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Full text of "Manuel du minéralogiste, ou, Sciagraphie du règne minéral : distribuée d'après l'analyse chimique"

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1* 



V.-^ 



IHANUEL 

DU MINÉRALOGISTE ; 

o u 

SCIAGRAPHIE 

DU RÈGNE MINÉRAL, 

D I s T R I B U $ E 
D'APRÈS L'ANALYSE CHIMIQUE; 

. Par m. Torse rn Bergm an ^ 

jChevalier de TOrdre de Wafa, rrofefleur de Chîmîe 
à Upfal , des Académies d'Upfal , de Stockolm, de 
Londres , de Goettingue ^ de Berlin^ Correfpondant 
de celle de Paris : 

Mife au jour par M^ Ferber , P^qfeffeur de Chimie à Mïtta'w; 

Tat M. MONGEZ le jeune ^ Chanoine Régulier de 
Sainte-Geneviève , Auteur du Journal de Phyfique , & 
Membre de plujieurs Académies. \ 

Nouvelle Édition , confidérablement augmentée « 
paf J. C. DELAMÉTHERIE. 



TOME SECOND, 



A P A RIS, 
Chez ÇUÇHET , Libraire , rue & hôtel Serpente. 






^^ . ' 



301255 



• • • • 



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SCIAGRAPHIÈ 



D U 



RÈGNE MIIÎÉRAL, 

D tS T k I È V È 

D'APRÈS L'ANALYSE CHIMIQUE. 

■ - ■ " ' - Ji-j 

TROISIE ME CLASSE.^ 

$. C X X X I L 

Bitume. 

iious renfermons dans cette clalTe tous \t% 
fofïîles contenant un excès» de phlogiftîque, en 
forte que traités comme il faut , ils peuvent 
produire de la flamme. Ce genre eft très-*pca 
nombreux , & pour parler plus cxademeiit , il 
e(l unique ; maïs comme le phlogiftique eft fi 
(ubtil qu*il échappe faciletwent à nos fen« , nOttl 
Tom^ IL A 



r«.*w 



-n^*» 



pourrons confiid^er-fes combinaifons les plus 
(impies . cOQciiQé'àùtaDt de genres ;, comme oo 
le fait .pàiJK.'lïs métaux. 

^ *-. ' §. C X X X II/ A. 

'v^y* Bergman entend îcî par bitumes, les foflUes ^A/o- 
'gifiîqués , comme nous l'avons vu §. XlX ^ car fl pla- 
ce dans cette claiTe le (ôufre , le diamant , la plomba- 
gine avec les bitumes : c'eA pourquoi il me femble 
que les différentes efocces d*air inflammable qui (e ren* 
contrent dans la natmre , doivent avbir ici leurs places, 
aufO-bien que le pétrole & les bitumes ; car , fi le nom 
de foflîles phlogifllqués convient à quelques fùbflan- 
ces» c'eft à ces airs. 

$. C X X X I I. B. 

Air inflammàkle des mines. Cet air , connu (bus le 
nom de Feu hrîfou , moflfette , &c, s*allume aux lampes , 
& fe rencontre dans plu/îeurs mines , fur-tout celles de 
charbon \ il détonne avec fracas & grand danger 
pour les ouvriers ; il faut qu'ils fe couchent à terre ^ 
parce que la détonnation fe fait toujours dans les par- 
ties fupérieures à caufe de la légèreté de cet air. 

Il fe dégage des charbons , des pyrites & autres mt* 
nerais; il eft le plus fouvent mêlé d*air ÎL\e. 

§. C X X X I I. c. 

Air hépatique* Il eft très-commun dans les (bufrières, 
dans les mines de charbon : j'en ai rencontré dans une 
des galeries des (àlines de Bex en Suifle. 

Son origine efl due à des combinaifons du feufre 
avec différentes fubflances. 



x-m- 



DU MlNÉRALOOISTE. ^' 

§. C X X X I I. D. 

Air inflammable des marais» Cet aîr cil très- abon- 
dant dans les marais, dans les lieux oà il croupit des 
«aux , avec des matière^ végétales & animales en dé* 
compodtion , &c« 

5. C X X X 1 1. E. 

Air inflammable phofphorique ; air inflammable des 
fbtxtalms brulantas. On connoit plufieurs lieux , où on 
voit fe dégager de Tair qui s'enâ|nime aufli-tôt qu'il 
fort de terr2 , ou de l*eau ; car on en trouve également 
qui fe dégage de certaines fontaines. Fietra mala- eft 
fur-tout célèbre par ce phénomène : M. de Volta s'eft 
bien affuré que c'étoit de Tair infiamniable \ mais Vm 
ignoroit ce qui enfla mmoit cet air* 

Dès que nous connûmes Tair inflammable phofphorî- 
que , je (bupçonnai que c'étoit un pareil aîr qui étoiç 
cau(e de toutes ces inflammations fpontnnjfes , & mon 
opinion a été adoptée par tous les phyfîciens. 

C'eft encore à la même caufe , que j'ai attribué ces 
inflammations fpontanées , qu*on apperçoit dans les cim<!- 
tières & autres lieux où on a enfermé beaucoup de 
fiibilançes animales. 

■< -^ — ^- g(2^ ^ > 



§. C X X X I I I. 

s O U F JR E. 

On peut donner en général ce nom à tout 
acide coagulé en forme folide, par le phlogif- 
tique. $i tQu$ les métaux font formés par UQ 

A a 

■ ♦ 



ji . M A N cj E i; 

• acide radical , faturé par le phlogiftique, comme 
il eft vraifemblable & qu*on ne peut en^Iouter 
pour Tarfenic , les métaux doivent trouver ici 
leur place ; mais jufqu*à ce que cette théorie foit 
démontrée par un grand nombre d'expériences , 
nous n'admettrons ici que les combinaifons qui 
ne contiennent rien de métallique. 

§. CXX X I 1 L. A. 

(t> M. de Fouroroy , fondé fur un autre principe « 
fur celui que les fubdances méullîques étoient de vraies 
matières combuflibles » les a rangées dans pette claiTe ; 
alnd (â clalTificâtîon fe rapproche de celle de M«Fergman : 
le Cbimide Suédois les regarde comme un (bufre , & 
le Chimifle Fràn<;ois comme des corps inflammables. 

§. C X X X I V, 

Phlogistique faturé diacide vitriolique. 
Soufre ordinaire. Cronftedt, Min. iji, 

$• C X X X I V. A. 

1^=" Le SOUFRE, cette fubflance /? comSKible, a 
toujours fixé l'attention des Chimides. Pli p^ rs ont 
cherche à deviner (a rature , à Je dccJbmpoier, Sthal 
eft le premier qui ait dit qu'il étoit le réfuitat de 
deux principes inrimément unis enfemble , le phlogif^ 
tique & l'acide vitriolique; (on fentihient a été géné- 
ralement adopté , jufqu'à ce que la nouvelle théorie des 
gaz a confidéréie foufre (bus un autre point de vue , 
& au lieu de faire l'acide vitriolique une des parties 
cooftituantes du foufre, eHe a regardé le foufre comme 



» DV MfKéaAL0(»I5TE. J 

Zù contraire une partie çonHicuante de l'acide yltriolî'^^ 
qqe , qui n'efi plus que du fbufire & de Tair pur. Cett9 
théorie îngéhieu(é peut jetter un très-grand jour fiit 
plufîears opérations chimiques^ & elle mérite d'être 
étudiée 6c approfondie dans les Ouvrages fondés fur ces 
principes, comme les Elémens d'Hiftoin Naturelle & 
4e Chimie.de M. de Fourcroy. 

$. C X X X I V, B. 

Le (bufre efi un corps (blide ^ (êc , très-fragile , d'un jau- 
ne citron, ans odeur quand il efi froid 5 mais qui lalilè 
échapper une odeur piquante quapd il ed échauffé ; il a une 
fiVeur qui lui eô propre ; il s'éleârifê par frottement* 
JL'eau paroit ne pas l'attaquer : cependant l'eau dans la- 
quelle il a' long-temps (cjourné acquiert une vertu médi- 
cinale : à un feu doux il fe. ramollit , fe fond « en prenant 
une couleur rougeâtre , ou brune verdâtre» Si on pouffe le 
fcu , le (bufre fe fixblime en petites parcelles d'un beau j*i« 
ne , auxquelles où a donné le nom de FUurs de foufre* 
Enfin , fi pendant qu'il efl échauffe , il communique avec 
un corps ejtnbrâfé, il s'allume flir le ch^mp , & brCde avec 
une flamme bleues la vapeur piquante qui s'exhale alors» 
eft l'acide fulfurenx volatil « il br&ie (ans laiffer aucun ce* 
fidu. Le fôu&e efl fufceptible de fe combiner X pkfieurs 
efpèces de terres avec lefquellesi il forme des foies de 
foufre, La terre pefante , la magnéfie & fur-tout la chaux 
fqnt de ce genre. Les alkalis forment auSî des foies de fou^ 
fre. Il peut $'unir à tous les métaux avec lefquels il fait 
des pyrites ou des mines fiilfureufès & artificielles. . 

$. C X X X I V. c. 

La jnatiire nous ofl>e le foufre en très-grande queuté 



7^ 1\| A N ^ E L - . ^ 

tîté , 8c elle a Part de le former journellement dans 
les matières animales & végétales qui éprouvent un 
commencement de putré&dion.-On rencoiHre le foufre 
ou criflallifé ou en maflê informe & pulvêrente , adhé- 
rent à des fubflances pierreu(es , terreufes , qu volca- 
niques { quelquefois il fumage fur les eaux minérales , 
ou il fe dépo'fè au fond des lacs fulfureux , comme 
dans ceux de Bakaika en Ruffie ( Journal dd Phyfique , 
Suppltment y I7éi , page^^z» ). M. Dèyeuj^ Ta retiré 
de plufîeurs végétaux , de la racine de patiei^ce , de 
refprit de cochlearia, de quelques matières animales, 
& notamment du blanc d'oeuf ('7^iJ. 178 1, Tom. 17 ^ 
pag. 241 ) j enfin combiné avec toutes les fubftances 
métalliques, il leur (ert de minéraliiateur« 

. $, Ç X X X I V. D. 

' Au chalumeau x\ ife fond très-facîicment , s'allume 
& brûle avec une flanAme bleue, & une odeur très- 
vive & (uffoquante, . - ?- 

5, C X X X I V. È7" 

* Je ne répéterai pas ce que j'ai dît ( page 41 , tome !• ) 
(ur la nature du foufré. Dans tous les (yftêmcs on eft obligé 
de convenir qu'il contient du feu & de la lumière , leP 
ouels dans (à combuftion contribuent à la chaleur & à la 
lumière qui fë dégagent , conjointement avec les mêmes 
principes qui peuvent fe d^ger de Taîr pur 5 cet air pur 
rS combine, on a de l*acide (ùlfureux ou vitriolique. 

§, ex XXI V. F. 

La pefantéur fpécifiqjie du foufre -eft environ i^jo. 
Sa dureté n'eft pa$ coniîdérable. On peut Teftimer 
à 4,00. 



DU MlNéRÀLOGISTE, ^ 

Il Ce fond à 185° du thermomèt/e de Fahrenheit, 
& sVnâamme à 501^. 

100 parties de (bufre hrulé en donnent environ 70 dV 
cide vitrioUqùe* 

5.. C X X XI V, G. 

La forme primitive de fa crifbllifation efl i*oâaèdre 
rhomboïdal , formé par deux pyramides tétraèdres ^ 
obliquangles & obtufes , jointes ba(è à bafè : on a en- 
fiiite un grand mombre de modifications du même oôac- 
dre. 

Sa cri{!alli(âtion confufe efl en fibres , ou petits prif* 
mes comprimés & allongés : c*efl (bus cette forme qui! 
détermine (buvent la criflallKàtion de plusieurs métau?c 
qu'il minéralifê , tels que le mercure , Tantimoine , U 
fer, &c. 

§. C X X X I V. H. 

Le (bufre Ce trouve ordinairement en abondance au«- 
, près des volcans , tels qu'à la Solfatare , à la Guade•^ 
loupe, &c. Il fe préfênte le plus (buvent ^ (bus forme 
citrine lui(ànte, en petits, grains réunis. 

On le trouve fous forme de gros criibux oéiacdres» 
à Conilla, à quatre lieues de Cadix 3 (buvent il eft 
mêlé avec du (path calcaire blanc. 

On en rencontre, dans des géodes filiceufês , à Poligny 
en Franche-Comté. 

A Bevieux en Suiffe , on le trouve aufli crî(lalli(ï 
en oôaèdre. 

Enfin , il eft peu d'endroits où on amoncelé des par-- 
tîes animales en putréfaâion , mélangées avec des terres ^ 
où on ne puifle trouver du (bufre : l'odeur hépatique 
jui s'en dégage annonce fa ptéicnce* 

A 4 



lO M A N U B r 

& fe çonGime ; ce qui la difiingue de la molybdène , 
c*e0i qu'elle ne laifle point de pouflîère blanche dans 
la cuiller, 8c mieux encore en reffayaQt par Talkali 
- minerai, qui ne la diilbut pas ; le borax & le iel mi-^ 
croco&ûque ne lui occafiotinent aucun «hangemenu 

J. C X X }^ V. D. 

L 

^ La ploonbagine diffère entièrement de la molybdène « 
paifque celle-ci eft uhe Tubfiançe métallique; maïs 
•fl efl aflez difficile de les dîftînguer , pour que ju(qu*à 
ces derniers temps on les ait cofvfi>tidues. La molybdène 
^ (ê préfente toujours fous fort||^<4(e lames , à fîirfaces 
larges & lifles, au lieu que la texture de la plomba- 
gine eu toujours d'un grain plus ou moins fin , & ptui 
le grain en cfi fin , plus elle eâ belle» r 

^- C X X X V. E, 

Sa dureté eâ peu confidérable , 8c peut étse e^in^e- 
à J»oo. 

On ne Tapas encore trouvée crîfiallifée. 

Sa pe(knteur fpécific^ue varie à raifbn du plus ci» 
Bioins de fer qu'elle peut contenir, depuis 1,9^7 » juA 
qu'à ^y^67^ 

La plus belle plombagine connue eâ celle de RefWIck 
Bans le duché de Cumberiand , en Angleterre ; éle &*y 
nomme Kellou ; on Ty trouve en morceaux aflez confi- 
dérables , qu'on fcie pour faire des crayons* 

On trouve, de la plombagine en Allemagne, en EC- 
pagne , en Amérique , & en France , à Bleoux , dans 
la haute Provence , dans le comté de Foix , flcc. 

Mais nulle part elle n'e/l auffi pure que celle d'An- 
gleterre ; aufli les Angloîs en ménagent-ils l'exploitât* 



f 



Dû' MrNiRAEOGVsTE, Tt 

<5cFn «Tcc art: ils n'en retirent qu'une «pctîte quantité à 
^« fois , 9c ils- ferment enfuîte la mme. 

$. ÇX X X V. F. 

Plombagine ans fourneaux. Dans les grandes fonief' 
de fer il (e forme une alTez. grande quantité de véri- 
table plombagine , par la combinaî(bn d^une portion 
de fer avec l'autre {portion quelconque conftituante 
de la plombagine. 

5. C X X X V. G. 

Schécle avoît regardé la plombagine comme corn- 
ipofée de phlogîdîque & de fer, parce qu'en la faitànt 
détoner avec le nître , il en retiroît beaucoup d*aîr 
îxe , & ^mme il failolt deux fois plus de nître pouf 
en faire détoner une partie , que pour faire détoner égale 
quantité de charbon , il en concluoît qu'elle contenoît 
deux fois plus de phlogiftique que le charbon. 

Dans la doâi^ine aati-phlpgifUque , où on regarde Paif 
fixe comme un comporta de charbon , on a dit & on a 
dû dire que la plombagine étoît composée de charbon & 
^6 fer , d'après les expériences de Se* ' .z. ■ 

J'ai prouvé que le. charbon contenci .e raîr înâam* 
mable & de Taîr phîogiflîqué , & iss expériences de 
^ AuâiA prouvent que l'air fixe tfc compofè d'ait in* 
flammable peûnt ^ . c'eil-à-dire , d'air inflammable & 
d'ak phlogîiliqué : ce qui détruit cette do4lrine, 5ç fa* 
mené à celle tle Schéele. 

S. C X-X X V. H- * 

Plômhagïni. chariontufi^ it Sçktmn'ttj^ en Hongtiï. 
AmhracoUth^. £Ue « été découverte récemment ; «llo 



12 M A V U S C 

fi£Eêre de la plooiba^e ordînaiie, es ce qjifdlt ne 



tacbe pDiii( les doigts; elle z une caflnre coocboîde 
& IniiZiice ; elle eft légère & compaâe : (ôns «ne 
saoufle elle perd 0,^0 de (on poids ; par l'analyfe on 
« a cetiré^ 

principe combaftible 0^0 

terre argillenfê o»of 

terre filiceuiê% .• o^o& 

fer..... ••••• 0,0$ 

§. C X X X V- 1. 

Plombagine charhoneuft hexaêdn. Elle a été trou* 
Tée en Soifle par VL le comte de Razonmowski , qii| 
y ^ Cmpçonné un métal ; elle ed noirâtre ; parfiute- 
ment opaqae , tache les doigts ; elle (ê c^Sk en mor-^ 
ceaiUL anguleux qui a&âenc la figure parallélipipède 
on cubique , ce qui Ta £ût appeler hexaèdre ; elle efl 
légère , & a environ le poids du charbon de pierre« 

f. C X X X V. K. 

La portion de fer que contient la plombagine Ta fait 
mettre par quelques Minéraiogiûes au rang des mines 
4c fer. 

$. Ç X X X V I. 

Phlogistiqur uni avec Vacide vitrîoUquà 
& molybdénique , ou , ce qui eft la même choje ^ 
foufre uni avec Vacide de la jnoljhdène. Mo^ 
fybdène. Cronftedt ,* Min. §• i.j'4 , B , C 

J'ai déjà démontré ( §• 32 ) que Tacide de 
la molybdène , tel qu'on peut Fobtenir à nud ^ 
peut à peine être dépouillé de fdn phlogîftiquc^ 



Dtr MiNéRALOGISTE. 13 

51 cet aptde a une origine métallique , la mo- 
lybdène peut être regardée comnie une efpèce 
de minéralifation * & par conféquent être lan- 
jgée parmi |es mines, 

$. C X X X V r. A. 

(C> Dans tous les (yftêmes de Minéralogie, on avoit 
placé la molybdène avec la plombagine; Le peu dé coa- 
noilTance que Ton avoit de la nature de cette dibilance» 
a été cau(è qu*pn Ta toujours mal clafTée ; mais le beau 
mémoire de M. Schécle, Imprimé dans le Journal de 
Fhyfîque , 1781 , t. xo , ^« ^41 , a appris qu'elle n*étoit 
qu'une union du (bufre à un acide particulier , qu'il a 
nommé acide de la molybdène. Nous renvoyons à ce 
mémoire , pour le détail des expériences ; nous nf^n& 
contenterons de donner ici (es caraâères , tant chimir 
ques qu'extérieurs , Se les moyens de ne point la con- 
fondre avec la plombagine* 

5. C X X X V I. B. 

La MOLYBDÈNE e({ compofée de particules écalllea- 
(es y plus ou moins grandes , peu (êrrées les unes contre 
les autres , elle e(l douce & grade au toucher , tache les 
doigts & laiflè dis traces d'un no;r clair, ou plut6t d'au 
grl^ de cendre ; (a pouf&ère ed bleuâtre ; elle (è lalflè 
couper & tailler au couteau s elle Je volatili(ê prefque 
toute entière à feu ouvert , & exhale une odeur de (bu* 
fre : quand tout le foufre eft dîffipé , il ne refte plu8 
qu'une terre blanche , qui eft Taclde de la molybdène. 
Fb/q J. yi% Bt les expériences qui prouvent que cette 



^\ 



14. M A N tr E f 

terre eft un acîde. L'acide arftnlcal & l'acîde nîtreux 
ibpt les feuls qui iient de l'aâion fur ce minera!. 

$. e X X X VI. c. 

Les caraâères didinâifs de la plombagine & de la 
molybdène, c'eft que les acides, tant digérés que bouiU 
lis fur là plombagine , n'y produifent aucun change- 
ment (èn(tble;au lieu que les ajcides nitreux 8c ar- 
(ênical diflôlvent la molybdène. La première contierit 
toujours un peu de fer , comme le prouvent les acides 
avec lefl^uels on l'a traitée , & les fleurs martiales que 
Ton en obtient avec le Tel ammoniac. La molybdène 
iè volatilise pre(que toute içtière à feu ouvert, & 
la plombagine n'y perd que -^^r* La molybdène mîfe 
à détonner avec du nitre, laifTe une maffe /ougeâtre , 
M la plombagine dans la même expérience une maflê 
fluide, noire & brillante ; ces deux réfidus » diffous 
dans l'eau , le premier donne un foie de fbufre , que 
ne donne pas le (econd; enfin, la molybdène , traitée 
avec les réduâifs , peut donner un régule , fuivant une 
Lettre écrite de Suède à M. de MorVeau ; & l'on n'en 
a pas encore pu obtenir de la plombagine. 

5. C X X X V L n. 

Au chalumeau , quoique la molybdène contienne dtt 
foufre , elle ne s*allume pas ; mais dans la cuiller elle 
donne une fumée blanche, dans la diredîon du vent ^ 
qui devient bleue à Tapprocbe du cône intérieur dç 
la flamme ; elle eft à peine attaquée par le borax & 1^ 
(èl microcoHnique , mais elh Ce diffbut avec effervejf^ 
cence dans l'aikali minéral , & forme avec lui u» foiç 
de foufre» 



DU Minéralogiste, ly 

S. C X X X V I. E. 

* La molyhdinè. Il efi aujourd'hui bien reconnu que 
la molybdèhe eft une (ubAance métallique ; ainfî nous 
en parlerons à Tarticle des métaux* 



^^^. 



PÉTROLE. 

§. C X X X V I L 

On trouvé , dans la clafle des foflîles , le phlo- 
glftique combiné avec la matière huileufe ; mais 
plufîeurs Naturaliftes le dérivent alors du règne 
végétal. 

, §. C X X X V I I !• 

Pétrole pur & îfolé. Cronftedt , * Mm. 
§. 1^7.150. 

5. CX XXV III. A. 

t^ Le PÉTROLB e(l un bitume fluide qui coule en* 
tre les pierres & les rochers ; c'eft une véritable huile 
bitumîneu(ê. I^s propriétés chîmiquet du pétrole, font 
les mêmes que celles des bitumes en général qnte nous 
avons détaillées, §, 11. A. On doit y ajouter feulement 
que certaines cfpéces de pétrole > comme le naphte | 
font très- volatiles de il combûftibles , qu'elles s'enflam» 
ment à l'approche feule de quelque matière en com^ 
budion. Le pétrole brun donne un phi egme acide , ce 
qui le rapproche un peu du fuccin* 



i6 Manuel 

j. c X X X V 1 1 1. k 

Comme tous les pétroles ne varieni entr'eux que par 
rapport à leur fiuidté & à leur ténacité , je crois qu'on 
peut très bien les cladêr enfèmble; & alors on aura 
i^. le naphte, dont la fîibtiiité , la limpidité,* la 
pureté & la légèreté , égalent prefque celles de refprit- 
de-vin ; il furnagc tôuç les li(}uldes; une goutte de naphte 
s'étend fur l'eau 'comme l'Huifej il répand une odeur 
aflTez agréable ; il s'enflamme , comme nous l'avons dit 
plus haut , à l'approche d'un corps embrâfé, & même 
à une certaine diftance ; à la longue il perd Con odeur 
& Gl couleur, &s*épaîffit comme l'huile de fuccin; on en 
connoît trois variétés , le naphte blanc, le naphte rouge & 
ïe uaphte vert ou foncé ; le plus beau vient d'une pénin- 
fule de la merCa(pieiîne , que Kcmpfer nomme Okefrui 
îl fort à travers la terre , dans des cîtîrnes ou puits 
creufés exprès ; on eii trouve à BAu en Perfê. ( Voyeii 
Journ. diPhyjique ^ année 17S2 , tom, 10 ^ p. 161. ) 

^'^, Le PExaoLB dont le caradère diftindif eft d'é- 
» trc épais comme l'huile grafle , d'avoir une odeur 
îipprocbanîe de celle de la térébenthine , ou plutôt de 
l'huile de (îiccin , d'une faveur. acide pénétrante, plus 
îéger que Tefprit-de-vin ; quand il eft bien pur, il le 
furnage ; il brûle d'une flamme bleue ; m^iis avec le 
temps il perd fon odeur & ,fa couleur \ il s'épaiflit âc 
prend une couleur noire ; on en connoît trois variétés^ 
principales. 1**. Le pétrole jaunâtre qui eft très léget 
& très - voi^til ; on le trouve près de Modcne en Ita- 
lie 5 %^. le pétrole rougeâtre ou d'un jaune rouge , tel eft. 
celui qui (é recueille à Gabàin & en Al(âce y enfin I9 
pétrole noirâtre ou brun, c'eft le plus pcfant & le ^Xma 

comûmn ; 



DU Minéralogiste» tj 

tommun : l'Angleterre , l'Italie , la France , TAlleina- 
gne, la Suède, en fournUrent > on en trouve tantôt, 
coulant à travers les fentes des rochers , tantôt mêlé 
à de la terre & fuintant à travers , tantôt enfin nageant 
lur les eaux, comme dans la fontaine ardente de Sainte- 
Catherine en Ecoflè. 

3°« Le MALTHE ou la poix minérale ; fà confîftance 
cil graflè j il efl noir , peu coulant, & tenace comme 
la poix ; au feu il répand une odeur forte & délagréable ; 
iâ ténacité fait qu'on le trouve toujours adhérent i 
quelques ccrps j on en connoît deux variétés , le malthe 
noir & le malthe rougeâtre ; on en trouve en Auver-^ 
gn&, en SuifTe , & dans quelques endroits de la Suède, 
Se toujours mêlé avec de la terre. 

4^. Le PijSASPHALTB ; il efi d'une confiflance moyen-i 
ne entre celle du péti^ole ordinaire & de l'atphalte ou 
bitume de Judée. Le bitumé que l'on recueille en Au- 
Tergne, près de Clermont - Ferrand , au puits ic.Uk 
Pege , eft le vrai pifTafphalte, 

$. ex XX V I I L C. 

Les bitumes' ^lides ne diffèrent des fluides que par 
le rapprochement de leurs partiel cOndi tuantes ; on doit 
les réunir ici ; on ^n connoit deux principaux , l'af* 
phalte & le jayet» 

§. G X X X V I II. D. 

L'asphaltb , ou bitume de Judée, aînfi nommé 
parce qu'on le .trouve fiir les eaux du lac Afphaltide 
en Judée , eÔ un bitume {blide , noir , càflànt , aflTez 
brillant fur- tout dans (à calTure , qui efl yîtrçufé ; (a 
^uleur noire n'eft qu'un touge btua foncé, j^ulf^u'uni^ 
tome IL ' B 



x8^ M A K u E r 

lamé mince de ce bitume paroSt rouge lorsqu'on la placé 
entre l'oeil & la lumières il furnage Peau, 8c au feu il 
brûle en répandant une odeur de fiiccîn ; lorlqu'il eft 
très-pur, il brûle d'une flamme claire, ans laiilèr au- 
cun réfîdu ; quand il ne l'efl pas , il laifTc un charbon 
ou plutôt une efpèce de fcorie. On trouve encore 
Falphalte dans plusieurs lacs de la Chine , en Dane-« 
marck , en Suède , au Vaifrode , dans la principauté de 
Neucbâtel i je Tai rencontré ptès d'Orthès dans le 
Béarn, . 

^ $. C X X X V I I I. E. 

Le JAYET efl un bitume très - compare , auifi dur 
que de la pierre ; il n'a point de fente , & n'eu, pas 
fragile comme rafphalte ; & calTure eâ brillante & vî- 
treufê, & il eâ fufceptible de prendre un beau poli^ 
slArnage Teau; quand on le frotte, il devient un peu 
ileârique; il coule en répandant une fumée ob(cure 
& une odeur bitumineufe. On trouve le jayet en France 
dans la Provence & dans le Comté de Foix ; on en 
exploite une carrière dans les Pyrénées ; la Suède , l'Ai • 
lemagne & l'Irlande en fourniilent aufli. 

§. C X X X V I I I. F. 

* Suif minéral, mumia bellefbon. C'efi unefubitance 
parfaitement blanche, (èmblable au (uif , mais plus fra- 
gile; elle a été trouvée en 175^» fur l'eau de la mer , 
vers la Finlande, 

Sa pefànteur (pécifîque eft 0^770 , & celle du fuif eft 
de 0^969 ; elle brûle avec une flamme bleue. 

M. Herman en a trouvé aufli dans l'eau d'une fon- 
taine près de Strafbourg : cette (îibftance parott tenue 
dans un véritable état de diiTolution; mais en faiiâat 



»W MiNè&ALOeiStÉi i^ 

fouillif l'eau de la fontaine , on voit fornager une 
Cibflance cokictète qui a une parfaite teffemblancft» 
avec le fuif animal 5 l'efprit-de^vin la diflbut pur ^ J6t 
tie Tattaque^ que lot/qu'elle à été divifee par la chaleut; 
tnais il l'abandonne dès que le mélange a été refroidie 
. ti paroît que c'efl encore la même fubllance qu^on 
retrouve en Per(ê , & qui efl connue (bus les moms de 
Kodreii , Tfienpon , &c. elle fe rencontre dans dcfs 
rochers mêlée avec du pétroîeé 

On a encore trouvé une fubllance analogue dans le 
Lancashire etl Angleterre , qu'on a retirée d'une efpèçe 
de tourbe* 

Cette fubflatice ne parolt qu'une huile minérale ^ qui 
eft rendue concrète ^ vrai(êmblablement parce qu'elle s'eil^ 
trouvée avec des lûbflances qui lui ont fourni beaucôug^ 
d'air pur : celle de la fontaine d'auprès de Strafbottr|^^ 
ed vrai(êmblablement 4%ns un état (âvonneux ^ qui 1^- 
rend (bluble dans l'eaUé ^ r. 

i ex X X V t tL G. 

Caliout-chou foffile. Ceft un brtuiiie brurt ^ qui (i^ 
trouve dans le Derbyshire en Angleterre ; il efl ordi* 
hairement fur de la galène , ou du fpatli caicaird 
ttiêlangé avec cette galène. 

Ce bitumé eâ de. deux (brtes, Tutl brun luidint^ 
dur comme de la réiine & càfTant de même d*unê ma-" 
nière concoïde ou vitreufe. . " 

■ La (econde efpèce eil d'un h$\xn uft peu plus ibii-« 
ce y mol , ^lailique précifément comme le cahout^^chpù 
ou gomme élaflique : à l'intérieur elle efl d'ua^unè 
Ycrditre, 
J'ai fait voir que ces deux efpèces donnent à Tanii* 



ao M A M u E r; 

lyCs les mêmes produits que le véritable cahout«chou ; 
ce qui m'a fait conjeâurer que ce bitume étoit une 
véritable gomme élaâiqiie foffile. • 

$. C X X X I X. 

' PÉTROLl uni à targile* Charbon de terre^' 
Cronftedt, Min. §. 1^^-160. 

$. C X XX IX. A. 

05»Le CHARBon DE TfiRRB ^ OU charboTi foflîIe,ou 
houille , eft une (Ubftance minérale , argilleufê , împrc-' 
gnée de pétrole, & qui à l'analyse chimique, don-' 
lie les mêmes principes que les bitumes , de l'eau ou 
fiegme, de Talkali volatil, une huile plus ou moins 
grafle & un charbon poreux , léger , que les Àngloîs 
somment Cohak , qui à la fin (è réduit en cendres. • Il 
brûle avec vivacité , en répandant une odeur forte & 
particulière , & une fois embrâfé il produit une chaleur 
confidérable , & d'autant plus durable, qu'il efl pluslong-> 
temps en ignition avant que d'être totalement confiimé* 

•^ $.>C X X X I X. B. 

Lès caractères extérieurs du charbon de terre (ont les fûi- 
vans : il eft de couleur noire en général ; de différentes 
nuances , depuis le brillant ju(qu'au mat ; plus ou moins 
ftc , & plus ou moins friable ; quelquefois affez compade 
&a(&z dur pour être confîdéré conime une pierre, pres- 
que toujours feuilletée : (a caflure eft ahguleufe ^ 
ptefque (pathique \ ùl (blldité varie depuis le dur de la 
pierre jufqu'au friable & au terreux. Le charbon de terre 
•xpofè à l'air pendant quelque temps , éproure quelques 
altérations > il(ê délite^ k bri(e de lui-même , tombe 



T>xj MiiïéRÀLOéisTï. an 

«n cfBore&ence lorfqu'il eft pyriteux[, & fe recouvre 
d'une pouflière rougeâtre ferrugîneufê ; dans les gran-^ 
des chaleurs , Tardeur du ibieil fait quelquefois iiiin- 
ter le pétrole dont il eft imprégné ; &, (blidité & (k 
manière de Ce comporter au feu le fait aifément dit» 
tinguer du jayet & de Talphalteé Toutes les variétés 
du charboi^de terre peuvent fè réduire à ces deux 
principale^^^. Le charbon de terre, compaôc , dur, 
gras au toucher , noirciflànt les doigts , d'un noir lui- 
iànt comme le jayet ; quelquefois il efl R dur , èc d'un 
grain fi fin , qu'il ed (ufceptible de poli , comme ce- 
lui de Lincoln en Angleterre , dont on fait des bijoux* 
a^« Le charbon de terre , tendre, friable, terreux mcm« 
& fe décomposant facilement à l'air. 

5. C X X X I X. C. 

La nature offre du charbon de terre par couchej", 
8c en très-grande mafle , prefque dans tous lç$ pays ; 
l'Angleterre & la France , fur-tout , font très-riches en 
cette produâion. ; 

5. C X X X I X. D. . : 

* La tourbe ell un combuflible foffile*, comme le 
charbon de terre 5 mais elle en diffère , en ce que 
celui-ci eft compaâe, au lieu- que la tourbe eft ton- 
jours plus ou moins fpongieufè. 

^a tourbe paroît compofée d'une terre (pongleufê ; 
ferrugineufe , telle qu'elle Ce trouve dans les terreins 
humides & mouvans , mélangée avec une plus ou 
inoins grande quantité de racines , de plantes , de 
feuilles , Se peut-être de débris d'animaux : la bonté 
de la tourbe dépend de la proportion de ces différons 
•principes & de leur nature». 



ft» M A N tr ï t 

>. lia tourbe ft trouve en grande quantité dans tous le^ 

iieux marécageux* 

Quelquefois elle cft mélangée de pyrite , de terre 
(alcaire^ de Cd gemme , & de ^différentes autres 
fubâances qui y ont été apportées accidentellement* 

i. C X L- . ^ 

P ÉTH O L E combiné avec Vhuiti^e fuccin* 
Succiti. CronftéHt, Min. §. i^^-j^ô. 

Plufieurs favans regardent le fuccîn comme 
Utje produdion végétale; cependant, coinmo 
on le trouve parmi les follîles , & que fon 
origine n'eft pas encore bien claire ;, je le rap- 
porte îcî. 

$♦ C X L. A; 

t^ Lé suce t M ou ambre jaune efi un bitume (ôlide , 
maïs caffant 8c friable , ordinairement ailèz tran(parent y 
£4couleur principale eil le jaune plus ou moins clair* Il 
€& le plus pefânt des . bitumes purs , aufïl ne (ùrnage- 
.t41 pas Teau, Il eft fufceptible d'un très- beau poli, 
& lorfqu'on le frotte il devient éleârique. Les anciens 
lui avoient reconnu cette propriété , & comme ilis le 
noromoîent eleéîrum , on en a dérivé les mots éleâû- 
gué , éleftricité. # 

J* C XL. B, 

, Il faut une chaleur très-^forte pour liquéfier le (îiccin , 
Il s'enfle alors & (e bourfoufle , il s'enflamme Bc brûle 
en répandant une fumée blanche très-épaiflè j mais dont 
Vôdeur efl a{re2; agréable , que le fùccit» donne même 
lorfqu'on ne fait que le brifer ftns le chauffer* Quanti 



»ir MlNÉRALOClST^. 2} 

il contient des matières hétérogèries , & qu'il efl opaque^ 
alors Gl flamme prend des nuances de jaune , de vert éc 
de bleu. Enfin, il laide un charbon léger , noir, & 
brillant qui, par l'incinération, donne un réfidu de 
terre brune , contenant un peu de fer. A la diftillatton , 
le (uccin donne un flêgmè rouge , manifeflement acide, 
& contenant Todeur du fuccîn ; un fèl volatil acide qui 
(ê fiiblime, & Ce criflallifè en petites aiguilles blan- 
ches ou jaunâtres ; une huile blanche & légère qui , 
fiir la fin de l'opération , devient brune , noirâtre & 
épalffe ; enfin il refte dans la cornue une malTe noire 
cailànte 6c Semblable à Tafphalte ou bitume de Judée. 

§. C X L. C. 

Le (uccin Ce trouve enfoui en terre à des profonde.urs 
plus ou moins grandes , ou dépofé fur les borde de la 
mer Baltique , dans la Prufle ducale. Quelquefois c^ 
bitume renferme dans Ton feîn des infeâes entiers ou en 
débris , ce qui annonce zSèz qu'il a été fluide. On crt 
compte plufîeurs variétés qui font tirées de & tran(pa- 
rence, de (on opacité & de Tes couleurs: I^ le (ùccin 
transparent blanc ; i**. le fuccin tranfparept d'un jaune 
pâle ; 3^. le (uccin tranfparent d'un jaune de citron ; 
4*. le fuçcin tran(pareht d'un jaune d'or ; c'e(i Te chry- 
fZledrum des anciens; 5**. le fuccin tranfparent d'uii 
rouge foncé ; tf^ le (uccin opaque blanc ; 7°. le fuccin 
opaque jaune j 8®. le (uccin opaque, brun; ^**. 1# (îic- 
cin coloré entier, en bleu, par des matières étrangè- 
res; 10®. If (iiccin veiné, 

S. ex L. D. 

* Le fuccîn efi un fuc végétal enfoui &'quî a été îèW 

B 4 



Hi Ma n t; b l 

tiré jufqu'à un certaîti point dans les entrailles de la 
terre. On le trouve principalement fur les bords de la 
mer dans la Pruffe ducale. On ne doutoit guère qu'il 
tie fût détaché du fond de la mer par la force des va- 
gues y mais de nouvelles obier vations ne permettent 
. jlus d^en douter» 

On vient de faire des fouilles fiir ces côtes à envi- 
ron cent pieds de profondenr ; on y a rencontré des lits 
de bois foffiles, & à travers ces lits des morceaux de 
ïûccin Couvent attachés à ces bois : quelques-uns de 
ces morceaux de (uccin pèlent jufqu'à $ livres. 

On^ie Ta point trouvé criftallifé , excepté l'elpèce 
lîiivante. 

Sa dureté peut être efiimée 4« 
*' Sa pefânteur fpécifîque eft i,ioe« 

Quoique la Pouffe fbit le lieu où on rencontre com- 
Imunément le (uccin , on en a cependant trouvé ailleurs* 

5. C X L. E. 

Hornijleîn , pierre de miel , de W'erner* Succin tranf" 
j>drent criftallifé* Ce (uccîn fe préfente fous la forme 
de petits oâaèdres parfaits compoles de deux pyramides , 
toyant quatre feces triangulaires & une bafe quarrée jointes 
par ces baies* On dit que ces criHaux viennent de Saxe 
tu qu'ils ont été trouvés dans des garennes de bois 
folliles. 

M.^e Laumont nous a donné des notices fiir ces cnC- 
Caux 9 dans lefqùelles il fait voir que les difi^rences qui 
cxifient entr'eux & le véritable liiccin font bien légères» 

Je crois que c'eû mal-à-propos que M. Werner lui 
donne le nom de pierre flein i c'eâ un véritable bitume 
foflile. 



■- nu MiNÏEAtOGîSTE. . ^S 

. §• C X L L 

M. Aublet prétend que l'ambre gris n'eft que 
lefuc d'un arbre ^luî s'épaiffit & durcît par rêva- 
poratlon: cet arbre, qui croît dans la Guyane^ 
& qui s'appelle ^uma^ n'a pas encore été dé- 
terminé par aucun Botanifte. Les pluies abon-^ 
dantes en charient des morceaux dans les rî- 
vières. M. Rouelle en ayant examiné quelques- 
uns, leur a reconnu Todeur & les principales 
qualités de l'ambre jaune (i> Rumphius parle 
dun arbre indien nommé nanary ^ qui donne un 
fuc pareil à celui de l'ambre. 

S. C X L I. A. 

C» L*AMBRfi grîs effi une matière écailleufé , d'une 
confîflance plus ou moins molle & tenace ; mâché , iï 
adhère aux dents comme de la poix ; on ne peut pas 
le réduire en poudre (bus le marteau , parce que toutes 
fès molécules (e réuniflfent comme des morceaux de cire. 
Il répand une odeur forte, mais (uave, & qui lui eft 
propre , lor£qu'on le frotte. Il (e liquéfie avec un feu. 
doux, & (è fond (ans donner de bulles ni d'écume. Il 
refTemble alors à une réiine. Il s'enflamme & brûle fans 
laiflèr de réfidu , s'il efi bien pur. Il Airnage Teau. Les 
analyses de l'ambre gris y fîiites par MM. Geoffroy & 
Newman en ont retiré un efprit acide , un fel acide 

(I) Hid. des plant, de la Guyane, 1775* 



2^ Manuel 

Concret, de Thuile & un réfidu charbonrieux à-peu-prcf 
comme les produits de l'ambre jaune.. 

$• c X L r. B. 

L'ambre grîs eft rarement pur , il contient beaucoup 
it fiibflances hétérogènes , comme des becs > des ar- 
rêtes de poifibns & d-autres corps marins. Vallérius en 
compo(ê fept variétés: i**. l'ambre gris taché de jaune; 
-a®. Tambre gris taché de noir ; ce Cint les plus belles 
efpèces d'ambre gris; 3**» l'ambre blanc d'une feule cou- 
leur; 4". l'ambre grîs d'une feule couleur ; 5^ Tambre 
jaune d'une (êule couleur ; 6^m l'ambre brun d'une Ceule 
couleur 5 7**. Pambre noir d'une feule couleur. Les cinq 
variétés d'une (èule couleur font les moins eflimées ^ 
parce qu'elles n'ont que peu ou point d'odeur» Elles 
laifTent toujours un peu de réiidu terreux après leur dé- 
flagration. 

§. C X L L C. 

Il y a un très-grand nombre de fêntîmens fur Torigine 
de l'ambre grîs ; mais nous ne ferons mention que de 
celui de M. Schedlawer , anglois , qui paroît appuyé fîir 
àeç obfêrvations exades. Il avoît d'abord remarqué que 
les pécheurs de baleines , lorfqu'ils prennent celle nom- 
mée phyfeter^macrocephalus t refpèce qui donne le 
fpermacetî y ne .manquoîent jamais de chercher dans 
leurs int^flîns de l'ambre gris, & qu'ils en trouyoîent 
prefque ^toujours j il découvrit enfîiite que la nourri- 
turc principale de cette baleine étoit la sèche à huit 
bras ; & Tambre gris tiré des înteftîns de la baleine ^ 
étoit toujours rempli de becs & des o& de sèche ; U en 
a conclu avec raifbn que l'ambre gjrîs n'étoit qu^un ex- 



Dtr MlNÉJlAtOGf STE. 2rj 

crément de baleine , finguUèrement endurci , & mêlé 
ycore avec les parties non digérées de (a nourri- 
ture, ( Voyei Journal de Phyfique^ 1784. ) Onavoît 
déjà obfërvé que les sèches de la Méditerranée ajiroient, 
une odeur d'ambre. 

5. C X L I. D. 

* L'ambre gris ne peut plus être regardé comme le 
flic d'un arbre qui feroit entraîné dans la mer. 
, L'opinion de^M. Scbediawer eâ confirmée par de 
nouvelles obfêfflmons. On a trouvé Jans l'eUomac d'une 
baleine d'afTez gros morceaux d'ambre gri& mélangé avec 
des débris de sèche» 

On ne peut par.conféquent clafTer l'ambre gris parmi 
les Hibflances minérales , puifque c'eft un produit ani- 
mal , & qui n'a jamais été enfoui en terre ; mais nous 
le recueillons tel que l'animal le rend- 

On le rencontre dans plufîçurs mers & fîir plufieurs 
côtes ; il s'en trouve même fiir nos côtes de France ^ 
depuis Bordeaux jufqu'à Bayonne. 

On ne Ta pas encore obfervé (bus forme crifialline. 

Sa dureté eft très-foîble & peut être eftimée 0,1 oo« 

Sa pe(ànteur Spécifique n'a pas été efiimée. 



.stS^= 



Diamant. 
§. C X L I L 



Au premier coup d'œîl il patoît Cngulîer quo 
]e tire de la clafTe des pierres geaimes la pre- 
mière de toutes 9 fe diamant » & que }e la place 



i8 . M A N u E t! 

ICI ; maïs , tout bien pefé , j'avoue que je ne 
trouve • pas de lieu qui lui convienne mieulL 
Pérfonne, jufqu'àpréfent, n a pu le décompofer 
par voie humide (i) ; & expofé au feu dans des 
vaifleaux ouverts, il s'y confume tout entier, 
avec une petite flamme qui paroît fur fa fuperfi- 
cie à mefure qu'il brule. Cette déflagration , 
quoique lente ^ annonce de fa part une affinité 
très-difl:inâe avec les corps iiftammables: de 
plus 9 au foyer du miroir «rdent il laiife des 
traces de fuie (2). Si dans la fuite on fait 
quelques expériences qui démontrept que j'ai 
tort , je me corrigerai volontiers, 

$. C X L I I.\ A. 

C> Il n'y a plus de doute en France que le diamant 
tie (bit un véritable corps combudible. Les belles expé- 
riences de MM. Roux, Macquer, Cadet, Lavoifier 8c 
fur-tout de M. Darcet, l'ont prouvé abfolument , & 
il efl étonnant que Valiérius dans'lk nouvelle édition , 
les révoque en doute* Le diamant expofé au feu de fu- 
fîon dans un fourneau de coupelle, rougit, paroît augmen* 
ter de volume , & devient plus brillant que la capfiile 
dans laquelle on le met; bientôt après on apper^oit une 
flamme légère & phofphorique qui Fenvironne comme 
une auréole , & le diamant brûle & fe diffipe infën- 
fiblement (ans répandre de vapeurs acres, comme le 

■ . ■ ■ ■ ' ■ ' 

(1) Opufc. vol. II, page i II. 

(2) iavoifier , de TAci 4e Paris* . 



lou Minéralogiste. 2^ 

Croyoît Boyle , & (ans laiffer aucun réfidu. Fbyq dans 
le Journal dé Phyfique , Introd. tom. I & IJ , la fuite 
des expériences faites à ce fujet* ' 

§. C X L I !• B. 

Le DiAMAKT efi la plus dure de toutes les fiibfiances 
minérales connues ; rien* ne peut Tentamer , 8c pour le 
polir il faut employer de la pouflière de diamant même , 
connue (bus le nom à!égrifé€. Il efl facile de le recon- 
noitre à (à trantparence , qui nirpaife celle des corps le& 
plus tranfparens. L'art de cliver le diamant ou de le 
fendre y démontre qu^il eft compofé de lames appli- 
quées les unes (ur les autres* Quelques diamans ne pa- 
xoiflènt point compofés de lames, maïs plutôt de fibres 
entortillées. Ces diamans ne peuvent être taillés, & les 
Lapidaires les nomment efi^manj de nature. Quelque- 
fois il fê trouve une matière étrangère colorante entre 
ces lamfes , qui altère la transparence & qui occafîonne 
peut-être l'efpèce de fiiie que M. Lavoifîer a obfervée 
recouvrant les diamans que Von btûloit , fur-tout dans 
les vaiffeaux fermés. Quelques expériences de M. Berg- 
man , inférées dans le JournaL de Phyfique, i77P t 
tom. XIV , p. 278 , peuvent faire croire que le diamant 
contient une terre vitrifiable , mais fingulièrement'malî» 
quée & déguifée. Expofé à la lumière du foleil , il dc^ 
vient phofphorique , & éledrique fi on le frotte. 

; f . C X L I !• C. 

Oh trouve le diamant dans les grandes îndes , aux 
royaumes de Golconde & de Vifitpour , ordinairement 
dans une terre och racée jaunâtre , fous des lâches de 
grcs ou de quartz , & quelquefpis dan$ Teau des torrens 



50 M A N tJ B E 

qui les ont détachés de leurs mines. Il eti vient âilffi 
du Bréfîi y mais ils ne font pas fi parfaits que lés Orien<« 
taux , & on les connoit dans le commerce (bus le nom 
de diamans du Portugal. Les variétés du diamant 
dépendent des teintes dont ils font nuancés^ ti y en a 
cinq, le diamant blanc , le plus beau de tous y le jaune, 
le rouge ^ le bleu , Se le noir $ c'e& le plus tare de tousè 

§. CXL I I. Dé 

* Le diamant. Nous renvoyons à ce que nous en avoiu 
dit à l'article des pierres précieufès ou gemmes. 
' J'en ai un criftallifé en oteèdre , tronqué aux deu3C 
Ibmmets des pyramides , ce qui en fait un décaèdre^ 



' QUATRIÈME CLASSÉ 
Métaux. 

$. C 3t L I I L 

J'ai déjà annoncé ( $. 155 ) , qu^îl y avoît 
une grande affinité entre les métaux & les corp$ 
inflammables ;ceux qui s'en rapprochent le plus 5 
font le zinc & rarfenid, qui, expiofés au feu» 
donnent une flamme très-diftinde.' Tous con- 
tiennent le phlogîftîque , & dès qu'ils en font 
privés , même en partie , îls fe réduifent en 
pouflîère femblable à de la terre \ mais la force 



DU MrNÉKALOGlSTK. JX 

attraâîve qui réunît ces principes, n*eft pas 
la même dans les divers métaux. La plupart j 
quand ils font fo^us & expofés à l'air , de- 
viennent auffi-tôt pulyérulens à jeur fuperficîe, 
& fe couvrent d'une couche terreufe, qui ne 
peut être amenée à fon état métallique^i que 
par l'addition du principe inflammable. Ceux 
qui fe gouvernent ainfl au feu , font défignés 
fous le nom de métaux imparfaits 3 & on en- 
connoît onze jufqu'à préfent ; parfaits , au con- 
traire, tels que l'or; la platine & l'argent, ont 
tous leurs priocipeis tellement unis ,^ que quelle 
que foit la durée ou la force du feu auquel on 
les expofe , ils n'éprouvent aucune calcination ; 
& fi on les convertit en chaux par la voie hu<i 
mide , ils peuvent être réduits en métal fans 
autre addition que le phlogiflique inhérent à la 
chaleur qui fert à les fondre. 
. Le mercure tient le milieu entre les métaux i 
car , comme les premiers , on peut le calciner , 
quoique difficilement ; mais aufli il reprend ^ 
comme les derniers , au feu fa forme métalli- 
que fans addition. 

Je claflèrai les métaux parfaits & imparfaits^ 
fuivant leurs gravités fpécifiques. J'appelle^ mé-- 
taux natifs , ceux qui jouiflTent complettement 
des propriétés métalliques ; minéralifés , ceux 
qui font combinés avec les acides & le foîfre; 



3^ M A K O £ £ 

& en chaux » ceux que l'on rencontre privés dé 
phiogiftique (l). 

i. C X L I I K fu 

t^ Le$ propriétés phyfiques générales des (tibflaiices 
métalliques (ont Topacité , la peântenr , la duâilité ^ 
la ténacité , la fiunlité de pouvoir (ê crifialiilêr , la 
ÊTeur 2c Todenr , du moins pour quelques «imes* 
Toas les métaux font absolument opaques , & quelle ^ 
iqiie (qjit la fineflê d'une feuille de métal , elle ne iênt 
jamais tranfparente. Les rayons de la lumière pourront 
bien palier â travers les pères groffiers , mais jamais a 
travers la fiibfiance même, comme dans le crifial de 
roche , par exemple. La peûnteur ou la gravité (pé- 
cifique des métaux remporte généralement (ùr celle de 
toutes les autres fùbfiances minérales , & l'étain ^ le 
plus léger de tous , pè(ê encore deux fois plus que le 
marbre. Cette peCânteur dépend du rapprochement des 
parties ou de la denfité par laquelle le plus de parties 
poffible eft contenu dans le moindre efpace. C'eft auflt 
à cette denfîté qu'il faut rapporter leur opacité & le 
poli ou le brillant dont les métaux font lùfceptibies. 
L'adhérence & l'union des ps^rties entr'elles font que 
les métaux peuvent s'étendre jusqu'à un certain point 
fous le marteau en lames minces , ou s'allonger en fil 
d'une longueur & d'une fineflê prodîgieulê ; c'eft ce 
qui conftitue la ténacité & la malléabilité , ou duâilité/ 
par le marteau & la filière. Elles ne font pas les mêmes 
dans tous les métaux ; nous aurons foin de les fpéciiîer 
% chacun. Si l'on '&it fondre une fubfiance métallique 

pure 



pute fie qu'on la falTe refroidir avec les précaution» 
convenables , elle (ê criflallilèra , c'eft-à-dire , que 
iês molécules «prendront un arrangement régulier , géo- 
métrique 8c qui leur fera propre. Je m'occupai de cet 
objet en 1789 > 8c parvins à faire crifialli(er tous les 
métaux & demi^métaux dont je pus avoir des régules 
purs. Voye\^Joum, de Phyfique y,i7%x ^ tom.XVlII^ 
jf» jr4 , où je donne les procédés lès plus fimples pout 
pbtenir ces criilallifàtions métalliques* Plufîenrs mé* 
taux ont une (àveur & une odeur particulières, commo 
le régule d'arfenic , le régule d*antimoine ^ le plomb y 
ie cuivre 8c le fer, 

J. C X L II I. B. 

Les qualités chimiques des métaux (ont la fufîbillté, 
lacakinabilitéyla vitrifiéabilité, la volatilité fi: la ten-% 
dance à la combinaifbn avec diflérentes fubflances. Tous 
les métaux (ont plus ou moins fufibles , 8c quand ils 
lont fondus, ils prennent toujours une figure fenfible- 
fnent convexe , plus élevée vers le centre que vers les 
bords , ce qui les diilingue des autres fluides. Quand 
Ils font en très - petites maflès , ils forment des glo«^ 
bules ronds 8c quelquefois coniques , comme je Pat 
obfèrvé pour Paatimoiae. Preique tous brûlent avec là 
ilamme. Expofés au feu avec le eontaA de l'air , ils (è 
déconopofent fie fe rédui(ènt en chaux , ou en une e(l 
pèce 4ç texte métallique^ Ces chaux ^ pouflees à un 
grand feu « & vitrifient ou fe vçlatili(ènt« Enfin , les 
xnétaux (ont plus ou moins altérés par la lumière , 
Tair , le feu 8c les (ûbûances (âlines ; nous entrerons 
4a9S'4cs détails (iir ces objets ^ à chaque métal. 

Tarife IL G 



f^ M A ir u 1 £ 

5, C X L I I I. C. 

r 

. Stabl & toute (on école ont çnfeîgné que les métsmx 
l^tpUnt le ré(ulttt dt la combintifon du phlogiflsque 
avec une terre particulière. La oo^velle dodrine de» 
m^ en rejettant le phlogifiiqne dè^s métaux , les con- 
Mdère eorame des (ubûances inâamniables qui , pour 
jj^riUer , ont besoin du concours de Pair dont elles ab(br* 
jbent le plus pur ^ Tair dépblogifiiqué ,. avec lequef 
elles Ce combinent & forment des chaux métalliques. 
IML Bergman à Upfal , & M. Kirvan à Londres, vien- 
nent de montrer évidemment la préfènce du phlôgiP> 
tique dans les métaux, & ils (ont parvenus même à 
edimer la quantité que chaque métal contient, f^oye:^ 
Journ. de Phyfique^ 1783 , r. -XXÏ, & i7«4 1 ^ XXIV. 

§. C XL I I L D. 

~ Notre projet n*étant que de parler des caraâères chî* 
miques 8c minéialogiques des métaux , nous omettons 
^otit ce qui regarde leur exploita tien particulière 9c 
lifàges économiques. 

J. C X L I I I. £• 

* Les fubflances métalliques , quoique bien moins 
nombreu(ê$ que les pierres & les terres ^ occupent 
cependant le rang le plus difiingué dans la minéra- 
logie* Leur rareté, leur, éclat, & l'utilirf dont elles 
ibnt dans les arts en font les prihcipales caufes. 

Ces fubflances (ont l'objet des recherches du Minér»- 
logîûe , du Mineur , du Métallurgifle & du Chimifle. 



t>V MlMiRAI.06tSTE« 5J 

ft C X L I I L F. 

Le Minéraloglde confidère les fiibffainces métalliques 
tova. k coup d'crii que la nature les lui préfetite : 

Ou (bus leur fotme métallique ^ ce qu'on appelU 
taétam ^yjfi ou métaux vierges : 

0& combinés avec d'antres fubftances qui s'^pdkiit 
mûAéraUfauurs* ' ' 'Ék- 

On appelle ces combinaifbns du nom général de 
MÛM/ 9 ou minerai» Mines d'argent , mines de cuivre ^ 
&Cp lent les différentes combinaifons que contraâent 
Targcst , le cuivre , &c. dans l'intérieur de la terré* 

On donne encore le nom de mines aux lieux tf^i >fê 
rencontrent ces combinEaifons. On dit mines du Hartz , 
mines de Schemnitz, &c. 

U ttic fenble qu'il faudroit toujours prendre le nom 
dr mines dans cette ckmière acception » & donner celui 
de minerais aux eombinai(bns des métaux avec les fubC^ 
tances étrangères* 

S. C X L II I. G. 

I^e» mines dans ce dernier (ens (k présentent l^ttc 
. (liflréneiltes formes: - , 

O^ elles (ont dans le (èin des montagnes- épar(es ^ 
tnelTeS' continues y (e proloi^geant dans une gnaAdie lon- 
gueur , (bus une épaifièur afiès peu cônfidérable, & à 
-tme profondeur plus <>a. mokis grande 1 e'eil ce qu'an 
.appelle ^/onj. 

Ou la mine eu raioalTée en une tnafle plus eu moine 
•cottfîdérable. C'ed ce qu^on appelé mines en rogi^ns ^ 
e^àttiis , niJulaniêf» - « -^ 

■.'^Ou enfin la minea.été tran(poriée de Ipn lieu |ci-» 
saicif. Ccfi ce qu'on af 2«Ue mines 4^ irAnJjferu 

C2 



\^C M A N C B £ 

$. C X L I I I. M. 

I 

Lès filons métalliques (e trouvent dans les mMtagiKf 

^ granitiques , dans les montagnes Ichtfieutes ou kneis ^ 

& dans les montagn)^ calcaires. Mais ils (b|^ rares dans 

- ces dernières & dans les premières. Les nches filons 

(ont ordinairement dans les^pnontagnes fchiâeufes ou 

kneis. 

Je regstcie un filon comme un produit de la criflûZ" 
lîfation. Lorfque la malTe de la montagne qui contient 
un filon a crifiallifé., les fubfiances métal^ques qui 
s'jsUbnt trouvées mêlées avec les terres , fê (bnt réutiies 
. par les loix des affinités ^ ont crifiallifé à part , & formé 
le filon métallique , de même que les autres fubfianceis 
crifialliCênt (ôuvent chacune féparément. On trouve des 
filons de quartz , dcc« ce qu'on appelle afftcuremtnu 

Les mines en rognons me paroiflênt auffi le produit 
de la criflalli&tîon , ainfi que le filon» 

Quant aux mines de transport , elles font des produits 
locaux de Teffet des eaux , qui , en décompo(ànt les 
: montagnes primitives à filons pour en former les moQ^ 
tagnes (ècondaires ou tertiaires , y ont transporté av^c 
les matières terrenfes , les filons qui s*y rencontroietit» 
Plufîeurs naturalifies difiinguent les filons ,. en pri* 
• snttifs , tels que ceux que j'admets , & en filons (êcon- 
"daires. Ils croient que ceux-ci ont été dépofés pollé«» 
rieurement par les eaux dans les fentes des montagnes» 
Cette idée ne peut fe foutenir que' pour les filons yer- 
ticauK , ou à-peu-près verticaux , & nullement powr 
ceux qui s'éloignent plus ou moins de cette direâioB--^ 
-^nii^que le toît retomberoit fur le miir. Or la très-grande 
majorité' dti$ filons eft plus ou, moins inclinée à 11k»« 



tou MiMÈRAtocîisTfi. 37 

rifon ; aînfi ils ne peuvent avoir été formés de cette ^ 
manière* Je n'admettrai donc cette formation pofHble 
que pour les filons verticaux ^ ou à-peu-près verticaux ; 
Mmds il ne &£t pas que.qette formation fût poflible^ il 
faut encore prouver qu'elle a été ; & c'eâ ce qui pa- 
roitra bien difficile , (l on coniidère qu'il feroit blea . 
£nguUer que cette eau qui fèroît venue recouvrir cette 
fente ne contînt précisément que des fubiiances métal- 
liques y & les matières qui forment la fàlbanque. 

D'autres Naturalifies (butiennent que les filons font 
le produit de minerais volatilités par un feu fbui;errein ^ 
& quii^nt venus fe dépofer dans ces fentes. 

Sans nier que cela ait pu avoir lieu dans quelques, 
circondances locales, par exemple, auprès des volcans, 
je dis que les grands filons que nous conn»ifIbns ne peur 
vent avoir été produits de cette manière ; i^. il &udroit 
toujours fùppofer les fentes exiûer antérieurement : oc 
nous venons de voir que cela ne pourroit avoir lieu que 
pour les filons verticaux ; 2^. le filon devroit dona 
toujours (è propager en profondeur, & on n'en trou- 
veroit jamais le fond : c'eil ce qui efl faux ; 3% enfin ^ 
pour fiiblimer ainfî les (ubfi'ances métalliques qui codi-* 
pofènt les, filons , il faudroit une chaleur énorme ^ qui 
n'^xifie pas dans l'intérieur de la terre*. 

J. ex L I ï R L 

^'^e Mineur confidère les ffibflances métalliques 8t ïemt 
mines fous la forme de leurs explîcûtations ; il diftingue 
Ans un filon : 

Son mur^ qui efi ht portion fiir laquelle te fllo« 
lepoft^ 



38 Ma n u e jl 

Son tott , qui eft la partie (tipérleure au filon ou qui 
le couvrfei 

Sa falhanque , qui eft la partie qui accompagne le 

snéul ; car tout dans un filon it?^ pas métallique ; il y 

a des parties étrangères au métal ^ également contenues 

* entre le mur & lé toit ; c*eft et qu'on appelle 4$Vz/- 

banque* 

Sa tête* C'efl la partie du filon la plus proche de la 
furface de la terre. 

Le Mineur diflingue encore l'inclinaifôn dû filon par 
rapport à l'horifôn , Bc ùl dîreêlidh relativement.|Rix 
différents ^qints . cardinaux ; il s'aflTure de Tun & de 
l'autre par la bouflble. 

VincUnaifon du filon par rapport â Thorilbn , ou 
déclinaîfbn^ (ê mefure par le niveau adapté à un quart- 
de-cercle. 

La direâiion du filon e(l ordinairement mefnrée 
par la bouflble ; le cadran de celle des Mineurs é({ 
divifé en deux foie ii, ou 24 parties ; i& du fiid au 
nord , & Il du nord au fiid ; en forte que l'eu & Touefi 
A trouvent k 6m 

l^uppofons un filon dont la t(te eft à Fefi & qui plonge 
à Touefl fous un angle de 45^ : on dira : ce filon eft à 
i9 de la boufTole d'efl à l'ouefi^ & fa déclînaifon eft 
de 4j«. 

La (cience du Mineur cosifîfle i bien connoitre les 
montagnes à filons , à s'aiïiirer de la marche de ces filons , 
& enfin à entendre Tart d'ouvrir les galeries ^les^tayer , 
percer les puits , fàvori&r Técoulement des eaux , la 
circulation de Tair , &c. & enfin d'extraire le minerai 
4^ la ouuiière la plus éçonooiique. 



pu MlHi&ALOGISTE, ^p 

j: C X L I I I. K* 

Xb MéuUurglfie , ou' Chimîlle dochnaflique » prend- 
«e minerai (brti de la mine , & le traitant par les voies 
que Tart indique , en extrait les iiibdances métalliques* 
3Les principales opérations font: 

i\ Le bocard\ c'efi^à-dîre , faire ri^duire ious des 
pilons le minerai en petits morceaux qu*on appelé y^ViU 
< 2^. Le lavage. Le iUck eA porté fur de grandes 
eables où on &it paiTer des courans d'eau qiSHempottent ,' 
les parties terreufês 8: pierreu{ès« 

^*« La combuftiotu Les minerais qui contiennent i 
^aucoup de foufre fit d'arfênic ^ (ont torréfiés pour.les 
«n dépouiller en partie. 

4^ laifmjion. Le mîinerai eft porté ï la ftnderie; k 
On en obtient une première moue , dans laquelle \% 
Ihétal (è trouve encore hiélangé de beaucoup de âib^ 
tances étrangères. 

f •• Uaffinagt* Cette matte eft enfiiîte traitée par 
dilFérens procédés pour féparer les (ubfiances étrangères 
du métal ; les principaux (ont : 

é^. Le feu. En mettant cette matte au feu \ les ma- 
tières terreu(estë vitrifient, (umagent, &1^ culot mé- 
tallique tombe au fend f c*eft ainii qu'on afoe le cuitre. 

7*. Le maruaum D'autres^ métaux , comme la matte 
de fer en/bnu , font portés (bus le gros marteau dont les 
coups féparent de la maflè toutes les matières vitrifiées. 

V» La liquoiioru Lorlquela matte contient de Par- 
g;ent êc du cuivre^ on y ajoute du plomb , 9c on le chaufi 
â un certain point; celui-ci en fondant entraine l'ar- 
gent qu'il iépare du cuivre. 

p^. La coupelie* Le plomh mêlé dVgent ou i^atêtk 

Ci 



^ M A K x;- « £ 

mis dans une coupelle qu'op chauffe en faTorifâitt mf 
courant d'air à'ia furface du métstl en haîni le ploml» 
fe change en litharge , & les métaux ans demeuvenr 
purs. 

lo*^ Le déparu Pojxr (eparer l'or de l'argem , on 
met Ja maiïë dans de Teau-forte préparée / qui diiïbut 
le (econd fans attaquer le premier. 

M* Keir a fait voir que Tacide vitrlolique mêlé aVcc 
le nitre » pouvoit faire le départ du cuivre 2ç de 
ïargent. 

\\^ m V amalgamation. Lorfque Tor ou 1 argent (t 
^trouvent en nature dans un minerai , on verfe deflîis du 
mercure qui s'amalgame avec eux ; on porte cet amal- 
game dans des fourneaux particuliers s le mercure s*é- 
yapore , & les métaux purs demeurent* 

12^. Jjà fuhUmation. Les métaux faciles à liiblimer^ 
tels, que Varfenic » le zinc, £>nt fublimés dans des 
cheminées» , 

Le mercure efi extrait du cinabre , en chauffant celui^ 
ci dans une Hiite d'aludels , ou cheminée horifontale , &; 
le mercure va (e rendre dans un récipient ^ ou grande 
chambre. 

5^ C X L I I L L. 

Les travaux du Métallurgifie doivent être éclaires 
car la Chimie, qui , en s'aifurant des différentes fubf* 
tances combinées avec le métal , ou minéralifateurs^ 
donne les n^oyens de les en féparer* 

Ces mînéraliiâtenrs , qu'on bornoit autrefois au iôufre 
& à l'arfênic , font très-nombreux ; on connoît déjà : 

1^ Le foufre. 

a^. Le foie de'fonfre, ou air inflammable fulfureux» 
3^. L'acide yitiioUque. 





"DV Minéralogiste. 


4». 


L'arfenlc. 


î°- 


L'acide arsenical. 


6". 


Le phosphore. 


7". 


L'acide phofphorique. 


S", 


L'air inflammable ^hofphorique. 


5>'. 


L'acide tunâique. 


lo" 


». L'acide molybdique. 


.ii< 


*. L'acide marin. 


ii< 


V L'acide aérien. 



4ï 



15**. L'air pur. 

14^. La matière de la chaleur ( fuîvant Rome de 
Lifle dans les crifiaux d'étaîn )è 

i^^* La plombagine ( les plombagines conmiunes con« 
tiennent toutes du fer qui les minéralite )• 

lé**. Peut-€tre les terres ( il y a des terres dans les 
pyrites 8c dans plulîeurs mines ). 

17^» Les métaux eux-mêmes les uns «par rapport aux 
autres. Nous avons un amalgame natif de plomb ; ce 
font des alliages ilaturels ; & la plupart des minçs con- 
tiennent un grand nombre de métaux difierens* 

i8*« L'acide fluorique* Les fluors font lî abondans 
dans les filons , que je ne doute pas que cet acide ne 
foit combiné avec quelque {ubflance métallique ; mais 
Tanalyfè ne l'ii pas encore rafiné. 

19^. L'acide boracique. L'acide boracique efi aflêz 
abondant dans le règne minéral , pour qu'on le trouve 
combiné avec des (îibâances métalliques s mais on ne 
connoU pas encore cette combinaiibn. 

10®. Ualkali.volatlL On avoit cru qu'il étoit le mî- 
nérali(àtëur du cuivre Ueu ou azuré 5 mais on n'a en- 
core pu l'en retirer. 

L'alkali volatil ne paroit pas appartenir au règne 



42 . Manuel 

minéral comme nous l'ayons dit ; il ne pourroit donc 
s'y trouver qu'autant qu'il y auroit été porté des autres 
règnes ; Se ainfi , il ne (èroît minéralitâteur que dans 
des circon fiances particulières & locales. 

£1°. Les kitumeu On trobve des Tubdances métal* 
lîques avec des bitumes \ mais il parott qu'il n*y a qut 
mélange , & pas de combinaisons* 

Le Chimifie doit indiquer les procédés les plus avan- - 
xageux pour féparer chacun de ces minéralifatelirs des 
(libtlances métallique|) Btltt amener à leur degré ée 
pureté. 

5- C » L I I L M. 

Les fîibdances métalliques ainfi purifiées (ont livrées 
aux arts qui les emploient aux différens u(àges de la 
fbciété. 

Tels (ont les maréchaux , ferruriers » couteliers , fer- 
blantiers ) chaudroniers , étameurs , fondeurs , orfèvres > 
bijoutiers » &c. &c» 

$• C X L I I L N, 

On regarde aujourd'hui les métaux comme des e/pèces 
de (bufre; c*efi«à-dire. 

Ou comme des acides (àturés par un principe In* 
flammable » & qui reprennent leurs qualités acides 
lor(que ce principe inflammable en eô féparé par le 
concours de l'air pur : 

Ou comme des (ubfiances fimples » qui , unies avec 
Tair pur » paiTent à l'étit d'acides. 

$. C X L I I L O. 

Toutes les fubflances mcuUiques ain& que le foufre ^ 



DU Minéralogiste. 45/ 

Ont une forme criftalline particulière que nous indique- 
rions en parlant de chacune en particulier. 

$. C X L I l I. P- 

La pefànteur (péciiique de chacune d'elles a été dé- 
Tterminée. 

§. CXLM L Q. 

Leur dureté n*a pas encore été aflîgnée ; mais elle 
varie beaucoup à rai(bn de leur pureté » & du degré • 
de râci^t qu'elles ont éprouvé. 

Le fer & Tacier , par exemple , ont des degrés de 
dUrétéqui digèrent étonnamment ^ û à Tétat d*incande(^ 
cence , ils (ont plongés dans quelques corps froids. Cette- 
dureté (êra en raifon de feur degré d'ineandefcence ^ ft'* 
du degré de froid du liquide ou foUde dans lequel oa 
les plonge. 

Laièule aâion du marteau ou de la filière , dcrouit 
ou donne du dur à un métal. 

Enfin les alliages leur donnent encore beaucoup dt 
dureté ; & on fait combien ij^ efl difEcile d'avoir un 
métal parfaitement pur. 

Aucun métal pur » la platine elle-même , nt raye le 
▼erre ; «infî ^ en fixant ce degré de dureté à 8,00 , nou$]; 
pouvons aflurer que la dureté de tous*ks métaux eu au^ 
deflfbus de ce terme, 
" Mais par la trempe , le fer , & fiir-tdut l'acier , ac-» 
quièrent une dureté peut-être égale à Celle du diamant. 

S. C X L I I L R. \ 

La duéiilité efl une qualité particulière aux (ubfknce 
métalliques 3 & même les dèmi<-métaux ne la poiTedent 



44 M A N tr £ ri 

qu'à un trcs-foible degré. On n'a poînt encore calculé 
les degrés de duâiiité de chaque métaU 

Il faut que le métal foit bien pur , ne foit point 
écroui , &c, 

J. C X L I I L S. 

La ténacité d'un métal , ou la force de réfifiaoce 
qu'oppo(ent leurs. parties à être (êparées , s'eflime par le 
poids qu'un fil donné de chaque métal petit fiipporter. 

n faut avoir foin d'6ter à ce fil Técrouiflement qiio 
lui a d(»nné la filière. 

§. C X L I I I. T. 

Les diflférens degrés de feu pour fondre, ^que métal 
lent audi dignes d'attention, Bergman l'a affigné pout 
ht plupart des métaux. 



=^Sîs= 



$• C L X I V. 

O m. 

Ce métal pur jouit d'une gravité 2=5 iç,6^. 
I#eau régale le diffout^ mais fi Ton en ex- 
cejpte l'acide mufiatîque déphlogiftiqué & Tâcide 
nitreux en certaines circonftances , aucun acide 
fîmple n attaque Tor, à moins qu'il nVit été 
calciné ( i ). La quantité de phlogiftique qu'il 
faut enlever d'un quintal d'or , pour le réduire 

"^ 

(I) Opufc Tol. H, p. J74-J7^» 



DU MîNÉKÀLOGISTÉ* ' 4 j- 

t5n chaux, s'exprime par environ 394, en fup- 
pofant que le quintal d'argent, diffous par Tacide 
hitreux, perde 100 (i); maïs Tor retient cette 
portion de phlogiftîque avec plus de ténacité 
que tout autre métal , fi Ton en excepte peut* 
être la. platine* L'or fond au H- 705* degré de 
chaleur du thermomètre de Suède , & il fe ré- 
duit en chaux au foyer du miroir ardent» 

S. C3JL I V. A. 

15* Les Alchîmîfies ont donné à Tor le nom ie 
Soleil , parce qu'il eu, le plus parfait 8c le moins alté- 
rable de tous, les métaux ; il efl d'une couleur jaune 
brillante, (iifceptîblç cependant de quelques nuances 
qui paroiflènt dépendre des fubflan^es hétérogènes avec 
lesquelles il efl mélangé ; c'efl le plus pelant de tous ^ 
mais non le plus dur ; fa duâllité eft extrême ; une once 
d'or peut dorer un fil d'argent al 4,44 lieues de long; 
& un grain d'or peut s'étendre en fuperficîe jufqu'à 
pouvoir couvrir une aire de plus de 1,400 pouces quarrés ; 
ÛL ténacité efl telle qu'un £1 d'or d'un peu plus d'une 
ligne de diamètre peut'fiipporter 500 livres avant de 
(ê rompre ; plus dur & plus élaflique que le plomb 8c 
rétain , il l'eu fnoins que l'argent, le cuivre & le fer; 
l'eau & l'air ne Taltèrént point ; expcfé au feu , il 
rougit long - temps avant que de fe fondre ; dans cet 
état , il' eu brillant , d'une couleur verte claire , tirant 
un peu (uc le bleu ; refroidi lentement y il crldallift 

»■ ■ ■ ■ < I II. ■ ■ ■ • ' " " ■■ m 

il) DiJIeru de quart, phlogift. in drverfi€ m^taliis, ( Journ. de 
Pbjrfiq. 17^5,5. XXII, pag. loj?, ) 



4^ M A^N U E £. 

en pyramides à quatre faces^ Il paroit, d'après le fen* 
tixnent de M. Rome de l'Ifle , que l'or criâaiU^ en 
câaèdre, maïs dont une pyramide eft implantée dans 
la maïïè du régule , & dont on n'en appetf ô^t qu'une» 
Quelque lang que folt le feu, l'or n'éprouve point d'alté- 
lation ; cependant quand il efl porté au dernier point ^ 
comme dans les expériences de M* Darcet , au feu de 
porcelaine , & de M» Maquer , à celui du miroir ardent , 
l'or ftmble éprouver une efpèce de calcination , comme 
les autres métaux. Les acides vitriolique , nitreux 8c mu« 
riatique ne diiTolvent point i'qr ; mais Taeide murktique 
déphlogiHiqué par la manganè(e» l'attaque; pour l'acide 
nitreux , il ne diiTout pas réellement l'or , comme le 
penlê M. Bergman , d'après M. Brandt , mais ^ulement 
l'attaque » le divifê 8c le corrode méchaniqueiment (ans 
ft combiner avec lui^ comme l'ont démontré M. TiUçt 
8c MM. de l'Académie des Sciences de Paris » 8c comme 
le dit Wallerius dans fa nouvelle édition , oà îl s'ex- 
prime ainfî : j4 fpirim nitri non folvitur. Ah todem vtrQ 
maxime çoncentrato tf foni folvitur quidem aurum y 
fed taiti ievi cum hoc mtnflruo connexione , ut con-- 
cujpone & motu ah éodem feparari pojfit. Ce n'e/l pas 
ainfi qu'agit fur l'or l'eau régale, le vrai diflblvant de 
ce métal; il forme avec elle unfe véritable combinailbn 
qui ne peut être détruite que par les précipitations ; la 
)difibIution (k fait aVec effervefcence ; elle eft d'un jaune 
plus ou moins foncé , & teint les matières animales 
d\ine couleur pourpre foncée ; en la faifânc évaporer , 
elle donne des criffaux de couleur d'or ; fi on verfè de 
l'alkali volatil dans cette diflblution , l'or fe précipite 
en or fulminant. MM. Rouelle & Darcet ont décou-vert 
"«que l'or fulminant mêlé avec l'huile perdoit fa propriété 



DU MiKéAALOdrSTR. 47 

iû fulminer ; par k chaux , la magnéiîe & les alkalls 
£xes9 Tor (ê précipite auflli en poudre jaune ; & ce prêt 
«ipité efi fufceptible de (e réduire par la chaleur , 8c dé 
& dtflbudre dans les acides vitriolique , nicreux , Se 
muciatique ifôlés. Prefque tous les métaux, le bifinuch^ 
le zinc , le mercure , Fétain , le plomb , le fer , lecftlvr* 
& l'argent , précipitent Tor de l'eau régale ; l'étain le 
précipite en une poudre d'un violet foncé ^ qui porte le 
nom de précipité de cajjîus ; le pkmb & l'argent en un 
f onrpre (aie & foncé ; le cuivre & le fer avec (on bril* . 
lant métallique. Le foufre ne s'npit pas avec Tor ; mais 
le foie de foufre le diflôut parfaitement. L'or ne & 
combine point avec les Çibflances terreufès ; mais il le 
fait très-bien avec toutes les matières métalliques qui 
altèrent alors plus ou moins fès propriétés particulières. 

$. C X L I V. B. 

Au chalumeau il fe fond (ur le charbon & y refte (ans 
altération tant qu'il efi (èul ; avét: le (el microcofinique 
& le borax il donne un globule couleur de rubis. 

§. C L X V* 

Or natif mile d*argenu 
Je ne crdfe pas que. Ton ^it trouvé de Tôt 
•parfaitemenc pur. 

$. C X L V. À. 

t^Xa nature ne nous offre jamais l'or absolument 
'pur ; il ell toujours mêlé avec ou de l'argent , bu du 
cuivre ou du fer ; l'on eft convenu cependant de donner 
le nom à' or nar//*à celui qui mêlé avec ces autre» ipé« 



^ .Manuel. 

taux , conferve cependant Con brillant métallique ) âC ^ 
n'efl point -minéralifé par le ibufre ou rarfènic ; on |e 
trouve ordinairement dans^ des rochers de quartz. , tou-^ 
jours en petites malles ; quelquefois il roule en petites 
paillettes dans le fêin des rivières & des niiflèaux. 
M. Daubenton diâingue (èpt variétés de Tor natif» 
I®. l'or natif en poudre : i**- en grains: 3®. en pail* 
textes : 4^ en malTe: 5% en filamens: 6\ en lame; 
y^m criûallifc en odaèdre. Toutes ces variétés con(êc>i« 
yent toujours la couleur jaune de Tor ; (èulement elle 
eft plus ou moins forte ; elles la con (êr vent au feu ^ 
(ont iblubles dans Teau régale , 8c peuvent former des 
amalgames avec le mercure. Le Pérou , le Mexique ,^ 
la Hongrie , la Tranfilvanie , la Sibérie , offrent de 
Tor natif; on vient) d'en découvrir une mine en Dau-« 
phiné, à la Gardette. F'oyei la lettre de M* le baron 
de Dietrick fur cette mine, ( Journal de Phyjîque^ mois 
dAvril 17^1. ) 

§. C X L V L 

Ojft natif mâle dt cuivre. 

5; C X L V I. A. 

8^ VoytTi §, 14^ A. • * ^ 

$. C X L y I L / 

Ok natif mêlé d'argent & de cuivre* ; 

$• Ç X L V I T. A. 
t> Voyei §. i4f»A. 



$. c X L V 1 r r. 

• Or natif mile d'àrgeàt^ Je cuivré &dt /^i* 
5. C JC L V I I I. A. 

m 

kS» Vcyex §. tii. A. 

J. C X L V I IL B» 

'On naiifdans dt ta gàléne ; oa en trouve â la &unt 
St la Gardette «n Dauphiné. ', 

^ I. C X L IX» 

0% mimralifé par h fiufre , aufnoyen iiX 
fer. Pyrite aurifère. Cronftedt, Min. § l66. A» 
On ne peut plus à prcfent douujr de la mi** 
ïieralifatioQ de 1-or (i)* 

$. C X L ÎX. A* " 

. t> L'oït , <ïans cette efpèce de^îfiô ^ feft éft «ès>^é< 
tîte quantité, & <A^$it pour aln(i dire en a'-ôme ^ ces 
pyrites ibnt d'un plus b au jauT^e & d Un brillant plus 
vif que lei pytitesordinaifes; mal^r? cela ^Les font 
"tre*^- difficiles à teconiloiti'e ; l*anai)îe leule peutairuret 
la ptéfèhcô de i'ôr; voici urt moyen bien lîmplè pouiî; 
le reconnoKfe \me(ieL un peu d^ cette pyrite , mette^^la 
dans de Tacide nitreux ^ & faites Jigé er* L acide diffbrt 
tôûtès^ les (UbtUnces étrangères 5 excepcé l'or & le (oufre 
c[ù\ Ce précipitent au r>nd du vâfeî laVe^ le fé/idu, 
ibus l'eau, de façon qu'il ne refte plus qu'une pou (Lèti^ 
jaune & brillante ^ c'eit i'or. Suivant M. Sage, ou extra 4 
par ce moyen, de la pyritç martiale aurfere , lAnié 

(O Opufc» vol. 11^ p« 411 A 

Tome IL D 



fo Manuel'* 

plus d'or que par la réduâîon avec le plomb } cette py« 

> HÎiUy fuivant Crondedt, tient jafqu'à une once d W ; 

quelquefois outre le fer il s'y rencontre un peu de 

zinc , § même 'du cuivre qui donne à la pyrite un coup 

d'œil verdâtre ; on en trouve à iEdelfor, en Smoland^ 

jfïi Hongrie , au Mexique , près de Sumatra , dans le 

Valais , au pays des Gri(bns ^ 8c dans le Dauphiné. 

^'Journalde Paris f^ij^l, n®. 60 & Journal dé Phyfiq% 

1783. ) - ' • : '» 

$. C X L I X. B. 

^M. Wallerius cite deux autres efpèces de^y^e aw 
tlfère: I^ Tor minéralifé par le foufre avec le itier- 
cure , cinabre aurifère ; ce cinabre aurifère (è trdUve 
en Hongrie : x^« ,l*or minéralifé par le foufre avec le 
zinc & le fer, blende tenant or, il eâ ordinaireme^ 
rouge ou noir ; & outre le zinc il s'y trouve fouvent 
de Targent ; le rôufge Vient de Schwarts^emberg en Saxe » 
& le hoir dé Kugelei^. ^; 

$. C X Ll X.#-C. 

Comme l'or eft'en très-petîte quantité dans ces py- 
rites , il eft prefqu'impofïible de rendre un globule ftn- 
(ible en le fondant & le (corifiant au chalumeau. 

§. CL. # 

, Or mêlé d'' argent , de plomb & de fer y mi fié- 
ralifé par le foufre. Mine aurifère de Naggiac. 

Je n'ai* pas encore examiné complettement 

xette mine (i). 

. A. '■ " ' . — ■ ' ■ ■' 

(i; Opufc. roi. II, p. 415* *• 



DU MiNHKALOGiSTE. ^t 

§. C L. A.- 

tt5* 11 y SI peu ire{|rëces de mine, fuIvant.M» Sage> 
l^ui aient autant dé fubftances métalliques raffembléês ^ 
puisqu'elle contient de la blende rouge , feuilletée fie 
tranfpatente ^ de la gaîçne , de la mine d'antimoine 
Ipéculaire , du cuivre , de l'argent & du fer , cette mind 
cil de couleur grile , plus ou moins fombre , en mafle in- 
forme 5 mais quelquefois aufïi elle efl compofée de feuillets 
minces, flexible^, afTez tendres ; elle Ce lalire coupée 
au couteau ; elle efl diffoluble dans lès acides avec effer^ 
vefcence , & la difTolution paroit claire 8c (ans couleur; 
elle contient fbuvent de la manganèfe aérée ( §. 245, A. ) r 
on la reconnoit facilement de toutes les efpèces de mines 
d^or , en l'expolànt au feu ; car l'or Ce fond aflez faci- 
lement à l'aide du plomb qu'-elle contient ; & fuinte à 
travers toute la mafle en petits globu|ei ; tous les échan- 
tillons de cette mine ne font pas également riches en 
çr; elle vient de Naggiac en Tranfilvanie. Voici les 
. variétés de cette mine données p^r de Born ( deuxiémg 
lettre à M. Ferber ): 1°. la mine d*or minérali(c par I9 
galène , le fer , & des particule^ volatiles 5 elle eh la- 
snelleufe, grife , compofée de petites lames flexibles & 
brillantes ; c'ed^efpèce décrite plus haut ; on la trouve 
dans du feld-fpadi rofè, ou dans du quartz gras: 2°« l'or 
tnëlérde mine %'argent gri(è , ou de molybdène^ ou 
d'antimoine : 5®. l'or mêlé de fer & d'arfenîc (ulfîireux ; 
fa texture eft filamenteufe , jaunâtre , elle reffemble un 
peu à la mine d'argent arfênical \ 8c minéralifé par I4 
blende rougeâtre, ( LuhophylaciumBomianum, ) 

D2 



j^aj M A N U fi £ 

$. C L. B. 

.Au chaluhieau elle fume un peu uic le charbon , (à 
liquéfie & donne un globule blanc iêmblable à Targent » 
brillant & malléable ; le borax le diilout fans mouve^ 
nient & (ans prendre de couleur ;- le (èl microcormique 
rattaque avec effervi^ence ; il devient d'un roux obf- 
cur 'y cette couleur di(paroit quand on le tient quelque 
temps en fufîon ; à la furface du flux on apperçoit im 
globule métallique* 

S. C L. C 

* Or, La pefàntéur (pécifïque de Tor & le degré de 
flbii néceffaire à Gl fiifion ont été déterminés' par Bergman-* 

Sa dureté peut être eflimée à 4,^0. 

Sa duûilité efl ii^s^gtande , fie lûpérieure à celle des 
autres métaux, ' : 

Sa ténacité eft auffi trcs-con(îdérable. Un fil d'or d'un 
dixième dé pouce de diamètre peut fupporter ^^oq livres 
avant de Ce rompre. 

- L'or crlfiàllilè , la forme qu'il affede efi Poébèdre aliH 
ttxiniforme. .?: 

Cet odaèdre peut dëveftir cuniform^u allongé. ' 

Il peut encore être comprime. 

^^firi il peut avoir 14 facettes trapézoïdales , chaque 
fcce de roâiaèdre fè changeant en trois trapèzes, 
^; Sa couleur eft jaune. 



DU MlNiRALOttlSTf. yf 

Elle eft touîoiirs mélangée de particules ferrugîneufe 
noirâtres que j'ai prouvé être un véritable éthiops martial 
qui a pu être produit par le feu ou par Teau. 

La platine du commerce contient fbuvent de Tôt 
qu^on n'en a pas entièrcmens (eparé. 

On fe (êrt pour cette opération du mercure ; c*e{l 
pourquoi il y a fouvent du mercure dans cette même 
platine. # 

Enfin on y rencontre également différentes (bbfiances 
pierreuies , crifiaux de roche , &c. 

5. C L T. E. 

On n*a pas encore obtenu la platine fous forme criP 
tallifée \ mais il n'eu pas douteux ^u*on peut l'avoir 
cri(laili(ée« 

La platine efi fa fiibAance la plus pefànte de h 
nature. On a beaucoup varié dans les différentes eûi-^ 
mations qti'on en a données. Je i'eûime à zt^ooo. 

Sa dureté eft confîdérable & je i'eftime à ^,io. 

On n'a pas encore eftimé Cà ténacité ^ ni (à duôilité; 
mais elles (ont aifez grandes. 

Sa couleur tient le tfdlleu entre celle du fer & de 
rjirgent. 

$. C L I L 

Platine native jointe au fer. Cronftedt^ 
Min. §. 17p. 

Je crois que Ton n'a jamais trouvé de pla- 
tine fans mélange avec le fer , dont cependant 
a eft. facile de la dépouiller (i> 

Qpurc. vol. 11^ p. X9l| * - 



5*4 Manuel 

temps s'en font occupés,' MM. le comte de Buffbn , 
Margraff , Lowis , Macquer , Baume , Delifle , & fur- 
tout MM. de Monreatr , ^Bergnîan 8c Tillet, le comte 
dé Siekingen , Vont traité de toutes les manières , & 
malgré fout cela ^ il paroit encore indécis pour quelques 
jnaturalifles ^ fi la platine e& un vrai métal , ou fi elle 
ti'eâ qu'un mélange ^time d'or & de fer. Maïs le( der- 
niers triavàux de M. de Siekingen ^prouvent abfblument 
ijue c*eft un métal propre , que Ton peuj dépouiller dé 
tout le fer dont il eft mélangé. ( ^oye^ EfTat (lir la 
f4dtine , imprimé en Allemand. ) Voici fes' qualités ex» 
^érieurès & chimiques. • .: 

^. CLI. B. 

. La PLATiNB du commerce eft en petits grains ou 
plutôt en paillettes d'un blanc fâle tirant tin peu fiir le 
bleuâtre y Se Ce rapprochant de celui de Targent. Ces 
grains font toujours mêlés à quantité de fiibûances étran- 
'gères , comme de l'or , du fer , un peu de mercure. $c 
des parties . tcrreufès. Pour obtenir la platine pure & 
Ifolée , faites chauffer le tout aifei fort pour que tout 
le mercure s'évapore. Le lavage ou plutôt la digeftion 
dans un acide , fur-tout l'acide maria , excepté l'eau 
régale^ enlève le fer & les matières Ter reufes , diflb- 
Jubles dans les acide*. Le barreau aimanté en (epare 
encore le fer , il ne refle plus que l'or & la platine , 
& on les trie féparément grains à grains. Les grains de 
platine , examinés alors paroiffçnt arrondis fur les bords 
& roulés ; Tous le marteau les uns font duâiles , & les 
autres fe brifent en' morceaux. L'air & Te^u ne Tatta- 
' quent point. La platine avoit paru réfifler jufqu'à pré- 
fent au feu ie plus violent j feulement çlle s'y a^lutl- 



DU Minéralogiste. yf 

noit un peu ; maïs M. de Morveau l'a très-bien fondue 
au fourneau de M. Macquer , avec Ton flux réduôif , 8c 
MM. Achard & Lavoifîer Tont fondue feule avec de 
Pair déphlogiftîqué. Au foyer du miroir ardent, elle 
fume d*abord, donne des étincelles vives & ardentes., 
& £nit pir Ce fondre en un petit bouton d'une couleur 
blanche & brillante. Ce petit régule fe laiflè couper au 
couteau Se efb très- malléable ; lesgacides purs n'^giflent 
pas plus (îir la platine que (iir Tor. L'eau régale feule 
e({ fbn diflblvant. La liqueur faturée de platine laiflè 
dépofer peu-à-peu de petits criflaux moyens qui réfiiltent 
de la combinaifon des acides avec la platine. Cette di(^ 
^ fblution efl la plus colorée de toutes les diflblutions mé- 
talliques ; elle eft d'un brun foncé ^ teint les matières 
animales en brun noirâtre. Par l'évaporation on obtient 
au/G des criflaux régaliens de platine. Toutes les fubr- 
tances terreu(ès fufceptibles de diilelution par l'eau 
régale , ain/i que les alkalis ^ même le minéral ( voye:[ 
Journ, de Phyfîq. 1780, p. 5P) » précipitent la platine 
de l'eau régale : ce précipité , traité avec des fan dans 
léduclîfs , comme le borax y le verre , &c. forment , fui- 
vant MM. Macquei^ Baume , un verre noirâtre dur , 
Scil fe révivifie un peu de platine , qui forme un culot. 
Le précipité de platine par le Tel ammoniac , fe fond trèî- 
facîlfement , ^c'eft le moyen le plus fîmple & le plus 
sûr en même temps d'obtenir la platine en régule ^ 
.comme Tout démontré M. de Morveau ( Journ. de 
Phyjîq* 1771» t» VI yp. 193 ) » & M. Bergman ( Uidm 
1780 , p. 43. ). Le régule obtenu par ce procédé , eil de 
la platine abfolument pure , & qui n'a pas la plus petite 
• {èniîbilité à Taimànt ;* il eft blanc comme de l'argent ^ 
plus dur que le cuivre , & cil malléable. D'après MftL 

D 4 " 



fo M A N u E r 

fat cft fat ; il tache en aotr les fluticfcs anhMlrt^ 
dêpoCê des crifiaux de niire d'argent par Vét^onàgmz 
ce BÙre d'argent fê fbad an fèn » & fimne la pierre ia* 
fcmale en re&oîdiâant. Les fubftuices terrenfcs , ks 
dkalis & les fiibâuiccs méialliqBCs , décostpo&nt le 
■îire d'argent ; & cette décooipofiiion ^ par le mcvone, 
fco&ût une prédipltaiion ficgdière ^ nantmée faràwK de 
JKame. L'acide marin ne diUônt Targent ^ue dans i'cttt 
de gu ou de Tapeur ; mais l'on obtient bien pies fia- 
Icment le mnrîate d'argent , en Ter(ânt de Tacide nmie 
dans nne difiôlntion de ce métal par Facide nitrcnz : et 
dernier acide aiant moins d'affinité axec rargou ^pe 
le premier , l'abandonne ^ & l'argent (ê précipite con* 
kiné arec l'acide mnrîati^e. Ce mnnate d'argcet cS 
très-fbfîbk ; i nn feu doax il & fond en me mafiê grifi 
9l demi-traniparente comme la corne , ce qoi lei a fiât 
draner le nom ^argent corné oa de Iwu cQrmétm Ijes 
eDkalis & pre^qne tontes les (iibâasces metalliqncs dé» 
campaient le mnriate d'argect. L'ean régale diflEiiit 
aflêz bien l'argent , & ce métal Ce précipite en meriate 
d'argent à meHire qa'il Ce diilôct. L'argent s'allie aftn 
bien arec tons les métvix , & il s'amiilgame trcs-btci| 
arec le n^ercnre* 

f . C L I I L fi. 

Oa a trooré jul^n'à gré (en t rargent ibos deex états 
particuliers , ou Cous l'état de régule natif , on fous 
rétat de minéral ; c'efi>à-dire, minéralil^ par quel<]iies 
principes étrangers : on n'en a pas encore rencontré es 
état de chanx. 

f . C L I I L C 

/ L'tfT^fai nasifxà pce(^ae de Targent pur ; oa le lO» 



:du MiNéRALoôists. 6t 

connoît facilement à (on brillant métallique & à fil 
couleur blanche , qui quelquefois efl un peu terne oa 
gviCe , & quelquefois jaune fale. IV a. toutes les pro^ 
priétés du régule d'argent ; il ed malléable » duâile Se 
diflbluble dans les acides 5 il ed mêlé à d'autres mines , 
ou adhérent à des pierres , des rochers ; (Quelquefois & 
gangue eÛ une argile , use terre , une ochre ; mais il eft 
toujours fouillé d'une petite portion de métal étranger, 
conune on le peut voir dans les ^« 154-161. Les v^ 
rlétés de l'argent natif font , i". l'argent natif folide oa 
en mafles irrégulières ; Kungsherg en Norvège , New 
marken en Wermeland , où il a pour gangue une terre 
argilleufe ; à Sainte-MarU-auX-Mines , on en a trouvé 
des mafles de 50 à 6o liv. dans la terre gralTe ( Mornut.^ 
Ouvr. cite' y p, 278); i®. l'argent natif en gr^nsj il 
XI en petits grains ronds ou plats, difféminé d^ns.les 
mines & les pierres ;^e Mexique & le Potqfi ; j®* l'aïw 
gent natif en filamens contournés de différentes ma* 
fiières : c'cft celui que fes' Allemands nomment Jilher-* 
\ahne \ AUemont en Dauphiné, Kungsberg^ le Mexique^ 
4^* l'argent natif en germination ou fous Ja forme de 
dendrites : il imite la ramification des arbres ou de la 
mouife; Kungsberg ^ Potofi , Schnelberg ; ç**. Targcnt 
matifen lames minces: on le rencontre dans les (ciflbret 
des pie'rres j Kungsherg , Freyberg , Georgenfiatit ; 
6^n l'argent natif capillaire : prévue dans toutes les 
mines d'argent y & c'efl même un des états où on le ren- 
contre le plus fouvent natif: (uivant Henckel 5c plu- 
fieurs autres Minéralogides , cette variété , ainfi que la 
précédente, (ont dues à la décampofitlon de la mtne 
d'argent rouge, J. \66\ 7**. l'argent natif criftallifé en 
odaèdres & en cubes ifolé$ ) Kungsberg , Salme-Marit-^ 
auX'Mines. 



0z Manuel- 

$. C L I I L D. 

Au chalumeau il fe fond farts Ce calciner. 

§. C L I I I. E. 

' * L'argent natif. L'argent a toujours été regardé 
comme le fécond des métaux parfaits ; & fes qualités 
lui ont mérité ce titre avec juile raifon. Il ne s'altère 
point comme les métaux imparfaits , & il eft même 
{>luis utile dans les arts que l'or lui-même , parce qu'il 
a plus de duâilité. 

" La ténacité de l'argent efl beaucod^ moindre que 
celle de l'or ; un fil d'argent d'un dixième de pouce dé 
diamètre ne peut (butenir qu'environ deux cens livres 
pefànt avant de Ce rompre.' ' 

Sa duâilité ed aufli moins confîdérable que celle dç 
Tor; mais elle {urpallè celle de tous les autres métaux J^ 
' Sa dureté peut être efiimée j,oo. 

La crifiallilàtion de l'argent efl le cube 8c l'o^èdré* 

S. CL I I I. F. 

L'argent vierge , ou argent natif, efl très-commun/' 
on le trouve mêlé , joint , ou combiné > minéralile par les 
autres métaux , & dans tputes fortes de fubûances pier-' 
reufès , tels que le quartz , le fpath calcaire , la calcér 
doine , la vatiolite , &c. &c. 

§. C L I V; 

Argent natif joint à Vor. 

§. C L I V. A. 

* Argent joint ou combiné <^ ou miné raîlfé pat U 
mercure. Amalgame d'argent nitif. 
LVgent fc trouve fouvent combiné avec le mercure , 



DU Minéralogiste* '6^ 

;8t forme un amalgame natif. On en trouve dans les 
minés* de Morsfeld ^ dans le Palatinat , & à Rofenau 
en Hongrie, 

s. C L V. 

Arg£NT natif joint au cuivre. 

§• C L V r. 

Argent natif joint à Vor & au cuiyrt. 

j. CL vil: 

Argent natif joint au fer. 
Le fer pafle rarement -^ \ mais le plus fott«« 
vent il ne va pas à j^. 

^ $. C L V i I L _ ^ 

- • Argent natif joint à Varfenîc. 
L'arfenic excède à peine 7I7. 

$. C L V r I L A* 

t^ M. Monnet a reconnu cette efpèce de mine dant 
im échantillon venant de Guadal-Canal en . Espagne 
( Mkim. de Phyjiq, SuppL 1778 , p» fo ). La mine 
du Samlbn à Andreafberg au Hartz , fournit cette eft 
pèce de mine: on l'y appelle argent arfenical ( M. le 
baron de Dîetrich )• 

^ 5, C L V I I L B. 

En général 9 il faut bien diftinguer un minéral fim- 
plemènt uni à Tarfenic, ou minéralifé par lui; dan; 



?4 M A 1^ tr t t 

le premîeip cas rârlènîc eft fous forme de métàt , M 
peut être de chaux , & dans le frcond-il y cft (ôus forme 
ac'de: car tel eft notre fentiment , que pliifîeurs expé» 
tiences Temblent confirmer; le demi-* métal, nommé 
crftnic , ne peut pas plus être rtHnéralKateUf que tout 
autre méul; ^ cet office n'appartient qu*à (ba acide 
jeul , comme à Tacidê aérien , au vttriolique , au nit«* 
jin, &c« yoyei Tintro^uftion & les $* $5-xi8« 

$. OL IX. 

ArgIsnT natif Joint à tantîmoine. 
Fondu, il répancP quelque fumée, mab îl * 
ti*<exhale point d'odeur d^arfenîc. 

5. C L I X: A. 

• argent joint ou mînéralîfé par la molyliitu. Ar^ 
gent molyhdiqi^e. 

M. de Born dit que cette mine n*a encore été trouvée 
qu*en Hongrie à Deutfch-Pil en. Elle (è prëtinte fous 
forme de rognons épais d'un à deux pouces, compofés 
(de feuillets aflez larges & luifans , Se laiflknc fur le pa« 
jier des traces grisâtres. 

Ceft la mine de molybdène contenant argent ; elle efl 

çompofèe , argenf. . .... : o,i i ^ 

molybdène . • • • . • 

§. C L X. 

Argent natif joint à Varfentc & au fer. 
^ Ces trois métaux y (ont or^Unairemcnt en - 
]portions égales» 



DU MlNÉRALOOTSTK. 6f 

S. CL X. A. 

K5> On trouve cette mine à Freyberg , où elle potte 
le nom de mine Planche, M. Monnet en a trouvé une 
iêmblable dans les mines de Guadal-Caaal en Efpa^ 
goe. ( Journ. de Phyfiq. SuppU 1778 > /^* 43- ) 



Toutes les efpèces que je viens de citer 
joulffent de l'apparence & des propriétés mé^ 
talUquès» Les fubftances hétérogènes qui y font 
.ttiélées font à la vérité peu confidérables ^ mais 
il ne faut pas pour cela les négliger , puifque 
le plus fpuveqj: elles excèdent ^ de la maife» 

* Les mines d'argent pré(èntent une afTez grande con« 
tufion chezjes Auteurs les plus inflruits ; la nomencU^ 
ture en eÛ une des premières cauf^ , parce (|u*elle n*efl 
point attez déterminée ; mais la principale provient à» 
' ce ^ue Ton a appelé mine d'argent , toutes «elles qui 
contiennent plus ou moins d'argent» 

Je vais préfenter une manière , qui me paroît plus 
claire , pour les claflèr. 

Argent natîfi 

i*. Argent natif pur. 

i^. Argent natif, mêlé avec d^autres fubâances mi- 
faltiques* 

3^. Argent nttif mêlé avec des rubâangis terreuft^ 
ti pierreuses. 



^, 



îg$ M A N U E E 

Argent mînéràlifè par une fubflancem 

4**. Argent minéralifé par l'air pur ( chaux d'argenf % 
5®. Argent minéralifé par l'acide niarin ( argent Corné }. 

, (S^. ArgiQnt minéralifé par l'acide vitrioli^e ( vitriol 
d'argent). 

' 7**. ArgpntmÎQéralîS par le 4«fre( argent vitreux)! 
8®. Argent minéralifé par l'arlènic ( argent arfenical )• 
^®. Argent minérâUfë par l'àciàe arfcnicaU 

^ Argent mîhiraïifè par deux Jubjïances. 

lo*'. Argent minéralifé. par le (bufre $ Tar^nc ( aw 
^erit rouge ). ', . . > 

ïî^. Argent minéralifé par Ijî foufre & le fçr ( p}w 
rit«. contenant argent )'é 

1 2c^. Argent minéralifé par le (ôirfre 8il le ^omb ( ga- 
lène argentifère ). ; 
. xj^;'Arg!6nt minéraKfé par le (bufre & Pàn^imoinet 
(argent antimdnîai ). ♦ . • 
,14**. Argent minéràKfé par le (bufre & lecuiyrê ( va-- 
riété de cuiyr« vitréiixi), 

,jç^. --Argent minéralifé par le (bufre & le cobalt ( co- 
balt tricoté tenant argent ). 

i5°. Argent minéralifé par le foufre & le nickel, 

1 7**. Argent minéralifé par le fbufre & le zinc ( pech-? 
blende ). 

iS®. Argent minéralifé par le (bufré & le bifinuth. 

ip°. Argent minéralifé par le (bufce & la molybd^e 
( argent mol)\bdique )• 

■ • io**. Argent minéralifé par Tarfenic & le fer ( pyrite 
arfenicale tenant argent ). 
.ii°« Argent minéralifé par rarfenic & 1|B cobalt. . 



Arg^t minèralifé par trois fuhjlances^ : 

il®. Argent mînéralî(5 par le Toufre, rarfenîc & ie 
Jfer ( mine d'argent noire ). ' * * 

15®. Argent mlnérallfé par le foufre^ rarCnîc fie le 
^cuivre ( mine d'arger>t blanche ). 
. 14**. Argent minéraliré çat le (oufre, l'arfenic & le 
■ IpiûïiVtV .• ( 

. -i|P. Argent minéraJijCé pat lie foufre , l*ar^èmc Sf.l'açn 
■^oyp^ijçi.e ( argent en pUunes ). . * 

Argent mviéralifé par quatre fubfiances. 

^' %^. Argent miijéraUré par foufre , arfenic , fer , c^- 
: JM.t ( .efpècc fCt-X VHI , ci-defTous }. 
. a 7**. Argent minèralifé par foufre , atûmc, cuurre <r 
JBer ( efpècp'CtXIX , ci?iîflpii$ ). ,'• v f ; 

- . *3^» Argent minèralifé par (bufre , arfinîc^ fer K 
«WÛnftoioe (efpoce CLXXI , ci-defTous ). 

Argent minérdllfé par cinq fubjlances. ' 

\^p A^È^^ minèralifé par foufre , a'rfe^iç, a^ti» 
j^oine, cuivre & fer (.efpèce CLXX , jci-deffoUs^ )* 
>. Je. borne ici cette^'ènumératlon) ^iii Qèannçioi^ n^ 
i9?ei|fefnfie pas toutes les.ipines d'argent. 

Il iç trouve auûfi ^i^ J^a plupaxt de <;es t^kj^ ,4^ 
j^ortipns terreufos. 

$. C L X I. 

Arçent minèralifé pat les acides marin & 
^it/ioVkiue. Mine . d'rargenc corné. Cronftedfj 

M* Woulf eft le premier qui y a découvert 




Tft M A N u B r; 

§é jxC Lf X I* B* 

. Il faudrclt jolnd-e ici la mine d'argent aîkallnf de 
M. Juili qui , (îiivant M. Sage , n*eù. qae de Targenc 
corné dans de la terre calcaire ( Elem. de Minér^ t- 11^ 
p, 5 ; X ) ; inaî<^ elle appartient à la claiTe de TargeoC 
vierge , puisque ce n*eft que ce métal dliïemlné dans aoe 
pierre calcaire , & que Ton apperçoit facilement à 1*0»! 
nud , en la polîiTant , d'après robfêrvation de HL 
Brûimig. ( Miner, de Cronjledt , 1770 » p. 1^5» ) 

5. C L X î. C 

Au chalumeau (br le charbcn elfe donne plufîeuff 
petits globules métalliques ; elle (e dinbut dans le lêl 
microcofmique , & le rend opaque > elle k réduit dans 
le borax y du moins en partie» 

§. C L X I L 

Argent minéralifé par les acides muriatzque 
& vhriolique , & par U foufre. 

Je doute encore fi cette efpcce eft vraiment 
éîftînÔe de la précédente , car le foufre ae peut 
s'unir aux fels que roéchaniquement. 

,, . 5. C L X I I. A, 

O. Cette mine eft la trolfîème variété qilé fiimrf 
♦fe**M fie décrire; cir M. Monnet airîfî que Valierius 
6marqueoc ^oVflè odiitient ^re^ué toujours des parties 
RiUiirealês , & quelquefm Alemê d'arftnicftle*. 



DU M:INi;RAL'OaiSTK. 71 

$. C L X I I L 

Argent miAéralifé par tefoufre. Mine d^ar^ 
gent vïtreufe. Gronftedt , Min. §• 16^. 

Cette tnine contient 7^9 & quelquefois da4 
Vaatage d'argent* 

S. C L X H L A. 

' t^ La >tisg d'argent vitreuse eft pe&nte, d*uiî 
^Hs noirâtre , fahblable a la mine de plomb > elle fa 
Jtatfle faciiemeift couper au couteau , & le couteau y 
fetfle une îihpreflïon plus ou moins approchante de Tunt 
du verre , ce qùi^ llii a &ît donner par les Allemands 
le nom de vitrtufe ; elle eft flexible & même un peu ' 
malléable; fa tejcture eô larfielkufe ; elle fe fond très- 
facilement , & au moment même qu'elle rougit 3 elle 
éft très-riche erf argent , & quand elle efl bien pure ^ 
éHé en tient près des trois quarts de fon poids , le réltè 
^ le (bufre qui la minéralile ; quand il s'y trouve uhf 
j^u d^àrfenic , alors elle eff plus fragile.. M* Monnet y 
a découvert a'uflî une très-petite quantité de fer. Outré 
t^ caraâères extérieurs , elle en a un particulier , qut 
prouve bien que cette rtiine n'eft que de Targent' natif , 
péVfétré de foufre ; (î on Texpofê â une elialeur douce y 
pas aflèz forte pour' là faire fondre , alors. le foùfré s'é- 
vapore peu-à-peu , & J'argent refte en, forme d'argent 
vierge , en végétation ou en filets- Oh la trouve dans 
prefque toutes les mines d'argent , à Kunsberg en Nor- 
vège , à Freyberg en Saxe , à Sainte-Marie ei) Alface ^ 
i Schemnîtz en Hongrie , à Joachîmffal en Bblieme , à- 
Allemont en Dauphine , au Mexique , &c. &c. Oh peut 



72 M A N Ù K « ' 

en dîdîngticf plufîeurs variétés qui ne dîfierent guère 
les unes des autres que par la couleur & la'criftallî* 
iàtion: i®; la mine d'argent vitreufe , couleuf de naifie 
de plomb , c'efl la plus commune ; 2^. brune : Bruchmah 
en cîte une de cette couleur, qui étoît verte intérieure-»' 
tnént ; 3^ jaunâtre: cette. couleur eft due à la portion 
d'arfenic qu'elle ooritient , 8c qui , mêlé avec le (bufre« 
forme de Torpîment ; 4**. verdâtre ; y®, bleuâtre : elle 
eu friable , (êmblable â des fcories , ce qui lui a fait 
donner , par les mineurs de Freybcrg, le nom de Schlar^ 
ckfner^ , mine de (corie ; 6®« en végétation ; 7**. en^ 
feuillets ; 8^« criftallifée en oâaèdre , ou en prifina 
hexaèdre , ou en pyramides décaèdres ; p^« enfin (uper« 
ficielle , lorfqu*élle recouvre des pierres. 

§. C L X I 1 1. B. 

D*aprcs robfêrvation de M. Bruning ( Min* de 
Cronfledt , p,.i%6 , §. 16^ , édit. alL 1770) , le Rofchge-^ 
wach des Hongrois , ou la mine d'argent vitreufe des 
Saxons , forme le palfage de la mîne d'argent vitreufe à la 
mîne d'argent rouge : comme (à couleur eu. noire , & que 
fa pouffière conferve cette même couleur , Vallerius , 
Linné , Gmelin , l'ont rangée parmi les mines d'argent 
noires ; on la trouvé à Freyberg en Saxe , tenant eu-» 
viron 140 marcs d'argent au quintaU 

$. C LX I M. C 

Au chalumeau (ur le charbon elle laifle aller le 
foufre , donne un globule brillant que Ton purifie avec 
le borax» 



x>v Minéralogiste. 73 
$. C L X 1 1 1. D. 

* Argent mtnéralîfé par le foufre. Argent vitreux^ 
mrgent fulfureux. 

Cette mine eâ tendre & (ê latflè ordinairement coupet 
au couteau. 

Sa gravité (pécifique cft 7,100. 

La forme de (es criHaux eA 

Le cube , 

L'oâaèdre , 

Le cri(hil â quatorze facettes » ou le cube tronqué 
dans les huit angles* 

On trouve auffi l'argent vitreux en lames minces , en 
firiesy en petits grains, &c. 

$. C L X I V. 

AiusENT £• fer mînéralifés par le foufre. 
Pyrite d* argent. Cronftedt, Mxn. %. 1765 10. 

S. C L X I V. A. 

K5> Cette mine pyriteufe eu de couleur brune» & 
elle eft afièz pauvre ; on Ta trouvée à Kunsberg en 
Ko?wège, 

5. C L X I V. B. 

* Argent minétalîfé par U fet ^lefoufréf Argent 
pyriteux. C'eA une pyrite martiale fiilfureulê tenant 
argent* 

On trouve à Scbemnitz 8c à Comnîts , une py- 
rite argentifère qui confêrve & couleur jaune i a 
beaucoup d'éclat, & contient depuis z jujfquâ 15 onces ^ 
d'argent au quintal. 

L'argent y efi en aflèz petite quantité pour que la 



74 M A-N V n t 

pyrite y confêtve toutes Ces proprktésé En quoi elle 
difïere de Tefpèce précédente. 
« 

$. C L X I V. C. 

Argent miner alîfé par le foufre , Varfenic îf le fer m- 
Mine (Targetit noire, Rofchgewachs des Allemands. 
C'eft une pyrite martiale , (ulfureufe & arfenicale , te- 
nant argent. 

Rome de Lille la regardoit comme un paflâge de 
l'argent vitreux à l'argent fougfï y mais k poriion de 
fer que contient toujours cette mine éloigne cette idée^ 
puifque l'argent yitreux & l'argent rouge peuvent ne 
point contenir de fer. 

Elle (e préfente fous une forme noiie , grenue', (bu- 
vent cellulaire & fpongieti(e. 

Elle efl très-fragile. 

Le fer eft ici eh aiTez petite quantité , pour que la 
mîn'e conferve' pfeïqué tous les caraÔèresf de l'argient 
vitreux , au lieu .de fê" la^ptfocSer de*Ia pyrite comme 
les e(]j(èces précédentes. 

§. C L X V. 

Argent & plpmh miaéralif^s .par le foufre* 

Galène, Cronftedt , Min. §. 17^ ; 8. ' 

Elle tottûixxt Une ^emi-ohce d'argettt par 

quintal. 

§. C L X V. A. 

K> M. Bergmafl place ici la galèiie ^ ert Vertu du 
(ivincipe qu'il a établi., $* 17 , iàù il annonce que fa 
cldlTification dans Ton fyftême eft fortdëe far la valeur 
du principe' ptwtél que fut Çà quajirtitéè Mais conime 



DU MrNÉRALdGrSTE. 7^ 

tdùt les Mitiéralogiftes ont placé la galène pafthî 1« 
plombs , & que M. Bergman la cite encore, $. i8f y nous, 
renvoyons à cet article tout ce que nous avons à dire 
iiir cette mine. 

S. C L X y. B. 

La quantité d'argent que contient cette mine Tarie 
klfininient ^ & il y en a de beaucoup plus riche qu« celid 
citée pat M» Bergman. 

. , J. C L X V. C. 

*Atgtnt inînéràlifé par lé ptotfih , té foufre , Vann-- 
àtô'me & le fkr. Argent Hanù , ou weljfgiltlgeri des 
jslxons. 

, Cette mine , qu'on pourroît peut-être regarder tomme 
0he éfpècè de galène , efl compaâe ^ grisâtre , à petits 
gfaifis, fè laiiflê entamer au couteau* 
M. Klaproth en a retiré , 

• . argent jR o,ro 

f lomb 0,40 

ionfre .^^ 0,1 i 

antimoine JST 0,08 

fer , b,oz l 

argile .^ , • . . . 0,07 

terre fîllceufe 0,00 f 

Elle ffe trouve à Erbljdof^ près de Preyberg. 

$. G L X V I. 

AkcSENT* 6» arfenic minéralifés par le foufrs^ 
t^^nt d^ argent rouge. 
• Eîlecomîent environ'-^; quelquefois on n'y 



j6 M A ir u s If 

rencontre point de fer; mais foùvent îl y cft* 

comme dans toutes les autres efpèces de mines, 

5. C L X V I. A. 

t5» La MINE D*ARGEKT KQUGB cfi pcfàntC , d*IIH 

rouge plus ou moins fort , quelquefois d'un rouge foncé ^ 
dautres fols approchant du pourpse ; elle eft brillante , Bl 
fi on la bri{ê , (à pouflicre efl toujours rouge ; elle e{t- 
prefque toujours opaque quand elle efl en mafTe irré«^ 
gulière ; maïs deml-tranfparente lorfqu^elle eft criftal- 
li(ee ; elle eA très-friable ; expofée au feu 41e décré- 
pite ^ laiiTe échapper des vapeurs arfenîcales & ufi)> 
odeur d^ail , & fond avant que de rougir. La préfence 
du (oufre dans cette mine eft prouvée , & par la couIêus 
rouge qu'elle a , & qui eft due à Tunion du foufre âc 
de Tarfenic , & par fa détonnation avec le nhre ; en 6i 
chauffant par degrés & avec précaution , Tarfenlc & le 
(ôufre (ê dégagent, (ê volatilifènt , & laiflent racgent2 
imd (bus forme ^ végétation capillaire. Cette mine 
contient un peu de fer , fur-tout celle qui eft foncée en 
couleur. A Kremnîtz en Hongrie , & à Joachînfihal ^ 
OR en a trouvé qui^B^it un peu d*or* Les principales 
variétés de la mine ^argent rouge font : i**. la rouge 
opaque qui vient du Potofî , & que les Efpagnols nom- 
ment Roffi^CUro \ (à couleur approche de celle du ci- 
nabre ; elle eft brillante , friable ^Bl ^n mafTe ; c'eii la 
plus riche de toutes. Outre le Potofi , Andreasberg au 
Hartz , Salberg çn Weftmanîe : z**. la rouge avec une 
nuance bleue , Freyberg , Annaberg : ^°. la rouge grife ; 
réduite en pouftière , la nuance grife di(parok & la cou- 
leur rouge refte : 4**. la rouge noire ; c'eÛ un rouge ex-» 
trémement foncé : 5% tranfparenus &,criftalUfée, Potofi^^ 



PU MiKiRALOGiSTE. 77 

' la^Saxe ^ la Pohême , Saintc-Marie-aux-Mincs , &c. : 
^^m enfin la mine d'argent rouge en feuilles ou enduits 
Superficiels appliqués (ùr une gangue quatczeufe , c'eil 

•la plus pauvre de toutes. 

§. C L X V I, B. 

On trouvoît à Saînte-Marîe-aux-Mînes , une mine 
4*argent rouge recouverte de réalgar , qui , nouvelle* 
-ment tirée de la mine , avoit la couleur vive de cire 
d'E^agne ; & on en a abufé pour vendre aux curieux 
des morceaux de réalgar pur pour d^ la mine d'argent 
rouge. M. le Baron de Dietrich qui a voulu réduire <fe 
mK& derniers morceaux n'en a point retiré d'argent , & 
^ute.la mine s'efl volatili(ee au grillage. 

^ $. C L X V I. C. 

f 
Au chalumeau (ur le charbon on dégage d'abord Par- 

finie par une lente calctnatîon , enfiiite le fbufre , Se 

•n purifie le bouton par le borax ; elle décrépite 

un peu. 

$. C L X V I. D. 

• 

* Argent mïnéralîfé par le foufre & Varfenic. Ar^ 
gent ro^k. 

Çettemine qui eft très -brillante par (à belle cou- 
leur 'rouge , Gl tranfparence , &c. intéreflè d*ailleurs 
beaucoup les Minéralogiiles par la variété des formes 
triilallines qu'elle prélente. Elle n'efi autre chofê que 
le réalgar on rub ine dVfenic contenant argent. 

Sa dureté n'eu pas confidérable.' 

Si gravité fpécifique eft f >5oo« 

La forme de Ces criihux efl le dodécaèdre à pians 
iibombes comme le grenat* 



$o M A N t; E £ 

vant Taxe du prifine , ce qui rtnd difficile de s^affùref 
du nombre des côtés. 

Cette tnine contient toujours une portion de fer ^ 
'c'eft pourquoi on pourroit l'appeler pyrite ferrugineuft 
^r&nlcale tenant argent. Bergman y a trouvé de Tan- 
tlmolne ^ ce qui a engagé Rome de Lille à la ranger dans 
les mines d'argent antimoniales. Ceft Glus doute une 
iautre variété. 

La mine d'argent arfênicale , qui contient peif d'ar- 
gent, a la forme concorde, eft molle » & fe laifTe couper 
au couteau» On n'en retire que quelques onces d'argent 
ail quintal. 

«. C L X V I I I. 

Argent avec fer , arfenic & cobalt , mitié^ 
ralifé par le foufre. 

L'argent pafle quelquefois ~^. 

$• CL X V II L A. 

(i5* M. Monnet , dans (on nouveau Sf fléme de Miné- 
ralogie , a parlé de cette mine. Elle reflenible afîéz à 
la précédente ^ & pour la forme & la couMbr , & elle 
nVn diffère que par la portion de j|^^^£u'ellè- con- 
tient & qui ^ (e décompofiini , la recouv^^e (leurs de 
couleur rofe. Il y a deux variétés de cette mine , l'une . 
qui eft d'une couleur fombre & terne , & très-ferru- 
gineufè , & l'autre qui efl brillante pre(qu'autant que la 
mine d'argent. grî(e *dans la fr?dure. Allêmont en Dau- 
phlné en fournit afTez abondan^mcnt, C'eft ï cette e(pèce 
qu'appartient la mine d^atgtem ma de et oie , aîn(î nom- 
mée à cau(ê de (à couleur gri(è , brune , verte & lilas* 
M« Sage en a fait une excellente analyfe ( llém. de 

Minéral^ 



DU Minéralogiste. 8i 

Minéral, tom. Il ^ p* 32.^). 11 y a trouvé un peu de 
cuivre. Il faut obferver que Targcnt natif capillaire 
marche presque toujours avec la mine d'argent rae^e 
d^oie» Il la regarde comme le produit de la décompo- 
fition du ku'pfernickel par les pyrites martiales. On en 
trouve en Suède , en Saxe , & fur-tout à Allemont en 
Dauphiné. 

/ §. C L X I X. 

Argent avec cuivre , fer & arfinic , miné- 
ralifé par le Jbufre. Mine d'argent blanche. 
Cronftedt, Min. §.171. 

La quantité d'argent que cette mine con- 
tient , varie beaucoup , quelquefois elle va juf- 
qu*à ^, d'autres (ois même elle fe furpafle. On 
nomme ordinairemept la pauvre ^ mine ^argent 

grife. 

5. G L X I X. A. 

C> M. Bergman réunît ici , aînfi que les Mînéralo- 
gifies, la mine d'argent blanche , U^eiffgulden des 
Allemands , avec la mine d'argent grife , Fahler:^ des 
mêmes. Je crois qu'on doit les féparer , puisque là pre- 
mière ne contient pas du fer & que la /êconde en con- 
tient , du moins en beaucoup plus grande quantité , 
ainfi que le cuivre. Il ne faut pas encore confondre la 
mine d'argent blanche dey Mineurs dont parle M. Sage 
( Ouv. cité. tom. II, p. 328 ) & qui appartient aux ga- 
lènes i très-riches en argent. 

$. C L X I X. B. 

La MiMB d'ai.gb»t blauc^b dont il ci! ici quedlon 
Terne IL F 



r 



•* 



$t M A N t/ B ï; 

eu. pelante t d'une couleur blanchâtre ou d'un gris éê 
cendre î elle eu. brillante éc écailleufê , mais compaâe , 
grenue dans (a cafllire , quoique naturelleaient flrlée* 
TSne reflèmble , en quelque fa^on , à la galène brillante 
à petits grains ; mais elle eu plus dare ; elle ne fe laiflê 
pas couper au couteau , & broyée, (a couleur e& blanche* 
Elle ne contient point, ou infiniment peu de fer. Ses 
variétés font, i**. la mine d'argent blanche, couleur 
de plomb ; Sainte - Marie - aux - Mines , en Al&ce' , 
Guadal - Canal en Efpagne , Allemont en Dauphiné , 
&c. &c. 2^. la mine d'argent blanche couleur d*acier ^ 
là couleur efl plus foncée & tirant fur le bleu ; mais fa 
poufTière efl blanche; Saînte-Marie-aux-Mines : 3^* la 
mine d'argent blanche criflallifée ; JoachimôaU 

5. C L X I X. C. 

La MiHB b'mkgbmt orisb , Falheri , contient de plus 
que la précédente , une. alTex grande quantité de fer & 
de cuivre , qui lui donne des caraâères particuliers. 
Elle diflère de la précédente , non - feulement par la 
couleur , qui efl beaucoup plus obfcure , mais encore 
par celle qu'elle a lorfqu*elle efl réduite en poufTière ; 
& qui efl grifê. Elle efl pe&nte , très- dure , propriété 
qu'elle doit , fliivant M. Monnet , à la combinaifon in- 
time de l'arfènic & du cuivres brillante dan^ fâ frac- 
ture , plus elle efl riche en argent & plus elle efl bril-p 
lanté. Outre les fubflances métalliques que l'analyfe y 
découvre , on en a trouvé une variété à Schemnitz , qui 
, tcnoit un peu d'or. On en çonnoît plpfîeurs variétés s 
I**. la mine d'argent grife , d'un gris clair ou argen-tîn ; 
c'eft l'efpèce la plus riche ; elle efl plus brillante que 
les autres, & femblc jouir, au moins pour les petits 



1DU Mtnitikto&tstlié S3 

"^^feorceaux , d'une efpèce de flexibilité ; Sainte^^Marle- 

-xix-Mines , le Hartz : 3**. la mine d'argent grife crïC" 

^SklliCèe ; elle eâ belle & brillante à & furface 3 j^ la ' 

*^^}iie d*argent grifê noire. C'efl celle que les Allemands 

^ominent/2r^M/r|er; > & les Elpagnols nigrilio^ Elle eH 

%ilot6t folide , tantôt fpongleufè , fragile , cellulaire^ &: 

comme vermoulue* Elle paroit être duc â la décompo* 

ïtlon de la précédente : Potofi , Bleyberg ^ Frei^berg ^ 

Hongrie ) Giromany > & BaigoTy , Saint#^Marie-aux* 

Minei , en France ; quelquefois cette dernière variété 

«ft abfbiument tèrreufe , pulvérulente , d*une couleuif 

lioire & fuligineufe* Dans cet état les Allemands là 

nomment /chwari-guldeneri ; quand elle con(èrVe un 

£ea de folidité , al4^ elle efi caverneufe 1 Se Anti&nce 

qu'elle eu le réfultat d'une décompofition : Sibérie > 

Freyberg , Allemont en Dauphiné x quelques Auteuri 

' y ont rapporté It rofchgewiuA s voyez $. 1^3 ^ B* 

§. C L X I X» D* 

Au chalumeau , Dit le chafbon ^ oti dégage le$ deujs 
principes volatils , & on a on bouton qui contient une 
portion de cuivre. 

$• C L X I X. E. 

* Argent minéralifi par le foufrt s tarfenk » Aveii 
fer & Beaucoup de cuivre. Argent grii , falherz« 

Cette (ûbflance n'efi qu'une mille de cuivre tenant 
plus ou moins d'argent* Ainfi nous en parlerons dans Ui 
s&ines de cuivre* 



s» 



84 M A N U BX 

S. C L X X. 

Argent avec cuivre^ fer ^ arfenic & atui-^^ 
moine^ , minéralifé par lefoufre^ Mine d^argait 
grife de DaL Cronftedt , Min. §. 173 ; tf . 

Elle contient -^ de cuivre , & rarement tIj 
d*argent. 

§. CLXX. A. ' 

. 85» Cette mine ne diffère des précédentes que par 
une portion d'antimoine qu'elle contient ; elle approche 
aflêz , par (à couleur , de la mine* d'argent grife , & (a 
pouffière efl rouge , quelquefois elle efl crifhllifi^e r 
'iEiiîmskog en Dal , la TranfîWanie 5 & depuis peu on 
en a trouvé de cette efpèce i Altheire en Efpagne j av 
royaume de Grenade ; elle étoit mailive y dure , fbltde ^ 
iBc d'un gris tirant fur le bleu. ( Monnet y Ouvr* cité,, 
p. 310.) 

§. C L X X I. 

Argent avec fer y arfenic & antimoine^ 
minéralifé par le foufre. Fédère^ des Allemands. 
Cronftedt, Min. §• 173 ; y- 

L'argent quelquefois ne pafTe pas une demî-r 
once par quintaU 

$. CL XX L A, 

i:> Cette mine , que l'on peut appeler mime d'ak^ 
<»£VT AMTiMoMiALB , efl la plus légère & la plus friable 
de toutes ; elle eft grife , ou plutôt d'un bleu grisâtre^ 
âc comme la inine 4'sutitimoiae en plume , dont elle nm 



bu M^lNéKALOGISTK. 8r 

^^^*^rc que par la portion d'argent qu'elle contient 5 
^ rr^'^ eft en aiguilles très-fines , foyeufes , & tachant les 
*gfe. Ces petites aiguilles (ont un peu flexibles & Ce ^ 
^^Xfêût quand on les plie tropfort. Lehman , Cronftedt,, 
^allerius, Bergman & M. Monnet s'accordent à, dire 
^Ue cette mine e& pauvre en argent ; mais M* Sage 
croît , d'après Tes analy(êsy que la manière dent on 
procède au traitement de cette mine eu. la cau(è de Con. . 
peu de produit , & qu'avant de la réduire il faut abfbr ; 
lument en féparer l'antimoine , & qu'alors elle donne 
jusqu'à huit marcs au quintal ( Elem.de Min. tom. II y 
p. l%6) \ on en trouve à Baigorri 4^7ourn. de Phy* 
fique,\7%^)^ 

$. C L XX !• Aa. 

'* Argent antimoniaL Plufîeurs mines d'antimoine con- 
tiennent de l'argent* C'efl pourquoi on l'appelle argent 
antimonial\ niais il eft fous un grand nombre de formes 
différentes (liivant la nature de ces mines elles-mêmes , 
où l'antimoine efi toupurs mêlé avec d'autres fubi^i 
tances. 

Nous en parlerons plus au long en parlant des mines 
•d'antimoine. 

5. C L X X L B. 

-Pour terminer tout ce qu'il y a à dire (tir les mines- 
d'argent nous ajouterons ici les variétés ûiivantes, tirées. 
de Vallerius. 

!**• Mine d* argent natif ow minéralifi^ difperfé dans 

des pierres calcaires ou quartzeufes » &ns brillant mé-- 

tallfqiiew 

-a®. Mine £argentfahlontiife ^ (àns.brillant métallique*^ 

j**. Mine Safgent natif ou minéràlifi^ mclé dans 

F3 



Stf M A îT cr E IS 

une pierre légère feuilletée , & d'une couleur rougdi 
oblcUr» Mt Vehmzn eu le premier qui ait décrit exac<» 
tement cette mine. Selon cet Auteur elle ef! compofile 
d*argile , d'hématite micacée , de foufre , de fpath 
cjilciîire y de fluor minéral , de plomb Bc d'argent. Cette 
iftine très-rare recouvre quelquefois les autres ^ine;'^ 
d^argent on de galène , adhère légèrement aux parois ' 
des fentes des mines; (a couleur efl d'un rouge oblcur 
ferrugineux ; (â texture feuilletée , compofSe de feuillets 
flexibles, très-légers, $c (ûrnageant Teau ; elle fait effèr<> 
Ye(cence avec les acides , & elle y eA diftôlublè pre(^ 
qu'en entier , fur-tbut dans l'eau forte ; elle tienr de 7 
à 8 onces d'argent au quintal ; Clauilhal. 

4**. Mine d'argent natif ou. min^raiifé mêlé avec de 
U terre. Mine d^-argen^ molle ; on claiïè dans cette va^ 
fié té toutes les terres niarneufés , argiileufes , toutes les 
ochres tenant argent; on en connpît plusieurs variétés : 
1°, mine d'argent molle , jafpée , ou de diverfes cou* 
leurs ; elle eil ordinairement dans une marne ferrugi-» 
neulè y parfèmée de taches rouges , jaunes & vertes , & 
contient quelquefois de l'argent natif capillaire ; elle 
approche beaucoup de la mine d'argent merde d'oie; 
Marienberg , Schemnitz ; z®, la mine d'argent molle , 
jaunâtre ; elle doit cette couleur, à une ochre martiale 
qui iui (èrt de gangue ; -quelquefois elle eu afTëz riche 
en argent : Huelgoet en Bretagne ; 3^ la mine d'ar«> 
gent moUe , boueufe , noire & graffe ; elle appartient à 
la mine d'argent grife , troisième variété , $• 169 ^C. 
4^* mine d*argent molle , marneufe, blanche , folide, 
ou poreufê ; elle fait effervefcence avec les acides : la 
Saxe , Freybcrg; 5**. la mine d'argent molle, argii» 
Uu&i c'eft IPttt fimplemejarde l'argîie d*ns laijueJJe 



i>u Minéralogiste. 87 

«i^ trouvent diflemlnées des molécules d*argent ; 6^ mina 
^^argent molle « couleur de rouille de cuivre ; elle lui 
4oit (à couleur , ou plutôt c*eft une ochre de cuivre 
Stienant argent : Salfed , la Saxe , Naflàuffingen* 

$. C L X X !• G 

* Argent mlninalifé pa r Voir puu Chaux â^ argent , 
4^gtm terreux* 

On trouve dans certaines terres martiales , fir antres , 
de l'argent , qui par conféiquent doit y être à l'état de 
chaux. Schéele a fait voir que les chaux d*argent don* 
nent toujours de l'air pur» 



C*eft une erreur , fuivant moi , de croîre que 
les diverfes efpèces font formées par la variété 
des matrices : il faut les examiner ailleurs , & 
en particulier. 




M 2 R c U R B, 

Le MERCURE a une gravité fpécifique ssn» 
14^110 ; c'eft à tort qu'on a voulu le placer 
parmi les métaux fragiles , puifqu*à 380 degrel 
de froid il durcit; , & dans cet état obéit au mar- 
teau à-peû-près comme le plomb \ mais comme : 
ce degré de Croid n'exifte pas fur notre ^be » & 

F4 



88 ; M A N u E r 

que cç^ n*eft qu*artificîeilement qu*on peut Kob- 
tenir , il ne faut point s'étonner fi le mercure 
eft toujours liquide ou en fufion. 

Uaçide nîtreux le dlfïbut facilement ; l'acide 
vitriolique a befoîn de rébullitiofi : mais Tacide 
muriatiquc n'a aucun effet fur lui , à moins qu*aif- 
fiaravant on ne lui enlève par quintal une quan- 
tité-dephlpgiftique équivalente à environ 74 (i); 
c'eft cette ibrte d'attraâion qui fixe cette por- 
tion de phlogîftîque , qui fait donner au mer- 
cure la quatrième place dans la férié des mé- 
taux: elle elV'^lus forte dans le mercure que 
dans Ids métaux imparfaits , & moins que daJns 
les métaux parfaits. 

'-^- y. CLX S: 1 1. A. 

15* Le MERCURE eft , de toutes les liibdances métalli- 
ques , la plus fiaguiicre ; ik pè(à!iteur> plus grancte que 
celle de tous les métaux, excepté l'or & la platine , (â 
fluidité confiante.; fbn extrême Volatilité, Tont tou- 
jours fait regarder comme un être particulier qui Cous 
bien des rapports appartenoit aux métaux , tandis qu'il 
s'en éloignoit par d'autres ; comme eux il eft opaque , 
il a un brillait métallique d*argent lorfqu*il eft durci 
par un. froid artificiel , comme l^pnt obtenu les Acadé-. 
inicîens de- Saint-Pétersbourg., en I7f p , âun froid de 

(I) Comparée à celle d*un cjuîntal d'argent, fufpofée loo j 
mais comparée à'celle d'un qtfîiitai de îîtic , trouvée 181 , elle 
eft de 80, 'Ubar/t. de Phy/t^j, 1783 , I. XXII, p. 109. ) 



DC Minéralogiste. 8^ 

7t degrés, M. Hudchius à Albany-Fort en 1775 > & 
M. Bicker , Secrétaire de la Société de Rotterdam , en 
2776 , au ^6"^^ ° ; lor(qu*ii gèïe naturellement, comme 
raoblèrvé M. Pallas , en 1771 , à Krafncjark, enti'e 
le ^5"^^ & 56"** ® ; enfin même au 39"^* (Journ,medé 
Lôndf 1789 ) , il a une efpèce de ténacité & de duâi- 
lité ; quoiqu'il (bit perpétuellement fluide comme une 
liqueur , il ne mouille pas , ou plutôt il ne pénètre pas 
les corps qu'il touche , à moins qu'il n^ait de Taffinité 
avec eux , comme l'or , l'argent , l'étain , &c. & et que 
l'on nomme mouillure pour les autres fluides , (è nomme 
amalgame pour le mercure ; fa fluidité naturelle eft caufe 
qu'il (ê divifè très-facilement en globules , & qu'il con- 
serve toujours (à furface convexe j il ne développe au- 
cune (aveur fur la langue , quoiqu'il affeôe l'eflomac ; 
en le frottant entre les doigts , on lui reconnoit une 
odeur particulière ; ni l'air , ni l'eau n'altère cette fub(^ 
tance métallique , mais la moindre variation dans la 
chaleur de ratmofphcre lui en fait éprouver une de di- 
latation ou de conden(atîon , & c'eâ fur ce principe que 
l'on confiruit les thermomètres. A un très-grand degré 
de froid le mercure peut fe geler, & alors il reflemble 
à du plomb pour .la couleur & la molleflê , ou plutôt à 
im amalgame de plomb qui contiendroit peu de mercure ; 
mais à la plus légère diminution de ce froid artificiel , 
il reprend -Ta fluidité. En triturant & broyant long-tem^s 
du mercure , il fe réduit en une poudre grllè nommée 
Ethiopspcrfe^ qui repafle facilement à l'état métallique 
en la chaufiânt*. Au feu il s'échauffe & bout comme une 
liqueur lopg-»temps avant que d'être rouge ; il répand 
une fumée blanche , qui n*cfi cfhe du mercure réduit en 
.Tapeunt^ mai^ non décompofé^ fi on l-échaufTe lente»' 



$0 M A N U s C 

ment) avec le corcours de l'air , & pendant très-long* 
temps , le mercure (t calcine ^ & fè change en unt 
poudre rouge , brillante & difpofée en petites écailles ^ 
connue fous le nom de mtrcure précipité per fe ^ ^ui 
rédevient au feu mercure coulant. 
. L'acide vitrlolique ^ concentré & chauffé , diflîput le 
niercure ^ & il (è dépofe un* poudre blanche , qui eff 
diflbluble dans Teau. Si on yerfe de l'eau bouillante » 
en grande quantité , (ur cette poudre blandie , elle pafiè 
mu jai^ne brillant ^ d'autant plus vif, qu'il y a plus d'eau, 
êi qu'elle eâ plus bouillante» On a donné à ce précipité 
le nom de Turbith mftûrnL 

L'acide nitreux diiTout le mercure avec vivacités 
par évappration cette diflbiution donne des crifiaux de 
nitre mercuriel» 

L'acide muriatique ne diflfout pas direôement le 
mercure , mais très - bien fa chaux , & il l'enlève aux 
autres menflrues ; quand il le précipite d'une diflbiution 
nitreu(e , il forme une maflTe blanchâtre , nommée pré^ 
cipité blanc. Le fublimé corrofif, ou mtiriate mercuriel 
fublimé , eâ une combinaifon de l'acide muriatique & 
du mercure obtenu, par (ublimation d'un mélange de 
nitre mercuriel , de fol marin décrépité , & de, vitriol 
martial. 

Le mercure fo combine bien avec le foufre , & form« 
avec lui une matière noire , foiide , connue fous le 
nom ikéthiops minéral , & cet éthiops fublimé donne 
le cinabre artificiel. 

Le mercure pénètre , attaque & diiTout en quelque 
^çon prefque tous les métaux par la trituration & à l'aide 
de la chalftur. L'or, logent, Tétain^ le plomb. If 
s^inç , le bifinutb , épiouveoi aSez &«ikmfnt fo« 



du' Minéralogiste., ^' 

mftion , le cuivre plus diScilement , le fer & le régult 
d'antimoine encore plus, & on nomme le rcfiiitat de 
ces combina lions des amalgame Sm 

$. C L X X I I. B. 

Je ne connois point la divifion de Téchelle du tker-» 
«nooiètre de M. Bergman qui marque 380 degrés pour la 
congélation du mercure. 

$. C LX XI L C. • 

' Au chalumeau il Ce volatîlifê tout de fuite. 

$. C L X X I I I. 

Mekcuris, natif. Cronftedt, Min. ^, 217. 
Je n*aî pu encore m^aflurer fuffifaœment fi le<* 
mercurç natif ne contient pas quelqu*autre métal. 

* $. C L X X I I L A. 

«^ Le MBRCURE NKTlf OU MERCURE COULANT Ce retti 

4Dontre dans toutes les mines de mercure , en petits glo- 
bules .brillans & diiTénùnés dans différentes gangues; U 
jouit de toute & fluidité , de fbn brillant & de fes carac** 
cères métalliques ; prefque toujours très- pur , tantôt it 
coule à travers les fentes des rochers , & oi\ le ramaflè 
dans leur cavité , comme iRTdria , en £fpagne 8: es 
Amérique ; tantôt il eft difTéminé dans la terre , 
Alaïaden , dans^ de l'argile , Ydria , ou, adhérent à des 
pierres quartzeufes, ollaires , micacées , ou enfin mêlé 
JL différentes mines ^'argent blanche , rouge , à de la 
jalène , à de Tarféric blanc , & à du cinabre, 
.JU mercure natif coulant a été autrefois l'objet ifs 



jp2 M A N U E f 

defirs des Alchlmiftes Allemands , & ils le tlroIeoC 
d*Ydria à très*grand prix« 

5. C L X X I I L B. 

MbrcuHe en état de chaux. 

M. Sage a fait connoStre cette nouvelle efpèce de 
mine de 'mercure ; l'extrait de (on Mémoire Ce troinre 
Journ. de Phyf, 1784,/?. Ji. Cette mine eft d'un^ 
rouge brun ; elle (è çaflè dî£Bcilement ^ & eil granu* 
leufe dans û fraôure ) qui efl en même temps plus 
rouge ; elle renferme fbuvent du mercure coulant qçe 
la chaleur fait tranflùder , mais qui rentre dars l'inté- 
rieur , à médire que le morceau reprend la temjgé- 
rature de Tatmofphère ; elle tient ju(qu'à 3 1 livres de 
mercure au quintal , & un peu d'argent ; elle vient 
WYdria dans le Frioul» 



$. C L X X II I. C. 



4 



* Mercure mînéraiye par F air pur & la matière de 
ta chaleur. Précipité rouge natifi Chaux rouge de 
mercure. 

Le mercure (ê trouve (buvent (bus forme de chaux 
rouge ou de précipité rouge natif , & dans cet état ii 
eft minéralifé par l'air pur , uni à quelques ^portions . 
d'air fixe , ou acide aérien , & au eauûicon ou matière 
de la chaleur.. . ;^ 

5. C L X X I I L D. 

Je crois être obligé d'entrer ici dans quelques détails 
fur cette matière de la chaleur que j'admets comme - 
minérali(àteur. ^ 

Il eft bien reconnu aujourd'hui que les métaux en 
paflTant à l'état de chaux , par exemple le zinc en brfr-- 



DU MlNéïlALOGISTfi. pj 

lant, perdent le principe qui donne le feu & la lumière, 
& acquièrent une portion d*air pur , dont une partie Ct 
change en air fixe ou acide aérien ; je crois qu'ils ac- 
quièrent encore un autre principe que j'appelle cauC- 
ticum , ou matière de la chaleur. Ceci eft néceflàire 
pour rendre raifon de la grande variété que prélètitent 
ces différentes chaux natives , & trouver leurs mincra- 
lilâteurs. Il faut entrer dans quelques détails. 

La diffolution nitreufe d'argent précipité par un alkali 
fixe aéré efl blanche. 

Par Talkali volatil cauflique & la chaux , efl grifê. 

Ce précipité blanc expofé à la lumière devient éga- 
lement gris cendré. 

La diffolution nitreufe. de mercure précipitée par 
Palkali aéré e& blanche. 

Par l'alkali volatil cauftique , efl d'un gris foncé. 

Par Peau de chaux , efl à-peu-près de la même couleur. 

Cette même diffolution de mercure mifè dans une 
cornue , & chauffée avec l'appareil pneumato-chimique 
donna d'abord un précipité blanc à mefure que l'acide 
s'évapore. Ce précipité , en augmentant la chaleur , de* 
vient jaune , & enfin paffe au rouge. 

La diffolution nitreufe de plomb , précipitée par un 
alkali fixe aéré » eâ blanche ; par l'alkali volatil , efl 
grife* 

Ce même plomb en le calcinant donne d'abord une 
chaux grifè ; cette chaux chauffée paffe * au jaune , 
( mafficot ) & enfin au rouge ( minium ). 

La diffolution nitreufe de cuivre , précipitée par un 
alkali aéré, donne un précipité verd , & pair l'alkali 
volatil , devient bleue. 

Mais arrêtons-nous principalement au fer. 



IP4 M A N u E r 

loo dé limaille de fer expofée au feu dans un creufif 
'devient noire, infôlubie dans les acides , efi attirablé^ 
liîfTe paflêr rétincellc éleôrique & pè(ê t$^. 

Du fer diiTous dans l'acide vitrioiique & précipité 
par de la craie , donne un précipité blanc. 

Par TaJJcalî fixe aéré , un précipité verd. 

Par l'alkali volatil caufiique ,,un précipité noirâtre 
attîrable à Faimant, 

Par la chaux , un précipité â^peu^^près de mèmt iia« 
ture. 

Le précipité verd ,' expofé à l'air , devient jaune» 

Ce précipité jaune devient rouge , sUl efl expofé à on 
certain degré de feu. 

Ce précipité expofé à un plus grand feu devient noî» 
ratre & attîrable à raimant. 

Du fer expofé à Talr Ce change en une chaux de fer 
jaunâtre ou brune. 

On voit que le principe qui Ce trouve dans la chaaic 
vive, dans les alkalis caufliques, dans la lumière & 
dans le feu ou matière de la chaleur , produit â-peu- 
près le même effet fur tes chaux, d'argent , de merctire , 
de plomb & de fer'; il donne à ces chaux une cou* 
leur d'un gris plus ou moins foncé. 

La^ chaleur à un plus haut degré fait paflèr toutes 
ces chaux au rouge , excepte celle d'argent , qui (ê ré- 
vivifie auparavant. 

Ce principe, quel qu'il foît, je rappellerai ccufii» 
€um , ou matière de la chaleur. 

On retire de ces différentes C'-aux, i^ de l'air pur; 
a*^. de Pacide aérien; 5**. ilfaudra y ajouter ce caufti- 
cum , ou matière de la chaleur. 

Ce £êra donc dans les différentes proportions de ces 



DU Minéralogiste^ y;* 

tfcns principes qu'il faudra rechercher la nature des dif^ 
férens états que préfentent les métaux à l'écat de chaux ^ 
tels que nous les trouvons dans les mines* 

§. C L X X I V. 

Mercurb uni à r argent. Cronftedt, ilfi/ï. 

$. 217- 

5. C L X X I V. A. 

0» M. Cronftcdt , dans fi Minéralogie , rapporte 
qu*ea Suède, dans la mine de Sahiberg, on a trouvé 
ranotlgame naturel de l'argent & du mercure. M. Rome 
de Lifle en pofiède un morceau venant d'Allemagne ; 
U eft dan« une gangue quartzeufè , mêlé de cinabre. U 
y en a un très-beau morceau au cabinet du Jardin du 
Roi, 1 Paris, Quelquefois cet amalgame Ce trouve 
criftallifé ; on en trouve à la mine de MucheManfberg 
Duché de Çeux-Ponts , & à Staalberg. « 

§. C L X X rv. B. 

* Mercure uni nu plomb. 

On a trouvé en Hongrie le mercure uni au plomb* 

§. C L X X V. 

Mercitre minéralîfé par les acides muriati-* 
que & vitriolique. 

La Minéralogie doit à M. Woulf la décou^t 
verte de cette efpèce de mine. 

J. C L^X XV. A. 

C5» Kous avons imprimé , dans le Journal de Phyfî* 
jue, 1777, t I, p. 371, lanalyfe que M. Voulf t 



"1 



9(5 M A N tj « t 

donnée de ce muriate de mercure , ou mercure corné 
naturel ; Il Ta trouvé dans le Duché de Deux- Ponts jk 
Obermufcheh ^ M* S\ge , qui en a fait aulH i'anaiyft 
en diftingue deux efpèces : la première» qu'il nonime 
mine de mercure corné volatil , ou mercure doux natifs 
Elle a pour gangue une mine de fer terreuCè, dans les 
cavités de laquelle elle eft prefque toujours crifblUfie, 
Ces criflaujç varient par leur forme & leur couleur ; îl 
y en a de blancs , de "gris, de verdâtres , de tranfparens 
& d'opac^ues ; expofée au feu , (ans intermède , elle le 
volatilise & ik fliblime Ùltïs fe décompotër ; fuivant ce 
Cliimifle, elle dent %6 liv. par quintal. Il nomme la 
ièconde efpèce, mz/ze de mercure cornée brune i cette 
mine qui vient de Carînthîe (è trouve en mafles îrrégu- 
lièress pefantes & (blides ; quoique le mercure n'y" (bit 
,pas apparent, la feule chaleur de la maiiWfuffit pour en 
£iîre (ôrtir des globules qui fuin«ent de divers points de 
la (urface , Zc rentrent dans l'intérieur du mjr(^eau , à 
ttiefure qu'il reprend la température de ratmo(phère 
( Elém. de Min* t, II , p, 60 & 6z )'y elle tient quel- 
fois uiT peu de fer & de terre calcaire. 

§. C L X X V. B. 

* Mercure minèralifé par Vacide marin* Mercure 
corné, 

La forme de ces criftaux ed le prifme tétraèdre rhom- • 
« boïdal 9. terminé par des p)nramîdes tétraèdres* 

On fait aujourd'hui que le mercure n'eft diflbus par 
l'acide marin qu'autant qu'il efl furcbargé d'air pur , ou 
qu'il eft à l'état d'acîde déphlbgiftiqué. 



Dtf MiNèRALOGISTfi» p^ 

§. G LX X V. G* • 

Mercurt minéraÙfé par V acide vitrioUque* 
Dans le mercure corné il (< trouve toujours une por^ 
tion de yitriol de mercure , comme l'a fait voit M« W.oulf* 

. 5. C L X X V L 

MfiRdui^B minérûlifé par U foufrt. Cînabre^^ 
Cronftèdt, Min. ^. 2i8. ' 

$* G L X X Vt A. / 

(£^ Le GiNABKB natutel ou la combinaiCou du foufre 
Àdumejcure, faite direâemênt par la namre^^e^ or« 
âinairement pe&nt ^ d'une couleur rouge , ou brunoi 
rougeâtre^ il tache les doigts^ C\ on le broie ou qu'on 
le coupe , la couleur paroît plus vive , & elle péri 
en memetejnps (on brillant* Sa texture intérieure efiai- 
guUlèe , où feuilletée , ou grenue , presque toujour»^ 
opaque , & il n^eil tratlfparent que lorfqu'il eil cri{kl« 
lifèw Au feu , il (e yo)atiiirç & fê diffipe comme le 
cinabre artificiel* L'adhérence & la combinaifon du (bu- 
fte & du mercure eft fi intime dans. le cinabre, q[u'au^ 
cut).ftOidj¥ ne peut la détrpire. Les principale). Variétés 
du cinabre font, i^* le cinabre . friable ou en*-toi?»^ 
vermiUoi^natlf, Il a la' coniift^nce d'uiie terre pu .d*art¥^. 
pouffière trè$-fine; quelquefois il eâ aiguillé >^ il- «({ 
d'un rouge j^rillant fatiné^ Ydria , Duché de Deux-FoBis «: 
Mérldot , en Normandi^i %\ le cinabre ilrié ou eti^^- 
guilles ; il refTemble beaucoup au cinabre arû^b^V.f$¥l 
couleur eil d'un beau ro4gp grillant , il efi afftiz frîabl^ . i 
C'eft le plus riche de tous. A Mufchel , on- le jrouv« 
quelquefois entremêlé de pyrites Se formant des ftrie^ 
Tome IL Q 



pg Manuel' 

allant d'un centra à la circonférence, L*on en yoU de 
pareils morceaux dans le cabinet de M. le baron de 
Dietrich. Almadén, Duché de Deux-Ponts, Tranfil* 
vanie; 3^. le cinabre feuilleté 9 il ne dîfière du pré- 
cèdent que par la forme; 4^,. le cinabre grenu ^ d'un 
rouge ob(cur, allez (buvent compaâe & folide, quel- 
quefois d*un rouge clair de fleurs de pêcher* Il con- 
tient fôuvent du mercure coulant. Les eadrolts cités , 
. Siebenburgen ; f ^. le cinabrè^rgilleux , qui (è; trouve 
mêlé à des terres, bolaires. Sa texture eâ lamelleufè; il 
efi gras au toucher & Ce diriCe aifëment dans l'eau , à 
ékule de l'argile à laquelle il e(l imi. Ydria , Volsfieïni 
6^. le citialMEe criâalUQ^; il eA prefque toujours tran(r 
^rent, 

J. CLXX VI. D. 

Au chalumeau , (iir le charbon , il coule « donne une 
âamme bleue , fume èc di/paroit; 

• $• C L X X V I. C. 

* MerùUre minéralljï par le foufre. Cinàhrè. 

-La criftallifation du éinabre confide en deux tétraè- 
dres réunis par leurs bafes^ & tronqués à leurs extré* 
mités , ce qui forme Un criftàl à huit &cettes. 

Quelquefois -il fè trouve un prifme triangulaire qui 
fépare les deux tétraèdres tronqués* 

Ces criftaux (ont le plus (bu Vent tran(parens> $: ont- 
l'éclat du rubis. 

Orl trouve auffi très-(buvcnt le cinabre crifbUifé en 
ftrme d'écaillés* 



t>V MiNÉRÀLOÔÎSTB. 99 

$. Ç L X X V I I. 

Mercure & ftr ntînéralifés par te foufre. 
' Je doute fi cette efpèce eft bien diftinfte de 
la première , il tfdLpeut-ctre uni au fer que 
méchanîquement*.^' 

f . C L X X V I !• A. 

0:^ n efl peu de cinabre qui ne tienne une portion 
de fer (bus l'éta^.de chaux , & qui pendant la réduâlon 
de la mine , paflfe à Tétat de fer attirable. Cette obfer-» 
Tatioti intérel&nte eil de M. Sage ( Ouv. cit. p» ^9 )• 

$. C L X X V I IL 

Mercure & cuhrè minéralifés par le fottfre. 
Cronftedt , Min. $• 219. 

$. C L X X V I !!• A., 

tt^ La couleur de cette mine de mercure , citée feu*' 
lement par Cf onftedt , eH noirâtre , ou d*un ^rls noir \ 
elle eft fragile , compare , pelante , & fâ fraâure eft 
vitreufe. Elle, décrépite vivement au feu , & elle a pour 
«ngue ordinairement du (chîfte , où de la pierre ollalre 
ou du quartz. On Ta trouvée , fiilvant cet Auteur , à 
AlufcheULanfdsberg. Il feroit Intéreflfant d'examiner fi 
les bleus fie azurs de montagne , venant de cette même 
snîne^ ne contiennent pas du ihercure , puKquWy 
trouve Cuvent du mercure coulant 8: du mercure corné j 
)*ai vu ces morceaux dans le cabinet de Mt le baron 
de Dietricht 

Ga 



jlOO 'M A IjT U B t 

S. C L X X V I I I. B. 

MBB.CURB , argent y jtr ^ cobalt ^ arfcnic & foufit* 
Monnet , Efp. LVII. 

Nous rapporterons ici la mine de mercure dont 11 
Monnet parle dans (on nouveiH^fiéme de Minéralogie^ 
Elle avolt été apportée par M. de Montigny ^ du Dau- 
phiné, en 17^. Elle étoit grisâtre^ ou blanch&tie ft 
friable , & à Tanalyfe , elle a donné quelquefois une 
livre de mercure , & trois à quatre onces d'argent au 
quintal ; te refie étoit du fer ^ du cobalt ^ de rariènic S; ' 
du foufire, 

5. C L X X V I I I. C. 

* Mercure minéralifé par le foie de foufre. 

M. de Born dit que cette mine a été découyerta ré^^ 
cemment à Ydriaj elle effd*un beau rouge, tranfparent^ 
a la forme (pathique , & offre dans (à fraâure des 
rhomboïdes. En la frottant elle çxhale une odeur très- < 
forte de foie de fbufre» 

$. C L X X V I I I. D, 

Mercure mêlé avec des BiAmfi* 

Les mines d*Ydria of&ent cet%[( combinailôn du mer« 
cure« Elle efl légère , à (à calTure elle a Tapparenct 
d'une matière terreufe noire ou brune. Mife ao feo^ 
elle brûle avec flamme , êc donne une odeur bitumi*^ 
oeufe. Elle contient ly à ao livres de mercure» . 



S. C L X X I X. - / 

Plomb. 

Sa gravité fpécîfique de 1 1,35*2, eft la plui 
coniîdérable des métaux imparfaits*) Tacide ni^ 
treux le difTout trèis-bien , le muriatique diffi* 
cîlement^ & le vitriolique encore plus, parce 
que le vitriol de plomb , qui fe forme dans cette 
difiblutîon , ne fe diffbut point dans l'eau , & fe 
dépofant tout autour du métal , il le défend de 
Taâioa du menftrue. Les acides végétaux les 
plus foibles l'attaquent facilement » fur - tout 
lorfqii'il eft .en chaux , & par-là ils acquièrent 
une "faveur douce. La quantité de phlogîftiquè 
qu'il faut enlever par quintal , pour que la diflb- 
lutîon ait lieu, n*égale guère que 43 (i); ce 
qui eft moindre que dans tout autre métal. On 
comprendra aifément ^ d*àprès cela, pourquoi if 
faut' fî peu de principe inflammable pour ré-** 
duire la <Jiaux de plomb; auffi la force qu'il a^ 
jJour le retenir ,* ne lui attribùe-t-elle que la 
dixième place dans la férié àts métaux! : "^^il 
fond au. degré de chaleur ^- 3i3* 
- ' ■ ^ ■ . . ' ■ , . " .■ 

■ ( I ) Comparée i cetic' d*un qubtâï d'irgcnt; fuppoféc looi; 
mais comparée à celle d'un qmntal de zme,- trouvée tZi , alom 
elle eft s= 47* ( jQum^ de Pkyfii, 17.85 , uXKU*F» ^^9* ) 

G 3 



:'.v •' î. C LX X I X. A. 

*•. C^Xe plomb eft un métal tetidre , dont la couléUr, 
. .ibr-tout dans la cafllire récente , e(l d'un blanc terne 
tirant un peu ftir le bleu, if noircît les doigts lor(qu'on 
le touche & qu'on le manie quelque temps. Doué d*unt 
extrême mollelîe , il Ce laifle couper au couteau & plier 
avec la plus grande facilité. Il eil très - mallés^Ie , & 
avec le marteau,- ou entre deux cylindres ,^on le téimi 
en lames très-minces: il efl peu dudile , pcefquje point 
élailiqûe & le moins fonore de tous les métaux; ils 
auffila moindre ténacité; car un fil de, plomb d*un -^ 
de pouce de dîapètre , . ne peut porter que i^ livres ua 
quart fans Ce rompre. Il a une odeur très-marqûée & 
qui Ce développe encore par le frottement» Soft régule 
jmr -efl (ùlceptibîe de Ce criflalli(èr comme je l'aï dé- 
couvert. ( yfourn, it P^hyfiq, 17^1 , «• XF^III^ p'. fy) 
Xe pl6fnb $'altèr6 à l*«r, & (à furface. brillante. prend 
in{en£blement une couleur grifè , & à la longue elle fè 
recouvre d'une pellicule terreufe , qui eft une vérî- 
rabje phaux de plomb ou une céru(e produite par l'acide 
aérien qui , (e combinant infênfîblemeht avec le plomb, 
expoïe à l'aïrde ràtmofphère, le décômpofe &le réduit 
«n chaux* L'eau*, -fur-tout lorfqu'elle . eâ chaifgée de 
matières (alines , anère ce métal» Expafé au feu , le 
jpioc^b Ce fond ayant .q;ue. d'être rouge, & à un dcg^é 
^ chaleur (î léger qu'au moment que le plomb fand, 
on peut y plonger la main (àn^ Ce brûïer. Le plomb 
fondu avec le corftad de l'aîr Ce recouvre d'une poudre 
^jife^ qui;eft.,la qJ^^uîf.^jrifié de plomb. Cet;te chaux 
çouifée au'>feù avçG procaujtion j paiïè bientôt au jaune Se 
prend ie mm ^èmaJ/icdCy & finit par devenir- d'un ^beaii 



r>v Minéralogiste. loj 

rouge ; elle Ce nomme alors minium ; r^is fi on chauffa 
cette chaux trop vivement , elle fe vitrifie , & paffe à 
Tétat de litharge , (ans donner du minium. Le plomb ,. 
en Ce calcinant , augmente de poids environ dix livres, 
par quintal. Les Chimi/les ont donné diverses expli- 
cations de ce fingulier phénomène , mais 11 paroit dé- 
montré à prélènt que cette augmentation ed du^ à l-ab- 
'£>rptiqp d'une partie de l'air dans lequel on le calcine* 

L'acide vitriolique ne dîiTout le plomb que bouillants 
après la diflfolution il Ce fépare une chaux de plonib in- 
diflbluble dans l'eau , & la liqueur tient en dilTolution 
un peu de plomb qui forme un vitriol de plomb. L'a- 
cide vitriolique rediflbut facilement le plomb lorfqu'il a 
déjà été difTous par l'acide nitreux. 

L'acide nitreux diflbut vivement & avec effervel^ 
cence , le ^lomb y & par Tévaporation on obtient des 
crifiaux de nitre de plomb. 

L'acide muriatique difTout une petite portion de ce 
métal f calcine Tautre & donne des cridaux de muriate 
de plomb ou plomb corné* On l'obtient plus facilepient 
en précipitant une dilTolution de nitre de plomb avec 
du fel cotùmun , ou de l'acide muriatique , ou même 
en diflillant de la limaille de plomb avec du CA am- 
moniac* 

Tous les acides végétaux , & (ur-tout Tacéteux » peu- 
vent diflbudre le plomb & principalement la chaux. Le 
plomb attaqué par la vapeur jle l'acide du vinaigre ^ 
fe réduit en cérufe , qui peut Ce rediflbudre très-£ici« 
lement dans cet acide & donner des criflaux d'acète 
de plomb ^ improprement nommé fucre de faturne* Les 
huiles ont une pareille aâion (îij ce métal* 

Le fok de (cufre précipite en noir ou en bmn très* 

G4 



104. M A N U B £ 

foncé toutes lef dîflblutions de plomb Se de .(â chanx ; 
Se c'eâ un nfoyen très-facîle de reconnoître les liqueun 
fal/îfiées, adoucies & corrigées par des préparations 
de plomb* 

Le fbufre s'unit très-bîen au plomb par la fufîon , & 
forme avec lui une efpèce de galène artificielle* 

Tous les métaux & les demi-métaux peuvent «'allier 
plus ou^oins bien avec le plomb , le fer & le *bickel 
difficilement cependant, & le cobalt point du tout; 
il s'amalgame très -bien avec le mercure. Il volatilifê 
êc fcorifie tous les métaux imparfaits , & c'efl (îir ce 
principe qu'efi fondée l'opération du coupelage de l'or 
& de l'argent. 

$. C L X X I X. B. 

Au chalumeau , il coule bientât , paroit brillant ^ 
bouillonne , fume en fermant fîir le charbon un cercle 
îaûnâtre. Il coloré les flux en jaune ; quand on ajoute 
plus de métal , le fiux devient blanchâtre & plus ou 
moins opaque, 

§. C L X X I X. C. 

* PtomK Ce métal eft affez commun , & d'un ufige 
étendu dans les arts. 

Sa dureté eA peu confidérable » ft peut être e(^ 
timée ^10. 

Sa duâilité efi aflez grande pour qu'on puiflê le 
laminer* 

Sa ténacité efl telle qu'un fil de plomb d'un dixième 
de pouce de diamètre peut (upporter xp livres. 

Le plomb fondu & i;!efroidi avec précaution afTeâe 
une forme régulière, La figure de fes criftaux eft Toc* 
taèdre* 



- Oh n*â encore pu convertir le plomb en acide , 
^quoique C^s qualités délétères pour réconomie animale 
doivent faire foupçonncr qu'on pourroit l'en retirer. 

§. CL X X X. 

Plomb natif. 

El plupart des Minéralogîftes doutent encore 
^fi Ton trouve du plomb natif. 

$. C L X X X. A. 

"t5* Vallérîùs cite tirôîs nwrccaux de plomb natif , 
un dans le cabinet de M. Richter , qui venoit de Po- 
logne; le fécond dans celui de M. Spener , & qui avoit 
, été trouvé à Schneberg en' Allemagne , & le troîfîème 
tironvé dans une colline fàbloneufe près de-^MuCêl en 
Siléfîe* Les deux premiers étoient du plomb fblide , 
Se le troisième étoit qn grenaille ^ & chaque grain étoit 
recouvert d'une, couche/ de cérufè. Quelques Auteurs 
Allemands difèiit encalre '4û^oh en a trouvé' de natif à 
iVillach en Carinthie» Prefque tous les Minéralogides 
ont révoqué en doute l'exiflence du plomb natif* 
Ifi.* Lehman prétend que celui de Mufel doit (on ori- 
gine à d'anciennes fonderies qui exifloient autrefois 
dans cet endroit. M. Monnet ( Oj/v. cite , /^. 5^8 ) , qui 
a vu le morceau de plomb vierge , du cabinet de M. 
Richter , ne le regarde pas comme du plomb natif r 
1**. parce qu'à volume égal il efi plus léger que le 
plomb ordinaire: z^« parce' qu'il efl tsrne , poreux Sc 
peu tnalléable ; & il lé confidère plutôt comme une 
mine de plomb qui tient le mjiUeu entre le plomb 8c 
la »|in^ de plomb , nommée par les Allemands Bleyf' 
chwelfy qui contient le moitts'de foufre poffible. Ccft 



105 M A N U E H' 

au(C le {êntimeiit de M. Juûi & de M* le Baron dé 
DIetrich* 

$. C L X X X. B. 

* Plomb combiné ou mînéralifé par U mercure^ Amaln 
game de plomb» 

On l'a trouvé en Hongrie» ^ 

§. C L X X X I. , 

Plomb minéralifé par Vacide vitriolique. 

On le trouve rarement , & alors il eft dû à la 
décompofitîon de la galène. M. Monnet eft le 
premier qui Tjaît obfervé ; il ne fait point d*et- 
fervefcence dans les acides : la flamme feulé » 
fur un charbon , peut lie réduire. 

$. CL XX XL A. 

t^ C'efi la mine de plomb pyfiteufe de M. Monnet 
( Efpéce XLVIIIt nouy. fyfi. min* ); cette mine eft 
ordinairement friable, terne , noire , & prefque tou- 
jours criflallifée en firies fort allongées ou en (lalaâiques ;, 
elle s'effleurit à l'air & donne un vrai vitriol de plomb» 

$! G L X X X L B. 

« Plomb & fer , mine'ralifés par racide vitriolique»] } 
» Il en exide une grande quantité dans Tide d'An- 

» gle(èy ; il ne .peut être réduit fur le charbon avec 

» le chalumeau ^ mais il fe fond en un verre noir i»« 
Voilà tout c^ que M* Wathering dit de cette naine 

de plomb ^ qui ne noys eft pas connue : il Çt propos 

d'ea donner une analyrê plus détaiUée. 



DU Minéralogiste. 107; 

5. C L XX XI. »C. 

* Plomh mînérallfé par f acide yîtrîollque. Vitriol 
dt plomb. 

Le vitriol de plomb d'Anglefey criilallifê en oc- 
laèdre & Tes modifiditions. Ses crifiaux font très-cé- 
guliers» 

Ils paroifTent très-purs , (ont blancs , & oe contien- 
nent vraifèmblablement que le plomb & Tacide vitrio- 
lique. 

Mais leur gangue eft ferrugineule. 

S. C L X X X I I. 

'■ Plomb minéralijî. par Vacide phofphoriqiie. 

Il a été découvert par M. Gahn; il ne fait 
point d*€ffervefcence dans Içs a.cides : on peut le 
fondre avec le chalumeau fur un charbon; mais 
on ne peut le. réduire abfolument ea métal 
parfait. 

S. C L X X X I L A. 

. t5> On feconnoît facilement cette mine , fijivant 
JM.&ergman ( Mémoire fiir Tanalyfe des mines par la 
voie humide , Opufc* chim* t. II). Un quintal de cett« 
mine fe diiTout très - bien dans l'acide nitrcux , au 
moyen de la chaleur , excepté quelques. molécules de 
fer, qui refient au. fond de la liqueur. Si, dans la 
^iiTolution on yerfe de Tacide viiriolique , il £è pré- 
cipite un vitrîoï de plomb neigeux. Lorfqu'il ne fê 
précipite plus rien y fiUrez la Uqueut , faites évaporer 
jufqu'à ficcité , ïe refîdu fera Tacide phoi^hor^que. L^ . 
couleur de cette mine varie ; il y en a de verte , dû 



'î6B •■ M A N u ï C 

jaune ft de rouge; elle doit ces couleurs' à la portîoif 
ferrugineufè x^u'elie contient ordinairement^ & elle pu* 
prefque toujours criftallifée. 

5. C L X X X I I. B* 

Au chalumeau II (ê fond & donne une mafie glo- 
buleuse opaque , mais fans Ce réduire ; atec les fiux Ut 
(è comporte comme le régule 8c la chavx« 

$. C L X X X I I. B b. 

* Plomb miner alifé par tacïàe phofphorique» 

Ces mines de plomb n'étoient point afièz connue^ 
lorfque M. Mongès a publié (es notes. Elles (ont trcs- 
nombreu(ês. Nous en deyons la découverte à IVL Gaiin* 

Un des caraâères les plus faciles pour les recon- 
noitre , & qui paroit aflez sûr , ed de les chauffer au 
chalumeau. Lor(qu*elles ont acquis un certain degré 
de chaleur , on les voit (ê crî(lallifer prefque inûanta^ 
nément en une efpèce de dodécaèdre, flrlé , ou plut^ 
en j^olyèdre dont il n*efl pas facile de diflinguer les' 
faces. 

Mines de plomb vert phofphorique de Frybourg» 

M, Gahn avôit annoncé que ces mines contenbîent 
de 'l'acide phofphorique j mais Mi Tenant & moi le 
prouvâmes en ett retirant du phoïphore. 

Cette mine eft d'un beau verd crîftallîfé en prîfmè 
hexaèdre dçoît, ou d'autres fois terniîné' par des pyra- 
mides hexaèdres. 

Mine de plomb phofphorique noirâtre de Huelgoet 
en Bretagne^ . . 

Cette mine criftallifê en beaux prîfines hexaèdres 
droits. M. de Laumont a prouvé qu'elle étoit lAinéra- 
lifée par Tacidè phofphorique. 



Sline d« plomb jrougeâtre de Huelgoist en Bretagne. 
Cett^ ipine fe. préfente fous deux formes dififérentos. 
Quelquefois elle eft en petits prifmes ûyiés , . dîvcr- 
gens , rougeâtres de demi - tranfparens qui paroilTent 
hexaèdres ou dodécaèdres» 

D'autres fois elle eâ conmie mamelonce rougeâtre &C 
ptefque tranlparente. 

n y en a de couleur de fleurs dépêche. 

D'autres presque jaunes. 

D'autres d'un blanc mat. 

Toutes ces efpèces de mines font minérallfées pai? 
Facîde phoiphoriqne* 

$. C LX X X I J. Bc. 

Vloinh miniralifé par t acide arfinical tr pftof^ 
phoriqut. Plomhterreux des rofîers» 
" VL Sage a donné l*analyfe de cette mînç , qu'il dît 
contenir de l'acide âflèhical & de l'acide phofpbo^ 
rique. 

Elle' efi pdlvérulente , d'un jaune yerditre. 

La forme de ces criâaux efl un priCne hexaèdre. 

i: C L X'XX I I. C 

IC> Plomb minéraUfé par tarfinic ; rnsne- de ploml) 
xoùge, & d'un jaune verd de Sibérie. • " 

On ne connoiflfoît encpre qu'une efpèice de cetter 
mine de plomb arfèntcale y trouvée à Catharinebourg 
en Sibérie* Cefl M« Lehman qui lé premier Ta exa- 
minée & décrite 5 elle eâ d'un très -beau rouge', & 
quand on la broie , fâ pouflière refTemble an çarmin«; 
J'en ai examiné une d'une couleur jaune tirant fur le vert 
ayant pour gangue un quaru y ^ veinant », 4^-on ^ da 



110 M A K tr ï fi ' 

même pays; & j'ai trouvé qu'elle étoît mitiéti\ïCé9 
pareillement par Tarfènic ; Tune^ Se Tautre font à^ 
hçHê rédùâion au chalumeau* 

5. CL X XXI I. D. 

* Piomh mîniraUfè par tair pur. Plomb rouge» 
Le plomb /ouge , ou minium natif , ne s'efi encore 
t; mvéqu'à Berefbf en Sibérie priés d'Echadiérinenbourg. 
M. Lehman l'a fait connottre le premier. 
, Il (è trouve dans une efpèce de granit. 

Sa criHalliiation efi un prifme tétraèdre rhombpïdal ^ 
dont les ^gles font 6i^ 8c ii8^) terminé par une fy^ 
ramide trtèdre ; -idit-en', mais plutôt dièdre* 
Suivant M. Macquart le plomb rouge contient : 
• ' plomb. • ••«..••,•« . .*. ••••••'•. ..o,3^ ' 

air pur. . ...... • .«'• ••• • ... . • . • »6y^f 

fer «f •••••..•••.••/••. ..0,14 

' argile. .o,oa 

Il efl: vraiièmblable qu'il y avpit une portion aflêas 
confidérarïe d*acide aérien mêlé à Tair pur, 

§. C L XX.X I I t 

T?LO^% mnéraUfé par V acide aérien. 
Il ïklt eâTervefcence daifts les acides ^ & on le. 
réduit facilement fiir un charbon (!>• 

[ _ $. icL XXX II L A. 

1^ 7*<^ute$> les mines de plomb nofAmé autrefois fpa^^ 
9hique.y appartiennent à cette claffet Un Chimifie 

- <i) Opurcipol. II> Pf 4ft#« 



©U MlNÔRALOGISTH. Ill 

François avoît cru que le pl<Mnb , dans ces mines ^ 
étoit œinéralifé par Tacide marin ; mais les connoi& 
iânces plus étendues fut les gaz , les expériences de 
M. Laborle , & celles de quelques Académiciens de 
Paris , ont démontré que Taclde aérien , ou air fixe » 
en étoit le vrai minérallfâteur. On en connoit quatre 
espèces principales : . 

5. C L X X X I I L B. 

« - I*. Mine de plomb hUnche ; cette mine efl pefânte^ 
blanche , grifê , ou tirant un peu fur le jaune ; ùl finie- 
ture efi lamelleufè ou fibreufè ; mais elle (è fSpare dif* 
ficilement en lames ; elle efi friable y Ct laiilê couper 
au couteau ; elle fait efiènre(cence avec les acides ^déw 
crépite au feu, & (a réduôion efi très-facile te prefqucf 
complette , car elle paroit ne perdre au feu que la 
portion d*acide aérien qui la mInéralKbît-; elle ^fi 
tantôt en maflê lamelleuCè , ou flriée , & tantôt xrl^ 
talllfée : quelquefois Tes aiguilles (ont yextrémeoient 
fines y (byeuCês , & demi - tran^arentes. Les mines dci 
plomb de, France , de Saxe , d'Angleterre & d'Alle- 
magne y fournlfTent de très-beaux échantillons de cette. 
e(pèce de mine. Loçfqu'^Ue^ efi en pouffièfe mcl^e.,^, 
it Targilç, c'efl la cérufè flatîve. r :, ../;,. 



^ $. C LXXXI IT. C. 

%^. Mine de plomb noire j jgaroit être une fîmple 
décompofîtion de te itilfie de plblnb' blanclie , qui , pé- 
nétrée par des vapeurs de foie de :fbuffe ^'JrepafTê à 
l'état métallique ; elle efi ardlnairemehif d^un i>ruir 
ob(cur ou noir ; mais (à pouflîère approchc^de b cou^*) 
leur du plomb j on la trcoiTe avec k mine 'de plonil» 



ÏI2 M A N tr E t 

blanche 8c la galène ;il y en a en malTes informes ft ' ' 
de crifiallifée. - ^ 

$. C L X X X I I I. D- 

3^ Mine de plomb verte ; la couleur de cette mîne 
aflez rare en géitéral , eft d'un verd plus ou iboînd 
foncé, & quelquefois jaunâtre. Prelque tous îéscarac* 
tères de la mine de plomb blanche conviennent à la 
mine de plomb verte ; elle perd d'abord ùl coulent 
au feu , mais fi on le continue un peu^ elle la re-4« 
couvre. Ceû par le fer & non par le cuivre qu'elle eiS 
colorée* Il y. en a de folide., de fibreufe ^ de crUn 
t^ifée , en prifines & en aiguilles ailêz confidérables i 
ou en très-petites y 8c alors elle refiemble à:un6 efpècei. 
de mauflè. 

S. C LX XXII LE. 

4^. MiKB DB FtOMB couUur hrune rouge approchant 
de la fleur de pocher ; c'efi une variété de mine de 
plomb ipathique que j'ai trouvée à Huelgœt en Bre- 
tagne ; étle criâallife en aiguilles comme les plomb» 
bkncs & verts* Elle fe réduit au^ chalumeau plus diffi* 
<Uemefht tgabb les loutres , parce qu*elle paflê fiicilemeht 
à l'état d*émail , ce qui annonce qu'elle n'eft pas pure ,' 
6c qu'elle contient plus de fer que les autres % nilaîs 
avec Talkali minéral elle donne uès-vite le petit glo^ 
bule nrétalllque. 

' J. CL ^XX II L F. 

Murs .ds ilomb en chaux terreufe , ftuflemeiit- 
Dommée- magieot naùf\ cette mine efi felide y de 
couleur jaunâtre ou grifê; (âcaiTure eft brillante ^ vî- 
trj^ufej elle &it efibrvefGQice avec l'eau forte , un» 

doute 



doute à caiïfe du dégagement de l'acide aérien ; tan(6t •• 
elle eft pure , tantôt elle efi mêlée d'un peu d'argile*.. 
Je l'ai trouvée en rognons dans l'argile qui fert da.. 
gangue à la mine de plomb de Pumpean en £retagne% 

J. C L X X X I I U G. 

Au chalumeau toutes ces mines de plomb en chauK 
décrépitent ^ rougiflfent biibtôt , coulent enfuite en 
déflagrant., & (e réduisent complètement plus ou moins 
vite , fuivant les fubfiances hétérogènes qu'elles con-* 
tiennent. Quelquefois même le globu'e (e Soutient 
long-temps au feu , diminuant infen/iblement ; & fî on 
le laiflè refroidir , il criilallife fur le champ comme le 
grenat , & devient opaque , d'un blanc Taie. L'ad- 
dition • d'un peu d'alkali le réduit bientôt en plomb 
couianu 

§. C L X X X II i. H. 

* Plomb miner allfé par Vair fixe. Plomb blanc* 

Les mines dé plomb blanc font très-ndmbreufesé U 
m& bien prouvé aujourd'hui qu'elles font minéralifiet 
par l'acide aérien. 

Sa couleur ordinaire efi d*un blanc mat» 

Sa gravité fpécifique eft 4,500* 

La forme de ces criflaux eâ le dodécaèdre à plan* 
triangulaires, avec un prifme hexaèdre intermédiaire » 
c'eft-i-dire que c'eû la criflalli&tion du crîftal de 
roche. 

Quelquefois le prifine hexaèdre cft droit , c*eft-à^ 
dire fans p};ramides. 

Mais le plus fouvent il efi compofé de deux lames 
hexagones qui Ce coupent dans leur longueur , en fort* 
^'au lieu de préfentcr un ptifme hexaèdre , il nVfiri 

. Tom^ IL H 



'114 M A N U fi L " 

que des lames qui (e çtoiCent ; mais les pyramides lit* 
dtquent la figure hexaèdre. 

Ces pyramides elles-mêmes préfèntent plufîeurs v»* 
riétés , parce que fbuvent deux des faces s'élargiflJsnt 
aux dépens des autres. 

Enfin la forme de ces ccifiaux varie au point , que 
fouvent on a beaucoup de ^ine à la reconnoitre. 

M. Weftrumb a analyfé du plomb blanc dont il a 
retiré : ' - 

plomb. •...•.••. •••.«•••••• •••«.0,80 

acide aérien 0|i^ 

terre calcaire^ . • <>.•••••••• 

terre argilieufe ••••••. 

Les mines de plomb vertes , noires , de couleur de 
fleurs de pêcher , &c. dont parle ici M. Mongès , foRC 
des mines pho(phorIques , dont j'ai parlé §. 182* 

§. C L X X X I V., 

JpLOMB minéralifé par le foufre. Cronftedt, 
Min. §.187. 

§. C L X X X I V. A. 

C^ Cette mine eft connue (bus le nom générique de 
galène; elle^fl, en général, pefànte , compofSe de 
lames brillantes , plus ou* moins larges , & quelquefois 
aufli il petites , qu'elles ont l'air de petits grains ; elle 
a la cobleur grifè bleuâtre du plomb ; il y en a quelr 
que» eTpèces qui (ê laiiTent couper uu racler au couteau, 
& d'autres fi dures qu'un infirument tranchant ne peut 
les entamer. Ces différences , fuivant M. Monnet , 
viennent des matières quartzeutès qu'elles contiennent; 
car plus une galène contient de ibufre , moins il y a 



t)U MCNÊRALOdiSTEi Hf 

àe parties quartzeufes, & plus elle eil douce au toucher* 
*f eus les acides minéraux diffolvent avec efFervefcence 
la galène , & la difTolutîon y fur-tout celle avec Tacidê 
nitreux ou murlatique , filtrée , laifTe fut le filtre tout 
le fbllfre que la galène contenoit. On ne trouve point 
de galène fans une portion d'argent ,' quelquefois fi 
confidérable ^ qu^alors on exploite h mine de plomb 
pour l'argent qu'elle contient. C'eft à cette efpèce 
qu'appaftient la inlne d'a^-gent unie au p)omb miné-s 
ralifé par le (bufre^ $• 165 , A. Les Ndmenclateurs en 
Minéralogie ont didingué les galènes entr'elles par 
leur forme fie leur afped. Nous «n citerons quelques- 
unes : i^. la galène cubique à gratides facettes ; quel- 
quefois les cubes (ont ifblés fur différentes gatigues ^ 8c 
on peut les détacher facilement : 2°. la galène ciibîquè 
à petites facettes : 5*, la galène écailieufe où fèuil-» 
letée ; elle parcît étte le réfûîtat d'une criftallilation 
cubique ^ précipitée , infotnje , qlii ne laîffe appert 
cevoir que les lames dont les cubes (ont compofés :. 
5®. la galène mafiîve , qui n'offre aucune configuration 
régulière : .$•• la galène chatoyante ; fes jolies couleur* 
font dues à un commencement d'altération produit par 
des vapeurs de /oie de (bufre : 6^. galène compaé^e à 
petits grains brillans comme Taciér ; elle ne paroit poihl 
lamelleufé comme toutes les variétés précédetites. 

S, CL X X X I V/ B* 

Au chaluhieau fui le charbon la galène ie fond ai(8< 
snent , 8c Ce dépouillHnt ih&nfiblement du pfincipi Të^ 
Util » elle donne ttn f égule* 

Ha 



irx(ï M A N u s £ 

$• C L X X X I V. C. 

* Plomb minéralifé par le foufre. Galène. 

La galène eft la mine de plomb la plus commune, 
n efl pcii de pays où on n'en trouve. 

Dans la galène le plomb efl minéralifé par le fbufire* 
' Mais rarement ces deux fubflances y font feules. 

Il efl. peu -de galène qui ne contienne «une portion 
plus ou moins confîdérable d'argent* 

Plufieurs galènes contiennent du fer. 

D'autres contiennent de l'antimoine. 

On diflingile plufieurs efpèces de galène. 

i^. La galène à grain fin comme l'acier , bleyfchwetf 
des Allemands* 

Il y en a en Bretagne, en Carinthie , &c* elle efi or« 
Jdinairement riche en argent. 

2^. Galène à grandes facettes. 

3**. Galène écailleufe là facettes divergentes. Ga-f 
lène palmée. 

4**. Galène écailleufe firiée. 

5^. Galène en flalaâites. ' 

6^. Galènes fpéculaires. 

7^. Galènes à queue de paon y qui^ ont les couleurs 
de l'iris. / 

8^. Galène à crête de coq. 

La crifbllifittion régulière de la galène efl le cube. 

Le cube peut être tronqué à (es angles , & devient 
un criflâl à 14 facettes. 
Enfin le cu|;>e pafTe à l'oôaèdre. Galène oâaèdre. 
Le produit des diHérentes galènes varie à raifi>n 4e 
jieuc différente nature. 



DU Minéralogiste^ ii-jf 
S. C L X X X V. 

Plomb avec argent , minémlifé par lefoufre^ 
Cronftedt, Min. §. i88. 

5. Ç L X X X 7, A. , 

O Ceâ une galène comme celle de l'article pré- 
- cèdent^ excepté qu'elle tient une plus grande quantité 
d'argent , c'efl proprement le hleyglan:^ des Allemande » 
Its mêmes caraâères que la précédente , finon qu'elle , 
a un brillant & un gris plus claif ; elle eu ou en 
grains , ou en cubes , ordinairement dans une gangue 
de fpath pefant , ou de fpath calcaire ; ^ans la icorifi- 
cation, elle donne un plomb jaune j Freyberg en Saye^ 
Shalberg en Suède , Volfach dans le Poftembery , Giflof 
' en Scanrie , & les Aflftes de plomb de Bretagne» 

§• C L X X X V I. A. 

Plomb avec argent & fer , mïnéralifé par le 
^foufre. Cronftedt, Min. §• i?p» 

J. C L X X X V L A. 

t> Cette galène martiale donne à la (cqrificatîon uii^ 
plonib jaune , & Tes variétés font comme celles des 
galènes précédentes , plus elle contient de fer, & plus 
. elle efi dure ic folide. 

"3 



•|t8 * M A N U F £ 

$. C L X X X V I I. 

Plomb avec argent & antimoine , minéralipi 
var le foufre. Cronftedt, Min. §. ipo, 

5. C L X X X V I I. A. 

e5» Cette galène reffembie beaucoup aux précédentes 
pour la couleur & la pelânteur ; maïs elle en diffère 
parce que le plus (ôuvent elle eu d'une' ilruâure air 
guillée & ilriée comme la mine d'antlmoîno; On 7^6^ 
çonn"oît facilement Tantimoine , quoî<î^u*il y (bit en 
petite quantité , par les vapeurs blanches & la fomée 
abondante qu'elle exhale ep. la grillant ; Salberg % 
Sainte- Marie- aux-Mines« 

5. C L X X X V II. B; 

Nous alktn s joindre icf quelques mines dpnt M. 
Bergman n'a pas parlé , pouf' ccmplcttsr racUcle do 
plomb. 

1^, Chaux de plomb native « ou ochre de ^Icmb ; 
ç'eft une mine de plomb qui provient tans doute 4*une 
décompofîtion , & que Teau a réduite à Tétat tecreux ; 
elle efl prefque toujours mêlée d'une terre blai^chc ^ 
flrgilleufe , ou quartzeufe ; (à pefànteur indique aflèi (â 
nature. Il feroit èfTentiel d'examiner dans quel état le 
plomb fe trouve dans cette mine afin de la pouvoir 
çlgfler exaftement 5 & quoiqu'elle porte le nom de 
chaux , elle ne paroît pas être le produit du feu , ni 
d'un acide , à moins que ce ne foit l'acide aérien i 
dans ce cas il faudrolt la placer à l^rticle 185 «après 
les mines de plomb /pathiques A» B. C. D. E. On 
çoiino4( (lufîeurs variété^ de cettç mine terreufe ; 



DU Minéralogiste., îi^ 

i^« la blanche , ou cérule native , qui doit fâ couleur 
à la terre blanche à laquelle elle eu. mêlée : 2^t la 
)auoe , ou mafllcot natif; fa couleur lui vient d'une 
'marne jaune ^ui l'accompagne ; car par le lav^e on 
peut en féparer la mine de plomb qui relie blanche : 
3^. là rouge , ou minium natif ; une argile rouge Sc 
feri^ugineufè mêlée avec un peu de mine de plomh 
blanche terreufè , compofe cette mine s elle eft' fiia«- 
ble , très-tendre , & tache les doigts conune le crayon 
rouge. 

%^*'Mine de plomb calcaire ^ kalkanîger ^ hleyften 
des Allemands , d'après Vailerius s c>ft une piiçrre 
calcaire où (pathique ^ui contient de la chaux, de 
plomb ; elle eft communément blanche, brutie » oii 
jaunâtre , très-pefânte , & fait quelquefois efïèrvefcence 
avec les acides. Vailerius en cite deux variétés , 1*0- 
paque qui reflêmble ou à d« la pÎMre calcaire écail* 
Ieu(e , jaunâtre venant de Chriftieflkrbèrger en Da- 
lecarlie% ou à la pierre calcaire ordinaire , itAais ne 
faifànt point effervefcence avec les acides » & qui tient 
de Flînfchîrè en Angleterre : î*^, la tranfparente ^ qui 
reflèmble à du quartz tranfparent , maïs fè laiflant en- 
tamer avec le couteau , & 'faîfant etferveCcence avec* 
les acides ; elle (è trouve en Autriche \ ce pourroit bien 
être tout Amplement une Variété' de là mine de plomb 
blanebe^ criâallifée, tran(parence.' 

I. c LX X XVII. e. 

* Plomi minéralifi par V acide tungfiique oMÊblyt^ 
dique* Plomb jaune. 
Ce plomb a été découvert il n'y a pas long-^erops. 



ïao M A. N t; K c 

cfn Carinthie ^ & a été décrit en 178 < par M. Tabbi 
•Wulfen. ' 

Sa couleur eft }aune , depuis le ^jacanê pâle jusqu'au 
jaune orangé. 

Sa caflure eft lamelleufe ou (pathique. 
* • Il eft deml-^tranfparent. 

Il fè prétente toujours fous forme crifialline* La 

" figure des orifiaux eu . une lame reâangulaire de peu 

d*épai(Ièur, 

Souvent les angles en font tronqués , ce qui cbange 

- * eh oâogofie la figure quarrée de cette lame. Cette trom 

cature eft fbuvent en bifèau. 
' Quelquefois les lames acquièrent afièz d^paiflèue 
pour fê préfenter (bus la forme d*un par^élipipcde« 
-' jVn ai qui.'préfènte cette variété. 

Les ChimiftHi ne font point d'accord fur la nature 
de ces crîflaflir 
^ M. Heyer creit que le plomb y eu minéralifé; par 
facide turgHîque. 
Mt Klaproth a cru y reconnoitre Tacide molybdique« 

f. C L XX XV IL D. 

Plomh mméraUfe par Vacid€ maritu Vlomb cçrné. 
Sel métrin de plQtnh. ^ ; 

On avoit donné pour plomb corné une mine de 
plomb fpathique^, ,gris cendré , mêlé, avec du plomb 
ipathique blanc , qui fè trouve à Mlef en Bohême ; 
iqp&s M« Klaproth, par Tanalyb n'en a retiré que d^ 
l'acide phofphoriquf« 



^ DU Minéralogiste. 12ï 
§. C L X X X V I I. E. 

Plomh mïnéralifé par Valr inflammahle phofphiy 
TÎque. SUckenfide , en anglais» 

Dans le Derbyshîre on trqwire une mine de plomb 
dont les feces font très-unîes , c'cft pourquoi on rap- 
pelle Slecken fide^ liffe c6té\ cette mîne détonne avec 
un grand fracas , difent les ouvriers , auffi - tôt qu'ils 
l'abordent , & qu'elle a le contad de Tair. 
\ Or nous ne connoiffons que l'air inflammable phot 
phorique , qui détonne aînfi lorqu'il eft expofé à l'air , 
ce qui me fait (bupçonner qu'il eft le minéralifateur de 
cette mine. 

Il (èroit à defîrer que des Chîmîfies înfiruîts fuRent 
fur les lieux , & nous donnaflent des connoiffances 
^xaâes à cet égard. 



.S£2>= 



Cuivre. 

S. C L X X X V I I I. 

Sa gravité Spécifique éft ^=i 8,876. L*acîde' 
nîtreux le diflbut très-bien , le muriatîque len- 
tement , & le vitriolique a bôfoîn d'une forte 
ébullition, avant que le phlogîftique, qui s'op-- 
pofe à la diiTolution , puîfle être enlevé. La 
quantité de ce principe par quintal, eftiraée 
comme dans les obfervations précédentes , s'ex- 



122 Manuel 

prime par 312 (i). Les acides végétaux les plu^ 
foîbles l'attaquent, fur- tout lorfqu'il eft en état 
de chaux , ainfi que les alkalîs , & fur-tout Tal- 
kalî volatil. D'après la force avec laquelle le 
cuivre retient le principe inflarpmable , il oc- 
cupe la huitième place parmi les métaux 5 il fé 
fond au degré de chaleur -+• 788. 

S. C L X X X y I 1 1. A. 

!:> Le cuivRB efl un métal impartit , de couleur 
rougeâtre ^ brillant dans fz cafTure , d'une texture ic« 
iide , jouiiTant d'une malléabilité 8c d'une daôllité 
confidérables ; fa ténacité tfk telle , qu'un fil de cuivre 
d*un dixième de pouce peut porter ipp ^ avant que de 
rompre ; il efl moins dur & moins élaflique que le fer ^ mais 
plus que tous les autres métau|» Il efl très-fonorc , 8c 
même plus que toutes les fubflances métalliqiies. L'aie 
& rhumidité de ratmofphère altèrent ion brillant mé- 
tallique y le noircifTent & le recouvrent à la longue d'une 
rouille verte , connue fous le nom de Patine par les 
Antiquaires : cette patine n'efl qu'une malachite pro-^ 
duite par l'acide aérien qui corrode le cuivre & fè 
combine avec lui. L'eau très - pure n'attaque point le; 
cuivre , mais il efl altéré par fà vapeur , & par les 
eaux chargées de matières fàlines ou huileufès. 

Au feu le cuivre s'échauffe , rougit & colore la 

— ^M— ^— ■ ■ Il f IM^M^IWi^ 

<i) En la comparant avec la quantité de phlogîfHque contenue 

dans un quintal d*ârgent , fuppofie loe ; & comparée atec celle du, 

^ xinc, trouvée 18;, , elle efl de 2^1. ( Joumd dt Fhyfiqwi if^y^ 

L x^n , p, 10^. ) 



DU MlNÉRAtOGlSTf. laj 

'fi^mme d'une nuance d'un bleu verdâtre ; pendant (bîi 
ignition , s'il a le concours de Tair , (à (uperficîe Ce 

. calcine en écailles , qui font une chaux imparfaite /e 
cuivre d'un rouge noirâtre. Ces écailles Ce nomment 

, bdttitures de cuivre* Il faut les recalciner de nouveau 
pQur avoir une chaux parfaite ; enfin , il (e fond , bouil- 
lonne , & (ê volatilife, Au-4eflus du cuivre fonda en 
observe une flamme ; ver ce ; .refroidi lentçn^nt & avec 
les précautions nécefTaires , le régule pur ,de ce mé^taï 
criflailife en pyramides quadrangulalres & en joâaèdres, 

- icomme Je l'ai obXêrTé < Journ. de Phyj, 1781 , u 18 » 

. /^. 7 ;: V La chaux de cuivre ^ pouflëe à un feu violent ^ 
iè fçnd en un verre d'un brun marron. 

Tous les acides ont de l'aâion Air le cuivre & le . 
difTolvent; l'acide vîtriolique forme avec lui , par éva- 
poration , un vitriol de cuivre i de couleur bleue ; la 
diiïblution , par l'acide nttreux , donne des criflaux de 
nitre de cuivre bleus , & prefque tranfparens. Celle pat 
l'acide muriatique , qui n'a lieu que lorfque cet acide 
•ft bouillant , eft d'abord brune , pafîè enfîiite au verd 

' très foncé , & donne parçillement des criôaux d'un vert 
de pré très-agréable. L'eau régale diflbut auffi le cuivre, 
& la fblutîon d'un vert obfcur donne des criilaux opa- 
ques , irréguliers , & un peu blanchâtres ; en général , 
ces Tels nboyens cuivreux ibnt décompofables par toutes 
les fubftances qui ont plus d'affinité avec les mènftrues 
que le cuivre, & fur-tout le fer qui précipitant le cui- 
vre fous fa forme métalli]ue. Ce recouvre d'un enduit 
cuivreux, & paroît être tranHnué en cuivre. Les acîdej 
les plus foibles l'attaquent ; l'acide du vinaigre le diC- 
(but, & donne des criflaux verds , opaques, & plus ou' 
fïioins réguliers, c'eft ce que l'on nomme verjeu Les 



1^4 M A N tJ E li 

huiles, les liqueurs animales, les matières graflfes îê 
dîiïblvent en verd ; les alkaiis , (ûr-tout le Yolatil , le 
diflôlvent en bleu , & la facilité avec laquelle il pafle 
à cette cottleur y avec l'alkali volatil , eu, un moyen sûr 
de connoitre fa préfêhce. 

Le fbufre s^unît facilement avec le cuivre , par la 
fufîon , 8c forme avec lui une malTe d*un gris noirâtre , 
aigre , caflânte , 8i plus fufîble que le cuivre ; on lui a 
donné le nom à*es venerîs , & elle efl employée dans la 
teinture & la peinture. 

Le cuivre s*allie avec tous les métaux & les demi- 
métaux f & il offre avec chacun des phénomènes parti- 
culiers qu'il feroit troplong.de détailler ici ; il s'amal- 
game quoiqu'un peu difficilement avec le snercure* 

S. C L X X X V I I I. B. 

Au chalumeau le cuivre fè fond & donne quelquefois 
aux flux la couleur de rubis , mais plus ordinairement 
la couleur verte. 

5. Ç L X X X V II L C. 

* Cuivre. Il efl un des métaux les plus utiles dans 
les arts , & il le feroit bien davantage s'il ne fe rouilloît 
pas fi facilement. 

Sa dureté efl aflTez confîdérable , & il fe prête à toutes 
les formes. 

Sa ténacité efi telle qu'un fil d'un dixième de pouce 
de diamètre peut fupporter %99 livres. 

Sa dureté peut être eflimée à 6zo, 

Il criflallife lorfqu'étant en fufîon on le laîflè refroi- 
dir avec précaution } la forme de fes crifiaux eft Toc- 
taèdre. 



DU MlNélCALOGIST£. la;*; 

§. C L X X X I X. 



*^ 



Cuivre natif. Cronftedt , Min. §, ipj. 

Je ne crois pas qu*on le trouve abfolument 
pur & fans aucun mélange d*or , d*argent ou de 
fer^ mais je ne l'ai pas encore aflez examiné, 

5. C L X X X I X. A. 

(C* Le CUIVRE MATIF ne jouit jamais du même de- 
gré de pureté que le cuivre affiné ; cependant il en ap- 
proche beaucoup par (à coulevir rougeâtre y. (à malléa- 
bilité & fa duâllitéi quelquefois au lieu d'être rou- 
geâtre , il eft plutôt jaune ou brun rouge par(emé de 
taches de rouille vertes ou bleues. On le trouve (bus 
deux formes différentes : i®. le cuivre natif (blide, qui 
eft ou criHallifé , ou en grains , ou en feuilles minces , 
ou capillaire , ou (uperficiel , ou en dendrites & attaché à ' 
différentes efpècesde gangues , à la pierre calcaire , aux 
ipaths V, au quartz , au pétro/ilex , au jafpe , au fchKle, &c* 
Il eil peu de mines de cuivre qui ne contientient quel- 
ques-unes de ces variétés ; x^. le cuivre natif en dîffc- 
lution dans des eaux vitrioliques , & ^qui fê dépofe ilr 
le {âble ou les pierres , ou bien on le précipite par le 
moyen du fer ^ cette opération fe nomme cémentation. 
I#e cuivre de cémentation eft affez pur , approchant de 
la couleur rougeâtre du cuivre ro(ette ; mais il n'j^ nî 
la den/îté , ni la folidité du cuivre natif; au contraire, 
il eft prefque toujours ^r rrraî'^ '-^ ^dhérens les uns 
contre les autres y par confôquent &iablc« 



%iti Manuel 

§. C L X X X I X. B. 

<■*■ / . • 

* ht cuivfe natif eft affèz commun , fur-tout dans 
les mines de Sibérie* Il (è préfen te Couvent en ramifi. 
dations» 
' La forme de fes criftaux eft Todaèdre & le cube ; 
mais ibuvent le criflal odaèdre eft allongé en prifîne 
tétraèdre , terminé par des pyramides tétraèdres » qui 
ont plufienrs troncatures* 

Ces différens prifmés (ont arrangés en feuilles de 
fougères , en forte que la mafle préfente une belle xa* 
inifica;tion» 

§. c xc 

Cuivre dépouillé- fimplement dtfon phlo^ 
giftique. Cronftedt, Min. §. ipj. 

5. C X C. A. 

tt> Le cuivre dépouillé de phlogîftîque (è réduit en 
chaux , & la nature nous offre ce métal (bus cet état dans 
bien des variétés. Mais qusllc en efl la caufe ? Ce pro- 
blème minérafogique n'efl pas trèi*facile à réfbudre 5 
d*autant plus que l'on a très-peu examiné cette efpèce 
de mine. Qu'il me (bit permis d'expofer ici quelques 
idées qui pourront éclaircir cette queflîon importante* 
L'on (ait en Chimie que la chaux de cuivre efl le ptoduît 
ou d'une longue calcination avec le concours de l'air , 
ou de la corroHon d'un menftrue quelconque , qui eri 
agifTant (îir ce métal lui enlève (bn phlogiftique & lé 
réduit à l'état de chaux. Quoique, la nature puifTe ope* 
rer par ces deux moyens , ii efl trèî:*probabIe qu'elle 
n'emploie que le fécond , fur-tout dans les mines U 



BU Minéralogiste. 127 

leurs formations. Les acides renfermés dans le Cein de 
la terre , diiloîvent le cuivre & forment avec lui? des 
fels moyens ; viennent-ils à Tabandonner par quelque^ 
circonflances particulières , le métal Ce dépofê Cous forme 
de chaux , à moins que le précipitant ne rende au cuivre 
la portion de phlogiftique.que le menflrue lui avoit 
enlevée; alors le cuivre Ce précipite ïbus forme métal- 
lique. C'eft ce que prdduit le fer dans les eaux cémen- 
tatoires. Il peut arriver encore qu'une portion du diifoi • 
vant s'évapore , & que l'autre reûe adhérente au métal 
& criftallKè avec lui , alors on a un fel métallique ; le 
cuivre en offre deux exemples frappans , le vitriol de 
cuivre natifs & la malachite qui eu. un méphite de cui'* 
vre , ou une combinaifbn de l'acide aérien avec le cuivre. 

J'ai choifî de donner mes idées (ùr^es chaux métalli- 
ques natives , à l'article du cuivre , parce qu'il offre 
des exemples qui paroilTent démontrer cette théorie ; 
I* le^ cuivre diffous par les eaux vîtrioliques , ou par 
l'acide aérien , & privé de (bn^phlogiftique , vitriol de 
cuivre , malachite ; z". cuivre natît précipité par une 
lÙDflance qui lui rend la portion du phlogiflique dont 
le diffolvant Ta voit privé : cuivre de cémentation ; 
3®. cuivre dépofé ou précipité de (on diffolvant par des 
(ùbilances incapables de lui rendre Con phlogillique : 
chaux de cuivre. 

Voici les variétés connues des chaux de cuivre natives. 

§. C X C. B. 

Chaux de cuivre terreufe rouge , ou ochre de cuivre 
rouge ; elle eft affèz rare , quelquefois d'un beau rouge, 
ou d'.un brun rougeâtre comme !e foie des animaux , 
€e qui lui a fait donner le ncm à^héjpan^ue. Quelque- 



Ij^H M A N V K I. 

|x\U vWo vrt V%^liJ** % «uîx lo i^ius louvcnt elle eft pal- 
\%HwWww trt jîv^i»vk t»^\ :u\\ ^ tVtu^.*4blc à des ùesa 

W^K* , ^"^ ^"^^^ \\>iial ,j^^ U vx^orç ^i >.Vj ei ,12 aar^^a 



\ .\ 5. 



V. ^. .^V 






mêlant du cuivre en régule avec du charbon dans de$ 
valflèaux clos & donnant un léger coup de feU. 

Je penfè,que cette chaux contient indépendamment 
des airs qu'on en retire , une petite portion de raatiète 
de la chaleur» 

J. C X c. c. 

15» Chaux de cuivre bleue ; cette mînë , comme là fui-* 
vante , e(l%n dépôt de chaux de cuivre mêlé ordinai- 
rement avec de la terre quaft2eu(è , & un peu de fer. 
Elle doit (a couleur bleue à une portion de phloglfticjiie 
qu'elle a confèrvé plus abondamment que la chaux verte , 
conune M, de Morveau vient de le démontrer par l'ana-* 
lyfe & la (ynthèfe ( Mem. de V Acad. de Dijon ^ 1784 . 
^•105). Lorsque le bleu efl très-vif , on la nomme 
aT^ur de cuivre ; lorfqu'elle eft tendi^e ou plus pâle , 

, c^eft le hUu de montagne , & lo'-fque cette chaux efl 
terreufe, chryfocoUe bleue. Rarement cette mine efl 
efl mafle, affei fouvent elle tapiffe l'intérieuf des ca- 
vités de différentes gangues , fur - tout du quartz ^ Bt 
très-(buvent elle ed cridallifée ; c'efl la plus pure ât 

• la plu» riche de cette e(*pèce. On en connoît quei'quel 
variétés de violettes. Ne (eroit-elle pas mêlée d'un» 
portion de cfiaux rouge ? Le violet efl le téfultat de la 
couleur bleue & de la rouge. 

S. C X C. Ce* 

• Cuivre minérallfé par Vaciâe aérien , une petite 
portion d^ air pur & d'eau ^ &• une grande quantité 
/ 'de matière de la chaleur* Chaux btiu€ de cuivre ^ 
éU[ur* 

TotntJL I 



130 Manuel 

, M. TAbbé Fontaoa a analyfé cette chaux bleue dd 
cuivre , & en a retiré : 

' cuivre.. • ;«^o,é< * . 

acide aérien. .••••••. .• .093^ 

eau. • «o,oi 

Cet acide aérien' devoît contenir une portion d'aît 
pur ; car en l'agitant dans Teau la majeure partie étoit 
abforbées mais il y en avoit une portion qui ne Té* 
toit pas* ^ 

La matière de la chaleur doit également s'y trouver 
telle que Talkali volatil cauftique & la chaux la con- 
tiennent ; car ils précipitent en bleu la diiTolution de 
cuivre. 

Cet alkali ne Ce trouve point par conséquent dans 
cette mine , mais un de Ces principes , ou peut-être la 
terre ^calcaire à Tétat de cauflicité , de cbafux vive. 
La criâallifàticn de l'azur efi l'oâaèdre rhomboïdal* 
Mais très-fouvent cet oâaèdre Te change en prifine 
tétraèdre rbomboïdal droit , ou coupé obliquement , & 
puDur lors ce (ont des plans rhombes. Enfin il a le plus 
fbuvent des pyramides. 

J. C X C. D. 



s 



t^ Chauoà de cuivre verte. C'eft le vert de montagne 
ou la chryfocolle vette. Elle eft (bus deux états , ou ter- 
reufè & friable , d'un vert plus ou moins foncé , dont la 
nuance eft altérée par les matières qui y (ont mêlées, 
ou (bllde & crldalUrée. La plus belle dans ce genre ed 
le cuivre foyeux , ainfi nommé , parce, qu'il eft en 
filets (oyeux i, longs, brlUans & aflèz (blides. ^ 

M. l'Abbé ÎFontana a découvert q)ie ces deux der- 
nières chaux de cuivre , ainfi que celle §• 19% i cofh^- 



DU MtNéRALOGISTÊ. 1^1 

tenoît une. portion affez confîdérabie d'eau & d'acide 
aérien ; il eft fans doute le principe de Tétat calcî-* 
forme du cuivre j on devroit alors les rapporter au 
§. 171, après la malachite» 

§. C X C. D d. 

* Cuivre minérallfé par V acide aérien , PaiP pur & 
Veau. Mine de cuivre verte. 

Les mines de cuivre vertes font très-abondantes. Leur 
minéralilàteur principal eâ Tacide aérien. 

On en diOiingue plufîeurs efpèces dont les principales 
font Iç verd de montagoe , le cuivre foyèux , & la mala- 
chite; 

Le verd de roontagneft trouve très-communément dans 
les mines île cuivre ; rarement il efl criflallilé ^ ce« 
pendant il (e. préfente quelquefois en aiguilles prifina- 
tlques trcs-déiiéés que Ton croit être rhomboidales , 
iniais dont la forme n'a pas encore été déterminée. 
' Cuivre foyeux. Jl fe préfènte ordinairement (bus 
o rme de longues aiguilles divergentes , & qui ont tout 
l'éclat du latin , ce qui leur a fait donner le nom de 
(oyeux j il eft très-commun. 

Malachite* Il en (èra quedion ci-deiïbus* 
M. l'abbé Fontana a ânalyfé ces différentes efpèces 
de mines vertes qui lui ont donné toutes à-peu-près les^ 
mêmes produits. Voici ce qu'il a retiré de la mala^ 
chite , 

cuivre .;.••....« Oy6y 

acide aérien. . . , 0,^0 

eau ...•..•• ....0,15 

Cet acide aérien devoir contenir ds l'air pur j caf il 
n^étoit pas tout abforbé par Tea^. 

la . 



«32 M Â N tf s jc; 

S. CXC. E. 

t^Les chaux de cuivre Ce réduifênt zfCez facilement 
au chalumeau (iir le charbon. 

§. ex a F. 

'^ Cv dlSerentes efpèces d« mines de cuivre (ont 
des vraies chaux de cuivre. Mais d*oik viennent ces 
grandes différences } Nous avons vu que par l'analyDê 
on en a retiré à-peu-^près les marnes principes* 

Je penfe que les difierens états de ces chaux dé- 
pendent non-feulement de la qyantité d'air fixe & d'air 
pur qu'elles contiennent , mais encore de cet autre 
principe qui efl. dans la chaux vive , Talkali caufiique , 
& que j*ai appelé la matière de la chaleur. 

Le cuivre difTous dans Tacide vitriolique , & pré* 
cîpité par Talkali fixe , donne un précipité verd , qui 
eft la même çhofe que le verd de montagne. 

Cette même diflblution de cuivre efl précipitée par 
l'alkali phlogiflique en couleur brune rougeâtre. 

L'alkali volatil cauflique le précipite en bleu , qui 
eft de la même nature que l'azur. 

La chaux vive le précipite également en bleu, comme 
M. Pelletier vient de le prouver. 

Ce même alkali volatil cauflique précipite la diflb* 
lution du fer en chaux noire attirable à Taimant. La 
chaux vive produit le même effet. 

Je penfe donc que Tazur , ou bleu de montagne , 
contient indépendamment d'une portion d'air pur & d'air 
fixe , le principe qui rend la chaux dé fer attirable. 

J'ai appelé ce principe cuufiicum , matière de la 
chaleur* 



DU MlNÉKALOCMSTE. 13J 

La chaux rouge de cuivre contient peut-être un peu 
moins de cette matière de la chaleur^ 

Je compare ces trois chaux de cuivre aux trois chaux 
de fer. 

La diflolution de fer précipitée devient verte, 6C 
pafTe au jaune dès qu'elle a |e contaâ de Tair. 

Chauffée à un certain point, elle paflè au rouge* 

Cauffée davantage , elle devient noire 8c fenfibje à 
l'aimanu 

La diflolution de cuivre eft précipitée en verd par 
Talkali fixe aéré» 

Elle eu. précipitée en brun rougeatre par Talkali 
pblogiflique. 

Enfin elle pafTe au bleu pan l'alkali volatil caudique 
& par la chaux. 

• |. C X C L 

Cuivre avec argile ^ minéralifé par ^acictc 

marin. 

M. Wernèr , .dans fa TraduSion de la Mï^ 

néralogie de Cronjledt ^ Fart. I,p. 2175 décrit 
cette mine avec très-grand foin , & il m'ea 
a envoyé un morceau , afin que je pufle Tana?* 
lyfer chimiquenient (i)» ' * ' . 

/ 5. C X C K^ A. 

t5» Cette efpèce de mine , que Ton n\ reconnue que» 
depuis peu être une. mine de cuivre , & que Ton con- 
fondoit autrefois avec le mica ^ ou le talc , dont on ]<t 
regardpit comme une variété ^ ne paroît pas jufqu'à. 
V > . ■ ■ ■ : ' ' * ■ 

*(0 Opufca vol. n j p. 4i<* 

I3 



préfênt exiiler en mafles. On la trouva plus ordinai- 
rement fuperfîcieile 61. en petits criflaux d'un très-beau 
yert , où en petites écailles. L*acide nitréux la dillbut 
bien , & la diflolution prend une couleur verte. Le fer , 
Valkali volatil , le phlogiftique font bientôt recon- 
noître la pré(ènce du cui^e dans cette mine. Celle de 
l'acide marin ell un peu plus difficile ; cependant fi dans 
la d^olution on ver(ê quelques gouttes d'une diflolndott 
d'argent , ce métal s'empare de l'acide marin , & (ê 
précipite fbus la forme de muriate d'argent , ou d'ar- 
gent corné. Cette mine paroit encore contenir un peu 
d'argile* 

5. C X CI. B. 

M. Forfier en a apporté quatre morceaux Intéreilàns 
des mines de Johann*Georgenfiadt ( Catal raif. de Mi-' 
néraux 9 &c. 178^^ 9 p* i73*} que M. Rome de Lifle 
a reconnu pour être fêmblable à celui que M. Bergman 
décrit â l'endroit cité. C'ed même cette mine qu'un 
nommé Dans a vendue à Paris , en 1784 , £bus le ncm de 
mica vert ; quelques expériences que je fis alors me la 
firent reconnoitre facilement. 

S. C X CI. C# 

Au chai umeau , fi la flamme porte direôement Gax la 
face des la mes , cette mine ne £è fond point y mais fi 
elle attaque leur tranchant , elle fe fond bien vite en une 
fcorie noire : traitée avec le borax elle donne un verre 
d'un jaune brun , & avec le fcl microcofinique un verre 
d*un beau verd de pré. 



y 

DU MlN]5tRAL0GlSTE, 13^ 

§. C X C I. D. 

^ Cuivre minéralîfi par V acide marin , Vair pur 
* l'eau* 

il paroît que la mine dont parle ici THetpîaxi con- 
tient réellement une petite portion de cuivre ; mais 
les nouvelles expériences de M« Klaproth prouvent 
qu'elle efi compofSe principalement d*un nouveau métil 
qu'il a appelé uranit , dont nous parlerons ailleurs» 

La feule mine de cuivre minéralîfîe par l'acide 
marin qui nous connoiiTons , efi celle que M* Dombey 
a apportée du Pérou. Elle efi (bus forme de làble vèrd» 
'M. de la Rôchefcrtrcand Ta analyfSe & en a retiré, 

cuivre • • •^y^^ 

acide marin • ••#•••••••0,10 

air pur ,• ••. o^ii 

eau ••••••••••« ••••0,11. 

làble ; • • «• o, I X 

tair fixe & fer ••••••«••o,ot 

' " perte/, /. • .0,0^ 

$. C X C I I. 

CuivkB minéralifé par V acide aérien. Maîa^ 
chite. Cfcnftedt, Min. §• ip^, ip5, h. 

C'eft M« Fbntatia qui le premier a analyfé 
& découvert le principe mînéralifateur de cette 
mine ; elle contient \ environ de cuivtje , & 
:j— j d'acide aérien : on y trouve auffi un peu 
d*eau (I). 

Ci) Ojpifc» vol. II , p; 415. 

I4 



i^6 M A N H E c 

J. C X C I I, A. 

O M« PAbbé Fontana a fait imprimer dans le Jonnud 
ifle Phyfii)$ie , X77S , t. II , p, ^09 » une analy(ê de la quk 
lachite , ilans la:)uelle il démontre contre le (entiment 
4e quelques^ Chimif^esi modernes , que la (nalachite n'eft 
point une çombinai.on de l'allçali volatil ^ d*une ixia- 
tièi^e grade S^ du cuivre ', mais amplement une uqxoç 
d'acide aérien ^ de cuivre avec une certaine quantité 
4*e4U. I<a ms^lachite eft d*un verd plus ou moins fonç^ ; 
a y en a cependant d*un verd tendre , & en général il 
Ce trouve plusieurs nuances dans le même . morceaUc 
Tançât elle elt mameionée ; tantpt par zones ou couches 
çontQuméés en différens fens ou en aiguilles convergentes 
vers un ççntre commun. En général elle paroit être pror 
4uitQ comn^e les concrétions 8c hs iJalaâites. L^cidei 
vitriplique l'attaque avec efFervefcençe , & cette effcr- 
velççncQ eft due à ù, portion d*acidç aérien qui s*en dé- 
gage , & non pas à unc^ portion calcaire , comme on 
l*avoit cru ^ quoiqu'elle ne (bit pas d'une grande du-« 
teté , elle, eft cependant fufceptible d'un beau poli. La 
Sibérie eft, jufqu'à préfent, le pays qui en a fourni Iç 
iplvis 9c les plus belles, 

$, C X C II. B. 

Avec le chalumeau , la malachite noircit au premier 
eoup de fiamme , Ce ^nd fur la cuiller & fîir le charbon « 
il y a réduftion de la partie qui touche au fuppçrt m» 
femme, 



DU Minéralogiste. 157 
§. C X C I II. 

Cuivre minéralifé par le foufre. Ctonftedt , 
Min. §. 157. Mine de cuivre vitreufe ordinai- 
re , mais mal nommée. 

£Ue eft rarement fans un'peu de fer. 

S. C X C I I I. A. 

|> La minf de cuivre peu Hilfureufê ^ impropre* 
ment nommée vitreufe p eâ en général unç des plus 
riches mines de cuivre ; elle eft pefànte, quelquefois 
d'une confifiance molle & flexible, Ce laiflè^aifément 
couper au couteau , 8c prend un poli brillant jaune d'or ^ 
dans l'endroit de la coupure; elle eft même un peu 
malléable. Elle eft ft fu|ible que la chaleur de la flamme 
d'une chandelle fufEt pour la fondre-. Sa couleur eft 
brune verdâtre , obfcure & couleur de fer ; on en vole 
auffi de couleur de foie , ce qui Ta fait confondre par 
quelques Mincralogiftes avec la mine de cuivre hép^ 
tique ; cette efpèce offre dans fz cafture des couleurs 
violettes ou rougeâtres & chatoyantes. Plus elle tient 
de fer, & plus ces couleurs (ont vives. En général ) 
même quand elle n*en contient que la moindre quan« 
tité poflîble , elle eft grife obfcure. Quoiqu'elle con- 
tienne très-peu de foufre , elle eft plus fufible que la 
mine ( $. i^f ), qui en contient beaucoup plus, parce 
qu'elle eft mêlée de moins de (iibftances hétérogènes,. 
de fer , de quartz , &c. qui rendent les mines réfra^ai- 
res* Elle eft auftl plus riche que la mine de cuivre azu- 
»ée ( $. 1^4 ), & £bn produit va jufqu'à quatre-vingt-dix 
tivres au quintal. Prefque toutes les mines de cuivre 



138 M A N U B r, 

fournifTent plus ou moins de cuivre vitreux , mais ra« 
rement en fiions, le plus fouvent en parties ifolées& 
adhérentes à d*autres espèces de mines de cuivre. Il 
n'y en a peut-être jpoint qui en ait fourni autant ^ue 
les mines du Tillot dans les Vo(ge^* 

$. C X C II I. B. 

Au chalumeau , elle Ce réduit afTez facilement fiir le 
charbon , mais pour avoir le^ grain de cuivre parËiite* 
ment rafiné , il faut le tenir long -temps au feu , parce 
que le peu de fer 8c de (bufre auxquels il <til allié ont 
de la peine à Ce volatiliièr complettement, 

§. C X C I I I. c. 

* Cuivre minéralifé par le foufre feul^ ou mine de 
cuivre vïtreufe. . 

Cette mine de cuivre eft des plus riches. Il faut 
bien la diilinguer de la chaux rouge de cuivre , qui 
tf^ft qu'une chaux, tandis que celle-ci contient da 
ibufre ; otr en a retiré » 

cuivre. • •«•*•.••••• ,... ^ ofi^ 

(bufre. ••••. • Ovi^ 

fer • • ••.••,..••. «0,02 

On fênt que toutes ne donnent pas exaâement le 
même produit \ mais ce qui la didingue des autres 
mines de cuivre fulfureufês efi qu'elle contient peu de 
foufre* 

La couleur de cette mine ef{ d'un brun rougeâtre. 

jLa forme de (es criflaux eft Toâaèdre aluminiforme. 

L'oâaèdre efl quelquefois tronqué à fcs (bmméts , Ott 
^ui le change en décaèdre 



DU Minéralogiste. 139 

' D^autres fois il eu. tronqué aux (ix- angles fôlides , ce 
.^pi lui fait acquérir 14 facettes*. . 

On trouve quelquefois ces crifiaux oâaèdres de cuivre 
▼itfeux ilblés. La gangue dans laquelle ils étoient en- 
gagés Ce décompofè à loîfir, & laiflTe le criftal feul; 
ils fè trouvent en Sibérie, à Moldava en Hopgrie, &c« 

$. C X C I I L D. 

Cuivre mlnéralïfi par V acide vUrhllque, Vitriol de 
cuivre^ 

Le vitriol de cuivre eft uh fèl compofé de cuSarre & 
d'acide vitriolique j il doit (on origine vraifemblable- 
ment à des pyrites cuîvreufès , ftilfureufes , tombées en 
efflorerbence , & donc l'acide vitriolique dégagé a atta- 
qué une portion de cuivre. 

Sa crifiallifâtion eil un rhombe , ou pridne tétraèdre 
rhomboïdal avec un grand nombre de variétés» 

§. C X C I V. : 

Cuivre avtc un peu de fer y mînéralifé par le 
foufre. Mine de cuivre violette ai^urée.CrondGdt ^ 
Min. §. ip8 , b. 

J*entends , par un peii de fer y la quantité de 
ice métal, lorfqu'elle ne furpafle pas celle du 
cuivre, ^omm^^^^^c beaucoup de fer y lorfquelle 
furpafle , par le poids ^ celle du culvi^. Dansr 
cette mine le cuivre y forme ordinairement 
le îîrL£2 de la maffe. - » 

100 

5. c X c I V, A. 
%^ Cette e^e ne diffère de h précédente , 5> i p 3 • A> 



140 Manuel | 

que par la quantité de fer qu'elle contient. Les carac-» i 
tëres mlnéFaiogiquçs font les mêmes à la couleur près^ 
qui eft d'un violet plus marqué 8c un peu azuré. Sa £^c- 
ture eft ordinairement rougeâtre & brillante comnse celle j 
du verre. Il y en a une efpèce de violette ; c*eft la réu- 
nion de la couleur rougeâtre intérieure 6c de l'azurée 
extérieure. Ces couleurs éprouvent des altérations à 
Vair. 

§. C X C I V. B. 

Cette mine au chalumeau eft d'une réduôion un peu 
plus difficile que la précédente , à caufe du fer qui y 
efl en plus grande quantité* 

§. C X C V. 

CufvRE avec beaucoup de fer y miner aîifé 
par le foufre. Pyrite cuivreufe. Cronfledt» 
Min. S . ijS» 

La quantité de cuivre contenue dans cette 
mine varie beaucoup , mais elle pafle à peine •^. 

5. C X C V. A. 

C> Cette mine , ou pyrite cuivreuse , contîen 
beaucoup plus de fer que les mines précédentes , $: 
comme le fer y efl lui-même miné rai ifé par le (oufre, 
ce métal y eft aufli à Tétat pyriteux. Quand le cuivre 
y eft afTez abondant pour que le produit foit un vrai 
bénéfice , alors on l'exploite , finon on l'abandonne & 
dt la rejette ; dans quelques mines , comme à Saint*Bel » 
on en tire parti pour en obtenir du vitriol de cuivre 
Lorrqu'elle eft riche en cuivre, elle eft d'un jaune 
brillant approchant quelquefois du rouge j d'autres foî% 



DU MlNÉKALOGISTE, 141 

elle tire plus (ur le verd , & (a nuance eft le réfultat 
de ces deux couleurs. Elles font plus vives & plus trai,-^ 
chantes dans les caflfures de la mine , parce que fa fur- 
face s'altère à Fair. Elle paroît même chanjgeartte conbme 
la gorge de pigeon. Elle n*eft pas très-dure ; elle eft 
fragile & donne peu d'étincelle au briquet. Plus elle eft 
(ulfureu(è, moins elle tient de fer & plus elle eft fria- 
ble. On peut en compter quelques variétés ; 1°. la mine 
de cuivre jaune y fôlîde, pelante, brillance, & qui pa- 
roît compade à la cafTure ; 2°, la mine de cuivre jaune 
qui , quoique dure , paraît feuilletée dans la cafîure j 
cVft la plus commune de toutes ; 3®. la mine de cui- 
vre d'un verd jaunâtre ; c'eft celle qui contient le plus 
de (bufre & le moins de fer ; 4^ la mine de cuivre 
jaune criflallifée j c'eft la pyrite cuivreufe , proprement 
ditej elle contient le moins de cuivre , & le plus de 
fer; dans les mines riches, quand on la rencontre, on 
la jette, comme de difficile dédudion & d'un trop 
mince produit, car elle ne tient que quatre à cînçi 
livres au quintal. Sa couleur varie, elle eft rougeâtrc 
T>u gorge de pigeon , 8c lorsqu'elle eft jaune , elle eft 
d'un jaune plus pale que la mine jaune , première va- 
riétés 

5. C X C V. B. 

Au chalumeau , elle Ce réduit lentemant , à caufê 
du fer 5c du foufre qu'elle contient. Elle fe fond afTex 
vite en globule noir , mais qui n'eft qu'une matte de 
cuivre ; il faut continuer la calcinatîon juT^u'à ce que 
le petit globule étincelle vivement , & offre le brillant 
métallique de cuivre fondu. 



I^ M A K U B £ 

calcination ]u(qu*i ce que le petit globule étincelle C 
offre le brillant du culvie fondu. 

S. ex C V I. Bb. 

* Mine de cvivrt grife* Falhertx. 

Cette mine ne diflère point des mines d'argent gris dont 
nous avons parlé ; ces mines d'argent gris ne (ont fne 
les mines de cuivre gris tenant argent. 

Sa crifialiilâtion ed le tétraèdre régulier & <ês nMM 
difications* 

Ce tétraèdre peut être tronqué à (es quatre angld 
(blides. 

Il peut être tronqué également fiir (es arêtes » &c« 

Il peut palTer au dodécaèdre i plans triangulaires , 
chacune de (es quatre faces étant compofée de ttms 
£ices triangulaires. 

Cette mine gri(ê de cuivre (ê trouve dans plnfienrs 
mines , i Baigcri » à Sainte-Marie , &c. 

J. C X C V I. Bc 

Cuivre mine'ralifé par V acide arfenicaL 
Cette mine efl de couleur d'un vert d'olive ^ & (# 
trouve à Corncuallles en Angleterre. 
Sa crifiallifâtion efl en prlfines tétraèdres allongés. 
M. Klaproth en a retiré l'acide arlênical. 

S. C X C V I. c. 

1^ Pour compléter les mines de cuivre 9 nous joindrons: 
1*. Cuivre avec antimoine & arfenic miner alijé par 

lefoufre ; mine de cuivre antimoniale* Sage , £/eiR. de 

Min\ t, II j p* %\2. 
Cette mine efl grift comme l'antimoine crud > brll* 

lante 



i>u 'MiNéRALoéisTr. Y^y 

Iftnte dans (à fraôure, & fulccptlble d*ûne efflore^fcenc» 
.bleue & verte; & d'après l'analyfe de ce Chimifte ^-ell"^ 
tient vingt livres de cuivre au quintal » & d'après celit 
de M. de la ChabeaufTière , Ingénieur des mines dt 
Baigory , elle n*en tient que quatorze. Elle offre iin 
phénomène affêi particuli©i^«| - c'eft celui d'entrqW faci- 
lement en fufîon & de conferver long - temps cet état 
de fluidité avant -que d'être décompofée par le feu. La 
caufè de ce phénomène efliàns doute due à Tantimoine 
qu'elle contient. 

^ $. C X C V î. D. 

2*. Cuivre mêlé avec matière hltumlneufe ^ ou mine 
de cuivre inflarnmable^ Ce n'efi qu'un tharbon de terre 
très-bitumineux, imprégné ou de chaux de cuivre ou 
de cuivre minéralil'é. Cette mine^rigrfâmme aiïèz facile'^ 
ment & brûle lentement en la^pR^^.'des cendres dont 
on peut extraire le cuivre qu'elle? contiennent. On en 
a trouvé de cette efpèce en Dalecarlic , en Hongrie ^ 
& au Val de Villcrs en Aiface. 

j. C X C V I. E. 

%\' Mine de cuivre noire ou couleur dé poiôi» M* 
Gellert eft le premier Minéralogifle qui ait parlé de 
cette mine , encore n'entre-t-il dans aucun détail à cet 
égard. Il dit feukmeht. qu'elle eft d'un noir lui(ànt 
comme la poix , ou qu'elle reffemble à une (corie vî« 
trifiée. ( Chimie métal. Gèllort. t, I ,/;. 6ii) 

§. CÔi G V I. F, 

4**. Cuivre avec fou// e ^fér & terre argilleufe* Cetttf 
mine eft connue fous le nom de mine de rulvre fchip» 
Tome Jlé IL 



144 M A K U B £ 

calclnation ju(qu*i ce que le petit globule étincelle C 
offre le Willant du cuivie fondu. 

$. ex C VI. Bb. 

* Mine de cuivre gri/e. Falhen^. 

Cette mine ne difïère point des mines d'argent gris dont 
nous avons parlé ; ces mines d'argent gris ne font que 
les mines de cuivre gris tenant argent. 

Sa crifialli^tion ed le tétraèdre régulier & Ces smh 
difications* 

Ce tétraèdre peut être tronqué à Ces quatre angiei 
folides. 

Il peut être tronqué également fiir (es arêtes » &€• 

Il peut paiTer au dodécaèdre i plans triangulaires , 
chacune de Ces quatre faces étant compofée de trois 
faces triangulaires. 

Cette mine gri(è de cuivre Ce trouve dans plnfienrs 
mines , à Baigcri , à Sainte-Marie , &c» 

S, C X C V 1. Bc. 

Cuivre mine'ralifé par V acide arftnicaU 
Cette mine eA de couleur d'un vert d'olive ^ & A 
trouve à Corncuaîlies en Angleterre. 
Sa crifhillifation eft en prîfmes tétraèdres allongés, 
M. Klaproth en a retiré l'acide arfenicaU 

5. C X C V I. C. 

ttJ^Pour.compléter les mines de cuivre, nous joindrons: 
i*. CViKKE avec antimoine & arfenic miner alijé par 

lefoufre ; mine de cuivre antimoniale* Sage , Elém, de 

Min\t. II j /;. »i8. 
Cette mine efi grift comme Tantimoine crud > bril* 

lante 



^ 




fante dans (à fradure, & fufceptible d'une efflorcilcenc» 
.bleue & verte; & d'iiprès Tanalyte de ce Chimifte^^U^ 
tient vingt livres de cuivre au quintal , & d'après celit 
de M. de la Chabeauflîère , Ingénieur des mines dfe 
Baîgory , elle n*en tient que quatorze. Elle offre iin 
phénomène aflTez particulicir^ . c'efl celui d'entrer' faci- 
lement en fufion & de conftrver long - temps cet état 
de fluidité avant que d'être décompofée par le feu. La 
cau(è de ce phénomène efl. /ans- doute due à Taiitimoine 
qu'elle contient. 

' $. C X C V î. D. 

2*. Cuivre mêlé avec matière hltumlneufe ^ ou mine 
de cuivre inflammable^ Ce n'efi qu'un tharbon de terre 
très-bitumineux, imprégné ou de chaux de cuivre ou 
de cuivre minéraiile. Cette mine^aftmme aiïèz facile^' 
ment & brûle lentement en la(HR^.'des cendres dont 
on peut extraire le cuivre qu'elle? contiennent. On en 
a trouvé de cette efpèce en Dalecarlie » en Hongrie ^ 
& au Val de V'illers en Aiface. 



S. C X C V I. E. 

5*^« Mine de cuivre noire ou couleur de poiài. M* 
Gellert eft le premier Minéralogifle qui ait parlé de 
cette mine , encore n'entre-t-il dans aucun détail à cet 
égard. Il dit feukment, qu'elle eft d'un noir luifânt 
comme la poix , du qu'elle reffemble à une (corie vî« 
trifiée. ( Chimie métal. Gèllori. t. I ^p. 6ii) 

5. C^ C V I. F, 

4**. Cuivre avec foufie ^ fer & terre argilleufe* Cetttf 
mine eft connue feus le nom de mine de rulvre fchïf^ 
Tome lié K 



144 M A K U B £ 

calcinatîon jufqu'i ce que le petit globule étincelle tt 
offre le WUlant du culvie fondu. 

$. ex C VI. Bb. 

* Mine de cuivre grife. Falhen^. 

Cette mine ne difïcre point des mines d'argent gris dont 
nous avons parlé ; ces mines d'argent gris ne (ont qne 
les mines de cuivre gris tenant argent. 

Sa criflallilâtion ed le tétraèdre régulier & (es nuH 
difîcations» 

Ce tétraèdre peut être tronqué à (es quatre angles 
(blides. 

Il peut être tronqué également (îir (es arêtes ^ &c« 

Il peut pafier au dodécaèdre i plans triangulaires , 
chacune de (es quatre laces étant compofée de trois 
faces triangulaires. 

Cette mine gri(e de cuivre (ê trouve dans plufieurs 
mines , ^ Baigcri , à Sainte-Marie ^ &c» 

S. C X C V 1. Bc. 

Cuivre mine'ralifé par V acide arfenicaU 
Cette mine eA de couleur d'un vert d'olive ^ & (# 
trouve à Corncuailles en Angleterre. 
Sa crifhiUKâtion eft en prifmes tétraèdres allongés, 
M. Klaproth en a retiré l'acide arfenîcal. 

5. C X C V I. C. 

ttJ^Pour.compléter les mines de cuivre, nous joindrons: 
I*. CViKKE avec antimoine & arfenic miner alijé par 

lefoufre ; mine de cuivre antimoniale* Sage , EUm, de 

Min: t. Ily p* %iS. 
Cette mine efi grift comme l'antimoine crud , brIU 

lante 



-A 



i>u 'MiNéRALoéisTr. Y^y 

fante dans (à fradure, & fufceptible d'une efflorcilcenc» 
.bleue & verte; & d'iiprès Tanalyte de ce Chimifte^^Ub 
tient vingt livres de cuivreau quintal , & d'après celit 
de M. de la Chabeauffière , Ingénieur des mines dfe 
Baigory , elle n*en tient que quatorze. Elle offre iin 
phénomène affêi particulicif^ ■ c'eft celui d'entrer' faci- 
lement en fufion & de confèrver long - temps cet état 
de fluidité avant que d'être décompofée par le feu. La 
cau(è de ce phénomène efliâns- doute due à Taiitimoine 
qu'elle contient. 

$, C X C V î. D. 

2*. Cuivre mêlé avec matière hltumineufe ^ ou mine 
de cuivre inflammable^ Ce n'efi qu'un tharbon de terre 
très-bitumineux, imprégné ou de chaux de cuivre ou 
de cuivre minéralif'é. Cette mine^g^mme aiïèz facile^' 
ment & brûle lentement en la^pR^.'des cendres dont 
on peut extraire le cuivre qu'elle^ contiennent. On en 
a trouvé de cette efpèce en Dalecarlie » en Hongrie ^ 
& au Val de Villers en Aiface. 

S. C X C V I. E. 

%\ Mine de cuivre noire ou couleur de poiài. M* 
Gellert efl le premier Minéralogiile qui ait parlé de 
cette mine , encore n'entre-t-il dans aucun détail à cet 
égard. Il dit feukmeht, qu'elle eft d'un noir luifant 
comme la poix , ou qu'elle reffemble à une (corie vî« 
trifiée. ( Chimie métal. Gèîlort. t. I ,p» 6ii) 

5. C^ C V I. F. 

4**. Cuivre avec f ouf i e ^ fur & terre argilleufe. Cetttf 
mine eft connue feus le nom de mine de rrtlvre fchif* 
Tome Ifé IL 



144 M A K U B £ 

calclnatîon ju(qu*i ce que le petit globule étincelle ft 
offre le brillant du culvie fondu. 

$. ex C VI. Bb. 

* Mine de cuivre grife* Falhen^. 

Cette mine ne difïère point des mines d'argent gris dont 
nous avons parlé ; ces mines d'argent gris ne Cont que 
les mines de cuivre gris tenant argent. 

Sa crifiallilâtion ed le tétraèdre régulier & (es mo^ 
difîcations» 

Ce tétraèdre peut être tronqué à (es quatre angles 
(blldes. 

Il peut être tronqué également (îir (es arêtes ^ &c« 

Il peut paiTer au dodécaèdre i plans triangulaires , 
chacune de (es quatre laces étant compofée de trois 
faces triangulaires. 

Cette mine gri(e de cuivre (ê trouve dans plafieurs 
mines , i Baigcrî » à Sainte-Marie ^ &c. 

S, C X C V 1. Bc. 

Cuivre minéralïfé par V acide arfenicaU 
Cette mine eA de couleur d'un vert d'olive ^ & (# 
trouve à Corncuailles en Angleterre. 
Sa crifhiUKâtîon eft en prîfmes tétraèdres allongés, 
M. Klaproth en a retiré l'acide arfenîcal. 

5. C X C V I. C. 

ttJ^Pour compléter les mines de cuivre, nous joindrons: 
I*. CViKKE avec antimoine & arfenic miner alijé par 

lefoufre ; mine de cuivre antimoniale. Sage , Elém, de 

Min. t. lly p, %iS. 
Cette mine efi grifè comme rantimoine crud , brIU 

lante 



i>u 'MiNéRALoéisTr. Y^y 

Itnte dans (à fraôure, & fufccptlble d'une efHore^Icenc» 
.bleue & verte; & d!après l'analy(e de ce Chimifte^^U^ 
tient vingt livres de cuivre au quintal , & d'après celit 
de M. de la ChabeaufTière » Ingénieur des mines it 
Baîgory , elle n*en tient que quatorze. Elle offre iin 
phénomène affêi particulieiK«|c'eft celui d'entreW faci- 
lement en fufîon & de confirver long - temps cet état 
de fluidité avant -que d'être décompofée par le feu. La 
cau(e de ce phénomène efliâns- doute due à Tantimoine 
qu'elle contient. 

$. C X C V î. D. 

2*. Cuivre mêlé avec matière hltumlneufe ^ ou mine 
de cuivre inflammable^ Ce n'efi qu'un tharbon de terre 
très-bitumineux, imprégné ou de chaux de cuivre ou 
de cuivre minéralile. Cette mine klBfiimme aiïez facile"' 
ment & brûle lentement en la|HR^^.*des cendres dont 
on peut extraire le cuivre qu'elles contiennent. On en 
a trouvé de cette efpèce en Dalecarlic , en Hongrie ^ 
& au Val de Villers en Aiface. 

S. C X C V I. E. 

^^* Mine de cuivre noire ou couleur de poidi* M* 
Gellerc eft le premier Minéralogifle qui ait parlé de 
cette mine , encore n'entre-t-il dans aucun détail à cet 
égard. Il dit feukment. qu'elle eft d'un noir lui(ànt 
comme la poix , ou qu'elle refîèmble à une fcorie vî« 
trifiée. ( Chimie métal, Gèîlort. t* I ^p. 6ii) 

5. C ^ C V I. F. 

4**. Cuivre avec f ouf t e ^ fur Ér terre argilleufe» Cetttf 
mine eft connue feus le nom de mine de nnvre fchïp* 
Tome Jlé IL 



S^ M A K tr K L ' 

^uji f ou (chsfle culvitîux ^ «u^sUrdoKê euitretife. S 
|e cite ici cétite mine , ce n*e{l pas pour en faire un» 
4^pèce particulière , puifque le fchifie ou Tardoifè no 
4irt ici que 4e gangue , $c que différentes variétés des 
«nines ctiées plus haut, comme la tnine de cuiriù 
jaune , la mine de cuivre-^^dâtre , la chaut ie eui^iii 
-native , le bleu de fàôittagne , &c. 8cc. peuvent & 
trouver diffiminées dans des terres argilieufès & IcIsK^ 
fcuiès ;:niais feulement afin de faire obfèrver que ces 
inines doivent être claflëes (ùivant les principes dont 
elles (ont compofées Se non dans un ordre à part. Celle» ' 
ci appartient au 5. I95^ 



5<2îi= 



X C V I !• 

F JE K. * 

Sa gravité fpécifique eft = 7,800. Tous les 
acides diflolvent facilement ce mét^l ; mais il 
faut que l'acide vitriolique foit auparavant étendu 
d'eau , autrement on ne produiroit rien fans une 
ébuUition continuée jufqu'à ficcité. La quantité 
de phlogiftique contenue dans un quintal de 
fer doux , dont il faut le dépouiller pour qu'il 
fe diflblve, peut être exprimée par 542 (i); 



fi) Dans le Me moire fur la quantité de phlogiftique comeniie 
' dtotf les méiaitx ( Joum* é^ Fhyfq» 1705 j U XXII t pi «05 )^ 
Qm M ciouYÇ <iue a 5^* 



DU M»nIiialoôistk. 147 
9c ce principe y eft retenu avec fi peu de force, 
4|ue ce métal û^occupe que la onzième ou dtc^ 
ttîère place avec quelques autres. Il faut un de- 
gré de feu très-confidérable pour le fondre ) 
lavoir H- 872, fi le tapport entre le therrao- 
jaètre à mercure & celui à métal de MoreU^ 
mer^ eft jufte ; il itougît au -4- ^66 degrés de 
chaleur. 

$ C X Ç V I !♦ A. 

(> Le tZK , ce métal le plus commun & le plus 
abondant clans la natufê , eft d*une Couleur grî{è ^ tirant 
un peu Gir le bleu ; (à cafTure efl brillante & com« 
pofée de petites fiacettes brillantes & quel<iuefois de 
particules prefque fibreufês. Quand il e& fous forme 
d'acier, il eft le plus dur de tou$ les métaust , & U 
peut les entamer tous* Quoique Ift moins malléable ^ U 
jouît d'une très-grande duâilité & d'une ténacité , telle 
que réduit à un- fil d'un dixième de pouce de dla« 
mètre, il peut porter un poids de quatre cent cin- 
quante livres avant que 3e Ce rompre. Il eft lejfli^s 
élaftique de toiis , & par conféquent le plus (bnore ; il 
cfi &(ceptible de prendre le plus beau poli. Outre 
toutes les propriétés métalliques qu'il partagé avec tous 
les métaux , il en jouît d'une unique y c'eft d'obéir à 
la vertu magnétique , de devenir lui-même un aimant 
artificiel ^ & de produire cette vertu ^ comme lorfqu'on 
frotte rudement deux morceaux de fer l'un contre 
Tautre , ou qu*âvec un marteau l'on frappe une barrt 
de fer fiifpcndue perpendiculairement» 

Le fer frotté ou chauffé a une odeur particulière , & una 
petite faveir aôrlngente« L'air^iumlde Se l'eau altèrent 



14$ M A N tr É*r, 

le fer , non*fculcment à fa furfece , jnaîs juiqne danf 
fon intérieur , le réduifênt en rouille jaunâtre , puivé^ 
rulentt , à laquelle on a donné le nom de fafian de 
Mars* Je crois , d'après M. de Fourcroj , que la 
fouille ou (àfiran de Mars efl un fêl moyen métallique 
réfultant de la combinaison du fer avec Tacide aérien 
répanda dans ratmofphère & dans Teaa. M. Konnet i 
remarqué que Teau difiôlvoit une^portion de fci', uns 
doute en raifbn de (on acide aérien. Si l'on agite pen» 
dant long-tem'p^ du fer dans l'eau , il s'y divife en mo- 
lécules extrêmement fines » attirables à l'aimant» Ofl 
à donné à cette poufHère le nom A^œthlops martioL 

Le fer & l'acier chauffés à rouge & plongés fîibîte- 
ment dans l'eau acquièrent plus de dureté ; cette opé- 
ration s'appelle la trempe^ Chauffê lentement & â ub 
feu doux , l'acier padè par toutes les couleurs du prifinej 
îl devient jaune , orangé , rouge , violet & enfin bien. 
Si on pouflê le feu , il devient rouge , étincelant , 
couleur de cerife, & enfin d'un blanc éclatant^ ilbrule 
avec flamme & ne fè fond qu*à une chaleur extrême. 
Au foyer d'une grande lentille , il lance Hibitement des 
étincelles enflammées & brûlantes , & l'acier y fond 
plus vire que le fer , fui van t l'qbfêrvation de M. Alac- 
quer. Le fer fondu & refroidi avec précaution, cH (îit 
ceptible de crifiallifèr en p\Tamîdes à quatre cotés. 
( Journ, de Phyf^ 1784 , u XVIJI ^ p. 75. ) Le feu cal- 
cine le fer & le réduit en une chaux d'un brun rou- 
geâtre non - attîrable à l'aimant , qu'on nomme fafiran 
de Mdrs afirîngent. La couleur de la chaux de fer 
varie fiiîvant la durée , l'intenlîté du feu , & la pureté 
du mc:a!. Il y en a d'un brun jaune , de couleur marron , 
d'ua rouge foncé ^ & même de rouge de carmin. 



DuMiNÉRALpGISTE. 14^ 

.De tous les alkalis , le volatil; e(l le (èul qui paroifTe 

^avoîr une aâion marquée fur le fer , & il le divife à la 

maivière de Teau ,, fuivant les ChimiAes de Dijon ^ en 

fermant un éthîops martial. . 

Les acides diifolveîit tous le fer. L'acide vitrîolique 

le diiTout avec èfFervefccnce , & en dégage de l'air în- 

^mmabie : la diffolution filtrée & évaporée donne .par le 

' refroidiiTement des criâaux de vitriol martial ou cou- 

perolè verte. 

L'acide nitreux diflbut Je fer avec chaleur & efFer- 
; yelcence. Durant la diffolution , l'acide nitreux Ce dé-* 
€ompo(e ) & il s'exliale beaucoup de vapeurs de gaz 
fiUreux. La dilTolution efl d'un rouge brun, quand 
Pacid? ejnployé étoit concentré , parce qu'une partie du 
fer à été calcinée & qu'il fe précipite une ochre macr 
tlale ; elle eu. verdâtre , ou d'un jaune clair , quanti 
Tacidé étoit foible ; il y a aufli moins de précipi^rfb 
diilôlution filtrée & rapprochée par évaporation , làiflê 
'dépofer une gelée rougeâtre de nitre de fer qui ne cril- 
tallKe point. 

L'acide murîatîque dîffout très-bîen le fèr , Sr comme 

l'acide vitrîolique , it en dégagé une grande quantité 

M^air^tnflammable qfK!lJ^ft plus inflamma]|fe , & à une 

jodeur un' peu différeftél^e celle de l'air inflammable 

'obtenu par l'acide yitrîolîqué. La diffolution du fet 

par Tacide muriatique eft verte & laîffe précipiter 

comme les autres de Téthiops martial , Se ne crifialUfê 

que très - difficilement , parce qite le .rauriate de fer 

attire puiffamment l'huipidité & ed très-déliqueicent^ 

Les acides végétaux & l'acide aérien diffolvent auffi 
le fer;& nous verrons ce dernier acide jouer un grand 
sôk dans la âûnérali^tion de ce métal. Toutes les fub^ 



JJO M A ÎT U E r. 

tances qui ont plus d'affinité avec ces acides que le fer^ 
le précipitent de Ces dîfTérentes dînblutîons* 

Le (bufre Ce combine facilement par la fuûdn aveo 
le fer , & forme avec lui une cfpèce de pyrite zrûS,'* 
cielle ; un mélange de limaille de fer & de Ibufire i 
parties égales bumeôé d'eau , s'échauffe infênfibleinent 
& £nit par s'enflammer fpontanément ; e'eft fe Volcaft 
artificiel de Lémerî. 

Le fer s'unit avec presque tous les métaux Se IkHi 
àemi-métaux , difficilement^à la vérité ^Vec le plôiAb| 
encore faut-il une manipulation particulière , & le fo 
cours du flux noir qui hâte la fufion dii fer , tn m^me^ 
temps qu'il arrête la calcînatioo du plomb ; ce tftÛ 
que dans l'éeat de chaux que le fer & le mercure peor 
yenc s'amalgamer ^ fuivantla découverte de M« Navlet# 



§. C X C V I I. B. 



Le fer fe trouve répandu abondamment dans la ikh 
ture, & l'on peut même dire qu'il n'y a aucune ibbf« 
tance qui n*en contienne une certaine quantité. Extfie* 
t'il tout forme à l'état de fer ? ou bien (es principes 
exiflent'ils^plement ifolés yl^^ fer n'efl-il d&.qtt'^ 
l'incinération ou i la manipuiki£9par laquelle on Tex- 
trait des diverfès fubflances '} C'eû un prpblême qui 
-a'eû pas aufC facile à ré(oudre. qu'on le croit cofnmu* 
nément* Dans la (êconde hypothèfê les principes du fec 
exifleroient dans tous les corps de la nature , mais fé- 
parés les uns des autres ëc privés de phlpgiiliq^e » l'art 
les réuniroit (èulement par l'incinération , en leur fisur- 
niflant ce principe de métalléité. M, Bergman a donné 
un très»beau Mémoire fut l'analytè du fer , traduit par 
VL Grignont \ Parii | chez S^qiiigoon , 1783. ) U mé» 



- ©x; MiNé&AXOGisTc. ijt 

rite id*étre confuité & fur-tout mé4ité attentivement ; 
dans les analyies qu'il a faites de diverses efpèces de fer » 
il a toujours trouvé une certaine quantité de matière 
Akeulê , de plombagine t 4? de mangan^Iè % mai4 je 
ctoi; que ces fiibfiances ne (ont pjis forties congi^i 
tuantes du fer \ la première tCt^ qii'accidentelle ^ If 
iecondt (è forme pendant la âbrication du fer; & 1;^ 
troifième (t rencontre pre(que toujqprs avec les mine^ 
4è oe métal. 

t. excviL c. 

. * Ae» Ce métal eil extrémetnent fépandu , & H efl 
feut-étre peu de corps qu il ne Ce trouve » cooim 
sous avons eu occafion de le voir. 

Il eft d'un ufage immenft dans les arts ^ fiir - tout 
fwlui meroi» a fait pafler à l'état d'acier. 

£4 fer eft rfirewent piirc-;OA y. trouvé, fiaivent ; 

1% Pu zinç^ 

it^. Ce la maiigaeè(ê« 
. iï% Pe lu plgmlwig^ne^ 
. ^y. P^ 1» fidérit^. 

- IS^i^V*^ ÇbiAÛfiet iii^enies prétendent que k pilN 
^1^4^ fer» » & ^JlgUuUècimeQt l'acier ^ contietliieiK 

I#. fer criQaUKè çpmme les autres métaux. Lsifaone 
^ gtf ofliftaux e^ r^^dre» 

SfrdviBeti peut ^tre eftimée l&;6o^ 

S% télHKUt^ eft efiejp grande pour qu*nn fil de, fin 
£»!» dinJ^H^e de peufie de diamè^te (upposte 44 a lin 
9i9mt ip Ct rompce. 

& duffîUté efl ceafidéraUe » lorTqii^îl eA tcèt-pww 
^ . • - .■ -^ 



• 1 



1^2 M A K U E £• 

$. C X C V I I I. 

r. 'Pei^ natif, 

'.^ Pn ne peut douter que cette grande mâ0e 
tlé fer, que M. Pallas ia apportée de SiBéiîe, 
foit produite des tlfïàmV de la nature; par (k 
'cornpofitîôn éllëVa beaucoup de rapport avec 
lé fer' forgé; car Tacide muriatique jui ^enlèvQ 
par quintal 4.5)t^poqcfS^ cubiques dUir inflamina«* 
ble j & d'après plufieurs expériences ; la quantité 
^*fL\r inâf^^oiable :produit par le'fecdoux. Va 
^tre^S & 6i pouces^ cubiques (l). ' - .* 

. J. .C X C V I Ih A» :, ; . . 

1^ Quoiqu'il: ibîrprefjut démontré parmi- les 4>oltf 
JHinétaiogitfes'.qu'il' n'exifie 'ppiflt' ^^Vrat féf natif , 
nous plions citer les échantillons les plus connus ^'âfin 
que les voyageurs fbient à même de les ex^ûniner-f^un 
puleufement dans leurs courlès^ de les comparer aveô'. ce 
qu'ils pourroient rencontrer dans- ce genre. Outrée le 
ier .natif que M. Pallas :« rappdtté^ de Sibérie ^iles Jfli-i 
aiéralogiftes en citent* ^enpm plufieurs autres ^bati-^ 
lillons. Dans le cabinet de M. Margraff, à Berlin , on 
iroit un morceau de fer natif d'Eybendok' en Saxe ^ 
lequel a encore les marqnes ^es deux côtés du' filon -;; 
il eft attirable à . l'aimant , flexible comme du fil de 
fèr^^duâile ïbus le marteau » & fufîble comme lé fev 
1^ ( Lthmann , r. J» /r. i x t )^ On en voit un pareil dans 
le cabinet de M. Rouelle ; il vient du Sénégal , où l'Oii 

^l'I M ** . ■ III ' . 11 I . m^^^mmmm^ 



DU MrNARALQ«ISTE. ^H 

€iv trouve en quant'té d'après le rapport de M. Adanfon» 
M. Monnet rapporte t^iie le collège des mines de Freyberg 
en. poÇiè^e dans fon cabinet un morceau.de plufîeurs 

'iîvres , & qui a toutes les qualités d'un bon fer. On en 
a trouvé auflt près de Bareyth , qui eft malléable ; le 

"Baron de Hupfch , dans le Duché de Juliersj M. le 

* Baron dé DIetrich a un morceau de fer du même pays, 

' pénétré de plomb , (bus l'état métallique , (îir la nature ' 
"âuquèMi efl encore en doute. M. Darcet a fait voir 
' du (et natif venu de^ Tlfle de Bourbon. Enfitft^^ au ca- 
*"ï)înet du Roi ^ à Parîis , on voit trois échantillons de 
;fer natif j le premier ' vient de Kaumfdfort en Thu- 
rrnge'j îl eft entouré de mine de fer hépatl<jue ,^& l'on 
remarque dans une cavité de ce tnorceau quelques ma- 
"jnéloris d'hématite brune. Les deux autres font du fer 
' natif trouvé en Sibérie, fiir les Monts* Emir, par M. 
' Pâlks. 'On peut croire que le morceau de Ter trouvé 
■ dans là Sibérie ^ar M. Paîlas n'ieft qiRn produit de 
'l'art li puifqu'on remarque que prefque tous les mor- 
' çèaùx envoyés dans différens endroits contiennent du 

* Verre *rfe toutes couleurs & du charbon. 

' "* T^yéih defcrîption du'fer'hatif de Sibérie ^ JourrL. 
4e Phyf. Supplément ^ 1778 , t. Xfll, p. X28. 






$r c X c I X. 



JFfiR natif mêlé d'arfenh. MifpîckeL Cronftedt,. 
•■J?K/f, §. 245 , B 5 mifpickel ordinaire. 

te fér fait ordînàîrement lés deux tiers de 
|çetténiihè; mais la préfence de l'arfeniç VtvQr, 
pêçKe d*obéir à l'aimant. 



1X4 M A K tr X ii; 

$• ex ci^. A. 

fO^ On doit diftinguer avec foin le mifpîcttt^ dent 
il efl ici queflion de la pyrite arfenlcale donc ir ferai 
parlé §. 1Z4 , que Pon a trop (buvent confondus es« 
iemble ; le vrai mirplckel ne contient point de (bofire , 
& le fer efi combiné direâement avec Tarfenic » làuis 
ie (êcoars du (bufre; au contraire dans la pyrite arfi- 
mdde ) fes deux fubdances Jont minérallfées par le 
(ôufre. £,e mKpIçkel efi de la même nature que le m(» 
lange artificiel que Ton fait dans les laboratoires ^ 
Chimie , du fer avec l'arfenlc fondus enièmble. Loi^ 
qu'il efl t^ès-pur, il efi d'un beau blanc métallique}. il 
a prefque Téclat de Tétain , (a texture efl écaîlleuic oh 
i facettes, qui , à Tair, çonfervent leur couleuTi, Il £dt 
ordinairement plus ou moins effervescence avec les aci- 
des ^ ce qui ^monce que le fer y efl en état de régule 
& non de chaux. Au feu il répand une odeur d'ail » ft 
l'arfenic fe volatilifê. On peut en diflinguer trois v;h 
tiétés, qui font elTentlellement la même ichofe ; i^«.Ie 
oiirpic|cel grenu ; x^. le mi(pickel à £icette$ ; ^. le 
fnlfpickel crlflilllfé* 

Dans le commerce on fait ufàge du ifiifpickel foui 
le nom de pitm de fanti ^ & on le taille pour dcf 
bijoux* 

5. C X C I X. B« 

Au chalumeau , le mîfpîiAel efl d'une rédu&io»{ti9& 
^u'Impoflîble; l'arfenic s'évapore en partie > rjuitre-refte 
tellement adhérente au fer , qu'on ne peut les féparer , 
& le globule n'efi qu'un mauvais fer çitflîuu. U €oIm« 
en noir Us flux* 



DU MlNéKALOdlSTS. t^.f 

f. C X C I X., C. 

'^ Mine de feA arfenîcale , dfe nature partlcutîir^. 
%f^olfram. Quoique cette mine n*<tit pas encore été aftez 
examinée pour décider à quelle clafl[è elle appartieiiC 
exaâement , & dans quel état le fer s'y trouve ^ ce'pên* 
dant M. Monnet , d*àprè&'M. Pabfl d^oaln , qui en a 
fiiit Panalyrè , la regarde comme une mine, de fer «ni 
a Tarfènic 9 & à une cerre de nature i|uartzeu£ê »■ Sc 
snoi-méme au chalumeau , ayant reconnu la pré(ènce ixL 
demi-métal , je crois q«i*il faut la placer lci« Au relie « 
)e wplfram eu une matière noire, d'un brun obfcwrioii 
rougeâtre , qui a toute ^apparence métallisé | intérieu* 
fémêot elle eft (triée ou en lame , fragile y peu dure ; 
oft teiféduît facilement en une pouffière d'un bïutt fou* 
geâtre. Sa raclure donne la même couleur ; cUie^ eft en 
partie diflbluble dans^ les- acides 5 Talkaii fixe la préci- 
fyiét uns former de coagulum. Un caraâère qui- lui eS 
f^rtlcuUer 8c que cite Vallériiis , c'efl que (à diflblutkii 
dans l'acide murlatiqaie donne par révaporation dey; 
sxift^x capillaires ou en aiguille^ très- fines « qui ^ 
.fl«02!chéesi «^ feu , deviennent rouges. Le wolfram fonj 
difficilenijlil^ au feu ^ & donne une (côrie d'un bru^i. 
fouge^tre «qui' gâte & arrête la fonte dans les grands 
ÊHimeaux, ce qui lui a fait donner le nom àt ffum^ 
' fupif lupus javis ^ferrum jovem adultérons ^ &c* &c« 
JÇI y ea a deux variétés principale^ , le volfram firié %c 
le wolfram crifiallifé* Cett« fubflance eft zSti commune, 
(i|r*tDUt dans les mines d'étain de Saxe & de Bohême» 
(Qa a cru même qu'elle contenoit^in peu d^ctain;mak 
les. aiuil}flês ont démontré le contraicct 



è 



xj6 Manuel 

§. C X C 1 X. D. 

Au chalumeau , le wolfram exhale une odeur d'ar«« 
fenjic 9 & fè réduit en fcorîes noires .attirables à Tai- 
mant , ce qui le différencie abfolument des fchorls , 
;ivec lefquels la plupart des Minéralogiûes le confon* 
dent. 

§. C X CI X, E. 

* On a d*autres notions aujourd'hui (ur le wolfran^ ^ 

conune on le verra à rarticle de la tungflène. 

■» ■ • < 

$. C C 

Fer jouijfant de la propriété d^attirer urt 
autre fer. Cronftedt, Min.%. 211 , B AimantL 
/La caufe matérielle de cet effet nous eft en- 
core inconnue. 

85» L'aimant eft une vraie mine de fer , quelquefois 
aflTez riche , puisque M. Sage a retiré d'un aimant d# 
Sibérie jufqu*à 7 y livres de fer très-dudile par quintal- j 
mais on n'a pas encore afTez étudié cette mine, &'(ur^ 
tout l'état dans lequel le fer y eft , pour eftr hafârdet 
quelque chofe fur fes propriétés d'attirer un*autre fer , 
& de fê diriger conftamment vers le nord. On connoît 
des aimans de différentes textures , & même de diverfes 
couleurs ; il y en a de folide & compare , de grenu âc 
d'écailleux. C«lui qui eft à facettes grifes & brfl- 
lantes , expofé à un air humide , fe rouille facilement ^^ 
ce qui indique que le fer y eft en eut de régule , oit 
bien peu s'en faut: L'aimant eft ou brun ou rougeâtre ^ 
OU couleur de fer ou blanchâtre \ ce dernier d«it fit 



Dû Minéî'^alocîi.stê; tj^ 

touleur à une argile blanche avec lac^uelle il efl mêlé* 

§. C C. B. 

Nous renvoyons aux Ouvrages de Phyfîque tout 'ce 
qui regarde les propriétés magnétiques de l'aimant ; 
nous obfefverons feulement que quelques Auteurs ont 
avancé faufTement qu'elles dévoient leur origine à la 
pofîtion du noi'd au (ud Ûe Taimant dans le fein de la 
tenre ; puifque les mines d'aimant que l'on trouve au 
Pays-Bas de Devonshire , t^nt celles où l'aimant eft 
4irperré çà & là par petits fragmens , que celles qui 
font en grandes maîTes oC unies au fer , font, toutes 
dirigées de l'efl à Toueil y & plus ou moins ittci&nçés 
à rborifon, ; 

§. C C T. 

' Fer contenant affeii^ de phlogifiiquepour ohéhr 
k Vaimant. Cronftedt , Min. §. 212-213. 

Il ne faut pas comparer cette quantité avec 
celle qui eft nécelïaire pour donner au fer la 
du&ilité , car le quintal donne rarement plus de 
trois pouces cubiques d'air Inflammable. 

§. CCI. A. 

a^ Cette efpèçe de mine eft celle que Cronftedt , 
Vallerius , Sage, &c. nomment mine de fer noirâtre ^, 
attirable à l'aimant ; elle eft pefànte , d'un gris très- 
obfcur , ou plutôt d'un noîr d'ardoife ; quand on l'é- 
crafe ou qu'on la racle , elle donne une pouffière noire j 
îl y en a cependant une efpèce qui la donne rouge , 
elle obéit très-facilement à l'aimant ; (à C2ffure offre des 
grains plus ou moinr fins , ou des écailles & des fsw- 



jCo Manuel 

4^ la raine de chaux de fer en hématite, 5^ à £icette0 
brillantes » 6^m éineriU 

j 5. C C I I. B. 

l\ Mine de ch'àux de fer, ou oc^re martiale; cette 
terre martiale e(l trcs-commune , & elle paroît due i 
la dëcompofîtion des mines de fer fulfureulês ^ ou des 
pyrites qui tombent en effloreH^ence , ou à la précipi* 
tation des eaux vitriolîques ferrugîneufês ^ aufli la ren- 
contfc-t-on dans les fentes & dans les fclffures des roche^ / 
dans les eaux minérales ^ &c. Il y en a deux variétés : 
I**. Vochre jaune ; elle devient rouge à la calcination, 
& mêlée avec une matière wtrlfitble , eHe donner des 
fcories noires ; elle eÛ en poufHère extrêmement fine | 
& a toujours une faveur adringente. Il y en a d'Un beau 
jaune citron , qui e{l fou vent mêlée à de 1 argile , ce 
qui la rend pétriiTable ; de jaune couleur de boue, c'eft 
la* plus commune , & elle fe trouve dans les eaux mi- 
nérales, les marais, les montagnes, &c. & de jaune 
tirant fur le grls#, & faifànt eflervefcence avec les aci- 
des y à caufe* des parties calcaires avec lefquelles elle 
cft mclce; 2**. Vochre rouge; elle eft quelquefois pul* 
vérulente, & aufli douce que la farine; quelquefois 
elle efl plus fblidej fà couleur efl la mcme que celle 
du fafran d^ Mars aflringent. Elle ré/îfté au feu ; mais 
ià couleur y devient ob.cure ; fa faveur eft martiale. Il 
y en a de rouge tirant fur le jaune, .& qui porte le 
nom Sochre de rue ; de rouge obfcur \ elle eft pulvé- < 
ruiente , & fes parties font dures 5 elle fêrt à polir les 
glaces , & on lui donne Je nom de potée de montagne 
ou de hianty ; enfin , d'aflez folide , d*un beau rouge , 
la rubrique ,* .quand elle eft dure , folide , ccmpa^ , 

tlle 



Dijr Minéralogiste. i6% 

elle efi fiifceptlble d*un beau poli ; quand elle efi mêlée 
d'argile , elle efl douce au toucher ^ fe laiffe tailler ^ 
& ed employée facilement par les peintres fous le nom 
de fanguine ou crayon ronge. 

$. C C I I. C- 

II. Mine de fsr terreufe ou limoneufe ; cette mine 
varie aflez pour la couleur ; elle eft rougeâtre , faunâ- 
- tre y brune , & quelque fois grisâtre , fur- tout lorfqu'ellô 
a été expofêe quelque temps à Tair ; întérieU^B^llent 
elle cft de couleur de fer ou d'un gris bleuâtre ; elle 
eft fragile , reflemble à des fcories , ou bien à des pe- 
tits cailloux roulés, ronds ou plats; elle n'eft point at- 
tîrable à l'aimant j fâ dureté en général eftpeu confî- 
dérable. Comme elle doit (on origine à la décompofi- 
tîon des autres mines de fer & aux dépôts des eaux , 
elle eft mêlée prefque toujours avec des fubftances étran- 
gères, auflî il y en a de (âbloneiflês , d'argilleufes , de 
calcaires & de marneufes ; tantôt elles forment des cou- 
ches fuivies , plus ou moins étendues , plus ou moins 
épaifles ; tantôt elles font par parcelles , par fragmens , 
îfblées & mêlées avec la terre où elles fe trouvent. 
Lorfque ces fragmens font en petites géodes y à -couches . 
concentriques , ils reçoivent le nom de mine de fer en 
grains , enpois, en£^es ^ &c. Ou rencontre ces mines 
dans les bas- fonds, ^P pieds des montagnes ^ dans les 
marai^ , les étangs , les terrft labourables , & même . 
dans les collines où elles forment quelquefois des cou« 
ches conHdérables, 



Tome IL 



102 M A it V E t 

§. C C I I, D. 

HT. Mine de chaux de fer crïJlalUfée ^ mine de fer 
de' Vile d'ELbei cette mine efl une des plus belles que 
la nature produife, foit pour la forme, foit pour le 
brillant, foit pour la variété & la vivacité des couleurs. 
On n'a encore rencontré cette efpèce de mine que dans 
l'île d'Elbe , près de Tltalie ; elle s'y trouve en dififé« 
rens états, en ochre de toutes les nuances, $. 202, B, 
en mine de fer limoneufe, (àbloneufe, &c. 5. 20* , C, 
en mine criflallifée & en hématite ; la criflallifée efi la 
plus commune , la plus pure & la plus belle ; la forme 
de la cri{lalli(àtion varie beaucoup, ainfî que les cou- 
leurs ; on y voit des nuances de verd , de rouge , de 
noir, de jaune, de brun , de bleu , de violet; « enfin, 
« comme le remarque M. Tronçon du Coudrai , il f 
w en a des morceaux qui paroiflent être l'affemblage de 
» toutes les pierres precieufes , & offrir à l'œil en- 
yy chanté l'apparence des topazes , des émeraudes , des 
» rubis , des diamans & des (àphirs réunis » ; tout cela 
cependant ce n'eft que de la chaux de fer coloré par 
àes exhalaisons minérales ; tout ce brillant , tout ctt 
éclat fe ternit à Tair humide. La mine d'Elbe efl une 
des mines de fer les plus peHintes ; elle eft très-dure, 
& (ôuvent mélangée de pyrites cuivreu(es ; elle n'eft 
pas attaquable par les acides , ^^'aimant ne l'attire 
point, à moins qu'elle ^e (bit wluite en parcelle, & 
que l'aimant ne foit très-fort , comme l'obferve M. le 
baron de Dietrich, dans fes notes à Ferber, page 445, 
On peut lire , dans le Journal de Phyfîque, deux Mé- 
moires trcs-intérelTari': fur cette Singulière mine ; l'un , • 
de M. TroDçon du Coudrai , 1774 , t. IV, p« 52- ; & 



DU MlNÉRALOGtSTE. t6f 

Faiitre du P. Fini, 1778, t. XII, p. 415. Ces deut 
Auteurs ne (ont pas d'accord fur la nature & fur Tétat 
du fer dans cette mine ; le premier le regarde , & à 
tort , comme tninéralifé par le (bufre, ; & le fécond , 
comme une /împle chaux de fer , une vraie hématite 
cridallifée , & il a raifon. 

5. C C I L E. 

IV. Mine de chaux de fer en hématite ; cette mînt 
de chaux de fer ed affez abondante dans les mines de 
fer d'ancienne formation , & paroit être le réfultat des 
dccooipolîtions des mines primitives ; aufTi fe forme- 
t-elle à la manière des flaladites & des concrétions 
pierreu&s, On en voit à couches concentriques , en ba- 
guettes , en rayons divergens , & en incruftation fur tous 
les corps qu'elle rencontre. J'en ai rapporté, des mines 
d'Allevar en Dauphiné , un très-beau morceau , qui 
recouvre un criftal de roche fort confîdérable. En gêné-* 
rai l'hématite e(l d'une con/îflance aiïez dure , quelque* 
foisaffez poiiV donner des étincelles au briquet, fur- tout 
l'hématite noirâtre. S'il Ce trouve des hématites faifànt ^ 
effervescence avec les acides , il faut l'attribuer à des 
portions calcaires avec lefquelles elles font unies. On 
a donné à cette mine le rom à^hématite à caufè de 
Ùl couleur qui approche de celle dij fâng. On peut 
réduire à quatre principales toutes les variétés ides hé- 
matites : I**. V hématite noirâtre ; fa coulenr la difîingue 
des autres ; elle a la caffure vitreufe , & quelquefois 
brillante, fa texture eil fibreufe ou (Iriée ; (a couleutf 
extérieure eft d'un brun noirâtre-; mais éctafce elle 
donne une couleur roufrsâtre. Sa confîilance eft aflei 
dure, & elle fait feu avi;c le briquet. Au feu elle prend 

L a 



ï^4 M A N t; E E 

un ton de couleur plus fômbre, & paroît comme écait^. 
Icufe. Ses variétés dépendent de Ces formes variées;, 
mais elles font eflentiellement les mêmes ; i®. héma^ 
tîte rouge ; c'eft elle qui doit prendre principalement 
le nom à^hétnatlte à caufe de (à couleur; quelquefoU 
ce rouge va jufqu'au pourpre ; elle eft très-petânte ^ 
ilrice, & comme criftaliifée ^ ou en petits globules* 
Lorfqu*elle eft mêlée à de la terre calcaii'e ^ ce qui 
arrive aflTcz fôuvent, elle fait alors efFervefcence.avec 
les acides. Ses variétés dépendent , comme celles de la 
précédente , de la (eule difpofition des parties au mo« 
itent de (a formation ; auffî elle efl: fibreufê , hémif- 
phérique, globuleufê , en ftalaftites, &c. 3**. V hématite 
jaune : cette hématite ne diffère de la précédente que 
par la couleur , comme Tochre jaune de Tochre rouge; 
feulement la poufTière qu'elle donne lorfqu'on l'écrafê 
ou qu'on la racle^ eft jaune au lieu d*être rouge; 
4*^. enfin , V hématite micacée^ ou la mine de fer mica^ 
cée. On doit en diftinguer deux variétés principales, 
la mine de fer micacée griie, eifenman dej Allemands, 
«^ la mine de fer micacée rougeâtre, eifcnran. M. Sage, 
& d'après lui le dofteur Demeftè , ont regardé la pre- 
mière mine comme minéralifée par le (bufre ; cepen-^ 
dant ni Vallerius , ni M. jMonnec , ni les autres Mi- 
péralogîftes Allemands , ne font de ce fèntiment , & le 
premier , dans la defcrîptîon de la première , obferve 
qu'au feu elle ne donn^ aucune odeur (enfîble; & il eH 
bien difficile qu'une mitie qui contient une portion'de 
foufre , quelque légère qu'elle foît , n'en exhale l'odeur. 
Je crois donc que c'cft avec rai (on qu'il faut placer ici 
3a mine de fer micacée grife comme la rouge; i®. mine 
de fer micacée grife ; «lie eft compofïe d'ccailles plu$ 



Dû IVÎlNêRALOGiSTF. î6f 

mvL moins confîdérables , de couleur de fer , ou même 
noirâtre , mais brillantes , rarement attirables à Taî- 
snant ; cependant celle à grandes écaillés Ved afle2 ; 
«lie donne une pouffière rouge, ce qui la rapproche 
encore] plus de la mine de fer • micacée rougeâtre ; 
quelquefois elle efl dure & folide , d'autres fois elle ed 
ftiable 5 au feu (â couleur ft change en gris ; 2®. mine 
dé ftr micacée rougeâtre ; fà couleur eft quelquefois . 
^uge comme la (anguine ; elle eft douce Si grafle ai» 
toucher , elle tache les doigts , fe laifTe couper au cou- 
teau , À /à pouffièpe eft rouge ; au feu elle prend une 
«ouleur brune foncée^* . - 

,' 5. C C I I. F. 

V« MîNE DE FER à fdcet te S brillantes ow fpéculaire ; 
c*eft encore une ^pèce de mine de chaux de fer ; le 
lôufre y eft en moindre quantité que dans les mines de 
fer attîra'^les à Taîmant ; mais il y eft plus intimement 
combiné» Cette mine eft facile à recornoître à fes fa^ 
cettes brillantes , iSc qui reffembient (buvent à de l'acier 
poli. Plu(îeurs Minéralogiftes la clafTent à côte des mi- 
nes de rile d*Elbe , qui , comme nous Pavons vu , font 
des chaux de fer criftallifées fans fbufre. Si la mine de 
.fer rpéculaire en contient une petite portion , '\\ faudra 
la regarder comme le pafTagî des mines de fer calci- 
fornjes non fulfureufes» aux mines fùlfureufes. On en 
<^uvç beaucoup au Mont-d'Or en Auvergne. 

$. C C I I. G. 

Vî. Mine de ïnvi pierreufe , très-dure ^ Emeril. De 
toutes les mines de fer c'eft la plus compaâ^ & la plus 
djure I au plutôt c'eft une mine de fer. en état de chaux. 



t66 .* M A NUE r 



I 



dlflemînée dans une roche dure ; (à cafTure e({ grenue^ 
8c offre de petits grains très - compares ; elle eft de 
couleur noirâtre , ou cendrée , ou brune ; qiiand on la 
broie, ou qu*on la racle , 1» couleur de la pouflîère eft 
rouge , & quelquefois brune. A la caleination, elle s'eiH 
durcit encore.^ & prend une cquleyp brune ou rouge« 
Cette variété indiqu» aflèz que l'on doit diflinguer deux 
efpèces d'émeril , l'un altirable ^ l'aimant y qui n'eft 
qu'une mine de fer noirâtre-, dî/perfée dans une rochct 
feuilletée , grife bu bleuâtre'^ talqueu^ ou quartzeuiè ^ 
faifànt feu avec ie briquet ; c'eA cette variété qui donne 
une pouffière brune $ l'autre ,' non-attiwWe à raimiinjC.^ 
qui eft une mine de fer rou^eâtre , mêlée à un jafpe 
groflier , faifant feu avec le briqUet. M. Rome de Lille l'a 
dé/îgnée fous le nom àk^hém^tite foUde & cçmpacîe 'y G*«ft 
cette variété qui donne la poufllère rouge, 

$. C C I I. H. 

Toutes ces mines (ont d'une rédudîon très - dîiEcîIe 
au chalumeau ; elles deviennent cependant toutes atti- 
râbles à l'aimant. La mine de fer micacée grife , ou 
eifenmân , fe fond à la longue , aînfî que Thématite ; 
dans la cuiller , avec l^alkali , elles fe fondent toutes , 8c 
elles font toutes dîflblubles dans les flux qu'elles colo* 
rent en verd fbmbre. 

$. C C I L I (i). 

* Fer mïnérallft par Vaîr pur , V acide aérien , 6 
une grande quantité de matière de la chaleur. Fer 
oUaèdre. 

Je regarde le fer odaèdre comme d'une nature ana- 

■ I I II. m 

(I) Je renvQie dans ce paragraphe toutes ces efpèces de mia^ 



DU M.iKjêkalogîiste. iSf 

logue à celle de l'éthîops. martial ,, ou fer expo(c à la 
chaleur. De la limaille de fer mife dans un creufet, 
brûle , devient noire , & augmente beaucoup de fcldsm 
Dans cet état elle efl infoluble dans les acides , atti* 
table à Taimant , laiilè paiTer la comiàotion éïe&vir 
^ue^ &c. &Cr Cette augmentation- d& poids & iês ailtref^ 
qualités font dues , fuivant moi, à Tair afofbrbé.& i 
la matière de la chaleur* ~ 1 

Du fer , mis dans de l'eau ordinaire y eu réduit ait 
même état. L'eaû f ou plut6t Kair cpj'elle contient , 
X car de Teau dépouillée d'air nr'a point d'aâion ûie le 
fer ) attaqua le fer , endégage Tair inflammable > St 
le convertit en vrai éthiops noirâtre , attirable , in fq- 
luble , &c. • 

C'eft , je crois', par le concours de l'eau que font formés 
ces criftaux de fer odaèdre , qui , je penfe , contien- 
nent de l'air pur, de l'acide aérien , & de la matière 
de la chaleur. 

Ces crifbux Ce trouvent dans des' argiles , des efpèces 
4e fléatite , enfin , des fables ferrugineux , & qui ont 
.ffcté dans l'eau. 

Leur forme eft l'od^èdr.e alunxiniforrae. 

Il y a un. grand nombre de variétés qui font celles- 
de cet oâaèdre. 

Crîjlaux de fer oUaèàre recouverte de talc , de Suèiei 
Ces criflaux qui ont fouvent jufqu'â un pouce de dia-^ 
mètre font noirâtres & fouvent revêtus d'une croûte 
talqueufo ou fléatitique d'un verd noirâtre ;'ils font atti« 
rSibles & lailTent pafTer la commotion éledric[ue«, 

Ils fo trouvent en Suède. 



.u 



-C'' 



L4 



*.*'l. 



i6$ ' M A N O B c 

^ 5, C C I L K. 

• Mine de fer attirable à Vaimanu 

• Les plus belles mines de fer (ont fêofibles à* TadloU 
•de, raimant. Telles (ont les fameufès mines de Suède 
â Taberg en Smolande , à Bitzberg en Hongrie » &c* 
£a couleur efi Tout en t noirâtre. Il y en a qui con(ërV9 
la couleur naturelle au fer , maïs un peu brune» 
' Cette mine donné 4fo à 80 livres de fer au quintal* 

Les acides ont peu d'aiflion (ûr «cette mine*i 
Uaimam efl une mine de fer de cette efpèce; ùl cou^ 

leur eu ordinairement d'un brun noirâtre. 

-* Ces mines paroiiTent de la même nature, que le fel 

oftaèdre. 

Elles laiflènt paflêr la commotion éledrique. 

5, C C I I. L. 

Véineril efi une mine de fer noire , attîrable S 
l'aimant , laiflànt pafler la commotion éleftrîque , & 
"très- dure. 

On en trouve à Guemefèy dans une fléatite blan* 
châtre, qui fert dans les arts* 

Il y en a auffi dans les îles de rArchIpel. 

5. G C I L M. 

Mine de^ fer fpéculalre. 

Je croîs^.que le fer fpéculaîre ne diffère du fer oc- 
taèdre que par une moins grande quantité de la matière 
de la chaleur. 

Il eil in(bluble dans les acides. 

Il eft un peu attirable à l'aimant. 

Il laifle paflèc la coramotioa éleftrique. Ainfi il faut 



DU MlfféRALOGîST^. t^p 

le lalfTer dans cette clalTe , & ne pas le placer avec 
les ochres, 

La forme de fes criflaux ed le dodécaèdre à plans 
triangulaires » tronqué à Tes deux extrémités , ce qui 
fait un folide compofé de douze plans tétraèdres &dé 
deux faces hexagones* 

' Le fer fpéculaire des volcans parole , comme i*a dit 
M. de Lorbre , avoir éprouvé laôlon du feu, fie 
'peut-être avoir été fublimé. 

Mais tous les fers (péculaires ne' font pas dus à la 
même caufe* 

V Les mines de fer de Framont , dans les Yofges, fcnf 
«les mines (péculaires. 

$. C C I t N* 

Mines de fer de nie d'Elue. 

Les mines de fer de Tile d^ElbeparoifTent et/core d# 
cette nature» C'efl une e(pèce de fer fpéculaire , mais 
qui ne doit pas (à formation au fep. 

Elles font légèrement mouvoir le barreau aimanté* 
. Elles laifTent paffer la commotion éledriqueé 

Leur couleur eA celle de Tacier le plus be^u , Cqvt*^ 
vent ornée d'iris > ou brunie. 

*' La forme des crifiaux provient d'un cube tronqué; 
iine partie de fes faces eft firiée , & Tautre ne Tefl 
pas. Il y a pluHeurs modifications de cette forme prin« 
cipale, 

$• C C I L O. 

Mine fpéculaire de fer micacée, Eifenman» 
Cette mine de fer , qu'on met encore au nombre dec 
TRxnes fpéculaires , eft très-brillante) couleur d^aciei). 



175 M A N y r r. 

& coippofêe de petites lames comme le m!ca« C*eft 
pourquoi on Ta appelée micacée. 

Quelquefois cette mine efi rougeâfre , parce qu'elle 
cil mélangée avec de l'hématite ou (ânguine* 
..A peioe.. agit-elle (ur le barreau aimanté. 

Elle laifTe pafTer la commotiçn éie^rique. 

JVL Rinman prétend que celle couleur d'acier co»" 
tient héaucoup de plombagine. 

5. C GI I, P. 

' T 

I 

'^'Miriede fir minéralifife par V acide aérien , une 
petite portion d'air pur , & plus ou moins de matiim, 
de chaleur. 

Ochre verte. Terre 4e Vérone. 

Ochre jaune. 

Ochre rouge, < 

^ . Ochn brune. Terre d*Ombre. 

' Ces quatre efpèces d'ochre (ont les chaux de fw 
les plus pures , & qui ne con(ervent aucunes pro* 
priëtés métalliques. Elles font extrêmement répandues 
dans la «aftpre , & il efl peu de terre , peu de pierre 
qui n*en contienne. Elle y joue le rôle des terres pri-» 
mitîves. 

• L'ochre verte y qu'on obtient en précipitant une dî(r 
folution de fer par Talkali fixe aéré , expofée àTair^ 
ijeviént jaune. 

L'ochre jaune chauffée devient rouge. 

L'ochre rouge chauffée davantage devient d'un brun 
tîoirâtre & attirable à l'aimant , & rapproche du^fer 
noirâtre du paragraphe précédant. 

On obtient cette même ochre brune attirable à l'ai» 



DU MINÉRALOGISTE. I71: 

«f)ant , en précipitant une dilTolution de^fçjc.p^r Talkali 
volatil cauftîque , ou la chaux vive. 

Je penfe que c'^ à une plus ou moins grande quan- 
tité d^ cette matière de la chaleur qui eft dans la çhapx^ 
£ue (ont dues les difiérences que présentent ces chaux^ 
^ Elles comîfçgjnf . d'jailleurs une. plius. ou moins 
grande quamité; ^'^cide^, aérien , o^ ^ir fixe , mêlé 
.d'air pur. .^., ,>.,.;, ^- • . 

La chau^ç hleue de fer native , qu*on a prife pouè 
un'bleu deErgffie^n^f^ parpît beaucoup) différer du vé- 
ritable bleu.de. Çruffe , & n'eft qu i)r)e,.'ochre çolpréo 
par un principe que je crois le nickel, ou le cuivre» 

y. C C I L Q, 

Hématite, 

On diftingue en général' deux efïpêcéi d'Jiémâtîte. 
L'hématite noire contient ordinairement de la mani 
^anèïê. * 

^ L*hématite rouge contient de Targile le plus (buvent 
L*Hématîté' rougë affeâe alïèz volontiers la formé 
fibreuTe , c*e<l-a-dîré qu'elle êfl çompof?e de petit» 
pri(ines allongés & pori\primés dont on ne peut déter* 
miner la figure. Souvent, ces prifines (ont divergens» 
Quelquefois elle ed comme en noeuds* . 
L'hématite noire «ft très- fcuyejU; en .fialaftltes.. 
^d*autres ibis raammelonée , ou en boule y&c. 
:. Les hématites ne font pas ordinairement atxicables i 
l'aimant. 

Elles déçhargeiîijt {àss commotion la bouteille élcc-» 
'Irique, 

Elles ne contîetinent ni (bufre ni arlcnic. 
- Il faut donc. i«s, regarder , fuivant moi ^ comme un 
paflàge des mines de fer noires attirabl^s à Taimant j 



t^2 M A N tr E L 

aux cchres pfl[5)prement dites. Elles contiennent les m^mel 
mînéralilâteurs* 

Il faut rapporter aux hématites, une mine de fer ée 
Ho(chnItz en Bohême , d'un brun rougeâtre , q«rf pré- 
lêhte des prifmes allongés , comprimés , mais un peu 
plus détachés les uns des autres quef teux de rhémalite« 
ÎH. Stouz a cru reconnoltre dans ccfe prlfinei la figure 
pentaèdre ou heptaèdre ; mais ils font trop arrôndispove 
pouvoir diillnguer leur figure» \ ' '^-^^ 

Le tripoli pour^&h encore rentrer datk^ les hématites, 
^uifque c'efiune argile martiale endurcie, 

$. ÇCIk FU 

Mines de fer Umoneufes. Ces mines font encor« 
d'une nature analogue à celle des ochres & des héma* 
tites. Elles nVn diffèrent que par leur forme. ^ 
.. Elles contiennent le plus fouyent une autre efpèce 
ide mine de feï* mlnéralifée par Tacide phorphori(iue » St 
dont il fènr fait mention à un autre paragraphe» 

§. CCll. S. 

Fer , avec mànganêfe îf terre calcaire , mînéralîJS 
par V acide aérien^ Fer fpathique. ^ 

La mine de fer blanche efl ce que nous appelons eik 
ï'rance mine de fer (pathique ; nous lui donnons ce 
nom par le rapport qu'elle a avec le fpath calcaire. 

Elle crifiallife (buvent en crête de coq. 
' A la fraâure on reconnoit qu'elle efl compofc^e âé 
lames rhomboïdales , qui font dues à une portion de 
rpath calcaire ^ui détermine la fbrmt de la çriftal- 
lifàtion. 



DU MiKâKALOCXSTK. I7.J[ 

M. Bayen en a retiré ^ 

f»r & terre........ ...0,^^ 

zinc. •..••.•..•••.••,....••• . .0,01 

acide aérien • . , .0,31 

eau ^,.0,01 

Mais cette mine noircit toujours à Pair , ce qui în« 
dique qu'elle contient une portion de manganè(è» 
Elle contient au(fî toujours de la terre calcaire, 
Bergman a analyfé plufîeurs de ces mines , & a re«» 
tiré d'une , ^ ' 

fer en chaux , 0,58 

mangancfe de acide aérien. 0,24 

terre calcaire 0,3 8 

Les quantités de ces produits ont varié dans difiS- 
rentes analyfes. 

VraKêmblablement cet air fixe contenoit une petite 
portion d'air pur. 

En calcinant cette mine elle devient attirable à Taî- 
snant , comme les autres chaux de fer. Mais dans fôn 
ént naturel elle n'efl pas attirable , ni ne ^ilTe pafTèc 
la commotion éleârique. 

Cette mine eft une des meilleures minetf de fer. Les 
mines de fer fpathique d'Aliemond en Dauphiné , celles 
du comté de Foix > des Pyrénées , &c. donnent de Taclet 
dam le premier travail qu'on leur fait ^bir^ 



rj6 Manuel 

le plus violent & le plus long*tenip?contînué pour Vta 
dépouiller entièrement ; & il faudroît encore Un très- 
grand travail pour purifier le fer qu'on en obtiendroit, 
parce que celui de cette efpcce ed toujours de mauvaift 
qualité. Avec le fer , les pyrites martiales contiennent 
ie plus (buvent «ne portion de zinc , de la terre argil- 
leufè ou dé la terre calcaire* La pyrite marflale pro- 
prement dite , la plus commune de touteis , ell plus ou 
moins dure ou fragile ; de couleur jaune pâle , appro* 
chante quelquefois de l'or , bftllànte , faifant toujours 
' feu avec le briquet ; donnant une odeur de (bufire ailèz 
"vive ; décrépitant au feu & y brûlant d'une âamme 
bleue , elle perd (a couleur & fon brillant pour en 
prendre une fombre & brune ; à Tair elle Ce décom- 
po(ê , s'eÎBeurit & fe vitriolife aflèz facilement. La 
dureté , la forme & la criflallKàtion en établiflent les 
.variétés ; i**. la pyrite martiale en mafTe irrégulîère 5 
2?* la pyrite martiale en boules plus ou moins groffes 
difféminées dans la craie ; 3**. la pyrite martiale en 
ilaladitss ; 4®. la pyrite martiale cubique , qui fe trouve 
aflez fouvent dans l'argile ; 5"*. la pyrite martiale ou 
marcaflTite , qui ne diffère eflentlellement des précé- 
dentes que par la ciiftallîration ; elle eft quelquefois 
affez dure pour pouvoir être taillée en facettes, 

§. C C I V. B. 

La p)Tite ferrugineufe au chalumeau exhale d'abori 
Todeur de foufre, paiTe enfuite à la couleur rouflfe, 
devient alors un peu attirable à l'aimant ; (î on con- 
tinue le feu , elle peut être réduite en globule , à la 
ft veur du foufre qu'elle contient , & qui s'annonce , & 
par Todeur d'acide fulfureux , & par une petite flamme 

bleu^ 



DU Minéralogiste. 177 

bleae ; mais le fer fulfureux Ce calcinant facilement , 
fe change en fcorîes noires , ce qui Tempêche de paffier 
à rétat de régule ni £bul ni avec les £ux. 

$/ C C I V. c, 

* Fer mînerali// par Je fôufre, Pyrlu/erruglneufe» 

Le fer combiné ou minéralifé par le foufre forme itâ 
pyrites fulfureufês martiales* Elles contiennent prefque 
toujours des portions d'argile* 

Il y a un grand nombre de c«s pyrites qoi Tarîenc 
jttr les fubftances étrangères qu'elles contiennent; 

Pyrites aurifères. Quelques-unes contiennent des 
molécules d'or* 

PyrUes ferrugîn^fes tenant argem. Quelques-unet 
tiennent de l'argent. 

D^autres contiennent du cuivre. 

La cridalli Cation la plus ordinaire ell en flries , on 
priâmes allongés. Ceâ la criHallIfation confufe* 

Mais la criftallifation régulière de la pyrite préfeul^ 
liin grand nombre de formes. 
; Les principales Ibnt letétraèd^. 

Le cube & &s modi^cations , 

L'oâaèdre & fes modifications. 

Quelques - uns de ces cubes (bnt flriçs , d*autres ne 
le (ont pas* 

Ç. C C I V. D, 

Mine de fer hépatique. 

Souvent cette pyrite iè décompofè en partie. Elle 
perd (on éclat , & devient brune. Pour lors on l'ap-» 
pelle hépatique. 

Elle conferve toujours (es mêmes formest 

Elle laifTe pafler la commotion éledrique. 

Toaielï: M 



!t78 M A N u I L 

Enfin la décompofîtion peat aller plus loin par l'a^iott 
de Tair & de l'eau. La pyrite s'enflamme mémcr, & lef 
réfîdus (ont du vitriol de fer ,. ^ des ocbres* 

Le fer hépatique a retenu une portion de (bufre ; 
mais une partie eft à Tétat de chaux , & par consé- 
quent a les mêmes minéralîfiteurs que les chaux 
martiales. 

S. C C ÎV.E. 

*^Fer mU^ralîfi par r acide vinhlique. Vitriol de fin 
Le. vitriol de fer eft vraiTembUblement un produit 

^e la décompofition des pyrites^ fulfureu(ès martiales. 
Sa criHallifàtion efl une rhombê* 

5. C C I V. F. 

Ampélitu Ceft un (chifte noirâtre pyrîteux qui par 
£l décompçfition contient fouvent-du vitriol de fer* 

§. C C V. 

FjbR uni à un nouveau métal fragile ^ ou à 
une modification , particulière de fer^ qui efi 
caufe quil caJJ'e facilement à froid. - 

Il exifte dans le* fer que l'on norfime ordî- 
tiaîrement cajfant à froid y un métal fragile que 
Ton enlève facilement au fer doux par le feu, 
ce qui fait difparoître cette facilité de rompre 
à- froid. Ce métal , dlflbus dans les acides, 
donne avec Talkali phlogiftiqué , le bleu de 
Pruffe; mais il n'eft pas attlrable à l'aimant, 
&: donne une chaux blanche, plus riche en phlo- 
giftiqué que la chaux roûgeâtrê du bon fer. 



t>Ù MiNéRALOÔtSTÉ. \J^ 

J*efpcre que des expériences ultérieures ma 
feront connoitre beaucoup mieux ce prin-^ 
cipa ( I ). 

5. C C V. A. 

rj* Cette fubfiar.ce particulière qui rend lefer caflànt 

à froid , peut s^obtenir d'un régule de fer battu de 

cette efpcce , en le diflblvant dans l'acide vitrîolique , 

êc en pofânt le va(ê qui contient la dilTolution à Tait 

libre ; après quelque's heures , on apperçoit des molé^ 

cules blanches qui troublent la liqueur & fe dépotent 

infenfîblemeht ; il faut (eparer d'abord ce fédiment ^ 

qui eft (uivi d'un autre qui tîre (ur le jaujtie ; on ac<* 

célère cette réparation par l'effet du feu. Ce (ediment % 

bien lavé" & féché^ conferve (à blancheur ; avec toug 

les acides il produit une légère efFervefcence , & fe 

précipite de nouveau par l'effet de Talkali fixe aéré ) 

l'alkali phlogidiqué le colore en bleu ^ ce qui annonce 

la préfence du fer ; les alkalis fixe ou volatil ne le diffol» 

vent prefque pas , encore faut-il que le précipite (bit 

très-fécent & encore humide ; il ne perd pas (a blatt* 

cheur par la calcination ^ & il refie infcnfible à l'ai* 

niant. 
Au chalumeau fur le charbon il Ce fond , & le globule 

prend une couleur de cendre ; alors iJ devient de très* 
difficile diflblution dans les acides ; avec le borax & le 
£êl microcofmique il doAne un verre de couleur brune | 
»oo livres de cette chaux , mife avec de la poudre dû 
charbon dans un creuffet , ont donné à M* Bergman 
ti6 livres de régule; ce régule eft très - cafTant ^ SC 
bien plus fufîble que la fonte' de fer ; il n'eft pas atti- 

(0 Differîé de firfg^ '" 

Ma 



l8i M A K U K L 

bon, elle devient rouge & attîrable à IVimantî 
à une chaleur douce cette même matière ver- 
dit , & à la fuCon elle donne des fcories noi- 
res. Les alkalis , comme les acides , di^Tolvent 
cette pouffièr^ bleue , détruîfent fa couleur , que 
cependant l'on fait reparoître, fi on précipite 
cette fubftance des acides par les alkalis y Sc 
4es alkalis par les acides ; mais ordinairennent 
elle eft verdâtre , & elle blanchit bientôt. Si 
Ton verfe fur ce fédiment blanchâtre une in- 
fufion de thé ou de noix de galle , il reprend 
fa première couleur. Diaprés ces détails , il pa- 
roît que ce bleu de Pruffe , quoiqu'analogue au 
bleu de Prufle artificiel , en diffère cependant 
par fon intenfité, par la manière dont il eft 
produit & par d'autres qualités qui lui font 
propres : il conferve fa couleur dans l'eaU , mais 
il noircit dans Thuile, 

$• C C V I. A. 

. ttj» On a trouvé le bleu de Prufle natif mêlé à d« 
l'argile dans TUplande ; à l'humus , en Finlande , 8c 
en Scanie , ^ Weifienfels en Saxe, M. Woulf Ta ren- 
contré en Ecoffe , en poudre très-fine, à la fiirface de 
la terre , & M. Sage , dans la tourbe de Picardie.- La 
flus grande partie des marais à tourbe en contiennent ^ 
*u rapport de M, le Baron de Dietrich ; en tirant ces 
bleux de Pruffe de terre , ils font ordinairement blancs ^ 
rosis ils deviennent bleux à rairj j'ai reconnu ççtto 



DU Minéralogiste. iSj 

ifubflance dans des morceaux d'argile du cabinet d'Hi(^ 
toire naturelle de rAcadémie de Bordeaux. 

^ '5. C C V I. B.^ 

Au chalumeau , le bleu de Prufle natif noircit d'abord, 
mais il Ce vitrifie bientôt en fcories noires , en fuite en 
un petit globule de mcme couleur. 

$. G C V I L 

É T A I N. 

Sa gravité fpécifique eft = 7,2(54. L'acîde 
niuriatique , le vitriolique , Teau régale & l'acide 
acéteux.le diCTolverK, quand ils font appliqués 
comme il faut ; mais l'acide nitreux , fur- tout 
le concentré , Pattaque avec une telle éçergié , 
qu'il le corrode bientôt , & le réduit en chaux 
indiflbiuble. La quantité de phlogiftique qu'il 
faut lui enlever pour que la diflblution puifle 
avoir lieu , peut être exprimée par 114. (i) , & 
il lui adKère telfement , que Tétain occupe la 
neuvième place entre les métaux , confidérés 
fous ce rapport. Après le mercure, c'eft celui 
qui fond le plus facilement ; il ne lui faut que 
213 degrés de chaleur. 

(I) Comparée avec la quantité de phlogiftique contenue dans 
un quintal d'argent, fuppofée ico. {Journal de Phyfiquet 1785, 

<• XXII , p» IG^. ) 

M 4 ' 



JiS^ M A If xr E ir 

§. G C V I I. A. 

(t5» L'^tAiN PUR eft lin itiétal imparfait , d'une cotf-^ 
leur blanche brillante , & approchante de celle de 
fargentrf II eft mol , Ce plie & Ce coupe facilcmient ; 
il ei le moins duâile des métaux, & n*efi pasfônore; 
quand on le plie , il fait entendre un petit bruit auquel 
on a donné le nom de cri de Vétain. L'alliage qui 
accompagne toujours celui du commerce , lui donne 
fouvent un coup d'oeil jaunâtre^ Il eô plus élafiîqué que 
le plomb & moins que tous les autres métaux. Sa téna- 
cité eli telle, qu'un fil d'étainr d'un dixième dé pouce 
de diamètre peut porter quarante - neuf livres avant 
^ue de rompre. Il a une odeur particulière qfui s'ex- 
hale lorfqu'on le chauflfe ou qu'on le frotte ; il a auffi 
«ne (àveur propre dé(agréàble. Lorfque je travaillai 
les premières fois fur les moyens de faire criilallifêr' 
les régules métalliques purs , je ne parvins {)as à faire QXiC* 
tallifer le régale d'étain j mais depuis ce temps MM. Pel- 
letier & de la Ghenaye en font venus à bout. Il fuftt pour 
cela de le faire fondre à plufîeurs fois de (ûite, 

L'étaift expofé à Tair , perd infen/îblement de Con 
brillant , & quand il n'efi pas pur , Ctl fuperficîe fe dé- 
compose & fe recouvre d'une poufiière grife qui eft une 
vraie chaux d'étain produite par l'acide aérien de Tat- 
mofphère. L'eau abfolument pure n'altcreroit peut-être 
pas l'étain ; mais l'eau commune qui contient toujours 
Vne portion d'acide aérien , le ternit & le calcine à fa 
fùperficie. 

A un feu très -doux, Téiain (e fond, & fi on en 
brûle une petite lame à la flamme d'une chandelle , il 
k cjlorG en bleu. L'ctain, fondu avec le contai de 



DU MlNÉÎlALOGlîTE. iS^ 

Taîr , fe calcine & (ê recouvre d'une pouflîère grlfe 
qui 5 expofée de nouveau à Tadîon du feu , devient 
blanche & prend alors le nom de potée d'etain ; pouflte 
à ua très - grand feu , cette chaux coule en un verre 
couleur d'hyacinthe* L'étain fondu à un grand feu brûle 
d*une flamme blanchâtre très -vive , & fê volatilife en 
une funoée légère qui Ce condenfê en formant, une 
chaux blanchâtre & aiguillée , qui porte le nom de 
jlturs d^étain. 

L'acide vitriolîque , concentré & bouillant, dîfibut 
très-bien l'étain. La dilTolution donne en refroidiflant des 
crifiaux fêmblables à la félénite. Les alkalis en préci- 
pitent une chaux d'étain de la plus grande blancheur. 

L'acide nitreux attaque l'étain avec la plus forte efFer' 

vefcence; mais il le calcine plutôt qu'il ne le difiout. 

Cet acide en diffout cependant une certaine portion , 

. mais le rede fè précipite (bus la forme d'une poudre 

blanche d'une très-difficile réduâion# 

L*acide muriatique le diilbut à chaud comme à froid, 
avec une légère effervelcence* La diffolution efl jau- 
nâtre , d'une odeur fétide , & il ne s'y forme point de 
précipité de chaux d'étain comme dans les deux pré- 
cédentes. Par évaporation , elle donne des criftaux de 
muriate d'étaîn en aiguilles. 

L'eau régale dilTout l'étain avec effervefcence & 
chaleur. La diffolution eft d'un brun rougeâtre. Elle 
donnis à l'évaporation des criilaux odaèdres fuivant 
.Vallérius , & en petites aiguilles fiiivant M. *de 
Fcurcroy. 

L'acide acéteux & les autres acides végétaux , ont 
tous plus ou moins d'adion fur i'ét?ân, & réduifent (k 
fiiperficie en chaux. 



• 1 



lS6 M A N U K E 

L'étaîn Ce combine avec le foufgB & forme avec lut 
une mafle caflante & aiguillée ; c'efl une mine d'étain 
fulfureufê artificielle ; mais fî le foufre y cfl' combiné 
en très-grande quantité , comme à près de moitié, ce 
que l'on obtient par le moyen de la fublimation d'iin 
mélange d^amalgame d'étain avec du (bufre & du (èl 
ammoniac f alors on a une maffe écailleufe de couleur 
d'or , connue fous le nom d'or mujjîf^ aurum mu* 
Jivum, . 

Il s'allie facilement avec tous les métaux Sr les demi- 
métaux; il leur enlève à tous la malléabilité, fûr-tout 
à i'or , ï l'argent & au cuivre \ mais auffi il les rend 
prefque tous , fur - tout le cuivre , plus durs & plus 
fonores , & lui même le devient par l'alliage d'un peu 
de fer , ou de cuivre , ou de bifmuth. Il s'amalgame 
très-bien avec le mercure , (bit par la trituration feule , 
foit à l'aide de la chaleur', & cet amalgame criftallife 
en petits crifiaux cubiques > comme l'a obférvé M. 
d'Aubenton 5 ces crifiaux font gris , brillans , en lames 
amincies vers leurs bords , qui laiffent entr*elles des 
cavités polygones , fuivant la remarque de M. Sage. 

5. C C V I I. B. 

Si les mines d'étain font rares dans la nature , elles 
(ont en récompense très - abondantes , & très - riches. 
Les principales mines connues & exploitées font en 
Apgleterre dans les provinces de Cornouailles & de 
Devonshire , en Allemagne , en Saxe , en Bohême ; & 
aux Indes Orientales , à Banca & à Malaca. 

§. C C V I !.'• C; ' 

.r -. 
* Etaîn^ L'étaîn a une alTez grande dùâîlitc pouç 



DU MlNéRALOGISTE* 187 

être réduit en très-grandes feuilles aflèz minces , telles , 
que celles qu'on emploie à Técan^age des glacesw 

Un fil d^ét^in d'un dixième de pouce de diamètrfl? 
peut porter 4.^ j- lirres avant de fe rompre. 
La dureté de Tétain peut être eftimée 5,80* 
L'étain crifiallilê en prifines allongés rhomboïdaux* 

§. C C V I I L 

Étain natif. 

^Je n'en ai pas encore vu de telp plufîeurs 
Naturallftes doutent de fon exiftence, & ce 
n'eft pas fans raifon, 

5. C C V I I I. A. 

tj» On cite plufieurs échantillons d'ctaîn Traîmênt 
natif, mais les meilleurs Minéralogifles les révoquent 
,en doute ; cependant nous allons les citer afin que 
les voyageurs inflruits foient à même de les pouvoir 
examiner. ^ 

M. Vallerius dît qu'on en trouve à Miickenberg f 
à Gottefgale , dans le Joachimflahl , qu'il en exiÔe un 
morceau venant de Malaca , dans le cabinet de M« 
-Richeter , à Leypfi^k. M. Monnet , qui a vu ce mor-^ 
ceâu , avoue qu'il n'a pu favoir s'il étoit naturel ou 
fadice , ne pouvant le comparer avec de l'étain véri- 
tablement vierge. M. Sage , dans fts Elémeris de Miné-, 
ralogîe , en décrit un morceau qui étoit recouvert à 
ù, furface d'une chaux d'étain grisâtre , trouvé dans les 
mines de Cornouaîileis , 8c que lu; avoit donné M. 
' Wouif , de la Société Royale de Londres. M. Rome de 
Lifle en *a re^u du* même pays un niorçeau d'autant 



ixBS M A NU fi r; 

plus Intéref&nt , que Té tain natif eft mêlé à de la mlni^ 
d'étain blanche "Se coloré dans (a calTure comme cer- 
taihes mines de cuivre. 

La c^(ê , fuivant M. Monnet , de ce que Ton trouve 
fi rarement ou peut «être point du tout d*étain nafif, 
c'eâ que dans toutes les mines d*étain^ ce métal efi 
toujours à l'état de chaux. 

§. C C I X. 

Et AIN en chau^ mêlé de urre martiale. 

§. C C I X. A. 

t^ Toutes les minés d'étaîn crîBallifées que Ton a 
trouvées ju(qu'à préfent ont toujours offert ce métal en 
état de chaux. Quelques Chimifies ont cru qu'il étoit 
minéralifé par Tacide marin , mais cVd plutôt par 
l'acide aérien , comme il eft le minéraU(âteur du fer 
dans la mine de fer (pathique , & du cuivre dans la 
malachite. Le fer en état de' chaux l'accompagne tou-. 
jours en petite quantité , à la vérité ; mais le cuivre 
en fait une partie confidérable , fuivant M. le Baron 
de Dietrich , fur-tout dans quelques mines de Cor- 
lîouailles. ( Journ. de Phyf. 1780, t. XV > p. 381.) 
Voici les deux principalel variétés : • 

$. C C I X. B. 

i**. Mine d^^tain coAimune. Elle efl pre(que toujours 
criflallifée , fâ furface eft brillante , quelquefois flriée ; 
fi caflure efl lamelleufe. Elle eil très-péfânte , afTez 
tendre pour (e laiffer entamer .au couteau ; la poufSère 
qu'elle donne eft d'un rouge tendre ; elle décrépite au 
feu , fe gerce & prend une couleur rouge quand élit 



BU MlNéRAtO(»ISTK. igp 

tft noîre , & verte quand elle eu roâgeâtre. QuelqiKS 
Auteurs prétendent qu'elle contient plus ou moins d*ar- 
iènic , & d'autre^ point du tout s il eii confiant qu'il j 
a des mines d'étain qui n'en contiennent pas du tout ^ 
comme l'a démontré M. MargrafF, dans Ces Opuïcules 
chimiques , par rapport à certaines mines dont il a fait 
l'efTai , tandis que d'autres en contiennent. Les couleurs 
& la forme de la /Ctiflallilâtion donnent les variétés de 
cette mine. Il y en a de jaunâtre , de couleur de 
grenat , de rougeâtre 8c de noire ; c'efl la plus con>- 
snune & la plus riche, 

2®. Mine d'étain Planche ou fpathique. Elle eft très- - 
rare, blanche & demi - tranfparente. Elle refl'emble à 
l'extérieur au fpath pelant ; elle en approche même 
pour la configuration ; mais ce qui la fait aifément re- 
connoître , c'eft.fa pefanteur métallique , & le iuiûnt' 
gflas qu'elle a toujours. Il y en a d'un beau blanc i vî- 
treufe dans (à cafFjre & demi - tranfparente ; c'eft la 
plus belle & la plus tare de toutes. Il y en a d'un blanc 
lâle ou gris\ & d'une couleur terne un peu brune. Il 
faut bien diflinguer cette mine de la tungflène jS* 97* 

§. CCI X. c. 

Au chalumeau , (ùr le charbon > la mine d'étain a hei 
loin d'une longue calcination ; elle fe réduit ensuite en 
globule métallique , mais a(rez difficilement* 

5. C C I X. Ca. 

* Etain mlnéraUfé par Vair pur Ef la matièrt dû 
la chaleur, Crlftàà{^<Vètain» 

Les mines dN^fein-'^he foïit pas auflî variées que çellei 
des autres métaux. 



îp2 Manuel 

M. Rafpe a trouvé en Angleterre , à Cornouailles, de 
rét<iin minéralifé par le (biifre , dont il m*a donné un 
échantillon ; il eu. d'une couleur gris - jaunâtre dans Gt 
caflure 3 M. Klaproth en a retiré , 

étain. . ; *.o,s6 

cuivre •• ..••• ••.0.58 

£bufre Oyz6 

fer. •••••• I 0^0 1 

§. C C X. 

B I s M .u T H. 

Sa gravité fpécifique eft = p,(Î70, & îl eft 
le plus pcfant des métaux fragiles ou demi- 
métaux qui fuîvent. L'acide nîtreux & Teau ré- 
gale le diffblvent très-bien , le vitriolîque a be- 
foin de rébullîtion jufqu'à ficcité , & Ip muria- 
îiqoe n'attaque prefque que fa chaux, La quan- 
tité de phlogifUquc qui réfifte aux menftrues & 
s'oppofe à la diffolution, s'exprime par 57 (i),. 
& la force par laquelle ce principe adhère à ce 
métal , lui affigne la feptième place > il fe fond 
au 2J7* degré de chaleur. 



(i) Comparée avec la quanticc de phlogiftîque contenae dans un 
quintal d*argcnc, fuppolee loo ( Journ, de Pliyfiq. 1785 , t.XXIIp 
f» To^ ) j & comparée aycc elle dans le zinc, Cilc Te trouve .= <?4. 



»U MlNéKALOGfSTE. T$^ 

J* C C X. A. 

' ' ' j 

t> Le BISMUTH eft un demi - métal d'une couleur 
de blanc jaunâtre , natutellement lamelleux ; il eu fra-» 
gile ^ & au lieu de s'étendre (ous le marteau , il (e 
brife en petites paillettes & fe réduit en poufTière;' Il 
a un brillant métallique qui s'altère à i'air , & alors -it 
prend une teinte violette j à la longue même il fe dé- 
compofe &*il fe forme à la lurfkce une rouille blah«^ 
châtre , due , félon toutes les apparences , à i'acidv 
aérien. L'eau ne l'attaque point-. Au feù ^ le bifmutb fti 
fond affez facilement ; & iong - temps avant que de 
^ougirA, il répand une fumée épailfe , qui n'eft que du bîP 
muth Ytflatilile enfieurs^Le bi(muth fondu 8c re&oidi 
avec -précaution , ell fiifceptible de criflallifèr ; c*efl 
M. BrDgniard qu^V le premier , a fait criôallilèr ce 
régule {Journ, deP^yfi 17SÏ , t. XVIlf Tp- 75 0* Si 
pn le fond avec lé contaâ de l'air à un fèii modéré , il 
le change, infènâbiement en une chaux d^un gris' ver^ 
dâtre oa^bruoe^ La- (Hrçmière diaux peut fè fondit èà 
un verd d'un jaune vefdâtre , apprdkih^nt un- peu- de 
la litharge* Comme il fe conduit à la coupelle comme 
le plomb , il peut; (ervlr a cobpeller les métaux; M* 
Sage f dans fon Ejjhi de Vor & de r^ir^^/}/: ,; ,s^dooni 
«ne Hiite de çoupell^tion^^par ce métal. ^., , y 

L'acide vîtriolique^agit fur le bifinuth; il eijt.d^flout 
une portion avec laquelle il' forme du viçrid de;J>i^* 
muth très-déliquefcent ,. & il calcine l'autre. 

L'acide nîtreax le difîbut avec eflerveG:ence..& çhji- 

leur, & donne enfuite des crj/îaux de nixre de. bi(miidy« 

Cette diflblution étendue d*eau (e dccompole ^8ç lliiflfe 

précipiter une poudre blanche brillante , feuiUcué^^ 

Tom^ IL ' N 



ip4 M A N U B t 

que l'on nomme en Chimie magijlère de hlfmuth , ^ 
dans le commerce , blanc d'Efpagne ou blanc de Fard. 
-, L'acide marin difTout difficilement le bifînuth ; il 
fau-t qu'il (bit concentré .& en digeûion long-temps fur 
ce demi-métal ; mais il diiTout plus facilement (â chaux* 
; L'eau régale le diiTout audi , & la difibluti«n t& 
^abord un peu verdâtre.; elle blanchit enfuice» 
.^ L'acide acéteux l'attaque à -peu -près comme le 
p^omb ; mais le Tel neutre qui çn réfulta ^ a'efl pas 
4eux comme l.'4cète de plomb ; au contraire , il a un 
goû'è feptique &'auflère. . . 

- Le bifmuth s'unit trèsrbien avec le foufre ^ & il en 
r^fuke. une. mitle de bii^uth fulfureufê artificielle » 
suoirâxre & ; poreufi? y qui , refendve, devient .par le 
feftpidiifement grife , brillante, ât;.ilriée & éft même 
gifcjeptible ds ..criâalli&r cemme \'al:(>btenue M.'Me- 
^zp , Chimiile de RouQn^:Ce demi^métal s^allie aflêx 
facilemeqt avec tous Içs métaux & les demi-métaux ^ 
«xce^té le. zinc & le. cobalt. IV.led rend plixs caflans 
|S^ \fL% vçlafiilifê tous ^à l^a CQupeiiQ » excepté d'or , L| 
^Jaiine & l'argent. • :-. .■-.. , 

V ; ; 5. C GX. B.. 

La cairure du bîfîfttith pféfêrilfè de larges facettes ; 
-nrats (a crfftktlifèt'ion régulière eft le cube, qui pafle 
•^u^KfD^S-à fo«fhèdre. ' " 

Souvent la criftallifation eft' imparfaite , & ne prc- 
"'Kntetiùedesf faces triangulaires , parallélipipèdes , &c. 
•tlPrffértt? dirèrîda! entier. 

^■''TVIafe ordinairement ces crîffaux font des cubes în- 
«cbiriflets-' à 'angles renuans ',' qui imitent les trémies 



DU MlNé,RAI^O-GlSTE. ^^^ 

3a (el marin jufqu'à un certain point; ou plutôt ces 

'* prnemens d'arcliitedure qu'on appelé à La ^recqùif * 

Sa dureté peut être eflimée 4,50. - * ^ -•- - 

•ç. C CiC L 
. ' '-!Br5M0rH,;;i^'rJf:^rbnftedi*; 'Mi/i/5. 2». 

OcJ» Le hlfmuth Ttdtlf'é^ îHfez^comîhu^ ck^ 'îjft^'itlîriès 

d'où l'on extrait ce demi - métal ; il efl de coulent 

blanche tirant 'beaiîtoiip fut fe jaune , en écailles 

jninces appliquées Içs unes fur les autres : il ne dif- 

• ïèré".é;i ce point dû régule' que par la'largeiir des fa- 

' * ceués ; quelquefois il efl încruné dans une gangue,' ou 

•mêlé' avec les mînts He cobalt; il" fait eflTerveîcenta 

' avec .Veau' -forte , & (a diïlol'ùtîon efl d'abord un peu 

lalteyîe";. m'aîs elle devîehTénfu'I te claire & trtinfpa- 

rente. Comme il e(l très-fufible , on le fait couler facî- 

.l^eht eii expofknt'les'morceatfx qui le contiennent à 

,ïjnct (Jouce cBaleur ; alors Ce demf-fùétal fuînte à travers 

en "gloBulês/ blancs ; ^pliis il eil pur, plus il couleTaci- 

.lemerit; il cftou^eri morceaux fol ides , ou fuperficîel 

."&' dîfijrniné fiir & 4? ns différentes gangues. On -tn 

"^" trouve ÏScala en Néritie ; en Dâlecarlie , à Schheebeirg 

•^ cn'Airem^^gnè, 'Quelquefois le bifmu'th natif de Scbtrete- 

berg, fur-tout celui qui efl dans une g^r.gue de'ja-pe 

rcuge , répand 4me AdèUT-d'aiHorfqu'on frappe le jafpe 

avec le briquet en mcme-temps qu'il donne des étin* 

•■"•■cèilcs."' ' • '■ '.■■..-; 

^^^' ' ' - 5J C C X I. B. 

Il coule facilement au chalumeau ; quand il tîent^ufl 

-'Na •■•-' 



IS6 M A W^U E Ê 

peu d'arfenîc , on s'en apperçoit facilement â Voàm 
d'ail qu*ii répand. 

^ $. C C X IL 

Bismuth en chaux. Ckj|nftedt,iWi/L .$..a2ji 
J'ignore encore (î cette mine efl: {implemeot 
dépouillée de Ton phlogiftique » ou (i elle- eft 
mio^gclifée par Tacide aérien. i. * 

$. G ex IL A. 

fs^ La CHA0X DE BISMUTH qui doit peut-être (oq ori« 
gine à la déconipofition dés autres mints de bifinuth^ 
ou à rahération du bifmuth natif par l'acide aérien ou 
air fixe, eft ordinairement pulvérulente , très-taremenfi 
folide & en mafles. Sa couleur efi jaune rerdâtre, ft 
elle recouvre fouvcnt les mines de bifmuth; alors ofl 
la nomme /leurs de ^i/mz/Mj il faut bien leJ difUngucc 
' des fleurs de cobalt , qui (ont toujours rouges,, tandis 
que celles du bilinuth ne le deviennent jamais. L'acidt 
fiitreux la dîfTout facilement , & en verfant /èulemenC 
de Teau dans la dlilolutlcn on précipite tout de (uite la 
bifmuth (èul , les fubdances hétérogènes mêlées â la 
chaux de bifkiuth , refient difToutes dans les menilrucs{ 
Los en Suède. 

§. C C X I L B. 

Quand la chaux de bifmuth fe trouve mêlée avec db 
l'argile , elle forme proprement ce que Vallerius a dé- 
fîgré fous le nom à'ochre de bifmuth \ elle eft dç CCM* 
leur jaunâtre \ Los en Suède* 



ou MlNéBALOGISTE. X^-J 

$. CC^I I. C 

Lt chaux de blfmuth & réduit fur le charbon , 8c ' 
't^ fond dans la cuiller ; avec le Tel nucrocofhiique elle 
donne un globule d'un jaune obfcur , qui en refroi- 
diflànc devient plus pâle & perd un peu de fa tranfpa- 
Vence , fi le globule ^fl trop chargé il devient abfq- 
lumetit opaque. Avec le borax on obtient i:ine mafîe fur 
la cuiller , qui eil griCe fur le charbon ^ & difiicile- 
ment exempte de petites bulles ; ce vôrre fume lor(^ 
qu'on le tient en fufion , & forme un cercle d'un jaune 
Tefdâtre autour de lui , ce qtfî eft dû à une portion de 
bifinuth qui Ce volatilité. 

' ■ <. *• 

§. C C X I L D. 

* ■ y 

* Chaux de hifmuih d*un jaune verdâtfe* 

On trouve à Johau-Xjeorgendadt en Saxe une chaux 

de bismuth d*un "jaune verdâtre cridallifée en lames 

quarrées (ur un fchide argi lieux martial. 

Quelquefois ces lames prennent affez. d'épai fleur pour 

fe changer- en cubes* 

^. C0XIIf-\ 

Bismuth mînéralift par lefoufre. Cronftedt, 
liftin. §. 224. 

§. C C X I I I. A. 

* La ifTNB DB BISMUTH SULFUREUSE cft d'un blanc 
bleuâtre, ou grife, compofée de lames ou feuillets comnwî 
la galène ; fragile-, facile à couper au coiiteau y ne fait 
point d'efiervefoencc avec les acides, quoique, diffalu* 
Ue dans Teau^forte^ la diflblution eft. claire &. quel^ 

N5 ^ 



jp8 M A J<i V à t ' 

quefois un peu verdâcre 5 e^e ne contient point d'ar- 
fenic. Il }. en a deux variétés; Tune tefru!aire,_ccinmè 
la galène, LaJinatJ en Suède ,& SchnèehcJgen Shxe , 
elle efT trè^-r^-ré ; l'autre flrlée , compofce d'écaillft 
ou de petites aiguilles j femblable à la mine d'anti- 
jnoine ruifireufe , mais ne tachant pas les doigts comme 
elle , Schnetberg & Ji^han Géorgenjîadt en Saxe. 

5. C C X I I I. B. 

Il ne faut pas- confondre cette mine fulfureufê areti 
certains morceaux de «birmuth natif ,. dans lef^els 
ce demi-méf»! eft uni à une fî petitp portion de fou- 
&e , qu'elle n'empêche pas qu'il coule en petits glo- 
bules d'une couleur livide ou grife. 

5. C C X I I I. C. 

Au chalumeau cette mine (e fond promptement & 
donne une flamme bleue avec odeur de fbufre ; 
mais la rcdudion parfaite eft pfTez: longue & difficile; 
JVi. Bergman inùi^ue de précipiter le bifînuth avec un 
peu de cobalt , qui pcnèire le globule à l'aide du (bu- 
fre j alors il fe bourlbufle , & produit une fcorie divi- 
fée 4)ar des ccmpartimens trcs-marqués. Cette fcorie 
tenue au feu plus long-ternps poufle au-dehors des glo- 
bules de bifmuth. ■ w 

§. C C X I V. 

Bismuth avec fer ^ minéralifé par te foàfré^ 
'Cronftedt, Mla. §. 22y. 

5. C C X I V. A. 

ty* Cette mine eft compofée de petites écailles alfta 



r>V MiJSrERALOGiSTE. ï^ 

.épalires.& uniformes. . M. Cronftedt dit qu'on Ta trou^ 
véedans la mine, du roi , proche 'de Gellebert en Npr- 
wege. O» en ▼oit. un morceau au cabinet de Saintç- 
Geneviève ; elle a pris une couleur jaûnârre comme U 
pyrite ; mais la cafHire récente offre une couleur gri(e 
inéléje- d*un peu ^ de jaune. La rcduâion au chalumeau 
eft encore plus d'fficile. que la précédente à caufe de la 
portion de fer qu*eiie contient, 

$. C G X I V. B, ' . \ . 

Vallërius , MM. Sage & Rome de Lîfle citent une 
^mine de bifinuth minéralifé par l'arfènic. Quoique 
Cronftedt & Monnet i« regardent comme une mine de 
bîfmuth minéralifé par le (bufre , mais ne différant de 
celle, 5» il 3 9 que parce qiTelle eft en petites écailles, 
nous allons' cependant iin donner là defcription d'après 
ces Auteurs. Vallérius iâ définit: Bismuth minéralifé 
par le fcruf^t & Varfcnlc , en écailles* 

Cette mine eft d'un blanc jaunâtre ou grifê , & 

quelquefois blanche comme de l'argent 5 elle eft ccm- 

pofée d'écaillés plus ou moins grandes , mais en gé- 

"néral affez petites ; elle eft dure , iait quelquefois feu 

avec'le briquet; ne fait point effervfifcenoe avec Teau- 

.forte, quoiqu'elle y fQÎtjdiîîoluble'-en partie. Ce <juî 

porteroit beaucoup à croire que d'eft la mine de bif- 

. muth ifulfureufe , $. s 13 , c'eft que la difTolution de 

Tune & de l'autre eft claire & tranfparente , & que fî 

i^oh écrit avec , les traces des lettres rdifparoifïènrt' & 

"•' repàroiffent jaunes quand on les préfenté'au feu; rnais 

-•ÎJ éft étortna-nt '^uè l'on ne foi t pas d'accotd "fUc la 

çréfeactf jde l'airfenîc ,. puifqu'il eft fi facile; de sîen^cpn- 

vrV.4ucre p^ l'odeur d ait «juç^f sue îfiibflj^içc. :epdi»lq au 



âoo Manuel 

feu. M. Sage*obfervc que quelquefois cette mine eJ 
d'un gris jaunâtre , & chatoie en vert & en rouge. 
Souvent le cobalt efl méié au bifmurh àans cette mlce, 
& fi le cobalt vient à fe décompofer , la mine Ce re- 
couvre d'efflorefcence lilas* 

S. C C X I V. c. 

Au chalumeau la mine de bifinuth minéralifé par le 
(bufre & l'arfènic exhale une forte odeur d^ail; pour 
obtenir le petit régule , il faut ab(blument v#latilifêr 
tout le foufre & tout l'àrfenic qu'elle contient , ce qui 
e& un peu long , fur-tout poiit le premier. 



'-<S>^ 



$. c c X V. 

N I c K E !.. 

La gravité fpécifique du régule de nickec; 
très-pur eft = p,oco , & elle eft peut-être en- 
core plus confidérable ; mais le nickel or.dî* 
naire que Ton obtient à la première réduAion, 
paffe rarement 7,000. L'acide nitreux & Teau 
régale le diiTolvent très-bien , le muriatique 
lentement ; le vitriolique a befoin de rébuUi- 
tion jufqu'à (îccité, & l'acide acéteux n'attaque 
ce métal qu'en état de chaux. La quantité de 
phlogiftique qu'il ÊKit lui enlever , s'exprime 



DU MiKéRALOGISTEé 201 

par iy6 (i); & la force avec laquelle il le re- 
tient , égale celle avec laquelle le fer conferve 
fon principe inflammable , J. 197 ; il a befoin, 
pour fondre ,' d'une chaleur prefqu'égale à celle 
qui eA; nécefTaire à Tor, & quand il eft bien 
dépuré, il ne fond pas plus vite que le fer« 
J*ai donné plus en détail Tes autres propriétés» 
dans le fécond volume de mes Opufculet chi^ 
mi^ues y />. 231. 

$. C C X V. A. 

q::^ Ceii à M. Cronfledc que Ton doit la découverte 
4e ce demi-métal , dont plu£eurs^MînéraIoglôes ont nié 
Vexidence , & qu'ils oiH regardé comme un mélange , 
un alliage de plufîeurs fubftances métalliques, plutôt 
qu'un demi-mStat«particulier. Cependant la fuite d'exr 
. périences que M. Bergman a fai^s , prouve & dé- 
montre clairement que cette fubûance fi difficile à ob- 
tenir pure , jouît de toutes les jpropriécés métalliques 
( Joum. 4^ Phyfiq^ I77^» t* VIII <» p. »7P ); ce 
n'eft que paf de longues calcinations & fcorifications 
qu'on peut elpérer d'obtenir le régule de nickel pur , 
encore y a-t-il toujours une portion de fer qui y relie 
adhérente. V6ye\ l'endroit cité dû Journal de Phyfique. 

.5. C C X V, E. 

, Lé REGULE DE «ICKEL , bi^n dépuré , efl un demi- 

r—^ -— . — -^-T— 

(1) Comparée avec la quantité de phlogîdîque contenue dans 
va qufhtal d'argent, fufpofée loo. ( Jçurn» de Phyfiq. lySj, 
C» XXII, p^ f c^. ) * * 



fe02 M A N; U E t: ■' 

métal fragile, blanc ^ tirant un peu fur U raug€âtre, 
denfc , & fa fraôure eft brillante. On ne (âk pas en- 
core quelle eft Talion de l'air & de l'eau fur lui ; il 
y a apparence qu'ils peuvent l'attaquer comme les autres 
fubfiances métalliques , fur-tout à raifon de^ Tacidè 
aérien qu'ils contiennent 5 traité au feu avec le contaft 
de l'air , il fe calcine , fuivant Vallerius, en une chaux 
qui , pouffée au feu , végète & pouffe de tous cotés des 
petites ramifications rouges comme du corail. Il fam 
obfèrver ici que ce caraftère eft trompeur, ou plutôt 
il indique que le régule n'efl pas pur , purfque par de 
longues torréfàôions fc des fufîons répétées, il donne 
une chaux de couleur feri«gineu(e fombre , mêlée d'ua 
peu de verd & fans aucutfe végétation. 

Lç nickel efl^foluWe dans les acide?. L'acide vîtrîo- 
lique dilTout fa chaux & fontiè avec elle un vitriol de 
nickel criflalii fable. L'acîdë nitreux a la même aélion 
iûr la chaux dç nickel. L'acide mut^atique diffout , à 
l'aide de la chaleur, & le régule & la chaux de nickel. 
Lés alkalis volatil & fixe le diffolvent aufïi. 

Le nickel s'allie avec l'argent fans altérer beaucoup 
fà blancheur & fa duâilité ; au cuivre , avec lequel il 
forme une maffe rougeâtre & duâile ; à l'ctain & au 
zinc , avec lefquels il donne un métal caffant ; il ne 
s'amalgame. point avec le mercure. 

§. C C X V. C. 

* Nickel, L'exîflencèydu nickel comme fubftance mé- 
tallique , quoique reconnue par le plus grand nombre 
tfesChimifles-, efl encore conteflée par plufîeurs; ce cjui 
paroît certain , c'eft qu'on a beaucoup de peijie à le 
dépouiller des autres métaux auxquels >l. ç^arpît tqu- 



DU MiNiRALOGiSTE, 20% 

jours allié ; fàVoit , le cuivre , le cobalt , rarfenîc i 
if- i^'y êc mêflie le fer lui demeure prefque toujours 
uni ; car le nickel eu. ordinairement atûrable à Tai* 
mant. 

Il a un peu de dudilité , fuivant Bergman. 

Sa dureté paroit approchante celle du cobalt. 

Son grain eft fin. 

. s. C C X V I. 

Nickel natif uni au fer & à Varfenic. 

Il contient peut-être encore du cobalt ; quand 
on a enlevé tout le foufre & tout Tacide mi- 
néralffateur , le métal , réduit en forme de ré- 
gule , eft du vrai nickel natîf , quoiqu'il foit 
encore allié avec quelques métaux étrangers, 

. $. C C X V I. A. 

t^ Tous les nickels natifs que )'ai examinés au clia-^ 
lumeau m'ont annoncé la préfence de Tarlènic par une 
forte odeur d*ail. 

§. C C X V I I, 

Nickel miner alifé par • V acide aérien* 
Crônftedt , Min. §. 25 J. 

5. C C X V t I. A. 

* t5* Cette MINE DE mcKiL EN CHAUX eft due à la 
décompo(Ttion du kupfer-nickel ; elle eft ordinairement 
en efflorefcence Verte , & recouvre (bifvent les ihittes 
4ÛX le "^contiennent, Cronfiedt tapporte «jtie l'on a trouvé 



204 M A K U E £ 

1 Normark en W^rmeland, de cette clnrax"^ fins ap« 
parence de kupfer-nîckel , dans une aigUe qui ogpi^ 
«oit de i*argent natif. 

§. C C X V I I. B. 

* Nickel minéralifé par V acide aérien. Chaux iê 
nickelm ^ 

La chaux de mckel eu tonjours verte* 
* On en trouve à Joachlnûhal en Bohême , criflal** 
lifé en filets minces , lai(àns & comprîmes. '* » 

Nous avons déjà vu qtle , fui van t M. Klaproth , h 
ehrifbprafë de Kofêmitz en Siléfîe , ainfî qu'une terre ver- 
dâtre qui i*acconipagnç , (ont colorées par la chSux de 
nickel. 

. Piufieurs autres terres colorées en verd peuvent l'être 
par le nickel. 

$. C G X V IIL. 

Nickel avec fer ^ cobalt & arfenic ^ mîné^ 
ralifé par l^ foufre. Cronftedt ^ Min. §• 2j6* 
Kupfer-nickeL 

. $. C C X V I I I. A. 

ft5» Cett^ mme eft celle qui cfl connue (bus le nom 
de KUPFER-MiCKBLy & de laquelle on peut retirer le 
plus facilement le régule Je nickel. Elle eu d*un.jaune 
rougeâtre , & pre(que de couleur hépatique; durrefie» •" 
elle a le brillant, des pyrites ordinaires. U eft iacile 
d*y reconnoitre Tarfènic & le (bufre en la torréfiant ; eUe 
exhale une fumée épaifTe accompagnée dt l'odeur d'ail 
& de (bufre j p^ffée au feu y elle donne de jolies vé- 
géutions vehes , qui à la longue devienoeat brttdei^ 



BU MlNÉRALOGISTH. AOjf; 

Elle ei^ diffblttble dans les acides minéraux , & (â difTo- 
lutlon cfl verte , caraâère qui lui ed propre , & qui la 
fait aifément diflinguer dés autres efpèces de mines. Il 
jF en a de compare , de grenu , & d'écailieux ou la- 
melleux. 

S. C C X V I ï I. B. 

Aa chalumeau en fondant & calcinant le kupfer^^ 
nickel avec le borax on en obtient le régule ; mais , 
comme le remarque M. Bergman y il eft toujours mêlé 
de parties métalliques étrangères* 

J. C C X V I I I. C. 

* Ifichtl^oUic au fer» 

M. de Born dit qu'on a trouvé récemment à Joa- 
chinfial en Bohême cette mine de ntckel , qui n^ con* 
tient que du fer (ans afïênic ni cobalt* 

Son^tiffn eft feuilleté» 

Sa forme eft en tables rhomboïdales , accumulées 
les unes far les autres \ & cafTure eu d'un jaune pale, 
"ç^ui â l'air devient d'un gris noir. 

Quelquefois on rencontre cette mine' avec des grains 
d'argent rouge. 

S. C C X V I ï I. D. 

•■"'»" 
. mjfickêl mingralifîi par F acide yltrioUquu Vjfrlol de 
nîckeU 
Qn regarde comme vîtrîol de nickel l*efflore<cencf 
^Tefdâtre qui ft trouve fur le kupfer-nîckel j il éft 
^fins doute dft à une-décompo/itionda fbufte du kup- 
fer-nickeh . . , . . . 



808 M A N U X £ 

k caractère de chaque métal. Mais le nickel^ 
le cobalt , le fer ^ la manganèfe & le zinc ^ ne 
fe précipitent point les uns les autres, c'eft 
pour cela qu'ils occupent la onûènoe & der- 
nière place (I). 

Pour pouvoir mettre à nud les acides radl« 
eaux métalliques » il faut brifer le lien du phlo« 
giQîque> qui les rend concrets & folides: fi 
les Chimiftes en viennent jamais à bout , je 
crois que cela répandra un très-grand jour fur 
toute la Métallurgie ; mais c'^ft*là le plus; difiB- 
cile à faire. Je fais que l'pn peut fe fier, jur- 
qu'à un certain point ^ à Tanalogie , mais il faut 
<|ue dé nouvelles expériences la confirment. 
On n*a rcuffi encore quavôc Tarfenic, & Fon 
doit remarquer ici que ce métal , qui n'occupe 
<jue la cinquième place par rapport au phlo- 
glftique qui le fature, le cède à tous les autres , 
-fi on le confîdèrë du côté de Tattraâion , qui 
fixe le principe coagulant. 

Il fe fond , mais il faut Texpofer tout d'un 
coup au degré de feu néceffaire pour fa fufion , 
fans quoi il fe calcinerolt en fe volatilifant y 
avant que de fe fondre. Le régule répandu fyir 
un- fer chaud , s'allume & fe réduit bientôt eïi 
chaux, en répandant une odeur d*ail (2). 

m ' ■ ■ I ■■ ■ ■■ Il ■ I I — —i— .^1^ 

(I) D/jf. de quantltdte plhgîjîi in metalîis* 

{%) Opurc. vol. Il, p. 171. ....'. . 



DU MiNÉRALOQISTE. SLOp 

$. G C X I X. A, 

(C> On obtient le r^égule d'arsenic très-pur , ^n 
.IlibUtnant la chaux ou le verre d'anènic avec un corpf 
qui peut lui rendre la portion de phlogiiiique qui lui 
avoît été enlevé par la cakination. On (e (ert ordi« 
nairement de matières ' gralles , comme du fa von, du 
iîiif. On en fait une pâte avec de la chaux ou du verre 
d*ar(ènic que Ton met dans un matras (ùr un bain de 
fible , on ménage d abord le feu , on l'augmente en- 
fuite ^ & rarlènic Te fublime avec tout Ton brillant mé<^ 
tsdUque. 

$. C Ç X 1 X. B. 

' Le régule d'arfenic eft ni'une couleuf grife noirâtre 

'& un peu chatoyante. L'ait l'altère facilement , & alors 

il devient noir & fé recouvre d\inç pouflîère , vraie 

chaux d'arfenic. Il eft friable & très-pefant. 

- Au feu , fi i'arlenic eô traité avec le contad de Pair , 

^îi ft calcine facilement , s'évapore en fumée blanche , 

qui n^efl que la chaux voiatili,(ee , en répandant unfe 

^^îolente odeur d*ail ;• ^ l'on pouffe le feu , l*ar(enic 

-rougit & bràle avec flamme. Si l'arfènic efl traité dans 

des vaiffeaux fermés , il fe fublime fens éprouver de dé- 

compofition. La chaux d*ar(ènic fe vitrifie facilement 

en iin verre blanc » très - tranfparent , qui , à l'air , 

perd infenfiblement cette tranfparence , & devient 

; laiteux. . 

•. L'acide vitriolique ne paroit pas diffoudre le régule 

d'arfenic ; mais il le calcine & Je réduit en chaux , en- 

; core £iut-il qu'il foit bouillant & concentré. 

L'acide nitreux attaque Se calcine pareillement le 
régule d'arfenic ; la diffolution donne des criflaux de 
Tome IL O 



5tIO M A N U K E 

nitre d'arfènîc , qui attire puiflkmment ITiomidlté 
de VdiT. 

L*acide murîatîque , (bivant les belles expériences 
de M. Bayen ( Recherches fur Tétain ) , à froid , n'a 
aucune aâion fur l'^rfenic , & à chaud , il n'en a qu'une 
très^foible & à peine (ènfîble. 

L'arfenic & (a chaux fe combinent très-bien avec le 
Ibufre , avec lequel ils forn:\^nt une mafle très-volatile, 
ymne ou rouge , fuivant les proportions , ou plutôt fiiî- 
vant le degré de feu qu'elle a éprouvé ; car l'arlènie 
pénétre de (bufre jufju'à (àturation n'en peut pas 
prendre une plus grande quantité. L'on nomme cette 
maffe orpln , orpiment lorsqu'elle eft jaune , Se rêalgar 
lorfqu'elle eft rouge, 

. . L'arienîc peut s'allier avec tous les métaux & \ti 
demi-métaux ; mais il leur enlève à tous quelques pro* 
priétés principales , fîir-tout la nulléabilité y il les rend 
en même- temps fragiles & cafîàns ; il change leujr cou- 
leur ; il rend le cuivre & le fer blancs ; l'argent ^ Tôt 
& le zinc gris ; mais il relève la couleur de Téuin. 

Au fujet de l'acide arfenical , voyez §. 31 , & nous 
aîouterons ici que nous penfbns que fon acide feul peut 
.être minéralilateur 

5. c c X rx. c. 

* Arfenîc. 
^Le régule d'îîrfenîc crîftalHfe en tétraèdre, maî$ le 
plus ordinairement en otftaèdre aluminiforme , & en 
fes différentes varier/ . 

Son régule , dans fa caflure , paroît ftrié ou compofé 
de prifmes allongés. Il n"a point de duâtlité^ 

Sa dureté peut être eûimée \po* 



DU Minéralogiste. 211 
§. C C X X. 

Arsenic natif wd au fer. Cronftedt , Min. , 

Je n'ai pas encore trouvé Tarfenic fans fer. 

§. C C X X. A. / 

jCj» L'arsenic natif èfl un vrai régule d'arfenîc 
qui jouit de toutes les propriétés métalliques ; il eu 
d'un gris obfcur , tirant fur le noir; il eft dur, cor;^- 
pade ^ ferré , quelquefois cependant il efi flrié ou en 
écailles. Sa caiiure fraîche offre la couleur de plomb , 
ou plutôt comme roblêrve M, Monnet, celle du fer 
de gueufe ; mais cette» couleur fe noircit facilement à 
Tair ; au feu il brûle , k calcine , s'enflamme & fe vo- 
latîlifè en une chaux blanche & friable , en exhalant 
«ne violente odeur d'ail , & il lâifle toujours une Icorîe 
ferrogineu(e & quartzeufe. L'eaii- forte le diflbut avec 
vivacité & forme avec lui un j&â moyen délique(cent« 
Il y en a trois variétés: i^. l'arfenic natif, friable, qui ' 
ed noir , qiii fè laifTe entamer au couteau , dont la , 
caflure efl un peu brillante , ce qui lui a fait donner très- 
improprement le nom de cobalt tejlacé ^ & que MM. de 
JBorn & Linhé ont mieux appelé arfitiic teflacé ; An- 
naberg en Saxe : i*^. l'arsenic natif firié qui efl ordi- 
liairement d'une couleur grife bleuâtre , compade ; la 
cafliire couleur de plomb , flriée ou écailkufe ; c'sfl 
l'efpèce la plus commune ; Sainte-Marie-aux-Mines , 
Freyberg en Saxe^ Kungsberg en Norvège: 5°. l'arfenic 
natif teflacé ou en écailles ; cette variété ne diflère des 
'^eux précédentes , fur-tout ds la Acondi , que parce 

o 2 



212 Manuel 

qu'au lieu d'être flriée elle tŒ en écîïîlles plus ou moînl 
larges. 

§. C C X X. E. 

Au chalumeau rarrênic natif s'enflamme , répand -une 
fumée blanche ^^ tapîfle le charbon de fleurs d*ar(ênic , 
qui deviennent bientôt noires ^ & exhaleune forte odeur 
d'ail. Si la portion de fer qu'il contient efl confidé- 
rable , elle refie fur le charbon , finon elle difpa':oit. Il 
communique aux flux une couleur jaunâtre , qui (e di& 
fipe à me&re que l'arfènic Ce volatilife. 

§. C C X X L 

» ■ 

Arsenic hatîf uni à Vargent., 

J. C C X X I. A. 

" O Voyei §. 158. 

§. C Ç X X I I. 

Arsenic en chaux , privé fimplement defon 
phlogijiique. Cronftedt, Min* §. 240.;. 

§. C C X X I I. A. 

t> Plufîeurs Minéralogîdes ont placé la chaux d'arfê- 
nîc , ou l'arfenic blaric , avec Tarfenic natif, & en cela ils 
jfe (ont trompés , puifque la chaux d'arlènîc eft ce deroî- 
métal privé de fcn phlogîftique. Qvel cft l'agent qui 
l'en a dépouillé ? Ne pourroit-ce pas être l'acide aérien» 
comme dans les autres chaux métalliques natives > 

§. C C X X I I. B. 

La CHAUX d'arseuic en général cû aflTei rare, elL^ 



DU Minéralogiste. 2j^ 

«ft bhnche & crifialllne & demi - tranfparente , difîô- 
luble dans l'eau. Au feu elle Ce volatilife comme la 
chaux, d'arfenic artificielle , en répapdant l'odeur d'ail, 
La, chaux d'arfenic eft ordinairement oulvcrulente ou 
en farine adhérente aux paroi* des mînes , & recouvrant 
certaines mines arsenicales tombées • f^ efflorefcence. 
Quelquefois on trouve la chaux d'arfènic fous forme 
çriHalliiie à la fuperficie de quelques mines de cobalt ; 
eft-ce un vrai verre {Tar/enic natifs ou n'efi-ce pas 
plutôt la chaux d'arfènic criilalli(ee tout /Tmpiement f 
Il faut avouer cependant que les criflaux de chaux 
d'arfènic que Ton rencontre parmi les produdions vol- 
caniques doivent être conddérés comme de vrai verre 
darfenic natif,. parce qu'ils ont été formés par fubli- 
ihatîon '& fufîon , au moyen du feu ou de la chaleur 
violente du volcan. On a trouvé cette mine d'arfènic à 
Joacbîmflhal , à Saint- Andreasberg ; & M. Sage en a 
TU fur des mines de cobalt de la vallée dé Giflan dans 
ks Pyrénées Efpagnoles» 

y. C C X X I L C 

■ Au chalumeau la chaux jarfenîc s^évapore en répan- 
dant une forte odeur d*ail , & tapiffant le charbon de 
fleurs blanches qui paflent fubitement au noir fî or» 
forte deffus le cône intérieur de la flamme. J'ai obfervé 
ce phénomène dans les efTais de toutts les mines arfe- 
iticales que j'ai faits , & je le regarde comme un très^ 
bon^ caraâère pour dlflîngner les fleurs d'arfènic de 
celles de l'antioioine qui font & refteiift blanches au 
feu, & de celles de ziivc qui de blanches devienneak 
jaunes. 

05 



214 M A N U E r, 

. . '* s. c c X X 1 1 r. 

♦ Arsenic mïnéralïfé par lefoufre. Cronftedt , 
Min. §. 2]l. Orpiment, Réalgar. 

^ 5. C ex XIII. A. 

C:J* On a vu , §.. iip , A, que rarftnîc (é combine' 
facilement avec le Yoafre , & produit une mafl? jaune 
ou rouge , fuivant le degré de feu qu'elle a éprouvé. 
La Nature offre cette comblnalfon toute formée dans 
les mines , & l'on a de l'orpiment natif & du réalgar 
natif, 

§. C G X X I I If B. 

L'oRPiMEUT NATIF eft d'unc couleur jaune tirant 
tantôt fur le rouge & tantôt fur le yérd \ il eft mêlé 
alTez ordinairement de parcelles de mica jaune & de 
fpath , ce qui fait qu'il paroît compofé de facettes pltis 
ou moins grandes. Il prend au feu une couleur obfcure, 
& ddwne une flamme d'un blanc bleuâtre , avec une 
odeur d'ail & de foufre confidérable. Il fe volatilift pref» 
que tout entier au feu , & il ne lailje qu'un réfîda 
terreux , verdâtre ; au c.-^ntraire dans un vafe fermé il 
fond , & en (e refroidîflant il forme une niafle rotigeâtre 
qui efl un vrai rcalgar. On le diflingue facilement de 
l'orpiment artificiel ou du commerce , en ce qu'il eCl 
pre(que toujours fous forme de petits crilîaux foyeux & 
légers , ou fous une forme granuleufe ; en Horgrie , 
en Servie , en Aile , à Lccfafén en Dalccarlie , &c. 

5> C C X X I I I. C. 

Le réalgar rtacîf cB. rouge plus ou moins vif, quel- 
quefois rouge de rubis , ce qui lui a fait donner le fiom 



DU -^Minéralogiste. 2ïf 

de ruhine d'arfenic \ il eft compade , dur , brillant. Au 

4eu il donne une flamme bleue ; il eft fufible & volatil, 

& rég^nd une odeur d'ail & de foufre comme l'orpi- 

ihent. On en trouve d'opaque , dfe demi- tranfparyit ^ 

de tranfparent , & de crHlalHfé^ en Hongrie & à la 

Solfatare, 

$• C C X X I I I. D. 

■» * - ' 

*Arfemc miné ralifé par le foufre* Orpiment /tèalgoÊlk 

Le foufre fe combine très-bien avec Tarflirïic , & ei» 
différentes quantités. 

Nous connoiffbns deux variétés de cette combinaifbn^ , 
qui paroifTent différer par les différentes proportions où 
£ê trouvent ces deux fubftançes. 

Orpiment. Le foufre paroît ici dans une grande §ro-» 
portipn i 

foufre., , ., c. • •.^. . -Ofipo .' 

arivnic ^•••o,io 

Sa gravité (pécifique eft 3,500, 
Il n'affede point de forme régulière ; mais il fe pré- 
fente fous une forme lamflleule , demi-tranlparente ^ 
& d*lin jaune plus ou moins foncé. 

Réalgar , rublne iV^rJenic. Il eft d'un rouge orangé ^ 
vif & brillant. ' - 

Bergman dit avoir retiré de la irubîne de Pouîjzolj^ 
foufre.,,,.., ». .^. .«. ,, .,..•.,->. o,ïo 

arfenic 0,5^0 

Je ftc fais fi ces proportions qu'on ifi^Rne au réalgar 
& à l'orpiment font bien exades» 

Lstcriûallifation de la rublne d'arfenic eft un prîfîne 
tétraèdre rhomboïdal terminé par deux pyramides té- 
traèdres. Ces pyramides éprouvent un grand Bombre des 
Tarie tést ^ - 

04 



2l6 M A N U B! L » 

Ces criHaux de rubine Ce trourent dans les liciatfèreir 
Yolcaffiques , 8^ paroifTent dus à une (iiblknation du 
foufre & de rarfelnic. 

"" §. C C X X I V. 

Arsenic avec fer y minéralifé par le foufre. 
T y rite arfenicale. Cronftedt, Min. §. 243 9 A. 

«r 

4 5. C C X X I V. A. 

C5* n ■ ^té dit, f. 1^9 , A , que l'on devoît bien 
'dîfllnguer le mîfpickel de W pyrite arfenicale-, dans le 
premier , le fer étoit diredenient. combiné avec Tarr 
(enic fans foufre , & ici ces deux fubilances métalliques 
(ont minéralifées par le (bufre. Cette pyrite ou mine 
griiè d'arfenic , efi de couleur gris de cendre , un peu 
bleuâtre , ûi^e ou compofée de petite^ partie^ bril- 
lantes. ÊUé (ê ternit à Tair ; elle fait feu avec le bri- 
quet , & répand une odeur d*ail. Elle fait quelquefois 
effervescence avec Tacide nitreux , qui la diffout en 
partie. Au feu ejle (è volatililè en formant un vrai 
réalgar , ce que ne donne point le mifpickel > & c'eft 
là le caraâère diilinâif de ces deux fubilances que Ton 
confond fi aifément* 

5. C C X X I V. B. 

* Arfenic avec fer , minéralifé par le foufre* Mif-» 
pîckel, 

La forme qu*afïede le mifpickel efl le pfifiçe té* 
traèdre rhomboidal droit ou (ans pyramides. 

Quelquefois ce prifme efl terminé par une pyramide 
dièdre obtufe à plans triangulaires» 



DU Minéralogiste. 2217 



§. C C X X V. 

Cobalt. 

Sa gravité fpécîfique eft = 7,700. Uacide 
nitreux & Teau régale le diflblvent très-facile- 
jnent ; le vitriolique a befoin d'une ébulUtîon 
jufqu a Cccité ; le muriatîque & Tacéteux ne 
peuvent le diflbudre qu'en érat de chaux. Le 
phlogiftrque faturant eft exprimé par 270 (i), 
& il y eft retenu avec la même force que le fer 
retient le fien. Le régule ordinaire fond au 
même degré de chaleur que le cuivre ; maïs 
quand il eft bien dépuré , il ne fe fond guère 
plus facilement que le fer. 

$. C C X X V. A. 

tC^ Le COBALT efi un' demi - métal d'une couleur 
blanche ou plutôt grîfe tirant (ur le rouge , d'une con- 
fiflance dure ; il eft fragile. Se on le caiTe facilement ; 
ÙL caflure ed gtenue ; frakhement faite ^ elle a un 
brillant métallique; mais ce brillant pafTe alTez vite, 
8c l'air Taltère j Teau ne paroit pas' avoir de l'adion 
fur lui. 

Au feu le cobalt ne ft fond que lorfqu'il cfl bien 



(I) Comparée â celui d'un quintal d'argent^ fuppofée loc.i Jourm 
' ^ ii Phyjîq. 1785 , t. XXII, p. 105. ) 



i2l8 M A N U E t 

rouge. LorCqu'on le fond avec le contaA de 1 aîr , il ù 
calcine & donne une chaux tûrnk , qui pafTe au noir« 
Dans les expériences que j'ai faites pour le faire criP* 
tallifêr, j*ai remarqué que lor(qu*ii éprouvoît Tébul* 
lition , il bruioit avec flamme comme toutes lt;s (iibf- 
tances métalliques. Le cobalt fotidu & refroidi avec 
précaution , criflalli(e en faifceau d'aiguilles ou de 
prîiînes aiguillés ( Journ. de Phyf* 178 1 , /. JiCVIII^ . 
p. 73 )• La chaux de cobalt , traitée avec le borax , 
donne un verre bleu , & cette propriété eft très-com- 
mode pour pouvoir reconnoître la préfence de ce denoi* 
métal dans une mine. Cette même chaux , d^une couleur 
grlfe & (ombre,. Ce nomme dans le commerce Ja/rei 
mélçe avec trois fois Ton poids de cailloux 'pulvérifés, 
cxpofée à un très-grand feu , elle Ce fond en un verrt 
d'un bl^ obfcur , nommé fmuli* 

L'acide vitriolique ne diffout le cobalt que lor(qii*il 
eu. concentré & bouillant ; la diflblution eil de couleur 
rofe , & par évaporation elle donne des crifiaux dç 
vitriol de cobalt. 

L'acide nitreux dîfTout très -bien le cobalt & avec 
cffervefcence ; la dilTolutiop efl rofe ; l'alkali fixe Iti 
fait prendre une ^couleur obfcure , & Talkall volatil 
une rouge ; par évaporation elle donne des criflaux de 
nitre de cobalt qui font très-déliquefcens. Si dans cette' 
difTolution on ver(e de Pacîde ipuriatique , la couleur 
' pafle au rouge ou jaune roiigeStre. L'acide inarin s'em- 
pare du cobalt & forme V encre Je fympathïe avec b- 
quelle, fi on trace quelques lettres , elles dirparoiflcnt 
' en fe féchant ; mais approchées du feu & chauffées , elles 
reparoifTent en verd. 

L'acide muriatique ne dilTout le cobalt q^u'à chaud f 



DV Minéralogiste. rziijjf". 

et encore beaucoup mieux & ^aux que le régule ; par 
révaporation iln (ê forme des criAaux de muriate de 
*cobalt trcs-déHquefcens. 

L'eau régale difTout ce demi-métal & fournit une 
encre de fympathîe en raifbn de Pacîde muriatique 
qu'elle contient , &, non de racide nitreux. 

Le cobalt s'allie àffez facilement avec tous les mé-« 
taux & les demi- métaux y & les altère peu, excepté 
avec l'argent , le plomb ,*& le bifînuth; il s'aUie trh^ 
difficilement avec le zinc , & ne s'amalgame point avec 
le mercure* 

§. ce X X V. B. 

Ce demi - métal a un grain aflez fin. Lor(qu'il cri(^ 
tallife , Ja forme de Tes criûaux paroit être le cube qui 
peut pafler à l'odaèdre. 

Sa dureté eft confidérable , &r peut être eftimée ^,30* 

j. c ex X V, c. 

Speiss. Cette fubflance qu'on trouve dans les fo»- 
deries en grains de cobalt ne paroit être que le régule 
de cobalt allié avec du bidnuth & du nickel. 

J. C C X X V. D. 

Cohah natif mêle d'argent natif, Cohalt tricotée 

Cette mine eft criftallifée en feuilles de fougère oif 
en dendrites , fous forme de peigne. Ce {ont des petits 
prilhies ferrés les uns contre les autres. Ils font formés 
d'odaèdres implantés les uns fur les autres. 

Ils contiennent une portion d'argent. 

Il paroît que le cobalt tricoté contient toujours une 
•portion d'arfenîc. 



' Cette mine Ce trouve |^ Joachimiladt en Bohème , i 
Annaberg , & Scheneeberg en Saxe y 6^. 

§. C C X X V I. 

Cobalt natif uni à Varfenic. Cronftedt, 
Min. §. 2jp. 

$ C C X xr V I. A. 

t5» On n*a pas encore trouvé jufqu'à pré(ênt du 
cobalt natif a /foluoient pur , & c*eâ dans cette mine 
qu'il approche le plus de cet état. Elle contient ^tou- 
jours une certaine portion de fer , mais en petite quan- 
tité. Elle efl folide , dure , pefànte , de couleur grife, 
plus ou moinç obfcure , & qui quelquefois tire un peu 
iiir le rouge. Sa caffure eft grenue , peu ou point bril- 
lan e. Elle fait ordinairement feu avec Jb briquet, en 
répandant une forte odeur d'ail ; elle noircit au feu» 
elie eft difToluble dans l'eau forte, avec efFervefcence , 
^ précipitée par l'acide muriatique , elle donne de 
l'encre (ympathique. Comme on pourroit la confondre 
avec la mine d'arfenic blanche & grife , deux carac« 
tcres particuliers la feront aifément reconnoître, i**. de 
former de l'encre de (ympathie avec l'acide muria* 
tique ; 2% de donner un verre bleu avec le borax ; la 
mine d'arfenic n'en donne qu'un noir. Il y en a deux va- 
riétés ; l'une folide & compzâe , l'autre grenue & fa- 
cile à brifcr; dexplus, (à couleur eft d'un blanc rou- 
geâtre , & quelquefois un peu hépatique. On trouve 
ces deux variétés à Loos en Hel/îngie , à Schneebcrg 
en Saxe , & à Sainte-Marie-aux-Mines , en Alfacc. 



T»v MtVéRAEottisTiB/ oall 

5, C C X X V I. B. 

An chalumeau , cette mine exhale d'abord une foria 
odeur d'ail , noircit 8^ Ce fond en uft petit globule ^ui 
cfi le régule de cobalt» Il colore en bleu les âux« 

§. C C X X V I I. 

Cobalt en chaux. Cronftedt , Min. §. 2^^^ 
On trouve beaucoup de fubftances étrangè- 
res mêlées à ce cobalt, fur-tout de l'arfemc, 
du fer ou du cuivre ; mais j'ignore encore fi 
elles y font mêlées feulement méchaniquement, 
•u il elles y font combinées plus intimement» 

5. C C X X V I !• A. 

1^ Cette mine de cobalt eh chaux efl encore une 
•des preuves connues qui appuient mon (èntiment fut 
les mines en chaux , qui ne font dues^, je crois y qu'à 
l'altération & à la décompo/îtion produites par l'acide 
aérien , qui re^le quelquefois combiné avec la chaux 
ou la terre métallique. En effet , fi vous difiilhz à 
L'appareil pneumato-chimique la chaux native de cobalt, 
on obtient une certaine quantité d'acide aérien. Il peut 
arriver aulïi que cet acide en foît dégagé par quelqueg 
caufès. particulières , & alors on ne le retrouve pas daifi 
la chaux. 

$. C C X,X V II. B. 

» 

La MiKB DB COBALT EN CHAUX efl ordinairement d'un, 
gris noir , mais quelquefois Ci noire , qu'on la prendront 
pour du noir de fumée ; elle tache les doigts , elle eft 
jprefque toujours friable & pulvérulente. Quand elle eft 



aâ2 M A N u E i; 

compaâe , H on la rompt , on remarque fôuvent dans 
fon intérieur des taches de couleur rofe , à- peu-près 
comme 1^ fleurs de cobalt* Il efl rare qu'il ne s'y 
trouve mêlé un peu de terre martiale. L'orfqu'elle eft 
iblide , elle' a quelquefois la oiflèmblance & la forme 
de^ fcories vitreufes , ce qui lui a fait donner par quel- 
' ques Minéralogides , le nom de mine de cobalt vhreufe. 
L'efpèce de mine ici décrite ne contient point d'ar- 
iênic> ce qui la difiîngue abfolament de refpèce (iiî- 
Vànte , qui en contient toujours. Mêlée avec de l'argile ^ 
elle forme l'ochre de cobalt. 

$. C C X X V I I. c. * 

Au chalumeau , comme la chaux noire de cobalt eft 
toujours mêlée d'un peu de chaux rouge , qui efl arfe- 
fiicale, elle donne un peu d'odeur dail. Elle efl d'une 
rédudion très - difficile. Mais elle fe dîflbut xlans le 
borax , le colore en bleu , & une partie £ê réduit en un 
petit culot métallique qui occupe le bas du globule*. 

$. c c X X V 1 1 1: 

* Cobalt minéralifé par V acide arfenicaL 
Cronftedt, Mi/z. §. 24.S. 

Quelques morceaux de cette mine , que j'aî 
rCxaminés , m*ont offert ce caradère (i). 

§. C C X X V I ï I. A. 

15» Voici le feul exemple cité par M. Bergman , où 
Il regarde l'acide arfenical comme minéralifànt le co- 
balt ; je penfe qu'il en exifîe bien d'autres , & qu'en 

(1) Opufo. vol. II, p. 44^. 



BU Minéralogiste. naj 

gîoéral dans toutes/ les mines arfenkal-:s de couleur 
rouge , ce demi-métal y eft fous cette forme , comme 
argent rouge , fleurs rouges d*antimoine , &c. &c« Voye:^ 
rintroduâion. 

On (àvoit bien en Minéralogie que les fleurs de cobalt 
#tr la chaux de colbat rouge & ro(è contenoient une 
certaine quantité d'arfenic ; mais on n'avoit pas re- * 
cherché encore dans quel état il s'y trouvoit, Plulîeurs 
expériences ont démontré qu'il y exifloît dans l'état 
d'acide , c'efl - à - dire , dépouillé ab(blument de foa 
phlogiflique. Il pourroit bien fe faire que le même 
agent qui aurpit dépouillé le cobalt de (on phlogiflique 
en eût privé en même - temps l'arfenic qui , réduit 
par-là à l'état d'acide , réagiroit fur la chaux de cobalt,^ 
ic lui donneroit la couleur rouge ou rofê , qu'elle n*a 
pas naturellement , & cet agent efl -peut-ette l'acide 
aérien* Ce qui engage encore à le croire , c ëft que fi 
Ton expofe à l'air & à l'humidité de la mine de cobalt 
erdinaire , elle s'effleurit bientôt en rofê. 

5. C C X X V I I I. B. 

Cette mine efl rarement en^ maflè ; communément 
elle eft en efBore(cence ou pulvérulente , & recouvre 
des morceaux de mines de cobalt. Elle eft due à la 
décompontion de ces mines. Il y en a en flries ou en 
très -fines 'aiguilles d'un beau rofe & couleur de fleurs 
de pécher. Ces couleurs pafTent au feu , & à melure 
jue l'arfènic (e dégage , la chaux* devient noire & pafle 
par conféquent à l'état de la n;iine de cobalt en chaux ^ 
gui a été décrite à l'article précédent. 



22^ M A N U B r, 

5. ce X X V I IT. C. 

Au chalumeau , Tariênic Ce volatîli(ê ; maïs la chamc 
fè réduit plus difficilement encore que la précjêdente* 
Elle colore en bleu ie verre deV>orax. 

§. C Ç X X I X. 

Cobalt &fer y fouillés de V acide vitriolique/ 
Çronftedt, Min. §. 2^0. 

§. C C X X I X. A. 

Cy* Cette mine efi connue Cous le nonfi de mime de 

iéOBALT SULFUREUSE & VlNE DE COBALT SPÉCULAIRE. 

Ced la plus belle, la plus riche & la plus brillante 
des mines de cobalt ; elle efl, blanchâtre ou griffe ; û 
çonfîftan^ cft dure & compade, A Tair elle Ce ternît 
moins que les autres , ce qui efl du (ans doute à (â pro- 
portion de (bufre & à ce qu'elle ne tient point d'ar- 
fenic , comme Tob^èrve très-bien M. Monnet, ou plu- 
tôt , parce que d*aprcs Brander & Bergman , ce n*tii 
pas le foufre, mais l'acide vitriolique qui ejft uni dans 
cette mine au cobalt 8c au fer. Il faut cependant ob- 
ferver , d'aprçs ce dernier Chimifte , que Tacide vîtrîo» . 
lique y eft en trop petite quantité pour y former du 
TÎtriol de cobalt. Elle fait feu quelquefois avec le bri- 
quet; au feu , tout l'acide vitriolique Ce dégage en fou- 
fre , & alors il ne relie plus que la chaux noire du 
cobalt. Si on fait difloudre cette mine dans l'eau forte, 
îa diffolution efl d'abord blanchâtre ; mais bientôt elle 
paffe au rouge altéré d'un peu de jaune; & mêlée avec 
l'acide muriatique , elle forme une belle encre (>'mpa- 
riiique. Il y en a deux variétés , l'une follde 8c l'autre 

pulvérulente. 



DU MiNiRALOGISTE, 22 

l'autre pulvérulente. On n'en a encore trouv/ qu'ea 
Suéde. 

& C C X X I X, B. 

M. Gmelîn croit que cette mine n'efl que du gyps ou 
glacUs marîœ^' pénétré de cobalt ( tom. Ilï , édit. d«. 
Linné ). 

§. C C X X X. 

Cobalt avec ftr & arfenic , minéralifé par 
le foufre. Cronftédt, Min. §. 4.5-1. 

S. C C X X X. A. 

ti:5»^ Cette mine, connue fbus le nom de mine db 
COBALT , BLANCHE , BRILLANTE , diffère de la précé- 
dente en ce qu'elle contient de Tarfènic, & que 1» 
cobalt & le fer y font minéralifés tous deux & ea 
mcme-temps par l'arfeniç & le foufre. Elle efl blam- 
che , d'un blanc quelquefois tirant (ur le gris & quel- 
quefois tirant fiir le rouge* Elle eft pefantc, dure, &- 
lide« c< ùl caffure eâ fouvent lamelleufê & Ipathique 
comme celle de la galène. Elle fait efferve(cence avea 
Tacidé nîtreux qui la diffout en partie. En verlan t dans 
la diflbiution qui efl d'ua rouge jaune un peu d'alkalt 
fixe , il ft forme d'abord Mn précipité gris qui n'efl 
que du fer & de l'arfeniç , & enfuite un précipité. ro(ê 
qui efl le cobalt uni encore à une portion d'ar fenic qui , 
lui donne cette couleur. Avec l'acide vitriolique , la 
•diiTolution efl rouge , & avec l'acide muriatique , on 
a de l'encre de Çmpathîe. A un feu bien ménagé , l'ar- 
iènjc s'évapore le premier , & la raine devient noit« 
«xilîjite le fouffe fe dégage & la mine de cobalt devient 
gri(ê. Raremet^t cette elpèce de mine de cobalt effleuric 
Tome IL . ^ P 



225 Manuel 

à Taîr en fleurs rofes , comme les autres, elle eff prefr 
que toujours criftallifée. Tunaberg en Sudermanie , fit 
fur-tout les mines du Hartz, de Saxe, de Sainte-Marie- 
aux-Mines , en ont donné beaucoup. 

C'eû mal à-propos que Ton a donné à Tarfenic natif 
le nom de cobalt teflacé. F^oyei §. no. A« 

§. C C X X X. B. 

Au chalumeau , Parfènlc & le (bufre s*exbalent ^ il 
fe forme un petit globule de cobalt (buîllé de fer qu^ 
colore en très-beau bleu le borax 8c les flux. 

$• C C X X X. €• 

* Cobalt mêlé de ftr minéralïfé par leftH^re 6 Tof* 
fenic. 

Cette mine de cobalt efi d'un blanc brillant conun» 
rétain, & ne fe ternit point à l'air* 

Sa dureté ed aflfez confidérable. 

Elle (è trouve fouvent criflallîféé* 

La forme de.fes cridaux e(l le cube ftrié , de ma* 
tiîère que les ilries d'un côté (ont toujours perpendicu« 
laires à ceux des autres côtés. 

Le cube peut être tronqué aux huit angles folides* 

Il peut l'être fur fes arrêtes. 

Enfin il pafle au dodécaèdre à plans rhombes, La 
mine de Tunaberg en Suède préfente une grande va-» 
riété de ces formes. 

5. C C X X X. D. 

i 

11 y a une nutre efpcce de mine de cobalt analogue 2 
celle-ci y qui n'en diffère qu'en ce qu'elle contient moins 
d'arfenÎQ & beaucoup plus de^ (bufre» 



DU MlNÉRAEOCJlSTE. '22J 

' Elle €)ri&alli(ê également en cube* , mais qui ne fortt 
point ûriés. Le cube peut également être tronqué commp 
dans refpèce précédente. • 

Sa caffure eft grenue & (è ternit bientôt à Tair, 
Oa la trouve en Hongrie , en Bohême , 8çç* * 

. ' §• C C X X X L 

CbBALT avec fer y arfenîc & nickel ^ minera'^ 
lifé par le fouf're. Cronftedt , Min,. §. 2^2* 

S. C C X X X !• A/ 

(:> Cette mine de cobalt n'efl qu'une variété du kup« 
fer-nickel ^ $• ii8. A^ mais dans laquelle le cobalt 
.efl en plus grande proportion. 



S. C C X X X I L 

Z I K C« 

Sa gravité fpécîfique eft s=r 5,852. Tous les 
acides le dîflblvent facilement & avec efFervef- 
cence , parce que le principe inflammable eft 
très-peu adhérent à ce métal , 'comme nous 
Tavons déjà remarqué , §. 215^ La quantité qu'il 
faut lui en enlever par quintal , eft défignée 
par 182 (i); il fe fond à 371 degrés de cha- 

ti) Jouirn. de Piiyn^. iji}, t. XXII ^ p« loj^. 



V2% M A K tr B £ 

leur, & pour peu qu'on Taugmente, le métal 

s'enflamme en répandant des fleurs blanches (i). 

§. C C X X X I I. A. 

O" Le ziHC efl un demî-mécal d'un blaoc tirant un 
peu CuT le bleu , fur-tout dans (k caflure , car a Fin- 
tcrieur , il approche plus de la couleur da ploo^. Sa 
caffure offre ou de larges facettes unies ^ ou des dettes 
pénétrées par de petites aiguilles qui (ont dues à h 
forme criilalllne que prend ce demi-métal en criftdli- 
lànt. Il eit un peu malléable , eu du moins il &*ctend 
un peu fous le marteau avant que de fê rompre, fie 
-^^1 eft fî difficile de le réduire en pouî&cre arec cet 
inilrament, c*efl qu^il s*écrcuit trcs-fâcileaicnu II «É 
fufceptible d^étre lamicc , & c*eû M. Sjge qui , le pre- 
mier , a fait cocnoitre cette propriété. 

L'air altère ua peu le z'izlz^ puîiqu'U lui enlcre 
îniCnli^Lemer.: f^n briihrt ^îénûlique ; mais il ec paroit 
pa5 que i'e»u pure ait de rôCtIon fur lui. 

Au fcu , le zinc for.d allk- facilement; auS-tôt q^'îl 
ra;îgi: , avec le contid de l'^ilr , 5c en Tr.zzzp2r.t 1- fra, 
îl fe rêijit en une chaux gr:.': ; à Tor: pcuï!e le fèa, 
bicrto: il s*er.&fnœe , brûle c'ure Eirriue c'ra bk« 
Teriine îrè^-brillicte , & (e vclatiliie en petÎTes ai- 
gu ilics trè$-€aes & trcf-bl anches , ccr.r-ccs fcos le Bca 
de /2£urj de \inc ^ ce roaer-jljr, de l^ir^: zhllzj^ 
^.t.-f:*f , &C. &C. Le zirc fcr.iu & rîfrclii iv^^z pré* 
crjîL'r. ^e5 iurcep::.:e ce ^ cri:rîll::tr Jmi-^s^ ii 
Phyf. :-5: , /. XVUI^ /•. 75 '- La cbzcx c* rlaca 

m ■ M^i— — 



DU MiNêRALOGiSTE. ^2^ 

htSyin d*un trèf-grând feu pour fe fondte , & elle donnaj 
alors un verre d'iMi beau Jaune. ■ 

L'acîde vîtrioiîque difTout même à froid le zinc avec 
éffei^vefceince , & cette efFervelcence eft produite par Icf 
dégagement du gaz inflammable. La diflblutibn étendue 
d'eau eâ tranfparente & donne par' éraporation des- 
criilaux de vitriol de zinc , plu^ consms fous le nom 
ie couperofe Hanche* 

L'acide nltreux. dilTout le zinc avec vivacité & cba^* 
leur, La diflTolution , d'abord un peu verdâtre & trou- 
ble , devient tranfparente , & par Tévaporation donne 
des triflaux de nitre de zinc. 

L'acide muriatique difibut le zinc avec les mêmes 
phénomènes que l'acide vitriolique , & dégage comme 
lui une grande quantité de gaz inflammable. La diflTo- 
lution efl (ans couleur , mais ne fournit point de crif^ 
taux par l'évaporatlon , & {è coagule- par la chaleur. 

L'eau régale le diffout avec efFervefcence & chaleur , 
êc la diflblution eft Jaune. 

L'acide acéteux le diflbut pareillement; la diflblu-. 
tien a un goût acerbe , mais répand une odeur agréable. 

Enfin l'air fixe , ou l'acide aérien mêlé avec de Teau , 
dîfl&ut le zinc , & par révaporation- donne un fel moyen 
métallique , un vrai méphite de zinc. 
. La potafle ou Talkali fixe cauftique , miré en dî- 
geflion fur du zift: ,çn diflbut une certaine quantité. 

M. de Morveau eft enfin venu à bout de combiner 
artificiellen[ient le zinc avec le foufre , ce qui a voit 
paru juf^u'à préfent impoîTole. ( Aca<i^ ds. Dijon , 1785 i 
première fem* } 

Il s'allie avec tous les métaux & les d^ml-métaux , 
excepté le nickel & le bifiauth j aîfez difficilement ce- 

P3 



fljo M A N ir B c 

pendant arec le fer & le cobalt. Il rend tons-les nétaini^ 
avec lelquels il eft uni , plus fragiles , moins cependant 
Fétain 8c le plomb que tous les autres. Il les rend anffi 
I^lu^ fu{îbles« Il fait prendre an cuivre une couleur 
jaune d*or , Se cet alliage fait avec du cuivre & de la 
^lamine ou du zinc , eâ connu fous le nom de laiton 
'eu cuivre jaune» 

Il s'amalgamme très-facilemct avec le mercure, fcît 
par la trituration , foit par la chaleur* 

• J. G C X X X I I. B* 

La nature offre très^abondamnient le zinc , puisqu'il 
efl très-peu de raines de fer qui n'en contiennent; 
mais il a Ces mines propres, qui (ont les fuivantes» 
Quoique Ton ait beaucoup parlé de z^iirc natif, & que 
même M. Valmont de Bomare le cîte dans (à Miné- 
ralogie , les mw'illeurs Minéralogifies révoquent en doute 
fon exiflence. * " 

5. C C X X X 1 1. C. 

* Zinc* 

Cette fubftance pourroît peut-ctre être claffee parmi 
les métaux , puifqu'elle a-aflez, de malléabilité pour être 
laminée. 

Sa dureté peut être eftiméo 4,8®. 

La cri(lalli(âtion du zinc paroît être l'oélacdre , les 
pyramides font quelquefois féparées par un prifce in- 
termédiaire 'y mais en général cette criflaliifàtion efi 
confufê. 

A la caflTure le zinc parojt avoir une criftalli&tiotr 
compofée en prifmes allongés , ou en ftries. 

Les mines de zinc font de deux efpèces ; les «ncj 
qu*on appelle blendes, font minéraljfées par le (bufre. 

Les autres q^ii font la calamine Si les mines de 



DU Minéralogiste. ^yt 

^înc (pathi^^ues ) Totit minéralifées par Tacide aérien 8c 
Vair pur. 

Mais ce quî eft particulier à ces efpèces do mines, 
c'eft qu'elles contiennent toutes de Teau. 

Peut-on dire que l'eau fafTe ici les fonâions de mî-^ 
néraliâtear? 

$. G G X X X I I I. 

Zikc en chaux y ptivé dt fort phlogiflique. 
Gronftedt , Min. §. 228 , A. Pierre calaminaire. 

Cette mine cft prefque toujours unie avec 
1 argile & le fer éti chaux. 

5. C C X X X I I L A. 

tj» M. Bergman a donné une analyfê très-exade de 
la pitrrc calamînairc , .dans un mémoire fur lés mines 
de zinc ( Journ^ de Phyfiq. 1780, t. XVI ^ p. 17 ) » , 
dans lequel il prouve que la vraie, pierre calaminaire 
efl une pure chaux de zinc, qui eft mêlée feulement 
avec un peu de chaux de fer & une quantité aflfez con- 
fîdérable d'argile & de terre fîliceufe , mais que la chaux 
de zinc n'y eft pas minéralilee par l'acide aérien comme 
l'efpèce fuivante, J. 234. 

5. C C X X X I I I. B, 

La MINE DE ZINC EN CHAUX , OU PIER&B CALAMI-. 

iJAiRE , a l'air d'une terre , ou plutôt d'une ochre pluf 
ou moins compade , quelquefois (blide & dure comme 
la pierre ; quelquefois molle & friable comme de la terre. 
Sa texture paroît tantôt grenue comme du fable , tantôt 
kmelleutê , prefque toujoujrs remplie de trous & de ca- 
vités. Sa couleur varie beaucoup j il y en a de grife ^ 



à^2 M A N U E t; 

iê jaunâtre, de brune; maïs elle n'a jamais te brîUamC 
tnctallique, quoicju'eile contienne quelt^uefoîs des ma* 
lécules brillantes & micacées. Elle efl pelante , mai» 
beaucoup moins que certaines mines de fèr avec leP- 
Quelles elle a beaucoup de rapport extérieur. Quelque 
dureté qu'elle ai t , elle n'en a jamais afle/. pour faire 
feu arec le briquet. Mife au feu, elle jaunit. L'acide 
vitrielîque la difTout avec chaleur, & l'acide nitreux 
avec eflférve(cence , & fes diiToluticm» peuvent donner 
des cridaux de vitriol & de nitre de zinc par évapo- 
lation. Le grand ufage de la pierre calanrinaire efl de 
^fervir à convertir le cuivre rouge en cuivre jaune ou 
' laiton. Les variétés de la pierre calaminaire dépendent 
de (à couleur j il y en a d'un |rls cendré tirant fur le 
jaune , d'un gris cendré & d\\n rouge brun ; c'eft la plu* 
commune & la plus abondante de toutes. La première 
variété vient d'Angleterre & d'AÎx -la-Chapelle ;. la fé- 
conde de Bonn, & la troi/îème de Pologne & de Na- 
mur. On a trouvé depuis peu à Fribourg en Brifgav 
une calamine crlflalli(ee en aiguille ^ que l'on a con- 
fondue avec la zéolithe , & que M. Pelletier a reconnuet 
ÇJourn. de Phyfiq* 178* > r. XX^ p* 410. ) ' 

S. C C X X X I I I. c, 

i 

Il (e trouve fouvent dans les cabinets de la pierre 
calaminaire jaune & recoivverte d'une efpèce d'cffloret 
cence jaune ; cette pierre calaminaire n'eft pas telle 
qu'on la trouve dans la mine , mais elle a été déjà 
grillée* 

§. C C X X X I I L D. 

Au chalumeau, la pierre calnmînaîre ne fe Fond pas 
qqand elle eft mêlée de parties nwrtiale^, elle devien 



DU MlMfoRÂL.OÔ'lSTE. iîjjf 

attîrable à Taimant & d'une couleur plu& obfcure. Ella 
prend une couleur de verd enfumé avec le fel micro-^ 
co(mîque , d'un verdr^aune avec le , borax , & noircît 
lalkali minéral* Quand ces flux en tiennent une trop; 
grande quantité en diiTolutlon, ils deviennent opaques ;; 
iiir le charbon , il (e forme quelques fleurs de zinc 
blanches , qui deviennent jaunes , 8c brûlent d'une pe^ 
tite flamme d'un verd bleu. 

^f . .-■ , . "* ■ . •• - 

5. C C X X X m. E. 

* Zinc minéralifé par l*air put & T acide aéfîtm 
Calamine^ 

La calaniine eft une Véritable ckaux de zinc , mcl^ 
de fer & d'acide. 

Cette chaux doit contenir une portion d*acide aérien 
& d'air pur. , ' 

Sa pefànteur fpécifique eft environ ^de. 4,500. 

La calamine cj^IdalUfe rarement; cependant on en 
jpx)uye dont la forme dé^ criftaux paroît être.un prîfine 
^exaèdre ou rhomboïdal comprimé^ terminé par d^ 
|J)mmets dièdres. 

Souvent la calamine preni la forme d'autres criftaux 5 
on en trouve en dents de cochon, &c. mais cette forme 
lui eft étrangère. 

Bergman a retiré d'une e(pèce de calamine, 

chaux de zinc. • . • ^ . •• « 0,84 

chaux de fer. .••.•.•.•.,.••••..0^03 

terre filîceufe. 0,1» . * 

terre argilleufe. 0,01 

Toutes ne donneroient pas \^% mêmes produits* 



$54 M A N tr E £ 

$• C C X X X I 1 1. F. 

Calamine, de Fri^ourg. Cette calamine a rapparencé 

d'une >zéolithe y & avoit toujours été placée ^rmi les 

séoUthes. 

^ Elle fe présente en petits criftaux dont la forme eft 

tin ptifme hexaèdre applati , terminé par des pyramide^ 

dièdres. 

Souvent ces criHaux forment un mamelon dont let 

rayons (ont dlvergèns* 

M. Pelletier analyfâ cette (ubôance qu'il reconnut 

être une calamine s elle contient , 

chaux de ztnc« ••.•••«••• ••Oj^6 

terre filicéu(è, ••••*•••«•••••• • ..0,^0 

eau • • • • • • • «r.Oyi » 

; Il faut que Pair (bit bien adhérent à ces e(pèces de 

chaux , puifqu'on ne peut Ten dégager. 

§. c ex X X I V. 

ZiNC minéralifé par V acide aérien* Cronftedt^ 
Min. S. 228, A, L 

f. C C X X X I V. A. 

t^ La mîne de rînc en chaux minéralifée par Tacîde 
aérien , eft connue fous le nom de mime db zinc vi- 
treuse, à cau(e de fon rapport avec le verre de zinc 
artificiel ; elle eft gri(e tirant un peu (îir le bleu , quel- 
quefois Terdâtre *du jsunâtre ; elle reflèmble beau-» 
coup à la pierre calamînaire avec laquelle on la con- 
fond ordinairement 5 & elle n'en diffère eflentiellement 
que par Tacide aérien qui lui fert de minéralifâteur ; 
mais ranalyfe fait bientôt voir la différence qu'il y a 



DU Minéralogiste. ^3^ 

ctitte ces deux mines. Sa caffiire cil comme celle dif 
quartz » mais (ans le brillant 8c la dureté , quoique ce^ 
pendant elle en ait ailêz pour faire (eu avec le briquet* 
Sa fiiperficîe eft recouverte en grande partie de no-r' 
dofités , de cavités ; elle eft par zones ou par feuitlets^ 
Au feu elle prend une couleur jaune , mais ne laifle 
échapper aucune odeur fulfureulè. Avec les acides , 
fur-tout l'acide vitriolique t& Facîde- marin , elle fait 
eflFervefcence , & (è diflbut pTe(qù*èh entier. L'effer- 
vefcehce eft produite par le dégagement de Tacîde 
aérien , qui mtnérali(bit le zinc. La dtfTolution avec 
Tacide vitrîolîque donne par l'évaporation des cridaux 
de vitriol blanc ou vitriol de zinc. Cette mine con- 
tient prefque toujours une petite portion de fer. D'après 
Tanalyfe d'un morceau de cette mine venant d'Halîwel 
en Angleterre, M. Bergman ( Mém. cité ) conclut 
qu'elle tient par quintal vingt-huit livres d'acide, aérien , 
fîx livres d'eaû, 8f environ (bixante-cinq livres de zinc,' 
ëc le refle efl du fer. Il y en a trois variétés , toute* 
trois venant de Flinshire en Angleterre v l'une fblide 9 
compade , c'eft la plus rare ; l'autre par zones ou pat 
lames, rentrantes les unes dans les autres, plus ou 
moins inclinées , plus ou moins droites ; & la trolfîème 
enfin cridalliCee ; c'efl celle qui ed ordinairement 
noueufè & pleine de cavités , où (e trouvent les criûauXf 

tf . C C X X X I V. B. 

* Zinc mînéralifé par Vccide aérien. Mine de \in& 
fpathique. 

Cette mine de zinc diffère de la calamine en ce 
qu'elle a une apparence (pathi^iue. 



^j6 Manuel 

, Cette mine & trouve en Angleterre , en Autriche , efi 
Carinthie, &c. 

Il y en a une belle efpèce qui tient de Sibérie ; elle 
«fl: mamelonée, jaunâtre, demi *- transparente , a un^ 
çoup-d*œll /oyeux, & dans (à cailiire elle eu. Ebreufe* 
. A ranalyfè on t'edte beaucoup d*acide aérien de ces 
fiiines , en quoi elles diâècent de la -calamine ^ Bergman 
m retiré^ zinc......v.*.««»4.é.*....«....,o,<o 

acide aérien. ^,. • • » ««o^iS 

r eau. ••••.. ••••••• • .0,0^ 

fer • • o,ot 

terre fîliceufe •...o,oy 

S. C C X X X V. 

Zinc aéré mêlé de terre filiceufe. 

M. Born m'a envoyé des criftaux de cette 
efpèce, quî,yexpofés au feu, laiflent échapper 
l'acide aérien , & qui ne fe diffolvent pas tout 
entiers dans les acides. 

§. C C X X X V. A. 

K> Ce n'eft qu'une variété de l'efpèce précédente, 
&. elle n*en diffère que par la partie lîliceu(è qu'elle 
contient» 

§. G C X X X V I. 

Zinc & fer , mînéralifés par le foufrc% 
Cronftedt , Min. §. 229, 230. Pfeudo-galène. - 

S. C C X X X V I. A, 

Ky» Quelques rapports extérieurs avec la galène ont 



tocr MiNÉRALOôisT». a}7 

fkît donner à cette niîoe le nom de pfeuio- galène ^ 
die efl cependant plus connue fous le nom de blendb^. 
& c^efl (bus ce nom-là que nous en parleront. 

J. C G X X X V I. B. 

Il y a peu de mines qui varient autant pour la co\i- 
leùr & pour les matières hétérogènes qu*elle contient, 
^ue la' blende; mais en général elle eft compofée d'é- 
cailles ou de lames brillantes , qui Ce fépatent faci- 
lement les unes des autres comme la galène. Si oa 
rhumeâe , elle* perd Ton brillant métallique , ^ellfi 
recouvre en féchant, ce qui la diftingue de la galène, 
aiijfî que (à «ravité (péclfique bien moins confidésabl*. 
Quelques variétés font feu avec le briquet , 8r' cer- 
taines même donnent une lumière phofphorîque ior(^ 
qu'on les frotte ; toutes ., en (e diffbUrant dans l'acide 
vîtriolique , exhalent une odeur de foie de fbufre aficn 
confîdérable. Si (ur de la blende réduite en- pouflVère 
on verfe de l'eau régale , il s'excite une vive effer* 
vefcençf ; le zinc & le fer fe dîflblvent , & îl^ s'élève 
à la fuperficie de la liqyeur une matière (pongîeufê, 
Jégère , & noirâtre , qui n'eft que du (bufre. Elle e& 
quelquefois demi- transparente & criftaiiifée ; elle. «fi 
prefque toujours mêlée d'argent, de plomb , de cuivre, 
d'arfenic , & d'autres fubftanccs métalliques, ainfi que 
de terre fîliceufè , argilleufc , & quelquefois de chaiix ; 
mais , félon Toblervation de M. Bergman ( mémoire 
4:ité) , il n'y a que le zinc , le fer & le ifbufre ^ qui 
iôient njéceflàires pour former la blende» 



ûjS Manuel 

5. C C XXX V I. C. 

L'orîgin^e de l'odeur du foie de (bufre qù*exhale la 
blende en fe diflblvant dans les acides , & quelquefois 
par le fîmple frottement , eft due , fuîvajit M. Sage , à 
un vrai foie de foufre calcaire , qui eil le minérali- 
(âteur du zinc dans cette mine; &, fuivant Bergnian, 
elle ed due au (bufre , i la matière de la chaleur , & 
au phlogidique contenu dans le zinc ; & cette odeur 
de foie de (bufre n'exide pas toute formée dans la 
blende , elle fe produit feulement par Tadîon des acides, 
lîir CCS principes. Le fentiment de M, Sage paroit détruit 
par les expériences de M, Bergman , qui n*a pas trouvé 
un atome de terre calcaire dans trois efpèces différentes 
de blende qu'il a analyfées. Il peut cependant très-bien 
fe faire que Tefpèce analyfée par M. Sage en contînt , 
mais il ne la qualifie pas du tout 3 il dit feulement 
qu'elle étoit jaunâtre* 

5. C C X X X V L D. 

Par rapport à la lueur phofphorique couleur d'or , 
que certaines blendes donnent par le frottemerft, qui a 
lieu même dans Teau , fur- tout celle de Scharffenberg 
en Mifnie , M. Bergman l'attribue à la matière de la 
chaleur , avec un excès déterminé de phlogiftique cotii 
tenu dans cette efpèce de mine. 

§. C C X X X V L E. 

Les principales variétés de la blende font, i*. h 
blende commune , écailleufe , ou compofée de petits 
cubes comme la galène ; elle eft d'une couleur grile 
obfcurc , quelquefois un peu martiale 5 elle donne 
quelques légères étincelles av(C le briquet ; 1^. h 



BU MlNiRÂL0(9lSTF. 9Jj^ 

l>lende à larges écailles ; elle ne diffère de la précé« 
4ente que par la forme & la couleur ; 11 y en a de 
brune , à larges facettes , aflcz dure , Se étlncellanta 
un pefi fous le briquet ; <Je verdâtre , de noire ; cette 
variété a été nommée, par les Aliemnnds ^ peMiendi ^ 
blende couleur de poix ; elle ed ordinairement en maflès 
irrégulières > mamelonnées , eu feuilletées ; ces va« 
riétés font quelquefois criftallifées ; 3®. la blende 
rouge ; elle efl écailleufê ou crifiallifée en cubes , 
rougeâtre , & quelquefois d'un rouge hépati|ue ; & 
Icrafée ou raclée avec un couteau , elle donne toujours 
une pouflière rouge; elle devient jaunâtre par la cal - 
cînatîon. L'acide vitriolique la diflfout fans cffêrveC- 
cence ; quelques variétés Ce diffolvent dans l'eau -forte 
avec efrervefcence , par exemple , celle de Dannemore r 
c*efi la plus commune ; elle eft d'un rouge obfcur , & 
quelquefois d'un rouge plus claîr ; îl y en a de crîC- 
tallifée & à demi - tranfparente ; 4°« enfin , la blende 
jaunâtre , phofphorique ; elle eft opaque ou à demi* 
tranfparente; il y en a de (i phorphôrique que le /impie 
frottement d'un cure-dent laifle appercevoir , dans TobC 
curité , des traces d'une lumière couleur d'or. 

§. C C X X X V I. F. 

Au chalumeau les blendes Ce comportent dîflSremi 
ment, fuivant les différentes parties hétérogènes qu'elles 
contiennent 5 mais en général (îir le ch|rbon elles dé- 
crépitent , répandent une odeur fulfureufe , dépolènt 
des fleurs blanches de zinc , qui deviennent jaunes au 
feu,& quelquefois teignent un peu la flamme enverd 
bleu. L'alkali les dilîbnt avec effervefcence & forme 
une mafTe hépatique , mais il n'en fépare point de 



94<) M A 1^ U £ L 

métal. Le borax & le Tel iTiîcrocormi(]ue les dlfiblveat^ 
& les verres un peu verdâtres paiTent au noir opaqiit 
s'ils font ^op chargés de blende. 

§. C C^X XX V I. G. 

* Zinc avec ftr , mîniralïfé par le foufie ^ peut- 
iire par Veau, Blende, Pfeudo-galéne. 

Cette mine le préfente (bus une forme lamelleufê 
brillante comme la galène , d*un gris de fer, Auffi con- 
dent-elle toujours du fer. ' 

Il y a un grand nombre de variétés de blendes. Les 
unes n>nt opaques , ont le brillant métallique , & c'eft 
la véritable plêudo-galène. Quelquefois elles (bnt lamel- 
leufes 9 d'autres fois elles font cridallifêes. \ 

Celle 4ui eft noire , d'une cafTure métallique lamel- 
leufe , s'appelle pechblende. 

Les autres (ont tran(parentes , & (ont diversement 
colorées en rouge , en jaune , &c. Ces dernières (ont le 
plus fouvcnt cri fialli fées. 

La forme primitive de la crldallifâiion de la blende 
eft le tétraèdre , qui pafle très - (ôuvc>nt â Todacdre ; 
mais ces deux figures principales éprouvent» un grand 
nombre de modifications , qu'il eft le plus fouvent très- 
difficile à diftinguer à caufe du peu de volume des 
cri ft aux. 

Il n'y en a point de cubiques. 

H eft des Rendes qui (ont phofphorefcentes en les 
frottant légèrement , par exemple avec un tuyau de 
plume. 

Les blendes contiennent. ordinairement du fer , queU 
guefois de l'argent , du cuivra , &c. 

Mais ce qui eft allez particulier , toutes celles qu'a 

analyfées 



1 



DU MlNéRALOÔISTÏ. 24I 

I analylèes Bergman lui ont donné de l'eau , ainii que les 
calamines. 

Enfin Bergman a retîrf d'une blende, demî-tranfpa- 
retite une légère portion d'acide fluorique, que4'on doit 
par Gonléquent regarder ici comme un mineraliùteur. 
Bergman a anai\Té différente? etpèces de blende, 
La blende de Dannemora dont la couleur cfl noire ^ 
tr qui eft une efpèce de pech-blende , lui a donné , 

foufre •• o,2f 

zinc •••• 0,44 

.régule d'arfenic 0,01 

plomb««-A • 0,0^ 

fer •••..• • 0)0^ 

terre /iliceulê. •»;•••• .0,04 

fPu.- •••• o,o(? 

La bleffde de Salilberg écaîlleufè'dont la couleur cil 
fautiatre , ou roliiag des Suédois , lui a djnné, 

ibufre r«. .....•<••. .•• 0,17 

iinc« ...;••«.••.«•«•••••; 0)44 

fei; ....•.••..o,of 

terre (tHc eu fe .' 0,14 

« '^ o^of 

eau ....•• o,of 

Tj2i blende de Bovail dont l'éclat eft métallique, qui 
parcic une plèua*.- [v-^^"® > ^û compofée (liivant le 
toéme, 

zinc... • «...o^^x 

foiifre« • . » ....•.»•.«.«•. .0,2^ 

fer....^ 0,08 

cuivre.. •« •*••• •0.04 

terre filiceu(ê« ; ,« 0,0^ 

eau ••••••••••••••.•• 0}04 

Tome IL Q 



% 



iiija Manuel- 

Une autre blende phofphgrefcente de Schafienbcrg 
en Saxe , rouge , écailleufe , demî-tranfparetite , lui a 
dotiné , . 

* zinc. M 0,^4 ' 

ibufce,»^ >. o,io 

fer .••••••• • «.•••'• 0,04. 

acide fiuorique» « 0,04 

eau .0,0^ ' 

terre iiliceufê. o,ox 

$. C C X X X V I. H. 

Zine ' mînèraUfc par Vacldè ^itriolique. P'unol 
ds \incm 

Le vitriol de zinc eft dû à la décompofitîon de la 
blende, v . 

La forme de fes crifiaux efi le prifine rhomboïdal 
terminé par des pyramides tétraèdres. 

Le vitriol de zinc efl compofé fuivant Bergman , 

chaux de zinc «.0,20 

acide vitriolique .0,40 

eau de criflallifation , %•...«• 0^40 

^-=aEs=«<ÎJ5 > 

Ç. C C X X X V u. 

• Antimoine. 

Sa gravité fpécifique eft = (5,8(îo. L*eau ré- 
gale le difTout très-bien; Tacicfe vitriolique a 
befoin de rébullicion ; le muriatique & Tacéteux 
y font peu ou prefque rien , à moins qu'il ne 



DU MiNÉKALOGISTE. 2^ 

foît en état de chaux ; mais l'acide nitreux. le 
corrode fi bien , qu'il ne peut plus être diflfous. 
La quantité de phlogiftique faturant qu'il faut 
lui enlever par quintal pour pouvoir le diffouJl 
dre, peut être exprimée par 120 (i); & fur lef 
rapport dq la force avec laquelle ce métal le 
retient, il occupe la fixième place dans" la férié 
des métaux : il fe fond à 43a degrés de chaleur* 

$. C G X X X V I I. A. 

t^ L'ÀNTiMOiNB efl un demi -métal fragile , non- 
-malléable , d'une belle couleur blanche argentine ; il efl 
compofé àe lames ou feuillets,,^ ùl calfure e& écaii* 
IçuCè; plus '4 ^^ puf > & plus lei.launes font larges 8c 
brillantes. L'antimoine a une fayenr propre, pusfqu'il 
agît Cxc Te^omac comme émétiq.ue^fic purgatif; au feu 
U fond afTez facilement,^ fî on le traite avec lé 
contaâ de rair , il Ce calcine & fe. réduit en fleurs 
blaTiches & argenti(res , conpueis (bus le nom de fleurs 
d* antimoine , & qui ne (ont qu'une chaux d'antimoine 
très-pure i pou {fée à un feu convenable , cette chaux 
fr réduit en un verre couleur d'hjiacinthc pâle. Si on 
fond Tantîmoîne dans un creufet couvert, & qu'on le 
laifTe refroidir avec les précautions convenables , il eft 
fîifceptible 4'une vraie criftaliyàtîon en pyramides ifb- 
lées, comme je l'ai découvert ( Journ» de Phyf. 178 1 , 
i.XFIII^p. 73.) 

il) Comparée â celle d*un quiical d'argent, fupporée xoo ; mais 
«omparée à celle d*un quintal de zinc , trouvée 1 82 , aloss elU fer* 
117. ( Joum^dê Phyjîf. 1785 , f. XXII, p. 109. ) 

9 â 



^44 Ma N tr E t; 

Les acides attaquent rantlmolne avec plu$ ou moînl 
ie facilité ; l'acide vitriolique concentré 8c bouillant 
l'attaque avec un peu d'effervescence , & le calcine en 
même-temps, la di Ablution efl brunâtre, & tient dâ 
la chaux d'antimoine en aiguilles blanches 8c un peu 
de vitriol d antimoine ;.le fimple refroidiflement , on" 
de i-eau diflillée , fépare l'un de l'autre j 1^ vitriol d*an« 
timoine eft très-délique(cent. 

L'acide nitreux ïê comporte comme l'acide vitrlon 
lique, mais avec plus d'énergie. 

L'acide muriatique , tant qu'il ell chaud , paroi&dif' 
foudre complettement le régule d'antimoine i mais en 
Ce refroidiflànt il laiflè précipiter la partie 'calcinée & 
retient du muriate d'^^ntiihoihé, <][U^on otdeîitpar l'éi 
vaporation de la liqueur , mats qui ell très-déll^uefcent. 

L'eau régale, à chsAid , difToùt l'antiniolné itiieiix 
que les autres acidcs^ 5: Cependant , en rcfrbidil&nt ,' il 
laiiTe encore précipiter une portion de chaux blanche. 

L'antimoine (ê combine très-bien avec le fbufre , & 
alors il porte improprement le nom à^antimoine , qui 
doit appartenir au ftul régula ; il formé une mine 
d'antimoine (ulfureufê, artificielle ; ce fèroit peut- 
être le cas de renvoyer à l'article §^ z^p , tout ce que 
nous avons à dire fur cette combinaison ;' mais comme 
cela tient aux propriétés phyïîques & clîîmîques de 
l'antimoine , nous allons donner lin court détail des 
phénomènes que prélente l'antimoine fulfiireux ou an- 
%imoine crud. 

L'antimoine crud Ce calcine en unechnux grîfê , 
qui , poulîée au feu , fe fond en un verre d'un brun 
rouge , ou couleur d'hyacinthe foncée ; quand la pro- 
portion du foufre eft confidérable , alors le verre efl 



DU Minéralogiste. 2\.f 

plus fômbre & d*un rouge noir , comme le foie de» 
animaux ; auflî donne -t-on au verre qui en réfulte le 
nom de foie (Tantîmoine ; il (e dîfîbut beaucoup mieux 
{ans lés acides que le régule pur , & s'y calcine moins. 
L'antimoine crud projette à parties égales dans un crèu-' 
(et , rougi avec du nitre , détonne , (e calcine , & forme 
un nouveau mélange compofé de chaux d'antimoine 
unie à l'alkali du nitre & à une portion de nitre non 
décompose ; on lui a donné le nom àe fondant de 
Rotrou y ou antimoine diapkorétique non-lave ; cette 
matière jettée dans Teau chaude s'y diffout , la chaux 
métallique refie fufpendue ; on décante la liqueur, on 
la laiflè repofer , & Ton t>bti£nt cette chaux d'une cou- 
leur très^blançhe & très-fine , qui prend alors le nooi 
é^ antimoine diaphorétîque /tive./ L'antimoine diaphoré- 
tique eft d'une vitrification :& d'une rédudion be^iu- 
cobp plus difficile que les autres chaux d'antimoine* Si 
on fait bouillir de l'antimoine crud* avec une eau 
chargée d'alkali fixe aéré , l'alkali attaque le (bufre de 
^antimoine , forme avec lui un vrai foie de foufre 
qui difibut le régule. La liqueur bouillante ^ filtrée , 
laîflè dépofer , par le refroîdiflênjen't , une matière rou- 
geâtre y à laquelle on a donné le nom de kermès mi* 
fierai'^ en précipitant la liqueur par le moyen des 
acides on obtient au Jou/re doré d* antimoine. 

L'antimoine s'allie afTez bien avec tous les métaux 
& les demi -métaux, nuiis il s'amalgame difficilement 
avsc le mercure* 



Q3 



a^6 M A N i; E E 

5. ' C C X X X V I r. B. 

* Antimoine* 

:. L^ régule d'antimoine refroidi ayec précaution cnfr 
taUi(è en cubes. 

Ces civbes font fouvent imparfaits & forment ^nt 
ctCpèce de trémie ., comme nous l'avons vu poux le 
b^fmuch. 
. Ce cube peut paffer. à l'odaèdre» 

La fameufe étoile qu'on oblerve (iir le régule ordir 
naire d'antimoine eft composée de petits oâaèdres im- 
plantés les uns (ùr les autres. 
-La dureté, de Tantimoina peut être edimée ^,80. 

'. §. C C;X X X V I I L 

Antïmoine natif. Cronftedt, Min. §. :i33* 

i ^ $• C C X X X V I I L A, 

^ L'AïfTiMoiNE NATIF avoiit été découvert autrefois 
par Swab dans la mine de Salberg. Quelques expériences 
qu'il' avoit faites lui prouvèrent que ce demi-métal y 
étoit fous forme régulière ; mais comme dépuis lui per- 
fonne ne î'avoit rencontré , on avoit révoqué en doute 
fon exigence , & on l'avoît confondu avec la pyrite 
arfenicale. M. Schreiber , Dîre<fceur des mines d'Alle- 
mont en Dauphiné , Ta retrouvée , & en 1780 ou 81 , 
M, Sage iut à l^Académie des Sciences une Analyfê de 
cette mine, qui lui avoit été envoyée d'Allemont» 
D'après (on analyfe , il a trouvé 16 livres d*ar(ènîc par 
quintal , unies au régule d'antimoine. J'en ai raçporté 
de mon voyage du Dauphiné , deux échantillons , que 
m'a (donnés M, Schreiber : j'en ai feit une analyfe auffi 



DU MiNéRALOGISTE.. 247 

exade que je l'ai pu ( Journ. de Phyf, 1785 , /. XXIII^ 
p. 66 ), L'antimoine y efl à Tétat de régule affez pur ; il ■ 
ne contient pas un atome de foufre , puifque je n'ai 
pu obtenîf ni foie d'antimoine , ni (bufre doré , nî 
kermès , ni même du cinabre , lor(qu'après l'avoir amal« 
gamé avec le mercure , j*ai voulu le fublimer. Les 
écliantillons que j'avois conrenoient aufli très-peu d'ar- 
fênîc , puifqu'à ptîne aî-je pu avoir de l'orpiment en 
lé (ublimant avec du foufre. Il peut Ce faire que dans 
ceux que M. Sage a employés ,' Tarfênic fût beaucoup 
plus abondant : non-feulement Tanalyfe , mais encore 
la (ynthèfe , m'a prouvé que dans oette mine Tarfenic 
ne ^ifôit pas l'office ^e mincralifateur ^ mais qu'il y 
étoit Amplement uni méchaniquement , &. qu'à peine 
ailoIt.il à ^^. • 

§. C C X X X V I II. B. 

Uantîmoine natif efl d'une couleur blanche , bril- 
lahte conmie le régule d'antimoine du commerce ; il 
e(l compofé de lames ou feuillets plus ou mqins larges , 
comme lui ; fà caflure eil abfblument la même : il fe 
comporte dans les acides comme lui \ & l'eau régule (ur- 
tout le difTout très^- bien 5 la difTolution même froide 
confêrve (a tranfparence. Les alkalis la précipitent en 
bjanc , & l'alkali phlogifliqué en -verdâtre , tvéc des 
petits points bleus ; ce qui annonceroit la préfence du 
fer. Au feu l'antimoine natif fe fond & (e volatiiifè en 
fleurs blanches s niais il (è forme autour du métal 
fondu une matière qui paroit graffe fie huileufe , beau- 
coup plus abondante qu'avec le régule pur , & qui n'efl 
que la chaux réduite en verre d'antimoine. Au premier 
monent qu'on i« chauffe > il répand m légère odeuç 

<2 4 



^]S M A N tr E E 

d'arfenîc» qui Ce diffinc tout de fuite; en It fondant 
dans un creufèt (ans flux t-éduâif , on obtient un très- 
beau culot , dont la caiTure eft plus brillante , plus 
nette y les facettes plus larges » & fufceptible de crii^ 
talli(âtion« 

§. C C X X X V I I I. C. 

Au clialun[\eau il s'évapore en fumée , en répandant 
une odeur d'ail , Se tapiffant le charbon d'une pouflière 
blanche , dont une portion arsenicale noircie §ç devient 
fixe , en y portant le cône intérieur de la flamme. Les 
flux fe colorent un peu en couleur d'hyacinthe. 

S. C C X X X V I I I. D. 

Chaux d'antimoine nattvb. J'aî découvert 8c re- 
connu cette chai'x d*antîmoine (\ir un morceau d'antî- 
moîne natif des ( halarches en Dauphiné» Elle eft ordi- 
nairement criftar.ifée en aiguilles très-blarches 5f très- 
fines, qiv tartôt fontirêlées avec les^lames d'antimoinfe , 
8c tanrôt font grruppées enfèmble exad-ment comme 
de la zéolithe criftallifée : elles ne contiennent point 
d'arfenîc. ( Journ. de I hjjîq. 1785 , tom. XXIII^ 
p. 66.) 

' §. C C X X X I X. 

A N T I M o T N-E minéralifé par le foufrCé 
Cronftedt, Min. §. 234, 

§. C C X X XI X. A. 

ty^ L'antimoine sulfureux ou mine d'antimoihb 
STRiÉB ^ eft la mine d'artin^oine la plus commune & 1^ 
plus abondante. Eiie eft coi; poHre de iîries ou de filets 
plus ou moins gros , couchés parallèlement les uns avx 



DU MlNÏHÂLOGlSTE. 245J/ 

autres & concentriques , friables , brillans , ordinaire- 
ment dune belle couleur gri-e métallique, & quel- 
quefois d'une couleur 'chato}ante très- vive; elle eft 
très-fu/îble, puisqu'elle fond à la flamme d'une chan- 
delle , & fi fulfureufê , qu'il fuffit de la rompre ou de^ 
la frotter rudement pour fentir Todeur du foufre. Les 
acides la diffolvent très - facilement , & l'eau régale en 
diffolvant le régule dégagé le (bufre qui viert nager à, 
la fiirface de la liqueur. C'eft un moyen très-fîmple de 
• »econno5tre la quantité de foufre qu'elle contient. On 
a piufieurs variétés de la mine d'antimoine fulfureufe. 

1°. Mine d'antimoine grife firiée y que nou^ venons 
de décrire. 

• 2^. Mine d^ antimoine en plumes ; elle eft en petits 
filets (oyeux gris ou bleuâtres , prelque toujours efflà- 
refcente. Il y in a de rouge foncé & de rougeâtre puU 
,Yérulente en gros prifmes en efflorefcence fiir la mine 
d'antimoine grife. Telle ef^ celkl de Tofcané. M. Sage 
neg^de la mine d'antimoine en plumes rouge comme 
un (bufre doré natîf , & la rougeâtre pulvérulente comme 
un kermès minéral natif. 

: 3®. Mine d'antimoine grife folide\ elle eft en maflê 
couleur de fer poli ou de plomb , très - fragile , & Ci 
cafTure offre de petites facettes brillantes , & quelquefois 
des ftries^ elle fe fond à la flamme d'ine chandelle <e 
& volatili(è. 

5. C C X X X IX. B. 

Au clialumeau cette mine donne de la fumée , (e 
liquéfie fiir le charbon , coule , le pénètre , & difparoit 
à la fin entièrement , à la réferve des fleurs , qui (e 
iépofent cifcu^airement. 



:yo M A N u E i 

§. C C X L. 

Antimoine & arfenie , minéralifés par le 
foufre. Cronftedt, Min.* §k ajj. 

5* C C X L» A» 

C^ Cette mîne reflêmblè beaucoup aux précédentes^ 
^ elle n'en diffère que par une portion d^ariènîc , qui 
lui donne la couleur rouge. Vallerîus en didingue 
trois variétés , qui fe trouvent en Hongrie & en Saxe z 
la mine d'antimoine colorée rouge , la violette & la 
rouge pâle. 

y . .5. c c X L. B% V 

* Antimoine miné raV^é par l'acide marin* Sel marin 
^antimoine. 

M. Mongès a découvert cette miné aux Chalanches 
cn*Dauphiné. On l'a trouvée depuis en Bohême & ea 
Hongrie* M. Mongès prouva qu'elle ne contenoit point 
d^arfenic, mais depuis on a prouvé que l'acide marht 
ctoit le minéralifatcur de celle de Hongrie. 

Sa criilallitâtion efi en prifmes tétragones reâangv* 
laires , très-allongés » & entalTés irrégulièrement* Oit 
li*a pu y. découvrir des pyramides. 

Leur couleur e(l blanchâtre nacrée. 

On en a trouvé en Hongrie d'un jaune orangé. 



DU Minéralogiste. 2f^^ 

$. C C X L L 

Manganèse. 

Sa gravité fpécifique eft = 6,Sfo. Tous le^ 
acides diiTolvent ce nouveau métal \ qui fe laifle 
fi facilement enlever fon phlogiftîque faturant, 
qu'il occupe la dernière place avec le fer & 
quelques autres métaux. La quantité qu'il faut 
lui enlever par quintal , pour le diflbudre dans 
les acides , eft défignée par 227 (i)i il fe fond 
très-ditHcilement , & fous ce rappor|^ paroic 
l'emporter fur le fer (2). - 

$. C C X L I. A. 

t^ Ce n'efl que depuis peu que Ton a découvect que la 
, MAUGAïqÈSE pQuvoit donner un régule d'un demi-métal 
particulier 3 M. Bergman l'avoitToup^onné depuis long- 
^ temps, à la pe(ânteur de la manganèfe , à la propriété 
qu'elle a de teindre Ie*jverre , & â^ (bn précipité blan- 
jchâtrc , que Ton obtient avec Talkalî phlogiftîque , de 
fe5 diflblutions par les acides : enfin M. Gahn efl venu 
le premier à bout de la réduire & d'en obtenir un 
régule, ^ 

Le régule de mangancfê efl blanchâtre; fâ caflîirc 
» I Il ■ « ■■.■■■*i - ' ' ■■ ■ ■■■■ ■ 

(I) Joufn. de VhyCiq. 1783 , t. XXII , p. 10^ 

(i) Opurc. vol. II, p. >oi. 



Sif^Z M A N U B £ 

ed grenue, îrrégulière, d'un blanc métalll;|ue birlllanf^ 
qui difparoit bientôt à Pair* Au feu , avec le contai 
de Tair , ce régule Ce calcine à la manière des autres 
fiibflances mctalliqdes , & fe réduit en une chaux d'abord 
blanchâtre , qui devient noire de plus en plus , à me- 
iiire que la calcination augmehte , & qui paOè enfuite 
au verd ; il ne fond qu'au degré de feu le plus fort. 
La' chaux de manganèfe Ce fofid en un verre d'un rouge 
jaune ; 6c mêlée avec les flibftances propres à faire, le 
Terre, elle leur donne une nuance violette» ou brune* 

L'acide vitriolique diflout & le régule de manganè(ê 
& fâ chaux ; il (ê produit une effervefcence par le dé- 
gagement d'une certaine quantité de gaz. inflammable. 
La diffôlutîon du régule eft claire, & donne, par Téva- 
poratîon , des criftaux de vitriol de mangànèfè ; c^lle 
de la chaujmeft colorée, L^alkali fixe le précipite fbuf 
formé d'une cliaux blanchç. 

L'acide nîtreux le difTout avec un peu d'efferveC- 
cence , mais il ne donne point de criftaux par évapo- 
ration. 

L'acide marin difTout très-bîen le régule de manga- 
nèfê ; cette diflblution criflallife très-difficilement, ou 
plutôt elle Ce réduit en une mafle fâline qui attire puif- 
iâmment Thumldité de Talr. 

L'acide du vinaigre a un peu d'aâîon fiir le régule 
de mangancfê & fur (à chaux. 

Le fôufre ne paroît pas s*unir avec le régule , mais 
bien avec (a chaux. 

Il s'allie aflèz bien avec les autres métaux & deroîi 
métaux , excepté avec le mercure. 



V 



' JbU MlNèRALÛèlSTE* 2J5 

5, C C X t I, B. 

La nature ofire affez aban4amment les mines de man* 
ganèfê ,. prefque toutes les mines- de fer en contiens 
nent^ mais jufqu'à préfent on n'a jamais trouvé foa 
régule natif. 

5. C C X L L C. 

Gomme il eu affez facile ie confondre les mines de 
inanganè(ê de les hématites , avec lesquelles elles vont 
9jSêz (buvent , voici les caradèrcs diftinâifs : les héma-« 
tîtes écrafées donnent une pouffière rouge , & les man-^ 
ganè(ès une noire; les manganèfes tachent les doigts 
en noir , 8c les hématites en rouge ; l'hématite calcinée 
devient attirable à Taimant , & lar manganèse point diî 
tout: enfin, plufîeurs hématites font feu avec .le bri- 
<%uet , fur-tQut la noire, & la manganèfe jamais./ 

5. C C X L I. D. 

Un peu de chaux noire de manganèfe , fondue au 
chalumeau avec. du fei microcodxiique fur un charbon, 
donne bientôt un verre tran(parent d'un rouge hleuâ- 
Ire; qu'on le laifle refroidir & qu'on le refonde, mais 
lentement, la couleur difparoStra ; fi on le refond àp^ 
nouveau avec la flamme extérieure du chalumeau , la 
couleur reparoîtra & difparoîtra de nouveau. Une petite 
portion de nître lui rend fa rougeur; au contraire j le 
(oufre, les fe\s vitrioliques & les chaux métallique^ 
l'enlèvent. Si du (Carbon on transporte dans une çuill^t 
d'argent le petit globule fans couleur, & qu'on let 
fonde , il reprend fa couleur rouge & la confcrve , 
4juelque longtemps qu'on le tienne en fufion. Ces vî- 
cxffitudes fi agréables à la vue» font dues, fiilvaht 



fij;6 M A K U E £ 

5. C C X L I I. a 

Au chalumeau la chaux noire communique au fliut 
une couleur bleue tirant au rouge ; la teinte du borax 
•ft plus jaune ; la flamme intérieure peut emporter 
cette couleur , & la flamme extérieure , ou unm molc^ 
cule de nitre , la fait reparoitre» 

$. C C X L I I I. 

Manganèse minéralifée par V acide aérîerim 
jCronftedt,, Mi/î. §. iiy, I, A. 

S. C C X L I I I. A. 

85» On ne trouve que très-rarement la manga^èfi 
minéralifée par l'acide aérien pur ; cependant elle fert 
de matrice à la mine aurifère de Naggyac , & elle j 
t& mêlée d'une très-petite portion de fer , puîfque » 
dans une didolution faite par l'acide nitreux , Talkalî 
phlogiftiqué ne précipite ri^n de bleu. 

$. C C X L I I I. B. 

Au chalumeau , de blanche qu'elle e(l , elle noircit 
par la calcination, & elle fe co.nporte du reîle cooun* 
la cliaux noire, §. 241. 

$. C C X L I I I. C. 

M. de la Peyroufe a affigné deux ét^ts particuliers 
dans lefquels fe trouve la mine de manganè^. 

1**. Mine de manganèfe foUde ; elle ne diT re de 
celle qui eft en chaux ^ peut-être que p^r (à pe&nteur, 
la dureté & (on intenfîté ; alors il fui droit la ripportet 
avec elle, J. 141, B. Suivant ce favant Naturalise 

elle 



DU MïNéRÀLO^ISTE. 277 

Me a une plus grande portion de phlogîflî^ue & con- 
tient prefque toujours du fer. Son tiflii , foit feuilleté , 
fbit en mafle , eft compaôe , ferré , & (ans aucune 
forme déterrninée , & c'eft ce qui la diftihgue encore 
de refpèce fuivairte ; elle fàlît les doigts , maïs n'eft 
point friable ni' pulvérulente. Il en compte huit varié- 
tés : I**. la manganèfe folide , brune , poreufe ; 2** noire 
& (pongieufe ; 3**. rougeâtrc , en couches concentriques ; 
4^, noire, en feuillets très-épais ; 5®. folide' & vitreu- 
lê, en couches très-mînces; 6^, ftalaâiforme noirâtre^ 
mamelonnée ; 7^. flalaâiforrae bleuâtre , 'en grappes ; 
8\ flalaâiforme noirâtre. 

2**. La manganèfe criJïalUfie en aiguilles plus ou 
- ' moins grandes , plus ou moins grolTes , plus ou mdîÀ^ 
brillantes. 

$. C C X L I I I. D. 

M. Bergman eft aflez porté à croire que Ton pourroît 
trouver la manganèlê combinée avec racfde muriati- 
iquc , quoiqu'on ne l'ait pas encore rencontrée , parce 
que quelques eaux minérales tiennent ce (êl inoyen 
métallique, comme. Ta découvert M. Hielm dans dei^ 
eaux proche le lac Veltern. Voyez Prêtée chem. 
Schfferi, §. 182, obf. 3. 

^. C C X L I I I. E. 

* Manganèfe minerallfée par Vair pur. Chaux de 
, pinnganèfe. 

On ne trouve prefque jamais la manganèfe quqltfôus 
cette forme , c'eil-à-dirc , minéralifée par l'air pur ; fzi 
analyûnt ces efpèces de chaux de manganèfe , on en 
retire une très-graMe quantité d'air pur, mêlé le plu^ ^ 
Tome II. : R 



ayi Manuel 

fbuvent avec une petite portion d*aclde aéclen , qui pjM 
roît due à des parties étrangères* 

Ces chaux contiennent pre^^ue toujours une portion 
de fer. 

La crIflalIKâtIon de cette chaux eft le prifine té« 
traèdre rhomboidal. droit ou tronqué net , ftrié dans Qk 
longueur,, (es angles Cbnt 65® & iï5**« 

Le plus fi)ttYen^ ces çrîflaux (ont entrelacés , ou di- 
vergens# 

Qn trouve, encore la nianganèfê (bus forme d*UBt 
efflore(cence noirâtre fur Vhématite , quelques mines 
de fer , &c. 

Toutes les manganèfês dont II eft quedlon dans et 

Siragraphe , ainfi que dans le précédent, (ont minera- 
lées par l'air pur , & ne contiennent que peu d'acide 
aérien ; encore eft-Il yraifemblable que la^ petite portica 
qu^on y trouve eu, due à d'autres (ubftances, comme 
fjpath calcaire, ou autres chaux métalliques. 

Il y a une efpèce de manganèfe , appelée eh Angle- 
terre ^lack wad noirâtre , très-légère , qui (ïchce devant 
le feu , puis refroidie , & enfuite humeftée & pétrie 
avec l*huîle de lin , sV'chauffe & enfin s*enflamme. 
S{. Wedgewood Ta analyfée & en a retiré , 

chaux de manganè(e . • . . , 0^4^ 

fer en chaux 0,45 

plomb. •..;..' ..0,04 \ 

mica • 0;05 

La chaux blanche de manganèfe paroît contenir une 
moindre portion d'air pur que la chaux noire j car cette 
dernière diflillée & privée d'une grande portion de (bn 
air f uf devient blanche. 

La chaux de manganèlè de Nagyig eA d'un blanc 



T>\^ Min4rXlo<3iste. ay^ 

•ougeâtrc. M, ie Rtiprecht Ta ahalyfée & en a retiréf 

chaux de manganète »;..... 0,5 ^ 

terre fijiceufè • • . * . o,y ç 

ftr •....., ô;of 

terre argilleufê , o,ôf 

. J, C C X L I I L F. 

TUNSTENE. 

Cette fiibfiance méthllque a été découverte par Schéele. 
II traita par l'acide niireux une mine appelée en Suèdt 
pierre pefunce y d'une couleur perlée , & qui vônoit des 
siines de Bit&berg en Suède. Il eu retira une chaux 
^une qui étoit un véritable acide. ( J^oyei §. XXXïll. ) 
Par l'acide marin cette terrejicide devient aufli jaune | 
mats traitée par Taçide yitriolique , elle devient bleue, 
Bergman (bup^onna que c'étoit un acide métallique , 
|>arce que (à pe(ànteur fpicifique étoit 1,600. 

MM. Delhuyar en traitant le wolfram y reconnurent 
le même acide , ^ ils parvinrent enfin à le convertit; 
en régule. || 

Ils mirent ""zoo grains de la poudre acide jaune ci» 
deSus dans un cveuCèt bralqué avec de la, poufTfère i^ 
charbon , Bc bien bouché , qu'ils exposèrent pendant 
une hevre & demie à un feu violfnt. Le creu&t ca({é ^ 
ils trouvèrent un bouton qui Ce réduifoit en poudre entra 
les doigts, ù, çouleftr étoit grifèi en Texaminîint à Jî| 
joupe 9 on y voyolt un alTei^blage de globules mécalli» 
iques , parmi lesquels îl y en ?iv6ît quelques-uns de 1^ 
grofleur d'unr tête d*^pînglè , dont la çaflure étoit mé* 
tallique ft de couleur d^acier^ il petpic ^q gratn$r 
. Sa gravité fpéçifiqtie étqît 17,^00, 

P^ns une ex^rbnça> auifi-'tdt que le creufat bi^Q^ 

R2 



M A N U B r 

tefroidî fut caffé , & que le bouton métallique eut hl 
contaâ de Taîr , il s'enflamma. 

L'acide nîtreux & Teau régale le changent en une 
poudre jaune renA>labIe i celle qu'avolt obtenue Schéele. 

Cette poudre jaune s'allie avec la plupart des autres 
métaux , auxquels, elle communique de nouvelles pro- 
priétés ; ainfî on ne peut lui refuler les qualités pro- 
pres aux métaux. 

§. C C X L I I I. G. 

Tunfiène minéralifé par U ftr. Wolfram. 
Le wolfram avoit été regardé pendant ]ong-temp$ 
comme une mine de fer pauvre & réfraftaîre; mais 
MM. Delhuyar ont prouvé que c'étoît une vraie mine 
de tundène , comme nous Venons de le voir. 
' Suivant leur analyfe le wolfram contient ^ 
' acide tunflique fous forme de terre ^une..otir4 

chaux^ de manganèft. , o,2t 

chaux de fer , 0,13 \ 

terre (îliceufê & étain ^ , 0,01 

Le wolfram eft d'une dfcleur noire brunâtre ; il (c 
pré (ente (bus forme de lames. 

Quelquefois'' ces lames paroîlTent affeâer la figure 
prifmatique hexaèdre comprimée , & terminée par des. 
p}'ramides tétraèdres dont les angles font tronqués. 
; Il (e trouve en Angleterre , en Saxe , en Sibérie , &c« 
Sa gravité fpécifique eft environ 7,00b. 

. 5. C C X L I I L H. . 

Tunjîène minéralifé par Li terre calcaire* Tunfiine 
liane ^ fpatk tunjlique. 

Ce rpath a une couleur blanche , pre(que ' opaque , 
•»u plutôt n'a qu'une demi-tranlparenccé 



DU Minéralogiste. 26t 

On Ta long-temps confondu avec Tétain blanc. 
Il (e trouve à Schonfeld en Bohême. 
Sa criftallilâtion efl Toâaèdre ; on en. trouve de ces 
criftaux de près d'un pouce de diamètre , ^^i (ont pref» 
que toujours tronqués au ibmmet. 
Ce [path tunftique eft compofé , 

acide tunfiique. ..• • • » . .0,43 

terre calcaire •••o^S7 

§. C C X L I l I. i 

On avoit donné pour une sune de tundène une 
fubflance rougeâtre , d*un tiflu grenu, trouvée à Baaûènes ' 
en Suède ; mais MM«vDe)huyar àiCent n'y avoir trouvé 

que fer, •»••••. A ^•.•. 0,14 

terre fiilceu(ê ..OtXL 

' terre calcaire. • »•.•••••• •...•0,5:4 

5. C C X L I I I. K. 

MOLYBDiKX. 

Sch^ele prouva que 1» niolybdètie e(l bien différente 
de la plombagine; en la difliUant plufviurs fois avec^ 
Tacide nitreux, il en obtint une poudre blanche qui 
«fl un véritable acide > dont la gravité Spécifique e& 
3,4^0; 11 foupçonna en conféquence que c'étoit un 
acide méullîque , mais 11 ne put le convertir ca 
métal. . 

M. Hielm parvint après beaucoup d'eflais àobtenit 
le régule de molybdène en petits grains. 

Sa couleur e(t d^un gris de fer« 

.La quantité qu'on en ft obtenue eS trop petite pout 
^voir pu en conflater les propriétés» 



agi M AH V tL 

On (ait (etilenuat ^tt'U s'atlie ^iec la piftpan ^ 
Éatres métaux* 

g* c c X L r I î. t. 

Môtyhdéne rhlnérulifJe pdf te foufreé t)the4e mo* 
\,yhdinem 

Cette ftiitie (ê ^l'éiênte (o<iis fornié de lamcis plus otl 
tnoins larges & (buvcnt convexes | elle a le brillant 
Métallique approchant de Tacier» 

Elle tache les doigts & laifTe Une ti^ce fiir le papier. 

Sa gravité fpécifi^Ue ed 4,^00. 

On ia diiiinguc de la piombagitie parce que celle^t 
6(1 gretiùe % d'ailleurs leurs pi^opiiétés font abfolumenC 
diflférente*. 

On en ttoUvë en Bohême^ en Saxe, en France, &c# 

Elle e({ compofée de 

molybdène. .. 4 ..••*•• ^ 0,4 j 

foufre. ,...»•. o,55r 

$. C C X L I I I. M. 

URANif » URAmvMé CeOrun nouveau métal décôa- 
Vert par M. Klaproth« 

On ne Ta point encore ttduvé natif* 

Les qualités qu'afligne M. Klaproth à l^iranlt qn'il t 
retiré par l'art font ^ 

1^. Une couleur d'un grîs foncé à l'extérieur^ 

A rinférisur cette couleur e(i d'un brun pâle* 

i^« Sa pe knteur fpécifique eft ^,440* 

j**. Sa dureté eft afliz confîdérable. 

Ju(qu'icî oti n'a pas encore pu robtenîf en grandei 
fttaflTtfs j ainfi il e(} dt^cile i\n afTigner les qûalîtii 
iH^th dés petits 'globules^. 



j>v Mim£râ£0 6iste. a6^ 

M» Klaproth lai à donné le nom à*uranU ou ura'^ 
nium y d'après le nom à^urantis , que M* Bode ayoit 
4onné à la nouvelle planette décoûvetre par M. HerfcKeîi 
M« Klaproth a retiré ce métal d'une elpècè d'e knx- 
nerai , <]^ui Ce trouve danj la mine de George- Wagsfort 
à Johan-GéBrgenftadt ; on avoit d'abord pris ce mi- 
nerai pour de la pech -blende , i ca\i(ê de (â côiilbûr 
noire, qui approche (bûvenc dli Celle du châtboh dç 
terre. * 

M. Werneir évoit reconnu i l^f^eft ^ùe t^ fi^étolï 
point une bieridb ^ fit qu'elle né cintenôit point de zinc i 
U la trânlporta parmi, les mines dé fer Se H lioihmi 
mine de fit *tr poix , fkrnàtiochràcèitifh, piceum ; bientôt 
après il dit qu'il crojoît qu'elle cOntëndit IVcidè tuhfti* 
que uni au fer, &-que c'^étoit une efpèce de wolfram. 

Deux jeunes Miriéralo^iflej revoient également re« 
gardé çonuiiè uhe efpèce de Wolfram. ' 

M. Klaproth en entreprit \\tit\jCé\^ec Gl làgàcité ÔY'^ 
binaire. 

Il en retira d*aborfl dit ^tiffc. 
. Il Is fit dîiiôaâre datii l'aeldé hitrènx & dans l'eau 
régale & la p^c^ipita par les ilfiÉàlii; 

L'âEaii vdiâtil \i pféclpitfè' eiff ûitt couleur jàànë pIu$L 
ou moins (aie. . : ' 

Les deux alkalis fixes à Tétat de caufiicité la prédt- 
pltent en un jaune citron ou l)rang$. 

L'alkali phlogiftiqué la précipite en un rouge brunâtre. 

Le foie de (bufre ammoniacal la précipite. en une 
couleur jaune brunâtre. 
. L'alkali fixe aéré la précipite en une couleur jaune 
blanchâtre ; ii on met trop d'alkaii , Taclide 'aérienjqui 
& dégage rediflbut ce précipité* . \, 

Ri 



26i , i M A K U E D 

. On trouve audl.cçtte efpèce. de initierai, ou pêcfo 
bleJide fous fçnrme. jaunâtre , qui n'eil que le précipité 
jaune d'uranlt donc; nous venons de parler ; elle ik 
diflbut très-bien daits les nciies & prélènte les mêmes 
phénomènes que la pech-blehde. 
. Enfin M. Klaptorh a fetiré le même métal d'an autre 
minerai qui'fe trouve dans la même mine,. lequel 
Bergman ayolt cru être, du cuivre minéralifé par Tacide 
marin. Ce minerai qù*on avoit appelé gllmmer verg^ 
mica vert ^ (è trpuvjs fur une efpèce de fafpe brunxw 
zinople; (a couleur ed d'un b^u verd d*émeraude , quf 
paflè quelquefois du verd pâle jufqu'àu blanc d^argent; 
ià forme Ce rapproche de celle du mica ; nais fouvent 
il eft en tables quarrées', qui quelquefois acquièrent 
aflèz d'épalileur pour devenir cubiques ^ la couleuc 
yerte efl due à une portion de cuivre. 

Pour opérer la.réduAlon as ce métal, M. Klaprotb 
^rend les précipitée jaunâres de la diffolution par les 
acides ; il en fait une pâte avec de Thuile de lin , il 

met le tout>.dans un têt à rôûr; il obtient une poudre' 
noire qu'il place dans un çreufet bien bra(qué avec la 

poudre de charbon ^ & donne un grand feu. 

. Les mines d*uranit fê rédtti(ènt donc ju(qu'ici à troî& 

efpèces qu^on trouve â Johan-Georgenfiadt. 

§. C C X L I I I. N. 

Vranîi mînéralifé par le foufre , appelé fauflèmcnt 
pech-blende , ou mine de fer en poix. Cette mine efi 
de deux efpèces. 

L'une eft d'un gris foncé , mêlée tjx partie avec de; 
la galène ^ Ton tàifu eâ compafte. 



BU MlKéRALOftlSTS. iiSf 

■ La féconde e(pèce eft noire, a Tapparence ik cbàflkm 
ide terre. , » ' ■ 

. §. ÇGXLI II. O. 

Uranu minéràlifé par taclde aérien, Qiaux Jaùncr 
d^^^anit. 
; Cette chaux efl de couleur jaune. 

S. ce XL tu. P. 

■ Vranit mêle' au cuivre mïniralijé par V acide aérien^ 
GUmmer verd, 

C'eil une chaux d^uranît colorée par une chaux de 
einyre. - : . . . 

§. ce X LU L Q. 

Memakakitb* 

M. Gregôr frouvà 4dtntf leCorribuaUl^ ijifi (âblenolri-^ 
tre .ferrugineux , attirable à l'aimant , qui lui parut 
d'une nature particulière ; il le traita par les procédés 
ordinaires en le méhnt aveè A la poudfe de charbon 
ft le borax, il le foùniit à un grand feu^,'& obtint 
un régule. ^. . , . ..;;.: 

. .Ce régule eH d'un gris approchant de celui du fer, 
très-dur , oifTant , attirable .à raiQ:iant , j&ç* &c. 

"Il a cru que c*étoit un inétal particulier allié au fer| 
â lui a donné le rf'om de'ménakanite, du nom du lieu 
OÙ- fe trouve ce fable. ■ 

" §. ce XL I I i. R. 

nirKt DE LA TBKRE PESANTE. 

Bergman , dans fbn avis â la tête de cet ouvrage , 
3ît, qu*il avoit toujours regardé la terre" pêfin te comme 
une efpèce de métal , maïs qu'il ii'âvoir ehcofe pu la 
siduire. ■ ' . .. - - . - '•■- • • '^ 



aW JM A K t7 £ Xr .. 

MM. Tondi ft de Ruprecht avoictit crn f être pif ^ 
venus j mais leurs expériences ne fe font pas confirméen 

Cependant tout paroit indi^er qtt>elle efi de la natiuft 
des fiibilances métalliques* 

5. C C X L I I L S. 

Ces mêmes Chimiiies avoient également annoncé 
avoir réduit toutes les tferres en régules métalliques; 
leurs expériences à cet égard n*ont pas eu pli|s de (kccèa 
que celles fiir la terre pelante. 



«. C G X LI V. 
PREMIER APPENDICE. 

JL/ANS toutes let^ubftances que nous avons 
confîdérées jufqu'àpréfenc, nous n'avons trouvé 
que des mélanges (impies, «dont les principes - 
font ^ ou unis chimiquement y où aU moinrs O^nt 
fi intimement combinés , que la maffe qui eô 
réfulte paroît parfaitement homogène. Si âeu:Sr 
ou plufieurs de ces efpèces , formant des mafies 
diflindes , viennent à fe réunir , ces mêlangies 
xtiéchaniques , que l'on peut reconnoître à Toeil» 
doivent fermer une nouvelle Térîe de fubftaû^ 
Ces , qu*il faut clafler fuivant leurs principes 
principiés y comma on Ta fait pour les premières* 
Ces nouveaux compofés pourroient , peut-êir» 



pu MlMÊRALOGISTr. ^G^ 

iîivec raifon, être prôfcrits de notre Sdagra*- 
]^hie, mais a caufe de leur grand ufage» tant 
phyfique & économique ^jue métallurgique , je 
les parcourrai brièvement dans cet appendice^ 
& je parlerai des genres les plus frappans. 

§. ce X L V. 

Il paroît que Ton peut rapporter îcî en quel- 
i|ue façon , non-feulement pluHeurs efpèçes fo<- 
iides^ mais encore des efpèces friables 8P|>ul^ 
véruleotes » auxquelles on donne en général le 
nom de terres. 

$4 ce X L V, A. 

1*3^ Noiff a^ns déjà çb&rvé que los terres ét^ntcofllN 
' Çlunémept le .détritus des pierrei en grandes m^OêStaU 
ta^uées , rongées , brifées ^ fit dcçomporéçs perp4(ueUer 
nîeVkt^ pon-(èulement par les agens méchanic^ues, comnie 
le Frottement, la chute, les éboulemens, mais encore 
(âf des agens phyflques , non moins puiilâns , quoîqntf 
leur marche ibit plus lente ^ comme les météeree^; lef 
Wres, dis- je, ne peuvent fe trouver que très-rarement 
pures, mais font au contraire mélangées de toutes les 
èfpèces dq fubihmces qui les eat produites* ' 

§. C C Xl. V L 

n eft clair , par la d.Q^^i^î^e ^^ combinai* 
ions , en dittribuant Iqs Cofliks çn qyatre clafles, 
^u'il n'y a que dix genres poffibles compofés 
4>=-deU* principes , -quatre de* trois & un-ido 



t69 ^ M A N u E r; 

quatre ; quoiqu'on ne le^ ait pas- encore <lécou<^ 
verts touf , je crois cependant qu'on peut ici les 
citer tous » en attendant que dans la fuite on 
les troiive. Nous compoferons les efpèces des 
variétés des efpèces {impies & compûfées. . . 

S. C C X L V I L 

SUBSTAMG» SAUME AVEC SUBSTANCE SA LIME*. 

Cette combinaifon fera rarement ui| genr^ 
partuy^ Ton veut un mélange fç^c, car 

c:;cc;epté le gypfe , tous les autres fels natifs fci 
diflblvent facilement dans Teau, & par Téva- 
poration ils fe combinent tellement enfemble, 
qu'ils offrent difficileinent des mafTes difcema- 
btes: cependant on pourra claffer ici^raltoin 
minéral mêlé au fel marin. Au refte^ les fels 
contenus dans les eaux naturelle peuvent en- 
çore fe rapporter ici , parce que leur différence 
tnatérielle ne dépend que des particules tçnues 
«n dilTolution. ^ 

§. C C X L V I I L 

Substance SALINE AVEC TERRE. 

Ce mélange ne peut guère fe trouver que 
dans les endroits où des morceaux de gypfe (é 
font mêlés avec des fubftances terreufes. 

S. C ex L V I I I. A. 

|> La sature ofirr plufieurs exemples du mélange 



DU MiNÉRAEOGISTS. 9^/60 

d^ane (ùbftance fàline avec une terre, & l'on peiit même 
dire en général que les Cels Ce préfentant rarement 
purs, ils (ont prefque toujours mêlés avec des fubftan- 
oes t'erreu(ès/L*on n*a qu'à parcourir tout ce que nous 
avon^ dit à l'article de chaque fel en particulier. 

§. C C K L I X- 

SUBSTANCB SALII^E AVEC BITUME. 

.\Ceft peut-être parmi les produits volcaniques 
qu'il faut le chercher. / 

<?. C C X L I X. A. 

• 

t^ Il exide dans les volcans des fubdances (âliiies 9 
comme Tacide vitriolique phlogiftiqué , racid^lMen ^ 
du (èi marin , du fêi ammoniac , du vitriol de (otide , 
du gypfe , de l'alun & du vitriol , & d'uu autre côté , 
du pétrole , du (bufre ; il peut & îl doit fouvent arriver 
que dans les opérations des volcans» ces' différente! 
fiibftances Ce trouvent mélangées & vomies enfèmbie;, 
fi cependant on les rencontre rarement , cela vient de 
1^ facilité avec laquelle les (ùbdances (alines Ce dé* 
composent enfuite , (oit. par la chaleur ^ (bit par Thu* 
nridité. 

* §. C C L. 

Substance saune avec un métal. ' 

; Si le gypfe fert de matrice à un métal, il faut 
da&èr ici cette mine. 

; ' / 

^. C C L. A. 
Igf* Non-(iuIempnt U efi intéceflânt de bien çomioUre 



arjo M ▲ N u s^ Xr 

ks (nbflances^ métalliques <)ui compo(ênr une mîne, 
anîs il n'eft p» moitfs eflètitief de conttohre parfaite- 
ment leurs, gamgoes ; cette partie de la Métallurgie 
fetteir plus grand jour (trf Texploitation de$ mines en 
générât Ainfi, dans b diiAcibution d'un cabinet en 
grand» (ùr-tout dans un cabinet d'hidoire naturelle pu- 
blic , 8c qui i(At fèryir à ftnihuâlion des jeûnes gens 
qui Ce livreroient à ce genre d'étude , il fâudroit avoir 
grand (ôih de^faire une clailè à part des mines pla- 
cées fui vaut leurs gangues , &' la nature de* ces gan-» 
gués. Voye\ §• 253. Dans le catalogue à? M. de Bom , . 
intitulé : Lithophylacium » il a eu foin de mettre â la 
fin de la plupart des (ubûan<:es métalliques les diSï^ 
fentes gangues où on les trouve. 

J^ «.ce L I. 

TeKRE. avec TBKREé 

Ceft îcî qu'il faut clafler les fubftance$ dé- 
signées par Cronftedt par îe mot de faxa y ro- 
ches , qui forment les grandes maflTes de mon- 
tagnes. Elles méritent . toute» notre attention » 
parce qu*elles • nous conduifentvà la connoiC». 
fance de Técorce de la terre , par rapport à ft 
nature & à fa ftrudlure, à celle des matrices 
des mines , & nous apprennent à tourner «v 
notre profit toutes ces fubftances, 

. f. C C L T. A. ■ 

«5» Nous avons vu , dans la féconde claiïc , rhifloirit 
des f\ib(iançes terreufes ^ ou- pures » ou mélangées Us 



DU MlNiRALOGISTÏ. OTft 

vnes avec les autres , mais tellement combinées que 
l'on ne pouvoit les diftinguor les unes des autres que 
par k moyen de Tanalyfe. Dans cette troifième claflê 
nous allons parcourir les pierres de nature diâférente, 
réunies enfèmble , ne £ii(àB& qu'une iêule mafie , mais 
dont l'agrégation ed facile à diftioguec à l'œil (êul. 
Cette clafiê eft connue parmi les Naturaliâes (bus 1# 
nom de Roches qdx pierr^^i^mpofies ^ Si elle ren- 
ferme plufîeurs espèces principales qui contiennent 
elles-mêmes plufîeurs variétés* 
, En généiil ^ les pierres compofées font en grAdes 
xnaiTes dans la nature , & forment même de hautes 
montagnes auxquelles on a donné le nom de premièrt- 
formation ou primitives , parce qu'on (uppofè qu'elles 
ont exifté les premières. Leur* pofition atteile certaitie^ 
ment l'antiquité de leur origine , puliqu*elles (èrvent 
de point d*appui à toutes les autres ; mais en méme« 
te.mps 9 en étudiant leur compofîtion , on eâ forcé de 
^convenir qu'avant leur formation les fiibûances dont 
elles (ont compofées exidoient déjà i(blée$ & épar(ês ^ 
Bl que ce n^efi; qu'à leur réunion & à leur mélange 
qu'elles doivent leur nalifiince. Quelle ed la grande 
époque de la nature , o& les montagnes de granit » de 
^rphyre , d'ophite , de gneifs , (ê (ont élevées ? quelle 
étuit la figure & la forme de la terre auparavant ? quelle 
révôlutloti immen(ê , quel boulever(ement général a tout 
détruit pour tout recompo(èr f Ici le Philo(bphe, le Sage 
4oIt s'arrêter y & (ans (è laiflér féduire par les vains (y(^ 
témes qui ont été imaginés , convenir que le (ècrét de 
la Nature eft encore enveloppé d'un voile épais que 
retude (êule des détails pourra (bulever ei). partie \ il 
«9 pas à pas , accumulera obrervation» fur 6b(èrvatîons ^ 



27^, M A NU ÎE L ' 

Se pourra compter fur quelque cho(ê de certain , parce 
gue ce (èrpnt des faits qu'il connoltra* 

$. C C L L B. 

-. la dlvifîon des roches compofees , donnée par Val- 
lerius & Cronfiedt «-n'étant pas claire , je crois qu'on peut 
lui (ubftituer la (îii vante comme plus (împle & plus 
précile ; j^. pierres mélanines dont les parties ne pa- 
roiiTent réunies par aucun ciment , & qui (èmblent 
s^dhérer entr'elles que par la force de la ^xta-pofitîon , 
graiA, gneifs , la roche de corne ; i^. pier'rcflSnêlangées 
«iont .les parties font incrudées dans un ciment corn- 
ipun,^ porphyre, ophite, brèche, poudingue. 

S. C C L I. C. 

. Les G&ANiTS. 

De toutes les pierres comportes , le granit eft certaine- 
ment celle qui eft en plus grande maÏTe dans la Nature ; 
il forme des montagnes îmmenfès , & pour l'étendue 
& pour la hauteur , & Ton ignore encore jufqu'à quelle 
profondeur il defcend dans la terre. Le caraftcre propre 
du granit eft d*étre compoCe de -deux , de trois , de 
quatre, & même tde cinq fubflances pîerreufês, bien 
difiindes les unes des autres , réunies enfemble (ans 
apparence de ciment qui les lie, & toutes plus ou moins 
réfradaires , & ayant toujours le quartz pour baCè. La 
maffe totale fait feu au briquet, quelquefois elle eft fî 
dure , qu'elle efl rufceptiblé du plus beau poli , quel- 
quefois auffi elle Ce décompofe à i air , & les différentes 
parties (e défijnifîônt entr'elles ; c'eft à cette défbnîon 
fpontanée , & à -une recompofition" poflérieure , que (ont* 
dus ces granits de féconde formation que Ton rencontre 

quelquefois 



Dv Minéralogiste. 27? 

Quelquefois par couche au pied des grandes mohtagnef 
de granit ; ces jeunes granits n'ont ni la dureté., ni la 
ibli4.ité , ni la beauté des anciens. J'en ai rapporté un 
morceau de Bourgogne où Ton voit des criflaux de quartz 
hîen confervcs , avec du quartz grenu , du fcld-fpath & 
du mica. 11 n'y a point d'exemple encore- que Ton ait 
prouvé dans le granit des produdions marines ; cepen- 
dant , en I77P » M. Hjbèl trouva y entre Wîesbaden 8c 
Idfiein , un morceau de granit qui contenoit une co- 
jl|uiUe pétrifiée. Il ferolt bien intéreiTant de (avoir G ce 
granit efi de première ou (êconde formation, ( CoUini , 
^nfi.furUs mont, voLan*) 

Lies fubdances qui concourent à la formation du 
granit (ont , le quartz, le feld - fdath , le mica, lé 
ichorl , la fléatite ; elles peuvent être réunies deux à 
deu^ , trois à trois , quatre à quatre ; mais toujours aVet 
le quartz pour ba(è , & elles forment autant de variétéii 
de granits \ ces variétés font trcs-nombreulès , & fè ren^ 
l^dntrent dans les montagnes primitives ; Souvent la 
inéme roaflè contient pluiieurs de ces variétés : non-(èu^ 
kment les granits varieni par le nombre de leurs parties ^ 
jnais encore par la proportion qu'elles obfer vent entr'-elles} 
il fiittt cependant oblerver e1i général que les fiibflahCes 
Jes plus abondantes dan s les granits (ont toujours le quarte 
êi le feld-fpath ; le feld-fpath y efc c<int6t criâallife , ft 
tantôt en malTes irrégullèrcs , mais qui décèlent leu< 
nature » (bit par la calibre , (bit par le chatoiement qui 
accompagne toujours le feld-fpath. Le fchorl y eft audi 
pre(quejtou)ours en prifme ou en aiguilles, quelquefois 
auffi il efl en mafTe feuilletée d'un vcrd (ombre , dans 
l'état, en un mot, auquel les Allemands ont donni le nom 
^^hpr/i-hUnd, Le mica y eil eA pellettes ou feuillets plus 
Tomt IL S 



274 M A N u B r; 

DU moins larges, très-rarement crifiallî(ï, noîr^ Jauoe^ 
ou blaqc, maïs toujours avec Con brillant particulier* La 
ilcatlte fê rencontre quelquefois unie au quartz & an 
fchovl, & forme une efpèce de granit. 

Le granit n'eu jamais d'une feule couleur y mais tou- 
jours varié ; cependant on lui donne communément le 
nom de la couleur dominante : c'efi aJnfî qu*on dit le 
granit blanc , gris ^ rouge , bryn , yerd , noir ^ &c« 

Le granuello des Italiens , ou le granitelle i n'eS 
^ulin granit à très- petits grains; ordinairement il et 
blanc ou gris , ayec des points noirs de mica. 

Les variétés de granit les plus connues (ont, i^« grank 
de deux fubdances , auquel M. Daubenton a donné le 
nom de granUin* 

'■■ < A ) Çuarri & feli-fpath. Tantôt le quartz Teiih 
Y^t^ fur le feld-fpath; tantôt c'eft le feld>(path. Le 
fjuartz efl communément blanc , & le feld-fp^th ou ra«^ 
geatre ou jaunâtre ou brun* 

( B ) Quart\ & fchorl. Le quartz y eH toujours la 
partie principale & prefque toujours blanc ; le fcfaorl aa 
contraire y eft ou en pri(ine ou en mafle feuilletée , noîrj 
brun , verd ou verdâtre. , 

( C ) Çuarti & mica» Quand le mica eft en petite 
proportion, cette efpèce de granitin eft très-belle, parce 
qp'elle eft Llar.che ou légèrement grife ; quand le mica 
y:eft en grande quantité ; elle n'eft pas û belle ; elle efi 
beaucoup plus grife , verdâtre & rougeâtre , (uivant la 
couleur du mica ; c'eft le gefteU-ftein des Allemands. 
Enfin , fi la proportion du mica eft trop confldémble , ce 
granitin eft comme pulvérulent & friable. 
. ( D ) Quiirti Scftéatite. Saxum molare de Vallerlo^t 
X^ans cette efpèce de grapitin , la ftéatite, remporte (ù^ 



DU Minéralogiste. 277 

le quartz , & celui-ci eft en petits grains enveloppés par 
la fléatxte , ce qui lui donne l'air d'une pierre fablo- 
neufe 5 malgré cela il eft tiès^dur & fort compade^ On 
$*en ferc en Allemagne pour faire des meules. On en 
trouve aufïi en Dauphiné > près des mines de fer d*Alle? 
yard , qu'on emploie au même ufage^ Il y en a* de rou*- 
geâtre , de blanc & de verdâtre ; aelui du Dauphiné eil 
. de cette couleur, 

a**. Granit de trois fubdances. 

(A) Quarti ^ fdd'fpath & mica. Ceft \e granit le^ 
plus conmiun , & il y, en a un très-grand nombre de 
▼ariétés qui dépendent des proportions & delà couleur 
des trois fubftances. Il (eroit trop long de les parcourir 
toutes ; nous diftinguerons feulement les trois princi- 
pales , i^. le granitello des Italiens , qui eft blanc avec 
des taches^ noires , comme le feld-fpath y cû blanchâtre 
ic en petits grains , on le confond fouvent avec le quartz^ 
>^. le granit oriental qui e{l rougeâtre , & le granit d'E- 
gypte , dont b couleur qui eu due au feld-fpath rouge « 
eft la même. La différence de ces deuy granits, c!efl 
^ae dans le premier le quartz eft fragile &'opaque, ^ 
dans le (êcond il eft gras & demi-tranfparent. 
• (B) Quarti , mica ScfcAorL Sa couleur eu ordinal- 
^temcnt gri(ê. 

: (C) Quarfi y fchorî & fléàtitCmC^ granit , cité paij 
Vogel , efl mamelonné & compofé de noyaux bruns 
ou noirs de fléatite , enveloppés de quartz & de fchorl. 

3*. Granit de quatre fubûances. 
- ( A ) Çuart\ , feld-fpath ^ fchorl & mica. Ceû une 
des plus belles efpèces de granit , & les montagnes de 
France en foûrnifTent plu/ieurs variétés pour les cou-* 
leurs & les proportions. 

( B ) Quanti , feld-fpath , fcborl 8c fieatite, 

S2 



27$ M A N U E C 

5. C C L I. D. 

GKBIf« 

Le gheis des Saxons , fuîvant Linné 8c Cronfiedti 
rfe contjent que du quarts & du mica , & au lieu à$ 
feld-fpath , plus ou moins d'argile ou de fléatite qvi 
lui fert comme de ba(e , le rend toujours feuilleté k 
lui donne Tair d'un fchifle. Le granit au contraire m 
contient jamais d'argile pour ba(è. Ne pourroit-on pas 
au/n clafler avec le gneis une roche feuilletée qui en a 
.tous les caraâères, excepté qu'elle contient des graîm 
de feld - fparh f Telle efl cellç où Ce trouve la mine 
d'argent d'Allemont en Dauphîné. 

Il y a plufîeurs variétés de gneis , & ces variétés dé^ 
pendent , comme dans le granit, de la proportioa'dër 
iîibftances qui le compofent. Quelquefois le mica eu i 
libondant qu'on prendroit (buvent le morœau de gneis 
pour une fimple terre micacée ; cette variété a reçi 
en conféquence les noms de pierre micacée ou de (chifle 
micacé. Le quartz y eft allez ordinairement en petits 
grains blanchâtres ainfî que le feld-(path. Le gneis eik 
très-fufceptible de s'altérer , Ce déliter & fe décom? 
pofer à l'air à caufê de la quantité d'argile qu'A con- 
tient , & qui s'imbibant d^humidité , s'enfle & écarte ley 
différens feuillets dent il ed compofé. La dureté du 
gneis varie encore , fuivant les proportions où Ce trouve 
le mica ; quand il efl abondant , le gneis efl doux au 
toucher , tendre & friable ; quand il eft rare , le gneis 
devient rude au toucher , grenu, dur & fait feu au 
briquet, La couleur n'efl pas moins variée , & elle dé-» 
pend principalement de la couleur du mica & dt l*ar« 
gîle ou fléatite qui lui fcrt de baie* Au feu il duccit 
Se prend une couleur rougeâtre« 



1 



DU Minéralogiste. 277 

* ^ Les Alpes Dauphinoifes contiennent prefqjue toutes 
^es variétés de gneis ; & dans la Suite que j'ai apportée 
■ de ce pâys-là , Ton voit le pafTage du gneis le plus mi- 
lice à la fbche de cerne , que je regarde comme un 
'. Jgneis à graine très-fins & très-compaôes , puifgue dans 
^ia roche de corne on retrouve tous les principes du 
. gntis. 

$. C C L I. E. ' 

La ROCHE DF CORNE compofce de parties extrême- 
xaent fines 6c atténuées , a toujours un cou p-d*œil ter- 
reux & d'une couleur obfcure 5 on y remarque ccpen- 
isLTït^es petits points de mica qui confervent leur brilr , 
lant. La roche de corne eJft toujours plus ou moins (b- 
lide & compaéte 5 quelques variétés où le quartz 
abonde , font feu avec le briquet. D'autres au con-« 
traire ^ celles fiir • tout quF ont une couleur fombre& 
obÇ:ure « font peu ou point de feu avec le briquet* 
.Toutes les roches de corne fe laiflent facilement enta- 
jner ave4 la lime , & quelques-unes même au couteau*; 
I^ poufCère qu'elles donnent eft toujours grife. Un ca- 
raâère que l'on a cru appartenir aux roches de corne 
en particulier , mais qui efl commun à toutes les pierres 
fui contiennent abondamment de l'argile comme les 
fchiûes & les gneis , c'eft l'odeur d'argile mouillée 
^*elles répaftdent , foit qu'on les entame avec quelque 
^o(è de dur, foit feulement qu'on les humede avec 
rhaleine ou un peu d'eau. Les roches de. corne comme 
Jes gneis y fe durciflênt au feu\ au point que les va- 
riétés qui ne faifôient pas feu au briquet auparavant ^ 
en déviennent lufceptibles après la calcinatlon- Au feu 
de fufion elles fe réduifent en une (corie poreu'fe noire 
jpu même en un v^rre noie (blide* Les acides en diiToI^ 

s 3 



\ 



' 2JB M A K u E r; 

vent une portion , maïs (ans effervefceçGe. Les €otilcur| 
de la roche de corne font très - variées ; il y en z€ 
griCes , de noires , de vertes , de rouges &. de toutes les 
nuances intermédiaires. 

Des ihorceaux de roches de corne & de trapp corn* 
J)arés enlemble m'engagent à croire que ce dernier n'cft 
qu'une roche de corné d'une pâte extrêmemenf^fine, 
dont la cafTure par degrés n'efl due qu'à la nature 
feuilletée de cette pierre. Alors le gneis , la roche de 
corne & le trapp ferolent un même genre de pierte 
^dont les extrêmes (croient le gneis trè^-mîcacé , &le 
trapp qui ne contiendroit prefque point de mica* 

S. C C L I. F. 

PlËRItES COMPOSEES A PATE. (A) PoRPHYRfi* 

Les efpèces dé roches compofées que nous avons cirH 
minées dans les § précédens , ne nous ont offert que h 
réunion de différentes fubftances (bus l'apparence d'un 
cîmentrou d'une pâle commune qui leur fervit de lien. 
Mais dans celles que nous allons décrire , on reconnoît 
au premier coup d'oeil , une pâte , un ciment commua 
qui entoure & ejiveloppe de tous côtés des grains de 
quartz , du feld-fpath , quelquefois du fchorl , mais , je 
croîs, jamais du mica. Cette pâte paroi t être du'jafpej 
elle eft d'un grain très-fin & très-compaâe. 

Le PORPHYRE efl une roche compofée très-dure , & . 
fufceptible du plus beau poli ; il fait feu avec le bri- 
quet. Il eft plus f\i(îble que le jafpe , à cau(e du mélange 
& fur^tout du feld-fpath qu'il contient. Quoique le por- i 
phyre ne fafle point d'effervefcence (^n(îble avec lei ' 
acides, cependant à la longue il s'en laiiTe attaquer, 
comme l'a découvert M. Bayen { Jourrit de P/iy/* 1779 % 



DU MlNÉKAI^OGISTE. fi^p 

U XIV , p. 44^ ) , & d'après différentes expériences : 
par la vole humlÂe , il a obtenu de i onces dîe porphyre 
rouge à taches blanches , traité avec l'acide vitrioli(^ue t 
deux grains de fer (bus la forme d'ochre , onze grains de 
félénite , un gros vingt-cinq grains de (èl d'epfom , deujf 
gros neuf grains d'alun & fîx grains de vitriol martial ; 
le relie y indiflbluble y étoit un mélange de pierre £li- 
ceufè 8c argiileufe. On compte plufieurs variétcsde por^ 
phyre , i**. le porphyre rouge à grandes taches , & le por- 
phyre rouge à petites taches ; x?. le porphyre noir ou 
ro\ige 'brun très-foncé , à grandes taches , & le por- 
phyre noîr à petites taches. Dans ces quatre Tarifés ^ 
les taches qui font du quarts^ ou du feld • (path font tou<* 
jours blanches ; quelquefois cependant celles du feld« 
4>ath (ont un peu rôugeâtres» Certaines variétés de 
porphyre contiennent encore du fchorl noir. 

( B ) OpHITE , SERPENTIN , PORPHYRE VERD* L*Ophite 

n'eu abfblument qu'un porphyre dont la pâte efl d'un 
. verd foncé k. abfcur , au lieu d'être rouge ou noîr ; 
9c les taches ou crîftaux d'un verd tendre. A i'analyfe , 
1^ Bayen a trouvé les mêmes principes ( endroit cité }• 
La différence de la couleur ne vient que de l'état oà 
s'eft trouvé le fer au moment de la formation de ces 
pS^rres. Dans la partie rouge du porphyre , il étoit fous 
forme de chaux on de colcater, & dans i'ophite aa 
contraire il étoit en diiiblution , ou du moins dans un 
état propre à la diffolutîon , au moment où la pétrifi<« 
cation s'opérQity& s'uniflànt alors à la partie argilleulê 
& à la vitrifiable , il a coloré la première en verd foncé ,. 
tandis qu'il n'a pu communiquer à la féconde qu'une 
teinte légère* L'ophite efl un peu moins dure que le 
porphyre ^ & la lime l'attaque afièz: bien { ilïait cepen« 



îSo - M A N U B E 

dant feu au briquet , & à la fufîon il dontle une (carié 
noire. Les variétés principales de Tophite font , !*• l'o- 
çhite d'un verd foncé à grandes ou à petites taches 
vertes ; c'eft proprement le ferpentin antique ; i**, To- 
phite à très^petites taches', peu apparentes , que les (ân- 
Tages taillent en forme de coin , '& que 1 on nomme im- 
proprement pîene de foudre \ j*. Tophite d'un verd 
foncé avec .>des taches de feldrfpath blanchâtre , c'efi le 
porplîyre verd ami jue. Une particularité affez fîngulièce 
& qui jufqu'â un certain point peut (êrvir à diâinguer 
Tophite d'avec le porpbjre, c'eft la forme des taches. 
Pan^ pQpblte , affez coir.munément , elles fent obton* 
gués, tandis -qu'elles font rendes ou quarrées dans le 
porphyre. Cependant ce n'efl pas une règle générale. 

( C ) Brèche pouding ; les pierres composes con-^ 
nues fous le nom de brèche , n'ont pas une origine auflî 
ancienne que celles dont il a été queflion )uCqu'à pré- 
lent dans les §, précédens. Leur compofîtion annonce 
qu'elles ont été formées du détritus des montagnes pri- 
mitives , & des fragmens des roches de diverfès natures, 
réunis cn(emble par un ciment commun 5 de plus dans 
le porphyre, le fcliorl, lefeld-fpath ft montrent preC 
que toujours en criftaux y au lieu que dans la brèche , 
les fragmens font toujours informes. Plufîeurs Auteurs 
Mincralogifles ont établi une diftindion entre les brèches 
5c les poudings (lir la forme des pierres qui les com- 
pofent. Quand ces parties ont confervé leurs angles , ils 
les ont nommées brèches ^ & /^owV/in^j lorfqu'elles ont 
été arrondies & ufées par le roulement. Mais nous 
croyons , fur- tout dans cet oiivrage , devoir rejetter cette- 
diflîndion comme inutile & n'indiquant .nullement la 
«attire de la pierre compofée , & adopter au contraire 



tV MiNÉRALOGÏSTE. Stît 

tint feule & niéme dénominatbn , hréche , ( qui eft dé* 
rivé du mot Italien hrlccîa , tpictte , fragment , & noé 
de breccia , brèche , fraduue ) pour les deux genres , 
ayant foin d'ajouter une phra(ê qui fera connoitté , &bi 
nature du timent & la nature des Cubftances qui y (ont 
enchaflTées. Le ciment peut être ou calcaire ou argiU 
leux , ou filiceux ou fableux & ferrugineux , & les frag- 
mens pierreux peuvent être de tous les genres de pierret 
connues. AufTi on aura autant de variétés de bréchet 
quM (e trouvera dans la nature de^ oombinaifbns entre lef 
cimens & les fragmens. Quand on les décrira , il faudra 
donc avoir très grand (bin de les bien diftinguer , afin 
de pouvoir les recohnoître facilement & les clafTer SRI 
lang qu'elles doivent occuper. Pour cela il Hiffira de 
convenir qu'après le mot brèche op exprimera la naturt 
^u ciment ou par un adiedif ou par un fubdantif , 9c 
«nfîiite la natut-e des fragmens ; ainfi , par exemple , oit 
dira : brèche calcareo-calcaîre , ou brèche à ciment & 4 
fragmens calcaires ; brèche calcareo-fiUceufe , ou brèche 
A ciment calcaire & fragmens filî ceux ; brèche arenafia- 
fiUctufe , ou brèche à ciment fableux & fragmenàfiU* 
ceux ; brèche filico-fillceufe^ ou brèche à ciment 6 frag' 
mens filiaux ; brèche volcanique , celle dont le ciment 
& les fîragmens tiennent aux produâions des volcans» &c« 
Nqùs allons citer les brèches les plus intécef&ntes 
& qui (êrviront de termes de comparai(bns pour les 
autres. 

i®. Brèche calcareo- calcaire. Ceft le marbre confits 
tous le nom de brèche & même de lumachelle» Ils ne 
diffèrent l'un de l'autre que parce que le premier ren* 
ferme des petits fragmens de pierre calcaire , & le fé- 
cond des coquilles plus ou moins bien con(èrvces« Due 



aSa M A N u E r 

cette, claflè , U faut difiinguér la brèche d'AIep , dont 
iet fragmens (ont gris , ou rongeâtres , ou bruns on 
noirâtres , mais où le jaune domine ; la brèch i violette , 
dont les fragmens font blancs , violets & quelquefois 
bruns* Ces brèches (ont fufceptibles d'un beau poli. 

2^. Brèche fitico-fîliceufè. Cette brèche efl celle que 
Ton dé/îgne ordinairement (bus le nom de poudingue, 
Le ciment eil (iliceux, ainfi que les fragmens qui (bct 
communément de diverfès couleurs. Cette brccke fait 
feu avec le briquet & eu fufceptible d'un très* beau 
poli* 

3^« Brèche à ciment calcaire & à fragmens calcaires 
et (iliceux» 

4^ Brèche à ciment (îjîceux &»à fragmens calcaires 
te (îiiceux, 

5 **♦ Brèche arenarîo-filîceu(è# On en trouve de cette 
efpèce près de Chartres , où elle porte le nom de 
grifon» 

6^* Brèche à ciment & à fragmens de jafpe. 
7^« Brèche à ciment & à fragmens de porphyre. 
■ S°« Brèche volcanique qui peut être de deux forma- 
tions ; fuivant M. Faujas de Saînt-Fond ( Recherch.fur 
les vole. p. 173 ), ou ce (ont d'anciennes matières vol- 
caniques remaniées par le feu & amalgamées avec des 
laves modernes , (ans le concours de l'eau ; ou elles it 
Ibnt agglutinées dans un ciment commun , depuis l'érup- 
tion du volcan & par le fecours de l'eau. 

On comprend facilement qu'il peut & qu'il exidc 
certainement un plus grand nombre de variétés dt 
brèches que celles que nous citons. Mais elles fuffifent 
pour faire voir commen; on peut les diûribuer fc les 
clalTer. 



DU Minéralogiste. a8^ 
S. C C L i. G. 

* Des pierres compoféeSm 

Toutes les pierres fimples font compofées de dîflFé- 
rentes terres combittées plufîeurs enfemble , ou d'une 
feule efpèce de terre combinée avec un acide. Mais 
ces pierres (ont homogènes* 

Les pierres compofées , proprement dîtes ^ différent} 
des premy^res en ce qu'elles ne (bnt.point homogènes , 
mais font formées de différentes autres pierres dit 
tindes , unies enfêmble d'une manière quelconque* 

On a fait deux grandes divifîons de ce genre très* 
nombreux. 

La première contî^at les pierres compofées par une 
criftallifation diflinâe , dans lefquelles on voit chacune 
des pierre» composantes criflallifée d'une manière très- 
fépàrée. Ce font les granits. J'appellerai cette daffe 
pierres compoftes criÛalli fée.s. , 

La féconde dîvifîon renferme le% pierres composes 
d'une pâte quelconque , criflallifée çonfufément , & 
enveloppant différentes autres pierres. Il y a ici une fê« 
conde fous-divifîon. 

Ou les pierres enveloppées font criflallifées , ce (ont 
pour lors les porphyres , Içs amigdaloïdes , &c. J'ap- 
pellerai les pierres composées de cette claffe , pierres 
compofées empâtées criflallifées. 

Ou les pierres enveloppées par cette pâte font roulées, 
arrondies /anguleuses, &c. ce font les poudings , les 
brèches , &c, c'efl ce que j'appelle pierres compofées 
c mpâtées non criflallifées , ou agglutinées. 

Il y aura donc trois grandes divifîons de ces pierres. 

«"*• Pierres compofées criflallifées. Granit y gneîs , CfCm 



&84 M A K tr E L 

%^m Pierres compoféts empâtées crlfialUfées^ Pcf^ 
phyre , amigdaloïdes ^ 6cm 

5®. Pierres compofées emjâtees non crîflailîfees, 
011 cgglutînées* Poudings , brèches , ârc. , 

La pierre de corne & le trapp ne peuvent point être 
placés dans cette clalTe. Us djivent demeure^ avec les 
bornblendes., à la fuite des fchork en inaflè , parce 
(jue ce Ibn^ des pierres homogènes. ' 

fé C C L !• H. , « 
Des PI£R££S COMPOSÉIS CRISTALLISI&ES^. 

Granit. 

La première de ces pierres efl le granit proprement 
dit. Il paroît conflituer la bafe des montagnes *primi* 
tives , & on fuppofe qu'il fait celle de tout le globe. 
Au moins Ta-t-on trouvé dans les lieux les plus pro- 
fonds où on ait. pu pénétrer. 

Sa «iuret' ^c fa g'-avité dépendent des proportions dai 
/iibflances dont il eu ccmpofé. 

Les principaux éiémcns du granit , (ont : 

I**. Le quartr , proprement dit , ordinairemeht non 
criftallifé, 

2®. Le feld-fpath de différente couleur. 

3°. Le fchorl criflallifé , & le plus foùvent colora 
en noir. 

4®. Le mica de différente couleur, noir , jaune ^ 
blanc, &c. &c. 

Ces quatre fiibffanccs ic trouvent (bu vent réunies, 
mais fouvent auffi il n'y en a que deux ou trois. Tantôt 
l'une y eft plus abondante , tantôt l'autre. Elles varient 
également pour leur couleur # C'eft ce qui fait cette 



©U MîNllRALOGïSTKf '99S: 

immenfe diverfité des granits auxquels on a donné dif- 
férens riinis ; car il n'> en a peut-être pas deux &ak^ 
blabies. Nous ne pouvons entrer dans ces détails. ■ 
On fait deux grandes divilions des granits, 
La première dont les élémcns (ont crifiallirés en 
inaife. Ce font les granits yraiinent primitifs » les v^ais 
granits* 

La (econde divi(icn > ou kneif, gneis , qu'on appelle 
granits feconuaires , ou feuilletés , eâ effe^trvenient 
feuilletée , & Ce trouve dans les montagnes (econdairés 
primitives. Elle. a les mêmes élémens que le primitif i 
mais le mica y domine , & il s'y trouye peu de feld- 
ipath* 

J. C C L L L 

Quoique ces quatre pierres faïïent la ba(e des gra-« 
nîts , on y peut retrouver la plupart des autres pierre» 
fimpies. 

5**. La terre calcaire. M. de SauflTure a trouvé dang 
les Alpes des granits contenant terre calcaire , quartz p 
feld-fpath , mica , &c. 
. 6^. Spath-fluor, 

7V Pierre de corne. 
• 8°. Trapp. On a dans les Alpes , & autres grandes 
montagnes , des granits contenant trapp SC pierréi 
de corne. 

^®. Calcédoine, 

10°. Pechftein* 

II**. Jafpe. 

II.**. Pétro/îlex. 
• 13^ Ja*. 

14°. Lapis-lazulî. 

fj^. Pierre pefante^ 



ii26 Manuel 

té^ Grenats. 

17®. Hyacinthe. # 

x8^. Eméraude. 

Peut-être n*efi-ll pas de genune qui pe Ce trouve âaps 
le 'granit« 

'19^ G>rridon. Spath adamantin* J*ea ai dans le 
granit. 

to*. Stéatite. 
- ai\ Talc. Les kneif contiennent fbuvent de ces 
ideux Cubâzncesm 

• %i^. Asbefte. 

• ï3**. Schiftes. Ils peuvent Ce trouver avec des crîff 
taux de feld^fpath , ou tout autre élément du granit. 

24®. Subfiances métalliques. Dans les filons métal* 
lîqucs des montagnes primitives , ^ des portions méul» 
Uques font quelquefois mélangées avec le granit. 

On voit que le granit peut renfermer toutes les 
ipierres iîmples cornues. 

Cependant le granit ordinaire , le granit pur & vé- 
ritable ne contient que deux , trois ou quatre de ces 
fubftances, quartz, feld-fpath , mica & (chorl^ crîfial- 
iifés enfêmble d'une manière plus ou moins régulière. 

Legneis, ou granit feuilleté contient tous les élé- 
Inens du granit , mais efl feuilleté. Le mica y eft 
ordinairement en plus grande quantité. 

S. C C L L K. 

Pierres composées empâtées cristallisées* ; 

Ce genre de pierres eft très-nombreux , & fans doute 
un des plus difficiles à reconno'ure & à bieif clalïèr.- 

II diffère du précédent , par un fond , une pâte queU 
eonque, qui , criflallifée confufément enveloppe des 



DU Minéralogiste. aSj 

pierres à^atie autre nature , le plus fouvent crîflalîllfe^ 
d'une manière régulièreé ' ', 

On doit diflinguer les différentes èfpèces de €Q 
genre , ^ 

i^. A ralfbn de la nature de cette pâte ; 

_z°. A raifon des fubflances <iui y Icint renfeitaées; 

5. C C L I. t. 

Pierres composées empâtées , dojmt la patb^b$9 

ru GENRE SILICEU3f. 

Porphyre. On paroit jul^u ici avoir réfêrvé le .itiat 
porphyre à ufle pîerre , dont le fond ou la pâte quel- 
conque eâ de nature iiliceufe.^ & renferme des crlilauiç 
de feid-(path. Ced l'acception que je lui con&rveraî* 
il peut contenir du fchorl avec le feld-(path. 

Il y a un grand nombre d a porphyres à raifon de 1^ 
diver/ké, de. la pâte, de (a couleur , de la grandeur ded 
criflaux de feld-fpath qui y font contenus , & de ceu|| 
de fchorl qui y fort également mélangés. . ,. ■ 

On diflingue deux efpèces principales de porphyre^. 

Les porphyres rouges font eeux dont la pâte ou. lô 
fond efl d'un rouge plus ou m'oins foncé , & les criûaing 
de feld-fpath d'un blanc plus ou moins rouge. CesxriC^ 
taux en général font petiip & peu prononcés. . 

Les porphyres, verds » ferpentins ou ophites ont le 
fond plus ou moins foncé. Les cTi{l?.ux de feld-(path 
font ordinairement grands ^ t>ien pronorxés , & d'ui| 
blanc plus ou moins verd. 

A Rome on obfèrve un grand nombre de variétés 4e 
ces porphyres anciens auxquels QO a, donaé àiAi^tÇJ^ 
noms. 

i Ces porphyres font très- fufîbles. ^ '■ 



iï8&''' M A N U E C 

Leur dureté varie > mais en gcnératon peiit Teftlinet 

^ Leur gravké fpécifitiue peut être eûîmée 1,700. 
La bafe de ces différens porphyres varie. 
Porphyre à bafe de fchorl ep. maffe. 

5 Porphyre à bafe de pierre de corne. 
Porphyre à bafe de trapp. 

Il paroît que c*eft la véritable bafe des porphyres. 

Ferber avoit déjà dit que la plupart des porphyres 
#erds ont pour bafe le trapp celoré en verd. 

Mais le porphyre rouge a auflî pour ba(e des même* 
liibftances, comme ranalylê le prouve* 

Le bafalte antique , qui a été apporté d'Egypte à 
Rome , & dont il y a différentes flatues , paroît un pot» 
phyre dont la pâte efl d'un trapp noiratre^à grains' fins, 

6 dans laquelle fe trouvent quelques porfions de feld*i 
fpadi dilléminé. 

Il y a du bafâlte antique qui ne contient point de 
feld-fpath ; & pour lors ce fera un véritable trapp , dont 
la couleur efl tantôt noirâtre , tantôt verdâtre. 

On a d'autres porphyres d'un gris plus ou moins 
foncé , plus ou moins clair , &x, &c. qui vraifembla- 
blement ont la même bafe de pierre de corne , ou de 
trapp. 

Porphyre a bafe de pétrojilex, 
^Porphyre à bafe de jafpe, 

Prèfque tous les mitiéralogifles avoîent parlé de por- 
phytes dont la pâte étoîé de pétrofîlex , ou de jafpe* 
Aujourd'hui on en doute , parce que le pétro/ilex ne fond 
qu'allez difficilement ^ & que le ja(pe ne fond qu'à un 
feu extrême. Au lieu que la pâte de Ja plupart des por- 
phyres efl trcs-fufible. 

■ M. 



r.r 



©U M ïVÎ li AL O G I s TE. aSp 

M. de Colomîeû penfè que les porphyres qu'on a cm \ 
Iwic de jà(pe (ont i bafe dé pétrofîlex. ^ 

Cependant il paroît que la ba(e ordinaire dés pi:>r- ' 
phyres efl réellenjcnt la pierre de corne ou trapp» M, 
Baycn a retiré d^un beau porphyre rouge , ■ - 

terre fiiiceufe /••,•• o>75 

terre al^îUeufe*. ....••. o,ir 

terre calcaire \ o,ob \ 

inagnéfîe...,'. .;..'. •..;'... o,io 

fer., .. J *....;:........*.... i . . .0,01 

Le porphyre verd lui a donné des prbdùîts analogues , 
in|is moins de magncfîe*. 

Or , nous avons dit que les pétrofîlex & les ja(pe« 
n^ contiennent point de magné/îe , qui efl aflez abon- 
dante dans les pierres de corne. 

La couleur des porphyres eft due aux dîfférens états du 
fer.» comme je Tai dit pour les férpentlnes*. 

5. C C L I. M. 

Le feld-(path peut (ê trouver enveloppé danjî d'autres 
iUbftances que celles dont nous venons de^parler. On 
pourra appeler ces pierres porphyres , fi Ton veut , mais 
ils' feront d*une nature différente de celles dont nous 
venons de parler. Je leur donnerai le nom de por^ ' 
phyroïdes* 

-PoRPHYROÏDE à haft de pcchjîtîn. Ceft du pechfieîn ' 
qui enveloppe des cridaux de feld-fpatb. Il fe trouve 
tn Saxe & en Hongrie. 

Porphyroïde à hafe de jade. 
' <)n en 'trouve dans les Alpes. ' 

Porphyroïde à hafe argilleufe ou fchîfteufe» 

On trouve en Bohème des malTes argilleufes qui con* 
^eiinent des crifiao^ de feld-(path» 

' Tome IL X 



9pO M A N IT fi C 

Porphyroïii à baft de pierres magnifieruus. 

Ce (ont des ferpentines ou asbeftes qui contîeQittoC 
ig% Wftaux de feld-fpath. 

Porphyrotde à hafe calcaire. 

Des fubftances calcaires peuvent contenir des mi-^ 
taux de feld-(path. 

Porphyroïde à hafe de terre pefante. 

Le fpath pefant peut contenir du feld-(path. 

'Porphyroïde m bafe volcanique* 

On connott plufîeurs pâtes volcaniques qui envelo]^ 
pent du feld-fpath. ^, 

S. C C L I. N. 

Toutes ces mêmes pâtes dont nous venons de parler 
peuvent envelopper d'autres fub'flances que des crîftaux 
de feld*fpatb ; par exemple , des fçhorls , des micas , du 
quartz , des grenats ^ &c. &c. Ce font de nouveaux 
compofés qu'on ne pourroit appeler que très- impropre» 
ment porphyres* 

On les a appelés en général roches , /axa , nom trc** 
impropre. 

Je prcféreroîs de les appeler amîgdaloïdes , en réfêr- 
vant le nom de porphyres à toutes les pierres filîceufes 
qui contiennent des criftaux de feld-fpath , & celui de 
porphyroïdes , à celles qui ne (ont pas filiceufès & qui 
contiennent également des criflaux de feld-fpath» 

Je vais me coji tenter de donner une idée de celles 
dont les noms (ont bien connus^ 

Amygdalo'ïdes- Roches à bafe de fchorl en maffe^ 
pierre de corne , ou trapp d'une couleur plus ou moi^ 
foncée* 

Var loti tes. On a donné C3 nom a des pierres comi 



DU Minéralogiste, 2p^ 

pôfSes d*une pâte de pierre de cortiQ ou trapp , dans 
laquelle Ce trouvent des parties mAallifees d'une autre 
teinte , paf fêmées ^i & là comme des amandes ou grains 
de petite vérole* 

Varlolïtcs du D roc. Sa bafe ed une pierre de corn© 
d'un gris plus ou moins foncé , parfemée de points de 
(psth calcaire criflallifé , aflèz petits. 

Toad-fione. G'eft Ja même pierre dont la baft eu 
d'une couleur pîus foncée , d'un gris bfun. 

Quelques auteurs veulent borner le nom d*artîgda- 
loïdes à des toad-ftotie , ou pierres composées , dont la 
pâte eft une pierre dé corne d'un brun rougeâtre ^ & 
lés grains arrondis de feld-fpath» 

Variolite de la Durance. Sa pâte eft verte, elle 
rapproche plus de la nature de la ierpentine , efl quei« 
quefois attirable â Taimant & contient des pyrites^ Elle 
eft parlemée de points ronds d'un blanc tirant fuf le verd. 
Mais ils font compofés le plus fbuvcnt de pierres arrnn^ 
dies , roulées , &c» ce qui feroit ciafier cette variolite 
parmi les pierres corapofées non cri îlalli fées* 

tl y a un grand nombre d'autres efpèces d'amîgda- 
loïdes qui contiennent de la fléatite , du mica ^ dtl 
^horl , du quartz , &c. &c. 

Amîgdaloïdes , ou roches à pâte de magnéjie» 

Si la pâte contient beaucoup de magnéfie , telle que 
les (erpentines ^ afbeftes ^ &c. ce feront de ces efpèces 
de roches. 

Elles varieront à rai(bn de la nature des fubflance) 
qu'elles envelopperont. 

Il y a un grand nombre de pierres à bafe de ferpen- 
fSnes qui enveloppent des (chorls , du mica , du fer acii« 
rable , &c* qu'on peut ranger dans cette cla^le* 

Ta 



25>2 M A N Ù E C 

j^mlgddloides , ou roches à bafe de pâte calcaire* ' 
Cette pâte peut être calcaire , & envelopper du (chorly 

du mica.) du quartz, &c^ 

Verd antique, C'eil un marbre verd qui contient uns 

cfpèce de ferpentine attirable à l'aimant , qui tù. enve- 
loppée par la pâte calcaire. 
Marbre fchorlique d*EcoJfe. C*eft un marbre rougo 

qui contient de Thorn-blende. 
^ntîgdaloïdefy ou roches à bafe argilleufe. 
Ces roches ont pour ba(e un Ichiûe argilleux, qui 

enveloippe différentes autres fubftances pierreufes. 
Amigd^lcides , ou roches à bafe de terre pe fonte* 
On trouve fou vent du (path pelant, vitriolique ou 
- aéré , qui enveloppe d'autres fubSances , tels que du 

quarti, &c. &c. 

Amigdalûïdes , ou roches à pâte voLanîq'ue» 

Une pâte volcanique peut également envelopper des 

pierres de toutes efpèces , comme nous le verrcns. 

§. COL I. O. 

Pierres compofécs , empâtées non-criflalllfées , ou, 
agglutinées. 

i.es pierres compofces agglutinées forment une claflo 
alfez confîdcrablc. Elles font toutes de nouvelle for- 
mation. 

Elles (ont produites par une matière pierreufê quel<» 
conque qui a enveloppé d'autres pierres de diftérentes 
natures, arrondies eu non -arrondies. Elles varieront^ 
par conlcquent , foit à raifon du ciment, ibit à rai(ôn 
des pierres enveloppées. 

Plu/îeiirs auteurs ont établi cntr'eUcs une autre di{i 
tincciun. 



DU Minéralogiste. cl()^ 

Ils les appellent poudings , lorfque les pierres enve- 
loppées font arrondies ; 

Et brèches , lorfquc les pierres enveloppées ne font 
pas arrondies! . . 

Je les diflîngùeraï à raîfon de la nature de leur 

ciment. 

$. C C L I. ^ P. 

Pierres empâtées non cri/iallifeer^ ou, aggtutlne'es 
Jilicées. Poudings, 

On appelle communémept poudings des pierres agglu- 
tinées compofées d'un ciment de nature fillceuiè , qui a 
enveloppé des pierres roulées arrondies du genre fiiiceux, 
le plus fouvent des cailloux , ou (îlex qui ont perdu 
• leur tranfparence. Mais ce peuvent être des jafpes , 
pierres de corne , granits , porphyres , i&c. &c. 

La nature de ce ciment peut varier , & être du fîlex., 
5af^c , pétrofîlex , fchorl , trapp , &c. &c. / 

Ce même ciment de 'nature filieeufe , peut enve- 
lopper des pierref qui ne (oient pas du genre filiceux » 
telles que des pierres argillcpfes ^ inagnéfiennes , cal- 
caires , volcaniques , &c. 

Enfin parmi les ftibftancey enveloppées', tl peut s'èii 
trouver de nature métalliquet 

Ce feront autant de variétés de poudings. 

S. C C L L Q. 

Pierres empâtées y non^criftatUfées , ott agglarinéer 
magnéfiermes* Brèches magnlfiennes. 

Si le ciment contient une afTex gcande quantité dip 
^nagnéfîe , par exemple- , qu'il (bit de la nature des ter» 
pentines , asbeûes , &c. j'appellerai magnefienoêè cetifo^ 
efpèce de piètres agglutinées» 
Elles varieront ^ i^t à raifbn des proportîouKr d% 



6p4 Manuel 

lîiagnéfîa Se autres terres qui fe trouveront dans le 

ciment. 

• x°. A raifon de la nature des pierres qui y .feront 

enveloppées. 

Certaines varlolites pourroient être mifês d-ins cette 
clade : elles font compofées d'une pâte de ferpentine 
• qui enveloppe des pierres roulées , telle ett le phis 
Xbuvent la variclite de la Durance. 

§. C C L I. R, 

Pierres empâtées non cfifiallifics\ ou agglutinées 

argilleufes. Brèches argilkufcs* . 

Lorfjnc ce ciment approchera de la nature des pierres 
argilleufes ou (chifteufes , ce feront les pierres agglu- 
tinées argilUufes , qui varieront à raifon de la pro* 
portion d*argiJe & des autres terres qui y entreronc* 

Elles varieront également à raifen de la nature d^ 
pierres qui y feront enveloppées , qui peuvent être , 
cailloux , granit , porphyre , feld-fpath , quartz , trapp » 
pierre de corne , &c« &c, 

5. Ç C L I. S. 

Pierres empâtées non criftallîfées » ou agglutinées 
calcaires. Brèches calcaires* 

Lorfque le ciment fera calcaire , ce feront les pierres 
ligglutinées calcaires , ou brèches proprement dites. 

On a nommé jufqu'ici brèches^ ces elpèces de 
çierres ; & je leur conferverai ce nom. 
. XTes pierres varieront auffi à raifen de la nature des 
piepras enveloppées , qui peuvent être de toute crpcce* 

Les lumaçheUcK peuvent être rangéti dans ç^tte 
«lalfe^. 

' i 



DU Af INÉRÀLOGISTX. 2^$^ 

J, C C L L T. 

Pierns empâtées non criftalUfées , au a^lutinies^ 
volcaniques. Brèches volcaniques. 

Le ciment peut être de satore volcanique. Ce feront 
les pierres agglutinées volcaniques. Mais toutes les 
fiibfiances volcaniques h*étant*pas de la même nature ^ 
ces pierres varieront à rai&n de là différence de ca 
ciment* 

La nature des pierres enveloppées établira encero 
d'autres diiSrences ; nous eti parlerons ailleurs, 

$. C C L I L 

TerkJe avec bitume. 

On trouve affez fouvent des morceaux de 
p|oix de montagne adhérens à des pierres : on 
trouve encore une efpèce de foufre engagée 
dans des matières terteflres. 

S. C CL IL A. 

t^ Les terres bitumtneufês & (ulfureufès (ont aflèzi 
communes. Il té forme tous les Jours du (bufre par la 
Voie humide dans les plâtras, les décombres & les 
Voiries où les fiibSances animales & végéciles (ê dé- 
compo(ènt & tombent en putréfaâion. Le (bufre (e 
trouve alors deiTéminé dans la terre & quelquefois même 
crifiaUifé ; tel efi , en tr'autres^ celui que Ton » trouvé ^ 
Paris , dans les foflcs du boulevard de la porte SaIiHh% 
Antoine*' - - 

T4 



^2^6 ^ M A N DP E C 

$• C C L I IL 

Terre avec métal; 

Ce genre comprend les principales matrices 
des métaux 5 doRt la conncnlTance parfaite ferolt 
très*utiie aux mineurs, 

§. C C L I I I. A. 

I$» Il efi p^u cl*e(pèces de pierres qui ne puiflênt 
i Arvir de gangues à toutes fîibflances métalliques ; mais 
il y en a qui les accompagnent plus habttueUement & 
qui quelquefois peuvent (èrvir d'indication fur ^elpèce 
des mines qu'elles renferment. Il ift donc eflèntiel de 
connoître parfaitement & la nature & la .variété des 
gangues.de chaque métal. Voye^ $. iço. A. 

f. C C L II I. B. 

On pourrolt à la rigueur placer ici les ochres qui 
font des chaux (buillées de plus ou moins d'argile ; mais 
'nous avons cru qu'il valoit mieux les claffer avec leurs 
métaux 3 afin de ne pas trop les i(bler« 

$. C C L I V. 

BiTUMBAVEC BITUME. 

On rencontrera peut-être quelque part des 
efpèces de foufre mêlées avec de la poix de 
montagne , & vice verfa. 

$. C C L V. 
Bitume -avec métal. 
La plombagine & le foufre ordinaire , s*ils {9 



DU Min4ralô<Sistk. i2p7 

Tetîcontretrt quelque part inçlés à un métal jr 
devront être claffés dans ce genre. 

$. C C L V. A* 

K> La mine de cuivre inflammable appartient à cette 
variété , §. i^6 , C, puîf^ue ce n*eft qukine chaux de 
cuivre mêlée de terre bitumineu(e , aînfî que la mine 
de mercure inflammable d'idria. 

J. C C L V I. 

MÉTAL AVEC MÉTAL. 

Nous connoîffbns certains métaux qui font 
toujours mêlés enfemble dans le fein de la terre, 
les autres , au contraire , trè$ - rarement , ou 
pour mieux dire, jamais. Leur connoifiance plus 
.parfaîte jettera un très-grand jour, tant fur la 
ÎPfiyfiographie que fur la Métallurgie. 

Paflbns à des genres plus compofés. 

§. C C L V I L 

Substance saline avec terre et bitume. 
On ne pourra guère trouver ce genre que 

dans des pays qui ont été expofés autrefois à 

un feu fouterrain. 

§. C C L V I I L . 

Substance saline avec terre et métal^ 
Ceft parmi les produits dçs volcans qu'il faut 
les chercher* 



ry^ M A N U B C 

5. C C L V I I I. A. 
.,:> Les vitriols terreux peuvent appartenir i, cette 

§. c c L I X. 

Substance saline avec litumb et Mi rAt. 
Ceft parmi les produits volcaniques qu*il faut 

les chercher. 

§• C C L X. 

Terre avec bitume et métal. 
. On peut trouver ce mélange dans les pro- 
duits volcaniques , rarement autre part. 

§• C C L X L 

Substance saline avec terre , bitume et métai. 
On en trouvera difficilement hors des pays 
yolcanifés. 



§. C C L X I I. 
SECOND APPENDICE. 

Xj E s foflîles que Ton rencontre avec une forme 
extérieure d'animal ou de végétal , tirent leur 
origine de corps étrangers à la terre , & qui 
dans fon fein y ont été ou changés par un 
moyen particulier , ou tellement incruftés de 
particules minérales qui fe rencontrent dans les 



> PU Minéralogiste. ^9^ 

endroits où les corps tombent en putréFaftîon , 
qu^n les prendroit pour des corps organiques , 
(î on ne confîdéroît que leurs figures. On leur 
a donné le nom de péTRiFicAxiONS. 

5. C C L X I I. A. 

(C> P^oyei Journ. de Phyf. 1781 , t. XVIII, p# if f , 
un Mémoire que j'ai donné fur la Pétrification du boîs 
en particulier, & qui peut s'appliquer en général à 
toute e(pèce de pétrification ; àzrts lequel je démontjre 
que dans toutes pétrifications , il n'y a qu'une (libfli- 
tution de la fubflance pierreufe à la fubftance végé- 
tale ou animale ; & comme cette fubftitution ne (è fait 
que (ucceflivement , non-(euleracnt la forme extérieure 
eft confervée , mais trèsçfcuvent encore la forme in- 
térieur» , fur-tout dans les buis. 

$. C C L X I I L 

Les enveloppes écaîlléufes plus dures des 
petits animaux, expofées aux viciffitudes de 
ratmofphère, ne font pas toujours exemptes 
d'une forte de mort; car la partie gélatineufe 
qui les compofe fe dégageant infenfiblement 
par la putréfaftion , elles deviennent fragiles 
& comme calcinées; dans un endroit à Tabrî 
des injures de Tair , quelques-unes confervent 
le caraftère de la matière dont elles étoient 
formées, mais elles acquièrent une texture fpa- 
thique. 



jca M A K tr E I, 

§. C C L X I V. 

II faut diftinguer avec grand foin ces corps 
étrangers changés ou pétrifiés , d'avec les îm- 
preflîons qu'ils lalflent fur les fubftances qui 
les ont enveloppés & fervi de matrice ; quel- 
que^is le corps fe détruit entièrement , en 
laifTant une cavité dans la maife qui l'envelop- 
poit. Se qui fe remplit enfuite d'une nouvelle 
matière. On trouve auffi des noyaux , qui fe 
forment de la deftrudîon des coquilles plus 
dures , & qui repréfentent leur intérieur^ 

$, C C L X I V, A.- 

t3> Une fubflance animale & végétale Ce pétrifie 
quand il fiirvîent fucceffivement une fiibftance pier- 
reufe à mefure qu'elle fe décompofe ; & elle ne laifTe 
(on impreffion que lorfque dans (a décompofîtion , elle 
n'eft point remplacée par une fubftance pierreufe. Alors 
Tanîmale ou la végétale dirparoiflent , excepté cepen- 
dant leurs parties folldes & indellru<ftible$ d'elles-mê- 
'mes j & il ne refle que leur forme extérieure moulée 
des deux cotes dans la terre qui les renfermoit, 

§• C C L X ^, 

Il s'en faut de beaucoup que nous regardions 

la connoiffance des pétrifications comme ftérile 

& inutile ; car on peut 8c on doit les confidc- 

rer comme des médailles dépofées par les mains 

* de la nature , en mémoire de fes travaux, pour 



tiïr MlNÈRAtoeiSTR jo^jf 
la ^abncatîon dj Téçorce de la terre, & qui 
nous înftruifent du temps & de la itiamère dont 
elle s'y eft pris , tandis que tous les autres rao* 
num : s fe taifent. Ces médailles, quand on fait 
bien les lire , nous înftruifent par rapport au 
pays où on les rencontre, & de l'ancien état 
de fa fuperficie , de l'exiftence de la mer dans 
cet endroit, & des viciflîtudes qu'il a éprouvées 
poftérieurement ; par rapport à leur matière ^ 
elles établirent h diflinftion entre les anciennes 
couches du règne mirféral & les nouvelles ; car 
celles qui ne p*-oduifent point de pétrifications 
ou qui ra'en contiennent pas , font* certainement 
antérieures aux animaux & aux végétaux: enfin ,.' 
par leur figure , elles nous repréfentent les an- 
ciens habitans de notre globe > & fiir-tout de 
la haute mer. 

$. C C L X V L 

M. Cronftedt a très-bien clafle les pétrifi- 
cations , & nous croyons que Ton doit adopter 
fa méthode. Les genres tirés des genres des 
foffiles j font diftribués en quatre clafles ; oa. 
prend les efpèces des efpèces mêmes, &c les 
variétés , du corps organique devenu, foffile. 

VJoici les genres que l'on a trouvés jufqu'à 
préfeut. 



|ba M A If U F £ 

s, C C X L V I L 

Chaux saline fous forme organique. 
Les pétrifications gypfeufes font très-rares. 

$. C C L X V I I. A, 

tKy* Les bancs de gypfe on de pierre à plâtre de 
Montmartre, près de Paris, (ont allez abon dans en 
pétrifications , fiir-tout en os pétrifiés. ^. Darcet , pro- 
feflcur de Chimie au Collège Royal , y a trouvé un 
oi(èau pétrifié. Les ichtyolites, ou les empreintes de 
poiflbns y n*y font pas rares. Une obfèrvation trés-in- 
térefiTante que M. de Lamanon a faite fur ces carrières 
de gypfe , c'efl qu'on ne trouve point de coquilles dans 
. là partie de pierre gypfeufe. ( Voye\ Journ. de PhyC 
1782 , t. XIX , p. 175 , 8f ce qui a été déjà dit fiic 
cet objet au mot Gypsb , $. ^^. ) 

Les carrières de gyp(è en Allemagne font auflî très- 
abondantes en os fofïiles j & c'eft dans celle des envi- 
rons d'Ofierode que fe (ont trouvés les offèmens mon(^ 
trueux que poficde M. Beckmann , profefleur à Goetting. 

§. C C L X V I I I. 

Fer salin fous forme organique. 

On trouve quelquefois des parties du corps 
humain pénétrées & endurcies par du vitriol 
martial ; ce qifi arrive auili aux plantes , & fur- 
tout aux racines :• à l'air libre ces pétrifications 
fe décompofent fenfiblement. 



©If MlNÉRALOOTSTÏf. JOJf. 

S, C C L X V I 1 I. A* 

^ Vallerîus en a fait une variété de mine de fec 
particulieTe , aîn(î que Cronûedt ; le premier hmjs le 
nom de petrîficamm ferreum , S^)cc. 54^, & le feco«di 
fcas celui de larva ferrfcra^ x^i» Ces mines font 
principalement des bols & des produârlons marines pé<«. 
frifiées* 

§. C C L X I X, 

Chaux AÈtiÈE fous forme organ'qne^ 
Prefque toutes les pétrifications appartîen- 
ncnti à ce genre, 

^. C C L X X. 

^A^Gi'LE fous forme organique* 
Un pKénomène très-digre de remarque , c*eft ' 
que les pétrifications' formées' dans l'argile , fonc 
toutes affailTées , quoique i?iême dans les cou- 
ches très- baffes calcaires elles confervent leur 
forme & leurs contours naturels. On remarque , 
liufC la même déprellion dan;» le fchlfte maraeu^ 

^. C C L X X I. 

TbrKE siLicnvsEfouS'fvrme organique* . 

On rencontre quelquefois, de^ pétrifications r 
filiceufes ; mais le plus fouvent cette matière^ 
forme le noyau ( §. 26^ ) : on trouve auffi des 
troncs d'arbres agathifiés. M, Ferber a vu , dans- 



SP4 M'A N U E t 

du jafpe & du pétrofilex, des pétrifications, & 
M. dé Born des porpites dans le ZinnopeU 

J. C C L X X I. A. 

«:> M. Fuchs â trouvé dans du quartz une ontroque 
changée aufli en quattz. ( Société des curieux de lana* 
lùrej h /, p* 33iO -, . 

5. C C L X X I L 

Terre organique. 

^Les animaux comme les végétaux, en tom- 
.bant en putréfaftîon , fe réfolvent en jterre^ ^ue 
Ton peut confidércr fous un genre particulier , 
jufqu'à ce qu'on la claffe parmi leS-terres ordi- 
naires, après lui.évoir enlevé tous yeftiges des 
corps organifés* ' 

§. C C L X X I I I. 

PÉTROLE pénétrant des corps organiques^ 
Xe boîs pénétré de pétrole offre un» joll^* 
îvarîété de lithantrax. ^ 

§. C C .L X X I V. 

Ab.QV.^T fous forme organique. 

Quelquefois on rencontre dé l'argent natif 
fur des pétrifications, mais jamais, à ce que 
ye fâche , il ne les conftitue , à moins qu*il ne 
foit rainéralifé avec le cuivre par le moyea 
4u foufre» 



©û Minéralogiste,» jof^ 

C,C.L:XXV. 

Mercure fous forme organique. 
Le mercure minéralifé par le foufrô forms 
rarement des pétrifications.. 

C C L X X V I. 

Cuivre fous forme organique. 

On rencontre fouvent des os & des dents im- 
prégnés de chaux xle cuîviie, une couche py- 
riteufe adhère quelquefois à des pétrifications^ 
mais rarement les forment-elles toutes entières : 
j*en pofsède de telles dffls une matrice magné- 
tique , qui vicnaent de Nprwège, 

5. C C L X X y I. A. 

t^ Cette efpèçe de pétrification , ou plutôt cetfo 
pénétration du cuivre dans, les iubâances oflèulês ^ eil 
connue (bus le nom de turquoife. Ia turquoise eft 
opaque , d'une couleur bleue ou vert bleuâtre , alTez 
dure ; & comme ce nVA que la partie oflêufè qui s'efl 
imprégnée d*une dlfToJudon de cuivre , elle eil compo < 
fée de lames & de feuillets comme l'os ; elle eft (ufcep« 
tible d*étre polie ; traitée au feu , elle perd bientôt fk 
couleur, & calcinée, elle devient blanche comme la 
terre des os calcinés ; fes variétés dépendent des nuan- 
ces de Tes couleurs , non-(eulement les os paflent à Vét2^ 
de turquoife , mais encore les dents en (ont fufceptibies. 
On peut remarquer, au cabinet du Roi à Paris, une 
main delTéchcê , dont les extrémités oûèufès des doig^t»- 
ibnt devenues des turquoi(es« 

Tome IL V 



^qS Manuel* 

plantes 8c des animaux , aind que fuivant leur degré i4 
décompofîtion. 

Si Ton raflembl?, par exemple, une grande quantité 
de foffiI«s qu*on laiiTe pourrir, fiippofons des feuilles, 
on aura pour réiidu une petite quantité de pouffière 
noirâtre , qui fera le véritable humus , compofë dcf 
difierens principes dont nou^ venons de parier au pa<< 
ragraphe précédent, unis à des portions huileufes qui 
ne font pas encore décompoféçs ; U variera fuivant h 
nature des plantes. 

Les vieux arbres qui (ê corrompent dans le centtt 
donnent un humus. 

Mais V humus ordinaire e(l un mélange de celui-ci 
nvec les différentes terres où s'opère la décompofition ; 
la nature de ces terres apportera de nouvelles modifia 
cations à cet humus , qui eil la terre végétale ordi« 
naîre ou le 4erreau , dès bois , des prairies , Sec. &c 

Les fumiers que l'agriculteur porte dans les champs 
qu'il cultive , donnent une autre e(pèce de terreau qui 
contient des produits animaux. 

Les terres dans le {quelles on enfouît beaucoup de 
matières animales , tels que les cimetières, donnent auiS 
un terreau particulier, ' 

§. C C L X X V I I L C. 

Pétrifications* Souvent il arrive que des parties 
animales & végétales ne fê décpmpofent pas en entier , 
& fe confervenî en terre plus ou moins pétrifiées. Ceft 
ce qu'on appelle pétrifications , foffîUs proprement 
dits y &c. 

On trouve un grand nombre d'oflemcns , de co« 
quilles, &c« ainfi pétrifiés en partie^ 



i)U MlNÏRÀtO<5lST»^ 50J 

On rencontre même des animaux entiers confervés 
en terre ju(qu*à un certain point , tels que des oi(èaux » 
des poiflbns, des înfeâes, &c, % 

S. C C L X X V I I !• D.- 

P tantes^ fojfîles. On trouve auflî une très- grande 

quantité de plantes foflîles confervées entre des couches 

de pierre & de terre , au point qu'elles (ont reconnoi(^ 

' JÊbles ; c'eft fur-tout dgns les fchiftes qui recouvrent \t% 

diarbons de terre^ 

Ces charbons, ces houilles doivent être regardés « 
alnfî que nous Pavons dit , comme des décompqfîtions 
de bois foffiles minéralifés & quelquefois de parties 
animales , mélangés enfiiité avec des terres , & enfin 
dépofés par couches par le travail des eaux* 

Je les range dans cette clailè. 

S. C CL X X V I I I. E, 

L'hiftoire. des animaux âc des plantes > qu'on trouvé 
en entier ou en partie dans les couches minérales , e(è 
. fins doute une des plus difficiles & une des plus inté* 
reflàntes de la minéralogie ; il faudroit les décrire avec 
ibin, les faire graver, & enfulte tâcher de les rappor** 
ter aux efpèces vivantes, 

' Ce travail eft abtblument nécellàire pour avancer la 
théorie de la terre ; mais il ne peut être fait que par 
plusieurs Sa vans réunis f& demande une bngue fiilte 
d'années* 



V? 




JIO- 



§. C CL X X IX. 

PK€^DUITS VOtCANtQUES. 

FfiiEiSQUE tous les Auteurs , avec Cronftedt, 
placent les produits volcaniques dans un Ap- 
pendice à part , mais je croîs que c'eft à tort. 
Tout ce que la nature fait;? foit par. voie sè- 
che ffoit par voie humide, & fou vent elle^fe 
ferc de toutes les deux , doit être réuni en-» 
femble \ quelques-unes de fes produftions foht 
enveloppées d*un tel voile , & les vçftiges de 
leur formation fi effacés , qu'il faudroît être un 
(Edipe pour en retrouver les traces. Quelques- 
uns , & ce n'eft pas le plus petit nombre , pen- 
fent . que le règne minéral , ou du moins la ma- 
jeure partie , doit fon origine au feu. Pour n^ 
pas nous tromper , claflbns toujours les foffiles 
fyîvant leurs principes çonftitutifs , car des ex- 
périences bien faîtes peuvent répandre un grand 
jour fur la compofition des corps, mais rare- 
ment fur leur formation. Les produits volcanii 
ques homogènes doivent entrer dans la cla0e 
des corps primitifs ; ceux qui ne font que des 
çompofés de ces premiers , fe placent naturel- 
lement entre les roches & les autres cQrps d^ 
l'Appendice premier^ 



DU MiNÉRAJLOGiSTE, Jir 

§. C C L X X I X. A, 

^ Nous n'entrerons pas ici dans la grande difcuffion 
£ la terre que. nous habitons doit (bn origine au feu 
ou à l'eau , parce qu'elle efi absolument inutile dans 
le plan que nous nous fbmmes prppofé. Nous renvoyons, 
non aux Auteurs qui ont écrit fur cet objet , & qui ont 
créé des fyûêmes , parce^ qu'ils s'établiflènt juges 8C 
parties dans cette queûion , mais au grand livre de ia 
Nature , aux montagnes , (ùr-tout de première forma- 
tion )-à ces mafTes immenses qui dominent tout le globe. 
C'eô-là qu'il faut étudier , c'eft-là que la plupart des 
Ecrivains cofmogoniûes auroient dû méditer long- 
temps , obferver avec^ (bîn , comparer avec exaditude , 
rai(bnner , pour ainfi dire , fucceflîvement & pas à 
pas , & puis écrire leurs remarques , plutôt encore que 
des CyHèmesm 

§. C CL X X I X. B. 

Les produéiions volcaniques devroîent fans doute 
être placées fuivant leur nature dans les différentes 
claflès précédentes ; mais comme elles ont prefque tou- 
jours un caraôère particulier , celui que leuf a donné 
l'altération du feu , on peut , (ur-tout dans uil cabinet, 
en faire un ordre particulier. Nous allons (bivre ici la 
diviiîon que M. Bergman a indiquée dans fbn Mé- 
fcoire (ur les produâions volcaniques {Journ* de PAyJl 
1780, X. XVI y p. 199) ; il divife toutes les prc* 
dudions volcaniques en produftîons par la voie sèche , 
^ productions par la voie humide. 

$. C C L X X I X. C. 

Pkoductioms YOLCANiqufS par la vois sèckc^ Efec* 



512 Ma N u E e; 

tions peu ou point changées. II arrive fou vent que 
dans les éruptions des yolcans ^ Il sVfl trouvé plufîeurs 
(îibilances différentes , qui ne font pas reftées aflèz long* 
temps dans le feu pour être altérées , ou même £mple- 
ment changées. 

( A ) Suhjlances calcaires ; de 1 1 pierre calcaire ordî- 
llalre , des marbres , des fpaths , des coquilles marines , 
&c. La plupart font encore effèrve(cence avec les 
acides , & quel^ue^ û-^rs font réduites à l'état de chaux. 

( B ) ArgilUufts \ des marnes , plus ou moins en« 
durcies , fufibles d'elles-mêmes j à^s argiles pures qui 
ayant éprouvé un certain degré de feu , ("ont endurcies 
comme "^la terre cuite', ou la brique, & en ont fbuvent 
la couleur. 

(C) Grenats, Ceux qui font lancés par les volcans 
avec différentes fubftances , font toujours plus ou moins 
altérés par le feu , d*un blanc mat , quelquefois cepen- 
dant blancs & tranfparens. Ils (ont pjois ou moins gros, 
mais fragiles & friables , fur-tout à leur furface. Ordi- 
na? rement ils fe trouvent dans la lave & le peperîno » 
très-rarement i(blés. 

( D ) Hyacinthes* Elles font afièz communes dans les 
produ<ftions volcaniques, fur -tout celles du Véfiive, 
Leur couleur varie , fians doute , fuivant le degré de 
feu qu'elles ont éprouvé ; îl y en a de plus ou moins 
brunes , tirant un peu fur le rougeâtre ; de blanches & 
d'affez tranfparentes ; enf.n de jaune foncé un peu noi- 
râtre , c^Q^ les plus communes de toutes. On les trouve 
^^ez ordinairement dans des morceaux de quartz. & de 
feid-fpath lancés par les volcans. 

( E ) Schorls ; ils fe trouvent aflèz fréquemment dans 
les produâioQs Tulcaniques , comme le peperîno ^ la 



DU MlNÎÉRALOGISTB. 315 

lave cellulaire , les brèches\& les tufs volcaniques. 11$ 
conferveat prefque toujours leur forme crifialline , & il 
y en a de jaunes, de bruns, de noirâtres , de noirs , de 
roux , &c» 

( F ) Subflancts micacées» Ces fubdances font noires, 
en lames ou- en feuillets plus ou moins grands ; on y 
trouve fouvent dedans des grenats & des fchorls. 

( G ) Suhftances métalliques. On en ti-ouve peu , & 
elles (ont ordinairement en état de pyrites qui contien* 
lient principalement du fer , rarement du cuivre , 5c 
plus rarement de Tantimoifie. On doit (è méfier des 
chaux de cuivre vertes & bleues ; elles ne (ont pas 
volcaniques, parce qu'on (ait que le moindre coup de 
feu les brunit & les noircit^ ^ 

§. C C L X X I X. D. 

SUBSTAKCES TERREUSES CALCIMÉES ET BRÙLKES. 

(A) Cendres volcaniques ; quand elles (ont grof^ 
fîçres ou en fragmens de la grofTeur d'une noix ou 
d'une noifette , ob les nomme rapillo ou lapîllo ; leur 
couleur eft d'ua gris noirâtre. Quand ces fragmens font 
plus petits , ils portent le nom de pou\\olane que l'on 
a même con(êrvé aux cendres encore plus fines. Il y en 
a de noire , de roufTe , de brune , de rougeâtre , de jau- 
nâtre , & de cendrée. Toutes les pou/zolancs ne fe re(^ 
fèmblent pas pour' la qualité & la quantité, de leurs 
parties hétérogènes ; maïs il paroît par Tanalytê que 
M. Bergman en a faite de. quelques variétés, qu*elles 
contiennent toutes , mais en difierentes proportions , de 
la terre filiceufè , de la terre argilleufe , de la terre 
calcaire,, & du fer. Tout le monde connoît la prc^ 



% 



514 M A K U X £ 

priété des pouzzolanes de faire le meilleur mortier ft 
de Ce durcir dans. Teau. 

(B) Tufs ou Tufa des Italiens. Ce font des cendres 
volcaniques qui ont été vomies délayées dans de Teau 
comme de la boue , ou qui , après une longue fuite 
d'années , Ce font agglutinées , & réunies en mafles par 
le moyen de l'eau. Les matières hétérogènes qu'ils con* 
tiennent font à-peu-près les méfhes que celles de l'ar- 
ticle (A) précédent. Lti tufs font aflèz ordinairement 
eServefcence. Le tras des Hollanduis , qui n'efè qu'un 
tuf volcanique qu'ils tirent près d'Andernach , fait on 
peu plias d'efferveicencc , parce qu'il contient plus de 
iiibfbnce calcaire ; c'efl le peperino des Italiens* 

Le peperino , fuîvant M. Bergman , n'efl qu'une con- 
crétion fblide de cendres des volcans , contenant des 
petits morceaux de granit bknc , du fchorl noir & écail- 
ieux , & quelquefois du mica. 

(C) Pierre-ponce, Lz pierre-ponce eil compofée de 
filets très - fins , parallèles entr'eux , & quelquefois en- 
tortillés comme des fils fur un peloton ; elle eu. fort 
légère & nage dans l'eau ; elle ne fait pas d'effervef- 
cence avec les acides , rarement fait feu avec le bri- 
quet, & fe fond au feu en fcorîes. Quand elle vient 
d'être vomie par le volcan , elle efl brune eu noire ; 
mais elle change bientôt de couleur , altérée ou par les 
météores atmofphériques , ou par l'eau de la mer , dans 
laquelle elle nage , & elle devient blanche ou plutôt 
gri(è. Comme ce pafîàge fè fait inftnlîblement , il n'eft 
pas étonnant qu'il Ce trouve des ponces de nuances in- 
termédiaires ; auffi en rencontre-t-on de brune, de rou» 
geâtre , de rouffe , de jaunâtre, & de grîfe. L'origine 
de h pierre-ponce a toujours embanaiTé les Natura*-^ 



r>v MïNÉwt'CGisTa:. 31^ 

IWcs. D'après ranalyfe , JCm* Pott , Demefte , & Berg- 
tnsLTi y fur-tout à caufè . m la magnélie qu'elle contient ^ 
l'ont regardée comme des amianthes & des asbedes dé- 
compofées par le feu , Vallerîus comme des charbons 
de terre ou des fchifies calcinés ^ M« Sage comme des 
. marnes (corifiées , & M. le Chevalier Dolomieu comme 
des granits réduits à l'état de ponce par le fetif 

(D) M. Ferber , & après lui M« Bergman , regar- 
dent coriSme une pierre-^ponce décompofée parles va«> 
peurs d'acide vitriolique phlogifliqué , de (el ammoniac 
^ autres , &c. , qui s^exhalent dés ouvertures de 1« 
Solfatare , la terre hlançhe qui recouvre la Solfatare 
même, 

s: C C L X X I X. E. 

Matières terreuses qui ont éprouvé plus ou moins 
it fufion. Laves. 

On donne le nom de laves à des matières terreufês 
qui ont été fondues , à demi-vitri£ées , & vomies pat 
les volcans» 

(A) Lave fpongieufe ^ c*efi la plus légère; celle 
qui furnagèoit les courans de lave compaâe , comme 
rècume ou les (cories furnagcnt l'eau & les fubfîancei 
métalliques fondues. Quelquefois elle efl aufTi légère que 
la pierreoponce , & , comme elle , ne va pas au fond 
de l'eau ; mais elle en diffère parce que Ion tiffii n'eft 
jamais fibreux comme celui de la pierre ponce > il y 
en a de diverfes couleurs. * 

(B) Lave compare. Quoiqu'elle ne foit pas ab(o* 
lument fins cavité', elle eft cependant beaucoup plus 
-dure que la précédente , & elle efl même quelquefois 
fufceptîble d'être polie, & peut faire feu avec* le bri- 
quet. Sa caflure.eft moins brillante qu'obfcurç j eîlt 



\ 



/5fT8 M A N U B C 

• ient toujours des fubflances hétérogènes pins cm 

oins altérées par le feu , Se des matîèriefs crlftallines , 
comme fchorls , grenats , &c. La lave compaâe a use 
âdion marquée (lir Talguille aimantée y ce qui indique 
la préience du fer. Ses couleurs Cent aiïêz variées ; il 
y en a de noire , de noirâtre , de grifè , de cendrée , 
de bleuâtre , de verdâtre , de jaunâtre ^ de «ougeâtre , 
de tachetée , comme la lave antique , qui tû. d*un gris 
noirâtre , pariêmée de taches plus foncées. ^ 

(C) Lave en ftalaBite. Elle eft de la même nature 
que les précédentes , & elle n*en di£Eère que par la 
forme , ainfî que les laves en cordes , en boules , &c* 
ou autrement figurées. . . 

( D ) Lave vîtreufe. Cette lave a cpfouvé une par* 
£iite vitrification , & elle a été réduite en un verre 
martial , tranfparent quand il eft en feuillet mince \ 
c'efl l'agathe' noire d'iflande , la pierre obfidicnne ^ la 
pierre de gallînace , &c. Elle fait feu avec le briquet i 
fi couleur ordinaire eft d'un brun noir ; on dît cepen- 
dant qu'il s'en trouve de verte & de bleuâtre en Iflande. 

L*analy(è a fait reconnoître que les laves (ont comme 
les cendres volcaniques compofées de terre filiceufè , 
de terre argilleufe , de terre calcaire & de fer. 

S C C L X X I X. F. 

PnoDUiTs VOLCANIQUES teneux , d'origine incer" 
faine, 

M. Bergman entend , par produits d'une origine in* 
certaine , les fubdances volcaniques dont on ne peut 
décider jufqu'à préfènt fi elles ont été produites par le 
feu du 'folcan , ou fi elles exifioient déjà toutes formées 
dans les entrailles de la terre, & qu'elles aient été feu** 



,t 



DU Minéralogiste. ^jy 

Icment vomies dans les éruptions. Ceft dans Je Mémoire 
même de M. Bergman qu'il faut lire les raî.ons pour oa 
contre (âvamment difeutées. Nous nous contenterons de 
dire ^u'il place parmi les produits d*origine incertaine g 
1*^. les grenats & les fchoris de volcans; ;t^ les bt^ 
Ciltes , qu'il regarde comme une matière fuffi(àmment 
fénélrée & ramollie par des, vapeurs humides, S( qui , 
en fe defléchant , s'eft fendue en prifîues & en feôîons 
horizontales. Tout porte à croire que la matière q^ui 
ferme les bafaltes n'd pas éprouvé une fufîon coniplette ; 
au contraire , Tanalyfe comparée du trapp des Suédoiis 
avec le balalte , femble indiquer que ces deux" (ub(^ 
tances ont la plus grande analogie , & que les malTes 
des bafaltes ne font que des mafias de trapp ou dé 
roche argiHeiife amollie par les vapeurs humides' dcé 
1«>icans , & deiTéchée lentement enfuite après leur eJc*- 
ûnâion ou la celTation de ces vapeurs. 

En général je bafalte efï d*un grîs cendré , tirant 
plus ou moins fut le noir^ très-dur; & faifànt feii-aà 
briquet, d'une opacité par&ite ; (apoufTière efi d'un 
gris cendré ^ 8c fa caflure eft grenue , parfemée de points 
brillans. 11 ed fufceptible d'un' beau poli ; au feu il (è 
fond de lui-méitie eii un verre Hoir. L'anal^fe donne 
pzt quintal du bafalte d'Iflande y $6 parties de terre 
filiceufe , 1$ d'argilleufe y 4 de calcaire , & 15 de chaux 
de fer. 

f C C L X XT X. G. 

Produits volcaniques ^Tun caraâlère falin* 

M. Bergman compte parmi les (îibftances fàlines pro* 

duites par là voie sèche, i**, l'acide vitrioiique phlo'* 

giftiqué , dégagé du (bufre par le feu du volaan : 

^% Vacide aéûeo dégagé dos ful^fiaxi&ey. çal^^es \ J;^ du 



32a M A N .U E L 

tares par la voie humide dans les volcans ^ les «aux 
hépatiques , & Téthiops martial j s'ils Ce rencontroieat 
dans les volcans, ils feroient dus à ce moyen. 

§. C C L X X I X. N. 

Au chalumeau , (îir le charbon , le« cendres volcani- 
ques, la pouzzolane", le tufa , le peperîno, fe rédui(ènt 
eti fcories vitreufes iiùires; la pierre-ponce en ïcorîes 
vltreufês grlfes ou blanches & pleines de bulles d'air j,' 
les laves fpongieufes & compaôes, la pierre obfîdienne, 
le bafalte , en un verre noir. Avec le borax , les cen- 
dres volcaniques , la pouzzolane , le tufa , ne fè fon- 
dent pas parfaitement , mais cependant forment avec 
lui un verre verd "& tran(parént; la pierre-ponce fe 
fond très-vite .& ne cojorç pus le verte ;. les laves &.lc 
balàlte difficilement & lentement ; elles donnent on 
verre verdâtre plus ou moins foncé, fiiîvant la quan- 
tité de fer qui eft diflfoute ; le fel microcofinîque a moins 
d'aftion en général , 8c forme prefque toujours un verre 
opaque 5 l'alkali les diiTout avec plus où moins d*eSèr- 
«refcence. 

< ^s ^ ,.■?,., > 

§, c c L X XX, 

*Des pierres volcaniques. 

Les pierres volcaniques diffèrent principalement des 
autres , parce qu'elles font le produit du feu , tandis que 
celles-ci font le produit de l'eau. ' 

Je les diftinguerai particulièrement enftpt clafles. 

i""^. Verres % Ce font celles qui ont fubi aflczr de feu 

pOUK 



T>V MlNÉRALOQîSTK. J^I 

pour avoir été converties en vrai verre. Ces verres (ont 
toujours colorés. 

On avoit cru qu'il exiftoît du verre volcanique blanc. 
J'avois trouvé moi-même dans les laves de Chenavari 
une fubflancé vitriforme abfolument tranfparente & (ans 
couleurs Mais ce prétendu verre étoit mamelonné 
comme la calcédoine , & mieux examiné, on a reconnu 
que c'étoit de la calcédoine , qu'on ne pouvoir fondre, 
à un très-grand degré de feu , fuivant M» d'Arcet. 

Les'efpèces de verre volcanique peuvent Ce rap- 
porter aux (uivantes. 

Pierre ohjidieîine ^ qui eft un verre noirâtre en. ma(fè. 

On trouve aux ifles de Bourbon un verre d*un brun 
olivâtre , en petits fils allongés* 

Volivin ou chryfoUte des volcans. Nous en^^VcMfis' 
parlé ailleurs. Elle iê trouve ordinairement en petits 
grains dans les ba(àltes« 

La pierre poncer. Celle du commerce (e tîre pre(qué 
toute <ies ifles Lipari. Suivant M. Dolomieu c'ed dit'' 
granit à demi-vitrifié* La pierre ponce & blanchit 
a 1 air. 

LerfoUte. 

J*ai oublié de parler à rarticle de Tolivin d'une ef» 
pèce de pierre qu'a trouvée M. le Lièvre dans les mon- 
tagnes de Lers , du comté de Poix , & qu'il croit- 
être celJe , qui , durcie au feu , donne la chryfblite des 
volcans. C'ed, dit-il, une efpèce de pierre ollaire mêlée 
de jaune & de Verd , entremêlée de parties calcaires , & 
d'une fubfiance en grains d'un verd d'émeraude* £a 
fouflant defllis elle a l'odeur terreuse. Je l'appelé lerfo'- 
lite y du lieu où on la trouve. 

II. Laves. J'appelle laves toutes les matières vomiei 
Tome IL X 



522 M A N U B L 

par les Tolcans , 8c que l'on voit couler de leurs flancff 
fous forme de fleuves de matières enflammées* Il y en a 
Hne grande variété. En général on les diiltngne en 
Laves (blides. 
Laves cellulaires. 
in. Bafaltes. Lorsque ces lavés ont pris une "forme 
prifmati^ue y ce feront les bafaltes proprement dits ^ 
qui varient à raifon de leur forme* Il y en a de 
Triangulaires. * 

Tétragones ou quadrilatères» 
^ Pentagones. 

Hexagones. 
Eptagones* 
O^ogones. 
Quelques-uns de ces priHnes font articulés. 
IV* Rapillo* Ce feront les petites pierres fcorifiéef 
depuis une grofTeur moyenne juf^u'à la plus fine pouflière. 
V* Pou\\olane0' C'eft la partie la plus fine du ra- 
pillo , qu'on appelle encore cendre volcanique. 
Elle fert pour les ciments. 

Ce font là à - peu - près les principales fubHances 
pîerreufes fîmples volcaniques. 

Mais il y a enfuite les pierres compofées , qu*on peut 
rapporter â deux efpèccs. Les unes qui font comme le 
porphyre , compofées d'une efpcce de pâte qui a en- 
veloppe d'autres fubftances criflallifées , ou qui ont 
criftallifé poftérieurcment ; ce feront les porphyroides & 
amîgdaloides volcaniques. 

Les autres ne font qu'une vraie agglutination dans 
Je- genre des brèches. 

VI. Pierres volcaniques compofées empâtées y criflal" 
lifées ou porphyroides volcaniques* 
Laves avec feld-fpath* 



Amigdahïdes volcaniques^ 

Laves avec i^éolithe crillallifée dans (es cavitéf« 

Laves avec chfyfolite* 

Laves avec hyacintfiine. • ^ 

Laves avec hyacinthe. 

Laves avec faphif. 

Laves avec grenat , le pluft (cuvent blancs 

Laves ayec (çhorL 

Laves avec (path calcaire, &c* &c* 

La zéolithe , la hyacînthine , &c« &Ct. ont certaines 
ment criflaliifé dans la laveê 

Mais les grenats , les fchorls , les feld-fpaths , &c. &:c. 
ont-ils criilallifé dans cette. (ubdance.f Ou' ont •'ib^ été; 
enveloppés fîmplenifint î ^ 

L'un & l'autre peut avoir lieu» 

^ VîL Pierres volcaniques compofées empâtées non 
crijiallifées , ou agglutinées , brèches volcaniques^ 

Laves avec porphyre. - 

Lavss avec granit , &c, &c. &c» ' 

Il faut diftlnguer deux efpèçes dans ces pierres vol- 
caniques "agglutinées ; les unes (ont la lave încande& 
cente,.qui en coulant a epvel.oppé d'autres fubAances, 

Les autres font les fubflances volcaniques femaniéca 
par les çaux , & qui ont formé ces nouveaux compcfas^^ 
tels que le tuffa , 5:c« &c« 

Piuiî^urs favans miriéralogifles prétendent que le bafal- 
te prifittatique eft lui-même un de ces derniers produit^^ 

La plus grande partie des produits voIcaniquesCefi 
.très-facile à reconndître ; tels font les verres ^ les lavei 
cellulaires , le bafalte ptiQnatique ^ le rapillo , la ^oyxi^ 
xolane, &t« 

Mais il y en a d*auCras qui pe^Vetit tromper les y<tt|| 

■ X a 



3^4 Manuel 

les plus exercés , tels font certaines laves compades , 
les bafâltes qui ne font plus à l'état de pri fines ^ &c» 
On ne peut les reconnoître que par le local ,> & oH les 
confond (buvent avec le trapp , &c. L'analyfè elle- 
même eft in(bffi(ânte ; car le balàlte & le trapp don- 
nent à-peu-près les mcmes produits. 
Bergman a retiré du ba/alte , 

terre (iliceufe •'•••.. ••o,^i. t. 

terre argilleufè. ••«..•••••••••• ..0,1 f 

magnéfîe ! « , . .0,0» . 

terre calcaire.. , o,c8 

-. ' fer ^.....o^i^' 

:.. Sa! gravi té fpécifique.efl. environ 5,ooo. , 

Sa dureté peut être ellimée 8^0 ^ mais elle varie (bv- 
yant les efpèces. 

^. C C L X X XL 

Airs. 

^ L'air doit être regardé comme partie du règne mi- 
néral , puift^u'il fe trouve dans pJufîeurs corps. L'ana- 
lyfe nous a montré Tair put , Tair fixe ou acide aérien , 
l'air Inflammable , comme failâr.t partie de plufieufs 
minéraux : & fans doute Taîr phlogifliqué s'y retrouve. 
Car les airs pur, fixe Se inflammable contiennent tou- 
joucfi une portion d*air phlogifliqué. On trouve encore 
cet air' phlogifliqué en grande quantité dans les eaux. 

Les moffeltes qui Ce trouvent dans les mines con* 
tiennent toutes c#« efpèces d^air. 

La chimie a prouvé dans ces derniers temps que 
ratmofphcre n'eft qu'un compofc de ces différens airs. 
Sont-ils feulement mélangés ? Ou y a-t-il combinaifbii i 
Il paroit qu'ils ne font que mélangés* 



t)U MiNéRAtOGiSTB. ^2^ 

Mais d'autres fubâances Ce trouvent avec ces airs 
dsins l'atmofphère. 

I**. Une immenfe quantité d*eau , équivalente i-peu- 
près au poids de l'air. 

2**. Le feu. 

5®. La lumière. 

4^. Le fluide éleârîque. 

î®. Le fluide magnétique, 

6®. Un grand nombre d'exhalaîfbns des différens 
corps ,' comme le prouvent les miaûiies peôilentiels , & 
d'autres maladies contagieufes» 

7°. Des petits corps terreftres qu'on apperçoît lorf^ 
qu'un rayon de lumière pénètre dans une chambrt 
obfcure , &c* 

i. C C L X X X I L 

D E s E A U X. 

. Les eaux qui (ont à la furface du globe doivent être 
comprifes dans une (ciagraphîe, 

Op diûingue deux efpèces d'eaux : 

Les eaux pures* 

Les eaux mélangées de quelqu'autre fubdance. 

§. C C L X X X I I L ^ 

* Les eaux pures font celles des fontaines-, des ruîf^ 
(eaux , des rivières , des fleuves & d'un grand nombre 
de lacs. Elles contiennent néanmoins quelques prin- 
cipes étrangers , mais en li petite quantité qu'elles pa& 
fent pour pures* 

§. C C L X X X I V. 

On peut divifer les autres eaux en deux grandes 
«lafies. 

X3 



'3a5 M A N tr » t; . 

Le« eaux (âlées des mers ic de qvetqvcs ItOf^ 
Les eaux dites minérales. 

§. C C L X X X V. 

Les (êls Ifue contient l'eau de la mer font : 

!*• Le (èl marin. 

»**• Le (êî marin calcaire. 

3^w Le fêi de glauber ou vitriol àe natroir, &c« &Cê 

J. C C L ,X X X V L 

Les eaux minérales font de deux efpèces* 

Lés eaux froides* , 

Les eaux chaudes. -^ ^ " • 

f. CCLXXXVII. 

Les eaux minérales froides font chargées de diflféreos 
: îrs & de différens Tels. - " ^ 

Les plus communes ibnt les eaux. martiales aérées, 
DU chargées d'air fixe , ou acide aérien qui tient du 
fer en diffblution* 

Cette efpèce d'eau efi extrêmement commune » & il 
cft peu iç pays qui n'en contienne. 

Les différences principales qu'on obfèrve dans ces 
eaux , vi«9nent des proportions d'air & de fer. 

Néanmoins elles contiennent le plus fou vent d'autres 
principes , (br-tout des fels , du natron., du vitriol de 
magnéiie , vitriol de natron , &c« &:c. 

$. CCLXXXVIII. 

Les eaux minérales chaudes ou thermales contîen- 
rjent aufTi différens fels, différens airs. 

On peut les difiinguer en trois claffes générales. 
i^. Les eaux chaudes aérées qui contiennent del'ar« 



t>U MlN*RALO<3ISTE. 527 

tîde aérien ou air fixe , du fer , & 'diôér^us fels ^ tdUf 
fbnt les eaux de Vichy , &c« , 

2% Le& eaux hépatiques -qui contiennent de l'air in- 
flammable fulfureux avec differens Tels ^ telles (ont les 
«aux d'Aix-la-Chapelle , &c. &€• 

3^. Les eaux brûlantes qui contiennent de l'aîr in- 
flammable phofphorique; telles font les eaux des fon- 
taines appelées* brûlantes* On n'emploie pas encore ces 
dernières en médecine. ' ». 

» La caufe ordinaire de la chaleur des eaux thermales 
eft alTez difficile à trouver» G)ni|nent telle fontaine coh- 
(erve-t-elle toujours- à-péu-près le même degr^ de cha- 
leur pendant un grand nombre de ficelés ? 

On ne peut attribuer cette chaleur à des volcans qui 
n'ont pas toujours la même'întenfité de chaleur* Ce- 
pendant cela peut être dans quelques cas particuliers. 

Il faut donc avoir recours à des pyrites en décompo- . 
fition, qui contradent un affez graftd degré de chaieur 
■Se fournilTe'ht en même • temps l'acide aérien , le fer , 
les difFérens Tels j^Tair inflammable fulfureux, &c. 
Quant à l'air inflammable phofphorique , il faut qu'il 
vienne de la décomposition des mines phofphorlqucs ^ 
ou d<;s matières animales ou végétales. 

Les eaux minérales froides feront dues également à- 
des pyrites en décompofîtion , mais qui auront aifes: peu 
de chaleur, & dont le foyer eft affez éloigné de riirue* 
de la fontaine pour que ces eaux aient eu. le temps dû 
£ê refroidir. 

Il faut néanmoins , ou que cçs pyrites elles-mêmes 

en décompofîtion , ne foient pas trcs-abondantes ^ puif^ 

que pour lors elles réduiroient les eaux en vapeurs oC 

j>roduiroient une efpèce de volcan 1 



"^^ A- 



328 M A N t; E r; 

Ou que les eaux ne paffent pas dans le centre èi 
foyer de ces pyrites : pes pyrites conferreront pour lors 
le même degré de chaleur pendant inie longue fuite de 
iîècles, qu'elles communiqueront aux eaux qui coule- 
ront dans leur voifinage » ces eaux fe chargeront tn 

- ihéme- temps dej airs qui s*en dégageront , & de petites 
portions de fer & de fels qu'elles rencontreront , ou qiiî 
feront. fournies par quelques pyrites écartées. 

Qédit à Torlgine des fontaines, il eft bien prouvé 
qu'elle eil due aux eaux pluviales , neige , &c. Ces 
^aux imprègnent la terre comme une éponge y fie fui- 
Tant les petites des couches, fe rendent dans les vallées. 

Dans les pays granitiques les fontaines (ont extrême- 
Jtnent communes , parce qu'il y a peu de terre. 

Mais dans les pays calcaires ces fontaines font pins 
rares , parce que ces terreins (ont remplis de fentes où 

- les eaux Ce perdent , & vont (brtir enfin (bus un volume 
aflez confîdérable. 

Quelquefois elles forment des lacs foutafreins , mats 
cela efl rare. 

Enfin il efl des fieuves fou terreins qui vont fe rendre 
dîredement dans le fèin.des mers, comme le prouvent 
les fontaines d'eaux douces qu'on trouve dans la mer. 

Il fe peut que quelques - uns de ces courans fe per- 
dent dans l'intérieur du globe. 

11 eft aufli poflible qu'il Ce volatîlife de fon intérieur 
quelques portions d'eau qui entretiendroient quelques 
fontaines. 




DU MlNèRALO<5lSTH, Çiïp 

$. C G L X X X I X 
OBSERVATIONS. 

* N'ayant pu, comme je Tâi dit dans 
J'avant-propos, fuîvreleplan qûej'auroîs deCré 
dans cet ouvrage , je vais y fuppléer par quel- 
ques réflexions. Je doiyieraî çnfuite la méthode 
que je crois la meilleure pour la claflîfication des 
fubftançes minérales;; elle fera fondée fur leurs 
principes conftituans. 

L'objet du Minéralogifte eft de connoître les 
minéraux ; il s'agit de rechercher la méthode la 
plus sûre. 

Il fe préfente une première queftîon qui a 
été beaucoup agitée autrefois, mais qu'il eft 
très-facîle de réfoudre aujourd'hui. 
. Les caraâères extérieurs des minéraux fuf- 
fifent-ils pour les reconnoître ? ou faut-il avoir 
recours à l'analyfe chimique ? 

Il eft bien démontré que l'analyfe feule peut . 
faire connoître la nature d'une fubftance miné- 
rale quelconque. 

, Mais cette fubftance analyfée fera toujours 
facilement reconnue par les caradères exté-^ 
rieurs , comme le prouve Texpérience journa- 



530 M A N U E B 

lière, non-feulement des favans Mînéralogiftcs, 
mais de ceux qui font Je co-mmerce des miné- 
raux. Il n*y a qu*une feufe exception à faire, 
c'eft Iprfque le morceau n'cft pas homogène, 
& quil eft mélangé d'un grand nombre de, 
fubftances diffé^ntes. 

On a enfuite agité quels étoient les carac- 
tères extérieurs fur lefquels an pouvoit compter. 

Il eft évident qu'on doit faifir tpus ceux qui 
fé pVéfcîntçnt à chaque fens : Ja çoulear , Taf- 
ped , le fades y le doux, le rude, l'âpre , 
l'odeur , la faveur , le fon qu'ils peuvent ren? 
dre, &c« &c. &ç. M. Werner eft entré dans de 
grands détails à cet égard. . * 

Nous^^avons vu que la couleyar n'eft point un 
caraftère pqur les gemmes , les fluors , les 
quartz, &c. &c. La plupart des minéraux n'ont 
ni odeur , ni faveur ; plufieurs ne font gas fo- 
nores , &c. ainfi un grand "nombre de ces ca- 
radcres ne font pas fuffifans , quoiqu'il ne faille 
pas les négliger , lorfqu'ils fe rencontrent. 

Mais ceux qui paroiflcnt mériter la confiance 
du Minéralogifte font les fuivans : 

^ 1°. La pefanteur fpécifique qui ne varie pas 
'lorfque la fubftanne eft homogène. 

>2°, La dureté qui paroît auflî peu varier, 
lorfque la fubftance eft homogène. 

3^ La- figure. 



Dtr MiNiRAtofSisTK. 331 

é^. IfiL réfraftion <^uq ceux qui font tranfpii 
rens font éprouver à la lumière. 

5^ L'éledricité. 

6^. Le magnétifme. ■ 

7^ La phôfphorefcence. 

"Peut-être trouvera-t-on encore quelques autres 
caraâères sûrs* 
* Je vais examiner chacun de ceux-ci en détail* 

«. C C X C- 

' , i^ La PESANTEUR SPÉCIFIQUE, Nous avons 
un grand nombre de tables de la pcfopteur é^s 
corps ; elles n*auront toute Texaditude poffible, 
que lorfque nos balances hydroftatiques feront 
perfedionnées. . 

§• C C X C L 

n^. La PHOSPHpREscENCE, On appelle phof- 
plîorefcence la qualité qu'ont certains corps de 
donner de la lumière fans être . échauffés à Tin- 
candefcence , ni fans fe brûler. 

Il y a deux efpèces de phôfphorefcence?. 

L'une produite par le fimplç frottement. 

L'autre qui exige un certafn degré de chaleur, 

Plufieurs corps. i par un frottement plus ou 
moins violent, donnent de ta lurnière, tels 
qu'une efpèce de blende , pluCeurs pierres cal- 



33^ M A N U B É 

caîres, entr'autres la Dolomîe ^ le caillou, le 
quartz, &c. &c. 

D'autres minéraux ne deviennent phofphoref- 
cens qu'en les ' échauffant jufqu'à un. certain 
degré. 

Le fpath fluor pulvérifé & jette fur une pla- 
que légèrement échauffée donne une belle lueur 
phofphorîque quipréfente des couleurs variées» 

Le fpath pefant, particulièrement la pierre 
de Boulogne, &c. 

§. C C X C I L 

3°. La RÉFRACTION. Plufieurs pierres tranf- 
parentes font éprouver à la lumière une ré- 
fraftiori fîmple , d'autres une réfraélîon double. 
Je vais donner ici une table de quelques-unes 
de ces fubftances. 

Réfraftion. 

Diamant . .^ . .fîmple. 

Saphir. .fîmple. 

Rubis fîmple. 

Émeraude double. 

Topaze double^ 

Béril double. 

Çhryfobéril double. 

Algue-marine double. 

Chryfolite double. 

Hyacinthe double. 



i 



DU MiNéRALOGiSTR 33 J 

Réfraâîon, 

'^ Pérîdot. • <.♦..• .double.. 

Jargon .^ dpuble. 

Thallîte , ou Schorl^ert. . . .double. 

Spath calcaire . ..dorible* 

Quartz. • • • « double. 

Gypfe. . • ..double. 

Spath fluor .- • • . • • ..(impie* 

$• C C X G I I I. 

4*^. Le MAGNÉTISME. Le fer & les fubftances 
qui contiennent ce métal à l'état métallique ^ 
ou à Tétat d'éthiops noirâtre , font varier l^aî- 
guille aimantée y tels que la platine , plt^fienrâ 
mines _ de cobalt , de -nickel y des ferpcnti- 
nes, &c. &c. Oti avoit foupçonné qu'ilyavpît 
d'autres corps que le fer fenfibles au magné- 
tifme ; mais cela ne paroît pas fondé* 

§. G C X C I V. 

y^'.L'éLECTRiciTÉ. Tous les corps de la 
nature font fufceptibles de l'éledricité ; mais 
ils diffèrent quant à la manière dont ils peuvent 
Ja recevoir. 

Les uns deviennent éleélriques par frotte- 
ment , tels que le verre , les réfines , le fou* 
fre, plufieurs pierres tranfparentes & opaques. 
On les appelle idioéleciriqiw. 



354 M A N u E t 

Les autres deviennent eleftriques par la cha- 
leur ; telle eft particulièrement la-tourmalîne. On 
pourroit les appeler pyro-éleàriques. 

De troifièmes ne deviennent point éleârî- 
ques par frottement ; mais ils reçoivent Télec- 
tricité par communication. On les appelle 
anéleSrîques* 

II faut encore diftinguer ceux-ci en deux 
claffes. 

Les uns déchargent la bouteille de Leyde 
en* laiflant pafler la conimotion éleârique ^ tels 
font les métaux, &c. 

' Les autres déchargent la bouteille fans laiiTer 
jpafler la commotîoti. 

Enfin les îdioéleftrîques paflent ^our ne point 
décharger la bouteille. 

Il y a ici une obfervatîon importante à faire. 
SI la bouteille eft fortement chargée , la plupart 
des coips idioéledriques en tirent une légère 
étincelle , & par conféquent déchargent la bou- 
teille , mais ne donnent point de commotion. 

Ceft pourquoi je charge légèrement îet bou- 
teille; celle dont je me fers a 40 pouces de 
furface ; je» ne la charge que de deux tours de 
roue 5 le plateau de ma machine a 30 pouces 
de diamètre. 

On voit facilement au mouvement Ats feuilles 
de clinquant qui font dans la bouteille , fi le 
corps foutire Téledricité. 



DU Minéralogiste. jjj* 
La table que je joins ici a été rédigée <i*après' 
un grand nombre d'expériences, que j'ai répétées 
avec foin ; je me fuis fervi d'une petite aiguille 
de laiton bien fufpendue , comme raiguille ai- 
mantée, employée par M. Haiiy pour connoîtrc 
les fignes les plus foibles d'éleftricité. 

Je frotte ces fubftances fur une étofie de 
, laine. 

SUBSTA^NCES MIN.ÉRALES ÉLECTRIQUES 
PAR FROTTEJttENT, 

m 

Sûccin. 
- Soufre. 

Verre naturel. 

Le phofphore vraifemblablement^ 

Diamant. 

Saphir... * 

Rubis. • 

Topaze ^u Bréfil. 
' Béril, ou topaze blanche de Sibérie.- 
• Cryfobéril , ou topaze dé Saxe. 

Emeraude. 

Aîgue marine. 

Hyacinthe. • 

Hyacinthine , ou hyacinthe des volcans.. 

Grenat. 

Péridot. 

Touro^alines tranfparentest 



53^ M A N. U E t 

Plufieurs tourmalines opaques. 

Yanolite, fchorl violet. 

Leucolîte , ou Schprl blanchâtre* 

Zéolithe. 

Criftal de quartz. 

Agathe, 

Adulaire. 

Spath calcaire. 

Plufîeurs pierres calcaires. 

Spath boracique. 

Apatit. 

Gypfe. 

Spath fluor. ~ 

Spath pefant. 

Orpiment. 

Réalgar. 

Subjlances pyro-éleàriqués , ou éle3riques 
par la chaleur* 

Tourmaline de Ceylan. 
du Bréfil. 
. du Tyrol. 
d'Efpagne. 
Plufieurs tourmalines opaques. 
Péridot. 

Topaze de Saxe. 

Chryfobéril , ou topaze de Sibérie. 
Béril y ou topaze de Saxet 

Olamîne. 



Calamine. . . 

Spath boracîquc* 

L'éleftricité de la tourmaline & de la to- 
paze eft pofitive à urf des Commets & tiégatîvo 
à l'autre. 

M. l'Abbé Haiiy a fait voir que celle du fpath 
boracique eft pofitivô en deux points du crîûal 
& négative en dewx autres* 

• Substances minérales électriques par 
communication, ou anélectkiques. 



Avec commotion. 



Sans commotion^ 



Les régules métaIIIq[Qes« 
Argent vitreux. 
Argent rouge. 
Argent corné, 
Criûaux d'étain.- 
Etain fulfureux. • 
Cuivre jaune. 
Pyrite cuivreufê. 
Fer attirable. 
Fer oâaèdre. 
Eifenman. 
Fer rpéculaire, 
EmerL 

Hématite rouge. 
Bleu de PrufTe. 
Galène. 
Cobalt cubi()ue« 
Tome IL 



Argent en plumej,. 
Chaux d argent. 
Cinabre* 
Cuivre vitreuxé 
Azur. 
Maiachiteé 



Hématite noire. 
Ochre. 
Plomb blanc. 

jaune* 

tQilgc* 

phorpliorîqtlt* 



3}8 - M A K tr B C 

Avec commotion» Sans commotion» 



Cobalt en fleurs* 




Blende. 


Kupfer-nickeL 




Calamine^ 


Manganè(ê. 




Antimoine fiilfuceusu 


Molybdène. 




Orpiment. 


Wolfram. 




Réalgar. 


Plombagine. 




Tunftène blane« 


Toutes les pierres 


magné- 


Quartz opaque* 


fiennes* 






Stéatite. 




Caillou. 


Talc. 




Chryfoprafe. 


Pierre de lard. 




Agathe. 


Serpentine attirable* 


Calcédoine. 


non attirabis. 


Jafpfe. 


Pierre de coçne 


magné- 


Jade* 


fienne* 




Mica. 


Horn blende. 




Trapp. 


Aibefle. 




Bafalte. 


Pechftein. 




Pétrofilex* 


Opale. 




Granit.* 

Porphîre. 

Amygdaioïde. 




* 


Variolite. 
Lapis. 


li^ 




Zéolithf, 
Grenat rouge. 
Corrindon. 



"du MiNÈîlALOOtSTK» gjp 

Siibjlances minérales non éteâtîques par 
communication* 

Soufre, 

Diamant. 

Saphir. 

Rubis. 

Topaze. 

Toutes les fubftances éleftrîques .par frotte* 
-xnent. 

Fer fpathîque.' 

Ochre. 

Toutes les chaux métalliques terreufes. 

On voit qu*en général toutes les pierres tranf^^ 
parentes font éledriques par frottement , ou 
îdîo-éleârîques. Je n*aî trouvé que quelques 
fchorls noirs opaques îdio-éleôriques. 

Je ne fais (î toutes les fubftances métallî* 
ques minéralifées qui font tranfparentes , tels 
qu'argent rouge ^ blende » &c. feroient idio- 
éleâriques ; je n'en ai point d aflez gros criC» 
taux; mais le réalgar, Torpiment, le font, ce 
qui me feroit croire que les autres doivent aufli 
l'ctre. 

Les fubftances pyro-éledrîques , ou éleâri^ 
ques par là chaleur font en petit nombre. On 
né connoît que le péridot ^ les tourmalines 
tranfparentcs du Bréfil , de Ceylan , d'Efpajjne, 

Ta' 



340 M A N u fi r; 

du Tyrol , pluGeurs fchorls noirs opaques , quel* 
ques fùbftances qui étant fondues donnent des 
fîgnes d'éledrîcité en fe refroîdiflant , tels que 
le foufre. Le bérîl , ou topaze blanche de Sibé- 
. rîe , paroît donner de légers (ignes d'éleârkité. 
On en trouvera certainement beaucoup d'autres. 

Enfin les fubftances anéleâriques font la plu- 
part des pierres opaques^ les fubftances mé- 
talliques, &c. 

Les unes déchargent la bouteille avec commo- 
tion , les autres fans commotion. 

Il eft afTez fingulier que les pierres magné- 
«fiennes déchargent la bouteille aVec tant de 
force, 

§. C C X C V. 

&". De la dureté des minéraux:. Cette 
qualité des minéraux n*a pas jufqu'ici été exa- 
minée avec affez de foin. M. Quift eft le premier 
qui ait donné une table de ces duretés , & il Ta 
bornée aux pierres ; encore n*a-t-îl pas donné 
celle de toutes les pierres. 

M. Kîrwan a ajouté à cette table la dureté 
du fpath fùfible , du fpath calcaire , du gypfe 
& de la craie. 

J'ai beaucoup étendu ces tables , & ai cher- 
ché à déterminer la dureté de la plupart des 
fubftances minérales. 



> Je reç^arqueraî d'abord que ces tables ne 
peuvent être perfedionnées que lorfque ' nous 
Saurons une méthode quelconque sûre pour dé- 
terminer la dureté d*un corps , telle qu'un inf-, 
trument qui nous manque encore. On eft obligé* 
jufqu'ici de Teftimer par àos approximations 
qu'on tire de Taâion de ces corps en les firot-" 
tant les uns fur les autres^ 

La table de M. Quîft n*eft pas affez étendue j 
fon maximum eft ao. On fent qu*il y a un plus 
grand nombre d'intermédiaires ; c'eft ce qui 
m'avoit d'abord engagé à fixer ce maximum â 
^ooo. 

J'ai enfuite cherché un point fixe ; je me 
fuis arrêté à celui de rayer le verre 3^ par exem- 
ple , les glaces de Saint-Gobin ; le fpath fluofî- 
que ne le raye pas , & la zéolîthe le raye. La 
dureté de celui-ci étant 8 ou 800, la dureté 
du minéral qui rayera le verre fera donc 80a 

La commodité des tables où le terme fixe 
eft en décimales comme dans les tables de la 
pefanteur ou celle de Tea^ eft 1000 , m'a en- 
gagé à porter auflî à 1000 le degré de dureté 
capable de rayer le verre; c'eft pourquoi dans 
la table de la dureté j'ai mis deux colonnes ; 
l'une où ce degré eft exprimé par 8 ou 8oo> 
terme dont je me fuis (ervi dans le cours de 
l'ouvrage j & l'autre, où il eft exprimé par 

Y3 



^4*' M A N i; ï t ' 

looo , ce fera celle dont on devra fe fervîr p*- 

la fuite. 

Pour eftîmer la dureté des fubfhnces métal- 
liques , voici lesf bâfes d*ôù je fuis parti. * 

Le fpath fluor raye tous les métaux s fa du- 
reté étant 700 , la leur fera au-dcfl#us de ce^ 
terme. 

Le fpath calcaire ne raye poîht nî le fer nî 
le cuivre , mais, il raye les autres ; fa dùretç 
eft 600 ; celle du fer & du cuivre fera donc 
au-deffus de 600 , & celle des autres au-deflôus". 

Le gypfe criftallifé n'etttame que l*étaih & te 
plomb ; en eftimant fa dureté 400 , celle de cei 
deux métaux fera au-deflbuS ^ & ceHe des autres 
au-deffus. 

Ces eftimations font bien éloignées de l'exac- 
titude, foit par rimperfeâîon de la méthode, 
foit par la difficulté d'avoir ces métaux parfai- 
tement purs, fans écrouiflage, &c. car on fait 
que l'écrouiflage leur donne de la dureté. 

On a demandé fi les minéraux ont dans Tinf- 
tant de leur formatTon toute la dureté qui leur 
eft propre, ou s'ils en acquièrent avec le tems. 

Je réponds que les crii'taux ont dans Tinftant 
de leur formation toute leur dureté s'ils font 
dépouillés de leur diffolvant ; ainfi les métaux 
refroidis ont toute la dureté qui leur eft pro- 
pre» mais fî le feu a encore une certaine in- 



r 



BU MlNÉRALOGISTX. / 54J 

tenfîté , il tes ramollit à proportion de fon 
aftivîté. ^ 

Il en eft de mêiïie des- pierres; celles qui 
font dépouillées de leurs diflbl vans ont tout»- 
leur dureté propre ; mais elles perdront de leur, 
dureté , len proportion de la quantité de leur 
difToWant qu'elles retiendront. 

Je donne ici une table des duretés des corps ^^ 
bien éloignée fans doute de la perfeâion. 

La première colonne eft rédigée d'après îei-- 
calculs de M. Quift» 

La féconde cal0j:)ne eft conftruite d'après tes 
principes que je viens d'expofer ; elle contient 
quelques correâions difiërant peu de ce qui fb 
trouve dans cet ouvrage. 

Table de la dureté des cerps. 

Diamant •••••••••• • • • » 200a 2^001 

Saphir. •••••« ••••••• 170a izo^ 

Topaze « é i i^oo iSoq 

'Hyacinthe • 1400 170Q 

Béril ••••«•^. ••••••• •••»•• 1 200 i f oq 

Chryfbbéril. •••....•, i loo 1 %ts^ 

Émeraude ^ • ;•••'•• 1 200 1 f 00 

Aigue-marîne« iioo 1400 

Hyacinthine • • • '• • •••.•• 1 20e i ^oq 

Grenat... «••«.•«•.,«,...•«••«... • iioo 1500 

Andreafhergolite», , 1^50 14CO 

Jargoj^. « ••••••••... , . . . I t^o X4od 

Y 4 



544^ Manuel. 

Corrîndon ••• ii^o 

Chryfôlite .•••••••••« « looo 

Olivin 9^0 

Crlfial de roche » • . . . . 1 100 

Féridot*. • 1000 

.TourinalIne« ••••••• «^ \ 

> 19910 

Leucolite, (chorl blanchâtre.,.*^,*.. 11 00 

Thallite , ou fcHbrl vert poo 

lYanolite , (chorl violet, ...,.,.,.,,, poo 

Shorl granitique, •,•••.«•••.•,.«••, < 

Schorl des volcans» ou volcanîte,.,^ ^00 

Tremolite , . , • 4 • ^ ^00 

Staurolite • • . • • * pod 

Hornblende ••,,,, 800 

Corneène.. , ••.,... , •••,•• 800 

Lydienne 8zo 

Trapp ,...,• 8fo 

Agathe.. . , , w • • lOf o 

Calcédoine.. , •• •,,••,,, 1000 

Silex. ..«••,...., 1000 

Opale • • , , • . ^oo 

Girafol. , • , , ^00 

Hydrophane.. , . . , • , ^00 

'Adulaire 9^0 

Feld-fpath, Opaque. . . , , 500 

Jafpe • .•,... ^00 

Fetrofilex. , , • . • • • ^00 

'Granit , 900 

Porphyre • ^00 

Jade.« , « 850 



I40d- 


1200 


1200 


1300 


ïioo. 


ÇI200 


^IIÔO 


1-300 


iipo 


IIOO 


ÇIAOO 


^1000 


1100' 


iroo 


IIOO- 


1000 


.1003 


IIOO 


IIOO 


1300 


1200 


IIOO 


IIOO 


IIOO 


IIOO 


1200 


IIOO 


IIOO 


IIOO 


IIOO 


IIOO 


IQ^O 



DIT Minéralogiste. 545^ 

Cyanlte '•««•*•«•• «6. •..•••.• 1 ••• •• ^40 1100 

Pechfiein, ; 8<?o 1000 

Zéolithe , , , , Soo 1*000 

X.azulî •••.•..•..,., 850 pooi 

Spath fluor. - 700 8 Ço 

Apatît ..•,.,. 6^0 800 

Serpentine.,, , , , 610 7fo 

Spath calcaire. •....•..•• 600 706 

Mica • ^,.. 4Ç0 5fo 

Gyp(ê.,. ,,,^ ..•.., 400 5)s>o 

Fer , 660 809 

Cuivre , 6zo 77i 

Platine , 6ip , 766 

Antimoine 580 71 f 

Cobalt ..,,,,, •..••• $50 660 

Argent. ....,,......,.. ,»,,;....,. 50a 6ii 

Or ••.r> ••..,•• ••.•..•••• 490 600 

Zinc ...••• •••••••• 4S0 Î5oo 

Arfènic • . . . , 470 580 

Bi(înuth. ....,..•. 450 5^.0 

Étaîn *. 380 47< 

Plomb 320 4oT> 

§. C C X C V I. • 

7*^. De la figure. Ce cara<flère ne p€ut 
donner des connoifTances certaines fur la nai- 
ture d'un minéral, puifque plufieurs minéraut 
ont la même figure, & que le même minéral 
peut aiFeder différentes figure'?. Auffi Bergman 
a-t-il négligé ce caradère , & fans doute trop. 
Il mérite toute Tattention du minfralogifle, ; 



34<S M A K U £ tr 

La figure régulière de certains crîftauic âvok 
été obfervée depuis long -temps. BaJrtholin , 
la hire , Huyghens , &Cé avoient mefuré les 
angles du criftal dlflande ; mais ces jpremieR 
apperçus n'avoient pas été fuivis , comme il ar- 
rive fi fouvent. f . 

Il étôit réfervé au célèbre Lînnéos de voir 
combien la forme des. minéraux potiyoît être 
utile pour les clalïèr & les reconnokre* Mais 
entraîné par d'autres travaux, il négligea cette 
partie. 

Rome de Tlfle doit en être regardé comme le 
vrai créateur ; il Ta porté à un grand degré A% 
perfeâion, & fit voir que. cette immenfe quan- 
tité apparente de. formes fe réduifoit à un petit 
nombre de figures principales. 

M. Gahn fit un grand pas dans cette fcîence. 
'Ayant brifé un fpath calcaire pyramidal ( à dents 
de cochon) , il obferva qu'il fe divifoit en petite 
rhombes , & il parvint en amoncelant ces petits 
rhombes à reconftruire le même crîftal pyri- 
midal. On diftingue dans plufieurs de ces crif- 
taux , ces petits rhombes , qui font indiqués 
par des ftries extérieures. 

Bergman , enchanté de la découverte de fon 
dîfcîple , en fit une application heureufe à toutes 
les formes du fpath calcaire ( excepté celui à 
prifme hexaèdre droit ) , & à d'autres criftaux ; 



DTJ Mf NéRALOGISTE, 34.7 

iffoû il conclut que le^ parties conftituantes de 
tous les criftaux pouvoient fe rapporter à un 
très- petit nombre de formes prîmîtives, qu'il 
falloit rechercher en brifânt les criftaux , parce 
4ju*ilne fallait pas deviner la nature y mais rolh- 
ferver (r). 

Il a fait voir que ces parties conftituantes 
pouvoient être appliquées immédiatement les 
-unes fur les autres , ou par des décroijfemens 
qui fuivent différentes loix. 

M, l'Abbé Haliy a fait de nouvelles appli- 
cations de cette idée de Gahn & de Bergman^ 
•Il a regardé les criftaux* comme dompofés noD 
de (Impies lames , mais de petits folides dont 
îl a recherché les loix de décroiffement, « Ce 
qui fuppofe , dit-il (2) , que le noyau lui-même 
du criftal a pour molécules . conftituantes des 
petits rhomboïdes 9 plutôt que de fimples la^ 

Je penfe au contraire que les criftaux font 
compofés de lames. Ces lames me paroiifôqt 
pouvoir fe réduire à trois formes principales 



(1) Obfervatlones ver as quàm ingeniofijjîmas fidlo* 
nés fequl prœfiau Naturœ mlfterla potiàs indagare 
quàm devinare. Bergman , difTertation fur la ftruâure 
des crîfiaux. 

^z) Strudure des criftaux ^ page. 11, 



54? M A N U E t 

qui donnent tous les folldes poffibles (x). Cet 

lames font , 

i^. La triangulaire. ' . 

:2^ La reâ^ngulaire. 
. '30. La rhomboïdale ou oblic^bangulaire. 

Mais chaque lame reftangulaîre ou obliquao- 
gulaire peut être compofée de deux ou quatre 
lames triangulaires ( fig. i ) , en forte qu'en der- 
nière analyfe toutes les lames pourroient fe rap- 
porter à la triangulaire. 

Néanmoins on ne fauroit douter qu*ilny ait 
réellement des lames reâangulaires &..rhom- 
boïdales, qui ne font point compofées de lames 
triangulaires. • . , 

S. C C X C V I L 

Ces différentes lames peuvent être fuper- 
pofées direftement les unes fur les autres , & 
fans retraite ni avancement. Et pour lors elles 
formeront des prifmes droits triangulaires 5 rec- 
tangulaires & rhomboïdaux (fig. 2 ). 

Si ces mêmes lames font fupèfpofées égale- 
ment les unes fur les autres , mais avec un 
avancement ou une retraite quelconque , uni- 
forme dans toute la longueur du criftal , elles 
formeront des prifmes obliques ou inclinés, 

(i) Journal de Phyfî^ue , Mars 1791^ 



• DU MlNÉRALdGlSTE, ^^ 

triangulaires » reâangulaires ^ rkomboïdaux 

(fig.3). 

Si ces mêpies lames font fuperporées dans les 
mêmes dimenfions & fur le même plan , de ma- 
nière que faifant d'abord une furface plane , 
plus ou moins confidériible , elles éprouvent 
un avancement ou une retraite dans tous les 
fens, ces prilines feront changés en pyramides: 
telle eft la pyramide ou trémie du fel marin 
(fig. 4), dont on n*a repréfenté ici que deux 
côtés , qui eft faite par Vavancement de petits 
> cubes les uns fur les autres ; & telle doit êti:e 
la formation de tous les criftaux , dont les lames 
doivent s'accumuler autour d'une lame pre- 
mière qui fert de noyau au criftaU 

La pyramide du grenat, au contraire (fig, s;\); 
• it fait par retraite des lames les unes fur les 
autres , ainfi que celle des fers de Tifle d*EIbe , 
la galène oâaèdre , &c. &c. 

Dans tous ces cas le prifme triangulaire de- 
viendra un tétraèdre droit ou oblique. 

Les prifmes redangulaires ou rhomboïd'aux , 
deviendront des pyramides redangulaires ou 
rhomboïdales , &c. &ç. 

En fuppofant les lames fuperpofées de la même 
ipdiffeur^ on fent que la pyramide fera d'autant 
plus aiguë, que la retraite ou Tavancement de 
chaque kme fera moins conddérable. 



'jyO M A N U K E 

Et réciproquement cette retraite ou cet avait- 
cernent étant les mêmes, la pyramide fera d'au' 
tant plus aiguë tC[ne la lame fer» plus épaifle 
(fig.6). 

La quantité de l'avancement >ou de la re- 
traite des lames les unes fur les autres, doit 
auffi varier dans les différens criftaux , répaif- 
feur de la lame demeurant la même* Cç qui 
produira des formes plus ou moins aiguës , plus 
ou moins obtufes : lorfque ïdT retraite ou Vavan^ 
cernent fera conHdérable , la forme fera obtufe» 
& aiguë fi cet avancement o\x retraite font p^ 
confidérables* 

L'accumulation des lames fur la lame prtr 
piière ou noyau ^ peut être plus confidèrable 
dans un fens que dans un autre. Ainfi le crifial 
s'allongera dans ce fens plus que dans les autres. 

Nous ne connoiffons point l'épaifleur , ni la 
longueur ni la largeur des lames des dîfFérens 
criflaux, & cette épaiffeur , longueur & largeur 
doivent varier dans les différentes variétés du 
même criftal , comme nous venons de le dire^ 
Ainfi nous ne pouvons dire fi Vavancement ou 
la retraite des lames eft d'une , ou deux , ou 
trois, &c. rangées de ces lames, c'eft-à-dîre, 
d'une, deux, trois, &c. de leur lai-g^eur , épaif- 
ieur , ou longueur. 

La nature, dans la formation. des criftaux ^ 



Dy MiKiRALOGiSTB. jyt 

accumule donc les lames dont elle fe fert » d* 
trois manières. 

I^ En les. accumulant dîreftement les unes 
fur les autres , fans retraite ni avancement ; 
telles font les lames reâangulaires qui forment 
le cube de la galène y &c. &c. 

2^ En les accumulant avec avancement des 
unes furies autres; telle cft la formation de la 
trémie du fel marin , &c. &c» 

3**. En les accumulant avec retraite des 
une$ fur les autres; telle oft la formation de la 
pyramide du grenat , &c. &c. 

t*eft à Tobfervateur à fuivre fa marche. II 
pput être dirigé par les ftries qu on obferve fur 
les criftaux, lefquelles indiquent toujours la 
pofition des lames , comme il eft aifé de le voir 
dans le gre;iat, di?mant^ fpath calcaire à dents 
de cochon 9 &c» &c. 

Cette manière d*envifager la formation des 
criftaux me parpît plys claire que les mots tron^ 
cature fie Rome de Tlfle ^ décroiffement de 
Bergman , quoique dans le fond ce foit tou-* 
|ours la même idée« 

J. C C X C V I I L 

Les criftàux dont nous venons de parler font , 
^*il eft permis de fe fervîr de cette expreflîon , 
des cn&wx /impies. v 



55*2 M A N U E B 

Ils peuvent enfuite fe réunir & former del ' 

criftaux compofés. 

Deux tétraèdres , réunis bafe à bafe , don* 
nent un folide à fix faces triangulaires ( fig. 7)5. 
deux pyramides tétragbnes réunies donnent Toc- 
taèdre, &:c. &c. 

Souvent ces mêmes cn^?MX Jîmples prennent 
une pofitîon oppofée à celle qu'ils ont ordinai- 
rement, ce qu'on a appelé criftaux maclés.M ' 
y en a un grand nombre. 

Les fcld-fpaths font très-fouvent maclés. 

Certains fchorls volcaniques , à pyramides 
tétraèdres ou hexaèdres, font fouvent maclés^ 
& pour-lors une des pyramides devient rcn» 
trante , & Tautre for.tante , &c. 

Nous allons donner des exemples de tous 
ces criftaux , Jîmples & co(npofés. 

Deux pyramides tétraèdres , compofées de 
lames triangulaires réunies bafe à bafe , donne- 
ront un folide à fix faces triangulaires. 

Deux pyramides tétragones , ou deux pen- 
tacdres compofées de lames reftangulaîres ou 
rhomboïdales , réunies bafe à bafe ; donneront 
un odaèdre reûangulaire ou rhomboïdal fui- 
vant la nature des pyramides. Cet oâaèdre fera 
compofé de huit faces triangulaires. 

Ces nouveaux folides peuvent être trongués 
à leurs fommets , à leurs angles , &c, * 

Ils 



Ils peuvent avoir des prifmes intermédiaires 
de même nature , favoir ^ le premier un prifme 
triangulaire, & les oâaèdres un prifme tétra* 
gone. Ces prifmes peuvent 'auifi être tronqués 
fvx leurs arêtes ^ ce qui changera le prifme 
triangulaire en hexagone » & le tétragone en 
pélogone. . 

Six laoies triangulaires , ou trois rkbmboï^ 
dales pofées fur le même plan ^ & fe réunifiant « 
par leurs angles » donnent une lame hexagone • 
(fig.8)- Tel eft le mica. 

Plufieurs de ces lames hexagones , fuper^ 
pbfées verticalement & fans retraite , donnèiit 
un prifme hexagone droit , comme le pri&nd 
' du criftal de roche. 

Si elles font fuperpofées en retraite , Sonfer^ 
vant leur bafe primitive ^ ce fera le prifme obli- 
que hexagone. 

Si elles font fuperpofées avec une retraite en 

tous les fens , elles formeront une pyramide 

hexagone droite ou oblique; c*eft-à-(iire , un 

. eptaèdre compofé de fix faces triangulaires & 

'une hexaèdre. Tels font certains criftaux de 

quart?. 

Deux dé ces (blides , ou eptaèdres , réunis 
bafe à bafe, formeront le dodécaèdre à faces 
triangulaires. C*eft le criftal de roche. 

Les deux pyramides hexagones peuvent être 
Tome IL Z 



3^4 M A N U E K 

Séparées par un prifme hexagone intermédiaire! 

Çriftal de roche. 

Telles font les formes que donnent les tm 
efpèccs de lames fuperpofées (iir le même plan. 

Mais nous pouvons les concevoir pofées bt , 
différens plans ^ & la nature nous les préfente 
très-fouvent , fur-tout dans les macles. El 
voici dtf exemples pour les trois lames. 

$. C C X C I X. 

Tétraèdres y ou lames; triangulaires. 

Quatre tétrajèdres réunis for/nent un pentaè^ 
dre , ou pyramide tétragone, compofée de 
quatre faces triangulahres & d'une face quadri- 
latère. 

Deuir de ce3 folides réunis bafe à bafe for- 
meront l'oâaèdre reâangulaire » ou rhomboî-* 
dal , qui fera par conféquent compofé de huit 
tétraèdres. Le diamant oâaèdre a cette corn- 
pofition. 

24 tétraèdres réunis peuvent former un fo- 
lide compofé de 24 facettes triangulaires, comme 
le diamant à 24 facettes ; c'eft un oâaèdre dont 
chaque face triangulaire eft divifée en trois. 

24 tétraèdres réunis peuvent former le do- 
décaèdre j en fuppofant que deux faces trian^ 
gulaires contigues de la figure précédente fe réu« 
nilfent fur le même plan pour faire une feuk 



bu Minéralogiste. ^^f 
:' face rhomboidale « comme dans lé. diamant do^ 
» décaèdre. 
C^ 48 tétraèdres réunis formeront un fblidc à 

* ~ 48 facettes triangulaires , c*eft-à-dire , uo oc- 
"^îiaèdre dont chaque face fera divifée en ûx, 

( diamant à 48 facettes ). 
; ; '20 tétracdt-es réunis formeront Ticofaèdre cwn- 
;pofé de 20 faces triangulaires ( pyrites )• 

6 tétraèdres réunis formeront 1in folide com- 

pofé de (îx faces triarigulairés & d'une he^p- 

•^ gone ( c*eft la pyramidPBu criftal de rochç; ). 

12 tétraèdres réunis formeront un folide ççi^* 

pofé de douze faces triangulaires ( ou Iç <lû-; 

. décaèdre du criftal de roche )• 

24. tétraèdres, formant fix pentaèdres, ou 
pyramides tétragonçs , peuvent former uu oa- 
ràllélipipède reftaqgïe ( cube ) , ou obliqu^n- 
gjie C rhombe ), en fuppofant ces fix penqiè- 
dres réunis par leur, fommet. 

3 a tétraèdres réunis , ou deux nouveau^ pi^- 

* taèdres» joints par leur l^dSe à deux faces op- 
pôfées du parallélipipède de la âgure préçé-» 
dente j donneront un folide compofé d'un prifine 
tétragone , avec deux pyramides tétraèdres ( tels 
font les criftaux d'étain,"&c. ) 



Zm 



'^$6 M Â K u fi £ 

S. C C C 

Lame rèSangulaîre. 

?Éliè ne peut donner que des figures reâanJ 
flaires. 

Lé cube y ou prifme tétragone reâangulairev 

Le pentaèdre » ou la pyramide tétragone^ 
compofée de quatre faces triangulaires & d'une 
reâan^ulai];e , telle que la trémie du Tel marin ^. 
qui peut être tronquéft^u fommet* 

D^ûx de ces peniaedres réunis bafe à bafe 
donneront Toiflaèdre rectangulaire. 

HSi Toâaèdre efl; tronqué à fes fommets^ ce 
fera le décaèdre. 

Six de ces pentaèdres réunis par leurs fom- 
mets formèroient encore dune autre manière 
le cube , comme nous venons de le voir» 

Deux de ces pentaèdres réunis aux iix pré- 
cédons, par leur bafe appliquée à deux des 
faces oppofées du cube , donneront un folide 
compofé d*un prifme tétragone & de deux py- 
ramides tétragones. 

§. C C C L 

Lame rhomboïdale. 

La lame rhomboïdale peut donner un gran4 
nombre de folides différens* 



feu MiKéltAi:5(lîHTB. j^TJ 

Trois lames rhomboïdales réunies fur le même 
plan forment le prifme hexagone , & fi elles 
éprouvent une retraite y la pyramide cft hexa- 
gone. 

J'ai un prifme hexagone de mica, ou on 
'diftingue parfaitement les trois lames rhomboï* 
dales qui le compofent, pofées fur le même 
plan (.fig.,8). 

Trois rhombes réunis fous des angles indig- 
nés donnent un folide compofé, i^. dune py- 
ramide trîèdre à plans rhombes , 2^. d'un prifme 
hexaèdre compofé de trois plans rhombes^" 
3^ d'une pyramide trièdre rentrante h plans 
rhombes. 

Si on. fuppofe trois autres rhombes fuper*^ 
pofés fur ceux-ci dans le même fens , le prifme 
s'allongera du double ; j'ai une tourmaline du 
BréfU^ où on voit la pyramide rentrante. 

Mais fi on fuppofe un quatrième rhombe » 
pofé dans la pyAmide trièdre rentrante, on 
aura une nouvelle pyramide trièdre fortante 
comme la première , & ce fera le dodécaèdre 
à plans rhombes. C'eft la figure du grenat. 

Ce dodécaèdre peut «'allonger, comme nous 
venons de le dire. Ce fera la figure des fchorls. 

Ce même dodécaèdre peut s'allonger dans u» 

autre fens, conferver deux pyramides tétraèdres 

homboïdales » & avoir un prifme tétragone rec- 



f^9 M A N U B t; 

tangulaire y ce qui donnera le prifme tétcaèdie 
de rhyacinthe avec deux pyramides tétraèdrcL 

On volt ici le prifme tétragone reâangiilain 
formé par des lames rhomboïdales. 

On voit encore que le prifme hexagone peut 
être formé de deux manières différentes pat its 
James rhomboïdales; favoir^ par trois de ces 
lames appliquées fur le même plan , tel efl cdai 
du mica , tel paroît être le prifme du criftal de 
roche» comme l'indiquent ces ftries; ou par ces 
lames appliquées obliquement » comme dans les 
fchorls. 

Ces applications que nous ne pouflèrons pas 
plus loin , prouvent qu'un même criftal peut être 
compofé de différens élémens; Toâaèdre^ par 
exemple , peut être compofé ou de tétraèdres, 
comme le diamant , ou de parallélipipèdes , 
comme la galène , &c. &c. d'où Bergman a 
conclu , d'après Tobfervatîon de M. Gahn , 
^u'^il faut toujours rechercher dans un crijld 
quelle ejl la 'forme des parties conjlituantes ; 
on ne peut s'en aflurer qu'en le brifant, 

§. C C C I I. 

Cependant cette idée de M, Gahn me paroît 
avoir été trop généralifée , comme je l'ai déjà 
dit (i). Vouloir,, avec un même rhombe prî- 

(i) Journal de Phylî<iue , Mars 1791% 



tolT MlNÎRALÔÔÏSTH. ^j'jf 

jmîtîf , par exemple, avoir toutes les variétés du 
Jfpath calcaire, me paroît difficile à coticitiet 
l: avec les loix connues de là nature. ""• • 

J. Nul effet n'arrive fans câufe. 
^ Des effets conftans doivent avoir des càtafeit 
^confiantes. 

?■ II doit donc y avoir utfe èàufe confiante qui' 
f -faffe criftallifer conftamflfient telle fubftancè (^ifr 
' telle formé ; par exemple , 
' Le fpath d'Iflâhde en rhombe avec telangle» ' 
Le fpath dit muriatique^ en rhombe fous 
/tel autre apgle. .' ^ 

L% fpâth calcaire du tiattz » Sec. en prifthe 
: hexaèdre droit. 

Le fpath calcaire daï)erbyshîre^ eiî àtti dé 
cochon. • • 

Lé fpath lenticulaire fous telle forme » tttf ^ 
On ne fauroit, pour expliquer la confiance 
de ces phénomènes , avoir récours à des c|iufes ' 
accidentelles. Je fais bien que fi on agite une 
badine où criftaflifent tranquillement des felis 
' toute la criftallifation fera troublée ; mais dès 
qu'on laîffera repofer la baffihe , la criftallîfation 
reprendra fa nouvelle forme. 

§• C C C I I L 

Deux caufes doivent inffueif fur la figure d'un 
«rîftal. 

Z4 



5(jd ' M X V V E É 

. I^ ta forme primitive de fes parties conftî- 
taaiitcs* « 

2^. La force i^ affinité qui porte ces parties 
^"^.iw^pltitiiintes les tm'es^iNsrs te^^ytres, & leur 
Élit prendre telle ou telle pofition (i). 

Les connoifTances que npus avons fur la 
criftallifation de Talun peuvent jetter beaucoup 
de jour fur cette matière* 

De Talun avec excès d'acide criftallife en 
oâaèdre. 

' De Talun avec moins d'acide criftalIKe en 
cube* 

De Talun avec moins d'acide encore criftal- 
life confufément. 

Un cube d'alun mis dans la liqueur qui donne 
Toftaèdre , acquiert n^ facettes & redevient 
pâaèdre. 

L'oâaèdre, mis dans la liqueur qui donne 
lés cijbes , acquiert également 14 facettes , & 
devient cubique. 

Le noyau du criftal tfe fait 'donc rien à fa 
figure^ 8*il a le tems de fe former. 

^ ■ ■ Il I I I ai— — i— — — ■ , ——^^——1^ 

(i) Que cette force (bit un effet de l'atttaâion ou 
de rimpulfion, peu importe. 

L'attraâion , fuivant moi , ne peut être admîfè comme 
caufe phyfique par un philofbphe , mais feulement 
comme hypothêfe; elle doit dépendre d'une împulfîon 
«^elcon^ue» 



iDtt MiNéKÀLôéiSTS. ^6t 

De l'alun avec excès d'acide & de l'alun 
avec moins d'acide, ne font pas phyfiquement 
le même fel; leurs parties conftituantes , leurs 
parties élémentaires ne font , ni ne peuvent 
être les mêmes phyfiquement. 

Je fuppofe donc, ou plutôt j'affirme, qu'il 
en eft de même d6 tous les' fels. Le fel marin 
cubique & le fel marin .oâaèdre doivent va- 
rier , ou quant à l'acide , ou quant à la bafe. 

Faifons l'application de ces ptfncipes au fpatb 
tcalcaire. 

§. C C C I V. 

Suppofons que le fpath d'Iflande foit côm- 
pofé de 0,5400 acide , & par cotiféquent 0^6600 
de bafe« 

Que le fpath lenticulaire foit comfiDfiî de 
0,3470 acide aérien. 

Que le fpath muriatiqûe contienne 093700 
d'acide aérien. 

V, Que le fpath pyramidal 5 ou dent de cochon, 
en contienne 0,3 yjo. 

Que le fpath à prifme hexaèdre en contienne 
0,36(50, &c. &c. 

Il efl évident que les parties conftituantes 
de ces différens fpaths calcaires ne doivent 
avoir, ni la même forme primitive, ni la même 
force d'affinité. Leç lames rhomboïdales feront 



3i5r2' M A N tr B r/ 

plus ou moins épaiffes, plus ou moins longues r 
il y aura peut-être quelque différence dans les 
angles : leurs forces d'affinité feront plus ou 
moins confidérables. Le criftal qu'elles forme- 
j^ont n'aura donc point la même forme ; & cela 
auffi conftamment que Talun avec excès: d'acide 
donne Toâaèdre , & l'alun *àvec moins d'acide 
Jonne le cube. 

Dans les feh triples là même chofe doit avôii 
lieu. ' ♦ 

§• C C C V- 

Mais 5 objeâe-t-on, en brifant les fpaths 
calcaires on en retiire les mêmes rhombes ou 
lames rhomboïdales. 

Je réponds que cela ne peut pas être. Il faut 
nécdïàîrement que ces lames rhomboïdales dif- 
fèrent , foit dans leurs angles , ou dafis leur 
épaifleur , largeur , longueur , ou denCté : car 
autrement il n'y auroit pas de laifon pour la- 
quelle elles n'affederoient pas conftamment la 
même criftallifation. Ces différences font affèz 
petites pour que nous ne puiffions encore les 
faifir. Nous ne faurions diftinguer de très-petits 
rhombes du fpath dlflande , par exemple, de 
ceux du fpath murîatique , à plus forte raifoir 
ne pouvons-nous faiiir ces différences dans^des 
lames beaucoup plus petites. 



DU MiNêRALOÔtsTK. 5^} 

Il en fera de même des lames triangulaires , 
qui compofent les tétraèdres. Elles devront 
également varier danà leurs an^es 9 leur épaif- 
feur , longueur , largeur & denfité , pour former 
les dîfférens tétraèdres. 

Les lames reâangulaires ne varieront pôiRt 
dans leurs angles , mais dans leur épaiflèur , 
longueur , largeur & denfité. 

Toutes ces lames triangulaires 3 reâangulaires» 
rhomboïdales , différant dans leur doniité 5 leur 
volume & la valeur de leurs angles 5 auront 
également différentes forces d'affinité. 

On conçoit" pour lors que ces lames n'étant 
point parfaitement égales , & n'ayant point le 
même degré d'affinité ^ ne fauroient plus don- 
ner les mêmes formes. Ces formes auront bien 
ieii rapports conftans ; mais elles varieront juf« 
qu'à un certain point. 

§. C C C V L 

De tout ce qui vient d'être dît , on peut 
conclure, I^ que les lames conftituant di& 
férens criftaux lie font point phyfiquement les 
mêmes. ♦ 

2**. .Que deux criftaux qui ont la même forme 
peuvent être compofés de lames ou fQlides 
abfolument différens. 



5?4 M' A N U « U 

L'oéhèdre du diamant paroît compofé dé 
tétraèdres. > , 

L'oâaèdre àt la galène paroît çompofé de 
lames reâangulaires : car en brifant de la ga- 
lène on obtient toujours des parallélipipèdes ; 
mais ces lames reôangulaires font compofées 
de lames triangulaires , puifque la galène peut 
éprouver des troncatures triangulaires. 

Ce n*eft donc qu'en cherchant par la fraâure 
la cpmpofitîon d un criftal , qu*6n peut parvenir 
à connoître Tes élémens. 

II y a beaucoup de précautions à prendre* 
Les lames peuvent avoir différentes direâiocis j 
fans qu*on puiffe toujours fuivre cette direAion^i 
parce que fouvent elles fe croiferit. 

Les jouailliers favent qu'en clivant les pierres 
précieufes , ils éprouvent bien des difficultés. 
Il y a tel diamant qui ne peut fe cliver. Ce 
qu'ils appellent diamant de nature. Ce font fur- 
tout ceux à 4.8 facettes ou à 24. On en fent fa- 
cilement la raîfon. 

La même difficulté a lieu dans les criftaux 
maclés , tels que ceux du feld-fpath , &c* 

On peut fuppofer en général , que les ftrîes 
qu'on apperçoit fur les criftaux, indiquent les 
applications des lames les unes fur les autres* 
Ainfi il faut les fuivre dans la fradure. 

Lts minéralogiftes fe font déjà beaucoup oc- 



îDU Minéi^Alogistï. 56y 
tupés à rechercher les parties conftituantes des 
criftaux. Si ces recherches n'ont pas encore eu 
tout le fuccès qu'elles faîfoîent efpérer, cepen- 
dant elles nous ont donné des notions intéreC- 
fantes. 

Il feroît fouvent difficile de décider fî telle 
lame 5 reâangulaire ou rhomboïdale , de tels 
criftaux , n eft pas déjà 'compoféë de deux ou 
quatre lames triangulaires ; mais il y a, je crois , 
des cjrçonftances où on pourroit Tavancer, 

Une lame reâangulaire ne peut donner ut^ 
prifme tétragone trojiqué fur fes angles , ni au- 
cune face triangulaire. La troncature formeroit 
toujours un angle a rentrant (fig* p). 

La lame rhomboïdale ne peut également 
donner un prifme tétragone ou hexagone tron- 
qué net fur fes angles ^ ni préfenter aucune face 
triangulaire. La troncature formeroit toujours 
un angle a rentrant aigu ou obtus ( fig. 10 ). 

Quatre lames triangulaires , au contraire ; 
formant les lames reâangulaires ou rhomboW 
dales 9 permettront de pareilles troncatures 
(.fig, 12 & 12 ), & pourront donner les prsfmes 
fuboftogones & fubdodécaèdres. 

Par conféquent , lorfqu'un criftal préfcntera 
des petites faces triangulaires \ ou un prifme 
tétragone ou hexagone, tronqué fur fes angles, - 
Se àes^nmt fuboâogonc oyx fubdodécaèdix ^ oti 



^6S M A N x; £ c 

perçoit très*dlftinâiinent les trois lames rhQni^ 
boïdales qui le compofent ) , le criftal de quartz,, 
le corrindon ( fpath adamantin ) 5 la ftaurolite 
( pierre de croix ) , Taigue-marine , le jai* 
gon , '&c. & peut-être le faphir. 

Rien n'iudique dans cçs criftaux que leurs 
lames rhomboïdales foient compofées de lames 
triangulaires ; il fe peut cependant qu'ellbs le 
foient. 

Lames reâangulaires. 

Les fels marins font peut-être les feules fubf* 
tances criftallifées où rien ne prouve que la 
lame redangulaire foit compofée de lamés trian* 
gulaires ; tels (ont le fel marin commun ^ celui 
de Silvius ou fel marin de potaffe , Fargent 
corné ou fel marin d'argent , &c. &cw 

Je vais réunir ici tous ces apperçus fous 
forme de table. 

Table des lames qu'on peut supposer 
comme partie constituant les dlç- 

riRENS CRISTAUX. 

Lames triangulaires. 

Diamant. 

Rubis. 

Topaze. 

JBérUs- 

Chryfobérîisi 



ChryfobétîIs% 

Chryfolite.^ 

Emeraude» 

Greq^ts. ' 

Hyacinthe* • 

Tourmaline; 

Apatit. 

Feld-fpath. / 

Fluor. 

Spath barytîque ou pefantpi 

'Spath boracique» 

Spath calcaire. 

Gypfer.. 

Zéolithe. 

Soufre. 

Tous les régules métalliques^ 

Kubine d'arfenic. 

Cobalt fulfureux* 

Antimoine fùlfureuxt ' , 

Galène» 

Plomb jaune* . 

Plomb blanc. ♦ 

Plomb phofphorique>; * 

Criftaux d'ctain. 

Cuivre jaune* 

Falherts* 
Cuivre vitreux* 

Azur. 

Terne IL A a 






370 M A N U B 5 

Pyrîtj. 
Fer oftaèdre. 
Argent rouge. 
Argent vitreux. 

Vitriols. * 

Nitres, . 

Lames rjiombo ida l -e s« 

Jargoo. ' • 

Aigue-marine. 

Mica. 

Criftal de quartz. 

Corrindom ( fpath adamantin }« 

StauroUte ( pierre de croix ). 

Saphir. 

Lames rectangulaires. 

Argent corné. 

Sel marin de natron. 

Sel marin de potafle. 

$. C C C V I I. 

On a demandé fi tous les criftaux étoîent 
compofés de crîftaux fimilaires , ce qui feroit 
les homéomeries d'Anaxagore. Tout criftal de fel 
marin feroit compofé de petits cubes; tout 
fpath d'Iflande feroit compofé de petits rhom« 
bes, &C4 



T>V MlNÊKALO<3lSTE. J7I. 

îl eft 3 'abord certain que Ceci ne regarde 
tout au plus que la forme primitive , ou le 
criftal premier de chaque fubftance. Ainfi > par * 
exemple, les fpaths calcaires à prifme hexaèdre, 
pyramidil, Tenticulaire , &c. &c« ne ^uroiçnt 
être compofcs tifautres portions hexaèdres , 
lenticulaires , pyramidales , &c. mais le font de 
différens rhombes. • 

On avoit fuppofé le criftal de roche corn- 
pofé d'au|res criftaux de roche. Cette idée ne 
peut fe foutenir. Les ftries qu'on obferve fur ce 
criftal indiquent qu'il eft compofé de lames trian- 
gulaire* , ou de trois rhombçïdales pofées fur 
le même plan , lefquelles éprouvent une r«- 
trazte pour former les pyramides. 

La queftion fe réduit donc à favoir de quelle 
manière les trois piremières lames élémentaires 
de toute criftallifation , la triangulaire , la rec- 
tangulaire y la iiiQmboïdale , font en dernière 
analyfe compofées. Prenons pour exemple le 
fel marin cubique. 

Le plus petit cube poflîble de fel marin eft- 
îl compofé de la plus • petite portion d'acide 
faturée par fa bafe , d*ane feule partie de fel 
marin ? Ou l'eft-il de plufieurs parties de fél 
marin ? 

Les^plus petits criftaux, les derniers criftaux 
d'eau , de foufre , d'un métal , &c. font-ils com- 

Aa 2 



J72 ' M Â N O s £ 

pofés d'une feule partie d'e^iu^ d'une feule partid 

de foufre , d'une feule portion de métal ? 

La queftion feroit difficile à réfoudre , peut^ 
être même la folution nous en eft impoffible. 

§• c c c V i;i L 

• On a fuppofé qu'il falloit qu'un criftal ré- 
gulier eût toujours le même ftoyau. Quoique 
cela foit vraifemblablement toujours , lorfque 
le criftal eft homogène , c'eft-à-dire»faît dans 
une liqueur homogène \ cependant cela peut être 
autrement. Un cube; d'alun , par' exemple , placé 
dans la liqueur qui donne l'alun oâaèdre » s'ac- 
croîtra & deviendra oftaèdre : réciproquement 
l'alun oftaèdre placé dans la liqueur qui donne 
l'alun cubique , s'ac;/croitra & deviendra eu* 
bique. 

Aînfi la force d'affinité aglflant continuelle- 
ment , ramène toujours chaque corps diffous à 
fa forme particulière , quel qu'en foit le noyau. 

§. C C C I X. 

Comment cette force d'affinité peut- elle pro- 
duire des formes auffi variées & auffi régulières , 
feulement avec trois efpèces de lames primi- 
tives f Comment fon aâîon paroît-elle modifiée 
dans la formation des macles ? 

C'eft là le fecret de la nature qui nous échappe 



f)tr MlNÎRALOetSTE. 57J 

encore. Il nous fuffit dans ce moment de favoir 
que le fait eft confiant. Il eft produit par la loi 
des affinités , des attraftîons éleftives , &c. Voilà 
tout ce que nous favons. 

§. C C C X, 

On a encore demandé fi la caufe de la crîf- 
tallifàtion dépendoit toujours d^un principe 
falin? 

La.queftion eft réfolue pour la négative, 
' Tout corps qui pafle d'un état liquide à un 
état folîde avec les circonftances néceflaires , 
ou en d'autres termes , tout corps qui eft dans 
un état de diflblution , & qui devient concret , 
affede une figure régulière , c'eft-à-dire qu'il 
criftalliÇe. 

Cette diffolution peut être faîte , 

1^ Par le feu qui tient les corps à l'état d^ 
vapeurs. Le cinabre , le foufre 9 les fleurs d'an- 
timoine 1 &c. &c. çriftallifent de cette ma- 
nière. 

2**. Par le feu qui tient les corps à l'état *de 
liquidité. Le foufre , les métaux fondus, &c. &c. 
çriftallifent. L'eau elle-même 5 en fe congelant, 
affeâie une forme régulière. 

3[*^. Par l'eau liquide. C'eft-là le grand' agent 
de la nature pour la criftallifation des. fels , des 
pierres a Sco. &c^ 

Aa 3 



374 M A N tr ï ri 

4**. Par les huiles. Ee foufre dîflbus par Thuilc 
crlftallife. 

5"*. Par refprît-de-vîn. 

6**. Par réther. Les criftaux dliîerne fe for- 
ment dans réther. 

* 7°. Par les acides. Tous les fels neutres , &c» 
la plus grande partie des pierres. 

8^. Par les alkalis. Les folutîons alkidînes de 
plufieurs métaux criftallifent. 

p''. Par le mercure. Les amalgames crifial- 
lifent. 

10°. Les huiles , tels que le camphre , les 
corps muqueux^ tels que le fucre^ criflalKfent 
également. 

II faut- noter que tous ces corps ne font li- 
quides que par le feu , qui en dernière analyfe 
doit être regardé comme !a caufe de toute 
criftallifation , & pour mieux dire , de toute 
adion dans la nature. 

Tous les corps qui de l'état liquide paflènt 
à Tétat folide ^vec les conditions néceflaîres, 
crîftallifent donc (i). 

Or, plufieurs de ces fùbftances criftallifées 
ne fauroîent être mifes au nombre des fels , 
par exemple, l'eau. 
' ^ ' I II Il ■■—— ^p— t 

(i) On (ait que je regarde la génération des animaux 
& des végétaux comme une véritable criftaliiûtion. 



1>v MiHSRArotttsïig 57^ 
. §. C C C X I. 

On peut encore faire une autre queftîon s 

Faut -il qu'un corps foit dans un véritable 
iétat de diflblutîon pour pouvoir crifta^lifer ? 
. Tous les Chîmiftes Tavoient penféj & c'eft 
mon opinion, 

Bergman 'a un avis différent. « Ce ne font 
» pas feulement les matières qui fe diffolvent 
» réellement dans Teau , qui y prennent des 
33 formes déterminées : ce font encore , C je 
^ ne me trompe , celles qui y font mêlées 
99 dans un degré fuffifant d'atténuation. ... La 
.yy plupart des terres que Ton «trouve dans le 
9y règne minéral fous une forme régulière & 
yy fymmétrique ont été vraifemblablement réu-r 
55 nies de cette manière w. 

Bergman entend vraifemblablement par atté^ 
nuation , une efpèce de diffolution. 

$. C C C X I L 

Paffons des caraâères extérieurs des mipé- 
raux à teurs principes intérieurs ou cpnftituans. 

Ceux du foufre , du phofphere , des fubf- 
tances métalliques , &c. font peu connus, 

Plufieurs Chimiltes les regardent comme des 
êtres {impies* 

Je penfe que ces fubftanccs font des acides 

Aa -t 



i^j6 M A K ir fi C 

neutralifés par un principe inflammable. Ils fe^ 
roient par conféquent compofés , fuivant moi, 
comme tous les acides y de différens airs , àt 
pur , air inflammable , air phlogiftîqué , d*eau , 
de feu , &c. &c. 

, Le$ alkalis font compofés de principes ana- 
logues à ceux des acides , cdmme Tindique Tanar 
lyfe de lalkall ammoniacal ou volatil. 

La nature des terres principales , la calcaire^ 
la magnéfîenne 3 la pefante^ Targilleufe & la 
quart:Beufe , efl: également inconnue. 

Elles paroiflent pouvoir être toutes produites 
par la force de la végétation & de ranimalifa- 
tion. Ainfî je ne ferois point éloigné de les 
regarder comme formées de principes analogues 
à ceux des alkalis ou des acides. Ceci me paroît 
même fi conformé aux analogies y que je n*aî 
^ucun doute à cet égard. 

Quant à la terre quartzeufe , j'avois toujours 
foutenu qu'elle contenolt quelque fubftance , 
qui , par la chaleur , étolt réduite à l'état aérl- 
forme. ce II eft vralfemblable (difois-je , Journal 
de Phyfique , janvier y pag^ 13, an. 178^) 
» que le quartz ne criftallife que par un acide 
?3 qui nous eft Inconnu. Lorfqu'on fohd le quarts. 
15 avec les alkalis , il y a une effervefcence très- 
>» vive au moment de la fufion. Ce dégage- 
» ment de fluide aériforme ne paroît pas pou«- 



r>v MiNARALôtftsTR 577 
h voir venir uniquement de Talkali qui à ce 
d> degré de feu a dû perdre une grande partie 
)> de Ton air fixe ». . 

M. de Dolomieu vient de recueillir cet air 
âans de belles* expériences qu'il à publiées , 
Journal de PIiyfi<^uey cahier d'avril i']^2 , & a 
trouvé qu'il étoit principalement compofé dfair 
inflammable & d'air phlogifUqué. Il diftingue en 
copféquence la terre quartzeufe pure Sf, dé- 
pouillée de ces airs , de la terre quartzeufe aérée, 
comme on diftingue la terre calcaire cauflîque , 
Du chaux, de la terre calcaire aérée, du fpath" cal- 
caire (!)• Cette terre quartzeufe pure fe trouve 
dans les gemmes & plufieurs autres pierres , 
fuivant lui. 

Quant aux nouvelles terres du jargon & du 
corrindon ( fpath adamantin ) , dont a parlé 






(ï) J'aVbîs déjà fait cette dîfiînâîon , p. 514, tome I 
ie cet ouvrage , qui eft imprimé & non publié , avant 
que M. de Dolomieu eût commencé Ton beau travail. Je 
difbis , ligne 24 , , 

a La (ubfhnce communément appelée terre quart- 
to zeu(ê , terre /Uiceulê , ed-elle une terre particulière ? 

» Ou n*eft-eile pas plutôt uhe combinaifon d'une terre 
» avec une autre fubflance que nous n'avons encore pu en 
» réparer? {^e quartz le- plus pur peut-il être regarde 
» comme ne contenant que de la terre quartzeufe crif- 
» talliféx: î c'eA ce que je ne penfê pas ». 



57? M A V V i t 

M. Klaprotli , il faut atten4re de nouvelles ex- 
périences 9 parce qu'elles, ne font peut - être 
que des terres compofées,. 

Mais abandonnons ces théories & reve?^ 
nons aux faits. n 

§• C C C X I I L . 

Toutes les pierres 5 de quelque nature qu'elle^! 
foient , font compofées des cinq terres prioci- 
pales auxquelles il faudra ajouter la ferrugi- 
neufe, qui fe retrouve dans prefque tous les 
minéraux ; ces terres font , 

i^ La calcaire. 

a"". La magnéfienne. 

3^. La barytique , ou pefante» 

4®. L'argilleufe^. • 

5^. La quartzeufe non aérée ^ ou cauftîqueî» 

ô"". La ferrugineufe. * 

Ces fix terres font combinées avec différena 
acides qui font , 

i*'. L*acide aérien , ou air fixe. 

a^ L'acide vitriolique. 

3**. L'acide phofphorique. 

4^ L'acide marin. . 

5°. L'acide nitreux. 

6^* L'acide boracique. 

7^. L'acide fluorique. 

8°. L'acide quartzeux* 



X)v MiNÏtftïtôôisTfi. 37P 
,'*- ip*. L*acide tUDgftîque, 

lo**. L'acîde molybdique. 

Peut-être beaucoup d*autrfes acides métal- 
lijflues. 

' Chacune de tes terres combinée avec un 
:àe ces acides forme un fel qui criftallife régu- . 
lièrement ou confufément, c*eft-à-dife, une 
pierre particulière criftallifée régtilièrement ou 
confufément, 

$• C C C X I V. 

Mais ces terres peuvent fe fervîr mutuelle- 
ment de diffolvans , pourvu qu'elles foient dans: 
un état de diffolution. 

C*efl: le fentiment de Schéele , Bergman, &c. 
comme nous Tavons vu , §. CIII , fentiiÉent 
que j'ai également adopté. 

La terre calcaire , la magnéfie , la terre pe- 
fantc , à l'état de caufticité , font folubles dans 
l'eau , & peuvent contraSer adhérence avec le 
quartz & d'autres corps. 

Le fer eft également foluble dans l'eau par 
le moyen des airs qu'elle contient, & peut 
dans cet état contrader une union forte avec 
les autres corps. 

L'argile n'eft peut-être pas foluble dans Teau ; 
mais elle peut s'y foutenir par fa grande divi-^ 
fion, & peut-êti?e l'argile eft-elle une terre 



I 



58o M A N tJ K il ' 

compofée 5 qui eft foluble dans fon état purd^ 
ment terreux. 

La terre quartzeufe ordinaire ne peut plus 
être regardée comme le quartz pur ; mais ce 
fera le quartz moins les airs qu'on en retire; 
elle a été foluble , dans cet éUt terreux 9 & a 
contraâé différentes combinaifons ; combinée a 
Tétat de quartz y elle forme un fel infoluble. 

M. de Dolomieu a étendu en quelque Ëiçoa 
le nombre des terres fimples ; il a fait voir que 
telle combinaifon de deux terres peut enfuite 
jouer le rôle d'une terre (impie; par exemplci 
la combinaifon de la terre quartzeufe & de la « 
terre argilleufe forme une terre compofée fili- 
ceufe y laquelle joue le rôle de terre fimple dans 
beaucoup de circonftances. 

La terre talqueufe eft auffi , fuivant ce favant 
Naturahfte , une terre compofée qui joue le rôle 
de terre fimple. Ses principes font la terre ma- 
gnéfienne & la terre quartzeufe. 

Peut-être y a-t-il beaucoup d'autfes terres 
compofées femblables , & que la terre corrîn- 
doniène & la terre circonîène ne font que de 
femblables compofitions j cela eft très-vraifem- 
blable, 

Mettra-t-on au nombre des fels ces dernières 
pierres , qui ne font compofées que de diffé- 
rentes terres , qui fe fervent mutuellemeat de 



r ©tr/ MiNéRitôôisTB. 

V Hîflblvans? Ceft une queftion fort peu împor- 
' tante , & qui dépendra de l'acception qu'on 
K 'donnera au mot fd. Voici ce que j'en ai dit 
[i ( '§. XX ). Je penfe qu'il faut les "mettre au 

nombre des fels. 

i \ §. C C C XV. 

V Indépendamment de ces terres diffoutes, 
; ou par les acides , ou les unes pair les autres , 
l elles peuvent encore fe trouver faire partie des 

pierres , fans être diffoutes , maïs ayant feu- 
lement été enveloppées lôrs de la criftallifa- 
tîon pierreufe; ainG, par exemple, on a des 
criftaux de roche, des adulaires , &c. conte- 
nant beaucoup de chlorite ou ftéatite verte ^ 
qui certainement leur eft étrangère. 

Si on analyfoit ces criftaux de roche, ces adu-. . 
laires , &c. on auroît tort d'en conclure que 
. la magnéfie en eft un des élémens. 

On voit que dans les fubftances où on ne 
peut diftinguer avec la même facilité ces par- 
ties étrangères , l'analyfe doit fouvent induire 
en erreur , en donnant pour principe telle par^. 
tîe qui ne fe trouve qu'accidentellement dans 
celle qu'on a analyfée, fur*tout lorfque ces fubf- 
tances font opaques. 



382 M A N u E i; 

$. C C C X V L 

La nature des fubftances métalliques ne nous 
eft pas plus connue que celle des terres pre- 
mières. Les mêmes analogies qui nous ont fait 
dire que les terres pouvoient être produites par 
les forces vitales chez les végétaux & les ani- 
maux, portent à croire que les mêmes forces 
peuvent produira les métaux, qui, par confé- 
quent font bien éloignés d'être des fubftances 
fimples ; mais nous n'avons que ces analogies. 

On a demandé fi les métaux pouvoient fe 
convertir les uns dans les autres , fi du plomb 
pouvoit devenir de l'argent , par exemple . ou 
du cuivre , de l'or : c'eft , comme l'on fait , l'objet 
des recherches des Alchimifte??. Sans dire que 
la chofe eft phyfiquement impofllble, rien ne 
peut autorifer à le foupçonner. 

Toutes nos recherches fur ces fubftances 

fe bornent donc à étudier leurs combinaifons. 

Les fubftances métalliques, combinées avec 

d'autres fubftances , forment ce que nous avons 

appelé minerais ou mines* 

Toute fubftance qui peut fe combiner avec 
un métal & lui fait perdre fes qualités propres 5 
doit s'appeler minéralifateur. 

Nous avons vu qu'il y en a un grand nombre. 
^^ Le fou/re. Lçs pyrites , galènes ,' &€• 



DU Minéralogiste* 385 

ia**. Le foie de foufre. Blende. 

3^. Uacidc vitriolique. Les dififérens vitriols 
métalliques. 

^^ TJarfenïc, Le mifpîckel, Targent arfenî- 
çal, &c« 

y**. V acide arfenicaU Chaux rouge.de co- 
balt, &c. 

6^. Le phofphore. Sel phofphorîque. 

7®. Vacide phofpkorique. Mine de plomb 
yerte , noire , fidérite , &c. 

8°. Vair inflammable phofphorîque. Mine de 
plomb. 

^^. Vacide tunftique. Wolfram. 

10**. L"* acide molybdique. Plomb jaune.' 

12 1°. Vacide marin. Argent , mercure cornés.* 

12^. Acide aérien. Plomb blanc , malachi- 
te , &c. 

i'3**. Vair pur. Manganèie, plomb rouge, &c. 

1^. Matière de la chaleur. Crîftaux d*étain, 
fer oftaèdre, &c. 

ijr**. Plombagine. Eifenman,&c. 

l(î**. Plufieurs terres. Dans les pyrites , &c. 

17^. Les métaux. Amalgames & dîfférens al- 
liages , qui privent chaque métal de fes qua- 
lités. 

18**. Acide fluorique. Blende. 

19**. Les bitumes. Mine de cuivre , de mer- 
cure ^ &ç. 



384 M A N U B C 

Nous pouvons ajouter à ces minéralirateur^^ 

20*^. Veau. Dans les calamines. 

!2i°. Air inflammable. Des métaux expofés 
à l'air inflammable noircîflent# 

22°. -^4ir inflammable fulfureux. Blendes. 

23*"- ^ir phlogifliqué. Chaux métallîquest 

24^. Alkalis. Sels métalliques alkalîns. 
Nous trouverons aufli vraifemblablemenc 
Facide boracique minérgiifateur , & peut-être 
beaucoup d'autres fubftances. 

$. C C C X V I I. 

Méthode naturelle de claffer les minéraux^ 

Les Minéralogiftes ont été obligés de faire 
comme les zoologiftes & les botaniftes , établir 
des divifions méthodiques pour connoître les 
fubftances minérales. 

Toute bonne méthode mînéi^Iogique doit 
ctre fondée fur Tanalyfe , comme Ta prouvé 
Cronftedt ; nous n'aurons de véritable fyftême 
minéralogique que lorfque Tanalyfe de tous les 
minéraux aura été bien faite. 

Ceft d'après les analyfes conflues que j'éta- 
blis la méthode que je propofe ici. Si quelque 
fubftance a été mai analyfée , on la rétablira 
dans fon ordre naturel lorfqii'on la connoitra 
mieux. 

CLASSES 



t>V MlNiRA.tO(»tSTK.' ' 58X 

CLASSES. 



I. AIRS. - 
IL EAUX. 
rsOUFRE. 



'^^Sphosphore. 



IV. SUBSTANCES MÉTALLIQUES. 

V. ACIDES- ' 
yL ALRALIS. 
VIL TERRES» 

(Métalliques. 
yiILSELS N EUTRES ^ A L K À L I N s. 

(Ter RE Ux ou pierres't 

IX. FOSSILES. 

On devroit pQut-être faire entrer dans cette 
méthode, , 

i^. La lumière , qui eft combinée dans plu- 
*fieurs corps minéraux , peut-être dans tous. 

2^. Le fluide éleftrique répandu dans tout le 
globe, & vraifemblabîement dans Tunivers. 

3^. Le fluide magnétique qui patoît propre 
au globe de la terre. * 

4*'. Le principe inflammable qui fe trouve 
dans les bitumes, le foufre, le phofphore, les 
métaux , &c. 

j/". La matière de la chaleur qui efl: un des 
minéralifateurs. 

Tome IL Bb . 



Jg< M A K U E jÊy 

I. C L A s s £• 

CaIt pur. 

lAîr phlogïftiqué, 

jAîr inflammable. 
A I B. 8« \^^^ inflammable (ulfurenx ou hépadq[ue» 

jAir inflammable phofphorique, 
#Air acide ou acide aérien, , 
r Air atmosphérique. 

II. CLASSE. 

iEau pluviale. 
Eau des fleuves. 
Eau de la mer & lacs fàlés. 
Eaux aérées, chargées d'acide aérien* 
Eaux (ulfureufes ou hépatiques* 
Eaux des fontaines brûlantes* 

III. CLASSE. 

^ ÇSoufre. 

Soufre, s^,, ^, , 
^ ^Phoiphore, 

IV. CLASSE. 

1 natif. 
Or. ^ pyrite aurifère. 
^or & antimoine. 

substances) (^f'^' 

MÉTALLIQUES. \ Vvitreux. 

A Jroiige. 

Argent. '^^^^^.^ 

/gris. 
\^en plume» 



Platine» platine & fer. 
f natif, 

«ir jbinabrc. 

Mbrcurb.v 

Jcornc. 

Çchaux rouge, 
'patit 

ichaux rouge« 
jchaux verte. 
C u z T a E. /chaux bleue, 
jaune, 
rpiriteux, 
f^ vitreux, 

^ natif. 

l noir attlrable, 

i aimant* 
lémerif, 
ifpécuîarre, 

\ plombagine. 
Write fulfureùfè. 

Ipyrite arfenicale. 

ftydèthe. ^ 

I limoneux. ^ 

Voclires. 

relatif. 

Igalène. 

Irougeè 

jblanc. 

PrOMl, <^Ver<l. 

.noir, 

/rougeâtre* 
^ -, f jaune* 

(^ chaux, V 



substances] 
[étalij.ques- 



F B R. 



Bb 2 



|Sf 



SUBSTANCES 
MÉTALLIQUES 



M A N U B iî 

/ f natif. 

E T A I M. } chaux d'étaîm 
l^étain fuifureux. 

Miatif. 

jzinc aère, 
fcalaminett 

ratif. 

Corné. 

en plume», 

jBisMUTHt natif^ 

ç r natif. 

/ ibJanc. 

|AkS£Mic» /orpîmenti 
iréa gar. 
f rubine. 

Snarî^. 
(uifureux. 
fuifureux&arfènid 
I chaux roîe. 
A r chaux noire* 

NlCKBU jf f . ^ , 

^kupfer-nickeL 
I Makganèsb; chaux de mangancfi 

T«m,o^ (blanc. 

^woUram, 



ÎOU MlNÉKAL0(5I«TB. 38^ 

f Molybdène, (ulfureux. 

' ihlhrenCe , ou p€c]i« 

iTT 3 ^^^^'^^^* 

lu R A N I T E, Vhaux jaune. 

substances) C chaux verte. 

lÉTALLlQUES.' 

Menakawite. chaux noire. 



[Baryte or 
Terre 

PESANTE, f 



<chaux« 



V. C L A s s £• 

^ Acide aérien* 
^ Acide vitriolique; 
[Acide phofphorIq[ue< 
lAcide ni^reux.. 
lAcide marin*' 
jACIDES.^ Acide boraci:iue.t 
lAcide fluoriquç. 
lAcide quartzeux^ 
[Acide arfèiticaU : 

' Acide tunftîque* 
LAcide molybdique. 

VI. c LAS SE. 



TAlkalî fixe végétal, potaffe* 
ULiKALIS.^Alkali fixe minéral , natron. 
^Alkali aoimonlacal volatil. 



Bb j 



.., VIL CLASSE. 

^ rChaux ^ terrd xOcAte caufllque; 
, lÎMagnéfie. 
yterre barytîque ou pe(ântë« 
iTERRES./Terre argîlJeufe* 

iTerre quartzeufë cauftique. 
JTenre cîrconîène. 
f Terre cotrIndomène« 

VIII: CLASSE. 



'SA aéré de plomb , &c. 
i Vitriol de fer, Ôcc. 
ISel Btarin d^argent , &c. 

Sel arfênical de cobalt ^ &c. 
^Sel ptiolphorique de plomb,&( 
IStlfluorique de zinc y &c* 
fSel mnftique de fer , &c« 

Sel molybdique de plomba Sec 



MÉTAIUQUBS^, 



SELS 

1ISUTK£S. 



Alkaliks* 




PUKKBS. 



^Pierre circoniène. 
LPierre corrindohicne, 
iPierres iîliceufes. 
iPierres magnéfîennes. 
VPierres argilleufès* 
iPierres calcaires. 
[Pierres barytiques ou pefànte: 
Pierres volcaniques* 



bu MlNâKXtÛGlsTX. 311 



Pierre 

CIRCOM 



Pierre 



Pierres 
iiliceuses. 



Pierres 

quARTZEUSES 



eoREi«oo«iBHE.{co'"ndon, fpath «damant!»* 



Crîfial de quartZg 
Quartz» 
Grès. 
Silex* 
Agathe. 
Calcédoînec 
Cacholong- 
Hydrophane» 
Opale. 
Pechftein* 
Chryfbpralèii 
Prtife. 
laipe. 
Zinople. 
Petro(îlex« 
LazHlItek 
Zéolite. 
^FcW-lpath. • 

opaque* 
adulaire* 

adulaire madcj pu fchorl 
blaûc. 



*.< 



Bb i 



1?^ 



M 



( 



A N tr B K* 

f Diamaau 



G E M M s s. 



PlERRHS 
ElLICfiUSES. 



Saphir* 

Rubft. 

Emeraude , 

Aiguë marine. 

Chryfolite. 

Topaze. 

Chryibbérili 

Bécii. 

H)a'ciiithe« 

Hyacinthine. 

'Andréa(bergoIitCb 

Olivio. 

TGrenat. 

Grenat.??"*~îr^ , 
.Staurolite^QQ^f 

( de çroixa 



' P^^ridot. 

i Tourmaline éleârl;|ue* 
njïi élearîr 
lyanolîte , fchorl violçt* 
ScHOMs, /Thailitc-, fchorl vert tr 
» pareiTt du Diuphîné, 
/Leucolîte , (chori blanchi 
fVolcanite, fchoris des ^ 
can$. 



4 



4 

7ê 



^ 
% 






f 



DU MiNÊEAtOGiSTE. ^p^ 

Les vrais pechfteîns fuivent naturellement les 
Jiydrophanes & les opales. 

Il y a d'autres pechfteîns, comme celui de 
Mefnilmontant , qui dorvent être renvoyés dans 
les pierres magnéfiennes. 

La prafe fe rapproche aflez des pechfteîns. 

Enfuite viennent les jafpes qyi ont tant de 
rapports avec les agathes, puis les zinoples & 
les pétrofilex. 

J'ai placé ici le lazullte , qui me paroît avoîc 
beaucoup de rapports avec le pétrofilex, 

La zéolithe a aflez de rapports avec le feld- 
fpath tranfparent, Tadulaire. 

Le feld-fpath termine cette clafle , & ménage 
le paflage ayec les gemmes ; car Tadulaire a 
beaucoup de rapports avec elles. 

La féconde divifion des pierres filiceufes 
renferme les gemmes , genre aflez naturel , qui 
eft compofé ^de terre quartzeufe cauftique, 
terre argilleufe , tdrre calcaire, & terre martiale. 
Bergman y avoit foupçonné une terre particu- 
lière ^ quil appelle tem noble. M, Dqlomieu 
croit que c'efi la terre quartzeufe dépouillée de 
fon gaz ou à Tétat cauftique. 

Les terres argilleufes , calcaires &. martiales 
%*y trouvent en beaucoup plus grande quantité 
que dans les pierres quartzeufes. Toutes ces ter- 
res fe fervent mutuellement: de diflolvrn^, peut- 
4tre contiennent-elles auflî quelques acides. 



.) 



|00 ^ M A N V E B 

J'aî mis dans ce genre , avec le grenat , le 
granatenart ou grenatite , & la ftaurolite ou 
pierre de croix, qui a beaucoup de rapports 
avec la grenatîte. 

La troifiènie divifion des terres Hliceufes rcn-» 
ferme les fchorls proprement dits. 

Les fchorls contiennent de la terre quartzeufe, 
de la terre argilleufe, de la terre calcaire & de la 
terre martiale ; mais ces trois dernières y font 
en beaucoup plus grande quantité que dans les 
gemmes. Toutes ces terres fe fervent mutuelle- 
ment de diflblvans ; au moins on n'a encore pu 
y découvrir d'acide. 

Quelques pierres de ce genre contiennent déjà 
une petite quantité de magnéfie , elles font le 
paflTage avec les pierres magnéfiennes. J*ai même 
reporté à la claflTe des pierres magnéfiennes plu- 
fieurs fubftances qu'on avoit placées parmi les 
fchorls. 

Il n'y a pas de genre auffi cdnfus , parce qu'on 
a mis dans les fchorls un grand nombre de 
fubftances qui n'étoient pas connues. Voici ma 
manière de les claffer. J'ai auffi changé quelques 
noms 5 pour y en fubftituer qui me paroiflent 
plus appropriés. 

Péridoc 

Tourmalines éleâriques , qui renferment la 
tourmaline ou émeraude du Bréfil , celle de 

Çeylan , 



Geylan, d'Efpagtie^ du Tyrôl, des Alpes^-^ le 
fchorl de-Madagafcaf, &Cr &c. plaïîeuri fchorls 
; qui fe trofuvetiC dans les gfanitis, iftiJûh grahît 
compofé <i€î^quaft2 & d*un fchorl noir en petits 
grains qui eft pyrp-éleârîque >■ coiame «-la Vraie 
tourmaline^ .' '* 

Tourmaline nôn-éleâfique^ Dansf Cette éfefl0 
)e renferme tous les fchorls desgranits quî*fta 
font pas éleftrîques-» foit qjn*ils foîent ndii's^^ 
rouges: , &c. aîî\fi j'y place ce que j*aî àppefé, 
en parlant des (chovh y Jchatlf dés, gtànus'^ 
fchorls rougcjs tranfpârens ou opaques ^ fchorls 
rouges tricotés , &c. On tie peut les dîftingiief 
des tourmalines éleftrique's - qdd- par-Tô-x^é- 
* rience» . * ^ • 

Yanolite* Schorl violet, '. 

Thallite, Schorl vert tranfpafcnt de Maron^ 
)en Dauphiné, 

Leucolitè. Ce -que j'âî appelé fchorl blanctiâ^i 
tre d*aùprès de Mauleon* . 

Volcanite. Schoris des volcans; lis font bieâ 
diftin<fts des autres. 

Le genre des pierres magnéfiennes fuit ce- 
. lui-ci d'autanV plus natutellement que j*y ai porté 
plufieur* fùbftances qu'oïl avoit placées parmi 
les fchorls, telles que 

Les trtîmoliteSé 

Les cyamtes« 

Tome IL Ce 



.J02 M A N V B JC ' - 

^ Le mica vient: enfuîte. , 

, : Les. horn-btendes , ou fcIiDrls lamelleux» 

Les cornéfenes, ou pierres de corne; 

Le trapp. . i\ . . ^ î* 

J^^ jade 5 qui dpt.t être plac^ dafl$^ lès pierres 
magnéfiennes. .- 

-pii^ia fefpemiii^ . 

; .Les pilaires. • . : '--:." 

^ ^.t^a- lerfolite j çQ)èc9 d*«llaire.. 
^ Les afbeftoïdes, ou fchorls fibreux , qui ont 
^ant de rapport avec i'aibefte. 
t. -L'afbçfte , rstaiîanthe, 
- La ft^atite, pierre de lard, &c.^ 
.'.Le talc^ le talcite. . ':. . . 

Les pierres magnéfiennes contiennent la ma- * 
gnéfie , la terre argilleufe , la terre calcaire , la 
terre quartzeufe & la terre martiale, quife fer- 
vent de diflblvant mutuellement , car on n'en 
a point encore retiré d'acides. 

Quoique la magnéfie ne prédomine pas tou- 
jours dans ces pierres, elle leur donne cepen- 
dant un caradère particulier , ce doux ou gras 
au toucher , quir caradérife ce genre. 

Le genre des pierres argilleufes eft borné aux 
fchiftes ; il fuit le talc & talcite qui font déjà 
feuilletés comme les fchiftes. Il y a des talcs 
très-argilleux qui rentrent déjà dans la «lafle 
des fchiftes* Ce font les fchiftes magnéftens , 
micacés. 



DU MfNéliAL0<5îSTB» . 403 

Suivent les fcliifles 'filiceux. 

Les fchiftes martiaux. 

Les fchiftes purs. 

Les fchiftes calcaires. . 

Le genre des fchiftes indépendamment de )a 
terre argilleufe , contient beaucoup de terrfe fi- 
liceufe & de terre martiale. Quelquesunscontien- 
nent de la terre calcaire & d'autres de la magnéfie. 

Ces terres fe fervent mutuellement de d(i- 
folvant. 

On ri*a encore pu en retirer d*^ciàc , excepte 
quelquefois l'acide aérien qui fe trouve d'«»ns 
la terre calcaire 5 lamagnéfie & la terre martiale. 

Viennent enfuite les fels neutres calcaires, 
ou pijerres compofées de terre calcaire corn- ' 
binée avec un acide quelconque. 

La terre calcaire combinée avec l'acide aérien, ^ 
donne les pierres calcaires prpprcment dites. 

Combinée avec l'acide yitriolique > elle donne 
les gypfes* 

Combinée avec l'^icide phofphorîque , ell« 
donne les apâtîts. 

Combinée avec l'acide boracit[ue, ell« donne 
le fpath borâcique. 

Combinée avec l'acide fluoriqbe , elle donne 
le fpath fluor. 

Combinée avec l'acide tunftique , elle donnt 
le fpath tunftique* 

Ce A 



404 M A K u B r 

Le genre des pierre; barytiijues ou pefantes 
fe réduit à deux julqu'ici. « 

La terre bary tique ou pefante combinée avec 
l'acide vitrîolique , donne le fpath bary tique, ou 
pefant vitriolique. 

Combinée avec Tacide aérien , elle donne le 
fpath bary tique, ou pefant aéré. 

Sans doute, on trouvera cette terre combinée 
-avec d'autres acides. 

^ J'ai £ait trois grandes divifions des pierres 
compofées. 

Les pierres compofées criftallifées renfer- 
ment les granits & kneifs. 

Les pierres compofées empâtées criftalli- 
fées renferment les porphyres, porphyroïdcs 
& amigdaloïdes. 

Les pierres compofées empâtées non crif- 
tallifées , ou agglutinées , renferment les pou- 
dings & les brèches. 

Quant aux pierres volcaniques, plufieurs mi- 

néralogiftes les ont claffees avec les autres pîer- 

tes : d'autres, tels que Cronftedt,les ont rangées 

dans un appendix particulier. J'ai fuivi cette 

'méthode. 

L'adion du feu fans le concours de l'air 
n'altère pas un grand nombre de fubftances : 
ainfi le foufre, le phofphore , les métaux , &c* 
fondus fans accès de l'air, ne font nullement 
altérés. 



DX7 MlN*KAL0dlSTB. 40^ 

Maïs les pierres le font fingulièrement par 
le feu. L*union , la combinaifon de leurs princi- * 
pes eft changée , & la pierre eft entièrement dé- 
naturée. Ceft pourquoi j'ai fait , comme Cronf- 
tedt , un appendix particulier des pierres vol- - 
caniqueSv, en confervant les mêmes divifîons 
que dans les autres genres , en pierres fîmples 
& pierres compofées, . y ^ 

L^ggrégation de ces pierres eft due à leur 
diffolution par le feu. ou fufion , au lieu que les 
autres pierres ont été diflbutes par Teau, 
La dernière claie renferme les foflîles. , 

Ils fe préfentent fous deux formes abfolu-» 
ment diâférente; ; 

Ou abfolument pétrifiés & ne contenant plus 
de -parties inflammables ; 

Ou confervés en partie & contenant beau- 
coup 4e parties inflammables : tels font les bi- 
tumés proprement dits. 



=2£2>= 



S. C C C X V I L 

Sur la Théorie de la terre. 

Après avoir décrit toutes les fubftances mi- 
nérales , je crois^ devoir ajouter quelques .ré- 
flexions fur les çaufes qui* ont primitivement 

Ce 3 



406 Manuel 

organIféJe globe', fur celles qui y ont jiro- 
. duît enfuîte les changemens , que nous tie pou- 
vons méconnoître s'être opérés poftérieurement» 
& enfin fur celles que nous voyons opérer en- 
core tous les jours de nouveaux changemens. 

Je diftinguerai ce qui me paroît certain de 
ce qui Tne pâroît hypothétique. 

1**. Dans rorîgîne des chofes , les diflFérens 
élémens de la matière difleminés dans 4*efpa'cé , 
fe font réunis par affinité çà & là pour former 
les différcns globes , les foleils , les planètes , 
les comètes ; c'eft ce que j'afr appelé la crifiaU 
lifation générale de la matière. 

2°. Cette réunion n'a pu fe faire qu*autant 
qu'ils jottiffoient d'une liquidité qui leur permît 
de céder à leur force propre , & de fe com- 
biner fulvant les loix à^i affinités. Cette liqui- 
dité fuppofe un degré de chaleur quelconque 
exiftant dan^ ces élémens; quelle que foit la caufe 
de cette chaleur , Teau étoit un des principaux 
agens de ces phénomènes. 

3^ Les élémens fluides qui corapofoient le 
globe de la terre , obéiflant à leur impulfîon , 
ont contradé un mouvement de rotation fur 
eux-mêmes (i). Ce mouvement, combine avec 

(i) Siîppolons d-^ux hémîlphères animes de forces iné- 
gales , & venant fe cho(iuec direftemçnt dans la ligne 



IL 



Dû MlNÉRAI/ÔGIStE. 407 

la loi de la gravité, z, établi un certain rap- 
port entre leur force centripète & centrifugé'^ 
& la maffe totale a pris une figure fphéroïdale. 
4^ Toutes les montagnes les plus élevées 
font granitiques ; pr les granits font compofés 
de quartz i feld - fpath , mica , fchorl , &c. qui 
lont criftallifés (2) ^ ce qui fuppofe qu'elles ont 
été formées dans le fein des eaux , & que pat: 
conféquent les eaux ont couvert tout le globe 
& furpaiïe de beaucoup les p}HS hautes mon- 
tagnes. Car ces montagnes dégradées fans cefle 
par les eaux , les frimats', &c. ont beaucoujp 
perdu de leur hauteur primitive. Il eft encore 

qui paflè dans le centre des maflês : le globe entier fe 
mouvra dans la dtredion du plus fort ; en ligne droite. 

Mais G un de ces hémifphères a plus de maflè dans une 
de Tes moitiés, il donnere au globe entiçr un mouve- 
ment giratoire fur lui-même , en même temps qu.e ce 
globe con(èrvera le premier mouvement en avant , & 
les forces peuvent être combinées de façon que ce 
globe entier, en tournant fur lui-même, décrira une 
ellipfè plus ou moins allongée ; c'eft ce qui arrive 
aux globes céledes. 

(i) c( L'hypothè(e de la cridallifâtion dans un li- 
» qui4e (ur notre globe , comme caufe de h fo^matio» 
» du granit , ^à le premier trait de lun;iière fur les 
» tems paffés de notre globe , & vous l'avei sârcmene 
» piiblié le premier » (^Principes de ia philofophie 
naturelle , édition de 1777 ) > m*ccrIvoit M* de Luc. 



ijd8 m a n û e C 

jd« ces çiontagnes qui ont plus- de. 3000 toîfesi 
aU'deflus dû niveau de la mer. Il faut donc que 
}e$ eaux aient diminué au moins de cette 
quantité ; je dis au moins , parce que ces pics 
élevés , dégradés fans cefle par les eaux , ont eu 
certainement une bien plus grande hauteur. 

Il eft vrai que les pi i^s élevés que nous con- 
noiflSons, foirt volcaniques. 

yo. L'analogie nous porte à croire que la 
même caufe qui a fait crilhliifer les montages 
. granitiques , a agi fur tout le globe. Il s'eil: 
formé de grandes mafles criftalUfées ^, qui fe 
précipitant les unes fur les autres , (e font 
grouppées & ont laiflTé entr'elles des cavernes , 
dçs vides 5 &c. comme nous en trouvons en- 
core en beaucoup d'endroits , & comme nous 
voyons de pareils vides exifter dans de grandes 
maffes de fel criftallifées, 

6**. La chaleur totale de la mafle de la terre 
étoît fupérieure à celle qu'elle a aujourd'hui, 
puifqu'elle doit fe refroidir comme tous les 
corps de la nature. 

Dans les mers Auftrales des îles font aujour- 
d'hui couvertes de glaces qui ne' fondent ja- 
mais I ces îles font criflailifées comme les autres 
contznens , ce qui fuppofe qu'autrefois elles 
ont été fous une çau liquide, 

7^ CettQ chaleur du globe aura' pu rédw^ 



BU MlNÉBALOGISTE. 40()1 

fcn vapeurs & volatilifer une portion de l'eau. 
Ces vapeurs rettiplirent une partie des cavernes 
intérieures, l'autre s'éleva au-deffus de fa fur-* 
face. Mais ces dernière^ fe condenfant bientôt 
par le froid de ratmofphère à une certaine hau- 
teur , tombèrent fous forme de pluie , &c. 

S**. Cette eau extérieure qui couvroit le globe 
a diminué peu-à-peu. . 

9\ Par cette diminutîoa des eaux h, la fur- 
. face 5 les co'ntinens vont paroître. Dans cette 
retraite des eaux » il fe former^ une grande quan- 
tité de lacs qui feront dus à des baffins envi- 
ronnés de tous côtés par des montagnes. Ces 
lacs diminueront journellement, foit par les at- 
terriflemens qu'y charieront les eaux courantes 
qui y aboutiflent , foit parce que les eaux en- 
tameront leurs digues. Il fe pourra même , 
que minant peu- à -peu ces digues par leurs 
• bafes , les eaux de certains lacs fe débordent 
avec grands fracas & produifent plufieurs phé- 
nomènes locaux plus ou moins cQnfidérables» 

Plufieurs de ces lacs ont àinfi difparu. . 

10^ C'eft à cette époque qu'ont paru les vé- 
gétaux & les animaux , qui vivent à la furface 
de la terre. . - 

iJe fuppofe qu'ils, ont été prôdijits par une 
criflallijation , ou générationy/ro/z^iJ/ïcV dans des 
mares d'eaux croupifiantes» ) 



^'lo M A ir u » E 

11^ Tous ces êtres organifés, en périflant, 
ont laifle leurs dépouilles qui fe retrouvent 
par- tout dans le fein du globe, quadrupèdes, 
oifeaux , poiffons , coquilles , plantes , &c, &c. 

12°. On trouve dans toutes les zones tem- 
pérées & polaires , les dépouilles d'animaux 
qui ne vivent aujourd'hui que dans les zones 
torrides. 

Plufi^urs de ces dépouilles ne. peuvent ap- 
partenir à aucun des animaux connus. 

13^ Ces débris d'êtres organifés fe rencon- 
trent à des hauteurs confidérables. On a trouvé 
des mines de charbon à Sânta-Fé dé Bogota , i 
plus de deux mille toîfes au-deffus du niveau 
de la mer. On a auffi vu des coquilles dans 
les andes & dans d'autres montagnes-, à de 
très -grandes hauteurs. 

D'un autre côté , ces mêmes débris fe trou- 
vent à de grandes profondeurs. Franklin dit être 
defcendu à Witheaven , dans des mines de 
charbon à huit cens braffes au-deflbus du ni- 
veau de la mer. Les volcans fous - marîr.s font 
vràifemblablement entretenus par de feniblables 
couches de charbon de terre ^ mélangées de 
pyrites. ..y ■ 

1/^. Los premières m^es de la fur face du 
globe , criftallifées avant la formation des êtres 
Qrganifés , paroiffent être les montagnes gra- 



DU MïN^éRALÔGlSTl?. ^It 

nîtîques que nous appelons primitives ; elles 
ne contiennent jamais de débris d'animaux ni 
de plantes. 

Les fflfàts né me paroifTent point être par 
couches^'xependant , plufieurs célèbres Nàti^-- 
raliftes , tels que MM. de Sauifure, de Luc» 
Dolomieu , &c. &c. font d'un avis oppofé. 

ij^ Depuis la première formation de ces 
mafles primitives, il s'en eft formé de fecon-. 
daires , abfolument différentes. Celle? -ci font 
dépofées par couches , par bancs , par lits tou- 
jours à-pêu-près parallèles entr'eux. Mais il y a 
encore deux efpèces de ces montagnes fecon- 
daires. ' 

' Les unes qui paroiflent les plus anciennes , 
contiennent peu ou même point de débris d'ê- 
tres organifés. Il y a beaucoup de gneifs. 

Les fécondes qu'on appelle couches tertiaires 
font plus ou moins remplies de Ces mêmes 
débris. 

Ces deux efpèces de couches'font de fchiC» 
tes y d'ardoifes , de plâtre , de marbres & autres 
pierres ou terres calcaires. , 

Plufieurs de ces dépôts paroiflent avoir été 
faits à différentes époques. On trouve des de- 
bris d'éléphans dans les jnines de fel de Po- 
logne. Il faut que les eaux aient d'abord dépofé 
ces fels; puis r-etirées, que les éléphans qui ont 



411 Ma n u b Bf 

vécu dans ces liieux , y aiigpt laifTé leurs dépouil- 
les ^ & que les eaux foient revenues •enfuite re- 
couvrir le tout de nouveaux dépôts. 

Ces mafTes fecondalres font foro^i^ . des dé- 
bris des montagnes primitives » qui font conti- 
nuellement dégradées par les eaux. 

i6^. Ces nouvelles mafles font crîftallifées 
comme les premières, comme les granits pri- 
lùitifs , & ont fuivi comme elles les loix des 
affinités. J'ai donc eu raifon de les appeler crif- 
tallifanon. La 'précipitation eft toute différen- 
te ; elle ne fuppofe pas dijfolution & ne fuit 
pas les loix des affinités. Si on admet dijjolu* 
tion , ce fera vraie criftallifation. 

La feule différence qu'il y ait entre ces crif- 
tallifations , c'eft que celle des granits paroît 
avoir été f^iite à grande eau, & tranquillement; 
tandis* que celle des couches fecondaires eft une 
criftallifation confufe. 

Cependant plufîeurs célèbres Naturaliftes nç 
penfeqt pas que ces couches foient criftalli- 
fées. 

17^ On trouve çà & là des matières dépo- 
fées par précipitation , tels que des pierres rou- 
lées , des galets , des fables ,' &c. comme on 
l'obferve dans les vallées où coulent les grands 
fleuves , à Temboucnure de ces fleuves , & enfin 
en quelques endroits fur le rivage de la mer , &c. 



tiv MiNtSraloôistr 41^ 

On retrouve de ces mêmes galets à des hau- 
teurs aflez eonfidérables dans les înontagnes , 
ce qui (uppofe que dans des tems antérieurs^ 
il y a eu des courans à cette hauteur. 

I8^ Il y a des fentes <lans le fein des mon- 
tagnes. Celles des montagnes gr^itîques font 
peu eonfidérables & inclinées. 

Mais cefles dés monfâgnes fecondaires font 
plus nombreufes & le plus fouvent verticales. 

Ces fentes font dues , ou au retrait des ma- 
tières , ou à ce que les eaux intérieures auçont 
emporté du terrein , & auront fait iadiner la 
ipafle de la montagne. 

On trouve auffi des cavernes dans les mon- 
tagnes , & fur-tout dans les fecondaires. 

19°. Les charbons de terre font dus prîn^ 
cîpalement à des débris de végétaux , auxquels 
il a pu fe joindre accideifellement des parties 
d'animaux. Ces débris fe font d'abord décom- 
pofés & ont été minéralifés. Les eaux les ont 
enfuite remaniés &c dépofés comme nous le 
voyons dans les houillières , par- lits , par cou- 
ches , & en fuîvant les loix des affinités. 

Ceci fuppofe, deux époques différentes pour 
la formation des couches de charbon. 

20^ Les mines & les filons métalliques ont 
auflii été dépofés par affinité dajis le fein des 
niontagnes; Ceux qu'on trouve dans le^ gra^ 



^14 M A N U,E fi 

nits primitifs, dateiït de la première origine. 
Ces matières fe trouvent mélangées avec les 
.roafles pierreufes & terreufes , fe font réunies par 
la loi des aÇînîtés dans le fein des montagnes ^ 
& y ont formé les filons, 

Les fiions qui fe trouvent dans les monta- 
gnes fecondaîres , datent de la formation de 
celles-ci , & y ofit été formés comme les pré- 
cédens. \ 

Enfin 9 les mines terreufes font dues à des 
tranfports. * 

Je ne nie pas qu'il ne puîfle y avoir eu 
quelques filons formés par vapeurs , fur - tout 
auprès des volcans où la chaleur eft confidé- 
rable; 

Peut-être y a-t-il eu auflî quelques filons dé- 
pofés poftérieurement par les eaux , dans des 
fentes. Mais aucun *|)hénomène ne le prouve 
d'une manière claire ; & enfin ce ne peuvent 
être que des phénomènes locaux. 

21®. Il y a une chaleur centrale dans le globe 
•qui , aujourd'hui !, à notre latitude , paroît être 
environ de dix degrés. Cette chaleur centrale 
a dû être beaucoup plus confidérable dans Tori- 
gine , puifque des montagnes criftallifées font 
aujourd'hui couvertes de glaces qui ne fon- 
dent plus. 
" Mm je ne penfe pas qu'elle puiffe mainte- 



DU MikAralogistf. 4x5; 
naot beaucoup diminuer , parce que ra(5lion du 
foleil doit plus lui rendre en été & fous la 
2one tcfrride » qu elle ne perd en hiver dans 
nos climats ^ dans les zones froides , & fur les 
]iaute;s montagne^. 

.La . chaleur centrale ne paroît que de dix 
degrés; & la chaleur moyenne de la furface 
de la terre , depuis Téquateur jufqu'à notre la- 
titude ,* paroît fupéfieure à dix degrés. 
, 22*. L'origine des- fontaines & des fources 
/e^ due principalement aux eaux pluviales. Mais 
peut-être y en a-t-il quelques-unes qui font en- 
tretenues par révaporation d^eaux intérieures 
occaGbnnée par la chaleur centrale , comme 
Tavoit foupçonné ' Defcartes , printipalement 
• gqprès des feux fôuterreins. 
. 23®. On rencontre dans l'intérieur dé la terre 
des courans d'eaux , dont la majeure partie fe 
rend certainement dans les mers & les lacs; tl 
fe pourroit^ cependant , que quelques-uns de 
ces courans intérieurs fe rendîflent dans^des ce:- 
vîtes internes du globe. Lès foritaîaes d*eau 
douce qu'on rencontJjl^.dans la mer i prouvent 
que quelques-uns de ces courans font au-deflbus 
du niveau des mers. 

24.^ Les volcans font des ïeuii allumés dans 
. le fein des montagnes, toujours affez volontiers 
auprès des mers» - . . ... 



^1(5 M A N v H rr 

Il y a un grand nombre de volcans fous-^ 
marins » & on a vu fouvent fortir du feîn des 
eaux des îles entières ; ce qui fuppdfe qu'it 
s'efi: forme des cavités intérieures , où les eaux 
doivent enfuite fe précipiter. peu-à-peu. 

2^\ Ces feux fouterreins paroîflerit être en- 
tretenus par de$ bitumes mêlés de pyrites. Celles* 
cl , en tombant en efHorefcencc , fe font enfiam<* 
mées i & ont mis le feû aux bitumes. S'il arrive 
lenfuite quelques filets 'd'eau, dans ces foyers , 
l'eâii eft réduite ea vapeurs , & caufe des coi^» 
motions , des tremblemens de.« terre , des érup- 
lions. Ces tremblemens de terre fe propagent 
au loin par les fentes qui exiftent dans le fein 
des montagnes. 

Les feqx fouterreins où' îl n'arrive point 
d'eau , brûlent tranquillement. Nous connoif- 
fons plufieurs mines de charbon qui brûlent 
aind. 

26^. Ces volcans vomiiTent des matières en 
fufion 5 qu'on appelle laves. 

Quelques - unes de ces laves criftallifent en 
prifmes réguliers , auxqiiMs on a donné le nom 
de bafaltes. 

Ces prifmes font -ils le produit immédiat de 
h, lave coulante ? ou a-t-elle été remaniée par 
les eaux ? 

Si j'avois une opinion à énoncer, ce feroit 

celle 



Dtr MiNéRALOGÎSTC. ^IJ 

telle de M, de Dolomîeu , qui regarde le ba- 
faite prlfmatique comme produit par la lave 
coulante , tombant dans les eaux. 

27**. Jguelques montagnes s'afFaifent fur elles- 
mêmes 5 comme nous l'avons vu en quelques 
endroits des Alpes. 

..Les feux fouterreins eft vomîflent quelques 
autres, comme Monté- Cînéréo , &c. quelques 
îles fortent du fein des eaux , &c. 
. w-Des grands lacs peuvent aulïî renverfer leurs 
idîgues fubitement & produire de grands effets. 
On peut donner telle latitude que Ton vou- 
dra à ces phénonjènes lotaux.; Ceft aînfi que 
l'On expliquera Torigine de ces blocs de gra- 
nit trouvés fur le Jura , dans les terreîhs cal- 
caires 5 &c. en Allemagne & ailleurs. Tel eft 
celui qu'on a trouvé dans un marais en Ruflîe , 
qui a été employé pour élever un monument 
au Czar Pierre... " 

Mais tous ces phénomènes ne doivent jamais 
être regardés que comme des phénomènes par- 
ticuliers 5 des événemens locaux. • 

Le renverfemejnt des montagnes paroît avoir 
été fréquent dans les grandes chaînas ^ comme 
on le voit dans les Alpes , où fouvent des 
couches parallèles fe, trouvent dans une pofition 
^ approchant de la verticale. Ceft que ces mon- 
tagnes fe trouvant très-élevées au-deflus de^la 
Tome IL ' D d 



4i8 M À N u B t 

furPace des plaines , ont donné plus de prife 
aux divers agens qui les minent fans cefie ; 
tels que les eaux pluviales, les courans foutes 
reins, &c. Les commotions fouterreînes^euvent 
les ébranler plus facilement , &c. 

Ces renverfemens paroiflent avoir été moins 
fréquens dans nos plaines & nos petits co- 
peaux. 

M. de Luc prétend que toute la furface du 
globe ou croûte a été aioH bouleverfée à des 
époques différentes. 

Je fuppofe que ces bouleverfemens ont eu 
lieu en beaucoup d'endroitsi, mais non d'une' 
manière auffi générale que ce célèbre phyfîcîe& 
Iç croit, ' • 

§. C C C X V I I L 

Deux grandes difficultés fe. préfentent dans 
Texplication des phénomènes que nous venons 
de voir. 

i^ L'origine de toutes les dépouilles d'ani- 
maux & de végétaux qui ne vivent que dans 
la zone torride , qu'on trouve en" Sibérie & dans 
tout. le Nord de notre hémifphère. 

2°. Le lieu de la retraite des eaux de la fur- 
face du globe, qui paroiflent s'être abaiffées 
de plus de trois mille toifes. 

Je fuppofe que dans l'origine , le mouvement 



I 

l t>tr MïNÉHAloetSTB* 41^ 

^îfe rotation de là terre étoît plus accéléré , 
'^cs jours plus courts , la force centrifuge plus ' 
^.cônfidérable , comme le prouve la partie plus 
i élevée de Fcquateur que ne ïe donnent les 
r, théories. 

> Les eaux obéîflant à cette force centrîfi?ge, 
^.auront pu s*élever à de grandes hauteurs. 
\ Mais la rotation eft devenue plus lente 9 
l l^s jours plus longs , la force centrifuge a di- 
rljnînué, les eaux ont reflué aux pôles. . . .. ■ 
;■ . La mcme alternative a eu lieii plufieurs fois. 
l' Les eaux , dans ces allées & venues , ont " 
■: produit lés phénomènes qu*indique leur fé- 
30ur à différentes époques , comme les dépouil^- 
les d'éléphans dans des mines dé fel, &c. 
. * D*un autre côté , il eft cônftaté par les ob-' 
[• fervations, que l'obliquité de Tccliptique dî- ' 
] mînue. 

^ Je fuppoft que cette diminution peut aller ' 
\ jufqu*à amener à-peu-près le parallélifme des 
; axes de la terre & du inonde. PluGeurs habiles 
f. Géomètres foutiennent que cette diminution' 
ne peut être auflî grande. 

Dans ce tems , il y aura un^uinoxe'perpé- 
tuel. Les animaux &-les plantes des pays chaudç-' 
pourront vivre vers les pôles où le foleil ne 
fe couchera jamais, & dans les zon^s polaires» 
Telle eft Vorigine de leurs dépouilles , on ne 

Dd2 



^20 M A K U fi iC 

peut fuppofer qu'elles y ont été portées parle* 
mouvemens des eaux ; car d'auflî gros os fe- 
roient roulés , arrondis , hrifés , &c. 

Mais la variation de la longueur des jours 
ne pourroit produire tous les phénomènes, A 
la latitude de 45''' , nous avons des montagnes 
très élevées ; telles que les Alpes , les chaînes 
du Tarre , du Càucafe , &c. qui ont été cou- 
vertes par les eaux, puifqu*elles font criftain- 
fées. Que font devenues ces eaux ? 

. -^^ f^PP^fi fl^^ ^^^ ^2Mx ne peuvent paffer 
dans d'autres globes , ni être foutenues dans 
ratmofphère dont tout le poids n*efl: égal qu'à. 
52 pieds d*eau. 

Elles doivent donc fe rendre dans des ca- 
vités intérieures du globe. 

Ces cavités, ai-je dit, étoient remplies de 
vapeurs dans les commencemens. La chaleur 
du globe diminuant , ces vapeurs fe font con- 
denfées. L'eau extérieure fe fera indnuée par 
les fentes des montagnes , & ira remplir ces 
cavernes devenues vides par la condenfatîon des 
vapeurs , ou autres fluides aériformes. 

L'origine des montagnes fecondaires & ter- 
tiaires préfente encore une autre difficulté. 

Elles ne peuvent avoir été formées que par 
les débris des montagnes primitives , que les 
eaux auront chariés & dépofés ainfi par lits & 
par couches. 



• »U MiNÉRALOGiJTS. 42! 

'Maïs les montagnes primitives foat prefque 
' toutes compofées de granits & ne contiennent 

que très-peu de terre & pierres calcaires. 
/ '' Cependant , la plus grande partie des mon^ 
;.tagnes ^fecondaires eft 'de terre & de- pierres 
' calcaires. D'où vient cette terre f 

Je réponds , 1°. que les montagnes prîmî- 
;/ tîves contiennent beaucoup de terre argilleu-» 
; ïty foit comme principe conftituant des clé- 
mens du granit , foit même* en mafle. 

2^. Il s'y trouve auffi beaucoup de magnéfîe 
^ dans les ferpentines , a(beftç$ ^ amianthes , chlo« 
. r;tes , Sec. &c. 

3**, Il y a auïB de la terre & des pierres 
calcaires. 

Or, dans les montagnes fecondaires on trouve, 
. , 1^ Beaucoup de fable quartzeux, débris des 
. * granits. 

" 2,^. Une grande quantité d^argiles , de fchiC- 

* tes 5 &c. or , ces argiles & fchiltes contiennent 
- plus de moitié de terre quartzeufe. 

3^ Enfin , les terres & pierres calcaires elles- 
Aiêmes contiennent beaucoup de terre argil- 
leufe &. de terre quartzeufe. 

Néanmoins , Torigîne de cette imrfienfe quan- 
• tité de terre calcaire eft toujours difficile à af- 
figner & étonne Tobfervateur , lorfqu'il la com- 
pare à ce qui en exifte dans les montagnes pri- 

Dd3 



^22 M A K tr B r 

mitîves ; il faut donc en rechercher rorigîrt 

ailleurs. 

Nous avons vu que les végétaux contien- 
nent beaucoup de terre calcaire ; foîf qu^ils vé- 
gètent dans l'eau, dans des terres granitiques, 
dans des terres argUleufes , ou dans des tenr» 
calcaires. 

La terre qui fe 'trouve chez }^ animaux, eft 
auffi en partie calcaire. 

On ne peut guère difconvenir qu« cette \£P^ 
calcaire ne foit un produit nouveau dû aux forces 
vitales chez les animaux & les végétaux » foit 
que les autres terres foient tranfmutée^^«n tene 
calcaire , foit que cette terre foit produite d'airs i 
d'eau, &c. &c. 

En un mot , quelle que foit Torigine de cette 
terre calcaire , les végétaux & les animaux en 
donnent beaucoup. 

Or , nous retrouvons dans nos couches fe- 
condaires & tertiaires beaucoup de débris ds 
plantes , de coquilles , d'oflemens , &c. &o 

Il eft certain d'ailleurs , qu'une quantité infi- 
niment plus grande des débris de ces plantes 
& de ces animaux ont été dénaturés , au point 
que nous ne pouvons les reconnoître ; mais 
leur terre calcaire n'en exifte pas moins. 

Cette caufe a donc dû fournir dîins la fuite 
des fiècles , une très-grande quantité de terre 
calcaire. 



DU Minéralogiste. 43} 

Ce fera par conféquent, cette terre calcaire, 
qui , réunie à la terre calcaire des montagnes 
primitives & aux autres terres , aura formé 
nos couches coquillières & autres de nouvelle 
formation. 

L*eau , Taftion de l'air , &c. pourroîent-elles 
changer les terres quartzeufes & argillcufcs en 
terre calcaire f Nulle expérience ne Tindique. 
• Mais nous voyons que dans les nitrières ori 
retire beaucoup de magnéfie. La magnéfié 
n'exifte cependant pas dans les plâtres^ oa 
terres qu'on emploie. Cette magnéfie feroit'-^ 
elle un produit nouveau ou une tranfmutation 
des autres terres f Je fuis affez porté à le croire. 

Et réciproquement, cette magnéfie paroît 
fe chaîner en terre calcaire. Car y qu'on ob- 
ferve que la magnéfie ne fç trouve pas dans 
nos couches calcaires ; & cepemiant , dans la 
décompofition des montagnes primitives , jes'- 
lèrpentines , afbeftes , &c. en ont dû donner. 

Des expériences tentées dans cette vue fe- 
roîent intéreflantes. 

fi ' 



Bi ^ 



4.14 M A K U H C 



ÉTYMOLOGIE 

Des noms des principales Subjlances minérales* 

PluHeurs perfonnes ont defiré que je plaçafle 
ici rétymologîe du nom des différentes fubf- 
tances minérales , pour pouvoir parvenir à en 
perfeâionner la nomenclature. Je me fuis con- 
formé à leurs deffeins , en rapportant les éty- 
mologies qui m'ont paru les plus probables. 

Acides-, latin acidum. 

Acier, grec axis , akis^ pointe. 

Adulaîre, vient du mot adularia^ branche 
du S. Gothard , où fe trouve cette fubftance. 

Affinité , latin affinis. 

Agathe , gr& acatesy du fleuve Achatos, d'où 
on en tiroit. 

Aigue-roarine , vieux François 9 couleur d'eau 
de mer , vient A'aqua marina^ 

Aimant, François, 

Air , latin aer. 

Albâtre , grec alabaflron , à lamhaneo , impre- 
nable ; vaFes fi minces qu'on pouvoit à peine 
les toucher fans les brifer, 

Alkali , arabe kali , fel , aL 

Alun , latin alumen. 



DU MlNÉKAÎOCÎISTH. ^ij; 

Amalgame, grec ama ^ enfemble gamein, 
marier. 

Ambre , arabe ambar. 

Amethifte , grec amethijlos , à meto , vin , 
fansjvin; vafe où on né mettoît pas de vîn. 

Amianthe , grec amiantes à mionto ^ inaltéra- 
ble, au feu. 

Ammoniac , grec ammos , fable ; fel qui fe 
trouve dans les fables de la Lybie , auprès du 
temple de Jupiter Ammon. 

Amygdaloïdes , latin amygdala ; pierre qui 
reiTemble à une pâte où font noyées des aman- 
des. 

• Andréafbergolite , terniinaifon grecque , /i- 
tos , pierre d'Andréalberg. 

Antimoine , grec ami , contre ,' monos , feul . 
métal qui ne fe trouve jamais feul. 

Apatit , grec ^patao , decipio ; pierre trom- 
peufe , parce qu'on Tavoit regardée comme une 
aigue-marine. 

Ardoffe , îatîn ardere , brûler , parce que fou- 
vent les ardoifes pyriteufes brûlent. 

Argent , grec argyros , latin argentum* 

Argile , grec argos ^ blanc. L'argile pure eft 
blanche. 

Arfenic , grec arfenicon, 

Albefte , grec ajhejlos ^ incombuftible , lin 
încombuftible. 



é^iô Manuel 

Artjeftoïde, dérive d*aA)efte* 

Avanturine , François, 

Azur, arabe las^urd ^ û^ul y bleu. 

^tite 5 grec aitos , aigle , pierre d aîgic. 

Baryte, grec baros ^ pefaDt. 

Ba^lte 5 éthiopien bafal y fer j pierre cou- 
leur de fer. 

Bérîr, grec hemllos, 

Bifmuth , allemand wifmuth. 

Bitume , grec piffa oa pitta , poix , pîcosj 
pin d'où on tîroit le goudron auquel le bi- 
tume reffemble. 

Blende , allemand. 

Bol , grec bolos , morceau. • 

Borax , arabe ou indien baurack. 

Brèche , italien brefchia , petite parcelle. 

Cacholong , tartare. 

Cahout-chou , péruvien. 

Caillou y françois. 

Chaux , latin calx , grec kaio , brûler. 

Calcaire, dérivé de chaux. 

Cadmie , grec cadmeia , de Cadmus qu'on 
dit avoir découvert le cuivre jaune. 

Calamine , dérivé de cadmie. 

Calcédoine , grec , pierre venant de la Chal- 
cîde. 

Chlorîte , grec chloros , verd , pierre verte. 

Chryfobéril , grec chrifos , or , béril couleur 
tfor. 



t)V Minéralogiste. 427 

Chryfolîte , grec , pierre de couleur d'or. 

Chryfpprafe , grec , prafe tirant fur la cou- 
leur d'or. 

Cinabre , indien , (îgnifie une fubflance rouge. 

Cobalt, allemand kobalc. 

Cimolée , grec , île Cimolis dont on appor- 
toit cette terre. 

Cornaline. 

Cornéene , latin comeus. 

Corrindon , chinois. 

Craie , latin creta. 

Criftal , grec crifiallos , glace , eâu glacée. 

Criftallographie , grec graphes , defcription 
ides criftaux. 

Cuivre , îatîn cuprum. 

Cyanite 5 grec cyanos , bleu , pierre bleue. 

Diamant , grec adamas , vient tie a domao , 
dompter ; ne pouvoit le cafler à caufe de fa 
grande dureté. 

Eau ^ hiûnmqua , vie^x françois aîgue. 

Eifenman , allemand. 

Eledricité , grec eleàron 5 fucdîn dont on 
avoit reconnu la qualité îdio-éledrique. 

Emeraude , grec fmaraffein , refplendiflante. 

Emeril , gxQcfmao^ polir, pierre à polir. 

Enhydre , grec hydros y udor ^ en dedans 
eau dedans. 
• Eûtomolite , grec ,*infeâes , pierres* 



42g M A îf U 8 Ef 

Etaîn , latin Jlannum. 

Feld-fpath, allemand, fpath des champs; 

Fer , latin ferrum^ 

Fluor, Utmfiuere y parce que cette fubftance 
cft très-fufible. 

Fofiîles, \2X\n fojfiUa. 

Galène , allemand. 

Gemmes , latin gemma , grec gemma. 

Géologie , grec geos , terre ^ logos difcours. 

Girafol , latin girare , tourner fol ; à caufe de 
la variété de fes couleurs. 
. Gneifs , f^xon. 

Granité , François , pierre compofée de, grains» 

Grenat, latin granatum* 

Grenatîte , dérivé de grenat. 

Grès, celtique craig y pierre. 

Gurh , alleftiand. 

Gypfe , grec gupfos. • 

Hématite , gi;jec hema , fang ; pierre couleur 
de fang. 

Héliotrope, grec helios^ foleil , tropos^ tourne. 

Honig-ftein , allemand y?^i;z , pierre , honig ^ 
miel. 

Hornblende , allemand horn , corne \ blende 
de corne. 

Hyacinthe , grec hyacinthos. 

Hyacinthine , dérivé d'hyacinthe. 

Hydrophans , grec hydres y udor^ emypAaai 
îe brilkt 



ïctyolîthe , grec iajos, poiflbn, polfîbn pierre- 

Jade, indien. 

Jafpe , hébreu jajpé , grec jcifpis. » 

Jargon , François. y arg-o/z , mauvais langage $ 
jargon diamant , mauvais diamant. 

Jayet , grec Gagates , ville de Lycîe d'où on 
le tiroit. On a fait en François pys ou jayet. 

Kaolin, chinois. 

Karabé , perfan. 

KupFernîckel , allemand , nickel & cuivre* 

Labrador , François , pierre qui vient du Lar 
bfador. 

Laves . italien lava. 

Lazuli , arabe la:Qird , a:^l , bleu , hébreu î:^U 

Lazulite , pierre lazuli. 

Lerfolite , terminaifpa grecque , pierre ' dp 
lers. 

Leuccolite, grec îeuccos ^ blanchâtre, pîerr« 
blanchâtre. 

Liège Follile , François , léger comme g du. 
liège. 

Litharge , grec lithos , pierre , argiros y ar- 
gent , pierre d'argent. 
Lithomarge , grec. 
Lithologie , grec lithos logos. 
Lydienne ^ terre qui vient de Lydie. 
Magnéfie , vient de magnes, 
Magnétifme , latin magnes. Ce mot , ou vient 



3^32 M A N U B E 

PetiiPitzé , chinois. i 

Phlogiftique , grec phloglfion , inflammable; 

Phofphorc 5 grec phofphoros. 

Pierre , grec petra. 

Platine , efpagnol platina , petit argent; />/^o , 
argent. 

Plomb , htinplumbum. 

Plombagine , latin. On prenoit cette fubC- 
tance pour une mine de plomb; 

Ponce, pierre venant des îles Ponces. 

Porphyre , grec porphura , roiîge. Les plus 
beaux porphyres étoient rouges. 

Porphyroïdes , dérivé de porphyre. 

PotafTe , allemand pou afck , pot à brûler. 
Dn fait brûler dans un pot les plantes dont on 
tire ce fel. 

Pouding , angloîs , met compofé de diffé- 
rentes fubftances. 

Pouzzolane , pierre venant de Pouzzole. 

Prafe , grec prafon ^ poireau 5 pierre couleur 
de poireau. 

Prehnite , terminaîfon grecque, pierre de 
Prehn , qui Ta apportée du Cap de Bonne-Ef- 
pérance. 

Pyrite , grec pyros ,' feu , pierre qui s'en- 
flamme. 

Quartz, allemand. 

Réalgar , arabe realgar. 

Roches > 



»U MlHÏRAtOSÎST^ 43jJ 

Roches , françoîs , vient dé rupes. 

Rubine, François, vient de rubis« 

Rubis , latin rubinus* 

Sable, françois« 

Safre , allemand. 

Smalt , allemande 

Saphire , hébraïque ^ pierre du peâoral dii 
grand-prêtre juif. 
' Sardoîne , grec o/z/x de farde. 

Schiftes , grec fchijlas ^fendo ^ fendue , pîerrQ 
feuillçtée. 

Schorl , fuédois fcoerU 

Sel*, latin yi/, grec ais y fel. 

Sélénite , françois , vient de fel de nître avec 
hquèl on la confondoit. 

Serpentin , ferpéntine , latin , ferpens , pierref 
qui reffemble aux ferpens. 

Siderite , grec fidurôs , fer. 

Silex 9 latin» 

Sînople , zinopen , hongrois^ 

Smeâis , grec fmetis , fmao , detergo; 

Soufre , latin fulphur. 

Spath , allemand , pierre lamelleufe. 

5taladites , grec Jlalao ^ découler , pierres 
faites par ftillation. 

Stéatites , grec fleatos , juif, pierre grafle. 

Staurolite , grec fiauros , cxoix , pierre de 
croix. 



Succin yUdn fuçciwm* 

Talc , allemand tiUk^ 

Talcite, dérivé de talc* 

Thallhe , grec thallos^ yerd àts brandies 
d*olivIer , pierre couleur d'olivier. • 

Thumerftéin ^ allemand ^ pierre .•^uî vient de 
Thuau - ,. .: «,. . • . , 

Tincal, indien. 

Toad-ftoné ,^ ingtoijr^ £<W,^ crapaud , y?m«f 
p^rre ^ pierre reflembUoc; aux crapauds» 

Topaze, grec topa^ion. ' > 

Tourbe , vient de ^^i^^j Utin,t troubler. 
La tourbe fe trouve td^ins les eaipc ^geiifes. 
- Toumuiline» ceyïan*;., 

Trapp , fuédois, efcalier; pierre. ^ui^dins (k 
ça^ire préfente un efcalier. 

Trémolite , pierre du mont Trémola^ 

Tripoli , pierre qui vient de Tripoli*. 

Tuf, italien tuff^a. 

Tungftène , fuédois. 

Turguoife , caldaïque turkaîa , une des pier- 
res du pedoral du grand-prctre juifc . 

Uranît , grec urama. - 
. Variolité de variole ^ petite vérole. 

Verre , latin vitrum. 

Vitriol , arabe. ^ ... 

Volcanite , grec , pierre de voImm* 

c^olfram, fuédois. 



Sctt7^r€y»Are 



T'A / 




Sci€ti^^4ié. Ti^m. // 




IJ 



X>t; MlMiRALOGlSTE. i^^f 

Yanolite , grec yànos ^ violet , pierre vio- 
lette» 

Zéolites , grec i^eos , échauffer , pierre échauf- 
fée j parce qu'on croyoît qu'elle venoit tou- 
jours^ des volcans. 

Zinc , allemand ^ink* 

Zodlites 9 grec ^oos ^ animaux > animaux* 
pierres. 

On voit que les noms des fubftances miné- 
rales font tirés de toutes les' langues. 



Fhi du ficond Volumté 



£e a 



»3f 



T AB LE 

DÈS MATIERE & 

A indi^ae k prtmUr vobem y B leficondm 



▼itriol^ue 9 
tiitreux y 
marin , 
fluorique y 
arlênical ,, . . 
molybdique/ 
tungftîque , 
phofphorique, 
boracique , 
fliccinique , 
aérien , 

'Adulaire , 

Agaric minéral, 

Agathe , 

Aigue-marir.e , 

Aimant, 

Air, 

inflammable des 
mines , 

des marais, 
phofphorique , 
hépatique, 

Albâtre calcaire , 
gypfeux , 

Alkali, 

fixe végétal , 
fixe minéral. 







Alkalï volatil. 


A 80 


A 


•4t 


.^ végétal vitriolé 9 


A 82t 


A 


4f 


végétal nitré 9 


A 84 


A 


48 


végétal muriad^ 




A 
A 


5f 


que, -" A 88 
minéral vitriolé v A 8^ 


A. 


si 


'.- minéra^ltfé , ^ 


A 90 


A 


S9 


minéral muriati- 




A 


éz 


que,^ 


A 9^ 


A 


H 


volatil vitriolé , 


A 54 


A 


6S 


volatil nitré , 


A 9$. 


A 


70 


volatil murlati- 




A 


71 


que, 


A 97 


A 


351 


végétal aéré. 


A lox 


A 


^73 


minéral aéré. 


-A 1C4 


A 


5z8 


volatil aéré. 


A lo^ 


A 


z6z 


Alun , 


A 124 


B 


x^6 


de roche , 


A 124 


B 


3*4 


de plume. 


A iif 






Amalgame , 


B 9^ 


B 


'2 


Ambre gris „ 
AméthiSe , 


B 2^ 


B 


$ 


A ii9 


B 


3 


Amianthe , 


A 22t 


B 


2 


Ammoniac, (èl. 


A 8a 


A 


180 


Amygdaloïdeç , 


B Z90 


A 


IIO 


Andréafbergolite, 


A Z67 


A 


73 


Antimoine, 


B 24a 


A 


7S 


natif. 


B ^4^ 


A 


77 


fulfitreux^ 


B mS 



Table des 

Antimoine corné , B 2^0 
Appacîc cnllalilfè, A ipi 
non cnâailifé) A ipi 
Ardoifê, A 24^ 



non I 
Ardoifê , 
^-gent, 

natif. 



Argent , 
natif, 
molybdlqùe ^ 

r.orné ^ 



corné 9 

vitriolique, 

vitreux , 
« :.^ j» 



B 58 

B 6z 

B (^4 

B 67 

B 6^ 

vitreux , B 71 

pyrite d'argent » B 73 

noir, B 74 

& galène'^ B 74 

blanc, »- B 7f 

rouge, 
arfenical , 
merde d'oie 
tjrrîs- 



gris, 

antimonial , 
en chaux , 
Argent Cous forme 

organique , 
Argile vitriolée , 
Argiles , 

à porcelaine , 
à foulon , . 
alumineu(è , 
Artènic, 

& fer, 
& argent , 
en chaux , 
fulfureux, 
Arfenical, acide, 
Aibefte, 
Albeftoïdè , 
Aôerie , 
Aventurine, 
Azur, 



Matierbs. 

BiOnuth , 

natif, 
\ en chaux , 
fijlfureux 9 
Bitumes, 
Blende , 
Bleu de montagne , 

Borax , 
Brèche , 



B. 



Bafàlte, 
BérU, 



B 7S 

B 79 

B 80 

B 87 

B 8^ 

B 87 

B 504 
A 121 
A 227 
A 236r 
A 237 
A 241 
B zo6 
B 211 
B 211 
B 212. 
B 214 
A S7 
A 213 
B 402 
A 336 
A 515 
B 125 



B 322 
A z66 



4J7 

B I9t 
B 193 
B 196 
B 197 
B I 
B 136 
B ÎZ9 

A %3\ 
A p8 
B i8o^ 



33^ 



B 


i9 


A 


3JI 


A 


548 


A 


178 


B 


*3Î 


A 


3»f 



18 



Cacholong , 
Cahout-chout fof- 

me. 

Caillou , 

Caillou d'Egypte, 
Calcaire , 
Calamine , 
Calcédoine , 
Caradères extérieurs 

dès minéraux, A 
Cendres volcanx- * 

ques. 
Chalumeau , (â def 
criptioo^, A 

Chaux , 

vitriolée , 

nitrée , 

mariatique , 

aérée , 

âuoréç , . 

phofphorîque , A ipi 

boracique, A j«po 

tunftique, A i9i 

Chaux méulliques» B 



B 31^ 



Ixxxix 

A 167 

lop 

ii8 
186^ 



A 
A 
A 
A 
A 



Chlorite , A 

Chrylbbéril , A 

Chry{blite , A 

Chryfbprafe, A 

Cinabre , B 

Cobalt vitriolé, A 

Ee 3 



. 3* 
217 
2^4 
z6z 
351 
97 
^33 



438 Ta 

Cobalt, tégùle^ ' B 117 

tricoté 9 B 119 

Cobalt & arfenic » H 2%o 

cbau3i;,. B %it 

blanc, B x%^ 

fiilfiirevx'y B 114 

Cornaline » A 53Q 

Comérne, A *yér 

Conrlndon , 'A i7i; 

Craie, . • A 177 

Craie de Brlinçon^'A 211 

Criâalde roche, A 517. 

Cuir fcffile^ . ' A iil 

Çl^ycf, B XII 

iiaiif , B xif 

cfa^uxroyge,^ B ii8r 

chaux' bleue y B. 11^. 

. ch^ux verte, B 150 

corné, B 13^ 

& foufre , B 137 

pyrite, B i>|.b 

grîs^ B 14* 

ar(ênical,. B 144 

bitumineux, B 14T 

vitriolé, A ii8 



Diamant, A aj7, B i7 
Diafpro, , A 344 

Dureté, B 340 

^ ( Table de la )B 345 



B- JL » ., . .• 

l^ntonaolite , 
$tiuin^ 

crifiaux', 
fiiifureux 9 

. . F. 

F^in*' foflUe 9 . 
«Id-ipath , 
Fer, 

nitif , 

mUpickel « : ' 

aimant, ' 

chaux, ' 
. li«pneux ^ 

d'Elbe, 

héai^ti^ , 

(péculaire, 

èflseril, 

oàiè4jre, 
^ fjMIthique', 

pyrite , 

hépatique, 

fitiérite , 

& phofphore , 

bleu dePruflè, 

vitriolé, 

aéré. 
Fluor, 
Kgure des miné* 

raux , 
Formation des mi« 

néraux , 
Foffiles, A 2j, 



B 40# 
B iH 
B1S3 
B iSii 

fi 191 



A. 350 

B I4<^ 

9 II» 
B x$6 

B 1.59 
B i^i 
1^ 16% 
B 165 
Bl 167 

B UJ 

B 17» 

B 17$ 
B 177 
B 180 
B 180 
B 181 
A 13Q 
A 15a 
A 18^ 

B 341 

A 8 

B 306 



Eaux, 
Èifenman , 
Eleâricité , 
Emeraude , 
Emeril , 
Enhydre , 



B 3»^ 

B i6s Galène,. 
B 535 Gemmes, 
A i50t Girafol , 
B 16$ Gneir, 
A 334 Granité, 



G. 



B 114 
A 149 
A jitf 

B 27tf 

6 %7x 



D B î 


5 Matières. 


4J9 


Granîtelle, 


B 171 


Magnéfîe aérée , 


A t»y 


Grenat ^ 


A ^7^ 


Magnéfîe & terre 
iiîiceufe , 




Grenatite^ 


A 3$6 


A 108 


Grès, 


A 5^3 


Magnétifme , 


B JîJ 


Gypfej 


A lo^ 


Malachite , 


B i}o 


H., 




Manganètè , 


B %iz 


Hématite , 


B 1^3 


chaux. 


B if4 


Héliotrope , 


A J4Ï 


.muriatique, 


A J3f 


Honig-ftein, 


B x4 


Marbre , 


A \79, 


Hom-blende , 


A 25>f 


Marcadrte , 


B i7f 


Hyacinthe, 


A 2$z 


Marne , 


A 197, 


Hyacinthine , 


A z68 


MafBcot, 


B nr 


Hydrophane, 


A 3^5 


Mercure , 


B 87 






natif , 


B 91 


!• - 




chaux , 


B 9t 


Ichtyolîtes , „:; 


B 40© 


& argent , 


B 9f 


Jade, 


A 5ji 


& plomb. 


B.pr 


Jargon , 


A 170 


corné ,^ 


B 9f 


Jafpe , 


A 344 


vitrioliqu* , 


B, 97 


Jayet, 


B 3 


cinabre , 


B 97 


. K, 




& foie de foufre 


, B 100 


Kaolin , 


A 250 


& bitump , 


B roo 


Karabé, 


B 25 


Métaux, A 37 


,B jo 


Kupfernickel , 


B 204 


Mica^ , 


A 507 






Mines , 


B jr, 


L. 




Minium natif. 


B no 






Mifpicke.l , 


B lîï 


Labrador, ( pierre 


Molybdène , B 12 


'. Se t6r\ 


4e: 


I.A 3U 


fulfureùx. 


B z6i. 


Laves, 


B 511 






Lazuli , 


A 30^ 


N. 




Cerfolîte , 


B 321 


Natron. 


A 77 


Leucolite, 


B 4CO 


Nickel, 


B »oo 


Liège foffile , 


A 2ZI 


arfênldil , 


B loa 


Lithçmarge , 


A 237 


chaux , 


B »04 


JLydienne j 


A a^8 


vitriolé , 


A 13s 


M. 




NItre , 


A 84.; 


Macles , 


B 2^2 


0. 




JUagnéfie , 


A 202 






vitriolée , ' 


A IIP 


ObCcrvatîons , 


B 32> 


nitrée , 


A 121 


Ochre , 


B iW 
A 3^ 


'. , muriati^uei 


A 222 


(Kade chat. 



IBil de poiflim % 

OUyifi, 

OUaire, 

Onix, 

Opale, 

Ophite, 

& ar^t, ' 
& ouvre » 
de najgyac^ 

Ornitholite , 

Orpiment y 

P. 

Vaj^r foffile » 
^'Paraiiffone nigro, 

Pech&Ifi, 

Peperino , 

Péridot, 

Peûnt , (j^ath , 

Pétrifications 9 

Pétrole, 

Pétrofîlex , 

Pétuntié , 

' Fhofphore y 

Pierre à cb^ux , 
d'azur , 
des amazones , 
de lard $ 
de porc, 
" ' de lune , 
'^ de corne » 
de croix , 
de touche^ 
de poix , 
néphrétique , 
meulière , 
volcaniques , 

'Platine ^ 

'Plâtre, 

^Piomb I 



Ta* 



A 

A 
A 
A 
A 



55* 
»^ 
^f9 

B 179 
B 44 
45 
47 

50 
400 



B 

*B 
B 

B 



B 115 



A 111 

A 544 
A 337 
B 51Î 
A tf5 
A i^t 
- B îoo 
B If 
A 349 
A 55J 
6 8 
A 178 
A 306 
A 331 
A zii 
A 184 

A 3îi 
A 296 
A 198 
A a5>8 
A 137 

A 21p 

A 549 
B 5x0 
B fo 
A 10^ 
.B 101 



Pkaib naiif 9 
ftnierciife» 
i^tnoliqve , . 
. phofpboriqiie , 
ârlèmcalt 

aéré,. 

|SMine» 
flickenfide. 

Plombagine 9 

Ponce, 

Pieyre, 

Porp^oîdes » 

Poudié^, • 

Poitazolane, 

Prafê, 

Prdmite^ 

Produits Tolcani- 
qnes, 

'Pyrites mardales , 



Quartz 9 

Réalgar, 
Roches , 
Rubine, 
Bnbis, 



Q. 

R. 



S. 



Sable , ^ 
Safre, 
Saphir , 
Sappare , 
Sardoine , 
Schiftes , 
Sthorl , 

vert , 

violet, 

xougc ♦ 

blanchâtre , 

noiti I : 



B 
B 
B 



IB iof 

B 10^ 
B 10^ 

B lOL 

B 10^ 
B iio 
B iio 
"4 
119 
III 
B 8 
B*3io 
B 17< 
B %^9 
B a8o 
Bjif 
A 3^6 
A 305; 

B jio 
B I7J 



A 319 

B ^I5 
B 

B 1T4 

A x5& 

B 5*3 
B 217 

A 511 
A 351 
A 14^ 
A 277 
A 2»^ 

A 2^7 

A 288 

A 2r89 

• A 290» 



D S i : Ma t :I s II b sr; 4^11^ 



Scliorl volcanique , A 19% 



fibreux, - 


A 2^5 


, lamelleux , 


A z^r 


en maffe » 


A Z96 


, bleu , 


A 511 


blanc , 


A 35* 


Sels , 


A 16 


Sels neutre^ , 


A 8x 


' piarin , 


A -^i 


moyens terref- 




tres. 


A 108 


moyens métal- 




liques. 


A 117 


triples , 


A ïs6 


Sélenite, - ^ 


A IQS 


Serpentine,*' 


A toi' 


Sidérite , 


B 180 


Silex , 


A 331 


Siliceufê, terre, 


A 3IX 


Sînople , 


A 348 


Syflêmes de minéra- 


logie , 
Smalt,* 


A X 


B 117 


Smeâî$, 


A 137 


Soufre , 


B 5 


Spath pefànt, 


A i^i 


calcaire , 


A 181 


perlé, 


A i8i 


fluor. 


A 1S6 


boracique , 


A ipo 


tunftique,Ai^ 


X,B2^0 


magnéfien , 


A 207 


Staladites ,. 


A 180 


Stéatites , 


A 208 


Staurolite , 


A zpB 



. Subfiance fâline 
avec fubflance 
(àline , B 

Succin , B 

Suif mvpéral , S 



T. 

Talc, A 217 . 
Talcite, . ^ A 218- 
Tartre,alkali, A jf 
Terres, A 5*- 
calcaire, » A 167 
argllleu^, _ A i4> 
circoniènei A 1^9 
corrindonîçne , A i$o 
. de/Sidney, A 1.5 c^ 
jpefente, A ijYj 
pelante vitrio- 
lée, A i6t 
. pelante aérée, A içS 
•'' -talquèufë, " B 380 
filiceufe, B 380 - 
des gemmes, B 3^^ 
quartzeufe caus- 
tique, B 377. 
Thallite, B 4011. 
Thumerûein , A 2^f 
Tincal , A 9Z 
Toad doné, B 2^1 
Topaze du Bré/îl , A 2ft 
de Saxe , A 254 
de Sibérie, A z66 
Tourbe , B 2 1. 
Tourmaline , A 28^' 
Trapp , A 2^7 
Trémolite, A 221 
Tripoli, A 248 
Tuf, B 314 
Tungftène, B z^^ 
fpathique, B 2^0 
Turquoifè, B joy 

23 TJÇran^t, ^ B 2^1; 

28 chaux Jaune, B 2^f 

icliaux verte, B %6% 



i 



Varîolite, B ipr ZéoUM, 

Terd de montagne , B îjo' Zinc/'" 
Verre volcanione , B 31Z '^ ditlix ^ 



2. 



Terd de montagne , B ijo' 
Verre volcant^e ) B 311 
Vermitulite » B 40a «^ucmuic ^ 

iVitriol) A 1^^ ipatfaique» 

' W. ' tuàureux » ♦ ' 



iVîtrid, 

W. 
iWblfiram, 

Y. 
iTanoUte» 



cinaX| 
calamine ) 



Bi^o. vitriole^ 

ZooUtesy 
A l«7 



A 30Î 
B tzf 
B 131 
B 251 
B %i^ 
B 15^ 
A 134 
B 40Q 



Fin de la Toile ici Maiiéris^ 



' *i 



û -...■..■ 



Addition & Fautes à corriger. 

Jtf  o B 7 1 ligne 5 , loo parties de (bufre, &c. Ufef 

70 parties de fb'ufre donnent 100 d'acide vitriolique* 
Page 58 , ligne % ^ (albanque , life{ (àlbande. 
Page 41 , ligne 14 , fer qui les minérali(â > ///q^ fei* 

qu'elles minéralifènt. 
Même page , ligne 24 , rafiné , life\ retiré. 
P^^e 73 , ligne 21 , Comnitz, ///^{ Cremnit^;^ 
Page \i y ligne 10 , ajoute^ Todaèdre peut auffi être 

tronqué dans (es iix angles. 

J'ai un beau cridai d'argent vitreux criâalli(e 

comme le grenat dodécaèdre à douze plans rhombes* 



.,v/ -^ 






{..^