et des
noms verbaux, 42. — Place de l'adjectif, 43. — Déclinaison de
l'adjectif suivant un nom déterminé ou indéterminé, ibid. —
Adjectif précédant le nom, 44.
V. Des numératifs ou adjectifs numéraux 210
Cardinaux, 45 ; ordinaux, 46 ; déclinaison de nèri et des
cardinaux, 47 ; des ordinaux, 48 ; nombres fractionnaires,
multiples et distributifs, 49-51.
VI. Du pronom et des adjectifs pronominaux .... 214
Pronoms personnels, 53 ; pr. réfléchi, 54 ; adj. possessifs,
tableau et remarques, 55 ; déclinés avec un substantif, 56-57.
— Pr. possessifs, 58. — Pr. démonstratif, aussi adjectif, 59.
— Pr. attributif, exemples, 60. — Pp. interrogatifs, 61. —
Pr. relatifs, 62. — Pronoms et adjectifs indéfinis, 62.
VII. Du verbe 225
Voix, modes, temps, 64-66. — Temps admiratifs, 66,4.
Verbes auxiliaires : kàm, yàm, 67 227
Tableau des désinences personnelles, 68 231
Conjugaison : classification des verbes 233
lre conjugaison. — Verbes terminés par une consonne : V. à
radical immuable, 70. — Paradigme lyith, 71. — Remarques :
aoriste, passif, participe, 72. — Liste de verbes, 73.
Verbes à radical variable, 74. — Paradigmes mbielh,
ndzier, hêth, dyék, 75. — Hêky, 76. — Liste de
verbes,. 77. — Mârh, dâly, 78 239
2e conjug. Verbes dont le radical est terminé par une
voyelle, 79 242
Tableau des 7 classes, 80. — Paradigme martôn, 81 — -
Divers verbes en on, 82. — Parad. kyàn, f/œnèn,
bœh. fçin, çkroûan, frhn, 83. — Observations, 84. 241
Verbes irréguliers ; diverses anomalies, 75 251
Verbes à double radical ; parad. hipœn, ikœn, 86. — V. à
double présent en in et en à, ibid. II. — V. terminés par
une s : V. en as, en es, 87. — V. qui perdent h ou n, 88.
Verbes irréguliers proprement dits 257
V. provenant de plusieurs racines, 89. — Formes communes
à plusieurs verbes ; aor. en çœ ou tçœ ; aor. en ra. 90.
Liste alphabétique des verbes irréguliers, 91 258
- 339 —
Pages
VIII. De l'adverbe 263
Origine et division des adverbes, 92. — Adjectifs et cas des
substantifs employés adverbialement, 03. — Degrés de compa-
raison, 91. — Principaux adverbes : de temps, de lieu, de
manière, de quantité, 95. — Adv. redoublés, 96.
IX. De la préposition 267
Prépositions construites avec le nominatif ; — le génitif ou
datif ; — l'accusatif ; — l'ablatif ; — le locatif, 97.
X. De la conjonction 269
Conjonctions qui se construisent : avec l'indicatif, avec le
subjonctif ou l'optatif, 98.
Troisième section. — Formation des mots, 99 ... . 271
Dérivation, 100. — Liste des suffixes et des préfixes. —
Suffixes, 101. — Diminutifs, 102. — Dérivés verbaux, 103. —
Nom féminin et nom verbal, 104. — Exemples de dérivés
provenant d'un même verbe, 105. — Adjectifs, 106. —
Adverbes, 107. — Verbes, 108.
Préfixes, 109. — Verbes, 110. — Adverbes et préposi-
tions, 111. — Modifications du radical, 112.
Composition, 113. — Rôduplication, ibid.
Quatrième section. — Observations sur la syntaxe. . . 286
Aspects des noms. — Substantifs : aspect indéterminé, 114.
— Aspect déterminé, 115. — Noms propres, 116. — Adjectif
et participe, 117. — Article prépositif et conjonctif, 118.
Du genre et du nombre, 119. — Nombre et concordance, 120.
— Noms à sens collectif, ibid. 111.
Usage des cas 295
Nominatif, 121. — Vocatif, 122. — Accusatif, 123. —
Génitif, 124. — Datif, 125. - Locatif, 126. — Ablatif, 127.
Du pronom. — Pr. personnels, 128-130. — Adj. posses-
sifs, 131. — Pr. possessifs, 132. — Pr. démonstra-
tifs, 133. — Pr. attributif, 131. — Pr. relatifs, 135.
— Pr. et adjectifs indéfinis, 136 2!)'.»
Do Verbe 306
Usage des voix, 137.
Emploi des temps et des modes : Indicatif, 138. — Impé-
ratif, 139. — Futur, 1 40. — Futur antérieur, 141. —
Subjonctif, 142. — Conditionnel, 143. — Optatif, 144.
Correspondance des temps, 145 307
— 340 -
Pages
Du participe et du nom verbal. — Infinitif et gérondif, 146.
— Verbes employés impersonnellement, 147 . . . 313
Conjonctions, 148 316
Manière de rendre les conjonctions françaises si, 149 ; et
que, 150 ... . .'.'.." 316
Affirmation, négation, interrogation, 151 318
Construction ou ordre dos mots dans le discours : texte
albanais spécimen, 152 321
Formules de salutation, 153 . 323
Appendice. — I. Sur le neutre 326
II. Principaux caractères du guègue 329
Spécimen du ù'u ecte guègue 334
FIN DE LA TABLE DE LA DEUXIEME PARTIE
PRINCIPALES CORRECTIONS
Il faut accentuer partout les mots nœ (un), clic, tri, tri, ngâ (par),
mai (plus), c (et), pà (mais ; oui), pas,- tsà, psê, sa.
En plusieurs endroits le point de Yi a été changé en accent ;
ailleurs, par une autre erreur typographique, des mots ont reçu deux
accents ; nous laissons ces corrections à faire au lecteur, en récla-
mant toute son indulgence pour tant d'autres fautes, qui ont eu pour
cause réloignementde l'auteur pendant la correction des épreuves.
PREMIERE PARTIE
liirne
Lisez :
Au lieu de :
6
7
pourront
pourrout
G
37
Liv
Livorna
12
3
n° 22
n» 32
13
37
k'Jvj'Cx s
•/.6puÇa
20
11
Me tœ
Metœ
21
18
i boûkoura
boûkowœ
21
29
kijùsourœ
hyâsourœ
22
1
mbréti
mbrét, i
22
31
frén
frénœ-
22
39
oumbodh's
ombodhîs
3
kœtô
kœtô
23
11
me 'tœ
24
1
lyoûlyi
Ivoùlyenœ
24
.s
i hipa n
i Iiipœn,
24
13
zôn
sànœiï
24
26
ta
25
1
bœri
bœni
»
G
kiç
hic
»
10
ngâ
nag
25
26
m à m
érh
»
32
Prêt
Hrét
»
33
... e vàte
29
2
i'i tçkoûlytt
V itçkoûlytç
»
m'a
■ tœ
»
26
&#'•
bœnè
27
let2
9 flyêytnœ, flyèyti
fléytnœ, flêyti
28
1
■
e ri
»
2
se i a
se ai
»
25
nœ mbrét
nœ, mbrét
»
20
noùkœ
noùhœ
342 -
Page
ligne
Lisez :
Au lieu de :
29
3
se
ne
30
7
flyorin
fllyorin
»
10
ouafroûam
ou aproûam
31
34
ateb
flloé
32
7
asày
azây
35
3
vâkt'i
vâkti
38
21
vâiti
vâite
40
17
nœnes
nœnes
43
20
i kic
i /iis
»
34
tœ t'a yàp
tœ ti yàp
44
3
ia dhà
o dhà
»
6
âp
hâp
»
14
ougœnéva
oungœnè
»
22
goùrinœ.
goùrinœ. »
45
21
ngrihet'
ngriet
47
13
neri
nœri
»
17
nœ boùrhœ
nœ boùrbœ
48
6
zikyit
zikytœ
»
11
fiyéte
fiyéte
»
18
nœ dôrhœ
nœ dôrhœ
»
30
ngà nœ
nga nœ
49
33
souvarin
souvarin
»
35
ùnœ
tone
50
25
Pastày
n Pastày
»
26
Edhé
« Edhé
»
»
« noùk'
noùk'
51
33
edhé noûkœ
edhé, noûkœ
51
34
Au i
« Au i
54
15
Duniâya
Dumiâya
58
14
Supprimez les mots :
atâ kyœ yânœ
59
35
edhé
e dhé
67
23
zabitlhœkowrC
zabitlhdekoum
68
15
yàçtœ
yàçte
69
32
paçéçœs
paçésesœs
71
29
çpagimn'
çpagim
74
7
kiçnam
kiçnamœ
78
6
paçâit
paçài
79
8
vœlhézœrit
vœlhœzérit
»
23
me tœ
mœ tœ
80
39
hékourat'
kèkourat'
81
18
se
si
82
2
edhé c
édhé, c
343 —
Page
liprio
Lise
Au lieu île :
82
Ki
tsàpœ ngà /,<>l<;<ii
»
11
préou ngà tyàtœra
»
2:;
tœ çôkyœn
= tœ çàfcyinœ
»
28
ouktkùe
oukthué
99
32
toumân
tourna
100
27
ncs :■"'■
ni r
103
27
kasabâlhi
kaabalhsi
107
,\ l'opposé
dans la direction
100
26
flyéyte
fléyte
lin
12
Palhavlhï
Pathvlhi
»
Vers omis :
as me kàrdhœ }>ritcmi
112
16
/ rave
vrânt
11::
8
expédia une lettre
US
1'.»
retiens, retiens-les
cache, cache-les
122
16
nœ dôr1
nœ dur'
12!
21
pounô
ponnô
121
K>
h as mi s flyè
hàsmi flyè
127
12
flyàsœ
ftlyàsœ
128
22
fi
n
141
14
gdyœ : m<
gôyœ me
144
23
to:oç
Toioç
145
35
àno
ânezœ
146
35
toccare
toccare
148
6
dicté
dia
151
33
Après comme une femme ajoutez : et tantôt
155
161
32
162
38
165
19
»
20
166
35
167
23
167
32
168
34
172
39
179
31
182
12
un animal chimérique,
Rœzœ Roczo"
DEUXIEME PARTIE
nœndœ nôendœ
çkcémb, çkœmp çkôemb, cM<»
Ph ilîppopolis Philippolis
hjàjiii's Ujôpoes
kàrh kàhr
kôrbi, corbeau.
Remplacez les mots « tk. âta » par ceux-ci : cf. ce-
pendant le gr. «ira.
socrus, belle-mère sœur
T7 TO
doùket' doùkel'
noyer, dru: champ.
— 344 ■
Page
ligne
Lisez :
Au lieu de :
185
16
russe
grec
186
37
a
œ
195
11
kyielh
kuijiclh
197
13
kélykye
kélyke
»
29
troù-ri, .
trou-r/
199
15
troù-tœ
troùt-œ
210
A la note 3 ajoutez
.-ils
! signifient litt. i
213
note
nύ
256
33
nôhou
nbhoa
288
18
désignés
é signé s
290
27
le mort
la mort
291
7
màytouritœ
majtouritœ
292
25
to t'a
to tsà
293
note 3
après dit ajoutez :
l'àt ou tàt
294
1
groûrœlœ
groùratœ
299
9
prêy sœ
préysœ
»
10
tsîlyi
tislyi
301
31
i thrêsinœ
thrêsinœ
302
1
tçobàni
çobàni
303
2
atûreve
alûrevc
»
27
ârœiï
ârhœri
304
21
rnôs tœ
môstœ
»
28, 29
Supprimez
les mots :
me.... royaume
315
8
kyûç
yùç
317
10
voùra
voûrœ
320
19
Lisez : pas
même
un
, personne
324
18
votre bien
ton bien
329
21
où
ou
Dans la Grammaire, l'indication des renvois d'un paragraphe à
l'autre a été faite plusieurs fois d'une manière fautive ; il a paru à
propos de rassembler ici les corrections les plus essentielles.
Lisez : page 195, ligne 15 : §29. — P. 201, 1. 17 : (131, 2°). — p.
202, 1. 16 : § 63. — P. 203, 1. 19 : 114, 6°. - P. 208, 1. 11 : (hà,
91). — P. 215, 1. 31 : § 137. — P. 221, 1. 112 : § 134. — P. 222,
1. 8 : (135) ; 1. 12 : (59). — P. 225, 1. 20 (§ 146). — P. 236, 1. 33,
(66, 3). — P. 267, 1. 15 : § 141. — P. 295, 1. 15 : § 146, 11,2° ;
1. 25: § 115, 5°. — P. 303, 1. 17, supprimez : (§ 147, 11, 2°) — P.
310, 1. 19 : § 150, 2°. — P. 316, 1. 22 : § 98 ; 1. 29 : § 144, 2° ; 1.
30 : (§ 142). — P. 319, 1. 21 : § 139. — P. 321, 1. 31 : 117 ; 1. 32 :
§ 55 ; § 133, 3". — P. 322, 1. 2 : § § 53, 128 ; 1. 6 : (§ 128, 11).
- 349
TROISIÈME PARTIE
Page
colonne
ligne
Lisez
Au lieu de :
o
o
7
U k çk
»
y>
11
mik'OU
»
»
37
aràdhœ
3
»
45
m'i rhôfç
l
1
17
Apres art. conj. fem.
, ajoutez : sing., et plur. d
2 genres.
6
2
£•:;-..
7
1
20
hyèpœ — .
8
g
5
vœlhài i't ou ut-vœlhà
10
1
11
Ihoyi
12
1
17
bouboulhimœ-a et —
i. aussi
boumbou.Uv'mrr
>•>
>
19
bouboulhit et boumbov.lh>i
13
»
7
fyàlya
yâlya
15
1
4
diàlyi ûnœ
diàlyi (àne
»
»
15
tœ
tœ
y>
>■>
21
dora
dôme, —
»
2
26
kûy môrh
kûy môrh
»
»
38
dyépe
fhjépe
16
1
14
dô môs do
— dô mosdô
»
»
48
oubœçœ
oiibœçœ
»
2
25
nœ kyôfçinœ
kyôfçinœ
18
1
23
dzbrïtninœ
dzbritinœ
20
1
2
tç fày
tç,fày
21
1
47
lyith fyàlyœ me — ,
lyithe me — ,
27
2
17
pi. Qijœ-tœ et (Kr.)
gyœre-
■tœ
»
>•>
23
gyœreç
gyœre
31
1
18
hoùay (hoùayou)
33
1
11
kàlhœs
34
2
12
bagœtivet
bagœtivet
36
1
6
bœn atœ pas kôkœs''
t'nw
>■>
»
29
konàk
konà
»
2
48
edhè i
edhè r
37
1
26
pervétç
pœrvéte
38
2
39
koulyàt{
kouliatç
1
9
koimdén
koùndôn
40
•>
16
kyélh et kyîelh
»
»
18
kyélh
kyêlyh
41
1
39
érdhœ kyœ tœ dû
»
2
5
au nom.
au nom
346
•âge
colonne
»
»
18
42
1
14
43
»
11
»
2
31
44
1
45
46
2
40
55
1
23
56
1
49
57
2
21
58
1
14
59
»
21
60
1
10.
63
2
1
68
1
33
»
»
40
60
2
16
73
1
30
»
»
40
74
1
27
81
2
17
»
»
33
82
1
15
87
2
88
2
34
04
1
37
»
2
10.
»
»
23
05
1
21
»
9
21
96
2
26
98
1
45
09
2
42
101
1
46
Lisez
\'i Lieu de
tœ kyœlhoùarœ
Après vnœ kyoùatœ supprimez Lœ.
Lyàk Lak
Après adj., supprime:. : et sub.
Lièker
lyoûtourœ
jUyôkœ
Lyêker
tœ lyoûtourœ
flyôkœ
Yerousalhimœsœ
Gyulhèka s oundôth
dl lœ
2. Ngà, gà
s e
nôha
conserver en vie
Transposez pœrmbi fâkyét...
zœmœra
torrent, gr. XSxxoç .
proûrœ
tœ pounoùarœCe
ouhôky — ,
neri
Après Çœmbœlhcn, ajoutez
sembler.
Après çoùmœ, ajoutez : cf. lat. summus.
Tek, conj. : — çkônte, tandis qu'il allait; tek gyoù
ante, comme il chassait.
Tçàn Tçon
ibœn h<xn
Tçartçi-a r Çarti-a
nie tçœ tœ me ^
Tçkoùly Tçoùly
vàpœsœ vapœsse
ùnœ tâûnœnœ
virent virem
kicinœ ftéçinœ
Gyiuléka ouudôth
iil tœ
1. Ngà, g à
se
nôha
terre, après 2'
zdnnœrœ
proùarœ
ouhôky, —
neri
cf. lat. simulo,
fr.
— 347
MOTS OMIS
(Ils sont presque tous turks)
Ibrik-ou, pi. œ (tk.), vase à eau, petit broc.
Inàt (tk.), dépit, colère ; inatépsem (tk. alb.), être pris de dépit, se
mettre en colère.
Oupœrgyûi, il répondit. Cette forme, répétée plusieurs fois dans les
contes de Fyéri, est incorrecte, car il faudrait dans tous les cas,
oupœrgyû, d'un primitif que je ne connais pas; elle équivaut ù
ky, de pœrgyégyem, V. ce mot.
l>r, m (tk., du grec), dirhem, dramme, poids qui est la 400mc partie de
l'ocque.
Hapsàne (tk.), prison.
th'ir (tk.), rien, pas du tout : — gyœ-kâfçœ absolument rien.
Kalhoyér, moine chrétien du rite grec. — gr. xaXoylpwv.
Kapùtrœ, licol du cheval. — gr. jc&ïrorpov.
Lhagœm (tk.), trou de mine.
Lhokoùm (tk.), espèce de pâte parfumée qui se mange comme le
bonbon.
Lyivàndo, eau de lavande.
Lyoùlyetœ, à Pœrmét, désigne les cadeaux que le promis envoie à sa
fiancée, V. page 129.
Mœkôn, Pœrm., V. hon.
Mosko-sâpoun, savon parfumé.
Moutlhàk (tk.), assurément, sans faute.
Mukyim (tk.), possible : cbçtœ me — , il est possible.
Mulhk-ou (tk.), bien qui appartient en toute propriété,
Naksafïs, tout à coup, à l'improviste. — gr. IÇafçvrjç.
Nasihàt (plur. tk.), qualités, vertus.
Sédrœ (tk.) : voùri — , il conçut du ressentiment.
Takœm (tk.), vêtement complet : me —, eh., parée, élégamment
vêtue.
Terezi-a (tk.), balance.
Çair, pi. œ (tk.), musicien ambulant.
Çlni-a (tk.), plat de métal.
Tlicm, Voc, p. 92. Ce mot répond très-souvent à * penser», il est
alors suivi de me vête, etc., p. e. : thôçte me mcèndiyet' e tiy kyœ
oumbîa, 1. il disait dans son esprit, il croyait, que (l'enfant) avait
été noyé.
Tsàtsar, '
Tcapkœn (tk.), gamin des rues, vaurien.
— 348 —
Au moment où l'Errata est mis sous presse, il me parvient, du
Caire, un volume des plus important pour la connaissance de l'alba-
nais et qu'il convient, dès lors, d'ajouter à la liste (2e partie, p. 176)
des livres relatifs à cette langue. C'est le tome premier, l'unique paru
jusqu'ici, de l'Abeille chkipe (Vœlyélla çkyipœtâre , 'AXSavixij [jiXiasa,
in-8, pp. a — \ ; 1 — 224, Alexandrie, chez X. N. Salti, 1878),
recueil contenant des textes inédits et variés, et analogue à la
lre partie du Manuel. L'auteur, M. E. Mitsos, est un de ces assez
nombreux Albanais, originaires principalement de K6pÇa, ou Gortcha,
dans la Macédoine chkipetare, qui vont commercer en-Egypte, mais
ne manquent guère de revenir au pays natal, où, à leur honneur et
comme beaucoup d'Epirotes, ils consacrent noblement une partie de
leur fortune à des fondations utiles, surtout à des écoles.
Je me souviens toujours avec plaisir de la visite que j'ai faite à
leur ville, petit foyer de lumière au milieu de la barbarie environ-
nante. A. D.
SAINT-QUENTIN. — IMP. JULES MOUREAU
TROISIÈME PARTIE
VOCABULAIRE ALBANAIS-FRANÇAIS
Outre les mots qui se trouvent dans les textes et dans la gram-
maire, ou que le commerce oral ma permis de recueillir, ce vo-
cabulaire en renferme un certain nombre d'autres, tirés des livrets
de Kristoforidis, et enfin j'y ai incorporé, afin de donner un degré
plus grand d'utilité à l'ouvrage, ce qu'il y a de plus essentiel, en
fait de termes et d'acceptions, dans le lexique de Ilahn. Cette
provenance a été presque toujours indiquée (par les lettres Kr.
et II.)- L'élément turc a été, bien entendu, exclu de ces emprunts;
il en a été de mémo du guégue, bien que souvent je n'ai connu et
enregistré que la forme qualifiée telle par l'auteur allemand , ce
qui prouverait que, dans une bonne partie de l'Albanie, le toske
et le guégue se mêlent à doses diverses. Bon nombre d'autres
mots , qui ne sont pas pris non plus des Études albanaises , y
paraissent sous une forme assez différente de celle qu'ils ont ici.
Il ne faut pas se hâter d'en conclure que mon devancier ou moi
nous nous soyons trompés, mais se souvenir d'abord, de ce qu'il
dit lui-même, « qu'il a entendu de cette façon, et qu'un autre
pourra entendre différemment ; » ensuite et surtout, des obser-
vations consignées dans la préface et au début de la grammaire,
sur les variétés dialectales et les caprices de la prononciation. En
fait, plus d'un mot chkipe semble, pour ainsi dire, n'avoir pas
atteint un éclat de fixité complet ; en outre, certaines lettres, prin-
cipalement les consonnes fortes et faibles, se remplacent entre
elles, et certaines préfixes ou prosthèses varient presque à l'infini
ou se suppriment.
L'espace manquait pour enregistrer à leur ordre alphabétique
toutes ces formes, mais il convient d'en donner un aperçu, qui
serve de guide dans l'usage du vocabulaire . Ainsi., par exemple,
comme j'ai entendu.
J'écris : Ce que Hahn écrit :
Tœbôrœ (neige). Bôrœ, dœborœ, dzbôrœ et
vdôre.
Mblyàfc (vieillir). Plyâk.
Mblyélh (rassembler). Mbœyéth et mœJyélh.
Sdzierb (extraire). Ntzier, etc.
On dit encore :
Dœgyôn, digyôîî, ndœgyôû et ngyôû (entendre).
Dzgyôn, zgyôn et skyôn (éveiller).
Vœçtrôn et vœçtôii (regarder).
Vœrçœlhèfi et fœçœlhèii (siffler).
Nœmœrèn, noumœroïi et noumbœrôiî (nnmerare).
Zœmœrœ et zcëmbœrœ (cœur).
Grâçlœ et gràjdœ (crèche).
Ngà. et gâ, nkà et kà (de, par).
Goudzôn, koulhdzôn et koutsôn (oser).
G5dzgœ et kbtskœ (os).
Fçéh (fçê), pçéh et mbçéh (cacher), etc.
Des exemples ont été donnés, multipliés même, afin de bien
déterminer les acceptions vagues ou diverses. Quant aux étymo-
logies, mon travail a été surtout négatif, c'est-à-dire que j'ai
indiqué la provenance étrangère (turque, slave, grecque vulgaire,
italienne) des vocables, sans pouvoir, autant que cela eût été
désirable, et fut-ce en m'aidant des recherches de M. Camarda,
remonter à l'origine de ceux qui paraissent avoir par excellence
le droit d'être appelés albanais. L'avenir y pourvoiera.
AVIS
Aspect et genre des noms. — L'aspect déterminé des noms en
fait en même temps connaître le genre ; il n'est marqué ici, que
lorsqu'il ne peut être connu par les règles grammaticales, et cela
par la voyelle qu'un — sépare du mot expliqué ; ainsi lyoûmœ-i,
est pour lyoûmœ, det. lyoùmi; ari-ou, pour ari, det. ariou; ouri-a
pour ourî, det. ourla, etc.
Pluriel des noms. — Le pluriel déterminé se forme toujours par
l'addition de la syllabe tœ à l'indéterminé ; celui-ci ne sera donc
exprimé, que lorsqu'il y a intercalation d'une voyelle, par exemple
nérœz, dét. i-tœ, c'est-à-dire nèrœz-i-tœ.
Pour le pluriel indéterminé, il est aussi omis, lorsqu'il est sem-
blable au singulier, ainsi : kibmbœ, noûse, il s'entend que le pluriel
estkcèmàœ, noûse, et au déterminé kœmbœtœ, noûsetœ.
indét. dhélypœra,
— oûdhœra,
— poûse,
— vœnde, vcêndœra,
Au contraire :
Dhélypœrœ, pi. a, sign. pi.
Oûdhœ, — œra — —
Poùs, — c — —
Vœnt-di, — c,œra — —
et au pluriel déterminé dhélypœratœ, etc.
Adjectifs. — L'article prépositif, qui les distingue, a été omis ;
le féminin et le pluriel n'ont pas été non plus indiqués, quand ils
sont réguliers, ainsi : boùkourœ (beau) est pour i ôoù/wurœ-i,
m., e boù/courœ-a, f., lœ boùkourœ-lœ, pi. m., tœ boùkoura-tœ,
pl.f.
sub.
substantif.
pass.
passif ou moyen
coll.
collectif.
trans.
transitif.
pr.
pronom.
irr.
irrégulier.
prép.
préposition.
V.
voyez.
conj.
conjonction.
cf.
comparez.
adv.
adverbe.
1.
littéralement.
Pour les autres abréviations, voyez ci-dessus, p. 175.
VOCABULAIRE ALBANAIS-FRANÇAIS
ORDRE DES LETTRES
i. Voyelles : a, e, œ, i, o, ou, u.
2. Consonnes : J b' d' dh' f' ff' gy' h' y' j' k' ky> lh> ^ m»
p, r, rh, s, ç, t, th, ts, tç, v, z.
1. A, ou, ou bien; n-a (on dit
aussi ya-ya), ou-ou; n-pô, ou
bien; a-pà yo, oui ou non ? vête,
a-pô yô, iras -tu, oui ou non ?
2. A, est-ce que (gr. apxys), si :
c pw«*, d /'</ -vo//)/'. il' Jui de-
mande : est-ce qu'il te Ta appor-
tée? à s mœ thoùa, est-ce que tu
ne me dis pas, c.-à-d. dis-moi
donc.
3. A, altération euphonique ou
contraction des pronoms lo e,
après tœ, mœ, ou, i (Kr. écrit ta,
y a, oua):oùnœ t'a(=tœ e)dhàcœ,
je te l'ai donné ; i a (ya) dhàhœ,
ils la lui donnèrent ; 2° i, après i
(à lui), ou : mari triçœgéta, edhé
ia (= i i) mbœrthéou,' il prit trois
flèches, et les lui ficha... V. oùa.
Abdèst (tk.), ablution qui pré-
cède la prière musulmane.
Adét (tk.), coutume, usage. Cf.
zakôii.
Aère, alors. V. alœ-hcrœ.
Adhoiirim, adoration, culte; ad-
hourôù (lat. adoro), Kr., adorer.
àfœr (cf. gr. ibap, aussitôt), adv.
et prép. avec gen. : auprès, près
de : çiœpisœ, près de la maison.
àfœr-i, H. voisin.
àfœrm, Kr. : i àfœr mi, le pro-
chain.
Afœrâ, afru, environ, à peu
près.
Afœrôn, approcher, tr. ; pass.
afœréncm, afrôhem, s'approcher,
— lyoùmit, du lleuve.
afœrtœ, adj., qui est près,
proche, voisin : kàtœr pémœ tœ
àfœrta . quatre arbres voisins,
rapprochés l'un de l'autre.
àfç, pi. e (cf. gr. aSw), vapeur,
ex. de l'eau bouillante, V. àvoulh.
Agà-i (tk.), petit propriétaire
ou bourgeois turc, agha.
Agô-ya, H., Dieu, dans les an-
ciens chants guégnes. Cf. grec ayioç,
Agôù, Kr., faire jour. V. gdhin.
Agyœrim (cf. gr. aPTfa, chô-
mage), jeûne absolu dans lequel on
ne fait qu'un repas par 24 heures,
une heure après le coucher du
soleil.
Agyœrdn% jeûner ainsi.
àhrou, hêtre. V. çkàzœ.
Ai, ayô, v. au.
âyetœ : tœ zd&ntçin — , eh. 38.
(tk. uïïet, signes, miracles ?) Hahn
donne d\j (ity|, aussi avec le v.
zœ : zd- gyouhœnœ tiy, tais-toi,
mœ zoûri ây, je me suis mordu
(la langue, pour ne pas parler).
âykœ, crêoie du lait.
A
Akœ-koù, quelque part.
âkœ-tç, àktç, tel ou tel : tœ
viiïœ ri 'àktç kasabâ, qu'il vienne
dans telle ville, yâm — neri, je
suis un tel.
Akôma (gr. m.), encore : s — ,
pas encore.
âkoulhœ - i, la glace; adj.,
glacé, gelé : kàm doùartœ tœ
âkoulha, j'ai les mains transies.
âkyœ, adv. et adj., autant de,
autant : sâkyœ tœ rœndônœ, âkyœ
flyorin to tœ tœ yâp, autant elle
pèsera, autant de sequins je te
donnerai; — mirœ si pœrpâra,
Kr., en aussi bon état qu'aupa-
ravant ; du hérœ — , deux fois
autant. V. sa, kâkyœ.
Aktchi, pi. in (tk.), cuisinier.
Alhàh-ou(ik. ), Dieu, Allah.
àlyœ, hàlyœ, barbe d'épi, arête
de poisson ; posiâlya groàri, ch.,
pareil à l'épi de blé.
Aman (tk.), pardon, manière
de l'implorer.
Amin (tk.) : bœîi — , prier
Dieu.
Andây, Kr., c'est pourquoi.
Andêy, de là, parla; e ndziérin'
— , ils le retirent de là; — kœtéy,
de çà de là, par-ci par-là ; — ngâ
içle, là d'où il était originaire.
Andéysm, qui est situé là-bas :
çkàn sœ andéysmi, partir de là,
s'en aller plus loin.
ândœ (cf. gr. àvoavu, plaire),
plaisir, goût : mœ kà' nda tœ tœ
rhî prânœ, ch., j'ai envie dem'as-
seoir à tes côtés ; i kà à nda fort
tœ hâyœ élyp, Kr.. il aime beau-
coup à manger de l'orge.
Antis (gr. <Jvt(), prép. avec
gén. : au lieu de : — tçoûpœsœ,
en place de la fille; — kyœ, au
lieu que.
Anekônem, Kr., plaindre, com-
patir.
1. ànœ, côté, extrémité, bout,
bord, rivage ; demi-charge de
cheval : nga kœyô — , de ce côté-
ci ; nœ — to: duniàsœ, au bout du
monde; à ri e lyowmit, le bord du
fleuve ; e kœrkôinœ ngâ tœ kàtœr
ànœtœ (pron. kàlrànct), ils la
fouillent en tout sens; me ànœ
tœ, Kr., par le moyen, l'organe,
de. — Le gen. ànœsœ, comme
prép. : tek, çkonte ànœsnœ lyoû-
mi, comme il passait sur le bord
d'une rivière.
2. ànœ, pi. énœ, Kr. v. énœ.
ànœmik-ou, gu., arœmik, ioike,
(lat. inimicus), ennemi, adver-
saire (remplacé aujourd'hui par
les mots turcs hàsm etdouchmàn).
Anœroûarœ, Kr. : kœpoùtsœ e
— , soulier raccommodé, rapiécé
(H. arnôn, raccommoder).
Ani, Kr., ensuite; — mœ, de
ce moment.
Anlikàs (lat. antiquus), faire
vieillir, abattre, altérer au moral :
K'yô sevdâya yole te mœ kà anti-
kôsour ', ch., cet amour que j'ai
pour toi, comme il m'a abattu!
Aoùs (tk. havouz, bassin), ci-
terne.
àp et yàp, ao. dhâçœ, v. irr.,
donner : — zà', donner une nou-
velle, informer; — f y àlyœ, ré-
pandre une rumeur; pass. ipem.
Apofasis (gr. ànocpaottw), se ré-
soudre à, décider de.
àr-i (lat. aurum), or, métal :
pri'y âri tœ ngrirœ, fait d'or
fondu; pi. àre-tœ, H., ortravaillé.
A7. àrtsB.
Aràdhx : nânœ tçôupœ arâ-
dhœs tàbnœ, quelque tille de notre
condition. V. ràdhœ.
Aràp, pi- "', Arabe, nègre, noir ;
aràpkœ, pi. a, une négresse,
noire.
àrbœr, arbœréç, Albanais, spé-
cialement le Liap; dans l'ait), it. :
nœ zônœ arbœréç; une clame
albanaise ; no'ndœ vàça t' orbœ-
réca, neuf jeunes filles albanaises;
kouvœndôti arbœréç (en Italie et
à Hjdra), parler albanais.
Arbœr i, Albanie, spécial, pays
des Liaps.
Arbœriçt, adj. et adv. Voy. ar-
àrdhœ, plus souv. àrdhourœ,
p. de vin, venu, arrivé; me tœ
àrdhourœ, en arrivant; pa àrdhœ
ti, avant que tu ne vinsses ; tœ
ârdhouritœ, l'arrivée, la venue.
Ardhitçkœ, lézard gris, v.japi,
hârdhœye.
ârœ, pi. a (cf. àp6w, aro),
champ : àrhœtœ t àravet, les
noyers des champs.
Arœsén, H., gronder, chasser
quelqu'un: arœsôhou ngâ sùt'e
mi, ôte-toi de devant moi.
Ari-OU, pi. arih (cf. àp-y.to;),
ours ; aroûçkœ, ourse.
àrk-ou, hàrk, (lat. arcus), arc :
i bhje me àrk, 1. il lui tire avec
un arc, il lui tire une flcclie.
àrkœ (lat. arca). coffre : kadiou
me vràp hûri no àrkœt, le cadi
se hâta d'entrer dans le coffre.
àrmœ-tœy f. pi. (lat. arma), les
armes : to tœ màrh — , je pren-
drai mes armes, je m'armerai :
to tœ ces ârmœfe mz'a, ch. , je ven-
drai mes armes.
àrsœzœ, adj., H., téméraire,
impudent.
Areîk (tk. açîk), amant.
àrtœ, d'or, doré : nàb môl-
hœ e — , une pomme d'or. Y. tn\
(ïrtœ, àrthtçœ Kr., je vins. V.
èrdha.
Arzoûalh (tk.), supplique, re-
quête.
àrhœ (cf. serb. orah), noyer,
noix.
àrhœzœ, guêpe.
Arh ni, ao. a r hi 'ta, arriver, at-
teindre, devancer; suffire : si tœ
arh >lç, quand tu arriveras ; arh (t-e,
rejoins-le, attrape-le! arhin pœr
sot, cela suffit, c'est assez, pour
aujourd'hui; pass. arhihem et
arhhcm, être devancé, .rejoint :
posa tœ arhihemi, tœ dzbrâsimœ
tuféktœ, dès qu'on nous atteindra,
déchargeons nos fusils, tirons
sur l'ennemi . V. harhin.
1. As, pas, pas même, ni : as-
nœ, pas un, ne= aucun ; as-fieri,
personne, nul; as-gycb, rien, rien
du tout; aspàk, pas le moins du
monde; osas, ni-ni : s kêçiri OS
boùkœ as miç, ils n'avaient ni
pain ni viande ; as hdbngri as
pîou, il ne mangea ni ne but.
2. As (gr. m. malhœkô
nœnen', ch., ah! maudis-la, ta
mère.
Asét (tk.), envie, jalousie, haine:
ngâ aséti, par jalousie.
As-koûndi : rioùkœ vâte — ,
Kr., il n'est allé nulle part. V.
gyœ-koùnt.
As-koùrhœ, jamais, nunquam.
Asœsôij, (asœ = atœ (?), sôy,
tk., espèce), de la même manière.
Askyêr (tk.), armée, soldat.
Aslhàn (tk.), lion; Kr. dit
lyeôn .
àspœr (gr. m, à—po:, blanc), an-
cienne petite monnaie turque.
/4s-pd,interrog. : — s ikéfrikœ,
Kr. , tu n'as donc pas peur de
lui?
àçpœrœ (lat. asper), rude, dur.
Açpœrôn, Kr. endurcir : — zde-
: iiœ, son cœur; açpœrànem,
s'endurcir, fig. véra ouaçpœroûa,
le vin est devenu aigre, a tourné.
Açtoû, ainsi, de même que;
opposé à kœçtoù.
Atâ, pi. m., atô, pi. f., de au.
Mil ou atân? ch. 43 : mœ birri
atânœ, il m'a ôté la raison, ou
fait transgresser la loi religieuse,
du tk. attiet, démence, ou adu,
transgression de la loi.
àtœ-i, àtœ-a (cf.gr. à—aethulg.
tàtce), père, pi. àlœre, det. àtœri-
tœ. Kr., ancêtres : im âtœ, mon
père; iàti, i yâti, le, mon, son,
père; tut et, à ton père ; ///" irôfç
sat' œme édité tut et, ch., puisses-
tu vivre pour ta mère et pour ton
père. V. baba.
Atœ-hévœ, alors, en ce temps
là. V. aère.
/ atùkœ, Kr., tel (que celui-là).
V. tilhœ.
Atiié, atiyé, là, là-bas; — kou,
— tek, là où ; — àfœr, près de
là.
Ato, pi. de ayô, ces choses,
cela; atô kijce, les choses que, ce
que. V. au.
Atù, là, où tu es, correspond au
grec aùi&u.
àtliœtœ, Fy., aigre, acide.
Au, ai, fém. ayô, pron. et adj.
démonstr., ce, celui-là, il; cette,
celle-là, celle, ce, cette même :
au diàh/œ, au diâtyi, ce garçon-
là. Au fem., ceci, cela, ces cho-
ses : koù bœhetœ ayô, comment
cela pourrait-il se faire. V. atô.
Avœlhôh, H. avoulhôn, exhaler
une vapeur, avoulhôhcm, H., en-
trer en colère. Y. àvoulh.
Aïlhi-a (gr. aù).^), cour de
maison.
àvoulh, pi. e (cf. gr. auw, aïsXXa),
vapeur, exhalaison.
Aziné (tk.), trésor.
E
1. E, 1° art. prépos. fem., la :
e zona, la maîtresse, e vœrtéta la
vérité ; e çœloùnœ, samedi, e
çœloùna, le samedi; 2° art. conj.
fera. : e zona e poitsit la proprié-
taire (celle) du puits; lyoûlya e
çégœsœ, la fleur du grenadier;
3° pron. attrib. fem. : e koùyt
œçlœ ayô ctœpî, 1. celle de qui, à
qui, est cette maison?
2. E, pron. pers. ace, lui, le,
elle.
3. E, edhé , et; aussi, encore :
ndénœn' édité pàk, pastây ikœn,
ils demeurèrent encore un peu,
puis ils partirent; edhé duzét dit,
edliè do tœ rhœzônetœ, Kr., en-
core vingt jours, et elle sera dé-
truite ; moundimi edhé s içte mba-
roùarœ, ses peines n'étaient pas
encore au bout; ou thà edhé mœ,
se, Kr., il leur dit, en outre, que.
V. dhé.
Èa, pi. éani, ou êyani, Kr. éni,
viens, venez; sert d'impératif à
vin : éni pas méye, suivez-moi,
gr. m. ï\x, IXSts.
Eglendisem (tk. eïlenmek), se
divertir, s'amuser.
Eoœrsira-tœ,\)\., Kr., les bêtes
sauvages. V. égrœ.
Egrœ (gr. £yptos), sauvage, non
apprivoisé, non cultivé, opp. à
boûtœ.
Egrœsiçt, sauvagement.
Egrœsôn, H., rendre sauvage,
egroresônem, le devenir.
Elybœriçt, adj. et adv., H., qui
appartient à l'orge.
Elyp, yéhjp, l'orge.
Elyptœ, d'orge : boùkœ e — ,
pain d'orge.
E éma, e œma, la mère : vâte
tek e œma edhé i thà : moy nœne,
il alla trouver sa mère et lui dit :
ô maman ! V. nœne ; thà s'œmœ-
sœ, il dit à sa mère.
Emœrœ-i, pi. a, nom, renom:
pa èmœrœ, sans nom, anonyme ;
me — tœ mal h ndœ bôtœt, Kr..
ayant une grande réputation dans
le monde; kà kyénourœ me — ,
Kr., il a eu du renom, a été cé-
lèbre.
Émtœ, e émta, tante paternelle.
Énœ, vase, pot : — e kripœ&œ
vase au sel ; énœt' e çtœpisœ, la
vaisselle.
Ent, tisser : pœr tœ èndourœ
pelyhoùrœ, pour tisser de la
toile.
E ente, jeudi ; tœ entends, adv.,
le jeudi.
Epœrœ, Kr., i, e — , celui qui
est en haut ; Mîsir i — , l'Egypte
supérieure, la Haute-Egypte.
Erdha (cf. gr. îjXOov, vlg. îjpfla),
ao. de vin, je vins. V. àrlcœ.
Érœ, pi. érœra (gr. dc^o), air,
vent; parfum, odeur; èrœe kékye,
E
F
5
vent violent ; — e çiout, vent de
la pluie ou du midi ; — e dùlhit,
vent d'est; hàle ; frùn éra, le vent
souffle; éra kyœ kiçin' mârhœ
rôbatœ, l'odeur que ses habits
avaient contractée; ituv bie érœ
miç (dans les contes), je sens une
odeur de chair, la chair fraîche;
rdsnki érœ thimiânœ, ch., tu
exhalais une odeur d'encens.
Ergelyé [tk. ), troupeau de
grands animaux, ex. de bœufs.
Ergyéndœ, d'argent : kâpsa
t' ergyénda, des agrafes d'argent.
Ergyént-di lat. argentum), l'ar-
gent, métal; pi. ergyénde, Kr. , de
l'argent, des espèces monnayées.
Ergyentsérœ, H., objets en
argent, argenterie.
Êrh, attarder, retenir quelqu'un
avant dans la nuit : mes ma- érh,
H., ne me retiens pas, mœ érhi
nœ jioànœ, une affaire m'a re-
tardé.
Êrhem,&o. ouérhtçœ, se trouver
en tel endroit quand la nuit sur-
vient, être surpris par la nuit :
rhi, t'êrheÇj attends que la nuit
vienne (tu partiras ensuite; ; im-
pers, ouérh, il se fait tard, le jour
baisse; na érdhi me /' érhourœ,
il est arrivé au tomber de la
nuit; tœ érhourike, le crépuscule
du soir.
Krhœ, H., obscurités, ténèbres.
Erhœsàn, rendre obscu**.
ErlwHœ, H., obscurité; adj.,
sombre, couvert, du ciel.
Erhœtsirœ, obscurité, ténè-
bres : ndœpœr — lœ digyôva
zdbnœ, ch., à travers l'obscurité
j'entendis ta voix.
Erhœtsànem , s'obscurcir.
Èsœlhœ, ésoulhœ, H., qui est à
jeun : yàm — , ou csœUiàh, je
suis à jeun, n'ai pas encore
mangé.
Êçkœ-a^ éçk-ou, amadou.
Et, dat. irr. de àlœ, père.
Été, soif : mœ vyèn étiya, j'ai
soif.
Etoûarœ, H., altéré, qui a soif.
Éthe, fièvre : mœ zoùnœ éthetœ,
j'ai souffert des fièvres.
Êtsœn, Zag. étsiy, v. irr. , aller,
cheminer ; tek ctsœnte . tandis
qu'il marchait, chemin faisant ;
ètsœn lyoùmi le fleuve coule ; tœ
étsouritœ, la marche, l'allure; —
e lyoûmit, le courant du fleuve.
Evyit, pi. œ (Afyûrcxtoç), égyptien,
c'est-à-dire bohémien, tsigane.
Œ
cembœlyœ (cf. amabilis), doux
au goût sucré, agréable : h/- tœ
vinœ i œmbœly douhâni, ch.,
alla que le tabac te paraisse
agréable; t' cèmblyœ, /' œmblyœ-
. confitures, douceurs, gâ-
teaux, etc. ; ad \\, ou fôly œmàce-
lyœ, il leur parla doucement.
Œmbœlytsôn, adoucir, pass.,
à hem : koha ouœmbœlylsoûa, le
temps s'est adouci.
7" àbmblyœth, Kir., fiel, par eu-
phémisme : oùthoulhœ perzierœ
me — , du vinaigre mélangé avec
du fiel. V. demblyœ.
dsmœ, pi. cerna, mère. V. èmœ.
(À'iidwrhœ, pi. a, (cf. fr'ap, ivs(-
pata), rêve, songe : pu nœ — nœ
plyâk, il vit en songe un vieil-
lard ; çoh œndœrha, avoir des
visions.
Œndhœrit, — item, œndœrhà-
nem, rêver, avoir un songe.
œn , gonfler, pass. œnem,
œhem, se gonfler, enfler: oucènt-
cœ, je suis enflé, plyâga oucènt,
la plaie est enflée.
cèçtœ et içtœ (lat. est), il est;
digyoùanœ kyœ Fatiméya — ,
elles apprirent que Fatimé est,
c'est-à-dire vivait encore ; zœri
ùt œçtœ? — Zœri ini — , est-ce
ta voix? c'est ma voix. V. yàm.
1. T, ]° i bzri, le fils; i màth,
grand, i mâdhi, le grand; 2° i
biri i vœlhàït, le fils de mon
frère; 3° kàlyi im edhr i vœlhàll,
mon cheval et celui de mon frère.
Y.e, 1.
2. 1, pr. pers., à lui, à elle ;
eux, elles, les.
Idhœrôn, rendre amer, remplir
d'amertume, de chagrin; aupass.,
zœmœra m ouidhœroùa , mon
cœur est affligé.
idhœtœ, idliourœ, amer, affligé.
ikœn, ao. ika, partir, s'en aller,
fuir ; ikœ, va-t-en !
ikourœ, pa. de ikœn; i ikouri,
e ikoura, fugitif, ive ; me tœ ikou-
rœ kàlyi, au moment où le cheval
s'échappait; tœ ikourœ, — itœ,
fuite, marche; ndœ kœtàb tœ
ikourœ, dans cette marche.
hit, H., v. ént.
im, fem. ime, mon, ma : dlà-
lyi im, 'im bir, mon fils; imi, le
mien.
ipem, pass. de àp, être donné,
se rendre, faire sa soumission :
ipem vétœ, pàmôs mœ vrà (vrit),
je me rends de moi-même, mais
ne me tue pas.
içtœ, Fy., v. œçlœ.
iîli, pi, ithœrd, dim. ithœth,
ortie, des orties.
Obôr, enclos, cour; sb.
ôdera, en avant 1 étym.?
ôdœ (tk.), chambre.
Odjâk (tk.), cheminée, et par
ext., pour odjaklu, noble, de no-
ble famille.
àqœ (tk.). ocque, poids, de 1240
grammes environ.
ôrœ, H., espèce de génie fémi-
nin : môs! se çkon ôra i' ndœgyôn,
non, car Yora peut passer et t'en-
tendre.
Oris-zi, le riz. gr. ô'puÇa, vlg.
pt'Ça.
Ortâk (tk.), compagnon, associé
de commerce : ortakœrî (tk. alb.),
association, société commerciale.
Oçâf(t\s..), espèce de compote,
jus de fruits.
OU
1. Où, je, v. oùnœ.
2. Ou, 1° à vous, vous; 2° à eux,
à elles, leur.
3. Ou, augment de l'aor. et de
l'opt. pass. : oubœ, il devint; ou-
bœfça, puissé-je devenir.
4. Ou, désinence de l'impér.
pass., qui se place avant le radical,
quand le verbe est précédé de
môs : ngréou, lève-toi ; môs oun-
gré, ne te lève pas.
Oàa = 1° ou-e; 2° ou-i : kœtô
fyàlyœ... t'i roùayç, edhê t'oùa
{ — oui) mœsôyc dyémvet tou, Kr.;
ces paroles garde-les et enseigne
(à eux) les à tes enfants.
Oûdhœ, pi. œra (gr. <5ooç), che-
min, route, voyage; fig. précepte,
règle, justice : bœrïnœ, — faire
un voyage ; oûdhœsœ, mb'oùdhœ, en
route, chemin faisant; kour t'a
çihte me — , Kr., quand il le
jugerait à propos, v. pa-oùdhœ.
Oûdhœ-hékyœs. Kr., guide.
Oùdhœrœ, pi. a, e, ail, aulx : me
tœ mâdhœ môs mbilh hoùdhœretœ,
prov., ne sème pas l'ail avec
l'homme puissant.
Oudhœrî, ourdhœri, commande-
ment.
Oudhœrbn, ourdhœron (lat. it.
ordino), ordonner, commander, ré-
gner, gouverner, vouloir; se dit,
comme en gr. optÇw, à un supérieur :
sa grôç kœrkôn? — rép. sa oudhœ-
rôntçZotœrôte, combien de piastres
ou
veux-tu (de ceci)? — Ce que ta
seigneurie voudra (donner); si tœ
oudhœrôntç, comme il vous plaira,
ôpiaij.6; aaç; on dit, dans le même
sens, oudhœrî!
Oudhœtdr, voyageur.
Oùydhœsœ, pi. a, Kr.. île.
Oùyœ-i et Oùyœtœ, pi. oùyœra,
eau : piou oùyœ^ il but de l'eau;
ncè pikœ oùyœ, une goutte d'eau;
dû kyèlyke tœ oùyit, deux verres à
eau; oùyœtœ e iyoûmit (èçtœ i trou-
boulhœ edhê i poùsit cèçtœ ikthi-
i'1/i tn\ l'eau de la rivière est trouble
et celle du puits est limpide;
oùyœra tœ kyèlybourœ, eaux puan-
tes, sulfureuses; nœ pœrmbutœye
oùyœraç, Kr.,un déluge d'eaux.
Oûyœsœ, g. s. f. de oùyœ, H. brc-
kyépœ, — tortue aquatique,
oignon d'eau.
Ouyit, Kr. arroser, irriguer.
Oùyk-ou, pi. oûykœre, loup; me
Us dabyœ oûykou, comme le loup
sortait; ouykonœ, H, louve. — Cf.
Xûxoç, si. vœlk.
Oulhfé-a (tk.), solde, gages.
Oulln-ri, oulhi-ou, pi. oulhin,
olivier, olive. — Cf. lat olea, gr.
Oâhj, pass., oùlycm, Kr., v. oùn.
Oulyœrïn, hurler, pousser des
hurlements, des cris de douleur,
particulièrement sur les morts,
ôXosp'jpoaai : kyà nte c oulyœrintc, elle
pleurait et se lamentait- — Cf.
lat. ululo.
Ounàzœ, bague, anneau : — e
martésœs, anneau nuptial.
Oungyem, pass.de oûnky, Kr.,
se baisser. — mboi rjyoùnœ, s'age-
nouiller. V. oùn.
Oungyilh, pi. a, évangile.
Oungyiltwuar-àri, Kr., évangé-
liste.
1. Oûnky, Kr., baisser : krûetœ,
la tête ; pass. oùngyem.
2. Ounky-gyi, pi. oùngyœre,
oncle ; tœ oùngyinœ, ace. sg.
Oùn, baisser, abaisser, incliner,
pass. oùnem, s'incliner, etc. V. oùly.
OU 7
Oùnœtœ, Kr., oùlyœtœ, bas,
humble.
Ourâtœ, souhait, bénédiction,
prière : — e zàtit, Kr., l'oraison
dominicale ; mœ ourôvc me ourâtœ,
Kr., tu m'as comblé de bénédic-
tions (par reconnaissance).
Oùrdhe, oùrthr-dhi, lierre.
Ourdhœràtœ^ pi. a, ordre, com-
mandement, précepte; yàm nœ
ourdhœràta toùay, je suis à tes
ordres. V. oudhœrî.
Oùrdhœrœ-i, ordre, comman-
dement, pouvoir, autorité ; kàrta
e oùrdhœrit, ordre écrit; bebn — ,
donner un ordre ; çpœlàîî prèy oitr-
dhœrit hoùay, délivrer de la do-
mination étrangère. V. oudhœrî.
Oiùrdhœrim, pi. c, ordre : tœ
dhietœ ourdhœrïmetœ, Kr.; les dix
commandements (de Dieu).
Oùrœ, pont : — e goùrtœ, e
droùlœ, pont de pierre, de bois;
H., tisons enllammés.
Oùrœtœ, affamé, qui a faim.
Ourî, besoin, faim; mœ vyèn
ourla, mœ mari — , j'ai faim, à Fy.,
envie, désir; e mori ouria pœr
oùyœ, il eut soif; mèrhi groùrœ
pœr ourùï e çlœpivet toùay, Kr.,
prenez du blé pour le besoin de
vos maisons ; çlàtœ viét ourie, sept
années de famine.
Ourîky, hérisson. — Cf. lat.
horreo.
Ouri-ou, taupe.
Ourôf, (gr. opo£oç), ers, orobe.
Ouràn, saluer, féliciter, expri-
mer un souhait de longue vie et
prospérité dans les mariages; pass.
ourônem, s'entre-féliciter de cette
manière.
Oùrlœ, sage, modeste, qui a une
bonne conduite.
Ourtœsî, sagesse, bonté, modé-
ration.
(hirtœsônem, Kr., devenir sage,
se bien conduire.
Ouçkyèn, nourrir, élever.
Ouckyim, nourriture ; pi. ouçkyi-
metœ, les aliments.
8
OU
Ouçkyùerçim, Kr., bien nourri,
vigoureux.
Oùçt, pi. œre, épi. V. kalhi.
Ouçtœrî, Kr., armée, troupes ;
ouçtœtoùar-ôri, soldat. — 1. hostis.
OU
Ouçtù. V. çtirem.
Oùtr ftk.), "trois; outç-kalyà, les
trois tours, ch.59.
U
idh, pi. ûye, ùy, étoile, astre :
— i mœngyésit, l'étoile du matin.
Ulh-bèri, l'arc-en-ciel.
ùmœr (tk. eumr), vie, exis-
tence. V. yëtœ.
ùnœ, pr. m. notre.
Ut, pr. ton : vœlhài ùt, ou ut-
vœlhài, ton frère; i ùti, le tien.
Uzengi-a (tk.), étrier.
Babà-i (tk.), père; pi. babalhàr-
œ-tœ, les parents, le père et la
mère.
Badji-a (tk.), sœur aînée : nœne-
badji-a, — p. 104, n. 3.
Bàft (tk. bakht), fortune, chance,
hasard : pœr — , par hasard, par
aventure.
Bagœtl-a, grand bétail, bestiaux,
zœret' e bagœtîvet, Kr., les voix
des animaux domestiques.
Bàgyœ, fiente des grands ani-
maux, bouse de vache.
Bayâme, amandier, amande.
Balhœ-a, front; me nœ ùlh nœ
&à//iœ,avecune étoile sur le front;
bàlhœzœ, dim. Cam. — Bàlhœ-i,
tête, chef, le premier de : yàm
bâlh' i dyelmourùœ, je suis le
premier parmi les jeunes gens;
bàlh' i bàslll, le premier article du
pari. — Cf. gr. -/.E?aX^, sanscr.
kapalas.
Balhkôn, balcon : mbrétî kyé
nœ — , le roi était au balcon.
Balyôç, roux, des cheveux, bai,
des chevaux; à Fy. , qui a le poil
blanc et noir, pie, des chevaux,
chiens, etc.
Bâlytœ, boue, marais, argile,
terre : gyer-sà iç pa — , tant
qu'elle était sans, non recouverte
de, terre. — Cf. gr, m. SâX-ro;.
Balytœ-dôsœ, Fy., 1. truie de
marais, quadrupède plus petit que
la loutre et qui habite dans les
marécages, le vison?
Balyoùke-tœ, pi. cheveux ondu-
lés? probablement diminutif tiré
de pàly, pli.
BancUlh, bandîz, vaurien, amant,
galant, jeune homme qui courtise
les femmes, dans les chansons;
o bandUh, bandîlh, i tœrboùarœ, —
kyœ s mœ lyè vœnt pa kafçoùarœ,
6 garçon, garçon enragé, — qui
ne m'as pas laissé une place sans
morsure. — Cf. it., banditto.
Bângo-oua (it. banco), banc.
Brir, pi. œra, herbe, plante; bar,
de l'herbe, du foin; au pi. bàrœra,
des simples, des médicaments, —
c'est lenoni albanais d'Antivari, et
peut-être de la ville italienne
opposée, Bari.
Bardàk-ou (tk.), petit vase ou
pot de terre, avec anse, pour
boire.
Bàrdhœ, blanc, blauche : e bàr-
dha e surit, le blanc de l'œil ; tœ
bàrdhœtœ, la blancheur; tœ bàr-
dhœ, det. tœbàrdhitœ, fard blanc :
vœ tœ bàrdhœ, mettre du blanc,
se farder; tœ bàrdhii prie lye-
koùrœnœ, le fard gâte la peau.
Bardhôç, — oùg, H., blanchâtre,
qui a le teint blanc.
Bàrgœrœ : dàç i — , bélier en-
tier, non châtré.
Barî-a, Cam., bétail.
B
Barî-ou, pi. in, pasteur en gé-
néral, chevrier, etc.; — dhcenç,
Kr. beryer; ndœr mést barifiet,
parmi les pasteurs. — Cf. bar, herbe.
Baryàktœ, adj bariolé, bigarré,
— du //..bariak, drapeau?
Baryâk (tk.). étendard, drapeau.
Baryum (tk. hinrnin\ fête re-
ligieuse des musulmans.
Bàrh-ou, pi. bârkye, ventre; H.
génération, race : — / .>
le ventre; — i pdçtœrm, le bas-
ventre. — Cf. skr. garbhas, BeXçtfç,
utérus.
Barkoumâdhi(bàrk'i — ), le grand
ventre, nom d'un village proche
d'Iannina, au-dessous des ruines
(supposées) de Dodone.
BaroÙt(ïk..), poudre à tirer : nœ
kôkœ do vcenœ baroûnœ, 1. dans
ta tête on mettra de la poudre,
pour l'ouvrir tant elle est dure,
comme les rochers qu'on fait sau-
ter.
Bàrhœ, poids; charge de cheval,
cheval chargé, irr. pàpTcop* : nœ
kyinl bârhœ miàlytœ, cent charges
de miel ; bdbnem me — , devenir
enceinte, concevoir, de la femme;
S yùui rue. — eh., je ne suis pas
grosse ; e bcbn me — , rendre en-
ceinte, engrosser. — Cf. gr. m.
Barhôn, barhôs, H., charger.
Bàst, pi. e (tk.,\ pari : vœ — ,
parier, faire une gageure.
Bâçkœ, sœ bàçkou, ensemble ; —
me, avec, ainsi que.
Baçkôn, réunir, mettre ensem-
ble : baçkoûan' tœ dû gyûsmatœ,
ils réunirent, ajustèrent, les deux
moitiés; pass. baçkànem, se réunir,
me, à.
Baçtàrt, bàçto-ya, H., bâtard.
Baçtœ (tk.), jardin.
Batœrdù (tk. batirmag), enfon-
cer, anéantir, détruire, V. priç.
Bàthœ, fève.
Bâthrœ, II., narcisse.
Bâtçkœ soufflet, claqué, i dhà
nœ — , il lui donna un soufflet.
B
9
Bê-ya, serment; bœîi bè, faire
serment, jurer; bœ-mœ bè kyœ,
jure-moi que ; i vowri mine bé} il
leur fit jurer de...
Bébé, enfant à la mamelle, bébé.
Bébœzœ, H., pupille de l'œil.
Behàr (tk.), printemps, été.
Be*jendis (tk. alb.), approuver,
agréer.
Béyt (tk.), petite pièce de vers,
quatrain.
Béykœ, belle brebis : bèyk'e bâr-
dhœ, ch., blanche brebis.
Bekim, bénédiction; bekén,, bé-
nir. Kr.
Bekyim, (tk. belki), peut-être
que.
Bélhbœrœ, Kr., bègue, qui bal-
butie ; gyoùha c tœ bélhbœrit., la
langue du bègue.
Belhi (tk. bellu), connu, notoire.
Berâdas, II., habitant du Bérat.
Beràtr-di (contraction dusb. bel-
grad, ville blanche), la ville de
Bérat, en Epire : mœ vête Berâte,
ch., tu vas à Bèrat.
Berbèr (tk.), barbier.
Bèrh, dans le prov.; tçdô — mœ
kœmbœ tœ îhj vâretœ, tout être
est suspendu par ses pieds, est
responsable de ses actions.
Bèrhœ-i, pi. a, brebis, mouton,
sa b'erha kè, combien de moutons,
de bêtes, as-tu?
Bésœ, croyance, confiance ; pa-
role donnée pour une trêve, un
sauf-conduit, etc.; croyance reli-
gieuse : zœ — , prendre confiance,
se risquer; iç bésœ kânœ, de quelle
religion sont-ils? kaoûre me bésœ,
ch., chrétienne fidèle; bésa! par
ma foi! yo, bésa, ch., Don par ma
foi, ma foi non! — Cf. bé.
Besœtdr, pi. œ, Kr., fidèle,
croyant; aussi adj.
Èesôn. mbesôn, croire : noùkœ
tœ mbesôfi, je ne te crois pas.
Betàn, faire jurer; ]) zss. bet à nem,
jurer, faire serment ; i betoùarœ,
celui qui a fait serment, j uré . V. bé.
Bœhem, bdbnem, pass. de bœn,
10
B
être fait, devenir, avoir lieu, se
changer en : oubœ kàly, il se chan-
gea en cheval; oiibœ teptily, il se
déguisa; ba'mctœ, cela se fait, se
peut; s bobhet mob kéky , on ne peut
plus mal.
Bobïi, ao. bcbra, faire ; — ridjà,
prier; — zœ, crier, ordonner;
noùkœ — dût pa, 1. je ne fais pas
sans, ne puis me passer de : 5 bobn
dot tçdô drékœpapàtœ tri loyi gyêl-
hœra, il ne peut se passer de trois
espèces de mets à son dîner; —
sikoûr, faire comme si, semblant;
tç bobn, comment te portes-tu? (gr.
té zajj.v£tç); — çoùmœ dût, Kr.,
passer plusieurs jours; bobri kyœ
tœ ngrihetœ, il essaya de se lever;
mœ bobn tœ çtin, tœ kyêç, cela me
fait éternuer, rire; bœnte vétœ-
henœ pœr tœ biriii' e, Kr., il se
faisait passer pour le fils de... do
tœ bobn tùnob lhaoùs, Kr., je ferai
de toi un peuple.
Bœres : keky-bœres, Kr., celui
qui fait le mal, malfaiteur.
Babrœ, pa. de bobn, fait, tout
fait, prêt; ougdhinœ tœ babra, le
matin ils se trouvèrent faits, prêts;
sub., action, fait.
Bœrtcis, ao. bœrtita, crier, vo-
ciférer; braire, de l'âne; pa. bœr-
titourœ; tœ — , vocifération, cris
d'épouvante.
Bœrtçikœ, empan : s kà nob —
dhé, il n'a pas un pouce de terre.
V. pœlhœmb.
Bœrthàmœ, noyau des fruits.
Bibœ, gu., jeune oiseau aqua-
tique.
1. Bie (biye), ao, ràçœ, p. rœnœ,
1° tomber, se coucher : bie ci,
tœbârœ, il tombe de la pluie, de la
neige; rà nœ poùs, il tomba dans
le puits; rà nob tôp, il est tombé,
ou a tiré, un coup de canon ; bie
flyè, ch., je me couche et m'en-
dors; rânœ tœ flyinin, ils se cou-
chèrent, se mirent au lit; bie pas
lyakœmimit, s'abandonner à l'ava-
rice.
B
2. Bie, battre frapper ; tœ mœ
bietç me nobçtâp, bats-moi avec un
bâton; bie dhiolyivct, troumbétœsœ,
jouer du violon, de la trompette .
V. rhâh. — Cf. sb. biti, biem,
battre.
3° Bie, ao. prouva, pr. proùrœ,
porter, amener, conduire : e bie
rhèloulhœ, amuser par de faux
prétextes; V. sielh.
Bigœ, espèce de fronde, baguette
fendue qui sert à lancer des pierres.
Biijœ, pi. a, fille. V.tçoùpw, Mr.
Bin : biou mœ nœ nàtœ, Kr., il
a poussé en une nuit. V. mbin.
Binàk, pi. œ, et binàky, ju-
meau; ilyiatnœ dû binâkœ, Kr.,
il lui naquit deux jumeaux. — Cf.
lat. bini.
Bîr, pi. biy, fils; biy-tœ, fils,
enfants des deux sexes; o bîr, o
mon fils ! tœ biyvet (bivet), au ma-
riage de tes fils 1 toast.
Birœrî, filiation, qualité de fils;
parœsia e birœrisœ, Kr., droit d'aî-
nesse, de primogéniture.
Bisk-ou, H-, petit rameau avec
ses feuilles.
Biçœ, Kr., bête féroce, 6rjp(ov ;
à Zag, tœ hœngœrtœ biça, que le
loup te dévore, imprécation qu'on
adresse aux animaux domestiques.
Biçô, mot d'appel aux porcs.
Biçt, pi. œra, queue; H., chi-
gnon des femmes.
Biçtœtoùnt-di et (à Fy.) biç-
toùnde , hochequeue, bergeron-
nette.
Biçtmœ, adj., H., le dernier.
Bitis(tk. alb.), achever; — ngà
poùna, cesser de travailler, quitter
son travail.
Bitç, bitçoun, Tpl.e, cochon de lait.
Blyê, ao. blyéva, pa. blyèrœ,
acheter; pass. blyihem; à Zag.
blyéy, pass. blyénem.
Bhjegœron, blyegœràs, bêler; si
tœ blycyœrôn manàri, ch., car ton
agneau apprivoisé bêle ; blyegœrit
délya, la brebis bêle. — Cf.
B
Blycm, pi. e, H., achat, trafic.
Uhjcrœ, pa. de blyc, acheté, qui
est à vendre.
Blyétœ, abeille, mouche à miel.
— Cf. [aÂitto.
Blyihem, pass. de blyê.
Blyith. Y. mblyéth.
Blyoùan, ao. blyâva, moudre;
pass. bl)ji>i''hcui .
Boganik, naissance d'un en-
fant et dcns faits aux parents à
cette occasion. — Cf. sb. bog, Dieu;
bogat. riche.
BÔyœ (tk.), couleur. t
Bàrœ, neige; an <■ bârcesœ, Kr.,
côté de la neige, le nord ; i krhà-
itrœ posibôra, lépreux (blanc)
comme la neige. — Cf. %si;. Y.
tcebôrœ.
Bostân (tk.), jardin, lieu planté
de melons.
1. Bàtœ, le monde, les gens:
thànœ bâta, les gens disent, kour
vâite ndœ bàtœ, te oumblyôth
gyithœ bâta, eh., quand tu sortis
en public, tout le monde se ras-
sembla (pour te voir).
2. Bàtœ, H., espèce d'argile qui
sert au nettoyage.
Brâvoni (l'ital. bravo, avec la
désinence de la 2" p. pi. de
l'imper.); bravo à vous, je vous
félicite, conte.
Brèk-gou, colline. — Sb. breg.
liri'h, dans la locution : Wûê —
diàthœ, un fromage.
Brékœ, pi., culottes, caleçon,
braies, dzbâth brékœtœ, ôter ses
culottes , son caleçon. — Cf.
lat. braccse, braies; breton, bra-
gou.
Brés-zî, pi. a. ceinture; géné-
ration, d'hommes; brêz* i Perœn-
dùœ, la ceinture de Dieu, l'arc-
en-ciel.
Brésœ, H., chicorée.
Bréçœ, brétçkœ, tortue ; — e
oûyœsœ, H., t. aquatique; brétçka,
pi., goitre, écrouelles.
B èçœrœ-i, grêle; bie brêçœr, il
grêle. — Cf. gr. yi/y-, y/y/;'it pluie.
B
11
Bretœkôsœ, grenouille. — Cf.
[3aTpay6«, V. kakœrzôzœ.
Bréth, ao. bràdha, imp. brith,
sauter, galopper; fig. brith tard
kyœ s cèçtœ babài, fais le diable,
donne-t-en, à présent que ton père
n'est pas là; bràdhe bràdhe, sa
ouhjàdhe, tu t'en es tant donné,
que tu n'en peux plus; pœr tœ
brédhourit to tœ dàly oùthoulhœ,
à force de me remuer, je tournerai
en vinaigre.
Bréth-dhi, sapin.
Brœnda, 1° adv. dedans, y; ti
kè neri, tu as, caches, quelqu'un
là-dedans, céans; 2° prép. avec
gen. — çtœpisœ, dans la maison;
plus souvent avec nœ et l'accus. :
— nœ çtœpî, — nœ oùyœ, dans la
maison, dans l'eau, (par, et gr.
IvBov, dans?)
Brœndazi, de dehors.
Brœndesm, fem. e, et brdendœs,
intérieur. — Cf. le nom de la ville
messapique de Brindusium, Brin-
disi, qui a un port intérieur, très-
enfoncé dans les terres. (Les an-
ciens cependant interprétaient ce
nom par « cornes de cerf, » bri,
drèth?)
Brd'n, ronger.
Bri-ou, br/'-ri, pi. brirœ, corne
bois du cerf; drédhi e ngarkài nœ
brirœ, le cerf la chargea sur ses
cornes.
Brimâth-dhi, H., cornard,
xspaïaç.
Brimœ, pi. a, trou : brima r
çpélhœsœ, l'ouverture, l'entrée de
ia caverne; brimai e hoùndœsœ,
les trous du nez, narines. V.
vrimœ.
/Jr/'ùœ, 1° pi. œ, côte, du corps;
2° pi. a, précipice, pente très-es-
carpée.
Brisk-ou, rasoir.
Brun, britourœ, ao. et pa., de
bœrtâs.
Brahorày, brahorit, Kr. , pousser
des acclamations, des clameurs,
àXaXiÇca.
12
B
Broùly, H. V. broûs.
Broàmœ-i, pâte, le vain ; gyùhœ-
se-tsilyi mori broùmri e boùkœsœ,
Kr.; chacun prit le levain du pain.
Broûs, broûts, le coude.
Broàlsœ, espace de manteau
sans manches, fait d'une épaisse
étoffe de laine noire, et dont le
côté extérieur est tout garni de
longues mèches.
Brumœ, Fy., givre, gelée
blanche, — lat. pruina. — Cf. tçàf,
et le fr. brume.
Boùalh, pi. boùaij, buffles. —
Cf. (3o'j6aXoç.
Boùbœ, H., croquemitaine.
Bouboulhimœ-œ, pi. a, ton-
nerre.
Boitmboulhù, il tonne. V. gyœ-
môn.
Boudalhâ-i (tk.), bête, stupide,
idiot.
Boùf(gc. (Souçoç), hibou, grand-
duc.
Bouhàr (tk . ?) cheminée .
Boûyk-ou, Kr., boàlyk, cultiva-
teur, paysan, colon ou fermier.
Boùkœ, pain, repas, le manger;
hà — , manger, prendre un repas;
kolï e boùkœsœ, l'heure du repas;
fonction ou dignité lucrative (gr.
v. |to[i.î) : i voùri nœ boùk' , il leur
conféra des emplois. — Cf. allem.
backen, sb. pekti, alb. pyék, cuire
du pain.
Boukœ-pyékœs,' Kr., celui qui
cuit le pain, boulanger.
Béukourœ, beau, belle; e boit
koura e d/iêout, la salamandre ter-
restre; la Belle de la terre, ^
wpata T7]ç y»]?, sorte d'être merveil-
leux dans les contes.
Boukourî, beauté.
Boukourôn, embellir.
Bourboulhctem, rompre le jeûne.
B
Bourgi-ou (tk.), vrille, tarière.
Bourim, source vive; pôçtœ ngà
bourimi, ch., en bas de la source.
Bôurk-ou, pi. boûrgye, Kr., pri-
son. — Cf. allem. Burg.
Bourbn, sourdre, jaillir; bourôn
oûyœtœ, lyoùmi, l'eau sourd, le
fleuve prend sa source. — Cf. gr.
Êpu'w, 6pu'atç, sb. vir, vrelo.
Boùrhœ-i, pi. a, homme, mâle
(vir), mari : au bowrhi, si psài,
cet homme, quand il apprit ; boùrh'
i asây, son mari.
Bourhœrîçt, adj. et adverbe,
d'homme, viril, virilement, bra-
vement.
Bourhœri, âge ou qualité vi-
rile; coll., les hommes d'un même
lieu.
Boùçlrœ, chienne. V. kyœnœzœ.
Boute (it. botte), tonneau.
Boùtœ, mou, tendre, facile,
doux de caractère ; apprivoisé,
des animaux ; cultivé, des fruits,
par opposition à sauvage, égrœ ;
i boùtœ si délya, doux comme un
agneau ; ci i boùtœ, pluie fine ;
çélhkou i boùtœ, saule pleureur.
Boùzœ, lèvre, rive, i lyoùaninœ
boiïzœtœ, ses lèvres remuaient;
ndœ boùzœt tœ pœrhôit , Kr. au bord
du torrent; prànœ boùzœsœ délit,
Kr. le long du rivage de la mer.
Bulyàr (tk. biliour), cristal.
Bàk-'ou, menue paille, qui reste
après le battage des grains.
Bulhdr, H., sodomite. V. bùthœ.
Bûthœ,t 1° tronc; nœ — lyizi, un
tronc d'arbre; 2° le derrière, fesse
(•/.oAov ) .
Butsêlyœ, vase à eau en bois,
en forme de section de cylindre,
l'orifice est surmonté d'un goulot ;
en voyage, on le suspend au bât.
— Cf. Botliglia?
Dàly, ao. dolha, v. irr., sortir, i aller à la rencontre, au-devant de;
réussir, bien ou mal; suffire : — \défy dielhi, le soleil se lève, paraît;
yàçtœ, sortir; — pœrpàra, dat., \dolhi i lyik, il devint un mauvais
D
sujet, tourna mal; Uœctoù dôlhi
fyàlya, ainsi se vérifia la prédic-
tion ; fyâlyœt' e atùre doùalhœ tœ
vcertéla, leurs paroles se véri-
fièrent, furent accom plies: dàly
pœr fâlujc, Kr. , devenir public, se
produire; ngâ yàlya, manquer
à sa parole; noùkœ tœ dély oyô
kyœ ha, ce que tu manges ne te
suffit il pas? dàlyinœ a poyô pœr
tœ bderœ, sut'iiseiit-ils,ounon, pour
faire? me tœ dâlyœ oùykou, — • kiça,
quand le loup sortit, quand on
sortit de l'église ; pa dàlyourœ
kàrta, — àrmœl' c zyârhit, Kr.,
avant l'invention du papier, des
armes à feu.
1. Dâlye (da? lyc, V. ce mot),
propr. laisse, permets : dàly' t'i
cô, laisse que je les voie; dâlye
tœ tœ poûth, — tœ zœ prêy gyiçti,
en., permets que je te baise, que
je te prenne la main.
2. Dâlye, ngâ — ngâ — , et ka-
iln /y kadâly, tout doucement, à pe-
tits pas; ti tœ véç prâpa kadâly
kadâly l'a zéç, avance-toi avec
précaution par derrière, pour le
surprendre ; dâlyœ ngâ dâlyœ, Kr.
peu à peu, successivement.
Dâlyœ, dàlyourœ, p. de dàly;
tœ dàlyœtœ. Kr., l'exode, la sor-
tie; tœ dâlyouritœ, la diarrhée.
Dâm, Kr., debrn, H., dommage,
lat. damnum.
Dârdhœ, poirier (cultivé), poire;
dârdha mœ dârdhœ do tœ véyœ,
prov., la poire ira vers la poire,
qui se ressemble s'assemble ; bon
chien chasse de race.
Dàrkœ, soir, souper, repas du
soir; o ùlh kyœ dély pas dârke,
ch. étoile qui parais au soir! mœ
dàrk, au soir, le soir. — Cf. angl.
dark, sombre?
Darkôn, donner à souper à quel
qu'un; pass. darkônem, souper.
Dàrœ, II., pinces, tenailles.
Dàsmœ, et au pi. dâsmœtœ, noce,
les noces, fêtes du mariage;
e mari pa bœrœ dàsmœ, il la prit
D
13
sans faire de noce, l'épousa secrè-
tement.
Dâç, pi. déç. bélier, tout grand
mouton; — i bârgœrœ, entier,
bélier; — i râhourœ, i drèdhourœ,
châtre, mouton.
Dâçtœ, zôti kyœ, Dieu veuille,
plaise à Dieu, opt. de dp.
Dâçourœ, pa. de doua, aimé,
cher ; o môtra ime e dâçourœ, o
ma sœur bien aimée ; pa — , sans
le vouloir, sans préméditation ;
touke — , à dessein, avec prémé-
ditation, exprès.
Daçourî, amour, affection, amitié.
Daçourim, Kr., volonté; H.,
goût, penchant : kâ coùmœ — pœr
gyâ, il est chasseur passionné.
Dàlœ (tk.?), effroi subit, épou-
vante, mœ klhini dâtœnœ, ch., vous
me causez de l'épouvante.
Dàts, Kr. matou. V. matçàk.
Dchcm, dœhrm, pass. de dén,
s'enivrer.
Degdùem (tk. alb.\ arriver par
hasard, survenir.
Déitourœ, p. dedèn, enivré, ivre.
Dêy, H., après-demain, un de
ces jours.
Delhi pl- déy, veine, artère,
nerf; zœ délhin' c dàrœsœ, tâter le
pouls.
Delhendrûçe, hirondelle. — La
prononciation de ce mot varie
beaucoup ; Kr. écrit delhendûçe et
kyelhœndruçe.
Délyr, pi. irr. dhœn, brebis.
Délymœr et delymoûar, N. T.,
berger.
Dem, pi. a, bouvillon, jeune
taureau. — Cf. gr. 8aftaX(ç.
Demirtçily, (tk. demir, for); nom
d'un cheval fabuleux.
Dm, ao. déita, enivrer; pass.
déhem et dénem : oudéit, il s'eni-
vra; déitourœ, ivre.
Derdnnèn (tk.), infortuné.
Dèrdhem, pass. de dèrth, s'é-
lancer, courir sus à, dat., se dé-
verser; dérdhctœ lyoùml ndœ dét,
le fleuve se jette dans la mer.
14
D
1. Dé.rœ, pi. irr. dùer, porte ;
maison, famille, race : atyê yànœ
dû dàer, là sont deux portes; dé-
rœnœ lime e çôfça, ch., je vou-
drais plutôt anéantir ma race. —
Cf. 9'ipa, si. dvor, angl. door, etc.
2. Dérœ, adj., H., amer, diffi-
cile à faire.
1. Dérgyem, s'élancer en cou-
rant
2. Dêrgyem, N. T., être ma-
lade, alité.
Dermàn (tk.), crédit, considé-
ration.
Dermôn, Kr., écraser.
Deritçkœ, dim. petite porte :
ngà deritçka e priçourœ, ch. par la
petite porte en ruine.
Dèrs (H. dersiy), suer, trans-
pirer; commencer à pousser, de la
barbe et des moustaches; mous-
tâkya yole posa tœ kâ dèrsourœ,
depuis que ta moustache a com-
mencé à pousser, ch.
Dersùourœ, qui est en sueur ;
yàm i — , je suis tout en nage.
Dèrth , verser, répandre : —
lyôtœ, des larmes ; — vétœ, jeter
les œufs, pondre, des insectes ;
pass. dèrdhem.
Dcrviç (tk.), derviche.
Dèrhf porc mâle, verrat; pi.
dèrhatœ, les porcs, les cochons ;
dèrh i ëgrœ, cochon sauvage, san-
glier; comme adj., derhô : kœsây
— mahâlhe. ch., de ce sale, misé-
rable quartier.
Deçmî-a, Kr., témoignage, [xap-
tupfa.
Deçmim, témoignage, [j-aptùptov .
Deçmildr, témoin.
Deçmôn, témoigner.
Dét, pi. œra, la mer; an' e délit,
le rivage de la mer; do tœ piy'
dénœ (détinœ), il veut boire la
mer, prendre la lune avec les
dents ; me dét, interj . de désespoir :
ah me dét, o oùnœ myèri, ah!
malheur, infortuné que je suis!
Detdr, Kr., marin, matelot.
Detùrœ, devoir, dette.
D
Detoûnr-ôri, Kr., débiteur.
Dœbàh, v. tœbôîï; i dœboùarœ-i,
banni, exilé.
Dœftèn, dœftôn, montrer; pass.
dœflôncm, dœflàhem, être montré,
prouvé.
Dœftim, indice, preuve.
Dœgydn, digyôn, entendre, en-
tendre dire, apprendre, écouter,
obéir; pass. Mgyonem, être exaucé,
d'une prière; oudigyoûa ridjâya
te Perœndia, la prière fut exaucée
près de Dieu. V. ngyôn.
Dœyin (défi), H., ivre, ivrogne.
Dœlyîr, Kr., délivrer, purifier;
pass. dœlyirem.
Dœlyîrœs, Kr. libérateur.
Dœmœtôre, Kr.: çtœzœ — } ani-
mal nuisible, malfaisant.
Dœm, H., V. dam.; dœmo?târ,
dissipateur, prodigue; dœmœlon,
dœmon, dissiper, nuire.
Dœndourœ, pa. de dœnd, fré-
quent, épais; ré tœdœndoura, Kr.
nuages épais.
Dœnd, H., rendre épais; bourrer.
Dœnésœ, H., sanglot; dœnesôn,
sangloter, gémir sur un mort.
Dœnœsôn, H., condenser, épais-
sir.
Dœnzm, Kr. condamnation.
Dœnon, Kr. dompter, condam-
ner.— Cf. lat. damno.
Dœrœmôfi, dœrmàn, descendre,
précipitamment, sauter à bas ; —
ngà màlyi, dévaler de la mon-
tagne. — Kr. écraser.
Dœrgàn, envoyer; dœrgoi, tœ
bininœ, il envoya, là pour qu'ils
apportassent, se fit amener.
DœrstUyœ, H. , moulin à fouler.
Dœçœrim, Kr. désir; dœçœrôn,
désirer, convoiter. — Lat desidero.
Di, diy, ao. dila, savoir; s diy
(= dinte) koû l'a viy, il ne savait,
1. où le mettre, que faire pour lui;
noùk' e dilœkam, je ne l'ai pas su;
pass. dihem.
Dî, V. dû.
Diâlh, pi. diéy, le diable. — Gr.
5ia6oXo; .
D
15
Dialhœzî, diablerie, scélératesse.
Diâly, diàlyœ-i, pi. â/yèm (dyè-
/////(), enfant îuàle, jeune garçon,
jeune homme, fils; diâly1 ï tour i
, notre fila unique; diâly i
màth, i uàgœly, fils aîné, fils cadet;
kiç trè dyèm, il avait trois fils;
gyuhœ dyèm delhi kalhi, ch., tous
jeunes gens florissants comme des
épis.
dyalycerî, jeunesse; coll. la
jeunesse d'un pays, les jeunes
gens. Y. dyelymœri.
Dyalyœrtçt, adj. et adv., de
garçon, à la mode des garçons; tœ
mœ bcbntç nde pàlyœ roba dyalyœ-
fais-moi faire un costume
complet de garçon, d'homme.
Diâlyœth, dim. de diâlyœ. —
dialyàç, augm., jeune homme.
1. Diâthœtœ, droit, e : dàrae, —
la main droite.
2. Diâthœtœ et diâthœ-i, fro-
mage.
D><\ dié H., diéthinœ, hier; —
mbrckmœ, hier soir; ngyèr </>V, jus-
qu'à hier, hier encore.
Dielh, le soleil; ngâ perœndôn
dielhi, ngâ dély — , où le soleil se
couche, se lève, au couchant, au
levant.
Diécm, diétçœm, adj., d'hier.
Digyem, pass. de dyék, être
brûlé, se consumer : oudôky, il fut
consumé; digyetœ zyârhi, le feu
brûle.
Digyàn, V. dœgyôn; tœ digyoita-
ritœ, l'ouïe.
Dihem, pass. de dî, être su, cé-
lébré : dîhetœ kyœ, il est connu,
on sait que.
Di-koû, quelque part; to tœ
vête — , j'irai quelque part.
Di-kour, H., quelquefois.
Di-koùç, quelqu'un : — érdhi,
quelqu'un est venu.
Dilhœ, dùlhœ et dàlhœtœ, neut.,
résine; H. cire.
Dilhtœ, adj. : kyerî —, chan-
delle de cire.
DimaskyUa , petit couteau, canif.
Dimœr, l'hiver : nœ — , en hiver.
— Cf. sb. zima, etc.
Dimœràn, hiverner.
Uinâk, rusé. — Cf. ôsiv6ç.
Dinakœri, Kr., ruse, four-
berie.
DÙœ, jour : ndb — , un jour;
ditœ nga (ou pœr) dû', jour par
jour, chaque jour; ditœnœ, de
jour, pendant le jour ; tœ td'rœ di-
tœnœ, toute la journée; kœtô dit'
(Kr. ditt), ces jours-ci, pas tsâ dit,
quelques jours après; dit tœ bùr-
dha, — tœ zéza, Kr., jours blancs,
jours noirs, c'est-à-dire de pros-
périté et de revers.
ditourœ, pa. de dî, qui sait,
instruit; tœ ditouritœ, les savants,
les sages; pa ditourœ, sans le sa-
voir, sans intention; mr lœ di-
tourœ, sciemment, avec intention.
Ditourî, savoir, science, sa-
gesse, ao-f(x.
Dite (di, te), quelque chose ; —
trœgôn, cela annonce quelque
chose, un événement ; kûy mârh —
to tœ yétœ, ce pou doit être quel-
que chose d'extraordinaire.
Ditçim, savant. V. ditourœ.
Dyégœtœ, consumé.
Dyégourœ, pa. de dyék, brûlé.
Dyék , ao. dôgya, brûler, tr. :
foùrhœnœ, chauffer le four; pass.
digyem.
Dyelymourî. V. dyalyœrî.
Dyèmth, pi. det., -i-tœ, dim. de
dyalyœ, jeune garçon, enfant. ■
Dyép, pi. e, et dgépeya, ber-
ceau d'enfant.
Dyèrsœ, dièrsœ, sueur. V. dèrs.
Djais (tk.), g yen me — , trouver
à propos, convenable.
Djamadân (tk.), espèce de veste.
Djami-a (tk.), mosquée.
Djép, pi. e (tk.), poche.
Djerâh (tk.), chirurgien.
Djewtir\ik.)J joyaux, bijoux.
Djinde (ar. djinn), génie, es-
pèce de démon.
Djôkœ, vêtement aussi appelé
jlyôkœ. V. ce mot.
16
D
Djoumd-ya (tk.), vendredi. V.
prdbmte.
Vjubé-ya (tk.), pelisse, long vê-
tement de drap.
1. Dô, 3 p. sg. de doua, il veut:
1° dans quelques contrées, auxi-
liaire du futur, sans la part, tœ :
dô vin, je viendrai; dô me thœnœ
(gù.), Kr. cela veut dire, c'est-à-
dire ; 2° sert à former des pro-
noms et adv. indéfinis (lat. cum-
que); kouçdô, quiconque; ngadô,
partout où; sadô, autant que, etc.
— dô mos dô, 1. tu veux, tu ne
veux pas, bon gré mal gré, de gré
ou de force.
2. Dô, pour dot ; s e c ô dô, ch.,
je ne puis le voir.
Dobi-a, Kr. utilité, profit. — sb.
dobili, obtenir, gagner.
Doyya, ao. de dyêk.
Doky, pi. œ, bâtard, fils illégi-
time.
Dôlha, ao. de dâly.
Dolhàp, pi. e (tk.), armoire.
Dolhî-a, toast, santé portée le
verre à la main dans les noces; héth
dolhi, porter une santé; ngré — ,
la porter le premier. — Dothibaçi
(tk. bach, tête), celui qui préside
aux toasts, — gr. IvioX/j, comman-
dement.
Donœmà(ik.), réjouissances pu-
bliques.
Dorœ, dôrhœ, pi. irr. doùar,
main : dorœ e diàthtœ, main
droite — e mœngyœrtœ, main
gauche,- — nœ — , de main en
main; espèce, classe sociale, con-
dition : kœtâ nérœs préy kàkyœ
doûarç, ces gens de toutes con-
ditions.
Dorœ-zœnœs, Kr., celui qui se
porte caution, garant : oùbœçœ —
pœr,]e me suis porté caution pour.
Dôrhœzœ, dim. poignée ; anse
d'un vase : née — mielh, — /lyo-
r?Tt, une poignée de farine, de
pièces d'or; tout ce qu'on peut
tenir à la fois dans la main ou
sous Faisselle.
D
Dôsœ, truie, laie.
Dbt, particule, dans la locution
s dàl, pas du tout, marque l'im-
possibilité : s gyéti dàt, il ne put
trouver ; 5 e siclh dàl mirœ, je ne
puis venir à bout de le porter.
Dâtç, H., bâtard.
Drâpœr, faucille, serpe. — Cf.
gr. opï;:avov.
Drap, H., perche, bâton long.
Drâsœ, pi. a, dalle, pierre
plate, p. e, celles qui recouvrent
le toit en guise de tuiles.
Dré-ri (drœ-ri, H.), cerf.
Drcdhiye, H., loquet, verrou.
Drédhourœ, pa. de drêth, tordu ;
châtré, par torsion.
Drégœzœ, pi. a, Kr., croûte des
plaies.
Dréytœ, ndrêytœ, droit; juste,
vrai; e drêyta, justice, droit, la
vérité : dœftôi mbrétit tœ drey-
tvsnœ, il lit connaître au roi la
vérité; — nœ i dréytœ, un (homme)
juste ; kyofçinœ dhiétœ tœ dréytœ,
s'il y avait dix justes. Cf. lat.
directus, it. dritto.
Dreytœrî, droiture, justice:
gyukbn me — , juger justement.
Drékem, faire le repas de midi,
dîner.
Drékœ, midi ; le repas de midi :
pas drékœsœ , dans l'après-midi.
Drékytœ, droit, honnête, probe.
V. dréytœ.
Dremih, avoir envie de dormir,
sommeiller. — Sb. dremati.
1. Drêth, ao. drbdha, tordre,
faire tourner, p. e, la broche :
drith miçtœ, tourne la viande qui
est sur la broche; châtrer par
torsion ; pass. dridhem.
2. Dréth-dhi, dim. de dré-ri,
jeune cerf: e pùeti dlelhi drè-
dhinœ. Je soleil demanda au cerf.
Drœnœ, H., la caille. V.
çkoûrt œ.
Dritdr, Kr., luminaire (astre).
Drilœ, lumière, clarté, chan-
delle : drila e hœnœzœsœ, la clarté
de la lune ; tœ môs tœ kétœ nerz
D
dritœ nàtœnŒ, que personne n'ait
de lumière pendant la nuit ; {çU — ,
il faisait jour.
Drithœ, blé, grains.
Drithtœràn, trembler d'effroi :
s drithtœrôi zœmœra, le cœur lui
trembla, il fut pris d'épouvante.
Drizœ, épine, chardon, buisson
épineux ; le paliure (-aXtoupo;).
Droù-ri, pi. droûrœ-tœ et
droûn-tœ, arbre : gyêthet' e droûn-
œvet, les feuilles des arbres.
Droû-ya, pi. droû-tœ, bois, sur-
tout à brûler: to tœ uêmi pœr
droû, nous irons chercher du bois.
— Cf. gr. ovJç, arbre, chêne.
I)oi'ti,a.o. deçà, pa. dàçourœ, v.
irr. , aimer, vouloir; nœ mœ dô
:, si tu m'aimes; vétœ mày e
déçe, est-ce toi-même qui Tas
voulu ? (hJ tœ kékyenœ tœnde, il te
veut du mal ; tç ké dâçourœ kœ-
/■"', que cherches-tu ici, qu'y es-tu
venu faire? douanes tœ thonœ^ on
prétend, on assure.
Doûay, det. dô-i, gerbe.
Doûhem, pass. de doua, être
aimé; s'entr'aimer : doûhemi,
nous nous aimons réciproque-
ment; tçoùpat' e uôgœlya doû-
henœ mœ çoùmœ, les filles ca-
dettes sont aimées davantage ; 2°
être nécessaire, on a besoin de
moi : kour doûhem, viy, quand on
aura besoin de moi, je viendrai;
doûhetœ dhé nœ kàlyœ akôma^ il
faut encore un cheval.
Doùk, H., air, mine : ka — , il
a (bonne) mine. A", doùkem.
Doukc, à Bèr. touke, particule
qui, avec le participe, forme un
gérondif, exprimant la simulta-
néité : doùke çkoïcarœ nà gyéti,
en passant voici qu'il trouva ;
touke /.•:'/'''/•",, en pleurant. V. tuk}
tek, et la gram.
Doùkem, paraître, apparaître,
être vu : doùkelœ, il paraît; si
tœ doùketœ mirœ, comme il te
paraîtra à propos : nGÎ'k' uudoùk
mœ, il ne parut plus, on ne le vit
I)
17
plus; mœ doùketœ, il me semble;
tœ doùkourœtœ, air, apparence,
mine. — Cf. gr. Boxjo(uk.
Doùlciye, présence : doùkiya e
tiy, sa présence.
Dourlm, patience.
1. Douron, supporter, endurer :
mœ s dourài, il n'y tint plus. —
itl. duro.
2. Douràn, dhouràn, faire un
don, faire cadeau de : tœ — ùmœ-
riri t'i'nt, je te fais grâce de la
vie — gr. ôôipov.
1. Douroûarçim, Kr. , durable,
qui dure longtemps.
2. Douroùartçœm (-tçim), Fy. ,
patient.
Doàçkœ, espèce de chêne, ap-
pelée en serbe granitza ; au pi.
doùçka-tœ, branches coupées pour
servir de fourrage.
Dû, di, deux; kyœ tœ dû, tous
deux, tous les deux; fem. tœ dàa,
toutes deux; mœ dû, en deux
parties.
Dufék(ik.), fusil.
Dukyân (tk.), boutique.
Diikmc(tli.), pièce d'oremployée
dans la parure des femmes ; talari.
Dulbèr (tk.), garçon aimé : v.
poûçt.
uumbœdhyètœ, douze; i dum-
bœdhyét fœ, ti, le douzième.
Dunia-ya (tk.), le monde, les
gens, le public.
Dàç, double : kœyô fyâlyœ vête
mœ — , ce mot a deux sens.
Duçék (tk.), matelas.
Duçemè (tk.), plancher, par-
quet.
Dâtœ, àFy. dàitœ, deuxième,
/ dûti thàtœ, le second dit ; sœ
dùti , secondement , en second
lieu; pœr sœ dûti, pour la seconde
fois; vétœ i dâtœ, 1. (moi-) même
second, c.-à.-d. qui est avec une
autre personne : vêtœmœ yé, a vétœ
e dùtœ ? rép. vétœ e dâtœ me...,
ch., es-tu seule, ou y a-t-il quel-
qu'un avec toi? — je suis avec...
Duzèt, quarante ; tœ duzétatœ,
2
18
J»
service funèbre qui a lieu 40 jours
après la mort.
Dùzct - kœmbœlyœ , le mille-
pattes, insecte.
Duzétm,fem. — e, quarantième.
Dz, préfixe, v. S.
Dzbàrth, blanchir, tr. : bayàme
ê dzbârdhourcé, amande blanchie,
écorcée. V. bàrdhœ.
JJzbàlh, ôterdes souliers: — kœ-
poùlsœtœ préy kœmbeç toùa, Kr.,
ôlc les souliers de tes pieds, dé-
chausse-toi; pass. dzbâlhem, se
déchausser, dzbàlhourœ, qui aies
pieds nus.
Dzbôn, v. tœbôn.
Dzbràs, virter, décharger, tirer
un fusil : dzbràsinœ tufékœ, ils
tirent des coups de fusil, v. zbrà-
sœtœ.
Dzbrés, zbrês, ao. dzbrita, des-
cendre, tr. et neut. : porosûi t'a
dzbrîtinœ, il commanda qu'on le
descendît; zbrit pœrpôç, des-
cends ! zbriti kàlyit mîrœ, il des-
cendit du bon cheval; — ngà
hesàpi, rabattre quelque chose
d'un compte.
Dzboulyôn, découvrir, révéler :
alœ miçtœ mboulyoûarœ me flyé-
tœra, e dzboulyoi, cette viande
recouverte de feuilles, il la dé-
couvrit, v. mboulyôîï.
Dzboûtem, s'amollir, s'atten-
drir, s'apprivoiser; tœ dzboùlou-
ritœ, la clémence. V. boutœ.
1)
/)zà', v. zœ, contenir.
Dzgyàtem, s'allonger, s'éten-
dre, p. e. en discours : kyœ tœ
mes tœ dzgyàtemi, pour ne pas
nous étendre, pour le dire briè-
vement, v. gyàtœ.
Dzgyédhourœ, pa. de dzgyêth,
choisi, d'élite.
DzgyHh, ao. dzgyodha, choisir,
élire, préférer : tœ dzgyéthtç tri
mœ tœ mbœdhàtœ, choisis en
trois, les plus grands; dzgyôdhi
nui' trpœrœ tœ hékyœ kéky..., se
tœ k'elœ fitim, Kr. , il aima mieux
souffrir que de gagner.
Dzgyith, ztiyûh, délier, déta-
cher : dzgyàli- na, délie-nous;
zgylth œndœrhatœ, Kr., interpré-
ter les songes, tœ zgyulhouritœ,
l'interprétation; e zgyîdhouvœ-a,
explication. V. lyilh.
Dzgyôn, ao. dzgyàva et dzgy-
oùaita, éveiller, réveiller: pass.
dzgyônem, se réveiller.
Dzgyoùarœ, pa., éveillé.
Dzvèrk, la nuque.
Dzvéc, déshabiller. V. vêç.
Dzvéçourœ, pa. déshabillé, nu.
Dzv/çcm, pass. de dzVéç , se
déshabiller.
Dzvlyôn, 1. dé-fiancer, rompre
l'engagement contracté dans les
fiançailles : tçoùpœn yote e dzv-
lyôti, ta fille, je ne veux plus
l'épouser.
DH
Dhâlhœ, lait aigre, gr. vg.
?uv6yaXaf.
Dhàrt, H., fléau à battre.
Dhaskâlhœ, maîtresse d'école,
du jCr. oiôdtT/.aXoç.
Dhâçœ, ao. de dp. — Lat. da-
rc. etc.
Dhê, aussi, même ; vâtedhé au
atyé, il y alla, lui aussi. V. e2,edhé.
Dhê-ou, la terre; e boùkoura e
dhêout, la Belle de la terre ; aie
kyœ hàpte dhênœ, celui qui ou-
vrait la terre: pi. dhétœra, Kr.,
terrains ; contrées. — Cf. le
dorien ôa=Yrj.
Dhë-ya, H., sol cultivable.
Dhèks, recevoir, accepter : !œ
môs tœ dhêksinœ gyœ, qu'elle
n'accepte rien. — Gr. Myjy^xt.
Dhélypœrœ, renard. Cf. vulpes.
Dhclypœri, fourberie, astuce.
Dhespàt, évêque, ace. dhcsponœ.
— Gr. oivrJjsrfi.
Dhéz, H., v. ndés.
I)]l
bu
i-.i
Dhœlhœûoe, genévrier, génie- l
vre.
Dhœmb, faire mal, causer il i
la douleur: ma — krûetœ, dhœm-
bàlhœ, j'ai mal à la tète, aux
dents; pass. dhœmbem, Kr. : ou
dhœnbenœ atùreve, ils excitent,
leur pitié: noûk i oudhœmp, il
fut sans pitié : tœ dhœmboura .
pitié : s kiçiri — pœr atœ, Kr.
ils n'avaient pas pitié de lui; ter
dhcèmbourit. e atiy içîe fbrl i
màth, Kr., sa souffrance était
très-grande ; tœ dhœmbourat <•
plyàgœvet, — tœ piélhourit, les
douleurs des plaies, de l'enfante-
ment; kâdhœmboura nœ bârk, il
a la colique.
Dhœmbâlhœ (dhœmp, bàlhœ),
grosse dent, dent molaire.
Dhœmbe-ya, souffrance, v.
dhœmb.
Dhœmp-bi, pi. œ, dent : ndzirte
dhœmbœtœ yàçtœ, il tirait les
dents dehors, comme grimace.
Tœ dhœmpçouratœ, pi. f..
Kr., compassion, miséricorde, v.
dhœmb.
Dhœn, pi. irr. de délye, brebis :
moutons, en général : kopé m<
dhœn, troupeau de moutons:
noùkœ çè as nœ dhœn, il ne voir,
pas un seul mouton, (3e conte),
expression probablement fautive.
Dhœndœr, 1° fiancé, nouveau
marié; ft&n noûsiya dhœndœrinœ,
la fiancée invite le fiancé : 2° gen-
dre, vyèrha vâte tœ çâhœ ôdœnœ
o dhœndœr it, la belle-mère alla
voir la chambre de son gendre :
im-dhœndœr, mon gendre. — Cf.
gêner, gendre.
Dhœndœri, H., noce.
Dhœnœ, pa de àp\ tœ dhœnœtœ
r lyigesœ, Kr., l'action de donner
la loi; e dhœnœ-a, impôt, taxe;
oœ tœ dhœna dhêout Kr., frapper
le pays d'impôts : pagoûan tœ
dhœnœtœ, payer le tribut.
Dhœnœs,dhànœs, Kr., celui qui
donne, donneur, donateur, libéral.
Dhi -a, chèvre (change de
nom aux différents âges); dhi e
égrœ, chèvre sauvage, chamois.
Dhiàtœ, testament, traite, con-
vention : dhi ni a e vyétœrœ, r ri-,
l'Ancien, le Nouveau Testament ;
— bœri dhiàtœ me Jakônœ, Kr. .
il fit un pacte avec Jacob.
Dhiâr, chevrier.
Dhiavàs, lire, v. kœndon. —
Gr. §iet64Çb>.
Dhimizœ (dhyès, mizœ), IL,
mouche à viande.
Dhimpourœ, miséricordieux :
zàti œctœ i — , Dieu est clément.
V. dhœmb.
Dhimpsouri-a, Fy., pitié, mi-
séricorde.
Dhiolyitœ, pi., violon : psài
mirœ — , il apprit à bien jouer
du violon.
Dhyàmœtœ, et dhyàmœ-i,
graisse, le gras, saindoux, suif. —
Gr. 8r)|i.6ç .graisse.
Dhyàmtœ, de suif, etc.: kyêri
r — , chandelle de suif.
Dhyés, ao. dhyêva, v. irr, caco.
Cf. gr. -/sÇio.
Dhiêtœ, dhyétœ, dhzetœ, dix; i.
dhyéttœ-î, dixième, e dhyê
la 10e partie; la dimo des fruits
de la terre.
Dhyêtœç, décuple.
Dhôgœ, planche. — Cf. sb.
douga, douve de tonneau.
Dhrî, la vigne, cep de vigne,
v. hardhî.
bhôunœ, honte, opprobre;
scandale, tapage.
Dhounôn, couvrir d'ignominie.
Dhourâtœ, pi. a, Kr., offrande.
Dhourœtî, Kr., don, cadeau;
ad. gratuitement.
Dhouràn, v. douràii, 2.
20
F
F
Fây-i, pi., c, et fâyœ-a, péché,
faute, erreur : te, fày kàm oùnœ,
ch., quelle faute ai-je commise?
bœn fàyœ, commettre une faute,
se tromper; fôçne pa fày, des
enfants sans péché, innocents.
Fayœtoùar-ôri, Kr., pécheur.
Faykàre, faucon. — Lat. falco.
Fakir (tk.), pauvre, infortuné.
Fâkye, joue, face, visage ; fa-
çade; côté d'un triangle, etc.;
gyàkou i fàkyevet, le sang des
joues; noùsesœ i mârhinœ fà-
kyenœ, idiot., on farde la mariée ;
fâkyeya e oùyœravet, Kr., la face,
le niveau des eaux ; fâkye màlyi,
versant, pente de montagne ; e
ndzierh pœr fâkye, publier, ren-
dre public ; — vétœhenœ, se faire
connaître. — Lat. faciès.
Fakye-bârdhœ, qui a les joues
blanches, au teint blanc.
Fàly, gratifier, faire don de,
accorder ; tç mœ fàly kyœ tœ l'a
gyèn, que me donnes-tu, si je te
le trouve? i fàly yétœnœ, Kr.,
faire grâce de la vie ; zôli e fà-
ly tœ (dhouroftœ), Kr., Dieu le
veuille ; fàly fâyetœ, pardonner,
remettre les péchés.
Fàlyem, supplier, invoquer; se
soumettre : bœrl ridjà douke
fàlyour è lyoùtourœ, il fit une
prière à Dieu en l'invoquant et le
suppliant; fàlyemi ndèrsœ je
(vous) remercie.
Fâlyœ, salut, compliment : i
thotœ — me çœndét, 1. elle lui dit
salut avec santé, elle salua en
lui souhaitant (selon la formule
d'usage) bonne santé :
fâlya, même sens.
Fàmoulh, filleul, fém
Ihœ, filleule, lat. famulus.
Fàre, tout à fait, trop : œçtœ e
lyêtœ — , elle est tout àfaitlégère ;
.s' fàre, pas du tout ; as tœ vâgœlyrt
— , ni tout à fait petites.
tœ
Pi
fàmou-
Fàrœ, pi. a, graine, semence;
race, tribu, espèce, sorte : tç
fârœ yé? — Çkyipœtdr ngà fàra,
de quelle nation es-tu ? — Albanais
de race ; kr fàr è fis, Fy., as-tu
des parents? gyîthœ le fârœ zôkyç,
Kr., toutes sortes d'oiseaux ; ko-
kye fàraç, Kr., des graines; tç
fârœ ncriou iç au, quelle espèce
d'homme était-il?
Farmakôs, empoisonner; far-
makôsourœ, empoisonné. — Gr.
m. Ç5-.p|i.ay.t6vw.
Fax, destin, sort. — Lat. fatum.
Fati-a, H., nom des trois fem-
mes ou fées qui, le troisième jour
après la naissance d'un enfant, le
visitent et déterminent sa des-
tinée. Au 21e conte, elles sont
appelées simplement grâ, femmes.
Fatimé-ya (tk.), n. pr. de
femme.
Fémœratoe, pi., Kr., les fem-
mes, le sexe féminin. V. fœmœra.
Fermàn (tk.), commandement,
ordre émanant d'une autorité.
Férhœ, pi. a, ronce, roncier,
buisson.
Fél, fœl, dans la locution : fél
pœr f et, aussitôt, sur-le-champ.
Félçkœ, groin du porc, muffle,
museau.
Fœyèn, fyèn, ao. fyéyla, pé-
cher, commettre une faute, v. fày.
— Dans le sens de pécher, plutôt
bœn gyunàh.
Fœkînœ, voisin. — Lat. vicinus.
Fœlhiky, souiller; pass. , se
souiller, se polluer volontaire-
ment-: diàlyi ou fœlhiky, ce gar-
çon a porté la main sur lui-même.
Fœlhikyœri, Kr., fornication.
Fdemœrœ, pi. a, femelle des
animaux : fœmœra e drédhit, la
femelle du cerf, biche. — Lat.
femina. .
Fœmiycr, famille, enfants, pos-
térité : fœmiyjoôtœ e fàrœsœ, Kr.,
21
les familles de la tribu ; noukœ
kiç foemiyœ, file n'avait pas d'en-
fants; s èœnœri — , ils ne fai-
saient pas d'enfants: .s- kàm boùkœ
(,' i çpie fœrniyœsœ, je n'ai pas de
pain à porter à ma famille ; i âti
fœmiyœt, Kr., le père de famille.
— Lat. familia.
Fœngilh, pi. (y (on dit aussi
thœngilh), charbon de bois (le
tk. kyumùr est plus en usage);
feu éteint, tison éteint.
Fœrgœlhôn, Kr., trembloter.
Fœrkàn, frotter. — Cf. lat.
frico.
Fœrtrrœ, H., poêle à frire.
Fœçlhèn, Fy., siffler : fœçlhèn
gyârpœri, le serpent siffle, v. vœr-
çœlhèn.
Fih-ou, pi. fïky, figuier, figue.
— Lat. ficus.
Fikyir (tk.), pensée, esprit.
Fildjân (tk.), petite tasse à
café.
/•V//;, pi. fiye, Kr., fil (non de
fer) : vâretœ préy fiyeç, elle est
suspendue à des fils. — Lat. filum.
Filhàn (tk.), un tel. V. àktç.
Filhâr, fil d'or, de soie.
FÛhoe, Kr. .commencement, zœ
— , tirer son origine.
Filhôn (gu.), commencer.
Fis-i, 1° Kr., nature : ndœfïst,
dans la nature : 2" parenté, race,
parent, au pi. fùœra : dily préy
f/sii tàbnt, sors (du pays) de ta
parenté : œçtœ fis ûnœ, ngâ nui'
Ub àfœrmit <■ jîsravet (' ôaœ, il
est notre parent d'entre les plus
proches ; voy. fàrœ. — Gr. ffaiç.
Fitim, gain.
Fitôn, gagner, acquérir.
Fyâlyœ, parole, mot : pas fyâ-
lyœsce kyœ i Lie thœnœ, selon la
parole qu'il lui avait dite : dœr-
gôn — , envoyer un avis, faire
savoir ; lyith me — ,Kr., faire une
convention, traiter avec : bàen —
pœr, s'entretenir de, délibérer.
V. flyàs.
Fyèrœ, dim. fyèrœzœ, lentille.
Fyàlhœ, fibre : — lytri, fibre
de lin.
Flhougônem , être enilammé.
dévoré par le feu. — Gr. v. çX6ya.
Flyâkœ, flamme. — Gr. ^'yw.
Flyâktœ, adj., enilammé, flam-
bant.
Flyàmœ, maladie du raisin.
Lat. flamma.
Flyàs, ao. fôlya, v. irr., parler:
— nœ gyôuhœ, une langue ; flyèt
me tœ drékytœ, il parle sincère-
ment ; flyàs kéky pœr, dire du
mal de; fô/yœ, o tçoàn, parle-
moi, enfant ! to tœ vête tœ flyàs,
ou vémimœ tœ fôlytourœ, j'irai,
nous allons à la consolation (gr.
r.txprflopix), quand, quelques jours
après le décès d'une personne, les
amis se rendent à la maison
mortuaire, ordinairement munis
d'eau-de-vie, pour parler avec les
parents du défunt et les consoler,
non sans boire largement, Zag.;
pass. flyitem.
Flyé, ao. flyéyta et fyêta, dor-
mir : edhé fjyownin kyœ flyé, ch.,
môme pendant le sommeil que je
dors; rànœ kyœ tœ die tœ flyinin'
ils se couchèrent tous les deux
pour dormir à part ; tœ flyétou-
ritœ, le dormir ; kàha e tœ flué-
ourit, l'heure de dormir, de se
coucher.
Flyétœ, pi. flyétœ et flyètœra,
feuille ; aile d'oiseau ; nageoire
des poissons : e mboulyôi me fié-
tœra, il la recouvrit de feuilles;
flyétœ e pendjèrit, volet de fe-
nêtre; flyétœï e ditervel, bat-
tants de portes.
Flyitem, pass. de flyàs, être
calomnié, l'objet de médisances.
Flyôkœ, ailleurs flyokâtœ,
espèce de pardessus d'homme en
laine blanche, qui marque la taille
et ne descend pas plus bas que la
fustanelle. — V. djôkœ.
Flyàk-gou, H., flocon.
Flyôkœlœ, pi. m., cheveux
longs et flottants, chevelure :
F
prè-m' — , coupe-moi les che-
veux ; mœ pœlykyèinœ flyàkœt' e
zés, j'aime les cheveux noirs,
cf. flyôk.
FlyoH^ou, pi. flyorin, or mon-
nayé, florin d'or, sequin, ducat,
pièce d'or : mari çoùmœ fîyori,
i! prit beaucoup d'or. — Gr. m.
tpXcopfov.
Flyorintœ, d'or : Icâpsa tœ fïyo-
rinta, des agrafes d'or.
Flyoutouràk-ou, H., volailles.
Flyoùtourœ, papillon.
Flyoutourôn, voler, des oiseaux.
Fôlya, ao. de flyàs.
Folyé-ya, nid d'oiseau, repaire.
— gr. cpwXéa.
Fôlyme, H., discours; pronon-
ciation, dialecte.
Fôlyourœ. pa. de flyàs; sub.,
H., prononciation, dialecte.
Fort, adv., fort, très : — mirœ,
très bien; sa mœ fort, à combien
plus forte raison, — lat. it. forte.
Fàrlœ, adj.,Kr., fort : oubœnœ
tœ fortœ, ils se fortifièrent, de-
vinrent puissants.
Fôrlsœ, force. — forlsônem,
se fortifier, devenir plus fort,
it. forza.
Fôçnœ, enfant, jusqu'à deux ou
trois ans.
Foçnœrî, temps de la première
enfance. .
Fràçœr, frêne ; Fràçœrï (le
frêne), nom de lieu et d'homme.
— lat. fraxinus.
Fré-ri, pi. fré-tœ, bride, mors,
frein : nœ dô kyœ tœ bœnœ fréri
tçdo kyœ tœ doiiatç, si tu veux que
la bride fasse tout ce que tu dé-
sires. — Lat. frenum.
Frikatsâr, poltron, lâche. V.
frikœ.
Frikœ, crainte, peur; kàm —
setço mœ flyét, ch., je crains qu'il
ne me parle pas; mes ki — , n'aie
pas peur; kàm — nœ rchntœ ci,
— nœ mes tœ rœntœ ci, je crains
qu'il ne pleuve, qu'il ne pleuve
pas ; nga frika se môs e hânte, de
crainte qu'il ne la dévorât. —
( \V. <pp(iC7).
Frikύim, Kr., effrayant, ter-
rible.
Frikœtçôhem, ao. oufriktçoùa-
>e, s'effrayer, avoir peur; oufrik-
oùa çoùmœ, il eut grand peur.
Frikoti. menacer, effrayer.
Frùn, siège, chaire; noùsenœ e
■■■œnœ nœ frôn, on place l'épousée
sur un siège. — gr. 8f,6voç.
Froùth-dhl, la rougeole.
Frùhem, pass. de frùn, se gon-
iler, s'enfler; oufrùitçœ sœ piri,
:e suis gonflé de boisson; m" ou-
,'rù fâkyiya, j'ai une fluxion.
Frùltourœ, pa. de frùn: tœ
fruitourilœ, l'enflure.
Frùmœ, respiration, haleine,
•oufle, esprit; màrh — , respirer;
nie nœ — . en un instant ; frùma
e çœntœroùarœ, Kr., le Saint-Es-
prit.
Frùn, ao.frùita, souffler; frùn
■:ra, le vent souffle ; frùn thôntœ,
souffler dans ses doigts; pass.
frùhem.
Frùrœ, pa. de frùn, enflé,
gonflé ; yyœndœrat' yânœ tœ f n'i-
ra, les glandes sont enflées.
Fçât, pi. œra, village; thœrhèt
fçàtit, il appelle les gens du vil-
lage.
Fçakir. pi. œ, villageois.
Fçéh, V. pçéh.
Fçchœràk, H., homme dissi-
mulé, sournois.
Fçéhoura, Zag. fçéhourazi, Kr.,
furtivement, secrètement. V. pçe-
hourthL
Fçésœ, balai, V. fçin.
Fçî, fçin, balayer, essuyer : si
fçiou çtœpinœ , quand elle eut
balayé la maison; fçi moùretœ, se
pa fçirœ gremisenœ, essuie les
murs, car si tu ne les essuies pas,
ils tomberont; pass. fçihem.
Fçirœ, pa. de fçin; tœ fçiratœ,
balayage, ordures.
Ftôh, ftô, refroidir, — zyàrh,
ôter le feu (et non l'éteindre avec
F
F
de l'eau); pas*, [tôlicrn, se re-
froidir.
Ftôhœ, contr. flâtœ, adj., froid ;
oùyœ tœ ftâtœ, de l'eau froide ; tœ
flôtœ, det. ta ftâtitœ, le froid;
kàut tœ flôtœ, j'ai froid ; roùhenœ
ngâ tœ ftàhœtitœ, ils se pré-
servent du froid.
Fton, inviter; ulù hyœ ouftoà-
unœ, ceux qui furent invités.
Ftowi-ùi, pi, ftott, coing, co-
gnassier.
Foûgœ, loriot. — sb. vouga.
Foukarà (tk). pauvre.
Ftwky't, force, énergie; eçtrœn-
gon me kâhyœ — . sa, il le serre
avec une telle force que.. ; Zôl'i
foukywet, Kr., le seigneur des
armées.
Foukyi-mâth : foukyimàdhi Pe-
rœndia, Kr., le Dieu tout-puis-
sant.
Foùndœ, dernier : i foùndi tho-
/'/■, le dernier dit; mœ sœ foùndi,
mœr sœ foùndmi, à la lin. A'.
fqùnt.
Foùndœsm, fem. e, dernier, qui
est à la fin ; tsilya œçiœ dit' e
foundœsme e yàvœsœ, quel est le
dernier jour de la semaine?
Foùnt-di, fond ; lin : foùnd'i
délit, i pou si t. le fond de la mer,
du puits; foùnd' i pràlhœsœ, la lin
du conte; — i lyinœsœ, bas de la
cbemise ; bord inférieur du vête-
ment qu'on baise en si^ne de res-
pect; au mbéti nœ foùnt, il resta
à la fin, le dernier; nœ fôunl, à
la lin, enfin, finalement. — lat.
fondus.
Foùrhœ-î, pi. g, four; boutique
de boulanger. — gr. m. ^ojpvoî
Foùrk-ou, H., pieu servant à
empaler.
Foùrkœ (lat. furca) fourche;
quenouille (elle est fourchue).
Foustanélhœ, la fustanelle, vê-
tement en forme de jupon (de ca-
licot) blanc, des Albanais et des
Grecs; nœ — pœrmbi gyoùnœ,
en., une fustanelle sur les ge-
noux.
Fouçfhœ, Kr. , multitude.
Foùçœ, pi. a, plaine, campagne;
thœlhœnza e foùçœsœ, la perdrix
grise.
Foîil, mettre, placer; brœnda
nœ lyàJcœrœ kiç joùlourœ ouiià-
zœnœ, dans les légumes elle avait
mis sa bague ; pass. foùtcm, se
mettre, se fourrer dans. — Cf.
le mot trivial français , qui a
même son et sens.
Foàlœ (tk.?), pièce de cotonnade
bleue rayée de jaune, dont les
femmes se servent comme de ta-
blier.
Foùtçkœ, vessie.
Fùelh, pi. fùey. flûte.
Fùer, fougère. V. thicr .
Fûlh, V. fûelh.
Futùrœ, Kr., forme; ndœrôrt
futûrœnœ, changer de forme;
oudœftùœ ndœ — tœ ùeriont, il se
montra sous la forme humaine;
H., traits du visage, teint.
Gâ, Y. ngà.
Gâ, imitation du cri d'un oiseau
de proie : çkàba thiri gd, l'aigle
cria i/ii.
Gathdtœ, oh., indienne, étoile.
(iiniiUlur, chameau. — Gr.
Gargt-a, lance, épieu.
Gàrth-dhi, haie sèche, clôture :
gàrdhi hà uéç,prov., les murs ont
des oreilles. — Plusieurs localités
en Epire ont le nom de Gardhiki.
— Cf. le sb. grad, cité, graditi,
enclore.
Gàs-zi, contentement, joie,
rire: kyé gyithœ <jôs, il était tout
joie, tout heureux; hd'a <jâs, se
divertir. V. gœzànem.
24
G
Gaçœrim, grand chagrin, afflic-
tion, regrets : tœ ndârœ me — ,
ch., la séparation (des amants) est
accompagnée d'une profonde af-
fliction.
Galî, Kr. : bd'n, — , apprêter,
bœnem =, se préparer.
Galœrî,Kr.} désordre; gatœrân,
embrouiller.
Gatoùaû, pétrir (autrement que
mbrùn); Kr., préparer un mets:
e gatoi délyenœ, il fit cuire la bre-
bis.
Gazép (tk.), colère : kyàn me,
pleurer à chaudes larmes.
Gdhœnt, tailler du bois; rabo-
ter; bâtonner; pa. gdhrïndourœ.
Gdhin ; tœ gdhivœ, — itœ, l'aube ,
aurore, point du jour. V. ngdhùï.
Gegén. N. T. et alb. it., écou-
ter, obéir. V. gyégyem.
Gégœ-a, masc, Guègue, nom
donné par les Albanais du Sud à
ceux du Nord, qui ne le reconnais-
sent pas et s'appellent eux-mêmes
Chkipetars.
Gegœri, gu. g egcenî, la Guégarie ;
coll., des Guègues: lœ çoûmœ Ge-
gœri, ch., Guègues pour la plu-
part.
Gegœriçt, adj. et adv., guègue:
lyibra çkyip ndœ gyoùhœ gegeniçte,
Kr., livres albanais en langue
guègue.
Gezdis (tk. alb.), se promener.
Gélybœrœ, vert.
Gœlhbàzœ, bave des animaux.
Gœlhthàs, v. irr., pousser des
cris aigus, vagir: gœlhthù fôçna,
l'enfant vagit.
Gœnén, tromper; pass. gœné-
nem, être trompé, se laisser abu-
ser ou séduire : pràpœ ougœnùe,
de nouveau elle se laissa abuser,
tœ gœnùerœtœ kyœ i bœri, Kr. la
tromperie qu'il lui avait faite. Cf.
it. in-gannare.
Gœneçtâr, menteur, imposteur.
Gœnéçtrœ, pi. a, mensonge.
Gœfiim, ruse, fourberie, trom-
perie.
G
Gœrits, H., gratter, griffer,
égratigner.
Gœryépœ, hameçon, crochet. —
Cf. gr. yptboç. V. grép.
Gœrkyîel, adj. et adv., grec :
nœ alfavitàr lœ gœrkyiçtevet, dans
l'alphabet des Grecs.
Gœrmàdlia-lœ. Kr., ruines. —
SI. gramada, monceau.
Gœnnân, Kr. fouiller : — kà-
dra, fouiller des tumulus.
Gœrçàs, ao. griça, inviter aux
noces: griç-na-nl se-pa griçourœ
noùkœ tœ vimœ, invitez-nous, car
sans être invités nous ne venons
pas; mœ griçi pœr dâsmœ, il m'a
invité à la noce; tœ grîçourilœ,
les invités.
Gœrçœrœ, ciseaux.
Gœrçét, H., tresse, natte; —
on, tresser.
Gœrthiye, écrevisse, homard.
Gœrthilhatœ, dans un conte les
animaux sauvages, corruption de
egœrsiratœ, Kr.
Gœrtç, H., pic, sommet, saillie
de montagne.
Gœrviçt, gratter, griffer, fouil-
ler: douke gœrviçtour me thon, en
grattant avec les ongles ; pass. lœ
gœrmçteçlnœ mbœ çkœmpt, Kr., si
(mes paroles) étaient gravées sur
la pierre.
Gœrhâs, ronfler; lœ gœrhà —
souritœ, le ronflement.
Gœçtérœ, adj., chrétien : yànœ
lœ —, ils sont chrétiens; tœ
gœçtérœl' mbesôinœ kyœ tœ vdé-
kourit' do tœngyâlhenœ, les chré-
tiens croient que les morts res-
susciteront. V. kaoùr.
Gœçtœnœ, châtaignier, châtai-
gne. — lat. castanea.
Gœtsim, Kr., tentation.
GœtsÙ, Kr., tenter.
Gœzim, réjouissance, divertis-
sement : plyôt me, — , Kr., plein
de joie; koûyt i ya (= î) bœn
kœtà gœzime. pour qui fais-tu ces
réjouissances?
Gœzôn, réjouir : lœ gœzànlç ba-
G
bànœ tœnt, puisses-tu faire le
bonheur de ton père ! pass. gœ-
zdnem, se réjouir, s'amuser : ou-
goBzô (= gœzôou), salut, ave,
■/x-.y. ! in gœzoùaritœ, joie, ré-
jouissance. V. gàs.
G àne, une voisine, gr. yJ.-.w.
Glhôfkœ, cavité, trou, creux.
Glyiké, les confitures et autres
douceurs qu'on sert dans les vi-
sites. — gr. m. m yXux6.
GodÙ (û.godUi): 1" atteindre,
frapper, surtout d'un coup de feu ;
2° impers, godai, il arriva que ; lœ
godùourœ, événement.
Gôdzgœ, os : hœngœrça gédz-
gœt' e nœnesœ, nœ nuls..., puissé-
je manger les ossements de ma
mère, si je ne. . . Zag. V. kôtskœ.
Gôf. pi. if, hanche.
Gogceçin, gogœçû, bâiller.
Gdyœ, la bouche; zà' ri — ,
faire mention de ; vœ ri =■ man-
ger ; çkôn ndœpœr — /</■ thikœsœ,
Kr., passer au fil de l'épée, mas-
sacrer.
Goyâç, qui a la bouche de tra-
vers.
Gdzdœ, pi. a, clou. — si. gvozd.
Golhogoùngœ, haie de gené-
vrier. — Cf. goùngœ, dur à bri-
ser. H.
Gomâr, pi. œ, àne, gomâre,
ànesse. Cf. gr. yô;j.o;, charge,
•'ouôio ; gr. Vg. ■■rrxiy..
djè (tk.), bouton de rose,
bourgeon.
Gâp, H., cul m.
Goritsœ, pi. a, poirier sauvage.
— Beaucoup de localités portent
ce nom. qui au reste peut être dé-
rivé du bulg. gorilsa, petite mon-
tagne.
Gosti, repas, festin : hà gostî,
être d'un festin. — SI. gost, hôte.
GÔtsœ, pi. ", Vy, fille, jeune
fille, Y. tçoùpa, vàyzœ.
Grâ-tœ, pi. de groùa : tœ tré
gràtœ, les trois femmes, qui cor-
respondent aux Mofpai des Grecs.
V. rhôyœ et fati.
G 25
Gràjdœ-i, V. gràçtœ.
il m m ri. coll. les femmes.
Grarœriçt, de femme, féminin,
qui appartient aux femmes ; tsà
ràba grarœriçte, des vêtements
de femme. V. groùa.
Gràçtœ-i, mangeoire, crèche
d'une écurie.
Gràtskœ, piège; ouzoù zàgou
nœ. — l'oiseau s'est pris au piège,
prov.
Gremis, tomber, s'écrouler, des
murs. — Gr. xpTjpfÇt», xpepiÇw.
Grépœ, pi. a, Kr., crochet,
grèpa piçkyeç, hameçons à pois-
sons. V. gœryêpœ.
Grifçœ, H., la pie. V. lyarâtskœ.
Grigyœ, Kr.. troupeau. — lat.
grex, gregis.
Grihœ, pierre à aiguiser.
Grihdn, aiguiser, repasser.
Grin, ao. griva, hacher menu.
— lyâkœra, des choux.
Grip} Kr., hameçon, V. gœryê-
pœ.
Gris, user des habits, chaus-
sures, etc.; pa grisourœ tripârœ
kœpoùtsœ, avant d'avoir usé trois
paires de souliers; grùi rébatœ,
il déchira ses habits (en signe de
douleur). — Fy., égratigner, grif-
fer ; mœ grùi màtsiya, le chat
m'a griffé.
Griçourœ, pa. de gœrçàs; tœ
gricouritœ, les invités aux noces.
GromœçÎH, roter.
Grépœ, fosse, fossette; nœ mis
tœ fâkyes' grépœ, ch., au milieu
de la joue une fossette. — cf.
ail. grab., angl. grave.
Gropén, H., creuser.
Grocœ, sg. et pi., Kr., lentilles.
Groua-ya, pi. irr. grd, femme;
màrh groùa, prendre po>;r femme,
épouser; nœ bàtçœ t nœ groùe,
un jardin d'une certaine femme.
— Cf. gr. Ypau;
Groùmboidliu: , Kr., monceau,
tas. V. kyipî.
Groùrœ-i et groùrœ-tœ, (gu.
groùnœ-i), froment, blé; s ou-
.v.
G
blyoùa mires groùrœlœ, le grain
n'a pas été bien moulu. — Cf. lat.
granum.
Groùrœtœ. adj., v grùnœ.
Groùçt, poing, coup de poing,
poignée; i dhà nœ — , il lui donna
un coup de poing; nœ — mielh,
une poignée de farine.
Grùen. H., gratter; poidya
gruen dhénœ, la poule gratte la
terre.
Grùnœ, adj., de froment;
bouk' e — , pain de froment.
V. grùrœtœ.
Grùnœratœ, pi., les blés, les
biens de la terre, champs ense-
mencés.
Goudzôn, oser; noùkœ-tœ thèm
nœ fyàlyœ, je n'ose dire un mot.
V. koulhdzôn
Goulytsôn, sangloter convulsi-
vement ; inquiéter ; pass. — 6 hem ;
môs gouiytsôhe, H., ne vous dé-
rangez pas, restez assis.
Goànœ, capote, caban, un des
noms de la -*.&Kr.x des Grecs; trè
kytnt plyoùmba nœnœ goùnœ,
ch., trois cents balles dans ta
capote. Dans les villes, pardessus
fourré, fourrure. — Sb. goun,
vêtement de dessus.
Goùr-i, pi. œ, pierre; gcùrœ
oûyi, la pierre d'eau, la pierre,
maladie,
Gourœtsân, pétrifier, endurcir;
au pa., pétrifié, opiniâtre.
Goùrtœ, de pierre; oùrœ e
goùrtœ, pont de pierre.
Goùrhœ, pi. a, fontaine, source
abondante, qui sort d'un rocher.
Gouçakoùky, rouge-gorge, oi-
seau.
Goûçœ (sb. gouça), gorge, cou.
— Gouçœ-bârdhœ, qui a le cou
blanc.
Goùçt, gôct, août.
Goiïtç : zœ — , H., mordre.
GY
Gyà-ya,f gyà-ou (gyàh-ou),
chasse ; dâly pœr gyd, aller à la
chasse; kam dû kyen tœ gyàout,
j'ai deux chiens de chasse ; dûy
pœr gyd, é mœ gyoùay, Kr., sors
et va chasser pour moi ; hà préy
gyâhout t'im, mange de ma chasse.
Gyâitourœ, gyârœ, pa. de gyàn;
ouhelymoùa pœr tœ gyâitourit , il
s'affligea de l'événement, de ce
qui était arrivé.
Gyàykœs, H., chasseur, persé-
cuteur; adj., pareil, semblable.
Gyàh-ou, pi. œra, sang ; meurtre,
vendette, vengeance à laquelle on
est exposé par suite d'un meurtre
(comme la vendetta en Corse);
hà m gyàk (pœr tœ màrhœ, préy
atiy), j'ai une vendette à exercer
contre lui; yàm me gyàk, ràcœ
ndœ — , je dois du sang; bœngyak,
commettre un meurtre; màrh
gyàknœ, exercer la vendette.
Gyakœtôà, saigner; tuer par
vendette.
Gyakœtôuar-àri, pi. ôrœ, homme
sanguinaire; meurtrier, Kr.; do
tœ vriste gyakœtérinœ, Kr., il de-
vait tuer l'assassin.
Gyâlhœ, vivant; H., aussi:
semblable ; ïçtœ gyâlhœ i âti, c'est
son père tout craché.
Gyàlyœ, anguille, cf. gr. I^SLus,
vg. y&u
Gyàn, ao. gyâva et gyâita,
1° arriver, d'un événement ; i trœ-
gàn tç gyàou, il lui raconte ce
qui était arrivé ; 2° sembler, res-
sembler; s i gyàniri neri tyàtœ-
rit, ils ne se ressemblaient pas;
mœ gyàn kyœ. il me semble que;
se gyàn (r.pixu) diàlyœ t'a kyoùai-
mœ, car il convient que nous
l'appelions garçon.
Gyârœ, "V. gyâitourœ.
Gyârpœr, pi. irr. gyerp/'n et
m
gyerpà'n, serpent : doàalhœ ngà
gôya gyerpintœ, les serpents lui
sortirent de la bouche. — Cf. lat.
serpens, skr. sarpas.
Gyâçim, H., pareil, convenable.
Gyàçtœ, six. — Cf. lat. sextus.
— Gyaçtœdhyétœ , soixante. —
Gyaçtœmbœdhyétœ, seize.
Gyàtœ, long, vaste, ample :
çandànœ, ta gyâtœ sa moùa, des
chandeliers, hauts, grands comme
moi; par sa gyâtà, en largeur;
gyàf è gyèrat en long et en
large; gyttfue nàtœri e gyàtœ,
durant toute la nuit.
gyem, alb. it., comprendre,
écouter, obéir, répondre à quel-
qu'un, surtout au maître qui vous
appelle, on répond gyigyem /j'ai
entendu, me voici, je viens;
ta gyêgyourœ, réponse. Y. par?
gyégyem. _
Gyekatin, Fv.: gyekostinmàlyi,
la montagne retentit.
Gyélhœ, pi. iera, mets, plat, le
manger : voànœ yyrlhœratœ, on
servit le repas. — Cf. sb. yélo,
aliment.
Gyétyn pi. r, coq. V. licenciés.
Gyelypœrœ, aiguille.
Gvelypœràer, grande aiguille,
a. d'emballeur.
Gyéndem , pass. de gyàû, être
trouvé : ougyent, il fut trouvé;
ougycendœkeçinœ, Kr. (passé ad-
miratif), ils ont été trouvés ; tœ
gyéndouritœ, Kr., l'invention,
l'action de trouver.
Gyené (tk), de nouveau, de
rechef.
Gyenêm (tk. d jeune m, enfer),
châtiment.
Gyèn, Zag. gyéy, ao., gyéta et
gyétçœ, trouver : t 'a gyéle ngà
Perandia, 1. que tu le ttouves de
la part de Dieu, que Dieu t'en
punisse! e kékiya kya e.kâ par
ta gyétoura, le malheur qui doit
le frapper.
Gyèr na, jusqu'à: gyer-sa, jus-
qu'à Ce que. Y. //;;•.
GV
37
Gyerdân (tk.), collier.
Gyérœ, large; gyerdn, élargir.
Gyetœk, Kr., ailleurs.
Gyéthe, rameau, feuillape; mbi
gyèthe ta trcendafilyit, sur les ra-
meaux du rosier; bien' gyèthel' e
titroûnavet, les feuilles des arbres
poussent; gyéthet' e beirit, les
brins d'herbe.
Gyéthœ, Gort., ailleurs; — ma
hà, — ma kroùan, prov., lit. ail-
leurs cela me démange, ailleurs
tu me grattes.
Gyethœsôn, H., se couvrir de
feuilles.
Gyds~ri et grycè-.va, gen. ind.
gyœye, pi. gycê-tœ, chose, objet;
bien, fortune, avoir : tœ cyèthtç-
on'- — tœ babàit, vole un objet
appartenant à ton père; gyithœ
gycèt'e gyâlhœ, Kr., toutes les
choses vivantes, les êtres animés;
figoiire tœ tyéra gyœre, Kr., des
figures d'autres objets ; me gyUhœ-
gyricri e tiy, avec tout son bien ; —
seul, ou avec kàfçœ : quelque
chose, et avec la négation, rien
(rem) : pa thœnœ gyœ, sans rien
dire. V. kàfçœ.
Gyœkoùndi, quelque part; s — ,
nulle part.
Gyœmbàâ, piquer; ùœ a dû
plyéçki mœ gyœmboùanœ, une ou
deux puces m'ont piqué.
Gyd'inœ, chagrin, mauvaise
nouvelle, p. e. de la mort de
quelqu'un.
Gyœmîm, tonnerre.
Gyœmàn, tonner; ijyœmàn, il
tonne; retentir: gyœmôninœ bou-
boulhïmatœ, Kr., des coups de
tonnerre retentissaient.
Gywmp-bi, gydsm , épine ; gydsm
gomàri, chardon.
Gyœndœye, Kr., nation. — Lat.
gens, gentis.
uyœndœrœ, glande. — Cf. lat.
glans, plandis.
Gyœntdr, Kr., gentil, payen.
Gyύim, riche, qui a du bien.
28
GY
Gyi-ri, J)l> Qyire, poitrine, sein,
mamelle.
Gyinde, gens, monde. V. gyœn-
dœye.
Gyiçt, pi. œra, doigt; — i màth,
tle pouce, — i dàtœ, l'index ; —
/ mésm, le doigt du milieu; —
/ kâtœrtœ, l'annulaire; — i vô-
gœly, le petit doigt; — l kd&m-
bœsœ, doigt du pied, orteil.
Gyilhœ, tout, toute, tous, toutes;
1° adj. indecl. gyithœ askyèri, Y av-
mée tout entière ; me gyithœ
kœto, avec tout cela, nonobstant;
2° pron. pi. tœ gyùhœ-tœ, m., tœ
gyitha-tœ, fem., tous, toutes; tœ
gyùhatœ, toutes choses.
Gyithœ-kou-dô , Kr., partout,
où que ce soit.
Gyithœ-koùç, chacun, qui-
conque.
Gyùhœ-sd, tous ceux qui; —
méçkouy lyindinœ, Kr., tous les
mâles qui naissent.
Gyithœ-se-tsilyi, chaque, cha-
cun; — lya fâkye, chaque côté,
chaque face.
Gylnkàlhœ, cigale. — it. cicala.
Gyizœ, fromage blanc, gyizâr,
H., fabricant de fromages, vacher,
par mépris.
Gyôga, gyôya, gyoûaya, (tk.)
soi-disant, comme si, c'est-à-dire;
bœnêy hazœr, gyàga tœ tçkoù-
lytey, il s'apprêtait soi-disant à,
il faisait semblant de vouloir, ar-
racher.
Gyôk-ou (tk.), poitrine, en alb.
gyiri.^
Gyàn, petite chouette de pas-
sage en été, la chevêche, la hu-
lotte ?>
Gyàrœ, misérable — du tk.
kior, aveugle?
Gyoù-ri, pi. gyoùnœ, genou;
mœ rhine mbœ gyoùnœ, tu étais
assise sur mes genoux.
G Y
Gyoùan, chasser, être en
chasse; tek gyoùan te, vràou nœ
zorkàdhe, en chassant il tua un
chevreuil ; hûrhiou ngà lœgyoùài-
touritœ, il arriva de la chasse.
V. gyâ.
Gyouhœ, pi. gyoùhœra (pron.
gyoûra), la langue; langage; // a
psànœ çoùmœ gyoùhœra , qu'il
lui fasse apprendre plusieurs
langues; — Cf. gr. yXwaaa.
Gyouméç, somnolent, dormeur.
Gyoùmœ i, sommeil; oungrit
nga gyoùmi, il se leva du som-
meil, se réveilla; se y dm pa
gyoùmœ gyithœ nâtœ, car je n'ai
pas dormi de toute la nuit. — Cf.
gr. */.w[j.a, xoi(jLÔ[j.ai.
Gyoùrmœ, pi. a, trace, piste.
Gyukœtâr, Kr. gyukàtœs, juge ;
gyukâtœsitœ, les juges, livre de la
bible.
Gyukiye, tribunal, procès, ju-
gement, autorité ; gyùkiya e dùi-
tœ, le jugement dernier ; kœçtoù
ourdhœrôi gyùkiya, ainsi le com-
mande l'autorité (juge, etc.).
Gyukim, jugement (d'opinion).
Gyukôn, juger, exercer l'auto-
rité, gr. ôpfÇio.
Gyùky, Kr. : dita c gyùkyit, le
jour du jugement (dernier).
Gyunâh (tk), péché. V. fày.
Gyùsmœipl.a, (Cam. écrit gyù-
mœsa), moitié, demi ; pi. gyi'cs-
matœ, la moitié; kœyo çtœpî içte
gyùsm'e mboulyoùarœ, gyùsni e
zboulyoùar, cette maison était
moitié couverte, moitié décou-
verte ; tœ dit gyûsmatœ bœinœ nos,
les deux moitiés font un entier ;
gyûsmœ pœr — , par moitié. —
Ci. fyjua'jç-asia.
Gyûç, grand-père , aïeul; gyùçe,
aieule.
H
29
Hà, ao. hœngra, pa. ngrobnœ,
v. irr. , manger, dévorer, mordre ;
mœ hà, j'ai des démangeaisons,
cela me démange; î hante zàb-
mœra pœr t'ânœ, Kr., il brûlait
du désir de voir son père ; fig.
s c hà dot me moûa, tu n'es pas
capable de me tenir tète; pass.
lit) la- m, être mangé; s'efforcer, se
débattre, se disputer : zoûri tœ
hâhey me arinœ, il commença à
se disputer avec l'ours.
Habêr (tk), avis, nouvelle, rap-
port.
Habit, Kr., habàem^Fy., rester
bouche béante, être stupéfait;
pa. habitourœ, stupéfait.
Hàhem, v. hà.
Haydé (tk.), va! viens! allons!
sert d'impératif au v. vête.
Hàk-ou (tk.), droit, raison ; kàm
hà.k, avoir raison; Dieu.
Hàlh (tk.). état, condition; au
pi. hàlhœ et hàllic, répond à :
misères, peines, chagrins.
Hâmo:s, mangeur, glouton.
Hàmie, nourriture, le manger;
vétç hâmiesœ, s do gyœkàfçœ,
conte, outre la nourriture, il ne
veut rien. V. ////.
Hammam (tk.), établissement
de bains chauds.
Hàn (tk.), auberge; handji-ou,
aubergiste.
Hàp, ouvrir; pass. hàpem,
s'ouvrir; pa. hâpourœ, ouvert;
tœ hàpouritœ, le printemps, gr.
7) avoi;'.: .
Hapaçâlythi, avec les cuisses
écartées, à grandes enjambées
{hàp, çâlyœ).
Hàpœs (pron. haps, aps) pi. e,
celui qui ouvre; clé : hapset' e
kasélhavet, les clefs des coffres.
Hàpœtœ, arlj., ouvert; clair,
de couleur; adv.. ouvertement.
Hàn!/ (tk), dépense, frais.
Hârdhœye, Kr., v. ardhitçkœ.
Hardhi, Fy., la vigne. V. dhrî.
1. Hàr'njc, espèce de petit cou-
sin, moucheron. .
2. Hùrixjc, verdure coupée pour
fourrage ; pré hà hâriya pœr
kâlyinœ, Fv., coupe un peu de
fourrage pour le cheval. V. hàrh.
Hârk-ou, Fy., l'arc-en-ciel ;
Kr., pi. hàrgye, arc, v. ark.
Harkœtoùar-ori, Kr., archer.
Ilnrh Fy., émonder, tailler les
arbres.
Ihirli/iii, oubli.
Harhin, v. arhin.
Harhàn, oublier : s' e harhôva
t'ou thàçnœ, car j'avais oublié de
vous le dire; harhoûarœ oublié.
V. a rhô ii.
Ilùsm (tk), ennemi, hasméçœ,
ennemie; liasmœrl , inimitié,
haine.
Hâça (tk. hacha, Dieu garde!)
zob — , refuser.
Hatcbr (tk.), volonté, etc. :
pœr — tœ môtrœsœ, pour le plai-
sir de sa sœur, pour lui être
agréable.
Havâ-ya (tk.), air, climat.
Havâet (tk.), impôt, tribut.
Hazcèr, kazœrtœ (tk. alb.),prêt,
préparé ; bobnem hazcèr, se pré-
parer.
hc-ya, grâce. V. kir.
Hédhourœ, pa. de hèlh; e hê-
dhoura pôçf, e mbira nœ hôfçt,
ce qui est jeté dehors (l'ordure,
l'engrais) est ce qui germe dans le
champ, prov.; sa nœ lœ hédhourœ
hârgou, Kr., autant que, à, un
jet d'arc; tœ hèdhourit' téy e atùre,
Kr., leur rejection, l'action de les
mettre de côté.
Hcybé-tœ, pi. (tk.)bissac, double
sac de voyage qui se place en
travers du cheval.
Héky, ao. hàkya, tirer, traîner ;
souffrir : çpœtôi »gà zahméti hyœ
to tœ hikyte, il échappa à la diffi-
culté qu'il aurait éprouvée ; —
kéky, mal passer, avoir à souffrir :
imper, hiky tl pœr kâ, va, cours,
toi, chercher un bœuf; — oûdhœ,
guider, montrer la route à.
Békyourœ, pa. tiré, traîné; lœ
:k>
)t
il
hèkyourœ, action de tirer, trac-
tion, doute fi tçkoùlyte me n<î' tœ
hékyourœ, il voulait les arracher
d'un seul coup ; tœ hêkyoïiritœ,
la dyssenterie.
Bekyim (tk.), médecin.
Hélh, pi. héyœ, broche, cf. gr.
6iXoÇ.
Bélym, poison; chagrin; gyè-
IhœraC yânœ me — , les mets
sont empoisonnés.
Belymôn, empoisonner, affliger ;
pass. helymônem , être empoi-
sonné, s'affliger, se désoler; tœ
helymoùaritœ , chagrin, affliction.
Bèrdhœ, testicule. V. lyôkye.
Béret, Kr., abl. de hérœ, de
bonne heure, de grand matin;
oungrit — me nàtœ, il se leva
qu'il faisait encore nuit.
Hérœ, temps, époque, fois; hyœ-
sœ-kréysœ hère, et kyœ ndœ krûe
te hèrœsœ, Kr., dès le commen-
cement du temps, dès l'origine;
nœ hérœ, une fois, jadis; pœr — ,
chaque fois ; tigâ nœ — , quelque-
fois; pœr-tm-hèrœ, sakakyœ — ,
Kr., aussitôt, sur-le-champ ; pœr-
nœ — , à la fois, en une fois;
tyétœr — , une autre fois , hèr hèf,
maintes fois, de temps à autre. —
Cf. &pa, hora.
Héçœm. Fy., gracieux. V. hé.
Bèth, ao. hôdha, jeter, lancer;
mtœ nœ, jeter les yeux sur ; —
oùyœ, verser de l'eau ; héth tœbà-
rœ, il tombe de la neige en abon-
dance.
Béthtourœ, Fy. : drœ tœ — .
champ abandonné, en friche. V.
hèdhourœ.
Hœnœ, ou dim. hœnœzœ, la
lune; hœnœz' e ré, nouvelle lune ;
— , e mboùçoarœ, pleine lune;
dritha e hœnœsœ, le clair de lune;
dolhl hœnœza, la lune est levée.
Hœngœllut , hennir; tœ hœn-
gœlhilouritœ, le hennissement.
Hdbngra, ao. de hâ.
Hl-ri, pi. hira, cendre ; gomùri
kà bày'tœ hirit, l'âne a la couleur
de la, cendiv, t<<>.. frris cendré-
Hidâem, pass. de héth, s'élancer,
se jeter sur: t'ou hidhemi, ch.,
fondons sur eux, attaquons-les;
po Iddheçïnnœ hcndékou, ils (plu-
sieurs à la file) franchissaient un
fossé.
Bidhœrim, Kr., amertume, dé-
pit, colère; affliction.
Ilîdhourœ, acerbe, amer: fyàlyœ
e — , parole mordante ; oùyœ i — ,
eau saumâtre, de mauvais goût.
Hidhœrôhem, se fâcher, se met-
tre en colère; s'affliger.
1. Biye, det. hiye-ya, ombre :
hiyeya e kasélhœsœ, l'ombre du
coffre; Kr., majesté, grandeur;
hiyetœ, pi., ombres, fantômes, es-
prits.
2. Biye,Kv., Dieu; pi. hiyetœ,
dieux des païens; hierî, la divi-
nité, hi.eroiiarçim, divin. — Cf.
îs'-p<Sc.
Bip, hipœû, monter : — kâlyit
ou nœ kàly, monter à cheval, sur
le cheval; tr.: e hipi sipœr, il le
fit monter; hipœ é zbrit, 1. monte
et descends, par monts et par
vaux; tœh?'pourito\ montée; l'as-
cension.
Bit, Kr,, grâce, faveur, j^Éptç :
ou dàçlœ — pœrpâra, Kr., qu'il
vous fasse trouver grâce devant.. ;
gyàn — , trouver faveur; ibœîi
— , faire une faveur.
Hirhœ, fromage blanc, gr. vg.
Top6yaXa; iron. su — , œil chas-
sieux.
Bobé, (tk.), fronde.
Bodha, ao. de héth.
Haye: hôyetœ e myàlytit, gâ-
teaux, rayons, de miel.
Hôkya, ao. de hèky.
Hàlhœ, mince, fin, délicat ; ci
i hàlhœ, pluie fine ; tœ holhœtœ ,
1° la taille, ceinture ; 2° vête-
ments légers; e pâçœ mœ — , je
l'ai vue dans ses atours ; 3° ver-
tige, évanouissement; i rà tœ — ,
Kr., il s'évanouit, perdit connais-
sance.
il
Boçnoûk (tk.), content: bdbhem
— , être satisfait.
Hoû-ri, pi. hoûn, pieu, pal, pi-
quet ; membrum virile ; houn piçey
Kr., des torches de résine.
Honaylme, emprunt. Y.hnùaû.
Hoi'iay, adj. et subst., étranger,
nota ; (lyoùluvra tœ hùùâi/é, lan-
gues étrangères; no; i fwàay, un
étranger; e çé kœtœ tœ hoâay, il
voit cet étranger; lœ honaytœ. les
étrangers, non parents; i hoùayi
Ût, Kr., ton hôte.
Houa-dhcbnœs, Kr. , prêteur,
créancier.
llonnn, prêter; pass. hoùhem,
emprunter, se faire prêter; oit-
hoitay (=hoùayoùJ énw , emprunte
des vases.
Hoûhcm, V. hoûan.
Hovyme (tk. alb.), vice, mau-
vais penchant: prit i hoùymeiœ,
tanïky' ceçtœ i vôgœly, corrige-le
de (lit. coupe-lui) ses mauvaises
habitudes, tandis qu'il est encore
jeune.
Hoûkye, Fy., v. hoùyme.
HoulhoTi, H., amincir, raréfier,
délayer. V. hôlhœ.
h
'il
tioufnbâs, v. hoûmp.
aoûmbem, pass. dehoùmjj.
Hoùmbourœ, pa. de hoûmp,
perdu; sot, imbécile.
Hnùmœtœ, Fy.,= hoùmbourœ :
i boùti i hoùmti (i hoùmbouri),
1. le facile, le perdu, qui se fait le
mouton, le loup le mange, prov.
Hoûmp. houtnbàs, ao. hoùmba,
perdre; être perdu, périr : tœ môs
houmbàsnœ vrèndi ngà ourla, Kr.,
pour que le pays ne périsse point
à cause de la famine.
Hoùndœ, nez; bec; pointe; cap,
promontoire, Kr.: on déty pœr
hoùndœç, Kr., cela leur sort par
le nez, ils en sont dégoûtés.
Hourmà-ya (tk.), palmier, dat-
tier.
Hoùpœtœ, H., sec, rassis, du
pain.
Hoùrth-dhi, Fy., le lierre.
Bùn, Fy., entrer, v. rûn.
Huzmekyâr, pi. ^(ik.), servi-
teur.
Buzrhèkyébrkœ, servante, es-
clave.
Huzmèt (tk.), service.
1 . tâj voici : — pêma e atiy,
Kr., voici son fruit. — yà tek et
yâvoka, Kr., voilà que.
2. Ya-yu, ou-ou, V. a, 1.
3. Ya, devant des noms de
nombre : mœ ya-dhyi-tœ lœ ditœsœ,
vers la dixième heure du jour.
4. Ya, pour c,pron., après un i,
lui, elle: i ya cp, il le (la) lui
donna; quelquefois pour i, après
un autre i. V. e, 2.
Ynm, ao. yéçœ, pa. kyrrnœ, v.
irr., être, exister: oûfiœ yàvn kyœ,
je suis celui qui, c'est moi qui,
kœtôû ynm, me voici. — Auxiliaire
des verbes passifs.
1 . Yànœ, nos.
2. Yânœ1 ils sont.
Ynrgœ, bave, viscosité.
Yâçtazi, de dehors, du dehors.
Yàçtte, 1° adv. dehors; dàly
yàçtœ, sortir; 2° prep. avec gen.,
hors de: — çtœpisœ, hors delà
maison.
Yâçtœsm, fem. c, extérieur; ynr-
tœsmc, surtout au plur., par eu-
phémisme, nom d'êtres surnatu-
rels qui répondent aux Nspisoeî des
Grecs actuels, aux Vilas et Samo-
vilas des Serbes et des Bulgares.
Yatagan (tk.), sabre court, cou-
telas à gaine, qui se porte à la
ceinture.
Yàlœrœ-i, fem. yntœrœ-a. pron.,
l'autre, opposé à l'un : Ihafôseçinœ
néra me yàtœrnœ, elles conver-
32
.1
saient l'une avec l'autre, ensem-
ble. — Cf. gr. s'ispoç. V. lyàlœr,
tyétœr.
I yâti, pour i àti, le père, mon
père ; i thôtœ diàlyi tœ yàtit, le
fils dit à son père. V. àtœ.
Yâvœ, semaine: si çkoùanœ tœ
tré yâvœtœ, quand les trois se-
maines furent écoulées.
Yazik (tk.) , c'est dommage,
tant pis.
Yelhêk (tk.), gilet.
Yéçœ, ao. de yâm.
Yétœ, vie, existence, le monde;
yéta ici' edàçourœ, on aime la vie,
la vie est chère, précieuse ; ndœ
yélœt tœ yétœvœt, Kr., dans les
siècles des siècles. Cf. yâm; Cam.
rapporte ce mot à otatia.
.1
Yêtœ-gyàtœ., Kr., doué d'une
longue vie.
Yô, non: e dl? — yô, le con-
nais-tu ? — non ; yô, i thà kùy,
non, lui répondit celui-ci, yô kyœ
yô, non, mille fois non, yô vétœ-
mœ... pd.., non seulement... mais.
Yônœ, fem., notre, yôna, la
nôtre.
Y aie, ta, yot'wmœ, ch., à ta
mère; yôliya, la tienne.
Yôçœ, H., grand'mère du côté
maternel. V. gyùçe.
Yoù, yoùve, vous; pô yoù, tç
ini , mais vous , qu'êtes - vous ?
yoùve kyœ yini, tous tant que vous
êtes; préyyoùç, Kr., d'entre vous.
Yoùay, notre ; youay-i, — a. le,
la, nôtre.
Jâlh, H., liqueur séminale.
Japi-ou, le lézard vert.
Joùkœ, jonc: rogôs péy {préy)
joùke, Fy., natte de jonc. Cf. lat.
juncus, sb. jouka.
Jùen, a,o,jéva, salir.
K
Kà, il a; imperson., il y a, s — ,
il n'y a pas. V. kàm.
Kà-ou, pi. kyé, bœuf, taureau.
Kaboùlh (tk.), bœil — , con-
sentir.
Kadœr (tk. ), capable. V. Zôl.
Kadàly, V. dàlye.
Kafé, le café.
Kafenê, café, lieu où on le boit.
gr. -/.OcpEVSÎOV.
Kafka?, coquille, coquillage. Cf.
gr. m. xajxaXov.
Kàfçœ, chose, animal (quadru-
pède) : atœ kohoz fiyilninœ kàfçœ-
lœ, dans ce temps-là les bêtes par-
laient ; kàfçœ e gyàlhœ, Kr., bête
de somme, gr., Trpàyaa : gyœkàfçœ,
quelque chose; sgyœ — , hitc gyœ
— , rien.^V. gycè.
Kafçôù, mordre: s mœ lyé vœnt
pa kajçoùarœ, ch., tu ne m' as. pas
laissé un endroit sans morsures.
Ka/'lh (tk.), qui consent: bœnem
— , consentir.
Kahœrdhî, crottin, fiente des
brebis, etc.
Kakœrzôzœ, grenouille. V. brr-
tœkôzœ.
Kàkyœ. 1° adv., si, tellement,
tant; — /' pàsour, si riche; —
mirœ, sa, tellement, si bien que ;
— e ces, je le vends tant, j'en
veux tel prix; — mœ fort e kiçte
tsmir, Kr. , il le haïssait d'autant
plus; — sa, tellement que, de
sorte que; kàkyœ çoùmœ, tant,
tantùm ; kàkyœ çoùmœ perœndira
kiçinœ, Kr., tant ils avaient de
dieux; 2° pron. et adj. indecl., si
grand, tant de, tantus : me —
foukyi, avec tant de force; — tœ
tyéra, tant d'autres; quelques
K
(un plus grand nombre que tsâ);
kiçte miyœ unir, il avait sur lui
plusieurs milliers de piastres; si
çkoûanœ — vyèt} quand ils eurent
vécu quelques années. V. àkyœ,
sa.
c, roseau.
K
gr.
Kalhâm, pi.
y.âÀa;jLo;.
Kalhambàk, le maïs.
Vg. v.xaz'j-.'jY.: .
A hœs-zi, pi., r} épi. Y. kalhi-
Çalhœzim, trahison, délation.
Kalhcezdn, calomnier, dénoncer;
noûkœ /<> tœ mœ kalhœzôç tek
neri} tu ne me dénonceras à per-
sonne; tœ kalhœzoùaritœ, la ca-
lomnie, médisance, etc.
Kalhi-ou, pi., in, épi, chaume;
delhi kalhi, ch., jeunes (gens
droits et vigoureux comme des)
épis (Hahn rappelle avec raison
l'expression française, « un beau
brin de fille) » ; dôrœza kalhim ,
Kr., des poignées d'épis.
1. Kalhkân, glace en stalac-
tites ; doùartœ m'oiùbcènœ, j'ai les
mains transies. Y. le mot sui-
vant.
2. Kalhkàn (tk.), herse de fer
qui ferme une porte.
Kahjà (tk.), v. koûlyœ.
Kàïybem, puer, pourrir; i odé-
kouri kàlybeti nœ dhê, le cadavre
pourrit dans la terre. V. kyély-
bem .
Kalyéçe, blond; vétoulha kalyéçe,
qui a les sourcils blonds.
Kàlyœ-i, kàly, pi., koûay, che-
val en général, cheval hongre.
Kalyœrî, Kr., coll. des che-
vaux ; cavalerie.
Kalyive, cabane, gr. zaÀJ^a.
Kalyàre, houssine ; nœ-m' ndk
— , donne-moi une houssine, cra-
vache.
Kalyôrœs, cavalier.
Kalyoùar-ôH, qui est à cheval ;
adv., érdhi kalyouar,i\ est venu à
cheval.
Kàm, ao. pàtçœt pa. pàtourœ,
avoir: kàm frikœ, j'ai peur; kàm
çoùmœ kàhœ kyœ, j'ai, c'est-à-
dire il y a longtemps quej e.. kâ
pésœ vyét nœ Yaninœ, il est depuis
cinq ans à Iannina. Auxiliaire des
verbes^ actifs : kàm i>''>smiru\ j'ai
eu: kàm hfi'nr, j'ai fait.
Kamârœ, voûte ; chambre, Kr.
— gr. lat. it. camara.
K ambœsoûar, pi. ôrœ, Kr., pié-
ton, fantassin, Y. kœmbœ.
Kanàte (tk. kanad, aile), fenê-
tre (sans vitres), volet; hàp kanà-
te tœ, ouvrir les fenêtres.
Kandiiye, petite lampe, un go-
det rempli d'huile. — gr. V. xav-
Kànt-di, pi. e, Kr. , angle,
coin. — it. canto.
Kapedân, pi. e, pallicare, bri-
gand, avec un sens de vaillance,
dans les contes ; capitaine, chef.
— it. capetano.
Kapélhœ, chapeau. — it. ca-
pello.
Kapœrtsén, franchir en sautant :
kapœrtséou hendékœn', il sauta
par dessus le fossé. V. kapœtôn.
Kapœrtsér, Zag., gosier. V.
ngrirâk.
Kapœtôfi, Zag., dépasser, aller
au delà de.
Kapsalhit, cligner de l'œil.
A'//', membrum virile.
Karàv, pi. c, vaisseau, navire.
gr. V. xap&$l.
Karavàn (tk.), file de bêtes de
somme voyageant ensemble, cara-
vane.
Karkalhèts, Y. kartsâlhets.
Karçi (tk.), adv. et prép., en
face, vis-à-vis de.
Kàrtœ, pi. œra, papier; lettre;
tœ çkrôva nos — , je t'ai écrit une
lettre. — lat. charta.
Kartsâlhets, pi. u. sauterelle.
V. kœrtsèn.
Kasabâ (tk.), ville, bourg. —
kasabàlhi, citadin.
Kasélhœ, pi. <i. coffre, caisse ;
cercueil. — it. cassa, scarsclla.
K
Kàelw, paille.
Kàtœr, quatre : ikâtœrtœ-i, qua-
trième ; e kàlœrtœ-a, le quart; tri
tœ kàlœrtat' , Kr., les trois quarts;
kàlœrç, quadruple; èlsiîï, me lœ
kàtœra, courir à toutes jambes.
Katœrmboêdhyètœ, quatorze.
Katoùa-ôi, écurie. — du gr.
■/.&-«), dessous, parce que les écu-
ries sont dans le sous-sol.
Kaoùr, fem. g, (tk. guiaour,
infidèle), chrétien, fidèle : kaoùre
me bêsœ, une chrétienne fidèle.
C'est ainsi que les chrétiens se
nomment eux-mêmes, à force de
s'entendre appeler kaour (notre
giaour) par les Turcs, dans la bou-
che desquels le mot est un terme
de mépris qui signifie « infidèle,
mécréant. » V. gœçtérœ.
Kéky, f. e, pi. f. tœkekyia, mau-
vais, méchant; êrœ e kèkye, vent
violent; kàm pœr tœ kéky tœ bœn,
je tiens pour mal de faire, cela
m'est odieux; me tœ kéky, par des
moyens violents, par force, —
subs. c kéky a, le mal: tœ kéky en' c
surit, ch., le mal aux yeux; tœ
kekyiatœ, les maux, calamités;
adv., mœ vyèn kéky, j'ai regret,
compassion ; i bœn — faire du mal
à quelqu'un. — Cf. gr. xa*6ç.
Kélykyc, veire à boire: dû —
tœ oùyù, deux verres pour l'eau.
— lat. calix.
Kerim (tk:), miséricordieux, v.
p. 102, note 2.
Kcrçl-a. cerise. — lat. cerasus.
Kœrthœlhôn, Kr., environner,
assiéger.
K>sé (tk.), bourse; somme de
500 piastres.
Kesik(tk.), espèce de veste.
^ Kéls, pi. œra et œre. chevreau :
nœ kôkœ kétsi, une tête de che-
vreau. — Cf. gr. v. xccTOixt, du tk.
ketchi, chèvre.
Kéth, pi. kèdho, Kr.,v. kéts.
Kœyu, kyô, cette, celle-ci, ceci,
ce, Y. k/'/y.
Kœlhàs, klhàs. ao. kâlha. met-
tre, placer; inhumer; pass. /,////-
lem. — Cf. sb. klasti.
Kœlykâzœ, l'arum, plante bul-
beuse dont les porcs sont friands.
Kœlykyérœ chaux. — Lat. calx.
Kœlyùç, klyùç, petit de quel-
ques animaux, particulièrement
du chien : tç polhiï — kœlyùç,
m i, — rnâtse, de quoi a-t-elle
accouché? — d'une petite souris,
d'un petit chat; gyuhœ kœlyùç tœ
e pàrœ tœ bagœliwt, Kr. tous les
premiers nés des animaux domes-
tiques.
Kœmb'cn, changer, échanger :
ounâza kyœ kiçiri kœmbùcrœ,
l'anneau qu'ils avaient échangé;
kœmbé-ya me, change-la avec...
— it. cambio.
Kœmbœ, pied, jambe; fig. di-
gnité, emploi : oubœ paçà nœ
kœmbœ lœ tiy, il devint pacha à
la place de celui-là ; e vœ nœ — tœ
tiy, il le désigne pour son succes-
seur; zœkœmbœnœ Kr., succéder
à, e voùri pœrsœri mbœ — tœ pâ-
rœ, il le rétablitdans son premier
emploi; màrh ndœpœr — , Kr.,
jouer par dessous jambe, tromper.
Kœmbôrœ, clochette de métal
grossièrement faite, à l'usage des
bestiaux. — lat. campana.
Kœmisœ, kœmîçœ, chemise. —
lat. eamisia.
Kœndés, coq, prop. le chanteur.
V. gyëlh.
Kœndim, le chant, comme art.
Kœndôn, chanter; lire, surtout
à haute voix et en la modulant;
réciter les prières de l'église,
d'un prêtre; kœndôn zôgou, l'oi-
seau chante ; e kœndôn kàrtœnœ,
elle lit le papier; prifti, si kœn-
dôn, ép..., le prêtre, tandis qu'il
lit les prières, donne... — Lat. it.
canto.
Kœngœ, pi. œra, chanson,
chant. V. kœndôn
Kœngœtoûar-bri, f. are, chan-
teur, surtout chanteuse, d'habi-
t u d e .
K
A tcnkœi i . Ki'.. poésie, poème .
Kœrkôn, chercher, fouiller;
demander; vouloir, un prix; e
kœrkôinœ ngâ tœ kâtœr ànœtœ,
elles la fouillent de tous cotés;
kœrkôn te plyâkœsœ (aussi ngâ
plyàka) ncb kàkye vé} il deman-
dait à la vieille un œuf; ç tœ kœr-
kôn, que faut-il que je demande ?
sa kœrkôn pœr kœlœ, combien
veux-tu de ceci? — it. cerco.
Kœrmith, escargot, limace.
Kœpoûçœ, tique, insecte. — cf.
sb. kœrpouça.
Kœpoict, cueillir; briser, ex.
un fil; casser : kyâfœnœ, le cou.
Kœpoùtsœ, soulier; nœpdr — .
une paire de souliers.
Kœrpoùdhœ, champignon.
Kœrçàr, juin (mois des cerises);
ndœ moûay tœ kœrçàrit, Kr., au
mois de juin.
Rœrtun, réprimander, gron-
der; kày tœ kœrtoûaritœ, cette
réprimande. — lat. certo.
Kœrtsâs, ao. krùsa, v. irr.,
retentir, craquer; sauter, s'en-
fuir, détaler: kyïtç kœyô lyàkœra,
■ kœrtsél zcbmœra, de même
que ce chou, ainsi craque le cœur
de.. ; e héth ne djép ê kœrtsét il le
met dans sa poche et décampe.
Kœrth inœ : kœrth inafe dhcbnet,
Kr., les prémices des brebis.
Aœrthtzœ, le nombril; Kr.
kœrthiyœzœ: kœrthiyœza e Afri-
. le centre, l'intérieur, de
l'Afrique.
h'u //.s/-/-/', la jambe, du genou
jusqu'à la cheville.
Kcesây, gen. de kœyô; pas — ,
après cela, ensuite.
Kœsméi (tk.), sort, destinée.
Kœçilhe, conseil ; kœçilhœs, le
conseiller; kœçilhôn, conseiller,
Kr. — Lat. consilium.
Kœçtoû, ahr. kçoû, ainsi: —
nliir, de même aussi.
Kœléy (/,</'. téy). adv., par ici,
d'ici : tœ ekôimœ — , passons par
ici.
Kœtéym, kœléysm, d'ici, qui est
de ce côté-ci; i kœtêysmî, celui qui
est d'ici ; ikou sœ kœtêymi, il sor-
tit de ce pays.
/ kœtùhœ, Kr., tel (que celui-
ci . Y. tilhœ.
Kœtyé, là.
Kœtoù, ici: — kœtyé, ici et là,
par-ci par-là; — é toutye, désor-
mais; — è kâtœr vyêt, dhyétœ dit :
il y a de cela quatre ans, dix
jours ; kœrkôn kœtyé kœrkôn
kœtoû, e]lc cherche de ci de là.
Kœtsên , sauter, courir, danser:
/ kœtsùenœ sûtœ, les yeux lui sau-
tèrent (hors des orbites) ; Djânya
kour kœtsêou, ch.. quand Djania
dansa ; lœ kœtsùeritœ, le saut, la
course, la danse.
Kikikoû, cri du coq: kœndési
thiri — , le coq cria.
Kindïs, broder. — gr. m. xevtw.
Kiçœ, pi. œra, église: me tœ
dàlyœ kiça, au moment où on
sortait de l'église.
Kizœ, espèce de serpe double
pour émonder les arbres.
KUiilcm, pass. de kœlhâs, être
placé.
Klyisdr, Kr., ecclésiastique,
homme d'église.
Klyôtçkœ poule couveuse : zùfaj
tœ klydtçkœsœ, petits poussins.
— gr. m. xXioaaa, cf. lefr. glousser.
Kôdrœ, pi. a, colline; à Zag.,
lieu en pente situé au pied d'une
montagne et cultivé ; pli des vê-
tements: feredjé me kôdra, butùn
kôdra-kôdra, ch. feredjé qui, en
tombant, forme des plis nombreux.
— On a rapporté à ce mot lenom
alb. de Seutari, çkédra. Cf. lat.
Scardus.
1 . Kôfçœ, cuisse, jarrets.
2. Kofçœ-i, kôfçtœ-i, jardin;
vaste champ enclos. — Cf. xîjjcoç.
Kohœ, pi. œ et œra, temps, du-
rée et température: kôhœe mirai,
beau temps ; si kiç çoùmœ — 1.
quand elle eut beaucoup de temps,
l'ut restée longtemps danslamême
36 K
situation ; çkon kbha, le temps
passe ; pa kôhœ, hors de propos, à
contre-temps ; sa — , aussi long-
temps que ; pas tsâ — (Kr.,
kôhœye), quelque temps après.
Kàkœ, tête : bœnatœ kàkœs' time,
je n'en fais qu'à ma tête; lyà
kbkœri pœr bèsœnœ, il a laissé sa
tète, est mort, pour la foi.
Kokœ - trâçœ , qui a la tête
épaisse ; içtœ — , il est stupide.
Kàkye, grain de blé ou de rai-
sin : tsa — groûri, quelques grains
de blé ; nœ — vc, un œuf. — Cf.
gr. x<5xxoç.
Kolhây (tk.), kolhàytçim (tk.
alb.), facile, aisé.
Kolhâtse, pituite, flegme.
Kôlhem, tousser.
Kôlhœ, la toux: — e mirœ,
toux incurable, des phthisiques,
par euphém.
Kômp-bi, pi. e, Kr., nation,
peuple; kômbetœ, les gentils.
Kômsœ, V. kôpsœ.
Kôndrœ, koûndrœ, koundré/cy,
prép. avec gen.. contre, vis-à-vis;
si koûndrœ, ainsi que. — lat. contra.
Konâ (tk.) , habitation . -de-
meure, résidence; gîte, gîtée.
Kondourâ (tk.), soulier; kon-
douradji-ou, cordonnier:
Kônem, pa. koûarœ, s'échauf-
fer, s'enflammer: m'oukôûafâkya,
j'ai les joues enflammées.
Konoçtt-a : kïçte çoùmœ konoçtl
nœ recperù, il avait beaucoup de
liaisons commerciales, conte. Cf.
lat. cognosco.
Kôn, donner la becquée aux
oiseaux, faire manger les petits
enfants avec les doigts : kyœ la-
liante, pour donner à manger, au
faucon.
Kopân: nœ — rhoi'Ç , une
grappe de raisin. — Cf. gr. xo-av(Çw.
Kopê, troupeau : — me dhœn,
troupeau de moutons. — gr. v.
v.OTzioi, Cf. y.6r.-to.
Kôprrçto^-i, Kr., V. kôfçœ, 2.
Knpihfc) servante. — Cf. gr. v.
K
y.'-.'ù.y., jeune fille, sb. kopile, bâ-
tard.
Kôpsœ, pi. a, agrafe; nœ
kôpsœ, fémœrœ cdhë nœ màçkouly,
une agrafe avec son fermoir, 1.
mâle et femelle.
Kôrdhœ, sabre. Cf. magyar
kard.
Kôrœ, écorce des arbres ;
croûte supérieure du pain. Cf.
lat. cortex, crusta.
Kor/'r (tk. qourou), bois, tail-
lis.
Kôrp-bi, pi. kàrbe, kôrbœre,
kôrp-tœ, corbeau. — lat. corvus.
Kôrh, H. koùar, pa. kôrhœ et
kôrhourœ, moissonner: mbarôua
sœ kôrhouri,, j'ai fini la moisson ;
érdhi kôha e tœ kôrhourit [ta: kôr-
hît), le temps de la moisson est
venu; zén' hr h/)j-/iouratœ.Fy., on
a commencé la moisson.
Tœ kôrhœ, pi. tœ kôrhatœ: nœ
lœ kôrhœ, une tige de maïs.
Kôrhœs, pi. /', moissonneur.
Kôs, lait caillé, le yaourt, des
Turcs.
Kàç, panier. — sb.
Kôçœrœ, la faux. Cf. sb. kosa.
1. Kot, kôtœ, vain, inutile: me
tœ — , inutilement.
2. Kôl-i, l'obscurité, la nuit. —
Cf. ctx6toç.
Kotœsirœ, pi. a, Kr., vanité.
Kôtskœ, pi. a, Fj., os : lyàgourœ
■Tirr nœ kôtskaf, trempé jusqu'aux
os. V. gôdzgœ.
Kovâtç, forgeron. — sb.
Kôvœ (tk, sb.), seau à puiser
l'eau.
Kraharoùar, krahœroûar fpr.
krd'roûar), poitrine, le sein.
Kràhœ, det. krâhou, pi. a, le
dessus de l'épaule, le haut du
bras; aile d'oiseau: e hôdhi nœ
kràhœ> (pron. krâ'), il le jeta sur
son épaule; çkâbœ hàp krâhatœ
edhé é bœn h nf/', l'aigle ouvre ses
ailes et lui fait de l'ombre; étsœn
kràhœ pœr kràhœ, passer de front,
1. cète à cote, épaule à épaule.
K
Kra$tavèl$% pi. o, concombre.
— sb. krastavitsa.
Kréh, krêt peigner; pass., kri-
hcm, se peigner.
Kréhœr, krêr, peigne.
e Kr> n . jour cbômé:
Toûrkytœ kànœsôl tœ krémte, les
Turcs ont fête aujourd'hui; tœ
krémU Ihâ mbâheçinœ, Kr.,
les grandes fêtea étaient obser-
: adj., nœ ditœe krèmte, Kr.,
un jour de fête; dit e kœsây sœ
krèmteye, le jour de cette i
ntœràfiy Kr., fêter, chômer.
Kn n, tirer, extraire, aveindre;
tirer vengeance de: nœ môs tœ
krêfça atœ kyœ )mr bcère, si je ne
tire pas vengeance de ce que tu
m'as fait
Krérœ-tœ, pi. irr. de kràe: les
chefs; capitaux, fonds : chapitres
d'un livre: krèrd&t? ■ gyœndœyesœ,
— e fàrœsœ, Kr. , les chefs de lana-
tion, de la tribu ; — e màlh
capitaux qui composent la for-
tune ; pœrvétc tsà fcrêrœve , Kr.,
à l'exception de quelques chapi-
tres. Y. krùe.
Kréçmœ, carême : kréçma e mâ-
dhe , le grand carême. — lat.
quaresima.
Krèetœt crête du coq ; soies de
l'échiné du porc. — lat. crista,
it. cresta.
Krèth, plonger; pass. krêdhem,
se plonger, plonger.
Kriyèsœ , ' création ( eboses
créées); kriyetâr, créateur; kriye-
tùrœ, créature; kriyàn, créer;
pas sœ kriyoùarit, après la créa-
tion, Kr. — lat. creo.
Krtmp-bi, pi. c ver de terre,
lombric ; krimb' i mœndàfi
ver à soie, bombyx.
Kritç, ànon ; l;r/ire, ânesse.
Kroûa, det. krôi, source, fon-
taine. — En guègue, fcfowya, d'où
K>'o'ia , nom de la forteresse de
Skenderbey. — Cf. gr. >tpouv6ç.
Kroùen, gratter; — dhdsmbœ-
tœ, véciruBy se curer les dents.
l'oreille : pas?, kroùhem : — , se
mœ ln'i, je me gratte, parce que
cela me démange.
Kroùnde, et au pi. kroùnde-tœ,
son (de la farine).
Kroùçk-ou, pi. kroùçky-i-tœ,
1° parent par alliance, in leur, se
dit mutuellement des grands pa-
rents des deux é] oux : 2° invité aux
noces (sb. svat ' : to ta- vinœ Hroùç-
kyitœ tœ mœ màrhinœ, les invi-
tés (la noce) viendront pour me
prendre; ou thâ kroùçkyivet, elle
dit aux gens de la noce.
Krùe-ya (aussi krie-yq), f.,
-i, m., et kràetœ, neut., gen.
krùesœ et krésœ, pi. krérœ-tœ,
kréra-tœ et krùerœ-tœ, tête, chef,
commencement, bout : me krùe
neriou, à tête d'homme; ngréh
Kr., lever la tête, se révol-
ter; sipœr krùesœ atiy, au-dessus
de sa tète; âfœrœ krésœ, Kr., près
de la tète; mœ dhœmp krùetœ,
j'ai mal à la tête ; krùetœ, e kiçte
si., Kr.. la tète, il l'avait pareille
à; nœ krùe i mâth i goùrti, Kr.,
un grand bloc de pierre ; ngâ
krùeya, depuis le commencement;
kyœ nœ krùe gyèr nœ foùnt, d'un
bout à l'autre ; nœ krùet tœ và-
trœsœ, au haut bout du foyer;
nœ krùe tœ ndb mdti, au bout
d'une année ; 0" pricte />n''erœtœ,
Fy.. il leur coupait les tétes, V.
krérœ-tœ. — Cf. gr. xpa-ç, %&pa.
Krue-àtœ, Kr., patriarche, 1.
chef-père.
Krue-kyutèt, Kr., capitale, I.
chef-ville.
Krue-lyârtœ, Kr., à la tête
haute, fanfaron.
Krùkye, croix, lat. crux.
Krukyœsôn, Kr., crucifier; lœ
krukyœsoùaritœ, le crucifiement.
Krukyds, bœn krùkye, faire le
signe de la croix.
Krhàmœ, Kr., lèpre; krhomà-
sourœ. lépreux.
Kçoù-kçoù, sync. de kœçtoù,
ainsi, comme cela, telle et telle
38
K
K
chose, quand les paroles de quel-
qu'un sont rapportées.
Kthénem, pass. de kthèn, reve-
nir, s'en retourner ; descendre
dans une maison, y entrer, pour
y loger ; ètr^ traduit : oukthê il
s'en revint ; içirC kthûerœ, elles
s'étaient enretournées ; oukthè
nœ kœtœ çpî, nœ hàn, il est des-
cendu dans cette maison, à l'au-
berge.
Kthèn, retourner, faire retour-
ner, renvoyer; traduire: ikthéou
prâpœ, il les fit retourner sur
leurs pas; kthùenœ souvarintœ,
ils renvoyèrent les souvaris ; éra
kthèou prâpœ oùyœratœ, Kr., le
vent lit reculer les eaux ; kthén
m'ànœ tyâtœrœ, renverser sens
dessus dessous ; — krûetœ, Kr.,
tourner la tète .
Kthielhtœ (Kr. kœthielhœtœ),
clair, serein; kôha œçtœ e — ,1e
temps est clair; adv., clairement.
Kthûerœ, pa. de kthén, qui est
revenu, etc.; traduit : — çkyip,
traduit en albanais ; — ndœ gyôu-
hœ toskœriçte, traduit en langue
toske ; tœ kthûerœ, retour; tra-
duction : me — tœ ditœsœ, au
déclin du jour.
Ktçàst, Fy., Y. tçâst. _
Koù, où? où: koù œçtœ, où
est-il ? atyé — , là où ; koù mes tœ
yém commentne serais-je pas ?
Kou-dô, partout, — kyœ, par-
tout, où.
Koufàr, cadavre. — gr. vg.
xouœdépi.
koufi, Kr., borne, limite.
Kouydés, soin, souci: ekàm — ,
je prends soin de lui.
Rouydestâr, Kr., surveillant,
intendant. V. kouytàn.
i Koùiji, e koùya, à qui appar-
tient ? i koûyi œçtœ au kyèn, à qui
est ce chien ?
Koùyt, gen. de koûç : i, e,
koùyt, de qui ? à qui (appartient) ;
e Ij/if e koûyt yé, de qui es tu la
fille? kom- i: i pùesœ. tœ koùyt
yànœ kœtô, Kr., quand il leur
demanderait, à qui appartiennent
ces (troupeaux)?
Kouytim, souvenir, mémoire,
kâm, s kâm — , j'ai de la, je n'ai
pas de, mémoire.
Kouyton, pensera, se souvenir
de ; trans., faire penser à, rap-
peler ; i kouytài zôti é ou dhà,
Dieu s'est souvenu d'eux et leur a
donné ; kouytô, Perœndî, Dieu aie
pitié de nous ; na kouytài dîmœri,
il y a un retour d'hiver ; doù-
kiya c tiij mœ kouitài çoicmœ poù-
nœra, sa présence m'a rappelé
beaucoup de choses; kouytô m'a,
fais-m'eu souvenir. — Cf. lat.
cogito, fr. cuider.
Koukoumâre, arbousier, ar-
bouse, gr. Vg. xoupiapi.
Koukoumyàtçkœ, chouette.
Koûky, rouge : kerçiya œçtœ <
koûkye, la cerise est rouge ; tœ
koùkyetœ} la rougeur. — Cf. gr. m.
xôxxivoç.
Koulhdzôn, Fy., oser. Y. tjoud-
zôn.
Koulhôn, couler goutte à goutte,
dégoutter : gyâk tcœ koulhônte
kôrdha, c/;., comme le sabre dé-
gouttait de sang ! — lat. colo.
Koulhôs, paître, faire paître :
ndzierh dhœntœ pœr te koulhô-
sourœ, faire sortir les moulons à
la pâture.
Koulhôtœ, pi. a, Kr., pâturage.
Koulhoumbri-et, à Souli, l'aubé-
pine.
Kouliâtç, gâteau, galette. — sb.
kolatç.
Koûlyœ (tk),tour, toute maison
en pierre.
Koùlym, Kr., comble, haut 'du
toit : koi'bjrn i çtœpisœ, les com-
bles de la maison. — lat. culmen.
Koûlypœrœ, koùrpouly, cléma-
tite sauvage.
Koùmàts, poulailler.
Koumbarà, esp. de pièce d'ar-
tillerie.
Koumbùein, s'appuyer: — nœ
k
broàs, sur lo coude, — gr. vg.
à/.oja-to, accumbo.
Koûmb iiilhœ, prunier, prune.
Kounàt, beau-frère (frère du
mari); kounàtœ, belle-sœur [sœur
du mari). — It. cognato.
Kounatôlh, beau-frère (frère de
la femme.)
Koundàn, Fy, parler: kdundôn
pa mœndoùarœ, il parle sans ré-
fléchir, à tort et à travers. V. Icou-
vœnddn .
Koundroûalh, koundroûelh, en
face, vis-à-vis. V. kôndrœ.
Koùngoulh, courge, gourde.
Koùpœ, coupe, verre : nœ —
h, un verre rempli de farine,
lat., gr.. cupa.
Koupœtôn, comprendre, s'aper-
cevoir de. reconnaître, sentir :
koupœtoûanœ kyœ. elles s'aperçu-
rent que; çpirti koupœlôn nga tœ
pàritœ , 1 esprit perçoit par la
vue. Cf. gr. xfa-rci).
Koupœloùarçim, Kr. intelli-
gent.
h '/•, quand, lorsque, 1"
ind.: kour afœrbi kôha, lorsque
le temps approcha; 2° avec subj.
marque le futur: fouir tœbini pœr
tœ flyétûurœ, quand vous vous
coucherez pour dormir ; kour é
kour, de temps à autre.
Aourbét (tk.), voyage en pays
étranger.
Kourbân (tk.), sacrifice, victime.
Kourdis (tk. alb.), dresser,
construire.,
Kour-dô, con)., avec subj., toutes
les fois que : — kyœ nue il
chaque fois que tu auras besoin de
moi; 2° kourdo-hérœ, Kr. en, de
tout temps, toujours.
Koùrm, pi. a, Kr. corps; koûr-
mat è he vdékouret, les corps des
morts. — gr. v. xopjif.
Kourôrœ, couronne que portent
les époux pendant la cérémonie
du mariage ; cette cérémonie elle-
même : vçb — , mettre la cou-
ronne, c. à d. se marier, kyœ t'a
k
39
mbànœ gy r nœ — . pour qu'il le
garde ju-qu'à l'époque du ma-
riage. — lat. coron t.
Koursèn, épargner : oânœ lœ
kourséva, je t'ai épargné, t'ai
laissé la vie; pass. — énein. être
épargné; impers, i oukoursûe tœ
mârhœ, Kr., il eut trop d'avarice
pour prendre.
A '■''/•(•/', prostituée, fille publi-
que. — sb.
Kourvœrbn, Kr., forniquer.
A iûrhœ,skoùrhœ, j a mais: spou-
çài — . il ne cessa jamais; s moj
— ,ne plusjamais.
Kourh's-z.i, pi. se, dos, épine
dorsale, échine; bosse du cha-
meau : tœ tebra rânœ nœ kourhis
tœ ''.y. tout est tomhé sur son dos,
il paie pour les antres; kamilhatœ
kânœ nœ kourhis mbi çpinœ Kr.,
les chameaux ont une bosse sur le
dos.
Kourhoûsem. Kr., s'incliner, se
courber, mœ dhê, vers la terre.
Kousâr, voleur, surtout de bé-
tail. — 1t. corsare.
Koùç, gen. koûyt, qui, celui
qui : — tœ thà, qui t'a dit? — cf.
lat. quis, ionien, xoîbç.
Kouçdô, quiconque; — kyœ Ue
rûnte, quiconque entrerait.
Kouçœri-ri, f. kQuçœrirœt V.
kouçouri-ri.
Kouçouri-H, cousin: — i pà~
rcr, cousin germain ; i dater, c. issu
de germain ; kouçourirœl e para:
yànœ dy'em tœ du vœihézœrve a
môtrave, les c. germains sont
enfants de deux frères ou de deux
sœurs ; kouçourirœ, cousine.
Koùt, espèce de mesure, coudée,
aune.
Kouti-a, (tk.), boite; vase à
fleurs.
Koutsôn, Kr. V. goudzàn.
Koutçèdrœ (alb. it. klhœçedhra),
être fabuleux du sexe féminin,
répondant à l'ogresse des contes
ils et à la lu mi a des Grecs et
des Bulgares, etc.; elles habitent
40 K
d'ordinaire dans les puits et se
repaissent de chair humaine :
brdsnda nœ poùs iç nœ — , dans le
puits il y avait une ogresse. — cf.
sb. koutçka, chienne.
Kouvœnd. pi, e, parole, conver-
sation : s Ihafôse do! du kouvœnde,
as me..., ch., on ne peut dire deux
paroles, môme avec... — cf. lat.
conventus.
Kouvœndôn, parler, s'entrete-
K
tenir : — çkyip, parler albanais.
Kùy, f. kœyô. pron. et adj . ce,
celui-ci, il : kùy neri, cet homme-
ci : kùy thôtœ, celui-ci, il, dit; kùy
deçtœ, c'est lui; kœyô, kœtœ,
kœtâ, ceci, cela: tç dsçtœ kœyô kyœ
bdere, qu'est-ce cela que, qu'as-tu,
fait? kœyô m>t'>k<r kyée para hérœ
kyœ Kr., ce n'était pas la pre-
mière fois que. Cf. lat. quis, si. ko,
etc.
KY
Kyâfœ, cou. surtout la partie
postérieure; col, gorge de mon-
tagne: i oukœpoùt kyâfa, il se
cassa la nuque, le cou; mârh nœ
— , 1. prendre sur le cou, causer
du tort, du dommage : mœ more
ndœ — , tu as causé ma perte, gr.
V. ;j.'sr^p£ç arbv Xai;x6.
Kyafon, Kr., embrasser.
Kyàhem, pass. de kyân, se la-
menter ; se plaindre de.
Kyàn, pleurer : — me lyigye,
pleurer sur un mort dans un chant
spécial; tœ kyârœ-itœ, pleurs, la-
mentation: oubœnœ tœkyârœ,i]
s'éleva une lamentation ; tœ kyâ-
ratœ e Jeremhœ (aussi, vivlyâ e
tœ kyârit), Kr., les lamentations
de Jérémie.
Kyârk,Kr., prép. avec gen., au-
tour de : — atiy, de lui. — Cf.
lat. circus, it. cerchio. V. pœr-
kijàrk.
Kyarkàn, Kr., entourer; pass.
kyarkônem; kyarkoùarœ me moû-
re, environné de murs.
Kyârtœ, querelle, dispute ; gyâ-
itï nœ — • il s'éleva une dispute.
V. hjertôn.
Kyàs, approcher ; toucher ; pass.
kyàsem, s'approcher; kyàsou ar-
eikout, ch., approche-toi de ton
amant; me tœ kyâsourœ, en s' ap-
prochant.
Kyedér (tk.), chagrin, peine,
inquiétude : môs kl — , n'aie point
de souci.
Kyéft, Kr., coupe à boire. —
gr. xeuOo;.
Kye2/"(tk.), bonne humeur, con-
tentement
Kyélh, pi. kyiey, ciel. — lat.
cœlum.
Kyëlhœzœ, dim. de k yèlyh, palais
de la bouche, oùpavicxôç.
Kyelyb, pus.
Kyélybem, pass.de kyélyp, pour-
rir, être en putréfaction ; pa.
kyélybourœ, pourri, gâté, puant :
oùyœra tœ kyélybourœ . eaux
puantes, sulfureuses.
Kyélyp, ao. kyélyba, puer, sentir
mauvais.
Kyelyibàr (tk.). ambre, bouquin
d'ambre.
Eyèm, Kr., encens.
Kyèn, pi. kyén-tœ, chien. — lat.
canis, gr. xijmv.
Kyénky, det. kyéngi, pi. çtyérha
etçkyérha (Kr. kyéngé), agneau.
Kyép, coudre.
Kyepâlhœ, pi. a, cil; kyepâlhat'
e toùa, ch., tes cils.
Kyépœ, oignon. — lat. cepa.
Ki/ere. la teigne.
Kyerôn: 1° nettoyer, éplu-
cher, peler un fruit; 2° nettoyer,
guérir. — Cf. lat. euro.
Kye'ros-zi, teigneux: pràlhœza
c mér.étit kyeràs, le conte du roi
teigneux.
Kyertàn, Y. kœrtbn.
Kyertim, pi. e, Kr. , réprimande,
reproches.
1\\
Kl
il
Kyerlhoulhôn, Kr., environner,
assiéger.
_ Kyérhe, chariot, char, voiture ;
vi'r — me boùay,xm chariot attelé
de buflles. — Cf. lat. currus. it.
carro.
Kyéç, rire; pa. kyèçourœ, riant,
content: kyé i — -, il avait l'air
riant, tout joyeux : tœ kyéçouritœ,
le rire : — dély i idhourœ, 1. le
rire sort amer, à force de rire on
finit par pleurer.
1. Kyœ, conj.. avec ind. et
subj., que : digyoùanœ kyœ Fati-
méya dbçtœ, elles apprirent que
Fatimé existe ; porositi kyœ l'a
vinincB) il ordonna qu'on la pla-
çât; avec subj., pour que. afin
que : kyœ %œ /yole, afin que tu
joues; kyœ môs, pour que ne. de
crainte que: kyœ nais tœ bœninœ
ndônœ çérh, de crainte qu'ils
n'eussent quelque querelle. —
Kyœ est comme explétif, quand il
annonce le passage au discours
direct (gr. ot-., tk. ki). il remplace
alors les guillemets: i thotœ kyœ,
môs ki kyedér, il lui dit (que),
« n'aie point de souci.» — Cf.
it. che.
2. Kyœ, esp. de prep., depuis ;
— /{nui-, depuis quand; — koûrœ
se, depuis que ; — tan/, à partir de
maintenant; — nœ mœngyés, dès
le matin; — sipœr, d'en haut; —
andéy, de là-bas; — pœrpàra,
d'avance, à l'avance.
'■'>. Kyœ, avec un nom de nom-
bre: érdhœ tœdù, ils vinrent tous
les deux : i thœrél — tœ tria, il les
appelle toutes les trois. — gr. xal.
[. Kyœ, pron. indecl., qui ,
que. lequel, laquelle, lesquels,
lesquelles: oûnœ y dm, — c'estmoi
qui : nœ plyàk me plyakœrC — .s1
bœnen\ un vieillard avec sa
vieille, qui ne faisaient pas. —
Dans les cas obliques, on y joint
très-souvent le pron. pers. ;
aidiàlyikyœe hôdhi, c'était ce
garçon qu'il avait jeté : .ela ar-
rive surtout quand kyœ devrait
être précédé d'une prép. : nœ
moulh/ — rhinte nœ plyàk, un
moulin que, dans lequel, demeu-
rait un vieillard ; au nom et avec
le pron. démonstr. : te mbrèti, —
kùy ougœzoûa, chez le roi, le-
quel, lit. que celui-ci, se réjouit.
Vbv. la gram. — Cf. it. che.
Kyœ-atœ-hérœ, depuis lors, à
partir de cette épe
Kyœlhôn, atteindre, toucher,
frapper: hôdhœn gyélypœrat edhé
e kyœlhoùanœ (les serpents), lan-
cèrent leurs dards et l'atteigni-
rent, le piquèrent; kœçtoù kyœl-
hôi, Kr., ainsi arriva-t-il, cela
eut lieu ainsi : nœ tœ kœlhoûarœ
rœ, Kr., une bonne chance,
rencontre (angl. a hit).
Kyœndrésœ, Kr., firmament.
Kyœndrôn, arrêter, faire de-
meurer; s'arrêter, rester immo-
bile, demeurer debout: coûter:
sa kyœndrôn, combien cela coute-
t-il ? kyœndroîcanœ dû vyét koùn-
drœ atùre, Kr., ils leur résistè-
rent deux ans ; persister, s'obs-
tiner : kyœndronin é thôçiriœ,
Kr., ils persistaient à dire.
Kyœnœ, kyœnourœ, kyènourœ,
pa. de yâm, qui a été : tœ kyœ-
nourœ, Kr . existence.
Kyœn fœ kam, passé ad miratif
de ki'un : kuy kyœnga fkyœnœka:
nœ miyœ hérœ m'i mirœ ngâ
oûnœ, en voilà un qui est mille
fois meilleur, plus fort, que moi ;
kyœnkeçœ, impart'. : tç kyœnkeçi-
nœ atô, ch., quelles (combien
belles) elles étaient, celles-là.
Kyœnga, v. kyœnœkam.
Kyikœr, pois chiche. — lat.
cicer.
Kyilhon, v. kyœlhôn.
Kyîme, poil, plume: nà kœtô
tri kyime, tiens, prends ces trois
'plumes: kyimetœ e bârdha, les
cheveux blancs. V. lyéçtœ.
Kyime-koûky, Kr., qui aies
cheveux roux. roux.
KV
K.1
Kyîill, cent: nd' — , nue cen-
taine ; dû, Ire — , deux, trois
cents ; i kyintœti, le centième. —
lat. centum.
Kyipî, Kr., tas : vœ — , amon-
celer, mettre en tas.
Kyà, tirer, ex. l'épée, extraire ;
rejeter.
Kyôfça, optatif de yàm, être :
nœ kyôftœ hyœ, s'il arrivait, s'il
arrive, que ; si, en cas que; — toi
do, s'il est vrai qu'il t'aime.
Kyoùan, 1° appeler, nommer,
2° croire, penser : rnœ kyoûatœ tœ
tcehoùmbourœ moûa, m'avez -vous
pris pour un imbécile ? môs mœ
kyoùay tœ tilho:, ne me crois pas
tel (si sot) !
Kyoùhem, pass. de kyoùan;
kyoùhey Fatimè, elle s'appelait
Fatinrié; kyùç kyoùhê, comment
t'appelles-tu, te nomme-t-on ?
Kyoùmœçlœ-i, kyoùmeçtœ-i, lait.
Kyoumœçtôre, laiteron, plante.
Kyoumœçtoùar , gâteau au lait,
espèce de flanc, pita.
Kyoùrhutœ,^\. morve : f'rùn — ,
je me mouche, ifruri — non tçoàiii,
moucher un enfant, lui essuyer le
nez.
Kyùkye, coucou : kœndôn kyùm
kiya, le coucou chante; kàly i
kyûkyesœ, cheval du coucou, vau-
tour noir et blanc, au bec jaune,
le catharte, qui arrive en Epire au
printemps en même temps que le
coucou, auquel, selon la croyance
populaire, il sert de monture; en
gr. v. àXoyiSxouJMoç.
Kyùmkyœ, (tk. tchunki), at-
tendu que, puisque.
Kyûp, pi- "■■> (tk.), jarre, long
pot de terre à couvercle.
Kyùç, comme, comment : mey-
tànen kyàç tœ gyênin, elles réflé-
chissent comment elles pourraient,
trouver.
Kyûç '■ — igyoùrlt, articulation
du genou, rotule, — cf. sb. klyoùlç,
clé.
Kyutét, pi. e, cité, ville.; kyùte-
tôre, adj. f., civile. Kr. — lat. ci-
vitas.
LH
Lhàfe (tk.), discours, entretien,
parole; lhafôsem, converser, s'en-
tretenir.
Lhàlho-ya, chenille.
Lhalhoùmena-tœ, orchestre, ins-
truments de musique. — Etym. ?
Lhaoùs-zi , pi. Ihaoàzœro), Kr. ,
peuple, nation. — gr. Xa6ç.
Lhœrhœ-i; Ihœrh' idôrœsœ, le
haut du bras.
Lhoustrînœ : kondoùre — , ch . ,
des souliers vernis, cf. fr. lustre,
etc.
Lhoùp, hjoâp, laper, manger
gloutonnement : lhoùp lhoùp si
kyén, il mange avec l'avidité d'un
chien; tçœ lhoùp kœçtoù, pourquoi
avales-tu si gloutonnement ?
LY
Lyâfçœ, crête du coq, huppe de
l'alouette. V. kréçtœ,
Lyàgœtœ, adj., lyàgourœ, pa.
de lyàk, mouillé, humecté, trempé:
kiçin fou&tànef tœ lyàgourœ ngâ
çiou, elles avaient leurs robes
trempées de pluie ; lyàgœlœ me
vêsœ, humide de rosée.
Lyagœsirœ, humidité ; — son,
rendre humide.
Lyàhem, pass. de lyàn, se laver,
se baigner : dhyétœ tçoùpa kyœ
lyàheçinœ, dix jeunes filles qui se
baignaient.
Lyaykàtîs, H., flatter.
Lyâykœ,Tp\. a, caresse, flatterie.
].V
LY
1:;
compliment : me tsâ lyàyka kyœ
e kiçin psoùarœ, avec quelques flat-
teries qu'elles lui avaient apprises.
Lyâykœs flatteur,
i L>/àij»t-if lyàymœs, envoyé,
médiateur ; lyaymœsî, ambassade,
négociation; lyaymœsân, Kr. , né-
gocier; être médiateur.
Lyaythi-a, noisetier, coudrier,
son fruit.
Làk, mouiller, humecter, pass.
lyàgem.
Lyàk-ou, lacet, piège; pœr tos
sdenœ çapœtôretœ, lacs pour pren-
dre les bécasses. — lat. laqueus.
Lyakœmim souci, désir, pré-
somption, convoitise : lyakœmimi
kœliy nerïoul œçtœtœçônœ vœl-
hézœret' e tiy tœ mbétenœ pa
boùkœ, l'unique souci, désir, de
cet homme est de voir ses frères
rester sans pain. — SI. lyakom,
cupide, avili.-.
Lyçkœmôn, se soucier, se pré-
occuper, avoir soin de ; oûnœ S
lyakœmdy an, pœr tœ hoùay po
pœr yoû, ce n'est pas pour le pro-
chain, mais pour vous que je tra-
vaille (dit le père à ses enfants) ;
— tœ tépœrnœ, convoiter Je su-
perflu; tœ lyakœmoùarit çoùmœ
prie nerinœ, le trop manger, la
gourmandise, est très-nuisible.
Lyàkœrœ, pi. a, chou; légume,
herbes sauvages qu'on mange; les
orties sont comprises sous ce nom;
nœ lyâkœrœ, un chou. Cf. gr.
XdEvocvov.
Lyak ,'<>■ roûar, pita des Slaves
et des Grecs, mets composé de
farine et de choux ou autres légu-
mes cuits au four.
Lyakœsàn, H., être enroué.
Lyakourïky 1°, adj. (sans arti-
cle), nu.; t'a héthç tepôrï <■ mbrétit
lyakourîky, tu le jetteras tout nu
à la porte du roi ; 2° chauve-souris.
Lyândœ, Kr., bois de construc-
tion.
Lyangoùa-ôi, lévrier, cf. gr.
X»Y«ovtx<5s,
Lyanù, tailler en pièces, hacher
menu. — gr. m. Xiav(Çu>.
Lyàn, ao. lyâva, laver, baigner ;
mœ lyàou çiow, je suis trempé par
la pluie; lyàn detûrœnœ Kr. ac-
quitter sa dette; pass. lyàfu ni. cf.
lat. lavo.
Lyâp, laper : — lyàp si kyèn,
il lape comme un chien. Y. Ihoùp.
Lyàp-bi, Liap, nom d'une race
albanaise, qui est devenu comme
un sobriquet injurieux: pséoubebre
si Lyâp, 1. pourquoi es-tu devenu
comme un Liap, fait comme un
voleur ? (H.) — Le Liap se nomme
lui-même ârbœr. Voy. ce mot.
hyapœrî, Lyabœrî, le pays des
Liaps. région qui comprend l'an-
cienne Acrocéraunie et la rive
méridiouale de la Voïoussa vers
son embouchure.
Lyàra-lyàra : djamadânœ — ,
ch., la veste toute bigarrée (de
boutons de métal). V. lyârœ.
Lyarâtskœ, lyarâskœ, la pic.
V. lyàrœ.
1. Lyârœ, pa. de lyaràs, et
lyàrm, adj., bigarré, diapré, qui
est de plusieurs couleurs.
2. Lyârœ, lyàytowœ, pa. de
lyàn, lavé; net sans tâche : zengi
lyârœ me flyori, des étriers lavés
d'or, dorés; pœrtœ lyàytourœrô-
batœ, pour laver les habits.
Lyàrgœke, adj. et sub., loin-
tain; sub.. éloignement.
Lyargàri, éloigner; partir: kour
do tœ lyargontçl — do tœ lyargàn
nêsœr, quand partiras tu 'i — je
partirai demain; pass lyargânem.
V. lyàrk.
Lyàrk, l°adv. loin; 2° lyârk-ou,
f. lyârgœ, éloigné, long, d'une
distance: kœyôoùdhœcèçtœçoûmœ
' lyârgœ, ce chemin est très-long;
sœ, pœr-sœ, lyârgou, de loin.
Lyarôs, lyaràh, rendre bigarré;
pass. — ôsem, le devenir.
Lyarôç sans art.), de couleur
cendrée, gris.
Lyàrk, adv. . hari : sadô — kuœ
I!
LV
tœ yêtœ, si haut qu'il soit place ;
lyârgazit, d'en haut.
LyârtŒj adj., haut, élevé, grand
de taille : neri i lyàrtœ, homme
grand; sud., hauteur.
Lyârtœsm, supérieur.
Lyartôn, élever en haut; exal-
ter, par des louanges ou en di-
gnité ; tœ lyartoùarœtœ, Kr. l'ac-
tion d'élever ou d'être élevé,
l'exaltation.
Lyarhoûçk-ou, vigne sauvage.
Lyâçœ, ao. de lydb.
Lyàçtœ, 1° Fy., hâtif, précoce ;
groùrœi lyàçtœ, blé précoce; 2°
tœ lyàçtœ : kàm nœ tœ — , j'ai un
terrain emblavé; tœ lyàçtatœ, les
récoltes, les biens de la terre :
sim-vyét tœ lyàçtatœ do tœ yénœ
tœ mira, cette année la récolte
sera bonne ; 3° vieux, très-âgé : atà
plékyt' e lyàçtœ, ces vieillards
décrépits.
Lyaçton, H., faire vieillir ; dif-
férer, ajourner.
Lyatôn, Kr., creuser, sculpter,
yXiSçco, cf. Àaxojj.Éw.
Lyathit, H., délirer, extrava-
guer.
Lyavdôn, lyavdourdn, louer.
— lat. laudo.
Lyavdoûarçim, Kr.. glorieux.
Lyé, lyér, pour lydbrœ, imper.
de lyri : lydbr' e, laisse-le; ly'er-
mœ, laisse-moi; lyê-mœ tœ flyé,
laisse-moi dormir: lyé tœ mes tœ
kiç ngrœnœ, il était bien loin
d'avoir mangé ; lyé tœ dâlyœ, qu'il
sorte .
Lyéh, lyê, aboyer : lyêou kyèni,
le chien a abnyé. — Cf. sb. layati.
Lyéhœtœ, Y. lyêtœ.
Lyehànœ, accouchée; lyehonï-
a, les couches. — gr. Xéyoç.
Lièker, pi. e, Kr.. lac.
Lyekoûnt, secouer, balancer.
Lyekoùrœ, peau, cuir, outre ;
peau ou écorce des fruits : i ryépi
lyekoùrtviiœ, il lui ôta la peau, l'é-
corcha (le chevreuil tué): mboùçi
lyck.GÙrœnœ, il remplit l'outre.
LV
Lyekoùrtœ, fait de cuir.
Lyékyezœ, H., le jarret,
Lyémœzœ, hoquet: mœ zoùri
lyêmœza, j'ai le hoquet.
Lyèn, ao. lyéva, naître, se le-
ver, du soleil; ériger: kiçte lyèrœ
dïelhi, lesoleilavait paru. V. lyint.
Lyénk-gou, jus, bouillon, suc,
lymphe.
Lyépe, mot que répond, pour
marquer qu'il a entendu, celui
qu'on appelle , particulièrement
un serviteur. C'est comme: pré-
sent ! Je viens! plaît-il ? Il est
usité aussi en Herzégovine.
Lyépe-tœ, pi., écailles. — Cf.
Lyépour, pi. e, lièvre. — lat.
lepus.
Lyerôs, salir, gr. vg. Xepiàvw.
Lyéç, pi. œra, laine; lyéçtœ,
lyéçœratœ, les cheveux.
Lyéçtœ, adj., de laine.
Lyètœ, sync. de lyéhœtœ, léger,
pesant, facile. — Cf. si. lœgœk.
Lyétœ-tœ, pi. crinière ; — e
kâlyit, < rinière du cheval.
Lyetœçôy, Kr., alléger, soula-
ger ; pass. — ànem.
Lyèth-dhi, bord d'un fleuve;
talus; terre du fossé rejetée sur
le bord: râ /kjh lyédW i lyoûmit,
il est tombé de la berge de la ri-
vière.
Lyctcôn, Fy.ilyetçài ~cœ boùalh,
il détela un buffle. V. lyœçôn.
Lyevàjgœ, écale de noix, d'a-
mande.
Lyczêt (tk.), douceur, agré-
ment; lyezetçim, agréable, plai-
sant au goût.
Lyw, ao. lyàçœ, pa. lyœnœ, v.
irr. , laisser, abandonner; mœ
lycè vétœm, tu me laisses seule;
pass. lyihem.
Lyœfiôn, guerroyer, combat-
tre. V. lyoûftœ.
Lyœgirâtœ, harangue ; lyœgiroy
on , Kr., haranguer, discourir.
Lyderhœ-i, pi. lyœmdbn, aire à
battre le blé.
LY
Lyo'mç, écheveau ; lycêmç'i
lyéçit, le peloton de laine.
Lyœndœ, pi. a, gland du chêne.
— Cf. lat. gland-em.
Lyœngôn, languir, souffrir;
lyœngïm, langueur, souffrance ;
lyœngyùcr, H., épidémie. — lat.
languor.
Lyœpin, lécher.
LyœroSj pa. de lyœ. Y. aussi
Lyœçôn, lâcher, laisser tom-
ber, 1. pendre, 1. aller; répudier
une épouse; intr. pousser, des
arbres; lyœçoùanœ pématœ, les
arbres ont commencé à pousser,
ils bourgeonnent ; pass. lyœçà-
iirni : i oulyœçoùa mbœ kyâfœ,
Kr., il se jeta à son cou. — Cf.
lat. it. lascio.
Lyœvis, Kr., bouger, se mou-
voir.
Lyœvroùame, jour ouvrable,
it. lavoro.
1. Lyi-a, petite-vérole ; ndzôre
lyïnœ, eh., tu as eu la petite- vé-
role.
2. Lyt'-ri. lin, chanvre.
Lyidhœ, lien.
Lyidhourœ, pa. de lyith.
Lyïg, lyigœn, rendre maigre,
amaigrir; pass. lyigem, maigrir;
oulyik, il est devenu maigre. V.
lyik.
1. f.yigœ, loi; lyiga e lyôu-
tœyesœ, loi religieuse; lyiga
kyutetôre, loi civile. Kr. — ^.j'ijn
e dûtœ, le Deutéronome, lat. lex.
Lyïgœ-dhœnœs , Kr., législa-
teur.
~. e Lyigœ, méchanceté, vice ;
lieux d'aisances H., V. lyik.
Lytgyc, H.: 1° chant de dou-
leur sur un mort; kyàn me — ;
2° chant rimé en général ; 3° Y.
lyigœ.
Lyihem, pass. de lyœ.
Lyifc-gou f. lyigœ, mauvais,
qui ne vaut rien: maigre: dôlhi i
lyik, 1. il sortit mauvais, il a mal
tourné ; fyàlya tœ lyiga, des pro-
I.Y
45
pos indécents; tœ lyigat' <■ grave,
les mauvaises (d'entre les) fem-
mes.
Lyikçtœ : mœ vyèn — , je suis
fàclié, je regrette ; i érdhi çoù-
mir — , il en fut vivement fâché,
vexé.
Lyimni, pour lyini-mœ, lais-
sez-moi. A', lyœ, lyé.
Lyindem et lyint (Kr.). naître,
se lever, des astres: oulyint, il
naquit; kour tœ lyintnœnœfiyetœ;
quand les astres se lèvent ; tœ
lyindouritœ, naissance ; lever des
astres: — edielhit, lever du so-
leil ; d'ia e tœ lyindourit tiy} le
jour de sa naissance. Y. lyèn.
Lyinlœ et lyitœ, adj., de chan-
vre, de fil.
Lyinœ, Ber., chemise : lu- lyànœ
ndœ — , eh., ils te laissèrent en
chemise.
Lyipœn, demander, mendier;
lyipa oûyœ, ch., j'ai demandé de
l'eau ; kuy lyipœnte boùkœ, il
mendiait son pain.
Lyipœs, mendiant.
Lyipyétœ, la patience, plante.
— Cf. gr. ldr.x-ov.
Lyipsem, être nécessaire, lyip-
roùmœ dùœ, bien des jours
sont nécessaires: impers, si lyip-
setœ, comme il faut. — Cf. gr.
"kdr.to.
Lyirœ, libre, lâche, relâché;
qui est à bon marché ; in- lyirœ,
Kr., liberté; mari — ngà, il prit
congé de. — Cf. lat. liber.
Lyiroù, libérer, évacuer; lyirà-
nem, être délivré ; diminuer de
prix ; lyiroûarœ, librement.
Lyis-zi, pi. (7, chêne; arbre;
lyith gyithœ lyizatœ, il lie tous
les arbres. V. pémœ, doûçkœ,
droû.
Lyith, lier, attacher; — fyâlyœ,
faire une convention ; pass. lyl-
dhem .
Lyivàlh-dhi, Kr., pré, prairie.
— Cf. gr. Xi6aV(a.
Lyàdœ (IL, lyddœrœ), pi. cera,
m
1A
jeu; sauts, cabrioles d'un cheval
en gaité; i hipi edhé (kàlyi) bœrl
çoûmœ lyôdœra, il monta sur le
cheval, qui se mit à sauter et à
danser. V. lyàs.
Lyodhourœ, pa. de lyôlh, fati-
gue, las.
Lyofàtœ, lyofàçtœ, bois de Ju-
dée, arbre.
Lyôhye, testicule ; H., membre
viril. V. hêrdhe.
Lyopdr, vacher, bouvier.
Lyopàtœ, pelle, rame ; nœ — me
flyorin, une pelletée de pièces
d'or. — Sb. lopata.
Lyôpœ, vache.
Lyàs, ao. lyàita, jouer, s'amu-
ser; zoùri tœ lyànte me 'tœ, elle
commença à jouer avec. V. lyoûan.
Lyôs-zi, barre qui sert à fermer
la porte à l'intérieur.
Lyôtçkœ, dim. de lyàs, cadenas,
serrure.
Lyôl, pi. œ, larmes, pleurs :
kyân me lyôl, verser des larmes.
Lyàlh, fatiguer; pass. lyôdhem,
se fatiguer.
Lyoûan. remuer, bouger ; jouer :
— doùartœ, remuer les mains;
lyoùalmœ pâli sûnœ, ch. , nous re-
muons, jouons un peu de l'œil ;
màs rnœ lyoùa dôrœnœ, ne fais pas
trembler ma main (quand j'écris).
Y. lyàs.
Lyoubi-a, monstre fabuleux à
sept têtes, espèce de dragon : nœ
bjàkœrœ nga a lu kyœ rouan lyou-
bia, un chou, de ceux que garde la
Lioubi. — Cf. fr. lubie, lat. lubeo,
si. lioubiti, aimer.
Lyoùftœ, pi. œra, guerre, expé-
dition , lyouftœtdr, Kr., guerrier,
combattnnt.
Ly'oufton, guerroyer, combat-
tre.
Lyoùgœ, cuiller.
Lyoûlye, pi. lyoûlye et lyoûl-
yœra(d"où le gr. v. XouXoîoi), fleur;
menstrues, H.
Lyoulyœsôn. fleurir.
Lyôûm, mot qui sert à féliciter ;
lyoùm // kyœ ké tœ tilhœ vœlhà,
que tu es heureuse d'avoir un tel
frère ! ironiq.: lyoùm babài kyœ
prêl ngâ li, malheur au père qui
attend (q. q. ch. de bon) de toi.
V. lyoùmtœ.
Lyoûmœ-i, pi. œra et œn, fleuve,
rivière; par ellipse et fig., qui
est bon pour la rivière, à y jeter,
c. à d. qui ne vaut rien : kémi
Isa (grà) lyoumœ — mbœdhâ, ch.,
nous en avons (des femmes) qui
sont de grandes coquines; il se
joint aussi au mot dél, dans le
même sens: kèmibàurha lyoumœ-
dél, ch. , nous avons des maris qui
sont de francs vauriens. — cf. lat.
flumen.
Lyoùm lœ, aussi oulyoùmtœ, au
plur. lyoùmleinœ, formes verbales
(optatif, 3 p. sg. et pi.), déri-
vées de lyoùm et servant à expri-
mer des souhaits favorables : tœ
lyoùmtœ dora, gâya, que ta bou-
che, que ta main soit heureuse !
tœ lyoùmtcinœ doùartœ, ch., que
tes mains soient heureuses.
Lyoùmourœ, lyoùmœtœ, heu-
reux, fortuné.
Lyoùndrœ, bac à passer les ri-
vières: grande barque du lac de
Scutori; Kr. , navire.
Lyoundrày (-on), Kr., navi-
guer.
Lyoûngœ, H., abcès, clou.
Lyoùs, lyoùl, Kr., adorer, ren-
dre un culte, Xaxpeitû.
Lyoùtem, pass. de lyoùl, ao.
oulyoùtçœ, aveedat., prier, surtout
Dieu, invoquer; lyoùtourœ, sup-
plication, prière, cf. Xhopat.
Lyoùtœye, Kr., culte, religion.
Y. lyigœ.
Lyoûtœs, pi. i, Kr., adorateur.
Lyoùtsœ, pi. a et. œra, fange,
mare, flaque d'eau. — C'est le .
nom d'un quartier d'Iannina et de
diverses localités. Cf. lat. lutum.
Lyoucàth-dhi, pi. — dhr, Y.
lyivàth.
Lyouvgât, loup-garou : oudoûk
M
si — ,il parut comme, se donna l'ap-
parence d'un loup-garou, conte.
Lyouvgi-a, Fy., l'ouragan, sans
doute personnifie. V. lyouvgàt.
Lyûent oindre, enduire; ilyûeri,
l'Oint.
M 17
Lyùnœ-lœ, pi., II., beurre.
byûp, K., V. lytpœn) pa. '//''-
pourœ, imploré.
M
Madàm tk.), quoique.
Madhœrt î - andeur.
Madhœron, Kr., agrandir.
'/ ■'/', orgueil; madhœçtô-
nem, s'enorgueillir: uavllur-
l'u-i, orgueilleux. Kr.
Madhœlsàn, madhôn, agrandir,
louer; pass. madhœtsôhèm, s'a-
grandir, s'enorgueillir."
Magyistdr, Kr., magicien.
Hàgye, auge à laver et à pétrir
le pain, maie. — Cf. it. madia.
Mahàlhœ [tk), quartier d'une
ville.
Mùhcm, pass. de mân, s'en-
graisser; oimiàit. elle devint
grasse.
Mâyœ, pi. a, cime, sommet;
pointe; nés mât/Œ tœ nœ lyizi, à
la cime d'un arbre; màyal' c md-
lyevet, les sommets des mon-
tagnes; me mâyœ tœ gyoûhœsœ,
avec la pointe, du bout, de la
langue; me nœ — ndœ krûet,
avec une pointe au sommet.
Màym, f. e, gras.
Mâyme, IL, graisse, onctuosité.
Mâymœlœ, adj., V. màym : tœ
mâymœtœ, graisse, le gras.
Màytourœ, engraissé, gras; dé-
mat' r pàrœ tœ màytourïtœ, Kr.,
les premiers bouvillons, les gras;
dhê i màytourœ, terre grasse, fer-
tile. Y. màn.
Makâr, au moins, du moins,
encore que, quand même. — sb.
1. Mâlh, souci, regret, chagrin,
nostalgie, affection tendre; mœ
mari mâlhi : môs tœ mari mâlhi
pœr nœnemœ, peut-être que tu
regrettes ta mère et désires la
revoir? Cf. gr. iaAsi, il soucie.
2. Màlh (tk.) fortune, posses-
sions, bien, capital; hrérœt e
màlhit, les capitaux.
Maràs-zi (tk ), marasme, lan-
gueur ; marazi ùt, ch., le chagrin
que tu me causes.
Malhàthe, corbeille, panier. Cf.
gr. xaÀâOi.
Malhœkim, malédiction, ex-
communiention.
Malhœkàn, maudire ; as e mal-
hœkô ndenen'f ch., ah! maudis-la_,
ta mère. V. nàkm. — Cf. lat.
maie.
Mâly, pi. e. montagne. — Cf.
le nom homérique M&sta : MaXetduav
Bpoç a?-j, Odys., 111,287, et al.
Malyœsîi H., contrée monta-
gneuse ; gu., les paysans, par op-
position aux habitants des villes.
Malyœsoûar-ôri , gu. malyœ-
soùr, montagnard ; par ext.,rude,
grossier.
Màn, pi., c, mûrier, mûre.
Mandr, mouton apprivoisé, ha-
bitué à manger dans la main. —
lat. manus.
Manitçim, Kr., merveilleux.
Màn, engraisser; pàss. m à h cm.
Margaritâr, pi, œ, perle. — gr.
Vg. [JLOpY«piTrfpt.
Martésœ, mnrtim, mariage.
e Màrtœ (dies martis), mardi;
/r/- màrtœ mbrdbmœ, mardi soir.
Martbn (lat. maritus, it. raa-
rito), marier, donner en mariage;
martônem, se marier; martoûa~
rœ, marié.
Màrth, IL, être transi, frisson-
ner de froid.
Mark, ao. môra, prendre : —
lin/'rhtf, groûa, prendre pour
IN
M
mari, pour femme, épouser ; —
oùdhœ, faire du chemin ; — moun-
dim, recevoir un châtiment; —
me tœ mirœ, me tœ kéky, traiter
bien, traiter mal ;pass. mèrhem et
mirhem. Cf. gr. [m^tctu.
Marhdç, H., un fou.
Màrhœ, pa. de mârh, pris ; un
peu fou, toqué, capricieux.
Marhôn, égarer, rendre fou;
pass. marhànem, devenir fou.
Marhdsem , devenir fou ; pa.
marhôsourœ, qui est en démence.
V. màrhœ.
Màsœ et mâtœ, mesure : mârh
— , prendre mesure. V. mal.
Masip, (tk.), convenable.
Maskara (tk., de l'ital.), mo-
querie, objet de dérision.
Mâçœ (tk.); pincettes.
Maslahât (tk.), affaire, occupa-
tion.
Mâçkœ, V. màçkouly.
Màçkouly , pi. méçkouy, adj.,
mâle; gyithœ méçkouy tœ, Kr. ,
tous les mâles (hommes). — lat.
masculus.
Mât, mâs, (Cf. lat. metior) me-
surer : mata gyoùmœriœ, j'ai me-
suré la trace; tœ mâtouriùœ, le
mesurage; e lyânœ — , on cessa
de mesurer.
Mâtœs, Kr., mesure ; dù—fârœ,
deux mesures de grains; trémâtœ-
sœ mielhi, trois mesures.de farine.
Mâth-dhi, f. màdhe, pi. m.
mbœdhcn et mœdhèn ( — />7), pi.
f. mbœdhâ et mœdhâ, grand;
rfià/y i mâth, fils aîné ; m'e mâ-
(//?//«, la plus grande, l'aînée; i
math é i vogœlyœ tœ vinœ, que
petits et grands viennent; nerœ-
zif e mbœdhèn, les grands; tœ
dzgyéthtç tri, mœ tœ mbœdhàtœ,
choisis-en trois, les plus grands;
e bœri tœ mât h pœrmi , il lui
donna l'autorité sur. Cf. lat. ma-
jor, sanscr. mahat.
Mâthimœ (gr. [xiOr^x) , leçon :
si thà màthîmœnœ , quand elle
eut dit sa leçon.
M
Màtse-iya, et màtçe, chatte,
chat en général.
Mâtç et matçàk, chat mâle, ma-
tou. — sb. mateka, chatte, mat-
çak, matou.
Mbâhem, pass. de mbân, être
tenu, retenu, se tenir; mbàhou
mirœ, tiens-toi bien; i mbâhei
oùyœ, il a une rétention d'urine ;
kœyô mbâhet'ngâ oùnœ, cela dé-
pend de moi: te ti mbâhet (gyàn)
tœ m'ourdhœràntç, c'est à toi qu'il
appartient de me commander;
mbâhey mbœ tœ mâth, il triom-
phait dans son orgueil.
Mbânœ {mbœ, ànœ), adv. et
prép. avec gen.: auprès; ù côté,
près de.
Mb'-af-ânœ, de ce côté-là, au-
delà de, mbœ-kœt'-ânœ, de ce
côté-ci, en deçà de : — lyoûmœnœ,
— du fleuve, Kr.; mbœ-n-ânœ, à
part, de côté.
Mbân, à Zag. mbâ, tenir, rete-
nir, garder pour soi, empêcher;
porter des vêtements; noùkœ mœ
mbân neri, personne ne m'en em-
pêche; lo t'a mbd mœnt, j'en gar-
derai le souvenir; mbân zi, porter
le deuil ; — véç, prêter l'oreille,
écouter; vétœhenœ, se retenir, se
contenir : pass. mbâhem.
Mbûr, H., porter, transporter,
traîner. — V. bàrhœ.
Mbàra, justement, précisément:
— me hindi, juste à Vikindi (deux
heures avant le coucher du soleil.)
Mbârœ, 1° adj., heureux, qui
réussit; droit : me kdbmbœ tœ
mbârœ, dhœntœ Perœndia, (entre)
avec un pied fortuné, s'il plaît à
Dieu, dit-on à l'épousée au mo-
ment où elle franchit pour la pre-
mière fois le seuil du mari ; oùdhœ
e mbârœ heureux voyage; àna e
mbârœ, ou e mbàra, l'endroit
d'une étoffe; Perœndia œçtœ i'
drèyl'è i mbârœ, Kr., Dieu est
juste et sincère; 2° adv.: Sa mbâ-
rœ pràpœ, prov., autant en avant,
(autant.^ en arrière, autant tu
M
avances, autant tu recules; vin — ,
prospérer, réussir; in (i i) bœnte
mbârœ poûnœtœ, il lui faisait réus-
sir, menait à bien ses affaires ;
— pâte, bon voyage !
Mbarœsî, chance, bonheur.
Mbarœsôn: mbarœsdva birinœ,
H., j'ai établi mon fils : — ôhem,
faire une fin, cesser les fredaines,
se ranger.
Mbarôn, achever, finir ; — poù-
nœnœ, son affaire ; — ngâ boùka,
achever le repas; — sœ fôlyowi,
finir de parler \me tœ mbnroùarœ,
en finissant; tuk me mbaroûar*
dàsnuBSœ ;\& noce étant terminée ;
pass. mbarànem; prâlhœza na
oumbaroùa, notre conte est ter-
miné ; lœ mbarbûaritœ, la fin : — e
vyéçtœsœ, de l'automne.
Bfbârs, féconder, engrosser,
rendre pleine une femelle; pass.
mbârsem, devenir grosse; oum-
bârs e vôgœlya, la plus jeune de-
vint enceinte. V. barhœ.
Mbârsœ, PI., pleine, qui porte,
d'une femelle.
Mbàth, chausser, mettre (des
chaussures); pass. mbùthem, se
chausser; kœpoùlsœ mbâlhourœ,
des souliers chaussés, mis au
pied ; tœ mbâthouratœ, les chaus-
sures.
Mbésœ : 1° nièce ; 2° petite-fille.
Mbesôn, croire. V. besôn.
Mbét, plus souvent mbétem, ao.
Tïièétçœ et mbi'la, rester, demeu-
rer, s'arrêter; cesser ; mbèti çiou}
la pluie a cessé; atô kyœkiçiri1
mbétour, ce qui était resté, le
reste.
Mbœ, mœ (mœr), prép. 1° avec
ace, en, dans, sur : mb'oùdhœ, en
route, chemin faisant ; rhinin mœ
nœ çtœpi, ils demeuraient dans
une maison; t'a ndziertç mœ nœ
mâly, emmène-la dans une mon-
tagne ; çtritourœ mœ nœ plhâkœ,
étendu sur une dalle; py in te mbœ
vâpœ, il dormait pendant la cha-
leur; mbéti mœ çœndét, restez en
M
!'.)
santé, c.àd. adieu ; m œ 7iœ foitnt,
à la fin ; soi mbœ kœtœ kàhœ, Kr.
jusqu'au jour d'aujourd'hui ; 2° avec
loc.: mbœ èmrit tœ àtit, Kr., au
nom du Pore; — tœ mbaroùarœt
tœ yètœsœ, jusqu'à la consomma-
tion des siècles; gy~èr — ditœt tœ
SÔtme, jusqu'à ce jour; 3° avec
abl. : mœ (mœr) sœ foûndi (foùn-
dmi), à la fin, enfin. V. ndœ.
Mbœdhèn, mbœdhà. V. màth.
Mbœrthèn, agrafer, boutonner;
atteler; kiçte mbœrthûer koutçé-
drœn mœ zgyédhe, il avait attelé
au joug l'ogresse; — çœgéta, Kr.,
enfoncer des flèches dans; pass.
mbœrthéncm, s'agrafer, se bou-
tonner.
Mbœlçélh, Kr., boucher, obs-
truer, dbtocpi(/.6tû.
Mbœcikœ, K., vessie. — lat. ve-
sica. V. foûtçkœ.
Mbi, mi, prép., sur, 1° avec au. ■ :
m/il gyèthe tœ trœndafîlyit, ch.,
sur les rameaux du rosier; e
voûri — nœpolyùsœ, il le mit sur
un rayon ; i ftiç vâtour kdbmbœ —
atŒ, son pied s'était posé sur elle ;
môs vœrw dôrœ — dyâlyœnœ,
Kr., ne mets pas la main sur l'en-
fant; 2° avec loc: c voûri — the-
rôrcl, Kr., il le plaça sur l'autel.
V. pœrmbî.
Mbiclh, ao. mbàlha, semer;
pass. mbilhem.
Mbilhœs, celui qui sème, se-
meur.
Mbin, et au pass. mbihetœ,
impers. ; mœ mbin dhœmbâlha,
j'ai une dent agacée ; m'oumbî
kdemba, mon pied s'est, j'ai le
pied engourdi.
Mbin, croître, pousser, germer.
Mbirœ, pa. de mbin, qui a
germé ; c mbira, V. hèdhourœ.
Mblyàk, vieillir, tr. ; pass.
mblyakem, vieillir, intr. ; oum-
blyaktçinœ, puissent-ils devenir
vieux, vivre longtemps ! aux ma-
riés.
Mblyèlh, ao. mblyàdha, assem-
4
50
.AI
bler, rassembler; blyilh (pour
mblyilh) lyàtœ, blyïdh-i, ch.,
retiens tes larmes, retiens-les; —
dôrœnœ pas vétœhesœ, Kr. , reti-
rer la main vers soi.
Mblyidhem, pas. de mblyilh:
gyithœ duniâya oumbtyôdhœnœ,
ch., tout le monde se rassembla.
Mbodhù, tarder, s'attarder; e
pûetnœ, psê mbodhù, elles lui de-
mandèrent pourquoi il avait tardé.
— gr. Itxr.oolÇio, empêcher.
Mbràs, H., vider, V. dzbràs.
Mbrâsœ, mbrâzœtœ, vide.
Mbrêmœsm, f. ?, intérieur, qui
est au dedans ; atâ kyœ yànœ nœ
dêrœ tœ mbrémœsme, ceux qui
sont à la porte intérieure. V.
brœndesm, bràbnda.
Mbrén, aiguiser, sœpâtœnœ, la
hache.
Mbrét,mbœrét, pi. œrc, roi. —
Cf. lat. imperator.
Mbretœrêçœ, reine.
Mbretœri, royaume.
Mbretœriçt, royal, royalement.
Mbretœron, régner.
Mbrœmœ, soir; mirœ mbrœma ,
bonsoir; pœr mbrœma, Kr., cha-
que soir; tœ çœloûnœ mbrœmœ,
samedi soir; adv. mbrœma,
mbrœmavet, mbrœmanet, le soir,
au soir.
Mbrœmœye, soirée; ndœkbhœ
tœ mbrœmœyesœ, kour, Krv au
moment de la soirée, quand.
Mbrœmicrtçle — kour érthnœ, il
était nuit quand ils arrivèrent.
Mbrùn, ao. mbrûita, pétrir;
mbrû nœ koulyàlç, fais une ga-
lette. V. broûmœ.
Mbçèh, pass. mbçihem, Fy., V.
pçé, fçé.
Mboulyésœ, couvercle ; mbou-
lycsa e ârkœsœ, le couvercle du
coffre.
Mboulyôn, couvrir, recouvrir ;
pass. mboulyônem, se couvrir,
s'abriter, subir une éclipse; hour
mboulyôneçinœ diclhi chôma, Kr.,
quand arrivaient les éclipses de
M
soleil et de lune, pa. mboulyoùarœ,
couvert. — Cf. bulg. boulo, voile.
Mbourôn, protéger; pass. mbou-
rbncm, se défendre; mboaronœ,
bouclier; mbourorues, défenseur,
Kr.
Mboùrh, mbourhèn, vanter;
pass. mbourhéhem, se vanter;
mbourhœsi, vanterie, jactance ;
mbourhî, louange.
Mboûç, emplir, charger, un fu-
sil ; accomplir, du temps; ira
mboûç plyéhœrat' , le vent gonfle
les voiles; si mboûç i duzét dît',
quand il eut accompli les 40 j ours ;
pa mboûçourœ duzct dît', avant
que quarante jours se soient écou-
lés ; pass. oumboùç lyoûmi ngà
çîratû-, la rivière a été gonflée,
par les pluies ; mboûçenœ fyâ-
fyœtœ, les prédictions s'accom-
plissent.
Mbûlh, mbilh, fermer, pa.
mbûlhlourœ et mbûlhourœ ; tœ
mbûlhourat'c dôrœsœ, les articu-
lations de la main.
M bù t , étouffer , asphyxier ,
noyer; pass. mbûtem : si rà nœ
poûs, noûk' oumbût, quand elle
tomba dans le puits, elle ne se
noya point.
Me, prép. avec ace, avec; par
le moyen de ; de, c.-à-d. plein de :
nw nœ ari, avec un ours; me
arinœ, avec l'ours ; i dœrgoinœ
nœ sôçœ me flyorin me husme-
kyàrkœnœ, elles lui envoient un
crible plein de florins avec (parle
moyen de) la servante ; nœ kopé
me dhœn, un troupeau de mou-
tons. Avec le nom verbal : me tœ
vàlourœ, — tœ àrdhourœ, en al-
lant, en arrivant.
Mcdjïdie et medjâ (tk), pièce
d'argent ou d'or : nœ — e bârdhœ,
une pièce d'argent.
Medjlyis (tk.), conseil adminis-
tratif, tribunal.
Meytonem , méditer, songer,
réfléchir, penser ; meytânenœ tç i
bàeinœ, elles songent à ce qu'elles
M
\l
:.]
pourraient lui taire (pour lui
nuire); oumeytoûa, il .s'avisa de ;
tœ tneytoûaritœ, la réllexion, pru-
dence. V. mœndàn.
Mékem, perdre la respiration,
étouffer.
Mekinœ, le paliure? Y. mœrkU
nœ.
/, mil, millet. — lat. milium,
it. miglio.
M ytœ : boùkœ e — pain de
millet.
Melyingônœ, pi. a, fourmi.
Melytçî : — e koûkye, poumon ;
— e zvzic, foie.
M "/ (tk.), fonctionnaire,
employé.
M '/!(//' m, opinion; mendime
ndârœ mbœ dûç, Kr., opinions
divisées. V. mcendàn.
Meràk (tk,), triste, atteint de
mélancolie ; bœnem — . tomber
dans la mélancolie.
M< ràm (tk.). désir.
A fermer, marbre, pierre dure :
- kyœ içiri1 bcbrœ si — , des
hommes qui avaient été changés
en pierre. — gr. pdEppapov.
i Mermértœ, de marbre.
Mérhem, pass. de mark, être
pris; tœdielyœ, kyœ tœ mèrhetœ
noùsya, le dimanche où la fiancée
est prise (emmenée par le mari) ;
oumoùar, il fut pris.
Mes. pi. e, milieu, la taille :
mes tœ oûdhœsœ, tœ nâtœsœ, au
milieu du chemin, de la nuit; au
loc. ndœr- mést, Kr., ndœr mést
mèye è — téye, entre moi et toi;
pœr mes kyutétit, à travers la
ville; mis pœr mést de part en
part. — gr. \Uao$.
Mes-Aitœ ; an' e mes-diiœsœ, Kr. ,
côté du midi (demi-jour), le Sud.
Mésm, f e, moyen, qui est au
milieu; e mésmiya, la moyenne,
en âge.
Mesnik-ou (sb. meso, viande),
espèce de plat de viande.
Mcsàn {mis), partage, séparer
en deux.
Méslœ, Y . mésm,
Méçœ (laissa, mœsôn), messe,
chez les Latins et les Grecs.
Mézo . pouliche. V. mœs.
1. Mœ, pré p., v. mbœ.
2. Mu', pron., à moi, moi, me,
q.-q.-fois explétif.
3. .)///', adv., plus; mœçoûmœ,
ntn' tépœr, davantage ; ma'- . s ou
noùkœ mœ, ne pins ; mœsdourôi,
il n'y tint plus. — Forme le com-
paratif et le superlatif; ut'i (m/r-i)
tiit'iih, plus grand ; m"i madhi, le
plus grand.
Mœlhàgœ, mauve. — Gr. [i«Xd/r],
UOAÔ/r.
M'ilhi-rl. H., bosse, enflure,
cloche sur la peau.
Mœlhœnœ, merle. — cf. gr.
[liXaivcc.
Mœmœ, mère. Y. œmœ.
Mœndàfç (tk.), la soie; ■mgc/î-
dàfçtœ, de soie.
Mœndéçœ : mœndéça c sec bïy-
œsœ, Kr., la nourrice de la fille,
V. mœnt.
Mœndiye, V. mœnt .
Mœndôn, penser à, réfléchir,
songer à; — vétoulhat' e loua, ch.,
je pense à tes sourcils; noutè e
mœndôvaAeiLy aipas pensé ; fcyttç
mœ mœndôn, pour qui me prends-
tu? pa mœndoûarœ, sans réflé-
chir; pass. mœndônem, mœndô-
hem, même sens ; tyèra thôf tyéra
mœndâhet, il dit une chose, il en
pense une autre ; po mœndôhœç
kyœ, kyùç tœ vràs,i\ réfléchissait
comment il pourrait tuer. V.
mœnt.
Mœndoûarœ, pa. de mœndôn,
qui réfléchit, préoccupé, inquiet,
pensif.
.1/'/ •//'//''/•ce, Kr., manière, mode;
pus mœndûrœsœ, à la manière de.
Mœngœ, manche d'habit ; nœ
— droù, une brassée de bois. —
lat. manica.
Mn Dijon, se lever ou partir de
grand matin, se hâter, activer,
52
M
accélérer; rncengô, se lo tœ toc
zœrœ kôll, dépêche-toi, autre-
ment tu seras pris par la nuit ;
mœngbl kyœ me nàlœ, il se leva,
qu'il faisait encore nuit. — Cf.
lat. même.
Mœnyyàç, H., un gaucher.
Mœngyés, matin; nœ — , au
matin, le matin; kyœ nœ — , dès
le matin; — pœr — , chaque ma-
tin. V. mœngon. — cf. lat. mane.
Mœngyésiye, H., aurore.
Mœngyésit, au matin, le matin.
Mœngyœrœ gauche : dora e — ,
la main gauche. — cf. lat.mancus.
Mœnôn (lat. maneo, [jiv<o), tar-
der, arriver en retard : mœnôva
tœ ngriheçe, je me suis levé tard.
1. Mœnt, Fy., téter; allaiter :
fôçna mdbnt, l'enfant tète ; mœma
mœnt fôçnœnœ, la mère allaite
l'enfant.
2. Mœnt-di et mœiidiye, es-
prit, âme, raison, mémoire, atten-
tion ; s ou vàle nœ mœnt, il ne
leur vint pas à l'esprit; posi tr
e màlyit vânœ mœnt e m/a, ch.,
comme le vent de la montagne ma
raison s'en est allée; setç . m'i
priçi mœnt c mia, comme elle a
égaré ma raison ! (hyperbole fré-
quente dans les chansons amou-
reuses) ; oupriçe mœntç, tu as
perdu la raison ; mbâ mœnt, kour,
je me souviens, quand; noûkœ
mbàn mœnt ùmœriri e tiyaje ne
me souviens pas de son âge ; tœ
kéç mœndiye nœ, fais bien atten-
tion à; i râ mœndiya , il a des
remords ; thàmc mœndiye tœ ily,
il dit en lui-même; mœndiya c
dréytœ içt' kœyô, voici le meilleur
avis ; noùk' i prêt mœndiya, il n'a
pas inventé la poudre ; s m'a
pr?'ti mœndiya, l'a bœn si e bœre
il, je n'ai pas jugé à propos de
faire ce que tu as fait, toi.
Mdmtçim (— tçem, — tçœm)..
intelligent, avisé.
MœrgÔH, éloigner, écarter;
pass. — ônem, s'absenter.
M
Mœrkinœ, Fy., jujubier, ju-
jube.
Mœri, gu. mœnt, colère, ran-
cune, ressentiment : i mbànmœrl,
je lui garde rancune; noûkœ t'a
bœn — , je ne t'en veux pas pour
cela; kànœ mœri fièri lyàtrinœ,
Kr., ils se détestent mutuelle-
ment. — Gr. [Jirjviç.
e Mœrkoûrœ, mercredi. — Lat.
mercurius.
Mœrtsén, H., reposer à l'om-
bre, du bétail ; se reposer.
Mœrzin, haïr. — Sb. mœrziti.
Mœsàlhœ (cf. lat. mensa). Kr.,
table à manger; festin; nappe
étroite et longue, H.
Mœsim, doctrine, instruction.
Mi, prep., V. mbi.
Mœsàn, 1° apprendre, ensei-
gner, conseiller ; s'içte mœsoû-
arœ me ato, Kr., il n'était pas
habitué à eux. V. psôû; 2° dire la
messe, officier.
Mi-oii, pi. rnih-lœ, souris; mf
i màth, rat ; ou thôtœ màtsiya
minevet, le chat dit aux souris. —
Gr. [j.3ç, lat. mus.
Mi , sync. de mirœ, bien : mi'
s' (mirœ se) érdhe, il est bien que
tu es venu, sois le bien-venu ;
mi' s'êrdhœ, ch., qu'ils soient les
bienvenus !
Mi, par euph., (si ce n'est l'a-
brégé de) minœ, mîyœ, adv. qui
exprime qu'une action va avoir
lieu ou même a lieu actuellement :
mi dés, H., il se meurt, va mou-
rir; mi tœ thcm,je vais te dire ;
kœtsêy, se miuœarhihem,je cours,
car on va m'attraper.
e Mia, 1° mes, f.; 2° la mienne.
Mii-k, miékœs, médecin; mie-
kœsi, médecine; miekœsôù, trai-
ter, guérir, Kr.
Mielh, farine. — Cf. lat. moleo,
sb. mlin, moulin, ail. Mchl, etc.
Mitly, ao. mblya, traire ; tœ
miélyoûritœ, l'action de traire ;
êrdhi kohaetœ miélyourit', arriva
l'heure de traire (les chèvres). —
M
M
53
Cf. lat. mulgen, sh. mlieko, lait.
M''yœ, subst., toujours avec »œ,
mille, un mille : rfcè — çtyèrha,
mille, un millier de, agneaux ; <h''-
miyœ, deux mille; î bdbn kâtœr
miyce tsôpœra, il les coupe en
quatre mille morceaux, les taille
en pièces; pi. ?/(///'//•'/, sub.: miyœra
brêzaç, des milliers de généra-
tions. — Lat. raille.
Miyœtœ-i, millième.
Mucr-oUj pi. miky, ami; si miky
kyœ yémi, en amis que nous som-
mes. — Lat. arnicas, it. amico.
Mike, amie, amante.
Mikêçœ, Fy., amie.
Mikyœsî , amitié; mikyœi
amicalement.
Milh, pi. e, H., lame de cou-
teau, etc.
Milyoùar, f. milyôre, jeune
bélier ou brebis, de un à deux
ans. — Cf. gr. fiîjXov, brebis.
Mir-alhày (tk.), colonel.
M>'ftv, bon; beau, du temps:
i miri neri, l'homme de bien,
kdh'e mirœ, beau temps; mirœ
ditœ, bonjour (d'où le nom des
Mirdites); subs. e mirœ-a, bien,
avantage, bienfait : pow ■'"• m£-
rœnœ kyœ mœ bebre, pour le
bien que tu m'as fait; nœ miyœ
''m, un millier de bonnes
choses, gr. vg. /CUaxaXdt; fœ /"'vr'
/œ miratœ c kiçte me Défie, il pos-
sédait toutes les bonnes qualités :
tœ miritœ, la bonté.
Mirœ, adv., bien; w//vy mi-
rœ, très bien; mcé mirœ, mieux;
— Ci yàptç, il vaut mieux que
tu lui donnes.
Mirmàngœ, V. myerimàgœ.
Mirôsourœ, parfumé, — gr.
[ûipov, [lupîÇw.
Miri-n (tk.). revenu, ce que l'on
gagne : le domaine de l'état.
Alirhem, V. mérhem.
Misd'r (tk.), l'Egypte; le maïs;
misirlhi, égyptien.
Miç-i et miçtœ, pi. miçœra,
chair, viande : miç'i dho
la chair des dents, les gencives ;
miç kâou, de la viande de bœuf;
miçtœ e zarkàdhesœ, e foûti, la
chair du chevreuil, il la mit ;
gyéti atœ miçtœ, il trouva cette
viande ; miçœratœ toûay, Kr., vos
corps. — Cf. gr. uyç, muscle, et
si. meso, chair.
Miçkônœ, moucheron, cousin.
— Cf. lat. niusca.
Miçm, IL, charnu.
Miçtœ, de viande.
Mlzœ, mouche. — Cf. gr. pî«.
Myétœ, IL, rebut de la laine et
du coton.
Myàfl (mœ, afl), Kr., en quan-
tité ; noukœ yànœ — tœ ndzœnœ
tu, ils ne sont pas capables de te
contenir; — mœ, suflit, c'est assez !
— D'après Cam.,«/'f, gu. aht, qu'il
rapproche, du gr. a/Oo;, poids. V.
riaft.
Myàlytœ-a, et myàlytœ-i, miel:
hàye myàlyti, rayon de miel. —
Cf. gr. p£ki, [j.=XtToç.
Myèkœrœ, barbe, menton : tsyâp
me myékœr, un bouc barbu ; mœ
iIIk i'inbm yékra . j 'ai mal au menton .
Myèrœ, adj., malheureux, in-
fortuné ; oûnœ i myèri, c myera,
malheureux, -se, que je suis ! le
ouvrânœtœ myèritœ, ch., ils ont
péri, les infortunés ; myer' aikyœ,
malheur à qui... ; pô myèrœ se le
pà, mais hélas ! que vit-il. — Cf.
lat. miser.
Myèrgoulhœ, à Fy. myègoulhœ,
brouillard.
Myerimàgœ, araignée.
Myêçtœr , ouvrier , artisan :
babâi îm kyè — , mon père était
un artisan, manouvrier. — Lat.
magister, gr. v. pdaropoç.
Myeçtœri, Kr., art, métier, ar-
tifice, ruses.
Mohàn, Kr., renier; — bésœnœ,
sa foi ; refuser.
Môy, interj., seule ou devant
le vocatif des noms fera.; mby
- ncbne, à ma fille, ô ma
mère. A', moré.
51
M
Môkœrœ, meule de moulin. —
Cf. it. mac-ina.
Molyitsœ , mite, insecte qui
ronge les étoffes. — Sb. moly,
molyats.
Molhœ, pommier, pomme : nde
— c àrtœ, une pomme d'or. — Cf.
gr. pjXov.
Molhoî, billet à ordre, obliga-
tion, gr. tyokoyla.
Monéza: — pende- franger, ch.,
monnaie, pièce de cinq francs.
Mônœ, Kr., temps : gyithœ — ,
en tout temps, toujours. V. mot.
More, quelquefois oré, int., pri-
mitivement impérieuse et mépri-
sante, qui sert à appeler, surtout
un inférieur; elle se met aussi
devant le voc. des noms masc. ;
moré dielh, o soleil! V. môy. On
ne comprend pas comment Hahn
a voulu tirer de mark, prendre.
ce mot de \i.wpè, vocatif de {xupd? ou
[jLwpoç, fou, sot, qui se trouve déjà
dans Aristophane, o> pwSpe aJ! dans
Platon, [i(i>pi ! et dans le N. T., où
il est interdit de le dire à son
prochain.
Morœ, le cauchemar. — Sb.
mora.
Môrh, pi. a, pou; vœçtrôn par
môrha, chercher les poux.
Morhit, épouiller ; me tœ mor-
hitourœ, en cherchant les poux.
conte.
Môs, négation ordinairement
prohibitive ; môs ! non (ne fais pas
cela);gr. pdj! avec imper, etsubj.,
ne pas. Voy. la gram. — Avec
ind. : iç môs iç, il y avait, il n'y
avait pas, au début des contes :
interrog., nonne ? est-ce que ne ?
môs mœ yé birbily, a môs mœ yé
thœlhœnzœ, ch., serais-tu un
rossignol, ou es-tu une perdrix ?
Môsko, det. Moskoua, gen.,
Môskœsœ, n. pr. d'homme.
Môçœ, Kr., âge ; moçatâr, con-
temporain. V. mal.
Mot, an, année: nde mât, un
an ; pœr çoùmœ mot (gr. r.pbç, Itij
M
reoXXd), pour beaucoup d'années,
souhait des jours de fête ; mot,
adv., l'an prochain ; pas mot mot,
dans un an d'ici; pi. môte, Kr.,
viti kà kàlœr môte, Tannée a qua-
tre saisons ; kôhœrat' ë môtetœ,
les temps et les années, nœhérœ
mbti, Kr., à une certaine époque,
il y eut un temps où ; sa mot
ngyàti, tant qu'il dura. V. vit,
vyét.f
Motrœ, pi. a, sœur. — Cf. gr.
Eufaip.
Molçim, ancien, âgé.
Mpœclielh, Kr., V. pçielh.
Moù, 1° conj., jusqu'à ce que :
moù nœ foùnt e mÔri, jusqu'à ce
que, tant que, à la fin il l'acheta ;
2° moù ndœ, prép. . moù nœkyèy,
jusqu'aux cieux ; moù ndœ Itiçœ
lye tœ venir, ch., qu'ils viennent
jusqu'à l'église.
Mouabc (tk.), amitié, amabi-
lité.
Moùay, det. moi, pi. moùay,
mois : pas nœ a dû moùay, au bout
d'un mois ou deux ; émœret' e
moùayvet, les noms des mois.
Moùaycim, mensuel.
Moùgetœ, ao. oumoùk, H., le
crépuscule commence , la nuit
tombe.
Moùk-gou, H., crépuscule, nuit
tombante.
Moukœlhôn,îaXve moisir; pass
moukœlhônem, moisir, V. mukô-
sem.
Moùlhœzœ, H . , estomac.
Moulhi-ri, pi. in, moulin. —
Gr. u.ûXtj, lat. mola, sb. mlin.
Moùndem, pass. de moùnt:
1° être vaincu ; tœ moûndouritœ,
la victoire, la défaite ; 2° pouvoir :
— t'a gyèn, Fy., je peux le trou-
ver.
Moùndiye (moùnt), H., vic-
toire, force, bon état de santé.
Moirndùn, peine, tourment;
hèky — , prendre, se donner de la
peine.
Moundôn, tourmenter, tortu-
\1
M
rer; châtier, punir: noûkœ lyinte
fày pa e moundoùarœ, Kr., il ne
laissait pas de péché sans le pu-
nir ; pass. moundônem; kyûç
moundànetœ, i myèri, comme il se
tourmente , le malheureux ; tœ
moundoùaritœ, tourment, souf-
france, châtiment.
Moungris, mugir.
Muant, ao. moûnda, 1* vain-
cre : ///'/' moùnde //'"' nœ bàst, tu
m'as vaincue dans, m'as gagné,
un pari; 2° pouvoir; mount ou
mount tœ yètœ, kyœ, il se peut
que ; s moùnt, je ne puis pas ; je
suis indisposé (gr. v. ?/■<> 'nopû). V.
moûndem.
Moûntsœ, Fy., serrure, verrou.
tioûr^ pi. e, mur. — lat. murus.
Mouris-zi, H., l'épine noire, ar-
buste.
Moûrmœ, Fy., blond, châtain:
fllyékœ tœ moûrmœ, cheveux châ-
tains.
Mourmourim, Kr., murmure.
Mourmourïs, murmurer.
tfowrfâyœ, la peste. — lat. mors,
mortis, si», moriti, faire périr.
Moustâkiye, moustache: mous-
tàkiya yôte, ta moustache; mous-
takiye-vèrdhœ , (on dirait aussi
vèrdhi), ch., qui a les moustaches
jaunes, rousses.
Mousœndrœ (tk.), comparti-
ment d'une chambre qui en est
séparé par une cloison de bois,
et où sont entassés pendant la
journée les objets de literie.
Moûçkœ, mule, mulet.
Mouçkyérhœ, mouçtyérhœ, gé-
nisse d'un à deux ans.
Moût, pi. ara, excrément hu-
main.
Moutlhàk (tk.), sans faute, as-
surément.
Mûh-ou, moisissure; le moisi.
— lat. mucus.
Mukànem et mukôsem,se moi-
sir: oumukoùa boûka, le pain
est moisi.
Mûkourœ, màkœlœ, ad., moisi ;
boûkœ e mûkourœ, pain moisi.
Munafik-ou, pi. œ (tk.), hypo-
crite, calomniateur.
N
1. Na, ne, pron., nous, à nous;
très souvent explétif.
2. Nà, et nate, nà ndek, Kr.,
voici ! tiens ! voilà que ! lat. en,
ecce. — sb. na, nay.
Nàft, gu., H., bien, possession.
V. îinll.
Nakatàsem , se mêler : mes
nakalôsou (il faudrait ounakatôs)
me né, ne te môle pas avec nous;
pa. nakatôsourœ, mêlé, mélangé.
— Gr. m. £vaxaTii>V(D.
Nalhè (tk.), malédiction.
Nàlyt, gu., haut, en haut;
nàlytœ, adj., haut; grand. V.
lyàrtœ.
Nànœ, Fy., quelque. V. ndônœ.
Nàtœ, pi. néte, net', nuit; atœ
nàtœ, cette nuit ; nàtœnœ, nui-
tamment; nàtœnœ kyœ çkài, la
nuit passée. — Cf. gr. vjÇ, vuxt6ç.
,\à:. pi. e (tk.), minauderie,
coquetterie.
Ndâhem, ndàyem, pass. de
ml<'i~', être séparé, partagé, se
séparer.
Ndày, Kr., prép. avec ace, à
côté de, auprès; — poûsin' e
oûyit, près du puits; — mbrdma,
vers le soir.
Ndàly, Kr. , empêcher; la:
ndâlyœ-tœ, obstacle, empêche-
ment; pass. ndàly em, être em-
pêché.
Ndalyàn, Kr., arrêter, s'arrê-
ter, mœ ndb vàknt, dans un en-
droit.
Ndânœ (ndœ, ùnœ), prep., à
côté de.
Ndàri, séparer, diviser, parta-
ger ; distinguer, discerner; dif-
férer : noukœ ndàn mbœ mœn-
56
N
dœyot as mbœ fyàlyœt, Kv., il ne
diffère ni en pensée, ni en parole ;
pass. ndàhcm. — Cf. gr. oata, par-
tager.
Ndârœ, pa. de ndàn ; tœ ndàrœ-
tœ, division, partage ; lieu clos,
petit bâtiment à part : e mbùlhi
mœncb ndârœ tœ tiy, il l'enferma
dans un logement à part qu'il
avait.
Ydarôn , ndœrôn , changer ,
échanger: kœyô ndœrôn, cela
change l'affaire; pass. ndœréncrn,
se changer, c. à d. de vêtements.
Ndaçti, maintenant. V. naçii,
taçti.
Nde, ndek, prép. avec nom., à,
vers, chez, envers : klhêncl' seizi
nde mbrêti, le sais retourne vers
le roi ; oubœre nde a ta, Kr., tu es
devenu pour eux, à leur égard.
Y. te, tek.
Ndèn, ao. ndéita.3 p.sg. ndèiti
et ndéou, Kr., étendre : ndèn
çkôpnœ, son sceptre ; — dôrœnœ,
la main. V. ndèr, ndcèy.
JSdèna, ndénourœ , Kr. , V.
ndœnta; tœ ndénourit' t'àt. ton
séjour, ton habitation.
Ndèr, étendre.
Ndèr, honneur, considération ;
bœh — , faire honneur, rendre des
honneurs; e kâm pœr — , avoir en
honneur, honorer. — Cours, va-
leur des monnaies.
Nderôn, honorer, estimer.
Ndèrçim, ndêrtçem, honorable,
honnête, probe ; honoré.
.Xdcrtcsœ, pi. <7, construction,
fabrication ; chose construite ;
Kr., créature.
Ndertôn, construire , réparer,
raccommoder, arranger : — nœ
çtœpi, construire, réparer, une
maison; pass. ndcrtôncm, nder-
tôhcm ; poùnœ kyœ noûkœ nder-
tàhet' dot, une chose qui ne peut
se réparer, irréparable ; tœ nder-
toùarœt? e Jcrousalhimœsœ pœr sœ
dt'ni, Kr., la reconstruction de
Jérusalem.
Ndés, ao. ndéza, allumer ; —
mœ, se brouiller avec quelqu'un :
kùy kîç ndézour me nde an, il
était tourmenté par un ours ;
ndéza me huzmekyàrœnœ, j'ai à
me plaindre de mon domestique ;
pass. ndizem.
1. Ndœ, nœ, prép., dans, chez,
à, vers, sur, 1° avec ace. : vâte
nœ pidh, nœ ctœpi tœ tiy, il alla
au bois, dans sa maison; kour
vâte n'âdœ, quand elle entra dans
la chambre (dans ce sens, très
souvent brobnda nœ, dans) ; —
sœmoùnde, pendant sa maladie ;
hip — karôtsœ, — kàly, — lyis,
monter en voiture, se mettre à
cheval, grimper sur un arbre ; e
hodhi nœ kràh, il le jeta sur son
épaule ; oungrînœ — kœmbœ, ils
se dressèrent en, sur leurs pieds;
pçétour — moûr, appuyé au mur;
Z03 k£ gàyœ, prendre à la bouche,
c. àd. faire mention de ; vâte ndœ
atœ goùrhœnœ (ace. det.), il s'en
alla vers cette source ; — tœ pâ-
rœiï e bàstœvet, dans le premier
des paris, 2° avec loc. : kiçte
vœnœ nœ ortakœrà, il avait mis
(de l'argent) dans la compagnie ;
mevràp hùri ndœ àrkœt, il entra
vitement dans le coffre. V. mbœ .
2. Ndœ, si, V. nœ.
Ndœyèn, ndœlyén, pardonner.
V. ndien.
Ndœyésœ, pardon, miséricorde.
Ndœnœ, sous, Y. nœnœ.
Ndœn, ndœr, étendre, tendre.
Ndœnta et ndéna, a,o.,ndœn-
tourœ, pa. de rhi ; mœ ndénœ
{ndœntnœ) pœr drekœ, on me fit
asseoir pour dîner ; tœ ndenou-
ritœ, l'habitation, demeure ; me
tœ ndœnlourœ, en s'asseyant, dès
qu'ils se furent assis.
Ndœpœr, nœpœr, prép. avec ace.
ou loc : — \mïh, à travers la foret;
nœpœr gyi, dans le sein ; /' çkôi
thika — troùp, le couteau lui tra-
versa le corps ; vyen — cil, Fy.,
il arrive par la pluie.
N
Ndœr, prép. , avec ace, à,
parmi: thrés — tœ krémte%Kr.s
inviter aux fêtes ; c pàçœ fàkye —
fàkye, je l'ai vu face à face;
lyintnœ biya ndœr atà, il leur
naquit des filles; neb lyo
math — gyithœ lyoûmœrat, un
fleuve grand entre tous les fleuves.
V. mie, te.
Ndœr-mést, Kr. . prép. avec
gen., au milieu de, parmi : —
atùrc nèrœzcevet, parmi ces gens;
— téye é groûasœ, entre toi et
la femme. V. ndœ.
Ndœrôn, ndœrônem, V. ndarôn.
Ndceroùarœ, pa. de ndœrôn,
changé ; e ndœroùarœ-a . aussi /■
ndrouaitoura , changement; dia-
lecte d'une langue. V. ndarôn.
Ndielh, B.O. ndôlha, appeler un
animal, p. e. des poules.
1. Ndien, ndièn, pardonner :
perœndïa e ndiéitœ, Dieu lui par-
donne, Dieu ait son àmc ! V.
ndœyèn.
2. Ndièn, remarquer, s'aperce-
voir, entendre : pa ndièrœ yoùv<
sans que vous vous en aperceviez,
à votre insu : ndïente tœ dhobm-
bouratœ, Kr., il ressentait les
douleurs.
Ndîgyem, pass. de ndyèk ; être
poursuivi, persécuté ; H., s'ac-
coupler, des quadrupèdes.
Ndigyàn, Kr. : ourdhœrinœ,
obéir au commandement ; /'///'/-
lyœnœ, à la parole. V. dœgyàn.
Ndigyoùarçim, Kr., obéissant,
docile.
Ndih, mli, ndin, avec dat., ai-
der, assister.
Ndihme, ndime, secours, aide.
Ndihmœs , défenseur, protec-
teur.
Ndit. V. wh.it.
Ndïzem, pass. de ndès, s'allu-
mer, brûler; i oundès zœmœrimi,
sa colère s'alluma, il s'enflamma
de colère.
Ndyèk, ao. ndôgya, poursuivre,
persécuter ; tœ ndyèkouritœ, la
X
57
persécution ; i ndyèkourcBt persé-
cuté.
Ndyêtœ, N. T.. horrible, odieux;
sub., dégoût, répugnance : mœ
uyèn — , cela me dégoûte.
Ndô nœdô) — nd<>, conj., soit
que — soit que.
Ndokyœ, ndonœsr, conj., quoi-
que.
Ndoneri (nœ, do, neri), pr.,
quelqu'un ; avec neg., personne,
nul ; kyœ tœ môs gyéndclœ ndo-
neri me drùœ, que personne ne
soit trouvé avec de la lumière.
Xdônœ (ndonr'r), nônrr, pr.,
quelque, un certain ; avec neg.,
nul, aucun : kiç robnœ mœ nànœ
vœrœ , il était tombé dans un
trou ; mbœ ndonœ ngà atà kyu-
têtetœ, Kr., dans quelqu'une de
ces villes. V. nànœ.
Ndôth, ou au pass. ndbdhrm, se
trouver, être par hasard dans un
endroit (-.j~;/ ■!•/<■> 5>v):GyiulékasouUr
dôlh atù, Giuléka ne se trouva
pas là ; me tçœ tœ ndbdhcï , avec
ce qui se trouvera.
tœ Ndotœ, tir ndôtitœ, frisson :
mœ vinœ me tœ ndotœ êthetœ, la
fièvre me vient avec des frissons.
Ndràçem, grossir, épaissir, de-
venir gros ou gras. Y. Iràçœ.
Ndrêkœs, H., celui qui améliore,
répare, réconcilie.
1. Ndrêky, adv., tout droit, en
ligne droite.
2. Ndrêky, redresser, réparer,
réconcilier.
Ndrit, briller, luire; fig. être
glorifié : ndritœ ayô, ch., louée
soit celle... X. drïtœ.
1. Ndritçim, splendeur.
2. Ndrïtçim,B.., éclairé, illustre,
gr. l/.X-x'ir.yj'Z-rjq.
Ndritçôn, briller, éclairer : o
dielhi kyœ ndritçàn çtœpitœ, «3
soleil qui illumines les maisons.
Ndrbûan, redouter, craindre :
mos ndroùani , ch. n'ayez pas
peur.
Ndrùs. serrer, presser: i ndrùsct
58
N
k d'mbœlœ, il lui massaitles jambes.
Ndrùcc, autrement ; yô — , ab-
solument, sans faute.
Ndrûç/c, rouiller, pass. ndrùç-
kem, se rouiller ; e ndrùçkourœ
— a, la rouille.
Ndoûk, H., ronger, mordre à ;
plumer un oiseau.
Ndûhcm, pass. de ndùn : mœ
ndùhetœpréy boùke (ngâ boùka),
j'ai du dégoût, de la répugnance,
pour le pain.
Ndùn Fy., ndùr Kr., salir,
souiller, blâmer : dî tœ lyavdourôn
cdhé tœ ndùn, je sais louer et
blâmer.
Ndùrœ, pa. de ndùn, infâme,
honteux ; sœmoùndœ e — , mala-
die honteuse, dégoûtante ; e Mçin
lœ — , ils l'avaient en dégoût, il
excitait leur répugnance ; pi. f.
tœ ndùra-tœ : arhôn — , tœ mi-
ratœ, oublier les injures, les bien-
faits ; poûnœ tœ ndùra. actes in-
fâmes, débauche.
Ndursî, malpropreté, saleté.
Ndùlourœ, ndùitourœ, pa. de
ndùn, sali, sale. V. ndûrœ.
Ndzèhœtœ, adj., i — préy diel-
hit, Kr., échauffé par le soleil ;
nœ èrœ e — , Kr., un vent brû-
lant. V. ntzœ.
1. Ndzœ, àZag. ndzœy, v. irr.,
contenir, avoir telle contenance :
noùk' e ndzoùri. dot koutta , la
boîte ne put plus le contenir. —
V. zœ.
2. Ndzœ, apprendre : — kœn-
dim, Kr., le chant.
Ndzicr, ndzierh, ao. ndzàra,
extraire, tirer, aveindre ; faire
sortir, conduire hors de ; pro-
duire ; puiser, de l'eau ; gagner,
de l'argent : sd groç ndzier, com-
bien de piastres gagnes-tu ? com-
poser des vers , des chansons ;
pass. ndzirhem.
Ndziri, ndzî, noircir, rendre
noir ; pass. ndzzhem , noircir :
foùça oundzi, la plaine est deve-
nue toute noire. V. zi-ou.
N
Ndzit, H., hâte, célérité, promp-
titude.
Ndzitim : me — tœ màth, en
grande hâte.
JSdzliôh et ndzit, H., courir,
se hâter ; lœ ndzlloùaritœ , la
hâte, etc.; ngà — c lépœr,k force
de se hâter, de courir ; act. i
ndzitôninœ mbœpoûna tœrœnda,
Kr., ils les poussaient à des tra-
vaux pénibles. — cf. lat. cito.
Ne, nous, à nous. V. néve.
Nép, donner, V. àp, nœ-m.
Nepœrkœ, vipère.
Nésœr. adv , demain ; pas — ,
après-demain.
Nêsœrm, adj., de demain ; tœ
nésœrmen' et ditœn'e nêsœrme,nè-
sœrmet, adv. le lendemain.
E nésœrme, le lendemain.
Nésme, Fy.: mitœ — , le lende-
main. V. nésœrm.
Néve, pr., nous ; nèri ngâ néve
tœ dû, un de nous deux ; pœr né,
pour nous ; tsilyi née, Kr., qui de
nous ?
Nfvôyœ, besoin, nécessité; nc-
voyœçim, Kr. nécessaire. — Sb.
nevolya, nécessité.
1. Nœ, prép. v. ndœ.
2. Nœ, ndœ, conj. lu avec ind.:
e pùcti, nœ vâri dlàlyœnœ, il lui
demanda s'il avait fait pendre le
jeune homme ; 2° avec opt.: nœ
ârtœ edhê nœ tœ dhœntœ, si elle
venait et qu'elle te donnât ; nœ
môs, sinon, autrement.
Nœ-m' — ép-mœ, donne-moi :
— nœ pikœ oûyœ, donne-moi un
peu d'eau ; nœm-o, nœm-i, moùa,
donne-le, donne-les, moi. V. nép,
àp.
Nœm, non, maudire; nœmœ,
malédiction , blasphémer ; nœ-
mœs , blasphémateur. V. mal-
hœkôn.
Nœmœrôn, compter : nœmœ-
rente nœ nga nœ hàlhetœ, elle
énumérait un à un ses chagrins.
— lat. it. numéro. V. nounwœ-
roùarœ.
N
N
59
Nœndourœ, 1° adv.: souvent;
2o adj.: fréquent, dru, épais.
Nobnc, ncbiKBi mère : ncbniya,
la, c.-à-d. ma, mère ; nri'iic, ma-
man ! — bàdjia, ch., la bonne
ménagère. V. émœ, mœmœ.
Nwnœ, ndcenc&f prép. avec ace.
etloc, sous, dessous, en bas de :
nœnœ dhé, sous terre ; te çkàinœ
nœnœ sâraye tœ tiy, qu'il passent
en bas, sous les murs de, son pa-
lais ; prœhi — lyist, Kr., repo-
sez-vous sous le ciiènc.
\ nœri, IL, maternité ; coll.
les mères.
Nœntœ, neuf: i nœntœ-i, neu-
vième ; nœntœ-mbœ-dhyétœ, dix-
neuf; nœntœ-dhyétœ, quatre-vingt-
dix.
1. Ngà, adv., où ? d'où ? par où :
ngà vête, où vas-tu? — vyèn,
d'où viens-tu ? — tœ vt'tc, par où
irai-je ?
1. Ngà,gà (gu. kak), prép. avec
nom., de, à partir de (ab), hors de
(ex), de la part de, depuis : nœ
— atô, l'une d'elles ; çpœtôn —
vdékiya, sauver de la mort ; i
vu ounàzagà dora, l'anneau lui
tomba de la main ; sôs ngà boùka,
finir le repas ; sielh — e Boûl
apporter de chez la Belle ;
— gyoùmi, se réveiller, se
lever; gyélhœratœ s kyènœ — dora
e atiy, les mets n'étaient pas pré-
parés de sa main : nœ tôk —
groûrœ, èlyp, un tas de blé, d'orge;
i thoùay te fàlya ngà méye (par
exception, au lieu de oûnœj, salue-
la de ma part ; rhinœ — dhyétœ
vyét nœ kourbét, ils habitent de-
puis dix ans à l'étranger ; 2° à,
vers : çih — dèti, regarde vers la
mer ; 3° par, à travers, près de :
— nœ oudhœ tyâtœr, par un au-
tre chemin ; zœ — dâra, prendre
par la main ; çkdn — porta, pas-
ser par la porte ; sirhôi — kyèngi,
quand il passa près de l'agneau ;
çkô — méye, passe par chez moi :
-1° par. à cause de. par suite de :
— aséti, — sevdâya, par dépit,
par amour ; c li/à — boukouria
kyœ kiç, il l'épargna à cause de sa
beauté *; 5° par, surtout après le
v. passif: do vdésin' — i yàti, il
mourra par, de la main de, son
père ; ouvrânœ — bréçœri, ils fu-
rent tués par la grêle ; Moisiou
kiçte kyœnœ mœsoûarœ — c œma,
kr.. Moïse avait été instruit par
sa mère, V. préy ; G0 dans les
comparaisons, que, de : m' imirœ
— oûnœ, meilleur que moi ; içte
m' e boûkoura — te dûa, elle était
plus belle que les deux autres ;
oudœftûe mœ tépœr — pàt kyœ-
nourœ dœftûerœ jpœrpàr a, Kr., cela
fut prouvé plus clairement qu'il ne
l'avait été auparavant ; 7" distri-
butivement(gr. àva): tœthdçtekoûç
— Çi(è pràlhœ, que chacun dît un
conte ; na hôdhi — nœ dàç, il
nous donnait à chacun un mouton;
i ipte — nœ tsôpœ mic> il lui
donnait chaque fois un morceau
de viande ; ditœ — dit, jour par
jour, chaquejour: — vyét, chaque
année ; nœ — nœ, un par un.
Nga-dô, conj. avec subj.. par-
tout où, où que.
Ngarkôn, charger. — it. carico.
Ngàs, ao. ngâva, pa. ngàrœ et
ngàsourœ, v. irr., toucher : môs
ngi-e, ne la touche; pass. ngihem.
Ngdhihem, pass. de ngdhin,
impers, ngdhihetœ, le jour naît ;
pu ngdhirœ miras, ayant qu'il fasse
bien jour.
Ngdhin et gdhin, 1° faire le
jour, faire cesser la nuit: uétœ te
gdhin, « je vais luire ou ramener
le jour», dit, dans un conte, la
mère de la nuit, qui joue ici le
rôle de l'aurore ; 2" passer la
nuit jusqu'au jour ; tr. : tçobânœ
ngdhive me Ihàfe, ch., le berger,
tu lui fis passer la nuit en dis-
cours.
Ngè : kàm, .s kâm, ngé, j'ai, je
n'ai pas, le temps, l'occasion.
60
N
Ngèçim, adj., qui est de loisir :
ydm i — , je n'ai rien à faire.
Agilicm, pass. de ngàs.
Ngiçtrœ, hameçon. — Gr.
à'yxu^Tpov.
Ngolhâr {ngoùly), H., concu-
bitus sine Lucina.
Ngôp aussi ngàs , rassasier ;
pass. ngbpem, se rassasier.
Ngbrth, tuer, un animal : se
kiç ngbrdhourœ akôma, il ne l'a-
vait pas encore tué ; mourir, cre-
ver, des animaux ; piçkyct' e lyoù-
mit ngôrthnœ, Kr., les poissons
du fleuve moururent; pa. ngbr-
dhourœ, crevé : oubœ si i — , il
fit semblant d'être mort, fit le
mort.
Ngàs, V. ngôp.
Ngréh, ngré, ao. ngrita, v. irr.,
lever, soulever; dresser, ériger;
susciter ; — foùrhœ, ouvrir bou-
tique de boulanger ; mœ ngré tsâ
ilytizâmœ, ch., tu affermes des
dîmes ; — zœnœ, élever la voix ;
pa. ngritourœ et ngréhourœ.
Ngrœnœ , pa. de hâ: me tœ
ngrœnœ, dès qu'il eut mangé ; tœ
ngrœnœ- tœ et tœ ngrœni-tœ,
l'action de manger, le manger,
aliments : si mbaroùari 'sœngrœni,
ou ngâ tœ ngrœnitœ, quand ils
eurent fini de manger; moûarœn
tœ ngrœnœ pœr oùdhœnœ, ils
prirent des provisions de voyage;
préy tcdô tœ ngrœni kyœ hàhetœ,
Kr., de toute espèce de chose
qui se mange ; aussi au pi. f. : tœ
ngrœnatœ, aliments, nourriture.
Ngrin, geler, être transi : kiç
ngrirœ ngâ tœ flôtitœ, il était en-
gourdi par le froid ; lœ ngriritœ,
la gelée. — Cf. gr. xpûoç.
Ngrirâk-ou, Zag., gosier: mœ
dblhi ngriràkou (ou kapœtséri)sœ
brùouri, le gosier m'est sorti, je
me suis égosillé, à force décrier.
Ngrirœ, pa. de ngrin, gelé,
transi ; ndœnnœ si tœ ngrirœ,
Kr., ils demeurèrent comme pé-
trifiés.
N
Xgn'ia, ngritourœ, ao. et pa. de
ngréh.
Ngritcm, pass. de ngré, se le-
ver : ngréou , lève-toi ; oungrit
et oungré. il se leva ; fôçna oun-
grit nœ kœmbœ, l'enfant se tient
sur ses pieds, il peut déjà marcher.
Ngritœ, H., glace, V. ngrin.
Ngris et ngrùs, faire le soir;
pass. ngriscm, passer la soirée;
impers., ngrisetœ, ao. oungris,
oungrûs, il se fait tard, le jour
baisse.
Ngréh, ngrô, chauffer, échauf-
fer : — gyèlhœnœ, faire chauffer
le manger; pass. ngrôhem, se
chauffer.
Ngoùly, mettre, ficher ; planter,
fourrer; établir, coloniser; s'éta-
blir, se fixer : c ngoûlyi nœgyi, il
le mit dans son sein ; ngoùly
gojda, enfoncer des clous; Mçte
ngoùlyourœ sùtœ, Kr., elle avait
les yeux fixés, baissés; ngoûlyi
atyé, il s'établit dans ce pays ;
ngoûlyi foûçœri'e Nîlt/it, il occupa
la plaine du Nil; pass., ngoùly em,
s'enfoncer, entrer avec force ;
s'attacher à; s'établir.
Ngourtsùerœ, cupide, avide de
richesses, avare.
Ngoùs et ngoùt, Kr.. exciter;
pousser à ; forcer : môsmœ ngoùt
tœ tœ lyœ tu, ne me force pas de
te quitter.
Ngoùçiœ, étroit; chiche, avare.
— lat. angustus.
Ngouçlôn, rétrécir, resserrer ;
rendre * étroit ; — bhem, être
serré ; être avare.
Ngouçoulhim , consolation ;
ngouçoulhimtâr , consolateur;
ngouçoulhôh, consoler; pass.
ngouçoulhônem, se consoler. Kr.
— lat. consolor.
Ngyàlh, H., engraisser; gué-
rir , ressusciter , trans. ; pass.
ngyàlhem, ressusciter; revivre;
être guéri. V. gyàlhœ.
Ngyàlhœye, Kr., tœ ngyâlhou-
ritœ, la résurrection.
N
Ngyàs, ao. ngyàla,etngyàt, al-
longer, étendre ; durer : — dôrœ-
nœ, étendre la main ; tœ mos t'a
ngyâtimœ, 1. pour que nous ne
l'allongions pas, pour le dire en
peu de mots; pass. Voungyàtœ
yèta, que ta vie soit allongée !
souhait. V. gyàtœ, dzgyâtem.
-Y'///'''"'prép.avecgen. ,prèsde.
ffgyatôn, Y. ngyât.
Ngyèky, H., hâle, vapeur des
journées chaudes.
NçV'-i'i .'///' ''"> jusqu'à : — nœ
ditœzœ, jusqu'à l'autre jour ; sou-
vent suivi de nœ ou mbœ ; ngyèr
koùrœ, jusqu'à quand ?
Ngyêthem, H., frissonner.
iï'J!/?'ri pl« ei endroit profond
d'un cours d'eau.
î\'!/yirim,KY., goût; ngyirôn,
goûter.
Ngyirhem, s'enrouer: ou-
ngyirhtçœ sœ folytouri, je me suis
enroué à force de parler ; pa.
ngyirhourœ, enroué.
Ngyisem, H., se porter caution.
Ngyit, coller: sctç i a ngyiti,
ch., comme il l'a lui a collée
(c. à d. enfoncé l'épée dans le
corps) !
1. Ngyilcm , pass. de ngyit:
ngyitef si zgyébtya, cela tient
comme la teigne ; — pas gy'ç-
trcevet , Kr. , coller après les
doigts ; — pas atiy, adhérer, s'at-
tacher à quelqu'un, comme parti-
san ; pa. ngyùourœ, collé: — nœ
pazâr, touchant au bazar.
2. Ngyûem, monter, grimper,
prendre l'essor, s'élever : mœ tœ
ngyùourit, pendant que (le fau-
con) s'essorait.
Ngydh, Kr. : tœ ngyéliourilœ,
la connaissance; droûri tœ ngyô-
houritsœ mirœsœ edhé sœ kêkyesœ,
l'arbre de la science du bien et du
mal ; e ngyôhoura c Perœndùœ,
la connaissance de Dieu. V.
nôh.
Ngyomœ, Kr.. V. ndmœ.
N
61
Ngyôn, Fy., entendre, écouter :
kœçtoic ut-àt du,gyàn l'a ngyàntç,
ainsi le veut ton père, il faut que
tu lui obéisses ; 3 p. sg. ao.
ngyôiti. V. dœgyôn.
Ngyùen, teindre; pass. ngyù-
hem : oungyûe ! tcèrœ, il se tei-
gnit, se noircit, tout entier.
Nièt (tk.), intention, projet.
.VA, préparer, arranger, parer;
pourvoir, munir, fournir de ; en-
tamer, des mets : i nisl me ndb
çôk, il les munit d'un compagnon ;
i a ''si me kâkyœ torbà me flyorin,
il les pourvut d'autant de sacs de
sequins ; nui tœ tœrœgyélhœratœ,
elle entama, goûta à, tous les
mets.
Nisem, ao. ounitçœ, pass. de
nis, se parer, s'arranger pour le
voyage, partir : ounis tœ chante,
il se disposa à partir; ounis nœ
poûnœ tœ tiy, il s'en alla à ses af-
faires (gr. V. à-vfïstç^voouXEiâ-coj);
tœ Jiùouritœ, Kr., le commence-
ment.
Nisœyœ, H. , commencement,
parure, départ, voyage.
Nisi-a, île. — gr. vg. wij<rf.
Niçàn (tk.), signe ; marque ;
but.
Niçâne (tk.), but, V. niçàn.
Niçarét (tk.), intention."
Vizâm (tk.), troupes régu-
lières turques ; tout soldat qui y
appartient.
Nom, loi religieuse ou morale,
gr. v^uoç.
NÔt : bœù — , notàù, H., je
nage ; dî — , je sais nager. — lat.
nato, it. nuoto.
Notis, sourdre ; notés oùyœ ,
l'eau jaillit. — Cf.gr. vo-coç, vent
du midi.
Nlzc, H. ntzœy, chauffer, ren-
dre brûlant; pass. ntzihem, se
réchauffer: si ountzi ggàrpœri,
quand le serpent se fut réchauffé,
dégourdi; ountzéca, je suis
échauffé, hors d'haleine. V. ndzcc-
hclo:.
02
N
N
Noùkœ, alb. it. noenkœ, ne, ne
pas ; noùkœ doua, je ne veux pas.
— Cf. lat. nunquam. V. 5.
Noùelh,\\. i-lœ, H., Fussballen.
Noumbœroùarœ, pa. ,Fy .: pagôn
(àp) tœ noumbœroùara , payer
comptant, en espèces, gr. jxztpi\xi.
V. noùmour.
Noumœron, pass. — ônem : s
kànœ tœ noumœroùarœ, K., ils
sont en nombre incalculable. V.
nœmœrôn.
Noùmour, Kr., noùmœr, nom-
bre, compte ; noùkœ mœ voùnœ
hitç mœ noùmour, ils ne m'ont
pas mis en nombre, n'ont tenu
nul compte de moi. — lat. nume-
rus. V. nœmœrôn.
Dfoùn, parrain, témoin de no-
ces; noùnœ, marraine. — Gr. vg.
voîivoç, it. nono.
Noùse, fiancée, épousée, jeune
mariée ; noùsœzœ ou nous' c lyâ-
lyœsœ, la belette. — Cf. gr. vu-6;.
Nousœri , relativement à une
nouvelle mariée, temps qui s'é-
coule jusqu'à ses premières cou-
ches.
Nomœrôn, tenir les yeux bais-
sés, prendre l'attitude humble et
modeste prescrite aux mariées :
noùsiya ou poùlh dôrœnœ edhê
nousœràn, la fiancée leur baisse
la main et puisse tient dans cette
attitude.
N
nâft (nœ, âft), à peine, tout
juste : — sa màrh érœ, je puis à
peine respirer ; — sa tœ çpœtôn,
que j'échappe seulement. — V.
myâft.
nèr, Y. noyer.
nèrœ, pour nœ hêrœ, une fois ;
me nèrœ, tout d'un coup.
nerœzl, coll. les gens, parents ;
koùrhinin' nerœzî' e li, Kr., où
habitait sa parenté.
neri-ou, pi. irr. nèrœz-i-tœ,
homme (homo) : iç nœ non, il y
avait un homme; kour vdèsneriou,
quand l'homme meurt ; au pi.
aussi : les parents : nèrœzit c
noùsesœ, les parents de la mariée.
— Comme pronom : nerïou, on,
l'on ; neri, quelqu'un, avec nég.
personne, nul ; kour vlyônet neri,
quand quelqu'un se fiance ; ti ké
neri brœnda , tu as quelqu'un
céans ; pa koupœtoùarœ neri, sans
que personne s'en aperçut. — cf.
gr. à-vfy, skr. naras.
neri, nèra, asp. dét. de nœ ;
l'un, l'une , de deux ; pùetninœ
neri yâtœrinœ, ils se demandaient
l'un à l'autre ; kœtséninœ nèra
pas yÔAœrsœ, elles couraient l'une
après l'autre ; mbœlyidheçinœ
ndœpœr ctœpit tœ nèrit é tœyàtœ-
rit, Kr., ils se réunissaient dans
les maisons les uns des autres ;
nèra picsœ, Kr., l'une des deux
parties.
nerùh, H., la luette.
nèrk-ou, beau-père, par second
mariage ; nèrkœ, belle-mère, ma-
râtre.
1. nœ, m. etf., un, une : mœnœ
bàtçœ tœ nœ mbrêti, dans un jar-
din d'un certain roi; érdhi nœ i
trétœ, il en vint un troisième ; tœ
dû gyùsniatœ bœinœ nœ, les deux
moitiés font un ; nœ ngà nœ, un
à un, une par une ; tœ lyouftônœ
nœ me nœ me moùa, qu'il com-
batte seul à seul avec moi ; içtœ
si nœ nœ, c'est une seule et même
chose ; mœ n'ànœ, d'un côté, de
côté ; nœ mbi nœ, l'un sur l'au-
tre, en foule.
2. nœ, Pœrm, si. V. ndœ, nœ.
nœditœzœ, avant-hier, l'autre
jour, dernièrement (gr. m. zgo/Géç) :
ngyèr — , naguère encore.
nϏri,.V. neri.
nœ-mbœ-dhyétœ, onze ; i — étti,
le onzième.
p
fiœzêti vingt : — fice vingt et
un ; nœzètm, t. c, vingtième.
ncezŒj comme dim. de nds :
nœzœ psdva vétœm,je n'en ai ap-
pris qu'un.
nmem, pass. de nàh, être connu,
reconnu; môs tœ nihem, afin
que je ne sois pas reconnu ;ounôva
me nœ neri, j'ai fait la connais-
sance de quelqu'un, je me suis
lié avec lui; si ounônœ mirœ,
quand ils eurent bien l'ait con-
naissance.
P Ô'A
nàh, /)", au. nôoa etnàha, pa.
nôhourœ, v. irr., connaître, re-
connaître, savoir, sentir : s iç
ndônce kyœ ï a ninte, il n'y avait
personne qui le reconnût. — cf.
lai nosco. V. ngyàh.
nom, mouiller, humecter : Ho-
mo kcbmbœtœ, je me suis mouillé
les pieds ; pass. nômem.
nàmœ, Kr. ngyômœ, frais, ré-
cent, humide, mou, tendre ; baY i
nômœ, de l'herbe fraîche ; tçizme
tœ nâma, des bottes molles.
1. Pa, prép. avec ace, sans: pa
kâly, sans cheval ; pa kâlyinœ,
sans le cheval : yép pa para, don-
ner sans argent, gratis.
2. Pa, avec le participe, sans,
à moins de, avant de : pa pogoûarœ,
sans payer; pa vàtourœ, mûri,
avant de partir il prit.
3. Pa, préfixe : sans, dé — , in
— : mie ipa-pyékourœ, de la viande
non cuite, crue.
4. Pà, interj., donc, or : pu
dèlg,, allons, sors.
5. Pâ, il a vu. V. pàçce.
Pa-bésœ, Kr., incrédule, sans
foi ; pa-besœrî, incrédulité, im-
piété.
Pa-ditœrî, ignorance.
Pordùçim, pa-ditourœ, igno-
rant ; adv., c bdera pa-ditourœ, je
l'ai fait sans savoir, sans inten-
tion.
Pardoùhourœ, invisible. V. doù-
Pa-douroûartçem, f. trme, in-
supportable.
Pâgœ, paye, récompense. — it.
paga.
Pa-gôyœ, muet, lit. sans bou-
che ; i. pa-gbyi, Kr. , le muet,
muet.
Pagoûan, pagbn, payer ; pass.
pagôncm. — it. pago.
Pagoùa-oi, et palhoùa-ô', le
paon. — gr. vg. -%•;<:>,■.
Pahà (tk), prix, valeur.
Palu'r (pa, hir), force, violence ;
hàp pàrtœnœ me — , ouvrir la
porte avec violence, l'enfoncer de
force. V. hir.
Pàyœ, dot, ou plutôt trousseau
d'une mariée : ou ndzierh pâyœnœ,
C a çiïnœ, elle leur exhibe le trous-
seau pour qu'ils le voient.
Pâysim, f. e, pur, ex. de l'air.
Paytsôri, réconcilier.
Pôle, adv., peu ; pas pàk, peu
après; — ngà — , peu à peu ; mœ
pàk, moins.
Pàkœ, adj., celui, celle qui est
en petit nombre : ndœr mést tœ
kœtûre tœpàkœve, Kr. , parmi ces
hommes peu nombreux ; sœ pàkou,
tœ pàkœnœ , pour le moins, au
moins ; lœpà.ka edhé tœ mira, peu
et bien ; pas pàkœ dit, quelques
jours après. — lat. paucus.
Pa-kœrkoùarçim , Kr., insonda-
ble. V. kœrkdn.
Pakœtsôn, pass. — ôhem, dimi-
nuer.
Pâkœzœ, dim. adv., un tout
petit peu : — oûyœ, hérœ, un peu
d'eau, de temps.
Pakœzim, baptême : tçœ dît1 do
bœhet pakœzimi, quel jour aura
lieu le baptême ?
Pakœzùù, baptiser ; tenir sur
les fonts, comme parrain ; se iç ai
diâlyi kyœ kîç pakœzoûar, que
64
c'était là l'enfant qu'il avait bap-
tisé ; tœ pakœzoùaritœ, le bap-
tême, action de baptiser.
Pa-kripourœ, non salé.
Pâkyc, paix. — lat. pax.
l'âkyœm , Fy., propre, net;
pakyœsl, propreté. V. pâysim.
Pakysim, pakytim, Kr., paix:
çkâni ndœ pakytim, allez en paix ;
pakyson , pakytbn , pacifier ; tœ
pakytoùaritœ, la pacification.
Pâlh, H. V. pœlhàs.
Palhàle, pi., palais : nœ pàhjœ
palhàlc, un vaste palais ; ce pa-
Ihàtelœ si tœ tîtœ, il voit le palais
semblable au sien. — lat. pala-
tiura.
1. Pâlhœ, sabre.
2. Pâlhœ : rhî — , je demeure
oisif.
Pàlhtçœ, pàlytçœ, moelle, des
os et du bois : plyèp'1 i plyàk pàk
pâlytsœ (= pàlytçœ) kà, le vieux
peuplier a peu de moelle (exercice
de prononciation, selon Hahn).
Palhoùa-ôi, pi. on, paon. — cf.
lat. pavo.
1. Pàhjœ, pour marquer un ob-
jet très-grand : nœ — çtœpi, —
palhâlc, une grande maison, un
vaste palais. Y. 'par.
2. Pàhjœ, pli.
Palyôs, plier, ployer : kàrlœnœ,
une lettre.
Parnboûk (tk), coton.
Pa-mœnt, sans intelligence.
Pandày, conj., voilà, c'est pour-
quoi.
Pandèn , attendre , espérer ,
croire : pandéou se eprêou, il crut
l'avoir tué ; noûkœ pandénte kyœ,
elle ne s'attendait pas à ce que ;
e pandéha tœ mirœ, je le croyais
bon. — gr. vg. 7t<mé/w.
Pa-ndigyoùarçim, Kr., déso-
béissant.
Pa-noumœroùarœ, Kr., innom-
brable.
Pa-nôhourœ, inconnu.
Paparôunœ, pavot. — gr. vg.
nx-apoîivt, lat. papaver.
Pa-pyèkourœ, non rôti: mîçipa-
pyékourœ, de la viande crue!!
Pa-prétourœ, inattendu , ino-
piné ; adv., à l'improviste.
Pa-poùnœ, oisif, désœuvré.
Par, paire : nœ — kœpoùtsœ,
une paire de souliers ; nœ —
rôha, un vêtement complet. V.
pâlyœ.
Para, Kr., prep. avec gen.,
avant : — kriçlit, avant. J.-C.j
para se, avant que ; paradie, par-
die, avant-hier.
Para (tk.), espèce de petite
monnaie (40 à la piastre) ; parà-
tœ, pi., de l'argent, des espèces.
Paralyindœyetœ, pi. f., Kr., pro-
géniture ; paralyîndœs, premier-
né.
Parathùre, fenêtre. — gr. vg.
T-ocpaO-jpt .
Paraoùdhœs, Kr., précurseur.
Pardié, Kr, avant-hier. V. ûœ-
dltœzœ.
Pare, Kr,, écaille de poisson.
1. Pàrœ , adj., premier : lœ
pârœ ditœnœ, ou dilœn' e pàrœ, le
premier jour ; mœ pàrœ, d'abord,
en premier ; i pari, le premier, le
chef : e kicte vœnœ tœ par in' e
kœtùreve, il l'avait fait le premier
d'entr'eux, l'avait mis à leur tête ;
tœ vœmœ nœ tœ pârœ, Kr., éta-
blissons un chef ; lœ pàrœlœ, les
chefs.
2. Pàrœ, pa. de ço, vu ; tœ
pàrœlœ, tœ pàritœ, air, mine, ap-
parence ; vue, spectacle ; la vue ;
nœ tœ pârœ i frikœçim, Kr., un
spectacle terrible; me atœ tœ
pârœ lœ eoumœtoùarœ, Kr., avec
cet aspect hideux ; i pœlykyùcrœ
pœr tœ pârœ ; Kr., agréable à
voir.
3. Pârœ, pârthinœ, kyœpârœ,
11., naguère, il y a peu de temps.
V. para.
Parœsi, Kr., primauté; coll.,
les notables, archontes, d'un lieu.
Parmàk-ou, pi. ce (tk.), grille
d'enceinte, barreaux.
Parvàz, lisez peroàz.
Pas, prep. avec gen., après,
derrière ; selon, conformément à;
après, le long de: pas méye, — liy,
après moi, après lui ; " — dé
derrière la porte ; — pâk, pas tsâ
kôhœ, peu après, au bout de (quel-
que temps; — zakônit kyœ kiç,
selon sa coutume; — poj
d'après le commandement; lyôtcet
pas fâkyes mœ rithninœ, les lar-
mes me coulaient le long- du vi-
sage.
Pasanaû, Kr., ensuite, plus
tard. V. pastây.
Pâsœye, Kr. , richesse.
Paskyûre (de pàçœ, j'ai eu. et
kyûrœ, pa. de kyurôn, voir ; H.),
miroir.
Pas-si, Kr., après que. V.
posa.
Pa-sôsourœ, qui n'a pas de fin,
éternel ; yéta c — , la vie éter-
nelle. V. sas.
Pastây, contr. de pas andàyœ,
ensuite, après.
Pastàym : i pastâymi profit,
Kr.. le dernier prophète ; sœ pas-
tâymi, enfin, à la fin; ngyèr sœ — ,
jusqu'à la fin ; tœ posta y met' e
Sôvit, la vie ultérieure de Job;
e pastàymcya ditœ, le dernier
jour.
Pastèysm, dernier. V. pastaym.
Pastœrma-ya (tkj, viande sé-
chée pour l'hiver.
Pâstœrœ, Kr., pur, net :rôba
tœ pàstra, vêtements propres.
Pastrôiï, nettoyer ; pa.
troùarœ, nettoyé, propre, net. —
gr. m. jc«rcp£uto.
Pàsourœ, pi'itourœ.^a,. de kàm,
qui a eu ; riche : nœ vlâh çoùmœ
i pâtour, un valaque ou berger
très-riche : kyénœ tœ pà
çoùmœ, ils étaient très-riches. —
Tœ pâtoùritœ, 1° les . riches ;
2° la richesse : tœ pâtoùritœ e
neriout œçtœ çoûm' e (sic) mirœ,
la richesse est une fort bonne
chose.
P 65
Pacâ-i (tk.), pacha, dignitaire
turc ; dans plus d'un conte, le
pacha parait, avoir été substitué
au mbrét, roi, primitif.
1. Pàçœ, H. pâç, pi. e. brasse,
<",y;y.7. : liinj poÛSÎ OSÇtœ ÇyâçtOB — ,
ce puits est (profond de) six
brasses.
2. Pàçœ, ao. de çôh, j'ai vu.
Pàçkœ, H., chacune des quatre
grandes fêtes que précède un ca-
rême : Pâques (p. c nindlir), Noël
(p. e kriçtit), Saint Pierre et l'As-
somption.
Pàt, pi. e, étage d'un bâtiment :
ndœrtouarœ me télœpàte, Kr.,bâti
à huit étages. — cf. gr. jcdrcwjwt.
Pàte-pate, ch., abondantes, des
boucles de cheveux.
1. Pàtœ, oie : rouan pâi
garder les oies; vé pâte, œufs
d'oie. — Le sb. pàtka, canard,
paraît pris de là.
2. Pâtœ, pa. V. pàsourœ.
Patoùnœ, la plante du pied. —
gr. naTû, fouler.
Pàtço:, ao. de kàm, j'eus.
Pa-tcimoùarœ, Kr.. sans prix,
inestimable. V. tçmàn.
Pa-oùdhœ. Kr., impie, inique :
i pa-oûdhi, l'impie, l'homme in-
juste ; le diable ; pa-oudhœrî :
çoùay paoudhœrit' e mia, efface
mes iniquités.
Pa-vdêkourœ, immortel : ihôdhi
oûyœ tœ pa-vdékour, il l'aspergea
de l'eau d'immortalité. V. vdés.
Pa- vœyûerœ, sans valeur, vil.
Pé-ya etpé-ri, pi. pèn, fil.
Péy, Fj.,Y.Préy.
Pélyk-gou, pi. gye, bassin d'une
fontaine ; petite mare , flaque
d'eau.
Pélyo.', pi. a, jument.
Pende-frângœ, ch., pièce de cinq
francs, gr. jcévxe pp£pta.
Péndœ, plume, penne de l'aile :
tœ hœrkàç ngâ çkâbatœ ngâ nœ
pêndœ, demande aux aigles à cha-
cun une plume ; mari ky
edhè péndœtœ, il prit les poils et
66
P
les plumes; aussi, H. (pàeiilu),
paire de bœufs, journée ou arpent
de terre. — cf. lat. penna.
Pendim,pcndcsœ, Kr., repentir;
pendànem, se repentir. — lat. pœ-
niteo.
Penh, Kr., gage ; rribày — pœr
detûra, détenir un gage pour des
dettes. — lat. pignum.
Perandôr, Kr. , empereur. — Cf.
lat. imperator.
Perœndéçœ, Kr., déesse, alb.
sic. reine.
Perœndi-a, pi. ira* m., Dieu
(chez les Guègues, Zbt, le Sei-
gneur). A Hydra, ce mot signifie
« le ciel », et un Hydriote le dé-
rivait du gr. à-i'pcwToç, infini. —
Etym?V.Cam.,l, p. 341.
Perœndôn, se coucher, du so-
leil, en grec m. 6aciX£uw : tek pe-
rœndôn dielhi, vers le couchant, à
l'occident ; perœndoûar tri dùœ,
ch. alb. it., trois jours s'étant
écoulés ; préy sœ perœndoùarlt
dielhit, Kr., (venant) du côté du
couchant.
Perœndoûar - ori , empereur ,
souverain. — lat. imperator. V.
mbrét.
Perônœ, cheville, clou. gr. rapàvr,.
Pèrtçe, chevelure longue et flot-
tante des hommes et des femmes ;
me atœ pèrtçen' e drédhourœ, ch.
avec cette chevelure ramenée en
torsade. — blg. pertçem, sb. pert-
çin.
Pcrouti, trépied pour les chau-
dières.
Pernàz (tk.), splendeur, éclat,
lumière : sipei-vâzltœpœrptkyem,
ch., que je brûle comme la lumière
céleste.
Perzovolyt-a , filet de pêche :
hôdhi perzovolyinœ nœ dcl, il
lança le filet à la mer. Etym ?
V. ryét.
Peser, cinq; pesœdhyélœ, cin-
quante; pésœmbœ-dhyétœ, quinze ;
pésœç, pêsœtœ, cinquième ; cpïsœla,
le cinquième (fraction).
Pestràva, la truite. — du blg.
pœstœr, bigarré, tacheté.
Peçim, pesage.
Péçk-ou, pi. piçky et (Kr.) péç-
kye, poisson" : pœr tœzdenœ pzçky,
pour prendre du poisson , pour
pêcher. — lat. it.
Peçkœdji-ou (alb. tk), pêcheur.
Peçon, Kr. , peser. — it. peso.
Petâvrœ, chevron, solive, vo-
lige. — gr. zc'Taupov.
Pétœ, Kr., lame, feuille d'or.
Pcbgœn, ssd'\r;pœgœncm, se salir
(d'excréments, se dit des petits
enfants) ; pa. pœgœrœ , impur ,
l'esprit impur, le démon. — Cf.
lat. paganus.
Pœgœrœ, saleté, ordure.
Pœkyî-ri, Kr., bord du vête-
ment, -/pdb-ïoov.
Pœkyùœ, pi. a, Kr., briques. —
cf. si. pekti, faire cuire. V. pyék.
Pœlhàs, mugir: plhèt kàou, le
bœuf mugit.
Pœlhé, brebis, après qu'elle a
déjà mis bas.
Pœlhœmbœ, pœlhœm , paume
de la main. — lat. palma.
Pœlhtsàs, ao. plyâsa, v. irr.,
éclater, crever : plyâsa ngà tœ
kyêçoui'itœ, je crève de rire: tœ
pœlhtsàsœ munafîkou, ch., puisse
ton ennemi crever !
Pœlhoùmbœ-a , païhoùmbœ-i-,
à Argkas. poulhoitmp-bl, pi. a,
pigeon sauvage ; pigeon en géné-
ral. — lat. palumbes, palumbus.
Pœlyky, H., salir, troubler
l'eau, etc.
Pœlykyén, 1° agréer, approu-
ver, se plaire à ; 2° plaire à :
dielhi Fatiménœ pœlykyéou, le
soleil donna la préférence à Fa-
timé ; rie pœlkyéfça, l'a blyéy, s'il
me plaît, je l'achèterai; mœ pœly-
kyén, il me plaît. — Cf. lat.
placée
Pœlykyim, agrément, plaisir.
Pœlykyûerœ, pa. de pœlykyén,
agréable, qui plaît; pœlykyicetçœm,
Fy., même sens : içf e pœlykyù-
ctçmc me tœ gyïthœ, elle plaît à
tout le monde.
Pœlyoùrœ, toile; voile de na-
vire : sa tôp — , combien de pièces
de toile? V. plyéhoura.
1. Pœr, prep., I. avec ace,
1° pour, à cause de, en guise de :
— moùa, pour moi ; tœ m
çœndét, bonnes pour la sanu; ; —
tœ sœmoûrinœ, pour le malade ;
— hœtcb kyœ mœ bdsre, pour, à
cause de, ce que tu m'as fait ; kâm
— nder, avoir en honneur, hono-
rer ; e lyoùsinœ — Perœndî, ils l'a-
doraient comme un Dieu ; — nœ,
mèrh sa tœ doùatç, au lieu d'un,
prends-en autant que tu voudras ;
2° au sujet de, concernant; c
pûeti — çaminœ, elle l'interrogea
au sujet du mouchoir ; noûkœ tœ
fôlya — hœtcb, je ne t'ai pas parlé
de cela; — tœ vâtourœ, to tœ
verni, ch. , quant à aller nous irons;
3° en, dans l'espace de : —
nàtœ, dans l'espace d'une nuit ; —
nœ mot, dans un an d'ici ; — pàk
sahât, en peu d'heures ; 4° dérth —
dhê, répandre par terre ; nrjijcr —
dhê, jusqu'à terre ; 5° distributive-
ment : — hérœ, chaque fois ; mœn-
gyês — mœngyés, chaque matin ;
màly — màly, de montagne en
montagne, V. mbœ. — Pœr, avec
le nom verbal forme un gérondif
et un futur: — tœ çilourœ, pour
vendre; kâm — tœ bderœ, je
ferai, j'ai à, je dois, faire ; kîç
pœr tœ ârdhourœ, il devait venir,
V. la gramm. II. avec ablat. :
pœr-sœ-lyârgou, de loin ; pœr-
sœ-dûti, pour la seconde fois ; pœr
mési outra, il se fendit par le
milieu; ouzoû pœr flyôkœç, Kr. ,
il fut pris par les cheveux, zf'rr-c
pœr biçti, saisis-le par la queue.
Cf. lat. pro, it. per.
2. Pœr, préfixe, marquant ren-
forcement de l'idée.
Pœrâlhœ, Y. pràlhœ.
Pœrâlhem, s'entretenir, con-
verser.
P 67
Pœrânday, X . pandày.
Pœrarbn, Kr., dorer, pa. pœra-
rœ, doré. V. iir.
Pœrbetdnem, Kr., jurer; être
promis par serment. V. bê.
breenda : — dùeret, Kr., à
l'intérieur, au-dedans des portes.
Pœrdérœs (dérœ), H., men-
diant.
Pœrdœlhêsœ, Kr. , aumône;
pœrdœlhéy, avoir pitié, pardon-
ner; pœrdœlhim, pitié : bœu — ,
avoir pitié ; pœrdœlhimtâr, pœr-
dœlhûercim , miséricordieux.
Pœrdua, Kr., quotidiennement,
chaque jour.
Pœrdïtœçm, adj., Kr., quoti-
dien, journalier.
Pœrdôr, Kr., employer, ma-
nier. V. ddrœ.
Pœrdridhem (drêth), H., être
recherché dans son langage ou
dans ses manières ; chercher des
prétextes, des faux-fuvants.
Pœrdzblyé (mieux dz-pœr-blyêr),
racheter, récompenser, rendre
un bienfait pour un autre : ];yœ tœ
t'a pœrdzblyéiiœ tœ mirœnœ kyœ
mœ bd're, afin qu'il te récom-
pense du bien que tu m'as fait.
V. blyè.
Pœrdhés, pi. e, H., goutte,
rhumatisme (pœr, dhê).
Pœrflyâs, Kr., accuser, calom-
nier; ébruiter une chose, pass.
pœflyitem.
Pœrgyâkem,Kr. : oupœrgyàknœ
me ata, ils se battirent avec eux.
V. gyâk, sang.
P ergyàn, Kr., ressembler à.
I',: r!J]^''JUem j répondre : ou
gyéky, il répondit ; v<c tœ pœr-
gyégourœ çpœlïmi, Kr., une ré-
ponse de salut, salutaire. V.
gyègyem.
Pœrgyœrônem, Kr., = pœrbe-
tânem, jurer.
Pœrgyânœs , celui qui écoute
aux portes, espion.
Pœrgyôn, épier, espionner. V.
nçyôn.
68
Pœrgyoûn, faire agenouiller,
forcer à la soumission ; pœrgyoû-
nem , s'agenouiller, etc. V.
gyoùnœ.
Pœrgyûnem, Kr. , s'humilier,
tœ pœrgyûnuritœ , l'humiliation
volontaire. V. pœroùngycm.
Pœrier , ao. prôra, alb. it.,
tourner.
Pœr-hérœ , chaque fois ; tou-
jours.
Pœrhértçim, fréquent.
Pœrint-di, Kr., père : i pari
pœrindi ûnœ, notre premier père ;
pi. pœrintœ-lœ , les ancêtres :
dit' e viétetyêtœsœ pœrintœvet mi,
les jours des années de la vie de
mes pères. — lat. parens, entis.
Pœrkàs, pa. pœrkâtourœ, Kr.,
V. prék.
Pœrkrenàre, Kr., casque. —
cf. krùe.
Pœrkthènem ; kthénem è pœrk-
thénem, se tourner et se retour-
ner, en tous sens.
Pœrkyàrk , Kr., prép. avec
gen., autour de.
Pœrkijéç, se railler de, tourner
en ridicule ; tœ pœrkyécouritœ,
persifflage.
Pœrkyéçœs, Kr., railleur, mo-
queur.
Pœrmbd, conserver, en vie.
Pœrmbi, pœrmi, prép. 1° avec
ace, sur: vo.it ri pœrmbi zyàrh
nœ kazàn, il mit sur le feu un
chaudron ; e bœri tœmàth -pœrmi
gyithœ askyèrœ, il le fit grand sur,
c.-à-d. chef de toutes les troupes;
pœrmbi fàkyet tœ dhêout, Kr.,
sur la face de la terre. 2° avec
loc, sur, contre: pœrmbi Ahmet-
ànœ, ch., (des plaintes) contre
Ahmed-aga.
Pœrmbùs (pœr, boùzœ, H.),
adv., sur la face : bk — , tomber
la face contre terre ; hèth mà-
f/yenœ é e vœ — , il renverse la
huche et la met sens dessus des-
sous.
Pœrmbùtœye, Kr., déluge.
Pœrmœnt, peermènt, Kr., rap-
peler; mentionner; pass. pœr-
meendem, se rappeler; pœr tœ
pœrméndourœ, pour rappeler.
Pœrmicr, ao. pœrmôra, uriner ;
pœrmircm, se compisser (Rabe-
lais).
Pœrnâr, chêne vert, yeuse. —
gr. v. 7toupvSpt. V. pràlh-L
Pœrnâtœ, nuitamment ; pœr-
nâlçœm, nocturne.
Pœrndâhcm, s'écarter, se dis-
siper ; oupœrndà mëlyl, le millet
s'est répandu ; çtœpitœ yànœ tœ
pœrndâra, les maisons sont dis-
persées. V. ndàn.
Pœrndém, disperser, répandre.
Pœr-nœ, prép. ; ounis — çpî, il
partit pour se rendre à la maison.
Pœr-nœ-héreç , Kr. , aussitôt;
pœr-nœ-hèrœ, Kr., en une fois, à
la fois.
Pœrpàra, 1° adv., auparavant;
mœ — , avant ; d'abord, en pre-
mier lieu ; mœ — ngâ, plus tôt
que, avant; 2° prép. avec gen. :
— vœrœsœ, au-devant du trou ;
i dôlhl — ariout, il sortit à la
rencontre de l'ours ; — kâlyit, sur
le devant du cheval. V. rœpàra.
Pœrpârazit, de devant.
Pœrpârœsm, antérieur; e.pœr-
pàrœsmya, celle de devant, qui
est par devant.
Pœrpt, avaler, engloutir, pass.
pœrpihem. V. pi.
Pœrpikyem, 1° s'échauffer, se
consumer en efforts, lutter ; re-
gimber ; 2° se rencontrer avec ;
pass. de
Pœrpyèk, rencontrer, heurter ;
tœ pœrpyékourœ, rencontre, en-
trevue. V. pyék.
Pœrpyëtœ, adv., de bas en
haut : màlyi ngrihetœ dréytœ — ,
la montagne se dresse à pic ;
mbùnte doùartœ — , Kr., il tenait
les mains levées en l'air (tatœ-
pyétœ..., baissées) ; aussi adj.,
H., escarpé ; e pœrpyéta, la mon-
tée d'une pente. V. rœpyétœ.
69
Pœrpôç, adv., en bas : zbrit — ,
descends! Y. pôçtœ.
Pœrpowrth, pass. — them, H.,
salir, se salir. — cf. pyèrth.
Pœrsœ-lyârgou, adv., de loin.
Y. /.>/>; r/,-.
Pœrsœ-ri, de nouveau, de re-
chef. V. ri.
Pœsœritem, rajeunir, intr.
Pœr-sipœr, adv.. en-dessus,
par-dessus : fi a hédhœ — , qu'il
la verse sur lui; î ouhôdhœ — , ils
se ruèrent sur lui.
Pœrçœndêt , salut, compli-
ment.
Pœrçœndàçem^ me, s'entre-sa-
luer avec quelqu'un : si oupœr-
çœndàç me tçobànœ, quand lui et
le berger se furent salués mutuel-
lement.
Pœrtèy, adv. et prép., au-delà;
de l'autre côté de. V. téy.
Pœrtèym, pœrtêysm, sis de l'au-
tre côté, opposé ; mœ (s. e. ânœ)
tœ pœrtêyme,' sur le rivage op-
posé, sur l'autre bord. V. téym.
Pœrtèymazij Kr., au-delà, plus
loin.
Pœr-teJi\ prép. : çkroûan nœ
iàrtœ — e çôkiya, il écrit une
lettre (adressée) à son épouse.
Pœrtœrin, pass. — ihem, Kr.,
renouveler. V. pœrsœritem.
Pœrtim, nonchalance.
Pœrtân, hésiter, tarder, faire
le paresseux.
Pœrtsœlyin, — on, IL, flamber
une volaille ; pass. — /'hem, —
ôhem, s'échauffer.
Pœrtsielh, ao. pœrtsôlha, ac-
compagner. V, sielh.
Pœrtçâk, H., saillir la femelle,
du bouc, bélier.
P : riràk-ou, H. V. pœrtçâp.
Pœrtçâp, bouc non châtré. V.
tsiyâp.
Pœrtçmôn, H. déshonorer.
Pœrtùp, mâcher, ruminer ; ava-
ler : — ndœr dhcbmbœ, mâcher
entre les dents.
Pœroùngyem , Kr., s'abaisser,
s'humilier: pœroùngyœtœ, hum-
ble. V. mm, oùnœtœ.
Pœroûngourœ, humilié.
PœrvèÇy retrousser un vête-
ment; pœrviçem, se retrousser,
se préparer pour un travail, pour
partir.
Pœrvétç, prép. avec gen. : —
kœtûreve , Kr., outre cela, en
outre; — sepsé, si ce n'est que. V.
vèlç.
Pœrvœlyôn, faire bouillir;
bouillir, être ardent; pœrvœlyôn
dîelhi, oûyi, le soleil brûle, l'eau
bout; jiirnxch/ônem, se consumer,
être brûlé, ex. par la piqûre des
orties; i pœrvœlycmey zœmœrœ
pœr, son cœur était consumé (du
désir de voir...). V. vœlyàfi.
Pœrzdb, chasser, renvoyer, ex.
un domestique ; pa. pœrzùùrœ.
Pœziey, Kr., confondre, trou-
bler , mettre le désordre : —
gyoùhœnœ, confondre les langues ;
pass., owpœrsienœ me, ils se mé-
langèrent avec ; pa. pœrzicrœ,
confondu, troublé ; tœ pœzierœtœ
et. tœ pœrzieratœ, désordre, trou-
bles, sédition. V. zien.
Pœsôn, souffrir, pâtir. — cf.
gr. È'-aQov, lat. patior.
Pielh, ao. pàlha, enfanter,
mettre au monde ; accoucher ;
kârn pùlhœ çtâtœ dyèm, j'ai eu
sept fils ; tç pôlhi, de quoi est-
elle accouchée ? i vyèn vâkti tœ
pilhte, son terme arrive; pielh vè,
pondre des œufs ; pass. pilhem.
Piésœ, Kr., morceau, pièce,
part ; lia m — ndœ, avoir part à.
— cf. it. pezzo, fr. pièce.
Pihem, pass. de piy, s'enivrer.
Piy, pi, ao. piva, boire, ava-
ler, engloutir. — cf gr. refvw, si.
piti.
Pikâtourœ, Kr., aspergé ; me
gyàk , de sang ; tœ pikàtourœ ,
aspersion. V. pikœ.
Pik, H., rendre amer, saler.
Pikœ, pi. o, goutte ; pik at' e
ciout, les gouttes de la pluie ; // i
70 P
yêpte nœ pikœ oùgœ, pour qu'elle
lui donnât un peu d'eau à boire ;
apoplexie : i rà pika, il a eu une
attaque.
Pikœlhim, amertume, affliction.
Pik(œ)lhôn, rendre amer ; pass.
piklhônem, s'affliger, se fâcher;
oupiklhoùa fort, il fut vivement
contrarié.
Pikœtœ, amer, acerbe, rance.
cf. gr. jiixp6$.
Pikôn, dégoutter, tomber
goutte à goutte ; pikôi nœ pikœ
gyàk, il tomba une goutte de
sang ; mœ pikôn nœ brinœ, j'ai un
point de côté.
Pikyem, pass. de pyék, 1° rôtir,
être rôti ; pÛyou, keratà, rôtis,
gredin (aux fainéants qui se chauf-
fent au soleil.)
Pilhem, pass. de pielh, naître,
etc.
Pimœs, buveur, ivrogne.
Pirœ, pass. de piy, bu.; s. f.,
boisson.
Pisœ, la poix, cf. piçœ.
Pisir : tœ hœngœrtœ pisiri ,
que le dépit te dévore. — Etym ?
Pisir ônem , Zag., être empoi-
sonné , rongé , par le chagrin ;
oupisirôfç, oubœfç i pisourœ ! im-
précations.
Piçœ, pin, bois de pin qu'on
brûle pour l'éclairage, (gr. 3a3{).
cf. gr. 7ï(aaa.
Piçky, H., double nœud ; lyith
— , faire un tel nœud.
Piçmàn (tk), qui se repent ;
bœnem — , picmanéps, se repen-
tir.
Piçôn, H., chuchotter.
Piçtœ, de bois de sapin.
Pitâr, rayon de miel où il ne
reste que la cire.
Pilh, pi. pidhœra, H., organes
sexuels de la femme. V. y op.
Pyèk, ao. pôkya, 1° rôtir, faire
rôtir ; atyé tek pikynlnœ pastœr-
mânœ, là où ils faisaient cuire de
la viande fumée, cf. sb. pekti ;
2° rencontrer : si e pôkyi, quand
il le rencontra ; e pyêkourœ-a, la
rencontre.
lœ Pyélhouritœ, l'enfantement,
accouchement. V. pielh.
Pyépœr, gu. pyépœn, melon. —
On dit aussi pipo-ya. — lat. pepo,
it. pepone.
Pyèrgoulhœ-i, berceau de vigne,
tonnelle. — lat. pergula.
Pyèrth, ao. pôrdha, péter, cf.
gr. rjpoio.
Pyéçkœ, pêche, fruit. — lat. per-
sicum.
Plhàkœ, plaque ; nœ — e flyo-
rintœ, une plaque d'or, un lingot.
— gr. TcXdéÇ.
Plhoùtskœ, pustule. V. flhoù-
tskœ.
Plhoûtsœ, trop mûr, blet ; mûr,
d'un abcès.
Plyâf, pi. plyàfa et (H.) plhœ-
fœïiœ , couverture de laine ou
autre.
Plyagbs , blesser. — gr. m.
7ïX?]YtOVM.
Plyâgœ, Kr., plaie, blessure,
fléau.
Plyàk-ou, pi. plyéky, vieillard ;
plyàkœ , vieille femme ; yam
plyàkœ, je suis vieille.
Plyàk , pass. plyàkcm. V.
mblyàk.
Plyakôs, survenir inopinément,
surprendre, assaillir. — gr. m.
TÙ.Ol.YM'JW.
Plyâsa, ao. de pœlhtsàs.
Plyâsœ, H., fente, crevasse,
meurtrière.
Plyàtçkœ, pi. a, chose, objet,
effets, biens mobiliers ; màrh nœ
— , je prends un objet ; plyàtçka
edhê para mœ bobhen ngyèr nœ
miyœ lyira, ce que je possède en
mobilier et en argent se monte à
mille livres. — De là le sb.
plyàtçka, butin, pillage.
Plyatçkà,Kr., mettre aupillage.
Plyéti, fumier ; vœnde plyéheç,
Kr., monceau de fumier.
Plychon, fumer, couvrir de fu-
mier.
71
Ptyèkourœ. Y. pœlyoùrœ.
Plyekœrî, vieillesse ; vdés »fjà
— , mourir de vieillesse ; coll. les
vieillards, les archontes ou nota-
bles d'un lieu.
Plyek(Brôn} prendre soin d'un
homme (de son père) âgé, l'entre-
tenir.
Pliickœsôù, H., être un des ar-
chontes , avoir do -l'influence
comme tel, commander dans sa
maison.
Plyèçt, pi. a, puce. — cf., lat.
pulex.
Plyœndœs, H., intérieur du
ventre, intestins.
Plyôs/cœ, grosse bouteille en
bois, plate et arrondie. — sb.
Plydtœ, plyàt ,adj . et ad v. .plein ,
me, de : groûa e plyôtœ, femme
grosse ; hdenœ e — , pleine lune.
Plyoûar, H., soc de charrue.
Plyoûhour, poussière, sable : —
i délit, le sable de la mer ; plyou-
houràn, réduire en poussière.
Plyoùmp-bi, pi. a, plomb;
balles de fusil : dû plyoùmba
lyidhourœme tëly, ch., deux bal-
les liées par un fil, ramées. — lat.
plumbus.
1. Pô, conj. l°mais, cependant,
or; môs kyà, pôhœrkô, ne pleure
pas, mais cherche ; pô ayo çtœpi
kyé..., or, cette maison était...,
pô yô, mais non pas ; ndonœse...,
pô..., quoique..., cependant...;
2° après que. V. posa.
2. Po , marquant la durée : pô
ZŒmoéra mbétipo e âçpœrœ, mais
son cœur demeura, continua d'être
endurci ; dans ce sens il est or-
dinairement placé devant le prés,
et l'imparf. des verbes : me seeili'1
tœnde po hàhem , ch., par ton
amour, je suis sans cesse tour-
menté ; mb' oûdhœpo mœndôhœç
kyûç, en chemin il ne faisait que
songer comment.
3. Po, est-ce que, v. a, 1.
4. Pô, certes ! comment donc !
Pôlha, ao. da pielh.
Polyitsœ, planche fixée au mur,
étagère. — sb. poli Isa.
Pàrdhœ, vent, flatuositô. V.
pyèrlh.
Porosl, ordre, commandement.
Porosù, Zag. porsin,, avec dou-
ble ace, commander, ordonner ;
recommander, engager à faire ;
sikoùndrœ e kiçin porosilourœ ,
ainsi qu'elles le lui avaient or-
donné ; commander, un objet à
fabriquer.
Pdrtœ, porte. — lat. it. porta.
V. de rœ.
Porsïbdenœ, H., obéissant.
Portokàlye, oranger. — tk. Por-
(ohdl, Portugal.
Posa, posâkyœ, posi, conj v après
que.
Posi, posikoùr, Kr., comme,
ainsi que : do V a çtôn posi rœnœ,
je la multiplierai comme le sable.
Poslimœ, Fy., phthisie ; posti-
mâsourœ, phthisique.
Pôçtœ, adv., en bas, de haut en
bas ;'héth — , jeter bas, jeter de-
hors, comme aux ordures ; çtie — .
abattre, d'un coup de feu ; —
ngà bourimi , au-dessous de la
fontaine. — cf. lat. post. après.
Pôçtme-ya, Fy, descente; môra
tœ pôetmeri e màlyit, j'ai des-
cendu la pente de la montagne.
Pôrlœra? et pôçtœrm, adj., qui
est en bas, inférieur, bas.
Pôlçe, Kr., vase de terre, vase
de nuit.
Prâ, Kr., donc ; — çih, vois
donc ! laç i — , maintenant donc.
Prâk-gou, seuil de porte. — sb.
prag.
Pràlh, pi. e, chêne vert, yeuse,
quercus ilex.
Pràlhœ(pœràlhc&)} pi, a, conte,
historiette racontée ; kiçin eakôn
tœ thônœ nyâ nœ praihœ , ils
avaient coutume de dire chacun
un conte. — cf. it. parola.
Pràlhœzœ, dim. de pràlhœ : na
oumbaroùa prôMœza, notre conte
est fini.
72
Prânœ (pœr, ànœ), prép. avec
gen., à côté de : — fnlyésœ, près
du nid ; tœ tœ rhi — , ch., que je
m'assoye à tes côtés.
Pranàn, H., mettre de côté,
écarter ; s'appuyer, pencher.
Pràpa, 1° adv. : tœ véç — , ap-
proche-toi par-derrière ; içt' i
lyidhour me doîtar — , il avait les
mains liées derrière le dos ; 2°
prép. avec gen.: — màlyit, au-
delà de la montagne ; bic — nœ
ditourie, Kr., s'adonner à une
science ; — tiy, derrière lui ; i
ndôky — , il les poursuivit.
Prâpazi. adv. , en arrière ; de
derrière, par-derrière ; héth — ,
jeter derrière soi.
Prâpœ, 1° adv., de nouveau,
derechef; en arrière, re — ; vàte
— , il y alla de nouveau ; il s'en
revint ; adj., i prâpœ y d'un carac-
tère violent, vicieux ; e prâpœ —
a, ou an' e prâpœ, l'envers d'une
étoffe.
Prâpœsm , qui est derrière,
postérieur.
Prâpœtœ,
tomber à la
perversité.
Prapœtsî, H., contrariété; -
tsôn, empirer, renverser; pass.,
verser, chavirer.
Pràs, pi. œ, poireau. — gr.
7îfàaov.
Praçin, tailler la vigne .
Prch, Fy. , aiguiser ; dhœmœtœ,
les défenses, du sanglier ; repas-
ser : thikœnœ, un couteau.
Prêhœtœ, aiguisé, aigu, tran-
chant; çtiyœza tœ préhœta, Kr.
Prêy, à Fy. péy, prép. (très-peu
usitée dans l'Epire inférieur, où
elle est remplacée par ngà), avec
gen., ou abl., de, d'entre, par:
zœ — dore, prendre par la main ;
tœ tœ zœ —gyiçti, ch., que je te
prenne par le doigt; royds péy
joûke,^ natte (faite) de jonc;
çpœtôn — dôrœsœ, — doûarç,
sauver quelqu'un de la main7 des
adv. Kr. : bie —
renverse ; s. f., H.
mains ; ngyàlhem — sœ vdêkounç,
Kr. , ressusciter d'entre les morts ;
— yoùc, d'entre vous ; çoùmœ —
atùre, beaucoup d'entre eux; —
sœ dû ànœç, des deux côtés ; —
tœ biijct Adâmit, nèri, des fils
d'Adam, l'un...; tœ vœrçoimrœt'
bœhet' — sirac ê — bôraç kyœ, le
débordement est causé par les
pluies et par les neiges qui. —
Après le v. passif, par : ougœ-
nùenœ — ùo> gyàrpœri, ils furent
trompés par un serpent; çkroùarœ
— çoûmœ vétœç, écrits par plu-
sieurs personnes. V. pœr, ngà.
Prék, Kr., toucher, approcher :
mes i prékni as ndonœ gydeye, ne
touchez à aucune chose.
Pn'ps, il faut. — gr. jcp&cei.
1. Prérœ, tablier : nœ — flyo-
rin, plein un tablier de ducats.
2. Prérœ, pa. de prés, coupé ;
tœ préra-tœ, coliques, douleurs
d'entrailles : kàm tœ préra ; tœ
préritœ, coupure.
1. Prés, ao. prèva, pa. prérœ,
couper, sevrer : tœ présimœ droù,
que nous coupions du bois ; prit-e
dialyinœ ngà sisa, 1. coupe l'en-
fant du sein, sèvre-le, pass. pri-
■tem.
2. Prés, ao. prùa,^â. prùourœ,
recevoir, accueillir, attendre : c
pr/'/i me sa moùntcy, il le reçut
avec ce qu'il pouvait, le traita de
son mieux ; pass. pritem.
Prévœ, H., chemin praticable,
gué ou lit ordinaire d'une rivière.
Prœhcm, pass. de prœn ou
prœy, se reposer; tœ prœytou-
ritœ, le repos.
Prœmœ, adv. cette nuit (pas-
sée). V. mbrœmœ.
e Prœmle, le jour de vendredi :
vête tœ prœmtenœ, y y vais le
vendredi.
Prœn, calmer. V. prœhcm.
Prift, pi. œre, prêtre ; priftœ-
réçœ, femme du prêtre, popesse,
gr. v. nazoàid; priftœrl , prê-
trise .
73
Prîn, Kr., marcher en avant;
tœ prinœnœ pœrpâra nèç, qu'ils
nous précèdent.
Pr/i'i-kr, Y y., les parents, c-
à-d. le père et la mère : kâm
frikmn' e prïnœvet, je crains, res-
pecte, mes parents. — lat. pa-
rentes. V. pœrint.
Prie, gâter, abîmer, ruiner,
détruire, dévaster, défaire ; priçi
gyilhœ atô kyœ i kiç lydbnœ, il
gaspilla tout ce qu'il lui avait
laissé ; noùkœ prie, cela ne fait
rien, Uv jceipiÇei ; tiaçti e priçœm,
nous nous sommes brouillés ; dc-
ritçha e priçourœ, la porte rui-
née.
Priçœs, le destructeur.
1. Pritem, pass. de près ,
1, être coupé, taillé ; as me kôr-
dhœ tœ prîlemi, ch., nous ne se-
rons pas non plus taillés en pièces
à coups de sabre.
2. PrÙem, pass. de pris,
2. : pritou mirœ, 1. sois bien ac-
cueilli, réponse à la personne qui
vous quitte pour retourner chez
elle ; pa pritourœ, inopinément, à
Timproviste ; tœ pritouritœ, la
réception.
Prôkœ, H., fourche.
Provon, Kr. , prouver, es-
sayer : proyànet c dréyta, la vé-
rité est prouvée ; provoûarœ,
éprouvé. — lat. probo, it. provo.
Proùa (Kr., pœrhoûa), det.
prôi, pi. prèn (jpœrhèn), ravin,
gorge de montagne, vallon, lit de
ruisseau, torrent. — gr. Xaxxoç.
Prouva, ao., proûarœ, pa., de
ht'r, apporter; tœ proùrœtœ, l'ac-
tion d'apporter.
Proùç, H., charbons ardents,
braise.
Psé, pourquoi? pourquoi. V.
sepsé.
Psip', lettre, caractère d'écri-
ture.— gr. v. i|nr]<p{. V. çkrénœ.
Psônem, pass. de psô/1, être
enseigné, recevoir des instruc-
tions, apprendre à, s'habituer,
s'accoutumer : oupsàca nœ tœ
kœtsûerœ, j'ai appris à danser;
psàou pas vœndit, nœ dô tœ çkôç
mîrœ, conforme-toi aux habitudes
du pays, si tu veux vivre en
paix.
Psàn, psôy, apprendre ; en-
seigner ; entendre dire ; psôy
gramatikoùa, étudier pour deve-
nir écrivain, commis. V. mœsàn.
Prrh, pçê, cacher; pass. pçi-
hem: oupçr, il se cacha. V. fçéh .
Pçerœtm, éternuer ; soupirer :
pçerœttta, dàlhi flyâkœ, ch., je
soupirai, il sortit une flamme ;
me tœ pçerœtitour koupœlôi, en
éternuant il s'aperçut.
Pçéç, Fy., le kouskout des
Grecs, mets composé de blé
bouilli, auquel on ajoute de la
farine, et chez les gens aisés, de
l'huile et du miel.
Pçét (H. mœçtêt) , appuyer :
môs" — dôrœnœ, ne touche pas !
pçétourœ nœ moûr, appuyé au
mur.
Pçeourthi, furtivement, en se-
cret, en cachette. V. pçêh.
Pçielh, ao. pçôlha, envelopper:
pçieihœ me ûœ kàrtœ, enveloppé
de papier. V. mpύlielh.
Pçîhem, pass. de pçêh.
Pçik, H., effleurer, raser en
passant.
pr/'kœzœ, cocon de ver à soie.
Pçtùmœ, Zag., la suie.
Pçùmœ, salive.
Pçùn, cracher sur, conspuer ;
kyœ kouçdô f a pçûtey, afin que
chacun crachât sur elle.
Pôulhœ, pi. a, tête de clou ; pi.
marques de la petite vérole : me
poùlha tœ lyisœ, qui est marqué
de la petite véroje.
Po/'fl h l,œ, dindon, enb\g.pouyka.
cf. poùlyœ.
Poùlyœ, pi. a, poule : vé poulye,
œufs de poule. — cf. lat. pullus,
gr. v. nouX(, oiseau.
Poulyiçtf II. poulain. V. mœs.
Poùlypœ, le mollet: préva poù-
74
lypœnœ, je coupai la chair de
mon mollet. — lat. pulpa.
Poûnœ, pi. poùnœra et poùnœ,
travail ouvrage; chose, objet : lœ
kam ncb poùnœ, j'ai une affaire
avec toi ; to tœ bœn — , je travaille-
rai pour toi , ferai ton ouvrage ;
ncb kàly, poûn' e mâdhe, un che-
val énorme ; pœr — tœ, à cause de,
au sujet de ; pœr kœtœ — , pour
ce motif, à cause de cela; pœr poûnœ
tœ koùyt, à cause de qui ; nclœr-
mést tœ tyèra poùnœç, Kr. , entr -
autres choses. — cf. gr. nfaoç.
Pounœtoùar-ôri, ouvrier, ma-
nœuvre ; adj . , f . — are, laborieux ;
cbçtœ pounœtôre, Kr., elle est la-
borieuse.
Pounœ-zi , malheureux, 1. à
chose noire ; pounœ-ziou , ch.,
infortuné que je suis.
Pounôn, travailler, faire, cul-
tiver ; — tœ kékyenœ, faire le mal ;
tç mœ pounôi bandizi, ch., que
m'a-t-il fait, le garnement! ârœ
e pounôuarœ, champ cultivé. —
tœ pounoùarœt' a dhèout, Kr., le
travail de la terre, labourage.
Poùpœ, pi. a : ncb hardhi me
poùpa rhoùçi, Kr., un cep de vi-
gne avec des grappes de raisin ;
oupôkynœ poupal' e rhoùçit, les
grappes du raisin mûrirent.
Poùpœlyœ, duvet.
Ponrtékœ, baguette.
Poûs, pi. c, puits.
Pouçim : pa — , sans cesse, sans
interruption.
Pouçôu, cesser, faire cesser,
calmer, se taire ; poitgo! silence !
paix! pouçôù ngâ poûnœtœ, se
retirer des affaires ; pass. pouço-
hem, se calmer, se tranquilliser,
cf. gr. t.xjlo.
Poùçl (tic), V. dulb'er; en tur/c,
ce mot a un sens infâme.
Pouçtbn, 1° embrasser, serrer
dans ses bras ; e poùthi edhè e
pouçtâi, il le baisa et le serra dans
ses bras ; 2° conquérir, s'emparer
de ; tœ pouçtoùarœlœ , Kr. , la
conquête. V. pouçtét.
Pouetét, Kr., puissance, auto-
rité. — lat. potestas.
Poùth, baiser ; mœ poùthe nœ
boùzœ, ch., tu me baisas sur la
bouche ; pass. poùlhem: poâthenœ,
ils s'entrebaisent. — cf. gr.
tïoGs'co, désirer.
Pouthtôri, H., serrer, gêner,
des vêtements ; — ohem, porter
des habits étroits.
Pues, pues, ao. pùeta, interro-
ger, questionner; pùctnœd/e/liinrr)
elles demandèrent au soleil.
Pùctem, puétem, pass. de pues :
i sœmoùri puétetœ, prov., on de-
mande au malade (ce qu'il dé-
sire).
Pùlh, pi. pùlhe et pùye, forêt,
bois.
R
Râdhœ : me —, chacun à son
tour, à la file. V. arâdhœ.
Ràft, pi. c, placard, espèce
d'armoire.
Rakc-a, (tic), eau-de-vie, raid.
Ràrœ, pass. de bte, tombé ; lœ
ràrœlœ, la chute. V. rœnœ.
Ràsl, occasion, facilité ; koicr t'
ou vinœ râst, quand l'occasion
s'en présentera à vous. — cf. sb.
rast. repos.
Râçœ, ao. 1° de lie, je tombai ;
kçâu mœ ra, ainsi m'est-il échu,
le sort l'a voulu ; 2° de rhàh, je
frappai.
1. Rc-ya, nuage ; si hœna kour
e zobn' rétœ, comme la lune, quand
les nuages la couvrent.
2. e Ré-ya, pi. tœ rà-tœ; l°bru ;
2° nouvelle : tç rà kémi, qu'y a-t-il
de nouveau ? V. ri-ou.
Re '.vos rê, faire attention, ob«^
server ; s e voùra rê, je n'y ai pas
fait attention : te viri rê ndœr su
R
neriyàtnnœ, Kr., qu'avez-vous à
vous regarder l'un l'autre dans
les yeux ?
Redhôn, II., Y. rhcthôn.
Rehàl (tk.), paix, tranquillité ;
rchatlhœk, aisance.
Reçpèr, négociant, tic; rcçpcrl,
négoce, commerce, tk. alb.
Réçt, H., retenir, arrêter; rêç-
tem, s'arrêter, s'écarter. — it.
resto.
Rœféhem, pass. de rœfèn, se
dénoncer soi-même, se faire con-
naître, se déclarer.
Rœfèn, révéler, déclarer, mon-
trer, expliquer, avouer ; rœfèou
véten? r tiy, il se fit connaître.
Rœfim, aveu, déclaration.
Rœké, Fy., ruisseau, même de la
rue : me ncb dbrœ fçésœ, fçin rœ-
kén'j ch., le balai dans une main,
elle balaye le ruisseau ; i vàiti
gyàkou rœké, son sang coula par
ruisseaux (gr. jco-capf). — cf. gr.
pudExtov.
Rœkim, soupir.
Rœkàîi, soupirer: pass. onem,
gémir ; i ourœkoùa, Kr. . il mur-
mura contre lui ; rœkôi scpsé,
il gémissait de ce que.
Rœmb, pi. a, H., ride, pli, raie;
rœmba-rœmba, plein de rides, etc.
Rœmôn, fouiller, vermiller, du
porc.
Rœndœ, pesant, lourd, difficile;
çkyipeV yânœ tœ rdenda, l'alba-
nais est difficile ; mœvyènrdêndœ,
je m'ennuie.
Rœndœ-a, H., poids, pesanteur;
liqueur séminale. V. jâlh.
Rœndàhcm, pass. de rœndôn,
être ennuyé, excédé de quelque
chose.
Rœndôn, tr. et intr.: to V a
zgyàs, edhé sàkyœ tœ rœndànœ
ayô, je la pèserai, et autant elle
aura de poids ; — zgyédhœnœ ,
appesantir le joug.
Rœndzûerœ, Fy., H. rœndzàh,
qui a une hernie ; tœ rœndzùeritœ,
hernie.
R
75
Jiœndzôhem, gagner une her-
nie.
M'nœ,pass. 1° de bie ou rhàh,
frapper ; me tœ rœnœ, en frap-
pant ; 2° de bie, tomber ; tœ rœ-
nîtœ, Kr., et tœ rœnœtœ pôçt, la
chute.
Rœpœtirœ, éboulis, pente ébou-
lée d'un ravin abrupte.
Rœpâra, H., V. pœrpàra.
Rœpyétœ, Fy., V. tatœpyclœ.
Rderœ, sable.
Ràbzœ, rhœzœ, pi. a, racines ;
rœzat' e mâlyit, la base, le pied,
de la montagne ; — e pôrtœsœ,
gonds de la porte ; — e dielhit,
Fy., rayons du soleil, V. rhœze.
— Rœzœ est le nom de la région
dont Hahn a exposé le dialecte,
et qu'il appelle, je ne sais pour-
quoi, Riza (Rica).
Ri-ou, f. rè-ya, pi. m. ri, pi. f.
ra, nouveau, neuf, jeune ; kyœ tœ
çinte tçobànœ e ri, afin de voir le
nouveau berger ; vrC i riou ngâ
y où lye tœvinœ, que le plus jeune
d'entre vous vienne ; hœn' e ré,
nouvelle lune ; zœri tœrinet, Kr.,
la voix des jeunes gens.
Melh, H., euphorbe, plante.
Rklh, ryêth, ao. rôdho, couler,
dégoutter, tomber par gouttes ;
tr. émettre en coulant, suinter ;
ridhinœ (= ryédhinœ) goùral' e
bârdha, ridhinœ çekyèr e miàlytœ,
ch., les rochers blancs suintent du
sucre et du miel ; i ryèth gyâkou,
il a une hémorrhagie ; alyé kou
ryédhœnœ krhànœ, là où coulent
des sources.
Rigœ-a, Kr. et alb. it., roi. —
rex, régis, gr. vg. ^Ivaç.
Riçtazi, Kr., nouvellement, ré-
cemment. — V. ri-ou.
Ridjâ-ya (tk.), prière ; bœn —,
prier.
Ryèdhiyœ, écoulement.
Ryép, ao. ryépa et râpa, écor-
cher, dépouiller ; i ryèpi lyckoù-
rœnœ, il lui ôta la peau, le
dépouilla; ràpœn pàlœnœ, ils
76
R
plumèrent l'oie ; tœ ryépouritœ,
l'action d'écorcher, écorchure.
Ryépœs, écorcheur.
Ryét, pi. e, N. T., filet de pê-
che. V. pœrzovolyi.
Rôbœ (Kr. rhobœ), pi. a, vête-
ment , habits , d'homme ou de
femme : roba dyalyœriçle , —
— f/rarœriçle. — it. roba.
ilobœrî, captivité, servitude. V.
rôp.
Rôdhe, glouteron.
Rôgœ, H., solde, gages.
Rogœtâr, mercenaire.
Rogôs, natte. — sb.
Rôp, pi. œre, captif, esclave ;
mark — , réduire en captivité.
Ropœrî, captivité servitude. —
sb. rob.
Rouan, ao. roùaita , garder,
faire la garde, être au guet, en
R
faction ; — pàtœtœ, garder les
oies ; e rouan lœ màs byèrœ, je
l'empêche de tomber.
Roùanœs, Kr., garde, gardien.
Roufè, la foudre : va rouféya, la
foudre est tombée.
Roùhcm, pass. de rouan : roùhou
môs vétç, garde toi, prends garde,
d'aller.
Roumelhi (tk.), Roumélie, qui
est de là.
Roùçkouly, le sumac fustet.
Rùlhe, H., pois (Erbse.)
Rûm : — i lyoùmi, Kr., cours,
courant, d'un fleuve. — cf. gr.
peu[j.a.
Rim, ao. rùra, entrer ; rûri
brœnda, il entra ; lyoùmi rûn nœ
dêt, le fleuve se jette dans la mer ;
me tœ rùrœ , en entrant. V.
hûn.
RH
Rhàh, ao. ràçœ, v. irr., battre,
frapper ; i rhihte zœmœra, Kr.,
le cœur lui battait. V. bie.
Rhâlhœ, rare, peu dense, clair-
semé ; adv. , rarement ; me tœ — ,
rarement.
Rhalhàn, H., raréfier, sarcler.
Rhàp, pi. rhêpc, platane.
Rhâsœ, pi. a, pierre plate, dalle;
rhâsa goùri, plaques de pierre.
Rhàthœ, Kr., bracelet; dû —
doùarç.
Rha-zœnœ, H., qui souffre des
vers, maladif.
Rhé-ya, pi. rhâ, vers intestinal,
helminthe.
1. Rh'em, bras d'un fleuve, ruis-
seau, veines d'une pierre.
2. Rhém, Kr., adj., faux ; bêsat' e
rhême, les fausses religions ; bœn
deçmi mbœ tœ rhém, Kr., témoi-
gner faussement.
Rhénœ, Kr , fausseté.
Rheson^ Kr., entourer, envi-
ronner.
1. Rhéth, pi. rhàthœ, H., cercle
de tonneau, d'une roue.
2. Rhéth, 1° adv., autour ; — p
rhôtoulh, tout autour ; 2° prép.
avec gen.: — avlhisœ, autour de
la cour, — çtrâtit, — du lit.
Rhethelhôn, entourer, arrondir.
Rhethelhôtourœ : çtœpza kà —
moùrœre, la maison est entourée
de murs ; kâlyi vyèn — , le cheval
vient en tournant, en faisant des
courbettes.
Rhéth-prês, Kr., circoncire (cou-
per autour), ; rhclhprêsœyc, cir-
concision.
Rhethàn, Kr., entourer ; rhe-
ihoùarœ me nœ moûr , entouré
d'un mur.
Rhœmbèn, ravir, emporter de
force. — cf. lat. rapio.
Rhœmbêsœ, proie, chose ravie.
Rhœmbim, rapt.
Rhœmbùcrœ, pa. de rhœmbèn,
ravi; rapide, au cours violent:
nœ pœrhoùa i — , Kr., un torrent
impétueux.
Rhœnœ, racine ; souche ; race,
famille. V. rœzœ.
Rhœnos, rœnbs , consolider ;
RH
affermir; — àsem, se consolider,
prendre racine.
Ehœpirœ, pi. a, Kr. : rhœpira
mâkjeç, précipices.
Rhcsze, Kr., rayon: ndk —
, un rayon de lumière.
Rhœzàn, Kr. , démolir, abattre,
détruire de fond en comble ; tœ
rhœzoùarœtœ, ladémolition, etc.;
tœ rhœzoûaratœ , les ruines.
Wii, rhiy, ao. nddenta, v. irr.,
Rasseoir, être assis ; habiter ;
demeurer ; faire asseoir : nœ
gyoïcùœ nue rhine, ch., tu étais
assise sur mes genoux ; nœ
moulhikyœ rhinte nœ plyâh, un
moulin où habitait un vieillard.
Rhihem, pi. do rhâh, se frap-
per, par chagrin ; être battu.
lUùt, élever, nourrir et faire
l'éducation : mœ rhite nu
simite, ch., tu m'as nourrie de
pain blanc.
Rhitem, rhihem, Zag., pass.,
être élevé, se nourrir, grandir :
kyûç to tœ rhiteiï dyémlœï —
açtoû si yâm rhitour oûnœ, ch.,
comment se nourriront, subsiste-
ront, tes enfants? — Comme je
me suis nourri moi-même ; sa tœ
rhitem oûnœ , ch., jusqu'à que je
sois devenue grande.
Rhôyœ, la vie : prés rhôyœnœ,
1. couper la vie, assigner la des-
tinée à un enfant, ce que font
pendant la troisième nuit après la
naissance les trois femmes qui cor-
respondent auxMoîpcci des Grecs.
V. rhôn.
Rhàk, Kr., saisir: pœr dore,
saisir par la main.
Rhôn, vivre : mœ rhdfç, puis-
ses-tu vivre (longuement) 1 gr.
m. vàjxou^oyjç! rhôn zôli, Dieu
vit, c.-à-d. aussi vrai qu'il j a un
Dieu ; rhôftœ mbréti, vive le roi 1
RH
77
Rhusàk, canard mâle, mâ-
lard.
Rhôsœ, pi. a, canard, canne :
— c cyrœ, canard sauvage.
Rhôtœ, pi. a, roue. — lat.
rota.
RhotovÛyœ, Kr., petite roue,
ex. de potier.
Rho toulhes, tourneur.
Rhôtoulhœ, adv. et prép., au-
tour, autour de : vin — , faire une
tournée ; i vin — , je prends soin
de lui ; e bie — , j'allègue de faux-
prétextes, prends des faux-
fuyants. — it. rotolo.
Rhotoulhôn, faire tourner ; ar-
rondir ; — ànem, tourner, rouler
sur soi-même.
Rhoûan, ao. rhô va, raser;
pass. rhoiihem, se faire faire la
barbe : rate te berbèri tœ rhoûhey,
il alla chez le barbier pour se
faire raser ; vœnd i rhoùarœ, lieu
nu, aride.
Rhoùdhem , se recroqueviller,
se tapir, de peur.
Rhoùgœ, ruelle, chemin. — bas.
lat. rouga.
Rhougoulhis et pass. rougoul-
hisem, rouler en bas, dévaler:
rhougoulhiset' nœ gyàk, il nage,
roule, dans son sang.
Rhoumboulhàk, f. e, quelque-
fois sans art., rond , arrondi :
poûsi cbçtœ — , le puits est rond ;
rhàtaï yânœ rhoumboulhàke, les
roues sont rondes ; fakye-rhoum-
boulhàkc, à la face arrondie. —
cf. lat. rhombus.
Rhoumboulhàktœ , K., V. le
précédent.
Rhoùç, pi. rhoùç-tœ, raisin.
Rhûp (H. rip), pi. a; iîœ —
lyekoùre , une courroie ; — i
çolhœzœ, courroie de sandale.
S
S, 1° adv., ne pas, ne : s moànt, I s gyœ, ne rien. V. as, noùkœ;
je ne peux pas ; s ndànœ, aucun ; I 2° préfixe, répond au fr. dé-,in — ;
78
aussi sous les formes z} ds, ç
et tç.
1. Sa, conj., quand, après que :
— ikou au, ckôi andéy, quand il se
fut éloigné, par là passa. V.
posa.
2. Sa, adj., pron. et adv. in-
déf. : sa nèrœz kyœ tœ kénœ mbé-
tourœ, tous les hommes qui sont
restés ; mèrh — tœ doùatç, prends
tout ce que, autant que, tu vou-
dras ; i priti me sa moùntey, il,
le reçut avec tout ce qu'il pou-
vait, de son mieux ; ■ — kœrkôn
pœr, combien, quel prix veux-tu
pour... ? yyilhœ-sa, tous ceux qui,
tout ce qui. — Cf. gr. Zix.
3. Sa, adv. et conj., que, telle-
ment que, si, autant que, aussi
longtemps que, assez pour que,
combien : kàkyœ i pâsour, sa,
tellement riche, que ; ourhit, sa,
il grandit, au point que ; prit —
t'a bœn, attends que je le fasse ;
nâft — , juste assez pour que ; tœ
gyàtœ — moùa, aussi grand que
moi ; mœ i màth se — tœ moûn-
tnœ, Kr., trop grand pour qu'il
puisse ; — e çôh âkyœ mœçowmœ
e doua, plus je le vois et plus je
l'aime; sa mœ çtôneçinœ, kàkyœ
çtôney edhé, Kr., plus ils augmen-
taient, plus aussi croissait ; sa tœ
lyoùmourœ yémi nà kyœ, com-
bien nous sommes heureux, nous
qui.
Sa-dô, adv. : — lyârt kyœ tœ
yétœ, si haut qu'il soit ; — kyœ
tœ mœ thoùatç, autant que tu me
diras; — kyœ tœ ndikyey, pô...,
Kr., quelque (cruellement) qu'il
fût persécuté, cependant.
Sa- do- mes , Kr., toutefois,
néanmoins.
Sadrâzem (tk.), le grand vizir.
Sahân (tk.), plat, assiette de
métal.
Sahàt (tk.), heure.
Sày, pr. gen. f., d'elle : à/œr
sày, près d'elle, de soi ; i sày, e
sày, son, d'elle, avec un sujet f.;
isàyi, e sàya, le sien, la sienne,
les siens, d'un sujet f.
Sàk (tk.), assurément sans
faute ; œçtœ — , c'est positif.
Snkœn : — se i a ép, garde-
toi bien de le lui donner. V. sàk.
Sa-kàkyœ: pœr — hérœ, sur le
champ.
Sakàt (tk.), boiteux, estropié.
V. tçàly.
Saklliàtçœm (tk. alb.): ueri — ,
homme de confiance, sûr.
Sâkyœ (sa, àkyœ), pr. et adv.,
autant de, autant de, tanti quanti ;
tantum quantum.
Sà-pœr, Kr., quant à.
Sarka-vérdhœ, ch., à la chair,
au teint doré ; gr. vg. G^pza.
Sâtœme, ch., = scite œmœ, à ta
mère.
Sboulyêsœ, révélation, apoca-
lypse. V. dzboulyôn.
1. Se., pron., quoi ; quoi? me se
bchnet' lyakivùarl,-d\ec quoi fait-on
le (mets appelé) lyakrouar? ou
trœgbn ngà se vdzky, elle leur
raconte de quoi elle était morte.
2. Se, conj., 1° car, parce que :
s e lyinte, se dinte, il ne la lais-
sait pas, parce qu'il savait ;
2° que : i thâ se e vràou, il lui dit
qu'il l'avait tué, V. kyœ; dans les
comparaisons : mœ i vyètœrœ se,
plus vieux que; mœ mirœ... se
houmbâsœmœ, il vaut mieux... que
si nous perdions, V. ngà ; 3° si
(ital. se ?) noùkœ dl se rhôn a s
rhon,jene sais s'il est mort ou
vivant ; a dî, se to tœ vinœ, se
èrdhi, sais-tu s'il viendra, s'il est
venu ; se a, si, est-ce que ; i thàtœ,
seae dhi oùdhœnœ, il lui demanda,
si elle connaissait (est-ce que tu
sais) le chemin ?
Se-koù, où: s dî — e fçê, je ne
sais pas où il le cache.
Se-kmïr, quand.
Se-koûç, qui : noùkœ dihetœ —
kà çkroûarœ, Kr., on ne sait qui
a écrit.
Se-kyûc, comment.
Se-môs, sinon ; de peur que ;
peut-être, dans l'espérance que.
Sebvb (tk.), cause motif.
Sefèr (tk.), voyage, expédition
de guerre.
Scftê, scftciUn, seflendén (tk.),
d'abord, au commencement.
Seir (tk.j, spectacle : bœn — ,
regarder curieusement ce qui se
passe au dehors.
Seù-zi (tk.). palefrenier, sais.
se, pareeque.
Sérœ, poix, goudron.
Seras, enduire de poix, gou-
dronner; — kyèrhenœ, graisser
les roues d'un chariot.
Ses, passer au tamis, cribler ;
pa. sitourœ: koulyâtç i sitourœ,
gâteau fait de farine tamisée,
fine.
Se-si, comment, de quelle ma-
nière.
Se-tsilhi, f. se-tsùja, pr., lequel
d'entre plusieurs.
Setc (se, tçœ) ; 1° pr. indecl.,
que, quoi, ce que : s dinte setç tœ
bdbnte, il ne savait que faire, à
quoi se résoudre ; 2° adv. com-
bien ! que 1 setç m' ouprïçnœ
mœnl' c mia, comme ma raison
s'est égarée ! 3° setç, setçô, que
ne : kàm frîkœ setçô mœ flyél,
ch., je crains qu'il ne me parle
pas.
Sevdâ-ya (tk.), amour, passion,
penchant; sevdalhhem (tk. alb.),
s'éprendre de, devenir amoureux.
.S'a;, gen. et abl. de l'art, prép. :
oufruitçœ sœpiri, je me suis gon-
flé de boisson ; nga c kékya, yâsœ
miri, ch., à cause du mal, et non
à cause du bien ; s'cèmœsœ, à la
mère. V. tœ.
Sœmoùndœ, sœmoùndye, ma-
ladie ; sœmoûnda e mâdhe, l'épi—
lepsie; gà scemoûndya kyœ érdhi
sivyét na vdiky çoùmœ dyem,
il est mort beaucoup d'enfants de
la maladie qui a régné cette an-
née.
Sornioiir, rendre malade ; pass.
S 79
sœmoùrcm, le devenir.- groùaxja
ousœmoùr, la femme tomba ma-
lade
Sœmoùrœ, adj. malade ; i sœ-
moûri, e sœmoûra, le, la, ma-
lade ; nœ i sœmoùrœ, un malade.
Sœpàtœ, pi. a, hache; i lihù
sœpâta, il lui asséna des coups de
hache.
Sdbrœ, Kr. , ordre, série; ver-
set d'un psaume : vœ ndœ — ,
mettre en ordre, arranger. — cf.
lat. séries.
Si, conj. 1° lorsque, tandis que,
après que : prifti, si kœndôn, ép,
le prêtre, lorsqu'il lit les prières,
donne ; si e dzboulyôi c mari,
quand il l'eut découverte, il la
prit; 2° comme, attendu que : si s
moùnte Va zinte, comme il ne
pouvait le saisir; 3° comme, ainsi
que : bderi si i thâ mbrêti, il fit
comme le roi le lui avait or-
donné ; e dôninœ si môtrœ, ils
l'aimaient comme une sœur ; e
patente, si ekôinœ me boùrhinœ, il
lui demandait comment elle vi-
vait avec son mari; 4° si, lat. si.
Si-ou, V. sù-ri.
Sidjadé (tk.), espèce de petit
tapis.
Sielh, 2,0. solfia, pa. sielhœ,
porter, apporter, conduire ; pass.,
silhem.
Sihisourœ, affligé, désolé, du
gr. ouYyjvw, cjyyû^w.
Si-koûadrœ, conj., ainsi que :
— e kiçin "porositourœ , comme
elles l'avaient ordonné ; kakyœ
sikoùndœr ti, autant que toi ;
sikoùndrœ..., kœçtoic edhé, de
même que.., de même aussi,
ainsi.
Si-kour, comme si : à Fy. sou-
koùr, conj., si, dans le cas où : —
tœ mœ mèrhte groùa, en cas qu'il
m'épousât ; tœ bœimœ — to tœ
verni, faisons semblant d'aller;
soukovr to' ];/'cnam, si j'avais ;
si, [-ourse me thœnœ, Kr., c'est-à-
dire, autrement dit.
80
S
Silhem, pass. de sielh: silhey
andéy ê kœtéy, Kr., elle se por-
tait, errait, de côté et d'autre ;
ousoùalh tyètœrazi, Kr., il se com-
porta autrement.
Simvyét, Fy., V. Slvyèt.
Sipœr, 1° adv. en haut, dessus,
au-dessus ; i folyi tœ vinte sipœr,
il lui dit de venir en haut, de
monter ; 2° prép. avec gen.; sur :
mœ sipœr kôkœsœ asây, pardessus
sa tête ; sipœr nœ lyis, sur l'ar-
bre ; — mœ kœlô, là-dessus, entre-
temps ; — mbi thcrôret droùvct,
Kr., sur l'autel au-dessus du bû-
cher. — lat. super.
Sipœrm, f. e, d'en haut, supé-
rieur ; tçaoidy' i sipœrm, la mâ-
choire supérieure ; oùclha e si-
pœrme, le chemin d'en haut ;
hàyde mœ tœ sipœrme, viens par
(le côté de) en haut ; mârh tœ
sipœrmeri e mâlyit, gravir la
montagne, ô àv^çopoç.
Sisœ, mamelle, mamelon. —
sb. sisa.
Siçané (th.), carabine ; ch. n° 35,
pierreries.
Sitœ, tamis. — cf. sb. sito.
Sùourœ, pass. de ses.
Si-tsilhi, si-tsilhi-do, chacun ;
dbninœ sitsilhido, ils voulaient
chacun, tous voulaient.
Silsilhis, H., déterminer, par-
tager.
Sivyélm, f. e, qui est de cette
année ; kœtâ roba yânœ tœ si-
vyélme, ces habits sont de cette
année.
Sivyét, adv., cette année. V.
vyét.
Skelykyim , H., rayon lumi-
neux.
Sklhâf, pi. sklhêf, Kr., esclave,
captif.
Sklhép, Fy., chassie.
Sldhepôsourœ, chassieux.
Skyép, Fy., bec ; skyêpi i çpê-
savet, le bec des oiseaux.
Skyiftèr, nom de quelque oiseau
de proie, gr. vg. Çiotêpi.
Skyimœ , H,, parure, orne-
ment.
Skyoùpour, V. çkyoùfour.
Sogyœ, petit couteau grossier
qui se ferme, eustache.
Sôy (tk.), espèce, sorte, race.
Sokâk-ou (tk.), rue.
Soude, sônte, adv., ce soir.
Sôrm, f. e, d'aujourd'hui ; dita
e sonne ou esôrmya, le jour d'au-
jourd'hui ; e sormya tœ môs tœ
gyinœ (s. e. mot), que ce jour ne
te trouve pas (vivant, dans un an)!
imprécation.
Sôrhœ, pi. a, corneille, chou-
cas.
1. Sos, finir, achever; si sôsœnœ
ngà boùka, quand ils eurent fini
de manger ; tœ sôsourœ, fin ; tou-
mànet' e toùa mœ s kànœ tœ sô-
sourœ , ch., tes pantalons n'ont
pas de fin ; mœ tœ sôsourit, à la
fin ; pass. sôsem : ousàsœn tek
mbréti, ils arrivèrent chez le roi ;
m'ousàs miçi , je n'ai plus de
viande. — cf. gr. m. cwvw.
2. Sos, est-ce que : sos yè ùlh,
sos yè hœnœ, ch., est-ce que tu es
une étoile, ou est-ce que tu es une
lune ?
Sôçœ, crible, tamis ; nœ — me
flyorin, un crible rempli de du-
cats.
Sot, aujourd'hui.
Spinœ, épine dorsale. — lat.
spina.
Stàn, pi. sténœ, station de bé-
tail. — si.
Stâp, bâton.
Stavœ, H., tas, monceau.
Stèr/iœ, très-noir ; vétœ e bàrdhœ,
é koka stèrhœ, ch., toi-même si
blanche avec la tête (les cheveux)
si noire.
Stœrgyùç, bisaïeul ; stœrgyùçe,
bisaïeule, cf. gr. uWpov. V. çyuç.
Stœrnip, pi. œre, arrière-petit-
fils, arrière-petits enfants.
Stolyis, décoré, paré, pa. sto-
lyisourœ, paré, richement vêtu.
gr. GToXÎÇw.
s
81
Stréhœ ; nœ — lyoûmi, enfon-
cement pratiqué dans la berge
d'une rivière et qui sert à abriter
le bétail. — sb. streha, saillie du
toit.
Soùfrœ (tk.), table à manger,
très-basse.
Souhàdhe (étym.?) hémorrhoï-
des, gr. Vg. Çoyios;.
SùUlyem, Kr., se hâter, se pré-
cipiter.
Soi'p, pi. e, dos, épaules.
Sou rat (tk.)> visage.
Sourbin, H., humer, avaler. —
lat. sorbeo.
Souvari-ou, pi. in (tk.), cava-
lier, gendarme à cheval.
Sà-ri, aussi si-ou, pi. sû-tœ,
l'œil, les jeux : hodhi sùtœ nœ, il
jeta les yeux sur ; e kékya e surit,
le mauvais œil : e kâm mbœ su tœ
mirœ, voir d'un bon œil, estimer ;
s/'r il hrr su me, face à face avec.
Su-boùkourœ , Kr., qui a de
beaux yeux.
Sukycènezœ, II., 1. celle qui a
des yeux de chien, espèce d'o-
gresse, dans les contes. V. kout-
çédr'œ.
Su-hjàrm. f. e, ch., qui a les
yeux bleus.
Su-zi, qui a les yeux noirs.
Sûr ? : me sûr, p. 89.
Soâra, en traînant à terre ;
ouhôky , — elle se traîna en ram-
pant. — cf. gr. vg. a^ipva, herse.
Ç 1° préfixe, V. s, tç ; 2° = tçœ,
V. ce mot.
Çàhem, pass. de çàn, être un
objet, de moquerie, de raillerie.
Çàkoulh, pi. çckouy. petite ou-
tre ; tri çêkouy me gyizœ, trois
outres de fromage blanc.
1. Çâlyœ, cuisse ; grande en-
jambée.
2. Çâlyœ, selle de cheval.
Çamûtâ-ya (tk.), bruit, ta-
page.
Çami-a (tk.), mouchoir de tête
des femmes.
Çàn, railler, se moquer de : r
çànœ uœrsnîkœtœ, ses camarades
se moquèrent de lui.
Çapœtôre, la bécasse.
Çardji, pi. in, scieur. — alb. tk.
Çârœ, scie ; çardn, scier.
Çartésœ, ente, greffe : çartdri,
greffer, enter.
Çàt, H., hoyau, houe ; çatàn,
bêcher la terre.
Çâtkœ, H., bonnet, calotte de
feutre blanc.
Çêgœ, grenadier, grenade.
Çeytân, pi. e (tk.), diable, dé-
mon ; çeytanlhœk , artifices du
démon, diablerie.
Çékye, seau à traire. — it. sec-
chia.
Çekyèr (tk.), sucre.
Çelhêk-gou, pi. gœ, agneau de
six mois à un an ; fem. çelhêge.
Çélhkgou, pi. gye, saule ; — i
boùtœ, saule-pleureur. — cf. lat.
salix.
Çénœ, Kr. , signe, marque;
sceau apposé ; miracle. — lat.
signum. it. segno.
Çenàn, H., rayonner.
Çérh (tk.), dispute : bœïi — , se
quereller.
Çt s, ao. cita, vendre : nœ nen
kyœ çinte màtse, un homme qui
vendait des chats ; pass. çilem.
i éç, pi. e, sol, espace uni :
djokœnœ nœ çéç e çtrôva, ch., j'é-
tendis ma cape par terre.
Çeçdn, aplanir, unir.
Çœ, saint, ex. : çœ Mùrœ-i,
saint Dimitri.
1. Çwfrnj, Kr., souffrir. — it.
soffro.
2. Çœfréu, s'amuser ; rester oi-
sif, se donner du bon temps: rhi
nœ kafené edhé çœfrén, il reste au
café et se divertit, conte.
82 Ç
Çœgctœ, flèche ; navette de tis-
serand. — lat. sagitta.
Çœlhirœ, H., salure, saumure.
Çœlhirtœ, Kr., salé; défi — ,
la mer salée ; oûyœra tœ — , eaux
salées.
1. Çœmbcm, Fy., se rassasier,
me boùkœ, de pain ; ouçœmbr ? —
ouçœmç, es-tu rassasié? — je le
suis; pa. çœmbourœ, rassasié. V.
ngàp.
2. Çœmbem, H., être éreinté
de fatigue.
Çœmbœlhén, Fy., conjecturer,
conclure, aup^pafvw.
Çœmbœlhésœ, Kr. , et tœ çœmbœ-
Ihûeritœ ; ressemblance : içte nœ
çœmbœlhés' e Mcssisœ, il était un
symbole, une figure du Messie ;
tœ çœmbœlhùerœ, Kr. , figure,
matérielle ou morale ; as — ndonœ
gyœye, ni la représentation,
image, d'aucun objet.
Çœmœtôn, défigurer; pa. çœ-
mœtoùarœ, laid, difforme.
Çdbmp, çœmbôn, H., blesser,
causer une plaie par contusion.
Çœndét, bonne santé, vigueur :
kyùç yànœ ngà çœndéti, comment
ils se portent ; me çœndét, 1. avec
santé, porte-toi bien ! i lyœ — ,
dire adieu, prendre congé de ;
congédier ; mbéti nœ — , restez en
santé, c.-à-d. adieu! — lat. sani-
tas, atis.
Çœndàç, H., rendre sain, gué-
rir ; — ôçem, se guérir.
Çœndôçœ, sain, vigoureux, ro-
buste : tsilhi œçtœ rrC i — , lequel
est le plus fort.
Çœnon, marquer, remarquer ;
sceller une lettre ; viser, ajuster,
tirer ; pa. çœnoùarœ, marqué, in-
diqué : pœr dit' tœ çœnoùara,Ki\,
pour certains jours déterminés.
V. çénœ.
Cœnoùarclm , Kr. , remarqua-
ble.
Çœntœrœ, Kr., saint : i kiçinœ
pœr çœntœra, ils les regardaient
comme saintes. — it. santo.
Çœntœrôn, sanctifier ; pass. —
ôhem,Kr., pa. çœntœroûarœ:
çkràna e — , l'Ecriture sainte.
Çœn-vœndi, Kr., le saint lieu,
sanctuaire.
Çcènœ, H., rayon; çœnœldr,
rayonnant.
Çœrbéy, Kr., servir ; çœrbésœ,
service ; çœrbœtoùar-ôri, f. çœr-
bœtâre, serviteur, servante, es-
clave ; çœrbim, pi. e, service,
fonction ; çœrbœtùrœ, servitude,
esclavage. — lat. servio, it.
servo.
Çœrim, guérison.
Çœrôn, guérir; pass. çœrànem,
guérir, se guérir : i sœmoùri ou-
çœroùa, le malade fut guéri ;
noùkœ kà tœ çœroûarœ, il n'y a
pas de guérison, le mal est incu-
rable.
Çœtîn, éternuer. V. pçerœtin.
e Çœtoùnœ, samedi.
Çi-ou, pi. cira, pluie; ér' e
çiout, vent de la pluie ; bie ci, il
pleut.
Çiliem, pass. de çôh.
Çiyœ, Kr., bon goût, saveur
agréable.
Çikàn, regarder, considérer: e
çikôninœ me su tœ këkg, ils le
voyaient d'un mauvais œil.
Qïn, dépiquer le blé,
Çirœ, gomme des arbres.
Çikyaéna (tk.), plainte, accu-
sation.
Çieê-ru^fk.), carafe, bouteille.
Çiçim, Kr., agréable au goût,
savoureux : gyclhœ tœ çicime,
mets succulents. V. çiyœ.
Çitem, pass. de ces, vendre,
pa.' çitourœ; e çitourœ-a, objet
vendu ; pœr tœ çitourœ, pour
vendre ; tœ çitouritœ, la vente.
Çitlye, vente.
Çkâbœ, pi. a, aigle, vautour :
dôgyipéndœnœ e ckàbave, il brûla .
la plume des aigle°s. V. çkœbônœ.
Çkâk-ou, Kr., cause, motif, oc-
casion.
Çkâlhœ, escalier, échelle, Kr.,
grade, dignité
liai, dégrader
: rhœzàn ngâ çkâ-
— lat. scala.
Çkâly, H., ensorceler.
Çkarœzàn, 11., traîner dans la
boue; — ùhan, s'y vautrer.
Çkarkdn, décharger.
Çkârpœ, ]»1. a, branche coupée
pour fourrage ; broussailles.
Çkâs, ai», çkyita, glisser.
Çkèkj, fouler aux pieds; cou-
vrir la poule, du coq : mœçkélytç
me kcèmbœ, ch., puisses-tu me
touler aux pieds ! — bènœ, violer
un serment; tœ çkélyourit' e Ycri-
fhosœ, Kr., le saccagement, sac,
de Jéricho.
Çkœbdnœ, H. çkyipdnœ, V.
çkabœ.
Çkœmb, pi. çkœmbœn, — bin
et çhannbe, 1° rocher, entasse-
ment de rochers : ngré goûr-
nœnœ me gyithœ çkcbmb, enlever
la source avec le rocher ; ndœ-
pcBr goûrœ é ndœpœr çkcbmbe, Kr. ,
à travers les pierres et les ro-
chers ; 2° Kr., trône, royauté :
lu pi ndœçkckmpt tœ mbrctœrisœ.
il monta sur le trône, devint roi!
Çkœndén, étinceler.
Çkœndiije, étincelle, lumière
vacillante: pœr^sœ - lyàrgou ce
nœ —, de loin elle aperçoit une
taible lumière.
Çkœrdhén,B., rem habere cum
muliere, et en gu., cum puero ;
groua e çkœrdhû&œ, vile pros-
tituée.
Çkôdrœ-a, la ville de Scutari
d Albanie; % çkodràn-i, le Scu-
tann. — cf. kàdra, colline, et le
lat. Scardus.
Çkolyô-ya, école ; psàu —, 1
étudier l'école, la fréquenter,
étudier. — gr. a/oXaov.
Çkàn, passer, s'en aller, che-
miner ; passer, c.-à-d. vivre, bien
ou mal ; surpasser, dépasser ; —
oiidhœsœ, passer par, suivre, le
chemin; l çkônte çcylànœtœ, il
surpassait les diables (en habi-
leté); me tœ ckoûarœ tridhyètœ
Ç s;:
dit', trente jours s'étant écoulés.
— Cf. lat. sequor.
Çkôp, pi. in, bâton, canne, pi-
quet. - Cf. lat. scipio, gr.
ÇkopétS, bouc châtré. — SI.
Çkorhèt, forêt ; pi. — a, arbres
déracinés et emportés par les
eaux. —cf. tk. kori, taillis.
Çkdzœ, hêtre ; chôz e bàrdhœ,
charme, arbre.
Çkrép, pi. a, précipice, lieu es-
carpé.
Çkrepœtimœ, Fv.. éclair. V
vetœtimœ.
Ckrcpœtin, impers., il éclaire.
( krepœtirœ, pi. «, Kr., foudre •
vetœtimat' ê çkrepœtiratœ ndœ
mayœtœ màlyit, les éclairs et les
tonnerres àlacime de lamontagne.
Çkrétœ, solitaire, abandonné
misérable ; i çkreti Odo-Alhi, ch
1 infortuné Odo-Ali ! e çkrétàl
1 abandon, la solitude, l'esprit qui
y réside, le diable ; mœ zoûri e
çkreta , ch., le mauvais esprit
s empara de moi. —lat. secretus.
'/krelu'Urœ, le désert.
Çkretôn, Kr., dévaster, rendre
désert ; pass. — ônem ; ouckretoùa
kyuteto,la ville fut détruite.
Çkrôîiœ, pi. a, Kr., caractère
d écriture , écriture ; violyia me
çferôna grekîçte, livres en caractè-
res grecs; ckrôna e çœntœroûarœ,
1 écriture sainte.
Çkrônœs, écrivain.
t Çkroùan, ao çkrôva et çkroùaita,
écrire ; pa. çkroùarœ ; tœ dû sur
e çkroùarœ, ch., les deux yeux
peints; e çkroûarœ-a, inscription:
metn tœçkroùara, Kr., avec trois
inscriptions, —cf. lat. scribo.
Çkoûmœ, écume, au pi. ckoù-
mœtœ e délit, l'écume de la mer.
Çkoùmb, nom d'un fleuve de la
Guégarie, cf. ZxajMtsîî de Ptolo-
mée, et çkœmb.
Çkoùpa, bruyère, à Souli (elles
y atteignent la grandeur d'un ar-
buste). — gr. v. axowa, balai.
84
c
Çkoùrl, adv. : — me thœnœ, Kr. ,
pour le dire brièvement,enunmot.
Çkoùrtœ, 1° court, de petite
taille; 2°subst. et d'\m., çkoïirtœzœ,
pi. a, la caille, à Bérat. — cf. lat.
curtus.
Çkourtàn, raccourcir, détruire.
Çkijélym. coup de pied, ruade ;
àp nos — , donner un coup de pied ;
hèlh(me) — , lancer des ruades,
ruer. V. çkély.
Çkelymôn, fouler aux pieds.
Çkyémœzœ, H., espèce de chêne,
ail. Lorbecreichc.
Çkyép, découdre.
Çkyerha et çtyèrha, pi. irr. de
kyénky, agneau.
Çkyès, Fy., V. çkàs.
Çkyétoulhœ, aisselle.
Çkyinde, lentisque. — cf. gr.
Çkyîp, adv., en albanais: kou-
vœndôn — , parler albanais ; more
— . as-tu bien compris ? V. çkyi-
pon ; vivlyia, gu. lyibro — , Kr.,
livres (en) albanais.
Çliyipe, et au pi. çkyipe-tœ, la
langue albanaise : çkyî/iya obtçœ
e rcèndœ, l'albanais est-il difficile ?
çkyipetœ mœ yànœ tœ rœnda, la
langue albanaise me paraît diffi-
cile ; tourte' t Stambolhrt, çkyîp
e Elhbasânit, Zag. , le turc de Stam-
boul,l'albanais d'EIbassan, dicton.
Çkyipœrî, gu. çkyipœnî, l'Al-
banie. V. Arbœi'î.
Çkyipœtdr, pi. œ ; î.çkyipœtàre,
et — rkœ, Albanais, e : yàm çkyi-
pœtdr, je suis albanais.
Çkyipœtariçt, adj. et adv., alba-
nais, à la manière albanaise.
Çkyipôn, Zag., comprendre l'al-
banais, mais dans un sens res-
treint, comme quand nous disons
à quelqu'un qui a l'intelligence
dure : n'entends-tu pas le fran-
çais ? — H., comprendre, p. e.,
alœgyoùhœnœ,}Q comprends cette
langue.
Çkyilem, glisser, pass. de çkds,
çkyés.
Çkyoùfour, skyoûpour, souffre ;
bie érœ — , avoir une odeur de
souffre. — cf. lat. sulphur.
Çkyoùan. H., distinguer, choi-
sir ; pa. çkyoûarœ, choisi, écarté,
d'un lieu.
Çkyûen, déchirer, lacérer ; ouç-
kyueç nga tœ kyèçouritœ,je crève
de rire.
Çkyùrnœ, Y. çkoùmœ.
Çôh, çô, ao. pâçœ, v. irr. : vœç-
tron, s çé, il regarde et ne voit
pas ; mbârœ pàtç, bonne chance,
bon voyage ! tç tœ çôlç! o prodige !
pass. çihem.
Çôk-oïc, pi. çôky, compagnon,
associé ; çbkye , compagne : dély
me çàkye, ch., tu sors avec tes
compagnes ; çôkou çôkounœ, l'un
l'autre, gr. àXX/.Xouî.' vrisnin çôkou
çôkoun e tiy, ils s'entretuaient.
— lat. socius.
Çokœrl, société, compagnie.
1. Çôky, probablement pour
çôk, dans le sens de : individu,
tête : na hôdhi ngà nœ dàç pœr
çôky, il nous a jeté un mouton à
chacun, par tète.
2. Çôky, toujours avec l'art.: i
çôkyi, l'époux; f. çôkye, e çôkya,
l'épouse.
Çôlhœ , pi. çôye : 1° çôyet' e
kœmbœvet, Kr. , les plantes des
pieds, les sabots des chevaux ;
2° soulier des paysans (opemak des
Serbes, tçarouh des Turcs) :rhùp i
çôlhœsœ, courroie qui attache le
soulier.
Çôrtœ, Kr., sort, destinée ; lot
échu. — lat. sors, tis.
Çôç, passer au crible.
Çôçe et çbçœ, H., crible gros-
sier formé d'une peau percée de
trous. V, sôçœ.
Çpagim , remboursement, ré-
compense : pœr çpagim tœ kœsây
kyœ mœ bœre, en récompense du
service que tu m'as rendu ; màrh
— préy, Kr., tirer vengeance de
quelqu'un.
Çparjoùari, rembourser: me tçœ
85
do tœ m' a rpagoûaniç, par quoi
reconnaîtras-tu ce service ! tirer
vengeance , pœr tœ kékyenœ, du
mal, avec dat.
Çpàrtœ, genêt. — gr. onàptoî
Çpâtœ, épée. — it. spada, gr.
y g. «taOf.
Çpâtoulhœ, omoplate. — lat.
spatula.
Çpéyt, adv., vite, de bonne
heure, tôt ; hàijde — , viens vite ;
ngritem — , se lever matin ; içtœ
çoùmœ — , il est encore de très-
bonne heure.
Çpéytœ, adj ., vite, rapide ; pœr-
sœçpéyti, bientôt, au plus vite.
— cf. lat. expeditus.
Çpélhœ , grand trou , cavité ,
grotte, caverne : nœ àktç — kàm
nœ frè, dans une cavité sise à tel
endroit j'ai une bride. — cf. gr.
amr^aîbv , lat. spelunca.
Çpèsœ, pi. a, œra, etçpés-4, Kr.,
animal sauvage, oiseau ou qua-
drupède ; nèrœz edhé çpésœra, des
hommes et des bètes ; thirœ tyêtœr
çpèsœ, edhé ayô thiri drédhinœ,
appelle un autre animal, et elle
appela le cerf; çpésœt' e kyielhit,
Kr., les oiseaux du ciel ; flyètœ
çpési, Kr., aile d'oiseau.
Çpœlyàn, H., laver.
Çpœrblyéy, Kr. , racheter, par
rançon ; çpœrblyim, rachat, ran-
çon ; çpœrblyùes, le Rédempteur.
— V. pœrdzblyê.
Çpœrfàky, Kr., manifester, ré-
véler ; pass. çpœrfàkyem, se révé-
ler, se faire connaître. A', fàkye.
Çpœtim, salut, délivrance : pœr
— tœ diàlyit tim, pour avoir sauvé
mon fils.
Çpœtimtâr, Kr. , sauveur, ré-
dempteur.
Çpœlô/1, tr. et intr., sauver,
délivrer , s'enfuir , s'échapper ;
— ngà.. ., échapper à, être déli-
vré de, être exempté ; pa. çpœ-
toùarœ, sauvé, exempté.
Çpî, Fy. et gu., maison. V.
çtœpî.
Çpiç, ao. cpoùra,v. irr., porter,
transporter, conduire : kour t' a
'■/,/'■ nœ Çtœpî, quand je l'aurai
transportée à sa maison ; ayô
oùdhœ çpinte te, ce chemin con-
duisaità...
('/<//', Kr., gu., inventer, fyàlyœ
tœ kekyia, des calomnies.
Çpinœ, épine dorsale, dos. V.
spinœ.
Çpirt, çpûrt, pi. çpirt et — œra,
vie, àtne ; puissance; personne,
individu : tç m' a mbàn çpirtin'
tim kyœ sdély, ch., qu'est-ce qui
retient ma vie, qu'elle ne sort pas,
c'est-à-dire m'empêche de mourir ?
nœ atœ ounàzœ c kà gyithœ çpir-
tin' e sây, c'est dans cet anneau
qu'elle a toute sa puissance ; tri-
dhyétœ çpûrt tœ dzyyédhourœ,
trente hommes d'élite ;ùpçpirtinœ,
rendre l'esprit, expirer.
Çplyàdhem, Fy., se reposer ;
çplyôdhou, repose-toi, cf. lybth,
fatiguer.
Çpàn, Fy., percer : i çpài dô-
rœnœ me tftikœ il lui a percé la
main d'un coup de couteau : t çpài
plyàgœnœ, il lui a fait une bles-
sure.
Çprèn, ao. çpréva, Fy., espé-
rer, tek Perœndia, en Dieu ; pa
çprùerœ, à l'improviste. — lat.
spero.
ijirésœ, espérance, confiance :
kàm gprésœn tekai,je me repose
sur lui ; oaçkyèn çprésœ, je nour-
ris des espérances.
Çprêtkœ, la rate.
Çpoùn, H., montrer.
Çpoùra, ao. de epie.
Çtàp, bâlon : bie me nœ — ,
battre avec un bâton. — cf. ail.
slab.
Çtàt, taille, stature.
Çtàtœ, sept ; — dhyétœ, soixante-
dix ; — mbœ-dhyétœ, dix-sept ;
çtdtœtœ, septième.
Çtatœgyâtœ, adj., haut de taille.
Çtèk-gou, pi. çtègye, H., l'entrée
d'un enclos fermé d'une haie,
86
cchalior ; embuscade, poste, affût
à la chasse.
Çtèrem, Kr., tarir, s'épuiser. —
cf. gr. orepéw, priver.
Çtèrpœ, brebis stérile; H., aussi
femme stérile.
Çterpin-tœ, Kr., reptiles.
çterpoùar-ôri, f. — are, bouc,
chèvre, à l'âge de deux ans.
Çtœmbâr, Kr., potier ; ctœmbœ,
vase de terre, pot. — gr. aiapMç.
Çtœmcen, écarter, pousser de
côté, faire place ; pass., s'écarter.
Çtœngœrœ, H., louche.
Çlwpi-a, maison, propr. la pièce
principale, celle qui sert à la fois
d'habitation et de cuisine, et que,
pour la distinguer, on appelle
mœma e çtœpisœ, la mère de la
maison ; au pi. , çtœpitœ e nibrè-
tit, les maisons, c'est-à-dire le
palais du roi. Les maisons, vastes
et solides, des grands personna-
ges, sont appelées koûlya (du turk),
en Bosnie koula. — cf. gr. m.
07:9)11.
Çtœpyâkœs, H., casanier, séden-
taire.
Çtœrôn, tarir : oùyœratœ zoùnœ
tœ çtœrôninœ, Kr., les eaux com-
mencèrent à baisser, à tarir. V.
çtèrem.
Çtœrpôn, dessécher ; — ônem,
se dessécher, se tarir.
Çtœsœ, Kr,, animal ; lyekoùra
çtœsœç, des peaux d'animaux. V.
çpésœ.
Çtie, ao. çtùra et çtira, verser,
répandre, lancer ; tirer, avec une
arme ; avorter : — oûyœ nœ
kyélykye, verser de l'eau dans un
verre ; çtie sôrtœ, tirer au sort ;
— frîkœnœ, jeter l'épouvante,
inspirer la terreur ; çtiou vêtœ-
henœ pœr tœ hoùay, 11 se donna,
se fit passer pour, un étranger.
Çtiyezœ, Kr., lance. V. çtie.
Çtîrem , çtihem, pass. de çtie,
être lancé, versé, etc.; impers.
mœ çtiretœ, j'ai une envie, des
femmes grosses ; i ouçtû groûasœ
pœr kôpsa, la femme eut envie
d'agrafes ; i ouçtû pœr lyàkrrra,
il (un malade) eut envie de man-
ger des choux.
Çtàk-gou, pi. gye, sureau, hié—
ble.
Çton, augmenter ; pass. çtôhem,
croître, s'accroître ; ovçtôfçi, mul-
tipliez-vous.
Çtràt, lit, couche. — lat. stra-
tum.
Çtrèntœ, adj. etadv., cher, d'un
prix élevé : f a blyinte kàkyœ — ,
qu'il l'achetât si cher.
Çtrœmbœrœ, adj. et adv. , obli-
que, qui est de travers : étsœn — ,
aller, marcher de travers ; per-
vers : i dréyti posi i çlrœmbœri,
Kr., le juste aussi bien que le per-
vers ; tœ çtrœmbœrœ, manque de
droiture, perversité. — cf. gr.
Çtrœmbon, courber, fausser.
Çtrœmtœ,Fy.: tœ tœra mœ vinœ
çtrcèmt, tout me va de travers,
rien ne me réussit, V. çtrœmbœrœ.
Çtrœngim, pression, serrement,
contrainte, angoisse : çtrœngimi
krèn vây, le pressage fait sortir
l'huile.
Çtrœngonem, pass., être forcé,
contraint : çtrœngàneçinœ ndœ
poûnœ, Kr., ils étaient contraints
de travailler.
Çtrœngon, serrer, presser, for-
cer : çtrœngon ariou derviçinœ,
l'ours serre le derviche ; çtrœngô
kœtà nèrœz , nœ dô tœ màrhtc
para, force ces gens, si tu veux
avoir ton argent ; pa çtrœngoùarœ
s vête, à moins d'être forcé, je n'y
vais pas. — lat. stringo.
Çtrœngoùarœ, pa. de çtrœngon:
oûrdhœrœi — Kr., ordre rigou-
reux ; yâm fort i — , je suis fort
embarrassé.
Çtrœngoùarçim, Kr., rigoureux,
sévère.
Çtrœntsbn, et pass. — ônem,
monter en prix, renchérir. V.
çtrèntœ.
87
Çtrigœ, injure appliquée à une
vieille femme : çtrtga pîyâka, la
vieille sorcière, la maudite vieille.
— lat. striga, it. strega, sor-
cière.
Çtrihem, '7/v7cw,pass. de çtrin,
s'étendre.
Çtrik-ou, H., avare, sorcier. V.
çtrigœ.
1. Ç tri/1, étendre, déployer ;
pass. çtritem : rà edhé ouçtrit, il
se coucha et s'étendit de son
long.
2. Çtrin, Fy., courir ; çtrili nœ
grâjdit kâlyit, il courut à la man-
geoire du cheval ; lye tœ çtrin tœ
mâfh, que je coure prendre.
Çtrirœ, çtritourœ, pa. de çtrin,
déployé, étendu , gisant ; çtrirœ
pœr dhé, étendu par terre.
Çtrofàk-ou, H., tanière, gîte,
repaire d'un animal.
Çtrôn, faire le lit, mettre la ta-
ble, la servir : tek kiçin' çtroûarœ,
là où on avait préparé les lits ;
çtroûanœ mirœ mirœ edhé voûnœ
gyêlhœratœ, on mit la table ma-
gnifiquement, puis on servit les
mets. — gr. m. arpiîww.
tœ Çtroûaratœ, couche, lit fait
d'objets étendus à terre : oungrit
nQà — , il se leva du lit. V.
çtrôn.
Çtrùth, ao. çtrûdha, presser,
serrer, zd&mbœrœn' , briser le
cœur ; tœ çtrûdhov/ritœ, pression,
écrasement.
Çtûhem, pass. de çtûn, être
poussé, repoussé.
Çtùlhœ, Kr., colonne, — gr.
aruXo;.
Çtûn, ao. çtûra et çtûta, pous-
ser, repousser : me kàbmbœ mœ
çtûnœ, ils me repoussèrent du
pied.
Çtûp, fouler aux pieds, écra-
ser : vœçtô sr mâs t' i çïùptç, prends
garde de les écraser.
Çtwpa-çkrônœ , Kr., typogra-
phie, imprimerie. V. çtûp.
Çtûra, ao., çtûrœ, pa., de çtie;
tœ çtùeritœ, çtierilœ, çlùritœ, IV-
vortement, fausse couche ; me nœ
tœ çtûrœ e çtie pœrpdç, d'un seul
coup je l'abats.
Çtûtourœ, pa. de çtûn ; tœ çlû-
touritœ, l'action de pousser : i èp
derviçi ndb tœ çtûtourœ, le der-
viche0 lui donne une poussée, un
coup.
Çoûan, ao. çnra et çoùaila,
éteindre, effacer, zyârhinœ, étein-
dre le feu ; pass. çoûhem.
Çoùalh (?) : ouçoûalh , il a
tardé.
Çoùfrœ, baguette, verge.
Çoûmœ, 1° adv.. beaucoup ,
très :e doua — , jel'ainie beaucoup ;
kiç rdknœ tœbôrœ — , il était tombé
de la neige en abondance ; kûy
lhaoùs dsçtœ — , ce peuple est très-
nombreux ; çoûmœ e boûkourœ, ou
e boûkourœ çoûmœ, très-belle ;
mob — , plus, davantage ; 2° a. adj.
inclecl.: çoûmœ nèrœz, — flyorin,
beaucoup d'hommes, de florins ;
ké — foukyl, tu as une grande
force ; b. adj. et pron. decl. et avec
la prépos. (Kr.) : pàga yôte do tœ
yétœ fort e çoûmœ, ta récompense
sera grande (multa) ; mœ tœ
çoûmœnœ piésœnœ, la plus grande
portion ; mœ tœ çoûmœnœ kôhœ,
durant la plus grande partie du
temps ; vivlyiaf yânœ mer tœ
çoùmatœ, les livres sont, pour la
plupart ; tœ çoûmœtœ, la plupart,
multitude ; 'tœ çoûmœtœ i vràvc
me goûrœ, ch., la plupart, tu les
tuas à coup de pierres ; s moûnt
tœ noumœrônct1 ngd — , il ne peut
être compté à cause de la multi-
tude ; pas tœ çoûmœtit tœ dhœmp-
çouravet toûa, dans la surabon-
dance de ta miséricorde.
Çoûmœtœ, H., foule de peuple.
Çoumôn, Kr., augmenter, mul-
tiplier ; pass. çoumônem.
Çoûr, gravier ; comme adv.:
çkbinœ trima çoûr, il passe des
pallicares en quantité.
Çoûrdhœrœ , sourd : bœn tœ
88 Ç
çoùrdhœrin', faire le sourd. —
lat. surdus.
Çourdhim, surdité.
Çourdhôîi, rendre sourd ; —
ôncm. le devenir.
Çoùrhœ, urine.
Çourhœ-zœnœ, qui aune réten-
tion d'urine.
Çoitçoûne, sangsue.
Çupelhi (tk.), douteux : bœnem
— , concevoir des soupçons.
Çàta-tœ, pi. f., Fy., enflure des
glandes : ici' i sœmoùrœ ngà — ,
il souffre d'une enflure des glandes.
Çitiœ, H., voûté, d'un homme ;
sans cornes, d'une chèvre, etc.
Tafebie (tk.), gens de la suite
d'un grand, alb. trima-tœ.
Takœm (tk.); me — , ch. ; sign?
Tâhs, promettre par un vœu,
un engagement solennel: atœ
kyœ mœ kâ tâksour, ce qu'il a
promis de me donner. — gr. m.
■rdcÇio, ao. ÏTttÇa.
Tàklœ (tk.) , trône : hipœn
nœ — , monter sur le trône.
Talhàs, élan pour courir ; se
kiç màrhœ çoùmœ — , car elle
avait pris beaucoup d'élan. — cf.
gr. OâÀaocia. mer, flot.
Tamakyâr (tk.), cupide, avare.
Tard, maintenant. — gr. t5 vuv.
T'àt, ton.
Tàlœ-a, m., père : tàtœ, papa!
tàta, papa, mon père. — blg. tata,
gr. V. T0CT3CÇ.
e Tatœpyésme, déclivité, des-
cente : màrh tœ talœpyésmen e
lyoûmit, descendre la rivière.
Tatœpyétœ, 1° adv., de haut en
bas, sens dessus dessous : tœ mœ
vàrtç — , pends-moi la tête en
bas ; 2° prép. avec gen., en aval :
vin — brégoui, descendre la col-
line ; — màlyit, lyoûmit, en des-
cendant la montagne, en aval de
la rivière.
Tavân (tk.), plafond, grenier.
Tavlhâ-ya, plateau: — me
glyikô, plateau servant à porter
les confitures. — it. tavola.
1 . Te, tek, adv. , où : kthéneri tek
kiçin kànœ, ils retournent là où
ils avaient le bœuf; ri atœ tœ
ndârœ tek rhinte vétœ, dans cette
chambre où il habitait; atyê tek,
là où, où ; après çôh, voir : pà
nœ groiia te po fâlyey, il vit une
femme qui, lit. où elle, priait ;
e pà atœ te kiçte ngoùlyourœ sùtœ,
il la vit qui tenait les yeux bais-
sés ; ya te, voici que.
2. Te, tek, ter, prép. avec nom.,
à, vers, chez : vàte te zona,, elle
alla chez sa maîtresse ; êrdhi te
plyâkou, il vint chez, alla trouver,
le vieillard; vàte tek au vœndi, il
se rendit en ce lieu : noùkœ to tœ
mœ kalhœzôç tek neri, tu ne me
dénonceras à personne ; noùk'
oudoùk te ti, il ne t'est pas ap-
paru ; mbénœ te mbréti, ils res-
tèrent chez le roi ; vàri te porta,
il suspendit à la porte ; terkœmbœ
mœ vàte brézl, ch. , ma ceinture
m'est tombée jusque sur les pieds.
— Te remplace souvent le datif:
dhà tçoùpœii te diàlyi, il donna sa
fille au jeune homme ; pœr te :
ounis pœr te mbréti, il partit pour
aller trouver le roi.
3. Tek, conj. , pendant que,
tandis qu'il allait, comme il chas-
sait ; — to tœ hzpœtey, comme il
allait monter. V. touke, douke.
Tek-do, conj., partout où.
Tély(tk.),m de fer.
Telyâly (tk.), crieur public :
vœ —, 1. mettre crieur, faire pro-
clamer publiquement.
Téndœ, pi. a, Kr., tente. — it.
tenda.
Tcnœ, H. . ver, ver solitaire. —
cf. tœnia.
Tépœr, adv., plus ; mœ — , da-
vantage ; tépœr é mœ tépœr, le
T
89
plus, principalement; mœ — ngà
za/côni, plus que de coutume ; sa
mœ — , Kr., à combien plus forte
raison.
Tépœrœ, adj., qui est en plus, en
excèd, considérable : ngà tœ
ndzitoùarit'e tépœr, grâce à une
course forcée, à force de courir ;
lyakœmdn tœ tépœrnœ, il convoite
l'excès, souhaite d'avoir plus de
richesses.
TeptÛy (tk.): bœnem — , se dé-
guiser, prendre un déguisement.
Tertip, pi. <' (tk.), artifice, ruse,
tour, dextérité.
Tètœ, huit ; téttœ, huitième ;
têtœ-dhyêtœ, quatre-vingt ; tétœ-
mbœ-dhyêtœ, dix-huit.
1. Tœ, pr., à toi, te.
2. Tœ, forme de plusieurs cas
de l'article.
3. Tœ, pr., ceux, celles : nœ
palhàte si tœ mbrêtit, un grand
palais comme celui du roi.
4. Tœ, désinence du nlur. det. et
de plusieurs personnes des verbes.
5. Tœ, suffixe formatif d'adjec-
tifs.
6. Tœ, conj., afin que, que;
forme le subjonctif, et par suite
le futur : tœ vétç, que tu ailles;
to tœ vétç, tu iras; par ellipse, si:
tœ dite, si tu savais.
Tœbàrœ, clœbàrœ, dzborœ, neige :
kœtà mâlyetœ me tœbàrœ, ch., ces
montagnes couvertes de neige.
V. bôrœ.
Tœbôn, Fy. (dzbàn, H.), chas-
ser, expulser, renvoyer ; pa. tœ-
boùarœ, banni.
Tœhoù : pœr 2,000 viét ê — ,
Kr. . pendant 2.000 ans et plus.
Tœmblya-tœ,ip\., les tempes. —
lat. tempora.
Tœrbim, la rage.
Tœrbbnem , devenir enragé ;
enrager de colère : outœrboàa
kyèni, le chien est devenu en-
ragé ; pa. tœrboùarœ : kyén i — ,
chien enragé ; o bandilh i — , ch.,
ô vaurien (galant) enragé.
i Tœrœ, adj . et pron., entier,
tout entier, tout : tœ tœrœ çtœ-
/////'/', la maison tout entière ; tœ
tœrœ tœ dùoitritœ, tous les sa-
vants ; tœ tcera tçoùpatœ, toutes
les filles ; tœ tdbra, toutes choses ;
tœ tcèra atà kyœ, tout ce que ;
içte /"/■' gyàkt il est tout sang,
ensanglanté. — gu. i tànœ, cf.
gr. Txvaôç, te(vw.
Tœrkoàzœ, grosse corde, corde
à puits, faite de laine ou de poil
de chèvre.
Tœrçàferœ, avoine.
Tœrvit (tri, vyèt), il y a deux
ans. gr. Ttco-Épat.
Ti, tinœ, tu, toi : tinœ mœ yè
ùlh, ch. , tu es pour moi une
étoile.
Tier, tordre, p. e. la laine dans
les doigts, lorsqu'on la file.
Tiganisour, frit dans la poêle.
— pT. T'.yxvtÇio
Tiy, pr. gen., de lui, illius,
soi : e voùri àfœr — , il le mit
près de lui, de soi ; i tiy, son, e
tiy, son, ses (sujet masc.) ; i tiyi,
e tiya, tœ tiytœ (tœ tîtœ), le sien,
la sienne, les siens (d'un suj.
masc.)
i Tilhœ, adj., et pr., tel : s
dhâçœ tœ tilhœ fermân, je n'ai
pas donné un tel ordre.
Tirk-ou, pi. tirkye, guêtres.
Tizgœ, jarretière, portée sur
les guêtres des hommes.
Tyàtœrœ, tyêtœrœ, pi. m., tœ
tyérœ, pi. f. tœ tyéra, adj. et pr.,
autre : me nœ mbrét tyâtœrœ,
avec un autre roi ; me nœ kàlyœ
tyàtœr tœ tçâlyœ, avec un autre
cheval (qui était) boiteux; ngâ
tyétœr oùdhœ et ngà nœ oùdhœ
tyêtœrœ, par un autre chemin ;
dùœnœ tyât.œrœ, le jour suivant;
tçdô tyàtœr kyœ mœkœrkôç, quel-
qu'autre chose que tu me de-
mandes; pastây tyètœrvn? edhè
tyélœrinœ, ensuite (il tira) l'autre
puis l'autre ; ngà tyétœra, s. e.
ànœ, de l'autre côté.
90 T
tœ Tyèrœ, pi. de tyàtœr : mô-
trat'e tyéra , les autres sœurs ;
pœr tcdô fày tœ tyérœç, Kr. pour
chaque péché d'autres personnes ;
dû, çoùmœ, tœ tyèrœ, deux, beau-
coup de, autres.
Tyètœr, V. tyàtœrœ.
Tyètœrazi , tyàtœrazi, autre-
ment : ousoùalh — , il se comporta
autrement.
Tôk-gou, pi. tôgye, tas, amas :
nœ tôk groùrœ, un tas de blé.
Tôkœ, Kr., terre ferme, conti-
nent ; ndœ-pœr tôkœt, . par (voie
de) terre.
Top (tk.), objet rond ou sphé-
rique : nœ — gyizœ, un fromage
en forme de boule ; pièce de ca-
non : râ nœ — , on a tiré le
canon.
Topoùz (tk.), massue, masse
d'armes.
Tôrbœ (tk.), petit sac à provi-
sions, alb. trâstœ.
Toskœrî, gu. toskœnt, le pays
habité par les Toskes.
Toskœriçt, à la manière toske ;
adv. et adj., relatif aux Toskes :
kœthùerœ ndœ gyoùhœ toskœriçle,
Kr., traduit en langue toske.
Tôskœs (H. tôskœ-a, f. toski-a),
pi. toskœ-tœ, l'Albanais toske. —
cf. lat. Tuscus.
Tôto-ya et oua, le prêtre, ex.
tôto Gyèrgyoua , en grec llaj:à
Trâ-ri, trâ-ou, pi. tràrœ, pou-
tre. — cf^lat. trabs.
Traytén,Fy., entendre, décou-
vrir, entendre venir quelqu'un
qui cherchait à vous surprendre :
dilyni çpéyt, se na traytoùanœ,
sortez vite (à des voleurs), car on
nous a découverts ; kyœni traytôn
çoùmœ, ce chien, 1. entend beau-
coup, est de très bonne garde.
Trângouy-tœ,j>l. m.; Kr. expli-
que par krastavétsa, concombres.
Trànk, ch., espèce d'exclama-
tion imitative.
Trâstœ, petit sac qui se porte
sur le dos, et où l'on donne l'orge
aux chevaux, la torba des Turcs.
Trâçœ, gros, gras ; épais ; sub.,
épaisseur, grosseur.
Traçigôn, traçœgôn, jouir de ;
hériter : yétœn s e traçœgàve,
ch., tu n'as pas joui de la vie, tu
es mort prématurément ; pass.
traçigônem, prospérer, vivre lon-
guement et heureux : oumblyâ-
ktçinœ é traçigôfçinœ, puissent-
ils vieillir et être heureux ! sou-
hait aux nouveaux époux ; ou-
mblyâk é outraçigoûa, il vieillit
et fut heureux, à la fin des contes.
Trathtim, Kr., trahison; trà-
Ihlôy, trahir, livrer ; trathlouar-
ori, traître. — cf. lat. trado.
Trazôn, mêler : fi trazôç me
bâlytœ, mélange-les avec de la
terre ; pa. trazoùarœ, mélangé,
confondu. — gr. -cap&iaw.
Trê, masc, trois ; trétœ, troi-
sième ; e trêta, le tiers ; pœr sœ
tréti, pour la troisième fois ; tre-
mbœ-dhyétœ, treize. V. tri.
Trék-gou, Kr., marché; tre-
getâr, commerçant ; tregetl, com-
merce, négoce ; tregeton, com-
mercer. — SI. tœrg, marché, etc.
(d'où Tergestum, Trieste).
Trét, écraser, réduire en pous-
sière, faire fondre : oùnœ tœ trét
si cdhé kœtœ goùrinœ, je t'écra-
serai menu comme cette pierre ;
na trênœ lyoùmœ, ch., elles nous
ont fait fondre en eau, litt. ri-
vière ; pass. trêtem, être écrasé,
se fondre : trétetœ tœbôra, la
neige fond ; koùrma pa trétourœ,
Kr., des cadavres non décom-
posés.
Trcth, châtrer, par torsion. V.
dréth.
Trœgôn, avouer, révéler, ra-
conter, déclarer : trœgôn tç i kiç
gyârœ, il raconte ce qui lui était
arrivé.
Trœmb, épouvanter, faire peur
à : ti yéçe kyœ na trœmbe, c'est
donc toi qui nous a effrayés ? pass.
trœmbcm, avoir peur, trembler de
crainte : — ngâ kycntœ, avoir
peur des chiens ; nutm'>mh, il eut
peur, à Fy. il est tombé en épi-
lepsie ; môs outràkmb, n'aie pas
peur; tœ trœmboitritœ, effroi,
épouvante; à Fy., Tépilepsie. —
lat. tremo; cf. le fr. trembler.
Trœmbœlyâk, trcmœràk, le peu-
reux, poltron.
TrœndufUliôk, à Souli, l'églan-
tier, rosier sauvage.
Tr'cndnf/hj, rosier, rose. — gr.
m. TpiavTdbpuXXav .
Trcmgœlhin, trœngœlhù, frap-
per à la porte ; tr. : — pôrtœnœ.
V. trânk.
Tri, f. , trois: tri dycm ê tri
tçoùpa, trois garçons et trois
filles ; tridhyètœ, trente ; i tri-
dhyétti, trentième; tœ tridhyétaf
dit yànœ nce motiay, les trente
jours font un mois. V. tré.
Trif/ly, trèfle. — gr. vg. ipiçpûXXt.
7Wm,pl. a, adj. etsubs., brave,
courageux; uœ boùrhœ Irim, un
homme vaillant ; pi. trimatœ, les
gens, la suite, serviteurs armés
d'un grand propriétaire Alba-
nais.
Trvmœti, vaillance, courage,
bravoure.
Trimœriçt, courageusement.
7V/'wôç.pallicare,jeune homme.
Triç, triple ; i ndâou mbœ — ,
il les partagea en trois.
Triçtôn, H., effrayer, faire
trembler.
Trékœ, H. , petite clochette,
grelot.
Trôpo, moyen, expédient. —
gr. zpér.oç.
Troù-i-i, troû-ya et pi. troû-tœ,
cervelle, cerveau : t'i héthtç trou,
jette-lui de la cervelle ; i doùal-
hœn troùtœ yàçt, il a perdu le
sens, c'est un écervelé.
Troùboulhœ, toùrboulhœ, adj.,
trouble : oùyœ i — , eau trouble ;
trouboiilhirœ, état de ce qui est
trouble, sédition, troubles; trou-
T 91
boulhôn, Kr., troubler; pa. trou-
hnulhoùarœ, troublé, consterné.
— cf. lat. turbidus.
Tvoùalh, det. tràlhi, alb. it.,
sol, la glèbe.
Trowmbœ, Kr.. troupe, trou-
peau : troûmba çkoûrtœzaç, des
troupes, dés vols de cailles.
Troûp, tronc, partie du corps
humain. — SI.
Trouvczœ, Kr., table. — cf.
gr. -oir.-^x-
Toùay, pr. pi., vos ; toùay-tœ,
les vôtres.
Toùfœ, pi. a, Kr., troupe d'hom-
mes ; troupeau : do tœ koulhôstr
toùfœn' c tiy posi bari, il ferait
paître son troupeau, comme un
berger. — lat. tufa.
Toute, toùke, H. écrit, p. e.,
touk c ikourœ, en allant ; Krist.
est d'opinion que l'e appartient à
la particule, ce que je crois aussi,
etj'aiécriten conséquence (comme
j'ai entendu) douke ikourœ. V.
douke.
Toùlye, Pœrm., mie de pain. —
H., toùlh, chair sans les os.
Toumân-c-tœ (tk.), pi. larges
pantalons des femmes.
Toùnt, ao. toùnda, agiter, se-
couer, tœrkoùzœnœ, la corde;
pass. toùndem : outoûnt dhêou, la
terre a été secouée, il y a euun
tremblement de terre ; tœ toùn-
dourif e dhêout, tremblement de
terre ; tigâ tœ toùndourit' c biçtit
digyâncy, on l'entendait aux coups
qu'elle donnait avec sa queue.
Toùrboulh, etc., V. troùboulhœ.
Touri-ou, groin, muffle.
Toùrk-ou, pi. m. toùrky,p\.f.
toùrkye, Turc : çkolyô'e tçoùpavet
Toùrkyet, l'école des filles tur-
ques.
Tourkyœrl, l'islanisrae ; coll.,
les Turcs.
Toûro-ya, à Ber. toùrto-ya, à
Fy. toùrtoulh, tourterelle. — lat.
turtur.
Toùrp, honte, vergogne, res-
92
T
pect, pudeur : i dôlhi loùrpi, 1. la
honte lui sortit, elle perdit le res-
pect, kâm toùrp, mœ vyèn — ,
j'ai honte ; s ké — , n'as-tu pas
de honte? màs pdtçi — , 1. ne
voyez pas de honte, je ne vous
causerai pas la honte d'un refus.
— lat. turpis.
TourpœràJî : — nœ groùa,
déshonorer une femme ; pass.
tourpœrôhem, être honteux, cou-
vert de honte.
Joùrpœçim, Kr., respectueux,
pudique.
Toùrpœçime , modestie.
Toi'irh et loùrhem, Kr., se
précipiter sur (mbi), attaquer.
Toùtye, adv., là-bas, plus loin,
outre, au-delà : çkôn — , passer
outre.
Tnui, tim, fumée; poussière. —
cf. sb. (Uni, fumée.
Tumoy, Kr., fumer.
Tuk, Fy.: lu/c me friklcoùarœ se ,
craignant que ; ayô, tuk me kyénœ
e vàrfœrœ, do to yét' e ndèrtçme,
étant, parce qu'elle est, pauvre,
elle sera honnête. C'est une forme
guègue. V. douke, touk.
Tùre,ipr. gen. pi., d'eux, d'elles;
i, e, tùre, leur ; i tùri, c tùrya,
tœ tùretœ, le, la, leur, les leurs.
TH
Thânœ, cornouiller, cornouille.
Thàn, faire sécher ; pass. thà-
hem, sécher, se dessécher : t'ou-
thàftœ krâhou, puisse ton bras
se dessécher! imprécation; nœ
kœmb' outhàfça, ch., je sécherais
sur pied.
Thàrœ, pa. de thàn, sec, dessé-
ché, raidi.
Thàrtœ, acide, aigre : vèrœ e—,
vin devenu aigre, gâté.
Thartôn, aigrir, trans. ; tœ
thârtouritœ, l'aigreur, acidité.
Thâçœ, ao. de thèm.
1. Thàtœ-i, furoncle, abcès.
2. Thàtœ,sec, desséché : boiikœ
e —, pain rassis ; hœngra boùk'
thâtœ, j'ai mangé du pain sec,
sans autre chose.
Thatœsî et thatœszrœ, séche-
resse, siccité.
Thék, H., faire chauffer, griller,
rôtir.
Thékœ, frange.
Thèkœrœ, seigle.
Thèlhp, pi. œîï, partie comes-
tible des fruits à écorce (noix,
amande, châtaigne).
Thêlhœ, adj., profond ; tœ thèl-
haf e détit, Kr., les profondeurs
de la mer, les abîmes.
Thèm, thôm, ao. thàçœ, v. irr.,
dire, parler: thânœ kyœ,on ditque;
thoùa-mœ, dis-moi ; to tœ thèm
nœ fyàlyœ, ch., j'ai un mot à te
dire ; tœ thoùaç, que tu dises,
parfois répond à à peu près : pœr
gyùsmœ, tœ thoùaç, presque la
moitié ; i thoçlnœ ëmœrinœ, on
l'appelait du nom de...
Themély, Kr., fondement; the-
melyôs, fonder ; thcmelytdr, fon-
dateur. — gr. QsjjisXiov.
Therôre, Kr., autel.
Thés, pi. thâsœ, sac.
Therhime, fragment, éclat, petit
morceau : mbri nœ goùr, pô
noùk' e bœri dût therhime, il prit
une pierre, maisilne put la briser
en morceaux. V. thœrhmàn.
Théoa, ao. de thùen.
Thêr, pa. thèrourœ, égorger,
tuer un animal de boucherie ; fig.
massacrer, abîmer; tœ thèrœtœ,
Kr. , regorgement.
Thœlhœnzœ, perdrix, la per-
drix grecque ou bartavelle : zœnœ
si bilybùy, é t'étsourW thœlhœnzœ,
ch., la voix pareille à celle du
rossignol et la démarche de la
perdrix ; — efoùçœsœ, perdrix des
champs, la p. giise.
Thœlhim, Kr., tempête, oura-
gan, O'jsXXa.
TH
Thœlhôn, H., creuser, rendre
profond.
Th œm bœrœ — i , thœ m bœrœ— a,
talon ; croûte inférieure du pain.
V. thoûndœrœ.
Thcbnœ, pa. de thhn, dit : me
tœ — , en disant; sub., mot, dis-
cours, parole : i màrhi me ncè tœ
thcbnœ s màrh vèç, H., il faut plus
d'une parole pour que le sot com-
prenne ; do me thcbnœ, c'est-à-
dire, ce qui signifie; lç do me
thœnœ, que veut dire cela? e
thcèna e liy, ses paroles, son ré-
cit.
Thœrhcs, V. thrés.
Thosrhmôn, Kr., broyer, con-
casser : e thœrhmôi edhé e bœri
plyoùhourœ. il le broya et le ré-
duisit en poussière ; pa. thœrh-
rœ : boùkœ e — . V. ther-
hime.
Thœthin, Pœrm., sucer, tèter :
thœiht'n bèbiya sùœnœ, le bébé
tête le sein.
Thœlhil, Zag., impers. : mœ — ,
j'ai des démangeaisons.
Thi-ou, gu.,porc. — cf. gr., ff«,
lat. sus,
Thier, fougère, V. fàer.
Thiérhœ, dim. thiérhœzœ, len-
tille, des lentilles.
Thikœ, couteau.
Thirœ (thirhœ), thirourœ, thir-
tourœ, pa. de thrés ; tœ thirouritœ,
appel, cri : — kyœ bœn birbilyi,
TH
93
le chant du rossignol ; tœ thirhœtœ
e Avràmit, Kr., la vocation d'A-
braham.
Thdm, Y. thèm ; 3 p. pi. thônœ,
on dit, on raconte.
Thrés et t/iràs. ao. thrita, avec
dat. ou ace. , appeler, inviter,
crier : thirœ tyétcer çpèsœ, appelle
un autre animal ; i thœrésin' kœ-
sày, on appelle celle-ci ; kour tœ
thœrés gri, quand je crierai gâ.
1. Thoiia, imper, de théfn.
2. Thoûa,thô — i, pi. lhô~i-e-
tœ, ongle, griffes, serres d'oi-
seaux sabot de cheval : gœrviçt
me thon, gratter, fouiller avec les
ongles.
Thoùhcm, pass. de thèm, être
dit, appelé, se nommer.
Thoûndœrœ, talon ; H., cou de
pied ; sabot du cheval. V. thœm-
bœrœ.
Thoùinp-bi, grand bec, ex. de
bécasse, de canard ; — çigéte,
Kr., pointe de flèche; H., battant
de cloche.
Thoùr, enclore, boucher : kémi
thoûrour nd' vœnt, nous avons
enclos un espace.
Thù /"', ao. tftévG, briser, cas-
ser : théve kœmbœ è gyoûîïœ, ch.,
tu te brisas pieds et gpnoux ;
pass. thùfoem: iouthùe zœmœra,
il eut le cœur brisé de douleur,
de repentir; thûerœ krùelœ, Kr.,
ayant la tète brisée.
TS
Tsà (gu. dilsa), l°adj. etpr.,
quelque, quelques, des : quelques-
uns ; quelque chose : me tsà lyâyka,
avec quelques flatteries ; pas tsà
dit', tsà kôliœ , quelques jours
après, au bout de quelque temps ;
tsà... tsà, les uns, les autres ;
tsâve... tsàve, aux uns, aux au-
tres; 2° adv. , encore : — moi
kéky, encore pis, tant pis; — mœ
mirœ, tant mieux.
Tsfoùrk-ou, scorpion.
Tsép, Fy., coin, angle : voùri
tsà plyàtçka mœ iiœ tsép, il mit
quelques hardes dans un coin.
Tsiyàp, tskyâp, pi. — cep, bouc.
Tsil/ii, tsilyi, tsiri, f. tsilya,
tsia, tsira, pi. tsi-tœ, pr., lequel ?
qui ? celui qui : tsilyi içlœ ? qui
est-là, qui vive ? tsilya œçtœ m' e
boùkourœ , laquelle est la plus
belle? tsilya œçtœ e zona, celle
qui est capable de ; tsilyi yé ti,
qui dequel) es-tu, toi? tsilyi œçtœ
94
TS
v œ ndi ùt, quel est ton pays? — Kr. ,
i tsilyi, e tsilya, pi. m. tœ tsilyœ-tœ,
f. tœ tsllya-tœ, lequel, laquelle, qui.
Tsuuljifà, j uj ubier, j ujube, gp.v.
ia!vÇiooç.
Tsinsœr, pi. a, cigale, gr. v.
TofviÇupaç. V. gyinkâlhœ.
Tsipœ , écorce , pellicule de
l'œuf. (
Tsitbs, entasser, fourrer en
quantité des objets dans un lieu
de manière à le remplir ; si Isilàsi
flyorintœ nœ rôbœ tœ sây, quand
elle eut entassé les sequins dans
TS
son vêtement ; pa. tsilôsourœ.
Tsitskœ , dim. de sisœ , ma-
melle, ch.
Tskyôtœ, H., neige fondante,
mêlée de pluie.
Tsmir, Kr., envie, jalousie : i
kàfn — , j'en suis jaloux.
Tsôpœ, pi. œra, morceau, pièce :
nœ — mie, un morceau de viande ;
bden kàtœr miyœ tsôpœra, 1. il les
fait 4,000 morceaux, les taille en
pièces.
Tsopœtôn, mettre en pièces.
Tspàrdhœs, H., ésopbage.
TÇ
1. Te, préfixe, V. ç, dz.
2. Tç, V. tcœ.
Tçadcbr (tk.), tente.
Tçàf, Argk., givre.
Tçair (tk.), prairie.
Tçàyme (tk. alb.), héron.
Tçalhœstis ,lçalhtis (tk. alb.) s'ef-
forcer, travailler.
Tçalhik-ou, pi. ce, Kr., outre ;
içalhik vêre, outres de vin.
Tçâlyœ, boiteux.
Tçalyon, boiter, ndœrmést dû
mœndœyeç , Kr. , hésiter entre
deux résolutions.
Tçâm, tçamœrî, nom d'une race
albanaise et de la contrée qu'elle
habite ; celle-ci s'étend le long de
la côte épirote, depuis le voisi-
nage de Prévéza jusqu'à Parga.
— cf. le tk. team, pin sylvestre.
Tçamœriçt, adj. et adv., à la
façon des Tchames.
Tçbn, briser, rompre, fondre,
pôrtœnœ, enfoncer la porte ; pe-
pônœ, ouvrir un melon ; pass.,
tçàhern : outçâ koutla, la boîte a
éclaté.
Tçâpœ, pi. a, un pas.
Tçàpœn, aller, marcher : tek
tçâpœnte, tandis qu'il cheminait ;
tçùp, va ! cours ! douke tçàpourœ,
tout en cheminant.
Tçapœlhôn, H. 1° ouvrir large-
ment les jambes ; 2° déchirer, dé-
pécer,comme les animauxrapaces.
Tçaré (tk.), moyen, expédient,
remède : s œçtQ} — , il n'y a pas
moyen.
Tçartbhem, Fy., délirer; pa.
tçartoùarœ : kouvœndôn si i — , il
parle comme un homme en dé-
lire ; tœ tçartoûaritœ, le délire.
T çarti-a (tk.), rue marchande,
à boutiques.
Tçàsl: atœ-tçast, aussitôt, à l'ins-
tant ; me nœ — , en un moment. —
si. tças, tçâsets, temps, moment.
Tçati-a (tk.), toit.
Tçatîs, ch. 34, sens et étym ?
Tçaoùty, mâchoire : — isipœrm,
m. supérieure ; — i pôçtœrm, m.
inférieure.
Tçdo (tcœ, do, ce que tu veuxj,
pr. 1° chaque : kouvœnd.onte me
tçdo neri tçdô gyoûhœ, il parlait
avec chaque homme chaque lan-
gue, c'est-à-dire avec chacun sa
langue ; 2° quelque chose, quoique
ce soit que : — kyœ tœ doùatç,
tout ce que tu voudras ; — iyàtœr
gyœ, quelque autre chose que (ce
fût) ; mbœ — vœnt kyœ, en quel-
que lieu que.
Tçdo-ncri,\. chaque homme, qui-
conque, qui que ce soit qui, chacun ;
avec neg., nul, personne.
Tçdrêth, détordre.
Tçekâ/i (tk.), marteau.
TÇ
Tçêly, Fy., ouvrir, s'ouvrir ;
tçïly-ou sûtœ, ouvre-leur les yeux;
tçélyiri lyoûlyetœ, les fleurs s'épa-
nouissent. — II. . toske : — zyàrhœ,
mettre le feu à.
/ élyces, (pr. fçéfy's), Fy., clé :
hr tcèrœ tr<hf sœl', toutes les clés.
— V. hàpœs.
leemtçé, morceaux de verre
cassé, tessons. — tk.?
Tçitœ,Iï., parenté, famille, clan,
cf. le tci'ta des Monténégrins, bande
armée et expédition qu'elle fait.
Tçœ, ord.. prononcé te, aussi/1,
indecl., 1° adj., quel? quelle es-
pèce de ? quel ! tçœ mot oulyinde,
en quelle année es -tu né? tçœ
mbretœri dô tœ tœàp, quel royaume
veux-tu que je te donne? ç tœ
mirœ ta tœ bàen, quel bien te ferai-#
je ; tç fœmhjœ kât combien d'en-
fants a-t-il ? tç gœzùn, quelle joie,
quel plaisir ! 2° pron., quoi ? que ?
ce qui, ce que : me tçœ ? me tœ
ndôdhetœ, avec quoi? avec ce qui
se trouvera ; te dô tœ tœ bœimœ,
que veux-tu que nous te fassions ?
te kà, expression d'assentiment :
oui, je le ferai, c'est bien, gr.
[idDLtara ; 3° comme adv., com-
bien ! que ! comme ! gr. -[ ■. te œn-
dœrhû nàtœpœr nàtœ, ch., comme
je rêve, quels rêves je fais une
nuit après l'autre ! V. se te. — cf.
kyœ, que tçœ remplace en alb. sic.
Tçfàky , déclarer, révéler : e
tçfàJèyi kyœ detçœ groicayae tiy, il
déclara publiquement qu'elle était
son épouse.
Tçfrùn, renifler, moucher, hoùn-
dœnœ, le nez; pass. tçfrùhem, se
moucher, se désenfler, d'un abcès,
etc.
Tçgyit, déchirer, ôter en déchi-
rant. V. tçkyitem.
Içiboùk (tk.), tuyau de pipe.
Tçicr, ao. tçora, déchirer, écor-
cher, égratigner.
Tçifoùt, juif; tçifoûnœfa vràlç,
quant au juif, tue-le. — tk.
Tçikœt pi. a, petit fragment de
TC
95
bois brisé, esquille ; tsôpa-tçika,
adv. , en tout petits morceaux ; nœ
tçikœ, un peu ; pas nœ — e çpœtôva,
je l'ai échappé belle; naçtipœr nœ
— <lf)lhi,\\ ne fait que de sortir; nœ
tçïkœzœ, dim.; II. ,/tnssi étincelle.
Tçilhimi-ou , garçon jusqu'à
sept ou huit ans : pœrvétç rjrarœ-
risœ é tçilhimivet, Kr., outre les
femmes et les enfants.
Tçilhi, Fy. V. tsilhi.
Tç/iâky, égrener ; pa. tçkà-
kyour, comme adv., en séparant,
distinctement.
Tçkœpoùtem , s'arracher , re-
noncer à faire une chose: oùyo rat'
outçkœpoûtnœ, Kr., les eaux s'ou-
vrirent.
Tçkrîn, il dégèle ; tœ tçkrirœtœ,
tœ leyriritœ, le dégel.
Tçottly, arracher, déraciner .
— kyîmetœ, épiler. V. ngoùly.
Tekyitcm, se séparer, s'éloi-
gner de : tœlyigat' s m' outçkyinœ,
ch., les maux ne se sont pas éloi-
gnés de moi, ne cessent de me
poursuivre. V. tçgyit.
Tçkyùcn, lacérer, déchirer.
Tçmôinœ, précieux : djouvahir
tœ — , des joyaux précieux.
Tçmôn, estimer, apprécier ;
pa. tçmoicarœ, précieux.
Tçobân, pi. e (tk.), berger ;
tçoban-baçi, berger en chef.
Tçôk-guii, cheville du pied, aussi
sir' i kœmbœsœ, 1. l'œil du pied ;
H., entraves pour hommes et
chevaux.
Tçokoùç, tçotsilhl, quelqu'un.
Tçôrkœ, dinde, dindon. — sb.
tçourka. V, poûlhkœ.
Tçàtç , quelque chose : — i
bcere, ch., tu lui as fait quelque
chose (de mauvais).
Tepœrfuticrim, Kr. , transforma-
tion; tçpœr futur ôn^a,sa. — ôhem,
métamorphoser, se m.
1. Tçoîmn, quêter, flairer avec
ardeur, du chien, lyépourœnœ,
lancer un lièvre.
2. H., aussi tçàn, envoyer, por-
96
TC
ter, emporter ; tçoùhem , s'éloi-
gner, partir.
Tçoudî, étonnement, miracle ;
— sb tçoudo, merveille ; tçouditi,
s'étonner.
Tçouditem, s'étonner : outçoudit
me foûnt, il fut profondément
étonné.
Tçoudùesm, tçoudùçim, éton-
nant, merveilleux, extraordinaire:
rrC e tçouditesme, le plus étonnant
(c'est que. . .).
Tçoukoù, adv., quelque part ;
TÇ
oùn' — kyëç, j'étais quelque part.
Tçoulhoûf, pi. e (tk.), cheveux
en boucles.
Tçoùmbœ, grappe, fruits dispo-
sés en grappes.
Tçoûmœ, H., seau à puiser.
Tçoi'f,n,ip\. a, jeune garçon (dans
les chansons , comme poùçt) :
fôlyœ, o tçoim, parle, o mon en-
fant.
Tçoùpœ, pi. o, fille, jeune fille.
— cf.gr. vg. et dalmate, tsoupra.
V. vàyzœ, bùjœ.
V •
Vâ-ya, gué ; espèce de barque :
nœ tçœ va :kôve, par quel gué as-
tu passé? — cf. lat. vadum.
Vadé (tk.), terme, délai.
Vadit, arroser, irriguer. — SI.
voda, eau.
Vàdhezœ, sorbier, sorbe.
Vâita, ao. de vête, j'allai.
Vày-i et vâytœ, huile : nœ vây
tœ kandilyes', dans l'huile de la
lampe.
Vâyœ, alb. it. valytim, lamen-
tation sur un mort, cris de dou-
leur. V. flyàs.
Vayon, frotter d'huile, oindre.
Vayton, pleurer un mort.
Vàyzœ, fille, jeune fille. V.
vàçœzœ.
Vayzœrî, virginité ; coll., les
jeunes filles.
Vàk, attiédir.
Vâkœtœ, tiède.
Vaki (ik.) : bœn — , arriver,
avoir lieu.
Vâkt (tk.), temps, époque. V.
kohœ.
1. Vâlhœ, danse : héth — , dan-
ser; ouzoù ndœ — , elle est entrée
dans la ronde. — cf. it. ballo. V.
kœtsèn.
2. Vâlhœ, adv. , peut-être, peut-
être que : — pikyemi mœ, ch., il
se peut que nous ne rencontrions
plus; — vyèn sonde, peut-être ne
viendra-t-il pas, je ne sais s'il
viendra, ce soir ; — ipœlykyènte,
est donc que cela lui plaisait?
Vàlyœ, pi. a, bouillonnement,
vague ; vàlyat' e délit, les flots de
la mer. — cf. ail. Welle.
Valyân, bouillonner, bouillir.
Valysamôs, Kr., embaumer. —
gr. m. fktaajjuovw.
Valytim, alb. it., V. vâyœ.
Vâpœ, pi. œra, chaleur: œçtœ
— , il fait chaud ; kâm — , j'ai
chaud ; mœ — , à l'heure de la
chaleur, vers midi; prêy vàpœsse
dùœsœ, à cause de la chaleur du
jour. — cf. lat. vapor.
Vâr , pendre , suspendre : e
çpoûnœ pœr tœvàrour, on le mena
pour le pendre ; atuê tek kiçin
vàrtourœ koùngoulhinœ, là où
elles avaient suspendu la gourde;
pass. vàrem : yéta e atiy vàretœ
ndœ yétœt tœ cliâlyit, Kr., sa vie
est suspendue à celle de son fils.
Vâr/œrœ, pauvre ; orphelin :
nève kyémœ tœ vàrfœrœ pœrpàra,
jadis nous étions pauvres. — cf.
gr. 8paav6ç.
Varfœri, pauvreté.
Varfœrôfi, rendre pauvre ; —
onem, le devenir, s'appauvrir.
Vàrk-ou, pi. vàrgye, Kr., col-
lier : — i àrtœ, d'or ; chapelet de
figues, rang de perles ; vàrk hé-
kouraç, chaînes, fers d'un prison-
nier.
97
Varàç, ville : oumblyôthnœ cu-
ràci, eh., toute la ville s'assem-
bla. — magyar.
Vàrh, pi. ' , tombeau.
Varhôri, Kr., inhumer, en-
terrer.
. (alb. it.). dim.
■ /, fille ; V. vâyzœ.
V : i a ', IL, virginité.
Vâtœ, oâtourœ, pa. de vête :
pœr tœ uàtourœ, pour aller ; me
tœ — , en allant, en arrivant.
Vâtrœ, àtre, foyer : bœn kou-
lyàtç ndœ vâtœrœt, Kr. .fais un
gâteau sur le foyer. — De là le
sh. vêtira, feu; cf. gr. Sa'Opov.
1. Vàth-dhi, Fy., parc de mou-
tons.
2. Vàtli, pi, e, Kr., pendant
d'oreilles: nœ pâlyœ vâthefârtœ,
une paire de boucles d'oreilles en
or. V. vcèllur.
Vâtçkœ, soufflet, coup sur la
joue : / dhij nœ — , il lui donna
un soufflet.
Vdékye, la mort : nœ sahàt tœ
vdékyesœ, à l'heure de la mort.
V. vdés.
Vdèkourœ, pa. de vdés, mort :
-' vdékouri, le mort, le cadavre ;
ngyàlhem pré/y su: vdékouriç, Kr.,
ressusciter d'entre les morts.
.v. irr., mourir.
Vdîer, Kr., détruire, faire pé-
rir; pass. odirem : ayô lyoumœrî
ouvdoùar (ouprîç), Kr., ce bon-
heur fut détruit. — cf. gr. tp6e(p«D.
Vdikya, ao. de vdés : atee tçasl
vdiky, à l'instant elle expira.
Vdyék, poursuivre, persécuter;
pa. vdyékourœ, persécuté.
1. Vé, adj., i vc, e vé, veuf,
veuve ; nœ groûa e oê , une
femme veuve ; - véya i nœ pro-
ftti, Kr., la veuve d'un prophète.
2. Vc-ya,œuf: oétœpoûlyœsœ,
des œufs de la poule ; nœ kàkye
vé, un œuf.
Vèfte, véftiye, Fy. : me uèfte, me
veften' e tia ; c voûri tœ ■
'///''• n' ////, 1. il le mit le se-
cond après lui, en fit le premier
personnage après lui-même. V.
he.
Velhakin (tk.), cependant.
Vérbcsrœ, aveugle ; i — pa-sû,
Kr. — cf. lat. orbus.
Verbœsirœ, cécité, aveugle-
ment.
Yrrbôn, aveugler ; — bncm,
devenir aveugle.
Vérdhem, pass. de vèrth, jau-
nir, pâlir; ouvèrth, il pâlit, de
douleur.
Vèrdhœ, jaune ; nœ medjit e — ,
un medjidié jaune, une pièce d'or
turque ; tœ vèrdhœtœ, qualité de ce
qui est jaune, couleur jaune ; tœ
vèrth, jaunisse. — cf. lat. viridis.
Verdhôç, qui a le teint jauni,
blême.
!.
Vèrœ, gu.
oTvoç, vinum.
2. Vérœ, Kr.
Verw-kyitœs,
venœ, vin.
— cf.
été. — lat. ver.
Kr. , échanson,
celui qui extrait le vin.
Vergyœrt, H., virginité ; ver-
gyœréçœ, vierge, pucelle. — lat.
virgo.
Versoulhem, s'élancer, se pré-
cipiter en avant. — cf. soùlyem.
Vèrth, faire jaunir.
Verzelyik-ou, pi. c, bracelet :
nœ pâlyœ verzelyike, une paire
de bracelets. Etym. ?
Vésœ, rosée, pluie fine : bie — ,
il tombe de la rosée ; il bruine.
Véç, vêtir, habiller ; pass. vi-
çem ; pa. vcçourœ, vêtu ; tœ vê-
çouritœ, l'action ou la manière de
se vêtir ; tœ véçouratœ, vêtements,
costume ; i dhà tœ véçourœ, Kr.,
il leur donna de quoi se vêtir.
Véç, pi. œ, oreille ; division
naturelle d'une grappe de raisin ;
anse, ou fer mobile qui sert à sus-
pendre une chaudière : voùri vc-
çinœ, il mit, prêta, l'oreille ; nœ
hazàn me du-mbœ-dhyétœ véç,
un chaudron à douze anses. — cf.
gr. oîs.
7
98
v
v
Vice, rein, rognon ; pi. vêçetœ,
les reins, les flancs ; la taille ; H.,
vêçye, pi. oéçiya-tœ.
Véçk et véçkem, se flétrir, se
faner.
Véçt, vêç : màrh — , apprendre
une nouvelle, comprendre ; mèr-
hetœ vêç se, Kr. , on comprend
que. — cf. sb. viest, nouvelle.
Véçtœ-i (vœréctœ, Kr.);, pi.
irr. vréçta, vigne, comme planta-
tion.
Vête, ao. vàita, aller; — pœr,
aller chercher.
Vête, V. vétœhe.
1. Vélœ-i, personne, individu :
puét çtàlœ vétœ épouno si dî vétœ,
prov., interroge sept personnes et
puis agis comme tu sauras (le
faire) toi-même ; vêtœmœ yê, a
vétœ e dùtœ% rép. vétœ e dùtœ
me..., ch., es-tu seule ou (lit. se-
conde personne) y a-t-il quel-
qu'un avec toi ? — Je suis avec...;
me — tœ tiy, en lui-même ; me —
tœ tùre, en eux-mêmes.
2. Vétœ, indecl., même; s'a-
joute au pron. pers. : oûnœ — ,
%i — , moi-même, toi-même ; lo
tœ vête — , j'irai moi-même ; môy
e dêçe — , est-ce toi qui l'as voulu ?
Vétœhe, Zag., à Pcerm. con-
tracté en vête, répond à « per-
sonne, » et à l'anglais self : si érdhi
nœ vétœhe tœ tiy, quand il revint
à lui, reprit ses sens ; vàra atà kyœ
kèçe me — lime, j'ai pendu ceux
que j'avais avec moi ; rhéth vétœ-
hesœ tùre, autour d'eux-mêmes ;
vêten' e tiy, esày, e tùre, à Face,
lui, elle, sa, leur, personne ; tho-
çinœ vélœhesœ, Kr., ils se disaient
à eux-mêmes, ils pensaient.
Vêtœmœ, vétœm, 1° adj., seul,
unique : diàhji tôânœnœ i vétœm,
notre fils unique ; 2° adv., tœ lyœ
vétœm, il te laisse seule; dû
hérœ — , deux fois seulement ;
y à — , pà ed/ié, non-seulement...
mais encore.
Vetœtimœ, pi. a, éclair.
Vetœtin, 3 p. sg. vetœlin, lan-
cer des éclairs, des rayons.
Vetœvêtœhe, Kr. : ngyéçnœ ve-
lœvétœhe, ils se ceignirent, 1. ils
ceignirent leur propre personne ;
hourbân' i vetœvètœliesœ, le sacri-
fice de soi-même, abnégation. V.
vélœ, vétœhe, véfte.
Veticu, vetiout, Fy, adv., de
soi-même, spontanément : érdhi
vetiou, il est venu de lui-même,
sans être appelé ; içte — , cela est
naturel ; e hôfaji péy — (péy véf-
tes' tiy), il l'a traîné, tiré vers soi.
V. vètœ.
Vétç, 1° adv., à part, séparé-
ment : t'i vini — , mettez-les à
part, séparez-les l'un de l'autre ;
ndàrœ — , séparé ; vétç é vétç,
séparément, à l'écart ; 2° vétç,
vétçme, prép. avec gen., outre,
en outre de, excepté : vétç ha-
raiesœ, excepté la nourriture.
Vetç-ànœ, Kr. , à part.
Vétçmœ, pœr-vétçmœ, adv. V.
vétç.; vetçôn, séparer, bannir.
Vi'toulhœ, pi. a, sourcil.
Vœ, ao. voùra, v. irr., mettre,
placer ; servir le repas ; inhu-
mer : — {yyélhœnœ) nœ goyœ,
mettre à la bouche, manger ; e
kiç vcÈnœ tœ bœntey, il l'avait
chargée de faire ; kour l'a vœnoi
vdékourinœ, quand enterrera-t-on
le mort ? vœ pœrpàra, renverser,
vaincre à la lutte : s rnoùnte dot
t'a vinte pœrpàra; pass. virem,
vihem.
V(œ)yên, valoir, être utile, pré-
cieux : bàrœratœ kyœ môra s mœ
vyûenœ fâre, les médicaments
que j'ai pris ne m'ont servi à rien
du tout ; rôba kyœ mare s vyèn
kàkyœ sa mœ thé, le vêtement
que tu as acheté ne vaut pas au-
tant que tu m'avais dit.
Vœlhâ-i, i vœlhâi^l. vœlhèzœr,
frère : vœlhài ùt ou ut-vœlhâ,
ton frère ; vœlhézœriîœ, frères et
sœurs ; dyèm dû miliézœrve, en-
fants de deux frères.
V
99
Vœthàm, pi. œ, frère de choix,
ami, le pobratim des Serbes, gr.
v. tôeX?6xoiTo$,&4pi!f :<wbœnœvœl-
hàmœ, ils devinrent amis.
. confraternité, re-
lation entre les vœlhâm, qui est
d'ordinaire consacrée par une cé-
rémonie religieuse.
Vœlhamceriçt, adj. et adv., re-
latif au vœlhâm.
VcelhazoBrî, fraternité.
Vœlhazœriçt^ adj. et adv., fra-
ternel, - lement.
Vœhjén, bouillir, bouillonner.
VœndéSi pi. e et i — /<>', 1'. vœn-
qui est du pays, du lieu, in-
digène, habitant. Y. vcènt.
Vœnœ, vœnourœ, pa. de vœ :
e gyéti tôknœ tœ vœnourœ vétç é
vétç , il trouva le tas dont les
divers éléments avaient été mis à
part, séparés.
Vœnt-dii pi. e, œra, œre, lieu,
localité, pays, endroit : tsâ
dœra, quelques endroits; nœvœnt
tœ, au lieu de : //</■ vœnt
tœ boùalhit, il l'attela en place du
buffle; vœ mbœ — , Kr. , rétablir,
restaurer; nœ oœnt kyœ, au lieu
que : pa vœnt, hors de propos ;
gyœpa — , Kr., chose inconve-
nante ou injuste ; vœnt rnbœ — ,
de place en place, par endroits;
ndœ — téye, à ta place.
Vœréçtœ, V. véçtœ-i.
1. Vœrœ, Fy. n'rœ, imper, de
vœ : vœr'-e kœtoù, mets-le ici;
mes e ver' nœ mœnt mœ, n'y
pense plus.
2. Vœrœ, trou, cavité : lyo
dâlyœ pœrpàra vœrœsœ,la
lioubi sortira devant sa tanière.
V. Drimœ.
Vœrhi-a, aulne, arbre.
Vœrsœ, âge : me tçœ — içtœ,
quel âge a-t-il ? — du sb. vœrsta,
ligne, série, espèce; égal.-
ov'k-ou, pi. œ, qui est du
môme âge, camarade : mœ ihànœ
vœrsnikœtœ e ml, mes camarades
m'ont dit. — sb.
Vœrçœlh Ihèn, siffler.
Vœrçim, Kr. , débordement,
inondation ; vœrçôn, déborder; tœ
lyoûmit, le débor-
dement du fleuve. — cf. lat. verso.
Vœrtét, adv., à la vérité, il est
vrai, vraiment.
Vœrtétœ, vrai, sincère : e
nia, la vérité ; tœ une thoûatç Ur
tœrœ tœ vœrtètna , dis-moi la vé-
rité tout entière ; me tœ — , réel-
lement, en effet. — lat. veritas,
atem.
Vœrtetœrî, Kr., V. e vœrtéta.
Vœrtetôn, Kr., assurer; pass.
— àncm, s'assurer, vérifier.
Vœrvin, vœrvit, lancer, jeter.
— cf. sb. et blg., aller.
Yœçtirœ, terrible, fort, péni-
ble ; mœ vyèn tœ — j'ai du dégoût,
cela me répugne ; tœ veçtiratœ,
Kr., dégoût, aversion ; ennuis,
peines.
Vœçtrônem, pass. de vœçtrôn,
être considéré, si, comme.
Vœçtron, vœçtôn, faire atten-
tion, observer, examiner , regar-
der ; prendre soin de, élever :
vœçtrô, attention! hàrdj'itœvœç-
troùarit, frais d'entretien, de nour-
riture.
Vœthœ, m. pi., pendants d'o-
reilles ; nœ pàlyœ — , une paire
de — . V. uâth.
Vielh, ao. volha, vomir : vblha
vrèr, j'ai vomi de la bile ; mœ
vyèn pœr tœ vyêlhœ, j'ai envie de
vomir ; cela me dégoûte.
Viely, ao. vôlya, vendanger;
tœ vyélyouritœ, la vendange.
Vihem, V. vzrem.
Viyœ, pi. a, ligne, raie, sillon ;
ruisseau de la rue : sa viya bœre
sot, combien de sillons as-tu la-
bourés aujourd'hui? pendjeré kt-
hûerœ ngâ oiya, ch., fenêtres
tournées vers la rue ; vïya-viya,
ch., bigarré, rayé.
Vijœ, bourdon (insecte).
-oi', passerelle, poutre pla-
cée sur un cours d'eau.
100
Y
Vhi, ao. érdha, v. irr., venir;
vin pas (kœtiy), suivre quelqu'un ;
v'ni, mirœ, 1° plaire à : i érdhi
çoùmœ mirœ, cela lui fut très-
agréable; 2° aller bien, seoir:
kyœt'l vinin kœpoùtsœtœ mirœ,
que les souliers lui allassent bien ; .
mœ vyèn frikœ, toùi'p, kéky, j'ai
peur, honte, pitié ; tçdo kyœ tœ
doùalç tœ vyèn, tu obtiendras tout
ce que tu voudras. — cf. lat. ve-
nio.
Y/rem, pass. de vcè.
Viçem, pass. de véç, se vêtir :
ouvéç si groûa, il s'habilla en
femme.
Vigne, cerise aigre. — sb., tk.
viçna.
'Vit, pi. viét, Kr., année : viti
lia kâtrœ môte, l'année a quatre
saisons ; viti i dielhit, l'année so-
laire ; vitnœ kyœ vyèn, (durant)
l'année qui vient, prochaine. —
cf. gr. Itoç, V. vyét.
Vitœre, pi. de mot (et de vit) :
yânœ çoùmœ — kyœ s tœ kam
pârœ, il y a bien des années que
je ne t'avais vu.
Vito-ya, pigeon. V. pœlhœmp.
Vitôrc, animal fabuleux, qu'on
se figure sous la forme d'un oiseau
ou d'un serpent, et qui passe pour
apporter le bonheur dans la mai-
son où il entre.
Vith-dhi, orme.
Vithe, Fy. et alb. it., prép. avec
gen., derrière : — kâlyit, sur la
croupe du cheval. V. bùthœ.
Vithisourœ, enfoncé, écroulé ;
vàrhi — , chv ce tombeau écroulé.
— gr. 6uO{Çw.
Vite, pi. œrœ, veau; f. vitçe,
génisse.
Vyedharâk, f. e, Kr., voleur,
enclin à dérober : mâtseya œçtœ
vyedharàke, le chat est voleur.
Vyédhourœ, pa. de vyéth ; tœ
vyédhouritœ, le vol, brigandage.
Vyégœ, H., anse de chaudière,
crémaillère. V. véç.
Vyélym, qui est de l'an dernier :
kœtœ tœ vyèlymenœ, to t'a mbâ
mœnt, cet événement de l'an der-
nier, j'en garderai le souvenir. V.
vyét.
tœ Vyélhouritœ, vomissement.
V. vielh.
tœ Vyèlyov/ritœ, la vendange.
Vyèm, V. vyélym.
Vyèr, H., pendre, V. vdr.
Vyèrh, beau-père (socer) ; f. —
œ, belle-mère (socrus). — cf. gr.
ixup<5ç.
Vyêçtœ, automne ; — e pârœ,
septembre ; — c dùtœ, octobre ;
— e trétœ, novembre.
Vyét, det. vyélœ-tœ, pi. de vit
et de mot , 1° années : pas tsà
vyét, quelques années après ; sa
vyétç yéï — yàm nœzét vyétç,
quel" âge as-tu ? — j'ai vingt ans ;
sa çpéyt çkôinœ vyétœtœ, comme
les années passent vite ! dit' e
vyétet yétœsœ s'irne, Kr., les jours
des années de ma vie;2°adv.,
l'an dernier, 7tépucn. V. vit.
Vyétœrœ, vieux, âgé, ancien.
— lat. vêtus, si, vetkh.
Vyetœron, vieillir, trans. ; —
onem, devenir vieux ; s'user.
Vyèth, ao. vàdha, voler, déro-
ber.
Vyetçdr, âgé de (un) an ; du (tri)
vyetoâr, âgé de deux (trois) ans.
Vyùerœ pa. de vœyèn, utile,
précieux; ncri i — , homme de
valeur, de mérite.
Vlhàh, pi. vœlhéy, Valaque,
c'est-à-dire berger nomade, ordi-
nairement de race roumaine.
Vlyésœ, fiançailles, accordailles,
promesse de mariage.
Vlyôn, fiancer; pass. vlyônem,
se fiancer ; pa. vlyoûarœ : yàm
e — , je suis fiancée, promise.
Vlyârœs, la ville et le district
d'Avlona ou Valona.
Vobék-gou, f. vobékœ-a, pi. vo-
bèkœ-tœ, Kr., pauvre, indigent;
vobœzi, indigence.
Vogœlyœ, pi. m. vôyœy et
vôgiy, petit, jeune, [j.txp6ç ; m'e
vôgœlya, la plus petite, la ca-
dette. — cf. gr. àXfyoî.
Vo§œiydn, amoindrir, dimi-
nuer; pass. — àhem, diminuer,
s'affaiblir.
Vàn, adv., tard: kàm adél lu-
bie — , j'ai l'habitude de me cou-
cher tard.
Vônœtœ, adj. : tœ vônœtœ, pi.
m., Kr., la postérité, posteri.
Vois, H., enfant, garçon; valse,
fille, jusque vers douze ans.
Vozilyâk-ou, basilic, plante. —
sb. bosilyak, du gr. 6a<nXiw5ç.
Vrâjetœ, dur, cruel, insolent;
oùdhœ e — , cliemin inégal, rabo-
teux ; adv. : ou fôlyi — , il leur
parla durement.
Vrânœ et vrànœiœ, vranàn, V.
vràrœ, vraroù.
Vràp, course, galop: do to?
mârh 'îiœ — je ferai un temps de
galop ; me — , en courant ; à la
hâte, rapidement.
Vrapœtôn, vrapôn, Kr., courir,
galopper, se hâter.
1. Vràrœ, pa. de vràs, tué : pa
vràrœ, avant d'avoir tué.
2. Vràrœ: vétoulha tœ vràrœ,
ch., sourcils froncés. — cf. vrarôn.
Vrarœrôhem , vrarônem, Kr.,
se couvrir de nuages, s'obscurcir :
ouvra roùa kyiclhi, le ciel se
couvrit.
Vrarèn : vrarôi fàkyen'e tiy,
Kr., il assombrit sa face, en signe
de colère. V. vràrœ, 2.
Vràs, ao. vràva, v. irr., tuer :
vril-e, tue-le ; mœ vràsinœ kœm-
bœlœ tcizmetœ, les bottes me font
V 101
mal aux pieds; i otét tœ traça,
ch., 1. il lui en coupe de grosses,
il cherche à en faire accroire, gr.
■cou x66ei yovopaîs ; pass. OTÎU
Vràse, vràsœye, Kr., mort vio-
lente, ex. par un supplice, meur-
tre, massacre : to Cou çpœlôn ngà
vràsya, je vous sauverai du sup-
plice ; vrâsœya c kàfçavet tœ
gyàlha, Kr., le massacre du bé-
tail.
Vrèr, bile, fiel.
Vriih-dlii, H. bréth, sapin.
Vrœâ, troubler: kœléy vrœn
dimœri. alb.-it., de ce côté l'hiver
sévit, la bise fait rage ; pass.
rrii'hcm: ouvrœit kyieUxi, Kr., le
ciel s'obscurcit ; pa. vrœrœ: fà-
kye c vrœrœ, visage troublé, air
inquiet ou chagrin.
Vrimœ, vrùmœ, Fy., trou:
bœnœ nœ vrimœ nœ moûr, ils
firent un trou dans le mur. V.
brimœ, vœrœ.
l 'rilcm, pass. de vràs : ouvra,
il fut tué.
Voùan, courir des périls, souf-
frir : nà me oùdhœ vouai mo', Kr.,
c'est avec raison que nous souf-
frons, sommes punis ; i rœfèou tœ
tœra voùailoural' e tiy, il lui ra-
conta toutes ses aventures, ce
qu'il avait souffert.
Voùarœ, pa. de voùan : puét tœ
vouârin', yô tœ psouàrin\ prov.,
interroge l'homme d'expérience,
et non le savant.
Voudjoùt (tk.), corps.
Voulyôs, sceller, cacheter. —
gr. m. pouXXwvw.
Z, préfixe, V. s, dz.
Zabitlhdsh (tk.), autorité, do-
mination.
Zàgalh, H. taon.
Zakôn , coutume , habitude :
pas zakonil Jnjœ kcçhiœ, selon
leur coutume. — sb. , loi, du
gr.?
Zalhœmkœ, (tk.), tyran, dit
d'une femme aimée.
Zàlh : — i lyoùmi, Kr., lit d'un
fleuve, d'un torrent, gravier, ga-
lets.
Zalhê, vertige : e rà zalhca,
il a eu le vertige, il s'est éva-
noui. — gr. ÇâXr).
102
Z
Zamét, (tk.), peine, difficulté,
labeur : hèky — , avoir de la
peine, être dans l'embarras. V.
moundim.
Zanàt, pi. c (tk.), métier, pro-
fession; au 4e conte, talent, ha-
bileté.
Zaràr (tk.), dommage, préju-
dice.
Zàrf, pi. c, (tk.), petit vase de
métal (ressemblant à un coque-
tier), qui supporte la tasse à
café.
Zâvœ, H., boucle.
Zbardhœlhên : ouzbardhœlhue ,
Kr., le jour a paru ; tœ zbar-
dhœlhùerœtœ, l'aube, le point du
jour. V. zbârth.
Zbârth : zbârthi drita, Kr., la
lumière blanchit, l'aurore parut.
V. dzbàrth, bàrdhœ.
Zbœrthèn, désagrafer, débou-
tonner : yelhèknœ, t'a zbœrthé-
fea oùnœ,ch., ton gilet, puissé-je
le déboutonner ! zbœrthûenœ ly.où-
lyetœ, Kr.,les fleurs sont écloses.
V. mbœrthén.
Zboràk, pi. zboréky, moineau,
passereau ; appelé aussi zbk'i
Perœiidisœ, l'oiseau de Dieu. —
du sb., zbor, assemblée, parce-
qu'ils sont en troupe ?
Zbrâsœtœ, adj., vide. V. dzbràs.
Zbrit, descends ! V. dzbrês.
Zboulycsœ, Kr., révélation, l'A-
pocalypse. V. dzboulyon.
Zcmàn (tk.), temps, alb. kbhœ.
Zéçkœ, brun, noirâtre : e zéçka
(oûnœ) ! malheureuse que je suis !
V. zi-ou.
Zézœ, f. de zi-ou ; sub., e zéza
— , couleur noire, le noir.
Zengin (tk.), riche, alb. i pâ~
source ; zengilhœk, richesse.
1. Zœ, ao. zoûra, v. irr., sai-
sir, s'emparer, commencer, se
mettre à, surtout au passif : t'a
zœç, empoigne-la ; zoûri atœ
edhê s e lyinte tœ ikœnte, il la sai-
sit et ne la laissait pas s'échap-
per ; zoûnœ é e kyàinœ, ils - se
mirent a la pleurer ; j>ass. ziticm,
zirem.
2. Zœ-ri, pi. zdbre , voix ;
rumeur, bruit, appel : tœ digvàn
zd'iw, j'entends ta voix ; m'ou-
zoù zœri, je suis enroué ; âp zds,
donner un avis , faire savoir ,
apporter une nouvelle.
Zœmbràtœ (Fy.), zœmœrim, la
colère.
Zœmœràk , irritable , homme
colère.
Zœmœrœ, à Fy. zœmbœrœ,
cœur ; tout l'intérieur du corps,
comme en grec xapota, et en turk
yurck : thrêt zœmœra nœnesœ
sime, le cœur de ma mère crie,
gémit ; i hùri çoùm' nœ zœmbœr' ,
il lui entra fort dans le cœur,
gagna toute sa faveur.
Zœmœrbn, irriter, pass. —
onem, se mettre en colère ; ou-
zœmœroùa edhé meytôney, il fut
pris de colère et songeait.
Zœmœrtœ, qui a du cœur, de
l'audace.
Zœnœ, pa. de zœ : grukœ —
zœnœ, ch., quia le cou occupé
(par des joyaux), paré ; tœ zœnit'
e tœ kôrhît, Kr., le commence-
ment de la moisson.
Zœrmoûrœtœ , pi. de zyàrh ,
H., feu, feux qui brûlent en un
endroit.
Zgyàs, peser, tr., V. rœndon.
— gr. Çuyià'Çw.
Zgycbe, gale, rogne. — lat.
scabies.
Zgyédhœ, joug : vèr'-e nœ — ,
attèle-le au joug.
Zgjiœron, Kr., élargir, ampli-
fier. V. gyèrœ.
Zgyoûarœ, éveillé' ; ndœnti — ,
il demeura éveillé, veilla. V.
dzfigbn.
Zi-a famine, : zia pœr boùkœ,
la disette ; vdés ngà zia, mourir
de faim ; me zi, avec peine ; à
peine : me zi na e pânœ sùtœ, à
peine l'avons-nous vu.
Zi-ou, f. zézœ, pi. m. zés, det.
103
iœ zézùo' ou tœ zéstœ, noir ;
noir, fig. malheureux : ngyèou nœ
:u, elle teignit en noir, en
signe de deuil; tcbzèstœeAfrikcesœ,
Kr., les noirs'de l'Afrique :
e surit, le noir de l'œil : kyâimœni
(kyâni — mœ) tœ zinœ, ch., pleu-
rez sur moi, l'infortuné ; mbàîl.
z./\ porter le deuil ; tœ zézatœ,
calamités, afflictions ; derœ-zi,
poûnœ-zif malheureux, qui esta
plaindre.
Ziafét (tk.), festin, grand re-
pas.
Zien, bouillir, fermenter: si
zieou kyoztmύti, quand le lait
fut bouillant; tçôtç zien, quel-
que chose fermente, c'est-à-dire
il y a de l'agitation dans le
peuple.
Zihem, zirem, pass. de zcb, être
pris ; commencer, se mettre à,
s'entrebattre, lutter, se quereller :
; '' zœri, j'ai la voix prise,
enrouée ; kour lu: zihen koùaylœ,
quand les chevaux se battent ;
atœhérœ zihey kôrhœtœ, alors
commençait la moisson.
Ziky, det. zigy-i, pi. zihytœ et
zigyœre-tœ, balance. — gr. Çu-^ç.
Zilhkadé (tk), nom d'un mois
arabe.
Zilyt (tk.), petite sonnette en
cuivre qu'on pend surtout au cou
des chèvres.
Zihjiiar, Kr. Jaloux :Perœndi~.
— gr., ÇrjXoç.
Zindjir (tk.), chaîne.
Zyârh, pi. <r, et à Fy. zyârhmœ
— i, feu : su zyârhœ doùkenœ,
combien de feux voit-on? V. zœr-
moùrœtœ.
Zyarh-lyoûtœs, Kr., adorateur
du feu.
Zôgœ, fem. de zàk, poulet, jeune
poule qui n'a pas encore couvé.
Zôgœzœ, dira., un petit .oiseau.
Zok-gou, pi. zdky-tœ, oiseau;
petit des oiseaux ; zàgou i nàtœsœ,
l'oiseau de la nuit, chauve-souris ;
zut/" i Perœndùœ, moineau ; tsà
zdky tœ klydtçkœsœ, des pous-
sins ; du zdky toûrtouyç, Kr.,
deux tourtereaux ; zôk durai, H.,
cochon de lait.
Zànœ, e zona, 1° dame, maî-
tresse, mère : e zona e poûsit,
la propriétaire du puits ; 2° adj.
f., capable. V. zôt.
Zorkâdhe , chevreuil. — gr.,
5opx<4ç,vg. Çopxdéôt, al?), kaprt
Zôrhœ, ou au plur. zorhœtœ,
entrailles, intestins, boyaux.
Zàt, pi. zôtœrœ et zotœrîri, 1"
maître, seigneur ; zàti, le Sei-
gneur , Dieu, surtout chez les
Guègues : tœ mœ bœn zàti ncb
mizœ, ch., si Dieu me changeait
en mouche ; e lyà zàt nœ gyithœ
màlh li" tiyt il le laissa maître de
tout son bien ; ou dblhi zàt koùn-
drœ, Kr., il prit leur défense
contre; 2° adj., i zàti, fem. e
zona, capable : nœ yé i zàti tœ
vrâtç, si tu es capable de tuer.
Zolœri, qualité de maître, sei-
gneurie , titre de courtoisie (comme
en grec, ft zùyivtiy., r, coOÉvccia, sou) :
ngàzœtœri1 tàbnde noûkœndâhem,
ch., je ne puis me séparer de ta
seigneurie, de toi ; Kr., Mon-
sieur : — Botta, M. Botta ; sei-
gneur-, maître, prince : ncè — i
kéky kyœ ourdhœràn, Kr. , un
maître cruel qui commande ; zo-
tœrivcl è çœrbetôrœvet, aux maî-
tres et aux serviteurs.
Zœtœràn, zotàn, être maître,
s'emparer de, régner sur.
Zœtœrôte, pour zotœria yàte, ta
seigneurie, c'est-à-dire tu. toi, se
dit entr'égaux et du serviteur au
maître .
Zotôhem, zotânem, promettre,
garantir, s'offrir à : tœ zotôhem
kyœ tœ vin kœtoît,)e te promets de
venir ici ; flyorintœ kyœ mœ ou-
zotoûa kyœ mœ yépie, les ducats
qu'il a promis de me donner ; e
zotoûarœ — a, promesse : kouitâ
tœ zotoùarat' e toûa, songe à (te-
nir) tes promesses.
104
Z
Zoulhâp, bête sauvage, surtout
le loup, par euphémisme.
Zoullwùm, (tk.), oppression,
tyrannie, iniquité.
Zumbùlh (tk.), jacinthe.
Zvéç, déshabiller : iœ zvêçnœ
kesiknœ, ch., ilst'ôtèrent ta veste ;
pass. zviçem , se déshabiller ;
zvêçourœ, nu ; lœ zvéçouraf e v(èn-
ditî Kr., les côtés faibles du pays.
FIN.
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