Skip to main content

Full text of "Manuel de malacologie et de conchyliologie ..."

See other formats


AXE 

S HAT TES 
TRE 

SSS cer 

E - L 
PET 


LS 
ve DRE ie Ù 


a 
nd, 


ÉEREN ENT 


a 


SES 


= EE 
RESTES 
+ ne er é 


CAE PALLIOEENE dt id 1 
1) 4 HO # ci À il : 
| mu ie 

ja ii 


ñ 
} 
k 


LS 
2: 
x SE 


ÿ 
| 
DRE 


BST 
Re 
= — 
ER Le Go n © DAT tee 
Lun RASE = = 
PRE 5 
ie Pr ne De > 


Li 


= 


ua 
ES 


TLsmi 
Love 


RS 
APE 


== rs 
ENTER 


Mare ; 


ti 
RONA 
RO A 


! | in 


ï (oi si je 


i 
1 RUE î fut L 
fa . . fe 
Lin ie Fe ji 
D 


MANUEL 
DE MALACOLOGIE 


DE CONCHYLIOLOGIE. 


È 


CUS mu A . 


NE 


| we 
4 [ORIT ur 0" co 


MANUEL 
DE MALACOLOGIE 


ET 4 


DE CONCHY LIOLOGLE ; 


CONTENANT : 


1° Une Histoire abrégée decette pa: ie de Ja zoologie ; des ne tone 
générales sur l’anatomie,, nat 
Malacozoaires, avec un €cataloc es SE" incipaux auteurs qui S'en nt 


occupes 
2° Des principes de Con vec une histoire abrégée de ce 
et un catalogue raison teurs principaux qui en traitent: ; 


3° Un système général de Malatologie tiré à la fois de l'ani al'etid 


coquille, dans une dépenda iproque, avec la RER e espèce 
de chaque & genre. be d E 
%ù 


PAR H. M: Dueror\: DE BLAINVILLE, 


& A: 
c' de faqlogte: 1 
! gx à 


ÉDITEUR DU-PI CRE, R 
RUE DE LA HARPÉ, 


STRASBOURG. 
MÊME MAISON, RUE DES JUIFS, N° 35 
1825. 


4 


AVERTISSEMENT. 


Cer ouvrage fut entrepris pour le supplément de 
l'Encyclopédie Britannique presqu’à mon retour 
d'Angleterre en 1814, et par suite complètement 
exécuté et traduit en anglois, à la prière de M. le 
docteur Leach. Je lui en envoyai le manuscrit 
en 1816 avec un certain nombre de figures des 
animaux des familles principales. Dans la lettre 
de réception ( 18 janvier 1817) de mon ami, 
il m’annonçoit qu’il en avoit été fort satisfait , et 
cependant il ne fut pas imprimé, quoique avant 
son second voyage à Paris, il me pressät for- 
tement pour le terminer promptement. Bien plus, 
il ne s’est pas trouvé dans ses papiers, lorsqu’à la 
demande de l'éditeur de l'Encyclopédie, M. Sowerby 
voulut bien se charger de faire quelques recherches 
à ce sujet. Une maladie grave de M. le docteur Leach 
m'a empêché de m ’adressér directement à lui. Au 
reste, } as que cét- accident: n’aüra été préjudi- 
ciable qu’à moi, et que. l'ouvrage n'aura fait que 
gagner à ce retard par les changemens et les ad- 
ditions nombreuses que dix années de travaux 


VI AVERTISSEMENT. 


m'ont permis d'y faire, grâce surtout aux maté- 
riaux qui m'ont été fournis avec toute la générosité 
de la jeunesse par MM. Quoy et Gaimard de l’ex- 
pédition du capitaine Freÿcinet. On y trouvera 
tout ce que j'avois recueilli en Angleterre sur ce 
type d'animaux, ainsi que l'extrait de mes différens 
articles du Dictionnaire des Sciences naturelles. J'y 
ai reproduit essentiellement l’article CONCHYLI0OLO- 
GIE, imprimédans ce Dictionnatreil y adéjà plusieurs 
années , mais considérablement étendu, et, j'ose l’es- 
pérer, amélioré. Dans l’histoire de la malacologie, 
j'ai essayé de montrer comment la science s’est 
successivement avancée au point auquel elle est 
parvenue aujourd’hui, et d'apprécier ce que chaque 
zoologiste françois ou étranger, mort ou vivant, a 
apporté de nouveau pour l'établissement du plan 
et la construction de l'édifice. Je ne crains pas 
d’être accusé de partialité non plus que de légèreté, 
ou bien ce sera par des personnes qui, pour cacher 
la leur, ne motiveront pas leur accusation et se 
borneront maladroitement, ce me semble, à la 
présenter en termes vagues et sans spécialités. J’ai 
pu me tromper, cela même est inévitable ; mais je 
ne crois pas qu’on puisse soupçonner ni ma bonne 
foi, ni ma franchise, non plus que de n’avoir pas 
apporté l’attention convenable dans les élémens 
des jugemens que jai portés. J'ai cherché aussi 
à rendre le chapitre consacré à la bibliogra- 
phie conchyliologique le plus complet que j'ai pu, 


AVERTISSEMENT. vit 


surtout dans la partie des fossiles. Quant à la pre- 
mière et à la dernière section de ce Manuel, elles 
sont à peu près ce qu’elles éloient dans l’article 
MozLusquEs du Dictionnaire des Sciences natu- 
relles, publié au commencement d'octobre de 
l’année dernière. J’y ai cependant encore fait 
quelques additions et corrections importantes, et 
entre autres l’article des bélemnites dont je viens de 
donner une monographie tout récemment. Je joins 
à mon ouvrage une collection de planches repré- 
sentant une espèce de chaque genre, et même de 
chaque sous-genre. Un assez grand nombre de fi- 
gures de mollusques sont tout-à-fait nouvelles, et 
d’après les dessins de mon portefeuille. 

J’ai puisé beaucoup dans l'ouvrage de M. de La- 
marck pour le nombre et la répartition des coquilles 
vivantes, et dans celui que vient de publier M. De- 
france pour les coquilles fossiles. Je pense cependant 
que les espèces ont été généralement beaucoup trop 
multipliées ; mais la direction de mes travaux ctma 
position ne me portant pas à ces détails, j’ai dû les 
prendre dans les ouvrages qui en contiennent un plus 
grandnombreetde mieux avérés. On pourra Loutefois 
tirer quelqueutilité de cesnombres, de cesrapproche- 
mens d’espèces fossiles identiques, analogues , sub- 
analogues, quoique, je le répète à dessein, on ne 
doive pas y avoir une confiance illimitée. Dans 
toutes les parties des sciences naturelles, ce que 


WIIE AVERTISSEMENT: 


l’on donne aujourd'hui est presque toujours sus 
ceptible d’être modifié demain. J’ai eu pour but de 
montrer que la classification des animaux mollus- 
ques peut assez bien concorder avec celle des co- 
quilles, et que par conséquent leur étude simulta- 
née doit avoir une influence sur chacune d’elles. Je 
serai satisfait sij’y ai réussi. 


Paris, 20 mai 4825. 


MANUEL 
DE MALACOLOGIE 


ET 


DE CONCHYLIOLOGIE. 


ee SSSR M M 


SECTION PREMIÈRE. 


DES MALACOZOAIRES, 


OU 


ANIMAUX MOLLUSQUES. 


CHAPITRE PREMIER. 


SYNONYMIE. 


O. est convenu depuis une trentaige d'années de désigner 
sous le nom général de Mollusques ( Mollusca) une division 
assez nombreuse du règne animal, construite sur un plan par- 
ticulier, et qui comprend non seulement les véritables mol- 
lusques d’Aristote et de Pline, mais encore leurs testacés. 
Cenom de Mollusques , Mollusea, vient du mot grec pañax«, 


mollia en latin, mol ou mou en françois, parce que la plupart 
1 


+ 


2 SYNONYMIE: 


des animaux qu'on désigne sous cette dénomination sont re- 
marquables par la mollesse de leur chair, ou mieux de leur 
enveloppe générale. 

La science qui traite de cette partie de la zoologie n’a pas 

encore de nom particulier; celui de Molluscologie ne pouvant 
être reçu, parce qu'il est hybride, et celui de Conchy- 
liologie n'étant guére préférable, parce qu’il semble indiquer 
qu’on ne s'occupe que des dépouilles de ces animaux : aussi 
avons-nous proposé celui de Malacozoologie, ou par abrévia- 
tion, Malacologie, composé de pszñaxoc, &wov, et Aoyoc, 
c’est-à-dire, discours raisonné ou traité sur les animaux 
mous, comme M. Rafinesque, dans un ouvrage intitulé : 
Somiologie, imprimé à Palerme, en 1814, l’avoit fait de son 
côté. 
Aristote, le plus ancien et le plus important des auteurs 
d'histoire naturelle qui nous sont parvenus de l’antiquité, est 
le premier qui ait employé ce mot de Mollusques ; maïs sous 
ce nom ii ne comprenoit qu'une partie des animaux que nous 
rangeons maintenant dans ce type, donnant celui d’Ostraco- 
dermes, testacés, à ceux qui ont une enveloppe calcaire cas- 
sante et plus ou moins dure. 

Pline, et en général tous les naturalistes latins anciens, 
ont employé les mêmes dénominations qu’ils ont traduites dans 
leur langue par les mots de Mollia et de Testacea. 

lien, et les naturalistes grecs, ont suivi Aristote. 

Isidore de Séville, Wotton, Belon, Rondelet ont adopté 
les mêmes dénominations, ainsi que Gesner, Aldovrande , et 
son abréviateur Jonston. 

Ray, le précurseur de Linnæus, paroît être le premier qui, 
ayant appliqué le nom de Vers à tous lesanimaux à sang blanc, 
ou sans vertèbres des naturalistes modernes (les insectes et 
les crustacés exceptés), ait employéles noms de vers mollusques 
et de vers testacés qui correspondent cependant toujours aux 


divisions d’Aristote. 


SYNONYMIE. 3 


N 

Adanson, le premier peut-être qui ait envisagéles coquilles 
d'une maniére convenable, a employé le terme de coquil- 
lages d’une manière classique ; mais il n’a compris sous ce 
nom que les espèces de mollusques revêtues de coquilles. 

Linnæus, Bruguière, Pennant, Vicq-d’Azyr ont suivi Ray, 
ainsi que toute l’école de Linnæus. 

Pallas ( Miscellanea Zoologica, p.73), à la suite des observa- 
tions importantes dont nous parlerons plus loin, a montré à 
quels animaux le nom de mollusques devoit être réservé. 

M. G.Cuvier paroît être le premier qui ait compris toute la 
valeur de ces observations, qui lesait misesen œuvre, et quiait 
réuni dans un traité tous les animaux indiqués par Pallas, enles 
comprenant définitivementsousle nom classique de Mollusques, 
qu’ils fussent nus ou revêtus d’une coquille d’une ou plusieurs 
pièces, ce que M. de Lamarck et presque tous les naturalistes 
françois ont imité. Cependant M. de Lamarck, dansla dernière 
édition de ses Animaux sans vertèbres, n’emploie plus le 
nom de mollusques tout-à-fait de la même maniere, ce n’est 
plus pour lui qu’une partie des mollusques de M. Cuvier, qui 
correspond à peu près à son ancienne division des mollusques 
céphalés. M. Rafinesque, dans son Précis de Somiologie, avoit, 
quelques années auparavant, désigné ce groupe sous la déno- 
mination de Malacosia. 

Nous avons proposé le nom de Malacozoaires pour le type 
qui renferme les véritables mollusques, et celui de Malento- 
zoaires pour le sous-type formé des molluscarticulés. 


4 DÉFINITIONe 


CHAPITRE II: 


DÉFINITION. 


Aristote définissoitses mollusques proprement dits, des ani- 
maux qui n’ont pas de sang, dont les parties charnues sont au 
dehors, et les solides au dedans, et au contraire pour les tes- 
tacés. Pline, et ensuite tous les zoologistes de la renaissance 
des lettres, admirent à peu près la même définition. | 

Adanson entend par le mot de coquillages un animal dont 
le corps est mou , sans aucune articulation sensible, et re- 
couvert en tout ou en partie d'une croûte pierreuse , appelée 
coquille, à laquelle il est attaché par un ou plusieurs muscles. 

Linnæus donne cette définition : Morzusca; À. simplicia, nuda 
absque Lestà, artubus instructa : TEsracea; À. simplicia domo 
sæpiùs calcareo obtecta. 

Bruguière, en séparant les mollusques des insectes, leur 
donne pour caractères communs d’être sans os, sans stigmates, 
sans pieds, ou sans articulations. Il distingue les mollusques 
proprement dits, parce qu'ilssont nus, des testacés qui sont 
contenus dans une coquille d’une ou plusieurs valves. 

M. Cuvier les définit, d’après des caractères anatomiques : 
des animaux sans vertébres, ayant des vaisseaux sanguins, une 
moelle épinière simple, et pas de membres articulés. 

M. de Lamarck admet à peu près la même définition : Ani 
maux ovipares, à corps mollasse, non articulé dans ses par- 
ties, et ayant un manteau variable et musculeux; respiration 
par des branchies diversifiées; un cerveau, quelques gan- 
glions et des nerfs pour le sentiment et la vivification des 
organes, mais ni moelle tongitudinale, ni moelle épinière ; 
des glandes conglomérées : une coquille enveloppante ou 
enveloppée, et quelquefois nulle, 


DÉFINITION, 


GT 


Celle que nous proposons est la suivante : 

Animaux pairs , le corps et ses appendices mous, non arti- 
culés, enveloppés d’une peau ou derme musculaire (manteau ) 
de forme variable dans ou sur laquelle se développe le plus 
souvent une partie calcaire (coquille) d’une ou deux pièces. 

Circulation complète à sang blanc, à cœur essentiellement 
aortique et supérieur au canal intestinal, si ce n’est dansles 
brachiocéphalés ou sèches. 

Respiration aquatique ou aérienne. 

Système nerveux composé d’un ganglion cérébriforme , sus- 
œsophagien, communiquant avec les ganglions des différentes 
fonctions; ceux de la locomotion étant latéraux. 


68232 ù 


6 DE LA PLACE-DES MOLLUSQUES, €ËC- 


CHAPITRE II 


DE LA PLACE DES MOLLUSQUES DANS LA SÉRIE DES 
ANIMAUX. 


Aristote sépare ses deux groupes par les crustacés. 

Aldovrande, Jonston, Ray, Linnæus, toute son école, 
M. Duméril les placent après les insectes. 

MM. Cuvier, de Lamarck et leurs sectateursles mettent à la 
tête des animaux sans vertèbres. 

Nous pensons qu’en les considérant comme construits 
sur un plan particulier , formant un type distinct, ils peuvent 
être aussi rapprochés de l’homme , qui est le summum de 
l'animalité, que les insectes, mais dans une autre direction. 
Néanmoins nous croyons que si en effet la structure des 
premiers genres a quelque chose de celle des animaux vertc- 
brés dans les rudimens de squelette qui enveloppentle cerveau, 
cependant les derniers sont considérablement dégradés, et pas- 
sent plus vite au derniertype des animaux, en sorte que nousles 
plaçons parallèlement aux animaux articulés extérieurement, 


et comme passant aux actinozoaires par les ascidies, etc. 


DE L'IMPORTANCE DE L'ÉTUDE, €tc. 7 


CHAPITRE IV. 


DE L'IMPORTANCE DE L'ÉTUDE ET DE LA CONNOISSANCE 
DES MOLLUSQUES. 


Quoique presque jusqu’à ces derniers temps, comme nous 
allons le voir tout à l'heure dans l’histoire de cette partie de 
la zoologie, on ait fort négligé ces animaux pour ne s’oc- 
cuper presque exclusivement que de leurs enveloppes ou co- 
quilles, ils n’en offrent pas moins un assez grand intérêt sous 
plusieurs rapports, pour qu'on s'efforce d’aplanir les difli- 
cultés que leur étude présente. Ainsi l’anatomiste, et surtout 
le physiologiste, y pourront trouver des éclaircissemens dans 
certaines questions générales; ils y verront l’organe de l’au- 
dition réduit pour ainsi dire à sa plus simple expression, à 
ce qui lui est absolument essentiel, dans les sèches et genres 
voisins : ils trouveront l’organe principal d’impulsion dans la 
circulation se partager en plusieurs parties, et offrir quel- 
quefois la singulière disposition de paroître être traversé par 
le canal intestinal. En étudiant chez ces animaux les organes 
de la génération, ils pourront se faire une idée du véritable 
hermaphrodisme suflisant ou non, c’est-à-dire, que dans un 
assez grand nombre les organes mâles et femelles sont portés 
sur le même individu, sans que cependant ils puissent agir 
lun sur l’autre, en sorte que l’espèce se compose toujours 
de deux individus, tandis que chez d’autres, chez lesquels on 
n’aperçoit bien évidemment que les organes femelles, la gé- 
nération a lieu au moyen d’un seul individu. 

Le géologue ne tirera pas moins d'avantage de l'étude 
miautieuse des enveloppes ou coquilles des mollusques, pour 


s'aider dans la détermination de l'identité ou de la superpo- 


8 DE L'IMPORTANCE DE L'ÉTUDE, 


sition des différentes couches dela terre. Il verra dans la quar- 
tité innombrable de ces animaux se succédant de génération 
en génération dans la profondeur des mers, une des causes 
évidentes de l’accroissement des continens. ‘ 

Mais l’homme peut trouver dans la connoissance des mol- 
lusques des applications encore plus directes a son mieux-être 
dans l’état desociété, soit dans les avantages , soit dans les dé- 
savantages qu'il peut en attendre: ainsi un assez grand nombre 
d'espèces sont propres a lui servir de nourriture:les poulpes, 
les sèches, les calmars surtout, sont fort recherchés en Grèce, 
et même dans quelques parties de l'Italie. Les escargots ou 
grosses espèces de limaçons, plusieurs buccins et genres voi- 
sins, sont assez estimés dans certains pays, et l’étoient tellement 
des anciens Romains, que Pline n’a pas dédaigné de nous rap- 
porter les noms de ceux qui ont imaginé de les réunir dans 
des parcs. de les pourvoir d'une abondante nourriture pour 
les grossir et les rendre plus succulens. Les huitres , les moules 
sont encore de nos jours l’objet de spéculations commerciales. 

Quoique les animaux mollusques n’offrent presque aucune 
ressource pour nos vêtemens, si ce n’est la pinne-marine ou le 
jambonneau , il est cependant utile de connoître que la perle, 
ce bel et modeste ornement, si recherché des Orientaux, des 
princes, et surtout des femmes, est due à une maladie de 
certaines espèces de coquilles voisines de la famille des moules. 
C’est cette connoissance qui fit imaginer au célébre Linnæus 
les moyens de créer une sorte de perlière artificielle dans les 
rivières de Suede. La nacre de perle, également employée 
pour l’ornement d'une foule d'objets de luxe, n’est aussi que 
ia parois intérieure de certaines coquilles univalves ou 
bivalves. La peinture tire encore de quelques uns de ces ani- 
maux des couleurs précieuses, sinon par leur éclat, au moins 
par leur solidité et la facilité de leur emploi, comme l'encre 
de la Chine et la sépia, qui proviennent de certaines espèces 


de seches. Il paroît prouvé que l’ambre gris est également dû 


ET DE LA CONNOISSANCE DES MOLLUSQUES: 9 


a des espèces de ce genre. Enfin la couleur la plus vive, la 
plus riche, connue des anciens, et peut-être encore la plus 
solide de nos jours, ou la pourpre , est produite par des ani- 
maux qu’on désigne encore sous le nom de Purpura. 

Quoique assez peu nombreux, les avantages que nous offrent 
les mollusques le sont cependant beaucoup plus que les dom- 
mages que nous en éprouvons, etnous croyons même quel’onne 
peut citer comme animal vraiment nuisible que le taret qui, 
attaquant, pour se loger, le bois de nos vaisseaux et de nos 
digues, nous cause souvent de trés-grands torts. La connois- 
sance de ses mœurs, de ses habitudes, est donc de première 
nécessité dans les pays qui en sont infestés. Les limaces et les 
limaçons sont aussi des ennemis fortement et justement re- 
doutés dans nos jardins. 


PT ES 


LI] 


2 a Ce ie cal EX à à 


17. FOR 


10 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 


CHAPITRE V. 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


Tous les auteurs anciens comme Aristote, Pline et leurs 
abréviateurs, paroissent avoir assez peu count les animaux 
mollusques : ils les plaçoient parmi ceux qu’ils désignoient sous 
le nom d’exsanguia, division qui correspond tout-à-fait à celle 
des animaux à sang blanc de Linnæus, et des animaux sans ver- 
tébres des naturalistes modernes, non pas qu'ils pensassent 
que ces animaux n'ont pas de sang , mais par comparaison 
avec ceux quiont le sang rouge, Ils se contentèrent de lessub- 
diviser en deux sections : les Mollusques et les Testacés; c’est 
ce qu'imitérent plus ou moins complètement les naturalistes 
de la renaissance des lettres, Belon, Rondelet, Aldovrande, 
Jonston sans ajouter beaucoup de faits à ceux que nous devons 
aux anciens; mais bientôtla collection facile des enveloppes de 
ces animaux, souvent de la plus grande beauté, devenues un 
objet de curiosité, et même de rivalité entre les gens riches, 
on oublia presque entièrement l'animal, pour ne s’occu- 
per que des coquilles; c'est ainsi qu'est née cette partie de 
l’histoire naturelle , qu'on nomme conchyliologie proprement 
dite, sur laquelle nous avons de superbes ouvrages de luxe, 
presque chez toutes les nations , et dont nous avons traité avec 
détailsdanslaseconde section de ce manuel de manière a former 
des élémens de conchyliologie.En vain Lister, célèbre médecin 
et naturaliste anglois, avant lui Fabius Columna, et, aprés lui, 
Willis, Heyde, Swammerdam, etc., donnèrent-ils l'anatomie de 
plusieurs animaux mollusques, on ne songea nullement à éta- 
blir leur classification sur leur organisation extérieure , Ou sur 


leur forme, et encore moins sur leur structure profonde. 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 11 


Il est bien vrai que Linnæus, dés les premières éditions de 
son Systema Naturæ , parle de l'animal de ses testacés , avant 
d'exposer les caractères des genres; mais il se borne à citer le 
nom de celui de ses mollusques avec lequel il a le plus de rap- 
ports, et le genre n'est réellement établi que sur la forme 
de la coquille. 

La trèés-grande partie des naturalistes du dernier siècle sui- 
vit l'exemple de ce grand homme , comme nous le verrons 
plus loin; et déja des naturalistes françois avoient senti la 
nécessité de recourir aux animaux pour parvenir à une 
bonne classification des coquilles. Ainsi, dès 1743, Dau- 
benton lut à l’Académie des Sciences, dont il n’étoit pas en- 
core membre, un mémoire sur la distribution métho- 
dique de ces enveloppes, dans lequel, après avoir prouvé que 
leur connoïssance peut suflire, il fait cependant remarquer 
que celle des animaux est indispensable pour former un sys- 
tème complet de conchyliologie, et une distribution naturelle 
des coquilles. Nous ne voyons cependant pas qu’il ait mis ce 
principe en exécution : du moins il n’en est pas question dans 
l'extrait que le secrétaire de l’Académie a donné du mémoire 
de Daubenton. 

En 1756, Guettard, membre de la même société, fut 
donc Île preinier qui ait fait ce que paroiït n'avoir pas fait Dau- 
benton; car, dans un mémoire fort étendu, inséré dans les 
Actes de l’Académie, et qui semble avoir pour but non avoué 
la critique de ce qu’avoit dit Buffon au commencement de 
son article de l'âne, sur l’espèce et sa distinction ; non seu- 
lement il établit sur des principes indubitables la nécessité, 
dans la classification des coquilles, d'avoir recours à l'animal 
qu’elles renferment, et dont elles font partie, maisil carac- 
térise fort bien, d'aprés l'un et l’autre , un certain nombre de 
genres, du moins parmi les univalves, et en y comprenant les 
limaces, les aplysies, les bullées ; ces genres sont les suivans 


Limace, Limaçon {Hélice des zoologistes modernes): Buccin 


12 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


terrestre {Maillot, Lamck.); Limaçon à coquille aplatie èt 
ombiliquée (Hélicelle , Lamck.); Limaçon terrestre à opercule 
(Cyclostome , Lamck.) ; Planorbe, dont le nom même a été 
adopté; Vigneu, Limaçon vivipare, fluviatile (Vivipare, 
Lamck.); Buccin ou Pourpre; Nérite; Guignette (Trochus, 
Linn.); Lepas ou Patelle ; Lernée de Linnæus, Lepus marinus, 
Aplysie des modernes; Conque ou Buccin fluviatile (Limnée, 
Lamck.); Buccin d’eau douce (Valvée, Mull.). 

Quoique dans ce mémoire Guettard dise que les genres de 
bivalves doivent aussi être susceptibles d’être caractérisés 
d'apres l’animal , il avoue que ses observations sont trop peu 
nombreuses pour qu'il puisse même en faire l'essai ; mais il 
discute fort bien jusqu’à quel point est exacte la division des 
coquillages en terrestres, fluviatiles et marins; il fait égale- 
ment une grande attention à la présence ou à l'absence de 
l’opercule. ’ 

Les nouvelles observations de Guettard furent sans doute 
ce qui détermina d’Argenville dans la seconde édition de sa 
Conchyliologie, en 1757, à y ajouter un assez grand nombre 
de figures malheureusement fort mauvaises d’animaux sous le 
nom de zoomorphoses, mais cela ne lui servit de rien dansles 
caracteres de ses genres de coquilles que Guettard avoit jus- 
tement critiqués dans le mémoire que je viens de citer. 

Dans la même année 1757, Adanson fit une application 
beaucoup plus étendue de ses principes de classification des 
êtres en familles, c’est-à-dire d’après le plus grand nombre 
de leurs rapports, et sans système, aux mollusques conchyli- 
féres qu'il désigne sous le nom classique de coquillages , dans 
le premier et seul volume qu'il ait publié de son Voyage au Sé: 
négal. ITétudie avec soin, distingue, et dénomme d'une ma- 
nière convenable, toutes les parties extérieures des animaux et 
des coquilles; il s'occupe ensuite à ranger ceux qu'il a observés 
au Sénégal, en un grand nombre de systèmes ou de tables de 


rapports, en considérant dans la coquille des limaçons, 1." les 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 13 


spires, 2.° le sommet, 3.° l'ouverture , 4.° l’opercule, 5° la 
nacre, 6.° le périoste : danscelle des conques, 1.” les valves qu’il 
nomme battans, suivant qu’elles sont égales ou inégales, qu’elles 
ferment exactement, ou laissent quelques ouvertures; 2.° les 
sommets, suivant qu'ilsne sont passensibles, ou qu’ilsle sont ,et 
dansce cas, d’après leur position a l’une des extrémités, au-des- 
sous du milieu, au milieu, ou au-dessus du milieu de la valve ; 
3.° la charnière d’après le nombre, la figure des dents et des 
cavités qui la forment, ce qui produit cinq divisions; 4.° le 
ligament dont il considère la forme et la situation, ce qui 
lui donne trois divisions: la premiere dans laquelle il est ar- 
rondi et placé autour ou au milieu des sommets et en de- 
dans; la seconde où il est alongé et placé en dessus des som- 
mets en dehors; et enfin la troisieme où il est placé entre les 
sommets et autour des sommets en dehors; 5.° les muscles 
qu'il nomme attaches et qui varient par la figure, la gran- 
deur et le nombre (en ne les considérant que sous ce der- 
nier rapport, il divise les conques en trois sections, à une 
attache, à deux attaches et à trois attaches); 6.° la nacre , ce 
qui forme trois sections, la première où la nacre estau moins 
en dedans, la seconde où la conque tire un peu sur la nacre 
en dedans, et enfin la troisième où il n’y a de nacre ni en 
dedans ni en dehors; 7.° le périoste qui peut être considéré 
comme n'étant pas sensible, comme assez fin, ou enfin comme 
trés-épais. 

Passant ensuite aux rapports par l’animal et admettant tou- 
jours la division premiére enlimaçouset en conques, il envisage 
celui des premiers sous cinq de ses parties principales; savoir : 

1. Les tentacules qu'il nomme cornes et qu’il considère 
dans leurnombre, ce qui fournit la division des espèces, suivant 
qu’elles n’en ont aucune, ou qu’elles en présentent deux ou 
quatre, dans leur forme conique ou cylindrique, avec ou sans 
renflement à leur origine, dans leur situation à la racine ou à 
l'extrémité de la tête. 


14 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


2.° Les yeux dont il envisage l'absence ou l'existence; dans 
ce cas, leur situation sur la tête, au côté interne de la racine 
des tentacules, derrière les tentacules, vers leur côté interne, 
à l’origine des tentacules sur leur côté externe, au-dessus de 
la racine des tentacules à leur côté externe, au milieu des 
tentacules sur le côté interne , enfin au sommet des tentacules. 

3.° La bouche qui peut être pourvue de deux màchoires 
sans trompe ou d’une trompe sans màchoires. 

4° La trachée, ou l’orifice respiratoire , formée par un trou 
simple situé sur l’un des côtés de l'animal, ou par un long 
tuyau qui sort vers le dos. L 

5° Le pied qui n’est pas coupé par un sillon transversal à 
sa partie antérieure ou qui en a un. 

Parmi les conques il ne considère que quatre parties prin- 
cipales, savoir: 

1. Le manteau qui peut être divisé tout autour en 
deux lobes ou divisé seulement d’un côté, ou qui forme 
un sac ouvert uniquement aux deux extrémités opposées. 

2.° La trachée ou tube qui peut être unique et comme une 
ouverture, double en maniere d'ouvertures, double en forme 
de tuyaux séparés et distincts, double enforme de tuyaux réunis. 

3.° Le pied nul ou ne paroïssant pas au dehors, ou paroïs- 
sant au dehors. 

a. Les byssus ou fils qui existent dans quelques espèces ou 
n'existent pas dans d’autres. 

Apréscela Adanson décrit et figure les espèces de coquillages 
qu'il a observés au Sénégal, qu’il distribue en genres dans 
l’ordre suivant. Il ne fait que deux familles : les limaçons et 
les conques. La première est subdivisée en deux sections : 
l’une sous la dénomination de limaçons univalves, et l’autre 
sous celle de limaçons operculés. La première section com- 
prend les genres sujvans : Gondole ou Cymbium, Bulin, Bu- 
linus (Physe des auteurs modernes), Coret , Coretus ( Planorbe 
de Guettard), Piétin, Pedipes (Auricule, Lamck.), Limaçon, 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 15 


Cochlea (Bulime, Brug.), Lepas (Patelle des zoologistes mo- 
dernes), dans lequel le premier, à ce qu’il nous semble, il a 
réuni les oscabrions; Ormier, Haliotis, Yet, Yetus (Voluta, 
Lamck.), Vis, Terebra, adopté par tous les auteurs suivans ; 
Porcelaine, Porcellana (Olive des conchyliologistes modernes), 
Pucelage, Cypræa, et Mantelet , Peribolus, qui est regardé, 
d’après Bruguière, comme établi sur de jeunes individus du 
genre Pucelage (1). 

La section des limaçons operculés ne renferme que neuf 
genres, savoir : le Rouleau, Sfrombus, qui est le genre Cône des 
conchyliologues modernes ;la Pourpre, Purpura, qui, outre les 
véritables pourpres de M. de Lamarck, comprend ses rochers 
et plusieurs autres genres; le Buccin , Buccinum;le Cérithe, Ce- 
rithium, adopté par tous les auteurs modernes ;le Vermet, Ver- 
melus ; la Toupie, Trochus ;le Sabot, Turbo; la Natice, Natica; 
la Nérite, Nerita ; genres qui presque tous ont aussi été adoptés. 

La famille des conques est également partagée en deux sec- 
tions, les bivalves et les multivalves. 

Dans la première , sont les genres Huitre , Ostrea; Jataron, 
Jataronus, nommé par les modernes, Spondyle; Jambon- 
neau, Perna, dans lequel il comprend des moules, des mo- 
dioles, des’ avicules, des pinnes, et même des cardites de 
M. de Lamarck; Came, Chama qui renferme des vénus, des 
cythérées, des mactres, des cardites et des solens du même 
conchyliologiste; Telline, Tellina, analogue du genre Donace ; 
Pétoncle, Pectunculus, formé de bucardes, d’arches et des 
véritables pétoncles de M. de Lamarck; et Solen. 

Danslaseconde iln’y a que deux genres, la PholadeetleTaret. 

En terminant l'analyse de cet ouvrage important sur les 


Q 


(1) Dans cette analyse des ouvrages qui ont pour objet la classification 
des Mollusques, l'emploi des caractères italiques indique ordinairement 
les noms des genres nouveaux, proposés par chacun des auteurs, et 


quelquefois aussi les noms latins de genres anciennement adoptés. 


16 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


mollusques conchylifères, on ne peut faire autrement que de 
remarquer que s'il n’est pas le premier en date pour l’établis- 
sement du principe dans la classification des coquillages, 
qu'il faut avoir égard à la fois à l’animal et à sa coquille, c’est 
au moins là que l’on trouve tous les moyens d'appliquer ce 
principe, puisque toutes les parties de l’un et de l’autre y 
sont définies, dénommées, distinguées avec clarté et préci- 
sion, de maniere à pouvoir aisément fournir des caractères 
dans les différences qu’elles présentent. Il faut cependant 
convenir qu'Adanson ne s’est pas toujours servi avec succès 
des excellens matériaux qu'il avoit préparés d’une manière 
si convenable : en effet la distinction de ses genres est bien 
loin d'être complète, surtout dans les conques. Ses rappro- 
chemers ne sont pas non plus fort naturels dans beaucoup de 
cas; c’est à lui cependant que l’on doit d’avoir senti les nom- 
breux rapports qu'il y a entre la pholade et le taret; mais 
aussi c’est à lui que la science doit le rapprochement erroné 
des oscabrions et des patelles. 

Un autre naturaliste françois auquel la science de la mala- 
cologie doit aussi l'introduction du même principe, mis en 
avant par Guettard, et si bien soutenu par Adanson, est 
Geoffroy le médecin, de Paris. On trouve en effet dans son 
petit Traité des Coquilles terrestres et fluviatiles des environs 
de Paris, publié en 1766, la description des animaux qui les 
portent, et les caractères des genres peu nombreux qu’il con- 
tient sont également tirés de l’animal et de la coquille. Il ne 
parle que de cinq genres d’univalves parmi lesquels il n’y 
en a qu'un de nouveau, l’Ancyle, adopté par tous les zoologistes 
modernes. Quoiqu'il ait établi à peu prés les mêmes genres 
que Guettard, Cochlea, Buccinum, Planorbis et Nerita, il n’a pas 
été aussi heureux dans leur circonscription : ainsi il a confondu 
encore les physes avec les planorbes, mais surtout dans son 
genre Nérite il a mis des cyclostomes terrestres, des cyclos- 


tomes aquatiques, le porte-plumet et de véritables nérites. 


"n 


HISTOIRF DE LA MALACOLOGIE. 17 


Quant aux deux seuls genres de bivalves qu’il établisse, ce 
sont les genres Came et Moule : dans le premier il place la 
cyclade des rivières, et dans le second une anodonte et une 
mulette. 

Muller, le célèbre auteur de la Faune Danoise, fut le pre- 
mier zoologiste étranger qui adopta le même principe dans 
son Histoire des vers terrestres et fluviatiles ; mais en général il 
n'introduisit dans la malacologie aucune idée nouvelle; et 
son système de classification, quoique plus complet que celui 
de Geoffroy , puisqu'il s'étend à tous les animaux conchyli- 
féres, est encore extrêmement peu naturel et bien inférieur 
à celui d’Adanson. Adoptant les divisions primaires d’unival- 
ves, de bivalves et de multivalves, auxquelles il donne le nom 
de familles, il fait dans les univalves trois sections : dans la pre- 
mière, définie des testacés univalves , dont la coquille est per- 
cée d’outre en outre, il met les Oursins et les Dentales; la se- 
conde (testacés univalves dont l'ouverture est trés-grande) 
renferme les genres Akera, correspondant aux bulles des 
zoologistes modernes , Argonauta, Bulla (Physe de Drapar- 
naud), Buccinum (Limnée des modernes), Carychium, Vertigo, 
qui ont-été adoptés; Turbo, Helix, Planorbis, Ancylus, Pa- 
tella et Haliotis; enfin dans la troisième (testacés univalves, 
operculés), il placeles genres Tritonium (Buccinum, Linn.), 
Trochus, Nerita, Valvala, qui à été adopté, et Serpula, pro- 
bablement d’après l'animal du vermet d’Adanson. 

Les testacés bivaives ne sont subdivisés qu'en deux sections, 
d’après la charnière déntée ou non; dans la première il n'y 
a qu'un genre nouveau, Terebratula; et dans la seconde il y 
en a deux, Anomia et Pecten, séparé des huitres. 

Les multivalves comprennent les genres Chiton, Lepas et 
Pholas. 

Ainsi il est aisé de voir que , quoique Muller dans ses carac- 
tères de genres , en tire toujours quelques uns de l’animal, il 
m'a rien ajouté dansla classification naturelle des malacozoaires 


2 


18 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 
à ce qui avoit été fait avant lui, si ce n’est cependant l’établis- 
sement de quelques bons genres adoptés depuis. 

C’est, à ce qu’il noussemble, à cette époque que l’on aperçoit 
dans le Systema Naturæ de Linnæus, des changemens impor- 
tans dans la distribution des animaux mollusques, comme il 
va nous être facile de le montrer. 

Dansles neuf premières éditions, c'est-à-dire, jusqu’en 1746, 
dont la dernière ne forme encore qu'un volume in-8° de 
256 pages, Linnæus paroit n'avoir pas encore employé la déno- 
nination de mollusques; les animaux que nous nommons ainsi 
étoient répartis, les espèces nues dans son ordre des zoophytes 
de la classe des vers, et les espèces couvertes d'une coquille 
formoient son ordre troisième de la même classe sous le nom 
de testacés. 

Parmi les premiers il ne distinguoit que les genres Thethys 
dans lequel il mettoit les holothuries; Limax et Sepia qu'il 
plaçoit tout près des hydres. 

Parmi les seconds qu’il ne partageoit pas encore même en 
univalves et en bivalves, il caractérisoit les genres suivans 
Patella, Cochlea dans lequel il renfermoit toutes les coquilles 
univalves turbinées ; Cypræa, Haliotis et Nautilus pour ce qu’il 
a appelé depuis univalves; et sous le nom de Concha, il com- 
prenoit tous les bivalves; il rangeoit cependant aussi dans ses 
testacés les ascidies sous le nom de microcosmus. 

Quoique Linnæus ne distinguàt encore ses différens genres 
que par un très-petit nombre de caractères tirés de la co- 
quille, il citoit cependant l'animal nu qu’il supposoit lui 
appartenir et qu’il avoit placé dans ses zoophytes, et cela évi- 
demment d’une manière accessoire. 

Mäis dans la dixième édition qui parut en 1758 , et dont le 
premier volume qui contient le règne animal a déjà 821 
pages, on trouve des augmentations assez considérables qui le 
{urent encore plus dans la douzième, qu’on peut regarder 
comme ayant reçu la dernière main de son célébre auteur, 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 1 


et dans laquelle en effet la partie qui appartient au règne 
animal forme 1527 pages : elle fut publiée de 1766 à :768, 
c’est-a-dire plus de dix ans aprés l'ouvrage d’Adanson. 

La classe des vers y est divisée en cinq sections : dans 
la seconde qui porte le nom de Mollusca, sont huit genres de 
véritables mollusques, Ascidia, Limax, Aplysia, Doris, Thethys, 
Sepia, Clio et Scyllæa ; la troisième presque tout entière est 
consacrée aux Testacea, divisés en multivalves, bivalves et 
univalves. 

La première de ces divisions contient trois genres: Chiton, 
Lepas et Pholas. 

La seconde, quatorze, savoir : Mya, Solen, Tellina, Cardium, 
Mactra, Donax, Venus, Spondylus, Chama, Arca, Ostrea, Anomia, 
Mytilus et Pinna. 

Enfin la troisième division, ou celle desunivalves, est partagée 
en deux subdivisionssuivant que la spire est régulière ou irré- 
guliere:les genres qu’elle comprend sontlessuivans: Argonauta, 
Nautilus, Conus, Cypræa, Bulla, Voluta, Buccinum , Strombus, 
Murex, Trochus, Turbo, Helix, Nerita, Haliotis, Patella, et, 
par une singularité assez remarquable, le genre Teredo. 

Dans les caractères de ces genres, Linnæus se borne cepen- 
dant toujours à la citation d’un mollusque nu analogue, en 
sorte que si l’ouvrage d’Adanson a eu quelque influence sur 
les dernières éditions du Systema Naturæ, ce n’est que dans la 
division plus nombreuse des genres de coquilles, dans leur 
meilleure circonscription; mais il a réellement peu influé sur 
da partie des animaux : aussi trouve-t-on parmi les mollusques 
de Linnæus , les aphrodites, les térébelles, les lernées qui sont 
des animaux articulés , et les holothuries, les astéries, les our- 
sins, et les méduses qui sont des radiaires. Dans ses testacésil y 
a aussi des rapprochemensinconvenans, comme celuides lepas 
et des chitons avecles pholades, mais surtout celui des dentales, 
des serpules, des sabelles avec les patelles dans les univalves, et 
cela avec les tarets qui sont ainsi le plus éloignés possible des 


20 HISTOIRE DE La MALACOIOGIE. 


pholades, celles-ci étant presque à une extrémité des testacés et 
ceux-là à l’autre: de manière qu'il faut penser que Linnæus 
qui paroit s'être toujours fort peu occupé des mollusques , 
puisqu’en effet on ne trouve dans ses Aménités aucune dis- 
sertation qui les ait pour sujet, ne connoissoit pas les ouvrages 
de Guettard et d'Adanson ou n’en sentoit pas l'importance. 
Quant aux coquilles, il venoit de créer une nomenclature, 
c'est-à-dire, de donner des noms courts, expressifs, quelque- 
fois même trop, aux différentes parties dont il tiroitses carac- 
tères; en un mot, il venoit de former son systéme de con- 
chyliologie, que Murray, l'un de ses élèves, a commenté dans 
sa dissertation latine , intitulée: Fundamenta testacologiæ, pu- 
bliée d'abord à part, et ensuite insérée dans le tome 8 des 
Améuités académiques. 

Les zoologistes françois créateurs de la malacologie, n’avoient 
eu pourtant égard qu'aux parties extérieures des anima ux des 
coquilles, et d'ailleurs ne parlérent pas des mollusques nus. 

Cependant l'impulsion donnée à l'Histoire naturelle dans 
toute l'Europe par le Systeme de Linnæus, et en France par les 
écrits de Bufon, fut cause que plusieurs naturalistes publiérent 
l'anatomie et la description d'un assez grand nombre d'animaux 
mollusques; c'est ce que firent Boadsh, Baster, Forskal, Fabri- 
cius, Muller, ete. En outre, l'application aux différentes parties 
de la zoologie des principes si heureusement imaginés pour la 
botanique par le célèbre Bernard de Jussieu et par Adanson, 
changea peu à peu la manière d'envisager la classification des 
animaux. Voulantles disposer de manière à rompre le moins de 
rapports naturels, onsentit la nécessité de la connoissance de 
leur structure intime, et Pallas peut être regardé comme le 
chef de cette nouvelle école, que les naturalistes françois ont 
soutenue avec tant de succès, et qui commence à se propager 
dans le reste de l'Europe. 

Cefuten effet dansses Miscellanea Zoologica, publiés en 1766, 

que Pallas jeta en homme de génie le germe des améliorations 


| 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


22 
dont étoit susceptible la disposition méthodique des malaco- 
zoaires. On n’a besoin pour s’en convaincre que de lire ce 
que ce grand observateur dit à l’article des Aphrodites, p. 73 
et suiv.; il y montre que Linnæus, dans la disposition de ses 
vers mollusques, s’est considérablement éloigné de la nature: 
que sa subdivision des testacés, telle qu’elle étoit admise par 
lui et par les conchyliologues de son temps, en ne consi- 
dérant que la coquille et non les animaux, ne pouvoit être con- 
servée, et qu’en général c’étoit a tort qu’il avoit séparé ces deux 
ordres; aussi propose-t-il de réunir dans celui des univalves, 
comme formant un ordre naturel, non seulement tous les 
testacés univalves , mais encore les limaces (et sous ce nom il 
comprend les doris, les thethys, les scyllées), ainsi que les 
seches, et peut-être, ajoute-t-il, les méduses. mais évidemment 
a tort. Dans le second ordre il pense qu’on doit placer 
tous les testacés bivalves (en y joignant le taret, comme il 
se plait à avouer qu'Adanson l’avoit si judicieusement fait). 
dont les ascidies lui paroissent l’analogue, et, pour mieux dire, 
le type nu. 

Malgré cela Bruguière, l’un des auteurs qui ont le plus con- 
tribué peut-être dans les derniers temps aux progrès de la 
conchyliologie, convaincu avec raison des grands avantages 
que le Systema Naturæ de Linnæus a apportés dans l’histoire 
naturelle , n’a profité que d’une manière trés-incomplète de ce 
que la malacologie avoit acquis par les travaux des prédé- 
cesseurs de ce grand naturaliste; et même il l’a presque com- 
plètement imité. Ainsi iladmet encore la division des vers mol- 
lusques et des vers testacés en deux ordres. Le premier, qu'il 
partage en deux sections d’après l'absence ou la présence des 
tentacules , réunit des animaux de types très-différens. En effet, 
dans l’une avec les ascidies, les théthys et les biphores, 

genre nouveau) qui sont de véritables malacozoaires de 
classes différentes, il met les lernées et les mammaires sur 


lesquelles il étoit possible d’avoir quelques doutes; mais sur- 


22 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIÏIE, 


tout il y joint les pédicellaires, qui sont des polypes, ainsi 
que les douves et les flanaires, qui sont des animaux subar- 
ticulés. L'autre section est encore évidemment plus hété- 
rogène, puisqu’avec les sèches, les clios, les doris, les aply- 
sies, les limaces, il réunit la myxiné, qui est un poisson , et les 
holothuries, les béroés, les méduses, les physsophores, les 
actinies, et même les hydres, comme l’avoit fait Linnæus. Ce- 
pendant il en ôte avec raison, pour en former un ordre dis- 
tinct, les oursins et les étoiles de mer, qui pour celui-ci étoient 
encore des mollusques. 

Son ordre des vers testacés est aussi à peu de chose près 
ce qu’il étoit dans Linnæus, avec la différence que les genres 
sont un peu plus multipliés et mieux définis. Cet ordre est 
encore partagé en trois sections, d’après le nombre des valves. 

Dansla première, parmi les coquilles multivalves où il place 
les oscabrions, il réunit les genres Lepas (Linn.), divisé pour la 
première fois en deux, Balane et Anatife; Taret, Fistulane, 
genre nouveau; Pholade, Char, genre nouveau, mais imagi- 
naire ; et Anomie divisé en Anomie, et en Cranie. 

Les coquilles bivalves sont partagées en régulières et irré- 
gulières : parmi les premières sont trois genres nouveaux, 
Acarde, genre peut-être imaginaire ; Placune et Perne, qui fai- 
soient partie du genre Ostrea de Linnæus. Parmiles secondes, il 
y a aussi plusieurs genres nouveaux, Trigonie, Peigne déjaséparé 
deshuitres par Muller et Poli, Tridacne, Cardite retirés du genre 
Chama, Linn.,et Térébratule,contenantune division desanomies. 

La section qui comprend les coquilles univalves est subdi- 
visée en uniloculaires et en multiloculaires. Parmi les pre- 
mieres qui n'ont pas de spire régulière se trouvent encore les 
patelles, partagées pour la première fois en deux genres, Pa- 
Lelle et Fissurelle, etmalgré les observations positives de Pallas, 
les genres Dentale, Serpule, Siliquaire établi pour la pre- 
mière fois, et Arrosoir, genre également nouveau que l’on 


regarde aujourd’hui comme voisin des tareéts. 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 23 


Parmi les univalves uniloculaires à spire régulière, on ne. 
voit rien d'aussi bizarre, et Bruguière suit toujours à peu 
prés Linnæus; il resserre les bornes du genre Voluta en 
en retirant des espèces trés-différentes, et il établit les dix 
nouveaux genres suivans dont plusieurs appartiennent réelle- 
ment à Adanson : Ovule, séparé des porcelaines ; Olive, des 
volutes; Pourpre, Casque et Vis, des buccins; Fuseau, Cérithe, 
des murex ; Bulime, de trois ou quatre genres de Linné fort 
différens, Hélice , Bulle et Volute ; Planorbe, retiré des hélices, 
et Nalice, séparé des nérites. 

Dans la division desunivalves multiloculaires, à laquelle Lin- 
næus paroît avoir peu pensé, et qui est due à Breynius, Bru- 
guière établit trois genres, Camérine, Ammonite et Orthocérate 
qui tous faisoient partie du genre Nautilus de Linnæus. 

Gmelin qui fit paroître son édition du Systema Naturæ de 
Linnæus, en 1789, c’est-à-dire à peu prés au momentoù Bru- 
guière publioit la partie des vers de l'Encyclopédie, quoiqu'il 
ait pu consulter tous les auteurs que nous avons cités plus 
haut, n’étoit pas assez zoologiste pour en profiter d’une ma- 
nière convenable : aussi n’a-t-il presque rien changé à la 
douzième édition de Linnæus.Son ordre des mollusques qui est 
divisé d’après la position de la bouche et la disposition des 
tentacules, renferme encore des genres un peu hétérogènes, 
mais peut-être un peu plus heureusement rapprochés. On y 
trouve aussi quelques coupes génériques nouvelles, comme 
les genres Salpa introduit par Forskal et que Bruguière avoit 
désigné de son côté sous le nom de biphore; Dagysa, qui ne 
diffère pas du précédent ; Pterotrachea, encore établi par 
Forskal et que les zoologistes françois nomment Firole; Lobaria 
d’après Muller. Quant au genre Glauceus dont il donne le nom 
dans ses caractères degenres, il n’en parle réellement pas dans 
le corps de l'ouvrage. Ses subdivisions parmi les vers testacés 
offrent encore moins de différences avec celles du Systema 
Naturæ ( 12° édit.), et ce n’est que daus le nombre des es- 


24 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF:. 


pèces de chaque genre qu'il y a une trés-grande augmenta- 
tion. 

Ce fut donc un médecin italien, M. Poli, quile premier établit 
les genres de mollusques d’après l'animal seulement sans faire 
attention à la coquille. C’est en 1791 que parut le premier vo- 
lume de son superbe ouvrage sur les testacés des Deux-Siciles. 
Il semble qu'il avoit réellement envisagé tous les animaux 
mollusques nus ou testacés, comme on le voit dans sa préface, 
où en effet il partage les mollusques en trois ordres : 1.° Mol- 
lusca brachiata , caractérisés parce qu’ils ont plusieurs bras à la 
manière des hydres; il y place les sèches de Linnæus et le nau- 
tile, mais en outre les tritons et lesserpules du même auteur, 
qui n’ontcertainement avec eux que des rapports extrêmement 
éloignés, comme Pallas l’avoit trés-bien senti; 2.° le second 
ordre, sous la dénomination de Mollusca reptanlia, a pour 
‘caractères de marcher en rampant à la manière des limaçons 
au moyen d’un large pied , et d’avoir constamment une tête et 
des yeux; ce sont les univalves; 3.° enfin le troisième ordre, 
sous la dénomination de Mollusca subsilientia, avec les carac- 
téres d’être pourvu d'un long pied, d’être fixé ou non aux 
rochers, et de manquer constamment de tête et d’yeux, ren- 
ferme les bivalveset les multivalves. C’est par ce dernier ordre 
que M. Poli a commencé : aussi n’a-t-il encore publié que la 
partie qui en traite (1). 11 subdivise cet ordre en six familles, 
d’après la considération de l’absence ou de l’existence du pied, 
d'aprés la manière dont les lobes du manteau sont réunis et 
forment des ouvertures qu'il nomme trachées, Ses genres sont 
également établis sur des caractères de cette importance: aussi 
sont-ils beaucoup moinsnombreux, même que ceux de Linnæus. 


La première famille, qui n’a ni trachée ni pied, renferme 


1) D'après un prospectus rapporté par M. Savigny, il paroîl que la 
seconde partie du grand ouvrage de M. Poli est sous presse, et ne tardera 


pas à ètre publiée, si même elle ne l’est déja 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 2b 


les genres Criopus (anomia imperforata, Linn.), Echion (anomia 
læva, squamula, Linn.), Peloris (ostrea edulis, cristata, Linn.), 
et Daphne(arca Noæ et barbata, Linn.). 

La seconde, qui n’a pas de trachées, mais bien un pied, ne 
renferme que le genre Azxinea (arca pilosa, Linn.). 

La troisième, qui a une trachée abdominale sans pied, est 
formée des genres Argus (pectines, spondyli), Glaucus (ostrea 
lima, glacialis, Linn.). 

La quatrième, qui a une trachée postérieure et un pied 
unique, se compose des genres Chimera ( pinna, Linn.), Cal- 
litriche (mytilus). 

La cinquième, qui a uue trachée unique et un pied, est 
formée par les genres Loripes (tellinalactea), Limnæa ( mya 
pictorum, mytilus cygneus, anatinus, Linn.). 

Enfin la sixiéme, dont le caractère est d’avoir deux trachées 
et un pied, renferme les genres Hypogæa (solen , pholas, tel- 
lina inæquivalvis, Linn.), Peronæa (tellina, Linn.), Callista 
(venus, Linn.), Arthemis (venus exoleta, Linn.), Cerastes 
(cardium, Linn.). 

Quoiqu'il y ait une erreur assez forte dans ce système de 
malacologie à cause du rapprochement des tritons, des téré- 
belles et des serpules dans l’ordre des brachiata, il n’en 
faut pas moins convenir qu’il a sufli pour mériter à M. Poli 
le nom de véritable fondateur de la classe des mollusques, 
molluscorum classis verus fundator, que lui a donné M. Meckel 
dans sa Dissertation sur les Ptéropodes; en effet, outre l’éta- 
blissement des trois coupesprincipales, d'après l'appareil de la 
locomotion, on y trouve comme caractere secondaire l'absence 
ou la présence de la tête. Ajoutons que les familles de bivalves 
sont en général fort naturelles et qu’elles reposent sur la con- 
sidération d'organes importans. 

On y remarque aussi que lasérie danslaquelle les familles et 
même les genres sont disposés est en sens inverse de celle qui 
est aujourd’hui adoptée, si ce n’est par M. de Lamarck, 


26 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIES 


Pendant les dix ou douze années de la grande tourmente 
révolutionnaire, qui agita l’Europe, de 1789 jusqu’à la fin du 
régnedela terreur en France,;on ne voit qu'un assez petitnombre 
de travaux de malacologie. Quelques journaux, et entre autres 
celui d'Histoire naturelle, dont Bruguiére étoit rédacteur, 
contiennent cependant des faits et l'établissement de quelques 
genres nouveaux : c’est ainsi que le conchyliologiste françois 
ajouta à ceux qu’il avoit indiqués dans l'Encyclopédie parmi 
les bivalves, les genres Unio ou Mulette proposé par Retzius; 
Anodontite retiré des moules de Linnæus; et l’on voit en outre 
par les dessins qu’il avoit laissés avant d'entreprendre le voyage 
au retour duquel il a succombé, qu'il avoit conçu l’établisse- 
ment des genres Houlette, Lime, séparés encore du grand genre 
Ostrea, Linn.; Lucine, Capse, Pandore, destellines ; Lingule, des 
patelles, et Corbule. 

Tel étoit l’état de la malacologie à l’époque de 796 où nous 
nous arrêterons un moment comme à une sorte de renaissance 
des sciences, du moins en France; Guettard et Adanson avoient 
démontré le principe que dans l'établissement des genres de. 
coquillages, il faut avoir également recours à la forme des 
parties de l'animal et à celle de la coquille, parties dont 
Adanson nous avoit donné une excellente définition. 

Linaæus avoit créé le langage conchyliologique et la con- 
chyliologie artificielle. 

Pallas avoit fait voir que dans la disposition générale des 
animaux de ce type, on ne devoit avoir égard que d’une 
manière trés-secondafre à l'absence ou à la présence de la 
coquille, et en effet il avoit proposé de réunir dans un seul 
groupe les mollusques nus ct les testacés. 

Bruguiére avoit donné au système conchyliologique de Lin- 
næus une précision et un développement déjà fort remar- 
quables, tandis que de son côté, Gmelin, par une compilation 


sans doute un peu indigeste, avoit cependant recueilli les 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 27 


nombreux matériaux qu’il falloit ensuite élaborer un à un, 
et par conséquent avoit au moins préparé le travail. 

Enfin Poli avoit proposé une véritable méthode naturelle , 
décrit d’une manière beaucoup plus profonde l’organisation des 
mollusques multivalves et bivalves, et dans l’établissement de 
ses ordres et de sesgenres, n’avoit considéré que l’animal lui- 
même , et peu ou point la coquille; en sorte qu’il étoit parvenu 
à l’excès contraire à celui que nous avons remarqué au com- 
mencement de cette histoire de la malacologie. 

De 1789 à la fin du dix-huitième siécle, la malacologie étoit 
donc à peu prés restée stationnaire , lorsqu’en 1798, M. G. Cu- 
vier (Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des ani- 
maux), sentant bien, comme Guettard, Adanson, Geoffroy, 
Muller et Poli, que la subdivision méthodique des mollusques, 
comme celle de tous les autres animaux, devoit reposer sur 
l'étude de l'organisation , proposa sa nouvelle classification. Il 
crut d’abord que toute la division des malacozoaires devoit 
monter d’un degré dans la série animale et précéder les ento- 
mozoaires où animaux articulés extérieurement; une seconde 
innovation fut de réunir définitivement, comme l’avoit fait 
Pallas, sous le seul nom classique de mollusques, les vers mol- 
lusques de Linnæus, à ses vers testacés, c’est-à-dire, de ne con- 
sidérer l’absence ou l'existence de la coquille que d’une ma- 
niére trés-secondaire; il en fit donc une classe distincte de ce 
grand groupe qu'il nommoit encore animaux à sang blanc , et 
qui devoit bientôt être connu par la dénomination d'animaux 
sans vertèbres, la caractérisa d’une mañière nette et tranchée, 
ainsi que les trois autres, celles des insectes, des vers et des 
zoophytes, qu'iladmitparmilesanimauxsanssquelette intérieur 
articulé. Prenant ensuite en considération la forme des mol- 
lusques, il les partagea en trois sections, les céphalopodes, les 
gastéropodes et les acéphales. Dans la première il plaça non 
seulement les sèches de Linnæus qu'il divisa en sèches propre- 
ment dites. et en poulpes, mais en outre les argonautes, em 


38 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


confondant encore la carinaire, les nautiles, et par analogie, 
les ammonites, orthocératites et camérines de Bruguiére. 

Sa section des gastéropodes, beaucoup plus nombreuse, étoit 
partagée en deux d’après l’ancienne considération del’absence 
ou de la présence de la coquille. Les principaux genres de gasté-, 
ropodes nus, étoientleslimaces, lesthethys, lesaplysies, lesdoris 
de Linnæus que M. Cuvier commençoit à subdiviser en doris 
véritables, en tritonies et en eolides, les phyllidies, genre nou- 
veau, enfin les scyllées. Tous ces genres étoient assez bien rap- 
prochés, mais en outre M. Cuvier leur avoit réuni les thalides, 
nouveau genre de Bruguière, nommé depuis physale, qui a dû 
prendre place près des médusaires, et les lernées. 

Les mollusques gastéropodes testacés étoient partagés en cinq 
divisions , d’après la considération de la coquille. 

Dans la première où la coquille est de plusieurs pièces, se 
trouvoit seul le genre Oscabrion dont M. Cuvier rapprochoit 
l'animal des phyllidies. 

Dans la seconde où la coquille est d’une seule piece , non spi- 
rale,étoientlespatelles dontilne faisoitencorequ'’unseulgenrre, 

Dans latroisiéme dont la coquille est d’une seule pièce en 
spirale, à bouche entière , sans échancrure ni canal, se trou- 
voient les haliotides, les nérites, les planorbes, les hélices, les 
bulimes , les bulles, les sabots et les toupies, ce qui faïsoitun 
assemblage fort hétéroclite. 

Dans la quatrième dont la coquille est d’une seule pièce en 
spirale, à bouche terminée par un canal, étoient les rochers sub- 
divisés à la manière de Bruguiére, les strombes et les casques. 

Enfin dans la cinquième dont la coquille est d’une seule 
pièce en spirale, à ouverture échancrée par le bas, prenoient 
place les buccinsavec l'indication dessous-genres, tonne, harpe, 
Pourpre et vis; les volutes avec l'indication des sous-genres, 
cymbium, volute et mitre établis depuis; les olives, les por- 
celaines et les cônes. 


A " à À 
Dans cette même méthode la section des mollusques sans 1ête 


# 


' 


# 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 29 


ou acéphales est partagée d’après l'absence ou la présence de la 
coquille, celle d’un pied , l'égalité ou l'inégalité des valves et la 
disposition du manteau, c’est-a-dire ensuivantla marche de Poli. 

La première division des acéphales nus ne contient que les 
genres Ascidie et Salpa de Linnæus. 

Dans toutes les autres l’acéphale est revêtu d’une coquille. 

Dans la seconde dont l'animal est sans pied et la coquille 
inéquivalve, sont les genres Huître, Spondyle, Placune, 
Anomie, Peigne. 

Dans la troisième où l'animal a un pied, ses valves égales 
et le manteau ouvert par devant, sont les genres Lime, Perne, 
Avicule, contenant encore les marteaux, Moule, Jambonneau, 
Anodontite , Unio, Telline, Bucarde , Mactre , Vénus, Came, 
comprenant les véritables cames qu’il dit devoir être rappro- 
chées des huîtres, les tridacnes, les cardites de Bruguiére, et 
les arches. 

Dans la quatrième dont l'animal a un pied, les valves égales, 
la coquille ouverte par les deux bouts, le manteau fermé par 
devant, M. Cuvier place les Solens en distinguant les espèces 
d’après la position de la charniere, les Myes, les Pholades et 
les Tarets, comprenant les Fistulanes de Bruguière. 

Dans la cinquième sont les acéphales testacés, sans pied, 
munis de deux tentacules charnus, ciliés, roulés en spirale, 
c’est-à-dire les térébratules, parmi lesquelles il confond en- 
core l’'Hyale (anomia tridentata) ; la Cranie qui lui paroît ce- 
pendant devoir être plus voisine des véritables anomies; la 
Lingule , genre établi par Bruguière sur la coquille; l'Orbicule, 
genre établi par M. Cuvier sut la patella anomala de Muller, 
et que Poli long-temps avant avoit nommé criopoderme. 

Dans la sixième enfin qui comprend les acéphales testacés 
munis d’une multitude de tentacules articulés et ciliés, ran- 
gés par paires, sont les anatifes et les balanites. 

D'après l'analyse que je viens de donner du premier travail 
de M. Cuvier sur les mollusques, on voit aisément qu'établi 


30 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 


sur les observations critiques de Pallas, comme il se plait à 
l’avouer , il perfectionne encore ce que Poli avoit inventé ; 
car il est évident que ses mollusques céphalopodes sont les 
brachiata de Poli; ses gastéropodes, les repentia de l’anato- 
miste italien, et enfin ses acéphales les subsilientia de celui-ci. 
On y trouve aussi les perfectionnemens que Bruguiére avoit 
apportés successivement dans la distinction des genres, et que 
M. de Lamarck augmentoit alors chaque année dans le cours 
qu’il étoit chargé de faire au Jardin du Roi, érigé en 1794 en 
école spéciale d'histoire naturelle. 

Ce ne fut cependant qu’en 1798 (le 11 floréal, an VI) que 
M. de Lamarck commença la publication de ses travaux sur 
les malacozoaires par un mémoire (Journ. d'Hist. nat., t. 1 ) 
sur la séparation du genfe Sepia, Linn.,en trois genres, Seche, 
Calmar et Poulpe, appuyé autant que besoinsur ce que M.Cuvier 
avoit déjà donné de leur organisation. 

Au commencement de l’année 1799 (21 frimaire, an VIT), 
il lut à l’Institut et publia dans le même recueil son prodrome 
d’une nouvelle classification des coquilles, comprenant la ré- 
daction appropriée des caractères génériques et l'établissement 
d'un grand nombre de genres nouveaux. Dans ce travail M. de 
Lamarck avoue qu’il a embrassé les principes et la manière de 
voir de Bruguiére, en profitant des observations de M. Cuvier 
sur l’organisation des animaux, mais qu'il s’est vu obligé de 
resserrer encore davantage les caractères des genres, ce qui a 
nécessité d’en augmenter le nombre. En effet, il l'a porté d’un 
seul coup, de 61, qu’il étoit dans le tableau de l'Fncyclo- 
pédie de Bruguière, à 125, ce qui fait 62 genres nouveaux. 

Comme Bruguière, il divise encore les coquilles d’après le 
nombre de leurs valves, en univalves, bivalves et multival- 
ves; mais il les range dans un ordre inverse. 

Lesunivalvessont encore subdivisées , comme par Bruguière, 
en uniloeulaires et en muitiloculaires. 

Danslesuniloculairesilabandonneun peuson prédécesseur et 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE, 3a 


les partage en deux sections d’après la forme de l'ouverture 
versante , échancrée ou canaliculée à sa base dans l’une , et en- 
tière dans l’autre. 

Dans la première section il ajoute les genres suivans : Ta- 
rière séparé des bulles, B. (1); Ancille différent du genre de ce 
nom de Geoffroy, et que depuis il a nommé ancillaire; Müitre, 
Colombelle, Marginelle, Cancellaire, Turbinelle, séparés des vo- 
lutes, B.; Nasse, des pourpres, L.; Harpe, des buccins, B. ; Pté- 
rocère, Rostellaire, des strombes, B.; Fuseau, Pleurotome, Fas- 
ciolaire, des murex, B.; Pyrule, des bulles, B. 

Dans la seconde il ajoute aux genres de Bruguière les sui- 
vans : Cadran séparé des toupies; Monodonte, Pyramidelle, Cy- 
elostome, Turritelle, des sabots ; Janthine, des hélices; Agathine 
Limnée, Mélanie, Ampullaire, Auricule, des bulimes, B. ; Hélicine, 
Sigaret,des hélices, Linn.; Sfomate, des haliotides; Crépidule, Ca- 
lyptrée, des patelles, B.; mais il y joint encore à la fin de cette 
section, comme Bruguière l’avoit fait, et malgré l’exemple 
de M. Cuvier, les genres Dentale, Siliquaire, Vermiculaire 
avec l’Arrosoir et l’Argonaute. 

. Quant à la division des univalves multiloculaires, M. de La- 
marck ajoute encore les genres suivans: Spirule, Orthocère, qui 
ne sont que des démembremens du genre Ammonite ou Nau- 
tile; Planorbite, Baculiteet Orthocératite,entiérementnouveaux. 

Les coquilles bivalves sont aussi divisées, comme par Bru- 
guiére, en irrégulières et en réguliéres. 

Dans la premitre de ces divisions il n’établit que deux 
genres nouveaux, Vulselle et Marteau , démembrés des avi- 
cules, B., et il rapproche les anomies des cranies. 

Dans la seconde il en forme un plus grand nombre; savoir : 
Glycimère séparé des myes:; Sanguinolaire, des solens; Cyclade, 
des tellines ; Mérétrice qu'il a changé depuis en Cythérée, des 
vénus; Lutraire , Paphie , Crassatelle, des mactres; Isocarde, des 


QG). signifie BauGuiëre et L, Linré. 


32 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF: 


cardites; Hippope, des tridacnes; Pétoncle, Nucule, des arehes; 
Modiole, des moules; Caicéole, Hyale, des anomies. 

Quant aux multivalves qu'il divise en trois sections fort 
convenables, il ne propose de nouveau rien autre chose que 
d’en retirer les anomies et les cranies pour les porter parmi 
les bivalves irrégulières. 

D’aprés cette analyse il est aisé de voir qu’entrainé par la 
direction de Bruguière, M. de Lamarck ne profita pas encore, 
comme il le pouvoit, des travaux de ses prédécesseurs pour 
l'établissement d’une méthode naturelle parmi les coquilles : 
il le fitbien davantage dansla premiére édition de son ouvrage 
intitulé : Animaux sans vertébres, et publié en 1801. Mais 
avant d'en exposer l'analyse, il sera convenable de dire 
quelque chose du tableau des divisions de la classe des mol- 
lusques , que M. Cuvier publia en 1799 (28 ventose an VIIT), 
à la fin du premier volume de ses Leçons d'anatomie compa- 
rée. On y voit qu'éclairé par le prodrome de M. de Lamarck, 
pour les genres de coquilles, M. Cuvier caractérise en outre 
d’une maniere plus tranchée, les divisions qu'il avoit proposées 
dans son Tableau élémentaire. Par exemple, ses trois princi- 
pales sections, les céphalopodes, les gastéropodes, et les acé- 
phales, sont désignées comme desfamilles. Du reste, la premiére 
n’asubi aucun changement; la seconde est aussi toujours divisée 
en nus et en testacés ; les gastéropodes nus ne contiennent plus 
les thalides et les lernées, mais ils se sont accrus de Ia testa- 
celle, genre nouveau presque découvert par Faure-Biguet, et 
du sigaret, en sorte que cette section est encore assez hétéro- 
clite. Les conchyliféres sont encore comme dans le Tableau, 
avec cette légère différence, que M. Cuvier nomme mullivalves 
la petite division qui contient les oscabrions, conivalves les 
patelles, et spirivalves toutes les autres coquilles univalves, 
toujours partagées en trois sections suivant que l'ouverture est 
entière, échancrée ou canaliculée. 

l’ordre des acéphales est également, à peu de différences 


a 
ve) 


>1 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE: 


€ 


près subdivisé comme dans le Tableau, d’abord en nus et en 
testacés. La première section contient, outre les ascidies et les 
biphores, les genres Firole et Thalide, rapprochement erroné. 
Les testacés sont plus nettement et plus naturellement parta- 
gés que dans le Tableau en quatre sections. La premiere , dont 
le manteau est ouvert par devant, est encore subdivisée en 
quatre d’après la considération de l'inégalité ou de l'égalité 
des valves, la forme du pied et l'existence des tubes, suivant 
Ja méthode de Poli. La premiére division, ou les inéquivalves, 
comprend les mêmes genres que le Tableau, et en outre, 
sous le nom de Lazarus, un nouveau genre probablement établi 
avec le chama lazarus, Linn., et alors placé à tort dans cette sec- 
tion; la seconde, ou les équivalves, avec un pied propre à 
ramper, les anodontes et mulettes; la troisième ou les équival- 
yes, avec un pied propre à filer, leslimes, pernes, avicules, 
moules; etenfin la quatrième ou les équivalves , avec un pied 
le plus souvent impropre à filer, les vénus, tellines, bucardes, 
cames, arches. La seconde section, dans laquelle le manteau 
n’est ouvert qu'aux deux bouts, contient les mêmes genres que 
dans le Tableau. La troisième dont le manteau est ouvert par 
devant sans pied ni tube, et la quatriéme où, avec des tenta- 
cules cornés articulés, il y a un tube en arrière du corps, ren- 
ferment aussi les mêmes genres que dans le Tabieau. 

Dans la même année que l'ouvrage de M. Cuvier pa- 
rut, c’est-à-dire en 1800, M. d’Audebard de Férussac pére, 
qui n'étoit peut-être pas très au courant de la science, 
donna dans le troisième volume des Mémoires de la So- 
ciété d'Emulation, un essai d’une méthode conchyliologique 
d'aprés la considération de l'animal et de son têt. Il y in- 
siste sur la nécessité d’envisager à la fois l’un et l’autre dans 
l'établissement des familles et des genres; il introduit d’ailleurs 
quelques considérations nouvelles, comme celle de l'état 
complet ou incomplet de ce qu'il nomme le cône spiral dans 


Ja coquille, et le point d’attache du pied, sous le cou ou sous 


H) 


34 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


le ventre des gastéropodes. Il borne du reste l'application de 
sa manière de voir aux mollusques (qu’il nomme musculites ) 
terrestres et fluviatiles : il les partage en deux sections comme 
Adanson, et les subdivise en ordres presque aussi nombreux 
que ses genres. Parmi ceux-ci il n'y en a qu’un de nouveau, 
qu'il nomme helico-limax, et qui fait le passage des limaces 
aux hélices; mais il y confond à tort les testacelles de Faure- 
Biguet, Le nom de bulla est appliqué au bulin d’Adanson, 
nommé physe par Draparnaud. Du reste il a suivi Adanson 
et Muller. 

Dans l'ouvrage que M. de Lamarck publia en 1801, sous le 
titre d’Animaux sans vertébres , on voit que ne se bornant 
plus aux coquilles, mais qu'envisageant comme M. Cuvier 
les animaux, il a suivi à peu prés son exemple. Il l’imite 
d’abord.en ceci, que la classe des mollusques est mise à la 
tête des animaux sans vertèbres; mais ensuite il s'en écarte 
assez souvent : ainsi sa premiére division des mollusques en 
deux ordres porte sur l'existence ou l'absence de la tête; 
d’où les mollusques céphalés, et les mollusques acéphalés, 
ce qui ne se trouve qu'implicitement dans le systéme de 
M, Poli et dans celui de M. Cuvier. 

Les céphalés sont ensuite partagés en deux sections comme 
dans la méthode de ce dernier, suivant qu’ils sont nus ow 
conchylifères. 

Enfin les céphalés nus sont distribués en deux sous-divisions 
suivant le mode de locomotion. 

Les premiers nagent librement dans les eaux, tels sont les 
animaux qui composent le genre Sepia, L., et dont M. de La- 
marck à fait les trois genres Sèche, Calmar et Poulpe. Il place 
aussi dans lä même section les lernées, Les firoles et les clios. 

Dans la sous-division des mollusques nus qui rampent, M.de 
Lamarck place à peu prèsles mêmes genres que M. Cuvier, et 
de plus les dolabelles, division des aplysies, l’onchidie, nouveau 


genre établi par Bnchanan, et les oscabrions, qui cependant 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 585 


ne peuvent guère passer pour nus. Il €n retire au contraire 
avec raison les thalides ou physales. 

Les céphalés conchyliféres sont partagés en trois sous-divi- 
sions principales d'aprés la forme de la coquille uniloculaire 
non spirale, uniloculaire spirale et multiloculaire. 

Dans la premiére, aux patelles dont il sépare encore un 
nouveau genre sous le nom d’Emarginule, outre ceux des cré- 
pidules et des calyptrées qu'il avoit déjà établis dans son 
prodrome, il joint le genre Concholepas , espèce de pourpre, 
et par conséquent fort mal placé ici. 

Dans la seconde on remarque une nouvelle coupe dont il 
n’avoit pas été question dans le prodrome, mais qui avoit été 
employée par M. Cuvier; elle porte sur l’échancrure , la tubu- 
lure ou l’intégrité de l'ouverture de la coquille. La division qui 
renfermeles coquilles dont l'ouverture estentiéreousanseanal, 
contient les mêmes genres disposés semblablement que dans le 
prodrome, avec la différence de l'établissement de quelques 
genres nouveaux, savoir : Clavalule , démembré des pleuro- 
tomes du prodrome, Sculaire et Maillot séparés des cyclos- 
tomes, Carinaire, des argonautes, et en outre Volvaire, genre 
entièrement nouveau, Testacelle de Faure-Biguet, et Vermicu- 
laire d’après Adanson. La disposition des genres n’est en gé- 
néral pas naturelle, et en effet on y trouve encore l’arrosoir, 
et même la siliquaire avant l'argonaute qui termine cette 
section. Les dentales en ont cependant été retirées. 

Quant à la troisième sous-division des coquilles univalves en 
spirales, ou de celles qui sont multiloculaires, elle s’offre de 
différences avec ce qu’elle est dans le Tableau , qu’en ce qu'un 
nouveau genre a été établi sous le nom d’Hippurite avec une 
espèce d’orthocératile. 

Les mollusques acéphalés qui constituent le second ordre 
de cette classe sont également divisés en espèces nues ou 
espèces conchylifères, comme dans la méthode de M. Cu- 
vier. 


36 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


Les acéphalés nus contiennent outre les deux genres Aseidie 
et Biphore, le genre Mammaire de Muller. 

Dans la section des acéphales conchylifères, M. de Lamarck 
abandonne la classification des animaux pour celle des co- 
quilles: il ne les divise cependant pas non plus en bivalves 
et en multivalves, comme il l’avoit fait dans son prodrome, 
mais il prend en première considération légalité ou l'inégalité 
des valves, ce qui le conduit à une autre disposition des genres. 
Dans la première de ses sous-divisions sont les genres Pinne, 
Moule, Modiole, Anodonte pour anodontite,Mulette, Nucule, 
genre nouveau divisé des arches, Pétoncle, Arche , Cucullée 
démembré du précédent, Trigonie, Tridacne, Hippope, Car- 
dite, Isocarde, Bucarde, Crassatelle, Paphie, Lutraire, Mactre, 
Pétricole, genre nouveau établi avec des vénus lithophages, 
Donace , Mérétrice, Vénus; Vénéricarde, genre nouveau, Cy- 
clade, Lucine, Telline, Capse, Sanguinolaire, Solen, Glyci- 
mère, Mye et Pholade, et par conséquent cinq genres nou- 
veaux. y 

Dans lasous-division des inéquivalves qui ont deux valves ou 
davantage, dontles principales sont irrégulières, la disposition 
des genres est la suivante : 

+ Valve principale tubuleuse : Taret, Fistulane. 

++ Deux valves inégales opposées ou réunies en charnière , 
Acarde, Radiolite, genre nouveau , Came, Spondyle, Plicatule, 
genre nouveau établi avec une espèce de spondyle, L. et B.; 
Gryphée, genre nouveau démembré des huîtres; Huître, Vul- 
selle, Corbule, Anomie, Cranie, Térébratule, Calcéole, Hyale, 
Orbicule et Lingule. 

+++ Plus de deux valves inégales non articulées en char- 
nière : Anatife et Balane. 

Malgré cette marche d’un perfectionnement évident dans la 
classification des malacozoaires, quelques personnes , même 
en France, ne 'crurent pas devoir encore abandonner le sys- 


téme de Linnæus, perfectionné par Bruguière : tel fut, par 


La 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 3 
exemple, M. Bosc dans les supplémens de Buffon, édition de 
Deterville, 1802. Quoiqu'il sentit bien toute la valeur de ces 
innovations, il adopta cependant encore les divisions de vers 
mollusques pour les mollusques nus, et de vers testacés, pour 
les espèces conchylifères ; et, dans chacune de ces divisions, 
il suivit presque exactement Bruguière, en adoptant cepen- 
dant lesnouvelles subdivisions génériques établies par MM. Cu- 
vier et de Lamarck. Il seroit donc inutile de montrer combien 
cette méthode est peu naturelle, puisque nous l'avons fait 
en parlant du système de Bruguiere. Nous nous bornerons à 
faire observer que M. Bosc, qui a eu souvent l’occasion d’étu- 
dier des mollusques vivans, a introduit plusieurs faits nouveaux 
dans leur histoire naturelle, et qu’il a aussi établi quelques 
genres; tels sont les genres Fodie, trés-voisin des ascidies, 
si même ilen diffère, Oscane placé auprès des patelles, et qui 
pourroit bien être un animal d’un tout autre type, Ongu- 
line, Erodone et Hiatelle, adoptés de Daudiu parmi les bi- 
valves. 

Quatre ou cinq ans aprés que MM. Cuvier et Lamarck eu- 
rent fait paroitre l’un aprés l’autre leur Systeme de Malacologie, 
le premier, en publiant l’anatomie du clio borealis, en 1802, 
fit observer que, cet animal n'ayant aucun des caractères de 
ses céphalopodes et n'ayant pas non plus de pied propre à ram- 
per comme ses gastéropodes, avec lesquels il offroit du reste 
beaucoup de rapports, et près desquels il falloit le placer, il 
conviendroit de changer ce nom de gastéropodes; il ne l’a 
cependant pas fait, parce qu’il trouva dansles objets recueillis 
deux ans après, en 1804, par MM. Péron et Lesueur, l'animal 
de l’hyale, et un autre dont il fit un nouveau genre sous la 
dénomination de Pneumoderme, et comme ces animaux avoient 
pour caractère commun de se mouvoir au moyen d'espèces 
d'ailes placées de chaque côté du corps, il en fit un ordre 
nouveau sous le nom de pléropodes, dans lequel il plaça les 
genres Clio, Pneumoderme et Hyale, en émettant le doute que 
les firoles pouvoient aussi lui appartenir. 


ee] 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE: 


1 


M. de Lamarck, de son côté, avoit aussi été conduit à l'éta- 
blissement de quelques nouveaux genres, et entre autres, de 
ceux qu’il a nommés Tubicinelle et Coronule séparés des ba- 
lanes de Linnæus. 

On trouve aussi dans Le prodrome, publié en 1803, d’un 
grand travail de Draparnaud sur les mollusques terrestres et 
fluviatiles de France qui r’a paru qu’après sa mort, en 1808, 
les preuves d'une marche rationnelle et convenable à la mala- 
cologie, non seulement dans létablissement ou l'adoption de 
quelques genres nouveaux comme Vitrine, Ambrette, Clausilie, 
Physeet Valvée, mais encore dans la maniere dont il a proposé 
d'envisager les coquilles en général, et surtout les coquilles 
bivalves, comme si elles faisoient partie de l'animal marchant 
devant l'observateur. Il abandonna done le premier la ma- 
nière arbitraire dont Linnæus et ses nombreux sectateurs 
avoient placé les coquilles pour les décrire, et revint à celle 
que Réaumur avoit proposée dans son Mémoire sur le mouve- 
ment progressif des coquillages. (Acad. des Sc. 1711.) Son 
système de classification est du reste celui de M. Cuvier. 

Le premierouvrage qui put recueillir ces nouveaux travaux, 
fut Histoire Naturelle des mollusques, commencée à peine par 
Denys de Montfort, et exécutée en presque totalité par M. de 
Roissy, ouvrage qui fait partie de l'édition de Buffon, par Son- 
nini, etquidéveloppa d'une manière fortconvenable lesystème 
de malacologie de M. Cuvier. Les genres assez naturellement 
groupés en général, caractérisés soigneusement d’après l’ani- 
mal et d’après la coquille, sont exactement ceux que M. de 
Lamarck avoit donnés dans ses Animaux sans vertèbres. Le peu 
de changemens qu’on y remarque consiste presque à proposer 
de remplacer les noms d’ancille et de galathée, l'un déjà 
employé par Geoffroy pour un genre de mollusques, par 
celui d'Anaulace, et l’autre qui étoit déjà employé par 
les entomologistes, par celui d’Egérie. Il croit aussi que le 


nom de paphie devroit être préféré à celui de crassatelle qui 


* 

vd HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 39 
pourroit induire en erreur. Tout en admettant la classifica- 
tion de M, Cuvier, M. de Roissy pensoit, ce nous semble, avec 
raison, que la section qui contient les anodontes ne devoit pas 
suivre immédiatement la seconde ou celle des huîtres, mais 
en être séparée par la section des espèces qui ont un pied 
propre à filer; enfin, contre l'opinion du même zoologiste, 
M. de Roissy croit que dans les biphores, l’ouverture que 
M. Cuvier a regardée comme l’antérieure est la postérieure, et 
vice versà, opinion de MM. Bosc, Péron, de Blainville, qui a été 
confirmée par les observations de MM. de Chamisso et Kuhl, 
faites sur la nature vivante. 

On trouve encore dans cet ouvrage les premières idées dé- 
veloppées de l’analogie des coquilles polythalames avee les 
céphalopodes, appuyées sur la connoïssance de l’animal de la 
spirule que Péron et Lesueur venoient de rapporter, et 
que M. de Roissy avoit examiné. Il avoit également entrevu 
le passage des mollusques univalves aux bivalves par les 
patelles, quoiqu'il rangeût toujours celles-ci avec les phylli- 
dies. Enfin c’est également M. de Roïssy qui le premier a rap- 
proché les arrosoirs des fistulanes , rapprochement qui 
depuis a été adopté par tous les zoologistes, 

Un autre ouvrage général qui recueillit aussi ces nouveaux 
travaux est la Zoologie analytique de M. C. Duméril, publiée 
en 1806. Adoptant presque complètement la manière de voir 
de M. Cuvier, M. Duméril partage la classe des mollusques 
qu'il met encore avant les insectes, en cinq ordres, les cé- 
phalopodes, les ptéropodes, les gastéropodes, les acéphales 
et les brachiopodes. 

L'ordre des céphalopodes ne contient aucune innovation. 

Celui des ptéropodes est adopté absolument comme M. Cu- 
vier venoit de l’établir. 

Mais celui des gastéropodes offre une nouvelle division: 
d’après une nouvelle considération, celle des organes de la 


respiration, en trois familles : les dermobranches, les siphono- 


49 HISTOIRE n LA MALACOLOGIÉ: 
branches et les adelobranches, qui correspondent à peu prés 
aux trois divisions établies sur la considération de la coquille. 

En effet, la famille des dermobranches dont le caractère 
est d’avoir les branchies extérieures en forme de lames et de 
pañaches, renferme les gastéropodes nus de M. Cuvier, et en 
outre les patelles de Linnæus, c’est-à-dire les nouveaux genres 
de Bruguiere et de M. de Lamarck, qui n'ont cependant pasles 
branchies de cette forme , non plus que les haliotides. 

La seconde famille dont le caractère est d’avoir les branchies 
intérieures communiquant à l'extérieur par un simple trou est 
encore bien moins naturelle, puisqu'elle renferme, avec les 
limaces et les hélices qui respirent bien par un trou, tous les 
gastéropodes dont la coquille a son ouverture entiére , ainsi 
que les aplysies, lessigarets dont la cavité branchiale s'ouvre 
par une large fente cervicale ou latérale. 

La troisième famille est tout-à-fait naturelle; aussi renfer- 
me-t-elle tous les mollusques dont la coquille est échancrée ou 
canaliculée pour recevoir un tube. 

L'ordre des acéphales ne forme qu’une seule masse sans 
distinction de familles, renfermant même les espèces nues. 

Enfin celui des brachiopodes est dénommé pour la première 
fois comme ordre distinct, car il comprend les deux dernières 
sections d’acéphales de M. Cuvier, confondues fort à tort en 
un seul ordre, les lingules, les orbicules et térébratules 
différant considérablement des anatifes et des balanes, et 
sur un caractère également faux qui regarde comme ana- 
logues les véritables tentacules ciliés des premiers genres, 
et les appendices abdominaux articulés des deux derniers. 
L'anatomie que Poli avoit donnée d’un animal de chacun de 
ces groupes suflisoit cependant pour faire sentir ces diffé- 
rences. 

En 1309, M. de Lamarck obligé par sa place de professeur 
de l’histoire naturelle des animaux sans vertèbres de suivre les 
progres de la science et de réunirlesnouveaux faits qu'elle avoit 


HISTOIRE DB LA MALACOLOGIE, 41 


acquis, proposa une nouvelle distribution des malacozoaires, 
dans son ouvrage intitulé : Philosophie Zoologique. Divisant le 
règne animal en six degrés d’orgauisation , il plaça dans le qua- 
trièeme, en allant de bas en haut, ou le troisième en allant en 
sens inverse, les animaux qui nous occupent en ce moment; 
mais il les partagea en deux classes, l’une à laquelle il laissa le 
nom de mollusques et l’autre qu'il désigna par la dénomi- 
nation nouvelle de cirrhipodes. 

La classe des mollusques est toujours subdivisée en deux 
ordres d’après la considération de la tête comme dans les pre- 
miers systèmes de M. de Lamarck; mais il adopte du reste les 
trois divisions proposées par MM. Cuvier et Duméril dans 
son ordre des céphalés, savoir, les céphalopodes , les gastéro- 
podes et les ptéropodes. 

Sa division des céphalopodes contient à la fois les espèces 
nues, les espèces conchylifères à coquille uniloculaire et celles 
qui ont une coquille multiloculaire, ce qui est comme dans 
le second système de M. Cuvier, avec cette différence que 
les conchylifères sont partagés en deux. 

Les espèces nues portent le nom de sépialées, et en effet 
comprennent le genre Sepia, Linn., et ses subdivisions. 

La seconde section nommée argonautacées , renferme les 
genres Argonaute et Carinaire. 

Enfin la troisième, à têt multiloculaire, est divisée en trois 
familles, les nautilacées contenant les genres anciens, Nau- 
tile, Ammonite, Orbulite, Turrilite, Baculite, et le seul 
nouveau Ammonocéralite; les lituolacées, nouvelle famille, 
composée des genres nouveaux, Spirolinite, Lituolite, et des 
genres anciens, Bélemnite, Hippurite, Orthocere et Spirule; 
les lenticulacées, famille également nouvelle, formée des nou- 
veaux genres, Miliolite, Gyrogonite, Rénulite, Discorbite , Len- 
liculite, et des genres anciens Nummulite et Rotalite. 

La division des gastéropodes est partagée en trois sections. 

La premiére qui renferme les animaux dont le corps est en 


42 HISTOIRE DB LA MALACOLOGIE, 


spirale et qui ont un siphon, est formée de quatre familles: 
les enroulées, contenant les genres Cône, Porcelaine, Ovule, 
Tariére, Olive et Ancille ; les columellaires, contenantlesgenres 
Volute, Mitre, Colombelle, Marginelle et Cancellaire ; les 
purpuracées , renfermantles genres Nasse, Pourpre , Monoceros, 
Concholepas, Buccin, Eburne, Vis, Tonne , Harpe et Casque, 
dont un seul est nouveau; les canalifères enfin, composées 
des genres Strombe, Ptérocère et Rostellaire réunis sousle nom 
particulier d'ailées, et des genres Murex , Fuseau, Pyrule, Fas- 
ciolaire, Turbinelle , Pleurotome et Cérithe. È 

La seconde section, dont les animaux ont encore le corpsen 
spirale, mais point de siphon, contient huit familles compo- 
sées, 1.” les calyptracées, des genres Toupie , Cadran, Calyptrée 
et Crépidule; 2.° les hétéroclites, des genres Janthine, Bulle 
et Volvaire ; 5.° les turbinacées, des genres Vermiculaire, Turri- 
telle, Scalaire, Dauphinule, Monodonte , Turbo et Phasianelle; 
4. les stomatacées, des genres Sfomatelle, Stomate et Haliotide; 
5." les nérilacées, des genres Natice, Nérite, Nacelle et Néritine; 
6.° les auriculacées, des genres Limnée, Mélanie , Mélanopside 
et Auricule;7.° les orbacées, des genres Ampullaire, Planorbe, 
Vivipare et Cyclostome ; enfinles colimacées, des genres Maillot, 
Agathine, Amphibulime, Bulime, Hélicine et Hélice. 

La troisième section, dontle corpsestdroit, réuni au pied dans 
toute ou presque toute sa longueur, ne contient que quatre 
familles qui renferment tous les gastéropodes nus; ce sont, 
1.” les limaciens ou les genres Testacelle, Vitrine, Parmacelle, 
Limace et Onchidie; 2.° les aplysiens ou les genres Sigaret, 
Bullée, Dolabelle et Aplysie; 3.° les phyllidiens ou les genres 
Emarginule, Fissurelle, Patelle, Oscabrion, Phyllidie, Pleu- 
robranche; enfin 4.° les fritoniens comprennent les genres 
Doris, Thethys, Tritonie, Scyllée, Eolide et Glaucus. 

La dernière division des mollusques céphalés ou les ptéro- 
podes ne comprend que trois genres, Pneumoderme, Clio et 
Hyale, 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. A5 


L'ordre des mollusques acéphalés dans ce nouveau système 
de malacologie n’est partagé qu’en petites familles qui sont 
au nombre de treize et qui paroissent assez bien correspondre 
aux genres de Bruguiére et de Linnæus, aussi chacune d’elles 
en emprunte-t-elle ordinairement sa dénomination; ce sont 
les ascidiens, contenant les geures Mammaire, Biphore, Ascidie ; 
les pholadaires , Arrosoir, Fistulane, Taret, Pholade ; les soléna- 
cées, Saxicave, Rupellaire, Pétricole; les myaires, Mye, Pa- 
nope, Anatine; les mactracées, Mactre, Lutraire, Crassatelle, 
Onguline, Erycine; les conques, Capse, Galathée, Cyclade, 
Lucine , Telline, Donace, Cythérée, Vénus et Vénéricarde; 
les cardiacées, Bucarde, Isocarde, Cardite, Hippope, Tri- 
dacne; les arcacées, Trigonie, Cucullée, Arche, Pétoncle et 
Nucule; les narades, Anodonte, Mulette; les camacées, Pan- 
dore, Corbule, Dicerate, Came et Ethérie; les byssifères, 
Avicule, Marteau, Perne, Crénatule, Modiole, Moule, Pinne, 
Lime et Houlette; les ostracées, Peigne, Spondyle, Plicatule, 
Gryphée , Huître, Vulselle, Placune, Anomie, Cranie, Cal- 
céole et Radiolite; les brichiopodes, Orbicule, Térébratule 
et Lingule. 

La nouvelle classe des cirrhipodes, convenablement éta- 
blie , ne renferme que les genres Anatife, Balane, Coronule 
et Tubicinelle. On a pu voir comment, établi par M. Cuvier 
comme une simple division de ses acéphales, de même valeur 
que celle qui sépare les huîtres des vénus, ce groupe d’ani- 
maux fut ensuite séparé des acéphales par M. Duméril, mais 
confondu à tort avec les brachiopodes, et comment succes- 
sivement, mieux apprécié, il a fini par être regardé, avec 
raison, comme une sorte de classe intermédiaire aux animaux 
articulés et aux mollusques. 

Dans ce nouveau système de malacologie, M. de Lamarck, 
tout en perfectionnant ce qu’il avoit fait jusqu'alors, avoit 
encore établi quelques rapprochemens peu naturels, comme 


les crépidules qui ne sont pas operculées avec les toupies; 52 


\ 


A4 HISTOIRE DB LA MALACOLOGIE. 


section ou famille des hétéroclites l’étoit en effet beaucoup ; 
son groupe des auriculacées ne l’étoit pas peut-être beaucoup 
moins ; le genre Hélicine était aussi fort mal avec les hélices, 
puisqu'il est operculé ; le genre Sigaret étoit hétérogène avec 
les aplysies; la famille des phyllidiens comprenoit des genres 
de familles entièrement différentes et fort éloignées. En géné- 
ral il sembleroit que M. de Lamarck n’avoit pas encore porté 
suffisamment son attention sur l’opercule. 

La disposition des genres dans les familles d’acéphales con- 
tenoit beaucoup moins d’erreurs , quoique c’en soit une, à 
ce qu'il nous semble, de placer la famille des ascidiens à la 
tête de la classe, et celle des brachiopodes à la fin, et de ne 
pas considérer comme de valeur différente les caractères qui 
séparent ces deux groupes des autres acéphales, et ceux qui 
partagent, par exemple , les myaires des mactracées. Les 
genres Hippope et Tridacne n’étoient peut-être pas non plus 
a leur place. 

Il n’y a donc rien d'étonnant que quelques années après 
cet ouvrage, M. de Lamarck, dans un prodrome deson Cours 
au Jardin des Plantes, en octobre 1812 , ait encore changé 
quelque chose à son système général de classification, et éta- 
bli un assez grand nombre de genres nouveaux, et cela d’au- 
tant moins que dans cet intervalle, de nouveaux travaux par- 
ticuliers de M. Cuvier, de Péron et Lesueur, etc., vinrent 
apporter des matériaux mieux élaborés. Ces derniers venoient 
surtout de publier le prodrome d’un assez grand travail sur 
l’ordre des ptéropodes, établi par M. Cuvier , dans lequel ils 
rangeoient non seulement les clios, pneumodermes et hyales, 
mais encore définitivement les firoles, le glaucus, la cari- 
naire, et trois genres nouveaux auxquels ils donnérent les 
noms de Phylliroé , de Cymbulie et de Callianire. En partant 
du principe que, pour appartenir à ce groupe, il sufisoit 
que le mollusque eût des nageoires pour la locomotion, ils 
réunirent évidemment des animaux fort différens , les uns 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIR. 49 


ayant réellement des nageoires paires et latérales, les autres 
n’en ayant que de médianes. Ils ne firent pas même cette 
distinction, et leur division de cet ordre en deux sections 
porta sur l'absence ou la présence d’un têt; en sorte que les 
genres Carinaire et Firole, qui n'en font peut-être qu'un, 
furent placés, l'un au commencement de l’ordre, et l’autre à 
la fin. 

Avant de voir les perfectionnemens que la malacologie re- 
çut par le prodrome de M. de Lamarck, nous devons dire quels 
que chose du système de conchyliologie de Denys de Monfort, 
publié en 1808 et 1810, parce que, quoiqu'il ne traite que 
des coquilles univalves, on ne peut nier, commeon le verra 
dans le Manuel de Conchyliologie, qu’il n’ait rendu de véri- 
tables services à la science, d’abord en introduisant dans le 
système toutes les coquilles microscopiques observées par Sol- 
dani, Von Mall et Von Fichtel, et ensuite en proposant un 
grand nombre de genres de coquilles qui étoient sans doute 
bons, puisqu'ils ont été établis depuis sous des dénominations 
nouvelles. 

Les divisions primaires de Denys de Montfort dans la con- 
chyliologie, n’ont pas été établies sur l'animal; cependant il 
pense que certains mollusques testacés, comme les habitans 
de beaucoup de coquilles cloisonnées , et les argonautes, parmi 
les cloisonnées, doivent être rangés à côté des sèches; d’au- 
tres, comme ceux des cônes, des volutes, des hélices à côté 
des limaces; d’autres, tels que les serpules, les siliquaires , 
les tarets à côté des vers; d’autres, teis que.les arrosoirs à 
côté des polypes; d’autres, tels que les balanes, les lingules, 
les anatifes à côté des crustacés; d’autres enfin comme les ca- 
mérines , les rotalites à côté des vélelles et des méduses; opi- 
nions souvent fort erronées. 

Sa première division des coquilles repose sur le nombre 
des valves d’où résultent des univalves, des bivalves et des 


multivalves, comme chez la plupart des anciens conchylio- 


AG HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


logues; mais ce en quoi il diffère, c'est qu'il partage la der- 
nière section en deux : il conserve la dénomination de multi- 
valves aux coquilles de plusieurs pièces réunies, sans laisser 
de solution de continuité entre elles, comme les pholades, 
les anatifes , etc., et il donne celle de dissivalves aux coquilles 
de plusieurs pièces, mais non cohérentes ni adhérentes les 
unes aux autres, comme les tarets , les fistulanes, les ba- 
lanes, ete. Nous n'avons pas besoin de montrer combien cette 
nouvelle distinction est artificielle , puisqu'elle rompt non 
seulement les rapports naturels tirés de l’animal, mais même 
ceux tirés de la coquille. 

Les coquilles univalves, les seules dont il ait publié la dis- 
position méthodique, sont encore subdivisées en univalves 
cloisonnées et en univalves non cloisonnées. Le principe qui 
l’a guidé dans l'établissement des genres qu'il ne groupe pas 
en familles, c’est que chaque genre doit être assez nettement 
circonscrit, pour qu'il soit impossible d’avoir de doute sur 
la place d’une coquille; aussi les plus légères différences dans 
la forme de l’ouverture, la présence ou l’absence d’un om- 
bilic suflisent pour l'établissement de ses genres. C’est ainsi 
que dans la seule section desunivalves cloisonnées, de 13 genres 
qui existoient dans les conchyliologues les plus modernes, 
il en a fait 100, dont 87 nouveaux. Il faut cependant ajouter 
que parmi ces genres nombreux, il y en a beaucoup qui sont 
établis sur des corps organisés, fossiles ou‘ microscopiques, 
que jusques-la on n’avoit osé classer. Parmi les univalves non 
cloisonnées, il y 293 genres dont 42 nouveaux, en comptant, 
il est vrai, lestubes calcaires, ou même arénacés des chétopodes 
à tuyaux, qu’il place encore avec les véritables coquilles. Parmi 
cesgenres, nous nous bornerons à citer les principaux, tels que 
les genres Cabochon, Pavois, Helcion, Cimbre, démembrés 
des patelles; Padolle, deshalotides ; Laniste, Cyclophore, des 
cyclostomes ; Eperon, Monodonte, Méléagre, des sabots ; Fri- 
pier, Entonnoir, Tectaire , Bouton, Empereur, Cantharide, 


(l 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 47 


Télescope , des toupies ; Polinice, Clithone, Théodoxe et Vé- 
late, des nérites; Radix, des limnées; Scarabée, Actéon. 
Mélampe , des auricules; Gibbe, des maillots; Carocolle , 
Capraire, Ibére, Cépole, Polydonte, Straparolle, Acave, 
Tomogère , des hélices ; Polyphème , des bulimes; Ruban, 
des agathines; Séraphe et Rhizoa, des bulles; Navette, Cal- 
purne et Ultime, des ovules; Rouleau, Rhombe, Hermes 
et Cylindre, des cônes; Cymbe, des volutes; Minaret, des 
mitres; Licorne, des pourpres; Perdrix, destonnes; Héaume, 
des casques; Alectrion et Sistre, des buccins ; Hippocrène , 
des rostellaires; Trophore , Phos, Carreau , Latire, Appole, 
Crapaud, Aquile, Triton , Masque , Chicorée, Typhis et 
Bronte , des rochers. Parmi ce grand nombre de genres nou- 
veaux, il y en a déjà un certain nombre d’admis par M. de 
Lamarck, comme nous allonsle voir dans un moment. 

Nous devrons aussi dire encore quelque chose d’une nou- 
velle édition du petit ouvrage de M. d’Audebard de Férussac, 
dont nous avons parlé plus haut, et qui fut publié à Paris 
par son fils en 1810; parce que , quoiqu'il soit encore borné 
aux mollusques terrestres fluviatiles , il contient plusieurs 
observations nouvelles. On y trouve en outre l'établissement 
des genres Septaire pour une coquille patelloïde d’eau douce, 
Nerita porcellana, Chemn. , genre que Denys de Montfortavoit 
proposé de son côté sous le nom de cimbre, et que M. de La- 
marck a depuis appelé Navicelle: Mélanopside pour des ani- 
maux conchylifères fluviatiles qu'Olivier avoit nommés mé- 
lanies. 

, Ce seroït aussi le lieu de parler du Mémoire de M. Mé- 
gerle sur la classification des coquilles multivalves et bivalves, 
dans laquelle, tout en suivant Linnæus, il proposoit un assez 
grand nombre de genres démembrés de ceux de cet illustre 
zoologiste ; mais, comme nous l'avons dit à l’article de la con- 
chyliologie, ce sont des genres rigoureusement établis sur la 


coquille, et qui, quoique souvent correspondans à ceux qu’a- 


46 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


voit proposés, ou qu'a proposés depuis M. de Lamarck, n’ont 
cependant pas été adoptés; en sorte qu'il seroit inutile de nous 
appesantir même à les énumérer. 

Dans le prodrome de son Cours de 1812, M. de Lamarck 
divise Le règne animal en trois sections primaires auxquelles 
il ne donne pas de noms : 1.° les animaux apathiques; 2.° les 
animaux sensibles (ces deux divisions composant les ani- 
maux sans vertébres) ; et 5.° les animaux intelligens ou ver- 
tébrés. 

Les animaux que renferme la partie de la zoologie dont 
nous faisons l’histoire, sont toujours partagés en deux classes 
qui commencent la section des animaux sensibles, ou qui la 
terminent, suivant M. de Lamarck; car ilsuit l'ordre de la gra- 
dation de l’organisation animale. 

Les mollusques céphalés sont partagés en cinq sections : 
1.” les hétéropodes ; 2.° les céphalopodes: 5.° les frachélipodes ; 
1.° les gastéropodes; et 5° les ptéropodes. 

Sous la dénomination nouvelle d’hétéropodes, M. de Lamarck 
range les genres Carinaire, Firole et Phylliroé, dont MM. Pé- 
ron et Lesueur faisoient des ptéropodes , évidemment à tort, 
du moins pour les deux premiers; et, par une manière de 
voir assez inexplicable, M. de Lamarck les regarde comme de- 
vant être à latête des mollusques, et comme faisant une tran- 
sition aux poissons, quoique rien dans leur organisation ne 
milite en faveur de cette opinion. 

La section des mollusques céphalopodes, quoique divisée, 
comme dans le prodrome du Cours, en non testacés, testacés 
monothalames et testacés polythalames , contient un plus 
grand nombre de familles et de genres , du moins dans cette 
dernière section, car la première n’a éprouvé absolument 
aucun changement , et la carinaire est retirée de la seconde. 
Mais dans la troisième, la famille des nautilacées est parta- 
gée en deux, les ammonées et les nautilacées ; les ammonées 


renfermentles genres dans lesquels les cloisons sont sinueuses ; 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 49 


les nautilacées , ceux où les loges ne s'étendent pas du centre 
à la circonférence , ce sont les genres Nautile, Nummulite, 
V'orticiale, Sidérolite, genres nouveaux, et Discorbe ; la famille 
des lenticulacées du prodrome est partagée en trois; celle des 
radiolées , dont la coquille globuleuse, à spire centrale, a ses 
loges rayonnantes du centre à la circonférence, formée des 
Placentules , genre nouveau, Lenticulaire et Rotalie; les sphé- 
rulées , dont la coquille est globuleuse, contenant les mélo- 
nites, genre nouveau, Gyrogonite et Miliolite; les cristacées , 
dont la coquille semi-discoïde a la spire excentrique, formées 
des orbiculines, cristellaires , genres nouveaux, et des rénulites : 
la famille des lituolées du prodrome est aussi partagée en 
deux, suivant que la coquille est partiellement en spirale, 
ou tout-a-fait droite; les lituolées, qui ont le premier carac- 
tère, ne renferment plus que les trois genres Lituole, Spi- 
ruline et Spirule; les orthocèrées , qui ont le second , ren- 
ferment , avec les hippurites , orthocéres et bélemnites , un 
nouveau genre sous le nom de Nodosaire. 

La section des céphalés gastéropodes est partagée, d’après 
la considération de la différence dans l’attache du pied en 
deux sections de même ordre , et uon plus en trois. 

La premiére appelée trachélipodes, parce que le pied est 
attaché à la base inférieure du cou , contient les deux pre- 
miéres divisions des gastéropodes du prodrome, mais avec 
des différences dans le nombre , la disposition des familles et 
des genres. Le volvaire est reporté avec les columellaires ; dans 
la famille des purpurifères , au lieu de purpuracées, les genres 
Ricinule et Cassidaire , sont établis, l’un avec quelques espéces 
de pourpres, l’autre avec des espèces de casques. Lesailéessont 
nettement distinguées comme famille des canaliféres où sont 
proposés deuxnouveaux genres démembrés des rochers, Ranelle 
et Struthiolaire; mais c’est surtout dans lasection des trachéli- 
podes sans siphon et à coquille sans échancrure ni tube , que 
les changemens sont plus considérables ; une première inno- 


/ 


+ 


5o HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


vation fort importante, c’est qu’en général il n’y a plus de 
mélange de coquilles operculées et de coquilles inoperculées. 
Les turbinacées qui commencent perdent les genres Vermicu- 
laire ou Vermet, Scalaire et Dauphinule, et gagnent les genres 
Toupie et Cadran, de la famille des calyptracées, qui passe 
parmi les gastéropodes proprement dits. Les Stomate et Sto- 
matelle séparées, on ne sait pourquoi, des haliotides, cons- 
tituent la nouvelle famille des macrostlomes ; les genres Ver- 
met, Scalaire, Dauphinule forment celle des Scalariens, qui 
est aussi nouvelle. Une autre , proposée nouvellement sous le 
nom de plicacées, comprend deux nouveaux genres, Pyrami- 
delle et Tornatelle. Le genre Janthine est resté seul dans une 
famille particulière; celle des néritacées contient les mêmes 
genres, avec cette différence que le nom de nacelle est changé 
en celui de navicelle; la famille des orbacées est remplacée 
par celle des péristomiens , qui ne contient que lesgenres Am- 
pullaire, Valvée et Paludine : ainsi les genres Planorbe et 
Cyclostome en sont sortis, le premier avec raison , le second 
évidemment à tort; la famille hétérogène des auriculacées a 
été démembrée encore avec raison. Les genres Mélanie , Mé- 
lanopside et Pirène, genre nouveau , constituent celle des 
mélaniens ; et les limnées réunies justement aux physes , aux 
planorbes , mais à tort aux conovules, forment la famille des 
limnéens , qui est la première des inoperculés respirant l’air; 
vient enfin la dernière famille des trachélipodes, sous le nom 
de colimacées, et qui , outre les genres démembrés de l’helix, 
Linn., contient l’hélicelle, nouvelle subdivision du même 
genre, et malheureusement avec l’auricule , le vertigo, et 
surtout le cyclostome qui est operculé. 

La division des gastéropodes proprement dits a éprouvé en 
général moins de changemens ; la famille des limaciens, qui 
la commence toujours, n’en a éprouvé aucun; celle des la- 
plysiens s’est accrue avec raison du genre Bulle et du genre 
nouveau Acère, établi par M. Cuvier, pour un animal que 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE, h1 


Muller avoit appelé depuis long-temps Vobaria ; mais elle à 
conservé toujours à tort le sigaret. La famille des calyptra- 
ciens est passée dans cette division, et elle contient, outre 
les genres Calyptrée et Crépidule, qu’elle avoit dans le pro- 
drome, les émarginules, fissurelles et cabochons, genre nou- 
veau adopté de Denys de Montfort, c’est-à-dire toutes les es- 
pèces de patelles de Linnæus, qui ont de véritables bran- 
chies sur le cou, ce qui est un rapprochement très-naturel : 
il n’en est pas de même de celui qu'offre la famille des 
phyllidiens, puisqu'on y trouve toujours les genres Pleuro- 
branche, Phyllidie, Oscabrion , Patelle , Ombrelle, nouveau 
genre encore démembrédes patelles, Linn.,etenfin Haliotide, 
ilest vrai ,avecun point de doute , c’est-à-dire qu’il n'y a pas un 
seul genre qui doive réellement appartenir à la même famille. 
Quant à celle des tritoniens, elle n’a pas éprouvé de change- 
ment, et le genre Glaucus y est même conservé convenable- 
ment malgré ce qu’en avoit dit Péron. 

La section des mollusques ptéropodes n'offre non plus de 
différences avec ce qu’elle étoit dans le prodrome, qu’en ce 
qu’elle contient les genres Cléodore et Cymbulie, proposés par 
MM. Péron et Lesueur; M. de Lamarck ayant fait, comme nous 
l'avons vu plus haut, une section particulière des genres Ca- 
rinaire, Firole , Phylliroé, et repoussant avec raison le genre 
Callianire parmi les béroés. 

Les subdivisionsétablies dans la classe desmollusques acépha- 
lés ne différentque fort peu de ce qu’elles sont dansle prodrome. 
On y voit cependantplus évidemment que M.de Lamarck prend 
en premiére considération le nombre des impressions musculaie 
res, principe qu’il avoit posé dès 1807, d’où sa division des 
acéphalés monomyaires et dimyaires. Il y a en outre une famille 
et quelques genres nouveaux : ainsi, entre les pholadaires et 
les solénacées, se trouve la famille des lithophages démembrée 
de cette dernière, et qui comprend les genres Saxicave, 
Pétricole et Rupellaire, avec un nouveau genre appelé Rupi- 


b2 HISLOÏRE DE LA MALACOLOGIE. 


cole par M. Heuria@ de Bellevue. Ou y trouve l'indication des 
nouveaux genres Clavagelle parmi les pholadaires, Donacille 
et Cyprine, dans la famille des conques, Hiatelle de Daudin 
dans celie des cardiacées. 

Vers la fin de 1814, nous publiàmes nos premieres idées 
sur la disposition méthodique des malacozoaires, dans laquelle 
nous fimes sentir la relation nécessaire qui existe entre la 
coquille et les organes de la respiration. Nous en tirâmes le 
nouveau caractère de la symétrie et de la non-symétrie de ces 
organes, ainsi que du corps protecteur, pour l'établissement 
des ordres. En 1815 et 1816, nous donnâmes dans le Bul- 
letin de la Société Philomathique, plusieurs mémoires dans 
lesquels nous trailâmes successivement de nos quatre ordres 
des ptérodibranches, polybranches, cyclobranches et inféro- 
branches, en proposant quelques nouveaux genres. 

Le premier ouvrage étranger dans lequel on abandonna ie 
système de Linnæus pour adopter plus ou moins complète- 
ment la manière de voir des zoologistes français, nous paroît 

5 ; P L 
être celui de M. Oken. Dés l’année 1810, il avoit présenté à la 
Société de Goettingue, un mémoire sur la connoïssance des 
mollusques hors de leurs coquilles, et sur une classification 
naturelle établie sur cette connoiïssance ; mais, d’après l'extrait 


qu'ilen a seulement donné, on ne voit pas quelle étoit cette 


classification naturelle. Ce n’est que dans son Manuel d'histoire 
naturelle publié en 1815, que l’on peut s’en faire une idée. 
Il faut d’abord faire observer qu’elle n’est pas tout-àa-fait sem- 
blable dans le corps de l’ouvrage et dans le tableau général 


«es genres qui le précède. Ainsi, dans-le premier, les animaux 


du type des malacozoaires forment les trois derniers ordres de 


la quatrième classe dont le premier est constitué par les vers 


intestinaux, sous les noms de conques (muscheln), de limaçons 
(schnecken), de poulpes (kraken). Il y est bien encore question des 
oscabrions qui sont rangés comme Adanson et MM. Cuvier et 
de Lamarck l’avoient fait; mais les balanes et les anatifes sont 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 53% 


placés plus haut avec les lernées et les argules dans la seconde 
tribu de la troisième classe, entre les échinodermes et les vers 
à sang rouge; car, dans cette distribution générale des ani- 
maux, les mollusques ont à peu près repris le rang qu'ils 
avoient dans l’école de Linnæus. 

Dans le Tableau de la distribution des animaux qui pré- 
cède le premier volume de Zoologie, les malacozoaires occu- 
pent la même place dans la série générale , c’est-à-dire qu’ils 
forment la troisième classe, maisils la forment presque à eux 
seuls, car les vers intestinaux en ont été avec juste raison 
retirés; on y trouve cependant encore les lernées et les ar- 
gules mêlés avec les balanes et les anatifes, entre les familles 
des anomies et des térébratules, qui finissent la classe et celle 
des biphores et des ascidies. Une autre différence, c’est que 
le système quaternaire est rigoureusement adopté pour toutes 
les divisions : ainsi il y a quatre ordres dans la classe entiere, 
quatre tribus dans chaque ordre, quatre familles dans chaque 
tribu , et quatre genres dans chaque famille, ce qui a forcé 
M. Oken de diminuer considérablement le nombre de ceux-ci, 
mais, il paroît, assez arbitrairement. Comme ilseroit trop long 
et même trop diflicile de faire connoître les familles et leurs 
dénominations, nous nous bornerons à dire que le dernier 
ordre, sous le nom de erdleche ou de gopeln, contient les ano- 
mies, les térébratules, les lernées et les balanes, c’est-à-dire un 
assemblage d'animaux assez hétéroclites; le troisième, sous le 
nom de muscheln, le deuxième sous celui de schnecken, et 
enfin le premier sous la dénomination de kraken , sont composés 
à peu prés comme dans les auteurs françois, et correspondent 
assez bien aux acéphales , aux gastéropodes et aux céphalopodes 
de M. Cuvier. On trouve cependant que M. Oken a fait 
passer dans son premier ordre, entre les familles qui ont une 
coquille multiloculaire et les sépiacées, les clios et genres 
voisins, sous le nom de clionées, le glaucus, sous celui de 


glaucinées, les firoles ef genres voisins, sous la dénomination 


54 HISTOÏRK DE LA MALACOLOGIE. 


de ptérotrachéens, en y mettant le phyllirhoé, et enfin, ce 
qui est plus singulier, la cymbulie, et le clio boréal sont 
avec les argonautes et les sèches, dans la première famille, 
celle des sépiacées. Les autres familles sont en général plus 
naturelles, c’est-à-dire que les quatre genres qui composent 
chacune d'elles sont mieux rapprochés; il en est cependant 
encore plusieurs dans lesquelles les affinités ont été assez peu 
suivies; ainsi on trouve le genre Scalaire operculé aquatique 
marin, avec le genre Maillot inopereulé terrestre, le genre 
Valvée avec les natices, le genre Janthine avec la gondole 
séparé des volutes, les nasses et les vis , les phyllidies avec les 
oscabrions, les patelles dont il ne fait qu’un seul genre et 
l’'haliotide, le sigaret avec les aplysies , les tridacnes et hip- 
popes avec les véritables cames dans le même genre. 

Dans ce Système de Malacologie de M. Oken, on trouve 
assez peu de genres nouveaux, et même en général il 
restreint assez ceux de M. de Lamarck; cependant on remarque 
un assez grand nombre de changemens de noms anciens. Parmi 
les acéphales on trouve chæna pour gastrochæna, irus pour 
pandora, cardissa pour venericardia, glossus pour isocardium, 
axinæa pour pectuneulus , arcinella pour cardita, lymnium pour 
unio, anodon pour anodonta, perna pour lithodoma, anonica 
pour avicula, tudes pour malleus, melina pour perna, glaucion 
pour lima et pedum réunis; dans les céphalés on voit clathrus 
substitué à scalaria, bullinus à physa, marsyas à auricula, pythia 
à bulimus, lucena à succinea, tricla à hyalæa, etc. 

Les genres nouveaux établis par M. Oken ne sont jamais 
que des démembremens, et même peu importans; tels sont 
parmi les acéphalés, les genres Tethium pour les ascidies pé- 
donculées; Aulus pour quelques espèces de tellines; Arthemis de 
Poli pour la venus exoleta; Trisis pour l’arca tortuosa : parmi les 
céphalés, Vibex pour le strombus palustris; Peloronta pour quel- 
ques espèces de nérites marines ombiliquées, comme la nerila 
peloronta; Labio pour une espèce de Sabot ; Systrium pour les 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 55 


harpes, tonnes, etc.; T'urbinellus pour quelques espèces de 
volutes, et entre autres, la voluta musica; Dito, Themisto pour 
plusieurs doris; Lobaria, de Muller, pour réunir les genres 
Acère, Cuv., Doridium, Parthenope de Meckel, et Bulle; Actæon 
pour l’aplysia viridis de M. Bosc; Volvulus pour la plupart des 
espèces de maillots; Vortex pour certaines hélices, et entre 
autres l’helir lapicida ; Ægle pour le pneumoderme capuchonné de 
Péron, qui est un animal décrit à l'envers; Kronjacht pour le 
clio helicina, etc. 

D’après cette analyse du Système de Malacologie de M. Oken, 
on voit qu’il n’a introduit aucune considération nouvelle de 
classification , ni parmi les animaux ni parmi les coquilles, 
et que sa diminution et son augmentation des genres établis 
par ses prédécesseurs, se trouvent comme dominées par la 
subdivision quaternaire conçue à priori. 

C’est aussi vers la même époque que M. Rafinesque-Schmal{z 
donna une esquisse des changemens qu'il proposoit dans la 
classification des malacozoaires dans son Précis de Somiologie, 
publié à Palerme en 1814. Malheureusement, par le peu qui 
existe dans ce Précis, il est impossible de se faire une idée 
de son système. On y trouve seulement l'indication plus que 
l’établissement de quelques genres de mollusques nus, et entre 
autres, de l’ocythoé pour les poulpes dont la paire supérieure 
de tentacules est élargie par une membrane, de l’hyplerus, 
très-voisin des firoles, du stephylla, rapproché des doris, de 
l’armina et du sarcoptère. 

C’est également a cette époque que l’on peutrapporter les tra- 
vaux plusimportansde MM. Lesueur, Desmarestet Savigny, sur 
les mollusques aggrégés. Le premier en eut évidemment l'initia- 
tive en montrant que le pyrosome, genre qu'il avoit établi avec 
son ami Péron, n’étoit qu’un aggrégat de petits animaux. Eveillé 
par cette idée, il fut aussi conduit à s'assurer , avec M. Desma- 
rest, qu'il en étoit de même des botrylles de Gærtner, résultat 


singulier auquel M. Savigny paroit être arrivé aussi de son côté 


56 HISLOÏJRE DE LA MALACOLOGIE:. 


en étudiant les alcyons, ce qui les lui avoit fait d’abord nommer 
à tort alcyons à double ouverture. Plus tard, reconnoissant 
sans doute son erreur, il étendit son travail à tous les mol- 
lusques aggrégés, ef n’en fit plus des alcyons, mais y fit con- 
noitre un grand nombre d'espèces nouvelles pour lesquelles il 
établit presque autant de genres nouveaux qu'il seroit pres- 
que inutile d’énumérer , et cela d'autant plus qu’ils seront in- 
diqués dans le Système de Malacologie. 

En 1817, nous fimes connoître avec un peu plus de dévelop- 
pement que nous ne l’avions fait dans notre premier essai, la 
subdivision systématique que nous proposions dans le type des 
malacozoaires, en publiant notre prodrome de classification 
générale du règne animal. On y voit que l'organe dont nous 
avons tiré nos premières considérations après la forme générale 
non articulée ou subarticulée , est celui de la respiration, et 
en effet la dénomination de nos différens ordres est constam- 
ment tirée de cet organe, qui concorde, comme nous l'avons 
déjà dit, avec la forme de la coquille quand il y en a. Nous 
commençons par établir un sous-type distinct avec les ani- 
maux que nous regardons comme intermédiaires au type des 
entomozoaires et à celui des malacozoaires, et ce sous-type 
contient non seulement les anatifes et les balanes qui semblent 
avoir quelque chose des crustacés , mais encore les oscabrions, 
dont l’organisation rappelle, dans certains points, celle des 
chétopodes parmi les entomozoaires; rapprochement qui con- 
corde assez bien avec celui de Linnæus. Parmi les véritables 
malacozoaires, notre première division en deux classes porte 
sur la présence ou l’absence de la tête, ce qui forme les cépha- 
lophores et les acéphalophores. La première classe est ensuite 
divisée en deux sections, suivant que l’organe respiratoire et 
le corps protecteur sont symétriques ou non, et chaque sec- 
tion est partagée en ordres d'aprés la position, la forme, et 
même la nature de l'organe respiratoire. La seconde classe ou 
celle des acéphalophores est aussi subdivisée en trois ordres 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 57 


encore d’après la disposition des organes de la respiration, 
d’où les noms de palliobranches , de lamellibranches et de siphono- 
branches remplacé depuis à cause du double emploi, par la dé- 
nomination de salpingobranches, ou mieux d’hétérobranches. 

Nous avons fait en outre quelques rectifications et établi 
plusieurs nouveaux genres. Ainsi nous monträmes dans notre 
premier mémoire sur les ptérodibranches, que le clio boréal 
avoit été mal caractérisé, que le pneumoderme capuchonné 
de Péron avoit été considéré à l’envers, et que le prétendu 
capuchon n’étoit que les appendices natatoires de la gorge 
dans le clio et dans le pneumoderme décrit par M. Cuvier; 
que les firoles, les carinaires rangées à tort dans cet ordre par 
Péron, avoient en outre été considérées par lui dans une situa- 
tion également renversée, en sorte que la nageoïire supposée 
dorsale dans ces animaux n’étoit autre chose qu’une sorte de 
pied analogue à celui des mollusques gastéropodes , mais iCi 
comprimé en nageoire; que le glaucus avoit aussi été défini 
dans une position renversée, que c’étoit encore plus un véri- 
table gastéropode. 

Dans un second mémoire sur notre ordre des polybran- 
ches, et où nous faisons voir que doit être placé le genre Glau- 
cus dont nous donnons la première description complète, nous 
établissons un nouveau genre sous le nom de Laniogère, pour 
un petit mollusque intermédiaire aux glaucus et aux cavolines. 

Dans un troisiéme mémoire sur notre ordre des cyclobran- 
ches, et dans lequel nous réunissons les véritables doris et 
l’onchidie de Péron, dont on doit la découverte à celui-ci et 
la connoissance à M. G. Cuvier, nous établissons un genre 
intermédiaire que nous désignons à cause de cela par la déno- 
mination d'Onchidore. 

Enfin, dans un quatrième mémoire sur les inférobranches 
dont nous retirons les oscabrions, comme trés-différens des 
phyllidies, nous établissons aussi un nouveau genre sous Île 


nom de Linguelle. 


56 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


Cependant M. Cuvier, continuant ses recherches anato- 
miques etzoologiques sur les mollusques céphalés, venoit de 
publier un ouvrage important sur ces animaux, dans lequel 
il réunissoit non seulement tous ses mémoires publiés succes- 
sivement dans les Annales du Muséum depuis un assez grand 
nombre d'années, mais encore de nouveaux sur l’haliotide, 
les sèches, les crépidules, les cabochons, les fissurelles, etc. Le 
résultat général parut dans son ouvrage intitulé : Le Règne 
animal distribué d’après son organisation, publié en 1817. 

Les subdivisions que M. Cuvier avoit établies sous la dé- 
nomination de chapitres ou d'ordres, sont ici élevées à l’im- 
portance de classes qui sont au nombre de six, céphalopodes, 
pléropodes , gastéropodes, acéphales , brachiopodes et cirrhi- 
podes; en sorte que les ptéropodes qui différent si peu des 
gastéropodes, n’en forment pas moins une division de même 
degré que les acéphales dont l’organisation est au contraire 
si différente. 

La classe des céphalopodes n’a du reste éprouvé d’autres 
changemens que l'introduction des genres de coquilles poly- 
thalames , établis par MM. de Lamarck et Denys de Montfort. 

Celle des ptéropodes n’en a pas éprouvé davantage, si ce 
n’est l'établissement du genre Limacine que nous avions aussi 
proposé sous le nom de Spiratelle pour le clio helicina, Linn. 

La classe des gastéropodes est subdivisée en sept ordres es- 
sentiellement d’après la nature et la position des organes de la 
respiration, mais aussi secondairement d’après une nouvelle 
considération, la réunion ou la séparation des sexes sur un 
ou deux individus, quoique M. Cuvier, dans ses généralités, 
eût dit que les variétés relatives à la génération se trouvent 
dans un même ordre, quelquefois dans une même famille. 

L'ordre des nudibranches ne renferme que deux genres 
nouveaux, Polycère et Tergipes , tous deux démembrés des 
doris. 


Les inférobranches ne renferment plus, et avec juste rai- 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 59 


son, ni lespatelles, ni les oscabrions, mais seulement, comme 
nous l’avions proposé, les phyllidies, avec le genre nouveau 
Diphyllidie, qui paroîtfort rapproché de notre genre Linguelle. 

Les tectibranches n’ont éprouvé d’autre changement que 
l'établissement d’un nouveau genre , sous le nom de Nofarche. 
Les bulles et les bullées sont réunies sous la dénomination gé- 
nérique d’acère, imaginée par Muller. 

L'ordre des pulmonés est divisé en deux sections, suivant 
que les mollusques sont terrestres ou aquatiques. Dans la pre- 
mière section, les scarabes sont à tort placés entre les maillots 
et une petite subdivision nouvelle de ce même genre , que 
M. Cuvier nomme Grenaille, car l’animal des scarabes est tout 
semblable à celui des auricules, placé plus loin dans la sec- 
tion des pulmonés aquatiques. Dans celle-ci, outre ce genre 
et ses démembremens, se trouvent assez artificiellement réu- 
nies les onchidies de Buchanan , comprenant les espèces ma- 
rines que M. Cuvier en a rapprochées peut-être à tort, sui- 
vant nous, avec les planorbes et les limnées. 

L'ordre des pectinibranches, à peu de chose près divisé 
comme dans les tableaux des Leçons d'anatomie comparée , 
contient, et à juste raison, les cyclostomes terrestres qui 
ont cependant une véritable cavité pulmonaire , tout-à-fait 
conformée comme dans l’ordre précédent. On y remarque 
aussi le rapprochement artificiel sous tous les rapports des 
ampullaires , des mélanies, des phasianelles, avec les janthines, 
qui ne sont pas operculées, sous la dénomination générique de 
Conchylium. 

L'ordre des scutibranches est nouveau ; il contient des 
genres assez artificiellement rapprochés, comme les halio- 
tides, les stomates, les cabochons , les crépidules, les fissu- 
relles, les émarginules et les septaires ou navicelles qui sont 
évidemment des nérites, et même les carinaires auxquelles 
M. Cuvier réunit les firoles, qui sont des animaux herma- 
phrodites, 


60 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


Eafin le dernier ordre est également nouveau et artificiel: il 
porte le nom de cyclobranches, et contient les patelles symétri- 
ques de Linnæus, en y comprenant à tort les pavois de Denys 
de Montfort, qui sont de vraies émarginules, et les osca- 
brions. 

La classe des acéphales est partagée en ordres, d’après la 
présence ou l'absence de la coquille. 

Dans le premier, qui comprend les testacés , on remarque 
quelques innovations dans le rapprochement des genres en 
familles; ainsi dans la premiére , ou les ostracés , on voit réu- 
nis des genres qui ont une seule impression musculaire, et d’au- 
tres qui en ont deux, comme les arches et leurs subdivisions. 
La seconde , celle des mytilacés, renferme les moules propre- 
ment dites, parmi lesquelles M. Cuvier établit le nouveau 
genre Lithodome, les unios, les anodontes, les cardites, les vé- 
néricardes, et même les crassatelles; la troisième , ou les bé- 
niliers, est nouvelle, et ne contient que les genres Tridacne 
et Hippope. La quatrième, ou les cardiacés, renferme presque 
tous les autres genres de bivalves dont les valves closent éga- 
lement. On y remarque la création du nouveau genre Cor- 
beille, l'adoption de celui des Loripédes de Poli, etl’éloignement 
artificiel du genre Capse des donaces ; enfin la cinquième et 
derniére famille, celle des enfermés , contient des genres dont 
la coquille est plus ou moins bäillante, parmi lesquels il n’y 
en a qu'un seul nouveau, Byssomie , formé avec une espèce 
de mollusque des mers du Nord, et le Gastrochène adopté de 
Spengler, mais trop éloigné de certaines fistulanes dont il doit 
à peine être séparé. 

Le second ordre desacéphales, ou celui des acéphales sans 
coquilles, ne contient rien de nouveau que le résultat des 
travaux de MM. Lesueur, Desmarest et Savigny, sur les mol- 
lusques aggrégés, sans cependant adopter tous les genres pro- 
posés par celui-ci. 


La cinquième classe , ou les brachiopodes, n'offre non plus 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. Gi 


rien de nouveau que la singularité d’être placée après les 
ascidies. 

Enfin la sixième , ou les cirrhopodes , formée des anatifes 
et des balanes, termine les mollusques, et fait convenable- 
ment le passage aux animaux articulés. 

C’est un an après que M. de Lamarck a commencé la publi- 
cation de la seconde édition de ses Animaux sans vertèbres, 
dans laquelle il put profiter, outre ceux desauteurs que nous 
venons de citer, d’un travail de M. le docteur Leach sur les né- 
matopodes ou cirrhopodes, dans lequel celui-ci avoit analysé 
avec soin l'enveloppe calcaire des animaux de cette classe, et 
y avoit trouvé des caractères suffisans pour établir un assez 
grand nombre de genres nouveaux qui ont pu être adoptés, et 
que nous rapportons dans notre Système de Malacologie. 

Une première innovation qui ne paroit pas heureuse, parce 
qu’elle n’est réellement pas appuyée sur l’organisation, est 
d’avoir séparé des animaux , jusques-la regardés comme des 
moilusques, les espèces acéphales nues, ou les biphores et les 
ascidies simples ou complexes, que nous venons de voir M. Cu- 
vier placer avant ses brachiopodes et ses cirrhopodes, et par 
conséquent avant tous les entomozoaires; M. de Lamarck en 
forme en effet une classe distincte à laquelle il donne Le nom 
de funiciers, et qu’il place immédiatement avant la première 
classe des actinozoaires, ce qui paroît convenable, mais si loin 
des mollusques qu’elle en est séparée par tous les animaux 
articulés, vers et insectes. 

Les divisions que M. de Lamarck admet du reste dans cette 
classe, différent un peu de celles que M. Cuvier et nous 
avions proposées successivement, après les travaux de 
MM. Lesueur, Desmarest et Savigny, puisqu’en partageant sa 
classe des tuniciers en deux ordres, les tuniciers aggrégés , 
ou les botyllaires, et les tuniciers libres ou ascidiens, il con- 
fond dans le premier les ascidies aggrégées avec les pyrosomes 
qui sont des biphores aggrégés, et, dans le second, les biphores 


Lu 


G2 HISTOIRE DH LA MALACOLOGIE. 


simples avecles ascidies également simples. Du reste il admet 
la plus grande partie des genres que M. Savigny avoit cru de- 
voir établir parmi les ascidies aggrégées, et qui ne sont que 
des divisions des distomeset des botrylles de Gærtner et de Pal- 
las. Le genre Mammaire suit toujours les ascidies, quoiqu’im- 
parfaitement connu, et on trouve en outre un nouveau genre 
sous la dénomination de Bipapillaire, qui ne l’est pas beau- 
coup mieux. 

Dans le nouveau système de zoologie de M. de Lamarck, 
les autres animaux que nous comprenons dans le type des ma- 
lacozoaires et dans le sous-type des malentozoaires ou mollus- 
ques articulés, sont répartis en trois divisions de même valeur 
ou classes, dont la premiére, celle des cirrhipèdes, est ab- 
solument comme dans le prodrome du Cours de 1812, avec 
cette différence que les genres primitifs Balane et Anatife de 
Bruguiere, devenus des ordres, sont subdivisés en un plus 
grand nombre de genres nouveaux, d'aprés les travaux que 
M. Olfers, et surtout M. le D." Leach, venoient de publier 
a ce sujet. 

La seconde classe est nouvelle, c’est-a-dire que celle des 
mollusques du prodrome est divisée en deux : l’une pour les 
mollusques bivalves ou acéphales, sous le nom de conchifères ; 
et l’autre qui conserve seule la dénomination de mollusques, 
pour ses anciens mollusques céphalés, qui ainsi constituent 
la troisième classe que M. de Lamarck forme avec tous les 
animaux dont nous parlons ici. 

La principale subdivision de la classe des conchifères en 
deux ordres porte encore sur le nombre des muscles d’at- 
tache et sur leurs impressions, considération que nous ve- 
nons de voir abandonnée par M. Cuvier ; les autres sections 
sont établies sur celle de la régularité ou l’irrégularité de la 
coquille , sur sa clôture complète ou incomplète , sur la situa- 
tion du ligament et sur la forme du pied de l'animal , qui est 
si variable. Il en résulte cependant une disposition des fa- 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE: 63 


milles qui est assez naturelle , depuis les brachiopodes qui 
commencent avec raison la série , jusqu'aux tarets qui la 
finissent. On fera cependantsans doute l'observation que toutes 
les familles ne sont pas distinguées par des caractères de même 
valeur. Ainsi, entre les pectinides et les ostracées, la diffé- 
rence est si peu considérable qu’on pourroit très-bien les réu- 
nir en une seule famille, tandis que, entre les brachio- 
podes et les ostracées, elle est si grande, que M. Cuvier a cru 
devoir faire une classe des premiers. Au reste, analysons 
les principales divisions des conchifères de M. de Lamarck, 
en faisant l'observation que dans les caractères l’animal est 
toujours considéré comme la coquille dans la position arti- . 
ficielle imaginée par Linnæus. 

Dans l’ordre des monomyaires, la famille des brachiopodes 
n'offre pas dedifférences avec ce qu’elle étoit dans l'extrait du 
Cours. 

Celle des rudistes est nouvelle; mais elle ne contient ce- 
pendant presque que des genres anciens, et qui, étant pour la 
plupart fossiles, sont fort incomplétement connus; tels sont 
les genres Sphérulite, Radiolite, Calcéole et Birostrite qui est 
nouveau. Le genre Discine, égaiement nouveau, appartient 
peut-être aux brachiopodes, et n’est en effet qu’une espèce 
d’orbicule , comme M.J. Sowerby l’a prouvé dans un mémoire 
récemment publié. 

La famille des ostracées est considérablement réduite par 
la formation de celle des pectinides , qui comprend les genres 
anciens Houlette, Peigne, Lime, Plicatule, Spondyle, et 
les genres nouveaux Plagiostome et Podopside, tous deux éta- 
blis sur des coquilles fossiles : l’un par M. Sowerby, et l’autre 
par M. de Lamarck. 

Les malléacées forment aussi une nouvelle famille démem- 
brée des byssifères , et qui renferme les genres Crénatule , 
Perne , Marteau, et Avicule, divisé en avicule proprement 
dite, et en Pintadine, nouvelle dénomination imposée au 


64 HISTOIRE DÉ LA MALACOLOGIE: 


genre créé par M. le D." Leach, pour les avicules réguliéres, 
comme l’avicule perle, sous le nom de margarita. 

La famille des mytilacées se trouve ainsi réduite au genre 
Mytilus, Linn., et aux jambonneaux. 

Celle des tridacnées est prise de M. Cuvier. 

Dans l’ordre des dimyaires on trouve moins de changemens. 

La famille des naïades contient cependant deux genres de 
plus : mais ce ne sont toujours que des démembremens, Hyrie 
des unios, et Iridine des anodontes. 

Celle des frigonées est nouvelle, et formée de deux seuls 
genres, les trigonies, et les castalies , genre nouveau établi sur 
une coquille de la collection de M. de Drée, dont M. de 
Lamarck faisoit anciennement une trigonie, et qu'après un 
examen attentif, nous avons reconnue pour n'être qu’une es- 
pèce d’unio, ce dont nous fimes part à M. Valenciennes. 

Les arcacées sont comme dans le prodrome, si ce n’est que 
les trigonies en ont été retirées. 

La famille des cardiacées est dans le même cas, les genres 
Tridacne et Hippope en ayant été retranchés; il y a cepen- 
dant un nouveau genre sous le nom de Cypricarde, démembré 
des cardites de Bruguière. 

Les conques de l’extrait du Cours sont partagées en deux 
familles : l'une qui conserve ce nom, l’autre sous celui de 
nymphacées, et qui se subdivise en deux coupes : la première 
ou nymphacées tellinaires pour les genres sans dents latérales, 
Capse, et Crassine, nouveau genre démembré des tellines; et 
les genres avec une ou deux dents latérales, Donace , Lucine, 
Corbeille, Telline, et T'ellinide, nouvellement établi; la se- 
conde, ou nymphacées solenaires, pour le genre Sanguino- 
laire, précédemment de la famille des solenacées, et deux 
nouveaux, Psammotée et Psammobie, démembrés des so- 
lens. 

La famille des lithophages encore conservée renferme un 
nouveau genre sous le nom de Vénérupe pour le Donax irus de 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 65 


Linnæus , et espèces voisines, et perd au contraire les genres 
Rupellaire et Rupicole , qui sont supprimés. 

Les corbulées constituent une famille nouvelle qui ne con- 
tient que les genres Corbule et Pandore. 

Les mactracées renferment deux nouveaux genres, Sole- 
mye et Amphidesme, celui-ci en remplacement du genre Dona- 
cille de l'extrait du Cours. 

Les solénacées ne contiennent plus que trois genres. 

Parmi les pholadaires, je ne vois que le genre Gastrochæne 
de nouvellement introduit. 

Enfin dans la famille des tubicolées, qui est nouvelle, se 
trouvent établis deux genres nouveaux, T'érédine, avec quel- 
ques espèces de fistulanes, et Cloisonnaire avec le solen arena- 
rius de Rumph. 

La classe des mollusques proprement dits, ou celle des moi- 
lusques céphalés des premiers ouvrages de M. de Lamarck, 
est divisée dans le même nembre d’ordres disposés de la même 
manière que dans l'extrait du Cours. 

Les ptéropodes n’offrent rien de nouveau. n 

Les gastéropodes, au contraire, ont subi quelques chan- 
gemens : ils sont divisés en deux sections, les hydrobranches 
et les pneumobranches, d’après la nature de l'organe respira- 
toire. 

La première contient, comme familles, les tritoniens, les 
phyllidiens, dont M. de Lamarck a retranché l’ombrelle et 
l'haliotide, mais parmi lesquels il laisse toujours les osca- 
brions avec plusieurs espèces desquelles il fait son nouveau 
genre Oscabrelle ; les semi-phyllidiens, nouvelle famille com- 
posée des genres Pleurobranche et Ombrelle, dont nous 
lui avons communiqué la description extérieure et anato- 
mique de FJanimal. Les calyptraciens dans lesquels est un 
nouveau genre Parmophore , institué par Denys de Montfort 
et par nous; les bulliens, division nouvelle des laplysiens 
qui ne coutiennent plus que les genres Laplysie et Dolabelle. 

k 


v 


66 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 


La seconde section ne renferme que la famille des limacinés 
comme dans l'extrait. 

L'ordre des trachélipodes est un peu autrement divisé que 
dans l'extrait du Cours. Les deux divisions principales portent 
le nom de phytophages et de zoophages, d’après leur nourri- 
ture habituelle présumée. 

Dans la premiere sont les familles suivantes : 

Les colimacés, divisés en deux sections comme dans l’ex- 
trait, d'après le nombre des tentacules. La première offre 
cependant deux genres nouveaux, Carocolle et Anostome , dé- 
membrés des hélices véritables, comme l’avoit fait Denys de 
Montfort, et le genre Hélicine, dont l’animal qui n’a que deux 
tentacules est operculé, et n’appartient pas à cette famille. 
La seconde section renferme toujours un genre operculé et 
un quine l’est pas. | 

La famille des limnéens est devenue naturelle, parce que 
le genre Conovule en a été retranché. 

Celles des mélaniens, des péristomiens, des néritacées et 
des janthines sont comme dans l'extrait. 

Il en est de même des macrostomes, si ce n’est que les 
haliotides y ont été placées avec les sigarets, des plicacés et 
des scalariens. 

La famille des turbinacées contient deux genres nouveaux, 
Roulette, démembrement des toupies, et Planaxe, séparé des 
buccins. 

Dans la seconde division des trachélipodes, on remarque 
encore moins de changemens que dans la premiere; les genres 
de la famille des canalifères sont cependant partagés en deux 
sections, d'après la présence ou l'absence d’un bourrelet au 
bord droit; et, dans la seconde, est une division générique 
nouvelle parmi les murex, sous le nom de Triton ; les purpu- 
rifères sont aussi divisées en deux sections, d’après l'existence 
d’un petit canal ascendant, ou d’une simple échancrure à 
louverture de la coquille , et contiennent le nouveau genre 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. 67 


Licorne, adopté de Denys de Montfort, et le genre Cancellaire , 
passé de la famille des columellaires. 

L'ordre des céphalopodes est absolument comme dans l’ex- 
trait du Cours, si ce n’est qu’il y a deux genres nouvellement 
établis, savoir : Conilite parmi les orthocères, et Polystomelle 
parmi les nautilacées, établis, le premier sur un corps fos- 
sile nouveau , et le second sur des coquilles microscopiques, 
décrites et figurées par Von Moll et Von Fichtel, et dont De- 
nys de Montfort avoit fait plusieurs genres. 

Enfin le dernier ordre , ou celui des hétéropodes, n’a pas 
“éprouvé de changemens. 

Ainsi, dans son nouvel ouvrage , résultat des travaux 
successifs et continuels de sa vie entière, et de ceux de ses 
contemporains, M. de Lamarck n’a peut-être pas apporté de 
considérations bien nouvelles dans la malacologie, et même 
semble plutôt yavoir introduit quelques vues erronées déduites 
à priori, plus que de la rigoureuse observation des faits ; mais il 
n’en a pas moins rendu un très-grand service à la science, en 
décrivant, ouau moins en caractérisant les espèces nombreuses 
de coquilles de son magnifique cabinet, service immense , 
surtout pour la conchyliologie, et qu'il est à regretter qu’il 
n’ait pas rendu encore plus utile en travaillant à la fois sur 
la collection du cabinet public, commesur la sienne, ce que 
son malheureux état de cécité l’a sans doute empêché de faire. 

Depuis l’époque où l’ouvrage de M. de Lamarck à été ter- 
miné, et même pendant qu’il se terminoit, les travaux de 
malacologie proprement dite, et surtout ceux de conchylio- 
logie, ont continué non seulement en France, mais encore 
en Angleterre, en Allemagne, en Italie, et même dans les 
Etats-Unis d'Amérique. 

Dans le cours de l’année 1820, l'Allemagne à vu paroître 
deux traités généraux sur les animaux mollusques, mais qui 
n’ont réellement pas avancé beaucoup la science. 

Le premier est dû à l'excellent et infortuné Schweiger, as 


68 HISTOIRE DE LA MALACOIOGIE. 


sassiné dans le cours de ses voyages en Sicile; il fait partie de 
son Manuel d'histoire naturelle des animaux sans vertébres, 
non articulés. Il adopte exactement, comme il l'annonce lui- 
même, la classification de M. G. Cuvier, avec la seule diffé- 
rence qu'il suit l'ordre de composition croissante de MM. de 
Lamarck et Oken, et que les classes de M. Cuvier sont re- 
gardées comme des ordres d’une classe unique. Il propose 
aussi desnoms latins nouveaux pour l’ordre des gastéropodes, 
devenu ici une famille comme tous les autres; ainsi le nom 
scutibranches est traduit par aspidobranchiata , pectinibran- 
ches par ctenobranchiata, pulmobranches par cælobranchiata , 
tectibranches par pomalobranchiata, inférobrariches par hypo- 
branchiata, et enfin nudibranches par gymnobranchiata. 

Du reste cet ouvrage ne contient absolument rien de neuf; 
les genres de M. de Lamarck, dont mêmeiln’a pu connoître 
qu'une partie, sont entassés dans les divisions génériques de 
M. Cuvier. 

Le second traité allemand sur les mollusques, publiéen 1820, 
fait partie d’un manuel de zoologie par M. le D. Goldfuss, 
qui lui-même est contenu dans un manuel d'histoire natu- 
relle à l’usage des cours, par le D." Schubert : c’est encore 
évidemment une compilation, mais dans laquelle cependant 
il y a quelques innovations, il est vrai, plutôt de place et de 
dénomination que de principes. 

Sousle nom de mollusques qui forment sa 7.° classe du règne 
animal, le D." Goldfuss comprend tous les animaux dont il 
est question dans cet article , les place à la tête des animaux 
invertébrés , mais les étudie dans l’ordre de l’organisation 
croissante. 

Il n'admet pas de classes, et ses premières divisions sont 
des ordres dont le caractère principal et la dénomination sont 
tirés très-rigoureusement de l’appareil de la iocomotion , sui- 
vant le principe de Poli ; ainsi il conserve celles de céphalo- 
podes, ptéropodes, brachiopodes, gastéropodes et de cirrhi- 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE:. 69 


podes, aux divisions qui portent ces noms dans le système de 
M. Cuvier, et il substitue ceux de pélécypodes, d’apodes, pour 
désigner, le premier , les acéphales conchifères, et le second , 
les acéphales nus; il imagine en outre la dénomination de 
crépidopodes, probablement parce que le pied de ces animaux 
est en forme de semelle, pour un ordre nouveau qu’il forme 
avec les oscabrions. 

Cette division, tirée rigoureusement d’un seul organe , se- 
roit bonne en principe , si le caractère indiqué par la déno- 
minalion se trouvoit dans tous les animaux de l’ordre auquel 
elle est appliquée, mais malheureusement il n’en est pas ainsi : 
les huîtres , par exemple, n’ont aucune trace de l'organe ap- 
pelé pied dans les acéphales. 

M. Goldfuss a aussi introduit quelques changemens dans 
la succession des ordres; ainsi, aprés les céphalopodes ef 
les ptéropodes , il place les brachiopodes avant les gastéro- 
podes, on ne voit pas trop pourquoi. Son nouvel ordre des 
crépidopodes est après les gastéropodes terminé par la fa- 
mille des anthobranches, qui correspond à l’ordre des cyclo- 
branches de notre méthode; enfin les cirrhipodes sont presque 
à la fin de la classe, mais cependant avant les apodes ou acé- 
phales nus, qui sont ainsi séparés des acéphales testacés. 

On remarque enfin quelques différences dans le nombre, la 
disposition et les genres des familles qui subdivisent ses or- 
dres des gastéropodes et des pélécypodes. 

Dans le premier on trouve les familles suivantes dans cet 
ordre : 1.” les pectinibranches, trés-naturelle et dont l’onchidie 
a été retranchée; 2." les tectibranches; 3.° les pectinibranches, 
y compris le cyclostome terrestre; 4.° les siphonobranches, 
ordre établi par nous, et qui comprend ici le sigaret, on ne 
sait pourquoi; 5.° les scutibranches comme M. Cuvier; 6.° les 
cyclobranches pour les patelles et les phyllidies, par con- 
séquent contre la maniere de voir actuelle de MM. Cuvier, 


de Lamarck et la nôtre; 7.° enfin les anfthobranches , dénomi- 


70 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


nation nouvelle, pour l'ordre que nous avons nommé cyclo-. 
branches. 

Dans le second , qui correspond , comme il à été dit plus 
haut, aux acéphales conchiféres, et immédiatement après 
Fordre qui contient les oscabrions, on trouve d’abord les car- 
diacées dont les genres sont comme dans le système de M. Cu- 
vier; les myacées qui correspondent aux enfermés de ce 
dernier; les mytilacées, également comme dansle règne ani- 
mal ; les arcacées comprenant les trigonies; les avicules , nou- 
velle famille pour les trois genres Avicule, Pinne et Créna- 
tule ; les tridacnes; les byssifères ne contenant que les genres 
Vulseile , Pinne et Crénatule ; et enfin les ostracées qui ter- 
minent l'ordre , après lequel vient celui des cirrhipodes; et 
enfin le dernier , ou les apodes, qui ne contient rien de 
nouveau. 

Parmi les travaux de malacologie publiés en Italie dans ces 
derniers temps et qui sont venus à notre connoiïssance, nous 
citerons un Mémoire approfondi de M. le professeur Ranzani 
à Bologne, sur les espèces du genre Balanus de Linnæus, dans 
lequel, sans considérer en aucune manïère l’animal, il a établi 
un assez grand nombre de genressur la structure de la coquille 
ct de son opercule. Onles trouvera analysés dans notre Genera. 
Nous ajouterons que dans les généralités de son Mémoire, le 
zoologiste italien propose de nouvelles dénominations pour les 
quatre sections qui sont généralement établies dans la classe 
des acéphales, et qu'il considère comme des ordres. Les deux 
premiers, qui ont des bras, sont réunis sous la dénomination 
commune d’olenia. Si ces bras sont cornés, ce sont les ceratolena 
(nématopodes); s'ils sont charnus, ce sont les sarcolena (bra- 
chiopodes). Les deux derniers, n'ayant pas de bras, sont les 
anolena , qui se divisent également en deux ordres, suivant 
qu'ils sont revêtus d’une coquille, calyptranolena (les conques, 
Lamck.), ou qu'ils sont nus, les gymnanolena (tuniciers , 


Lamck.). Cette division, imitée évidemment du système de 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 71 


M. Cuvier, induiroitenerreur, si l’on croyoit que les organes 
qui servent à La dénomination des deux premiers ordres, sont 
du même genre, les uns étant analogues des appendices loco- 
moteurs qui accompagnent l'abdomen caudiforme des ani- 
maux articulés, et les autres des appendices tentaculaires qui 
accompagnent la bouche des lamellibranches. 

Les naturalistes des Etats-Unis d'Amérique ont aussi com- 
mencé depuis cinq ou six ans à recueillir des matériaux fort 
intéressans pour la malacologie; mais ils n’ont pas encore, que 
nous sachions du moins, publié d'ensemble sur cette science 
ainsi M. Say, par exemple , nous a fait connoître les animaux 
de plusieurs genres de coquilles dont nous n’avions aucune 
idée ; tel est celui de l'hélicine, du bulime gland , etc. 

Nous devons aussi à M. Rafinesque la proposition d’un grand 
nombre de genres nouveaux établis quelquefois sur les ani- 
maux, et le plus souvent sur la coquille ; mais, quoiqu'il y eu 
ait peut-être de bons, ils sont trop peu arrêtés pour qu'on 
puisse bien comprendre leurs caractères. Il semble cependant 
qu'il a poussé le principe établi par Denys de Montfort en- 
core plus loin que lui : en effet, pour en donner un exemple, 
parmi les unios des conchyliologistes les plus récens, iltrouve 
à former huit genres, en prenant pour caractère essentiel la 
forme de la charnière qui dans ce groupe varie pour chaque 
véritable espèce. On remarque cependant dans le tome V 
des Annales de Bruxelles un nouveau travail dans lequel il 
envisage les coquilles et l’animal : il contient les genres Unio, 
avec les sous-genres Elliptio, Leptodea, Euryna; Lampsilis, 
Metaptera , Truncilla, Obliquaria, avecles sous-genres Plagiola , 
Ellipsaria , Quadrula, Rotundaria, Scatenaria , Sintoxia ; Obo- 
voria, Pleurobema, Amblema, Anodonta, Alasmidonta, Cyclas, 
en tout, soixante-douze espèces et douze genres. 

M. Lesueur, depuis son séjour aux Etats-Unis, a aussi pu- 
blié dans ce pays plusieurs Mémoires de malacologie. dans les- 


quels il a fait connoîïtre plusieurs genres tout-à-fait nouveaux, 


72 HISTOIRE DE LA MALACOLOGÏIE. 


tels que les genres Leachia, Onychia, parmi les calmars dont 
ila découvert beaucoup d’espèces nouvelles; Firoloide et Sagi- 
telle , parmi les firoles dont il a donné une anatomie détaillée 
qui manquoit à la science; Aélas, Atlante, Maclurite, etc. 

M. le D." Leach, dans une histoire générale des mollusques 
de l'Angleterre, qu'il préparoit, et qui étoit bien avancée 
lorsqu'une cruelle maladie l’a presque tout-a-fait enlevé à la 
zoologie, auroit sans doute, à en juger par son beau travail 
sur les crustacés, ajouté beaucoup de faits nouveaux à la ma- 
lacologie; mais en outre ilse proposoit, en suivant toujoursle 
systéme de Denys de Montfort, d'établir un assez grand nombre 
de genres de coquilles, en général peu admissibles, s’ilen faut 
juger du moins par quelques uns dont il a publié les caractères. 

Deux autres zoologistes anglois ont aussi commencé à intro- 
duire dans leur pays la méthode naturelle de malacologie : 
l’un dansun article inséré dansle Journalde l’Institution royale 
en 1823, mais qui n’est presque qu’une traduction de la clas- 
sification de M. de Lamarck; et l’autre dans un système général 
complet, publié dans ie cahier de mars 1821, du London 
medical Repository. Nous allons nous borner à donner l’ex- 
trait de ce système, dû à M.S. Ed. Gray, qui ne contient cepen- 
dant guère d’autres innovations que dans les dénominations. 
Ainsi les animaux dont nous parlons dans cet article sont par: 
tagés en sept classes, comme dans M. de Lamarck : 1.° les 
anthobrachiophora, ou céphalopodes; 2.° les gasteropodophora , 
ou gastéropodes; 3.° les gasteropterophora, ou hétéropodes, 
Lamck.; 4° les stomatoplerophora, ou ptéropodes; 8.° les 
saccophora, ou tuniciers; 6.° les conchophora, ou conques ; 
7° les spirobrachiophora, ou brachiopodes. 

La premiére classe renferme trois ordres : le premier pour 
les poulpes sous le nom d’anosteophora; le second pour les 
sèches et calmars sous celui de sepiæphora, et le troisième 
pour les especes testacées, sous la dénomination de naulilo- 


phora. 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF:. 73 


La seconde classe est d’abord partagée en trois sous-classes, 
pneumobranchia, cryptobranchia et gymnobranchia. 

La première est formée de deux ordres, les adelopneumona, 
qui renferment dans trois sections les pulmonés terrestres à ten- 
tacules rétractiles, les pulmonés amphibiens à tentacules con- 
tractiles, et les pulmonés aquatiques à tentacules comprimés ; 
et les phaneropneumona pourles genres Cyclostome , Hélicine 
et Olygira, qui sont la même chose. 

La seconde sous-classe, beaucoup plus nombreuse , est par- 
tagée en neuf ordres: les céenobranchia, divisés en six sections 
d’après une considération nouvelle , la forme de l’opercule, 
cartilagineux et vésiculeux dans la janthine ; spiral et articulé 
avec la columelle dans les néritines et la navicelle ; spiral et 
libre dans les genres Mélanie, Sabot, Toupie, Valvée, Cé- 
rithe; annulaire à nucléus subcentral, spiral, régulier dans 
la paludine ; annulaire à nucléus apicillaire , irrégulier dans 
les rochers, volutes, strombes, cônes; enfin nul comme dans 
les porcelaines, volvaire , etc. Les trachelobranchia renferment 
les genres Sigaret , Cryptostome, Velutina, genre nouveau éta- 
bli avec une espèce de Bulla de Linnæus ; Cabochon, Stomate, 
Crépidule, Calyptrée, et Mitrula pour la patelle chinoise ; 
les monopleurobranchia pour les genres Umbrelle , Pleuro- 
branche et Laminaria; les notobranchia pour les aplysiés et 
les bulles ; les chismatobranchia pour les haliotides seulement ; 
les dicranobranchia pour les genres Fissurelle, Parmophore , 
Emarginule, et Diodora, nouveau genre, pour la patella aper - 
tura de Montagu; les cyclobranchia pour les patelles propre- 
ment dites; les polyplacophora pour les oscabrions et les osca- 
brelles qu’il nomme gymnoplax et cryptoplax; et enfin les di- 
pleurobranchia pour les phyllidies. 

La troisième sous-classe n’a que deux ordres , les pygobran- 
chia, qui ne renferment que les doris, et les polybranchia, 
comme dans notre système. 


La troisième classe de la méthode de M. Gray répond exac- 


74 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


tement à notre ordre des nucléobranches, et renferme de même 
le genre Argonaute. ns 

La quatrième n’est divisée qu’en deux ordres : le premier 
sous le nom de pterobranchia pour les genres Limacine, Cléo- 
dore, Clio, Pneumoderme; et le second sous celui de dac- 
tyliobranchia pour le seul genre Hyale. 

Dans la cinquième classe qui correspond aux tuniciers de 
M. de Lamarck, M. Gray établit trois ordres : le premier sous 
le nom d’holobranchia, pour les ascidies simples ou compo- 
sées ; Le second sous celui de tomobranchia pour le genre Py- 
rosome. et le troisième sous la dénomination de diphyllo- 


branchia pour les biphores, 
La sixième classe est partagée en six ordres, en prenant 


pour point de départ le nombre des impressions musculaires, 
rigoureusement la formé du pied, et en tirant les déno- 
minations de cette dernière considération, comme l’a fait 
M. le docteur Goldfuss : 1.” cladopoda pour les genres Pholade, 
Taret et Aspergille ; 2.° leptopoda pour les genres Mactre et 
Nucule; 5.° phyllopoda pour les genres Solen, Psammobie, 
Telline , Cyclade, Vénus, Bucarde , Tridacne , Chame , Pé- 
toncle, Trigonie et Unio ; 4° pogonopoda pour les genres Ar- 
che, Moule et Avicule ; 5.° micropoda pour les genres 
Peigne, Huitre et Anomie. 

Enfin la septième classe de ce système correspond exacte- 
ment aux brachiopodes de MM. Cuvier et de Lamarck. 

D’après cette analyse, ilest évident que M. Gray n’a intro- 
duit dans la science aucune autre considération nouvelle que 
celle de la forme de l’opercule, qu’ila évidemment plus profon- 
dément étudié qu'on ne l'avoit fait jusqu’à lui; cependant, 
par une contradiction assez singulière, on trouve encore des 
rapprochemens d'animaux operculés avec d’autres qui ne le 
sont pas, comme dans sa sous-classe des pneumobranchia , où, 
il est vrai, il a imité M. de Lamarck. On trouve aussi réu- 


nis des mollusques monoïques et des hermaphrodites ; l’exa- 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 75 


gération des subdivisions est portée à l'excès ; les dénomina- 
tions sont trop rigoureuses et généralementtrop compliquées, 
et même dans les mollusques céphalés, l’ordre naturel est 
considérablement interverti. Cela est encore plus manifeste 
pour les acéphalés où l’on voit, pour ne citer qu’un exemple, 
les démembremens du genre Arche de Linnæus , répartis 
dans trois ordres différens. M. Gray a en outre donné des dé- 
nominations nouvelles à quelques genres anciens, et il a 
proposé plusieurs genres nouveaux, par exemple : Phytia pour 
l’auricula myosotis de Draparnaud; Bythinia d’après le doc- 
teur Leach, pour quelques espèces de paludine; Velutina 
pour la bulla velutina de Muller ; Mitrula pour la patella chi- 
nensis; Diodora pour la patella apertura de Montagu ; Lami- 
naria pour quelques pleurobranches, etc. 

Depuis la même époque, à laquelle M. de Lamarck a eu 
terminé la publication de son grand ouvrage, nous avons 
eu l’occasion d'observer aussi plusieurs malacozoaires que nous 
ont procurés MM. de Férussac, Marion de Procé, et sur- 
tout MM. Quoy et Gaimard, ce qui nous a permis de faire 
quelques rectifications dans notre système général de mala- 
cologie, d’apercevoir les liaisons qui existent entre plusieurs 
des divisions principales des animaux de ce type. C’est ainsi 
que nous avons fait connoître dans des mémoires insérés 
dans le Journal de Physique ou dans des articles de ce Dic- 
tionnaire, l'animal du scarabe, l’organisation de l’ampullaire, 
celle de la véronicelle, que M. de Férussac a nommée vagi- 
nule, les différentes espèces de calmars, d’aplysies, genres 
dont nous avons fait des monographies. Nous avons également 
publié une dissertation sur l'animal prétendu de l’argonaute, 
dans laquelle nousle rapportons au genre de poulpes que M.Ra- 
finesque, sans avoir pensé le moins du monde à ce rapproche- 
ment, avoit proposé sous le nom d’ocythoé, opinion qui a été 
adoptée par M. le docteur Leach, dans un Mémoire sur les Cé- 
phalopodes, inséré dans Le Journal de Physique, et danslequelik 


76 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


propose l'établissement de quelques genres nouveaux, Eledone, 
Cranchia , ainsi que par M. Say, etc., mais combattue par 
M. l'abbé Ranzani, dans le Recueil scientifique publié à Bo- 
logne. 

M. de Férussac le fils, qui s’étoit jusque-la spécialement 
occupé des mollusques terrestres et fluviatiles, dans le but 
d'étendre et de continuer ce que son père avoit entrepris à 
ce sujet, et qui en effet depuis quatre ou cinq ans à publié 
un assez grand nombre de figures magnifiquement peintes et 
gravées par MM. Huet, Bessa et Coutant, a voulu rattacher à 
un système général de malacologie ses travaux particuliers 
sur les mollusques terrestres et fluviatiles, dont il a à peine 
commencé la publication. Pour cela, il a combiné le mieux 
qu'il lui a été possible ce qui lui a convenu dans les travaux 
de MM. Poli, Cuvier, de Lamarck et dans les nôtres, ainsi que 
ce qu'il à puisé dans des conversations particulières, et il en 
est résulté un système de classification qu'il a intercalé, sous 
forme de table synoptique, dans les livraisons, malheureuse- 
ment un peu incohérentes , des planches de ses peintres, et 
qui attendent encore pour la plupart un texte explicatif. 
Quoique ce système n’offre aucune considération bien nouvelle, 
nous allons cependant en donner une courte analyse pour ne 
pas laisser cette histoire de la malacologie incompléte. 

Sous le nom de mollusques M. de Férussac comprend tous 
les mêmes animaux que M. Cuvier; mais, avant de les parta- 
ger en classes, il les divise en deux sections, les céphalés etles 
acéphalés, d’aprèsla considération de la tête. Dans la premiere, 
il admet les mêmes classes que M. Cuvier. Ses céphalopodes 
sont partagés en deux ordres sur le nombre des pieds ou ten- 
tacules, ou en décapodes et octopodes, d’après M. le D." Leach. 
Ce qu'il y a de singulier, c’est que tousles genres de coquilles 
polythalames qu’une analogie, souvent forcée, déduite de la 
seule spirule. fait placer dans ce groupe , sont compris d'une 


maniere franchée parmi les décapodes. 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIF. L 77 


Les ptéropodes sont comme dans le système de M. Cuvier, 
si ce n’est que le gastéroptère de Meckel, qui est évidemment 
une espèce d’acère, y est rangé. 

Les gastéropodes contiennent un nouvel ordre ajouté à ceux 
de M. Cuvier. L'ordre des nudibranches est tout-à-fait comme 
dans le système de ce zoologiste; celui des inférobranches 
contient, outre les phyllidiens, les semi-phyllidiens de M. de 
Lamarck, et entre autres, le genre Ombracule ou Gastro- 
place, qui a tous les caractères des aplysies. Une autre sin- 
gularité qu'offre cette famille, c’est que notre genre Lin- 
guelle est mis à la fin des pleurobranches , tandis qu’il 
diffère à peine des véritables phyllidies. Après cet ordre 
on en trouve un incertain, sous la dénomination de cilio- 
branches , proposée transitoirement dans une note ajoutée 
par nous à l’article de M. Lesueur , inséré dans le Journal 
de Physique (1817),surlegenre d’Atlas, mais que depuis nous 
avons reconnu être trés-voisin du gastéroptère de M. Meckel, 
dans l’ordre des monopleurobranches. Les tectibranches sont 
comme dans l'ouvrage de M. Cuvier. Les pulmonés, que 
M. de Férussac nomme pulmonés sans opercule, comprennent, 
outre les genres connus, les genres Onchis formé avec les 
onchidies marines, ,que nous avions déjà séparées des véri- 
tables onchidies de Buchanan, sous le nom de Péronie; V/a- 
ginule, qui ne diffère probablement pas de nos véronicelles 
et peut-être pas même des onchidies; Eumèle et Phylomique, 
genres incomplètement établis par M. Rafinesque, et qui 
pourroient aussi n'être que des véronicelles ; Arion, division 
deslimaces; Plectrophore, qui probablement ne renferme que 
des testacelles ; Héliçariur, pour une espèce de véritable 
vitrine , dont la coquille est très-petite comparativement avec 
l'animal ; Partule, division artificielle des vertigos; et enfin, 
sous le nom générique d’'Hélice, toutes les espèces que jus- 
qu'à M. de Férussac on avoit rangées dans ce genre et 
dans les subdivisions successivement introduites par Bru- 


78 HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 


guière , MM. de Lamarck, Draparnaud, Denys de Mont- 
fort, etc.; mais comme il a cru devoir donner de nouvelles 
dénominations aux sections qu'il a établies dans son genre 
Hélice, il en résulte à peu près le même inconvénient, de 
n'avoir que des genres de coquilles. Nous n’avons pas pu 
donner les caractères de ces divisions, dont M. de Férussac 
a retranché avec raison les auricules, pour en faire avec 
quelques petits genres voisins, à notre imitation, une fa- 
mille intermédiaire aux limacinés et aux limnéens, qui, du 
reste, sont comme dans l'ouvrage de M. de Lamarck. 

Sous la dénomination de pulmonés à opercules, M, de Fé- 
russac établit un ordre particulier pour placer les cyclostomes 
terrestres et les’ hélicines, en sorte qu'il rompt les rapports 
naturels qui lient si étroitement ces animaux aux cyclostomes 
aquatiques 6u paludines, que M. Cuvier n’a pas cru pouvoir 
faire autrement que de les mettre dans la même famille. 

Cet inconvénient est cependant moins grand que dans 
d’autres systèmes malacologiques, parce que l’ordre des 
pectinibranches commence par les cyclostomes aquatiques; 
cet ordre est du reste divisé en quatre sous-ordres, d’après 
la considération rigoureuse de l’opercule complet dans le 
premier, ce qui constitue les pomastomes ; incomplet, ou 
s’enfonçant plus ou moins dans la coquille, dans le second, 
d’où le nom d’hémipomastomes , ou nul dans le troisième, d’où 
les apomastomes ; et enfin un quatrième sous-ordre est établi 
pour les sigarets sous le nom d’adelodermes , d’après un carac- 
tère erroné, que le têt est caché dans le manteau , carily a 
des espèces parfaitement sans coquille , et d’autres où la co- 
quille est tout-à-faitextérieure. Dansle premier sous-ordresont 
tous les genres à ouverture de la coquille non échancrée; dans 
le second ceux où elle est tubuleuse ou échancrée : et dans le 
troisième eeux dont l’ouverture ést subéchancrée; mais en 
général M. de Férussac admettant, lorsque cela est possible , 
le principe de Guettard et d’Adanson, a plutôt diminué le 


HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE. 79 
nombre des genres qu’il ne les a augmentés , en conservant 


comme sous-genres ceux qui ne sont établis que sur la co- 
quille, comme M. Cuvier et nous l’avons fait. La considé- 
ration des yeux briévement pédiculés, où complétement 
sessiles parmi les genres du sous-ordre des pomastomes, lui 
sert comme caractère nouveau pour la partager en deux fa- 
milles : la première, celle des sabots, contient les genres Palu- 
dine, Turritelle, Vermet, Valvée, Natice et le genre Turbo de 
Linnæus, considéré comme sous-genre des paludines, sous le 
nom de liftorine, et la seconde, celle des toupies, renfermant les 
genres Nérite, Ampullaire, Janthine, qui n’est cependant pas 
réellement operculé, Phasianelle, Toupie, Pleurotomaire, 
nouveau genre de M. Defrance , Scalaire , et Mélanopside, qui 
a cependant l’ouverture échancrée. 

L'ordre des scutibranches est à peu près comme dans le 
système de M. Cuvier, mais un peu moins artificiel, parce que 
le parmophore a été rapproché des émarginules, comme nous 
avions fait; maisle genre Navicelle ou Septaire est toujours à 
tort dans cet ordre, ainsi que les firoles qui sont hermaphrodites. 

Enfin le huitième et dernier ordre de la classe des gastéro- 
podes, celui des cyclobranches, est comme dans l’ouvrage de 
M. Cuvier, et terminé par les oscabrions, probablement pour 
se rapprocher un peu de notre méthode, où nous avons placé 

‘ce groupe d'animaux dans une classe voisine de celle qui con- 
tient les anatifes et balanes. 

M. de Férussac , en effet, commence sa section des mollus- 
ques acéphalés par la classe des cirrhopodes, dans laquelle il 
place les mêmes genres que M. de Lamarck; en sorte qu'il 
rompt tous les raç vorts naturels, puisque, de l’aveu de tous 
les zoologistes, ces animaux font un passage vers les animaux 
articulés. | 

Il place ensuite les brachiopodes dont il fait une classe, et 
où il range les cranies comme nous l’avions proposé. 

Sa classe des lamellibranches tire son nom de notre sys- 


80 HISTOIRE DE LA MALACOLOG!E. 


tème, les sections principales de M. Cuvier, les familles de 
M. de Lamarck, et les genres et sous-genres de celui-ci, ainsi 
que de Megerle et de M. Rafinesque. 

Enfin sa classe des tuniciers est entièrement imitée de 
M. de Lamarck, mais en admettant toutes les subdivisions de 
M. Savigny. 

En faisant cette histoire de la malacologie depuis son ori- 
gine jusqu’aujourd'hui , NOUS avons passé sous silence les tra- 
vaux des naturalistes qui se sont bornés à l'établissement d’un 
petit nombre de genres, quelquefois sans même en chercher 
les rapports, et cela pour ne pas l’alonger presque inutile- 
ment. Il n’en est pas moins vrai de dire que ces travaux cir- 
conscrits ont été d’une utilité réelle à la science, comme on 
pourra s’en convaincre en lisant les deux Dissertations de 
M. Meckel, l’une sur les ptéropodes et l’autre sur le nouveau 
genre Doridium ; le Catalogue des animaux et des coquilles 
de la mer Adriatique de M. Renieri; les Mémoires de MM. Do- 
novan, Leach, Sowerby et de quelques autres naturalistes an- 
glois, sur les coquilles et les mollusques de leur pays; ceux 
de M. Say sur les coquilles et les mollusques des Etats-Unis, 
insérés dans les Mémoires de l’Académie des sciences natu- 
relles de Philadelphie, etc. . 

Nous devons peut-être aussi faire mention des naturalistes 
qui ont envisagé les coquilles fossiles, et qui, pour en faci- 
liter la connoissance , et surtout l’application de la conchy- 
liologie à la géologie, ont introduit un plus ou moins grand 
nombre de genres , presque toujours, il faut l'avouer, in- 
complétement caractérisés, comme MM.Sowerby, Defrance, 
etmême Brongniart, Brard , Deshayes, etc. ; mais cegenre de 
travaux ne peut que difficilement être rangé dans la ma- 


lacologie proprement dite. 


DE LA FORME, €e£C. 8: 


CHAPITRE VI. 


DE LA FORME ET DE L'ORGANISATION DES MALACOZOAIRES 


U 


e 


Art. 1." DE LA FORME. 


La forme du corps des animaux mollusques est extrême- 
ment variable, quoiqu'il offre le caractère constant de n’être 
jamais articulé ; ainsi le plus ordinairement ovale, plus ou 
moins alongé, convexe en dessus, plan en dessous, comme 
dans les doris, les limaces, etc., il est aussi quelquefois ovale 
et convèxe également en dessus et en dessous, comme dans 
les sèches, alongé et subcylindrique , comme dans certains 
calmars, globuleux comme dans les poulpes; souvent il est 
comprimé plus ou moins fortement sur les côtés, comme dan, 
les scyllées, et surtout dans presque tous les acéphales lamel- 
libranches; il peut être aussi fort alongé, claviforme , comme 
dans les tarets et genres voisins. Dans beaucoup de céphalés, 
une grande partie du corps s’enroule comme la coquille, en 
spirale plus ou moins élevée et de différente forme : enfin il 
peut être assez bizarre pour que l'animal paroisse à peine symé- 
trique à l'extérieur, comme cela se voit dans les ascidies et 
genres voisins, et même un peu dans les biphores. 

Un assez grand nombre de ces animaux offre une sépara- 
tion bien nette entre la tête et le reste du corps, comme 
les poulpes; quelquefois elle est beaucoup moins marquée, 
comme dans les doris, etc.; et enfin dans toute une classe 
nommée à cause de cela acéphalés, cette séparation n’a plus 
lieu, et il n’existe plus de tête proprement dite. 

La distinction de cou, de poitrine, d’abdomen et de 


{ 
V 


Q 


02 DE LA FORME, @fC. 


queue est encore moins évidente, Le corps ne formant qu'une 
masse simple ou subdivisée quelquefois dans la direction 
verticale, mais jamais dans celle d'avant en arriére. 

Le corps du malacozoaire n'est que très-rarement pourvu 
d'appendices locomoteurs proprement dits: mais quelquefois 
on remarque de chaque côté des expansions cutanées, plus ou 
moins étendues, qui serventàlalocomotion; ce n’estque dansles 
mollusquesrticulés que la disposition desappendicesprendune 


forme un peu analogue à ce qui a lieu dans les entomozoaires. 


Art. 2. DE L'APPAREIL SENSITIF. 


$, 1. De l'organe du toucher, de la peau et de la coquille. 


La peau qui enveloppe le corps des malacozoaires offre un 
caractère particulier dans sa mollesse, sa spongiosité , et 
surtout dans la manière dont ie derme est confondu avee la 
fibre musculaire sous-jacente , en sorte qu’elle est contractile 
dans tous les points et dans toutes les directions. Ce derme 
peut du reste être tuberculeux ou très-lisse. Le réseau vas- 
culaire y est en outre fort considérable. Le pigmentum co- 
jorant est aussi souvent assez vif; il est probable que la couche 
nerveuse peut également être assez complète, par la grande 
quantité de nerfs qui s’y rendent: Quant à l'épiderme, il est 
le plus souvent nul. 

Si l’on en pouvoit juger par la grande quantité de muco- 
sité qui est répandue en général à la superficie de la peau 
des malacozoaires, il faudroit croire que les crypies muqueux 
y seroient très-nombreux ; mais il est souvent fort difficile d’en 
démontrer la présence. On trouve cependant des parties où les 
pores muqueux sont évidens, comme au bord épaissi du manteau 
qui constitue le collier des paracéphalés conchyliféres, et pro- 
bablement à la place où la peau forme des plissouventnombreux 


dans le fond de la cavité respiratrice, vers l'anus, et que l’on 2 


. 
DE LA PEAU , efc. 83 
désignés sous le nom de plis muqueux. Il sort en effet de ces 
endroits beaucoup plus de mucus que de tous les autres, 

On ne remarque jamais de véritables poils dans aucun ani 
mal de ce type: quelquefois cependant la partie muqueuse 
épidermique de la coquille se prolonge, pour ainsi dire, 
au dehors, et s’arrondit ou s’aplatit de manière à présenter 
un aspect pileux, comme cela se voit dans certaines espèces 
d’hélices et de bivalves. 

Dans les oscabrions, cette disposition est quelquefois en- 
core bien plus marquée sur la peau elle-même, et même dans 
certaines espèces on trouve des faisceaux de poils cornéo-cal- 
caires de chaque côté du corps. 

Commeil arrive assez souvent que la peau des malacozoaires 
est plus grande qu'ilne faudroit pour entourer leur corps exac- 
tement, ou la masse des viscères, et que les replis qu’elle forme 
semblent l’envelopper comme notre corps l'est dans un man- 
teau , l’on a généralisé ce nom de manteau (pallium), pour 
désigner la peau des mollusques, quoique réellement cette 
disposition n'existe pas toujours. 

_ La disposition générale du manteau des mollusques offre 
un si grand nombre de différences qu’il seroit presque fasti- 
dieux de les énumérer; nous nous bornerons donc aux prin- 
cipales. Dans les poulpes, les sèches et les calmars il forme 
une sorte de bourse ou de gaine fort épaisse, ouverte à la 
circonférence inférieure du cou, et c’est par cette ouverture 
que l’eau pénétre dans la cavité branchiale qu’il constitue. 
Dans les subcéphalés conchyliféres la partie de la peau qui re- 
couvre les viscères est excessivement mince; elle s'épaissit à 
mesure qu’on approche des bords du manteau, et forme au- 
tour du pédicule qui joint le pied à la masse viscérale une 
espèce d’anneau plus mince en arrière, beaucoup plus épais 
en avant, et auquel on donne souvent le nom de collier. 
C’est dans l'épaisseur de ce rebord libre du manteau que se 


trouvent en plus grande abondance les pores muqueux qui 


44 DE LA PEAU: te. 


produisent la coquille, et ce sont ces bords au milieu desquels 
rentrent la tête et le pied de l'animal quand il veut chercher 
un abri complet dans sa coquille. L’étendue, la forme de 
l'ouverture du manteau sont toujours en rappert avec la gros- 
seur du pédicule du pied; ainsi, fort rétrécie dans les buccins 
et genres voisins qui constituent la famille des siphonobran- 
ches, et même dans celle des pulmobranches, où elle mérite 
réellement le nom de collier, elle est au contraire fort longue 
et fortétroite dans les cônes, les olives, les porcelaines, où elle 
est constituée par deux lobes plus ou moins inégaux, et qui 
peuvent quelquefois dépasser beaucoup louverture de la 
coquille et se recourber sur elle de manière à l’envelopper 
totalement : enfin l'ouverture du manteau peut encore être 
ovale ou circulaire, comme dans les cervicobranches symétri- 
ques ou asymétriques, Dans les mollusques subcéphalés nus ou 
presque nus, le manteau fort épais dans toute son étendue, 
ou à peine un peu plus sur ses bords, est en outre souvent 
couvert de tubercules, comme cela se voit dans les doris, 
les péronies, les tritonies, et même dans les limaces; ses bords 
saillans dépassent cependant le pied de manière à ressembler 
à une espèce de grand bouclier. 

Dans les mollusques acéphalés lamellibranches, dont le corps 
est ordinairement très-comprimé , le manteau constamment 
fort mince, si ce n’est vers ses bords, est divisé en deux grands 
lobes latéraux égaux ou un peu inégaux qui retombent de 
chaque côté du corps qu'ils comprennent entre eux et qu’ils 
dépassent souvent beaucoup. C’est une disposition assez ana- 
logue à celle des porcelaines, et c’est ici que cette partie de 
l’enveloppe mérite réellement le rom de manteau. Toujours 
réunis dans une plus ou moins grande étendue de la ligne 
dorsale, les lobes du manteau des lamellibranches peuvent 
être séparés dans tout le reste de leur étendue, comme dans 
les huîtres; à demi séparés, Comme dans les mulettes, les 
bucardes, les vénus, ou bien réunis pour constituer une 


Cd » 


DE LA PEAU, etc. 85 


sorte de gaine ouverte seulement en avant et en arriére, 
comme dans les solens et beaucoup d’autres genres, ou enfin 
former un sac percé seulement de deux ouvertures posté- 
rieures, rapprochées comme dans les ascidies, ou plus ou 
moins distantes comme dansles biphores, chez lesquels le man- 
teau dans sa couche extérieure devient presque cartilagineux. 

Les bords de l'ouverture du manteau des mollusques cé- 
phalés sont souvent simples, c’est-a-dire sans prolongemens, 
sans lobures, ni digitations, ni cirrhes tentaculaires, comme 
dans les sèches et genres voisins; mais il arrive souvent aussi 
que le bord supérieur s’avance un peu pour former une sorte 
d’abri pour la tête, comme dans les onchidies, et même dans 
les limaces, ou qu’il soit prolongé considérablement par 
l'addition d’un appendice épais, musculaire, en forme de 
cornet ouvert inférieurement, mais pouvant constituer un 
tube complet plus ou moins alongé, et servant à l’introduc- 
tion de leau dans la cavité branchiale : c’est ce que l’on 
voit dans tous les siphonobranches, dont l’ouverture de la 
coquille est échancrée ou siphonée. 

On trouve un assez petit nombre d’espéces de mollusques 
de cette -elasse, dont les bords latéraux du manteau sont 
lobés ou digités ; mais il y en a un peu plus qui les ont garnis 
de franges ou de cirrhes tentaculaires; les cervicobranches, 
et surtout les patelles et les haliotides, sont les espèces qui 
offrent le plus ce caractère. 

Mais c’est surtout dans la classe des acéphales que les cir- 
rhes marginaux du manteau acquièrent le plus de développe- 

ment pour la grandeur et le nombre. Dans les limes, par 
exemple, ce sont presque de petits tentacules cylindriques, 
formant un quadruple cordon autour des bords du manteau. 
Dans les peignes, les cirrhes, quisont aussi grands et nombreux, 
sont entremêlés avec de petites plaques ovales, irisées en 
forme d’'yeux, réguliérement espacées, et dont on ignore 
complètement l’usage. 


8 F e 
»1) DE LA PBAU, ClCe 


Dans cette même classe d'animaux, les bords du manteair 
offrent aussi assez souvent des lobures ou digitations plus ow 
moins marquées, et dans les espèces où les lobes latéraux sont 
plus ou moins complétement réunis, ils le sont en arrière au 
moyen d’un ou deux tubes musculaires, entièrement contrac- 
tiles, distansou non, courts ou très-alongés, dontles orificessont 
souvent garnis de cirrhes et affectent une disposition presque 
radiaire, Ces tubes servent, l’un, ou le ventral, à l'introduc- 
tion des substances récrémentitielles ; l’autre, ou le dorsal, à 
la sortie des matières excrémentitielles. Dans les biphores, où 
ils sont siséparés qu'ils semblent aux deux extrémités du corps, 
l’un d'eux, le dorsal, est pourvu d’un appareil valvulaire. 

Maisun caractère plussingulier de lapeau d’un grandnombre 
des animaux mollusques, c’est que dans une partie de son 
épaisseur, et le plus souvent entre le réseau vasculaire et le 
pigmentum, se dépose une matière muqueuse, mêlée d’une 
plus ou moins grande quantité de substance crétacée , dont 
l’accumulation, le desséchement produisent un corps pro- 
tecteur ou une coquille. 

Dans la seconde section de ce Manuel, nous parlerons avec 
détails de la forme des coquilles et de celle de leurs différentes 
parties, afin d’en tirer les caractères de cette branche acces- 
soire de la zoologie. En ce moment nous devons étudier ces 
corps sous les rapports de leurstructure, de leur composition 
chimique, de la maniere dont ils naïssent, croissent, se mo- 
difient avec l’âge, et enfin de leur connexion avec l'animal. 

Une coquille vraie est toujours composée de couches ou 
de lames mucoso-calcaires appliquées les unes en dedans des 
autres, la plus ancienne et la plus petite en dehors, et la plus 
nouvelle et la plus grande en dedans; c'est ce que l’on voit 
évidemment dans les coquilles feuilletées, comme les huitres, 
surtout, quand, par l'exposition à la chaleur, ou par la lon- 
gue action de l’air, la matière muqueuse, qui lioit non seu- 


lement les molécules de chaque lame, maïs encore celles 


, DB LA PEAU, elc. 8 


3 


des deux superposées, a été enlevée. Le bord des lames 
composantes; qui se voit à la face externe de la coquille, 
constitue ce qu’on nomme les stries d’accroissement. 

Cette structure, la plus connue de toutes, est la struc- 
ture feuilletée; mais il en est une autre qui en diffère, en 
ce que les couches composantes sont beaucoup mieux liées 
entre elles et leurs molécules calcaires plus rapprochées; telle 
est celle des coquilles des peignes et des patelles : aussi ces 
coquilles peuvent-elles être chauffées fortement sans se déli- 
ter, ce qui fait employer les premières comme des espèces de 
plat dans nos cuisines. 

Quelquefois, en même temps que les molécules calcaires 
se déposent en formant une des lames composantes, elles se 
correspondent ou se placent au-dessus les unes des autres dans 
toutes celles. qui composent la coquille, et il en résulte la 
structure fibreuse dans laquelle la coquille se brise plus aisé. 
ment dans la direction des fibres que dans celle des lames; 
c’est ce que l’on voit très-bien dansla coquille des jambonneaux. 

On trouve quelques coquilles dans lesquelles ces deux struc- 
tures peuvent alterner, c’est-à-dire qu'une partie de leur 
épaisseur est simplement feuilletée , et l’autre fbreuse; c’est 
une structure fibro-lamelleuse. 

Une structure fort rapprochée de celle-ci est celle qu'on 
remarque dans les coquilles nacrées , univalves ou bivalves; 
la partie nacrée semble être toujours lamelleuse, et l’autre 
être fibreuse et plus ou moins oblique. 

Quand une coquille est parvenue au degré de grandeur 
dont elle étoit susceptible , le derme de l'animal paroit pro- 
duire une plus grande quantité de matière calcaire, et moins 
de matière muqueuse, et les molécules qui la composent ne 
‘se déposent plus par lames ou couches régulières; elles sont 
trés-serrées, entassées, et prennent une structure vifreuse qui 
se polit de plus en plus avec l’âge par le frottement des parties 
du manteau, c'est ce que l’on remarque dans toutes les coquilles 


58 DB LA PEAU, Etc. e 


univalves à leur surface interne, et surtout prés de l'ouver- 
ture, comme dans les casques, par exemple; mais c’est ce 
que l’on voit encore mieux dans les porcelaïines et quelques 
genres voisins, où la coquille proprement dite, étant formée 
et fort mince, est solidifiée en dehors par un dépôt plus 
ou moins épais, et souvent autrement coloré que ses couches, 
parce que dans la reptation ordinaire, l’animal pourvu de 
deux grands lobeslatéraux àson manteau, l'enveloppe presque 
de toutes parts. 

C’est de cette matière que se remplissent Les trous qu’un 
accident a pu faire dans l’étendue d’une coquille, la partie 
postérieure de la spire de celles qui sont turriculées, ce qui 
force l'animal à l’abandonner, et même les tubes ou tuyaux 
calcaires que se forment certains animaux mollusques acé- 
phalés bivalves, à une certaine époque de la vie. C’est enfin 
par cette matière de dépôt vitreuse que se rétrécit l’'ouver- 
ture d’un assez grand nombre de coquilles univalves, et qu’elle 
prend souvent une tout autre forme que celle qu’elle avoit 
avant l’âge adulte de l'animal, 

Cette partie de la coquille des mollusques offre cela de re- 
marquable qu’elle est très-cassante dans toutes les directions, 
un peu à la maniére du verre; c’est ce qui explique ce qu’on 
nomme la décollation de la spire dans plusieurs mollusques 
céphalés. 

Il est fort rare que la coquille soit colorée dans ses couches 
composantes : elle est en effet dans le plus grand nombre. de 
cas de couleur blanche; mais elle est au contraire quelque- 
fois colorée dans quelques parties de sa surface interne, et 
presque toujours à l’externe. 

Toute coquille qui est complètement dermale n’est jamais 
colorée, et cela se conçoit, le pigmentum étant resté à la 
partie de la peau qui la recouvre. 

La coloration que l’on remarque quelquefois à la face in- 
terne, etce n’est guére, ce nous semble, que dansles bivalves, 


DE LA PEAU, etc. ä0) 


appartient à la matière de dépôt, et paroît être produite par 
une imprégnation qui s'étend peu à peu en surface et en pro- 
fondeur. Il est donc probable qu'elle est due à quelque hu- 
meur de l’animal, produite dans un organe dont le contact 
avec la coquille la teint de la couleur de cette humeur. Cela 
nous semble du moins certain pour la couleur jaune ou brune 
que l’on voit quelquefois dans les coquilles univalves; elle est 
certainement due au contact du foie. Celle de la janthine est 
dans le même cas; c’est une véritable coloration d’imprégna- 
tion qui paroït provenir de l'organe dépurateur. 

Quant à la coloration nacrée ou irisée qui se remarque en- 
core plus souvent à l’intérieur de coquilles univalves et bi- 
valves, l'expérience de M. Brewster dont nous avons parlé 
dans le Manuel de conchyliologie,met hors de doute qu'elle est 
due à la disposition mécanique des molécules, et non plus à 
une matiere réellement colorante. 

La coloration de la surface externe des coquilles est toute 
différente, et ne leur appartient réellement pas : elle est tou- 
jours extrêmement superficielle et produite par le pigmentum 
coloré du bord de la peau. Ce sont des molécules colorées qui 
se déposent au-dessus du dépôt calcaire, et qui sont d’une 
autre nature, puisqu'elles disparoissent avec le temps et par 
l’action de la chaleur: aussi la couleur est-elle d’autant plus 
vive que l'animal est plus jeune, et que la partie produite 
de la coquille est plus nouvelle. Nous devons à Réaumur des 
expériences qui prouvent qu'il n’y a que le limbe ou bord 
antérieur du manteau qui produise ainsi des molécules colo- 
rées; en effet, il est certain que la nouvelle pièce, qui se 
forme pour remplir un trou fait dans un autre endroit de la 
coquille que son bord, est constamment blanche. On voit 
d’ailleurs que dans l’hélice némorale sur laquelle il à fait ses 
expériences, et dont la robe est agréablement zonée de noir 
sur un fond jaune, la partie du collier qui correspond aux 


zones noires, présente une teinte de cette couleur, en 


90 DE LA PEAU, €fC. 


sorte que si l’on vient à casser une partie du bord de Iä 
coquille, le morceau qui est reproduit est noir vis-a-vis de la 
partie noire du limbe du manteau, et jaunàtre sur le reste. 
Quoiqu'on n'ait pas de preuves directes que cela soit ainsi 
pour toutes les autres coquilles qui sont colorées par zones 
décurrentes du sommet à la base, l’analogie permet de 
conclure que cela doit être ainsi, mais dans les espèces dont la 
coloration est par taches ovales, carrées, irrégulières, et sur- 
tout par bandes transverses dans la direction desstriesd’accrois- 
sement, il faut convenir que l’analogie devient moins évidente, 
à moins que d'admettre avecBruguière qu’il y a changement, 
déplacement, irrégulieremént ou non, dans les parties du 
bord du manteau, qui produisent le dépôt coloré, phéno- 
mènes dont il est bien plus difficile de se rendre compte, 
el qui auroient besoin d’être soumis à de nouvelles vubserva- 
tions. 

Nousavonsdittoutal’heure quela coloration des coquilles est 
constamment superficielle : il en est cependant un groupe où, 
à une certaine époque, malgré l’existence de celle-ci, ily en a 
encoreune profonde non visible, ettoujours fortdifférente, non 
seulement dans l'espèce, mais encore dans la forme; cesont les 
porcelaineset quelques olives. Bruguière a parfaitement expli- 
qué ce fait. Pendantune assezlongue durée dela vie, cesanimaux 
sont revêtus, comme nous l'avons vu plus haut, d’une coquille 
fort mince, à bords non dentés , à spire visible, etc.,et qui est 
surtout colorée à sa superficie comme le sont la plupart des co- 
quilles; cette coloration, due aux bords du manteau, se fait 
peu à peu avec l'accroissement de la coquille; mais plus tard, 
peut-être, quand l'animal est adulte, les appendices cutanés 
qui, de chaque côté du corps, se relévent sur le dos de la co- 
quille , quandilrampe, déposent lamatière vitrée, éburnée, 
qui l’épaississent peu à peu, et en même temps une matière 


colorée qui offre constamment une tout autre disposition que 


DE LA PEAU, CC. g1 


la premiere. IL faut donc admettre que la face supérieure de 
ces lobes cutanés présente des espaces où le pigmentum est 
coloré, ce qui colore la matière crétacée qui s’en exhale; et 
comme, dans le développement de ces lobes, il est rare que 
ces espaces tombent justement sur les lieux de premiers dé- 
pôts, on conçoit comment cette nouvelle coloration, non seu- 
lement n’est jamais par bandes décurrentes, mais est toujours 
par taches assez irrégulières. 

Nousavons déja fait l'observation que la lumiére semble avoir 
une influence de grande valeur dans la coloration descoquilles, 
puisque celles qui sont tout-à-fait intérieures ou déposées dans 
quelque grande loge du derme, sonttoujours blanches, de même 
que celles des animaux qui vivent constamment dans des trous 
dont ilsne sortent pas; mais une autre preuve de ce fait, c’est 
que, dans certaines coquilles bivalves, qui vivent fixées plus ou 
moins horizontalement, la valve fixée est constamment blanche, 
etlasupérieure est souventcolorée d’une manière très-vive.Les 
spondyles et un assez grand nombre de peignes en offrent des 
exemples. Il faut donc admettre ici qu’un lobe du manteau ne 
recevant pas l’action excitante de la lumière, ne produit pas 
de pigmentum coloré, au contraire de l’autre; ou mieux, que 
le pigmentum ne se colore que par cette action : en sorte que, 
si artificiellement on venoit à retourner une de ces coquilles, il 
y auroit un renversement dans la coloration des valves, comme 
cela a lieu pour les côtés de certains pleuronectes. 

En général la coloration des coquilles est d'autant plus vive 
que les animaux dont elles proviennent sont plus exposés à 
l’action de la lumière. Les hélices, animaux terrestres, sont 
en effet ceux dont la coquille varie le plus en couleur; les 
tubicoles, parmi les bivalves, ont au contraire leur coquille 
constamment blanche. Olivi qui a fait des recherches à ce 
sujet, a remarqué également que les coquilles qui sont enve- 
loppées par des éponges ou des alcyons, ou qui vivent dans le 


sable, ou même dans des lieux constamment ombragés, sont 


9? DE LA PEAU, €ÎC. 


bien plus pales que celles qui sont constamment à découvert 
dans des lieux bien exposés ; la même coquille est même plus 
colorée dans ses parties découvertes que dans celles qui sont 
cachées. 

On trouve presque toutes Les espèces de couleur à la sur- 
face externe des coquilles, le plus communément cependant 
le brun et le fauve, le moins souvent le vert, et un grand 
nombre desystèmesde coloration , quelquefois uniforme, sou- 
vent piqueté ou tacheté, rayé longitudinalement ou verti- 
calement. 

Enfin, une dernière partie qui entre dans la composition 
des coquilles, est l’épiderme qui recouvre le pigmentum colo- 
rant, et que l’on nomme souvent Drap marin ou Epiphlose. C'est 
évidemment l’épiderme de la peau dans laquelle la coquille 
s'est déposée; cet épiderme est formé d’une matière muqueuse 
ou cornée desséchée , quelquefois produisant une couche 
plus ou moins épaisse et lisse à la surface de la coquille, et 
d’autres fois se relevant en lames ou en productions pilifor- 
mes aplaties ou coniques et prolongées de manière à ressem- 
bler à des espèces de poils. Dans les bivalves, cette partie est 
de la même nature que le ligament, et elle enveloppe les valves 
quelquefois tout-à-fait comme dans les solens, certaines myes: 
c’est cette partie quicommence àse former dans l'accroissement 
d’une coquille univalve ou bivalve, qu’elle doive rester avec 
un épiderme ou non. 

D'après ce que nous venons de dire sur la structure de la co- 
quille des malacozoaires, il est certain qu’elle est composée 
chimiquement de deux substances, 1.° d’une matière muqueuse 
animale , plus ou moins abondante, suivant l’âge du mollusque, 
la partie de la coquille analysée, et suivant sa structure; 
2. d’un sel calcaire beaucoup plus abondant en général, mais 
qui varie cependant en quantité, suivant l’âge des mollus- 
ques conchylifères. Quoique l'analyse des coquilles donnée 
par les chimistes soit fort incompleie, en ce qu’elle porte sur 


DR LA PEAU, fc. 93 


toutes leurs parties à la fois, sans distinction d'âge, on re- 
counoit cependant que les différences dans les résultats sont 
assez bien en rapport avec les différences de structure. 

Les espèces qui contiennent en général le plus de matière 
animale, paroissent être celles qui ont la structure fibreuse 
et nacrée. Suivant M. Hatchett, elles sont formées de sous- 
carbonate de chaux et d’albumine coagulée. La nacre de 
perle elle-même est composée, sur 100 parties, de 66 du pre- 
mier, et de 34 de la seconde. 

Les coquilles d’huitres contiennent beaucoup moins de 
matière animale , et cette matière ressemble davantage à une 
substance gélatineuse. M. Vauquelin y a trouvé, outre la 
matière organique, du sous-carbonate et du phosphate de 
chaux, du sous-carbonate de magnésie et de l’oxide de fer. 

La coquille des patelles qui offre une structure lamelleuse 
fort serrée , se rapproche encore davantage dans sa compo- 
sition chimique de celles dont la structure est en général 
vitrée. Celles-ci, d’après M. Hatchett, qui les nomme coquilles 
porcelaines , ne renferment qu’une très-petite quantité de ma- 
tière azotée; on y trouve au contraire beaucoup de sous- 
carbonate de chaux, mais sans traces de phosphate et de 
sulfate de la méme base. 

D'après ce que nous venons de dire, il est évident que la 


coquille des animaux mollusques, matière mucoso-crétacée, ;*° 


n’est pas un endurcissement de la peau par le dépôt de 
molécules calcaires dans les mailles d’un tissu cellulaire, 
mais bien un dépôt d’une matière mucoso-calcaire, non pas 
cependant excrétée à la superficie de la peau, maïs bien entre 
deux de ses parties, le réseau vasculaire et l’épiderme , et 
quelquefois même dans le derme lui-même ; et en effet elle 
tient organiquement avec le reste de l’animal, et surtout 
avec la fibre musculaire ou contractile , tandis qu’un simple 
tube calcaire, comme celui qui existe dans les tubicoles, 
n’est réellement qu’un dépôt, qu’une exhalation tout-à-fait 


94 DE LA PEAU, etc. 


extérieure, aussi n'adkére-t-il à aucune partie de l'animal; 
c'est ce point de relation de l'animal avec sa coquille qui 
constitue les empreintes de forme variabie que l’on remarque 
en différens endroits de la coquille, etsurtout dans les bivalves. 
Cette relation nécessaire ne permet donc pas de supposer 
qu'un animal mollusque conchylifère auquel on auroit en- 
levé sa coquille pût la reproduire, et encore moins qu’il pût la 
quitter lui-même, comme Bruguière l’a supposé pour les por- 
célaines. Elle ne permet cependant pas non plus d'admettre 
‘idée de Klein et de Bonnet, que la coquille s'accroît par 
intus-susception; en effet les expériences de Réaumur où il a 
montré qu’un trou fait à la coquille , ou dans une partie de sa 
spire ou même à son bord, ne se remplit pas par la circon- 
férence , mais à la fois etindépendamment de la coquille elle- 
même , ont mis la chose hors de doute. 

La forme de cette coquille, et même la prédominance de 
la matière animale sur la matière minérale, doivent donc être 
en rapport avec la forme de la peau ou du manteau et avec 
l’âge de l'animal : aussi les prolongemeus tubuleux , épineux, 
lamelleux , que l’on remarque souvent à la surface d'une co- 
quille, ne sont que des produits de prolongemens, de lobes, 
de lanières du manteau, de même que les sinus, les échan- 
crures sont produites par la saillie habituelle, mais intermit- 
tente de quelque organe, comme du tube de la respiration, 
de la tête elle-même, de l’oviducte, etc.; mais, pour en bien 
comprendre la formation, il faut suivre les développemens 
d’un mollusque conchylifere, depuis le moment de son ap- 
parition dans l’œuf dont il est sorti jusqu’au summum de son 
accroissement, et de ce point jusqu'a la mort. 

Tout animal mollusque, quelque grande et disproportionnée 
pour son corps que doive être sa coquille par la suite, a offert 
une disproportion inverse, c’est-à-dire que sa coquille que l’on 
aperçoit de trés-bonne heure dans l'œuf a été d’abord beau- 


coup plus petite que le corps, et par conséquent étoit bien 


DE LA PEAU , etc, 


99 
loin de pouvoir le contenir, à peu près comme cela se voit 
dans l'hélicolimace. Elle à également commencé par être 
presque entièrement membraneuse. Dans les premiers temps 
ses bords libres étoient donc réellement dans la peau elle- 
même, puisqu'ils n’atteignoient pas encore les limites du man- 
teau. Par l'addition de nouvelles couches intérieures et par 
l’accroïsssement de la quantité des molécules calcaires, la 
coquille s’est-épaissie, solidifiée, mais en même temps elle s’est 
accrue de manière à ce que les bords de son ouverture ont 
atteint les limites du manteau, d’abord seulement dans l’état 
de repos ou de rétraction; cependant l’animal est sorti de 
l'œuf à peu près à cette époque, et son accroissement a conti- 
nué; pour la recherche de sa nourriture, et en général des 
circonstances nécessaires à son développement, il a été obligé 
d'étendre les différentes parties de son manteau, et surtout les 
lobures, les lanières, digitations dont il est pourvu , et quisont 
toujours plus grandes proportionnellement, et même plus 
nombreuses dans Le jeune àge qu’à l’époque de décrépitude où 
elles tendent à disparoître; c'est alors que les bords de l’ouver- 
ture de la coquille sesont étendus et ont dépassé ceux du man- 
teau rétracté, à mesure que le dépôt de nouvelles couches 
augmentoit sans cesse, et d'autant plus que l’animal, par quel- 
que circonstance, étoit forcé à se contracter, à se rétracter 
davantage. La coquille est donc devenue un abri, un organe 
protecteur d'autant meilleur, d'autant plus complet, que le 
mollusquea approché davantage du summum de développe- 
ment dont il étoit susceptible. Si les bords du manteau étoient 
simples, ceux de la coquille l’ont été de même; si, au con- 
traire, ils se sont prolongés dans une direction quelconque 
pour faciliter quelque fonction, les bords de la coquille ont 
suivi ces prolongemens, et il en est résulté des prolonge- 
mens semblables dans la coquille. Il faut cependant admettre 
que les prolongemens du manteau avoient l’organisation né- 


cessaire pour excréter avec la matière muqueuse que la 


96 DÉ LA PEAU, elc. 

peau des malacozoaires rejette toujours, une quantité suffi- 
sante de matière crétacée ; sans cela , il seroit impossible d’ex- 
pliquer pourquoi parmi les siphonobranches, il y a des espèces 
dont le tube cutané a produit un tube à la coquille comme 
dans les siphonostomes, et seulement une échancrure, comme 
dans les entomostomes ; c'est ainsi que l’on peut expliquer 
non seulement la formation du siphon et des épines quand il 
en à, mais encore celle des pointes ou découpures plus ou 
moins nombreuses du bord droit de l'ouverture d’une co- 
quille, etc. En thèse générale, il est certain que les épines, 
tubercules et piquans d’une coquille, quelque solides qu'ils 
soient, ont d’abord été canaliculés; ceux dont le canal ou la 
scissure est en dedans, et c’est le plus grand nombre, ont 
été produits par des digitations du manteau, ceux dont la 
scissure est en dehors comme la corne des pourpres licornes, 
et les épines du corselet de la vénus dionée, paroissent au con- 
traire l'avoir été par la concavité d’un appendice du manteau 
quisailloit au dehors. 

Mais ces lobures, ces découpures du manteau n’ont pas eu 
lieu , à ce qu'il paroït, à toutes les époques de la vie active 
de l’animal, et alors la coquille n’a pu être pourvue des dé- 
coupures correspondantes : c’est ce que l’on voit trés-bien 
dans les ptérocères et genres voisins dont la coquille, dans le 
jeune àge, ressemble beaucoup à celle d’un cône. Il faut 
donc penser que dans ces genres le lobe latéral droit du 
manteau se dilate, s'élargit, et même quelquefois se digite 
d’une manière assez irrégulière avec l’âge, et c’est alors que 
la coquille offre l'aile ou les digitations qui les caractérisent. 
Il faut aussi nécessairement admettre que cette disposition du 
manteau diminue peu à peu à l’époque de la décrépitude, 
puisque les digitations de la coquille, d’abord évidemment 
canaliculées, se remplissent , se solidifient complètement, ét 
que, comme nous l'avons vu sur un individu de ptérocère , il est 
vrai, conservé dans l'esprit de vin, le lobe droit du man- 


DE LA PEAU, Etc. 99 


teau n'offre aucunetrace de division aux endroits correspon- 
dans aux digitations devenues solides de la coquille. 

Dans un assez grand nombre de mollusques, il paroit que 
la durée de la vie active dans l’époque de l'accroissement 
est sans interruption, ce qui, probablement, dépend de la 
réunion constante de circonstances favorables, et surtout 
dans la température et la nourriture; alors l'accroissement 
de la coquille plus ou moins lent est cependant uniforme 
jusqu’à ce qu’elle ait atteint le summum de son développe- 
ment; mais il en est aussi plusieurs autres dans lesquels, par 
l’intermittence des circonstances favorables, l’animal étant 
forcé de diminuer l'intensité de son activité vitale à de cer- 
taines époques de l’année ou de la durée de sa vie, la coquille 
offre des indices de ces intermittences périodiques dans le ren- 
flement, l’épaississement du bord droit de l’ouverture dans les 
univalves, ou de tout le bord libre dans les bivalves, qui s’est 
conservé à desintervalles très-différens dans l’étendue du cône 
spiral et par l’état plus mince et lisse des intervalles. Ces inter- 
mittences sont-elles déterminées par celles de l’activité des 
organes digestifs ou par celles des organes générateurs ? c’est ce 
qu'ilest difficile d'assurer, mais ce que l’on pourroit admettre. 
On pourroit concevoir en effet que pendant l’activité généra- 
trice, la congestion vitale portant sur les organes de la généra- 
tion, diminueroit proportionnellement celle de la peau et de 
l’excrétion crétacée, et qu'alors l’accroissement de la coquille 
se feroit comme à l'ordinaire, d’où les espaces intermédiaires 
aux bourrelets; mais que lorsque cette congestion viendroit 
à cesser, elle se porteroit vers la peau, d’où une accumula- 
tion de matière calcaire au bord de l'ouverture, ce qui pro- 
duiroit les bourrelets simples ou ramifiés, suivant la simpli- 
cité ou la subdivision des bords du manteau producteur. La 
rareté ou la fréquence de ces intermittences détermineroit le 
nombre et la distance des bourrelets, quelquefois trés-serrés, 
comme dans les scalaires, les harpes et certaines espèces de 


m 


)3 DE LA PEAU. elc. 


vénus, ou très espacés comme dans les murex triptères, les 
murex diptères, et les tritons où ces bourrelets dans l’äccrois- 
sement de la spire se disposent régulièrement au nombre de 
trois, un de chaque côté, et un médio-dorsal, ou au nombre 
de deux, symétriques, un de chaque côté, ce qui donne a la 
coquille, considérée en général, une forme aplatie, ou au 
nombre de deux, non symétriques ; mais il faut remarquer 
que ces bourrelets sont toujours formés de substance vitrée, 
et non lamelleuse. 

Lorsque l’animal est parvenu au terme de sa croissance et 
dans des limites de grosseur assez variables, sa coquille est 
toujours terminée par un bourrelet ou un épaississement dans 
les espèces dont nous venons de parler ; mais même dans celles 
chez lesquelles les intermittences de l'accroissement ne sont 
pas aussi sensibles, et ne sont marquées que par de simples 
stries, la terminaison de l'accroissement est très-souvent indi- 
quée par un bourrelet plus ou moins épais, quelquefois simple, 
quelquefois denticulé, et qui est également formé de substance 
vitrée; c’est aussi à cette époque que dans les univalves la 
substance vitrée de dépôt intérieur, et même extérieur, 
comme dans les porcelaïines, s’accroit, s’épaissit, semble pour 
ainsi dire s’extravaser et tend à diminuer l'ouverture dont elle 
change aussi souvent beaucoup la forme, comme on le voit 
dans les véritables casques, les grimaces et certaines hélices, de 
manière quelquefois à réunir Les deux bords et à former une 
espèce de péristome continu. L’orifice d’une coquille univalve 
est souvent encore modifié par la formation de dents, non 
seulement au côté interne du bord droit, mais encore sur le 
bord gauche et sur la columelle elle-même : ces dents sont évi- 
demment produites par des cannelures du manteau qui 
accompagnent le pédicule qui joint le pied de l'animal à la par- 
tie tortiilée de son corps, et plus encore par les faisceaux du 
muscle columellaire. 

L’explication de la formation des sinus, entailles, échan- 


DÉ LA PEAU, etc. 99 


crures, rentre tout-à-fait dans celle des tubercules, canaux, 
bourrelets et varices; avec cette différence que ces solutions 
de continuité dans le bord des univalves ou des bivalves, sont 
dues à ce qu’une partie saillante sort et rentre un grand nombre 
de fois , et ne persiste pas dans son exsertion: ainsi dans les co- 
quilles univalves, l’échancrure antérieure de l'ouverture est 
due, comme nous avons déja eu l’occasion de le faire obser- 
ver, au tube formé par le bord du manteau; le sinus, qui se 
remarque quelquefois dans la partie antérieure du bord droit, 
comme dansles ptérocéres, dansles strombes, résulte du passage 
de la tête; l’entaille médiane ou subpostérieure du même bord, 
quise trouve dans les pleurotomes, et dans beaucoup d’autres 
genres, se rapporte à la sortie de l'organe femelle de la géné- 
ration ou de l’oviducte ; peut-être même n’existe-t-elle que dans 
lesindividus femelles. Il est du moins certain que cette disposi- 
tionnes'estainsi trouvée jusqu’icique dans lesespèces dioïques. 
Quant au sinus, quelquefois prolongé le long d’un éperon, et 
formant une sorte de gouttière, comme dans beaucoup de 
genres, il paroît dû à un prolongement ou repli du manteau, et 
peut-être aussi à l'organe de la génération. 

Une autre considération, à laquelle donne lieu l'examen 
des coquilles, et dont il sera bon de dire quelque chose, est 
celle de l'empreinte musculaire; nous verrons plus loin que 
cette empreinte est due à la communication ou à l’adhérence 
de la fibre musculaire avec la coquille, Cette adhérence, si 
forte dans l’état de vie, l’est cependant tres-peu aprés la mort. 
Consiste-t-elle en une simple application sans continuité de 
tissu avec la coquille? cela est fort probable. Quoi qu'il en 
soit, les traces qui en restent sur la coquille sont toujours 
plus ou moins évidentes, et forment des stries très-fines et 
plus ou moins paralleles ou concentriques. Dans les uni- 
valves il n’y a presque toujours qu’une seule impression mus- 
culaire produite par le faisceau dorsal de la columelle, et 


qui indique fort bien sa forme. Peu ou point visible dans 


100 DÈ LA PEAU, €@tc. 


les spirivalves à cause de son enfoncement, elle le devient 
dans les espèces dont le dernier tour est fort grand, comme 
dans les concholepas, dans les haliotides, et même dans les 
argonautes, etc.; mais elle l’est surtout dans les espèces pa- 
telloïdes ou dont la coquille ne s’enroule pas. Sa forme est alors 
presque toujours en fer à cheval, ouvert en avant pour le 
passage de la tête de l'animal, et à branches plus ou moins 
inégales. Sur des espèces de patelles non symétriques de Lin- 
næus, que je rapporte au genre Mouret d'Adanson , la branche 
droite du fer à cheval est partagée en deux par un espace lisse 
ou canal peu enfoncé, par où, sans doute, l’eau va aux bran- 
chies. Quelques autres espèces de véritables patelles ont leur 
impression musculaire comme lobée , ou étranglée d’espace en 
espace, et enfin des espèces non symétriques ont réellement 
deux impressions distinctes, le fer à cheval étant interrompu 
en arrière. Les navicelles, et même quelques nérites , sont 
dans ce cas. 

La coquille des malacozoaires acéphalés offre au contraire, 
beaucoup plus souvent, plusieurs impressions musculaires 
qu'une seule; elles sont plus profondes, et sont dues aussi 
bien à l'ettache des fibres ligamenteuses qu'à celle des 
muscles. 

Nous verrons plus loin que les premières qui ont tant d'ana- 
logie avec l’épiderme, n’en ont pas moins avec les fibres mus- 
culaires desséchées du byssus; aussi les impressions qu’elles 
laissent sur la coquille sont-elles absolument de même aspect ; 
nous n'en avons observé encore que de deux sortes, l’une 
externe ou extéro-interne, plus ou moins alongée, occupant 
la partie dorsale des valves en arrière, et fort rarement en 
avant des sommets: l’autre , entièrement ou presque tout-à-fait 
interne, ordinairement arrondie sous les sommets, comme 
dans les mactres, les crassatelles, etc. 

Les impressions produites par les fibres musculaires sont 
beaucoup plus nombreuses : on peut les diviser en celles des 


DE LA PEAU, etc. 101 


wuscles adducteurs , des muscles rétracteurs du pied , de 
l’attache des bords du manteau , et enfin de l’attache des 
tubes. 

L’impression des muscles adducteurs est quelquefois simple 
ou unique, centrale ou non, commeonle voit dansles ostracés 
et les subostracés et dans les pholades. Elle se subdivise rare- 
ment comme dans les anomies. 

Elle paroît encore unique dans les mytilacés, mais, en y re- 
gardant attentivement, on voit, tout-à-fait en avant, une 
très-petite impression qui est le commencement de la double 
impression musculaire que l’on trouve dans presque tous les 
acéphalés lamellibranches, et dont une est buccale et l’autre 
anale. La forme, la proportion, etmême la position de ces deux 
impressions varient beaucoup, et fournissent de bons carac- 
tères à la conchyliologie. 

Les impressions des muscles rétracteurs du pied sont tou- 
jours beaucoup pluspetites, et se confondent souvent, surtout 
les postérieures, avec celles des muscles adducteurs, où elles 
forment une sinuosité; elles sont nombreuses dans les mytila- 
cés ; dans les conchacés; l’antérieure, seule distincte, remonte 
vers la charnière. 

L'impression des bords du manteau, et celle de l’attache des 
tubes, constituent ce que nous nommons impression marginale; 
l’une , descendant du muscleadducteur antérieur, suit la direc- 
tion du bord de la coquille, dans une largeur et à une distance 
variables, et atteint ou dépasse l’autre, c’est-à-dire l’impres- 
sion de l’attache des tubes qui forme une excavation ou une 
sinuosité plus ou moins profonde, ouverte en arrière. 

Quand une coquille est enfin parvenue à son plus grand de- 
gré de développement en étendue, les changemens qu’elle 
éprouve, toujours en rapport avec ceux de l'animal qui tend 
à se rétrécir lui-même, surtout dans les lobes de son manteau, 
ne consistent guère que dans son augmentation d'épaisseur, 


non pas par l'augmentation des couches qui la composent , 


107 DE EA PEAU, @Ëc. 


mais par celle de la matière vitrée, et en accroissement de 
poids par la diminution de la quantité de substance organique 
en rapport inverse de l’inorganique. Les couches externes 
perdent de plus en plus les productions piliformes et 
le peu d’épiderme qu’elles pouvoient avoir ; les couleurs pà- 
lissent , s’effacent, disparoiïssent; les stries, les tubercules, les 
varices même, s'émoussent, s’usent, s’abaissent de plus en plus; 
la coquille se couvre de dépôts terreux crétacés, et d'animaux 
qui s’y creusent des loges; les prolongemens épineux et tuber- 
culeux se remplissent, se solidifient; au contraire, les sinus 
ordinaires se creusent, s’agrandissent : il s’en développe même 
quelquefois, surtout dans les individus femelles, où iln’y en 
avoit pas durant la plus grande partie de la vie, de manière 
a former des pleurotomes dans un grand nombre de genres. 
L'ouverture se rétrécit , l’extrémité postérieure de la cavité se 
remplit ou se cloisonne par l'avancement successif de l’animal, 
et la mort de celui-ci, arrivée parsuite dela durée de la vie, dé- 
termine celle de la coquille. Cette coquille alors perd peu à 
peu la matiere animale qu’elle contenoit, et finit par n'être 
plus composée que de carbonate de chaux , et par conséquent 
devient souvent très-friable. Le mouvement insensible qui se 
produit par les lois de l'attraction entre les molécules, les 
porte à se réunir sous une forme inorganique et à cristalliser; 
alors les dépouilles coquillères des mollusques tendent plus ou 
moins à disparoître et à former des masses calcaires par leur 
agglomération, et surtout par celle de leurs morceaux ou dé- 
tritus, ce qui constitue les formations de calcaire coquiller. 

D'après ce que nous venons de dire, les coquilles offrent 
des différences assez considérables, suivant l’âge de lanimal 
auquel elles appartiennent, et ces différences portent sou- 
vent sur la forme de l’ouverture, et surtout sur celle du bord 
droit des coquilles univalves. 

Elles offrent aussi des différences suivant les sexes, dans 
les groupes dioïques, c’est-à-dire où le sexe mâle est porté 


DE LA PEAU, etc. 103 


par un seul individu et le sexe femelle par un autre, comme 
nous le verrons plus loin. 

Jetonsauparavant un coup d'œilsur une autre production de 
la peau, dont l'usage est de rendre l’appareil protecteur de cer- 
tains univalves encore plus complet, et que l’on désigne sous le 
nom d’opercule, parce qu’elle sert a fermer plus ou moins com 
plètement l'ouverture dela coquille àson orifice même, ou plus 
ou moins profondément. Quelques auteurs, et entre autres, 
Adanson , l'ont regardée comme l’analogue d’une des valves 
d’une coquille bivalve, mais évidemment à tort; car sa position, 
parrapportaucorps de l'animal, n'indique aucune analogie. Les 
deux valves d’ure bivalve sont placées, une de chaque côté de 
son corps, sice n’est danslespalliobranches, tandis que dansles 
malacozoaires operculés, la coquille seule, dépendant du man- 
teau, occupe constamment sa face dorsale, et l’opercule n'a 
jamais de connexion qu'avec la face dorsale ou supérieure du 
pied, quelquefois à l’angle de sa jonction avec le pédicule du 
corps, rarement à son extrémité postérieure, et le plussouvent 
dans sa partie moyenne (1). Il est évidemment le produit de la 
peau qui recouvre le pied ; cette production est sans doute une 
excrétion de matière calcaire ou cornée ; mais comment une 
surface plane, ovale ou circulaire produit-elle une matière 
qui s’enroule en spirale d’une maniére souvent fort régulière, 
et en formant quelquefois un grand nombre de tours ? c’est 
une question à laquelle il me paroît réellement assez difficile 
de répondre, surtout peut-être parce que le sujet n’a pas été 
suffisamment étudié. On pourroit cependant en tirer de bons 
caractères de familles et de genres; car l’opercule différe non 
seulement dans son point d'attache, dans sa grandeur, rela- 


(1) On a bien dit quelque temps que l'opercule de la septaire eu uavi 
celle étoit sous son pied : mais outre que cela n'est pas probable, l’analogie 
avec ce qui a lieu dans les nérites ne permettoit pas de l'admettre, Er 
effet, il est à sa place ordinaire. 


10/4 DE LA PEAU, €fc. 


tivementavec celle de l’orificede la coquille, mais encore danssa 
forme, dans sa nature chimique et dans son mode d’adhérence. 

Nous avons déjà vu quelles étoient les différences princi- 
pales sous le rapport de son point d'attache. 

Quant à sa grandeur, il est souvent assez développé pour 
fermer l'ouverture de la coquille à son orifice même, comme 
dans tous les cyclostomes, en s'appliquant presque sur les 
bords; mais quelquefois il l’est beaucoup moins, etil ne la 
clôt que lorsqu'il a été plus ou moins enfoncé dans la cavité 
spirale; c’est le cas de presque tous les siphonobranches ; 
enfin il arrive aussi qu'il est presque rudimentaire, c’est-à- 
dire qu’il ne peut fermer qu’une trés-petite partie de l’ou- 
verture de la coquille, comme dans quelques pourpres, dans 
les strombes, et surtout dans les cônes. 

Cette facilité avec laquelle l’opercule peutêtre rentré plus ou 
moins dans l’ouverture d’une coquille univalve , influe néces- 
sairement sur sa forme générale ; en effet, quand il reste à l’ori- 
fice même appliqué dans le petit évasement formé par le pé- 
ristome , il a constamment la forme de cette ouverture : aussi, 
presque circulaire dans les cyelostomes, il est elliptique dansles 
ellipsostomes, demi - circulaire dans les hémi-cyclostomes ou 
nérites, etc. Dans les espèces où il s'enfonce dans la cavité spi- 
rale, il offre encore à peu près la forme de son orifice, mais 
il est beaucoup plus petit; enfin dans celles où il n’est que 
rudimentaire , il n’y a plus de rapports entre sa forme et celle 
de l'ouverture de la coquille. 

Quant à sa forme spéciale, elle varie aussi d’une manière 
fixe pour chaque groupe bien naturel: ovale ou arrondi 
dans les coquilles de siphonostomes où il est toujours corné, 
il n’est pas formé en spirale; mais d’un côté on voit les stries 
d’accroissement qui ont commencé vers une des extrémités, 
et de l’autre un espace plus ou moins ovalaire, orné destries 
subrégulières au milieu d’un rebord ou bourrelet lisse beau- 
coup plus large d'un côté que de l’autre. 


DE LA PEAU, EC. 104% 


Une autre forme est celle de l’opercule calcaire ou corné 
des anentomostomes : il offre en effet constamment un enrou- 
lement spiral dans un même plan, plus ou moins visible sur 
les deux faces, et constamment sur l’interne; mais le som- 
met de la spire varie beaucoup par son degré d’excentricité; 
aussi, quelquefois tout-à-fait central, comme dans{l’opercule 
corné des toupies, qui est formé de neuf à dix tours de spire, 
il l’est déjà beaucoup moins dans celui des sabots; et enfin 
dans les nérites il est complétement latéral. La coloration ou 
non de la face externe de ce genre d’opercules, la disposition 
des stries ou .tubercules qui l’ornent, les sillons dont la face 
interne ou adhérente est souvent guillochée , peuvent encore 
fournir d’excellens caractères pour confirmer la distinction 
des genres et des espèces. Malheureusement cette partie de 
l’organisation des mollusques a été beaucoup trop négligée. 

Cette même propriété d’être rentré ou nonavec l'animal dans 
sa coquille , paroît aussi avoir quelque influence sur la nature 
chimique , cornée ou calcaire , et sur l'épaisseur de l’opercule. 
En effet, dans le premier cas, il est constamment corné, et 
le plus souvent mince et flexible, surtout sur les bords, tandis 
que dans le second il est souvent calcaire et fort épais. Il se 
peut cependant qu’il soit simplement corné : aussi trouve-t-on 
quelquefois dans le même genre naturel des anentomostomes, 
des espèces qui ont un opercule corné , et d’autres un oper- 
cule calcaire ; ce qui n’a jamais encore été observé parmi les 
siphonostomes et les entomostomes. 

Enfin le dernier rapport sous lequel l’opercule peut varier, 
c'est celui de l’adhérence : tous les opercules calcaires, et 
même une partie des opercules cornés, paroissent adhérer 
par toute leur surface interne ou inférieure , de manière à 
ne laisser libre que leur circonférence: tandis que les oper- 
cules cornés de tous les entomostomes ne sont fixés à la peau 
que par une petite partie de la même surface à leur base, et 
sont libres dans tout Le reste. C’est ce que l’on voit trés-bien 


106 DH LA PEAU, etc. 


dans les rochers, les buccins , les pourpres, etc. Dans les hémi- 
cyclostomes , l’adhérence au pied se fait au moyen d’une ou 
deux apophyses du bord antérieur ou droit, et l’opercule 
semble s'articuler avec le bord interne de la coquille sans que 
cependant cela soit réellement. 

Il faut bien distinguer la pièce de l'enveloppe coquiltlère 
dont nous venons de parler de l’épiphragme, parce que, s’il y 
a quelque rapport d'usage, qui est de fermer complétement 
l'ouverture de la coquille, il n’y en a aucun de structure, ni 
même de position par rapport à l'animal. L’épiphragme ou 
opercule temporaire , n’est en effet qu’une aggrégation de mo- 
lécules calcaires desséchées, produites parles bords du manteau 
ou le collier de certaines espèces d’hélices, quand elles ont re- 
tiré complètement leur tête et leur pied dans le manteau ; la 
couche, plus ou moins épaisse, qui en résulte, n’adhère nul- 
lement à l'animal, et il peut en former successivement plu- 
sieurs, à mesure que les circonstances défavorables, comme 
le froid , la grande sécheresse ou l’absence de nourriture qui 
l'avoient forcé de rentrer dans sa coquille, se prolongent 
davantage. 

Aprés cette espèce de digression, dans laquelle nous avons 
été obligés d’entrer, en regardant la coquille comme une dé- 
pendance de la peau ou du siége du sens du toucher, passons à 
l'examen de l'appareil de ce sens, etsuccessivement des autres. 

L'appareil du sens du toucher dans les mollusques , consiste 
dans les tentacules ou dans les cirrhes tentaculaires dont les 
bords du manteau peuvent être garnis, et dont nous avons 
parlé plus haut. On peut encore ranger dans la même ca- 
tégorie , certains appendices tentaculaires, quelquefois en 
forme de membrane frangée, comme dans les janthines, ou 
même de véritables tentacules aplatis, comme dans certaines 
espèces desabots, de monodontes, de nérites, quisont de chaque 
côté du pédicule du pied. Souvent ces appendices plus élar- 
ais servent à la natation, comme dans les aplysies, etc. 


DB LA PEAU, e{c. 107 


$. 2. De l'organe du goût. 


L’organe du goût, lorsque ce sens existe, est sans doute, 
comme dans les animaux supérieurs, à la partie inférieure de 
la cavité buccale où l’on remarque fréquemment un renflement 
lingual; mais il faut convenir que la peau qui revêt cette 
partie ne paroît pas beaucoup différer de ce qu’elle est à 
l’orifice même de la bouche et dans beaucoup d’autres parties 
du corps. Nous allons voir cependant que cette peau est sou- 
vent revêtue d'espèces de petits crochets cornés disposés symé- 
triquement qui ont quelque analogie avec ceux qu’on observe 
à la superficie de la langue de certains mammifères, et qu’elle 
reçoit un grand nombre de nerfs. 

Les mollusques acéphalophores n’ont aucune trace de ce 
renflement. 


$. 3. De l'organe de l’odorat. 


Le siége du sens de l’odorat quiparoît aussi n’exister que dans 
les mollusques céphalophores, n’est peut-être pas encore sufi- 
samment déterminé, et en effet la nature de la peau des mol- 
lusqües ayant en général dans sa structure quelque chose de 
la membrane olfactive des animaux vertébrés, plusieurs per- 
sonnes ont pensé que les malacozoaires pouvoient odorer 
dans tous les points de leur peau; d’autres, ayant admis en 
principe qu’une molécule odorante avoit besoin pour être 
sentie d’être suspendue dans un véhicule gazeux, ont cru qu’il 
n'y avoit que les espèces aériennes qui pussent odorer, et 
par conséquent que le siége de la fonction devoit être le bord 
de l’orifice respiratoire; mais alors où est-il dans les espèces 
aquatiques, qui sans doute sentent aussi bien que les autres ? 
Enfin une autre opinion qui est la nôtre, c’est que c’est l’extré- 
mité des tentacules véritables, ou de la première paire d’appen- 


106 DE LA PEAU, Etc. 


dices qui est l'organe d’olfaction. La peau y est en effet encore 
plus molle, plus lisse, plus délicate que dans aucun autre 
endroit, et le nerf qui s’y rend est plus considérable. 


$. 4. De l'organe de la vision. 


L’organe de la vision n’a pas donné lieu à autant d'opinions, 
parce que dans sa structure la relation de cause et d'effet est 
beaucoup plus évidente : il manque dans tous les molluscar- 
ticulés, de même que dans tous les acéphalophores; il est au 
contraire à peu prés certain qu'il existe dans tous les cépha- 
lophores, les hipponices peut-être exceptées : mais il est sus- 
ceptible de degrés de développement trés-différens. 

Les yeux de ces animaux ne sont jamais qu’au nombre de 
deux, disposés fort symétriquement, un de chaque côté de la 
tête ou de la partie antérieure du corps dans le cas où celle- 
la n’est que peu distincte. 

On reconnoit dans la structure de ces yeux, des enveloppes 
fibreuse, vasculaire et nerveuse, à peu prés comme dans 
les ostéozoaires; mais la cornée appartient seulement à la 
peau. On y voit aussi des humeurs et un cristallin bien dis- 
tinct ; quelquefois même il y a de petits muscles qui les peu- 
vent mouvoir un peu dans une sorte d’orbite ou de cavité 
protectrice, comme cela a lieu dans les seches et genres 
voisins; mais en général ces yeux seroient immobiles, si assez 
souvent ils n’étoient plus ou moins pédiculés, c’est-à-dire , 
portés à l'extrémité d’une sorte de tentacule analogue à celui 
de l’olfaction , comme cela se voit surtout dans la famille des 
limacinés, ce qui fait qu’ils peuvent être dirigés par l’animal 
dans un grand nombre de sens, ou par l’appendice olfactif lui- 
même dans un point plus ou moins élevé de son étendue 
comme dans les buccins, les rochers, les strombes, etc. Dansle 
cas où ils sont sessiles, leur position varie beaucoup par rap- 


port aux tentacules véritables, puisqu'ils peuvent leur être 


DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 10% 


antérieurs, postérieurs, extérieurs ou intérieurs , ce qui four- 
nit d’assez bons caractères à la zoologie. 


$. 5. De l'organe de l'audition. 


L’organe de l’audition offre beaucoup moins de différences 
parmi les malacozoaires, et en effet on ne le trouve plus que 
ans les brachiocéphalés ulpes, sèches et calmars, où il 
d les brachiocéphalés, poulpes, , 
est réduit à un petit sac creusé à la partie latérale inférieure 
du cartilage céphalique, etquin’a pasmême de communication 
immédiate à l'extérieur. 


Art. 3. DÉS ORGANES DE LA LOCOMOTION. 


Nous venons de voir en traitant de la structure de la peau 
des malacozoaires, que la fibre contractile n’est souvent pas 
distincte du derme proprement dit, d'où il est résulté que 
tous les points de cette peau sont susceptibles de se contrac- 
ter dans tous les sens ; c’est en effet une chose certaine que 
toutes les parties extérieures d’un mollusque, et même les 
branchies, peuvent exécuter une foule de mouvemens vibra- 
toires, mais cela ne produiroit guère qu’une sorte de loco- 
motion partielle; la locomotion générale est déterminée par 
une véritable fibre musculaire distincte, visible à la face 
interne de la peau et se disposant en faisceaux ayant une 
forme etune direction déterminées; elle prend même quelque- 
fois son point d'appui sur la partie solidifiée de la peau; mais 
il est cependant fort rare que cette partie puisse réellement 
servir à la locomotion, si ce n’est dans les molluscarticulés. 

La disposition, le nombre, et même la forme des muscles 
dans ce type d'animaux , sont nécessairement en rapport avec 
leur forme générale. Ainsi toutes les fois qu'il y a une sépa- 
ration bien tranchée entre la tête et le tronc, il y a des 


muscles supérieurs, des muscles latéraux et des muscles in- 


110 DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 


férieurs, comme cela se voit dans les mollusques brachio- 
céphalés; mais dans tout le reste du tronc cette distinction 
m'a plus lieu. Les oscabrions sont dans un autre cas, chaque 
articulation du dos ayant ses muscles particuliers ; mais ce 
ne sont déjà plus de véritables mollusques. 


$. 1. Dans les M. céphalophores. 


Le manteau qui enveloppe le corps des mollusques céphalo- 
phores etparacéphalophores, quoique la couche musculaire qui 
le double ne forme pas de muscles distincts, ne présente donc 
de différences que dans l'épaisseur de cette couche en différens 
points de sa circonférence : ainsi quelquefois cette épaisseur 
est à peu prés la même, d’où résulte une sorte de sac, comme 
dans les sèches et les poulpes; mais encore plus souvent elle est 
beaucoup plus grande à la partie inférieure du corps, où 
même les fibres, quoique longitudinales, éprouvent des inter- 
sections fréquentes, et il en résulte une sorte de disque mus- 
culaire plus ou moins épais auquel on donne le nom de pied. 

Dans un assez grand nombre de cas cette espèce de pied 
s'étend dans toute la longueur du corps, ou mieux, de la 
masse des viscères qui est au-dessus, et il en résulte une espèce 
de semelle de forme un peu variable à l’aide de laquelle 
l'animal rampe, et qui occupe tout son ventre , d’où la déno- 
mination de repentia ou de gastéropodes, que l’on a donnée aux 
limaces et genres voisins. 

Mais on l’avoitégalement donnée à des espèces dans lesquelles 
la masse viscérale est pour ainsi dire sortie au-dessus de la 
masse du corps, en s’enroulant plus ou moins en spirale, 
d’où il est résulté que le pied ne contenant plus de viscères 
dans sa partie postérieure où il est libre, semble ne plus 
être attaché au corps qu’en avant ou en arriére de la tête, 
à la partie qu'on a pu regarder comme le cou, ce qui a 
valu à ces mollusques , le nom de trachélipodes; la plupart 


DES ORGANÉS DE LA LOCOMOTION. 11i 


des mollusques paracéphalés conchylifères sont dans ce cas, 
surtout quand la coquille est fortement spirale et enroulée. 

La grandeur proportionnelle, et même la forme de ce pied, 
varient beaucoup, quelquefois même dans des genres assez 
voisins : ainsi il est presque circulaire dansles patelles, ovale, 
et très-épais dans les haliotides, arrondi en avant, et aminci 
de chaque côté dans les rochers, buccins, etc. Il est auriculé de 
chaque côté dans quelques vis: dans un grand nombre de genres 
de l’ordre des cyclostomes, et même dans les cônes, il est 
coupé par un sillon transverse à son bord antérieur. Le pied 
de l'auricule piétin est partagé en deux talons par un large 
sillon transversal. 

Toutes les espèces de mollusques paracéphalés sans coquilles 
sont éminemment gastéropodes; il n’en est pas de même des 
espèces conchyliféres; elles ne sont pas nécessairement tra- 
chélipodes, quoique cela soit le plus ordinaire; mais ce 
qu’elles offrent de commun, c’est que la coquille est en com- 
munication musculaire avec ce pied, de manière à ce qu'il 
peut être rentré plus ou moins profondément, ainsi que la 
tête elle-même par un faisceau musculaire appelé muscle de 
la columelle, parce que dans les coquilles spirales, c’est à 
cette partie qu'ils s’attachent. La disposition de ce faisceau 
de muscles diffère beaucoup suivant la forme du pied, et sur- 
tout suivant celle de la coquille. Ainsi, par exemple, quand 
celle-ci est seulement recouvrante, et non en spirale, comme 
dans les patelloïdes, le faisceau , dans son attache dorsale, 
forme une espèce de fer à cheval ouvert en avant ou en 
arriere, et la terminaison au pied a lieu dans presque toute sa 
circonférence; dans celles qui sont auriformes, comme dans 
les haliotides, le faisceau ne forme qu’une masse presque aussi 
large à son insertion qu’à sa terminaison au pied ; dans celles 
dont la coquille est spirale turriculée , le faisceau commun 
est pointu à la columelle et se porte, plus ou moins oblique- 
ment, d’arrière en avant et de haut en bas, vers le milieu du 


112 DÉS ORGANES DE LA LOCOMOTION. 


pied, à peu prés, de manière à ce que, par sa contraction , il 
ploie celui-ci en deux en le retirant dans la coquille; dans 
les espèces dont l’enroulement est latéral, comme dans les por- 
celaines, c’est au contraire une large bande musculaire qui 
s’insère longitudinalement à la columelle, et qui se termine 
de même au pied, de manière à ployer celui-ci dans sa lon- 
gueur pour le retirer dans la coquille. 

On peut aussi regarder comme faisant partie de ce faisceau 
musculaire, les muscles plus ou moins considérables qui se 
portent en avant pour se rendre aux appendices tentaculaires 
et oculaires, lorsque ces organes sont rétractiles à l’intérieur, 
comme cela a lieu dans les limacinés. Ils pénètrent en effet 
dans ces tentacules, et vont jusqu’à leur extrémité en entou- 
rant le nerf qui se rend aussi à l'organe. 

Dans les mollusques qui ont ces espèces de tentacules, et 
qui n’ont pas de coquille crustacée , et, par conséquent, dont 
le pied n’a pas ses muscles rétracteurs , on ne trouve pas 
moins les muscles rétracteurs des tentacules; mais leur ori- 
gine se fait au-dessus de la cloison musculaire qui sépare la 
cavité viscérale de la cavité pulmonaire, réellement au même 
point à peu prés que dans les espèces conchyliféres. 

C’est aussi du même point à peu près que part souvent le 
muscle rétracteur de l'organe excitateur quand il existe. 

Enfin c’est aussi du faisceau musculaire de la columelle que 
naît le muscle rétracteur de l’opercule, lorsque cette partie 
existe, et auquel s'attache le siphon des espèces qui en sont 
pourvues. 

Nous avons vu plus haut que quelques mollusques céphalés 
et paracéphalés sont pourvus de chaque côté d’appendices lo- 
comoteurs assez considérables, comme les calmars , les sèches , 
et généralement les ptéropodes. Dans ce cas, ces appendices 
ont des muscles élévateurs ou abaiïsseurs qui se vortent du 
dos ou du ventre à leur racine. Mais, quand les appendices 
ae doivent réellement pas servir à la locomotion, ils sont 


LITE 


DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 119 


formés d’un derme contractile, dans lequel il n’est pas pos 
sible de distinguer de véritables muscles. 


$. 2. Dans les mollusques acéphalophores. 


Les mollusques acéphalés offrent une disposition d'organes de 
la locomotion assez différente , et qui le paroît surtout encore 
davantage quand on n’a pas bien saisi le passage des céphalés 
aux acéphalés. Comme dans tous les mollusques en général, 
toutes.les parties de leur enveloppe branchiale ou non, sont 
réellement contractiles ; mais on remarque en outre quelquefois 
des fibres musculaires distinctes, qui, des bords plus ou moins 
épaissis du manteau , se vont fixer à la coquille à peu de 
distance de sa circonférence , de manière à pouvoir les ren- 
trer plus ou moins, et plus rarement des petits muscles 
grêles qui, provenant des muscles adducteurs dont nous 
allons parler, se dirigent dans les différens points de chaque 
lobe du manteau. Dans le cas où celui-ci n’a que cette der- 
niére espèce de muscles, la coquille n'offre pas d’empreinte 
submarginale, et le manteau est considérablement rétractile; 


mais , dansle cas contraire, on voittres-bien une empreinte en 


forme de lanière qui suit plus ou moins réguliérement le bord 
de la coquille, descendant du muscle antérieur , et qui souvent 
en arrière forme une grande flexuosité rentrée en dedans, 
ce qui indique assez bien la grandeur des prolongemens pos- 
térieurs et tubuleux du manteau. Dans cette dernière dispo- 
sition, le manteau n’a de contractile que ce qui se trouve 
entré son bord et cette ligne d'insertion. 

L'on trouve souvent en outre que le milieu de l’abdomen 
est occupé par une masse musculaire plus ou moins épaisse, 
polymorphe , et qui, outre sesfibres contractiles intrinsèques, 
a encore ses muscles extrinséques. Cette masse a reçu le nom 
de pied , comme celle qui occupe la partie inférieure des gas- 
téropodes. De forme et de grandeur extrêmement variables, 
au point que quelquefois il n’en existe aucune trace, comme 


8 


114 DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 


dans les huîtres, elle s'attache plus ou moins en avant, ce qui 
dépend de la position habituelle de l'animal; mais en outre 
elle peut se porter en différens sens par de véritables muscles 
qui, divisés en un plusou moins grand nombre de faisceaux, 
se dirigent en différens points de ia coquille, et surtout en 
avant, en arrière, et quelquefois dans l’espace intermédiaire, 
comme on le voit dansles moules, les anodontes , etc. Ce pied 
extensible resseinble quelquefois à une sorte de ventouse, 
comme dansles nucules ; à une espèce de langue, comme dans 
les moules où il est canaliculé en arrière; à une hache, comme 
dans les vénus; à une sorte de pied humain, comme dans les 
cames; à une espèce de fouet, comme dans Îles loripédes, etc. 
Outre ces muscles du pied, qui ont évidemment de l’analogie- 
avec ceux que nous avons vus servir à la rétraction de celui de 
certains mollusques gastéropodes , et entre autres des patelles, 
ilen est d’autres qui se portent transversalement, c’est-à-dire 
d’un côté à l’autre de l'animal , et dont chaque extrémité s’at- 
tache à l’une des valves, de manière, par leur contraction, à les 
rapprocher l’une de lautre. Ce sont les muscles adducteurs 
dont le degré d'adhérence à la coquille paroît être assez diffé- 
rent, comme on le voit en comparant, sous ce rapport, une 
mactre et une cythérée; quelquefois ils ne forment qu'une 
seule masse rapprochée dans le milieu des valves; d’autres fois 
la masse tend à se subdiviser en deux ou trois; enfin, dansun 
grand nombre de cas, il y a deux muscles bien distincts, un 
antérieur ,'et l’autre postérieur, dont la forme et la proportion 
sont du reste assez variables. Ce sont les insertions de ces 
muscles aux valves de la coquille, qui forment ce qu’onnomme 
les impressions ou les attaches musculaires; de même que c’est 
celle des bords du manteau, qui forme au bord inférieur et 
postérieur de la coquille une ligne plus ou moins large, plus 
où moins sinueuse , ou rentrée en arrière, dont la considéra- 
tion n’est pas sans importance en conchyliologie, et dont nous 
avons parlé plus haut en traitant de la coquille. 


DES ORGANFS DE LA LOCOMOTION, 115 


Dans l'appareil locomoteur des mollusques bivalves, on 
doit encore considérer le mode d’engrenage des pièces deleur 
coquille, ou leur système d’articulation, et surtout les liga- 
mens qui servent, non seulement à les retenir dansun rapport 
déterminé, mais encore à agir comme antagonistes des muscles 
adducteurs. Nous traiterons du premier peint dans la section de 
la Conchyliologie; quant au second ou aux ligamens, nous de- 
vonsajouter que, formés de substance cornée evidemment épi- 
dermique , ils sont composés de fibres transversales qui passent 
d’une valve à l’autre, absolument comme les fibres contrac- 
tiles des muscles adducteurs, et qui ont beaucoup de ressem- 
blance avec celles qui constituent la partie desséchée des 
byssus véritables, et encore plus du pied tendineux de l'arche 
de Noé, et peut-être du tridacne. Les ligamens que l’on observe 
dans la coquille des mollusques acéphalés, se peuvent distin- 
guer en épidermique, en externe et en interne, Le ligament 
épidermique est celui qui est formé par l’épiderme même des 
valves, qui se continue en passant de l’une à l’autre, comme 
dans lessolens, et même dans les jambonneaux, Peut-être faut- 
il ranger dans la même catégorie le ligament des arches et 
genres voisins, celui que l’on voit dans quelques genres de con- 
chacés en avant des sommets, comme dans les donaces, Les tel- 
lines, les amphidesmes, ete. Le ligament externe est toujours 
beaucoup plusépais, plus bombé, plusélastique : il occupe cons- 
tamment le dos de la coquille en arrière des sommets. Enfin le 
ligament interne, simple ou multiple, est celui quiest plus en 
dedans que la ligne d’articulation.Ses fibres sont ordinairement 
courtes et droites. Les mactres, les crassatelles, et même les 
peignes, les pernes, etc., nous offrent un exemple de cette 
espéce de ligament. 

Une des singularités les plus remarquables qu’offrent les 
mollusques acéphales, c’est que , dans plusieurs espèces , un 
plus ou moins grand nombre des fibres des muscles adduc- 
teurs peuvent être aftachéeset s’agglutiner , par leur extrémité 


116 DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 


élargie, aux corpsétrangers, de manière aservir de point d'ap- 
pui extérieur à l'animal; c’est ce qui constitue le byssus dans 
les jambonneaux, lesmoules, etle pied tendineux destridacnes 
etde certainesespèces d'arches, etc., byssus quin’estréellement 
pas formé, comme quelques auteurs l'ont dit, d’une mucosité 
sécrétée par une glande et filée dans une rainure du pied, mais 
qui n’est qu'un assemblage de fibres musculaires desséchées 
dans une partie de leur étendue , encore contractiles, vivantes 
à leur origine, et qui même l’étoient dans toute leur longueur 
à l’époque où elles ont été attachées. 

Une autre singularité qui ne seroit pas moindre que la 
précédente, si elle étoit hors de doute, c’est l'observation 
de la marche ou du changement de place des muscles adduc- 
teurs, à mesure que l’animal grossit, ainsi que sa coquille. 
En effet, si dans une coquille très-jeune, Le muscle est sub- 
central, il faut nécessairement que, pour qu'il reste tel, 
quand la coquille est deux fois plus grande, il ait marché 
d'avant en arrière. On admet donc que daus une coquille spi- 
rivalve, le muscle semble descendre avec l'animal lui-même, 
de même que dans une coquille bivalve, une huiître , par 
exemple , le muscie subcentral s'avance, non pas cependant 
qu'il se détache entièrement à la fois, mais parce qu’un rang 
antérieur de fibres se détache en même temps qu’un rang 
postérieur se produit. Mais s’il en étoit ainsi, on devroit trou- 
ver à une époque avancée de l’animal et de sa coquiile une par- 
tie de l'empreinte qui seroit sans fibres musculaires; or , c’est 
ce que nous m’avons jamais vu, dans les huîtres même, dont on 
peut observer un si grand nombre sous ce rapport, et encore 
moins dans Les coquilles bivalves où il faudroit d’ailleurs qu’elle 
fût en sens inverse pour chaque muscle. Nous aimerions donc 
mieux admettre que les muscles croissent comme tout le reste 
de lorganisation dans toute leur circonférence, mais surtout 
du côté où la coquille s'accroît le plus, comme en arriére, ce 
qui a lieu dansleshuitres; peut-être même faut-il penser que le 


DES ORGANES DE LA LOCOMOTION. 137 


muscle toutentier est jusqu'a un certain point détaché , lorsque 
la nouvelle couche d’accroissement se forme, et que c’est 
ainsi que sa marche apparente a lieu; car l'épaisseur s’accroit 
également à l'endroit de l’attache des muscles, où les couches 
sont cependant en général plus serrées, ce qui fait que cette 
empreinte forme souvent un enfoncement, et que dans l’état 
fossile , cette partie se conserve plus long-temps que le reste. 

L'appareil de la locomotion est encore très-différent dans 
les balanes et dans les anatifes. Dans les premiers, le manteau 
est fort mince , et ne présente de muscle qu’à son extrémité 
postérieure ou ouverte pour les mouvemens des pièces de 
l’opercule. Dans les seconds il offre en outre cette singularité 
qu’à son extrémité céphalique ou inférieure , à cause de la 
position de l’animal , il se prolonge en un tube fibro- contrac- 
tile , flexible, qui attache l'animal d’une maniere fixe aux 
corps sous-marins; il y a de plus un muscle adducteur entre 
les deux principales valves de la coquille. 

Quant aux muscles de l’animal lui-même, ou du tronc et 
de ses appendices, leur disposition rentre déja un peu dans 
celle des entomozoaires. 

Les oscabrions ont aussi dans l’ensemble de leur appareil 
locomoteur quelque chose des mollusques véritables, et 
quelque chose des entomozoaires. En effet, toute la partie 
inférieure du corps est occupée par une espèce de pied fort 
analogue à celui des patelles, des phyllidies, tandis que le 
dos, dans sa partie conchylifere , présente autant de doubles 
paires de muscles obliques, l’une à droite et l’autre à gauche , 
qu'il y a de pièces testacées. 


Art, 4. DE L'APPAREIL DE LA COMPOSITION OÙ DE LA NUTRITION. 
Cet appareil est complet dans tous les mollusques, c’est-à- 


dire qu’il est formé d'organes de digestion, de respiration €f 
de circulation. 


116 DÉS ORGANES DE LA DIGESTION. 
$. 1.*" Des organes de la digestion. 


La bouche ou l’orifice antérieur du canal intestinal est 
régllement toujours antérieure dans les mollusques même les 
plus déformés, comme les ascidies , etc., quoiqu’elle ne soit 
pas constamment terminale, et surtout visible; elle est en 
eFet quelquefois tout-à-fait inférieure , comme dans les 
doris, les onchidies, les scyllées, les oscabrions, etc. Nous 
ne voyous pas qu'elle $oit jamais supérieure. 

Sa forme est extrêmement variable, ce qui dépend néces- 
sairement de la disposition des lèvres qui la circonscrivent, 
Ces lèvres en effet offrent une forme trés-différente dans 
les différens groupes. Ainsi, dans les sèches et genres voisins, 
c'est une sorte de voile circulaire ,-quelquefois double, per- 
cée dans son milieu et frangée à la circonférence; dans les 
polybranches, les cyclobranches, les inférobranches, et même 
dans beaucoup de cervicobranches, elles forment un bour- 
relet épais, demi-circulaire, dans le milieu inféricur duquel 
est la bouche, et qui se prolonge quelquefois de chaque côté 
en une sorlé d'appendice qui forme le tentacule labial. Dans 
plusieurs espèces de doris, dans les tritonies, etc., le bord 
antérieur de ce bourrelet labial se dilate , se frange et forme 
un voile membraneux plus ou moins étendu. D'autres fois on 
trouve que les lèvres se prolongent en une sorte de ventouse 
dansle fond de laquelle est la trompe , comme dans les cônes: 
enfin on remarqueassezsouventqu’ellesse prolongent de même, 
mais en acquérant une assez grande épaisseur , et il en résulte, 
comme dans un grand nombre des espèces de la famille des 
cyclostomes, un mufle proboscidiforme , organe susceptible 
de se contracter ou de s’alonger, mais sans jamais pouvoir 
rentrer dans la cavité buccale , ce qui le distingue de la vé- 
ritable trompe dont nous allons parler plus loin. 

En dedans de ces lèvres contractiles par elles-mêmes dans 


DES ORGANES DE LA DIGESTION. 116 


tous leurs points, et quelquefois pourvues de quelques petits 
muscles spéciaux, se trouvent souvent des organes cornés ou 
calcaréo-cornés, auxquels on a donné à tort le nom de mà- 
choires; ce sont en effet de véritables dents, produits de la 
peau qu’elles recouvrent, et dont la structure et le mode 
de formation sont tout-a-fait analogues. F 

Rarement il y a deux de ces dents agissant l’une sur l’autre 
verticalement, comme dans les sèches, ou horizontalement, 
comme dans les tritonies; alors elles sont entourées à leur 
base d’un muscle circulaire épais, qui les serre vigoureuse- 
ment l’une contre l’autre, après qu’elles ont été écartées par 
l’action de muscles élévateurs de la supérieure, et abaïisseurs 
de l’inférieure. 

Dans un beaucoup plus grand nombre de cas il n’y a qu'une 
dent supérieure en forme de peigne courbé et dentelé sur le 
bord; elle est alors à peu près immobile, et la langue dont 
nous allons parler tout à l'heure agit sur elle. C’est ce que 
l'on voit dans tous les animaux de la famille des limacinés, 
de celle des limnées, des auricules, et même des patelles. 

Dans un bien plus grand nombre encore, il n'y a aucune 
trace de. véritables dents marginales, comme dans tous les 
mollusques paracéphalés , pourvus d’une trompe, et dans la 
classe tout entière des acéphalés. 

À la face inférieure de la cavité buccale, il existe souvent 
dans les mollusques un renflement plus ou moins considé- 
rable , que l’on a comparé avec quelque raison à celui qui 
forme la langue dans les ostéozoaires ; ce renflement est en 
effet régulier, symétrique, et reçoit une assez grande quantité 
de nerfs. Sa surface supérieure est le plus ordinairement 
garnie de trés-petifs crochets cornés, dont la pointe est diri- 
gée en arrière, et qui se disposent d’une manière fort sy mé- 
trique. Ce sont encore des dépendances, des productions de 
la peau, mais qui ne peuvent être comparées, à cause de leur 

disposition et de leur place, aux dents marginales. 


e 


120 DES ORGANES DE LA DIGESTIOK» 


Cette espèce de langue n’est jamais exsertile en avant 
qu'avec toute la masse buccale : mais elle se prolonge quel- 
quefois d’une manière bien singulière en arrière dans l’inté- 
rieur de Ja cavité viscérale, en s’enroulant comme un ressort 
de montre. En général sa disposition est différente suivant 
celle des dents. 

Dans les espèces qui ont deux dents opposées, comme les 
poulpes et les sèches, la plaque linguale est assez peu sail- 
lante, peu mobile. 

Dans celles qui ont une dent supérieure , le renflement 
lingual est plus épais, plus mobile, mais beaucoup plus 
court, et se porte aisément en avant par l’action de muscles 
adducteurs ; c’est ce que l’on voit dans les limaces, les hélices, 
les bulimes, les limnées, etc. 

Dans des espèces qui n’ont pas de dents du tout à l’orifice 
buccal, on trouve que la langue forme une longue bande 
étroite, qui se prolonge en arrière dans la cavité abdominale, 
en s’enroulant en spirale; sa surface est hérissée d’un grand 
nombre de petits crochets bi ou tricuspides, dirigés en ar- 
riére, et dont la solidité ou la résistance va toujours en dé- 
croissant de la base à la pointe, où ils sont mous et fort 
peu apparens. On trouve cette singulière langue dans les 
porcelaines, dans les cônes, dans les patelles, et même dans 
les oscabrions. 

Enfin, dans un plus grand nombre d’espèces qui n’ont pas 
non plus de dents proprement dites, on observe que, par 
une disposition singulière de l’œsophage , il peut se prolonger 
au dehors, ou rentrer dans la cavité buccale sous la forme 
d'un organe cylindro-conique auquel on a donné le nom de 
trompe : outre le derme musculeux qui compose cet organe, 
et qui peut l’alonger ou le raccourcir, suivant que les fibres 
longitudinales ou transverses agissent, on ,trouve à sa base 
des muscles extrinsèques qui facilitent cette action : les uns 
en la tirant en arrière, et les autres en la portant en avant. 


DES ORGANES DE LA DIGESTION, 121 


Dans les espèces de mollusques qui sont pourvues de cette 
espèce de trompe, nous n’avons jamais vu de renflement lingual 
proprement dit, et par conséquent de crochets cornés; mais 
assez souvent nousavons trouvé que ce renflement est remplacé 
par un double groupe de crochets placés à droite et à gauche, 
et qui sont plus ou moins profondément enfoncés dans la 
trompe, de manière à ce qu’ils ne deviennent marginaux que 
lorsqu'elle est fortement retournée; c’est ce qui a lieu dans 
les buccins et genres voisins. Dans la vis maculée, qui a aussi 
une très-longue trompe, il n’y a aucune trace de ces cro- 
chets. 

Nous avons remarqué quelques espèces de mollusques dont 
le palais est armé d’une plaque de dents cornées, comme la 
langue ; tels sont plusieurs monopleurobranches, et entre 
autres la bullée et l’ombracule. 

Aucun mollusque acéphalé n'offre de traces de dents, ni 
de renflement lingual quelconque; mais l’ouverture de la 
bouche de forme variable, quoique ordinairement fort 
grande et presque toujours inférieure, est accompagnée de 
deux lèvres le plus souvent simples, quelquefois frangées, 
qui se prolongent à leurs angles en appendices labiaux ou 
tentaculaires. Ces appendices de forme triangulaire et de 
grandeur très-variable, sont striés, surtout à leur face in- 
terne, de manière à ressembler un peu aux branchies, avec 
lesquelles leur connexion est souvent assez intime. Ils sont 
presque toujours trés-mous et dirigés en arrière. Dans la nucule 
ils sont au contraire roideset dirigés vers la bouche, de maniere 
a simuler des espèces de màchoires. 

L'appareil salivaire, qui manque également dans toute cette 
grande classe d'animaux, existe au contraire dans la plupart 
des céphalophores. Ordinairement simple, c'est-a-dire formé 
de chaque côté d’une glande salivaire unique, qui, commençant 
plus ou moins en arrière sur les côtés du canal intestinal, ou 
même libre dans la cavité viscérale, traverse l'anneau ner: 


122 DÉS ORGANES DE LA DIGESTION. 


veux, pours'ouvrir en un endroit un peu variable de la cavité 
buccale , quelquefois l’appareil salivaire est composé de deux 
glandes de chaque côté , l’une disposée comme celle que nous 
venons de décrire, et l’autre, filiforme, qui se prolonge sou- 
vent fort loin le long du canalintestinal. Les cônes en ont une 
tout-a-fait singulière, impaire , située dans la cavité viscérale, 
et dont le canal excréteur, extrêmement long et rentré, vient 
s'ouvrir à la base de la langue. 

La réunion des organes dont nous venons de parler, cons- 
titue une masse plus ou moins considérable, ordinairement 
ovale, qui est quelquefois sensible à travers la peau, et 
le plus souvent indistincte. Cette masse buccale est entourée 
par un grand nombre de muscles qui peuvent la tirer en 
avant, la porter en arriére, et quelquefois faire agir la 
partie inférieure sur la supérieure. 

On n’en trouve aucunindice dans les acéphales, et elle est 
tres-forte dans beaucoup de genres de céphalés, surtout quand 
il y a une véritable mastication. 

C’est presque toujours à la partie supérieure et postérieure 
de cette masse que commence le canal intestinal proprement 
dit par un œsophage dont le diamètre est constamment beau- 
coup plus étroit que le sien. 

Le canalintestinal des malacozoaires, considéré en général, 
est composé d’une membrane muqueuse intérieure, le plus 
ordinairement formant des plis longitudinaux, et d’une couche 
musculaire plus ou moins distincte, mais évidemment con- 
tractile dans tous ses points. Son étendue , ses renflemens 
stomacaux , sa direction et ses circonvolutions paroiïssent du 
reste offrir un grand nombre de variations. 

Ainsi l’on trouve quelquefois un œsophage long et étroit 
jusqu'a l'estomac, ou bien un æsophage fort large , fort grand, 
comme dans beaucoup de mollusques phytophages. L'on voit 
même, quoique plus rarement , une sorte de jabot distinct, 
comme dans quelques brachiocéphalés. Sa direction , quel- 


= 


DES ORGANES DE LA DIGESTION. 129 


quefois presque médiane , comme à son origine , estsouvent 
de droite à gauche, de manière à se réunir à l'estomac de ce 
côté. 

Le renflement stomacal, souvent simple et assez peu dis- 
tinct, estau contraire, dans un assez grand nombre d'espèces, 
partagé en plusieurs poches ou loges. Quelquefois même l’une 
de ces poches a ses parois comprises entre deux muscles fort 
épais , presque comme dans le gésier des oiseaux; les péro- 
nies , les limnées en ont une semblable. On trouve aussi dans 
plusieurs espèces, et entre autres, dans les monopleurobran- 
ches, que la membrane interne de l’estomac est armée de 
productions calcaréo-cornées, fort analogues dans leur struc- 
ture et leur composition aux dents, et même à la coquille. 

L’estomac des mollusques acéphales n’a pas ses parois dis- 
tinctes; de forme ordinairement assez irrégulière, il semble 
creusé dans le tissu même du foie qui l'enveloppe de toutes 
parts, et qui y verse la bile par des ouvertures ou des si- 
nus nombreux , fort grands, dans lesquels on remarque 
des corps trés-singuliers dont l’usage et le mode de formation 
sont complétement inconnus; c’est ce qu’on nomme les sty- 
lets crystallins , parce qu’ils sont ordinairement en forme de 
stylets dont la pointe est dans les canaux, et qu’ils sont à peu 
près transparens. 

Dans les malacozoaires céphalés où l’on n’a encore remar- 
qué rien de semblable, le foie n'enveloppe jamais complète- 
ment l'estomac, et n’y adhère pas : il se porte même le plus 
souvent en arriére dans la partie la plus reculée de la masse 
viscérale , et à la pointe de la spire ; il est composé de lobes 
et de lobules, dont les derniers sont en forme de globules 
creux. De chacun de ces globules nait une radicule de vais- 
seaux biliaires qui, successivement réunis, constituent un ou 
trois ou quatre gros canaux qui s'ouvrent largement dans 
l'estomac lui-même, ou quelquefois dans le commencement 
de l'intestin. Cette structure du foie permet souvent qu'il soit 


1924 DES ORGANES DE LA DIGESTION. 


insufflé avec la plus grande facilité. Cela est surtout évident 
dans les brachiocéphalés. 

Le foie nous a toujours paru plus considérable dans les mol- 
lusques phytophages que dans les zoophages. 

L’intestin proprement dit varie encore plus que l'estomac, 
dans son diamètre, le nombre et la forme de ses circonvolu- 
tions, dans sa direction et dans le point de sa terminaison. 

Le plus ordinairement il forme ses circonvolutions entre 
les lobes du foie , dont il est souvent assez diflicile de les sé- 
parer, et par conséquent les plus flexueuses d’entre elles 
sont dans la partie postérieure du corps de l'animal. Il 
s’en dégage assez souvent, en se portant dans la ligne mé- 
diane en dessous et en avant, ou en dessus et en arrière, mais 
souvent aussi en se portant de gauche à droite, ou en avant 
versle côté antérieur et droit de l'animal , où se trouve l’anus. 

Les malacozoaires acéphalés offrent moins de variations 
peut-être dans l’étendue , dans les circonvolutions, et sur- 
tout dans le mode de terminaison de l'intestin. En effet, aprés 
avoir formé une anse plus ou moins grande dans le foie, et 
quelquefois un sinus cœcal à la racine du pied, il remonte 
vers le dos de l'animal, se place dans la ligne médiane, et 
se dirige d'avant en arrière, où il se termine dans la cavité 
du manteau par un prolongement libre plus ou moins considé- 
rable , à l'extrémité duquel est l'anus. 

La position de l'anus dans cette classe de mollusques est 
donc presque constamment la même, et il est à peu vres 
toujours pédiculé : il n’en est pas de même de celui des mol- 
lusques céphalés ; en effet tantôt médian,inférieuret antérieur, 
comme dans les brachiocéphalés, il est quelquefois médian, 
postérieur, supérieur ou inférieur, comme dans les doris et 
les péronies; il est entièrement postérieur et terminal dans les 
dentales; enfin, dans le plus grand nombre de cas, il se 
trouve placé à droite, quelquefois tout-à-fait en avant comme 


dans les limaces, ou tout-à-fait en arrière comme dans les 


DES ORGANES DE LA RESPIRATION. 125 


onchidies. Lorsqu'il est à gauche, c’est que l'animal et sa co- 
quille sont sénestres. Les haliotides et l’ancyle l'ont cepen- 
dant de ce côté et s’enroulent de gauche à droite. 


$. 2. Des organes de la respiration. 


Ces organes sont à peu prés connus dans tous les véritables 
malacozoaires et dans tous les malentozoaires ; mais ils varient 
considérablement, non seulement sous le rapport de la forme 
et de la place qu'ils occupent sur l’animal, mais même sous, 
celui de la structure. 

En effet. sous.ce dernier rapport, quoique, dans le plus 
grand nombre des mollusques, la partie de l'enveloppe exté- 
rieure , modifiée pour former l’organe de la respiration , soit 
disposée en branchies, c’est-à-dire de maniere que ce soit 
l'organe qui plonge dans le fluide ambiant, il arrive quelque- 
fois qu’il y ait une disposition contraire, et qu’elle forme une 
sorte de poche ou de cavité dans laquelle pénètre le fluide 
ambiant, ce qui constitue un organe pulmonaire ou aérien ; 
et alors les vaisseaux afférens et efférens tapissent la face in- 
terne de cette cavité. Cette disposition a lieu dans les diffé- 
rentes espèces de mollusques qui vivent habituellement dans 
l'air; mais ces mollusques peuvent réellement appartenir à 
diverses familles. Le plus grand nombre cependant appar- 
tient à celles des limacinés et des limnéens; il y en a toutefois 
aussi dans la famille des cyclostomes, dans celle des cyclobran- 
ches, et même, suivant nous, dans celle des cervicobranches; 
car nous croyons que les patelles véritables respirent par un 
poumon , et non par des branchies. 

La forme des organes de la respiration varie encore bien 
davantage; en effet, dans les mollusques aériens, c’est toujours 
une cavité plus ou moins ovalaire ; mais dans les aquatiques, 
l'organe peut être simple ou multiple : il peut être formé d’es- 


pèces d’arbuscules ramifiés, comme dans les tritonies; de pe- 


126 DES ORGANES DE LA RESPIRATION. 


tites houppes, comme dans lesscyllées; de lames, ou delanières, 
comme dans les cavolines et leséolides; de pyramides triangu- 
laires, fort grandes, une de chaque côté, comme dans les 
poulpes et les sèches, ou trés-petites et nombreuses, comme 
dans les phyllidies, et même les oscabrians, qui en sont cepen- 
dant si différens : d'espèces de peignes plus ou moins alongés, 
comme dans le très-grandnombre des paracéphalésspirivalves, 
dans les genres démembrés des patelles symétriques, etc.; de 
grandes lames semicirculaires, comme dans la plupart des acé- 
phalés; ou enfin d’un réseau , comme dans les ascidies, ou d’une 
longue frange , comme dans les biphores. 

La situation de l’organe respiratoire offre peut-être encore 
plus de variations que sa forme; ainsi, dans un assez grand 
nombre d'espèces, il est extérieur et ne peut alors être 
constitué que par des branchies; c’est ce que l’on voit dans 
tous les genres que M. Duméril a nommés à cause de cela der- 
mobranches, M. Cuvier nudibranches, et même dans les 
inférobranches. Cette disposition seroit encore plus évidente 
dans les ptéropodes, s'il étoit certain que les branchies for- 
massent un réseau à la surface des appendices natatoires; dans 
tous les autres, l'organe respiratoire est plus ou moins inté- 
rieur, mais plus dans les pulmonés que dans les autres gen- 
res, où il peut être presque extérieur, comme dans certains 
monopleurobranches et cervicobranches. Dans les brachio- 
céphalés, les branchies sont contenues dans le sac formé par le 
manteau. , 

Dans tous les acéphales, les branchies sont entre le manteau 
qui les cache et le corps. 

La place qu'occupe l'organe que nous examinons varie 
aussi d’une manière notable; ainsi il est quelquefois à la partie 
supérieure et postérieure du corps, comme dans les doris, 
les péronies, et même dans les testacelles; il est d’autres fois de 
chaque côté du dos, comme dans les scyllées , les éolides, les 
tritonies; dans d’autres espèces il passe en dessous tout autour 


DES ORGANES DE LA RESPIRATION. 127 


du rebord du manteau, entrele pied etcelui-ci,comme dansles 
phyllidies, les ombracules, et même un peu dans les oscabrions : 
assez rarement l'organe respiratoire est de chaque côté du 
corps, dans le sac formé par le manteau, comme dans les 
brachiocéphalés, ou seulement sur le côté droit comme dans 
tous les monopleurobranches; enfin le plus ordinairement c’est 
à la partie antérieure et supérieure de l’origine du dos et du 
dos lui-même que se voit l'organe de la respiration, comme 
dans le plus grand nombre des mollusques paracéphalés, pul- 
monés ou branchiféres, et même dans les dentales. 

Dans tous les mollusques acéphalés conchifères, c’est de 
chaque côté du corps, entre lui et le manteau, que sont les 
deux grands lobes semilunaires, qu’on regarde généralement 
comme les branchies de ces animaux. 

Dans l’ordre des acéphalés nus, l'organe respiratoire est 
dans une sorte de tube qui de la partie postérieure du corps 
conduit à la bouche. - 

Quant à la structure des branchies des mollusques céphalés, 
elle rappelle assez bien celle de ces organes dans les poissons. 
Que ce soient des espèces de lames triangulaires rangées comme 
des dents de peigne sur un axe commun, ou des espèces de tu- 
bercules irrégulièrement ramassés sous forme de granulations, 
la peau qui les constitue est considérablement amincie, quoi- 
qu’elle conservesa faculté contractile. On y injecte tres-bien 
les vaisseaux principaux afférens, dont les ramifications sou- 
vent très-fines vont se réunir dans un tronc principal efférent 
qui se dirige pour sortir de l’organe en sens inverse du vais- 
-seau afférent. La saillie de ces peignes branchiaux ou de ces 
tubercules est quelquefois peu considérable, et quand ils 
peuventêtre renversés dans une cavité, comme dans certaines 
doris, etsurtout dans l'onchidore, ils indiquent le passage vers 
les organes pulmonaires que l’on observe dans certains 
groupes de mollusques, comme dans les péronies et même 


dans les hélices et les limaces. Alors l'organe n’est plus réelle- 
£ ! 


o 


120 DÉS ORGANES DE LA RESPIRATIONS, 


ment composé que par un réseau vasculaire assez grossier, don { 
la couche externe semble formée par les anastomoses nom- 
breuses de l'artère respiratoire, et l’interne par celles dont 
la réunion constitue la veine. 

Les branchies des acéphalophores sont composées un peu 
différemment ; ce sont, dans le plus grand nombre de cas, 
deux paires, plus ou moins inégales, de lames semilunaires, 
verticalement placées entre l’abdomen et les lobes du man- 
teau , et appliquées l’une contre l’autre. Séparées ou réunies 
plus ou moins dans l'étendue de leur bord inférieur, celle 
d’un côté est jointe à sa correspondante de l’autre, dans 
une partie plus ou moins considérable de son bord supérieur 
ou dorsal; mais elle est attachée sur les côtés du ventre par 
son extrémité antérieure, l’autre étant souvent libre. Chacune 
de ces quatre branchies est elle-même formée de deux lames 
qui laissent entre elles un espace libre, divisé en un grand 
nombre de loges verticales ouvertes au bord dorsal, par des 
cloisons triangulaires nombreuses ; ces lames sont constituées 
par deux couches de vaisseaux parailèles, verticaux, réunis 
par d’autres vaisseaux transverses ; l’une de ces couches est 
formée par les ramifications de l'artère branchiale, et l’autre 
par celles dela veine.Ces ramifications se réunissent dans deux 
gros troncs qui bordent le dos de la lame branchiale, et qui 
sont en communication, l’un avec l’oreillette de son côté, et 
l’autre avec le système veineux du reste du corps. 

Dans les lingules et genres voisins, il paroit que les bran- 
chies sont un peu différentes dans leur structure et dans leur 
position, puisqu'elles sont en forme de peigne appliquées à la 
face interne de chaque lobe du manteau. 

Dans les acéphales nus, l'appareil branchial est encore plus 
anomal; en effet, dans les ascidies, il est formé par un ré- 
seau à mailles quadrangulaires qui tapisse la cavité du 
tube récrémentitiel jusqu’à la bouche, et, dans les biphores, 
c'est une espèce de lame étroite, presque libre et oblique- 


DES ORGANES DE LA RESPIRATION. 12G 


ment dirigée de l’ouverture du siphon récrémentitiel à la 
bouche. 3 

Les nématopodes ont leur appareil respiratoire rapproché 
de ce qu'il est dans les entomozoaires, s'ilest certain qu’ilsoit 
formé par de petits organes triangulaires attachés à la racine 
des premières paires d’appendices, comme le pense M. Cuvier. 
On pourroit aussi concevoir que les filamens qui hérissent ces 
appendices en tiendroient lieu, et alors ces appendices pour- 
roient être considérés comme des branchies de lamellibranches 
décomposées. 

Les polyplaxiphores, ou oscabrions, ont leur système respi- 
ratoire formé, presque comme dans les phyllidies, de petites 
lames triangulaires placées sous les rebords de la partie posté- 
rieure du manteau. 

D'aprésla structure, la forme, et même la position de l'organe 
respiratoire, l'appareil au moyen duquel le fluide ambiant est 
amené au contact de l'enveloppe cutanée modifiée a dû né- 
cessairement être différent. 

Il n’y en avoit pas besoin quand les branchies sont exté- 
rieures, soit sur le dos, soit sous le rebord du manteau. 

Quand au contraire ellessont devenues intérieures, ou qu'ily 
a eu un poumon, il a fallu quelque modification particuliére 
dans les bords dela cavitéquiles contient, et même dans la co- 
quille quilarecouvre ou la protège; c’est ainsi que dansun grand 
nombre d’espèces pectinibranches, le bord antérieur du man- 
teau s’est prolongé en un tube plus ou moins long, tandis que 
d’autres n’ont qu’une sorte d’auricule inférieure en place de ce 
tube, ou n’offrent qu’une large fente qui conduit dans la 
cavité branchiale. Les pulmonés n’ont qu’un trou percé dans 
le rebord épaissi du manteau. 

Dans presque tous les acéphales, l’eau n'arrive aux bran- 
chies que par l'ouverture formée par les deux lobes du maän- 
teau qui sont souvent prolongés en arrière par l'addition d’un 


9 + 


150 DES ORGANES DE LA CIRCULATION: 


tube contractile fort long, distinct ou réuni à celui de l'anus, 
comme nous l'avons vu plus haut. 


. 


$. 3. Des organes de la cireulation. 


Dans tous les malacozoaires cetappareil est complet, quoique 
le système centripète rentrant ou absorbant ne soit formé 
que par des veines. 

Ces vaisseaux ont leurs parois extrêmement minces, et sou- 
vent tellement confondues avec le tissu des parties, surtout 
dans les enveloppes dermoïdes, qu’il est souvent assez difficile 
de les apercevoir, et même qu'ils n’existent réellement que 
par leur membrane interne comme dans les bivalves. Les veines 
offrentquelquefois cette singularité, qu’elles sont percées d’ori- 
fices béans, assez grands, du moins dans la cavité viscérale, ainsi 
que cela se voit fort bien dans les aplysies. On trouve aussi 
qu’elles sont quelquefois hérissées d'espèces de petits corps 
spongieux, plongeant aussi dans la cavité viscérale, par exemple 
dans les poulpes. 

Comme dans les animaux de types plus élevés, les veines 
naissent sans doute en partie de la continuité des artères et 

“en partie du tissu même des organes, mais elles ne constituent 
jamais que deux systèmes, l'un qui revient de tout le corps et 
l’autre de l’organe spécial de la respiration, c’est-à-dire qu'il 
n’y a pas de système de la veine-porte. Les radicules veineuses 
du système général du corps aprés s’être réunies successivement 
en troncs de plus en plus gros, distingués cependant quelque 
temps en ceux des viscères et ceux de l'enveloppe sensible et 
contractile, arrivent vers l'organe respiratoire, et suivant 
qu’il estsimple ou complexe,symétrique ou non symétrique, se 
comportent un peu différemment; en effet, dans le premier cas 
toutes les veines du corps se réunissent en un seul gros tronc 
qui, le plus ordinairement, sans l'intermédiaire d’un renfle- 


ment musculeux ou d'un cœur, se change de suite en ar- 
/ 


DES ORGANES DE LA CIRCULATIGN. 151 


tère pulmonaire ou branchiale; dans le second cas, au con- 
traire, les veines se réunissent en deux troncs principaux qui 
se subdivisent en autant d’artères branchiales qu'il ÿ a de 
branchies. Au point de cette transformation, il n’y a jamais de 
véritable cœur ou d’organe d’impulsion; mais dans tous les 
brachiocéphalés, et même dans un petit nombre d’espèces 
de paracéphalés, et peut-être dans les acéphalés, on trouve en 
cet endroit un sinus veineux auquel on a quelquefois donné 
le nom de cœur, mais qui ne peut être désigné ainsi, car il 
n'a rien de musculaire. Quoi qu’il en soit, l'artère bran- 
chiale ou pulmonaire, simple ou multiple, se ramifie d’une 
manière plus ou moins régulière, suivant la forme de l'organe 
respiratoire, dans la peau modifiée qui le constitue. 

- C’est des extrémités capillaires de l’artère branchiale, sub- 
divisée dans l'organe respiratoire, que naït le second système 
veineux; après que les rameaux, disposés comme ceux des 
artères, se sont successivement réunis en branches de plus en 
plus grosses, il en résulte enfin un gros tronc qui sort de l’or- 
gane respiratoire et qui se rend dans un cœur aortique situé 
d'une manière différente suivant la position et la symétrie des 
branchies. 

Le cœur des mollusques, dans le plus grand nombre de cas, 
situé dans le dos, au-dessus du canal intestinal si ce n’est, à 
ce qu’il nous semble, dans les brachiocéphalés où il est infé- 
rieur, comme dans les ostéozoaires, est placé à égale distance 
de chaque organe respirateur quand celui-ci est pair, ouobli- 
quement à gauche et rarement à droite, quandilest impair. Ce 
cœur n’est pas contenu dans un véritable péricarde, mais dans 
une loge musculaire de l'espèce de diaphragme qui sépare la 
cavité viscérale de celle des branchies, cavité souvent beau- 
coup plus grande et d’une toute autre forme que lui. Il est du 
reste composé d’une oreillette, quelquefois double quand 
celles-la sont symétriques et latérales, comme dans les bra- 
chiocéphalés et les acéphales conchifères, et d'un ventricule. 


2 
Là] 


2 DES ORGANES DE LA CIRCULATION: 


L'oreillette, de forme très-variable, ordinairement ovale, 
quelquefois triangulaire, a ses parois fort minces; on observe 
cependant à l’intérieur quelques cordons musculaires qui la 
traversent : il ne paroît pas qu'il y ait de valvule à l’entrée 
de la veine branchiale ou pulmonaire dans cette oreillette, 

Sa communication avec le ventricule se fait par une sorte 
de pédicule ou de rétrécissement, souvent assez long , comme 
dans les calmars, par exemple, et au moyen d’un orifice étroit, 
ordinairement transverse, situé entre deux replis de la face 
interne du ventricule, mais sans valvules proprement dites, 
un peu comme l'intestin grêle s'ouvre dans le cœcum de l’es- 
pèce humaine. 

Le ventricule, en général beaucoup plus gros, est aussi de 
forme ainsi que de direction très-variables. Ses paroïs sont 
toujours beaucoup plus épaisses que celles de l'oreillette, et 
l’on distingue tres-bien les faisceaux musculaires transverses 
qui le forment, entre-deux desquels est l’orifice auriculo- 
ventriculaire. 

C'est de sa pointe ou de l'une des extrémités de son 
grand diamètre que sort le système artériel ou centrifuge, 
le plus ordinairement par un seul tronc, mais quelquefois 
aussi par deux, comme cela se voit fort bien dans les calmars, 
sans qu'il y ait de véritables valvules à l’origine du système 
centrifuge. 

Les artères des mollusques ont évidemment leurs parois 
plus épaisses, plus résistantes que les veines ; elles jouissent 
d’une grande élasticité, et dans les plus grands de ces animaux 
que nous avons disséqués, comme dans la gondole, ellessemblent 
d’un tissu gélatineux, analogue à de la colle-forte sans trace 
de fibres. 

Leur distribution est trop variable pour qu'on puisse rien 
dire de général; cependant le plus ordinairement il y a deux 
troncs principaux, un antérieur et l’autre postérieur ; le pre- 
mier fournit des branches a la tête et à ses différentes parties 


DÉS ORGANES DÉ LA CIRCULATION: 133 


[#5] 


al’œsophage, et même aux organesantérieurs de la génération, 
tandis que le second , qui a plusde ressemblance avec le trépied 
cœliaque des ostéozoaires, envoie ses ramifications à l'estomac, 
au reste de l'intestin, au foie et aux organes sécréteurs de 
la génération. 

Dans les mollusques acéphalés l'appareil circulatoire offre 
quelques différences avec ce qu’il est dans les céphalés; les 
veines de chaque branchie se réunissent dans une oreillette la- 
térale, placée de chaque côté et après un rétrécissement sou- 
vent fort sensible, chacune des deux oreillettes s’ouvre dans 
le ventricule qui est situé dansla ligne médio-dorsale; celui-ci 
est ordinairement fusiforme; mais ce qu'il offre de plus remar- 
quable, c’est qu’il semble traversé par le rectum, parce que 
dans sa largeuril se recourbe autour de cetintestin, de manière 
à ce que les deux extrémités de son diamètre transverse pa- 
roissent se toucher. Du reste de ce ventricule naissent deux 
aortes : une postérieure plus petite qui passe sous le rec- 
tum et donne des rameaux aux parties postérieures du corps, 
une antérieure bien plus considérable qui se porte jusqu’au 
muscle adducteur antérieur, fournit des rameaux à l’es- 
tomac, au foie, au pied et aux autres parties environnantes, 
se recourbe en bas par une branche anastomostique qui suit 
le bord du manteau pour aller se réunir à un rameau sem- 
blable de l’aorte postérieure, formant un grand arc, dont les 
branches inférieures vont aux tentacules du bord du manteau, 
tandis que les autres, plus considérables, remontent et se 
distribuent à toutes ses parties, 

_ Les radicules veineuses du ventre et de toutes les parties 
antérieures du corps se réunissent en deux gros troncs qui 
sortent de la région hépatique au-dessous du rectum; et, apres 
avoir reçu par plusieurs radicules deux veines qui ont suivi 
le bord de chaque lobe du manteau, elles s'ouvrent à l’ex- 
trémité antérieure d’une espèce d’oreillette ou de réservoii 


veineux placé longitudinalement au-dessous du cœur dans la 


194 DES ORGANES DE LA CIRCULATION. 


ligne dorsale. Ce réservoir reçoit par son extrémité postérieure 
deux autres veines assez grosses, qui ont ramassé le sang des 
parties postérieures du corps, et même des bords du manteau. 

Ce sinus médian, qui est entouré d’un organe brun dont 
nous parlerons plus loin à l’article de la dépuration urinaire, 
paroit aussi en recevoir un assez grand nombre de vaisseaux, 
ou bien ces vaisseaux naissent etvontse distribuer a cetorgane, 
tandis qu’un bien plus grand nombre va se réunir dans les 
artères branchiales; celles-ci sont au nombre de deux, une 
de chaque côté; elles sont considérables et placées longitudi- 
nalement le long du bord supérieur des lames branchiales ; 
plus grosses au milieu, elles diminuent de diamètre et finissent 
en pointe à l’extrémité à mesure qu’elles ont fourni des ar- 
tères aux branchies; elles y forment deux plans, l’un pour 
la face interne du feuillet externe, et l’autre pour la face ex- 
terne de l’interne des branchies, descendent verticalement 
en diminuant jusqu’au bord du feuillet, et fournissent des 
branches longitudinales anastomostiques nombreuses, en 
sorte qu’il en résulte un réseau à mailles carrées. De ce même 
réseau naissent, par une disposition contraire, les veines 
branchiales, dont le réseau occupe sur chaque feuillet la 
face opposée au réseau artériel, et elles se réunissent dans au- 
tant de grosses veines longitudinales qu’il y a de lames bran- 
chiales, du moins en avant, où elles sont parfaitement sépa- 
rées au bord supérieur; car en arrière il n’y en a que trois, 
la médiané étant commune aux deux lames internes, qui 
sont réunies; la veine branclMäle externe se change en une 
espèce de sinus ou de longue oreillette avec laquelle la veine 
externe communique par plusieurs pédicules veineux; et 
cette oreillette , après s'être rétrécie, s'ouvre elle-même dans 
le ventricule. 

Les palliobranches paroissent avoir les oreillettes encore 
plus distinctes que les acéphalés ordinaires, et c’est proba- 
blement ce qui a fait admettre qu'ils avoient deux cœurs 


DES ORGANES DE LA DÉPURATION URINAIÏRE. 135 


Les huitres ont aussi le cœur placé différemment et n’occu- 
pant pas le dos de l'animal, mais la partie antérieure du 
muscle central. 

Dans les acéphalés nus il occupe à peu près la même place 
que dans les conchifères, mais il est peut-être moins symé- 
trique (1). | 

Il l’est bien complètement dans les nématopodes, et surtout 
dans les polyplaxiphores dont le ventricule occupe la partie 
postérieure du dos avec une grande oreillette bien symétrique 
de chaque côté. 

Le produit de l'appareil de la nutrition ne consiste qu’en 
une seule substance, le sang : car il n’y a jamais de véritable 
graisse dans aucun mollusque, ce qu’on regarde comme telle 
dans les huitres, n'étant qu’un état particulier de l'ovaire. 

Le sang est toujours ure sorte de sanie ou de fluide légere- 
ment visqueux, de couleur blanche ou plus ou moins bleuûtre, 
dans laquelle nagent des globules ovulaires. 


Art. 5. DE L'APPAREIL DB DÉCOMPOSITION. 


Comme dans les animaux des types supérieurs, cet appareil 
se forme de deux appareils secondaires, celui de la dépu- 
ration urinaire et celui de la génération. 


$. 1.” Des organes de la dépuration urinaire. 


Cet appareil, en général fort simple, paroît exister dans 
tous les malacozoaires qui ont été suffisamment examinés; il 
accompagne toujours la terminaison du canal intestinal : dans 
les céphalés on le trouve quelquefois décrit sous les noms 


Q 
(1) Nous ne comprenons réellement pas trop ce que MM. Van Hasselt et 


Kuhl disent de l'appareil circulatoire des biphores, dans lesquels ils ad- 
mettent qu'il n’y a qu’un seul système de vaisseaux, le vaisseau artériel 


a’élant pas séparé du système veineux, quoiqu'il y ait un cœur bien évident: 


/ 
136 DES ORGANES DE LA GÉNÉRATIONS 


d’organe de la glu ou de sac calcaire, et dans les acéphalés, 
sous celui d’organe pulmonaire. 

Dans les premiers il consiste en un organe sécréteur im- 
pair, non symétrique, de forme tres-variable, souvent situé 
aux environs de l’organe de la respiration, faisant saillie 
dans l’intérieur de la cavité qui le contient: il en naît un canal 
excréteur qui, après un trajet plus ou moins long, souvent 
accompagnant le rectum, vient se terminer à l'extérieur par 
un orifice arrondi, sessile, à peu de distance de l'anus. 

Dars la classe des acéphalés l’organe dépurateur est pair ou 
au moins symétrique; il est situé également de chaque côté 
du rectum au-dessous de lui, en avant du muscle adducteur 
postérieur, et en arriére de la connexion des lobes bran- 
chiaux; sa couleur est ordinairement d’un vert foncé; sa 
forme est plus ou moins cylindrique, sa Structure est celluleuse 
ou vasculaire, et il reçoit une grande quantité de vaisseaux 
artériels et surtout veineux. Il paroît que le canal excréteur 

nest pas suffisamment connu; l'organe est cependant contenu 
dans une poche ouverte par un trés-petit orifice dans la partie 
supérieure et antérieure de la cavité branchiale, selon M. Bo- 
janus, ce qui l’a porté à penser que cet organe est un véri- 
table poumon, ceux que jusqu'ici l’on a regardés comme les 
branchies, n'étant, suivant lui, que des organes de dépôt pour 
les œufs; suivant Méry, cet orifice est en arriére et sous le rec- 
tum, ce qui paroît davantage dans l’analogie. 


$. 2. Des organes de la génération. 


Cet appareil, que l’on connoït plus ou moins compléte- 
ment dans tous les animaux de ce type, est souvent fort 
compliqué, et d’autres fois réduit à ceçqu'’il y a de plussimple. 
En effet, quelquefois composé de la partie femelle seulement, 
comme cela se voit dans tous les acéphalés et dans quelques 
paracéphalés, ce qui fait qu’alors tous les individus d’une espèce 


DES ORGANES DE LA GÉNÉRATION: 137 


sont semblables; il se trouve aussi un assez grand nombre de 
mollusques chez lesquels les deux sexes sont distincts, mais por- 
tés par le même individu , d’où il résulte qu'ils sont encore tous 
semblables; enfin il y en a aussi plusieurs dans lesquels les 
sexes sont séparés sur des individus différens, ce qui consti- 
tue dans la même espèce des individus femelles et des indi- 
vidus mâles. 

L'appareil femelle de la génération , dans Le cas où il existe 
seul, n’est formé que par un ou deux organes sécréteurs ou 
ovaires, situés un peu différemment danslesacéphalésque dans 
les paracéphalés ; de cet ovaire il part un canal ou oviducte 
qui , aprés s'être quelquefois renflé dans une partie de son 
étendue ,se dirige en avant ou en arrière, et se termine d’un 
côté ou de l’autre, mais beaucoup plus souvent à droite qu’à 
gauche. $ 

Dans les paracéphalés, l'ovaire peut-être unique dans son 
origine, et pouvant , par ses accroissemens successifs, s’é- 
tendre dans toutes les parties du manteau qu’il dédouble, 
mais qui étoit situé d’abord en avant ou en arrière de l’ab- 
domen , paroît toujours se prolonger par deux oviductes 
distincts qui se placent en se dirigeant d'avant en arrière 
de chaque côté du corps, où ils se terminent par un ori- 
fice arrondi, à l'extrémité d’un prolongement flottant , plus 
ou moins alongé, situé entre la seconde lame branchiale et 
le corps. Avant cette terminaison, l’oviducte contient à 
une certaine époque une humeur laiteuse, blanche, dans une 
sorte de dilatation peu considérable. Quelques auteurs, et 
entre autres, Méry et M. Bojanus, ajoutent a cette partie essen- 
tielle de l'appareil générateur desbivalves, lesorganes que nous 
avons décrits plus haut sous le nom de branchies, et qu'ils re- 
gardent comme des réservoirs pour les œufs. 

Dans les paracéphalésmonoïques, comme les patelles, lés ha- 
liotides , etc., l’ovaire est toujours unique et d’un seul côté ; 
il en est de même de l’oviducte qui se dirige constamment 


LA 


158 DÉS ORGANFS DE LA GÉNÉRATION. 


d’arrière en avant, quelquefois à gauche , le plus souvent à 
droite où il se termine par un tube fort court dans la cavité 
respiratoire. 

La disposition que constitue la réunion des deux sexes dis- 
tincts sur le même individu, ne se trouve que chez les malaco- 
zoaires céphalophores ou paracéphalophores, et seulement 
dans un certain nombre. 

La partie femelle est en général formée par un ovaire 
unique, situé postérieurement dans le foie; il en part 
un premier oviducte qui nait par des ramifications, comme 
dans le foie, celles du canal biliaire ; d’abord trés-fin, son 
diamètre s'accroît ; il se fléchit, se pelotonne d’une ma- 
nière plus ou moins serrée, s'approche de la partie mâle, 
entre dans une connexion intime avec elle, et enfin s'ouvre 
dans un second oviducte beaucoup plus large, à parois 
épaisses, plissées, sécrétant une matière visqueuse abon- 
dante, et qui est quelquefois désigné sous le nom de matrice ; 
prés sa terminaison médiate ou immédiate à l’extérieur, on 
remarque souvent celle d’un canal plus ou moins long, prove- 
nant d’une vessie ovale ou sphérique, contenue dans la grande 
cavité viscérale , et dont on ignore entiérement l’usage. Seroit- 
ce une sorte de prostate ? 

La partie mâle se compose aussi d’un organe sécréteur ou 
testicule, situé le plus ordinairement sur la gauche et en avant 
de l’ovaire. Le canal déférent qui en naît aprés une connexion 
intime avec le premier oviducte suit le trajet du second 
contre lequel il s’accole d’une maniere plus ou moins serrée, 
forme quelquefois une sorte d’épidydyme par ses nombreux 
replis, puis se change en un canal cylindrique, à parois 
épaisses, musculeuses; celui-ci se dirige vers une espèce d’or- 
gane excitateur, a la base duquel il se termine dans le plus 
grand nombre de cas. Cet organe n'est qu’une sorte de long 
tentacule creux, contractile dans fous ses points, de forme 


extrêémement variable, même dans les espèces du même genre, 


DES ORGANES DE LA GÉNÉRATION. 139 


et qui, rentré le plus ordinairement dans l’intérieur de la 
cavité viscérale , à l’aide d’un muscle rétracteur, peut aussi, 
par la disposition de ses fibres annulaires musculaires, se 
dérouler en dehors comme un doigt de gant. 

Au point où le canal déférent se termine, on trouve 
quelquefois un amas d'organes cylindroïdes ou d’espèces de 
cœcums creux, en nombre variable, et qui, successivement 
réunis à leur base, finissent par s'ouvrir par un seul orifice: 
on leur a donné le nom de vésicules séminales. Ne seroient-ce 
pas plutôt des prostates ? 

Enfin dans un certain nombre de mollusques hermaphro- 
dites on remarque un autre organe encore voisin de la ter- 
minaison extérieure de l’appareil mâle; il consiste en une 
poche musculo-muqueuse, en forme de vessie, qui produit et 
contient dans son intérieur un corps solide, cornéo-crétacé, 
en forme de dard ou de poignard; ce corps peut sortir par 
l’orifice de la poche qui est situé près de celui du reste de 
l'appareil mâle. 

Malgré la connexion intime qui existe entre les deux 
parties de l’appareil génital de ces mollusques hermaphro- 
dites dans leur trajet, elles peuvent se terminer à des dis- 
tances plus ou moins considérables l’une de l’autre, quoique 
toujours au côté droit dans l’état normal: ainsi, dans quelques 
espèces, la terminaison de l'organe femelle est tout-à-fait en 
arriere , et celle del’organe mâle en avant plus ou moins proche 
du tentacule de ce côté, comme dans les véronicelles et les on- 
chidies ; dans quelques autres, l'éloignement est moins grand ; 
plusieurs les ont réunies dans le même tubercule extérieur, 
comme les doris, les tritonies , etc.; enfin dans tous les pulmo- 
branches ces terminaisons se font dans une sorte de vestibule 
commun, à la racine du tentacule droit, de manière que dans 
l’état d’inaction on ne voit qu’un seul orifice à l'extérieur ; 
mais, dans l’acte de l’accouplement, la poche vestibulaire se 


renverse , et les deux terminaisons deviennent apparentes. 


‘40 DU PRODUIT DES ORGANES DE LA GÉNÉRATION: 


La troisième disposition de l'appareil génital des malaco- 
zoaires constitue la division ou l'isolement de chaque sexe 
sur un individu distinct, ce qui forme des individus femelles 
et des individus mâles; chaque appareil est du reste à peu près 
conformé comme dans la disposition précédente: on trouve 
cependant peut-être plus souvent dans le sexe femelle le ren- 
flement du second oviducte faisant l'office de matrice; et 
dans le sexe mâle on remarque que les vésicules séminales 
sont quelquefois remplacées par un renflement unique situé 
vers la fin du canal déférent : enfin une autre différence, 
c’est que l'organe excitateur, quand il existe, ne semble ja- 
mais être rétractile à l’intérieur, mais seulement contractile, 
en sorte qu'il est toujours plus ou moins visible au côté droit 
et antérieur de l'animal , quelquefois recourbé dans la cavité 
branchiale. | 


$. 3. Du produit des organes de la génération. 


Celui du sexe mâle, quand il existe, paroit toujours être 
un fluide d’un blanc visqueux; mais en général il est peu 
connu : on ne sait pas même d’une maniere positive s'il est 
versé en une seule fois, ou peu à peu , et dans quelle partie de 
l'organe femelle. Le produit du sexe femelle l’est beaucoup 
davantage, et constitue toujours un véritable œuf, composé 
d’enveloppes, d'une masse vitelline et d’un germe placé sur 
cette masse qui sans doute en fait partie. 

La forme des œufs des mollusques ne laisse pas que d'offrir 
un assez grand nombre de différences, étant quelquefois sphé- 
riques, comme ceux des limaces; ovalaires, comme ceux d’un 
grand nombre d'espèces; ou même plus ou moins longuement 
pédiculés, comme ceux de plusieurs buccins. 

Les enveloppes adventives, ordinairement d’abord vis- 
queuses pour déterminer l’adhérence de l’œuf, passent en- 


suite à l’état corné ou muqueux concrété, et quelquefois même 


DU PRODUIT DES ORGANES DE LA GÉNÉRATION. 141 


à l’état crétacé, de maniére qu’elles ressemblent assez bien à 
l'enveloppe calcaire d’un œuf d'oiseau; c’est ce que l'on voit 
dans plusieurs mollusques terrestres, comme les bulimes, les 
agathines. 

Les enveloppes propres sont peu connues ; mais il est pro- 
bable qu’elles ne différent pas beaucoup de celles des œufs 
d'animaux plus élevés. 

On ne connoît pas beaucoup davantage la forme et la dis- 
position du germe, si ce n’est quand il est assez développé 
pour ressembler presque complétement aux parens qui lui 
ont donné naissance. On voit seulement que ce germe est 
contenu d’abord dans une loge ou excavation superficielle 
d’un véritable vitellus qui communique comme de coutume 
avecle canal intestinal, peut-être même tout près de la bouche, 
comme nous avons cru le voir dans l’œuf des sèches. Ce vitel- 
lüs est évidemment une matière muqueuse ou gélatineuse, 
concrescible par l'alcool, translucide et peu épaisse dans l’état 
frais. 

Le développement du germe dans l’intérieur de l'œuf des 
mollusques est si complet, que le petit animal qui en sort res- 
semble presque entiérement à ses parens : aussi arrive-t-il 
souvent que ce développement a lieu dans quelque partie de la 
mére, et cela dansles céphalés comme dans les acéphalés; ce qui 
fait qu’elle les rejette à l’état vivant, et alors ces mollusques 
sont dits vivipares: tous Les acéphalé$ paroissent être dans ce cas. 

La disposition des œufs pondus par les malacozoaires à l’ex- 
térieur estaussi assez variable : ainsi quelquefois ils sont placés 
et attachés un à un sur les corps sous-marins, comme dans un 
assez grand nombre de mollusques paracéphalés; maïs d’autres 
fois ils sont réunis entre eux de manière à former des masses 
plus ou moins considérables , et qui ressemblent plus ou moins 
à des grappes de raisin, surtout quand les œufs sont de couleur 
noire , comme ceux des sèches. Souvent encore ils sont réunis 


par une substance gélatineuse dans laquelle ils sont plongés, 


142 + pU SYSTÈME NBRVEUX. 


comme ceux des limnées, des planorbes, des aplysies; d’autres 
fois plusieurs de ces œufs sont renfermés dans des enve- 
loppes cornées , empilées comme des cosses les unes a la suite 
des autres, disposition que l’on trouve dans plusieurs espèces 


de fuseaux. 


Art. 6. DE L'APPAREIL D'IRRITATION OU DU SYSTÈME NÉRVEUXe 


Cet appareil, comme on a pu le voir dans les caractères 
du type, offre une disposition assez particulière : ilse compose 
cependant toujours d’une partie centrale ou cerveau, situé 
au-dessus du canal intestinal; de ganglions pour les organes 
des sens spéciaux, quand il y en a, ainsi que pour l'appareil 
de la locomotion; de quelques ganglions viscéraux; enfin de 
filets conducteurs ou de nerfs dont la structure est quelque- 
fois singulière en ce qu’ils ont une enveloppe fibreuse, plus 
grande que le cordon nerveux, de manière à permettre l’in- 
jection entre ces parties; quant au nerf lui-même, il est diffi- 
cile de le décomposer en filamens, et il semble formé par une 
matière médullaire , homogène, qui n’est cependant pasfluide. 

La disposition générale, et surtout la proportion des parties 
du système nerveux, sont fort différentes dans les deux classes 
de malacozoaires, et surtout dans celles du sous-type des ma- 
lentozoaires. 

Dans les mollusques céphalés, le cerveau, composé de deux 
parties similaires plus ou moins grosses, plus ou moins réu- 
nies en une seule par une sorte de commissure, est quelque- 
fois contenu dans une espèce de crâne ou de loge cartilagi- 
neuse qui sert d'appui à la fibre contractile; mais dans un 
trés-grand nombre de casilest à peine recouvert de tissu cel- 
lulaire et placé à l’origine de l’œsophage, en arriére de la 
masse buccale, en sorte qu'il en suit les mouvemens. 

Avec ce cerveau communiquent le ganglion de l'organe 
de la vision, qui est toujours placé immédiatement derrière 


DU SYSTÈME NERVEUX. | 143 


le bulbe de l'œil, ainsi que celui de l'audition quandily ena, 
et il en part les différens nerfs qui se rendent aux tentacules 
ainsi qu'aux lévres. 

Outre la communication plus ou moins serrée qu’il y à 
au-dessus de l’œsophage entre les deux parties du cerveau, il 
y en a une autre inférieure qui passe sous l'œsophage, ce qui 
constitue une sorte d’anneau, que celui-ci traverse. 

Le système nerveux de l'appareil sensitif et locomoteur 
n’est formé que par un seul ganglion situé de chaque côté, 
quelquefois assez loin du cerveau, avec lequel il communique 
toujours par un cordon, et le plus souvent si près de cet or- 
gane , qu’il semble réellement en faire partie; dans les deux 
cas, c’est toujours de lui que partent les filets plus ou moins 
nombreux qui se rendent à toutes les parties de l’enveloppe 
musculo-cutanée, et surtout a celles qui servent essentiellement 
à la locomotion générale, comme au pied des gastéropodes et 
des trachélipodes, au sac des brachiocéphalés, aux ailes des 
ptéropodes, etc. 

Les ganglions viscéraux ne paroiïssent être qu'au nombre de 
deux: l’un qui appartient essentiellement à l’organe excitateur 
mâle est situé ordinairement près de l’orifice par où ilsort, etil 
fournit des filets à l'organe ainsi que celui de communication 
avec le cerveau ; l’autre ganglion viscéral est plus constant ; 
il est ordinairement placé vers le renflement stomacal, et Les 
filets nerveux qu’il fournit sont également de deux sortes, les 
uns qui vont au canal intestinal et les autres qui remontent et 
vont communiquer avec le cerveau par l'intermédiaire de 
l'anneau œsophagien. 

Il n’est pas besoin de dire que le développement des diffé- 
rentes parties de ce système nerveux est proportionnel à celui 
des organes auxquels elles appartiennent, et que par consé- 
quent il l’est beaucoup plus dans les brachiocéphalés ou 
sèches, Linn., qui sont à la tête de la classe que dans les pa- 
telles qui sont à la fin. 


144 DU SYSTÈME NERVEUX: 


Cette observation convient également au système nerveux 
des malacozoaires acéphalés ; en effet, chez eux il est si peu 
développé, que long-temps on n’en a pas aperçu l’existence. 
Le cerveau n’est plus qu’un double ganglion, ou mieux, 
qu’une sorte de cordon aplati situé toujours au-dessus de l’œ- 
sophage. Il paroît qu'il n’y a pas de filets qui formeroient au- 
tour de celui-ci un véritable anneau, comme dans les cépha- 
lophores. De cette espèce de cerveau il part bien deux longs 
cordons , mais ils se portent beaucoup plus en arrière et vont 
établir la communication entre cet organe et le ganglion de 
la locomotion qui se trouve au-dessous du muscle adducteur 
postérieur, et qui en effet en reçoitdes filets, de même que 
le manteau et les tubes quand il y en a. 

Voici comment nous avons vu le système nerveux dans la 
moule commune, où ilnousa paru plusévident que dans aucune 
autre espèce d’acéphales : il est composé de trois paires de 
ganglions. La première, la plus antérieure, est certainément 
placée sous l’œsophage, ou mieux, sous le muscle rétracteur 
antérieur du pied, en partie recouverte par le bord postérieur 
de la réunion de la seconde paire de tentacules labiaux. Les 
ganglions qui la constituent sont de forme triangulaire et de 
couleur blanche opaque. Ils fournissent, 1.° un filet transver- 
sal très-fin, qui leur sert de commissure entre eux; 2.” plus en 
arrière, un rameau plus gros qui se distribue au muscle adduc- 
teur antérieur et aux appendices labiaux; et, 3.° enfin, en 
arrière, un très-gros filet qui se porte en dehors, s'applique 
sur la membrane du foie, traverse obliquement le muscle ré- 
tracteur antérieur du pied, suit les côtés de l'abdomen au- 
dessus de la terminaison de l'ovaire, et va se réunir au ganglion 
postérieur. 

La seconde paire de ganglions, la seule qui puisse être regar- 
dée comme à peu près supérieure au canal intestinal, est pla- 
cée au-dessus du muscle rétracteur antérieur du pied ,appliquée 
immédiatement sur lui, au-dessous du foie , contre lequel elle 


LA 


DU SYSTÈME NERVEUX. 145 


est collée. C’est un ganglion géminé ou divisé en deux parties 
latérales par un sillon médian, d’une consistance plus molle , 
d’un aspect plus pulpeux que les deux autres paires. On en voit 
sortir en avant un filet très-fin qui va peut-être se joindre au 
ganglion antérieur, ce que nous ne voulons pas assurer ; et, en 
arriére, un autre filet qui se rend aux muscles de l’ab- 
domen. 

La troisième paire de ganglions est tout-à-fait en arrière, 
au-dessous et un peu en dehors, à la partie antérieure du 
muscle adducteur postérieur. Celui d’un côté est séparé de celui 
de l’autre par toute l'épaisseur du muscle. Ils fournissent, 1.° un 
filet de commissure transverse trés-fin; 2.° en arrière, un filet 
plus gros qui pénètre dans le muscle lui-même ; 3.° de leur angle 
externe et postérieur deux filets quise portent en arrière, pro- 
bablement aux bords du manteau. Enfin leur angle antérieur 
et externe reçoit le gros cordon d’anastomose du ganglion 
antérieur. 

Le système nerveux des molluscarticulés offre une dispo- 
sition toute différente dans les deux classes qui composent ce 
sous-type. 

Dans les polyplaxiphores ou oscabrions, il se rapproche 
davantage de ce qu’il est dans les malacozozires céphalopho- 
res, avec cette différence que les deux ganglions locomoteurs 
latéraux sont remplacés par deux espèces de cordons qui sui- 
vent les côtés du dos, et qui fournissent des filets à chaque 
espèce d’articulations. 

Dans les nématopodes ou balanes, on frouve presque com- 
plètement la disposition qui existe dans les entomozoaires, le 
système nerveux de la locomotion ayant passé au-dessous du 
canal intestinal, et se composant d'autant de petits ganglions 
qu'il y a d’articulations à la partie caudiforme du corps. 


146 DES SENSATIONS. 


CHAPITRE VIT 


PHYSIOLOGIE DES MALACOZOAIRES. 
Art. 1.7 SENSIBILITÉ GÉNÉRALE: 


L'intelligence des malacozoaires, d’abord assez évidente dans 
les premières espèces, comme les poulpes, qui usent de ruses 
pour atteindre et saisirleur proie vivante, décroît très-rapide- 
ment, et sans doute arrive à son minimum dans celles dont 
tous les mouvemens se bornent à l'ouverture et à la fermeture 
des valves de leur coquille, comme les huîtres, et qui re- 
cueillent leur nourriture sous forme de molécules disassociées 
et déja presque à l’état fluide. 

La sensibilité générale, ou le sens du toucher, est au con- 
traire toujours très-grande dans presque tous les animaux de 
ce type; mais elle l’est surtout sur les bords du manteau qui 
sont souvent garnis d'organes tentaculaires d’une sensibi- 
lité exquise: c’est ce que l’on voit trés-bien au collier des para- 
céphalés conchylifères que forme la partie antérieure des bords 
du manteau, etencore mieux a la circonférence des deuxlobes 
de celui de tous les acéphalés; aussi une secousse un peu forte 
imprimée à l’eau dans laquelle se trouvent des huîtres, par 
exemple, suffit pour leur faire fermer leur coquille. Ce sens 
est déja moins délicat dans un certain nombre d’espèces dont 
l'enveloppe extérieure, étant toujours à découvert, est plus ou 
moins tuberculeuse, et il devient presque obtus dans celles. 
dont l'enveloppe s’est plus ou moins solidifiée, comme dans 
certaines ascidies et dans les biphores. 


$. 1. Du sens du goût. 


Les sensations spéciales sont assez souvent en rapport in- 


DES SENSATIONS. 147 
verse de développement avec la sensation générale du tou- 
cher; ainsi le sens du goût est probablement nul dans toute la 
classe des acéphalés, et il est probable qu'il n’est pas très-fin 
dans les autres classes. 


6. 2. Du sens de l’odorat. 


Il en est à peu prés de même du sens de l’odorat; il paroît 
en effet que les acéphalés n’odorent pas, tandis qu'il est cer- 
tain que les céphalés et les subcéphalés, et surtout les espèces 
qui vivent dans l'air, jouissent d'une faculté olfactive assez 
forte , puisqu'on voit les limaces et les hélices rechercher telle 
ou telle plante et être évidemment attirées par son odeur au 
milieu de la plus profonde obscurité. Il seroit curieux desavoir 
si en coupant lapremière paire de tentacules à l’un de ces ani- 
maux, il pourroit encore choisir aussi bien qu’ils le font , les 
fruits les plus voisins de la maturité. 


$. 3. Du sens de la vision. 


Le sens de la vision si étendu, si vif dans les poulpes et les 
sèches, doit être déja beaucoup diminué dans le très-grand 
nombre des paracéphalés, d’abord si l’on enjuge d’après lastruc- 
ture de l'organe, mais même d’après les faits : aussi une limace, 
une hélice semblent ne voir qu'infiniment peu ; du moins elles 
n’aperçoivent pas plus tôt le doigt qu’on en approche avec les 
tentacules oculaires qu'avec les autres. Les porcelaines, d’après 
ce qu’en dit Adanson, se servent fort bien de leurs yeux qui, 
il est vrai, sont plus grands, mieux conformés que ceux des 
autres paracéphalés. MUN 

Il n’y a pas de vision dans aucun des mollusques acéphalés. 


$. 4. Du sens de l’ouie. 


Ils ne jouissent pas davantage de la faculté d'entendre; mais 
ie plus grand nombre des céphalés est dans le même cas, et il 


145 DE LA LOCOMOTION. 


n’y a que les séches et les poulpes qui peuvent sentir le bruit 
autrement que par la secousse de toutes les parties du corps. 


Art. 2. DE LA LOCOMOTION. 


La faculté de changer ses rapports avec les corps extérieurs 
étant en général en raison directe de la sensibilité, il est évi- 
dent que la locomotion des malacozoaires doit être générale- 
ment peu active, peu étendue, et même souvent presque 
nulle. 4 

Les brachiocéphalés, sèches Linn., étant les mollusques qui 
ontles facultés sensoriales les plus étendues, sont aussi ceux qui 
se meuvent avec le plus de vitesse, et danstoutes lesdirections ; 
les acéphalés , et surtout les derniers, comme les ascidies, 
sont justement à l’extrémité opposée; et en effet ils vivent 
fixés sur les corps submergés. 

On remarque cependant parmi les mollusques plusieurs es- 
péces de locomotion : un certain nombre nagent à l’aide de 
nageoires ou d'espèces d’appendices paires dont leur corps 
est pourvu, comme les calmars, les sèches, les ptéropodes en 
général, et plusieurs monopleurobranches, à peu prés comme 
le font les poissons avec leurs nageoires pectorales. Ces or- 
ganes leur servent même quelquefois à sortir de l’eau et à 
s’élancer plus ou moins loin dans l'air ; c'est ce qui est certain 
pour les calmars. On le dit même pour certaines espèces de 
bivalves qui se servent alors des valves de leur coquille comme 
d'espèce d’ailes, avec lesquelles elles prennent leur point d’ap- 
pui sur l’eau. 

Une autre espèce de natation est celle qui est exécutée par 
unenageoire impaire médiane, ou par un pied très-comprimé, 
et par conséquent par des mouvemens alternatifs à droite et à 
gauche, comme cela se voit dans les firoles et dans les cari- 
naires ; mais dans ce cas, le mouvement ne paroît jamais avoir 
lieu que dans une situation renversée, c’est-à-dire, le dos en 
bas et le ventre en haut. 


DE LA LOCOMOTION. r49 


Enfin il en est une troisième plus singulière , et qui se ren- 
contre dans les premières espèces du type et dans les der- 
nières; elle est exécutée par la contraction de l'enveloppe , 
qui chasse ainsi le fluide dont elle a été remplie dans sa dilata- 
tion, d’où il résulte un mouvement de transiation souvent assez 
vif. Les sèches, les calmars et Les biphores se meuvent ainsi. 

Quelques mollusques voguent à la surface des eaux, 
poussés qu’ils sont par le courant ou par le vent, les uns à 
l’aide d’une espèce de vessie hydrostatique , comme les jan- 
thines, et d’autres en déployant une sorte de voile formée 
par le rebord du manteau ou par quelque appendice élargi, 
même en ramant avec d’autres, comme on le dit du poulpe 
&e l’argonaute. Dans le premier cas, il paroît que l’animal 
est constamment à la surface de l’eau; car il ne peut rentrer 
sa vessie, qui est subcartilagireuse ; dans le second, le poulpe 
peut, dit-on, à volonté développer sa voile et ses rames, ou 
bien les reployer dans la coquille qui lui sert de nacelle, et 
plonger plus ou moins profondément. Mais cette manœuvre 
ingénieuse est-elle hors de doute? 

Il n’y a peut-être que les poulpes qui exécutent une sorte 
de marche, au moyen des longs appendices qui couronnent 
leur tête, maïs alors ils ont la bouche en baset le tronc en haut. 
Il paroît qu’ils peuvent aussi rouler sur eux-mêmes au fond 
de la mer avec une grande vélocité, et sans se fixer parleurs 
tentacules, comme l’a observé M. Desmarest. 

Le piétin d’Adanson, quelques autres espèces d’auricuies, 
et même les cyclostomes terrestres font aussi des espèces de’ 
pas en prenant un point d'appui sur la partie antérieure du 
pied ou sur le mufle avancé, et en rapprochant la postérieure 
ou le pied tout entier à la fois. 

Un beaucoup plus grand nombre rampe à la surface du sol, 
soit à terre, soit dans les eaux, au moyen du pied ou du disque 
musculaire dont leur ventre est pourvu; mais cette sorte de 
replation ne ressemble nullement à la reptation des rep: 


10 DE LA LOGOMOTION. 


tiles; c'est plutôt une sorte de glissement du pied, produit 
par des ondulations extrêmement fines de tous les petits fais- 
ceaux longitudinaux qui le composent, et qui se succèdent 
du premier au dernier; chacun étant alternativement point 
d'appui, ou point fixe pour le suivant. Il en résulte que ce 
mode de locomotion dans lequel l’auimal touche l’une après 
l’autre toutes les éminences, toutes les anfractuosités du sol 
sur lequel il se meut, est en général fort lent. Cependant les 
espèces dont le pied est large, épais, étendu, n’a pas de 
coquille à traîner, et surtout dans lequel les fibres contrac- 
tiles distinctes ont une direction fasciculaire évidente, comme 
les limaces, les hélices, etc., s’éloignent avec une rapidité 
encore plus grande qu'on ne seroit porté à le croire au pre- 
mier aspect. D’autres, au contraire, dont le pied est cependant 
fort large , comme les patelles , les haliotides , rampent si len- 
tement, et changent si rarement de place, que quelques per- 
sounes ont admis à tort qu’elles ne le faisoient jamais; elles 
peuvent en outre adhérer avec une très-grande force par la 
viscosité de leur pied et par le vide qu'il peut faire en tota- 
lité ou par petites fossettes. 

Les cabochons, et surtout les hipponyces, restent fixés aux 
corps sur lesquels ils sont tombés en naissant; aussi leur pied 
est-il à peine musculaire et ressemble-t-il beaucoup au muscle 
en fer à cheval du dos, servant d'attache à la coquille. 

Lesscyllées, dont le pied est extrêmement étroit, et comme 
canaliculé, nepeuvent se mouvoir que le long des tiges et des 
pédoncules des plantes marines, et c’est toujours en glissant. 

Un assez grand nombre d’espèces peuvent aussi ramper à 
la surface de l’eau, en prenant pour point d'appui une lé- 
gère couche de ce fluide; mais alors elles sont obligées de le 
faire dans une situation renversée, c’est-à-dire la coquille en 
bas, et la surface inférieure du pied en haut; c’est ce que 
Von voit dans les limnées, les planorbes, les paludines, les 
glaucus, lesdoris, les théthys, etc. La théorie decemouvement 


x 


DE LA LOCOMOTION. 1 


est du reste absolument la même que celle de la reptation des 
gastéropodes ordinaires. 

On trouve rarement ce dernier mode de locomotion dansles 
mollusques acéphalés; cependant, d’après ce que m’a rapporté 
M. Mathieu , qui a beaucoup observé les mollusques pendant 
son séjour à l’Ile-de-France, un petit mollusque bivalve dont 
M. de Lamarck a faitsa psammobie orangée , rampe ainsi; les 
deux valves de sa coquille très-étalées sur son dos, et les bords 
du manteau les dépassant de toutes parts. 

On peut concevoir quelque chose d’analogue dans les nu- 
eules, du moins d'aprés la disposition de leur pied. 

Le mouvement de cette classe de mollusques est souven$ 
borné à l’ouverture peu considérable des valves et à leur oc- 
clusion complète. 

La premiére circonstance est la position naturelle ou de 
repos de l’animal; et en effet ce n’est qu'’alors qu’il peut re- 
cevoir l’eau qui lui apporte la nourriture, surtout quand son 
manteau n’est pas pourvu de tubes extensibles : elle est pro- 
duite par la disposition du ligament de la charniére dont les 
fibres perpendiculaires à chaque valve sont tiraillées ou com- 
primées , Suivant leur position en dehors ou en dedans du 
point d'appui, lorsqu'on cherche à faire toucher les deux 
valves. Leur fermeture est au contraire entièrement active , 
c’est-à-dire due à la contraction des fibres des muscles adduc- 
teurs, qui sont les antagonistes du ligament. Willis, et dernie- 
rement M. le D." Leach , ont pensé que dans les huîtres , une 
partie du muscle central adducteur étoit formée de substance 
élastique, antagoniste de l’autre partie qui seule seroit con- 
tractile; mais cela paroît assez douteux. 

Le famille des palliobranches contient plusieurs genres dans 
lesquels, au lieu de ligament , les deux valves de la coquille 
sont réunies à leur sommet par un long tube élastique qui 
est fixé aux corps sous-marins, et qui pourroit même bien 


être un peu contractile; cependant l’animal n’a pas d’autre 


192 DE LA LOCOMOTION:. 


mouvement que ceux d'ouverture et de fermeture de sa co- 
quille , comme les autres acéphalés. 

Dans les espèces fixées immédiatement par la coquille ox 
par un tube, tels sont les seuls mouvemens permis; il n’y 
a donc pas de translation, quelque petite qu’elle soit. Dans 
toutes les autres il yen a une, quoiqu’à des degrés trés-diffé- 
rens : ainsi plusieurs espèces sont presque dans le même cas 
que celles dont nous venons de parler, c’est-à-dire qu’elles 
sont fixées, mais c’est avec un certain degré de mobilité; ce 
sont celles dont l’attache se fait par des fibres musculaires 
desséchées, ou par un byssus, comme quelques espèces de 
peignes, les limes, les crénatules, et surtout les moules, les 
jambonneaux. Dans ce cas, il paroit que les filamens d'’at- 
tache sont fixés aux corps solides, au moyen du pied cana- 
liculé dont ces animaux sont pourvus, et qui en effet paroiît 
trés-extensible, très-long, etc. Ils ne peuvent se détacher 
eux-mêmes, mais il leur est possible de s'attacher de nou- 
veau quand ils l’ont été. 

Lesarches, et même les tridacnes, peuvent aussi se fixer 
aux corps solides par une sorte d’agglutination de leur pied, 
un peu comme les espèces byssifères, mais en masse, non 
pas fibre à fibre : aussi se pourroit-il que par l'accroissement 
de l'animal , il se détachàt naturellement; c’est du moins ce 
que nous fait présumer l'observation que nous avons faite, 
que la coquille des tridacnes perd, en grossissant , la grande 
ouverture præcardinale qu’elle a , étant petite, et par laquelle 
passe le faisceau musculaire. | 

Dans le plus grand nombre de cas, les mollusques acé- 
phalés n'étant pas adhérens, peuvent changer de place. Ilsse 
meuvent à l’aide de leur pied : les uns cependant se bor- 
nent à un mouvement d’ascension ou de descente dans le trou 
qu'ils habitent , qu'il soit creusé dans une pierre, dans le 
sable ou dans la vase ; leur pied attaché plus antérieurement 


que dans les autres espèces, sort plus ou mois, s'alonge et 


DE LA) NUTRITION. 153 


prend son point d'appui sur le fond de la loge. C’est ce qui a 
lieu dans tous les pyloridés tubicoles ou non, ainsi que dans 
les adesmacés. 

Touslesautres mollusques bivaÿyes, quoiquesouventils vivent 
encore plus ou moins enfoncés dans la vase où dans lesable, peu- 
vent en sortir à leur volonté, et même changer tout-a-fait de 
place, et par conséquent se mouvoir complètement. Quelques 
uns le font en sautant , presque comme s'ils étoient poussés par 
un ressort. Pour celaleur pied très-étendu, est ployé dans sa lon- 
gueur, et subitement redressé. C’est ce mode singulier de lo- 
comotion qui avoit fait généraliser la dénomination de sxbsi- 
lientia, ou de sauteurs, à tous les acéphalés , par M. Poli, mais 
évidemment à tort; car si la plupart des animaux de la fa- 
mille des conques peuvent ainsi sauter, les submytilacés, les 
arcacés, etc., ne le peuvent pas, et semblent réellement ram- 
per avec leur pied ; à plus forte raison les espèces qui n’ont 
qu’un rudiment de cet organe, ou qui n’en ont même pas du 
tout. 

Les polyplaxiphores se meuvent en rampant avec leur pied 
aLdominal, à peu prés comme les patelles. Quant aux néma- 
topodes, il n’y en a aucune espèce qui jouisse de la faculté de 
changer de place en totalité ; les appendices de leur abdomen 
caudiforme peuvent sortir hors de la coquille, et se mouvoir 
dans l’eau, maïs, à ce qu’il paroit, pour déterminer un courant 
de ce fluide dans l’intérieur du manteau de l’animal, et pour 
saisir les petits animaux qui passent à sa portée. 


Art. 3. DE LA COMPOSITION OU NUTRITION. 


Le mode de nutrition des malacozoaires nous est en gé- 
néral beaucoup moins connu que celui de leur locomotion. 


. 1. De La préhension buccale. 
P 


Un trés-petit nombre peuvent saisir leur proie avant de 


ah 


154 DE LA MASTIGATION 
ee Li 
lintroduire dans la cavité buccale ;ce sont les brachiocéphalés. 
Pour cela, les singuliers appendices dont leur tête est pour- 
vue s’enlacent , s'attachent, d’une maniére serrée , à l’aide des 


ventouses qui les garnissent, à l'animal vivant qu’ils doivent 
englou tir. 


$. 2. De la mastication. 


Les mollusques dont lorifice buccal est garni de dents, 
paroissent pouvoir saisir et mâcherleur nourriture avec elles: 
quand il n’y en a qu'une en haut, elle sert de point d'appui 
sur laquelle agit le renflement lingual dans sa partie anté- 
rieure, ce que l'on voit trés-bien dans les limaces, les hélices 
et genres voisins. 

On ne connoïit pas aussi bien le mode d’action de la trompe 
dans les mollusques qui en sont pourvus : on croit cependant 
que les dents dont elle est souvent armée à son extrémité, 
quand elle est déroulée suffisamment , peuvent servir à tarau- 
der la coquilie des autres mollusques , à y faire un trou par 
lequel cette trompe va ensuite déchirer ou sucer leurs parties 
molles ; mais cela est-il hors de doute ? 

Quelques espèces qui n’ont qu’une sorte de langue spirale , 
comme certaines patelles, et même les oscabrions : comment 
s'en servent-elles ? c’est ce qu'on ignore. 

On ne sait pas beaucoup davantage comment les acéphalés 
saisissent leur nourriture. Il paroît même qu’elle doit être à 
l’état presque moléculaire , suspendue dans l’eau que les ap- 
pendices buccaux font parvenir jusqu'a la bouche; car il n’y 
a aucun indice d'appareil masticateur ni salivaire. 

Les palliobranches, à l’aide de leurs longs appendices la- 
biaux, doivent mieux saisir la nourriture, puisqu'ils peuvent 
les sortir de la coquille et les agiter en tous sens. Les ascidies 
et les biphores n'ayant aucune trace d'appareil à la bouche 


doivent être dans un cas entiérement opposé. 


DE LA DIGESTION, 156 


La déglutition, du moins dans les céphalés, doit se faire 
comme dans les animaux plus élevés. 


$. 3. De la digestion. 


Quant à la digestion qui doit aussi présenter à peu prés les 
mêmes phénomènes que dans ceux-ci, il est probable qu’elle 
est assez lente; cependant les limaces, les hélices, les seuls 
mollusques que nous puissions un peu étudier, mangent beau- 
coup dans la saison favorable, ce qui fait supposer une certaine 
activité digestive. 

Elle est sans doute augmentée par l’action de la bile qui 
doit être abondante, si l’on en juge d’après la grosseur du 
foie, la quantité de vaisseaux qu’il reçoit, et la grosseur des 
canaux hépatiques. En effet le fluide biliaire est souvent versé 
dans l’estomac lui-même , ou à l’orifice pylorique. 

S'il est certain que dans les acéphalés l’aliment soit pris à 
l’état moléculaire, ou tout au plus composé d’aninraux micros- 
copiques, la digestion doit être facile et ne doit avoir besoin 
de l’action de la bile que d’une mauiére très-secondaire. Le 
foie dans ce groupe d'animaux paroît en effet fort peu con- 
sidérable; mais à quoi servent les stylets crystallins que nous 
avons vus remplir les énormes pores biliaires ouverts dans 
l'estomac? C’est ce qu'il est à peu présimpossible de dire. 

Le résidu de la digestion ou les féces sont connus un peu 
davantage, du moins physiquement; et il est assez remarquable 
qu’il en existe dans les mollusques acéphalés , comme dans les 
autres, ce qui prouve que leurs alimens ont encore quelque 
consistance. 

Quant au chyle, produit principal de cette fonction, ilest 
sans doute absorbé dans le canal intestinal.par les radicules 


veineuses; mais nous ne le connoissons pas. 


156 DE LA RESPIRATION. 
$. 4. De la respiration. 


La théorie de la fonction de la respiration paroit être aussi 
à peu près la même que dans les types d'animaux plus élevés. 
On sait en effet que les mollusques absorbent l’oxigène de 
l'air dans lequel on les retient : mais est-ce seulement par 
l'organe de la respiration P Cela n’est pas probable, l’enve- 
loppe générale étant parsa nature si absorbante ; mais comme 
cet organe contient une bien plus grande quantité de vais- 
seaux que toute autre partie, l'absorption aérienne doit y être 
beaucoup plus forte. 

On sait aussi par expérience que les espèces qui sont pour- 
vues d’une cavité pulmonaire meurent au bout de peu de 
temps, aprés qu’elles ont été retenues à une certaine pro- 
fondeur sous l’eau , sans qu’il leur fût possible de remonter 
à sa surface; et qu'au contraire les espèces à branchies ne 
peuvent vivre long-temps à l'air libre, surtout quand les bran- 
chies sont à découvert: car lorsqu'elles sont internes, l'animal 
le peut quelque temps, à cause de l’eau qui les humecte, et 
qui s’évapore diflicilement (1). 

Le mécanisme par lequel le fluide ambiant est amené au 
contact du fluide à élaborer, ou du sang , est en général assez 
simple. 

Dans les espèces dont les branchies sont extérieures, comme 
les tritonies, les scyllées, les phyllidies, etc. , il suffit à l’ani- 
mal de nager pour respirer. 

Cellesau contraire qui ont l’organe respiratoire formé parles 
paroismêmes d’une cavité, comme les pulmobranches, ou conte- 
nu dansla cavité, comme presque tousles autres mollusques pa- 
racéphalés, le fluideambiant (l'air ou l’eau) estintroduitou chas- 


QG} Nous avons en effetgardé vivante pendant l'automne plus d’un moisei 


demi hors de l’eau une grosse huitre pied de cheval. 


DE LA CIRCULATION. 157 


sé par la dilatation ou la contraction dela cavité et deson orifice 
simple ou tubuleux; et ces deux effets sont facilités dans toutes 
les espèces, et surtout dans celles qui sont pourvues d’une 
coquille, par l'extension ou la contraction donnée à la partie 
antérieure du corps où est l'appareil, et par son avancement 
dans la partie la plus large de la coquille. Mais, dans aucun 
cas, il n’y a de régularité dans l'inspiration et l'expiration. Il 
n’en existe pas même chez les brachiocéphalés où l’eau, intro- 
duite dans la cavité du manteau où sont les branchies, sert 
en même temps à la locomotion. 

Les malacozoaïires acéphalés, qui tous sont aquatiques, 
offrent à peu près tous le même mode de respiration ; les ap- 
pendices labiaux dont la bouche est pourvue, paroissent, par 
leurs mouvemens continuels, déterminer une sorte de cou- 
rant dans l’eau où l’animal est plongé. On le distingue très- 
bien surtout dans les espèces dont l’extrémité postérieure du 
manteau est prolongée en deux tubes plus ou moins longs; 
l’eau entre par l’inférieur et sort par le supérieur. Il en est 
de même dans les ascidies, et peut-être aussi dans les biphores. 
C’est lors de la traversée du fluide dans la cavité branchiale 
que les effets de la respiration ont lieu. 

On soupçonne que ces effets sur le sang qui remplit les 
artères branchiales ou pulmonaires , sont analogues à ce qu'ils 
sont dans les animaux plus élevés; mais c’est ce que l’on ne 
sait pas positivement, parce qu’il n’y a aucune différence 
physique entre le sang veineux et le sang artériel des mala- 
cozoaires. 


$. 5. De la circulation. 


La marche du sang dans iles veines paroît être à peu prés 
aussi lente que dans les artères; aussi n’y a-t-il pas dans celles-ci 
de véritables pulsations, quoique le cœur offre des mouvemens 
évidens et réguliers de systole et de diastole. Ces mouvemens 


158 DE LA NUTRITION. 


sont cependant en général assez lents: on les voit aussi bien 
dans les acéphalés que dans les céphalés. 

Si l’on pouvoit admettre sansrestriction ce que MM.Kuhlet 
Van-Hasselt disent de la circulation dansles biphores, elle se- 
roit fort singulière, puisque le sang, selon eux, ne coule pas 
toujours du cœur à l’aorte pour se répandre de là dans les di- 
verses parties du corps, mais qu'après avoir coulé ainsi pendant 
quelque temps on le voit s'arrêter tout à coup et prendre une 
direction justement opposée parles veines etleursanastomoses. 


$. 6. De l'absorption, nutrition, etc. 


La maniere dont se fait la nutrition dans les malacozoaires 
à l’aide de l’absorption externe et interne, et surtout avec 
le sang parvenu dans le tissu le plus intime des parties, ne 
nous est pas plus connue que dans lesautres classes d'animaux. 

Ce qui paroït certain, c’est que l’accroissement général est 
fort lent, etque l'animal peut supporterunjeüne extrêmement 
prolongé, surtout quand il peut se mettre complètement à 
l'abri des circonstances extérieures, et par conséquent lors- 
qu'il est revêtu d’une coquille, comme on le voit dans les hé- 
lices dont la coquille est épaisse. Il ne trouve cependant pas de 
secours pour cela dans une accumulation préalable de graisse, 
car cette substance n'existe jamais dans les mollusques : ce 
que l’on nomme aïnsi dans les huîtres paroît n’être qu’un état 
particulier de l’ovaire. 

Les malacozoaires semblent cependant jouir de la faculté 
de reproduire en assez peu de temps, du moins lorsque l’en- 
semble des circonstances est favorable, quelques parties ex- 
térieures de leur corps. C’est ce qui est aisé à concevoir pour 
des lobes du manteau ou de l'enveloppe générale , les appen- 
dices buccaux, etc. Cela l’est déjà beaucoup moins pour les 
tentacules olfactifs, et surtout pour les oculaires dont l’orga- 


aisation devient bien plus compliquée; mais cela est tout-à- 


DES SÉCRÉTIIONS. 1 59 


fait inconcevable pour la tête tout entière, y compris le cer- 
veau, et cependant des expérimentateurs l’assurent, comme 
on pourra le voir en lisant les travaux contradictoires qui 
ont été faits à ce sujet par Muller, Bonnet, Spallanzani, et 
même par Voltaire. 


Art. 4. DE LA DÉCOMPOSITION. 


Les fonctions de décomposition ou d’exhalation dans les 


mollusques sont à peu de chose près ce qu’elles sont dans les 
animaux plus élevés. 


* $. 1. De l’exhalation. 


L’exhalation générale, toujours plus abondante dans les es- 
pèces aériennes que dans les aquatiques, paroït être peu 
connue : peut-être cependant est-elle plus passive qu’active. 


$. 2. Des sécrétions. 


Les exhalations spéciales qui constituent les excrétions et 
les sécrétions sont assez abondantes. 

Nous avons déjà parlé de celle qui forme la coquille dans 
les espèces qui ensont pourvues, ainsi que decelles des glandes 
salivaires et du foie, dont les produits sont employés à la di- 
gestion. Nous n’avons donc plus à dire quelque chose que des 
excrétions de dépuration urinaire et génitale. 


$. 3- De la dépuration urinaire. 


Le produit de l’excrétion de dépuration urinaire paroît 
beaucoup varier dans sa quantité et dans ses propriétés phy- 
siques et chimiques. Nous devons à M. Jacobson la décou- 
verte du purpurate de chaux dans la matière sécrétée par 
le rein des hélices; nous n'avons pas encore d'analyse chi- 


160 DE LA GÉNÉRATION. 


mique de celle qui forme la pourpre, e t que produit cet or- 
gane dans presque tous les mollusques de l’ordre des siphono- 
branches. Nous ne nousrappelons pas non plusquel’encre dela 
sèche, qui paroît être un produit d’un organe analogue, ait 
été examinée par les chimistes. En général nous sommes peu 
instruits sur cette espèce d’excrétion. 


$. 4. De la génération. 


La fonction de la génération ne nous est pas plus connue 
dans son essence que dans les animaux plus élevés , et nous 
savons même assez peu de chose sur son mode. 

L'appareil màle dans les espèces monoïques et dioïques 
produit un fluide spermatique assez peu connu, même dans 
ses propriétés physiques. Nous ignorons ce qu’il est d’abord 
au moment où il vient d’être sécrété, et quels changemens il 
éprouve dans le cas où il est conservé dans quelque organe 
de dépôt. 

Dans certaines espèces il paroït exister un autre fluide pro- 
duit par une espèce de prostate, appelée vésicules séminales 
dans les mâles , et vessie dans les femelles; mais nous ignorons 
également sa nature et ses usages. 

Danslesmollusques hermaphrodites ou les acéphalés, il paroît 
même que le fluide séminal n'existe pas, à moins cependant 
que d'admettre , comme quelques auteurs l'ont voulu, qu’une 
partie de l’ovaire, ou mieux de l’oviducte lui-même, le sé- 
crête, et que les germes produits par la femelle, en le tra- 


versant , en soient imprégnés. 


(1) J'ai vu une fois sortir de l’organe mäle d’une limace agreste, prête à 
s’accoupler, une substance à peine fluide, comme composée de grains 
crystallins, Cette consistance étoit-elle due à l’action de l'air? C’est ce 


que j'ignore, mais ce que l’on peut assez bien concevoir. 


} 
DE LA GÉNÉRATION. 161 


Le produit de l’appareil femelle nous est mieux connu, il 
est vrai , plutôt dans la série de ses développemens que dans 
son origine. On sait que, formant de petits grains d’abord 
presque imperceptibles, composés d’une enveloppe renfermant 
un fluide, le germe y apparoit, sans que lon connoisse bien 
complètement comment l’œuf est constitué. Cet œuf reçoit 
à une époque variable desa marche dansl’oviducte, mais tou- 
jours avant la production de ses membranes adventives, l’action 
du sperme introduit dansl’organe, ou dans l'individu femelle, 
et absorbé. La vie individuelle de chaque œuf est alors com- 
mencée : il tend à être rejeté au dehors, reçoit les enve- 
loppes qui doivent le défendre contre quelque action défavo- 
rable extérieure, et suit ses développemens. Combien de 
temps conserve -t-il sa faculté d'évolution? quelles sont les 
circonstances qui peuvent la lui faire perdre ou la prolon- 
ger? C’est ce que nous ignorons à peu prés. Nous savons ce- 
pendant , d’après les expériences de M. Leechs sur les œufs 
de la limace agreste, que la dessiccation presque complète ne 
peut la détruire. 

Les œufs des mollusques subissent leur développement le 
plus souvent à l’extérieur, et complétement indépendans de 
leur mère ; mais dans un certain nombre de mollusques subcé- 
phalés, ce développementalieu dansune partie de l’oviducte, 
alaquelle on a donné le nom de matrice, comme dansles palu- 
dineset dans plusieurs sabots, ce qui a fait appeler ces mollus- 
ques vivipares ou ovovivipares; mais cela paroît être constant 
dans tous les acéphalés, avec cette différence que le dépôts’en 
fait souvent dans les cellules qui forment les deux parois dont 
se compose chaque lame branchiale; ils y entrent par les ou- 
vertures qui sont au bord dorsal extérieurement, et ils en 
sortent par celles qui sont en arrière dans le tube excrémen- 
titiel. 


302 DE LA MORI 


Art. 4, DE LA MORT. 


A la suite d’une série de reproductions plus ou moins 
répétées, et dont le nombre nous est inconnu, le mollusque 
tend à sa décomposition générale, ou à sa mort. Nous igno- 
rons complétement la durée de sa vie naturelle; mais il 
est probable qu’elle est assez longue, si nous en jugeons du 
moins par la durée de son accroissement, et parce qu'il vit 
dans des circonstances peu variables. Cependant nous n’avons 
aucune donnée positive à ce sujet, et il faut convenir qu'il 
est assez difficile d’en avoir. 

Quant à la durée de la coquille et aux changemens qu’elle 
est susceptible d’éprouver par l’action de Pair et dans le sein 
de la terre, cela dépend beaucoup de sa structure, de sa soli- 
dité, de sa grosseur, et de quelques circonstances accessoires. 

Si elle est exposée à l’action de l'air et aux vicissitudes de 
la température et de l'humidité, elle perd d’abord ses cou- 
leurs qui s’altérent très-promptement ( les ferrugineuses ré- 
sistent le plus), et elle devient d’une couleur blanche ordi- 
nairement terne. La matière animale se détruit et disparoît 
peu à peu; les lames composantes n'étant plus liées s’exfolient, 
surtout par l’alternative du froid et du chaud, et bientôt, par 
cette action continuée, les lames elles-mêmes se résolvent en 
une sorte de poussière calcaire qui est entraînée par les cou- 
rans d’eau. 

La structure particulière de la coquille, son âge , et même 
sa grosseur et son épaisseur. facilitent ou arrêtent plus ou 
moins sa décomposition terreuse. 

Si au contraire les coquilles mortes sont, par des circons- 
tances particulières, enfoncées dans le sable, dans la vase 
où elles ont vécu, et où elles ont été encroûtées d'un dépôt 
crétacé qui se fait en plus où moins grande quantité daus 
toutes les eaux douces ou salées, mais surtout dans les pre- 


mières, ou enfin si par l’action des courans elles sont accumu- 


DE LA MORT. 163 


lées, brisées ou non dans quelques localités des mers ou des lacs ; 
comme dans ces différens cas elles sont mises à l'abri des 
vicissitudes de la température et de l'humidité, leur décompo- 
sition est infiniment plus lente et leurs couleurs se conservent 
bien pluslong-temps. Les fibres cornées des ligamensse conser- 
vent quelquefois un grand nombre de siècles (1), et à plus forte 
raison leur structure lamelleuse ou fibreuse , au point qu’elles 
n’ont souvent perdu aucune des parties qui servent de carac- 
tères génériqueset même spécifiques; enfin quand les couleurs 
ont disparu , ainsi que le gluten animal, elles arrivent à un 
point où, blanches et happant à la langue, elles peuvent ainsi 
résister un nombre d’années qu’il est impossible de calculer. 
Cependant à la longue la pression déterminée par les dépôts 
nouveaux qui les recouvrent, tend à les briser, à en rappro- 
cher les molécules; la diminution et la disparition de la ma- 
tièére animale qui retenoit la substance inorganique dans 
des formes pour ainsi dire accidentelles pour elle, et dé- 
terminées par la vie, tout facilite la tendance que ces molécules 
ont à se rapprocher, suivant les lois simples du règne inor- 
ganique (2); la coquille tend donc à disparoître tout-à-fait par 
l’enlévement successif des molécules calcaires qui la consti- 
tuent; mais comme sa cavité s’étoit remplie par la pression en 
tous sens des molécules terreuses ou argileuses qui l'entou- 
roient , lorsque le véritable têt a disparu , elle est pour ainsi 
dire représentée et prolongée dans le temps par ce qu'on 
nomme son moule qui traduit toutes les formes de sa cavité. 
Il est également possible de concevoir, ce qui arrive en effet, 
que les molécules calcaires, quoiqu'ayant obéi aux lois de la 


(1) M. Defrance possède dans sa riche collection une coquille bivalve 
fossile des collines subapennines qui est encore pourvue de son ligament 
presque entier. 

(2) M. De Bournon a en effet observé depuis long-temps que La sube- 
tance calcaire de l’opercule des sabats cristallise en rhbomboiïdes 


. 


164 DES MALADIES ET ANOMALIESe 


cristallisation, conservent elles-mêmes la forme de la coquille ; 
la structure dans ce cas est perdue , mais non la forme, ce 
qui constitue une coquille spathifiée, et prolonge, à ce qu’il 
nous semble , presque d’une manière indéfinie , la preuve de 
l'existence de l'être organisé à travers la série des siècles , jus- 
qu'a ce qu'enfin elle se fonde, pour ainsi dire, par la pres- 
sion continuelle, par le mouvement moléculaire des parties 
qui l'entourent dans la roche elle-même qu’elle contribue à 
former. Au sujet de cette fusion des coquilles dans les roches 
qu’elles contribuent à former, M. Defrance a observé que cer- 
taines parties des coquilles se fondent ou disparoissent beau- 
coup plus tôt que d’autres, et qu’il en est de même pour cer- 
taines coquilles. 


Art. G. DES MALADIES ET ANOMALIES. 


Les maladies desmollusquessont sans doute peu nombreuses, 
mais certainement elles sont trés-peu connues, du moins quant 
à l'animal lui-même : doit-on regarder comme telle cette al- 
tération particulière qu'offrent les huîtres quand elles passent 
à la verdeur? C’est ce qui n’estrien moins que certain. Cepen- 
dant , en faisant l'observation que les huïtres qui passent à cet 
état vivent dans une sorte d’eau stagnante, qu’elles restent en 
général plus petites, moins charnues,etc., ne pourroit-on pas 
admettre que le vibrion particulier auquel elles doivent leur 
couleur verte, d'aprèsles observations de M. Gaillon, ne les 
nourrit qu'incomplètement , et que l’eau à moitié douce, peu 
renouvelée ,;-dans laquelle elles sont , n’excite pas assez leur 
activité organique? 

Les maladies des coquilles sont peut-être plus nombreuses 
et plus connues. La première est la chute ou brisure de la 
pointe de la spire. On l’observe dans plusieurs espèces d’uni- 
valves, etentre autres, dansle bulime décollé. Quoique cela n'ait 
lieu que dans descoquilles de forme turriculée, cependantcene 


——— 


DÉS MALADIES ET ANOM ALIES. 168 


peut être cette circonstance seule qui détermine cette brisure. 
puisque la très-grande partie des coquilles de cette forme ne 
l'offre pas. Il est plus probable que cela tient à ce que l'animal 
croissant trés-vite abandonne promptementle commencement 
de la spire , et que la matière vitreuse, déposée pour remplir 
la cavité abandonnée , est plus cassante et moins lamelleuse. 
L'espèce d’altération qu’on remarque aux sommets ou cro- 
chets d’un grand nombre des coquilles bivalves fluviatiles, 
qui composent les genres Moulette et Anodonte , a peut-être 
quelque analogie avec ce que nous venons de voir dans les 
univalves; mais cela n’est pas certain: et en effet plusieurs 
auteurs ont pensé que cette espèce de carie, qui semble ron- 
ger d’une manière irrégulière, non seulement le sommet , mais 
même les natèces des unios, et cela souvent assez profondé- 
ment, étoit due à l’action destructive d'animaux quise nour- 
rissent de mollusques. Quoi qu'il en soit, on sait que cette 
carie augmente en largeur et en profondeur avec l’âge, et que 
les moulettes de tous les pays offrent ce singulier caractère. 
Une autre maladie des coquilles, et peut-être même de l’a- 
nimal, est celle qui produit les perles. On a observé depuis 
long-temps que la matière nacrée qui les forme est tout-à- 
fait analogue à celle qui revêt la face interne de beaucoup 
d’univalves et d’un certain nombre de bivalves : aussi a-t-on 
vu qu’elles pouvoient être produites par une sorte d’extrava- 
sation de cette matiere qui prend une forme plus ou moins 
régulière (1) :on amême cru qu’on pourroit forcerle mollusque 
a en produire, si l’on faisoit un trou de dehors en dedans à la 
coquille; parce qu’alors, pour boucher ce trou, il seroit 
. forcé d’y accumuler de la matière nacrée. C’est en effet ce 
que Linnæus a démontré pour les unios des rivières de Suëde: 


en sorte qu’il avoit ainsi créé une espèce de perlière artifi- 


(1) M. de Bournon pense qu’une perle contient toujours un corps 


étranger dans son intérieur. 


166 DES MALADIES ET ANOMALIESe 


cielle; mais, outre ces espèces de perles, rarement grosses et 
régulières, et qui portent toutes l'indice d’un pédicule d’at- 
tache plus ou moins gros, il paroït qu’il s’en produit dans 
l'animal lui-même, et probablement dans l'épaisseur de son 
manteau, et que même c’est de cette source que sortent le 
plus communément les perles les plus grosses et les plus 
belles qui nous viennent de l'Inde. Dans ce cas il est évident 
que cela provient d’une véritable maladie de l’animal : quelle 
est-elle ? C’est ce que nous ignorons. 

Les anomalies ou difformités des coquilles sont de deux sor- 
tes: les unes sont assez bien explicables, et les autres ne le 
sont pas. , 

On peut d’abord placer dans la première catégorie la 
grosseur relative qu’une même espèce peut atteindre dans le 
cours de son accroissement; et en effet on trouve dans cer- 
tains genres des individus qui, quoique complets, sont beau- 
coup plus petits que d’autres ; cela est sans doute dû à une 
différence dans la quantité de nourriture , soit dans la même 
localité, soit dans une localité différente, comme on le voit 
parmi les insectes hexapodes : aussi ne doit-on pas admettre 
l’idée de Bruguière, que cette différence, souvent remar- 
quable dans les porcelaines , nécessite que l’animal change de 
coquille, un peu comme les insectes le font de leur épi- 
derme. 

Il faut aussi mettre dans la même catégorie les doubles 
bourrelets qui se forment dans certains individus univalves, 
aprés que, parvenus à l’état adulte, le bourrelet normal est 
produit : cela tient sans doute à une surexcitation dans les 
forces vitales déterminée par quelque circonstance locale. 

Nous devrons également y ranger la forme artificielle que 
peuvent prendre certaines coquilles bivalves minces , et dont 
la valve inférieure adhère dans toute son étendue ; non seule- 
ment celle-ci prend la forme du corps sur lequel elle s'ap- 
plique, mais la valve supérieure suit la forme de l'inférieure. 


DES MALADIES ET ANOMALIES. 167 


Cette observation faite sur les anomies et due à M. Defrance, 
s'explique en ce que la valve supérieure a dû suivre la forme 
du corps qui lui-même a été modifié par celle de la valve in- 
férieure moulée sur le corps étranger. 

Une anomalie à peu prés inexplicable est le degré d’éléva- 
tion de la spire dans les univalves : en effet on sait que la 
même espèce offre sous ce rapport des différences qui , quoi- 
que contenues dans des limites assez bornées , n’en sont pas 
moins trés-évidentes ; mais il arrive quelquefois qu’elles sor- 
tent considérablement de la limite déterminée pour une es- 
péce, en ce que les tours de spire s’éloignent, s’alongent dans 
le sens vertical, et sont bien loin de se toucher, ce qui fait 
ressembler la coquille àun escalier, ou à lascalaire précieuse, ce 
qui a conduit à donner le nom de variété scalaire aux individus 
ainsi anomaux.On n’en connoit encore d’exemple, si nous ne 
nous trompons, que dans les hélices vigneronne et des jardins. 

Mais la monstruosité la plus iuexplicable des coquilles, et 
même des animaux mollusques, est celle dans laquelle il y à 
renversement dans la position des viscères , et par conséquent 
dans leur terminaison qui, au lieu de se faire à droite, se fait 
à gauche. La coquille ayant suivi ce renversement, s'enroule 
alors de droite à gauche, et elle constitue la variété que 
l’on désigne par la dénomination de sénestre ou de gauche. 
Il est évident que toutes les espèces peuvent être suscep- 
tibles de ce renversement, et offrir cette variété. Il y à 
cependant des genres où elle est beaucoup plus commune, 
au point de servir de caractère; telles sont les physes, Les 
planorbes; dans beaucoup d’autres genres on en trouve des 
exemples , mais cela est bien plus rare; et enfin il en est qui 
n’en ont pas encore offert, comme les porcelaines , les cônes. 

On admet que les coquilles bivalves sont aussi quelquefois 
susceptibles de ce renversement : cela peutse concevoir; mais 
nous n’en connoissons pas d'exemple bien avéré. 


Nousnecroyonspas qu'onaitencoreun fait positifqui prouve 


166 DES MALADIES ET ANOMALIES- 


ce renversement dans les mollusques symétriques nus ou con- 
chylifères, quoique cela ne dût pas plus étonner que pour 
les non-symétriques. Maïs comment cela se fait-il? C’est sans 
doute ce que nous ignorerons long-temps. La prédominance 
constante du côté droit sur le côté gauche dans tous les ani- 
maux pairs, permet d'apercevoir pourquoi l’enroulement de 
la masse viscéralese fait dans le cas normal de gauche à droite ; 
dans le cas contraire, le côté gauche, par anomalie, seroit-il 
plus fort que le droit? C’est ce qu’iln’est pas permis d’assurer. 
Ilfautse contenter de remarquer que cette singulière anomalie 
se retrouve chez des animaux bien plus élevés, et chez l’homme 


lui-même. 


DU SÉJOUR: 109 


CHAPITRE VII 


HISTOIRE NATURELLE DES MALACOZOAIRES. 


Art. 1. DU SÉJOUR ET DE L'HABITATION. 


On trouve des mollusques dans tous les milieux : en effet il 
y ena qui paroissent vivre presque constamment sous terre, 
comme les testacelles, mais cela est rare ; un plus grand nombre 
vivent dans l'air à la surface de la terre , comme les limaces, 
les hélices, etc. Quelques uns sont jusqu’à un certain point 
amphibies, c’est-à-dire qu’ils sont aériens par l’organe de 
respiration, et cependant vivent dans l’eau qu'ils quittent ra- 
rement, comme les limnées et les planorbes; enfin la très- 
grande partie des malacozoaires vit constamment dans l’eau 
douce ou salée , courante ou stagnante , tels sont, par exemple, 
tous les acéphalophores sans distinction. Les eaux de la mer 
Morte, quoique si fortement bitumeuses, contiennent des mol- 
lusques conchyliféres vivans. On en trouve aussi dans des 
eaux thermales : par exemple, le {urbo thermalis, espèce de 
paludine sans doute, vit dans celles d’Abano, dont la tem- 
pérature est de 40° R., tandis que le clio boréal paroïit ne 
pouvoir quitter les mers polaires. 

Y a-t il quelques caractères qui indiquent cette différence 
des milieux qu’habitent les mollusques ? Cela est certain pour 
les espèces aquatiques ou terrestres, puisque l'organe de la 
respiration a une structure particulière. 

Mais cela ne peut plus avoir lieu pour les espèces entière- 
ment aquatiques dont les branchiesn'offrent rien de différent, 
qu’elles doivent agir dans l’eau douce ou dans l’eau salée. La 
coquille seule fourniroit-elle des signes caractéristiques de 


la nature du séjour de l'animal ? Non, en tant que l’on considère 


170 DU SÉJOUR. 


cette coquilleen elle-même ; maisjusqu’a un certain point, lors- 
qu’on compare les coquilles d'animaux marins avec celles 
d’animaux d'eaux douces ou terrestres, comme on pourra le 
voir dans notre Conchyliologie. 

Les espèces qui se trouvent habituellement dans l’eau sa- 
lée, peuvent-elles finir par vivre dans l’eau douce, et vice 
versà P Cette question à laquelle on a attaché une grande im- 
portance en géologie, semble fort pouvoir être résolue par 
l’aflirmative en consultant l’analogie. En effet, on sait d’une 
manière indubitable que certains poissons quittent les eaux 
de la mer pour les eaux fluviatiles , et d’autres celles-ci pour 
celles-la, comme les anguilles , et cela presque subitement : 
pourquoi les mollusques ne pourroient-ils pas en faire au- 
tant? Aucun fait positif ne prouve cependant cette possibi- 
lité, du moins pour la même espèce (1). Car il n’en est pas de 
mème pour les genres : on sait en effet que des espèces du 
même genre peuvent vivre dans les eaux douces , et d’autres 
dans les eaux salées. On connoïit, par exemple , une espèce de 
véritable moule dans le Danube, et plusieurs cérithes qui se 
trouvent également dans l’eau douce. Mais si les espèces de 
mollusques ne peuvent subitement passer de l’eau salée dans 
l’eau douce, et de celle-ci dans celle-là, ne le peuvent-elles 
pas graduellement? Ne voit-on pas en effet dans certains étangs 
qui ne communiquent que rarement avec la mer, et dontles 
eaux pluviales diminuent peu à peu la salure , des mollusques 
véritablement marins y vivre, et paroitre y exercer toutes 
leurs fonctions? Le fait est certain, et M. Beudant a obtenu 


par l'expérience les mêmes résultats: mais est-il également 


(1) Adanson dit positivement dans son Mémoire sur les Tarets ( Acad. 
des Sc., année 1789), que pendant la moitié de l’année le Niger ne roule 
que des eaux douces, et que cependant on y trouve des tarets, des pho- 
lades, pétoncles, balanes, tellines, qui dans les autres six mois vivent 


dans les eaux salées. 


DU SÉJOUR. 171 


certain que les animaux habitués à vivre dans l’eau salée, et 
qui se trouvent ainsi forcés par des circonstances naturelles ou 
artificielles, à vivre dans l’eau presque douce , ou tout-àa-fait 
douce , puissent s’y reproduire ? C’est ce qui n’est pas encore 
hors de doute. Le fait observé par M. de Fréminville, qui a vu 
‘desmollusques marins et fluviatiles vivant à la fois dans les eaux 
peu salées du golfe de Livonie, est cependant en faveur de 
cette opinion, et encore plus celui de M. Nilson, quirapporte 
dans son Histoire des Mollusques de Suède, que sur les bords 
de la mer de Norwége, dans des lieux où il n’y a pas d’embou- 
chure de riviere, ila trouvé des unios, des anodontes et des 
cyclades vivant pêle-mêle avec des vénus, des bucardes et des 
cythérées. 

Les mollusques aquatiques , marins oufluviatiles, ne vivent 
pas non plus absolument dans les mêmes circonstances; 
ceux-ci peu nombreux n’offrent cependant pas beaucoup de 
différences sous ce rapport, quoique les uns restent fixés à la 
surface du sol, commeles huîtres: telles sont les éthéries, d’a- 
près la découverte de M. Caillaud ; d’autres adhérent aux 
corps submergés par un byssus, comme la moule du Da- 
nube ; d’autres se meuvent dans la vase et à sa surface comme 
les unios et les anodontes; et enfin d’autres y vivent plus pro- 
fondément, et s'y meuvent encore, comme les cyclades; mais 
jamais on n’a remarqué de mollusques fluviatiles des autres 
familles , et surtout des espèces de palliobranches, de pylo- 
ridés, d'hétérobranches, encore moins du sous-type des mol- 
luscarticulés. 

Les circonstances de la vie des mollusques marins sont 
beaucoup plus variables: ainsi la plupart viventsur les bords 
de la mer, sur les rochers, dans les lieux de remous et a l’em- 
bouchure des fleuves, ce qui constitue les espèces littorales; 
maisilen estun certain nombre d’autres qui paroissent n’exister 
qu'a des distances plus ou moins considérables du rivage et à de 
grandes profondeurs, ce qui les a fait distinguer sous le nom 


172 DU SÉJOUR. 


de mollusques pélagiens. Les térébratules semblent être dans 
ce cas, et l’on suppose que les nautiles, lesammonites y sont 
encore davantage ; en effet les calmars, les sécheset les spirules, 
dont on les rapproche, sont des animaux de haute mer. 

On trouve ensuite que d’après leur mode de locomotion , 
les uns vivent en nageant ou en flottant presque continuelle- 
ment à la surface ou dans l'intérieur des eaux, ou en ram- 
pant sur les rochers au milieu des varecs qui les recouvrent 
ou qui s'en séparent en masse, ou en s’y attachant d’une ma- 
niere fixe par leur coquille ou par un byssus, tandis que 
d’autres croissent enfoncés plus ou moins profondément dans 
des éponges, dans la vase, dans le sable , dans les rochers, dans 
des madrépores, dans d’autres coquilles, et même dans des 
pierres non calcaires (1), ainsi que dansle bois mort ou vivant. 

Les espèces qui vivent dans les éponges sont dans le cas des 
moules, etc., que l'on trouve dans les trous de rochers ; mais 
comme la substance dans l’excavation de laquelle elles ont 
été accidentellement placéesaugmente tant qu’elle est vivante, 
il en résulte qu’elles finissent par en être completement enve- 
loppées, au point sans doute d’être pour ainsi dire étouffées. 

Les mollusques qui vivent dans la vase, dans le sable , ou 
même dans les terres argileuses, agissent réellement pour s’y 
enfoncer à mesure qu'ils augmentent de grosseur , et il est évi- 
dent que c’est mécaniquement et au moyen de leur pied ; 
quant à ceux qui séjournent dans des substances dures, comme 
dans les pierres calcaires, les madrépores, les coquilles, on à 
cru que leur enfoncement successif étoit dû à un suc corrosif, 
a un acide qui pourroit dissoudre la pierre calcaire ; maisoutre 
que cela n’est rien moins que prouvé, le fait observé par Olivi 
et par Spallanzani, de pholades dans des morceaux de lave, 


(1) Olivi dit positivement avoir vu deux fois des pholades dans un mora 


seau de lave compacte. 


DE LEUR RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. 175 


celui des farets dansle bois vivant, ne permettent pas d'adopter 
cette opinion. 

Les mollusques terrestres offrent, comme on le pense bien, 
beaucoup moins de variations dans les circonstances de leur 
séjour. En général c'est dans les lieux humides et plus ou moins 
aquatiques qu'on en trouve le plus; mais il en est aussi qui 
semblent davantage rechercher les lieux secs et exposés au 
soleil, comme certaines espèces d’hélices. 

Quelques personnes ont même été jusqu’à croire que plu- 
sieurs espèces étoient fixées à des terrains de nature minéra- 
logique particulière ; mais cela ne paroit pas probable. 

Ce qu’il y a de plus certain, c’est que les mollusques ter- 
restres dans les pays où la prolongation de quelque circons- 
tance défavorable , comme le froid ou la sécheresse, les force 
de suspendre leur activité vitale, sont obligés de s'y sous- 
traire, et pour cela s’enfoncent plus ou moins dans la terre, 
dans les anfractuosités des corps, et entrent ainsi dans une 
sorte de torpeur analogue à celle des marmottes; c’est ce 
qui fait que l’on trouve quelquefois dans le même endroit 
une grande quantité de ces animaux, ou de leurs dépouilles, 


qui ont pu s'y accumuler par la suite des siècles. 


ATt, 2. DE LA RÉPARTITION A LA SURFACE DE LA TERRE. 


L'étude raisonnée des malacozoaires est encore si peu avan- 
cée, que nous savons peu de chose sur leur nombre total et 
sur leur répartition dans les différentes parties du monde : 
on peut dire d’une manière générale qu'aucune partie de la 
terre n’est dépourvue de mollusques marins , terrestres, la- 
eustres ou fluviatiles, et que la proportion des espèces de ces 
divisions est en rapport avec celle de l'étendue des mers, des 
continens , des lacs et des fleuves. 

On peut aussi assurer que presque toutes les familles exis- 
tent dans les différentes zones du globe, mais que Îles 


174 DE LEUR RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE 


genres et les espèces de quelques unes sont beaucoup plus 
nombreux dans une zone que dans l’autre; ainsi ilnous paroît 
que partout ilexiste des poulpes, des sèches et des calmars. 
ILest difficile d’en assurer autant pour les genres de coquilles 
polythalames; et, en effet, les deux seuls dont on con- 
noisse un peu l'animal, la spirule et l’argonaute, appartien- 
nent à la zone torride. Les genres de siphonobranches se 
trouvent aussi dans toutesles latitudes, mais il est plusieurs des 
subdivisions qu’on a établies dans les coquilles de cetordre, qui 
n’appartiennent qu’aux régions intertropicales; tels sont les 
pleurotomes,lestonnes, les harpes, les vis, les mitres, lesstrom- 
bes, les cônes, les olives, les porcelaines et les ovules, genres 
dont on connoit à peine une espèce dans nos mers du Nord , et 
deux ou trois dans notre Océan et la Mediterranée. Le nombre 
dessubdivisions génériques decoquilles dontilnousmanquêdes 
espèces dans l’ordre des asiphonobranches, est beaucoup moins 
considérable, ou bien elles sont représentées l’une par l’autre, 
tant elles diffèrent peu entre elles. Nous possédons aussi 
tous les genres des familles qui composent l’ordre des pulmo- 
branches, et ils se trouvent répandus sur toute la terre seu- 
lement dans des proportions un peu différentes ; ainsi les 
espèces de la famille des auriculacés sont beaucoup plus 
rareset plus petites dans nos climats que dans ceux de la zone 
torride. [len est de même desagathines et des bulimes, démem- 
bremens du genre des hélices (1). Les limnées paroissent au 
contraire plus nombreuses et même plus grosses dans nos cli- 
mats que dans les pays chauds, ce qui n’a pas lieu pour les 
planorbes ni pour les physes. Nous n'avons pas d’espèces 
d’onchidies ou de véronicelles, qui semblent représenter dans 
les climats chauds les limaces de notre zone (2), comme nos tes- 


(1) M. Leach cite une assez grosse agathine de la baie de Baffni. 
(2) On connoît cependant des limaces des denx extrémités de l'Afrique 


e4 de la Nouvelle-Hallande. 


DE LEUR RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE. 175 


tacelles remplacent les parmacelles de la zone torride. Dans 
toutes lesautres familles nues ou conchyliféres,on peut presque 
généraliser la même observation , en ajoutant que les espèces 
des mêmes genres sont bien plus nombreuses, et spécialement 
bien plus grosses dans les régions équatoriales que dans les 
régions polaires, et surtout que dans les nôtres. 

Dans la classe des acéphalophores, on peut également 
arriver au même résultat; dans l’ordre des palliobranches, 
les lingules ne se rencontrent que dans l'Inde; on trouve des 
térébratules , des orbicules et des cranies dans tous les pays. 
Cela est encore plus évident pour les huîtres qui sont abon- 
damment répandues partout. Il n’en est pas de même des tri- 
dacnes qui ne sont encore connues que dansl’Archipel indien ; 
les peignes, les limes, sont de toutes les mers: les vulselles, les 
pernes, les crénatules paroissent n’appartenir qu'aux mers des 
pays chauds; les moules, les avicules irrégulières même, sont 
de toutes les mers, Il en est de même de presque toutes les sub- 
divisions génériques de la famille des arcacés et de celle des 
submytilacés;les trigonies, de celle des camacés, n’ont encore 
été trouvées vivantes que dans la zone australe: on à observé 
des espèces de tous les genres de conques dans toutes les mers ; 
mais quelquefois un de ces genres est représenté par un autre 
fort voisin; ainsi nos cyclades paroissent dans l’Inde être des 
cyrènes, etc. Il nous semble aussi qu'il y a des vénus saxicaves 
dans toutes les mers: il en est de même des mactres. Les myes 
paroissent plutôt appartenir aux mers du Nord, de même que 
les pandores et les solens à bords droits et parallèles (1); les 
solens ovales sont plutôt des climats méridionaux. On trouve 
des pholades partout, et peut-être des tarets de même, tandis 
que les fistulanes , les clavagelles et les arrosoirs sont presque 
constamment des zones équatoriales. 


(1) M. le docteur Leach a cependant figuré une espèce de solen très 


rapprochée du SornEn vagina, et qui vient de Ceilan. 


176 DE L'ESPÈCE DE NOURRITURE. 


Les ascidies simples ou aggrégées existent aussi sous toutes 
les zones, mais cependant toujours plus nombreuses et plus 
développées dans les équatoriales que dans les polaires. Cela 
est encore plus évident pour les biphores qui ne com- 
mencent même à se montrer que dans les mers des régions 
tempérées. 

La classe des polyplaxiphores a des espèces dans toutes les 
mers, mais bien plus nombreuses et bien plus grosses dans 
celles des pays chauds que dans les autres. 

Il en est à peu prés de même de celles de la classe des né- 
matopodes. 

Ainsi l’on peut donc dire des familles, des genres et des es- 
péces de malacozoaires acéphalophores, ce que nous avons dit 
des paracéphalophores, que, quoique plus nombreux et d’une 
dimension plus grande sous les zones équatoriales , les genres 
sont représentés dans toutes, sauf un petit nombre d’ex- 
ceptions que l’on peut même raisonnablement espérer de voir 
diminuer de plus en plus, à mesure qu’on aura mieux étudié 
ce type d'animaux. Quant aux espèces, le nombre en devra 
aussi beaucoup diminuer en même temps qu’on cherchera 
davantage en quoi consiste la différence des véritables espèces 
qu'on étudiera plus soigneusement la limite de leurs varia- 
tions, et que l’on saura jusqu'a quel point les individus sont 
modifiés par l’ensemble des circonstanceslocales dans lesquelles 
ils vivent. 


Art. 3. DE L'ESPÈCE DE NOURRITURE. 


Les mollusques se nourrissent de toutes sortes de substances, 
c’est-à-dire de substances animales ou végétales, dans tous les 
états, vivantes ou mortes, fraiches ou putréfiées; mais cha- 
que espèce, chaque genre même, et moins certainement cha- 
que famille se borne à l’une ou l’autre de ces nourritures. 


Tous les cryptodibranches connus se nourrissent d'animaux 


DES L'ESPÈCE DE NOURRITURE. 277 


vivaus qu'ils déchirent, qu'ils brisent peut-être, wais qu'ils 
ne màchent probablement pas. 

Les siphonobranches:paroïissent aussi être tous carnassiers ; 
mais il est probable qu'ils avalent rarement leur proie tout en- 
tière, qu'ils la sucent, l’attirent dans leur trompe armée ou 
non, mais qu'ils ne la mâchent pas, puisqu'ils n’ont pas d'or- 
ganes destinés à une véritable mastication. 

Les asiphonobranches semblent être généralement moins 
carnassiers, peut-être même ne le sont-ils pas du tout, ou 
prennent-ils indifféremment leur nourriture animale ou vé- 
gétale à l’état de putréfaction. Ils semblent en effet se servir 
de leur mufle proboscidiforme non armé, plutôt pour avaler 
les matières végétales pourries que pour les màcher; cela est 
certain du moins pour les cyclostomes terrestres. 

Les pulmobranches sont au contraire certainement le plus 
souvent phytophages, et ils mâchent ou coupent la substance 
dont ils font leur nourriture par petits morceaux qu'ils avalent 
aussi peu à peu; en effet nous avons vu que leur bouche est 
toujours armée d’une dent supérieure coupante et dentelée à 
laquelle s'oppose la masse linguale. On rapporte cependant 
que ia testacelle avale des vers de terre tout entiers en les 
tirant peu à peu dans son canal intestinal. 

Les chismobranches, les monopleurobranches sont proba- 
biement dans le même cas que les asiphonobranches, puisqu'ils 
n'ont pas de dents à la bouche. 

Les aporobranches ou ptéropodes nous paroissent aussi 
devoir ne pas màcher leur proie, mais la sucer ou la prendre 
à l’état de décomposition par la même raison. 

On en peut dire autant des cyclobranches, des inférobran- 
ches, et même des polybranches, quoique dans ce dernier 
ordre il y ait quelques genres, tels que les tritonies et les 
scyllées, dans lesquels il y a deux mâchoires agissant latérale- 
ment comme des branches de ciseaux, et qui, par conséquent, 
doivent au moins couper leur nourriture. 


12 


178 DE L'ESPÈCE DE NOURRITURE. 


Quant aux nucléobranches, il paroît qu’ils se nourrissent de 
petits animaux; les cervicobranches sont peut-être dans le 
même cas, mais il est plus probable que leur nourriture doit 
aussi se composer de matières en décomposition. 

Dan: toute la classe des acéphalophores cela est encore plus 
nécessaire, puisque la bouche de ces animaux, entièrement 
molle dans toutes ses parties, ne pourroit avoir la moindre 
action sur des corps de la plus foible solidité : aussi est-il pro- 
bable qu'ils se nourrissent de particules animales et peut-être 
même végétales, résultat de la décomposition d'êtres de l’un 
ou de l’autre de ces règnes, et qui sont entraînés avec le fluide 
qui entre dans la cavité du manteau pour la respiration; il se 
pourroit aussi que leur nourriture fût composée des animal- 
cules innombrables que le microscope fait apercevoir dans 
l'eau où vivent ces animaux, et qui sont d’une mollesse 
extrême. Les nucules se nourriroient-elles de substances plus 
solides, comme on pourroit le supposer, d'apres la disposition 
de leurs appendices labiaux P 

D'après la nature de l'aliment et l’état sous lequel ils le 
saisissent, il est évident que les moyens que les mollusques 
emploient pour l’atteindre doivent être tres-différens. 

Les espèces qui, comme les brachiocéphalés (Sepia, Linn.) et 
mème les testacelles , se nourrissent de proie vivante fugitive, 
sont chligées ou dela poursuivre quand elles en ont les moyens, 
comme les sécheseties calmars, ou de l’attendre en embuscade 
poursejeter subitement dessus; c’est le cas des poulpes parmi 
les premiers, et peut-être de la testacelle. 

Celles qui au contraire mangent des animaux vivans, mais 
immobiles, se fixent, s'attachent dessus, percent leurs enve- 
loppes de quelque nature qu’elle soit, à l’aide des crochets 
dont leur trompe est armée, et par conséquent n’ont pas 
beaucoup de peine à trouver leur proie qui souvent même 
est immobile. 

Les mollusques qui se nourrissent de substances animales 


DES RAPPORTS DES M. ENTRE EUX. 


17 g 
ou végétales en décomposition, les cherchent sans doute guidés 
essentiellement par l’odorat, et n’ont pas besoin de grands efforts 
pour les atteindre. 

Il en est de même de ceux qui, comme la très-grande partie 
des limacinés, composent leur nourriture de substances végé- 
tales vivantes et plus ou moins solides; il ne s’agit que de les 
chercher et de les couper par petits morceaux. 

Enfin pour les espèces dont la nourriture consiste en molé- 
cules déja désunies ou en corps microscopiques suspendus 
dans les fluides où elles vivent, il n’y a plus besoin de recher- 
ches, de préhension quelconque: il suffit à l'animal de pro- 
duire dans l’eau un mouvement presque circulatoire de ce 
fluide qui doit apporter avec lui la substance nutritive, et 


probablement d’avaler cette substance et le véhicule à la 
fois. 


Art. 4. DES RAPPORTS DES MOLLUSQUES ENTRE EUX. 


Les rapports d’un plus ou moins grand nombre d'individus 
d’une espèce de mollusques n’indiquent jamais la moindre 
apparence de société même parmi les espèces les plus élevées, 
comme les poulpes et les sèches, mais seulementun ensemble de 
circonstances favorables à leur propagation, à leur multipli- 
cation, à leur nourriture, ou enfin à leur conservation pen- 
dant la saison de torpeur. 

Le mode de reproduction etquelquefoisun courant du fluide 
qu'ils habitent, ou l'époque peu éloignée de leursortie de l'œuf, 
peuvent aussi déterminer la réunion d’un assez grand nombre 
de mollusques: c’est ainsi que parmiles bivalves, etsurtout dans 
les espèces fixées, on rencontre souvent des bancs immenses en 
longueur , en largeur, et même en épaisseur, quine sont com- 
posésque d'individus de la même espèce; ce que l’on voit surtout 
pour les huîtres et les moules , et même pour les jambonneaux. 
Aussi sont-ce les coquilles que l’on trouve le plus fréquemment 


180 BES RAPPORTS DES M. ENTRE EUX: 


fossiles et en place. Les espèces qui vivent enfoncées dans le 
sable, la vase, les pierres, le bois, sont presque dans le même 
cas; mais cependant les circonstances n'étant pas si favorables 
à leur accumulation, lesindividus sont en général moins nom- 
breux. Pluslesespèces deviennent mobiles, moins grandes sont 
les accumulations d'individus, si ce n’estlorsque quelquesunes 
des causes rapportées ci-dessus viennent à agir. Ainsi, peu 
de temps aprés que les œufs d’une seule et même portée 
sont éclos, on trouve réunis les petits animaux qui en sont 
sortis, et qui doivent se séparer par la suite. Quand les cir- 
constances extérieures nécessitent que l'animal entre en tor- 
peur, alors souvent un assez grand nombre d'individus se 
rassemblent dans les mêmes trous, les mêmes anfractuosités, 
parce qu'ils y trouvent le même abri; quelquefois la direc- 
tion du vent ou de l’eau détermine aussi une réunion nom- 
breuse d'individus, comme cela se voit pour les espèces ma- 
rines ou lacustres qui nagent à la surface de l’eau, telles que les 
janthines, les limnées, les planorbes, et même les salpas ou 
biphores. Les circonstances de repos, de tranquillité, d’a- 
bondance de nourriture, causent aussi l'accumulation des 
mollusques dans certains lieux. Ainsi dans les anses, sur les 
côtés des embouchures de rivières, du côté surtout abrité du 
vent ordinaire, dans les fonds sablonneux où la main de 
l'homme ne traîne pas ces instrumens destructeurs des ani- 
maux marins en général connus sous le nom de dragues, de 
chaluts, on est souvent étonné de la quantité de mollusques 
qu'on y trouve, tandis que dans des lieux fort voisins dans la 
même mer, mais où rien n’est favorable, on en rencontre à 
peine. Un seul accident peut aussi déterminer ces réunions; 
ainsi l’on voit souvent en mer flotter des débris de vaisseaux 
qui sont comme fleuris, tant ils sont couverts d’anatifes ou de 
balanes: l’œuf d'un seulindividu bien attaché a suffi pour pro- 
duire tous les autres. 

Mais les réunions les plus singulières des individus d'une 


DES RAPPORTS DES SEXES. 181! 


même espèce de mollusques, sont celles dans lesquelles ils se 
greffent par les côtés de leur enveloppe extérieure de manière 
à former un tout, une sorte d’animal composé. On n’en voit 
cependant d'exemples que dans les acéphales les plus infor- 
mes, parmi les ascidiens et les salpiens: ces réunions plus où 
moins intimes semblent n'être que la continuation, ou mieux, 
la fixité de la disposition qu'avoient dans l’ovaire de l’ani- 
mal les individus qui les forment ; il semble alors qu'il y ait 
une espèce de société forcée, puisqu'il résulte quelquefois 
de l’action de chaque individu un concours pour une action 
générale et utile à tous; c’est du moins ce qui paroît exister 
dans les botrylles, et peut-être dans les pyrosomes. 


Art. 5. DES RAPPORTS, DES SEXES. 


Le mode de reproduction des malacozoaires à aussi né- 
cessairement une influence marquée sur le rapprochement 
des individus, mais il est évident que cela ne peut avoir 
lieu que dans les espèces chez lesquelles les deux sexes sont 
distincts sur un mêmeindividu, ousur des individus différens ; 
ici les rapports qui en résultent sont bien plus intimes. 

On connoît assez peu la maniére dont ces rapports s’éta- 
blissent entre les individus de sexes différens, c’est-à-dire, 
dans la section des malacozoaires dioïques. 

On le sait davantage dans celle des malacozoaires monoï- 
ques, c’est-à-dire dont les deux sexes sont réunis sur chaque 
individu, ce qui constitue l’'hermaphrodisme insuflisant, parce 
qu'on a pu l’observer dans les limaces et les hélices, espèces 
qui peuvent le plus aisément être exposées à nos observations. 
Plus ou moins de temps après que ces animaux sont sortis 
de l’état de torpeur, ce qui dépend de la chaleur atmosphé- 
rique et de l'abondance de nourriture qu'ils ont pu se pro- 
curer, tous les individus parvenus à l’âge adulte qui n'est pas 


ici celui du plus grand développement, éprouvent un gor. 


F62 é DES RAPPORTS DES SEXES. 


flement de tout l'appareil génital à la suite de l'irritation et de 
la sécrétion de l'ovaire et du testicule. Ces individus se cher- 
chent alors, se rapprochent, se caressent, s’essaient récipro- 
quement par des moyens différens pour s'assurer s'ils sont au 
même degré d'énergie génitale; alors le rapprochement de- 
vient plus intime , le spasme s'empare des deux individus qui 
tendent à s’accoupler, les organes excitateurs se déroulent 
en dehors, s'enlacent réciproquement , se couvrent d’une 
humeur spermatique abondante, et sont introduits dans l’o- 
viducte de la partie femelle. Le rapport immédiat qui en 
résulte dure un temps toujours fort long, maïs un peu varia- 
ble, et lorsque l’action réciproque du fluide spermatique de 
l’un a eu lieu sur les germes de l’autre , l’éréthisme décroît peu 
à peu, l'organe excitateur rentre quoique fort lentement dans 
le corps de l'animal, et après un laps de temps qui nous est 
inconnu, chaque individu va de son côté déposer ses œufs 
dans des lieux favorables à leur développement. 

Le plus souvent dans les mollusques monoïques les rap- 
ports génitaux n'ont lieu qu'entre deux individus, comme 
dans les limaces et les hélices, mais quelquefois il faut qu’il 
y en ait au moins trois, la disposition des organes ne permet- 
tant pas l’accouplement réciproque de deux seulement. Dans 
ce cas, celui du milieu pâtit comme femelle, avec le premier 
qui agit sur lui comme mâle, et agit comme tel avec le troi- 
sième qui le supporte comme femelle; et, comme d’autres 
individus peuvent ainsi s'ajouter à la suite des trois premiers, 
il en résulte des cordons souvent fort longs dans lesquels tous 
les individus intermédiaires au premier et au dernier agissent 
à la fois dans les deux sexes, tandis que celui-là agit seule- 
ment comme mâle, et celui-ci seulement comme femelle. Ce 
système d’accouplement se remarque dans toutes les espèces 
de la famille des limnées. 

Les mollusques hermaphrodites ou qui ne sont pourvus que 
du seul sexe femelle , se suffisant à eux-mêmes , n’ont jamais 


DE LA DISPOSITION DBS ŒUrs, elc. 183 


besoin de rapportsavec d’autresindividus de leur espèce ; aussi 
y ena-t-il un assez grand nombre qui ne peuvent changer de 
place. À une certaine époque de l’année, ordinairement vers le 
milieu du printemps dans nos climats, l’ovaire se gonfle, 
s'étend, s’accroit sous l'aspect d’une substance d’un blanc 
jaunàtre qui épaissit beaucoup le corps de l’animal, et qui 
n’est qu’un amas innombrable de germes perceptibles seule- 
ment au microscope. Avant que d’être rejetés ou déposés 
dans des expansions de l’ovaire , quelques auteurs rapportent 
qu’une humeur laiteuse, sécrétée sans doute par une partie 
de l’oviducte, se répand sur les œufs, et produit l'effet de la 
liqueur séminale du mäle dans les mollusques monoïques ou 
dioïques; mais, quoi qu’il en soit, les œufss’accroissent, éclosent 
dans les oviductes qui contiennent ainsi de petits animaux 
déja revêtus de leur coquille; ils en sortent soit en rompantles 
parois même de l’oviducte, comme quelques auteurs le disent, 
soit par la terminaison des ovaires entre les lobes du manteau, 
comme cela est beaucoup plus probable. Plus souvent les œufs, 
ou mieux les petits animaux qui ontété déposés à l'état d'œufs 
dans les réservoirs formés par les branchies, en sortent par la 
fente dorsale et postérieure qui s'ouvre dans le tube excré- 


mentitiel. 


Art. 6. DE LA DISPOSITION DU PRODUIT DB LA GÉNÉRATION ET DES 


RAPPORTS DES PARENS AVEC LUI. 


La forme sous laquelle le produit de la génération femelle 
fécondée apparoît à l'extérieur, varie beaucoup, même dans 
les genres de familles bien naturelles. Le nombre paroît tou- 
jours être assez bien en rapport avec la grandeur de l’espèce, 
c’est-à-dire que les plus grosses sont celles qui produisent le 
moins et les plus petites le plus; l’âge des individus, et par 
conséquent leur grosseur , doit avoir également quelque 
influence sur ce nombre ; il semble aussi que les espéces vivi- 


154 DE LA DISPOSITION DES ŒUFS, €Cs 


pares produisent moins que les autres, et peut-être les ter- 
restres moins que les aquatiques. 

Dans la section des dioïques, le plus souvent c’est à l’état 
d'œufs, mais quelquefois aussi c’est à l’état de petits vivans? 
comme dans la paludine et dans plusieurs petites espèces de 
sabots, ainsi que Ginnani l’avoit observé le premier, et que 
Pa confirmé miss Warn. 

Les œufs paroissent être toujours muqueux ou cornés, et 
jamais réellement à enveloppe calcaire. 

Quelquefois tous ceux qui sont pondus par un individu 
forment une seule masse libre , flottante, dans laquelle ils sont 
réunis de manières trés-différentes, comme on le voit dans 
les œufs de poulpes, de sèches, de calmars, de plusieurs 
espèces de buccins, etc.; mais d’autres fois ils sont déposés 
un à un et attachés sur les corps marins par une sorte de pé- 
dicule ; c'est ce qui a lieu pour des espèces de buccins ou de 
pourpres, et probablement de beaucoup d’autres genres. Les 
femelles des mollusques ovovivipares ne rejettent leurs petits 
que peu à peu, pendant toute la belle saison et à mesure qu'ils 
se completent, comme nous l’apprenons des observations de 
miss Warn. 

Dans la section des monoïques, il y a aussi des espèces vivi- 
pares (les partules de M. de Férussac paroïssent être dans ce 
cas); mais le plus grand nombre est ovipare. 

Les œufs, le plus ordinairement muqueux ou cornés, sont 
quelquefois, dans les espèces terrestres, revêtus d’une coque 
calcaire, ce qui les fait ressembler aux œufs d'oiseaux ou de 
reptiles. Ils semblent être toujours sessiles, souvent séparés, 
ou seulement ramassés en tas, mais aussi quelquefois réunis 
au moyen d'une matière glaireuse qui en fait un tout, comme 
ceux des limnéens, ou des bandes gélatineuses, comme ceux 
des doris et genres voisins. 

On ne sait pas trop comment les germes des mollusques. 
hermaphrodites céphalés sortent du corps de leur mère. Mais 


DE LA DISPOSITION DES ŒUFS, €tC. 185 


il paroît que ceux de tous les malacozoaires acéphalés naïssent 
à l’état vivant et un à un. 

Il n’y a qu’un très-petit nombre de mollusques qui parois- 
sent prendre quelque soin du produit de leur génération: on 
le dit des poulpes; mais cela n’est rien moins que certain. 
Adanson nous rapporte que la femelle de la volute gondole 
recueille ses petits pendant quelque temps dans le pli de son 
pied; la femelle de la paludine ovipare les porte aussi pen- 
dant quelques jours sur sa coquille , et probablement au fur 
et à mesure qu’ils sortent de son oviducte. El en est de même 
des néritines et des navicelles, ce qui a fait donner à l’une des 
premières le nom de pulligére. 

Quant aux œufs, il est certain que l’animal les place sou- 
vent d’une manière convenable, comme cela se voit dans les 
buccins qui en ont de pédonculés. La janthine, qui paroît 
toujours flottante, en entoure sa coquille; les limaces, les hé- 
lices les cachent dans des anfractuosités, sous des pierres, à 
l'humidité et à l’abri du soleil. L’ocythoé de l’argonaute paroîït 
les placer constamment dansle fond de la coquille qu’il habite. 

Il n’y auroit rien d'étonnant que lesmoules attachassentleurs 
petits avec leur pied canaliculé. d 

Les balanes, etc., pourroient fort bien aussi en faire autant 
à l’aide de la longue trompe qui termine leur oviducte. 

Tous les autres mollusques les rejettent à peu pres au ha- 
sard , et c’est à la viscosité qui les entoure qu’est probable- 
ment due la faculté qu’ils ont de s'attacher aux corps submer- 
gés, et par suite l’avantage de se trouver placés dans la po- 
sition convenable à leur espèce. 

Ces œufs paroissent jouir d’une force de vitalité assezgrande, 
puisqu'ils peuvent être desséchés sans perdre leur faculté de 
développement. Ce n’est en effet que par là qu'on peut expli- 
quer le fait observé par Adanson au Sénégal, d’une petite 
espèce de bulin ou de physe, qui chaque année est extrême- 
ment abondante dans les marécages formés par l’eau des pluies 


186 DÉ LA DISPOSITION DES ŒUF3, €ÎC. 


qui tombent en juin, juillet, août et septembre , quoique ces 
marais soient ensuite desséchés pendant cinq à six mois, et 
pour ainsi dire brûlés par le soleil le plus ardent ; fait qui se 
trouve parfaitementen rapportavec l'expérience de M. Leechs 
sur le desséchement réitéré des œufs de la limace agreste , sans 
perdre la propriété de se développer. 


DES RAPPORTS AVEC LES AUTRES ANIMAUX. 187 


CHAPITRE IX: 


DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE RESTE DES 
ÊTRES. 


Art. 1. AVEC LES AUTRES ANIMAUX. 


Les rapports des animaux de ce type avec les autres ani- 
maux ne leur sonten général pas favorables, c’est-à-dire qu'ils 
ont bien plus souvent à les fuir qu’a les rechercher. En effet, 
quoiqu'il y en ait un certain nombre qui soient zoophages, 
il en est peu qui attaquent des animaux des classes supérieures ; 
peut-être même n’y a-t-il que les brachiocéphalés qui soient 
dans ce cas, puisqu'ils se nourrissent de crustacés et de pois- 
sons. Toutes les autres espèces zoophages n’attaquent que 
des animaux de leur classe, et surtout de la classe des acé- 
phalés qui se meuvent assez difficilement : aussi peut-on dire, 
d’une manière générale, que le type des malacozoaires n’a 
qu’une foible action sur les types précédens, tandis qu’au 
contraire ceux-ci ont sur lui une action destructive considé- 
rable. En effet un certain nombre de mammifères aquatiques, 
comme les cétacés, les morses, mais surtout les oiseaux qui 
habitent les eaux, les amphibiens, les poissons même, recher- 
chent avec plus ou moins d’avidité les mollusques nus ou con- 
chylifères, brisent la coquille de ces derniers et les dévorent. 
Aussi ce groupe d’animaux ne paroît-il échapper à la des- 
truction que par les lieux qu’ils habitent, et par l’immensité 
de leur multiplication. 

M. Mielzinsky a observé dernièrement que le mollusque de 
l’hélice némorale paroït être la proie d’un hexapode à l’état 
de larve, insecte dont il a cru devoir former un genre nou- 
veau, nommé, à cause de ses habitudes, cochleoctone, mais 


188 DES RAPPORTS AVEC L'ESPÈCE HUMAINE. 


que M. le professeur Desmarest a montré n'être que celle du 
drilus flavescens d'Olivier ,ou PANACHE JAUNE de Geoffroy , dont 


on ne connoissoit jusqu'alors que le male, et dont le cochleoc- 


tone est la femelle. 


Art. 2, AVEC L'ESPÈCB HUMAINE. 


L'espèce humaine, dans sesrapports avec les malacozoaires , 
en tire aussi beaucoup plus d'avantages, qu'elle n’en éprouve 


de dommages. 
$. 1." Des avantages. 


Nous voyons en effet qu’un assez grand nombre d’especes 
de mollusques font partie de sa nourriture, non seulement 
chez les peuples sauvages ou à demi sauvages, mais même 
chez les peuples civilisés. Les nations sauvages qui vivent sur 
les bords de la mer, font un grand usage des mollusques dans 
leur nourriture, comme nous l’apprenons d’Adanson, pour 
les peuplades qui habitent l'Afrique octidentale, de Mo- 
lina pour celles du Chili, de Péron pour celles de la Nou- 
velle-Hollande, de Forster pour celles des îles de la mer du 
Sud , etc. Mais même dans nos pays civilisés , les mollusques 
font souvent une grande partie de la nourriture des habitans 
de nos rivages maritimes, surtout dans les endroits où la po- 
pulation est généralement pauvre, et où certains jours de la 
semaine où de l’année sont consacrés par l’abstinence reli- 
gieuse , comme en Grèce, en Italie, surtout dans les Etats de 
Naples et dans quelques parties de la France. 

La nourriture que l’homme tire des animaux du type des 
malacozoaires, en général assez agréable au goût, est en outre 
souvent assez profitable, etmême excitante; mais elle est quel- 
quefois dure et même indigeste , surtout lorsqu'elle est retirée 
des parties musculaires qui composent le pied, et qu'on la fait 


trop cuire, 


DES RAPPORTS AVEC L'ESPÈCE HUMAINE, 183 


Les bivalves paroissent être en général plus estimés et 
d’une saveur plus agréable que les univalves, parce qu'ils ont 
une moinsgrande quantité de fibres musculaires. En effet, dans 
les premiers, les plus recherchés sont ceux dont la masse ab- 
dominale est nulle ou peu considérable , commeles huîtres, 
les moules, les lithodomes ou dails, les pholades, et surtout 
les tarets, d’après l'observation de Rédi, qui les dit beaucoup 
plus délicats que les huitres. 

Comme la masse qui compose le corps de ces animaux, 
surtout quand on les mange crus, contient une quantité plus 
ou moins grande d’eau de mer, qui agit souvent comme pur- 
gatif, il n’est pas étonnant que l’homme éprouve souvent 
un effet de cette nature , quand il mange un nombre un peu 
considérable de ces animaux; mais il est prouvé que, dans 
certaines circonstances à peu près inappréciables, etmême sur 
certains individus, l'effet est beaucoup plus intense, et suivi 
d’accidens souvent fort graves, comme on le voit pour les 
huîtres, et surtout pour les moules. Un vomitif d’abord, et 
ensuite du vinaigre , sont les meilleurs moyens pour com- 
battre les accidens déterminés par l’ingestion de ces derniéres, 
qui doivent leur qualité vénéneuse au frai d'étoiles de mer. 

La préparation que l’homme fait subir aux mollusques dont 
ilse nourrit, est souvent nulle, c’est-à-dire qu'il les mange, 
non seulement crus, mais même vivans; C’est ce qu’il fait 
surtout pour les huîtres et quelques genres voisins ; mais bien 
plussouvent illes fait cuire complétement dans l’eau de mer, 
ou dans une eau salée artificielle, comme cela a lieu pour 
tous les mollusques céphalés, et même pour une partie des 
acéphalés, tels que les peignes, les moules, les bucardes, 
les vénus, etc. D’autres fois la cuisson s'opère dans du beurre, 
de la graisse fondue, ou de l'huile; c’est ce que l’on fait en 
France , en Italie, et surtout en Grèce, pour le manteau frais 
ou desséché des calmars et des sèches. Les nations sauvagesleur 
fontsubiruneautre préparation; ellesles dessèchental’actionde 


190 DES RAPPORTS AVEC L'ESPECE HUMAINE. 


la fumée, ce qu’on nomme boucaner, ou même seulement en 
les exposant à un air chaud et sec; et souvent les mollusques 
ainsi préparés deviennent des objets de commerce , suscep- 
tibles d’être transportés, comme Molina nousle rapporte d’une 
espèce d’ascidie aggrégée qu'il a nommée pyura. 

Mais ce n’est pas seulement comme objets de nourriture 
que les malacozoaires peuvent être utiles a l’homme. Quelques 
uns, en petit nombre à la vérité , lui fournissent des maté- 
riaux de vêtemens ; tels sont les pinnes-marines ou les jamñ- 
bonneaux donties filamens , qui constituent leur byssus, sont 
employés, de temps immémorial, par les habitans des rives 
de la Méditerranée, et surtout par ceux de la Sicile , à former 
des tissus aussi remarquables par la beauté et la fixité de leur 
couleur naturelle, que par leur légèreté et leur propriété 
de retenir la chaleur. 

La demi-transparence qu'offrent les valves du genre Pla- 
cune, est cause que les habitans de la Chine et des Philippines, 
les emploient pour garnir leurs fenêtres, ou pour remplacer 
les carreaux de vitres. 

La propriété dont jouissent certaines parties de coquilles 
univalves et bivalves, de réfléchir les rayons lumineux en 
les décomposant, ce qui caractérise la nacre irisée, les 
a fait employer comme objets de parure ou d’ornement. 
C’est ainsi que nous recherchons une disposition maladive de 
cette partie développée , soit au contact de la coquille, soit 
dans le tissu même de l'animal , et qui accidentellement prend 
avec une couleur plus ou moins blanche, plus ou moins trans- 
parente , une forme régulière globuleuse, ovale ou de poire, 
ce qui constitue les perles. Nous enlevons aussi artificiellement 
de ces coquilles des morceaux plus ou moins épais de la nacre, 
et, suivant leur forme plane ou courbe, épaisse ou mince, 
nous en faisons l’ornement d’une multitude d'instrumens, des 
tables et des panneaux de meubles , enfin des bijoux à l'usage 


des femmes, notamment les pendans d'oreilles en coques qui 


DES RAPPORIS AVEC L'ESPÈCE HUMAINE. 191 


sont formés avec des cloisons du fond de la coquille de lPar- 
gonaute. 

Nous avons déja fait remarquer que l’espèce humaine tire 
encore des animaux du type des mollusques plusieurs objets 
utiles a l’art de la peinture et à celui de la teinture ; en effet, 
s’il n’est pas absolument prouvé que l'encre de la Chine soit 
formée avec la matière déposée dans la vessie d'espèces de 
cryptodibranches, cela est au moins certain pour la sépia qui 
a même reçu ce nom de ce qu’on obtient cette matière colo- 
rante si finement etsi également divisée, des sèches de nos pays. 

Il n’est pas moins hors de doute quelesanciens extrayoient 
la belle couleur pourpre dont ils teignoient les vêtemens 
presque exclusivement consacrés aux princes, d’une espèce de 
mollusques subcéphalés de la famille des pourpres qui habitoit 
les bords de la Méditerranée, surtout vers les rivages de Tyr, 
et qu'il seroit sans doute aisé de retrouver ou de remplacer 
par quelques espèces de nos mers, comme l’ont proposé Réau- 
mur, Templeman et plusieurs autres auteurs; mais la petite 
quantité de cette couleur que l’on retiroit de chaqueindividu, 
et par conséquent la grande difficulté de la teinture, ont dû 
porter à abandonner cet emploi des mollusques, surtout quand 
on a eu trouvé à remplacer la pourpre par la couleur également 
belle que fournissent en abondance le kermes et la cochenille. 

Nous ne nousarrêterons paslong-temps à exposerlesproprié- 
tés thérapeutiques que l’ancienne médecine attribuoit à cer- 
taines parties des mollusques, parce que le temps ne les a pas 
respectées et Les a à peu prés détruites successivement. La seule 
peut-être qui ait résisté est celle de calmant, d’adoucissant 
dans les maladies de poitrine, que l’on cherche encore dans 
l'emploi des bouillons de limaces et d’hélices, qui, cepen- 
dant, n’est rien moins que spécifique; et enfin la propriété 
légérement purgative des huitres, des peignes, mangés crus, 
et probablement, comme il a été dit plus haut, à cause de 
l'eau de mer qu'ils contiennent. 


192 DES RAPPORTS AVEC LESPÈCE HUMAINE. 
$. 2. Des désavantages. 


D’après ce qui vient d'être dit, il est évident que le type 
des mollusques n’a d'utilité bien certaine que comme nourri- 
ture, mais aussi on va voir que ces animaux nous nuisent 
encore moins qu'ils ne nous sont utiles. 

Les poulpes sont peut-être les seules espèces qui par leur 
instinct carnassier puissent nous nuire sous le rapport de notre 
nourriture animale. Il est en effet bien connu qu'ils causent 
beaucoup de tort aux pêcheurs de crustacés par la grande 
destruction qu’ils font de ces animaux, parce que , comme eux, 
ils habitent les endroits rocailleux. 

Notre nourriture végétale éprouve des pertes indubitable- 
ment plus grandes par la voracité des limaces et des hélices 
qui habitent nos champs et nos jardins; mais c’est un inconvé- 
nient proportionnel au développement de notre industrie 
agricole ou horticole qui accumule dans un petit espace les 
substances dont ces animaux sont le plus friands. 

Nos habitations en pleine terre ne paroissent éprouver 
aucun dommage de la part des mollusques ; mais iln’en est pas 
de même de nos constructionssur les bords de la merou de celles 
qui sont destinées à flotter à sa surface. Les vénus lithophages, 
et surtout les dails ou moules lithophages et les pholades, pour 
se loger dans les pierres qui constituent nos digues, les percent 
dans tous les sens ; et, quoique cela ne soit jamais trés-profon- 
dément , elles peuvent cependant en hâter la destruction. 

Cela est beaucoup plus évident pour les tarets qui choi- 
sissent le bois pour y creuser leur demeure; les pays qui ont 
employé dans la construction des digues qui les mettent à 
l’abri des invasions de la mer, des pilotis de bois, les ont, 
au bout d’un assez petit nombre d’années, vus tellement percés 
au-dessous du niveau de l’eau , qu’il a fallu les renouveler. Les 
vaisseaux qui séjournent long-temps dans les ports et dans les 


DES RAPPORTS AVEC L'ESPÈCE HUMAINE, 193 


bassins sont aussi exposés à l’action destructive de ces animaux, 
surtout, à ce qu'il paroït, dansles mers des payschauds; enfin il 
n’est pas jusqu'aux arbres vivans dont les racines ou la tige sont 
submergées qui ne puissent être attaqués par les tarets, comme 
Adanson le rapporte des mangliers des bords du Niger, au 
Sénégal. 


$. 5. Manière d'oblenir ou de détruire Les malacozoaires. 


Les différens avantages ou dommages que les mollusques 
peuvent occasionner à l'espèce humaine ont dû la détermi- 
ner à imaginer quelques moyens d'augmenter les uns et de 
diminuer les autres. 

C’est dans la première catégorie que doivent être rangés, 
1.” l’art d'élever les hélices dans des lieux favorables à leur 
développement, de leur fournir abondamment les substances 
qui leur servent de nourriture habituelle, et même celles dont 
l'usage produit en eux certaines qualités recherchées, comme 
il paroît que les Romains l’avoient fait; 2.° l’art de parquer 
les huîtres, c’est-à-dire d'introduire dans les lieux choisis 
dans lesquels on les place, une certaine quantité d’eau douce 
provenant de la pluie ou d'une riviere, de la laisser en stagna- 
tion, afin que les huîtres perdent l’âcreté, la dureté qu’elles 
avoient en sortant de la mer, et même que par le développe- 
ment d’une espèce de vibrion, comme l’a démontré M. Gaillon, 
‘dans cette espèce d’eaustagnante, cesmollusquesenmêmetemps 
qu'ils s’attendrissent encore davantage, prennent avec la cou- 
leur verteune saveur piquante plus ou moins poivrée: 7. l 5: 
de disposer les moules dans des lieux également déterminés, 
d’y faciliter leur développement et leur multiplication. 

Il faut aussi rapporter à cette première division les moyens 
que l’homme a inventés pour découvrir, saisir, ramasser et 
conserver les espèces de mollusques qui peuvent lui être 
utiles. 


194 DES RAPPORTS AVEC L'ESPÈCE HUMAINE. 


Il en est peu qui puissent se prendre dans des filets fixes ou 
mobiles; les sèches et les calmars sont peut-être les seuls mol- 
lusques dans ce cas, parce qu'ils nagent en pleine eau à ia 
manière des poissons. Quelques espèces peuvent être presque 
pêchées à la ligne: telles sont les olives, d’après ce que nous a 
appris M. Mathieu , dans les parages de l'Ile-de-France. 

Les espèces fixées ou presque immobiles, peuvent être 
recueillies à la main, quand elles sont à la surface des corps 
que la mer découvre dans ses mouvemens journaliers, men- 
suels ou annuels, comme les patelles, les haliotides, et même 
les moules et Les ascidies; mais quand c’est à une profondeur 
telle que dans les marées les plus basses, jamais elles ne sont à 
découvert; alors on est obligé de les détacher avec des râteaux 
à dents de fer ou avec une espèce de grattoir de même substance 
derrière lequel est un sac ou gros filet qui les reçoit; c’est ce 
que l’on fait pour les huitres , du moins dans nos pays ; car dans 
ceux où elles s'attachent aux branches des mangliers, il 
suffit de couper celles-ci pour emporter souvent plusieurs cen- 
taines d’huitres à la fois. 

Les mollusques qui s'enfoncent dans la vase ou dans le sable, 
n’ont besoin que de fourches ou de crochets plus ou moins 
longs pour être atteints et enlevés; quelquefois même en 
ayant soin de remarquer le trou creusé dans le sable par 
lequel ces animaux communiquent avec l’eau, quand il en est 
recouvert et en y mettant un peu de sel, l’action de cette 
substance les fait sortir en partie hors de leur retraite; c’est ce 
qui a lieu pour les solens. 

Enfin pour obtenir les espèces qui vivent dans les rochers, 
ou même dans le bois, comme leur corps est conique ainsi 
que leur loge, la partie la plus large étant en arrière, il 
faut briser la pierre ou le bois qui les contient. 

Pour diminuer les désavantages que les mollusques peuvent 
nous causer, il est évident qu'il faut aussi les rechercher, 


les saisir, dans le but de les détruire, ou bien rendre moins 


DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE GLOBE. 195 


nombreuses et moins favorables les circonstances qui peuvent 
en favoriser le développement et la multiplication, ou enfin 
envelopper les corps que certaines espèces peuvent creuser, 
de substances inattaquables ou les remplacer par celles qui 
ne le sont pas; ces deux dernières indications sont remplies 
en couvrant de lames de cuivre ou d’autres substances la partie 
submergée des pilotis ou des vaisseaux, ou en les construisant 
avec certaines espèces de bois qui jouissent de la propriété 
de n'être pas attaqués par les mollusques xylodomes. 


Art. 5. DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LES VÉGÉTAUX. 


Les rapports des malacozoaires avec les végétaux ne sont 
que d'utilité pour eux, puisqu’un assez grand nombre d’es- 
pèces s’en nourrissent comme nous l'avons vu plus haut, et 
mème que quelques uns peuvent s'y creuser une loge ou un 
abri. 


Art, 4. DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE RÈGNE MINÉRAL 


ET AVEC LA MASSE DE LA TERRE, 


Enfin les rapports des mollusques avec le règne minéral, et 
par conséquent avec la masse de la terre qu’ils congribuent à 
former, ne sont pas.sans intérêt; car, sans chercher ici à ré- 
soudre la question physiologique de savoir si les mollusques 
conchylifères empruntent au règne inorganique la matière 
calcaire qui compose leur coquille, ou s'ils la forment de 
toutes pièces, il est cependant certain qu'ils produisent au 
moins des changemens a la surface de la terre, en accumulant 
dans des endroits plus que dans d’autres cette matière, et par 
conséquent qu’ils changent la physionomie ou la structure su- 
perficielle du globe dont l'étude constitue la géognosie. 

La manière dont se fait cet accroissement est toute diffé- 


rente, suivant que les mollusques dont proviennent les co- 


196 DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE GLOBE: 


quilles étoient fixés, ou ne l’étoiert pas, vivoient enfoncés 
dans la vase, dans le sable, ou étoient libres à la superficie 
des rochers ou du sol. Ainsi les huîtres dans nos pays, les pin- 
tadines ou avicules régulières dans les pays chauds, ainsi que 
les spondyles et plusieurs autres bivalves, forment par leur ac- 
cumulation des bancs plus ou moins étendus, des couches plus 
ou moins épaisses, horizontales, où les coquilles sont encore 
aujourd’hui dans la même position où elles ont vécu ancien- 
nement, et presque sans mélange de corps étrangers. Quoique 
cela soit moins évident pour les bucardes, les tellines , les lu- 
tricoles,les myes, etc., et tous les genres de bivalves qui vivent 
verticalement enfoncés dans le sable ou dans la vase, on voit 
cependant que ces coquilles doivent former aussi des espèces 
de couches ; parce que les individus nouvellement nés sont 
déposés par leurs parens au-dessus d'eux-mêmes, ensorte que 
ceux-là s’enfonçant dans Le sable à mesure qu'ils grossissent, 
dépriment leurs parens, et successivement les individus qui 
sont au-dessous d'eux, de manière à les éloigner assez de la 
surface du sol, pour que leurs tubes ne puissent plus atteindre 
l’ean, ce qui les fait mourir. Alors leurs coquilles, verticales, 
quand l'animal étoit vivant, s’inclinent peu à peu, devien- 
nent horizontales, se remplissent de la substance dans laquelle 
elles étoent enfoncées, résistent à la pression des cou- 
ches accumulées, de manière quelquefois à rester bien en- 
tiéres avec toutes leurs aspérités, ou sinon se brisent, se 
cassent en se disposant par lits plus ou moins purs de toute 
autre coquille, ou même de substance étrangère. C’est ce 
que l'on voit très-bien dans les alluvions formées à l’em- 
bouchure actuelle de nos grands fleuves, ou dans les anses 
des rivages de nos mers, où les courans se font peu sen- 
tir, ce qui fait présumer par analogie qu'aux endroits de nos 
continens où l’on trouve de semblables accumulations, il 
y avoit autrefois une embouchure de riviere, ou quelque 


gorge où les eaux formoient un remous. Les autres mollusques 


DES RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE GLOBE. 197 


vivant hbrement au fond des eaux douceset salées, sans s’en- 
foncer dans le sable ou la vase qui en fait le fond , ou qui ne 
s'enfoncent que dans la partie mobile, abandonnent à leur 
mort leurs coquilles; celles-ci roulées, culbutées, pendant 
plus ou moins long-temps, contre les rochers et les saillies du 
sol, par les mouvemens des ondes, se brisent, se réduisent à 
l’état fragmentaire plus ou moins fin, et sont alors entrai- 
nées dans la direction habituelle des courans, des vents, et 
accumulées le long des rivages, surtout dans les baïes, sur une 
étendue et à une hauteur souvent considérables, Les couches 
qui en résultent sont ainsi entiérement composées de fragmens 
plus ou moins gros de coquilles souvent roulées, qui ont par 
conséquent perdu leurs aspérités , et de genres souvent tres-dif- 
férens, ce qui dépend un peu des localités. L’on remarque aussi 
que dans la structure de ces couches, les fragmens se sont en 
général déposés d’après les lois de pesanteur spécifique , et 
qu’ils sont peu ou point entremélés de vase ou d’autres sub- 
stances étrangères; les coquilles entières qui ont échappé à 
l’action destructive des courans, étant remplies jusqu'au fond 
de détritus ou de sable coquillier. On voit un bel exemple de 
cette espèce d'augmentation de nos continens dans plusieurs 
points de la vaste baie qui est entre le cap la Hêve et la pres- 
que île du Cotentin, et surtout du côté de celle-ci. Ce sont 
ces dépôts qui, dans lasuite des temps, par l’action long-temps 
continuée de la pression des couches supérieures, ainsique par 
la tendance de la matière inorganique ainsi pressée et brisée, 
a cristalliser, se solidifieront de plus en plus, et se converti- 
ront en roches calcaires, qui finiront elles-mêmes par ne plus 


offrir de traces de leur ancienne disposition organique. 


198 DES TRINCIPBS DE CLASSIFICATION, 


CHAPITRE X. 


DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION DES MALACOZOAIRES. 


Les principes généraux de la distinction des espèces de 
mollusques et de leur classification, afin d’en faciliter la 
conuoissance, sont absolument de même sorte que ceux qui 
sont appliqués aux autres types du règne animal. La facilité 
que l’on a eue de recueillir et de conserver les coquilles ou 
les enveloppes de ces animaux, la beauté de forme et de cou- 
leur qui les distingue souvent , et surtout la considération 
qu'elles existent seules dans la composition de certaines cou- 
ches de la terre , ont fait penser quelquefois que non; mais 
c’étoit véritablement à tort. Ainsi le principe par excellence, 
que c’est l’ensemble de l’organisation qui doit servir de guide 
au malacologiste , et que ce sont les organes extérieurs qui 
doivent la traduire et fournir les caractères distinctifs, est 
admissible dans cette partie de la zoologie , comme dans toute 
autre. Mais comme l’ensemble de l'organisation est quelque- 
fois assez rigoureusement traduit parla coquille, etque celle-ci 
est évidemment une des parties extérieures les plus saillantes, 
et dont on a le plus besoin dans l'application accessoire à la 
géologie, il en est résulté que l’on a pu se tromper dans l’ap- 
plication du principe et croire que l’on pourroit arriver à la 
classification méthodique des mollusques par la considération 
seule de la coquille; ce qui nous paroïît une erreur. 


Art. I. DANS L'ÉTABLISSEMENT DES COUPES SECONDAIRES, 
TÉRTIAIRES, €{C. 


La considération du séjour, et encore moins celle de la 
patrie , ne doivent avoir aucune importance dans la classifica- 


DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION. 195 


tion des mollusques, parce qu’elles ne fournissent jamais de ca- 
ractères quisoient inscrits sur l’animal ou sur sa coquille. 

Celle de l'espèce de nourriture ne le doit pas beaucoup 
davantage, parce que, quoiqu'il soit possible de concevoir 
une certaine corrélation d'organes visibles avec la structure 
de l'appareil digestif plus ou moins modifié pour telle ou telle 
substance alimentaire , cependant cela n’a jamais lieu : aussi 
trouve-t-on des espèces essentiellement carnivores, comme 
les testacelles, auprès d’espèces herbivores, comme les limaces. 

L'existence ou l'absence d’un corps protecteur est d’une 
importance évidemment déjà plus grande, puisque c’est un 
caractère tout-àa-fait apparent; cependant il est aisé de voir 
que quoique le nombre des exceptions soit assez peu consi- 
dérable , il est vrai de dire que dans le même genre on peut 
trouver des espèces conchylifères, et d’autres complétement 
nues : c’est ce que l’on voit, par exemple , parmi les bulles, 
les aplysies, les sigarets, etc. | 

La forme particulière ‘du corps dont la partie viscérale, 
faite en un tortillon plus ou moins élevé, est encore de 
moindre importance. 

Lesappendices, les lobes, lescirrhes,quibordentlemanteau, 
n'importent pas non plus beaucoup à considérer, si ce n'est 
peut-être dans les lamellibranches , chez lesquels la consi- 
dération des lobes tubuleux, qui prolongent en arrière le 
manteau, présente des caractères de valeur réelle, 

La distinction complète , incomplète ou, nulle, de la tête 
du reste du corps, conduit à des divisions de premier ordre 
dans le type des malacozoaires, mais c’est un caractère qui 
n'est pas toujours bien tranché. 

Le nombre, la forme, la position des appendices tenta 
culaires qui accompagnent la tête , ont peut-être quelque 
chose de plus constant encore, et par conséquent de plus 
essentiel à étudier pour létablissement d’une classification 
parmi les mollusques. On trouve cependant quelquefois des 


200 DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION: 


espêces d'anomalies inexplicables : telle est celle des cary- 
chiums, chez lesquels les véritables tentacules disparoissent 
peu à peu, tandis que tous les animaux de Ja même famille 
les ont fort évidens. 

La position des yeux est aussi digne de quelque considéra- 
tion, mais moins peut-être que les tentacules. On trouve en 
effet des genres de la même famille , ou même des espèces 
desmêmes genres, qui ont des yeux subpédonculés, et d’autres 
qui les ont sessiles. 

La forme, la position de l'organe principal de la locomotion, 
c'est-a-dire du pied et des appendices natateurs, donnent lieu 
a des considérations d’une valeur encore plus grande dans la 
classification desmalacozoaires; et, comme les caractères qu’on 
en tire sont bien évidemment extérieurs, il n’est pas éton- 
nant qu’on les ait employés si souvent et avec beaucoup d’a- 
vantages, 

Un meilleur caractère peut-être, sous le rapport de son im- 
portance, mais qui paroît malheureusement plus dificile à 
observer, ce qui sans doute a empêché de l’employer, est 
celui qu'on peut tirer de l’armature de la bouche, soit à son 
orifice , soit dans son intérieur, puisqu'elle est en rapport 
avec l’espèce de nourriture. 

Un autre encore préférable , parce que le plus ordinaire- 
ment il concorde assez bien avec la forme de la coquille, se 
tire de la position, de la forme symétrique ou non, et même 
de la structure des organes de la respiration; mais malheu- 


reusement, quoique ces organes soient le plus souvent à peu 


près extérieurs, il faut une certaine habitude pour employer 
ce caractère avec avantage. 

Mais la partie de l’organisation des malacozoaires qui pa- 
roît jusqu'ici offrir le caractère d’une plus grande valeur, 
est celle qui constitue l’appareil de la génération, composé 
des deux sexes partagés sur desindividus différens , ou réunis 
sur un seul individu, ou enfin formé d’un seul sexe femelle. 


DE3 PRINCIPES DE CLASSIFICATION: 201 


Malheureusement encore ce caractère est entiérement anü- 
tomique, et par conséquent difficilement applicable en z00- 
logie. 

Enfin la considération de la coquille seule ne doit pas être 
regardée absolument comme de nulle valeur, ou comme inu- 
tile, surtout si l’on envisage successivement les différences 
suivant leur degré d'importance : 1.° le nombre de pièces qui 
entrent dans sa composition univalve, subbivalve ou oper- 
culée, bivalve , tubivalve et multivalve ; 2.° la position sur le 
corps de l’animal, dorsale comme dans tous les céphalés, dor- 
sale et ventrale comme dans un petit nombre de céphalés et d’a- 
céphalés, ou enfin bilatérale comme dans tous les lamellibran- 
ches; 3.° les indices de ses rapports avec l'appareil respira- 
toire, c’est-à-dire l’existence d’une échancrure ou d’un tube à 
l'extrémité antérieure de l’ouverture dans les univalves, ou 
d’un bâillement plus ou moins considérable de l’extrémité pos- 
térieure dans les bivalves; 4.° les indices de ses rapports avec 
le système musculaire de l'animal, ce quiconstitue l'impression 
musculaire, simple dans la très-grande partie des univalves , 
mais seulement visible dans les patelloïdes et les otidés, plus 
ou moins complexe dans les bivalves, et formée, comme nous 
l'avons vu plus haut, par une, deux, ou même plusieurs em- 
preintes des muscles adducteurs, une, deux ou un plus grand 
nombre d'empreintes des muscles rétracteurs du pied, par la 
ligule marginale ou palléale, indice de l’attache des bords du 
manteau , et enfin en arrière par celle des tubes de la respira- 
tion; 5.° la forme symétrique ou non, ce qui entraîne lasimili- 
tude ou la dissemblance des pièces dans les bivalves; 6° laforme 
de l'ouverture dansles univalves, la manière dontchaque bord 
et la columelle, ou son dépôt vitreux, contribuent à la former 
ou à la modifier; 7.° le système ligamenteux et d’engrenage des 
deux pièces d’une coquille bivalve, c’est-à-dire la position et 
la forme du ligament, celles de la charniere et des dents qui 
la composent, en faisant l’observation que chaque véritable 


202 DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION. 


espèce a un système d’engrenage particulier ; 8.° la considé- 
ration de l'existence ou de l'absence d’un opercule dans les 
univalves, de sa structure, de sa forme, etc.; 9.° la forme totale 
de la coquiile, la proportion-de la spire et de l'ouverture 
dans les univalves, la direction de celle-là, et dans les bivalves 
la proportion des deux côtés de chaque valve, la direction 
des sillons qui er labourent la superficie, le système de colo- 
ration, de couverture épidermique , etc. 

D'après cet examen rapide du degré d'importance relative 
des caractères que peuvent offrir les différentes parties de 
l’organisation des mollusques , et d’après l’observation qu'il 
est souvent utile d'envisager leurs dépouilles ou corps pro- 
tecteurs à part; quoique cette partie soit réellement peu 
importante, on devra, autant que possible, prendre pour 
base de la classification la forme générale du corps, la dis- 
tinction plus ou moins compléte ou nulle de la tête, et l’or- 
gane qui ensuite modifie le plus la coquille, c'est-a-dire celui 
de la respiration ; toutefois en faisant observer que la même 
forme de coquille peut quelquefois , quoique rarement , se 
représenter dans des genres assez différens : telle est, par 
exemple , la forme des haliotides qui existent dans les pulmo- 
branches, dans les chismobranches et dans les otidés; il en est 
de même de la forme patelloïde, turriculée, etc. 

Ce sont ces principes qui nous ont guidés dans la classification 
du type des véritables malacozoaires , et des malentozoaires ou 
molluscarticulés, que nous avons suivie dans le système yé- 
néral de malacologie que nous allons exposer sous forme 
d’un genera qui nous paroît manquer à la science, et que 
nous avions exécuté depuis plus de sept ans pour l'Ency- 
clopédie d’'Edinbourg, d’après la prière de notre ami M. le 
D.' Leach, auquel nous l’avions envayé, et qui paroït l'avoir 
égaré. Depuis ce temps nous avons toujours travaillé à le 
perfectionner. Nous avons cherché à ne rien oublier des 
travaux des malacologistes et des conchyliologistes les plus 


DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION. 209 


récens, en indiquant tousles genres qu'ils ont établis comme 
de simples subdivisions parmi les espèces des genres à peu pres 
admissibles. On en trouvera cependant encore un plus grand 
nombre que ne devroit le permettre notre principe, qu'un 
genre n’est bon que lorsqu'il est établi sur des différences d’or- 
ganisation, concordantes avec des différences dans les mœurs, 
et traduites par des caractères extérieurs; maïs ici il à fallu 
faire fléchir un peu la règle pour se rendre plus utile, et 
surtout parce qu’on ne connoît pas encore suffisamment l’ani- 
mal de toutes les coquilles. 

Mais, avant de passer à l'exposition de ce système de clas- 
sification dont nous venons de présenter les principes jusqu'a 
la formation desgenres et des sous-genres, voyons un peu quels 
sont ceux qui peuvent servir à la distinction des espèces, 
partie de la science la plus diflicile dans tous les types de la 
série animale, mais plus encore ici que dans aucune autre , 
à cause de l'emploi que l’on a voulu faire de la coquille seule 
pour cette distinction. 


Art, 2. DANS LA DISTINCTION DES ESPÈCES. 


L'espèce dans un point quelconque de la série animale ne 
peut être déterminée d’une manière certaine, que par des 
différences dans quelque partie de l'appareil de la généra- 
tion, et surtout dansses parties accessoires, quoiqu'il puisse 
y en avoir de concordantes ou non dans d’autres appareils. 
Les différences de cette seconde sorte ne sont jamais aussi 
essentielles; à plus forte raison quand elles ne se remarquent 
que dans des parties auxquelles le nom d’organes ne peut 
pas même convenir, qui ont un usage, mais pas de fonc- 
tions, comme les coquilles. Ce principe s'applique d’une 
manière rigoureuse à la distinction de l'espèce parmi les 


malacozoaires. Toutes les véritables espèces que nous avons 


20/4 DES PRINCIPES DE CLASSIFICATION. 


pu examiner dans un genre bien naturel et très-nombreux ; 
comme celui des hélices, par exemple, nous ont toujours offert 
quelque différence dans l'appareil de la génération, à plus 
forte raison les individus d’une même espèce, quand les sexes 
sont séparés, comme cela se voit dans tous les rochers , les 
buccins, etc. : aussi, dans ce dernier cas, les différences ne se 
bornent pas à l’animal , mais s'étendent à la coquiile qui est 
toujours plus grosse , plus renflée dans les femelles que dans les 
mâles. Nous noussommes également assurés, comme Adanson, 
le seul auteur qui ait réellement envisagé la distinction des 
espèces des mollusques d’une manière convenable , l’avoit 
depuis long-temps observé, que même des parties de l’ani- 
mal, comme des lobes, des appendices du manteau varient 
en plus ou en moins avec l’âge, l'époque de l’année, et par con- 
séquent la coquille; et queles différences de celle-ci ne se bor- 
nent pas à la couleur, à l’état lisse ou rugueux, à l'épaisseur, à 
la grandeur, au développement des varices, cordons, tuber- 
cules, maïs qu’elles s'étendent à la forme de l’ouverture et 
à la proportion des parties. 

Si le sexe et l’âge ont une influence évidente pour déter- 
miner des différences sur l'animal mollusque, et par suite 
sur sa coquille, il n’est pas moins évident que des circons- 
tances inappréciables peuvent agir moins profondément sans 
doute , c’est-à-dire peu sur l’animal, mais bien sur la cou- 
leur, sur la grandeur et sur la proportion des parties de la 
coquille; c’est ce dont on a des preuves certaines pour des 
espèces dont on peut voir à la fois un très-grand nombre 
d'individus : l’hélice némorale, la limnée stagnale, la petite 
pourpre de nos côtes ( buccinum lapillus), la néritine de nos 
riviéres, la patelle vulgaire , l’huître comestible, la moule 
édule, la mulette des peintres, plusieurs espèces de bu- 
cardes , la vénus treillisée et plusieurs autres espèces sont 
dans ce cas, c’est-à-dire qu'on trouve dans la même localité 
des individus qui different les uns des autres par tous Îles 


DES PRINCIPÉS DE CLASSIFICATION. 20 


caractères de la coquille, que nous avons énumérés plus 
haut. 

À plus forte raison pourrons-nous concevoir que l’ensemble 
des circonstances jusqu’à un certain point appréciables, qui 
constituent les localités, et qui ont agi depuis un temps fort 
long, auront pu se faire sentir d’une manière presque fixe 
sur une succession d'individus de la même espèce, et déter- 
miner sur les coquilles des différences dans la grandeur, la 
proportion, les couleurs, le système de coloration, et même 
dans l’état de la superficie, lisse ou rugueux, surtout lorsqu'on 
les comparera à d’autres individus de la même espèce, vi- 
vant depuis une longue suite de siécles dans des localités 
différentes. Ces différences ne constituent donc réellement , 
a ce qu'il nous semble, que de simples variétés fixes, d’au- 
tant plus dissemblables que les localités seront plus éloignées, 
et que l’on pourra, si l’on veut, décorer du nom d’espèces 
locales, mais qui ne sont pas réelles; et en effet, quand on 
vient à rassembler ces prétendues espèces d’un grand nombre 
de localités différentes, on trouve qu’elles passent les unes 
aux autres d’une manière tout-à-fait insensible. M. Defrance, 
qui a eu occasion de faire les mêmes remarques pour la dis- 
tinction des coquilles fossiles, s’enquiert pour savoir si une 
espèce est véritable, si celle dont elle se rapproche le plus se 
trouve à la fois avec elle dans la même localité. Quoique cette 
règle ne soit pas encore très-rigoureuse , cependant elle peut 
aider dans un sujet aussi difficile et aussi important pour la géo- 
logie. L’étude minutieuse des espèces vivantes peut seule 
fournir des moyens analogiques pour diminuer la difficulté, et 
par conséquent fournir aux géologues les moyens de résoudre 
les problèmes d’analogie de couches dont ils s'occupent dans 
la structure des terrains secondaires et tertiaires. 


206 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 


CHAPITRE XI. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE., 


OÙ 


Catalogue des principaux auteurs qui ont écrit sur l’organisation , les 


mœurs, les habitudes, les usages, et enfin sur la classification des 
malacozoaires (1). 


AgiLDGAARDT ( Pierre-Chrétien). Zoologra Danica , de Muller. 


Anawnson. Histoire naturelle du Sénégal, avec la relation abrégée d'un 
voyage fait en ce pays. Paris, 1957, in-4e 


Cet ouvrage, d’une importance remarquable et trop peu sentie , a été 


malheureusement borné à un seul volume de 295 pages, avec 19 plan- 
ches de figures assez bonnes. 


ArDrOVANDE ( Ulysse). De animalibus exanguibus ut pote de mollibus 
et testaceis. Bononiæ, 1606, fol. 


Ouvrage de pure compilation , mais encore bon à consulter pour con- 


noitre ce que les auteurs anciens ont dit de vrai ou de faux sur les ani- 
maux mollusques. 


Anonyme. VMaturliche Gesch. der Schnecken, ou Hist. natur. des lima- 
cons. Leips., 1772. 


). L'Histoire naturelle 
éclaircie dans une de ses principales parties , la conchyliologie, et aug- 
mentée de la zoomorphose, Paris, 1757. 


ARGENVILLE ( Antoine-Joseph DesaLzriers n° 


Les figures d'animaux mollusques sont en général fort mauvaises ; 
mais il en est encore quelques unes qui peuvent être utiles. 


ARISTOTE. frstoria antmalium libri x. Paris, 1533, fol. 


(1) Le petit nombre de ces auteurs, et surtout la difficulté d'établir 
des divisions tranchées suivant qu'ils se sont occupés de l’une ou l’autre 
partie de l’histoire des animaux mollusques, nous forcent à adopter 


l'ordre alphabétique. On se rappellera que nous ne parlons ici que des 
auteurs qui ont écrit spécialement sur les mollusques. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 207 


Cet ouvrage original ne contient qu'un assez petit nombre d'observa- 


tions sur les malacozoaires. 
ATHENÆUS. Derpnosophistarum , libri xv. Lyon, 1583, fol. 


Basrer (Job). Observationes de Corallinis tisque insidentibus polypis” 


aliisque animalculis marinis. In Act. Angl., vol. 4x. 


Opuscula subseciva, observationes miscellaneas de animalculis 
et plantis quibusdam marinis eorumque ovariis et seminibus conti- 
nentia. Tom. 4, Harlemi, 1764-1365. 

Becox (Pierre). De aquatilibus libri duo cum icontbus ad vivum. Paris, 
1553, in-8°. 

C'est dans le 2° livre qu'il est un peu question des mollusques. 

Beunanr, ( F.S.,. Mémoire sur la possibilité de faire vivre des mollus- 
ques fluviatiles dans les eaux salées, et des mollusques marins dans 
les eaux douces, considérés sous le rapport géologique. J. de Ph., 
t. 83, p. 208. 

Mémoire curieux sur un sujet très-intéressant. 

* Bonarsen ( Jean-Baptiste). De quibusdam animalibus marinis. Un vol. 
in-4° de 169 pages et 12 planches. Dresde, 1761. 

Cet ouvrage, encore utile aujourd'hui, renferme une bonne descrip- 
tion extérieure et intérieure de l’aplysie, sous le nom de lernée, de la 

théthys, sous celui de fimbria, de la doris, sous la dénomination d'areus , 


avec de bonnes figures. 


Brainvizze (H, Ducroray DE ). Sur l'animal de l’argonaute. Journ. de 
Physique, t. 85, p. 72 et 86. 
Sur quelques mollusques pulmobranches. J.de Ph., t. 85, p. 437. 


————— Monographie du genre Calmar. J, de Ph., t. 96, p. 116, 156. 


Description extérieure et intérieure de l'animal de lampullaire. 
J. de Phys. , t. 95, p. 459, 464. 
Description de l'animal de l’helix scarabœus de Linnæus t. 93, 
p. 304. 


Mémoire sur l’organisation d’un mollusque nu de la famille des 
limacinés. Journ. de Ph., t. 96, p. 175. Avril 18235, 


Monographie du genre Hyale. Journ. de Ph.,t. 03, p. 8r. 


Premier Mémoire sur la classification des mollusques. Nouveau 


Bulletin pour la Société philomathique. 1814. 


208 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE, 


Second Mémoire sur l'ordre des mollusques ptérodibranches. 
Nouveau Bulletin par la Société philom. 1816, p. 28. 
Troisième Mémoire sur l'ordre des polybranches. Nouveau Bul- 


letin par la Société philom. 1816, p. 151. 


Quatrième Mémoire sur l’ordre des cyclobranches. Nouveau Bul- 
letin par la Société philom. 1816 , p. 93. 


Sur la Patella distorta de Montagu. Bulletin par la Société phi- 


lomathique. 1819, p. 72. 


Sur la Patella ambigua de Chemnitz, type du genre Parmo- 


phore. Bulletin par la Société philom. 1817, p. 25. 


Sur la place que doit occuper daus la série la Patella porcellana , 
type du genre Navicelle de M. de Lamarck. Bulletin par la Société 
philomathique, novemb. 1824. 


Sur l’animal de la Patella umbellata de Chemmitz, type du 
genre Ombrelle, de M. de Lamarck. Bulletin par la Société philo- 
mathique, 1819, p. 178. 


Observations au sujet du mémoire de M. Bojanus, sur les organes 
respiraloires des mollusques bivalves. Jour. de Ph.,t.89, p. 127-134. 
——— Monographie du genre Aplysie. Journ. de Phys., t. 96, p. 227. 


Sur un nouveau genre de mollusques. CrYPTOSTOME, cryplos- 


zomus. Bulletin par la Société philom. 1818 , p. 120. 

BLoxper. Observations sur des pierres qu'on trouve près de Toulouse, 
qui, étant cassées, présentent des huîtres (lithodomes ) bonries à man 
ger crues. Mém. de l’Acad. des Sciences, t. 1, p. 235. 

Bosawus ( L. H.). Sur les organes respiratoires et circulatoires des co- 
quillages bivalves en général, et spécialement sur ceux de l'anodonte 
des cygnées, traduit de l'allemand. Jour. de Ph.,t. 89, p. 108 , avec fig. 
Mémoire fort intéressant. 

Boumé ( Léonard). Sur plusieurs espèces de mollusques, dans les Mé- 
moires de la Société des Sciences de Flessingue. 

Bosc ( L. A. G.). Histoire naturelle des coquilles, contenant leur des- 
cription, les mœurs des animaux qui les habitent, et leurs usages ; 


1802, 5 vol. in-18 faisant partie du Buffon de Déterville. 


Sur une nouv. esp. de sèche. Act. Soc. d'Hist. nat., L. 1, p. 24. 
BrucuiÈre (Jean-Guillaume). Dictionnaire encyclopédique par ordre 


de matières, contenant les vers. Paris, 1789, 2 vol. in-4e. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 209 


Cet ouvrage, remarquable par l'exactitude des descriptions , plus sou- 
vent ,il est vrai, des coquilles que des animaux, n’a malheureusement 
pas été continué. M. de Lamarck a terminé l’atlas, contenant mainte- 
nant 471 planches ; mais le texte n’a pas été augmenté depuis la mort 
de Bruguière. 

Bucnaxan. Mémoires sur plusieurs animaux mollusques, et entr'autres 
sur le genre Onchidie, dans les Transactions de la Société Linnéenne 
de Londres, in-4°. 

Canus (C. G.). Observations pour servir à la connoissance de la struc— 


ture intérieure et du développement des Ascidies, avec 2 planches co— 
loriées. Nouveaux Mémoires de l’Académie des Curieux de la Nature, 


t. X, 2e part., p. 428. 

: Cramisso ( Adelbert ). De animalilus quibusdam è classe vermium Lin= 
nœæi , etc. Fasciculus primus; de Salpä. Brochure in-4e de 24 pages avec 
une planche. Berlin, 1819. 

Mémoire excellent. 

Coruuxa. (Fabius). Zractatus de purpuré ab animali testaceo fusé , de 
hoc ipso animali, aliisque rarioribus testaceis quibusdam. Romæ, 1616, 

in-4°. 

Core ( Williams). Sur l'animal de la pourpre. Trans. phil., n.0 158. 

 CoquererT ( Romain) et Broncxiarr (Alex.). Sur la formation de la 

coquille du Srombus fissurella , et sur des espèces analogues. Bulletin 
par la Société phil., n.° 25. 

CoquesErT ( Antoine). Sur deux espèces d’Ascidies. Bulletin par la 
Société phil, 1797, n° 1. 

X Cusières (S. L. P.). Histoire abrégée des coquillages de mer, de leurs 
mœurs ct de leurs amours. Un vol. petit in-4° de 194 pages avec 19 
planches gravées. 

Mauvais ouvrage sous tousles rapports, quoique écrit avec prétention. 

x Cuvier (Georges ). Mémoire pour servir à l’histoire et à l'anatomie des 
mollusques. Un voi. in-4°. Paris, 1816. 

Ce recueil renferme non seulement les mémoires importans que 
M. Cuvier avoit successivement publiés dans les Annales du Muséum 
d'histoire naturelle, depuis leur création, mais encore plusieurs Mé- 
moires entièrement nouveaux ; il n’est cependant toujours question que 
des mollusques céphalés et des derniers acéphalés. 

Daupix ( François-Marie ). Recueil de Mémoires et de notes sur des 


14 


210 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE,. 


espèces inédites ou peu connues de mollusques, de vers où de 

zoophytes. Petite brochure in-12 de 5o pages , avec 4 planches. 

On y trouve des détails sur le genre Vermet ; mais les espèces que l’au- 
teur y rapporte appartiennent-elles réellement à ce genre ? 

Desmaresrt ( A. G. ) et Lesuegur (C. A. ). Mémoire sur le Botrylle 

{ étoilé de Pallas. Bulletin de la Soc. philomat. , mai 1815, etJourn. de 
Phys., tome 80. 

Dicouemans (Jacques-Francois). Mémoires sur différens animaux mol- 
lusques insérés dans les Transactions philosophiques de Londres et 
le Journal de Physique. — Limace de mer , 1979, part. 2, p. 54. — Li- 
mace à plante, &bid., p. 56. —MHuitre, 1986, part. 1, pag. 241, et part. 2, 
p. 70. — Organisation des parties par lesquelles certains mollusques 
saisissent leur proie , 1784, part. 2, p. 85, etc. k | 

DraparnaUD ( Jacques-Philippe-Raimond). Tableau des mollusques 
terrestres et fluviatiles de ‘la France. Brochure in-8°, Montpellier et 
Paris, 1801. 

Histoire naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de la 

. France. Paris, 1865. Un vol. in-4° avec de belles planches gravées. 


Ouvrage posthume qui n'a pas peu contribué à l'avancement de la 


science par l'exactitude des observations et des figures. 


Observations sur la Gioenia. Journal de Physique, t. 50, p. 146. 


Dunamez ou Moxcrau. Expérience sur la couleur de la pourpre. Mém. 
de l’Acad. des Sciences , 1739, p. 49. 

Dumériz (Constant). Zoologie analytique, in-8°. Paris, 1806. 

Dupoxr ( André-Pierre ). Mémoire sur le Glaucus. Trans. phil., vol. 55. 

Durasse. Observations sur les Dactyles { lithodomes) qu’on trouve dans 
certaines pierres à Constantinople et à Toulon. Anc. Mém. de l'Acad. 
des Sciences, t. 1, p. 275. 

Enmax / ). Sur le sang de quelques mollusques, Æbandl. der 
Kænigl., Academ. der Wissensch. in Berlin , pour 1816-1817, p. 199. 

EisexmanoT (Charl. Guill.). Sur quelques phénomènes vitaux des 
Ascidies. Mova Act. Cur. nat.,tom. 11, part. 2,p. 1. 

Fasricius ( Othon). Fauna Groenlandica , systematicè sistens animalia 
Groenlandiæ occidentalis hactenüs indagata, quoad nomen specift- 


cum , etc. Copenhague et Leipsick , 1780 , in-8e. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. att 


Cet ouvrage excellent renferme de fort bonnes descriptions d'animaux 
mollusques. 
Faure Bicuer. Description et figure d’une nouvelle espèce de testa- 
celle. Bullet. Soc. phil., p. 98, avec fig. 


Férussac (D’Aupesanp pe) père. Essai d’une méthode conchyliologique, 
d’abord dans les Mémoires de la Société médicale d’émulation , puis 
imprimé à part. Paris, 1807, brochure in-8e. 

Férussac (D’Aunegarp pe) fils. Histoire naturelle générale et particu- 
lière des mollusques terrestres et fluviatiles, 21 livraisons in-4e. 


Ouvrage de luxe, non terminé, dont les figures, remarquables par 
l'exactitude et la beauté, représentent les animaux avec leurs coquilles, 
et quelques anatomies par M. G. Cuvier et H. de Blainville. 


Monographie des espèces vivantes et fossiles du g. M£ranor- 
sine. Mém. Soc. d'Hist. nat. Par., tom. 1e°, part. 2, fig. 


Sur le g. Partule. J. de Phys. t. 92, p. 459. 

FLeuriav De Berrevur. Mémoire sur quelques nouveaux genres de mol- 
lusques et de vers lithophages. Journal de Physique , t. 54, p. 345. 
Forskaz (Pierre). Descriptiones animalium, avium , piscium , amphibio- 

rum, vermium, insectorum quæ in ttinere ortentali observavit. Co- 


penhague, 1775, in-4e. 


Icones rerum naturalium quas in itinere ortentali depingt euravit. 
Copenhague, 1776, in-4°. 
Ouvrages posthumes qui renferment la description et la figure de plu- 


sieurs animaux mollusques rares. + 
Fouceroux DE Bonparoy. Mémoire sur le coquillage appelé datte en 


Provence. Acad. des Sc. par. Mém. des Sav. Etr. t. v. 


Gaircon ( Benjamin ). Sur la cause de la coloration des huîtres, et 
sur les animaleules qui servent à leur nutrition. Mém. de l’Académ. 


de Rouen, ann. 1820. 


* Gasparn (.......). Mémoire physiologique sur le colimacon (Aekx 


pomatia ), avecdesnotes, par T. Bell., Zoolog.Journ. 1824, p. 9-174+ 


GaurTier ( Jean - Antoine ). Collection de planches d’hist. nat., en 
couleur, et avec les explications. Paris, 1954 , in-4° ; la 12° pl. donne 
J'anatomie de l'hélice vigneronne, et la 42+ celle de l'huitre. 


212 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE:. 


GæÆrTNER ( Joseph). Sur les genres Distome et Botrylle, dans les Tran- 
sactions philosophiques et les $picilegia zoologica de Pallas. 


Gesorrror, médecin. Traité sommaire des coquilles tant terrestres que 
fluviatiles qui se trouvent aux environs de Paris, 1767, in-12. 
Gesner ( Conrad). De piscibus et aquatilibus omnibus libelli tres. Ti- 
gurt, 1256 et 1560. 
Ouvrage de la nature de celui d’Aldovrande , et de la même utilité 
pour connoître ce que les anciens ont dit des mollusques et des coquilles. 


Gixanni (il conte Giuseppe). Opere postume nel quale st contengono 
testacei marint, paludosi e terrestri, dell’ Adriatico e del territorio 
di Ravena da lui osservati e descritti. Venezia , 1955-1757. Deux vol. 
in-fol . j 
Livre fort rare à Paris, qui contient sur les coquilles marines, terres- 

tres et fluviatiles , 72 pages de texte, sans la dédicace et la préface, et 

31 planches de coquilles marines , 4 de fluviatiles et 3 de coquilles ter- 

restres. 

Gioeni (Joseph). Description d'une nouvelle famille et d’un nouveau 
genre de testacés. Brochure en italien de 74 pages, avec une planche. 
Naples, 1583, contenant, outre la description de ce prétendu animal , 
que Draparnaud a fait voir n'être que l'estomac de la bulla lignaria , 
celle d’une anomie véritable, et celle de l’anomia tridentata de Linn. 


Gray (J. E.). Classification naturelle des mollusques d'après leur 
structure interne, Dissertation écrite en anglois et insérée dans le 
London medical Æepository, mars 1821. 

Guerrarn. Mémoires sur les accidens des coquilles fossiles , comparés à 
ceux qui arrivent aux coquilles qu'on trouve maintenant dans la 


mer. Mémoire de l'Académie des Sciences de Paris, année 17959. 


Mémoire sur la classification des coquilles, d'après les animaux 
qu’elles renferment. Acad. des Sc. par. 1756. 


Harper (Jean-Jacq.). Æxamen anatomicum cochleæ terrestris domi- 
portæ. Bale, 1679. Dissertation de 80 et quelques pages, avec une 
pl. à la fin de son ouvrage, intitulé : Prodromus phystologicus. 

Hassezr (F. C. Van }). Sur les mollusques de l'ile de Java, algem. 
Konsten letterbode, Messag. univ. des Sciences, octob. 1823, 


Heyke ( Detlof). Prisciculi testis ostrearum inhærentes. Academ, sc. 


Sueciæ , ann. 1744, art, v. 


ve 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE, 213 


Hénissant ( François-David ). De la formation des opercules des coquilles. 
Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris, année 19765. 


Heyne (Antoine de). Anatomia mytulr (Belgici Mossel) structuram ele- 
gantem ejusque motum mirandum exponens. Amsterdam, 1684, vol. 
in-12 de 48 pag., avec 7 planches ; une autre édit. de 1686. 


Howe (sir Everard). Lectures on comparative anatomy. Deux fvoi. in-4°. 
Londres , 1814, et Transactions philosophiques , contenant plusieurs 
mémoires sur les animaux mollusques, et entre autres , sur les carac- 
tères distinctifs des œufs de Sèche et de ceux des Verstestacés, vivans 
dans l’eau. Transact. phil., 1817, p. 2. \ 


Humpnrey ( Georges ). Mémoire sur les pièces testacées intérieures de 
l'animal des bulla lignaria , aperta, patula. Lu à la Soc. Linnéenne de 
Londres, le 1° décembre 1789, et inséré Transaci. of the Linn. Soc. 
tom. 11. Londres, 1791. 

C’est cet auteur qui, le premier, a décrit avec détails, la singulière 
armature de l’estomac des bulles; mais c’est Daudin qui depuis a montré 
que c'étoit la même chose que le genre Gioenia, 


Kzein (Jacob-Théodore). Tentamen Method: ostracologicæ. Lugduni 
Batavorum , 1753, in-4°. 
Ouvrage apprécié dans l’histoire de la conchyliologie. 


Kzein (Jacq. Théod.). Von der Schaalthieren concha anatifera, Enten 
muschein, und beylaüfig von Pholaden oder Stein muscheln. Acta 
ged. vol. 2, p. 349. 


Kozmmerer © C. L.). Die Conchylienin cabineite des Herrn Erbprinzen 
von Schwartzburg-BRudolstadt. Rudolst. , 1786, in-8e. 


Konzer (H.Ï.). Æristotelis de moëluscis cephalopodibus commentatro. 
Riga, in-80. 


- 


Lamarck (J. B. DE Monxer pe). Prodrome d'une nouvelle classification 
des coquilles. Mém. de la Soc. d'Hist. natur. de Paris, an VIT, in-#°. 


Mémoire sur le genre de la seiche , du calmar et du poulpe, vul- 
gairement nommé Polype de mer. Mém. de la Soc. d'Hist nat, de 
Paris. In-4°, avec planches. Paris, an VII. 


Système des animaux sans vertèbres. Paris, an XI(18o01 )in-8°. 


——— Philosophie zoologique. Deux vol. in-8°, Paris, 1809. 
Extrait du Cours de zoologie du Muséum d'histoire naturelle, 


tar 


214 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 


sur les animaux sans vertèbres, etc., à l'usage de ceux qui suivent ce 


cours. Brochure in-8° de 127 pages. Octobre 1812. 


Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, présentant les 


caractères généraux et particuliers de ces animaux, leur distribution, 

leurs classes, leurs familles, leurs genres, et la citation des princi- 

pales espèces qui s’y rapportent. 

Le tome v, le tome vr, divisé en deux parties, et le tome vit tout 
entier, sont employés pour l’histoire des animaux dont il est question 
dans ce Manuel. 


Le Masson Le Gozrr (Mlle). Observations sur les moules. Journal de 
Physique, 1779, t. 2, p. 285. 

Leacu ( Williams-Elford). Sur la distribution des cirrhipèdes. Journal 
de Physique, tom. 85, p.67. 

Sur la distribution des céphalopodes. Jour. de Ph. t.86, p. 393. 


Observations sur le genre Ocythoé de Rafinesque, et descrip- 
tions d’une nouvelle espèce de ce genre. Trans. phil., 1817, p. 2. 


Sur la manière dont les mollusques bivalves ouvrent et ferment 


leurs coquilles. Bulletin par la Soc. philom., 1818, p. 14. 


Lesueur (Charles-Alexandre ). Mémoire sur l’organisation des pyro- 
somes , et sur la place qu'ils doivent occuper dans une classification 
naturelle. Journal de Physique , t. 80, p. 4r2. 


Sur les genres Firole et Firoloïde , dans le Journal de l’Académie 
des Sciences naturelles de Philadelphie. 


Sur les genres Atlas et Atlante, dans le Journal de Phys. , t. 85. 


Mémoire sur plusieurs nouvelles espèces de Calmar, dans le 


Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, t. 2, 
p. 221, 248 et 257. 


Description d’une nouvelle espèce de Calmar. Journ. Acad. Sc. 
Philad. 1824, p. 282. 


Descriptions de plusieurs nouvelles espèces d'Ascidies , dans le 


Journ. de l'Acad. des Sc. naturelles de Philadelphie, avril 1823. 


Lisrer (Martin). Historia Animalium Angliæ : tres tractatus ; unus de 
araneéis ; alter de cochleis , tum terrestribus , tum fluviatilibus ; tertius 


X 


> 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 25} 


de cochleis marinis. Londres, 1658. Un vol. in-4° de 250 pages, avec 
/ } Ses ; 


neuf planches. 
Très-bon petit ouvrage original , encore bon à consulter. 


ÆExercitatio anatomica in qué de cochleis, maximè terrestribus 


et limacibus agitur omnium dissectiones tabulis æneis ad ipsas res 
affabrè incisis illustrantur. Londres, 1694, in-8e, avec huit pl. grav. 


Il est question en outre de la seiche, du calmar et du poulpe. 


ÆExercitatio anatomica aliera in quä maximè agitur de buccinis 


fluviatilibus et marinis. Londres, 1695, in-8o, avec 6 pl. 


ÆExercitatio anatomica tertia de conchyliis bivalvibus utriusque 


aquæ. Londres, 1696, in-4, avec fig. 


Anatomy of'the scallop. Anatomie du peigne. Trans. phil. vol, 19, 


P- 229, avec fig. 

Ces différentes dissertations de Lister, le principal auteur ancien de 
P'anatomie des mollusques, ont été recueillies dans l’édition de 1730 
de son Histoire méthodique des coquilles dont nous avons parlé en trai- 
tant de la bibliographie conchyliologique. 

LEUWENHOËK ( Antoine de ). De anatome et generatione mytul; de os- 
treorum partu numeroso ; de mytulo ostreorum fœtus continente ; de 
mytulo aquæ dulcis; de animalculis in ostreo; de cochleis marr- 
nis. Dans ses Ærcana nature. 


A letter concerning the eggs of snatls, and joung oysters. Phil. 


Trans., vol. 19, p. 790. 

Mansicur ( Aloys. Ferdin. ). De luce dactylorum. Act. Bonon., vol. 3, 
part. 1, p. 248. 

Massuer ( Pierre }. Recherches intéressantes sur l'origine , la formation, 
le développement , la structure des diverses espèces de vers à tuyaux 
qui infestent les vaisseaux , les digues de quelques unes des Provinces- 
Unies. Amst., 1933, in-8°, avec fig. 

M£oxeL (Jean-Frédéric). De Pleurobranchæ novo Molluscorum genere. 
Thèsein-4° ,de treize pages, avec une planche, soutenue par Etienne- 
Frédéric Leues. Hale , 1815. 


De Pteropodum ordine et novo ipsius genere. Dissertation Inau- 
gurale, in-4°, avec figures, soutenue par Jean-Frédéric-Jules Kosse. 
Hale, 1813. 


216 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 


M£nry (Jean). Remarques faites sur la moule des étangs. Acad. des 
Sciences. Paris, 1710. 


Mauvzer (J. S,). À list. of the freshwater and landshells occuring in 
the environs of Bristol, with observations. Ann. of phil., mai, 1822. 


Mozurixe (Paul-Henri-Gérard ). Mytulorum quorumdam venenum. 


Brême, 1742. 


Mozina (Jean-Ignace). Saggio sullæ Historia naturale del Chi. 
Bologna, 1782 ,in-4°, et traduit en francois ; par Gruvel, in-8°, 1789. 


Monracu ( Georges). Description of several animals found on the south 
coast of Devonshire, et autres travaux insérés dans les Transactions 
de la Société linnéenne de Londres. 


Moxtrorr (Dexys pe). Histoire naturelle des Mollusques, faisant par 
tie du Buffon, Edition de Sonnini. Paris, 1802. Six vol.in-8o. 


Les quatre premiers volumes, contenant les généralités et l’histoire des 
céphalopodes, sont seuls de Denys de Montfort; mais ils contiennent 
bien des choses hasardées. 


Muzrer (Othon-Frédéric). Fon Wurmen des süssen und salzigen 
wassers, mit Aupfern. Copenhag., 1771, grand in-4° de 200 pages, 
avec 17 planches gravées. 


Vermium terrestrium et fluviatilium, seu animalium infuso- 
riorum, helminthicorum et testaceorum, non marinorum, succincta his- 


tora, 2 vol. grand in-4°. Copenhague et Leipsick, 1773-1774. 


Zoologiæ Danicæ Prodromus. Copenhag., 1776. : 


Zoologta Danica. Copenhague et Leipsick, 1788-1789, in-fol. 


Les trois premiers volumes sont de lui; le quatrième est d’Abild- 
gaardt et de Vahl. 


Observations sur la reproduction de la tête des Limaçons. Jour- 
nal de Physique , 1778. 


Murray (Jos. Andr.). De rerntegratione partium cochleis , iümacibusque 
præcisarum. Thèse de 19 pages in-4°. Gœttingue, 1776. 


Murazro (Jean px). Zimacis majoris rubicundæ terrestris anatome. 
Misc. Cur. nat., dec. 2, ann. 1-1689. 


Nozeman (Corneille). Beshriyving van de ganzen mossel, Description 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUÉ, 217 


de l'anatife ( anatifera anserifera). Vitgez Verhand, vol. 2, pag. 556, 
tab. 18. 


>< Nissox ( Suéno ). Historia molluscorum Sueciæ terrestrium et fluviati- 


lium breviter delineaia. Lund. 1821, un petit vol. in-6° de 124 pag. 


Œnwanx ( Jean ). Observationes quædam de ostreis. Academ. suecicæ 


comment., ann. 1744, art. 7e 


X. Ozivi (Joseph). Zoologia Adriatica. Un vol. in-4° avec plusieurs 
planches gravées. 
Excellent ouvrage, contenant de bonnes observations sur les coquilles 
et les mollusques. 


Oxzivier (Antoine-Guillaume). Voyage dans l’Empire ottoman, l'Egypte 
et la Perse. Trois vol. in-4° avec figures. Paris, 1807. 
Cet ouvrage renferme plusieurs observations intéressantes sur les 

coquilles. | 

Orro (A. W.). Sur un nouveau mollusque du genre Diphyllidie. Nov. 
Act. Cur. nat., tom. X. part. 1, p. 111, avec fig. 


Description de quelques nouveaux mollusques et zoophytes. 
Ibid. ,t.x1, part. 11, p. 393, avec fig. 


X" Pazras (Pierre-Simon). Hiscellanea zoologica. Hagæ-Comit., 1767, in-4°. 


Spicilegia zoologica. Quatorze cahiers. Berolini, 1580, in-4°. 
Parsons ( Jacques ). Observations sur un coquillage apporté dans une 


pierre des environs de Mahon. Trans. phil. , vol. 15, p. 44. 
C’est de la moule Iythodome dont il est question. 


Péron (François) et Lesurur (Charles-Alexandre). Mémoire sur les 
Ptéropodes. Annales du Muséum d'Histoire naturelle, tom. xv, pl. 3 
et 4. ; 


Mémoire sur le genre Pyrosome. Zbrd., tome 4, pag. 437. 


Periver (Jacq.). Æquatilium animalium Amboinæ icones et nomina. 
London, 1713, in-fol., avec 20 pl. gravées. 


Preirrer( Charles ). Systematische anordnung und Beschreibung deuts- 
cher land und wasser-schnecken , etc., ou Disposition systématique 
et description des coquillages terrestres et fluviatiles de l'Allemagne, 
avec des considérations particulières sur les espèces trouvées jusqu'ici 
dans la terre. Cassel, 1821, x vol. in-4e de 134 pag., avec de bonnes 


218 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUEF, 


figures enluminées en 8 planches, donnant la figure de V'animat 


de l'espèce principale de chaque genre et de ses œufs. 


Pinez (Phil.). Observations anatom. sur l’huitre commune. Bulletin 
par la Société phil., n° 20. 

Prancus (Janus), ou Jean Biancmi. De Conchis minüs notis in littore 
Ariminensi. Venise, 17939, in-4°, et seconde édition fort augmentée. 
Rome, 1760. 

Punius (Caius Secundus). Hrstoria naturalis. Lib. 37. Par. 1523. 3 vol. 


in-fol. 


Pour. T'estacea utriusque Siciliæ eorumque Historia et Anatome. Deux 


vol. grand in-fol. Parme, 1791-1705, ne contenant encore que les 

multivalves et les bivalves. . 

Ouvrage remarquable, et qui fait époque dans la science, puisque 
c'est depuis son apparition que la classification générale des mollusques 
et celle des bivalves ont suivi une marche rationnelle. 

Les objets représentés dans les magnifiques planches de cet ouvrage 
avoient été préalablement figurés en cire par les élèves de M. Poli. 


PouparT ( François ). Remarques sur les coquillages à deux coquilles, 
et premièrement sur les moules ( anodontes ). Mém. Acad. des Scien. 
Paris, 1706. 

Quoyx et Gaimarp. Voy. de l'Uranie, in-4° avec atlas in-fol. Paris, 1824. 
La partie zoologique contient un grand nombre d'observations nou- 

velles sur les animaux mollusques, dont une partie de M. de Blainville. 

RariINesQuE (C. S. Schmaltz ). Précis de découvertes somiologiques ou 


Distribution méthodique de tous les corps de la nature. Un très-petit 
volume in-12 , imprimé à Palerme, 1816. 


Tableau de la nature. Palerme, 1815. 


Annals of nature, or animal synopsis of new genera and species of 


animals, plants , etc. Lexington, Kentucky, 1820. 


Sur plusieurs nouveaux genres de mollusques. Journ. de Phys., 
t. 88, p. 417, et Ann. des Sc. nat. de Bruxelles. 
Ranzani ( Camille ). Observations sur les balances. Memorre di Storia 


naturale , deca prima, in-4°, fig. Bologne. 


Considérations sur le genre Eledone de Leach et sur les moyens 


d’en distinguer les espèces. £bid. p. 75, in-4°, 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE, 219 


Considérations sur les mollusques céphalopodes qui se trouvent 


dans les coquilles nommées Argonautes. /bid. p. 85-4o1, avec fig. 


Ces différens travaux avoient d’abord été insérés dans le recueil inti- 


tulé : Oposcoli scientific: de Bologne. 


Ré£aumur ( René-Antoine Fercæauzr pe). De la formation et de l'ac- 
croissement des Coquilles. Acad. des Sciences. Paris, 1709. 


Insecte du Limacon. Mém. Ac. des Sc. de Paris, 1710. 


Du mouvement progressif de quelques Coquillages. dem, 1711- 


1712. 


Des différentes manières dont plusieurs espèces d'animaux de 


mer s’attachent aux pierres ou les uns aux autres. Zbid., 1711. 


Découverte d’une nouvelle espèce de Pourpre. Zbid., 1711. 


Observations sur la Pinne-marine et sur les Perles. Zbid., 1715. 


Des merveilles des Dails et de la lumière qu'ils répandent. /bid. 


1723. 


- Reisezius (Salomon). De Zimace in ovo. Miscell. Cur., 1697-1698, 


p. 600, obs. 250. 
RicuTEer. Programma de Purpure antiquo. Gotting. 1741, in-4°. 


Risso (Dominique). Mémoire sur quelques Animaux mollusques de 
la mer de Nice. Journal de Physique, tom. 87, p. 356. 


Roissy ( Félix De). Histoire naturelle des Mollusques (tom. v et vi), 
dans l'Histoire des Mollusques commencée par Denys de Montfort, 
faisant partie de l’édition des œuvres de Buffon , de Sonnini. 
Ouvrage apprécié dans l’histoire de la malacologie. 

Ronpeau (nu). Mémoire sur les effets pernicieux des moules. Journal 
de Physique, 1783. Suppl., tom. 1, pag. 66. 

RoxpezeT (Guillaume). De Piscibus. Lyon, 1554, un vol. in-fol. 
Ouvrage qui renferme des observations exactes. 

Rumwpn ( Georges - Everard ). De Unguibus odoratis, Murice, etc. 
Misc. Cur. nat. 1684. 

Amboinische Rareïteten Kamer , etc. , ou Cabinet d’Amboine , 1n- 

fol. , fig., Amsterd., 1705. 


De Ovo marino, Porcellanis, etc, Misc. Cur. nat, 1688. 


220 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE; 


De nautilo, Epistola ad And. Cleyerum. Valentin, ind. ht. édit:, 
pag. 13. 


De nautilo velificante et remigante. Misc. Cur. décad. 2, ann. 
1620, avec fig. 


, 


Rousser (.......). Observations sur l’origine, la constitution et la na- 
ture des vers de mer (Tarets ) qui percent les vaisseaux, les piliers, 
les jetées et Les estacades. La Haye, 1733, in-80, avec fig. 


Ruyscen ( Henri). T'heatrum universale omnium animalium , piscium , 


quod olim sub nomine Jonstont Historia naturalis proditt. Amsterd., 
1718, in-fol. 


Savigny (Jules-César ). Mémoires sur les Animaux sans vertèbres, 
in-80 , Paris, 1816. 


Say (Thomas). Sur le genre Ocythoé, dans une lettre adressée à 
M. Williams-Elford Leach , dans les Transactions philosophiques de 
Londres, 1819. 


—— Conchyliologie de l'Encyclopédie américaine, avec la description 


et les figures de plusieurs espèces de coquilles des Etats-Unis. 


Sur les testacés des Etats-Unis, dans le Journal de l'Académie 
des Sciences naturelles de Philadelphie, t. 2. 


Un grand nombre d'articles intéressans , souvent avec la description 


des animaux, mais malheureusement sans figures, dans le même recueil. 


Scnazck ( Henr. Freder.). De ascidiarum structur& dissertatio inau- 


guralis. Hale, 1814, broch. in-4° de 10 p., avec une pl. grav. 


ScHoœŒrFER (.....). Premiers essais sur les limacons. Ratisbonne, 1768, 
broch. in-4° de 50 p., avec 3 pl. enluminées. 


Essais ultérieurs et réponse à différens doutes. Ratisbonne, in-4° 
de 24 p., avec 2 pl. enluminées. 


ScnezLAMER (Gunth-Christophe ). De animali in cochlei minutä de- 
pressä degente. Misc. Cur., 16ge , obs. 143. 


Sera (Albert). Zocupletissimi rerum naturalium Thesauri accurata 


descriptio, 4 vol. in-fol,, fig. Le troisième renferme tout ce qui est 
relatif aux mollusques. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. 221 


X Serrius (Godofredus). Historia naturalis Teredinis, etc. Trajecti ad 

Rhenum, 1733, in-4e. 
Sowersy ( Georges-Brethingham). Remarques sur les genres Orbicule 
et Cranie de M. de Lamarck, etc. En anglois dans les Mém. de ja Soc. 


Linn. de Londres, vol. 8, p.465, 1823, avec d'excellentes figures. 


STiEBEL (.......). Dissertatio inauguralis sistens Limnæt stagnalis 


anatome., Goett., 1815, avec fig. 


Srurm (Jac.). Deuschlands Fauna, ou Faune allemande , avec des fi- 
gures et des descriptions faites d’après nature, vie part., les Vers. 
Nuremb., in-12, 1803-1820. 


SPExGLER (Laurent). Der Zslandisch Oskabiorn. In Berlin Bechaftrag. x. 


SwammerDAm (Jean). Zrblia Naturæ. Deux vol. in-fol. en latin et en hol- 
landois, avec de belles figures. Leyde, 1737-1738, formant le cin- 
quième volume de la collection académique, partie étrangère. 

Cet ouvrage, qui fait époque, surtout pour l'anatomie des insectes, 
contient aussi quelques anatomies précieuses de mollusques, et entre 
autres celle de la limace, de l'hélice vigneronne, etc. 


SrorixG ( Hermann Didier ). Bericht von eyer und junge von schnecken 


und muscheln. 


VazenTin (Michel-Bernard ). Æmphitheatrum zootomicum. Francf. 
1720, in-fol. 

Van (Martin). Zoologia Danica, partie du quatrième volume. Copenh. 
1789. 

Urzroa (Antoine ne). Of an american shellfish producing purple, 
found in south-america , ou sur un coquillage américain donnant de 
la pourpre, trouvé dans l'Amérique Méridionale. Gent. Iagaz., 


vol. 23, pag. 491. 


Wanx (Miss. ). Observations sur quelques animaux mollusques des cô- 
tes d'Angleterre. Journ. de physiq., tom. 95, p. 387. 


Wasnez ( Georg. WVolgang ). Programma de Purpuré et Bysso. 
Jena, 1706, in-4°. 


VWVaauricx (Guill. ). Dissertatio inauguralis de helice pomatiä. Vixub., 


1823, une brochure in-4°. 


n 


222 BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE, 


Waizzis (Thomas). Anatomie de l'huitre, dans son traité de Anim 
Brutorum. 
Watan (2. di ..). Sur les œufs d'une espèce de coquille des Indes 


Orientales. Tr. ph., n° 203. 


SL VES SOUL S LR LR RER DR RD AR Sn D D RO ne M D 


SECTION SECONDE. 


DES COQUILLES 


OU 


PRINCIPES DE CONCHYLIOLOGIE, 


CHAPITRE PREMIER: 
CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES. 


On doit entendre sous le nom composé de conchyliologie, 
et non pas d’après son étymologie, puisque le mot conchylion 
veut dire, non pas une coquille seulement, mais l’animal qui 
en est revêtu, l’art de disposer les coquilles, ou mieux les 
enveloppes ou corps protecteurs des animaux testacés, de 
maniere à les faire reconnoître promptement et sûrement, 
sans avoir presque aucun égard aux animaux qu’elles ont pu 
contenir, ou auxquels elles ont appartenu. Si l’on veut faire 
a la fois attention aux coquilles et aux animaux, c'est la ma- 
lacologie qu’il faut principalement étudier, ou l’art de grouper 
et de disposer les animaux mollusques ou malacozoaires de 


maniere à les faire reconnoitre; et si l’on veut envisager les 


224 PRINCIPES DE CONCHYLIOLOGIE:. 


coquilles comme faisant partie d’un animal mollusque, c'est- 
a-dire, quant à leur structure anatomique, à leur composi- 
tion chimique, à leur mode d’accroissement, il faut recourir 


à la partie de la section première de ce Manuel, où il est: 


question de la peau dont elles sont un produit et une dépen- 
dance. D’après cette explication, que j'ai crue nécessaire, on 
voit qu'il ne sera question ici que des enveloppes seules qui 
ont été conservées indépendamment de l’animal, et qui peu- 
vent en effet avoir appartenu à des animaux de classes et 
même de types trés-différens; et que par conséquent c’est, 
sous ce rapport, le système de Linnæus et d’un grand nombre 
d’autres zoclogistes que nous nous proposons de suivre, quoi- 
que nous le regardions comme totalement artificiel. 
Long-temps cette partie de l’histoire naturelle, qui n’avoit 
pour ainsi dire été imaginée que pour satisfaire les yeux des 
amateurs de choses rares et brillantes, fut regardée comme 
une étude presque oiseuse etinutile par les véritables zoolo- 
gistes, et cela avec d’autant plus d'apparence de raison, qu’il 
étoit souvent plus nécessaire de connoitre les coquilles à l’état 
artificiel, où on les amenoit, en employant l’émeri, la meule, 
la lime, pour leur enlever non seulement ce qu’on nommoit 
drap marin, mais souvent une ou deux couches plus ou moins 
épaisses, et qui en cachoient l'éclat, qu’a leur état vraiment 
naturel, où elles étoient souvent rejetées : on rebutoit par 
conséquent des collections toutes celles qui naturellement, ou 
par l’art, n’offroient pas quelque chose de remarquable, quel- 
que singularité. Les zoologistes méthodistes auroient même 
fini par faire disparoître presque entièrement cette étude su- 
perficielle , en ne considérant jamais les coquilles que comme 
dépendantes et encore placées sur les animaux, si la géologie, 
par le grand essor qu'elle a pris dans ces derniers temps, n’a- 
voit eu besoin de caractères extrêmement minutieux pour 
comparer entre elles, ou avec les espèces vivantes, les nom- 
breuses dépouilles d'animaux conchyliféres qui existent dans 


E. 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 225 


le sein de la terre. C’est réellement à cette cause que la con- 
chyliologie, proprement dite, doit encore son existence et 
les efforts toujours croissans des naturalistes qui cher- 
chent à y établir des principes, des règles sûres, au moyen 
desquels les géologistes puissent se guider dans les recherches 
délicates et les problèmes extrêmement difficiles qu’ils se pro- 
posent de résoudre. La conchyliologie, ou mieux, peut-être, 
l'ostracologie, forme donc parmi les sciences naturelles une 
branche tout-à-fait à part, qui peut avoir ses règles propres, 
particulières, et qui n’auroit rien de comparable , que si l’on 
vouloit aussi connoître en détail les poils, par exemple, des 
animaux mammiféres , les plumes des oiseaux ou les écailles 
des poissons. Il me semble cependant que si l’on pouvoit, tout 
en étudiant la conchyliologie d’une manière parfaitement in- 
dépendante, la disposer de telle sorte qu’elle pût être prise.en 
entier par la malacologie, on seroit à la fois utile à la science 
des animaux et à celle de la géologie ou palæontologie (1). 
C’est le but qu’on doit se proposer, mais en admettant toujours 
que la prédominance doit évidemment être pour la géologie. 
Tout art, quel qu'il soit, a nécessairement un plus ou moins 
grand nombre de termes qui lui sont propres, ou de termes 
communs, dont les acceptions lui sont particulières; c’est là 
ce qu’on nomme termes techniques, qu’il est trés-important 
de bien définir, afin de les bien faire connoître, et que l’on 
emploie pour éviter les trop longues circonlocutions aux- 
quelles il faudroit avoir recours si l’on se servoit des termes 
ordinaires. Nous allons faire connoître ces termes techniques, 
ou la terminologie des coquilles, avant d'exposer l’histoire de 
la conchyliologie et la méthode que nous proposons, et que 
nous aurons soin de faire marcher avec de bonnes figures. 


(1) IL me semble utile de créer un mot composé pour désigner la 


science qui s'occupe de l'étude des corps organisés fossiles. 


je 


19 


296 DFS COQUILLES EN GÉNÉRAÏ: 


Art. 1°".— DES COQUILLFS EN GÉNÉRAL, 


Nous n'avons réellement point d’autres termes génériques 
pour indiquer les corps durs, caicaires, cassans, qui font l’objet 
de cette partie d'histoire naturelle, que celui d’enveloppe, 
ou mieux de corps protecteur ou de têt; car par le nom de co- 
quilles on entend seulement le têt des animaux mollusques. 
Les Grecs avoient le mot ostraca, d’où ostracodermes et 
ostracés; et les Latins celui de testa, d’où la dénomination de 
testacés, c’est-a-dire d’animaux couverts d’un têt ou d’une en- 
veloppe dure. Cependant c'est l’acception vulgaire de co- 
quilles que l’on emploie : c’est ce qui fait que nous traitons de 
cette partie de l'histoire naturelle sous le nom de Conchyliolo- 
gie, sans cela il eût été, je crois, plus convenable de le faire 
sous celui d'Ostracologie ou de Testaceologie. 

Quoi qu’il en soit, nous entendons par coquilles ou corps 
protecteurs, des corps de forme très-variable, crétacés, plus 
ou moins minces, durs, Cassans d’une manière nette, se con- 
servant aisément, et qui sont constamment en rapport avec la 
peau d’un animal. : 

Il est deux manières de faire connoitre les différentes parties 
que l’art observe, décrit et nomme dansles corps protecteurs 
ainsi définis, l’une qui consiste à adopter, dans l’explication 
des termes, l’ordre alphabétique, comme l’a fait le premier 
Daniel Major, imité depuis par beaucoup d'auteurs; et l’au- 
tre, à suivre un ordre méthodique quelconque. C’est celle-ci 
que nous adopterons ici, l’autre étant nécessairement dans la 
table qui termine ce Manuel. Maïs, pour suivre cet ordre mé- 
thodique, et pour ne rien donner à l'arbitraire, nous croyons, 
malgré ce que nous avons dit plus haut, devoir considérer la 
coquille comme ayant été placée sur l'animal, quand ce ne 
seroit que pour faciliter la fusion de la conchyliologie dans la 
malacologie. Linnæus, Bruguière et plusieurs autres suivent 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL 227 


une autre marche, que nous exposerons bientôt, et étudient 
cette coquille dans une position arbitraire qu'ils ont soin de 
définir, en la regardant presque comme un corps artificiel. 

En considérant d’abord ces corps d’une manière générale 
et sous le rapport de la structure, on aperçoit une première 
division des coquilles, en celles qu’on peut appeler fausses et 
vraies. 

Une coquille fausse (pseudotesta) est celle qui n'appartient 
pas à un animal mollusque, ou mieux celle qui est compo- 
sée d’un trés-grand nombre de petits polygones appliqués les 
uns à côté des autres, et dont l’ensemble forme une enveloppe 
calcaire, dure, cassante; c’est ce que l’on voit dans le têt des 
échinites ou oursins. 

Une coquille vraie est celle qui est formée de lames appli- 
quées Les unes en dedans des autres; la plus nouvelle, la plus 
grande étantla plus interne, et la plus ancienne, la plus petite, 
la plus externe, quels que soient sa forme et le nombre de pië- 
ces qui la composent. 

L'étude générale de cette forme donne ensuite une divi- 
sion en celles quisont tubuleuses, et en celles quinele sont pas. 

On appelle coquicces ruguceuses, festæ tubulosæ, celles dont 
le diamètre transversal est considérablement plus petit que le 
longitudinal, et quine sont pas enroulées, ou du moins ne le 
sont que d’une maniére fort irrégulière etjamais en spirale; tels 
sont les tubes de certains genres de chétopodes, qui ont un autre 
caractère distinctif, en ce que le sommet reste toujours ouvert, 
ce qui n’a jamais lieu dans les coquilles des malacozoaires ou 
mollusques proprement dits, si ce n’est pourtant dans les fis- 
surelles, les dentales, les hyales, cléodores, et peut-être même 
dans la spirule. 

Les coquilles non tubuleusesse divisent ensuite en coquilles 
composées, 1° d’une seule pièce, ce sont les univalves ; 2° d’une 
pièce principale et d’une pièce accessoire, ce sont les subbi- 
valves; 3° de deux pièces, ce sont les bivalves ; 4° de deux pièces 


228 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 


et d'une pièce accessoire, ce sont les tubivalves; 5° d’un plus 
grand nombre de pièces, ce sont les multivalves (1). 

D'après cela on doit entendre par vaive, valva ( valve, klap- 
pen, allem.; valve, angl.; valvula, ital.), une pièce calcaire 
de forme tres-variable, appliquée sur ou dans la peau d’un 
animal mollusque, ou molluscarticulé , et en recouvrant une 
plus ou moins grande partie; mais alors il faut souvent avoir 
recours à la peau de l'animal, pour juger qu’un certain nombre 
de ces valves appartenoiïent à un seul individu ; comme, par 
exemple, quand elles n’ont aucuns rapports directs entre 
elles, mais seulement d'indirects au moyen de la peau. C'est 
ce qui a fait que long-temps une valve du tèêt de la lingule a 
été regardée comme une coquille univalve. 

Les coquilles multivalves sont de trois sortes : celles qui sont 
composées de plusieurs pièces transversales, imbriquées, 
comme dans les oscabrions. M. de Lamarck les nomme sé- 
riales; celles qui sont formées de cinq valves ou plus, sy- 
métriquemént rangées à droite et à gauche, et quelquefois 
même placées en écailles, et réunies entre elles au moyen de 
la peau (cesontles dissivalves de Denys de Montfort ), comme 
dans les anatifes; enfin , celles qui sont disposées d’une ma- 
nière presque circulaire, comme dans les balanes et genres 
voisins; ce sont les coquilles subcoronales de M. de Lamarck. 

Les coquilles fubivalves sont celles qui sont composées de 
deux valves principales, comme dansles bivalves proprement 
dites, mais entourées, enveloppées par une autre pièce en 
forme de tube, qui ne peut cependant pas être considérée 


(1) Le nom de multivalves est appliqué maintenant d’une manière 
moins rigoureuse que dans le système de Linnæus, qui donnoit ce nom à 
toutes les enveloppes calcaires des mollusques où il trouvoit plus de 
deux pièces; ainsi les pholades, les tarets étoient aussi bien des coquilles 
multivalves que les anatifes, les balanes et les oscabrions , tandis que les 


coquilles operculées n’étoient que des univalves. 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 23% 


tomme une autre valve, comme dans les tarets, les fistu- 
lanes, etc. 

Les coquilles bivalves sont celles qui, comme l'indique leur 
nom, ne sont formées que de deux pièces qui sont presque 
toujours appliquées sur les côtés de l'animal, et constamment 
dans un rapport plus ou moins marqué entre elles. Cependant 
nous devons avertir que ce rapport entre les deux pièces 
d’une coquille bivalve n'étant pas toujours évident, on peut 
quelquefois être induit en erreur, et regarder comme ayant 
appartenu à une univalve , une pièce ou valve quiétoit d’une 
bivalve, comme dans la lingule, quelques espèces de cames, 
d’orbicules, etc. 

Les coquilles subbivalves sont celles dans lesquelles, outre 
une pièce analogue à celle qui constitue les coquilles uni- 
valves, il y en a encore une seconde plus ou moins com- 
plète, calcaire ou non, qui ferme plus ou moins entièrement 
l'ouverture de celle-ci, ce sont les coquilles univalves oper- 
culées. 

Les coquilles univalves ne présentent plus dans leur compo- 
sition qu’une seule pièce de forme extrêmement variable, 
quelquefois même tout-à-fait tubuleuse, qui recouvre plus ou 
moins un animal mollusque , et qui peut aussi être entière- 
ment cachée dans l’intérieur de sa peau. 

Aprés ces définitions , nous allons étudier successivement 
chacune de ces espèces de coquilles, en allant de la plus 

‘simple à la plus composée; mais auparavant nous commen- 
cerons par définir les termes tirés de rapports communs à 
toutes les espèces , et qui par conséquent s'appliquent aussi 
bien aux univalves qu’aux bivalves. 

Les coquilles, de quelque nombre de pièces qu’elles soient 
composées, peuvent être considérées sous un certain nombre 


de rapports communs que nous allons rapidement envisager. 


1.” Sous le rapport des lieux où se trouvent Les animaux 


auxquels elles ont appartenu , on a cru pouvoir les distinguer 


@ 


5 gi 
290 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 


en terrestres, fluviatiles ou d’eau douce et marines; mais 
il faut convenir que cette distinction est souvent trés-diffi- 
cile; qu'elle le devient de jour en jour encore davantage, à 
cause des nouvelles découvertes, et qu’on en a exagéré l’im- 
portance pour l'usage de la géologie. 

Les coquilles TERRESTRES , terrestres , sont celles des animaux 
qui ne vivent quesur la terre, et jamais dans les eaux douces 
ou salées. 

On n’en connoît de telles que dans la division des univalves et 
des subbivalves : en effet il est assez difficile de concevoir 
des coquilles bivalves ou multivalves qui seroient terrestres, 
puisque leurs animaux sont constamment aquatiques; et 
parmi ces deux premières divisions, le plus grand nombre ap- 
partient à la famille des limacinés, univalves, inoperculés. On 
n’en a encore observé que dans une ou deux autres familles. 

Ces coquilles sont ordinairement assez minces; leur surface 
extérieure, le plus souvent lisse, n’offre guère que les in- 
dices des stries d’accroissement, quelquefois avec des pro- 
longemens piliformes de l’épiderme , mais jamais d’épines 
ni d’aspérités proprement dites. Jamais non plus leur surface 
interne n’est nacrée, et encore moins l'externe sous l’épi- 
derme. Leur ouverture, toujours entière, a fort souvent, 
au moins dans l’état adulte, le bord droit épaissi en bourre- 
let, ou plus ou moins rejeté en dehors. 

Les coquilles FLuvIATILES ; fluviatiles , comprennent toutes 
celles qui vivent dans les eaux douces, stagnantes ou courantes. 

On en a observé de telles dans trois premiéres divisions que 

nous avons établies dans les coquilles, c’est-à-dire des uni- 
valves, des subbivalves, des bivalves ; mais on n’en connoît pas 
encore de multivalves. 

Le nombre des coquilles fluviatiles paroit être assez peu con- 
sidérable, et surtout appartient à un assez petit nombre de 
familles. 

Ainsi, parmi les umivalves, on n’en à pas encore observé 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL: 23: 


de polythalames ; la plus grande partie de celles qu'on con- 
noit aujourd’hui ont l'ouverture entiere, operculée ou non, 
mais surtout de ce dernier groupe. Un ou deux genres au 
plus l'ont échancrée, et même assez foiblement, comme les 
mélanopsides ; enfin il n’y a peut-être qu’un genre dont la 
forme soit patelloïde. 

Les bivalves de cette section n’appartiennent aussi pres- 
que qu’à trois ou quatre familles. On n’en connoît en effet que 
dans celle des mytilacés, des submytilacés, des camacés et des 
conques, et encore c’est souvent un seul genre ou une seule 
espèce. 

Les coquilles univalves et subbivalves d’eau douce sont en 
général minces, parce qu'elles appartiennent à des animaux 
nageurs ; leur surface extérieure est ordinairement finement 
striée, sans bourrelets ni varices, mais quelquefois avec des 
épines; l’épiderme est toujours mince, quand il en existe. 
On donnoit aussi pour caractères de cette division des co- 
quilles, d’avoir toujours l'ouverture entière ; mais les mélanop- 
sides font évidemment exception sous ce rapport, de même 
que par leur épaisseur souvent assez considérable. Ainsi la dis- 
tinction des coquilles univalves et subbivalves d’eau douce 
est encore moins facile que celle des coquilles terrestres. 

Les coquilles bivalves fluviatiles sont à peu prés dans le 
même cas: on a cependant fait l'observation que, minces ou 
trés-épaisses, elles ont presque constamment un épiderme 
assez épais, qu’elles sont parfaitement closes, qu’elles sont 
plus ou moins nacrées à l’intérieur, et que les sommets et les 
natéces sont souvent décortiqués. 

Quant aux coquilles maRINESs , Éesæ marinæ, qui se trouvent 
dans les eaux salées, on peut dire qu’il en existe de toutes les 
familles, sauf cependant de celles des limacinés parmi les uni- 
valves, et de la première section des submytilacés parmi 
les bivalves. 

Leurs caractères sont opposés à ceux des deux premières 


252 DES CÔQUILLES EN GÉNÉRAL. 


sections : ainsi les univalves et les subbivalves même sont 
eu général beaucoup plus épaisses, bien plus fréquem- 
ment chargées de bourrelets, de varices , d’épines. Leur 
ouverture est, au contraire de ce qu’elle étoit dans les pré- 
cédentes , trés-fréquemment échancrée ou canaliculée, et 
bordée à droite par un bourrelet simple ou complexe. Quel- 
quefois nacrées à l’intérieur, l’épiderme dont elles sont assez 
souvent recouvertes est écailleux , pileux , et en général assez 
différent de ce qu’il est dans les espèces terrestres et même 
fluviatiles. 

Les bivalves marines ont en général aussi plus de rugosi- 
tés, destries, de cannelures , de rayons, etc. Leur épiderme 
est moinslisse, moins épais même , eten général d’un tout autre 
aspect que celui des fluviatiles ; mais ce peu de caractères est 
encore moins prononcé sur les espèces qui habitent vers les 
embouchures des rivières, comme les cyprines. 

2.° Sous le rapport des parties des rivières, des lacs, et sur- 
tout des mers que les animaux des coquilles habitent, on a 


subdivisé celles-ci en littorales et en amniales ou pélagiennes. 

Les coquilles cirroraes , liftorales ; sont celles, univalves, 
subbivalves, bivalves ou multivalves, qui habitent plus ou 
moins constamment les bords ou rivages des fleuves, rivières, 
des lacs ou des mers. 

Les AMNIALES, amniales ; PÉLAGIENNES , pelagicæ, sont au 
contraire celles dont les animaux cherchent toujours les 
parties les plus profondes des eaux qu'ils habitent , et qui par 
conséquentarrivent plus diffieilement et plus rarement à notre 
connoissance. 

Nous n’avons réellement aucun caractère proprement dit, 
c’est-à-dire inhérent à la coquille pour appuyer cette dis- 
tinction. 

3.° Nous n’en avons guëre davantage pour confirmer sur les 
coquilles même la substance dans laquelle leurs animaux he- 
bitent , et qu'ils percent on ne sait quelquefois pas ercore 


LA 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL: 233 


trop comment , ce qui les a fait nommer ainsi que la coquille, 
TÉRÉBRANTES, lerebrantes ; cependant cette considération les a 
fait distinguer en 

PÉTRICOLES , petricolæ , lorsqu'elles se trouvent dans des 
pierres plus ou moins dures, dénomination quelquefois rem- 
placée par celle de rirnoPnaGes, lithophagæ, ou mieux de 
LITHODOMES, lithodomæ. ù 

XyLopomess, rylodomæ , ou LIGNIVORES, lignivoræ, quand c’est 
dans le bois qu’elles établissent leur séjour, comme les tarets. 

ARÉNICOLES, arenicolæ, lorsque c’est dans le sable. 

Lurricoces, lutricolæ, lorsque c’est dans la vase. 

Nous devons cependant faire l'observation qu’on ne con- 
noît guère de coquilles térébrantes dans des corps durs , que 
parmi les bivalves, dans plusieurs familles , et que l’on peut 
en trouver un caractere indicateur dans la forme plus large 
et arrondie de l’extrémité antérieure. 

4.° Il en est à peu prés de même pour la distinction des co- 
quilles , d’après leur plus ou moins de mobilité ou leur fixité, 
dépendant toujours de l’animal qui les porte; elles en offrent 
aussi quelques indices. On peut les diviser sous ce rapport 
en coquilles 

Frorrantes, natantes, lorsqu'elles proviennent d’animaux 
nageurs, et alors elles sont toujours très-minces, trés-légères ; 
c’est ce que l’on voit fort bien dans les nautiles, les janthi- 
nes , les limnées, les bulles, les argonautes, carinaires, etc. 

Lines, liberæ , lorsque avec une minceur presque toujours 
beaucoup moins considérable , elles n’offrent aucun indice 
d’attache ou d’adhérence. C’estle cas de la plupart des coquilles, 

ADHÉRENTES, adhærentes , quand elles sont fixées et plus ou 
moins immobiles à l’aide de moyens différens, d'où les dé- 
nominations de 

Fixss, fixæ, lorsque c’est au moyen de la substance même 
de la coquille, comme dans les hipponices pour leur support, 
parmi les nnivalves ; dans les huîtres, les spondyles, les 


234 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 


cames, parmi les bivalves, et dans les balanes, parmi les 
multivalves. 

EnracINÉES, radicatæ , quand l’adhérence se fait à l’aide de 
quelque partie tendineuse, comme dans les térébratules, Îles 
lingules, parmi les bivalves ; les anatifes parmi les multivalves. 
Linnæus donne à cette partie, et surtout dans ce dernier cas, 
la mauvaise dénomination d’intestinum , que Bruguière a tra- 
duite par intestin. On ne peut souvent reconnoître cette 
adhérence sur la coquille ; mais quelquefois cela se peut par 
un trou ou une échancrure de l’une ou l’autre valve. 

CacéEe, obtecta, quand la coquille est cachée profondé- 
ment , adhérente ou libre dans un tube distinct, enveloppant 
l’animal en totalité. On ne connoît encore d'exemple de cette 
disposition que dans quelques bivalves de la famiile des pylo- 
ridés et des adesmacés. 

5.° La position de la coquille sur le corps de l'animal a fait 
donner les noms de 

Donsace, dorsalis, à celle qui est placée sur le dos. Il n'y 
eu a de cette sorte que dans les univalves et les subbivalves, 
et chez les oscabrions parmi les multivalves. 

VENTRALE , ventralis, à celle qui est placée sous le ventre 
du mollusque auquel elle appartient. J'ai supposé que la co- 
quille de l’ombrelle pouvoit être ainsi placée. 

Donso-veNrRALE, dorso-ventralis, aux coquilles composées 
de deux pieces, l’une sur le dos , l’autre sous le ventre, 
comme dans les hipponices et les palliobranches. 

BicatérALe , bilateralis , à celle dont les pièces composantes 
sont l’une à droite et l’autre à gauche de l’animal, comme 
dans la coquille de tous les mollusques lamellibranches. 

PERISOMATIQUE, perisomatica, à celle dont les pièces compo- 
santes au-dessus de deux entourent le corps de l'animal, 
comme dans les multivalves de la classe des nématopodes, 
balanes et anatifes. 


6.° Sous un rapport presque anatomique, on a établi la 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 235 


distinction des coquilles en externes et en internes ; on 
nomme 

ExreRNe , exlerna, celle qui paroit être complétement hors 
de la peau de l'animal, comme dans la plupart des co- 
quilles. 

INreaN8, interna, celle qui est au contraire recouverte par 
une partie plus ou moins épaisse de la peau de l'animal: elle 
est alors généralement fort mince, plate, ou peu enroulée, 
constamment sans épiderme et de couleur blanche. On n’en 
trouve guère d'exemple que dans les univalves polythalames 
ou monothalames; certaines espèces de myes sont cependant 
peut-être dans ce cas. 

7. En envisageant la structure des coquilles, on emploie 
aussi des dénominations particulières qui peuvent appartenir 
aux différentes sections que nous y avons établies. Une co- 
quille est dite : 

Soie ou d’un tissu serré, solida, lorsqu'elle résiste à un choc 
souvent considérable : l’helix scarabæus, Linn., est dans ce cas, 
ainsi que les olives, les mitres parmi les univalves, les cras- 
sines, ou astartés, les tarets, les peignes, les spondyles parmi 
les bivalves. 

FraGice, fragilis, dans le cas contraire. 

Epaisse, crassa, ce qui s'entend de l’épaisseur des valves et 
non de la coquille en totalité. 

Mince, PaPyRACÉE , lenuis, papyracea , lorsqu'elle est exces- 
sivement mince. 

TransPARENTS, translucida , quand cette minceur est telle 
que la lumière la traverse en partie, les carinaires, les ana- 
tines, etc. 

LameLrEusE, lamellosa, ou Forracée, foliacea , lorsque les 
lames composantes sont peu serrées, surtout sur les bords, 
comme dans les huîtres. 

Fisreuse, fibrosa , lorsque dans sa cassure elle offre des fi- 
bres perpendiculaires à sa surface : les jambonneaux. 


236 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL: 


LAMELLO-FIBREUSE, lamello-fibrosa, quand une partie est er 
lames, et l’autre en fibres: les moules. 

Nur, nuda, ou mieux vernissée, lorsqu'elle semble être 
recouverte par un vernis, tant la surface externe est lisse: 
les porcelaines et les olives. 

REvÊTUE, corticala, ou ÉPIDERMÉE, epidermata, lorsque les 
bords des stries d’accroissement réunis, forment à la surface de 
la coquille une enveloppe plus ou moins épaisse, dont la di- 
vision en poils, en lames, donne les coquilles PILEUSES, pilosæ, 
SQUAMEUSES, Squamosæ. 

8.” La composition chimique des coquilles, les fait di- 
viser en 

ARÉNACÉES , arenaceæ, lorsque les molécules calcairesne sont 
pas liées entre elles, de manière à se réduire en grains avec la 
plus grande facilité, comme dans la coquille des limaces 
grises. 

Caéracées, cretaceæ, lorsque l’abondance de la matière cal- 
caire les rend très-cassantes, comme dans les tubicoles. 

Connées ou MEMBRANEUSES, membranosæ, quand au contraire 
la substance muqueuse les forme presque tout-à-fait, comme 
dans ies aplysies. 

Un autre point de vue sous lequel les coquilles peuvent en- 
core être considérées d’une manière générale, est celui de la 
couleur, soit qu’on l’étudie dans l’espéce ou dans sa disposition. 

9.° Les différentes espèces de couleurs n’ont pas eu besoin 
d’autres dénominations que celles employées par le langage 
vulgaire. Je ne crois cependant pas que les conchyliologistes 
emploient constamment les mêmes termes pour les mêmes 
nuances, ce qui , très-heureusement , n’est pas ici d’une grande 
importance, tant les individus de la même espèce et de la 
même localité, offrent de variations sous ce rapport. 

En considérant la pénétration de la substance colorante , je 
nommerai couleur 


SUPERFICIELLE Où superficialis, celle qui reste en effet à Ha 


DS COQUILLES EN GÉNÉRAL. 237 


superficie de la coquille, comme dans le trés-grand nombre 
de cas. 

ImsuE, imbutus , celle qui pénètre plus ou moins profondé- 
ment son tissu, comme dans la janthine , etc. 

La disposition des couleurs ou ce que je nommesystéme de co- 
loration, coloratio, fournit les dénominations suivantes : elle est 

UniIFoRME, uniformis, quand toutes les parties de la surface 
d’une coquille sont d'une même couleur. 

Variée, variegata, dans le cas contraire ; mais les différens 
modes de cette variation ont reçu des noms particuliers : on 
dit que la coquille est 

Fascrée, fasciata, lorsque des bandes d’un autre couleur 
que le fond en ornent la surface; elle est fasciée longitudina- 
lement, quand elles se portent du sommet à la base, en suivant 
la décurrence de la spire; dans les coquilles bivalves, c’est ce 
qu'on nomme Rantée, radiata; et transversalement dans le cas 
contraire, c’est-à-dire dans la direction des stries d’accrois- 
sement. 

Linie, lineata, lorsque les bandes colorées sont trés-étroites, 
comme dans la bulle physe. 

Lirrurée ou écrire, scripla, lorsque les bandes colorées, 
irrégulières, fléchies en différens sens, imitent un peu des 
caractères arabes. 

Tessezrée, lessellata, quand le système de coloration a lieu 
par larges plaques, tranchées, que l’on compare à des 
pavés ou à de la marqueterie. 

Tacuerée , maculata , lorsque des taches plus foncées ou 
plus claires que le fond, et arrondies, l’ornent dans tout ou 
partie de son étendue. 

Fascio-racmETÉE, fascio-maculata, quand les taches se dis- 
posent par bandes. 

Poncruée ou Pornrirrée, punctata, lorsque les taches sont 
extrêmement petites et ressemblent à des points ou à des 
chiures de mouches. 


2358 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 


Fascio-PONCTUÉE, fascio-punetata , lorsque les points sont dis- 
posés par bandes. 

10.° La considération de la grandeur a fait imaginer le nom 
de MicroOSCOrIQUES, microscopicæ, pour indiquer celles qui, 
quoique supposées parvenues à toute leur grandeur, ne peu- 
vent être aperçues qu’à l’aide du microscope. On ne l’a ce- 
pendant encore appliqué qu'aux univalves polythalames. 

11.° Enfin, en envisageant le temps depuis lequel une co- 
quille a été abandonnée par l'animal qui l’avoit formée, ainsi 
que sa place dans les couches qui constituent l’écorce de notre 
globe, on les a distinguées en coquilles vivantes, en coquilles 
mortes et coquilles fossiles. 

Comparant ensuite celles qui sont plus ou moins ancienne- 
ment fossiles avec celles qui sont actuellement vivantes, on 
a eu les dénominations d’identique, d’analogue et de sub- 
analogue. 

Une coquille vivante, rigoureusement parlant, est aisée à 
définir; c'est celle qui fait partie d’un animal actuellement 
vivant: et en effet elle est encore susceptible de croître , si elle 
n’est pas entierement arrivée a tout son développement, et de 
se modifier plus ou moins dans le cas contraire. 

Une coquille morte, est celle qui est séparée de l’animal 
qui l’a produite, et par conséquent mort lui-même, mais 
dont la similitude est complète, dans certaines limites de va- 
riations cependant , avec la coquille vivante actuellement sur 
le dos de l'animal et trouvée dans la même localité. Mais l’an- 
cienneté de sa séparation, la réunion de certaines circonstan- 
ces extérieures, produisent d’autres différences. 

La première paroït porter sur les couleurs; en effet, plus 
une coquille est anciennement morte, plus ses couleurs su- 
perficielles et même imbues tendent à disparoître; aussi en 
général, plus une coquille est décolorée, plus on suppose 
qu’elle est anciennement morte. 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL 23% 


Un autre caractère, peut-être encore plus certain que celui- 
ci, pour indiquer l'époque de la mort d’une coquille, se tire 
de la quantité de gluten animal qu’elle contient, ce que l’on 
juge assez bien par la simple combustion. Les coquilles récem- 
ment mortes, ont encore souvent la matière épidermique au 
bord de l’orifice , ou au moins sur quelque partie de leur su- 
perficie, tandis que celles qui le sont anciennement, non seu- 
lement n’en offrent plus aucune trace à l'extérieur, maïs 
même dans leur tissu. Moins il y en a, plus la coquille est an- 
ciennement morte. 

L'état plus ou moins frustre d’une coquille, ce qu’on dé- 
signe par la dénomination de coquilles roulées, c’est-a-dire 
l'usure de ses éminences et même de sa superficie et de ses 
bords, par les frottemens répétés qu’elle a dû éprouver sur 
les rivages, ne peut guëre servir a déterminer depuis combien 
de temps une coquille est morte, parce que le degré de l’usuré 
a pu être avancé par quelque circonstance particulière; mais 
cet état n’est pas moins utile à considérer, parce qu'on peut 
s'en servir pour préjuger qu’une coquille n’a pas vécu aux 
lieux où on la trouve, et qu’elle y a été transportée. 

La distance de la surface actuelle du sol ou la profondeur 
à laquelle se trouve une coquille, doit fournir un meilleur 
moyen de faire préjuger l'ancienneté de sa séparation de 
l'animal. En effet, il est très-naturel de penser que plus elle 
sera profondément enfoncée dans l'intérieur du sol, plus elle 
sera anciennement morte; et au contraire, que moins elle le 
sera, plus elle sera nouvelle; mais ici la profondeur ou l’en- 
foncement devra être jugé plutôt par la superposition géolo- 
gique, que par une mesure immédiate. On conçoit en effet 
des coquilles qui sont actuellement à la surface du sol , et qui 
sont trés anciennement mortes, et d’autres qui sont tout-à-fait 
dans une disposition contraire, en sorte que la distance à la 
surface actuelle du sol, doit s'entendre du niveau oùse pro- 


duisent encore des coquilles , aussi bien en s'enfonçant qu’en 


240 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL: 


s'élevant; il est même assez singulier que ce sont souvent 
les plus élevées que l’on doit regarder comme les plus ancien- 
nement mortes; mais alors cela tient à la position des roches 
dans la composition desquelles elles entrent. 

Ces coquilles plus ou moins anciennement mortes, et sur- 
tout celles qui entrent dans la composition des couches de la 
terre , situées au-dessous des terrains meubles ou d’alluvions, 
portent plus particuliérement le nom de coquilles fossiles , 
dont la définition ne laisse pas que d’être assez difficile, à 
moins qu’on ne la tire des conditions géologiques. 

Une coquille rossire, fossilis, est celle qui, morte depuis 
un temps, en général fort long , mais trés-variable , a perdu 
son gluten animal, ses couleurs, et est devenue plus ou moins 
friable, happante à la langue, et d’une couleur blanche cré- 
tacée , toute différente de la blancheur des coquilles vi- 
vantes. 

A plus forte raison est-elle fossile , iorsque le têt lui-même 
a changé de nature, ou a disparu, de manière que la co- 
quille est représentée par un moule interne ou externe. 

Dans le premier cas, on dit la coquille 

SPATHIFIÉE, spatifacta, lorsque sa substance même est 
changée, non pas de nature chimique, mais dans sa structure 
minéralogique; en sorte qu’en la cassant, on n'aperçoit plusles 
lames composantes, mais de véritables rhomboëdres calcaires, 
ou une sorte de tissu fibreux : Les bélemnites. 

II faut observer que dans ce cas la coquille, quoique conser- 
vant tout-a-fait sa forme générale , et même son aspect ex- 
térieur et intérieur, est toujours beaucoup plus épaisse. Les 
coquilles fossiles du calcaire jurassique présentent surtout 
ce caractère d’une manière manifeste , et dans leur intérieur 
une conchyliomorphite interne. 

Sruictriée, silicifacta; ACATRIFIÉE , achahfacta, quand elle 
est changée dans sa nature chimique et dans sa nature miné- 
ralogique, en une substance siliceuse, translucide ou non, 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAI. 241 


Dans le second cas, ce n’est plus la coquille elle-même que 
l’on considère, mais une CONCHYLIOMORPHITE , conchyliomor- 
phites, c’est-à-dire une masse minérale qui s’est formée dans la 
coquille fossile elle-même, ou dans la place laissée par la co- 
quille dans une masse minérale, ou même dans celle lais- 
sée par son moule intérieur, et cela pour des univalves 
comme pour des bivalves (1). 

Les conchyliomorphites pourront done être partagées d'a- 
bord en cocurinomorruires , cochlidomorphitæ , et en concuo- 
MORPHITES , conchomorphitæ , suivant qu’elles seront le produit 
d’une coquille univale ou bivalve; et ensuite en 

INTERNES, internæ , lorsqu'elles représentent le moule in- 
terne d’une coquille univalve ou bivalve. Les articulations 
des ammonites sont de véritables cochlidomorphites inter- 
nes. La cochlidomorphite interne se reconnoît aisément, 
parce qu'on y remarque que les tours despire, toujours lisses, 
ou presque lisses, laissent entre eux un évidement dans toute 
leur étendue , ou sont complétement disjoints, disjuncti. 

Les conchomorphites internes sont également sans stries 
ni sillons, si ce n’est quelquefois vers les bords, et elles of- 


(1) Comment s’est opérée cette formation? Cette question n’appartient 
pas essentiellement à la zoologie. Nous nous bornerons donc à dire que 
ce peut être immédiatement ou médiatement. Dans le premier cas, ce 
qui a lieu pour la plupart des coquilles bivalves ou univalves, la subs- 
tance argileuse, sablonneuse, ou même coquillière, s’est entassée dans 
l’ouverture de la coquille, a pénétré peu à peu jusque dans les parties 
les plus profondes de la cavité, ou par la pression À TER6O, ou par l’ac- 
tion de l’eau qui a entraîné avec elle des molécules très-fines suspendues 
et non-dissoutes; dans le second cas de la formation d’une conchyliomor- 
phite, c’est à travers les parois mêmes de la coquille ou des cloisons qui 
en partagent la cavité, que l’eau plus ou moins saturée d’élémens cal- 
caires ou siliceux les a entraînées, et a rempli peu à peu cette cavité en 
commençant par former des couches de cristaux le long des parois: c’est 


ce que l’on voit très-bien dans les ammonites et les nautiles. 


16 


242 DES COQUILLES EN GÉNÉRAL. 


frent le moule de l’intérieur des sommets en forme de cornes 
plus ou moins distantes, ainsi que l'empreinte des impressions 
musculaires et marginales, mais sans indice de charnière. 
La dicérate est dans ce cas, ainsi que la birostrite ou jodamie, 
que l’on a reconnue pour n'être qu'un moule de sphérulite. 

Externes, erternæ, lorsqu'elles représentent la face externe 
d'une coquille, ce qui peut être arrivé de deux manières, ou 
parce qu’elles se sont formées dans un moule produit parune co- 
quille qui aura disparu dans une masse minérale, ou peut-être 
par l’annihilation successive des parois même de la coquille, 
et alors la masse conchyliomorphite offre à sa surface des sil- 
lons extérieurs, sans que cependant il y ait réellement des 
restes de la coquille. On en trouve beaucoup de cette sorte 
dans les terrains avant et depuis la craie; il en est même 
quelques unes dont on a cru devoir faire des genres uni- 
valves et bivalves distincts; la pholadomye de Sowerby me 
paroît être dans ce cas. 

La comparaison que l’on fait entre les coquilles fossiles et 
celles que nous savons d’une manière indubitabie être ac- 
tuellement vivantes, ou provenues d'espèces d'animaux mol- 
lusques actuellement vivans, a déterminé l'emploi des déno- 
minations suivantes; elles n’ont pu cependant encore être 
rigoureusement définies , parce que l'étude de la malacologie 
est encore trop peu avancée, pour que l’on conaoisse les li- 
mites des variations dont sont susceptibles les coquilles des 
mollusques dans la même localité, et à plus forte raison dans 
des localités un peu différentes. On dit une coquille fossile 

IDENTIQUE , identica, lorsqu'elle est parfaitement semblable 
a une coquille certainement vivante. M. Defrance admet qu’il 
en existe un plus grand nombre de cette espèce parmi les 
coquilles fossiles des collines subapennines, que dans toute 
autre localité. 

ÂNALOGUE, analoga, lorsque cette ressemblance est moins 
grande ; mais en quoi consiste cette diminution de ressem- 


DES COQUILLES EN GÉNÉRAL, 243 


blance ? Probablement dans la grosseur de la coquille, le dé- 
veloppement de la spire et des tubercules dont elle peut 
être hérissée. 

SUBANALOGUE , subanaloga , quand les différences deviennent 


moins sensibles, et portent sans doute sur des parties moins 
îxes de la coquille ; mais quelles sont-elles? C’est ce que je 
ne trouve pas dans les auteurs qui ont imaginé et employé 
ces dénominations. 

PERDUE , deperdita ; lorsque la coquille ou la conchyliomor- 
phite présente des caractères qui non seulement la font évi- 
demment différer des espèces d’un genre connu, mais même 
suffisent pour en caractériser un nouveau. En employant cette 
dénomination, il faut cependant toujours sous-entendre que 
c'est dans l’état actuel de la malacologie; car ilse peut que le 
lendemain de l'établissement d’une espèce perdue , la dé- 
couverte de quelque coquille vivante place celle-là au rang 
des identiques ou des analogues. 


Art. 2. DES COQUILLES UNIVALVES ET SUBBIVALVES. 


Nous avons dit plus haut ce qu’on doit entendre par là ; 
plusieurs auteurs les désignent sous le nom de monotomes, 
monotomæ , et plus souvent encore sous celui de cochleæ , 
cochlidæ, limaçons en françois, snail en anglois, 5chnecken 


en allemand, chiocciole en italien. 
$. 1°. De leur forme générale. 


1. En considérant la forme générale des coquilles unival- 
ves sans faire attention à la distinction de leurs parties, on 
emploie des dénominations qui, quoique assez vagues, sont 
cependant nécessaires à connoitre. 

La première distinction est celle qui porte sur l'égalité ou 
l’inégalité des deux côtés d’une coquille de forme quelconque, 


244 DES COQUILLES UNIVALVES. 


séparés par un axe fictif étendu du sommet à la base , ou d’une 
extrémité à l’autre. On nomme coquille sYMÉTRIQUE, syme- 
trica, celle dont les deux côtés sont parfaitement égaux, et 
NON SYMÉTRIQUE, non symetrica, les autres : ainsi l'os de la séche, 
la coquille de l’argonaute; celle des patelles, etc., sont sy- 
métriques; la patelle chinoise, le sigaret et beaucoup d’au- 
tres sont non symétriques. 

La coquille PLATE, plana, est celle qui n’a aucune cavité, 
comme l’os de la sèche, la patelle chinoise, etc. 

Tusuzeuse, tubulosa , celle dont le diamètre est considéra- 
blement plus petit que la longueur : les dentales, 

REcOUVRANTE , operiens, celle qui est conique et sans spire 
proprement dite, et qui s'applique sur l’animal de manière à 
pouvoir aisément être enlevée: les patelles. 

ENGAINANTE , invaginans, Celle qui est plus ou moins spirée, 
et qui contient l'animal de manière à ce qu’il soit difficile de 
l'en retirer. 

SPIRALE, spiralis, celle qui est plus ou moins contournée , 
et dans différens sens, comme il va être expliqué tout à 
l'heure. Mais auparavant définissons encore quelques termes 
qui appartiennent à la coquille envisagée en masse. On 
nomme 

Discoïre, discoidea, celle qui ressemble plus ou moins à 
un disque , et que, en considérant par la suite la manière 
dont la spire s’enroule , nous nommerons enroulée : les am- 
monites. 

DérriMée , depressa , l'espèce ovale ou arrondie dont la 
forme est trés-aplatie, et la spire trés-courte : le sigaret. 

Le même nom est quelquefois employé pour désigner cer- 
taines coquilles dont le dernier tour, ou le corps de la co- 
quille élargi par des bourrelets latéraux, semble aplati de 
haut en bas : les ranelles, murex anus, Linn. 

GLOBULEUSE OU AMPULLACÉE , globosa ou ampullacea, celle 
dont tous les diamètres sont sensiblement égaux, à cause du 


== — - 


DES COQUILLES UNIVALVES. 345 


grand développeinent du dernier tour de spire , qui est beau- 
coup plus grand que celui qui précède: les ampullaires, les 
tonnes, etc. 

OvaLe ou ovoïpe, ovalis, la coquilie dont le diamètre longi- 
tudinal est un peu plus long que le transversal : les porce- 
laines et un assez grand nombre d’hélices. 

OvaLE-RENVERSÉE , obversè ovala, celle dont la forme est 
ovale, mais dont l'extrémité antéricure est un peu plus alongée 
que la postérieure : voluta dactylus. Linn. 

Bornée, marginata, celle dont les bords ont plus d’épais- 
seur que le reste du corps : cypræa erosa, etc. 

NavicuLaiRE, navicularis , quelques coquilles qui, renver- 
sées sur le dos et l'ouverture en haut, ont une certaine res- 
semblance avec un petit bateau : l’argonaute , la navicelle. 

PYRIFORME , pyriformis, quand une des extrémités est grosse 
ou renflée , arrondie, et l’autre appointie en forme de queue 
assez courte : la pyrule. 

CLAVIFORME Où EN MASSUE, clavala, lorsque le corps de la 
coquille est court et renflé, au contraire de la partie an- 
térieure , étroite et alongée : murex haustellum, Linn. 

RosrRaLE ou noSTRÉE, rostrala, quand elle se termine à ses 
deux extrémités par un prolongement en forme de bec : bulla 
birostris, Linn.; ovulabirostris, Lamck. 

ConiquE, conica, lorsque l’une des extrémités élargie est 
comme coupée carrément , l’autre étant pointue et formant 
le sommet : quand c’est le sommet même de la coquille qui 
fait le sommet du cône, c’est ce qu’on nomme une coquille 
turbinée , comme dans les troques et dans les turbinelles ; et 
elle est dite conique ou conoïde, quand, au contraire, le 
sommet du cône est à la partie antérieure de l'ouverture, 
comme dans les cônes proprement dits. 

CyuinpriQuE, cylindrica , quand la coquille est alongée , et 
d’une largeur ou grosseur à peu prés semblable en avant ct 
en arrière :la plupart des coquilles involvées comme les olives. 


246 DES COQUILLES UNIVALVES. 


PUPPIFORME, coarctata, celle qui, étant a peu près cylin- 
drique dans la plus grande partie de la longueur, dimi- 
nue sensiblement de diametre vers les extrémités, ce qui 
la fait un peu ressembler à un enfant emmaillotté, ou mieux 
a une nymphe de papillon : les maillots. 

FustroRME , fusiformis , celle qui, renflée au milieu, est ap- 
pointie aux deux extrémités : Les fuseaux. 

TurricuLéE , furriculata , celle qui est fortalongée, c’est-à- 
dire dont le diamètre longitudinal est beaucoup plus long 
que le transversal, ce qui dépend de la manière dont la spire 
est formée : les turritelles. 

2.° Les coquilles univalves peuvent ensuite être considé- 
réessous le rapport de la distinction de chacune de leurs parties. 


$. 2. De la forme extérieure des coquilles univalves. 


Une coquille univalve peut être conçue avoir réellement 
toujours un sommet ou point par où elle a commenté, une 
base qui est sa terminaison actuelle, et un corps intermé- 
diaire , avec une cavité quelquefois presque imperceptible, 
dans le cas où la coquille est extrêmement déprimée, ou tout- 
a-fait plate; et alors elle a réellement beaucoup de rapports 
avec la valve d’une coquille bivalve. C’est justement tout le 
contraire dans les coquilles tubuleuses ou tubiformes, qui res- 
semblent beaucoup aux tubes calcaires de certains chétopodes. 

Mais, avant d'aller plus loin , indiquons la position dans 
laquelle nous étudions et dénommons les différentes parties 
des coquilles univalves , et comparons-la avec celle des au- 
tres conchyliologistes. Linnæus, Bruguière, d’Acosta, M. de 
Lamarck, etc., placent la coquille qu'ils étudient debout sur 
l'extrémité opposée au sommet, et l'ouverture en face de 
l'observateur: nous, au contraire , imitant Draparnaud et 
plusieurs autres auteurs , nous la supposons obliquement sur 
le dos de l'animal marchant devant l'observateur, ou, ce qui 


DES COQUILLES UNIVALVES. 347 


esl à peu pres la même chose, appliquée obliquement sur 
unc table, du côté de l'ouverture, et par conséquent le som- 
met en arrière et en haut; l'extrémité opposée en avant et 
en bas. Il en résulte que les noms de droite et de gauche sont 
appliqués aux mêmes côtés dans les deux manières de voir : 
mais que ceux d’inférieur et de supérieur, dans la description 
de l'ouverture et de ses bords , sont remplacés par les mots 
d'antérieur pour le premier, et par celui de postérieur pour le 
second. 

Le sommet, aper ( the head , angl. ; die spitz , allem.; apice, 
ital.), qui est la partie par où a commencé la coquille, ou 
mieux le commencement de la spire, peut être tout-à-fait 
plat, ou très-saillant , droit ou vertical, ou penché directe- 
ment en arrière, à droite ou à gauche, ou même en avant. 
Enfin il peut être pointu , ou mamelonné, entier ou carié , 
et même quelquefois creux comme dans les bulles. 

Il est tout-a-fait par, planus , dans la patelle chinoise; 

TRÈS-SAILLANT , peracutus, dans le vermet d'Adanson ; 

VenrrTicaL, verticalis, dans les patelles; dans ce genre Lin- 
næus l’appelle vertex ; 

MarGINAL Ou SUBMARGINAL, marginalis où submarginalis, dans 
les crépidules; 

ABAISSÉ OU SURBAISSÉ en arriére , retrèversus, dans les navi- 
celles; 

ABAISSÉ OU SURBAISSÉ EN AVANT, anlèversus, dans certaines 
espéces de patelles, et surtout dans les émarginules ; 

SENESTRE, sinistralis, ou penché à gauche dans les ancyles; 

DexrRe, dextralis, ou penché à droite dans les cabochons; 

Pornru, acutus, dans un grand nombre de coquilles; 

MameLronNé, mamillaris, ou arrondi dans les volutes ; 

Entrer , integer, dans la plupart des coquilles; 

Canié, cariosus, dans le bulime tiare; 

TRONQUÉ ou DÉCOLLÉ, truncatus ou decollatus, dans le bulime 


décollé, et plusieurs espèces turriculées; 


b 
&- 
ce 


DES COQUILLES UNIVALVES. 


CRBUX OU ENFONCÉ, OMBILIQUÉ, umbilicatus, les bulles, bullées 
etmême certaines espèces d'ammonacés et de planorbes; mais 
alors il est latéral ; 

PEercÉ , terebratus , dans les dentales. 

* La Base, basis, ou la partie ordinairement opposée au som- 
met, est celle dans laquelle est constamment percée l'ouver- 
ture dont nous allons parler tout à l'heure. Sous ce nom nous 
n’entendons cependant pas ce que Linnæus et la plupart des 
conchyliologistes désignent ainsi: en effet, pour eux, c’est 
l'extrémité, pointue ou non, opposée au sommet, et ils 
faisoient ainsi parce que , dans leur manière de dénommer 
les différentes parties d’une coquille, ils plaçoient celle-ci 
verticalement, le sommet en haut, l'ouverture en devant ; 
pour nous la base est toute cette partie qui appuie plus ou 
moins obliquement sur le dos de l'animal. Quelquefois cette 
base est TRÈS-LARGE et RONDE , ampla, rotundata, comme dans 
les troques ; ce qui leur donne la forme d'une toupie ren- 
versée. D’autres fois elle est rErITE, parva, comme dans les 
vis et alênes, etc.; elle peut être TRÈS-ALONGÉE, elongata; par 
exemple, dans les cyprées, etc. Elle est formée entiérement 
par l'ouverture, dans les patelles, les sigarets, et beaucoup 
plus souvent par une partie du dernier tour de spire. 

Sa direction, qui est ordinairement celle de l'ouverture, 
offre aussi quelques considérations qu'on ne doit pas négli- 
ger : ainsi elle est tout-à-fait perpendiculaire à l’axe de la 
coquille , dans les patelles, les cadrans, etc.; et elle est 
presque entièrement dans sa direction dans les cyprées, les 
olives, etc.; dans les autres coquilles elle est plus ou moins 
intermédiaire. 

Le Corrs de la coquille est tout ce qui se trouve entre la 
base et le sommet; le plus souvent il est creusé à l’intérieur, 
et sert non seulement à recouvrir, mais à contenir une plus 
ou moins grande partie du corps de l'animal. 

Quelquefois on lui donne le nom de Disque, discus, comme 


DES COQUILLES UNIVALVES. 349 


dans les haliotides, mais alors on ne comprend sous ce nom 
que le dernier tour de la spire. 

Dans un certain nombre de coquilles ou de têts, le corps 
ne se recourbe en aucun sens, ni à droite , ni a gauche, ni en 
avant, nienarrière, et même il n’est nullement excavé:ilen 
résulte alors ce que nous avons nommé coquille plate , symé- 
trique dans l’os de la sèche, du calmar, non symétrique dans 
la patelle chinoise. 

Assez souvent la base et le sommet sont réunis par un corps 
qui n’est recourbé en aucun sens, mais qui est plus ou moins 
excavé : d’où résulte ce que nous avons désigné plus haut sous 
le nom de coquille recouvrante ou non engainante, comme 
dans les patelles, les émarginules, les cabochons, et surtout 
dans les dentales. 

Enfin, dans le plus grand nombre de cas, le corps de la 
coquille est formé par son enroulement, de différentes ma- 
nières ; ce qui donne les véritables cochléides, ou sPIRIVALVES, 
spirivalvæ. 

Pour s’en faire une idée juste, il faut concevoir que toute 
coquille univalve étoit un cône plus ou moins alongé, analogue 
à une dentale, mais flexible. 

S’il s’enroule d’arrière en avant et de haut en bas, absolu- 
ment dans le même plan vertical, il en résultera une coquille 
discoïde, comprimée de droite à gauche , dont le sommet ne 
peut être visible que dans le même sens , et dont l’axe est tout- 
ä-fait également transversal. On peut nommer ces espèces de 
coquilles ENROULÉÉS, reyolutæ : un exemple rigoureux peut 
être pris dans les argonautes et genres voisins, et non dans 
les planorbes, qui ne sont réellement que suBENROULÉES , sub- 


revolule. 
Les principales différences qu'offre cette espece d’enrou- 


lement, consistent dans sa perfection plus ou moins grande. 
On nomme 


25G DES COQUILLES UNIVALVES. 


ARQUÉE, arcuala, la coquille qui n'offre encore qu'une ar- 
qûre plus ou moins considérable , comme dans certaines espè- 
ces de bélemnites et dans les dentales. 

Courgée, curvata, celle dont le corps commence à être 
beaucoup plus courbé, comme dans les ammonocératites. 

Deni-ENROULÉE, semirevoluta, la coquille qui est enroulée 
de manière à ce que les tours de spire ne se touchent pas, 
comme dans les spirules. 

ENROULÉE, revoluta, quand les tours se touchent, mais sans 
se pénétrer, comme dans les véritables ammonacées. 

Et enfin , TRÈS-ENROULÉES, perrevolutæ, les espèces dont les 
tours de spire se pénètrent réciproquement, de manière 
à ce que le dernier tour cache tous les autres et que l’ou- 
verture en soit modifiée, comme cela se voit dans le nautile 
flambé. 

Si,au contraire , l’enroulement du cône spiralse fait trans- 
versalement ou de gauche à droite, en suivant sa marche sur 
l'animal, c’est ce qui forme les coquilles INvOLvÉES , involvalæ. 
C’est ce que Linnæus nomme convolutæ, terme que Bruguiere 
a traduit par ROULÉES. 

Dans ces espèces, la base de la coquille est presque aussi 
longue qu'elle, ainsi que son ouverture; et l’axe d’enroule- 
ment est longitudinal, Il n'y a réellement presque jamais de 
coquilles complétement involvées : celles qui en approchent 
le plus sont les cyprées, les ovules. Quelquefois la coquille 
ne fait pas un tour complet, comme dans les bullées, et alors 
l'ouverture est aussi large et aussi longue qu’elle. 

Enfin la plus grande partie des coquilles univalves sont in- 
termédiaires à ces deux dispositions, c’est-à-dire, que le corps 
de la coquille est le résultat d'un enroulement oblique de 
droite à gauche et de bas en haut, si l’on marche de la base 
au sommet, ou mieux, et tout-à-fait au contraire, si l’on suit 


l'accroissement de la coquille. Ce sont là les véritables Srirt- 


DES COQUILLES UNIVALVES: 2532 


VALVES, que quelques auteurs nomment turbinées, turbinated 
shell des Anglois. 

On donne le nom de Srire, clavicula en latin, {urban ou cla- 
vicle en anglois, gewinde en allemand, spira en italien, à toute 
cette partie d’une coquille spirivalve formée par l’enroule- 
ment du cône spiral. 

Celui de Tour ne SriRE où de circonvolution, anfractus en 
latin , æhril en anglois, windungen en allemand, anfratto en 
italien, à une révolution complète du cône spiral, 

Quelquefois on distingue de la totalité de la spirele dernier 
tour , qui est ordinairement le plus gros, et où existe l’ou- 
verture, et on le désigne sous le nom de Corrs, corpus, de 
la coquille. La face qui se trouve correspondre à l'ouverture 
est le VENTRE, venter ; celle qui lui est opposée, le Dos, dorsum. 
Mais Bruguière veut que le ventre ne soit que la partie du 
dernier tour qui forme la partie gauche de l'ouverture, et sur 
laquelle la lèvre interne est attachée. Quoi qu’il en soit, onré- 
serve le nom de Cravicure, clavicula, à tout le reste dela spire. 

La direction suivant laquelle se fait l’enroulement du cône 
spiral, sert à distinguer les coquilles en pro1tes et en GAUCHES, 
ou en DEXTRES et en SÉNESTRES, dextræ et sinistrosæ. En général, 
comme on a pu le voir à l’article de l’organisation des mala- 
cozoaires, la terminaison actuelle d’une coquille est à la droite 
de l’animal , et par conséquent, en partant de ce point, l’en- 
roulement ou mieux la torsion semble se faire de droite à 
gauche, en allant de la base au sommet, ou mieux de gauche 
à droite, en suivant la marche de l’accroissement du sommet 
a la base : ce sont les coquillesspirales normales. Mais il arrive 
assez souvent que l’animal, étant anomal sous ce point, est, 
pour ainsi dire, renversé, c’est-a dire, que ce qui est ordinai- 
rement à droite se trouve à gauche, et vice wersà, et alors la 
coquille est également anomale, en ce que son bord terminal 
est à gauche : on donne à ces coquilles le nom de Gaucues, 


sinistræ , helerostrophæ, 


252 DES COQUILLES UNIVALVESs 


La considération de la spire proprement dite, mais prise 
en totalité, donne encore lieu à quelques termes techniques 
qui rentrent ,ilest vrai, jusqu’à un certain point, dans ceux 
employés pour désigner la forme générale des coquilles. On dit 
la spire 

APLATIE, depressa, quand les tours réunis forment une sur- 
face tout-a-fait plate, comme dans le cône cardinal. 

EcraAsée, subdepressa, quand la marche en sens vertical est 
peu rapide, en comparaison de celle en sens opposé : ce sont 
des coquilles qui se rapprochent un peu de celles que nous 
avons nommées discoïdes : les cadrans. 

Mépiocre, mediocris, lorsque la marche dans les deux sens 
est à peu près égale , comme dans les buccins, etc. 

Ersvée, alla, quand le cône spiral avance plus en hauteur 
qu'en largeur: les vis. 

ELANCÉE , EFFILÉE, SUBULÉB, erquisila, exserta, subulata, 
lorsque cette disposition est encore plus marquée , comme on 
le voit dans les alènes. 

TurriCULÉE, turrita, quand, avec cette marche, les tours de 
spire sont bien nettement séparés par leurs différentes tran- 
ches d'épaisseur, comme dans les mitres. 

Décorrés , decollata, lorsqu'’a la suite de l’âge son extrémité 
se brise et se casse. 

Couronne, coronata, lorsque les bords de chaque tour 
sont armés de points saillans, de tubercules ou d’épines, 
comme dans un grand nombre de cônes et dans la volute 
d’Ethiopie. 

Caniée, cariosa, lorsqu’en effet il semble que l’extrémité 
de la spire ait été rongée, comme dans le buccinum præ- 
Trosum. 

TRONQUÉE, fruncata, quand les tours de spire du centre ne 
s'élèvent pas au-dessus de ceux de la circonférence, comme 
&ans le conus litéeratus. 


DES COQUILLES UNIVALVES. 253 


ExFoNCÉE ou OMBILIQUÉE, retusa , lorsque les nouveaux tours 
de spire se portent plus en arrière que les anciens, ce qui 
produit un enfoncement, une sorte d’ombilic au sommet, 
comme dans les bulles. 

Les tours de spire donnent aussi lieu à plusieurs caractères 
que l’on exprime par des mots déterminés. 

Quant à leur nombre, on les compte ou en partant du 
sommet, ou de la fin du cône spiral ; mais il est préférable de 
commencer par le sommet; alors le dernier est celui qui 
forme l’ouverture. 


Leur proportion entre eux s’exprime en termes ordinaires. 
Assez souvent l’avant-dernier tour est plus gros que tous 
les autres pris ensemble; quelquefois le dernier est plus petit 
que l’avant-dernier, c’est ce qu’on voit surtout dans les mail 
lots, et en général, dans les coquilles d'animaux, parvenus 
à leur dernier âge. 

Les tours de spire, considérés en totalité suivant leur de- 
gré de rapprochement ou de forme générale, peuvent être 
distingués en 

SéraRés, disjuneti, lorsqu'ils sont plus ou moins loin de 
se toucher: la scalaire précieuse, et encore plus le vermet. 

APPUYÉS, contigui , quand ils s'appuient immédiatement 
les uns sur les autres : plusieurs espèces de nautiles. 

RuganKés, depressi, s'ils sont larges , aplatis, ou peu ren- 

-flés dans le milieu : les alênes et les vis. 

Convexes, convexi , lorsqu'ils sont au contraire renflés et 
bombés dans le milieu : les cyclostomes. 

CanÉnés , carinati, s'ils sont renflés anguleusement dans 
leur milieu : les carocolles. 

Erracés, FoNDus, obsoleti, lorsqu'on les distingue assez dif- 
ficilement par leur aplatissement, et le peu de profondeur 
du sillon qni les sépare : les ancillaires. 

Disrincrs, distineti, quand , plus ou moins convexes, ils 


254 DES COQUILLES UNIVALVES. 


sont séparés par une grande profondeur du sillon qu'on 
nomme suture : les olives. 

La SururEe, sutura, peut donc être presque nulle ou trés- 
profonde. Elle est 

Simecs , simplex, dans presque toutes les coquilles. 

Douze, duplicata, quand elle est accompagnée par un autre 
sillon parallèle : les alênes. 

Boroée, marginata , lorsque au lieu d'un enfoncement qui 
sépare les tours de spire, c’estune carène : turbo annulatus , Linn. 

IMBRIQUÉE, imbricata, quand elle est presque entièrement 
recouverte par une espèce de petite côte aiguë : turbo replis 
catus, Linn. 

En envisageant ensuite la superficie des tours de spire, on 
peut y remarquer 

Des Srries, striæ, petites lignes creuses, transversales, 
par rapport au cône spiral, et longitudinales, par rapport à 
toute la coquille, et par conséquent formées par les stries 
d’accroissement. 

Des Sirroxs , sulci, petites lignes creuses, longitudinales, 
ou allant du sommet à la base du cône spiral, et transverses 
pour la coquille. 

Des Rayoxs, radü, petites lignes saïllantes du sommet à la 
base, ou suivant la décurrence de la spire. * 

Des Côres, coslæ, grosses lignes saillantes dans la même 
direction de la décurrence de Ia spire , et que lon peut dis- 
tinguer en, , 

Carénées, carinatæ, lorsque leur dos est anguleux. 

Ronpes, rotundæ, lorsqu'il est arrondi. 

Carrées, quadratæ , lorsqu'il est droit. 

TusercuLeuses , fuberculosæ, quand elles sont couvertes 
de tubercules. 

EriNEUsEs, spinosæ , quand ce sont des épines. 

Vourées, fornicatæ , lorsque ce sont des écailles concaves 


en dessous. 


DES COQUILLES UNIVALVES, 255 


Des Boureecgrs, tori, petites lignes saillantes transverses , 
ou dans la direction des stries d’accroissement. 
Des Vanices, varices , grosses lignessaillantes , transverses 
comme les précédentes, produites par Les rebords épaissis des 
— anciennes ouvertures , et conservés sur les tours de spire ; 
on dit qu’elles sont 

ConTiNuEs, continui , lorsque celles d'un tour sont dans 
la même direction longitudinale que celles des autres, en 
quelque nombre qu’elles soient : les ranelles. 

DisconriNuEs, discontinui , dans le cas contraire : comme 
dans les tritons. 

SIMPLES, simplices, lorsqu'elles ne forment que de gros 
bourrelets. 

ScrOBICULÉES, scrobiculati , ou bordées de fossettes, quand 
elles sont garnies dans toute leur longueur par un ou deux 
rangs de fossettes: murex serobilator, Linn. 

Décourées, frondosi, lorsqu’ellesse divisent en épines plus 
ou moins ramifiées : un grand nombre de murex. 

Des Points , puncta, ou petits enfoncemens; ils peuvent 
être 

AnTicucés , concatenata; ils sont alors placés à la suite 
les uns des autres sur une ou plusieurs lignes : trochus Pha- 
raonis, Linn. 

Piqués, pertusa, quand ils sont très-petits : mitre pa- 
pale. 

Des TusercuLes, fubercula , ou éminences plus ou moins 
élevées , d’où la distinction de 

Puncrirormes, punctiformia, lorsqu'ils sont trés-petits, 
comme lorsqu'ils sont produits par le croisement des côtes 
et des bourrelets : murex reticularis, Linn. 

MameLonnés, mamillata, quand plus grands ils se ter- 
minent en mamelon. 

ConiQues , conica, si leur terminaison est pointue : murex 


nodus , Lann. 
? 


256 DES COQUILLES UNIVALVES» 


Des Erines, spinæ, quine sont que des tubercules plus éle- 
vés et à base plus étroite, que l’on peut distinguer en 
AIGuEs, acutæ, quand la pointe est fine. 
Linéatres, selaceæ , lorsqu'elles sont longues et atténuées 
comme une aiguille : murex tribulus, Linn. 
L'absence ou la présence de ces différentes parties à la sur- 
face d’une coquille univalve, a déterminé pour les tours de 
spire les dénominations suivantes ; on dit qu'ils sont, 


a. En les envisageant dans la direction de l'accroissement , 


Srriés, sériati, si les stries d’accroissement sont bien mar- 
quées ou mieux indiquées par de trés-petits bourrelets : l’'hé- 
lice striée. 

ImeriQués ou Tuirés, imbricati , lorsque les stries d’ac- 
croissement sont encore plus marquées, et donnent l’idée de 
plusieurs coquilles très-minces placées les unes sur les autres: 
plusieurs espèces de cabochons. 

Crérus, crispali, si les tours de spire sont ornés de stries 
relevées et onduleuses : bulla physis, Linn. 

Lamecceux, lamellati, lorsqu’ilssont pourvus d’excroissances 
transversales et minces comme du papier : buccinum bezoar, 
Linn. 

InrerROMPUS, interrupti, lorsque les accroissemens de la 
coquille sont marqués alternativement par de simples stries, 
et par des bourrelets ou des varices. 

CompPrimés, ancipites, quand il n’y a que deux varices laté- 
rales et continues, ce qui donne à la coquille en totalitéune 
forme déprimée : les ranelles , les scarabes, etc. 

CorDonnés, forulosi, torosi, lorsque Ics tours de spire sont 
relevés par un ou plusieurs bourrelets ou varices simples, 
continus ou discontinus : les différentes espèces de tritons. 

VARIQUEUX , varicosi, lorsque les varices sont plus nom- 
breuses et plus tourmentées : plusieurs espèces de rochers. 


DES COQUILLES UNIVALVES. 257 


Cuaiconacés , Décourés , frondosi, quand les varices, au 
nombre de deux, de trois ou plus, sont découpées, divisées 
comme des feuilles de chicorée ; plusieurs espèces de ro- 
chers. 

Cancezrés ou GrRILLÉS, cancellati, si les bourrelets conservés 
des ouvertures anciennes sont bien plus nombreux, continus, 
et forment par leur réunion des barres que l’on a compa- 
rées à la grille ordinaire des prisons: les scalaires et les harpes. 


b. Dans la direction longitudinale ou de la décurrenee de la 


spire. 


Carénés, carinati, lorsqu'ils sont relevés par une carène 
décurrente, et assez sensible sur le dernier pour rendre la 
coquille carénée : les carocolles. 

Sicconnés , sulcali, quand leur surface est finement creusée 
de sillons plus ou moins fins. 

- Birinss , bifidi , si, outre la suture , il y a à quelque distance 
un sillon décurrent : les alênes, vis, etc. 

Côrezés, costali, lorsque les intervalles des sillons sont re- 
levés en côtes plus ou moins saillantes : plusieurs espèces 
de turbos. 

Rucueux , rugosi, quand les côtes sont rendues rugueuses 
seulement par les stries d’accroissement, relevées et un peu. 
squameuses. 

Tusercureux , tuberculosi, quand ce sont des tubercules plus 
ou moins prononcés qui hérissent les côtes. 

Couronnés, coronati, lorsqu'il n’y a qu’une seule rangée de 
tubercules, formant une sorte de couronne sur la spire : le 
cône impérial et la volute d’Ethiopie. 

Raoiés, spinosoradiati, lorsque le rang des tubercules oc- 
cupe le milieu des tours de spire, et qu’ils sont longs et 
épineux. 


17 


53 DÉS COQUILLES UNIVALVES, 


LS 


€. Dans Les deux directions. 


On nomme 

Lisses , levigati, ceux dont la superficie est lisse et luisante, 
et polie : les porcelaines, olives, etc. 

Entiers, indivisi, integri, ceux qui n'offrent presque au- 
cune trace de stries ni de sillons, sans cependant être lisses : 
les mitres, etc. 

TreiLuisés, lesselati, ceux dont la superficie est marquée 
de stries et de sillons, se coupant à angle droit, et formant 
ainsi de petits carreaux. 

Cicarnisés , serobiculali, les tours de spire marqués de pe- 
tites fossettes un peu irrégulières, résultat d’un treillage peu 
marqué : le casque tricoté. 

D'après l’idée que nous avons donnée plus haut de la for- 
mation d’une coquille spirale, on voit que si les tours de spire 
ne se touchent ni transversalement ou de droite à gauche, ni 
de haut en bas, on doit apercevoir, dans le milieu de la co- 
quille , un enfoncement conique étendu du sommet à la base 
(c’est ce qu'on nomme Omarric, umbilicus en latin, navel en 
anglois , nabel en allemand, ombilico en italien ), et en même 
temps un vide plus ou moins considérable entre chaque tour 
de spire, comme dans le vermet d'Adansor, et même dans la 
vraie scalaire , c’est ce qui forme les coquilles à tours disjoints, 
dont il vient d’être parlé. Si, en s’enroulant, les révolutions 
du cône se touchent de haut en bas, mais non transversale- 
ment, on a une coquille fortement ombiliquée, comme dans 
les cadrans; et, enfin, si les tours de spire se touchent dans 
tous les sens, sans empiéter, ou surtout en empiétant plus ou 
moins fortement les uns sur les autres, ce qui constituelecône 
spiral complet de M. de Férussac père dans le premier cas, 
etincomplet dans le second, il en résulte que l’axe fictif n’est 
plus libre, n’est plus creux, si ce n’est quelquefois à la base, 


DES COQUILLES UNIVALVES. 259 


et qu'il est remplacé par une sorte de petite colonne tordue, 
résultant du contact et de la fusion du bord interne du cône 
sur lequel il s’enroule. En effet, en sciant une coquille de 
cette nature de la base au sommet, on voit dans son intérieur 
une partie solide plus ou moins torse; c’est à cette partie qu’on 
donne le nom de CorumeLre, columella , pillar en anglois, saüle 


en allemand , colonna en italien; et comme assez souvent cette 


‘espèce de colonne, quand la base de la coquille est très-obli- 


que, se prolonge jusqu’à son extrémité antérieure, c’est elle 
qui dans ce cas forme en entier le bord gauche de l’ouver- 
ture, d’où il prend quelquefois le nom de columellaire. 

D’après l'explication que nous venons de donner de la for- 
mation de la columelle, il est évident qu’il ne peut y en avoir 
dans les coquilles involvées, pas plus que dans les enroulées, 
non plus que dans celles dont le cône spiral est court, et s'é- 
largit subitement pour former son dernier tour. 

Lorsque la columelle existe; on la dit 

PornTuE, acuta, quand elle se termine antérieurement en 
pointe : les harpes. 

TRoNQUÉE, abrasa , truncata, quand elle semble avoir été 
coupée à son extrémité antérieure : Les agathines. 

SAILLANTE Où CAUDÉE, caudata, lorsqu'elle se prolonge au- 
delà de l’ouverture : lesjanthines , les térébelles. 

APLATIE, plana, lorsqu'elle est en effet aplatie : la pourpre 
persique. 

SrrRALE, spiralis, lorsque la partie qui dépasse l'ouverture 
est tordue comme une vrille : cérithe télescope. 

Puissés, plicata , lorsqu'on y aperçoit un plus ou moins grand 
nombre de plis transverses ou obliques, indices de sa torsion, 
produits par les faisceaux du muscle columellaire : les volu- 
tes, marginelles, etc. 

RENFLÉE OU CHARGÉE D'UN BOURRELET, inflata, lorsqu'elle offre 
à son extrémité un renflement plus ou moins considérable et 
presque transversal : les alènes, les vis. 


260 DES COQUILLES UNIVALVES. 


En dehors ou à gauche de la terminaison de la columelle, 
on voit souvent un trou, ou mieux, une fente plus ou moins 
profonde, de forme un peu variable, et qui existe surtout 
dans les jeunes sujets: c’est l’ombilic dont nous avons expli- 
qué plus haut la formation. De la présence ou de l’absence 
de ce trou, résulte la distinction des coquilles en oMBILIQUÉES, 
umbilicatæ, ou en NON OMBILIQUÉES, exumbilicatæ, où 1MPERe 
FORÉES, imperforalæ. 

On dit l'ombilic 

Coxsoriné, consolidatus, lorsque par l’âge de la coquille il 
a été totalement recouvert par le dépôt calcaire ou callosité 
qui forme ou modifie la lèvre gauche; mais il n’en existe pas 
moins dessous : plusieurs espèces d’hélices et de natices. 

SOUDÉ ou SUBCONSOLIDÉ , subtectus ou subconsolidatus, lorsque 
le dépôt calleux ne le recouvre qu’en partie, et laisse en de- 
hors une fente nommée FENTE OMBILICALE, rima umbilicalis. 

INFUNDIBULIFORME , infundibuliformis , lorsqu'il est largement 
ouvert du sommet à la base, en forme d’entonnoir : les ca- 
drans, Trochus solarium, Linn. 

Perroré, perforatus , pervius, lorsqu'il s'étend de la base au 
somm €. 

CyzinpriQuE, cylindricus, lorsqu'il est à peu prés de la 
même largeur partout : trochus umbilicaris, Linn. 

Créneté, crenatus, s’il offre des grains saillans à sa circon- 
férence : les cadrans. 

Denré, dentatus, lorsqu'il est muni d’une dent à son entrée: 
turbo pica, Linn. 

Breioe, bifidus , lorsqu'il est comme partagé en deux parune 
sorte de colonne de la callosité: certaines espèces de natices. 

CanauicuLÉé, canaliculatus, quand il offre à l’intérieur une 
gouttiére spirale : plusieurs sabots. 

Après avoir ainsi successivement envisagé les coquilles uni- 
valves dans leur ensemble et à leur surface extérieure, voyons 
maintenant l'intérieur et son orifice. 


DES COQUILLES UNIVALVES. 261 


$. 3. De La cavité ou de l’intérieur des coquilles univalves. 


La cavité d’une coquille univalve peut ne pas être entiè- 
rement occupée par l'animal, et ce qui est occupé être séparé 
de ce qui ne l’est pas par une ou plusieurs cloisons, qui la par- 
tagent en plusieurs cavités qu’on nomme chambres, concamé- 
rations , loges, cellules. 

Les coquilles qui n’ont qu'une seule cavité sont dites unilo- 
culaires ou monothalames, comme la très-grande partie des co- 
quilles univalves. 

Celles qui ont au contraire leur cavité séparée en plusieurs 
loges, par autant de cloisons, sont nommées, par opposition, 
multiloculaires, polythalames , chambrées, cellulées, et même 
cloisonnées. 

La forme des cloisons, qui peut être trés-différente, a dé- 
terminé les noms de cloisons : 

Unies, simplices, quand elles sont simples. 

DécouréEs, PERSILLÉES, SINUEUSES, incisæ, Sinu0$@, quand 
elles offrent, et surtout sur leurs bords, au point de jonction 
avec la coquille, des sinuosités ou découpures que l’on a com- 
parées a celles des bords de la feuille de persil. 

C’est de cette disposition que sont venus, dans la Paléozoo- 
logie, les noms de coquilles articulées, d’articulations, tirés de 
la disposition que conservent entre eux les morceaux de sub- 
stance étrangère quise sont moulés dans ces cavités anfrac- 
tueuses, observés aprés que la coquille elle-même a été dé- 
truite. Ces articulations peuvent être COMPRIMÉES, CYLINDRI- 
QUES, VENTRUES OU RENFLÉES, €tC. 

Ces différentes chambres ou loges particulières communi- 
quent plus ou moins complétement entre elles au moyen d’un 
trou en forme de canal, qui traverse les cloisons et les loges: 
ce trou est nommé SIrHON, sipho, siphon, angl., rohre, allem., 
sifone, ital, On en étudie, 


262 DES COQUILLES UNIVALVES. 


1. Le nombre, qui n’est jamais au-dessus de deux, comme 
dansles bisiphytes (1); mais, dansle trés-grand nombre de cas, 
il n’y en a qu’un. 

2.° La position : il peut étre au milieu de la cloison, ow 
‘ rapproché de l’une de ses extrémités; d’où les noms de 

CENTRAL, centralis, quand il est au milieu. 

Dorsa ou EXTERNE, dorsalis, lorsque c’est vers le bord ex- 
terne qu’il est percé. 

INTERNE, ventralis, ou contre la spire, lorsque c’est vers le 
bord interne. hé 

LaréraL, lateralis, lorsqu'il est plus d’un côté que de l’au- 
tre: naultilus legumen, Linn. 

OzriQue, obliquus, lorsqu'il coupe obliquement l'axe des 
chambres : nautilus gramen, Linn. 

3.° La continuité : il est 

CoxTNU, continuus, quand celui de chaque loge se conti- 
nue dans le suivant de manière à former un tube étendu 
d’une extrémité de la soquille à l’autre : la spirule. 

Disconrint , discontinuus, dans le cas contraire. 

4° Et quelquefois la forme RONDE, OVALE, TRIANGULAIRE, REN- 
FLÉE, CYLINDRIQUE OU INFUNDIBULIFORME. 

Dans les coquilles uniloculaires, la cavité est rarement 
partagée en deux seulement, et incompièétement, par une 
lame droite plus ou moins étendue, qu’on nomme Dra- 
PHRAGME, seplum, comme dans les navicelles, mais encore 
mieux dans les crépidules. Dans ce dernier cas, on nomme ces 
coquilles doubles, perfoliatæ, parce qu’elles semblent formées 
de deux coquilles placées l’une sur l’autre. D’autres fois, cette 
lame est plus ou moins recourbée, ce qui produit une Lan- 
euerte en cornet, labium adnatum , ou septum spirale, dont la 
forme est un peu variable : exemp., les calyptrées, etc. 


(1) MM. Defrance et de Roissy doutent qu'il y ait de véritables bisi- 
phytes, 


DES COQUILLES UNIVALVES:, 263 


$. 4. De l'ouverture des coquilles univalves. 


L'ouverture des coquilles univalves, que la plupart des 
auteurs nomment encore la bouche, apertura en latin, mouth 
ou aperture en anglois, mündungen ou mundoffnung en alle- 
mand, est l’entrée de leur cavité; elle est réellement formée 
ou circonscrite par les bords, qui ne sont que la réunion dela 
surface intérieure de la coquille avec l’extérieure. Linnæus 
appelle faux ou gorge tout ce qu’on peut voir dansl'intérieur 
même de la coquille, c’est-à-dire, à peu prés le dernier demi- 
tour. 

Quelques auteurs donnent le nom de péristome à toute la 
circonférence de la coquille à son ouverture; mais le plus 
souvent on la divise en deux parties désignées sous les noms 
de bords ou de lévres, distinguées en bord ou lèvre interne et 
en bord ou lévre externe, droite, gauche ou columellaire, 
comme nous le dirons plus en détail tout à l’heure. 

Considérée en totalité et avec une partie du dernier tour 
qu’elle termine, on dit que l’ouverture estromBante, decidua, 
quand, ne suivant pas la direction de la spire, elle tombe 
subitement; REBROUSSÉE, resupinata, quand c’est à contre-sens, 
c’est-à-dire vers la spire , qu’elle se recourbe, comme dans 
le tomogère; helix ringens. 

Envisagée seule, elle peut être noriZONTALE, horizontalis, 
quand elle est dans une direction parallèle à l’axe de la co- 
quille comme dans les maillots; PERPENDICULAIRE, perpendicu- 
laris, ou TRAXSVERSALE, ransversalis , lorsqu'elle lui est presque 
perpendiculaire, comme dans les planorbes; et oBLIQuE, obli- 
qua, lorsqu'elle est intermédiaire à ces deux directions. 

Si nous considérons l'ouverture dans sa régularité ou son 
irrégularité, elle est sy MÉTRIQUE, symetrica, lorsqu'elle peut 
être partagée en deux parties parfaitement égales et similaires, 


et NON SY MÉTRIQUE, nOn symetrica, dans le cas contraire: alors 


264 PFS COQUILLES UNIVALVES. 


elle peut être formée par l’excavation plus ou moins considé- 
rable de l’un ou de l’autre de ses bords, ce qui doit être pris em 
considération. 

Quant à sa grandeur proportionnelle avec le reste de la co- 
quille , elle peut être très-crande, comme dans les haliotides, 
désignés à cause de cela sous le nom de mégastomes ou de ma- 
crostomes ; ou médiocre, pelite, etc. 

Quant à son intégrité, le dernier tour de spire peut péné- 
trer plus ou moins dans son intérieur, etla modiler: on dit 
alors qu'elle est modifiée par le dernier tour de spire, comme 
dans les argonautes, les limaçons, etc. Dans ce cas, suivant 
l'observation de M. de Férussac père, le cône spiral est toujours 
incomplet, et au contraire dans l’autre. 

Mais surtout elle peut être antérieurement plus ou moins 
profondément ÉCHANCRÉE, emarginata, Où ENTIÈRE, inlegra : 
c’est ce qu’explique le terme d’entomostomes , opposé à celui 
d’anentomostomes , qui indique que l'ouverture estentière. Lin- 
næus emploie quelquefois l'expression d’effusa, mal traduit, 
ce nous semble, par Bruguière, par sINUEUx, pour indiquer 
la même condition d'être échancrée, comme dans Les porce- 
laines ; ou bien a-t-il entendu par là l’échancrure postérieure 
de la jonction des deux bords. 

Elle peut offrir une simple propension à être échancrée, 
et alors elle est dite vERSANTE, effusa, c’est-à-dire que, si l’on 
concevoit la coquille sur le dos et remplie d’un fluide, il s’é- 
couleroit par une partie un peu évasée de sa circonférence : 
exemple, plusieurs cônes et les mélanies. 4 

Enfin, on peut encore parler ici de la forme qui lui vaut 
le nom de sIPHONOSTOME Ou de CANALIFÈRE, siphonostomaæ 
ou canalifera, c’est-à-dire, quand elle est terminée anté- 
rieurement par une espèce de canal ou de siphon plus ou 
moins alongé, parce que cette forme est en rapport avec une 
disposition semblable dans l'animal. Ce canal , cauda , rostrum 
en latin, beack en anglois, kanal en allemand, rostello en ita- 


DES COQUILLES UNIVALVES. 265 


lien, considéré à part, peut ensuite offrir des différences qui 
sont désignées par les épithètes de 

Lonc, longa, ALONGÉ, elongafa, si sa longueur surpasse 
celle du dernier tour de spire : murex haustellum , tribulus, 
Linn. 

Covurr, abbreviata, quand sa longueur n’égale pasle dernier 
tour de spire : murex erinaceus, saxatilis, Linn. 

TRONQUÉ , truncata, lorsqu'il a peu de longueur et qu'il est 
comme coupé transversalement: murezramosus, trunculus, Linn. 

RELEVÉ , ascendens, quand il se relève en en haut. 

FERMÉ, clausa, quand il est fermé inférieurement : murex 
ramosus, Scorpio, Linn. 

Sous le rapport de la forme , qui est extrêmement variable, 
l'ouverture des coquilles univalves peut être 

Ron»e, rotunda, ou à peu de chose prés : d’ou les noms de 
ericostomes ou de cyclostomes. 

Ovazs, ovalis, d’où celui d’ellipsostomes , lorsque le diamètre 
longitudinal est plus long que le transversal. 

TRANSVERSALE, transversalis, lorsque c’est le contraire, le 
diamètre transversal étant plus grand que l’antéropostérieur, 
comme dans les hélices. 

AnNçGuLaire, angulata, lorsqu'elle offre un angle plus ou 
moins marqué dans un certain point de sa circonférence : 
c'est ce qu’on peut désigner par la dénomination de gonios- 
tomes. 

Deui-circuLAiRE, semirotunda, ou demi-ronde, quand elle 
représente une sorte de gueule de four, comme dans les na- 
tices, et surtout dans les nérites : d’où le nom d’hémicy- 
clostomes. 

ETROITE, LINÉAIRB OU LONGITUDINALE, longitudinalis, c’est-à- 
dire, d’un égal diamètre et de la longueur de la coquille :c« 
sont les angyostomes, comme dans les cyprées, etc, 


266 DES COQUILLES UNIVALVES. 


{. 5. Des bords de l'ouverture. 


Les bords de l'ouverture sont quelquefois désignés par le 
nom de lèvres, Labium et labrum latin, lip anglois, lippe alle- 
mand , labro italien. 

Draparnaud a proposé le nom de péristome pour tout le 
bord: mais ordinairement on le divise en deux par un axe 
fictif que l’on suppose aller d’une extrémité à l’autre de la 
coquille. Tout ce qui se trouve correspondre au côté droit de 
l'animal, et qui offre la terminaison actuelle de la coquille, 
depuis son point de départ de l’avant-dernier toür, est appelé 
bord »rour, lèvre pRo1TE, ou mieux, bord EXTERNE ou lévre Ex- 
TERNE, €t labrum, pour éviter l'inconvénient d'employer le 
mot de lèvre droite, quand réellement elle ést gauche. On 
nomme l’autre, c'est-a-dire , celle qui se trouve du côté de la 
columelle, qui la forme quelquefois en plus ou moins grande 
partie, bord caucne, lèvre GAUCHE, INTERNE OU COLÜMELLAIRE, 
ou enfin labium.Linné et son école n’admettent delèvre gauche 
que dans un petit nombre de cas, et seulement dans cer- 
taines espèces de murex, chez lesquelles le dépôt calleux de 
la columelle prend réellement la forme de la lévre externe. 
Ce sont leurs coquilles BILABIÉES, bilabiosæ. | 

Quelquefois les deux bords sont réunis complétement, 
comme dans les cyclostomes, et en général dans les coquilles 
où l’ouverture n’est pas modifiée par l’avant-dernier tour de 
spire, ce qui fait que le cône spiral est complet : d’autres fois 
ils ne sont réunis qu'incomplètemeñt, et seulemen't dans l’àge 
adulte, par une espèce de dépôt calcaire qui recouvre lavant- 
dernier tour de spire,.c’est ce qui constitue l'ouverture EN- 
mère , coarclata de Linné, comme dans les auricules et plu- 
sieurs hélices; enfin, le plus souvent, ils sont désunis simple- 
ment ou au moyen d'un sinus plus ou moins profond, comme 


dans certaines espèces de buccins et de nérites. 


DES COQUILLES UNIVALVES. 267 


Si nous considérons maintenant chaque bord indépendam- 
ment l’un de l’autre, nous trouvons que chacun d'eux peut 
offrir quelques caractères importans. 

Le bord proir où EXTERNE , labrum, Linn., peut être étudié 
sous ie rapport de son épaisseur, de son intégrité, de son plus 
ou moins grand développement et de son excavation. 

Il est rRANCHANT, acutum, quand il est mince, et ne s’épaissit 
pas avec l’âge : les agathines. 

RérLéCui, reflezum , lorsqu'il s'évase en dehors, 

Epais, crassum, quand, au contraire , il est assez peu mince 
et arrondi. 

ResorDÉé, marginatum, lorsqu'il est épaissi, au moyen d’un 
bourrelet extérieur qui peut se conserver en plus ou moins 
grand nombre sur les tours de spire , ce qui forme les coquilles 
cancellées, comme dans les harpes. 

BimarGiné, bimarginatum, lorsqu'il est épaissi en dedans 
seulement, comme dans certaines espèces d’hélices. 

Reruié, involutum, quand il se rouie en dedans, comme 
dans les cyprées. 

Denré, dentatum, extérieurement, et surtout intérieure- 
ment, quand il offre à sa marge , externe ou interne, un plus 
ou moins grand nombre de dents. 

Diraré ou a1LÉ, alatum, lorsqu'il s'élargit plus ou moins 
avec l’âge. 

AuricuLÉ, auritum , lorsque cette dilatation se fait surtout 
en arrière et en se prolongeant sur la spire, comme dans 
quelques strombes. 

Diciré, digitatum, quand cette dilatation est divisée en 
plusieurs pointes canaliculées qu’on a comparées a des doigts, 
d’où proviennent les noms spécifiques de tetra, pentadactyle, 
donnés à quelques espèces de strombes ou de ptérocéres. 

Lorsque.ces espèces de bourrelets et la dilatation du bord 
droit se divisent, se présentent de différentes manières, et 


qu’elles se conservent en nombre variable sur la spire, on dit 


268 DÉS COQUILLÉS UNIVALVES. 


que la coquille est chicoracée, garnie de bourrelets, de cor- 
dons, etc., comme dans un assez grand nombre de murex, 


_: ce dontilaété parlé pius haut, en considérant la coquille en 


totalité, et les tours de spire. 

Sous le rapport de son intégrité, le bord droit peut être 

Exrier , integrum , et c’est le cas le plus ordinaire. 

Ecnancré, solulum , ENTAILLÉ, Scissum , Où pourvu d’un si- 
nus, lorsque , dans une partie quelconque de son étendue, il 
offre un sinus ou une entaille plus ou moins profonde, comme 
dans les strombes, les pleurotomes, etc. 

Enfin il est Dénouré, dehiscens, lorsqu’a son origine il se 
développe et s’écarte plus de la columelle que dans le reste 
de sa longueur, comme dans les cônes , les strombes. 

Vouté , fornicatum ou subfornicalum, quand il s’avance plus 
ou moins au-delà de l’axe de la coquille, comme dans les 
physes. 

Le bord GAUCHE , INTERNE OU COLUMELLAIRE, labrum, offre 
un moins grand nombre de caractères. 

Il peut être entièrement indépendant de la columelle, quand 
elle ne dépasse pas l’avant-dernier tour, comme dans tous 
les cyclostomes, et même dans les hélices (1). 

Quelquefois la partie postérieure est formée par la colu- 
melle, comme dans les limnées, par exemple, etle reste en 
est bien distinct. 

Enfin , le plus souvent la columelle le forme entiérement, 
comme dans toutes les coquilles canaliculées , et même échan- 
crées, et alors la columelle peut être recouverte par un dé- 


(1) On voit que j'envisage le bord gauche un peu différemment que. 
Linnæus et que Bruguière, puisque , lorsque je le trouve le plus consi- 
dérable, ils le regardent presque comme nul, et cela vient de ce que le 
bord droit n’est, pour moi, étendu que de son origine sur l’avant-der- 
nier tour de spire jusqu’à l'extrémité antérieure de la coquille, et non 


jusqu'à la columelle. 


DE3 COQUILLES UNIVALVES. 26 


pôt calcaire plus ou moins considérable , qui fait dire que le 
bord gauche ou la columelle est calleuse, comme dans les 
casques, etc.; quelquefois ce dépôt est pris pour la lèvre 
même, mais à tort, ce nous semble. Il est surtout bien évi- 
dent dans les murex, par exemple dans le murex brandaris, 
haustellum, c'est ce que Linnæus a désigné par l'ouverture bi- 
labiée. 

Il peut aussi arriver que ce bord soit entiérement formé 
par l’avant-dernier tour, comme dans les coquilles involvées 
et enroulées, et alors il peut être 

DENTÉ , dentatum , comme dans les porcelaines. 

GRANULÉ, granulatum, comme dans le casque granuleux. 

Rueueux, rugosum, comme dans le casque saburon. 

SePriFonME, septiformis, quand il est en forme de cloison : 
les nérites. 


$. 6. De l’opercule. 


L'ouverture de beaucoup de coquilles univalves reste tou- 
jours ouverte; mais, dans un assez grand nombre de cas, elle 
peut être momentanément fermée ; et enfin elle peut l'être 
constamment , à la volonté de l’animal, par une pièce cal- 
caire ou cornée. 

La pièce qui, dans certaines coquilles univalves, sert à 
les fermer pendant un certain temps de l’année, n'appartient 
réellement ni à l'animal , ni à sa coquille ; c’est ce que Dra- 
parnaud a nommé épiphragme; sa considération est de peu 
d'importance. 

IL n’en est pas de même de celle que l’animal porte cons- 
tamment attachée à la partie supérieure et postérieure du 
pied, comme on a pu le voir dans la première partie de ce 
Manuel, et qu'on nomme Orgrcure, operculum en latin, co- 
ver ou lid en anglois , deckel en allemand, et coperchio en 


italien, 


270 DES COQUILLES SUBBIVALVES. 


C’est cette partie de l’enveloppe coquillière des mollusques 
céphalés, qui , ayant été comparée à tort avec la valve oper- 
culiforme de certaines bivalves , a déterminé quelques au- 
teurs, et entre autres, Adanson , à diviser les coquilles uni- 
valves en unitestacées et en bitestacées. 

Les UnrresrAcÉes , unitestaceæ , sont des coquilles univalves 
non operculées. 

Les Biresracées, bitestaceæ , sont les coquilles univalves 
operculées : ce sont celles que nous avons nommées subbi- 
valves. 

Cet opercule peut être envisagé sous différens rapports 
qui donnent lieu à quelques dénominations assez importantes 
à connoitre. 

Sa nature chimique est désignée par les termes de 

CazcairE, calcareum , quand il n’est formé que de matière 
calcaire, comme dans les nérites et néritines. 

CorNEO-cALCAIRE, corneo-calcareum , lorsque outre sa couche 
interne cornée , il est plus ou moins épaissi en dehors par un 
dépôt calcaire, souvent considérable, comme dans les tur- 
bos , les phasianelles. 

Corné , corneum , lorsqu'il est constamment corné, comme 
dans les toupies , un certain nombre de natices, etc. 

Sa grandeur proportionnelle avec l'ouverture dela co- 
quille, est indiquée par les termes de 

Simiraire , similare, lorsqu'il a exactement la forme de l’ou- 
verture, comme dans les cyclostomes, les nérites, etc. 

SussIMILAIRE , subsimilare, lorsqu’ayant à peu prés la forme 
de l’ouverture de la coquille, il est beaucoup plus petit 
qu’elle, et peut s'y enfoncer plus ou moins profondément, 
comme dans les buccins, les murex, etc. 

Dissimiratre, dissimilare , quand il n’a plus la forme de l’ou- 
verture de la coquille, à quelque profondeur qu'il y soit 
enfoncé, comme dans les strombes, les cônes, et même dans . 


les navicelles. 


DES COQUILLES SUBBIVALVES, 271 


La manière dont l’opercule se joint à l'ouverture , a fait 
appeler par Linnæus : 

Simrce, simpler, celui qui n'a d’autre rapport que dans la 
forme avec l'ouverture. 

Comrosé, compositum , celui qui, en ne quittant pas le bord 
columellaire dans ses mouvemens , semble y être articulé, 
mais ne l’est réellement jamais, au moyen d'éminences et de 
cavités, comme Bruguiére le dit d'après Linnæus: les nérites. 

Le mode d’attache au corps de l’animal est encore assez dif- 
férent pour mériter quelques dénominations particulières. 
Il est 

APrLIQUÉ, applicatum , quand son adhérence se fait par une 
plus ou moins grande partie de sa surface interne , comme 
dans la plus grande partie des coquilles operculées. 

INSÉRÉ , insertum , quand il est inséré dans les muscles de la 
columelle par une ou deux fortes apophyses de son bord co- 
lumellaire , comme dans les nérites et les natices. 

La disposition des élémens cornés ou calcaires, qui consti- 
tuent l’opercule, peut être désignée par les dénominations 
suivantes. J’appellerai : 

Moznisriré, mullispiratum, celui qui est formé par un très- 
grand nombre de tours de spire trés-étroits, et dont le som- 
met est à peu près médian: les foupies. 

PaucisrPiRÉ, paucispiratum, celui qui est composé par un ou 
deux tours de spire assez large, et dont le sommet est sub- 
central: les turbos et cyclostomes. 

UxisriRÉé , unispiratum , l’opercule qui ne forme qu’un tour 
de spire, s’accroissant trés-rapidement en largeur, et dont 
lesommet est presque terminal : les natices et lesnérites, etc. 

Sugsriné, subspiratum , celui qui n’offre qu’un indice de 
commencement de spire a une de ses extrémités : les mélanies 
et les mélanopsides. 

Uxevuicuré, unguiculatum , l’opercule non spiré, et composé 
d’élémens imbriqués, placés à la suite les uns des autres, de- 


272 DES COQUILLES SUBBIVALVES. 


puis le sommet terminal à une extrémité, jusqu'à la base à 
l’autre : les rochers, fuseaux, cônes, etc. 

Ce sont les onyx des anciens auteurs. 

LameLreux , lamellosum , celui dont les élémens non spirés 
et imbriqués se disposent en formant des stries subconcen- 
triques à un sommet submarginal , mais non terminal : le 
buccin ondé. 

SQUAMMEUX , squammosum , l'opercuie non spiré, dont les 
élémens ovales ou subcirculaires semblent appliqués les uns 
sur les autres, en forme de squames, dont la plus petite 
forme le sommet margino-central : lesampullaires , paludines, 
hélicines, etc. | 

Ranié, radiatum, celui dont les élémens concentriques, 
marginaux , sont coupés par des stries trés fines, s’irradiant 
d’un des angles : la navicelle. 


$. 7. Des différences. 


Les différences que les individus d’une même espèce de co- 
quilles univalves et subbivalves peuvent présenter, n'ont pas 
encore suffisamment été étudiées; ensortequ’onesthienloinde 
connoître les limites des variations dont.elles sont susceptibles. 

Les différences dépendantes de l’âge sont assez nombreuses 
et importantes à connoître. 

La coquille jeune est toujours beaucoup plus petite ; son 
épaisseur est constamment beaucoup moindre. 

Le nombre des tours de spire est moins considérable ; le 
sommet presque toujours mamelonné. 

L'ouverture est proportionnellement plus grande. 

L’ombilic est également plus grand dans les espèces qui 
restent toujours ombiliquées. Il existe dans celles où par la 
suite il se consolide, c’est-à-dire est caché par un dépôt cal- 
caire, et il est même apparent dans celles qui n’en offriront 
aucune trace par la suite. 


DES COQUILLES SUBBIVALVES. 273 


La coquille est souvent subcarénée, ce qu’elle ne sera pas 
par la suite. 

Les bords de l'ouverture sont souvent désunis, le dépôt 
calleux, qui forme la réunion , n’existant pas encore, c’est-à- 
dire qu’il n’y a pas de lèvre interne dans le système de ter- 
minologie de Linnæus. 

Le bord droit est toujours tranchant, ou bien moins épais 
qu'il ne sera par la suite. 

Les bourrelets , les varices sont moins prononcés, et au 
contraire pour les stries d’accroissement. Dans les espèces chez 
lesquelles il y a une disposition alternante de ces bourrelets, 
on trouve qu’elle est la même à toutes les époques de la vie; 
mais en est-il de même des sillons ou cannelures décurrentes ? 
Sont-ils toujours en même nombre? cela ne paroit pas, du 
moins à en juger par les cérithes et les turritelles. 

Les couleurssont souvent assez différentes ainsi que le sys- 
teme de coloration , comme on en voit un exemple tranché 
dans les porcelaines. 

Les différences provenant des sexes sont aussi assez faciles à 
saisir ; en effet Adanson a remarqué le premier, et j'ai confirmé 
depuis que la coquille des individus mâles est toujours plus 
petite, à spire plus pointue, au contraire de celle des fe- 
melles : y a-t-il d’autres différences ? 

On conçoit trés-bien que les localités produisent aussi des 
différences appréciables, suivant le repos, l'abondance de 
la nourriture, l’excitation, déterminée par la chaleur et la 
lumière. 

Les deux premières circonstances déterminent des diffé- 
rences dans le volume , par deux raisons , d’abord parce que 
l'animal trouvant plus de nourriture, obtiendra tout son ac- 
croissement annuel, et ensuite parce qu’il pourra atteindre le 
maximum de la durée de la vie qui appartient à son espéce. 

Les deux autres produiront aussi nécessairement un plus 
grand volume, parce qu'il n'y aura que peu ou point d'in- 

18 


274 DES COQUILLES BIVALVES. 


termittence dans la durée des fonctions actives, et que 
celles-ci seront plus stimulées ; elles produiront des différences 
surtout dans la vivacité des couleurs. 

Si maintenant ces circonstances se continuent long-temps 
dans une même localité, et sur un certain nombre d’indi- 
vidus, alors il se produira une variété fixe, locale, qui se 
perpétuera par la génération. 

Dans le cas contraire, des individus d’une même espéce, 
vivant avec plus de peine, vivant moins de temps, étant 
moins excités , produiront des coquilles plus petites, moins 
développées, moins colorées, etc. 

Il est encore important de connoîitre les différences qu'of- 
frent les coquilles d’après le plus ou moins de temps qu’elles 
ont été séparées de l'animal qui les a produites. Le principal 
caractère distinctif porte nécessairement sur la couleur qui 
disparoit peu à peu , en sorte que des coquilles fort aucien- 
nes séparées, surtout si elles ont été exposées à l'alternative 
de la pluie et de la sécheresse, a l’action de la lumiére, de- 
viennent tout-à-fait blanches; leur pesanteur peut aussi di- 
minuer avec l’ancienneté de leur séparation , mais surtout 
leur solidité, au point qu'elles finissent par devenir friables 
et terreuses. 

Sous ce rapport de la facilité de destruction , les coquilles 
paroissent aussi offrir des différences assez considérables, mais 
qui malheureusement ont encore été peu étudiées. On con- 
çoit en effet que celles dont le tissu est serré, solide, résis- 
teront bien davantage à l’action des élémens destructeurs, 
que ceiles dont je tissu est au contraire làche et feuilleté. 


Art. 5. DES COQUILLES BIVALVES. 
Nous avons dit plus haut ce qu'on doit entendre par co- 


quilles bivalves, Quelques auteurs françois leur donnent le 


nom de coNqQuEs, ou de conchæ en latin : d’où le nom de 


DES COQUILLES BIVALVES. 275 


22 


conchifères, que M. de Lamarck donne aux animaux qui 
les portent. Les Anglois les désignent sous la dénomination de 
bivalv shell ou de conch, et les Allemarïds sous celle de zey- 
lappige schalen ou de muschelschalen, ou enfin de shale swey 
shale ; les Italiens les nomment bivalvi. M. de Lamarck der- 
nièrement, abandonnant tout-à-fait les dénominations lin- 
néennes , les a appelées carpinirères, cardiniferæ, admettant 
très-probablement que toutes ont une charnière. À 
On peut considérer les coquilles bivalves à peu près sous 
les mêmes rapports que lesunivalves, et sous quelques autres 


qui leur sont particuliers. 


$. 1. De leur forme générale. 


En envisageant d’abord une coquille bivalve comme com- 
posée d’une seule pièce, comme formant un tout, on expli- 
que ce qu’on entend par coquille longue, alongée, cylindri- 
que , transverse, épaisse , fort épaisse, comprimée ,trés-mince; 
mais, pourbiens’entendre à ce sujet , il faut savoir dans quelle 
position on doit placer la coquille pour l’étudier, soit en tota- 
lité, soit dans ses différentes parties. 

Nous avons déjà annoncé que, pour prendre un point de 
départ invariable, nous supposerions la coquille recouvrant 
l'animal, et celui-ci marchant devant l'observateur, la tête 
en avant, quoique réellement beaucoup de ces animaux ne 
changent pas de place, et qu'ils affectent quelquefois une 
position déterminée sur le flanc, ou même la tête en bas. 
Alors la coquille sera placée sur la tranche d'avant en arrière, 
de manière que ses sommets soient presque toujours en haut 
et tres-rarement en avant, le ligament entre le sommet et 
l'observateur : dans cette position, la partie opposée aux 
sommets sera inférieure, et les deux extrémités du diamètre 
perpendiculaire à cette direction seront, l’une en avant et 
l’autre en arrière. Linné, Bruguière, M. de Lamarck, Boscsup- 


276 DES COQUILLES BIVALVES 


posent la coquille dans une position tout-à-fait et exactement 
opposée, c'est-à-dire, reposant sur les sommets, l’ouverture 
en haut et le ligament en avant. D’après cela, je nommerai 
Havwreur , allitudo, d’une coquille, le diamètre vertical étendu 
des crochets ou du ligament, ou mieux du bord dorsal, au 
bord inférieur ou abdominal qui touchera le sol où la coquille 
sera posée : c’est la longueur pour Linnæus, Bruguiére, La- 
marck, Da Costa et Draparnaud , et la largeur pour Muller. 
Sa Loncueur, longitudo , avec Muller, sera donc le diamètre 
perpendiculaire au précédent, c’est-à-dire, celui qui est 
étendu d'avant en arrière, ou de la bouche à l'anus; c’estla 
largeur pour Da Costa et Draparnaud, ainsi que pour Bru- 
guière et M. de Lamarck. L'EXTRÉMITÉ ANTÉRIEURE OU ORALE, 
RUCCALE, ertremilas antica, oralis , buccalis, sera celle qui cor- 
respondra à la bouche, et la POSTÉRIEURE OU ANALE, extremi- 
tas postica ou analis , à l'opposite; ou ceile du côté où se trouve 
le plus ordinairement l'anus. 

L'Epaisseur , crassiludo , sera indiquée par le diamètre trans- 
versal de la partie la plus bombée d’une valve à l’autre; d’où 
la valve droite sera réellement celle qui correspond au même 
côté de l'animal, et de même pour la valve gauche. C’est là 
ce que Draparnaud nomme profondeur. 

On devra donc nommer Dos ps LA coQuize ou Borp suré- 
RIEUR, dorsum ou margo superior, dorsalis, celui qui corres- 
pond réellement au dos de l'animal, dans lequel se trouve 
ordinairement le sommet, mais beaucoup plussouvent encore 
le ligament. 

Le côté opposé sera le Coré Asnominar de la coquille, son 
BorD INFÉRIEUR OU ABDOMINAL, Mmargo inferior, abdominalis, ou 
enfin sa base réelle. C’est ainsi que Réaumur d’abord, puis 
Muller, Da Costa, Draparnaud, M. Cuvier l'ont envisagé: 
c’est le contraire pour Linnæus, Bruguiere, M. de Lamarck, 
Bosc, etc., etc. 


La circonférence de la coquille, ou la ligne qui réunit 


DE3 COQUILLES BIVALVES. 277 


les quatre points dont nous venons de parler, forme les Borps 
de la coquille : margo ou margines, latin; the margins, bor- 
ders, anglois; der rand, allemand; margine, italien. 

D'après cela, il est aisé de voir ce que nous entendons par 
une coquille bivalve longue, etc. Elle est 

Loncue, longa, lorsque le diametre horizontal est beau- 
coup plus long que le vertical : les pholades, les myes. 

C’est la coquille transverse des linnéens. 

Havure, alta, dans le cas contraire : les vulselles. 

Ovare, ovalis, lorsqu'un des diamètres n’est qu'un peu 
plus long que l’autre : les vénus. 

RonpEe, rotundata, lorsque les deux diamètres sont sensi- 
blement égaux : les peignes. 

Epaisse, crassa, quand le diamètre transversal est aussi 
grand que les autres, d’où dépend la profondeur des valves : 
les bucardes. 

COMPRIMÉE, MINCE, TRÈS-MINCE, compressa, quand ce dia- 
mètre est plus ou moins petit, proportionnellement aux au- 
tres : les tellines. 

CYLINDRIQUE, cylindrica, quand, le diamètre longitudinal 
étant trés-grand, les deux autres sont prés d’être égaux , comme 
dans certaines espèces de solen. 

NaviCuLaIRE, navicularis, lorsque le diamètre ; añtéro-pos- 
térieur étant sensiblement plus long que les deux autres, 
ceux-ci sont à peu prés égaux, ce qui donne à la coquille une 
certaine ressemblance avec le corps d'un vaisseau, surtout 
lorsque le bord dorsal est droit: les arches. 

ConpironmEe, Carpioïne, cordiformis, lorsque, vue en ar- 
riére, en avant ou de côté, elle offre quelque ressemblance 
avec ce qu’on appelle vulgairement un cœur: les isocardes, 
les bucardes. 

TRiIQUÈTRE, triquetra , lorsque la coquille est comme tron- 
quée à son extrémité antérieure , mais beaucoup plus souvent 


3 la postérieure, en sorte qu’une coupe horizontale, faite x 


278 DES COQUILLES BIVALVES. 


toute la coquille, auroit la forme d’un triangle: c’estce dont 
on voit un exemple dans la trigonie, dans les donaces. 

LixeuironME, linguiformis, lorsqu’elle rappelle un peu la 
forme d’une langue : la vulselie. 

Rosrrée, rostrata, quand l'extrémité postérieure est beau- 
coup plusétroite que l’antérieure: plusieurs espèces de tellines. 

Fasriciée, fastigiata, quand l'extrémité postérieure est au 
contraire beaucoup plus large ét comme coupée transversa- 
lement : plusieurs espèces de jambonneaux. 

TRONQUÉE, truncata, lorsqu'elle est en effet comme tron- 
quée à une de ses extrémités, comme dans plusieurs espèces 
de donaces. 

AuricuLée, auriculata , lorsque les bords de la coquille vers 
le sommet, sont plus où moins dilatés en forme d’oreilles; 
elle est UNIAURICULÉE, uniauriculata, ou BIAURICULÉE, biauricu- 
lala, quand il n’y a qu'une seule oreille ou qu'il y en a deux. 

Les oreillettes sont ÉGALES, æquales, où INÉGALES, inæqua- 
les, quand leur grandeur est la même ou est différente ; 
ÉCHANCRÉES, dissectæ ou excisæ, lorsqu'elles sont en effet pro- 
fondément échancrées à l’origine de leur valve; ÉPINEUSES, 
cellato spinosæ, quand leur bord inférieur est comme den- 
ticulé; Raccourctes, obliteratæ, lorsqu'elles sont très-peu sail- 
lantes, comme dans les limes. 

Après avoir considéré les deux valves de la coquille comme 
formant un tout insécable, il nous faut maintenant envisager 
chacune de ces pièces à part, et ensuite dans leurs rapports. 


réciproques ou moyens d'union. 
$. 2. Des valves. 


Une valve peut être régulière ou irrégulière. 
Elle est RÉGULIÈRE, regularis, lorsqu'elle affecte une forme 
constante, indépendante des corps extérieurs, comme dans la 


plupart des coquilles bivalves. 


DES COQUILLES BIVALVES: 279 


Elle est au contraire 1RRÉGULIÈRS, irregularis, lorsque. se 
fixant sur les corps marins, ellese modifie suivant leur forme, 
comme dans toutes les coquilles adhérentes immédiatement, 
et comme, par exemple, dans les huîtres, les anomies. A ce 
sujet, M. Defrance a observé que la valve inférieure et même 
la supérieure se modifient plus ou moins et se moulent pres- 
que sur le substratum. 

Elle peut être mince , plus ou moins épaisse, ce qui ne dé- 
termine pas de termes techniques. 

Elle est PLIÉE, inflexa, quand elle forme un pli rentrant ou 
saillant à sa partie postérieure : les tellines. 

Chaque valve, régulière ou irrégulière, peut être réelle- 
ment et avec juste raison, comparée à une coquille univalve, 
recouvrante, qui seroit en général fort plate où peu con- 
cave , mais qui, au lieu d’être placée sur le dos de l'animal, 
le seroit sur les côtés : on doit ddne y trouver un sommet et 
une base, une face externe et convexe, et une interne 
concave. 

Le Sommer d'une coquille bivalve est ce qu'en terme de 
conchyliologie on nomme en françois le Crocagr, parce qu’il 
est ordinairement plus ou moins recourbé: il est désigné sous 
le nom latin d’apex; beak, tip, ou summit en anglois; wirbel, 
rucken en allemand; apice en italien. C’est par le sommet que 
commence la formation de la valve. 

En considérant sa position ‘générale, en prenant toujours 
notre point de départ de l’animal, on dit qu'il est 

Oraz ou Buccar, oralis, lorsqu'il est a l'extrémité antérieure 
de la valve, ce qui est assez rare: on en trouve un exemple 
dans les peignes , les huîtres , les spondyles, où il porte le nom 
de Tarow. 

Dorsaz, dorsalis, quand il correspond au dos de l'animal, 
ou au bord supérieur de la coquille, ce qui a lieu le plus 
ordinairement; mais, dans ce cas, il peut être antéro - dor- 


sal, lorsqu'il est plus en avant qu'en arrière dans la longueur 


ee 


200 DÉS COQUILLES BIVALVES5: 


de la valve; medio-dorsal, quand il est au milieu, et enfin pos- 
téro-dorsal, quand il est plus en arrière qu’en avant. 

ANAL Où POSTÉRIEUR, analis, posterior, quand il est à l’extré- 
mité opposée à la bouche, comme dans les térébratules, la 
lingule, etc. 

C’est encore de la position relative du sommet des co- 
quilles bivalves, que se tire le caractère indiqué par les 
mots équilatéral, subéquilatéral, et inéquilatéral. On dit une 
valve 

EQuiLATÉRALE, equilateralis , lorsque le sommet céphalique 
ou dorsal se trouve justement au milieu du côté où il est, em 
sorte qu'une ligne menée du sommet au côté opposé partage- 
roit la valve en deux parties égales; c’est ce qu'on voit dans 
les peignes. 

SUBÉQUILATÉRALE, subequilateralis, quand il n’y a pas une 
grande différence dans sa position plus en avant ou plus en 
arrière. 

INÉQUILATÉRALE, inequilateralis, lors que la différence entre 
les deux côtés est assez considérable, et que par conséquent le 
sommet est antéro-dorsal ou postéro-dorsal. 

La direction de ce sommet peut aussi offrir quelques ca- 
ractères désignés par des termes particuliers : le plus souvent 
il est un peu courbé ou incliné en avant; mais quelquefois il 
est tout-àa-fait vertical, ou dans la direction du diamètre dont 
il forme une extrémité, et plusrarement incliné en arrière; 
enfin, il arrive dans certaines espèces, comme dans les dicé- 
rates, qu'il tend à se contourner en spirale, à la manière des 
coquilles univalves. 

On le dit 

AURIFORME, auriformis, lorsque sa direction est spirale et 
qu'il s'applique extérieurement sur le ventre de la valve : la 
came gryphoïde. 

CoRNIFORME, CORNICULÉ, cornmiculatus, lorsqu'il est droit, 


alongé et pointu : chama bicornis, Linn. 


DES COQUILLES BIVALVES. 283 


Sprnar, spiralis, quand il se roule en spirale : l'isocarde. 

Crocuau, inflexus, incurvatus, lorsqu'il se courbe vers celui 
du côté opposé : cardium cardissa, 

Recoureé, reflexus , recurvalus , lorsqu'il est un peu rccourbé 
en avant, ce qui est le cas le plus ordinaire. 

Sous le rapport de son intégrité, on trouve que le plus or- 
dinairement il est entier; mais quelquefois, comme dans ua 
assez grand nombre de coquilles fluviatiles, il est plus ou 
moins carié ou seulemert écorché : c’est ce qu'on nomme 
nales decorticatæ, parce qu’ilest rare qu'il le soit sans que les 
natèces ne le soient en même temps, 

Enfin, le plus souvent lisse et toujours visible, il est quel- 
quefois recouvert par un dépôt calleux, ce que l'on pourra 
désigner par sommet CALLEUx, callosus, comme dans les pho- 
lades ; c’est le caractère que Linnæus a rendu par cardore- 

Jlerus, CHARNIÈRE REPLIÉE, Brug. 

La base de la valve, comparée à celle d’une coquille uni- 
valve, est ce qu’on nomme ici CircONFÉRENCE , ambitus. Cette 
circonférence est 

Extière, intecer, lorsqu'elle n'offre aucune déperdition de 

‘substance, et qu’elle s'applique exactement sur celle de sa 
cougénère. 

EcHancRéE, emarginalus, supéricurement , inférieurement, 
antérieurement, ou postérieurement, lorsqu'elle offre une 
excavation plus ou moins profonde, ou un sinus dans une de 
ces quatre parties de son étendue. C’est ce qui forme les co- 
quilles bivalves bâillantes, dont il sera parlé plus loin, en 
envisageant les rapports des valves. 

Récuuière, regularis, lorsque la valve, appliquée sur une 
table, par exemple, y touche par toute sa circonférence. 

IRRÉGULIÈRE, irregularis, dans le cas contraire. 

En n’envisageant principalement que la lévre interne de 
cette circonférence à laquelle on donne spécialement, avec 
Linnæus, la dénomination de Bonn , margo, on dit qu'il est 


É 4 


LA 


382 DES COQUILLES BIVALVES5. 


EpAIs, MINCE, TRANCHANT, lorsqu'il offre la disposition in- 
diquée par ces épithètes. 

Feuicceté, lamellosus, lorsque la réunion des lames ou coe- 
ches qui le forment n’est pas complète, comme dans les 
huitres. 

OxcGuicuié, unguiculatus, quand il est relevé en écailles 
voûtées, qui ont un peu la forme d’ongles : le tridacne bé- 
nitier, 

CrÉN&LÉ, crenatus, lorsque les sillons de la surface extérieure 
forment des espèces de festons dans une plus ou moins grande 
partie de son étendue. N 

Denré ou pENticuté, dentatus, lorsque le bord est seule- 
ment marqué par de tres-petites dents, comme dans les 
donaces. 

Epenrure, edentatus, lorsque les bords sont entiers et dé- 
pourvus de dents : vénus chionée, etc. 


$. 3. De la face externe des valves. 


La face externe d’une valve offre un assez grand nombre 
de choses à étudier. 

Elle est d’abord plus ou moins convexe ou plate, termes 
qui n’ont aucun besoin de définition. 

Dans les espèces convexes, on donne à la partie la plus 
saillante de cette convexité, et par conséquent la plus creuse 
à l’intérieur, le nom de Narèce, natis, ainsi désignée par Lin- 
næus, parce que sa forme renflée et arrondie fait qu’en con- 
sidérant à la fois les deux valves, il y a quelque ressemblance 
avec la partie de l’homme que désigne le mot latin. Souvent 
ces natèces sont plus élevées que les sommets, et c’est alors 
qu’elles méritent mieux leur nom. Dans la position artificielle 
que Linnæus et ceux qui l'ont suivi donnent aux coquilles 
bivalves qu'ils veulent étudier, les natèces servent de base, ce 
qui leur méritoit encore mieux ce nom. 


DES COQUILLES BIVALVES. 283 


Comme nous l'avons fait observer plus haut pour le som- 
met, cette partie peut être entière ou écorehée : d’où le nom 
de nates decorticatæ, comme dans les unios ét les anodontes. 

Si nous continuons l'examen de ce que peut offrir la partie 
dorsale de la face externe d’une vaive de coquille bivalve, 
nous trouverons assezsouvent , en avant du sommet pour nous, 
et, au contraire, en arrière pour Linnæus et ceux qui l'ont 
suivi, une dépression de forme, d’étendue et de profondeur 
variables, où la structure de la coquille présente un aspect 
un peu différent: c’est ce que Linnæus, en l’envisageant sur 
les deux valves à la fois, et continuant sa comparaison avec 
la partie inférieure du tronc de la femme , nomme anus, que 
Da Costa, effarouché des termes de Linnæus, a désigné sous 
ceux de slope ou de declivitas , et que Bruguière, Draparnaud, 
M. de Lamarck, ont préféré appeler Lunute, lunula, dénomi- 
nation que nous adopterons. 

Ordinairement PLEINE , plena, elle est quelquefois ouverte 
ou ÉCHANCRÉE, palula , hians, comme dans les tridacnes. 

On dit qu’elle est 

Bornée, marginata , lorsqu'elle est circonscrite par un bour- 
relet saillant. 

Dentée, serrata, dentata , lorsque la circonférence est gar- 
nie de dents, comme dans les tridacnes. 

CORDIFORME , EN FORME DE CROISSANT, LANCÉOLÉE ; OVALE » 
OBLONGUE, SUPERFICIELLE, PROFONDE, etCc., suivant qu'elle a la 
forme d’un cœur, comme dans la vénus cancellée ; d’un crois- 
sant, comme dans le bucarde cœur-de-diane : d’un fer de 
lance , comme dans la vénus aile-de-papillon, etc. 


En arrière des sommets, dans notre manière de voir, et au 


contraire en avant pour les linnéens , on trouve une autre 
dépression plus longue que l’antérieure. et beaucoup moins 
large , que Linnæus, dans son système de comparaison, nomme 
Vuive, vulva. Da Costa, par la raison rapportée plus haut, 


a changé ce nom en celui de Fissure, fissura. Bruguiére, Dra- 


284 DES COQUILLES BIVALVES. 


parnaud et M. de Lamarck la désignent par la dénomination 
d'Ecussox , fissura. 

Les Lèvres, labia , sont la partie du bord externe des val- 
ves qui, s'écartant en dehors, constituent ou limitent l'écusson. 

Les Bourrerers ou NympPues, nymphæ, sont formées par 
une lame peu saillante , alongée, sur laquelle est attaché et 
placé le ligament. 

SUTURE , FENTE, rima, est le petit espace qui se voit au- 
dessous de celui qui sépare les nymphes, et qui est formé 
par le bord interne de cette partie de la circonférence des 
valves. ÿ 

L'écusson est dit 

Cawaricuré, canaliculata , lorsqu'il est creusé en gouttière 
dans toute sa longueur, comme dans la donace meroé. 

Disrixcr, distincta, quand sa couleur diffère de celle du 
reste de la coquille : vénus épineuse. 

Lirruré , litturata , lorsque sa superficie est marquée de 
lignes colorées , un peu ressemblantes à des caractères : vé- 
uus dysère. 

REPLIÉ ou crocau , inflera , lorsque le bord des lèvres est 
recourbé dans l’intérieur des valves : vénus cancellée. 

La suture est FERMÉE, clausa, quand elle est entièrement 
recouverte par le ligament. 

Ouverte, aperta, quand l'extrémité postérieure du li- 
gament, étant saillante, laisse apercevoir dans cette partie 
un écartement des valves, qui permet de voir à l'intérieur 
de la coquille. 

Les nymphes sont dites 

EcanTées, hiantes, quand eiles ne se touchent pas : vénus 
meretrix. 

Exroxcées, retractæ , intractæ , quand elles sont tres-en- 
foncées : vénus dysére. 

TRONQUÉES , runcatæ , lorsqu'elles sont plus courtes que la 
suture dans l’intérieur des valves : tellina gars, 


DES COQUILLES BIVALVES. 285 


Les Lèvaes, labia, sont les petites lames comprises dans 
l’écusson, dont les bords forment la suture : elles peuvent 
être Lisses ou sTRIÉES , Læves , strialæ, etc., Ce qui n’a pas be- 
soin de définition, ou Appuyées, incumbentia, lorsque l’une 
ou l’autre, plus large, s'appuie sur celle de l'autre valve, 
comme dans la vénus dysère. 

L’écusson avec toutes ses parties , dans un certain nombre 
de coquilles, est compris dans un espace ovalaire, formé à 
moitié par chaque valve, et situé au côté postérieur pour 
nous, antérieur pour Linnæus, etc., de la coquille; c’est 
ce qu’on nomme Corsecer ou pubes. Il peut être plus ou moins 
étendu, et être circonscrit par une carène saillante, ou par 
un angle, ou même par une ligne enfoncée. 

On dit qu'il est 

ErixEux , spinosa, quand sa circonférence est bordée d’é- 
pines, comme dans la vénus épineuse. 

CAaRÉNÉ , carinata, quand elle est formée par une carène 
saillante : la donace triangulaire. 

LameErLEux , lamellosa , lorsqu'il est coupé transversalement 
par des appendices écailleux : vénus ridée. 

Rameux , .ramosa, lorsque les côtes transverses qui s’y re- 
marquent sont bifurquées ou rameuses : vénus pectinée. 

Nu , nuda, lorsqu'il n'offre aucune strie, épine ou écaille :- 
vénus cendrée. 

Tout le reste de la surface externe d’une valve de co- 
quille bivalve en forme réellement le disque; mais on le divise 
entrois parties, auxquelles on donne encore quelquefois une 
dénomination particulière : ainsi , on appelle Verre de la 
coquille, testæ umbo , la partie la plus renflée; Disque, discus, 
proprement dit, tout ce qui se trouve entre le ventre et le 
limbe; et enfin le Liws8e, limbus, la bande qui règne le long 
des bords. 


La surface extérieure de la coquille, considérée en général, 
peut être 


286 DES COQUILLES BIVALVES. 


1.” Lisse , Lævis, lorsqu'elle n'offre ni écailles, ni stries, ni 
rayons. 

2°. Ecaicreuss, squamosa, quand les bords des lames com- 
posantes ne sont pas bien réunis, mais plus ou moins soule- 
vés comme dans les huîtres : d’où il résulte des espèces d'é- 
cailles , et alors ces Ecaïrcces, squamulæ , sont dites 

SIMPLES , simplices, comme dans l’huitre commune. 

Décourées, quand leur circonférence est divisée en 
appendices inégaux, comme dans la came feuilletée, etc. 

TusuLeuses , fubulosæ, lorsqu’en se repliant sur elles- 
mêmes, elles forment une espèce de tube, comme dans la 
pinne rouge. 

CanauicuLées, canaliculatæ, quand elles sont creusées 
en gouttière sur toute leur longueur : pinna nobilis, Linn. 

Tuirées, imbricatæ, quand elles s'appliquent les unes 
sur les autres, à la maniere des tuiles: le bucarde tuilé. 

Vourées, fornicatæ , lorsqu'elles sont larges, voûtées en 
dessus, et creusées en dessous, comme dass le bucarde 
tuilé. 

3. Rayonnée, radiata, lorsqu'elle est couverte d’assez pe- 
tites saillies, longitudinales, convexes, qui partent du som- 
met pour aller à la circonférence , comme dans plusieurs es- 
pèces de peignes. 

Les Rayons, radia, peuvent être distingués en rayons 

EcaircEeux , squammosa, quand ils sont garnis d’écailles 
droites ou imbriquées , comme dans le bucarde tuilé. 

Erineux, spinosa, lorsqu'ils sont garnis d’épines droi- 
tes, comme dans le bucarde épineux. 

TusercurEux, fuberculata, quand leur superficie est 
garnie de grains: l'arche greuu. 

[asses, lœvia, quand ils n’offrent aucune de ces parti- 

cularités. 
4. CôTELÉE, costata , lorsqu'elle est couverte de côtes ver- 


ticales , comme les rayons, mais plus grosses, quelquefois . 


DES COQUILLES BIVALVES. 287 


longitudinales, anguleuses, ordinairement creusées en autant 
de sillons dans la face concave : d’où l’on voit que la Côr , 
costa, ne diffère guère du rayon que par la grosseur ; aussi 
la distingue-t-on par les mêmes termes, c’est ce qui constitue 
les coquilles PECTINÉES , pectinatæ , lorsque ces côtes se termi- 
nent sur les bords par des dents et des échancrures, un peu 
comme sur un peigne, comme dans le cardium pectina- 
tum , etc. 

5.” SirzowNÉE, sulcata , nécessairement lorsqu'elle est ou 
rayonnée ou côtelée : on doit donc, avec Bruguière, enten- 
dre par sillons les rigoles ou excavations qui séparent les 
rayons ou les côtes, et non les parties saillantes même, avec 
Linnæus. 

Ces sillons peuvent offrir quelques différences. On con- 
çoit qu'ils peuvent être RONDS, TRIANGULAIRES, €t MÊME CAR = 
RÉS; Ce qui s'entend de soi-même. On dit en outre qu’ils sont 
STRIÉS OU LAMBLLÉS, OU POINTILLÉS, lorsque leur superficie est 
pourvue destries transverses, de petites écailles dans le même 
sens , ou piquée de points enfoncés, comme dans le bucarde 
hérissé, le peigne ducal et la came arcinelle. 

6° Srriée, striata, lorsqu'elle est couverte de lignes en 
creux, longitudinales , ne différant des sillons qu’en ce qu’elies 
sont beaucoup plus fines, et qu’elles sont longitudinales; ces 
stries deviennent des cannelures , lorsqu’elles sont beaucoup 
plus larges et profondes , comme celles qui existent entre les 
bourrelets. 

7. TREILLISÉE, tessellata , lorsqu'elle offre des sillons ver- 
ticaux et des stries longitudinales, se coupant à angle droit. 

V'ARIQUEUSE , varicosa , lorsque les bourrelets de l'ouverture 
se conservant d'espace en espace sur la coquille, lui forment 
des varices longitudinales : vénus verruqueuse. 

RusTIQUÉE , antiquata , quand les côtes ou sillons sont cou- 


pés longitudinalement par les stries d’accroissement : les car- 
dium. 


288 DÉS COQUILLES BIVALVES, 
6.4. De la face interne des valves. 


La surface intérieure des valves d'une coquille bivalve 
offre un moins grand nombre de caractères à la conchylio- 
logie que l’externe, à moins que l’on n’y comprenne, ce qui 
se pourroit sans inconvénient, les moyens d’union des deux 
valves entre elles, dont il va être parlé tout à l'heure. 

On la subdivise, comme on le pense bien, en autant de 
régions que l’externe, c’est-à-dire en Venrrs, Disque et en 
Limse, dont la définition vient d’être donnée plus haut. 

Ordinairement lisse, sans traces même des stries d’accrois- 
sement, elle peut offrir la contre-partie des côtes et des sil- 
lons de l’externe, mais jamais celle des stries ni des écailles. 
Quand la cavité du ventre se prolonge dans l’intérieur du 
sommet,ete., Linnæus dit qu’ilest voutTé, fornicatus. 

On dit qu’elle est 

CHamBréE, concamerata , quand elle offre un feuillet tes- 
tacé , détaché du fond, comme dans l'arche et la cardite 
chambrée. 

Sorinirilée , solidificata, lorsqu’elie est pourvue d’une côte 
assez élevée et saillante, qui s’étend obliquement de dessous 
le sommet, presque jusqu’au bord inférieur de la coquille, 
qu’elle semble solidifier : les anatines, le solen radié , etc. 

APPENLICULÉE, appendiculata, lorsque au lieu d’une côte, 
c’est une sorte d'apophyse recourbée en crochet , qui part 
aussi de l'intérieur des sommets, comme dans les pholades 
et les tarets. 

Ce qu’il est plus important d'y observer, ce sont des parties 
de forme , d’étendue et de position un peu différentes, qui 
sont presque toujours plus planes et plus lisses que le reste, 
et dans lesquelles on aperçoit des stries ordinairement con- 
centriques , extrêmement luisantes; c’est ce qu’on nomme 


impressions musculaires et ligamenteuses, parce qu’en effet c’est 


DES COQUILLES BIVALVES. 200 


dans ces endroits que s'attachent les muscles ou les ligamens 
adducteurs, qui, se portant d’une valve à l’autre, les rap- 
prochent une contre l’autre, et agissent comme antagonistes 
du ligament externe. 

L’impression musculaire est 

Nuze, nulla,lorsque les valves n’en offrent aucune trace : 
ce qui constitue les amyaires, s’il en existe, 

SOLITAIRE OU UNIQUE , unica, lorsqu'il n’y en a qu’une qui 
occupe ordinairement le centre de la cavité; ce qui forme les 
coquilles monomyaires de M. de Lamarck, comme l’huitre. Les 
moules sout submonomyaires, en ce que, outre l'impression 
subcentrale , il y en a une beaucoup plus petite, placée anté- 
rieurement. 

Douze, duplex, lorsqu'elle est divisée en deux parties, 
l’une en avant et l’autre en arrière, comme dans un grand 
nombre de coquilles, et surtout dans les vénus : ce sont les 
dimyaires de M. de Lamarck. 

Trirse, friplex, quand elle est partagée en trois, comme on 
le voit dans les unios et les anodontes; on peut les nommer 
trimyaires. 

Mozmice , multiplex, lorsque ses divisions sont au-dessus de 
trois, comme dans la lingule : ce sont les polymyaires. 

Une autre impression qu’on a négligé jusqu'ici de noter dans 
l’intérieur des coquilles bivalves, mais à tort, parce qu’on 
peut en tirer une bonne indication pour distinguer l’extré- 
mité d’une coquille, est celle qui est laissée par l'application 
constante du corps proprement dit de l'animal, et surtout 
de son pied : elle est ordinairement un peu moins lisse que 
le limbe externe, etque l'extrémité postérieure, rendus tels par 
les mouvemens de rétraction et-d’extension des tubes et des 
bords dumanteau de l’animal ; sa forme un peu variable est le 
plus ordinairement comparable à une hache à cause de celle 
du pied, de manière que la convexité est en avant, et la pointe 
libre ou la concavité en arrière. Je la nommerai ImPrEssIon 


10 


590 DES COQUILLES BIVALVES. 


ABDOMINALE, impressio abdominalis. Elle est circonscrite par 
une ligne d'attache du manteau, qui a lieu dans toute la lon- 
gueur du limbe, et parcelle des musclesrétracteurs dessiphons, 
quandilyena:on pourra considérer cette attache seule , et la 
désigner par le nom d’'IMPRESSION MARGINALE OU PALLÉALE ; iMpres- 
sio marginalis, pallealis. Elle peut être étroite , linéaire , ou fort 
large, entière , ou plus ou moins enfoncée etsinueuse en arrière. 


$. 5. Des valves des coquilles bivalves, étudiées dans leurs rap- 


ports entre elles et dans leurs moyens d'union. 


D'après leur position sur le corps de l'animal, les valves se 
divisent en droite et en gauche. 

La Drorre, valvula dextra , est pour moi celle qui occupe 
la droite de l'animal supposé marchant devant l'observateur, 
dans quelque position qu'il se fixe d’ailleurs; et, au contraire, 

La Gavce, valvula sinistra , celle qui est placée à la gauche 
de l'animal. 

Linnæus, en plaçant la coquille sur les sommets, et en 
arrière la lunule qui devroit être réellement en avant, se 
trouve, par cette double indication, donner les mêmes noms 
que moi à chaque valve, au lieu que , s’il s’étoit contenté 
de renverser la coquille du bord dorsal au ventral , les dé- 
nominations seroient en sens inverse des miennes. J'avoue ne 
pas trop entendre ce que dit Bruguière à ce sujet, que, dans 
la position où Linnæus met la coquille, la valve droite cor- 
respond au côté gauche de l'observateur, et au contraire la 
gauche au côté droit ; car cela n’est certainement, à moins 
qu’il n'ait fait la juste observation que la lunule doit être 
placée en avant, et le ligament en arriére; et alors il aura 
parfaitement raison. 

Au reste la question de savoir quelle est la valve droite ou 
gauche dans les eoquilles équivalves , est toujours facile, 
parce que le sommet étant constamment supérieur et le liga- 


DES COQUILLES PIVALVES. 201 


ment en arrière, fournissent un point de départ invariable. 
Cela est un peu plus difficile pour les bivalves , équivalves ou 
non, qui ont le sommet et le ligament tout-à-fait antérieur 
ou buccal; aussi Murray et Bruguière ont-ils eu une opi- 
nion opposée, par exemple, dans les huitres; pour le pre- 
mier, la valve concave est la droite, et la valve operculaire 
est la gauche ; tandis que , pour le second, c’est exactement 
le contraire. Ici Bruguiére a parfaitement raison : mais il 
auroit eu tort s’il avoit voulu en conclure qu'il en est de 
même dans les peignes. En effet, dans ce genre, il y a des 
espèces dont la valve la plus bombée est la droite, et l’oper- 
culaire la gauche, comme le peigne de Saint-Jacques, par 
exemple, tandis que, dans d’autres espèces, comme le 
peigne bourse , c’est au contraire la valve gauche qui est la 
plus bombée, et qui est toujours la supérieure. Pour s’en as- 
surer, il faut faire attention à l’échancrure de l'oreillette par 
où sortent le byssus et le pied , ainsi qu'a l'impression muscu- 
laire; la première est toujours sur le bord ventral, et l’autre 
plus près du bord dorsal que celui-ci. Aïnsi les hétéropleures, 
parmi les mollusques, sont dans le cas des hétéropleures parmi 
les poissons; c’est tantôt le côté droit et tantôt le côté gauche 
qui est le plus coloré et le plus fort. 

Nous devons cependant faire ici l'observation que nous 
avons déjà eu occasion de faire en traitant des coquilles uni- 
valves : c’est qu’il est des bivalves anomales et gauches, c’est- 
à-dire dans lesquelles ce qui est ordinairement à droite est à 
gauche , et vice versà, M. Faujasde Saint-Fond en possédoit un 
bel exemple dans sa collection pour la coquille, que M. de 
Lamarck a nommée Egérie. 

D'après la différence de forme et de grandeur des valves 
entre elles, on distingue les coquilles bivalves en équivalves, 
en subéquivalves et en inéquivalves. 

Une coquille bivalve est dite 

Equivaive, equivalvis en latin, equavalved en anglois, gleich 


292 D£S COQUILLES BIVALVES. 


klappig en allemand, equavalvi en italien, lorsque les valves 
sont égales en grandeur et en profondeur, ou sont d’une 
forme semblable, comme dans les vénus et le plus grand 
nombre des coquilles. 

SuréQuivALvE, subequivalvis , quand la différence entre les 
deux valves n’est pas très-grande , comme dans certaines es- 
pèces de peignes. 

INÉQUIVALVE, inequivalvis , inequavalved, angl., ungleich- 
klappig , allem. , lorsqu'il y a une très-grande différence, soit 
pour la grandeur, soit pour la forme; dans ce cas, Linnæus 
et quelques autres conchyliologistes donnent le nom d’oper- 
cule à la valve la plus petite et tout-à-fait plate, comme dans 
les gryphées, et de fornix à la plus bombée. 

Les valves d’une coquille bivalve , en s'appliquant l’une 
contre l’autre , se touchent assez souvent par tous les points 
de leur circonférente : c’est alors ce qu'on désigne par la dé- 
nomination de coquille crose, clausa; au contraire du nom 
de BAILLANTE , hians, que l’on donne à celle dont une partie 
de la circonférence est plus ou moins échancrée. 

Dans ie premier cas, la clôture ou fermeture peut être 
simple, ou par simple approximation , ou bien se faire par 
une pénétration réciproque de dentelures et de sillons dont 
le bord interne est pourvu. 

Dans les coquilles bâillantes , le bäillement peut être plus 
ou moins grand et exisfer daus différens endroits de la cir- 
conférence. Le plus souvent il est postérieur seulement, ou 
postérieur et antérieur à la fois, comme dans les solens, les 
pholades et presque toutes les coquilles pyloridées. Quelque- 
fois il est inférieur et plus ou moins antérieur ou médian, 
comme dans la plupart des genres de la famille des subostra- 
cés, dans les moules et même dans les arches ; enfin il est 
quelquefois antérieur et supérieur, comme dans les tridacnes 
jeunes. 


Un point de vue encore plus important que tous ceux qui 


DES COQUILLES BIVALVES. 2093 


précèdent, sous lequel il nous reste à étudier les deux valves 
d'une coquille bivalve, est celui de leurs moyens d'union. 

Ces moyens sont de trois sortes. L'un appartient essentiel- 
lement à l’animal ; c’est celui qui a lieu à l’aide de muscles 
ou de faisceaux de fibres musculaires ou élastiques, qui se 
portent plus ou moins transversalement d’une valve à l’autre; 
ces muscles, de la nature desquels il a été traité plus haut 
à l’article de l'appareil locomoteur, laissent, à la face interne 
des valves, des impressions dont il vient d’être parlé. 

Le second moyen d'union appartient encore assez a lani- 
mal même , quoique beaucoup moins que le précédent; mais 
il laisse également des indices ou des traces aisées à aperce- 
voir dans les excavations de différentes formes dans lesquelles 
il étoit attaché: c’est ce qu’on nomme L1GAMENT , ligamentum 
hymen , Linn., dontla structure et le mécanisme ont égale- 
ment été exposés avec détail à l’article d'organisation des ma- 
lacozoaires; il suflit de dire que c’est un amas plus ou moins 
considérable de fibres cornées , épidermiques , élastiques, qui 
se portent transversalement d’une valve à lautre. 

On trouve d’abord quelques coquilles bivalves qui sont en- 
tiérement sans ligament proprement dit, comme les orbi- 
cules , les pholades , et d’autres dans lesquelles il n’est nuile- 
ment distinct de l’épiderme général, comme les jambonneaux ; 
mais beaucoup plus généralement il y en a. 

Quant au nombre, il peut être 

Simprce, simplex, quand il n’y en a qu’un, comme dans les 
vénus et la plupart des coquilles. 

Dousce, duplex, lorsqu'il y en a deux, l’un antérieur et 
Vautre postérieur, comme dans certaines tellines, ce quileur 
a valu le nom d’amphidesmes, ou bien quand il yen a à la 
fois un externe et l’autre interne, comme dans les mactres. 

Mozupse, mulliplexz, quand ïl y en à une série plus ou 
moins considérable, comme dans les pernes, et peut-être 
-même , avec une disposition inverse, dans les arches, 


294 DES COQUILLES BIVALVESe 


Sa position, par rapport aux sommets, explique ce qu’on 
entend par ligament. 

ANTÉRIEUR, anberius , c'est celui qui se trouve en avant 
d'eux, comme dans les donaces. 

Mépian, medium, celui qui est immédiatement sous les cro- 
chets. 

PosrériEUR , posterius, c’est le cas le plus commun, lors- 
qu'il est en arrière du sommet. 

ANTÉRO-POSTÉRIEUR , antero-poslerius, c’est Le ligament qui est 
à la fois antérieur et postérieur, et qui occupe par conséquent 
un espace fort étendu, comme dans les arches etgenres voisins. 

La position du ligament, selon qu'il est visible ou non à 
l'extérieur, sert à le distinguer en 

Externe, exlernum, lorsqu'il est visible , comme dans la 
plupart des coquilles bivalves. Le 

ProronD, profundum , lorsqu'il est tellement enfoncé dans 
la suture, qu’on l’aperçoit diflicilement, comme dans la vé- 
nus Zig7ag. 

INTERNE, internum, lorsqu'il est réellement tout-à-fait in- 
térieur, comme dans les mactres, crassatelles, et même jus- 
qu’à un certain point dans les huîtres. 

Quant à sa forme aplatie , bombée, courte, alongée, tron- 
quée, les mots qui la désignent s'expliquent d'eux-mêmes. 

Enfin, le dernier moyen de rapport des deux valves d'une 
coquille bivalve, est ce qu'on nomme la charnière proprement 
dite (cardo , lat.; the inge, angl.; das schloss ,der angel, allem.; 
la cerniera , ital.) , et qu’on peut définir une disposition par- 
ticulière d'éminences et de cavités sur chaque valve , se péné- 
trant réciproquement. Les auteurs la définissent la partie la 
plus épaisse de la circonférence des valves, qui offre le plus 
souvent à l’intérieur des dents et des cavités de formes dif- 
férentes , servant à fixer les valves. C’est le BorD CARDINAL, 
margo cardinalis. La LaAmE canDiNALE, dissepimentum cardinis, 


est la partie du bord qui porte les dents. 


DES COQUILLES BLVALVES. 295 


Considérée sous ce rapport, une valve ou une coquille est 
dite Acarne, acardis, quand il n’y a aucune trace de cet ap- 
pareil de dents et de eavités, non plus que de ligament; 
il n’est pas encore certain qu'il en existe d’autres que la 
lingule. 

Lorsqu'il n'y a à l'endroit de la charnière qu’une seule 
protubérance , plus ou moins alongée et irrégulière, on dit 
qu’elle est cALLEUSE , callosa. 

Lorsque la lame cardinale, au lieu de rester verticale, ce 
qu'elle est le plus ordinairement, s’élargit horizontalement 
en une apophyse qui se loge dans une cavité correspondante, 
qui se place sous le sommet de l’autre valve, ou sous une 
apophyse semblable, Linnæus a appelé cela dens vacuus, ou 
depressus , mais à tort selon nous; ce n’est pas là une véritable 
dent; en effet elle sert d'insertion au ligament. 

Dans toutes les autres coquiiles qui sont pourvues d’une 
véritable charnière, on doit chercher si elle est semblable 
sur les deux valves; dans le premier cas, je la nomme simi- 
LAIRE, similis , et dans le deuxième, pissimiLaiRE, dissimilis. 

La position de la charnière considérée en général, doit 
aussi nécessiter quelques dénominations particulières, qui 
seront à peu près les mêmes que pour les sommets; ainsi elle 
peut être 

ORALE, oralis , lorsqu'elle est à l'extrémité où se trouve la 
bouche de l’animal ; c’est le cardo terminalis de Linnæus et de 
Bruguiere : les ostracés et subostracés. 

Dornsare, dorsalis, lorsqu’au contraire elle est sur le dos;. 
et, dans ce cas, sa position, par rapport au sommet, la fera 
distinguer en PRÆAPICIALE OU POSTAPICIALE, C'est-à-dire en an- 
térieure ou postérieure au sommet. C’est le cardo lateralis de 
Linnæus; ainsi qu’en LONGITUDINALE, longitudinalis , lorsqu'elle 
est trés-étendue, et presque autant avant qu'après le sommet. 

AXNALE, analis , quand elle est à l'extrémité postérieure, 


comme dans les palliobranches, térébratules, lingutes , etc. 


296 DES COQUILLES BIVALVES: 


L4 


La forme de la charnière, envisagée également en tota- 
lité, a fourni les noms de 

LONGITUDINALE , longitudinalis , quand elle occupe tout le 
dos de la coquille : les arches véritables. 

Droure, rectus , lorsqu'elle est dans une seule ligne droite, 
comme dans ces mêmes arches. 

Course, incurvatus, quand elle se fait suivant une ligne 
courbe : les pétoncles. 

Brisée, angulatus , quand la ligne qu’elle forme est angu- 
leuse : les nucules. 

Considérée dans les parties qui la composent, la char- 
nière complète est formée d’éminences et de cavités. Les 
éminences se nomment Dexrs , dentes , en latin. footh ou feeth , 
en anglois, zahn , zähne en allemand, dente , en italien. Les 
cavités sont appelées Fossertes, fossulæ en latin, grübe ou 
grübchen en allemand , lorsqu'elles sont remplies par une dent ; 
dans le cas contraire, comme dans les myes, c’est ce que 
Linnæus nomme Sinus, sinus ou scerobiculus. 

En envisageant d’abord la position de ces éminences ou de 
ces cavités par rapport au sommet , on arrive à peu près aux 
mêmes dénominations que pour la charnière en totalité. 

Les dents canpinares (dentes primarit seu cardinales, en la- 
tin ; mittelzähne, en allemand) sont celles qui se trouvent im- 
médiatement sous les sommets, et quisont ordinairement les 
principales. 

Les dents LATÉRALES, dentes laterales , seiten zhäne, allèm., 
sont au contraire celles qui, moins importantes, sont plus 
ou moins écartées en avant ou en arriere du sommet: celle- 
la, dens posticus de Linnæus, je la désigne sous le nom de 
PRÆAPICIALE, anlicus où præapicialis, c’est la plus voisine de 
{a lunule; et celle-ci, dens anticus, Linn., est pour moi la 
dent PosrariciALE, posticus ou postapicialis, c’est celle qui est 
du'côté du ligament ou de l’écusson. Elles peuvent être “en- 


suite plus ou moins ÉCARTÉES, remoli. 


DES, COQUILLES BIVALVESs 297 


Leur direction les fait aussi distinguer en VBRTICALES, ver- 
licales, oB1iQUES, obliqui, et en LONGITUDINALES , Longitudina- 
les , et en DIVERGENTES OU CONVERGENTES, convergentes. Elles 
sont presque verticales dans les cyrènes, obliques dans les 
vénus , longitudinales dans les cardites , divergentes ou con- 
vergentes, suivant qu’on les considère en partant du sommet, 
ou en s’y dirigeant, dans les mactres. | 

Leur mode de jonction établit ce qu'on entend par dent 
INTRANTE, intrans, c’est celle qui pénètre entre deux autres ; 
ALTERNE, @llernus, Celle qui en croise une autre oblique- 
ment, comme dans les bucardes ; ARTICULÉE, insertus , lorsque 
la charnière qui en résulte est produite par une disposition 
réciproque et inverse dans chaque valve, comme dans la 
plupart des bivalves. 

La forme de ces dents détermine les noms de LAMELLEUSE , 
lamellosa ou longitudinalis, quand elles sont trés-longues , 
trés-comprimées ou déprimées; de courtes, d’ÉPAISSEs, quand 
elles ont une forme opposée; de prorres ou de courgBes, d'EN- 
TIÈRES Ou de BIFIDES, de zisses ou de sTRIéEs , dénominations 
qui n’ont besoin d’aucune explication, parce qu’elles s’en- 
tendent d’elles-mêmes, et de comrosées ou PLIÉES EN GOUTTIÈRE, 
complicali, quand , fort minces, elles semblent pliées en 
goutliere, étudiées, la coquille posée sur les sommets, ou 
entoit dans le cas contraire , comme dans les mactres. 

Enfin , le nombre des dents de la charnière est aussi quel- 
quefois désigné : d’où les nomsde dents #ombreuses , Ce qui est 
indiqué autrement par celui de coquilles multiarticulées, ce 
sont les dents ENGRENÉES , maslicantes , de Linnæus, de même 
que les coquilles acardes sont aussi quelquefois désignées par 
le mot d'inarliculées, celui d’articulées étant réservé aux co- 
quilles ordinaires. 


298 DES COQUILLES BIVALVES. 


$. 6. Des différences des coquilles bivalves. 


Les différences individuelles d’une même espèce de co- 
quille bivalve, ont peut-être encore moins été étudiées que 
danslesunivalves, quoiqu'il y ait dans ce groupe une source 
de différences de moins, à cause de la ressemblance de tous 
les individus sous le rapport de l’appareil générateur. 

Les différences d’àge consistent aussi dans une moindre 
grandeur en général, et dans moins d'épaisseur des valves; 
mais il m’a semblé que le système d’engrenage est constam- 
ment le même; il m'a paru au contraire que l’épaisseur to- 
tale est moindre , et qu'il y a aussi un peu moins de longueur 
dans le diametre antéro-postérieur ; les bâillemens sont aussi 
en généra! moins évidens , au point qu'avec l'age ils’en pro- 
duit quelquefois qui n’existoient pas d’abord, comme dans 
certaines espèces de moules; les tridacnes sont donc dans le 
cas contraire , car l’excavation de la lunule se ferme évi- 
demment avec l’âge. 

Un assez grand nombre de coquilles bivalves présentent 
quelques différences dans la forme des sommets qui s'accrois- 
sent évidemment avec l’âge, et qui probablement alors sont 
abandonnés par l'animal; c’est ce que l’on voit dans les hui- 
tres et les spondyles où il produit ce qu’on nomme talon. 
Ce qu'il y a de remarquable, c’est qu’il n’y a que la valve 
la plus bombée qui présente ce caractere. 

Dans les cames , et surtout dans certaines especes, l’aug- 
mentation des sommets a lieu sur les deux valves, et alors 
ils s'enroulent en sr'rale, un peu comme dans les univalves. 
Les dicérates en offrent un exemple frappant. 

Dans un petit nombre de bivalves, le sommet de la co- 
quille étant abandonné, il se produit dans la cavité des 


cloisons plus ou moins nombreuses, uu peu comme dans les 


À 


DÉS COQUILLES BIVALVES, 299 


univalves; on en trouve des exemples dans quelques espèces 
de moules et de cardites. 

Les différences d’âge dans les bivalves portent aussi sur la 
profondeur desstries, des sillons, des cannelures, des rayons, 
ainsi que sur la grandeur des tubercules ou des épines qui en 
hérissent la surface. La profondeur desstries, l'élévation des 
rayons s’'augmentent, ainsi que les tubercules, les épines et 
les écailles : en est-il de même du nombre des sillons et des 
rayons? c’est-à-dire le nombre de ces parties peut-il être pris 
en considération pour la distinction des espèces? c’est ce 
qui ne me paroit pas encore hors de doute, à moins que de 
se tenir dans des limites assez peu restreintes. 

Les couleurs des coquilles bivalves diffèrent-elles aussi sui- 
vant l’âge? cela est assez peu probable; mais la science pos- 
sède encore si peu d'observations sur ce sujet , qu'ilest bien 
diflicile de décider la question. 

Les observations sur les influences de circonstances locales 
pour déterminer des changemens dans les individus d’une 
même espèce de coquille bivalve, étant encore moins nom- 
breuses, on ne peut encore établir de principes qui en ré- 
sulteroient. On sait cependant que dans les espèces fixées, 
la forme du corps sur lequel elles le sont, a une certaine in- 
fluence pour modifier celle de la valve immédiatement ap- 
pliquée , et même la supérieure, comme M. Defrance l’a ob- 
servé pour les anomies. On conçoit très-bien qu'il en soit de 
même pour les valves en totalité, lorsque la coquille a été 
placée dans une circonstance qui a empêché son développe- 
ment normal; ainsi nous avons vu qu'une coralliophage à 
pris la forme d’une lithodome dans laquelle elle s’étoit trou- 
vée placée. C’est ce qui détermine aussi l’irrégularité des vé- 
rérupes et des saxicaves. 

Quant aux résultats des influences de la température gé- 
nérale, de l’action solaire, de la continuité du repos, du re- 


nouvellement modéré des eaux convenables, ce qui constitue 


300 DES COQUILLÉS MULTIVALVES. 


les influences inappréciables des localités, nous ne les con- 
noissons guère plus que pour les univalves , et cette connois- 
sance seroit cependant fort importante pour déterminer dans 
quelles limites une coquille peut varier pour appartenir à 
la même espèce, ou n'être qu’une variété, ou enfin consti- 
tuer une espèce nouvelle, 


Art. 4. DES COQUILLES MULTIVALVESe 


Sous ce nom, défini plus haut, je n’entends pas, comme 
Linnæus , Bruguière, les espèces de tubes, plus ou moins 
complets, qui peuvent accompagner, ou même entierement 
envelopper les deux valves d’une coquille bivalve, et que 
l’on nomme quelquefois pièces ACCESSOIRES, succincturiatæ, mais 
seulement celles qui sont complètement à découvert. 

Les coquilles multivalves proviennent constamment d’ani- 
maux pour ainsi dire intermédiaires aux malacozoaires et aux 
entomozoaires, tandis que celles des pholades, tarets, etc., 
appartiennent à de véritables malacozoaires. 

Elles sont du reste si peu nombreuses, qu’il a été à peu 
près inutile d'établir des termes particuliers pour indiquer 
chacune de leurs parties, ou que du moinsils rentrent, pour 
la plupart, dans ceux que nous avons indiqués pour les co- 
quilles bivalves. 

On peut, comme je l'ai dit plus haut, les diviser en trois 
sections. 

1.” Les sÉRIALES , seriales, Ou ARTICULÉES, articulatæ, que 
je désigne ainsi, parce qu’elles sont placées, à la suite les 
unes des autres, d’une manière symétrique, dans la ligne 
moyenne et dorsale de l'animal. Linnæus donne aux diffé- 
rentes pièces quicomposent cette espèce de coquille, lenom 
de ponsaLe, dorsala, à cause de l'angle obtus du milieu de 
leur dos. Dans un assez grand nombre de cas elles se touchent, 


et même s'imbriquent plus ou moins les unes les autres; ce 


à 


DES ne MULTIVALVES. 301 
qu'il est assez aisé de reconnoître , parce que leur bord an- 
térieur est aminci aux dépens de la page supérieure , et le 
postérieur au contraire, excepté la premiére ct la dernière, 
qui sont arrondies l’une en avant et l’autre en arrière; du 
reste, leur surface extérieure peut être lisse ou rugueuse, ete, 
Dans un certain nombre d’espèces, les pièces sont extrême- 
ment petites et ne se touchent plus; alors on pourroit assez 
aisément les prendre pour des coquilles imparfaites d’uni- 
valves , surtout la premiére et la dernière de la série. 

2.° Les latérales, lorsqu'elles sont, en plus ou moins grand 
nombre, placées d’une manière symétrique de chaque côté 
de l'enveloppe de l'animal, une seule occupant la ligne dor- 
sale : elles peuvent se toucher ou n’exister que rudimentaire- 
ment, mais jamais elles ne s'articulent, et elles sont toujours 
fort minces sur leurs bords; elles peuvent aussi considérable- 
ment varier de forme et de grandeur, être plus ou moins 
lisses ou striées. 

On peut partager les valves qui composent ce genre de co- 
quilles en principales et en accessoires. 

Parmi les premières, je nommerai valve ou piéce nor- 
SALE, dorsalis, celle qui occupe le dos de la coquille ; ven- 
TRALE, ventralis, celle qui beaucoup plus rarement occupe 
son bord ventral; ANTÉLATÉRALE, prælateralis , la paire qui est 
a l'extrémité orale ou la plus renflée, et POSTLATÉRALE ou post- 
lateralis, celle qui est à l'extrémité anale ou postérieure. Quant 
aux valves accessoires , il sera possible d'établir les mêmes 
subdivisions, s’il en est besoin. 

Ces deux groupes de coquilles multivalves ont été nommés 
dissivalves par Denys de Montfort. 

3. Les coronales ou subcoronales, comme l’a établi le pre- 
mier M. de Lamarck, lorsque , étant disposées d’une manière 
plus ou moins régulière autour d’un axe commun, elles sont 
solidement engrenées entre elles par les bords, de manière 
à former une cavité complète, close ou ouverte inférieure- 


302 DES COQUILLÉS MULTIVALVES. 


ment, et fermée supérieurement par un petit nombre de 
pièces de forme un peu variable, dont l’ensemble est appelé 
opercule. 

La forme, le nombre des pièces principales, ainsi que de 
celles de l’opercule , varient assez, pour que les différences 
qu’elles présentent aient besoin de termes particuliers pour 
être désignées. 

La partie basilaire ou Surrort, basis, est toujours mono- 
tome , et peut être simplement membraneuse , irrégulière ou 
patelloïde : dans ce dernier cas, on pourroit la confondre 
avec la coquille d’un cabochon. 

La partie terminale ou operculaire est au moins ditome, 
parce qu’elle est toujours paire ou symétrique; mais ensuite 
chaque pièce latérale est le plus souvent partagée en deux 
valves , l’une dorsale et l’autre ventrale , suivant qu’elle cor- 
respond aux pièces coronales analogues. 

Cet opercule est dit ARTICULÉ, articulatum , lorsqu'il touche 
évidemment la partie coronaire; il est INARTICULÉ , inarticula- 
tum, lorsqu'il est entiérement entouré par la partie membra- 
neuse de l’ouverture. 

La partie principale de ce genre de coquilles est celle qui 
leur a valu le nom de coronales, parce qu’elle forme une sorte 
de couronne autour du corps de l’animal , ce qui les fait dé- 
signer aussi par la dénomination de périsomales. 

Dans son état norma', elle est polytome et formée, 1° d’une 
pièce médiane supérieure ou porsaze; 2° d’une pièce médiane 
inférieure ou VENTRALS ; 3° d’une paire de pièces LATÉRO-SUPÈRES; 
4° d’une paire de pièces LATÉRAL-INFÈRES, Ce qui constitue 
six piéces. Les deux premieres sont toujours aisées à recon- 
noître , parce que la partie de l'ouverture qu’elles forment 
est plus ou moins excavée dans la ligne médiane par une es- 
pèce d’échancrure, plus anguleuse pour la supérieure. 

La proportion de ces six pièces varie beaucoup, au point 
qu'une paire de latérales peut entiérement disparoître, et 


DES COQUILLES BIVALVES. 303 


alors il n’en reste que quatre. S'il étoit certain quela couronne 
d’une espèce de balane n’eût que trois valves, il faudroit ad- 
mettre qu'outre une paire de latérales, une des médianes 
disparoitroit. 

Dans l’état le plus ordinaire de ces valves, chacune d'elles 
est partagée à sa surface en deux aires triangulaires : l’une 
en relief, et l’autre en creux. 

Enfin à l’intérieur de ces mêmes valves, on trouve qu’elles 
sont doublées dansleur moitiésupérieure ou anale parunelame 
verticale que M. Ranzani a nommée Croisow, dissepimentum, et 
dont l'étendue et la forme ne sont pas sans importance pour la 
distinction de ces singuliéres coquilles, 


30 ( HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 


CHAPITRE 11. 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 


Quoique, dans un ouvrage de la nature de celui-ci, nous 
ne puissions pas accorder autant de développement à la partie 
historique de la conchyliologie, que dans un traité ex pro- 
Jesso, nous croyons cependant devoir en donner un abrégé 
suflisant pour faire connoître ce que nous devons aux meil- 
leurs auteurs dans cette partie, et les principaux ouvrages 
auxquels les personnes qui désireroient s’occuper de cette. 
espèce d'art, doivent avoir recours. 

Aristote, le premier dans cette partie des sciences, comme 
dans tant d’autres, nous offre, sinon une disposition systéma- 
tique des coquilles, qui n’étoit pas son but, au moins la base 
de plusieurs divisions qui ont été établies par la suite. Ainsi 
l’on trouve, dansson Traité des Animaux , qu'il a envisagé les 
coquilles sous ies principaux rapports que nous étudions main- 
tenant : en effet, sous celui du nombre des piéces de la co- 
quille, il les divise en monothyra ou univalves, et en dithyra 
ou bivalves; il prend ensuite parmi les premiéres en considé- 
ration leur forme turbinée ou non turbinée, leur séjour 
sur la terre ou dans l’eau; il envisage aussi leurs habitudes 
sur les bords des rivages ou dans la profondeur de la mer, 
et même leur immobilité ou leur mobilité, ce qui fait les 
cinelica et les acineta. 

Pline, Oppien, etc., n’ajoutèrent rien ou presque rien à ce 
qu'Aristote avoit consigné dans ses écrits, même sous le rap- 
port des simples faits, et à plus forte raison sous celui de leur 


HISTOIRE DE LA CONCHYIIOLOGIE. 305 


distribution. Il faut donc de suite passer aux auteurs de la 
renaissance des lettres. 

Le premier auteur qui se soit réellement occupé de la dis- 
tribution des coquilles, ou d'établir un véritable système con- 
chyliologique, est évidemment, comme tout le monde en 
convient, Daniel Major, dans une sorte d’appendice qu'il mit 
à la suite d’une édition allemande du Traité de la Pourpre, 
de F: Columna, sous le titre de Ostracologia in ordinem re- 
dacta, imprimé à Kiel en 1675; ce sont des tables synop- 
tiques, qui conduisent à des genres assez naturels, mais peu 
nombreux, et établis seulement sur les espèces observées par 
Columna. C’est à lui que nous devons la division des uni- 
valves et des multivalves, parmi lesquelles il place les bivalves. 

En 1681, Grew, dans son Musæum regium, ou Description 
du cabinet de la Société royale, dont il étoit secrétaire, a 
publié une table systématique et synoptique des genres des 
coquilles, dans laquelle il renferme tous les têts ou enveloppes 
testacées, et où ,sans employer les termes actuellement reçus, 
il établit les divisions des coquilles en simples, doubles et 
multiples, ce qui correspond à nos univalves, bivalves et mul- 
tivalves. Parmi les premières il sépare celles qui ne sont pas 
enroulées, de celles qui le sont, et dans celles-ci les espèces 
dont les tours de spire sont apparens, de celles chez lesquelles 
ils ne le sont pas, comme les nautiles et les cyprées, S'il 
nous eût été possible de donner cette table synoptique, on 
auroit vu que Grew arrive à la plupart des genres admis 
aujourd'hui, et que beaucoup d’auteurs ont pu puiser dans 
son ouvrage d'excellentes indications. 

Sibbald , en 1684, dans sa Scotiaillustrata , revint à peu prés à 
la division d’Aristote, c’est-à-dire qu’il priten première considé- 
ration le séjour, d’oùiltira la division descoquillesen terrestres 
et en aquatiques, et de celles-ci en fluviatiles et en marines. 

C’est aussi ce que fit Lister, qui, arrivé à une époque où 
le commerce avoit apporté un bien plus grand nombre de co- 


20 


To6 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 


quilles en Angleterre, publia un traité nécessairement beau- 
coup plus complet, sous le titre de Historiæ sive Synopsis me- 
thodicæ conchyliorum libri quatuor, etc., par livraisons, de 1685 
à 1688. Nous trouvons dans cet ouvrage, outre de trés-excel- 
lentes figures dessinées et gravées par ses filles, et des carac- 
téres un peu plus nettement circonscrits, l'introduction de 
la distinction des coquilles d'aprés l'égalité ou l'inégalité des 
valves; Lister commence en outre à faire une assez grande 
attention à la charnière des bivalves. 

Notre célébre botaniste Tournefort, mort en 1708, voulut 
aussi tàâcher de faciliter l'étude des coquilles, qu’il désigna 
sous le nom général de festacea , et qu'il définit les enveloppes 
de certains animaux qui ont la dureté d’une tuile ou d’un 
vaisseau de terre cuite; mais sa méthode ne fut connue, pour 
la premiére fois, que par l’ouvrage de Gualtieri, en 1748. Ce 
savant botaniste substitua les noms de monofoma, ditoma et 
de polytoma à ceux d’univalves, de bivalves et de multivalves. 
Parmi les monotomes, il établit la distinction des univalves 
proprement dites, des spirivalves et des fistulivalves; et dans 
les caractères génériques il fait assez attention à la forme de 
l'ouverture. Dans la classe des ditomes, il me paroît être le 
premier qui ait établi la division des bivalves closes, clausæ , 
et bäillantes, hiantes. En outre, il a égard à la position de la 
charnière. 

Quant à ses polytoma ou multivalves, il y met à la fois les 
oursins et les balanes. 

En 1711, Rumpbh fit connoître une assez grande quantité de 
coquilles de la mer des Indes; mais il n’ajouta pas grand’chose 
à la conchyliologie proprement dite; il ne sépara même 
plus les bivalves des multivalves; du reste , les univalves sont 
simples ou turbinées, comme dans Aristote. Il ne faut ce- 
pendant pas cacher qu’il indique quelques coupes généri- 
ques assez bonnes, comme celles des strombes, des porce- 


laines, des volutes, etc. 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 307 


Un peu plus tard, en 1722, Lang proposa une nouvelle dis- 
tribution conchyliologique, mais partielle, c’est-à-dire, ne 
traitant que des testacés imarins, dans un ouvrage in-4°, pu- 
blié à Lucerne, sous le titre de Methodus nova et facilis testa- 
cea marina pleraque, quæ hucusque nobis nota sunt, in suas de- 
bitas et distinctas classes, genera ef species distribuendi, nomini- 
busque suis proprüs, structuræ potissimüum accommodatis , nuncu- 
pandi, etc. Maïs il est certain que malgré cette annonce fas- 
tueuse , il n’ajouta aucunes considérations bien nouvelles à 
celles employées par Lister, si ce n’est peut-être celle tirée 
de légalité ou de l'inégalité de chaque valve, ou de la posi- 
tion relative du sommet. Il fit également un peu plus d’atten- 
tion encore à la forme de l'ouverture des univalves, et au 
sommet dans les bivalves. Il établit en outre , parmi ces der- 
nières, une division d’espèces anomales. 

C’est à J. Philippe Breyn, en 1730, que nous devons l’em- 
ploi d’un nouveau caractère jusque-là tout-à-fait inaperçu, 
c’est-a-dire, de celui tiré du nombre des loges des coquilles 
univalves, d’où 1és noms de polythalames, et par conséquent 
de monothalames; c’est ce qu'il fit dans un ouvrage in-4°, 
publié à Dantzick, sous le titre de J. P. Breynii Dissertatio de 
Polythalamiis , nov testaceorum classe, cui quædam præmittuntur 
de methodo testacea in classes generu distribuendi : huic adjicitur 
commentatiuncula de Belemnilis prussicis , tandemque schediasma 
echinis methodicè disponendis. 

Un peuavantlui,c’est-a-dire,en 1728,J.Ernest Hebenstreit 
publia à Leipsick une Dissertation in-4°, intitulée De ordini- 
bus conchyliorum methodicà ratione instituendis, dans laquelle 
on trouve peu d'innovations importantes : il fit cependant, 
parmi les univalves, attention à la spire, plus qu’on ne l’a- 
voit peut-être fait avant lui; et dans les bivalves, sa pre- 
mière division est tirée de l’absence ou de la présence de la 
charniére. 


En 1742 , Gualtieri, auteuritalien, dont l'ouvrage est en- 


308 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 


core assez cité pour la grande quantité de figures médiocres 
qu'il contient, publia une Méthode dans laquelle il a em- 
ployé toutes ies combinaisons de ses prédécesseurs, sans intro- 
duire rien de bien nouveau. Aïnsi sa première division porte 
également sur le séjour des coquilles ; il nomme exothalassibiæ 
celles qui ne sont pas marines, et du reste les divise, comme 
a l'ordinaire, en fluviatiles et terrestres; quant aux marines 
ou thalassibiæ, elles sont turbinées ou non, et celles-ci sont 
vasculeuses ou tubuleuses; du reste, il admet les polythalames, 
il fait attention à l'égalité ou l'inégalité des valves et de leurs 
côtés; enfin, il considère la présence ou l'absence de la char- 
nière. En général, quoique dans cet ouvrage on trouve un 
assez grand nombre de coupes génériques indiquées, elles ne 
sont pas solidement établies. 

Dans la même année fut publiée en France la première édi- 
tion d’un ouvrage qui a joui long-temps d’un succès assez peu 
mérité; c’est celui de d’Argenville, intitulé : l’Histoire natu- 
relle éclaircie dans deux de ses parties principales, la Lithologie el 
la Conchyliologie, in-4°. Quoique cet ouvrage ait eu beau- 
coup de succès, surtout en France, à cause des figures qu'il 
contient, il faut convenir qu’il nele méritoit guére. En effet, 
l'auteur n'a introduit absolument aucune considération nou- 
velle dans la manière d'envisager les coquilles, qu’il subdivise 
encore, d'aprés l'habitation, en coquilles marines et fluvia- 
tiles, quoique cependant il mette les hélices parmi celles-ci. 
Du reste, chaque section ou subdivision est partagée , d’après 
le nombre de pièces en univalves, bivalves et multivalves pour 
la première, et en univalves et bivalves seulement pour la 
seconde. On doit même faire l'observation que la classe des 
multivalves , qui contient jusqu'aux tuyaux de mer, estencore 
bien plus mauvaise que dans aucun autre système. Quant 
aux genres, ceux des univalves, quoique très-peu nombreux, 
sont assez bien caractérisés par la forme de l'ouverture; mais 
il n’en est pas de même de ceux des bivalves, dans lesquels 


il n’est nullement question de la charnière. Ainsi on peut dire 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIF. \ 300 


LS 


a 


que d’Argenville a presque toujours suivi Lister, qu'il a gàté 
quand il ne l’a pas fait, et que cependant il a toujours forte- 
ment critiqué, mais bien a tort. 

Je placerai, immédiatement après d'Argenville, un autre 
auteur entièrement systématique, qui n’a pas l'avantage de 
donner de bonnes figures: c’est Klein, qui s’est presque tou- 
jours attaché à changer ce que Linnæus essayoit d'établir. Il 
publia en effet, en 1753, un nouveau Système de Conchyiio- 
logie, sous le titre de Tentamen methodi ostracologicæ, sive dis- 
positio naturailis cochlidum et concharum in suas classes, genera 
et species , iconibus singulorum generum Ͼri incisis illustrala. Il 
comprend tousles têts, qu'il divise en cochlides, conchæ, niduli 
Lestacei, echinodermata, et enfin en fubuli ou tuyaux marins. 
Sous le nom de cochlides ilentend les coquilles turbinées, qu'il 
partage en deux sections : les cochlides simples, qu’il définit 
un canal spiral résultant d’une seule circonvolution de la co- 
quille; et les cochlides composées, qui sont celles dans les- 
quelles les circonvolutions du têt lui paroissent doubles, de 
sorte que le têt semble formé de deux cochlides. Quoique 
ces définitions soient assez mauvaises, on voit cependant que 
la première section comprend les coquilles spirivalves qui 
n’ont pasleur ouverture terminée par un siphon, ou mieux, 
dont le dernier tour n’est pas terminé en pointe, à peu prés 
comme la spire, et qu'il entend , au contraire, par ses cochli- 
des composées celles qui sont appointies en avant comme eu 
arrière. Quoique cette considération soit évidemment nou- 
velle, il est certain qu’elle ne menoit guëre à une bonne di- 
vision. Une autre innovation de Klein, c’est d’avoir séparé, 
on ne sait trop pourquoi, les conques, conchæ ,en monocon- 
ques, qui sont les patelles et genres voisins, et en diconaues, 
diconchæ , qui sont les bivalves ordinaires : innovation qui a 
été jusqu'à un certain point adoptée par quelques auteurs de 
ces derniers temps. Du reste, n’admettant pas de multivalves, 
il place les anatifes parmi les conques, sous le nom de poly- 


" 


310 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 


conques, tandis que les balanes forment une division sous le 
nom de niduli testacei. Les bivalves sont ensuite divisées d’après 
la considération de la ressemblance ou dissemblance des val- 
ves, et de leur fermeture plu$ ou moins complète. ILa, en 
outre, proposé plutôt qu'établi un grand nombre de genres 
qui ont été adoptés depuis; mais les caractères qu’il leur as- 
signe sont si vagues et si mal circonscrits, qu’il n'est pas éton- 
nant que cet auteur soit resté dans une sorte d’oubli. 

Nous placerons encore avant Linnæus, quoique les pre- 
mières éditions du Systema Naturæ eussent déjà paru, le cé- 
lébre Adanson , parce qu'il me paroît à peu près indubitable 
que c’est dans le Voyage au Sénégal de celui-ci, publié 
en 1757, que Linnæus a pris la très-grande partie de ses prin- 
cipes fixes généraux de conchyliologie. Adanson, dont nous 
avons eu occasion de parler avec plus de détails dans la pre- 
miére section, parce qu'il envisage à la fois l'an imal et la co- 
quille, a cependant apporté quelques innovations à la con- 
chyliologie proprement dite : ainsi, outre l'étude approfondie 
de chacune des parties des coquilles, et l'exposition des ca- 
ractères qu'on en peut tirer, ila, pour ainsi dire, établi sur 
chacune d'elles un système particulier; il a, entre autres, di- 
visé les coquilles bivalves d’après le nombre des muscles ou 
de leurs attaches, et surtout il a introduit la considération 
des opercules qui avoient été presque négligés jusqu'alors, 
ou seulement envisagés à part sous le nom d’ombilics marins, 
sans aucun rapport avec les coquilles auxquelles ils avoient 
appartenu. C’est d’après cela qu’il établit dans la famille des 
limaçons deux sections: la premiere, les limaÇons univalves, 
et la seconde, les limaçons operculés, qu'il regarde comme 
faisant le passage aux conques ou bivalves, mais bien a tort. 
Nous devons aussi faire l'observation que c’est lui qui le pre- 
mier, à ce qu'il nous semble, a rangé avec les patelles les os- 
cabrions, la section de ses conques multivalves ne contenant 
que les pholades et les tarets. 


7 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 211 


Linnæus, qui, dans la première édition de son Systema 
Naturæ , n’avoit pas montré qu’il fût réellement au niveau de 
cette partie des sciences naturelles, fit voir dans celle qui 
suivit la publication de l’ouvrage d’'Adanson, qu’on pouvoit 
y appliquer les mêmes principes qu'il avoit imaginés et em- 
ployés avec tant d'avantages en botanique. Il ne créa cepen- 
dant aucune considération bien nouvelle dans les coupes pri- 
maires, ni même dans les secondaires, puisqu'il divise les têts 
en multivalves par lesquels il commence et dans lesquels il 
range les oscabrions, en bivalves et en univalves, qu'il subdi- 
vise ensuite en turbinés et en non turbinés ; mais il fit entrer 
dans l'exposition des caractères, dans leur circonscription, 
et dans la création du langage conchyliologique, cette net- 
teté, cette clarté qui le feront toujours regarder comme le 
modéle et le maître de tous les naturalistes systématiques. 
On trouvera l'exposition détaillée de sa méthode conchy- 
liologique, dans une thèse ou dissertation qu'il fit soutenir, 
sous sa présidence, par J. Murray, et qui est insérée dans le 
tome huitième des Aménités académiques. 

C’est à peu prés à cette époque que commença à être pu- 
blié, en 1769, le grand ouvrage de Martini, continué et ter- 
miné par Chemnitz en 1788. Comme nous le regardons plutôt 
comme un recueil de figures de coquilles, que comme un 
véritable système de conchyliologie, nous nous contenterons 
de dire que l’ordre qui a été adopté par ce dernier tient à 
la fois de celui de Gesner et de Lister, sous le rapport des 
divisions premieres, tirées encore du séjour des animaux; du 
reste, il suit Linnæus à peu prés, ct l’on peut dire que ses 
coupes sont assez simples et rompent assez peu de rapports 
naturels. 

En 1776, Da Costa donna en anglois de véritables élémens 
de conchyliologie, sous le titre de Elements of Conchology. 
Son système diffère évidemment assez peu de celui de Lin- 


nuæus; éependant il me paroit encore avoir insisté davantage 


312 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 
L2 


sur la prédominance des caractères tirés de la forme de l’ou- 
verture dans les univalves turbinées, et de la charniere dans 
les bivalves. C’est lui qui le premier, ce nous semble, a pro- 
posé de changer les termes réellement un peu obscènes, sur- 
tout quand on les traduit en langue vulgaire, imaginés par 
Linnæus pour désigner certaines parties des coquilles bivalves; 
il a en outre assez augmenté le nombre des genres du natura- 
liste suédois, et a joint constamment une figure assez passable 
d’une espèce de chacun. En général son ouvrage est fort ins- 
tructif, quoiqu'il n'ait introduit dans la conchyliologie aucune 
considération bien nouvelle. 

Nous passerons sous silence un assez grand nombre d’au- 
teurs, comme Muller, de Born , etc., qui n’ont presque rien 
ajouté à l’art conchylicologique que des considérations sur l’a- 
nimal et de nouvelles espèces, pour arriver aux auteurs fran- 
çois, que l’on peut dire avoir transporté chez nous le centre 
de cet art;je veux parler de Bruguière et de M. de Lamarck. 

Bruguitre , en 1792, asuivi presque entièrement Linnæus; 
mais il faut lui rendre la justice de dire qu’il a encore beau- 
coup plus nettement circonscrit et caractérisé les genres, ce 
qui a nécessité qu'il en augmentàt considérablement le nom- 
bre. Les descriptions des éspèces , dans le petit nombre de 
genres qu'il à pu traiter, la mort l'ayant ravi bien avant qu'il 
eût terminé son ouvrage, sont bien faites, entières, et, ce 
qui est trés-important, parfaitement comparables; en un mot, 
il nous semble qu'il doit être regardé comme le conchyliolo- 
giste quia commencé à introduire dans la conchyliologie cette 
exactitude et ces détails qui ont permis de s'en servir dans la 
palæozoologie , ou dans la comparaison des fossiles. Nous de- 
vons cependant faire observer qu'il n’a introduit aucune con- 
sidération nouvelle. 

M. de Lamarck perfectionna encore beaucoup la méthode - 
ou la manière de voir de Bruguière, son ami: nou seule- 


ment eu ne se bornant pas à la considération de la coquille, 
ia € q ; 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 319 


et en l’envisageant comme faisant partie d’un animal, c’est- 
à -dire, en suivant les principes admis avant et depuis 
lui par Guettard, Adanson, Geoffroy, Muller, MM. Poli, 
Cuvier , d’Audebard de Férussac père, de Blainville , de 
Férussac fils, etc., comme nous l'avons vu plus hâut, 
mais encore dans la conchyliologie proprement dite, par 
le grand nombre de coupes génériques nouvelles, par l’em- 
ploi d’une terminologie encore plus rigoureuse ; enfin par 
l'introduction , comme base d'une division principale des 
coquilles bivalves, du nombre des impressions musculaires, 
en 1807, ce qui a été adopté en 1810 par M. Ocken. Il crut 
cependant devoir placer les oscabrions avec les patelles, 
contre l'heureuse inspiration de Linnæus. En général, comme 
on pourra s’en convaincre dans l'exposition complète de son 
nouveau système , dont nous donnerons une table synoptique 
plusloin, on verra qu’il abandonne entiérement la division 
de la plupart des conchyliologistesses prédécesseurs, établie 
d’après le nombre des pièces dont se compose le têt, et que 
c’est plutôt la forme générale des coquilles qu’il envisage, 
pour établir ses quatre premières divisions en subspirales, 
cardiniféres, subcoronales et vermiculaires ; et, en effet, il 
ne pouvoit plus admettre ies univalves, bivalves et multi- 
valves, puisqu'il place les oscabrions parmi les subspirales, 
ce que certainement ne pourra supposer celui qui voudra 
ranger une collection de coquilies. En général il me semble 
que M. de Lamarck, dans cette disposition systématique des 
coquilles, a trop voulu la mettre en rapport avec celle de 
leurs animaux, ce qui pourra la rendre plus difficile, mais 
peut-être aussi plus intéressante sous le rapport de la véri- 
table science. s 

Depuis et pendant la publication de la méthode successi- 
vement perfectionnée de M. de Lamarck , d’autres conchy- 
liologistes s’en tenoient presque rigoureusement au système 


de-Linnœæus, étendu par Bruguière , comme M. Bosc et plu- 


’ 


= 
914 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE:e 


sieurs auteurs étrangers, tels que Donovan, Montagu, etc., 
ou portoient à l’excès les coupes ou subdivisions génériques, 
comme Denys de Montfort, dans sa Conchyliologie systéma- 
tique, imprimée en 1808, mais qui ne contient que les co- 
quilles univalves. Cet auteur, ne faisant absolument attention 
qu'au têt, a nécessairement multiplié considérablement les 
genres, en voulant trop spécialiser ou rendre rigoureux leurs 
caractères; maisilne faut pas cacher qu'un assez grand nombre 
devront être et sont même déjà adoptés, et qu’il a le premier 
appelé l'attention des conchyliologistes sur les coquilles ex- 
trêmement petites, dites microscopiques, et que, quoique 
cette partie de son travail doive surtout être considérable- 
ment modifiée , la conchyliolozie ne lui doit pas moins en 
cela un véritable service ; il a aussi séparé des multivalves 
les coquilles ou têts des anatifes, sous le nom de fissivalves. 

Peu d'années après, M. Megerle proposa une nouvelle dis- 
tribution des coquilles; mais je n’en connois de publié que 
la partie qui traite des bivalves dans le Magasin de Berlin, 
pour 1811; et quoiqu'il l'ait intitulée Nouveau Système de 
Conchyliologie, il est évident qu'il suit presque scrupuleu- 
sement Linnæus, avec cette différence qu’il a établi un assez 
grand nombre de nouveaux genres, qui depuis ont été éga- 
lement proposés parmi nous. 

Enfin, dans un Mémoire lu à la Société philomathique en 
1812, et inséré par extrait dans son Bulletin, quoique ma 
classification ait essentiellement trait aux animaux, et non à 
leurs simples dépouilles, j'ai, peut être , fait entrer dans la 
conchyliologie quelques considérations nouvelles, en mon- 
trant que la coquille, surtout dans les univalves, est essen- 
tiellement le corps protecteur des organes de la respiration, 
dont elle suit, jusqu'a un certain point, la forme générale 
et la position, et par conséquent en régularisant , pour ainsi 
dire , le double emploi de la coquille et de l'animal, de 


manière à pouvoir, assez aisément, passer de l'une a l’au- 


LA 


HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE. 325 


tre; en appelant l'attention sur l'emploi d’un caractère nou- 
veau , tiré de la symétrie ou de la non-symétrie des co- 
quilles univalves, en rapport avec les organes de la respira- 
tion : en replaçant parmi les multivalves les oscabrions. Voyez 
les développemens de notre système dans la seconde table sy- 
noptique ci-jointe, la première exposant celui de M. de La- 
marck. 

J’aurois pu considérablement alonger cette analyse critique 
des ouvrages des auteurs qui ont écrit sur la conchyliologie 
proprement dite; mais j'ai cru ne devoir pas parler de ceux 
qui n'ont rien ou presque rien ajouté a l’art de classer les co-. 
quilles, quoiqu'ils aient été souvent beaucoup plus utiles à la 
véritable science, en faisant connoitre un grand nombre d’es- 
pèces nouvelles. J'ai surtout entièrement passé sous silence 
les zoologistes qui ont considéré les coquilles comme faisant 
actuellement partie des animaux, et qui en général ont plutôt 
diminué le nombre des genres de coquilles qu'ils ne l'ont 
augmenté , parce que, comme je l’ai déjà dit plus haut, j'en 
ai parlé avec détails en traitant de la MaracoLocte, où j'ai ex- 
posé l’art de disposer les animaux mollusques de manière à 
faire connoïtre leurs mœurs et leurs habitudes, ce qu’on ne 
peut demander rigoureusement dans la conchyliologie pro- 
prement dite. 

Pour rendre cette section encore plus complete, et sur- 
tout pour faciliter l'explication des abréviations des noms 
d'ouvrages et d'auteurs que nous serons obligés de citer sou- 
vent dans le cours du Genera, nous croyons devoir donner 
un catalogue raisonné des principaux auteurs de conchylio- 
logie proprement dite , et de leurs ouvrages , en avertissant 
que, pour l'avoir complet, il faudra y joindre celui des au- 
teurs qui, ayant considéré les coquilles comme faisant partie 
des animaux, ont dû être rapportés dans le chapitre X de 
la premiére section de ce Manuel , et enfin celui des auteurs 


généraux de zooiogie. 


316 HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIEe 


L'ordre que nous allons suivre dans l'énumération des au- 
teurs et de leurs ouvrages, est le suivant : 

I. Auleurs généraux, c’est-à-dire ceux qui ont traité de tou- 
tes les sortes de coquilles sous Les trois rapports de famille, de 
séjour, de grosseur. 

Art. 1. Dans des traités spéciaux: 

$. 1. Systématiques ; 
2. Systématiques et iconographes ; 
3. Musæographiques ; 
4. Iconographiques. 

Art, 2. Dans des dictionnaires plus ou moins spéciaux. 

Art. 3. Dans des journaux plus ou moins spéciaux. 

Il. Auteurs partiels. 

Art. 1. D'après le groupe ou la famille à laquelle elles. 

appartiennent : 
$. 1. Univalves ; 
2. Bivalves; 
3. Multivalves. 
Art. 2, D'aprés leur patrie : 
$. 1. Europe; 
2. Asie; 
3. Afrique ; 
4. Amérique. 
Art. 3. D'après leur habitation : 
$. 1. Fluviatiles et terrestres; 
2. Fluviatiles; 
3. Terrestres. 
Art. 4. D’après leur grandeur : 
Microscopiques. 
Art. 5. D'après leur état vivant ou non : 


Fossiles. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 317 


CHAPITRE HI. 
BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 
SEGELON, 1°, 


AUTEURS GÉNÉRAUX. 


Art. Ier. DANS DES TRAITÉS SPÉCIAUX. 
$. 191. Systématiques. 


Mason ( Daniel). Osfracologia in ordinem redacta. Kiel, 1655, à la suite 
de son édition du traité de la Pourpre de Fabricius Columna. 

WVaLENpRoCK (V. A.). Cocklearia curiosa. Leipsick, 1674 , in-8°. 
C’est un véritable traité de Conchyliologie. 

LaxcG ( Charles-Nicolas). Methodus nova ef facilis testacea marina, 
in suas debilas classes, genera et specres distriluendi, etc. Lucerne, 
1722. Un petit vol. in-4°, de 95 p. sans fig. 

KLEIN (Jacq.-Théod.): Tenfamen methodi ostracologicæ, etc. Leyde, 
1793. In-4° de près de 200 pages, avec une dissertation sur la struc- 
ture des coquilles, et douze planches assez mauvaises toutes copiées. 


L 


BERGEN ( Carol. August. de ). Classes Conchylioram. Noriemb. 1760. 
In-40. ; 

CHEmirz. (Jean-Jérôme). Neues system Conchilien-Kabinet fort- 
selzung. Nuremb. 1780. 

HEsEensTREIT. Dissert. physica de ordinibus Conchyliorum methodicé 
ratione instituendis. Leipsick, 1728. In-4°, 

HELBLinc. Beytrage der Kentniss, neuer und sellener Conchylien, aus 
einigen Weiner Sammlungen. Prag. abh. vol. in-4°. 

© Murray (Adolph.). Fundamenta testaceologiæ, præeside Carolo a 

Linné. Auctor. And. Murray. Upsal, 1771. In-8.° avec figures. Amænit. 


318 BIBLIOGRAPHIE CONCHY LIOLOGIQUE, 


Acad. Tom. 8. Traduit dans le Manuel d'Histoire naturelle de Forster ; 
par Léveillé. Paris, an VIT, et antérieurement par Bruguière, dans 
un petit vol. in-12 de 59 pages. 

La première édition de cet ouvrage, qui n’est qu’une thèse, est in-4.e 


de 45 pages, avec deux planches gravées, publiée en 1771 à Upsal. 


ScHRoTER (John-Samuel). Æirleitung in die Conchylien-Kentniss 
nach Linné, c'est-à-dire, Introduction à la Conchyliologie de Linnæus. 
Trois vol. in-5°. Halle, 1783 à 1786. Avec 9 planches. 

Da Cosra ( Emmanuel Mendès). Æ/ements of Conchology, or an 
Introduction to the Hnowledge of Shelïs ; c'est-à-dire, Elémens de Con- 
chyliologie, ou Introduction à la connoissance des Coquilles. Londres, 
1776. In-8° avec les figures de chaque genre. C’est un volume grand 
in-80 de 318 pages, dont 10 de préface, avec 7 planches gravées, 
assez bonnes. 

Sparowsky (Jos. ). Prodroma in Systema hisloriæ testaceorum. 
Vienne, 1799. In-fol. 

VVoop ( VV.). General. Conchology. Londres, 1815. In-80. Vol, 1. 

{1 n’a encore paru qu’un seul volume de cet ouvrage. 

Brown (Thomas). 7e Eléments of Conchology ; c'est-à-dire, 
Elémens de Conchyliologie, ou Histoire Naturelle des Coquilles, 
d’après le système de Linnæus , avec des observations sur les classifica- 
tions modernes. Londres, 1817. Un vol. in-8° , avec g planches en noir. 

Burrows (E. S.). 7e Elements of Conchology, où Elémens de 
Conchyliologie, suivant le système de Linnæus, avec 28 planches 


d’après nature, au trait seulement. Un vol. in-80. Londres, 1815. 


Brookes ( Samuel ). 42 introduction to the study ef Conchology , 
including observations on the Linnoean genera, and on the arrangement 
of M. Lamarck, a glossary , and à table of english names ; ou Inlroduc-, 
tion à l’étude de la Conchologie, avec des observations sur les genres 
de Linnæus, sur la méthode de M. de Lamarck, une explication des 
termes et une table des noms anglois. 

Londres, 1819. Un vol. in-4° de 160 pages, avec 14 planches, dont 
g coloriées. 

Cet ouvrage, outre ce qu’indique son titre, renferme la dEScOREES 
et les figures de quelques espèces de coquilles nouvelles, 

VVoop ( William). Général Conchology , or a description of shells , 
arranged according to the Linnoean system and illustrated wit& plates 


drawns and coloured from nature. London, 1 vol, in-6°, 1819. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE, 319 


Ouvrage qui paroit par livraisons. | 
À — ]ndex testacæologicus , or a catalogue of shells, British and foreign : 
arranged. according to the Linnoecan system. Lond. 1818. In-6o de 188 p. 


Ce n’est en effet qu’un simple catalogue des noms latins et anglois, 
mais assez complet. 


Diczwyx ( Lewis Weston ). 4 Descriplive catalogue of recent shells, 
arranged according to the Linnoean method, with particular attention 
Lo (ke synonymy. Lond. 1817. Deux vol. in-8° de 580 pag. chacun. 

Ouvrage dans lequel l'auteur suit exactement le système de Gmelin, 
dans sa XIIIe édition du $ys/ema Nature de Linné. 

X Mawe (Jean). 7%e Linnæan System of Conchology , ou Système de 
Conchyliologie systématique d’après Linné, avec la description des 
ordres, genres et espèces de coquilles arrangées par divisions et fa- 
milles, dans le but de faciliter l’étude de cette science. Londres, 1 vol. 
in-8° de 207 pages, avec 36 planches lithographiées et coloriées. 

x SowErgy (Georg. B.). Te genera of recent and fossils shells, etc., 

ou genres de coquilles vivantes et fossiles à l'usage des personnes qui 

s’adonnent à la géologie. Londres, in-8° avec fig. 


Ouvrage qui paroit par livraisons. 
$. 2. Syslématiques et iconographes. 


Lister (Martin). Æésloriæ sive synopsis methodicæ Conchyliorum , 
libri quatuor, continentes mille quinquaginta et seplem figuras æri ni- 
tidissime insculotas, à Suzanna et Anna Lister depictas. Londinr, 1685 
à 16g2. In-folo mince. 

Cet ouvrage, remarquable par la grande exactitude et la netteté des 
figures, et qui, sous ce rapport, n'a peut-êlre pas encore été surpassé, 
est fort difficile à trouver complet, parce que son auteur, faisant gra- 
ver chaque coquille sur une planche séparée, corrigeoit, déplaçoit, aug- 
mentoit ou diminuoit celles qu’il avoit déjà publiées, à mesure qu’il lui 
en arrivoit de nouvelles. Une autre raison de ces variations, c'est que 
le D." Lister, ayant traité des coquilles de l'Angleterre dans son Histoire 
des animaux de ce pays, ne devoit parler que des exotiques dans son 
grand ouvrage : aussi y a-t-il quelques exemplaires de plusieurs 
planches qui portent le titre d’erofica. Mais, ensuite, ayant changé 


d'avis, il fit graver chaque coquille à mesure qu’elle lui arrivoit, se 


320 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


proposant de leur donner une disposition systématique lorsqu'il en an- 
roit un assez grand nombre, Cependant , quelques figures ne lui ayant. 
pas semblé bien faites, ou d’après d'assez beaux individus, il en fit re- 
graver d’autres : d’où il résulle qu'il y a des exemplaires où l’on trouve 
ces deux figures, et quelquefois seulement la première ou la seconde. 

Da Costa pense en outre que Lister lui-même en a publié deux éditions : 
l'une en pièces détachées, depuis 1685 à 1692, et une seconde tout à 
la fois après l’épuisement de la première. 

11 paroît que lexemplaire le plus complet est celui qui existe à la Bi- 
bliothèque du Roi de France, et qui lui a été donné par l'auteur. On en 
trouve une bonne description dans Ja Bibliographie de M. de Bure, qui 
a été copiée par Davila, dans le tome troisième de son Catalogue. 

Du reste, cet ouvrage ne contient pas de descriptions, mais presque 
toujours une synonymie exacte; souvent même les coquilles n’ont pas 
de nom, et leur patrie n’est pas indiquée. 

On reconnoit les deux éditions de Lister aux caractères suivans : 
1.° la deuxième a soixante-quinze coquilles de plus que la première ; 
2.° dans la préface, p. Z., le troisième paragraphe commence par les 
mots sepluaginta autem, etc.; et, dans la dernière, par certum 
autem , etc.; 3£ dans la planche 7, qui spécifie les lieux où les coquilles 
ont été trouvées, la première édition n’a qu’une seule colonne de noms, 
tandis que la deuxième a un nom, c’est-à-dire Fret. Magell, dans une 
deuxième colonne ; 4.° le titre et toutes les têtes des planches de la pre- 
mière, comme 1,2, 3, 100, 106, 139, 140, etc. sont imprimés en 
partie en lettres noires et en partie en rouges, tandis que, dans Îa 
deuxième, le titre seulement et la tête de la planche première sont en 
lettres rouges et noires ; toutes les autres sont en noir. 

Il a été publié, en 1770, à Oxford, une nouvelle édition sous le 
titre de M. LISTER, #edicine doctoris, historta sive synopsis methodica 
Conchyliorum et tabularum anatomicarum, edilio alfera ; recersuit et ico- 
nibus auxit Gullielmus Huddesford, s. to. coll. SS. Trinilatis socius el 
Musci Asheoleani custos. Oxonr., 1750. Cum tabulis 438. Cette édition, 
qui diffère de la précédente, surtout en ce que l’on a fait entrer dans la 
même planche un assez grand nombre de celles de l'édition originale, 
offre, à ce qu’il paroit, beaucoup d'erreurs et d’inexactitudes dans les 
additions qu’on y a faites. 

GuazTieri. /ndex testarum Conchyliorum. Un gros vol. in-fol. en 
latin. Florence, 1742. 


Cet ouvrage, dont les planches sont souvent citées, quoique asscz 


* 
Sé 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 321 


médiocres, surtout pour les bivalves, est presque entièrement nui sous 
le rapport des descriptions et de la synonymie. 


D’ArGENvILLE ( DesazuiEer). L'Histoire naturelle éclaircie dans deux 
de ses parties principales, la Lithologie et la Conchyliologie ; par M###. 
In-4.°, Paris, 1742 et 1797, ne contenant que la Conchyliologie et la 
Zoomorphose. 

Cet ouvrage, dont les figures gravées sur cuivre aux frais de diffé 
rentes personnes riches, dont le nom est au bas de chaque planche, 
sont assez inexactes, forme un vol. grand in-4.° de 450 pages. 

Il est divisé en trois parties. 

Il renferme 26 planches de coquilles vivantes, une de coquilles fossiles, 
et g d’animaux mollusques. 

Jl a joui d’un très-grand succès. MM. de Favannes en ont donné, 
en 1780, une troisième édition incomplète, 2 vol. in-4®, 1771 à 1780, 
Paris , augmentée d’un assez grand nombre de figures intercalées dans 
les planches de la deuxième, ce qui les rend moins agréables à l'œil. 

Il en existe une traduction allemande, faite à Vienne en 1772. 


ManTini ( Fréd.-Henr.-VVill.) et CHEMNITZ ( Jean-Jér.). Veres 
systematisches Conchylien Kabinet, geordnet und beschrieben vor Mar- 
tini, forlgesezt vor Chemnitz und Schroter; c'est-à-dire, Nouveau 
Cabinet systématique de Coquilles, mis en ordre et décrit par Martini, 
et continué par Chemnitz et Schrôter. Onze vol. in-4°, Nuremberg. 
1769 à 1703. 

Cet ouvrage, le plus complet qui ait encore paru sur la conchyliolo- 
gie, est entièrement en allemand. Les trois premières parties sont de 
Martini; les sept suivantes, de Chemnitz; et enfin la onzième, qui 
comprend une nomenclature systématique , est de Schrôter. 

Il paroît qu’il y a eu un douzième volume imprimé en 1795, et qui 
forme la 12° partie. 

Ce qui fait en tout 12 vol. petit in-fol. 


Le nombre total des planches est de 403 coloriées , contenant 4122 
figures. 


La partie descriptive est assez bonne, ainsi que la syÿnonymie, qui es' 
très-correcte. Quant aux figures, qui sont souvent colorices, il ÿ en à 


un assez grand nombre de très-inexactes, et surtout sous le rappor 
des couleurs. 


Anonyme (WA Cosra). Six numéros d’une Conchyliologie , ou His- 


toire naturelle des Coquillages, contenant les figures des coquilles, très- 


21 


3522 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


correctement gravées, et accompagnées de leur descriplion en anglois 
et en francois, In-fol. Londres, 1770. 

Ces numéros devoient faire partie d’une Histoire naturelle des Co- 
quilles, qui n’a pas été continuée : ils ne représentent que les espèces 
de patelles, d'oreilles de mer et de tuyaux marins. 


MantyN ('Thom.). The universal Conchologis! : c'est-à-dire, le 
Conchyliologiste universel, donnant la figure de toutes les coquilles 
aujourd’hui connues, soigneusement dessinées et peintes d’après nature: 
le tout arrangé d’après le système de l’auteur. Quatre vol. in-fol., 
texte anglois et françois. Londres, 1784. 

Cet ouvrage, le plus beau qui ait encore été fait sur cette maitre, 
est vraiment remarquable par l'exactitude des figures, et surtout par la 
manière parfaite dont elles sont enluminées, ou mieux, peintes. 

I a d’abord paru en deux volumes contenant So planches, sous le 
titre de Figures de Coquilles non décrites, et recueillies dans différens 
voyages faits dans la mer du Sud, depuis l’année 1764. 


Penny. Conchology or natural History of the shells, containing a new 
arrangement of the genera and species , illustrated by coloured engravings 
execuled from natural specimens , and including the latest discoveries ; 
c'est-à-dire, Conchyliologie, ou Histoire naturelle des Coquilles, 
contenant une nouvelle disposition des genres et espèces ; ornée de 
gravures coloriées faites d’après nature, et contenant les plus nouvelles 
découvertes. In-fol., contenant 400 figures , en 61 planches, 54 d’unr 
valves et 7 de bivalves. Londres, 1811. 

Cet ouvrage, remarquable par la beauté de l’enluminure, renferme 


beaucoup des noms de genres établis par Bruguière et par M de 
Lamarck. 


SwAINsON ( Guillaume ). Ærotic Conchology, elc., c'est-à-dire Con. 
chyliologie exotique ou descriptions et figures de coquilles rares, 
belles ou non décrites. Londres, in-8° , avec planches lithographiées et 
coloriées. 


Cet ouvrage se publie par livraisons de 8 planches. 


Axonyme. Les genres de coquilles de M. de Lamarck. Journal de 
l'Institution royale, n.65 27-31. 

C'est une simple traduction des caractères des genres donnés par 
M. de Lamarck, avec une élymologie des noms et une figure de l’es- 
pèce principale. 


* 


ve 


ae: 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 323 
$. 3. Musæographes. 


GRew (Nehemias). Musœum natur. Soc. reg. Angl. Londres, 1681. 

Museum Kircheriarum, pax Bonanni. Un vol. in-fol. en iatin. Rome, 
1709. 

La dernière classe de cet ouvrage est entièrement consacrée aux 
coquilles, à leur figure et à leur description, qui se montent à près de 
six cents espèces. Il est assez généralement estimé. 

SEBA. Locupletissimi rerum naturalium thesauri accurate Descriptio , 
cum iconibus. {n-fol., latin et françois. Amsterd. 1758. 

Le troisième volume de cet ouvrage, plus généralement connu par 
la beauté de ses figures que par la bonté de ses descriptions , est pour 
la plus grande partie consacré aux coquilles, puisqu'il y a cinquante 
planches remplies de figures, assez souvent, il est vrai, répétées par 
symétrie pour la mème espèce. 

Borx (Ign.-Edl.). Zestacea Musæi Cesarei Vindoborensis. Xn-{ol. 
Vienne , 1780. 

Ouvrage contenant d’assez bonnes figures de plusieurs espèces nou- 
velles. 

SCHROTER ( J.-S.). Musei Gottwaldiani testaceorum , Slellarum ma- 
rinarum et Coralliorum que supersunt labule. Nuremb. 1782. An-fol., 
avec un grand nombre de planches. ; 

On peut encore placer dans cette section les auteurs de catalogues 
estimés ; et dans lesquels on trouve souvent d'assez bonnes figures ou 
des dispositions systématiques un peu nouvelles; nous nous bornerons 
à citer : 

Ducuasr. Catalogue de Davila, dont le premier volume est entière- 
ment consacré à la conchyliologie, et qui contient vingt planches des 
espèces les plus remarquables. Cette partie est certainement duë à 
l'abbé Duguast. 

KœŒmmERERs (...........), {ie Conchylien in Cabinette des herrr Erë- 
prinzen vor Schwartzbourg, c'est-à-dire sur les coquilles conservées 
dans le cabinet du prince héréditaire de Schwartzhourg. Rudlos- 
tadt, 1797. 4.°, un volume in-8° avec 12 planches coloriées. 

L'ordre qu’a suivi l’auteur ,est celui de Martini ; mais il a sjouté des 
observations sur la structure des coquillages et l'accroissement des co- 
quilles. 


EDTA BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 
S. 4. Iconographes. 


BonaNNi. Xecreatio mentis et oculi in observatione animalium testa- 
ceorum, avec des figures gravées en cuivre et à gauche, mais assez 
bonnes. In-4°. Zome, 1681 en italien, et 1684 en latin. 

C’est un petit volume in-4.0 de 270 pages, contenant 158 planches 
gravées sur cuivre, et généralement assez bonnes. 

GEvE ( Georges ). Le Plaisir mensuel des Coquilles et des Produc- 
tions de la mer, avec des figures enluminées. In-4°. Hambourg, 1955. 

Cet ouvrage, entrepris par un peintre assez célèbre , n'a pas été con- 
tinué; il ne contient que 24 planches avec 265 figures de nautiles , 


patelles , etc. ; maisiln’y a de descriptions que pour 175 figures. 


REGENFUSEN ( Franç.-Mich, ). Choix de Coquillages et de Crustacés, 
peints d’après nature , gravés en taille-douce, et enluminés de leurs 
vraies couleurs. Un vol. grand in-fol. en allemand et en françois. 
Copenhague, 1758. 

Cet ouvrage, qui contient une introduction par Gramer, est remar- 
quable par la beauté des figures, qui, malheureusement, ne sont pas 


nombreuses ; il ne contient en effet que 12 planches. 


Kxonr (Georges VVolfgang). Wergnugen der Augen und des Gemuths, 
in dir, Vorstellung einer allgemeinen Sammluug vor Schnechen und 
Musckeln; c'est-à-dire, les Délices des yeux et de l'esprit, ou Collec- 
tion générale des différentes espèces de Coquilles que la mer renferme. 
Six part. in-4°. Nuremberg. 1764 à 1772, avec des figures nom- 
breuses enluminées en près de 200 planches. | 

C'est un ouvrage sans aucun ordre, sans aucun système, en alle- 
mand et en françois, mais dont les figures sont généralement fort 


bonnes. 
Art. 2. DANS DES DICTIONNAIRES. 


Favanr »'HErpicny. Dictionnaire d'Histoire naturelle qui concerne 
les Testacés ou les Coquillages de mer, de terre et d’eau douce. Trois 
vol. in-12. Paris, 1775. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIGLOGIQUE. 325 


Compilalion assez complète de tout ce qu'on savoit à celle époque, 
et tirée surtout d'Adanson, Rumph et d'Argenville. 

BrueuiÈère, Dictionnaire des Vers testacés, dans l'Encyclopédie, 
par ordre de matières, a traité spécialement de la conchyliologie avec 
beaucoup de soins et de détails. 

C'est certainement un modèle de description; mais il faudroit un 
grand nombre de volumes pour contenir celles de toutes les coquilles 
vivantes et fossiles, actuellement connues, si l’on suivoit le même 
plan. 

Il n’a paru encore que deux volumes de texte ; maïs toutes les planches 


sont publiées, et l'ouvrage devoit être lerminé par M. de Lamarck. 
Art. 3. DANS DES JOURNAUX. 


SCHROTER (J.-S.). Journal fur die Liebhaber des Sleinreichs und 
der Conchyliologie ; c'est-à-dire, Journal pour les Amateurs du Régne 
minéral et de Conchyliologie. 

Il a paru six volumes in-8.° de cet ouvrage, depuis 1774 jusqu'a 
1780, à VVeimar. Il contient un grand nombre de dissertations parti- 
culières, et entre autres une bibliographie raisonnée et détaillée des 
auteurs de conchyliologie. 


Neue Lilleratur und Beytrage zur Kentniss der Naturge- 
schichte, sonderlich der Conchylien und der Sleine; c'est-à-dire, Nou- 
veaux Matériaux pour l'Histoire naturelle, et spécialement pour la 
Conchyliologie et la Minéralogie. Deux volumes in-8°. Leipsick, 
1784 à 1785. 

Schrôter est bien certainement l’auteur qui s'est le plus spécialement 
occupé de l'étude des coquilles ; mais toujours dans le système de Lin- 
næus. Aussi a-t-il publié un très-grand nombre d'ouvrages sur cette 
matière, dont nous avons cité les principaux; malheureusement ils 
sont assez peu connus en France. On trouve beaucoup de ses mémoires 


dans le Nafurforscher et autres journaux allemands. 


Conchyliologische Rapsodien, dans le Naturforscher , tom. 26, 
p- 154. 

Les journaux non spéciaux qui contiennent le plus de dissertations 
sur les coquilles, sont : 

1.9 Le Na/urforscher ; 


2.° Les Mémoires de la Société des Amis de l'Histoire naturelle, 


326 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


de Berlin, qui ont paru en allemand sous différens titres, d’abord 
in-8.° et ensuite in-4.° ; 

3.0 Ceux de la Société Linnéenne de Londres ; 

4° Les Annales des Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle 
de Paris, spécialement pour les nombreux Mémoires de M. de 
Lamarck. 

5.° Les Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Philadelphie, 
par un assez grand nombre de Mémoires de M. Thomas Say. 

6.0 Les Mélanges de Zoologie de M. le docteur Léach. (VVill. E- 
{ord ) en 3 vol. 


SECTION 1H. 
AUTEURS PARTIELS. 
Art. 1€, D'APRÈS LE GROUPE OU LA FAMILLE. 
$. 1, Univalves. | 


Dexys DE Monrrorr. Conchyliologie systématique, ou Classification 
méthodique des Coquilles. Deux vol. in-8°. Paris, 1810. 

Cet ouvrage, qui n’est réellement qu'une espèce de gezera, n’a 
point été terminé : il ne contient que les coquilles univalves cloisonnées 
et non cloisonnées, les caractères de chaque genre, des figures en bois, 
assez grossières, de l'espèce qui a servi à son établissement, avec une 
synonymie étendue. C’est le premier auteur qui ait essayé de faire en- 
trer dans les systèmes les corps crétacés microscopiques. 

Je ne connois jusqu'ici, en outre, aucun auteur qui se soit spécia- 
lement occupé des coquilles univalves en totalité ; mais on trouvera 
plusieurs monographies, par M. de Lamarck, dans les Annales du 


Muséum de Paris, et entre autres celles du genre Cône. 


Desmaresr ( Anselme ). Mémoires sur deux genres de coquilles cloi- 
sonnées et à siphon. Journ. de Physiq., juillet 1817, avec fig. 
Il est question dans ce Mémoire des genres Ichthyosarcolite et Ba- 


eulite. 


% 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 327 


Description des coquilles univalves du genre Rissoaire créé par 
M. de Freminville. Nouv. Bull. Soc. phil. , 1814, n.° 76. 

Note sur les ancyles ou patelles d’eau douce, et particulière- 
ment sur deux espèces non décrites, l’une vivante et l’autre fossile. 
{bid. 1814, p. 76. KR 

Anonyme. Note sur une spiroline à l’état frais, spérolina striata. Bull 
univers. des Scienc., 11, p. 210. 

DE La Métuarig (Jean-Claude ). Sur la sphérulite. Journ. de Phys., 
tom. 61, pag. 39b, avec une très-mauvaise figure. 

Desnayes (G. P.). Note sur un nouveau genre de la famille des 
néritacées. Ann. des Sc. nat., fév. 1824, p. 197, avec une planche. 

C'est du genre Piléole de Sowerby, dont il est question dans cette note. 
— Sur un nouveau genre de coquilles univalves ( Triphore ). Mémoire 
lu à la Soc. d'Hist. natur. de Paris, mais non publié. 

FÉrussac (D’AupeBaRD pe). Note sur le genre Septaire (Navicelle, 
Lamarck). Bull. univ. des Sc., n.0 5, p. 98q. 

DErrANGE (.......….). Rectification du genre Bellerophe établi dans 
la Conchyliologie de Denys de Montfort. Ann. des Sc. nat., mars 
1824, p. 264. 

Sur des coquilles turriculées fossiles de terrains antérieurs à la 
craie. Bull. des Scienc., 13, p. 284. 

Gnay (J.E.). Monographie du genre Hélicine. Zoo/ogical Journal, 
mars 1824, p.62, avec figure. 

Description de 2 nouvelles espèces d’héticine. 46id. , p. 250. 
——— Sur la structure de la Helania selosa. Ibid., p.253, avec figure. 

SwAINsON ( VV.). Caracières de plusieurs nouvelles espèces de co- 
quilles du genre Voluta de Linné avec des observations sur l’état actuel 
de la Conchyliologie. Journ. of Scienc., avril 1824, p. 28. 

——— Description de deux coquilles fluviatiles nouvelles et remar- 
quables, Welania selosa et Unio gigas. Ibid., avril 1824, p. 13. 

Caractères spécifiques de plusieurs coquilles rares et non dé- 
cites. Phil. Mag. Décembre 1823, p. 375 et 4or. 

SowERBY (G. B.). Descriptions accompagnées de figures de quel- 


ques espèces de coquilles. Zoolog. Journ., p. 58. 


ae 
bb 
e2 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


$. 2. Bivalves. 


MecGerce (vou Muhlfeld, Johann-Karle). £n/wurf eines neuer 
Systems der Schalthiergehausen; erste Abtheilung, die Muscheln ; 
c’est-à-dire, Essai d’un nouveau Système de Conchyliologie , première 
partie, des bivalves, dans le Magasin de Berlin pour les nouvelles dé- 
couvertes en histoire naturelle. Premier trimestre 1811. 

Je ne connoiïis de cet ouvrage que cette première partie; mais il 
n'est guère douteux que l’autre n'ait paru depuis. 

FÉRussAc (;D'AuDEBARD DE). Notice sur un nouveau genre de la 
famille des huîtres, qui paroit véritablement vivre dans l’eau douce. 
Mém. de la Soc. d'Hist. nat., tom. 1, part. 2, p. 266. 


SowERrBY (G. B.). Observations sur les nayades de M. de Lamarck, et 
sur la nécessité de les réunir toutes sous un même nom générique. 
Zoolog. Journ., p. 53. 


DrouEr (.........). Sur un nouveau genre de coquilles de la famille 
des arcacées , et description d’une nouvelle espèce de modiole fossile. 
Soc. Linn. de Paris, 1924, 193. 


Des LoncHamps (.......….). Sur les coquilles du genre Gervilie. Mém. 
de la Soc. Linn. du Calvados , tom. 1er, 1824. 

Marbx ( VV. G.). Sur une espèce de Telline, non décrite par Lin- 
næus. Trans. Linn. Lond., t. 5, p. 44. 

MENARD DE LA GRoYE (Franç.). Sur un nouveau genre de coquilles 
bivalves de la famille des solénoïdes. Ann. du Mus., tom. 9, p. 131, 


avec figures, et Journ. de Phys., t.65, p. 101. 
$S. 3. Multivaboes. 


Leacn ( VVili.-Elilord ). Nouvelle distribution des Cirrhipèdes, 
Journ. de Phys., 1815, 2. 

Bosc (Louis ). Observation et description d'une nouvelle espèce de 
balane qui se fixe dans les madrépores. Bulletin Soc. Philom., p.46, 
avec figure. 

Ranzani ( Camille). Sur une nouvelle distribution systématique des 


balanes, Oposc. Scient., Bologne. 


% 


? 


x 


% | 


dy 


de" 


Cp 


Pas 


x 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE, 32q 


Cremnirz (Joh.-Hyeron.). Von einem Geschlechle viclschalichter 
Conchylien mit sichtharen Gelenken, welche beym Linné Chitons heis- 
sen ; c’est-à-dire, sur un genre de Coquilles multivalves, évidem- 
ment articulées, appelé Chiton par Linnæus. In-4.° avec figures. 


Nuremberg, 1784- 
Att. 2. D'APRÈS LA PATRIE. 


Lister (Martin). Âisl/oriæ animalium Angliæ tres tractalus : unus 
de araneis ; aller de cochleis tum terrestribus tum fluviatilibus ; tertius 
de cochleis marinis. In-8°. Londres, 1678. 

Cet ouvrage forme un volume grand in-4.°, composé de 20 feuilles 
d'impression , et de 17 planches enluminées. 

Appendix ad historiam animalium Anglie. Eboræ ( Yorck), 1661, 
in-4.° avec fig. 

Da Costa ( Emmanuel Mendès). Æistoria naturalis Testaceorum 
Britanniæe, où Conchyliologie britannique, avec figures en taille- 
douce ; le texte en françois et en anglois. Un vol. in-4°. Londres, 
1778, et 1700 in-8o. 

PENNANT, dans sa Zoologie britannique, a aussi traité, quoique 
assez incomplètement, des coquilles de l'Angleterre. 


Doxovan ( Edward). British shells or natural History of British 
shells; c’est-à-dire, Histoire naturelle des Coquilles britanniques. 
Londres, 1799-1802. Cinq vol. in-8°, avec figures coloriées. 

MonraGu ( Georg. ). Zestacea britannica or natural History of Shells 
marin, land and fresh water; c’est-à-dire, Histoire naturelle des 
Coquilles marines, terrestres et fluviatiles d'Angieterre. Deux vol. 
in-4°, 1003, et un troisième vol. de supplément, 1808, avec des 
figures coloriées, assez bonnes. 

SHEPPARD (Revelt}. Description de sept nouveaux coquillages ter- 
restres et fluviatiles d'Angleterre, avec des observations sur plusieurs 
autres espèces et une liste de ceux qui ont été trouvés dans le comié de 
Suffolk. Transact. Linn. Lond., vol. XIV , part. 1, p. 148. 


Licurroot (J.). 4n account of some British shells, etc., c'est-à-dire 
descriptions de quelques coquilles d'Angleterre, mal observées ou tota- 
lement oubliées jusqu'ici. P£ilosoph. Trans., vol. 76, p. 160-150 , avet 
figures. 


1 | 
330 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIGLOGIQUE, 


Maron (VV. G.) et Racker (Thom.). 4 descriplive catalogue of 
he British lestacez, c'est-à-dire Catalogue descriptif des testacés 
d'Angleterre. Trans. Linn. Lond., vol. VIIL, p. 17. 


x, Tonton (William). Corchological Dictionnary of the British islands, 


ou Dictionnaire Gonchyhologique pour les îles britanniques. Londres, 
1819. In-8o, avec figures. 


À new and classical arrangement of the bivalves shells, of the 
Brilish islards, c'est-à-dire disposition méthodique et nouvelle des co- 
quilles bivalves des îles britanniques. Un petit vol. in-4° de 279 pages, 
avec 20 pl. coloriées. 


VŸ\oop ( W.). Observations on the hinge of Brilish bivalve shells, 
où Observations sur la charnière des Coquilles bivalves d'Angleterre. 
Trans. Linn. Soc. 6. p. 84. Avec fig. 

GiNanNi (il comte Giuseppe ). Opere poslume nel quale si contengono 
lestacei marini paludosi e terrestri della Adriatica et dello lerritorio de 
Lavenna da lui osservati et descritti. Nemise, 1791-1797. Deux vol. 
in-fol., contenant, sur ce sujet, 72 pages de texte, sans la dédicace 
et la préface, et 31 planches. 

C’est un ouvrage qui jouit d’une grande estime, mais qui paroit 
fort rare à Paris. 

Orivr (Joseph). Zoologia adriatica ossia Catalogo ragionalo degli 
animali del golfo e delle lagune di Venezia. n-4°, avec 9 planches. 
Bassano, 1792. 

Excellent ouvrage, qui contient beaucoup d'observations tout-à-fait 
neuves, et entre autres plusieurs bonnes choses sur les coquilles de 
l'Adriatique , disposées rigoureusement d’après le système de Linnæus. 

Rentert. Zavole alphabetice delle Conchiglie adriatiche. Un vol. 
extrémement mince, in-fol. avec figures, sans nom d’imprimeur mi 


de ville, et même sans date , dans l’exemplaire que j'ai vu. 


# Rumrx ( Georg.-Eberhard ). D'Æmboinsche rariteit-Kamer, elc.; 
c'est-à-dire, Cabinet des Curiosités d'Amboine, contenant l’histoire 
des crustacés, coquilles, qui se trouvent à Amboine. Un vol in-fol', 
imprimé d’abord en allemand, à Amsterdam, en 1705, puis en 1711, 
et enfin en 1745, en hollandois, avec le texte de Rumphet les com- 
mentaires de Halma. . 

Ce mème ouvrage a été traduit en allemaad par Ph. Ludwig Statien 


Muller, sous le titre d'Histoire naturelle des Animaux teslacés d'Am- 


BIBLIOGRAPHIE CGONCHYLIOLOGIQUE. SO 


boine, avec un Supplément sur les meilleurs écrivains de Conchylio- 
logie, par Jérôme Chemnitz, et une Préface par J. A. Carmer. 
Vienne , 1766. 

Cet ouvrage coñtient des choses encore tout-à-fait nouvelles au— 
jourd'hui. 

Brown. 7%e Civiland nat. Hist. of Jamaica. London, 1756. Xn-Hol. 

VALENTYN (François). Werhandling der zee-korenkenrs , en zee ge- 
wassen in er omtrent Amboyna en de nabygelegene eilander, door 
Fr. Valenlyn; c'est-à-dire, Histoire des Coquilles et des Productions 
de la mer, dans les eaux d'Amboine et îles environnantes , servant de 
supplément à l’ouvrage de Rumph. Un grand vol. in-fol., avec 18 
planches, publié à Amsterdam, en 1754. 

Cet ouvrage, dans lequel son auteur suit pied à pied Rumph, qu'il 
étend ou rectifie, a été également traduit en allemand par P. L.S. 
Muller et publié à Vienne en 1773. 

Bowpicu(T.E.). Description de plusieurshélices découvertesa Porto- 
Santo. Zoolog. Journ.,n.° 1, mars, p. 6,avec figures. 

ADANSON ( Michel). Histoire naturelle des Coquillages du Sénégal, 
faisant suite à son Voyage en ce pays. Un vol in-4°. Paris, 1797. 

Cet ouvrage, dont nous avons eu occasion de parler à l’article Mara- 
COLOGIE , est remarquable par de bonnes descriptions des espèces, des 
mœurs de leurs animaux, et par un grand nombre de figures assez 
bonnes, au moins pour les univalves. Aussi est-il regardé comme 
classique. 

Frid. Heinrich. Will. Martini en a donné une traduction allemande, 
imprimée à Nuremberg, en 1767. 

FÉnussac (n’AupEeparp DE). Note sur les étheries trouvées dans le 
Nil par M. Caillaud, et sur quelques autres coquilles recueillies en 
Nubie et en Ethiopie. Mém. de la Soc. d'Hist. nat. t. 1, part. 2, p.353. 


XX RAFrINESQUE ( Schmaltz). Monographie des bivalves de l'Ohio. 


DE BLaiNvizee (Henri-Marie Ducroray). Histoire naturelle générale 
et particulière des mollusques de France dans la Faune françoise. Paris, 
in-5° , 1817. 

Il n’a encore paru de cette partie de la Faune que douze planches 
soigneusement gravées et coloriées. 


393 BIBLIOGRAPHIE CONCHY LIOLOGIQUE. 


Art. 3. D'APRÈS LE SÉJOUR. 
$. 1. Fluoiatiles et Terrestres. 


G£orFroy. Traité sommaire des Coquilles, tant fluviatiles que 
terrestres, qui se lrouvent aux environs de Paris. Paris, 1767. C’est 
un très-petit vol. in-12 de 143 pages sans figures. F. H. VV. Martini 
en a donné une traduction allemande imprimée à Nuremberg en 1767. 

Recueil des Coquilles fluviatiles et terrestres, qui se trou- 
vent aux environs de Paris, dessinées, gravées et enluminées d’après 
nature, par Duchesne, peintre d'histoire naturelle , et disposées d’après 
l'ordre de M. Geoffroy. In-4°, 3 planches enluminées. Paris, sans 
date - 

PomEez (J. L.). Coquilles fluviatiles et terrestres observées dans le 
département de l'Aisne et aux environsde Paris. Paris, Théoph. Barrois, 
an IX (1801). Ce n'est qu'un petit prodrome de 119 pages in-12, 
mais assez bien fait. 

BranD. Histoire naturelle des Coquilles terrestres et fluviatiles, 
qui vivent aux environs de Paris. Un vol. in-12, avec figures coloriées. 
Chez J.J. Paschoud. 

DrapannauD (Sag. Philip. Raymond). Histoire naturelle des Mol- 
lusques terrestres et fluviatiles de la France. Un vol. in-4°, avec 13 
planches. Paris, an XIII. 

Draparnaud avoit publié en l'an XI, à Montpellier, un prodrome de 
cet ouvrage, sous le titre de Tableau des Mollusques terrestres et flu- 
vialiles. Il contient un grand nombre d'espèces nouvelles et de bonnes 
figures. Les descriptions sont bonnes, et la synonymie ordinairement 
exacte ; il s’y est cependant glissé quelques erreurs, que M. de Férussac 
a relevées dans son Essai. 

D'AupegarT DE Fénussac (père et fils). Essai d'une Méthode 
conchyliologique appliquée aux Mollusques terrestres el fluviatiles, 
d’après la considération de l'animal et de son têt. In-8°. Paris, 1807. 

Cet ouvrage, dont nous avons déjà eu occasion de parler dans la sec- 
tion de la MALACOLOGIE, ainsi que du précédent, avoit paru pour la 
première fois dans le quatrième tome des Mémoires de la Société 


d'Emulation de Paris. Nous le citons ici, parce qu'il contient un grand 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 333 


nombre d'observations nouvelles, une synonymie critique , et une table 
de concordance systématique des espèces de coquilles qui ont été décrites 


par Geoffroy, Poiret et Draparnaud , avec Muller et Linnæus. 


Histoire générale et particulière des mollusques terrestres et flu- 


vialiles. ( Voyez Bibliogr. Malacolog. ) 


Sax ( Thomas). Histoire naturelle des Coquilles terrestres et fluvia- 
tiles de l'Amérique septentrionale, à l’article Conchology, de l'édition 
américaine de l'Encyclopédie méthodique de Nicholson. New-Yorck, 
1017. 

DE LA BÈCHE (.............). Catalogue des mollusques terrestres et 
fluviatiles des environs de Genève.Zoolog. Jourr ,n.° 1,mars1824,p.8q. 


HarTMmanx (VV.). Système des coquillages terrestres et fluviatiles de 
la Suisse, avec une énumération comparative de toutes les espèces qui 
se trouvent dans tous les pays voisins de l’Allemagne, de la France et 
de l'Italie. Veze Alpina, vol. 1, p. 194. 


ALTEN( J. VV. Von ). Sys/ematiche abhandlung uber die Erd und fut= 
conchylien um Augsbourg ; c'est-à-dire , Traité systématique sur les co- 
quilles terrestres et fluviatiles des environs d’Augsbourg. Augsb. 1512, 
1 vol. in-8°, avec planches coloriées. 

GÆRTNER (Godefroy). Versuch einer systematischen beschrerbung der 
in der Wetlerau bisher entdechter conchylien; c’est-à-dire Essai de des- 
cription systématique des coquilles découvertes jusqu'ici dans la VVet- 
teravie. Hanov. 1813, 4°. 

Preirrer (Charles). Sur les coquilles terrestres et fluviatiles de 
l’Allemagne. (Voyez Bibliogr. Malacolog. ) 


$. 2. Fluviatiles. 


X  ScHROTER ( J. S.). Die geschichte der fluss-Conchylien mil vorzügli- 
cher rücksicht auf diejenigen, welche in den Thuringischen wasserr 
Zleben; c'est-à-dire, Histoire des Coquilles fluviatiles, et spécialement 
de celles qui vivent dans les eaux de la Thuringe. Un vol. in-8.°, avec 
11 planches, dont 7 enluminées. Halle, 1779. 

C’est un ouvrage dont les figures sont mauvaises, et les descriptions 
au moins bien confuses. 


\ } 


"N 


OS 


ERA 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


S 3e Terrestres. 


SCHROTER (Johan. Samuel). Versuck einer systematichen abhandlurs 
aber die Erdconchylier , sonderlichk derer, welche um Thangelsledl gefun- 
den werden, nebst einer nachlese uber die Erdschnecken uberhaupt ; 
c'est-à-dire, Essai d’un Traité systématique sur les Coquilles terrestres, 
et spécialement sur celles qui ont été trouvées aux environs de Than- 
gelsstedt, avec un supplément sur les limaçons. Berlin, 1771. 

C’est un volume in-8.° de 240 pages, dont 8 de table , avec 2 planches 
gravées en cuivre. 

Il paroïît que c’est un ouvrage considéré comme très-utile. 

Le mème Traité avoit eu une première édition, avec de mauvaises 
figures en bois, imprimée à Berlin en 1770. 

ScHiRACs ( Adam-Gottlob ). Wafärliche Geschiechte der Erd, Feld 
oder Acher-Schnecken; c'est-à-dire, Histoire naturelle des Coquilles 
terrestres. In-8°. Leipsick, 1772. 

Il paroit qu’il n’a paru de cet ouvrage qu’un premier recueil. 

Il est composé de 154 pages dont 3q de dédicace, préface et table , 
et de 2 planches en cuivre. 

SCHROTER (J. S. ). Wercerchniss der in der gegend um Weimar 
Befindlicher Erdschnecken; c'est-à-dire, Catalogue des Coquilles ter- 
restres, trouvées dans la contrée de WVeimar. Zerlir, Samm., tom. 2, 
p. 229; et Naturforscher, tom. 4, p. 179; tom. 9, p. 299; et tom. 11, 


. 


P. 170. 
Art. 4. D'APRÈS LA GRANDEUR. 


MICROSCOPIQUES. 


JANUS PLrancus (Bianchi), Ariminensis, de conchis mins notis, 
Liber. Venetiis 1739. In-4. , avec figures gravées sur cuivre, assez gé- 


néralement bonnes. Deuxième édition en 1748, et troisième en i760 : 


l’une et l’autre à Rome. La dernière, de 136 pages, avec 24 planches. 


Sorpaxt ( Ambrogio ). Testaceographiæ ct Zoophytographie parveæ 
ei minulæ del Padre don Ambrogio Soldani A6. Camald. Yn-{ol,, avec 
un très-grand nombre de figures, Serre, 1789 à 1791. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 399 


Saggio orittografico ovverro Osservarioni sopra le terre nau- 
tiliche, etc. Un vol. in-4.°. Sienne, 1780. 


# Boys ( William). À Collection of the minute and rare shells latel) 
discovered in the sand of the seashore near Sandwich, by William Boys 
Esg. F. S, A. considerably augmented and all their figures accurately 
drawn and magnified with the microscop., ëy Georg. Walker Bookselle 
Lo feversham. Xn-4°. Londres, avec figures. 


FiscaTez ( Leopold von }), et Mozz ( Jos. Carol. von). T'eslacea 
microscopia aliaque minuta ex generidbus argonautæ et nautili ad natu- 


ram delineatæe et descriptæ a L. Von Fischtel et J. C. Von Moll cum 
viginla quatuor tabulis æri incisis. Yn-4°. Vindobonæ , 1803. 


SPENGLER ( Lorenz), Zrspectoris musæi rerum nature ef arlis regis 
Dan. Havn. tres tabule œnæeæ, cum iconibus teslaceorum partim rarissi- 
morum. Yn-fol. 


Barscx ( A. S. G. G.). Secks kupfertafeln mit Conchylien des Sec- 
sandes , gezeichnet und gestlochen; c’est-à-dire, six planches contenant 
des coquilles de sable de mer (microscopiques) , découvertes et gravées 
par Batsch. In-4°. Jena, 1794. 


BEccaARI (......… ). De Bononiensi arenë quédam. Act. Bonon. Vol. 1. 


%x  WAikER. T'eslacca minula rariora nuperrimé detecta in arend lifloris 
Sandwicensis. Lond., 1784. In-4°. 


Art. 5. D'APRÈS LEUR ÉTAT, 
FOSSILES. 


VVoLFANG WEDEL. De conchis saxatilibus. Ephém. Cur. nat., 1692 
C'est à ce qu'il paroît le premier auteur qui ait dit positivement que les 


coquilles fossiles proviennent de coquilles autrefois vivantes. 


ScxiRi ÆUs (Thomas)./e causis probabilibus lapidum ir macrocosmo. 
Hambourg, 1675, 6e. 
STENON ( Nicolas). De solido infra solidum contento. Un très-petit vo- 


lume in-4°. Florence, 1669, et in-12, Leyde, 1679, traduit dans la Collec- 
tion Académique. 


336 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


SCHEUCHZER (Jean-Jacques). De generatione conchitarume Ephém. 
Germ-Dec; IT, A. App:, p.xbr. 


Kazm (Pierre ). D'ssertatio de petrefactorum orlu. Aboæ ( Abo), 
1704, in-40. 
BarrÈèrEe ( Pierre ). Observations sur l’origine et la formation des 


pierres figurées. Un petit vol. in-8.° de 67 pag., avec deux planches. 


LanG (Charl.-Nicol.). Tractatus de origine lapidum figuratorum, di- 
luvii in terra effectuum descriptio et dissertatio de generatione viven- 


liurm lestaceorum præcipuè. Lucerne, 170q. Un vol. in-4.° de 80 pag. 


ScaraAmucHI (Jean-Baptiste ). Weditationes familiares et ubi quoque 
testaceorum petrificationes defenduntur, etc. Urbin, 1697. Brochure 
in-12 de 31 p. 


Horzmaxn (Samuel-Christ). De corporum marinorum , aliorumque 
peregrinorum , in lerré continente origine. Mémoire de 88 p., avec 3 pl. 


grav. Comment. Soc. reg. Scrent. Gotting, t. III. 1793. 


GESNER (Jean ). Désserlalio de petrificatorum differertiis et varia ori- 
gine. Tiguris (Zurich), 1752. 


T'ractatus physicus de petrificatis in duas partes distinctus. Leyde. 
1798. Un petit vol. in-12 de 136 p. 

ManTiN ( Guillaume ). Oufline of the Knowledge of extraneous 
fossils. ; 

Pairzips (Jean). S/ratigraphical system of organised fossils, 1617. 


BoureuEr ( Louis). Traité des pétrifications. Paris 1742. Un vol. 
in-4.° de g1 pages et de 60 planches assez grossièrement gravées à l’eau 
forte , dont 35 vol. seulement représentent des coquilles. 

Une autre édition de cet ouvrage a été imprimée à La Haye, dans la 
mème année 1742. 

De Haller fils nous apprend que cet ouvrage a été fait par une so- 
ciété de gens de lettres, et que L. Bourguet et Pierre Cartier y eurent 
le plus de part. Presque tous les objets qui y sont figurés ont été trou- 
vés en Suisse et surtout dans le comté de Neufchitel. 


GusrrarD (Jean-Etienne ). Sur les accidens des coquilles fossiles, 
comparés à ceux qui arrivent aux coquilles qu’on trouve actuellement 


dans la mer. Académ. des Sc. par., 1759. 
Kxorr ( Georges WVolfang) et 


VVazcn (Jean-Ernest-Emmanuel ). Zapides ex celeberrimorum siro- 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 337 


rum sententià diluvii universalis testes, guos in ordines ac species distri- 
built, suis coloribus exprimit, ærique incisos in lucem mitfit et alia nature 
miranda addidit G. WV. Knorr, Norimbergensis. Nuremberg, 1755- 
1773, in-folio. 

Cet ouvrage, le plus riche encore aujourd’hui en figures en général 
excellentes et soigneusement coloriées de corps organisés fosssiles, de 
toutes les classes et de tous les genres, se compose de cinq parties, dont 
le texte est de VValch et les figures de Knorr, peintre de Nuremberg. 

La première , avec une préface de VValch et une courte explication 
des figures, par Knorr, contient 56 planches gravées, et en outre. 
mais à part, une histoire naturelle des fossiles extrêmement intéressante 
et complète pour l’époque ,par WValch. On y a déjà puisé beaucoup, 
et l’on gagnera encore beaucoup à la lire. Elle est de 1773, de 194 pages. 


La seconde est également divisée en 2 tomes: l’un de 184 pag. et 81 
planches en 1768, et l’autre de 507 pag. et de 50 pl. en 1769. 

La troisième ne forme qu'un tome de 240 pag. et 84 pl. gravées, 
dont 28 sont de supplément. 1771. 

Enfin, la quatrième ne renferme que les tableaux de classification et 
la table générale, en tout 128 p. Elle est de 1773. 

BReynius (J. P.). Dissertatio physica de polythalamiis. Gedani 
(Dantzick), 1724, in-4°. 

Ouvrage original et important dans l’histoire de la science. Il paroît 


qu'il y en a eu une autre éditior en 1732. 


BoccoxE ( Paul). Recherches et observations naturelles. Un petit 
vol. in-12 de 328 pages avec quelques figures, composé de lettres sur 
différens sujets, dontunesur les cornes d’Ammon. Amsterd., 1674. 


Reisrius (M. Jean). Æxercitatiolhislorico-physica de corru Hammo- 
nis. Miscell. cur. 1688. 


REINHARD (....... ). De Orfhoceratibus galopolitanis. Act. Acad. 
Mogunt. t. I, p. 118. 

Picot DE LA Pevrouse ( Philippe. ). Description de plusieurs es- 
pèces nouvelles d’orthocératites et d’ostracites, en latin et en françois. 
Erlang, 1981. Un vol. in-folio de 45 pages, avec 13 pl. enluminées. 


ErnHaRDT ( Balthazar ). De Gelemnitis Suevicis disserlatio, qué im- 
primis in obscuri hactents Jossilis naturam inguiritur. Leyde, 1724, 


in-4o, et 1727, in-4°, 65 pages avec une planche. 


KR 


330 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


C'est dans cet ouvrage que paroit avoir été émise, pour la première 
fois, l'opinion que les bélemnites sont des coquilles voisines des nau-- 
tiles et des ammonites. 

Rosnus (Michel-Rhein.). De Belemnitis et eorum alveolis. Francfort, 
1798, 4e. 

BRanDer ( Gustave ). Dissertatio on the belemnite. Act. angl. vol. 
48, 1754. 

Il admet l'opinion d’Erhardt sur les bélemnites, comme sur les or- 
thocératites. 


Costa (Mendos a ). 4 /etter on the fossile figured stone called be- 
lemnite. Act. angl. t. 44, ann. 1747. 

BourGuEr ( Louis ). Sur les bélemnites, avec fig., dans ses lettres 
philosophiques. Un petit vol. in-12 de 220 pages. 

KLEIN (Jac. Théod. ). Descripliones tubulorum marinorum. Gedan. 


(Dantzick) , 1951. Un vol. in-4°. Dans cet ouvrage, Klein comprend les 
bélemnites et les orthocératites. 


GBLIN (2. 4 ). De controversiä Kleinianä et Breynianä. Broch. 
in-{° sans date ni lieu d'impression. 


BruCcKkMANN ( Franç. Ern. ). $pecimen physicum exhibens hisloriam 
oolithi et concharum in saza mutatarum. Un vol. in-4° de 28 pages, 
Helmstadt, 1721. 


Specimen physicum sislens hist. nat. lapidis numismalis Tran- 
sylvaniæ. VVolfenbutel, 1727, in-4°. 

Baker ( David Ern. ). Considérations sur deux bélemnites extraor- 
dinaires. Trans. phil., t. 45, ann. 1748. 

PLATT (Josuha.). $ur la formation des bélemnites. Trans. phil.,t. 54, 


ann. 17641. 


VVALsH ( J. E. Eman.). Sur les bélemnites. Knorr, Petrifications, 
t.11, p. 211. On trouve dans ce chapitre une érudition immense sur ce 
sujet et des idées fort justes. 


DE Luc (Jean-Andr.). Mémoire sur la bélemnite. Journ. de Physiq., 
ann. 17y9, L. 4. 


Observations sur la bélemnite. Journ. de Phys., 1801, 1 vol., 


t. 52, et 1802, t. 54. 


SAGE (Balthaz.-Georges). Recherches sur les bélemnites. Journ. de 
Phys., 1800 ,'t. 57. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 339 


Recherches sur l’origine et la formation des bélemnites. Jour 
de Phys., 1802, t. 53. 

Sur la lenticulaire des rochers de la pente du Rhône, et sur la len- 
ticulaire numismale. J. de Phyÿs., 1799, t. 48. 

ALLAN (Thomas). Sur la structure des bélemnites de la formation 


des bancs de craie. Trans. roy. d'Edimb. , t. IX, p. 395. 


Faure BiGuer (.........). Dissertation sur les bélemnites. Une bro- 
chure de quelques pages in-8°. 

DicQuEMaARE (Jacq.-Franç.). Observations sur les cornes d'Ammon, 
et en général sur les coquilles fossiles. Journ. de Phys., tom. 5, p. 435, 
ét: 7 p-.08; 

Observationssur les doubles siphons des cornes d’Ammon. J.de Phys, 
t. 58, p. 139. 

Observations sur un siphon particulier à un Nautile pétrifié. Journ. 
de Physiq., t. 58, p. 135. 

Cuvier ( Georges). Sur les animaux auxquels appartenoient les 
pierres dites numismales ou lenticulaires, et sur ceux des cornes d’Am- 
mon. Bull. Soc. Philom , n.° gt, 237. 


Fonris (J. B Albert). Lettre sur quelques nouvelles espèces de dis- 
colithes, camérines, lenticulaires, hélicites, numismales, etc. Journ. 
de Phys., 1801, t. 52, et sur les Discolithes. Mém. pour servir à l'Hist. 
nat. d'Italie. Paris, 1822.t. 1. p. 1. 

Baker (Henri). Sur des vertèbres d’ammonites ou cornes d’Am- 
mon. Trans. phil., t. 46, ann. 1749. 


Sur quelques fossiles. Zéid. t. 48, 1753. 


VWVaicenrT ( Edouard ). Sur les orthocératites. Trans. phil., t. 49, 
2e part., ann. 1796. 

Monrront (Denys DE ). Mémoire sur une nouvelle espèce de cornes 
d'Ammon. Journ. de Phys., ann. 1760, t. 49. 

SAGE (Balth.-Georges). Sur les deux siphons des cornes d’Ammon. 
J. de Phys., ann. 1800, t. 51. 

Tromson (.….….....). Sur un nouveau fossile appelé corrucopia. 
Journ. de phys., 1802, t. 54. 

FauyAs DE SAINT-FoND (Barthélemi). Essai de géologie où Mémoires 


pour servir à l’histoire naturelle du globe. Paris, 1803, 2 volumes 


in-8°. Le premier renferme des considérations intéressantes sur le: 


340 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


coquilles fossiles en général, et de bonnes figures de celles qu'il regar- 
doit comme identiques. 


BErTranD (Elie). Dictionnaire des fossiles propres et des fossiles 
accidentels. La Haçe, 1763, 2 vol. in-Se, Il est question dans cet ou- 
vrage plus des fossiles de [a Suisse que de ceux des autres pays. 


DE FÉnrussac (D'AuDEBARD). Mémoire sur les terrains d’eau douce 
Brochure in-4° sans figures. 
Nous citons ce mémoire à cause des idées fort justes qu'il renferme 


sur la distinction des espèces fossiles et vivantes. 


Fareyx (M. J.). Sur l'importance de bien connoitre et décrire les 
coquilles fossiles, comme un moyen de spécifier les couches des for- 
mations avec uné liste de 279 espèces ou variétés dont le gissement et 


la localité sont bien connus. ?#4i/osop4. Magasine , fév. 181q. 


BzupanT (F.S.). Mémoire sur les parties solides des mollusques, 
des radiaires et des zoophytes. Ann. du Mus., tom. 16. 

Quoique ce mémoire Soit essentiellement destiné à la minéralogie, à 
la géologie, il peut aussi être regardé comme éclaircissant un point in- 
téressant de l’organisation des coquilles. 

——— Sur les bélemnites à la suite du mémoire précédent, avec 


figures. PI. II. 


VVisron Diczwyx ( Louis). Sur les coquilles fossiles, dans une 
lettre adressée à M. H. Davy. Phil. Trans., 1823, 2° part., p. 393. 


PrRevosr ( Constant). De l'importance de l'étude des corps organi- 
sés vivans pour la géologie positive, et Description d'une nouvelle espèce 
de mélanopside. Mém. de la Soc. d'Hist. nat., t. 1, part. 3, p. 55q. 

ScHLoTHEIM (J. F.DE ). Nachtrage zur Petrefacten Kunde. Gotten, 
1820, grand in-8°, avec 16 pl. gravées. 

SCHROTER (Jean-Samuel ). Linleilung in die kentniss und geschichte 
der steine und versteinerungen. AMemb., 1774-1784. 

ParkINSON ( Jacques ). TAe organic remaïns af a former World, con- 
taining a full examination of the mineralized remains of the vegetables and 
Animals of the antediluvian World, generally tcrmed extraneous fossils. 
Londres, 1804-1808-1811, 3 volumes in-4°, avec uu grand nombre de 
figures pour la plupart copiées. | 

Bronx (Heinrich G.). Sys/em der urwelllichen Koncäilier durcÀ 


diagnose, analyse und abildurg der geschlechles er lautert zum gebrancle 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. J4T 


&ey vorle sungen uber petrefactenkunde und zur erleichterung des selbstu- 
diums derselben nur siebenr sleindrucktafeln., 

Heidelberg, 1824. Un petit vol. in-folio, en latin et en allemand, de 
48 pages, avec 7 planches lithographiées, contenant la figure passable, 
imais copiée d’une espèce fossile de chaque genre, dans le système ri- 
goureux de M. de Lamarck. 


DANS TOUTES LES PARTIES DU MONDE. 


V\ooDwaRD (J.J.). À Catalogue of the foreign fossils in the col- 
lection, ou Catalogue des fossiles étrangers de la collection de J. WW, 
provenant des différentes parties de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amé- 
rique. 

SCHEUCHZER (Jean-Jacob). Museum Diluvianum quod possidel J, J. 
Scheuchzer. Zurich, 1716. Un petit vol. in-12 de 107 pages. 

C’est un catalogue assez bien fait pour le temps, de tous les corps 
organisés fossiles helvétiques ou exotiques, qui composoient son cabi- 
net, en tout 1513 pièces, doni 528 de Suisse et 985 des pays étrangers. 
On voit qu'il étoit surtout extrèmement riche en ainmonites ( 129 }), 
dont il donne une table synoptique. 


Sciagraphia lithologica curiosa sive lapidum figuraltorum nomen- 
clator olim à celebri J. J. Scheuchzer conscriplus, postmodum auctus et 
llustratus à J.N. Klein. Gedanæ ( Dantzick). 1740. 


EUROPE. 
ESPAGNE. 


Tonrugras ( Fr.-Joseph ). 4#pparalo para la hisloria natural espa- 
gnola. Madrid, 1954. Un vol. in-folio contenant 204 pages et 14 plan- 
ches gravées. 

Cet ouvrage qui paroit n'avoir pas été conlinué, à été iraduit en 
allemand ( Halle, 1773) par Crist. Théoph. von Mur. 

ANONYME. Jatroductio ad oryelographiam et zoologta Aragonie. 


rmS/ : 
2784 jin-60, 


9! 2 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


ITALIE £r SICILE. 


Fazzorio ( Gabriel). De fossilibus. 

MenrcarTi ( Michel). Wetallotheca Vaticana. Rome, 1717, 1 v. inol., 
publié par Lancisi. 

Quoique cet ouvrage ait été publié si tard, on sait qu'il étoit ter- 
miné en 1574. Il contient des figures de plusieurs coquilles fossiles. 

CaLcEoLaRrt ( Franç.}. De recondilis et præcipuis collectaners à Fr. 


Calceolario. V'eron. in museo adservatis J. B. Olivi testificatio. Vérone, 


1584, et Venise, 1593. 


CEsaALPpINO ( André). De metallicis libri tres. Rome, 1593, 1 vol. 
in-4° de 222 pag. Une nouvelle édition a été donnée en Allemagne à 
Nuremberg, par Conr. Agricola, en 1602. 


ImPERATI ( Francesco ). De fossilibus. 1610. 


ImPERATO ( Ferrante ). Dell kistoria naturale Libri XX VIII. Napies, 
1990. Un vol., petit in-folio de 7gt pages, avec figures. 
Il v est peu question de véritables fossiles. 


CarcroLart (François). Museum luculenter descriptum a Bened. Ce- 
rulti et And. Chiocci. Verone , 1622. Un vol. in-fol. de 746 pages et 


de 44 planches gravées. 


Cozumxa ( Fabricius }. Æguatilium et terrestrium aliquot animalium: 
aliarumque naturalium rerum observationes. Rome , 1606, un vol. in-4°. 
Il y est question de quelques coquilles fossiles. 

ALDROVANDI ( Ulysse). Musœum metallicum , in lébros 4 d'istributum . 
Ainôbrosinus ( Bartholom.) composuit. 1648. Yn-fol. 

Synopsis mus. Aldrov. Leips., 1701. In-12. 

Moscarpo ( Louis). Vofe o vero memorie del museo del comte Mos- 
cardo. Prem, éd. 1556, et seconde, Véron, 1972. In-fol. de 979 pag. 

SETTALIO ( Manfredi). Museum Septalianum industrioso labore cons- 
tructum À. Tercago ( Paulo-Maria ) déscriptum. Tortone , 1664. In-4e. 


Buoxamici ( François). Dissertatione sulle glossopetre , gli occhi di 
serpe i aculei di Æchino ed allre pietre figurate dell isola di-Malta e 
di Gozzo, 1665. Oposcol. Sicril. t. xx. 

Mémoire fort curieux, d’après l'analyse qu’en a donnée M. Brocchi. 


Cupant (François). Panphylon siculurn, sive de animalibus, stirpibus, 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 5 


43 
J40 
fossilibus que in Sicilià vel in circuilu ejus inveniuntur, opus posthumunz 
cum imaginibus æneis céirciler 700, e vero tractis. Palerme, 1713. 
Deux volumes. 


Cet ouvrage, moins étendu, n’'avoit d’abord traité que des plantes 
et des fossiles, sous le titre d'Æortus catholicus. Napl. 1698. 


Boxanni (P. Philipp.). Musæum Kirkerianum. Rome, 1709, in-fol. 
de 522 pages, et 172 planches gravées. 


ScizLa ( Augustin). Varna speculazione disingannata del senso. Un 
vol. in-4°. Naples, 1670, ou Lettre sur les corps marins qui se trouvent 
pétrifiés dans différens lieux de la terre. 

Une édition plus complète, ou mieux une traduction de la pre- 
mière, en latin, a été donnée à Rome, en 1792. Elle forme un petit 
volume de 82 pages et de 28 planches gravées, fort bonnes, les mêmes 
que dans l'édition originale. 


C’est le seul auteur qui ait donné quelque chose sur les fossiles de la 


Calabre. 


Quirini ( Jean ) et GrANnDt ( Jacques). De Zeslaccis fossilibus 
Musei Septalianr. Venise, 1676. In-4°. 

LeGarTt (Laurent). Myseo Copiano annesso à quello del famoso Ulisso . 
Aldrovandr. Deux vol. in{ol. de 532 pages. Bologne, 1677. 


Baczivi ( Georges). De Vegetatione lapidum. Lyon, 1704, 4°. 


GHEDINI (...... Sn. ). Sur les Bélemnites des environs de Bologne. 
Comment. Bononn. Vol. 1, p. 71. Ann. 1505. 


VALISNIERI ( Antoine ). Osservaziont dei corpi marini che su monté si 
trovano delle loro origine. Venise, 1721. In-4°. 


ZANICHELLI (Jean-Jérôme}). Æpparatus rerum naturalium quæ in 
Musæo Zanichelliano asservantur. Venise, 1720. Petit in-12. Et ÆZrume- 
ratio rerum naturalium, el de lifhographia duorum montium Veronen- 
sium , n-4°, 1736 

Ù © DONC : 
Mori ( Joseph). De testaceis quibusdam fossilibus de achato plenis , 


de ostreë fossili, de balanibus fossilidus, de quédum dalanorum con- 
gerie. Acta Bononn. Nol. 2-3. 


Dissertatio de Monumento diluviano. Bologne, 1719. Un vol. 
in-8° de 56 pag., avec une planche. 


SPADA ( Jean-Jacq. ). Déssertazione ove sf prova che 1 corpgi marini 
pictrificati nor sono dilurianr. Vérone , 1737 


SA BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


Catalogus lapidum Veronensium idiomorphorum qui apud J. JT. 
Spadam asservantur. Vérone, 1739, 31 p. in-4°. 


Corporum lapidefactorum agri Veronensis Catalogus , etc. Editio 


mullo auctior. Vérone, 1744. Grand in-40, 80 pages, 10 planches 
gravées. 

Il suit la méthode systématique de Lang, définit chaque espèce, et 
indique la nature du sol où elle a été trouvée ; en sorte que cet auteur 


a fait faire un pas évident à la science. 


Brancui ( Jean ), plus connu sous le nom de Jarus Plancus. A en 
a été parlé à l’article des Coquilles vivantes microscopiques. 

BEccani (................). Sur une espèce de sable du territoire de 
Boulogne. Comment. Bonon., 1. XL, p. 62. Collect. académ., t. X, 
Fos 

MaTant (Antoine ). Pelle produzioni naturali del territorio Pistojese. 
Pistoie, 1747. In-4°, 20f p., avec une carte et 2 pl, gravées. 


ScHIAVO. Dei producioni raturali della Sicilia. Dans le Nuova 


raccolta Calogeriana. Tom. II. 


Barpassart ( Jean-Venturi ). Osservazioni sopra il sale della crete 
sanese , Con un saggio di produzioui nalurali dello stato sanese, avec 
un Catalogue du Museum Gallerani. Sienne , 1750. Un vol. in-8° 
de 608 pages. C’est lui qui le premier a observé au sommet des mon- 
tagnes de Sienne des couches de calcaire percées par des mollusques 
lithophages. 

PassEri (Jean-Bapi.). Arssertatio de petrifactis agri Veronensis ; 
nuova raccolta del Calogera. Venise, 1753. In-12, et beaucoup plus 
étendu en 1775, in-4°, sous le titre de Della storia dci fossili del 
Pesarese. Parmi le grand nombre de moules et d'impressions d'’ammo- 
nites trouvées dans les parties les plus élevées des Apennins, il en 
trouva deux assez petites, il est vrai, qui étoient entières et non 
pétrifiées. 

TanGiont TozzETTi ( Jean). Zeluzioni d'alcuni viaggi fatti ir 
diverse parti della Toscana, eic. Florence, 1768-1777. Onze vol. in-8°, 
avec planches. 

ALLIONI ( Charles ). Oryclographiæ pedemontanæ specimen exhibens 
corpora fossilia terræ adventitia. Paris, 1797. Un petit vol. in-8° de 


52 pages. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 345 


Comme Baldassari, il définit les espèces en citant une figure de 
Gualtieri, de Bonanni ou de d’Argenville, mais souvent à tort. C'est 
cependant encore un pas de plus. 


GENERELLI ( Cyrille). De’ Crostacei ed altre produsioni marini che 
sono ne’ monti. Brochure publiée en 1757, à Milan. 


Onoanpt ( Jacob ). Memoria sui corpi mariri del Feltrino, 1761. 


M. Brocchi fait un grand cas de ces deux dissertations. 


Zampi. Catalogo del Museo Ginanni. 1762. 


Ouvrage très-bien fait, suivant le même M. Brocchi. 


Viro Amicr. Sui lestacei della Sicilia, dans le 8e vol. des Oposcoli 
Sécilianr. 

Fortis ( Albert ). $/orza delle fossili di Pesaro. Memoria orittogra- 
Jica sulla valle de Roma, 1778. Les coquilles décrites dans ce Mémoire 
sont nombreuses ; malheureusement Fortis n’avoit pas encore adopté 
la nomenclature linnéenne. 


Viaggi in Dalmazia. Venise, 1774. Deux vol. in-4°, avec figures. 


HAQuET (....…........). Observations sur les Coquilles fossiles de la 
vallée de Rome, faisant suite au Traité de Fortis; traduites et annotées 
par Jean Samuel Schrôter, Weimar, 1780. Un vol. in-8° de 61 pag. 
avec 2 planches gravées. 


ARDUINI ( Jean }. 
Bacolta d'oposcoli filologici. Padoue. 


Giornale d'Italia spettante alla scienza naturale; par Grisehin 
( François). In-4°. Venise. 


CaLuri (.....…....). Sur une espèce de coquille fossile inconnue. 
Crepidula parasitica ( Patella crepidula, Yinn.). Actes de Sienne, 
tp. 262, 1700. 

ZaANNoN1. Sulla Marna. 


BASTIAND( Less ) a consacré un chapitre tout entier à la 


Conchyliologie fossile, dans son écrit delle acque minerali, di S. Cas- 
ciano ai Bagni. 1770. 


BARTALINI (Biagio ). Calalogo de’ corpi marini fossili de’ contorni 
di Sienna, à la suite de son Catalogue des plantes autour de la même 


ville. 1756, in-4°. Brochure de 144 pages sans figures. 


/ 


3/6 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


C'est le premier auteur qui, en Italie, employa la nomenclature 
linnéenne pour la distinction des coquilles fossiles. 

SPALLANZANI. ( Lazard). Sur différens objets fossiles, ou relatifs à 
l’histoirenaturelle des montagnes. Soc. ital. t. II et Journ. de Ph. 1586, 
t. IUT. 

Voyage dans les Deux-Siciles et dans quelques parties des 
Apennins, traduit de l'italien par G. Toscan, avec des notes de Barth. 
Faujas de Saint-Fond. Paris an VIE (1800 }, 6 vol. in-8° , fig. 

On trouve dans cet ouvrage un assez grand nombre d'observations 


sur les coquilles fossiles, non seulement de la Sicile, mais d’autres 
lieux de l'Italie. 


Guaranpris ( Angelo). Zettere odeporiche. Nenise, 1780, grand 
in-50 de 373 pages et 2 planches gravées. 

D'après ce qu’en rapporte M. Brocchi, c’est cet auteur qui le pre- 
mier fit l'observation qu'à Chantilly près Paris, les coquilles marines 
alternent avec des coquilles fluviatiles. 

SCHILLING ( Pierre ), Ricomani ( Louis) et Bgeuinr ( Calliste ). 
Calalogo de’ fossili del monte Mario presso Roma. D'après la méthode 
et la nomenclature de Linnæus. 


VoLrTa (........ ..)."Aelazione di un viaggio do Firenzuole a Velleia. 
Oposcol interes. Vol. VIT, pag. 140. 


Vozra (Séraphin ). Prospetto del Museo Bellisonia, 1787. 

SoLpani. Voyez Coq. microscopiques. 

C’est à lui que Brocchi attribue la distinction des terrains, d’après 
leur formation dans l’eau douce et dans l’eau salée. 

Il fait aussi remarquer que Soldani, indigné de l'espèce d’indiffé- 
rence avec laquelle ses compatriotes avoient reçu le premier volume 
deson grand ouvrage qui lui avoit demandé trente ans de travaux, se dé- 
cida, dans un moment de mauvaise humeur, à livrer aux flammes une 
grande partié des feuilles qui devoient composer le second, et vendit à 
un chaudronnier toutes les planches de l'ouvrage ; perte sans presque 
aucun doute irréparable. 

Breïscack (Scipion). Viaggi lilologici nella Campania, Firenze, 
1798. Traduits en françois. Paris, 1821, 2 vol. in-8°. 

Borsont (........ Hein ). Mémoire pour servir d’appendice à /'Oric- 
lographia pedemontana d'Allio ni. 


SanTi (.........). Wiaggr al Montamiala. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 347 


MarmONT (2.200 ). Osservazioni sopra alcune particolari péetri- 
ficazioni del monte Misma. Bergame , 1812. 
Elles ont trait à des bélemnites et à des cornes d'Ammon. 


Broccnr ( G.). Conchiologia fossile sub Apennina cor osservazioni 
geologiche suglé Apennini et sul suole adjacento. Milan , 1814. Deux 
vol. in-4° ; le premier contient 56 p. de préface, 8o pour un discours 
très-intéressant sur les progrès de la Conchyliologie fossile en Italie, et 


240 d'observations géologiques sur les Apennins et le sol adjacent. 


Le second est entièrement consacré à la description des coquilles 
fossiles. Il contient 712 pages et 16 planches gravées en cuivre. 

Cet ouvrage est certainement ce que la science possède de plus com- 
plet, ou de plus convenablement traité et de mieux exécuté sous tous 
les rapports, sur les coquilles fossiles d’un pays. Les figures sont 
d’une netteté et d’une exactitude qui pourront difficilement étre sur— 
passées. L'auteur, dans la distinction des espèces, suit le système de 
Linnæus, mais avec une concordance avec celui de M. de Lamarck. 


BruN-NEERGARD (............. ). Sur les ossemens et les coquilles fos-— 
siles des environs de Plaisanee. Journ. de Physique , tom. 77, p. 88. 


MexanRD DE LA GRoYE (François ). Sur des coquilles fossiles d’Italie, 
et sur un nouveau genre (Panopée ) de la famille des solénoïdes. 
Ann. du Mus., tom. 9, p.131. 


BRoNGNIART (Alexandre). Mémoire sur les terrains de sédiment 
supérieurs calcaréo-trappéens du Vicentin, et sur quelques terrains 
d'Italie, de France, d'Allemagne, qui peuvent se rapporter à la 
mème époque. Un vol. 4°, de 86 p., avec 6 pl. lithographiées. 

Nous citons ici ce travail géologique à cause des excellentes figures 
de coquilles fossiles qu’il renferme. 


FRANCE. 


Parissy ( Maitre Bernard ). Recepte véritable par laquelle ious Îles 
hommes de la France pourront apprendre à multiplier et augmenter 
leurs trésors, etc. La Rochelle, 1564. Un vol. petit in-4° de 125 pag 
non numérotées. 

Quand on parle de coquilles fossiies , on est toujours obligé de citer 
cet ouvrage tout-à-fait original, à cause de ce qui est dit feuilles E m1, 
de la première édition. 


348 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


MARTEL (DE ). Sur des coquilles fossiles entre Béziers et Narbonne. 
» 


Frans. phil., 1670. 


1*# 
AsTRuc (Jean). Mémoire sur les pétrifications de Boutonnet, 
près Montpellier. Journal de Trévoux, 1708, p. 512. 


DE Réaumur (René-Ant. FErcHAUT). Remarques sur les coquilles 
fossiles de la Touraine. Académ. des Sc. Par., 1720, p. 400. 


DE Jussieu ( Antoine ). Recherches physiques sur les pétrifications 
qui se trouvent en France, de diverses parties de plantes et d'animaux 


étrangers. Académ. des Sc., 1721, 


CASTEL (ess. .… ). Dissertation sur les pierres figurées de Saint- 
Chaumon dans le Lyonnois , et mille autres endroits de la terre, aussi 
bien que sur les coquilles et les autres vestiges de la mer. Mém. de 


l'révoux, juin, 1722. 


CAPPERON (........,... .). Remarques sur l’histoire naturelle du comté 
d'Eu. Mercure, juillet, 1730. Il y est question d’une montagne ren- 
fermant une très-yrande quantité de coquilles fossiles. 


ANONYME. Extrait d'une lettre à M. **# sur des coquilles fossiles 
qui se voient dans les environs de Beauvais. Mercure, juin, 1745. 


Lettre sur les coquilles fossiles. Z4z4., juin, p. 6o-67. 


DE Rogin (....….....:...). Dissertation sur la formation des pierres 
figurées qui se trouvent dans la Bretagne, à la suite d’un ouvrage in- 
titulé : Nouvelles idées sur la formation des fossiles. Paris, 1791. 12. 


Du BoccAGE DE BLÉVILLE. (........…. ….). Observations d'histoire 
naturelle sur quelques particularités des environs du Havre, dans ses 


mémoires sur celte ville. Le Havre , 1753. 


D'ARGENvILLE ( Desallier ). £zumeratio fossilium , que ïn omnibus 
Galliæ provinciis reperiuntur lentamina. Varis, 1701. Un petit volume 
in-8° de 130 pages. 

Ouvrage tout-à-fait insignifiant, dans lequel, sous le nom de fossiles, 


sont compris les minéraux et les corps organisés fossiles. 


L'histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties principales, 
l’'Oryctologie , qui traite desterres, des pierres, des minéraux et autres 
fossiles. Paris, 1995. Un vol. in-4° de 456 pages avec 26 pl. assez bien 
gravées. 


Ouvrage assez insignifiant, dans lequel on trouve cependant quelques 


: BIBLIOGRAPHIE CONCHILIOLOGIQUE. 349 


assez bonnes figures, et le même catalogue des fossiles de la France, 


traduit en françois et un peu augmenté. 


ANoNvME. Mémoire sur les coquilles trouvées dans les carrières de 
MM. Médine et d’Abadie, dans la paroisse de Léognan, à deux lieues 
de Bordeaux, pendant les années 1759, 1740. Un vol. in-4° , mss. qui 
étoit conservé à Bordeaux avec la collection des coquilles. 


e 

DEZBARITAULT (...... Faune ). Observations sur les coquilles fossiles 
qu’on a trouvées près le château de Saucat dans les Landes, à 3 lieues 
de Bordeaux , mss. in-4°, dans les archives de l’Académie. 


MusarD ( François). Lettres sur les fossiles. Mercure, 29 mars, 
1793, et Mél. d’hist. nat. d’Alléon Dulac, t. 1, p. 233. 

C’est de cetauteur l'observation que non seulement les coquilles fos 
siles sont remplies d’autres petites coquilles, mais qu’il en est de même 
de ce qui les entoure , ce qui forme, par agglutination, la pierre à bâtir 
de Paris. Il cite les localités célèbres depuis de Courtagnon , Gri- 
gnon, Chaumont, Liancourt, Villarseau, Marri. Il avoit fait une belle 
collection à Passy, où il demeuroit. 


Sur la couleur blanche des coquilles fossiles. 744, tom. 1, 
pag. 287 et 258. 


BouLanGEr (Nicol. Ant.). Lettre sur les fossiles, adressée à M. Mu 
sard, dans laquelle il donne la description de ce qu’il avoit observé en 
Champagne en 1745, 1746. Mél. d’hist. nat. d'AIL Dulac,t. 1, p.241. 
Îl réclame comme ayant fait le premier l'observation que les calcaires 
tertiaires, ceux même où l’on ne voit plus de coquilles ont une odeur 
désagréable et fétide, provenant de la substance animale dontils sont 
formées. 


De Tressan (.........). Observations d'hist. nat. au sujet du catalo 
gue de la collection de Geoffroy. Mél. d’hist. nat. d’Alléon Dulac, t. 1, 
p.266. Il y parle convenablement des bélemnites et des ammonites 


ViraLer. Sur une bélemnite à deux pointes. AÏL. Dulac. Mél. d’hist. 
nat.s le 3, D. 194. 


DE LA SAUVAGÈRE (..........). Mémoire sur une pétrification mêlée 
de coquilles qui se voient dans une petite pièce d’eau du château des 
Places, près Chinon en Touraine. 

Ce mémoire, de 40 pages, avec 3 planches gravées représentant des 


coquilles fossiles de Touraine et d'Anjou, avoit élé d’abord imprimé 


{ 

Su | l M . 
990 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 
dans le journal de Verdun, oct. 1763; il est reproduit dans un recueil 
de dissertations du même auteur. Paris, 1776, 1 vol. in-80. 

C’est cet auteur qui, quoique ingénieur, a assuré que les coquilles 
fossiles végétoient dans un vivier du château des Places, opinion qu'a 
adoptée Voltaire dans ses Singularités de la Nature, chap. XIV. 


RauLIN ( Joseph ). Examen des coquilles et du tuf de la Touraine, 
considérés comme engrais des terres. Paris, 1776. Un pêtit vol. in-12, 
de 75 pages. 

Il est digne de remarque qu’on trouve encore dans cet ouvrage assez 
insignifiant du reste, l'absurde hypothèse abandonnée alors par tout le 
monde, que les coquilles fossiles naissent dans la terre qui en est la véri- 
table matrice : aussi cite-t-il le fait observé par M.de la Sauvagère, etc. 


PRÉvOsT ( Constant ) et 

DESMAREST ( Anselme ). Sur des empreintes de corps marins trou- 
vés à Montmartre, dans plusieurs couches de la masse inférieure de 
la formation gypseuse. Journ. des Mines, mars, 1809. 

Fausas DE SAINT-FonD (Barthélemi). Sur un nouveau genre de 
coquilles fossiles ( CLorTro ). Ann. du Mus., t. 11, pl. 4. 

Sur un nouveau genre de coquilles fossiles AMPULLINE. Ann. du 
Mus., t. 4, pl. 19. 

VEAU DE LAUNAY (........…. ). Note sur. les falunières de la Touraine. 
Journ. de Phys., tom. 60, p. 404. C’est bien peu de chose. 

DE 'Lamarck (Jean Baptiste). Histoire des coquilles fossiles des 
environs de Paris dans les Annales du Mus. 

HERISSIER DE GERVILLE (........... ). Sur les coquilles fossiles du dé- 
partement de la Manche. Journ. de Physiq., t. 78, p.16, ett. 84, 
P797: 

FLEURIAU DE BELLEVUE (.........…. ). Observations géologiques sur les 
côtes de la Charente. Journ. de Ph., t. 79, p. 401. 

Desnaxes ( G. P.). Description des coquilles fossiles des environs de 
Paris. In-4.° avec figures lithographiées. 

Ouvrage commencé l’année dernière, paroissant par livraisons, et 
dont les descriptions sont faites avec soin. Les figures n’étoient peut- 
ètre pas d’abord aussi bonnes ; mais elles sont maintenant à la hauteur 


du texte , et celles qui étoient mauvaises ont été remplacées. 


———— Sur les fossiles de Valmondois, et principalement sur les co- 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 3bx 


quilles fossiles perforantes , découvertes dans le grès marin inférieur. 
Mém. de la Soc. d’Hist. nat. de Paris, t. 1, p.2, p. 241, avec une 
planche. 


BRONGNIART ( Alexandre ) et 


Cuvier ( Georges). Description géologique et minéralogique des 
environs de Paris. Un vol. in-4° de 428 p., avec 2 pl. lithographiées. 

Cet ouvrage important et classique avoit été précédé sous le rapport 
qui nous occupe par un mémoire de M. Brongniart , sur les terrains 
qui paroiïssent avoir été formés dans l’eau douce. Ann. du Mus. et 
Journ. de Physiq. , t. 72, p. 409. 

BrARD (.,:5.:....: ). Mémoires sur des coquilles fossiles des environs 
de Paris. Ann. du Mus., tom. 10, p. 156, et Journ. de Phys. , tom. 72, 
p- 448 , et 74, p. 247. 

MENARD DE LA GROYE (Franc.). Note sur une petite coquille de la 


Méditerranée analogue à des fossiles des environs de Paris et de Bor- 
deaux. Journ de Ph.,t. 73, p. 202. 


SUISSE. 


GESNER ( Conrard). De omni rerum fossilium genere, gemmis, lapidi- 
bus, metallis, etc. Zurich, 1565. Un vol. in-6°. 


ScnEucHzer ( Jean-Jacob ). Specimen lithographiæ helveticæ curiose, 
quo lapides ex figuratis helveticis selectissémi æré incisi sistuntur et des- 


cribuntur. Un vol. in-8 de 77 pag., avec 7 pl. gravées. Zurich, 1702. 


Histoire naturelle de la Suisse. Zurich, 1706-1715, 6 vol. in-3° 
en allemand, avec fig. 


Museum Diluvianum. Un petit vol. in-12 de 107 pages. Zurich, 
1716 (voyez plus haut ). 


Lac ( Charles-Nicolas ). Æistoria lapidum figuratorum Helveliæ ejus- 
gue viciniæ. Venise, 1708. Un vol. in-4° de 165 pages et de 53 pl. 
gravées, et Appendix, etc. Einsidel, 4°, 1735. 

C'est cet auteur qui a commencé à donner une phrase descriptive de 
chaque fossile , quelquefois même avec un peu de synonymie : aussi son 
ouvrage est-il encore bon à consulter. 


Murat (Jean). Dissertations sur les pierres figurées. Zurich, 1711. 


Un vol. in-40, et dans les Mémoires des Curieux de la nature. 


352 BIBLIOGRAPHIE GONCHYLIOLOGIQUE. 


\ 

ANDREA (...…..........). Driefe aus der Schweilz, etc., c'est-à-dire, 
Lettres écrites de Hanovre sur la Suisse dans l’année 1763. Zurich, et 
WVinterthur, 1776, 2 vol. in-4°, avec 17 pl. gravées. 

Cet ouvrage, qui avoit d’abord paru dans un ouvrage périodique in- 
titulé : Hannoversche anzeigen, renferme un grand nombre d’indica- 
lions et de figures de fossiles curieux, que l’auteur avoit observés dans les 
nombreuses collections d'histoire naturelle , et surtout de fossiles qui 
existoient de son temps en Suisse, et entre autres dans celles d'Am- 
man, Lavater, Scheuchzer, d'Annone, Bruckner, Diénart, de Luc. 


DANTER (esse. ), ZWINGER ( Frédéric ) et 

BRUCKNER: (ss. ). Essai d’une description des Curiosités histo- 
riques et naturelles du canton de Bâle. 

Cet ouvrage a paru par cahiers, de 1748 à 1763. 

De Luc (Jean-André). Description des monts Voirons près Genève, 
et de deux fossiles qu'on y trouve. Journ. de Phys., 1800, t. 50. 

Mémoire sur une vis pétrifiée du mont Salève et sur la contrée 
où on l’a trouvée. Jouru. de Phys., 1799, t. 49, p. 317. 

Sur le vallon de Moneti et sur les pétrifications qu'on y trouve 
Journ. de Phys., 1801, t. 52, p. 267. 

Description de deux coquilles bivalves singulières du Mont 
Salève près Genève, dans la description géologique de cette montagne, 
donnée par Saussure, tom. 1, p. 277,in-60, de ses Voyages dans Îles 
Alpes. 

D’ANNONE (Jean-Jacq.). De balanrs fossilibus, præsertim agri ba- 
silensis. Acla Helvetica. À. 1. 

De petrefactis quibusdam minàs cognitis. did. , +. 1v. 

ZwiNGER ( Frédéric). Ofservata nonnulla lifhologica. Ibid. , 1.1. 
SCHLAPFEN (.......... ). Sur les pétrifications des environs de Saint- 
Gall. VNeze Alpina. vol. 1 , p. 268. 


PAYS-BAS. 
Burrix (M. Fr. Xavier). Oryctographie de Bruxelles ou Descrip- 


tion des fossiles tant naturels qu'accidentels, découverts jusqu’à ve jour 


dans les environs de cette ville. Bruxelles, 1784. Un vol. petit infolie 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 353 


de 152 pag., avec 32 planches coloriées, en général as$ëz bonnes : mal- 
heureusement les descriptions ne le sont pas autant et sont même sou- 
vent presque nulles. 


DE LAON ES rcccee ). Recherches sur l’origine des fossiles acci- 
dentels du Brabant. Journ de Ph., tom. 6, p. 113. 


Faugas DE SAINT - Fonp ( Barthélemi). Histoire naturelle de la 
montagne de Saint-Pierre de Mastreicht. Paris, 1800. Un vol. in-4° 
avec 60 pl. gravées. 

Ouvrage dont les figures de coquilles fossiles sont assez bonnes, mais 
sans descriptions et sans critique. 


ANGLETERRE. 


LawRANcE ( Thomas). Wercurialis centralis ou histoire des coquilles 
souterraines trouvées dans le comté de Norfolk, 1664. 


MERRET (Christophe). Pirax rerum naturalium Brilannicarum. Lond,. 


1667. Un petit vol. in-8°. 


BREVER ( Jean). Sur des coquilles fossiles du Berkshire. Trans. 
phil. , 1667. 

Il est question dans ce mémoire d’un lit d’huîtres fossiles de 5 à 6 
acres de surface. 


Harzey (Gniff.). Fossils shells in Kent. Trans. phil., n.° 155. 


CHMDREX (1. ). Histoire des singularités naturelles d’Angle- 
terre, etc. Paris, 1670. 


Lister ( Martin). Coquilles fossiles en différens endroits de l’An-— 
gleterre. Trans. phil., 1671. 


——— Description des Trochites et des Entroques. Z4/4., 1673. 
—— Des pierres judaïques ( bélemnites). Z4id., 1674. 


Historie animalium Angliæe tres tractatus quibus adjectus est 


guartus , de lapidibus ejusdem insulæ ad cochlearum quamdam imaginer: 
figuratis. Londres, 1678, 1 vol. in-4°. 


GREw (Nehemias). Musœum regalis Societatis or a catalogue and des- 
cription of the natural and artificial rarities belonging 10 the royal Society 
and preserved at Gresham colledge. Londres, 1681. Un petit vol. in-fol., 
de 386 pag. et 31 pl. gravées, dont r ou 2 de coquilles fossiles. 


2 
29 


354 BIBLIOGHAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


PLor (Robert). Natural history of Oxfordshire, 1677. 
Natural history of Slaffordshire, 1686. 


Fossilia Cantiniana où Catalogue des fossiles trouvés dans le 
comté de Kent. Mém des Curieux de la nat., juin 1709. 


Payne ( Arbr. DE LA ). Sur des coquilles et des poissons fossiles du 
Lincolnshire: Trans. phil., 1700. 


Lcuyp (1) (Edouard). ZLi/hophilacis brilannica iconographra , sive la- 
pidum aliorumque fossilium britannicorum singularr figurd insignium drs- 
tributio classica cum locrs singulorum natalibus exhibens, addilis rario- 
rum aliguot figuris ære incisis, elc. Un vol. in-8° de 185 pag. avec 17 pl. 
gravées. Londres, 16qg. 


Editio altera novis quorumdam speciminum aucla, Gul. Huddes- 
ford auctore. Oxford, 1760. Un vol. grand in-80 de 175 pages , avec 
25 planches. 

La première édition de cet ouvrage est fort rare, n'ayant été tirée 
qu'à 120 exemplaires. L'auteur y avance que certaines coquilles sont 


particulières à certaines couches. 


Remarques sur les fossiles. Trans. phil., 1704, n.° 291. 

PLor ( Robert ). Natural history of Oxfordshire, 1686. 
PerTiver (J.). Catalogue de fossiles, pétrifications. Trans. phil., 1704. 

Due ( Samuel). Sur les montagnes de Harwich et ses fossiles. 
Trans. phil., n.° 297 : c’est un mémoire intéressant. 

Monton ( Jean). 4» account of land and river Shells found under 
Grourd. Trans. phil., 1705. 

C'est encore un mémoire fort bien fait, avec la synonymie de 
Lister. 


Histoire de Northampton. 


Laton- Las ). Natural history of Cheskhire, Lancaskire , and of 
the Peak of Derbishire, parle aussi des coquilles fossiles de ces provinces 
d'Angleterre. 

VVoopwaRrD (Jean). 4» attempt towards à natural history of the 
fossils of England, etc. Deux tomes divisés en deux parties chacun, 


(1) On trouve le nom de cet auteur écrit trés-différemment : 
Llwyd, Luid ou Lhwyd. 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 359 


l'une pour les fossiles réels, minéraux , l’autre pour les fossiles adven- 
tifs. Londres, 1728-1729. 

Cet ouvrage renferme un grand nombre de choses encore utiles 
aujourd’hui ; c’est un catalogue, fort bien fait pour le temps, de tous 
les corps organisés fossiles, qui avoient été envoyés à l’auteur, de pres- 
que toutes les parties du inonde. Scheuchzer lui en avoit sans doute 
donné l’idée, mais celui de Woodward est beaucoup plus ample. Cet 
auteur attachoit tant d'importance à l’étude des fossiles, qu’en léguant 
son cabinet à l’université de Cambridge, où il existe encore dans un 
bel état de conservation | il a fondé une chaire de géologie, dont une 
des leçons doit être expressément employée à prouver que ce sont bien 
des productions animales. 

VVALCOTT ( Jean ). Descriptions and figures of petrifications, found 
in the quarries, gravclpite , etc., near Bath, collected and figured by J. 
Waïcott. Un vol. grand in-8°, sans date, de 31 pag., avec 16 planches 
gravées, 

ARDERON ( Guill. ). Sur des lits de coquilles et autres fossiles dans 
le comté de Norfolk. Trans. phil., 1746. 

HarTLey ( Griff.). Sur des coquilles fossiles dans le comté de Kent. 

Parsons (Jean). Des fruits et autres fossiles de l'ile Schepey. Trans, 
phil., t. 50, ann. 1757. 

SoLANDER ( Daniel). Fossilia Hanfoniensia collecta ct ir musæo Bri- 
tannico deposita à Gustavo Brander. Londres, 1766. Un volume grand 
in-8° de 43 pag., avec 9 pl. gravées. 

Cet ouvrage , fort bon sous tous les rapports, et très-rare en Angle- 
terre, est au nombre des livres classiques. C’est le premier où les es-— 
pèces aient été disposées et décrites dans le système de Linnæus. 

Hizz (Jean). Æistory of fossils. Londres, 1748, 1 vol. in-fol. 

CHARLETON ( ..…...….). Sur les coquilles des mers d'Angleterre, 

Il y traite également des fossiles. 

UrE ( David). 

Smirx ( William ). 1792. 

Manrix ( Guillaume). Pefrificata derbiensia. 1794-1809. Ouvrage 
qui n’a pas été terminé, à cause de la mort de l’auteur. 

ManTELL ( Gédéon ). Te fossils of the South downs, or illustrations 
of the geologr ‘of Sussex. Un vol. in-4°, avec 42 planches gravées et 


coloriées, 


356 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


DE LA BÊcHE ( H. F.). Sur les roches, et les fossiles d’un e partie 
des côtes de Devonshire. 4nn. of Phil., 1819. 


Dizzwyn (L. VV.). On fosstls shells. Philosoph. ‘Frans. pour lan- 
née 1822, part. 2. 


Some additions , ibid. 1824. 


SowEeRrBy (Jean). Mineral conchology of the great Brittain, c'est-a- 
dire, Conchyliologie fossile de la Grande-Bretagne ou figures coloriées, 
et descriptions de toutes les coquilles et restes d'animaux testacés qu 
ont été conservés à différentes époques et profondeurs de la terre. Lon- 
dres , 1812-1825, in-8°. 

Cet ouvrage dont les figures et surtout les descrip tions sont générale 
ment mauvaises ou incomplètes, est cependant d’une véritable utilité ; 
il paroit par livraisons. 


ALLEMAGNE. 


KENTMANN (Jean). Fossiles de Misnie. In-8°, 1565. 
ScHEVENKFELD ( Gaspard). Sur les fossiles de Silésie. 16or , 4°. 
Conpus (Valerius). Recueil sur les fossiles d'Allemag ne. In-8e, 


1651, en latin. 
BRuNNER ( Amand). Des fossiles de Mansfeld. In-4°, 1675. 


HERMANN (Léonard-David). Curiosités naturelles de Messel en Si- 
lésie. 1711, in-4°. 

Benrexs (Georg.-Hennings). Æercinia curiosa. Nordhausen, 1712, 
1 vol. in-4°. 

Lacamunp (Fred.). Oryclographia Hildesheimensis , sive fossilium 
descriptio. Hildesheun , 1669. Un vol. in-4° de 80 p., avec figures. 


GE1ER (Jean-Dan.). De montibus conchiferis ac glossopetris Mzeïensr- 
bus (Alzey). Francfort, 1687, in-4°. 


Bauxin (Jean ). Ærstoria novi et admirabilis fontis balneïgue Bollen- 
sis ën ducatu Wirtembergico, etc. Montbeillard, 1612-1698, 1 v. in-40. 


Myzius ( God. Fred.). Wemorabilia Saxoniæ subterraneæ. Leïpsick, 
170g-1718. - 

Ouvrage formé de deux parties : la première de 80 pag. et de 13 pl., 
la seconde de 89 pag. et de 31 pl. 


2) 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 397 


Catalogue des fossiles, 1716, 8°. 


BuTtnEr ( M. D.S.). Æudera diluvii testis, elc. Leipsick, 1710. Un 
vol. in-4° de 314 pag., avec 30 pl. gravées. 

HEzwinG ( Georg. Andr.). Zéthographia Angerburgice, eic., Kœæ- 
nisberg, 1717, et Leipsick, 1720. 

C’est dans cet auteur que l’on trouve la singulière idée que Îles bé- 
lemnites sont des plantes marines, probablement des coraux. Son ou- 
vrage est formé de deux parties; la première (1717), de 122 pag. etde 
11 pl., la seconde (1720 ), de 132 pag. et de 6 pl. 


VVozrFanTs ( Pierre). His/oriæ naturalis Hassiæ inferioris pars prima. 
Cassel, 1719. Un vol. in-fol. de 52 pag., avec 25 pl. gravées. 


Sur les fossiles de Hanovre. 1707. 

ScHUTTE (Jean-Henri). Oryctographia Jenensis, sive fossilium et 
mineralium în agro jenensi brevissima descriptio. Leipsick, 1720, in-8°. 

Une nouvelle édition de cet ouvrage revu et augmenté par Chr. Va- 
lentin Merckelius , a été donnée à Jena en 1761; en 1 vol. in-8° 
de 149 pages. 

VVoLKMANN ( Georg. Ant.). St/esia subterranea , etc. Leipsick, 1720, 


en allemand, 1 vol. in-40 de 362 pag. avec 52 pl. 


MELLE ( Jacob DE ). De Zlapidibus figuratis agri litlorisque Lubecensis 
commentatio epistolica. Lubeck, 1720. Un vol. in-4° de 44 pages, et 
4 pl. gravées. 


Husser ( G. Lud.), et 


BÉRINGER (Jean Bartholom. Adam). Zifhographia Wirceburgen- 
sis, etc. Wirceb., 1726. Un vol. in-fol. de 06 p., avec 10 pl. gravées. 
Francfort et Leipsick, 1767. 

Ouvrage de mémoire condamnable à cause des impostures qu'il 
renferme. Voyez la notice de M. P. X. Leschevin à son sujet dans le 
Magas. Encycl. Ann. 1808. 

LiEBKNECKT( Jean Georg. ). Hassiæ sublerrancæ specimer clarissima 
testimonia diluvii universalis ex triplici regno petita exhibers. Franc- 
fort, 1730. Un vol. in-4° de 426 pag., avec 3 ou 4 pl. gravées, fort 
mauvaises. 


Ouvrage insignifiant. 


Lercx (Jean Jacq.). Disrertatio sislens oryctographiam Halensem. 
Halæ Magd., 1730. 


358 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


Bruckmann (Fr. Ern.). Thesaurus subterraneus ducalüs Brunswi- 
gii. Luneb., 1728, in-4°. 

Lesser ( Fred. Chrét.). De lapidibus curiosis circa Nordhusam. 1731, 
in-4°. 

Sivers ( Henri Jacob). Curiosorum Nieudorpiensium specimen. Lu- 
beck, 1732, in-8°. 

Le troisième specimen renferme la description des bélemnites. 


Rirrer (Albert). Æprstola historico-physica oryctographie Gosla- 
riensis. Helmenstadt, 1733, 1 vol. in-40. 


Commentatio epislolaris de fossilibus et naturæ mirabilibus 
Osterodanis. Sondershufe , 1734, 1 vol. 4°. 


Fucus ( Georg. Christ.). Historia terræ et maris ex historiä Thurin- 
giæ per montium descriptionem erecta : ex Academ. Mogunt., \. 2, avec une 
planche d'ammonites. 


Friscu (Jodel, Léopold). Wusæi Hoffmannians petrificata et lapides. 
Halle, 1541, in-4. 

LérBnirz ( God. Guill. ). ?rotogea sive de prima facie telluris et an- 
liguissimæ historiæ vestigiis in ipsis naluræ monumentis dissertatio. 
Gættingue, 1749. Un vol. in-4.° de 86 pag., avec 12 pl. dont 5 ou 6 
de coquilles fossiles. 


Ouvrage original que l’on peut encore consulter avec avantage. 


HEBENSTREIT (Jean-Emman.). De lap'dibus figuratis agri Lipsien- 
sis. Act. phys. med., vol. 4, observ. 143, p. 513. 


BarEr (Jean-Jacques). Oryctographia Norica, sive rerum fossilium el 
ad regnum minerale pertinentium territorit Norimbergensis cum ferè 200 


figuris. Nuremberg , 1740, une prem. édit., 1708, 4°. 


Monumenta rerum petrificatarum precipuë oryctographiæ noriceæ 
stpplemento loco jungenda, interprete filio Baïero ( Ferdin. Jacob ). Un 
vol. in-4° de go pag., avec 15 pl. Nuremberg, 1797. 


CaARTHEUSER (Fred. Aug.), Æudimenta oryctographiæ Viadrino-Fran- 
cofurtanæ. Francfort sur l'Oder, 1775, 1 vol. in-8° de 94 pag. 


Vocez ( Rud. Augustin). De incrustato agri Gottingensis, commen- 
talio physico-chimica. Gottüing., 1756, 1 vol. in-6°. 


SCHROTER ( Jean Samuel), Description lithographique des environs 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 399 


de Thangelstedt et Rettewick, dans le pays de Weimar. Jena, 1768, 
1 vol, in-8° de 126:pag. 


KLeix ( Jacq. Théod. ). Specimen descriptionrs petrefaclorum Geda- 
nensium. Nuremberg, 1770. C’est un vol. in-ol. en latin et en alle- 


mand, de 43 pag. avec 24 pl. gravées , quelquefois coloriées. 


HurscH(S. G. C. A.DE). Nouvelles découvertes de quelques testa- 
cés pétrifiés rares et inconnus, pour servir à l’histoire naturelle de la 
basse Allemagne, traduit de l'allemand. Leipsick, 1771, 1 volume in-8° 
de 147 pages avec figures. 


Bauper (Jean-Frédér.). Relation des fossiles découverts depuis quel- 
ques années dans les environs d’Aldorf, en allemand et en françois. 


Aldorf , 1772. Un vol. in-8° de quelques pages. 


CoLLiNt (5... .…). Journal d'un voyage qui contient différentes 
observations minéralogiques , en françois. Manheim, 17956, 1 vol. in-12 
de 384 pages. 

Cet ouvrage renferme quelques observations sur les coquilles fossiles 
avec figures, etentre autres sur celles du bailliage d’Alzey dans le pa- 
latinat du Rhin. 


ANONYME. Orrctographia Carnolica. Leipsick, 1778-1784, 4 vol. 


in-4°, en allemand. 


BLiumexgacn (Jean-Frédér. ). $pecimer archæologiæ telluris, terra- 


rumque imprimis Hasnoveranarum. Gœit. 1803, un vol. in-8°. 


PRÉvosT ( Constant). Mémoire sur la constitution géologique des en- 
virons de Vienne. Journal de Phys., t. gt, p. 347 et 460. 


DANEMARCK, NORWÉGE, SUÈDE. 


BromeL ( Magn. ). $pecimina lilholographiæ suecanæ. Act. ht. Up- 
sal. Vol. 2-3. 


Mineralogia et lithographica suecana. Stockholm et Leipsick, 1740, 
1 petit volume in-12 de r48 pages, en allemand, avec des figures en bois 
assez nombreuses. 

Himsez ( Nicol. DE). Sur une espèce d'orthocératile rare trouvée en 
Suède. Trans. phil. , tom. 5o, seconde partie, 1758. 

ScHacuarT ( Mathias-Henri). Des pierres figurées du Nord. 


360 BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 


SWEDENBORG (Emmanuel). Méscellanea observata circa res nafu- 
rales , et preserlim cèrca mineralia, ignem et montium strata. Leïps. 1722, 
1 vol. in-8° de 173 pages avec 4 planches. 

LiNNÉ (Charles). Museum Tessinianum. Stockholm, 1953, x vol. in- 
fol. de 123 pages et de 12 planches dont deux pour les coquilles fossiles. 

STogœus (Kilian). Opuscula in quibus petrefactorum kistoria illus- 
iratur in unum volumen collecta , cum multis figuris. Dantzick, 1752, 
vol. in-4° de 152 pages. 

ZiERvOYEL ( Frédéric). 
GYtLENHAL (Jean-Abrah.). 
STRALHENBERG (Georges). Sur les corps pétrifiés de la Suëde. Journ. 


mm 


de Physiq., tom. gr, p. 94 et 186, traduit du mémoire original, publié 
à Upsal en 1728, dans l'ouvrage périodique, intitulé $yia. 


POLOGNE Er RUSSIE. 


LEHNANN (Jean-Théoph.). Specimen orictographiæ stara russiensts 
et lacus Ilmen. Nov. Act. Petrep. Vol. XV. 

GuerrarD (Jean-Etienne). Mémoire sur la nature du terrain de Po- 
logne et des minéraux qu’il renferme. Mém. de l'Académ. des Sc. 
Par., ann. 1763. 

EnxoTez (Christ. Henri). Warsovia physicè illustrata. Dresde , 1730. 
1 vol. in-4° de 247 pag. avec 3 planches gravées. 

Razczynski (Gabriel). Âstoria naturalis curiosa regni Polonie, 
magni ducatés Liluaniæ annexarumque provinciarum, etc. Sandomir, 
1721, x vol. in-49 de 456 pages. 

Auctuarium hist. nat. curiosæ regni Polon. Dantzick, 1745. 

KRarr ( Georg.-WVolfs ). De duobus lapidibus figuratis. Act. Petrop., 
Vol. 6, p. 271, avec 3 planches gravées. 


A S IE. 


CanmeLct (Georg.-Joseph}). Sur les fossiles des iles Philippines” 
Trans. phil. de Londres. 

Kæmprer ( Engelb). 4wænitatum exolicarum politico-phy sico-medr- 
carum fasciculé quinque. Lemgoviæ, 1712, 1 vol. in-4° de g12 pages, avec 
90 pl. gravées. 


Rumpx ( Éverhard ). #mboinsche raritcithamer. Amsterdam, 1705 et 
«x 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. 361 


1741, 1 volume in-folio de 340 p. et 60 pl. enluminées, ou un petit vo- 


lume avec les planches seulement et un catalogue. 
AFRIQUE. 


Ozaus BoRRICHIUS (...........… ). Bourguet dit qu'il parle des fossiles 
d'Egypte, mais j'ignore dans quel ouvrage. 

ForskAËLL ( Pierre). Descripliones animalium que in ilinere orientali 
observavit. Copen. 1775, 1 vol in-4° de 164 pages. 

Il est question dans cet ouvrage , que nous avons déjà eu l’occasion de 
citer, de quelques coquilles fossiles du Kaire, mais surtout de Malte. 


AMÉRIQUE. 


LAëT ( Jean DE). Movus orbis , seu descriptionis Indiæ occidentalis 
libri XV LIT. Leyde , 1633, x vol. in-fol. 


Des pierres précieuses et des fossiles d'Amérique particulière- 


ment. Leyde, 1647, 1 vol. in-8° en latin. 

Nicozson (Pierre ). Essai sur l’histoire naturelle de Saint-Domingue 
Paris , 1770, 1 vol. in-8°. 

On trouve, p.322 de cet ouvrage, quelques détails sur les coquilles 
fossiles de Saint-Domingue. 


: 
L 48 
, Le 
È 
| : : En 
ù a 
D "à Lu 
» 7 1 L | 
$: 
dr » 
CR LE 
CRUE AS 
: j : | , : n 
. 
1 | : 
É .: - à “| 
_ | . 
# 
ten 
h 
\ 
, :' + { D 
r De À 
| 
ee N 
PRE 
: un. 
+ 
L 
: L t 
{ rOl 


ne Tr 
T2. 
: 
v 4 
". 
Le : 
La 
P : 
"A 
2 
À 
*. : L 
im" : 
Le 
D. Der 
LAN 
Eu 
à 
a. 
# 
1 Û 
0 
“ 
) 1 
1 
î 
# 
d ! L 
h 


A DUR 
wr | 
18 Ne 
"R 
L L V. 
LES … D # ; PSS | 
CORRE TER de "+ Gdewréhi à re @ ok" 
vr PR té #f ny frmeexs 7T saine aa pre i per Fr th: n 
un ra V s : 
réveaerhee A tv 070 ‘ 
_ sb ss PRE gi: TE TRS | Ru KR VE. 1 Le 4 SAR 
AL a : : d 
: ï | 4 | ra 4; ' A 4 | ù | nt n : , "4 FL sh he nel "} 
+. . Mau ; on ROAENUSE Le <4 VS ciem AR 
ET L : FOR : U 
à E 1 10 | > . LFP : JE L eu 
NT L : 0 
# $ Lu ee, | _ L dE f à. i 
0 04 te POUR EU er 
: 4, : : + (Ce d'& : L : Pi | L 
0 ER er me we Jr der sa 2 
: « L ui | Pi | ‘ " 
L : et | Ta er «4 Aer d taime 0] NA 4 NETv E éd ou ee 
Pl ‘#7 at su M LL ai A !. : DD Ë 
LES L 
: : . 
( É h ,Ld 
L ag 4 LL 1 M4 Fi w à 54 j " du Ba LE 


ré CR "ir LACS 4 " Tu YNipes SALE ut, 


d : : M un LL D, 
+ ot au J 4 " : | L 
FN men sg 
Le” E A 
Ps | LL Le 0 
[A - (nr or » ui ee, « 
\ : 1 Pl re G— ail 
AN ; ir ya de AE 
x | «y fi cet #. 4 ‘+, | ET 1 | 
, OA : # P rep : E EL : 
bi) Er in . L 
Vs di Le 7. ( > 
0 | ' l tes (AN 4 ms EF { EL (2 VUE "he à Av: AP 
| LA a 
L À L re ; L 0 : ' | | | _ NE . m 
, .d + # ne h = h Li W: nl "i if ue: 
= : t _ { él . 
(An A R LA EL 
. e a L AOL Mn « ne F5 ALL tire È PARLE d 1 n) 
pee, eo Nb Dion nu cv ÉIPQ ul : 
6 L En 
LD 4 LE" n D ; : . (l Fe { 
. l * : » . L cm qNg né dl! 
| Lee | 
| 
LE ne «4 ” + LL LI ANT a ei i 
: z ‘ 
: L [ Li » Yo nn : 
h : 1 + 
ren ep ve one ) À tom gate b}, 
$ , D D l LA 
a ( À h : | + hf ( L \ hi PA 
, pa : 8 ER TS L L'RS : LI nl Mate PR FR, 
L | Ê . F_ CAES NE 
pu © cool rue fn <dsng: dat his <1168 ANNE 
‘ ." … : | nb HO 
à : À al : | M" 4 
ee ù né LL | vas | À | * QU COR 0 L a 
" . Li Ch | nr: 
pi Lan 0. WA « “ P L _ so ; a t 4 d me ni | 
Ù 
‘0e % AL CRELEET ] 8 sat mb n ADN E #0 | 1e de 
: L . : : L | LR À 
ll ul € | à 5 F ) gi 1m ét e4 A 
= _ tie ne af M * L Mr: EE 9 Ti Li " 
LL Kw! es 
LE ; L 
L 
« 
ï 
t 1 je | « 
. | | 
à 1 
: , û ï LL. 
h , 
: 
ni | 
h L l h 
(l 14 | : : L : ; 
D M { . 6 t 


LALAAA A RS LULU LA LRU SAR LRU LR ARRIVA LATE À À RAR AA LUUVLUT LUE RL à à 


SECTION TROISIÈME. 


SYSTÈME GÉNÉRAL 


DE MALACOLOGIE. 


TYPE. 
MALACOZOAIRES. (MALAcozoA.) 


ANIMAUX pairs, symétriques, dont le corps, à peine distinct de 
la tête, et sans aucune autre trace d’articulations ni d'appendices 
locomoteurs ou membres, est recouvert par une peau molle, 
contractile dans tous ses points, à laquelle on donne le nom de 
manteau , quelquefois soutenue et défendue par une partie solide 
plus ou moins calcaire ( coquille ou eorps protecteur ), développée 
dans son intérieur ou presque à sa surface. 

Système nerveux de la locomotion , formé par un seul ganglion 
latéral ou sublatéral au canal intestinal. 

Canal intestinal à deux ouvertures. 

Appareil de la respiration spécialisé et essentiellement aquati- 
que , rarement aérien. 

Circulation complète : un système veineux ; un cœur aortique 
à la base du système artériel ou centrifuge. 

Génération ovipare , dioïque, monoïque ou hermaphrodite. 

Observation. Tous les animaux de ce type sont essentiellem ent 
aquatiques , un petit nombre seulement sont terrestres. 


364 CRYPTODIBRANCHES. 


CLASSE PREMIÈRE. 
CÉPHALOPHORES. cEPHALOPHORA. 


Tête bien distincte du reste du corps , et pourvue de tous les 
organes des sens spéciaux, et entre autres d’yeux très-grands. 

Corps ovale , subeylindrique ou conique , nu ou caché en par- 
tie dans une coquille univalve , constamment inoperculée et poly- 
thalame. 

Bouche antérieure terminale , armée d’une paire de dents cor- 
nées, agissant verticalement l’une sur Fautre , et entourée d’ap- 
pendices tentaculaires nombreux, de forme un peu variable. 

Anus médian et antérieur. 

Organes de la respiration branchiaux , pairs, symétriques, 
constamment ? cachés. 

Sexes séparés sur des individus différens. 


Observation. Cette classe de mollusques, du moins d'après ceux 
que nous eonnoissons, renferme les espèces de ce type les plus 
élevées dans toutes les parties de l’organisation , et qui en effet 
jouissent de toutes les facultés animales, de bien voir, d'entendre, 
de se mouvoir avec rapidité , de poursuivre et de saisir leur 
proie , etc. 


ORDRE PREMIER. — CRYPTODIBRANCHES. (1) 
CRYPTODIBRANCHIATA. 


(Genre SEpiA , Linn.) 


Corps enveloppé et en partie libre dans un manteau fort épais , 
en forme de sac , largement ouvert à son bord antérieur, sans au- 
cune trace de disque musculaire abdominal ou de pied ; nu et 
pouvant contenir ou non dans sa partie dorsale un corps protec- 
teur de nature et de forme un peu variables. 

Tête très-grosse, pourvue de quatre ou cinq paires de longs 


2000 DS 


(1) Ou Brachiocephales, où Cephalopodes. 


CRYPTODIBRANCHES. 365 


appendices tentaculaires coniques , attachés par leur base à une 
sorte de crâne qui enveloppe le cerveau , garnis de sucoirs, et 
servant à la préhension. 

Bouche tout-à-fait antérieure, armée d’une paire de grosses 
dents, cornées , en forme de bec de perroquet, et jouant verti- 
calement l’une sur l’autre. 

Anus inférieur, médian, antérieur et caché. 

Organes de la respiration , formés par deux grandes branchies 
symétriques , latérales et cachées également dans le sac. 

Terminaison des organes de la génération, s’ouvrant dans la 
même partie. 

Une sorte d’entonnoir sous le cou , ouvert en avant, commu- 
niquant en arrière avec le sac, et servant de canal éjaculateur à 
tous les organes qui s’y terminent. 


Famizee I. — OCTOCÈRES. OctocERA. 


Appendices tentaculaires au nombre de huit ou de quatre paires 
seulement , dont le bord des ventouses est musculaire. 


PouLre. Octopus. 


Corps plus ou moins globuleux , sans expansion natatoire du 
manteau, ni corps protecteur dorsal. 


A. Espèces dont les tentacules sont fort longs, réunis à la base par une 
membrane, et garnis de ventouses dans toute leur longueur sur un 
double rang. 


Ex. Le Poulpe commun. Octopus vulgaris. PI, TE, fig. 1,et 
Enc. méth., pl. 6, f. 1-2. 


B. Espèces dont les tentacules à peu près conformés comme dans la 
section précédente, ne sont garnis que d’un seul rang de ventouses. 


(G. Ezenoxe, Leach.) 


Ex. Le P. musqué. O. moschatus. PI. IT , fig. 2, et de Lamck., 
Mém dela Soc. d’hist. nat., pl. 2. 


C. Espèces dont les tentacules, généralement plus courts, sont libres 
à la base, et dont la paire supérieure est bordée vers son extrémité par 
une sorte de membrane. (G. Ocvrnoé, Rafin. ) 


366 CRYPTODIBRANCHES. 


Ex. Le P. de l'Argonaute. O. 4rgonautæ. PI. 1, fig. 1 , et J. de 
Ph. Juin 1818. Fig. 1 (1). 


Observation. Les espèces de ce genre paroissent être assez nom- 
breuses ; mais jusqu à présenton n’en a caractérisé que cinq à six. 
1] en existe dans toutes les mers. 


Fam. II. — DECACÉRES. DECACERA. 


Appendices tentaculaires au nombre de dix ou de cinq paires, 
dont quatre à peu près disposées comme dans la famille précé- 
dente , quoique plus courtes , et la cinquième hors de rang entre 
la bouche et la racine des troisième et quatrième paires externes, 
beaucoup plus longue, pédonculée et garnie de ventouses , seu- 
lement sur une portion élargie et terminale ; ventouses armées de 
parties cornées sur leur bord. 

Corps de forme variable , mais toujours pourvu de quelques ex- 
pansions latérales natatoires, et d'une pièce solide dans le dos. 


Carmar, Loligo. 


Corps ordinairement alongé , cylindrique, mais quelquefois 
subglobuleux , les nageoires n’occupant que très-rarement toute 
la longueur de ce corps où du sac, et le plus souvent bornées à 
une petite partie de cette longueur. La pièce solide dorsale de 
forme un peu variable, mais toujours flexible et cornée. 


A. Espèces dont le corps est globuleux, déprimé; le bord supérieur 
du sac non distinct; les nageoires circulaires, petites, comme pédoncu- 
lées, distantes et latérales; la pièce dorsale extrêmement grêle. 

(Les Sépiorxs, G. Seprola, Leach.) 
Ex. Le Calmar Sépiole. Loligo Sepiola. PL. IT, f. 3 ; et Enc, 

M: PL. 176 1:09: 

B. Espèces dont le corps est plus alongé, sacciforme , avec le bord 
dorsal du sac non distinct ; les nageoires circulaires, encore plus petites, 


pédiculées , se touchant presque à leur origine sur Le dos ; la pièce dor- 
sale inconnue. (G. Craxcara, Leach. ) 


(1) Nous n'admettons pas la manière de voir des naturalistes qui 
pensent que le poulpe qu'on trouve souvent dans la coquille de l'Argo- 
naute en soit le constructeur. 


CRYPTODIBRANCHES. 367 


Ex. Le C. de Cranch. Loligo Cranchii. PI I, £. 4 ; etJ. de 
Ph. Mai 1818. Fig. 2. 


C. Espèces dont le corps est plus alongé, subeylindrique; le bord 
dorsal du sac bien séparé et presque droit; les nageoires grandes, 
triangulaires, terminales, latérales, et formant à elles deux un grand 
triangle rectangle dont la base est en avant ; la pièce dorsale étroite et en 
forme d'épée à trois tranchans ; les appendices tentaculaires assez longs ; 
les appendices brachiaux fort longuement pédonculés et armés de ven- 
touses dont le bord corné est en forme de griffe alongée. 

(Les C. À erRirres. G. Onychoteuthis, Lichtenst. ) 


Ex. Le C. de Banks. ZL Brarksii. PI. WI, fig. 1; etJ. de Phys. 
Ibid. Fig. 5. 


D. Espèces dont le corps est à peu près de la même forme, ainsi que 
les nageoires , mais dont la pièce dorsale est plus plate et généralement 
plus large en avant qu’en arrière, où elle se termine par une petite 
pointe excavée; les appendices tentaculaires et brachiaux en général 
plus courts; les ventouses garnies quelquefois de dents ou de crochets 
dans une partie plus ou moins considérable de leur bord, mais jamais 
de véritables griffes. (Les C. FLècues.) 


Ex. Le C. Flèche. L. Sagitta. PI. I, fig. 5; et Enc. mét., 
plz ie ire. 


Æ. Espèces dont le corps, à peu près de même forme , a ses nageoires 
moins terminales, triangulaires, mais disposées de manière que les 
deux réunies forment un rhombe; le bord libre du manteau fort pro- 
longé en pointe dans la ligne médiane supérieure, par la saillie de la 
pièce dorsale, qui est toujours plus étroite en avant et élargie en ar- 
rière en forme de plume; les appendices tentaculaires et brachiaux à 
peu près comme dans la section D; mais les ventouses moins souvent à 
crochets. (Les C. Prumes. G. Pteroteuthis. Nob.) 


Ex. Le C. commun. L. oulgaris. PI. TII,f. 2 ; et Lister, 
Anal LX HE. 


F. Espèces dont le corps ovale, déprimé, est pourvu de nageoires 
étroites dans toute la longueur du corps, comme dans les sèches, mais 
dont la pièce dorsale est comme dans les calmars plumes, quoique 
beaucoup plus large. (Les C. Sècnes. G. Seproteuthis. Nob.) 


Ex. le C. Sèche. Z sepiacea. PI. II, f.3 (1). 


(1) Nous n'avons pas osé faire entrer d'une manière définitive dans ce 
système les genres Zoligopsis et Leachia, établis, l'un par M. de Lamarck, 


368 CELLULACÉS. 


Obsere. Depuis le mémoire de M. Lesueur et le mien, sur les 
espèces de ce genre, le nombre de celles qui sont connues au- 
jourd’hui se monte à près de trente. Il s’en trouve dans toutes les 
mers, mais surtout dans celles des pays chauds. 


SÈCHE, Sepia. 


Corps ovale, déprimé, bordé de chaque côté, dans toute sa 
longueur, par une nageoire étroite, tout-à-fait latérale, et soute- 
nue dans le dos par une pièce calcaire, ovale, épaisse, lamelleuse, 
hbombée dans les deux sens , et terminée postérieurement par une 
portion un peu excavée avec une pointe ou sommet médian ; les 
appendices comme dans le genre précédent ; mais plus épais ; les 
ventouses à bords cornés non dentés. 


Ex. La Sèche officinale. Sepia officinalis , E. m., pl.76,f.5, 
6,7;et la S. tuberculeuse. $. tuberculata. PI.T, f. 2. 


Cüserv. Les espèces de ce genre ont été assez incomplètement 
étudiées jusqu'ici : aussi n’en trouve-t-on de caractérisées dans les 
auteurs qu'un très-petit nombre. Il paroît cependant qu’il en 
existe dans toutes les mers. 

On trouve à l’état fossile l'extrémité postérieure d’un os de sèche 
qui devoit être d’une très-grande taille. 


ORDRE SECOND. — CELLULACÉS. 
CELLULACEA. 


Corps inconnu, contenant complètement caché dans son inté- 
rieur un tèt de forme très-variable , composé d’un très-grand 
nombre de cellules , quelquefois ouvertes sur le bord d’accrois- 
sement. 

Observ. Comme il n’a toujours semblé que c'étoit par une ana- 
logie trop forcée que l’on placoit les corps organisés qui consti- 
tuent cet ordre parmi les polythalames véritables; je me suis 
décidé à les en séparer : en effet il est fort probable que les ani- 


et l’autre par M. Lesueur, pour des espèces de cette famille, qui, avec 
quatre paires seulement d'appendices tentaculaires, auroient des na- 
geoires à leur sac comme les calmars, parce que cette combinaison nous 
paroit douteuse, et sur tout parce que ces espèces ne sont connues que 
sur des figures et des observations incomplètes. 


SPHÉRULACÉS. 369 


maux qui les forment sont tout différens de celui des spirules et 
des argonautes. 


Fau. L — SPHÉRULACÉS. SPHERULACEA. 


Animal entièrement inconnu, contenant , probablement dans sa 
partie dorsale, un corps calcaire plus où moins sphéroïdal. 


Miziose. Miliola. 


Coquille ovale globuleuse , ou même quelquefois assez alongée, 
à loges transversales, entourant l’axe et se recouvrant alternati- 
vement les unes les autres. Ouverture très-petite. orbiculaire , 
à l'extrémité du dernier tour. 


A. Espèces subglobuleuses. 


Ex. La Miliole trigonule. Miliola trigonula. PI. IV, fig. 35, 
sous le nom de M. Cœur-de-Serpent ; et Enc. m., pl. 469, f. 2, 
abc. 


Æ. Espèces déprimées et transverses. (G. Porrowres. D. M.) 


Ex. La M. des pierres. M. saxarum. PI. VIF, fig. 1 ; et Enc. 
m., pl: 466 ,/f18.5 ;a 0 €. 


Obsero. On ne connoît dans ce genre que deux espèces , et toutes 
deux à l'état fossile. 


M£éLON:E. Melonia. 


Coquille presque microscopique , subglobuleuse , cellulée, x 
spire centrale , et à tours de spire très-serrés , s’enveloppant de 
manière qu’il n’y a pour ouverture qu'une série transverse de po- 
res ; les cloisons nombreuses non perforées. 


A. Espèces dont les pores des cellules terminales sont visibles. 


Ex. La Mélonie sphérique. Melonia spherica. PI. VIE, fig. 2; 
et Enc. m. , pl. 459,f.abcdef(i). 


(1) M. de Lamarck place encore dans cette famille le genre des Gyro- 
nites ;: mais il est généralement admis aujourd'hui, d’après la remarque 
de M. Léman, que ces petits globules qu'on trouve dans les terrains 
d’eau douce ne sont que des moules de graines de Chara. 


24 


370 PLANULACÉS. 


B. Espèces dont l'ouverture des cellules terminales est cachée. 
(G. Borézie. D. M.) 


Ex. La M. sphéroïde. M. spheroidea. PI. VIT, fig. 3; et Enc. 
m., pl. 469, f. g . 


Obsere. Ce genre n’est, comme le précédent, formé que de deux 
espèces, l’une et l’autre fossiles et microscopiques. 


| 
SARACENAIRE. Saracenaria. 


Coquille presque microscopique, ovale, cellulée, avec une sorte 
de carène sinueuse dans son milieu , d’où partent des stries obli- 
ques , indices des cloisons intérieures, peu nombreuses, qui en 
divisent la cavité en deux rangs de loges ; aucune trace d’ouver- 
ture extérieure. 


Ex. La Saracenaire d'Italie. Saracenaria italica. Defr., pl. V, 


fig. 6. 


Obsero. Ge genre vient d’être établi par M. Defrance pour un 
petit corps crétacé fossile en Italie, dont les rapports naturels 
sont assez difficiles à établir. 


TEXTULAIRE. Textularia. 


Coquille submicroscopique, pyramidale, avec le sommet pointu 
et la base arrondie, offrant à l'extérieur de chaque côté une ligne 
anguloso-sinueuse, étendue du sommet à la base, vers laquelle 
tombent un peu obliquement des sillons , indices des cloisons qui 
partagent la cavité en loges assez nombreuses , empilées sur deux 
rangs , les unes au-dessus des autres; aucune trace d’ouverture 
extérieure. 


Ex. La Textulaire Sagittule. Textularia Sagittula. Defr., 
pl. V)G. 


Observ. Ce genre, fort voisin du précédent, ne renferme encore 
qu'une seule espèce , également fossile en Italie. 


Fam. IL — PLANULACEÉS. PLANULACEA. 


Animal entièrement inconnu , même par analogie. 
Coquille très-déprimée, non spirale, cloisonnée, celluleuse , 


PLANULACÉS. 375 


ayant les cloisons visibles à l'extérieur par des sillons qui aug- 
mentent de longueur du sommet à la base; des cellulosités mar- 
ginales. 


RÉNULINE. Renulina. 


Coquille très-aplatie , semi-discoïde , opereuliforme, équilaté- 
rale , sillonnée des deux côtés par une série de cannelures con- 
centriques sur le même plan , augmentant de la première, qui 
entoure un sommet mamelonné, à la dernière, formant le bord 
libre, percé d'autant de pores qu'il y a de cannelures,. 


A. Espèces dont Le bord terminal est arrondi ; celui du sommet plus 
ou moins excayé. 


Ex. La Rénuline operculaire. Renulina opercularia. Lamck., 


PL: VI, fig..5 ;, et Enc. mét., pl.465 , fig. 8: 


B. Espèces dont le bord terminal est plus ou moins anguleux; et le 
sommet non enfoncé et saillant. (G. Fronpicuraire, Defrance. ) 


Ex. La R. aplatie. R. complanata. Defr. , pl. VI, fig. 2. 


Obsero. Ce genre ne eontient encore que trois espèces , toutes 
les trois fossiles , l’une de la première section, et les deux autres 
de la seconde. Je les ai examinées dans la collection de M, De- 
france. 


PÉNÉROPLE. Peneroplis. 


Coquille très-aplatie, un peu courbée dans sa longueur, ou même 
subspirée au sommet, sillonnée transversalement des deux côtés 
par des stries , indices des cloisons , augmentant rapidement de la 
première à la dernière, qui est marginale et percée d’une rangée 
longitudinale de trous ou de pores. 


A. Espèces triangulaires, presque droites, ou à peine courbées dans 
leur longueur. (G. Pranuzaire, Defrance. ) 


Ex. La Pénérople Oreille. Peneroplis Auris. Defr. , pl. VI, 
fig. 1. 


2. Espèces spirées au sommet. 


372 NUMMUIACÉS. 


Ex. La P. dilatée. P. dilatata. D. M., Von Ficht., tab. 16, 
FAT. So reVar. 

Obsere. Ce genre ne renferme que trois espèces: nous avons vu 

celle de la première section dans la collection de M. Defrance , 


elle est fossile. Les deux de la seconde, figurées par Von Fichtel, 
ont été rapportées par M. de Lamarck, à son genre Cristellaire. 


Fam. IL NUMMULACÉS. NUMMULACEA. 


Animal entièrement inconnu , contenant probablement dans sa 
partie dorsale et verticalement placée, une coquille ou corps cré- 
tacé , discoïde ou lenticulaire, ne laissant voir à l’extérieur aucune 
trace des tours de la spire entièrement intérieure et partagée en 
un grand nombre de petites loges ou cellules séparées par des cloi- 


sons sans siphon. 
NummuLiTE. Nummulites. 


Coquille lenticulaire , bombée sur les deux faces, amincie sur 
les bords, et n’offrant à l'extérieur aucune trace despire, ni même 


d'ouverture. 
A. Espèces lisses. 
Ex. La Nummulite lisse. Nurnmulites lævigata. PI. TV, fig. 2. 


8. Espèces tuberculées. (G. Bicopsre. D. M.) 
Ex. La N. Lentille. N. Lenticulus. Ficht. , tab. 19, fig. à &. 


Obsere. M. Defrance fait de l'espèce de la seconde section un 
genre de polypiers. Toutes les espèces de nummrlites sont fossiles. 
M. Defrance en compte vingt. * 


HErICitTE. Helicites. 


Coquille discoïde , tranchante sur les bords , convexe sur les 
deux faces , du centre desquelles partent à l'extérieur des stries 
rayonnantes jusqu’à la circonférence , sans trace de spire exté- 
rieure ni d'ouverture. 


le 


$k: 


NUMMULACÉS. 373 


A. Espèces seulement striées. (G. Rorazurr. D. M.) 


Ex. L'Hélicite rayonnée. Helicites radiatus. Ficht. , tab. 7, 
f. 9: 
B. Espèces striées et tuberculeuses. (G. Écéows. D. M.) 


Ex. L’H. perforée. H. perforatus. Ficht. , tab. 7, fig. k. 


Observ. M. de Lamarck paroît regarder les corps crétacés de ce 
genre comme des espèces de nummulites. Ses rotalites paroissent 
différer notablement du genre que Denys de Montfort a nommé 
de même. 


SIDÉROLITE. Siderolites. 


Coquille discoide subrégulière , bombée et finement tubercu- 
leuse sur les deux faces, amincie et lobée irrégulièrement sur les 
deux bords , n’offrant à l'extérieur aucune trace de spire , et ra- 
sement une ouverture sublatérale et assez irrégulière. 


A. Espèces lobées à leur circonférence d'une manière irrégulière. 
(G. Tivopors. D. M.) 


Ex. La Sidérolite de Spengler. Siderolites Spenglerr. Ficht., 
taD4 TOME EE 


B.Esp. lobées d'une maniere presque régulière, (G. Sinérouire. D.M.) 


Ex. La S. calcitrapoide. S. cakitrapoïdes. PI. V, fig. 7; et E. 
m., pl. 470, fig. 4, ak. 


On connoît deux espèces vivantes et un fossile subanalogue , 
suivant M. Defrance, dans ce genre singulier. 


ORBICULINE. Orhiculina. 


Coquille discoïde ou subdiscoïde , lenticulaire , à sommet ex- 
centrique , tranchante sur les bords ; la spire un peu visible; le 
dernier tour enveloppant et cachant tous les autress son bord, 
libre ou terminal , percé d’un grand nombre de pores. 


A. Espèces à sommet mamelonné. (G:Iroré. D. M.) 


Ex. L'Orbiculine numismale. Orbiculina nurnismatis, PL VIT, 
fig.….4; et Enc. m., pl. 468, fig.1, abcd. 


374 NUMMULACÉS. 


B. Espèces à sommet non mamelonné et non ombiliquées. 
(G. Hézénine. D. M.) 


Ex. L’O. uncinée. O. adunca. Enc. m., pl. id.,f.2, abc. 
C. Espèces à sommet ombiliqué. (G. Arcnmie. D. M.) 


Ex. VO. anguleuse. ©. angulata. Enc. m., pl. 465, f. 3, 
abc. 


Obsere. Ce genre ne contient encore que trois espèces vivantes. 
PLACENTULE. Placentula. 


Coquille discoïde, sublenticulaire , également convexe sur les 
deux côtés, à cloisons visibles à la surface, et rayonnante du 
centre à la circonférence ; ayant une ouverture visible , linéaire ; 
rayonnante sur l’un seulement , ou sur les deux côtés. 


A. Espèces dont l’ouverture n'existe que sur un des côtés, et dont le 
sommet est central. (G. Époxine. D. M.) 


Ex. La Placentule pulvinée. Placentula puloinata. PI. VIT, 
fig. D'xet; Enc.m.. pl./406...f.0,. 4t:c à. 


B. Espèces dont l’enroulement spiral est apparent, et l'ouverture sur 


les deux côtés. (G. Frorizie. D. M.) 
Le 


Ex. La P. rayonnante. P. asterisans. E. m., pl. 405, f.10 , 
ab c. 


Observ. M. de Lamarck a aussi nommé ce genre Pulvinule dans 
les planches de l'Encyclopédie méthodique. Il ne renferme en- 
core que deux espèces vivantes. 


VoRTICIALE. Vortictalis. 


Coquille discoïde, lenticulaire, ou renflée, et plus ou moins 
mamelonnée sur chaque centre; la circonférence carénée; spire 
non visible, le dernier tour enveloppant tous les autres, maïs 
débordant un peu l’avant-dernier, de manière à former une ou- 
verture fort étroite ; cloisons nombreuses , cellulées. 


A. Espèces à centres très-mamelonnés ; l'ouverture linéaire. 
(G. Cezzuuie. D. M.) 


POLYTHALAMACÉS. 375 


Ex. La Vorticiale craticulée. Vorticialis cratieulata. PI, VIT, 
fig. 6; et Enc. m., pl. 470 fx") BE 


B. Espèces à centres très-mamelonnés; l'ouverture linéaire percée 
d’un grand nombre de pores. (G. Taéméoxe. D. M.) 


Ex. La V. crépue. F. crispa. Ficht., tab. 4, fig. DEF. 


C. Espèces à centres moins mamelonnés ; la carène denticulée; l’ou- 
verture un peu plus grande. (G. Sroruzie. D. M.) 


Ex. La V. marginée. V. marginata. Enc. m., pl. 470, fig.5, 
a b. 


D. Espèces à centres subombiliqués ; l'ouverture encore plus grande. 


(G. Axprouèpe. D. M.) 


Ex. La V. strigilée. V. strigilata. Enc. m., pl. 470, f. 2, 
a b. 


Observ. C’est un genre de coquilles microscopiques, formé de 
quatre espèces vivantes. 


ORDRE TROISIÈME. — POLYTHALAMACÉS. 
POLYTHALAMACEA. 


Corps contenu en plus ou moins grande partie dans la première 
loge d’une coquille polythalame , ou la renfermant tout entière. 

Coquille droite , ou plus ou moins enroulée dansle même plan, 
partagée en un nombre assez peu considérable de loges, dont la 


première est la plus grande , par des cloisons percées par un ou 
plusieurs siphons. 


Obsere. Cet ordre est véritablement établi sur la connoissance 
incomplète que nous avons de l'animal du nautile et de la spi- 
rule ; mais l’analogie rationnelle en rapproche évidemment les bé- 
lemnites, les orthocères , les ammonites et quelques genres voi- 
sins ; il n’en est pas de même des hamites , des scaphites ; car 
nous ne savons guère ce que c'est. Nous rangeons les genres de 
coquilles qui constituent cet ordre d’après le degré d’enroulement 
du cône spiral, d’abord droit, et finissant par être tel qu'on n’en 
aperçoit plus de trace à l'extérieur. 


576 ORTHOCÉRÉS, 


Fam. 1. — ORTHOCGEÉRÉS. ORTHOGERATA. 


Animal tout-a-fait inconnu. 
Coquille conique ou un peu comprimée, droite ou un peu ar- 


quée, sans autre indice d’enroulement ; les cloisons sinueuses où 
simples percées d’un siphon. 


Tous les genres de cette famille ne contiennent que des espèces 


fossiles, ne sont que des moules plus on moins incomplets, aussi 
sont-ils en général assez mal établis. 


* A cloisons simples. 
BÉLEMNITE. PBelemnites. 


Coquille conique où un peu comprimée, droite ou à peine 
courbée dans toute sa longueur ou à l'extrémité ; creusée à sa base 
seulement par une petite cavité conique , dons laquelle sont em- 
pilées des cloisons simples, concaves, percées par un siphon mar- 
ginal dont l’ensemble constitue l’alvéele. ( G. Cazuirnoë. D. M. } 


A. Espèces droites , subtriquètres ; sans cavité, ni entailles, ni canne- 
lure. 


Ex. La Bélemnite pleine. Belemnites plenus. PL. XI bis, fig. 3. 


B. Espèces droites, subtriquètres ; la cavité très-petite et une fis- 
sure sur son bord , sans cloisons. 


Ex. La B. de Scanie. B. Scaniæ. PL. XI , 118. 6. 


C. Espèces droites, à cavité assez grande, fissurée sur ses bords ; sans 
cloisons. 


Ex. La B. mucronée. B. mucronatus. PI, XX, fig. 5. 


D. Espèces droites, à cavité assez grande, un canal basilaire fort 
long ; des cloisons. 


a. Coniques. 


Ex. La B. aiguë. B. acutus. PI, XL brs, fig. 4. 


ORTHOCÉRÉS. 377 
». Rentlées et déprimées, 
Ex. La B. hastée. B. hastatus. PL. XI bis, fig. 5. 
(G. Hisorirus et Poropraçus. D. M.) 
£. Espèces droites à cavité assez grande , Sans fissures , ni cannelures 
à la base ; deux sillons au sommet. 


Ex. La B. bicanaliculée. B. bivanaliculatus. PI. XI bis, fig. 6. 


ÆF. Espèces droites à cavité assez grande, sans fissure , ni cannelure à 
Ja base ni au sommet. 


a. Sans plis au sommet. 
Ex. La B. gigantesque. B. gigas. PI. XT bés, fig. 7. 
b. Avec plis au sommet. (G. Crrocns. D. M. } 
Ex. La B. penicillée. B. penicillatus. PL. XT, fig. 5. 
G. Espèces à cavité très-grande proportionnellement. 
Ex. La B. obtuse. B. obtusus. Knorr, Petref. Supplém. pl. 4. 


H. Espèces droites, coniques, terminées au sommet par un pore 
£ 12 » » . ï 1 / \ 
étoilé, entouré d’an cercle de petits tubercules. (G. Acame. D. M.) 


Ex. La B. multiforée.B. mulitiforatus. Knorr, loc. cit. fig. 1-2-9. 


1. Espèces un peu courbes vers l'extrémité, terminées par un pore 
au sommet et une ouverture étroite alongée au dessous. 


(G. Pacurs. D. M.) 


Ex. La B. biforée. B. biforatus. Knorr, loc. cit. fig, 7 


1e 

Observ. Les espèces de ce genre toutes fossiles ont jusqu'ici été 
fort mal caractérisées ; celles qui constituent les deux dernières 
divisions paroissent avoir été altérées , et les caractères sont tirés 
de ces altérations. M. Defrance annonce vingt-quatre espèces dans 
ce genre ; j'en caractérise à peu près trente-six dans un travail 
non publié sur ce genre. 


CONULAIiRE. Cortularia. 


Coquille épaisse, striée finement en travers, de forme conique; 
droite ou presque droite, à sommet. obtus, solide dans la plus 
grande partie de sa base, creusée et partagée en un assez petit 
nombre de loges par des cloisons simples dans Le reste de sa lon- 
gueur; siphon inconnu. 


378 ORTHOCÉRÉS. 


Ex. La Conulaire de Sowerby. Conularia Sowerbii. Defr., 
pl. XIV, fig. 2, 


? . . ) 
Obsero. C’est un genre bien singulier, mal connu, et sans 


presqu’aucun doute mal placé ici : il ne renferme qu'une espèce 
fossile. 


ConiLiTE. Conilites. 


Coquille droite ou légèrement arquée, à parois fort minces ; la 
cavité remplie dans toute son étendue par une succession de cloi- 
sons simples, augmentant de la première à la dernière, qui est à 


une assez grande distance de l’ouverture; siphon central ou mar- 
ginal. 


A. Espèces dont le noyau ou l’alvéole est subséparable. 


Ex. Le Conilite pyramidal. Conilites pyramidalis, Lamck. 
( Non fig.) 
B. Espèces droites, coniques, dont les cloisons paroïissent adhérentes. 
ù (G. Acnéroïre. D. M.) 


Ex. Le C. acheloïte. C. achelois. Knorr, Suppl., t. IV, f. 1. 
C. Espèces un peu courbées en corne. (G. Ammmome. D. M.) 


Ex. Le C. onguliforme. C. ungulatus. Knorr, Suppl. , t. IV, 
fy'1s 


D. Espèces de même forme, mais comme cariées à la superficie. 
(G. Tuazamuze. D. M.) 


Ex. Le C. polimite. C. polimitus. Knorr, Suppl. , t. IV, fig. 8-9. 


Observ. Peut-être faut-il encore rapprocher de ce groupe, ou 
considérer comme une série de cloisons d’une espèce du genre 
suivant , le fossile dont Denys de Montfort a fait son genre fiapha- 
nistre? malheureusement il paroît n'avoir été encore vu que par ce 
naturaliste. 

Son thalamule polimite paroît n’être autre chose que le conilite 
ouguliforme altéré, et son achéloïte une alvéole de bélemnite. 


ORTHOCÉRÉS. 370 


v 
. 
OrTHoCÈERE. Orthoceras. à 
Li Lo 
1” 
Coquille droite ou à peine courbée, conique, partagée en un , 4 
assez petit nombre de loges renflées ou non par des cloisons trans- À nm , 
verses plusgtroites et percées par un siphon central ou marginal. 1 
A. Espèces lisses, à siphon marginal ou submarginal. 
Ex. L'Orthocère régulière. Orthoceras regularis. PI. XI, f. : 
Z. Espèces striées , annelées , à siphon central. 
Ex L’O. annelé. O. annelatus. PI. XIV , fig. 1. 
C. Espèces striées longitudinalement , à loges peu renflées ; siphon 
central. 
Ex. L'O. Rave. O. Raphanus.Enc. m. , pl. 465, fig. 2,abc. 
D. Espèces non striées et à loges très-renflées. 
(G. Nonosaire. Lamck. ) « 


Ex. L’O. Radicule. O. Radicula, Enc. m., pl. 465, fig. 4. 


Æ. Espèces coniques, courbées dans plusieurs sens , et dont les loges ' 


polygones sont presque articulées par le siphon. : 
(G. Réopnace. D. M.) 


Ex.L'O.queuedescorpion. ©. scorpiurus. Sold., Test., p. 162.4. 


F. Espèces sub-cylindriques dont les cloisons ou loges sont renflées en 
forme de barillet, séparées par un siphon. (G. Mozosse. D. M.) 


Ex. L'O. grêle. O. gracilis. Blum. Archæol. , tab. 2, fig. 6. 


Observ. C'est encore un genre mal connu qui auroit besoin 
d’être étudié avec soin. Il renferme un assez petit nombre d’es- à 
pèces, les unes vivantes, les autres fossiles. Les premières pour- 
roient bien être pour la plupart des baguettes d’oursins; quant 
aux secondes, M. Defrance en indique onze ; mais il convient qu'il 
est douteux qu’elles appartiennent au même genre. Faut-il en 
rapprocher le corps organisé fossile, dont M. Sowerby a fait son 
genre Amplexus, et qui se compose d’une série d’articulations 
courtes, dentelées régulièrement sur leurs bords, dont l’ensem, 
ble ressemble tellement à quelques coraux que M. Sowerby l'a 
nommé À. Coralloide, À, coralloides ? il est figuré pl. XII, fig. 2. 


LA | 


Le 


380 LITUACGÉS. 


#4 À cloisons sinucuses. 
BacuLitrE. Baculites. 


Coquille droite, plus où moins comprimée, conique, très- 
alongée ; à cloisons irrégulièrement espacées, sinueuses , et percées 
par un siphon marginal. 


A. Espèces dont l'ouverture est ronde ? 
Ex. La Baculite vertébrale. Baculites vertebralis. Pt. XU, 
B. Espèces dont l'ouverture est ovale. (G. Tiranite. D. M.) 


Ex. La B. de Knorr: B. Knorrii. Knorr, Suppl., pl. #2. 
f. 1-5, 


C'est un genre composé d'une seule espèce fossile. 


Fam. IL — LITUACÉS. LaituaAcEa. 


Animal à peu près inconnu, si.ce n'est dans la spirule. 

Coquille polythalame ou cloisonnée, symétrique, enroulée dans 
une plus ou moins grande partie de son étendue, mais constam- 
ment droite vers sa partie terminale, de manière que l'ouverture 
n'est jamais modifiée par l’avant-dernier tour. Les cloisons sim- 
ples ou sinueuses, percées par un siphon. 


* A cloisons simples. 


ICHTHYOSARGOLITHE. ZChthyosarcolithes. 


Coquille enroulée circulairement , comprimée ou à coupe ovale, 
à cloisons simples, obliques, en forme de deux cônes ou cornets, 
laissant un moule composé d'articulations inégales, ovales, apla- 
ties, imbriquées comme les muscles épais et triangulaires du corps 
des poissons; siphon marginal indiqué par un sinus latéral du moule. 


Ex. L'Ichthyosarcolithe triangulaire. Ichthyosarcolithestriangu- 
laris. Desmarest, pl. XI, fig. 2, et Journ. de Phys. , juillet 181%. 


2 


LITUACÉS. 381 


Obsere. Ce genre paroît ne renfermer encore que l'espèce qui lui 
a servi de type. Elle est fossile. 


LiTuoLr. Lrtuola. 


Coquille subsymétrique , partiellement en spirale ; la partie 
spirée à tours contigus; la partie terminale ou droite fermée par un 
diaphragme percé de plusieurs trous. 


Ex. La Lituole nautiloïde. Lituola nautiloides. PI. TE, fig. 5 ; 
et E. m., pl. 463, fig. 6. 


Obsere. On ne connoît encore que deux espèces de Lituole, 
toutes deux fossiles. 


SPIRULE. Spirula. 


Animal ayant le corps alongé, cylindrique, terminé en arrière 
par deux lobes latéraux qui cachent en partie la coquille; tête 
pourvue de cinq paires d’appendices tentaculaires, dont deux plus 
longs, à peu près comme dans les sépiacés (1). 

Coquille bien symétrique, longitudinalement enroulée dans 
presque toute sa longueur ; le cône spiral conique, régulier, cir- 
culaire; les tours de spire bien évidens; les cloisons simples , con- 
caves, percées par un seul siphon. 


A. Espèces dont les tours de spire ne se touchent pas, et dont le 
siphon est inférieur. 


Ex. La Spirule de Péron. Spirula Peronii. PI. IV, fig. 1, sous 
le nom de Spirule australe, et E. m., pl. 465, f. 5, a &. 


B. Espèces dont les tours de spire ne se touchent pas; le dernier 
droit et très-long ; le siphon médian. (G: Horroze. D. M.) 


Ex. La S. Crosse. S. convolvans. D. M., t. 1, p. 282. 


(1) D'apres une lettre écrite dernièrement par M. de Fréminville à 
M. Brongniart, il paroitroit que l'animal de la spirule seroit tout différent 
de cette description , que nous devons à Péron. Cependant M. de Roissy 
qui a vu l'individu rapporté par celui-ci, nous a confirmé la caractéris- 
tique que nous venons de donner. 


382 LITUACÉS. 


€. Espèces dont les tours de spire sont contigus; le siphon médian. 
(G. Srrrouixe de Lamck. Liruire. D. M.) 


Ex. La Sp. cylindracée. Sp. cylindracea. PI. V, fig. 1. Enc. 
me, PL 466, fig. 23-@ 6! 


On ne connoît à l'état vivant, dans ce genre, que la Spirule de 
Péron. Cette coquille me paroît devoir être tout-à-fait intérieure : 
son commencement est formé par des espèces de nodosités. 


** A cloisons sinueuses. 
HAMITE. Hamites. 


Coquille fort alongée, longuement conique, à coupe circulaire, 


droite ou recourbée dans une partie variable de sa longueur ; le 
bord des cloisons sinueux; siphon margino-dorsal. 


A. Espèces dont le bord des cloisons n’est pas sinueux. 


Ex. L’'Hamite comprimée. Hamites adpressus. Sow., Min. 
Conch,, pl. 6r. 


B. Espèces dont le bord des cloisons est sinueux. % 
Ex. L'H. cylindrique. A. cylindricus. Def. PI. XIIT, fig. r. 


Observ. C’est un genre d’ammonites qui n’est connu que par des 
moules incomplets, que l’on rencontre assez fréquemment dans les 
couches anciennes à bélemnites et à ammonocératites. M. Sowerby 
en figure une douzaine d'espèces, et M. Defrance en cite quinze. 


AMMONOCÉRATITE. Ammonoceratila. 


‘ 


Coquille conique, arquée; formant à peine un demi-tour; les 


cloisons sinueuses; un seul siphon marginal ne percant pas les 
cloisons. \ 


Ex. l’Ammonocératite glossoïde., Ammonoceratita glossoidea. 
Pl: XT, fig. 1. 


CRISTACÉS. 383 


Fan. II. — CRISTACEÉS. CRISTACEA. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille ordinairement fort aplatie; symétrique; si ce n'est 
peut-être au sommet, qui est excentrique et spiré ; le dernier tour 
presque droit, beaucoup plus grand que les autres, qui sont très- 
peu nombreux; l'ouverture variable, mais non modifiée; les cloi- 
sons toujours visibles à l’extérieur. 


CRÉPIDULINE. Crepidulina. 


Coquille ovale, alongée, à sommet spiré fort petit; le dernier 
tour très-grand, ovale; presque droit dans toute son étendue, 


l'ouverture très-ample, ovale, fermée par un diaphragme de 
même forme. 


A. Espèces dont la cloison terminale est percée en avant par un si- 
phon étoilé. (G. Asracoze. D. M.) 


Ex. La Crépiduline Astacole. Crepidulina Astacolus. PI. X, 
fig. 8"et. Ficht', plI0., Pr k À 


B. Espèces dont la cloison terminale est fendue dans son milieu, 
et dont le dos n’est pas caréné. ( G. Cascrine. D. M.) 


Ex. La C. Auricule. C. Auricula. Ficht., pl. 2. fig, de f. 


C. Espèces dont la cloison terminale est entière et le dos caréné. 
(G. Périrze. D. M.) 


Ex. La C. alongée. C. elongata. Soldan., Test., var. 190, 
bb 4. 


Obsero. Les trois dernières divisions génériques, qui me pa- 
roissent susceptibles d’être adoptées, sont réunies dans un seul 


genre ( cristellaire ) par M. de Lamarck. M. Defrance en compte 
sept fossiles et sept vivantes. 


ORÉADE. Oreas. 


Coquille peu comprimée, semi-discoïde, subcarénée ; l’ouver- 
ture grande, ovale, fermée par la dernière cloison marginale, 
bombée et sans siphon ni rimule. 


384 AMMONACÉS. 


Ex. L'Oréade auriculaire. Oreas aurieularis. PL X , fig. 4; et 
ét, pl:407, 1 744 be 


LINTHURIE. Lénthuris. 


Coquille assez comprimée, à dos caréné, et dont le bord ter- 
minal présente une ouverture fort étroite, fort longue, avec une 
rimule étoilée à sa partie antérieure. 


Ex. Le Linthurie Casque. Linthuris Cassis. PE, X , fig. 5; et 
Enc. m., pl. 467, f.5,ab cd. 


Fam. IV. — AMMONACÉS. AMMONACEA. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille à parois extrêmement minces , cloisonnée , discoïde , 
et plus ordinairement comprimée, non carénée , à spire enroulée 
complètement du sommet à la base dans une direction verticale et 
d’arrière en avant, de manière que tous les tours sont visibles; le 
dernier beaucoup plus grand que tous les autres, mais ne modi- 
fiant que fort peu l'ouverture ; un ou plusieurs siphons. 


DiscorBiTE. Discorbites. 


Coquille discoïde , en spirale, dont tous les tours sont visibles, 
contigus, peu serrés , au point que l'ouverture est à peine modi- 
fiée ; les cloisons assez nombreuses , visibles à l’extérieur,.et les 
loges renflées. | 


Ex. La Discorbite vésiculaire. Discorbites vesicularis. PI. V, 
fig. 36; et E. m., pl. 466, f.7;,abe. 


Obsere. M. Defrance compte huit espèces dans ce genre, et 
toutes fossiles. 


SCAPHITE. Scaphites. 


Coquille à parois très-épaisses , ovale, naviforme, enroulée et 
finement striée dans presque toute sa longueur, ouverture et cavité 
très-étroites, circulaires; les cloisons fort petites et très-reculées 


AMM ONACÉS. 385 

Ex. La Scaphite égale. Scaphites œqualis. Sowerby. PI. XIT, 
fig. 3. 

Obsere. Ce genre n’est encore connu qu’à l'état fossile. Il est x 


peine distinct de certaines ammonites. Il ne contient que deux 
espèces, suivant M. Defrance. 


AMMONITE. Amrmonites. 


Coquille discoïde plus ou moins comprimée ; les tours de spire 
plus ou moins évidens ; l'ouverture à bords un peu évasés ; les cloi- 
sons constamment sinueuses ; un siphon dorsal. 


Ex. L’Ammonite colubrine. Ammonites colubrina. PI. IV, 
fig. 7, sous le nom de Simplegade colubrine. 


Obsero. Les espèces de ce genre ne sont encore connues qu'à 
l’état fossile, et même presque toujours à l'état de moule. D’où 
il résulte qu'elles ne sont représentées que par des assemblages 
libres ou non de noyaux moulés dans les concamérations qui ne 
donnent aucun des caractères extérieurs. 

La disposition de ces espèces , qui sont très-nombreuses , est 
donc extrêmement difficile ; elle ne peut porter ou que sur la gra- 
dation de complication de la sinuosité des cloisons, ou mieux en- 
core sur la progression croissante de l'apparence des tours de spire 
qui commencent par n’être aperçus que dans une sorte de grand 
ombilie, pour se montrer de plus en plus, au point qu'ils finis- 
sent par paroître passer aux spirules, dans lesquelles ils ne se 
touchent plus, ou enfin sur l’existence et la forme de la carène 
simple, double, quadruple , tuberculeuse ou non. 

Nous avons fait ici un renversement dans les dénominations 
imaginées par Denys de Montfort pour distinguer les ammonacés à 
cloisons sinueuses et ceux à cloisons simples ; en effet il a employé 
celle de simplegade pour les premiers , et celle d’ammonie pour 
les seconds ; mais comme le nom d’ammonite est généralement 
employé pour les cornes d’Ammon , nous avons cru ne pas devoir 
suivre rigoureusement ce conchyliologiste. 


SIMPLEGADE. Smplegas, 


Coquille discoide, comme dans les véritables ammonites, mais 
dont les cloisons sont simples et non sinucuses. 


25 


386 NAUTILACÉS. 


A. Espèces renflées vers l'ouverture, qui est très-grande , et à dos 
arrondi. (G. Ammoxie. D. M.) 


Ex. Le Simplegade flambé. Simplegas virgatus. D. M. ,t.1, 
MCE 


B. Espèces très-aplaties ; le dos arrondi ; l'ouverture petite. 


(G. Pranuzire. D. M.) 
Ex. Le S. gauffré. S. undulosus. D. M. , t. 1, p. 82. 


C. Espèces très-aplaties; le dos arrondi; mais de forme générale 
ovale. (G. ErripsoziTe) 


Ex. LeS. cordonné. S funatus. D. M.,t.1,p. 86. 


D. Espèces très-aplaties, à dos caréné ; l'ouverture anguleuse. 


(G. Amarté. D. M.) 
Ex. Le S. perlé. $. margarilaceus.D.M.,t. 1, p. 9o. 


Ce genre des ammonites n'a été jusqu'ici que très-incomplète- 
ment étudié : espérons que M. de Roissy, qui s'en occupe depuis 
long-temps , trouvera de bons caractères pour distinguer les es- 
pèces , ce qui seroit d’une grande utilité à la géologie. Dans l’état 
actuel de la science , M. Defrance compte cent vingt espèces, et 
avoue qu'il n'y en a pas davantage : mais sur quoi repose son as- 
sertion ? toutes sont fossiles. 

L'espèce sur laquelle repose la première division paroît n'être 
qu'un nautile dont les tours de spire sont visibles, pour les per- 
sonnes qui s’attachent davantage à la forme des cloisons qu'à celle 
de Ja spire, pour séparer les nautiles des ammonites. 


1% ‘ 
Fam. V.— NAUTILACES. NAUTILACEA. 


Animal incomplètement connu d’après celui du nautile. 

Coquille plus ou moins discoïde , comprimée , enroulée verti- 
calement et bien symétriquement dans le même plan; le dernier 
tour beaucoup plus grand que les autres, qu'il cache entièrement, 
et dépassant l’avant-dernier de manière à pouvoir former cons- 
tamment une ouverture grande, ovale, toujours modifiée cepen- 
dant par le retour de la spire. 

Les cloisons unies dans le plus grand nombre des cas, percées 


d'un ou plusieurs trous. 


NAUTILACÉS. 387 


ORBULITE. Orbulites. 


Coquille absolument de même forme que celle des nautiles vé- 
ritables, mais ayant des cloisons sinueuses et percées d’un seul 
siphon marginal. 


A. Espèces non ombiliquées , à cloisons peu sinueuses. 
(G. Acanine. D. M.) 


Ex. L’Orbulite encapuchonné. Orbulites cucullata. D. M., 
t.1, p. 31. Le nautile zig-zag de Sowerby et de M. Defrance 
est de cette section. 


B. Espèces ombiliquées à cloisons beaucoup plus tourmentées ; le 
siphon marginal. (G. Pézacuse. D.M.) 


Ex. L'O. épaisse. ©. crassa. PI. VIII, fig. 4.; et D. M.,t 
p. 62. 


Obsero. Ce genre ne contient encore que des coquilles fossiles. 
M. Defrance porte à douze le nombre des espèces connues. 


NaoTiLE. Nautilus. 


Animal ayant le corps arrondi et terminé en arrière par un filet 
tendineux ou musculaire qui s'attache dans le siphon dont les 
cloisons de la coquille sont percées ; le manteau ouvert oblique- 
ment et se prolongeant en une sorte dé capuchon au-dessus de 
la tête pourvue d’appendices tentaculaires, comme digités et en- 
tourant l’ouverture de la bouche. 

Coquille discoïde assez peu comprimée , à dos arrondi ou sub- 
caréné, ombiliquée ou non, mais jamais mamelonnée; les cloi- 
sons simples, non visibles à l'extérieur ; la dernière profondé- 
ment enfoncée et percée d’un ou deux siphons. 


A. Espèces non ombiliquées ; le dos arrondi ; l'ouverture ronde; un 
seul siphon subcentral. 


Ex. Le Nautile flambé. Nautilus Pompilius. PI. IV, fig. 8; 
et Enc. mét.; pl 471, 1398/1202. 


B. Espèces non ombiliquées, à dos caréné et l'ouverture anguleuse. 
(G: Axcuzirne. D. M.) 


388 NAUTILACÉS. 


Ex. Le N. triangulaire. N. friangularis. PA. VITE, fig. 1; et 
DS M: LT, p.06! 


C. Espèces ombiliquées, à dos arrondi; un seul siphon. 
(G. Océanie. D. M.) 


Ex. Le N. ombiliqué. N. umbilicatus. PI. VII, fig. 2; ct 
Favan , pl. 7, lit. DT. 


D. Espèces ombiliquées, à dos arrondi , à deux siphons. 
(G. Bisipnire. D. M.) 


Ex. Le N. à deux siphons. N. bisiÿhites. PI. VIT, fig. 3; 
et D. Mi, & D4p. 54. ® 


Obsero. Ce genre, qui ne renferme que deux ou trois espèces 
vivantes, en contient quinze fossiles, suivant M. Defrance. I 
paroît douteux qu'il y ait réellement des nautiles à deux siphons. 
Ce qu'on a pris pour le second n’est qu'un enfoncement des 
eloisons. Celles-ci sont quelquefois un peu sinueuses. 


POLYSTOMELLE. Po/ystomella. 


Coquille discoïde, subcarénée , mais non armée ; les centres 
ordinairement ombiliqués ou subombiliqués, les cloisons sim- 
ples , assez nombreuses, formant à l’extérieur des stries rayon- 
nantes du centre à la circontérence; la dernière plus ou moins 
enfoncée et percée d’un nombre variable de trous ou de créne- 
lures. 


A. Espèces qui ont la dernitre cloison marginale percée de six 
trous dans la ligne médiane. (G. Géoroxe. D. M.) 


Ex. La Polystomelle planulée. Polystomella planulata. PI. 
NIIL Mé-S#Ficht; ME os ef 


B. Espèces dont la dernière cloison est percée de trois paires de 
trous latéraux , renfermant entre eux trois stigmates en triangle et den- 
telée en scie contre le retour de la spire. (G2PELoRE. D. M.) 


Ex. La P. ambiguë. P. ambigua. Ficht.,t.09,f. def. 


C. Espèces dont les cloisons sont percées par un seul trou presque 


dorsal. ( G. Erruine. D. M.) 
Ex. La P. soufflée. P. macellus, Ficht,, t. 10, f.hiïk. 


NAUTILACES. 389 


D. Espèces très-aplaties , tranchantes à la circonférence ; l'ouverture 
bordée par une lame étroite; un seul siphon dorsal. (G. Pnoxèue. D. M.) 


Ex. La P. tranchante. P. Vortex. Ficht., vol. 11,f. di. 


Æ. Espèces dont la dernière cloison est pleine et seulement crénelée 
vers le retour de la spire. ( G. Carysoze. D.M.) 


* Ex. La P. perlée. P. marguritacea. Fichi., Dl-19, F2]: 


F. Espèces ombiliquées dont la dernière cloison est percée d'une 
fente semilunaire contre Je retour de la spire.  (G. Méconie. D. M.) 


Ex. La P. étrusque. P. etrusca. Ficht. , pl. 2, f a bc, 


Obsere. Toutes les coquilles de ce genre sont microscopiques et 
à l’état vivant. 


LENTICULINE. Lenticulina. 


Coquille lenticulaire subdiscoïde, comprimée ; le centre lisse, 
ou le plus souvent mamelonné; les cloisons peu nombreuses ; vi- 
sibles à l'extérieur et rayonnantes du centre à la circonférence. 


A. Espèces à dos non caréné, sans mamelon ni ombilic. 


Ex. La Lenticuline rotulée. Lenticulina rotulata. PI. VIE, £. 5. 
Ann. du Mus., v.8, pl. 62, fig. 11. 


B. Especes à dos non caréné ; les centres mamelonnés ; les cloisons 
simples avec un siphon étoilé à la dernière.  (G. Parrocce. D. M.) 
Ex. La L. dissidente. L. querelans. Ficht., t. 12, fig. gh 

C. Espèces à dos non caréné; les cloisons simples , la dernière ou- 
verte en croissant contre le retour de la spire. (G. Noxioxe. D. M.) 
Ex. La L. soufflée. L. incrassata. Ficht., tab. 4, fig. abc. 


D. Espèces à dos non caréné; la dernière cloison entiere et ovale. 
(G. MacroniTe. D. M.) 


LA 


Ex. La L. cucullée, L. cucutlata. D. M.,t. 1, pag. 238. 


Æ. Espèces à dos caréné armé ; les centres mamelonnés ; les cloisons 
simples; la dernière triangulaire , percée à l’angle dorsal d’une ouver- 
ture pyriforme. (G. Rosuze. D. M.) 


390 TURBINACÉS. 
Ex. La L. tranchante. L. cultrata. N. Calcar. Ficht., t. 15, 
fig. e f g. 


F. Espèces à dos caréné ; la dernière cloison ovale, alongée, percée 
par une fente dans toute sa longueur. (G. Lampanie. D.M.) 


Ex. La L. Trithème. L. Trithemus. N. Calcar. Ficht.,t.12, 
fig. de f. 


G. Espèces à dos carené armé; la dernière cloison percée d’un trou 
subdorsal. (G. Paarame. D. M.) 
Ex. La L. perlée. L. margaritacea. N. Calcar. Ficht. ,t. 11, 
£ ik: 
H. Espèces à dos carené ; les centres ombiliqués ; la dernière cloison 
enfoncée et percée par un siphon. (G. Anrénore. D.M.) 


Ex. La L. diaphane. L. diaphanca. D. M. ,t.1, p. 70. 


I. Espèces à dos caréné ; les centres mamelonnés ; la dernière cloi- 
son enfoncée , percée par un siphon. (G. Cuisipnonte. D. M.) 


Ex. La L. Molette. £L. Calcar. Buff. Sonnini , pl. 47, fig. 4. 


X. Espèces carénées ; les centres mamelonnés ; la dernière cloison 
percée en avant par une rimule étoilée. (G. Raixocure. D. M.) 


Ex. La L. Araignée. L. arancosa. D. M, ,t. 1, p. 234. 


Z. Espèces carénées, armées ; la dernière cloison triangulaire et 
percée par une rimule étoilée. (G. Hérioxe. D. M.) 


Ex. La L. rostrée. L. rostrata. Ficht. ,t. 12,f. abc. 


A. Espèces carénées , armées ; la dernière cloison presque marginale 
et percée de trois trous en avant d’une rimule au centre. 
(G. Spuiscréruze. D. M.) 


Ex. La L. membrée. ZL. costata. Ficht.,t. 13,f.gha. 


Obsere. Ce genre renferme six espèces fossiles et un assez grand 
nombre de vivantes , toutes microscopiques. 


Fan. VL— TURBINACES. TURBINACEA. 
Animal inconnu. 


Coquille plus ou moins turbinée, non symétrique ou enroulée 
de manière à ce qu’un côté forme une base aplatie, et que l’autre 


TURBINACÉS. 391 
est plus ou moins relevé au sommet ; ouverture non symétrique ; 


les cloisons simples et entières. 


CiBicipE. Cibicides. 


Coquille trochoïde, tiès-aplatie, et ombiliquée avec Les cloisons 
visibles et rayonnantes du centre à la circonférence d’un côté, 
conique, mais non spirée de l’autre; l'ouverture linéaire de toute 
la hauteur de ce côté. 


Ex. Le Cibicide glacé. Cricides refulgens. PI. X, fig. 2, et 
Sold. ;.Test., pl46, f 170. 


Obsere. On ne connoît encore qu'une espèce dans ce genre. 


ROTALITE. Æotalites. 


Coquille orbiculaire, conoïde ou turbinée d’un côté, aplatie, 
rayonnée en dessous par l'apparence des cloisons de l’autre; l'ou- 
verture marginale trigone et renversée. 


A. Espèces dont le sommet est petit et simple 


Ex. La Rotalite trochidiforme. Rotalites trochidiformis. PI. X, 
fig..1; et E: m., pl. 466, f..c.8: 


B. Espèces dont le sommet est gros et mamelonné ; l'ouverture lan- 
céolée. - k (G. Sronirze, D. M.) 


Ex. La R. Storille. À. Storillus. D. M., t. 1, pag. 131. 


C. Espèces enroulées en forme de turban , à bords arrondis ; les cloisons 
très-obliques. (G. Cinarozze. D. M.) 


Ex. La R. Cidarolle. R, €idarollus. Sold., Polyth., t. 56, 
v. 168. 


D. Espèces dont les tours de spire , et par conséquent la base , sont 
carénés , et l'ouverture triangulaire, régulièrement modifiée par le re- 
tour de la spire. (G. Corrace. D. M.) 


Ex. La R. Cortale. R. Corialus. Soldan., t. 86, var. 162, x. 


Observ. Ce genre ne renferme que cinq espèces, toutes fossiles 
suivant M. Defrance. 


592 TURRICULACÉS. 


Fam. VII. — TURRICULA CÉS. 'TURRICULACEA. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille mince, cloisonnée, laissant un moule composé d'un 
grand nombre d'articulations , s'enroulant en spire turriculée , 
dont tous les tours sont bien visibles ; l’ouverture arrondie , non 
modifiée ; un siphon subcentral. 


TURRILITE. T'urrilites. 


Coquille turriculée ; à sommet pointu; l'ouverture arrondie ; 
les articulations réunies entre elles par des surfaces sinueuses. 


Ex. La Turrilite costulée. Turrilites costulata. PI. IV, fig. 6 ; 
ét DM pin pp: ?18. 


Obsere. C’est un genre qui n’est connu qu'a l’état fossile, et 
qui ne renferme qu’une ou deux espèces. 


CLASSE DEUXIEME. 
PARACEPHALOPHORES. PARACEPHALOPHORA. 


Tête souvent assez peu distincte du reste du corps, mais tou- 
jours pourvue dé quelques organes des sens. 

Corps de forme très-variable, nu ou protégé par une coquille 
univalve où subbivalve, e’est-àh-dire inoperculée où operculée, 
et toujours monothalame. . 

Bouche presque toujours armée de dents labiales ou linguales. 

Anus rarement médian et postérieur, le plus souvent plus ou 
moins antérieur sur le côté droit. 

Organes de la respiration variables pour la position ; ainsi que 
pour la forme générale, et même pour la structure. 

Appareil de a génération formé de deux sexes distincts sur 
deux individus , réunis sur un seul , ou ne consistant que dans le 
sexe femelle, ee qui constitue des mollusques dioïques, monoïques 
où bermaphrodites. 


SIPHONOSTOMES. 393 


SOUS-CLASSE I. 


PARACÉPHALOPHORES DIOIQUES, PanAG&PHALOPHORA DIOICA. 
Sexes séparés sur des individus diflérens, ou l'espèce étant 
composée de mâles et de femelles. 


Observ. Aucun mollusque de cette sous-classe n’est sans coquille ; 
tous sont aquatiques, mais peuvent très-bien vivre quelque temps 


hors de l'eau. 
Ils ne sont pas absolument tous operculés, mais il n’y a d'oper 
cule que dans cette sous-classe. = 
LA coquille de l'individu femelle est constamment plus grosse , 
plus renflée, moins pointue à la spire que celle de individu 
mâle. 


SECTION 1. — Organes de la respiration, et corps protecteur o 
coquille non symétrique, et presque constamment conlournée er 
spirale de gauche à droite. 


ORDRE PREMIER. — SIPHONOBRANCHES. 
SIPHONOBRANCHIATA. 


Organes de la respiration constamment formés par une ou 
deux branchies pectiniformes, situées obliquement sur la partie 
antérieure du dos, et contenues dans une cavité dont la parois 
supérieure est pourvue d’un canal tubiforme plus où moins alongé 
et attaché à la columelle. 


Fam. I — SIPHONOSTOMES. SIPHONOSTOMATA. 
(Genre Murex, Linn.) 


Coquille de forme variable; l'ouverture constamment proiongee 
en avant par un tube (1) plus ou moins long , ou échancrée. 


(1) Nous ferons observer ici une fois pour toutes que dans la déter- 
mination des parties de la coquille, nous la supposons toujours dans sa 
position naturelle sur l'animal marchant devant l'observateur la tête en 
avant. 


394 SIPHONOSTOMES. 


Corps ovale, spiral en dessus, enveloppé dans un manieau dont 
le bord droit est garni de lobes ou laciniures en nombre et de 
forme variables, pourvu en dessous d’un pied ovale, assez court, 
et sous-trachélien. 

Tête avec les yeux situés en général à la base externe de ten- 
tacules longs, coniques, contractiles et rapprochés. 

Bouche pourvue d'une longue trompe extensible , armée de 
denticules crochus en place de langue, mais sans dent supérieure. 

Anus au côté droit dans la cavité branchiale. 

Organes de la respiration formés par deux peignes branchiaux 
INÉgaux. 

Terminaison de loviducte dans les femelles au côté droit, à 
l'entrée de la cavité branchiale. Celle du canal déférent à l’extré- 
mité d'un appendice excitateur long, aplati, contractile, situé au 
côté droit du cou. 

Coquille ordinairement ovale, à spire variable ; l’ouverture pe- 
lite, prolongée en avant par un canal plus ou moins long , très- 
peu ou point échancré. 


Un opercule corné à élémens lamelleux et comme imbriqués 
commencant à une extrémité. 


Observ. Tous les animaux de cette famille connus jusqu'ici sont 
carnassiers et marins. 

Les divisions génériques ou subgénériques qu’on y a établies 
le sont beaucoup plus sur la coquille que sur l'animal , aussi sont- 
elles pour la plupart artificielles, et en général fort difficiles à ca- 
ractériser d'une manière qni ne laisse aucun doute. 

Nous suivrons en général dans leur disposition la dégradation 
du canal de la coquille. 


* Pas de bourrelet persistant au bord droit. 


PLEUROTOME. P/eurotomua. 


Animal du Rocher. D’Argenv., Zoomorph., pl. 4, fig. 8. (Voyez 
les caractères de la famille. } 

Coquille fusiforme, un peu rugueuse ; à spire turriculée; ouver- 
ture ovalaire, petite, terminée par un canal droit plus ou moins 
long ; avec le bord droit tranchany et plus ou moins entaillé. 

Opercule corné. 


SIPHONOSTOMES. 399 


A. Espèces sur lesquelles l’entaille est un peu en arrière du milieu 
du bord et dont le tube est plus long. 


Ex. Le Pleurotome Tour-de-Babel. Pleurotoma babylonia. 
PL XV)f:5; etE. m., pl. 459, f. 1 , 26. 


B. Espèces sur lesquelles l’entaille est tout-à-fait contre la spire et 
dont le tube est court. ( G. Cravaruze. Lamck.) 


Ex. Le P. auriculifère. P. auriculifera. PI. XV, f. 4; et E. m., 
Pl 490; f. 10.242. 


Observ. M. de Lamarck caractérise vingt-trois espèces vivantes 
dans ce genre. On n’en connoît pas encore dans nos mers, et ce- 
pendant il y en a déja plus de trente espèces fossiles décrites. 
M. Defrance en porte le nombre à 05. 


RosTELLAIRE. ÆRostellaria. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille subdéprimée, turriculée, à spire élancée, pointue ; 
ouverture ovale par l’excavation assez grande du bord columel- 
laire ; le bord droit se dilatant avec l'âge, et ayant un sinus con- 
tigu au canal pointu qui termine la coquille. 


Opercule ? 
A. Espèces dont le bord droit est digité. 


Ex. La Rostellaire Bec-arqué. Rostellaria curvirostrts. PI. XVI, 
fix et E. me pl Ait, fev) 00: 


B. Espèces dont le bord droit dilaté n’est pas denté. 
(G. Hirpocrëxs. D. M). 


Ex. La R. macroptère. R. macroptera. PI. XVI, f.5,et Brand., 
Foss. Hampt. , pl. 6, f. 76. 


Obsero. M. de Lamarck place ce genre auprès des strombes. Il y 
désigne six espèces, dont une seule est d'Europe, et dont trois sont 
fossiles. M. Defrance en indique quinze, dont une identique du 
Plaisantin, et une espèce analogue à Grignon. 


Fuseau. Fusus. 


L 


Animal tout-à-fait inconnu. 


Coquille épidermée, rugueuse, fusiforme ou rentlée au milieu 


396 SIPHONOSTOMES, 


prolongée en arrière par la spire, et surtout en avant par Île 
canal; ouverture ovale, à bord columellaire droit où presque 
droit; l'extérieur tranchant. 

Opercule ovalaire corné à élémens subconcentriques et sommet 
latéral. 


A. Espèces turriculées ou subturriculées, non ombiliquées. 


Ex. Le Fuseau Quenouille. Fusus. Colus Enc. mét., pl. 425, 


Æ. Espèces subturriculées et ombiliquées. (G. Laine. D. M.) 
Ex. Le F.aurore. F. filosus. Enc. mét., pl. 429, f. 5. 


€. Espèces subturriculées et à tube échancré notablement à l'extré- 
mité. 


Ex. Le F. articulé. F. articulatus. Enc. m., pl. 416, f. 1, a 6. 
D. Espèces à tours de spire arrondis, renflés. 

Ex. Le F. d'Islande. F. islandicus. Enc. mét., pl. 129, f. 2. 
£. Espèces muricoïdes. 

Ex. Le F. muricien. F. muriceus. Enc. m., pl. 428,1.5,aë 
F. Espèces buccinoïdes. 

Ex. LeF. buccinien. F, buccineus. Enc. m., pl. 427, f. 5,ab. 


Obsero. Cegenre, évidemmentartificiel, contient dans M. de La- 
marck trente-sept espèces vivantes, dont trois ou quatre seulement 
sont des mers du Nord, la plupart des autres étant de celles des 
Grandes-Indes, et trente-sept fossiles, presque toutes de France. 
M. Defrance porte le nombre de ces dernières à soixante-dix, dont 
quatre analogues du Plaisantin et une de Grignon. 


PYRULE. Pyrula. 


Animal entiérement inconnu. 

Coquille pyriforme par l'abaissement de la spire ; le canal co- 
nique fort long ou médiocre, quelquefois un peu échancré ; ou- 
verture ovale, assez grande: le bord columellaire assez exeave , 
entier et tranchant. 


SIPHONOSTOMES. 397 
Opercule ? 
A. Espèces subfusiformes, la spire étant un peu élevée. 


Ex. La Pyrule carnaire. Pyrula carnaria. Ene. m., pl. 454, 
fig. 35, a 6. 


B. Espèces à tube long et assez étroit ; la spire très-courte. 
Ex. La P. Tète-plate. P. Spirillus. Enc. m., pl. 437, f. 4, a b. 


.…. €. Espèces à tube long et assez étroit, mais gauches et avec l'indice 
d’un pli à la columelle. (G. Carreau. D. M.) 


Ex. La P. sinistrale. P. perversa. Enc. mét., pl. 433, f. 4. ab. 
D. Espèces plus ventrues et plus minces. 
Ex. La P. Figue. P. Fiuus: Enc: mét., pl455;fiscr. 


Æ£. Espèces ventrues, à tube court ; ouverture fort grande et évasée, 
sensiblement échancrée. ( Les P. rouRPRES. ) 


Ex. La Mélongène. P. Melongena. PL. XVIT, fig. 3, et Enc. 
my pl:450; fab cd e, 


F. Espèces encore plus courtes ; l'ouverture très-évasée ; le bord droit 
subailé. (Les P. néRITOIDES. ) 


Ex. La P. raccourcie. P. abbreciata. E. m., pl. 456, f.2, a &. 


Obsere. Vingt-huit espèces vivantes, dont une seule des mers 
du Nord, et six fossiles, composent ce genre. M. Defrance en in- 
dique douze fossiles, dont trois analogues du Plaisantin, et trois 
autres, également analogues, des environs de Bordeaux. 


FascioLaIRE. Fasciolartia. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille fusiforme ou subfusiforme ; à spire médiocre; ouverture 
ovale ;, alongée, presque symétrique, terminée par un tube droit, 
assez long; le bord externe tranchant ; le bord columellaire avec 
deux ou trois plis obliques. 


A. Espèces fusiformes non ruberculeuses. 


Ex. La Fasciolaire Tulipe. Fasciolaria Tulipa. PI. XVII, 
fig. 2 ,.et Enc. mét.. pl. 43x, ñ6. 2. 


398 SIP HONOSTOMES. 


Z2. Espèces fusiformes tuberculeuses. 


Ex. La F. Robe-de-Perse. F. Trapczium. E. m., pl. 451, 
fig. 5, a b. 


C. Espèces turriculées tuberculeuses. 
Ex. La F. filamenteuse. F. filamentosa. E. m., pl. 424, fig. 5. 


Observ. Des huit espèces vivantes caractérisées par M. de La- 
marck une seule est de la Méditerranée, les autres sont pour la 
plupart de l'Océan indien. On n’en connoît encore que sept espèces 
fossiles. 


TuRBINELLE. Turbinella. 


Animal incomplètement connu d’après le Labarin d’Adanson et 
d'Argenv., Zoomorph., pl. 5, fig. £. 

Coquille le plus ordinairement turbinée, mais aussi quelquefois 
turriculée , rugueuse, épaisse ; la spire de forme un peu var#ble ; 
ouverture alongée, terminée par un canal droit, souvent assez 
court ; le bord gauche presque droit et formé par une callosité qui 
cache la columelle ; celle-ci ayant deux ou trois plisinégaux presque 
transverses ; le bord droit entier et tranchant. 


A. Espèces fusiformes et presque lisses. 


Ex. La Turbinelle Rape. Turbinella Rapa. E. m., pl. 451 bis, 
fig. 1. 


B. Espèces turbinacées et hérissées. 
Ex. La T. Scolyme. T. Scolymus. PI. XVIE, fig. 1. 
C. Espèces turriculées subfusiformes. 
Ex. La T. étroite. T. Infundibulum. Enc. mét., pl. 424 , fig. 2. 


Obsere. Des vingt-trois espèces caractérisées par M. de Lamarck 
toutes celles dont on connoîït la patrie sont des mers équatoriales 
ou australes. On n’en a pas encore trouvé de fossiles. 


** Un bourrelet persistant au bord droit. 
CoLoMBELLE. Columbella. , 


Animal incomplètement connu , d’après le Siger d'Adanson; les 
yeux placés beaucoup au-dessous du milieu des tentacules. 


SIPHONOSTOMES. 399 


Coquille épaisse, turbinée, à spire courte, chtuse ; ouverture 
étroite, alongée, terminée par un canal très-court, subéchancré , 
rétrécie par un renflement au côté interne du bord droit et par 
quelques plis à la columelle. 

Un opercule corné fort petit. 


Ex. La Colombelle commune. Columbella mercatoria. Enc. 


mét. , pl. 575, fig. 4, a b, et la C. strombiforme. C. strombifor- 
mis, pl. XX VIII bis. 


Obsere. Ce genre, qui renferme dix-huit espèces dans M. de 
Lamarck, toutes des mers des pays chauds, seroit peut-être mieux 
placé parmi les angyostomes operculés. 

J'ai vu dans la collection de M. Bertrand-Geslin la C. étoilée. 
C. rustica. Lamarck. Vol. rustica de Linnæus rapportée de l'A- 
driatique. 

M. Defrance n’en cite qu'une espèce fossile. 

M. Say en cite une espèce vivante de l Amérique septentrionale . 
sous le nom de C. avara; mais elle n'a pas le caractère de l’épais- 
sissement du bord droit. 


Tritox. Triton. 


Animal bien connu. ( Voyez les caractères de la famille.) 
Coquille ovale à spire et canal droit, médiocre, plus ordinaire- 
. ment rugueuse , garnie de bourrelets rares, épars et conservés en 
rangées longitudinales; ouverture subovale, alongée, terminée 
par un canal court, ouvert; le bord columellaire moins excavé 
que le droit, et couvert par une callosité. 

Opercule corné, ovale, arrondi et assez grand. 


A. Espèces les plus lisses, à cordons peu ou point marqués, outre ce- 
lui du bord droit. 


Ex. Le Triton émaillé. Triton variegatum. PI. XVIII, fig. 5; 
et Enc. m., pl. 401, fig. 2, a b. 


B. Espèces plus hérissées, dont l'ouverture est plus évasée et ter- 
minée par un canal plus ou moins ascendant. (G. Baicnoire. D. M.) 


Ex. Le T. Baignoire. T. lotorium. PI. XIX, fig. 2, et Enc. 
m., pl. 415, fig. 5. 


€. Espèces à spire plus courte, toujours très-tuberculeuses, le plus 


400 SIPHONOSTOMES. 


souvent ombiliquées; un sinus à la jonction postérieure des deux bords 


(G. Aquizze. D. M.) 


Ex. LeT. cutacé. T. cutaceurn. PI. XIX , fig. 5, et le T, tuber- 
culeux, T. Lampas. PI. X VIIL, fig. 1. 


D. Espèces semblables à celles de la section €, mais dont l'ouverture 
est fortement rétrécie par une callosité et des dents irrégulières. 


(G. Masque. D. M.) 
Ex. Le T. grimacant. T. anus. Enc. m., pl. 415, fig. 5, a ë. 


Æ£. Espèces dont l'ouverture est évasée, calleuse, non dentée; le 
canal court, droit; le bord droit seul garni d’un bourrelet. 


(G. SrrurmioLAIRE. Lamck.) 


Ex. Le T. noduleux. T. nodulosus. P1. XVII, fig. 1. 


Obsere. Sur trente et une espèces vivantes une ou deux au plus 
sont de nos mers, et sur trois fossiles , une à son analogue re= 


connu. M. Defrance dit cinquante et une vivantes, dix fossiles et 
une analogue du Plaisantin , d’après Brocchi. 


RANELLE. Ranella. 


Animal inconnu. 


Coquille ovale, comme déprimée par la conservation de chaque 
côté d’un bourrelet longitudinal; ouverture ovale; presque symé- 
rique par l'excavation du bord columellaire, terminée en avant 
par un canal court, souvent un peu échancré; un sinus à la réu- 
nion postérieure des deux bords. 


A. Espèces non ombiliquées. 


(G. Craraun. D. M.) 


Ex. La Ranelle granuleuse. Ranella granulata. PI. X VW. 


fig. 2, et E. m., pl.‘413, fig. 15, a b. 


B. Espèces ombiliquées. (G. Arozze. D. M.) 


Ex. La R. Grenouillette. R. Ranina. PI. XIX, fig. 1,et E. 
me, pl412, fig/9, a 6. 


Obsere. On connoît quatorze espèces vivantes de ce genre, dont 


deux de nos mers, et une seule fossile, M, Defrance en admet 
cinq fossiles, dont trois identiques d'Italie. 


SIPHONOSTOMES 4or 


RocuHEr. Murex. 


Animal bien connu. ( Voy. les caractères de la famille. } 

Coquille ordinairement ovale; la spire constamment assez peu 
élevée, hérissée de bourrelets longitudinaux, transversaux, ou de 
varices ; ouverture petite, bien ovale, et symétrique par l’excava- 
tion du bord gauche formé par une lame appliquée sur la colu- 
melle , terminée en avant par un canal médiocre, quelquefois très- 
long et fermé ; Le bord droit plus ou moins garni de varices, 

Opercule corné, complet, ovale, presque cireulaire , à cloisons 
subconcentriques ; sommet M 


A. Espèces à tube fort long et épineux. (Les B£casses ÉPINEUSES. ) 


Ex. Le Rocher Forte-épine. Murex Crassispina. PI. XVII bis, 
f.2, et Mart.3,t.115, fig. 1052-1054. 


8. Espèces à tube fort long et sans épines.  (G. Bronre. D. M.) 
Ex. Le R. Tête de bécasse. M. Haustellum. PI. XIX, fig. 5 
C. Espèces à trois varices. (Les R. TRIPTÈRES.) 


Ex. Le R. acanthoptère. M. acanthopterus®ÆE. m., pl. 417, 
fig. 2, a b. 


D. Espèces à trois varices ramifiées. (G. Caicoracé. D. M.) 


Ex. Le R. Chicorée brûlée. M. adustus. PI. XIX, fig. 4 


£. Espèces qui ont un plus grand nombre de varices ou de bour- 
relets; le tube presque fermé. 


Ex. LeR. échidné. M. melanomathos. E.m., pl.415,f. 2,a b. 
F. Espèces subturriculées. 
Ex. Le R. turriculé. M. lyratus. E. m., pl. 438, fig. 4, à b. 


G. Espèces subturriculées ; le tube fermé; un tube percé vers l’extré- 
mité postérieure du côté droit et persistant sur les tours de spire. 
(G: Tyrais. DM.) 


Ex. LeR. tubifere. M. pungens. PI. XVII bis, fig. 3, et Brug., 
J HN, 2,plxrsfis,5; 
26 


402 ENTOMOSTOMES. 


H. Espèces plus globuleuses ; la spire et le canal plus courts, très- 
ouverts ; l'ouverture subévasée. (Les R. succinoïnes.) 


Ex. Le R. Rape. M. citulinus. E. m., pl. 419, fig. 1, a b. 


1. Especes qui ont un pli oblique très-antérieur à la columelle, et un 
ombilic, (G. Puos. D. M.) 


Ex. Le R. Lime. M. senticosus. E. m., pl. 410, fig. 3, a b. 


Observ. Parmi les soixante-six espèces vivantes caractérisées par 
M. de Lamarck, et dont on connoisse la patrie, il y en a de toutes les 
mers : seize de l'Océan indien, cinq d'Amérique méridionale, deux 
d'Afrique, et cinq ou six des mers d'Europe. Parmi les quinze 
espèces fossiles de France, il n’y a pas de véritable analogue; mais 
M. Defrance, qui admet cinquante espèces fossiles, en compte 
trente espèces analogues , du Plaisantin, d’après Brocchi. 


Fam. Il. — ENTOMOSTOMES. ENTOMOSTOMATA. 
(Genre Buccinum. Linn. ) 


Animal spiral dont le pied, plus court que la coquille, est ar- 
rondi en avant; le manteau sans lanières, et pourvu en avant de 
la cavité respiratrice d’un long canal toujours à découvert, dont il 
se sert comme d’une sorte d'organe de préhension. 

Tête pourvue d'une seule paire de tentacules noirâtres portant 
les yeux sur un renflement de la moitié de leur base. 

Bouche armée d’une trompe, comme dans la famille précé- 
dente, sans dent labiale. 

Organes de la respiration, de la génération, comme dans cette 
même famille. 

Coquille de forme très-variable, dont l’ouverture très-grande ou 
très-petite est sans canal évident, ou avec un canal très-court , 
brusquement recourbé en dessus, mais toujours plus ou moins 
profondément échancré en avant. 

Un petit opercule corné onguiforme, ovale, à élémens subcon- 
centriques ; le sommet peu marqué et marginal. 


Observ. Cette famille différe évidemment fort peu de celle des 


siphonostomes, tant pour l'animal que pour la coquille. 
Les espices qu'elle renferme ne sont pas absolument toutes ma- 


ENTOMOSTOMES. 4103 


rines; un très-grand nombre cependant le sont; quelques unes 
vivent à l'embouchure des fleuves, et un très-petit nombre sont 
tout-àa-fait fluviatiles. Aucune n’est lacustre. 

Les sections subgénériques que les conchyliologues y établissent 
d’après la considération seule de la coquille, sont disposées d’a- 
près le plus grand rapprochement des siphonostomes ; c’est-à- 
dire du plus grand alongement du tube de la coquille, et ne sont 
guère plus nettement circonscrites que dans la famille précé- 
dente. 

Nous les disposerons aussi en petits groupes d’après la forme gé- 
nérale de la coquille, en allant de la plus turriculée à la plus 


patelloïde. 


* Les E. turriculés. 


CéRITE. Cerithium. 


Animal très-alongé, le manteau prolongé en canal à son côté 
gauche, mais sans tube distinct; le pied court, ovale, avec un 
sillon marginal antérieur; la tête terminée par un mufle probos- 
cidiforme , déprimé ; tentacules très-distans , grossièrement anne. 
lés , renflés dans la moitié inférieure de leur longueur et portant 
les yeux au sommet de ce renflement; bouche terminale en fente 
verticale, sans dent labiale, et avec une langue fort petite ; une 
seule branchie longue et étroite. 

Coquille plus ou moins turriculée, tuberculeuse; ouverture 
petite, ovale, oblique; le bord columellaire fort excavé, calleux ; 
le bord droit tranchant, et se dilatant un peu avec l’âge. 

Opercule corné, ovale, arrondi, subspiral et strié à sa face 
externe , enfoncé et rebordé à l’interne. 


A. Espèces qui ont évidemment un petit canal fort court et recourbé 
obliquement vers le dos. 


Ex. La Cérite Buire. Cerithium Vertagus. PI. XX, fig. 1. 


B. Espèces qui ont encore un plus petit canal, mais tout droit, et un 
sinus bien formé à la réunion postérieure des deux bords. 
(Les C. CarniLses.) 


Ex. La C. Chenille. €: Æluco. PI. XX , fig. 2. 


40/4 ENTOMOSTOMES. 


C. Espèces dont l'ouverture est divisée en trois par la fermeture du 
tube court antérieur , et celle du sinus postérieur. 
(G. Tripnore ou TrisToME , Deshayes.) 


Ex. La C. Tristome, C. Tristoma. PI. XX, fig. 5. 


D. Espèces qui ont encore un petit canal droit, dont les tours de 
spire sont plats et rubannés, avec un ombilic profond ; deux plis dé- 
currens à la columelle, et un au bord droit. (G. Nérivé. Defr.) 


Ex. La C. Nérinée. C. Nerinea. PI. XXI bës, fig. 5. 


E. Espèces qui n'ont pas de canal, mais une simple échancrure, et 
dont le bord droit se dilate fortement avec l'age. 
(G. Poramipe. Brong. Pyraze. D. M.) 


Ex. La C. Cuiller. C. palustre. PI. XX, fig. 4. 


F. Espèces dont l'ouverture sans canal est peu échancrée en avant 
comme en arrière, l’échancrure étant remplacée par un sinus; le bord 
columellaire courbé dans son milieu ; le bord droit ne se dilatant pas. 

(G. Prrèxe. Lamck.) 


Ex. La C. de Madagascar. C. Madagascariense. PI. XXI, 
fig. 2,et E. m., pl. 458, fig. 2, a b. 


Obsere. Ce genre contient cinquante-six espèces vivantes, ca- 
ractérisées par M. de Lamarck. La plupart sont marines, plu- 
sieurs autres sont de l’embouchure des fleuves, et quelques unes 
sont tout-à-fait lacustres. On n’en compte qu'une dans nos mers, 
tandis qu'on en trouve plus de cent fossiles en France et en 
Italie. Le genre Nériné de M. Defrance pourroit bien être mieux 
placé auprès des pyramidelles ; il contient cinq espèces fossiles, 
dans des terrains postérieurs à la craie. J'ai observé l'animal des 
cérites noduleuse, raboteuse et ratissoire. 


MÉLAaNOPSIDE. Melanopsis. 


Animal bien connu, moins spiral que dans les cérites ; le canal 
du manteau plus court, mais du reste peu différent. 

Coquille ovale ou à peine subturriculée; Pouverture ovale, sans 
trace de tube, mais échancrée antérieurement, sans sinus posté- 
rieur ; le bord columellaire calleux, et assez profondément excavé. 

Opercule corné, assez complet, subspiré. 


> ENTOMOSTOMES. 40 


A. Espèces subturriculées. 


Ex. La Mélanopside à côtes. Melanopsis costata. Le Fer., 
Monogr., pl. 1, fig. 14 et 15, et la M. lisse. M. lœvis. PI. XXI, 
fig. 1. 


B. Espèces ovales. 


Ex. La M. buccinoïde. M. buccinoïdea. 1bid., pl. 1, fig. 1-11, 
et PL. XVI, fig. 5. 


C. Espèces renflées. 
Ex. La M. de Boué. M. Boueï. Ibid. , pl. 2, fig. 9-10. 


Observ. Les espèces vivantes de ce genre, que M. de Lamarck 
place près des mélanies, paroiïssent être plutôt fluviatiles que ma- 
rines, au contraire des cérites. On en distingue aussi plus de fos- 
siles que de vivantes. M. Defrance porte le nombre des premières 
a dix, dont trois espèces identiques et une analogue, d’après 
M. de Férussac. 


PLANAXE. Planaxis. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille solide, ovale-conique, sillonnée transversalement ; 
ouverture ovale , oblongue, un peu échancrée en avant ; columelle 
aplatie et tronquée antérieurement ; bord droit sillonné ou rayé 
en dedans et épaissi par une callosité décurrente à son origine. 


Opercule ovale, mince, corné, subspiral. 


Ex. La Planaxe sillonnée. Planaxis sulcata. Lamck., PI. XVI, 


fig. 4. 


Obsere. Ce genre, dont je ne connois pas l'animal, ne contient 
dans M. de Lamarck que deux espèces vivantes, l’une de l'Inde, 
l'autre de l'Amérique méridionale. 


ALENE. Subula. 


Animal spiral très-élevé ; le pied très-court, rond ; la tête avec 
des tentacules extrêmement petits, triangulaires, portant les yeux 
au sommet; une longue trompe labiale sans crochets, au fond de 
laquelle est la bouche, également inerme. 


406 ENTOMOSTOMES. 


Coquille non épidermée, turriculée , à spire pointue ; les tours 
de spire lisses, rubannés, bifides ; ouverture ovale, petite, large- 
ment échancrée en avant; le bord externe mince, tranchant; 
l'interne ou columellaire chargé d’un bourrelet oblique à son 
extrémité. 

Un opercule ovale, corné, à élémens lamelleux , comme imbri- 
qués. 


Ex. L’Alène maculée. Subula maculata. PI. XNI, fig. 2, et 


Enc. m., pl. 402, fig. 1, & b, pour la coquille, et Atlas du 
Voyage du capitaine Freyeinet, pour l'animal. 


Obsero. La considération de l'animal rapporté par MM. Quoy et 
Gaimard m'a forcé d'établir ce genre, dont la coquille avoit été 
jusqu'ici confondue avec les vis; jy range toutes les espèces dont 
la coquille est très-élevée, la spire très-pointue, les tours ru- 
bannés, et par conséquent le plus grand nombre des vingt-quatre 
espèces vivantes caractérisées par M. de Lamarck, et qui presque 
toutes appartiennent aux mers de l’Inde et de l'Australasie. M. De- 
france porte le nombre des espèces fossiles de ce genre et du 
suivant à dix-sept, dont cinq identiques, trois d'Italie, une de 
Grignon et une de Bordeaux. : 


** Les E. turbinacés, où dont la spire est médiocrement alongée, 
rarement subturriculee. 


Vis. Terebra. 


Animal spiral assez élevé; le pied ovale avec un sillon trans- 
verse antérieur, et deux auricules latérales; la tête bordée 
d’une petite frange ; tentacules cylindriques terminés en pointe, 
et fort distans; yeux peu apparens à l’origine et au côté externe 
des tentacules; bouche sans trompe ; le tube de la cavité respira- 
trice très-long. 

Coquille non épidermée, ovalaire , à spire aiguë , assez peu éle- 
vée, ou subturriculée ; ouverture large, ovale, fortement échan- 
crée en avant; la columelle chargée d’un bourrelet oblique à son 
extrémité. - 


Opercule nul. 


Ex. La Vis Miran. Terebra buccinoidea. PI. XVI, fig. 3, 
et Adans , Sénég., pl. 4. 


ENTOMOSTOMES. 407 


Observ. Nous ne laissons dans ce genre, qui devroit peut-être 
passer dans la famille des entomostomes non operculés, que les 
espèces de vis de M. de Lamarck, qui, par leur forme générale, 
ont quelque ressemblance avec les buccins, comme sa vis bucci- 
née , parce que nous supposons que l'animal ressemble à celui du 
miran d'Adanson, qui en est le type, et qui diffère beaucoup de 
celui des vis subulées, dont nous proposons de faire le genre 
Alène. 

Les espèces de ce genre paroissent aussi n'appartenir qu'aux 
mers des pays chauds; on doit y rapporter la vis scalarine fossile 
de Parnes. 


EBURNE. £burna. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille ovale ou alongée, lisse; la spire aiguë , ses tours comme 
fondus , adoucis ; ouverture ovalaire, alongée, plus évasée, et 
largement échancrée en avant ; le bord droit entier ; la columelle 
calleuse postérieurement , ombiliquée, subcanaliculée à sa partie 
externe ou gauche. 


Opercule ? 


Ex. L'Éburne alongée. Eburna glabrata. E. m., pl. 4o1,f.1, 
ab,etl'E. de Ceylan. E. Ceylanica. PI. XX VIII, f. 1. 


Obsere. Ce genre, qui a évidemment des rapports avec certaines 
espèces de buccins , ne renferme encore que cinq espèces vivantes 
des mers de l'Inde ; une seule est de l'Amérique méridionale. 

On n’en connoît pas encore de fossile. 


Buccix. Buccinum. 


Animal bien connu. ( Voyez les caractères de la famille. ) 

Coquille à peine épidermée, ovale , alongée ; la spire médiocre- 
ment élevée ; ouverture oblongue, ovale , échancrée, et quelque- 
fois subcanaliculée antérieurement ; le bord droit épais, non 
rebordé ; la columelle simple, et presque à découvert. 

Un opercule corné complet , ovale, à élémens subconcentriques ; 
le sommet peu marqué et marginal. 


A. Espèces lisses, à spire assez élevée ; l'ouverture plus large en avant. 
{ Les B. ÉBURNÉS. ) 


408 ENTOMOSTOMES. 


Ex. Le Buccin Agathe, Buccinum Achatinum. E. m., pl. 4, 
f. a b. 


B. Espèces plus ou moins tuberculeuses, dont les bords de l’ouver- 
ture sont séparés en arrière par un sinus étroit assez profond ; le droit 
denté en avant. (G. Azecrriox. D. M.) 


Ex. Le B. tuberculeux. B.papillosum. PI. X VII bis, fig. 4,et E. 
m. pl.400,f.5,ab. 


C. Espèces ovales, un peu renflées et subcarénées sur les tours de 
spire. 
Ex. Le B. glacial. B. glaciale. E. m., pl. 399, f.3,ab, et 
le B. ondé. B. undatum. PI. XXII, f. 4. 


D. Espèces courtes, renflées, subglobuleuses. (Les B. nassoïDes. ) 
Ex. Le B. réticulé. B. reticulatum. VI. XXIV, f. 2. 


Æ£. Espèces à peu près de même forme, avec une large callosité au 
bord interne. (G. Nasse. Lamck.) 


Ex. Le B. Casquillon. B: arcularia. PI. X VIT bris, fig.5, etE. m., 
pl::59%, fu; cb. 


F. Espèces anomales. (G. Cyczore. D. M.) 
Ex. Le B. néritoïde. B. neriteum. PI. XXIV , f. 4. 


Observ. On trouve des buccins dans toutes les mers; parmi les 
cinquante-huit espèces caractérisées par M. de Lamarck, il y en a 
en effet sept ou huit des nôtres, et deux nasses. 

Les espèces fossiles ne sont encore qu'au nombre de quatorze, 
dont une ou deux avec analogue. M. Defrance en porte le nombre 
à trente-six dont une identique du Plaisantin, et trois analogues. 


XX* Les E. ampullaces, où dont la coquille est en général 
globuleuse. 


Harpe. Harpa. 


Animal inconnu. 

Coquille ovale, bombée ; assez mince, garnie de côtes longitu- 
dinales parallèles, et formées par la conservation du bourrelet du 
bord droit ; la spire très-courte, pointue; le dernier tour beau- 
coup plus grand que tous les autres ensemble ; ouverture grande , 
ovalaire , largement échancrée en avant ; le bord droit très-excavé, 


sé ENTOMOSTOMES. 409 


et épaissi par un bourrelet extérieur; la columelle lisse, et ter- 
minée en pointe antérieurement. 
Opercule ? 


Ex. La Harpe ventrue. Harpa Dentr eee Enc. m., pl. 404, 
fig. 1, ab, et la H. noble. Æ. nobilis. PI. XXIIL, f. 5. 


Observ. Les huit espèces de coquilles que M. de Lamarck dis- 
tingue dans ce genre, paroissent venir toutes des mers de l'Océan 
indien. On en connoît deux fossiles dans nos pays, dont une ana- 
logue. 


L TonNNE. Dolium. 


Animal de la pourpre, d'après Adanson. 

Coquille subglobuleuse très-ventrue , mince , cerclée par des 
cannelures décurrentes ; la spire fort courte ; le dernier tour beau- 
coup plus grand que tous les autres ensemble; ouverture oblongue, 
très-ample par la grande excavation du bord droit, qui est crénelé 
dans toute sa longueur ; columelle torse. 

Opercule inconnu. 


A. Espèces non ombiliquées. 
Ex. La Tonne cannelée. T. Galea. PI. XXIIT, f. 4. 

B. Espèces subombiliquées. (G. Perprix. D. M.) 
Ex. La T. Perdrix. D. Perdix. PI. XXIII, fig. 5. 


Observ. Quoique la plus grande partie dés sept espèces de co- 
quilles de ce genre, suivant M. de Lamarck, soient des mers 
équatoriales et de l'Inde , il en existe une dans la Méditerranée. 
On n'en connoît encore que quatre fossiles , dont deux analogues 
d'Italie, suivant Brocchi. 


CASSIDAIRE. Cassidaria. 


Animal des buccins et des pourpres, d’après Adanson. 

Coquille subglobuleuse, ventrue, tuberculeuse ou cannelée, 
à spire courte et pointue; ouverture longue, ovalaire, subcana- 
liculée en avant; le bord droit, s’'évasant en dehors et rebordé; 
la columelle recouverte par une large callosité lisse, se réunissant 
en arrière au bord droit. 


ES 


10 ENTOMOSTOMES, 
Opercule corné. 


Ex. Le Cassidaire échinophore. Cussidaria echinophora. 
PRXXIIT À 2. 


Observ. Sept espèces de toutes les mers, sauf de celle du Nord ; 
sept fossiles, dont deux analogues du Plaisantin , et une identique 
de Grignon, suivant M. Defrance. 


Casque. Cassis. 


Animal des buccins. 

Coquille ovalaire bombée, subinvolvée , à spire très-peu sail- 
lante ; ouverture longue, ovale, quelquefois fort étroite, terminée 
en avant par un canal très court, échancré et recourbé oblique- 
ment vers le dos; le bord droit plus ou moins concave , rebordé 
en dehors, et souvent denté en dedans ; la columelle couverte par 
une large callosité, dentelée dans toute sa longueur. 

Opercule corné. 


A. Espèces dont l’ouverture est longue et le bord externe presque 
droit. 


Ex. Le Casque triangulaire. Cassis tuberosa. PI. XXII, f. 1. 
£. Espèces dont l'ouverture est subovale et le bord externe excavé. 
Ex. Le C. flambé. C. flammea. Enc. m., pl. 406, f. 3. 


Observ. Des vingt-cinq espèces établies par M. de Lamarck , deux 
ou trois au plus sont de la Méditerranée : toutes les autres habitent 
les mers équatoriales, et surtout les mers de l’Inde. On n’en à 
encore trouvé que huit fossiles, dont quatre espèces analogues du 
Plaisantin , et une identique près Bordeaux. 


PuiciNuLE. Ricinula. 


Animal presque tout-a-fait semblable à celui des buccins et des 
pourpres (d’après la ricinule horrible que nous avons observée) ; 
le manteau pourvu d’un véritable tube; pied beaucoup plus large 
et comme auriculé en avant, la tête semi-lunaire, avec des tenta- 
cules coniques, portant les yeux au milieu de leur côté externe ; 
organe excitateur mâle très-grand, recourbé dans la cavité bran- 
chiale. 


ENTOMOSTOMES. AXE 


Coquille ovale ou subglobuleuse, épaisse, hérissée de pointes 
ou de tubercules, x spire écrasée; ouverture étroite, alongée, 
échancrée, et quelquefois subcanaliculée antérieurement ; le bord 
droit tranchant, souvent denté intérieurement, et digité à son côté 
externe; le bord gauche ‘plus ou moins calleux, et quelquefois 
denté. 


Opercule corné , ovale, transverse, à élémens peu imbriqués. 
A. Espèces à canal évident en avant et en arrière de l'ouverture. 


Ex. La Ricinule digitée. Ricinula digitata. E. m., pl. 595, 
g. 7, à b. 


B. Espèces sans Mc hérissées d’épines. 
Ex. La R. muriquée. À. horrida. PI. XXII, f. 2. 

C. Espèces sans canal et tuberculeuses. (G. Sisrre. D. M.) 
Ex. La R. Müre. R. Morus. E. m., pl. 395, f.6, « b. 


Obsero. Ce genre est évidemment artificiel ; ainsi, il renferme 
une espèce qui est un véritable rocher; d’autres sont fort rappro- 
chées de certaines espèces de turbinelles; en effet, elles ont deux 
ou trois plis transverses à la columelle ; enfin, il en est qui ne 
diffèrent guère des véritables pourpres. 

Des neuf espèces de ce genre, toutes celles dont on connoît la 
patrie, viennent des mers de l’Inde. On n’en a pas encore dé- 
couvert de fossiles. 


CANCELLAIRE. Cancellaria. 


Animal des pourpres, d’après Adanson. 

Coquille ovale ou globuleuse assez bombée, rugueuse ; la spire 
médiocre, aiguë; ouverture ovalaire, élargie, échancrée, et quel- 
quefois subcanaliculée antérieurement; le bord droit évasé, 
concave, tranchant; le bord gauche ou columellaire presque droit, 
et marqué dans son milieu de deux ou trois plis. 

Opercule corné. 


Ex. La Cancellaire réticulée. Cancellaria reticulata. PI. XXII, 
ST 


Observ. Ce genre n’est pas tout-à-fait ici ce qu'il est selon M. de 
Lamarck ; nous en retirons les espèces dont l'ouverture est évi- 


az ENTOMOSTOMES. 


demment canaliculée, comme la C. lime, qui nous paroît devon 
rester parmi les rochers ou les turbinelles turriculées. 

Des douze espèces de coquilles vivantes de ce genre, celles dont 
on connoît la patrie sont des mers de l'Inde et du Sénégal. 

On en distingue vingt espèces fossiles, suivant M. Defrance, 
dont deux espèces identiques, une d’Italie, l’autre de Grignon et 
une analogue d'Italie. 


POURPRE. Purpura. 


Animal peu alongé , élargi en avant; le manteau à bords simples, 
et pourvu d'un tube distinct; le pied fort large, elliptique, très- 
avancé, subbilobé en avant, et portant à la face dorsale de sa 
partie postérieure un large opercule ; tête large, peu distincte ; ten- 
tacules antérieurs, très-rapprochés à la base, subeylindriques, et 
portant les yeux aux deux tiers de leur longueur, beaucoup plus 
renflés que le reste; bouche inférieure cachée par la grande avance 
du pied; deux branchies pectiniformes presque parallèles, la 
droite bien plus grande que la gauche. Le reste semblable aux 
buccins. 

Coquille ovale, épaisse, le plus souvent tuberculeuse ; spire 
courte ; le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres 
réunis ;’ouverture ovale très-évasée ; terminée en avant par un 
canal court, oblique, et échancré à son extrémité; le bord colu- 
mellaire presque droit, et chargé d’une callosité pointue en avant. 

Opercule corné, plat, presque semicireulaire, à stries peu 
marquées , et transverses ; le sommet en arrière. 


A. Espèces dont le bord droit, tout près de l’échancrure, est armé 
d'une corne conique, aiguë, plus ou moins recourbée. 
(G. Licorse , Monoceros. D. M.) 


Ex. La Pourpre tuilée. Purpura imbricata. PI. XXII. f£. 5. 


B. Espèces dont le bord droit est sans corne, et dont l'ouverture est 
médiocrement évasée. (Les P. succixoïnes.) 


Ex. La P. àteinture. P. Lapillus. Penn. , Zool. Br. , 4, pl. 72, 
f. 89. 


C. Espèces sans corne, et dont l'ouverture est très-évasée. 
(Les P. PATULÉES. ) 


Ex. La P. persique. P. persica. PI. XXIV. f. 3. 


ENTOMOSTOMES. 413 


D. Espèces ventrues, tuberculeuses. 


Ex. La P. néritoïde. P. neritoides. Martini, Conch.,53,t. 100, 
f. 959-962. 


Observ. Les cinq espèces de pourpres licornes paroiïssent être de 
l'A mérique méridionale. On n’en connoît pas de fossiles. 

Des cinquante espèces de pourpres ordinaires vivantes, il ny 
en a que quatre de nos mers ; neuf sont connues à l'état fossile, dont 
une est l’analogue du P. Lapillus, si commun sur nos côtes. 


**4* Les E. patelloïdes ; c'est-à-dire dont la coquille est en totalité 
fort large, fort plate, à spire peu marquée, sans columelle. 


: ConcnoLépas. Concholepas. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille large, rude, ovalaire, à spire fort petite, non sail- 
Jante, en forme de crochet marginal ; ouverture très-grande, ovale, 
évasée, échancrée antérieurement; les bords réunis ; le droit ou 
externe assez épais, garni de dents, dont les deux qui limitent 
l’échancrure sont un peu plus grandes que les autres ; impression 
musculaire visible et presque en fer à cheval. 

Opercule corné, rudimentaire. 


Ex. Le Concholépas du Pérou. Concholepas peruvianus. 


PL. XXIV, fig. r. 


Obsere. Ce genre singulier n’est composé que d'une seule espèce 
de l'Amérique méridionale. 


41F AM. TILL. — 4NGYOSTOMES. ANGYOSTOMATA. 


Animal peu différent de celui des familles précédentes ; le pied 
fort grand, sousventral, et se ployant longitudinalement pour 
rentrer. , 

Coquille dont l'ouverture plus ou moins échancrée antérieure- 
ment, est en général fort étroite, mais toujours beaucoup plus 
longue que large ; le bord columellaire droit , ou presque droit. 

Opercule rudimentaire dans un certain nombre de genres , et en- 
tièrement nul dans d’autres. 


ss 


14 ANGYOSTOMES. 
* Un opercule. 
STROMBE. Srombus. 


Animal spiral. Le pied assez large en avant, comprimé en ar- 
rière ; le manteau mince, formant un pli prolongé en avant, 
d'où résulte une sorte de canal; tête bien distincte; bouche en 
fente verticale à l'extrémité d’une trompe, pourvue dans la ligne 
médiane inférieure d’un ruban lingual garni d’aiguillons recourbés 
en arrière, un peu comme dans les buccins ; les appendices ten- 
taculaires, cylindriques, gros et longs, portant à leur extrémité 
épaissie les yeux, et en dedans les véritables tentacules cylindri- 
ques, obtus, et plus petits que les pédoncules oculaires. 

Anus et oviducte se terminant fort en arrière. 

Coquille épaisse, subinvolvée, diconique ou renflée au milieu , 
et terminée en cône en avant comme en arrière; ouverture fort 
longue, étroile, terminée en avant par un canal plus où moins 
alongé, recourbé; les bords parallèles; Fexterne se dilatant 
avec l’âge, offrant en arrière une gouttière au point de son 
attache à la spire, et en avant un sinus plus postérieur que le 
canal, par où passe la tête de l'animal. 

Opercule corné, long et étroit, à élémens comme imbriqués ; le 


sommet terminal. 


A. Espèces dont le bord externe se dilate beaucoup avec l’âge, et offre 
des digitations en nombre variable. (G. PrérocÈère. Lamck.) 


Ex. Le Strombe Scorpion. S/rombus Scorpio. PI. XXV,f.°, 
pour la coquille; et Quoy et Gaimard , pour l'animal. Atlas du 
Voy. de l'Uranie. 


8. Espèces dont le bord droit se dilate beaucoup sans se digiter. 
Ex. La S. aile-cornue. S. tricornis. PI. XXV, f. 1. 
€. Espèces dont le bord externe est épais et peu ou point dilaté. 


Ex. Le S. Oreille-de-Diane. S. Auris Dianæ. E. m., pl. 409 
fig. 5, a 6. 


D. Espèces dont le bord droit n’est pas dilaté et est fort mince, ce 


qui les fait beaucoup ressembler aux cônes. 
(Les STROMBES NON ADULTES.) 


\ 


ANGYOSTOMES. 415 


Obsere. Toutes les espèces de la première section, au nombre 
de sept, suivant M. de Lamarck, viennent de l'Océan indien. On 
n’en connoît pas de fossiles. 

Celles de la seconde (52) viennent aussi, pour la plupart, de la 
mer des Indes. Quelques unes sont des mers équatoriales. 

On n’a encore découvert que cinq espèces fossiles de véri- 
tables strombes, dont une analogue du Plaisantin, d’après 
Brocchi. 


CÔNE. Conus. 


Animal alongé, fort comprimé, involvé; le manteau mince, ne 
débordant pas le pied assez petit, ovale, alongé, plus large en 
avant, où il est bordé par un sillon transverse ; tête assez dis- 
tincte; tentacules cylindriques, portant les yeux près de leur 
sommet, qui est sétacé; la bouche au fond d’une assez longue 
trompe labiale, faisant l’office de ventouse; une langue assez 
courte, quoique saillante dans la cavité viscérale, et hérissée de 
longs crochets styliformes sur deux rangs. 

Coquille couverte d’un périoste membraneux, épaisse, solide, 
involvée, de forme conique ; le sommet du cône en avant, la spire 
peu ou point saillante; ouverture longitudinale fort étroite , ver- 
sante à son extrémité antérieure; le bord externe droit , tranchant ; 
l’interne également droit , avec des plis obliques à sa partie anté- 
rieure. 

Opercule très-petit et corné, subspiré, a sommet terminal. 


A. Espèces coniques, à spire saillante, non couronnée de tubercules. 
Ex. Le Cône flamboyant. Conus generalis. PI. XXVE, f. r. 


B. Espèces coniques, à spire couronnée, saillante ou aplatie, 
(G. Raomse. D. M.) 


Ex. Le C. impérial. C. imperialis. PI. XXVI, f. 5. 


C. Espèces un peu alongées , ovalaires ; la spire assez saïllante, pointue, 
non couronnée. ( G. Cvrinnre, D. M.) 


Ex. Le:C. Drap d’or. C. textile. PI. XX VI, f. 4. 


D. Espèces subcylindriques , la spire apparente et couronnée. 
(G. Rouzrau. D. M.) 


Ex. Le C. Brocard. C. Geographus. &. m., pl. 322, fig. 12. 


4x6 ANGYOSTOMES. 


Æ. Espèces alongées, cylindriques; la spire saillante; l'ouverture 
comme dans le genre Térébelle, c’est-à-dire anguleuse en arrière. 


(G. Hermès. D. M.) 


Ex. Le C. Nussatelle. C. Nussatellu. E. m., pl. 342, fig. 8et o, 
et le C. mitré. C. mitratus. Pl. XX VI, f. 3. 


Obsere. Ce genre, dans lequel M. de Lamarck définit cent 
quatre-vingt-une espèces vivantes , est un exemple remarquable 
de la variété des couleurs, ainsi que des formes dans la même. 
Aussi ces prétendues espèces sont-elles plutôt de cabinet que 
réelles, comme l’a dit Adanson. Quoi qu'il en soit, extrèmement 
multipliées dans les mers australes, elles diminuent peu à peu à 
mesure qu’on s'approche des nôtres, au point qu’il n’y en a plus 
que trois ou quatre dans la Méditerranée, et aucune dans les 
mers du Nord. On en trouve cependant trente-trois fossiles dans 
nos pays. 


** Point d’opercule. 
TARIERE. Terebellum. 


Animal tout-à-fait inconnu. 

Coquille mince, luisante, subcylindrique, involvée, pointue 
en arrière, comme tronquée en avant; ouverture longitudinale, 
triangulaire , à bords entiers, la columelle tronquée et prolongée 
au-delà de l'ouverture. 


A. Espèces dont la spire est visible et l'ouverture plus courte que la 
coquille. (Les TARIÈRES.) 


Ex. La Tarière subulée. Terebellum subulatum. PI]. XX VII, 
ES PA 


B. Espèces dont la spire est presque entièrement cachée par l’enrou- 
lement des tours de spire, et dont l'ouverture est presque aussi longue 
que la coquille. (Les Ouszies. G. Serapne. D.M.) 


Ex. La T. Oublie. T. concolutum. P]. XX VII, f. 2. 


Cbserv. Ce genre ne contient que trois espèces, dont une seule 
vivante. de l'Inde, et deux fossiles. 


ANGYOSTOMES. 4 17 
OLIVE. Oliva. 


Animal ovale, involvé ; le manteau assez mince sur ses bords et 
prolongé aux deux angles de l'ouverture branchiale en une ligule 


tentaculaire, et en avant par un long tube branchial; pied fort 
grand , ovale, subauriculé et fendu transversalement en avant; 


tète petite, avec une trompe labiale; tentacules rapprochés et 
élargis à la base, renflés dans leur tiers médian , et subulés dans le 
reste de leur étendue ; veux très-petits, externes, sur le sommet 


du renflement; branchie unique, pectiniforme; anus sans tube 
terminal ; organe excitateur mâle fort gros et exserte. 


Coquille épaisse, solide, lisse, ovale, alongée, subcylindri- 
que, les tours de la spire très-petits, séparés par un canal; 
ouverture longue, étroite ; le bord columellaire renflé antérieu- 
rement par un bourrelet, et strié obliquement dans toute. 
longueur. 

Opercule corné, fort petit, d’après d’Argenville, nul d’après ce 
que nous avons vu sur un petit individu. 


A. Espèces ovales, à spire à peine saillante. 

Ex. L’Olive ondée. Oliva undata. PI. XX VIII Bis. f. 4. 
2. Espèces un peu plus alongées, à spire plus saillante. 

Ex. L’'O. littérée. ©. litterata. PI, XX VIIL bés, f. 5. 
C. Espèces plus élancées, à spire fort saillante. 

Ex. L'O. subulée. O0. subulata. PI, XX VIII bs, f. 6. 


Obsere. Les espèces de ce genre sont sans doute dans le cas de 
celles du genre Cône, beaucoup trop multipliées; M. de Lamarck 
en caractérise soixante-deux vivantes, dont une seule paroît être 
de la Méditerranée. Toutes les autres viennent des mers australes 
et équatoriales. M. Defrance annonce six espèces fossiles et une 
analogue du Plaisantin. 

M. Say en décrit une espèce des mers de l'Amérique septen- 
trionale, sous le nom d’'O. mutica, qu'il dit voisine de l'O. zonalis 


de M. de Lamarck. 


ANCILLAIPRE. ÆAncillarta. 


Animal tout-à-fait inconnu. 


Coquille lisse, ovale, oblonguc, pointue en arrière, élargie ct 


27 


418 ANGYOSTOMES. 


comme tronquée en avant; ouverture ovale, assez alongée, angu- 
leuse en arrière ; peu profondément, mais largement échancrée en 
avant ; la columelle chargée antérieurement d’un bourrelet calleux 
et oblique ; la lèvre droite obtuse. 


A. Espèces à spire assez élevée, et bucciniformes. 


Ex. L’Ancillaire buccinoïde. Ancillaria buccinoïdes. E. m., 
pl. 505, g, 1.0.6: 


B. Espèces à spire presque nulle. 
Ex. L’A. Cannelle. À. cinnamomæa. P1. XX VII, f. 2. 


Observ. Ce genre pourroit devoir être rapproché des éburnes. 
. de Lamarck en compte quatre espèces vivantes , probablement 
ers australes, et cinq fossiles: 


Mirre. Mitra. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille turriculée , subfusiforme et ovale; Ja spire constamment 
pointue au sommet; l'ouverture petite, triangulaire, plus large 
et fortement échancrée en avant ; le bord externe tranchant, pres- 
que droit, toujours plus long que le columellaire, qui est formé 
par une callosité fort mince, et marqué de plis obliques paral- 
lèles, dont les antérieurs sont les plus courts. 

Opercule nul? 


A. Espèces élancées, turriculées, côtelées ; l'ouverture très-étroite, 
longue, subcanaliculée , avec un pli. (G. Mivarer. D. M.) 


Ex. La Mitre rubanée. Mitra tæniata. PI. XX VIIT, f. 5. 


B. Espèces turriculées, à tours de spire larges, adoucis; l'ouverture 
évasée en avant. (Les M. rARIÈRES. ) 


Ex. La M. épiscopale. M. episcopalis. PL. XX VII &rs, f. 1. 


C. Espèces subovalaires, à spire plus courte, ordinairement tuber- 
culeuse. 


Ex. La M. à petites zones. M. microzontas. PI, XX VIIL rs, f. 2. 


ANGYOSTOMES. A 19 


D. Espèces ovales, à spire très-courte, et ordinairement treillisées. 
(Les M. oLivaIRESs. ) 


Ex. La M. Dactyle. M. Dactylus. PI. XX VIII bis, f. 3. 


Observ. Il se pourroit que les espèces de la section première 
dussent passer près des pleurotomes. 

Des quatre-vingts espèces vivantes sigralées par M. de Lamarck, 
près des trois quarts sont des mers australes; une seule est de la 
Méditerranée, une seule des mers du Nord. 

On en connoît déja trente fossiles dans nos pays, dont deux 
espèces analogues du Plaisantin, suivant Brocchi. 


VoLuTE. Voluta. 


Animal ovale, involvé, pourvu d'un pied fort large, débor- 
dant de toutes parts la coquille, et se ployant longitudinalésent 
pour y rentrer; tête bien distincte; tentacules assez courts, 
et triangulaires ; les yeux grands, tout-à-fait sessiles, et situés un 
peu en arrière ; une trompe épaisse, garnie de dents en crochets 
à son extrémité; deux branchies pectiniformes; anus sessile. 

Coquille ovale, plus où moins ventrue; les premiers tours de 
la spire arrondis en mamelon; ouverture en général beaucoup 
plus longue que large, fortement et obliquement échancrée en 
avant; jé! bord droit un peu courbe en dehors, entier et mousse ; 
le hot columellaire également excavé, et garni de grands plis plus 
ou moins obliques, et un peu variables en ÉEree avec l’âge. 


A. Espèces alongées et subturriculées. 


Ex. La Volute magellanique. FVoluta magellanica. E. m., 


pl. 585, fig. 1, a 6. 


B. Espèces ovales ct plus ou moins tuberculeuses. 
(Les V. muricinges. G. T'urbinellus. Oken. ) 


Ex. La V. impériale. V. érnpertalis. E. m., pl. 582, fig. 1. 
€. Espècés ovales et couronnées ou non. 


Ex. La V. fauve. V. flva. E. m., pl. 182, fig. 3, ab, et la 
V. ncigeuse. #. Nivora. PI, XXIX, f. 1 


D. Espèces ovales, bombées, ventrues. 
(Les Goxporières, G. Cymbium. D. M.) 


Ex. La V. éthiopienne. F. ethiopica. PI. XXIX, f. 2-2 a. 


420 ANGYOSTOMES. 


Obsere. Nous avons caractérisé l'animal de ce genre d’après une 
volute éthiopienne conservée dans l'alcool; mais nous ne voudrions 
pas assurer qu'il ne différât pas dans les autres sections. 

Toutes les espèces vivantes de ce genre, qui sont au nombre 
de quarante-cinq à peu près, appartiennent aux mers de l’hémis- 
phère austral et de la zone torride; on en connoît cependant déjà 
quarante espèces fossiles dans nos pays. 


MARGINELLE. Marginella. 


Animal comme dans le genre précédent , et encore mieux comme 
dans le suivant, d’après Adanson. 

Coquille lisse, polie, ovale-oblongue, un peu conique; à spire 
courte et mamelonnée ; ouverture assez étroite, un peu ovalaire, 
par une légère courbure du bord droit, qui est renflé ou rebordé 
en dehors, à peine échancrée en avant; le bord columellaire mar- 
qué de trois plis bien espacés et obliques. 


A. Espèces à ouverture moins longue que la coquille, et à spire ap- 
parente. i (G. Marcinezze. Lamck.) 


Ex. La Marginelle Féverolle. Marginella Faba. PI. XXX, 
1. 9-10 
Z. Espèces à ouverture aussi longue que la coquille, à spire nulle et 
quelquefois enfoncée ou ombiliquée. 


Ex. La M. Bobi. M. lineata. PI. XXX , f. 6-6, 4. 


C. Espèces qui sont encore plus involvées; l'ouverture encore plus 
étroite et plus longue; des plis à la partie antérieure du bord columel- 
laire ; le bord externe mince. (G. Vozvaire. Lamck.) 


Ex. La M. à collier. M. monilis. Pl. XX VII, f. 3. 


Obsere. M. de Lamarck caractérise dans ces deux genres vingt- 
sept espèces vivantes, et quatre fossiles ; les premières viennent 
principalement des mers du Sénégal, et de l'Océan indien. 

M. Defrance dit qu'il y a neuf espèces fossiles, dont quatre ana- 
logues , trois de Grignon et une du Plaisantin. 


PÉRIBOLE. Peribolus. 


Animal ovale, involvé; le pied elliptique, très-grand, plus 
argce en avant, où son bord offre un sillon transverse; le manteau 


ANGYOSTOMES. 2 


débordant à droite et à gauche la coquille, sur les côtés de laquelle 
il peut se recourber , et ne formant qu’un canal respiratoire très- 
court; tête petite, distincte, portant deux tentacules assez longs, 
très-aigus, et Les yeux à la partie externe de leur base; la bouche 
pourvue d’une trompe. 

Coquille fort mince, involvée, ovale; la spire extrèmement 
petite; ouverture ovale, alongée ; Le bord droit tranchant; le bord 
columellaire avec une sorte de long pli vers son milieu. 


Ex. Le Péribole Potan. Peribolus Adansonit. Adanson, Sc- 
neg.spl. 5, copiée pl. XXX,, f. 3; a. 


Observ. Bruguière, et par suite tous les conchyliologistes, ont 
regardé ce genre comme établi sur de jeunes individus de cyprées : 
mais Adanson dit positivement qu'il a vu des jeunes et des adultes 
de son potan. 


PORCELAINE. Cypræa. 


Animal ovale, alongé, involvé, gastéropode, ayant de chaque 
côté un large lobe appendiculaire un peu inégal du manteau , 
garni en dedans d'une bande de cirrhes tentaculaires, et pouvant 
se recourber sur la coquille et la cacher; la tête pourvue de deux 
tentacules coniques fort longs; les yeux à l'extrémité d’un renfle- 
ment qui en fait partie; le canal respiratoire du manteau fort 
court, ou mieux nul et formé par le rapprochement de l'extrémité 
antérieure de ses deux lobes ; orifice buccal transverse, à l'extré- 
mité d’une.espèce de cavité, dans le fond de laquelle est la véri- 
table bouche entre deux lèvres verticales et épaisses; un ruban 
lingual hérissé de denticules et prolongé dans l’abdomen, Anus 
à l'extrémité d’un petit tube tout-à-fait en arrière de la cavité 
branchiale ; organe excitateur mâle linguiforme, communiquant 
par un sillon avec l’orifice du canal déférent. 

Coquille ovale, convexe, fort lisse, involvée; la spire tout-à- 
fait postérieure, très-petite, souvent cachée par une couche cal- 
caire déposée par les lobes du manteau; ouverture longitudinale 
très-étroite, un peu arquée , aussi longue que la coquille, à bords 
intérieurement dentés ou non dans toute leur étendue, et échan- 
crée à chaque extrémité. 


A. Espèces dont les deux bords de l'ouverture sont dentés. 


Ex. La Porcelaine Éxanthème. Cypræa Exanthemu. PI XAONS 
fn 1-2, 


422 ANGYOSTOMES. 


B. Espèces dont la coquille est fort mince, et les bords de l'ouverture 
non dentés. (Les C. non ADULTES. ) 


Obsere. Les espèces de ce genre, déterminées seulement par la 
coquille, paroissent extrêmement nombreuses, puisque M. de La- 
marck en caractérise soixante-huit vivantes. Mais il faut observer 
qu'il est probable que si l’on pouvoit le faire d’après l'animal, le 
nombre en seroit considérablement diminué. 

11 faut aussi faire l'observation que ces coquilles diffèrent sou- 
vent beaucoup avec l'âge, d'abord en épaisseur, puis en ce que les 
bords sont minces, tranchans, à peine dentés, si ce n’est l’interne; 
et enfin quelquefois en contour ; cela tient à ce que les lobes du 
manteau, en se recourbant sur la coquille primitive pendant la 
reptation de l'animal, déposent de nouvelle matière calcaire. Il 
ne faut cependant pas admettre l'hypothèse de Bruguière, que ces 
animaux peuvent abandonner complètement leur coquille pour 
en former une nouvelle. 

Des soixante-huit espèces que M. de Lamarck établit dans ce 
genre, il n’y en a que trois qui soient de nos mers, dont une seule 
de la Manche; toutes les autres sont de l'Inde et de la zone 
torride, tandis qu'il en décrit déjà dix huit fossiles. 

Il en existe, dans la mer Adriatique, une belle espèce dont n’a 
parlé ni Gmelin ni M. de Lamarck ; elle a été appelée €. cinna- 
momea. Je l'ai vue dans la collection de M. Bertrand-Geslin. 

M. Defrance dit dix-neuf fossiles, dont une identique de la 
Touraine et du Plaisantin, et une analogue du Plaisantin. 

Nous avons caractérisé l'animal de ce genre sur des indi- 
vidus de la cyprée tigre rapportés par MM. Quoy et Gaimard, de 
l'expédition du capitaine Freycinet. It est figuré avec soin dans 
leur Atlas, d'après nos dessins 


OVuLE. Ovoula. 


Animal presque en tout semblable à celui des cyprées. 

Coquille de la même forme que dans les cyprées; les deux ex- 
trémités de l’ouverture subéchancrées, et plus ou moins prolon- 
gées en tube. 


A. Espèces qui ont le bord droit denté avec une échancrure et un 
bouton au-dessus à chaque extrémité. (G. Cazpurxe. D. M.) 


Ex. LOvule à verrues. Ovula verrucosa: PI. XXXT, f. 4-4, a. 


ANGYOSTOMES. 423 


B. Espèces qui ont Le bord droit denté ; le tube de chaque extrémité 
bien évident. 


Ex. L’O. oviforme. ©. oviformis. PI. XXXI, fig. 1. 


C. Espèces qui n'ont aucun bord denté, dont les tubes sont peu 
marqués , et dont le corps de la coquille est cerclé par une carène mousse. 


(G. Urrime. D. M.) 
Ex. L’O. gibbeuse. ©. gibbosa. PI. XXXI, fig. 2. 


D. Espèces dont le bord droit n’est pas épaissi ni denté , et dont chaque 
extrémité est prolongée en un long tube droit qui s'accroît avec l'âge. 


(G. Naverre. D. M.) 
Ex. L’O. Navette. O. Volva. PI. XXXI fig. 3. 


Obsero. Les espèces de ce genre, au nombre de douze, sont 
encore, à l'exception de deux, des mers de la zone torride et de 
l'Inde. On n’en connoît encore que deux fossiles, dont deux ana- 
logues , suivant M. Defrance. M. Duclos en a découvert nouvelle- 
ment une troisième très-belle et très-grosse aux environs de Laon. 
Nous avons observé l'animal de l’ovule oviforme, rapporté par 
MM. Quoy et Gaimard. Il est figuré dans leur Atlas. 


ORDRE SECOND.— ASIPHONOBRANCHES. 
ASIPHONOBRANCHIATA, 


Les organes de la respiration constamment formés par une ou 
deux branchies pectiniformes, situées obliquement sur la partie 
antérieure du dos, et contenues dans une cavité dont la paroi 
supérieure ne se prolonge pas en tube, mais qui offre quelquefois 
un appendice ou lobe inférieur qui en remplit l'office. 

Coquille de forme extrêmement variable; ouverture constam- 
ment entière, et toujours complètement operenlée, c’est-à-dire 
fermée par un opercule corné , et le plus souvent calcaire, pro- 
portionnel à cette ouverture. 


Fan.I.— GONIOSTOMES. GONIOSTOMATA. 
(Genre Trocuus. Linn.) 


Animal spiral, ayant les côtés du corps souvent ornés d'appen- 


dices digités ou lobes, et pourvu d'un pied court, arrondi à ses 


424 GONYOSTOMES. 


deux extrémités; la tête munie de deux tentacules plus ou moins 
alongés , portant les yeux sur un renflement de leur base externe, 
et souvent assez distincts pour rendre l'œil subpédonculé ; 
bouche sans dent supérieure, mais pourvue d’un ruban lingual 
en spirale; l'anus à droite dans la cavité branchiale qui renferme 
une ou deux branchies inégales en forme de peigne; les organes 
de la génération se terminant sur l'individu femelle à droite, 
dans la cavité branchiale, et sur l'individu mâle par une sorte de 
languette triangulaire soutenue par un petit osselet. 

Coquille subplanorbique ou trochiforme; la spire élevée , quel- 
quefois surbaissée, et plus ou moins carénée à son dernier tour , ce 
qui forme une base plate, circulaire ; ouverture médiocre, dépri- 
mée, souvent presque quadrangulaire, à bord externe ou droit 
tranchant , anguleux, ou plié dans son milieu. 

Opercule corné, circulaire, à sommet submédian, enroulé ré- 
gulièrement en spirale ; les tours de spire étroits et nombreux. 


Observ. Toutes les espèces de cette famille sont phytophages, 
marines, el vivent sur les rochers à découvert sur les bords de la 
mer. 


CaDRAN. Solarium. 


Animal inconnu. 

Coquille orbiculaire, enroulée presque dans le même plan ou 
planorbique; la spire du côté droit très-surbaisste; un grand 
ombilic conique , et à bords denticulés ou non à l'entrée ; ouver- 
ture non modiliée par le dernier tour de spire, qui est tout-à-fait 
plat; point de columelle. 

Opereule inconnu. 

A. Espèces très-carénées dans leur circonférence et dont l'ouverture 
est bien carrée. 

Ex. Le Cadran strié. Solarium perspectioum. E. m., pl. 446, 
ba. ,et pl. XXXIT, Hg.2-2 fa. 


Z. Espèces subcarénées ou à carène double ; l'ouverture subarrondie. 
Ex. Le C. bigarré. $. variegatum. E. m., pl. 446, f. 6, a b. 


C. Espèces tout-à-fait planes du côté du sommet ; lombilie non cré- 
nclé à sa circonférence. (G. Maczurire. Lesueur. ) 


Ex. Le C. géant. $. magnum. Lesueur, Journ. des scienc. nat. 


Pliladi,t: vip. 912, pl 19, f. 2-5, et ol. XXXIF is, 9.7 


GONYOSTOMES. 425 


D. Espèces à sommet un peu conique ; l'ombilic non crénelé. 
(G. Evompnace. Sowerby. ) 


Ex. Le C. ancien. $. antiquum. Sowerby, Min. Conch., 
pl. 45, et PI. XXXII Bis, fig. 8. 


Observ. Ce genre, dans l'ouvrage de M. de Lamarck, renferme 
sept espèces vivantes, la plupart des mers australes, dont une se 
trouve aussi dans la Méditerranée , et huit espèces fossiles. M. De- 
france en porte le nombre à dix-sept, dont quelques espèces sub- 
analogues du calcaire grossier. Le C. géant est également fossile 
dans l'Amérique septentrionale. M. Defrance compte en outre 
huit euomphales tous fossiles. 


Tourte. Trochus. 


Animal bien connu , tel qu'il est caractérisé pour la famille. 

Coquille épaisse, ordinairement nacrée , trochoïde, à spire quel- 
quefois surbaissée, d’autres fois assez élancée, etpointue au sommet, 
tranchante ou carénée à sa circonférence , ombiliquée ou non; 
ouverture déprimée , anguleuse ou subanguleuse , à bords désunis, 
le droit tranchant ; la columelle arquée, torse, et souvent sail- 
lante en avant. 

Opercule corné, mince, à tours de spire nombreux, étroits, 
croissans un peu du centre à la circonférence. 


A. Espèces tout-à-fait calyptriformes par la grande saillie de la ca- 
rène ou de la circonférence, son excavation et la petitesse de la cavité 
spirale formée par une lame septiforme. (G. Exroxnoir. D. M.) 


Ex. La Toupie concave. Trochus concavus. PI, XXXII &rs, 
f. 1, et Chemn., Conch., f. 1620 et 16217. 


Z. Espèces ombiliquées, à spire fort déprimée , agglutinante ; la base 
* fort élargie et comme excavée par la grande saillie de l’angle du bord 
droit qui s’avance bien au-delà du bord columellaire arrondi. 


(G. Fririère. D. M.) 
Ex. La T. agglutinante. T. agglutinans. PI. XXXII, f. 4, et 
Chemn., Conch. ,5;t. 172, {. 1688 et 1690. 


C. Espèces ombiliquées, à spire très-déprimée, tranchantes et radiées 
à leur circonférence par la conservation d’un canal anguleux du milieu 


du bord droit. (G. Erzron. D. M.) 


Ex. La T. impériale. T. imperialis. PI. XX XIII, f.2; Chemn., 
Conoh.5,t. 179.2 rar. 


426 GONYOSTOMES. 


D. Espèces orbiculaires , déprimées , luisantes , subcarénées ; l’ouver- 
ture subdéprimée et demi-ronde, avec une large callosité sur l'ombilic. 
(G. Rouzerre. Lamck.) 


Ex. La T. rose. T. roseus. PI. XX XII &s, fig. 6, Chemn., 
Conch. , 5, t. 1606, £ 160,2; 


Æ. Espèces non ombiliquées, coniques, à base plate et circulaire; la 
columelle tordue ; l'ouverture très-anguleuse. : 


Ex. La T. nilotique. T. niloticus. Pl. XXXII, f. 1; et E. m., 
pl. 444, f.1.ab. 


F. Espèces non ombiliquées, coniques, élevées, à base plate et cir- 
culaire; la terminaison de la columelle fortement tordue, mais dépas- 
sée par le bord, paroissant échancrée par l’avance d’un pli interne de- 
current. (G. Tscraire. D. M.) 


Ex. La T. Obélisque. 7. Obeliscus. PI. XX XII bis, f. 3, et 
Chémn.; Conehe, 5,1t: 160, fe r511-1019: 


G. Espèces non ombiliquées, non nacrées, coniques, très-élevées ; 
les tours de spire nombreux, à stries décurrentes; l'extrémité de la 
columelle fortement tordue et dépassant l’origine du bord. 


(G. Térescore. D. M.) 


Ex. La T. Télescope. T. Telescopium. PI. XXXII bis, f. 2 
et Chemn., Conch., 5, t. 160, f. 1507-1508. 


, 


Æ. Espèces non ombiliquées, coniques , à base oblique; l'ouverture 
grande, peu anguleuse; la coiumelle tordue et formant une espèce de 
dent à sa terminaison. (G. Canrnaripe. D. M.) 


Ex.LaT. Iris. T. Fris. PI. XX XII Brs, f. 4 , Cheran., Conch.,5, 
t. 101: 1599 et 1599. 


Obsere. Ce genre renferme un grand nombre d’espèces (soixante- 
neuf dansles Anim. sans vert.), répandues dans toutes les mers ; 
mais cependant toujours beaucoup plus grosses et plus nombreuses 
dans celles des Indes et de la zone torride que dans les nôtres. 

Le nombre des espèces fossiles est de neuf d'après M. de La- 
marck, et de cinquante-six d’après M. Defrance, dont onze espèces 
analogues, six d'Italie, une d'Anjou et treute-huit de Grignon. 


CRICOSTOMES. 427 
Fan. Il. — CRICOSTOMES. Cricosromara. 
(Genre TurBo. Linn.) 


Animal un peu variable, plutôt cependant sous le rapport de la 
forme et de la proportion de quelques parties extérieures, que 
sous celui de l’ensemble de l’organisation, semblable en général à 
celle des toupies. 

Coquille également variable dans sa forme générale , mais dont 
l'ouverture, toujours à peu près circulaire, est complètement 
fermée par un opercule calcaire ou corné , à tours de spire peu 
nombreux, et à sommet sublatéral. 


Observ. Cette famille est réellement à peine distincte de la pré- 
cédente ; et en effet le genre Trochus de Linnæus se fond par des 
nuances insensibles dans son genre Turbo ; aussi n’est-ce que dans 
le but de faire concorder le système conchyliologique linnéen avec 
celui des auteurs modernes, que nous avons eru devoir l’établir. 

Les animaux de cette famille paroissent être tous phytophages ; 
un petit nombre respire l'air en nature, et la plupart des espèces 
aquatiques sont marines. 


SABOT. Turbo. 


Animal presque en tout semblable à celui des toupies ; les côtés 
du corps pouvant être ornés d’appendices tentaculaires, différens 
de nombre et de forme; tête proboscidiforme; tentacules grèles, 
sétacés; yeux souvent subpédonculés ; bouche sans dent labiale , 
mais pourvue d’un ruban linsual fort long, enroulé en spirale, et 
contenu dans la cavité abdominale ; un sillon transversal au bord 
antérieur du pied; deux peignes branchiaux. 

Coquille épaisse, nacrée à Pintérieur , déprimée, conique , ou 
subturriculée, ombiliquée où non, peu ou point carénée à sa 
circonférence ; ouverture ronde ou peu déprimée; le milieu du 
bord externe non coudé, mais quelquefois échancré dans quelque 
point de son étendue; les bords rarement réunis par une callosité ; 
la columelle arquée, rarement tordue, et quelquefois terminée 
par une forte dent à son point de jonction avec la continuation du 
bord columellaire. 


Opercule calcaire ou corné; la spire visible du côté externe dans 


425 CRICOSTOMES. 


ceux-ci, et du côté interne dans ceux-là , l’externe souvent épaissi 
et guilloché. 


A. Espèces subturriculées, à ue oblique ; columelle excavée ; 
sans dents ; opercule corné. 


Ex. Le Sabot blanchâtre. Turbo albescens. Nouvelle espèce 
figurée pl. XX XII bis, f. 5. 


B. Espèces subtrochoïdes , à spire assez basse; les bords évidemment 
désunis ; la columelle tordue , terminée par un grand pli oblique, denti- 


forme ; un large ombilic. (G. Bourox. D. M.) 
Ex. LeS. de Pharaon. T. Pharaonis. PI, XXX VI, f. 5,et E. 
nt, pl: 47,10) \ 


C. Espèces moins trochoïdes, subglobuleuses, ombiliquées ou non, 
à tours de spire arrondis ; la columelle terminée par une dent. 
(G. Monononre. Lamck. Lario. Oken.) 


Ex. Le S. double Bouche. T. Labio. P1. XXXIITI, f. 4, et E. 
hr, pl 447, £ 1, à b. 


D. Espèces plus vu moins globuleuses, dont la columelle presque 
droite offre seulement un petit arrêt à sa jonction avec le bord. 


Ex. LeS. Fraise. T. fragarioides. Chemn., Conch., 5, t. 166, 
f. 1584. æ 


Æ. Espèces dans lesquelles l'ouverture est oblique , la columelle se 
fondant tout-à-fait dans sa continuation avec le bord, et qui ne sont 
pas ombiliquées. 


Ex. Le S. rugueux. T. rugosus. Chemn., Conch., 5, t. 180, 
f. 1781-1785. 


F. Espèces qui, avec les mêmes caractères, ont l'ombilic toujours à 
découvert. (G. Mécéacre. D. M.) 


Ex.-LewS; Pie: PF Pica. PI. XXXIII, f. 1, et Chemn., 
Coneh-509;pl.170: 1 1790et 1701. . 


G. Espèces dans lesquelles le bord columellaire assez droit termine 
la coquille en avant. 


A 


Ex. Le S. Honchedlargents T. argyrostomus. Chemn., 


Conch., 5,1. 177, f. 1958-1759 


4 


CRICOSTOMES. 429 


H. Espèces dont le bord columellaire forme une avance encore plus 
erande, et dont la spire est tout-à-fait plate. 


Ex. Le S. couronné. T. coronatus. E. m., pl. 448,0, a 0. 


I. Espèces dont l'ouverture est parfaitement ronde dans la direction 
de l'axe ;-l’opercule corné. (G. Lirrorine. De Férussac.) 


Ex. LeS. littoral. T. littoralis. Chemn., Conch., 5,t. 185, 
f. 1852, n°5 1-18. 


J. Espèces dont l'ouverture est un peu hemicireulaire et la spire la- 
térale, aplatie ; l'opercule corné. 


Ex. Le S. néritoïde. T. neritoides. Chemn. , tbïd., f. 1854, 
nISI TI. 


Observe. M. de Lamarck caractérise vingt-trois espèces vivantes 
de monodontes ; point de fossiles ; trente-quatre espèces vivantes 
de sabots, et quatre fossiles. Il y a des espèces dans toutesles mers. 
‘Il yen a dix ou douze des nôtres, dont un seul monodonte. 

M. Defrance annonce cinq monodontes fossiles et vingt-huit 
sabots, dont trois identiques, deux dans le Plaisantin , et un en 
Angleterre. 

Le caractère tiré de l'opecrule pourra servir à confirmer les 
sections de ce genre. Les monodontes pourroient bien appartenir 
à la famille précédente; en effet, l'espèce de nos mers a un 
opercule multispiré. 


PLEUROTOMAIRE. Pleurotomarium. 


Animal entièrement inconnu. 
_ Coquille subdiscoïde, subcarénée, à spire peu convexe, excavée 
en dessous par un assez grand ombilie ; ouverture à peu près ronde 
avec une profonde entaille vers le milieu du bord droit. 


Ex. Le Pleurotomaire tuberculeux. Pleurotomarium tuber- 
culosum. Defrance, Fossil., pl. LXI, fig. 3. 


Observ. Ce genre, établi par M. Defrance , ne renferme encore 
que trois espèces fossiles, 


DAUPHINULE. Delphinula. 


Animal inconnu. 
Coquille épaisse, nacrée à l’intérieur , subdiscoïde ou conique ; 


430 CRIC OSTOMES. 


les tours de spire arrondis, hérissés, ne se touchant quelquefois 
pas dans le sens longitudinal, d'où résulte un grand ombilic ; 
ouverture ronde ou subtrigone, non modifiée, abords complètement 
réunis , et souvent évasés. 

Opercule paucispiré, calcaire, tuberculeux extérieurement. 


Ex. La Dauphinule laciniée. Delphinula laciniata. PI. XXII, 
1 2, ét E, m.;, pl. 491,1. 1,46. 


Obsero. Ce genre ne renferme dans l’ouvrage de M. de Lamarck 
que quatre espèces vivantes, toutes de l’Océan indien, et sept es- 
pèces fossiles de France. M. Defrance en porte le nombre à trente 
dans des terrains postérieurs à la craie, et dont une seule est 
analogue. 


TURRITELLE. Turritella. 


Animal spiral ; le pied découpé à sa circonférence, et bordé en 
avant par un bourrelet ridé transversalement; tentacules longs, 
très-fins vers leur extrémité , assez gros à la base, et portant les 
yeux sur un renflement; la tête bordée d'un voile ou frange, 
garnie de filets ; une trompe à la bouche. ( D'après d’Argenville. ) 

Coquille turriculée, non nacrée. assez mince, striée suivant 
la décurrence de la spire, très-pointue, et à tours nombreux ; 
ouverture arrondie; les bords désunis en arrière; le droit extrè- 
mement mince, et légèrement sinueux vers son milieu. 

Opercule corné. 


Ex. La Turritelle Tarière. Turritella Terebra. E. m., pl. 449, 
f. 5, a b, pour la coquille, et d'Argenv., Zoomorph., pl.4,f.F, 
pour l'animal. 

La T. bicerclée. T. biangulata. PI. XXI, f. 3. 


Obsero. Les treize espèces vivantes caractérisées par M. de La- 
marck, sont des mers de l'Inde, des côtes de Guinée, ou de celles 
de l'Amérique; une seule a été remarquée dans nos mers. On 
en trouve cependant douze fossiles dans notre France seulement. 
M. Defrance en porte le nombre à trente-sept, dans des couches 
antérieures et postérieures à la craie , dont cinq espèces analogues 
en Italie, d’après Brocchi ; une en Touraine, et une identique en 
Angleterre. 

Faut-il rapporter aux turritelles des moules intérieurs dont 


. GRICOSTOMES. 43% 


Sowerby a fait son genre Cirrus ? C'est ce qu'il est assez difficile 
de déterminer. 


Proro. Proto. 


Animal inconnu. 

Coquille turriculée, alongée, à tours de spire nombreux, renflés 
ou gibbeux , avec une bande décurrente à la suture, comme dans 
les alènes; ouverture oblique, ronde, évasée, à bords désunis ; le 
droit tranchant,commencçant en arrière bien ee tôtquele gutébe 
qui est très-évasé. 


Opercule ? 


Ex. Le Proto Alène. Proto terebralis. Defrance, pl. XXI bis, 
Ér. 


Observ. Ce genre établi par M. Defrance dans sa collection, paroît 
ne contenir encore qu'une espèce vivante. Quant à son P. térébral 
fossile, il me semble que c’est plutôt une espèce de potamide ou 
de pyrène. 


SCALAIRE. $SCalaria. 


Animal spiral; le pied court, ovale , inséré sous le cou ; deux 
tentacules terminés par un filet, et portant les yeux à l'extrémité 
de la partie renflée ; une trompe ? l’organe excitateur mâle très- 
grêle. 

Coquille subturriculée, les tours de spire plus ou moins serrés, 
et garnis de côtes longitudinales interrompues, formées par la 
conservation successive du bourrelet de l'ouverture, qui est petite, 
parfaitement ronde, et à bords réunis. 

Opercule corné , mince, grossier, et paucispiré. 


A. Espèces dont les tours de spire sont contigus. 


Ex. La Scalaire commune. Scalaria communis. PI. XXXIV, 
f.2,et E. m., pl. 451, f.35, ab, pour la coquille, et Plancus, 
Conch.,t.5,f. 7-8, pour l’animal. 


B. Espèces dont les tours de spire ne se touchent dans aucun sens, 
ou qui sont disjoints. (G. Acxonée. Leach.) 


Ex. La S. précieuse. S. PÉbcsa PL XEXIV, f5,etE. me 
pl: 45r, f. 1, ab: 


ls 


432 CRICOSTOMES. 


Observ. Des sept espèces vivantes que caractérise M. de La- 
marck , une seule est de nos mers, où elle est fort commune. Il en 
définit cinq fossiles, et M. Defrance en annonce douze, dont une 
analogue dans le Plaisantin, d'après Brocchi. 


VERMET. Vermetus. 


Animal vermiforme, conique, subspiral ; le manteau bordé par 
un bourrelet circulaire à lendroit où sort la partie postérieure du 
corps ; pied cylindrique avec deux longs filets tentaculaires à sa 
racine antérieure, et un opercule rond, corné à son extrémité ; 
iète peu distincte; deux petits tentacules triangulaires, aplatis, 
portant les yeux au côté externe de leur base ; une petite trompe 
exsertile et garnie à son extrémité de plusieus rangs de crochets ; 
orifice de l'organe respiratoire en forme de trou, percé au côté 
droit du bourrelet du manteau, d'après Adanson. 

Coquille conique , mince, enroulée en spirale d’une manière 
plus ou moins serrée, à tours presque complètement désunis, 
libre ou adhérente par entrelacement; ouverture droite, circu- 
laire, à péristome complet et tranchant ; quelques cloisons non 
perforées vers le sommet. ? 

Opercule corné et complet. 


Ex. Le Vermetlombrical. Vermetus lumbricalis. PI. XX XIV, 
f. 1, et Adans., Sénég.,t. 11, f. 1, pour la coquille et l'animal. 


Obsero. Adanson décrit encore des espèces qui appartiennent 
évidemment à ce genre; quant à celles dont parle additionnelle- 
ment Daudin, ce sont, sans doute, des tubes de nématopodes, 
puisqu'ils sont fixés à plat, et qu'ils sont ouverts au sommet, 
comme le sont constamment les tubes de ce groupe d'animaux. 

M. Defrance en admet deux espèces fossiles ; l'une douteuse, 
dans un terrain postérieur à la craie, et l’autre dans un antérieur. 


SILIQUAIRE. Siliquaria. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille fort mince, conique, à coupe complètement circulaire, 
enroulée en spirale lâche et irrégulière, si ce n’est au som- 
met, souvent assez régulièremeut spiré et cloisonné; ouverture 


; CRICOSTOMES. 433 


ronde, circulaire, à bords tranchans, interrompus dans la ligne 
médiane par une échancrure prolongée en fissure dans presque 
toute la coquille, et arrêté brusquement à quelque distance du 
sommet. 


Opercule ? 


Ex. La Siliquaire anguine. S. anguina de Lamarck. PI, de 
caract. Conchyl. À., fig. 14. 


Obsero. La grande ressemblance qui existe entre cette coquille 
tubuleuse et celle du vermet , et par contre sa différence avec tous 
les tubes de véritables chétopodes que je connoïis, sa minceur, 
son mode d’enroulement ; sa non-adhérence, sa terminaison com- 
plètement close, et souvent par des cloisons imperforées, m'ont dé- 
terminé à placer ce genre parmi les malacozoaires, contre l’opinion 
des autres zoologistes. La position médiane de la fissure pourroit 
même faire soupconner dans l'animal quelque chose d’analogue à 
ce qui se voit dans les fissurelles. 

M. de Lamarck caractérise sept espèces de siliquaires, dont 
quatre vivantes, toutes de l’Inde, et trois fossiles. M. Defrance 
porte le nombre de celles-ci à sept, dont une analogue en Italie, 
d’après Brocchi. 


Maçize. Magilus. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille d’abord fort mince, puis plus ou moins épaisse, à coupe 
circulaire subcarénée, enroulée partiellement ; la spire courte, 
serrée, héliciforme et prolongée dans le reste de son étendue en 
ligne droite, ou à peine flexueuse ; ouverture entière, ovale, avec 
une sorte de sinus ou de gouttière dans la ligne médiane , produi- 
sant la carène de la coquille. 


Ex. Le Magile antique. M. antiquus, D. de Monf. Campulote. 
Guettard, Mém., t. IL, pl. 71, fig. 6. 


Obsero. Ce genre dont Guettard avoit fort bien senti les rapports 
avec le vermet, puisqu'il y placoit celui-ci, doit suivre la sili- 
quaire; car iln’en diffère que parce que la fissure de celle-ci n’est 
qu'une carène dans le magile. Cette coquille n'est pas plus adhé- 
rente que la siliquaire et le vermet ; elle est seulement saisie par 
Faccroissement du madrépore dans lanfractuosité duquel elle 


28, 


434 CRI COSTOMES. 


avoit été placée à l’origine. De même que dans ces deux genres 
de coquilles, l'animal abandonne la partie spirée de la sienne, à 
mesure qu'il grossit, en augmentant la partie tubuleuse ; mais au 
lieu de former des cloisons comme dans le premier , il la remplit 
complètement de matière calcaire, ce qui prouve qu'il s’avance 
peu a peu, et non par sauts. 

Ce genre ne renferme, à ce qu'il paroît, qu'une espèce de la mer 
des Indes. 


VALVÉE. Valvata. 


Animal spiral; le pied trachélien, bilobé en avant; la tête bien 
distincte, prolongée en une sorte de trompe ; les tentacules fort 
longs, cylindracés, obtus, très-rapprochés ; les yeux sessiles au 
côté postérieur de leur base; branchie unique, longue, pectini- 
forme, plus ou moins exsertile hors de la cavité, largement ou- 
verte, et pourvue à droite de son bord inférieur d’un long appen- 
dice simulant une troisième tentacule. 

Coquille subdiscoïde ou conoïde, ombiliquée, à tours de spire 
arrondis; le sommet mamelonné; ouverture ronde, ou à peine 
anguleuse, non modifiée par le dernier tour; les bords complète- 
ment réunis, tranchans ; le commencement du gauche plus mince 
plus adhérent que dans les paludines. 

Opercule complet, corné, à élémens concentriques et circulaires. 


Ex. La Valvée piscinale. Valvata piscinalis. PI. XX XIV, f. 4; 
Drap., Moll., pl. 1, f. 14. 


Obsere. Draparnaud caractérise quatre espèces vivantes dans ce 
genre; M. de Férussac en annonce dix, toutes d'Europe; aucun 
auteur n’en mentionne d’autres pays, ni de fossiles. 


CYCLOSTOME. Cyclostoma. 


Animal spiral, trachélipode ; la tête proboscidiforme, portant 
deux tentacules cylindriques, mousses et renflés à l’extrémité, 
grossièrement contractiles ; les yeux sessiles au côté externe de 
leur base; la bouche à l'extrémité d’une sorte de mufle; les or- 
ganes de la respiration formés par un réseau vasculaire tapissant 
la partie supérieure de la cavité cervico-dorsale, et communiquant 
à l'extérieur par une large fente ; terminaison de l'appareil mâle 
par un appendice fort gros simulant un troisième tentacule. 


D TV CE 


CRICOSTOMES. 790 


Coquille plus ou moins élevée, à tours de spire arrondis; le 
sommet mamelonné; l'ouverture ronde ou presque ronde; les bords 
réunis circulairement et réfléchis ; le gauche ayant son origine 
bien détachée dé la spire. 


Opercule calcaire complet, non spiral; le sommet subcentral. 
A. Espèces dont la spire est médiocrement élevée. 


Ex. Le Cyclostome élégant. Gyclostoma elegans. PI. XXXIV, 
SE | 


B. Espèces dont la spire est très-élevée et puppiforme. 
Ex. Le C. fascié. C. fasciata. E. m., pl. 461, f.3. 
€. Espèces trochoïdes et ombiliquées. (G. Crerornore. D. M.) 
Ex. Le C. trochiforme, C. Hotbilut, E:m:, pl. 461, 15,88 
D. Espèces très-déprimées et planorbiques. 
Ex. Le C. planorbule. C. planorbula. E. m., pl. 461, f.3, a b. 


Observ. Des vingt-cinq espèces caractérisées dans ce genre par 
M. de Lamarck , il n’y en a que deux d'Europe ; les autres dont la 
patrie est connue, sont de l’Archipel américain, des Indes et de 
l'Afrique. 

On en distingue”six espèces fossiles, d’après M. de Lamarck ; 
et dix-sept, dont deux analogues dans le Plaisantin, d’après 
M. Defrance. 

Les C. patulum et fruncatum nous paroissent n'être que des 
espèces de rissoaires, 


PALUDINE. Paludina. 


Animal spiral; le pied trachélien , ovale, avec un sillon marginal 
antérieur; tête proboscidiforme; tentacules coniques, obtus, con- 
tractiles, dont le droit est plus renflé dans le mâle, et percé d’un 
trou pour la sortie de l'organe excitateur ; les yeux portés sur un 
renflement formé par le tiers basilaire des tentacules; bouche sans 
dent, mais pourvue d’une petite masse linguale hérissée; anus à 
extrémité d’un petit tube au plancher de la cavité respiratrice; 
organes de la respiration, formés par trois rangées de filamens 
branchiaux ; la cavité largement ouverte avec un appendice au- 


436 ELLIPSOSTOMES. 


riforme inférieur à droite et à gauche ; l'organe mâle de la gé- 
nération cylindrique, très-gros, renflant, quand il est rentré, 
le tentacule droit et sortant par un orifice situé à sa base. 

Coquille épidermée conoïde, à tours de spire arrondis; le som- 
met mamelonné ; ouverture médiocre, ordinairement un peu plus 
longue que large, à bords réunis, toujours tranchans ; le commen- 
cement du bord gauche immédiatement collé contre le dernier 
tour de spire. 

Opercule corné, complet où marginal, non spiral, à élémens 
concentriques. 


A. Espèces à ouverture à peu près ronde. 


Ex. La Paludine vivipare. Paludina vivipara. PI. XXXIV, 
fig. 6 ; Drap., Moll., pl. 1, f. 16. 


Æ2. Espèces à ouverture plus ou moins ovale. 


Ex. La P. coupée. P. decisa. Say, Encycl. am. art, concholog., 
pl..2,f 6. 


Obsere. Ce genre ne contient encore que sept espèces définies, 
dont cinq sont de France; mais il en existe plusieurs autres de 
l'Amérique septentrionale. On en connoît une de l’Inde et une 
d'Afrique. 

Les espèces à ouverture ovale subturriculée, comme la palu- 
dine de Virginie de M. Say, font évidemment le passage aux mé- 


Jlanies. 
M. Defrance en compte cinq fossiles dans son tableau. 


Fam. II. — £ELLIPSOSTOMES. ELLIPSOSTOMATA. 


Coquille de forme variable, le plus ordinairement lisse; l'ou- 
verture ovale longitudinalement et quelquefois transversalement, 
fermée complètement par un opercule calcaire ou corné. . 


MÉLANIE. Melania. 


Animal spiral; le pied sous-trachélien , ovale, frangé dans sa 
circonférence; deux tentacules filiformes ; les yeux à la partie 
externe de leur base, d'après Bruguière; le reste inconnu. 

Coquille épidermée, ovale, oblongue, à spire assez pointue, 
souvent subturriculée; ouverture ovale, à péristome discontinu; le 


ELLIPSOSTOMES. 437 


bord externe tranchant et s’évasant en avant par la fusion de la 
columelle dans le bord columellaire. 

Operculecorné, mince et complet, subspiral, à élémens subradiés 
en dehors, rebordé en dedans. 


A. Espèces de forme subturriculée. 


Ex. La Mélanie Thiare. Melania SM PÉXAXNOT,. 7, 
et E.m:, pl.458 , f. 6. a b: | 


B. Espèces turriculées. 


Ex. La M. étranglée. M. coarctata. E. m., 1b., f. 5,a b, etla 
M. Spire aiguë. M. spiracuta. Pl. XXXVIL, f. 4. 


Observ. Ce genre ne renferme encore que des espèces fluviatiles. 
M. de Lamarck n’en caractérise que seize; mais M. de Férussac en 
annonce plus de vingt : il paroît qu’elles viennent de l'Inde, des 
deux Amériques et d'Afrique. On n’en connoît pas encore d’Eu- 
rope, et cependant on.en distingue déjà douze espèces fossiles ; 
il est vrai qu'il est fort douteux que ce soient de véritables mé- 
lanies. M. Defrance en porte le nombre à trente-six, dont une, 
identique de Grignon et de l’Anjou, vit, dit-il, sur les côtes 
d'Angleterre. Je suppose que c’est une rissoaire. 


RiSSOAIRE. Rissoa. 


Animal spiral; le pied trachélien, court, rond; tentacules co- 
niques, latéraux et distans , portant les yeux au côté externe de la 
base; un mufle proboscidiforme. 

Coquille oblongue ou turriculée, non ombiliquée, le plus sou- 
vent garnie de côtes longitudinales; ouverture entière, ovale, 
oblique, évasée, sans canal, ni dents, ni plis; les deux bords 
réunis ou presque réunis; le droit renflé et non réfléchi. 

Opercule calcaire ou corné, rentrant profondément, unispiré, 
à spire latérale. 


A. Espèces turriculées et côtelées. 


Ex. La Rissoaire aiguë. Rissoa acuta. Fréminville, Monog., 
Nouv. Bull. Soc. ph., tom. 4, n.° 76, pl. 1, fig. 4, et pl. XXXV, 
FAO: | 


B. Espèces subturriculées et cotelées. 


Ex. La R, à côtes. R. costata. Id. , ib., fig. 1. 


438 ELLIPSOSTOMES, 
C. Espèces subturriculées, parfaitement lisses. 
Ex. La R. hyaline. R. hyalina. Id., ib., fig. 6. 
D. Espèces subglobuleuses. 
Ex. La R. cancellée. R. cancellata. Id. , ib., fig. 5. 


Observ, Ce genre, évidemment assez artificiel, devra cependant 
être adopté provisoirement pour y placer un assez grand nombre 
de coquilles marines dont l'ouverture ovale est bien rigoureuse- 
ment entière, élargie en avant, rétrécie en arrière, et qui sont le 
plus souvent garnies de côtes longitudinales. Nous avons caracté- 
risé l'animal d'après un individu envoyé par miss Warn à M. De- 
france, et qui nous semble devoir former une nouvelle espèce de 
ce genre, intermédiaire aux sabots à opercule corné et aux palu- 
dines. 

M. Defrance rapporte à ce genre six espèces fossiles, dont une 
identique de Grignon, quatre analogues de Grignon et de Haute- 
ville. 


PHASIANELLE. Phasianella. 


Animal spiral; le pied ovale trachélien , un appendice orné de 
filamens sur chaque flanc; tête bordée en avant par une espèce 
de voile formé par une double lèvre bifide et frangée; deux ten- 
tacules alongés, coniques; les yeux portés sur des pédoncules 
plus courts, et situés à la partie externe de leur base; bouche 
entre deux lèvres verticales, subeornées ; un ruban lingual hérissé 
et prolongé en spirale dans la cavité abdominale; anus tubuleux 
au bord antérieur et droit de la cloison branchiale; branchies 
formées par deux peignes placés un au-dessus, l’autre au-dessous 
d'une cloison qui partage la cavité branchiale en deux. ( D'après 
M. G. Cuvier.) 

Coquille assez épaisse, ovale, lisse, sans épiderme, à spire 
pointue; ouverture ovale, plus large en avant qu'en arrière, à 
bords désunis ; le droit tranchant ; la columelle se fondant un peu 
avec le bord gauche, et offrant intérieurement une callosité lon- 
gitudinale. 

Opercule calcaire , ovale, oblong. subspiré, le sommet à l’une 
de ses extrémités, 


ELLIPSOSTOMES. 439 
Æ. Espèces ovales, striées transversalemernt. 


Ex. La Phasianelle angulifère. Phasianella angulifera. Lister , 
Conch., 1965, f..97 et 38. 


B. Espèces ovales, lisses. 

Ex. La P. peinte. P. picta. PI. XXX VII, f. 5. 
€. Espèces turriculées, lisses, à spire courhbée. 

Ex. La P. infléchie. P. inflexa. PI. XXXV, f. 5. 


Obsere. Des dix espèces vivantes que M. de Lamarck signale dans 
ce genre, il n’y en a aucune de nos côtes; elles viennent des mers 
de la Nouvelle Hollande et de l'Amérique méridionale. L'espèce 
qui constitue la division C vient des mers de l'Ile-de-France, et 
nous a été donnée par M. le colonel Mathieu. On en connoît déjà 
sept espèces fossiles, dont une analogue, suivant M. Defrance. 


AMPULLAIRE. Ampullaria. 


Animal renflé, globuleux, spiral; le pied ovale, court, avec un 
sillon transverse à son bord antérieur; la tête large ; tentacules 
supérieurs fort longs, coniques, très-pointus ; les yeux situés à 
leur base externe, et portés sur un pédonceule très-sensible ; bouche 
verticale située entre deux lèvres disposées en fer à cheval, et 
formant une espèce de mufle; point de dent supérieure ; un ruban 
lingual hérissé, mais non prolongé dans la cavité abdominale ; Ja 
cavité respiratrice fort grande, partagée en deux par une cloison 
horizontale incomplète. 

Coquille mince, globuleuse, ventrue, ombiliquée; la spire très- 
courte; le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres 
ensemble; ouverture ovalaire plus longue que large, à bords 
réunis ; la lèvre extérieure tranchante, sans callosité. 

Opercule corné , rarement calcaire, mince, ovalaire, non spiré, 
à élémens concentriques, à sommet submarginal inférieur, dé- 
passant obliquement le bord droit de l'ouverture, mais collé 
contre le gauche. 


Æ. Espèces normales ou dextres. 


Ex. L’Ampullaire Idole. Ampullaria rugosa. Pl. XXXV, L 1, 
ete Mm.,ple 497, f2 


44o ELLIPSOSTOMES. . 


B. Espèces sénestres. 
Ex. L’A. olivacée. 4. guinaicas E. m., pl. 457, f. 1, a b. 


C. Espèces sénestres , dont l'ombilic très-grand est caréné en spirale. 


(G. Lanisre. D. M.) 


Ex. L’A. carénée. A. carinata. Oliv., Voyag., phärfypiat, 
et PL, XXXIV; 255 


Observ. Ce genre est évidemment intermédiaire aux paludines et 
aux natices. Les espèces vivantes qu'on y range, probablement 
toutes fluviatiles, sont au nombre de onze dans l'ouvrage de M. de 
Lamarck; toutes celles dont on connoît la patrie viennent des 
rivières d'Afrique, de l’Inde et de l'Amérique méridionale. On 
n’en connoît pas encore en Europe ni dans l'Amérique septen- 
trionale. 

Des douze espèces fossiles indiquées par M. de Lamarck comme 
dépendantes de ce genre, un petit nombre lui appartient réelle- 
ment, où au moins peut lui être rapporté plutôt qu'aux natices ; 
à plus forte raison des dix-sept espèces de M. Defrance. 

M. Deshaies distingue les ampullaires des natices par la direc- 
tion de l’ouverture par rapport à l'axe, oblique dans les pre- 
mieres et parallèle dans les secondes. 

Faut-il aussi rapprocher de ce genre ou des paludines , celui que 
M. Faujas a nommé Ampulline., Ann. du Mus. ,t, 4,pl. 19, d’après 
une coquille fossile trouvée à Saint-Paulin ; département du 
Gard ? 


HéÉLIciNE. Helicina. 


L 


Animal globuleux, subspiral; le pied simple avec un sillon 
marginal antérieur; tête proboscidiforme; le mufle bilabié au som- 
met, et plus court que les tentacules, qui sont filiformes et qui 
portent les yeux à la partie externe de leur base, sur un tuber- 
cule ; les organes de la respiration comme dans les cyclostomes 
terrestres ; la cavité branchiale communiquant avec l'extérieur par 
une large fente. 

Coquille subglobuleuse ou conoïde, à spire basse, un peu dé- 
primée ; ouverture demi-ovale, modifiée par le dernier tour de 
spire ; le péristome tranchant ou un peu réfléchi en bourrelet, le 
bord gauche élargi à sa base en une large callosité qui recouvre 


ELLIPSOSTOMES. AA: 


entièrement l’ombilic, et se joignant obliquement avec la colu- 
melle, qui est torse et un peu saillante. 


Opercule corné, complet, à élémens concentriques , quelquefois 
calcaire en dehors. 


A. Espèces dont la coquille est globuleuse, Le bord droit tranchant, | 
mais renversé; la callosité ombilicale peu épaisse; l’opercule en porte 
. de four, calcaire et solidifié par un bourrelet marginal et une traverse 
verticale. (G. Aupuzzixe. De Bv.) 


Ex. L’'Hélicine striée. Helicina striata. PI. XXXVW, f.4. 


B. Espèces à coquillefinement striée , dent le bord droit estrenversé en 
bourrelet. , (G. Orxcira. Say.) 


Ex. L’H. Néritelle. H. Neritella. PI. XXXIX , f. 2, et 
Lister, Conch., t. 61, f. 59. 


Observ. Nous avions d’abord formé un genre distinct de l’es- 
pèce qui constitue la première section, à cause de la forme sin- 
gulière de sôn opercule; mais en l’envisageant par sa face interne, 
la seule importante, il est aisé de voir qu’il ne diffère pas géné- 
riquement de celui des autres hélicines. Cette belle espèce, de la 
grosseur d’une petite hélice némorale, ressemble réellement un 
peu au premier aspect aux espèces de cette section du genre Hélice, 
Elle est toute blanche et fortement strice. Nous l’avons observée 
dans la collection du Muséum, où l'on croit qu’elle provient du 
cabinet du stathouder. 

Nous avions aussi supposé que l’on devoit peut-être rapporter 
à ce genre plusieurs espèces de coquilles fossiles de Grignon, dont 
M. de Lamarck a fait des ampullaires. 

M. Defrance indique trois espèces d’hélicines fossiles, mais avec 
doute. 


PLEUROCERE. Pleurocerus. 


Animal incomplètement connu, ayant la tête proboscidiforme ; 
deux tentacules latéraux, subulés, aigus ; les yeux à leur base 
externe. 

Coquille ovale ou pyramidale ; ouverture oblongue ; la lèvre 

“extérieure mince; l'interne collée contre la columelle, qui est lisse 
et torse, sans ombilic. 

Opercule corné, où membraneux. 


4e RÉMICYCGLOSTOMES. 
A. Espèces dont l'ouverture est seulement oblongue. 
Ex. Le Pleurocère oblong. Pleurocerus oblongus. 


B. Espèces dont l'ouverture est aiguë aux deux extrémités, et dont 
l'antérieure se prolonge en une longue pointe aiguë. 


9 (G. OxYTRÈME. Rafin.) 


Ex. Le PI. aigu. P. acutus. 


Obsero. Nons n'avons vu ni l’animal, ni la coquille de ce genre, 
proposé par M. Rafinesque; peut-être n'est-ce que la paludine 
coupée de M. Say ? 


Fam. IV.— HÉMICYCLOSTOMES. HEemicycLosrToMA. 
(Genre NEriTA. Linn.) 


Animal presque globuleux, subspiral ; le pied épais, très-grand , 
presque circulaire ; le manteau mince entier, ou crénelé sur ses 
bords, formant un grande cavité branchiale ; tête aplatie , semi- 
lunaire, échancrée en avant; tentacules coniques, longs; les yeux 
portés sur de courts pédoncules à leur base externe, ou sessiles. 

Coquille plus ou moins globuleuse, épaisse, aplatie en dessous ; 
la spire très-courte ; ouverture grande, semilunaire, bien entière; 
le bord externe très-excavé ; l’interne ou le columellaire droit. 
tranchant et septiforme. 

Opercule corné ou calcaire subspiré ; le sommet tout-à-fait à 
l’une des extrémités, implanté par des dents plus où moins mar- 
quées, quelquefois dans un lobe particulier du pied, et enfoncé 
jusqu'au bord columellaire , sur lequel il semble articulé. 


Narice. Matica. 


Animal ovale, subenroulé ; pied profondément et transversale- 
ment bilobé en avant, et portant en arrière sur un lobe appendi- 
culaire un opercule corné ou calcaire ; tête pourvue de longs ten- 
tacules sétacés, aplatis et auriculés à la base; yeux sessiles au 
côté externe de la racine des tentacules ; bouche armée d’une dent 
labiale , sans langue spirale. 

Coquille lisse et non épidermée, ampullacée, assez mince ; la 
spire évidente quoique basse, ombiliquée; le bord columellaire 


HÉMICYCLOSTOMES. 443 


non denté, et plus ou moins calleux ; le bord droit mince et non 
denté à l’intérieur. 

Opercule calcaire ou corné, semispiré, à sommet latéral, sans 
apophyse à sa base. 


A. Espèces dont l’ombilic est bordé antérieurement par une sorte de 
colonne calleuse ; l'opercule calcaire. 


Ex. La Natice flammulée. Nutica Canrena. E.m., pl.455,f.1, 
ab; et la N. zonaire. N. zonaria. PI. XXXVI, f. 5. 


B. Espèces dont l’ombilic est bien à découvert, et l’opercule corné. 
Ex. La N. Marron. N. castanea. PI. XXX VI bs, f. 4. 


C. Espèces dont l’ombilic est entièrement recouvert par une large 
callosité et La spire mamelonnée ; l’opercule corné. (G. Poxinice. D. M.) 


Ex. La N. Mamelle. N. Marmilla. PI XXXVI&s, f.5, et 
E. m:, pl:453, f.5., a.8. 


Obsero. Toutes les espèces de natices véritables , connues jus- 
qu'ici, sont marines ; elles sont presque toutes des mers équato- 
riales et australes. On en trouve cependant une communément 
dans nos mers, et mème dans la Manche, et deux ou trois dans la 
Méditerranée. M. de Lamarck n’en caractérise que trente-une 
espèces ; mais il paroît qu il en existe davantage dans les cabinets. 

On n’en connoît encore que trois espèces fossiles, du moins 
dans les environs de Paris. 

M. Defrance en annonce huit, dont une identique du Plaisantin , 
trois analogues, et une subanalogue. 

C’est une espèce de natice qui, par la disposition de ses œufs 
dans le sable , forme la prétendue flustre arénacée. 


NÉRITE. Merita. 


Animal globuleux ; pied circulaire, épais, sans sillon en avant 
ni lobe pour l’opercule en arrière, avec un muscle columellaire 
bipartite ; tentacules coniques ; yeux subpédonculés à leur côté 
externe; bouche sans dent labiale, maisavecune langue denticulée, 
prolongée dans la cavité viscérale; une seule et unique grande 
branchie pectiniforme ; l'organe excitateur mâle auriforme, au 
côté droit, en avant du tentacule de ce côté. 

Coquille épaisse, semiglobuleuse, à spire peu où point sail 


"AAA HÉMICYCLOSTOMES. 


lante, non ombiliquée; ouverture semilunaire; le bord droit denté 
ou non denté à l’intérieur ; le gauche tranchant oblique, denté ou 
non denté; impression musculaire double, en fer à cheval incomplet. 

Opercule constamment calcaire subspiral; le sommet tout-à- 
fait marginal à son extrémité gauche; une ou deux apophyses 
d'adhérence musculaire à son bord postérieur. 


“ Le bord droit denté. (G. Nérire. Lamck.) 


A. Espèces avec une seule dent médiane au bord gauche. 
(G. Pecoronra. Oken. ) 


Ex. La Nérite saignante. Nerita Peloronta. PI. XXX VI bis, 
f. 6, et Enc. mét., pl. 454 ,f.2, ab. 


B. Espèces avec deux dents. 


Ex. La N. Grive. N. exuvia. E. m., pl. 454 , fig. 1, a &. 
C. Espèces avec trois ou quatre dents. 


Ex. La N. fines-côtes. N. lineata. PI. XXX VI, f. 1. 
** Le bord droit non denté. (G. Néririxe. Lamck. } 


D. Espèces moins épaisses, à bord droit tranchant , l’opercule très- 
oblique. (G. NériTine. Lamck. ) 


Ex. La N. parée. N. fluviatilis. Drap., Moll., pl. 1, f.3, 4; 
et la N. Zitbre. N. Zebra. PI, XXX VI, f. 2. 


Æ. Espèces dont le bord columellaire est denté, et qui sont pourvues 
d'épines. 


Ex. La N. Longue-Epine. N. Corona. PI. XXX VI, f. 4,et 
Chemn., Conch. , 9, t. 124, f. 1083-1084. 


F. Espèces à bord columellaire denté; les deux extrémités du bord 
droit se prolongeant beaucoup au-delà de l'ouverture, et formant avec 
la callosité qui recouvre le bord columellaire des sortes d’auricules. 
produites par le lobe tentaculaire de l'animal. 


Ex. La N. auriculée. N. auriculata. PI. XXX VI bis, f. 7, et 
Em, ph99, 106; a b. 


G. Espèces calyptroïdes, à sommet supérieur vertical, spiré ; le dernier 


HÉMICYCLOSTOMES. 445 


tour formant toute la base de la coquille, et occupé en dessous par 
une large callosité qui recouvre quelquefois toute la spire. 
(G. Vezarte. D. M.) 


Ex. La N. perverse. N. perversa. PI. XXX VI bis, f.3 ; et 
Chemn., Conch., 9, t. 114, f. 975-076. 


A. Espèces patelloïdes , alongées, non symétriques, à sommet dorsal 
et non spiré, (G. Pirsozus. Sowerby.) 


Ex. La N. de Hauteville. N, altavillensis. PI. XXX VI bis, 
1,12: ÿ 


Obsere. Ce genre est formé d'espèces marines et d’espèces fluvia- 
tiles, ce qui a porté M. de Lamarck à le subdiviser en deux, 
d’après la considération de l’épaisseur de la coquille, plus grande 
dans les premières, et des denticules du bord droit tout-àa-fait 
nuls dans les secondes. 

Nous avons fait l'observation que les espèces sont encore plus 
aisées à distinguer par le guillochis de la face externe de l’opercule 
que par tout autre caractère. Nous avons observé nous-mêmes une 
espèce de ce genre, la N. noirâtre, rapportée par MM. Quoy et 
Gaimard, et figurée dans l'Atlas zoologique du Voyage de l’Uranie, 
pli75, fig-O'et7: 

M. de Lamarck compte dix-sept espèces de nérites marines, qui 
sont toutes des mers équatoriales et australes , et vingt-une nérites 
{luviatiles ou néritines, dont deux seulement sont d'Europe et les 
autres d'Amérique et d’Asie. 

On ne connoît que deux nérites fossiles et deux piléoles. M. De- 
france dit cinq espèces de nérites fossiles, dont deux analogues 
d'Italie, d’après Brocchi; cinq espèces de néritines, dont deux 
également du même pays, et quatre piléoles. 


NAVIGELLE. $Septaria. 


Animal ovale, non spiral, tout-a-fait gastéropode; pied 
elliptique, fort grand, à bord mince, subpapillaire, assez avancé 
antérieurement , sans sillon marginal, réellement trachélien, mais 
attaché de chaque côté dans toute sa partie postérieure à la masse 
viscérale , de manière à former entre elle et lui une sorte de cavité 
ouverte transversalement en arrière; tête fort large, semilunaire ; 
tentacules coniques , contractiles, très-distans ; yeux subpédon- 


4,6 OXYSTOMES. 


culés à la racine externe de ces tentacules; bouche longitu- 
dinale, grande, sans dent supérieure ; une langue à crochet 
prolongée postérieurement dans la cavité viscérale, et fendue à 
son origine antérieure, simulant ainsi deux lèvres ou mâchoires 
longitudinales ; anus à l'extrémité d’un tube flottant à droite au 
plafond de la cavité branchiale ; une seule grande branchie pec- 
tiniforme oblique; l'orifice de l'oviducte dans la cavité branchiale ; 
celui du canal déférent à la racine, et en dessous de l’organe exci- 
tateur situé en avant du tentacule droit. 

Coquille épidermée, patelloïde, à sommet non spiré, presque 
médian ou symétrique, abaissé plus on moins obliquement sur 
le bord postérieur ; point de columelle ; Le bord columellaire rem- 
placé par une sorte de petite cloison tranchante, avec un sinus à 
son extrémité gauche. 

Impression musculaire formant une sorte de fer à cheval ouvert 
en avant et interrompu en arrière. 

Opercule calcaire mince, quadrilatère, avec une dent subulée 
et latérale au bord postérieur adhérent, tranchant sur les autres 
bords , appliqué à la face dorsale du pied , et caché dans la cavité 
que celui-ci forme avec la masse viscérale. 


Ex. La Navicelle elliptique. Septaria elliptica. PL. XXXVI 
bis, f. 1, et pl XLVIII, f. 5, sous le nom de Septaire de l’île 
de Bourbon, E. m., pl. 456, f.1,abcd. 


Obsere. Ce genre ne renferme que trois espèces fluviatiles des 
îles de l’Archipel indien. Nous avons observé soigneusement l’ani- 
mal d’après deux individus rapportés par MM. Quoy et Gaimard 
qui l'ont figuré , d’après nos dessins, dans l’Atlas zoologique du 
Voyage de l'Uranie, pl. 75. 


Fan. V.— OX FSTOBIES. OxYsTomA. 


Les bords de la coquille très-tranchans et la columelle pointue. 


JANTHINE. Janthina. 


Animal de forme ovale, spiral, pourvu d'un pied circulaire 
concave, en forme de ventouse, accompagné d'une masse vésicu- 
laire, subcartilagineuse, et de chaque côté d'espèces d'appendices 
natatoires ; tête fort grosse; tentacules subulés, peu contractiles ; 


OXYSTOMES. 447 


les yeux portés au-dessous de l’extrémité d'assez longs pédoncules 
situés au côté externe des tentacules, et paroïssant en faire partie; 
bouche à l'extrémité d’un mufle fort gros, proboscidiforme, entre 
deux lèvres verticales, subeartilagineuses, garnies d’aiguillons 
qui se continuent jusqu'a la base d’un petit renflement lingual ; 
organes de la respiralion formés par deux peignes branchiaux ; 
l'ovaire se terminant dans la cavité respiratoire ; l'organe excita- 
teur mâle assez petit et non rétractile. 

Coquille subglobuleuse, fort mince. bombée; la spire basse , 
latérale, pointue, à tours subcarénés; ouverture grande, sub- 
anguleuse, fortement modifiée par le dernier tour de spire, à 
bords désunis; le gauche entièrement formé par la columelle qui 
termine la coquille en avant; le bord droit tranchant, souvent 
échancré dans son milieu. 


Opercule anomal formé par une masse vésiculaire attachée sous 
le pied? 


A. Espèces dont le bord droit est très-échancré. 
Ex. LaJanthine petite. Janthinaexigua.£.m.,pl. 456,1. 2, ab. 
B. Espèces dont le bord droit est peu ou point échancré. 


Ex. La J. frägile. J. fragilis. PI. XXX VII Bis, fig. 1; et Enc. 
mét., pl. 456, fig. 1, a b, pour la coquille, et Ann. du Mus., 
vol. xX1, pag. 123, pour l’animal. 


Observat. Il se pourroit que l'échancrure du bord droit ne se 
irouvät que dans la coquille des individus femelles. 

On ne connoît que trois ou quatre espèces dans ce genre, toutes 
des mers des pays chauds; la plus commune se trouve cependant 
jusque dans la Manche. On a dit à M, Desmarest que la masse vé- 
siculaire n’est qu'un sac contenant les œufs, ce qui est plus que 
douteux, car tous les individus en sont pourvus, et sir Everard 
Home les a vus entourant la coquille. 


SOUS-CLASSE IT. 
PARACEPHALOPHORES MONOIQUES, PARACFPHALOPHORA MONOICA. 


Les deux sexes distincts, mais portés sur les mêmes individus, 
nécessitant un véritable accouplement, d'où résulte la similitude 
de tous les individus de la même espèce. 

# 


445 LIMNACÉS. 


Bouche armée d’une dent supérieure, avec une petite masse 
linguale peu ou point hérissée. 
Coquille à ouverture constamment entière et sans opercule. 


SECTION Î. — Organes de la respiration et corps protecteur, quand 
il existe, non symétriques. 


ORDRE PREMIER.—PULMOBRANCHES. PULMOBRANCHIATA. 


Organes de la respiration rétiformes ou aériens, tapissant le 
plafond de la cavité située obliquement de gauche à droite, sur 
l'origine du dos de l'animal, et communiquant avec le fluide am- 
biant par un petit orifice arrondi, percé au côté droit du bord 
renflé du manteau. 

Tous ces animaux sont plus ou moins disposés à respirer l'air en 
nature; la plupart sont terrestres ; quelques uns vivent sur le bord 
des eaux douces, et quelquefois sur le rivage des mers; aucun ne 
s'enfonce dans la vase, si ce ne sont les limnacés pendant Ja saison 
rigoureuse ; tous sont phytophages. On en connoît dans toutes les 
parties de la terre. 


Fam. IL — LIMNACES. LimNACEA. 


Corps de forme très-variable; deux tentacules éminemment 
contractiles, portant des yeux sessiles au côté interne de leur base. 
Coquille mince, à bord externe constamment tranchant. 


Observ. Les animaux de cette famille se trouvent toujours dans 
les eaux douces stagnantes ou courantes, souvent à leur surface, 
et quelquefois dans leur profondeur. 

La coquille présente des formes extrèmement variables. 


LINNÉE. Limnæu. 


Animal ovale, plus ou moins spiral; les bords du manteau 
épaissis sur le cou; le pied grand, ovale; la tête pourvue de deux 
tentacules triangulaires , aplatis, auriformes ; les yeux sessiles au 
côté interne de ces tentacules ; bouche avec deux appendices laté- 
raux considérables , et armée d’une dent supérieure; l’orifice de la 
cavité pulmonaire en forme de sillon, percé au côté droit, et bordé 

s 


LIMNACÉS. / 49 


inférieurement par une sorte d’appendice auriforme pouvant se 
plier en gouttière ; orifices des organes de la génération disians , 
celui de l’oviducte à l'entrée de la cavité pulmonaire; celui de 
l'organe mâle sous le tentacule droit. 

Coquille ovale, turriculée ou conique, mince, lisse, à spire 
pointue; ouverture ovale d'avant en arrière, à bords désunis, le 
droit tranchant, le gauche avec un pli très-oblique au point de 
jonction de la columelle avec le reste du bord. 


A. Espèces subturriculées, à bord droit épaissi. 


Ex. La Limnée leucostome. Limnæa leucostoma. Drap., Moll., 


pl. 3, fig. 3-4. 
B. Espèces ovales. 


Ex. La L. stagnale. L. stagnalis. PI. XXX VIT, fig. 1; Drap., 
Moll., pl. 2, f. 38-39. 


C. Espèces dont la spire est courte, l'ouverture très-évasée et les 
tentacules plus larges que longs. (G. Ranis. D. M.) 


Ex. La L. auriculaire. L. auricularia. PI. XX XVI bis, £. 2 ; 
Drap., Moll., pl. 2, fig. 28-29. 


D. Espèces dans lesquelles il se fait un dépôt détaché de la colu- 
melle avec un ombilic oblique entre deux.  (G. OuPriscore. Rafin.) 


Ex. Plusieurs espèces fluviatiles et lacustres. 


Obsere. Les espèces de ce genre sont fort difficiles à distinguer : 
on en indique au moins quinze ou seize vivantes, essentiellement 
d'Europe et de l'Amérique septentrionale (1); deux seules sont de 
l'Inde. On n’en connoît pas encore d'Afrique ni de l'Amérique 
méridionale , la L. columna. Lamck., étant une espèce d’agathine. 

S'il étoit constant que les espèces de ce genre établies par les 
éologues, et entre autres par MM. de Lamarck, Brard, Bron- 
gniart, Sowerby et de Férussac, fussent véritables, on en comp- 


ie 


(1) Nous n'avons pu faire entrer dans ce Genera les genres Leptoxts, 
ÆEspiphylla, Cyclemis, Lomastoma, proposés ou très-imparfaitement carac - 
térisés par M. Rafinesque dans le Journal de Physique, parce qu'il nous 
a été impossible de nous en faire une idée suffisante ; il paroît cependant 
que ce sont des espèces de limnacés. 


29 


450 LIMNACÉS. 


teroit au moins vingt fossiles seulement en France; mais M. De- 
france n’en porte le nombre qu'a dix, dont deux espèces analogues 
du Plaisantin, d’après Brocchi. 


PaysE. Physa. 


Animal presque en tout semblable aux limnées ; les tentacules 
subconiques ou sétacés, élargis à la base; le manteau digité ou 
simple sur ses bords, et pouvant se recourber et recouvrir presque 
entièrement la coquille. 

Coquille souvent sénestre, ovale, oblongue ou globuleuse, par- 
faitement lisse ; ouverture ovale, rétrécie postérieurement ; le bord 
droit tranchant avancé au-dessous du plan du bord gauche; la 
columelle se tordant obliquement et s’élargissant pour se joindre 
à la partie antérieure du bord columellaire. 


A. Espèces subturriculées, sans pli à la columelle. 


Ex. La Physe des mousses. Physa hypnorum. Drap., Moll., 
pl. 5, fig. 12-15. 


2. Espèces ventrues. 


Ex. La P. des fontaines. P. fontinalis. Drap., ibid., f.8-0; et 
la P. de la Nouvelle-Hollande. P. Nocæ-Hollandiæ. PI. XXX VII, 
fig. 5. 


Obsero. Ce genre ne renferme encore que six espèces dans les 
ouvrages des conchyliologues les plus récens ; mais il en contient 
plusieurs autres de l'Amérique septentrionale, et mème d'Afrique, 
car le Bulin d'Adanson en est une espèce. M. de Férussac en cite 
en effet deux nouvelles, une d'Amérique et une autre de France 
et d'Angleterre. 

Il paroît qu'on n’en à pas encore trouvé de fossiles. 


PLANORBE. Planorbis. 


Animal comprimé, fortement enroulé; le manteau simple, le 
pied ovale ; tentacules filiformes, sétacés, fort longs; bouche 
armée supérieurement d'une dent en croissant, et inférieurement 
d'une plaque linguale presque exsertile, et garnie de petits 
crochets. 

Coquille mince, souvent sénestre , discoïde ; ou enroulée presque 


AURICULACÉS. 45x 
dans le même plan vertical ; la spire nullement saillante et tout-à- 
fait latérale, en sorte que la coquille est creuse ou enfoncée de 
chaque côté; ouverture petite , transverse, à bords tranchans non 
réfléchis, désunis par le dernier tour de spire qui la modifie. 


A. Espèces non carénées. 


Ex. Le Planorbe corné. Planorbis corneus. PL XXX VII &rs, 
fig. 3,et E. m., pl. 460, f.1, ab. 


Z. Espèces carénées. 
Ex. Le P. caréné. P. carinatus. E. m., pl. 460, f.2, a 6. 


Obsere. Ce genre contient environ vingt espèces, dont onze 
de France; il y en a aussi en Afrique, dans les deux Amériques ; 
on n'en connoît pas encore de l'Inde. 

On en a nommé quatre ou cinq fossiles. M. Defrance , qui en 
porte le nombre à dix huit, convient que l'état fossile de quel- 
ques-unes est douteux : il en admet quatre analogues d’après 
M. Brongniart. 


Fam. IL. — AURICULACÉS. AURICULACEA. 
(Genre Voir. (Pars.) Linn.) 


Animal spiral, à tentacules subcylindriques, renflés au sommet, 
grossièrement contractiles, ayant les yeux placés à leur base in- 
terne ; une dent supérieure opposée à une langue à crochets. 

Coquille épaisse, solide; ouverture plus ou moins ovalaire. 
toujours plus large , arrondie en avant, et rétrécie par quelques 
dents ou au moins par quelques gros plis columellaires. 


Obsere. Les animaux de cette famille sont phytophages, et 
habitent constamment les rivages de la mer; quelquefois même 
ils sont recouverts momentanément par les eaux. 


Pi£TiN. Pedipes. 


Animal connu d'après Adanson. Corps ovalaire, subspiral ; le 
pied partagé en deux talons par un large sillon transversal; tête 
pourvue de deux tentacules cylindriques verticaux. ayant les yeux 


352 AURICULACÉS. 


sessiles placés à leur côté interne; l'armature de la bouche comme 
dans les planorbes. 

Coquille épaisse , ovoide, subinvolvée ; la spire très-courte; le 
dernier tour beaucoup plus grand que les autres réunis; ouverture 
longue , ovale ou linéaire; les bords non réunis; l'externe mince, 
tranchant, denticulé intérieurement; un ou deux gros plis décur- 
rens à la columelle, dont lun sert à séparer les deux parties du 


pied. 


A. Espèces dont la spire pointue a un seul pli columellaire. 
(G. Tornarezze. Lamck.) 


Ex. Le Piétin fascié. Pedipes tornatilis, PI. XXX VIT, fig. 5, 
sous le nom de Tornatelle fasciée, et E. m., pl. 452, f.5,ab. 


/ 


2. Espèces dont la spire est pointue avec deux plis à la columelle. 
Ex. Le P. d'Adanson. P. Adansonii. Adans., Sénég., t. 1, f.4. 


C. Espèces conoïdes , la spire tout-à-fait plate. 
(G. Conovuze. Lamck.) 


Ex. Le P. coniforme. P. coniformis. PI. XXX VII bis, fis. 4; 
E. m., pl. 459, f.2,a b. 


Observ. En réunissant ici toutes les espèces d’auricules à bord 
externe tranchant, on peut en porter le nombre au moins à dix 
vivantes, dont six tornatelles et quatre auricules pour M. de 
Lamarck. 

M. Defrance compte cinq tornatelles fossiles dont une subana- 
logue d'Angleterre. 


AURICULE. Auricula. 


Animal dont le pied est indivis. 

Coquille épaisse, solide, plus ou moins lisse, ovale, oblongue, 
à spire courte et obtuse; ouverture entière, oblongue, élargie et 
arrondie en avant, se rélrécissant beaucoup en arrière; les 
bords désunis; le droit constamment épaissi et rebordé en dehors ; 
le gauche ou columellaire offrant presque constamment une ou 
plusieurs dents ou gros plis décurrens sur la columelle 


AURICULACÉS. 453 


A. Espèces dont le bord columellaire offre trois gros plis, et dont le 
côté interne du bord droit est denticulé dans toute sa longueur. 


(G. Scarasé. D. M.) 


Ex. L’Auricule Aveline. Auricula Scarabœus. PI. XXX VII és, 
fig. 5, et Chemn., Conch., 9, t. 156, f. 1249-1253. 


B. Espèces dont la columelle a deux plis décurrens et une dent en 
arrière. (G. Carvcnivn. Mull. Parria. Gray.) 


Ex. L'A.Pygmée. 4. Myosotis, PI. XXX VII bis, fig. 6; Drap. 
Moll. , pl. 5, f. 16-17. 


C. Espèces qui n'ont que deux plis décurrens à la columelle. 
Ex. L'A. de Judas. 4. Judæ. PI. XXX VIII, fig. 1. 
D. Espèces dont la columelle n’a qu'un seul pli. 
Ex. L'A.de Silène. 4. Silent. E. m., pl. 460, f. 4, a b. 
Æ. Espèces dont Les bords sont sans plis ni dents. 
Ex. L'A. burinée, 4. lineata. Drap., Moll., pl. 5, f. 20-21. 


Observ. Nous avons observé l'animal de l'auricule aveline et de 
l’auricule pygmée. 

Le nombre des espèces vivantes de ce genre, ainsi circonscrit, 
est de onze ou douze, dont trois fort petites d'Europe ; les autres 
sont des rivages, et surtout des îles des Archipels indien et améri- 
cain. 

M. de Lamarck en caractérise sept fossiles, et M. Defrance 
neuf; mais il en est qui sont de véritables piétins ; Les espèces 
turriculées ne sont certainement pas de ce genre. 


PYRAMIDELLE, Pyrarmidella. 


Animal inconnu. 

Coquille lisse, non épidermée, conique, alongée où subturri- 
culée; ouverture ovale d’arrière enavant; lebord externe tranchant, 
denté intérieurement; l’interne entièrement formé par la colu- 
melle saillante antérieurement, plissée, élargie sur lombilic, 
qu'elle laisse plus ou moins à découvert. 


Ex. La Pyramidelle dentée. Pyramidella dolabrata. PI. XXT, 
fig. 4, et Enc. m., pl. 452, fig. 2, à 6. 


t 


154 LIMACINÉS. 


Observ. Ce genre, dont on ne connoît pas malheureusement 
l'animal, ne renferme encore que cinq espèces vivantes des mers 
de l'Inde et de l'Amérique. On en connoît sept espèces fossiles , 
d’après M. Defrance, toutes dans des terrains postérieurs à la 
craie. 

Le genre Neriné où du moins quelques espèces doivent peut- 
être être placés ici. 


Fan. IL — LIMACINEÉS. LiMAGINEA. 
{Genre HELiIx. Linn.) 


Animal de forme très-variable ; la tête pourvue de deux paires 
de tentacules complètement rétractiles à l'intérieur ; la postérieure 
plus longue, portant les yeux à son extrémité ; une dent à la lèvre 
supérieure; la masse linguale petite et couverte d’une peau hé- 
rissée de dents microscopiques. 

Coquille de forme aussi variable que le corps de l'animal, rare- 
nent subampullacée , souvent normale, ovale ou globuleuse , 
quelquefois turriculée, puppacée ou discoïde , presque constam 
ment sans épiderme, rarement velue , à sommet toujours mousse ; 
ouverture ronde , semilunaire, ovale ou anguleuse, mais jamais 
échancrée. 


Observ. Tous les animaux de cette famille sont terrestres. 
Tous se nourrissent de substances végétales. 


* Le bord antérieur du manteau renflé en bourrelet et non en 
bouclier ; une coquille. 


AMBRETTE. Succinea. 


4 


Animal bien connu, tout semblable à celui de lhélice, mais 
pouvant à peine être contenu dans sa coquille. 

Coquille fort mince, translucide, ovale oblongue, à spire co- 
nique , aiguë ; formée d’un très-petit nombre de tours ; ouverture 
très-grande, ovale, oblique; les bords désunis; le droit constam- 
ment tranchant; le gauche également tranchant, arqué dans toute 
son étendue , et formé par la columelle. 


LIMACINÉS. 455 
#. Espèces à ouverture très-grande. (G. Amewisuzims. Lamck.) 
Ex. L’Ambrette Capuchon. Succinea cucullata. VI. XXXVIT, 
fig. 2, et de Fér., Moll., pl. 11, fig. 14-15. 
B. Espèces plus alongées, à ouverture beaucoup moins grande. 


Ex. L’A. amphibie. S. amphibia. PI. XXX VIII, fig. 4, et 
de Fér,, loc. cit., ibid. , fig. 4-10. 


Obsere. Les animaux de ce genre ne vivent pas dans l'eau, mais 
en habitent constamment les bords humides. On n’en connoît 
encore que trois espèces vivantes, dont deux de nos pays, et 
l'autre de l'Amérique méridionale, 


BuLziME. Bulimus. 


Animal bien connu, et tout-a-fait semblable à celui de lhélice. 

Coquille ovale, oblongue, quelquefois subturriculée ; le sommet 
de la spire obtus, et le dernier tour beaucoup plus grand que 
tous les autres pris ensemble ; ouverture ovale oblongue, les 
bords désunis; le droit rebordé en dehors dans les adultes; le 
columellaire lisse, avec uneinflexion dans son milieu, c’est-à-dire 
au point de jonction de la columelle avec la partie du péristome 
qui le forme. 


A. Espèces ovales, ou de forme ordinaire. 


Ex. Le Bulime hémastome. Bulimus hæmastomus. Chemw., 
Conch.,9,t. 119, fig. 1022-1025. 


B. Espèces ventrues. 
Ex. Le B. ventru. 2. centricosus. Drap. , Moll., pl. 4, f. 51-32. 
€. Espèces turriculées 


Ex. Le B. calcaire. B. calcareus. Chemn., Conch.,9,t.135, 
fig. 1226, et le B. radié. B. radiatus. PI. XXX VITE, fig. 3. 


D. Espèces sénestres. 


Ex. Le B. Citron. B. Citrinus. Chemn., Conch., 9, t. 111, 
fig. 228-231. 


Æ. Espèces qui sont un peu ombiliquées. .(G. Buzimuzs. Leach. ) 


Ex. Le B. trifascié. B. trifasciatus. Leach, Miscell., 1, pl. 41. 


456 LIMACINES. 


Obsere. C’est un des genres le plus généralement répandus ; on 
en connoît, en effet, des espèces dans toutes les parties du monde, 
dans les pays chauds comme dans les pays froids. Celles des pre- 
miers sont toujours plus grosses; elles sont en général plus com- 
munes dans les îles et sur les rives de la mer que dans l’intérieur des 
terres. 

M. de Lamarck en compte cinquante-quatre espèces vivantes, 
dont il faut retrancher le bulime de Lyonet, qui est évidemment 
une espèce de maillot, et quinze fossiles ; mais, parmi celles-ci , 
n'y a-t-il pas plusieurs mélanies ou rissoaires ? Cela nous paroît 
fort probable. 

M. Defrance indique trente-sept espèces de bulimes fossiles 
dont une analogue à Grignon , et une du même endroit, identique 
avec une du Plaisantin. 


AGATHINE. Achatina. 


Animal certainement semblable à celui de l’hélice. 

Coquille de forme assez variable, mais en général subturri- 
culée ; le sommet mamelonné; ouverture un peu variable, à 
bord droit constamment tranchant; le bord columellaire assez 
fortement excavé, entièrement formé par la columelle, dont lex- 
trémité antérieure est constamment ouverte et tronquée. 


A. Espèces ovales, subventrues. 


Ex. L'Agathine Zèbre. Achatina Zebra. PI. XL, fig. 1, et 
Chemn., Conch., 9,t. 118, f. 1014. 
B. Espèces conoides, dont l'ouverture est presque ronde, assez 

courte, avec un cal transversal dans son intérieur. 
(G. Rusan. Ziguus. D. M.) 

Ex. L’A. Ruban. 4. Virginiæ. PI. XXXVIIT, fig. 2, et de 
Fér., Moll., pl. 118, f. 3-4. 
C. Espèces subturriculées , et dont le dernier tour s’atténue en avant. 


(G. Poryrnème. D. M.) 


Ex. L’A. Gland. 4. Glans. PI. XL, fig. 2, et Chemn., 
Conch., 9, tom. 117, fig. 1009-1010. 


D. Espèces évidemment turriculées. (Les AicuiLLes.) 


Ex. L'A. colomnaire. 4. columnaris. PI, XL, fig. 3, et E. m., 
pl. 459, £.5, ab. 


LIMAGINÉS. 457 


Obsero. M. de Lamarck compte dix-neuf espèces dans ce genre, 
dont deux fort petites sont d'Europe; les autres appartiennent 
aux contrées chaudes des deux continens. 

Il paroît qu’on n'en a pas encore trouvé de fossiles. M. Defrance 
en cite cependant une trouvée dans un dépôt marin. 

Nous connoissons l’animal de plusieurs espèces de forme ordi- 
naire. M. Say nous a donné la description de l’agathine gland , 
d’après laquelle il paroît que ses tentacules sont fléchis subitement 
à l’extrémité, et que les appendices labiaux sont très-grands. Nous 
avons observé dans l'animal de l’agathine zèbre, une sorte d’in- 
terruption du collier, au point de jonction du côté droit et du 
côté gauche, ainsi qu’une saillie du muscle columellaire qui déter- 
mine la troncature de la columelle de la coquille. Cet animal a 
été rapporté par MM. Quoy et Gaimard. 


CLAUSILIE. Clausilia. 


Animal comme dans les hélices, mais dont la première paire de 
tentacules est fort courte. 

Coquille cylindracée, alongée, un peu renflée au milieu; à 
sommet mousse; le devnier tour plus petit que le précédent ; ou 
verture petite, ovale, à péristome continu et rebordé; au moins 
un pli postérieur à la columelle, s’'augmentant avec l’âge assez 
pour se séparer, et formant à l'angle postérieur de l'ouverture un 
sinus arrondi pour la place de lorifice pulmonaire. 


Ex. La Clausilie ridée. Clausilia rugosa. Drap., Moll., pl. 4. 
fig. 12-20, et la C. lisse. C. lœvis. PI. XXXIX, fig. 6. 


Obsero. Ce genre ne contient encore que douze espèces vivantes , 
dont la plupart sont d'Europe, et surtout des bords de la Méditer- 
ranée. On en connoît cependant déja plusieurs de Archipel 
américain. 


MaizLor. Puppa. 


Animal tout-à-fait comme dans les clausilies , et dont la premitre 
paire de tentacules est encore plus courte. 

Coquille cylindracée, alongée ou subglobuleuse, ordinairement 
renflée au milieu; le sommet obtus; Jes tours de spire nombreux, 
presque égaux ; le dernier plus petit que Le pénultième ; ouverture 


458 LIMACINES. 


roude ou ovale, à bords presque égaux, évasés , rebordés ; un où 
deux plis au bord columellaire, et des dents en nombre variable 
au bord droit. 


A. Espèces cylindracées. 


Ex. Le Maillot Momie. Puppa Mumia. PI. XXXIX, fig. 5. 
et Mart., Conch:, 4, L 255,5 1439; ep. 


B. Espèces ovales ou presque sphériques.  (G.Grenaizee. Cuy.) 
Ex. Le M. Baril. 2. Dolium. Drap., Moll., pl. 5, f. 43. 


C. Espèces cylindracées, dont le dernier tour, dans son état adulte, 
fait subitement à gauche une inflexion gibbeuse. (G. Gisse. D. M.) 


Ex. Le M. bossu. P. lyonetianus. PI, XL, fig. 4, et Chemn., 
Conch..:5, t. 160; f. 1513; ab. 


D. Espèces ovales ou plus ou moins sphériques ; l'ouverture grande ; 
les tentacules véritables ponctiformes. (G. Vertico. Mull.) 


Ex. Le M. Mousseron. P. muscorum. Drap., Moll., pl. 5, 
f, 26-27. 


£. Espèces de même forme, mais qui produisent leurs petits vivans 
(G. Parruze. De Fér.) 
Ex. Le M. Partule. P. Partula. 


Observ. Les espèces de ce genre sonL assez nombreuses ; M. de 
Lamarck en caractérise vingt-sept, sans y comprendre le maillot 
bossu , dont il fait un bulime, ainsi que la plupart des vertigos et 
les partules; elles sont en général peu grosses, et souvent très- 
petites. 

La plupart sont d'Europe; quelques unes viennent de lPAmé- 
rique. On n’en a pas encore caractérisé de l'Inde ni d'Afrique; il 
y en a cependant; car nous en avons recu de M. Mathieu, de 
l'Ile-de-France. 

On n’en à pas encore découvert de fossiles. M. Defrance en cite 
cependant une espèce. 


ToMoGERE. Tomogerus. 


Animal non observé, mais probablement peu différent de celui 
des hélices, 


LIMACINÉS. 499 


Coquille subglobuleuse, un peu déprimée, et subcarénée dans 
sa circonférence, non ombiliquée; ouverture arrondie, à péris- 
tome continu par une callosité, rebordée, dentée , et retournée vers 
le dos de la coquille. 


Ex. Le Tomogère déprimé. Tomogerus depressus. PL. XXXIX. 
fig. 4, et Chemn., Conch., 9,t. 109, f. 919-920. 


Observ. Ce genre a été établi par Denys de Monfort. M. de La- 
marck, quile nomme Anostome (Anostoma), en décrit deux espèces, 
l’une et l’autre très-probablement des Grandes-Indes. 


Héuice. Helix. 


Animal de forme un peu variable; le manteau formant à son 
bord libre une espèce d'anneau ou de collier épais , surtout en avant, 
et partagé peu profondément en deux lèvres; pied ovale, plane, 
lisse en dessous, bombé et granuleux en dessus, joint à la masse 
viscérale par un pédicule souvent étroit; tête assez distincte; les 
tentacules antérieurs bien évidens et renflés au sommet; les pos- 
térieurs fort longs ; bouche en fente verticale pourvue de deux lobes 
labiaux, d’une sorte de dent marginale et d’une masse linguale 
ovale et assez petite; anus sessile au bord de l’orifice pulmonaire ; 
cavité respiratrice très-grande, oblique, s’ouvrant par un orifice 
arrondi, percé dans le collier vers l’angle postérieur de jonction 
de ses deux moitiés ; l’orifice commun des organes de la génération 
au côté droit et plus ou moins en arrière du tentacule olfactif de 
ce côté. 

Coquille de forme extrêmement variable, ordinairement globu- 
leuse, quelquefois ventrue, conoïde, assez souvent planorbique, 
mais jamais turriculée; sommet constamment mousse et arrondi ; 
ouverture oblique, ordinairement médiocre, mais quelquefois 
fort grande ou très-petite, toujours modifiée par le retour d2 la 
spire, ovale, semilunaire, plus large que longue ; les bords désu- 

_nis en arrière, souvent presque égaux ; la columelle n'entrant que 
fort peu dans la formation de l’interne. 


+ La circonférence de la coquille constamment carènée ou sub- 
carénée à tout äge. (G. GAROCOLLE. Lamck.) 


A. Espèces discoïdes ou planorbiques, ombiliquées , avec l'ouverture 
dentée. 


460 LIMACINÉS, 
Ex. L’'Hélice Labyrinthe. Æelix Labyrinthus. Chemn., Conch., 
11, ©. 208, f. 2048. 


B. Espèces discoïdes, subombiliquées, à bords tranchans, plus 
convexes en dessous qu'en dessus. (G. Isère. D. M.) 
Ex. L'H. scabre. Æ. gualteriana. De Fér., Moli. terr., pl. 67, 


fig 


g- I. 


C. Espèces discoïdes, très-ombiliquées, à bords épaissis, mais non 


dentés 


Ex. L'H. de Madagascar. Z. madagascariensis. I., ib., pl. 25, 
fig. 5-6, et l'H. à bandes. H. fusciata. Pl XXXIX,, fig. 3. 


D. Espèces discoïdes, non ombiliquées ; l'ouverture simple. 
(G. Carocozze. D. M.) 


Ex. L’H. lèvre blanche. Æ. albilabris. I4., ibid., pl. 43, f. 1-2. 


Æ. Espèces conoïdales, c'est-à-dire à spire conique assez élevée, la 


base plate; l'ouverture carrée, à bords tranchans. 
Ex. L’'H. élégante. ÆZ. elegans. Drap., Moll., pl. 5, f. 1-2. 


Ft La circonference de la coquille non carënée, si ce n'est quel- 


quefois dans leur jeune âge. 

I". Espèces conoïdales ; les tours de spire arrondis 

Ex. L'H. conoïde. H. conoïdea. PI. XL, fig.,5, et Drap., 
Moll., pl. 5, f. 7-8. 
G. Espèces ventrues. 

Ex. L'H. naticoide. H. naticoides. PI. XL, f.6, et Drap., 
ibid. , pl. 5, f. 26-27. 
H. Espèces subglobuleuses , non ombiliquées ; le péristome épaissr. 

Ex. L'H, vigneronne. H. Pomatia. Id., ibid. , pl. 5, f. 20. 
I. Espèces semi-globuleuses, non ombiliquées, avec une légère in- 


flexion à l'endroit de la jonction de la columelle avec le péristome. 


(G. Acave. D. M.) 


Ex. L'H. némoralc. A. nemoralis. 1d., ibid., pl. GP F9 "EE 
l'H. plissée. A. plicatula. PI. XXXIX, fig. 1. 


LIMACINÉS. LGr 


Æ. Espèces subdéprimées, subombiliquées, à bord tranchant, 
épaissi en dedans par un bourrelet. 


Ex. L’H. chartreuse. Æ. carthusiana. Id. , ibid. , pl.6, f.55. 


Z. Espèces plus ou moins déprimées, planorbiques; les bords de 
l'ouverture épaissis, calleux et même dentés. (G. Hérickzze. Lamck.) 


Ex. LH. Planorbe. Æ. obvoluta. PI. XL, fig. 7, et Drap., 
ibid., pl. 7, f. 27-20. 


I. Espèces déprimées, planorbiques, rudes ou velues, plus ou moins 
largement ombiliquées , à péristome tranchant. (G Zonrire. D. M.) 


Ex. L'H. Peson. A. Algira. PI. XL, fig. 8, et Drap., ibid., 
pl. 7, f. 38-30. 


N. Espèces déprimées , planorbiques, plus ou moins largement on1- 
biliquées ; les bords tranchans, mais toujours minces et luisans. 


Ex. L'H. luisante. 4. nitida. Id., ibid., pl:9.1142905. 


Observ. Les espèces de ce genre sont excessivement nombreuses : 
M. de Lamarck en caractérise cent vingt-cinq en tout; c’est-à-dire 
cent sept hélices et dix-huit carocolles ; mais il est certain que le 
nombre en est bien plus considérable. Tous les conchyliologues se 
sont eflorcés d'établir quelques coupes pour faciliter la connois- 
sance des espèces, mais aucun n’est parvenu à quelque chose de 
satisfaisant. Denys de Monfort a commencé par en faire huit ou dix 
genres; M. Oken en a proposé aussi quelques uns ; M. Rafinesque 
nous paroît n'avoir guèrefait que changer les noms de ceux de Denys 
de Monfort; mais c'est M. de Férussac qui s’est le plus complète- 
ment occupé de ce groupe d'animaux et de leurs coquilles. Dans 
Îe but que nous nous étions proposé de rassembler dans ce Genera 
tous les genres de mollusques ou de coquilles établis à tort ou à 
raison par lesauteurs précédens, nous avons essayé de faire concorder 
tous les noms de ces genres ; mais il nous a été impossible d’y réussir. 
Nous nous sommes donc bornés à établir des coupes comme indi- 
cation des formes les plus tranchées, et nous y avons rapporté les 
genres des conchyliologues quand nous l'avons pu. 

On trouve des hélices dans toutes les parties de la terre, dans 
les lieux les plus secs comme sur le bord des eaux. 

On n’a encore décrit que deux ou trois espèces fossiles analogues . 
M. Defrance en cite huit, dont deux espèces analogues et une 
carocolle , mais avec doute. 


462 LIMACINÉS. 


** Le bord antérieur du manteau élargi en une espèce de 
bouclier ; coquille nulle ou presque membraneuse. 


VITRINE. Helicolimax. 


Animal tout-à-fait gastéropode; les tentacules véritables fort 
courts; la partie antérieure du manteau élargie en bouclier, 
avancée jusqu'aux tentacules, et pourvue à droite d'un appendice 
spatuliforme trilobé, qui peut recouvrir la plus grande partie de 
la coquille; un lobe spatuliforme à la patie postérieure du 
imanteau. 

Coquille proportionnellement fort petite, extrémement mince, 
pellucide, presque membraneuse, ovale ou subglobuleuse, à spire 
très-courte, dont le dernier tour est énorme; ouverture très- 
grande, semilunaire; les bords tranchans, désunis; le gauche 
très-excavé, et se prolongeant intérieurement jusqu’au sommet. 


A. Espèces dont le pied n’est pas tronqué en arrière. 


Ex. La Vitrine transparente. Helicolimax pellucida. PI. XL, 
fig. 1, et Drap., Moll., pl. 8, £ 34-37. 


B. Espèces dont le pied est tronqué en arrière , avec un sinus profond. 
(G. Hézicarion. De Férussac. ) 


Ex. La V. d'Australasie. Ÿ. australasiæ. Helicarion Freycineti. 
Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, Atlas zoologique , pl. 67, 
fig. 1, d'après notre dessin. 


Observ. Ce genre ne renferme que trois ou quatre espèces, qui 
n'out encore été observées qwen Europe, et une bien plus grande 


du port Jackson. 


TESTACELLE. Testacella. 


Animal ellipsoïde, alongé, gastéropode; le pied non distinct, 
couvert dans toute son étendue par un derme épais, si ee w’est à 
sa partie postérieure, où il est protégé par une très-pelite coquille 
extérieure auriforme, très-déprimée, à sommet incliné en arrière, 
non spiré; ouverture 01 ale, fort grande; le bord gauche tran- 
chant, un peu roulé en dedans, surtout en arrière. 

L'orifice pulmonaire arrondi , tout-a-fait postérieur , et situé 


LIMACINÉS. 465 


sur le côté droit du sommet de la coquille; l'anus tout près de 
cet orifice. 


Ex. La Testacelle Ormier. Testacella haliotidea. PI. XLI. 
fig. 2, et Cuv., Ann. du Mus., 5, pl. 29, f. 6-7. 


Obsere. Ce genre paroît ne contenir encore qu'une seule espèce 
assez commune dans toute l'Europe. M. de Férussac en cite une 
nouvelle de Pile de Ténériffe. 


PARMACELLE. Parmacella. 


Animal ovalaire, déprimé; assez peu bombé en dessus; large. 
ment gastéropode; couvert d’une peau épaisse formant, dans le 
tiers moyen du dos, un disque charnu ovale, à bords libres en 
avant, dont la partie postérieure contient une coquille fort petite, 
très-plane, en écusson; orifice pulmonaire au bord droit et posté- 
rieur du disque ; l'anus du même côté, sous le bord libre de la 


mème partie; orifice de la génération unique, en arrière du tenta- 
cule droit. 


A. Espèces dont la queue n’est pas carénée et dont la coquille est 
subspirale. 


Ex. La Parmacelle de Taunay. Parmacella Taunaïsi, et Par- 
macella Palliolum. De Fér., Moll. terr., pl. 7, f. 1-3. 


B. Espèces beaucoup plus déprimées ; la queue carénée ; la coquille 
scutiforme. 


Ex. La P. d'Olivier. P. Olivieri. PI. XLT, fig. 3, et Cuv., 
Ann. du Mus., 5, pl. 29, f. 12-13. 


Observ. On ne connoît encore que deux espèces dans ce genre, 
l’une de l'Amérique méridionale, et l’autre de la Perse. 


LiMACELLE. Limacella. 


Corps alongé, subcylindrique, pourvu d’un pied aussi long et 
aussi large que lui, dont il n'est séparé que par un sillon; 
enveloppé dans une peau épaisse formant à la partie antérieure 
du dos une sorte de bouclier protecteur de la cavité pulmonaire, 
dont l’orifice est à son bord droit; les orifices de l’appareil géné- 
rateur distans; celui de l’oviducte à la partie postérieure du 


46/4 LIMACINÉS. 


côté droit, et communiquant par un sillon avec la terminaison 
de l’organe mâle située à la racine du tentacule droit. 


Ex. La Limacelled’Elfort. Limacella elfortiana. PI]. XLI, fig.4. 


Obsere. Cette combinaison de caractères nous paroît si anomale , 
que nous doutons réellement que nous ayons bien observé le 
mollusque sur lequel nous avons établi ce genre. 


Limace. Limax. 


Corps ovale-oblong, complètement gastéropode ; Ia peau partout 
jort épaisse, mais surtout à la partie antérieure du dos, où elle 
forme un écusson plus ou moins circonscrit, ou bouclier coriace, 
contenant dans son épaisseur un rudiment de coquille plus ou 
moins évident; cavité pulmonaire située au-dessous de l'écnsson, 
et ayant son orifice plus ou moins avancé sur le bord droit; anus au. 
bord postérieur de cet orifice; terminaison des organes de la géné- 
ration par une ouverture commune située à la racine du tentacule 
antérieur droit, 

A. Espèces chez lesquelles l’orifice pulmonaire est très-antérieur ; 


la queue carénée, et le rudiment de coquille plus évident. 
(Les L. crises.) 


Ex. La Limace grise. Limax cinereus. PI. XLI, fig. 5, et 
de Fér., Moll. terr., pl. 4, pl. 8 A , fig. 1, et pl. 8 D, fig. 5. 


B. Espèces dont l'orifice pulmonaire est plus postérieur ; la queue 
non carénée, creusée à son extrémité d’un sinus aveugle, et le rudi- 
ment de coquille granuleux. (Les L. rouces. G. Aron. De Fér.) 


Ex. La L. rouge. L. rufus. PI. XLI, fig. 6, et de Fér., sbid. , 
pl. 1-5. 


C. Espèces dont le bouclier n’est pas distinct, et dont les tentacules 


oculaires sont en massue, les autres latéraux et oblongs. 
(G. PniromiQue. Raf.) 


Ex. La L. oxyure. L. oxyurus. ( Non figurée.) 


D. Espèces dont le bouclier n’est pas distinct, et dont les deux 
paires de tentacules sont cylindriques, presque sur le même rang, les 
plus petits entre les grands. (G. Eumère. Rafin.) 


Ex, La L. nébuleuse. L. nebulosus. (Non figurée.) 


LIMACINÉS. 465 


Observ: On ne connoît encore qu’un assez petit nombre d’es- 
pèces de véritables limaces, et elles sont toutes répandues dans 
l'hémisphère septentrional des deux continens. Il en existe cepen- 
dant aux deux extrémités de l'Afrique, et MM. Quoy et Gaimard 
en décrivent dans la Zoologie du Voyage de l’Uranie, qui pro- 
viennent de la Nouvelle-Hollande. 

Les phylomiques et les eumèles de M. Rafinesque ne sont peut- 
être que des onchidies, cependant la disposition des couleurs et 
la forme carénée de la partie postérieure du corps des premiers 
pourroient faire soupconner que ce sont des limaces grises. 


ONCHIDIE. Onchidium. 


Corps alongé, très-étroit et très-extensible ; le manteau débor- 
dant le pied de toutes parts, et formant une sorte de capuchon 
au-dessus du cou et de la tête; quatre tentacules contractiles seu- 
lement; les plus longs, supérieurs et postérieurs, oculifères au 
sommet ; les plus courts, antérieurs et inférieurs, aplatis et comme 
bifurqués à l'extrémité; la bouche très-grande, armée supérieure- 
ment d’une grande dent demi-cireulaire; anus caché, et s’ouvrant 
dans un long canal de la cavité respiratrice, dont l’orifice arrondi 
est au côté droit et tout-à-fait postérieur du corps; terminaisons 
des organes de la génération à droite, et fort distantes l’une de 
l’autre; celle de l'oviducte vers le milieu du rebord inférieur du 
manteau, et celle de l'appareil mâle à la racine du tentacule droit. 


M 
A. Espèces tout-à-fait lisses. (G. Véroxicezze. Blainv.) 


Ex. L'Onchidie lisse. Onchidium læve. Blainv., pl. XLI, f. 7; 
et la Vaginule de Taunay. De Fér., Moll. terr., pl. 8 À, fig. 7. 


B. Espèces tuberculeuses. 


Ex. L’O. du Typha. O0. Typhæ. Buchan., Soc. linn., t. 5, 
De 192: 


Obsero. Décidément, nousrapportons à ce genre le moilusque ont 
nous avions fait le genre Véronicelle, et à plus forte raison celu: 

1. de Férussac a nommé Vasinule, parce qu'il nous semble imj: 
sible d'admettre ce que dit Buchanan que son onc! idie du Fypha 
a les sexes séparés, et parce que le rudiment de coquille que nous 
avons cru voir dans notre véronicelle lisse n’étoit peut-être qu'une 
simple apparence. 


30 


166 CHISMOBRANCHES. 


On ne connoît encore dans ce genre que trois ou quatre espèces 
qui sont à demi aquatiques, et d’eau douce; toutes des parties 
chaudes des deux continens. 

Quant aux espèces marines que M. Cuvier y a rapportées, elles 
constituent notre genre Péronie, de l'ordre des cyclobranches. 


ORDRE SECOND.—CHISMOBRANCHES. CHISMOBRANCHIATA. 


Organes de la respiration aquatiques, branchiaux ou pectinés, 
situés à la partie antérieure du dos, dans une grande cavité commu- 
niquant avec le fluide ambiant par une large fente oblique et 
antérieure. 

Boucbe sans dent, mais pourvueinférieurement d’un long ruban 
lingual. 

Coquille nulle, intérieure ou extérieure, très-déprimée; à ou- 
verture très-grande , entière, sans columelle, 


Obsero. Get ordre n’est composé que d'un petit nombre de 
genres tous marins , et probablement herbivores. 


CoriocELLE. Cortocella. 


Corps elliptique fort déprimé , ayant les bords du manteau très- 
minces, échancrés en avant, débordant largement de toutes parts ; 
le pied ovale, très-petit, et la tête peu distincte; deux tentacules 
cachés sous le bouclier, assez gros, courts, contractiles ; les yeux àala 
base externe de ces tentacules ; le dos peu hombé, sans trace de 
coquille extérieure ni intérieure. 


Ex. La Coriocelle noire. Cortocella nigra. Blainv., pl. XLIT, 


fig, 1. 


Obsere. Ce genre nouveau ne contient encore qu'une espèce des 
mers de l'Ile-de-France. Elle est de notre collection. 


SIGARET. Sigaretus. 


Corps ovale, plane en dessous, largement gastéropode; les bords 
du manteau verticaux, minces, dépassant le corps de toutes parts, 
échancrés en avant ; le manteau assez bombé en dessus, et solidifié 
par une coquille plus ou moins épaisse, interne, incolore, très- 
déprimée, à spire courte, peu élevée, latérale; ouverture très- 


CHISMOBRANCHES. 467 


évasée, entière , le bord gauche replié et tranchant ; deux impres- 
sions musculaires latérales très-loin de se réunir. 


A. Espèces dont la coquille est fort mince et lisse, 


Ex. Le Sigaret convexe. Sigaretus convexus. Blainv., pl. XLII, 
fie. 2, 
o 


B. Espèces dont la coquille est épaisse, solide , spirale, 


Ex. Le S. déprimé. $. haliotideus. Martini, Conch., 1, t. 16, 
ROULE 


Observ. On ne connoît encore qu'un petit nombre d'espèces vi- 
vantes de ce genre, à peu près de toutes les mers. M. Defrance en 
indique trois fossiles dont une identique du Plaisantin et deux 
analogues, l'une de Grignon, l’autre des environs de Bordeaux. 


CRYPTOSTOME. Cryptostoma. 


Corps glossoïde, formé en très-grande partie par un pied fort 
long, très-épais, plus étroit en avant, canaliculé de chaque côté, 
et débordant beaucoup de ioutes parts la masse tortillée des vis- 
cères, qui est fort petite, peu convexe en dessus, et recouverte 
dans son tiers médian par une coquille intérieure, en tout sém- 
blable à celle des sigarets proprement dits; bouche très-petite , 
cachée sous Le rebord antérieur et supérieur du pied , vers laquelle 
convergent ses quatre sillons; deux tentacules comprimés et ap- 
pendiculés à leur base; yeux? un seul grand peigne branchial ; 
anus au coté droit du bord libre du manteau. 


Ex. Le Cryptostome de Leach. Cryptostoma Leachii. Blainv., 
pl. XLIE, fig. 5. 


Obsere. Nous connoissons deux espèces de ce genre,toutes deux de 
l'Inde; peut-être quelques espèces de sigarets de M. de Lamarck 
ni appartiennent-elles ? 


OxYN0EË. Oxinoe. 


Corps gastéropode à grande coquille dorsale, antérieure, bulli- 
forme, à spire simple ; venire ou pied étroit, à branchies margi- 


v 


468 CHISMOBRANCHES. 


nales, striées transversalement ; manteau élargi en deux ailes Jaté- 
rales ; deux tentacules non rétractiles. 


Ex. l'Oxinoé olivâtre. Oxinoe olivacea. Pafin., Journal de 
Physique, tom. 89, p. 152. 


Obsere. Nousneconnoissons cegenre que par le peu qu’en dit M. Ra- 
finesque, et nousne le placons ici que parce que ce naturaliste assure 
qu'il ne diffère du sigaret que parce que la coquille est extérieure. 
Cependant si les branchies sont disposées comme il le dit (ce qui 
est un peu douteux), la différence seroit beaucoup plus grande. 


STOMATELLE. Stomatella. 


Animal inconnu. 

Coquille très-déprimée, orbiculaire ou oblongue, extérieure, 
nacrée intérieurement ; ouverture très-grande, ovale, plus longue 
que large; le bord droit évasé, dilaté , ouvert. 


A. Espèces presque orbiculaires. 


Ex. La Stomatelle imbriquée. Stomatella imbricata. PI. XLIX 
bis, fig.5, et Enc. mét., pl. 450, f. 2, a &. 


B. Espèces ovales, alongées. 
. 


Ex.La S. Auricule. S. Auricula. PI. XLII, fig. 5, et E. m., 
pl. 450, f.1,ab. 


Obsero. En ne laissant dans ce genre que les stomatelles imbri- 
quée et sillonnée de M. de Lamarck, il est évident qu'il ne pour- 
roit être séparé des sigarets que par la nacre de l’intérieur de la 
coquille. Quant aux deux autres espèces, sont-elles aussi de ce 


même genre? 
VELUTINE. V’elutina. 


Animal ovale, assez bombé, à peine spiral; le bord du man- 
teau simple eu avant et double dans toute sa circonférence; la 
lèvre interne plus épaisse et tentaculaire; pied petit, ovale, avec 
un sillon marginal antérieur ; tête épaisse ; tentacules gros, obco- 
niques, distans, avec un petit voile frontal entre eux; yeux noirs, 
sessiles au côté externedela base de ces tentacules ; bouche grande, à 
l'extrémité d’une sorte de mufle; la cavité respiratrice grande, 


SUBAPLYSIENS. 469 


sans trace de tube, et contenant deux peignes branchiaux inégaux, 
obliques, attachés au plancher ; orifice de l'ovaire à la base de 
l'organe excitateur mâle, situé à la racine du tentacule droit ; 
attache musculaire en fer à cheval, fort mince en arrière, ouverte 
en avant. 

Coquille extérieure épidermée, patelliforme , à spire petite, 
latérale, sans columelle ; ouverture grande, à bords presque 
réunis, l'un et l'autre tranchans ; le droit se réunissant au gauche 
par un dépôt calcaire lamelleux. 


p : 
Ex. La Velutine capuloide. Felutina capuloidea. Helix lævi- 
gata. Linn., pl. XLIT, fig. 4, et Mull., Z. D., 5, t. 101, f. 1-4. 


Obsero. Nous avons établi ce genre sur un individu pourvu de sa 
coquille, que nous devons à la générosité de M. Defrance. 

Nous n’en connoissonsencore qu'uneespècedescôtesd’Angleterre, 
et qui est très-probablement la même que celle dont parle Muller 
sous le nom de Bulla velutina, et que M. de Lamarck a regardée à 
tort comme analogue de son sigaret déprimé. 

M. Gray a aussi proposé ce genre sous le même nom. 

Peut-être certains cabochons lui appartiennent-ils? 


ORDRE TROISIÈME. — MONOPLEUROBRANCHES. 
MoNOPLEUROBRANCHIATA. 


Organes de la respiration branchiaux, situés au côté droit du 
corps , et mis à couvert plus ou moins complètement par une 
partie du manteau opereuliforme, dans laquelle se développe 
souvent une coquille plane ou plus ou moins involvée, à ouver- 
ture très-grande et constamment entière; tentacules nuls, rudi- 
mentaires ou auriculiformes. | 


Fam. I. —SUBAPLYSIENS. SUBAPLYSIACEA. 
Deux ou quatre appendices tentaculaires à la tête. 
Les orifices des organes de la génération peu ou point distans 
entre eux, et sans sillon extérieur intermédiaire. 


BERTHELLE. Berthella. 


Corps ovale, assez bombé en dessus, les bords du manteau Île 
dépassant de toutes parts, et se recourbant en bas dans le repos ;, 


47o SUBAPLYSIENS. 


de manitre à cacher complètement la tête et le pied; celui-ci 
large et ovale, mais beaucoup moins que le manteau; une espèce 
de voile au bord antérieur de la tête, prolongé de chaque eôté en 
une sorte d’appendice fendu latéralement ; les deux auricules 
tentaculiformes occipitales fendues et striées intérieurement à leur 
terminaison et fort rapprochées à leur base amincie; yeux sessiles , 
placés sur la racine postérieure des tentacules; une seule branchie 
pectiniforme latérale, attachée en avant, et en grande partie 
libre en arrière; la terminaison des organes de la génération dans 
un gros tubercule unique situé avant la racine de la branchie. 


Ex. La Berthelle poreuse. Berthella porosa. Blainv., pl. XLIIT , 
fig. 1. 


Obsero. Nous avons établi ce genre pour un joli mollusque des 
côtes d'Angleterre que nous devons à l'amitié de M. le Dr Leach, 
et dont Donovan faisoit une espèce de bulle, Bulla plumula. 


PLEUROBRANCHE. P/eurobranchus. 


Corps ovale ou subcireulaire très-mince, très-déprimé, comme 
formé de deux disques appliqués lun sur l'autre; l'inférieur ou 
pied beaucoup plus large, et débordant de toutes parts le supé- 
rieur, échancré en avant comme en arrière, et contenant dans son 
milieu une coquille fort mince ; la tête entre les deux disques, et 
à moitié cachée par le supérieur ; deux paires d’appendices tenta- 
culaires; les antérieurs à chaque angle de la tête; les postérieurs 
unis à leur racine, plats et fendus; les yeux sessiles au côté ex- 
terne de la base des antérieurs ; bouche cachée, transverse ; une 
seule grande branchie latérale profondément cachée, et adhérente 
dans toute sa longueur; la terminaison de l’oviducte à la racine 
postérieure de l'organe excitateur mâle, qui est long et filiforme ; 
l'anus tout-à-fait en arrière de la branchie, à l'extrémité d'un 
assez long appendice flottant. 

Coquille grande, bien formée, à bords membraneux, ovale, 
concave inférieurement , convexe en dessus; les bords tranchans 
réunis; le sommet subspiré tout-à-fait postérieur. 


Ex. Le Pleurobranche de Péron. Pleurobranchus Peronïi. 
Cuv., Ann. du Mus., tom. 5; pl. 18, f. 1-2, et le P. Lesueur, 
P. Lesueur. Pl XLIIL, fig. 2. 


Obsere. Quoique nouscitions comme type de ce genre l'animal ob- 


APLYSIENS. Â7% 


servé par M. Cuvier , nous l'avons cependant caractérisé d’après un 
mollusque de notre collection, qui est probablement une espèce 
distincte. 


PLEUROBRANCHIDIE. Pleurobranchidium. 


Corps assez épais, ovale alongé, plat, et formé en dessous par 
un large disque musculaire plus étendu en arrière qu’en avant, 
bombé en dessus, sans autre indice d'opereule ou de manteau 
qu'une petite bande étroiteau milieu du côté droit ; tête très-grosse, 
peu séparée du corps; deux paires de tentacules auriformes ; les 
antérieurs à l'extrémité d’un bandeau musculaire transverse, fron- 
tal; les postérieurs un peu plus en arrière, et fort séparés l’un de 
autre; orifice buccal à l'extrémité d’une sorte de masse probosei- 
dale et entre deux lèvres verticales ; une seule branchie médiocre, 
latérale, adhérente dans toute sa longueur, et parfaitement à 
découvert; la terminaison des organes de la génération dans un 
tubercule commun ; l’oritice de l'appareil dépurateur à la racine 
antérieure de la branchie; anus au milieu de la longueur de 
celle-ci. 

Aucune trace de coquille. 


Ex. Le Pleurobranchidie de Meckel. Pleurobranchidium Mec- 
kelr. PI. XLIIT, fig. 5, et Meckel, Fragm. d'Anat. comp., tom. 1. 
pl. 5, fig. 33-40. 


Obsere.. Nous avons nous-mêmes caractérisé ce genre sur deux 
individus envoyés par M. Meckel: ce mollusque nous paroît être le 
pleurobranche baléarique de Delaroche et le type du genre Cya- 
nogaster de M. Rudolphi. 


Fam. IL — A4PLYSIENS. APLYSIACEA. 


Corps non divisé, ou formant une seule masse molle, char- 
nue ; quatre appendices tentaculaires constamment bien distincts, 
aplatis, auriformes; bouche en fente verticale, avec deux plaques 
labiales latérales subcornées et une langue cordiforme hérissée de 
denticules; yeux sessiles entre les deux paires de tentacules; les 
branchies couvertes par une sorte d'opercule ; les orifices de l’ap- 
pareil générateur plus ou moins distans, et réunis entre eux par 
un sillon extérieur. 


472 APLYSIENS. 


Coquille nulle ou incomplète, constamment interne. 
APLYSIE. Aplysia. 


Corps épais, charnu, ovale, pourvu en dessous d’un pied asser, 
mince, de chaque côté d’un appendice natatoire, en dessus et en 
arrière d'une sorte de bouclier operculaire, solidifié à l'intérieur 
par un rudiment de coquille plus où moins calcaire et régulière , 
recouvrant la cavité de la branchie; deux paires d'auricules ten- 
taculaires fendues, l’une labiale, et l'autre occipitale ; les yeux très- 
petits, sessiles entre elles deux. 


A. Espèces dont les appendices latéraux sont fort larges , divisés en 
arrière et abaissés. 


Ex. L’Aplysie dépilante. Aplysia depilans. PI. XLIUIL. fig. 4, 


et Blainv., Monog., Journ. de Phys., tom. 06, juin 1823, fig. 1. 
Æ. Espèces dont les appendices plus étroits sont réunis et relevés en 
arrière. 
Ex. L'A. vulgaire. 4. oulgaris. Id., ibid., fig. 8. 


C. Espèces dont les appendices sont fort larges, et qui n’ont que deux 
tentacules , en arrière desquels sont les yeux. (G. Acréon. Oken.) 


Ex. L’A. verte. À. viridis. Bosc, Vers, t. 1, pl. 2, f. 4. 
D. Espèces alongées, à queue subulée ; les quatre tentacules longs 
et gréles ; la cavité branchiale subdorsale , sans opercule ou co- 


quille. 
Ex. L'A. de Brongniart. 4. Brongniartii. Blainv., ibid, fig. 12. 


Obsero. Ce genre ne renferme encore qu'un assez petit nombre 
d'espèces, présque toutes de nos mers. Celle de la troisième sec- 
tion est de l'Amérique septentrionale; elle est bien mal connue. 
MM. Quoy et Gaimard en ont rapporté plusieurs des mers de 
l'hémisphère austral. 


DoLaABELLE. Dolabella. 


Corps mou, charnu, alongé, subcylindrique, renflé etaplati en ar- 
ritre par la réunion des appendices natatoires qui sont fort courts ; 


APLYSIENS. 473 


le pied plusdistinet et plus épais que dans les aplysies ; les organes 
de la respiration contenus dans une sorte de cavité dorsale à ouver- 
ture supérieure ovale, presque symétrique, et formée par la réu- 
nion des lobes du manteau. 

Coquille rudimentaire tout-à-fait plate, subspirale, élargie en 
forme de doloire, à sommet calleux et très-épais. 


Ex. La Dolabelle calleuse. Dolabella Rumphii. Cuv., Ann. 
du Mus., 5, pag. 437, pl. 29, f. 1-4, et pl. XLIII, fig. 5. 


Observ. Ce genre, extrêmement voisin du précédent, ne contient 
que deux espèces, dont une est établie sur la coquille seulement. 
Toutes deux sont des mers de l'Inde. 


BURSATELLE. Bursatella. 


Corps subglobuleux, offrant inférieurement un espace ovalaire 
circonscrit par des lèvres épaisses indiquant le pied, supé- 
rieurement une fente ovalaire à bords épais, symétrique , formée 
par la réunion complète des appendices natatoires du manteau, 
et communiquant dans une cavité où se trouvent une très-grande 
branchie libre et l'anus; quatre tentacules fendus, ramifiés, outre 
deux appendices buccaux. 

Aucune trace de coquille. 


Ex. La Bursatelle de Leach. Bursatella Leachii. Blainv., 
pl. XLIIT, fig. 6. 


Obsero. Nous ne connoissons encore qu'une espèce de ce genre; 
elle est fort grosse et des mers de l'Inde. 


Norarcue. Notarchus. 


Corps globuleux ; le pied comme dans le genre précédent; quatre 
tentacules fendus dans une partie de leur longueur, sans appendices 
labiaux prolongés; une très-petite branchie latéro-supérieure, 
presque externe, ou seulement protégée par un petit repli du 
manteau , sans coquille intérieure. 


Ex. Le Notarche de Cuvier. Notarchus Cuvieri. PI, XLHI , 
fig. 7, et G. Cuvier, Règn. ‘anim. , pl. xr, f. 1. 


474 PATELLOIDES. 


Observ. Ce genre, extrêmement voisin du précédent, ne con- 
tient aussi qu'une seule espèce de l'Ile-de-France. 


ELYSIE. Elysia. 


Corps très-mou, déprimé, rhomboïdal, avec des lobes nata- 
toires latéraux; pied alongé, terminé à son extrémité par un tu- 
bercule creux; tentacules auriformes , le droit plus gros que le 
gauche , et d’où sort l’organe mâle sous la forme d’un filet très- 
fin ; yeux sessiles situés au-dessous des tentacules; bouche fendue 
longitudinalement, et pourvue de deux paires de filets tentacu- 
laires ; l’anus percé dans le tubercule creux qui termine le pied; 
branchies situées à l’origine du dos, et formées par de petites 
lames disposées en fer à cheval. 


Ex. L'Elysie timide. Elysia timida. Risso, Journ. de Phys., 
19%, :p. 576: 


Observ. Ce genre ne renferme encore qu’une espèce observée 
dans la Méditerranée par M. Risso, et qu'il rapporte au genre 
Notarche de M. Cuvier, mais évidemment à tort, si la description 
qu'il en donne est exacte. Il est vrai qu’il est permis de douter un 
peu de la singulière terminaison de Fanus et de celle de l’organe 
mâle. 


Fam. II. — PATELLOIDES. PATELLOIDEA. 


Corps déprimé, aplati, couvert par une large coquille extérieure, 
non symétrique et patelloïde,. 


OnuBRELLE. Ombrella. 


Corps ovalaire, très-déprimé, pourvu inférieurement d'un pied 
fort épais et très-large, coupé obliquement en dessus, dépassant 
beaucoup les bords à peine marqués du manteau, et dont l’extré- 
mité antérieure offre une ouverture en forme d’entonnoir, au 
fond de laquelle sont deux tentacules foliacés et la bouche ; les 
autres tentacules supérieurs et enroulés en cornet lamelleux à 
l'intérieur; les branchies formées de folioles assez nombreuses . 
disposées en un cordon qui occupe la partie antérieure et droite 


PATELLOIDES, 47 


du sillon du pied ; l'anus à la partie postérieure de la branchie; les 
orilices des organes de la génération très-rapprochés. 

Coquille extrêmement déprimée ou tout-à-fait plate, subcireu- 
laire, non symétrique, à bord irrégulier et à sommet à peine 
marqué. 


Ex. L'Ombrelle de lInde. Ombrella indica. Lamck . 
pl. XLIV , fig. 1, et Chemn., Conch., 10, t. 169, f. 1643-1646. 


Obsere. C’est le genre que nous avons désigné dans le Dictionnaire 
des Sciences naturelles sous le nom de Gastroplax, parce que le 
seul individu que nous avons vu avoit sa coquille, probablement 
par artifice, collée ou attachée sous le pied. M. de Lamarck carac- 
térise deux espèces d’ombrelles, l’une de l'Inde et l’autre de la 
Méditerranée. 


SIPHONAIRE. Siphonaria. 


Corps ovale, subdéprimé ; la tête subdivisée en deux lobes 
égaux, sans tentacules ni yeux évidens; les bords du manteau 
crénelés; une branchie en forme de membrane carrée dans le 
sinus formé à droite entre le pied et le manteau. 

Coquille patelloïde, elliptique, à sommet bien marqué, un peu 
gauche et postérieur ; une espèce de canal ou de gouttière sur le 
côté droit; impression musculaire en fer à cheval ; le lobe droit 
partagé en deux par le canal. 


Ex. La Siphonaire Mouret. Siphonaria Mouretus. Adans., 
Sénégal, t. 2,.et pl. XLIV, fig. 2. 


Observ. Quoique Adanson ait placé cet animal parmi les patelles 
( Lepas), il est évident que ce doit être un genre de l’ordre des 
monopleurobranches ; les divisions de la tête étant sans doute les 
auricules tentaculaires. Nous Le rapprochons sans aucun doute des 
espèces de patelles dont M. Sowerby a fait dernièrement son genre 
Siphonartia, et dont nous connoissons déjà trois à quaire espèces. 


TYLonixE. Tylodina. 


Corps gastéropode, à petite coquille dorsale extérieure , mem- 
braneuse, ovale, patelliforme, sans spire, à sommet calleux; 
quatre tentacules, dont les deux postérieurs éloignés des antérieurs 


456 ACÈRES. 


et plus grands qu'eux; branchie dorsale sous la coquille à droite; 
anus à la droite du cou. 


Ex. La Tylodine pointillée. Tylodina punctulata. Rafinesque, 
Journal de Physique, tom. 89, p. 152. 


Obsere. Nous ne connoissons ce genre que d’après le peu qu’en 
dit M. Rafinesque ; mais il nous paroît probable qu'il appartient 
à cette famille. 


Fan. IV.— ACÈRES. ARERA. 


Corps plus ou moins globuleux, gastéropode, divisé en deux 
parties, dont l’antérieure est souvent pourvue de lobes latéraux ; 
la tête peu distincte, sans tentacules, ou à tentacules rudimentaires. 

Coquille nulle, interne ou externe. 


BuLLre. Bulla. 


Corps ovale oblong, épais, obtus aux deux extrémités, formé 
de deux parties; la postérieure entitrement recouverte par la 
coquille, avec les bords du manteau épaissis en avant, mais surtout 
en arrière au côté gauche , où il forme un lobe bordant son ouver- 
ture ; l'antérieure plus considérable, pourvue à droite et à gauche 
d'un élargissement natatoire du pied, pouvant se recourber et en- 
velopper tout le corps; tête peu distincte, avec des appendices 
labiaux peu considérables; deux yeux sessiles bien distincts, et en 
arrière d’eux une paire de tentacules en forme de bride extrème- 
ment basse, se prolongeant sur les parties latérales au cou. 

Coquille interne ou externe, ovalaire, involvée, à ouverture 
très-grande , à sommet ombiliqué. 


Ex. La Bulle Hydatide. Bulle Hydatis. PI. XLV, fig. 1, et 
Enc. mét., pl. 361, fig. 1, « b. 


Observ. Nous avons caractérisé ce genre sur plusieurs individus 
qui nous ont été envoyés du Havre encore vivans par M. le D' Sur- 
riray,et qui pourroient bien appartenir à l'espèce que M. de La- 
marck a nommée bulle cornée. Nous y rapportons, quoique avec 
doute, les espèces vivantes que M. de Lamarck caractérise dans ce 
genre, et qui proviennent de toutes les mers , ainsi que les quatre 
fossiles de Grignon. 


/ 


ACÈRES. | 477 


M. Defrance admet deux espèces de bullées fossiles, dont une 
analogue en Italie, d'après Brocchi, et une identique de Grignon; 
dix espèces de bulles dont cinq analogues du Plaisantin, d’après 
Brocchi, et une espèce subanalogue de Grignon. 


BELLEROPHE. Bellerophus. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille ovale, oblongue, fortement involvée, en forme de 
navette déprimée; le dernier tour de spire entourant et cachant 
tous les autres; ouverture ovale, assez étroite, auriculée à son 
extrémité; le bord gauche entièrement formé par le retour de la 
spire, le droit tranchant. 


Ex. Le Bellerophe vasulite. Bellerophus vasulites. Denys de 
Monfort, Systèm. de Conchyl., t& 1, p. 51. 


Obsero. C’est à M. Defrance que la science doit la rectification 
des caractères de ce genre établi par Denys de Monfort, et qu'il 
place parmi les polythalames. En sciant la coquille même qui 
avoit appartenu à ce conchyliologiste, M. Defrance s’est assuré 
qu’elle n’est nullement cloisonnée. Ce genre au reste n’est connu 
qu'à l’état fossile : il contient deux ou trois espèces. Ne seroit-il 
pas mieux placé dans les angyostomes qu'ici ? 


BurrÉée. Bullea. 


Corps ovale, oblong, subinvolvé, obtus aux deux extrémités; 
la partie postérieure et le bord gauche du manteau épaissis et for- 
mant une sorte de second pied qui se place dans l'ouverture de 
la coquille; une espèce de bouclier tentaculaire rugueux sur la 
tête, avec deux lobes latéraux plus ou moins longs en arrière; le 
pied épais sans appendices latéraux natatoires. 

Coquille interne ou externe, ovale, involvée plus ou moins com- 
plètement , ce qui rend l'ouverture ou très-large ou plus ou moins 
étroite. 


A. Espèces dont la coquille est intérieure et fort incomplètement in- 
volvée , sans spire ni columelle. 


Ex. La Bullée plancienne. Bullea aperta. P\. XLV, fig. 2, 
et Mull., Zool. Dan., 5, pl. ror. f. 1-5. 


478 ACÈRES. 


2. Espèces dont la coquille est intérieure ct fort incomplètement in- 
volvée, avec une columelle à spire rentrée. 


Ex. La B. Ampoule. B. Ampulla. E. m., pl. 558, f. 5, a b. 


C. Espèces dont la coquille est intérieure ; les lobes latéraux cirrheux 
plus développés. 


Ex. La B. de Férussac. B. Ferussac. Quoy et Gaimard, Voyage 
de l'Uranie, Atlas zoologique, pl. 66, f. 10-12. 


Observ. Nous caractérisons ce genre un peu différemment que 
M. de Lamarck, qui l’a établi, et qui n’y place que les acères, 
dont la coquille est intérieure. Comme nous prenons en première 
considération l'animal, nous distinguons sous le nom de bullées les 
espèces qui, avec une coquille extérieure ou intérieure, ont le 
pied plus épais, non dilaté en appendices natatoires, et qui ont en 
effet d'autres mœurs que les bulles qui nagent fort bien et rampent 
fort mal. Nous avons observé les trois espèces conservées dans l’al- 
cool. 


LOBAIRE. Lobartia. 


Corps moins déprimé; ovale, subglobuleux , paroissant divisé 
en quatre parties, une antérieure pour la tête et le thorax ,une de 
chaque côté pour les appendices natatoires , recourbés etadhérens, 
et une postérieure pour les viscères. 

Point de coquille, mème rudimentaire, à la face supérieure de 
la partie postérieure du corps. 


Ex. La Lobaire charnue. Lobaria carnosa. PI. XLV, fig. 5, 
et Cuv., Ann. du Mus., 16, pl. 1, f. 15-16. 


Obsere. Ce genre ne renferme encore qu’une espèce de nos mers, 
peut-être en faudra-t-il rapprocher le petit mollusque incomplète- 
ment connu dont MM. Quoy et Gaimard ont fait leur genre TrtP- 
rèRE , et qui est figuré dans l'Atlas zoologique du Voyage de l'U- 
ranie, pl. 66, f. G. 


SORMET. Sormetus. 


Corps alongé, semicylindrique, largement gastéropode, sans 
ivaces de tentacules; bouche ronde, marginale; Fappareil de la 


ACÈRES. k7g 


respiration communiquant avec le fluide ambiant par un petit 
orifice arrondi, situé au côté droit et protégé par une petite coquille 
ovale, déprimée, subsymétrique , à sommet à peine indiqué, et à 
bords repliés en dedans. 


Ex. Le Sormet d’Adanson. Sormetus Adansonii. PI. XLV. 
fig. 4, et Sénég., pl. 1. 


Observ. Ce genre est établi sur un animal assez incomplètement 
connu d’après une figure et une description d'Adanson. 


GASTÉROPTÈRE. Gasteroptera. 


Corps divisé en deux parties ; la postérieure globuleuse, ne tenant 
presque que par un pédoncule à l'antérieure; celle-ci fort petite , 
élargie de chaque côté en une grande expansion musculaire ovale 
transversalement , un peu échancrée en avant et en arrière, ce 
qui la rend comme bilobée et remplacant le pied, servant à la 
natation ; la branchie latérale tout-à-fait à découvert. 


Ex. Le (Gastéroptère de Meckel. Gasteroptera Meckeli. 
PL XUV.;:f6:5: 


Obsero. Ce genre est établi sur un joli mollusque des mers de 
Sicile; aussi est-il probable que c’est le nième que celui qui a été 
proposé par M. Rafinesque sous la dénomination de Sarcoptère. 


ATLAS. Atlas. 


Corps partagé en deux parties réunies parunesortede pédoncule, 
à peu près comme dans le genre précédent; la postérieure ova- 
laire ; l’antérieure dilatée circulairement, et ciliée sur ses bords, 
mais pourvue d’un très-petit pied distinct en dessous, et d'une 
paire de très-petits tentacules auriformes en dessus; l’anus au 
milieu du côté droit de la masse postérieure ; les organes de la 
respiration inconnus, ainsi que la terminaison de ceux de la 
génération. 


Ex, L'Atlas de Péron. Atlas Peronii. PI. XLV, fig. 6, et 
Lesueur, Journ. de Phys., vol. 85, pl. 2, fig. 2. 


Obsere. Ce genre, dont nous devons l'établissement à M. Le- 


… 


480 THÉCOSOMES, 


sueur, n’est pas entièrement connu; il nous semble cependant 
qu'il doit appartenir à la même famille que le gastéroptère; car la 
terminaison de l’anus nous porte à croire que la branchie doit en 
être voisine, et non pas formée par les cils qui bordent le disque, 
comme le croit M. Lesueur. 


SECTION Il. — Organes de la respiration, et le corps protecteur, | 
quand il existe (ce qui est assez rare), symetriques. 


ORDRE PREMIER. — APOROBRANCHES. 
APOROBRANCHIATA. 


Corps de forme un peu variable, mais constamment pourvu 
d'appendices natatoires pairs et latéraux, sans pied proprement dit; 
organes de la respiration souvent peu évidens. 


Fan. I. — THÉCOSOMES, THEecosOMATA. 
HyALE. Hyalæa. 


Corps subglobuleux , formé de deux parties distinctes ; la pos- 
térieure ou abdominale large, déprimée, bordée de chaque 
côté d’une double lèvre du manteau, quelquefois prolongée, 
contenue dans une coquille ; l’antérieure céphalo-thoracique, 
dilatée de chaque côté en aile ou nageoire arrondie; tête non 
distincte, pourvue de deux tentacules contenus dans une gaîne 
cylindrique ; ouverture buccale, avec deux appendices labiaux 
décurrens sous le pied ; anus à la partie postérieure de la double 
lèvre du manteau au côté droit ; branchie en forme de peigne, sur 
le même côté; terminaison de l'oviducte à l'endroit de séparation 
des deux parties du corps ; celle de l'organe mâle tout-à-fait anté- 
rieure, en dedans et en avant du tentacule droit. 

Coquille extérictiie fort mince, transparente, symétrique, 
bombée en dessous, plane en dessus, fendue sur les côtés pour le 
passage des lobes du manteau, ouverte en fente en avant pour celui 
du céphalo-thorax, et tronquée au sommet. 


Ex. V'Hyale tridentée. Hyalæa tridentata. PI, XLVI, fig. 2, 
et Cuv., Ann. du Mus., 4, p. 22, fig. 59. 


Obsero, Cegenre, dont nousavons publié une monographie dansle 


THÉCOSOMES, 481 


Journal de Physique et dans le Dictionnaire des Sciences natu- 
relles , renferme déjà cinq à six espèces ; toutes paroissent être des 
pays chauds. 

Le genre Glandiole de Denys de Montfort paroît appartenir à 
ce genre, d’après la juste observation de M. Defrance. 


CLÉODORE. Cleodora. 


Corps alongé, conique, plus ou moins déprimé; partagé en 
deux parties, comme dans l'hyale; deux tentacules, deux yeux et 
deux ailes natatoires à l’antérieure ; la postérieure conique , con- 
tenue et adhérente dans une sorte d'étui gélatineux à ouverture 
antérieure fort grande, et non échancrée latéralement. 


A. Espèces déprimées. 


Ex. La Cléodore de Brown. Cleodora Brownii. PI. XL VI bis, 
fig. 1, et Pér. et Lesueur , Ptérop., Ann. du Mus., vol. 15, pl.3. 
fig. 14. 

o 


B. Espèces coniques, non déprimées. (G. Vacixezze. Daud.) 


Ex. La C. de Bordeaux. Vaginelle déprimée , Vaginella de- 
pressa. Daud., pl. XLVI &5s, fig. 2 ; Bullet. des Sc. par la Soc. 
phil., n.° 43, fig», et Bosc, Hist. nat. des vers, t. L, p.-195, 
pl-7, he. 7: 


Observe. Nous avons observé une espèce vivante de eléodore, 
l'animal et la coquille. C’est un genre peu distinct de l'hyale, 
L'espèce de la deuxième division est fossile. 


CYMBULIE. Cymbulia. 


Corps alongé, subcylindrique , pourvu en arrière d'un filament 
d'attache, et de chaque côté d'une large expansion natatoire ; 
deux yeux, une trompe ? 

Coquille ou étui cartilagineux , transparent, conique dans sa 
partie postérieure où adhère l'animal , et se prolongeant en dessus 
en un long demi-cylindre creux, sous lequel l'animal peut se mettre 
à Pabri. 

Ex. La Cymbulie de Péron. Cymbulia Peronii. Lamck., 

pl. XLVI 6ës, fig. 5, et Pér. et Lesueur, Ann. du Mus., 15, 


pl3;fg:0, 410 LT. 
3: 


482 GYMNOSOMES. 


Obsere. La définition que nous donnons de ce genre est toute dif- 
férentede celle de Péron et Lesueur; mais nous avons vul’animal sur 
lequel il est établi, et l'autopsie comme l’analogie ne nous permet- 
tent pas de douter qu'ils ne se soient trompés dans la description et 
la figure de ce mollusque, ainsi que dans ses rapports avec sa co- 


quille. 
PyrGo. Pyrgo. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille presque microscopique, sphéroïdale, régulière, formée 
de deux pièces ou valves presque séparables , égales, se joignant 
dans toute leur circonférence, si ce n’est en avant, où est une petite 
ouverture étroite, transversale. 


Ex. La Pyrgo lisse. Pyrgo lœvis. Pl. LXIT bis, fig. 2. 


Obsere. Ce genre, établi par M. Defrance , qui le range parmi les 
sphérulacés, ne contient encore qu'une seule espèce fossile. 


Fan. I. — GYMNOSOMES. GYMNOSOMATA. 


Corps de forme alongée, subconique , complètement nu; deux 
faisceaux de sucoirs tentaculaires à la bouche ; point de dent à 
la lèvre supérieure ; une petite plaque linguale hérissée de den- 
ticules. 


Czio. Clio. 


Corps libre, nu, plus ou moins alongé, ün peu déprimé, aminei en 
arrière, sans autres nageoires que les appendices latéraux ; tête bien 
distincte, pourvue de six tentacules longs, coniques, rétractiles , 
séparés en deux groupes de trois chacun, et pouvant entièrement 
être cachés dans une espèce de prépuce portant lui-même un petit 
tentacule à son côté externe; bouche tout-à-fait terminale et verti- 
cale; yeux sessiles, presque supères; une sorte de ventouse ou de 
rudiment de pied sous le cou, entre la racine des nageoires; anus 
et terminaison des deux parties de l’appareil générateur dans un 
tubercule unique, situé au côté droit, à la jonction de la nageoire 
au tronc; organes de la respiration ? 


A. Espèces dont les tentacules sont bien connus. 


Ex. Le Clio boréal. Clio borealis. Pall., Spicil. zool., 10, t. 1, 
fig. 18, 10, et pl. XLVI, fig. 1. 


GYMNOSOMES. 483 


8. Espèces sans tentacules ? et dont le renflement céphalique est séparé 
du tronc par une sorte de thorax plus étroit , bien distinct. 
(G. Crionire. Quoy et Gaimard.) 


Ex. Le C. Caducée. C. Caduceus. Voyage de l’Uranie, Atlas 
zoolog., pl. 66, fig. r. 


Obsero. Nous avons caractérisé ce genre d’après nos propres ob- 
servations. La figure de Pallas que nous citons est la moins mau- 
vaise de toutes celles qu’on a données du clio boréal ; mais elle est 
encore fort inexacte. 

Quant à l’espèce qui forme la seconde section de ce genre, elle 
est trop incomplètement connue pour qu’on puisse assurer ce que 
c’est. Il en est peut-être de même du clio austral de Bruguière. 


PNEUMODERME. Pneumoderma. 


Corps libre, subcylindrique , un peu aminci en arrière , renflé 
en avant, et divisé en deux parties : l’une postérieure ou abdo- 
minale plus grosse, ovale et étroite enarrière; l’autre antérieure ou 
céphalo-thorax bien plus petite, formée par un petit appendice ou 
pied médian, accompagnée à droite et à gauche par un appendice 
natatoire; bouche à l'extrémité d’une sorte de trompe rétractile, 
ayant à sa base un faisceau de sucoirs tentaculaires, et pouvant 
se cacher dans une espèce de prépuce qui porte en dehors deux 
petits tentacules; anus à droite et un peu avant les branchies 
extérieures en forme d’H, placées à la partie postérieure du corps ; 
orifice des organes de la génération dans un tubercule commun 
situé à la racine de la nageoire du côté droit. 


Ex. Le Pneumoderme de Péron. Pnreumoderma Peronit. 
Lamck., pl. XLVI &is, fig. 4, et Cuv., Ann. du Mus., 4, 
p- 228, pl. 59. 


Obsero. Nous avons caractérisé ce genre, dont la découverte est 
due à Péron, sur plusieurs individus bien conservés, rapportés par 
MM. Quoy et Gaimard de l’expédition du capitaine Freycinet. Il 
ne contient qu'une espèce de l’Australasie. 


434 PSILOSOWES. 
Fam. I. — PSILOSOMES. Psirosomara. 
Corps tres-comprimé latéralement, et en forme de lame. 
PHYLLIROË. Phylliroe. 


Corps libre, nu, très-comprimé ou beaucoup plus haut qu'épais, 
terminé en arrière par une sorte de nageoire verticale; céphalo- 
thorax petit, et pourvu d’une paire d’appendices natatoires, trian- 
gulaires, comprimés, et simulant des espèces de longs tentacules 
ou de branchies; bouche subterminale, en fer à cheval, avec une 
trompe courte rétractile; anus au côté droit du corps; orifice des 
organes de la génération unique du même côté, et plus antérieur 
que l'anus; organes de la respiration ? 


Ex. Le PhylliroéBucéphale. Phylliroe Bucephalum. PI. XL VI, 
fig. 5; et Péron et Lesueur, Ann. du Mus., pl. 1, f. 1-3. 


Obsere. Nous avons observé cet animal sur l'individu de notre 
collection, qui a été découvert dans la Méditerranée par MM. Pé- 
ron et Lesueur; nous n'avons pu trouver les branchies, et cependant 
nous ne croyons pas que les appendices locomoteurs en servent. 


ORDRE SECOND. — POLYBRANCHES. 
POLYBRANCHIATA. 


Organes de la respiration branchiaux, en forme de lanières ou 
d’arbuscules nombreux, disposés symétriquement, et à l'extérieur 
de chaque côté du corps. ; 

Corps toujours nu. 


Fan. I.— TETRACÈRES. TETRACERATA. 


Deux paires de tentacules, l'une frontale et l’autre occipitale ; 
yeux sessiles en arrière de celle-ci; la peau lisse; les branchies 
en forme de lanières ou de cirrhes. 


(e») 
Qi 


TÉTRACÈRES. 4 
GLAUCUS. Glaucus. 


Corps lacertiforme , alongé, conique , avec un rudiment de pied 
à sa face inférieure, se prolongeant en arrière en une sorte de 
queue, et des espèces d’appendices digités, disposés par paires 
sur les côtés et servant à la natation ; tête assez grosse, quoique 
peu distincte ; deux paires de tentacules extrêmement courtes ; 
bouche subterminale ; anus au tiers postérieur du côté droit 
la terminaison des organes de la génération dans un tubercule 
comman, au tiers antérieur du même côté. 


Ex. Le Glaucus de Forster. Glaucus Forsteri. PI. XLVI, 
fig. 4, et Péron et Lesueur, Ann. du Mus., 15, pl.5, f. 9. 


Obsero. On ne connoît encore qu’une espèce bien distincte dans 
ce genre, et presque de toutes les mers; elle a toujours été assez 
incomplètement figurée et décrite à l’envers, le pied en haut. 


LANIOGERE. Laniogerus. 


Corps à peu près de même forme que dans Île genre précédent, 
épais et plus large en avant, plus étroit et plus mince en arrière, 
gastéropode, pourvu de chaque côté d’une série de lames molles. 
finement pectinées, divisée en deux parties; bouche et tentacules 
comme dans les glaucus, ainsi que la terminaison des appareils 
de la digestion et de la génération. 


Ex. Le Laniogère d’Elfort. Laniogerus Elfortir. Blain.” 
pl. XLVI, fig. 4. 


Obsere. Nous avons établi ce genre d’après un individu de la col- 
5 F 
lection du Muséum britannique. 


TERGIPEDE. Tergipes. 


Corps conique, claviforme, avec un pied encore assez peu 
sensible, comme dans les genres précédens, pourvu en dessus 
d'espèces de branchies tentaculiformes en petit nombre , et dis- 
posées sur deux rangs; les deux paires de véritables tentacules 
de longueur un peu variable. 


486 TÉTRACÈRES. 
A. Espèces dont les deux paires de tentacules sont fort courtes. 


Ex. Le Tergipède lacinulé. Tergipes lacinulatus. PI. XLVI 
bis, fig, 6, et Enc. méth., pl. 82, f. 5-6. 


B. Espèces qui les ont plus longues. 


Ex. Le T. de Tilésius. T. Tilesii. Voyage de Krusenstern, 
fig. 29-50. 


Obsere. Nous ne connoiïssons cet animal que par analogieet par ce 
qu'en a dit Forskal. 


CAVOLINE. Cavolina. 


Corps alongé, limaciforme, avec un pied épais et propre à 
ramper ; tête bien distincte; deux paires de tentacules fort alon- 
gés, outre deux appendices labiaux; organes de la respiration 
formés par un grand nombre de cirrhes coniques disposées par 
anneaux ou par bandes dans toute la longueur du dos. 


Ex, La Cavoline Pèlerine. Cavolina Peregrina.Brug., pl. XLVE 
bis, fe/7, et Em, pl. 85, f.4, 


Observ. Nous en avons observé une très-petite espèce rapportée 
par MM. Quoy et Gaïmard du voyage de l'Uranie. 


EoLiDE. Eolida. 


Corps ovale, oblong, limaciforme, gastéropode; tête distincte; 
quatre ou deux tentacules supérieurs, outre deux Habiaux ; bran- 
chies formées par un très-grand nombre de petites écailles molles, 
flexibles, imbriquées de chaque côté du dos; Panus et la termi- 
naison des organes de la génération à peu près comme dans les 
genres précédens, mais beaucoup plus rapprochés, et entre les 
deux paires de tentacules. 


Ex. L’Eolide de Cuvier. £olida Cuvierii. PI. XL VI bis, fig. 8, 
et E.m.,ipl.83;,1£ 12, 


Observ. Ce genre est évidemment fort voisin du précédent. 
et pourroit sans inconvénient lui être réuni. Nous en avons examiné 
plusieurs espèces. Il y en à dans toutes les mers. 


DICÈRES, 487 


* 


Fam. Il.— DICÈRES. DicERATA. 
f 


Deux tentacules supérieurs rétractiles dans une sorte de gaîne 
située à leur base; un voile membraneux plus ou moins étendu 
au-dessus de la bouche ; organes de la génération et anus distans 
au côté droit; organes de la respiration en forme d’arbuscules 
extérieurs. 


SCYLLÉE. Scyllæa. 


Corps alongé, très-comprimé, convexe à son côté supérieur , 
et pourvu d’un pied étroit et canaliculé à l’inférieur ; tête distincte, 
avec deux grands tentacules auriformes fendus au côté externe ; 
bouche en fente entre deux lèvres longitudinales , et armée d’une 
paire de dents latérales semilunaires fort grandes ; organes de la 
respiration en forme de petites houppes répandues : DAnuere 
ment sur des appendices pairs de la peau. 


Ex. La Scyllée pélagienne. Scyllæa pelagica. Cuv., Ann, du 
Mus., 6, pl. 61, f. 1-3-4, et pl. XLVI, fig. 3. 


Observ. On ne connoît encore qu’une espèce de ce genre, fort 
commune dans l'Océan atlantique. MM. Quoy et Gaimard ( Atl. 
zoolog. du Voyage de l’Uranie, pl. 66, fig. 13) en ont fait figurer 
une nouvelle des mers del’Australasie, sousle nom de Scyllée fauve. 


TrITONLE. Triltonia. 


Corps limaciforme, bombé dans les deux sens en dessus, plane 
et pourvu d'un large disque musculaire propre à ramper en des- 
sous ; deux tentacules supérieurs rétractiles dans une sorte d’étui ; 
une grande lèvre ou voile circulaire frontal ; bouche armée d’une 
paire de grandes dents latérales, tranchantes et denticulées sur les 
bords ; hranchies en forme de panaches ou d’arbuscules rangés 
symétriquement de chaque côté du corps. 


Ex. La Tritonie de Homberg. Tritonia Hombergii. Guv., 
pl. XLVI, fig. 6, et Ann. du Mus., 1, pl. 51, f. 1-2. 


Obsere. C’est un genre bien rapproché des scyllées, et qui ren- 
ferme quatre ou cinq espèces de nos mers, mais assez mal connues. 


188 CYCLOBRANCHES. 


Taérays. Thethys. 


Corps ovale, déprimé, bombé en dessus, plane en dessous, et 
pourvu d’un large pied dépassant de toutes parts le dos étroit et 
sans rebord ; deux tentacules supérieurs fort longs, à la partie 
antérieure desquels est un tube contractile ; bouche à l’extrémité 
d’un petit tube sans dents ni langue hérissée? au milieu d’un 
large voile frontal frangé dans tout son bord ; branchies alterna- 
tivement inégales , et disposées sur une seule ligne de chaque côté 


du dos. 


Ex. La Théthys léporine. Thethys leporina. Cuv., pl. XLVI 
bis, fig. 9, et Ann. du Mus., 12, pl. 24. 


Observ. Ce genre ne contient encore qu’une ou deux espèces de 
la Méditerranée. 


ORDRE TROISIÈME — CYCLOBRANCHES. 
CYCGLOBRANCHIATA. 


Organes de la respiration branchiaux, en forme d'arbuscules 
plus ou moins développés , rassemblés symétriquement auprès de 
l'anus, qui est situé dans la ligne médiane de la partie postérieure 
du corps; la peau nue, et plus ou moins tuberculeuse. 


Doris. Doris. 


Corps ovale plus ou moins déprimé ; le pied et la tête dépassés 
de tous côtés par les bords du manteau ; quatre tentacules, dont deux 
supérieurs, contractiles dans une cavité, et deux inférieurs sous le 
rebord du manteau; bouche à l'extrémité d'un petit tube charnu 
sans dents, mais avec une masse linguale hérissée de denticules 
considérables ; les branchies en forme d’arbuscules saillans dis- 
posés en cercle plus ou moins complet, au-devant de l’anus médian 
et supérieur ; organes de la génération se terminant au tiers anté- 
rieur du côté droit, dans un tubercule commun. 


A. Espèces dont le bord antérieur du manteau est divisé en plusieurs 
lanières symétriquement disposées. (G. Pocycère. Cuv.) 


» 


Ex. La Doris cornue. Doris cornuta. PI, XLVT bis, fig. 10 
et Mull:#Zool: "Dans, pl. 145, 1-2-3.. 4 


CYCLOBRANCHES. 83 
B. Espèces dont le bord antérieur du manteau est indivis 


1.0 Le corps prismatique. 


Ex. La D. lacérée. D. lacera. Cuv., Ann. du Mus., 4, pl, 
fig. 1, et pl. XLVI bis, fig. 11. 


2.0 Le corps très-bombé en dessus. 


Ex. La D. verruqueuse. D. verrucosa. Ib. , idem, pl. 1, f. 4-5-6. 
‘3.0 Le corps extrêmement déprimé. 


Ex. La D. Semelle. D. Solea. Cuv., Ann. du Mus., 4, pl.2, 
f. 1-2 , et pl. XLVI bis, fig. 12. 


Obsero. Ce genre dont M. Cuvier a donné dans les Annales du 
Muséum une monographie que nous avons complétée dans le Dict. 
des Sc. nat., renferme déjà vingt espèces assez bien connues et 
répandues dans toutes les mers où elles vivent sur les rochers. 


ONCHIDORE. Onchidoris. 


Corps ovalaire, bombé en dessus ; le pied ovale, épais, dépassé 
dans toute sa circonférence par les bords du manteau; quatre 
tentacules comme dans les doris, outre deux appendices labiaux ; 
organes de la respiration formés par des arbuscules très-petits, 
disposés circulairement, et contenus dans une cavité située à la 
partie postérieure et médiane du dos; anus également médian à la 
partie inférieure et postérieure du rebord du manteau; les orifices 
des organes de la génération très-distans et réunis entre eux par un 
sillon extérieur occupant toute la longueur du côté droit. 


Ex. L’'Onchidore de Leach. Onchidoris Leachri. Blainv., 
pl. XLVI, fig. 8. 


Observ. Nous avons établi ce genre sur un mollusque de la 
collection du Muséum britannique, dont on ignoroit la patrie. 


PÉRONIE. Peronia. 


Corps elliptique , bombé en dessus; le piedovale, épais, dépassé 
dans toute sa circonférence par les bords du manteau ; deux ten- 
tacules inférieurs seulement, déprimés, peu contractiles, et deux 


490 INFÉROBRANCHES. 


appendices labiaux ; organe respiratoire presque rétiforme ou 
pulmonaire, dans une cavité située à la région postérieure du 
dos, et s’ouvrant à l'extérieur par un orifice arrondi , médian, percé 
à la partie inférieure et postérieure du rebord du manteau; anus 
médian situé au-devant de l'orifice pulmonaire ; orifices des 
organes de la génération très-distans, celui de l'ovaire tout-à-fait 
à l'extrémité postérieure du côté droit, se continuant par un 
sillon jusqu'à la racine de l'appendice labial de ce côté, celui de 
l'organe excitateur fort grand, presque médian, à la partie anté- 
rieure de la racine du tentacule du même côté. 


Ex. La Péronie de l'Ile-de-France. Peronia mauritiana. 


Blainv., pl. XLVI, fig. 7, et Cuv., Ann. du Mus., 5, pl. 6. 


Observ. Ce genre renferme les onchidies marines de M. Cu- 
vier; nous en connoissons déjà quatre ou cinq espèces, toutes de 
l'hémisphère austral. 


ORDRE QUATRIÈME. — INFÉROBRANCHES. 
INFEROBRANCHIATA. 


Organes de la respiration branchiaux, et disposés en forme de 
lamelles sous le rebord saillant du manteau ; corps toujours nu, 


2 


ovale, et plus ou moins tuberculeux. 
PnyLLipie. Phyllidia. 


Corps ovale, oblong , assez bombé ; tête cachée comme le pied, 
par le bord du manteau; quatre tentacules, les deux supérieurs 
rétractiles dans une cavité qui est à leur base; les deux inférieurs 
buccaux; bouche sans dent supérieure; une masse linguale denti- 
culée ; lames branchiales tout autour du rebord inférieur du 
manteau, si ce n’est en avant; anus à la partie postérieure et 
médiane du dos; orifices des organes de la génération dans un 
tubercule commun au quart antérieur du côté droit. 


Ex. La Phyllidie pustuleuse. Phyllidia pustulosa. Guv., Ann. 
du Mus.. t:5,pl. 184 f 1, et pk XLVEL Ge. 1. 


Observ. Les espèces de ce genre paroissent n'avoir encore él 
trouvées que dans la mer des Indes. 


NUCLÉOBRANCHES. 197 
LINGUELLE. Linguella. 


Corps ovale, très-déprimé ; le manteau débordant le pied de 
toutes parts, si ce n’est en avant ; tête découverte. 

Lamelles branchiales obliques , et n’occupant que les deux tiers 
postérieurs du rebord inférieur du manteau. 

Aous inférieur situé au tiers postérieur du côté droit; les orifices 
des organes de la génération dans le même tuberceule, au tiers 
antérieur du même côté. 


Ex. La Linguelle d'Elfort. Linguella Elfortii. Blainville, 
pl. XLVIT, fig. 2. 


Obsero. Nous avons établi ce genre sur un mollusque bien conservé 
dela collection du Muséum britannique, dont on ignoroit la patrie. 
Nous supposons que c’est le même que le genre Diphyllidie de 
M. Cuvier. 

Il est aussi probable que le genre établi par M. Rafinesque sous 
le nom d’Armina, et qu'il caractérise ainsi: Corps oblong , déprime ; 
bouche nue, rétractile ; les flancs lamelleux ; l’anus à droite, ne 
diffère pas beaucoup de notre linguelle, puisque M. Rafinesque 
lui-même le rapproche des phyllidies; mais c’est ce qu’il est im- 

- possible d'assurer. 


ORDRE CINQUIÈME. — NUCLÉOBRANCHES. 
NUCLEOBRANCHIATA. 


Organes de la respiration en forme de lanières symétriques 
groupées avec les organes digestifs , dans une petite masse (nucleus) 
située à la partie supérieure et ordinairement postérieure du dos; 
la peau nue, épaisse, comme gélatineuse. 

Coquille symétrique plus ou moins enroulée longitudinalement 
ou d’arrière en avant, et fort mince. 


Fan. I. — NECTOPODES. NecroropA. 
Un pied abdominal , comprimé en nageoire arrondie. 
FiROLE. Pterotrachea. 


Corps fort alongé, plus ou moins fusiforme, hyalin , et comme 
gélalineux; tentacules rudimentaires remplacés par des espèces 


492 NECTOPODES. 


d'épines cartilagineuses ; yeux sessiles. grands, derriere une 
cornée transparente bombée de la peau ; la bouche à lèvres ver- 
ticales à l'extrémité d'une longue trompe, et armée à l’intérieur 
de deux rangées latérales de longs crochets recourbés , cornés, 
serrés de manière à simuler une paire de mächoires latérales par 
leur réunion ; le nucléus tout-àa-fait à découvert, et enveloppé par 
une membrane gélatineuse ; la terminaison du canal intestinal et des 
organes de la génération dans un tuberculeà gauche, vers le nucléus. 


A. Espèces dont le corps se prolonge bien au-delà du nucléus et se 
termine par une petite nageoire horizontale, bifurquée. (G. Firoe.) 


Ex. La Firole couronnée. Pterotrachea coronata. Enc. mét., 
pl. 81, f. 1 ,etla F. de Frédéric. F. Frederici. PI. XLVIL, fig. 4. 


B. Espèces dont Le corps se termine presque brusquement en arrière 
du nucléus par une sorte de queue très-courte non bifurquée. 


( G. Firouoïne. Lesucur. ) 


Ex La F. de Desmarest. F. desmarestiana. Lesueur , Journ. 
de l’Acad. des Sc. nat. de Philad. ,t.1,pl.rr, f. 1. 


C. Espèces dont le corps est fort alongé, aminci aux deux extrémités. 
(G. Sacirezze. Lesueur.) 


Obsere. Ce genre ne contient encore que des animaux marins et 
carnassiers, essentiellement des mers des pays chauds. M. Lesueur, 
qui les a le plus étudiés, compte six espèces de firoles, trois de 
firoloïdes, et une de sagitelle; mais il est probable qu'elles sont 
trop multipliées. 

Il faut sans doute rapporter à ce genre celui que M. Rafinesque 
a nommé /{yptère. Peut-être cependant devra-t-il être conservé 
comme une sous-division pour les espèces qui, outre la nageoire 
comprimée sous le ventre, ont en avant deux appendices sous la 
poitrine, comme la firole de Forskal. 


CARINAIRE. Carinaria. 


Corps alongé, prolongé en arrière du nucléus en une véritable 
queue bordée à son extrémité par une nageoire verticale ; tête 
assez distincte; deux tentacules longs et coniques; deux yeux 
sessiles ; les organes de la respiration et le nucléus entièrement 
enveloppés par un manteau à bords lobés et tapissant une coquille 


PTÉROPODES. 493 


symétrique fort mince, un peu comprimée , sans spire, mais 
dont le sommet est un peu recourbé en arrière; ouverture ovale 
et bien entière; l'anus sous le bord du manteau. 


Ex. La Carinaire de la Méditerranée. Carinaria mediterranea. 
Pér. et Lesueur, pl. XL VIT, fig. 5, et Ann. du Mus., t. 15, 
pl.2,f. 15. 


Obsere.Nousavonscaractérisécegenre d’après lindividu quiaservi 
aux observations de MM. Péron et Lesueur ; on n’en connoît encore 
que trois espèces, dont une des mers d'Afrique et de la Méditer- 
ranée, et une troisième beaucoup plus grande de l'Océan austral. 


Fam. I. — PTEÉROPODES. PrEROoPODA. 


Un appendice aliforme de chaque côté du corps, et servant à la 
natation. 

Coquille symétrique, très-mince, transparente, enroulée lon- 
gitudinalement ou d’arrière en avant, 


ATLANTE. Atlanta. 


Corps conchylifère comprimé, spiral en arrière, pourvu en 
avant d’une paire d’appendices où de nageoires foliacées assez 
grandes ; tête peu distincte; deux tentacules en avant d'yeux fort 
gros, comme pédiculés et situés à leur base; bouche à lextré- 
mité d’une longue trompe; anus à l’extrémité d’un tube très- 
grand , dirigé en avant ; les organes de la génération et de la res- 
piration incomplètement connus. 

Coquille très-mince , diaphane , fortement carénée , à ouverture 
largement échancrée supérieurement , et à bords tranchans. 


Ex. L'Atlante de Péron. Atlanta Peronii. PI. XL VII &is , et 
Lesueur, Journ. de Physique, t. 85, pl. 2,f. 1. 


Obsere. Nous ne connoissons ce genre que d’après la description 
et l'excellente figure données par M. Lesueur dans le recueil cité. [1 
ne renferme encore que l'espèce qui lui sert de type, et qui a été 
trouvée dans la mer Atlantique. 


494 PTÉROPDOES. 
SPIRATELLE. Spiralella. 


Corps conique , alongé , mais enroulé longitudinalement , élargi 
en avant, et pourvu de chaque côté d’un appendice aliforme 
subtriangulaire, arqué; bouche à l'extrémité de l'angle formé 
par deux lèvres inférieures ; branchies en forme de plis, à l’origine 
du dos; anus et organes de la génération inconnus. 

Coquille papyracée, très-fragile, planorbique, subcarénée , en- 
roulée un peu obliquement , de manière à être profondément et 
largement ombiliquée d’un côté ; spire un peu saillante, et pointue 
de lautre; ouverture grande, entière, non modifiée, élargie à 


droite et à gauche; le péristome tranchant. 


Ex. La Spiratelle limacine. Spiratella limacina. PI. XLVITE 
bis, fig. 5, et Scoresby, Pêche de la baleine, t. 2, pl. 5, f. 7. 


Obsere. Nous avons tiré les caractères de ce genre surtout de 
l’ouvrage de M. Scoresby. Il est établi sur un animal presque mi- 
croscopique des mers arctiques, dont M. Cuvier à fait son genre 
Limacine, adopté par M. de Lamarck. 


ARGONAUTE. Argonauta. 


Animal tout-àa-fait inconnu. 

Coquille naviculaire, symétrique, fort mince, comprimée, à 
carène double ou carrée, subenroulée longitudinalement dans le 
mème plan, ou mieux simplement recourbée et recouvrante ; 
ouverture très-grande, entière, symétrique, carrée en avant, 
un peu modifiée en arrière par le retour du sommet, et pourvue 
de chaque côté d'une espèce d’auricule à bords épais et lisses ; 
les lèvres tranchantes. 


Ex. L'Argonaute papyracée. Argonauta Argo. PI. XLVIT, 
fig. 5, et Martini, Conch., 1,t.17,f. 157. 


Observ. La considération de cette coquille , sa comparaison avec 
celle des genres précédens , la forme du corps des poulpes comparée 
avec celle de sa cavité ,ne permettent pas d'admettre que les espèces 
de ce genre de mollusques qu'on y trouve en soient les construc- 
teurs, et portent au contraire à penser que son animal est voisin des 
spiratelles et des atlantes. MM. Cuvier et de Lamarck sont cepen- 


dant d’une opinion contraire. 


CIRRHOBRANCHES. 499 


M.Oken, dans les notes qu'il a publiées dans l’Asis (n.° 9, 1825), 
p. 459, pl. 16, f. 1-2, donne la description et la figure, il est 
vrai, très-incomplètes de l’animal de l'argonaute, qui, ditl, à 
été rapporté du port Jackson par l’expédition du capitaine Frey- 
cinet. On y voit quece mollusqueseroit pourvu de deux paires d’ap- 
pendices foliacés ,une antérieure etune postérieure, et que ceseroit 
au milieu delaracine de cette dernière que seroitune bouchegrande, 
ronde et tout-à-fait inférieure. Quoique M. Oken pense que cet 
animal est de la famille des sépiacés , il nous semble que l'on pour- 
roit mieux voir dans la première paire d’appendices, des tentacules, 
et dans la seconde, des organes de natation un peu, comme cela a 
lieu dans l’atlante de Péron; mais il est encore plus certain que 
cet animal n’est autre chose qu'un petit poulpe du genre Ocythoé, 
mal conservé et surtout très-mal vu par M. Oken , sans doute à 
travers les parois d’un bocal. Nous nous sommes positivement 
assurés de ce fait. 

M. de Lamarck distingue trois espèces de coquilles de ce genre, 
dont une de la Méditerranée, et les deux autres de l'Océan des 
Grandes-Indes. 


SOUS-CLASSE III. 
PARACÉPHALOPHORES HERMAPHRODITES. P \RACEPHALOPHORA HERMAPHRODITA. 


(Genre PaTELLA. Linn.) 


Appareil de la génération formé par un seul sexe distinct (le 
sexe femelle); tous les individus semblables, et se suffisant à 
eux-mêmes dans la reproduction. 

Coquille toujours simple, recouvrante, très-rarement un peu 
enroulée, symétrique ou non; constamment sans traces d’opercule, 


SECTION Ï. — Les organes de la respiration et la coquille symé- 


triques. 


ORDRE PREMIER. — CIRRHOBRANCHES. 
CIRRHOBRANCHIATA, 


Organes de la respiration en forme de longs filamens nombreux, 
portés par deux lobes radicaux au-dessus du cou. 


496 CIRRHOBRANCHES. 


Coquille sabtubuleuse , 1n peu conique dans toute sa longueur et 
ouverte aux deux extrémités. 


Genre DENTALE. Dentalium. 


Corps alongé, conique, subvermiforme , enveloppé dans un 
manteau fistuleux dans le tiers antérieur, et terminé en un bour- 
relet percé dans son milieu par un orifice à bords frangés; pied 
tout-à-fait antérieur, proboscidiforme, terminé par un appendice 
conique, recu dans une sorte de calice à bords festonnés ; tête dis- 
tincte, ovale, à bouche terminale au milieu d’une lèvre digitée : 
une paire de mächoires latérales et formées chacune de deux pe- 
tites coques ovales garnies de pointes; anus terminal et percé dans 
une espèce de pavillon pouvant sortir de la coquille; organes de la 
génération ? 

Coquillerégulière, symétrique, subfistuleuse, légèrement courbée 
dans le plan longitudinal, conique, s’atténuant insensiblement 
en arrière, et ouverte à chaque extrémilé par un orifice arrondi. 


A. Espèces dont le tube est strié ou côtelé longitudinalement. 


Ex. La Dentale éléphantine. Dentalium elephantinum. V'Ar- 
genville, Conch., t. 35, f. H, et Zoomorpbh., t. 1, f. H. 


B. Espèces dont le tube n'offre que des stries d'accroissement,. 


Ex. La D. lisse. D. Entalis. D’Argenville, Conch., tom. 3. 
fñg. KK,et pl. XLVIIT èés, fig. 4. 


Obsero. La seule forme régulière, symétrique, de la coquille de 
ce genre, suflisoit réellement pour montrer qu'il ne pouvoit être 
placé parmi les chétopodes, quoiqu'elle fût percée aux deux extré- 
mités, comme dans tous les tubes des animaux de ce groupe; mais 
il étoit absolument nécessaire de recourir à l'animal qui l’habite 
pour décider quels étoient ses rapports naturels. C’est M. Deshayes 
qui nous paroît avoir observé le premier celui de la dentale lisse, et 
c’est sur des individus quiontservi à ses observations que nousavons 
pris les caractères exposés ci-dessus, qui nous font penser que les 
dentales doivent former un ordre distinct dans Îe type des mollus- 
ques paracéphalophores. L'animal est en effet pourvu d'un manteau 
avecun collierouvertpour le passage du pied et de la tête; son corps 
entièrement mou n’offreaucune trace d’articulations etencore moins 
de crochets ou faisceaux de soies qui se remarquent dans tous les 


CIRRHOBRANCHES, 497 


chétopodes, depuis les aphrodites jusqu'aux Jlombrics ; sa tête est 
bien distincte, quoiqu'elle n’ait pas de tentacules proprement dits; 
le bord labial est digité dans sa circonférence d’une manière fort 
régulière; la bouche est armée, à l’intérieur, de plaques dentaires 
vraiment fort singulitres ; l'estomac est aussi pourvu de crochets 
cornés bruns, disposés comme ceux du renflement lingual de beau- 
coup de mollusques. Le pied, qu'on pourroit au premier 
abord croire être lanalogue de l'espèce de tentacule proboscidi- 
forme qui ferme le tube des serpules, n’occupe pas la même place, 
puisque dans les dentales il est réellement inférieur , symétrique 

quoiqu'il se prolonge en avant, de manière à beaucoup dépasser i 

tête, tandis que l’organe proboscidiforme des serpules n’est qu’un 
véritable tentacule, quelquefois recouvert d’une pièce calcaire, et 
qui s'est beaucoup développé, son congénère étant resté rudimen- 
taire : aussi est-ce un organe pair inséré sur le côté dorsal de l’a- 
nimal. La structure de ces deux organes est également toute diffé- 
rente :le pied des dentales est entièrement musculeux, et nulle- 
ment creux, comme s'en est assuré M. Deshayes; il offre même 
des muscles rétracteurs bien distincts qui vont s'attacher tout-à-fait 
en arrière à l'extrémité postérieure de la coquille, disposition qui ne 
seremarquepas dansle tentacule des spirorbes. Lesbranchies situées 
au-dessus du cou de l'animal, dans le fond dela cavité formée par le 
manteau, sont bien paires et symétriques. Leur composition, et 
mème un peu leur disposition, ont plus évidemment quelques rap- 
poris avec ces organes dans les amphitrites ; mais ces rapports sont 
encore plus apparens que réels, comme M, Deshayes pourra sans 
duute s'en convaincre par un examen ultérieur plus complet; et 
d’ailleurs on ne peut nier que ces branchies ne ressemblent beau- 
coup à celles des mollusques nucléobranches et des cervicobranches 
symétriques. Quant à la terminaison du canal intestinal par un 
anus médian et tout-a-fait postérieur, correspondant à l'orifice 
terminal de la coquille, il est évident qu'aucun mollusque connu 
jusqu'ici n'offre ce caractère ( car à l’orifice dont le sommet des 
fissurelles est percé, correspond une ouverture du manteau et non 
l'anus véritable), tandis que tous les chétopodes le présentent 
constamment d’une manière plus ou moins manifeste. Malheureu- 
sement les organes de la circulation et ceux de la génération des 
dentales ne sont pas suflisamment connus. M. Deshayes ayant re- 
marqué que des individus ont l’extrémité postérieure du corps 
terminée par un empâtement, tandis que d'autres ne l'ont pas. à 
pu être porté à croire que ce seroit quelque différence de sexes ; 


Q 
02 


498 RÉTIFÈRES. 


inais cela n'est pas probable, d'autant plus que, dans lesuns comme 
dansles autres, la partie postérieure du corps étoit remplie de corps 
sranuleux qui ressembloient beaucoup à des œufs. Espérons que 
les nouvelles observations de M. Deshayes le mettront à même de 
confirmer ou de détruire le rapprochement que nous faisons des 
dentales avec les carinaires et les patelles, rapprochement déjà fait 
par le génie incommensurable de Linnæus. 


ORDRE SECOND. — CERVICOBRANCHES. CERVICOBRAN- 
CHIATA. 


Organes dela respiration dans une grande cavitésituée au-dessus 
du cou, et s’ouvrant largement en avant; tête assez distincte, 
avec deux tentacules coniques, contractiles; yeux sessiles à leur 
base externe. 


Fan. I. — RÉTIFÈRES. RETIFERA. 


Organes de la respiration en forme de réseau, au plafond de la 
cavité branchiale, 


PATELLE. Patella. 


Corps plus ou moins circulaire, conique en dessus, plane en 
dessous , et pourvu d’un large pied ovale ou rond , épais , dépassé 
dans toute sa circonférence par les bords du manteau, qui sont 
plus ou moins frangés ; une série complète de plis membraneux, 
verticaux, dans la ligne de jonction du manteau avec le pied. 

Coquille ovale ou circulaire, à sommet droit ou plus ou moins 
recourbé en avant; la cavité simple, plus où moins profonde; le 
bord bien complet, et tout-àa-fait horizontal; une empreinte mus- 
culaire étroite, formant un fer à cheval ouvert en avant. 


A. Espèces dont le sommet est obtus, vertical, presque médian , et 
qui sont coniques. 
Ex. La Patelle commune. Patella eulgate. Pl. XLIX, fig. +, 
et Martin., Conch., 1 ,t.95, f. 38. 
B. Espèces un peu moins coniques et dont le sommet est un peu 
plus antérieur , avec une légère inclinaison en avant. 
Ex. La P. rouge-dorée, P. deaurata. Chemn., Conch., 10, 
t. 168, f. 1616, a b. 


RETIFÈRES. 499 


- 


€. Espèces ovales, alongées, comprimées sur les côtés, ayant lesommet 
subantérieur bien marqué et crochu. 


Ex. La P. en bateau. P. compressa. Pl. XLIX, fig. 2, et 
Martin., Conch., 1,t.12, f. 106. 


D. Espèces dont le sommet subantérieur est très-peu marqué, et qui 
sont tout-à-fait plates ou déprimées. 


Ex. La P. scutellaire. P. scutellaris. PI. XLIX, fig. 3. 


Æ£. Espèces déprimées, dont le sommet est à peine indiqué, et beaucoup 
plus étroites en avant qu'en arrière. 


Ex. La P. en cuiller. P. cochlearia. PI, XLIX, fig. 4. et 
Fav., (Conch:,t.70; 'f.B. 


F. Espèces ovales, à sommet bien marqué, évidemment incliné en 
avant et submarginal ; le bord un peu convexe au milieu. 
(G. Hezctox. D. M.) 


Ex. La P. pectinée. P. pectinata. PI. XLIX, fig. 5. et Bonn, 
MUS SLES, f7. 


G. Espèces ovales, minces, nacrées, à bord festonné; le sommet 
encore plus marginal , évident et collé sur le disque. 


Ex. La P. cymbulaire. P. cymbularia. PI. XLIX, fig. 6. 


Obsere. Ce genre est extrêmement nombreux en espèces répan- 
dues dans toutes les mers, mais bien plus dans celles des pays 
chauds, où elles sont aussi beaucoup plus grandes. M. de Lamarck, 
n’en caractérise que quarante-cinq; mais il convient qu’il en existe 
un bien plus grand nombre; et en effet Gmelin en indique déjà 
deux cent trente-six, en comprenant, il est vrai, les crépidules, les 
calyptrées, les cabochons, les fissurelles, les émarginules, les 
ancyles, les stomatelles, les lingules, les argonautes , l’orbicule , 
et même le concholepas, qu'on a successivement séparés de ee 
genre. On connoît malheureusement un assez petit nombre d’es- 
pèces d’une manière complète, c’est-à-dire avec l'animal. 

Il y a quelques espèces fossiles, d’après M. Defrance, dont une 
identique dans le Plaisantin. 


Fam. Ii. — BRANCHIFÈRES. BRANCHIFERA. 


Les organes de la respiration formés par deux grands peignes 
branchiaux égaux. 


50 o BRANCHIFÈRES. 


FiISSURELLE. Féssurella. 


Corps ovalaire où subcirculaire, conique en dessus, avec un 
pied large, épais, dépassé dans toute sa circonférence par les 
bords épaissis et frangés d’un manteau percé à sa partie supérieure 
par un orifice ovale, communiquant dans la cavité branchiale ; 
tête, yeux et tentacules comme dans les patelles. 

Coquille simple, conique, recouvrante, percée dans le sommet 
vertical un peu antérieur, ou plus ou moins avant lui par un ori- 
fice en rapport avec celui du manteau ; empreinte musculaire en 
fer à cheval ouvert en avant. 


A. Espèces dont la partie moyenne des bords de l'ouverture est plus 
excavée, de manière à ce que, mises sur un plan, elles ne le touchent 
que par les extrémités. (Les F. EN BATEAU.) 


Ex. La Fissurelle en bateau. Fissurella nimbosa. Martini, 
Conch., 1,t.11,f. 91-92. 


B. Espèces plus déprimées, comme ployées dans la longueur, de 
manière à ce que, mises du côté de l'ouverture sur un plan, ce sont 
les extrémités qui se relèvent en formant une espèce de canal. 

(Les F. EN CHAPEAU.) 


Ex. La F. rose. F. rosea. Martini, Conch.,3,t. 12, f. 105. 
C. Espèces coniques, à bords horizontaux. 


Ex. La F. cancellée. £. græca. Idem, ibid., fig. 08-100 , et 
pl XUVIIL., fig. 5. 


Observ. M. de Lamarck ne caractérise que dix-neuf espèces dans 
ce genre, dont une seule fossile ; mais il est certain qu'il en existe 
beaucoup d’autres dans les collections. Le plus grand nombre 
vient de l'Océan des Indes et de celui des Antilles ; deux sont de 
Ja Méditerranée. M. Defrance annonce déjà six fissurelles fossiles, 
dont une espèce analogue de Grignon et une autre du Plaisantin. 

On pourra peut-être distribuer les espèces de ce genre d’après la 
forme de la pièce operculaire soudée, dans laquelle le trou est 
percé, et d’après la forme et la position de ce trou. 


EMARGINULE. Emarginula. 


Corps ovale, gastéropode ; le manteau gai ni de tentacules très- 
fins dans la circonférence, et fendu plus ou moins profondément 


BRANCHIFÉRES, 501 


en avant, pour la communication avec une cavité branchiale 
fort grande, et dont les branchies sont bien distinctes. 

Coquille conique recouvrante, a sommet entier, surbaissé en 
arrière, fendue, ou plus ou moins échancrée 4 son bord anté- 
rieur ou même à son dos; empreinte musculaire en fer à cheval, 
ouverte en arrière, et plus épaisse à son origine. 


A. Espèces dont l’entaille est au milieu du dos de la coquille, et bien 
loin d'atteindre le bord. (G. Rimure ou Rimuraire. Defr.) 


Ex. L'Émarginule de Blainville. Emarginula Blainvillii. De- 
france, pl. XL VIII 6is, fig. 1. 


#8. Espèces comprimées , dont le bord antérieur est profondément 
fendu et le sommet très-marqué. (Les ExTAiLzLes. ) 


Ex.L'É. treillisée. £. Fissura. Mull., Zool. Dan., tab. 24, f. 7-9. 


C. Espèces plus comprimées, dont le bord antérieur est seulement 
plié en gouttière, et le sommet encore bien évident. 
(Les SUBÉMARGINULES.) 


Ex. L'É. échancrée. E. emarginata. PI. LXNI bis, fig. 3. 


D. Espèces très-déprimées ; le sommet peu marqué, prémédian, avee 
une petite échancrure. 


Ex. L'É. déprimée. E. depressa. PL. XLVII bis, fig. 2. F 


Obsero. Ce genre ne contient dans l'ouvrage de M. de Lamarck 
que deux espèces , une vivante dans nos mers, et l'autre fossile ; 
mais il en existe davantage dans les cabinets, surtout en y faisant 
entrer les espèces seulement échancrées, et les rimules dont il 
existe une ou deux espèces vivantes sur les côtes d'Angleterre. 
L'une d’elles nous paroît être la Patella apertura de Montagu , dont 
M. Gray fait son genre D'odora. M. Defrance distingue douze 
espèces d’émarginules fossiles , dont une espece analogue des envi- 
rons de Paris. 


PARMOPHORE. Parmaphorus. 


Corps épais, ovale ‘alongé, peu bombé en dessus, et couvert 
dans une plus ou moins grande partie du dos, par une coquille à 
bords cachés par un repli de la peau; le manteau dépassant tout 


502 OTIDÉS. 


le corps; tentacules épais, coniques, avec les yeux saillans à leur 
base externe. 

Coquille alongée, très-déprimée ; le sommet bien postmédial, 
peu marqué, et évidemment incliné en arrière; ouverture aussi 
grande que la coquille; les bords latéraux droits et paralleles, le 
postérieur arrondi, l’antérieur tranchant et subéchancré au mi- 
lieu ; empreinte musculaire large, en ovale très-alongé, à peine 
ouverte en avant. 


Ex. Le Parmophore alongé. Parmophorus  elongatus. 


PI. XLVIII, fig. 2, et Chemn., Conch., 11, t. 719, f. 1918. 


Observ. Ce genre, que nous avons le premier caractérisé nette- 
ment, ne contient encore que deux espèces vivantes, toutes deux 
des mers de la Nouvelle-Hollande, et deux fossiles de nos environs. 
M. Defrance dit trois. 


SECTION II. — Organes de la respiration et coquille non symé- 
triques. 


ORDRE TROISLIÈME.—SCUTIBRANCHES. SCUTIBRANCHIATA. 


Organes de la respiration constamment aquatiques, et recouverts 
par une coquille subspirée , ou simplement recouvrante. 


Fau.l. — OTIDES. OrTipera. 
Organes de la respiration situés sur la gauche de l'animal. 
HaLioTibE. Haliotis. 


Corps ovalaire très-déprimé, à peine spiral en arrière, pourvu 
‘d'un large pied doublement frangé dans sa circonférence ; tête 
déprimée; tentacules un peu aplatis, connés à la base; yeux 
portés au sommet de pédoncules prismatiques situés au côté 
externe des tentacules ; manteau fort mince, profondément fendu 
au côté gauche; les deux lobes pointus, formant par leur réunion 
une soite de canal pour conduire l’eau dans la cavité branchiale 
située à gauche, et renfermant deux tres-longs peignes branchiaux 
INÉgaUux. 

Coquille nacrée, recouvrante. tres-dépriinée, plus ou moins 
vale, à spire très-petite, fort basse, presque postérieure et laté - 


OTIDÉS. 50# 


rale ; ouverture aussi grande que la coquille, à bords continus; le 
droit mince, tranchant; le gauche aplati, élargi et tranchant; une 
série de trous complets ou incomplets, parallèles au bord gauche, 
servant au passage des deux lobes pointus du manteau; une seule 
large impression musculaire médiane et ovale. 


A. Espèces dont le disque est arrondi en avant et percé d'une série 
de trous. 


Ex. L'Haliotide commune. Haliotis tuberculata. Adans. , 
Sénég., pl. 2,f. 1 (la coquille et l'animal ) , et l'H. à côtes. 
H. costata. PI. XLIX bis, fig. 7. 


B. Espèces dont le disque, outre la série de trous, est relevé par 
une grosse côte parallèle, creusée intérieurement , et dont le bord anté- 
rieur est plus ou moins irrégulier. (G. Papozze. Leach.) 


Ex. L’H. canaliculée. Æ. canaliculata. PA. XVIII bës , fig. 6, 
et Martini, Conch., 1,t.14, f. 140. 


C. Espèces dont le disque n'est pas percé, mais creusé dans sa lon- 
gueur d'un canal décurrent. 


Ex. L’'H. douteuse. H. dubia. Lamck. (Non figurée.) 


D. Espèces dont le disque n'est pas percé, et qui offrent les deux 
gouttières à la fois, mais assez rapprochées, de manière à laisser en 
dehors une côte décurrente entre elles. (G. SromaTe. Lamck.) 


Ex. L'H. argentine. H. Phymotis. PI. XLIX üis, fig. 4, et 
bmp 450: 19,;40 


Observ. Il existe des espèces d’haliotides dans toutes les mers. 
M. de Lamarck en caractérise quinze des trois premières sections 
et deux de la quatrième. Il paroît qu'on n'en connoît point de 
fossiles. 


ANCYLE. Ancylus. 


Corps ovale, conique, presque droit, un peu courbé en arrière, 
avec un pied ovale assez grand; manteau à bords minces, non ten- 
taculaires, ne dépassant pas la tête, qui est à découvert et fort 
grosse; deux tentacules gros, cylindriques, grossièrement con- 
tractiles, et ayant à leur côté externe un appendice foliacé ; bouche 
tout-à-fait inférieure, et percée au milieu d’une masse buccale con- 


504 CALYPTRACIENS. 
sidérable, prolongée de chaque côté en une sorte d'appendice ; 
anus au côté gauche; branchies latérales dans une sorte de cavité 
située au milieu du côté gauche de l'animal, entre le pied et le 
manteau, et fermée par un appendice operculaire. 

Coquille ovale, recouvrante, simple, presque symétrique; som- 
met pointu, comprimé, bien distinct, courbé en arrière et un 


peu à droite, mais notf marginal; les bords de l'ouverture entiers 
et évasés. 


Ex. L'Ancylefluviatile. Æacylus fluviatilis. PL. XL VIT, fig. 6; 
et Draparn., Moll., pl. 2, f. 25-27. 


Obsero. Nous ne connoissons pas encore suflisamment l'organisa- 
tion des ancyles pour assurer positivement leur place; etnous ne les 
rapprochons des haliotides que par la similitude dans la position 
des branchies. 

Ce sont des animaux d’eau douce; il paroît qu’on n’en a encore 
observé que dans nos pays. M. Desmarest en a décrit une espèce 
fossile dans le nouveau Bulletin de la Société philomathique, 


L'EV°Yp: 10: 
Fanm.Ill. — CALYPTRACIENS. CALYPTRACEA. 


Les branchies de forme un peu variable, mais toujours situées 
au-dessus de l’origine du dos, 

Coquille plus ou moins conique, peu ou point spirée, à bords 
complètement réunis. 


CREÉPIDULE. Crepidula. 


Corps plus ou moins déprimé, ovale, à peine spiral dans la 
partie postérieure de la masse des viscères ; manteau fort mince. 
sans tentacules marginaux; pied peu épais, surtout en arrière. 
trachélien ou se portant fortement en avant par une partie dis- 
tincte auriculée de chaque côté; tête bombée, bordée antérieure- 
ment par une lèvre bifide, de chaque bifurcation de laquelle part 
une petite membrane décurrente allant se terminer au point de 
jonction du corps et du pied; deux tentacules presque cylindriques, 
gros, obtus, peu coniractiles , portant les yeux à leur tiers infé- 
rieur ; cavité branchiale fort grande , oblique de gauche à droite , 
s'ouvrant largement et contenant une petite branchie pectinée à 
gauche, et à droite un faisceau de longs filamens branchiaux. 


CALYPTRACIENS. 50 


Coquille irrégulière , de forme très-variable, déprimée où com- 
primée, à sommet bien marqué, presque droit ou contourné, mais 
toujours abaissé sur le bord postérieur ; cavité très-grande, par- 
tagée en deux parties par une cloison horizontale qui se place 
entre la masse des viscères et la partie postérieure du pied; bords 
irréguliers; impression musculaire en fer à cheval. 


A. Espèces à coquille épaisse, toute plate, à sommet non spiré. 


Ex. La Crépidule porcellane. Crepidula porcellana. PI. XLIX 


bis, fig. 5. 


#. Espèces à peu près de mème forme , mais très-minces et épidermées. 
Ex. La C. Garnot. C. Garnotus. Adans., Sénége., pl. 2. 

C. Espèces presque rondes, à sommet subspiré. 
Ex. La C. subspirée. C. subspirata. PI. XL VII &és, fig. 7. 


Obsero. On ne peut pas nier que quelques espèces de coquilles 
de la famille des hémicyclostomes n'aient beaucoup de rapports 
avec les espèces de la première section de ce genre ; mais il suf- 
fira, pour les distinguer, de faire observer que dans celles-ci il y à 
une véritable cloison ou diaphragme au-dessus du bord, tandis 
que dans les navicelles c’est le bord columellaire lui-même qui est 
un peu élargi et tranchant, outre qu'il est toujours un peu échanceré 
a son exirémilé droite. 

On compte dans ce genre six espèces vivantes suivant M. de 
Lamarck, six fossiles suivant M. Defrance , dont une espèce iden- 
tique du Plaisantin, et une analogue. 

M. Say, Journ. de Phil., 2, p.225, en décrit six autres espèces 
vivantes sur les côtes de l'Amérique septentrionale. 


CaLYPTRÉE. Calyptræa. 


Corps ovale ou suborbiculaire, plus ou moins déprimé, non 
spiral ; manteau fort mince, sans tentacules ou cirrhes marginaux : 
pied subcirculaire, très-peu épais, surtout en avant, où il dépasse 
davantage son pédoncule; tête bien découverte, large, déprimée, 
bifurquée en avant avec une bande marginale de chaque côte 
du cou; tentacules latéraux distans, très-grands, triangulaires , 
fort minces, pointus à l'extrémité, et portant les yeux sur un 
léger renflement du milieu de leur bord externe ou postérieur; 


506 CALYPTRACIENS. 


cavité branchiale fort grande , oblique de gauche à droite, s'ou- 
vrant largement en avant, et contenant une branchie décomposée 
formée de longs filamens roides et exsertiles; anus à l'extrémité 
d’un petit tube flottant dans la cavité branchiale; un seul muscle 
d'insertion subcentral. 

Coquille subrégulière , conique; le sommet vertical plus ou 
moins postérieur; ouverture subcirculaire, à bords irréguliers ; 
cavité profonde, contenant vers le sommet une languette verti- 
cale en fer à cheval, ou roulée en cornet plus ou moins spiral ; 
impression musculaire de forme variable sur la languette. 


A. Espèces dont la languette est en fer à cheval , ouvert en avant. 


Ex. La Calyptrée équestre. Calyptræa equestris. PI. XLIX bis, 
fig. 2; et Martini, Conch., 1,t. 13, f. 119-118. 


B. Espèces dont la languette est en cornet. 


Ex. La C. Éteignoir. C. Extinctorium. PI. XL VIII bis , fig. 8. 


Obsero. Ce genre ne contient encore que quatre espèces vivantes 
bien définies dans l’ouvrage de M. de Lamarck, quoique le nombre 
en soit plus considérable, L'une est de la Méditerranée, et les autres 
des mers de l’Inde. Nous avons caractérisé l'animal de ce genre d’a- 
près une espèce de la Manche que M. Deshayes à bien voulu sou- 
mettre à notre observation. On en connoît déja quatorze espèces 
fossiles, dont deux espèces analogues dans le Plaisantin d’après 
Brocchi, une à Grignon, et une identique près Bordeaux. 


CABocHON. Capulus. 


Animal conique, quelquefois subspiral ; les tentacules , le pied 
et les branchies comme dans les crépidules. 

Coquille épidermée , irrégulière, conique, à sommet plus ou 
moins incliné, et tordu en arrière vers le bord postérieur ; ouver- 
ture arrondie, à bords irréguliers; cavité profonde, conique, avec 
une empreinte musculaire en fer à cheval ouvert en avant, et à 
branches un peu inégales. 

A. Espèces à sommet peu marqué et non incliné. 

Ex. Le Cabochon conique. Capulus conicus. 
#. Espèces à sommet bien marqué et un peu tortillé. 


Ex. Le C. Bonnet-Chinois. C. hnngaricus. Martini, Conch., 1, 
1. 12, f. 107-108. 


CALYPTRACGIENS, 5o+ 


€. Espèces subspirales. 
Ex. Le C. tortillé. C. intorta. PI. XLIX bés, fig. 1. 


Observ. Les espèces de ce genre, que M. de Lamarck nomme 
Pileopsis, ont été assez peu étudiées, et il se pourroit mème que 
quelques unes dont on n’a observé que la coquille ne lui appar- 
tinssent pas. On en distingue quatre espèces vivantes et autant de 
fossiles (six suivant M. Defrance, dont une identique du Plaisan- 
tin). Les premières viennent des mers des pays chauds. 


HiprONYCE. Hipponyx. 


Animal ovale ou subcirculaire, conique ou déprimé ; le pied 
fort mince, un peu épaissi vers ses bords , qui s'amincissent et s'é- 
largissent à la manière de ceux du manteau, auxquels ils ressem- 
blent complètement : tête globuleuse portée à l’extrémité d’une 
espèce de cou, de chaque côté duquel est un tentacule renflé à la 
base , et terminé par une pelite pointe conique; yeux sur le ren- 
flement tentaculaire; bouche avec deux petits tentacules labiaux; 
anus au côté droit de la cavité cervicale; oviducte terminé dans 
un gros tubercule à la racine du tentacule droit; le muscle d’at- 
tache en fer à cheval, et aussi marqué en dessus qu’en dessous. 

Coquille conoïde ou déprimée, à sommet conique ou peu mar- 
qué; ouverture à bords irréguliers ; une empreinte musculaire en 
fer à cheval à la coquille; une empreinte de même forme sur le 
corps qui lui sert de support, et quelquefois à la surface d'un 
support lamelleux distinet du substratum. 


A. Espèces déprimées, à sommet peu marqué, sans support distinct. 


Ex. L’Hipponyce radiée. Hipponyx radiata. Quoy et Gaimard, 
Voyage de l’Uranie, Atlas zoologique, pl. 69, fig. 1-5. 


B. Espèces coniques, à sommet bien marqué et avec un support 
distinct. 
Ex. L'H. Corne-d'abondance. A. Cornucopia. Vefr., pl. L, 
fig. 1-3. 


Obserc. Ce genre, dans lequel nous rattachons aux coquilles 
fossiles observées par M. Defrance une coquille vivante avec son 
animal rapportée par MM. Quoy et Gaimard, renferme les der- 
niers des mollusques subcéphalés, qui en effet finissent par se fixe: 


508 CALYPTRACIENS. 

sur la pierre où ils sont tombés à l’état de germe. Le support nous 
paroît donc une conséquence de l’âge ou d’un degré plus avancé 
de cette fixation. M. Defrance, dans son tableau, indique cinq 


espèces fossiles, dont une espèce analogue aux environs de 
Paris. 


NoTRÈMNE. Notrerma. 


Animal mutique, se fixant comme les patelles; tête alongée, 
tronquée; yeux sessiles. 

Coquille formée de trois valves inégales : la première plus 
grande, ovale, patelliforme, arrondie, convexe et perforée au 
sommet; la seconde petite, latérale, inférieure, et servant de 
support ; la troisième operculiforme, et servant à fermer la per- 
foration de la première. 


Ex. Le Notrème patelloïde. Notrema patelloides. PRafin. 


Obsere. Nous ne connoissons ni l'animal ni la coquille en nature 
ou figurés sur lesquels ce genre singulier est établi par M. Rafi- 
nesque. Il nous semble seulement qu’on peut s'en faire une idée, 
eu supposant une hipponyce à support distinet, et dont le sommet 
seroit fermé par une sorte d’opercule analogue peut-être à la pièce 
qui forme l'ouverture des fissurelles. Ne seroit-ce pas plutôt 
une balanide mal observée ? 


CLASSE TROISIEME. 
ACÉPHALOPHORES. AGEPHALOPHORA. 


Tête non distincte du reste du corps, et depourvue de tout appa- 
reil de sensations spéciales. 

Corps de forme peu variable, le plus ordinairement comprimé ; 
et enveloppé dans un manteau plus ou moins partagé en deux 
lobes; assez rarement nu, le plus souvent compris entre les deux 
pièces d'une coquille bivalve. 

Bouche grande, constamment cachée, sans aucune trace d'or- 
sane de mastification ou de dents. 

Organes de la respiration toujours branchiaux où aquatiques, 
et cachés. 


PALLIOBRANCHES. og 


Appareil de la génération formé par le sexe femelle seulement. 
ou hermaphrodisme suffisant, d’où résulte la similitude de tous 
les individus d'une mème espèce. 


Obsero. Tous les animaux de cette classe sont essentiellement 
aquatiques. 

Un très-grand nombre sont marins, peu sont lacustres et fluvia- 
tüles. 

Tous se nourrissent d'animaux microscopiques ou de substances 
animales, à l’état presque moléculaire. 


ORDRE PREMIER.— PALLIOBRANCHES (1). PALLIOBRAN- 
CHIATA. 


Branchies appliquées à la face interne des lobes du manteau. 

Bouche pourvue d'une paire de longs appendices ciliés, exten- 
sibles au dehors des bords du manteau, et simulant des espèces 
de bras; la terminaison du canal intestinal antérieure. 

Corps plus ou moins comprimé, compris entre les deux pièces 
d'une coquille bivalve, l'une supérieure, et l'autre inférieure, 
s’ouvrant en avant et s’articulant en arrière. 


Secrion Ï. — Coquille symétrique. 
LiNGULE. £ingula. 


Animal déprimé , ovale, un peu alongé, compris entre les deux 
lobes d’un manteau fendu dans toute sa moitié antérieure ou cé- 
phalique, et portant des branchies pectinées adhérentes à la face 
interne ; bouche simple, ayant de chaque côté un long appendice 
tentaculaire cilié dans tout son bord externe, et se rétractant en 
spirale dans la coquille. 

Coquille épidermée, subéquivalve, équilatérale, déprimée , 
alongée , tronquée en avant, le sommet étant médian et postérieur ; 
sans trace de ligament, mais portée à l'extrémité d’un long pédon- 
cule fibro-gélatineux , qui la fixe verticalement aux corps sons- 
marins; impression musculaire multiple. 


Ex. La Lingule anatine. Lingula anatina. PA. LI, fig. 5; et 
Esms,pl.250/ fu; & bic. 


(1) Ou BrAacuioPpones. 


510 PALLIOBRANCHES, 
Obsere. On ne connoît encore qu une espèce de ce genre; elle 
vient de l'Océan des Moluques. Nous l'avons observée dans la col- 


lection du Muséum britannique. 
M. Defrance dit qu'il y a deux espèces fossiles de ce genre. 


TÉRÉBRATULE. Terebratula. 


Animal déprimé, circulaire ou ovale, plus ou moins alongé, 
avec deux longs tentacules labiaux pectinés, comme dans le genre 
précédent. 

Coquille mince, équilatérale, subtriangulaire , inéquivalve ; 
l'une des valves plus grande, plus bombée que l'autre, pro- 
longée en arrière par une sorte de talon quelquefois recourbé en 
crochet, et percé par un trou rond à son extrémité , plus souvent 
encore échancré plus où moins largement par une fente de forme 
variable ; la valve opposée ordinairement plus petite, plus plate, 
quelquefois operculiforme , portant à l’intérieur un système de 
support variable par sa forme et sa complication dans chaque 
véritable espèce; mais toujours composé au moins d'une partie 
médiane dont la base est aux condyles articulaires, l'extrémité 
plus ou moins libre, simple ou bifurquée, et souvent en outre de 
de deux branches latérales grêles qui réunissent la branche de la 
partie médiane avec sa base. 

Charnière bornée , condyloïde, en ligne droite, et formée par 
eux surfaces articulaires obliques d’une valve placée entre des 
saillies correspondantes de l'autre. 

Une sorte de ligament tendineux sortant par l’échancrure de la 
coquille, et la fixant aux corps marins. 


A. Le sommet de la grande valve percé d’un trou rond, bien cir- 


conscrit. 
1. Les valves triangulaires à bord antérieur droit. 


Ex. La Térébratule digone. Terebratula digona. PI LI, 
fig. 1; et Enc. méth., pl. 240, f.3, a ë. 


2. Les valves arrondies à leur bord antérieur. 
Ex. La T. globuleuse. T'. globosa. PI. LI, fig. 2. 


3. Les valves relevées ou comme échancrées dans la ligne moyenne. 


Ex. La T. sanguine. T, sançguinea. Leach, Zool. Miscell., 1 . 
p. 53; et la T. dorsale. T, gorsalis. PI, LI, fig. 1. 


PALLIOBRANCHES, Btr 


4. Espèces comme bilobées, striées du sommet à la circonférence, cet 
«lifformes dans la jonction du bord des valves. 


Ex. La T. difforme. T. difformis. PI. LIT, fig. 3. 
5. Les valves comme trilobées par la saillie de la partie moyenne. 
Ex. La T. ailée. T. alata. PI. LIT, fig. 4. 


B. Le sommet ou le talon de la grande valve profondément échancré 
jusqu'au bord de l'articulation; l'échancrure arrondie. 


1. Les valves arrondies à leur bord antérieur. 


Ex. La T. rouge. T. rubra. PI, LI, fig. 5; et Pall., Miscell. , 
pl. 14. 


2. Les valves subbilobées par l’échancrure apparente du bord antérieur. 


Ex. La T. Tète-de-Serpent. T. Caput Serpentis. PI. LIT, fig. 6; 
et E. m., pl. 246, f. 7, a f. 


€. L’échancrure du talon de la grande valve marginale , triangulaire 
at alongée d'avant en arrière, ou du sommet à l'articulation. 


, 


1. Les valves arrondies. 


Ex. La T.Lyre. T. Lyra. PL LIL, fig. 7 


7. 
2. Les valves subbilobées. 


Ex. La T. à gouttière. T. canalifera. PI. LIL, fig. 8. 


3. Les valves arrondies; une cloison médiane de la grande valve, se 
plaçant entre deux de la petite, ce qui, dans le moule en relief, produit 
cinq pièces distinctes, trois pour une valve et deux pour l’autre. 

(G. Pexrasrère. Sowerby.) 


Ex. La T. Pentastère. T. Pentastera. Sowerby, Min. Conch. 


D. L’échancrure du talon marginale, triangulaire, mais bien plus 
large transversalement que d'avant en arrière; la ligne d’articulation 
tout-à-fait droite. 


1. La petite valve pourvue dans sa partie médiane d'un support droit 
aplati, bifurqué à son extrémité libre ; une cloison de l’autre valve 
pénétrant dans cette bifurcation. (G. SrrycocépnALe. Defr.) 


Ex. La T. de Burtin. T. Burtini. Defr., PI. LIIT, fig. 1. 


di 2% PALLIOBRANCHES. 


2. Les parties latérales du support formées par un filament très-fin 
contourné en spirale, de manière à constituer deux masses creuses, 
“oniques, qui remplissent presque toute la coquille. 

(G. SpiriFèRE. Sowerby.) 


Ex. La T. spirifère. T. spirifera. PI. LIV, fig. 2. 


Æ La valve supérieure operculiforme ou très-plate, le système de 
support tendant à disparoitre. 


1. La valve supérieure très-plate. (G. Macas.) 
PB. La T. petite. Fr Magas PLAIT , fig: 4: 


2. La valve supérieure très-excavée en dessus ; le sommet de linfé- 
vieure non percé et divisé en deux parties similaires, par un sillon mé- 
dian bien prononcé. (G. Pronucrus. Sowerby.) 


Ex. La T. géante T. gigantea. Sowerby, Min. Conch., pl. 320. 


Observ. Le peu de connoissance que l’on a de ces animaux et de 
leur coquille à l’état vivant, et encore plus de celles fossiles, n’a 
pas permis de partager ce genre nombreux en sections certaine- 
ment naturelles. On a cru devoir, pour y parvenir, se servir de 
la forme de l’ouverture dont est percée la grande valve, plutôt que 
celle des parties du support, parce qu'il est certain qu'il n'y a pas 
une espèce vivante connue qui n'offre dans ces parties une forme 
différente, et que la considération du mode d'adhérence conduit 
peu à peu aux palliobranches irréguliers. 

M. de Lamarck caractérise quarante-neuf espèces de térébra- 
tules, dont douze vivantes et trente-sept fossiles; mais il convient 
qu'il y en a un bien plus grand nombre. 

Il paroît qu'il en existe actuellement dans toutes les mers, à de 
grandes profondeurs ; mais les espèces fossiles dans nos pays sont 
bien plus nombreuses. 

M. Defrance annonce dans son tableau : 

Cent quatre-vingts espèces de térébratules proprement dites . 
dont une espèce identique de la craie, et une ou deux analogues 
des couches anciennes ; 

Dix spirifères ; 

Un magas; 

Quatorze productus. 


PALLIOBRANCHES. br3 


THécipér. Thecidea. 


Animal entièrement inconnu, mais tres-probablement peu dif- 
férent de celui de l’orbicule. 

Coquille symétrique, équilatérale, régulière, très-inéquivalve . 
et assez semblable aux térébratules des dernières sections; une 
valve creuse, à crochet recourbé, entier, sans échancrure, et ad- 
hérente ; l’autre plate, operculiforme, sans trace de support. 

Charnière longitudinale; articulation par deux condyles écar- 
tés, comme dans les térébratules. 


Ex. La Thécidée rayonnée. Thecidea radiata. Defrance, 


pl LNE fig 


Obsere. Ce genre, établi par M. Defrance, renferme une espèce 
vivante de la Méditerranée et quatre espèces fossiles, dont une 
subanalogue , d’après lui. 


STROPHOMENE. Strophomen«a. 


Animal tout-à-fait inconnu. 

Coquille régulière symétrique, équilatérale, subéquivalve ; une 
valve plate et l’autre un peu excavée; articulation droite, trans- 
verse, offrant à droite et à gauche d’üne subéchancrure médiane, 
un bourrelet peu considérable, crénelé ou dentelé transversale- 
ment; aucun indice de support. 


Ex. La Strophomène rugueuse. Strophomena rugosa. Rafin. , 


pl. LIT, fig. 2. 


Obsere. Ce genre, proposé par M. Rafinesque, ne contient encore 
que des espèces fossiles, au nombre de trois, suivant M. De- 
france. 


PLAGIOSTOME. Plagiostoma. 


Animal tout-à-fait inconnu. 

Coquille assez épaisse, régulière, libre, subéquivalve, subauri- 
culée, les deux valves presque également bombées, l’une et 
l'autre pourvues d'un sommet distinct recourbé au milieu d'une 
surface plane, avec une grande échancrure triangulaire au mi- 


33 


514 PALLIOBRANCHES. 


lieu ; articulation transverse, droite, par deux condyles latéraux 
et distans. 


Ex. Le Plagiostome épineux. Plagiostoma spinosa. PI. LV, 
fig. 2; et Brong., Géogn. Par., pl. 4, fig. 2,abc. 


Oëserv. Ce genre nous paroît composé d'espèces hétérogènes, dont 
les unes sont de la famille des térébratules, et les autres, comme 
le plagiostome de Mantell, sont toutes différentes. Aussi nous 
paroit-il probable que ces derniers devront former un genre dis- 
tinct de la famille des subostracés. Elles ne sont connues qu’à 
l'état fossile. M. Defrance en compte trois. 


DiANCHORE. Dianchora. 


Animal entiérement inconnu. 

Coquille mince, adhérente, régulière, symétrique, équilaté- 
rale, subauriculée, inéquivalve ; une valve creuse en dedans, 
bombhée en dehors, l’autre plate ; articulation par deux condyles 
bien distans. 


Ex. La Dianchore striée. Dianchora striata. PI. LV , fig. 1; et 
Sow., Min, Conch., pl. 80. 


Obsere. C’est encore un genre qui n’est connu qu'à l’état fossile, 
et composé de trois espèces, suivant M. Defrance. 


Popopsipe. Podopsis. 


Animal entierement inconnu. 

Coquille assez épaisse, régulière, symétrique, équilatérale, 
inéquivalve, adhérente immédiatement par l’extrémité de la valve 
la plus: courte; l’autre terminée par un sommet pointu un peu 
recourbé et médian; articulation très-angulaire, au moyen de 
deux condyles irès-écartés. 


Ex. La Podopside tronquée. Podopsis truncata. PI, LV, fig. 3; 
et Brongn., Géogn. Par., pl. 5, fig. 2, abc. 


Obsere. C’est un genre composé d’espèces fossiles, au nombre 
de deux, et que M. Defrance dit devoir être rangées parmi les 
huîtres. 


PALLIOBRANCHES. { REX 


Secrion Il. — Coquille non symétrique, irrégulière constamment 
adhérente. 


ORBICULE. Orbicula. 


Corps très-comprimé , arrondi; le manteau ouvert dans toute sa 

circonférence; deux appendices tentaculaires ciliés, comme dans 
les lingules et les térébratules. 
- Coquille orbiculaire, très-comprimée , inéquilatérale, très-iné- 
quivalve ; la valve inférieure très-mince, adhérente, imperforée ; 
la supérieure patelloïde , à sommet plus ou moins incliné vers le 
côté postérieur. 


A. Espèces dont la valve adhérente n'est nullement percée. 


Ex. L’Orbicule lisse. Orbicula lævis. PI. LV, fig. 4; et So- 
werby, Trans. Soc. Linn., t. 13, pl. 26, f.1,abcd. 


2. Espèces dont la valve adhérente est réellement percée et pourvue 
d'une apophyse médiane et comprimée. ( G. Discine. Lamck.) 


Ex. L’O. de Norwége. O. norwegica. PI. LV, fig. 5; et So- 
werby, Trans. Linn., t. 13, pl. 26. f.2,abcdef. 


Ooserv. Ce genre paroît ne contenir que deux à trois espèces vi- 
vantes de nos mers. M. Defrance en admet deux fossiles, 


CRANIE. Crania. 


Animal à peu près inconnu, mais pourvu de deux appendices 
tentaculaires ciliés, comme les orbicules. 

Coquille irrégulière, orbiculaire, inéquivalve; la valve infé- 
rieure presque plane, et marquée à l'intérieur de quatre impres- 
sions musculaires souvent très-profondes , et dont les deux sub- 
centrales sont assez rapprochées pour paroître n’en former qu'une; 
la valve supérieure patelliforme, plus ou moins bombée , avec les 
quatre impressions musculaires assez distantes. 


Ex. La Cranie masquée. Crania personata. Sowerby. Trans. 
Linn., t. 13, pl. 6. f. 5,abcd; et la C. antique. C. antiqua. 
PINLIX, Her 


516 RUDISTES, 


Observ. On connoît une*espèce vivante dans ce genre, qui paroît 
être de toutes les mers, et trois ou quatre fossiles. Celle de la 
craie, d’après un individu que j'ai vu dans la collection de M. Mi- 
chelin, a un support formé de deux branches fort grêles ; à la valve 
supérieure. 


ORDRE SECOND. — RUDISTES. RupisrA. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille épaisse, grossière, extérieurement irrégulière, formée 
de deux valves très-inégales, sans charnière , ni ligament , ni im- 
pression musculaire. 


SPHÉRULITE. Spherulites. 


Animal ? 

Coquille orbiculaire, inéquilatérale, inéquivalve , irrégulière- 
ment foliacée à l'extérieur; la valve inférieure agariciforme, hé- 
misphérique, déprimée, avec un sommet médian percé d'un trou 
en dessous ; la supérieure presque tout-à-fait plane , operculaire ; 
charnière? non marginale, formée sur la valve inférieure par quatre 
cavités non symétriques, deux internes rapprochées et sillonnées, 
deux externes fort larges et profondes, correspondantes à quatre 
éminences ou dents extrêmement fortes, linguiformes, de la valve 
supérieure; une crête médiane s'avançant du bord antérieur de 
chaque valve vers les deux parties médianes de la charniére. 


Ex. La Sphérulite agariciforme. Spherulites agariciformis. De- 
lameth. , J. de Phys., t. 61, pl. 396, et pl. LVIT, fig. 1-2. 


Obsere. On ne connoît encore qu'une espèce de ce genre à l’état 
fossile, commune à l’île d'Aix. Il est très-probable que cette co- 
quille étoit fixée par un ligament tendineux inséré dans le trou du 
sommet de Ja grande valve. 


HIPPURITE. Æippuriles. 
Animal entiérement inconnu. 


Coquille grossière, irrégulière, épaisse, adhérente; la valve 
inférieure de forme conique, plus ou moins alongée, paroissant 


RUDISTES. 517 


quelquefois partagée dans une certaine partie de son étendue en 
plusieurs loges par autant de cloisons transverses ; et pourvue d’une 
gouttière latérale formée par deux arètes longitudinales obtuses et 
à peu près parallèles ; la valve supérieure operculiforme et fer- 
mant l'ouverture de l’autre. 


Ex. L'Hippurite corne d’abondauce. Æ. cornucobia. PI. LVIHI 
bis, fig. 1. 


Obsero. XL est assez diflicile de déterminer la place naturelle 
de ces singuliers produits de corps organisés que l’on ne connoît 
encore qu'à l’état fossile. Aussi M. de Lamarck en fait un genre 
de polythalamacés. Il nous semble cependant qu'ils sont mieux 
auprès des radiolites, sans pouvoir dire davantage ce que c’est. 
M. Defrance annonce dix espèces d’hippurites fossiles. 


RADIOLITE. ARadiolites. 


Animal ? 

Coquille irrégulière, striée du sommet à la circonférence, iné- 
quivalve; la valve inférieure turbinée, conique, beaucoup plus 
grande que la supérieure, qui est plate, ou convexe, ou conique 
et operculiforme; intérieur inconnu. 


Ex. La Radiolite rotulaire. Radiolites rotularis. &.m., pl. 172, 
fe rovet la FR. turbinée. R. turbinata. PI. L'VIIT, fig. r. 


Obsere. Les radiolites, dont on distingue trois espèces, ne sont 
connues qu'a l’état fossile, aussi le sont-elles très-incomplètement. 


BirostRitTE. Prrostrites. 


Animal ? 

Coquille épaisse, ostracée, inéquivalve; les valves coniques, 
élevées, presque droites où courbées en forme de cornes, mais 
inégales, linférieure étant beaucoup plus longue que la supé- 

. 2. 0 « 
rieure, et s'inclinant en sens inverse. 


A. Espèces dont l’une des valves enveloppe l’autre par sa base. 


Ex. La Birostrite inéquilobe. Birostrites inæquiloba. PI. LVTT, 
fig. 1? 


518 RUDISTES. 


B. Espèces dont les deux valves sont de circonférence égale et cour - 
bées en sens inver se. (G. Ilopamie. Defr.) 


Ex. La B. Duchatel. B. Duchatelr. Defr., pl. LVTIT, fig. 2. 


Obsere. C'est encore un genre qui n’est connu qu'a l'état fossile, 
et même le plus souvent par des moules. Aussi de nouvelles obser- 
vations ont-elles fait penser à M. Fleuriau de Bellevue que ce sont 
des moules de sphérulites. Ce seroit done un genre à supprimer. 
M. Defrance qui l'a établi et qui en compte trois espèces dans 
la craie inférieure, ne paroît cependant pas encore de cet avis. 


À 
CaLcéoze. Calceola. 


Animal ? 

Coquille épaisse. solide, symétrique ou équilatérale, très-iné- 
quivalve ; valve inférieure beaucoup plus grande, triangulaire, 
plate d’un côté, convexe de Fautre, creusée assez peu profondé- 
ment; ouverture oblique, à bords tranchans, l’un droit subdenté, 
l’autre arqué; valve supérieure semiorbiculaire, en forme d’oper- 
cule, ayant à son bord droit articulaire un tubercule de chaque 
côté d'une fossette médiane. 


A. Espèces à bords droits et non plissés. 


Ex. La Caliceéole sandaline. Ca/ceola sandalina. PL LAX, fig. 9, 
et Knorr, Petrif., 5, Suppl. t. 1x, d f, 5-6. 


B. Espèces à bords plissés. 
Ex. La C. hétéroclite. C. heteroclita. Defr., pl. LVT, fig. 2. 


Obsere. Lies deux espèces qui constituent ce genre ne sont con- 
nues qu'à l’état fossile. 
| 
ORDRE TROISIÈME.—LAMELLIBRANCHES. LAMELLIBRAN- 


CHIATA. 


Branchies en forme de grandes lames semicirculaires, disposées 
symétriquement, au nombre de deux paires, de chaque côté du 
corps, entre l'abdomen et le manteau ; bouche grande, transverse. 
entre deux lèvres, terminées par des appendices subbranchiaux ; 
anus médian et postérieur. 


Coquille constamment formée de deux pièces où valves placées 


OSTRACÉS. SET 


de chaque côté du corps, et jouant plus ou moins l’une sur l'autre, 
au moyen d'un ligament et de muscles adducteurs. 


Fam. 1. — OSTRACES. OSTRAGCEA. 
{ Genre OSTREA. Linn.) 


Lobes du manteau entièrement séparés et libres dans presque 
toute leur circonférence, si ce n’est vers le dos; abdomen cache 
par la réunion des lames branchiales dans toute la ligne médiane, 
et sans prolongement musculaire ou pied. 

Coquille plus ou moins grossièrement lamelleuse, irrégulière , 
inéquivalve, inéquilatérale, sans appareil régulier d’articulation, 
et avec une seule empreinte musculaire subcenirale. 


ANOMIE. Anomia. 


Animal tres-comprimé; les bords du manteau très-minces, non 
adhérens, et garnis en dehors d’une rangée de filamens tentacu- 
laires; le muscle adducteur épais, divisé en trois portions, dont 
la plus grande passe en partie à travers une échancrure de la valve 
inférieure, et contient souvent une pièce caleaire ou osselet adhé- 
rent aux corps marins, 

Coquille adhérente, irrégulière, inéquivalve, iméquilatérale, 
ostracée; valve inférieure un peu plus plate que la supérieure, 
divisée au sommet en deux branches échancrées, dont le rapproche- 
ment forme un grand trou ovale, et dont l’une , épaisse, élargie, 
donne attache au ligament; valve supérieure plus grande, plus 
bombée, avec une excavation ovale sous le sommet pour l'autre 
attache d’un ligament court et épais : une impression musculaire 
subcentrale divisée en trois. 


A. Espèces qui sont pourvues d'un osselet. 


Ex. L’Anomie Pelure-d'ognon. Anomia Ephippium. PI, LXI, 
fig. 2, ét E.um..pl. 170, .f,6-7. 


B. Espèces sans osselet et fixées par la valve elle-même. 
Ex. L'A. Ecaille. 4. squamata. 


Obsere. Les espèces de ce genre, fort difficiles à caractériser, 


320 OSTRAC ÉS. 


ne sont qu'au nombre de neuf dans l'ouvrage de M. de Lamarck ; 
mais il paroît qu'il en existe davantage, On ne connoît encore bien 
que celles de nos mers. La minceur des coquilles et leur applica- 
tion immédiate sur le corps auquel elles adhèrent, leur en donnent 
souvent la forme, comme l’a observé le premier M. Defrance. 
C’est peut-être ce qui fait les anomies radiées. M. Defrance ad- 
met dix espèces d’anomies fossiles, dont cinq analogues dans le 
Plaisantin, d’après Brocchi. 


& 
PLACUNE. Placuna. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille libre, subirrégulière, fort mince, presque entièrement 
translucide, plate, subéquivalve, subéquilatérale, un peu auricu- 
lée; charnière orale tout-a-fait interne, formée sur la valve su- 
périeure, la plus petite, par deux crêtes alongées, inégales, obli- 
ques, convergentes au sommet, au côté interne desquelles s'attache 
un ligament en V, allant se fixer dans deux fossettes peu profondes, 
également convergentes de la valve inférieure, qui est plus bom- 
bée; une seule impression musculaire subcentrale assez petite. 


Ex. La Placune vitrée. Placuna Placenta. PI. LX, fig. 3; et 
Hoi; pH 2970 170: M 


Obsere. Les trois espèces vivantes que l'on connoît dans ce genre 
viennent des mers de l'Inde. M. Defrance annoncé cependant qu'il 
y a en deux espèces fossiles en France dont une analogue en 
Egypte. 


HaRPACE. Harpax. 


Aniinal entièrement inconnu. 

Coquille adhérente assez irrégulière, subtriangulaire ,oblongue , 
inéquivalve, inéquilatérale; une valve plate et l'autre concave ; 
charnière formée par deux dents longues, crénelées, divergentes 
du sommet sur une valve, et se placant entre deux paires de dents 
de même forme que l’autre; impression musculaire et ligameni 


inconnus. 


Ex. L'Harpace de Parkinson. Harpax  Parkinsonii. Bronn . 
tab:.63%"£.;: 16. 


OSTRACÉS. ai 


Observ. Ce genre établi sur une coquille fossile que je n’ai pas 
vue; ne seroit-il pas mieux placé auprès des trigonies? 


HuirRE. Ostrea. 


Corps comprimé, plus où moins orbiculaire; les bords du man- 
teau épais, non adkérens ou rétractiles, et pourvus d’une double 
rangée de filamens tentaculaires courts et nombreux; les deux 
paires d’appendices labiaux triangulaires et alongés; un muscle 
subcentral bipartite. 

Coquille irrégulière, inéquivalve, inéquilatérale, grossièrement 
feuilletée; la valve gauche ou inférieure adhérente, plus grande, 
plus profonde; son sommet se prolongeant avec l’âge, en une 
sorte de talon; la valve droite ou supérieure plus petite, plus 
ou moins operculiforme; charnière orale, édentule; ligament 
subintérieur, court, inséré dans une fossette cardinale, oblongue, 
croissant avec le sommet; impression musculaire unique et sub- 
centrale, | 


A. Espèces rondes et non plissées. 


Ex. L'Huiître comestible. Ostrea edulis. PI. LX, fig. 1, et 
E.m., pl. 184, f. 7-8. 


B. Espèces longues et non plissées. 


Ex. L’H. étroite. O. virginica. E. m., pl. 179, f.1-5;.et 
VH. nacrée. O. mnargaritacea. PI. LIX , fig. 4. 


C. Espèces rondes et plissées. 
Ex. L'H. imbriquée. O. #mbricata. E. m., pl. 186, f. 2, 


D. Espèces longues et fortement plissées. 


Ex. L'H. Crête-de-coq. O. Crista galli. PL. LX, fig. 2, et 
En pl 1867 2-3: 


Obsere. Les espèces de ce genre sont très-difficiles à distinguer, 
et surtout à caractériser; M. de Lamarck en désigne quarante-huit 
vivantes et trente-trois fossiles; mais il dit lui-même qu'il y en a 
bien davantage, et en effet parmi ces dernières, M. Defrance en 
compte déja cent-vingt dont sept analogues dans le Plaisantin. 
d'après Brocchi. 


Has SUBOSTRACÉS. 


On trouve des huitres dans toutes les mers, à peu de distance 
des rivages, adhérentes à plat sur des corps étrangers, ou les 
unes sur les autres. On n’en connoît pas encore de véritablement 
fluviatiles ou lacustres; mais il y en a qui se trouvent assez haut 
dans l'embouchure des fleuves. 


GRYPHÉE. Gryphæa. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille plus finement lamelleuse que celle des huîtres, libre ow 
peuadhérente, subéquilatérale, très-inéquivalve; la valve inférieure 
très-concave, à sommet plusou moins recourbé en crochet ; la supé- 
rieure operculiforme, et beaucoup plus petite ; charnière .éden- 
tule; ligament inséré dans une fossette alongée et arquée; une 
seule impression musculaire, comme dans les huîtres. 


A. Espèces dont le sommet de la valve inférieure est subvoluté. 


Ex. La Gryphée Gondole. Gryphæa Cymbium. KE. m., pl. 189; 


f. 1-2, et la G. arquée. G. arcuata. PI. LIX,, fig. 3. 
1 


8. Espèces dont le sommet de la valve inférieure n'est pas voluté. 


(G. Pacayte, Defr.) 
Ex. La G. podopsidée. G. podopsideu. 


Obsero. On ne connoît encore qu'une espèce vivante dans la 
première division de ce genre. M. Defrance en compte vingt es- 
pèces fossiles et paroît beaucoup douter de l’existence de l'espèce 
vivante. Quant à la seconde, nous y placons les espèces de plagios- 
tomes non symétriques, dont M. Defrance a fait son genre Pachyte , 
et qui sont au nombre de quinze. 


. Fam. Il. — SUBOSTRACES. SUBOSTRACEA. 
(Genre OsTREA. Linn.) 


Le manteau ouvert dans presque toute sa circonférence, rétractile 
dans tous ses points, et non adhérent; les branchies non réunies 
dans toutela ligne médiane, de manière à laisser visible l'abdomen, 
qui est pourvu d’un rudiment de pied souvent canaliculé, avec le 
rudiment d'un byssus. 


SUBOSTRACÉS, b23 


Coquille d'un tissu serré, subsymétrique, toujours plus où 
moins auriculée, à charnière subcompliquée; une seule impres- 
sion musculaire subcentrale , sans trace de ligule palléale. 


SPONDYLE. Spondylus. 


Corps médiocrement comprimé, pourvu inférieurement d'un 
rudiment de pied sans byssus ; manteau ouvert dans toute sa 
partie inférieure et supérieure; bouche entourée de lèvres très- 
épaisses et frangées. 

Coquille solide, adhérente, assez régulière, plus ou moins 
hérissée, subauriculée, inéquivalve; la valve droite ou inférieure , 
fixée , beaucoup plus excavée que l’autre, et ayant en arrière, au 
sommet, une facette triangulaire qui s'agrandit et s'alonge avec 
l'âge; charnière céphalique longitudinale, pourvue sur chaque 
valve de deux fortes dents intrantes dans des fossettes correspon- 
dantes ; ligament court, à peu près médian, en grande partie 
extérieur, et s'enfonçant dans le talon de la valve inférieure ; 1m- 
pression musculaire unique et subdorsale. 


Ex. Le Spondyle Pied-d’âne. Spondylus gæderopus. PI. LXU , 
fig. 1; et E. m., pl. 190, f. 1, ab. 


Obsero. On trouve des espèces de ce genre dans toutes les mers 
des pays chauds, et même dans la Méditerranée, mais surtout 
dans celle des Indes. On en connoit quatre ou cinq espèces fos- 
siles dans nos pays, et une dans l'Amérique méridionale. 1 y à 
une espèce analogue dans le Plaisantin , d’après Brocchi. 


PcicaTuze. Plicatulu. 


Animal inconnu. 

Coquille solide, adhérente, subirrégulière, inauriculée, iné- 
quivalve, pointue au sommet, arrondie et subplissée en arrière ; 
la valve inférieure sans talon ; charnière des spondyles; ligament 
tout-à-fait intérieur, inséré dans une fossette médiane. 


Ex. La Plicatule rameuse. Piicatula ramosa. PI. LXII, fig. 2. 


Obsere. Ge genre, fort peu différent des spondyles , renferme 
einq espèces vivantes des mers d'Amérique et de Pude, et dix 
espèces fossiles, d'apres M. Defrance. 


52/4 SUBOSTRACÉS. 
HinniTE. Hinnites. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille épaisse, solide, subrégulière ; auriculée, subéquilate- 
rale , inéquivalve ; la valve inférieure très-excavée, avec une espèce 
de talon; la supérieure plate; charnière complètement édentule ; 
lijament inséré dans une fossette en partie intérieure et en partie 
extérieure; une seule impression musculaire. 


Ex. L'Hinnite de Cortesi. Hinnites Cortesii. Defrance, pl. LXI, 


fes le 


Obsere. C'est un genre qui ne renferme que deux espèces fossiles 
du Plaisantin. 


Peine. Pecten. 


Corps plus où moins comprimé, orbiculaire; le manteau garni 
d’un seul cordon de papilles tentaculaires, et de petits disques 
oculiformes , perlés, pédonculés, régulièrement espacés entre eux; 
un rudiment de pied canaliculé et un byssus; bouche entourée 
d'appendices charnus , irrégulièrement ramifiése 

Coquille libre, régulière, mince , solide, équivalve, équilatérale, 
auriculée, à bord oral droit; les sommets contigus ; charnière 
sans dents; une membrane ligamenteuse dans toute la longueur 
de la charnière, outre un ligament court, épais, presque tout-à-fait 
interne, qui remplit une fossette triangulaire sous le sommet ; 
une seule impression musculaire subcentrale. 

A. Espèces très-inéquivalves ; la valve gauche étant très-plate. 

(Les PÈLERINES.) 


Pr Le Peigne de Saint-Jacques. Pecten Jacobæus. PI. LX, 
he. 4;'et Em, pl. 209, £. 2, ab. 


B. Espèces équivalves, non bäillantes. (Les Sozes. ) 


Ex. Le P. Sole. P. Pleuronectes. PI. LX, fig. 5; et E. m., 
pli 206,139 


C’. Espèces dont les deux valves sont presque également bombées, la 
dioite un peu moins et ayant son oreille inférieure moins large que la 


SUBEOSTRACÉS. 595 


gauche, de manière à produire une sorte d'échancrure , pour le passage 
du byssus. 


Ex. Le P. Cerise. P.gibbus. E. m., pl. 210, f. 3; etle P. glabre. 
0 P.elaber PI. LXIL, fig 4. 


D. Espèces qui sont striées parallèlement à leur bord. 


Ex. Le P. orbiculaire. L. orbicularts. Sowerby, Conch. Min., 
pl. 186. 


Observ. Ce genre contient des espèces dans toutes les mers du 
pôle boréal au pôle austral, à peu près comme celui des huîtres ; 
de même que dans ce dernier genre on en connoît aussi beaucoup 
de fossiles. M. de Lamarck en caractérise vingt-six et cinquante- 
neuf vivantes 

M. Defrance porte le ñombre des espèces fossiles à quatre- 
vingt-dix-huit, dont quatre espèces identiques et trois analogues 
en Italie, d’après Brocchi. 

L'observation que j'ai faite que tantôt c'est la valve droite ou 
inférieure, et tantôt la valve gauche ou supérieure qui est la plus 
bombée, peut aider à confirmer la subdivision que j’établis dans 
ce genre, et qui se trouve, je crois, en rapport avec la présence 
ou l'absence du byssus. 


HOULETTE. Pedum. 


Animal inconnu, mais probablement byssifère. 

Coquille subtriangulaire, inéquilatérale , inéquivalve, à som- 
mets arrondis, peu marqués, inégaux, écartés; la valve droite 
plus bombée, élargie à son bord inférieur et postérieur, échancrée 
en avant et subauriculée, la gauche ne l’étant pas ; charnière sans 
dents, antérieure où buccale; ligament inséré dans une fossette 
oblique se prolongeant en dehors jusqu'aux sommets, et porté en 
dedans sur une sorte de cuilleron. 


Ex. La Houlette spondyloïde. Pedum spondyloideum. PI. LXIL, 
fig. 6;.et E. m., pl. 178, f. 1-4. 


Obsere. On ne connoît encore qu'une seule espèce de ce genre : 
elle vient des mers de l'Inde. 


526 MARGARITACÉS. 
Lime. Lima. 


Corps médiocrement comprimé; un appendice abdominal bys- 
sifère; les bords du manteau garnis de cirrhes tentaculaires sur 
plusieurs rangs; bouche entourée d’une lèvre fort épaisse ei 
frangée. 

Coquille ovale, plus ou moins oblique, presque équivalve, sub- 
auriculée, régulièrement bâillante à la partie antérieure du bord 
inférieur; les sommets antérieurs et écartés; charnière buccale 
longitudinale, sans dents; ligament arrondi. presque extérieur . 
inséré dans une excavation de chaque valve; impmession muscu- 
laire centrale partagée en trois parties bien distinctes. 


Ex. La Lime commune. Lima squamosa. PI. LXIT, fig. 5; et 
Enc. m., pl. 206, fig. 5. 


Obsere. Des six espèces que M. de Lamarck caractérise dans ce 
genre, il y en a au moins une de a Méditerranée; les autres 
viennent de l'Inde, d'Amérique, et de l'Australasie; on en con- 
noît déjà onze fossiles, suivant M. Defrance, dont deux espèces 
analogues en Italie, d'après Brocchi, et deux à Grignon ; le genre 
des espèces des anciennes couches étant douteux. 


Fan. HI. — MARGARITACES. MARGARITACEA. 


Le manteau ouvert dans toute sa circonférence, non adhérent, 
mince sur ses bords, et se prolongeant en lobes assez irréguliers . 
surtout-en arrière; le corps très-comprimé; un pied canaliculé et 
souvent un byssus peu développé; un seul muscle adducteur sub- 
central, outre les muscles rétracteurs du pied. , 

Coquille irrégulière , inéquivalve , inéquilatérale, noire ou cor- 
née; charnière orale, presque nulle où sans dents; le ligament 
variable : une grande impression musculaire subcentrale. 


VULSELLE. V’ulsella. 


Corps alongé, comprimé; le manteau très-prolongé en arrière 
et bordé de deux rangs de tubercules papillaires très-serrés; un 


MARGARITACÉS, 527 


pied abdominal médiocre, proboscidiforme , canaliculé, sans bys- 
sus ; bouche transversale très-grande , avec des appendices labiaux 
triangulaires , très-développés; les branchies étroites, très-longues, 
réunies dans presque toute leur étendue. 

Coquille subnacrée, irrégulière, aplatie, alongée, subéquivalve, 
inéquilatérale, à sommets antérieurs, distans, recourbés en en 
bas; charnière orale, édentule; ligament indivis, épais, inséré 
dans une excavation arrondie, creusée dans une apophyse assez 
saillante de chaque valve; impression musculaire subcentrale 
assez grande, et deux très-petites tout-à-fait en avant. 


Ex. La Vulselle lingulée. Vulsella lingulata. PI. LXIT, fig. 5. 


Obsere. M. de Lamarck cite six espèces vivantes de ce genre, 
toutes de l'Océan indien ou de l'Australasie, et une fossile à 
Grignon. Nous avons observé l'animal de l'espèce citée. 


MarTEau. Malleus. 


Animal à peu pres inconnu, mais probablement fort voisin de 
celui des vulselles, et certainement byssifère, avec un seul muscle 
adducteur. , 

Coquille subnacrée, irrégulière, subéquivalve, inéquilatérale, 
le plus souvent très-auriculée en avant, et prolongée en arrieré 
dans son corps, de manière à offrir un peu la forme d’un mar- 
teau; sommets tout-à-fait antérieurs ou buccaux assez infé- 
rieurs; entre eux et l’auricule inférieure, une échancrure oblique 
pour le passage du byssus; charnière linéaire fort longue, buc- 
cale, édentule; ligament simple, triangulaire, inséré dans une 
fossette conique, oblique, en partie extérieure ; une impression 
musculaire subcentrale assez grande. 


A. Espèces à peine auriculées. 


Ex. Le Marteau vulsellé. Malleus oulsellatus. E. m.. pl. 177, 
f.15, et pl. LXV ërs, fig. 4. 


B. Espèces uniauriculées. 
Ex. Le M. normal. M. normalis. E. m., pl. 177, f. 16, ab? 
C. Espèces biauriculées. 


Ex. Le M. vulgaire. M. vulgaris. PL. L'XIIT, fig. 4. 


528 MARGARITACÉS. 


Obsere. Les six espèces que M. de Lamarck caractérise dans ce 
genre, appartiennent aux mers de l'Inde et de l’Australasie; il pa- 
roît qu'on n'en connoît pas dans celles du nouveau continent, et 
encore moins dans celles d'Europe. On n'en a pas non plus dé- 
couvert de fossiles. 


PERNE. Lerna. 


Corps très-comprimé; le manteau prolongé en arrière en une 
sorte de lobe, et frangé à son bord inférieur seulement; un ap- 
pendice abdominal ? un byssus ; un seul muscle adducteur. 

Coquille irrégulière, très-comprimée, subéquivalve, de forme 
assez variable, bâillante à la partie antérieure de son bord infé- 
rieur; le sommet très-petit; charnière droite, verticale, buc- 
cale, édentule:; ligament multiple, et inséré dans une série de 
sillons longitudinaux et parallèles; une impression musculaire 


subcentrale. 
A. Espèces alongées et auriculées. 
Ex. La Perne fémorale, Perna femoralis. PI. LXIIT, fig. 1. 


Æ. Espèces alongées, subauriculées ou inauriculées. 
Ex. La P. Vulselle. P. Vulsella. Enc. mét., pl.175, f. 1. 
C’. Espèces rondes, peu ou point auriculées, très-nacrées. 
Ex. La P.sellaire. P. Ephippium. Enc. mét., pl. 176, f. 2. 


Observ. Les dix espèces vivanies que M. de Lamarck distingue, 
paroissent ne se trouver que dans les mêmes mers queles mar- 
teaux. Il y a cependant quelques raisons de croire qu'il en existe 
aussi dans les mers d'Amérique. On en trouve une espèce fossile 
en France, dans des terrains assez anciens, et une en Virginie. 
M. Defrance en cite cinq, dont une subanalogue en Egypte. 


CRÉNATULE, Crenatula. 


Animal inconnu, mais probablement fort peu différent de celui 


des pernes. 
Coquille irrégulière, très-aplatie , subrhomboïdale ; subéqui- 
valve, bâillante en arrière, à sommet antérieur; charnière lou- 


MARGARITACÉS. 529 


gitudinale, dorsale, édentule; ligament submultiple, ou renflé 
d'espace en espace , et inséré dans une série de fossettes arrondies 
correspondantes du bord dorsal; impression musculaire unique, 
subcentrale. 


Ex. La Crénatule aviculaire. Crenatula avicularia. PI. LXIIT, 
fig. 2, et Ann. du Mus., vol.3, pl. 2, f. 3-4. 


Obsere. Parmi les six ou sept espèces reconnues de ce genre, il 
y en a des mers de tous les pays chauds, mais surtout encore de 
l'Australasie. 


INOCÉRAME. {noceramus. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille épaisse, subrégulière, subéquivalve, subéquilatérale, 
trian{ulaire, pointue aux sommets, qui sont plus ou moins recour- 
bés obliquement l'un contre l’autre, élargie et arrondie en arrière ; 
charnière latérale formée par une série de fossettes oblongues, 
servant sans doute à l’attache d’ un ligament multiple; impres- 
sion musculaire inconnue. 


Ex. L'Inocérame concentrique. Inoceramus concentricus. 
Brongn., Géogn. Par., pl. 6, f.2,a b;et pl. LXV ëés, fig. 5. 


Observ. C’est un genre que l’on ne connoît encore qu’à l’état 
fossile, et qui n’est que très-incomplètement établi; son fucies le 
rapproche des ostracés, et surtout des gryphées, dont la charnière 
l’éloigne. M. Defrance en compte trois espèces. 


CariLLe. Catillus. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille fibreuse, assez plate, ou peu profonde, fort mince, 
arrondie, subéquivalve, subéquilatérale, à sommets subspirés; 
charnière buccale, droite, formée par un grand nombre de petites 

cavités pour l'attache du ligament qui a dû être multiple; i impres- 
sion musculaire inconnue. C 


. Le Catille de Cuvier. Ctillus Cuvieri. Brong., Géogn. 
eo orédit} pl EV "F0, et mieux le Catille de Lamarck, 
pl. LXI bés, fig. 2. 


54 


530 MARGARITACÉS. 


Observ. C’est un genre qui est établi par M. Brongniart (oc. cit.) 
d’une manière incomplète sur des coquilles fossiles que l’on avoit 
confondues à tort avec celles qui constituent le genre précédent. 


PULVINITE. Puloinites. 


Animal entiérement inconnu. 

Coquille mince, ovale, équivalve, subéquilatérale, à sommets 
bien marqués et à peine inclinés en avant ; charnière composée par 
huit ou dix dents un peu divergentes du sommet et séparées par 
autant de fossettes pour les ligamens ; impressions musculaires in- 
connues. 


Ex. La Pulvinite d’Adanson. Pulvinites Adansonü. Defr., 
pl. LXIT bis, fig. 3. 


Observ. C’est encore un genre qui n’est connu qu’à l’état fossile , 
et qui a été établi par M. Defrance. Il ne contient qu’une seule 
espèce de la craie inférieure. 


+ 
GERVILLIE. Gervillia. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille plus ou moins alongée, cuelquefois très-étroite, solé- 
noïde, subéquivalve , très-inéquilatérale, bäillante en avant, peut- 
être pour le passage d’un byssus ; le sommet antéro-dorsal peu mar- 
qué ; charnière anomale , formée de plusieurs dents, dont les pos- 
térieures sont longitudinales; ligament multiple inséré dans 
plusieurs fosses coniques formant un rang en dehors de la char- 
nière; une seule impression abdominale assez antérieure. 


Ex. La Gervillie solénoïde. Gervillia solenoiïdea. Defrance, 
pl. LXI, fig. 4. 


Observ. Ce genre, établi par M. Defrance, contient plusieurs 
espèces toutes fossiles , trouvées dans Le département de la Manche. 


AVICULE. Avicula, 


Corps très-comprimé; manteau fendu dans toute sa circonfé- 
rence, si ce n’est le long du dos, et garni à son bord libre d’un 


MYTILACÉS. DSi 


double rang de cirrhes tentaculaires très-courts; pied assez petit, 
canaliculé; un byssus ; bouche entourée de lèvresfrangées outre ses 
deux paires d’appendices labiaux; un gros muscle adducteur 
presque postérieur, et deux paires de petits muscles rétracteurs du 
pied. 

Coquille feuilletée ou non, toujours nacrée, subéquivalve, de 
forme subrégulière, mais assez variable, à sommets antérieurs, 
surbaissés, avec une petite échancrure en avant, quelquefois iné- 
galement et obliquement auriculée; charnière bucco-dorsale, 
édentule où avec une ou deux petites dents rudimentaires ; liga- 
ment plus ou moins extérieur et contenu dans un sillon, quel- 
quefois élargi vers le sommet; une impression musculaire posté- 
rieure fort grande; et une antérieure extrêmement petite. 


A. Espèces peu obliques, presque rondes, nacrées, très-épaisses, 
avec les auricules presque égales, fort peu saillantes, sans dents à la 
charnière (G. MarGanriTa. Leach. Pixtranine. Lamck.) 


Ex. V'Avicule Mère-Perle. Avicula margaritifera. Enc. mét., 


pl. 197, f. 1-4; et pl. LXV bis, fig. 7. 


B. Espèces ovales, obliques, etdont les auricules sont très-développées, 
surtout la supérieure ; une dent à la charnière, 


Ex. L’A. macroptère. 4. macroptera. Gualt., t.94,f. 4; et 
pl. LXIIT, fig. 3 (jeune). 


Obsero. Les espèces de la première subdivision, qui sont au 
nombre de deux, sont des mers de l'Inde et de l'Amérique méri- 
dionale ; des treize vivantes de la seconde, il n’y en a qu’une 
de la Méditerranée, les autres sont des mers des pays chauds dans 
les deux continens. On en connoît deux ou trois espèces fossiles 
en France. M. Defrance en compte douze d’avicules proprement 
dites, et trois de pintadines ou d'un genre voisin. 


Fan. IV.— MYTILACES. MyTiLACEA. 


Manteau adhérent vers les bords, fendu dans toute sa partie in- 
férieure, avec un orifice distinct pour l’anus, et une indication de 
l'orifice branchial par l’épaississement plus considérable des 
bords postérieurs du manteau; un pied linguiformecanaliculé avec 
un byssus en arrière à sa base; deux muscles adducteurs, dont 
l'antérieur très-petit, outre les deux paires de muscles rétracteurs 


du pied. 


5392 MYTILACÉS. 


Coquille régulière, équivalve, souvent épidermée ou cornée, à 
charnière édentule et ligament dorsal linéaire. 


Moure. Mytilus. 


Corps ovale, assez bombé; le manteau ouvert dans sa moitie 
inférieure seulement, et dans sa partie postérieure terminé par 
une fente ovale à bords frangés ; appendice abdominal linguiforme, 
canaliculé, avec un byssus en arrière à sa base et plusieurs paires 
de muscles rétracteurs; bouche à lèvres simples; deux muscles 
adducteurs, dont l'antérieur très-petit, 

Coquille d’un tissu serré, alongée, plus ou moins ovalaire, quel- 
quefois subtriangulaire, équivalve, à sommets antérieurs plus ou 
moins courbes, un peu échancrée inférieurement ; charnière en- 
tièrement édentule, ou avec deux très-petites dents rudimentaires; 
ligament dorsal, linéaire, subintérieur, inséré dans un sillon étroit 
et fort long; deux impressions musculaires, dont l’antérieure fort 
petite, outre celles des muscles rétracteurs. : 


A. Espèces dont le sommet n'est pas tout-à-fait à l'extrémité antérieure 
de la coquille, et qui sont plus ou moins triangulaires; le byssus tou 
jours très-développé. (G. Moviozr.) 


* 


Lisses. 


Ex. La Moule des Papous. Mytilus papuana. PA. LXIV , fig. 2, 
et E m., pl:310 #2. 


** Striées longitudinalement. 
Ex. La M. sillonnée. M. sulcata. E. m., pl. 220, f. 2. 
*** Striées aux deux extrémités seulement. 


Ex. La M. discordante. A1. discors. E. m., pl. 204, f. 5, a 6. 


B. Especes dont le sommet n'est pas tout-à-fait antérieur, et dont 
la forme est presque complètement cylindrique et arrondie aux deux 
extrémités; le byssus nul dans l’âge adulte.  (G. Lirnopome. Cuv.) 


Ex. La M. lithophage. M. lithophagus. Pl. LXIV, fig. 4, et 
Em plane, FO 


€. Espèces dont le sommet est tout-à-fait terminal, antérieur, et 


MYTILACÉS. 533 


qui sont plus ou moins comprimées et subtriangulaires ; le byssus gros- 
sier et très-développé. 


* Lisses. 


Ex. La M. comestible. M. edulis. E. m., pl. 218, f.2; et la M. 
de Magellan. PI. LXIV, fig. 5. 


** Radiées ou striées. 
Ex. La M. crénelée. M. crenatus. E.m., pl. 217, f. 3. 


Observ. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces de 
toutes les mers ; M. de Lamarck caractérise vingt-trois modioles 
vivantes et cinq fossiles, trente-cinq moules vivantes et deux fos- 
siles; mais il est indubitable qu'il en existe un bien plus grand 
nombre même dans les collections. 

Les moules et les modioles vivent toujours à découvert, atta- 
chées par les filamens de leur byssus aux corps sous-marins; les 
lithodomes s’enfoncent dans les pierres calcaires, dans les coquilles 
et dans les madrépores. 

Quoique la plupart des espèces de moules et de modioles n'exis- 
tent que dans les eaux de la mer, il est certain qu'il ÿ en a quel- 
ques unes d’eau douce, 

M. Brongniart a distingué dans sa Géognosie des environs de 
Paris une coquille fossile sous le nom de 7nytiloides gubiatus, à 
cause de sa forme extérieure, qui a quelque chose de celle des 
moules, figurée pl. 3, f. 4 de cet ouvrage; mais c’est un genre non 
caractérisé, et qui, d’après les observations de M. Sowerby, est 
établi sur une espèce de catille. 

M. Defrance indique vingt modioles fossiles dont une analogue 
en Italie d’après Brocchi et une de Grignon; onze moules, dont 
une analogue en Italie, d’après Brocchi, et une subanalogue dans 
le grès supérieur de Lonjumeau, et enfin une lithodome. 


JAMBONNEAU. Pinna. 


Corps ovale alongé, assez épais, enveloppé dans un manteau 
fermé en dessus, ouvert en dessous, et surtout en arrière, où il 
forme quelquefois une sorte de tube garni de cirrhes tentaculaires ; 
un appendice abdominal flabelliforme, subsillonné, et un byssus 
très-considérable; bouche pourvue de lèvres doubles outre les 


534 ARCACÉS. 


deux paires d’appendices labiaux; un seul gros muscle adducteur 
évident, 

Coquille subcornée, fibreuse , cassante, régulière, équivalve, 
longitudinale, triangulaire, pointue antérieurement où est le 
sommet qui est droit, élargie et souvent comme tronquée en ar- 
ritre; charnière dorsale, longitudinale, linéaire, édentule; liga- 
ment marginal occupant presque tout le bord dorsal de Ja coquille ; 
une seule impression musculaire très-large en arrière; un indice 
de l’antérieure dans le sommet de la coquille. 


A. Espèces bien closes ct arrondies à l'extrémité postérieure. 


Ex. LeJambonneauécailleux. Pinnasquamosa. E. m., pl. 200, 
f. 2; et le J. hérissé. 2. nobilis. PI. LXIV , fig. 1. 


B. Espèces bâillantes à l'extrémité postérieure qui est commetronquée. 
Ex. Le J. Eventail. P. Flabellum. Enc. mét., pl. 109, f. 4? 


Obsero. Les espèces de ce genre ne sont encore qu'au nombre 
de quinze vivantes , et de six fossiles suivant M. Defrance, dont une 
analogue en Italie, d'après Brocchi; il y en a dans toutes les 
mers, mais surtout dans celles des pays chauds. Elles vivent dans 
les enfoncemens vaseux des rivages de la mer, fixées ou non au 
moyen de leur byssus. 


Fam. V. — POLYODONTES ou ARCACÉS. PoLYODONTA. 


(Genre Arca, Linn.) 

Manteau entitrement ouvert dans toute sa circonférence, si ce 
n'est vers le dos, sans aucune trace de modifications pour former 
des orifices particuliers, mais adhérent dans tout l'intervalle com- 
pris entre les muscles adducteurs, et plus ou moins prolongé en 
arrière; abdomen pourvu d’un pied de forme un peu variable, 
mais toujours très-considérable, 

Coquille épaisse, régulière, équivalve; charnière anomale , 
dorsale, similaire, et formée sur chaque valve par une série 
præ et post apiciale de petites dents plus ou moins lamelleuses, 
plus ou moins verticales et engrenantes ; deux impressions muscu- 
laires bien distinctes et réunies par une ligule palléale fort étroite, 
parallèle au bord de la coquille. 


Obsere. Tous les animaux de cette famille vivent dans la mer à 
peu de distance des rivages. 


ARCACÉS. 53 


Qt 


ARCHE. 4#rca. 


Corpsépais, de forme un peu variable; abdomen pourvu d'un pied 
pédonculé, comprimé, propre à adhérer, et fendu dans sa longueur ; 
manteau garni d'un simple rang de cirrhes et un peu prolongé en 
arrière ; les tentacules buccaux fort petits et très-grêles. 

Coquille un peu diversiforme , mais le plus ordinairement alon- 
gée, et plus ou moins oblique à l'extrémité postérieure, très-sou- 
vent fort inéquilatérale ; les sommets plus ou moins distans et un peu 
recourbés en avant; charnière anomale droite, ou un peu courbée, 
longue et formée par une ligne de dents courtes, verticales, dé- 
croissantes des extrémités au centre; ligament extérieur, large , 
presque autant avant qu'après le sommet ; deux impressions mus- 
culaires réunies par une Higule où impression palléale, peu mar- 
quée. 


A. Espces naviculaires ; la charnière complètement droite; le pied 
tendineux et adhérent. (Les Navicuzes.) 


Ex. L’Arche de Noé. 4rca Noæ. PI. LXV, fig. 2. 


B. Espèces bistournées, closes ; la charnière complètement droite. 
(Les Bisroursées. G. Trisis, Oken.) 


Ex. L’A. bistournée. 4. tortuosa. PI, LXV bis, fig. 1. 
C. Espèces naviculaires ; la charnière complètement droite, les dents 


terminales beaucoup plus longues et plus obliques que les autres. 


(G. Cucuzzée. Lamck.) 
Ex. L'A. auriculifère. 4. auriculifera. PI. LXV , fig. 4. 


D. Espèces à charnière droite, non échancrées ou non bâillantes infé- 
rieurement, et dont le muscle n’est pas adhérent. 


Ex. L'A. barbue. À. barbata. PI. LXV, fig. 1. 


Æ. Espèces bien closes, de forme moins alongée, plus pectinoïdes ; 
la charnière droite. (Les RaomBoïpes.) 


Ex. L'A. rhomboïde. 4. rhombea. E. m., pl. 507, f. 5, a b. 


F. Espèces ovales, alongées,un peu arquées dans leur longueur , un peu 
bâillantes inférieurement , à sommets peu distans ; le ligament presque 
intérieur ; la ligne dentaire un peu arquée. 


Ex. L’A. mytiloïde. 4. mytiloidea. PI, LXV bis, fig. 2. 


536 ARCACÉS. 


Observ. M. de Lamarck distingue trente-sept espèces vivantes 
et neuf fossiles dans ce genre, outre trois espèces également fos- 
siles de cucullées. Parmi les premières il y en a de toutes les mers, 

M. Defrance dit vingt-cinq espèces d’arches de la craie infé- 
rieure, dont quatre identiques du Plaisantin, une de l'Anjou et 
deux analogues des environs de Paris, outre les trois espèces de 
cucullées. 


PEÉTONCLE. Pectunculus. 


Corps arrondi, plus ou moins comprimé; le manteau sans cirrhes 
ni tubes; le pied sécuriforme et fendu à son bord inférieur et an- 
térieur ; les appendices Euccaux linéaires. 

Coquille orbiculaire, équivalve, subéquilatérale ; les sommets 
presque verticaux et plus ou moins distans; charnière formée sur 
chaque valve d'une série assez nombreuse de petites dents dispo- 
sées en une ligne courbe interrompue quelquefois sous le sommet ; 
ligament comme dans les arches, mais ordinairement beaucoup 
moins large. 


A. Espèces renflées, plus ou moins lisses et velues. 


Ex. Le Pétoncle flammulé. Pectunculus pilosus. PI. LXV bis, 


de, 55 eb Em pl 10) Herbe? 


B. Espèces lenticulaires, plus comprimées, pectinées et plus ou moins 
rugueuses. 


Ex. Le P. pectiniforme. P. pectiniformis. PI. LXV, fig. 3. 


Obsere. Ce genre renferme dans l'ouvrage de M. de Lamarck 
vingt-neuf espèces vivantes de toutes les mers, et douze environ 
de fossiles. 

M. Defrance porte le nombre de celles-ci à trente-quatre dans 
la craie inférieure, dont trois espèces analogues en Italie, sui- 
vant Brocchi; une autre auprès de Versailles et une troisième 


dans la Caroline du Nord. 
NucuLE. Nucula. 


Corps subtriquètre; manteau ouvert dans sa moitié inférieure 
seulement, à bords entiers, denticulés dans toute la longueur du 


SUBMYTILACÉS. 537 


dos, sans prolongemens postérieurs ; le pied fort grand , mince à 
sa racine, élargi en un grand disque ovale, dont les bords sont 
garnis de digitations tentaculaires ; les appendices buccaux anté- 
rieurs assez longs, pointus , roides et appliqués l'un contre l’autre 
comme des espèces de mâchoires ; les postérieurs également roides 
et verticaux. 

Coquille plus ou moins épaisse, subtriquètre, équivalve, iné- 
quilatérale , à sommets contigus et tournés en avant; charnière 
similaire formée par une série nombreuse de dents très-aiguës, 
pectinées, disposées en une ligne brisée sous le sommet ; ligament 
interne , court , inséré dans une petite fosseite oblique de chaque 
valve ; deux impressions musculaires. 


A. Espèces dont le bord est entier. 

Ex. La Nuculerostrée. Nucula rostrata. E. m., pl. 309, f. 3, a b. 
Z. Espèces dont le bord est crénelé. 

Ex. La N.nacrée. N. margaritacea. PI. LXV, fig. 5. 


Observ. M. de Lamarck caractérise six espèces vivantes, et quatre 
fossiles dans ce genre; des premières, trois sont de nos mers, et les 
autres des mers australes. 

Nous avons observé l'animal de la nucule nacrée. 

M. Defrance en annonce douze fossiles de la craie inférieure, 
dont deux analogues d'Italie, d’après Procchi, quatre aux envi- 
rons de Paris, et une identique à Grignon. 


Fam. VI. — SUBMYTILACES. SUBMYTILACEA. 


Le manteau presque comme dans les mytilacés, c'est-à-dire adhé- 
rent et fendu dans toute sa partie inférieure, avec un orifice distinct 
pour l'anus, et un commencement de tube pour la respiration, par 
une disposition particulière de son extrémité postérieure, qui est 
garnie de papilles tentaculaires ; une large masse charnue abdo- 
minale pour la locomotion, sans byssus à sa base ; deux impressions 
musculaires distinctes. 

Coquillelibre,subnacrée, régulière, équivalve ; charnière dorsale, 
lamelleuse ; ligament externe ; deux impressions musculaires avec 
l'impression palléale qui les réunit, non excavée en arrière. 


Observ. Les animaux de cette famille sont plus où moins lutri- 
coles et erratiques au moyen de leur pied. 


538 SUBMYTILACÉS. 


* Espèces épidermee s , nacrées ( toutes étant d’eau douce ). 
(Les Limnoconques. G. Limxonerme. Poli. ) 


ANODONTE. Anodonta. 


Corps large, peu comprimé ou assez épais, plus ou moins ova- 
laire; le manteau à bords épais, simples ou frangés, ouvert 
dans toute sa circonférence , si ce n'est vers le dos; un orifice 
ovalaire distinct pour l'anus; une espèce de petit tube incomplet 
ct garni de deux rangées de cirrkes assez alongés pour la cavité 
respiratrice; pied lamelliforme et tranchant. 

Coquille ordinairement assez mince, régulière, close, équivalve, 
inéquilatérale; sommet antérodorsal; charnière complètement 
édentule avec une lame postapiciale ; ligament externe, dorsal et 
postapicial; deux impressions musculaires bien marquées, outre 
celles des muscles rétracteurs. 


A. Espèces minces, ovales, très-alongées, inauriculées ; la charnière 
fort longue, linéaire, crénelée dans toute sa longueur. 
(G. Iriixe. Lamck.) 


Ex. L’Anodonte exotique. Anodonta exotica. PI. LXVI, 
fig: a5et Esm., pl. 204 bis, f..7,a b: 


B. Espèces ovales, à charnière arquée, sans trace d’auricule. 
Ex. L’A. rougeûtre. 4. rubens. E. m., pl. 201, f. 1, a b. 


C. Espèces ovales, alongées, à charnière droite , et auriculées en ar- 
rière seulement. 


Ex. L’A. des Cygnes. 4. cygnea. PI. LXVI, fig. 1. 


D. Espèces ovales ou arrondies , auriculées en avant comme en ar- 
rière du sommet. 


Ex. L'AÀ. trapéziale. 4. trapezialis. E. m., pl.205, f. 1, a b. 


ÆE. Espèces beaucoup plus auriculées avec une lame alongée, bien 
plus saillante à la charnière. (G. Dipsas. Leach.) 


Ex. L'A. Dipsade. 4. Dipsas. PI. LX VI, fig. 3. 


Observ. Le nombre des espèces de ce genre est de quinze 
dans l'ouvrage de M. de Lamarck; mais il est certain qu'il en existe 


SUBMYTILACÉS, 55q 


davantage. On en connoît dans les eaux douces de tous les pays, 
surtout dans l'Amérique septentrionale. Nous en possédons au 
moins trois espèces. 


MULETTE. Unio. 


Animal entièrement semblable à celui des anodontes. 

Coquille ordinairement fort épaisse, nacrée intérieurement, épi- 
dermée, rongée aux sommets, qui sont dorsaux et subantérieurs ; 
charnière dorsale formée, outre une longue dent lamelleuse sous 
le ligament , d'une double dent præcardinale plus ou moins com- 
primée et dentelée irrégulièrement sur la valve gauche, simple sur 
la valve droite; liygament et impression musculaire comme dans 
les anodontes. 


A. Espèces obliques, dont le corselet est dilaté et relevé en crête 
saillante, ce qui les rend comme auriculées ou aviculaires, 
(G. Hyni. Lamck.) 


Ex. La Mulette ridée. Unio corrugata. PI. LX VIT, fig. 1;et 
Enc-:mét pli 247; f: 2, ab. 


Z. Espèces ovales, peu ou point auriculées. 
r. Ovales, subauriculées. 
Ex. La M. sinuée. U. sinuata. PI. LX VII, fig. 5. 
2. Ovales, non auriculées. 
Ex. La M. des Peintres. ©. Pictorum. PI. LXVII, fig. 2. 
3. Rondes ou presque rondes. 
Ex. La M. suborbiculée. U. suborbiculata. 


C, Espèces courtes, subtriquètres, dont les dents lamelleuses et præ- 
apiciales sont plus prononcées, plus régulières et toutes striées per- 
pendiculairement à leur longueur. (G. Casrazie. Lamck.) 


Ex. La M. ambiguë. U. ambigua. PI. LXVIL, fig. 4. 


Obsere. Les espèces de ce genre deviennent tous les jours plus 
nombreuses : en effet on en trouve dans tous les pays, mais sur- 
tout dans l'Amérique septentrionale. M. de Lamarck en caracté- 
rise plus de cinquante, mais il convient qu'elles sont en 


5/0 SUBMYTILACÉS. 


général fort difficiles à distinguer; à plus forte raison, les subdi- 
visions génériques qu'on à voulu établir dans ce genre, d'après la 
forme générale de la coquille et celle des dents præapiciales, 
comme l'a fait M. Rafinesque. On passe en effet par des nuances 
presque insensibles des espèces dont les dents sont à peine appa- 
rentes, jusqu'à celles où elles deviennent presque régulières comme 
dans la mulette ambiguë, que nous croyons avoir été les premiers à 
rapprocher de ce genre, contradictoirement avec M. de Lamarck 
qui alors en faisoit une trigonie. 

Nous pensons même que par la suite on découvrira des espèces 
qui établiront le passage entre les anodontes et les mulettes, en 
sorte que ces deux genres devront être réunis. 

M. Defrance dit qu'il y a huit espèces de mulettes fossiles, mais 
dont le genre est douteux dans les anciennes couches. 


** Espèces sans epiderme évident, non nacrées et plus ou moins pec- 


tinées. ( Toutes sont marines.) 
CaRDITE. Cardita. 


Animal semblable à celui des limnoconques, d'après Poli. 

Coquille épaisse, solide, équivalve, plus ou moins inéquilaté- 
rale; sommet dorsal, toujours très-recourbé en avant ; charnière 
similaire, formée par deux dents obliques, une courte cardinale 
ou apiciale, et l’autre postapitiale, longue, lamelleuse et arquée ; 
ligament alongé , subextérieur et enfoncé ; deux impressions 
musculaires bien distinctes, réunies par une ligule palléale, 
étroite, semicirculaire. 


A. Espèces alongées, un peu échancrées ou bâillantes au bord infé- 
rieur ; le sommet presque céphalique; le ligament caché. 
( Les MyriicaRDESs. ) 


Ex. La Cardite Grosse-côte. Cardita crassicosta. Adans., Sé- 
nég., pl. 15, f. 8; et la C. mouchetée. C. calyculata. PI. LXIX, 
fig. 1. 


B. Espèces ovales, à bord inférieur presque droit ou un peu bombé, 
crénelé et complètement fermé. (Les CARDIOCARDITES. ) 


Ex. La C. Ajar. C. jar. Adans., Sénég., pl. 16, f. 2. 


€. Espèces presque rondes ou suborbiculaires, à bord inférieur ar- 


CAMACÉS. 54t 


rondi, denticulé, de plus en plus équilatérales; les deux dents plus 
courtes et plus obliques. (G. VÉNERICARDE. Lamck.) 


Ex. La V. imbriquée. Ÿ. imbricata. PI. LX VIT, fig. 3. 


D. Espèces alongées, très-inéquilatérales ; le sommet presque cépha- 
lique et recourbé en avant ; deux dents cardinales courtes, divergentes, 
outre la dent lamelleuse; ligament très-long, peu ou point saillant; 
impression abdominale quelquefois un peu rentrée en arrière. 


(G. Crpricare. Lamck.) 
Ex. La C. de Guinée. C. guinaica. PI. LXV, fig. 6. 


Observ. D’après l'exemple de Poli, il est évident que ce genre, et 
ses subdivisions, doivent êtrerapprochés de celuides mulettes, dont 
cetauteurne fait mêmequ unseuletuniquegenre; il n’est cependant 
pas certain que parmi les cypricardes, il n’y ait pas quelques espèces 
qui dussent passer parmi les vénus lithodomes, car l'impression 
abdominale est quelquefois excavée en arrière? Quoi qu'il en soit, 
M. de Lamarck définit vingt-cinq espèces de cardites, dont une 
seule fossile, onze vénéricardes, toutes fossiles, à l'exception d'une 
seule , et sept cypricardes dont quatre vivantes des mers des pays 
chauds, et trois fossiles de France. 

Les espèces de ce genre vivent, à ce qu'il paroît, à découvert 
sur les rochers. 

M. Defrance compte dix cardites fossiles, dont une identique, 
et une analogue dans le Plaisantin et une analogue en Anjou; 


vingt-cinq vénéricardes, dont une identique à Chaumont, et 
trois cypricardes. 


Fam. VII. — CAMACES. CaAMaAcEA. 


Manteau ouvert à sa partie inférieure médiane seulement, pour 
le passage d’un pied de forme variable, mais toujours comprimé 
a sa base; les bords du manteau adhérens et finement frangés, 
réunis en arrière par une bande transverse, percée de deux orifices 
distincts, garnis de tentacules rayonnés. 

Coquille de forme variable, régulière ou irrégulière, libre ou 
adbérente, à deux empreintes musculaires, réunies par une ligule 
peu marquée, sans échancrure postérieure; charnière anomale. 


542 CAMACÉS. 
* Coquille irrgulière, 
CAME. Chama. 


Corps suborbiculaire, terminé supérieurement par une sorte de 
crochet; manteau fort peu ouvert; pied terminé à son extrémité 
par une partie beaucoup plus étroite que la base ; lobes supérieurs 
des branchies fort courts. 

Coquille irrégulière, adhérente, inéquivalve, inéquilatérale, à 
sommets plus ou moins contournés en spirale, surtout pour la 
valve adhérente; charnitre dissemblable, grossière, formée par 
une seule dent lamelleuse, arquée, subcrénelée, postcardinale, 
s’articulant dans un sillon de même forme; ligament extérieur, 
postapicial, un peu enfoncé; deux impressions musculaires , 
grandes et assez distantes. 


A. Espèces dont les sommets tournent de gauche à droite. 


Ex. La Came gryphoïde. Charna gryphoides. PI. LXX, fig 
B. Espèces dont les sommets tournent de droite à gauche. 
Ex. La C. Arcinelle. Ç. Arcinella. LE. m., pl. 197, f. 4, aë. 


Obsere. Parmi les dix-sept espèces vivantes que M. de Lamarck 
caractérise dans ce genre, il y en a de toutes les mers, si ce n’est 
de celle du Nord; mais elles sont beaucoup plus nombreuses dans 
l'Océan austral. 

On en connoît déjà huit espèces fossiles dans la France et l'Ita- 
lie. M. Defrauce dit dix espèces, dont trois analogues en Italie. 


DiCÉRATE. Diceras. 


Animal complètement inconnu. 

Coquille irrégulitre, iméquivalve, inéquilatérale, à sommets très- 
saillans , presque régulièrement contournés en spirale; charnière 
dissemblable, formée par une grande dent épaisse, concave sur 


la plus grande valve; ligament inconnu. 


Ex. La Dicérate ariétine. Diceras artetina. PI, LXX, fig. 4; 
et Favanre, Conchyl., pl. 60 ,f.S8. 


Obsere. Ce genre, assez incomplètement connu, ne renferme 
que l'espèce fossile qui lui a servi de type. 


CAMACÉS. 5 


L= 
Cv 


M. Defrance en distingue cependant cinq esrèces. 


# 
j ETHÉRIE. £theria. 


Animal inconnu. 

Coquille adhérente, irrégulière, épaisse, très-nacrée, inéquivalve, 
inéquilatérale; les sommets subcéphaliques, épais, peu évidens, dans 
une espèce de talon, se prolongeant avec l’âge; charnière éden- 
tule, calleuse , irrégulière, épaisse ; ligament longitudinal subdor- 
sal, en partie extérieur et se prolongeant en pointe dans lintérieur 
de la coquille; deux impressions musculaires oblongues, irrégu- 
lières, l’une supérieure et subpostérieure, l’autre inférieure et 
antérieure, avec une impression palléale marginale. 


A. Espèces qui ont une callosité oblongue à la partie antérieure de la 
coquille. 


Ex. L’Ethérie elliptique. Etheria elliptica. PI. LXX bis, fig. 2; 
et Lamck., Ann. du Mus., 10, pl. 29 et 51, fig. 1. 


B. Espèces sans callosité. 


Ex. LE. semilunaire. Æ. semilunata. Lamarck, Ann. du 


Mus. , pl. 32, fig. 1-2. 


Obsero. Quoique la coquille de ce genre ait bien évidemment 
deux impressions musculaires, nous croyons cependant qu'il devoit 
plutôt être placé dans la famille des margaritacés que dans celle 
des camacés , comme le fait M. de Lamarck , à cause de la structure 
extérieure et intérieure; mais, d'après ce que nous a dit M. Des- 
hayes, l’impression palléale indiquant la disposition des lobes du 
manteau , il ne peut plus y avoir de doute. Quoi qu'il ensoit, ce 
genre n’est encore composé que de quatre espèces vivantes, deux 
de chaque section; les premières sont certainement fluviatiles, 
d’après la découverte de M. Caillaud, et les deux autres marines. 


** Coquille regulière. 
TriIDACNE. Tridacna. 


Corpsassez épais; les bords renflés et lobés du manteau adhérens 
et reumis dans presque toute la circonférence, de manière à n’offrir 
que trois ouvertures; la première en bas et en avant pour la sortie 
du pied; la seconde en haut et en arrière pour la cavité bran- 
chiale ; la troisième beaucoup plus petite au milieu du bord 


544 CAMACÉS. 


dorsal, ou supérieur pour l'anus; deux paires d’appendices 
labiaux extrèmement grêles et presque filiformes au milieu des- 
quels est un orifice buccal fort petit; branchies alongées, étroites, 
la supérieure beaucoup plus que l'inférieure, réunies entre elles 
dans presque toute leur longueur; un très-gros muscle adduc- 
teur médian et presque dorsal, analogue du postérieur des autres 
bivalves, et réuni avec un muscle rétracteur du pied encore plus 
considérable; le muscle adducteur antérieur nul ou rudimentaire ; 
masse musculaire abdominale considérable, donnant issue comme 
d'un calice, à un gros faisceau die fibres musculaires byssoïdes. 
Coquille épaisse, solide, assez grossitre, régulière, triangulaire, 
plus où moins inéquilatérale et placée sur les côtés de l'animal, 
de manière que le dos de celui-ci corresponde au bord ventral de 
celle-là, et vice vers&, et que l'extrémité buccale soit du côté du 
ligament, et vice versä; les sommets inclinés en arrière; charnière 
dissemblable tout-à-fait en avant d'eux; une dent lamelleuse præ- 
cardinale et deux dents latérales écartées sur la valve gauche, 
correspondantes à deux dents lamelleuses præcardinales, et à une 
latérale écartée de la valve droite; ligament antérieur, alongé; une 
grande impression musculaire submédiane bifide, presque margi- 
nale et souvent peu sensible; une autre"antérieure beaucoup plus 
petite,moins marquée et peu distincte de l'impression palléale. 


A. Espèces dont la coquille est plus alongée, plus inéquilatérale; le 
côté antéricur étant plus long que le postérieur; la lunule largement 
ouverte dans le jeune âge pour le passage d’un pied adhérent ? 


Ex. La Tridacne Bénitier. Tridacna Gigas. PI. LX VII, f. 1. 


B. Espèces plus équilatérales; le côté antérieur plus court que le pos- 
térieur , et formant une vaste lunule tout-à-fait pleine ; les sommets re- 
courbés en avant, et la dent postcardinale unique sur les deux valves. 

(G. Hiprope. Lamck.) 


Ex. La T. Hippope. 7. Hippopus. PI. LXVIIT, fig. 2. 


Oësere L'observation quenousavons faite quelestridacnes adultes 
ontlalunule complètement fermée, ne nous permet d’abord gutrede 
conserver le genre Hippope, et ensuite nous porte à croire que ces 
animaux que nous avons observés sur deux individus rapportés par 
MM. QuoyetGaimard, n'adhèrent pastoujours. Nousregardonsl’es- 
pècedebyssus, parlequelilsle font, commeunedépendance du pied, 
ce qui a lieu aussi dans certaines arches; et alors l'animal des tri- 
dacnes ne différe de celui des cames que par un singulier retour- 


CONCHACÉS. 545 


nement dans sa coquille, qui mème peut être dû à sa suspension; 
le muscleunique, en apparence, est l’analogue du postérieur; l'anus 
passant certainement au-dessus; il se trouve près de l'extrémité an- 
térieure une petiteimpression qui représente l’antérieur. Quoi qu'il 
en soit, toutes les espèces vivantes de ce genre, qui sont au 
nombre de sept dans l'ouvrage de M. de Lamarck, sont de l'Océan 
indien. L'espèce citée comme fossile en Normandie est certaine- 


ment un productus; aussi faut-il beaucoup douter de sa localité 
suivant M. de Roissy. 


ISOCARDE. /socardium. 


Corps fort épais; les bords du manteau finement papillaires, 
séparés dans la partie inférieure moyenne seulement, et réunis en 
arrière par une bande transverse, percée de deux orifices, en- 
tourés de papilles radiaires; pied petit, comprimé, tranchant ; les 
appendices buccaux ligulés. 

Coquille libre, régulière, très-bombée, équivalve , très-inéqui- 
latérale, à sommets divergens, fortement recourbée en avant et 
en dehors, en spirale commencante ; charnière dorsale, longue, 
similaire, formée de deux dents cardinales aplaties et d'une 
autre lamelleuse, écartée en arrière du ligament; ligament dor- 
sal extérieur, divergent vers les sommets en avant; impressions 
musculaires très-distantes et assez petites. 


Ex. L'Isocarde globuleuse. Isocardium Cor. Pi. LXIX, fig. 2; 
été mi; pl. 292, f re bcd. 


Observ. L'espèce qui sert de type à ce genre est vivante dans nos 
mers ; deux autres viennent des mers de l'Inde. 


M. Defrance en indique six fossiles, dont une analogue du 
Plaisantin. 


TRIGONIE. Trigonia. 


Animal entièrement inconnu. 


Coquille subtrigone ou suborbiculaire, épaisse, régulière, équi- 
valve , inéquilatérale, à sommets peu proéminens, peu re- 
courbés, antérodorsaux ; charnière complexe, dorsale, dissem- 
blable; deux grosses dents oblongues jointes anguleusement sous 


35 


546 CONCHACÉS. 


le sommet, fortement sillonnées sur la valve droite, pénétrant 
dans deux excavations de même forme , également sillonnées, de la 
valve gauche ; ligament postapicial; deux impressions musculaires 
distinctes, et non réunies par une ligule. 


A. Espèces trigones. 


Ex. La Trigonie noduleuse. Trigonia nodulosa. Enc. m., 
Pl: 297. fade ab 


Æ£. Espèces suborbiculaires ou radiées. 


Ex. La T. pectinée. T. pectinata. PI. LXX, fig. 1, sous le 
nom de T. nacrée. 


C. Espèces à sommet subspiré, avec une grosse dent striée à la char- 
nière. ( G. Oris. Defr.) 


Ex. La T. cardissoïde. T. cardissoides. PI, LXIV, fig. 5. 


Obsero. Parmi les seize espèces que M. de Lamarck définit dans 
ce genre, il n’y en a qu'une seule vivante ; toutes les autres sont 
fossiles et communes dans les terrains d’ancienne formation. 

M. Defrance en compte vingt et une de la craie inférieure. 


Fan. VIII, — CONCHACEÉS. CONCHACEA. 


Manteau fermé en avant, en dessus et en arrière où ïl est pro- 
longé par deux tubes plus ou moins longs, extensibles, séparés ou 
réunis ; abdomen constamment pourvu d’un pied de forme un peu 
variable, servant à la locomotion. 

Coquille presque toujours régulière, entièrement close, équi- 
valve; les sommets recourbés en avant; charnière dorsale com- 
plète, c’est-à-dire, avec engrenage et ligament ; celui-ci extérieur ou 
intérieur, court et bombé; deux impressions musculaires distinctes, 
réunies inférieurement par une ligule plus ou moins large, et très- 
souvent infléchie ou rentrée en arrière. 


Observ. Tous les animaux de cette famille vivent enfoncés plus 
ou moins profondément dans le sable ou dans la vase, mais ils 


peuvent encore en sortir quelquefois. 


CONCHACÉS. 547 


SECTION 1. — Les conchacés régulières à dents latérales écartées. 
BucaRDE. Cardium. 


Corps assez bombé; le manteau bordé de cirrhes tentaculaires 
dans toute sa partie inférieure, et plus ou moins cannelé en de- 
hors ; les tubes réunis, médiocres et pourvus de cirrhes à l'extré- 
mité; bouche transverse, très-large, à appendices labiaux mé- 
diocres; pied très-grand, cylindrique , coudé, se portant assez en 
avant ; branchies épaisses , assez petites, surtout les lames externes ; 
les internes réunies dans toute leur longueur. 


Coquille bombée, équivalve, subcordiforme (lorsqu'elle est vue 
antérieurement), ordinairement côtelée du sommet à la circonfé- 
rence ; les sommets bien évidens ,à peine recourbés en avant; char- 
nière complexe , similaire, formée de deux dents cardinales , 
obliques, coniques , et de deux dents latérales écartées sur chaque 
valve ; ligament dorsal, postérieur et très-court. 


A. Espèces plus ou moins bäillantes en arrière et à côtes aussi larges 
que les cannelures. 


Ex. La Bucarde exotique. Cardium exoticum. E. m., pl. 292, 
f.1, abc. 


B. Espèces non bäillantes et dont les côtes sont aussi larges que les 
cannelures. 


Ex. La B. tuberculée. C. tuberculaturn. E. m., pl. 300, f. 1. 


C. Espèces non baillantes, à côtes beaucoup plus larges que les can- 
nelures. 


L 0 
Ex. La B. Sourdon. C. edule. PI. LXX bis, fig. 3; et E. m. 
plh3124 fs; 


D. Espèces lisses ou presque lisses. 
Ex. La B. lisse. C. lœvigatum. E. m., pl. 300, f. 2. 


Æ. Espèces dont le côté antérieur est très-court et presque tout-à- 
fait plat. (G. Hémicarpe. Cuv.) 
Ex. La B. Souflet. C. Hemicardium. PI. LXX brs, fig. 4; et 
E. m., pl. 295, f.2,abc. 


Obsero. Les animaux de ce genre vivent enfoncés assez peu pro- 


548 CONCHACÉS. 


fondément dansle sable, sur les rivages de la mer : on n’en connoît 
pas encore d’eau douce. Parmi les quarante-huit espèces que M. de 
Lamarck définit, il y en a de toutes les mers; on n’a cependant pas 
encore observé d'espèces vivantes de la dernière forme dans celles 
d'Europe. Les espèces fossiles sont aussi assez nombreuses, quoique 
M. de Lamarck n’en définisse que quatorze. 

En effet M. Defrance dit qu’il y en a quarante, dont deux iden- 
tiques en Italie, quatre analogues dans le même pays, et une 
analogue à Grignon. 


DowacE. Donax. 


Corps assez comprimé, triangulaire; le bord libre du manteau 
garni d'un rang de tentacules plus gros et plus longs en arrière ; 
pied très-large, comprimé et pointu en avant ; appendices buccaux, 
presque aussi grands que les lames branchiales, dont la paire 
externe est beaucoup plus petite que l’interne ; le muscle adducteur 
antérieur, plus grand que l’autre; les tubes bien distincts. 

Coquille subtrigone, plus longue que haute, équivalve, très- 
inéquilatérale ; le côté postérieur étant beaucoup plus court que 
l'antérieur ; les sommets presque verticaux; charnière complexe, 
similaire ; deux dents cardinales sur les deux valves ou sur une seu- 
lement ; une ou deux dents latérales écartées sur chaque valve; li- 
gament postérieur , court et bombé ; deux impressions musculaires, 
arrondies, réunies par une ligule palléale étroite, et fortement 
excavée en arrière. 


A. Espèces ovales , dont le côté postérieur est subtronqué,, et le cor- 
selet plus ou moins caréné. 


Ex. La Donace Bec de flûte. Donax scortum. PI. LXXI, 
fig. 1. 


B. Espèces dont le côté postérieur est tronqué, et qui sont sillonnées 
du sommet à la base. 


Ex. La D. denticulée. D. denticulata. E.m., pl.262,f.7,abc. 
€. Espèces plus ovales, à corselet moins caréné et de couleur radiée. 


Ex. La D. tronquée. D. truncata. D. truncatus. Chemn., 
Conch., 6, t:26, f:253-254. 


CONCHACÉS. 549 


D. Espèces plus alongées, subépidermées ; lä-dent latérale antérieure 
subeffacée. 


Ex. La D. des Canards. D. anaticum. PI. LXXI, fig. 2. 


Æ. Espèces de même forme à peu près, épidermées; les dents laté- 
rales presque complètement effacées ; les cardinales réduites à une grosse 
dent subbifide à droite, se plaçant entre deux fort minces à gauche. 

(G. Carse. Lamck.) 


Ex. La D. du Brésil. D. brasiliensis. PL. LXXI, fig. 5. 


Observ. Les donaces vivent comme les bucardes, enfoncées 
peu profondément dans le sable, le côté court en haut: on en 
connoît dans toutes les parties du monde. M. de Lamarck en carac- 
térise vingt-sept espèces vivantes. 

Il n’y a peut être pas deux véritables espèces qui aient absolu- 
ment la mème charnière. 

M. Defrance dit qu'il y en a dix-sept fossiles dont trois ana- 
logues , une analogue à Loignan, près Bordeaux, une en Italie, 
et la troisième des environs de Paris. 


TELLINE. Tellina. 


Animal entièrement semblable à celui des donaces, mais plus 
comprimé, et en général plus alongé, et à tubes beaucoup plus 
longs. 

Coquille de forme un peu variable, le plus souvent striée longi- 
tudinalement et très-comprimée, équivalve, plus ou moins inéqui- 
latérale; le côté antérieur presque toujours plus long et plus ar- 
rondi que le postérieur , qui offre constamment un pli flexueux, au 
moins à son bord inférieur ; les sommets peu marqués; charnitre 
similaire; une ou deux dents cardinales; deux dents latérales 
écartées avec une fossette à leur base dans chaque valve ; ligament 
postérieur , bombé, assez grand, outre un præapicial fort petit; 
impressions musculaires arrondies; la ligule palléale fort étroite 
et très-profondément rentrée en arrière. 


A. Espèces subtriquètres. 


Ex. La Telline bimaculée, Tellina bimaculata.E. m., pl. 290, 


A 


45o CONCHACÉS. 


B. Espèces alongées, mais dont le côté postérieur est plus court et 
plus étroit que l’antérieur. 


Ex . La T. Soleil-levant. T. radiata. Pl. LXXI, fig. 4; et 
Rem. pl. 280 ;.f.:2. 


C. Espèces ovales ou suborbiculaires, et presque équilatérales. 
Ex. La T. Râpe. T. scobinata. E. m., pl. 291, f. 4, ab cd. 


D. Espèces équilatérales, assez alongées, presque sans pli flexueux ; 
deux dents cardinales, divergentes, et deux dents latérales écartées 
dont l’antérieure peu éloignée du sommet.  (G. Trrrinipe. Lamck.) 


Ex. La T. de Timor. T. tirnorensis. PI. LXXII, fig. 2. 


Obsere. Les tellines, qui different si peu des donaces, vivent 
comme elles enfoncées dans le sable, mais plus profondément. Les 
espèces sont nombreuses, surtout dans les mers des pays chauds ; 
on en trouve cependant au moins dix espèces dans celles d'Europe, 
sur cinquante-quatre vivantes caractérisées par M. de Lamarck. Le 
nombre des fossiles déjà connues est de vingt-trois dont quatre ana- 
logues dans le Plaisantin, d’après Brocchi, et trois identiques 
à Grignon, d’après M. Defrance. 


LUCINE. Lucina. 


Animal à peu près inconnu, ou seulement d’après le loripède 
de Poli. 

Coquille comprimée, régulière, orbiculaire, subéquilatérale, à 
sommets assez saillans , dirigés en avant; la lunule et le corselet 
indiqués , et souvent relevés en crête; charnière similaire, mais 
variable; deux dents cardinales divergentes, peu marquées, et 
quelquefois tout-àa-fait effacées ; deux dents latérales écartées avec 
une fossette à la base, mais aussi quelquefois tout-à-fait nulles ; liga- 
ment postérieur plus ou moins enfoncé; deux impressions muscu- 
laires, dont l’antérieure étroite et longue, réunies par une ligule 
palléale souvent fort large, sans échancrure où excavation pos- 
térieure. 

A. Espèces lenticulaires, striées concentriquement ; la Iunule et le 
corselet indiqués en relief; les dents de la charnière variables et quel- 
quefois nulles. (Les L. Pnacoïnes.) 

Ex. La Lucine de la Jamaïque. Lucina jamaïcensis. Æ. m., 
pl.284,f.2,abe. 


æ 


CONCHACÉS. 55 


B. Espèces de même forme ; la lunule et le corselet non saillans. 
(G. Lorirène. Poli.) 


Ex. La L. lactée. L. lactea. PI. LXXII, fig. 1. 
C'. Espèces lenticulaires, pectinées ou rayonnées du sommet à la base. 
Ex. La L. rude. L. scabra. E. m., pl. 285, f. 5, abc. 


D. Espèces lenticulaires ou ovalaires, avec indice ou non de la lu- 
nule, et dont le ligament oblique est entièrement caché. 


(G. Aupuinesme. Lamck.) 


Ex. La L. pellucide. Z. pellucida. E. m., pl. 286, f. 1, abc; 
et la L. glabrelle. L. glabrella. PI. LXX VII, fig. 6. 


Æ. Espèces assez épaisses, ovales, un peu alongées, presque équilaté- 
rales, sans pli indicateur du corselet ; les dents cardinales et latérales 
bien marquées ; l'empreinte musculaire antérieure, arrondie. 

(G. FimeriA. Megerle ; Corse. Cuv.) 


Ex. La L. rentlée. L. fimbriata. PI. LXXII, fig. 4. 


Obsero. Ce genre est plus aisé à caractériser par la forme géné- 
rale de la coquille orbiculaire, comprimée, que par le système 
dentaire qui s’efface quelquefois entièrement. Il comprend dans 
l'ouvrage de M. de Lamarck vingt espèces de lucines, seize espèces 
d'amphidesmes et trois espèces de corbeilles. 

M. Defrance annonce trente-cinq espèces de lucines fossiles, 
dont une analogue en Italie, une identique en Touraine, cinq 
axalogues aux environs de Paris, et deux espèces de corbeilles. 


CycLaps. Cyclas. 


Corps ovale, épais; les bords du manteau simples; les tubes 
courts et réunis; le pied large, comprimé à sa base, et terminé 
par une sorte de jambe ou d’appendice. 

Coquille épidermée, ovale ou suborbiculaire, régulière, équi- 
valve, inéquilatérale ; les sommets obtus, contigus ou tournés en 
avant; charnière similaire, complexe, formée par un nombreun peu 
variable de dents cardinales, et par deux dents latérales écartées, 
avec une fossette à la base; ligament extérieur, postérieur et 
bombé; deux impressions musculaires, distantes , réunies par une 
ligule abdominale peu marquée, et sans excavalion postérieure. 


55a CONCHACÉS. 


A. Espèces suborbiculaires ; les dents cardinales un peu variables, 
toujours fort petites et quelquefois nulles; les sommets non écorchés. 
(G. Corwea, et Pisum. Megerle. ) 


Ex. La Cyclade des rivières. Cyclas rivicola. E. m., pl. 302, 
f.5, abc; et la C. cornée. C. cornea. PI. LXXI{I, fig. 1. 


B. Espèces subtrigones, ou ovales alongées ; les sommets écorchés, 
plus antérieurs; trois dents cardinales dont les deux postérieures sont 
bifides. (G. Cyrrèxe. Lamck.) 


* Dents latérales dentelees. (G. Corsicura. Megerl.) 


Ex. La C. cerclée. C. fluminea. Chemn., Conch., 6,t. 30, 
f. 302-303. 


** Dents latérales entières. 
Ex. La C. de Ceylan. €. zeylanica. PI. LXXITIT, fig. 2. 


C. Espèces subtrigones; deux dents cardinales sillonnées sur une 
valve, trois sur l’autre, celie du milieu plus grosse et calleuse. 


(G. GazaTHée. Lamck.) 
Ex. La C. à rayons. C. rudiata. PI. LXXIIT, fig. 3. 


Obsere. Toutes les espèces de ce genre vivent dans les eaux 
douces, enfoncées dans la vase. On n’en connoît pas encore des 
deux dernières sections en Europe, la plupart venant de 
l'Inde ; mais toutes les parties du monde en renferment de la pre- 
mière. M. de Lamarck compte onze espèces de la première section, 
onze de la seconde, dont une fossile, et une seule de la troisième. 

M. Defrance compte deux cyclades fossiles, dont une analogue 
du Plaisantin, d’après Brocchi, et neufcyrènes dont une analogue 
du calcaire grossier. 


CYPRINE. Cyprina. 


Animal épais, ovale; pied comprimé, falciforme, géniculé ; la 
partie coudée tranchante et denticulée; le manteau fermé en ar- 
rière, et percé de deux ouvertures ovales à bords cirrheux, sans 
véritables tubes. ( D’après Othon Fabricius.) 

Coquille épidermée, épaisse, régulière , substriée longitudina- 
lement, subcordiforme , équivalve , inéquilatérale , à sommets très- 
fortement recourbésen avantet souventcontigus; charnière épaisse, 


CONCHACÉS; D 


subsimilaire , formée par trois dents cardinales peu convergentes , 
et par une dent latérale écartée, postérieure, quelquefois obsolète ; 
ligament fort épais, bombé, porté par des callosités nymphales 
grandes, arquées, précédées par une fossette plus ou moins pro- 
fonde, creusée immédiatement en arrière des sommets ; impres- 
sions musculaires subcirculaires, bien distantes, réunies par une 
ligule étroite, marginale, peu ou point sinueuse en arrière ; l'im- 
pression du muscle rétracteur antérieur du pied, grande et réu- 
nie avec celle de l’adducteur. 


Ex. La Cyprine d'Islande. Cyprina islandica. PI. LXX bis, 
figsbiet Emi plSo, if. 1, @ 6. 


Observ. Ce genre, pour ainsi dire, intermédiaire aux cyclades 
et aux vénus, ne renferme encore qu'une espèce vivante parmi 
les huit que M. de Lamarck caractérise. 

Des sept espèces fossiles, M. Defrance en admet deux iden- 
tiques en Italie, aux environs de Bordeaux et en Angleterre. 


MacrTRe. Mactra. 


Corps ovale, assez épais; les bords du manteau épaissis, lisses 
ou sans papilles tentaculaires, augmentés en arrière de deux tubes 
peu distincts, assez longs; bouche petite, ovale; appendices la- 
biaux médiocres, étroits ; lames branchiales très-petites et réunies 
dans leur longueur entre elles et avec celles du côté opposé ; pied 
ovale, tranchant, très-long, en soc de charrue. 

Coquille souvent assez mince et épidermée , de forme triangu- 
laire, quelquefois un peu bâillante en arrière, équivalve, inéqui- 
latérale; les sommets protubérans et à peine courbés en avant; 
charnière complexe et subsimilaire ; une dent cardinale pliée en 
gouttière, en avant d’une fossette arrondie sur chaque valve; 
dents latérales , peu écartées, minces , lamelleuses et intrantes ; 
ligament extérieur, petit; un ligament tout-à-fait intérieur dans 
la fossette; deux impressions musculaires réunies par une ligule 
marginale , étroite , assez peu rentrée en arrière. 


A. Espèces dont les dents cardinales sont presque nulles par l’agran- 
dissement de la fossette du ligament. 


Ex. La Mactre géante. Mectra gigantea. KE. m., pl. 259, f. 1. 


B. Espèces dont toutes les dents sont fort grandes, lamelleus et non 
striées. 


Ex. La M. Lisor. M. stultorum. PI. LX XII, fig. 5. 


554 CONCHACÉS, 
C. Espèces épaisses, solides, sans épiderme ; les dents latérales fine- 
ment striées ; le manteau percé de deux ouvertures presque sans tubes. 


Ex. La M. solide. AL. solida. E. m., pl. 558, f. 1. 
D. Espèces dont les dents latérales sont presque nulles. 
Ex. La M. trigonelle. A. trigonella. E. m., pl. 259, f.2,abc? 


Æ. Espèces très-épaisses, solides, striées longitudinalement ; les dents 
cardinales nulles où presque nulles; les latérales fort épaisses, très- 
rapprochées , relevées ; un ligament externe outre l’interne. 


Ex. La M. épaisse. M. crassa. Nouv. esp. du Brésil , rapportée 
par MM. Quoy et Gaimard. 


Cbsere. Les mactres vivent enfoncées dans le sable, à une petite 
distance des rivages de toutes les mers. M. de Lamarck en ca- 
ractérise déja trente-trois espèces vivantes, dont une seule a son 
analogue fossile. Parmi les vingt-sept espèces que Gmelin met dans 
ce genre, il y en a quatre qui appartiennent au genre Lutraire. 

M. Defrance dit huit espèces fossiles, dont une identique, une 
analogue dans le Plaisantin, et une analogue dans la Caroline 
du Nord. 


ERYCINE. Erycina. 


Animal inconnu. 

Coquille un peu plus longue que baute, subtrigone, régulière, 
équivalve, inéquilatérale , peu ou point bâillante; les sommets bien 
marqués et un peu inclinés en avant; charnière subsimilaire; deux 
dents cardinales inégales, convergentes au sommet, et laissant 
une fossette entre elles ; deux dents latérales peu écartées , lamel- 
leuses et intrantes; ligament intérieur dans la fosseite; deux 
impressions musculaires arrondies. 


Ex. L’Erycine cardioïde. Erycina cardioides. De Lamarck . 
pl: LXXTI, £ 7. 


Observ. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce vivante , 
trouvée sur le sable, à la Nouvelle-Hollande; il y en a plusieurs 
fossiles en France, mais elles me paroissent bien hétérogènes. 

M. Defrance en compte douze fossiles, dont trois analogues 
dans le Plaisantin, d’après Brocchi, mais dont une n'appartient 
pas à ce genre, suivant le premier. M. Deshayes a figuré les es- 


CONCHACÉS. 555 
pèces de France dans la seconde livraison de ses coquiiles fossiles 
des environs de Paris. 


SECTION. II. — C. régulières , sans dents latérales écartées. 
CRASSATELLE. Crassatella. 


Animal inconnu. 

Coquille ordinairement épaisse, striée longitudinalement, den- 
liculée, régulière, subtrigone , équivalve, inéquilatérale, à som- 
mets bien marqués et évidemment tournés en avant; lunule et 
corselet bien distincts; charnière fort large , subsimilaire , formée 
par deux dents cardinales, divergentes, séparées par une large 
fossette; ligament presque tout-àa-fait intérieur, et inséré dans 
cette fossette; deux impressions musculaires, arrondies, distantes, 
réunies par une ligule marginale, sans trace de sinuosité posté- 
rieure ; l'impression du muscle rétracteur distincte. 


Ex. La Crassatelle sillonnée. Crassateila sulcata. PI. LXXTITIT, 
fig. 451ét B'm., pl. 257, fig.3. 


Obsere. Ce genre offre cela de remarquable, que toutes les es- 
pèces vivantes qu'il contient , et qui sont déjà au nombre de onze, 
n'existent que dans les mers de l’Australasie, tandis que nous en 
possédons au moins sept à l'état fossile en France. M. Defrance 
dit même vingt de la craie inférieure, avec quelque doute. 


VENUS. V’enus. 


Animal ovale ou arrondi, ordinairement assez peu comprimé ; 
les bords du manteau onduleux et garnis de cirrhes tentaculaires 
sur un seul rang ; pied considérable, comprimé, tranchant, du 
reste diversiforme; les tubes médiocrement alongés et presque 
constamment réunis; bouche petite, semilunaire; les appendices 
labiaux assez petits; les branchies larges, courtes, libres ou non 
réunies, ni entre elles, ni avec celles du côté opposé. 

Coquille solide, épaisse, régulière, parfaitement équivalve et 
close, plus ou moins inéquilatérale ; les sommets bien marqués, 
s’inclinant en avant ; charnière subsimilaire, deux, trois ou même 
quatre dents cardinales, plus ou moins rapprochées, et conver- 
gentes vers le sommet; ligament épais, souvent arqué, bombé, et 
extérieur; deux impressious musculaires, distantes, réunies par 


556 | CONCHACÉS. 


une ligule étroite, excavée plus où moins profondément en arrière, 
ou plus ou moins large et arrondie postérieurement ; une troisième 


. ps: , * PL» 
petite en avant de l’antérieur pour le muscle rétracteur antérieur 
du pied. . 

F 


* La dent mediane profondement divisée en deux , l’anterieure plus 
avancee. (G. Cvraénée. Lamck.) 


A. Espèces minces, triangulaires, bombées , à sommets très-marqués ; 
les bords tranchans, sans lunule distincte. (Les V. macTRoïDes. ) 


Ex. La Vénus tumescente. Venus læœta. PI. LXXIV, fig. 1. 


B. Espèces épaisses, subtrigones ; les bords du corselet carénés, sans 
lunule distincte. 


Ex. La V.pétéchiale. Ÿ. petechialis. E. m., pl. 268, f.5, ab, 
et f.6. 


C. Espèces lenticulaires, à stries concentriques, sans dent antérieure 
sous la lunule qui est très-enfoncée ; la ligule palléale profondément 
et anguleusement excavée en arrière ; le pied de l’animal semilunaire. 

(G. Artemis. Poli.) 


Ex. La V. exolète. F. exoleta. Pl. LXXIV, fig. 2. 


D. Espèces lenticulaires, radiées ou subpectinées, sans dent latérale 
postérieure ; la lunule et le ligament très-enfoncés ; l'empreinte museu- 
laire antérieure, étroite et descendante; la ligule marginale peu nar- 
quée et non rentrée postérieurement. (Les V. zucinoïnes.) 


Ex. La V. tigerrine. F. tigerrina. PL. LXXIV, fig. 3. 


Æ. Espèces épaisses, solides, plus ou moins comprimées, ovales, cô- 
telées, pectinées sur les bords ; les impressions musculaires réunies par 
une large ligule non sinueuse. 


Ex. La V. pectinée. V. pectinata. PI. LXXIV, fig. 4. 


F. Espèces épaisses, solides, subtrigones, striées longitudinalement ; 
les empreintes réunies par une ligule étroite non sinueuse. 


Ex. La V. épaisse. . crassa. E. m., pl. 271, f. 6, a b. 


G. Espèces épaisses, solides, à peu près lisses, ou ovales-alongées , 
de couleur radiée ou litturée ; l'impression abdominale formant en ar- 
rière une excavation assez profonde. (Les MÉRÉTRICES. ) 


Ex; La V. fauve. F. chione. PI. LXXIV, fig. 5. 


CONCHACÉS. 557 


e 


** La dent médiane bifide , ou trois dents cardinales seulement. 


(G. Vénus. Lamck.) 


H. Espèces de forme alongée, subrhomboïdales , striées, à bord non 
denticulé; les trois dents de la charnière très-rapprochées ct très- 
foibles. 


Ex. La V. croisée. V. decussata. P1, LXX V, fig. 1. 


I. Espèces subrhomboïdales, profondément treillisées ; les dents très- 
épaisses, le ligament entièrement caché; les crochets très-marqués; le 
bord denticulé. 


Ex. La V. Corbeille. 7. Corbis. PI. LXXV, fig. 2. 


X. Espèces épaisses, solides, orbiculaires ou suborbiculaires avec des 
stries ou mieux des lames concentriques ; les dents fort épaisses ; le bord 
denticulé. 


Ex. La V. bombée. . puerpera. PI. LXXV, fig. 3. 


Z. Espèces cardioïdes ou radiées du sommet à la base, épaisses, so. 
Fides. 


Ex. La V. rudérale. Ÿ. granulata. Pl. LXXV, fig. 4. 


M. Espèces triquètres, cunéiformes, épaisses, solides, striées longi- 
tudinalement , denticulées; les bords du corselet carénés; deux grosses 
dents obliques à la charnière; les tubes de l'animal fort courts et dis- 
tincts. (G. TriQuètre. Blainv.) 


Ex. La V. crénulaire. . flexuosa. PI. LXXV, fig. 5. 


N. Espèces solides, cordiformes , comprimées, à sillons longitudinaux; 
bords denticulés ; dents épaisses, fort peu saillantes ; le corselet long et 
étroit. 


Ex. La V. Chambrière. V. Casina. PI. LXXV, fig. 6; et 
Chemn., Conch., 6, t. 29, f. 3or. 


O. Espèces solides , épaisses, suborbiculaires, subéquilatérales ; deux 
très-grosses dents divergentes sur une valve et deux très-inégales sur 
l'autre; les impressions musculaires réunies par une ligule sans sinuosité 
postérieure. (G. Crassine. Lamck. Asrarre. Sowerb. ) 


Ex. La V. crassatellée. Ÿ. dammoniensis. Montagu, pl. LXXV, 
fig. 7. 


P. Espèces épidermées, striées, comprimées, ovales ; les sommets 


558 CONCHACÉS. 


peu proéminens; deux dents bifides sur la valve droite, et une seule 
entière sur la gauche. (G. Macoma. Leach.) 


Ex. La V. fragile. #. tenuis. 


@. Espèces orbiculo-triangulaires, à sommets saillans ; une forte dent 
bifide à la valve droite, intrante entre deux divergentes entières de la 
gauche. (G. Nicaxia. Leach.) 


Ex. La V. de Banks. ,. Banksii. 


Obsero. Ce genre, circonscrit par Linnæus, est tellement nom- 
breux en espèces, que la plupart des conchyliologues se sont effor- 
cés d’y établir des coupes secondaires; mais il faut convenir qu'en 
n'ayant égard rigoureusement qu’à la charnière, ils sont encore 
bien loin d’avoir réussi à en faciliter la connoissance. Nous ne pré- 
tendons pas avoir beaucoup mieux fait; cependant nous avons 
tâché d'indiquer les différentes formes types que l'on peut ren- 
contrer parmi les vénus, et nous les avons caractérisées par la con- 
sidération de plusieurs parties de la coquille et des animaux. Pour 
ceux-ci, nous n'avons malheureusement pas vu celui de chaque 
forme distincte; mais il paroît fort probable qu'il n’y a entre eux 
que d'assez foibles différences. Nous savons cependant déja que les 
tubes très-souvent réunis, sont aussi quelquefois séparés, comme 
dans la V. Méroé, et dans la V. flexueuse, et nous savons aussi 
que le pied, le plus ordinairement triangulaire, tranchant, sillonné 
inférieurement, est quelquefois semilunaire, sans sillon ; quant 
aux coquilles, on a pu voir que, dans la division des vénus pro- 
prement dites, l'impression palléale a toujours une excavation 
postérieure, médiocrement profonde, tandis que dans celle des cy- 
thérées, quelquefois elle est excessivement profonde, comme dans 
les arthémides de Poli, et quelquefois il n’y en a pas de traces, 
comme dans les sections E. et F., et même dans la section des 
vénus lucinoïdes; et cependant celles-là ont tout-àa-fait la charnière 
des cythérées. Nous ne connoissons pas les coquilles qui ont servi 
à l'établissement des deux derniers genres de M. Leach. 

M. de Lamarck définit soixante-dix-huit espèces vivantes de cy- 
thérées , quatre-vingt-huit espèces de vénus, et deux de crassines. 

M. Defrance annonce trente-deux espèces fossiles du premier 
genre, dont une espèce identique en Italie, une près Bordeaux, 
et une à Grignon, six analogues en Italie; quarante du second, 
dont six analogues en Italie et à Grignon; enfin dix-huit du troi- 
sième, dont une espèce analogue en Angleterre. et une subana- 
logue à Anvers. 


CONCHACÉS,. 550 


SECTION III. — C. irrégulières. 
L 
Animal comme dans les sections précédentes. 
Coquille plus ou moins irrégulière, quelquefois inéquivalve; le 
plus souvent vivant dans les pierres. 


Obsere. Cette section est évidemment artificielle, du moins pour 
l'enveloppe coquillière, car il n’est pas probable que les animaux 
diffèrent beaucoup. Ce sont toujours d'assez petites coquilles plus 
ou moins irrégulières, sans doute à cause des lieux où elles vivent 
habituellement. 


VÉNÉRUPE. Venerupis. 

* 

Animal inconnu, mais très - probablement fort rapproché de 
celui des vénus. 

Coquille plus ou moins irrégulière, subtrigone, striée ou rayon- 
née, équivalve , très-inéquilatérale ; le côté antérieur plus court 


En 


et arrondi; le postérieur subtronqué ; les sommets bien marqués ; 
charnière assez régulière, plus ou moins dissemblable, formée 
par des dents cardinales, grêles, étroites, un peu variables en 
nombre sur chaque valve; ligament très-foible, extérieur; deux 
impressions musculaires bien distinctes, ovales, réunies par une 
impression palléale étroite, et très-profondément sinueuse en 
arrière; l’impression du muscle rétracteur antérieur, comme dans 
les vénus. 


"| 


A. Espèces striées longitudinalement ; dents cardinales au nombre de 
deux, quelquefois de trois à droite et de trois à gauche. 


Ex. La Vénérupe lamelleuse. Venerupis Irus. PL. LXXVI, 
heais:et En. pl:262. 874: 


B. Espèces ovales, trigones, rayonnées, ou striées du sommet à la 
circonférence; deux dents cardinales sur chaque valve dont une au 
moins est bifide. (G. Rurerezze. FI. de Bell.) 


Ex. La V. Ruperelle. Ÿ. Ruperella. (Non fig.) 


C. Espèces ovales, trigones , rayonnées ; deux dents sur une valve et 
une sur l’autre. (G. Pérricoce. Lamck.) 


Ex. La V. iamelleuse. Ÿ, lamellosa, PI. LXX VI, fig. 2. 


60 CONCHACÉS. 


Oüsero. Si l’on avoit rigoureusement égard au système d'engre- 
nage des espèces de vénius térébrantes, on seroit forcé d'en faire 
autant de genres qu'il y a d’espèces. Des dénominations proposées 
pour quelques uns de ces genres, nous avons choisi celle de vé- 
nérupe pour les réunir, parce qu’elle indique très-bien que ce 
sont des vénus de rocher. On en conzoît de vivantes de toutes les 
mers , et quelques unes fossiles. 

Cinq vénérupes et deux pétricoles, dont une analogue dans le 


Plaisantin, d'après Brocchi, et une autre à Grignon, suivant 
M. Defrance. 


CORALLIOPHAGE. Coralliophaga. 


té 
Animal inconnu. 


Coquille ovale, alongée, finement radiée du sommet à la base, 
cylindrique, équivalve, très-inéquilatérale; les sommets dorsaux 
très-antérieurs et peu marqués ; charnière subsimilaire; deux pe- 
tites dents cardinales, dont une est subbifide, au-devant d’une 
sorte de dent lamelleuse, sous un li;ament extérieur assez foible ; 
deux impressions musculaires, petites, arrondies, distantes, réu- 
nies par une impression palléale étroite, et assez excavée en 
arrière. 


Ex. La Coralliophage carditoïde. Coralliophagu carditoidea. 
PI. LXX VI, fig. 5; et Enc. méth., pl. 234, f. 5, «w, 


Obsere. Nous établissons ce genre avec quelques espèces de co- 
quilles vivantes que M. de Lamarck place parmi ses cypricardes, 
et qui nous paroissent être rapprochées des vénus. M. Deshayes 
nous a fait remarquer des coquilles de l'espèce que nous citons 
comme type, et qui avoient modifié leur forme, de manière à 
ressembler à une modiole lithodome, dans laquelle elles avoient 
vécu. 


CLOTHO. Clotho. 


Animal inconnu. 
Coquille ovale, subrégulière, striée longitudinalement, équi- 
valve, subéquilatérale; charnière formée par une dent bifide, 


CONCHACEÉS. 561 


recourbée en crochet, un peu plus grande sur une valve que sur 
Pautre; ligament externe. 


Ex. La Clotho de Faujas. Clotho Fauyasii, Ann. du Mus., 
tom. 9, pl. 17, fig. 4-6. 


Observ. Ce genre a été établi sur une coquille fossile trouvée 
par M. Faujas, dans des coquilles de cypricardes, encore dans la 


pierre où elles ont vécu. Nous ne l'avons pas observée nous- 
& 
mêmes. 


CoRBULE. Corbula. 


Animal inconnu. 

Coquille assez solide, un peu irrégulière et trigone, inéquivalve, 
plus ou moins inéquilatérale, arrondie et élargie en avant, amincie 
et prolongée en arrière ; les sommets très-marqués; charnière ano- 
male, formée par une grosse dent cardinale conique, recourbée, 
avec une fossette à sa base, pour la place de la dent de l’autre 
valve; ligament fort petit; deux impressions musculaires assez, 
peu distantes, avec une impression palléale assez peu rentrée 
en arrière, mais indiquant que l'animal doit être pourvu de tubes. 


A. Espèces régulières. 


Ex. La Corbule gauloise. Corbula gallica. PI. LXX, fig. 3. 


B. Espèces irrégulières et lithodomes. 
Ex. Là C. australe. C. australis. PI. LXX VIII, fig. 5. 


Obsere. Ce genre paroît être intermédiaire aux vénus du sous- 
genre Triquètre, aux crassatelles et aux myes. Les espèces qu’il 
renferme, médiocres où petites, sont aujourd hui au nombre de 
treize, dont neuf, toutes vivantes dans les mers australes, à l'ex- 
ception d’une des mers d'Angleterre; et trente fossiles, dont une 
analogue en Italie, d’après Brocchi , et une autre à Grignon, sui- 
vant M. Defrance. La C. australe, d’après ce que nous a fait ob- 
server M. Deshayes, est une vénérupe. 


SPHÈNE. “phæna. 


Animal inconnu. 
Coquille mince, subrégulière , alongée, subrostrée , comprimée, 


36 


562 PYLORIDÉS. 


inéquivalve, très-inéquilatérale ; les sommets peu marqués; char- 
nière formée sur la valve gauche d'une sorte de dent late, élar- 
gie, horizontale, se placant dans une excavation correspondante 
de la valve droite, et qui échancre évidemment son rebord ; deux 
impressions musculaires assez peu distantes ; impression palléale 
arrondie en arrière; ligament ? 


Ex. La Sphènè de Birgham. Sphœna Birghami. PI. LXX VI, 
fig. 5. 


Obsere. Nous avons trouvé ce genre indiqué dans la collection 
de M. Defrance pour une petite coquille vivante, qui semble in- 
termédiaire aux corbules et aux pondores : peut-être seroitil 
mieux placé auprès de ces dernières, Le même conchyliologiste 
en indique une fossile. 


ONGULINE. l’ngeulina. 


Animal inconnu. 

Coquilie verticale ou sublongitudinale, un peu irrégulière, non 
bäillante, équivalve, subéquilatérale, à sommets un peu marqués 
et écorchés; charnière dorsale, formée par une dent cardinale, 
courte et subbilide, au-devant d’une fosseite oblongue, divisée en 
deux par un étranglement, dans laquelle s'insère un ligament 
subintérieur ; deux impressions musculaires alongées ; impression 
palléale inconnue. 


Ex. L’Onguline transverse. Ungulina transeersa. PI. LXXTI, 
fig. 6. 


Obsere. C’est un genre que nous connoissons beaucoup trop in- 
complètement pour assurer ses véritables rapports : il ne contient 
encore que deux espèces dont on ignore la patrie. 


Fam. IX. — PYLORIDÉS. PyLoRIDEA. 


Corps comprimé, de plus en plus cylindrique, le manteau de 
plus en plus fermé et prolongé en arrière par deux longs tubes 
ordinairement distincts, avec une ouverture antérieure et infé- 
rieure pour Je passage d'un pied fort petit et ordinairement co- 
nique ; branchies étroites, libres et prolongées dans le tube. 

Coquille régulière , rarement irrégulière, presque toujours 
équivalve , bâillante aux deux extrémités; charnière incomplète ; 


PYLORIDÉS. 563 


les dents s’effacant peu à peu ; ligament interne ou externe; deux 
impressions musculaires distinctes, réunies par une impression 
palléale très-flexueuse en arrière. 


Observ. Tous les animaux de cette famille vivent enfermés 
presque sans jamais changer de place, dans la vase, le sable, la 
pierre calcaire, toujours dans une position verticale, la bouche 
en bas et l'anus en haut. 

Toutes leurs coquilles, ordinairement blanches et épidermées, 
n’offrent presque jamais de stries du sommet à la base , mais seu- 
lement des stries d’accroissement, 

La division principale que nous y établissons, pour faciliter la 
connoissance des espèces, est, jusqu'a un certain point, artifi- 
cielle, du moins pour le rapprochement des genres; cependant 
on ne peut pas dire qu’elle rompe de véritables rapports naturels. 

La tendance à disparoître du système d’engrenage fait qu’en 
s’en tenant rigoureusement à sa considération, on pourroit faire 
autant de genres que d’espèces. 


Secrion |. Ligament interne. 
PANDORE. Pandora. 


Corps très-comprimé , assez alongé, en forme de fourreau par 
la réunion des bords du manteau et sa continuation avec les tubes 
réunis et assez courts; pied petit, plus épais en avant, et sortant 
par une fente encore assez grande du manteau; branchies poin- 
tues en arrière et prolongées dans le tube. 

Coquille régulière ; alongée, très-comprimée, inéquivalve, iné- 
quilatérale ; la valve droite tout-à-fait plate, avec un pli, indice 
du corselet; sommets très-peu marqués; charnière anomale, for- 
mée par une dent transverse, cardinale sur la valve droite , 
intrante, dans une cavité correspondante de la gauche; ligament 
interne, o} lique, triangulaire, inséré dans une fosse peu profonde, 
à bords un peu saillans sur chaque valve; deux impressions mus- 
eulaires ariondies , sans trace d'impression palléale. 


Ex. La Pandore rostrée. Pandora rostrata. PI. LXXVIIT, 


fig. 5;et.E. mi, pl:9%0 18. Tv abc. 


Obsero. On ne connoît encore que deux espèces vivantes dans 
ee genre; elles sont toutes deux des mers d'Europe, et deux fos- 


564 PYLORIDÉS. 


siles d’après M. Defrance. L'animal ressemble assez à celui des 
solens, pour que Poli les ait mises dans le même genre Hypogée. 


ANATINE. Analina. 


Animal inconnu. 

Coquille fort mince, translucide, fragile, ovale-alongée, très- 
bâillante, équivalve, très -inéquilatérale; le côté antérieur ar- 
rondi, beaucoup plus long que le postérieur; les sommets assez 
reculés ; charnière édentule ; ligament'interne attaché dans cha- 
que valve sur une apophyse en cuilleron, horizontale , excavée, 
et soutenue par une lame oblique et décurrente dans l'intérieur 
de la coquille. 


A. Espèces inéquivalves. 
Ex. L’Anatine myale. Anatina myalis. (Non figurée.) 

B. Espèces équivalves, régulières. 
Ex. L’A. subrostrée. 4. subrostrata. PI. LXX VIT, fig. 6. 

C. Espèces équivalves, térébrantes.  (G. Ruricozs. FI. de Bell.) 
Ex. L’A. rupicole. 4. rupicola. (Non fig.) 


Observ. Ce genre, dont malheureusement nous ne connoissons 
pas l'animal, ne contient encore que dix espèces à l’état vivant, 
et de toutes les mers; trois sont de celles d'Europe : elles vivent 
dans le sable. M. Defrance parle d'une espèce fossile dont le gisse- 
nent est douteux. M. Deshayes nous a fait faire l'observation que 
l’anatine trapézoïdale a une dent mobile sur la valve droite, et se 
logeant dans l'angle formé par le cuilleron.- 


THrACIE. T'hracia. 


Animal inconnu. 

Coquille mince, bombée, ovale, peu alongée, inéquivalve, la 
valve droite plus bombée que la gauche, inéquilatérale , à som- 
mets bien marqués, un peu recourbés en avant ; charnière dissem- 
blable ; une échancrure anguleuse un peu profonde, et en avant 
une callosité nymphale étroite pour un ligament externe sur la 
valve droite correspondante à un cuilleron ou avance plus pro- 
noncée, et deux plis obliques de la valve gauche; deux impres- 


PYLORIDÉS. 565 


sions musculaires petites, distantes ; l'antérieure très-abaissée et 
réunie à la postérieure par une ligule palléale assez rentrée 
en arrière. 


A. Espèces qui n’ont qu'un cuilleron sur une valve. 
q 


Ex. La Thracie corbuloïde. Thracia corbuloidea. PI. LXX VI, 


fig. 7. 


B. Espèces qui ont un cuilleron sur chaque valve. 


Ex. La T. pubescente. T. pubescens. Leach. Mya pubescens. 
Linn. 


Obsero. Nous avons caractérisé ce genre d'après une coquille de 
la collection de M. Deshayes, dont il nous a dit que M. Leach 
faisoit son genre Thracie. Il est évident qu'il est intermédiaire 
aux corbules, aux anatines et aux myes. 


MYE. Mya. 


Animal subcylindrique, enveloppé dans un manteau percé 
seulement d’un trou antérieur et inférieur pour le passage d’un 
pied fort petit et conique; les tubes très-considérables, et com- 
plètement réunis; bouche médiocre, ovale, à lèvres simples; les 
appendices labiaux trèes-petits ; lames branchiales également fort 
peu considérables ; l’externe très-courte , l’interne réunie à celle 
du côté opposé. 

Coquillé entourée d’un épiderme épais qui se prolonge sur les 
tubes et les bords du manieau de l'animal, du reste médiocre- 
ment solide, à bords minces, tranchans; les sommets très-peu 
marqués; charnière dissemblable ; un ou deux plis cardinaux 
obliques, divergens, en arrière d’un cuilleron horizontal, sur la 
valve gauche, correspondant à une fossette également horizontale 
et cardinale de la valve droite ; ligament interne entre la fossette 
et le cuilleron; deux impressions musculaires distantes, l’anté- 
rieure longue, étroite, se continuant avec celle du muscle rétrac- 
teur antérieur; la postérieure arrondie ; l'impression palléale 
étroite et fortement excavée en arrière. 


A. Espèces régulières. 


Ex. La Mye des sables. Mya arenaria. PI. LXX VIL, üg.1; 
et.E. m.,pl: 220, f. 1, à.6. 


566 PYLORIDÉS. 


Æ. Espèces irrégulières, dans lesquelles la fossette de la valve droite 
est bordée de saillies assez fortes. (G. Eropoxe. Daudin. ) 


Ex. La M. Erodone. M. Érodone. Bosc, Hist. des Coq., vol. 2, 
pl6,f.u. 


Obsere. Ce genre ne contient qu’un assez petit nombre d’espèces 
(quatre), dont deux de nos mers. Ce sont des animaux qui vivent 
profondément eufoncés dans le sable. M. Defrance dit qu'il y a 
onze espèces de ce genre à l'état fossile, mais dont plusieurs sont 
douteuses. k 


LUTRICOLE. Lutricola. 


Corps ovale, très-comprimé ou subcylindrique, le manteau 
fermé dans la moitié seulement de son bord inférieur; pied petit, 
peu saillant au-delà de la masse abdominale; les tubes longs, 
distincts ou réunis. 

Coquille ovale où alongée, régulière, équivalve, plus où moins 
inéquilatérale, quelquefois à peine bâillante, à bords constam- 
ment simples et tranchans ; les sommtts peu marqués; charnière 
subsimilaire, formée par deux très-petites dents cardinales diver- 
gentes, quelquefois effacées au-devant d’une large fosse triangu- 
laire ; ligament double, l’externe postérieur assez petit, l’interne 
beaucoup plus épais, et inséré dans les fossettes; deux impres- 
sious musculaires bien distinctes, et réunies par une impression 
palléale très-profondément sinueuse en arrière. 


A. Espèces ovales où orbiculaires, presque équilatérales , très-com- 
primées, peu baillantes ; charnière similaire ; le ligament interne inséré 
dans la fossette d'un cuilleron vertical; deux tubes distincts. 


(G. Licuce. Leach.) 
* Sans stries longitudinales. 
Ex. La Lutricole comprimée. D rrpeS PL LXX VI, 
fig, 25e Emi pl15, € 7 


Se 2; 


. 


** Des stries du sommet à la base. 
Ex. La L. rugueuse. Z. rugosa. E: m., pl. 234, f.2, a b. 


B. Espèces oblongues, subcyiindriques, très-bäillantes; deux dents 
cardinales très-fortes ; le cuilleron du ligament vertical. 


(G. Lurraire. Lamck.) 
Ex. La L. solénoïde. L. solenoides. PI. LXX VII, fig. 3. 


PYLORIDÉS. 567 


Obsere. Les espèces de ce genre sont pour la plupart de nos 
mers ; en effet, sur onze vivantes, trois seulement sont de l'Océan 
indien. Il y en a une fossile dans les faluns de la Touraine. 

M. Defrance en cite trois lutraires fossiles, mais d’un genre 
douteux. dans les anciennes couches et la craie. 


SECTION II. — £Ligament externe et bombe. 


PsAMMOCOLE. Psammo. ola. 
Animal inconnu. 


Coquille ovale-alongée , 


régulière , peu bâillante, équivalve, 
subinéquilatérale ; les sommets bien indiqués et un peu inclinés 
en avant ; un angle souvent peu marqué sur le côté postérieur ou 
le plus long ; charnière à engrenage assez incomplet ; une ou deux 
petites dents cardinales sur chaque valve; ligament extérieur 
très-bombé, à cause de la grande saillie des callosités nymplales; 
deux impressions musculaires bien distinctes, réunies par une 
impression palléale étroite, profondément excavée en arrière, 
et prolongée assez fortement au-delà. 


A. Espèces à peine büillantes , striées du sommet à la base , avec deux 
dents intrantes, obliques, divergentes sur chaque valve, mais plus 
grosses à gauche. ( Les P. capsoïnes.) 


Ex. La Psamimocole vespertinale. Psarmmocola vespertinalis. 


ELEXXVIL, Mise. 45 et. Ein. .pl 251, 1 5, a be. 


B. Espèces plus bällantes, striées longitudinalement; les dents de La 
charnière beaucoup plus effacées. (G. Psammosie. Lamck.) 


Ex. La P. vergettée. P. virgata. PI. LXX VIIE, fig. 1. 


C. Espèces de même forme ; une seule dent cardinale sur chaque valve 
ou sur une seule. (G. PsamoTée, Lamck.) 


Ex. La P. violette. P. violarea. PI. LXX VII, fig. 3. 


Observ, Ge genre que nous proposons renferme, dans l'ouvrage 
de M. de Lamarck, dix-huit espèces dans la première section, et 
huit dans la seconde. 11 y en a dans toutes les mers. Il est pour 
ainsi dire intermédiaire aux tellines et à certaines espèces de 
solens. 


568 PYLORIDES. 
SOLÉTELLINE. Soletellina. 


Animal inconnu. | 

Coquille ovale-oblongue, comprimée, à bords tranchans, l'un 
et l’autre courbes, équivalve, subéquilatérale, beaucoup plus 
large et arrondie à l'extrémité céphalique qu'a l'autre qui est 
plus ou moins atténuée et subcarénée; les sommets submédians , 
assez peu saillans ; charnière formée par une ou deux très-petites 
dents cardinales ; ligament épais, bombé et porté sur des cal- 
losités nymphales très-relevées ; deux impressions musculaires , 
arrondies , distantes ; impression palléale très-sinueuse en ar- 
rière. 

Ex. La Solételline rostrée. Soletellina radiata. PI. LXX VII, 
fig. 5. 


Observ. Ce genre de coquilles, établi pour placer convenable- 
ment quatre ou cinq espèces de solens de M. de Lamarck, ne dif- 
fère que fort peu des psammocoles. 


SANGUINOLAIRE. Sanguinolaria. 


Animal inconnu. 

Coquille ovale, un peu alongée, très-comprimée , à peine bäil- 
lante, équivalve, subéquilatérale, également arrondie aux deux 
extrémités, sans indice de carène postérieure ; les sommets un peu 
indiqués; charnière formée par une ou deux dents cardinales 
rapprochées sur chaque valve; ligament saillant, bombé; deux 
impressions musculaires arrondies, distantes, réunies par une 
impression palléale étroite et fortement sinueuse en arrière. 

Ex. La Sanguinolaire Soleil-couchant. Sanguinolaria occidens. 

PI. LXX VIII, fig. 4; et E. m., pl.226, 1.2, a b. 

Obsere. Ce genre, assez peu distinct des précédens, ne con- 
tient qu'un petit nombre d'espèces. M. de Lamarck n’en carac- 
térise que quatre qui viennent des mers des pays chauds et de 
l’Australasie. 


SOLÉCURTE. Solecurtus. 


Animal inconnu. 
Coquille ovale, alongée, équivalve, subéquilatérale, à bord: 


PYLORIDES. 569 


- presque droits et parallèles ; les extrémités également arrondies et 
comme tronquées; les sommets très-peu marqués; charnière 
édentule ou formée par quelques petites dents cardinales rudi- 
mentaires; ligament saillant, bombé, porté sur des callosités 
nymphales épaisses; deux impressions musculaires distantes, ar- 
rondies; l’impression palléale étroite, profondément sinueuse 
en arrière, et se prolongeant bien au-delà de la sinuosité. 


A. Espèces plates, minces ,avec une barre intérieure, décurrente obli- 
quement du sommet au bord abdominal. 


Ex. Le Solécurte radié. Solecurtus radiatus. E. m., pl. 225, 
1 2. 


8. Espèces plus cylindriques, sans barre intérieure. 

Ex. Le S. rose. S. strigilatus. PI. LXXIX, fig. 4. 
€. Espèces encore plus alongées et subcylindriques. 

Ex. Le S. Gousse. S. Legumen. PI. LXXX,, fig. 1. 


Observ. Quoique ce genre de coquilles passe évidemment aux 
solens véritables , il nous semble cependant que les espèces qui s’y 
rangent offrent un facies assez particulier, et même des caractères 
assez tranchés, surtout dans la position de la charnière et dans la 
forme des impressions musculaires et du manteau, pour mériter 
d’être distinguées. Il contient dix à douze espèces réparties à peu 
près dans toutes les mers. 


SOLEN. Solen, 


Corps cylindroïde, fort alongé, le manteau en forme de canal 
ouvert aux deux extrémités, clos dans le reste de son étendue par 
un épiderme épais qui l’entoure ; piéd cylindroïde, antérieur. 

Coquille équivalve, extrèmement inéquilatérale; les sommets 
étant tout-à-fait au commencement de la ligne dorsale et à peine 
indiqués ; une ou deux dents à la charnière; ligament bombé assez 
long; deux impressions musculaires fort éloignées; l'antérieure 
très-longue et étroite ; la postérieure subanguleuse ; l'impression 
palléale droite, fort longue, et terminée en arrière par une courte 
bifurcation. 


570 PYLORIDÉS. 


A. Espèces un peu courbes dans leur longueur; le sommet non ter 
minal. 


Ex. Le Solen Coutelei. Solen Cultel'us. PI. LXXIX, fig. 3; 
et. pl. 229, 4 4, ab. 


2. Espèces droites ou à peine courbes ; le sommet terminal. 
Ex. Le S. Gaïîne. S. Fagina. PI. LXXIX, fig. 2. 


Obsere. Nous ne conservons plus dans ce genre ainsi défini que 
les espèces que M. de Lamarck a placées Lin ses deux premières 
sections des solens. Elles sont au nombre de neuf vivantes, et il y 
en a dans toutes les mers. Son Solen pigmæus, dont M. Leach se 
proposoit de former un genre sous le nom de Biapholius, nous 
paroît n'être autre chose que la WMya arctica de Gmelin, espèce 
du genre Hiatelle. 

On connoît déjà cinq espèces de solécurtes et un véritable solen 
a l’état fossile; M. de Lamarck considère ce dernier comme une 
simple variété de son Solen Vagina. M. Defrance compte neuf 
espèces fossiles dans ce genre, dont trois identiques dans le Plai- 
santin, et une analogue à Grignon. 


SOLEMYE. Solemya ; 


Animal inconnu, 

Coquille couverte d’un épiderme épais qui la elôt de toutes parts 
si ce n’est aux extrémités, régulière , assez épaisse , ovale, alongée, 
à bords droits et parallèles, également arrondie à ses deux bouts ; 
les valves égales, FE nl tata. le côté antérieur beaucoup 
plus long que le postérieur ; les sommets peu marqués et très- 
postérieurs ; charnière subsimilaire, formée par une dent cardi- 
nale, dilatée, comprimée et un peu rocmrbée en dessus; ligament 
PM inséré sur la dent et presque à l'extrémité postérieure 
de la coquille; deux impressions musculaires petites, arrondies, 
écartées , sans impression abdominale visible. 


Ex. La Solémye australe. Solemya ausiralis. PI. LXXIX, f. 1. 


Obsere. Ce genre . qui paroît au premier aspect fort rapproché 
des solens, en diffère surtout par la singulière disposition du 
ligament placé sur le côté court de la coquille, et ne contient en- 
core que deux espèces vivantes, lune de nos mers et l’autre de 
l'Australasie. 


PYLORIDÉS. 


a 
NI 


PANOPÉE. Panopæa. 


Animal inconnu. 

Coquille régulière, ovale, alongée, bâillante aux deux extré- 
mités, équivalve , inéquilatérale ; le sommet peu marqué et antéro- 
dorsal ; charnière assez complète, similaire, formée par une dent 
cardinale conique en avant d’une callosité courte, comprimée, 
ascendante; ligament extérieur attaché sur la callosité; deux 
impressions musculaires réunies par une impression palléale 
profondément sinueuse en arrière. 


Ex. La Panopée d’Aldrovande. Panopær  Aldrovandi. 
PI. LXXX, fig. 2; et Chemn., Conch.,6, t. 3, f. 25. 


Observ. Ce genre ne contient encore que deux espèces, l’une 
vivante et l’autre fossile analogue en Italie. Nous avons vu la fos- 
sile, et il n’y a qu’une dent sur la valve droite, pénétrant dans 
une excavation de la gauche. C’est une coquille qui a beaucoup 
de l'aspect d’une mye. 


GLYCIMERE. G/ycimera. 


Animal inconnu. 

Coquille épidermée , un peu irrégulière, alongée, bäillante aux 
deux extrémités, équivalve, très-inéquilatérale ; les sommets peu 
marqués; charnière édentule: une callosité longitudinale; liga- 
ment extérieur porté par des nymphes fort saillantes; deux im- 
pressions musculaires assez distinctes ; impression abdominale ? 


Ex. La Glycimère épaisse. G/ycimera incrassata. PL. LXXX, 
fig. 3, et Chemn. , Conch., 11, t.' 198, f. 1994. 


Observ. Ce genre, que Daudin a nommé Cyrtodère, contient 
des coquilles dont on ignore complètement l'origine et la patrie. 
Il se pourroit même, comme le fait observer M. de Roissy, qu'on 
y placât desespèces fluviatiles, peut-être du genre Anodonte.M. de 
Lamarckne caractérise que deux espèces vivantes de glycimères des 
mers du Nord, etune fossile dont la couche est inconnue, suivant 
M. Defrance, mais Daudin compte six espèces de cyrtodères. 


SAXICAVE. Saxicava. 


Animal alongé, subcylindrique; le manteau fermé de toutes 


bas PYLORIDES. 


parts, prolongé en arrière par deux tubes longs, épais, à peine 
séparés à l’extérieur , et percé inférieurement et en avant par un 
orifice arrondi pour le passage d’un pied très-petit et canaliculé ; 
bouche très-grande; appendices labiaux petits; lames branchiales 
libres ; la paire externe beaucoup plus courte que l’interne. 

Coquille épaisse ,épidermée , un peu irrégulière, alongée, cylin- 
droïde, obtuse aux deux extrémités; les sommets peu marqués ; 
charnière édentule où avec une très-petite dent rudimentaire; 
ligament extérieur assez bombé; deux impressions arrondies assez 
peu éloignées pour les muscles adducteurs; deux ou trois autres 
irrégulières pour les muscles rétracteurs du tube , sans trace d’im- 
pression abdominale. 


Ex. La Saxicave australe. Saxicava australis. PI. LXXX 
fig. 4. 


Obsero. Ce genre, qui diffère réellement fort peu du précédent, 
est caractérisé d'après l'animal et la coquille, que nous devons à 
MM. Quoy et Gaimard, de l'expédition du capitaine Freycinet. I ne 
renferme que des espèces lithodomes de nos mers et de l'Australasie. 


B\ssoMYxE. Byssomya. 


Animal plus ou moins alongé, subcylindrique, prolongé en 
arrière par un long tube bifurqué seulement à son extrémité; un 
trou à la partie inféreure et antérieure du manteau, pour le pas- 
sage d’un petit pied conique, canaliculé, et d’un byssus situé à 
sa base postérieure ; deux forts muscles adducteurs. 

Coquille souvent irrégulière, fortement épidermée, oblongue, 
grossièrement striée en long, équivalve, très - inéquilatérale , 
obtuse, et plus large en avant , comme rostrée en arrière; les som- 
mets très-peu marqués; charnière édentule où avec un rudiment 
de dent sous le corselet ; ligament extérieur assez long ; deux im- 
pressions musculaires distantes et arrondies. 


Ex. La Byssomye pholadine: Byssomya pholadis. Mull., 
Zool. Dan., 3, pl. 87, f. 1-5. 


Obsere. Ce genre, très-distinct en considérant l'animal , comme 
M. G. Cuvier l’a bien senti en l'établissant, ne diffère cependant 
que fort peu, pour la coquille, des saxicaves. Aussi M. de La- 
marck en fait-il une espèce de ce genre; elle vit en effet dans les 
fissures de rochers, avec les moules , et attachée par son bvyssus ; 


PYLORIDÉS. 573 


mais quelquefois elle s'enfonce dans le sable, les petites pierres, 
les racines de fucus, et même dans le millepore polymorphe; 
alors elle n’a plus de byssus , suivant l'observation d’O. Fabricius. 


RHOMBOÏDE. Rhomboides. 


Corps rhomboïdal, alongé, assez comprimé; deux tubes dis- 
tincts en arrière; une fente assez large à la partie antérieure et 
inférieure du manteau, pour la sortie d’un petit pied conique et 
d’un byssus dont les filets sont élargis à l'extrémité. 

Coquille rhomboïdale , un peu irrégulière, striée en longueur, 
équivalve, très-inéquilatérale; les sommets très-distincts et très- 
antérodorsaux; charnière formée par deux petites dents cardi- 
nales; ligament externe, postérieur, assez saillant ; deux impres- 
sions musculaires arrondies. 


Ex. Le Rhomboïde rugueux. Rhomboïides rugosus. Pl. LXXX, 
RÉCOS POMS LE. 2) por) taD; sv, f: 19. 


Obsero. Nous établissons ce genre pour un petit mollusque bi- 
valve de la Méditerranée, que Poli a décrit et figuré sous le nom 
d’hypogæa barbata, et qu'il rapporte au mytilus rugosus de 
Gmelin. L'animal est assez semblable à la byssomye; mais la 
coquille est toute différente, et seroit du genre Pétricole de 
M. de Lamarck ; elle n’est cependant pas térébrante , l'animal vi- 
vant fixé par son byssus aux rochers. Ce genre seroit peut-être 
mieux parmi les vénus irrégulières. 


HrATELLE. Hiatella. 


Animal inconnu. 

Coquille mince, alongée, subrhomboïdale, équivalve , très-iné- 
quilatérale, bâillante à son bord inférieur et à son extrémité pos- 
térieure ; le sommet très-antérieur et recourbé en avant; charnière 
dorsale formée d’une seule dent sur une valve correspondante à 
une échancrure de la valve opposée , ou d’une petite dent avec une 
fossette cardinale sur chaque valve; ligament probablement exté- 
rieur et dorsal; impressions musculaires et palléale inconnues. 


, 


A. Espèces qui n'ont de dent que sur une valve. 


Ex. L'Hiatelle à deux fentes. Hiatella biaperta. PI. LX VII, 
fig. 4. 


574 PYLORIDÉS. 


Æ. Espèces qui ont une petite dent sur chaque valve. 
(G. Brapnozivs, Leach.) \ 


Ex. L’'H. arctique. AH. arctica. Mya arctica. Oth. Fabr., 
Faun. Groënl.. pag. 407. 


Observ. Ce genre, établi par Daudin, est assez mal connu; ilne 
contient que trois espèces vivantes, deux de l'Inde et l’autre des 
mers du Nord. 


GASTROCHÈNE. Gastrochæna. 


Coquille ovale; les bords du manteau fermés de toutes parts, et 
réunis sous l'abdomen par une large plaque ovale, à l'extrémité an- 
térieure de laquelle est une petite masse arrondie, dont la partie 
médiane forme le pied; tuhes longs et réunis dans toute leur 
longueur. 

Coquille fort mince, oblique, ovale, cunéiforme, équivalve, 
très-inéquilatérale, extrêmement bâillante dans toute sa partie 
inférieure et antérieure. et sans doute n'enveloppant que très- 
incomplètement l'animal; les sommets tout-à-fait en avant de la 
ligne dorsale, et assez marqués; charnière édentule; contact arti- 
culaire droit, linéaire; ligament externe longitudinal; deux im- 
pressions musculaires distantes, avec une impression palléale 
peu marquée, mais assez sinueuse en arrière. 

Un tube ou enveloppe calcaire générale dans quelques circons- 


tances. 
A. Espèces dont la coquille est lisse et sans tube distinct. 


Ex. Le Gastrochène cunéiforme. Gastrochæna cuneiformrs. 


PI. LXXIX, fig. 5. 


B. Espèces dont la coquille est plus alongée, striée du sommet à la 
base et contenue dans un tube extérieur fort long et distinct. 


Ex. Le G. Massue, G. Cluca. PI. LXXXT, fig. 1, sous le nom 


de Fistulane Massue. 


Obsero. L'animal du gastrochène a évidemment les plus grands 
rapports avec celui des saxicaves; mais comme il n’est pas entic- 
rement contenu dans sa coquille, il y supplée souvent en se for- 
mant un tube artificiel collé contre les parois de la cavité qu'il 
habite dans les pierres calcaires. Ce tube n'offre donc qu’un carac- 
tère accidentel, et alors feroit des espèces ou même des individus 
qui en sont pourvus, des fistulanes dans la définition qu'en à 


PYLORIDÉS. 575 


donnée M. de Lamarck ; aussi M. Deshayes a-t-il proposé de sup- 
primer le genre Gastrochène; nous croirions plutôt convenable de 
ne pas admettrele genre Fistulane, d’abord parce qu'il est fondé 
sur la présence d’un tube, et ensuite parce qu'il a été établi bien 
postérieurement au genre Gastrochène de Spengler, mais nous pré- 
férons le restreindre, comme on le verra plus loin. En réunissant 
ainsi les espèces caractérisées d’après la véritable coquille, qu’il 
y ait un tube extérieur ou non, il existe déjà plusieurs espèces de 
gastrochènes connues, soit à l’état vivant dans les mers des pays 
chauds, soit à l’état fossile dans nos pays. M. Defrance ne cite 
cependant qu’une espèce fossile dans ce genre à Grignon et 
une analogue. Peut-être le gastrochène massue, mieux connu, de- 
vra-t-il former un petit genre distinct. 


CLAVAGELLE. C/avagella. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille ovale, assez peu alongée , striée longitudinalement, 
un peu irrégulière, fortement bâillante en avant, mais surtout en 
arrière, et n’enveloppant l'animal que très-incomplètement; du 
reste équivalve et inéquilatérale ; les sommets bien marqués , anté- 
rodorsaux; charnière un peu variable; ligament extérieur; deux 
impressions musculaires bien marquées, distantes; impression 
palléale assez fortement sinueuse en arrière. 

Un tube calcaire subcylindrique, entourant plus où moins 
complètement la coquille, et terminé en arrière par un seul orifice. 


A. Espèces dont le tube laisse à découvert les deux valves dans toute 
leur partie antérieure. 


Ex. La Clavagelle tibiale. Clavagella tibialis. PI. LXXXI, 
fig. 1; et Ann. du Mus., vol. 12, pl. 453, f. 8. 


B Espèces dont le tube saisit une des valves et laisse l’autre entière- 
ment libre dans son intérieur. 


Ex. La C. hérissée. C. echinata. Ibid., f. 9. 


Obsero. Nous ne connoissons malheureusement ce genre que 
d’une manière très-incomplète, les descriptions et les figures don- 
nées par les auteurs ne portant guère que sur le tube et sur la 
manière dont il enveloppe la véritable coquille; cependant, d’a- 
près les observations de Brocchi, et surtout d’après l'inspection 


576 , PYLORIDÉS. 


d'un moule dela clavagelle tibiale de la collection de M. Deshayes, 
il se pourroit que ce genre fût tout-à-fait artificiel, et qu’il dût 
être reporté parmi les vénus irrégulières. Il est du moins certain 
que les caractères de ce genre, tels que M. de Lamarck les établit, 
ne conviennent rigoureusement qu’à sa clavagelle hérissée. à 

M. Defrance indique quatre espèces de ce genre, et toutes 
fossiles. 


ARROSOIR. Aspergillum. 


Animal entièrement inconnu. 

Coquille ovale, peu alongée, striée longitudinalement, équi- 
valve, subéquilatérale, fortement bâillante dans tout son contour , 
ne pouvant recouvrir qu’une petite partie du dos de l'animal, sur 
lequel elle est sans doute appliquée; entièrement adhérente, et 
plus ou moins confondue avec les parois d’un tube calcaire assez 
épais, conique, claviforme, ouvert à son extrémité amincie, et 
terminé à l'autre par un disque convexe percé par un grand nombre 
de trous arrondis subtubuleux, et par une rimule au centre. 


A. Espèces dont la circonférence du disque du tube est bordée par 
une fraise. 


Ex. L'Arrosoir de Java. Aspergillum javanum. PI. LXXXI, 
fig. 2; et Martin. , Conch., 1,t.1, f. 7. 


Z. Espèces dont la circonférence du disque est sans fraise. 


Ex. L'A. dela Nouvelle-Zélande. 4. Novæ Zelandiæ.Favann. , 
Coneh..pl.:709;6f F. 


Observ. Quoiqu' on apercoive plusieurs rapports entre ce genre 
et l'espèce hérissée du genre précédent, il faut cependant convenir 
qu'il est assez difficile de se faire une idée de l’animal de l'arro- 
soir , et surtout des organes qui sortent et forment les épines tubu- 
leuses du disque, à moins que de supposer que ce seroient les fila- 
mens d'une espèce de byssus ou du pied lui-même qui serviroient 
à attacher le mollusque aux corps sous-marins; alors on pour- 
roit admettre qu'il se tient dans le sable, attaché à un grand 
nombre de ses grains, dans une situation plus ou moins verticale, 
la petite extrémité de son tube en haut et la tête en bas. 

M. Defrance en compte deux fossiles. 


* 


ADESMACÉS, 577 


Fan. X. — ADESMACÉS. ADESMACEA. 


Corps ovale, alongé, subcylindrique ou vermiforme ; le manteau 
complètement fermé et tubuleux , ouvert en avant pour le passage 
d’un petit pied court, très-peu saillant à la surface de la masse 
abdominale, et terminé en arrière par deux siphons souvent fort 
courts, mais toujours réunis en un seul tube; bouche mé- 
diocre, à lèvres simples, et appendices labiaux peu considérables ; 
branchies lamelleuses, longues, aiguës, se prolongeant dans le 
tube, et libres à leur extrémité. 

Coquille ordinairement ovale oblongue, quelquefois commetron- 
quée, constamment blanche, non ou très-rarement épidermée, équi- 
valve, inéquilatérale, ne pouvant jamais recouvrir tout Le corps de 
l'animal, tantelle est bâillante à ses deux extrémités ; charnière sans 
engrenage ni véritable ligament corné ; une impression musculaire 
unique, quelquefois avec une impression palléale fortement si- 
nueuse en arrière, 

Quelques parties calcaires accessoires, servant à augmenter l'é- 
tendue de la coquille. 


PHOLADE. Pholas. 


Corps épais, assez peu alongé, subcylindrique ou conique ; le 
manteau ouvert à sa partie inférieure et antérieure (pour le pas- 
sage d’un pied court, large, aplati à sa base) et formant en dessus 
un lobe qui déborde les sommets. 

Coquille mince, subtransparente, finement striée, ovale alon- 
gée, équivalve, inéquilatérale; les valves ne se touchant qu’au 
milieu de leurs bords ; les sommets peu marqués et cachés parune 
callosité produite par l'expansion des lobes dorsaux du manteau ; 
charnière édentule; une sorte d’appendice comprimé, recourbé, ou 
de cuilleron en dedans du sommet de chaque valve; ligament nul, 
remplacé par le repli du manteau qui déborde les sommets , et à la 
surface duquel se développent souvent une ou plusieurs pièces 
calcaires accessoires; un seul muscle adducteur plus ou moins 
postérieur, avec une impression palléale profondément sinueuse 
en arrière, et conduisant à la partie antérieure de la coquille. 


A. Espèces alongées, cunéiformes; l'empreinte musculaire p'esque 
médiane ; trois pièces accessoires dorsales. 
Ex. La Pholade grande-taille. Pholas costata. PI. LXXIX, 
fi”. 6. 
37 


578 ADESMACÉS. 


B. Espèces de même forme ; le cuilleron très-étroit ; une sorte de dent 
oblique partant du sommet ; point de pièces accessoires. 


Ex. La P. scabrelle. P. candida. E. m., pl. 168, f. 11. 


C. Espèces beaucoup plus courtes, tronquées en arrière et comme di- 
visées en deux par un cordon oblique du sommet à la base ; l'empreinte 
musculaire marginale. 


Ex. La P. crépue. P. crispa. PI. LXXIX, fig. 7. 


D. Espèces courtes, cunéiformes, peu bâillantes , avec plusieurs pièces 
accessoires, l’une médio-dorsale, et deux marginales inférieures. 


Ex. La P. en massue. P. clavata. E. m., pl. 169, f. 8-10. 


£. Espèces épidermées, ovales ; la callosité dorsale laissant le sommet 
libre, et s'avancant vers l'extrémité antérieure et inférieure, de ma- 
nière à ce que chaque valve semble être formée de trois parties , à cause 
d’un sillon oblique du sommet au bord ; une dent décurrente oblique eu 
dedans du sommet, outre le cuilleron ; une paire de pièces accessoires à 
l'extrémité postérieure de la coquille. ( G. Pnozanipoïne. Angl.) 


Ex. La P. striée. P. striata. PI. LXXX , fig. 7. 


Obsere. Ce genre, jusqu'ici assez incomplètement étudié à cause 
du défaut des pièces accessoires dans les collections, paroît ren- 
fermer un assez grand nombre d’espèces de toutes les mers. M. de 
Lamarck n’en caractérise que neuf, mais les seules figures copiées 
dans l'Encyclopédie montrent qu’il en existe bien davantage. On 
en connoît peu de fossiles. 

M. Defrance n’en cite en effet que trois, dont une analogue en 
Italie. 

Ces animaux vivent dans la vase, l'argile, les pierres calcaires, 
et même dans le bois. 

Qu'est-ce que le genre Pholadomie de quelques auteurs anglois? 
C’est ce que nous ignorons; il paroît qu'il est établi avec une co- 
quille fossile cunéiforme, très-large et très-bâillante en avant. 


TERÉDINE. Teredina. 


Animal inconnu. 

Coquille épaisse, ovale, courte, très-bâillante en arrière, équi- 
valve, inéquilatérale ; les sommets bien prononcés; un cuilleron 
épais sur chaque valve. 


ADESMACÉS. 579 


Une pièce médio-dorsale ovale en bouclier, sur les sommets de 


la coquille, et se prolongeant en arrière en un tube complet à ori- 
fice terminal unique? 


Ex. La Térédine masquée. Teredina personata. Lamck., 


pl. LXXXI, fig. 5; et Ann. du Mus., 12, pl. 43, f. 6-7. 


Obsero. Nous avons pu caractériser ce genre autrement que ne 
Va fait M. de Lamarck, sur un bel exemplaire de la collection de 
M. Deshayes, et qu'il a adroitement ouvert. Il ne contient que 
deux espèces, l’une et l’autre fossiles de notre Europe. 

M. Defrance en compte cependant quatre. 


TARET. Teredo. 


Corps trèes-alongé, vermiforme; le manteau fortmince, tubuleux, 
ouvert seulement en avant etàsa partie inférieure pour la sortie d’un 
pieden forme de mamelon ; les tubes distincts très-courts, l’inférieur 
ou respiratoire un peu plus grand que le supérieur, et cirrheux ; 
bouche petite ; appendices labiaux courts et striés ; anus à l’extré- 
mité d’un petit tube flottant et ouvert dans la cavité du manteau, 
assez avant l’origine des tubes ; branchies fort longues, fort 
étroites, rubanées , réunies dans toute leur longueur et librement 
prolongées dans toute l’étendue de la cavité tubuleuse du manteau ; 
un seul gros muscle adducteur entre les valves; un anneau mus- 
culaire au point de jonction du manteat et des tubes, dans lequel 
est implantée une paire d’appendices ou palmules cornéo-calcaires, 
pédiculés, jouant latéralement l'un vers l'autre. - 

Coquille épaisse, solide, très-courte ou annulaire, ouverte en 
avant comme en arrière; lesvalves cgales, équilatérales, arguleuses 
et tranchantes en avant , ne se touchant que par les bords opposés 
extrêmement courts ; charnière nulle ; un cuilleron interne consi- 
dérable ; une seule impression musculaire fort peu sensible. 

Tube plus où moins distinct de la substance dans laquelle vit 
l'animal, cylindrique, droit ou flexueux , fermé avec l’âge à l'ex- 
trémité buccale, de manière à envelopper l'animal et sa co- 


quille, toujours ouvert par l'autre et divisé intérieurement en 
deux siphons par une cloison médiane. 


A. Espèces dont les palmules sont simples. 


Ex. Le Taret commun. Teredo navalis. Pl. LXXXI, fig. 6. 


580 ADESMACÉS. 


#7. Espèces dont les palmules sont divisées et comme articulées. 


Ex. Le T. bipalmulé. T. bipalmulatus. Adans., Ac. Sc., 1959, 
pl: 0, Fa; 


Obsere. Nous avons caractérisé ce genre d’après un individu 
d'une belle et grosse espèce nouvelle que miss Warn a envoyé à 
M. Defrance, et que celui-ci a bien voulu nous donner. D'après 
l'observation d’Adanson, que le tube des tarets se ferme avec 
l’âge du côté de la bouche, il est réellement assez difficile de dis- 
tinguer de ce genre les véritables fistulanes. Quoi qu’il en soit, on 
trouve des tarets dans toutes les mers, et même quelquefois dans 
l’eau douce, à l'embouchure des rivières. Ils vivent enfoncés plus 
ou moins verticalement , mais toujours la tête plus basse que 
l'anus , dans le bois mort ou vivant, au milieu duquel ils pénètrent 
en suivant la direction des fibres. M. de Lamarck ne caractérise 
que deux espèces dans ce genre, mais nous en connoissons déjà 


au moins le double. 
M. Defrance dit qu’il y en a trois fossiles , toutes en Italie. 


FiSTULANE. Fistulana. 


Animal à peu près semblable à celui des tarets, mais en général 
moins alongé, plus claviforme, pourvu de palmules disposées de 
la même manière. 

Coquille annulaire ou très-courte, non tranchante ni anguleuse 
en avant, mais du reste fort semblable à celle des tarets, et éga- 
lement pourvue d’un cuilleron considérable. 

Tube en général moins long, plus claviforme, plus épais, plus 
solide que celui du taret, constamment et à tout âge entièrement 
clos par son extrémité antérieure, de manière à contenir et à 
cacher entièrement la coquille ; l'extrémité postérieure ouverte et 
partagée intérieurement en deux siphons par une cloison. 


Ex. La Fistulane corniforme. Fistulana corniformis. PI. 

LXXXI, fig. 4. 

Obsere. C’est un genre si voisin de celui des tarets, qu’on pour- 
roit le supprimer sans inconvénient; cependant en faisant l’obser- 
vation que le tube est toujours beaucoup plus épais, plus cons- 
tamment fermé, et par conséquent plus indépendant, on seroiten 
droit de croire que ces animaux ne tarodent pas le bois à la ma- 
nière des tarets, ce que pourroit confirmer le fait que les valves 
de la coquille ne paroissent pas tranchantes ni anguleuses. S'il étoit 


ADESMACÉS. 581 


certain, comme le dit M. de Lamarck, qu'outre les palmules il y 
ait aussi à la fois des palettes co nme dans les tarets, ce genre 
seroit tout-àa-fait distinct; mais l’analogie peut faire douter de 
ce fait, et encore plus que ce soient des espèces de branchies, 
comme le veut encore le savant conchyliologiste francois. 

Des six espèces que M. de Lamarck rapporte à ce genre. nous 
n’en avons conservé certainement que quatre, la fistulane massue 
et la fistulane ampullaire nous paroissant être plutôt des gastro- 
chènes à tube que de véritables adesmacés. 

M. Defrance compte deux espèces fossiles de fistulane, dont une 
analogue en Italie d'après Brocchi. 


CLOISONNAIRE. Septaria. 


Corps très-alongé, subcylindrique, du reste complètement in- 
connu, ainsi que sa coquille. 

Tube calcaire, épais, en cône fort alongé, plus ou moins flexueux, 
comme composé de pièces placées les unes au bout des autres, ou 
comme articulé avec un anneau ou ressaut plus ou moins marqué 
à l'endroit des joints, mais sans traces de cloisons ; terminé d'un 
côté par un renflement souvent avec quelques cloisons intérieures, 
et de l’autre par deux tubes grèles, distincts et également subar- 
ticulés. 

Ex. La Cloisonnaire des sables. Septaria arenaria. Rumph, 


Mus., tab. 41, f. BE. 


Observ. Ce genre, extrêmement voisin du précédent , puisque 
Rumph dit positivement que la bouche (extrémité orale) du 
mollusque qui habite le tube, est garnie en avant de deux osselets 
qui se joignent en manière de mitre , et qui ne sont pas adhérens 
à la coquille, mais à l'animal, en diffère cependant notablement, 
10, parce qu'il est impossible qu'il y ait des calamules comme dans 
les tarets et les fistulanes ; 2°. parce que le tube est chambré par 
des cloisons fermées, dit Rumph. Ce dernier fait paroît réel- 
lement à peu près impossible, et l'observation que certaines fistu- 
lanes én offrent aussi, ne l'éclaircit pas, parce que dans celles-ci 
ce ne sont que de petites calottes percées, enfilees les unes dans 
les autves, et qui n occupent que l’extrémité tout-a-fait antérieure 
du tube. Quoi qu'il en soit, Rumph nous apprend que ce mol- 
lusque vit enfoncé dans le gravier ou dans le sable, et entre les 
racines des mangliers. 


582 ASCIDIENS. 


Depuis la première édition de ce genera , j'ai observé avec soin 
une partie de tube de cloisonnaire, et il m'a paru évident que 
c'est une espèce de taret extérieur ou de fistulane. Il n’offroit 
certainement aucune trace de cloison à l'endroit des fausses arti- 
culations , et cependant ce morceau étoit terminé par deux trous 
auxquels étoient sans doute attachés les deux tubes terminaux. 


ORDRE QUATRIÈME. — HÉTÉROBRANCHES. 
HETEROBRANCHIATA. 


Branchies de forme assez variable, mais toujours contenues 
dans le tube qui de la partie postérieure du corps conduit à la 
bouche. 

Corps de forme anomale, ordinairement cylindroïde, enveloppé 
dans un manteau fermé de toutes parts, percé de deux orifices , et 
ne contenant aucune trace de coquille ou de partie calcaire ex- 
terne ou interne ; la bouche profondément cachée, sans appen- 
dices labiaux ; anus également intérieur. 


Fam. I.— ASCIDIENS. ASCIDIACEA. 
(Genre AsciprA. Linn.) 


Corps diversiforme, enveloppé d'une peau épaisse plus ou moins 
rugueuse, contractile, adhérent ou fixé par l'extrémité buccale 
renversée, libre et terminé à l’autre par deux tubes peu distincts, 
mamelonnés, percés chacun d’un orifice, souvent papillaires, plus 
ou moins rapprochés, conduisant, le plus grand et le plus élevé , 
dans la cavité branchiale au fond de laquelle est la bouche, et 
l’autre dans le tube commun à la terminaison du canal intestinal 
et à celle de l'appareil générateur ; les branchies en réseau tapis- 
sant la cavité branchiale. 


Observ. Pour sentir les rapports qui existent entre les animaux 
de cette famille et les acéphalophores lamellibranches, il suffit 
réellement de les comparer avec les derniers genres de cet ordre, 
qui sont constamment dans une position verticale, l'extrémité 
buccale en bas, et l’'anale en haut; l'enveloppe dure et coriace 
des ascidies a son analogue dans celle qui enveloppe le corps, et 
surtout les tubes de la mye tronquée, par exemple. Les deux 
tubes courts qui le terminent, et même les papilles plus ou moin: 


ASCIDIENS. 583 


radiaires et intérieures qu'on y remarque quelquefois, se retrou- 
vent aussi dans la petite bifurcation de l'extrémité des siphons 
réunis d’une mye ou de quelque genre voisin; la partie muscu- 
laire de la masse abdominale a disparu , comme ne pouvant plus 
être d'aucun usage; la bouche est à la même place, mais sans 
appendices labiaux ; les branchies sont aussi réellement au même 
endroit que dans les derniers lamellibranches, c’est-à-dire, dans 
le tube même; mais leur forme est toute différente. Quant à 
l'estomac, au foie, au rectum, à l’anus, au cœur, et même aux 
organes de la génération, il est évident qu’il y a la plus grande 
analogie de structure et de position. 


Trigu I. — Les Ascidiens simples. 
ASCIDIE. Ascidia. 


Corps ovale, conique ou cylindroïde, quelquefois claviforme , 
contenu dans une enveloppe extérieure plus ou moins coriace , ou 
subgélatineuse, fixée par sa base élargie ou pédiculée, et terminée 
postérieurement par deux siphons courts, peu distincts, inégaux, 
dont les orifices sont garnis intérieurement de tentacules rayonnés 
fort peu saillans. 


A. Espèces informes , rugueuses, coriaces et peu ou point extensibles. 


Ex. L’AscidiePetit-Monde. 4scidia microscomus. PI, LXXXII, 
fig. 1, et G. Cuv., Mém. du Mus., t. 2, pl. 1, f. 1-6. 


B. Espèces à peau molle, flexible et plus ou moins extensible. 


Ex. L'A. intestinale. 4. intestinalis. PI. LX XXII, fig, 2. 


C. Espèces ovales, régulières et plus ou moins longuement pédonculées. 
Ex. L’A. en massue. 4. clavata. Pl. LXXXII, fig. 3. 


Observ. Les espèces de ce genre, au nombre de trente-trois 
selon Gmelin , et seulement de vingt-deux suivant M. de Lamarck, 
paroissent être répandues dans toutes les mers, mais surtout dans 
celles de l'Océan boréal , où elles vivent fixées*sur les corps sous- 
marins, souvent même à une grande profondeur. Leur distinction 
est assez difficile. 


584 ASCIDIENS. 


BiPAPILLAIRE. Bipapillaria. 


Corps ovale, globuleux, terminé d’un côté par une sorte de 
pédoncule, et de l'autre par un renflement percé à l’extrémité de 
papilles coniques , par deux orifices garnis chacun de trois tenta- 
cules roides, sétacés. 


Ex. La Bipapillaire australe. B'papillaria australis. (Non fig.) 


Obsere. Ce genre, établi par M. de Lamarck sur des notes de 
Péron, est trop incomplètement connu pour qu'on puisse être 
certain quil diffère des ascidies. M. de Lamarck dit que la seule 
espèce qui le constitue, et qui vit dans les mers de l’Australasie, 
paroît libre ; ce qui n’a lieu pour aucune espèce d’ascidiens. 


FopiEe. Fodia. 

Corps ovale, mamelonné, partagé dans toute sa longueur par 
une cloison verticale qui contient l'estomac en deux tubes inégaux 
ouverts à chaque extrémité par un orifice, le supérieur un peu en- 
foncé et irrégulièrement denté; l’inférieur bordé d’un bourrélet 
circulaire formant ventouse ct servant à fixer l'animal. 


Ex. La Fodie rougeâtre. Fodia rubescens. Bosc, Vers, t. 1, 
pl..4, 2,3, 4. 


Observ. C'est encore un geure qui auroit besoin de nouvelles 
observations ; il ne contient qu'une seule espèce, qui vit tout-à- 
fait a Ja manière des ascidies, sur les rivages de l'Amérique sep- 
tentrionale. 


Trigu Il — Les Ascidiens aggrèges. 

Un plus ou moins grand nombre d'individus adhèrent non seu- 
lement aux corps marins, mais encore entre eux, au moyen de 
leur enveloppe gélatineuse , de manière à constituer des masses de 
formes diverses. . 


PyuRE. Pyura. 


Corps pyriforme, avec deux petites trompes courtes, contenu 
dans une loge particulière formée par son enveloppe extérienre , 


ASCIDIENS. 585 


et constituant, par sa rénnion avec dix ou douze individus sem- 
blables, une espèce de ruche coriace diversiforme, sans aucune 
ouverture extérieure. 


Ex. Le Pyure de Molina. Pyura Molinæ. (Non figuré. ) 


Obsero. Cette division générique fait évidemment le passage des 
ascidies simples, dont quelques espèces se réunissent seulement 
à la base, aux ascidies aggrégées. Quant à ce que dit Molina, que 
la ruche ou corps commun est sans aucune ouverture extérieure , 
cela est absolument impossible; il fandroit done admettre qu'il y 
en a une commune à toutes les ascidies, un peu comme dans les 
synoïques de la dernière section, ou bien qu’il y en a une pour 
chaque individu. 


DisromEe. ‘Dis'oma. 


Corps tuberculeux, mamelonné ou conique, à deux orifices 
rapprochés bien évidens, et garnis chacun de six dents ou tenta- 
cules rayonnés, réuni avec un plus ou moins grand nombre d’in- 
dividus semblables, et formant des assemblages de forme un peu 
différente. 


A. Espèces dont la réunion forme un corps gélatincux, alongé, co- 
nique et subpédiculé. (G. Sicivuixe. Savigny.) 


Ex. Le Distome austral. Distoma australis. 


B. Espèces dont la réunion constitue des plaques ou des croûtes qui 
recouvrent les corps sous-marins. 


Ex. Le D. variolé. D. variolatus. Gærtner apud Pall. Spic. 
Zool., 10, t. 4, f. 7, a À., et pl. LXXXIT, fig. 4. 


Observ. Ce genre n’est encore composé que de deux espèces, 
l’une des mers de l’Australasie, et l'autre de celles d'Angleterre. 


BoTRYLLE. Botryllus. 


Corps ovale, plus ou moins aplati, adhérent, par sa face dor- 
sale, aux corps sous-marins, et par les côtés avec d'autres indi- 
vidus de la mème espèce, en plus ou moins grand nombre, de 
manière à simuler un animal complexe , ou un tout de forme un 
peu variable; les deux ouvertures bien évidentes aux deux extre.: 


586 ASCIDIENS. 


mités du corps, l'une externe, pourvue de six papilles tentacu- 
laires, l’autre interne subtubuleuse et plus petite. 


A. Espèces se groupant en cercles concentriques, de manière à cons- 
tituer une masse orbiculaire, presque en forme de soucoupe. 
(G. DiazomaA. Savigny.) 


Ex. Le Botrylle de la Méditerranée. Botryllus mediterraneus. 


£. Espèces se disposant circulairement ou enrayonnant , souvent assez 
régulièrement autour d’un centre, de manière à former un ou plusieurs 
systèmes stelliformes enfoncés dans une masse gélatineuse horizontale. 


1. Le corps comme divisé en trois loges. (G. Porrczixe. Savigny.) 
Ex. Le B. violet. B. violaceus. 


2. Le corps indivis; disposition en plusieurs cercles concentriques. 
(G. Pozycycze. Lamck. ) 


Ex. Le B. de Renier. B. Renierii. Ren., Lett. à Olivi ,t.1, 
f: 1-12. 


3. Le corpsindivis ; disposition rayonnée ; huit tentacules, dont quatre 
plus petits à l’orifice externe. (G. Borrvzre. Lamck.) 


Ex. Le B. étoilé. B. stellatus. Desmarest et Lesueur, Bullet. 
Soc. ph., 1815, pl. 1,f. 14-19; et pl. LXXXII, fig. 5. 


Obsero. Ce genre, quoiqu’on ait proposé de le partager en quatre 
d'après des considérations évidemment si peu importantes, que 
nous n’avons à peine pas trouvé de caractères propres à distin- 
guer les polycycles de M. de Lamarck de ses botrylles , ne renferme 
encore que cinq espèces, toutes des mers d'Europe. 


SYNOÏQUE. Synoicum. 


Corps plus ou moins cylindriques, verticaux ou horizontaux ; 
adhérens par l'extrémité céphalique , et réunis entre eux par les 
côtés de leur enveloppe extérieure, de manière à constituer une 
masse commune un peu diversiforme et fixée; les deux ouver- 
tures de chaque animal composant , cachées au fond d’une cavité 
plus ou moins profonde, et n’ayant qn’un seul orifice extérieur, 
garni ordinairement de six papilles tentaculiformes . 


SALPIENS. 587 


A. Espèces réunies en une masse convexe, arrondie. 
(Les S. ALcyonaiRes. G. Purmonxerze. Lamck. APcinium. Sav.) 


Ex. Le Synoïque sublobé. Synoicum Ficus. Ellis, Corall., 
t. 17, f.6, bd;'etpl LXXXIT, 65:16. 


B. Espèces dont les corps horizontaux se réunissent en croûte ma- 
melonnée. (G. Eucæzium. Savigny.) 


Ex. Le S. subgélatineux. S. subgelatinosum. 


C. Espèces dont les corps verticaux se réunissent aussi en croûte. 
(G. Dinermum. Savigny.) 


Ex. Le S. fongueux. $. fungosum. 


D. Espèces dont les corps fort longs, verticaux, se réunissent en 
espèce de cylindre, n'ayant qu’un seul orifice extérieur commun pour 
tous Les individus. 


Ex. LeS. simple. S. turgens. Lesueur et Desmarest; Phipps, 
Voyage au Pôle bor., t. 12, f. 3; et pl. LXXXII, fig. 7. 


Obsero. Ce genre, quoique fort rapproché du précédent, en est 
réellement bien distinct, par la manière dont les deux ouvertures 
de chaque animal composant aboutissent dans une cavité com- 
mune, avec un seul orifice extérieur. Il ne contient pas plus d’es- 
pèces que de genres proposés, et ces espèces paroissent être toutes 
de nos mers. 


Fam. Il — SALPIENS. SALPACEA. 


Corps libre ou non adhérent, plus ou moins cylindracé, à en- 
veloppe extérieure épaisse, subcartilagineuse, transparente, per- 
cée de deux ouvertures ordinairement fort grandes et très-distantes, 
presque terminales, l’une incrémentitielle, et l’autre excrémen- 
tielle ; les branchies en forme de bande étroite, traversant obli- 
quement la cavité respiratrice de l'orifice incrémentitiel à l’ou- 
verture de la bouche. 


Obsere. On peut aisément sentir les rapports de cette famille 
avec les autres acéphalophores, en supposant une ascidie qui seroit 
fendue entre les deux tubes qui la terminent , et ensuite étendue 
suivant sa longueur. Il est aisé alors de déterminer l’analogie des 


588 SALPIENS. 


ouvertures, dont ni l’une ni l'autre ne sont pas plus la bouche et 
l’anus que dans les ascidies, mais bien l’une, la plus large, la 
plus grande, la plus éloignée de la bouche, est l'entrée du tube 
incrétoire ou respiratoire, et l’autre celle de l’excrétoire. 

Les espèces de cette famille sont, comme celles de la précé- 
dente, susceptibles de vivre solitaires ou aggrégées d’une manière 
fixe, ce qui paroît en faire des animaux composés ; mais il n’en est 
jamais ainsi. 


Trisu I. — Les Salpiens simples. 


BIPHORE. Sa/pa. 


Corps oblong, cylindracé, tronqué aux deux extrémités, quel- 
quefois à une seule; et d’autres fois plus où moins prolongé à 
l’une ou à toutes deux par une pointe conique, rarement caudi- 
forme ; les ouvertures terminales ou non, l'une toujours plus 
grande, transverse, avec une sorte de lèvre mobile operculaire , et 
l'autre plus ou moins tubiforme, quelquefois fort petite, béante ; 
l'enveloppe extérieure molle où subcartilagineuse, toujours hya- 
line, pourvue d'espèces de tubercules creux, faisant l’office de 
ventouses, en nombre et en disposition variables, au moyen des- 
quels les individus adhèrent entre eux d’une manière déterminée 
pour chaque espèce. 


* Le corps comme tronque sans prolongement depassant les ouver- 
tures. 


A. Espèces recourbées ; les deux orifices terminaux très-rapprochés ; 


aggrégation ? 


Ex. Le Biphore polymorphe. Salpa polymorpha. Quoy et 
Gaimard, pl. LXXXIIT, fig. 1. 


B. Espèces droites; les orifices distans et terminaux; l'enveloppe 
cartilagineuse de trois pièces ; aggrégation linéaire, oblique , deux à deux. 


Ex. Le B. en fourreau. $. vuginata. Chamisso, De Salp.,f.7, 
A-F. 


C. Espèces droites; les orifices distans ; enveloppe d’une seule pièce ; 
aggrégation circulaire. 


Ex. Le B. pinné. $S. pinnata. Id., ibid. , f. 1, A-1. 


SALPIENS. 589 


Lt bn S » à . 
Ze corps pointu à l’une ou à ses deux extrémités, à cause d'un pro- 
longement dépassant plus ou moins les ouvertures. 


D. Un prolongement à l'extrémité anale seulement; l'ouverture de 
ce côté fort petite ; aggrégation ? (G. Moxopnore. Quoy et Gaim.) 
Ex. Le B. conique. $. conica. Quoy et Gaim. , Voyage de l’'U- 
ranie, f. 4-5. 
Æ. Un prolongement à peu près de même grandeur à chaque extré- 
mité; mode d'aggrégation linéaire , oblique, deux par deux ou trois par 
trois. 


1. Le prolongement à gauche. 


Ex. Le B. fusiforme. S. fusiformis. PI. LXXXII, fig..2. 
2. Le prolongement à droite, 
Ex. Le B. zonaire. S. sonaria. PI. LXX XII, fig. 3. 


F. Un prolongement à chaque extrémité; l’antérieur beaucoup plus 
long , caudiforme ; aggrégation ? (G. Timoriexxe. Quoy et Gaim.) 


Ex. Le B. firoloïde. S. firoloidea. PI. LXX XIII, fig. 4. 


G. Deux prolongemens en forme de cornes à l'extrémité postérieure 
seulement ; aggrégation ? 


Ex. Le B. bicorne. $. bicornis. Chamisso , pl. LXXXIIT, f. 5. 
H. Trois prolongemens à l'extrémité postérieure; aggrégation ? 


Ex. Le B. tricuspide. $. tricuspidata. Quoy et Gaim., Loc., cit., 
pl. 75, f. 6. 


Observ. Ce genre, d'abord étudié par Forskal, et successive- 
ment par MM. G. Cuvier, de Chamisso, Quoy et Gaimard, ren- 
ferme un assez grand nombre d'espèces, pour la plupart des mers 
des pays chauds, et surtout de celles australes, où elles vivent à 
de grandes distances des rivages. Un fait curieux, c'est qu’elles 
peuvent vivre solitairement, ou s'associer sous des formes cons- 
tantes, déterminées par leur position dans l'ovaire, et particulières, 
sinon pour chaque espèce, peut-être pour chaque petite famille. 
L'observation de M. de Chamisso , que certaines espèces ont leur 
enveloppe cartilagineuse peu ou point adhérente au reste du corps, 
susceptible de s’en détacher et de se diviser en trois pièces, dont 
une pour le nucléus, nous explique peut-être l'origine de certains 


590 SALPIENS. 


corps cartilagineux bien transparens, de forme différente, qu'on 
rencontre souvent en pleine mer, et dont plusieurs ont été vus par 
MM. Lesueur et Cranch. 

Les espèces de biphores sont, à ce qu’il paroît, fort difficiles à 
caractériser, surtout si elles diffèrent sensiblement à l’état libre 
et à l'état aggrégé, comme M. de Chamisso le fait observer. 

Quoique nous ayons rapporté, presque sans aucun doute, à ce 
groupe les animaux que nous avons nommés biphores conique et 
firoloïide, nous ne devons cependant pas cacher que MM. Quoy 
et Gaimard, qui nous en ont donné la connoissance, pensent, 
ième après nos observations, qu’elles doivent former deux genres 
distincts, dont l’un seroit voisin des firoles, et qu'ils ont sur 
nous l'avantage de l'observation directe; malheureusement ils 
n’ont pas rapporté les animaux eux-mêmes, et ce n'est que sur 
des figures et des notes peut-être incomplètes que ces deux genres 
sont établis. 


Trigu Il. — Les S. aggrègés. 
PYROSOME. Pyrosoma. 


Corps alongé, fusiforme, terminé en pointe d’un côté, et obtus 
de l’autre, réuni dans la circonférence de sa partie moyenne et 
par la greffe de l'enveloppe extérieure avec celui d’autres individus 
en anneaux plus ou moins nombreux, plus ou moins réguliers, 
de manière à former un long cylindre, libre, hérissé de pointes à 
l'extérieur, creux et mamelonné à l’intérieur, ouvert à l’une de 
ses extrémités seulement; des deux ouvertures de chaque animal 
composant , l’une externe supérieure , non terminale, l’autre in- 
terne et terminale. 


Ex. Le Pyrosome Géant. Pyrosoma giganteum. VLesueur, 
Nouv. Bull. des Se., vol. 3, pag. 282, et pl. LXXXIIT, fig. 6. 


Observ. On connoît déjà trois espèces de ce genre singulier 
d'animaux, qui ne diffèrent des autres biphores monocuspidés que 
par le mode et la fixité de l’aggrégation. Leur découverte est due 
à M Lesueur, dans la Méditerranée et la mer Atlantique. 


MALENTOZOAIRES. 591 


SOUS-TYPE. 
MALENTOZOAIRES.MALENTOZOARIA (1). 


Corps de forme très-différente dans les deux classes qui cons- 
tituent ce sous-type, mais toujours évidemment articulé dans le 
tronc ou dans ses appendices, et recouvert par une coquille de 
forme également variable, constamment composée de plusieurs 
pièces ou valves libres ou réunies, disposées les unes à la suite des 
autres, dans une direction circulaire ou longitudinale. 

Obsero. Ce groupe, qui correspond à la division des vers mol- 
lusques multivalves de Linnæus et des auteurs qui ont suivi son 
système, en en retranchant les pholades et les tarets, qui sont de 
véritables mollusques lamellibranches, renferme deux classes bien 
distinctes , dont toutes Les espèces existent dans les eaux de la 
mer, libres ou fixées. 

La première de ces classes a évidemment des rapports avec les 
mollusques bivalves par l’enveloppe calcaire, dans laquelle on 
peut quelquefois reconnoître les pièces de la coquille des pholades, 
et même l’analogue du tube des genres voisins , ainsi que par la po. 
sition recourbée, fixée la tète en bas, de l’animal; mais elle en a 
aussi de nombreux avec certains animaux du type des entomo- 
zoaires, par l’existence d’appendices locomoteurs articulés, cor- 
nés , branchiaux au moins à la racine, devenant vers la bouche de 
véritables mâchoires cornées, denticulées. 

La seconde classe du sous-type dont il est ici question, celle 
des polyplaxiphores, a des rapports avec les mollusques céphalés ; 
en effet, le corps est libre, rampant, comme chez eux; quoiqu'il 
n’y ait pas d'appareil des sens spéciaux, la forme du corps est 
cependant fort analogue à celle des phyllidies, par exemple, il y 
a un appareil de mastication qui offre aussi quelque rapport avec 
celui des patelles; mais on trouve des différences importantes 
dans la disposition articulée du dos, du corps protecteur, et des 


(1) Ou MozrruscarricuLés. Molluscarticulata. 


592 NÉMATOPODES. 

faisceaux de poils dont il est quelquefois pourvu, dans la termi- 
paison médiane du canal intestinal, ce qui rapproche ces animaux 
de certains chétopodes du type des entomozoaires, et entre au- 
tres, des aphrodites. 

Ainsi, le passage des malacozoaires aux entomozoaires, se fait 
dans deux lignes, des malaoozoaires acéphalés aux entomozoaires 
hétéropodes, par les nématopodes, et des malacozoaires céphalés 
aux entomozoaires chétopodes, par les polyplaxiphores ; en sorte 


que les deux classes que nous réunissons dans notre sous-type des 
malentozoaires , sont nécessairement fort différentes. 


CLASSE PREMIÈRE. 


NÉMATOPODES. Nemaropopa (1). 


(Genre Lepas, Linn.) 


Corps conique ou subcylindrique, recourbé et renflé à l’extré- 
mité buccale (ici inférieure, à cause de la position constante de 
l'animal }, atténué par l’autre, et terminé par une sorte de queue 
subarticulée , pourvue de chaque côté d’appendices locomoteurs 
en forme de doubles cirrhes très-longs , cornés, articulés, ciliés ; 
rudimens de membres; tête non distincte , sans yeux ni tentacules; 
bouche supérieure (à cause de la position de l'animal ) au milieu 
d'une masse distincte, pourvue de trois paires d'espèces de mà- 
choires ou d’appendices articulés, cornés, dentés ou ciliés; anus 
médian, terminal, à la base d’un long tube extensible excréteur 
de l'appareil de la génération ; les organes de la respiration bran- 
chiaux, pairs, latéraux, à la racine des premitres paires d’appen- 
dices locomoteurs ; contenu dans un manteau ou enveloppe charnue 
en forme de sac, ouvert à l'extrémité anale et solidifié dans l'état 
normal, par une coquille formée d'un nombre fixe de valves 
réunies, en se touchant ou non, de manière un peu différente, 
mais plus ou moins circulairement, et adhérente immédiatement 
ou médiatement aux corps sous-marins. 


(1) Cinnmironrs. Lamck., G. Cuvier, etc 


LÉPADIENS. 593 


Fam. IL — LÉPADIENS (1). LEPADICEA. 
(Genre LEpas. Bruguière.) 


Corps ovale, plus ou moins comprimé ; le manteau fendu dans 
sa partie postérieure et inférieure (supérieure et antérieure dans 
la position fixée de l'animal ), et prolongé de l'autre côté par un 
pédicule charnu plus où moins contractile, adhérent aux corps 
sous-marins; un muscle adducteur transversal. 

Coquille formée de cinq valves principales, squameuses , se 
touchant ou s’imbriquant plus ou moins sur les bords, une dor- 
sale médiane, deux latérales antérieures et deux latérales posté- 
rieures , quelquefois presque nulles, et souvent en outre de beau- 
coup de petites pièces accessoires placées à la base, et même sur 


le pédicule. 


Observ. Ces ani ent fixés dans des directions très-diffé- 
rentes à des corps marins flottans ou non, morts où vivans, mais 
toujours à d'assez petites profondeurs. Ils sont essentiellementear- . 
passiers , et saisissent leur proie au moyen des appendices articulés 
dont l’extrémité postérieure de leur corps est pourvue, et qu’ils 
agitent sans cesse; la force de leurs mâchoïres dentées porte à 
croire que leur nourriture consiste principalement en crustacés. 
A paroît qu'ils placent leurs œufs dans des lieux déterminés, à 
l’aide de l'espèce de longue trompe qui termine leur ovaire. 

La disposition des différens genres que nous adoptons est, d’a- 
près la longueur du pédoncule qui, fort long dans les premiers, 


se raccourcit de plus en plus, ce qui établit le passage aux ba- 
lanides. 


GYMNOLÈPE. Gyrmnolepas. 


Corps assez peu comprimé, envelorpé dans un manteau pres- 
aue complètement nu, ou dont les valves principales de la couille 
sont si petites qu'elles sont fort loin de se toucher, et porté à l’ex- 
irémité d'un long pédoncule très-épais , également nu. 


A. Espèces dont l'extrémité postérieure (ici supérieure) du manteau 


{1) Ou ANATIFES. 


594 LÉPADIENS. 


est prolongée par deux tubes charnus en forme d'oreilies, l'un des deux 
ayant une ouverture latérale. (G.Oriox. Leach. AurirÈre. Blainv. Dict.) 


Ex. Le Gymnolépe de Cuvier. Gymnolepas Cuvierii. Leach, 
pl. LXXXIV, fig. 1. 


B. Espèces plus claviformes, sans prolongemens tubuleux. 
( G. Cixenras. Leach. ) 


Ex. Le G. de Cranch. G. Cranch'i. PI. LXXXIV, fig. 2. 


Observ. Ce genre ne contient encore que trois ou quatre espèces 
des mers du Nord et d'Afrique. Malgré la presque nudité du 
manteau, l'animal ne diffère presque en rien des anatifes ordi- 
paires. 


PENTALÈPE. Pentalepas. 


Corps plus comprimé, porté sur un Prteule plus court que 
dans le genre précédent; le manteau entièrement recouvert par 
les cinq valves principales de la coquille s'imbriquant plus ou 
moins sur les bords. . 


A. Espèces qui n'ont rigoureusement que les cinq valves principales, 
et dont le pédoncule alongé est nu. ( G. Punrarasmis, Leach.) 


Ex. Le Pentalèpe lisse. Pentalrpas læv:s. PI. LXXXIV, fig. 3. 


Z. Espèces qui, outre les cinq valves principales, en ont encore 
beaucoup de petites à leur base; le pédicule ordinairement plus court 
et écaillcux. (G. Pozzicirine, Leach.) 


Ex. Le P. groupé. P. Polliciprs. E. m., pl. 166, fig. 10-11. 


Obsere. Ce genre ne renferme encore qu'un assez petit nombre 
d'espèces de toutes les mers, mais il a été peu étudié. 


PozyLÈre. Polylepas. 


Corps à peu près de même forme que dans le genre précédent, 
enveloppé dans un manteau entièrement couvert par treize pièces 
ou valves, dont six principales, une dorsale, une-ventrale, et deux 
paires de latérales; le pédoncule plus ou moins alongé et égale- 
ment squameux. 


BALANIDES. . 595 


#, Espèces dont les valves sont inégales et non terminales. 
(G. Scazrecrun. Leach.) 


Ex. Le Polylèpe vulgaire. Po/ylepas vulgaris. P1. LXXXIV, 
fig. 4, et E. m., pl. 166, fig. 7-8. 


B. Espèces dont les valves principales sont presque semblables, 
pointues, et s'ouvrent un peu à la manière des tulipes. 


Ex. Le P. couronné. P. mitella. PL LXXXIV, fig. 5. 


Oüserv. Ce genre passe évidemment au précédent, et n’en dif- 
fère guère que parce que les pièces accessoires de Ja base prennent 
plus d’accroissement au contraire des cinq autres. On n’en con- 
noît encore que trois ou quatre espèces. 


LiTuoLÈre. Litholrpas. 
. 

Animal comprimé, 

Coquille irrégulièrement subpyramidale, comprimée, portée à 
l'extrémité d'un pédicule tubuleux , tendineux, ayant à sa base un 
appendice testacé ressemblant à une patelle renverste, formée de 
huit valves contiguës, intzales; six latérales, dont les inférieures 
très-pelites; une dorsale, grande, ligulée, et une ventrale égale- 
ment très-petite. 


Er. Le Litholtpe de Mont-Serrat. 


Observ. Ce genre, nouvellement établi par M. Sowerby dans 
son Genera de coquilles, n.°* 7-8, ne contient encore que l'esptce 
qui lui sert de type; et dont l'animal intermédiaire, à ce qu'il 
dit, aux lépas et aux balanes, habite les excavations des rochers 
qu'il forme. Nous ne l'avons vu ni sa coquille. 


Fan. Il. — BALANIDES. BALANIDEA. 


(Genre BaLAnE. Brug.) 
Corps plus ou moins conique, souvent mème dépriné, du reste 
c<ouformé comine dans la famille précédente. 
Coquille épaisse , solide, adhérente, un peu diversiforme, mais 
ordinairement cylindracée. conique ou déprimée , composée d'une 
partie coronaire, monotome au polytome, et dans ce cas, de six, 


596 BALANIDES. 


quatre ct même trois pièces articulées ou engrenées circulñire- 
ment, ouverte aux deux extrémités ; l'ouverture buccale (ici infé- 
rieure) close par une simple membrane ou quelquefois par une 
pièce calcaire, patelliforme, nommée support, servant à l’adhé- 
rence ; l'ouverture anale (ici supérieure } fermée par une mem- 
brane et par un assemblage ( opercule ) de deux paires de petites 
valves articulées ou non, entre lesquelles peut passer la partie 
postérieure de l'animal. 


Observ. Tous les animaux de cette famille vivent constamment 
et immédiatement fixés aux corps sous-marins solides de quelqua 
nature qu'ils soient, mais en général à peu de distance des riva- 
ges, dans toutes les mers, entassés les uns à côté des autres, de 
manière à déformer plus ou moins leur coquille. 

L'établissement des genres, et l’ordre dans lequel nous les 
rangeons, sont déterminés par la considération du support, de 
lopercule, et du nombre des pièces de la partie coronaire, de la 
disposition d'une lame interne qui les double en descendant plus 
ou moins bas. et enfin de la séparation ou non de leur surface 
externe en deux aires triangulaires, l'une excavée, et l'autre 
saillante. 


* L'opercule articulée et plus où moins vertical. 
BALANE. Balanus. 


Coquille conique ; la partie coronaire formée de six valves bien 
distinctes, une dorsale , une ventrale et deux paires de latérales, 
avec un support caléaire bien évident ou sans support; opercule de 
quatre pièces arliculées et formant une sorte de pyramide dans 
l'ouverture supérieure du tube. 


A. Espèces dont le support est nul ou membraneux. 


Ex. Le Palane épineux. Balanus spinosus. PI. LXXXV, 


f 


œ 
S+ Le 


Z2. Espèces dont le support est assez irrégulier, mais ordinairement 
fort considérable. 


Ex. Le B. Géant. B. Gigas. PI. LXXXV, fig. 2. 


C. Espèces dont le support est conique, creux, presque réguler, 


BÂLANIDES, 


ex 
Le] 


T 
patelliforme, et qui s'enfoncent dans les éponges. ( G. Acasra. Leach. ) 


Ex. Le B. des Éponges. P. spongites. PI. LXXX V, fis. 3. 


Oësere, Ge genre ainsi circonscrit renferme encore un assez 
grand nombre d'espèces de toutes les mers. M. de Lamarck en 
caractérise vingt-neuf des deux premières sections, dont trois 
ou quatre fossiles , et quatre dela seconde. M. Defrance dit seize 
espèces fossiles, dont trois analogues en Italie d’après Brocchi, 
et une identique, d’après M. de Lamarck. 

On pourra encore trouver à grouper les espèces de balanes en 
d'autres sections , d’après la considération de la proportion des six 
valves et de la disposition de la lame interne qui les double. 


OcHTHostrE. Ochthosrz. 


Coquille subconique, verruqueuse ; la partie coronaire formée 
de trois valves seulement , dont les sutures sont visibles à l’exté- 
rieur ; trois aires déprimées. chacune avec une suture au milieu ; 
{rois aires saillantes, dont une plus petite avec une suture moyenne 
dans celle-ci; lame interne quadripartite, dont trois portions 
viennent des trois sutures antérieures du tube, et divisent la ca- 
vité en trois loges ; le support membraneux ; ouverture trigone, 
oblongue. fermée par un opercule pyramidal articulé, bivalve, 


c’est-a-dire dont les deux pièces de chaque côté sont soudées entre 
elles. 


Ex. L’Ochthosie de Siroëm. Ochthosia Strnermii. Ranzani ; 
Muller, Zool. Dan.,5, tab. 91, fig. 1-4, et pl. LXXXV, fig. 4. 


Obsere. Nous avons pris les caractères de ce genre dans le Mé- 
moire de M. Ranzani qui l'a établi. 11 nous paroit douteux qu'il 
n'y ait que trois valves à la partie coronaire de la coquille. Il nous 
semble beaucoup plus probable qu'il y en a quatre. Nous avons 
en effet trouvé, sur ün eschare boufant des mers du Nord, une 
espèce de balanide qui doit être fort rapprochée de celle sur la- 
quelle ce genre est établi, et qui est en effet formée de quatre 
valves inégales , une dorsale, la plus petite ; une ventrale, la plus 
grande , deux latérales semblables , et de deux pièces seulement à 


lopercule. Nous supposerions volontiers que c'est le même animal 
que celui de Stroëm. 


598 EALANIDES, 


Contre. Conia. 


Animal comme dans les balanes ordinaires. 

Coquille conique, déprimée; Ja partie coronaire formée de 
quatre pièces seulement plus ou moins cistinctes, presque égales 
et ordinairement strices de Ja base au sominct, avec ou sans aires 


distinctes: support plat, fort inince ou membraneux; opercule 


articulé, pyranndal, composé, comme dans les balanes, de deux 


pièces de chaque côté, mobiles ou soudées l’une à l'autre. 


A. Espèces dont les valves sont pectinides ; les aires et les divisions 
bien distinctes. 


Ex. La Conie radiée. Conia radiata. PI. LXXXV, fig. 5. 


B. Espèces dont les valves sont peu ou point distinctes, sans traces 
d'aires. (G. Asemus. Ranz.) 


Ex. La C. stalactifère. C. stalaciifera. E. m., pl. 165, f. 9-10. 


Obsere. Ce genre, offrant une combinaison particuliere dans le 
nombre des pièces du tube, mérite d’être conservé ; il ne renferme 
cependant encore qu'un assez petit nombre d'espèces. Nous en 
connoissons déjà trois de la première section. 


CREUSIE. Creusia. 


Animal. 

Coquille patelliforme, monotome, mince; ouverture ovale, 
assez grande, fermée par un opercule bivalve ou quadrivalve ;, 
grand et subpyramidal; un support caleaire considérable, infun- 
dibuliforme, et pénétrant dans les corps sur lesquels l'animal est 
attaché. 


« A. Espèces très-déprimées, striées, quelquefois avec des indices de la 


disision en quatre pièces ; opercule bivalve. 
Ex. La Creusie spinuleuse, Creusia  spinulosa. Leach, 


pl. LXXXV, fig. 6. 


8. Espèces coniques, ovales, lisses, sans traces de divisions ; l'oper- 
gule bivalve. 


Ex. La C, lisse, C. lœvis. (Non fig. } 


} 


BALANIDES. °9% 


€. Espèces de même forme ; l'operculc quadrivalve. 
Ex. La C. de Bosc. C. Bosrii. Bosc, Bullet. Philom., n° 57. 


D. Espèces épaisses , coniques, patelliformes , rayonnées du sommet 
à la base; l'ouverture extrêmement petite, fermée par un opercule, 
dont les deux pièces sont longues ct étroites de chaque côté. 
(G. Prrooma. Savigny. }) 


Ex. La C. rayonnante. C. cancellata. Leach, pl. LXXXV, 


fig 7. 


Observ. Ge genre ne renferme encore qu’un assez petit nombre 
d'espèces, qui vivent constamment enfoncées dans la substance 
des polypiers de différens genres, et provenant des mers des pays 
chauds. 


CuUTHAMALE. Chtharmalus. 


Coquille extrèmement déprimée; la partie coronaire à parois 
beaucoup plus épaisses à sa base, et formée de six pièces, 
comme dans les balanes; aires proéminentes presque égales; la 
lame interne courte ; support membraneux ; ouverture tétragonc, 
à côtés presque égaux, bordée par une membrane à laquelle est 
attaché horizontalement un opercule de quatre pièces, à peine 


pyramidal. 


Ex. Le Chthamale étoilé. Chthamalus stellatus. Poli, Moll.. 2, 
tab. 5, f. 12-17, et pl. LXXX V, fig. 8. 


Obsvre. Nous ne connoissons pas les balanides sur lesquelles ce 
genre est établi par M. Ranzani. Elles sont au nombre de deux, 
et de la mer Méditerranée. D'après la figure que ce zoolosiste en 
donne dans son Mémoire, cela nous paroît un genre intermédiaire 
aux balanides à opercule pyramidal, et à celles qui l'ont hori- 
zontal. 


** L'opercule non articulé et plus ou moins horizontal. 
CORONULE. foronula. 


Animal comme dans la famille. 
Coquille de forme un peu variable et sans trace de support ; a 


Gas BALANIDES. 


partie coronaire formée de six pièces, comme dans les balänes 
proprement dits, mais plus régulièrement disposées , de manière 
à imiter une sorte de couronne ou de tube: aires alternativement 
creusées et saillantes ; opercule non articulé, composé de deux 
paires de petites valves plates, minces, jointes à l'ouverture du 
tube par une partie membraneuse considérable, et laissant ; asser 
entre elles les appendices cirrheux de l’animal. 


A. Espèces très-déprimées, circulaires, striées concentriquement ; 
chaque valve bilobée par un sillon presque aussi marqué que les aires 
enfoncées fort étroites, et pourvue en dessous d’un fort crochet d'attache ; 


ouverture pentagonale ; opercule très-petit. 


Ex. [a Coronule douze - lobes. Coronula bisexlobata. 


PE LXXX VI, fig. 1. 


B. Espèces de mème forme, comme radiées par la disposition des 
aires creuses , Striées transversalement, formant six rayons divergens du 
centre à la circonférencc ; ouverture ovale, hexagonale, 

(G. Caecorosie. Leach.) 


Ex. La ©. des Tortues. C. testudinaria. PL, LXXX.VIT, fig. 2, 
et Enc. méth., pl. 165, f. 15-16. 


C. Espèces un peu plus élevées ; les aires proémimentes , égales entre 
elles, beaucoup plus larges que les excavées; l'ouverture subcireulaire ; 
l'opercule de quatre valves presque égales, n'occupant qu'un petit 
espace de la partie membraneuse qui forme entre elles une sorte de 
tube. (G. Csropire. Ranzani.) 


Ex. La C. rayonnée. C. balanarum. PI, LXXX VI, fig. 5. 


D. Espèces plus élevées, subhexagones; les aires presque égales, les 
excavées plus larges que les saillantes ; ouverture supérieure très-grande, 
hexagone ; l’inférieure beaucoup plus petite, de même forme et com- 
muniquant dans une excavation basilaire, ronde, à lames radiées ; 
opercule bivalve ? (G. Dranëme. Ranz.) 


Ex. La C. Diadème. C. Diadema. PI LXXX VI, fig. 4. 


£. Espèces beaucoup plus élevées, subcylindriques, à parois plus 
minces et crénelées ; les aires presque quadrilatères ; les: inférieures 
beaucoup plus étroites que les autres ; ouvertures arrondies, rondes ,. 
égales ; la membrane qui ferme la supérieure formant un tube entre les 
quatre valves de l'opercule presque égales. (G. Tusrcixezre. Lamck.) 


Ex. LaC. Tubicinelle. €. Tubicinella. Lamck.. Ann. duMus…. 
vol. I, pl. 50.,-1 : ; et pl LXXXVE, fig. à 


POLYPLAXIPHORES. 6ox 


Observ. Ce genre, dans lequel on a pu faire autant de coupes 
génériques qu’il y a d'espèces, n’en renferme encore qu'un assez 
petit nombre de toutes les mers. Elles vivent fixées sur la peau 
d'animaux vertébrés, dans laquelle elles semblent quelquefois 
s'enfoncer plus ou moins profondément. 

La Coronula patela de M. Ranzani n'appartient probablement 
pas à ce genre. Voyez son Mémoire dans la premiere décade de 
ses NMemorie di storia naturale , imprimée à Bologne. 


CLASSE SECONDE. 
POLYPLAXIPHORES. PoLYPLAXIPHORA. 


{Genre CHiTox. Linn.) 


Corps plus ou moins alongé, déprimé, ou subcylindrique, obtus 
également aux deux extrémités; abdomen pourvu d'un disque 
musculaire ou pied propre à ramper, surtout à adhérer ; dos sub- 
articulé ; les bords du manteau dépassant plus ou moins complè- 
tement le pied dans toutesacirconférence et recouvert parune série 
longitudinale de huit pièces calcaires ou valves imbriquées ou non 
et demi-circulaires; bouche antérieure et inférieure au milieu d’une 
masse considérable; point d’yeux ni de tentacules, ni demâchoires; 
une sorte de langue étroite, hérissée de denticules dans la cavité 
buccale; anus tout-a-fait postérieur et médian; les organes de la 
respiration branchiaux et formés par un cordon de petites bran- 
chies situées sous le rebord du manteau, surtout en arrière; les 
organes de la génération femelles seulement, et ayant une {erminai- 
son double de chaque côté entre les peignes branchiaux. 


Obsere. Cette classe, fort distincte de tout le reste de la série 
animale, et qui semble faire la transition des mollusques céphalés 
aux chétopodes du type des entomozoaires , renferme un assez 
petit nombre d’animaux construits réellement sur un plan parti- 
culier, quoiqu’Adanson ait cru devoir les rapprocher des patelles, 
ce qu'ont fait également MM. G. Cuvier et de Lamarck ; le milieu 
de leur dos est protégé par une série longitudinale de huit pièces cal- 
caires bien symétriques, plus ou moins courbées, ayant un sommet 
plus ou moins marqué, médian, postérieur et marginal; quand 
elles s’imbriquent les unes les autres, c'est toujours d’ayant en 


Go2 POEYPLAXIPHORES. 


arrière ; leur coupe dénote la forme de leurs bords; l’antérieur 
étant toujours aminci aux dépens de la lame externe, l’interne 
s'avancant en espèces d'ailes ou d'apophyses, au contraire du pos 
térieur ; les extrémités des valves intermédiaires présentant un 
nombre d'entailles variable pour chaque espèce ; quant aux ter- 
minales, elles sont toujours plus où moins sémi-cireulaires ; l’an- 
térieure se distingue en ce que son bord antérivur seul est adhé- 
rent et plus où moins crénelé; tandis que la postéricure adhère 
dans toute sa circonférence antérieurement par des apophyses, 
comme dans les valves intermédiaires, et postérieurement par un 
bord souvent crénelé, en sorte que le somimet n'est jamais termi- 
na]; la surface externe de ces valves , outre les stries d 'accroisse- 
ment , offre souvent une granulation simple, ou bien une division 
en trois aires triangulaires, une médiane et deux latérales, dont 
les granulations sont toutes différentes de celles de la médiane, et 
vont dans un autre sens; enfin nous avons encore besoin de 
faire observer que le reste de la peau qui forme le manteau, et 
qui déborde la série des valves dans toute sa circonférence ; peut 
être lisse, villeux, tuberculeux, et que quelquefois il offre en 
outre, des faisceaux de soies ou de poils disposés par paires de 
chaque côté du dos en aussi grand nombre qu'il y a d'articulations. 


Oscagrion. Chiton. 


Ses caractères sont ceux de la classe des polyplaxiphores. (Voyez 
plus haut. } 

A. Espèces déprimées; les valves larges, carénécs, bien imbriquées ; 
les intermédiaires offrant des aires latérales bien marquées; le limbe du 


manteau régulièrement écailleux , sans poils ni soies. 


Ex. L'Oscabrion écailleux. Chiton squamosus. E. m., pl. 162, 


f. 5-6; et PI. LXXX VIE, fig. 1. 


: B. Espèces subdéprimées ; les valves non carénées, bien imbriquées; 
sans aires marquées; les parties latérales du manteau couvertes d'espèces 
de poils ou de tubercules calcaires. 


Ex. L’O. marbré. C. marmoratus. Chemn., Chit.,t. 1,f.5; 
et pl. LXXX VII, fig. 2. 


€: Espèces de même forme ; les valyes en général plus petites, sur 


POLYPLAXIPHORES. 603 


tout les terminales, bien imbriquées, sans aires marquées ; les parties 
latérales du manteau tout-à-fait nues ct comme coriacées ? 


Ex. L'O..brun.iC. prceus” Id, 1bid,,%ab: 2. 6..a.b c;cet 
pl. LXXX VII, fig. 3. 


D. Especes plus ou moins cylindriques, vermiformes , presque nues, 
le pied fortétroit, comme articulé ; les branchies dans la moitié postérieure 
du corps seulement; les valves très-pctites, souvent distantes ou non 
inbriquées , et toujours découvertes. (G. Oscarrezze. Lamck. ) 


Ex. L’O. lisse. C. lœvis. PL. LXXX VII, fig. 5. 


Æ. Espèces à valves plus étroites, imbriquées , sans aires distinctes; 
les parties latérales de la peau nues ou velucs, mais toujours pourvucs 
de faisceaux de soies ou de poils disposés par paires. 


Ex. L’O. fasciculaire. C. fascicularis. PI. LXXX VII, fig. 4. 


. Espèces plus ou moins cylindriques, vermiformes, presque nues ; 
F. Esp Î ; ; ; 
es valves de la coquille très-petites , presqu'entièrement cachées sous la 
les valves de 1 ille très-petites , I 

peau ; des faisceaux comme dans la section précédente. 


(G. Cuiroxezre, Blainv.) 
Ex. L'O. larviforme. C. larcæformis. PI. LXXX VII, fig. 6. 


Obsere. Ce genre, jusqu'ici fort incomplètement étudié, et 
presque seulement sur la coquille, contient, selon Gmelin , vingt- 
huit espèces, auxquelles on peut en ajouter déjà plusieurs venues 
de l'Australasie. Elles proviennent de toutes les mers; Is plus 
grosses sont toujours des pays chauds. Celles de la dernière sec- 
tion n'ont encore été observées que dans l'Australasie. 

Leur séparation en petits groupes naturels est assez difficile ;nous 
ne doutons cependant pas qu’on y parvieune, si l'on peut réussir 


à étudier à la fois, et complètement, les animaux et les coquilles. 


FIN. 


9 : PT : mc 
Pr Laure PT PORN EAGART 1-1 ne dr ‘© À 
A es | NI 
ff 1 List ob 
p* nt fl lady LA 


ner LAPS 


L à ru da, : di Es 1 : : un 
(us = N : # ï Nr : \ à ne " # de 

D à . ce Vars à j 

D L @ | . 


Q 
y « + AVE 0 7, 

: ” | { à #4 -y »,# 
. s L ALFA" LL 

fé . L ÿ mn Fr 
»& + ri (21 je | 

WA Vos EPU(E d'A 
« $ : “ e 


dant PE Sur al SANS LATE 
; 
Le Rene eu € 
Me Nate Te sonne te Mars + " 


' 2 w 
| | M Æ ” 
LAON En en ana M prlhrg dla TS M 
ss 10. D 0. Fr. Ah. 
: en & F, L L | | : ; k : } | 
: ” , VC € e : F ï « à ; : 
Li) STE # PT | Se 


aéuts i Éd “Se 
+ + f L LP  - : | w ñ et ot 
d' si : Je 4 ol : | + 
7 À Fi t{ a L ue D (" sœnul “e 
CET LE 2 ; | L VE r Lu : 
&n | 08 NL | +, Û L ai _ } L h Lui in 
i n si | - je : 
* | à. WA ; rt TE: 
: : s het) 
: 8 on … ce LE L ou A : 1 
| : (hs en Live 
ue VC OCTRAREUTS DEEE RE 
4 Î a" dr .— : 


Aion 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


Pendant li impression de la seconde édition de cet ouvrage, 
il est arrivé à notre connoissance quelques ouvrages nouveaux 
ou que nous n'avions pas vus, ainsi que plusieurs faits qui ont 
nécessité que nous fissions quelques additions et corrections plus 
ou moins inportantes. Nous allons les exposer dans l’ordre suivi 
dans le corps de l’ouvrage lui-même. 


Histoire DE LA MALACOLOGIE. Chap. V, p. 10. Ce cha- 
pitre doit être terminé par l'extrait de deux ouvrages sur ce 
sujet, l’un que nous n'avions pu voir à temps , et l’autre qui a 
été publié depuis le nôtre. 

Le premier est dù à un zoologiste danois, M. Schumacher, 
et ne traite réellement que de la distribution méthodique des co- 
quilles. 

M. Schumacher, en établissant un système purement conchylio- 
logique, a cru devoir y comprendre non seulement les têts 
d’oursins, comme on le faisoit assez généralement avant Bru- 
guière, mais encore tous les polypiers crétacés, ou les madré- 
pores. Cependant, pour éliminer ceux-ci dont il ne devoit pas 
s'occuper, sa première division porte sur ce que les corps cré- 
tacés ont contenu ou non plusieurs individus, d’où ses sections 
des monothalames et des polythalames. Sous ce dernier nom il 
entend les polypiers dont il ne parle du reste plus; et sous le pre- 
mier il comprend tous les testacés de Linnæus , c'est-à-dire aussi 
bien les têts d’oursins que ceux des serpules et genres voisins. 

Cette section est d'abord partagée en quatre sous-sections, à 


606 ADDITIONS 


peu près comme dans Linnæus , avec cette différence que les 
multivalves ne renferment pas les échinodermes qui constituent 
la première sous-section. Les multivalves, les bivalves ct les uni- 
valves forment les trois autres. 

La forme gencrale de la coquiile des multivalves sert à les par- 
tager en quatre divisions : les Marmites, O//uta , pour le genre 
Balane , et ses subdivisions ; Diadème ( Zep. Liadema, Linn.), 
Tetraclite (Conie, Leach ), Verrue, Werrura (Conie, Leach}); 
les Armures, Loricata, pour les Oscabrions ; les Enfermés, 1n- 
clusa ( À}, à quatre valves, pour les TFarets (1), à deux val- 
ves, pour les Fistulanes, Chœna, Retz. ( Gastrochana, Cu. ); 
les Conqueformes, Conchæ/formia (A), à fosseite, pour les Pho- 
lades (B } pédicellées, pour le genre Anatife et ses subdivi- 
sions , Ramphidione ( L. Pollicipes), Senoclite ( Cineras, 
Leach}, Malacotte (Otion , Leach }. 

Les divisions primaires , secondaires et même tertiaires dans 
la sous-section des Bivalves, reposent presque exclusivement 
sur les appareils ligamenteux et d'engrenage, considérés minu- 
tieusement. 

La première division à mode d'union interne ne contient que 
le genre Cranie. 

La seconde, infiniment plus nombreuse , à ligament externe 
ou marginal, est partagée en trois subdivisions, suivant que le 
ligament est sans dents, avec de fausses dents, ou avec de vé- 
ritables dents à la charnière. 

La première subdivision est elle-même partagée en quatre , 
suivant que la fossette cardinale est (A) oblique , Anomie; (B) li- 
néaire, Pinne , Lingule , Glycimère ( Byssomye , Cuv.), Moule 
{ Anodonte , Modiole , Lithodome), Crétaire, Cristaria, pour 
une nouvelle espèce d’Anodonte, Mère-Perle, Perlu-Mater, 
{ Pintadine, Lamck.), Lime; (C) cardinale et conique, Huitre, 
Marteau, nommé Himantopode, Vulselle, Lime; (D) mul- 
tiple, Meline ou Perne. 

La seconde est partagée en cinq d’après la forme des dents 
de la charnière: (A ) en saillie anguleuse, Placune, nommé 
Placente avec Retzius, Pandore ; (B}) excavées, Anatine ou 


ET CORRECTIONS. 6oy 


Auriscalpe, Periplome (Anatin. trapezoides ); (C) horizontales, 
Mye; (D) calleuse, linéaire, avec une fossette intermédiaire , 
Peigne , Amussium ( Pect. japonicus), et Janire ( Pect. maxi- 
mus); (E) avec des plis cardinaux, Pallium (Pect. pallium ), 
et Perne (Moule). 

La troisième sous-section est aussi divisée en cinq, suivant 
qu'il y a des dents, { À ) cardinales seulement, Lobaire (San- 
guinolaire ), Came, Margaritaire ( Un. margarilifera ), Solen, 
Didonta ( Hiatelle) , Anatine , Léguminaire (Sol. radiatus), Lu- 
traire, Scrobiculaire ( Lut. compressa), Omale ( Tellin. pla- 
natu) , Sihquaire (So/. gibbus ), Couteau ( Sulen lacteus), 
Capsule ( Wen. deflorata ), Gari (Tellina gari), Grasirane 
( Tellin. sp. ), Térébratule , Spondyle, Anomalocarde ( Fen. 
flexuosa ), Mercenaire ( Wen. me cenaria), Tapis ( Wen. de- 
cussala ) ; (B) cardinales et hyménales, Avicule, Unio, Pri- 
sodon, Paxiodon ( Hyrie), Hippope, Tridacne, Cardite, 
Arcinelle, Sabre ( Sol. ensis), Boucarde(Isocarde), Do- 
nace, Arctique ( Cyprine ); (C) cardinales et anales, Crassine, 
Lentillaire ( Wen. punctata), Phylode ( Tellin. foliacea), Me- 
roë ( Don. Meroe), Cythérée ( l'en. meretrix, Vénus (Cyth. 
dione), Circé ( Ven. seripta), Trigonie ( Ven. mactruides), 
Antigone (en. cancellatu}; (D) cardinales, hyménales et anales, 
Iphigenie (Cy#h. lœvrgata), Latone ( Donax cuneata}, Hécube 
(Don. scortum), Cardium, Idothée (Corbeille), Telline, Lucine, 
Sémélé, (T'ellin. reticulata), Macire, Libitine (Cypricarde), Cy- 
clade (Cyprine) , Cythérée; (E) très-nombreuses, Arche et ses 
subdivisions, Leda ( Nucule). 

Dans la sous-section des univalves, la forme générale donne 
les 1rois premières divisions en scutiformes , spirées et tubi- 
valves. 

Les scutiformes sont ensuite partagées en trois subdivisions , 
suivant qu'elles sont : valveformes , valvæformia, Orbicule , 
Ombrelle, Nacelle, Patelle : calyptrées, ca/vptrata, Fissu- 
rclle, Emarginule, Amalthée (Cabochon), Creuset ( Calyp- 
irée), Bonnet ou Mitrularia ( Calypt. equestris) : crépidulées, 
crepidulea , Sandaline ou Crépidule et TFrochite (Paz chi 
nensis 


608 ADDITIONS 


Pour la division des spirées qui sont infiniment plus nom- 
breuses, M. Schumacher considère la spire : 1.° visible et 
élevée ; 2.° visible et discoïde ; 3.° invisible , ce qui lui donne 
trois subdivisions. 

La première est ensuite partagée d’après la columelle ( A ) 
déprimée, Haliotide, Sigaret, Hydatine ( Bulla physis), Nérite, 
Scalaire , Colonne ( Agath. columna ); (B) lisse, Natice, 
Mamelle (Nat. mamilla), Amphibole ( Ampull. avellana ) ; 
Hélice, Otale ( Hel. hæmastoma), Bouton (Rotelle ), Caro— 
colle, Eperon, Toupie, Janthine, Dauphinule , Annulaire 
{ Cyc. voloulus) , Cyclostome , Pelleron ou Batillus (Turb. cor- 
autus ), Sabot , Turritelle, Limnée , Ampullaire , Limicolaire 
{ Bulim. flammeus), Mélanie, Bulime, Apathine, Glandine 
( Bulim. glans), Utricule (Con. geographus), Cône, Ta- 
rière, Eburne, Ebène ( Mélanopside), Harpe, Pavillon ou 
Aplustrum ( Bull. aplustre), Tonue, Tritone (Buccin , Lamck. ) 
Rudolphe ( Monoceros) , Buccin ( Pourpre, Lamck.), Tym- 
panotone (Potamide ) , Mélongène ( Pyrule, Lamck. ) Pourpre 
(Murex, Lamck.) Bécasse, Rapane ( Pyrule sp.), Pyrule, Rocher, 
Pugiline ( Mur. morio ) , Fuseau, Pleurotome, Turritule ( Mur. 
Javanus , Chemn., 4, t. 143 , € 1336-38), Perron ( Mur. 
perron ; Chemn.); (C) mixte, Canaris ( Stromb. urceus, 
Linn. ), Strombe, Pierocère; (D) calleuse transversale- 
ment en arrière, Rostellaire , Cerite, Nasse ( Bucc. spiratum , 
Linn.), Naine (Melan. marrocana, De Fér.), Siramonite ( Bucc. 
hœmastoma ); (EE), tuberculeuse au milieu et en avant , Mu- 
rule (Ricinule), Chenille ou Ver/agus (Cer. vert. ), Auricule , 
Pythie (Scarabé), Angistome ( Tomogère), Dentellaire ( Hel. 
sinuata , Mull.) Maillot , Polydonte ( Troch. maculatus ), Py- 
ramis (Troch. obeliscus), Télescope; ( F) torse, Pyrami- 
delle, Alène, Dactyle ( Bull. solidula); (G) plissée anté- 
rieurement, Hyaline ( Wobo. pallida ), Marginelle, Persicule 
{ Marg. persicula), Ymbricaire ( Voluta decorata , Soland.), Cy- 
lindre (Mitre crenulata, Lamck.\, Gondole, Volute, Mitre , Can- 
cellaire, Carafe ou Lagena (Turbinella rustica), Ricinelle 
{Ricinule), Cynodone (Turbin.ceramica, Lamck.), Polygone (Tur- 


ET CORRECTIONS. Cog 


Turbin. infundibulum), Eclair ou Fulguraria ( Vol. julminata, 
Lamck). Turbinelle, Fasciolaire ; (H) striée, Olive, Ancille, 
Columbelle , Guitare ou Cythara ( Mur. harpa, Gmel.); (1) 
striée et plissée, Cyprée, Casque, Bézoard ou Bezoardica (Buccin. 
glaucum, Linn.), Echinore ( Bucc. echinophorum ), Grimace ou 
Distorta (Mur. anus), Lampasie ( Murex pileare, Linn.), 
Couleuvre ou Colubraria ( Buccin. sp., Chemn., 4, t. 132, 
f. 1257-58 ); Crapaud ou Bufonaria ( Mur. rana, Linn.), 
Lampas (Murex lampas, Linn.), Girone ou Gyrina ( Ranella 
g'gantea , Lamck. ), Ranulaire ( Purp. gutturnium , Martin. , 3, 
pl. 112, f. 1048-49). 

La seconde subdivision est partagée en uniloculaires pour les 
genres Planorbe et Cornu ( Ærgonauta cornu \ seulement, et en 
multiloculaires pour la Spirule. 

La troisième subdivision , dont la spire n'est pas visible, est 
partagée en deux; (À ) Nautile, Bulle, Copeau, Assula (Bull. 
dignaria), Ovule , Ecale ou Naucum (Bulla naucum, Linn.), Na- 
vette; (B) Argonaute. 

Ænfn la seule division des tubivalves contient les genres Ar- 
rosoir nommé C/epsa, Anguinaire (Siliquaire ), Vermiculaire 
(Serpul. spirorbis, Linn.), et Dentale. 

D’après cette analyse du système conchyliologique de M. Schu- 
macher, il est aisé de voir qu'il est complètement arbitraire et 
artiñciel,. même en pure et simple conchyliolosie, quoique 
quelquefois, rarement il est vrai, l’auteur ait fait fléchirsarègle , 
comme lorsqu'i place son genre Malacotte ( Lepas aurita)\, 
auquel il ne reconnoit que deux valves, parmi les multivalves, 
à cause , dit-il, de l’animal. Le principe dominateur, la forme 
de la charnière dans les bivalves, celle de l'ouverture dans les 
univalves, a été sans doute le plus souvent rigoureusement 
observé; en sorte que M. Schumacher n’a plus eu égard à 
rien auire chose ; ainsi la réoularité ou l’irrégularité des val- 
ves , leur similitude , le nombre des impressions musculaires , 
leur fermeture plus ou moins cemplète parmi les bivalves ; 
Vintégrité ou l’échancrure de l’ouverture , l’existence ou non 
d’un opercule , sa forme, sa nature , le partage de la cavité en 
une ou plusieurs loges , parmi les univalves , sont entièrement 


39 


io ‘ADDITIONS 


passés sous silence , ou ne servent qu’à former des divisions de 
dernier ordre; mais on trouve même des dispositions con- 
chyliologiques bien singulières. En eifet , qui pourra penser à 
mettre les balanes et les anatifes dans des divisions différentes , 
tandis que ces genres sont si rapprochés, que Linnæus, dont 
M. Schumacher s’honore avec raison d’avoir été l’élève, n’en 
formoit qu'un seul genre ? Comment la lingule peut-elle être 
rangée avec les pinnes et la pandore avec la placune ? Com- 
ment trouve-t-il dans l’anodonte , la modiole et le lithodome, 
un système d’engrenage assez semblable pour les réunir dans un 
même genre , qui ne comprend cependant pas les moules? Le 
genre Térébratule peut-il être placé entre les corbules et le 
spondyle ? IL faut donc regarder ce système comme le résultat 
d’un simple amusement dans lequel M. Schumacher a considéré 
essentiellement l'étendue de sa collection, et peut-être les lieux 4 
dans lesquels il devoit la ranger. Il faut cependant ajouter que 
cette étude rigoureuse de la charnière des bivalves et de l’ou- 
verture des univalves l’a conduit à l'établissement d’un très- 
grand nombre de genres , dont les uns avoient déjà été proposés 
dans des ouvrages inconnus à M. Schumacher, et dont les au- 
tres le seront sans doute, en jugeant d’après ce que nous voyons 
tons les jours. Le nombre total de ses genres est de 222 , 12 de 
multivalves , 79 de bivalves et 131 d’univalves : et encore ne 
ne comprend-il dans ce nombre aucun de ceux qui sont 
établis sur des coquilles fossiles , et cela parce qu'il pense 
qu’elles appartiennent à l’oryctologie, ce qui est assez singulier 
pour quelqu'un qui n'étudie rigoureusement que les coquilles. 14 
a donc eu à imaginer beaucoup de noms nouveaux : malheu-— 
reusement ila cru aussi devoir en changer quelques uns d’an- 
térieurement reçus ou de proposés par Mégerle, ce qui est 
un tort, suriout dans sa manière de voir. Par contre il n’a 
donné de dénominations à presque aucune de ses subdivisions , 
et c'est au moins un avantage. Il est seulement fâcheux qu’il 
ait changé l'acception des mots monothalames et polythalames , 
adoptés depuis Breynius pour une division principale des uni- 
valves. On remarquera du reste que la caractéristique des genres 
est devenue plus longue et plus rigoureuse, à mesure qu'ils 


ET CORRECTIONS. Gix 


ent été plus nombreux , et que M. Schumacher place les co- 
quilles univalves et bivalves dans la position naturelle détermi- 
née par celle de l’animal , ce qui nous paroît une innovation 
heureusement adoptée des malacoloistes. 

Le second ouvrage que nous devons analyser avec plus de 
détails comme plus important, est celui de M. Latreille. Il à 
d’abord été présenté à l'Académie royale des Sciences dans la 
séance du 22 novembre 1824 ; un extrait ou le tableau analy- 
tique à été publié dans les Annales des Sciences naturelles, 


tom. II, pag. 317, et enfin l’ouvrage dont il fait partie a paru 
en mai 1625. 


M. Latreille divise les mollusques dans lesquels il n’admet 
ni les acéphales nus, à limitation de M. de Lamarck, ni les 
cirrhipèdes dont il dit que la coquille n'est qu’un épiderme en- 
durci, en deux grandes sections, qu'il désigne sous les noms de 
phanérogames et d’agames, en prenant en considération l’appa- 
reil de la génération comme dans le système de M. de Blainville. 

Dans la première section, partagée en deux parties, les pté 
rygiens et les aptlérygiens , À établit trois classes, comme M. Cu- 
vier, en continuant la considération de lappareil locomoteur, 
les céphalopodes , les ptéropodes et les gastéropodes. 

La première, subdivisée en deux ordres, décapodes et octo- 
podes, comme dans le système de M. de Fcrussac, ne contient 
rien de nouveau que la singularité de voir les sèches former la 
seconde famille du premier, tandis que les coquilles polytha- 
lames, dont l'animal n’est pas connu, constituent la première. 
Le second ordre est partagé en arochleïdes pour les poulpes, 
et encymbicochleïdes pour les argonautes et le bellérophe. 

La seconde classe, ou les ptéropodes, est également partagée 
en deux ordres, mégaptérygiens et microptérygiens, d’après le 
plus ou moins grand développement des appendices natateurs. 
Le premier a deux familles , celle des procéphales pour les genres 
Limacine, Clio, Cléodore, etc., et celle des cryptocéphales pour 
le seul genre Hyale , en sorte que le genre Cléodore, qu'il est si 
difficile de séparer des hyales, se trouve dans un autre ordre que 
lui. Quant au second ordre, il ne renferme que les genres Prieu- 
moderme et Gastéroptère, genres qui appartiennent à des fa- 


Gr> ADDITIONS 


milles toutes différentes, celui-ci étant évidemmènt une espèce 
d’acères. 

La troisième classe, beaucoup plus nombreuse, est d'abord 
divisée en deux parties, hermaphrodites et dioïques , encore d’a- 
près la considération de l'appareil générateur, à peu près comme 
dans le système de M. de Blainville, et én faisant l'observation 
que la dernière pourroit très-bien faire une classe distincte , con- 
firmation flatteuse pour ce que ce dernier zoologiste avoit déjà 
établi. 

La première partie de cette classe est ensuite subdivisée en 
ordres d’après la considération de l'appareil respirateur, comme 
dans tous les autres malacologistes qui avoient précédé M. La- 
treiile ; ils sont au nombre de quatre, comme dans la méthode 
de M. Cuvier; mais chacun d’eux est partagé en familles un 
peu plus nombreuses que dans te système de ce zoologiste. 

Ainsi, l’ordre des nudibranches contient trois familles : les 

urobranches pour les genres Doris, Polycère , Onchidore et Cari- 
maire, qui n'a cependant guère Îles branchies sur la queue; les 
séritranches pour les genres Tritonie, Thethys et Scyllée; les 
phyllobranches , pour les genres Laniogère , Glaucus, Eolide 
et Tergipe. 

L'ordre des inférobranches est divisé en deux familles : les bifari- 
branches, pour les genres Phyllidie, Diphyllidie et Atlas, mais 
avec un point de doute ; les unabranches, pour les genres Pleuro- 
branche et Linouelle, qui a cependant ses branchies tout-à-fait 
comme dans les phyllidies, tout autour du rebord du man- 
teau. 

L'ordre des tectibranches est, comme dans M. Cuvier, divisé 
en tentaculés et en acères, si ce n’est que le genre Phylliroé s’y 
trouve, on ne sait Irop pourquoi. 

L'ordre des pulmonés ne présente non plus rien de nouveau, 
que des noms différens. Ainsi la famille des limaciens est nommée 
nulimaces , celle des colimacés de M. de Lamarek est appelée 
g“ocochlides , et les limnéens et les auriculés de MM. de Blainville 
et de Férussac sont réunis sous la dénomination commune de 
limnocochleïdes peut-être avec raison; car si les auricules sont eu 
général terrestres, littorales, M. Lesson, naturaliste de l'expédi- 


DÉC TRES. À 


ET CORRECTIONS. 613 


tion du capitaine Duperrey, vient de nous en faire connoître une 
d’eau douce. 

La seconde division de la classe des gastéropodes, ou celle des 
dioïques, n’est partagée qu'en deux ordres : le premier, celui 
des preumopomes, imité de M. de Férussac, comprend les pul- 
monés operculés de ce conchyliologiste, terrestres ou aquatiques, 
c'est-à-dire, dans la même famille, les cyclostomes terrestres 
qui sont réellement dioïques, etles auricules qui sont hermaphro- 
dites, rapprochement plus erroné dans le système adopté par 
M. Latreille que dans tout autre. Le second, celui des pectini- 
branches, est partagé en deux ordres, suivant que la coquille 
est visible ou cachée, encore comme dans le système de M. de 
Férussac , d’où les gymnocochlides et les cryptocochlides, ce qui 
est encore plus défectueux que chez ce dernier, parce qu'il y 
a des genres voisins des sigarets qui ont leur coquille bien com- 
plètement extérieure , et d’autres qui n'en ont pas du tout. 

Quant aux gymnocochlides , ils sont subdivisés comme de cou: 
tume en espèces non siphonculées, et en espèces siphonculées, 
et n’offrent dans la distribution en familles que des différences de 
fort peu d'importance. Aussi, après avoir fait observer que le 
nombre de ces familles (fusiformes, aïlés, variqueux, cassidites, 
dorsaires, buccinides, subulés, columellaires, conoïdes, oli- 
ovaires, ovoides , est encore augmenté de manière à correspondre 
à peu près aux genres linnéens, nous nous bornerons à cette 
remarque que dans la famille des plicacés se trouve le genre Tor- 
patelle, qui n’est évidemment qu'une espèce d’auricule, de 
sorte que voilà deux genres à peine dislincts, et seulement pour 
les conchyliologistes, qui se trouvent non seulement dans deux 
ordres différens, mais même dans des divisions presque classiques 
différentes, 

La seconde section des mollusques offre une première divi- 
sion, suivant que la tête est extérieure ou intérieure, d’où les. 
noms d’exocéphales et d’endocéphales. 

Les exocéphales correspondent exactement à la division des 
céphalophores que M. de Blainville a nommée hermaphrodites. 
M. Latreille n’y établit qu’une classe qu'il nomme peltoco- 
chiides, et qu’il partage en deux ordres, comme M. Cuvier, les, 


614 ADDITIONS 


scutibranches et les cyclobranches; il porte même limitatior 
jusqu’à conserver dans la même famille les genres Ombrelle et 
Paielle, dont l’un est évidemment hermaphrodite, et l’autre 
monoïque; mais où il ne le suit pas, c’est dans l’établissement de 
quatre familles qu’il nomme auriformes , pileiformes, scutiformes, 
et lamelles. 

La seconde division des agames ne contient que deux classes : 
celle des brachiopodes, qui ne présente absolument rien de 
nouveau, que des subdivisions et des dénominations tranchées 
(pédonculés et sessiles ), là où lesdifférences se nuancent, et celle 
des conchacés partagés d’aprèsla considération du manteau, comme 
dans le système de MM. Poli, Cuvier, de Blainville , etc., mais 
en ordres rigoureusement tranchés , d’où les manteaux ouverts, 
biforés, triforés et tubuleux. 

L'ordre des manteaux ouverts est partagé en deux sections, 
d’après la considération nouvelle de la position des impressions 
musculaires, d’où les noms de mésomyones et les plagimyones; 
mais du reste elles renferment les mêmes familles que dans 
M. de Lamarck. 

L'ordre des mänteaux biforés contient les deux familles des 
mytilacés et des naïades de M. de Lamarck , c’est-à-dire des ani- 
maux dont le manteau n'offre réellement qu’une seule ouverture. 

Celui des triforés ne renferme que les tridacnes , et cepen- 
dant les cames, les isocardes, etc., sont tout autant triforées que les 
tridacnes, quoiqu’elles soient dans l’ordre suivant des manteaux 
tubuleux qu’elles n’ont certainement pas. 

Quant à ce dernier ordre , il est d’abord partagé en #niconques 
et en diconques, où tubulés, dénominations qui n'indiquent 
guère le caractère distincüf; car par là M. Latreille se propose 
de rendre la différence des bivalves libres, ou contenues dans un 
tube. 

La division des uniconques est encore de nouveau partagée en 
clausiconques et en hianticonques, suivant que la coquille est 
close ou bâillante, et les genres ensuite répartis en familles un 
peu plus nombreuses que celle de M. de Lamarck et ramenées 
aux genres linnéens; ce sont les camacés, les cardiacés, les 
<ycladines, vénérides, tellinides, y compris les lithophages ef 


ET CORRECTIONS. 615 


lesnymphacés, les corbulides et les matracés, dans les clausi- 
eonques; les myaires, solénides, pholadines, dans les hianti- 
conques. Quant aux diconques, ils ne renferment que la fa- 
mille des tubicoles, en sorte que les tarets qui sont si rappro- 
chés des pholades, que certaines espèces établissent le passage 
entre ces deux genres, sont dans des familles différentes, et 
que certains genres , comme le gastrochène , devra avoir 
ses espèces réparties dans les deux familles; car il y en a qui 
ont un tube , et d’autres qui n’en ont pas, et, bien plus, la même 
espèce en a quelquefois , et d’autres fois n’en a pas. 

Ainsi, la distribution méthodique des malacozoaires, proposée 
par M. Latreille, ne contient presqu’aucune vue nouvelle, comme 
il se plaît à le reconnoître lui-même , et n’est qu’une des nom- 
breuses combinaisons différentes qu’il pouvoit faire des caractères 
tirés de la considération d’organes ou d’appareils dans un autre 
ordre que ceux adoptés par les malacologistes ses prédécesseurs. 

Elle rompt un assez grand nombre de rapports naturels, et ce 
défaut est devenu d'autant plus sensible, que la dichotomie, et 
les dénominations ont été plus rigoureuses , et que le nom de 
famille est plus souvent employé. 

L’échafaudage artificiel des divisions, subdivisions, sections 
sans noms ou avec des noms, outre les classes, ordres, familles, 
a été tellement compliqué, qu’il est très-difhcile d’en saisir l’en- 
semble, ce qui peut contribuer à effrayer l’élève, et l'empêcher 
de faire ses efforts pour y parvenir, et cet inconvénient dans ce 
groupe d’animaux est d'autant plus grave, qu'il étoit à peu 
près inutile, à cause de leur petit nombre comparativement avec 
celui des insectes. si 

Les dénominations nouvelles sont en général fort nombreuses, 
comme on à pu le voir , souvent inutiles, et encore plus souvent 
peut-être mal appropriées, en sorte qu ilest à craindre qu'elles ne 
rentrent dans la classe de celles qui, suivant M. Latreille lui- 
même, ne seront pas adoptées , parce qu’elles sentent beaucoup 
trop le néologisme. 

Ainsi les noms de phanérogames et d’agames, outre qu'ils in- 
diquent des choses erronées, les organes de la génération n'étant 
souvent pas plusni moins visibles dans les uns. que dans les autres, 


6:16 ADDITIONS 


ont le grave inconvénient d’appartenir à une autre partie des 
sciences naturelles, et de donner aux mêmes mots des acceptions 
différentes, inconvénient quiexiste aussi, quoiqu’à un degré infé- 
rieur, dans ke système de M. de Blainville lui-même. Aussi pense- 
t-il qu’il seroit préférable de remplacer les mots dioïques, mo- 
noïques et hermaphrodites par d’autres qui signiñeroïent que dans 
les premiers il y a des sexes séparés sur des individus différens, 
que dans les seconds les sexes sont distincts, quoique portés sur 
le même individu; et enfin que dans les troisièmes , il n’y a plus 
que le sexe femelle. 

Les noms des ptérygiens et d’aptérygiens ne sont pas plus vé- 
ritables. En effet, il n’y a certainement aucune trace d’ailes dans 
les poulpes rangés dans la première section, et au contraire il y 
a un assez grand nombre d'espèces d’aplysies, et surtout de 
bulles et de bullées qui en ont d’aussi grandes que beaucoup de 
ptéropodes, quoiqu’elles soient dans la division des aptérygiens, 
comme le prouve au reste M. Latreille lui-même en plaçant le 
gastéroptère dans les ptéropodes. 

Les dénominations de mégaptérygiens et de microptérygiens, 
sous lesquelles sont désignés les deux ordres de ptéropodes, ne 
sont guère plus rigoureuses. En effet les ailes du gastéroptère, 
quoique placé dans les microptères, sont certainement bien 
plus grandes que dans aucun des genres des macroptères. 

. Nous pouvions étendre beaucoup plus cette analyse critique 
du système malacologique de M. Latreille, ou bien n’en pas 
parler du tout, comme n’étant qu’une combinaison de l'esprit, 
avec des matériaux préparés par d’autres; mais la juste réputa- 
tion de son auteur dans la connoissance des insectes ne permet- 
toit pas de Île passer sous silence, quoiqu'il paroisse n’y at- 
tacher d'autre importance que de faire voir comment il comprend 
la distribution méthodique des parties de la série animale dont il 
n’a pas fait spécialement le sujet de ses études. Nous ne pouvions 
d’ailleurs guère faire autrement que de relever le singulier ana- 
chronisme que M. Latreille fait sur notre compte, en parlant 
avec une faveur dont nous sentons iout le prix, de nos travaux 
en malacologie. Nous nous bornerons cependant à remarquer 
qu'ila réellement donné l'exemple d’un véritable futur-passé, en 


ET CORRECTIONS. 6:17 


disant au plus tôt, à la fin du mois de novembre 1824, que notre 
article sur les mollusques, dans le Dictionnaire des Sciences na- 
turelles, sera un des plus riches en observations, et une mine 
féconde pour le conchyliologiste, puisqu'il avoit paru près de 
deux mois avant la lecture de son Mémoire, plus de trois avant 
sa publication dans les Annales des Sciences naturelles, et plus 
de six avant la publication définitive dans l'ouvrage dont il devoit 
faire partie. * 


DE LA GÉNÉRATION. Chap. VI et VII, pag. 137 et 160, 
ajoutez : Malgré l'opinion assez généralement reçue de l’her- 
maphrodisme suffisant des acéphalophores, opinion que M. Tre- 
viranus vient encore de confirmer dans plusieurs des animaux de 
cette classe, tout dernièrement M. Prevost de Genève a an- 
noncé avoir observé dans des individus de la mouleite des pein- 
tres, des animalcules spermatiques qu'il n'a pu voir dans les 
individus qui contenoient des œufs, ce qui lui fait admettre des 
sexes séparés dans ses mollusques. 

Puisque nous sommes revenus sur cette partie de l’organisa- 
tion des malacozoaires, nous donnerons de nouveaux détails, 
craignant de n'avoir pas été assez clairs, surtout à cause de 
quelques erreurs typographiques. En effet, page 137, lignes 16, 
au lieu de paracephalés, lisez acéphalés, dont il est question dans 
cet alinéa ; et ajoutez que, depuis la connoissance que nous 
avons eue de l'observation de M. Prevost, nous avons examiné 
un assez grand nombre d'individus, environ quarante, de la mou- 
lette ae peintres, de la Éoblie batave , et de l’anodonte des 
canards , sans trouver la moindre différence qui pütnous faire 
soupçonner l'existence du sexe mâle : tous nous ont offert un 
ovaire plus ou moins volumineux remplissant les interstices des 
muscles de la base de la masse abdominale et des lobes du foie qui 
ysont contenus. Les deux parties droite etsauche communiquant 
entr'elles par des espèces d’anastomoses transverses se terminent 
chacune par un oviducte très-court, s’ouvrant à la racine anté- 
rieure de la paire de branchies interne, un peu au-dessous de 
Porifice de l'organe brun ou du poumon de M. Bojanus. Quel- 
quefois même ces deux orifices semblent être percés dans une 


618 ADDITIONS 


sorte de cloaque commun, tant ils sont rapprochés l’un de 
l'autre, et ils sont recouverts par une sorte de lobe charnu dæ 
bord de Floviducte. Sur un individu, nous avons pu en voir sor- 
ür les œufs les uns à la suite des autres dans un courant aqueux, 
et cela pendant plusieurs minutes. Il ne nous a pas paru qu’ils 
se dirigeassent nécessairement vers les ouvertures dorsales des 
branchies, quoique l’on conçoive fort bien qu'ils puissent 
s'y déposer. L’organe brun est donc en connexion immédiate 
avec l’appareil générateur, On remarque aisément que toute sa 
cavité est doublée par des replis transverses nombreux qui 
ressemblent un peu aux valvules conniventes de l’intestin grêle 
des mammifères; mais son intérieur ne nous a offert ni matière 
blanche qui pourroit le faire regarder comme une sorte de tes- 
ticule ou de vésicule séminale, ni matière muqueuse d’où l’on 
pourroit supposer que cet organe sécréteroit les membranes 
advenjives à l’œuf. Ainsi il faut ajouter à ce que nous avons dit 
de cet organe à l’article de la dépuration urinaire, p. 136 , que 
certainement il n’a pas d'autre orifice que celui dont il vient 
d’être question, et qui est antérieur. 

D’après cette disposition de l’appareil générateur des unios, 
anodontes, que nous avons retrouvée à peu près la même dans 
les cardiums, les vénus, les myes, on voit qu’elle diffère de 
ce que nous avons décrit dans les peignes et les moules, où l’on 
trouve bien évidemment l’oviducte se prolongeant en arrière de 
chaque côté de labdomen. 

Dans le dernier paragraphe de cette même page 137, au lieu 
de paracéphalés monoïques , lisez paracéphalés hermaphrodites. 

Enfin, dans le premier paragraphe de la page 138 qui a trait à 
l'appareil générateur des mollusques où les deux sexes distincts 
sont réunis sur le même individu, ce qui constitue nos parace - 
phalés dioïques, ajoutez que les anatomistes ne sont pas encore 
complètement d’accord sur ce qu’on doit considérer comme 
la partie mâle et la partie femelle, les uns prenant pour l'ovaire 
ce que les autres regardent comme le testicule. Ce qu’il ÿ a de 
certain, c’est que l’organe que nous nommons l'ovaire avec 
M. Cuvier, renferme souvent des globules qui ont bien la forme 
d'œufs, ce que nous n'avons jamais vu dans Îe testicule qui 


ET CORRECTIONS. G1g 


ous à paru au contraire toujours contenir une substance blanche 
et fluide, comme spermatique ; mais il faut dire aussi que le 
canal excréteur naît de l’ovaire par des ramifications assez fines, 
à la manière des vaisseaux hépatiques, et que sa grande ténuité, 
ses nombreuses circonvolutions ressemblent plutôt à un canal 
déférent. Quelque soin que nous ayons mis à tâcher de dévoiler 
la connexion intime qui existe entre les deux canaux excréteurs, 
vers l'extrémité du second oviducte, sur la nature duquel il ne 
peut y avoir de doute, nous convenons n'avoir jamais pu rien 
obtenir qui nous satisfit complètement; c’eût été cependant un 
moyen de décider la question. 


HISTOIRE NATURELLE. Chap. VIII. 


LU 
Art. 1. Séjour et habitation , pag. 169, ajoutez : pour preuve ‘ 


que les espèces de chaque genre n’ont pas essentiellement le même 
séjour, que MM. Lesson et Garnot, naturalistes de l’expédition du 
capitaine Duperrey, ont observé une espèce de néritine en grande 
abondance sur des plantes terrestres à plus d’un quart de lieue 
de toute eau douce dans la Nouvelle-Irlande, ainsi qu’une jolie 
espèce d’auricule, l’auricule de Dombey, dans une petite 


rivière du Chili. rÉe 


Art. 2. Répartition à la surface de la terre, pag. 173. Les 
mêmes naturalistes dans leur circamnavigation n’ont trouvé de 
limnées qu’à laNouvelle-Hollande, mais jamais de planorbes, si ce 
n’est une très-petite espèce dans'les ruisseaux des côtes du Pérou. 

. Partout au contraire les néritines sont fort nombreuses. 


Ils ont aussi découvert une petite espèce de cyclade à la Nou- 
velle-Hollande. 


BIBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE. Chap. XI, p. 216, ajoutez: 


BARNES (D. W.). Description de cinq espèces d’oscabrions 
recueillies sur les côtes du Pérou. Americ. Journ. of Scienc., 
vol. XIT, n° 2, nov. 1823, avec fig. coloriées. ; 


Carus (C, G.). Icones sæpiarum in littore maris Mediterranei 


620 ADDITIONS 


collectaram, cum tab. 5 œn. pictis. Nov. Act. Cæs. Leop. Car. 
t'XIL, tpartss,p. 314. 


DE FéRussAC et Por. Sur l'animal de l’argonaute, Bulletin 
des Sciences par M. de Férussac, mai 1825, p. 137. 


LANDSDOWN GUELDING. Description d’une nouvelle espèce 
d’onchidie. Trans. of Linn. Soc., vol. XIV, part. 2, pag. 322, : 


avec figures. À 


BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE. Ajoutez : 


Par. 1. Systématiques, p. 359. 


SCHUMACHER ( Chret.-Fréd.). Essai d’un nouveau système des 
habitations des vers testacés; un vol. in-4.° de 287 pages et 23 
planches gravées. Copenhague, 1817. 


Par. 3. Musæographes, p. 323. 


SOLANDER ( Daniei). Catalogue des coquilles du cabinet de la 
duchesse de Portland; ouvrage que je ne connois pas, mais qui 
contient, dit-on, presque autant de genres que d'espèces. 


Art. 3, pag. 325. Journaux. 


SPENGLER ( …. ). Natur. historie-selskabets skivter, ou Re- 
cueil d’écrits sur les objets rares d'histoire naturelle. Copen- 
hague, 1790, 2-5, B, in-8°. 

L'auteur y traite successivement des genres : Lepas, Pholas, 
Teredo, Gastrochæna , Mya, Unio, Solen, Chiton, Tellina ;. 
Cardium et Mactra. 


Par, 1. Univalves, p. 526. 


SwaAINsOoN (William). Monographie du genre Ancillaire, 
Journ. des Sciences et des Ârts, n° 36, p. 372. 


Par. 2. Bivalves, p. 328. 
Rerzius ( …). Dissertatio historico-naturalis sistens nova 


iestaceorum genera, Thesis Laur. Munter. Philipson. Lundoe , 


1783 , 4°. + 


ET CORRECTIONS. 621 


C'est cet auteur qui a commencé à diviser les genres Anomia, 
Mya, Ostrea et Mytilus de Linné, en en séparant les genres Cra- 
nie, Térébratule, Placenta, Unio et Méline (Perne); il a en 
outre établi le genre Chæna avec une nouvelle espèce de co- 


quille et le genre Tricla avec l’animal prétendu dont Gioëni avoit 
fait son Gioënia. 


DEFRANCE ( …. ). Sur la nécessité de former deux genres 
différens des espèces comprises dans le genre Plagiostome. Ann. 
des Scienc. nat., 1825. 


Art.5, pag. 335. Fossiles. 


FAURE-BIGUET ( … |. Rectifiez ainsi le titre de son ouvrage: 
Considérations sur les bélemnites suivies d’un essai de bélemni- 
tologie; brochure de 58-pages in-8. Lyon, 1810. 


# 


Sect. LIL SYSTÈME GÉNÉRAL DE MALACOLOGIE. 


Nous aurons bien davantage à corriger et à ajouter au genera. 
Nous suivrons dans ces additions l’ordre que nous avons établi. 


SÈCHE ( p.368). En parlant du genre Sèche, nous avons dit 
qu’on trouve fossiles, dans des terrains postérieurs à la craie, des 
pièces calcaires qui paroissent avoir appartenu à des sèches. C’est 
à M. G. Cuvier que la science doit cet heureux FAPERO PREMIERE 
Cependant, en examinant attentivement ces COTPS organisés fos— 
siles, et en les comparant aveclesosde sèches et de certaines espèces 
de bélemnites, il nous semble qu'ils doivent faire le passage 
entre ces deux genres, en ce que la cavité est bien plus pronon- 
cée , en même temps qu'il n ya pas de partie avancée comme dans 
les os des sèches, et que la première est beaucoup moindre que 
dans Les bélemnites, et par conséquent constituer un genre distinct 
pour lequel nous adopterons le nom de béloptère, imaginé par 
M. Deshayes, qui a également fort bien vu ce rapprochement 


depuis que nous lui avons communiqué nos idées sur les bélem- 
nites. On pourra le caractériser ainsi. 


ex] 
19 
Lo] 


ADDITIONS 


BÉLOPTÈRE. Beloptera. 


Animal entièrement inconnu, contenant dans le dos de son 
enveloppe musculaire une pièce calcaire symétrique formée de 
deux parties, un sommet épais, solide, très-chargé en arrière; et 
en avant un tube conique plus ou moins complet, à cavité éga- 
lement conique, comme annelée en travers, élargies au point de 
leur jonction par des appendices aliformes et sans prolongement 
clypéacé antérieur. 


A. Espèces dont les appendices aliformes se réunissent en dessous du 


sommet et dont la cavité est un peu en forme de hotte. 
* 


Ex. La Béloptère sépioïde. Beloptera sepioidea. 


B. Espèces dont les appendices aliformes sont distincts, et dont la 
cavité est complètement conique avec des indices de cloisons et de si- 
phon. ; 


Ex. La B. bélemnoïde. B. belemnotdea. 


Obsere. Ce genre qui doit être placé à la fin de la famille des 
sépiacés, ne renferme encore que les deux espèces citées dont 
l'une est évidemment très-rapprochée de los des sèches, et 
l'autre des bélemnites. Toutes deux sont fossiles et de terrains pos- 
térieurs à la craie. | 


CONULAIRE (pag. 277). Nous avons observé dans la collec- 
tion de M. Defrance un bel individu d’un corps fossile qu’il re- 
garde comme appartenant à ce genre. On ne peut mieux le 
comparer qu’à une borne pyramidale et tétragone. Sur chaque 
angle , et au milieu de chaque face, est un sillon peu marqué qui 
se prolonge plus on moins loin vers le sommet; mais on n’y voit 
aucune trace de cloisons, de siphon ni d'ouverture. 


AMMONITE ( p. 385 ). Nous avons observé chez M. Defrance 
plusieurs beaux individus de différentes espèces d'ammonites qui 
lui ont été communiquées généreusement par M. Deslongchamps 
de Caën, et qui présentent leur ouverture bien complète. Nous 
avons pu nous assurer que cette ouverture n’est pas toujours 


évasée, comme nous Pavons dit d’après un auteur anglois; sou- 
+ 


ET CORRECTIONS. 623 


vent même elle est plutôt coniractée : mais ce qu’elle offre de plus 
constant, c’est que son bord est renflé par un bourrelet épais, 
bien régulièrement sÿmétrique, comme dans les autres coquilles 
univalves, et que ce bord souvent subauriculé ou mieux échan- 
cré à sa racine, est sinueux de chaque côté d’une manière quel- 
quefois bien singulière, en sorte qu’il faudra ajouter à la carac- 
téristique de ce genre : ouverture symétrique un peu évasée ou 
contractée , à bord épaissi en bourrelet, et souvent échancré 
ou sinueux et auriculé , d’une manière variable à leur origine. 
Ces ouvertures d'ammonites sont figurées pl. IX. 


SCAPHITE (p. 384). En donnant la caractéristique de ce 
genre, ce n'est que par inadvertance que nous avons copié ce 
que nous avions dit dans la première édition de ce genera, d’après 

la figure donnée dans l’atlas du Dictionnaire des Sciences natu- 
relles; car, en observant une scaphite dans la collection de 
M. Brongniart, nous étions bien résolus de la changer, comme 
le prouve la seconde phrase des Observations : « c'est un genre à 
peine distinct de certaines ammonites. » La caractéristique de ce 
genre, si On persiste à l’admeitre, ce qui nous paroiït douteux, 
pourra être ainsi établie. 

Coquille ovale, naviforme, enroulée au sommet, le dernier 
tour s’avançant presqu'en ligne droite, se contractant et se re- 
courbant un peu lui-même vers l’ouveriure, de manière à 
s'approcher de la spire , et à faire que la coquille semble s’en- 
rouler par ses deux extrémités. 


FusEAU (p.395). Ajoutez : d'après l'observation de M. Des- 
hayes. 


G. Espèces licornées ou portant une sorte de corne au milieu du bord 
droit. 


Ex. Le F. Licorne, F. Monoceros. Deshayes. 


TURBINELLE (p. 38). Ajoutez : d'après l’observation de 
M. Deshayes. 


D. Espèces licornées où portant une apophyse en forme de corne au 
unlieu du bord droit. 
+ 


624 ADDITIONS 


Ex. La T. Cordon blanc. T. leucozonalis. De Lamck.\, Fav., 
Conch.; pl: 55, fig. H,2? 


CASSIDAIRE ( p. 409). Ajoutez : 
A. Espèces ovales, subglobuleuses, à canal subascendant. 
Ex. Le Cassidaire échinophore. Cassidaria echinophora. 


Æ. Espèces oblongues, subcylindriques, à canal droit ct très-court. 
(G. Oxiscia. Sowerby.) 


Ex. Le C. cloporte. C. oniscus. Brug. ; Gualt., Test., tab. 22, 
fig. I. | 


Oz1VE ( p. 417). Ajoutez: M. Duclos, qui vient de faire une 
monographie de ce genre de coquilles dont il possède la plus 
belle collection qui existe, en caractérise soixante et dix-neuf 
espèces vivantes, quoiqu'il ait été obligé de regarder comme de 
simples variétés quinze des soixante-neuf-décrites par M. de 
Lamarck, et quatorze espèces fossiles. La plupart de ses trente- 
deux espèces nouvelles ont été rapportées de la Nouvelle- 
Guinée par MM. Quoy et Gaimard de l’expédition du capitaine 
Freycinet, il les partage de cette manière : 

A. Espèces dont le pli columellaire est en forme de torsade, 

( Les O. axcirroïnes. Ducl.) 


Ex. L’Olive hiatule. Oliva hiatula. Enc. m., pl. 368, £.5, 
a b. 


B. Espèces cylindracées , à spire fort pointue, avec des plis columel- 
laires très-nombreux et occupant presque tout le bord gauche. 
(Les O. cyrinproïnes. Ducl.) 


Ex. L'O. zonale. ©. zonalis. De Lamck. 


LL” 
C. Espèces globuleuses, ventrues, à spire courte, et le bord columel- 
laire strié seulement jusqu'a moitié. (Les O. czanpirormes. Ducl. } 


Ex. L'O. porphyre. O. porphyria. Enc. m., pl. 3561, £. 4, 
a b. 


D. Espèces qui ont la spire mucronée, et dont le canal s'oblitère vers 
le commencement du dernier tour. ( Les O. vozurezzes. Ducl.) 


Ex. L'O. du Brésil. O. Brasiliane. De Lamck.; Chemn., 
Conch., 10, t. 147, £. 1567-1568. 


ET CORRECTIONS, 625 


> 


Observ. M. Duclos place ce genre entre les ancillaires et les vo- 
lutes. L’olive hiatèlle par la forme excavée de son bord columel- 
laire est en effet une ancillaire dont la suture est canaliculée. 


PÉRIBOLE (p. 420). Ajoutez que nous n’avions conservé ce 
genre que par la grande confiance que nous avions aux obser- 
vations d'Adanson, le seul auteur qui ait jusqu'ici étudié les 
mollusques conchylifères d’une manière à peu près satisfaisante, 
mais le soin que M. Duclos à mis de recueillir pour plusieurs 
espèces de porcelaine, la coquille, depuis le moment où elle 
sort presque de l'œuf, jusqu’à son état adulte, ne nous permet 
plus de douter que le péribole ne soit réellement un jeune 
âge d’une espèce de ce genre, et ne doive par conséquent être 
supprimé. 


MITRE. ( p. 418). Ajoutez : 


Æ. Espèces presque complètement conoïdales avec des plis comme 
imbriqués au milieu du bord columellaire. 


(G. Iwsricarra. Schum.; Coxœzix. Sow.) 


Ex. La Mitre décorée. Mitra decorata. Schum., Nouveau 


Système de Conch., pl. 21, fig. 5; et pl. XX VIIL £is, fig. 7. 


NÉRITE ( p.444). Ajoutez, à la suite de la caractéristique des 
espèces de la division Æ, ( G. Czirnon. D. M.). 


LimXNéE ( p. 449). Ajoutez : que les naturalistes de l'expédition 
du capitaine Duperrey en ont rapporté de l’Australasie. 


BOLIME (p.455). A la sect. D ajoutez : 
Espèces sénestres à ouverture appointie aux deux extrémités. 
(G. Bazea. lrideaux et Gray.) 
Ex. Le B.'citron. B. citrinus. Chemn., 9 ,t. 134, fig. 10-12. 
AGATHINE ( p. 456). Ajoutez : que les animaux de ce genre, 


et surtout de la section des Polyphèmes, vivent dans les terrains 
marécageux. 


BuLLE et BULLÉE ( p. 477). En étudiant plus attentivement 
les espèces de ces deux genres, que Mlle Warn nous assure être 
P 5 4 


/ 
49 


626 ADDITIONS 


carnivores et avaler les mollusques bivalves avec leur coquille, et 
qu'on pourroit très-bien réunir sans inconvénient, il nous 
semble que la plupart seroient cependant mieux dans le genre 
Bulle que dans le genre Bullée, où l'on pourroit ne laisser que 
celle qui lui sert de type, et une autre rapportée dernièrement des 
mers de PAustralasie par M. Quoy et Gaimard. Dans cette 
opinion voici comme les espèces peuvent être groupées : 

A. Espèces fortement involvées, à spire visible et saillante à l'exté- 
rieur; l'ouverture très-étroite en arrière. (G Buzinx. De Fér.) 

Ex. La Bulle de la Jonkaire. Basterot, pl. XLV , fig. o. 

B. Espèces complètement invelvées, ampullacées ; la spire bien dis- 
tincte, visible, mais non saillante, avec une sorte de bourrelet à la 
partie antéricure du bord columellaire. (G. Arzusrre. Schum.) 

Ex. La B. banderole. B. aplustre. Enc. méth. , pl. 559, fig. 2, 

ab; et pl. XLV, fig. 10. 

C. Espèces plus épaisses, plus solides, assez complètement involvées ; 


les tours de spire à peine visibles dans un ombilic plus ou moins pro- 
fond du sommet saillant à l’intérieur. (G. Buze.) 


Ex. La B. hydatide. B. hydatis. PI. XLV , fig. 1. 


D. Espèces minces, ampullacées ; les tours de spire visibles à lexté- 
rieur, mais sans saillie et avec une suture comme canaliculée, sans 
bourrelet à la partie antéricure du bord columellaire. 


CG Ars, DM) 
Ex. La B. papyracte. B. naucum. PI. XLV, fig. 11. 


Æ. Espèces fort minces, assez involvées ; les tours de spire distincts 
en dedans comme en dehors; la suture profonde, anguleuse et fissurée 
dans une plus ou moins grande partie de son étendue. 


Ex. la B. fragile. B. fragilis, Lamck., pl. XLV, fig. 7. 


F. Espèces extérieures, subenroulées, mais sans spire visible ni en 
dedans ni en dehors. (G. Scapnanpre. D. M.) 


Ex. La B. oublie. B. l'gnaria. PI. XLV ,f.8. 


G. Espèces intérieures, très-minces, en oublie, avec un commence- 
ment d'enroulement à l’origine du bord gauche. (G. Buzrée. Lamck.) 


Ex. La B. plancienne B. aperta. PI, XLV, f. 2. 


Oôsere. Nous ne connoissons dans la première section qu'une 


ET CORRECTIONS. G237 


espèce fossile. Nous avons observé lanimal de la Bulle am- 
poule : les lobes latéraux de son pied sont fort petits, en sorte 
qu'il est probable qu'il nage peu; c’est le contraire pour la Bulle 
fragile, dont la coquille est extrèmement mince quoiqu’extérieure. 
L'animal a son pied très-dilaté à droite et à gauche. C’est à tort 
que dans le texte nous avons rapporté cette espèce à la Bulla hy- 
datis, Linn., avec quelques auteurs anglois ; celle-ci est une véri- 
table Bulle de la division €. M. de Roissy nous a fait observer une 
grande espèce de la section Æ dans la collection de M. Castelin. 
Nous avons également observé l’animal de la 2. lignaria; il a les 
lobes de son manteau extrêmement courts, à peu de chose près 
comme dans la Bulle plancienne. 


BERTHELLE ( p. 469). Ajeutez à la caractéristique de ce genre : 
coquille interne , fort mince, ovale, à sommet à peine distinct. 


BELLÉROPHE ( p. 477). Ajoutez : que M. Defrance place ce 
genre à côté des argonautes. 


LOBAIRE ( p. 478). Ajoutez, aux observations, que ce genre, 
établi par Muller, a été nommé par M. Meckel d’abord Doridium, 
Beytrage Z. Vergl. anat. Bd, 1. H,2, 1808; Acére, par M. Cu- 
vier, Ann du Mus., t. XVIII; et enfin Bullidium, par M. Mec- 
kel dans une note ajoutée à sa dissertation sur le genre Pleuro- 
branchidie. 


POLYBRANCHES (p. 488). Ajoutez : 


DERMATOBRANCHE. Dermatabranchus. 


Corps déprimé, semicirculaire, pourvu en dessous d’un pied assez 
large, fort distinct, recouvert en dessus d’un manteau élargi, 
arrondi en avant, rétréci en arrière, hérissé de stries ou de pus- 
tules alongées, branchiales ? une paire de tentacules courts, rap- 
prochés, contractiles, situés entre la tête et le manteau. Yeux 
nuls? trois ouvertures au côté droit du corps, l'antérieure près 
la tête pour l'appareil générateur, la seconde pour l'anus, et la 
troisième pour l’organe urinaire. 


Ex. Le D. strié. D. striatus. Hasselt. 


Dbsero. Ce genre est établi par M. Van Hasselt pour plusieurs 


628 ADDITIONS 


espèces de mollusques nus de la côte de Java. Malgré quelques 
détails anatomiques qu'il donne sur ces animaux , il est assez dif- 
ficile de déterminer positivement sa place. Je crois cependant 
plus probable qu'il ne doit pas être éloigné des seyllées. 


PLACOBRANCHE. Llacobranchus. 


Corps très-déprimé, fogmant avec le pied non distinct une sorte 
de lame un peu gibbeuse au milieu; tête distincte arrondie en 
avant, avéc un appendice ou tentacule concave en dessous de 
chaque côté; yeux très-petits, fort rapprochés sur le milieu de la 
tête ; bouche inférieure avec une paire de tentacules Jabiaux, sub- 
aigus, sans trompe; branchies découvertes et formées par des la- 
ruelles tres-fines, serrées, divergentes antérieurement d'un centre 
commun; anus supérieur à droite de la gibbosité dorsale; orifice 
des organes de la génération distant, celui de loviducte à 
droite en avant de l’anus; celui de l'appareil excitateur mâle à la 
base du tentacule droit. 


Ex. Le P. ocellé. P. ocel'atus. Hasselt. 


Obsere.M.le docteur Van Hasselt auquel nous devons l’établisse- 
ment de ce genre, le place auprès des éolides et des doris ; il nous 
semble probable que c’est aux cyclobranches qu’il appartient; 
mais c'est ce que nous ne voulons pas assurer. il ne contient en- 
core qu'une espèce de la côte de Java. 


DENTALE (p. 496). Ajoutez : 


Æ£. Espèces dont le tube est rétréci vers son orifice et doublé à l'in- 
térieur par un autre tube. (G. Exraze. Defrance.) 


Ex. La D. doublée. D. duplicatum. 


PATELLE (p. 499). Ajoutez : que les patelles ordinaires qui se 
creusent à la surface des roches tendres qu’elles préfèrent une 
excavation souvent de trois ou quatre lignes de profondeur, 
comme nous l'avons observé nous-mêmes sur les côtes de la 
Manche , n’en sortent pas moins pour errer çà et à, probable- 
ment dans le but de chercher leur nourriture, et ce qui a été vu 
par M. d'Orbiony fils, qu'elles reviennent toujours à la même 


place. 


ET CORRECTIONS. 629 


THÉCIDÉE (2. 513). Ajoutez : que la thécidée vivante dans la 
Méditerranée, a son articulation formée par une grosse dent mé- 
diane de la valve plate saisie entre les deux dents condyloï- 
diennes de la valve creuse, et qu’en outre la face interne est hé- 
rissée de crêtes fort singulières. 


ORBICULE et CRANIE ( p.515). Ajoutez, pour aider à la dis- 
tinction de ces deux genres, que les orbicules ne sont réellement 
que retenues dans les anfractuosités des rochers, ou à peine ad- 
hérentes par quelques fibres du muscle adducteur de l’animal, 
tandis que dans les cranies toute la valve plate adhère complète- 
ment et immédiatement. 


HiPPURITE ( p. 516). Ajoutez, pour aider à confirmer la place 
que nous assignons à ce genre auprès des sphérulites et des ra- 
diolites, que M. de Férussac avoit émis transitoirement le doute 
qu’il pourroit bien devoir être rapproché des premières , quoi- 
qu'il ne lait pas fait, et surtout que M. Deshayes vient d’é- 
tablir ce rapprochement sur une comparaison approfondie, Il 
pense même que les prétendues cloisons des hippurites ne sont 
autre chose que des lames d’accroissement , comme dans les hui- 
tres. L'observation de cloisons libres, épaisses, que nous avons 
faite dans un bel individu de la collection de M. Defrance , et qui 
est figuré pl. LVIIL, fig. 1, nous permet de douter encore un 
peu de ce rapprochement. 


CALCÉOLE ( p. 518). La régularité, la syméirie de ces singu- 
lières coquilles font que ce genre seroit peut-être mieux parmi 
les palliobranches de la première section. 


ANOMIE (p. b19). Ajoutez que M. Defrance nous a fait vois 
dans sa collection un individu d’anomie pelure d’oignon, qui 
a son osselet soudé complètement aux bords de l'ouverture 
de la valve plate, et une anomie évidemment radiée. 

HaARPACE (p. 520). Ajoutez que, d’après ce que m'a dit 
M. Deshayes, ce genre que nous ne connoissions que d° après la 
figure citée, est établi sur une véritable plicatule, 


PLAGIOSTOME { p. 513), el 


630 ADDITIONS 


PACHYTE ( p. 522). Observez que M. Defrance a fait le con- 
traire de ce qu'il étoit d’abord convenu avec nous, en réservant 
le nom de plagiostome aux espèces de ce genre non symétriques, 
comme le P. Géant, et en donnant le nom de pachyte aux espèces 
régulières et térébratuloïdes , comme le P. épineux, en sorte que 
ces noms doivent être échangés, 


Ainsi ( p. 513, et par conséquent p. 51/4 ), au lieu de PLA- 
GIOSTOME, substituez PACHYTE; et (p. 522) à la division B des 
espèces de gryphées, au lieu de PACHYTE, substituez PLAGI0S- 
TOME, et par conséquent pour exemple, prenez le P. Géant » 


P. Gigas. 
GRYPUÉE ( p. 522). Ajoutez : 


C. Espèces rayonnées, subpectiniformes ; le talon de [a grande valve 
non voluté et accompagné à droite et à gauche d’une fosse considérable 
(G. Uxaire. Defrance.) 


Ex. La CG. térébratuloïde. G. terebratuloidea. Terebratula gry- 
phæus. (Schlotteim.) 


AVICULE ( p. 530). Ajoutez, à la division À des espèces non ai- 
lées, que M. de Lamarck a quelque temps nommé ce genre MÉ- 
LÉAGRINE, au lieu de PINTADINE. 


ETHÉRIE ( p. 543). Ajoutez que ce genre seroit peut-être 
mieux, comme le pense M. Sowerby, parmi les submytilacés 
dont aucune espèce cependant n’est aussi irrégulière. 


ANODONTE ( p. 538). Au lieu de charnière, dans les carac- 
ières de la subdivision À, lisez bord cardinal , et ajoutez : 


F. Espèces non auricuiées, alongées, avec une lame cardinale, brus- 
quement tronquée en arrière. (G: ALASMISODONTE. Say.) 


Ex. L’A. ondulée. 4. undulata. Enc. Am., Conch., pl. 2, 
fig. 3. 


G. Espèces ovales, arrondies, bâillantes aux extrémités, avec une 
sorte de crête aux sommets, et une longue callosité Jongitudinale par- 
tagée en deux lames par une fossette cardinale linéaire. 

(G. Crisraria. Schum.) 


ET CORRECTIONS. 63: 


Ex. L’A. cristaire. À. crislata ; Crist. tuberculata. Schum. , 
Essai d’une Nouv. méth. de Conchyl., pl. 20, fig. 2. 


Observ. La coquille de la section G ne m'est connue que par la 
caractéristique et la figure incomplète de M. Schumacher, peut- 
être seroit-elle mieux parmi les Glycimères. 


MyocoxQuE. Wyoconrha. 


Coquille oblique, inéquilatérale, à sommet antérodorsal ; liga- 
ment externe ; une dent alongée, oblique dans la valve gauche ; 
impression palléale non excavée en arrière. 
{ 


Ex. La Myoconque épaisse. Myoconcha crassa. Sowerby, 
Manuel de Conchol, , n° 81. 


Obsero. Je n'ai rien vu de ce genre établi par M. Sowerby ; 
j'avoue même que d’après la caractéristique qu'ilen donne , il est 
difficile d'assigner posivement sa place. 


CAME ( p. 542). Aux caractères de ce genre qui n’ont guère 
eté tirés que des cames gryphoïdes et feuilletées, ajoutez cette nou- 
velle distribution des espèces : 


A. Espèces irrégulières, inéquivalves, sans lunule, adhérentes par 
la valve gauche , la plus grande; les deux sommets s’enroulant plus ou 


moins en spirale. 
* Le sommet gauche se prolongeant beaucoup plus que le droit. 
Ex. La Came feuilletée. C. Lazarus. PI. LXX, fig. 2. 
** Les deux sommets se prolongeant presque également. 
Ex. La C. gryphoïde. C. gryphoides. Enc. méth., pl. 197, 
É. 214 D: 
B. Espèces subéquivalves, subrégulières, avec une lunule distincte, 
et les sommets peu spirés, adhérentes par les deux valves. 
Ex. La C. arcinelle. C. arcinella. Linn., Enc. méth., pl. 197, 
fig. 4, a b. 


€. Espèces subrégulières, hémicardites, très-inéquivalves ; valve 
droite très-excavée ; valve gauche operculaire; une dent cardinale co- 
aique , lisse de celle-ci, se logeant dans une fossette profonde de celle-là ; 


632 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


ligament comme double, la partie interne beaucoup plus épaisse que 
l'externe : impression musculaire antérieure très-longue. 
(G. Camosrrée. De Roissy.) 


Ex. la C. hémicarde. €. hkemnicardium. (Nouv. esp.) 


Observ, Ce genre est assez difficile à caractériser par le système 
d'engrenage; car chaque espèce présente une modification par- 
ticulière; cependant celle qui constitue la dernière section est 
réellement si différente, que M. de Roissy qui a observé cette 
coquille dans la collection de M. Castelin, a pensé qu’elle devoit 
former un genre qui, conchyliologiquement parlant, pourra fort 
bien ètre adopté. 


VÉénÉRUPE ( p. 559). A la division B, au lieu de RUPÉRELLE, 
substituez RUPELLAIRE. 


GLYCIMÈRE (p. 571). Ajoutez : que l'impression palléale qui 
réunit les deux impressions musculaires, est profonde et sans 
sinuosité postérieure, comme je m’en suis assuré sur un individu 
de la collection de M. Castelin. Je me suis aussi à peu près con- 
vaincu que ce genre doit être reporté dans la famille des submy- 
tilacés à côté des anodontes. La coquille très-épaisse a ses natèces 
écorchées et n’est réellement pas bâillante à la manière de celle 


des pyloridés. 


PHorADE (p. 577). M. Defrance m'a montré une jolie 
espèce qu’il regarde comme appartenante à ce genre, et qui à 
été trouvée dans du bois de gayac; mais il m’a paru que cette 
espèce est intermédiaire aux pholades et aux tarets. 


Après la caractérisque des espèces de Ja division D, ajoutez : 


(G. ManTesrA. Leach.). 


FisTULANE (p. 580). Ajoutez, comme preuve que ce genre 
doit à peine être distingué de celui des tarets, que M. Deshayes 
en a trouvé une espèce dans du bois de Campèche. 


TABLE. 


SECTION PREMIÈRE. DES MALACOZOAIRES où ANIMAUX 
MOLLUSQUES. 

Pag 

Caprice L'ASPNONMIRS..22 2'de dis oies aie noie aie ait ado 0 o eisleteeiddfe à x 
DD EF INIBION ER ec aber eutene eme 4 
JII. DE LA PLACE DES MOLLUSQUES DANS LA SÉRIE....... 6 
IV. DE L’IMPORTANCE DE LEUR ÉTUDE. ....essssesese 7 
Vi -HisToinx DE LA MALACOLOGIE. . degee.o ee lee 21e ee 0 0 10 
DAUDEN TON RER CE Mess cet IL 
Guettards nes Ne ces cui 11-12 
D'Arcenvillé nee, ets fee fe m8 en cs raies 12 
ATAN SO D PR ee dite eniss daiole seen 12-19 
GÉGÉITO ES MAO e Me costs recette 16 
Mur RAR RTS MERE de mrsut asc 17 
Tinnes sente rein LA osent dre ce do ee 18-20 
Palläs ass. DE He JUL eee dois dome sect 20 
Brugiiéres:s sa RE HU een. de 20 21-23 
Gmelin# 4. és APR ITORE RP RTS 23 
Pons rs nsarnos pement ess -e ss css 24-25 
CCuvier;ds she demon desde 27-30-32-58-61 
De Lana CR --emre 30-36-40-44-48-52-61-67 
De Férussac, père ..... Su fe PRE CO ED TS 33 
Draparnaud.. .…......402 une motiase eo so sans es 38 
POSE do 50e dutsro sn de JR ne ane ne Den 37 
\ De Roissy ... «ss o «oo. os cisleroilonels aie sie e19 0 o0 e à o 010 + 39 
Duméril.. se dt dc se conan Dies sers ibid. 
Denys de Monfort........,.................. 45 
D 'DérFérussac fils. 8 0008 OA ie ee 47-76-80 
Méperlé...sss Men l Ne ne desserte 306 47 

De Blainville RSR EE OP RLR secs 52-96-59-75 
OkKENn. eee she lentes aide ei +0 8e 52-55 
Palnésqué os: sn rrodeses 55-71 


Lesueur et Desmarest........... Luredrs use 55-72 


634 


CHAPITRE VI. 


VIT. 


TABLE. 

Pag. 
DONIPNY. 50 00 LEE 1 PRE CUT 5% 
Schweiger........ RAR 4e cessent nues es 67 
GOLdUSS,E à cet UN COPIES Ti 68. 
Ranzani .-.….. Re se Nic LUS 70 
Eçeach 1 66:15. hace 72 
GATE Ta RS Ne AR EET PENNRRERR ER RER ibid 
Latreles ne een Git 

DE LA FORME ET DE L'ORGANISATION DES MALACO-— 
ZOAIRES PE et. <e--e $1 
Art. j. Forme. dis ca M ners cf 0e ibid. 
— 2. Appareil sensitif..::......... set ... tbid. 
$. 1. Peau cteoquile" ..........;0 82-103 
Operonle.- 2-1... 103-106 
2 Organe du SDL, 0266 see ae en o 00 107 
Dé Lodoribs ss datée ee ibid. 
sr De rio. 8e case oué die A Le 
— 2 Del'audition qu. sas teste sde 109 
— 3. Appareil de la locomotion................ tbid. 
. 1. Dans les mollusques céphalophores... 110 
— 2. Dansles mollusques acéphalophores... 113 
— 4. Appareil de la composition............... 117 
$. 1. Organe de la digestion............. 118 
— 2. Organe de la respiration........... «! 129 
— 3. Organe de la circulation. ........... 130 
— 5. Appareil de la décomposition. ............ 139 
f. 1. Organe de la dépuration urinaire. ... 1brid. 
— 2. Organe de la génération. ...  136-140-617 

— 3. Produit des organes de la généra- 
ONE PUR An eo alu ET E 140-142 

— 6. Appareil de lirritation ou système ner- 

Voeux. siennes ae s... 142-146 
PHYSIOLOGIE DES MALACOZOAIRES ........ Hi. 146 
Art. 1. Sensibilité générale et toucher. ........... ibid. 

TI Sen Lot etes tbid. 
— 2. Sens de l’odorat........ Fuite 0147 
—.3. Sens.déla vision... 648... RÉ 
—.4. Sens de l'audition. ...:,......:..1. ibid, 
—: 9. : De lalocomotion...3. states à, 148-153 
— 3. De la composition ou nutrition........... 153 
f. 1. Préhension buccale........ Msn tbid. 
— 2. Mastication.....:..... D ST APN 154 
3, Digestion... ab. 6. ds TO 


— 14%. Respiration. FES 0 00 A F0 


TABLE. 635 


Pas 
5-5. Circulation. 24%... ce OT 
— 6. Absorption, nutrition.......... re 
Art. 4:0De la décomposition... .4.:20. d'u s8 0e 2-06 
f..1: Esbalations sata AE . 21010. 
— 2. Sécrétions.,..... DS PO PE ibid. 
— 3. Dépuration urinaire... ...:.4..... 1014. 
= A Générahongras ts Ne 2. iesree. 100 
= De. la mort: Mit de see LU 
— 6. Des maladies et anomalies. ........., 164-168 
Car. VIIT Histoire NATURELLE DES MALACOZOAIRES.......... 169 
Art. r. Séjour et habitation. ...... PRIT . 1bid.-619 


— 2. Répartition à la surface du globe ...... 173-619 
2, Espèce de nourriture: .. #4... | 170 
— 4. Rapports des mollusques entre eux......... 179 
SAR APPOFÉS NES SELÉS: su sasus es so secte « D DO 
— 6. Rapports des parens avec le produit de la gé- 
HÉROS Rent th scsi sert 10 
IX. Des RAPPORTS DES MALACOZOAIRES AVEC LE RESTE DES 
TRES amas ane rose PR re due à série cts 107 
Art. x. Avec les autres animaux... ............ . 2bid. 
— 2. ÂAvec l'espèce humaine ........:........ .. 158 
SE AVAREI OBS Mis mode neuve es 40 0 
—— 2. 1Désavantagess ip... 2......:. 192 
— 3. Manière de les Gbtenié a ou de les dé- 
HrUItO = UN Ses RL recutencbee. 100 
— 3. Avecles végétaux. ML. ones 109 
— 4. Avec le règne minéral. ......... Sac Di 
_X. PRINCIPES DE CLASSIFICATION DES MALACOZOAIRES... 198 
Art. 1. Dans l'établissement des coupes secondaires, 
terfHiairess ét sutmsamece Mie uocscecse 2010 
— 2. Dans la distinction des espèces ..... se 209 
XI. BiBLIOGRAPHIE MALACOLOGIQUE ( par ordre alphabé- 
tique des noms des auteurs) .......... 206-222-619 


SECTION SECONDE. DES COQUILLES ou PRINCIPES 
DE CONCHYLIOLOGIE, p. 223. 


CHaAPiTRE Ï. CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.........,.,....... 223 
Art. 1. Des coquilles en général... :.....:.....:. 226 


Considérées d’après la forme, la composi- 
sition , l'habitation. 

— Terrestre se M nes 1 she 301.200 

— Fluviatiles 4,0%. LE LS 


636 


Art, 2. 


TABLE. 
Pag: 
—— IN ALID ES es à oc eee esse 234 
Le séjour. 
== DIHATAIES RE ER E ue.  P 0 .. 232 
—— AMMAMNAlLERS A er es ee se ee ce ssiciee thid. 
—  Pélagiennes ms... use essses co . tbid. 
— Térébrantes....... as Tes der te 233 
— 1RETICO IEEE mme esse. ibid. 
— Xylodomes 025... .. 6.0 ibid. 
— ATÉNICOIES PE ee se se ttes soc . tbid. 
—"Hutricoles 2493 00m tte ibid. 
Le degré de mobilité ou d'adhérence. 
——HMRIOETANTESS 2-2 ee re croco tbid. 
TIRER RE PR see = os «nt ee cis ei zbid 
—HAUNETENTES M STE ne cie co een ose de ibid. 
—— APARCCS ee mere ei + Sites ste So dne tbid. 
——HIENTACINÉES Le css ose ossmecsanes 234 
—— DACHEBS ee ie du anodin . tbid.. 
La position. 
— Dorsales........ A PP EP RTL tbid. 
= #DOrS0-ventrales 2... .6 eee ce ibid. 
—— AMGDERAIESe 24e eme cles aotes aiale re ibid. 
—11AtErAleS 0e LRimiane asc e se ss secs ibid. 
La position dans la peau ........ Nc 236 
Éssiruciure Na Me. Re eee LOI 
La composition chimique................ 235 
Pcoulenre MS RE amas 236-238 
L’étas' vivant’, mort, fossile, . . 4. .......:. 238 
D'empreinte, de moule... di 
Des coquilles univalves et subbivalves. .... 243 
&.. 1. «Forme générales..." 1660 Aa BE 
"9 Formé extérieure. .35.722%,:::.... 246 
NS AMIMEL 2e 2e sas Sister DEPPEE 247 
PAT ere ous Re PET EE 248 
nt DOME ele sa ee: 2er DU 
—MPORTS US SP ne 4 o0 0 0 + 00 ete Re Dot 253 
— Columelle......... esse SRE 0 
— OMDINIC. see MM ess se coco 260 
— 3. De la cavité..... RARE enr OUI 
— Cloisons, siphons ......:..... Sites 262 
—"4. Ouverture... APR PRER FE 263 
— 5. Des bords de l'ouverture ..... Se LU 266 


— 6. De l'opercule........... ho 260. 


£uaapitre Il. 


TABLE. 637 


$. 7. Des différencesoulimitesde variations. 272 
Ârt:-341Des coquilles bivalvesi sens... ..... 274 
114%}: x. Forme générale Res... .| 295 
— 2. Des valves. .. HD OADO DH IONPE Er 27 

— Sommet talon: ReMR es... 2279 
— Base ou circonférence .. ... Res ia cie 282 
—"35 Face extérne!.hes esse. rbid. 
— Lunule......... te oo 283 
—Fcusson:. 4. .:..2. Fe de tee de 284 
MOULUTON ER Len else ee D ibid. 
—.Nymphes mme... ART ibid. 
— .Lévres ss. se. + os. NÉ TS ic 200 
—. Corselet. ........%. sise Mie Le .. tbid, 
— 4. Face interne des valves.......... .. 286 
——- Impression musculaire.........,,..... 288 
 Palléale is sc mat am ss marie « 290 

— 5. Rapports des valves entre elles. ..... 
-—.Valve-droite, gauche... .........:..:. 290 
— rame te ee Rs uses: 293 
—"Charnière......:. RS A TEE 294-297 

— 6. Des différences ou limites de variations 
descoquilles bivalyes,. .....:..... «.. 298 
— 4. Des coquilles multivalves..........,....,. 300 
HISTOIRE DE LA CONCHYLIOLOGIE............. 2 201 
ATISLOLE-S" ee ete. ste te So ete mia mialetale de sens see LDICÉe 
Dante Major, 2.2. 0. Sésec-shoere:s 100) 
GrEWisaiuessesssses mc renene escrocs ZI 
LiStEr. + can es.ess ces Re me oo ibid. 


Prey 2. . Sac Hoi. “ee ibid. 
Hébenstreitt 62... eme dde ses OIDICe 
Gualtieri ..... oh DE LEP PE RE . 1bid. 
1Arrenvales. tien ce JR 2 eds. 1900 
IKdemes ses st née see DR Se sosie à 0e . _30g 
ATANSON.. ne es ee so 0 Sr ete es DS: een a 310 
ANNE RE ou Ne nou co occrcete 31x 
Martiniet:Chemnitz.:..5 07... sole = AIOLLe 
Da Costa... RS ie sis dress is conte ibid. 
Brugdiére.. : 0. RES anus sos: ie s. MSr2 
De lamarck......…....: Messe de ee 313 
Denys dNOMort. Toi susresdssdMe seed O4 


633 TABLE. 

Pag 

Meberle « : 2e. SPA D OMAN secte er DSL 
De Blainville. ...... MA ULE 0 ORDER ape 315 
Schumacher..... D es -neue eee SUR 605 
CHAPITRE I. BIBLIOGRAPHIE CONCHYLIOLOGIQUE....... dresse 317 
Secr. IL. Auteurs généraux... .....,.,..,.s4..0 ibid. 
Art. 1. Traités pÉGME ss ibid. 
(1: SySLéMAIQUERS : 2... ere .. tbid. 

— 2. Systématiques et iconographes....... 319 

= 3° MUSOBFAphE «see sorts 323 

—.4. Iconographés,,..,.......ss..eecie 325 

+ 2. Dichonnaires. 4200... . se Ts 
+ Je JOUA. Has ea ns e vessie ibid 
Secr. II. Auteurs partiels. .:,....... votant 326 
Art. 1. D'après le groupe ou famille. ............. tbid. 
$. 1. Univalves....... RER noce ibid. 

en D VON een dieu fo eee 328 

ml AU AVA VERS css doecessters ibid. 

0. D'ANRÉGAIA PATIO 40 sé ge de docs ueso ses 329 
tds DODIONE ÉIOUD nas eue 332 
. 1. Fluviatiles et terrestres............ . ibid. 

no Ent. re vs thletee 333 
— 9 Lerrestres. ss à TT 334 

— 4. D'après la grandeur microscopique... ...... third. 
— 5. D'après leur état fossile. ............. üse | 994 
En-générals ..,...: RTL TE 335-340 

De toutes les parties du monde........... 341 
D'Eurôpe:..... .. RTE TT at ibid. 
PDA re his ri tuer Penn re ibid. 

Sicile EL Lie: 2... SERIES 342 
Frances correcte cp ere 347 

DIISSG Ra: dre 0 D No duo 

PAYS DR same ARR OT LC SR 992 
ATIPISEENTE". ds see: ose rre SRE 
PRIOR, en ne Gate cine 356 
Danemarck , Norvége, Suède........... 359 
Polognes Hussi-hasoidemtusenenre 360 
RTE RE Po tbid 
DAMES... ces drames se VO 
H'AMELIQUE, 2: EE fuubeie Pie et OT 


TABLE. 


63g 


SECTION TROISIÈME. SFSTÈME GÉNÉRAL DE 
MALACOLOGIE, p. 363. 


Pas. 
A. 

Atamne ins. ssme ss ‘37 
MORVAN ee de dise s « 460 
AOnste ee sers ssngassse 997 
ACÉPHALOPHORES......... 508 
ANVGERES esse so Gers ds 476 
JC VEN NR ERA PAR 627 
Achatina........ SEA AR 456 
Aaheloite... see 378 
AGeON asus dd ana 72 
ACVORÉC eue ea 431 
ADESMAGESe se uses 977 
HA TANITE ere - cesse 387 
MOALRINEe -ncspee se 456-625 
Alasmisodonta.......... 630 
PRÉ LO MS oo see 408 
AOCTONAIRES. seu use 587 
Alénes cette sessions. 405 
AMIE ses sas- cages: 386 
ADNDTEL ER Se eme e se ais 454 
AAIMONES - + 2 ee de diese 378 
AMÉONACÉS: + à «sie :8e + 384 
AIMMORIE +4 « à à 0.» 0 5-00 Me e 386 
Ammonite.......,... 385-622 
Ammonoceratite......... 382 
Amphibulime. .......... 455 
Amphidesme............ 551 
Ampullaire, se" LL... 439 
AIMDUIINE.+ Lee es se 44t 
ADAIRO IS nes dére eee se 564 
Pheillaiess tone tisse 417 
ADCYLe. ssh se 503 
Andromède.f%. see. 379 
Agodonte..…. ss 538- 630 
AMOMIE,» svaie cos sos 219-629 
Anostome (note)........ 459 
AnenOnEe se. -: 0e 390 
ÂAplidium...s....sosesre 987 


Aplustre: pe semss 626 


Pag: 
APLYSIENS..... soupes: s. 470 
Aplysie.....ssss.. Sao 472 
Apolle.. . rsseorsrstsssse 4oo 
APOROBRANCHES. «see 480 
Aquille......tssoreesse 400 
Arca) Line. = 535 
ARCACES Res clercs ve 534 
FN ENST OO AO 935 
Archidie nat osess 374 
AIO an se see 464 
ATLNEMIS ere mec 556 
HETOSOIN. +. deaver 576 
AÉCTIO uen cs engee 583 
AISCIDIENS:- =." 582 
ASUS. sectes 598 
ASIPHONOBRANCHES ....... 423 
AStatole.s dns ses faite 383 
ASLATÉC 1 estetetalereteteteretera 557 
ATLAS. 0 ete da teos ds 479 
AVS ete late het eteteete ete ls eole 626 
AURICULAGES: 2 2e eme ee à 451 
AUICUlE sun des veste 452 
Aariféres amine ss 594 
Aviculeh: 55554024 530-630 

B. 

Boculité,--......-:-4 380 
PMenoire. ses fes 399 
Balanes.4.:::-c0470 + 596 
BALANIDES D" 22 595 
PHaAleR esse de sstsnesstiee G25 
Becasses épineuses ....... 4ox 
Bélemmites.ss.s ie .tises 356 
Bellérophe .:......%e 477-627 
Bélopiene...<.,--:..0. 622 
Berthelle . .......... 469-627 
Bipapillaire ............. 584 
BIpPhOre se... 0 lies 588 
Birostrite. ......-.-.2 017 
Bisiphite..............c: 383 


640 TABLE. 
Pag. Pag. 
Bissomye....... Dose 572 CAGE CORRE APP ERRR EE 539 
Bistournées:(Arches)..... 535 DOME... songes 529 
Poréhes me. f, se 300 PANQURE,.. sir 486 
POV esse oo 585 CRLEULACÉS. . i. s00 26. a 368 
BOUIODe Re +-e cesse 428 Chllube....::...42008 374 
BEASCHIFÉRES &. +00 0 as 499 CÉPHALOPHORES.......... 364 
DiOnBisivaaes soecvone 4or LD OSRRIARRETe en 403 
Phbardes sit sed ere 547 CERVICOBRANCHES........ 498 
Buccin : ns vu ser ou de 4o7 CORUOIDE.. : .- Mossecsees 377 
Buccinum, Linn........ 402 COPIE... ss. sssecsve 600 
Bobine: ses 455-625: Chénelobie. ............ ibid. 
Balimalesesshtritirs 455 Chenilles (Cérites)....... 403 
Buline svessssessstsectt 625 CHHEMMCÉ. + sac eat “1 HO 
Bullet. «+ 476-625 CHismosRancHEs ......... 468 
Bullée. tentes te 477-625 DOI » a « sta are Gox 
Bullidium(note)........ 627 Cmitonelle.,2, 0250 603 
Bursatelle..s ttes 0 473 Chrysler 389 
Chthapiale,. ee 5qq 
C. Cibisdens 2e LR 391 
CIRCTAS ss de 594 
CPOCRON saute os 5o6 RE TE RE 495 
Cadran................. 424 Clause Re eee 457 
CAzxPTRACIENS.......... 30ÿ LB ÉENET 1) OARRRET PE RE 395 
Calyptrée............... 505 Cléodore................ 48 
CAICO Ole sers 518-629 The tr RER: ER 482 
Calliroë ................ 376 Doté 483 
Calmar................. 36 Chisiphontess ss cé. ses 390 
— à griffes. .......... +. 367 HN CR 444-625 
HRUOCRES. rss. ibid. Cloisonnaire. ........... 581 
— plumes............... ibid GIBLRD = se eme < 560 
— sèches............... ibid Colombelle.............. 398 
CAMAGÉSLES sos Merde se 541 Conénicés ss NL D 546 
Came.........,..... 542-631 Concholepas 2.0, 413 
AMONT: Re ec ade.- 632 Conc'ss ReRr ae ee 415 
Cancellaire........ Fou qui Conolies ge is isueses 625 
PanCMdess. Ti deatun es 383 DIN IN EE 598 
Capse.................. 549 RUN TT ORRANANRRRS ET 378 
Capsoïde............... 567 Gonoytlé:, Le A 452 
Cardiocardite RE 540 Conulaire........... 377-622 
Cardite PPT ART TT ibid. Coralliophage............ 56o 
Cana mr ee. 4g1 Corbeille ra 554 
Carocolle RO PRET 459 Corbicule: 254.407 0%: 552 
Carychium.............. 453 Coriolis 466 
Casque... 410 CORRE er dd 55e 
Cassidaire.. .....,... 409-624 Coronule.....:.. da SANTE 599 


Pas 
Gortale:". eines 391 
Granchias 2er ee 366 
Oranie: ss 224130 208 515-629 
Crapaud... .:..: ce 400 
GCrassrtelle. Ne 555 
Crenatule. 24e. 528 
Crépidule............... 504 
Crépiduline:............ 383 
CREUSER een ee as ve e o 598 
CRICOSTOMES, . Le tome eo 427 
RS LACES: - Atos ce à 383 
CTESTATLE eee ee ei » cjifee.. 630 
CRYPTODIBRANCHES....... 364 
Cryptostome. ........... 467 
Cucullée..:,..6heeeres 535 
Cycladé. es... 4.2... 5ot 
DCR Gun ee 2 ee 449 
* CYCLOBRANCHES. ce e 488 
Cyelope. th: .4 408 
Cyclophore .--..Le2... 435 
Gyclostome.......21..... 434 
LATE FL OOSPNPOEREENEERRESS 415 
CNIAOIUIN 2ermec suis s aie 2 419 
CYmbARC. TS res en 48x 
Cypricarde-: ee: 4.50 541 
GK 7 0 ME REP PES 552 
CE NME PANNE TE tbid 
D. 

Donphinule..…..s.. Mt. 429 
PÉCAGERES-4 ee 366 
Delphinula. ............. 429 
Dentalé. sc. 496-628 
Dermatobranche......... G27 
DÉème. ne sacs 600 
Dianchore. #22... 514 
Diazome... ed. 586 
Dicerate.s. 4. 942 
MAGÈRES .: «+ ducs ent 487 
Diderraur.:.....e "#2 587 
Dipsusis te ss sets 3400 5338 
Mibines. us. 420 515 
Discorbite.....4..., #11 384 


641 
Pag. 
DISTOMERL Er... 00e 0 585 
DORE, es... 472 
Done es. Ts 409 
Donace re 548 
Doridium (note)........, 627 
DGTIS:. ee ce. 438 
E. 
ÉDUÉDÉ. 2-0 sui 407 
Etéones.. 1400428 373 
Ettale ein s DM 628 
Elédone. inscrit 365 
Ellipsolite..... 2 ue 386 
Ellipsostomes ........... 436 
Pibhide.ss:: 8.413 388 
ÉlNae. Re 474 
Emarginule... 41%... 500 
Entailles (Emarginules)...  5o1 
Exromosromes. .......... 402 
Entonnoirs. :-2:,.:1.4.0 425 
Eclidér 4,48 2 486 
ÉDETON shine: 425 
Pponide.....,..: 64 354 
Étodone 2e... Mu: 566 
ny CIReN a  rs ee de 554 
ÆEspiphylla. 5... 449 
Ethérie............. 543-630 
ŒEucælium...:"...,... 4: 587 
Etomphale.…...:...,.4. 425 
F. 
Fasciolairefs.. 22320801 397 
FEMOTIAR SI NES ds oÿ 
Firoles st Minas sie 4g1 
EFtroloïde:.....1141048. 492 
Hnssurelle.. +,.125 290. .25 5or 
Histulane 2%: 232: 580-632 
Radie. sara. nat 584 
Morilie ue ss. RMS 374 
MRipièrel 4 tte 425 
Erondiculaite 22 “r37z 
HuStaUz : .:,..028.0 395-623 


642 TABLE. 


Pag. 
G. 
Galathée ru. 552 
Gastéroptère. ..:......., 479 
Gastroplax (note) ....... 475 
EDPONE. :: ser 8 ve 358 
DPNUILR vestes RE 
Mnbbe:s Lccsuss déve 458 
Glatousss. ss 0082 485 
Gama, 2... AU 458 
Gryphée/e es. #2... 522-630 
Clim «4 fie: 571-632 
Gondolière.s 4... 098 419 
GoONIOSTOMES............ 423 
Gymnolèpe. .....,...... 593 
Grunosomes. .......,... 482 
H. 

Hahotde. esse nel 502 
Manitess.Leisedr art 382 
HAFpace sus ie she 520-629 
HAEPE a ns ect se Te 408 
Hélénide ess t 374 
HÉUCANORS. see 462 
Helices esters sat 459 
Hlicellee ss eue 461 
Li 25 T0 Ce PSP EN PRE 44o 
Héhcile..»:s22se 20m #0 372 
Helcionss 21740 499 
Hélicolimaces 47 4b2 
Felix, Lion? 5 454 
Hemicarde: 020. -f.r. 547 
HÉMICYCLOSTOMES........ 442 
Hérione. . .... RÉ ERA IT Te 390 
HETRIES renoue 416 
HÉTÉROBRANCHES......... 582 
PUSH een ut ft 573 
Hibolithes . - .5.. «0 sr 010970 
Hinnite..#....: tarde 524 
HippobÈ ne 0.0 395 
ÉRPPONYCE: NE 0e ut 907 
Hippopess ss ses te 044 
Hiphutite. 1068 516-629 


NAIE. 7... NT 


1: Es COPA © 


Ichthyosarcolite. ....,... 
Ilote ss 5e ee 0.0.6 + à S4.0 0 5 
TMOTIOATIUR: 22: 2202 NES 


Inocérame. ..:2...... 4: 
lodamie. :: 4:50 0 00 
nidine.st: 
Isocardé. 5.002 0 


J. 


Jambonneau. ........... 
Janthine tt 


Lampadie, #40 444 
Éanlogère: ss ait À 
Tanste, LES. eee 


Benticulime. 04.1. 4 
DÉPADIENS 8. 0 à à 
Lepas, Linn...:..8 4 
Leptoxis: (nôte ):.... , 
Licophre. :::4....4592. 
Ficorne,s 44: 5 Aouttae 


MIEUUS 5 VTT ee 


Fieule-s SR 5500 


Fimace.#. 2e Marre 


Limacine ( note })....:.%. 
LIMTACINES LR RCE UET 


TABLE. 6/3 


Pa 
Eimnée..s.s. 000 448-625 
Linguelle............... 4g1 
Lingule............sse. 509 
Linthurie.,,1...14eetrrt 384 
Litholèpe. . :.....usites 595 
Eitiorine..s..hessesstp 429 
LiTUAcES ce Se nbbress 380 
Lituite.- "cs 11301 
Étuole Re seierornernetue.c 381 
ÉGhaltene nes en sese 478-627 
Lomastoma (note). ...... 449 
ÉdmpédeEns, sue 26e. 551 
HnGiNEs shoes de oh oc 550 
Lucinoïdes (Vénus)...... 556 
Éttraire.1s.. 402. 0e 566 
Éniricole.ns.. ht -te tbid. 
# 
M. 
Maclurite..: M 0es.L Res: 424 
MACOMA eee see sis cut 558 
MACTOdILE 2060 tite 38q 
MÉICERE Sous creeicte sstereti le 553 
Mactroïdes (Vénus)...... 556 
Li CNE RE CL 912 
MAR ensure 433 
MALACOZOAIRES.. ... 368 
MALENTOZOAIRES... 591 
Mars urita. she case 531 
MARGARITAGÉS. de 6- 0 526 
Marginelle....: 4... 420 
Marteau.i.:....0.0tee 52% 
Mürlesia ns... eee 632 
Nue. dise eee: 400 
Mélanie. esse esse 436 
Mélanopside. «ce... 404 
Mélange 6. 8.6 428 
Méléagrine %. ss, 8 630 
Mélonie. ...2... 530309 
Mérétrices (Vénus)...... 556 
Miliolessus ses cet 369 
Minaretise.. sie store 
MTVTE.. 2e. thid.-625 
Metarières, ? 00202 002 ibid. 
M olivaires...: 6217 ibid. 


1 
Pag 
Modioles 2.1... 4268 592 
Molosse Lee... 379 
Monoceros st. Nr. M2, 413 
Monodonte.-..-".:.". 428 
Monophore............. 289 
MonoPLEUROBRANCHES. ... 469 
Moules: Re NSP 53a 
Mulette 5243423 26m 539 
Myers. Musset" 965 
Myoconque............. 631 
MyTirnAGes: 22:11:90 531 
Mytilicardes, 562.70 540 
N. 
INSSse: #00 sr 408 
Nalice.s.4.: MT. 442 
NAUTIDAGES 22 ee peee 386 
NAutile.. secure 387 
Navette... 2... 0. 423 
Navicelle:.........+... 445 
Navicule F2: .20er 535 
NecToPODES............. 491 
NÉMATOPUDES............ 592 
INÉLINER Lee 404 
Nerita(lainn:)........... 442 
INORITE SR sors ece 443-625 
NémEINE cesse Ponte 444 
MNicanide es... 208 
INodosaire nt... 379 
Noni0nes tu sin rs 389 
Notarche. RL... 73 
Notrôme.ss esse tisse ND08 
NucLÉOBRANCHES......... 4gt 
Nucale.i.s.tréristens 536 
NUMMULACÉS. 14. .1.. 25 352 
Nummulite.:0eL0202e 352 
O0. 
Océanie ..s.sss.sese.ene 388 
Ochthosie.............. 01.597 
OGTOCÈRES.... eee 365 
Ocythoé................ ibid. 


DITES: + ue msenss 417-624 


644 TABLE. 


Pag 

pire AR En 7522: co 441 
Mmbrelle ss :238:%.::. 474 
Omphiéple use reses 449 
OnchIdIE PR. 1 nat 465 
ONCHIAONER.-7 00.0 488 
OineuHRe: de sœurs sui do 562 
UPS CIQR- cena 624 
Onychoteuthis. .......... 367 
RIDIS. are ere 546 
Grbicule::7...2 515-629 
Oxhiculine:sssses.s me 373 
Orcbulites 2505.12 5008 387 
OnéAlat RER Ue 383 
Orthocere 207 37 

ORTHOCERES ES MOMENT 376 
Oscabrelles .........1. 603 
OsGabmon ere Go2 
USDALGES 4 sus 519 
Ostrée,; Dinan... cbid. 
CINIDES Les ame 502 
IGN ds s des es 594 
COPIE ere RE CA 416 
Ole: cu A 422 
Danois: ts 467 
OxxvsTomes. ....5..+ 00 446 
Uaeyiréme.e- rm 442 

P. 

PashyEe: s ss. 522-630 
Déclite. ..:. 0m me 337 
Padolle 685.5... 503 
PALLIOBRANCHES......... 509 
Paludine 4-4. de 435 
BABdOÔNEE 2. 4 Ce Lt 563 
PARODÉE.e etai n cons ati 591 
PARACÉPHALOPHORES..,.... 392 
— diviques: "0"... 393 
— hermaphrodites....... 495 
— MONOÏIQUES. .......... 447 
Parmacelle.…....... +000 463 
Parmophore............. 501 
PATÉULE SR ui diet 458 
Patella,Linn............ 495 


Palelle + Munreoves 498-628 


Pag, 
Pimagioïines. eue ame 474 
Phfrocle. 3... 289 
Bedipes.....s.ss.sssse se 45x 
RIGNE +. 60-00 524 
Pélaguse, . . esse sertie 397 
Bélerine.. ..:.:#e4m 524 
PÉIOEE ss 388 
MPloronta. ss irc 444 
Pénérpple. . .: 4... 372 
Pentalasmis : 0.6 morte setele 594 
Pentalèpe......sss.s..e. ibid. 
Pentastère. . : : ss. #2 5rt 
Posdiie.. sure 409 
Péribole... ...##er.. 420-625 
Rériples-ti, fer mec 383 
P'erne: tn esse 528 
Péronie..... MP 48q 
Pétonclé... arms: 536 
Pétricole.... @......... 559 
Phacoïdes(Lucines)...... 500 @ / 
Pharamé., ac 45 20008 390 # 
Phasianélle ss. 438 
Ebilomiques.:ss.us..1e 464 
Pholade.. 46862 577-632 
Pholadidoïde. ss. 578 
Phonémers.-ee es cmt e 0 389 
BROSSE RAR LORRRCE 4o2 
Fhyllidie 2. 14.48.48 490 
Phylliroé.:<.+:.2::2088 484 
PRYSE ns se 450 
PRÉ D es Do Pare er SU EN 453 
Etienne ses Tee 45 
Piléolcs "1:40 445 
Bintadine 52.376 531 
IFISLNT ee ee de cesse sde 552 
Piaceninle.: 1.6.4 374 
Placobranche. :::..4.:4:. 36 628 
Placune.s.s states 520 
Plagiostome......... 513-629 
Planaxes 40e ee 405 
Planorbe. :....5 464532 450 
PrANDLACES ER -sese 370 
Plantidres ses taste 371 
PAU. 4 env se0 an 386 
PLEUROBRANCHES......... 470 


Pag Pa: 
Pleurobranchidie. ....... 471 PYrPO ESS: SR 480 
Pleurocère......ssossese 44t Pyreona à... RE 599 
Pleurotomaire......:.... 429 Pyrosome.........,.....t 590 
Pleurotome............. 394 Pyrule .....p int. 396 
Bicatuler tri cp 523 AUTOS de: a 584 
Pneumoderme........... 483 
Podopside.:::::42:2..... 514 R 
Poülinice mms st se 443 
Pollicipède...:5.1..... 594 Radiolite..........:n 917 
Pollontes:1....1...2..... 369 Radis................... 439 
POLYBRANCHES....... ..… 484 Ranelle. se 5e :cce.s en 4oo 
Poele. tint. 586 Rénuline st. :.:.::.04808 371 
Polycycle.#.,.5. 2... *. tbid. Réophage..........,.... 379 
POlyIèpe. une es ee 5g4 RÉTIFÉRES,. see 498 
POLYODONTES 1 A0 ne 534 Rhinocure.….. 8... 390 
Polyphême.......:...... 456 Rhombe (Cône)......... 415 
POLYPLAXIPHORES......e. 601 Rhomboïdes (Arches).... 535 
Polystomelle.-..... #01: 388 Rhomboïde.............. 573 
BOLYTHALAMACÉS. ss... 375 Ricinule. ............... 410 
Porcelaine. sms 42 Rimulée. re bot 
Porodragues.:..:.r.11200. 376 Jissoa.................. 374 
Potamidéersta nes 2e 4o4 RISSOAUITERE Ne ue «+ oies 473 
POUIpe en vae routs 2 365 Robule: 4::::....-.rL20e 389 
Pobrpres. tissu. 05e 4a2 Rotalite. -.-:..... 373-391 
er buccMOIMES sentent 1bid. Rouleau. ............... 415 
— patulées ...... Moss ibid. Roulette. .......4.e 426 
Productus. edit 512 Rban: :..-.:-....-..h00R 456 
D lo Riu eee tn 431 REDISTES: » es 02e + soluaer 916 
Dimobiestetscisiv is 567 Rupellaire. ............. 399 
Psammocole.........:.. tbid. Rupicole................ 564 
PSamotée … : : Mie. +. 2 tbid. : 
PsiLosoMEs.. . ... 1, ..... 484 S. 
Piérocère. .:. .".."@...... 414 
PTÉROPODES............. 493 Säbotrnturinrnmers els 427 
Pteroteuthys. ........... ° 367 Sagittelle, .............. 492 
PierotrachϾa. .......... 491 SALDIENS Tnt sie 587 
PuLMOBRANCHES. ........ 448 Saxicavess ss ss too 5x 
Pulmonelle.............. 587 Sanguinolaire. .......... 268 
Puppa................. 457 Saracenaire. .........:.. 370 
Pulvinite................ 530 Salaires mL. Porn 431 
PYpORIDÉS. ............. 562 Scalpellum.............. 5gÿ 
Pyramidelle.....:..... .. 455 Scaphandre . ............ 626 
A PR Er OU 404 Scaphite........:.2! 384-623 


Pyrène.................. ibid. Probe 4... tnt 453 


646 / TABLE. 


Pag Pag- 
SGUTIBRANCHES, + «eo » o + 502 Smbpique. . . : 693 Le MS 586 
KE 1 ONE RER 487 
DÉCHE die à: 368-619 T. 
Sépit:(Pinn)f. ::.:....: 364 
nn ie | PAR 366 2x SET SREE EEE 579 
Sepioteuthys............. 367 Tarière po NL CE #6 
SAUT LV NISRRERRRENRERe 445 cuire ni FPE 26 
DORADhe ns dusrance cs 416 AAGéséope RU, ia 
Siderolite.……...:.:.....0 373 Le RE CEE 549 
Sfar. nées tit 2 a 166 PÉMRITe...s , «sus oisesne 550 
Sigilline. ............... 585 Le POSER PEN 406 
Siliquaire............... k33 Térébratule 13 HS TT CARE 510 
Simplégade. ce à 385 Térédine..…....... “era p7e 
Siphonaire:..::.4::2112 479 à DER ri see 
Sn osaun en es de 303 l'estacelle bis ès SEC e 4Ga 
SiPHONOSTOMES. ......... 393 TÉTRACÈRES JET EE 484 
DRLré. pe Mn ee gui lextulaire DR ET se 
ISOIATLUTREe Lu: SL 424 1 halamule DNA À 578 
ÉDIÉCHM ER FAR ia Te 568 are DST PRES 2245020 
Dolmye ut reset 570 INHÉGCOSOMES .-.:. 1. 480 
SCO CARTON 569 ‘ Dhémeont. |... .....0. 375 
Soles (Peigne) DL 536 Théthys. se essuie 438 
Solételline. ............. ONE RO 564 
DLL TT PEER NE PE OT 478 PAAOTIENRE DÉÉCRERCRS. 20 
SpA as au co 561 Tinopore duais Arche 373 
Senéndhacts. 00 369 Tiranite RS HE CUS 380 
Sphérulite: ts. 516 Tomogére.. teteeresseses 458 
Sphinctérule. ....,..,..: 390 NU 57 r PE ee 409 
Shbatelle:e 000001 494 l'ornatelle. Het esse de 452 
DHITIICRÉER NL TE 5x2 Toupie. SRE OR 0 4as 
Spiroline. ..... RE: 382 AiRone RP TRES 24 
ES MT RE 384 Trigonie................ 545 
Spondyle. ..........,... B23 Triphore (CémÉe).:...... 404 
TU D LR A 375 Triptère DCR EE CCS 401-478 
BIO as ee cé 503 Triquêtre. ........t..... Aa 
Stomatelle. ....,........ 468 | Trisis...…............ sa 
Storille. ................ 391 HMISÉOMEMS see ee 404 
SR AT. AT 414 Triton.................. 399 
Strophomène. ........... 513 Tritonie................ 487 
Strüthiolaio ee dures 4oo Trochus................ 423 
Strygocéphale. .......... 51z Tubicimelle../:...s....,. 600 
SU PLYSIENE. :.Mocues 469 TURBINACÉS............. 390 
D'OBMTTILACÉS. 12 6 0.0 « » ne 537 Lurbinelle, :......... 398-623 
DDBOSTRACÉS.. . : « a siaiose me 229 Turbo, MANN see cvs 427 


Succinea RE PP Ts sa 454 TuRRICULACES sis dre » 16 51e 0.0 392 


Pag 

Turrilite........% Po utet 392 
Turritelle..... #40. 430 
Tylodine. .....m..ss.. 475 
Typhis. «soso... 4ox 

U: 
Ultime... sostese : 423 
Üncites. ses « 630 

à 
Vaginelle..2...5..4... 481 
Vaginule. ....... D... 4o5 
Palpata.. 6. 26080 « 434 
AE ON NP. ÉD tbid. 
VE Se sn 445 


Vite. 468 
MéneTIEARe. ste à 00 o41 
Vénérupe. 8. 0... 559-632 
VÉNUS ere masser 555-557 
Vermet iii ve ee 32 
Veronicelle.. Mises. 465 
Vertigo. #2 De 458 
Vins ae 406 
NAtrinees ser Chr 462 
Volute. 2.200 419 
Molvaire.. 54 420 
Vorticiale. .…... M 374 
Vulselle,... +... St M 526 
Li 
HONILE score esescere 461 


FIN DE LA TABLE, 


il 
| 


| 
| 


( 
| 
| 
Î 
| 
| 
| 


{ 
À 
fl 
{le 


= ris 
RS ME 


î] 


. . 


Dos..s..e 
...... 


peter. sse 


ibsssssses 


…...... 


lère....... 


0... 


.…..... 


SSSR AE 


eg + 
. . 


| 


Mégañphonaire, Ancyle. 
rgonaute. 
Naviabulie, Pyrgo. 
V'agil 
Denti 
a PA re ; Parmophore. 
, Hipponice. 
Piléoi 
e, Strygocéphale, Magas, Productus. 
tome , Dianchore, Podopside. 


Linge Birostrite, Calcéole. 
Rudohée, Pachyte. 
Ostrécigne, Houlette, Lime. 
Subontadine. 

Jatille, Pulvinite, Gervillie, 
Mars Hodume. 
Mytiule. 
Arcette, Iridine, Castalie. 


Subni°e- 


Dpis. 
Care Telline, Tellinide. 


:, Corbeille, Cyclade, Cyrène, Galathée. 


s, Vénus, Triquètre , Crassine. 
Con£?. Coralliophage. 
uline. 
‘hracie, Mye, Lutricole. 
e, Solételline, Sanguinolaire, Solécurte. 
Pyleimère, Saxicave, Byssomye, Rhomboïde. 
oir. 


Adevisonnaire. 
. ; Pentalèpe ( Pentalasmis, Pollicipède ), Polylèpe, Litholèpe, 
Périnie, Creusie, Pyrgome , Chthalame. 


Cor!e> Diadème, lubicinelle. 


Seri 


.cellulées....,.... 


| 
|TABLE SYNOPTIQUE 


| d'une disposition systématique des 

* coquilles, assez rigoureusement 
| établie d'après les caractères qui 
leur sont inhérens, et cependant * 
de manière à concorden avec la 
classification méthodique des ani- 
maux dont elles proviennent. 


POLYTHALANES... 


loculées .....,,.. 


UxivALyEs....,., 


engainantes; 
ouverture ...,4 


MOXOTHALAMES,. , 


recouvrantes, ,.,, 


Coquiures…. 


closes; charnière, 


Bivauves… 


TÉTS 24 


büillantes; ligam. 


TULTIVALVES. ... are dietes | 


en séric dorsale... 


Tuses ou Founneaux PnsEpe 
Exverorres ou Poryronss ( Échinides ), 


\ 


tout autour du corps; les bords, 


Se + Sèche. 
DIRES. es assscos ee: (ARE ! TA DE IR ; Frondiculaire, Pénérople. » 
seseterentenere eee mhrofdes..ssscssssee bhérulacées TR ED nt ON QT 
circulaires...,......... Vummulacées sons ne. +... Nummulite, Licrophre, Hélicite, Rotalite, Egéone, Sidérolite, Orbiculine. 
: F Tor simples . -+ Bélemnite, Conulaire, Conilite, Orthocère 
droites.......,. ...... Orthocérées...... à cloisons... US CeeRS Baculite. : Û 
: : : + i RS Ichthyosarcolite , Lituole, Spi FE D 
semi-droites.........,. Zituacces........ à cloisons... co (anne ; HR DRE AESDE ETTE Pile, Hortole, Spiroline. 
Iques .........,. subenroulées........... Cristacées....... sisi sonnsdusees ponvoree Crépiduline, Oréas, Linthurie, 
symétriques de ae sinueuses Discorbite, Scaphite, Ammonite. 
enroulées....,......... AÆmmonacées.… «s." A CIOÏSONS rs simples .… Simplégade, Ammonie, Planulite, Ellipsolite, Amalté. 
A. | à sinueuses . Orbulite, Aganide, Pélaguse. 
très-enroulées......... Mautilacées..... à cloisons. «ss... es : Nautile, Angulite, Océanie, Bisiphite. 
« Turbinacées..... ....... Cibicide, Rotalite, Storille, Cidarolle, Cortale. 
non sÿmÉLrIQUES..,..., +vssssmssss { Turriculacées .….. : Turrilite. 3 
3 ; sans bourrelet Pleurotome, Rostellaire, Fuseau; Pyrule, Fasciolaire, Turbinelle. - 
siphonée.#®. e.. ..... phonostomes..…. iinmnels. Colombelle, Triton, Struthiolaité, Ranelle, Rocher. 
Cérite, Nérine, Potamide, Pyrène, Mélanopside , PIN EX GA Een 
lées Eburne, Buccin. 
s à OPerculées. ses...) ampullées.. Harpe, Tonne, Cassidaire, Ricinule, Cancellaire, Pour Licorne. 
non entière.....1..,.. | échancrée...4..,.,.... Æntomostomes.… { patlloïdes: Ce Holene: ’ re, Pourpre, Licorne 
inoperculées. . = Mie nes rt ‘ 
N rculées. « Strombe, Ptérocère, Cône.  : 
échancrée et très-longue. Angyostomes..... Fe Tarière, Séraphe, Olive, Ancillaire, Volute, Marginelle, Volvaire. 
inoperculées ..,.::... Porcelaine, Ovule. : 
anguleuse,...,..... Goniostomes, ..,. ........ Serra datant Cadran, Toupie ; Roulette, Tectaire, Télescope, Cantharide. 
subglobuleuse. Monodonte, Turbo, Littorine, Daiphinule. 
d : subturriculée. . Cyclostome, Paludine, Valvée. 
£ ADP Cuire: CCE + Cricostome.…..... de forme............ turriculée... «+ Scalaire, Proto, Turritelle, 
operculée...... tubuleuse.. Vermet, Siliquaire, Magile. 
demi-ronde......,.,... Hémicyclostomes.. ...... ne fe Re Nérite, Néritine, Clithon , Vélate, Piléole, Navicelle, Natice. 
elliptique. ÆEllipsostomes É Hélicine » Ampullaire, Mélanie, Rissoaire, Phasianelle, Pleurocère. 
à bord aigu... +. Oxystomes.….. .. Janthine. 
"1 ovale ou ronde tranchant: Limnée, Physe, Planorbe. 
entière ovale rebordée....... + Piétin, Tornatelle, Conovule, Auricule, Scarabe, Carychium , Pyramidelle. 
ë ï 7e ovale tranchante.. Ambrette, Bulime, AgUiEe Polyphème 
très-variable.s..... ++ Hétérostomes.….. de forme... PATES obronde, rebordée. Clausilie, Tomogère, aillot, Grenaille, Partule. 
i transverse... ... Hélice et ses subdivisions. 
inoperculée .... patulée. Vitrine, Testacelle, Parmacelle, 
auriculée. Side Cryptostôme, Stomatelle, Vélutine, Stomate, Haliotide, Padolle, 
très- grande.;......... JMégastomes.…..... de forme.......,..,.4 bullée.. ulle, Bullée. 
él : ù patellée Aplysie, Dolabelle, Ombrelle, Siphonaire, Ancyle. 
nacelle... snsssssse MNaviculaïres. Le rs se aire, Atlante, Spiratelle, Argonaute 
” z e : Fe ._ ne Hyale, Cléodore, Vaginule, C lie, Pyrg 
symétriques; en forme de RS 3 Pense k Eee cocon Vague nee, Eyren 
boucli RE: Patelle, Helcion, Fissurelle. 
OHCLLET «a da « « a 0 0 0 0,» Clypéolaires.. { : Emarginule ; Rimule, Entaille, Semiémarginule, Parmophore. 
non symétriques. .,.... drone dnsorsonene Pilolaires ne vec Panasne ser e anarhen r sp rs ENrETer Crépidule, Calyptrée, Cabochon, Hipponice. 
es, Lingule, Térébratule, Pentastère, Strygocéphale, Magas, Productus. 
£ * {: YROCEp. ; 
NE A 5 régulière. ........ ‘tr: UThécydée, Strophomène, Plagiostome, Dianchore, Podopside. 
post. ou anale; coquille . { ï : secs s…. Zingulacées....., deforme............ irrégulière... ST Orbicule, Discine, Cranic. Ë e 
épaisse, rossi, ÆAudacées. RTS Sphérulite, Hippurite, Radiolite, Birostrite, Calcéole. 
té lee ill {inéquivalves. s8 Ostracées. Anomie, Placune, Huitre, Gryphée, Pachyte. £ 
antér. ou orale; coquille, subéquivalves Subostracées FRE Spondyle, Plicatule, Hinnite, Pügne, Houlette, Lime. 
LUE simple Vulselle, Marteau, Avicule, Pintadine. æ- 
suborale.....,..,,..., ,,......., Margaritacées … bite Perne, Crénatule, “Inocérame, Ctille, Pulvinite, Gervillie, 
presque nulles. Mytilacées.…. ARTS Jambonneau, Moule, Modiole, Lithodome. 


Arche, Cucullée, Pétoncle, Nucüle. 


Arcacées. Fe : 
Anodonte, Hyrie, Dipsas, Mulette, Iridine, Castalie. 


très-nombreuses. . 


epidermées 


à 


lamelleuses. .......... Submytilacées.….. AE épid mé Cardite, Vénéricarde, ypricardé. 
. sn F3 irrégubièr. Came, Dicérate, Ethérie. 
dorsale..….dents....,.../ grossières.. Camacées...….. Doha rAenasdeeevaus Créntlières. Tridacne, Hippope, Trigonie, Opis. : € 
Bucarde, Hémicarde, Donace, Gps, Telline, Tellini de : 
avec dents latérales écartées.. . .{ Lucine, Loripède, Amphidesme, Corbeille, Cyclade, Cyrène, Galathée. 
régulières ..:....,.. Cyprine, Mactre, Erycine. Tasuéns Chate 
: Crassatelle, Cythérée, Arthémis, Vénus, Triquêtre, Crassine. 
normales... #,......... Conchacees, ..... { re { Vénérupe, Rupéllaire, Pétricolé, Coralliophage. 
Arrégulieres, Clotho, Corbule Sphène, Ongaline. F 
ÉRteFnE" cross rcee Pandore, Anatine, Rupicole, Thrace, Mye, Lutricole, 
: x } » d Solécurte 
Svidents.... DOC ISC OONTS PACE Pyloridées....... à ligament libres. CARE Psamobie, Psamotée, Solételline, Sanguinolaire, Solécur de 
stterne { Solen, Solémye, Panopée, Glytimère, Saxicave, Byssomye, Rhomboïde. 
= # HIQIE PS ONE CN Gastrochène, Clavagelle, Arro 
Pa ibres Pholade, Pholadidoïde. 
QU RE e De sense ass real octo de AUBIMACER.. a nee Rene .. nn Térédine, Taret, Fistulane, CIbisonnaire. 
NON ENGrENÉS. «sr... Périsomiales Gymnolèpe (Otion et Cinéras), Pentalèpe ( Pentalasmis, Pollicipède ), Polylèpe, Litholèpe. 
LT. bee Enter Coronole Balane, Acaste, Ochthosie, Conie, Creusie »,Pyrgome, Chthalame. 
8 ses RE NTENELE Coronule, Chélonobie, Cétopire, Diadème, Tubicinelle. 
Sériales . Oscabrion, Qscabrelle. 


he 2 & 

d ï 
nee rer DT A 
& Ce) Er 

ART 


… 


.. 


4 eh] cf orecl in Quocjti ArUOHE L-Ve f 
(ben 2VQ à Mar 181, Le MED, 55