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Société
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BAYEUX
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BAYEUX
Imprimerie S.-A. DUVANT
17. RUE DE LA 1
I907
BAYEUX
J3. VALETTE
rue Saint-Malo, 63
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L. JOUAN
rue Saint-Pierre, 111
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SOCIETE
DES
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BAYEUX
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SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BAYEUX
BAYEUX
Imprimerie S.-A. DUVANT
I7, RUE DE LA MAITRISE, 17
I907
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L. JOTJAN
9 Saint-Malo, 65
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BAYEUX
Imprimerie S.-A. DUVANT
17, RUE DE LA MAITRISE, 17
1907
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La Société déclare qu'elle laisse aux Auteurs seuls la responsa-
bilité des faits et des opinions contenus dans leurs Mémoires.
— 1 —
i
Les Sangles de Bayeux
Bayeux, jusqu'à l'arrêt du Conseil du 21 novembre 1751, posséda le
droit de franc-aleu.
Ce droit, accordé à très peu de villes en Normandie, dit Béziers, consis-
tait dans un plein affranchissement du treizième et de toutes autres impo-
sitions à l'égard des maisons et des héritages de la ville et de la banlieue,
lors de leur mutation par vente ou autrement.
« Les maisons et héritages de la ville et banlieue de Baïeux >, portait
l'article a des usages locaux de la vicomte de ce lieu, « et partie de la
banlieue, selon qu'elle est bornée d'anciens mercs et devises, sont tenus
en franc-aleu ».
Quels étaient ces mercs ou devises? «On appelait Sangles ou Sengles»,
dit l'auteur de l'Essai Historique sur Baveux, « les petites rues de l'ex-
trémité de Bayeux, qui l'entouraient et en fixaient le territoire... Cette
espèce de ligne de circonvallation renfermait les maisons et héritages
tenus en franc-alieu. Ce mot Sangles ou Sengles vient de Cingula, Cein-
ture ».
Nul autre renseignement sur cette ceinture de la ville ne se trouve
dans nos historiens locaux. Et pourtant, au point de vue fiscal, cette
ligne de démarcation n'était pas moins importante pour nos pères, que
celle de Paris, si soigneusement indiquée par l'auteur des lois des bâti-
ments, Desgodets, architecte du Roi, pour les habitants de la capitale.
Nous avions longtemps cherché le tracé de ces mercs et devises, quand
une heureuse acquisition nous a mis entre les mains une note du plus
haut intérêt qui élucide complètement cette question.
Cette note est ainsi conçue :
Recherche des Sangles dk la Ville de Bayeux
Copie fidèle d'un procès-verbal original des anciennes Sangles de la
ville de Bayeux, transcrit sur les registres capitulaires, le 26 août 1678:
Pierre Poitevin, bourgeois de Bayeux, arpenteur juré, âgé de 78 ans,
- z —
atteste à tous qu'il appartiendra avoir appris des anciens la situation des
Sangles de la ville de Bayeux, ayant été conduit par eux, ainsi qu'il suit :
A commencé à un fort et boulevard qui fut en la paroisse de Saint-
Georges (i), qui faisait face au grand chemin tendant de Bayeux à Villers,
au-dessus duquel il y avait une voie ou mette qui allait au chemin de
Caen, et passait à travers pour aller, entre la maison et jardin d'un sur-
nommé Tallevast, possédée de présent par Richard Périou à cause de sa
femme, et un entretenant appartenant au sieur Descrametot, et plusieurs
jardrns étant jouxte ladite mette et venait descendre à la maison d'un
surnommé Le Savoureux, passait à travers le chemin du petit Rouen pour
aller derrière le boulevard Saint-Jean (2) et traversant le grand chemin
dte Caen, gagner à une petite voie que l'on appelle les Ruettes, laquelle
passe derrière les maisons du sieur Hermerel et des héritiers du sieur
Destrevaux, au droit d'un surnommé La Vallète, et plusieurs petits jardins
pour descendre dans la Cavée, et de là passer à travers la rue du Champ
Fleury, appelée à présent la rue de la Cave, pour entrer dans une voie
qui était anciennement derrière la fontaine Cantepie qui tendait sur le
bord de la rivière d\Aure, et de l'autre côté d'icelle rivière, il y avoit
une petite voie ou sente tendante à un puits étant proche de l'église
Saint-Laurent et de là passer derrière ladite église pour aller à une autre
voie appelée la rue de la Bretagne, passant par derrière le monastère des
Augustins, pour aller à un autre puits, étant en la paroisse Saint-Patrice,
appelé le puits de TEpinette , jouxte le chemin tendant au pont de
Vaux-sur-Aure, et dudit chemin entrer dans une autre voie appelée la rue
des Sangles, qui va aboutir à la maison d'un surnommé Le Roquais, qui
fut anciennement à Pierre de Vaux et traverse le chemin tendant de
Bayeux à Hérils pour entrer dans une autre voie passant derrière la mai-
son et jardin qui fut au surnommé Le Prévost, possédée à présent par
Pierre Boivin, bourgeois de Bayeux et se continue tout au long du che-
min pour aller à une autre voie nommée aussi la rue des Sangles (3) de
laquelle rue on va au chemin des Vez pour le traverser et entrer dans
une autre petite ruette appellée la rue des Billettes qui se commence au
gable du chœur de la chapelle des religieuses Ursulines, laquelle se
continue jusqu'au bout d'une muraille qui ferme une pièce de terre en
(1) Détruit en i6i5.
(a) Détruit seulement eu 1681.
(Si Citée par Pluquct.
— 3 —
herbage, appartenant à Me Thomas Molendain, au droit du sieur du Ha-
mel, escuier, faisant le coin pour entrer dans une pièce de terre ayant
appartenu au sieur de Saint-Clément, à présent possédée par les Dames
Bénédictines au jouxte dudit Molendain, laquelle se continuait au long
de l'héritage dudit Molendain pour aller derrière le château et de là
passer devant le cimetière de la Poterie pour aller dans la rue Saint-Loup
et icelle traverser pour entrer dans un petit courant d'eau qui descend
tout le long d'un jardin appelé le Jardin au Doyen et de là gagner au
travers des preys, pour passer de l'autre côté de la rivière et entrer dans
une autre petite voie tendante au chemin de Villers, appelée la ruette,
tendant au vivier et de là passer devant ledit boulevard Saint-Georges.
Et est tout ce que j'ai appris par la tradition, par la vue et accession
des lieux et l'ai déclaré à Messieurs du Chapitre de Bayeux pour leur
servir et valoir ainsi' que de raison, aujourd'hui 10e jour d'août 1678,
signé Poitevin.
Ladite déclaration, enregistrée aux registres dud. Chapitre pour y avoir
recours au besoin, le 26 août 1678.
Certifié conforme à l'original resté aud. registre.
Nous ne savons si le registre en question existe encore. Nous n'en avons
toujours point trouvé de traces dans le catalogue des manuscrits de la
bibliothèque du Chapitre, publiée par l'un de nos plus éminents collè-
gues, M. le chanoine Deslandes. Notre copie, certifiée conforme, n'en est
que plus précieuse, et prouve qu'autrefois comme aujourd'hui, le corps
éclairé qu'est le Chapitre de notre Cathédrale, s'intéressait vivement à
tout ce qui concernait notre Cité.
Ajoutons que le Chapitre ne gardait pas pour lui seul le fruit de ses
patientes et intelligentes recherches, car la note, que nous avons eu
l'honneur de vous soumettre, avait été par lui délivrée à un particulier,
M. Fellecocq, maître d'écriture, qui a encore des descendants dans notre
ville, pour l'aider dans un procès.
A notre savant collègue, M. Dédouit, que j'ai le regret de ne pas voir,
ce soir, à notre réunion et à qui l'on doit de si remarquables études sur
la topographie successorale de notre ville, de nous donner les noms des
propriétaires modernes des immeubles désignés dans la note de l'arpen-
teur juré Poitevin.
E. ANQUBTIL.
— 4
La Bourgeoisie de Bayeux
SES LIMITES
Le territoire de la ville de Bayeux et de ses environs se divisait en cinq
zones, ayant chacune des limites bien distinctes.
Les fortifications entouraient la cité ; ses habitants ne jouissaient d'au-
cun privilège spécial.
Au-delà des murs s'étendaient les faubourgs; les sangles en détermi-
naient la limite primitive.
La troisième zone comprenait « les faubourgs plus éloignés et comme
ajoutés aux premiers » ; elle s'appelait bourgeoisie ou bourgagc. Les
propriétés situées en bourgeoisie avaient part « aux privilèges et avantages
municipaux», mais en retour elles devaient en supporter les charges,
telles que « garde de la ville sous les capitaines d'icelle » , paiement des
droits de tarif, etc.
La quatrième zone « plus ample de beaucoup que les précédentes »,
s'appelait le Franc-alleu. Les héritages situés en franc-alleu étaient
exempts de certains droits féodaux et en particulier du paiement des
treizièmes, que nous appellerions maintenant droits de mutation.
Le privilège du franc-alleu, accordé à peu de villes en Normandie, était,
au dire de Béziers, le plus ancien des privilèges de Bayeux. Il fut restreint
par arrêt du Conseil du Roi en date du ai novembre 1751.
Quelle était l'étendue exacte des terres jouissant du franc-alleu ? Nos
recherches ne nous permettent pas de l'établir dune manière précise ;
disons seulement que toutes les paroisses de la ville et des faubourgs,
une faible partie de Saint-Patrice exceptée, jouissaient de ce privilège,
ainsi qu'une partie des paroisses de Saint-Loup- H ors, Vaucelles, Gueron
et Saint-Vigor-le-Grand.
Enfin, au-delà des faubourgs de Bayeux s'étendait la banlieue; elle
comprenait les paroisses de Gueron, Monceaux, Saint-Martin-des-Entrées,
Saint-Germain-de-la-Lieue, Saint-Sulpice, Saint-Vigor-le-Grand, Vaux-
— 5 —
sur-Aure, Sully, Cussy, Vaucelles, Barbeville, Saint-Loup-Hors, et de
plus le hameau cTEnglesqueville à Ranchy et celui de Damigny, alors
dépendant de Nonant.
Les sergents royaux, nous dirions les huissiers, avaient droit d'instru-
menter dans la ville et la banlieue, mais non^au-delà.
La délimitation exacte de ces différentes zones était, comme on peut le
penser, souvent matière à difficultés et procès, de là accessions de lieux,
procès-verbaux des « mercs et devises » de la banlieue, du franc-alleu,
de la bourgeoisie et même des sangles.
C'est à l'occasion de l'un de ces procès que fut rédigé le procès-verbal
qui va me permettre de vous faire connaître les limites de la bourgeoisie.
En 1645, en vertu d'une déclaration du Roi et d'un arrêt de son conseil,
des droits nouveaux furent perçus sur chaque muid de boisson : 20 sols
sur le vin, 10 sols pour le cidre et la bière et } sols sur le poiré. Comme
on peut le penser, ce nouvel impôt déplut à beaucoup et le paiement ne
s'en fit pas sans récriminations, d'autant plus que Jacques Chardon c le
régisseur des droits établis », homme très zélé pour les financés du Roi,
voulait faire payer les droits à tous les habitants de la ville et des fau-
bourgs, sans distinction.
L'un des principaux récalcitrants était Anne Cornet, sieur de Belle-
fontaine (1). Le régisseur alléguait que la « maison du sieur de Bellefon-
taine était assise en la paroisse Saint-Exupère, dans l'étendue du franc-
aleu » et que par conséquent son propriétaire devait payer les droits.
Anne Cornet répondait que son domaine était, il est vrai, situé en
franc-aleu, mais non en bourgeoisie, et que les droits sur les boissons ne
devaient point être perçus en dehors des limites de cette bourgeoisie. Il
ajoutait que, non-seulement dans la paroisse Saint-Exupère, mais dans
les paroisses des faubourgs, « toutes situées en franc-aleu », il y avait
néanmoins beaucoup de maisons et d'héritages reconnus incontestable-
ment « pour être hors bourgeoisie ».
L'affaire fut portée au Tribunal de l'Election, le 7 octobre 1645, et
Jean Le Patou, écuyer, sieur de la Montagne, président, décida que le
mercredi suivant, 1 1 octobre, « les lieux seraient veus et accédez pour
connoistre le circuit de lad. bourgeoisie, devant M" Robert Le Breton,
lieutenant civil et criminel audit Bayeux, en présence de Jean Nicolle,
(1) Anne Cornet, sieur de Bellefontaine, avait épousé , en i6a3, Esther Thioult. Ses armes
étaient de gueules à une fasce d'or, accompagnée de deux roses d'argent «n chef.
- 6 —
commis au greffe de l'élection », et de plus il nomma « les voyeurs » qui
devaient dresser procès-verbal de cette visite. Lesdits commissaires se
rendirent donc le mercredi n octobre 1645, à une heure après-midi, au
village de Cremel, sur le bord de la rivière d'Aure, et firent le rapport
que nous allons reproduire.
Nous connaissons deux copies de ce procès-verbal. Tune dans le ma-
nuscrit n° 8 de la Bibliothèque du Chapitre , intitulé : Mémoires pour
servir à l histoire de la ville et diocèse de Baveux, par M. Régnant t. cha-
noine. L'autre figure sous le n° 324 au catalogue des manuscrits de la Bi-
bliothèque de la ville de Baveux. Cette copie a été faite sur l'extrait qui
fut délivré au sieur de Bellefontaine, aussi c'est elle que nous reprodui-
sons, et nous indiquerons en notes les principales variantes.
« Et à quel lieu, jour tt heure sont comparus M' Noël Le Savoureux,
ancien lieutenant en laditte Election, qui nous a dit bien connoistre
lesdits territoires de Saint-Exupère, Saint-Floxel, Saint-Vigor et autres
parroisses qui bornent ou font partie des fauxbourgs de laditte ville
comme aussy François Labey. Pierre Cicile, habitants de laditte paroisse
de Saint-Exupère, Philippe Richer, cy-devant y résident et de présent en
la parroisse de Saint-Màlo et Jean Le Petit dudit lieu de Saint-Exupère,
tous en particulier jures de dire vérité et faire loyal rapport des choses
contentieuses pour laditte extendue de bourgeoisie si elle étoit conforme
à celle du franc-alleu.
Ont dit tous d'une voix y avoir grande différence (1) et que hors l'en-
clos des murailles de la ville, il y avoit quatre autres enceintes ou circuits
à l'entour d'icelle, bornées de limites de toute ancienneté.
La première et la plus proche desquelles, nommée Les Sangles, est
une ancienne désignation des premiers fauxbourgs et plus proches de la
ville, marquée encore à présent à l'endroit du boulevart Saint-Jean et
celui de Saint-Georges depuis peu démoly, de quoy font foy les titres
concernans les héritages y adjacents.
La seconde limitation est pour la Bourgeoisie (3), plus spacieuse et de
plus grande étendue que les Sangles, et contient les fauxbourgs plus éloi-
gnés et comme ajoutés (3) aux premiers. Les habitants de laquelle sont
assujettis aux gardes de la ville sous les capitaines d'icelle, à leur tour,
(1) . . . entre bourgeoisie et franc-alleu et que. . . (Ms Regnault)
(a) Celle-ci est plus. . . (Ms Regnault).
(3) adjacents (Ma Reguault).
1
r
— 7 —
ainsy qu'autres services et sujettions (i) à quoy Jes bourgeois et habitants
de la ville sont naturellement obligez.
La troisième est du Franc-alleu (a) plus ample de beaucoup que les
précédentes, comprenant en soy plusieurs maisons et héritages ruraux
hors la bourgeoisie, l'usage duquel est déclaré par la coutume et la limi-
tation s'en voit par les procès- verbaux qui en ont esté dressez, de tems
en tems, pour en conserver la mémoire.
La quatrième et dernière est la banlieue, distinguée par la sergenterie
d'icelle, qui comprend en soy les précédentes et s'étend encore au-delà.
Après (5) leur avoir fait entendre le décord des parties (4) ils ont
procédé à indiquer les bornes et les limites de laditte bourgeoisie pour
la conservation des droits et intérêts publiqs.
(SAINT-EXUPÈRE).— • (}) Etant sur le bord de laditte rivière d'Aure, au lieu
nommé le Varabot, autrement le Vey-au-Quesne (6), au bout d'une petite
ruelle (7) entre deux pièces de terre appartenant à M* Pierre Lequesne,
Tune nommée la Fosse, du côté de Monceaux, qui fut au sieur du Perron
du Châtel, et du précédent à Mr Jean Benoît, grennetier, l'autre nommée le
Clos au Besseux, avons été conduit le long de laditte ruelle jusques à la
grande rue de Cremelle, à l'endroit où est la maison de Thomas Barbey,
et nous ont lesdîts voyeurs atestè que les héritages joignant laditte ruelle»
du côté de la vilie, sont de la bourgeoisie et ceux du côté de Monceaux
hors bourgeoisie, laquelle susditte ruelle est traversée d'un autre chemin
partant de la ville à aller vers Monceaux (8).
Atestons que de laditte maison Barbey ayant été conduits dans laditte
grande rue de Cremelle (9), environ dix ou douze perches vers Bayeux,
nous a été montré un champ ou scillon de terre de largeur d'une perche
ou environ, entre une muraille servant de clôture à la terre de Cremelle
a un côté, et d'autre côté un jardin appartenant à la femme de M* Nicolas
(1) et charges municipales auxquelles les. . . (Ms Regnault).
(a) de beaucoup plus étendue que. . . (Ms Regnault).
(3) Après lequelles déclarations faites par les dessusdits et leur. . . (Ms Regnault).
(4) Nous leur avons enjoint de procéder en ce fait en leurs âmes et consciences et de nous
indiquer les bornes et les limites de lad. bourgeoisie. (Ms Reg.).
(5) Attestons qu'en la présence des dessusdits, étant. . . (Ms Regnault).
(6) C'est-à-dire le passage à Lequesne, maintenant Ver au Quesoe, par corruption.
(7) Cette ruelle est en partie comblée, elle fait encore de nos jours la séparation de Baveux
et de Monceaux.
(8) Ce chemin est supprimé en partie.
(9) Route de PorUen-Bessin à Falaise.
— 8 —
de Véchy, fille de Me François Le Quesne, que lesd. voyeurs nous ont
dit s'appeler la Chasse au Quesne et borner laditte bourgeoisie.
Sur quoy nous étant fait audit lieu représenter les procez-verbaux du
franc-alleu faits es années 1557 (x) et !586, et trouvé par iceux que tout le
terroir de Saint-Exupère est de l'étendue du franc-alleu et demandé raison
auxdits voyeurs pourquoy les limites de la bourgeoisie étaient plus
resserréez vers la ville et n'avoient pareille extension que le franc-alleu ?
Nous ont répondu que de lems immémorial, et de père en fils, il est
usité que les convocations qui se font en tems de guerre pour.la garde de
la ville, Ion y apelle seulement ceux qui se trouvent dans les bornes de
la bourgeoisie et que les autres, bien que dans le franc-alleu en sont
exemts,*ainsy que des autres charges et sujettions d'icelle, et que la
maison dudit François Lequesne (3) joignante à laditte chasse ou voye
étoit la dernière de la rue sujette à la garde ; en l'outre plus ont toujours
vus assigner les limites de laditte bourgeoisie es lieux par eux désignés.
Par laquelle Chasse-au-Quesne avons été conduitz dans une ruette qui
passe par le derrière de l'entretenant de M* Pierre Le Quesne et de là
recourbant vers l'Orient continue le long et par le derrière de l'entrete-
nant des damoiselles Conseil d'un côté (3) et de l'autre aux jouxtes plu-
sieurs maisons et héritages apartenant à Mc Germain d'Ecrametot à cause
de sa femme, aux surnommés Cécile, Le Petit et Pellerin et autres jusqu'à
un grand chemin , tendant de Bayeux au bourg de Cheux et Evrecy (4),
passant par la fontaine du Poirier, iceux entretenants du Quesne et
Conseil vers la ville montrés comme de bourgeoisie et les autres vers
Bucy (5) hors bourgeoisie.
Atestons que le susdit grand chemin, au sortir de Bayeux, ayant passé
par devant les maisons et le long de l'entretenant desdites Conseil fait
une recourbe vers le midy, par le bout diceluy, pour passer par la fon-
taine du Poirier, à tirer vers Bucy, auquel lieu ledit chemin passe aussy
le long de l'entretenant dud. sieur de Bellefontaine et par devant la porte
de sa basse-cour laissant par ce moyen tout led. entretenant de Bellefon-
(1) 1517 (Ms Regnault).
(a) Cette maison devait s'élever où nous avons vu les abattoirs.
(3) Ce vieux chemin existe encore en partie; il aboutissait autrefois auprès de la Fontaine-
du-Poirier, appelée aussi Bellefontaine ; mais la construction de la ligne de Paris à Cherbourg
a, sur ce point, modifié son tracé.
(4) Route de Bayeux à Audrieu.
(5) Bussy (Ms Regnault).
— en-
tame vers l'orient et hors bourgeoisie, et celuy desdittes Conseil vers la
ville dans la bougeoisie, ainsy que nous l'ont attesté lesd. voyeurs, et
paroist ledit chemin fort ancien, étant profondément cave par la dessente
des eaux au-dessous de Taire des champs, des deux cotez, en plusieurs
endroits diceluy comme de six, huit et dix pieds.
Atestons que la maison et mesnage dudit sieur de Bellefontaine est
entièrement séparée des fauxbourgs de Baveux et éloignée du plus proche
d'iceux de demi quart de lieue et paroist estre une habitude (i) ruralle ,
consistant en maison manable, grange, pressoir, estable, charretterie et
colombier, jardins potager et fruitier, et plusieurs autres dosages tenans
ensemble, le tout de continance de cent ou six-vingts vergiées de terre
tant en plants, herbage, prez que terre labourable, au-delà duquel ne se
trouve aucune sente, voye ou chemin qui en fasse le renceint à retourner
vers les fauxbourgs, ains est contigu à une campagne labourable vers
Bucy qui fait l'extrémité du terroir Saint-Exupère et raborne(ment) du.
franc-aleu. La sortie desquelles maisons et entretenant est par devers le
chemin susdit de la Fontaine du Poirier, où il y a grande et petite porte
sortant de la basse-cour, auquel lieu se rencontre un courant d'eau sortant
dud. entretenant pour entrer au Douet d'Ollivet ou cours de la Fontaine
du Poirier, lequel s'augmente du doùet de Saint-Jacques de Bucy et
autres bieus en tems d'inondation.
Atestons que dudit chemin de la Fontaine du Poirier nous avons été
conduits vers l'église de Saint-Exupère par une voye nommée la voye de
l'Eglise (2), autrement la sente de la Fontaine du Poirier, entre la maison
et héritage de Jean Crespin, fils Hélie, du costé vers Bayeux et la Crotte
au Poigneur apartenant aud. sieur de Bellefontaine, vers l'Orient, laquelle
sente passe au travers du ferrage de St-Nicolas (3) pour aller à l'église
St-Exupère, proche laquelle laditte aboutit dans le grand chemin de Caen,
passant devant laditte église ; et nous ont attesté lesdits voyeurs icelle
sente faire la séparation de la bourgeoisie d'avec l'outreplus du terroir de
laditte paroisse étant dans le franc-alleu ; à sçavoir que les héritages du
costé de la ville sont en bourgeoisie et ceux du costé de l'Orient hors
bourgeoisie, et que par ce moïen ladite église Saint-Exupère, bien que
comprise avec les autres paroisses des fauxbourgs, est néanmoins située
(1) Habitation (Ms Hegnault).
(a) Hue de l'église Saint-Exupère.
(3) Champ dans lequel se tenait la foire Saint-Nicolas , dont la coutume appartenait au
prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye.
— 10 -
hors bourgeoisie, ensemble le prestataire (i) et pareillement les maisons
et entretenant de Jaque Gille sieur de Landeville (a), aquises de Hérout
scituées à l'extrémité de laditte paroisse sur le grand chemin de Caën,
vis-à-vis la maladrerie Ste-Catherine (3), bien que dans le franc-alleu
avec plusieurs autres maisons et héritages de lad. parroisse.
(FOSSE BOREL.) — Atestons que de l'église St-Exupère nous avons été
conduits, par le grand chemin de Caën, vers Bayeux jusqu'au carfour de la
Fosse-Borel où il y a un puits haut élevé en maçonnerie (4), auquel lieu se
rencontrent et aboutissent trois paroisses, à sçavoir : St-Exupère du costé
du midy, St-Georges du costé de la ville, vers l'Occident, et St-Vigor-le-
Grand vers le Septentrion ; et nous ont lesd. voyeurs atestez que toute la
paroisse St-Georges est dans les enclaves de la bourgeoisie, et que celle
de St-Vigor, bien que dans le franc-alleu, pour la plus part, est néan-
moins hors bourgeoisie fors quelques maisons et héritages au bout de la
rue de la Cave ou Champ-Fleury et quant à l'hôtellerie de la Fosse Borel (5)
qui est à l'un des coins dudit carrefour qu'elle est scituée sur St-Vigor
hors bourgeoisie.
(SAINT-GEORGE.)— Atestons que dudit carfour delà Fosse-Borel, conduits
par un chemin tirant vers le septentrion, qui sépare le terroir de St-Vigor
vers l'Orient, hors bourgeoisie, d'avec le terroir de St-George, vers la ville,
en bourgeoisie, environ une longeur de champ sommes descendus vers
l'Occident en un champ où se tient la foire Toussaint, plusbasdescituation,
que ledit chemin, par une sente (6) qui sépare le terroir St-George d'avec
le terroir de St-Floxel, et qu'après avoir traversé le ferrage de Toussaint,
nous ont, lesdits voyeurs, conduits par un chemin de pied retournant
vers le septentrion au-dessous et par auprès du cimetière St-Floxel jusqu'à
un chemin creux tendant de la rue Teinture audit lieu de St-Floxel (7),
lequel petit chemin ou sente lesdits voyeurs nous ont atesté faire
séparation de la bourgeoisie, vers la ville, d'avec l'outreplus du franc-
alleu, vers Orient, et par ce moyen l'église et cimetière St-Floxel se
(1) Le presbytère de Saint-Exupère a été abattu pendant la Révolution et son emplacement
est réuni au cimetière de l'Est.
(2) Ferme appartenant actuellement à M. Dclmas.
(3) La maladrerie Ste-Catherine était au nord de la route de Cacn, à l'entrée du territoire
de Saint-Martin-des-Entrées.
(4) En face le bureau d'Octroi.
(5) Auberge au Grand Saint-Vigor.
(6) Supprimée depuis quelques années.
(7) Rue de la Gavée.
— 11 —
trouve hors bourgeoisie bien que comprise avec les autres paroisses des
fauxbourgs et que partie de son territoire soit en bourgeoisie.
ISAINT-VIGOR.)— Continuant laquelle sente après avoir traversé ledit che-
min creux (i) avons remonté de l'autre costé d'icelluy entre deux pièces
de terre apartenant à Jacques de Guyerro, escuier. Tune de la succession
de son père, l'autre au droit de Jacques André, escuier, père delà demoiselle
sa femme, toutes deux dans le terroir de St-Vigor, et séparées de lad. sente
et nous ont atesté lesdits voyeurs que la pièce du costé de la ville, plus
basse descituation, est en bourgeoisie, et que l'autre, plus haute du costé du
prieuré de St-Vigor, est hors bourgeoisie, laquelle sente va rencontrer et
traverser un autre chemin creux sortant de Baveux pour aller à Saint-
Vigor.
Atestons qu'après avoir traversé led. chemin creux nous avons ren-
contré en continuant ladite sente, nommée en cedit lieu la voye des
Moulins-Regnard, entre plusieurs dosages dépendant de la paroisse
St-Vigor, nous disant lesdits voyeurs que ceux du costé de la ville sont
en bourgeoisie, comme au contraire ceux du costé du prieuré de St-Vigor
hors bourgeoisie ; entre lesquels nous avons remarqué un lieu et entre-
tenant apartenant à M* Pierre Du Jardin, avocat à Bayeux, et un autre
apartenant aux héritiers ou représentans Thomas Hamel, ce que pareille-
ment nous ont atesté Charles Conseil et Thomas Philippe, bourgeois de
Bayeux, rencontrés à la tournée de la ruelle du Moulin-Regnard.
Atestons qu'en continuant laditte sente et parvenus auxdits moulins
Régna rd y avons trouvé Marc Blancagnel, fermier d'iceux, lequel, ainsy
que lesdits voyeurs, nous a atesté que lesdits deux moulins, bien que sur
même rivière, dans même corps de logis et sous même toit, et séparés
d'un gable seullement, dépendent néantmoins de deux paroisses diverses,
sçavoir celuy à froment, devers l'Orient, de St-Vigor-le-Grand, hors
bourgeoisie, et celuy à orge vers l'Occident de St-Ouen et dans bour-
geoisie (2).
(SAINT -OUEN.) — Atestons qu'ayant traversé la rivière d'Aure par-dessus la
chaussée desdits moulins, nous ont esté montrés, comme de bourgeoisie, les
héritages du costé de St-Ouen, joignant la rivière d'Aure en descendant au
pont Trubert et au-dessous, jusques et y compris le pré du sieur chanoine
(1) Cette sente est supprimée en partie depuis moins de 60 ans, la partie vers l'ouest existe
encore et on rappelle la Venelle aux Chats.
(a) Ces moulins étaient situés au nord de l'usine actuelle.
— 12 —
de Grisy (i), (2) comme en droite ligne, et passe au travers de l'entrete-
nant de M' Jacques Gohyer, sieur de St-Oùen (3), enfermant la partye du
costé d'iceluy du costé vers la ville en bourgeoisie, et laissant l'autre
partie, vers la mer, bien que sur le terroir St-Ouen, hors bourgeoisie.
Atestons qu'étant proche du cimetière St-Ouen (4) , nous a été montré
une petite ruelle (5), venant du costé de la mer, que Ton dit estre pour
l'usage du sieur d'Argouge et de ses gens, à venir auxdits moulins Renard
qui sont de sa tenure, laquelle nie passe par derrière l'entretenant dudit
Gohier et est traversée par l'enceinte de la bourgeoisie à l'endroit dune
recourbe qu'elle fait, pour entrer par une barrière avec piliers de maçon-
nerie, au travers de l'entretenant d'iceluv et se continue ladite borne de
bourgeoisie par ledit entretenant jusqu'à une autre rue nommée la rue
des Champs ou des Prez (6), (7), sortant de la grande rue St-Ouen à la
campagne.
Atestons, suivant le raport desdits voyeurs, que lad. bourgeoisie conti-
nue ses limites, au sortir dudit entretenant Gohier, en traversant la rue
des champs par le milieu de l'entretenant Raphaël de St-Quentin, escuier,
sieur du lieu (8), séparant son ancien entretenant, qui est vers la ville, en
bourgeoisie, d'avec l'outre plus , vers la mer , ajouté à nouveau, qui est
un parc fermé de murailles neuves, hors bourgeoisie, puis entre dans le
chemin tendant du Goulet au Pont de Vaux-sur- Aure (9) et de là remonte
contre une pièce déterre apartenant à Jacques d'Eterville (10), escuier, et
de là contre le lieu et entretenant de Charles Sanson, sieur des Car-
rières (1 1), pour entrer au chemin tendant de l'église St-Patrice à la paroisse
de Hérils.
Dans lequel chemin, ayant marché, vers le septentrion, quelques
(I) Appartenant à M. Mcrry.
(3) Nous disant lesdils voyeurs que la borne de la bourgeoisie retourne vers l'occident par
le bout dudit pré de Grisy comme. . . (Ms Regnault).
(3) Propriété Le Sènécal.
(4) L'emplacement de l'éçlise et du cimetière Saint-Oucn est actuellement occupé par l'octroi
de Saint- Laurent, les maisons et jardins voisins.
(5) Supprimée.
(6) Chemin de la Vallée des Prés.
(7) En droite ligne (Ms Regnault).
(8) Propriété appelée autrefois Aprigny.
({)) Route de Bayeux à Longues.
(10) L'ancien manoir de la famille d'Eterville est devenu le presbytère de Saint-Patrice.
(II) Propriété de M. deCourson.
— 13 —
perches, avons été conduits dans une autre pièce de terre labourable
dépendante du prieuré de St-Nicolas de la Chesnaye, pour laquelle il y a
deux pilliers de pierre pour porter une barrière , le long du fossé qui fait
séparation de ladite pièce, vers la mer, d'avec un jardin ou herbage apar-
tenant audit Samson vers Bayeux, par lequel fossey se continue lad.
bourgeoisie jusqu'à la rue des Sangles allant de Bayeux au Haut de
Suilly (i), continuant laquelle rue, espace de chemin, vient à circuir l'en-
tretenant du lieu de la Caillerie et autres héritages qui furent à Jacques
Lavvaley et du précédent à un apelé Bahaire jusqu'au dedans du grand
chemin qui va de Bayeux aux Sablonnières (a), puis retourne vers Bayeux
jusqu'à la Croix Touët (3) et de là retournant vers le midy par une voye
tendante de la dite Croix Touët à la chapelle St-Eustache (4), le long des
jardins ou herbages apartenant à M* Robert Agnez et ses cohéritiers,
jusqu'au coin dud. jardin qui bute sur le ferrage Ste-Croix (5), avons
cheminé le long du fossey de lad. pièce jusque près le lieu et entretenant
qui fut aux relligieux des Billettes et de présent aux Dames Ursulines (6)
dudit Bayeux, et détournant par un petit chemin de pied qui va joindre
un autre plus large au bout de la pièce de la Vallée St-Clément pour
entrer dans la grande rue tendant de l'église de la Poterie au village de
Nihaud (7), dans laquelle entrez, avons cheminé vers ladite église de la
Poterie jusqu'à l'entrée d'une voye tirant vers le midy (8), suivant laquelle
le long d'un jardin apartenant à Herbarey, au droit dusieur de iMesniville
et traversant le chemin de Baussy (9), laditte bourgeoisie continue par
devant la porte du lieu de la Rivière (10) dépendant du chapitre de Bayeux,
jusqu'à un autre carfour près une petite habitude qui fut à Haute-Maison,
(1) Roule de Port-en-Bessin.
(a) Houle de Cherbourg.
(3) La Croix Touët se trouvait sur la pointe de terrain maintenant oecupée par le chantier
de M. Lepilleur.
(4) La boulangerie Aumont, à Nihault, occupe l'emplacement de l'ancienne léproserie de
Sainl-Eustache.
(5) La foire Sainte-Croix se tenait sur la pièce de terre située derrière le cimetière de l'Ouest.
(C) Le Collège est établi dans l'ancien couvent des Ursulines ; les Hospices possèdent
l'entretenant.
(7) Route de Littry.
(8) Rue des Maretles.
(9) Au carrefour dit du Bois de Boulogne.
(10) Les deux grands herbages situés sur Saint-Loup portent encore le nom de Clos de la
Rivière.
- 14 -
enfermant par ce moyen, laditte route cy-dessus, tous les héritages du
costé de la ville dans la bourgeoisie, et laissant au contraire, hors bour-
geoisie les héritages et maisons de l'autre costé d'icelle vers la campagne.
(SAINT-LOUP-SUR). — Atestons que du carfour de Haute-Maison avons été
conduits par lesdits voyeurs jusqu'à une petite voie tendante à l'église St-
Loup (i) entre deux pièces de terre, Tune appartenant à Jacques de Les-
nerac, escuier, appelé le Clos \faroisy et l'autre à M'Charles Haguenats (a),
avocat, au droit d'Etienne Gasel, auquel lieu entrez dans la pièce labou-
rable contigtie à lad. voie, avons repris le long du fossey de la pièce fermée
qui fut aud. Gasel jusqu'à la grande rue St-Loup tendant de Bayeux à
Subie ()) et de là retournés vers la ville jusqu'au carfour de devant la mai-
son des portes (4), apartenant de présent à Me Rêne Leforestier, prêtre,
tous lesquels héritages du costé de la ville montrés comme de bourgeoisie
et les autres du costé de Subies hors bourgeoisie.
Atestons que du carfour des portes (5) avons été conduits par une petite
voye retirant vers l'Orient (6) qui jouxte au lieu et entretenant dudit
Haguenas, représentant ledit Gasel, tant de costé que d'un bout, conti-
nuant laquelle vers la Gambette avons retourné par la rue dudit lieu de
la Gambette, jusqu'au pas du Douet vers Gueron et cheminé par la voie
contigiie au Prey des Goiiettes. jusqu'au cours de la Fontaine d'Ailly,
auquel lieu, entres dans une grande pièce en campagne labourable, avons
continué notre chemin le long du fossey qui fait la closture des prés des
Goiiettes jusqu'au bord de la rivière d'Aure et suivant icelle, en remon-
tant vers le midy, jusques au droit du bout de la ruelle du Varabot-au-
Quesne qui est de l'autre part de la rivière, au village de Cremelle, où
nous avons commencé la présente Visitation, nous atestants lesd. voyeurs,
que tous les héritages par nous laissés du côté de la ville sont scituez en
bourgeoisie et les autres, au-delà de lad. route, vers la campagne, hors
bourgeoisie.
Atestons que par le moyen desdittes visitations, bornes et étendues à
nous montrez, la bourgeoisie est enclose et comprise dans le circuit et
(1) Supprimée par suite de la construction de la ligne de Paris à Cherbourg.
(2) Hacqueinar (Ms Kcçnault).
(3) Route de Saint-Lo.
(4) qui fut Cornet (Ms Regnault).
(5) Où se trouvait ce carrefour? Nous croyons qu'il devait être auprès de la maison de
M. Le Noircy.
(6) Voie supprimée, mail dont remplacement se reconnaît facilement.
— 15 —
enceinte cy-dessus remarqué et spécifié, de lieu en autre, et par ainsy que
la parroisse St-Exupëre est en partie dans la bourgeoisie et en partie hors ;
que l'église et le presbitaire dudit lieu, la maison et entretenant dudit sieur
de Bellefontaine, les maisons dudit Jacques Gilles et en général tous les
héritages scitués à l'orient de la sente tendante de la fontaine du Poirier
à l'église, sont hors bourgeoisie.
Que la parroisse St-Vigor-le-Grand est en partie hors le franc-alleu et
en partie dedans ; que, du nombre du franc-alleu, partie hors bourgeoisie
et partie dans la bourgeoisie, selon que les limites en ont été spécifiées
cy dessus.
Que la parroisse St-Ouen, scituée entièrement dans le franc-alleu, est en
partie en bourgeoisie et partie dehors.
Qu'en la parroisse de St-Patrice, de même qu'à St-Vigor, il y a diversité
de limitation, quand au terroir, en ce qu'une partie est hors le franc-alleu
et l'autre dedans icelluy ; et du franc-alleu partie en bourgeoisie et partie
dehors; que les maisons et entretenant des Bourelets (i), ensemble celles
du feu sieur des Moulins-Bunel, vers le mont de la Justice (2), sont hors
de la bourgeoisie et en franc-alleu.
Qu'en la parroisse de la Poterie, bien que toute dans le franc-alleu, il
n'y a néantmoins qu'une partie en bourgeoisie, qui est le fauxbourg près
l'église, l'autre partie, hors bourgeoisie qui est le village de Nihaut.
Qu'en la parroisse St-Loup, qui est de très grande étendue, le terroir
est en partie hors franc-alleu et en partie dans franc-alleu ; et encore du
franc-alleu, partie est en bourgeoisie, et partie hors icelle ; que la bour-
geoisie s'estend depuis la porte arborée jusqu'au carfour des Portes cy-
dessus remarqué ; que tout le surplus de laditte parroisse vers Subies est
hors bourgeoisie, et partant les habitans d'iceluy, ainsi qu'es autres par-
roisses cy devant spécifies où il y a maison hors la bourgeoisie , sont
exemts de la garde de la ville et autres charges et contributions à quoy
sont sujets les bourgeois.
Que dans les parroisses de Gueron et de Varicelle il se trouve des
héritages scituez dans le franc-alleu dont néanmoins aucuns ne sont
enclos dans la bourgeoisie.
Le tout ainsy rédigé et recueilly selon le devis et raport et certification
desdits visiteurs experts et connoissans pour l'extension de laditte bour-
(1) Route de Vaux-sur- Aure.
(2) Sur la route de Port-en-Bessin.
- 16 —
geoisie, montrée et ostension des lieux qu'ils nous ont indiquez et fait
voir, ce que leur avons enjoint de signer pour plus ample aprobation de
leurs dires et déclaracions à ce que en y est ledit procès-verbal en son
entier soit communiqué aud. Chardon pour en inférer sur ses soutiens et
conclusions, et par ledit sieur de Bellefontaine y contester, et ce fait, le
tout communiquer au procureur du roy et au procureur sindic de la ville
pour la conséquence de la chose et sur ce qui se trouvera décordable y
pourvoir comme et (ainsy) quil apartiendra.
Et sont signés à la minute : Le Patouf, Lebreton, Le Savoureux, Nicolle,
Cornet, Labey, Lepetit et deux mercs sous l'un desquels est écrit le merc
dudit Richer, et sous l'autre le merc dudit Cécile.
Et plus bas est écrit : Collation faicte à l'original étant au greffe de
l'Election de Bayeux par moy, greffier soussigné, requête du sieur de
Belefontaine pour luy servir qu'il apartiendra.
Signé : Malenfant.
Tel est le procès-verbal des limites de la bourgeoisie de Bayeux. Qu'il
me soit permis, en terminant cette trop longue lecture , d'exprimer un
vœu : celui de voir un érudit chercheur découvrir un jour, dans quelque
vieille liasse poudreuse, les procès-verbaux du franc-alleu rédigés « ès-an-
nées 1557 e* !^6 » et en faire part à notre Société. Nous connaîtrons
ainsi d'une manière précise toutes les zones qui, jadis, entouraient notre
vieille Cité.
L. LE MALE.
*■
*
- 17
SUR UN MONITOIRE LOCAL
Le monitoire était une lettre d'un officiai de l'évêque ou de tout autre
prélat ayant juridiction, pour obliger, par censures ecclésiastiques, tous
ceux qui avaient connaissance d'un crime ou de quelque autre fait dont
on cherchait l'éclaircissement, de venir à révélation.
On en trouve traces, dès les décrétales, au Chapitre : de testibus
cogendis. Le Concile de Trente porte que « toutes les excommunications
qui sont précédées de monitoires et qui ont coutume d'être portées pour
obliger, comme on dit, de venir à révélation, ou pour des choses perdues
ou soustraites, ne pourront être ordonnées que par l'évêque, et encore
pour quelque occasion extraordinaire qui touche l'esprit dudit évêque,
après avoir examiné lui-même la chose mûrement et avec grande appli-
cation et non autrement, sans qu'il se laisse induire à les accorder par la
considération de quelque personne séculière que ce soit, quand ce serait
un officier public ; mais le tout sera entièrement remis à son jugement et
à sz conscience pour en user, selon les circonstances de la chose même,
du lieu, du temps et de la personne, et ainsi que lui-même le jugera à
propos ».
Les juristes royaux, nés sous Philippe le Bel, trouvèrent cette voie
d'information excellente et se l'approprièrent ; ils en firent même un tel
abus, aidés en cela par la complaisance des ecclésiastiques qui en dispo-
saient, que, comme nous venons de le voir, l'Eglise, dans la session 35 de
Trente, consacrée à la Réformation, rappela ces derniers à plus de cir-
conspection.
Dans la suite, l'ordonnance criminelle d'août 1670, art. 1 et 11 du
titre 7, et l'édit, du mois d'avril 1695, art. 26, réglementèrent la matière
des monitoires. Ce dernier article est ainsi conçu : « les archevêques et
évéques et leurs officiaux ne pourront décerner des monitoires que
pour des crimes graves et scandales publics et nos juges n'en ordonne-
ont la publication que dans les mêmes cas et lorsque l'on ne pourrait
a
— 18 —
avoir autrement la preuve ». De quoi il ressort que l'usage de cette pro-
cédure était subordonnée* à l'agrément des juges civils.
Le Monitoire (i), sujet de cette lecture et que je remets sous vos yeux,
est imprimé à Bayeux, chez G. Briard. Il est daté du 16 décembre 1760 et
signé de Le Boursier, pour lors officiai du Chapitre, et de son secrétaire,
le sieur Olivier. Au dos, est une mention du 3 juin 1761, ordonnant de
prononcer l'excommunication et les censures ecclésiastiques contre qui
de droit, ce qui prouve que le susdit monitoire n'avait pas sorti effet au
moins contre tous ceux qu'il visait.
Il est rendu à la requête du sieur de Roy ville, écuyer, avocat de S. M.,
au siège du bailliage de Bayeux et de la part du sieur Procureur du Roy,
à la suite d'une permission ad hoc obtenue du bailliage, le 6 décembre
1760.
On remarquera qu'on ne s'y sert pas de noms propres pour désigner
les coupables, mais seulement du mot quidams, ce qui est conforme aux
règles ecclésiastiques qui ne permettaient pas de désigner, ni nominati-
vement, ni par un signe extérieur quelconque, les personnes contre
lesquelles ces sortes d'écrits étaient dirigés.
Il y est. question de vols avec escalade et effraction commis pendant la
nuit, de vols dans les champs, dans les églises à main armée, d'attentats
contre les personnes et d'arrestations nocturnes, des destruction d'ani-
maux domestiques et de mutilation d'arbres, le tout, non seulement dans
la ville et les faubourgs de Bayeux, mais encore dans les campagnes ;
tous crimes perpétrés depuis un temps plus ou moins long. De cette rapide
énumération, il est aisé de voir que le monitoire était accordé suivant
toutes les règles et non point par faveur. Vous allez, d'ailleurs, voir par
vous-même, Messieurs, que les attentats de toute espèce dont il s'occupe
étaient tels que notre chère cité, ni sa région, ne devaient pas être alors
un séjour enchanteur, et que ce n'est pas d'aujourd'hui que la justice
informe souvent vainement.
Commençons par les vols, et d'abord par ceux dont les victimes sont
taxativement désignées :
i° Vol commis en octobre 1670, nuitamment, avec escalade et effrac-
tion, chez une dame de Grimouville-Larchamp, paroisse de la Poterie,
pendant qu'elle était à la campagne avec sa famille et ses domestiques.
Les voleurs décrochent un contrevent à une croisée donnant sur la rue
(1) Cet imprimé fait partie des objets légués à la ^ille par M. Doucet.
- 19 —
de la Poterie, fracturent les meubles, et une lumière à la main, prennent
une somme considérable en or et argent monnayé ; un louis de Noailles,
doubles louis, louis de 24 livres et argent blanc en quantité.
a° Dans une nuit de novembre, on fracture une boutique rue de la
Juridiction et on enlève une grande quantité de bois de débit et autre,
appartenant au chevalier de Beaumont.
30 Deux ans avant 1670, des malfaiteurs, cachés le soir contre les murs
et sous les arbres du château, escaladent de nuit les murs de la ville et
cassant la croisée d'un cabinet donnant sur le jardin, percent une com-
mode et s'emparent d'une somme d'argent considérable.
4* Vers la même époque, ou peu auparavant, d'Orbigny, demeurant
paroisse Saint-Patrice, a sa maison dévalisée la nuit pendant son absence ;
on lui prend des serviettes, de la toile, du linge, de l'argent monnayé.
Les larrons avaient escaladé les murs après être passés par les jardins
voisins.
Circonstance singulière, et peu à l'honneur des régiments du Roy, le
monitoire fait appel au témoignage de ceux qui auraient connaissance
que les malfaiteurs auraient engagé des soldats à leur prêter main-forte
pour exécuter lesdits vols. Les soldats de la garnison pillaient donc ceux
qu'ils devaient protéger.
Le monitoire relate ensuite des vols de bois, commis à Bayeux et dans
beaucoup de communes rurales, désignées plus loin dans les mutilations
d'arbres ; de vols commis avec escalade, et par des gens ne portant que
des bois dans les jardins de la ville et des faubourgs ; vols de fil, toile,
linge et fruits de toute espèce, notamment chez un sieur Ledevin, paroisse
Saint-Patrice, où l'on avait dérobé une pièce de toile et autres linges
étendus , de vols avec eflraction ou fausses clefs, commis aussi la nuit, à
Longueville, Ecrammeville, Bricqueville, CoJombières, Saint-Germain-
du-Pert et L'Etanville ; de vols dans les champs dans les mêmes et à
Trévières, Vouilly, Canchy et Bernescq ; de vols dans les églises, de la
ville et les faubourgs de Bayeux, de nappes d'autel, notamment depuis
un mois à la Cathédrale et chez les dames religieuses . hospitalières de
cette ville.
Chose peu consolante et qui témoigne peu de la capacité ou du. zèle
des lieutenants de police et criminel d'alors, tous ces méfaits sont dits
remonter à 5 ou 6 ans. .._.••
Arrestations nocturnes, Attentats contre les personnes. ...^ ,.,., .
D'après notre document, des gens armés arrêtaient dans les rues hom-
1*.
- 20 —
mes et femmes, éteignaient les lanternes, et faisaient violence aux filles
et aux femmes en leur mettant l'épée sur la gorge ; on arrêtait aussi dans
les communes rurales, et notamment à Nonant, Condé, Chouain, Ellon,
Longraye, Bucéels, Torteval, Lingèvres, Couvert, Feuguerolles, Saint-
Germain-d'Ectot, Livry, Saint-Germain-de-la-Lieue , Juaye-Mondaye,
Arganchy et sur les chemins et grandes routes de Bayeux à Caen, Saint-
Lo et lsigny ; on dévalisait les gens arrêtés et les malfaiteurs se servaient,
tout comme les contrebandiers de nos jours, de chiens pour arrêter et
maintenir les voyageurs.
Tous ces attentats duraient aussi depuis 5 à 6 ans.
Des destructions d'animaux domestiques avaient eu lieu depuis un an
dans les paroisses de Saint-Patrice, Maisons, Sully, Longues, Marigny,
Port et Commes.
Des arbres avaient été cotipés par le pied ou étètés sur la place Notre-
Dame et autres endroits des villes et faubourgs de Bayeux ; des fossés
entiers dévastés, des pommiers en vert coupés, des pépinières dévastées
et volées à Saint-Vigor, Magny, Sommervieu, Vaux-sur-Seulle, Aure,
Hérils, Maisons, Sully, Cussy, Vaucelles, Barbeville, Renchy, Saint-Loup,
Poterie, Patrice, Laurent, Ouen, Exupère, Cottun, Crouay, Campigny,
Breuil, Littry, Blay, Mosles, Tour, Molay, Saon, Saonnet, Gueron et
Anctovilly. Ces derniers faits remontaient encore à ^ ou 6 ans.
De la communication que je viens d'avoir l'honneur de vous faire, il
ressort que de 1755 à T761, Bayeux et ses environs furent la proie de
bandes organisées et que la police y était nulle, malgré les titres pompeux
dont s'affublaient ses trop nombreux chefs. J'aurais voulu pouvoir vous
dire si les malfaiteurs furent punis et comment, par qui le pays en fut
débarrassé ; mais je n'ai encore trouvé aucuns documents à ce sujet. Si
plus tard, j'étais assez heureux pour en rencontrer de nouveaux, je m'em-
presserais, si la chose vous agréait, de vous en faire part.
Les monitoires ont-ils vécu? Oui, à en croire Merlin, qui les dit abrogés
par l'art. 13 de la loi du 7 septembre 1790, abolissant la juridiction reli-
gieuse. Portalis, dans un rapport de Tan xi, disait : « Les monitoires ont
toujours été un grand moyen pour la découverte des coupables et contre
l'impunité des crimes ; ce moyen n'est point abrogé; il renaît avec les
idées religieuses. »
Une décision impériale du 10 septembre 1806 et une décision ministé-
rielle du a» septembre 1812, autorisèrent la publication de monitoires de
la part des évêques, à condition qu'il y aurait autorisation du ministre des
— 21 —
cultes et avis du procureur général. Ceci pouvait être conforme au sys-
tème législatif de l'époque qui obligeait à la révélation de certains atten-
tats, mais aujourd'hui la délation a été rayée du code pénal avec les arti-
cles 103 à 107, et aucun magistrat ne songerait à obtenir des fidèles par la
voie des moniloires, les révélations qu'il ne peut obtenir par les voies
laies. Officialités soumises au pouvoir civil et monitoires sollicitées par
lui, dorment d'un même sommeil dans la poussière des chartriers.
La vérité est que la liberté de conscience, non moins que les mœurs
modernes, ont tué cette vieille méthode d'instruction, au respect de la
société civile.
Le même Portalis ne disait-il pas en se contredisant : « Nous savons
que Ton a voulu donner des effets civils à l'excommunication et que l'on
a voulu en user pour des objets temporels: mais ce sont là des abus et
non des principes ».
Sous notre nouveau régime, la juridiction qui reste à l'église est pure-
ment spirituelle et ne dérive en rien de la puissance civile. Toutefois,
celle-ci la reconnaît et la protège : témoin l'affaire de M. Paysant, évéque
d'Angers, en 1841.
E. ANQUETIL.
— 22 -
UN DOCUMENT ECCLÉSIASTIQUE
(1436-1447)
En parcourant» il y a près de dix ans, les précieux cartons de la collec-
tion Lambert, mis à ma disposition par notre Président, avec sa bienveil-
lance si connue, mon attention fut attirée par un petit registre, soigneu-
sement enveloppé dans plusieurs papiers et portant cette note de la main
de l'ancien possesseur : très curieux. L'ayant ouvert, je ne tardai pas à
m'apercevoir que j'avais en effet sous les yeux un document fort impor-
tant et dont le triste état de conservation ne nécessitait que trop les
précautions prises à son égard. C'était un recueil de présentations aux
bénéfices du diocèse de Bayeux, registrum présentât ionum, rédigé au
xv* siècle et écrit en caractères fins et serrés, tous de la même main,
sur 78 folios d'un papier gros et cotonneux, tel qu'on commençait à en
fabriquer à cette époque, tout en le réservant aux pièces les plus impor-
tantes. L'humidité en avait fort altéré les bords et dès taches brunes
gagnaient parfois la moitié du livre. En ouvrant les folios, mes doigts
plus d'une fois passèrent au travers, malgré toutes les précautions prises.
j'obtins donc la permission de le copier en entier afin d'en assurer la
conservation et je laissai en blanc les noms des lieux et de personnes qui
n'avaient pas été conservés.
Ce registre, où l'on inscrivait les présentations et collations à mesure
qu'elles se produisaient, a été commencé le 27 novembre 1436, et s'arrête
au 7 février 1447, il comprend donc un espace de dix années et devait
faire partie d'une série de registres semblables datant de l'épiscopat de
Zanon de Gastiglione en 143a, car il débute par ces mots : «le 27 novem-
bre 1436, ledit vicaire-général. . . . » Ce fut en effet un vicaire-général qui
remplit pendant presque tout ce laps de temps les fonctions épiscopales
et je ne crois pas trop m'avancer en vous disant qu'il se nommait Nicolas
Hermecent. En effet, je trouve que le 17 septembre 1438, Nicolas Herme-
cent, vicaire-général, est nommé à la prébende de Moon, après le décès
de Jean de Lespinay, et comme il ne pouvait se nommer lui-même, je
— 23 —
vois figurer pour cette fois exclusivement, son substitut, Roger du
Moustier , substiiutus vicarii generalis. Il a été sans doute écrit par un
scribe, nommé Sitibon, dont la signature se trouve à la fin du registre.
Mais avant de l'examiner en détail, il me semble utile et nécessaire de
bien établir devant vous les matières dont il traite et de vous rappeler"
les circonstances au milieu desquelles il a été composé. Autrefois, . les '
présentations aux différents bénéfices ecclésiastiques appartenaient : soit
aux prêtres, à l'évêque, aux religieux ; soit aux laïcs, aux seigneurs des
fiefs, aux bourgeois des villes ou habitants des paroisses. Aux premiers
seuls était réservée la collation presque toujours attribuée à l'évêque.
Ainsi donc, à la mort du titulaire d'un bénéfice quelconque, soit cure,
soit chapelle, lorsqu'il y avait permutation ou résignation simple entre
les mains de l'évêque, les présentateurs légitimes se trouvaient immédia-
tement avertis ; dans un délai de six mois, ils devaient présenter à l'évêque
un sujet apte à remplir les fonctions. Alors l'évêque ou son grand vicaire,
acceptant le présenté, ordonnait au doyen rural de publier les bans pour
permettre aux réclamants de produire leurs griefs, puis il accordait la
collation du bénéfice.
La formule ordinaire est celle-ci : « les bans faits, un tel est investi, par
« la remise des lettres scellées du grand sceau épiscopal » , Facta bannay
investitus pcr traditionem Utterarum sigillatarum sigillo magno domini.
Rappelons en passant que le chancelier prélevait un droit fixe pour
le sceau. Le cérémonial de Bayeux, rédigé au xin- siècle, fixait ce droit
à une somme variant suivant l'importance de l'acte: c'était un besan d'or,
10 et plus souvent 7 sous Tournois. Mais la plupart du temps, les choses
ne se passaient pas ainsi. Soit que plusieurs patrons nommassent au même
bénéfice ou ne se missent pas d'accord dans le délai légal, soit que le roi
ou quelqu'autre laïque intervint et prit un bref d'opposition, levato brève ^
le présenté était refusé, souvent même après avoir été envoyé en posses-
sion. L'église était alors évacuée, évacuât a ecclesia, et la nomination était
à recommencer, ou faite d'office par l'évêque, jure temporis devoluta, —
dcffectu hommagii. Il en fut ainsi, le 20 novembre 1438, quand le patron
eut nommé à la cure de Bléville un clerc, trop jeune, quia erat minor
annis, et le 23 mai 1440, quand l'abbesse de Caen présenta à la Chapelle
Saint-Georges du Château de Caen, personam non honestam necydoneam.
Ce sont les deux seuls exemples de refus motivés que je trouve mention-
nés dans cet espace de dix ans. Ils font voir le soin que l'on mettait dans
le choix des membres du clergé séculier.
- 84 —
Jetons maintenant un coup d'oeil sur la situation de Bayeux à l'époque
où le registre fut composé. Depuis plus de dix-huit ans déjà, les Rois
d'Angleterre étaient seuls, sinon paisibles, possesseurs du pays qu'ils
avaient conquis. D'abord, ils avaient voulu user de douceur pour gagner
les populations abandonnées par la France à leurs propres forces, ils
avaient successivement ménagé le clergé, la noblesse, les bourgeois ; mais
ils n'avaient pas tardé en présence d'une hostilité croissante et de l'anti-
pathie générale à agir avec violence pour effrayer les peureux et réprimer
les rebelles sans cesse remuants. Ne leur fallait-il pas payer les services
des seigneurs anglais dont les exigences grossissaient avec les dépenses ?
gagner par l'appât de l'or quelques Normands sans conscience ? Ce fut
alors que partout, de la chaumière comme du château, de la ville comme
de l'Eglise, on vit s'expatrier, volontairement, ou sortir bannis et dépouil-
lés de tout, ceux qui refusaient de courber la tête. Les chansons du
temps, en leurs complaintes naïves, nous ont conservé les récits de ces
confiscations des biens de ceux que l'on déclarait absents, c'est-à-dire
rebelles, de ces expulsions en masse, de ces exécutions même ordonnées
souvent sans jugement. La misère était générale, les terres demeuraient
sans culture. Français et Anglais, pour vivre, étaient également obligés
de recourir au pillage. Si les habitants des campagnes, chassés de leurs
maisons, erraient mourant de faim et gagnaient péniblement les marchés
de la Bretagne ou du Maine, continuellement exposés aux rapines des
soudards, vus d'un mauvais œil, souvent même chassés par leurs compa-
triotes, la position des seigneurs n'était pas moins difficile. Ceux qui
servaient dans les compagnies des gens d'armes, avaient vu leurs biens
confisqués ; ceux qui restaient, cherchant à se faire oublier, en étaient
réduits à ouvrir boutique, à vendre chair, comme firent les barons de
Montfiquet ou à se cacher dans les villes et à s'y abriter derrière les
privilèges des bourgeois. . .
L'Eglise fut plus longtemps ménagée par le vainqueur. Ne pouvant
nommer à de pauvres cures des Anglais qui n'auraient pu s'y maintenir,
il lui fallait bien se contenter de l'appui souvent intéressé du clergé
national. Celui-ci ne devait-il pas, en effet, demeurer à tout prix pour
soutenir ceux qui restaient, ceux qui mouraient, pour protéger les veuves
et les orphelins. . . A peine sur les 450 noms que fournit le registre,
trouvons-nous ceux de 5 ou 6 prêtres anglais. Le Chapitre de la Cathé-
drale avait compris toute la responsabilité de sa situation. A la mort de
l'évêque Habart, en 143a, l'élection de son successeur fut particulière-
— 25 —
ment difficile. Les partisans d'Angleterre commirent la faute de partager
leurs voix entre deux Normands dévoués à ce pays: Richard de Courcy
et Jean d'Esquay dont le nom est plusieurs fois cité dans notre registre ;
le parti national élut un étranger, un Italien, espérant trouver ainsi une
garantie contre la prépondérance anglaise. Zanon de Castiglione était
déjà connu des Normands, qui l'avaient vu à l'œuvre sur le siège de
Lisieux. Après de longues négociations qui allèrent en cour de Rome, il
prit possession de son évêché le 26 mai 143a, et prêta serment de fidélité
le 28 juin suivant. S'il fut obligé de relever de l'autorité civile, il sut du
moins rester à l'écart de toute passion politique et maintint ses droits
contestés à tout instant. C'est pourquoi il fit administrer son diocèse par
des grands vicaires qui renvoyaient devant lui — absent pour le service
du roi — les causes trop brûlantes, ou appelaient à la barre du roi les
contempteurs de l'autorité ecclésiastique. De 1432 à 1436, il fut à Bâle,
au Concile ; en 1439, il repartit pour celui de Florence, il en revint le 25
mars 1441, comme nous l'apprend le registre rcdiit a curia Romana et
rapporta le texte du Concile conservé encore actuellement au musée de
la ville. Il était déjà reparti le 29 avril et revint en septembre. Le 27 avril
de l'année suivante, il partit de Caen pour aller à Rouen siéger au Grand
Conseil : il y était le 26 juillet pour la consécration du nouvel arche-
vêque Adolphe Roussel, il y séjourna jusqu'au 10 novembre 1443. U fi*
encore quelques courtes apparitions dans sa ville épiscopale les années
suivantes ; mais les difficultés allaient en augmentant si bien qu'il dut, en
1448, renoncer à toutes fonctions, briser ouvertement avec les Anglais,
qui s'en vengèrent en pillant et saccageant le palais épiscopal. Aussi
salua-t-il avec bonheur la victoire de Formigny qui ouvrait les portes de
Bayeux et signalait la fin de l'occupation étrangère ! ^ais notre registre
s'arrête en 1447, au milieu de l'anarchie la plus complète.
Il suffit de l'examiner pour comprendre la situation du vicaire-général
au milieu de toutes ces présentations, prétentions, arrêts, brefs, etc., qui
s'entassaient pour la nomination de la plus petite chapelle, de la moindre
église de village.
La propriété réelle n'existait plus. Le Roi avait confisqué certaines
terres des seigneurs hostiles et absents ; c'est ainsi qu'il nomme à la cure
d'Amblyepour deffaut d'hommage d'un bourgeois de Caen, nommé Guil-
laume Le Villain, oh deffectum hommagii ; c'est ainsi qu'il présente à la
première portion de Campigny confisquée sur les Hamon, maréchaux
héréditaires de Bayeux ; à Saint-Hilaire de Caron, au Val de Tilly, comme
- 26 —
tuteur d'Henry Grây, dont le père venait d'être tué. 11 avait donné les
autres à ses fidèles chevaliers, je ne puis les citer tous : Jean Fastolf, l'un
de ses conseillers intimes, eut en partage les terres de Beaumont-le-
Richard confisqués sur les de Hottot, celles d'Asnières, du Bec Crespin,
etc. Vaultier de Huguesford, sénéchal de son hôtel reçut celle de Barbe-
ville ; Guillaume Miners la baronnie de Fiers; Arthur Vaucloux, celle
de Creully ; Jean Popham, celle de Thorigny, etc., etc. Ces nouveaux
possesseurs, peu au courant de leurs droits, étaient obligés de s'en rap-
porter à des procureurs qui les trompaient ou les servaient mal. Quel-
quefois une abbaye donatrice, d'anciens possesseurs, leurs parents ou
leurs veuves réclamaient et la procédure commençait devant l'évéque :
le temps se passait, et les six mois révolus, l'évéque nommait pîeno jure
ob deffectum pacifiée prcsentationis. Quelques exemples vous feront mieux
comprendre encore jusqu'où allait la confusion. En 1438, le bénéfice de
Clara Filice devient vacant, Jean de la Perrière présente à l'évéque un
prêtre que celui-ci accepte. A peine installé, voici que le comte d'Orset
et de Mortain, se prétendant seigneur suzerain de Jean de la Ferrière,
présente à l'évéque un autre candidat, obtient un bref — levavit brève —
et fait évacuer l'église le 23 octobre 1438 ; nouvelle enquête sur leurs
droits respectifs, et le 20 février 1439, son protégé appuyé par un décret
des gens du Conseil Royal, siégeant à Rouen, est nommé au bénéfice.
Bertrand des Moustiers est présenté le 19 juin 1438 à la cure de Condé-
sur-Vire ; le même jour Raoul Le Carpentier y présentait aussi, enfin le
Ier juillet arrive une troisième présentation, celle du Roi, qui fait évacuer
l'église le 11 août. Cette fois du moins, ce ne fut pas le juge qui mangea
l'huitre, car le 37 septembre, Bertrand des Moustiers obtint gain de cause.
Un exemple encore, si vous le voulez bien. Le 4 juin 1438, Jean Le
Hérichie, tuteur des mineurs de son frère, présente à Longueraye : la
collation est du 37, mais voici qu'un mois après, le 23 juillet, le Roi
faisait évacuer l'église ; sa présentation était acceptée, et le curé installé
le 15 octobre. Voulez-vous savoir quels étaient les droits du Roi? Il était
garde noble des mineurs dont Jean Le Hérichie était tuteur. Voulez-vous
savoir qui il fit nommer ? Celui-là même que Jean Le Hérichie avait
présenté. Ainsi, en l'espace de moins de trois mois, le même curé fut
installé, cassé et réinstallé dans la même paroisse!!... Je n'en finirais
pas si je voulais vous citer tous les cas embrouillés, quelquefois comiques,
qui se présentent à mon souvenir. Tantôt le roi conteste aux seigneurs
Anglais les dons qu'il leur a faits, tantôt il se trouve que les mêmes droits
— 27 —
ont été attribués aux possesseurs de plusieurs fiefs, tantôt il nomme plu-
sieurs titulaires et ses procureurs luttent de ruse et d'adresse pour faire
triompher leur protégé ! . . .
Avant de terminer, il me reste à citer cependant quelques faits étran-
gers aux nominations de bénéfices ordinaires. Le a6 janvier 1437, on
nomme un titulaire pour l'école d'Airel, il est dispensé de solder le droit
du sceau, et entrait en jouissance le jour de la fête Saint-Michel du Mont
Gargan ; ses fonctions étaient annuelles. Voici des dispenses de sept
années pour des clercs étudiant en la nouvelle Université de Caen et pour
deux professeurs qui n'étaient que diacres. Le a 5 avril 1441, l'évêque se
rendit à Caen et là, dans l'église Sainte-Trinité, il donna la bénédiction
à la nouvelle abbesse, Madame Blanche d'Auberville, dont il avait préala-
blement reçu le serment.
Vous le voyez, ce recueil, écrit soixante ans environ après le livre
pelut, peut, avec profit, lui être comparé, souvent il le confirme ou
l'explique. Il renferme les nominations à plus de 250 cures ou chapelles
de Tévêché de Bayeux, aussi mériterait-il d'être publié dans les Mémoires
de la Société, afin que tous pussent le consulter comme il nous a été
donné de le faire.
P. de FARCY.
N.-B. — Le manuscrit de cette lecture , faite le 24 mars 1882, ne nous
ayant été remis qu'après l'apparition de notre 8e volume , n'a pu y
être inséré. Sa place y était cependant tout naturellement marquée,
comme préface à Présentations et Collations de Bénéfices, dont il souhai-
tait la publication.
— 28 —
UNE PAGE INÉDITE
DE
L'HISTOIRE DE BAYEUX
Comment je fus assez heureux pour
faire faire à la ville une économie
de 15,000 francs.
C'était en 1870, de sinistre mémoire !
La Municipalité de Bayeux était alors représentée par une Commission
municipale composée de :
M. Marc, notaire, conseiller municipal, faisant fonctions de Maire ;
M. Pain, avocat, conseiller municipal, et M. Bertot, pharmacien,
conseiller municipal, faisant fonctions d'Adjoints.
La Garde-Nationale avait été réorganisée , conformément à l'arrêté de
M. le Maire Despallières, en date du 14 septembre 1870. J'en fus nommé
Lieutenant permanent, par arrêté de M. Marc, du 39 du même mois.
Les exercices, dans les diverses compagnies, furent assez suivis pendant
les premières semaines, mais l'armement faisant complètement défaut,
les gardes-nationaux prirent le prétexte de ne pas être armés pour se
dispenser de plus en plus de répondre à l'appel.
La Municipalité s'émut de cet état de choses et, sur sa demande, M. le
Préfet mit à sa disposition 200 fusils. C'était à peu près le quart de ce
qu'il fallait pour l'armement du bataillon.
Le 6 octobre, suivant en cela l'exemple des autres villes (1), le Conseil
Municipal de Bayeux vota une somme de 15,000 fr. pour l'acquisition des
armes indispensables.
A cette époque, un citoyen de Balleroy, qui devint, plus tard, maire
de cette localité, M. Aubertain, avait des relations commerciales très sui-
vies avec l'Angleterre. M. Marc m'invita à me concerter avec M. Auber-
(1) Roueo avait voté 800,000 francs ; Nantes, 5oo,ooo francs.
- 29 -
tain pour aller à Londres et, par son intermédiaire, acquérir des Reraing-
ton aux meilleures conditions possibles.
Après divers entretiens, nous fîmes un voyage à Cherbourg, M. Auber-
tain et moi, afin de préparer les voies et moyens de remplir notre mis-
sion. Cest dans ce voyage qu'en visitant l'Arsenal, je remarquai qu'il y
avait en dépôt environ un millier de carabines rayées, pouvant porter la
balle à 500 mètres, d'après les affirmations du contrôleur d'armes Bachus,
dont l'amabilité me fut plus tard fort utile.
L'idée me vint que ces armes pourraient peut-être faire l'affaire de la
ville de Bayeux, et à mon retour, je m'en ouvris à M. Marc, qui comprit
l'importance de cette communication et me conseilla de voir M. Pilet-
Desjardins, sous-préfet, qui avait pour ami M. Spuller, secrétaire de
Gambetta.
M. Pilet-Desjardins s'empressa de seconder nos vues et d'appuyer la
demande de remise des fusils que je devais présenter au Gouvernement
de la Défense nationale, à Tours. Il me remit même une lettre particu-
lière pour M. Spuller.
Le 34 octobre, je partis, accompagné par notre compatriote, M.
Tassine. Celui-ci avait inventé un système de transformation des fusils à
piston en fusils à répétition et il devait le présenter à la Commission de
Varmement, présidée par M. de Freycinet. Mais , à la gare, trompé par
une dépèche, venant de Nantes, M. Tassine abandonna son projet d'aller
à Tours, et cette décision lui fut très-préjudiciable. M. Georges Villers
le lui fit pressentir en insistant pour qu'il m'accompagnât.
Le soir même, j'arrivai à Tours et je me rendis au Palais de l'Arche-
vêché, où siégeait le Gouvernement. Malgré l'heure avancée (a heures
du matin), M. Spuller me reçut à l'instant et, après avoir pris connais-
sance de la lettre de M. Pilet-Desjardins, il m'invita à revenir le lende-
main matin. Je ne pus le voir que dans la soirée, mais le 26 octobre , je
reçus l'arrêté, signé de Gambetta, enjoignant à l'arsenal de Cherbourg,
de fournir à la ville de Bayeux, les fusils qu'elle réclamerait.
Je revins immédiatement à Bayeux et, le a8 octobre, je me présentais
dans les bureaux de l'arsenal où, je dois en convenir, je fus d'abord assez
mal accueilli. Il ne fallut rien moins que l'intervention de M. Pilet-Des-
jardins et de M. le Préfet maritime, lui-même, pour que je puisse obtenir
satisfaction.
Le contrôleur d'armes Bachus, que j'avais déjà vu, me facilita ma tâche
et me délivra 1600 carabines ou mousquetons, que 120 mobilisés bretons
— 30 —
m'aidèrent à charger au chemin de fer. Ces armes arrivèrent à Bayeux le
30 ; j'en conservai 800 pour la Garde-Nationale de Bayeux, les 800 autres
furent distribuées dans les communes de l'arrondissement, par les soins
de M. le Sous-Préfet.
Après avoir été numérotés et poinçonnés , les fusils furent distribués
aux gardes-nationaux, qui en signèrent la remise sur un registre spécial,
fourni par la Municipalité. L'armement fut définitif le 12 novembre.
La loi du 25 août 1871 prescrivit la dissolution des gardes-nationales.
Un décret du aa novembre suivant prononça la dissolution immédiate
de celles du Calvados. Enfin, l'arrêté de M. le Maire de Bayeux, du 28
novembre, enjoignit aux gardes-nationaux de réintégrer leurs armes les
29 et 30 novembre et le i,r décembre 1871.
J'eus la satisfaction de retrouver en bon état tous les fusils que j'avais
numérotés et j'en fis la remise aux Autorités , qui daignèrent m'adresser
un témoignage spécial de satisfaction.
Et la ville de Bayeux n'eut pas à faire l'emploi du crédit de 15,000 fr.,
voté par la délibération du Conseil municipal du 6 octobre 1870.
E. LALOUEL.
— 31 —
La Fosse Soucy et la Plage de Port-en-Bessin
Quelqu'étranger, quelqu'indifférent que Ton soit à l'étude des sciences
naturelles, on ne peut se défendre d'un certain sentiment de surprise et
de curiosité quand on est en présence de phénomènes qui sortent de
Tordre habituel que nous sommes accoutumés à rencontrer.
Deux cours d'eau assez importants, deux rivières, la Drame et YAure,
après avoir traversé la ville et le canton de Bayeux voient subitement, à
environ i kilomètres de la mer, diminuer peu à peu leur volume et,
finalement réduits à un mince filet d'eau, se dérobent aux regards au pied
d'un monticule, dans le territoire du village de Maisons, en un endroit
connu sous le nom de Fosses du Soucy.
Devant cette eau qui se hâte de fuir, qui s'échappe par mille fissures
invisibles au milieu des herbes et de la verdure, on reste pensif. Ce spec-
tacle est si étrange, si opposé aux idées qu'on se fait habituellement sur
la terminaison des cours d'eau, qu'il appelle involontairement la médita-
tion et qu'il fait naître dans l'esprit une foule de questions.
Que devient cette eau ainsi disparue? Que peut-on conjecturer sur son
cours ultérieur. Que doit-on penser de l'apparition d'eaux douces sur le
rivage voisin ? Sont-ce bien les mêmes qui s'étaient perdues aux Fosses
du Soucy.
A ce sujet, qu'on me permette de citer l'opinion de M. l'ingénieur
Gouton, consignée, dans sa notice sur les ports maritimes : « Il est
admis », dit-il, « que les eaux jaillissantes qui constituent pour Port-en-
c Bessin une ressource très précieuse, proviennent des Fosses du Soucy ».
Nous ajouterons, avec M. l'ingénieur Hérault, qu'elles vont au rivage,
mais qu'elles y vont avec beaucoup d'autres. Car elles surgissent, non
sur un seul point, mais sur une étendue de rivage à l'Orient de Port-en-
Bessin, présentant une longueur de 13 à 1,400 mètres et avec une abon-
dance tout à fait disproportionnée avec le volume d'eau des deux rivières.
Mais je n'irai pas plus loin dans ces considérations. Mon but n'étant pas
de discuter les diverses questions que fait naître leur mystérieuse dispa-
- 32 —
rition. Il y a eu des volumes écrits sur ce sujet, on en écrira certainement
encore d'autres, tant il est plein d'intérêt et loin d'être épuisé. Je ne veux
traiter qu'un point tout à fait secondaire, lequel ne m'a pas paru avoir
reçu jusqu'à ce jour de solution définitive. Quelle est l'origine et la
signification du nom de Soucy, sous lequel les Fosses sont connues ? Ne
faut-il point chercher dans certains poèmes qu'on ne lit plus guère, il est
vrai, l'origine des exagérations qui ont pris cours à leur sujet, exagéra-
tions dont de savants géologues, des ingénieurs autorisés, n'ont pas tou-
jours su, de nos jours, complètement se défendre.
Le premier poëte qui ait donné une place importante au Soucy, dans
ses dictions poétiques, est :
Jean Regnault, sieur de Segrais, qui fut en son temps l'un des 40 de
l'Académie Française, et qui était né à Caen en 1625.
Pour Segrais, le mot Soucy signifie Soin, Inquiétude, du latin Sollici-
tum pour Solîicitudo, comme le dit le vieux Ménage, en son dictionnaire
étymologique. Le berger Athis est d'humeur triste:
La grotte du Souci
Nous dit que sa douleur la fait nommer ainsi ;
Et l'on lient que ce fut pour la longue retraite,
Qu'en ce célèbre endroit ce triste amant a faite.
Voilà qui est convenu : Athis est soucieux, la grotte où il médite sur
ses ennemis s'appellera Grotte du Soucy. Seulement, il faudrait qu'il y
eût une grotte, sinon là, au moins dans les environs, et il n'y en a pas î
Il est encore convenu que toutes les licences sont permises aux poètes,
il ne faut donc pas trop chicaner l'académicien bel esprit sur toutes les
bizarres créations de son imagination pour rehausser son sujet. Il voit
des gouffres qui n'ont jamais existé, des abîmes sans fond, prêts à tout
engloutir, là où il n'y a que de l'herbe, de la verdure et un riant coteau.
En voulez-vous un échantillon ? c'est Athis qui est en scène, il est
devant le Soucy :
Longtemps il admira ce gouffre merveilleux,
Qui partout l'univers est maintenant fameux,
Cet abîme admirable où deux grandes rivières,
Loin du vaste Océan s'engloutissent entières,
Et par mille canaux cachés et souterrains,
Vont dérober leur course à l'aspect des humains.
Il s'agirait du Niagara qu'on ne s'exprimerait pas plus pompeusement.
- 33 —
Opposons, maintenant, pour mesurer toute la distance qui sépare la
poésie de la réalité, opposons M. Simon, géomètre du cadastre à l'ampli-
fication de Segrais. — M. Simon dit :
c Les fosses du Soucy ne sont pas des antres béants. Ce sont de petites
crevasses par où les eaux se perdent sans autre agitation qu'un léger
mouvement circulaire, au milieu des herbes et de la verdure et au pied
d'un coteau planté de peupliers, de saules, de frênes et d'ormes. »
Voilà l'exacte vérité, rien ne peut nous faire croire que l'aspect des
fosses au temps de Segrais n'était pas ce qu'il est actuellement.
J'aurais bien eu la tentation d'extraire du poëme d'Athis quelques cen-
taines de vers que je vous aurais lus, mais si accomplis que soient la
versification, la table m'a paru tellement fastidieuse que j'aurais craint
de vous infliger un véritable supplice, j'ai préféré vous en faire un résumé
à ma manière, renvoyant au texte même ceux de mes auditeurs qui ne se
contenteraient pas d'un simple aperçu.
VAure est un garçon, berger de son état ; — La Drômc est une fille :
ils sont même frère et sœur.
Leur père, le père Caumont (il s'agit de Caumont-l'Eventé) veille à ce
qu'ils soient séparés. Il a ses raisons pour cela.
Dans sa sollicitude paternelle, il voudrait bien marier son fils à une
Naïade voisine, cette Naïade, c'est la Seulles.
Elle s'appelle Seule et coula ut seule aussi
C'est pour cette raison qu'elle s'appelle ainsi.
Mais c'est en vain. Toutes les précautions qu'il a prises sont déjouées.
Aure et Drame, qui se sont échappés, après une marche parallèle, se réu-
nissent enfin à peu de distance de la mer. Neptune, irrité, refuse de rece-
voir leurs ondes et d'un coup de trident leur ouvre la Fosse du Soucy
pour les dérober, ainsi que leur crime, à la clarté du jour.
Voilà le genre de poésie qui était à la mode du temps de Segrais, et que
nous avons l'impertinence, nous, les modernes, de ne pas priser autant
que nos ancêtres et nos pères. Après Segrais, je trouve un autre poëte
que le sujet des Fosses du Soucy a tenté vers l'année 1804 :
C'est M. Jean-Baptiste-Gabriel Delauney, le Constituant, qui, né en
175a, à Isigny, dans la ville même où j'ai l'honneur de parler, fit préférer
le nom de Calvados à celui d'Orne- Inférieure , proposé pour le départe-
ment auquel nous appartenons.
3
— 34 -
Dans son œuvre poétique, qui a pour titre Bayeux et ses Environs, il
se transporte avec son lecteur aux Fosses du Soucy,
Près de cette éminence, où le même canal
Voit la Drôme et VAure allier leur cristal.
Il déplore amèrement leur disparition :
Faut-il que sous mes pieds leur cours s'évanouisse,
' Du beau fleuve espéré que vous faisiez prévoir
Quel prestige soudain dérobe le miroir.
Puis il se transporte en rêve dans une grotte qu'il imagine. Elle est
creusée, à ce qu'il prétend, par le cours des rivières ; ce qu'il voit dans
cette grotte,
où mille stalactites
Mélangent leurs cristaux à l'éclat des pintes.
Vous seriez peut-être bien en peine de le deviner et vous chercheriez
longtemps, j'aime vous dire tout de suite ce que Fauteur y voit :
Une table champêtre attire mes regards,
J'y distingue parmi différents mets épars,
Cette pâle onctueuse à la teinte jonquille
Don que nous fait d'Io la nombreuse famille.
Mets simple et délicat dont la suavité
Fond savoureusement sous le palais flatté.
Je reconnais bien là un enfant d'Isigny ! il trouve moyen de nous parler
du beurre à propos de la Fosse du Soucy ; mais n'admirez- vous pas aussi
les ingénieuses périphrases pour ne pas appeler le beurre du beurre et
les vaches des vaches !
Le poëme de M. Delauney est suivi de notes qui ont de la valeur et qui
sont souvent citées comme autorité. Cest pour cette raison que je m'y
suis arrêté. Malheureusement, il ne faut pas plus croire, sans contrôle, sa
prose que ses vers. Il lui arrive quelquefois de donner pour vrai ce qu'il
imagine.
€ Le cours souterrain des rivières » , dit-il, «en variant de direction,
« mine les terres et occasionne des éboulements subits qui menacent
€ d'engloutir des corps de ferme : plusieurs fois, des gouffres se sont
« entrouverts dans les rues mêmes du village de Port. »
J'en demande bien pardon à la mémoire de M. Delauney, mais depuis
l'époque où ces lignes ont été écrites jusqu'à nos jours , il y aura bientôt
quatre-vingts ans, aucun corps de ferme n'a été englouti, et, dans les
- 35 —
terres comprises entre le village de Maisons et le rivage de Port-en-Bes-
sin, aucun éboulement subit ne s'est produit. De telles catastrophes, dont
M. Delauney nous menaçait, si elles eussent eu lieu, se seraient emparées
vivement de l'attention publique et ne seraient pas passées inaperçues.
Quel mobile pouvait donc engager M. Delauney à exagérer et à se
mettre en frais d'éloquence, quand il devait bien connaître à quoi se
réduisait la pure réalité ?
Cest que M. Delauney était patriote au sens Bayeusain, c'est qu'il
poussait avec beaucoup d'autres de ses contemporains, à la reprise des
travaux d'un canal des Fosses du Soucy à la mer, travaux dont l'exécution
avait été suspendue depuis onze ans, à l'époque où il écrivait, par suite de
la dépréciation des assignats. 11 ne perdait aucune occasion de stimuler
le gouvernement : ses vers étaient l'écho de ce qui se disait autour de lui :
aidez la nature
Des canaux qu'elle creuse, achevez l'ouverture.
et un peu plus loin :
Que ne puis-je en mes chants devançant l'avenir
Déjà bénir la main qui daignera fournir
Aux troupeaux un rempart, aux vaisseaux un asile.
Mais ces fameux canaux naturels, on aurait été bien embarrassé, de son
temps comme de nos jours, d'en indiquer l'emplacement. C'est pourtant
cette même idée, et nous voyons que les notes de M. Delauney n'y ont
pas été étrangères , que mettait en avant M. l'ingénieur Baude
quand il disait :
« Si des sondages peu profonds révélaient l'existence de vides capables
« d'engouffrer la croûte qui les recouvre, il suffirait pour doter cette côte
€ d'un bassin à marée de coups de mine très peu puissants. . . >
Mais ces vides hypothétiques sont encore à trouver I
Quant aux mouvements du sol à Port-en-Bessin , ils ont lieu dans
l'argile, mais nous ajouterons dans l'argile seulement, simplement par
l'eflet des eaux pluviales ou du dégel après l'hiver. Les argiles sur les-
quelles beaucoup de constructions sont imparfaitement assises se délaient
après les pluies persistantes et glissent, par couches successives, dans le
sens de leur plus grande pente. Des murs construits très inclinés sont
devenus droits, d'autres ont offert des lézardes ; mais de toutes Les cons-
tructions appuyées sur le roc, les murs de quai, les jetées, les maisons à
fondations suffisantes, aucune n'est descendue dans les prétendus gouffres
* *.
-36 -
qui seraient produits par les eaux du Soucy. J'en conclus qu'il faut les
reléguer provisoirement au pays des contes et des chimères.
En effet, il n'y a pas plus de gouffres à craindre dans les rues de Port
qu'il n'y en a à redouter sur le rivage.
Certes, il y a eu des morts accidentelles sur la plage de Port-en-Bessin,
mais elles ont toutes eu pour cause, uniquement et, sans exception, l'im-
prudence de ceux qui en ont été les victimes.
Toutes les plages fréquentées par des promeneurs inexpérimentés ou
téméraires ont été attristées par ces cruels accidents. Il n'est que trop
vrai, plus d'une fois, l'implacable Océan a saisi sa proie et ne la rendue
qu'inanimée au rivage. Il n'est guère d'années où l'on n'ait signalé des
malheurs de ce genre sur quelque point de nos côtes normandes. Port-en-
Bessin a quelquefois été le théâtre de ces lamentables catastrophes dont
le récit s'est transmis jusqu'à nous. On s'est longtemps entretenu de ces
trois jeunes filles qui, se tenant par la main, furent noyées toutes trois
ensemble parce qu'ayant mal calculé la profondeur de l'eau elles s'étaient
avancées témérairement. D'autrefois des pécheurs improvisés, des pécheurs
novices, se croyant en sûreté sur des endroits encore découverts, se sont
vus entourés subitement par le retour du flot, et ne pouvant regagner le
rivage, ont payé de leur vie leur grave imprudence. Mais il faut bien le
noter, et j'insiste sur ce point, jamais de pareils malheurs ne sont arrivés
aux indigènes, ni à ceux qui ont l'expérience de la mer. Ce n'est pas
cependant que les habitants de Port craignent de s'aventurer en tous
sens à marée basse sur cette plage prétendue dangereuse. Ils la parcourent
sans méfiance et sans précaution aucune, d'un pas aussi ferme qu'assuré,
et ils n'ont jamais redouté de tomber dans les prétendus gouffres dont la
plage serait semée, par cette excellente raison que ces gouffres n'existent
pas.
Il faut avoir véritablement l'esprit hanté par l'idée fixe qu'il doit
exister des gouffres quelque part pour que, n'en trouvant pas à la fosse
Soucy, on ait imaginé qu'il devait s'en trouver sur le rivage de Port.
Ecoutez cependant ce qu'écrivait, en 1865, un éminent géologue (1)
de notre connaissance :
€ On voit sourdre en plusieurs points, au travers le sable et les galets
« de la plage, ici un filet d'eau douce, là des volumes d'eau considérables,
« produits par les eaux de cette rivière (la rivière d'Aure) qui, après avoir
(t) M. Eugène-Eudes Deslongchamps : Eludes sur les étages jurassiques inférieurs de la
Normandie, Infortunées Victimes. — xiv* vol. des Mémoires de la Soc. Linnéenne 1866, p. 237.
- 37 —
« filtré dans les profondeurs, se rendent ainsi à la mer. Ce fait n'est mal-
€ heureusement que trop connu, car dans certaines circonstances, il a
« donné lieu à des accidents déplorables. Les eaux venant ainsi à sourdre
c sur la plage, creusent parfois des abîmes recouverts seulement d'une
c couche de sable, offrant l'apparence trompeuse d'un sol solide ; il y a
c quelques années, trois jeunes gens ont été engloutis dans un de ces
« gouffres ».
Hélas ! où est-il ce précipice imaginaire, et qui ne serait même pas le
seul de son espèce ! où est-il ? — Je vais essayer de vous le faire connaî-
tre, si vous voulez bien me suivre.
A mer basse, à l'orient de port, on vous montrera l'endroit précis où
périrent les trois infortunées victimes auxquelles il est fait allusion. Ce
n'est pas un gouffre, un abîme : c'est un large et beau bassin, d'une étendue
d'un kilomètre environ en longueur, dont on distingue parfaitement le
fond ; on le nomme la Noe : on y pêche, l'on s'y promène en toute
sécurité, avec de l'eau à mi-jambe, tant que la mer est basse. — Mais la
Noc devient dangereuse quand la mer remonte, parce qu'elle se remplit
d'eau en un clin d'oeil et que la mer y reprend un niveau très élevé, subi-
tement et en peu d'instants, laissant à peine le temps de fuir et de se
sauver : Malheur alors à l'imprudent qui s'y est attardé.
De gouffres, je le répète, il n'y en a point. Il n'y a partout qu'un sol
solide : aussi solide en réalité qu'il Test en apparence. Je n'en veux comme
preuve que la plage parcourue indifféremment en tous sens et en toute
saison par des chevaux attelés à de lourdes charrettes chargées de sable
ou de goëmon. Nos agriculteurs sont gens trop avisés pour risquer leurs
attelages s'ils avaient la moindre appréhension de voir le sol s'effondrer
sous leurs pas. Demandez donc aux habitants de Port où sont les gouffres,
ils vous regarderont avec étonnement et ne comprendront pas votre
question.
Je vais maintenant m'occuper de l'autre point que je me suis proposé
de traiter.
Quelle peut bien être la signification du nom Soucy, donné aux fosses
qui nous occupent ?
Ce ne peut être une allusion à la fleur du Souci. Le Souci ne croît pas
spontanément dans nos campagnes : ce n'est pas chez nous comme dans
le centre de la France, une plante vulgaire ni une plante rustique, d'ail-
leurs il n'existe aucun rapport qu'on puisse apercevoir en dehors de la
consonnance pour l'oreille, car la fleur du Souci est ainsi nommée parce
- 38 —
qu'elle se tourne constamment vers le soleil pendant la course de l'astre
au-dessus de l'horizon : Soient sequitur, d'où Solsequiutn : Souci.
Nous avons vu que Segrais a pris le mot Souci dans le sens de soin,
inquiétude, mais ce sens qui convenait au développement de ses fables
poétiques, ne mérite pas d'arrêter un instant notre attention.
Soucy ne peut venir davantage de Salix, Saule, quoiqu'on ait timide-
ment proposé cette provenance: Salicetum serait devenu Sausiacum, puis
Souceyum et et enfin Soucy, ce qui aurait été l'équivalent de Saulsaye,
lieu planté de saules.
En 1876, un antiquaire , un ingénieux érudit , a fait une véritable trou-
vaille (1); compulsant les imitations delà Thébaïde de Stace par des
trouvères anonymes du xn* siècle, il a lu le mot Solsis, auquel il a
attribué le sens de gouffre, abîme, trouvant dans le verbe solvere la
racine de ce mot : il n'a pas cru devoir chercher ni une autre origine ni
une autre signification. Voici son raisonnement :
« Solvo a eu dans la latinité du Moyen- Age un a* parfait Solsi; . . .Solsi
« nous met sur la voie de notre mot ; malheureusement il nous y laisse»
Et il ajoute :
€ Jusqu'à ce qu'on trouve une explication meilleure, celle-ci me parait
« avoir droit d'être acceptée ».
C'est cette explication meilleure que je vais vous proposer dans un
instant.
Avec la plus entière sincérité, l'auteur dont je vous entretiens, dit
encore dans un autre endroit :
Le nom de Soucy s'est présenté à moi deux fois sous une forme singu-
lière : dans un acte de 140s, sous la forme de Soursiz, et dans une charte
de donation d'un tiers du Moulin du Soucy faite au Chapitre de Bayeux
par Robert de Juvigny, on lit : Tertiam partent met molcndini de Sortis,
je confesse, dit-il, ne pouvoir en trouver une explication tout à fait
satisfaisante.
Si l'attention de l'auteur s'était un peu détournée du verbe solvere —
s'il avait songé à chercher la racine du mot Sohis dans celle d'où est
sorti le mot source, ou s'il eût soupçonné que Solsis pouvait s'étendre
comme signifiant une source, il eût sans doute trouvé les clartés qui lui
ont manqué à propos des mots Sour^is et Sortis.
(1) Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, T. vin, p. 114. — Recherches
philologiques à propos de la fosse du Soucy dans le Bessio, par M. A. Joly.
— 39 —
Cherchons la définition du mot source dans tous les dictionnaires, nous
trouverons qu'une source est une eau qui commence à sourdre, à sortir
de terre pour commencer son cours. Nous entendons dire autour de
nous un sourcin dans ce sens.
Or, Littré nous apprend que le mot sourdre se dit encore actuellement
sortir en provençal.
Un sortis, un sourtfs, un sourcin, un soucy, c'est une eau qui sourd de
terre, qui sortit, si l'usage de ce vieux verbe sorzlr s'était conservé chez
nous : c'est évidemment une source ou son équivalent. Nous employons
encore le verbe sourciller dans le même sens, il se trouve dans un
passage de Buffon qui s'adapte tout à fait à notre sujet. Le voici :
« Une partie des eaux coule sur la surface de la terre et le reste pénètre
« dans l'intérieur à travers les petites fentes des terres et des rochers et
« cette eau sourcille en différents endroits, lorsqu'elle trouve des issues ».
(Buffon, Hist. natM ae discours, T. i, p. 17a).
Si une eau qui sort de terre est une source, un sorzis, un sourzis, un
soucy, serait-il bien extraordinaire que ce nom ait été appliqué à une
eau qui rentre en terre, sous la forme, avec le petit volume et toutes les
apparences d'une source.
J'ajouterai comme dernier argument, et celui-là me paraît décisif, c'est
que le mot Soucy est encore en usage dans nos campagnes dans l'accep-
tation du mot source.
j'en ai eu la connaissance personnelle : je me trouvais dans le canton
de Caumont, on discutait devant moi la possibilité de dessécher une
vaste pièce d'eau qui alimentait un moulin. Un des assistants émit l'opi-
nion qu'on ne réussirait pas, parce qu'il y avait au centre du marécage
un Soucy. Je demandai aussitôt ce que les personnes présentes enten-
daient par le mot Soucy. On me répondit que c'était une source sortant
de terre et donnant naissance à un ruisseau : personne ne mit en doute,
ni ne contesta l'explication, chacun la trouvant toute naturelle et parais-
sant bien comprendre, comme d'un usage courant, le sens qu'on venait
d'attribuer au mot Soucy.
Si vous voulez bien admettre mon explication du mot Soucy et lui
donner votre approbation, on pourra dire sans métaphore que si YAure
et la Drame ont commencé par un Soucy, elles étaient destinées à finir
comme elles avaient commencé : par un Soucy.
BERTOT.
— 40 —
MOUSSARD
Les héritiers de M1Ie Moussard, récemment décédée, ont eu l'amabilité
d'accueillir favorablement une requête que voulut bien leur présenter,
au nom de votre vice-président , Mme Daché, notre aimable collègue
et de me faire remettre, pour nos archives, un paquet de dessins et plans
exécutés par Jacques Moussard, l'architecte disparu du dôme de notre
Cathédrale.
Quelques jours plus tard, un autre de nos sympathiques collègues,
M. Tranchand, commissaire-priseur, qui, dans l'exercice de ses fonctions,
ne manqua jamais de solliciter, en faveur de l'histoire locale, les papiers
ou documents sans valeur intrinsèque de nature à l'intéresser, obtenait
aussi pour nous, des mêmes personnes, une liasse de documents où j'ai
pu puiser les quelques renseignements que je vais avoir l'honneur de
vous communiquer.
Notre dernier volume renferme une courte notice sur Jacques Mous-
sard, à laquelle vous me permettrez d'ajouter quelques traits.
J. Moussard, fils Louis et Anne Accard, bourgeois de Bayeux, né
paroisse Saint-Martin, mourut le 6 août 1750, âgé de 76 ans, dans la
maison qu'il habitait avec son frère Guillaume, chanoine de Merville,
auquel il en louait une partie. Cette maison, sise paroisse Saint-Mâlo,
consistait en une cour fermée, une cave, cuisine, salon, salle, écurie,
office, chambres et greniers avec un petit jardin et la liberté à un puits ;
aux buttesouxtes, et l'allée qui va dans la rue Saint-Mâlo, les représen-
tants le sieur Vallée et du Mesnil-Leloup, le feu sieur Suhard, les héritiers
delà Perruque Etienne , le sieur de Sainl-Vast Petit-Cœur, le sieur le
Coquautrix (Coquatrix).
Ill'avait achetée à réméré, le 30 mai 1718, de noble et discrète per-
sonne François Suhard, prêtre, doyen du Saint-Sépulcre de Caen. Elle
était alors louée au sieur de la Fresnée, Pierre, et à la demoiselle de
Beauvetz.
— 41 —
Moussard avait épousé une demoiselle Anne de Mongaudin, dont le
père, Olivier, était peintre de portraits, fils de Michel de Mongaudin,
peintre aussi.
Après son décès, il laissait six enfants dont cinq filles et un fils, Thomas-
Guillaume-Louis Moussard, qui avait épousé Jeanne-Madelaine de Varroc.
Celui-ci fit dresser un inventaire qui offre des détails assez intéressants sur
la bibliothèque et les instruments professionnels du défunt dont l'héritage
se montait à 18,71a livres 8 sols, somme dont les cinq filles ne reçurent
que 5,164 livres 13 sols 9 deniers, d'après les lois successorales d'alors.
Après les niveaux d'eau, les compas à vis, les équerres, les règles, les
équerres à trépied, le graphomètre, la sauterelle pour prendre des angles,
le microscope, la lunette d'approche, la planche de cuivre, les pinceaux,
on trouve les pierres à polir, le massico, la sanguine, la pierre du levant,
la terre verte, le stil de grain, le bronze, le vert de gris, l'indigo, la
gomme adragante, la perosinne, l'outre-mer, la cerûse, la cendre bleue,
la litarge, et de l'or (deux livres pesant).
Cette curieuse nomenclature des ingrédients de la cuisine picturale d'un
tableau, prouve que l'élève de Jouvenet n'abandonna jamais complète-
ment l'art qui avait été ses premières amours. Dès 1700, il avait assez de
talent pour qu'on lui confiât l'exécution de tableaux d'église. Une note
écrite sous sa dictée, sur son lit de mort, par son fils, est ainsi conçue :
Je dois aux héritiers de M. le Clerc, marchand de galon d'or, rue aux
Fers, près la halle, qui m'avait donné, en 1700, en partant de Paris, pour
Jui faire un tableau destiné pour l'église de Fleury, près Magny, où son
frère venait de mourir curé, 60 livres.
Trois autres notes, parmi celles qui suivent la précédente, ne sont pas
sans intérêt. La première nous apprend qu'il donna alors à M. Dulong-
buisson, échevin, qui était venu le visiter dans sa maladie, le dessin du
portail de la Charité. La seconde est une donation à sa fille, qui avait
épousé le sculpteur Mangin (1), des sommes d'argent qu'il lui avait prêtées
à différentes époques, ce qui n'indique pas que son gendre fût jusque-
là dans une situation brillante. Une troisième recommande de remettre
à l'abbé Carité, sous-bibliothécaire du Chapitre , les édifices antiques de
Rome, par Desgodets, qu'il avait sans nul doute empruntés.
(1) Jean-Louis Mangin, sculpteur, fils de feu J.-B. Mangin et Jeanne-Madelaine Doulley,
épousa, le 16 février 1730, Marie-Anne Moussard , fille Jacques Moussard, architecte, et feue
Anne Mongaudin ou de Mongodin, morte à 37 ans, le i3 février 1730, et inhumée dans la
nef de Saint-Mâlo. Jacques Moussard fut aussi enterré dans l'église Saint-Mâlo.
— 42 -
Outre les ouvrages religieux, historiques, médicaux et de morale, qui
se trouvaient dans la bibliothèque de tout bon bourgeois de province au
xvnie siècle, nous trouvons des ouvrages de géographie, de gnomonique,
de mathématiques, et de géométrie, sciences inséparables de la profession
d'architecte à laquelle il avait fini par se livrer presque tout entier.
A une sphère évaluée 6 livres, nous rattacherons une méthode pour
apprendre la géographie, la géographie de M. de Fer, les nouvelles conjec-
tures sur le globe de la terre et l'examen de la figure de la terre.
Les auteurs de gnomonique comprennent : la règle artificielle du
temps ; méthode pour faire les cadrans ; la gnomonique ; la chronomo-
nique ; le traité général des orloges (sic).
Le cours de mathématiques d'Ozanam, ses récréations mathématiques,
son traité de mathématiques sur les fortifications ; un cours de mathé-
matiques sur l'arithmétique ; la nouvelle mécanique de Varignon ; un
traité de la jauge ; un calcul de toisé ; le recueil de mathématiques du
Père Hoste ; l'école des arpenteurs ; l'usage de l'instrument universel,
constituent la section mathématique de sa bibliothèque.
La géométrie comprend : traité de la grandeur ; géométrie pratique ;
traité de géométrie ; recueil de géométrie ; géométrie de de Ratte ;
trigonométrie ; éléments d'Euclide ; table des sinus et des tangentes ; la
mécanique du feu par l'abbé Gouye.
L'architecture de Bulet ; nouveau traité d'architecture par Cordemoy ;
l'architecture de David Lair ; Vitruve , traité de la coupe des pierres ;
l'architecture de Delorme ; l'architecture française ; les fortifications par
Antoine Deville ; l'ordonnance de l'architecture de Perrault ; l'armonie {sic)
universelle ; l'usage du compas de proportion ; l'expérience de l'archi-
tecture militaire, composaient sa bibliothèque professionnelle.
Notre illustre concitoyen ne devait pas être doué d'une bonne vue,
car cet inventaire nous révèle l'existence de 14 paires de lunettes à son
usage (1).
Il avait travaillé jusqu'à son dernier jour ; en effet, c'est à Cerisy, où
il avait été appelé pour des travaux de son art, qu'il fut prisdela maladie
(1) Les clefs de la maison mortuaire avaient été confiées à Michel Béziers pbre, vicaire de
Saint-Mâlo, qui signa à la quittance des frais d'inhumation, a5 livres, avec le Guedoys, curé,
Cicille et Carité, chapelains. De celte somme, ?o livres payaient la sépulture dans l'église ;
le reste solda le bas clergé. Le curé et les prêtres avaient remis leurs droits, en considération
des services rendus par le défunt à l'église.
— 43 —
dont il mourut. Lebreton, sellier, dans la litière duquel on le rapporta à
son domicile, reçut un salaire de ia livres.
De ses 5 filles, 4 se marièrent, dont Tune à Mangin, le sculpteur, et une
autre à Ravend Kasiph Jahiet, sieur de la Couture, qui représenta, lors
de l'inventaire , la cinquième , Marie-Hélène , religieuse aux Bénédic-
tines de Bayeux.
Jacques avait un frère puîné, nommé Guillaume, né le 20 février 1680,
qui fit ses humanités au Collège de Bayeux et embrassa l'état ecclésias-
tique, où il ne fut pas moins recommandable que son frère avait été
distingué dans l'architecture.
Au temps où il suivait les exercices du grand Séminaire, dirigé par les
Lazaristes, les ordinands avaient coutume, aux heures de récréation, de
se délasser de leurs études en soutenant des thèses fantaisistes sur des
sujets plaisants. Lorsque son tour fut venu, il en composa une sur ces
deux questions : Cur moriatur hotno ? Cur caulis nascitur horto ? Pour-
quoi Thomme meurt-il ? Pourquoi le chou croît-il dans les jardins ?
Le hasard voulut que le pieux et vénérable M. de Nesmond fût en visite
au séminaire pendant la soutenance de cette thèse, dont la singularité le
rendit curieux d'y assister. Stimulé par la présence du prélat, le jeune
Moussard donna cours à toute sa verve et développa tellement ses moyens
que son auditeur, instruit d'ailleurs de ses mérites, résolut de l'attacher
à sa maison.
En 1699, il reçut les ordres mineurs de M. de Nesmond ; en 1701, le
célèbre Huet, évêque d'Avranches, lui conféra le sous-diaconat ; en 1704,
l'évêque d'Evreux, Léonor II, Goyon de Matignon, l'ordonna prêtre.
Ce fut par le pénible exercice de la prédication qu'il débuta dans les
fonctions ecclésiastiques. Préparé par de fortes études, pénétré de la
doctrine et du style des grands sermonnaires par une lecture assidue de
leurs œuvres, le jeune orateur aborda la chaire dans les conditions les
plus favorables et pendant plusieurs années occupa avec distinction les
différentes chaires de Bayeux et de Caen.
Les panégyriques de Saint-Louis de Gonzague et de Saint-Stanislas
Kostka qu'il prononça, en l'église des Jésuites de cette dernière ville, en
novembre 1730, lors des fêtes en l'honneur de leur canonisation, sem-
blent avoir terminé sa carrière apostolique.
Chapelain de Saint-Léonard, dans l'église Cathédrale, et de Saint-Gratien,
dans l'enceinte de l'hôpital-général, Moussard, sur la collation et présen-
- 44 —
tation de messire Hyerosme Dufaur de Pibrac, grand doyen et chanoine
de Saint-Germain, fut nommé au bénéfice-cure de la Poterie de Bayeux,
vacant par le décès de Me Hervé Bihoreau, dont il prit possession le
samedi 14 mars 171 1, en présence de messires Jacques de la Lande, pbre,
archidiacre de Caen, seigneur du Détroit, Thomas de la Lande du Détroit,
chanoine du Locheur, et Pierre Lhonorey, pbre, chanoine de Cartigny,
M' Antoine Dajon, obitier de la Poterie, Gabriel Le Guelinel, pbre,
vicaire de Saint-Loup, Thomas Cicille, pbre, chapelain de Saint-Mâlo,
Richard Le Pelley, pbre, curé d'Argouges sous Bayeux, Gilles André,
Thomas Binet et Robert Lenourichel, pbre, et les paroissiens.
Mais M. de Pibrac avait donné les provisions d'une cure à laquelle il
n'avait que le droit de présenter et dont le pourvu avait pris possession
sans avoir eu de provisions de l'Evéque à qui appartenait l'institution.
D'où difficulté canonique, mais le grand Doyen s'adressa, le 26 mars 171 1,
à un sieur Aubert, avocat à Paris, qui indiqua le remède. M. de Pibrac
n'avait qu'à présenter à Mons8r la même personne à laquelle il avait
donné provision et que la collation donnée ne le privait pas du droit de
présenter à nouveau.
Peu après, il obtenait la prébende de Merville.
En 171"), il publia une « Relation de la mort et des obsèques de feu
Révérend Père en Dieu, Mgr de Nesmond, évèque de Bayeux >.
En 1716, son protecteur, le grand Doyen, abbé de Saint- Benoît-sur-
Loire, et lors vicaire-général de Joseph-François de la Trémoille-Noir-
moutier, cardinal de Sainte-Trinité, in monte Pincio , le nomme greffier
de l'officialité diocésaine à cause, dit-il, de son honnêteté, capacité, fidé-
lité et expérience des affaires.
En 1720, il est nommé communier-receveur du chapitre pour sept
ans. Il avait pour commis J. Fumée, avocat à Bayeux, syndic de MM. du
Chapitre, lequel devait avoir, chez lui et à ses frais, un grenier, pour
engranger les blés de dîme.
Mettant soigneusement à profit les loisirs que lui laissaient ses fonc-
tions, Moussard, tout en poursuivant l'étude de la théologie, aborda
celle du droit. Comme il était astreint à résidence, il dut solliciter du
Roi des lettres de dispense d'études qui lui turent accordées le 13 juin
1722 et entérinées à la Cour du Parlement de Rouen le 17 juin suivant,
sur le rapport du conseiller Baudoin du Basset, pour prendre ses degrés
de bachelier et licencié en droit civil et canonique en l'université de
Caen, en subissant les examens et en soutenant les thèses sans observer
-45 -
aucuns interstices au temps de l'étude, pour être ensuite reçu au serment
d'avocat, s'il est capable.
Le 25 juin, il fut reçu avocat par l'Université, assemblée ce jour-là
pour des affaires ou une réunion publique et mérita les suffrages de tous.
Le 22 décembre suivant, il prenait possession de l'office de Scolastique,
qu'Antoine de Murasson, son ami, lui avait résigné.
Sa conduite, pendant le pontificat de Mgr de Lorraine, si fort agité par
les disputes sur la grâce, lui mérita l'estime de ses collègues. M. de
Merville, en eftet, dit Béziers, sans trahir ses sentiments, se comporta au
milieu de ces troubles avec tant de circonspection qu'il ne donna jamais
prise sur lui et qu'aucun parti ne lui en sut mauvais gré. Aussi, le
Chapitre, convaincu de sa capacité qu'il avait éprouvée en maintes
circonstances, lui conféra-t-il, en 1728, ainsi qu'à plusieurs de ses collè-
gues, les pouvoirs de vicaire-général pendant la vacance du siège.
En 1739, le 20 septembre, il recevait du même corps, des lettres le
nommant au poste délicat d'official. Le 30 du même mois, M. de Luynes,
nommé à l'évéché de Bayeux, confirma ce choix. Le titulaire se montra
digne de cette confiance, traitant les affaires qui lui étaient soumises avec
une intelligence et une netteté peu communes. Il mérita même du
Procureur général de Rouen, sur la communication de quelques-unes de
ses procédures, cette louange, qu'il le tenait pour un des plus habiles de
la province.
En 1738, M. Moussard fut chargé par Mgr de Luynes de la réfection du
bréviaire et accomplit presque seul cette tâche fort appréciée des hagio-
graphies. En récompense , le prélat qui présidait aux destinées de
l'église de Bayeux, le nomma grand-vicaire de la métropole de Sens, où
il venait d'être promu (1739).
M. de Merville mourut le 19 novembre 1756, des suites d'une paralysie-
Il était alors chanoine de la prébende de ce nom , scolastique et officiai.
Il avait, en 1749, résigné ses chapellenies de Saint-Léonard et de Saint-
Gratien à Guillaume Mangin, clerc, parent sans nul doute de son neveu
par alliance, le sculpteur Mangin, peut-être même son petit neveu.
M. Moussard fut un ecclésiastique d'un discernement éclairé dans les
affaires les plus épineuses, dit Béziers, l'ami de cette famille, de beaucoup
de justesse dans le raisonnement et de prudence dans sa conduite. Sans
faire paraître autant de vivacité que son frère, il avait un esprit plus
brillant et plus solide. La douceur de son caractère, jointe à une physio-
nomie heureuse, rendait son commerce aimable. Il était recherché dans
— 46 —
les sociétés, mais l'amour de l'étude et de la retraite remportait chez lui
sur les agréments qu'il aurait pu goûter dans le monde.
Dans sa jeunesse, il se délassa quelquefois à composer des pièces
fugitives qu'il lisait à ses amis. Devenu vieux, il condamna au feu tout
ce qu'il avait fait dans ce genre, excepté sa thèse burlesque du grand
Séminaire. Elle fut recueillie par son neveu, Thomas-Guillaume-Louis,
conseiller au bailliage de Bayeux, ainsi que les manuscrits de ses sermons.
Nous n'avons trouvé nulle trace des œuvres de Guillaume Moussard,
dispersées, peut-être , par l'indifférence de leurs détenteurs successifs, ou
détruites par des mains inconscientes.
E. ANQUETIL..
— 47 —
E
DE LA
RÉVOLUTION A BAYEUX
I
LE CAVALIER JACOBIN DE LA SOCIÉTÉ POPULAIRE
« Le Comité de Salut Public imagina de se faire offrir un cavalier tout
équipé par les Jacobins. L'exemple fut alors suivi partout. Communes,
clubs, sections, s'empressaient d'offrir à la République ce qu'on appelle
des cavaliers jacobins, tous parfaitement montés et équipés. »
Ces ligi ss de M. Thiers furent vérifiées à Bayeux, où le Club ne voulut
pas être en retard de patriotisme et d'où partirent aussi, à pied et mili-
tairement, des jeunes gens choisis pour se rendre à l'école de Mars
nouvellement rétablie.
Pour aujourd'hui, nous nous contenterons de tirer des débris de nos
archives locales les quelques traces restantes du Cavalier Jacobin de la
Société populaire de Bayeux.
Dès le 9 octobre 1793, lors des premières réquisitions, le citoyen Bou-
vier, Pierre, dit Nimes, parce qu'il était originaire de cette ville, cafetier,
mort le 18 fructidor an xi, chargé de la recherche et de la préparation du
salpêtre pour fabriquer de la poudre, avait fait offre, pour le service de
la République, d'une jument qu'il devait amener le lendemain et il avait
été arrêté, sur sa demande, que son offre serait consignée au registre des
délibérations où nous l'avons lue.
Le i'r pluviôse an 11e de l'ère républicaine, à la séance de la Société
populaire, présidée par Jean Tanqueray, né à Deux-Jumeaux, ancien
avocat au bailliage et syndic de l'ordre, rédacteur du cahier du Tiers-
Etat, après lecture d'une lettre du citoyen Jourdeuil, adjoint au minis-
tère de la guerre, plusieurs frères demandèrent que la Société montât
et équipât un cavalier. Le frère Delleville, tanneur, offrit pour cela une
— 48 —
somme de cinquante livres. Plusieurs motions furent discutées et la
Société arrêta, finalement, à l'unanimité des membres présents, qu'elle
fournirait un homme et un cheval, équipés, pour la défense de l'unité
et de l'indivisibilité de la République.
Moulland, Gabriel, homme de loi et agent national du district, Samson,
ex-curé de St-Ouen du Château, Bessin, Jean-François, instituteur (i), et
Hardouin , l'aîné, membres composant le comité de correspondance,
chargés d'écrire à la Convention pour lui faire connaître cet arrêté.
On décida également l'envoi à tous les frères d'une circulaire destinée
à leur faire part de l'arrêté qui venait d'être pris, et à les avertir que « la
décade passée, ils ne seraient plus reçus à partager le bonheur d'être
utiles à la république », suivant la rédaction patriotique du secrétaire de
Langle.
Le lendemain, a pluviôse, le frère La Cauve, J.-B.-François, marchand
de dentelles, monte à la tribune et présente un jeune enfant de 3 à 4 ans,
sorti du citoyen Ferey de Lonboy (Féret-Dulongbois), dont lagrand'mère
dépose à la Société une somme de 30 livres pour le cavalier qui ira à la
défense de la patrie. On applaudit vivement et mention fut faite au procès-
verbal de ce don volontaire et vraiment républicain. Dans cette même
séance, le frère Moussard, Edouard-Prosper, présenta un citoyen pour
être le cavalier de la Société ; mais comme le présenté était de la première
réquisition et devait très prochainement rejoindre les drapeaux pour son
propre compte, le Club ne voulut point l'agréer et passa à l'ordre du jour.
Une certaine émulation régna pour fournir l'équipement de l'homme
et du cheval, offerts à la Convention. Le frère Dupuy, Elie, sellier, obtint
une mention civique, le 3 pluviôse, pour avoir offert de fabriquer gratis
tout le harnachement de ce dernier. Le lendemain, le frère Bouvier, pour
abréger l'ouvrage proposé par Dupuy, offrait une selle toute confection-
née. Sa motion fut accueillie avec faveur et il fut décidé que Dupuy
n'aurait à fournir sa main-d'œuvre que pour le restant de l'équipage.
Mais il fallut revenir sur cette décision quelques vingt jours après, car
la selle si pompeusement offerte se trouva, au rapport du frère Bidard,
« entièrement défectueuse, vieille et trop courte », si bien que, le
23 pluviôse, Dupuy fut chargé de l'entier harnachement du cheval, selle
comprise. Après le cheval, l'homme : le frère Ledoux, tailleur, offrit le
(1) Mort à Bayeux, le a4 septembre 1826, originaire de Skechelleim (Prusse), et âgé de
68 ans.
— 49 —
service de son travail, et sur la proposition du frère Samson, ex-curé de
St-Ouen du Château, on décida de fournir du cuir au frère Le Maître,
pour confectionner des bottes. Le frère Tardif, l'aîné, offrit, à lui seul, un
sabre et un mousqueton pour l'armement (13 pluviôse).
La décade impartie pour renvoi des offrandes n'ayant pas produit un
brillant résultat, le frère Samson demanda et obtint un supplément de
délai d'une nouvelle décade.
On décida, le 13 pluviôse, que le cavalier équipé par la Société serait
pris parmi les individus non compris dans les réquisitions et qu'il serait
fait un chapitre de recette particulier des offrandes des frères et autres et
que les individus y seraient dénommés.
On y porta 50 livres offertes par Gardin-Néry, au nom d'un citoyen
anonyme ; 10 livres déposées sur la tribune par le citoyen Voisin, ex-
prêtre, sergent-major, volontaire de la réquisition, de St-Lô ; 35 livres,
remises en don au frère Hue, secrétaire de la commune, par le citoyen
Mesnil, tonnelier ; 50 livres, versées à la tribune, par le frère Loyer,
pharmacien, au nom du citoyen Vallée, ex-prétre de cette commune ;
10 livres offertes par le citoyen Brisoys, 3e. Le 30 pluviôse, les sommes
encaissées se montaient à 33«j livres.
Le 3 ventôse, les citoyens et citoyennes présents à la séance contri-
buèrent de 203 livres 15 sols pour l'équipement et l'armement du cavalier.
On avait donc recueilli dans ce but, à cette date, 438 livres 15 sols.
Le septidi de la i* décade de ventôse, le frère Lentrin, François-Jacques,
aubergiste, membre de la Commission chargée de s'occuper du cavalier
national, présenta à la Société populaire, réunie sous la présidence du
citoyen Vernet, Pierre-André-Jean-Joseph, chirurgien en chef de l'armée
des côtes de la Manche, un nommé Mauny, Gabriel, natif de la commune
d'Asnières, comme cavalier, pour remplir le vœu de la Société. Ce citoyen,
présent à la séance, fut couvert d'applaudissements. La Société lui témoi-
gna toute sa satisfaction pour cet acte de civisme, et sur la motion d'un
membre, il fut arrêté que ledit Mauny assisterait à la fête civique du
prochain décadi, monté, équipé et armé, ce qu'il accepta.
Le procès-verbal de cette fête qui eut lieu, le 10 ventôse, pour la
plantation de trois arbres de la liberté et l'inauguration des pierres de la
Bastille, indique bien que le cortège, dans lequel était la déesse de la
Liberté, comprenait un certain nombre de cavaliers, « autant qu'ils purent
se monter », car les chevaux étaient rares , mais il n'est point fait men-
tion que Mauny fût parmi eux.
4
— 50 -
Il ne devait pas, d'ailleurs, avoir d'uniforme pour ce jour-là, d'après
cette mention du registre du club à la date du duodi, 13 ventôse, c'est-à-
dire du surlendemain, portant que sur la proposition de frère Cerrès,
Laurent, la Société arrête que le cavalier sera habillé de drap « d'EUe-
beuf ». On alla vite en besogne et tout dut être prêt pour l'octidi de la
seconde décade, car, à cette date, Mauny se présenta à la tribune et invita
ja Société à accélérer le moment de son départ.
On stimule, dès lors, le zèle de la Commission. Dès le lendemain, le
frère Le Breton, capitaine, expliquait que la jument proposée par le
citoyen Bouvier de Nismes est en état de monter le cavalier, mais qu'elle
avait été réquisitionnée par le District, si bien qu'il avait dû prendre des
engagements envers ses membres. On la lui avait cédée, vu l'urgence, mais
à charge de la payer ou de la remplacer. Le Breton déclara aussi avoir
reçu la selle des mains du sellier. L'Assemblée applaudit à toutes ces
mesures.
Le 26 ventôse, le même frère Le Breton annonçait que l'équipement
du cavalier de la Société est prêt et qu'il désire se rendre le plus tôt
possible au poste de l'honneur et demander que la Société s'occupe de
cet objet. La Commission, chargée de la question du cavalier, fut invitée
à se retirer au Directoire du District, vers le Commissaire des guerres,
pour régler la route de Mauny.
Comme il y eut quelque retard, Moulland, dans l'intervalle, le a germi-
nal, demanda qu'on < invite tous les frères qui n'ont pas contribué dans
la dépense que fait la Société à le faire et à se présenter au bureau
à cet effet. »
Le 14 germinal, le frère Moutier, Gilles-Thomas-Robert, perruquier,
qui s'impatientait de tout ce retard, demanda « que l'on envoyât dépu-
tation au Directoire pour savoir quand le cavalier armé par la Société
partirait ». Le Breton et Jouet, Pierre-François, y furent envoyés ; de
retour, ils firent savoir que Leforestier, Lambert-Léonard, chargé de cette
affaire, était à la campagne, et qu'il répondrait à la question quand il
serait de retour. Le lendemain, Moutier, revenant à la charge, demanda
que l'on écrivît au ministre pour faire partir le cavalier. Mais on décida
d'attendre « le retour de Leforestier, pour qu'il rende compte à la Société
des opérations qu'il a faites à cet égard, sauf à députer vers lui, s'il ne
venait pas ».
Leforestier n'étant pas venu le 16, Le Breton fit décider qu'il rendrait
compte le 17. Mais ce jour, qui était le septidi, le club reçut des Admi-
-51 —
nistrateurs du Directoire du District une lettre relative au départ du
cavalier. Satisfaction était donnée aux réclamations de la Société qui
chargea son Comité de correspondance d'écrire à Mauny de « se rendre
à Bayeux choisir le corps où il veut entrer et prendre un ordre de route ».
Déférant à la lettre qui lui était adressée, Mauny se présenta à la séance
du décadi, ao germinal an a, réitérant qu'il était prêt à partir et deman-
dant à entrer dans le régiment ci-devant Conti, ou tout autre que la
Société lui indiquera. On arrête que le frère Mauny se concertera avec la
Commission et que cette Commission s'adjoindra le Commissaire des
guerres, s'il est nécessaire.
Le lendemain, Le Breton, un des membres de la Commission, dit qu'il
était nécessaire que la Société écrivît au citoyen Estienne, commissaire
des guerres, pour qu'il donnât, suivant la loi, une route au cavalier.
C'est donc cet officier qui dirigea Mauny sur l'armée du Nord, comman-
dée par Moreau.
Mauny, rien que par le choix qu'il indiquait du régiment de Conti-
cavalerie, semble avoir servi antérieurement dans ce corps : c'était, d'ail-
leurs, un homme d'un certain âge, puisqu'il était en dehors des réquisi-
tions. Le frère Groult, dans la séance du 22 germinal, exposait que le
* cavalier de la Société, mû du désir de défendre la patrie, se serait fait
un devoir de partir, quand même il ne lui aurait été rien remis ». 11
accepta toutefois le reliquat de la recette faite pour lui et son cheval,
recette dont Groult rendit un compte qui fut adopté de confiance.
Bouvier, aliàs Nismes, éprouva des difficultés pour obtenir du District
le paiement de la jument dont il se réputait propriétaire. On ne voulait
pas lui en verser le prixsans le consentementdu Département. Il s'en plaignit
le 26 germinal. A son retour de l'expédition de Granville, il fut obligé de
requérir une expédition du procès-verbal de son rapport pour être réglé.
Dès floréal, Mauny avait rejoint le Ier régiment de carabiniers de
l'armée du Nord, car le primidi de ce mois, il écrivait déjà une lettre à
la Société populaire.
En prairial, le frère Malherbe, membre du District, lisait, en séance
de club, une seconde lettre du cavalier de la Société. « Les récits satisfai-
sants que présente cette lettre par rapport au succès des armes de la
République, dit le procès-verbal, et à la conduite du cavalier Mauny, ont
fixé l'attention de la Société et il a été arrêté que mention en serait faite
au procès- verbal, duquel extrait serait remis à Malherbe pour la trans-
mettre à Mauny ». _..,,.
— 52 -
Le 5 messidor en suivant, « le frère Letual , président, donna lecture
d'un rapport fait aux frères de Bayeux, par le citoyen Mauny, cavalier au
icr régiment de carabiniers de l'armée du Nord, en date du 30 prairial, de
la prise que les soldats de la République ont faite d'Ypres. après quinze
jours de siège, et de toutes les munitions de guerre et de bouche dont ils
se sont emparés. Le citoyen Mauny demande que le président donne
l'accolade fraternelle de sa part aux citoyens et citoyennes de la Société
de Bayeux. Cette accolade a été reçue pour les frères et citoyens par
Lacauve, aîné, et par la citoyenne femme Vitard (menuisier-architecte),
pour les citoyennes, le tout aux plus vifs applaudissements de la part des
sociétaires et des tribunes ».
En thermidor, le 7, Moulland, Gabriel, qui présidait la séance, lut une
autre lettre du frère Mauny, cavalier, à la Société, datée au départ, de
Malines. On la souligna par des applaudissements frénétiques et on
décida d'y faire une réponse. Les registres du club n'étant plus qu'au
nombre de a ou 3, il est impossible de connaître cette correspondance.
Le 9 fructidor an a, le 3 vendémiaire et le 13 brumaire an 3, furent lues
par le président, le frère Malherbe et par Le Roy, du Comité des rapports,
trois nouvelles lettres du cavalier Mauny, retraçant encore des succès nou-
veaux pour les armées de la République, et pour ce, toujours applaudies.
Ce furent les dernières.
Depuis, on ne trouve aucune trace du cavalier Mauny, ni aucun acte à
lui relatif, soit dans les registres de l'état-civil d'Asnières, sa commune
natale, soit dans ceux de Bayeux.
Tout porte à croire qu'il fut un des innombrables inglorieux qui mou-
rurent pour la patrie et pour le triomphe des idées nouvelles.
II
LA PREMIÈRE DÉESSE DE LA LIBERTÉ
La Société Populaire de Bayeux était réunie en séance, le 9 ventôse de
la a* année républicaine, quand le frère Vernet, qui la présidait ce jour-
là, présenta à la commission un drapeau tricolore dont les citoyennes
Lalonde Sainte-Croix, Verel, Cerrès, Moulland, Vimard, Chevallier,
Lamare-Picquot, Dangerville, Tavigny Duclos, Colibert, La Roche, Le
Roi mère et fille, des Acres, Hélie-Duroray, Buhot, Hardy et Le Gras
faisaient hommage à la Société.
Inutile d'ajouter que l'offre fut acceptée aux applaudissements unanimes
- 53 —
des membres présents et que mention honorable en fut faite au procès-
verbal.
Bidard, le secrétaire, exposa ensuite c qu'il s'était rendu avec ses
collègues de la Commission pour décorer les chars qui devaient servir à
la fête civique du lendemain, mais que la pénurie de matériaux et la
malveillance avaient entravé leurs opérations au point que partie de
leurs ouvrages ont été détruits, que, d'ailleurs, il n'y a point de femme
pour représenter la déesse de la Liberté. »
Après plusieurs motions, le frère (Bouvier dit) Nismes a présenté une
citoyenne qui s'est offerte pour remplir ce rôle, nommée Marie-Anne Lami.
La proposition fut acceptée et on arrêta que cette femme se rendrait chez la
citoyenne Verel, qui se charge de son habillement et décoration, conjointe-
ment avec la citoyenne fille Le Roy et autres citoyennes de bonne volonté.
Quant aux travaux de décoration des chars, on décida que les Commis-
saires s'en occuperaient le lendemain, dès le plus grand matin possible.
Ce même jour, Sanson, ex-curé de Saint-Ouen du Château, Biet, ex-curé
de la Madeleine, et Le Cousté, ex-curé de Sommervieu, abdiquèrent leur
qualité d'ecclésiastiques et déposèrent leurs lettres de prêtrise. Le lende-
main, ils faisaient cortège à la déesse de la Liberté !
Le 10 ventôse donc, le Conseil Général permanent de la commune de
Bayeux, où étaient présents les citoyens officiers municipaux, les notables
et les autorités constituées, se réunirent dans la maison commune, pour,
aux termes de leurs précédents arrêtés relatifs à l'exécution du décret de
la Convention Nationale, portant que, dans chaque commune, il serait
planté de jeunes arbres de la Liberté qui puissent reprendre, et dont les
racines fraîches et vigoureuses en fortifiant cet arbre sacré, seraient le
présage certain de l'affermissement de la République , planter, non un
arbre de la Liberté, mais trois, comme l'avait requis l'agent national
Moulland, et en même temps, inaugurer les 3 pierres de la Bastille,
envoyées par le patriote Palloy. La Société Populaire vint rejoindre les
autorités.
Sur les 10 heures du matin, le cortège se mit en marche, précédé d'un
détachement de cavalerie ; venaient ensuite un peloton de garde nationale,
les drapeaux et la musique. Suivait la Société populaire, avec le drapeau
offert la veille par les citoyennes. Ses membres étaient couverts du bonnet
rouge et armés de piques, sauf ceux qui portaient les bustes des martyrs
de la Liberté : Jean- Jacques Rousseau, Marat et Le Pelletier St-Fargeau
et les 3 pierres de la Bastille.
— 54 —
0
Derrière, l'état-major de la garde nationale précédant les chars, que
M. Pezet, dans son Bayeux au xvm6 siècle, dit « antiques, de formes diffé-
rentes et splendidement ornés », détails que nous n'avons trouvés dans
aucun document et qui semblent contredits par la situation que Bidard
révélait la veille, comme nous le disons plus haut.
Dans le premier étaient des vieillards dont l'un portait une bannière
avec cette inscription : Respectons la vieillesse, c'est l'appui de VEtat. Le
second était rempli de défenseurs de la Patrie, blessés en combattant
pour elle et convalescents à l'hôpital de la Montagne. L'un d'eux portait
aussi une bannière et on y lisait : Nos bras seront encore utiles à la Patrie.
Sur le dernier char, « traîné par 3 chevaux blancs était, dit le procès-
verbal officiel, une jeune citoyenne, choisie dans la classe indigente et
honnête, pour servir de déesse de la Liberté ». Le procès-verbal de la
séance du 9 ventôse nous fait goûter le mot choisie, et quant à la classe
indigente et honnête, elle avait sa rivale dans la bourgeoisie, où pour le
même rôle de déesse, lors des fêtes subséquentes, on trouva la sœur du
juge de paix Mutel et une demoiselle Chassay, tante de l'abbé de ce nom,
un des chapelains de Tex-impératrice Eugénie, et qui, plus tard, épousa
M. **\
La déesse, armée d'une pique, coiffée du bonnet phrygien d'où s'échap-
pait son abondante chevelure, n'ayant pour tout habillement qu'une
légère tunique de gaze blanche, foulait aux pieds les anciens attributs du
fanatisme et de la royauté. Sur le devant du char étaient placés l'Acte
Constitutionnel et les Droits de l'homme. Un groupe d'enfants entourait
la Déesse et lui présentait des fleurs : l'un d'eux portait devant elle une
bannière sur laquelle était écrit : Ne me change^ pas en licence et vous
sercç heureux. Tous les jeunes gens de 10 à 15 ans, habillés * décemment
avec un ruban tricolore en écharpe, avec des bonnets rouges ou de
police », escortaient le char.
Après s'avançait une charrue sur laquelle était une gerbe de blé. Un
cultivateur, assis sur la gerbe, dirigeait deux bœufs qui servaient d'atte-
lage. Plusieurs autres cultivateurs entouraient cette charrue, portant des
instruments aratoires, avec cette pancarte : Richesse de la Patrie.
Les autorités constituées marchaient ensuite , flanquées des jeunes
citoyens de la réquisition. Le cortège était fermé par un second détache-
ment de cavalerie.
On alla, dans cet ordre, planter les 3 arbres de la liberté, un par
section : i° sur le milieu de la place de la Liberté, suivant le plan qui en
- 55
avait été dressé ; a* sur la place de l'Egalité, entre le corps de garde et le
tilleul ; 30 au haut de la rue Saint-Floxel, sur la petite place triangulaire.
Le citoyen Lame, procureur national de la maîtrise des eaux et forêts,
avait fait une pétition au Département, le 39 pluviôse précédent, pour
être autorisé à délivrer 3 jeunes chênes de la forêt de Cerisy. Mais, le
1" ventôse, craignant que de jeunes chênes élevés en haute futaie ne
puissent reprendre, Philippe Lamare, Cerrès et Lentrin furent chargés
de s'en procurer trois autres.
On revint au temple de la Raison. Les bustes des martyrs de la Liberté
et les pierres de la Bastille furent placées sur l'autel de la Patrie, élevé
par Mutel, Charles-François-Gabriel, avoué, officier municipal, le 7 plu-
viôse précédent, à l'occasion de la fête pour le retour des volontaires de la
Vendée, autel construit à demeure pour la célébration des fêtes de décadis.
Le frère Le Tuai, ci-devant maire (il avait été remplacé dans ces fonc-
tions, le 20 pluviôse, par Nicolas-Honoré-Philippe Guérin Lahoussaye,
ancien lieutenant-général de police), y prononça un discours patriotique
et analogue à la fête. Des hymnes civiques furent chantés, et cette petite
fête se termina par des jeux patriotiques, des chansons et des danses.
La fête terminée, on songea à récompenser les services de la déesse.
Dès le 11 ventôse, la Société Populaire arrêta que son président nomme-
rait une commission pour solliciter la reconnaissance des citoyens de la
commune en sa faveur. Une quête fut donc faite à son bénéfice par de
jeunes citoyens et citoyennes qui vinrent apporter, dans la séance de
sextidi de la ae décade de ventôse, le résultat de leur mission. Ils entrent
dans la salle au milieu des applaudissements de la Société et des tribunes,
les citoyennes prennent séance sur les bancs qui leur ont été préparés.
Le président Tanqueray leur adressa la parole au nom de la Société et les
félicita du zèle qu'ils avaient mis à remplir leur mission. Hue, le secré-
taire de la commune, déposa 98 livres qu'il avait reçues de plusieurs
citoyens pour être jointes à la collecte pour la déesse.
Le président fit le compte des sommes déposées et on trouva 1340 livres
(rectifiées, le lendemain, à 11 79 livres 15 sols). En annonçant ce résultat,
Tanqueray fit observer qu'il y avait encore deux sections dans lesquelles
on n'était point encore allé quêter.
Sur la motion de Leforestier, les sœurs donnèrent le baiser fraternel
au président.
Le chirurgien Vernet, en homme pratique, demanda que la Société
Populaire avisât aux moyens d'employer, le plus utilement possible,
-56-
pour la citoyenne Lamy, et de son consentement, les sommes provenues
et à provenir de la collecte faite pour elle.
Nîmes, de son côté, fit décréter qu'il serait c écrit aux citoyens et
citoyennes qui n'ont pas encore satisfait à la soumission qu'ils ont prise
de faire une collecte, dans les quartiers qui leur ont été désignés, au
profit de la citoyenne Lamy, pour les inviter à s'acquitter de leur
mission ». Cette motion visait évidemment les deux sections où, comme
nous venons de le dire, la quête n'avait pas encore eu lieu.
L'octidi de la a* décade, le citoyen Guezet (de la Péraudière), le jeune,
remit au président, le frère Vernet, une somme de 45 livres i«> sols;
celui-ci en annonça une autre de 5 livres.
On pensa un instant à constituer le frère Vernet dépositaire et receveur
des collectes qui lui seraient remises, sauf à délibérer après sur le mode
de l'emploi, dont s'occuperaient les citoyens et les citoyennes de la
Commission. « Un frère, observant qu'un tel arrêté est en contradiction
avec ce qui avait été arrêté hier, la Société arrête que les citoyennes
Quesnel, mère, née Delauney, Marguerite, femme de l'horloger, La Londe
(Delalonde Sainte-Croix) et Moulland s'entendront avec la citoyenne
Lami, sur l'emploi des sommes destinées à cette dernière, et qu'à fur et
mesure qu'il sera déposé des deniers sur le bureau, le Président s'en
saisira pour les remettre aux citoyennes ci-dessus désignées. »
Le lendemain, Vernet, le président, annonçait une nouvelle recette de
10 livres. Le aa ventôse, Blaize, fils, annonçait à la Société le résultat de
sa collecte avec les citoyennes Bunouville et Mutel et en remettait le
montant au Président, soit 364 livres 7 sols. Sur la motion du frère
Le Tuai, on arrête « que la Société écrirait aux citoyennes pour leur
témoigner toute sa reconnaissance. »
Le 39 ventôse, le président déposait sur le bureau la quittance des
1,505 livres 19 sols des collectes faites, ladite quittance signée de la
citoyenne Lalonde.
De ce jour au 4 messidor suivant, il fut disposé de cette somme au
profit de la citoyenne qui a représenté la déesse de la liberté. Les
citoyennes Lalonde, née Dumesnil, Françoise-Catherine-Charlotte, et
Moulland, née Claude, Marie-Hélène-Jeanne, fournirent leur compte de
dépenses, qui serait, sans nul douté, très curieux à étudier s'il existait
encore, mais qui a été emporté, comme la feuille, par le vent des réac-
tions successives.
Le Président fut invité par l'assistance à donner, en son nom, l'accolade
- 57 —
fraternelle aux deux citoyennes susdites, ^nândat agréable dont il s'ac-
quitta au milieu des applaudissements de la Société et des tribunes.
La déesse se nommait exactement Lamy, Marie-Anne. C'était une
dentellière, née à Ver (Calvados), le 3 janvier 1 77 1, de Jacques Lamy,
journalier, et Paris, Marie. Elle épousa, le 4 ventôse an IV, à Bayeux,
Langronne, Michel, dit Laporte, journalier, rue Saint-Loup, fils Thomas
Langronne, et Bosquain, Marie, à qui on donna le surnom de Dco. Elle
mourut à THôpital-Général, le 9 novembre 1843 !
III
ÉVÊQUE ET PRÉFET
La faveur dont jouit universellement, aujourd'hui, l'histoire de tout
ce qui se rapporte aux temps troublés de la Révolution Française et
aux années de tyrannie administrative qui les suivirent, m'a fait penser
que vous entendriez peut-être avec faveur le récit de quelques épisodes
de cette époque, ou laissés intentionnellement dans l'ombre ou éclipsés
par des faits plus tapageurs.
M. Jean de Bonnefon, dont tous connaissent les services rendus à M.
Combes, lors du dernier conclave, et dont la plume semble s'être fait la
spécialité de révéler la Rome papale aux profanes, publie sous le titre de
la Ménagerie du Vatican, une nomenclature des Français anoblis par la
papauté, ou qui le disent. A propos de ces derniers, il conte l'anecdote
que voici :
€ N'appartient-elle pas au Gotha du Vatican, cette femme aimable,
vaporeuse et soufflée qui organisa un salon joliment décoré, dans le goût
d'une crémerie ? Tous les hommes en vue de l'état républicain y passè-
rent. Le désert se fait maintenant, mais par ingratitude, autour de ce que
le monde appelle « la baronne » tout court.
Femme d'un modeste fonctionnaire, elle était jadis Mme Brault, sans
titre, ni tortil. Les deux lui vinrent par la Sainte Eglise dont elle fréquen-
tait les parvis, pour accompagner à l'autel ceux dont elle avait préparé
»
— et de quelle main — le mariage.
Un jour, Mm* Brault avait invité à déjeuner un ami, qui suivit, en
flânant, le chemin des quais pour arriver au logis de la bonne hôtesse.
Tout à coup, dans une boîte de bouquiniste, les yeux de l'invité aperçurent
une estampedéfraîchie. Elle donnait l'image fine d'un prélat et portait cette
légende gravée : « Mgr Brault, évèque d'Evreux, puis archevêque d'Albi,
- 58 —
baron de l'Empire ». Limage coûtait dix sols. Le promeneur l'acheta et
l'offrit à la dame. C'est gentil, c'est amusant, sourit Mme Brault. Ce curé
qui tombe dans ma famille me plaît.
Et l'on ne parle plus du portrait
Peu de temps après, Mgr Brault, érigé en oncle, figurait sous cadre
dans le salon de sa nièce, et le titre personnel de l'ecclésiastique défunt
passait à la baronne Brault
Cette baronne Brault, 87, boulevard Saint-Michel, qui s'était, en somme,
annoblie toute seule, n'a-t-elle pas fait l'extraordinaire mariage de ce
pauvre M. Clémentel, ministre des colonies, mariage qui s'acheva sur un
rapide divorce ? »
Cet article, extrait du Journal de Rouen, où se lisent tant d'articles
intéressants sur notre belle province, et dans lequel nous voyons (M. de
Bonnefon ne peut tout savoir !) que Mgr Brault, archevêque d'Albi, fut
d'abord évêque d'Evreux, nous suggéra certaines réflexions historiques
que nous formulons de la manière suivante :
Brault, Charles, né à Poitiers, le 4 août 1753, d'un procureur au prési-
dial de cette ville, ancien professeur de philosophie et de sciences
physiques à La Rochelle, sous-chantre du Chapitre de Notre-Dame la
Grande de Poitiers, chanoine de Sainte-Radegonde et curé de Notre-Dame
la Petite du même lieu, archidiacre, vicaire-général, vice-promoteur de
l'Officialité et professeur de théologie à l'Université de Poitiers, — dont
le mérite, l'esprit aimable et la sagesse avaient conquis l'estime générale,
émigra en Piémont, où il fut recueilli parla famille Avrogado, de Verceil,
jusqu'au jour où il prit, pour subsister, une place de sous-précepteur.
Rentré d'émigration. M. Brault fut appelé à l'évêché de Bayeux, où il
logea d'abord chez Mme de Campigny, — et non d'Evreux — par décret
du 9 avril 1802, du premier Consul. Le a décembre 180^, il assistait aux
cérémonies du sacre et du couronnement. Baron de l'Empire le itr mai
1808, chevalier de la Légion d'honneur le 15 août 1810, Promoteur au
Concile national de 181 1, où il se montra zélé partisan des doctrines de
l'église gallicane, ce Prélat, imbu, peut-être, outre mesure de la doctrine
de Saint Paul sur la soumission aux Puissances établies, se détourna de
l'astre disparu à l'île d'Elbe, pour saluer le soleil levant de Louis XVIII.
Un mandement de lui avait célébré Napoléon en faveur de qui « Dieu,
dans sa colère, a brisé le sceptre des Bourbons » ; une lettre pastorale,
quelque peu postérieure, loua Dieu du retour des Bourbons, et ordonna,
à cette occasion, une messe d'actions de grâces.
— 59-
Cette misérable palinodie donna lieu à une chanson satirique» intitulée
les 2 mandements, où se trouvent ces vers :
Dans le second, l'Empereur,
Dont il a la tabatière,
N'est qu'un vil usurpateur,
Dont Dieu fit justice en terre.
par allusion à une tabatière, sur laquelle se trouvait le portrait de l'empe-
reur, enrichi d'un entourage de diamants, que ce prince lui donna à
l'occasion de son sacre, et qu'il jeta, le3odécembre 181 5, lors de la rentrée
des Bourbons, dans le feu de joie des tableaux et bustes de l'usurpateur
auquel il présida. Hâtons-nous de dire qu'en homme pratique, il en avait,
au préalable, enlevé les diamants (1).
Après s'être contenté, comme sceau, d'un cartouche d'azur sur lequel
on lisait ses initiales entrelacées, l'évèque de Bayeux avait humblement
pris ce blason : coupé : le itr, d'argent à l'agneau pascal d'azur et de
gueules à la croix alaisée d'or ; le 2e, de pourpre à la couleuvre d'or,
tortillée en pal, accostée à dextre et à senestre d'une colombe aussi d'or.
Le 15 avril 18 16, jour commémoratif du passage du duc de Berry, — en
1814 — , il y eut à la Cathédrale une messe dite par un grand vicaire ;
Brault y prononça un discours, et le soir présida un banquet où il
porta un toast au Roi dont le buste fut inauguré par lui, le ier juillet
suivant.
Son zèle royaliste fut récompensé du siège archiépiscopal d'Albi,
récemment créé par le Concordat de 1817. Ce prélat, à la fortune duquel
tous les Concordats apportaient un nouvel élément, devint, de baron
d'Empire pair de France, en 1827, et mourut, âgé de 81 ans, en 1833.
Dans son archidiocèse d'Albi, où il ne se rendit qu'en 1823, il compta,
(1) M. Brault ne fut pas précisément un prélat goûté de ses contemporains, témoin ces
vers satiriques du bossu Lamare-Longueville, qui le stigmatisent en compagnie du maire et
du sous-préfet d'alors :
Dieu, contre son peuple irrité,
Jadis le punit par la peste.
Son courroux, pour nous plus funeste,
De trois fléaux nous a frappés ;
Le sot Conseil est notre maire,
Le dur Gênas est sous-préfet,
Brault notre évéque mercenaire :
Notre malheur est au complet,
Qu'il faut que Dieu soit en colère !
- 60 —
parmi les membres de son clergé paroissial, M. Caffarelli, l'ancien préfet
du Calvados.
Cet honnête homme, qui avait été d'église avant d'entrer dans l'admi-
nistration, ancien oratorien, disent les uns, ancien chanoine de Toul,
suivant les autres, puis, successivement, préfet de l'Ardèche, du Calvados
et de l'Aube, eut le courage, relativement héroïque, de protester contre
les procédés policiers, qui amenèrent et couvrirent, avec la collaboration
Doulcet de Pontécoulant et du Mesnildot de Vaubadon, l'assassinat admi-
nistratif du baron d'Aché, et avait eu l'honneur de passer, fonctionnaire
disgracié, de Caen à Troyes.
Il quitta l'administration peu après les événements de 1815 et se fit
oublier jusqu'au jour où, désireux de terminer ses jours dans son village
natal et investi des fonctions cultuelles auxquelles il avait été consacré,
dans son jeune âge, il se rendit, dans un modeste équipage, à l'hôtel
archiépiscopal d'Albi, sollicitant l'honneur d'être reçu par Mgr Brault,
sans toutefois décliner son nom.
Le Prélat, présidait, pour l'heure, un conseil d'ecclésiastiques et n'était
guère disposé à se laisser distraire de cette occupation si importante de
sa charge, pour recevoir un inconnu. Le solliciteur fut donc évincé, dès
l'abord. Mais il ne se lassa et insista tellement pour se faire ouvrir les
portes qu'il réussit à pénétrer auprès du Prince de l'Eglise.
Une fois admis en sa présence, il se révéla. « J'ai eu l'honneur, dit-il,
de me trouver, Monseigneur l'Archevêque, en votre compagnie, dans
beaucoup de solennités et de réception officielles, où j'occupais le fau-
teuil de la présidence. Je ne dois donc pas être, pour vous, un inconnu *.
Et comme le Prélat cherchait inutilement, dans ses souvenirs, pour iden-
tifier son visiteur, celui-ci continua : « Je me nomme Caffarelli ; j'étais
préfet du Calvados quand vous étiez évèque de Bayeux, et je viens, en
souvenir de nos anciennes relations, solliciter de votre paternelle bien-
veillance, une faveur à laquelle j'attache le plus haut prix: je viens
vous supplier de me confier la cure du Falga , berceau de ma famille et
mon lieu natal ».
Mgr Brault, surpris de cette demande, ouvrait la bouche pour en
demander l'explication quand son interlocuteur, reprenant la parole,
énuméra ses titres. « Je suis prêtre, Monseigneur, j'ai défailli aux jours
mauvais, mais jamais je ne manquai à l'obligation journalière du bré-
viaire ; c'est pourquoi le cabinet du préfet du Calvados resta toujours
fermé pour tous, pendant trois heures de l'après-midi. L'adversité, le
— 61 —
désenchantement de la vie, le dégoût des besognes louches m'ont, de
longtemps, ramené à Dieu, et je ne veux plus être qu'un obscur curé de
village ».
L'ancien évèque accueillit favorablement la requête de l'ancien préfet,
et en 18*26, celui-ci, âgé de 68 ans, décédait curé du Falga, béni, vénéré,
regretté de ses humbles paroissiens, et au jour de ses obsèques, les
nombreux fidèles qui vinrent lui jeter l'eau bénite, ne virent pas, sans
quelque étonnement, réunies sur son cercueil, et l'épée du préfet et
l'étole du prêtre, synthèse de la vie de celui que Dieu avait choisi, perdu,
puis ramené miséricordieusement à lui !
IV
L'ASSASSINAT DE FOIX-FAURY
Revenons à Madame Brault, cette baronne de contrebande, démasquée
par Jean de Bonnefon. Pourquoi cette dame Brault n'aurait-elle point
épousé, par hasard, un fils de Brault, Pierre, officier retraité, et de de
Faury de Foix, Marie-Bernardine-Adélaïde, sans état, décédée à Bayeux,
rue des Cuisiniers, âgée de 50 ans 1 mois, fille d'une des dernières victimes
de la chouannerie, Faury, chevalier de Foix, assassiné à Crépon, en l'an V, et
par conséquent noble, mais sans titre, par sa mère? La chouannerie, en effet,
ne fut pas enterrée, avec les dix-huit fusillés de la rue des Boulevards, dans
l'ancien enclos des Bénédictines. Différentes attaques, à main armée, qui
eurent lieu surtout dans le canton de Crépon, montrèrent que, si le géné-
ral Barbazan avait frappé à la tète, les voleurs, assassins ou brigands
insurgés contre le nouvel ordre légal pour satisfaire ou leur rapacité ou
leurs haines politiques, se débattaient dans leurs dernières convulsions.
M. Pezet, dans son Bayeux au xvme siècle, en parle sommairement et
discrètement, comme il convient à un historien concis et trop rapproché
encore des événements pour pouvoir en dévoiler tous les ressorts et en
nommer les acteurs. A un siècle de distance, il est loisible d'être plus
explicite et de tirer des mémoires du temps ou de la tradition orale tous
les renseignements qu'ils fournissent.
« Dans la soirée du 30 ventôse an V, le nommé Foix-Foury, commis-
saire du canton de Crépon, se rendant à Asnelles , lieu de sa résidence,
fut tué d'un coup de pistolet tiré à bout portant au milieu du dos. On a
dit que ce coup de feu fut tiré par un jeune homme de 17 à 18 ans , qui
faisait partie du groupe et que, s'étant engagé pour échapper aux pour-
- 62 —
suites, il avait honorablement servi dans les guerres de l'Empire , où il
fut tué, capitaine et chevalier de la Légion d'honneur. » Tel est le récit
de M. Pezet.
L'individu, qu'il désigne sous le nom de Foix-Foury, se nommait exac-
tement Faury, Louis-Dominique- Alexandre , chevalier de Foix, né à En-
trevaux (Basses- Alpes), d'une noblesse très-ancienne , marié en 1782 , à
Saint-Mâlo de Lisle, paroisse de Saint-Auban, diocèse de Glandèves,
même département des Basses-Alpes , avec Desmarais, Jeanne-Perine. II
avait alors 27 ans.
Sa famille, originaire de ce lieu , avait été riche et l'enfance d'Alexan-
dre, entourée de luxe, puis la ruine était venue et ce dernier représen-
tant d'une race noble se trouvait sans aucune fortune au commencement
de la Révolution. Il quitta le pays avec quelques débris de son ancienne
fortune et réussit à se faire nommer brigadier des douanes à Saint-Mâlo.
Mais sa qualité de gentilhomme le força bientôt à quitter cet emploi.
Il ne se soumit pas de bonne grâce à cette dure nécessité, fut incarcéré
et il était sur le point d'être envoyé au tribunal révolutionnaire, quand le
9 Thermidor ouvrit à beaucoup les portes de leurs prisons.
Réintégré, peu après, dans ses fonctions de brigadier , il fut envoyé à
Asnelles et bientôt nommé commissaire du Pouvoir exécutif près l'admi-
nistration municipale de Crépon. 11 acheta nationalement le presbytère
d'Asnelles, et y vécut dans une aisance relative avec sa femme et ses
quatre filles. On n'a jamais entendu dire qu'il lui eût été reproché aucune
vexation, ni aucun acte marquant de sévérité. Les causes de sa mort
furent diversement appréciées : selon les uns, la haine venait d'en bas et
et n'était motivée que par la supériorité d'origine et de tenue ; d'après
les autres, il aurait été victime de haines politiques. Ce dernier point de
vue rendrait plus plausible la version de M. Pezet, sur cet assassinat.
Un jour, en sortant de Creully avec un camarade, il fut l'objet de plu-
sieurs coups de fusil, dont Tun tua son compagnon ; ce jour-là, Faury eut
le bonheur d'échapper à la mort ; mais, peu de temps après , alors qu'il
sortait de Crépon, lieu où résidait la municipalité de canton près de
laquelle il exerçait ses fonctions , se dirigeant vers sa maison d'Asnelles,
précisément le 20 mars 1796, à 6 heures du soir, une douzaine d'hommes
l'assaillirent, le jetèrent dans un fossé et l'assassinèrent à coups de cou-
teau. Il avait 32 blessures quand on le trouva. Dans la main crispée du
mort était restée une forte mèche de cheveux blonds , bien qu'on lui
eût coupé le poignet jusqu'à l'os pour lui faire lâcher prise.
- 63 —
On l'avait entendu crier: « Pitié pour ma femme et mes pauvres en-
fants ». Les assassins, pour l'empêcher de crier, lui tailladèrent la bouche
dans toute sa largeur. Leur crime commis, ils allèrent saccager le jardin
et incendier la maison de leur victime, non sans en avoir pillé le linge et
l'argenterie qu'ils partagèrent plus tard entre eux. Une femme d'Asnelles,
nommée Lejonc, eut longtemps en dépôt les objets volés. Comme les
enfants de Faury criaient pendant le pillage, les chouans , pris d'un sem-
blant de pitié, leur rejetèrent quelques chemises à leur usage par-dessus
le mur.
La malheureuse veuve et ses enfants , en butte à l'inamadversion des
uns, objet de craintes de la part des autres, vécurent misérablement des
bribes de leur modeste aisance. La veuve succomba bientôt à la peine, et
ce fut une sœur à elle qui éleva les orphelines.
Le crime resta impuni.
Un certain nombre d'individus furent cependant arrêtés , en l'an V et
en l'an VI, sous l'inculpation d'avoir machiné ou favorisé cet assassinat
et d'en avoir été auteurs ou complices. Les registres d'écrou de la maison
d'arrêt de la rue Quincangrogne, où Caillet était concierge, portent les
noms de Mallet, Louis-François , officier de santé de y classe à Meu-
vaines ; Mallet, Louis, fils Louis, fermier de la grande ferme de Bazenville ;
Loiseau, Michel, sergent à la aa compagnie franche stationnée à Bayeux;
Le Véel, Paul, )) ans, marchand de chevaux, herbager et cultivateur à
Saint-Germain-de-la-Lieue ; Àdeline, Charles, dit La Pigacière, 47 ans,
cultivateur au Manoir ; Renaude, Charles, fils François , 34 ans , cultiva-
teur à Crépon, qui furent transférés aux prisons de Caen , le 4 brumaire
an VII.
Furent ensuite incarcérés , dans les mêmes prisons , toujours pour cet
assassinat : Denis, Jean-François dit Desnoyers (1), cultivateur à Sully,
52 ans, « inculpé spécialement d'avoir conseillé et provoqué cet assassinat
et d'en avoir facilité et préparé l'exécution»; Gast, François, 45 ans,
cultivateur à Courseulles , auteur et complice de l'assassinat « de Foix-
Faury, auquel des brigands volèrent sa montre, ses boucles de jarretières,
son mouchoir de cou et ses souliers, après l'avoir tué. »
On inquiéta aussi pour la même cause : Lefèvre, Pierre , dit Poulidor,
bourrelier à Colombiers, âgé de 46 ans; Creveuil, Michel, volontaire aux
(1) Frère de Thomas, aussi dit Des noyers, cultivateur, fils Jean-François, de Villiers, inculpé
dans le complot dit de Crépon.
- 64 —
compagnies franches ; Lieuray, Jean-Louis, cultivateurs Sommervieu. Ce
dernier fut mis en liberté par le directeur du jury d'accusation , le 8 bru-
maire an VIII.
On prononça encore les noms de Marnet, Connin, etc.
Parmi la bande homicide, se trouvait un nommé Labbé , serrurier-ar-
quebusier à Creully, frère de la servante de l'infortuné Faury, une misé-
rable, qui aida ces brigands à faire un trou dans le mur pour pénétrer
dans la maison et la mettre au pillage.
M. Bunouf-Bunouville, alors magistrat de sûreté, suivit vigoureuse-
ment l'instruction, mais ne put parvenir à faire parler les témoins.
Le vrai motif de l'impunité des gens arrêtés fut-il le mutisme des té-
moins dont la terreur paralysait la langue? ou plutôt faut-il le chercher
dans une influence occulte qui, dans la crainte de révélations compro-
mettantes, aurait triomphé de l'habileté et du bon vouloir du magistrat
instructeur? A l'appui de cette hypothèse viendrait ce propos, dont il
n'existe pas, il est vrai, de preuve palpable, mais qui circulait couram-
ment dans le public, au témoignage de M. Charles Le Sénécal , et d'une
des filles de la victime, Sophie de Faury, morte le (9 février 1875, rue
Franche, à l'âge de 86 ans 1 1 mois, qu'une dame d'un rang élevé, Mme de
Chivrey, aurait été présente à la perpétration du crime qu'elle aurait
éclairé d'un falot.
Le fait n'étonnera pas outre mesure ceux qui ont lu les livres publiés,
sur le baron d'Aché, surtout sur Tournebut , par Le Nôtre , le manuscrit
de notre Bibliothèque publique sur la Conjuration de Crépon, et où on
trouvera et ce nom de Mme de Chivrey, et beaucoup d'autres de gens
de la noblesse d'alors : Hue Lérondelle, Hippolyte , de Crépon ; Le' Roy
Désiles ; Lepelletier, Louis ; Vast la Cour, Pierre-Louis ; Leroi de Dès ;
André Duhomme ; Desmares ; Desvarennes, dont Bunouf-Bunouville, fai-
sant allusion aux diligences dévalisées par lui, disait que ses armoiries
étaient inscrites aux portières de celles-ci, etc. ; car, républicains comme
royalistes, usèrent alors de tous les moyens pour faire triompher leurs
opinions politiques.
L'amnistie, qui fut accordée à l'occasion du Consulat , rendit la liberté
à tous les inculpés, dont plusieurs furent détenus plus de trois ans, rue
Quincangrogne,
Celui qui écrit ces lignes apprit à lire dans la Croix-de-Dieu, chez
Sophie de Faury de Foix, qui, il y a 60 ans, tenait une école de petits
enfants, au Parvis Notre-Dame.
E. ANQUETIL.
- 65 -
BW
API
A BALLEROY
Comment en 1840, le château de Balleroy
conserva les abords de la route départe-
mentale qui lui sert d'avenue magistrale.
Les excursionnistes anglais, sollicités de venir à Bayeux, curieux de voir
la Tapisserie de la Reine Mathilde, les Parisiens en villégiature sur nos
plages d'Arromanches, Asnelles, Saint-Laurent-sur-Mer, Grandcamp-les-
Bains, sont incités, par les guides du voyageur sur les côtes du Calvados,
à visiter le château de Balleroy, célèbre par la belle ordonnance de sa
construction et la renommée de son architecte Mansart, et lorsqu'en voi-
ture de louage, [exceptionnellement bien organisées à Bayeux], en auto-
mobile ou même à bicyclette, ils abordent le bourg de Balleroy par la
grande route de Caen à Saint-Lô descendant vers la rivière de la Drame,
ils admirent, du lieu dit le Sapin, l'attrayant point de vue offert à leurs
yeux par Tonduleux développement de la forêt de Cerisy, et, en avant de
ce vert horizon, la demeure seigneuriale, le château de Balleroy, construit
par le célèbre architecte de Louis XIV.
Nous trouvons dans Ja publication illustrée devenue, paraît-il, assez
rare : « Bayeux et ses Environs », dessins de Maugendre, texte du savant
bibliothécaire, M. Lambert, aidé de la collaboration de notre cher et
toujours regretté Georges Villers , nous trouvons, disons-nous, sur le
domaine de Balleroy des documents historiques remontant au xn* siècle.
Nous pouvons, depuis 1588, suivre la transmission de cette seigneurie
jusqu'à Jean de Choisy, intendant de Metz, chevalier du Roi et du duc
d'Orléans, qui fit construire le château.
M. Lambert cite les propriétaires succcessifs de la Seigneurie de Bal-
leroy jusqu'au jour où elle passa dans les mains de la famille, deux fois
- 66 —
séculaire dans notre pays : Lacour de Balleroy, aujourd'hui représentée
par un de ses descendants, membre du Conseil général du Calvados.
Les visiteurs, qui suivent la grande route , dite Avenue du Sapin , des-
cendant vers la grille du château, ne manquent pas de constater la cor-
recte ordonnance des constructions à droite et à gauche et l'amplitude
de l'avenue, un kilomètre de long sur 40 mètres de large.
Ce bel aspect courut grand risque de disparaître, en 1839. La commune
de Balleroy se prétendant propriétaire des abords de la route départe-
mentale, les revendiqua, ainsi que la petite place précédant le château, se
réservant le droit de les aliéner, d'autoriser des constructions et d'ins-
taller des foires et marchés.
Le marquis de Balleroy, invoquant d'anciens titres, repoussa cette
prétention. Le récit du procès plaidé devant le tribunal de Bayeux, et
dont l'érudition de M. le Président Pezet a fait un document historique,
sera le sujet de cette communication.
J'ai été mis sur la trace de cette intéressante contestation par un
Mémoire, imprimé août 1840, chez Groult, alors l'unique imprimeur
bayeusain, et intitulé:
Observations pour le Marquis de Balleroy contre la Commune de
Balleroy, soumises au tribunal de Bayeux et signé : Adolphe Desclosières,
avocat, Frestel, avoué.
Un pieux souvenir filial, dont vous comprendrez, mes chers confrères
l'affectueux attrait , s'est ajouté au très-réel intérêt que présente l'affaire
en elle-même.
En 1836, M. le Maire de Balleroy, inspiré, d'ailleurs, par un louable
sentiment d'utilité publique , avait fait établir, dès les premiers mois-de
l'année, sur les abords de la route dite du Sapin, des bornes destinées x
recevoir des réverbères.
Le marquis de Balleroy protesta, se prétendant seul propriétaire des
terrains situés à droite et à gauche de la route de Caen à Saint-Lô, dans
la traversée du bourg. Une assignation, en date du 5 juin 1836, précisa
cette revendication. A l'appui de sa demande, il produisit , dès que la
Commune fut autorisée à plaider, deux arrêtés du Conseil de Préfecture,
en date des 8 prairial an x et 27 frimaire an xi, ainsi conçus :
« Le Conseil, vu le rapport de l'un de ses membres , arrête : La dame
d'Hervilly est déclarée propriétaire des terrains en pâture et avenue
contestés régnant le long de la grande route de Caen à Saint-Lô , dans la
traversée de Balleroy. Pour l'ornement réciproque du bourg et du châ-
-67 -
teau, la portion de la grande route avec ses côtés adjacents , connue sous
le nom de Sapin, conservera sa longueur actuelle et largeur sans que la
dame d'Hervilly puisse y apporter de changement, mais seulement jouir
des pâtures comme par le passé. » Cette décision , invoquée par le mar-
quis de Balleroy, dont nous allons, ci-après, expliquer les liens de tradi-
tions avec Mme d'Hervilly, fut attaquée parla Commune comme entachée
d'incompétence.
Le Conseil d'Etat lui donna gain de cause. Une ordonnance royale du
25 avril 1839 , signifiée le 21 mai suivant, décidait que: s'agissant d'un
droit de propriété privée, le juge administratif était incompétent et que
la question de droit ne pouvait être tranchée qu'au moyen de titres
anciens, d'après les règles du droit commun , dont l'appréciation apparte-
nait, exclusivement, aux tribunaux civils. »
Les parties contestantes se trouvaient donc dans l'obligation de faire
valoir leurs titres devant la justice civile.
Pour hâter la solution , le marquis de Balleroy signifia une citation
d'audience à la date du 4 janvier 1840.
Comment pouvait-il se prévaloir des actes anciens invoqués au profit
de Mme d'Hervilly ?
Comment la décision du Conseil de Préfecture de l'an xi, réputée in-
compétemment rendue, les avait-elle connus.
En 1793, M. Charles- Auguste, comte de Lacour de Balleroy, ayant suc-
combé victime du tribunal révolutionnaire , la confiscation de ses biens
avait été prononcée. Elle fut levée parla loi du 21 prairial an m, resti-
tuant les biens des condamnés à leurs familles. Cette loi est intéressante
à rappeler, elle marque déjà une favorable tendance, heureusement réac-
tionnaire, à une politique plus humaine.
« La Convention nationale, considérant que par son décret du 14 floréal
dernier, elle a maintenu le principe de la confiscation des biens à l'égard
des conspirateurs, des émigrés, des fabricateurs ou distributeurs de faux
assignats et de fausse monnaie et des dilapidateursde la fortune publique,
néanmoins, considérant l'abus fait des lois révolutionnaires , l'impossi-
bilité de distinguer, par des révisions, les innocents des coupables, et
qu'il y a moins d'inconvénient et plus de justice et de loyauté à rendre des
biens aux familles de quelques conspirateurs, que de s'exposer à retenir
ceux des innocents, décide: Que les biens des condamnés révolutionnaire"
ment, depuis l'époque du 10 mars 1793, seront rendus à leurs familles,
sauf les exceptions, et sans qu'il soit besoin de révision des procédures » .
— 68 —
Suivent 25 articles de réglementation. (Collection des lois de Duverger
Tome 5, p. 168).
Or, Mme d'Hervilly était fille de Charles-Auguste Lacour de Balleroy,
victime de la férocité révolutionnaire. Il avait laissé trois enfants :
Philippe- Auguste-Jacques ;
Mme d'Hervilly ;
Mme de Jaucourt.
Auguste- Jacques et sa sœur, Mme de Jaucourt, ayant émigré , Mme
d'Hervilly, restée en France, avait, dès l'origine, obtenu, jusqu'à concur-
rence du tiers héréditaire formant sa part, restitution des biens de la
famille de Balleroy, les deux autres tiers étaient restés séquestrés jusqu'au
29 brumaire an v, date à laquelle, en vertu de la loi précitée, les adminis-
trateurs du Calvados rendirent à la comtesse d'Hervilly la totalité du
domaine de Balleroy.
Remise en possession de ces biens, la con.tesse d'Hervilly se préoccupa
de continuer l'aménagement de l'avenue du Sapin , déjà préparé par ses
ancêtres. Elle s'opposa , énergiquement, aux actes de possession tentés
par des tiers, afferma par bail des parties herbées de cette avenue. (Acte
du 18 pluviôse an vm.)
A dater de ce jour, nul, habitant ou commune, ne pouvait, incontesta-
blement, réclamer un droit de propriété sur ces terrains.
En 1806, le marquis de Balleroy et Madame de Jaucourt rentrèrent
en France, leur sœur, Madame d'Hervilly, reconnut, par un pacte de
famille, déposé les 20 et 28 novembre, en l'étude d'un notaire de Caen,
que les biens recueillis dans la succession de son père ou rachetés de la
Nation étaient redevenus la propriété de sa famille. Cet acte attribuait le
Château et ses dépendances au marquis de Balleroy. Le 2 juillet 1830, il
affermait, continuant ainsi les traditions des précédents propriétaires,
toutes les portions, pouvant produire profit, à droite et à gauche de la
grande avenue.
Ainsi s'établissait l'historique des origines de la propriété et sa trans-
mission, lorsque se produisit, en 1836, l'acte de la Municipalité, affirmant
un droit sur les abords de l'avenue en installant, comme nous l'avons
rappelé au commencement de cette notice, des colonnes destinées à
recevoir des réverbères.
Un nouvel incident provoquant une question subsidiaire, naquit aux
derniers jours de l'instance.
Le marquis de Balleroy, voulant préciser toute l'étendue de son droit,
— 69 -
avait fait acte de possession sur un terrain d'une contenance de deux
ares environ, situé au midi de l'angle formé par les rues des Forges et
des Etangs.
Les propriétaires du château avaient, dès les premiers temps, fait
pratiquer des travaux d'entretien sur cette petite place, ils veillaient,
notamment, à l'empierrement du sol, à l'enlèvement des sables amoncelés
à la suite, des grandes pluies.
Le maire de Balleroy, estimant que cet acte constituait un fait d'usur-
pation sur un terrain communal, fit dresser procès-verbal de constat et
cita M. de Balleroy devant le juge de simple police : contravention aux
règlements de voirie.
Une sentence de sursis s'imposait, juridiquement motivée par l'instance
principale portée devant le tribunal civil de Bayeux.
Ce nouvel incident d'une procédure qui, on le voit, ne chômait pas,
motiva de la part du marquis de Balleroy une demande subsidiaire jointe
à sa demande principale et réclamant la petite place constestée.
De part et d'autre, la bonne foi paraissait évidente. La commune invo-
quait de multiples faits d'occupation, M. de Balleroy affirmait qu'ils ne
comportaient que des actes de pure tolérance.
Deux arrêts récents de la Cour d'appel de Caen permettaient d'entre-
voir une facile solution de cette suite de contestations, on le voit, assez
compliquées.
« Les Communes, disaient ces arrêts, étaient autorisées à réclamer la
propriété des terres vaines et vagues lorsque : i° elles justifieraient avoir
sur ces biens des droits acquis dont elles auraient été dépouillées par la
puissance féodale ; a° tout terrain inculte ne serait pas considéré comme
terrain communal aux termes de la loi du 10 juillet 1793 ; 30 qu'en parti-
culier, cette loi ne s'appliquait pas aux terrains enlevés à la culture pour
faciliter l'entrée d'une habitation ». (Première Chambre de la Cour d'appel
de Caen, 8 juin 1836, 19 juillet 1838).
Les faits de la cause et la jurisprudence ainsi exposés dans le mémoire
précité, les conclusions prises devant le tribunal de Bayeux, au nom du
marquis de Balleroy, furent formulées en ces termes :
Plaise au Tribunal,
Déclarer jointe la demande principale à la demande incidente, statuant
sur le tout par un seul et même jugement, déclarer le concluant proprié-
taire : i° des terrains qui s'étendent à droite et à gauche de la route
départementale depuis le Sapin jusqu'au rond point ou place du Marché
- 70 -
de Balleroy ; a° du terrain qui forme prolongement de la chaussée du
château jusqu'à l'angle de la rue des Forges et de la rue des Etangs, aux
offres de faire prouver par témoins des faits de possession qui ont été
énoncés dans la présente signification et qui seront articulés et précisés
de nouveau dans des conclusions additionnelles; subsidiairement, si
contre toute attente, la commune était déclarée proprétaire des terrains
dont s'agit, dire et juger qu'elle ne pourra changer les alignements actuels
établis dans l'intérêt réciproque du Bourg et du Château, pourquoi le
plan figuratif de la grande avenue du Château, lequel a été communiqué
sur Tinstance par le concluant , sera joint à la minute du jugement à
intervenir pour y avoir recours au besoin, avec dépens.
Le jugement fut rendu le 31 Décembre 1840, il comprend 9 rôles et
son développement nous oblige à n'en donner que le dispositif après
avoir résumé brièvement les motifs qui reproduisent les faits précédem-
ment exposés.
Le Tribunal, considérant que la dame d'Hervillly était incontestable-
ment propriétaire du domaine de Balleroy, en vertu d'actes qui sont
successivement analysés, qu'elle a transmis ses droits au marquis de
Balleroy. Que si, en 1650 et années suivantes, les seigneurs de Balleroy,
dans l'intérêt du développement du Bourg, ont fait des concessions de
terrains, les conditions de construction notamment dans l'avenue du
Sapin ont été imposées, ainsi qu'il résulte d'actes communiqués, que si
les lois de 1790 et de 1792 ont anéanti les privilèges de la puissance
féodale, elles ont respecté le droit de propriété.
Que si incontestablement les terrains laissés à usage de rue d'après
même les intentions du seigneur de Balleroy appartiennent à la com-
mune, celle-ci est obligée de respecter tout ce qui a été convenu anté-
rieurement dans l'intérêt du domaine privé du seigneur, notamment l'obli-
gation de ne pas bâtir en dehors d'un alignement déterminé.
En ce qui concerne les terrains dits herbes au-delà de la rue des Anges^
ils ne peuvent être considérés comme rue ou place publique ayant tou-
jours été affermés par les anciens propriétaires et jamais affectés par les
seigneurs à un usage public ;
Que la vue des plans produits ne permet pas de douter que le terrain
circulaire ne soit le commencement de la chaussée du château
Que les faits invoqués par la commune ne sont que des actes de pure
tolérance
- 71 —
Par ces motifs,
Le Tribunal, ouï M. le Procureur du Roi , après avoir délibéré confor-
mément à la loi, jointe la demande incidente à la principale ; et statuant
sur le tout :
Rejette l'exception proposée par la commune de Balleroy, donne acte
aux parties de ce qu'il est reconnu que M. de Balleroy ne réclame aucuns
droits sur la place du Marché, déclare la Commune propriétaire, en vertu
des dispositions de la loi du 26 juillet 1790 de la rue désignée sous le nom
de la Rue du Sapin, h droite et à gauche de la route départementale de
Caen à Saint-Lô, déclare toutefois ces terrains à usage de rue grevés de la
servitude réclamée par M. de Balleroy, en conséquence, dit que la
Commune ne pourra changer les alignements actuels, lesquels ont été
établis par les contrats d'inféodation de 1650, et années suivantes, de
manière qu'il ne puisse être fait aucune construction qui excède la côtière
de devant la maison bâtie, pour servir de règle auxdits alignements;
ordonne, en conséquence, que le plan figuratif de l'avenue du Sapin et
des abords du château déposé sur le bureau du tribunal et communiqué
au procès, après avoir été coté et parafé par le greffier, sera joint à la
minute du présent jugement , déclare M. de Balleroy propriétaire de
tous les terrains herbes situés entre le Sapin et la rue des Anges ; et,
sans avoir égard aux exceptions présentées sur la demande incidente,
le déclare également propriétaire du terrain circulaire formant l'entrée de
h chaussée du château sans avoir égard à la preuve testimoniale offerte
et ordonne qu'il sera fait une masse des dépens dont trois quarts sont
mis à la charge de la commune et l'autre quart à celle de M. de Balleroy.
Ainsi jugé et prononcé en l'audience publique du tribunal civil de
Bayeux, le trente et-un décembre mil huit cent quarante.
Que serait aujourd'hui la belle voie qui conduit au château de Balleroy,
si la commune eût gagné son procès? Les Municipalités, qui se sont
succédées depuis 66 ans , auraient-elles pu résister aux sollicitations des
propriétaires dont les maisons sont en bordure de l'avenue ? Celui-ci au-
rait voulu construire des annexes, celui-là établir des jardinets avec clô-
ture. Le bel aspect que les touristes admirent eût été détruit; la sentence \
de 1848 fut non seulement une légitime solution juridique, mais encore '
et par voie de conséquence, la salutaire protectrice d'un des plus beaux j
châteaux de Normandie. 1
1
Gabriel JORET-DESCLOSIÈRES. '
1
— 72 —
LE THEATRE A BAYEUX
DE 1895 A 1906
Ce n'est point une œuvre littéraire que nous avons entreprise, mais
plutôt une statistique générale pouvant permettre d'établir les goûts et
les préférences de nos concitoyens en matière d'oeuvres théâtrales ; son
seul mérite sera de faire ressortir exactement les sommes encaissées par
les Directeurs qui se sont succédé sur notre scène pendant la dernière
période décennale.
Au commencement du xix* siècle, la ville de Bayeux ne possédait pas
de salle de spectacle.
Quand notre illustre compatriote, Mademoiselle Georges, vint à Bayeux,
pour jouer Mérope, le 5 janvier 1820 (1), elle fut obligée de louer la salle
de M. Poisson, située rue Bienvenue, moyennant un prix très élevé. « Il
a voulu m'égorger, dit-elle ».
Quelques années plus tard, plusieurs amateurs et amis des arts prirent
l'initiative de l'érection d'une salle spéciale et, après la constitution d'une
société régulière, ils firent l'acquisition du terrain sur lequel fut édifié le
Théâtre actuel.
A diverses reprises, des réparations ou des embellissements devinrent
indispensables et la Ville y contribua pour la plus grande partie, ce qui
lui constitua un titre à la propriété de l'immeuble. En 1868, la Munici-
palité, désirant régulariser la situation, s'entendit avec les actionnaires et
il intervint une convention d'après laquelle ces derniers abandonnèrent
(1) La célèbre tragédienne, Georges Weimer, née à Bayeux, le a3 février 1787, et baptisée
le lendemain à l'Eglise Saint-Patrice, avait été comblée de faveurs par l'Empereur Napoléon I".
A son passage à Bayeux, en 1820, elle possédait une fortune évaluée à 5o ou 60.000 francs de
revenus, mais elle la gaspilla et, dans ses dernières années, elle se débattait contre la misère.
Napoléon III lui fit obtenir le dépôt des cannes et des parapluies à l'Exposition de 1867. Elle
mourut celte a nuée là et fut inhumée avcck grande^ solennité à Passy. Les cordons du poêle
étaient tenus par : M. Camille Doucet, académicien ; M. Thiéry, administrateur de la Comédie
Française ; Alexandre Dumas et le baron Taylor.
Sa mémoire fut honorée au Théâtre de Bayeux, pendant la représentation du a5 février
1901 , sur l'initiative de M. de Gomiecourt, vice-archiviste de la Société des Arts et Belles-Lettres .
- 73 —
leurs droits à la Ville, sous la condition que celle-ci prendrait dorénavant à
sa charge toutes les réparations et que la salle de spectacle serait adminis-
trée par une commission de six membres : Le Maire, Président, avec voix
prépondérante, deux Conseillers municipaux et trois Membres nommés
par les actionnaires.
Cette convention, en date du 25 août 1868, fut approuvée par le Conseil
municipal, sur le rapport de M. Pain, le lendemain 26 août.
D'importantes réparations furent entreprises en 1875 par le Conseil
Municipal, qui avait voté 2.558 fr. 30 le 6 août, mais pendant l'exécution
des travaux, l'architecte de la ville s'aperçut que les fondations présen-
taient de grandes défectuosités et, sur sa demande, la Municipalité demanda
le concours de M. Gouton, ingénieur des Ponts et Chaussées, pour
visiter les lieux et prescrire les mesures indispensables pour la sécurité
publique.
M. Gouton déposa son rapport le 15 juin 1877 ; il concluait à la reprise
en sous-œuvre des fondations, entreprise extrêmement délicate quii
cependant, fut menée à bonne fin. Elle coûta à la ville plus de vingt-six
mille francs, qui furent votés par le Conseil Municipal, les 30 août 1876,
19 juin 1877 et 30 juillet 1878. Le solde fut inscrit aux chapitres addi-
tionnels de 1879, qui comprenait également une somme de 1,000 fr.,
allouée à M. Delaunay, architecte, et 300 fr. accordés, à titre de gratifica-
tion, par délibération du 26 août 1878, à M. Simonnet, architecte à Paris,
envoyé par M. de Dion, à qui la ville est redevable de la préservation de
la Tour de la Cathédrale.
Le Théâtre avait été interdit et les représentations se donnèrent à la
Salle Saint-Laurent pendant Tannée 1877 et jusqu'au 27 octobre 1878,
jour où eut lieu la réouverture avec le concours de l'Orphéon et de la
Société Philharmonique.
Depuis cette époque, la Municipalité s'est efforcée, par tous les moyens
en son pouvoir, de consolider l'édifice, de l'améliorer et d'assurer la tran-
quilité et la sécurité du public. En 1881, après l'épouvantable catastrophe
de l'Opéra-Comique, des mesures furent prises pour donner toute sécu-
rité en cas d'accidents et des travaux de dégagement furent entrepris,
notamment pour assurer promptement la sortie de l'orchestre , si un
incendie se déclarait. En 1892 et 1893, deux prises d'eau ont été établies
de chaque côté de la scène où, à chaque représentation, il y a un pompier
de service et en moins de dix secondes le feu serait combattu par des jets
d'une grande puissance.
— 74 —
Enfin, en 1901, la Commission du théâtre ayant signalé l'exiguïté des
coulisses et le danger qui en résultait pour les employés et pour la
conservation des décors dont plusieurs ont une certaine valeur, le Conseil
Municipal a approuvé le projet d'agrandissement de la scène et volé les
fonds nécessaires à cet effet. Les travaux ont été effectués dernièrement
et, s'ils ne donnent pas encore toute satisfaction , ils ont, du moins,
permis aux machinistes et aux autres employés du théâtre de veiller avec
plus de sécurité à la préservation du matériel.
Depuis nombre d'années, le Conseil Municipal alloue une subvention
annuelle dans le but d'obtenir une série de représentations de la troupe de
Caen. Cette subvention, qui est ordinairement de 50 ou 60 fr. par soirée,
constitue le premier bénéfice du Directeur.
En 1895, l'accord n'ayant pu se faire entre la Direction et la Munici-
palité, la troupe de Caen s'abstint et le théâtre fut desservi par des troupes
de passage.
Nous donnons ci-après le détail de chaque représentation :
f 8».%
DIRECTEURS
Dervilly, Caen.
de Langlay,
Tournée.
Givar, Tournée.
Braseur, Id.
Lerval, ld.
Jules Mary, Id.
GENRE
Les Cloches de Corneville . .
Madame Sans-Gêne
Baret,
Id.
Max,
Id.
La Fille du Régiment
Les Noce3 de Jeannette
Les Pantins de Madame
La Boite à Bibi
Le Jeu de l'Amour et du Hasard
Le Portait
L'Abbé Constantin
Le Klephte
La Fée Cocotte
A la Chambrée
Maman Sabouleu
Les Folies Dramatiques
Opéra-Corn.
Comédie.
Opéra Com.
Id.
Vaudeville.
Id.
Opéra Com.
Comédie.
ld.
Id.
Id.
ld.
Id.
Opérette.
Id.
RECKTTE
fr. C.
4 fév. !398.»»
4 juin. '816.50
17 juin.
6 août.
17 sept.
10 oct.
14 oct.
348.»»
691 . 75
338.50
385.»»
425 . »»
26nov.
318.»»
| Un Carnaval d'Auvergnats . .
La Direction du Théâtre de Caen ne s'étant pas décidée à desservir le Théâtre de Bayeur,
il y eut moins de représentations. Celles de Madame Sans-Gêne et la Tournée Brasseur firent
des recettes exceptionnelles et méritent d'être signalées.
-75 —
«896
DIRECTEURS
PIÈCES
GENRE
DATE
HECETTS
Brasseur, Tourn.
Doit-on le Dire
Comédie.
Vaudeville.
Comédie.
Opéra-Com.
Opérette.
Comédie.
Vaudeville.
Comédie.
Vaudeville.
Opéra-Com.
Opérette.
Vaudeville.
22 juill.
26 juill.
9 août.
30oct.
11 nov.
16 déc.
fr C.
601.25
Le Roi Koko
Darmont, Id.
La Revanche
365.»»
Germain, Id.
Assaut de Valets
Pépita l'Andalcuse
L'Amour sans Phrases
La Tortue / . .
342.50
Baret, Id.
Le Petit Lord
400.»»
Hertz et Santara
Caen.
Id.
Au Pain Sec
Le Barbier de Séville
Les Cloches de Corneville . . .
L'Histoire d'un Sou
378.»»
396.»»
1807
Hertz et Santara
Caen.
Comité des Da-
mes de France.
Hertz et Santara
Caen.
Id.
Lina Munte,
Tournée.
Rivey, Tournée
Dannerie, Id.
Jules Mary, Id.
Brasseur, Id.
Baret,
Id
Le Chalet
La Fille du Régiment. . .
Le Monde Renversé. . . .
L'Homme aux Sérénades .
Le Député de Bombignac.
Les Noces de Jeannette. .
Les Jurons de Cadillac . .
La Falotte
Le Chemineau
Gavaud-Minard et C'e
Le Cabinet Piperlin
Le Gendre de M. Poirier . . . .
L'Habit Vert
Les Deux Gosses
Le Mari de la Débutante . . . .
La Sécurité des Familles . . . .
Le Chapeau d'un Horloger . . .
J'invite le Colonel
Le Mystère de la Rue Gaillon .
Opéra-Com. | 6 janv.
Id.
Comédie. 22 id.
Op.-BoufTe.
Comédie. 27 id.
Opéra-Com.
Comédie. 24 fév.
Opérette.
Pièce. 30 avril.
Comédie.
Id.
Id.
Id.
Pièce.
Com.-Vaud.
Comédie.
Id.
Id.
Id.
11 mai.
19 mai.
9 juin.
3 août.
27 seot.
400.»»
500.»»
345.»»
465.»»
332.20
328.»»
360.»»
a47.»»
395.»»
500.»»
— 76 —
1897 (SUITE)
Chartier, Tourn.
Croix-Meyer Id.
ClasisetSantara
Caen.
Id.
Le Dindon
Les Pavés de l'Ours
La Bonne d'Enfants
Les Forfaits de Pipermans .
Intermèdes.
Gillette de Narbonne . . . .
La Mascotte
Les Espérances
Comédie.
Id.
Op.-Bouffe.
Vaudeville.
Opérette.
Id.
Comédie.
16 oct.
13 déc.
27 déc.
fr. c.
498.50
17 nov. 368.»»
324 . »»
345.»»
ClasisetSantara
Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Charletty.Tourn.
Baret,
Id.
Brasseur, Id.
Berny, Id.
Charletty, Id.
Baret,
Id.
Darcia,
Id.
1898
Le Pater
L'Auberge du Tohu-Bohu. . . .
La Mendiante de Saint-Sulpice.
Rival pour Rire
Les Dragons de Villars
Le Grand Mogol
La Cigale et la Fourmi
La Râleuse
Leurs Filles
Par la Fenêtre
Un Client Sérieux
Dormez, je le veux
Le Nouveau Jeu
Madame Sans- Gêne
Madame Mongodin
Les Amants Légitimes
Les Valets Modèles
Mamzelle Manette
Intermèdes (M"* Richard).
Les Poches de Monsieur . . . .
Sapho
Pièce.
17 janv.
330.»»
Opérette.
Pièce.
31 Id.
348.»»
Comédie.
21 fév.
375.»»
Opéra-Com.
Opérette.
14 mars.
328.50
Opéra-Com.
31 id.
342.50
Comédie.
12 avril.
305.»»
Pièce.
Comédie.
2 mai.
416.50
Id.
Bouffonne'"
Comédie.
17 août.
403.»»
Pièce.
15 sept.
340.70
Com.-Vaud.
6 oct.
312.»»
Comédie.
Opéra-Com .
20 oct.
958.50
Id.
Com.-Vaud.
22 déc.
340.»»
Pièce.
A signaler, dans le cours de cette année, le succès de la Tournée Baret, dû surtout à la
présence de M*a Richard et du violoniste Viardot. Les places de l'Orchestre étaient à 4 fr.,
comme les premières.
Le Théâtre forain Dupré vint s'installer sur la place Saint-Patrice , le s octobre, il fut assez
suivi.
— 77 -
189»
ChartiertTourn.
Baret, Id.
Achard, Id.
Baret, Id.
Chartier, Id.
Montcharmont
etLugnet, Id.
Carina-Bensus-
san, Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
La Joueuse d'Orgue
Colinette
La Dame de Chez Maxim1 . .
Ma Bru
L'Anglais tel qu'on le parle. .
Papa la Vertu
Cyrano de Bergerac
La Grâce de Dieu
Madame La Maréchale . . .
La Fille du Tambour Major
Les Petites Michu
La Mascotte
Le Petit Duc
Les Jurons de Cadillac. . .
Pièce.
Id.
Id.
Comédie.
Id.
Pièce.
Id.
Drame.
30 janv.
31 mars
9 sept
497.»»
314.»»
312.50
25 id. 320.»»
4 oct.
26 id.
3 nov.
260.»»
510.»»
350.»»
Comédie.
5 id.
310.50
Opéra-Com •
13 id.
450.»»
Opérette
27 id.
403.»»
Id.
11 déc.
319 »»
Id.
23 id.
218.50
Comédie.
,
Le Théâtre forain Dupré est resté installé sur la place Saint- Patrice jusqu'au i5 mai.
1900
Carina-Bensus-
san, Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
D"' Harrisjour-
née.
Bal lard-Baron
Caen.
Id.
La Poupée
Id.
Napoléon
Les Cloches de Corneville . . .
La Cigale et la Fourmi
Les Dragons de Villars
La Fille de Madame Angot . . .
La Belle Hélène
Le Tour du Monde d'un Enfant
de Paris
Pétin, Mouillarboug et Consorts .
Les Gaietés de l'Escadron . . .
L'Etincelle
Gillette de Narbonne
Le Gendarme est sans Pitié. . .
Serment d'Amour
Opéra-Com.
Id.
Pièce.
Opérette.
Opéra-Com.
Id.
Opera-Com .
Op.-Bouffe.
Pièce.
Fantaisie.
Pièce.
Comédie.
Opéra-Com.
Comédie.
Opéra-Com .
8 janv.
15 id.
22 id.
29 id.
12 fév.
26 id.
19 mars.
2 avril.
30 mai.
2 oct.
5 nov.
21 id.
522. »»
319.50
449.»»
228.50
191 . »»
358.50
292.50
297.75
157.75
368.»»
403.50
407.50
- 78 —
1900 (SUITE)
DIRECTEURS
PIECES
Ballard-Baron
Caen
Id.
fr. c.
Visite de Noces Comédie. 3 déc. 427.25
Le Contrôleur des Wagons-Lits . j Id.
Une Tasse do Thé | Comédie. , 17 id. 349.50
L'Oiseau Bleu j Opéra-Com.(
Le Théâtre forain Delaat fut installé sur la place pendant 10 jours» du 6 au 16 juillet.
La faiblesse de la troupe Carina-Bcnsussan fut telle que le public finit par déserter le
Théâtre; il fallut le talent personnel de M. Ballard pour l'y ramener.
Ballard-Baron
Caen
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Chartier,Tourn.
Brasseur, Id.
Castelain, Id.
Joubert. Caen.
Id.
Id.
Id.
fOOf
Le Sursis
Les Noces de Jeannette
L'Anglais tel qu'on le parle . .
Miss Hélvett
Le Passant
Les 28 Jours de Clairette. . . .
L'Arlésienne
Véronique (*)
Madame Favart
Les Forfaits de Pipermans . . .
Gringoire
La Princesse des Canaries . . .
Mon Tailleur
La Bourse ou la Vie
La Petite Fonctionnaire
Vive l'Armée
L'Altesse de la Rue St-Denis. .
Coralie et C,e
La Fille du Garde Chasse. . . .
Mirette
Les Mousquetaires au Couvent.
Une Fille Encombrante
Le Voyage de M. Perrichon. . .
Les 4 Sergents de la Rochelle .
La Cagnotte
Vaudeville.
7 janv.
342.25
Opéra-Corn.
Comédie.
21 id.
529.»»
Opérette.
Comédie.
4 fév.
438.25
Opérette.
Pièce.
11 id.
530.25
Opéra-Coin.
25 id.
490.50
Id.
11 mars
386.50
Vaudeville.
Comédie.
25 id.
335.75
Opéra -BouiT.
Pièce.
14 avril
233.50
Comédie.
Id.
20 août
657.»»
Id.
Folie-Vaud.
8 oct.
305.80
Pièce.
Pièce.
14 oct.
349.»»
Comédie.
21 id.
447.»»
Opéra-Boufï.
Folie.
28 id.
345.50
Comédie.
Drame.
4 nov.
392.25
Com.-Vaud.
'
(•) C'est à cette représentation qu'une ovation fut faite à la mémoire de M»« Georges.
- 79 -
1901 (SUITE)
DIRECTEURS
PIÈGES
GENRE
DATE
tlBCKTTE
Joubert, Caen
Un Gendre qui dompte sa Belle-
fr. C
Mère
•
Comédie.
11 nov
245.25
La Petite Mariée
Opéra-BoufT.
Id.
La Dame aux Camélias
Comédie.
18 id.
325.50
Id.
On Demande un Jeune Ménage.
L'Auberge du Tohu-Bohu. . . .
Id.
Opérette.
25 id.
168.50
Id.
La Tour de Nesle
Drame.
2déc.
286.»»
La Mauviette
Pièce.
Opéra-BoufT.
Comédie.
9 id.
16 id.
Id.
Giroflé-Girofla
190 50
Id.
Sapho
232.»»
Le théâtre forain Duprc est revenu du 6 au la octobre.
Joubert, Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Chartier, Tourn
Joubert, Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Brasseur,Tourn.
Bourgeois, Id.
Daurelly, Id.
Richet, Caen.
Id.
1902
Bip
Denize.
Durand et Durand
Les Deux Timides. .
François les Bas Bleus
Le Bossu ,
Jeanne d'Arc
La Marchande de Fleurs . . .
Joséphine vendue par ses Sœurs
Madame Sans-Gêne
Le Boi s'amuse
Les 28 Jours de Clairette. . .
Le Contrôleur des Wagons-Lits
Les Noces de Jeannette. . . . ,
Les Cloches de Corneville . . .
Faust ,
La Favorite ,
La Mairie
Les Deux Ecoles
Henri Iïï et sa Cour
Le Chalet
La Fille du Bégiment
Paillasse
Le Grand Mogol
Opéra-Com.
6 janv.
400.50
Pièce.
13 id.
265.50
Com.-Vaud.
Vaudeville.
20 id.
276.25
Opéra-Com .
Drame.
27 id.
289.»»
Pièce.
3 févr.
323.25
Id.
9 id.
556.25
Opéra Bouff.
17 id.
368.75
Pièce.
24 id.
340.»»
Id.
3 mars
328.»»
Opérette.
10 id. 1
181.»»
Comédie.
17 id.
220.»»
Opéra-Com .
Opérette.
28 avril
204.75
Opéra.
12 mai
497.»»
Id.
26 id.
360.50
Comédie.
3 sept.
536.»»
Id.
Pièce.
17 id.
312.»»
Opéra-Com.
25 oct.
258.»»
Id.
Drame.
3 nov.
318.50
Opéra-Com .
10 id.
348.50
DIRECTEURS
Joubert, Caen
Id.
Id.
- 80 -
f 902 (suite)
PIÈGES
Nos Bons Villageois
Le Gendarme est sans Pitié
La Mascotte
Rompons
La Marjolaine
GENRE
Comédie.
Id.
Opéra-Corn.
Comédie.
Opéra-Com.
DATES
1"
déc.
10
id.
22
id.
RECETTE
fr. C
264.»»
289.75
358.75
Richet, Caen,
Id.
Id.
Id.
Ulmann,Tourn.
Richet, Caen.
Id.
Castelainjourn.
Harris, Id.
Chartier, Id.
Baret, Id.
Brun, Caen
Id.
Id.
1903
L'Etincelle
Le Maître de Forges
Les Espérances
Le Cœur et la Main
Les Ouvriers
Les Fourchambault
Le Paratonnerre
Cliquette
L'Aiglon
L'Enigme
Les Cinq Choux de la Varenne.
Edgar et sa Bonne
Cousin et Cousine
Tricoche et Cacolet
Madame de la Seiglière
L'Hôtel Godet
Le Billet de Logement
Résurrection
Chassé Croisé
L'Enfant du Miracle
Les Cloches de Corneville . . .
Théodore cherche des Allu-
mettes
La Robe Rouge
A la Chambrée
I Le Petit Duc
Comédie.
Pièce.
Comédie.
Opéra-Com.
Drame.
Comédie.
Id.
Opéra Corn.
Pièce.
Com.-Dram.
Folie -Vaud.
Comédie.
Opéra-Com.
Com.-Bouff.
Comédie.
Id.
Vaudeville.
Pièce.
Comédie.
Com.-Bouff.
Opéra-Com.
Comédie.
Pièce.
Comédie.
Opéra-Com.
6 janv.
19 id.
2 févr.
16 id.
27 id.
9 mars
23 id.
17 avril
26 mai
3 sept.
12 oct.
25 nov.
336.»»
384.75
207.25
308.»»
736.0»
242.»»
232.25
239.»»
200.50
280.»»
323.»»
601 . »»
7 déc.
21 id.
369.75
467.25
Le Théâtre foriin Bautes, venu pour la Toussaint, est «resté jusqu'au i5 novembre.
- 81 —
tl>04
DIRECTEURS
Brun, Caen.
Ici.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Chartier, Tourn
Ulmann, Id.
D"'Joubertld.
Chartier, Id.
Folies-Dramat.
Tournée.
Brun, Caen.
Id.
Id.
Brun, Caen
Id.
Id.
La Bonne à rien faire
Yetta
En wagon
Boccace
Les Remplaçantes
Au Téléphone
Le Dossier Balandard
La Veillée des Noces
Le Coup de Minuit
Les Cent Vierges
La Vie n'est pas Rose
Les Dragons de Villars
La Consigne est de ronfler. . .
Ma Mie Rosette
Le M litre de Forges
La Cagnotte
L'Aiglon
L'Enigme
L'Aventurière
Les Locataires de M. Blondeau
Bébé
Une Nuit de Noces
Express-Union
Trop Heureuse
Le Grand Mogol
Singuliers Clients
Mamz'elle Nitouche
Risette
La Jolie Parfumeuse
1 1*05
Un Enlèvement
La Fille du Tambour-Major . .
Jean-Marie
Les Mousquetaires au Couvent.
La Consigne est de ronfler . . ,
Les Cloches de Corneville . . .
Vaudeville.
Opéra-Coin.
Episode.
Opéra-Corn.
Pièce.
Id.
Comédie.
Opéra Corn.
Vaudeville.
Opéra BoufF.
Comédie.
Opéra Corn.
Vaudeville.
Opéra Corn.
Pièce.
Com.-Vaud.
Drame.
Pièce.
Comédie.
Vaudeville.
Comédie.
Vaudeville.
Comédie.
Id.
Opéra- Bouff.
Com.-Boufï.
Opérette. •
Com.-Vaud.
Opéra-Coin.
Comédie.
Opéra-Coin.
Drame.
Opéra-Corn.
Comédie.
Opéra Coin.
1 fév.
15 id.
29 id.
14 mars
21 id.
27 avril
9 mai
23 juin.
22 sept.
21 oct.
21 nov.
5 déc.
19 id.
9-janv.
23 id.
6 fév.
RECETTE
11". C.
418.50
454.50
293.75
391.25
430.»»
506.»»
395.25
287.50
478.»»
152.))»
331.50
499.25
342.95
328.25
332.25
470.»»
399.75
403.25
- 82 -
1905 (suite)
DIRECTEURS
Brun Caen.
Id.
Id.
Id.
Au bry, Tournée
Castelain, Id.
Cbartier, Id.
Simon, Id.
Lowes, Id.
Brasseur, Id.
Lowes, Id.
Id.
Gallèpe, Id.
Id.
Sabin-Bressy,
Caen,
Id.
Id.
PIÈCES
Fais ce que dois
Le Cœur et la Main
Disparu
Sacré Léonce
L'Etincelle
Miss Hélyett
Le Retour.
Madame Favart
Madame Sans Gêne
Les trois Epiciers
Blanchette
L'abbé Constantin
Les Boussigneuls
Pour l'avancement
La Fille du Député
La Rose de Saint-Flour. . .
La Traviata
Le Choix d'une Carrière. .
Monsieur de la Palisse.. . .
Les Sonnettes
Mireille
La Rose de Saint-Flour. . .
Mignon
Monte-Christo
Train de Plaisir
Jean-Marie
Les Cloches de Corneville. .
La Closerie des Genêts. . .
En Wagon
Les Dragons de Villars. . .
GENRE
DATE
Comédie.
Opéra-Com .
Comédie.
Id.
Id.
Opérette.
Comédie.
Opéra-Corn.
Pièce.
Vaudeville.
Comédie.
Id.
Opéra Va ud.
Vaudeville.
Com.-Bouff.
Opérette.
Opéra-Com.
Comédie.
Id.
Id.
Opéra.
Id.
Opéra-Com.
Pièce.
Vaudeville.
Comédie.
Opéra-Com.
Drame.
Comédie.
Opéra-Com .
20 févr.
6 mars
22 id.
3 avril
3 mai.
10 id.
25 id.
6 août.
14 id.
23 id.
7 sept.
14 id.
8oct.
9 id.
13 nov.
26 id.
11 déc.
RECETTE
ff. C
332.25
228.75
416.25
268.25
387 . »»
224.»»
229.75
342.»»
258.»»
557.»»
315.»»
242.»»
458.50
240.75
316.50
251.»»
299.»»
Le Théâtre Nalional Bernard, du 28 septembre au 3 octobre.
— 83 —
10O6
DIRECTEURS
Sabin-Bressy,
Caen.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
La Mascotte
Poil de Carotte
La Petite Mariée
La Sauterelle
Le Jour et la Nuit
Les Jurons de Cadillac. . .
Le Sire de Vergy
La Dame de chez Maxim's .
Le Docteur Jojo
Les Petites Brebis
Les Saltimbanques
GENRE
DATE
RICBTTE
fr. c.
Opéra-Com.
15 janv.
278.550
Comédie.
Opéra-Com.
29 id.
334.50
Comédie.
Opéra-Bouflf.
12 fév.
361.25
Comédie.
Op.-Bouffe.
26 id.
519.75
Corn. Vaud.
5 mars
352.»»
Com.-Vaud.
12 id.
257.75
Opérette.
Id.
28 id.
409.»»
84 —
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- 85 —
COMPARAISON DES RECETTES DIRECTORIALES
DIRECTIONS
Hertz et Santara . .
Clasis et Santara .
Tournées
Carina-Bensussan
Bal lard- Baron
Joubert
Richet
Brun
Id.
Sabin-Bressy
DATES
RECETTES
MOYENNES
Noinb. i
de ,
Représ. |
1896-1897
fr.
2,484
c.
))))
fr.
416
c.
»»
6
1897-1898
2,393
))))
341
85
7
1898-1&9
3,075
75
439
35
7
1899-1900
4,707
))»
336
»»
14
1900-1901
4,637
»»
421
54
11
1901-1902
7,046
»»
306
34
23
1902-1903
3,289
95
299
10
11 ;
1903-1904
4,327
25
432
72
10 |
1904-1905
3,521
95
352
19
10
1905-1906
3,379
25
337
92
10
L'examen attentif des tableux qui précèdent permet d'affirmer que nos
concitoyens sont restés à peu près stationnaires dans leurs idées pendant
la dernière période décennale.
La moyenne des recettes n'a pas sensiblement augmenté ; elle s'est
maintenue à 306 fr. 34 sous la direction Joubert qui a cependant donné
23 représentations dont a de grand-opéra, tandis qu'elle était de 336 fr.
sous la direction Carina-Bensussan avec 14 représentations, et de 399 fr. 10
seulement sous la direction Richet, 11 représentations.
À notre avis, si cette dernière direction a été la moins favorisée sous
le rapport pécuniaire, c'est que la troupe était moins homogène et que
les choristes surtout laissaient beaucoup à désirer ; le public des pre-
mières s'est abstenu et ce n'est que rarement qu'il a repris le chemin du
Théâtre.
On ne peut affirmer que le prix élevé des places ait été cause de cette
abstention, la réduction à 3 fr. 50 et même à 3 fr. n'a pas donné de
meilleurs résultats. Il serait plus plausible de l'attribuer à l'installation
défectueuse des loges, depuis longtemps reconnue. Les diverses Munici-
palités s'en sont préoccupées, mais, faute de ressources, elle n'ont pu
donner suite aux projets d'amélioration qui leur ont été soumis.
Le 20 octobre 1898, le public des premières se relâcha de sa réserve
habituelle pour la tournée Baret qui comprenait, entr'autres artistes de
talent: Madame Renée Richard, notre éminente compatriote, et le
a
— 86 ~
célèbre violoniste Paul Viardot. Les Dames de la noblesse voulurent
s'associer à l'hommage rendu aux deux grands artistes et de bonne heure,
le théâtre fut rempli ; l'orchestre lui-même fut transformé pour la cir-
constance et garni de places à 4 fr., prix des premières. La recette
s'éleva à 958 fr. 50. Ce chiffre n'avait pas été atteint depuis la mémo-
rable représentation-concert de Carlotta-Patti , Vieuxtemps , Bottesini
et autres, qui eut lieu le 20 Janvier 1869 '■> ^ est vra* 4ue ce soir-là le
parterre avait été transformé en salon et que les fauteuils se louaient 5 fr-
comme les premières.
On a vu depuis une grande affluence à toutes les places du théâtre,
mais la recette a été de bien moindre importance, et, à diverses reprises,
des abus ont même été signalés. Le 17 août 1898, à une tournée Brasseur,
la foule se porta au parterre qui se trouva bientôt encombré ; de nombreux
vides existant aux premières, le Directeur autorisa les retardataires à les
occuper, ce qui mécontenta d'autant plus les abonnés, que plusieurs des
derniers arrivés étaient dans un état d'intempérance notoire. Nous nous
fimes à cette occasion l'interprète des sentiments des habitués des premières
auprès du Directeur et de la Municipalité et si, depuis cette époque, des
places ont été parfois occupée par des spectateurs de la galerie ou du
parterre, il ne s'est pas produit d'inconvénient pareil.
Une autre observation est faite très souvent au Directeur du Théâtre
dont l'intérêt est en jeu dans la circonstance. Il arrive fréquemment que
de nombreuses places inoccupées pendant le premier acte sont remplies
au lever de rideau de l'acte suivant sans que la recette se soit modifiée
d^une manière sensible. Les billets d'auteurs ou de faveur étant déjà
assez nombreux, le Directeur s'est montré grandement surpris de ce fait
qu'il a été appelé à constater plusieurs fois. Il ne serait peut-être pas diffi-
cile d'en découvrir la cause réelle qu'il ne nous appartient pas de définir ;
c'est aux représentants de l'intéressé et à la police à faire la vérification
et à mettre fin aux abus qui peuvent se produire.
Les Directeurs se plaignent toujours de l'insuffisance des recettes ; en
surveillant eux-mêmes les entrées , ils y trouveraient certainement
quelque bénéfice.
Si nous abordons maintenant la question de préférence du public pour
les représentations théâtrales, il nous paraît assez difficile de se prononcer
d'yne façon définitive. Lorsque les troupes sont homogènes, la moyenne
— 87 —
des recettes se maintient, qu'il s'agisse de n'importe quel genre de pièces,
opérettes ou comédies ; toutefois, nous devons constater que les repré-
sentations d'opéra ou d'opéra-comique attirent plus de spectateurs aux
premières et que les comédies ou les drames garnissent plus particuliè-
rement la galerie ou le parterre. Nous ne sommes plus, il est vrai, au
temps où la Grâce de Dieu emplissait le théâtre jusqu'au cintre, mais
le beau drame de Rostand, Y Aiglon^ fit encore une recette de 478 fr.,
le 9 mai 1904.
Les tournées Brasseur conservent toujours la faveur du public ; cepen-
dant, nous constatons une certaine réserve depuis les deux dernières
représentations. Commence-t-on à suffisamment connaître le célèbre
acteur ou ses pièces sont-elles moins appréciées ? Nous ne pouvons en
décider ; ce qu'il y a de certain, c'est que la recette de 190^ a été moins
élevée que les précédentes, toutetefois elle a encore été de 557 fr., chiffre
qui est loin d'être atteint par les autres troupes de passage.
CONCLUSION
Nous devons conclure de ce travail que nos concitoyens ont toujours
conservé le goût du théâtre et surtout de la musique. Le concours gra-
cieux et empressé de notre excellente Société Philharmonique donne aux
représentations un attrait tout particulièrement apprécié. Que les Direc-
teurs choisissent des troupes homogènes avec quelques bons artistes en
vedette et des choristes suffisants pour les opéras-comiques et les
opérettes et le public reprendra le chemin du Théâtre malgré la proxi-
mité de Caen et même de Paris.
Nous le souhaitons sincèrement, car, outre le plaisir qu'on y trouve, le
théâtre occupe beaucoup de monde et fait vivre un certain nombre des
nôtres.
E. LALOUEL.
Bayeux, 10 Avril 1906.
— 88 —
L'ASSOCIATION NORMANDE
A B A Y EUX
L'Association Normande, qui n'était pas revenue dans nos murs depuis
Tannée 1876, époque de l'inauguration de la statue de M. Arcisse de
Caumont, dans le Square de notre Hôtel-de- Ville, pendant une série de
fêtes légendaires, dont beaucoup d'entre nous conservent l'émouvant
souvenir, avait décidé de tenir sa 74e session à Bayeux, du mercredi 18 au
dimanche 22 juillet 1906.
Cette puissante Association fut reçue, dans les salons de la Mairie, par
M. Delmas, maire, assisté de ses adjoints et des membres de son Conseil
municipal, avec la plus grande cordialité. Presque aussitôt, elle com-
mençait ses enquêtes et ses visites aux différentes maisons industrielles
de la ville. Les jours suivants furent consacrés à deux excursions : la
première, éminemment archéologique et historique, eut lieu : i° à l'église
de Cerisy-la-Forét, un des plus purs monuments du vieux style roman
normand, jadis l'église d'un monastère fondé par nos premiers ducs de
Normandie ; 20 au château de Balleroy, œuvre de Mansard, illustrée par
les pinceaux de Mignard et de Lemoine, et 30 à l'ancienne abbaye de
Mondaye, de la fondation de Jourdain du Hommet, dont l'église, œuvre
du moine Jouvenet, architecte, peintre et sculpteur, est un monument
des plus intéressants du style de la Renaissance, dit style Jésuite ; — la
seconue, économique et sociale, consacrée à l'étude des conditions de la
vie et de l'industrie de nos intrépides matelots de Port-en-Bessin et des au-
tres havres du littoral, et à la recherche des voies et moyens pour les
arracher à la concurrence désastreuse des chalutiers à vapeur.
En outre, il y eut continuation de diverses enquêtes au programme, et
enfin, le dimanche 21 juillet. Concours d'Animaux , Instruments et Pro-
duits agricoles , gratifiés , avec le concours du Gouvernement de la
République, du Conseil Général du Calvados et d'un généreux particulier,
de 4,360 fr. de Prix.
A l'occasion de ce Congrès, notre Société offrit à sa grande aînée une
soirée de gala dont suit le compte-rendu.
— 89 —
SÉANCE SOLENNELLE
DE LA
Société des Sciences. Arts et Belles-Lettres
DE
B .A. Y EU" IX
Une très belle assistance s'était donné rendez-vous, le vendredi 120 juil-
let, à 8 heures du soir, à la salle Saint-Laurent, pour la séance artistique
et musicale organisée, en l'honneur de l'Association Normande, par la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, avec le concours
de la Musique Municipale, de l'Orphéon et de l'Union Symphonique.
Sur l'estrade une large table ou plus exactement deux grandes tables
juxtaposées et couvertes du tapis vert traditionnel ont été disposées pour
le bureau.
M. de Longuemare occupe le fauteuil de la présidence, ayant à sa
droite M. Joret-Desclosières, président de la Société des Sciences, Arts
et Belles-Lettres de Bayeux. Prennent place également au bureau : MM.
Anquetil, vice-président ; Garnier, secrétaire, et Loisel, trésorier de la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
La séance est ouverte par le Cortège de Ballet, de L. Montagne, exécuté
par la Musique Municipale, qui se fera entendre encore à la fin de la
soirée dans le Magyar, un pas redoublé d'Allier, si allègrement exécuté
par nos habiles musiciens que le public charmé s'abstient, contrairement
à sa fâcheuse habitude bien connue, de profiter du dernier morceau pour
faire ses préparatifs de départ. Les musiciens sont chaleureusement
applaudis.
- 90 —
L'Union Symphonique, sous l'artistique direction de M. Verdier, a
montré les plus sérieuses qualités d'exécution dans les morceaux choisis
avec un soin particulier : la grandiose Marche Solennelle, de Luigini, et
Sylvia, le fameux ballet de Léo Delibes, dont nos musiciens ont mis en
relief les beaux effets d'harmonie dans ses trois parties : les Chasseresses,
Pt\{icati et le Cortège de Bacchus.
Dans le larghetto du Quintette de Mozart, M. Morin, directeur de la
Musique Municipale, accompagné en sourdine par l'orchestre, a rendu
sa partie de clarinette avec une perfection des plus rares. Sa pureté de
son et l'expression de son jeu ont été admirées comme il convenait et le
sympathique artiste a été l'objet, à la fin du morceau, d'une chaleureuse
ovation dont M. Verdier, quittant son pupitre de chef d'orchestre, avait
donné, le premier, le signal.
L'Orphéon Bayeusain, sous la direction de son chef, M. Lefrançois, a
chanté avec un grand succès la Marseillaise Normande, d'Arthur Marye;
le Régiment de Sambre et Meuse, la si célèbre marche de Planquette-
Turlet, et le Chant des Normands à la Bataille d'Hastings, d'Auber,
paroles de Travers. Les voix bien disciplinées de ses chanteurs, la juste
proportion qui existe entre chacun de ses éléments, le sentiment artis-
tique et le goût très sûr qu'elle apporte dans ses exécutions font de cette
société une chorale d'une très réelle valeur.
Après le morceau d'ouverture, M. Joret Desclosières, président de la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, prenant le premier
la parole, a prononcé une charmante allocution que nous allons essayer
d'analyser.
Il commence par souhaiter la bienvenue à l'Association Normande
qu'il est heureux de saluer, dit-il, en la personne de son éminent direc-
teur, M. de Longuemare. Il remercie également la Municipalité Bayeusaine
de la cordiale hospitalité qu'elle a accordée au nom de la ville aux
Sociétés Savantes ; il exprime sa gratitude aux trois Sociétés musicales
qui ont bien voulu prêter leur concours si apprécié à cette soirée artis-
tique et littéraire, et au public qui a répondu en si grand nombre à l'appel
des organisateurs de cette réunion.
M. Joret-Desclosières rappelle ensuite que la Société qu'il a l'honneur
de présider est l'une de celles qui se sont fondées par suite du goût que
M. de Caumont avait répandu dans le pays pour les recherches histori-
ques et archéologiques. Il fait l'éloge de ce savant si éminent qui, par
son intelligence, par sa science, par ses dons d'initiative et d'action,
— 91 -
organisa tant de Congrès, sut développer dans tout le pays le respect des
vieux monuments et le soin de leur conservation.
Envisageant les travaux accomplis en ces derniers temps par la Société
des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux , M. Joret-Desclosières
montre comment elle sut mener à bien des tâches importantes, notam-
ment l'érection d'une statue à Alain Chartier, le poète patriote dont il
rappelle la vie en quelques mots, et l'érection à Formigny d'un monu-
ment commémoratif de la fameuse bataille qui délivra la Normandie du
joug étranger. Il fait quelques allusions élogieuses aux travaux impor-
tants de M. Anquetil, aux conférences par lesquelles MM. Lefébure, père
et fils, ont, sous les auspices de la Société, fixé l'histoire de la dentelle à
Bayeux, etc.
La Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux n'est donc
pas restée inactive. Cependant, en suivant pendant ces derniers jours les
travaux de l'Association Normande, elle a reçu, dit le Président, plus
d'une utile leçon.
C'est qu'en effet l'Association Normande ne se contente pas de se
confiner dans l'histoire du passé. A côté des si intéressantes recherches
sur les siècles disparus, elle s'intéresse aussi aux questions modernes, à
l'agriculture, à l'industrie, à tout ce qui peut contribuer à la prospérité et
à la richesse du pays, au bien-être de ses habitants.
L'orateur n'en veut prendre qu'une preuve entre toutes celles qui se
présentent à son esprit. Aujourd'hui même, l'Association Normande s'est
rendue à Port-en-Bessin, et là, elle a procédé sur place à une enquête
maritime. Les marins appelés à exposer leurs besoins sont venus déposer
devant elle en toute liberté. Ils ont expliqué les conditions de leur vie
laborieuse, indiqué des mesures qui pourraient améliorer leur situation.
Et s'ils reçoivent quelque jour satisfaction à leurs justes revendications
ils le devront pour une notable partie, sans aucun doute, aux travaux de
l'Association Normande.
Le Président de la Société des Sciences, Arts et Belles- Lettres de Bayeux
sort donc vraiment émerveillé de ce Congrès de l'Association Normande
auquel il a eu la bonne fortune d'assister. Il gardera précieusement le
souvenir des relations cordiales qui, pendant ces Jours, se sont établies
entre les membres des deux Sociétés. Et nous tâcherons tous ici, dit-il en
terminant, de nous conformer au haut enseignement que l'Association
Normande est venue nous donner.
Lorsque les applaudissements chaleureux qui saluent le discours de
— 92 -
M. Joret-Desclosières se sont éteints, M. de Longuemare, sous-directeur
de l'Association Normande et président du Congrès de Bayeux, se lève
à son tour. Il serait vraiment confus, dit-il, et de la place qu'il occupe à
cette séance et des paroles si aimables que vient de lui adresser M. le
Président de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux,
s'il ne savait que tous ces hommages ne s'adressent surtout à M. de Cau-
mont et à l'œuvre qu'il a fondée, l'Association Normande.
M. de Caumont a voulu que dans la Normandie existât une Société qui
s'occupât à la fois d'art, d'industrie et d'agriculture, et c'est dans ce but
qu'à la Société des Antiquaires de Normandie, à la Société française
d'Archéologie, fondées pour l'étude et la conservation des vieux monu-
ments, il a adjoint l'Association Normande.
N'était-il pas juste en effet que les questions industrielles et plus encore
peut-être, les questions agricoles, soient tenues en grand honneur dans
une province comme cette belle Normandie dont elles font la prospérité
et la richesse.
Et M. de Longuemare, traitant alors plus spécialement de la région
bayeusaine, rappelle les souvenirs des travailleurs dont elle peut à juste
titre s'honorer, particulièrement Arcisse de Caumont lui-même auquel
l'Association Normande est venue il y a trente ans élever un monument
dans la cour de notre Hôtel-de-Ville, et M. Georges Villers.
M. Garnier, le sympathique secrétaire de la Société, donne ensuite
lecture du compte-rendu des travaux de celle-ci depuis la dernière séance
solennelle, qui eut lieu en 1903 :
« Mlsdames, Messieurs,
«r Soixante-cinq ans se sont écoulés depuis la constitution de la Société
d* Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres de Baveux, le 22 août 1841 ;
elle comprenait alors deux sections, l'une agricole, l'autre littéraire,
artistique et scientifique ; la seconde section, héritière des traditions de la
Société Royale Littéraire de Bayeux, fondée vers 1784, s'occupa avec fruit,
des son origine, des questions rentrant dans le cadre de ses études et pré-
sentant, soit un intérêt général, soit un intérêt particulier à notre contrée;
et nombre d'œuvres, figurant dans les dix volumes de Mémoires et
Bulletins publiés de 1842 à 1883, ont acquis, tant par leur propre valeur
que par le nom justement estimé de leurs auteurs, une légitime notoriété.
« A la suite de votes émis du 6 décembre 1890 au 20 février 1891, les
deux sections sont devenues des Sociétés distinctes et indépendantes
— 93 -
Tune de l'autre ; le léger temps d'arrêt causé par cette transformation fut
de courte durée et, aussitôt, ses nouveaux statuts adoptés, la Société des
Sciences , Arts et Belles-Lettres de Bayeux reprenait sa marche avec une
ardeur nouvelle et non sans succès ; durant ces quinze dernières années,
elle peut assurément se rendre ce témoignagne d'être restée fidèle à son
programme en éclairant d'un jour nouveau de nombreux points d'archéo-
logie et d'histoire locale , en favorisant les beaux-arts , en attirant
l'attention sur d'intéressantes questions scientifiques, enfin en prenant
l'initiative des hommages solennels rendus au poète patriote Alain
Chartier et aux héros de l'immortelle victoire de Formigny.
« C'est à l'occasion du concours ouvert par notre Compagnie pour la
glorification de cette mémorable journée qu'eut lieu ici-même , le
12 novembre 1902, notre dernière séance publique et solennelle; pour
me conformer à une tradition toujours fidèlement observée, je dois vous
rendre compte aujourd'hui, Mesdames et Messieurs, des travaux accom-
plis depuis cette réunion ; cet exposé vous montrera que nous nous
efforçons de justifier le titre de notre Société ; que, si nous ne pouvons,
comme on nous le disait spirituellement, être « tout à la fois des savants,
« des littérateurs et des artistes » , du moins nous nous intéressons à
tout ce qui a trait aux beaux-arts, aux sciences, à la littérature et à l'his-
toire, accueillant avec reconnaissance les communications que nos collè-
gues veulent bien nous faire sur les sujets divers qui font l'objet de leurs
études.
« C'est ainsi que, depuis trois ans, nous avons entendu traiter dans nos
séances trimestrielles, des questions très curieuses d'archéologie locale :
notre érudit vice-président, M. Anquetil. a retrouvé, dans les vieux docu-
ments, dont il sait tirer tant de choses intéressantes, des détails circons-
tanciés sur les Anciennes Maisons de Ville de Baycux et sur les
Sangles du Vieux Bayeux , c'est-à-dire sur les ruelles encore en partie
existantes qui formaient comme une ceinture (cingulutn) autour de
ville et de la partie principale de ses faubourgs ; à cette étude se rattache
celle de M. l'abbé Le Mâle, établissant de façon aussi exacte que possible
les limites de la cité de Bayeux, comprise dans l'enceinte carrée des
anciens murs ; des faubourgs, bornés primitivement par les sangles ; de
la bourgeoisie, dont les habitants soumis aux charges municipales jouis-
saient des droits et privilèges des bourgeois et de l'exemption des
treizièmes ; du franc-alleu , exempt aussi des treizièmes , mais ne
participant ni aux droits, ni aux charges de la bourgeoisie ; enfin de la
I
— 94 —
banlieue, dans le territoire de laquelle avaient droit d'instrumenter les
sergents royaux de Bayeux.
« A l'archéologie se rapportent encore les démarches faites par notre
Société, de concert avec l'Administration Municipale, pour préserver de
la ruine la tête de cheminée si caractéristique, située près la Cathédrale, à
l'angle des rues des Chanoines et de l'Evèché, et improprement désignée
parfois sous le nom de Lanterne des Morts.
€ Notre constante sollicitude pour le respect de nos monuments et des
richesses artistiques et scientifiques de notre contrée , s'est encore
affirmée par les observations si judicieuses de M. le chanoine Le Lièvre
sur la Conservation et la Restauration des Œuvres d'art, et par le vœu,
émis dans notre séance du 10 novembre 1904, tendant à assurer par une
grille la protection de la statue d'Alain Chartier ; on nous permettra
d'exprimer ici notre reconnaissance au Conseil Municipal qui, non content
de faire à ce vœu le plus favorable accueil, a voulu en assurer la réalisa-
tion sans recourir au concours financier que nous avions cru devoir lui
offrir.
« Ce n'est pas là, du reste, Mesdames et Messieurs, le seul titre de
l'Administration Municipale à notre profonde gratitude ; nous ne saurons
oublier avec quelle bienveillance elle a mis gracieusement à notre
disposition un spacieux local, attenant à la salle ordinaire de nos réunions
à l'Hôtel-de-Ville, nous permettant ainsi l'installation de nos archives et
de notre bibliothèque, récemment accrue dans de notables proportions
par suite du legs généreux de M. Edmond de Bonnechose et de la libéralité
de plusieurs de nos collègues, qui voudront bien recevoir ici l'expression
de nos sincères remerciements ; classées maintenant dans un ordre
parfait, grâce aux zèle éclairé de M. le Vice-Président Anquetil et de
M. l'archiviste Valette, nos richesses bibliographiques offrent à nos socié-
taires des ressources précieuses qu'ils peuvent toujours consulter avec
profit.
« Notre Société, d'après ses fondateurs, « a pour objet de cultiver les
« Sciences, Arts et Belles-Lettres en tout ce qui peut être utile et appli-
« cable à la contrée » ; aussi, aimons-nous à étudier les vieilles coutumes
locales et à en conserver le souvenir, ainsi que l'a fait le regretté Capi-
taine Paimblantdu Rouil, dans sa Veillée Dentellière;* rendre hommage aux
hommes qui ont honoré notre pays, comme V Explorateur Jean Duchesne-
Fournet, dont notre distingué Président, M. Joret-Desclosières, nous a
retracé, en quelques traits saisissants, la vie si prématurément tranchée
- 95 —
et pourtant si bien remplie ; à recueillir les anciennes légendes qu'excelle
à nous présenter notre savant Secrétaire honoraire, M. Le Lièvre, qui
nous a charmés avec ses gracieuses poésies sur les Miracles de Saint-
Martin ; à rechercher enfin tout ce qui touche à l'amélioration matérielle
et morale de notre région, en suivant avec intérêt les communications si
documentées de M. Joret-Desclosières sur la Répression du Vagabondage
et de la Mendicité et sur les Développements de la Vicinalité depuis la loi
de 18) 6.
c Cependant, et nul ne saurait s'en étonner, ce sont les questions d'his-
toire locale qui sollicitent le plus souvent l'attention de nos Collègues ;
depuis notre dernière séance publique, les travaux de ce genre lus dans
nos réunions ont été aussi nombreux que variés : citons, dans cet ordre
d'idées, la très curieuse analyse, par M. Anquetil, d'un vieux registre
contenant la liste détaillée des Présentations et Collations des Bénéfices
du Diocèse de Bayeux, de 14)6 à 1445* et donnant les noms de ceux à qui
l'Anglais vainqueur avait attribués les biens des Normands restés fidèles
à la France; la note historique de M. Joret-Desclosières, intitulée:
d'Açincourt à Formigny ; l'étude de M. Arthur Le Duc, sur le lieu précis
du Passage de l'Aure par Richemont, le 15 avril 1450; la notice de
M. Anquetil sur la Chapelle de Formigny; le Mariage et le Divorce de la
Duchié de Normandie et du duc de Berry, frère de Louis XI, par le Capi-
taine Paimblant du Rouil ; les Evêques de Bayeux pendant la Ligue, et
V Histoire des anciens Hospices de Bayeux, par M. le chanoine Le Lièvre ;
les Milices bourgeoises de Bayeux et un Brevet de Changeur à Bayeux en
1642, par M. Anquetil ; le naïf récit d'un Pèlerinage du Chapitre de
Bayeux à La Délivrande en 1646 , tiré des documents de l'époque , par
M. l'abbé Le Mâle ; l'épisode bien connu du Dragon malgré lui, au camp
de Vaussieux, présenté sous une forme humoristique, par M. le Capitaine
Paimblant du Rouil; de curieux détails fournis par M. Anquetil, sur
Mauny, le cavalier jacobin de la Société populaire de Bayeux en 1794, et
sur Y Assassinat de Faury, chevalier de Foix, à Crépon, en 1796 ; un autre
assassinat, qui fit sensation dans le temps, étudié dans ses plus curieuses
circonstances, par M. Roger de Gomiecourt , dans son travail sur le
Vicomte d'Aché et Madame de Vaubadon ; encore une note de M. Anquetil
sur Mgr Brault et l'ancien Préfet Caffarelli ; Y Histoire de la Dentelle à
Bayeux de 1800 à 1830, faisant suite à une Conférence très goûtée sur la
Dentelle à Bayeux de 1676 à 1800, par M. Lefébure ; un travail plein d'in-
térêt de M. Joret-Desclosieres sur V Avenue du château de B aller oy et le
- 96 -
jugement du tribunal de Bayeux qui, en 1840, en assura la conservation à
perpétuité dans les proportions magistrales où elle fut établie par le comte
Jean de Choisy ; enfin, deux notices fort intéressantes de M. Lalouel sur
l'Armement de la Garde-Nationale dr Bayeux en 1871, et sur le Théâtre
de Bayeux pendant ces dix dernières années.
« De cette longue énumération de nos travaux depuis les premiers mois
de 1903, il semble ressortir, d'abord que nous ne sommes pas restés
inactifs, et que la Société des Sciences, Arts et Belles- Lettres a fait preuve
de vitalité et d'amour de l'étude ; ensuite, — et ceci est peut-être moins
à l'honneur de beaucoup d'entre nous, — que les œuvres que je viens de
citer sont dues à neuf seulement des membres de notre Société. — «c Ce
« sont toujours les mêmes qui se font tuer », disait-on à propos de je ne
sais plus quelle série de glorieuses batailles ; il semblerait qu'il en est
de même parmi nous, et que le soin de soutenir le bon renom de notre
Compagnie, de fournir et l'intérêt à nos séances, et les matériaux à nos
Mémoires, retombe toujours exclusivement sur les mêmes infatigables
travailleurs ; loin de moi la pensée de leur en faire un reproche î. . . ils
ont droit, au contraire, à toute notre reconnaissance pour leur dévoue-
ment aux intérêts de notre Société et au progrès des sciences et des lettres
dans notre région. Mais les autres?. . . ceux qui se contentent de constater,
par la lecture de nos Mémoires, l'activité de leurs collègues, et d'applau-
dir de loin au succès de leurs travaux, . . .que leur dirai-je?. . .
« Vous vous joindrez à moi, Mesdames et Messieurs, pour leur rappeler
que le titre seul de Membre de la Société des Sciences , Arts et Belles-
Lettres de Bayeux ne saurait leur suffire, et qu'ils devraient tenir à hon-
neur d'apporter, eux aussi, leur contingent de zèle et de bonne volonté à
une œuvre dont ils comprennent assurément toute l'importance : il n'est
pas nécessaire pour cela d'écrire des ouvrages de haute envergure histo-
rique ou scientifique ; le résultat des observations personnelles , un fait
noté en passant, quelques détails trouvés même par hasard sur un point
peu ou mal connu, peuvent être, sans souci de la forme littéraire, com-
muniqués en séance, et devenir l'occasion d'études ou de recherches d'un
grand intérêt et dune portée parfois considérable ; c'est ainsi que, chacun
coopérant dans la mesure de ses forces et dans la sphère de ses occupations
habituelles à l'action commune, l'union de ces efforts individuels, groupés
et utilisés sous la direction intelligente et dévouée de notre Président
et de nos Vice-Présidents, dont l'activité infatigable égale la haute com-
pétence, ne saurait manquer de produire d'heureux et féconds résultats.
- 97 -
« Cest là, Messieurs, le but auquel nous devons tendre ; c'est là la pensée
qui doit nous inspirer et nous inciter à travailler (* tous , avec une noble
émulation, pour que, digne de son passé, la Société;des Sciences, Arts et
Belles-Lettres de Bayeux demeure toujours la gardienne et la protectrice
de nos monuments et des glorieux vestiges de notre histoire, la propaga-
trice dans notre contrée du goût des études scientifiques , historiques et
littéraires, du culte des beaux-arts, du respect et de l'amour de tout ce
qui peut contribuer au progrès et au bonheur de notre Patrie ! »
M. de Longuemare donne ensuite la parole à M. Anquetil, vice-prési-
dent, qui retrace, en ces termes, devant le nombreux public de choix qui
se pressait dans la salle , les vies de Cahier de Gerville et de Le Courtois
de Surlaville, deux Bayeusains, aujourd'hui oubliés :
« Mesdames, Messieurs,
cLe 30 novembre 1751, fut baptisé, en l'église Saint-Exupère de Bayeux,
Cahier, Bon-Claude, fils Gabriel, bourgeois de Bayeux, et Hélyes Made-
leine. Le parrain était Hélyes, Claude-Joachim, escuier, de la parroisse
Saint-Patrice, sieur du Mesnil Amant, du Mesnil Villement, Vierville, la
Bigne et autres lieux (1) ; la marraine, sa sœur, noble dame Le Vaillant,
Bonne-Catherine-Françoise, dame de Vaucelles, de la parroisse Saint-
Loup, épouse de Guillebert, Jacques, escuier, seigneur de la Rivière.
..< C'est que le nouveau-né était de noble lignée , du moins par sa mère,
fille naturelle de feu Jacques Hélyes de Bonparc, ingénieur du Roy, et de
Madeleine de Méhérenc, entre lesquels, dit M. Pezet, s'étaient établies
des relations trop intimes^ d'où naquit une fille, rendant nécessaire un
mariage qui, soit par caprice, soit par quelque motif grave, ne fut jamais,
célébré. L'acte de décès de Madeleine Hélyes, veuve Cahier, proprié-
taire, âgée de 73 ans, née sur la paroisse Saint-Sauveur, demeurant rue
des Capucins, carrefour Saint-Georges, dressé le 20 messidor an 13,9 juillet
1805, la mentionne, en effet, comme fille naturelle de Jacques Hélyes et
est muet sur sa mère.
« Mais celle-ci est nommée dans l'acte de mariage du 3 septembre 1748,
— porté sur les registres de Saint- Patrice, et signé J. Fontaine, vicaire, —
entre Gabriel Cahier, 47 ans, fils Pierre, maître menuisier, et Cauvin,
Madeleine, de la paroisse Saint-Exupère, et Hélyes Madeleine 18 ans,
(1) Epoux de noble dame Le Breton, Marie-Anne-Blanche, veuve en premières noces de
Dagneanjc, Guillaume, escuier.
7
1
— 98 -
fille de feu Hélyes et de Méhérenc. Ce mariage qui eut pour seuls témoins
les pères et mère de l'époux et Hélyes, Jean-François, prêtre, chanoine,
grand-couteur de l'église Cathédrale, oncle paternel de la jeune épousée,
fut célébré dans l'église des Dames de la Charité, où se fit l'office de la
parroisse Saint-Patrice, du aç avril 174; au 22 décembre 1748. L'époux,
régisseur des biens de plusieurs personnages considérables, entre autres
des Hélyes de Bonparc et du marquis de Balleroy, recevait avec la main
de M"* Madeleine, un cadeau de 10.000 livres de rente à son nom, à lui,
mari.
c Le ménage eut une situation assez en vue-dans la cité. Gabriel y fut
d'abord député des notables ; l'assemblée des officiers municipaux et des
députés des parroisses l'élut syndic-receveur de la ville, le as mars 1765,
aux appointements de 600 livres; président, puis membre du Tribunal
de Commerce, il en était encore juge, à l'âge de 8a ans, quand il mourut
le 9 brumaire an 4, 31 octobre 1795. Sa femme, élégante et fort goûtée
dans la société bayeusaine, avait la confiance de la Municipalité pour
choisir au bureau de l'Hôpital Général la paire de manchettes de dentelles
que la ville offrait, annuellement, en étrennes, depuis 1758, à M. l'Inten-
dant de la généralité de Caen.
« Après avoir fait ses humanités au Collège de Bayeux, le jeune Bon-
Claude, issu de cette union, suivit les cours de droit de la Faculté de
Paris et se fit recevoir avocat au Parlement de cette ville. Il fut surtout
un jurisconsulte. Cette situation et les fonctions de son père à Thôtel-de^
ville, expliquent que les officiers municipaux l'aient prié, en 1776, de
verser pour eux aux parties casuelles, 2.000 livres premier paiement sur
les 6.000, prix de la finance des offices créés en 1771, versement que, dans
une lettre de novembre de cette année, il écrit n'avoir pu opérer. Quelques
années après , il publiait un Mémoire fort remarqué sur Y Etat civil des
protestants y mémoire qui provoqua l'édit royal de 1787, qui rendit à
leurs mariages un caractère Légal. Cette publication l'avait mis en relief
et il allait vite parvenir aux honneurs.
c Patriote de 1789, il débuta dans la vie politique comme électeur de la
commune de Paris, dont il devint procureur syndic adjoint. Attaché au
parti constitutionnel, il fit exercer, en 1790, des poursuites contre l'au-
teur d'un libelle diffamatoire à l'endroit du général Lafayette.
c Le 4 septembre ensuivant, il fut chargé avec Duveyrier (1) d'enquêter
<t) Tribun, puis baron de l'Empire, mort en mai 1839, premier président de la Cour de
ontpellier.
- 99 -
sur les événements de Nancy. Les faits, élucidés par eux, démontrèrent
que les infortunés suisses de Chàteauvieux avaient payé, par le massacre,
la pendaison et la roue, moins la façon révolutionnaire dont ils avaient
réclamé leur juste solde, que leur refus de tirer sur le peuple, le 14 juil-
let 1789. Un décret de l'Assemblée, sanctionné par le Roy, libéra les
30 survivants qui étaient aux galères.
c Organe de la Municipalité de Paris, qui voulait enlever au Catholi-
cisme son caractère dominant, Cahier de Gerville demanda que les
registres de l'état-civil cessassent d'être confiés aux curés. Cette propo-
sition, non moins que les allures de Cahier, lors de sa mission à Nancy,
n'étaient point pour lui concilier la confiance royale quand, le 37 novem-
bre 1791, il fut proposé, sinon imposé, comme ministre de l'intérieur, à
Louis XVI, retour de Varennes.
« Ce monarque trouvait le cerveau de ce puritain, plus roide qu'entraî-
nant, bien étroit pour celui d'un ministre !
c II le goûta cependant pendant les courts mois de son ministère, puis-
qu'en annonçant à l'Assemblée la nomination et de son successeur
Roland et de Garnier et de Clavières, tous les trois membres de la
Société des Amis de la Constitution, c'est-à-dire des Jacobins, il écrivait
ces lignes au Président : « J'avais choisi pour mes premiers agents des
hommes que l'honnêteté de leurs principes et leur opinion rendaient
recommandables » (24 mars 179a).
«De novembre 1791 à mars 179a, Cahier fut en butte aux attaques inté-
ressées des Girondins assoiffés du pouvoir. D'autre part, le volcan popu-
laire avait de sourds grondements, précurseurs des jours terribles. Les
clubs et la presse fulminaient à l'envi contre les ministres constitution-
nels, les accusant de circonvenir et tromper le Roy.
« Le dimanche 5 février 1791, plusieurs députés montent à la tribune,
qui, tous, quoiqu'en termes différents, imputent au ministre de l'intérieur
la désorganisation et les troubles qui régnent dans les départements.
L'Assemblée décrète « que Cahier de Gerville sera appelé, séance tenante,
pour rendre compte des mesures 'prises pour empêcher les troubles et
des embarras qu'il peut éprouver dans son administration *. Celui-ci se
présente, fait l'éloge des corps administratifs, promet de donner^ dans la
semaine, un compte général de la situation du Royaume et déclare qu'il
proposera des mesures au Roy, après avoir confère* avec le Comité de
législation.
«Le samedi 18 février, Condorcet présidant la séance, Cahier présente
- 100 —
son rapport à l'Assemblée. Il attribua l'état troublé du pays à la rareté
du numéraire, aux entraves à la circulation des subsistances, aux dissen-
timents politiques et religieux. Il constata que beaucoup d'hommes,
appartenant à ce qu'on appelait autrefois Tordre du tiers, ont émigré,
très probablement, pour leurs différences d'opinion sur le culte. Et la
partie la plus curieuse de son rapport est celle qui traite de la question
religieuse. Vous me permettrez, Messieurs, de l'emprunter au Moniteur,
et à sa lecture, un curieux rapprochement ne manquera pas de se faire
dans vos esprits.
c Je vais maintenant, di-il, parler de nos dissentiments politiques et reli-
gieux : je dirai tout, persuadé que la Nation n'a qu'à vouloir sincère-
ment la guçrison du corps politique pour l'opérer. Depuis longtemps, les
prêtres avaient réuni leurs intérêts à ceux de l'aristocratie. Quelques-uns
ont refusé de bonne foi de prêter serment ; d'autres ont été dirigés par une
autre impulsion que celle de leur conscience. Quoiqu'il en soit, le décret
qui le prescrit produisit cet étrange effet de rappeler à la religion beau-
coup de personnes qui l'avaient oubliée et qui jusque-là ne s'étaient pas
mises fort en peines de prouver qu'elles avaient de la morale. La religion
qu'on n'attaquait pas, trouva des détenseurs qu'elle n'avait pas appelés et
sur lesquels elle n'avait pas le droit de compter. Plusieurs habitants des
campagnes ont été séduits par les manœuvres des nouveaux fanatiques.
« C'est par cette résistance des uns et cette soumission des autres que
se sont formés, dans la même religion, deux cultes qui ont les mêmes
prêtres, les mêmes dogmes, les mêmes rites, la même liturgie, les mêmes
usages et les mêmes cérémonies ; deux cultes tels que l'œil le plus attentif
ne peut y apercevoir la moindre différence et une sourde lutte entre
les deux partis a produit des malheurs »
« Après avoir cité plusieurs faits de fanatisme, il aborde la question des
clubs : c Je dirai peu de choses sur les sociétés patriotiques, elles se
sont formées dans le moment où le gothique édifice s'écroulait, et où
l'esprit public était de tout détruire. Aujourd'hui, le véritable esprit
public est de tout conserver. On craint qu'elles ne soient pas assez
convaincues de cette vérité et qu'elles n'aient pas changé avec les cir-
constances. Quelquefois, elles ont entraîné les administrateurs dans des
démarches dangereuses ; quelquefois, elles se sont montrées rivales des
autorités constituées.
c Sans doute, on doit faciliter les élans du patriotisme ; mais l'intérêt
de la Nation est de conserver la Constitution telle qu'elle est décrétée,
— 101 —
de la défendre et de ne pas souffrir qu'il lui soit porté la moindre
atteinte.
« les principes de l'obéissance sont ébranlés par les soupçons
qu'on répand de toutes parts ; les dépositaires du pouvoir sont traduits
au tribunal du peuple comme ennemis. Il faut l'avouer : bien des
hommes ont trop d'intérêt à perpétuer le désordre Dans tous
les départements, la liberté du culte a été plus ou moins violée;
les administrateurs ont pris des arrêtés vexatoires contraires à la
Constitution. . . .Ils ont mis, au-dessus de la loi, l'intérêt public. Ils ne
se sont pas assez pénétrés de cette vérité que quand la loi est faite, le
salut public est dans sa rigoureuse observation. Qu'importe à l'Etat qu'un
citoyen aille à la messe, ou n'y aille point ? Tout ce que peut faire une
bonne Constitution, c'est de favoriser toutes les religions, sans en dis-
tinguer aucune. Il n'y a point en France de religion nationale. Chaque
citoyen doit jouir librement du droit d'exercer telle pratique religieuse
que sa conscience lui prescrit, et il serait à désirer que l'époque ne fût
pas éloignée où chacun paiera son culte. . .
« . . . Je désire que l'Assemblée accélère l'époque ou l'état civil ne sera
pas constaté par les ministres du culte, mais par des officiers publics, et
je m'applaudis d'avoir été le rédacteur de l'adresse qui a provoqué cette
attribution à l'autorité civile. L'intérêt des prêtres ne doit entrer pour
rien dans les combinaisons du législateur. La patrie attend une loi juste
qui puisse entrer dans le code des peuples libres et qui dispense de pro-
noncer ici les mots prêtres et religion ». (On applaudit).
« A l'unanimité, l'Assemblée ordonna l'impression de ce rapport, qui
sortit des presses de l'Imprimerie Royale sous ce titre : « Compte-rendu,
par B.-C. Cahier, ministre de l'intérieur, à l'Assemblée Nationale, le
samedi 18 février 1792, in-40, 51 pages. >
«Un tel langage justifie Bertrand de Molleville qui dit que Cahier était
un républicain ardent , détestant les rois, ennemi de toutes les religions.
« La loi sur l'état civil ne fut votée que le ao'septembre 1792.
« Le n mars, Cahier, amené de nouveau à la tribune par les intrigues
girondines, dit qu'il avait eu dessein de faire un nouveau rapport, dans
le genre de celui du 18 février, mais que le temps lui a manqué, que c'est
un devoir pour lui, dans les derniers instants de sa carrière (il avait donné
sa démission, non encore acceptée, en prétextant l'étal de sa santé), de
presser les mesures qu'exige impérieusement le salut de l'Etat. « Je sup-
plie, ajoute-t-il, en terminant, l'Assemblée de considérer que la liberté
102 -
publique, que l'existence sociale, en un mot, que la patrie est en danger.
J'en ai la conviction dans le cœur >.
c En descendant du pouvoir, devant les tracasseries des Girondins et des
partis avancés, Cahier publia un exposé de son passage au ministère, puis
quitta Paris, où, en octobre 1792, lors de la nomination du maire de cette
ville, il fut honoré d'un nombre considérable de suffrages. Le 27 novem-
bre suivant, il était élu maire de Bayeux, en remplacement de M. Duha-
mel de Wailly, mais il déclina l'honneur que lui décernaient ses compa-
triotes,et,en philosophe désabusé des grandeurs capricieuses et décevantes
de la politique, se consacra, dès lors, exclusivement à l'œuvre modeste
mais si méritoire de notre Commission des Arts, qui sauva tant de livres
précieux et tant d'objets artistiques !
c La loi des suspets ne le laissa pas tranquille, dans cette retraite volon-
taire, à Bayeux, sa ville natale. Le Comité révolutionnaire d'Evreux lança
contre lui, le 13 brumaire an 2, un mandat d'arrêt, qui transmis au
comité de surveillance de Bayeux, fut réitéré par lui, le surlendemain 15.
On alla perquisitionner, de nuit, en son logis, sans ïy rencontrer, grâce
au dévouement de quelques amis qui favorisèrent sa fuite : on apposa
toutefois les scellés à son domicile. Le 8 germinal an 2, son père, qui, le
a6 nivôse précédent, avait fait don d'une rente de 50 livres à un défen-
seur de la patrie (1), présente au Comité de surveillance une pétition
demandant le retrait ou la révocation du mandat lancé contre son fils. Sa
demande lui fut octroyée, parcequ'il n'y avait pas de raisons dans la lettre
du Comité d'Evreux ; « qu'un décret de l'Assemblée Législative avait
prononcé que, dans son ministère, Cahier Bon-Claude s'était conformé à
la loi ; et que, depuis 20 mois qu'il réside à Bayeux, il a rempli ses devoirs
de bon citoyen et manifesté son attachement à la République ».
« Le 1 7 germinal, La Rivière, commissaire du Comité de Sûreté Générale
de la Convention, exhibait au club de Bayeux, un ordre du représentant
Frémanger, en date à Caen, de la veille, aux fins d'arrestation du ci-
devant ministre de l'intérieur — et, peu après, une décision du même
représentant, le mettant en liberté, sous la sauvegarde du sans-culotte
Tostain, choisi par ledit La Rivière, tenu d'en répondre et de le repré-
senter à toute réquisition.
(i) Le a7fcfloréal*an 3, la Municipalité de Bayeux faisait savoir à Gabriel Cahier, qu'elle
avait choisi comme bénéficiaire de sa généreuse libéralité, Lin champ Etienne, capitaine au i*r
bataillon de la 6i* demi-brigade, pour le moment à l'hôpital militaire de Villeneuve, près
Soissons, à cause de sa bravoure et de son zèle à servir la République.
— 103 —
« La Société Populaire de Bayeux, alors présidée par C.-J. Lalouette,
dont nous retrouverons le nom à la fin de cette biographie, sur l'exposé
fait, très-probablement, par ledit citoyen Lalouette, des services rendu à
la cause populaire par Cahier, son ami personnel, avait décrété, le 18
germinal, «une pétition pour lui demander de rendre définitive la justice
provisoire qu'il avait exercée envers Cahier fils, d'après les pièces qui
lui ont justifié la bonne conduite de ce citoyen dans tous les temps et son
patriotisme, notamment le procès-verbal de l'Assemblée Législative du
ii mars 1792, les décrets des 7 juillet et 15 août suivants, l'arrêté du
Comité de Surveillance de Bayeux, du 8 germinal (i)>; et, d'après les ré-
clamations unanimes de la Société Populaire, Lalouette fut délégué pour
aller porter cette pétition à Frémanger, alors à Caen ; il s'acquitta de son
mandat les 16 et 17 floréal, non sans avoir, par précaution oratoire, félicité
ce représentant de s'être justifié des calomnies portées contre lui à la
Convention.
« Lalouette, de retour le lendemain, rendait compte à la Société de son
mandat. Frémanger, rendu prudent par ses dangers personnels, attendait
une réponse du Comité de Sûreté Générale à la lettre qu'il lui avait
écrite, en lui envoyant les pièces relatives au citoyen Cahier fils. Après
l'avoir entendu « le club, sur la motion d'un de ses membres, lui vote
des remerciements et renouvelle sa réclamation qu'il avait faite du citoyen
Cahier fils, dans sa pétition à Frémanger, du 18 germinal dernier, à cause
de son invariable patriotisme, depuis près de deux ans qu'il a rétabli son
domicile dans la commune de Bayeux, où il est né et où il a sa famille ;
décide de s'adresser directement au Comité de Sûreté Générale de la
Convention et de réclamer par les mêmes motifs de justice pour le
citoyen Cahier fils, à la prompte libération duquel la Société déclare
prendre le plus grand intérêt ; et pour ce, décrète qu'expédition Ju
procès- verbal de sa séance sera envoyé, et au Comité de Sûreté Générale
et au représentant Frémanger.
« Le 5 fructidor, un frère de la Société Populaire annonce au président
que le citoyen Cahier, fils, demande la permission de parler à la Société.
Celle-ci, consultée, lui accorde la parole. 11 monte à la tribune et dit que
le devoir de la reconnaissance l'oblige à faire part à la Société de l'heu-
reuse nouvelle qu'il vient de recevoir ; qu'à l'instant, le Comité de
surveillance et révolutionnaire lui avait notifié un arrêté du Comité de
(1) Registres du Club.
- 104 —
Sûreté Générale du a de ce mois, qui achève de rompre les entraves
mises à l'exercice de sa liberté. Il a renouvelé à la Société et à la Com-
mune tous les remercîments qu'il leur avait précédemment offert pour les
témoignages d'estime, «de bienveillance et de fraternité qu'il en avait
reçus et il a protesté qu'il serait toujours dévoué à servir sa commune
et prêt à mourir pour sa Patrie. Le président Delarue lui a répondu, au
nom de la Société, dans les termes les plus propres à exprimer la joie
des patriotes en apprenant qu'on a rendu justice à un bon citoyen. Le
discours du citoyen Cahier et la réponse du Président ont été vivement
applaudis par les membres de la Société et par les citoyens des tribunes.
« Le citoyen Cahier a reçu les honneurs de la séance > (i).
« La mort guettait déjà sa proie. Déprimé par la souffrance, physique et
morale, miné par les déceptions et le chagrin, impuissant à réagir contre le
mal, malgré de précieuses amitiés, Cahier fut atteint de la fièvre ou suette
miliaire, sorte d'épidémie locale des plus mortifères, et décéda le 34 plu-
viôse an 4 (16 février 1796), âgé de 44 ans seulement, célibataire et sans
laisser de postérité. Lui, que deux personnes nobles avaient tenu sur les
fonts du baptême, eut son décès déclaré à l'officier de l'état-civil par
deux journaliers, Jean Leroy et Jacques Acard.
« Il fut enterré au cimetière de la paroisse Saint-Exupère, dans un en-
droit resté ignoré, au rang, comme on dit maintenant. On croit qu'il
repose dans le voisinage de remplacement de l'ancienne tour, au côté sud
de l'église, et que sa dépouille mortelle, suprême ironie du sort! est
mêlée avec celles des prêtres et des religieuses inhumées , dans la suite,
sur les débris de la génération à laquelle il avait appartenu. L'instigateur
de l'état civil laïque, l'homme d'Etat qui regardait d'un œil indifférent
les diverses religions, eut-il des obsèques religieuses? C'est le secret
inviolé du passé !
« Le 6 novembre 179a, envisageant une mort possible, il avait écrit ses
dispositions dernières :
« Quoique jeune encore, disait-il, je puis être frappé par la mort et je
veux emporter au tombeau la satisfaction d'avoir donné à un certain
nombre de personnes que j'aime des preuves de mon attachement.
(1) Registres du Club.
Suivant une légende, qui nous semble indigne des personnages qu'elle met en scène, M. Gar-
din Nery aurait accepté une bourse pleine de louis pour faire le nécessaire afin d'obtenir, à
tout prix, la liberté de Cahier, qui, en reconnaissance, lui aurait offert deux petits canons
ayant servi de jouets au Dauphin.
— 105 —
« Je ne suis pas riche, puisque mon petit mobilier compose, à lui seul,
toute ma fortune, mais Je cœur ne compte que ce qui est offert par le
cœur, et mes bons parents ne dédaigneront pas de recevoir une bagatelle,
dont j'aurai fait le témoignage de mes sentiments pour eux. »
« 11 donne, à son père, les boutons d'or qu'il porte aux manches de sa
chemise ; à sa mère, sa montre d'or, et il les supplie de lui accorder les
grâces qu'il leur demande par la lettre qu'il leur a écrite et qui leur sera
remise après sa mort.
« Il leur recommande le bon Carité (i), qui leur a rendu à tous et parti-
culièrement à lui, tant de services et auquel il a donné, manuellement,
ses pistolets de poche français, son couteau de chasse garni d'argent et
son manteau de drap bleu.
« Philippe Bachelot (a), de Paris, reçoit, pour ses bons offices, la chaîne
d'or, sans les breloques, qui attachait jadis sa montre.
€ Il donne à son parent Le Breton (escuier, seigneur de Cambes?) son
épée d'uniforme.
« Tout le reste de ses biens est pour Lalouette , Marguerite-Adélaïde,
fille Claude-Joseph (3), le premier sous-préfet de Bayeux , l'ami auquel il
dut la liberté et la vie, comme nous l'avons vu plus haut, épouse de Sureau,
Joseph-Jacques, qu'en cas de besoin , il institue son exécutrice testa-
mentaire.
« Il appelait celui-là son bon et vertueux ami et lui laissait son épée à
garde d'argent et sa carabine ; au second, son bon et ancien amt\ il léguait
ses pistolets de poche anglais et son fusil de chasse à deux coups.
« Mon père et ma mère trouveront, continue-t-il, dans la prière que je
leur adresse de payer mes dettes, une nouvelle preuve de mon extrême
confiance dans leur justice et leurs bontés. Ils savent qu'aucune de mes
(1) Carité, Louis, employé au bureau de l'administration du district , demeurant rue des
Capucins, né à Mandcville, qui épousa le a4 messidor an a, Jean dit Lamare, Jeanne-Françoise,
demeurant rue Marat (Saint-Malo) , fille Philippe Jean dit Lamare et Robert, Jeanne. B.-C
Cahier et Lalouette, C.-J., avaient assisté à ce mariage et signé comme témoins à l'acte qui en
fut dressé. En l'an 5, les époux Carité tiennent un magasin d'épicerie, rue Saint-Patrice.
(a) Un Philippe Bachelot, âgé de 69 ans, adjoint à Saint-Vigor-le-Grand, est témoin au
mariage de Sureau, Bon-Joseph-Auguste et Gourdier-Deshameaux , Claire. C'est , vraisembla-
blement, le Bachelot, de Paris, venu habiter Bayeux.
(3) Lalouette, C.-J.. sous-préfet de Bayeux en 1800; membre du Corps législatif en 1814.
Auteur de : Eléments d'Administration pratique. Paris, Lenormand, 181 a, iii-4°; Classification
des lois administratives depuis 1789 jusqu'au 1" avril 1814. Paris, Bavoux, 1810, in-4* ;
Mœurs. Bayeux, Cl. Groult, i8aa, in- 18. M. Lalouette est décédé à Bayeux, le 19 mars 1839.
— 106
dettes n'a une cause vicieuse. Ce ne sont pas mes amis qui les impor-
tuneraient. >
c Suit un état de ces dettes :
c i° Comme exécuteur testamentaire de feue Mme de Gratot (d'Ar-
gouges de), il était dépositaire de 10,400 livres reçue en assignats de MM.
de Faudoas pour les héritiers, créanciers ou légatairesde cette dame, sauf
quelques menus frais. Ses parents sont priés d'y rétablir 660 livres dont
il a dû se servir ;
a° II doit à Sureau 6,000 livres, prêtées, en plusieurs fois, pour ses
besoins : il charge ses parents de réclamer, en soldant cette somme, le
billet qu'il en a souscrit bien avant les assignats, si Sureau a eu la précau-
tion de le garder ;
« 30 II énonce ensuite une dette de 4,000 livres au profit de M. La-
louette et de M. et Mme Sureau, dette résultant de leurs derniers arran-
gements relatifs à c la Chesnaye », contenus dans un acte sous-seing
privé, du itr avril précédent. « Je désire que cette somme leur soit payée;
à cet égard, je supplie mon père et ma mère de se rappeler qu'il a tou-
jours été dans leurs vues comme dans les miennes que la Chesnaye restât
intégralement à l'enfant (1) de Mme Sureau >.
c 40 II doit au même M. Sureau deux termes, dé chacun 800 fr., pour le
tiers « du loyer de notre maison de Paris, inoccupée depuis notre retraite »;
c 50 Vient enfin une dette de 100 livres que j'ai fait payer par Thomine
de Vitry « à la fille Descreux dont je n'ai pas besoin défaire ici l'histoire.
Il sera bon de retirer de lui une lettre que j'ai confiée, il y a environ
trois mois, à M. de Feuguerolles et de prendre une quittance générale.
Je ne lui dois rien autre chose.
c II doit bien quelque chose pour les frais du ménage commun à Saint-
Patrice, mais c'est un objet très-modique.
« J'ai cru intéressant, Mesdames et Messieurs, de vous retracer la vie
d'un de nos concitoyens, né dans notre cité , nourri aux lettres dans son
vieux Collège de la rue Ès-Coqs, devenu son honneur, sans farder aucu-
nement la vérité , telle que nous l'ont révélée les registres officiels et le
Moniteur d'alors ;
« J'ai cru juste de placer ce patriote convaincu dans la vraie lumière de
ses actes ;
(1) Cet enfant, né à Bayeux, le 3 septembre 179a. était un garçon , Sureau, Bon-Joseph-
Auguste, qui épousa, le a octobre 182a, Gourdier-Deshameaux, Claire, fille feu RoberUMichel
et Achard de Vacognes, Marie-Gharlotte-Julie.
— 107 —
« J'ai cru utile de vous révéler ce caractère antique, appartenant par
son origine, ses relations, ses études à un monde fini qui n'avait pas été
sans grandeur réelle, et dont toutes les aspirations généreuses, bien qu'il
ait eu la faiblesse de céder au goût du jour, en se décorant d'un nom de
terre, appelaient, avant ses désillusions, l'éclosion d'une société nouvelle
fondée sur la philantropie et la vertu !
« Michel-Balthazar Le Courtois, qui s'illustra sous le nom de Surlaville,
naquit en notre ville, paroisse Saint-Sauveur, le 17 juillet 1714, de Tho-
mas, avocat, mort à 40 ans, le 30 décembre 1731, et de Le Biais (sic),
Charlotte, décédée le 8 mai 1725, à l'âge de 53 ans. Après avoir fait de
fortes études dans notre vieux Collège, il dédaigna la carrière paternelle,
et aiguillonné sans doute par des souvenirs de famille du côté de sa mère
qui appartenait à une antique lignée, il embrassa le métier des armes.
Destiné, de par son manque de naissance, à n'être qu'un officier subal-
terne, il sut par sa ténacité et son amour du travail , profiter de son ins-
truction pour devancer ses camarades mieux nés, c'est-à-dire nobles, et
briser les entraves sociales qui s'opposaient alors à l'éclosion de tant de
mérites transcendants.
« Tout d'abord, son avancement fut lent. Si nous le trouvons, à 20 ans,
en 1734, date de son entré au service, aide de camp du comte d'Estouteville
et sous-lieutenant au régiment de Foix ; et au même titre, l'année sui-
vante, à celui de la Couronne ; lieutenant en 1736, au même régiment; il
met dix ans à obtenir la commission de capitaine et encore doit-il sacri-
fier 6,000 livres pour une aide majorité. En 1747, il commande, comme
major* une brigade de milice en Flandre ; en 1749, il est choisi pour un
des quatre aides majors de brigade du corps des grenadiers de France, de
nouvelle création. On l'envoie, deux ans après, au Canada, à l'île Royale,
avec une commission de colonel, discipliner les troupes mutinées de la
marine et examiner les points à fortifier. Colonel réformé à la suite du
régiment de la Couronne, il est utilisé, en 1754, en qualité de major-
général des troupes qui creusent le canal de la Lys à Aa. Un instant
désigné pour une expédition contre Minorque ou les îles anglaises eu 1736;
aide-maréchal général des logis de l'armée du Bas-Rhin, en 1758 ; inspec-
teur général des milices de la Provence, du Languedoc et du Roussillon,
commandant des batteries des côtes de la Méditerranée, M. de Surlaville
refit encore une fois campagne à l'armée du Bas-Rhin et fut fait brigadier
— 110 —
cidre l'é vêque Fauchet, et déjeunait en sa compagnie dans sa toilette de
tous les jours. Malgré tout, il renâclait à se lier avec lui, ne s'attachant
au monde que quand il le connaissait.
« L'achat fait par Surla ville de biens nationaux, dits de première caté-
gorie, aliénés en vertu d'une loi sanctionnée par le roi, et qui fut, en son
temps, constate M. du Boscq de Beaumont, favorablement accueillie par
toutes les classes de la Société, avait cette excuse que plusieurs défenseurs
de la cause royale, non des moindres, et qui, plus tard moururent pour
elle, en achetèrent au début.
c Dans les nombreux papiers de Surlaville, qu'un heureux hasard nous
permit, à M. du Boscq de Beaumont et à moi, de pouvoir sauver de la
destruction, se trouvent des minutes de travaux d'un très-grand intérêt,
et dont la plus grande partie a été offerte aux Archives du Calvados.
c Voici quelques lignes extraites d'un de ces manuscrits, fort curieux,
intitulé : Mémoires sur la grande consommation d'hommes de notre Infan-
terie pendant la guerre, dans lequel Y auteur pose nettement le principe
du service personnel obligatoire dont il dispense à peine le clergé et fait
un sombre tableau de l'armée de son époque.
« On est obligé d'user d'industrie pour les enrollements: rarement s'en
fait-il de sens froid ! L'ivresse, le libertinage, le dépit, la misère, la
paresse en sont les sources... On prend tout ce qu'on trouve, et nos
troupes ne sont remplies que de ce qu'il y a de plus vil dans le Roiaume,
de plus efféminé, enfin de plus mauvais sujets de toutes façons. . .
« Est-il convenable de confier la défense de l'Etat à ceux qui sont le
moins intéressés à sa conservation ? Pourquoi telle ou telle condition
dispenserait-elle d'y contribuer de sa personne ? En admettant qu'on n'y
oblige pas le clergé, réservé uniquement pour le service des autels, est-il
raisonnable d'en exempter la noblesse, la Robe, les gens de Lettres,
d'affaires, ou adonnés à de certaines professions ? A-t-on oublié que les
prérogatives de la Noblesse n'ont été accordées qu'à cette condition ?
L'emploi des armes est-il incompatible avec celui des loix ?. . . Rien ne
devrait donc empêcher d'exiger de tous les sujets du Roi un nombre fixe,
comme de 6 à 8 années de service, soit par mer ou par terre ; on pourrait
commencer à 17 ans; à 33 ou 25, chacun aiant satisfait à ce devoir, serait
le maître de se livrer ensuite entièrement au genre de profession pour
lequel il se sentirait le plus de goût, mais l'essentiel serait de n'accorder
l'agrément d'aucune charge qu'à ceux qui auroient rempli le temps de
service prescrit. >
— 111 —
« Surlaville vécut solitaire et avec beaucoup de parcimonie ; il faisait
chaque année de grandes économies et augmentait ainsi sa fortune. I]
laissa, à des parents éloignés, une fortune apparente de 700,000 francs, que
la dépréciation des assignats, le malheur des temps, et la ruine de ses
gros emprunteurs ou débiteurs réduisirent à une très faible somme, pres-
que entièrement absorbée par une série de procès qui ne finirent
qu'en 1820.
« Le Courtois de Surlaville, arrêté d'abord chez lui sans pouvoir com-
muniquer, puis incarcéré aux jours de la Terreur, malgré ses 80 ans,
libéré seulement après le 9 thermidor, mourut à Paris, le 18 nivôse an 4.
8 janvier 1796. Sans la chute de Robespierre, renversé par l'amant de
Notre-Dame de Thermidor, dont une des descendantes habita notre région
et mourut dans notre ville, l'existence de ce soldat et de cet organisateur,
tout entière consacrée au service de l'Etat et à la préparation de la
nouvelle .armée qui devait venger les affronts de la guerre de Sept ans,
l'armée non seulement de la guerre d'Amérique, mais de la Révolution,
n'eût eu pour récompense que l'échafaud !
« Nous avons salué dans Cahier de Gerville, le courage civique ;
saluons, dans Le Courtois de Surlaville. le courage militaire. Dans tous
les deux nous saluerons deux précurseurs, deux prophètes de l'avenir, âmes
ardentes, impatientes de justice, qui, non plus que l'Athénien Aristide
ne rencontrèrent point chez leurs contemporains cette gratitude forti-
fiante qui est le plus précieux des stimulants et la suprême récompense
des cœurs délicats .Ni Cahier, ni Le Courtois surtout, ne furent prophètes
en leur région et le voile de l'oubli a progressivement effacé leur mé-
moire au cours des années rapides qui fauchent et couchent les
générations successives dans la poussière du passé » !
« Puisse l'évocation qui vient d'en être faite devant vous, Mesdames et
Messieurs, ressusciter quelque peu ces deux mémoires, et inspirer à nos
jeunes concitoyens le désir d'imiter leurs ancêtres et d'honorer, à leur
tour, leur cité natale. >
— 112 —
FÊTES
DU CENTENAIRE
DU
ATIUZ
La commémoration du Centenaire du Collège, primitivement fixée,
sur la demande de M. Hébert, avocat à la Cour d'Appel de Caen, prési-
dent de l'Association des Anciens Elèves, après entente avec M. de
Longuemare, directeur de l'Association Normande, au Samedi 21 Juillet,
dans la semaine des Fêtes, pour permettre aux habitants des campagnes
d'y prendre part et de visiter la belle installation de notre établissement
municipal, avait été reportée, pour certaines considérations personnelles
que nous n'avons pas à apprécier, au lundi suivant.
Ce jour-là, 33 juillet, à onze heures du matin, M. Zévort, recteur de
l'Académie de Caen, délégué par M. le Ministre de l'Instruction Publique
pour présider cette solennité, arrivait au Collège, accompagné de M.
l'Inspecteur d'Académie. Le cortège se forme pour aller prendre place
sur l'estrade dressée au fond du préau couvert. S'y rangent suivant leurs
dignités: MM. Zévort, recteur; Delmas, maire de Bayeux ; Liard, sous-
préfet de l'arrondissement ; l'Inspecteur d'Académie; Lematte, principal ;
Le Marchand, président du Tribunal Civil ; Hébert, avocat à Caen, pré-
sident, cette année, de l'Association des Anciens Elèves du Collège ; les
Professeurs en robe ; Garnier, adjoint ; Jean Bertot, homme de lettres ;
Docteur Basley ; Morlent ; Goubot, Conseiller Général ; Lamy, avocat ;
Maubanc, président du Tribunal de Commerce ; Henri Etienne ; Rollet,
inspecteur primaire de l'arrondissement de Bayeux ; l'abbé Belliard, au-
mônier, et nombre d'anciens Elèves de l'établissement.
— 113 —
Dans un coin, élégamment drapée de rouge, repose, sur un chevalet,
la plaque de marbre blanc qui commémore en lettres rouges l'événement
du jour. En voici la reproduction exacte :
l'r GERMINAL AN XII. — *2) JUILLET I906
Le Lundi 23 Juillet 1906
A ÉTÉ CÉLÉBRÉ
L. E CENTENAIRE
DU COLLÈGE DE BAYEUX,
SOUS LA PRÉSIDENCE
de Edgar ZÉVORT.
RECTEUR DE l' ACADEMIE DE CAEN,
DELMAS, ÉTANT MAIRE DE BAYKUX,
LEMATTE, principal du collège,
Charles HÉBERT,
AVOCAT A LA COUR D'APPEL,
PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION
DES ANCIENS ÉLÈVES.
r
M. le Recteur déclare la séance ouverte et donne la parole à M. Le-
matte, principal, qui s'exprime en ces termes :
« Monsieur le Recteur,
« Messieurs,
€ Le Collège de Bayeux s'est mis en fête pour vous recevoir et la
vieille maison a laissé, pour un jour, son air sévère et sa froide correc-
tion. Par coquetterie sans doute, elle a attendu d'être plus que centenaire
pour vous convier à partager la joie de ses cent ans. Quant on a vécu si
longtemps, on a pris l'habitude de vivre, on ne meurt plus et, dans cent
ans, quand nous ne serons plus que des souvenirs effacés, des ombres
grises perdues dans la brume grise du passé, d'autres à leur tour viendront
ici pour ajouter un nouveau siècle d'histoire au siècle qui vient de s'écou-
ler et célébrer, comme nous, la vieille maison toujours debout et robuste,
la vieille maison qui ne meurt pas, parce qu'elle oppose au temps la
solidité de ses pierres et l'amour passionné des générations successives.
« Depuis le 1er Germinal an XII, les hommes et les choses ont bien
changé : les disciplines scolaires, les méthodes d'enseignement, les idées,
les tendances, tout s'est modifié par la naturelle évolution des esprits et
8
— 114 —
nos conceptions modernes étonneraient sans doute les respectables pro-
fesseurs et les élèves du Premier Empire comme il nous étonnent eux-
mêmes par leur formalisme étroit, leur goût trop exclusif, leurs connais-
sances enfermées dans un champ trop restreint. Mais, Messieurs, quand
on a vécu comme moi des semaines entières dans leur intimité, écouté
ce que disent les vieux registres où dorment leurs âmes, deviné, sous la
raideur administrative des délibérations, l'émotion qui saisit ces hommes
à certaines heures de crise grave, on sent bien et tout à plein qu'ils sont
des nôtres, de la même famille et du même sang et nous les reconnaissons
nôtres à cette ardeur qu'ils apportent à défendre les intérêts, la prospe-
cté, le bon renom du collège. Vous le voyez. Messieurs, c'est un culte
qui se transmet sans altération ni défaillance et c'est ce qui crée, à travers
un siècle, l'unité morale de cette maison. Les bons ouvriers de la pre-
mière heure, nous ne les oublions pas en cette fête du souvenir et nous
saluons avec respect la mémoire de ces braves gens qui passèrent sans
bruit et firent leur utile besogne sans éclat. Aux régents et aux élèves
d'autrefois, offrons la petite branche de buis qui leur épargne la tristesse
des tombes abandonnées.
c A nous maintenant, professeurs et élèves, de ne pas laisser perdre
ces traditions qui firent la force et' q[iK- furent la vertu de cette maison.
Autour de moi, je ne vois que des maîtres toujours prêts à faire tout leur
devoir et, quand il le faut, un peu plus que leur devoir. Plusieurs ensei-
gnent ici depuis un quart de siècle et l'un de nous, qu'un deuil cruel
éloigne malheureusement de nos réjouissances, est attaché au collège
depuis 1872. Voit-on souvent cet exemple d'hommes qui donnent au
même établissement jeunesse, maturité, vieillesse et, du père qu'ils ont
élevé, reçoivent l'enfant qu'ils élèveront ? Ils pratiquent, au moins pour
le compte des autres, l'art d'être grands-pères et continuent cette lignée
de bons et loyaux universitaires qui se succèdent depuis la fondation du
collège et se ressemblent tous comme des frères par le zèle patient et le
dévouement inlassable.
« Messieurs les anciens élèves, vous êtes nos alliés naturels et, si j'ose
dire, nos apôtres du dehors pour maintenir la vieille réputation du col-
lège, aider notre action par le concours de votre autorité et de votre
influence et, par votre fidélité à notre cause, garantir le présent et prépa-
rer l'avenir. Le collège vous est très cher et cette affection commune est
un lien très fort qui vous unit à nous et que vous ne voudrez jamais
rompre, parce qu'il faudrait arracher de votre cœur la part la plus
- 115 —
aimable, tout un coin d'enfance et de jeunesse fleurie, tendre, naïve,
adorable. Bien souvent je reçois la visite d'anciens élèves que je ne
connais pas ; mais présentation et connaissance se font en un tour de
main, je les accompagne dans leur pèlerinage à travers les cours, les
classes, les dortoirs. Ils reviennent chercher ici l'âge des illusions, des
rêves, de l'insouciance, du bonheur. Ils évoquent avec une pointe de
mélancolie, les choses qui ne reviendront pas, les camarades qu'ils ne
reverront plus et la petite larme intérieure, celle qu'on ne voit pas, tombe
très douce.
c Après la maison familiale, Messieurs, vous n'aimez- rien tant que le
0
collège. Vous avez eu la bonne inspiration de tenir dans nos salles votre
assemblée et votre banquet annuels. Quant vous êtes entrés pour la
première fois, je n'ai pu mempêcher de vous dire avec joie, répétant un
mot célèbre : c Maintenant, la famille est au complet ! »
c Que cette heureuse union persiste pour le plus grand bien du collège !
Que dans un siècle, ceux qui nous remplaceront ici n'aient ni reproche
ni blâme trop sévères à nous adresser ! Aujourd'hui, comme il y a cent
ans, notre tâche, pour assurer la perpétuité de cette maison, se résume
d'un mot : Laboremus ! »
M. Hébert, président de l'Association, prend ensuite la parole.
Après un gracieux compliment aux dames présentes, l'orateur salue
M. Zévort du titre de c Grand Maître de l'Université de Normandie et de
recteur de la démocratie scolaire », jette quelques fleurs sur la longue
vie du collège et aborde ensuite la louange de l'Association qu'il préside.
Il déclare que toutes ses ressources sont employées à subventionner des
élèves peu fortunés et méritants, les suivre à leurs débuts dans la vie,
favoriser dans la plus large mesure de ses moyens le développement de
l'instruction, la diffusion des progrès. Les pupilles sont même aidés par
elle jusque sur les bancs de l'enseignement supérieur.
Si leur travail et leurs aptitudes les rendent dignes de cette sollicitude,
€ il faut, dit-il, qu'aux jeunes gens de valeur et de bonne volonté nous
fassions une place au moins égale à ceux de nos camarades mêmes et à
celle de leurs fils, c'est le moyen utile de conserver à notre Association
son utilité pratique, sa vitalité et, par conséquent, son développement
continu ». Il termine son discours en remettant, au nom des Anciens
Elèves, la plaque commémorative dont nous avons parlé plus haut, à la
garde de M. le Maire de Bayeux, qu'il remercie « de l'accueil si plein de
bonne grâce » qu'il a réservé aux diverses demandes qui lui ont été faites
- 116 -
et « de l'amabilité » avec laquelle il a répondu à chacune des requêtes
qui lui furent présentées.
M. Delmas, maire de Bayeux, en quelques mots, exprime ses remercie-
ments au sujet de la remise de la plaque commémorative et exprime le
vœu que cette plaque soit posée dans la salle de réunion des professeurs
que Ton se propose de faire. Là, elle sera souvent vue et toujours res-
pectée. M. le Maire affirme enfin la sollicitude de la ville de Bayeux pour
son collège.
C'est ensuite M. Jean Bertot qui se lève et d'une voix vibrante nous dit
les beaux vers que voici :
LE CENTENAIRE DU COLLÈGE
I
Ainsi voilà cent ans que le premier élève
Pour la première foi», la larme au coin de l'œil,
Les cahiers sous le bras et croyant faire un rêve.
De la porte a franchi le seuil.
0 vieux Collège 1 Ainsi, voilà plus de vingt lustres
Que l'enfant entrait là, comme l'âne au moulin.
— Ce même jour, avec vingt généraux illustres,
L'Empereur entrait à Berlin.
Et tandis qu'appelant aux classes pacifiques,
La cloche du matin paisiblement sonnait,
D'autres bronzes grondaient en éclats magnifiques :
Le canon d'Iéna tonnait 1
Humble cloche d'airain à la voix claire et gréle,
Canons dont chaque coup fauchait dans chaque rang,
Comme parmi les blés un ouragan de gréle,
Qui de vous deux est le plus grand ?
Depuis cent ans, qu'as-tu semé, semeur de haine,
Canon, gueule de bronze, aux mugissements sourds,
Qu'as-tu semé, sinon l'impitoyable graine
Des revanches qu'on veut toujours ?
Depuis cent ans, qu'as-tu sonné, petite cloche ?
Qu'a dit ta voix ? — Venez, ô jeunes travailleurs !
Venez, c'est le travail qui sauve et qui rapproche,
Et qui fait les hommes meilleurs I
Venez, petits 1 Le Maître ici va vous apprendre
Ce qu'il vous faut savoir, et vous donner conseil
Pour le jour où, grandis, l'heure viendra de prendre
Votre juste place au soleil !
Venez 1 Et pour marcher d'un pied sûr dans la vie,
- 117 —
Vont aurez les anciens pour guide, «t les Aïeux t
Sachant ce qu'ils étaient, et leur portant envie,
Vous tâcherez de faire mieux ;
Entrés enfants ici, vous en sortirez hommes 1
— Et la cloche parlait plus haut que le canon 1
Et quand il dit : C'est moi, dans les temps où nous sommes,
Le Maître 1 — La cloche dit : Non !
II
Et toi, cher vieux Collège, antique pépinière
D'où tant de jeunes plants sont sortis, pour aller
Prendre racine au bord de la commune ornière,
Ou sur les cimes s'étaler,
Oui, nous t'aimons 1 Pourtant, lisons bien dans nos âmes ;
Soyons francs : Nous t'aimons après t'avoir quitté I
Et la dette d'amour que de nous tu réclames,
On en est bien tard acquitté.
Oui, ce n'est que bien tard, lorsque la lassitude
Envahit notre cœur et calme nos cerveaux,
Quand nos pieds ont saigné de la route très rude,
Que nous savons ce que tu vaux 1
Il est des monts lointains dont la crête est ardue :
C'est un plateau sans charme, et maussade, souvent,
Pavé de cailloux durs et d'herbe réche et drue,
Un plateau battu par 1« vent ;
Pas d'horizon : la brume y déroule sa ouate ,
La neige tombe, il gèle, il pleut. Les éléments
Luttent avec fracas. Et l'on a grande hâte
De gagner des lieux plus cléments.
On descend vivement vers la plaine. L'on marche,
L'on marche tout le jour et l'on est parvenu
A se bien fatiguer et traîner la démarche,
Lorsque le couchant est venu.
Et voilà que le jour décline. On se repose.
Afin de mesurer le chemin déjà fait,
On se retourne... Alors, c'est un apothéose,
Et l'on demeure stupéfait !
Sur le ciel empourpré de splendeurs triomphales
Les monts majestueux se drapent d'un manteau
D'azur, tout enflammé de teintes automnales ;
Ces monts que l'on foulait tantôt 1
Leur massif imposant sur le soleil en fête
Découpe avec noblesse un profil éternel,
Et des nuages d'or font à leur haute tête
Un diadème solennel !
— 118 —
On t'aperçoit alors que le sentier est sombre
Qui mène vers le grand mystère de demain 1
Et c'est en soupirant]que du côté de l'ombre
On ra se remettre en chemin !
Cher Collège ! La vie apprend à te connattre :
La vie est âpre, et seul est doux le souvenir !
Les jeunes d'aujourd'hui, ceux qui ne font que naître,
Te chériront dans l'avenir !
Enfin, M. le Recteur parle de l'utilité des Collèges communaux au
triple point de vue de la Cité, de la science , qu'il définit « l'instruction
généralisée si nécessaire à une démocratie », et de la Patrie pour laquelle
il forme « à la fois des citoyens et des soldats ».
Ensuite, M. le Recteur, aux applaudissements réitérés de l'assemblée,
confère au nom du Ministre de l'Instruction publique les décorations
suivantes :
Officiers de V Instruction publique : MM. Charles Hébert, président de
l'Association des Anciens Elèves , et Lematte, principal du collège ;
Officier d' Académie , M. Costel, membre de l'Association.
La séance est alors levée, il est près de midi et chacun va reprendre
des forces pour la fête de l'après-midi.
*
L'APRÈS-MIDI
Ce fut un très grand succès que cette matinée du collège et tout
d'abord il est juste d'en remercier les organisateurs immédiats qui se
donnèrent sans compter à la tâche parfois ingrate de faire de nos jeunes
collégiens des acteurs et des chanteurs agréables: Mesdames Lematte
et Roulland, MM. Buhot, Roulland et Paimblant.
Un superbe programme dû à la collaboration de notre artiste bayeu-
sain, M. Verdier, de deux photographes non moins artistes , MM. H.
Etienne et Buhot, sans oublier celle du sympathique Jean Bertot, aussi
remarquable dessinateur que brillant homme de lettres, se vendait à
merveille. Il est vrai de dire que jamais semblable foule n'avait encore
foulé le sol de la grande cour, où était installé un luxueux buffet tenu,
aux lieujet place de la gymnastique, par le camarade H. Mazuet.
La matinée-concert fut divisée en deux parties, séparées par une confé-
rence de M. Lematte, principal du collège, sur l'historique du Collège.
— 119 —
Avons-nous besoin d'ajouter qu'elle fut des plus intéressantes? Tous ceux
qui ont pu entendre parler M. Lematte savent quelles rares qualités d'ora-
teur et de conférencier il possède. Aussi, passâmes-nous un excellent
moment à l'écouter. Des vieux documents que M. Lematte avait retrou-
vés et fouillés, il sut dégager pour nous tous une belle et pittoresque
leçon d'histoire. Les applaudissements qui accueillirent la fin de sa confé-
rence lui montrèrent combien tout le monde avait été sensible au charme
de sa parole.
Les élèves du collège , depuis les plus petits qui s'invitèrent avec force
gestes éloquents à manger de tout énormément — et ce pour la plus
grande admiration des mamans — jusqu'aux plus grands qui jouèrent
avec un art consommé le premier acte de M. Pourcfaugnac , de Molière,
remportèrent un succès mérité. MM. Lalouel, Lefèvre, Tostain, d'Hérou-
ville André, Levillain, etc., interprétèrent comme de vieux artistes cette
dernière pièce. Le vieux matelot , Horion , nous raconta avec émotion
l'histoire de la Courte Paille; les Deux Pierrots (Lecomte et d'Hérou-
ville) furent des plus amusants et le Petit Sou trouva un aimable défen-
seur en la personne du jeune Lefrançois.
M. Morin, l'excellent chef de musique, exécuta un impeccable solo de
clarinette, et xM. Marchai, le très distingué violoniste , accompagné par
Mm' Perdu, nous donna une chaude interprétation de La Chasse, de Vieux-
temps.
Avez-vous entendu le sympathique monologuiste, M. G. . . D. . ., que
Caen a l'honneur d'abriter en ses murs ? Si non, vous avez tout perdu.
Il est impossible de rencontrer nulle part meilleur déclamateur et Mo-
derne* Nourrice sèche, la Visite d CA bbaye et certaine histoire de révision,
qui n'est pas dans une musette, comme dirait Pitou, provoquèrent le rire
chez les spectateurs. Ce fut un succès de gaieté.
Succès de grâce, de beauté , de talent pour Mademoiselle Yvonne
Rolland, qui récita délicieusement C'est le Vent et Les Rubans et qui,
dans la délicieuse pièce du bon écrivain bayeusain Jean Bertot , se tailla
un gros succès. On fit fête à la jolie artiste et ce fut justice.
De M. André Ferrier — de son vrai nom Mancel — nous avions déjà
beaucoup entendu parler. Nous savions qu'il était Caennais , et on nous
disait qu'il avait beaucoup de talent. Nous avons pu le constater hier.
M. Ferrier possède une admirable voix de ténor, puissante et flexible,
qui escalade les hauteurs les plus ardues avec une facilité sans égale et
dont le timbre sonore comme un gong est parfois aussi d'une délicatesse
— 120-
et d'un moelleux merveilleux. L'Air de Jean, d'Hérodiade , a été enlevé
par lui sans le moindre effort apparent et d'une voix bien maîtresse
d'elle-même. Mais son grand succès a été pour cet air de Paillasse,, de
Léoncavallo, où M. Ferrier s'est révélé grand artiste , excitant l'émotion
générale et nous donnant une forte sensation d'art. Son succès a été
triomphal.
La Grève des Facteurs, cette adorable piécette dont notre vieux collège
eut la primeur — délicate attention de son auteur, Jean Bertot, qui rendit
cet hommage à son ancienne et chère prison — fut accueillie avec la plus
décidée des faveurs et les interprètes, Mademoiselle Yvonne Rolland et
M. André Ferrier, qui récite presque comme il chante — n'a-t-il pas
appartenu à l'Odéon ? — furent chaleureusement félicités par le public
d'abord, puis par l'auteur lui-même, dont ils avaient su rendre toutes les
délicatesses de pensée.
*
LA SOIRÉE
A 7 heures, un banquet, servi au Collège par M. Thomas, réunissait
80 convives. Parmi eux : M. l'Inspecteur d'Académie ; MM. Delmas,
maire de Bayeux ; Liard, sous-préfet; Hébert, président de l'Association
des Anciens Elèves ; Le Marchand, président du Tribunal civil ; Lematte,
principal du Collège, et les Professeurs ; Jean Bertot ; Henri Etienne,
Docteur Basley, Docteur Chodorowski, conseillers municipaux ; Lorillu,
secrétaire de l'Association Amicale ; Docteur Noury ; Féret-Dulongbois ;
Petelle, notaire à Bayeux ; Morlent ; Le Hartel , etc.
Le menu, très artistement dessiné, était l'œuvre de M. Verdier, profes-
seur de dessin.
M. Liard, sous-préfet, ouvre la série des toasts en buvant à M. Failli ères,
président de la République.
M. Charles Hébert, président de l'Association amicale des Anciens
Elèves, lui succède pour remercier tous ceux qui ont contribué à cette
fête et lire un certain nombre de lettres d'excuses envoyées par ceux qui
n'ont pu, à leur grand regret, assister au banquet: M. le baron Gérard,
députéde Bayeux; M. Joret-Desclosières , chevalier de la Légion d'hon-
neur ; M. Pillet, principal du Collège de Cambrai , etc. Il fait l'éloge des
anciens Présidents de l'Association, de son Secrétaire et de son Trésorier.
Il termine par quelques mots gracieux à l'adresse de M. le Sous- Préfet. J
— 121 —
M. le Maire de Bayeux exprime tout l'intérêt que l'Administration
municipale porte à la prospérité du Collège et sa sympathie pour l'Asso-
ciation des Anciens Elèves.
M. l'Inspecteur d'Académie, après avoir présenté les excuses de M. le
Recteur, remercie l'Association de sa gracieuse invitation, l'engage à
pratiquer le système excellent des prêts d'honneur à l'égard des jeunes
camarades peu fortunés et boit au grand-maître de l'Université, M. Briand,
et à l'œuvre de l'Association.
Après une allocution du Docteur Noury, M. Hébert prie M. Jean
Bertot de relire son poème qui est de nouveau fort applaudi, ainsi que
Ceux qui boivent \ une œuvre émouvante du même auteur. MUe Yvonne
Eoland récite le Pourquoi, de Pailleron.
Dans la cour du Collège, superbement illuminée d'après les plans de
M. Hamel, la Musique Municipale a donné un Concert où l'on a admiré
particulièrement l'exécution de X Ouverture de Concert^ de Giraud, et la
fantaisie sur les Huguenots, de Meyerbeer.
X. Y. Z.
— 122 —
VUE D'ENSEMBLE
SUR LES
ANCIENS HOSPICES DE BAYEUX
C'est à l'amour de notre président pour tous les souvenirs de l'histoire
locale, c'est à son zèle pour le progrès de notre Compagnie, que je dois
l'honneur de vous entretenir aujourd'hui. Sans l'aimable insistance de
M. Anquetil, j'aurais laissé la parole à plus intéressant et à plus digne.
Vous avez toujours été si bienveillants pour votre ancien secrétaire que
j'aurais sur la conscience le regret de manquer, même une fois, de cour-
toisie à l'égard de collègues et de compatriotes toujours indulgents pour
mes pauvres études. Mais comme les dernières années s'approchent de
moi avec la même rapidité que les ombres du soir au déclin des beaux
jours, vous comprendrez, Messieurs, qu'à bien d'autres fautes je n'ajou-
terai pas celle de vous être désagréable.
Je vais donc essayer de jeter avec vous un rapide regard d'ensemble sur
les anciens hospices de Bayeux. Je dis un regard d'ensemble, car il serait
aussi difficile que fastidieux de résumer succinctement les renseignements
épars dans les deux cartulaires de nos deux principaux hospices : Le
cartulaire de Saint-Nicolas de la Chesnaye et celui du prieuré de Saint-
Jean r Evangéliste de la Maison-Dieu ; les annales de notre maison des
pauvres vieillards, connue sous le nom populaire de Maison du Grand
Bureau, fourniraient aussi de très nombreuses pages du plus haut intérêt.
Mais, avec le sage, il faut savoir se borner ; et sans autre préambule, je
traite le sujet marqué au programme de cette séance.
Nous pouvons compter six hospices à Bayeux, trois pour les lépreux,
un pour les aveugles, un pour les malades et un pour les vieillards. Pour
les lépreux, nos annales citent : i° la maladrerie de Saint-Eustase , à
Nihault ; a° la léproserie de Saint-Julien, sa voisine, et 30 au sommet du
Mont Phaunus, le prieuré augustin de Saint-Nicolas de la Chesnaye.
- 123 —
L'hospice de Saint-Gratien pour les aveugles, au faubourg Saint-
Georges, était plus véritablement un hôpital urbain que les trois lépro-
series ci-dessus. Il n'y eut pas d'hospice dans l'enceinte de la cité propre-
ment dite, puisque le grand hôpital des malades, à quelques pas de
YAure, était en dehors des remparts. 11 a été discuté entre les savants,
àprement, disons-le, et longuement aussi, pour savoir laquelle des deux
maisons, Saint-Gratien des Aveugles[ou Saint-Nicolas de la Chesnaye fut
aumônée de prébendes par le Conquérant de l'Angleterre.
De longs débats de même nature se sont élevés aussi pour découvrir
les vrais fondateurs du prieuré de Saint-Jean TEvangéliste de la AÏaison-
Dieu. Etaient-ce nos Ducs de Normandie, élaient-ce les évêques et les
clercs de Bayeux ? Chaque hypothèse a ses arguments et ses défenseurs.
Nous n'avons pas à vous exposer ces vieilles et inextricables querelles.
1.— LA LÉPROSERIE DE SAINT-NICOLAS DE LA CHESNAYE
D'après une charte de 1166, donnée à Bures-le-roy, par Henri II , duc
de Normandie, arrière-petit-fils de Guillaume-le-Conquérant, la Ches-
naye serait le plus ancien des hospices de Bayeux. Sur ses revenus dans
la ville de Bayeux, Guillaume fonda vingt prébendes , c'est-à-dire vingt
lits pour autant de lépreux vivant en religion au monastère de Saint-
Nicholas de Bayeux. Il y avait donc, déjà, à l'époque de la donation de
Guillaume, une réunion de lépreux à Saint-Nicolas. C'était , du reste, au
sommet du Mont Phaunus, dans un quartier un peu moins peuplé qu'au-
jourd'hui, plus champêtre et plus boisé que de nos jours, que les malheu-
reux ladres ou mezeaux pouvaient être rassemblés, assez loin de la ville
pour ne pas en contaminer les habitants, assez espacés les uns des autres
pour ne pas hâter les progrès de leur mal et leurs horribles souffrances
en se contaminant eux-mêmes. Les bâtiments de la léproserie de Saint-
Nicolas subsistent en partie en face le cimetière de Saint-Exupère. M.
Victor-Evremond Pillet, dans un Mémoire sur les Léproseries du Bessin,
publié par notre ancienne Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-
Lettres, a traduit la charte ducale et identifié toutes les localités et
églises que le royal donateur oblige envers le prieur et les religieux de
Saint-Nicolas.
D'après les annalistes bayeusains, c'était sur le bord de la route que fut
bâtie l'église de la léproserie, d'après la permission donnée jadis par
Henri ItT, roi d'Angleterre. L'église se composait d'une nef et d'un chœur
terminé en un rond-point éclairé de sept fenêtres. Les deux chapelles
— 124 -
avaient été faites aux frais et sous la surveillance de D. Pierre de Nulli.
Voici la liste des prieurs connus de cette maison de chanoines réguliers
de l'ordre de saint Augustin :
i° Guillaume le Bas, évêque d'Abellon, i486 ; 20 J. de la Barre, 1497 »
30 N. de Cerisay, 1502 ; 40 René de la Barre, 1530-1532 ; 50 Christophe de
la Barre, 1532; 6° Nicolas le Prestre, 1533; 70 Nicolas Amiot, 1533;
8° Simon le Bouc ; 90 Ant. Gayart, 1566-1573 ; Philippe Dumont, 1573 ;
io° Jean Tibeageau, 1579 ; ia° Jean du Chatel, 1584; 130 J. Potier, 1593 ;
140 Charles Gouhon; 150 Charles Palmon ; i6°Mathurin Aubin; 170 Louis
d'Angennes de la Loupe ; 180 P.-L. Dallet ; 190 Jean d'Angenes ; 200 Char-
les Aubery; 2 1° Charles de La Mare; 220 d'Harlay ; 230 Dom Jean Le
Bert ; 24° Jean Le Gendre ; 250 Chambon d'Arbouville ; 260 P. Bernier ;
270 Claude-Honoré de Montferrand, mort en 1771 ; 280 M. de la Bigne.
Aucun des bâtiments encore existants de la léproserie de Saint-Nicolas
de la Chesnaye ne laisse supposer son antique origine. La partie la plus
ancienne paraît être le bâtiment à fenêtres étroites en bords à biseau,
qui, au midi, accoste la grande porte de la cour d'honneur. Qui se sou-
vient encore aujourd'hui que les Augustins de la Chesnaye tenaient la
foire de la Saint-Nicolas en face de leur communauté dans le champ qui
tient au cimetière de Saint-Exupère? Nous ne pensons pas que l'ombre
des religieux et des mezeaux confiés à leurs soins ait jamais troublé le
repos des acquéreurs du vieux prieuré depuis qu'il a été vendu comme
bien national.
IL — SAINT ESTASE DE NIHAULT
D'après la charte de Henri II, Guillaume aurait seulement fondé vingt
lits pour la maison de la Chesnaye. Dans toute la région, il y eut certai-
nement plus de vingt personnes atteintes de la lèpre ; on ne pouvait, à la
rigueur, les réunir et les entasser de ce côté à la porte de notre ville ; il y
eut donc, de bonne heure, une autre léproserie extra muros dans notre
voisinage. Ce fut la léproserie de Saint-Etase ou Eustase, à Nihault. Une
charte de 1301 parle de biens situés jouxte la mare aux lépreux â Nihault.
La rue de la Poterie, dans la partie voisine des ailes extrêmes de la mai-
son des Bénédictines, et jouxtant la clôture de leur parc, porta le nom
de chemin de Saint-Etase ou de chemin de Nihault.
III. — SAINT-JULIEN DE NIHAULT
Ce qu'est devenue la Mare aux Lépreux^ nous l'ignorons ; mais elle
devait être assez éloignée de cette fontaine limpide et gracieuse au bas de
- 125 —
la vallée St-Julien. La vertu curative universellement attribuée de temps
immémorial à ses eaux, se concilierait mal avec l'usage journalier qu'au-
raient pu en faire les lépreux de Saint-Eustase. C'était surtout pour les
non veans, les aveugles, que l'eau de la fontaine Saint-Julien était en
grande faveur auprès de nos aïeux. Dans le voisinage de cette fontaine
s'éleva aussi un petit hospice ou, comme Ton disait, une Maladrerie.
C'est donc deux ladreries ou léproseries qu'il faut placer à Nihault :
celle de Saint-Eustase et celle de Saint-Julien. M. Pillet n'a eu garde de
les oublier dans son Mémoire déjà cité.
IV. — L'HOSPICE DE SAINT-GRATIEN
Qui se douterait jamais de l'ancienneté de l'hospice Saint-Gratien,
l'hospice des aveugles de Bayeux, en voyant le chétif édicule, au larmier
décoré de modillons modernisés et au porte-cloche si modeste, où se
trouvent réunis, côte à côte, maintenant, sur le côté sud de la rue
Saint-Exupère, la morgue de THôpital-Général et le Fourneau de Sœurs
de Saint-Vincent-de-Paul. Plusieurs des bas-reliefs conservés sous le han-
gar de la Bibliothèque publique proviennent de cet hospice. Il était
enclavé entre des sentes allant de la rue Saint-Georges à la rue Saint-Jean
et les dépendances de l'église Saint-Jean, peu considérable en bâtisse et
en terrain, quand Mgr de Nesmond, de charitable et généreuse mémoire,
en fit comme l'essai et le noyau du futur Hôpital-Général. C'est de cet
hospice ou hôpital-général que nous parlerons, après un court résumé
de l'histoire du Grand Hospice ou Hôtel-Dieu , sur les rives de YAure, à
la limite du quartier Saint-Vigoret et du quartier Saint-Georges.
V. - LE PRIEURÉ DE LA MAISON-DIEU
Pour l'Hôtel-Dieu ou prieuré de Saint-Jean l'Evangéliste, deux bâti-
ments importants ont suffi pour marquer son âge, je veux dire, Messieurs,
non Tannée précise de son origine, mais l'époque de son organisation et
de son achèvement. De ces deux bâtiments, un seul subsiste aujourd'hui :
la chapelle priorale ; l'autre , la salle des malades, a cédé son emplace-
ment aux constructions de 1823. La chapelle qui sert aux élèves du
Séminaire, personne de vous ne l'ignore, est contemporaine du chœur
de notre Cathédrale : ses lancettes géminées, avec colonnettes en avant,
les crosses de ses chapiteaux, les fûts des colonnes et les nervures des
voûtes lui donnent nettement le caractère du xui* siècle. C'est le xiii* siè-
cle, sobre, solide, ayant toute l'humilité qui convient à une communauté
servante des infirmes et des pauvres : le porche seul, devenu l'oratoire
- 126 —
de la Vierge, a plus de richesse et d'élégance que le vaisseau lui-même.
Ce qui caractérise le sanctuaire de notre prieuré-hospice, c'est sa double
abside avec ses lancettes étroites. Elle seule mériterait l'attention du
curieux et de l'archéologue.
Et l'autre partie de notre antique Maison-Dieu, qu'était-elle? La grande
salle de l'hospice d'Ourscamp, celle d'Angers, les salles de Beaune, sont
les types les plus vantés des salles de malades dans les anciens hospices :
la grande salle de Bayeux aurait fait toute aussi belle figure à côté d'elles,
que notre Cathédrale à côté des autres belles Cathédrales de France.
Comment vous reproduire cette ancienne bâtisse ? Gravissez avec moi,
par la pensée, notre fameux Mont Phaunus. Dans les restes du monastère
élevé par Saint-Vigor et par Odon de Conteville, une construction se
distingue des autres par son ampleur et sa simplicité : j'ai nommé la
grange monacale des bénédictins de Saint-Vigor; aujourd'hui, avec ses
deux rangs de piliers et ses gables à rampants inclinés, elle est devenue
une noble et digne église de moniales. La disposition qu'elle présente
est, à peu près, celle de la grande infirmerie de notre Maison-Dieu, que
nous essayons de reconstituer sous vos yeux. Les devis de ceux qui la
complétèrent en 175 1, sous Mgr de Rochechouart, les procès-verbaux des
chirurgiens visitant l'hospice et les malades en détresse, aux mauvais
jours de la Révolution, vont nous permettre d'achever ces quelques
données.
La grande salle des malades était divisée par une balustrade qui sépa-
rait les deux sexes. Elle était ornée d'un double rang de piliers au nombre
de quatorze, avec un autel à son extrémité, contre le gable faisant face
à la rue Saint-Vigoret. Dix lancettes l'éclairaient : quatre au couchant,
quatre sur la rue et deux sur l'impasse du Séminaire. La partie du cou-
chant avait été ajoutée, en 175 1. par l'entrepreneur Nicolas-Thomine
Hamelin. Cette salle a été remplacée, nous l'avons dit, par les salles
actuelles, inaugurées par M. Conseil, le 20 mai 1823. Nous sommes donc
bien, si nous en croyons le style de la chapelle encore debout, et de la
salle maintenant disparue, en présence de constructions du xine siècle.
Quels en furent les vrais fondateurs ?
Une charte du mois d'août 1208 fait mention du P. Prieur de la Maison
Dieu de Bayeux et des frères dudit couvent. Dès 1205, Herbert, doyen ;
Hugues, chantre, et Raoul Morin, haut vicaire de la Cathédrale, s'étaient
unis à Robert des Ablèges, évèque de Bayeux, pour aviser au service des
malades. Wace, historien du xne siècle et chanoine de Bayeux, nous
J
- 127 -
avait bien révélé leurs diverses infirmités. Il parle des mes haignie^
(estropiés), des non poans (impotents), des langoros (infirmes), et en
dernier lieu, des non vean\ (aveugles). Au désir des fondateurs sus-nom-
més du prieuré de Sainte-Marie et de Saint-Jean l'Evangéliste de la
Maison-Dieu, le prieur, six religieux et un novice, composant la commu-
nauté, devaient s'occuper des malades ; l'évêque, fondateur, déléguait
comme administrateur des biens le haut vicaire Raoul Morin. L'évêque,
utilisant quelques revenus attribués aux pauvres .par Guillaume-le-
Conquérant, fit commencer les bâtiments. Thomas de Fréauville et Guy,
ses successeurs, achevèrent ces premières bâtisses qui furent complètes
en 1348. Saint-Louis donna, par charte du 9 avril 1256, la chapelle
Sainte-Marguerite de la Halle au blé, avec les droits de cette halle, au
Prieur et aux pauvres de la Maison-Dieu. Philippe-le-Bel confirma, en
1296, cette générosité de son aïeul, et le 18 juin 1365, Charles le Bel in-
terdit toute vente de blé en dehors de la halle, pour ne point frustrer les
religieux et les malades de leurs ressources.
VI. — L'HOSPICE DES PAUVRES RENFERMÉS
OU HOPITAL GÉNÉRAL
L'Hôpital Général qui s'étend entre les rues Saint-Exupère, du Petit-
Rouen et Saint-Jean, commença très humblement. Le 31 juillet 1666,
Monseigneur de Nesmond, de charitable mémoire, installa douze pauvres
vieillards dans l'hospice de Saint-Gratien où il ne se trouvait plus qu'un
seul aveugle nommé Laurent Le Vasnier. Le nombre des vieillards aug-
mentant, Mgrde Nesmond loua, près de la fontaine Cantepie, des immeu-
bles, de messire Dubreuil, escuyer, et du sieur Le Breton, dit la Guesterie.
notable bourgeois de la Madeleine, pour y fonder officiellement, au désir
des édits de 1662 et 1664, l'Hôpital Général. Cette organisation dura de
Noël 1666 à 1673. En 1673, par acquêts nouveaux d'immeubles voisins de
l'hôpital Saint-Gratien, les pauvres purent revenir s'établir définitive-
ment, à Noël, dans cet hôpital.
Ses premières constructions, dirigées par M. Baucher, syndic, et
chanoine de la Vieille, furent faites par Pierre Le Sage, maçon, de Saint-
Vigor-le-Petit, Jacques Savary, de Saint-Sauveur, menuisier, et le serru-
rier Jean Lesseline, du faubourg Saint-Loup. Les propriétés Tobie Le Gras,
Maloisel et l'hôtel de la Rémondière, vinrent encore donner l'air, l'es-
pace et permettre d'édifier les logis répondant au grand nombre des
pauvres et aux charitables intentions de Mgr de Nesmond, dont l'archi-
— 128 -
tecte Moussard secondait le zèle. Mgr de Nesmond avait acquis, à Commes,
la seigneurie du Bosq, en janvier 1687. De cette seigneurie, l'évêque
fondateur de l'Hôpital-Général détacha la ferme de la Candelle ; il y
ajouta l'herbage sec ou Pré d'Eyric, les petits prés de Moon, appelés
aujourd'hui les prés de Ryes et les Monts de Ryes, qu'il avait acquis
d'Abraham, sieur de Saint-Aubin, pour aider à faire la rente de aoo livres
à perpétuité aux deux religieuses de la Providence de Rouen appelées
par le donateur, en 1676, pour instruire gratuitement les jeunes filles de
cet établissement.
Les Sœurs grises ou Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, qui
desservaient les pauvres depuis l'origine de cet hospice, étaient restées
très populaires à Bayeux, sous le nom de Sœurs du Pot, ainsi dénommées
parce qu'elles portaient les soupes de l'Œuvre des Marmites aux indi-
gents. Les supérieures de l'Hôpital-Général furent, de 1733 à 1792, les
dames Cauvin, Gouin, Delaplanche, Colin, Brisard, Valennes , Dagnon,
Poinsignon, Cuissin, Robert, Rauxy Vallée et Miquelard. Cette dernière
crut devoir garder, avec les membres de sa communauté , aux mauvais
jours de 1793, leur costume traditionnel. La Société Populaire , ou club
de Bayeux, s'indigna de tant d'audace. Les infortunées et dangereuses
sœurs furent dénoncées aux autorités locales. Le Conseil Général de la
ville répondait, le 18 avril 1793, à la Société Populaire : « Nous avons
reçu, citoyens, votre lettre du jour d'hier par laquelle vous nous dénon-
cez deux objets qui blessent les regards des patriotes. Le premier est relatif
au costume des ci-devant Sœurs grises de l'Hôpital-Général... Nous
avions prévu, depuis longtemps, votre sollicitude relativement au cos-
tume des ci-devant Sœurs grises, et, sur notre demande, elles ont consenti
à le changer sur-le-champ, en leur fournissant les moyens de pouvoir
s'habiller autrement, ce qui est juste et nous paraît facile, si vous voulez
leur subvenir en leur procurant le paiement de leur traitement. » Leurs
facultés ne leur permettant pas, non plus, de se procurer elles-mêmes des
cocardes, elles demandent « que la commune veuille bien en faire les frais
et que deux membres du Conseil aillent les leur placer ». Les citoyens
Delarue et Maistrel cocardèrent donc les sœurs, le 8 octobre 1793. Le
23 juin 1807 , les religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve, ayant pour
supérieure Madame de Kéraudren, remplacèrent ces Filles de la Charité.
Elles sont encore à l'Hôpital-Général.
A. LE LIÈVRE,
Chanoine honoraire, Curé de Saint- Laurent.
— 129 —
XVI* SIÈCLE
ABJURATIONS PROTESTANTES
Condé et Coligny venaient à peine de conclure la paix séduisante mais
périlleuse de Longjumeau, que déjà la guerre à l'hérésie était, de nou-
veau, prêchée par les Jésuites et que les persécutions recommençaient.
Le a8 septembre 1568, deux édits royaux jetèrent la terreur parmi les
sectateurs de Calvin. L'un défendit, sous peine de mort, l'exercice de
toute autre religion que la Catholique, ordonna aux ministres de l'Evan-
gile de quitter la France dans quinze jours, interdisant, toutefois, de
« rechercher en leurs consciences > ceux qui avaient professé la religion
prétendue réformée et qui se tiendraient tranquilles en leurs maisons.
L'autre enjoignait aux Protestants de se démettre, également dans quin-
zaine, de leurs offices de judicature et de finance et astreignait les mem-
bres des Universités et des Parlements à prêter serment de catholicisme.
Abjuration ou misère : telle était l'alternative offerte. Aussi vit-on les
fidèles menacés par les édits, renoncer à leur foi, des lèvres le plus sou-
vent, afin de conserver le pain quotidien pour eux et leurs familles. 11 est
à remarquer, toutefois, que beaucoup d'entre eux, surtout en province et
aux champs, et aussi parmi les humbles des villes, se contentèrent de
s'effacer prudemment pendant l'orage , espérant désarmer ainsi leurs
mortels ennemis.
Mais ceux qui avaient dû se dépouiller de leurs offices n'acceptaient
pas si facilement un changement de fortune qui les faisait déchoir et
privait leurs frères de leur protection. D'un autre côté, la privation de
ses ministres parut insupportable à la longue à toute l'église évangélique.
De plus, quelques violences sanglantes exercées par les catholiques exci-
tèrent les esprits. Bref, Tépée sortit à nouveau du fourreau et il s'ensuivit
9
— 130 —
une guerre terrible, terminée, grâce à l'énergie indomptable de Coligny,
par la paix c boiteuse et mal assise » de Saint-Germain que Catherine
fut trop heureuse de voir accepter.
Comme, par suite de cette paix, il avait été accordé une amnistie pleine
et entière ; comme nul ne pouvait être recherché ni astreint à faire chose
contre sa conscience pour le regard de la religion ; comme une certaine
latitude avait été accordée pour son exercice; comme, en Basse-Norman-
die, Carentan avait été ajouté aux lieux de prêche ; comme les Normands
pouvaient récuser si* juges du parlement de Rouen, — les abjurations
allèrent se raréfiant, du mois d'août 1970, à pareil mois de Tannée
1573, c'est-à-dire jusqu'à la Saint-Barthélémy.
Inutile d'insister sur les événements de ce jour néfaste à jamais et qui
fit à la France une plaie dont elle saigne peut-être encore !
Après l'horrible massacre de Paris se déroulèrent ceux de province,
moindres parce que Tordre de tuer ne fut envoyé qu'aux chefs des corps
de ville, et aux gouverneurs sur qui Ton croyait pouvoir compter. Toute-
fois, Tordre de s'assurer des huguenots un peu notables fut envoyé
partout.
Le roi écrivit à Matignon, son lieutenant-général en Basse-Normandie,
de faire prendre Montgommery, que Catherine poursuivait toujours
depuis la mort d'Henri II, € mais », ajoutait-il, que Ton ne sache pas que
je vous écrit ».
Matignon, € un très-fin et trinquât normand », suivant Brantôme, favori
de Catherine, quoique son haleine, d'après Mmt de Dampierre, sa parente,
« puât plus qu'un anneau de retraict », n'écouta que l'humanité de son
cœur, et en ces jours de sanglante réaction, sut couvrir ses ennemis de
son égide et maintenir le bon ordre dans son gouvernement.
Ses administrés en furent quittes pour la peur et n'eurent qu'à se sou-
mettre aux ordres de la Cour qui interdisaient toutes assemblées. Apeurés,
c ils se laissèrent mener par troupeaux aux églises catholiques ».
Ces défaillances, très compréhensibles, furent enregistrées avec soin
par le clergé d'alors ; mais, soit qu'ils aient disparu à la Révolution, soit
que les intéressés les aient supprimés, les instruments où ils furent consi-
gnés sont devenus des plus rares, et c'est toujours une bonne fortune d'en
rencontrer quelqu'un.
Un de ces instruments, un registre de l'ancienne Officialité de Bayeux,
échoué, on ne sait comment, aux archives de cette ville, et que nous
avons eu sous les yeux, nous permet de mettre au jour les noms de nos
— 131 —
compatriotes qui abjurèrent, en ces jours de deuil, entre les mains de
rOfficial de Bayeux ou de ses délégués.
Ce registre, de moyen papier, porte sur le plat supérieur cette simple
mention : Registre des abjurations protestantes.
La feuille de parchemin, qui lui sert de couverture, et dans laquelle on
a relié ce qui en reste, est occupée, à l'intérieur, par un acte de 1569,
donné dans la Cathédrale de Bayeux, en présence de l'un des prêtres
heuriers ou chantres, dont le nom est illisible, et de M* Olivier Le Bas,
par vénérable et discrète personne, Jehan de Bourges, prêtre, archidiacre
d'Hyesmes. C'est une invitation au doyen de Con dé-su r-Noireau de mettre
en possession réelle du bénéfice de Saint- Médard de Cully, un religieux
de l'abbaye bénédictine de Saint-Etienne de Caen, en remplacement de
Jehan Suhard, clerc. Le nom du titulaire ne se lit plus à cause d'un trou
dans le parchemin.
Ce document, très difficile à déchiffrer par suite de l'action de l'humi-
dité, comprend cinq cahiers et cinq feuillets doubles, formant un total de
160 feuillets, écrits des deux côtés et numérotés au seul recto, pour les
premiers seulement. Ce foliotage permet de constater et de regretter
l'absence des trente-six premières pages, dont le contenu n'aurait certes
pas été sans intérêt pour étudier la progression des abjurations.
Il est vraisemblable, en effet, que la partie perdue remontait à 156a ou
1563, époque à laquelle M' Anthoine Gayant, déjà officiai du sieur
évêque, avait dû se cacher pour éviter la fureur des Protestants. Béziers
raconte, en effet, avoir lu dans un registre de comptes appartenant à
Thomas Bertrand, bourgeois de Bayeux, cette quittance : « Le vendredi
17 jour de décembre 156a, reçu de M' Gayant, officiai du sr euesque de
Baïeux. deux pistoles pour l'avoir reçu en la chambre de ma maison, et
mis son cheval à mon écurie, durant le temps des troubles en cette ville,
à savoir depuis le mois de février jusqu'à ce jour, que ses meubles ou
partie d'iceux, sont encore en ma dite chambre. »
Gayant, gd archidiacre de Baïeux et officiai de Monsieur de Humières,
évesqueduditlieu, présenta, le 19 août 1563, au nom du Clergé de Bayeux,
à MM. les Commissaires pour l'état de paix, requête constatant dans ses
divers articles les excès de toute sorte commis par les protestants.
Il y avait deux formules d'abjuration distinctes : Tune pour les laïques,
l'autre pour les ecclésiastiques. Les premiers promettaient « ouyr la
Saincte Messe, les sermons, etc. » ; les seconds, « dire et cellébrer la
saincte messe et aultre divin service, ouyr les sermons, etc. »
- 132 —
La première abjuration, du 23 ma**s 1570. contient la formule complète
pour les laïques, et on trouvera, sous la date du 6 avril ensuivant, dans
l'abjuration du prêtre Martin Bunouf, l'adjonction qui y était faite pour
les ecclésiastiques.
Les formules d'abjuration, dont quelques-unes seulement, et parmi les
premières sont rédigées en latin, étaient souscrites par ceux qui les pro-
nonçaient et par les témoins de leur acte.
Notre registre va du 23 mars 1570 au 18 août 1 573. Il renferme donc
toutes les abjurations qui suivirent la Saint-Barthélémy. Elles sont au
nombre de 1847, dont 18 d'ecclésiastiques. Voici comment elles se
répartissent chronologiquement : en 1570, 36 ; — en 157 1, 7 ; — en 157a,
jusqu'au 24 août, 2 ; en septembre, 801 ; en octobre, 54a; en novembre,
172 ; en décembre, 107; au total, 1.624 î — en I573» janvier, 62 ; février,
43 ; mars, 67 ; avril, 1 ; mai, 1 ; juin, 4 ; juillet, 1 ; août, 1 ; au total, 180.
Voici maintenant le nombre décroissant des réformés dans les parois-
ses de la ville de Bayeux, siège de l'évèché : St-Malo, 98 ; St-Sauveur, 52 ;
St-Symphorien, 41; St-André, 36; St-Martin, 33; Si-Patrice, 24; St-
Laurent, 20 ; St-Loup, 17 ; St-Floxel, 16 ; Ste-Madeleine, 14 ; Notre-Dame
des-Fossés, 13 ; St-Georges, la; Notre-Dame de la Potherie, 7 ; St-Vigor-
le-Petit, 4 ; St-Exupère, 3 ; St-Ouen, 2 ; St-Nicolas, 1 ; en tout, 393.
Dans les Mémoires de la Société de Saint-Lô , dont il est maintenant le
Président, M. G. du Boscq de Beaumont , notre distingué compatriote,
publia jadis une courte et intéressante étude sur notre registre, dont il ne
signalait toutefois que les noms de nobles et de notables. Ce travail appe-
lait donc un complément : le voici.
Notre publication intégrale de tous les noms d'abjurants, contenus au
Registre des abjurations protestantes^ avec, en italiques, les noms de ceux
qui y apposèrent réellement leurs signatures, et non un simple merc,
justifie pleinement ces lignes de notre grand historien national : « L'effroi
des périls toujours renaissants, la prostration où bien des esprits étaient
plongés depuis la St- Barthélémy, la conviction de la ruine de la cause
entraînèrent les abjurations en grand nombre, non seulement dans les
contrées qui avaient été le théâtre des massacres, mais dans plusieurs des
provinces qui en avaient été préservées ». (Michelet.)
E. A.
ABBRÉVIATIONS
Bourg.
Bourgeois.
Not.
Notaire.
Ch.
—
Chanoine.
Off.
—
Officier.
Cbap.
—
Chapelain.
Par.
—
Paroisse.
D.
—
Dit.
Pbre
—
Prêtre.
Dam.
—
Demoiselle.
Pers.
—
Personne.
Dem1
—
Demeurant.
Pns.
—
Présents on présentes
Disc.
—
Discret, — ète.
Prat.
—
Praticien.
Eccl.
—
Ecclésiastique.
Séc.
—
Séculier, — ère.
Esc.
—
Escuier.
Sr
—
Sieur.
F.
—
Femme.
Sgn'
—
Seigneur.
H.
—
Homme.
Tesm.
—
Témoins.
Hon.
—
Honorable.
V
—
Veuve.
M'
—
Maître.
Vôn.
—
Vénérable
N.
—
Noble.
Vie.
—
Vicaire.
Les noms propres, en italiques, sont ceux des personnes ayant signé
leur nom.
— 134 —
Registre des Abjurations protestantes
1570
23 Mars. — « Nous, Louys Binet, Michel Raullètes, Noël Picquay$%
Mariète Massieu, Tésart Picquays (i), « réduictz par la grâce du Sainct Es-
prit en l'Eglise de Dieu, saincte, catholicque, romaine et apostolicque, de
laquelle nous nous estions esgarez, abiurons et anathématizons l'hérésie de
Luther et Caluin, et toute aultre doctrine erronée et damnable à quoy nous
avons adhéré par cy devant, et au lieu dicelle nous embrassons, croyons
et maintenons avec grant contrition de cœur et yifue foy le Sainct Euan-
gile de Jhésus Christ, ses sainctz et diuins commandementz et générale-
ment tout ce que croyt et tient nostre mère Saincle Eglise, en laquelle
nous protestons viure et mourir comme vrayz enffantz dicelle, nous sub-
mettanz à toute canonicque correction en cas que nous récidiuerions en
hérésie, dont Dieu par sa grâce nous vueille préseruer , promettanz fré-
quenter l'église et aultres lieux vénérables, ouyr la saincte messe, les
sermons et sainctes prédications, et générallement faire tous aultres actes
de bon catholicque, sur les peines que dessus. En tesmoingde quoy, nous
auons signé ceste présente nostre protestation de foy » , ce xxiij- jour
de mars mil v™ lxx. » Présents M* Jehan Lesnarey, curé de Longue-Raye
et Estienne A ncquetil de Saint-Saulveur de Bayeux.
Jehan André, de Longueraye, abjure le même jour et an, présence
des mêmes témoins. (La formule est en latin et presque illisible.)
Anno et die predictis, Johannes Geruays, de Ageio, qui, in antea, secu-
tus est heresim in publicis congregacionibuz et dogmatizationtbus et
cenis ministrauit, nunc. . . abiurauit heresim et fecit protestacionem fidei
in forma... obtinuit absolutionem iuxta.,. Actura et factum (coram)
domino Gayant, vicario et presentibuz magistro Johanne Lesnarey et
Stephano Ancquetil, sancti Saluatoris baiocensis.
25 Mars. — ?.. .le xxvjour de mars mil vcc lxx, présence de Richard
Bonamy de St-Saulveur de Baïeux et de Allain Louvet de Veaussieux.
(i) Formule générale laïque, au pluriel ou au singulier, selon le cas.
— 135 —
L'an et jour dessus diz, François de Govetç, abiura comme dessus, — pré-
sence desdicts tesmoins.
Vendredy 31 Mars. — Pierre Jamet, de Viane , le derrain mars 1570,
— pns vén. pers. M° Chérubin Vaultier, curé de Loucelles et Mô Mar-
tin Houlbec, doyen de Fontenay.
Jeudi 6 Avril. — Martin Boyvin , d'Anéeiles , le 6 avril 1579, — pns
Me Gilles Lebois, heurier et chap. en l'église de Baïeux et M* Guille
Marescot, curé dudit lieu d'Anelles.
Le même jour et même présence, Simonne f. de Noël du Chef-de-la-
Ville, par. de Sommervieu.
Robert Aude, le jeune, de St-Symphorien de Baïeux, même an et jour,
a abjuré et faict protestacion de foy en la forme et manière que dessus. Faict
devant noua ledict Gayant, pns Me Nicolle Dubosc, curé de St-Georges de
Baïeux, Me Jacques Lefrançois, curé de St-Symphorien de Baïeux et de
Me Anthoyne Gayant, le jeune.
Julliane, ve Thomas Legrand, de la par. de St-Exupère de Baïeux, a
abiuré et faict protestacion, comme dessus, et par ce moyen a obtenu le
bénéfice de l'absolution en la forme de droit, — pns Me Gayant, grand
vicaire et officiai de Baïeux ; pns aussi, vén. pers. M0 Chérubin Vaultyer,
grand vie. en l'église Cathédrale de Baïeux et M0 Jehan Lesnarey.
Moi, Martin Bunouf, pbre, de la parr. de la Potherie de Baïeux (1),
réduict par la grâce du Sainct Esprit en l'Eglise de Dieu, saincte, catholic-
que, romaine et apostolicque, de laquelle je m'estois esgaré, abiure et
anathématize l'hérésie de Luther et Caluin, et toute aultre doctrine erro-
née et damnable à quoy j'ay adhéré par cy-devant, et au lieu dicelle, je
embrasse, crois et maintiens avec grant contrition de cœur et vifue foy
le Sainct Euangile de Jhésus Christ, ses sainetz et divins commandementz
et generallement tout ce que croit et tient nostre mère Saincte Eglise en
laquelle je proteste viure et mourir comme vray enflant d'icelle, me
submettant à toute canonicque correction en cas que récidiuerois en
hérésie, dont Dieu, par sa grâce, me vueille préseruer, promettant fré-
quenter l'église et aultres lieux vénérables, dire et cellébrer la, saincte
messe et aultre diuin seruice, ouyr les sermons et sainctes prédications et
generallement faire tous aultres actes de bon catholicque, sur les peines
que dessus. En tesmoing, etc. », — pns Me Chérubin Vaultier, Mes Artur
Colieville et Jehan Le Sommetyer, not. en court eccl.
(1) Formule générale ecclésiastique, aussi au pluriel ou au singulier, selon les cas.
- 136 —
1 1 Avril. — Richart Blondel, de la par. du Dézert, diocèse de Baïeux,
— pns n. et dise. pers. Me Maglore Hue, advocat en court séc. à Baïeux
et Pierre Caigny, natif du Dézert. denY à Vire.
15 Avril. — Pierre Guerard, de Baynes, pns dise. pers. Me Robert
Sabine, curé de Beynes et Guille Philippine, de Loucelles.
Françoys Thymois, pbre, de Bernières sur la mer, — pns Me Jehan Les-
narey, GracienRegnauld, pbres, Jehan Le Sommetier, Françoys Bertran,
not. et prat. en court eccl. et plusieurs aultres tém.
21 Avril. — Anno Domini millesimo quinquagesimo septuagesimo,
die xxja aprilis, Dionysia, vidua Ogeri de la Perrelle, è parochia de Thaon,
obtinuit absolutionem à censuris ecclesiasticis quas de jure promeruit
propter heresim quam, in antea, secuta est et submissionem abiurandi dic-
tam heresim et protestacionem fidei faciendi. . . ab ea. . . qua nunc deti-
netur. . . Presentibus magistro Petro Gouis, curato de Thaon. . .
23 Avril. — Jacques Cappon, dem* à St-André de Baïeux, — pns vén.
pers. Me Richart du Ro^el, curé du lieu et Guille Libore dudit lieu.
26 Avril. — Jehan Olivier, dem* à Cerisy, — pns dise. pers. M9 Ro-
bert Sabine et Pierre Housset de N.-D. de St-Lô.
Michel Bernart, de St-André de Baïeux, — pns Révèrent père en Dieu,
et s«p, Pierre Estienne Heuste, abbé d'Evrecy, et Nicollas Anthoisne
Gosseaume, de St-André.
10 May. — Guillemeta, filia Guillermi Piédooe, defuncti parrochia de
Blado, abiuravit heresim quam secuta est in publicis congregacionibuz,
fecit protestacionem fidei, et eo medio, obtinuit absolutionem à domino
vicario generali, — presentibuz magistro Roberto Sabine, curato de Bénis,
et Petro Duval, Alano Habarel, presbyteris B. Marias de Potheria, testibuz.
Margarita. filia defuncti Guillelmi Moyserit de Bucello, abiuravit here-
sim quam secuta est in publicis congregacionibuz et protestacionem fecit
fidei coram domino Gayant, vicario generali KathedralisdeBaiocis et hoc
medio obtinuit absolutionem , — presentibuz Ricardo Mériel Sli Au-
doeni, in suburbio baiocensi et Germano Bunouf, curato de Bucello,
testibuz.
21 May. — Henry Cauchcys, chirurgien juré en la ville et banlieue
de Baïeux, — pns Charles Paysant, de la Magdeleine de Baïeux et Robert
Lescallyer de St-Exupère.
7 Juin. — Noëlle, fille Pierre Le Vavasseur, de la Magdeleine, — pns
dise. pers. Me Nicolle du Dose, curé de St-George de Baïeux et n. h.
Jehan Béchevel, sp de la Gruerye.
— 137 -
ÎO Juin. — Lancellot Castel , de Banville , — pns hon. h. Michel
Mosque, de Carcagny et Charles Lecoq, de Banville.
16 Juin. — Claude Lefrancdin, pbre, de St-Agnen-le-Malherbe, —
pns dise. pers. Mes Lesnarey, Thomas Brandacyer, Gracien Regnauld,
pbres, Jehan Le Sommetyer, Artur Colleville, not. et prat. en ladite
court, pns en jugement, lors de ladite protestacion de foy.
1" Juillet. — Michel Le Moullinet , de Sermentot, — pns Me Raoul
Pellevey, de St-Sauiveur de Baïeux et Jehan Colleté de Croay.
17 Juillet. — Pierre Cauvyn, de St-Georges Daulnay, — pns Me Mar-
guerin Dorval, curé de Castilly, et Robert Le Jeune, dem* à St-Saulveur.
20 Août. — Jehan Fermine, d'Estrehan le Perreux, — pns Me Martin
Sauvegrain, dem* à Molles, et Me Anthoyne Gayant, pbre, dem* à St-
Saulveur.
6 Octobre. — Jehan Pellevey,de St-Martin de Baïeux, — pns Me Jehan
Hamcl, pbre, heurier en ceste église (Cathédrale), et Philippes de la
Motte, dem* à St-Patrice.
12 Octobre. — Roger Dacher, de Castilly, — pns dise. pers. Me Jehan
Le Paulmyer, curé de St-Flocel, Me Marguerin Dorval.
1 6 Octobre. — Jehan Delahaye, de Banville, — pns Mc Guille Dupont,
bourg, de St-Mâlo de Baïeux, et Guille Le Foullon, de St-Queritin-d'Elle.
22 Octobre. — Michel Bonamy, de St-Mâlo de Bayeux, pbre, — pns
dise. pers. Mes Jehan Lesnarey, promoteur de Mgr le Doyen, Thomas Bran-
dacyer, curé de la Rocque, Gracien Regnauld , pbre, Artur de Colleville,
Jehan Le Sommetyer, Francoys Bertran, not. en court eccl. , — pns en
jugement, lors de ladite abjuration et protestacion, et plusieurs autres.
29 Décembre. — Jehan Vitard, le jeune, de Parfouru-Lesquelin , —
pns Mes Vincent Le Carpentier, curé du lieu , et Allain Le Vavasseur,
curé de Vendes.
1571
3 Janvier. — Robert Jouenne, de Barbeville, et Claude du Douet, de
N.-D. de la Potherie, — pns, Me Jehan Le Bourgeois, curé de Renchy et
Jehan Taillepied, dudit lieu.
20 Janvier. — Jehan Losthellier, de la Magdaleine, — pns, Pierre
Verdun, de St-Saulveur, et Françovs du Vey, de la Magdaleine.
15 Février. — Marin de Lyesselline, esc, de Trungy, — pns hon. h.,
Jullien Baudin, bourg, de Caen, par. St-Pierre, et Louys Le Chigouesnel,
de Sommervieu.
— 138 -
t2 Avril. — Guille Guesdon, de St-Vigoret, — pns Me8 Jehan Les-
narey et Jehan de Beaumont, chap. et vie. de l'église Cathédrale.
17 May. — Thomas BailleuL du Mollay, — pns dise. pers. Mô Guille
Le Liepvre, ch., et Me Symon Siquot ou Piquot, de Praeres, (Préaux).
23 Juin. — Charles Bouillot, le jeune, de Teil, — pns M*Nicolle du Bosc
ou Dubosq, curé de St-George, et Robert Le Jeune \ dem* à St-Saulveur.
1572
26 Janvier. — Jacques Colibert, de Saon, — pns M68 Jehan Vérité,
not. en court eccl. et Guille Noël, prat. en ladite court.
27 Juin. — Nicolle Lyon, alias de Percy, pbre, de Maisy, — pns dise,
pers. M68 Jehan Lesnarey, Thomas Brandacyer, pbres, Me8 Jehan Le
Sommetyer, Françoys Bertran, Jehan Vérité et plusieurs aultres.
Lundi 1" Septembre. — Pierre Benoist.dt St-Laurens près Baïeux, —
pns Me Philippe Quctil, curé du lieu, et Thomas Benoist, de St-Syphorien
de Baïeux.
Charles Thyot, d'Estrehan le Perreux, — pns dise. pers. Me Gaultier
Gilles, eh. de Baïeux en la prébende de Cartigny, et Me Guille Rogier,
not. en court ecclés.
Mardi 2 Septembre. — Jehan Challes de St-Lou, près Baïeux, — pns
vén. pers. Me Jehan Scelles, curé de St-Amator et hon. h. Me Guillaume
Jehan, sr de
Regnobert Lhostellyer, de la Magdalène, — pns dise. pers. M6 Charles Du-
rant, chap. de St-Nicolas des Courtils, et Mc Jehan Hue, doyen de Creully.
Mercredi 3 Septembre. — Jacques Pitet, bourg, de St-Simphorien, —
pns Me Anthoyne Gayant le jeune, ch. de Brétheville, et Jehan de Crux,
de St-Lou.
Jeudi 4 Septembre. — Pierre Le Vavasseur, de la Magdalène, — pns
vén. pers. frère Gilles Le Rocqueysy religieux de St-Nicollas de la Ches-
née, et Me Jehan Maloysel, bourg, de Baïeux.
Guillaume du Jardin, bourg, de Baïeux, — pns n. et dise. pers. Me An-
thoyne Le Mercier, licentié aux loix, lieutenant de mons. le bailly de
Caen, et Me Pierre Gires, ,bourg. de Baïeux.
Vendredi 5 Septembre. — Guillaume Sauvegrain, de St-André, —
pns Michel Liboire du lieu et Ogier le Daneys, bourg, de Baïeux.
Samedi 6 Septembre. — Pierre Gervays, advocat en court séc. à
Baïeux, — pns n. et dise. pers. Me Gieffrey A sselin et Me Gabriel Suhard,
advocats en ladite court.
- 139 -
Lundi 8 Septembre. — Jehan Durand, enquesteur de Baieux et Barbe
Descrametot, sa femme, — pns hon. h. M68 Jacques Pytet et Denys
Dufrcsnc, bourg, de Baïeux.
Anno et die predictis, abiurauit Barbara, uxor predicti, et fecit protes-
tacionem fidei, in presencia, etc.
Philippes Mannoury, bourg, de Baïeux, de St-Malo, — pns Mes Jacques
Pytet et Denys du Fresne.
Jacques Raoul d et Jehenne Chuppin, sa femme, de St-Exupère, près
Baïeux, — pns vén. pers. Mes Jehan de Beaumont, vie. de l'église de
Baïeux, et de Damigny, pbre, curé de St-Exupère.
Mercredi ÎO Septembre. — Nicollas Philippes et Michelle Duriez
sa femme, de St-George de Baïeux, — pns dise. pers. Anthoyne Gayant,
ch. de Brétheville et Jacques Le Crosnier, bourg, de Baïeux.
Jeudi 1 1 Septembre. — Richard Biet, de Tour, — pns vén. pers. M*
Guillaume Durand, curé du lieu, et Robert Le Jeune, de Baïeux.
Jacques Blondel, esc. sgnr de Ryes, — pns dise. pers. Me Anthoyne
Gayant, ch. de Brétheville et M6 Jacques Gohier, sr de Cromelles.
Vendredi 12 Septembre. — Pierre Foucquerays, de St-Mâlo, — pns
hon. pers. Jehan Constans, bourg, de Baïeux, et Thibault de la Conté,
de N.-D. des Fossés de Baïeux.
Samedi 13 Septembre. — Françoys Dudoict et Perrette Dudoict, sa
f., de St Lou, — pns Me Pierre de Baussy, pbre, curé du lieu, Me Jehan
Vérité', et Pierre Carel.
Estienne Eustace, pbre, de Blay, — pns Mes Jacques Le Febvre, Ber-
nard Le Magnen, et Michel Bunel, chanoines de Baïeux.
Jeudi 18 Septembre. — François Toustain, de St-Saulveur, — pns
Me Gieffrey Duchemin, pbre, et aultres.
Jehan et Guillaume Blondel, de St-Saulveur, Thomas Bertran, de St-
Màlo, — pns hon. pers. Mes Jacques Gohier , sr de Cromèles, Hervé Des-
ferville, esc, et Françoys Bertran, appariteur, de St-Saulveur.
Vendredi 19 Septembre. — Baptiste de Vaulx, de St-Patrice, et
Guille Le Cloustier, de St-André, — pns dise. pers. M68 Gilles de Booç,
grand cousteur en l'église de Baïeux, et Jehan de Beaumont, l'un des 6
vicaires de l'église Cathédrale.
Samedi 20 Septembre. — Pierres Pothevin, huissier, de St-Mâlo; Michel
Mignetzx Martin Eurry, de St-André; et Loys Le Romain, de St-Patrice, —
pnshon.h.M'Jehan Descrametot, bourg, de Baïeux, et Nicolas Golscaulme%
de St-André. — Barbe f. Eurry, Loyse f. Le Romain, mêmes témoins.
- 140 —
Collasse, fille André Brichault, défunt, de St-André, — pns Me Jehan
Françoys de Housteville, esc, et Me Gilles Lebois, heurier, de St-André,
et Jehan de Tour, dudit lieu de St-André.
Berthelot Le Robineux, de St-Lou ; et Regnauld Le Febvre, de St-Sym-
phorien, — pns hon. h. Hugues Duruel, de Cerisy-r Abbaye, et Nicolas
de Croq, de la Magdalène.
Damoiselle Guillemette Thibout, veuve n. h. M6 Anthoyne Lescallé (i),
vivant advocat pour le Roy à Baïeux, de St-Saulveur, — pns n. et dise,
pers. Me Augustin Ravascher (2), maistre-escole, ch. de Baïeux et n. h.
Jacques Hébert, dem1 audit lieu.
Françoys André, esc, sr de Monceaux, et Marie du Bosc, femme n. h.
Pierre Lescallé, sr de Dorval, — pns Augustin Ravascher, maistre escole,
Bertin Osmont, dem1 à St-Saulveur, et M0 Marguerin Dorval.
Jehan Mainfroy, deN.-D. des Fosseys, — pnshon. h. Me DenysDufrâsne,
esc, bourg, de Baïeux, et Me Guillaume de Vaulx, pbre, custoz de
l'église Cathédrale.
Michel Renard, advocat, en court séc et Jehan Barbey, bourg, de
Baïeux, — pns vén. pers. Me Guille Dandin, pbre, chap. de N.-D. en
l'église de Baïeux, et Henry Mcryel, de St-Ouen ès-fausbourgs.
Jacques Le Chartier, dem* à St-Saulveur et quelquefois à St-Lou, —
pns Me Guille Dandin et Nicollas Foubert, de St-Mallo.
Michel Morice, de N.-D. de la Potherye ; Jehan Barbey, Charles Bar-
bey et Jehan Le Roux de St-Mâlo ; — pns hon. Me Jehan Vérité, appari-
teur en court eccl. et Michel Le Bret, de St-André.
Jehan Loricr, de St-Patrice, Anthoyne Le Mègre de St-Malo ; Louys
Hamon, de St-Patrice ; Dionys Pastcy de St-Lou ; Nicolas Couppeaux et
Raoullet Rogier de St-André, — pns Guillaume Baudin, de St-Patrice,
Gilles Lavalley, et Claude Lefebvre de St-André.
Jehan Engoulland, lieutenant des sieurs élus à Baïeux et Jehan Le Mci-
gre, advocat juré en court séc. — pns Guille Baudin, de St-Patrice et
Claude du Vey, de St-André.
Dimanche 21 Septembre. — Georges Grosourdy, Jacques Daon de
St-Vigor ; Jacques Bonnel, de St-Saulveur ; Pierres Le Vavasseur de la
(1) Ce Lescailey était présent, le ia mai 1 56a , à « la dévastation de la Cathédrale par les
sieurs d'Agneaulx et Columbières de Bricqueville, avec grant nombre de çcntz portant* armes,
tant de ceste ville (BaTeux) et la ville de Caen que de Saint-LÔ et autres lieux ».
(a) Ce Ravascher avait été nommé, en 1569, par Annibale Milano, à la chapelle de Ste-
Cat henné de Bur-le-Roy.
- 141 -
Magdaleine ; Gilles Lehoi de St-Mallo ; François Dagy de St-Floscel, —
pns n. h. Mes Magloire Hue, Jehan Pothier, advocatz en court séc, Gilles
Vasnier de St-Saulveur et Me Robert Le Laboureur, de la Magdalène.
Lundi 22 Septembre. — Jehan Dupuys, Jacques Laysney, Gieffin
Maloysel, Guillaume Pigace, Regnauld Pierre et Jane Piémolley, sa f.,
Pierre et Guille dictz de la Rue, Pierre et Laurens dictz Maloysel , Girète
f. dudict Laurens, Jehan Constans etMariète sa f., Jehan Le Cousteur et
Jacquète sa f., Regnauld Le Febvre, tous de St-Symphorien, — pns dise,
pers. M* Jehan Hue, doyen de Creully et M* André Cabert, de Magny.
Jehan Le Gouppil , Gilles Soufflant, Allain Maillard, Pierres Pillet,
Jehan Guelles , tous de St Floscel ; Adam Pierre de N.-D. des Fossés ;
Jehan Couillard de St-Patrice ; Rémon Le Moyn£7 de St-Martin, — pns
Me Jehan Hue et André Cabert.
Jehan Guillemette, Robert Bunouf, Gires Laloe, Girette f. Jehan Du-
bosc, touz de St-Patrice ; Barbe ve Gires Savigny, Jehan Daon, Jehan
Trubert, Noël Gellin, touz de St-Mallo; Bonfins Hubert } de St-Lou; Louys
Baudin de St-Laurens ; Christofe du Bosc de St-Flocel ; — pns Mes Jehan
Hue et André Cabert, curé de Magny.
Gaultier Vivier, et Jane Vivier, sa f., Jehan Carrel, Françoyse f. Guille
Pigace, Briand Senot, de St-Symphorien ; Jehan Hardouin, Anthoyne
Touffaire de la Magdaleine ; Jehan Cabieul et Jehan Maugier, de St-
George ; Guille et David Foncquerays de Magny ; Jehenne, f. Jehan Tru-
bert, Guille Adeline, Gaultier Le Marchand, de St-Martin ; — pns M68
Jehan Hue et André Cabert,
Gille Hardouyn, Jehan Fallé et Guille Yvon, de St-Saulveur ; Philippes
Barbé, Jehan Goujon, Jehan Pellerin et Jehan Le Marchand, de St-Martin ;
— pns dise. pers. Me Nicolle Robidas , curé de St-Martin, Me Ogier Le
Daneys et plusieurs.
Romain Desessardç, Jehan (i) et Haimon Lhonorey, de St-Mallo ; Richard
(i) « Et à l'instant du parlement dudict sieur (évesque, Charles de Humières de Picardie),
Jehan Lhonorey, dict Jacob, maistre de La forte Main de ceste ville, osta par force et tyra
des mains de la femme maistre Michel Vérité, concierge et garde des prisons dudict sieur
évesque, demeurant pour lors en la maison épiscopale, les clefz d'icclle... Lequel La forte
Main princt de son auctorité et fit emporter toutes les provisions..., tant foin, fagotz que
gros boys et plusieurs meubles ; et desquelles clefz il est toujours demeuré saisy, jusqu'à ce
qu'il eust le tout emporté.
« Depuis ledict temps, les clefz d'icelle (églize) baillées audict Jehan Jacob, desquelles il
s'est tenu pareillement saisy jasques à l'entrée du moys de septembre, que nouvelles arrivèrent
— 142 —
de Bailleul, de St-André ; Gervays Langloys, de St-MalJo ; A rtur Le
Cavey^ esc. de N.-D. des Fossés ; Françoys^ Thomas et Philippes Le
Cavey, esc. de St-Mallo ; Jehan Pitardy et Cardine sa f. de St-Saulveur ;
Pierre Thiélocques, de Russy ; — pns vén. pers. M0 Marguerin Dorval, et
M* Jehan Vérité.
André Bouillot et Pasquète Fromond, sa f., de St-Saulveur ; Françoys
Guesnon, de Bussel ; Maurice Dessolliers* esc, sgr de Brémoys ; Mariète,
f. Jacques Hébert, de St-Lou ; Noël Leprince, de St-Mallo, et Françoyse,
sa f. ; — pns M68 Marguerin Dorval et Jehan Vérité.
Jehan Hubert , de St-André ; Jacques Le Petit et Girète, sa f., de St-
Laurens ; Mariète, f. Pierres Pillet, de St-Floxel ; Lambert C apport, de
St-Mallo ; Catherine, veuve Richard Le Baron, de St-Saulveur ; Richard
Le Sapvoureux, sr de St-Clair, à Subies ; Marc Barbey (i)^ docteur en mé-
decine ; — pns Nicollas Decrocq, Ogyer Le Daneys, et n. et dise. pers.
Me Martin Varin, procureur du Roy à Baïeux et Me Michel Toustain%
sgr de la Mare, tesm. au regard de Le Sapvoureux.
Pierres Bourrey, Michelle, sa f., de St-Laurens; Olivyer Lange, Jehan
Lecoq, dudit lieu ; Julliane ve Louys Alexandre, de St-Lou ; Charles Le
Peigney, de St-Malio ; Charles Larchier, de St-Clément-sur-le-Vey ; Alips
Rigault, de St-Saulveur ; — pns Michel Toustain, sr de la Mare, avocat en
court séc. à Baïeux et Ogier le Daneys ; tesm. en l'abjuration desditez
de Monsieur le duc d'Estampes. Pendant lequel temps il s'est fait en ladicte églize grandes
pilleryes, démolitions.
Cet homme était dit la forte Main, de l'enseigne de l'auberge qu'il tenait rue Saint-M&lo,
sur l'emplacement de la maison aujourd'hui occupée par la librairie Tostain. Il avait été asso-
cie, en i54o, avec Laurentie Charlotte, sa femme, à la confrérie de la Sainte- Vierge, fondée
en l'église Saint-Patrice de Bayeux.
Lhonorcy et sa femme couchaient dans un lit dont les tentures, courtines et conrertures
avaient été taillées dans des « ornementz de drax d'or et vellours cramoysy, . . .prinz par
force et emportés par aulcuns ». (Requête présentée par le clergé).
(i) Les ligueurs ayant été attaqués d'une maladie contagieuse, pendant qu'ils tenaient
Bayeux contre le roi, en 1589, un médecin très habile, Marc Le Barbey (celui dont il est ici
question), plus tard docteur régent de la faculté de médecine, né à Bayeux, d'une famille des
plus honorables, qui prodiguait ses soins et de prompts remèdes à ses concitoyens, refusa de
soigner les rebelles. Prières, menaces, tout fut inutile. On pilla ses meubles et sa maison.
Agé de 60 ans, il préfera quitter la ville plutôt que de prêter le secours de son art aux enne-
mis du Roy. Peut-être aussi y eut-il en lui un regain de confraternité calviniste pour Henri IV,
encore huguenot alors. Dans tous les cas, celui-ci reconnaissant, le choisit pour un de ses
médecins, et l'anoblit avec sa descendance, en novembre 1094. Il devint sgr de Bussy et de
Fon tenailles.
— 143 —
Larchier et ve d'Alexandre; hon. h. Jacques Pytct, sergent royal à Baïeux
et Me Jehan Vérité, bourg, du lieu. Pns en Tabiuration de ladicte Rigault.
Me Françoys Legrain, curé de Loupvières, et Me Jehan Le Sommetyer.
Marie, f. Guille Dorléans, Georges Carrel, Martin Truffault, Richard
Néel, Gilles Hardoin, Jacquemin Longuerays, de St-Mallo; Marie Hude-
bert, ve Jacques Foison, de St-Symphorien ; — pns n. pers. Me Jehan le
Fillastre, ch. de Baïeux, et Jacques Herbellinne, de St-Symphorien.
Mardi 23 Septembre. — Gilles Duriez de St-George ; Jacques Bu-
nouf, ce St-Mallo ; Jehan Héroult, Marguerite sa f., Jacques Regnault, de
St-Symphorien ; Lambert Ouenne, et Marie Marandre, sa f., de St-Saul-
veur; Gilles Graveron, de St-Mallo ; Jacquellinne, f. de Brix Eude, de
St-Simphorien ; — pns vén. pers. M08 Jehan Hue et Gieffrey Melline,
pbres, de St-Simphorien.
Martin Vaujouard et Thomasse, sa f., Raoulline, ve Richard Le Petit,
Jehan Le Coq et Jane sa f., Olivier Lange, de St-Laurens ; Guille Bynetf
de la Magdalène; Jehenne Bunouf, f. Richard Bailleul, de St-André ;
Nicolle Vignon, v« Guille Henry, Guillemète Le Marcant, f. Me Guille
Blondel, de St-Saulveur ; — pns Me Nicolle du Bosc et n. et dise. pers.
Me Marin Benoist, conseiller pour le Roy en sa court de Parlement.
Durand et Toussainctz dietz Baudin, frères, de St-Laurens ; Guille
Leston, d'Àrgouges ; Martin Gailien et Catherine, sa femme, de St-Sim-
phorien ; Magdalène Dumont, ve Rémon Lesnerey et Anne Lesnerey, v*
Me Henry Noël, de St-André, et Massinotte f. Durand Baudin ; — pns
vén. pers. M€ Nicolle Robidas et Philippes Quétil, pbres, curés de St-
Martin et de St-Saulveur.
Hamon Z>KriV?{, de St-George; Nicolas Tappin, de St-Simphorien ; Jehan
Griseliays, Jacques Ménard et Pierre Legrand, de Vaulx sur Aure ; Col-
lasse, f. Tappin, Pierre Dumont , d'Arromanches ; Philippes Le Préfault,
de St-Martin ; Jehan du Mont, de St-Martin ; Marguète, ve Noël Hubert,
et Guillemette f. Alain Menard, de St-Floxel; — pns dise. pers. Me Gief-
frey Asselin, ch. de Goupillières et Martin Sordeval , de St-Saulveur.
Robert du Hamel, advocat en court séculière à Baïeux, et Marie Vérard.
sa f., de St-Patrice ; Alliz, ve Couillard, de St-Mallo; Jehan Personnier, de
Broay ; Perrine. fille Richard Toustain, de Broay ; Jullyen, de Meveyne,
dem1 à Baïeux ; Richard Pépin , de Rye ; — pns Mea Rogier Le Roy et
Jehan Rictens, bourg, de Baïeux et aultres.
Richard Néel, de Tour ; Françoys, Robert et Denys dietz Foucquerays,
Nicole, Guille et Jehan dietz Bernard, tous de Rye ; Jacquemine f. Louys
— 144 —
Hamon, de St-Patrice; Francoys Vrard, sgr de Fontenailles ; Francoys
Héroult, de St-George, — pns Jehan Cingal, bourg, de Baïeux, et M*
Jehan Véritey.
Olivier Desmaires, sgr d'Audrieu, de St-André ; Guillaume Peîlerin,
de St-Mallo ; Francoys Collet, Thomas Lalloe, et Philippine, sa f., de
St-Patrice ; Jehan Boudet, de St-Lou ; Jacques Bunouf, de St-Mallo; Jehan
Le Saige, de St-Martin ; Cardine, ve Gires Aulnoys, de St-Saulveur ; Cel-
line ve Pierres Raoul, de la Magdalène ; Jehenne, f. de Guille Clostier et
Michel Roulland, de St-André ; — pns Noël Le Prince et Jehan de Tour,
bourg, de Baïeux.
Jacques Bernard, Michel Foucquerays, Thomas Touffayre, de Rye ;
Gilles Le Parcquoys de St-Saulveur ; Robert Maunoury de St-Mallo ;
Aelizon Richet, f. M° Adam Pierre, de N.-D. des fossés ; — pns Me Adam
Pierre, et Richard du Manoir, esc, sgr du lieu.
Rémon Adelinne, advocat en court séculière et damel|e Jeanne Deles-
sart, sa f., et Marguerite Philippe, f. Me Jehan Blondel, de St-Saulveur ;
Guillemine, f. Jehan Guillebert, de St-Patrice ; — pns vén. et dise. pers.
Me Michel Hcrbeline, ch. de Mathieu et Jehan Cingal. — Pns à l'abjura-
tion et protestacion desdits Gohier et Guillemyne Guillebert , Me
Martin Ménard, vie. de St-Patrice et Jehan Cingal.
Mercredi 24 Septembre. — Devant nous, officiai de Baïeux, le siège
épiscopal vacant :
Marguerite Fallet, f. Guille Adelline, de St-Martin ; Louis Fallet et
Pierres Bonnet, et Robine Fallet, f. Nicolas Bonnet, de St-Saulveur ;
David Amfrie, de Rye; Symonne, f. Charles Le Gras, de St-Martin ; —
pns Me Nicolle Robidas et Me Martin Mènard.
Thomas Dodin, de St-Lou, et Guillemète sa f. ; Lagrue, f. Jehan Le
Goupil, de St-Flocel, Girette, sa fille ; Françoyse, f. Me Allain Colleville,
de St-George ; Marye, f. Georges Carrel, et Jehenne, f. Richard Noël,
de St-Mallo.
Nicollas Laisney, de la Potherye; Girète f. Francoys Dagy, deSt-Floxel,
Jehenne, f. Me Jehan Daon, advocat, Lucette f. Me Noël Gelin de St-
Mallo ; Pierres Leconte de St-Saulveur, Marye Micques, fille Michel,
Simonne ve Jehan Dujardin, de St-André ; Francoys Ménard et sa femme,
Jenne f. Jehan Griselles, de Vaulx-sur-Aure ; Cardine f. Regnaud Lefeb-
vre , de St-Siphorien ; Catherine, f. Pierre Thiélocque, de Russy ;
Pierres Le Bourgeoiz, de Manneville ; Francoys Piccot, de Tour ; Mariète
Hérout, de St-George.
— 145 —
Jehan Fromond, de St-Mallo ; Françoys Leclerc, de Gueron; Alexandre
Le Petit, de St-Saulveur ; n. h. Louys de Pierrepont, sgr de Lamberville/;
Thomas de Caba^ac, esc, sgr de Guèron ; Jacques Nicolle, serviteur dudit
sgr de Lamberville.
Pns dise. pers. Mea Guille Fromond, advocat en court séc à Baïeux, et
Nicolle Dubosg.
Me Françoys du Vivier, esc, dem1 à Cottun ; Me Philippe Lambert^
esc, sr du Fresne ; Thomas Pothier, fils Thomas de St-Mallo ; M6 Jehan
du Val, de N.-D. des Fossés, de présent dem* à Engranville ; Jehan Pierres
d'Agnerville ; Thomas Picquenot, de Saonnet ; Jehan Le Petit, de St-
Saulveur ; Gabriel Thiélocques, de Russy ; Gilles Le Sesne, d'Estrehan
le Perreux ; Pierre Briscart, d'Estrehan ; Me Guillaume Richier, fils Ger-
main, de Cotun ; Pierre Fermine, dem1 à St- André ; Michelle Robert,
Anne ve Jacques Robert, de St-André ; Pierre Hamon, Christofe Préaux,
d'Agnerville ; Pierre et Guille Langevyn , de Trévières ; Jacques Re-
gnauld, Barbe, f. Jehan Féron, de Maisons; Nicollas Gibert, de St-Sim-
phorien ; Nicolas Belliart, de St-Patrice ; Jehan Basley, de Vaulx-sur-
Aure ; Me Richard Aubril, de Rye ; Marye Delessar, v° Jacques Bénard,
de St-Laurens ; Jacques Lhonorey, Guillaume Le Meigre, et Loype, sa f.,
Raoullet Le Peigneur, Me Richard Thouesny, advocat en court sec,
Jehan Passard, Guillemette Noël, ve Symon Truffault, Catharine Savigny,
de St-Mallo; Guille de la Ferrière, esc, baron de Viane; Guille Bessin
etMathurine, sa f., de StOuen-du-Chasteau ; Perrine La Grande, ve Jac-
ques Marchand, Nicollas Mallet, de Vaulx-sur-Aure.
Pns Mes Pierres Costentin, de St-Patrice, et Robert Le Jeune.
Charlotte Pellevey, Jehenne, f. Nicolas Noël, de St-Mallo. Pns R. Le
Jeune et Ogier le Daneys.
Pierre Danebey, Jehan Bénard, de St-Flocel ; Louys Lechartier, de la
Potherye ; Mariète, f. Gilles Hardouin, de St-Saulveur ; damlle Jenne de
Basly. ve Me Thomas Desmaires, Yvellinne, f. Me Jacques Grandin, Jenne
f. Raoullet Hyver. — Pns M° Gilles Hardouin et Me Pierres du Jardin,
de St-Saulveur.
Dam,le Ysabeau Cacherat, f. Jehan Duhamel, sr de Baussy, dam1,e Mar- ,
guérite Lescalley, f. Me Françoys André, esc, Blance du Jardin, f. M*
Michel Regnard, Marguerite f. Guille Pellevey, ledict Duhamel, sgr de
Baussy, de St-Mallo ; — pns ledit Renard et Françoys Dagy, de St-FloCel.
Jehan Pothier, de St-Mallo, — pns ledit Renard et Jehan Bougqtirt, de
St-Lou.
10
— 146 —
Louys Noël et la damlle Perrette Hue, sa f., de St-Mallo ; Me Jehan du
Vey et Renée Meslier, sa f., de St-Symphorien ; Girette Le Masurier. f.
Allexandre Le Petit, de St-Saulveur ; — pns Me Anthoyne Gavant, ch. de
Brétheville et Me Marguerin DorvaL
Jeudi 25 Septembre. — Devant l'Official de Baïeux, vicaire général
de Tévéché de Baïeux. le siège vacant.
Jenne Richard, fille Robert de St-Laurens ; Guille Briscard, d'Estrehan ;
Jean d'Amours, esc, sgr de Fontenay-sur-le-Vey, de St-Martin ; Bernard
d'Amours, esc, dudit Fontenay: Robert de Mchérenc, esc. sgr de Lestan-
ville ; Jehan Pesqucrel, Charles de Mellnn, Jehan de Mcîlun. filz Guille,
de Lestanville; Nicolas Aubet, de la Cambe ; Gires Gosset, d'Estrehan ;
Guillemine et Anne Toustain, filles défunt Nicollas, esc, de St-Martin ;
Richard Moustier, Jehan et Françoys Moustier, Raollet Noël, d'Estrehan ;
Michel Melier, deVaulx-sur-Aure. — Pns disepers. Me Anthoyne Gayant,
ch. de Brétheville, et Me Gabriel Suhard, sgr de Vaulx.
Jehenne, f. Jacques Daon et Richard Daon, leur fils ; Jehenne, f. Geor-
ges Grosourdy, de St-Vigoret ; n. h. Pierre Le Héricy, sgr d'Estreham ;
— pns Mes Guille Gouyc et Michel Herbellinne, de Baïeux.
Me Nicolle Philippe, grenetier du grenier à sel (i), de St-Patrice, et
dejnlle Gervaise Blondel, sa f.; — pns Anthoyne Gayant et Damian,
de St-Saulveur.
Jehan Briscar, d'Estreham ; Richard Couppey, de Sully ; Laurence, f.
Jacques Regnauld, de Maisons ; Mariète, v° Michel Bertauld, de St-Mallo ;
Jacquelline, f. Pierres Levavassor ; Perrette, f. P. Levavassor, Roullin,
de la Magdalène.
Richard Lhostellier, de St-Martin ; Nicollas Ernouf, dit Marigny, de
St-Lou ; Léon Senot, esc, sr de la Londe, de Caenchy ; Charles Maresc,
de Tour ; Françoys de Macaire, esc, de Creuly ; Jehenne, f. Pierre Le
Vacher, de St-Mallo ; Jehan Senot, esc, dem1 à St-Saulveur ; Guillaume
Morel et Mariète, sa f., de Cardonville ; Gervays Carrel, id. ; Jacques
(i) « D'avantage, viron le xxviu* de mars dernier, deux officiera de ceste ville, assçavoir
M* Guillaume Le Husterel, coiitrolleur des toi lies, et M* Nicolle Philippe, grenetyer, saisys
pour lors des clefs de ladicte éçlize, avec grand nombre d'au lires personnes, rompirent dix
cloches de ladicte eglize du nombre de douze ; duquel nombre, ilz en ont lessé une moyenne
et la plus petite, lesquelles cloches rompues estoient de telle grosseur et pesanteur qu'il estoyt
requis avoir vingt sept hommes pour les sonner. Et ont esté tant à rompre lesdictes cloches,
descendre et vuyder lesdicts mèthaulx de ladicte églize, porter et faire pezer au poys le Roy,
r espace de quinze jours et plus, puys apprès en ont dispozé lesdiclz officiers à leur plaisir.»
(Requête présentée par le clergé de Baïeux en i563 aux Commissaires pour l'état de paix).
- Ï47 -
Gênas, de St-André; Pierre Osber, de St-Nicollas ; Jehan Destamp%9 de
Molles ; Guillaume Mallet, dem* à Vaulx-sur-Aure ; Richard Quenyvet,
de Cottun.
Robert Richard, de St-Laurens ; Martin Le Forestier, s' de la Bertine
(Bertinière ?), à Listry ; Jacques de Monfréard, esc, sg* de Listry ; Ri-
chard Dargouges, esc, sgr de Brétheville (?) et de Valbadon; Michel
Guillot, de Cerisy ; Pierre Normendye, de Maisons ; Jehan Lamendé, de
Broay ; Raolin Le Maroys, de St-Saulveur ; Charles Le Villain, Jehan
Latny, de Vaulx-sur-Aure ; Estienne de la Dangye, esc, de Russy.
Pns M° Robert Bunouf, bourg, de Baïeux, et Gilles Le Vasnier, de
St-Saulveur.
Claude Le Forestier, esc, Anne, f. Me Gilles Grandin, de St-Mallo ;
Jehenne, ve Justin Pellerin, de Maisons, — pns Me Anthoisne Gayant et
Robert Le Jeune.
Jacques de Cussy, esc, sr de Vercquereul, de St-Saulveur, — pns Jac-
ques de la Rivière, che de Missy et Me Richard Durand, curé.
Guille de Sainct Jehan, Guillemette, f. Richard Byet, de St-Martin ;
Collette, fille Guille Eustace, de St-Flocel ; Perrine, ve G ibriel Thiéloc-
que, de Russy ; Thomas et Estienne La Niepce, de Maisons ; Jacquelline
Le Héricy, f. Me Guille du Jardin, de St-Mallo ; Jehan Thomassin, Nico-
las Dubousquet, esc, de St-André; Jehan Le Gras, Anthoyne Le Gras,
Pierre de la Marre, de Crcully ; Guille Le Sauvage, de Rye ; Agnès, f.
Richard Le Choleur, de St-Martin.
Jehenne Dessolliers, f. Me Robert Bunouf, de St-Patrice ; Françoys du
Vivier, esc, de Cottun ; Guille Fontai ne, Jehan Le Boursier, d'Estreham ;
Jehenne, ve Guille Piédoe, de Blay.
Pns n. et dise. pers. M° Jehan Duchastel, ch. d'Escay, et Me Jehan
Vérité.
Catherine Dalléchamp, ve Gaston de Lestre ou de Lestard, damI,e Blan-
che de Lestard, f. n. h. Me Jehan Lambert, esleu, de St-Mallo ; — pns M
Anthoyne Gayant et Guyon de Près, esc, sr de Condé, dem1 à Baïeux.
Vendredi 26 Septembre. — Devant nous Officiai et vicaire dessus dit ;
Robert et Nicolas de Magneville, de Creully ; Pie/re Eude, de St-Saul-
veur ; Françovsc f. Philippe Tostain, de Sommervieu ; Pierre de Baussy,
esc, et damI,e Guillemette de Baussy, sa f., Nicolles le Boscain, de St-
Lou ; Symonne Le Brethon, f. Germain Richard, de Cottun ; Anne, f.
Me Jehan Engoulland, Thomine fille Gilles Lehot, Jehenne, f. Martin
Truphaut, de St-Mallo ; Jehan Rebarbe, de Cussy ; Me Guille Flambard,
f
- 148 —
esc, de Bernières-Boscage ; Mathieu Lescellinne, de Trungy ; Guille
Eustace, dé Blay ; Guille Boytard, d'Estrehan.
tîypoliie Hue, de Trévières; Me Jehan de la Kiviàre, esc, lieutenant à
Baïeux, de St-Saulveur ; Jehan Fermine et Thomasse, sa f., Clémence, v*
Hustace Pierre, Raoullette, f. Jehan Fermine, de Tour ; Jehan Le Boix, de
St-Mallo ; Richard Auber, de Molles ; Richard Eustace, de Tour ; Robert:
Carron, de Cardonville ; Raoulin Jehan, de Coulombières, Thomas Le
Guellinel, Guille Paysant, Germain Ribort, de Campigny.
Pns Anthoyne Gayant et Jehan Hue, de Baïeux.
N. h. Gilles de Cingal, sgr de Ducy ; n. h. Nicolas de la Motte, d'Au-
drieu ; n. h. Jehan de la Paye, de Choing. — Pns dise. pers. Me Guaultier
Gilles, ch. de Bayeux et Guille Achard de Ducy.
Christofe Dupuys, Guaultier Fermine , Pierre Fermine, Pierre Bour-
sier, d'Estrehan ; Mathieu Estienne, Jehenne f. Raoulin Marye, de St-
Saulveur ; Pierre Asselin, de Commes ; Denys de Loupvières, esc, de
Vaulx sur Ore ; Guille Gosselin, Laisné dict Laurent Laisné, d'Isigny;
Laurens Douesnel, de Coulombiers ; damoiselle Magdalène Auffray, f* M*
Jacques Blondel, de Rye. — Pns n. et dise. pers. Me Jehan du Chastel,
ch., et Michel Lybore, de St- André.
Marie, f. Pierre Lesage, Marguerite fille Pierre Desmaires , de St-Mar-
tin, — pns Anthoyne Gavant et Jacques Le Dancys.
Me Jacques Dufresne et Jacqueline Mainfrey, sa f., de St-Mallo ; M*
Sanxon Richier, serg. royal à Bayeux, de St-Symphorien.
Saxnedy 27 Septembre. — Devant nous, officiai et vicaire dessus dit:
Gilles du Pont, esc, sgr de Montfiquet ; Gilles du Pont, esc de St-Ger-
mâin du Pert; Marguerin Henry et Jehenne, sa f., de St-Patrice; Jacques
Damours, esc, de Fontenay sur le Vey ; Jehan Paris deFormigny ; Jehan
Mareschaulx, de St- André ; Nicolas Goubot, de St-Saulveur; — pns vén.
pers. M° Thomas Brandacyer, pbre, curé de la Rocque et Me Olivier
Heuste, sr de la Motte, advocat présent en la court.
Marguerite Le Noble, f. Philippes Gervays, de St-André; Ysabea^i
Philippe, f. Thomas Bertran, de St-Mallo ; Marin Bénard, André Bénard,
Robert Segneurye, Pierre Nicolle, Thomas Foucques l'aisné , de Formi-
gny ; Guillaume du Jardin et Catherine, sa f., de la Magdalène ; Richard
Sandres, de Vaulx sur Aure » Olivier Le Chevallier, esc, Jacques Le
Chevallier, esc, Françoys Le Chevallier, esc, Jehan Le Chevallier, le
jeune, d'Engranville ; Thomas Guilbert, de St-Saulveur ; — pns vén. Me
pieffrey Gosselin} ch. et Me Jehan Véritcy,
— 149 —
Paoul des Essars, dict Caumartin , esc, de la Vacquerie ; Jehenne , f.
Pierre Lamare, de Creully ; Guille Le Roy, Guille Fermine, Marin Hous-
teville, Marie, f. Richard Aubert, de Molles ; Françoys Unffroy, Tous-
sains Unffroy, Gilles Le Pelley, de Véret; Jehan Hébert, de Formigny ;
Marin Hébert, de Loupvières ; Gilles Le Gentil, de St-Saulveur ; Fran-
çoyse, f. Pierre Fermine, d'Estrehan ; Girette, f. Richard Eustace, de
Croay ; — pns Me Jehan du Chastel, ch., et Me Guille Noël, de St-Saul-
veur.
Damlle Catherine Le Gras, f. Me Arthur Le Gavey, esc, de la Potherie ;
Magdalène Gallichant , de St-Mallo , dem1 à Engranviile ; Adrien Harel,
Guillemin Pys, d'Estrehan ; Pierre de Sieurrain, esc, Richard et Hector,
dicts de Sieurrain, esc, d'Engranville ; Regnouf Aubert , de Magneville ;
Collette, f, Guille Le Sauvage, de Magneville ; — pns Me Jehan Veritey
et Guille Busnel, bourg, de Baïeux.
Thomas Lenepveu, Olivier Sanxon, Nicolas Grésille, de Trévières ;
Robert Le Canu, de St-Suplix ; Pierre Losnorey, Christofe de la Marre,
Loys de la Marre, Guille de Manneville, Jacques Tanquin, Denys Le
Charmel, Pierres Allain , de Creully; Françoys et Robert Vaucquelin,
d'Engranville ; Michel Quesney, du Manoir; Françoys Pillet, de Tré-
vières;— pns Me Guiffrey Asselin, ch. et Guille Pellehaste, de Tré-
tières.
Guille de Reviers, esc, dem! à St-Martin de Blagny ; Jacques Damours,
esc. à St-Symphorien ; Jehan Désestables, de Molles ; Arthur de Magne-
ville, esc, sgr de Guieffosse ; Olive, f. Guille Hélye, de Rye ; Jehan Le
Barbycr, de Trévières ; Jehan de la Musse, de Neufville sur Port ; Fran-
çoys Onffroy, de Véret ; Marin Hubert, de Loupvières ; Thomas Le Va-
vasseur, de Longueraye ; damoiselle Guillemète Le Prestre, f. de n.
h. Claude Le Forestier, Jehan Hébert, de Formigny ; Guille Papin, de
Port ; Y von Btanlot, Marguerite, sa f., de Crépon ; Me Pierre Lescallcy,
esc, sgnr d'Orval, de St-Martin ; — pns. n. h. M0 Jehan Duchaslcl, ch.,
et Me Symon Le Haribel, pbre, de Choing.
Françoys de Chaumontel, d'Audrieu ; Toussainctz Le Rey, de Ste-Ho-
norine des Pertes: Jacques Grand Val, esc, à Neufville ; Jacques Burel,
à St-Samson d'Aulnay ; René Vimard, de Molles, et Denise, sa f. ; Jacques
Morcl, Phelips Fauvel, Richard Le Gay, Gervays Boyteux , de Saonnet ;
Guille Mâresc et Jacqueline, sa f., d'Estrehan ; Jehan Heullin, de Formi-
gny ; Nicolas Bordel, de Tilly ; Pierre Thinet, de Tour ; Estienne Vaul-
tier, esc, sgr d'Avaulaville, de Maisons ; Françoys de Gouberville, dict
- 150 —
Picot, esc, sgr de Sordeval, Anthoine de Russy, esc, dem1 à Ste-Honorine
des Pertes ; Jehan de La Ferté% esc, dem1 à Magneville; — pns Mes Guief-
frey Asselin, en., et Thomas Chouety curé de St-Symphorien.
Marin Foucques, Pierres Le Caen, de Tierceville ; Estienne Noël, d'Os-
rnanville ; Thomas de Méhérenc, esc, de Housteville; Jacques Moysant,
de Bucéels ; Romain Le Hëdoys, de Rubercil ; Jehan Jehan et Guillemète,
sa f., de Coulombières ; Pierre Hamon, du Manoir ; Martin du Pré et sa
f., de Formigny ; Nicolas Danctoville, de Tracy ; Nicolas Bénard , Marin
Mabire, de Formigny ; Charles Pierres, Allain Dellays, du Manoir; Phi-
lippes de Bonnayre, Jacques de Reviers, esc, de Costun ; Philippine, f.
Jehan Basley, de Vaux sur Aure ; Nicolas Fabre, de Marigny ; Supplix
Merlotte et Jacquemine, sa f.. Jehan Larcangc, de Manneville ; Guille
Fontaine, d'Estrehan ; — pns Me Marguerin Dorval et Me Pierre Osmont,
heuryer en l'église de Baïeux.
Thomas Dargouges, esc, sgr des Essartz de Vaulbadon ; Me Robert du
Mesnil, de Virville ; Me Le Touçey, de St-Georgesdu Boisd'Elle ; — pns
les mêmes.
Jehan Girard, de Maisons; Nicolas Rouxel, de Creully ; Jehan de la
Motte, esc, d'Audrieu; Gieffroy Le Sage, d'Annelles ; Pierre Durand,
de Tour ; Françoys Postcl, de Creppon ; n. h. Olivier de St-Ouen, sgr de
Tordoict et de Magny ; David Hudebert, sgr de la Noe et de Tracy sur la
mer ; Pierre Le Blays, esc, sgr du Quesnay ; Jehan de la Court , de Ma-
gny. — Pns pour St-Ouen, Hudebert, Le Blays et de la Court, n. h. Jehan
Duchastel, ch., et Jacques Herbeline. bourg, de St-Syphorien.
Louys Geoffroy, d'Audrieu ; Michelle, f. Jehan Brucostey, de Manne-
ville ; Catherine, f. Michel Quesnet, du Manoir; .Marie Légiery Catherine
Le Boutillier, Catherin de Laulney, Pierre Regnauld , de Martragny ;
Thomas Lefebvre, Françoys Hermerel, de Trévières ; Marin Pynet, de
Planquery ; Gilles Borel, Richard Le Gras, de Surrain ; Me Robert Ber-
nard% procureur en court de Parlement à Rouen, de présent dem1 à Baïeux;
Jehan Larchier, d'Osmanville ; Jehenne Piédoe, v* Guille Piédoe , de
Blay ; Philippe Parys. Noël Parys, de Hotot ; Jacques Fleury, de Noyers;
Jehan Le Page, de Vendes ; — pns vén. pers. M° Jehan du Chastel et n.
h. Marin du Boys, sgr de Nouyers.
Richard , de Vaucelles ; Martel, de Coulombières; Pierre
Regnard, de Maisons; Louys du Chef de la Ville, de Sommervièu ; Je-
henne, f. Jehan llarel, de Vaucelles ; Raulline, f. Pierre Legras, de St-
Saulveur ; Guille Guenne, de Tour ; Ysaac de la Marre, de Creully ; Gires
— 151 —
du Bosc, sgr de Feugères , de Manneville ; damlle Francoyse Lucas , de
Campigny ; Gires Obert, de Molles, et Catherine, sa f. ; — pns Me Jehan
du Chastel et Jehan Veriley.
Nicolas Toustain, de Housteville; Charles Lubin , du Mesnil-Patry ;
Pierre Le Personnyer, de Broay ; Charles Foucques et Pierre Foucques,
de Molles ; Ysabeau, f. Richard Le Sapvoureux, de Subies ; Gilles Re-
gnauld, de Martragny : Gilles Bourgeois, de Rye; Morice Auber, Me Jehan
et Gilles Fermine, frères, de N.-D. des Fossés; Gyrot et Thomas de
Molles, du Breul; Jehan Vaultier, de Maisy ; Thomas Gosset% de Campigny;
Martin et Pierre Benoist, Gilles Pytet, Henri Durel, de Maisons; — pns
Me Jehan Benoist, grenetier à Baïeux et Jehan Brichard, fils Pierre,
bourg, du lieu.
Christofe James, de Housteville ; Robert du Désert, de Fresné sur la
Mer ; Sanxon Richier, à St-Symphorien ; Jehenne, f. Rauline Marie, à
St-Sauveur ; — pns Me Pierre Osmont et Me Thomas Brandacyer.
Guilie Hudebert ; Mariète, ve Charles Tanquyn, de Rye ; Barthélémy
Gênas, du Manoir ; Henry de Vaulx, de St-Germain du Pert ; Charles
du Bosq, de St-Martin ; Guilie Gosset, d'Estreham ; Pierrète, f. Jehan
Barbe, de St-Mallo ; Thomas de Molles, de Saon ; — pns Jehan Brichard
et Robert le Jeune.
Jehan de Fontaines, esc, sgr de Cardonville, d'Osman ville ; Thomas
Levesque, sgr et patron de Fontenay sur le Vey ; Hugues Le Faisant et
Richard Trublart, de Fonteney ; Me Jehan Philippes, advocat, de St-
Pierre de Caen ; — pns n. et dise. pers. Me Charles Marguerye* prieur de
St-Vigor-le-Grand et ch. de Bayeux, et Me Pierre de Bailleul, bourg,
du lieu.
Catherine, f. Jehan Le Rouxel, de St-Mallo ; — pns Me Anthovne
Gayant et Robert Le Jeune.
Lundi 29 Septembre. — Devant nous Officiai, etc.
Richard Baron, de Ste-Honorine du Fay; Jehan Richome, de Campi-
gny ; Grieffrey de Vandelles, de Molles ; Jacques Henry, de la Potherie ;
Toussains Julien, Pierre Fromond et Francoyse, sa f., de St-Mallo; pns
Gabriel Saffrey, de St-Vigoret, et Thomas Lecrosnyer, de St-Martin.
Nicolas Lerochays, Françoys Cavyaur, Jacques Le Verrier, Gilles Le
Balnoys, Guilie du Molin, de Lestanville; Julien Morel, de Cardonville :
dam1Ie Bonadventure Desguerrez, f. Me Jehan Le Meigre, Barbe Vaucque-
lin, de St-Saulveur ; Jehan Foucquerel, Guillaume Foucques, de Formi-
gny ; Jacques Godeffroy, Jehan, Guillaume, Gires et Alain dietz Acard,
I
- 152 —
Durand Le Fournier, de Cardonville ; Mariète, f. Nicolas Goubot, de
Saon ; — pns Me Estienne Eustace, pbre, de Blay ; M° Jehan Véritey et
Gilles La Valley, de St-Patrice.
Catherine, f. Françoys Moustier, Thiennète, f. Richard Moustier, d'Es-
trehan ; Jehenne, f. Guaultier, Fermine et Jehenne, sa fille, Marie de
Tour et Mariète, sa f., Jacques Menard et Colleté, sa f., Maria, fille Tho-
mas Le Mareschal, Jehan Buhot, Pierre Le Mareschal, de Maisy ; Pierre
Le Grain, Guille Foucques, de Housteville ; Michel Liéger, Jehan Sanxon%
de Lestanville ; Bertin Vimart, de Maisons ; damlle Anne, f. Guille Len-
trin, esc, de St-Vigor Le Grand ; Jullye, f. Noël Vaticquelin, de Molles ;
Pierre Gibert et Girète. sa f., de Colleville-sur-Mer ; Tassin Morel, de
Ste-Honorine-des-Pertes ; Jehenne, f. Jehan de la Musse, de Neufville
sur Port ; Guille Galiyen, de Maisons ; — pns Me Thomas de Molles* vie.
de Colleville et Pierre de Bailleul.
Christine, f. Pierre de Courteleys, esc, de Cussy ; Girètes, f. Pierre
Vaucquellin, d'Engranville ; Jehenne Gueroult, de Cerisy ; Nicolas de
Condey, de Condé-sur-Seulles ; Lantech Lefrançovs et Michelle, sa f.,
d'Estrehan ; Raullin Chasles, de Maisons; Henri Fontaine, d'Estrehan ;
Raymond Vérard, Valentin Le Sage, Raoul Costil, de Neuville ; Jacques
Foison, de St-Lou ; Marcel Onffrey, esc. sgr d'Agnerville ; Jehan Vnf-
frey, esc, sgp de St-Laurenssur la Mer; Gilles Margticrye, esc* de Colle-
ville-sur-Mer ; — pns vén. et dise pers. Me Charles M arguer te , prieur
de St-Vigor, ch. de Baveux, et Olivier Conseil, spr de Cabour.
Thomas Buot, de Trévières ; Pierre Faguz, de Ste-Croix Grant Tonne,
dem1 à St-Mallo et Renée, sa f. ; Thomas Sieurreau, sgr de Farceaux,
gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, estant de présent en mis-
sion dudit Seigneur près de Mgr de Mathignon, son lieutenant en Nor-
mandie.
Pierres Larcher, Symon de Martel, de St-Clément ; Henryette,v* Jehan
Vimard, de Molles ; Me Louis Noël, à St-Mallo ; Collasse, ve Sandrin
Noël, de Cussy ; Anne, f. Jehan Moustier. d'Estrehan ; Robert de Launay,
Louys Le Boutillier, Jehan le Mercyer, de Martragny ; Guillain Gonety
Thomas Le Terrier, Catherine, fille Michel Le Terrier, de Manneville ;
Richard Mallet, de Creully, dam!,° Jehenne, f. MM Françoys du Vivier, de
Cottun ; Louys Buron, de Condé ; Thomas Buhot, de Trévières; Gilles
Regnauld, esc, sgr de Bazanville. dem1 à Banville ; — pns Me Rogier
Colleville, not. ecclés. et Jehan Haiiart, de St-Symphorien.
Jehan Philippe, fils Me Thomas, de St-Martin ; Marin Champdavoine,
— 153 —
de Gueron ; Jehan Harcl, Jacques Verrolles, de Vaucelles; — pns Jehan
Taillefer, de St-Saulveur et Guillè Le Maroys, le jeune, de St-Lou.
Mardy dernier jour de Septembre. — Gille de Hostot, esc, sgp et
chastellain de Beaumont; Michel Guillebert. Jehan Galloppin, Marin Le
Bouchier, de Lestanville ; Françoys Regnard. Syrrion Anffrie et Jehan,
son fils, de St-Nicolas de Grandcamp ; Pierre Pillet. de Trévières ; Jullien
Martin, de Grandcamp ; André Noël, Pierre Lecordier, de Maisy ; Guille
Mabire, Thomas Foucques, Guille Le SeneschaU esc, Jehan Fallet et
Jenne, sa f., de Formigny ; — pns Me Nicole Dubosc, curé de St-George,
et Nicollas Foulon de St-Mallo.
Pierre Beaunoys, de Lingièvres ; Jacques et Nicolas Guesnon, Martin
Le Moygne, Pierre Foucques, d'Osmanville ; Robert Néel, de Fontenay-
sur-le-Vey ; Guillaume Estrevaulx, Pasquète. sa f.. et Richard Moustier,
d'Estrehan ; Françoys Godeffroy, Gire Gisles, et Jullien Philippes, de
Cardonville ; Jacques Mérienne, dlsigny ; Marcel de Sieurrain, esc, et
dam»* Guillemette, sa f., d'Engranville : Guille Le Brethon, de St-Clé-
ment-s/-le-Vey ; Maurice Hardy, Marin Vimart, de Molles; Jehenne, V
Pierre Laisné, de St-Lou ; — pns Jehan Fallet, de Formigny et Jehan
Philippe, d'Osmanville.
Françoys Thésard, esc. sgr de Croay ; ôenys d'Aignerville, esc, sgr
du lieu ; — pns vén. et dise pers. Me Michel Le Verrier, archidiacre des
Vez et Françoys de Gouberville. esc, sgr de Sordeval.
Guille Le Brethon, Marin Pynet% de Planquery ; Marin de Manneville,
Nicolas de Manneville, de Creully ; Pierre Courtelays, esc, de Molles ; —
pns M0 Nicolle Suhard, curé de Fontené-sur-le-Vey, et Pierres de Baussy,
esc, de St-Lou ; Guisle Gi*/tf, de Cartigny ; Estienne Poneton, Germain
Noël, Jehan Golseaume, de Fontenay ; — pns M68 Anthoyne Gayant et
Robert du Jardin.
Jehan Carrel, Jehan Huart, de Maisy ; Jehan Le Françoys, de Manne-
ville ; Jehan Adam, de Tessy; Me Thomas de Basly, de Longueville;
Martin Pigache, de Viane ; Anthoyne Hermann, de Formigny; Bonaven-
ture Gassion, Me Pierre Gallon, esc, sgr de la Mutte, de St-Malo ; — pns
Me André Bouïllot, de St-Mallo, et Henry Pigace, de Viane.
Calevin Picart, de Martragny.
Mercredi l,r Octobre. — Devant nous, etc.
Renée, f. Gieffin Maloysel, de St-Symphorien ; Richard La Niepce, de
Mevènes ; Thomas Ousouf, David Ouzouf et Magdalène, sa f., de Bazen-
ville ; Guillemine Moysant, f. Germain Bunouf, Perrine f. Jacques Moy-
ii
— 154 —
sant, de Bucéels ; Benoiste f. Charles Légier, Loys Légier, Martine f.
Michel Légier, de Lestanville ; Gabriel Yérosme. Richard Foullon, André
et Françoys Pouchin. de Guieffosse ; Hébert du Maresc, Gilles Ouel, de
Maisy; Bastien Desplancques et Renée sa f., Symon Marc. Jehan Bour-
goys, de Colombiers sur Seulles ; Jacques Regnard, d'Amblye ; Thomas
Le Couppey. de Maisons ; Guillaume Loslyer. de Molles; François Le
François. Mathurin Ruppaley, de Mandeville ; Jehan A uber% de la Cambe ;
Georges Thiélocques, de Russy, Anthoyne de Marcillac. baron de Cour-
ceulles ; Richard Pigache, esc sgr de la Champagne, dem* à St-Cyr, de
Courceulles; Jacques Le Sens, esc, sgr dYvrande. dem1 à Reviers ; —
pns Me Richard Thouesny, advocat séculier à Baïeux et Me Nicolle Ruge,
religieux de la Chesnée, pour de Marcillac, Pigache et Le Sens. — pour
les alitres Mea Marguerin Dorval et Nicolle Dubosc.
Jehan Le Vicomte, esc, sgr de Sermentot; Nicolas Langloys, de la
Cambe ; Jacques du Bosc, esc. sgr de Maisy et de Manneville ; Margue-
rin Le Bret, de Tracy ; Olivier Le Febvre, de la Cambe ; Thomas Borel^
de St-Marcouf ; — pns vén. pers. Me Michel Herbelline, ch. et Hervé Bu-
hot, appothécaire.
N. h. Guille du ChasteU sgr de Lizon et de la Mare, dem1 à présent à
Lizon ; — pns Me Noël Gelin, advocat séculier et Robert Fouchery de
Monts.
Jeudi 2 Octobre. — Devant nous, etc.
Adrien Suchard, curé de Canon et Thomas Vaucquellin, pbre, d'Eû-
granville.
Guille de Hotot, esc. sgr de St-Cler ; Pierre Le Rochays, Thomas
Pesquerel, de Lestanville ; Richard Richier, Robert Burin, Morice Voisin,
de Cardonville ; Germain Le Groz, de Sieurrain ; Thomas Hébert, dem1 à
Formignv; Michel Lavalley. de St-Marcouf du Rochy et Guille Lavalley,
Taisney ; François de Loucelles, de Campigny ; dam1Ie Marye Moger, dem*
à Bucéel ; Françoys Morel, Françoys Enguenard, de Brécy ; — pns M° Jehan
Morin. pbre, curé de Grandcamp et Gilles Le Sauvyer de St-Mallo.
Guille Parys. Laurens Parys, Jehan de la Lande, Laurens de la Haye,
Laurens Rieul ou Rivet et Michelle Rieul, sa mère, Jacques Gallon, esc,
Allain La Lande, Yves Le Vavasseur, Françoyse, f. Gilles Le Soullays,
Guillemète. f. Philippin de Vermont, de Vendes; François Le Conte,
Charles et Jehan Le Conte, de St-Marcouf; Nicolas Jouenne, de Cerisy
Tabée ; — pns Me Mathieu de Vernueul, des Vez, Robert le Jeune et M*
Jehan Véritev.
^ 155 —
Guillaume Franc, de Housteville ; Richard de Molles, de Sieurrain ; —
pns Me Guille Pépin, de Port, et Jehan Le Grain, de Housteville.
Vendredi 3 Octobre. — Devant nous. etc.
Jehan Dallain, Nicolas Pommyer, Thomas Hacquebec, de Maisy ; —
pns Me Pierre de Bail le ni, bourg, de Baïeux et Richard Frandemiche de
St-Saulveur.
Martin Le Gras, de Crouay ; n h. Jehan Le Bachellais et Jean Le Bachel-
lais, de Saon ; Nicolas Vaucquellin, de Molles ; Robert Le Couturier, de
Formignv ; Michel Hérard, de St-Mallo ; — pns Me Pierre Osmont, heu-
rier et Me René Legras, esleu juré à Baïeux.
Louys Picquenot, de Croay ; Richard Mallet, de Creully ; — pns frère
Nicolle Ruge et Henry Le Rocquays. de St-Nicolas.
Samedy 4 Octobre. — Gilles Le Bas, de Couvert ; Catherine ve Ma-
thieu Gallot, de Cerisy Tabbée; François Destrevaulx, d'Estrehan; — pns
Richard Le HaribeL de Choing, et Pierre Le Jeune, de St-Saulveur.
W Marc de Collevillc\àe St-Saulveur; Simon Nicolle, Mathieu Caillouey,
de Coulombiers sur Seulles et Mathieu de Reviers et Michel Bourse;
Françoys Savary\ Michelle, f. Pierre Nicolle, de Formignv; Estienne Ger-
vays, de la Cambe ; Jehan Vicques, de Tessel ; Jehan Golseaumc, esc,
sgr de Rucqueville, du Quesnay-Guesnon ; Philippe Pellevey, du Brieul ;
Geruays Foncques% Mathieu Le Vigoreux, Germain La Roze, Raoullet
Colleté, kobert La Roze, de St-Marcouf du Rochy; Catherine Coueffin,
d'Engranville ; Jehenne Buisson, f. Symon Guille. de St-Patrice ; n. h.
Jehan de Creully, sr de la Motte , de St-Clair ; Louys de Manvieux , sr de
Tracy ; Perrine, f. Guille Ouenne, de Tour ; Michel et Pierre Regnard,
Pierre Le Françoys, fils Jacques, Jehan Lemoine et Jehan de Douvre, de
Lestanville ; Robert Costard , de St-Clément; Richard Le Senescal. de
Rubercil ; Estienne Lcspicier et Jehenne, sa f., de Longueville ; n. h.
Charles de Tresseauville ; sgr de la Couldenare (Couldraie) (?), de Torte-
val ; Jacques Gast. Nicollas Rouxel. de Creully ; Guille Dargent, de Rye,
Françoys Pothier, esc , sgr de Longues , de Cerisy ; Raoul Lcclerc, esc,
sgr du Mesnil, de Dampierre ; — pns Me Richard du Rozel, curé de Cam-
pigny et Me Jehan Veritey.
Thomas du Pont, de St-Laurent sur la Mer ; Me Castellan Le Sage, de
de Noiyers ; Gilles du Pont, Jehan du Pont, Richard Gouye, Guillaume
Yver, Robert Hélyes, Allain Yver, Thomas Furon, de St-Laurens sur la
mer ; Jehan Guerardy de Bayeux ; Georges Billet, d'Engranville ; Michel
Painte et Jacqueline, sa f., de Molles: Jehan de Mathen, Gieôrey Des-
_ Î56 —
terville, Nicolas, Jean et Pierre Desterville, Françoys Vnffrey, deMouen ;
Hélaine, f. Thomas Le Guellinel, de Campigny ; Perrine, f. Gilles Brise-
car, Blancia, f. Pierre Brisecar, d'Estrehan, et Barbe, f. René de Miscomyn,
esc, Nicollas Hamon, de Formigny ; Loyse, fille Pierre Havard, de Bla-
gny ; Jehan dé St-Gire, esc, de Tessel p. St-Gilles ; Henry Le Vigoreux,
Jehan et Françoys Rogier, de Cardonville; Guille des Louveaux, esc, du
Molley ; — pns M° Bernard Le Maigncn, ch., et Me Guille Noél, not.
ecclés.
Lundi 6 Octobre. — Marin Allain et Jehan Adam, pbres, de Cour-
seulles ; — pns Me Gratien Regnauld, pbre, Jehan Le Sommetier, Pierre
Bertran. not. eccl. et plusieurs aultres.
Thomas Lepetit, Hervé Lefèvre et Juliane, sa f., de St-Marcouf du
Rochy ; Julien Lagnel, de Manvieux ; — pns Lancelot de la Berteryey
sr des Mottes et Robert Le Jeune.
Dam. Jeune de Lestage. ve Guille de Bourgueville, esc, sgr patron
d'Escay, de St-Pierre de Caen ; André Le Bedel, esc, fils de ladite dam.,
aujourd'hui dem* à Bény ; — pns Me8 Richard du Ro^el, pbre] et Pierre
de Bailleul, bourg.
Mardy 7 Octobre. — Gilles Le Petit, de Cartigny ; Anne, f. Anthoine
Challes, de Villiers le Sec ; Guillaume Borel, de St-Marcouf; Françoys
Enguehard et Thiennette, sa f., Françoys Morel et Renée, sa f., Louys
Brasin et Jehenne, sa f., Jacques Morel, Allain Morel, Martin Labbé,
Taisné,de Brêcy ; Guillaume Herbeline, de St-Saulveur; Richard Le Dard
et Adriane, sa f., Massiote, fille André Le Dard, de Tracy : — pns M*
Henry Brasin, pbre. de Villiers le Sec, et Estienne Le Daneys, bourg.
Dam. Catherine Borel, f. M0 François Postel, de Crépon ; — pns Mea
André Mérilley et Jehan Véritey, bourg.
Guille Borel, de Saonnet ; — pns Me Jacques Jouyn, pbre du lieu, et
Jehan Herbeline, de Blay.
Mercredy 8 Octobre. — Gilles Béchevel, esc, sgnr de la Grurye,
(Gourye?) demeurant à St-Martinde Blâgny; — pns n. et dise pers. domp
Jacques Le Pelletier^ prieur de Pierre Sollain, et Jehan de Cussy, sgnr
d'Estrehan.
Alix Ulin . d'Amblye, et Guillemète, sa f. ; Thomas Dufayel, esc, de
Collombière, Pasquète Adelline, v° Philippe du Brieul, de St-Saulveur ;
Abel Collet et Jacqueline, sa f., de Nouyers; Raoullin Le Véel, d'Audrieu ;
Richard Lamendey, de Cristot ; Pierre de Creully, de St-Clair ; — pns
domp Jacques Lepelletier et Me Jacques Fleury, de Noyers.
— 157 —
Catherine Huey, v6 Raimon Le Moyne. de St-Martin ; — par devant
Me Nicolîe Robidas. curé de St-Martin, commissaire député de MM. du
Chapitre ; — pns Robert Dupuy, de St-Martin, et Thomas Nicolle, de
St-Laurens.
Jeudi 0 Octobre. — Laurens Le Fort, Ursin Faguê et sa f., Louys
Quiédeville et Colleté, sa f., Robine Quiédeville ve Raoulin Quiédeville,
Anthoyne Le Bertheys, Louys Letual, Martin Richard et Anne, sa f.,
Jehan de la Haye, Jéhenne v° Jehan Tétrel, Pasques Hébert, de Coulomp;
Olivier Renouvin et Cardine, sa f., d'Escay; Allexandre de la Mancel-
lyère et Catherine, sa f., Jehan Le Large, de Tierceville ; Jehan Osmont,
d'Amblye ; Drouyne Rommy, f. Jehan Lamendey, de Broay ; damlle Per-
rine, f. Thomas Le Cavey, de Monceaux ; Philippine Desprey, de St"
Patrice; Guille Clément, deLoupvières; Catherine ve Martin Lamendey,
de Cristot ; Marin Lair, de Vendes ; — pns Charles Le Gras, bourg, de
Baieux, Robert Le Jeune et Me Jehan Duhamel, pbre, vie. de la Cathé-
drale.
Thomas de Lyens, de Fresné le Croteux ; Laurentie. f. Jehan Lhonorey,
de St-Mallo ; Guillemine, f. Adam Lamendey, de Cristot ; Marguerite,
f. Thomas Lamendey, de St-Vigoret ; — pns Mes Jehan Duhamel et Jehan
Rosey, choriste à St-Saulveur.
Vendredy ÎO Octobre. — N. h. Louys Thézard, sgr de Fourneaux ;
Thomine, ve Pierre Desmares, de St-Mallo ; Guille et Jehan Chippel,
Guillaume Legrand, Richard Le Richer, de Lestanville ; Gieffrey Le Mon-
nyer, de Fresné le Crotteur, et Tiphane, f. Thomas de Lyens; Jehan de
Reviers, esc, sr de Clairemont, du Manoir ; dam,le Catherine Lescaley,
f. n. h. messire Jehan de la Rivière, de N. D. des Fossés ; damlle Guille-
mette Adigard, f. Pierre Osmont, esc. de Mestry ; Laurens Dumont et
Françoyse, sa f., de Cristot ; Georges Layrot. Philippe Layrot, Syméon
Le Foullon* de Bény suj Mer ; Gires Le Foullon, de St-Georges d'Aul-
nay; Raullin Le Prieur et sa f., de Longvillers ; Jehan Thyment, de Ber-
nières sur Mer ; Martin Le Révérend, de Fourneaux ; Thomas Le Foullon,
de Longvillers ; — pns n. h. et dise. pers. Me Estienne Feuguet, ch., et
Jehan Cingal, bourg.
Samedy 1 1 Octobre. — Jehan Gouye, de St-Laurens sur Mer, Jehan
Coesnon, Vincent Picqucs, Jehan Bourgoys. Jacques Pellefresne, Richard
Verdmont, Jehan Laloe, Raoul le Quesne. Marie f. Jehan Thyment. Jehan
Le Baz et sa f.. Jehan Gilles et sa f., Charles Thyment. de Bernières sur
Mer ; Estienns Lcfcbvrc, André Lcfort, de Coulombiers ; Gires et Fran-
_ 1S8 —
cpys, dits de Cuves, esc', de Longueville ; Guille Rogier, de Fresney ;
Guille Foucque, Nicolas de Reviers, esc sgr du Manoir, de Tierceville ;
Michel de Brétheville, esc, sr de Thaon, Marin Mabire, de Formigny ;
Claude Despinoze, esc. des Obeaux ; Pierre Halloe, Martin Gambier,
Raoul Lefebvre. de Courceulles ; Françoys Le Parsonnyer, de Broay ;
Gires Besiers et Jehan Le Chigouesnel, de la Vacquerie ; Guille et Jehan
Foucquault, Toussains Nicolle et Béatrix, sa f., Jehan Le Febvre, Jehan Le
Gabelloux, Jeanne Engoulland, v° Piene Engoulland, Jehan Engoulland,
d'Amblye; M* Michel Le Petit et Marguerite, sa f. ; Roger Nicolle, de Neul-
lv Levesque ; Louys Gallein, de Mevène ; Jehan le Cuuour, de St-Clair ;
Raoullin de la Croix, de Thaon ; Martin Jouvin, Jenne, f. Guille Labbé, de
Fontenailles ; Symon Guillebert, de Trévières ; daml,e Marguerite Bour-
don, de Tessel ; Louys du Four, du Fresne ; Jehan Castel, de Maisy ; Guille
Le Dard, Françoyse f. Nicolas Danctoville, de Tracy ; Charles Damours%
esc, de Molles; Gires Foullon, de Vendes; Françoys Poutrel, de Castilly ;
— pnsMC8 Thomas Groult , curé de Formigny, et Loys de Hototy curé
d'Asnières.
Adam Piccot, Symon de la Motte, Richard Vincent, Philippe Destriac,
esc, de Cristot ; Guille Bougon, de Tracy ; Robert de Chaumontel, esc,
sgr d'Audrieu ; Jehan Buret et Guillemète. sa f., Jenne ve Gires Buret,
Cardine f. Robert Rocques,de Coulomb ; Olivier Lamendey, de Cristot;
Jehan de Launay, de Trévières et Charles Le Nepveu ; — pns Me Gille
Noël et Robert Thorel, bourg.
Thomas et Françoys Laval, de Coulombières ; Nicollas Fallue, de
Préaux ; — pns Nicolas Danctoville, de Tracy, et Jehan Buret, de
Coulombières.
Jehan Lagniesce, Jehan Chazalète, de St-Clair ; Guille Mallet, de Tré-
vières et Martin Mallet ; — pns M11 Pierre Osmont, soubzdyacre à la
Cathédrale et Gilles Fumée, bourg.
Michelle Le Noble, f. Me Jehan Fumée, Perrette Fumée, Jehan Jauel,
de N.-D. des Fossés ; — pns Me Jacques Dufrcsne, apothicaire et Jehan
Hardouyn, bourg, de la Magdalène.
Lundy 13 Octobre. — Devant Me Jacques Le Verrier, archidiacre
des Veys, vie gén. en spirituel de l'évesché de Baïeux, le siège vacant.
N. h. Lambert Lescalley et damlle Françoyse, de Brunville, sa f., de St-
Saulveur et damlle Jenne Lescalley f. n. h. mess. Jacques de Cussy, sgr
de Vercqucreul ; Loys Cordier, de Cahagnolles ; Léon Picard, de Martra-
gny ; Guillemine, f. Catherine Le Bouttillyer, Guillemète, f. Jehan Le
— 159 -
Boutillyer, de Martragny; — pns vén. pers. Me Gilles Le Liepvre, ch. et
Catherine Le Boutillyer.
Mardy 14 Octobre. — Devant le même.
Jehan Maheust, de Fonteney ; Olivier Vaucquelin, de Cardonviile ;
Jehan du Mesnil , Estienne Lequesne , de Bernières ; Guille Jehan ,
d'Amblie ; — pns Mes Pierres de Baussy, curé de St-Lou et Jehan Hue,
doyen de Creully, pbres.
Jehan de la Haye, de Vendes ; Guille Hue, de Fresné le Croteux ;
n. h. Jacque Le Sens, sgr de la Rozière, de Reviers ; Guille Troppey et
Colasse, sa f., de Lanteuil ; — Me Martin de Longueville, curé de Nonan*
et Me Richard Constant, de St-Saulveur.
Jehan de Clinchamp, esc, Jehan Le Nourricier, Robin Ysabel, Guil-
laume Hamel. de St-Clair ; — pns Me Rémon Tillard, choriste de St-Mallo
et Me Gille Fumée, de N.-D. des Fossés.
Mercredy 15 Octobre. — Gille de Croisilles, esc, sgp des Fossés, à
Mutrécy ; — pns vén. pers. Mea Guille Bazire et Anthovne Gavant, le
jeune, chM.
Richard Le Gay. de Montz ; Jehan Dillays, de la Basocque ; — pns
pour le premier, Anthoyne Ancqttetil et Jullien de la Croix, de St-Saul-
veur. pour le second, Mes Mathurin Raoul, chap. de St-Nicollas des
Courtilz et Jehan Hamel, vie de la Cathédrale.
Pierre Ferrée, de Bricqueville ; — pns les deux derniers témoinc.
Jeudi 16 Octobre. — Devant le même.
Thomas Le Febvre, Pierre Louet, Jacques Douelle, Léonard Le Liepvre,
Louis Dorin et Catherine, sa f., de Bernières; Jacques de Locquemar
(Longuemare?). de Vendes: pns Me Richard du Ro^el et Pierres Le
Maistre. bastonnyer à la Cathédrale ; Jeune Le Noble, f., M* Jehan Duval
de N.-D. des Fossés ; — pns M" Jacques Bunouf, bourg, et Guille de
Troys, de N .-D. des Fossez.
Vendredi 17 Octobre. — Devant le même.
Charles du Chastel, esc. de Neully Leuesque ; Jehan Fumée, de N.-D.
des Fossés ; n. h. Joachim Hébert, s* de Grosmesnil, de St-Germain-
d'EUe. et n. h. Gilles Hébert sr de Cauldlieu ; Raoullet Lebeuf, de
Cormollain ; dam1,e Marie Boisard, de Bretteville-sur-Laize ; Marguerite,
f. Laurens Rougier, et Jehan sur le Fare (?) de la Basocque; Valentin Hé-
bert et Mariète, sa f. de Banville; — pnsM«« Jehan du Hamel, vie de la
Cathédrale et Roger Colleville, bourg.
René Heuste, de Coullombiers-sur-Seulle et Jehan Le Boullengier ; —
- 160 -
pns Me* Rémon Le Gras, chirurgien juré à Baïeux et Roger Colleville.
Samedi 18 Octobre. — Devant le même.
Jehan Le Butillier* de Martragny ; Jehan Loysel et Martine, ve Jacques
Loysel, sa mère, de Juvigny ; Symon Le Parsonnyer et Agnès, sa f. de
Broay ; Thomas Grosourdy, de Columbiers ; Laurens Lamendey, Jenne,
f. Richard Toustain, de Broay ; Germain Bunouf, de Bucéels ; Vigor et
Christofe dictz Le Guilbert, de Coullombiers; Michel Mocque et Mariète,
sa f., de Ste-Marguerite-de-Ducy ; André Lair, de Broay ; Richard Lefebvre,
de Coulumbiers; Claude Myeux, de St-Clair ; Bardin Le Mare, de Tilly ;
— pns vén. pers. M* Louys Labbey, curé de Maltot et M" Pierre Lemaistre,
bastonnyer en la Cathédrale.
Laurens Le Rougier. de la Basocque ; Jacques Le Fort, Thomas Le Fort,
Perrine, f. Pierre Le Fort, Vigor Bellyer, de Colombiers; Louis Olivier, de
Nouyers; Jacques André, de Maisons; Colasse, f. Pierre Hédine, de Martra-
gny ; — pns Ogier Le Daneys, bourg., et Collin Maugier, de la Basocque.
Dimanche 19 Octobre. — Jehan Fauvel, sr de Fresné, d'Epinay sur
Odon ; — pns Me GiefTrey Asselin, ch. de Goupillières et Pierre Lefebvre,
dem* à Baïeux.
Lundy 20 Octobre. — Devant nous, Leverrier, etc.
Me Jehan Thouesny, de St-André, Allain Colleville, maréchal de l'es-
curie du Roy, de St-George ; Marthine, ve Jacques Thomine, de la
Meauphe ; Me Laurens Robillard, de St-André ; Jehan de Mondehare.
Gilles Chemin, Robert Poullyer, Michel et Jullien Hamellin, Me Léo-
nard Hamellin, Michel Poullyer, Symon Girette ; Pierrète Lesney et
Pierre dit Chemyn. Agnès, f. Pierre Laisney, Michel Lefebvre , Pierres
Quiédeville . de St-Georges d'Aulnay ; Michel La Vieulle. de St-Mallo ;
Jacques Le Qtten, des Obeaux ; Jehan Brunet, Gilles Masseline, de Con-
dé-sur-Vire, damlle Florence Sosson. de Brétheville, f. de n. h. Nicolas
de Reviers, du Manoir ; pns Me Ogier Le Daneys et Michel Libore, de
St-André.
Mardy 21 Octobre. — Charles LuneU de Villers Bocage ; Gilles
Pigny, esc, Nicolas Chippel, Symon Tuasne, des Obeaux ; Philippin
Lequens, Jehan Auber, Richard Jouve, de Neully Levesque ; — pns
Me Pierre Le Maistre, bastonnyer et Pierre Bénard, de la Cambe.
Dam,le Blaize Thouesny, f. n. h. Nicollas Bousquet, sgr de Sallerbières,
de Ryes ; Perrette Thouesny , fille Me Richart Thouesny , advocat
séculier, de St-André ; — pns Jehan de Vaulx et Pierre Le Febvre, de
St-Saulveur.
_ 161 -
Mercredy 22 Octobre. — Henri Gervays, pbre, d'Agy ; — pns M*
Gratien Regnauld, Thomas Hardouyn, curé de la Rocque, et plusieurs
not. ecclés. et plusieurs autres.
Hugues de Launey, de Martragny ; Rogier de la Pcrrelle, de Bucéel ;
Paul Masure, de Caumont ; — pns M° Gieffrey Martin^ vie. de Caumont
et Me Guille Le Masuryer, curé d'Arclais.
€ DamIle Suzanne du Pont Bellengier, f. n. h. Jehan Denfernet, d'Ar-
clavs, nous a fait apparoir par attestacion de Me Gui lie Le Masurier, curé
dudit lieu, commys en ceste partie, de Tauctorité de messires du Chapitre
de Baïeux, le siège vacant, comme elle avoit abiuré et faict profession de
foy, du a Ie jour d'octobre, par deuant ledit LeMasurier et auoit esté ouye
en sacrement de pénitence et confession auriculaire, aux fins d'obtenir
par ladicte damoiselle absolucion en la forme de droict, ce que mesme
nous attestons, nous, Le Masurier, soubsigné, les an et jour dessus diz. »
Jeudy 23 Octobre. — Jehan Noël, de Sully ; Sébastien Philippe et
Guille, son fils, de Byéville ; Denys Lefrançoys, de Cormollain ; Jehan
Le Vaurocquier, du Brieul ; — pns frère Jacques Lhermitey prieur de Cot-
tun et Me Philippe Qitétil, curé de St-Laurens.
Charles Ame, Guille Haverin, Adrien Maheust, Nicollas Maheust, de
Fonteney sur le Vey ; René Adam, de Villy ; Phillppes Loquet, Jacques
Regnauld , de Martragny ; Philippin Baudre, de Coullumbiers ; — pns
dise. pers. M« Gilles de Boos , gd couteur de la Cathédrale et M* Jehan
Véritey.
Guillaume Cocquerel, de Beneauville, dem* à St-Michel de Vaucelles.
Vendredy 24 Octobre.—- Philippes Osmont, Allain ffallée. deCours-
ceulles. et Jehan Artur, de Bernières sur Mer, pbres, et Guillaume Le
Grand, dyacre. de Lestanville ; — pns M68 Gratien Regnauld et Thomas
Brandacyer, pbres.
Guillaume du Four, de Fresney : pns M0 Ogier Le Daneys et Jacques
Le Petit n de St-Laurens.
Samedy 25 Octobre. — N. h. Thomas de la Ba^onnière, sgr du lieu,
de Voully ; damlle Collasse de Corpdouan, f. Jehan de St-Gilles, esc, de
Tessel ; Philippe Loysel et sa f., de Juvigny ; Claude Richier el Aulbine,
sa f.. d'Arry ; Guillaume Trubot et Thomasse, sa f., dem* à Tour ; Jehan
Moisant, Laurens Le Hagays, de Bucéel ; Jehan Lemière , de Fresné Ie
Croteux; Raoul Adellane et Thiennote, sa f., Raoul Denys. du Fresne ;
Michel de Baupte, de Coulumbiers ; Jehan Boullet, de Manneville ; Noëlle,
f. Thomas de Méhérenc, esc, sr de Housteville ; Pierre Genase, dem1 au
12
— 162 —
Manoir ; — pns Me Jehan Poictevyn, pbre de Ste-Honorine des Pertes, et
Olivier de Pelletas.
Thomas du Hault Manoir, et Agnès, sa f., Jehan Le Chigouesnel, dT-
signy ; Gilles Cardinet, de Magneville ; Jehan Senault et Mariète, sa f.,du
Mesnil-Patry ; Richard Bouillot, Taisné. de Tour ; — pns Philippe Cre-
veul, de Manneville, et Me Guille Rogier, prat. en court ecclés.
Germain Heuzé et Michelle, sa f., d'Argouges sous Baïeux.
Lundi 27 Octobre. — Louys Senot. esc , sr de la Londe, de Canch y ;
André Morel, de Cardonville ; Françoyse de Grosourdy, fille Thomas, de
Coulombières ; Thomas Acastre, de Saonnet ; — pns Symon de Pierres,
esc, et n. h. Thomas de Gueron, sr de la Gronde, de Monfréville.
Mardy 28 Octobre. — Devant 1 Officiai et vicaire dessus dit.
N. h. Jehan de Brétheville, de Sieurrain ; n. h. Léon Fallet. sr de Ques-
net, et dam,le Avoye Pigache, sa f., Jacques Hallot, Guille Hallot, Guil-
lemète, ve Michel Hallot, Guille Baieux, Guille Guéret, Léonard Gille,
Jacquète, f. Jaques Hallot, du Quesnet ; Guilc Verdent, Richard de Bley,
du Fresne ; Jehan Taillepied, Jehan Coueffin, Lucas Le Febvre, Gilles
Dasnebet, Gilles Godeffroi, Robine f. Philippes Baudre , Robert Le Par-
faict, Jehan Gellin, de Coullombières ; Louys Hardy, de Molles; dam1!o
Françoyse Fresncl , f. n. h. mess. Pierre Gallon , sgr de la Rivière, de St-
Mallo ; — pns Jehan Cingal, bourg., et Me Anthoyne Gayant, ch.
Mercredy 29 Octobre. — Devant l'Official, etc.
Denys Viard, Jehan Raoullet, Pierre Raoullet, de Rubercil ; Guille
Collibert, de St-Mallo; Denys Dameuve, de Vouîlly ; — pns Me8 Nicolle
du Bosc et Jacques Collibcrt, not. apost.
Jeudy 30 Octobre. — André et Vincent dictz de Cuves. escrs, de Lon-
gueville ; Regnauld Quiéderue, de Bérigny ; dam11* Jenne du Fayel, f.
Gilles Le Touzey, de St-Georges d'Elle ; Jehan de la Mansellyère et Jenne
sa f., de Loucelles ; Robert Jourdain, Blaize Philippe et Thomine, sa f.,
Félix Le Bourgoys, d'Espinay sur Odon ; Allizon, f. Jehan Poictevyn. de
Ste-Honorine des Pertes ; Michel Benoist, Thomas Olivier, Françoys
Oubry. de St-Germain du Pert ; Louys Le Siurysien, de Manneville ;
Tasine f. Marin de Housteville, de Molles ; — pns Me Thomas Thotrel,
curé de Ste-Honorine des Pertes, et h. h. des Louveaux, du Molley.
Vendredy 31 Octobre. — Jehan Le Héricy, de Bénies; n. h. Jehan
de la Bazonnière et dam,1;î Catherine, sa f., de Lizon ; Jehan Delamarre,
esc, Jacques Voisin, de Castilly ; Mathieu Jouve; de Neuilly ; Germaine,
f. Paoul Masure, de Caumont ; Jehan Vallée et Alips , sa f., Michel Val
- 163 —
lée, Pierre Poullain, de Neuville-sur-Port ; Gabriel et Gieffroy Houste-
ville, René de Miscommyn, esc dEstrehan ; Germaine Le Vigoreux, de
St-Marcouf ; Pasques André, d'Escay ; — pns Me Nicole Duboscet Robert
Le Jeune,
Jehan Poictevin, et Perrète, sa f., de Ste-Honorine des Pertes ; Pierres
Le Febvre, et Jehan Le Febvre, dem1 à Englesqueville.
Dimanche 2 Novembre. — Devant l'Official, etc.
Jehan Marion et Marye sa f. ; Pierre Vouespied, de Neully-Levesque ;
Benoist Guyard, des Obeaux ; Mariète, f. Françoys Mahieu, de Loucelle ;
Marie, fille Louys Cabieul, de St-George ; — pns M0 Jehan Veritey, Me
Robert Marin Desmares, vie. de la Cathédrale, et Me Nicole Dttboscq.
Lundi 3 Novembre. — Jehan Débonnaire et sa f., de Russy ; Pierre
Gellin, Louys de Coulumbières^ esc, Nicolas Le Grand, Gilles Brohier,
Louys Le Tua(l), de Coulumbières; Thomas Pcsquerel, de Lestanville ;
Jehan Vandelle, de Molles.
Mardi 4 Novembre. — Hon. h. Pierre Le Vicul, bourg, et eschevin
de Vire.
Mercredi 5 Novembre. — Maurice de la Marre, esc, de Castilly ;
Marin du Doué et Jacquelline, sa f., de Livry ; — pns Mes Jehan de Beau-
mont, vie en la Cathédrale, et Michel Suhard, curé de Fonteney sur le
Vey.
Jeudi 8 Novembre. — Regnauld Laval, de Coullumbières ; — pns Mes
Jehan Hue, doyen de Creully, et Guillaume Troussey, de Quettreville,
dyocèse de Coutances.
Pierres Enguerran, de Maisy ; — pns les mêmes.
Samedy 8 Novembre. — Robert Le Cholleur, de Subies ; Robine f .
Philippes Baudres. de Coulumbières ; Pierre Le Rosty, de Bernés ; Phi-
lippes Hébert et Christine, sa f., de Vidouville ; — pns Me Jacques Youf,
curé de Montrabot, et Jehan Robert, du lieu.
Bertin Brucosté, de Manneville ; — pns Guille Borel, de Saonnet et
autres.
Lundy ÎO Novembre. — Pierre Jehan, de Clairefougères ; Fleurye
du Trembley, de Mantilly ; — pns n. h. Me Jehan du Chastel, ch. d'Escay,
et Marguerin Gallier, de St-Pierre d'Entre-Monts.
Mardy 1 1 Novembre. —Jehan Varin, de St-André; — pns M* Guil-
laume Senart, dict Le Bresson, de St-Saulveur, et Robert Le Jeune.
Henry B aïeux, du Fresne ; Massiote, v° Gilles Bellier, Pierre Graffard,
Jacques Buret, filz Louys, Estienne Bellyer, Pierre Lefort, Olivier Vauxi
— 164 —
et Perrine, sa f., Tiphangne, fille Robert Le Febvre, Biaise Raimbault,
de Lantieul; Jehan de la Boullaye, Guillaume Vincent, de Coullum bières.
Jeudi 13 Novembre. — Pierre Benoist et Jenne,sa f., de Columbiers;
Jehan Raimbault, de Creully, et Jehan de Firville; — pns Mes > Nicole du
Bosc et Jehan Hue.
Samedy 15 Novembre. — Jehan Blaizot, de St-Quentin d'EUe; Ro-
bine Gosselin, ve Jehan Gosselin, d'Ysigny ; Jehan Le Rosty, de Bernés ;
Jehan Thouroulde, Symon Le Febvre et Daniel Mallet, de Creully ; Phi-
lippin de la Haulle, de Coulombiers ; Pierre Le Plieux, de Lantieul ;
Robert Rogier, de Listry; Pierre Durand, d Englesqueville; Raoul de la
Court, de Montamys ; — pns Me Pierre Osmont, soubz-dyacre en la
Cathédrale, et Richard Roger, de Listry.
Liundy 17 Novembre. — Gires Capelle, filz André, de Rampaon, et
Benoist Piédagnel : Laurens de la Mare, Guillaume de la Mare, Fran-
çoyse ve Jacques Duret, de Caenchy ; Adam Loysel et Michelle, sa f., de
Coulombières ; Jacques Martin, de Vouilly; — pns M° Anthoyne Gayant
et Robert Le Jeune.
Mardy 18 Novembre. — Michel Gueroult, de la Barre ; Julien Cotti-
gny, de St-Jehan des Baisantz; n. h. Jacques Pigachey sgp de Lamber-
ville, et Jehan Philippe, du lieu ; — pns n. h. Florimond de Ste-Marye,
de Ste-Marye Losmont, et Jehan Cingal.
Ameline Croquevielle, de la Barre de Semilly ; Charles Le Conte, de
St-Marcouf du Rocher ; Guillaume Le Provost et Marie, fille Robert Le
Pelletier, de Bernières-sur-Mer ; Phelipz, Hcndrien et Robert Thominc%
de Bernesc ; Noël Auber, deTrévières; — pns Me Pierre Le Maistre et
Jacques Hébert, de St-Lou.
Mercredy 19 Novembre. — Françoys Damours, esc, du Molley, et
Jehan de Royville ; Denys de Loupvières, esc, damlle Marguerite de Cin-
gal, f. Guille de Loupvières, esc, de Vaux sur Aure ; Louys Tallevast,
esc, de Canchy ; — pns Me8 Jehan Hue et Pierre Le Maistre.
Jeudi 20 Novembre. — Fabien Martin, d'Isigny ; Charles Faudemer,
de Monfréville ; — pns Me Germain Le Ribedcl, pbre, curé d'Isigny, et
Jehan Girard, de Monfréville.
Guillaume Raoul, de Broay ; Robert de St-Laurens, Jacques Le Coquu,
Nicolas Durand, Gires Durand, Georges Henry, delà Barre de Semilly;
n. h. Richard Lcvesque, sr de Fontenay ; Gires^Lanoe, Symon Le Coquu, de
St-Pierre de Semilly; Barbe, fille Jehan Auber, de Manneville ; Collin Phi-
lippe, de Vidouvillç ; Guille Jourdayn, de la Vacquerye ; Jehan Yvcr, de
— 165 —
Loupvières ; n. h. René de Montficquet, de Voully ; Françoys Symonneaux,
de Castilly ; n. h. Marguerin Le Vaillant, sr de la Ferrière, de Trévières ;
Martin de la Marre, esc, de Castilly ; — pns n. h messire Richard Tous-
tain, recepveur du domaine et Marguerin Dorval.
Jehan Hébert, esc, de Caenchy ; Jehan Le Pellerin, Bonaventure Vyo-
lette, de Castilly ; Gires Le Petit \ de la Follye ; Jacques Le Vaillant, esc,
sgr de Roucamp, de la Ferrière Harenc ; Robert Marcadey, esc, Jehan Le
Marcadey, esc, Françoys Le Saulvagc, esc, Roger Hurel, esc, sr du Broc,
de Ste-Mère Eglise, exemption de Lieux Sainctz; Jullien Coquard, de la
Follye ; Jehan Le Petit, de St-Marcou ; Jehan de Montficquet, esc, sgr de
N.-D. de Blagny.
N. h. Jehan Cornet, sr de Caugy, de St-Vigor le Grand, € lequel est
enquis pour la rumeur qui pouuoit estre qu'il est promeu aux sainctz
ordres, en parauant son mariage, lequel a iuré et asseuré qu'il n'en es-
cheoit aucune chose, et qu'il en attendoyt toute juridiction qui en seroyt
faicte — par ce moyen Tauons receu en son abiuration et protestacion
de foy. *
Estienne Godeffroy, de Vidouville ; Jacques du Brieul, de Tournières;
Jacques de Vérigny, esc, Sanxon du Fayel, esc, Jehan de Montficquet,
esc, de Coulumbières ; Adrien Moysson, esc, de St-George de Bois
d'Elle ; Jehan Voisin, de Cardonville ; Jehan Henry, de Vidouville; Gilles
Guérin, Regnauld Faisant, Roulland Le Chevallier, de la Vacquerye ; —
pns Mes Raoult Frollet, curé de St-Martin des Entrées, et Nicolas Dubosc
Vendredy 21 Novembre. — Guille Perrès, d'Ysigny ; Me Jehan de la
Court, esc, de Longueville ; Charlotte, f. Nicolas Couppeaux, de St-
Àndré ; damlle Aliénor de Forges, fille n. h. Françoys, de Tornières; —
pns n. h. Me Françoys Eurry, advocat en court lée et Robert Le Jeune.
Mardy 25 Novembre. — Devant nous Jehan de Bourges, pbre, soubz
chantre et che de Baïeux, vie gén. en spirituel de Tévesché dudit lieu, le
siège vacant : Robert Le Saulvage, esc, de Ste-Mère Eglise ; Ysabeau
Scelle, f. Jehan Le Roux, de Sermentot ; Regnauld Buret, de Columbiè-
res ; Guillaume Enault et Philippine, sa f., d'Audrieu ; — pns Mes Jehan
Hamel, pbre, vie en la Cathédrale, et Pierre Dagy, pbre, custos de
Baïeux.
Mercredi 26 Novembre. — Louyse, f. Robert Le Paisant, de Coulum-
bières ; — pns Me Michel Regnard, advocat à Baïeux, et Noël LeBrethon,
de St-Mallo.
Jehan Tuasne, de Monfréville ; Denys YUen% Martin Douespié, Gilles,
- 166 —
André et Thomas Pigny, Nicollas Guyard, Denys Crosleboe, Symon
Onffroy, Louys Guyard, des Obeaux ; — pns Me Pierre Le Maistre et
Guille Martin, de St-Vigoret.
Louys James, dem1 à Neufville ; — pns Me8 Pierre le Grusley, curé de
Neufville, et Jacques de la Croix, doyen de Vire.
Guillaume Le Mareul, de la Luzerne.
Jeudy 27 Novemrbe. — Martin Gallien, de St-Symphorien ; Fran-
çoys de la Lande, de Vendes ; — pns Me Thomas Brandacyer et Fleurens
Costil et Loth Yvrey, de Ste-Croix sur Mer.
Vendredy 28 Novembre. — Lambert Lescallcy, esc, et Jenne, sa f.,
dem* à Tournières ; — pns xMe Françoys Toustain, bourg., et Thomas
Lhullyer.
Pierre Darragon, de St-Nicollas de Grandcamp ; Pierre Libore, d'Ysi-
gny ; — pns M? Jehan Suhard, advocat en court séc. et Esticnnc Crcstey,
de Montebourg.
Thomas Pothier, esc, de Voully ; — pns n. h. René de Monjicquet, sgT
de Voully, et h on. h. Me Richard Rictens, advocat en court séc
Samedy 29 Novembre. — Richard Desplancqucs et Martine, sa f.,
Pierre Perrée et Ysabel, sa f., Jehan Blancpied et Perrète, sa f., Noël
Bourgeoys et Françoyse. sa f., Jehan Caugy et Raullète, sa f., Laurens
Douesnel, de Columbiers sur Sceulle ; Jacques Lalouey, de Castilly ; Jac-
ques Rogier, du Fresne, dem* à Castilly ; Nicolas Le Capelain, de Carti-
gny ; Guillemète, f. René Heuste, de Colombiers sur Sceulles ; — pns
Denys et Jullien Rogier \ du Fresne.
Pierre Le Huby et Perrette. sa f., Guillemette f. Olivier Sanxon, de Tré-
vières ; — pns Pierre Costil et Jehan du Bourgavs. de Ste-Croix-sur-Mer.
Lundy 1" Décembre- — Ferrand Le Boullengier , Thomas Caugy et
Ti-phagne. sa f , Michel Desplancqucs et Martine, sa f., Jehanne, f. Louys
Blancpié, de Columbiers-sur-Seulles ; — pns Me Raoul Frollet et Thomas
Lhullyer.
Mardy 2 Décembre. — Gieffroy Le Cordier et Guillemète, sa f., de
Cahagnolles ; Guillemète, f. Michel Hérard, de St-Mallo ; Louys Durand,
de Montrabot ; Guille Nicolle , de Vouilly ; Estienne Fauvel, de Saon ;
Jenne, f. Gilles Brisecar, d'Estrehan ; — pns M08 Jehan Germain, pbre,
de St-Lou, et Jacques Youf, curé de Montrabot.
Estienne Mérye, de Cahagnolles; daml,e Françoyse le Sens, f. n. h.
Charles de Monficquet, sr de Blagny ; — pns M0 Denys hue , advocat en
court séc. et Me Jacques Youf.
— 167 -
Mercredi 3 Décembre — Colleté Le Doyen, f. Hamon de Riez , de
St-George ; Pierre Crévecueur, esc, Robert Vyel, Estienne Baudin, Mi-
chel Le Blanc, Marin Le Ciucheys, Rogier Le Francoys, Jehan Dathis,
René Thibault , de Ste-Mère-Eglise ; Pierre Harel, de Russy ; Jehenne
Gisle, d'Estrehan ; Paoul Rachine , Barbe Follyot , v" Denys Folliot,
Adrian Richier et Jehan Rachine, de Chef du Pont ; Perretie Aubraye,
fille Jehan, de Maisy; Jacques Ogier, de Vretot, en Costentin; — pns
Me Raoul Frollet et Thomas Lhullyer.
N. h. Arthur de Scymont, sr de Ste-Mère-Eglise; Jehan Laisney, de
St-Symphorien ; Robert Gallichant, Richard du Tôt, Françoys Rigault,
Michel Frémyn, de Chef du Pont ; — pns M0 Raoul Frollet et Pierres Le
Conte dit Caillet, de St-Symphorien.
N. h. Guille Rogier, sp de la Pontherye , de Villiers-Fossard ; Jehan de
la Lande, dit Faulconnier, Thomas Le Prestre, Gilles Rouxelin, de la
Meaulphe; — pns Me Jehan Descrametot , bourg, et Raoul Rogier , esc,
de Viliers-Fossard.
Jeudy 4 Décembre. — Françoys Philippe, de Broay; Jehan Piédooe,
d'Estrehan ; Gieffrey Gisles, de Ballerey ; Jehan Cabieul , de Broay ; Jac-
ques Pillet, de Trévières ; Perrine, f. Jacques Planche, de Cormollain ;
Jehan Gosset, d'Estrehan ; damlle Marie Lechevallyer, f. n. h. Jehan de
Monficquet, sr de Courmaceron . de Blagny ; — pns Thomas Lhullyer et
Jacques Regnault, de St-Saulveur.
Jenne Le Poupinel, de Creully; Roulland Desplancques, deColombiers
sur Seulles ; Martin Moysant. de Bucéel ; — pnt Me Pierre Estienne,
soubz diacre en la Cathédrale.
Noël Bourdon, de Ste-Mère Eglise ; Robin Rogier, de Villiers Fossard ;
— pns Me Germain Guillebert, heuryer en la Cathédrale, et Jehan Le-
roux, de St-Mallo.
Vendredy 5 Décembre. — Jehan Desplanques , Taisney, Henry Le
Boullengier, deColombiers surSceulles; Thomas du Four, d'Amblye:
Mariète La Marcande, ve Jehan Lavallev, de St-Patrice ; Charles Vallée,
d'Ysigny ; Pierre Rouxelin. Pierre et Enguerrand Lœ Pegoe, de la Meaul-
phe; Pierre Labbé, de Moon ; Nicolas Richier, de Manneville; Charlotte,
f. Nicolas Couppeaux, de St- André ; — pns Henry le Blond, de St-Saul-
veur et Symon Noire Cappe, de Columbiers sur Sceulle.
Pierre Levesque, de la Meaulphe ; Pierre Esneys, de Moon ; Richard
Picard, de Nouyers; Garbriel Martel, de Coulombiers sur Sceulles ; —
pns Thomas Lhullyer et Raoul Frollet.
- 168 —
Samedy 6 Décembre — Catherine, f. Olivier Martel, Pierre Re-
gnaulde, de Coulombiers sur Sceulles ; Pierre Le Seneschal, d'Estrehan .
Louys Laniepce, de Meveyne; Jacques Piccot de Manneville; Denys
Bessin, Richard Blancpied, Pierre Le Magnen, Pierre Nicolle, Estienne
Lefort, de Coulombiers sur Sceulles ; Vincent Lefort , de Maisons ; n. h.
Thomas de Hotot, de Tessy ; Gieffroy Le Chevallyer, de la Vacquerye ;
Philippe Aze, de Moonts ; Catherine du Bourgays, de Creully ; — pns
Me Pierre Le Martinel , chapelain en la Cathédrale et Thomas Lhullyer.
Toussaintz Housteville, de Huppain; Robert de Housteville, de Molles;
Louys Gouet et Michel Guilbert ; — pns Me Raoul Frollet, pbre, curé
d'Agnerville et Jacques Hallot, de Baïeux.
Jehan et Anthoyne Dasnebey, de Bricqueville; Gilles Senot , esc, de
Saonnet ; Guillaume Bourey, de St-Laurens ; — pns Raoul Frollet, de St-
Martin des Entrées et Me Philippes Quétil, de St-Laurens.
Mardy 9 Décembre. -— Nicolas Martin, d'Ysigny ; — pns Gabriel et
Thomas Saffrey, de St-Vigoret.
Damlle Jeanne de la Haye, v° n. h. Jacques de Royvilie, de St-Martin
de Blagny ; — pns Pierre Davyd, pbre, custos en la Cathédrale ; Me Régné
Colleville, bourg., et . . .du Val, dict Harbarel, de N.-D. des Fosseys.
Mercredy ÎO Décembre. — Louys de Hacquebec, Pierre Cauvyn,
Nicollas Lecordier, Nicollas Laurens , Jehane Lecordier, f. Guille , de
Maisy ; Jenne Trésor, f. Guille de St-Jehan, de St-Martin ; — pns Me Raoul
Frollet et Jehan Fantosme, de St-Laurens.
Samedy 13 Décembre. — Louys Laire, du Perron; Symon Poutrel,
Cardine, ve Jehan Lemarcant, de Lestanville ; — pns . . .Leconte , de Ber-
nières le Patry et Me Françoys Dupont, esc de St-Mallo.
Mardy 16 Décembre- — RogierClouaire, d'Ysigny; et daml,e Denyse
de Grand-Rue, f. n. h. Jehan Scelle sr de Lestanville ; — pns Jacques Le
Quett, des Obeaux et Ogier le Daneys,
Jeudy 18 Décembre. — N. h. Guillaume de Loupvières, de Vaulx sur
Aure ; — pns Me Jehan Hue, pbre et Ogier le Daneys.
Mercredi 24 Décembre. - Pierre Vachier, de St-Mallo ; — pns M*
Thomas Brandacyer et Raymond Briard, curé de St-Ouen des Forsbourgs.
1573
Sabmedy 3 Janvier. — Guillaume Le Moigne, pbre, de Ste-Mère
Eglise, exemption de Lieussaintz, diocèse de Bayeux ; — pns Mes Gratien
- 169 —
Regnauld, Thomas Brandacyer, curé de la Rocque, Jehan Le Sommetyer,
Françoys Bertran et Jehan Veritez, notaires ecclésiastiques.
Vendredy 2 Janvier. — Devant nous, Gayant, officiai, etc.
Rogier, de Virville, Gilles Houyvet, de Rubercy ; damUe Suzanne Gro-
sourdy, f. Richard Beauvallet, dr en médecine, de St-Mallo ; — la dite
dame, pns xMe8 Augustin Ravascher (Agostin Rauâs), maistre escolle et
ch. et Pierres Lescalley, sr de St-Vigor.
Mardi 6 Janvier. — Nicollas de la Chapelle, esc, de Rampan, sr de
Laveyssière ou Laveyspière.
Mercredi 7 Janvier. - Louys Vaultier, de Caenchy ; — pns MeB Ri-
chard et Michel Guercy dits Rivière, du lieu.
Liiindy 18 Janvier. — Olivier Brcard, esc de Ste-Mère Eglise; —
pns Adam Quesnot et Germain Le Cerf, d'Ondefontaine.
Richard de la Marre, de Caenchy ; — pns Jacques Vacquelin, de St-
Patrice, de Tour, et Me Jacques de la Croix, pbre, doyen de Vire.
Mardy 13 Janvier. — Pierre Os mont, esc, sr de la Baste, de Mais-
try ; — pns n. h. Richard Le Sapvoureux. sr de St-Clair et Ogicr le Daneys.
Vendredy 16 Janvier. — Estienne Bonhomme, de Rucqueville ; —
pns M6 Jacques Blouet, dyacre, heuryer en la Cathédrale, et Robert Le
Gabilleux. de Vaussieu.
Roger Goubot, de St-Martin de Blagny ; — pns Me Guillaume Couespel}
lieutenant de Cerisy, et Guilbert Javallet, de St-George.
Lundy 1 9 Janvier. — Jehan Ferrandf Françoys Le Mière, Robert
Hébert. Denys Fleury, de Banville ; — pns Jehan Davyy pbre, custos, et
.Pierre Le Maistre,
Mardy 20 Janvier.— Alexandre Tourgié, André Hébert, Marin Légier
et Marie, sa f., Michel Ferrand, de Banville ; — pns Me Pierre Le Maistre
et Fleurent Costil, de Ste-Croix sur Mer.
Mercredy 21 Janvier.— Nicolas Douespié, des Obeaux; Raoul Alla n,
d'Ysigny; — pns Charles Douespié, des Obeaux, et Robert Le Jeune.
Agnen Hélye, de Trévières ; Jehan Le Séjourney, Nicolas Le Canu,
Jacques Onfroy, de Columbières ; — pns Olivier Guérin, de St-Saulveur,
et Robert Le Jeune.
Jeudy 22 Janvier. — Jehan de Lespiné, de Voully ; — pns Gilles
Enguerrand, de St-Patrice, et Robert Le Jeune.
Guillaume HermereU de Trévières ; Noël Boscain, Rogier Boscain,
Charles Guersen, Richard Hyeust, d'Osmanville ; Jehan Houyvet, d'Isi-
gny ; — pns Me Anthoine Gayant et Robert Le Jeune et n. et dise pers.
«3
- 170 —
Me Jehan du Chastel, ch., et Me Jehan Veritey avec Me Ogier le Daneys.
Vendredy 23 Janvier. — Jehan et Guille Sandrine, Jehan Girard
Jehan Poincheval, Roger Pellecoq, Jehan et Robert Le Quesne, du Mol-
ley ; Jehan Fieffey, de Ver ; Symon Fueillet, Philippin Martin, Thomas
Le Paisant, de Columbières; — pns Jullien By net, de Vire, et Robert
Le Jeune.
Samedy 24 Janvier. — Jehan Baudouyn, de Maisy ; — pns Ogier Le
Daneys et Jacques Le Febvre, de Lizon.
Robert Hérard, de St-Martin le Vieil ; Thomas, de Bernesc; Jacques
Le Pointeur, esc, du Molley ; damlle Charles Le Valloys, ve Phillppes
Chrestien, d'Anelles ; Thomas Langloys, du Molley-Bacon ; Françoys
Jehenne, de Creppon ; Philippes Le Goupil, de Ver ; Charles Le Vigou-
roux, de St-Marcouf ; Françoys Fermine, d'Estrehan ; — pns n. et dise,
pers. Me Jehan du Chastel et Gualtier Gilles, chea, et M* Jehan Marescot,
curé d'Anelles.
Robert Hastain, de Rubercil ; Pierres Coueffin, de Bricque ville ; Lau-
rence, ve Bertin Coueffin, de Colombières; — pns M68 Richard Noël, de
Croay, et P. Le Maistre.
Jeudy 29 Janvier. — Louys Robin, d'Escay ; — pns Mes Pierres Os-
mont et Me Symon Taillepied, de Norey.
Samedy 31 Janvier. — Thomas Le Grix, Robert Lavalley, de Colum-
bières ; Thomas de Molles, de Saon ; — pns Robert Le Jeune et Me Ni-
colle du Bosc.
Adrien Féron et Catherine, sa f., de Russy ; Pierre Villey et Guille-
mète, sa f., Pierres Huillard, du Manoir ; Martin Fellecoq, de Tréyières ;
Jehan Malherbe, esc, de Man vieux ; — pns Robert le Jeune et Me Nicolle
du Bosc.
Lundy 2 Pebvrier. — Girète, f. Pierre Le Rochays, de Lestanville;
— pns Me Gieffroy Duchemyn, pbre, choriste de St-Saulveur, et Robert
Le Jeune.
Jehan Martin, d'Osmanville ; — pns Me Charles Larchier, bourg., et
Robert Le Jeune.
Mardy 3 Pebvrier. — Léon Le Poutrel, Michel Goubot, Jehan Le Sau-
vyer, Pierre Le Poutrel, Léon Le Poutrel filz Pierre, Jehan Foubert, Sy-
mon de Douvre, Robert Légier, de Lestanville ; — pns Me Dubosc et Ro-
bert Le Jeune.
Catherine, f. Pierre Hamon, Marie, f. Charles Périers , du Manoir ; —
pns Pierre Hamon, du lieu, et Robert le Jeune.
— 171 -
Mercredy 4 Febvrier. — Thomas et Françoys de Melun , de Lestan-
ville ; — pns Me Nicolle du Bosc et Robert le Jeune.
Jeudy 5 Febvrier. — Toussaints Bertault, Françoys Noël, de Maisy ;
Marguerin Le Bouchier, Thomas Chippel, de Lestanville; Françoys Houel,
Guille et Françoys de Bédiers, Jehan Onffroy, Nicollas Quenivet, Clé-
ment de Paris, Pierre Droué, Pierre du Fort, de Maisy ; Gabriel de
Briouqe, de Clouay ; Laurens La Forge, de St-Clair ; — pns André M or-
tin* de Maisy, et Me Jehan Morin, pbre, curé de Grandcamp.
Vendredy 6 Febvrier. — Guillaume Légier, Pierres Hallot, Guille
Pesquerel, Noël Légier, Guille Troppey, de Lestanville ; Guille Bour-
goyse, de Rve ; — pns Thomas Féron, de St-Patrice, et Me Guille Rogier,
prat. en court ecclés.
Jeudy 12 Febvrier. — Mathurin Lesnarey, de Trévières ; — pns
M0 Nicolle du Bosc et Robert Le Jeune.
Vendredy 20 Febvrier. — Martin Regnauld et Philippes Fossey, de
Martragny : — pns vén. et dise. pers. M9 Jehan du Chastel et Richard
Flambard, de St-Saulveur.
Samedy 21 Febvrier. — Guille Le Bret , de Bernesc ; — pns Me Ar-
tur Colleville, bourg., et Me Jehan Macquerel, bourg.
Jeudi 26 Febvrier. — Denise Lefebvre, de Jurques; — pns M6 du
Bosc et Françoys Lestourmy, de Baïeux.
Sabmedy derrain Febvrier. — Jenne, f. Jehan Le Gras, Françoyse, f.
Richard Mallet, de Creully ; Suzanne, f. Robert du Désert, de Fresney ; —
pns M6 Pierre Le Gruley, curé de Creully, et Jehan Le Gras, du lieu.
Sabmedy 7 Mars. — Anne Leforestier, f. Marin Pyver, de St-Laurens
sur Mer ; — pns René Leforestier, du lieu, et Robert Le Jeune.
Jenne, f. Marin Artur, de Bazenville ; — pns Me Nicolle du Bosc et
Robert Le Jeune.
Liundy 9 Mars. — Jehan Le Bourgays, de St-Mallo ; — pns Me» Nicolle
du Bosc et Marguerin Dorval.
Mardy ÎO Mars. — Pierres Lamendey, Perrète, f. Laurens Lamendey,
Magdalène, fille Jehan Lamendey, Thyphagne, ve Jacques Le Person-
nyer, de Broay; — pns Françoys Lestourmy, et Jehan Lamendey, de
Broay.
Catherine, f. Philippe Légier, Suzanne, f. Martin Basley, Lucienne, f.
Gilles Regnauld, de Martragny; Adam Lamendey, Guille et Adam Le
Personnyer, de Broay ; — pns Me Françoys Lestourmy, et Gilles Re-
gnauld, de Martragny.
— 172 -r
Mercredy 1 1 Mars. — Louys Lefebvre, fils Gires, de Fontenailles ; —
pns M6 Françoys Lestourmy et Michel Libore, de St-André.
Jeudi 12 Mars.— Pierre Patrice , esc, sr de Sully, de présent à As-
nelles ; Louys Le Marchand, de Molles ; Hélaine, f. Yves Le Vavasseur,
de Vendes, et Colleté, f. Laurens Rivey ; — pns Mathieu de Vermont, de
Vendes, et Françoys Lestourmy.
Sabmedy 14 Mars. — Guillemète, f. Jehan Thouroude, de Creully ;
— pns Me Pierre Osmont et Me Françoys Lestourmy.
Hugues de Laulney et Jacqueline, sa f., de Martragny ; Nicollas Fou-
cher, d'Estrehan ; — pns Me Paoui Onffroy, accolythe en la Cathédrale
et Françoys Lestourmy.
Mardy 17 Mars. — Mariète, v° Jacques de la Marre, Marguerite et
Philippine, filles Pierre de la Marre, de Creully ; Pierre Lamy, deThaon ;
Louys Burety de Coulomb ; Allain Lair, de Vendes ; — pns Me Pierre
Osmont et Me Louys LabbJ, doyen de Maltot.
Mercredy 18 Mars. — Marguerite Le Conte, de St-Martin de Blagny ;
— pns M0 . . . Godeffrov, ch-, et Françoys Lestourmy.
Jehan Tanquin, Marie Tanquin et Michel Tanquin, enfantz Richard, de
Rye ; — pns Thomas Le Marchand, de Rye, et Robert du Désert, de
Fresné.
Jeudy 19 Mars. — Robine, f. Jacques Gast, de Creully; Lyson, fille
Yvon Blanlo et Thomasse, sa sœur, de Creppon ; dam,,e Jehenne Le
Moisy, de Valbadon ; — pns Me Pierre Barbey, chap. en la Cathédrale,
et Germain Le Moisy, de Valbadon.
Pierres Maresc, d'Estrehan ; Girète, f. Jehan Le Marchand, de Rucque-
ville, et Estienne Le March an d ; Jacques Buret, de Coulombs; Jacques
Le Dyacre, de Martragny ; — pns Me Jehan Véritey et Richard Paysant,
bourg.
Martin Fossey, de Martragny ; Michel de Manneville, de Creully, Nico-
las Deschamps, de Carville, dem1 à Osmanville ; Perrine, f. Jehan Potier,
de St-Mallo ; Margarète, chambrière de Jehan Potier; Jehan Marin,
Taisney, de Creully ; — pns Richard Herbelline et Françoys Lestourmy.
Vendredy 20 Mars. — Dam,le Marie de Colar, ve n. h. Roulland de
Taiileboys, sgr de Viane. de lad. paroisse ; — pns Me Pierre Le Grulley,
pbre, vie. en la Cathédrale et Me Jehan du Vey, bourg.
Guillaume Massienne, d'Estrehan, et Gilles Maroys ; Françoyse, f. Ber-
thelot'Le Paulmyer, de St-Lou ; — pns Me Nicolle du Bosc et Françoys
Lestourmy.
- 173 —
Sabmedy Saint 28 Mars. — Laurens Vaultier , de Cahengnolles ;
Lucrèce de Montrabot, de Valbadon ; Estienne Lair, de Vendes ; Margue-
rite, f. Laurent Fort, Jacquelline, f. Robert Graffart, Robert Le Fort, de
Coullumbiers ; Gaston Postel, de Creppon ; Mathieu Varignon, de
Creully, et Rogier Mallet ; Noël Picquot, de Tour ; Charles Regnard, de
Banville, Guirre Symon, dem* à St-Sauveur ; — pns Me Jehan du Chastel
et Me Pierre Osmont.
Guillemine, f. Robert. .., de Martragny; damlle Marie, ve Olivier de
Lesseline, de Trungy ; Gilles Le Vieul, esc, de Manneville; Honoré
Bacot, de Lantieul ; Thomas Huault, de Creully ; — pns Françoys Fresné,
de Sully, et Robert Jan, d'Amblye.
Lundy 20 Avril. — Pierre La Gouche^ de Ste-Mère-Eglise ; — pns
Jacques Poullain, du lieu, et Françoys Lestourmy.
Sabmedy 9 May. — Françoys Mahieu, de Loucelles ; — pns Robert
Gouet et Anthoyne Cabieul, de St-George.
Jeudy 4 Juin. — Guillaume Le Boys, de St-Pierre-du-Mont ; — pns
Me Jehan Morin, pbre, curé de Grandcamp, et Me Nicolle du Bosc.
Lundy 8 Juin. — Jehan Ernouf, de Maisy ; — pns André Marin et
Jehan Gallopin, du lieu.
Dymanche&l Juin.— Devant nous, Me Richard du Bosc, heuryer
en la Cathédrale, commys de Mgr TOfficial.
Michelle, f. Christofe du Boys, de Putot ; — pns Jehan Gouet et Jehan
Cabieul, de St-George.
Mardy 23 Juin. — Catherine, f. Richard Le Couppey, de Sully ; —
pns Ogier le Danoys et Me Roger Colleville.
Jeudy 6 Juillet. — Robert de Bédiers, de Maisy ; — pns Nicolle Le
Grand, de St-Vigoret, et Thomas Lhullver, y dem1.
Vendredy 18 Août. — Jacques Le Dolley, pbre, du dyocèse de Cous-
tances, dem* à Baïeux ; — pns dise. pers. M° Guillaume Gouye, pbre,
licentié en droict, advocat en court eccl., et Me Jehan Véritey, not. et
m
appariteur en ladite court.
(Ici se termine le Registre.)
— li4 —
LISTE DES PERSONNES NOTABLES
TÉMOINS
AUX ABJURATIONS CI-DESSUS
1* ECCLÉSIASTIQUES
M*»
Adam, pbre ;
Gieftrey Asselin, ch. de Goupillières, c. d'Engranville ;
Pierre Barbey, chap. en la Cathédrale ;
Guille Bazire, ch. ;
Pierre de Baussy, c. de St-Loup ;
Jehan de Beaumont, chap., c. d'Englesqueville, et vie. en la Cathédrale ;
Raymond Bernard, c. de St-Ouen des forsbours ;
Françoys Bertran, not. et prat. en court eccl.
Pierre Bertran, not. eccl. ;
Jacques Blouet, dyacre, heuryer ;
Nicole Dubosc, c. de St-George ;
Richard Dubosc, heuryer ;
Disc. pers. Gilles de Boos, gd couteur;
Thomas Brandacyer, pbre, c. de la Rocque ;
Henry Brasin, pbre, de Villiers le Sec ;
Michel Bunel, ch.;
Germain Bunouf, c. de Bucéels;
André Cabert, c. de Magny ;
N. h. Jehan du Chastel, dyacre, ch. d'Escay, c. de Manneville ;
Thomas Chouet, c. de St-Symphorien ;
Artur de Colleville, not. eccl. ;
Rogier. Colleville, not. apost. ;
Jacques Collibert, not. eccl. ;
Artur Dagy, pbre, c. d'Amblye ;
de Damigny, pbre, c. de St-Exupère ;
Guille Dandin, pbre, chap. de N. D. ;
Pierre Davy, pbre, custos de la Cath. ;
Jacques de la^Croix, doy. de Vire ;
Robert Marin Desmares, vie. en la Cath. ;
Marguerin Dorval, c. de Castilly ;
-a75 -
Gieffrey Duchemin, pbre. choriste à St-Sauveur;
Jehan Duchesne, ch. ;
Jehan Duhamel, pbre, vie. en laCath. ;
Charles Durand, chap. de St-Nicolas ;
Guillaume Durand, c. de Tour, doy. de Campigny ;
Richard Durand, c. de St-Sauveur ;
Pierre Duval, pbre, de la Potherie ;
Pierre Estienne, soubz dyacre en la Cath. ;
Estienne Eustace, pbre, de Blay ;
N. et dise. pers. Estienne Feuguet, ch. ;
Raoul Froslet, c. de St-Martin des-Èntrées ;
Ànthoyne Gayant, ch. de Brétheville, grand vicaire et officiai, prieur de
St-Nicolas de la Chesnaye, en 1 566, par permutation avec la cure de
Lacy, n'étant alors que clerc. Mort en 1573.
Anthoyne Gayant, le jeune, pbre, vie. en la Cath. ;
Jehan Germain, pbre, de St-Loup ;
Guaultier Gisles, ch. de Cartigny ;
Thomas Godeffroy, pbre, ch., c. de St-Martin de Blagny ;
Gieffrey Gosselin, ch. ;
Pierre Gouiç, cf de Thaon ;
Guillaume Gouye, pbre, lie. en droit, ch., av* en court eccl., c. de Col-
leville-sur-Mer ;
Thomas Groult, c. de Formigny ;
Germain Guilbert, heurier ;
Alain Habarel ou Harbarel, pbre, de la Potherie ;
Jehan Hamel, pbre, heurier, vie. en la Cath. ;
Thomas Hardouyn. c. de la Bazoque, not. eccl. ;
Gilles Haurier, çhap. en la, Cath. ;
Michel Herbelline, ch. de Mathieu, c. de Rubercy ;
R. P. en Dieu et Seigneur, fr. Pierre Estienne Heuste, abbé d'Evrecy ;
Loys de Hotot, c. d'Asnières ;
Martin Houlbec, doy. de Fontenay ;
Jehan Hue,m(ioy v de Creully ;
Jacques Jouyn, pbre, de Saonnet ;
Louys Labbé, c. et doy. de Maltot ;
Gilles Lebois, heurier ;
Jehan Le Bourgeoys, pbre, de Ranchy ;
Vincent Le Carpentier, c. de Parfouru Lesquçlin ;
- 176 —
Jacques Lefebvre, ch. ;
N. pers. Jehan Le Fillastre, ch. ;
Jacques Le Françoys, c. de St-Symphorien ;
Françoys Le Grain, pbre, c. de Loupvières ;
Pierre Le Grulley, vie. en la Cath. ;
Simon Le Haribel, pbre, de Choing;
Vén. pers. Gilles Le Liepvre, ch. ;
Martin de Longueville, c. de Nonant ;
Bernard Le Magnen, ch. ;
Pierre Le Maistre, bastonnyer en la Cath. ;
Pierre Le Martinel, chap., ibidem ;
Guille Le Masuryer, c. d1Arclais ;
Jehan Le Paulmyer, c. de St-Floscel ;
Vén. pers. fr. Gille Le Rocqueys, relig. de St-Nicolas de la Chesnaye;
Jehan Lesnarey, pbre, promoteur du Doyen, c. de Longuefaye ;
Jehan Le Sommetyer, not. eccl. et public;
Allain Levavasseur, c. de Vendes;
Michel Leverrier, archid. des Veys ;
Guille Marescot, c. d'Asnelles ;
N. et dise. pers. Me Charles de Marguerye, prieur de St-Vigor et ch. ;
Gieffrey Martin, vie. de Caumont ;
Gieffrey Melline, pbre, de St-Symphorien ;
Martin Menard, vie. de St-Patrice ;
Thomas de Molles, vie. de Colleville ;
Jehan Morin, pbre, c. de Grandcamp ;
Guille Noël, prat. et not. eccl. ;
Raoul Onfroy, acolythe ;
Pierre Osmont, soubz dyacre, heuryer et chap. en la Cath. ;
Dom Jacques Pelletyer, prieur de Pierre Solain ;
Jehan Poictevyn, pbre, de Ste-Honorine des Pertes ;
Philippe Quétil, c. de St-Sauveur ;
Mathurin Raoul, chap. de St-Nicolas des Courtils ;
N. et dise. pers. M# Augustin Ravascher, ch., maistre-escolle ;
Gratien Regnauld, pbre ;
Germain Le Ribedel, pbre, c. d'Ysigny ;
Jacques de la Rivière, ch. de Missy ;
Nicole Robiddaz, c. de St-Martin ;
Guille Rogier, prat. en court eccl. ;
- 177 —
Richard du Rozel, pbre, c. de Campigny ;
Richard du Rozel, c. de St- André ;
Jehan Rozey, choriste à St-Sauveur ;
Nicolas Ruge, relig. de la Chesnaye ;
Robert Sabine, pbre, c. de Baynes ;
Jehan Scelle, c. de St-Amator ;
Michel Suhard, c. de Fontehay sur le Vey ;
Thomas Thoiret, c. de Ste-Honorine des Pertes ;
Rémon Tilliard, choriste à St-Mâlo ;
Chérubin Vaultier, pbre, c. de Loucelles, vie. de St-Martin en la Gath. ;
Guille de Vaulx, pbre, custos de la Cath.;
Jehan Véritey, not. et appariteur eccl. ;
Jehan Youf, pbre, c. de Montrabot.
» LAÏQUES
Me Pierre de Baussy, esc, de St-Lou ;
Me Marin Benoist, consep pour le Roy en sa court du Parlement ;
M* Jehan Benoist, grenetier à Baïeux ;
N. h. Jehan Béchevel, sp de la Grouerye ;
N. h. Lancelot de Berthery (Bertheny ?), sp des Motes ;
Hervé Buhot, apothicaire ;
N. h. Olivier Conseil, sr de Cabourg ;
Guillaume Couespel, lieut. de Cerisy ;
Jehan de Crux, de St-Loup ;
Jehan de Cussy, esc, sgr d'Estrehan ;
N. h Deslouveaux, de Molles ;
Hervé Desterville, esc ;
N. h. Marin Duboys, se* de Noyers ;
Me Denys Dufresne, esc, bourg, de Baïeux;
Me Jacques Dufresne, apothicaire ;
Me Françoys Eurry, av1 ;
Me Guille Fromond, id.
M« Noël Gelin, id.
Me Jacques Gohier, s* de Cormelles ;
N. h. Jehan de Gueron, sr de la Gronde, de Monfréville ;
Françoys de Gouberville, esc, sr de Sordeval ;
N. h. Jacques Hébert, de Baïeux ;
- 1781-
r
Me Olivier Heuste, sr de la Motte, av* ;
Me Jehan François de Housteville, esc. ;
Me Denys Hue, av1 ;
Me Magloire Hue, id.
Me Rémon Legras, chirurgien juré ;
Me René Legras, esleu juré ;
Vén. et dise. pers. Me Anthoyne Lemercier, lie. aux loix, lieut. du
bailly à Bx;
Pierre Lescalley, sr de St-Vigor ;
N. h. Richard Le Sapvoureux, sr de St-Clair ;
Richard du Manoir, esc, s«r du lieu ;
René de Monfiquet, s»1" de Vouilly ;
Symon de Pierres, esc. ;
N. h. Me Jehan Potier, av1 ;
Guyon des Prés, esc sr de Londe (ou Condé ?) ;
Jacques Pytet, serg1 royal ;
Me Michel Regnard, av* ;
Me Richard Rictens, id. t
N. h. Florimond de Ste-Marie, de Ste-Marie-Laumont ;
N. et dise. pers. Me Gabriel Suhard, sr de Vaux, av* ;
M0 Jehan Suhard, id.
Me Richard Thouesny, id.
Michel Toustain. sr de la Mare, id.
Messire Richard Toustain, recevr des domaines ;
Me Martin Varin. procr du Roy ;
Me Mathieu de Vernneul, les Vez.
ECCLÊSÏASÎIQUES QUI ABJURÈRENT
Jehan Gervays,
pbre,
d'Agy ;
Martin Bunouf,
id.
de la Potherie ;
Françoys Thymois,
id.
de Bernières-sur-Mer ;
Claude Lefrancdin,
id.
de St-Agnen le Malherbe ;
Michel Bonamy,
id.
de St-Malo de Bx ;
Nicolle Lyon, aliàs de Percy,
id.
de Maisy ;
Estienne Eustace,
id.
de Blay ;
Adrien Suhard,
c.
de Canon ;
Thomas Vaucquellin,
pbre,
d'Engranville ;
Marin Allain,
id.
de Courseulles ;
Jehan Adam,
id.
id.
Henry Gervays,
id.
d'Agy ;
Philippes Osmont,
id.
de Courseulles ;
Allain Hallée,
id.
id.
Jehan Artur,
id.
de Bernières-sur-Mer ;
Guillaume Legrand,
diacre,
de Lestanville ;
Guillaume Le Moyne,
pbre,
de Ste-Mère-Eglise ;
Jacques Le t)olley,
id.
du diocèse de Coutances, dem*
à Baïeux.
NOBLES ET PERSONNES NOTABLES
PARMI
LES ABJURANTS
Adelinne, Réraon, av\ et Jeanne Delessart, sa f. ;
Dlïe Adigard Guillemette, f. Osmont, Pierre, escr, Mestry ;
D'Aignerville, Denys, escr, sgr du lieu ;
D'Amours, Charles,
D'Amours, Bernard,
D'Amours, Françoys,
D'Amours, Jacques,
D'Amours, Jacques,
id. Mosles ;
id. Fontenay sur le Vey ;
id. Le Molay ;
id. Fontenay sur le Vey ;
id. St-Symphorien ;
— 180 —
D'Amours, Jean, esc. sg* de Fontenay sur le Vey ;
N. d'Amours, id. de St-Martin ;
André, Françoys, id. sgr de Monceaux ;
D'Argouges, Richard, id. sgr de Brétheville et Valbadon ;
D'Argouges, Thomas, id. sgr des Essarts de Valbadon ;
Angouland, Jehan, lieut. des élus de Bx ;
N. h. Le Bachelier, Jehan, Saon ;
Le Bachelier, Jehan, Saon;
M* de Basly, Thomas, Longueville ;
de Basly, Jeanne, ve Thomas Desmaires ;
Barbey, Marc, dr en médecine ;
de Baussy, Pierre, escr, et Guillemète, sa f., St-Loup;
N. h. de la Bazonnière, Jehan, et Catherine, sa f., Lizon;
N. h. de la Bazonnière, Thomas, sr du lieu, Vouilly ;
Beauvallet, dr en médecine, et dlle Grosourdy, Suzanne, sa f., St-Malo ;
Béchevel, Guille, esc, sr de la Grourye, St-Martin-de-Blagny ;
Me Bernart, Robert, proc. en court de parlement à Rouen ;
Blondel, Jacques, esc, sgr de Rye, et Auffray, Magdalène, sa f. ;
Boisard, d»« Marguerite, Brétheville sur Laize ;
Dlle Borel, Catherine, f. Me Françoys Postel, Crépon ;
du Bosc, Marie, f. n. h. Pierre Lescallé, sr Dorval, St-Sauveur;
du Bosc, Gires, esc, sr de Feugères, Mandeville ;
du Bosc, Charles, de St-Martin de Bayeux ;
Bréard, Olivier, esc, Ste-Mère-Eglise ;
N. h. de Brétheville, Jehan, esc, Sieurrain ;
de Brétheville, Michel, esc, sgr de Thaon et de Formigny ; t
de Brétheville, dlle Florence Sosson, f. n. h. Nicolas de Reviers, Manoir ;
Brucosté, Bertin, Mandeville ;
Brucosté, Michelle, f. Jehan, Mandeville ;
de Brunville, dlle Françoyse, f. n. h. Lambert Lescalley, St-Sauveur;
Bunouf, Jehenne, f. Me Richard Bailleul, St-Sauveur;
de Cabazac, Thomas, esc, sgr de Gueron ;
Cacherat, dlle Ysabeau, f. Jehan du Hamel, sr de Baussy et son mari,
St-Mâlo ;
de la Chapelle Nicolas, sr de Laveyssière ou Laveyspière, Rampan ;
N. h. du Chastel, Guillaume, sgr de Lison et de la M(eaufte), Lison ;
du Chastel, Charles, esc, Neully-Levesque ;
de Chaumontel, Robert, esc, sgr d'Audrieu ;
~ 181 —
de Chaumontel, Françoys, esc, Audrieu;
de Cingal, dll° Marguerite, f. Guillaume de Loupvières, esc, Vaux sur
Aure ;
N. h. de Cingal, Gilles, sgp de Ducy ;
de Clinchamp, Jehan, esc, St-Cler ;
de Colar, dlle Marie, ve n. h. Roulland de Tailleboys, sgp de Viane ;
de Colleville, Me Marc, St-Sauveur ;
Colle ville, Allain, maréchal de récurie du roy, St-Georges ;
Jehan de la Cour, sgr de Longueville ?
de Condey, Nicolas, Condé sur Seuiles ;
N. h. Cornet, Jehan, sr de Caugy, St-Vigor ;
de Corpdouan, d,le Collasse, f. Jehan de St-Gilles, esc, Tessel ;
de Coulum bières, Louys, esc, Coulumbières ;
de Courtelays, Christine, f. Pierre, esc, Cussy ;
Courtelays, Pierre, esc, Mosles ;
N. h. de Creully, Jehan, sr de la Motte, St-Cler ;
Crèvecueur, Pierre, esc, Ste-Mère Eglise;
de Croisilles, Gilles, esc, sr des Fossés, Mutrécy;
de Crux, Jehan, de St Loup ;
de Cussy, Jacques, esc, sr de Vercquereul, St-Sauveur ;
de Cuves, André, esc, Longueville ;
de Cuves, Françoys, id.
de Cuves, G ires, id.
de Cuves, Vincent, id.
de la Dangye, Estienne, esc, Russy ;
Jehanne, f. Jacques Daon, de St-Vigor de Bayeux ;
Me Daon, Jehan, avl , St-Malo, et Jehenne, sa f. ;
Richard Daon, leur fils ;
Delamare, Jehan, esc, Castilly ;
Delamarre, Maurice, id.
de la Marre, Martin, id.
Descrametot, Barbe, et Me Jehan Durand, enquesteur à Bayeux, son mari ;
Deslouveaux, Guille, esc, Le Molay ;
Desmaires, Olivier, sr d'Audrieu ;
Despinoze, Claude, esc, O beaux ;
Dessolliers, Maurice, esc, sr de Brémoys \
Dessoliers, Jehenne, f. Me Robert Bunouf, St-Patrice ;
Destriac, Philippe, esc, Cristot ;
Desterville, Hervé, esc.
Desterville, Gieflrey, Mouen ;
Desterville, Nicolas, id.
Desterville, Jean, id.
Desterville, Pierre, id.
Dubousquet, Nicolas, esc, St- André ;
Dufayel, dll° Jeanne, f. Gilles Le Touzey, St-Germain d'Elle;
Dufayel, Sanxon, esc, Coulombières ;
Dufayel, Thomas, id.
Duhamel, Robert, avocat, et Marie Vérard, sa f., St-Patrice;
Dupont, Gilles, esc, sgr de Montficquet ;
Dupont, Gilles, esc, de St-Germain du Pert ;
des Essarts, Paul, d. Caumartin, esc, La Vacquerye ;
N. h. Fallet, Léon, sr du Quesnay, et dlle Avoye Pigache, sa f. ;
N. h. de la Faye, Choing ;
Me Fermine, Gilles, fr., N.-D. des Fossés ;
Me Fermine, Jehan, id.
de la Ferrière, Guille, esc, baron de Viane ;
de la Ferté, Jacques, esc, Mandeville ;
Me Flambard, Guille, esc, Bernières-Bocage ;
de Fontaines, Jehan, esc, sr de Cardonville, Osmanville ;
des Forges, d^e Aliénor, fille n. h. Françoys, Tournières ;
Fresnel, d1!e Françoyse, et n. h. messire Pierre Gallon, esc, sr de la Ri-
vière, son mari, St-Malo ;
Gallon, Jacques, esc, Vendes ;
Gallon, Pierres, esc, sr de la Mutte, St-Mâlo ;
Me Gelin, Noël, et Lucette, sa f., St-Mâlo ;
M6 Gervays, Pierre, av1 ;
Golseaulme, Jehan, esc, sr de Rucqueville, Quesnay-Guesnon ;
de Gouberville, Françoys d. Picot , esc, sr de Sordeval ; (de Ste-Hôïio-
rine des Pertes ?)
Me Grandin, Anne, f. Gilles, St-Mâlo ;
Me Grandin, Yvelline, f. Jacques, St-Mâlo ;
de Grand-Rue, Denyse, f. n. h. Jehan Scelles, sr de Lestanville :
de Grandval, Jacques, esc, Neuville sur Port ;
Grosourdy, Jehenne, f. Georges, St-Vigoret;
de Grosourdy, Françoyse, fiile Thomas, Colombières ;
Guienrreau, Thomas, esc, sr de Farceaux (?) ;
Hébert, Jeban, esç., Caenchy ;
N. h. Hébert, Gilles, sr de Caudlieu, StrGermain d'Elle ;
N. h. Hébert, Joachim, sr de Grosmesnil. St-Germain d'Elle ;
Hermerel, François, de Trévières ;
de Hotot, Gilles, esc. St-Cler ;
de Hotot, Gilles, sgr et châtelain de Beaumont ;
N. h. de Hotot, Thomas, Tessy ;
Hudebert, David, sgr de la Nooe et Tracy ;
Hiuçel, Roger» sr du Broc, Ste-Mère Eglise ;
du Jardin (Biance) et Me Michel Regnart, avocat, son mari, St-Mâlo ;
de Lafferté (?), Jehan, esc, dem1 à Magneville ;
deXaboulaye, Jehan* Lantieul ;
de la Haye, d"e Jenne, v« Me Jacques de Roy ville, St-Martin de Blagny ;
Me Lambert, Jehan, eslçu, St-Mâlo ;
Me Lambert, Philippe, esc, sgr du Fresne ;
Le Bédel, André, esc, Bény;
Le Blays, Pierre, esc, sr du Quesnay ;
Perrine, f. Thomas Le Cavey, de Monceaux ;
Le Cavey, Àrtur, esc, et Catherine Le Gras, sa f., N.-D. des Fossés;
Le Cavey, Françoys, esc de St-Mâlo ;
Le Cavey, Philippe, id.
Le Cavey, Thomas, id.
Le Chartier, Jacques, St-Sauveur;
Le Chevallier, Françoys, esc, Engran ville ;
Le Chevallier, Jacques, id.
Le Chevallier, Jean (?), id.
Le Chevallier, Olivier, id.
Le Chevallyer, dlle Marie, f. n. h. Jehan de Montfiquet , sr de Courmar-
ceron, St-Martin de Blâgny ;
Leclerc, Raoul, esc, sr du Mesnil, Dampierre ;
Leforestier, Claude, esc, St-Mâlo;
Leforestier, Martin, sr de Bertinière, Littry ;
N. h. Lehéricy, Pierre. sgp d'Estrehan le Perreux ;
Lehéricy, Jacquelline, f. Guille du Jardin, St-Mâlo ;
Le Meigre, Jehan, av* juré, et dlle Bonadventure Despinoze, sa f.
Le Moisy, d1!e Jehenne, Valbadon ;
Le Noble, Jenne, f. Me Jean Duval, N.-D. des- Fossés;
Le Noble, Michelle, f. M* Jehan Fumée* N.-D. des Fossés ;
- 184 —
Le Sapvoureux, Richard, sr de St-Cler, et Ysabeau, sa f., Subies;
Le Painteur, Jacques, esc, Le Mdlay ;
Le Personnier, Symonet Françoys, de Broay ;
Lentrin, <i"e Anne. f. Guille, esc, St-Vigor ;
Leprestre, Guiilemette, f. n. h. Claude Leforestier, Formigny ;
Le Saulvage, Françoys, esc. Ste-Mère Eglise ;
Le Saulvage. Robert, id.
Lescalley, Pierre, esc, sr d'Orval, St-Martin ;
Lescalley, dlle Jenne , f. n. h. mess. Jehan de la Rivière de N.-D. des
Fossés ;
N. h. Lescalley, Lambert, St-Sauveur ;
Lescalley, dlle Jenne, f. n. h. messire Jacques de Cussy, sr de Vercque-
reul, St-Sauveur ;
Lescalley, Marguerite, f. Me Françoys André, St-Malo;
Lescalley, Lambert, esc, et Jenne, sa f., Tornières ;
Le Seneschal, esc, Formigny;
Le Sens, Jacques, sr d'Yvrande, à Reviers ;
N. h. Le Sens, Jacques, sp de la Rivière, Reviers;
Le Sens, Françoise, f. n. h. Charles de Montfiquet, sgr de St-Martin-de-
Blagny ;
Lescellinne, Mathieu, Trungy ;
Lesseline, d!,e Marie, ve Olivier, de Trungy ;
de Lyesselline, Marin, esc, Trungy ;
Lesnerey, Anne, ve Me Henry Noël, St-André ;
de Lestage, Jenne, ve Guille de Bourgue ville, esc, sgp et patron d'Escay,
de St- Pierre de Caen ;
de Lestard, Blanche, f. n. h. Jehan Lambert, esleu, St-Malo ;
Le vaillant, Jacques, esc, de là Ferrière-Harenc ;
N. h. Le Vaillant, Marguerin, sr de la Ferrière, Trévières ;
Le Valloys, d,,e Charles (?) ve Philippe Chrestien, Asnelle ;
N. h. Levesque, Richard, sr de Fontenay ;
Levesque, Thomas, sgr et patron de Fontenay ;
Le Vicomte, Jehan, esc, sgr de Sermentot ;
Le Vieul, Gilles, esc, Mandeville ;
Le Vieul, Pierre, bourgeois et eschevin de Vire ;
Lhonorey, Jacques, St-Malo ;
Lhonorey, Jehan, et Laurentie, sa f., St-Malo ;
de Loupvières, Denys, esc, Vaulx-sur-Aure ;
- 185 -
N. h. de Loupvières, Guillaume, Vaulx-sur-Aure ;
Lucas, d,,e Françoyse, Campigny ;
de Lyens, Thomas, et Tiphagne, sa f., Fresné le Croteux;
de Macaire, Françoys, esc, Creully;
N. . . de Magneville, esc.
de Magneville, Àrtur, esc, sgr de Geffosses ;
de Magneville, Robert, Creully ;
de Manneville, Marin, id.
de Manneville, Nicolas, id.
de la Mancellière, Alexandre, et Catherine, sa f. ;
de la Mansellyère, Jehan, et Jenne, sa f., Loucelles ;
N. h. de Manvieux, Louys, sgr de Tracy sur la Mer ;
Le Marcadey, Jehan, esc, Ste-Mère-Eglise ;
Marcadey, Robert, id.
N. h. Marcillac, Ànthoyne, baron de Courseulles ;
Marguerye, Gilles, esc, Colleville sur Mer;
de Mathen, Jehan, Mouen ;
de Méhérenc, Robert, esc, Lestan ville ;
de Méhérenc, Noëlle, f. Thomas de, esc, sr de Housteville ;
de Miscomyn ou Myscommyn, René, esc, Estrehan;
de Miscomyn, Barbe, f., de, Formigny;
de Monficquet. Jehan, esc, Coulombières ;
de Monficquet, Jehan, esc, St-Martin de Blagny ;
N. h. de Monficquet, René, de Vouilly ;
de Monfréard, Jacques, esc, sgr de Littry ;
de la Motte, Jehan, esc, Audrieu ;
N. h. de la Motte, Nicole, Audrieu ;
Moysant, Jacques, et Perrine, sa f., de Bucéels;
Moysson, Adrien, esc, St-Georges de Bois d'EUe ;
Néel, Robert, de Fontenay sur le Vey ;
Noël, M« Louys, St-Mâlo ;
Onfroy, Jehan, esc, de St-Laurent sur Mer;
Onffroy, Marcel, esc, sgp d'Aignerville, de la parroisse de Veret;
Osmont, Pierre, esc, sr de la Batte, Mestry ;
Patrice (Patry ?) Pierre, esc. sr de Sully ;
Me Philippe, Jehan, av1, St-Pierre de Caen ;
Philippe, Marguerite, f. Me Jehan Blondel, St-Sauveur ;
M« Philippe, Nicolle, grenetier, et dlle Gervaise Blondel, sa f., St-Patrice ;
- 186 —
N. h. de Pierrepont, Louis, sp de Lamberville ;
Pigache, Pierre, esc, sp de la Champagne, Courseulles ;
N. h. Pigache, Jacques, de Lamberville, sgp du lieu ;
Pigny, André, les Obeaux ;
Pigny, Gilles, esc, les Obeaux ;
Pigny, Thomas, les Obeaux ;
du Pont-Bellengier, Suzanne, f. n. h. Jehan Denfernet, d'Arclays;
Pothevin, Pierre, huissier, St-Mâlo;
Pothier, Françoys, esc, sr de Longues. Cerisy ;
Pothier, Thomas, esc, Vouilly;
Regnauld, Gilles, esc, sgr de Bazanville, Banville ;
de Reviers, Guille, esc, St-Martin de Blâgny ;
de Reviers, Jacques, esc, Côttun ;
de Reviers, Jehan, esc, sr de Clairemont, Manoir;
de Reviers, Nicolas, esc, sgr du Manoir;
Me Richier, Sanxon, sergent royal à Bayeux ;
M# de la Rivière, Jehan, esc, lieutenant. St-Sauveur;
N. h. G. Rogier, sr de la Pontherye, Villiers Fossard;
de Royville, Jehan, esc, Le Molay ;
de Russy, Anthoyne, esc, Ste-Honorine des Pertes ;
N. h. de Scyroont, Artur, sp de Ste-Mère Eglise ;
Senot, Briand, St-Symphorien ;
Senot, Louis, esc, sr de la Londe, Caenchy ;
Sieurreau, Thomas, sr de Farceaux, gentilhomme de la chambre du Roy ;
de Sieurrain, Pierre, esc, Engran ville ;
de St-Gires, Jehan, esc, Tessel ;
N. h. de St-Ouen, Olivier, sgr de Tordoict et Magny ; ■
Tallevast, Louis, esc, Caenchy;
Thézard, Françoys, esc, sgr de Croay ;
N. h. Thézard, Louys, sr de Fourneaux;
Thibout, Guillemète, ve n. h. Anthoyne Lescalley, av* du Roy, à Bayeux ;
Thouesny, Perrette, fille Me Richard Thouesny, avocat, St- André ;
Thouesny, dlle Blaize, f. Nicolas Bousquet, sr de Sallerbières, Ryes ;
Me Tostain, Michel, sp de la Mare, St-Sauveur ;
Toustain, Anne, fille feu Nicolas, esc, sr de St-Martin ;
Toustain, Guillemine, id. id.
du Tremblay, Fleurye, de Mantilly ;
N. h. de Tres(Trous)seauville, Charles, sp de la Couldraie, Torteval ;
- 187 —
Unffrey, esc, St-Laurens sur Mer ;
Uïiflfrey, François, Mouen ;
Varin, procr du Roy à Bayeux ;
Vaucquelin, Barbe, St-Sauveur;
Vaultier, Jehan, esc;
Vautier, Estienne, esc, sgr cTAvaulaville ;
de Vérigny, Jacques, esc, Colombières ;
de Vermont, Guillemète, f. Philippin, Vendes;
du Vivier, Françoys, esc, et dlle Jehenne, sa f., Cottun ;
Vard, Françoys, sgr de Fontenailles.
Eugène ANQUETIL,
Avocat,
Correspondant du Ministère?des Beaux-Arts.
NOTE
En 1663, il y avait, dans le diocèse de Bayeux, 17 prêches, dont 16 de
fondation et un de bailliage, Trévières.
Douze furent abattus, à des dates différentes, par jugement du Conseil,
à la poursuite du clergé catholique.
En 1685, eurent le même sort: par arrêt du Parlement de Normandie,
celui de Caen ; et par arrêt du Conseil, pour n'y avoir pas le nombre
suffisant de familles d1hérétiques, ceux de Bernières et de St-Vast.
Trévières et St- Sylvain, dont l'exercice avait été interdit par arrêt du
Conseil, furent détruits à la suite de la révocation de redit de Nantes.
A cette époque, le diocèse, qui comptait 300,000 âmes et 615 paroisses,
ne renfermait pas 6,000 hérétiques.
A Caen, ville de 30,000 âmes, il n'y avait pas 3,000 hérétiques, compre-
nant seulement 5 à 6 familles nobles ; le reste se composait de marchands,
d'artisans et de pauvres.
A Bayeux, 10,000 habitants, il n'y avait que la ou 13 familles héré-
tiques, dont 3 nobles, celles de Bussy, de Bellefontaine et du Mesnil.
- 188 —
Dans un rayon d'une ou deux lieues, vivaient aussi 7 ou 8 autres familles
nobles.
Nul hérétique parmi les 9,000 âmes de Vire.
Les 15 doyennés renfermaient deux mille six à deux mille sept cents
hérétiques.
Onze cents d'entre eux, au doyenné de Condé, étaient répartis dans les
paroisses de Condé, Athis, Ste-Honorine et Fresnes. Il y avait parmi eux
3 ou 4 familles nobles.
Les doyennés de Trévières et des Veys comptaient 400 hérétiques dont
30 familles nobles.
Celui de Douvres en comptait 300, dont 6 à 7 familles nobles.
A Vaucelles, il y avait 5 à 6 familles nobles et aoo hérétiques.
Dans les autres doyennés étaient disséminées 60 familles nobles.
L'exemption de Ste-Mère-Eglise, dont le prêche avait été abattu depuis
plusieurs années, renfermait, dans ses 5 paroisses, 55 hérétiques et 3 fa-
milles nobles : celles de Courtomer-le-Cadet, Sigoville et Marcadé.
(Ces renseignements sont extraits d'un manuscrit de VEvêché intitulé:
iMÉMOIRES LORS DE LA REVOCATION DE l'bDIT DE NANTES.)
— 189 —
Compte-Rendu des Séances
8éance du Jeudi 6 Juillet 1905
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Del m as, maire de Bayeux;
Anquetil, vice-président; Le Lièvre, secrétaire honoraire; Garnier, secré*
taire ; Loisel, trésorier; R. de Gomiecourt, vice-archiviste-bibliothécaire;
Bazire, Dumans, Etienne, Fagart, Guisle, Le Maître et Verdier.
Absents excusés : MM. Dodeman et Lefébure.
M. Anquetil dépose sur le bureau le 8° volume des Mémoires et le
portrait de M. le Bon Gérard, à annexer au volume précédent.
M. Loisel expose la situation financière de la Société; il reste en caisse
a.587 fr. 33.
On vote, pour la restauration de la tète de cheminée, dite Lanterne des
Morts, près de la Cathédrale, une subvention dont le montant sera à
déterminer d'après le devis des travaux à exécuter ; même décision en ce
qui concerne la restauration du Mille Romain, du Manoir.
M. le Président Desclosières présente trois communications sur sa
conférence : d'A çincourt à Formigny^z biographie d'un Explorateur Bas-
Normand, Jean Duchesne-Fournet, et la fondation à Paris de Y Union
Bas-Normande.
M. le Chanoine Le Lièvre donne lecture d'une poésie sur un Miracle
de Saint-Martin, imitée de Jean Gastineau, chanoine de Tours en 1337.
M. Roger de Gomiecourt communique quelques extraits de l'ouvrage
qu'il prépare sur le Vicomte d'Acné et Madame de Vaubadon.
A la fin de la séance, on adopte à l'unanimité la proposition de M.
Anquetil, de publier, au fur et à mesure des ressources de la Société, de
nombreuses pièces inédites relatives à l'histoire locale.
Séance du Vendredi 2928eptembre 1905
Présents : MM. Joret-Desclosières, président; Anquetil, vice-président ;
Le Lièvre, secrétaire honoraire ; Garnier, secrétaire ; Valette, archiviste ;
Loisel, trésorier ; Dillaye, Fagart, Le Mière, Tallevast et Verdier.
- 190 —
On commence par visiter la bibliothèque, mise en ordre, et par voter
des félicitations à M. Anquetil pour le soin qu'il a pris de cette installa-
tion, et des remerciements à la Municipalité pour le vaste local mis par
elle à la disposition de la Société, et à M. le chanoine Le Lièvre pour le
don d'une Encyclopédie en 70 volumes, prélude de libéralités plus im-
portantes encore.
M. Loisel communique l'état de la situation financière, accusant un
reste en caisse de 1.938 fr. 07.
M. Anquetil a demandé à M. Le Pilleur son consentement au classe-
ment comme monument historique de la tète de cheminée près de la
Cathédrale ; la restauration pourra ensuite .avoir lieu avec subventions
de la Société Française d'Archéologie, de la Société des Antiquaires de
Normandie, de la Ville de Bayeux et de la Société des Sciences, Arts et
Belles-Lettres.
M. Anquetil donne lecture de son travail sur Mauny, le cavalier jacobin
de la Société populaire de Bayeux en 1794* et la première déesse de la
Liberté à Bayeux ; puis M. l'abbé Le Lièvre communique sa Vue d'ensem-
ble sur les A nciens Hospices de Bayeux.
Enfin, M. Desclosières résume les travaux de M. Morel d'Arleux, sur la
Répression du Vagabondage et de la Mendicité.
Séance Publique du Samedi 9 Décembre 1905
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Delmas, maire de Bayeux ;
Garnier, secrétaire; Loisel, trésorier; Angérard, Bazire, de Courson,
Fagart, Lefébure, Le Mière, Tallevast, Thieulin, d'Ussel, et un grand
nombre de dames, de jeunes filles et de personnes de la ville s'intéressant
à l'industrie de la Dentelle.
M. le Président remercie M. le Maire de tout ce qu'il a fait pour la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres, à laquelle il témoigne sans
cesse le plus bienveillant intérêt ; puis il donne la parole à M. Lefébure
pour sa conférence sur la Dentelle de Bayeux de 1800 à i8jo.
Le Secrétaire dépose sur le bureau les premières feuilles du 9e volume
des Mémoires de la Société et celles de la publication, entreprise par Al.
Anquetil, du Livre Rouge de VEvêché de Bayeux, récemment acquis par
la Bibliothèque Nationale.
— 191 —
La séance se termine par la lecture d'une curieuse étude de M. l'abbé
Le Mâle sur un Pèlerinage du Chapitre de la Cathédrale à la Délivrande,
le 24 juin 1646.
Séance du Samedi 31 Mars 1906
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Delmas, maire de Bayeux;
Anquetil, vice-président ; Garnier, secrétaire ; de Courson, Etienne, Fa-
gart, R. de Gomiecourt, Guisle et Verdier.
Excusés par lettres : MM. Valette, archiviste ; Loisel, trésorier, et
Lefébure.
M. le Président adresse à M. le Maire les remerciements de la Société,
pour avoir donné satisfaction au vœu émis par elle, relativement à l'en-
tourage de la statue d'Alain Chartier, et ce, sans avoir recours à la sub-
vention que la Société était disposée à voter à.cet effet.
M. Anquetil donne quelques indications sur le programme probable du
Congrès de l'Association Normande qui se tiendra à Bayeux du 18 au
22 juillet ; on nomme une commission, composée de: MM. Joret-Desclo-
sières, Anquetil, Garnier et Guisle, pour en régler les détails, de concert
avec le Bureau de l'Association Normande et la Municipalité de Bayeux.
M. Desclosières donne lecture d'une note intitulée : Comment le Châ-
teau de Balleroy conserva^ en 1840, les abords de la route départementale
qui lui sert d'avenue.
M. Anquetil communique un travail très documenté sur les Anciennes
Maisons de Ville de Bayeux et leur Mobilier, et l'Assemblée émet le vœu
que ces deux lectures, si intéressantes au point de vue de l'histoire lo-
cale, soient publiées le plus tôt possible dans les Mémoires.
Séance du Mercredi 30 Mai 1906
Présents : MM. Joret-Desclosières, président; Anquetil, vice-président ;
Loisel, trésorier ; Bazire, Fagart, Hamel, Hugonin, Le Mière, Petelle et
Verdier.
Excusés par lettres : MM. Garnier, secrétaire ; Valette, archiviste, et
Lefébure.
On vote l'échange des publications avec la Société historique et archéo-
— Il-
logique de l'arrondissement de Saint-Mâlo, et on souscrit pour ; francs
à la statue de Boucher de Perthes, qui sera érigée à Abbeville.
M. Anquetil donne lecture du travail de l'abbé Le Lièvre, sur V Hospice
des Pauvres renfermés, ancien hôpital général de Bayeux ; d'une étude
de M. Lalouel sur le Théâtre de Bayeux pendant les dix dernières années,
et de deux épisodes de la Révolution, relatifs, l'un, au préfet Caffarelli et
à Tévéque Brault, l'autre à l'assassinat d'un sieur Foix-Faury, sous le
titre de Souvenirs (Tant an.
Séance Publique du Vendredi 20 Juillet 1906
Cette séance solennelle a eu lieu à la salle Saint-Laurent, à l'occasion
du Congrès de l'Association Normande, sous la présidence de M. de
Longuemare , sous-directeur de l'Association , assisté de MM. Joret-
Desclosières, président de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres ;
Delmas, maire de Bayeux ; Anquetil, vice-président de la Société ;
Garnier, secrétaire, et Loisel, trésorier.
Après l'exécution du Cortège de Ballet, de Montagne, par la Musique
Municipale, M. Joret-Desclosières souhaite la bienvenue à l'Association
Normande ; M. de Longuemare lui répond ; l'Union Symphonique fait
entendre la Marche Solennelle, de Luigini, l'Orphéon chante la Marseil-
laise Normande, d'Arthur Marye, M. Garnier lit le Rapport sur les
Travaux de la Société depuis la séance publique du 13 novembre 1903.
Après un Largetto de quintette à cordes, avec soli de clarinette, par
M. Morin.chef de la Musique Municipale, l'Orphéon et l'Union Sympho-
nique jouent le Chœur du Régiment de Sambre et Meuse ; puis M.
Anquetil donne lecture de son travail sur Deux Bayeusains oubliés.
Cahier de Gerville et Le Courtois de Surlaville.
La soirée se termine par le ballet Sylvia, interprété par l'Union Sym-
phonique, le Chant des Normands à la bataille (THastings dit par
l'Orphéon Bayeusain, et le pas redoublé Magyar enlevé énergiquement
par la Musique Municipale.
Séance du Samedi 18 Janvier 1907
Présents : MM. Joret-Desclosières, président ; Anquetil, vice-prési-
dent ; Garnier, secrétaire ; Loisel, trésorier ; Bazire, Boudet, Dillaye,
Lagnel, Le Mière, Rémy et Thieulin.
— 193 —
M. Loisel rend compte de la situation financière qui se résume ainsi :
RECETTES : Cotisations 600 fr. »
Intérêts des Fonds à la Caisse d'Epargne 45 66
Reliquat au 31 décembre 1905. . . • 3096 37
DÉPENSES :
Total .
Service de la salle •
Avance du trésorier
Médailles . .
Séances du 30 Juillet
' Achat de la Bibliothèque
Total . .
Reliquat au 31 Décembre 1906 .
3743 fr. 03
10 fr. »»
ao 95
77 7°
ji8 05
150 »»
376 fr. 70 ci 376 70
. . . 2365 ^ 33
M. le Président et M. Boudet entretiennent l'assemblée du projet de
création de Syndicat d'initiative du Calvados, auquel la collaboration de
la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettrés est tout indiquée par la par-
tie historique et scientifique, comme celle de la Bajocasse pour l'illus-
tra tion du guide à faire paraître. La Société fait ses réserves au sujet du
projet des statuts, dont le Comité provisoire demandera la modifica-
tion dans le sens des intérêts de notre arrondissement.
Après échange d'observations sur la fraude dans la vente des dentelles,
M. Anquetil communique une partie du travail de M. Edmond Michel
sur les Statistiques de F arrondissement de Bayeux, justement récompensé
par le médaille de vermeil au Congrès de l'Association Normande ;
cette partie, relative aux Anciennes Corporations, sera publiée dans les
Mémoires de la Société, à laquelle M. Michel a bien voulu en faire
hommage.
— 194 —
NÉCROLOGIES
Quatre décès se sont produits, cette année, dans la Compagnie : ce
sont ceux de Messieurs Lefrançois, Hamel, Dupost et Yvonnet.
1° M. LEFRANÇOIS, Sosthène
Monsieur LEFRANÇOIS, Sosthène, né à Bayeux, d'un avocat distingué,
dont les contemporains ont gardé le meilleur souvenir, fut un brillant
élève du Collège de Bayeux. Admissible aux difficiles épreuves de l'Ecole
Polytechnique, élève de l'Ecole des Mines, où il entra dans un très bon
rang pour en sortir avec les meilleures notes, il n'attendit pas longtemps
l'occasion de mettre en œuvre les connaissances acquises dans ses solides
études. Appelé par la confiance d'une Compagnie Minière, à rendre
féconde une exploitation pénible, il obtint en très peu de temps un résul-
tat merveilleux et assura l'avenir de cette société. De là, il alla en Portu-
gal, construire un réseau de chemins de fer, dont il obtint ensuite la
direction. Les éminentes qualités qu'il y déploya, comme ingénieur, lui
valurent la croix de la Légion d'honneur. Il avait à peine trente ans !
Retiré en Normandie, il acquit le château de Vierville-sur-Mer, pour
y jouir d'un repos bien gagné. L'Association des Anciens Elèves du
Collège s'honora de le nommer son président en 1888. Mais une maladie
cruelle attrista des jours qu'il avait rêvés de passer meilleurs, en s'occu-
pant de l'amélioration raisonnée de ses propriétés rurales et dans le
commerce des lettres. Il décéda le 29 mai 1905, à Vierville, dans sa 7a"1*
année. M. Le Neveu, sous-préfet de Bayeux; M. de Cauvigny, maire de
Vierville ; le Dr Basley, un vieux camarade, et M. Le Duc, conseiller
général d'Isigny, portèrent les cordons du poêle au jour de ses obsèques.
M. Pelcerf, pharmacien, lui donna l'adieu de ses camarades de l'Associa-
tion du Collège.
« C'était, a dit de lui le Journal de Bayeux, un esprit délié, vif , très au
courant des choses de son temps, et un causeur intéressant à cause même
de toutes les choses que la vie lui avait apprises. Bien que souffrant
depuis longtemps, il ne se désintéressait pas de son pays et avait marqué,
— 195 -
il y a quelques années, ses sympathies particulières pour cet arrondisse-
ment de Bayeux, où il était né, en prenant part avec nous, par des lettres
hebdomadaires très piquantes, que nos lecteurs n'ont pas oubliées, à
notre campagne en faveur de rétablissement des tramways ».
2° M. HAMEL, Adrien
M. HAMEL, Adrien, ancien agréé près le Tribunal de Commerce de
Bayeux, Conseiller municipal, membre du Bureau de Bienfaisance, du
Conseil des Directeurs de la Caisse d'Epargne, du Comité de l'Association
des Anciens Elèves du Collège, président du Conseil de Fabrique de la
paroisse Saint-Exupère, décédé le lundi 27 novembre 1905, en son domi-
cile, à Bayeux, rue de Cremel, dans sa 66« année, à la suite d'une longue
et douloureuse maladie.
Les cordons du poêle furent tenus, le jour de ses obsèques, par : M.
Delmas, maire de Bayeux ; M. le vicomte Portalis, conseiller d'arrondis-
sement et conseiller municipal ; M. Garnier, adjoint au Maire ; M* Mau-
delonde, notaire ; M. Renouf, ancien conseiller municipal ; M. Seigle,
agréé près le Tribunal de Commerce. Au cimetière. M. Garnier, suppléant
le Président de l'Association des Anciens Elèves du Collège, prononça,
en quelques paroles simples et dignes, parfaitement de circonstance,
l'éloge de l'homme modeste, intègre et loyal, qu'avait été le défunt, à
l'exemple de son père.
3' M. DUPOST, Eugène
Le 2 mars 1906, succombait à une mort presque subite, âgé seulement
de 51 ans et 6 mois, un homme universellement estimé, M. Eugène-
Charles-Ernest DUPOST, notaire en notre ville. Ce fut avec une véritable
stupeur que la nouvelle de ce triste événement fut accueillie de ses
nombreux amis et de la multitude de ses obligés. Sa santé, quelque
temps éprouvée, avait paru s'être fort améliorée, les jours précédents, et
chacun se flattait déjà de le voir bientôt reprendre ses nombreuses occu-
pations. Il était même en train de préparer le texte d'un acte de sa pro-
fession quand la mort le ravit à la tendresse des siens.
Né à Saint-Pierre-sur-Dives, M. Dupost vint à Bayeux en 1877 et entra,
comme second clerc, dans l'étude de M* Boutrais, notaire. Il y occupa
ensuite le premier rang, et s'acquitta si bien de son emploi, qu'en 1887,
quand sonna pour lui l'heure de la retraite, M9 Boutrais le choisit, de
préférence à beaucoup d'autres, comme son successeur.
— 196 —
Par sa haute expérience des affaires, par son affabilité et sa grande
honorabilité, M. Dupost ne tarda pas à donner une grande importance à
l'étude qu'il dirigeait.
Ses obsèques eurent lieu au milieu d'une affluence considérable, où
toutes les classes de la société se trouvaient représentées. MM. Le Mar-
chand, président du Tribunal Civil ; Leuillieux, procureur de la Répu-
blique ; Lefèvre, notaire; Lamy, avocat ; Fermai, avoué, et le Dr Chodo-
rowski, portaient les cordons du poêle. Après la Messe, chantée à la
Cathédrale, par M. l'abbé Huet, curé-archiprétre, l'absoute fut donnée
par M. le vicaire-général Quirié.
Le cortège funèbre se déroula ensuite vers l'église Saint-Exupère , au
cimetière de laquelle l'inhumation eut lieu dans le caveau de famille.
Aucun discours ne vint troubler le recueillement de la foule qui avait
pieusement suivi le convoi de cet homme de bien. Seule, la voix des
assistants, qui revenaient en se racontant sa vie, lui 'paya un juste et dis-
cret tribut d'hommages et de regrets.
4° M. l'Abbé YVONNET, Auguste
cHeureux»,aditle Psalmiste, « celui qui a l'intelligence de l'indigent et
du pauvre. Heureux celui qui donne et prête à qui a besoin ! » Telle a été,
pendant sa vie, la devise de l'Abbé Auguste YVONNET, desservant de la
paroisse d'Arganchy, d'une santé délicate dont il ne triomphait que par
sa rare énergie ; aussi, s'endormit-il avec confiance dans le Seigneur, le
33 février, à l'âge de 6a ans. Il avait lu, aux Proverbes, que c celui qui a
pitié du pauvre prête à l'Eternel qui lui rendra son bienfait. »
— 197 —
Publications de la Société
Les publications de V ancienne Société d'Agriculture, Sciences, Arts et
Belles-Lettres comprennent 10 volumes in-8°. Celles de la Société des
Sciences, Arts et Belles-Lettres sont au nombre de 9, aussi in-8°. Cette
dernière n'est autre que la seconde section de la'Société primitive, qui en
comprenait deux : i° section d'Agriculture ; 2° section des Sciences, Arts
et Belles-Lettres , cette dernière érigée en Société indépendante en 1891.
En tout, iç volumes parus.
Les 10 premiers volumes ont été publiés de 1842 à 1887 inclusivement.
Les 4 premiers portent le titre de Mémoires de la Société d'Agriculture,
Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux. Les a suivants sont dénommés
Bulletin de la Société. Le 7* (qui porte au dos V), ainsi que le 8e, le 9" et
le io* reprennent le titre de Mémoires.
Le tome Pr, paru en 184a, à Bayeux, chez Clément Groult, 3^0 p. in-8°,
renferme, entre autres : Description du bassin hydrographique secondaire
de l'Aure, des Fosses du Soucy, de la vallée de Port-en-Bessin, etc., par
M. Simon, géomètre en chef du cadastre, avec une carte spéciale (double)
du bassin hydrographique de l'Aure ; Une notice historique sur les Socié-
tés scientifiques et littéraires fondées à Bayeux, dans les XVIII9 et XIX*
siècles, par J. Luthereau ; Note sur les principales découvertes de médailles
antiques qui ont lieu depuis un siècle dans le Bessin, par G. Villers ; Re-
cherches historiques sur la naissance et la parenté d'Alain, Jean et Guil-
laume Chartier et sur la maison où ils sont nés, par G. Pezet (le président
Pezet, à Bayeux).
Le tome II, publié en 1844, c^ez Ch. Le Méteyer, 458p. in-8*, contient:
De V étendue des concessions faites à Rollon par le traité de Saint-Clair-
sur-Epte, par A. de Lespinasse ; G. Villers : Peintures à fresque décou-
vertes dans la Cathédrale (de Bayeux) avec planche, et Notice sur Jean
Petite, avocat au parlement de Paris et officiai de Bayeux.
Le tome III, paru en 1846, chez S'-Ange Duvant fils et C% 476 p. in-8°,
est occupé presque tout entier par : Etude sur V administration de la
justice et l'organisation judiciaire en Basse-Normandie avant la suppres-
sion des anciens tribunaux, par G. Pezet.
— 198 —
Le tome IV, 1850, chez le même, 392 p. in-8°, renferme : G. Pezet :
Recherches sur V origine des journaux et esquisse historique sur Jean Loret,
de Carentan, poète et journaliste ; de V.-E. Pillet (professeur au collège) :
Léproseries de T arrondissement de Bayeux, Julien de Paulmier ; de G.
Mancel : Etude bibliographique et littéraire sur Alain Chartier ; Charles
de Sourdeval : Sou d'or mérovingien frappé à Bayeux; G.Villers: Recher-
ches sur la création d? un jardin botanique à Bayeux.
Le y volume, premier des Bulletins (publiés trimestriellement), fut
terminé en 1852 ; il contient 400 p. in -8°. Il se vendait chez l'imprimeur
S*-Ange Duvant et O, à Bayeux, et à Paris, chez Derache. On y trouve :
G. Pezet : Notice explicative sur un poème manuscrit du XIV* siècle, in-
titulé la Chapelle de Baiex ; et Castel, agent voyer : Voyage agronomique
descriptif et archéologique dans le centre et Vest de la France ; V.-E. Pillet:
Le président Labarre.
Le 6- volume, 2* des Bulletins, formant 550 p. in-8°, vendu chez les
mêmes, fut édité en 1858. On y trouve: J. Laffetay, docteur ès-lettres,
chanoine de Bayeux : Notice sur la vie et les écrits de Roland des Talents,
chanoine de Bayeux, et Mémoire sur les fondations , obits et sépultures de
la Cathédrale ; G. Pezet : Les barons de Creully.
Le volume paru en 1859, qui porte à nouveau le titre Mémoires et est
marqué tome V, quoiqu'il soit en réalité le septième en date, renferme
uniquement, sauf un ou deux procès- verbaux, Bayeux a la fin du XVIIIe
siècle, par G. Pezet (484 p. in-8° sur 534).
Vingt ans seulement après, 1879, fut publié chez SVAnge Duvant, le
8" volume, intitulé aussi Mémoires. On y inséra les concours agricoles
qui eurent lieu pendant ce long temps ; mais tout son intérêt est dans :
G. Pezet : Etudes historiques sur les seigneurs de Ryes, et Ch.-Ed. Lam-
bert : Les vicomtes de Bayeux (ouvrages posthumes). Il n'a que 316 p. in-8°.
Dans le 9e volume, publié en 1882, pour lequel et les suivants, jusqu'à
aujourd'hui, on continue le titre Mémoires, de 470 p. in-8° et imprimé
chez le même, sont : le récit des fêtes qui eurent lieu à Baveux, à V occa-
sion de T érection de la statue de M. de Caumont, par X. . . ; Monnaies
carlovingiennes trouvées à Juaye-Mondaye , par L. Doucet, avec planches;
du même: Monnaies trouvées à La Cambe et à Canchy; de Farcy: Bayeux
en 1780 et les Inscriptions tumulaires de Saint-Nicolas-dcs-Courtils à
Bayeux.
Le io* volume, paru en 1887, de 492 p. in-8°, toujours même imprime-
rie, offre au lecteur : L. Doucet: Les assignats à Bayeux et à Isigny ;
— 199 -
E. Anquetil : Cahier du tiers état de Bayeux ; La Nativité, miracle, traduit
de l'américain de H. W. Longfellow ; de Farcy : Tombeaux d* deux Eve-
ques de Bayeux ; de Molandé : Voyage aux Pyrénées ; Villers : Notice sur
la salle de spectacle de Bayeux,
En 1891, parut le iep volume des Mémoires de la Société des Sciences,
Arts et Belles-Lettres de Bayeux, ex-a* section de la Société géminée fon-
dée en 184a. Ce volume, comme les suivants, fut imprimé chez S'-Ange
Duvant ; il contient 124 p. in-8°. On y trouve : Quelques listes historiques
sur Bayeux ; G. Villers : La dernière clameur de Haro à Bayeux ; L. Dou-
cet : L'arbre de la liberté (ouvrage posthume) ; L'abbé Sauvage : Le
charbon de terre en Normandie, du XIIIe au XVIIIe siècle ; G. Garnier:
V astronome Le Monnier et sa famille, et de J. Bertot, lecture sur la
Tapisserie de la reine Mathilde, comédie en un acte en prose et vers,
mêlée de vaudevilles, jouée au Vaudeville, le 14 janvier 1804 ; œuvre de
MM. Barré, Radet et Desfontaines.
En 1893, publication du tome II, de 182 p. A y lire : de Farcy : Les
Bacon, sires du Molay ; l'abbé Lelièvre : Les barons de Harcourt, leur
rôle dans le Bessin, et un Essai de glossaire du patois bas-normand ; Ch.
Garnier : Laurent Michel Eon de Cély, dernier évêque d'Apt, né à Bayeux
Le 3e volume, de 114 p., parut en a fascicules en 1894 et 1895. On y
trouve : A. Dédouit : Un protecteur de la ville de Bayeux sous Louis XIV
(M. de Foucault): G. Villers : La Trinité de Campigny, sculpture du
moyen âge ; Abbé Lelièvre : Notes sur V ancien Bayeux et La cathédrale
dans sa première forme et jusquà sa dédicace \ ou Comment Von construit
une église, et encore de G. Villers : Le combat naval des 7 et 8 septembre
181 1, dit bataille d'Arromanckes.
Le 4e volume, de aïo p., parut en 3 fascicules aux années 1896, 1897 et
1898. G. Joret-Desclosières : Alain Chartier ; Ch. Joret : Le comte Jean
Louis Le Chanoine du Manoir et la cour de Weimar ; R. de Brébisson :
Histoire de la céramique à Bayeux et dans sa région, du XIIIe siècle à nos
jours; Le Paulmier : Statuts des maîtres cuisiniers de Bayeux; X...:
Anciennes paroisses du diocèse de Bayeux et Lisieux.
Le 5e volume, de 17a p., renferme : A. Dédouit : La mendicité, l'assis-
tance et l'association des marmites à Bayeux sous Louis XI V; Abbé Leliè-
vre : Note sur les édifices romains découverts rue Saint- Laurent, Notices
— 200 —
sur les expositions artistiques, industrielles et rétrospectives à l'occasion
des fi tes d'Alain Chartier.
Au tome 6', paru en 1901 et de 158 p., furent imprimés : E. Anquetil :
Peintres bayeusains et Le puits de la Cathédrale ; G. Villers : La tour du
patriarche, La tragédienne Georges Weimmery Le sous-sol bayeusain%
Henri Monnier et Chaix d* Est-Ange; A. Dédouit : Un abus sous l'ancien
régime ; R. de Gomiecourt : Recherches sur les artistes originaires de
Bayeux et du Bessin.
Le 7e volume est de 21a p. in -8°. Il parut en 1902. Il renferme : de R.
de Gomiecourt: AfM* George, et de E. Anquetil : Formigny (Etat du
Bessin après la descente de Henry V en Normandie, Réveil de Yesprit
français, Bataille de Formigny et ses conséquences).
Le 8e volume, 190 pages, comprend : Paimblant du Rouil : Une étude
sur le Bessin pendant r occupation anglaise et sa délivrance ; G. Villers :
La salle capitulaire de la cathédrale de Bayeux et ses annexes : Gilles de
Cattx : Les tapisseries de V ancien palais épisco pal de Hayeux; E. Anquetil:
Bayeux pendant la F ronde % Présentation et collation des bénéfices du
diocèse de Bayeux (14)6-1445) pendant V occupation anglaise. De la
dispersion des sources historiques; Chanoine Lelièvre: Etude sur V ancien
autel majeur de la Cathédrale au XV* siècle.
- 802 —
TABLE DES MATIÈRES
PAOB8
Les Sangles de Bayeux, par M. E. Anqjuetil i
La Bourgeoisie de Bayeux, ses limites, par M. l'Abbé L. Le Mâle. 4
Sur un Monitoire local, par M. E. Anquetil 17
Un Document Ecclésiastique ( 1436-1447), par M. P. de Farcy . . 22
Une page inédite de l'Histoire de Bayeux, par M. E. Lalouel . . a8
La Fosse Soucy et la Plage de Port en-Bessin, par M. Bertot . . 31
Jacques et Guillaume Moussard, par M. E. Anquktil 40
Episode de la Révolution à Bayeux. — Le Cavalier Jacobin de la
Société Populaire. — La première Déesse de la Liberté. —
Evoque et Préfet. — L'Assassinat de Foix-Faury, par M.
E. Anq.uetil 47
Avenue du Sapin à Balleroy, par M. Gabriel Joret-Desclosierbs 65
Le Théâtre à Bayeux de 189s à 1906, par M. E. Lalouel .... 7a
L'Association Normande à Bayeux 88
Séance Solennelle de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres
de Bayeux 89
Fêtes du Centenaire du Collège de Bayeux 11a
Vue d'Ensemble sur les anciens Hospices de Bayeux, par M. le
Chanoine A. Le Lièvre iaa
XVI* Siècle. — Abjurations protestantes à Bayeux, par M. E.
Amqpetil 139
Compte-Rendu des Séances 189
Nécrologies 194
Publications de la Société 197
16
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES
ARTS ET BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T. 2,
T. 3,
T.
4,
T.
5,
T.
6,
T.
7,
T.
8,
T.
9.
T. 10,
in-8°
in-8»
in-8°
in-8«
in-8°
in-8°
in-8°
in-8°
in-8°
de 450 p.,
de 476 p.,
de 392 p.,
de 400 p.,
de 550 p.,
de 534 p.,
de 316 p.,
de 470 p.,
de 495 p.,
1844
1846
1850
1852
1858
1859
1879
1882
1887
PRIX 4 Fr.
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS ET
BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T. 1" in-8" de 124 p., 1891
T. 2, in-8° de 182 p., 1894
T. 5, in-8« de 172 p , 1899
T. 6, in-8° de 158 p., 1901
T. 7, in-8° de 212 p., 1902
T. 8, in-8° de 189 p., 1905
T. 9, in-8» de 202 p., 1907
}
PRIX 4 Fr.
PRIX 4 Fr.
PRIX 6 Fr.
PRIX 7 Fr.
ÉPUISÉS : les Tomes 1" de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, etc., et les Tomes 3 et 4 de la Société
des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
EN COURS DE PUBLICATION : Le Livre Rouge
de l'Evêché de Bat/eux.
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S'adresser à MM. les libraires VALETTE, archi-
viste de la Société , rue Saint-Malo , 65, à Bayeux, et
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SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
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1908
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La Société déclare qu'elle laisse aux Auteurs seuls la respon-
sabilité des faits et des opinions contenus dans leurs Mémoires.
- 1 —
LES HOSPICES DE BAYEUX
-M-
NOTES HISTORIQUES
PAR
Charles GARNI ER
L'origine des établissements hospitaliers de la ville de Bayeux se perd
dans la nuit des temps et a donné lieu à de nombreuses polémiques.
Ainsi que Ta constaté M. Armand Benêt, archiviste du Calvados, dans
son Inventaire des Archives départementales , dont un exemplaire est
déposé au Secrétariat des Hospices de Bayeux, les archives hospitalières,
renfermées dans une armoire de la salle des délibérations de la Commis-
sion administrative et inventoriées en 1891 par M. Benêt, ne contiennent
aucun document donnant des indications précises sur la fondation et les
premiers temps de ces établissements.
C'est donc dans les archives malheureusement incomplètes et dans
les ouvrages des historiens locaux qu'il faut rechercher les renseigne-
ments, souvent un peu vagues et parfois même contradictoires, à l'aide
desquels on peut essayer de reconstituer, au moins dans ses grandes
lignes, l'histoire des Hospices de Bayeux.
Parmi les principales sources à consulter, citons: les Archivés du Cal-
vados et les Archives hospitalières , qui possèdent, entre autres, le
« Compte ou Estât de la recepte et entremise de F Os pi ta 1 ou Maison-
Dieu, de la Saint-Michel 1469 au même jour 1470 », rendu à l'Evéque de
Bayeux par Guillaume de la Mare, prieur et administrateur ; un extrait
du compte rendu en 1523 par Pierre Le Meauffays, prieur commendataire
delà Maison-Dieu; la série des comptes de l'Hôtel-Dieu depuis 1644
et celle des délibérations depuis 1750; la série des délibérations de
1
- 2 —
THôpital-Général de 1667 à 1676 et de 1684 à la Révolution, avec un
curieux mémoire économique où il est parlé des « cinq repas par jour »
que faisaient autrefois les pensionnaires de cet hospice (1) ; enfin, les
délibérations et les pièces de comptabilité depuis la Révolution jusqu'à
nos jours; — les Archives de la Mairie de Bayeux, renfermant notam-
ment de nom breuses délibérations des corps municipaux relatives aux hos-
pices ; — puis, parmi les œuvres des historiens, la Chronique de Nor-
mandie, de 1558 ; Y Histoire Générale de Normandie, de Dumoulin, 163 1 ;
Y Histoire du Diocèse de Bayeux, par Hermant, 1704 ; Y Histoire sommaire
de la Ville de Bayeux, de Béziers, 1773 ; les Essais historiques sur la Ville
de Caen et son Arrondissement, par l'abbé de La Rue, i8ao ; le Mémoire
historique sur l'Hôtel-Dieu de Bayeux, publié en 1835 par Frédéric Plu-
quet, qui donne des extraits de comptes de dépenses de 1466 et de 1507 ;
l'étude sur Les Léproseries de l'arrondissement de Bayeux, de M. Victor-
Evremond Pillet, publiée dans les Mémoires de la Société d'Agriculture,
Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, tome IV, 1849 ; YHistoire du
Diocèse de Bayeux, de M. l'abbé Laffetay, 1835 ; YHistoire de Bayeux, de
M. Chigouesnel, 1867 ; les Souvenirs inédits, Bayeux sous la Révolution,
le Consulat et l'Empire, publiés en 189a par M. Dédouit, secrétaire-
économe des Hospices ; enfin le travail de M. le Chanoine Le Lièvre sur
Les Anciens Hospices de Bayeux, lu le 29 septembre 1905, en séance de la
Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, et publié dans les
Mémoires de cette Société, tome IX, 1907 ; — c'est à ces sources diverses
que nous avons puisé, pour composer les notes historiques qui vont
suivre.
LES ANCIENS HOSPICES
Il existait autrefois, à Bayeux et dans la banlieue de cette ville, cinq
hospices ou hôpitaux, dont trois pour les lépreux, un pour les pauvres
aveugles, et un pour les pauvres malades.
C'étaient, i° la Maladrerie de Saint-Eustase, Eutase, Etase ou Eustache,
près la Mare aux Lépreux de Nihault, à l'entrée de ce village du côté de
Bayeux ; cette maladrerie est mentionnée dans une charte de 1301 ; le
chemin qui y conduisait, en partant de l'église Notre-Dame delà Poterie,
portait le nom de « Chemin de Saint-Etase de Nihault % ; la visite de cet
(1) A. Benêt, InvenUire des Archives départementales, p. 4a à 47-
— 3 —
hôpital appartenait au chanoine de Saint-Germain, à qui elle fut confir-
mée en 1390 (1) ;
a° La Léproserie de Saint- Julien-I ^Hospitalier^ située aussi à Nihault et
sur la paroisse de la Poterie, au versant du coteau qui descend à la Fon-
taine Saint-Julien ; il en restait encore, en 1849, une fenêtre, un pignon
et un contrefort de la chapelle (a) ;
30 Le Prieuré de Saint-Nicolas de la Chesnajye, à l'entrée de Bayeux, sur
le bord de la route de Caen, fondé, d'après Hermant, en 921 ou 928, par
Henri Ier, Evêque de Bayeux, pour donner retraite aux lépreux ; cette
fondation fut confirmée par Guillaume le Conquérant, qui institua vingt
prébendes en faveur des Chanoines réguliers de l'Ordre de Saint-Augustin.
et par Henri II d'Angleterre qui, par une charte donnée à Bures-sur-la-
Dives en 1166, rappelle que son aïeul Guillaume a établi ces vingt pré-
bendes c en aumône perpétuelle, pour les confrères lépreux qui vivent
en religion dans le monastère de Saint-Nicolas près Bayeux » ; Henri II
concède, donne et confirme à ce pieux établissement quatre prébendes de
quatre muids d'orge sur les moulins de Bayeux ; quinze prébendes sur
la prévôté de la Ville, avec neuf sols six deniers de délivrance par semaine
et six livres trois sols par an pour les habits et chaussures ; quinze lances
de lard et quarante-cinq sols de revenu sur « les porchers de la grand
forêt » (de Cerisy) ; la vingtième prébende a « la chapelle Saint-Ouen du
Pont Isbert » (Pont Trubert), avec « une petite dixme proche de là » ; le
Prieuré a en outre la dixme du domaine de Bellou-le-Sourd « et de son
consort dans Mathoin » ; une terre à Lion-sur-Mer ; une charretée de bois
mort à prendre tous les jours dans la forêt, liberté du pacage et de
l'herbage dans toutes les forêts, deux gerbes de dixme à Audrieu, des
droits à Bourguébus, des terres à Asnières et à Bayeux, enfin la conces-
sion d'une foire de sept jours, à la Saint-Nicolas, avec tous les droits y
attachés, se tenant dans l'enclos du prieuré, de l'autre côté de la route,
où se trouve maintenant un herbage attenant au cimetière de Saint-
Exupère (3) ; de plus, par cette charte de 1166, Henri d'Angleterre don-
nait aux Chanoines réguliers de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye la permis-
sion de bâtir leur église sur le bord du chemin royal (maintenant la route
de Paris à Cherbourg) ; furent témoins à cet acte l'Evêque de Bayeux
(1) V.-E. Pillet, Léproseries de l'air1 de Bayeux ; Le Lierre, Anciens Hospices de Bayeux.
(a) id. id. îd. id.
(3) Benêt, Inren taire des Archires, p. a86 ; Le Lierre, Anciens Hospices de} Bayeux.
— 4 —
Henri II, Robert d'Estouteville, etc. . . . (i). Tous les droits ainsi concédés
au Prieuré furent confirmés de nouveau par le Roi d'Angleterre Henri V,
le 30 juin 1418 et le 4 avril 1430.
Comme il ne pouvait y avoir toujours vingt lépreux Chanoines régu-
liers de Saint-Augustin, et comme d'ailleurs la lèpre disparaissait graduel-
lement jusqu'à la moitié du xvie siècle où cette affreuse maladie parut
abandonner définitivement nos contrées, les religieux de Saint Nicolas
devinrent peu à peu moins nombreux, et se bornèrent à soigner les
lépreux qui leyr demandaient asile ; en 1419, dit un cartulaire donné par
M. Genas-Duhomme à la Bibliothèque de Bayeux, la maladrerie de Saint-
Nicolas « était vuide sans y avoir ladre » (3) ; le Prieuré subsista néan-
moins, avec un nombre variable de prébendes; en mars 1534, il n'y en
avait que six ; le Prieur obtint à cette date la préséance sur celui de
Saint-Vigor, les Augustins de la Chesnaye étant chanoines réguliers,
tandis que les Bénédictins de Saint-Vigor étaient de simples moines ,
sans titre canonial ; le Prieur conventuel de Saint-Nicolas n'était pas
électif, mais présenté et institué par l'Evèque de Bayeux, en vertu d'un
droit confirmé par sentences du bailli de Caen du 17 septembre 1363, du
vicomte de Bayeux du 18 mars 1419 , et par un arrêt du Grand Conseil
du 19 septembre 161 s (3).
En 1670, Mgr de Nesmond voulut affecter les revenus de la mense prio-
rale et de ses dépendances au séminaire de Bayeux et obtint à cet effet
la démission du prieur Jacques Le Bert ; mais les Chanoines réguliers
réclamèrent, et le Roi nomma prieur commendataire Jean Le Gendre,
avec dévolution des revenus ; en décembre 1673, les biens des ma ladre-
ries étant réunis à l'Ordre du Mont-Carmel et de Saint-Lazare, les reli-
gieux de la Chesnaye abandonnèrent à cet Ordre un quart de leurs
revenus ; mais le 36 mars 1695, un arrêt du Conseil ordonna que Pierre
Besnier, prieur commendataire de Saint-Nicolas de la Chesnaye, serait
remis et réintégré en possession des biens et revenus échus à l'Ordre de
Saint-Lazare par le partage fait en exécution des arrêts des 10 janvier
1678 et 10 février 1683, à charge de payer par an 300 livres à l'Hôtel-
Dieu de Bayeux « pour tenir lieu des biens et revenus qui peuvent avoir
appartenu aux lépreux et ont été confondus avec ceux du prieuré : la
(1) Beziers, Hist. somm. de Bayeux, p. i3a à i35.
(a) Pluquet, Mémoire historique, p. a55.
(3) Beziers, Hist. somm. de Bayeux, p. i3a à i35.
— 5 -
cessation de la lèpre ne devant pas empêcher les pauvres de profiter de
ces biens, puisque la charité a été le motif des fondateurs » ; cette rente
de 300 livres à l'Hôtel-Dieu fut confirmée par lettres patentes de décem-
bre 1696 (1). Le Prieuré de la Chesnaye continua d'appartenir à des
Prieurs commendataires, dont le dernier fut M. de la Bigne, de 1771 à
179a (a) ; le titre de ce prieur parait, du reste, avoir été purement hono-
rifique, puisque la mense conventuelle et les revenus du prieuré étaient
déjà éteints le 4 juin 1769, quand s'ouvrit un long procès, dont nous
aurons à parler plus loin, entre la Fabrique de la Cathédrale et l'Admi-
nistration des Hospices, procès qui se termina par la vente du Prieuré
comme bien national (3).
40 L'Hôpital des Pauvres Aveugles de Saint-Graticn , au faubourg
Saint-Georges ; cet hospice, dont la chapelle fait encore partie des dépen-
dances de l'Hôpital Général, le long de la rue Saint-Exupère, fut, lui
aussi, d'après la tradition, fondé par Guillaume-le-Conquérant. On a
beaucoup discuté sur ce point : M. Chigouesnel (4) dit même que c'est
Saint-Gratîen seul qui fut fondé par le Duc Guillaume, et que c'est là
qu'il établit les vingt prébendes transférées plus tard par Henri II à
Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye ; MM. Pluquet (5) et Laffetay (6) soutien-
nent au contraire que Guillaume a fondé la Chesnaye ; ce qui paraît
incontestable, c'est que la charte de 1 166 parle formellement d'une fon-
dation en faveur des « lépreux vivant dans le monastère de Saint-
Nicolas »; on peut, semble-t-il, clore ce long débat en disant que les
vingt prébendes pour les lépreux ont bien été fondées à Saint-Nicolas-
de-la-Chesnaye, mais cela n'empêche nullement de penser que la fonda-
tion de l'Hôpital Saint-Gratien pour les aveugles doit aussi être attribuée
à Guillaume le Conquérant, d'autant plus que Robert Wace (7) cite
expressément les aveugles parmi les bénéficiaires des fondations du Duc
Guillaume en Normandie. Nous aurons à parler encore de l'Hôpital
Saint Gratien à propos de l'établissement de l'Hôpital Général de Bayeux.
50 Enfin le Prieuré de Saint-Jean VEvangéliste de la Maison-Dieu,
(1) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 47» i63, 164.
(a) Le Lièvre, Anciens Hospices de Bayeux.
(3) V.-E. Pillet, Léproseries de l'arrondissement de Bayeux.
(4) Histoire de Bayeux, p. 5 10 et suivantes.
(5) Pluquet, Mémoire historique, p. a55.
(6) Laffetay, Histoire du Diocèse de Bayeux, p. i45.
(7) Roman de Rou, cité par Pluquet, Mémoire historique, p. 5.
~"~- -6-
pour les pauvres malades, sur le territoire de la paroisse de Saint- Vigor-
le-Petit; l'histoire de ce Prieuré se confondant avec celle de THôtel-
Dieu, nous n'avons pas à nous y arrêter pour le moment.
Dans les environs de Bayeux existaient en outre plusieurs léproseries
ou maladreries, entre autres :
La Maladrerie de la Madeleine de Vaucelles ou de Cussy, tenue par
des Carmes déchaussés et dépendant du fief Bottin ou de Semilly ; elle
était dans le voisinage des villages de la Madeleine et de Semilly, près de
la route de Bayeux à Cherbourg ; le fief Bottin, mouvant du Roi', appar-
tenait à la famille de Montfiquet ; cette famille et les Carmes de la Mala-
drerie de Vaucelles, qui avaient obtenu en 1656 un don perpétuel du
domaine non engagé, devaient à THôtel-Dieu de Bayeux plusieurs rentes
de blé, orge, etc., dont une destinée « à la reconstruction de la halle
démolie et brûlée pendant les troubles », sans doute à l'époque des
guerres de religion ; ces rentes furent confirmées par chartes et lettres
patentes, de 1507 à 1637 (1) ; une rente de cent sols était aussi due par
Richard Le Lorier, sieur de la Richardière, pour fieffé d'une terre sise à
Cussy, dépendant de la Maladrerie de la Madeleine (2),
La Léproserie de Sainte- Anne de Tour, au village de Sainte-Anne, près
et au nord de la route de Paris à Cherbourg ;
La Maladrerie de Mosles, à l'angle du chemin de Trévières et de la
route de Cherbourg ou « des Veys » ;
La Maladrerie de Port-en-Bessiu , marquée sur la Carte de Cassini, et
située le long de l'ancienne route dont le tracé est encore censervé par
un vieux chemin ; les bâtiments, qui existent encore en partie, près d'un
ruisseau passant ensuite sous le Pont Saint-André pour se jeter dans le
bassin de Port, portent encore le nom de « la Maladrerie » ;
La Léproserie de Saint-Clair de Pierre-Solain^ ou Pierre-Soleil , men-
tionnée notamment dans une charte de 1286 , et située près et au sud du
chemin de Bayeux à Crépon ; la chapelle, construite du xm* au xvi* siècle,
fut en partie démolie en 1708, moyennant 29 livres 9 sols (3) ; les débris
(1) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 186, 187, 216, a33.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 31 5.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 262.
— 7 —
servaient encore de grange en 1849 ; des héritages en dépendant, sept
vergées et demie de terre en la paroisse de Ryes, délie de dessous Pierre-
Soleil, et un herbage sis à Ryes , furent unis à l'Hôtel-Dieu de Bayeux,
auquel était due une rente de soixante livres et deux canards pour fieffé
de terre à Pierre-Soleil en 1761 (1) ; un moulin à vent, ayant dépendu de
cette léproserie, et actuellement en ruines, est encore visible au sommet
du coteau ;
La Maladrerie de Baugy, sur le bord de la route de Caen à Saint-Lô
par Balleroy, près du parc de l'ancienne Commanderie des Templiers ;
La Maladrerie de S ainte- Catherine , à Saint-Martin-des-Entrées, avec
une chapelle, et vingt livres de rente dues par Mlle de Landeville-Gilles,
par acte du 8 août 1683 (3) ;
La Léproserie de la Madeleine d'Isigny, au village de la Madeleine, près
du Pont-Bénard, sur la route d'Isigny à la Mine de Littry; cent-soixante-
dix livres de rente foncière étaient dues par Michel de Rotz, écuyer, sieur
de la Madeleine, pour fieffé des héritages et rentes de la chapelle et mala-
drerie de la Madeleine d'Isigny, suivant contrat de 170a (3);
La Léproserie de Juaye, dont dépendait peut-être la chapelle Saint-
Barthélémy ;
La Léproserie de Maisy, près d'un chemin qui a gardé le nom de « Voie
aux Malades » (comme la « Sente aux Malades » allant de Bussy à Saint-
Martin-des-Entrées, près Bayeux , sans doute à cause des léproseries de
Sainte-Catherine et de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye).
Les Léproseries de Bricqueville , Cahagnolles , Cartigny, Castillon9
Etréham^ Graye, Hottot-les- Bagues , Littry, mentionnées dans les anciens
titres et dans le travail de M. V.-E. Pillet (4), auquel nous avons em-
prunté une partie des renseignements qui précèdent.
Toutes ces léproseries et maladreries furent supprimées en 1696,
comme nous le verrons par la suite ; il nous reste maintenant à retracer,
dans un exposé aussi succinct, mais aussi complet que possible, l'histoire
des deux établissements auxquels leurs biens furent réunis , ainsi que
ceux des anciens hospices ou hôpitaux bayeusains : ce sont Y Hôtel-Dieu
et Y Hôpital-Général
(1) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 939 et 338.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 249.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 167.
(4) V.-E. Pillet, Léproseries de l'arrondissement de Bayeux.
— 8 —
L'HOTEL-DIEU
en partie
détruites.
Manque de Nous avons dit plus haut (i) qu'aucun document n'indique de façon
documenta au- certaine la date de l'institution de l'Hôtel-Dieu de Bayeux ; l'acte original
thentiques de fondation avait déjà disparu en 1540, lors de la tenue des Grands
fondation de J°urs ^u Parlement de Normandie à Bayeux, car à cette époque, les Reli-
THôtei-Dieu. gieux, administrateurs de la Maison-Dieu, ne purent le représenter (2) ;
Archivée ^on nombre de documents furent détruits pendant les troubles et les
guerres qui trop souvent agitèrent notre région ; en 1573, un arrêt du
Parlement de Rouen permit aux prieur, gouverneurs , administrateurs et
receveurs de l'hôpital de sommer par huissiers et sergents tous leurs dé-
biteurs, « en raison des pertes occasionnées aux archives par les trou-
bles * (3) qui accompagnèrent dans notre contrée les guerres de religion.
Deux siècles plus tard, en septembre 1793, la municipalité révolution-
naire de Bayeux fit livrer aux flammes sur la place de la Liberté (place
du Château), six énormes charretées de manuscrits et d'anciens titres dont
la destruction fut désastreuse pour l'histoire du pays. Les archives de
l'Hôtel-Dieu, qui avaient été classées avant la Révolution par le receveur
Tavigny-Duclos, oubliées dans le chartrier des Religieuses , échappèrent
à cet acte de vandalisme ; le 2 octobre 1796 (11 vendémiaire an V), elles
furent transférées dans une pièce communiquant avec les bureaux de
l'administration ; le 18 septembre 1801 (ier jour complémentaire an IX),
on les remit à la Commission des Hospices qui constatait, le 19 janvier
1802 (29 nivôse an X), que « les titres lui ont été remis dans un état de
désordre tel que la plupart manquent absolument » (4). Au reste , en ces
temps agités où Ton conservait comme un préjugé de haine aveugle
contre tout ce qui rappelait le passé, on ne semblait attacher de prix aux
vieux titres que pour la conservation des droits qu'ils pouvaient constater,
et on ne se faisait pas faute de détruire sans scrupule ceux qui ne parais-
saient avoir qu'un caractère purement historique ; ce n'est que le 30 no-
vembre 18 13 que la Commission ordonna le dépôt des archives des deux
hôpitaux dans un même local, au-dessus de la salle Saint-Roch de l'Hô-
tel-Dieu ; plus tard, en 1860, lors de la construction du secrétariat actuel,
(1) Voir page 1 ci-dessus,
(a) Discours de M. Conseil, du 20 mai i8a3.
(Z) Benêt, Inventaire des Archives, p. 36.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 4i à 43.
— 9 —
les archives, placées dans un endroit que les travaux laissèrent malheu-
reusement quelques jours à découvert, furent inondées par une pluie tor-
rentielle qui en détruisit une notable partie ; ce qui restait fut transporté
à la mairie ; rendues aux hospices seulement le 3 août 1879, les archives
hospitalières ne furent définitivement classées et inventoriées qu'en
1891 (1) ; il n'est pas étonnant que tous ces déplacements, effectués peut-
être à la hâte et sans toutes les précautions désirables, aient été funestes
à cette précieuse collection, et en aient laissé disparaître une notable
partie.
Quoi qu'il en soit, à défaut de titres anciens et authentiques, une Tradition at-
traction immémoriale attribue la fondation de l'Hôtel-Dieu aux Ducs de tribuonl la
fondation de
Normandie, et même à Guillaume-le-Conquérant en personne. i»Hoiei-Dieu à
Ayant épousé sans dispense, en 1053, sa cousine Mathilde de Flandre, Guiiiaume-ie-
le Duc Guillaume-le- Bâtard fut excommunié par Mauger, archevêque de Co^é™0*-
Rouen ; pour obtenir leur pardon et rentrer dans le sein de l'Eglise, les
deux époux durent faire de nombreuses aumônes et fondations pieuses,
entre autres l'Abbaye-aux-Hommes et l'Abbaye-aux-Dames, à Caen ; au
nombre de ces libéralités serait la création de l'Hôtel-Dieu de Bayeux ;
cette opinion repose notamment sur la charte de Henri II, Roi d'Angle-
terre et Duc de Normandie, donnée en 1166, à Bures-sur-la-Dives, charte
dont nous avons déjà parlé à propos du Prieuré de Saint-Nicolas de la
Chesnaye et de l'Hôpital Saint-Gratien (2), et qui mentionne une fonda-
tion faite par le Duc Guillaume « en la cité de Bayeux > ; elle s'appuie
aussi sur un passage du Roman de Hou, écrit vers 1 160 par Robert Wace,
chanoine de Bayeux, où il est dit que, pour être relevé de son excom-
munication, Guillaume fit établir cent provendes ou prébendes pour les
pauvres, à Cherbourg, à Rouen, à Bayeux et à Caen ; et Wace ajoute :
Encore i surit et encor durent
Issi corne establies furent.
Dumoulin, curé de Maneval, auteur de Y Histoire Générale de Norman-
die (1631), M. Outhier, chanoine de Bayeux (1751), et l'abbé de La Rue (3),
disent aussi que l'Hôpital de Bayeux fut fondé et enrichi par Guillaume
le Conquérant ; Frédéric Pluquet (4) en trouve encore une preuve dans
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 44 et 45.
(a) Voir pages 3 et 5, ci-dessus.
(3) Essais historiques sur la Ville de Caen, 1820.
(4) Mémoire historique sur l'Hôtel-Dieu de Bayeux, i8a5.
— 10 —
ce fait que, lors des fouilles faites en 1813 pour la construction des nou-
velles salles de l'Hôtel-Dieu , on découvrit des restes de murailles
épaisses, encore peintes en rouge et jaune, avec de petites niches prati-
quées de distance en distance ; ces constructions n'étaient pas romaines,
elles portaient le caractère du xie siècle ; il n'est guère possible de douter
que ce ne fussent des restes de l'ancien hôpital bâti par les Ducs de
Normandie.
Cependant certains auteurs, entre autres celui de la Chronique de
Normandie (1558), Hermant (1) et Béziers (2), disent que l'établissement
charitable fondé par Guillaume fut, ou l'Hôpital Saint-Gratien, ou le
Prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye. Nous avons déjà dit que, selon
toute vraisemblance, le Conquérant fut fondateur ou bienfaiteur de ces
deux hospices, comme nombre d'anciens titres paraissent le supposer ;
mais cela ne prouve pas qu'il n'ait pas fondé aussi l'Hôtel-Dieu de
Bayeux ; en effet. Robert Wace, parlant des fondations du Duc Guil-
laume, ne cite pas seulement les aveugles et les lépreux ; il dit que le
Duc en fit bénéficier « cent povres » à perpétuité, et il énumère les
estropiés ou blessés (meshaignieç), les impotents (non poan{), les lan-
guissants ou malades (langoros), et les aveugles (non véan%)f ce qui,
comme le fait remarquer Pluquet (3), « embrasse dans son énumération
la généralité des infirmités humaines », et s'applique non seulement à
un hospice d'aveugles comme Saint-Gratien, ou de lépreux comme la
Chesnaye, mais aussi et en outre à un hôpital pour toutes sortes d'infir-
mes ou de malades, comme l'Hôtel-Dieu.
Il semble donc bien établi que Guillaume-le-Conquérant fit à tout le
moins une fondation considérable en faveur des pauvres malades
à Bayeux, et que cette fondation, augmentée et confirmée par ses succes-
seurs, fut bien l'origine de l'Hôtel-Dieu.
Situation de Ce premier hôpital des malades était situé en dehors et à l'est des
l'Hôtel-Dieu. murs de ja v[\\q^ au faubourg Saint-Vigor-ie-Petit, sur un terrain maré-
ancien cours A i-ji--v • j i_ * i.a. '
de la rivière cageuxi et non l°in de *a rivière, sinon sur un de ses bras; a cette époque,
d'Aure. en effet, ÏAure ne suivait pas tout à fait le même cours qu'aujourd'hui ;
le bras le plus important coulait le long des remparts de la cité ,
dans le fossé des fortifications, depuis la Tour Louise (vers lemplace-
(1) Histoire du Diocèse de Bayeux, 1704.
(a) Histoire sommaire de la Ville de Bayeux, 1773.
(3) Mémoire historique sur l'Hôtel-Dieu de Bayeux, p. 5.
L
— 11 —
ment" de la carrosserie Salles, à l'angle de la rue Tardif)-, jusqu'à la Porte
Saint-Martin (près du carrefour des rues Larcher, Saint-Martin, du Lou-
vre et Saint-Jean) ; pour arriver ainsi dans le fossé de la ville, la rivière
se p artageait sans doute en plusieurs bras, dont le cours est encore indi-
que par les canaux qui sillonnent de nos jours les prairies traversées par
le Boulevard ; l'un de ces canaux longe l'ancienne propriété du Castel et
le parc de la maison actuellement habitée par M. de Cussy ; il se réunit à
un autre, qui sépare l'ancienne propriété Tardif des prés de la blan-
chisserie Blavet, et qui aboutit précisément à l'angle de l'ancienne en-
ceinte fortifiée ; un autre encore, connu sous le nom de « Douet des Tan-
neurs», passe sous l'établissement des Bains Sainte-Marie, coule entre
les jardins Tardif et les immeubles de la rue de Nesmond, traverse
en sous-sol la rue, le jardin de l'ancienne sous-préfecture (hôtel de
Glos), la rue de l'Evèché, la place Notre-Dame, passe de nouveau sous
la rue Larcher, et rejoint, par une étroite venelle à ciel découvert,
le bras de rivière venant de l'Hôtel-Dieu ; au moment de la fonda-
tion de l'hôpital, la plupart de ces canaux n'étaient que des annexes du
courant principal qui passait dans les fossés, comme nous l'avons dit plus
haut, et qui ne fut détourné que plus tard, « pour la commodité de l'Hô-
tel-Dieu» (i), sans doute à l'époque où l'on creusa le Vivier-l'Evêque
(maintenant l'abreuvoir) (a) ; de tous ces renseignements sur l'ancien
cours de la rivière et sur la situation de l'ancien hôpital, il semble permis
de conclure qu'au commencement du xin* siècle, l'hôpital construit par Robert
Guillaume-le-Conquérant tombant en ruines, l'évéque Robert des Ablè- des Abiègea
très résolut de le reconstruire, et commença par élever, sur la rivière dé- wcon8trui*
, , . , « ,*, l'Hôtel-Dieu.
tournée de son ancien cours, une voûte sur laquelle reposèrent les fonda-
tions de la salle des malades; c'est évidemment de cette reconstruction,
équivalant en somme à une fondation nouvelle, que parle un acte de
Charles de Neufchâtel, archevêque de Besançon et administrateur aposto-
lique de l'évèché de Bayeux, daté du château de Neuilly, le 14 juin i486,
acte qui donne pour fondateurs de l'Hôtel-Dieu, l'Evèque Robert des
Àblèges ; le haut-doyenjde la Cathédrale, Herbert de Charmon ; Hugues
de Malestor, chantre ; et Raould Morin, haut-vicaire, qui en fut d'après
cet acte, le premier administrateur ; Béziers (3) ajoute que Robert des
(1) Almanach historique de Bayeux, 1761.
(a) Dédouit. Souvenirs inédits, pages ao6 à 914.
(3) Histoire sommaire de la Ville de Bayeur, pp. 1 56 et 167 ; l'acte de i486, d'ailleurs, ne
saurait être un argument sérieux en faveur de la fondation de l'Hôtel-Dieu par Robert des
- 12 —
Ablèges, qui « jeta les fondements de l'Hôtel-Dieu au commencement de
son épiscopat», y réunit «quelques biens que les Ducs de Normandie
avaient destinés aux pauvres de cette ville ». — Ces biens comprenaient
entre autres les terres et fermes du Recouvry, de Cremel, de Vaux-sur-
Aure, de Cottun, le moulin du Mesnil, le fief de Gueron, le lieu de Brun-
ville, des herbages, des maisons, et un grand nombre de rentes en argent,
en blé et autres grains (i).
Il est évident par ailleurs que l'Hôtel-Dieu existait avant les travaux
entrepris par Robert des Ablèges, puisque ce prélat monta sur le siège
épiscopal en 1206, et qu'une charte d'Août 1208 mentionne le Père
Prieur de la Maison-Dieu de Bayeux et les Frères dudit couvent, alors
que l'œuvre commencée par Robert des Ablèges et continuée par ses
successeurs, ne fut achevée qu'en 1248 seulement (2) ; l'Hôtel-Dieu de
Bayeux fut donc, non pas fondé au sens propre du mot, mais recons-
truit et enrichi de nombreux dons au xm* siècle par les Evêques de
Bayeux.
Le Prieuré L'Hôtel-Dieu était administré par des Chanoines réguliers de l'Ordre
de Saint-Jean de Saint- Augustin, chargés du soin des malades, tant pour le spirituel
PEvangéhste. ^ue p0ur je corp0rei ; cette communauté formait un Prieuré, sous l'in-
vocation de la Sainte Vierge et de Saint-Jean-1'Evangéliste ; les Evèques
de Bayeux, en qualité de fondateurs, se réservaient le droit de conférer
les places ; il y avait un Prieur, tenu d'après le recueil de Pottier (155a),
d'assister aux processions du dimanche dans la nef de la Cathédrale, et
d'y dire le De Profundis ; six religieux et un novice (3) ; nous verrons
par la suite quels droits importants étaient attachés à ce Prieuré dont les
revenus devinrent bientôt considérables.
La Robert des Ablèges, Evêque de Bayeux, trouvant les bâtiments de
Grande Salie l'Hôtel-Dieu en mauvais état et mal disposés pour le soin des malades,
do fit reconstruire, de 1206 à 1223, la grande salle, d'architecture ogivale,
qui fut divisée en deux parties par un rang de sept gros piliers cylindriques
formant huit travées dans le sens de la longueur, et en largeur deux nefs
dont l'une contenait seize lits pour les hommes, et l'autre dix-neuf lits
Ablèges ; car, comme dit Quantin dans son Dictionnaire de diplomatique chrétienne (au mot
style, col. 81 3), on trouve dans les diplômes fundare monasterium pour restaurer, augmenter
considérablement un monastère.
i_ (1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 204 et ao5,
(a) Le Lièvre. Anciens Hospices de Bayeux.
(3) Béziers, Histoire sommaire de Bayeux, pp. 167 à 162.
— 13 -
pour les femmes ; d'après un toisé fait en 1665, alors que cette salle était
encore dans son état primitif, ellejmesurait intérieurement 113 pieds de
long sur 50 de large ; la voûte sur laquelle elle reposait, et qui existe en-
core, se trouva, à la fin du xviii9 siècle, dans un tel état de délabrement
que l'architecte de la ville constatait, dans un rapport du 17 octobre
1795 (a6 vendémiaire an iv), qu'une toise et demie en était à refaire du
côté des hommes (côté ouest) , « pour éviter un événement malheu-
reux » (1).
Près et au nord de la grande salle était la chapelle, de 23 pieds de long chapelle
sur ai pieds de large, réservée à l'usage exclusif des malades, et occupant de* Malades;
une partie de l'emplacement actuel de la chapelle des Religieuses de bâtiment8
du Prieuré.
l'Hôtel-Dieu ; à côté de la chapelle des malades, un passage couvert
conduisait de la grande salie à la Communauté des Chanoines réguliers,
comprenant un réfectoire de 50 pieds de long sur 15 pieds de large, avec
cuisine, office, cave et autres dépendances ; au-dessus s'élevaient les
cellules ; le tout était couvert en paille et fut gravement endommagé au
xv* siècle paf un incendie, ainsi qu'en témoignent les comptes de THôtel-
Dieu, portant à cette époque de fortes dépenses pour l'extinction du feu
et réparation des dégâts.
Le seul vestige qui subsiste encore du Prieuré tel qu'il existait alors,
est un angle de mur reliant les bâtiments de la communauté à des cons-
tructions plus anciennes , au bord de la rivière, près des jardins de
l'Hôtel-Dieu, au-dessus de l'extrémité de la voûte sous laquelle passe
maintenant le bras principal de VAure.
Le logement du prieur, avec cour et communs, était situé à Test de la
salle des malades, ainsi que la chapelle des chanoines de Saint- Augustin, Chapelle des
remarquable monument du plus pur style du xni0 siècle, qui a servi depuis R«"gfrtt*-
de chapelle au Grand Séminaire, et qui est certainement un des plus beaux
spécimens de l'architecture religieuse du moyen-âge dans notre contrée ;
tous ces bâtiments, compris au plan primitif dont Robert des Ablèges
commença l'exécution , furent continués par son successeur, Thomas
de Fréauville, évèquede Bayeux de 1231 à 1238, et par Guy de Conteville,
descendant d'Ariette de Vertprey, mère de Guillaume le Conquérant,
qui , après la mort du Duc Robert, avait épousé en secondes noces
Herlouin de Conteville, et en avait eu plusieurs enfants, entre autres
Odon, Evéque de Bayeux ; c'est sous l'Evéque Guy que furent terminés ,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. aoÔà 914.
- 14 —
en 1248, les travaux de reconstruction du Prieuré de la Maison-Dieu, tel
qu'il subsista jusqu'au milieu du xvu' siècle (i).
Cimetière, De l'autre côté de la rue Saint-Vigor-le-Petit se trouvait le cimetière de
«échoir THôtel-Dieu, devenu depuis séchoir avec buanderie ; cédé à la Ville, qui
' l'avait fait réparer à ses frais, le 39 octobre 1879, les Hospices se réser-
vant seulement le droit d'y faire leur lessive en cas de nécessité, ce ter-
rain a été vendu par la Ville, en novembre 1886, à M. Sylvain Jourdain (2).
L'Hôpital Entre le cimetière et la rivière était le Moulin de l'Hôpital, attenant à
d'en face. une maison dite « FHôpital-d'en-face », le tout donné par Philippe-le-
Bel en 1295 et servant à renfermer les vagabonds et les rôdeurs ramassés
dans les rues par le guet; on les y entassait pêle-mêle, au grand préjudice
de l'hygiène et de la morale, et ce n'est que le 3 mai 171 1 que les direc-
teurs de THôtel-Dieu ordonnèrent de séparer, dans cet asile, les hommes,
les femmes et les contagieux (3) ; ces bâtiments furent vendus, pendant
la Révolution, comme biens nationaux, sauf la partie la plus rapprochée
de la rue, qui demeura propriété des hospices jusqu'en 1829 ; elle fut
acquise à cette époque par le tanne ar Carabœuf (4).
La Chapelle Par une charte expédiée de Condé-sur-Noireau, le 9 avril 1256, le Roi
de ,a Louis IX, confirmant au Prieur et aux pauvres de la Maison-Dieu les biens
Halle au Blé
qu'ils possédaient déjà, leur aumôna la chapelle Sainte-Marguerite de la
Halle-au-Blé de Bayeux, avec les droits de halle montant à un denier par
boisseau de blé vendu ; en reconnaissance, la chapelle fut placée par la
suite sôus le vocable de Saint-Louis (5); le pieux Roi, dont l'ancien
chapelain, Odon de Lorris, était Evèque de Bayeux, visita THôtel-Dieu
en 1266, et lui confirma de nouveaux dons par charte de Bonneville-sur-
Touques, en 1269 (6) ; ces libéralités furent encore reconnues, notamment
en ce qui concernait les droits sur la halle au blé, désignés alors sous le
Coutume nom de « Coutume du Tripot », et la propriété de la place où cette cou-
du Tnpot. tume £tajt recUeillie, c'est-à-dire de l'immeuble même de la halle, par
Droits sur r
les grains, une charte de Philippe le Bel, en date du jeudi de la Pentecôte, 17 mai
1296(7).
(1) Béziers, Histoire de Bayeux, p. 167; Dédouit, Souvenirs inédits, pp. a 06 à ai4.
(3) Archives de la Mairie et Matrice cadastrale de Bayeux.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 3a.
(4) Matrice cadastrale de Bayeux.
(5) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. i58.
(6) Benêt, Inventaire des Archives, p. 4o.
(7) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. i58.
— 15 -
Ce droit sur le blé donna lieu par la suite à certaines difficultés, et fut
sujet à de nombreuses vicissitudes ; Béziers raconte qu'un vicomte de
Bayeux, René Le Coustellier, ayant entrepris de réunir au domaine de la
ville la Coutume du Tripot, le Prieur et les Religieux de la Maison-Dieu
présentèrent une requête au Roi Charles-le-Bel qui les maintint dans la
perception de ce droit par lettres patentes des n janvier et 18 juin 1365,
défendant même de vendre les grains ailleurs que dans le Tripot ou halle
4u blé, « pour empêcher la subreption de ladite coutume », et affectant
en outre à l'Hôtel-Dieu le produit des <c deniers à Dieu » de tous marchés
conclus à Bayeux (1).
De nouvelles contestations aboutirent, le 3 mars 1446, à une informa-
ion qui fit comparaître devant le magistrat enquêteur des témoins choisis
parmi les plus anciens habitants de la Ville ; tous déposèrent « avoir
souvent ouy dire » que sur remplacement du Tripot de Bayeux s'élevait
autrefois « l'hostel et demeure des Frères Cordeliers » ; que ce lieu fut
ensuite « donné et aumône par Monsieur Saint Loys, Roy de France »,
aux Religieux de la Maison-Dieu de Bayeux, « duquel Tripot et revenu
d'icellui lesdits Prieur et Religieux et leurs successeurs ont toujours joui
paisiblement; qu'audit Tripot il y a une chapelle, fondée de Sainte
Marguerite, et ont ouy dire que le corps de Monsieur Saint Valentin y
fut ensépulturé , pourquoi ils croient qu'elle est bénite ; en laquelle
chapelle lesdits Religieux célèbrent et disent messes aux fêtes solennelles
desdits Sainte Marguerite, Monsieur Saint Loys et Monsieur Saint Valen-
tin, pour leurs dites aumônes ; auquel lieu, comme ils ont toujours ouy
dire, aulcuns des officiers du Roy nostre Sire ne pourroient exploiter
ni faire exploit de justice ». Tous les droits constatés par cette enquête
furent reconnus et consacrés par sentence du Bailli de Caen, rendue à
Bayeux le ai avril 1447, pour confirmer à l'Hôtel-Dieu les libertés et
franchises de ce lieu. Béziers ajoute que de son temps (1773) la chapelle
et la franchise n'existaient plus depuis longtemps, mais que les droits de
la Halle étaient toujours perçus « par moitié », par l'Hôtel-Dieu et
l'Hôpital-Général (a).
Nous ne savons si cette proportion, indiquée par Béziers pour la répar-
tition des droits de la halle entre les deux hospices bayeusains, était bien
exacte, car dès 1697, quand un sieur de la Morandière se porta acquéreur
(1) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, pp. 169 et 160.
(9) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, pp. ia5 et ia6.
- 16-
des offices concernant la halle au blé, et notamment des droits de mesu-
rage et de vente des grains, l'Hôtel-Dieu ne percevait qu'un quart de ces
droits, les trois autres quarts ayant été attribués à l'Hôpital-Général ; cette
concession des droits de la halle à un adjudicataire portait un préjudice
énorme aux hospices ; aussi, sur leurs réclamations, un arrêt du Conseil
en date du 28 avril 1698, ordonna le rachat, au profit des hospices de
Bàyeux, des droits de la Halle qui produisaient, déduction faite des frais
de recette et autres charges, près de 3.600 livres par an (1).
Droits Plus tard, le Roi Louis XV ayant créé de nouveaux offices de jurés
de Mesurage mesureurs de grains, les Religieuses de l'Hôtel-Dieu exposèrent dans
des Grain». une reqU£te du ao janvier 17 16, qu'elles n'étaient pas en état d'acquérir
ces offices, et que la privation de la perception des droits de mesurage
des blés et autres grains, vendus dans le Tripot, enlèverait à l'Hôtel-
Dieu un de ses meilleurs revenus ; faisant droit à cette juste réclamation,
le Roi remplaça les ressources, dont l' Hôtel-Dieu était ainsi privé, par
une rente annuelle de 1,500 livres (2) ; il est à remarquer que l'Hôtel-
Dieu, dépouillé par cette nouvelle organisation de l'exercice direct des
droits de mesurage, conservait néanmoins les droits sur la vente des
grains, ainsi que la propriété de la Halle et du terrain sur lequel elle
était bâtie; ces droits de vente étaient de 3 sols pour le blé, et de 1 sol 1/2
pour les autres grains ; pendant la Révolution, les droits sur le blé se
trouvèrent réduits à 1 a centimes et demi ; mais, le 13 février 1801 (24
pluviôse an IX), le Conseil municipal décida de les rétablir tels qu'ils
étaient anciennement, soit à 15 centimes pour le blé et 7 centimes 1/2
pour les autres grains, plus 5 centimes pour la sortie ; trois jours après
(16 février, 27 pluviôse), le Conseil ordonnait en outre que les recettes
de l'octroi seraient partagées entre l'hôpital, le bureau de bienfaisance et
la commune; en plus de ces droits, on rétablit au profit des hospices, le
10 octobre 1803 (17 vendémiaire an XII), le droit de mesurage à la halle,
fixé à 20 centimes par 100 kilogrammes, par stère ou par hectolitre de
grains, et à 2 centimes 1/2 par hectolitre de fruits ; l'adjudicataire de
tous ces droits devait payer 1,200 francs à la Ville et 1,200 francs aux
hospices, à titre de loyer du local de la Halle aux Grains (3).
Comme on le voit, l'emplacement de la Halle et la Halle elle-même
(1) Dêdouit, Souvenirs inédits, p. 11.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 181.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
- 17 -
appartenaient toujours à l'Hôtel-Dieu ; mais cette propriété, ne rappor-
tant en somme que la rente de i,aoo francs payée par l'adjudicataire des
droits sur les grains, était d'autant moins avantageuse que les bâtiments
de la Halle étaient dans un état déplorable ; le 15 mai 18 10, la Commis-
sion administrative des Hospices exposait au Conseil municipal que
c l'Hôtel-Dieu est propriétaire des maisons et dépendances qui servent à
la tenue de la Halle aux grains ; les droits qui se perçoivent à cette halle
pour la réception et le mesurage sont au profit de la Ville, qui rend aux
Hospices 1,300 francs annuellement pour cet objet», sur les 3,000 francs
que lui verse l'adjudicataire ; or, la Halle ayant un besoin urgent de ré-
parations fort considérables, et les Hospices étant dans l'impossibilité
absolue d'y faire face, la Commission proposait de céder à la Ville son
droit de propriété moyennant la rente annuelle de 1,200 francs que la
Ville lui faisait pour tenir lieu des droits sur les grains (1).
La Ville eût été disposée à accepter cette proposition, en somme'assez
avantageuse, puisqu'elle lui donnait la pleine propriété de la Halle sans
augmenter le montant de la rente qu'elle faisait aux Hospices ; mais
l'affaire traîna en longueur et pendant ce temps la situation de la Halle
s'aggravait de plus en plus.
Le 7 Décembre 1819, la Commission des Hospices revenait à la charge,Abandouprovi-
exposant l'impossibilité où elle se trouvait de pourvoir aux « réparations ,oire dô la
... . 1 tt 11 jouissance delà
extraordinaires et urgentes» à faire à la Halle aux grains, «dont lesnaiieàiaViiie.
Hospices sont propriétaires»; ces réparations étaient estimées 4,488 francs.
La Ville, par les délibérations du Conseil Municipal des 17 janvier et
ai février i8ao, déclara que, ne pouvant assumer la cession du local, elle
en acceptait seulement l'abandon provisoire, pour une jouissance de
neuf années, du i" janvier 1820 au 1" janvier 1839, avec faculté de rési-
liation en prévenant les Hospices six mois à l'avance; moyennant quoi la
•Ville prenait à sa charge les frais de réparation de la Halle aux grains,
tout en continuant de payer aux Hospices la rente de i,aoo francs qu'elle
leur faisait pour tenir lieu des droits sur les grains.
Les neuf années de jouissance n'ayant pas suffi à remettre en bon état
les immeubles de la Halle, dont la réparation était reconnue si difficile
qu'une reconstruction presque totale semblait s'imposer, la Ville demanda
aux Hospices, le 15 mai 1829, de proroger d'un an, c'est-à-dire jusqu'au
1" janvier 1830, la jouissance de la Halle ; une délibération du Conseil
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 18 —
municipal du 23 juin 1829 chargea même le Maire d'acquérir pour la Ville
la propriété de cette Halle, seul moyen de pouvoir y exécuter librement
les travaux de réparation et d'agrandissement projetés; le njjuillet 1839,
intervint entre la Ville de Bayeux et l'administration des Hospices une
convention, approuvée par ordonnance royale du 17 février 1830, par
laquelle les Hospices promettaient de céder et abandonner à la Ville,
pour 1,300 francs de rente, l'emplacement de la Halle aux Grains tel que
la Ville en jouissait déjà à titre de location ; mais, par suite de difficultés
d'exécution, provenant notamment de démarches pour l'expropriation
d'immeubles voisins dont le terrain était indispensable à l'agrandissement
de la Halle, cette promesse de vente ne fut réalisée qu'après la délibéra-
Vente tion du Conseil du 7 novembre 1860, autorisant le Maire à acheter la
de la Halle Halle et son emplacement , moyennant une rente perpétuelle aux Hos-
Bayeux P^ces; de ii*oo francs, payable en deux termes, les 24 juin et 24 décembre
de chaque année (1) ; c'est ainsi que la Halle est enfin devenue la pro-
priété de la Ville de Bayeux.
Revenu Grâce à ces droits de la Halle, à de nombreuses rentes en nature ou en
du Prieuré de iaeSpèces, à des biens immobiliers considérables et à des droits importants
' dont une notable partie fut attribuée par la suite à l'Hôpital -Général,
comme nous le constaterons plus loin, le Prieuré de Saint-Jean l'Evan-
géliste de la Maison-Dieu possédait une grande fortune, gérée par le
Prieur qui, quoique présenté et installé par TEvéque de Bayeux auquel
ce droit de collation et de présentation appartenait sans conteste, n'en
était pas moins toujours regardé comme simple « dépositaire et adminis-
trateur du Patrimoine des Pauvres », tenu de rendre compte de son admi-
nistration ; c'est ce qui ressort clairement du procès-verbal d'une assem-
blée de Ville tenue à Bayeux le vendredi d'avant la mi-carême, 7 mars
1298, dans laquelle le Vicomte de Bayeux, par délégation du Bailli de
Caen, avait officiellement constaté l'état des revenus de l'Hôtel-Dieu ; et
l'on peut supposer avec Béziers (2) que, dès cette époque, les Religieux
Mauvaise ges- ^u Prieuré de Saint-Jean portaient parfois « une main avide sur le bien
tion des des pauvres », puisqu'un ordre du roi Philippe-le-Bel, du 9 novembre
Chanoines ré- 13^ enjoignit que « si le Maître et les Frères touchaient à ces biens en
do S'-Autçustin 4uefyur cnose> si petite qu'elle soit, on eût à les en empêcher, de peur de
frustrer les pauvres des aliments qui leur sont dus (j). »
(1) Archives de la Mairie cl des Hospices de Bayeux.
(2) Béziers, "Histoire de la Ville de Bayeux, p. 169.
(3) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 1 58.
- 10 -
Malgré ces sages mesures, la mauvaise gestion des Chanoines réguliers
de Saint-Augustin ne fit que s'accroître ; des plaintes nombreuses s'éle-
vaient sans cesse contre la négligence de ces Religieux, « plus occupés
d'eux-mêmes que des malades » (i) ; un arrêt du Parlement de Normandie,
rendu aux Grands Jours de Bayeux le 3 Décembre 1540, députa Nicole
Le Sueur, Conseiller au Parlement, pour faire la visite de l'Hôpital, qu'il La première
trouva « dans un assez grand désordre » ; pour y porter remède, il fut Commission
décidé que tous les fruits et revenus seraient « régis sous la main du Roi* mmw rftllve"
par deux notables personnages, l'un de l'état de l'Eglise pour l'observance
régulière, l'autre de l'état séculier pour la recette des fruits et revenus,
employés tant à la nourriture des pauvres qu'à celle des Religieux et
autres charges » (a).1
C'est la première apparition de la Commission administrative à Bayeux ;
il en existait une à Lyon depuis 1333, date de la fondation de l'hôpital de
cette ville ; il semble que cette Commission ait eu quelque peine à s'éta-
blir, puisqu'un Edit de Charles IX, du 20 janvier 1561, confie de nouveau
l'administration de l'Hôtel-Dieu à des « gens de bien et soîvables », ne
laissant aux Religieux que le gouvernement spirituel de l'hôpital, avec
140 livres de pension à chacun « pour vêtement et nourriture », dont ils
doivent quittance aux administrateurs (3) ; une adjudication de récoltes,
faite en cette même année 1561, cite comme « gouverneurs et adminis-
trateurs de l'Hôtel-Dieu », Jean Artur, lieutenant en la vicornté de
Bayeux ; Jean Lambert, sieur du Fresne, et Guillaume du Huterel, sieur
de Longue ville (4).
Les Prieurs et Religieux ne paraissent pas s'être fort accommodés de Contestations
cette surveillance, à laquelle ils firent tout pour se soustraire ; un arrêtonlro lei Reli~
ffieux
du Grand Conseil, du 29 mars 1581, restitue en effet au Prieur Pierreel lea Adminig.
Denyse, « homme entreprenant », dit Béziers, la manutention des biens trateurs.
de son Prieuré, « aux charges de nourrir et entretenir bien et dûment les
Religieux et les pauvres » (5).
L'exécution de ces charges donnait lieu à des contestations sans nom-
bre entre le Prieur et les administrateurs ; le 13 octobre 1588, sur requête
du Procureur général, le Prieur Pierre Denyse, condamné à rendre
(1) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 160.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 36.
(3) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 160.
(4) Benêt, Inventaire des Archives, p. 36.
(a) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 160.
— 20 -
compte, fut « absous pour le passé » par arrêt du Grand Conseil, mais il
fut ordonné que désormais il devrait se contenter de 600 livres de rente
et 100 boisseaux^de froment avec la Maison Priorale, et que du surplus
il rendrait compte à l'Evêque en présence, ou eux dûment appelés, du
Bailli de Caen, du substitut du Procureur général, et de deux notables
bourgeois de Bayeux ; le même régime fut imposé au Prieur Etienne
Bouloigne, par arrêt du Conseil privé du ai mars 1595 (1).
Cependant les abus subsistaient toujours et s'aggravaient même de
plus en plus, puisqu'une délibération prise en la Maison de Ville de
Bayeux, le 4 décembre 1620, «sur Ja requête verbale des habitans», crut
devoir défendre au Prieur Jacques de Marconestz de lever des droits sur
les grains vendus à la halle, « sauf ceux mentionnés en ses lettres et sui-
vant l'ancien usage », et décider que tous les trois ans il serait nommé
« un notable bourgeois » pour administrer le temporel du Prieuré et de
l'hôpital, le Prieur étant condamné à rendre compte de toute son admi-
nistration et à donner 50 livres d'amende pour les pauvres de l'Hôtel-
Dieu (2).
Le Prieur en appela au Parlement de Normandie, qui, par arrêt du
11 avril 1631, annula la délibération de l'Assemblée de Ville; les habi-
tants de Bayeux en référèrent au Grand Conseil, dont l'arrêt, rendu en
1633, reconnut les droits du Prieur conformes à l'arrêt de 1588, et
condamna aux dépens le procureur syndic Binet, l'administrateur Dujar-
din, l'avocat Robillard et le procureur Colle ville ; les bourgeois de Bayeux
ne se résignèrent pourtant pas encore : ils voulurent se pourvoir en cas-
sation devant le Conseil d'Etat ; mais cette Cour suprême les débouta de
leur requête en 1636, condamnant encore aux dépens le procureur syndic
Noël Le Savoureux, l'avocat Michel Robillard, le procureur Pierre Colle-
ville, les administrateurs Denis Binet et Jean Richer, au profit de Jacques
de Marconestz, prieur de la Maison -Dieu, et de Pierre Dujardin, avocat
au présidial; confirmant pour le surplus l'arrêt du Grand Conseil de
^33 (3)-
Le Prieur avait donc gain de cause, mais son triomphe ne devait pas
être de longue durée.
Ces procès sans fin et cette hostilité continuelle entre le Prieuré et la
(1) Benêt, Inventaire des Archives, p. 37.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 37.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 38.
— 21 -
Ville, absorbaient peu à peu les biens de l'Hôpital, dont la situation
devint déplorable : « On n'y recevait plus, dit Béziers, que des passants
qui couchaient sur la paille, à terre,'ou sur des grabats'presque pourris ;
il n'y avait plus que quatre ou cinq malades, abandonnés aux soins d'un
gardien à gages, et la salle menaçait ruine » (i) ; ce triste état de choses Le Chancelier
détermina les habitants de Bayeux à profiter de la présence du ChancelierSeguier à Ba-
Séguier, venu en cette ville en 1659 à l'occasion de la révolte des Nu-yeux ; le 80,n
0 '7 des malades
Pieds, pour attirer son attention sur l'Hôtel-Dieu, dont M. de Vertha- retirô
mont, maître des requêtes au Conseil d'Etat, fut chargé de faire la visite ;aux Chanoines
son rapport fut tellement défavorable aux Chanoines réguliers de Saint- ré&ul,ers
„ deS'-Augustin.
Augustin, que MgT d'Angennes, évêque de Bayeux, obtint du Chancelier
l'autorisation de leur enlever définitivement le soin des malades, pour le
confier à des Religieuses, « comme étant plus entendues et plus propres
à cette fonction » (2).
♦ »
Précisément vers cette époque, sur les conseils de Michel du Rocher, Mademo^eiie
chanoine de Bernesq, Mademoiselle Marie- Madeleine Jullien de la Hunau- Hunaudière
dière , ancienne élève des Ursulines de Bayeux , se rendait avec deux
compagnes au monastère de la Miséricorde de l'Hôtei-Dieu de Dieppe,
pour y prendre l'habit, dans le but de fonder ensuite un nouveau couvent
d'Hospitalières dans le bailliage de Caen ou dans celui de Coutances (3).
Le 27 septembre 1641, devant les notaires de Paris, Jean Jullien, sieur
de la Hunaudière et de l'Espine, prêtre de l'Oratoire à Paris, donnait
procuration à dame Catherine Avice, sa mère, de vendre une partie de
ses biens situés à Orglandes et Hauteville, au bailliage de Saint-Sauveur-
le-Vicomte, jusqu'à concurrence de dix mille livres, et de remettre cette
somme à Marie-Madeleine Jullien, sa sœur, pour lui permettre de fonder
la nouvelle communauté qu'elle voulait établir ; et, grâce à Michel du
Rocher et à Mgr d'Angennes, il fut convenu que cette fondation aurait
lieu à Bayeux ; l'acte fut passé le 14 novembre 1641 (4).
Restait à s'entendre avec les Chanoines Augustins ; après son séjour au Conférences
couvent de Dieppe, Marie de la Hunaudière vint à Bayeux avec sa mère,avec le Priear
pour avoir une conférence à ce sujet avec le Prieur de la Maison-Dieu ;
Maison-Dieu,
(1) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 161.
(a) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 161.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 39.
(4) Benel, Inventaire des Archives, p. 39.
- 22 -
Jacques de Marconestz, forcé de reconnaître au moins implicitement la
justesse des réclamations de la Ville, dit que « son affection au soula-
gement des pauvres et le soin quil avait pris d'y commettre des per-
sonnes de temps en temps, ne lui avaient encore pu donner la satisfaction
par lui désirée; qu'il ne s'opposait donc pas à une si sainte propos it ion ,
pourvu que Vancien ordre et institution ne fussent pas changés, ni la
sainte intention des fondateurs frustrée » ; il consentit donc à la substi-
tution des Religieuses de la Miséricorde de Jésus aux Chanoines réguliers,
pour le soin des malades à f Hôtel-Dieu, mais à la condition que, pour la
conservation du titre de son Prieuré et des bénéfices de ses Religieux, il
fût fait une liquidation du revenu entier de l'Hôpital.
Le Procureur syndic des habitants de Bayeux réclama avec force contre
cette prétention, supposant à la division des revenus qui, disait-il,
devaient être tout entiers employés à la subvention des pauvres, sauf des
pensions pour le Prieur et les Religieux (i).
Le différend fut soumis à l'Evèque de Bayeux ; et, après que le Prieur
Jacques de Marconestz se fut démis de l'administration de l'Hôtel-Dieu
par acte du 31 mai] 1642, les intérêts respectifs des Chanoines régu-
Partage entre liers, des Religieuses de la Miséricorde et des pauvres, furent réglés par
les Chanoines l'acte de partage et de liquidation du 3 octobre 1643 (a).
rfu..eP*e eB En plus des 600 livres de rente et des 100 boisseaux de froment qu'il
Religieuses. r ^
tenait de l'arrêt de 1588, le Prieur obtenait 100 livres de rente pour un
corps de logis quil délaissait à ses Religieux, ceux-ci abandonnant aux
Religieuses le dortoir le plus rapproché de la salle des malades ; chacun
des six Religieux avait une pension de 200 livres et 20 boisseaux de fro-
ment ; le novice, 150 livres et ao boisseaux; les Chanoines réguliers
avaient en outre les deux tiers du bois de chauffage provenant des forêts
du Roi, et 550 livres de rente pour l'entretien de l'Eglise et de la Maison
Priorale : ils conservaient le soin spirituel des malades, le soin temporel
étant abandonné aux Religieuses de la Miséricorde (3).
Cet accord fut approuvé par Lettres Patentes de Novembre 1643, véri-
fiées au Parlement de Normandie le 16 Mars 1644; l'arrêt réservait à
l'Evèque le droit de réduire le nombre des Chanoines réguliers, ou même
de les supprimer entièrement, lui permettant en ce cas d'attribuer aux
(î)iîlenet, Inventaire" des Archives, p. 38.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 38.
(3) Bcziers, Histoire de la Ville de Bayeux, pp. 161 et 16a.
— 23 -
pauvres, s'il le jugeait convenable , la portion afférente à chaque bénéfice
ainsi éteint (i).
Mn* de la Hunaudière et quatre autres Religieuses de la Miséricorde deinnaiiationde
Jésus furent donc envoyées du couvent de Dieppe à Bayeux ; elles furent Religieuses
installées à THôtel-Dieu le 12 Mai 1644, par Michel du Rocher, vî02^^^^1"^
général, chanoine de Bernesq, théologal et pénitencier de la Cathédrale* rHôtei-Dieu.
de Bayeux, € afin d'y établir une communauté de leur Ordre pour y
servir les pauvres conformément à leur institution » (a) ; la nouvelle
supérieure. Sœur Marie de la Conception, qui avait fait profession à
Dieppe, prit aussitôt l'administration de l'Hôpital ; M1" Marie-Madeleine
de la Hunaudière, en religion Soeur Marie-Madeleine de Saint- Augustin,
fit profession à Bayeux le 14 Mai 1644 ; six ans après, elle fut élue supé-
rieure et réélue dans la suite autant de fois que le permettaient les règles
de l'Ordre ; sa mère, Catherine Avice, prit aussi l'habit religieux et par-
tagea longtemps ses travaux, sous le nom de Sœur Catherine de Saint-
Joseph ; les deux premiers supérieurs ecclésiastiques de la Communauté
turent le Chanoine Michel du Rocher, puis l'abbé de Franqueville, doyen
du Chapitre de la Cathédrale de Bayeux (3).
La fondatrice de la Communauté des Religieuses de l'Hôtel-Dieu déport de Made-
Bayeux, M"- de la Hunaudière, mourut, dit Béziers (4), le 17 janvier 1680, moi8el^deia
' . . Hunaudière.
a 1 âge de 60 ans, 4 mois et 4 jours, ce qui place la date de sa naissance
au 13 septembre 1619 ; elle fut inhumée dans le cimetière de la Commu-
nauté, au pied de la Croix, où Ton voit encore sa tombe recouverte d'un
monument en pierre, décoré de naïves sculptures, avec cette inscription :
CI GIST LE CORPS DE LA REVERANTE MERE MARIE MADELEINE
JVLLIENNE DE LA HVNAVDIERE DITTE DE SAINT AVGVST1N
FONDATR1SSE DE CE MONASTAIETRE AGEE DE, SOIXSANTE
ANS DECEDEE LE 17 DV MOIS DE JANVIER 1680 REQast i paSCE
L'administration des Religieuses de la Miséricorde de Jésus fut aussiAdministrotion
profitable à l'Hôtel Dieu que celle des Chanoines réguliers Augustins lui dea
Religieuses
avait été nuisible; il en résulta, dit M. Laffetay (5), un bénéfice net de
(1) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 38 el 39.
(3) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 168 ; Benêt, Inventaire, p. 3q.
(3) Laffetay, Histoire du Diocèse de Bayeux, tome I«, pp. i55 à 159.
(4) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 168.
(5) Laffetay, Histoire du Diocèse de Bayeux, tome I", pp. i55 à 109.
- 24 -
plus de mille livres par an ; et cependant le partage de 1643 avait privé
l'Hôpital d'une notable partie de ses ressources en faveur des Religieux
du Prieuré de Saint-Jean, auxquels il avait attribué, dit Béziers, € ce qu'il
y avait de plus clair et de meilleur », la plus grande portion des bâti-
ments et des jardins, les terres du Recouvry, de Cremel, du Mesnil, de
Gueron, de Brunville, de Trévières, etc., et un grand nombre de rentes
dont les Religieuses, pendant de longues années, réclamèrent en vain la
restitution comme étant « le bien et le patrimoine de leurs pauvres » (i)-
Logement des Le logement des Religieuses étant notoirement insuffisant, elles durent
Religieuses. pren(jre à loyer une maison et un jardin dépendant du prieuré de Saint-
Jean-rEvangéliste, et obtinrent la permission d'assister aux offices dans
le bas de l'Eglise priorale (maintenant chapelle du Séminaire), la partie
qui leur était ainsi abandonnée demeurant isolée du reste de l'église par
un mur de séparation ; cette communauté de bâtiments donna lieu à de
nombreux différends, qui ne furent clos que par une transaction inter-
venue en 1676, entre les Religieuses de l'Hôtel-Dieu et Thomas Duhamel,
docteur en Sorbonne, chancelier de la Cathédrale de Bayeux, chanoine
de Sainte-Honorine, supérieur du Séminaire et administrateur de la
Maison-Dieu (a).
Fondation ^n séminaire avait, en effet, été fondé à Bayeux par Mgr de Nesmond,
du Séminaire en vertu d'une autorisation donnée par Lettres Patentes d'Août 1669,
et «uppre8sionenregjstréesau Parlement de Normandie le 17 juin 1670 (3) ; ce séminaire
fut d'abord installé dans une maison de la rue Franche donnée pour cet
objet le 11 mars 1669 par Gilles Buhot, chanoine de Cartigny; mais bientôt
Mgr de Nesmond, à la requête des syndics du Cierge et du consentement
de son ancien précepteur Jean Ratier, Prieur des Chanoines réguliers de
l'Ordre de Saint -Augustin du Prieuré de Saint-Jean-1'Evangéliste, dont la
collation lui appartenait du droit de sa charge épiscopale, supprima le
titre de ce Prieuré ; et, considérant qu'il était doté d'autres fonds que
ceux affectés aux pauvres, TEvéque le regarda comme un bénéfice vacant
dont tous les biens lui revenaient en sa qualité de Prélat collateur (4),
ainsi qu'il y avait été autorisé de nouveau, de la façon la plus formelle,
par les Lettres Patentes de novembre 1643 (5) ï H transféra donc tous ces
(1) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 167.
(2) Benêt, Inventaire des Archives, p. 4o.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 4o.
(4) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 39 et 4<>>
(ô) Voir page 22 ci-dessus.
- 25 —
biens au Séminaire qu'il établit par décret épiscopal du aa Novembre 1675,
dans les bâtiments du Prieuré de Saint-Jean-l'Evangéliste, à charge pour
les prêtres du Séminaire de pourvoir au soin spirituel des malades,
« administrer les Sacrements et Sépultures aux pauvres de THôtel-Dieu,
instruire et assister spirituellement les pauvres passants de ce lieu où ils
sont reçus vis-à-vis dudit Hôtel-Dieu », c'est-à-dire de l' Hôpital-d ) en-face
dont nous avons parlé plus haut (1) ; ce décret fut confirmé par Lettres
Patentes de mai 1676 , enregistrées au Parlement de Normandie le
4 août 1676.
L'ancien Prieur de Saint-Jean-rEvangéliste, Jean Ratier, fut investi par
Mg* de Nesmond du titre de trésorier de la Cathédrale; décédé le 38
mars 1697, il fut inhumé sous l'autel de la chapelle de l'Hôpital Général ;
plus tard, en 171 5, les entrailles de MgT de Nesmond furent, de par la
volonté du pieux Prélat, déposées dans la même sépulture (a).
Les successeurs de Jean Ratier au Prieuré de Saint-Jean, devenu le
Séminaire de Bayeux, furent Gilles Buhot, Thomas Duhamel et Adjutor
Josset, sous-doyen du Chapitre de la Cathédrale ; ils restaient toujours
chargés de la direction du Séminaire ; mais, cet emploi nécessitant une
vocation spéciale, Mgr de Nesmond fit venir, en 168a, cinq prêtres et
trois frères de la Congrégation de Saint-Lazare, auxquels il confia la
conduite du Séminaire et le soin spirituel des malades de l'Hôpital, avec
la cure de Saint-Vigor-le- Petit et tous les biens et revenus de l'ancien
Prieuré de Saint-Jean-l'Evangéliste, sauf ceux attribués à l'Hôtel-Dieu
par le partage de 1643 ; l'établissement des Prêtres de Saint-Lazare au
Séminaire de Bayeux fut confirmé par Lettres Patentes d'Août 1683,
reconnues officiellement dans une Assemblée de Ville du 14 avril 1684,
où il fut déclaré que cet établissement n'était nullement préjudiciable
aux intérêts du Roi ni à ceux du public et des pauvres (3).
Les biens de l'Hôtel-Dieu augmentèrent rapidement d'importance et de 8 r®venus
valeur, tant par la bonne gestion des Religieuses de la Miséricorde et des rHôtei-Dieu.
administrateurs, que par suite de diverses circonstances.
Les déclarations du Roi Louis XIV, des 15 janvier 1683 et ai août 1684, ^B£è*n
confisquant au profit des hôpitaux du Royaume les revenus des prêches, des Eglises
des ministres et des pauvres « de la Religion prétendue réformée », dont Réformées.
(1) Voir page 14 ci-dessus.
(3) bcziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 178.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 4o.
- 26 -
le Roi supprimait l'exercice en France, amenèrent l'attribution par
moitié, à THôtel-Dieu et à THôpital-Général de Bayeux, des biens de
cette nature qui se trouvaient dans le ressort, ainsi que des amendes
prononcées contre les récalcitrants (i).
Supi^881011 Vers la même époque, la disparition presque complète de la lèpre
Léproseries. <ionna lieu aux édits de mars et août 1672 et de novembre 1678, aux
arrêts du Conseil et aux Lettres Patentes des 10 janvier 1678, 10 février
1683 et décembre 1696, qui supprimèrent les maladreries et léproseries,
et, comme cette suppression ne devait pas empêcher les pauvres de pro-
fiter des revenus de ces établissements, puisque la charité avait été le
motif de leur fondation (a), ordonnèrent que ces revenus seraient réunis
à ceux des hôpitaux ; en conséquence furent transportés à THôtel-Dieu
de Bayeux les biens et revenus des maladreries de Sainte-Catherine et de
Saint-Martin-des-Entrées, de la Madeleine de Vaucelles, de Saint-Clair de
Pierre-Solain et de la Madeleine d'Isigny et chapelle en dépendant, pour
être employés à la nourriture et entretien des pauvres ; un bail de terres
ayant appartenu à cette dernière léproserie fut consenti par THôtel-Dieu,
en 1689, à Robert et Philippe Jeanne, pour 130 livres par an ; quant à la
chapelle et léproserie de Saint-Julien de Nihault, un acte du 14 octobre
1685 déclarait qu'il fallait les rétablir et les maintenir en bon état, pour
s'en servir en cas de nécessité, comme lieu de santé en cas de contagion (3).
Les biens de Saint-Nicolas de la Chesnaye avaient été réunis à ceux de
l'Ordre de Saint-Lazare et Notre-Dame du Mont-Carmel ; mais le Prieuré
de Saint-Nicolas, s'il ne recevait plus de lépreux, soignait encore des
galeux, et méritait à ce titre d'être conservé ; nous avons vu plus haut
qu'un arrêt du 26 mars 1695 réintégra le Prieur dans les revenus de la
Chesnaye, montant à 8.000 livres par an (4), à charge de payer 300 livres
de rente annuelle à THôtel-Dieu, pour tenir lieu des biens et revenus
qui peuvent avoir appartenu aux lépreux et ont été confondus avec ceux
du Prieuré; le 18 mai 1786, l'hôpital des galeux de Saint-Nicolas-de-la-
Chesnaye fut transféré, par délibération du Corps de Ville de Bayeux,
dans l'ancienne teintureriejde Saint-Laurent, au bord de la rivière, à l'ex-
trémité de la prairie de la Manufacture, c'est-à-dire sur l'emplacement
(1) Béziers, Hist. de la Ville de Bayeux, p. 177 ; Benêt, Inventaire, pp. 4i et 4*.
(3) Voir page 5, ci-dessus.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 309.
(4) Rapport du 19 novembre 1796; Benêt, Inventaire, pp. i63, 164, ao5.
— 27 —
actuel de l'usine à gaz (i) ; quelques années avant cette translation, une
requête de la Fabrique de la Cathédrale, du 4 juin 1769, avait demandé
la réunion aux biens de cette église, des biens et revenus du Prieuré de
Saint-Nicolas ; les officiers municipaux de Bayeux y firent opposition, la
fondation charitable du Prieuré devant faire attribuer aux pauvres le
revenu entier de ses biens ; l'Hôtel-Dieu, comme représentant légal des
pauvres, se joignit à cette opposition et demanda « l'union à son patri- .
moine des biens du Prieuré et ancienne léproserie de Saint-Nicolas-de-la-
Chesnaye, pour rétablir en partie le préjudice que l'Hôpital venait
d'essuyer par la perte des droits de la halle » (2) ; le procès fut long et
difficile ; on ne sait quelle eût pu en être l'issue, si la Révolution n'était
venue le trancher à la façon du juge de La Fontaine dans la fable de
« l'Huître et les Plaideurs »: la loi du 10 juillet 1794 (22 messidor an 11)
mit les biens des hospices à la disposition de la République; par suite,
le Prieuré de la Chesnaye et les rentes en dépendant furent vendus
comme biens nationaux, ainsi qu'une notable partie des immeubles et
rentes appartenant à l'Hôtel-Dieu et à l'Hôpital-Général ; nous verrons,
par la suite de cette étude, les désastreux résultats de cette funeste mesure.
Depuis le remplacement des Chanoines réguliers de Saint- Augustin par
les Religieuses Augustines de la Miséricorde de Jésus, des travaux consi-
dérables avaient été exécutés à l'Hôtel-Dieu de Bayeux.
En 1696, MgT de Nesmond, « qui regarda toujours l'Hôtel-Dieu comme Construction
le principal objet de son zèle et de sa charité » , fit commencer la cons- de la Maison
truction de la maison conventuelle des Religieuses hospitalières ; il voulut d
la bâtir à ses frais et la bénit solennellement en 1699 (3) ; ces bâtiments Religieuses,
existent encore tels qu'ils furent élevés par le saint Evêque, et avec la
charitable destination qu'il leur avait donnée.
La communauté de chapelle entre les Religieuses hospitalières et les La Chapelle
Prêtres du séminaire était fort incommode et donnait lieu à d'incessantes des
difficultés ; aussi, Mgr de Nesmond fit-il élever, sur l'emplacement de la
petite chapelle des malades, une chapelle plus vaste pour les Religieuses ;
il la consacra le 19 septembre 1701 ; c'est encore aujourd'hui la chapelle
de la Communauté de la Miséricorde de Jésus.
A cette époque, au commencement du xvmf siècle, la Communauté de
l'Hôtel-Dieu comptait cinquante Religieuses et une novice, dépensant
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, pp. a86f 287, 3ag.
(3) Béliers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 169.
-128 -
chacune 140 livres par an ; un chapelain , un médecin, un procureur, un
jardinier, deux tourières et un valet ; les malades étaient au nombre de
4}, coûtant chacun 150 livres par an, non compris les pauvres de la ville
et des campagnes, c qui y abondent pour se faire panser », dit le rapport
auquel nous empruntons ces détails (1), et les enfants exposés qui y étaient
élevés jusqu'à l'âge de sept à huit ans'.
Les Enfants Depuis de longs siècles, en effet, les enfants abandonnés, que Ton expo-
trouvés, sait primitivement à la porte des églises, et qui étaient recueillis par des
prêtres chargés de les baptiser et de pourvoir à leur subsistance, étaient
déposés dans les Hospices, où les frais de leur séjour étaient supportés,
d'abord par les seigneurs haut-justiciers, puis par les baillis ; un compte
du 13 octobre 1469 constate que les Chanoines desservant l'Hôtel-Dieu
avaient payé 8 sols 1 5 deniers, « pour nourrir, faire allaiter et mettre en
nourrice hors dudict Hostel-Dieu , les enfants trouvés à la porte dudict
hospital et autres lieux de nuit » (3).
D'autres mémoires établissent que, de 1779 à 1785 , 330 enfants furent
exposés à l'Hôtel-Dieu, plus 34 restant des années précédentes ; de 1785
à 1787, il y eut 40 abandons à la porte de l'Hôtel-Dieu ; il y en eut 85 en
1791 et 1792, et le nombre des enfants ainsi déposés à la porte de l'hôpi-
tal augmentait toujours, si bien qu'il en fût reçu jusqu'à cinq le même
jour ; parmi ces pauvres petits, la mortalité était effrayante ; en 1785 , on
signale 75 survivants sur 133, et pour une période précédente, 61 seule-
ment sur 236 (3) ; vers la fin du xviue siècle, l'Hôtel-Dieu ne gardait plus
les enfants trouvés que jusqu'à l'âge de cinq ans, puis on les transférait à
l'Hôpital-Général qui les gardait jusqu'à ce qu'ils fussent en état de gagner
leur vie ; l'entretien de ces enfants coûtait des sommes considérables, et
en 1801, les hospices avaient de ce chef une dette arriérée de près de
85,000 livres (4).
On voit que l'entretien de l'Hôtel-Dieu nécessitait des frais énormes ;
aussi, la situation était-elle assez précaire, malgré le zèle et le dévoue-
ment des Religieuses et des Administrateurs, aux délibérations desquels
assistaient, en vertu d'une décision du Corps de Ville, du 16 septembre
1730, « deux conseillers municipaux et deux notables bourgeois » (5).
(\) Benêt, Inventaire des Archives, p. 43.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. a3i et 23a.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, p. 43.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 23o.
(5) Archives de la Mairie de Bayeux.
— *9 -
Ce fâcheux état des finances de l'Hôtel-Dieu était d'autant plus regret- Travaux à la
Salle
des Malades
C II
table que la grande salle des malades, construite par Robert des Ablèges, ° °
menaçait ruine, et était en outre devenue trop petite pour que les nom-
breux malades qu'elle devait recevoir pussent être soignés convenable-
ment ; la nécessité s'imposait de travaux importants de restauration et
d'agrandissement; dans l'impossibilité d'y faire face avec ses propres
ressources, l'administration de l'Hôtel- Dieu fit appel à la charité publique
et ouvrit une souscription à laquelle prirent part de généreux bienfai-
teurs, entre autres une riche protestante, Jeanne du Vivier, dame de
Crouay et de Longeau, qui donna une somme de 10,000 livres (1).
Grâce à ces libéralités, on put entreprendre les travaux et, le 9 mai
1750, on conclut un marché avec Nicolas-Thomine Hamelin, entrepre-
neur de bâtiments, demeurant à Bayeux, paroisse Saint-Sauveur ; il s'en-
gageait « à faire et fournir tout le nécessaire pour construire une aile au
bâtiment de la salle des malades, semblable dans l'intérieur à l'aile du
côté du séminaire, et conformément au plan, savoir: à la face sur la rue
en faire une portion à neuf sur la largeur de 18 pieds pour rejoindre en
liaison à la partie ancienne, dans laquelle aile il y aura une porte et deux
croisées en-dessus pareilles aux anciennes qui leur sont opposées ; dans
l'ancienne partie y percer deux fenêtres l'une sur l'autre, Tune pour
éclairer dans la salle du milieu, à côté de l'autel, afin que ledit autel se
trouve placé au milieu ; lequel Hamelin s'oblige de le déplacer et de le
replacer; l'autre fenêtre sera pour éclairer dans la salle en galetas » (2).
Le terrain nécessaire pour cet agrandissement de la salle, pour la
construction d'un préau pour les hommes , d'une cave « pour ramasser le
bois, le cidre et autres provisions qu'on remisait dans la salle des malades,
par suite de l'insuffisance des communs », fut acquis des dames Reli-
gieuses par le prix de 3,000 livres ; les Religieuses abandonnaient à cet
effet les terrains et maisons du pensionnat qu'elles possédaient au bord
de la rue Saint-Vigor-le-Petit ; pour remplacer cet ancien pensionnat,
M. l'abbé Jean-Baptiste de Biaudos , doyen du Chapitre de la Cathédrale
(les armoiries de ce dignitaire ornent encore les grilles qu'il fit placer
autour du sanctuaire de cette église) , fit élever à ses frais , entre
la cour de la Communauté de l'Hôte] -Dieu et les jardins du côté du
séminaire , un vaste bâtiment à deux étages , qui a servi longtemps
(1) Archives des Hospices de Bayeux.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. aoô à ai4«
— 30 —
de pensionnat et qui est affecté maintenant au logement des dames en
chambre (i).
Après l'exécution des travaux de l'entrepreneur Hamelin, la salle des
malades, que Béziers déclarait « une des plus régulières que Ton voye en
son genre » (2), rappelait par sa disposition les plus belles salles des
hôpitaux du Moyen-Age ; on peut s'en faire une idée par le vaste bâti-
ment, dépendant autrefois du Prieuré de Saint-Vigor-le-Grand , qui sert
aujourd'hui de chapelle au monastère de la Charité: divisée en trois par-
ties, dans le sens de la largeur, par deux rangs de chacun sept gros
piliers, elle présentait l'aspect d'une église avec nef centrale et deux
collatéraux ; l'autel était à l'extrémité de la nef, entre les deux fenêtres
centrales du gable bordant la rue Saint- Vigor-le-Petit, et bien en vue de
toute la salle ; le collatéral de l'est , vers le séminaire , était réservé aux
femmes ; celui de l'ouest , vers la cour, affecté aux hommes; des rideaux
d'étoffe grossière et une balustrade en bois servaient de séparation (3).
Par suite de ces agrandissements, dit M. Dédouit (4), la salle entière
mesurait définitivement 108 pieds de long sur 63 de large et 28 de hau-
teur sous poutres ; ces dimensions concordent sensiblement avec celles
qu'indique le plan dressé en 1821. par M. Lair de Beauvais, architecte de
de la ville de Bayeux. plan qui permet de se rendre un compte exact de
la disposition de l'ancienne salle des malades ; on y voit nettement qu'elle
était en forme de trapèze irrégulier, plus large sur la rue que du côté de
la communauté, et plus long vers le séminaire que vers la cour de l'Hôtel-
Dieu.
La façade sur la rue Saint-Vigor-le-Petit mesurait 2} mètres 50 hors-
œuvre et 21 mètres en-dedans ; elle formait une convexité assez pronon-
cée vers la rue et son extrémité vers l'est présentait une forte saillie
contre laquelle, paraît-il, venaient souvent se heurter les voitures ; cette
façade était percée de quatre fenêtres ogivales, en lancettes, dont deux
dans la nef centrale et une dans chacun des bas-côtés.
Vers l'ouest, la salle des malades n'avait que 34 mètres de long à l'ex-
térieur et 32 mètres à l'intérieur ; quatre fenêtres s'ouvraient de ce côté.
Le mur du nord, séparant la salle des bâtiments de la communauté,
(1) Discours de M. Conseil, i8a3; Dédouit, Souv. inédits, pp. 306 à an.
(3) Béziers, Histoire de la Ville de Bayeux, p. 167.
(3) Le Lièvre, Anciens Hospices de Bayeux ; Dédouit, Souvenirs inédits, pp. ao6 i au.
(fi) Dédouit, Souvenirs inédits, p. su.
-31 —
avait ao mètres 50 extérieure méat, et 18 mètres 50 dans la salle : dans ce
mur. s'ouvraient une porte communiquant de la salle à la communauté
et un tour par où Ton passait les aliments aux malades.
La longueur de la salle des malades du côté de Test était de 37 mètres
en-dehors, 35 mètres dans les murs ; des bâtiments annexes et une petite
cour se trouvaient le long de l'impasse et communiquaient avec le colla-
téral est ; un large porche, dans la quatrième travée à partir de la rue,
donnait accès sur l'impasse séparant l'Hôtel-Dieu du prieuré de Saint-Jean
l'Evangéliste, devenu depuis le Séminaire; cette impasse, qui existe encore L'impasse
aujourd'hui, communiquait avec la rue par une grande porte cochère s'ou- entr6
vrant a 1 emplacement de la grille actuelle ; au-dessus de cette porte, et le
étaient des logements communiquant, d'un côté avec la lingerie de l'Hôtel- Séminaire.
Dieu et autres dépendances installées dans les étages et les combles au-
dessus de la salle des malades, de l'autre avec les bâtiments du séminaire ;
c'est dans une partie de ces logements, partagés par moitié entre les deux
établissements et bornant vers le rue le passage qui restait commun entre
eux, que logeait le chapelain de l'Hôtel-Dieu.
Sous la Révolution, l'Etat, devenu possesseur du séminaire qu'il avait
transformé en caserne, fit abattre la moitié des bâtiments au bord de la
rue. pour faciliter le passage des troupes marchant en colonnes ; la partie
restant à l'hôpital n'était plus fermée que par des cloisons d'argile, et
n'étant plus appuyée, menaçait de s'écrouler ; après de longs pourparlers
entre les administrateurs des hospices et le capitaine du génie Dufour, on
décida, le 17 décembre 1802 (26 frimaire an xi), de construire à frais
communs un mur pour clore les dépendances de l'Hôpital (1).
Plus tard, le Séminaire étant rentré en possession de ses biens, et après
la reconstruction des salles des malades dont nous aurons à parler dans
la suite, l'administration du Séminaire crut devoir, le 7 avril 1825, se
pourvoir au possessoire devant le juge de paix de Bayeux, contre une
prétendue violation de ses droits par suite de l'ouverture de jours don-
nant des nouvelles salles sur l'impasse, et de la porte fermant ce passage,
dont le Séminaire, comme avant droit de l'ancien Prieuré de Saint-Jean-
l'Evangéliste, se prétendait seul propriétaire (a).
La Ville de Bayeux et les Hospices ayant obtenu, le 5 mai 1825, l'auto-
risation de soutenir ce procès pour y défendre les droits des pauvres, une
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. ai4.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 32 —
sentence du juge de paix, du 18 octobre 1835, reconnut que l'impasse
appartenait par moitié aux deux parties, mais ne voulant pas trancher la
question des empiétements qu'il regardait peut-être comme excédant sa
compétence, ordonna de remettre les choses en l'ancien état ; une telle
solution était évidemment inadmissible, aussi la Ville et les Hospices
portèrent appel, le 5 décembre 182% devant le tribunal de première
instance de Bayeux ; l'administration du Séminaire jugea prudent de ne
pas courir les chances de ce second procès, et le 23 mai 1826, une transac-
tion entre les deux parties déterminait d'une façon nette et précise les
droits respectifs du Séminaire et de l'Hôtel-Dieu sur ce passage reconnu
commun, pour le pavage et la clôture duquel une somme de *.)*>) fr. 27
fut votée par le Conseil municipal le 15 mai 1837 (1).
*
Situation ^e pr0(juit de la souscription de 1750, tout abondant qu'il fût, et quelle
financière de r * . ^ ^
l'Hôtei-Dien. qu'eût été la générosité des bienfaiteurs de 1 Hôtel-Dieu, avait été absorbé
par les réparations à la salle des malades et autres travaux dont nous
avons parlé plus haut ; et la situation financière de l'hôpital n'en était
pas améliorée : si Ton s'en rapporte à un Mémoire de Mgr de Cheylus et
de M. l'abbé d' Audibert la Vilasse, vicaire-général de Bayeux et supérieur
de la Communauté de l'Hôtel-Dieu en 1785, les revenus montaient alors
à 15.407 livres 10 sols, et les charges pour décimes, honoraires, gages,
réparations, nourriture, chauffage et entretien, s'élevaient à plus de
33.800 livres ; d'où un déficit annuel de plus de 8.400 livres (2) On
voit que, si les malades, les enfants trouvés et les pensionnaires étaient
bien soignés à l'Hôtel-Dieu de Bayeux, ni les Religieuses, ni les Adminis-
trateurs ne pouvaient encourir le reproche, fait jadis aux Chanoines
réguliers du Prieuré de Saint-Jean-1'Evangéliste, de prendre pour eux le
bien des pauvres !
De graves événements allaient bientôt venir accroître, dans des pro-
portions effroyables et pour de longues années, cet état de gène, de jour
en jour plus inquiétant, des Hospices de Bayeux.
A la fin de 1790, les revenus de l'Hôtel-Dieu étaient d'environ 18.946
livres par an, non compris les produits variables, aumônes, dons, frais
de séjour, etc., montant approximativement à 10.000 livres, ce qui cons-
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 43.
- 33 -
tituait une fortune totale de près de 39.000 livres de revenus (1) ; mais
depuis plusieurs années la crise funeste qui semblait tarir toutes les res-
sources et augmenter partout la misère, se faisait rudement sentir, à
Bayeux comme ailleurs; les dépenses de l'hôpital devenaient chaque
jour plus lourdes, et les subventions de l'Etat qui seules , jusqu'alors ,
avaient permis d'équilibrer le budget des hospices, faisaient totalement
défaut.
Une délibération du Corps municipal de Bayeux, du 10 août 1790, Demandes
porte un jour douloureux sur ce triste état de choses : « L'Hôtel-Dieu, y d6 Socoura-
Détresse
est-il dit, n'est pas doté en proportion de ses besoins ; il est d'ailleurs CPoi8eaiite
surchargé par une quantité considérable d'enfants trouvés, sans que des Hospices
depuis 1787 le gouvernement lui ait fait passer les fonds extraordinaires
qu'il avait coutume de lui accorder ci-devant, quelque demande qui lui en
ait été faite ; les linges de cet Hôtel-Dieu sont totalement usés, et pour
remonter convenablement cet hospice pour les pauvres malades, il serait
nécessaire de faire une avance à laquelle il ne peut suffire (a) ».
Cette avance, la Ville de Bayeux ne pouvait la fournir, n'étant pas plus
riche que ses hospices ; aussi ne crut-on pouvoir mieux faire que d'user
de l'influence du général de Wimpffen, député de Bayeux à l'Assemblée
nationale ; le 20 Octobre 1790, on le chargeait de solliciter du gouver-
nement le remboursement des dépenses faites pour les enfants trouvés,
montant pour 1788 à 8.117 livres 5 sols, et pour 1789 a 8.689 livres 13 sols
8 deniers. Les démarches du représentant de Bayeux furent, — en appa-
rence, — couronnées de succès : dès le 28 Octobre, la somme demandée
était envoyée à Bayeux,. . . mais en assignats /. . . et chacun sait quelle
était la valeur de ces trop fameux « billets de confiance » et quelle
dépréciation ils subissaient quand il s'agissait de les transformer, soit en
espèces devenues si rares à cette époque, soit en denrées de première et
indispensable nécessité !
Aussi, quoique l'Assemblée nationale eût voté, le 8 Juillet 1791, une
somme de trois millions sur le fond de l'extraordinaire à titre de « prêt
en faveur des lieux hospitaliers », remboursable pendant le premier
semestre de 1792 au moyen de sous par livre ajoutés aux contributions
foncière et mobilière de 1791, et quoique, le 4 septembre 1791, une
somme de 15.000 livres eût été promise aux hospices, la distribution
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 9.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 34 —
de ces secours se fit longtemps attendre : le 27 Novembre 1791, la € rareté
du billon » forçait la Ville de Bayeux à émettre pour 1 io.aoo livres de
« bons de confiance » de 4 et 5 sols ; et le Conseil général de la commune
sollicitait du département un secours en faveur des hospices (1).
Cette assemblée de nos édiles avait compris l'inutilité de sa requête
du 6 Novembre 1791, tendant à poursuivre le recouvrement de la créance
en blé due par l'Evêché ; cette démarche, plusieurs fois renouvelée, ne
pouvait que rester sans succès, les biens du Clergé, qui garantissaient
cette redevance, étant devenus propriété de l'Etat par la loi de confisca-
tion du a Novembre 1789 (2).
Une nouvelle demande de secours, adressée par la Ville le ivr Décembre
1791, demeura sans réponse ; las d'attendre, le Conseil général de la
Commune décida, le 8 Octobre 179a, d'avancer aux hospices, pour leur
permettre de vivre, les termes échus des rentes dues par l'Etat et par
l'ancien Clergé dépossédé ; mais, pour faire face à une telle avance il
fallait des fonds ; la municipalité sollicita donc de nouveau une somme
de six mille livres, pour être répartie entre l'Hôtel-Dieu et l'Hôpital
Général, à valoir sur les trois millions destinés à cet effet et volés en
faveur des hôpitaux par l'Assemblée Constituante (3}.
La Terreur H va sans dire que toutes ces demandes restèrent sans résultat : les
à Bayeux. politiciens de l'époque avaient autre chose à faire que de s'occuper des
pauvres !... Le 18 septembre 1793. les représentants du peuple, Prieur
et Le Carpentier. en mission à Bayeux, sans consulter les électeurs,
décidèrent de déposer, sans autre forme de procès, les membres du
Corps municipal de Bayeux : « considérant, disaient-ils, qu'il importe de
renouveler la Municipalité bayeusaine, dont la conduite en ces temps
difficiles, atteste l'insuffisance et la faiblesse et qu'il est indispensablement
nécessaire de la composer de citoyens dont le civisme, le caractère et
Ténergie se soient constamment soutenus contre les intrigues et les cabales
de Varistocratie », ils choisirent de leur propre autorité, et installèrent à
l'Hôtel-de-Ville, de nouveaux conseillers, dont le premier acte fut de
s'empresser d'adopter le bonnet rouge (4) ; le « zèle » de ces nouveaux
édiles était encore stimulé par l'influence delà Société Populaire, organe
des partis terroristes les plus avancés, et par la présence de « l'agent
(1) Oédouit, Souvenirs inédits, p. 16.
(a) Dédouit. Souvenirs inédits, p. 16.
(3) Dédouit, Souvenir inédits, p. 3a ; Archive! de la Mairie de Bayeux.
(4) Dédouit» Souvenirs inédits, pp. 4© et 4'*
— 35 -
national» qui devait remplacer le procureur-syndic et son substitut ;
ce « zèle » ne tarda pas à se manifester pour le plus grand préjudice des
pauvres et des malades de nos hospices.
Un décret de l'Assemblée nationale du 18 Août 179a avait supprimé Le Costume
toutes les congrégations religieuses et interdit d'en porter le costume ; es
x\eil£lG11868 •
toutefois, la municipalité bayeusaine avait cru pouvoir profiter de la
tolérance admise par le second article de ce décret, portant que, « dans
les hôpitaux et maisons de charité, les mêmes personnes pouvaient conti-
nuer comme ci-devant le service des pauvres et le soin des malades, à
titre individuel et sous la surveillance des corps municipaux et ad-
ministratifs » (1).
Cette tolérance semblait devoir concilier tous les intérêts, mais la
Société Populaire ne l'entendait pas ainsi, et bientôt elle dénonça au
Conseil général de la Commune le « délit » commis par les Religieuses
de l'Hôtel-Dieu qui, se croyant couvertes par leur vœu de clôture qui
leur interdisait de paraître hors de l'hôpital, avaient cru pouvoir con-
server leur habit religieux. Forcé d'agir, le Conseil général décida, le
*6 Septembre 1793, qu'invitation et réquisition formelles seraient faites
aux Religieuses de l'Hôtel-Dieu « de quitter leur costume religieux et
d'en prendre un républicain, ce qu'elles firent non sans regret », dit un
rapport de l'époque (2).
Quelques jours après, « les frères » de la Société Populaire relevaient Les Cocardes,
un nouveau grief contre les anciennes Religieuses : si elles avaient pris
un « costume républicain », elles ne portaient pas à leur bonnet la cocarde
tricolore \ prescrite par le décret du 25 Septembre 1793 ; le Conseil
Général fut encore informé de cette nouvelle infraction ; mais un membre
de l'assemblée ayant exposé que « les facultés » des anciennes Religieuses
ne leur permettaient pas de se procurer elles-mêmes les cocardes, et
demandé que « la commune veuille bien en faire les frais et que deux
membres du Conseil général aillent les leur placer », on adopta, le
7 Octobre 1793, cette motion qui enlevait aux Religieuses tout prétexte
de résistance, et les citoyens Delarue et Métrel furent chargés de la
bizarre mission d'aller fixer eux-mêmes la cocarde sur le bonnet des
Sœurs de l'Hôtel-Dieu ; cette remise officielle des insignes eut lieu le
8 Octobre 1793 ; une de ces cocardes qui fut portée par Mmt Le Romain,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 27 et 38.
(s) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. ag et 3o.
— 36 -
en religion Sœur des Anges, existe encore à l'Hôtel-Dieu, où elle est
conservée sous une vitrine (i).
Le Serment On eût pu croire que l'abandon du costume religieux et le port de la
civique. cocarcje allaient mettre les hospitalières à l'abri de nouvelles tracasseries ;
il n'en fut rien ; et le 23 Novembre 1793, le Curé constitutionnel de
Saint- Vigor-le-Petit, désireux, lui aussi, de faire preuve de « civisme » et
de € zèle », dénonça les ex-Religieuses de l'Hôtel-Dieu comme n'ayant
pas prêté le serment civique prescrit par la loi du 3 Octobre 1793, disant
€ qu'à défaut dudit serment il importait de les destituer et de les arrêter » ;
la Société Populaire avait déjà pris ses précautions, et le 2 novembre on
avait convoqué au son du tambour toutes les citoyennes disposées à se
faire inscrire à la mairie pour remplacer, dans le service des hôpitaux, les
Religieuses non assermentées.
Le 9 décembre 1793, deux officiers municipaux furent délégués pour
arrêter la liste des Religieuses insoumises et pourvoir à leur remplace-
ment ; les choses restèrent pourtant en état jusqu'au 3 mars 1794 ; à cette
date (13 ventôse an 11), l'agent national ayant requis l'exécution du décret,
le Conseil général de la Commune dut agir ; il délégua aussitôt deux de
ses membres, les citoyens Le François et Dubuisson, pour assembler dès
le lendemain les Religieuses dans leurs Communautés respectives, leur
donner lecture du décret, et leur accorder un délai de dix jours pour
prendre leur parti.
C'est donc le 4 mars 1794 que les deux municipaux, accompagnés de
leur greffier, Georges-Auguste Hue, secrétaire de la municipalité, se
présentèrent à l'Hôtel-Dieu, déjà débaptisé et désigné sous le nom d'Hos-
pice de la Montagne (non parce qu'il était situé au fond de la vallée,
mais en l'honneur du nom donné au parti le plus avancé de la Convention
nationale), et donnèrent lecture aux Religieuses du décret du 9 ven-
tôse an h (17 février 1794) enjoignant aux municipalités d'emprisonner
sans délai tous ceux ou celles qui refuseraient de prêter le serment
civique (2).
Le délai accordé aujx Religieuses pour réfléchir et prendre une décision
prenait fin le 15 mars (2s ventôse) ; il était donc expiré lorsque , le 21
mars (ier germinal), l'agent national fit de nouveau acte d'autorité, affir-
mant au Conseil de la Commune que le c retard, dans un gouvernement
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 6a i 69.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 76 à 84.
— 37 -
révolutionnaire, peut se considérer comme un crime » , et déclarant qu'il
avait fait avertir les citoyennes qui se disposaient à remplacer « les filles
qui ont refusé de prêter le serment. » — Cest dans ces termes méprisants
que l'agent national parlait des dévouées Religieuses dont le départ devait
bientôt se faire si cruellement sentir aux pauvres malades î . . .
Les citoyennes Duchemin , Lafontaine-Lequesne, Michel , Liégard, Le infirmières
Bailly, Ygouf et Aze , auxquelles se joignirent quatre jours après les lar<iue«-
citoyennes Lajehannière et Tanquerel, prêtèrent donc serment et furent
installées sans délai à « l'Hospice de la Montagne » ; une seule des
anciennes Religieuses, préférant le service des malades à ses vœux, avait
aussi prêté le serment civique ; elle resta à l'Hôpital pour aider et mettre
au courant les nouvelles hospitalières ; les vingt-cinq autres Religieuses,
fidèles à leurs vœux monastiques, refusèrent le serment (î).
Aussitôt, l'agent national requit du Conseil général de la commune
l'exécution définitive de la loi du 9 nivôse an 11 (39 décembre 1793), c'est-
à-dire l'emprisonnement des anciennes Religieuses et l'installation d'une
nouvelle administration dans VHospice-de-Santé , ainsi que l'on dési-
gnait quelquefois l'Hôtel-Dieu, sans doute quand le nom d' « Hospice de
la Montagne» semblait trop extraordinaire.
En conséquence, le 25 mars 1794 (5 germinal an 11), le Conseil général Administra-
arrèta que le citoyen Dreumont serait préposé en chef à V administration tion <*e
de V Hospice de Santé, sous la surveillance de la municipalité, avec auto- ^p1^6 e
rite sur tous les services, logement et entretien «dans ladite maison » ; le
nombre des hospitalières laïques était fixé à vingt, quoiqu'elles ne fus-
sent encore que dix, en comptant l'ancienne Religieuse assermentée ;
elles étaient aidées par deux infirmiers ; tout ce personnel devait vivre et
loger «dans ladite maison»; quant aux traitements, ils devaient être «ré-
glés en assemblée », à une date que l'on ne semblait pas très pressé de
fixer.
Ce que l'on décidait au plus vite, c'est « que, dès demain neuf heures
du matin les ex-Religieuses qui n'ont pas prêté serment seront expulsées,
que le comité de surveillance va être prévenu, et que la nouvelle admi-
nistration sera établie de suite ; que, pour exécuter l'expulsion et le rem-
placement cy-dessus mentionnés, y compris Yétat à dresser des effets de
ladite maison, les citoyens Le Boyteux et Hardouin, officiers municipaux,
et Desramé et Dupart, notables, sont nommés commissaires.* (3)
(1) Dcdouit, Souvenirs inédits, pp. 84 à 88.
(a) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 38 -
Emprisonne- En exécution de cette délibération, vingt-trois Religieuses de l'Hôtel-
ment des £>ieu furent incarcérées, le 26 mars 1794 (6 germinal an 11), à la prison de
e igienses. ja çnarjté^ Q^ ^^ furent privées de leurs livres de piété et des objets
les plus nécessaires à la vie ; deux autres Sœurs hospitalières, que leur
état de santé ne permettait pas de transporter, restèrent dans les bâti-
ments de la Communauté jusqu'au 30 juillet 1794 (13 thermidor an 11),
jour où elles furent conduites, elles aussi, à la maison d'arrêt de la Chari-
té par Bénard, huissier du Comité révolutionnaire de surveillance ; outre
les Sœurs de l'Hôpital-Général , dont nous aurons à parler plus loin,
d'autres Religieuses furent aussi incarcérées, même après la chuté de Ro-
bespierre, en exécution de l'arrêté du Comité de surveillance du ai ther-
midor an 11 (8 août 1794) invitant la municipalité à mettre à exécution la
loi contre les Religieuses insermentées (1).
Comme le fait remarquer avec raison M. Dédouit, c'était une «tâche
ingrate» qu'avait acceptée M. Dreumont en prenant la Direction de
1' « Hospice de la Montagne ».
Embarras La situation matérielle, en effet,. ne s'était pas améliorée: ne sachant
des Adminis- où troUver des ressources, le Conseil général, dès le 24 octobre 1793,
r • avait chargé les citoyens Hébert-Dorval et Duféron-Delamache de faire
rendre compte aux anciens syndics jusqu'à parfait règlement ; et le 38 oc-
tobre le citoyen Douesnel-Duparc avait accepté de remplir gratuitement
les fonctions d'économe intérieur (3).
Lors de l'emprisonnement des Religieuses, la caisse des pauvres conte-
nait encore 1.7 18 livres 17 sols 6 deniers, mais cette modique réserve fut
promptement épuisée ; elle ne dura que dou^e jours !.. . en effet, le 9
avril 1794 (30 germinal an 11), le citoyen Dreumont exposait que «ri 'ayant
rien en caisse depuis le /S, il serait nécessaire de connaître au plus tôt les
ressources propres à assurer V avenir de l'établissement, et de faire ren-
trer les sommes qui pouvaient lui être dues » (3).
On voit que le nouveau directeur, malgré sa bonne volonté, n'étant
nullement au courant des ressources ni des besoins de l'hôpital, se trou-
vait dans le plus grand embarras ; il fut obligé de se renseigner près des
anciennes Religieuses, et d'avoir souvent recours à leur expérience, qu'elles
mirent du reste au service des pauvres avec une admirable abnégation,
notamment Mm< Le Cordier (Sœur Saint-Paul), ancienne dépositaire de
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 91, i3o, i3i.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 74 et 75.
(3) Dédouit, Souvenir! inédite, pp. iob à 107.
— 39 -
la Communauté , pour tout ce qui regardait la comptabilité , et Mm* Du-
châtel (Sœur Saint-LouisJ , pour le service de la pharmacie , au courant
duquel le citoyen Gardin-Dujardin, apothicaire et officier municipal, ne
pouvait arriver à mettre les nouvelles infirmières. Du fond de leur prison,
les anciennes Religieuses continuaient ainsi à se dévouer pour les ma-
lades, en faisant connaître à la nouvelle administration de l'Hôpital tout
ce qui pouvait faciliter l'exercice de ses difficiles fonctions (i).
Mais cela ne pouvait suffire à remédier aux vices inévitables de la nou-
velle organisation : les Religieuses étaient vêtues, nourries, entretenues
aux frais de leur communauté et ne coûtaient rien aux Hospices , tandis
qu'il fallait loger, nourrir et payer les laïques appelées à les remplacer:
leur traitement, consistant d'abord en une indemnité de 30 livres, puis en
une seconde indemnité de 320 livres à partager entre huit infirmières le
24 décembre 1794 (3 nivôse an m), fut fixé à 330 livres par an le 3 février
1795 (i«> pluviôse an m), porté à 400 livres le 19 juillet (34 messidor) de
la même année, à cause du peu de valeur des assignats, puis réduit, au
12 novembre 1797 (35 brumaire an vi), à iao livres en numéraire. Les
dépenses occasionnées par ces traitements venaient s'ajouter aux frais
énormes que nécessitait l'entretien de l'hôpital, qui dépensait annuelle-
ment, rien qu'en combustible, pour le service de la cuisine, des salles, des
lessives, etc., 600 bûches de bois de chauffage, 1.300 fagots et 300 bois-
seaux de charbon de bois ! . . . (3).
En outre, la conduite de ces hospitalières laïques laissait fort à désirer,
comme le constate un rapport de deux membres du comité de surveil-
lance du 5 juillet 1794 (17 messidor an 11) ; on dut en renvoyer quatre sur
neuf ; celles qui les remplacèrent furent souvent obligées de se retirer,
en butte à la jalousie et aux tracasseries de tout le personnel ; le 16 mai
1794 (37 floréal an n), on dut même renvoyer la première infirmière, la
« citoyenne » Lajehannière, qui avait obligé le directeur à procéder contre
elle devant le juge de paix, tant elle mettait d'aigreur et de mauvais
vouloir dans ses rapports de service avec lui et avec les infirmières pla-
cées sous ses ordres.
Ce même jour, 16 mai 1794, fut prise par le Conseil général de la Com- Les
mune de Bayeux une des rares mesures intelligentes de cette triste Cercueils,
période: depuis un temps immémorial, on se servait, pour toutes les
(1) DêdoQtt, Sonrenirs inédits, pp. 96 à 98, io5 à 107.
(a) Dédouit, Soutenirs inédits, pp. 107 à no.
- 40 —
inhumations de l'Hôpital, d'un unique cercueil-brancard, qui existe
encore, conservé à titre de souvenir ; c'était un long coffre de bois, peint
en noir, avec deux bras de civière à chaque extrémité ; le cadavre enve-
loppé d'un linceul était déposé dans ce coffre, le même pour tous, et
transporté ainsi au cimetière ; au-dessus de la fosse, le fond du coffre,
monté à charnières, s'ouvrait brusquement, laissant tomber le corps qui
était aussitôt recouvert de terre ; cet usage barbare, aussi contraire à
l'hygiène publique qu'au respect dû aux morts, fut interdit parle Conseil,
qui décida qu'à l'avenir « aucun corps mort de l'Hôpital civil ne sera
enterré sans un coffre ou cercueil en bois, dont les frais seront supportés
par l'administration dudit hospice » (i).
Mise Au nombre des actes de convenance et d'équité, trop peu fréquents à
en liberté cetfe époque si troublée, il convient de faire figurer la mise en liberté des
Religieuses. Religieuses hospitalières détenues à la prison de la Chanté.
Un décret du 18 thermidor an n (5 août 1794), rendu après la chute de
Robespierre, ordonnait la libération des citoyens ou citoyennes détenus
comme suspects ; au nombre des représentants délégués pour assurer
l'exécution de cet acte de « clémence », comme on disait alors, ou plutôt
de justice, fut le conventionnel Bollet, du Pas-de-Calais ; envoyé dans le
Calvados, il arriva à Bayeux le 22 août 1794 (5 fructidor an 11) et se fit
remettre le 10 octobre (19 vendémiaire an m) les dossiers des suspects
avec les motifs de leur mise en accusation ; parmi ces pièces, figurait
sans doute le procès-verbal de refus de serment des Religieuses, appelées
comme nous l'avons vu plus haut, en vertu de la décision du Comité de
surveillance du 16 pluviôse an 11 (4 février 1794), à prêter le serment
civique, faute de quoi procès-verbal serait dressé de leur désobéissance à
la loi ; c'est ce refus qui avait motivé, un mois après, la sommation
suprême des officiers municipaux, puis l'emprisonnement des Religieuses
« réfractaires ».
A part ces documents défavorables, que l'on avait eu bien soin de
conserver, la plupart des pièces utiles manquaient aux dossiers, l'anarchie
la plus complète ayant régné dans la prison au moment des arrestations,
et les registres d'écrou n'ayant pas même été tenus « à cause des troubles
et des désordres », ainsi que le constatait lui-même le trop fameux
Comité de surveillance dans son rapport du 19 nivôse an 111 (8 janvier
1795)-
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 107.
— 41 —
Aussi le représentant Bollet était-il fort embarrassé, et il fallut un
certificat des citoyens Le Tuai et Le Coustey, médecins de la prison,
constatant l'état de maladie des « citoyennes » Tavigny et Cosnard, ancien-
nes Religieuses de l'Hôtel-Dieu, et le défaut d'infirmerie pour les soigner
dans la maison d'arrêt, pour obtenir leur mise en liberté le ao janvier
1795 (ier pluviôse an ni) (1).
Le représentant Bollet autorisa, trois jours après, le 33 janvier (4 plu-
viôse), la sortie de prison des autres Religieuses hospitalières ; en quoi il
semble avoir fort risqué de se compromettre, C3r dès le lendemain 34 jan-
vier (5 pluviôse an ni), le Comité de surveillance demandait « par quel
ordre ces anciennes Sœurs étaient sorties de prison, afin d'en rendre
compte au Comité général de Paris ». . . (a).
Fort heureusement pour Bollet et pour les ex-Religieuses, la fin du
régime de la Terreur rendait ces suspicions moins dangereuses ; mais si
la sécurité avait fait quelques progrès, encore bien peu sensibles, la pros-
périté des finances était loin de revenir, et les mesures qu'on prenait à
cet égard étaient peu de nature à en préparer le rétablissement.
Le 10 juillet 1794 (23 messidor an 11), une loi, dont on ne saurait appré- Les biens
cier trop sévèrement les funestes conséquences, mit les biens des hospices d08 Hospices
à la disposition de la République, qui devait, en échange, assurer le paie- di8pogition
ment des dépenses de ces établissements. Ce fut la ruine immédiate et de la
complète des Hospices. République.
L'Etat, s'e m pressant de profiter de la faculté que lui laissait cette loi,
avait vendu tous les biens des établissements charitables, et employé les
fonds qui en provenaient à combler en partie un déficit de plus en plus
menaçant ; aux hospices, il ne donnait que de faibles à-comptes, versés
en assignats dont la valeur devenait de jour en jour plus illusoire ; si bien
que le budget des hospices, se chiffrant en apparence par des sommes
considérables, paraissait annoncer l'abondance, tandis qu'en réalité les
millions qui y figuraient ne représentaient, à cause de la dépréciation des
assignats, que des ressources infimes, insuffisantes pour nourrir et entre-
tenir les pauvres hospitalisés, qui souvent manquaient du nécessaire (3).
Les rapports du Conseil général delà Commune de Bayeux constataient
sans cesse cette détresse des hospices « réduits à la dernière nécessité,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. i3i à i34.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. i3i à i34-
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 167 à 173.
^ 42 -
sans pain et sans aucune espèce de secours, ne pouvant se procurer de
grains qu'au poids de l'or ; il est absolument nécessaire , ajoutait le Conseil,
que l'administration leur fasse une avance, soit en riz, soit en argent, ou
même de l'une et l'autre manière, afin de leur procurer du moins le pain,
d'autant plus que c'est à peu pris le seul aliment qu'il soit possible de leur
fournir dans les circonstances actuelles » (i).
Pour parer au plus pressé , le Conseil général votait 1.000 livres, le
15 juillet 1794 (37 messidor an 11), pour achat de 13 quintaux de farine ;
le 6 août suivant (33 thermidor), le Directoire du District donnait 3. 000
livres pour les Hospices ; mais c'est à peine si ces faibles secours atté-
nuaient, pour quelques jours seulement, le manque de ressources qui
reparaissait aussitôt, toujours plus menaçant: M. Dreumont le signalait de
nouveau, dans son rapport du 6 novembre 1794 (16 brumaire an in), affir-
mant que les revenus de l'Hospice civil formaient « à peine la huitième
partie » de ce qu'il faudrait « pour faire face à ses besoins» (3). En effet, le
personnel de l'établissement comprenait alors deux directeurs (MM.
Dreumont et Bajot) , trois infirmiers, huit infirmières, deux cuisiniers ,
un aide-apothicaire, une portière et deux lessivières ; les salaires et la
nourriture représentaient pour tout ce monde plus de 300.000 livres par
an ; si l'on y ajoutait les autres dépenses de l'hôpital , on arrivait à un
total annuel d'environ 500,000 livres, tandis que la dotation n'était que
de 91,443 livres, et encore était-elle payée fort irrégulièrement (3).
La municipalité terroriste nommée en Tan 11 fut remplacée , le 1" mai
179; (13 floréal an m) par un nouveau Conseil animé d'un esprit plus
modéré ; le 5 mai (i6floréalJ, les nouveaux administrateurs des Hospices,
MM. Gardin-Néry, Moisson et Gueroult, entraient en fonctions (4) et
s'efforçaient d'améliorer la triste situation de ces établissements qui , par
suite de la vente de leurs biens au profit de la Nation , perdaient un
revenu annuel de plus de 17.000 livres, dont près de 11.000 pour l'Hô-
tel-Dieu (})\ aussi, l'un des premiers actes des nouveaux administrateurs
fut-il de demander, le 30 mai 1795 (11 prairial an m) encore un secours à
Nouvelles ia Ville ; le nouveau maire, M. Jehanne, et le Conseil de la Commune, ne
pouvant subvenir à cette détresse par les seuls moyens de la Ville, dont la
demandes de
secours.
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 173 à 177.
(9) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 167 à 179.
(3) Comptes du 96 mars 1796 (6 germinal an m) au 18 février 1797 (3o pluviôse an v;.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. i$9 et i5o.
(5) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 178.
— 43 -
situation était aussi des plus précaires, adressèrent à cette occasion, au
ministre des finances, une énergique réclamation dont les termes méritent
d'être cités :
« Notre situation relativement aux Hospices est si critique, disaient-ils,
que si dans une décade nous ne recevons pas de secours, nous ouvrirons les
portes et nous imprimerons notre correspondance , afin d'instruire nos
concitoyens des motifs qui ont déterminé cette épouvantable mesure.
« Le silence du gouvernement, l'abandon dans lequel il nous laisse,
nous réduisent aux dernières extrémités ; le système des délais, citoyen
ministre, est inadmissible ; aidez-nous à prévenir la chute de deux établis-
sements précieux ; cette chute jetterait sur le gouvernement un vernis de
défaveur auquel il doit se soustraire » (i).
De telles paroles eussent dû produire une impression profonde sur un
gouvernement soucieux de ses devoirs ; il ne semble pas cependant
qu'elles aient obtenu de résultat, au moins avant la fin de la législature;
ce n'est, en effet, que deux jours avant l'expiration de son mandat , que
la Convention,, abrogeant la loi spoliatrice du aa messidor an n , décréta, Loi restituant
le 23 octobre 1795 (a brumaire an iv), que les hospices jouiraient comme aux Hospice»
^j «i »A-^ * *• *. ir * 1 leur» revenu».
auparavant des revenus qui leur étaient propres, et qu a cet effet les
agents de la Commission des revenus nationaux seraient tenus de remettre
entre les mains des administrateurs tous les titres et papiers relatifs à
l'administration des établissements de bienfaisance , qui avaient été
déposés dans leurs bureaux (2).
C'était certainement le seul moyen de sauver les Hospices, mais encore
fallait-il qu'avec leurs titres on leur remit au plus tôt les sommes qui leur
étaient dues et dont l'Etat restait comptable à leur égard ; pour les Hos-
pices de Bayeux , l'arriéré des revenus s'élevait à la grosse somme de
511.000 livres, auxquelles il fallait ajouter 18.932 livres 15 sols pour frais
de séjour non remboursés par l'Etat; le recouvrement de ces sommes
fut confié au citoyen Basley, avocat, qui réussit à obtenir, le 21 avril 1796
(a floréal an iv), le paiement d'un à-compte, bientôt suivi du versement
de la totalité des revenus arriérés ; mais les besoins des Hospices étaient
si grands que ces ressources, pourtant considérables, furent absorbées en
six semaines, tant par le paiement des dettes des Hospices que par les
dépenses ordinaires de leur entretien : le a juin (14 prairial) il n'en restait
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 173.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 17g.
- 44 - '
rien, et il fallait demander au département un nouveau secours de 600.000
livres, dont la moitié fut versée aussitôt (1).
La nouvelle La loi du 16 vendémiaire an v (7 octobre 1796) ayant institué de nou-
Commission velles Commissions des Hospices, les administrateurs qui devaient cora-
ded oapices. p0ser cene ^ Bayeux furent nommés par la Municipalité le ai germinal
(10 avril 1797) et entrèrent en fonctions le Ier floréal lao avril) suivant;
c'étaient MM. Chardon, président; Basley, Bertauld, de Bricqueville,
Genas-Duhomme ; Hébert-Dorval , receveur; Dreumont, économe de
l'Hospice-Civil ; Le Pinteur, économe de l'Hospice d'Humanité; Le Brun,
huissier, secrétaire (a). Moins d'un an après, la loi du 19 fructidor an v
(5 septembre 1797J, ayant déclaré nulles les opérations des assemblées
primaires du Calvados , les administrateurs des hospices, dont les nomi-
nations se trouvaient invalidées avec l'élection de la Municipalité qui les
avait choisis, remirent leurs démissions à M. Le Forestier, agent du
district ; et ce n'est qu'après de vives instances qu'ils consentirent à les
retirer dans l'intérêt des pauvres ; leurs fonctions , en effet , ne pouvaient
être pour eux qu'une source de difficultés et d'ennuis : mettre les hos-
pices en possession des biens qui leur avaient été rendus , et les défendre
contre les créanciers qui réclamaient le paiement de dettes dont une
notable partie (correspondant aux dépenses effectuées durant la période
où la Nation avait été en possession du bien des pauvres), devait incomber
à l'Etat, était certes une charge difficile.
Conformément aux prescriptions de la loi du 39 pluviôse an v (17 fé-
vrier 1797), la Commission des Hospices avait fait établir pour le ai mars
(i,r germinal) le décompte des sommes dues de ce chef par le gouverne-
ment, mais le Trésor ne payait plus depuis qu'il avait fait briser, le 19 février
(itr ventôse), la planche aux assignats. Malgré les biens dont la loi leur
avait en droit restitué la jouissance, les hospices se trouvaient de nou-
veau, en fait , dans le plus extrême embarras. M. de Bricqueville, délégué
de la Commission pour l'Hospice d'Humanité (M. Bertauld était délégué
(1) Dedouit, Souvenirs inédits, pp. 173 à 177 ; l'énormité apparente de ces chiffres s'expli-
que par le fait que les sommes qu'ils représentaient étaient évaluées en assignats, de sorte
que leur valeur nominale était près de 3oo fois supérieure à leur valeur réelle : le ai mai 1797
(iar prairial an v), l'assignat de 100 livres valait 7 sols 3 deniers ; 600.000 livres d'assignats
valaient donc a.3aô livres d'argent monnayé ; en février 1796 la perte était encore plus consi-
dérable, 34 livres d'or valant 8.600 fr. d'assignats (*).
(a) Dedouit, Souvenirs inédits, pp. 179 à 181.
(*) Dedouit, Souvenirs inédits, p. 173.
- 45 -
pour l'Hospice Civil), se rendit à Paris, au nom des deux établissements,
pour solliciter du ministre la remise des biens promis et le paiement des
sommes dues.
Ce voyage resta sans résultat (i); plus de deux ans se passèrent en Le8 Hospices
vaines démarches et. le 17 mai 1799 (28 floréal an vn), la Commission des 8an8
hospices exposait au Conseil municipal le préjudice causé aux pauvres re880urce8-
par la vente, au profit de la Nation, de biens qui n'ont pas été remplacés
quoique 5 rien n'ait été négligé pour parvenir à ce but » ; qu'on n'a
« pareillement pu obtenir » le recouvrement de crédits réclamés sur le
gouvernement pour raison des dépenses faites pour les militaires malades
et pour les mois de nourrice dus par l'Etat pour les enfants abandonnés ;
que les biens non aliénés ont été rendus à la Commission « chargés de
dettes, sans provision d'aucun genre, et dénués de tout ».
Aussi, réduite à cette extrémité, la Commission proposait-elle de
congédier de l'Hospice d'Humanité (Hôpital-Général), tous les individus
en état de gagner leur subsistance par leur travail, de réduire autant que
possible le nombre des employés, de ne plus recevoir d'indigents à l'Hos-
pice d'Humanité jusqu'à ce que les facultés de cet hospice le permettent,
de réduire le nombre des lits de l'Hôpital Civil et d'en exclure les mili-
taires sauf le cas d'impossibilité de les transporter dans un autre hôpital (2).
Mais bientôt ces mesures, cependant rigoureuses, ne devaient plus
suffire à arrêter la ruine des hospices ; il fallut en proposer une plus
radicale et plus douloureuse encore : il fallait sacrifier un des deux éta-
blissements pour sauver l'autre ; la Commission administrative, invitée
par délibération du Conseil Municipal du 8 octobre 1799 (16 vendémiaire
an vin) à « indiquer les moyens de réduire la dépense des hospices à Réunion
proportion de leur revenu », reconnaissant qu'il n'y avait pas d'autre de l'Hospice
moyen de sauver la situation, prit une décision dont les motifs méritent d,Humamté
, J r à l'Hospice
d attirer 1 attention : Civil
€ Considérant, dit la Commission, que les espérances qu'elle avait
conservées jusqu'à ce moment, d'obtenir des secours en faveur des hos-
pices, sont sans succès ; que leur détresse est devenue telle que leur subsis-
tance EST A PEINE ASSURÉE POUR UNE DECADE ;
« Convaincue qu'il n'est pas de moyen qu'elle ne doive tenter pour
prévenir la chute totale de ces établissements et conserver encore Fexis-
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 316 à 917.
(s) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. a 17 à si g.
- 46 —
tence de quelques individus qui ne peuvent absolument se passer du
secours de ces hospices ;
« Considérant que, prenant le parti extrême et affligeant d'expulser les
indigents qui. par leur travail ou les secours qu'ils réclameront de leurs
familles, trouveront leur subsistance hors de l'Hospice d'Humanité, la
réunion des deux Hospices dans une même maison et sous une seule
direction présentera une ressource considérable d'économie» , etc.
En conséquence, la Commission arrêtait le renvoi de 35 indigents, la
translation de deux folles à Beaulieu et la réunion de l'Hospice d'Huma-
nité à l'Hospice Civil.
Le Conseil Municipal ayant approuvé cette mesure, la Commission
arrêta, le ao octobre 1799 (98 vendémiaire an vin) un règlement pour le
service des Hospices Réunis, comportant un directeur du service des
garçons, une directrice du travail des filles, une préposée au soin des
vieillards, une lingère, trois infirmiers, trois infirmières, deux cuisinières,
un garçon pharmacien, une lessivière, deux portiers ou portières.
Les travaux d'aménagement ayant été effectués sous la direction de
l'architecte Fouquet, les pauvres de l'Hospice d'Humanité furent trans-
férés et installés à l'Hospice Civil le 27 octobre 1799 (5 brumaire an vin),
et les bâtiments de l'Hospice d'Humanité restèrent confiés à la garde du
citoyen Gabriel Alexandre (1).
Cette combinaison procurait certainement une économie en permet-
tant de diminuer les dépenses ; mais il restait, tâche difficile, à payer les
créanciers arriérés et à passer des marchés pour assurer la subsistance des
hospitalisés; c'est à quoi s'appliquèrent, non sans d'inextricables difficul-
tés, les membres de la Commission ; M. Duféron (du Féron de la Mâche),
avait remplacé M. Chardon le 18 août 1798 ; M. Dupucé avait aussi été
nommé administrateur le a août 1799 ; le 25 juin 1799 mourait M. Dreu-
mont, remplacé d'abord à titre provisoire par le secrétaire, M. Le Brun,
puis définitivement, le i'r août 1799, par M. Le Coiffier, ancien curé
constitutionnel de Saint-Georges-d'Elle, qui se contenta, comme son
prédécesseur, de la nourriture à l'Hôpital sans autre rétribution (2) ; le
8 septembre 1800, M. Hébert-Dorval donnait sa démission de receveur,
et M. Le Brun, nommé audiencier au Tribunal, quittait ses fonctions de
I Quelques erreurs de date des « Souve-
nirs inédits » ont été corrigées ici, d'après
les archives de la Mairie et des Hospices
de Bayeux.
— 47 -
secrétaire ; nul ne s'étant présenté pour leur succéder gratuitement, la
Commission nomma d'abord receveur-secrétaire M. Mézaise, avoué, le
ia septembre 1800; puis, la loi interdisant le cumul de ces deux emplois,
M. Mézaise resta receveur et M. Guillemin fut choisi comme secrétaire
des hospices (1).
Comme les anciens administrateurs, les nouveaux membres de la Com-
mission mirent tout en œuvre pour réorganiser les Hospices, dont l'admi-
nistration avait été bouleversée par les mesures révolutionnaires et les
abus résultant nécessairement de l'inexpérience des directeurs, du recru-
tement défectueux du personnel, de la cherté des approvisionnements et
du discrédit des hospices longtemps privés de ressources et mis dans l'im-
possibilité de payer régulièrement leurs fournisseurs. Pour faciliter la
tâche des hommes généreux et dévoués qui avaient bien voulu entre-
prendre de remettre en ordre les services hospitaliers, on institua des
inspections périodiques, avec des rapports adressés à l'administration
supérieure.
L'un de ces rapports, rédigé le 34 septembre 1800 (2 vendémiaire an ix). Rapport do
par M. LeTellier, membre du Comité consultatif des Hospices de Bayeux, M' Le rell,er#
donne de très intéressants détails sur la situation des« Hospices-Réunis ».
peu de temps après leur installation dans les bâtiments de l'Hôtel -Dieu.
M. Le Tellier rend un compte minutieux de sa visite, et beaucoup de ses
remarques présentent un véritable intérêt historique.
Les vieillards et les infirmes , transférés de l'Hospice d'Humanité ,
couchent, d'après ce rapport, au premier étage des bâtiments de la
Communauté de l'Hôtel-Dieu, dans l'ancien dortoir des Religieuses ; au-
dessus est le dortoir des garçons ; dans deux salles basses, à droite dans
la cour, sont les enfants trouvés, c misérables et languissants, la mort en
enlève les quatre cinquièmes » ; au-dessus de ces salles , sont le dortoir et
l'atelier des filles, beaucoup trop petits, ainsi que le réfectoire où se
réunissent hommes, femmes et jeunes gens des deux sexes, cd'où résuite,
dit le rapport, une inconvenance et une immoralité impossibles à empê-
cher dans un pareil local, et qui échappera toujours à la surveillance la
plus active » ; non loin de là est la pharmacie: M. Le Tellier constate
qu'on n'y prépare rien « faute de moyens », et qu'on est obligé « d'ache-
ter à la mesure les médicaments utiles, ce qui doit coûter beaucoup plus ».
Il y a cependant un garçon pharmacien, mais il parait à MM. Le Tellier
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. sa6. (Mêmes observations qu'aux deux notes précédentes»)
! I
— 48 —
et de Bricqueville € peu capable et d'ailleurs fort inutile , au moins quant
à présent » , ce qui s'explique, puisqu'il n'a jamais de médicaments à
préparer.
Le commissaire-rapporteur ne manque pas , d'ailleurs, de faire remar-
quer le mal fait aux Hospices par les lois révolutionnaires, et les fâcheux
résultats de la réunion des deux établissements, imposée par la misère où
ils se trouvaient réduits.
La loi qui a nationalisé les biens des Hospices, dit-il, a fait perdre à ceux
de Bayeux 18.18} francs de revenu annuel; les revenus actuels ne sont que
de 7.424 fr. 10 pour l'Hôtel-Dieu , 7.598 fr. 80 pour l'Hôpital-Général,
ensemble 15.023 fr 90, tandis que les dépenses annuelles sont de 35.500
francs. Le déficit de 10.500 francs vient en partie du non-paiement des
13.000 francs par an promis par la Ville sur le produit des octrois; cepen-
dant, d'après les instructions ministérielles , la première application de
V octroi est aux Hospices; or, comme le produit de l'octroi de Bayeux est
de 30.300 francs, et que les dépenses moyennes des deux hôpitaux, avant
leur réunion, montaient ensemble à moins de 33.000 livres, il suffirait de
prendre sur l'octroi 18.000 francs par an pour rétablir ces deux hospices
séparés, et il resterait encore plus de 13.000 francs pour les besoins de la
commune ; « cette désunion des Hospices , disaient MM. Le Tellier et de
Bricqueville, est nécessaire, indispensable et urgente» ; elle serait facile à
réaliser, puisque « les religieuses encore existantes ne demandent pas
mieux que de reprendre le soin des pauvres et des malades, ce qui épar-
gnerait le gage des salariées qui les remplacent » ; mais ces avantages
inappréciables ne peuvent être obtenus qu'en divisant les hospices réunis
et les rétablissant dans leur ancien état (1).
Ce rapport fut suivi de beaucoup d'autres, dont les conclusions iden-
tiques auraient dû convaincre l'autorité supérieure de l'absolue nécessité
des réformes demandées ; mais cet heureux résultat se fit longtemps
attendre ; un décret des consuls, du 19 juillet 1803, généralisant et régu-
larisant l'usage des inspections périodiques, décida que des commissaires
spéciaux, pris parmi les membres du Conseil général du département,
seraient délégués pour inspecter chaque mois les hospices des différents
arrondissements, et adresser à la préfecture, après chaque visite, un rap-
port sur les mesures qu'ils croiraient utiles pour réprimer les abus et
réaliser les améliorations nécessaires. M. Le Tellier, qui depuis plusieurs
' (1) Rapport de M. Le Tellier, du a vendémiaire an ix (»4 septembre 1800).
*
— 49 -
années déjà avait été choisi pour inspecter les hospices par les représen-
tants du peuple en mission dans le Calvados, fut naturellement désigné
pour remplir les fonctions de commissaire spécial, et continua d'envoyer
régulièrement, tous les mois, à la préfecture, des rapports précis et
consciencieux, auxquels, malheureusement, on n'accorda pas l'attention
qu'ils auraient méritée ; cette insouciance, si préjudiciable aux intérêts
des hospices, indignait à juste titre M. Le Tellier, qui, dans son rapport
du 8 vendémiaire an xn (itf octobre 1803), n'hésita pas à exprimer son
mécontentement en termes significatifs :
« Nous l'avouons, disait-il, découragé par le peu de succès, disons
mieux, par le mépris absolu qu'on a fait jusqu'ici de nos représentations
et demandes, insérées dans notre rapport du 2 vendémiaire an, xi (34 sep-
tembre 1802) et répétées dans presque tous les autres , notre inspection ne
nous semblait plus être qu'une vaine formalité, et dès lors nos procès-
verbaux et leur envoi nous paraissaient absolument inutiles ». (1)
Il est vrai de dire que l'administration supérieure opposait aux justes
réclamations des hospices, une apathie et une mauvaise volonté que Ton
ne saurait expliquer que par un reste, sans doute inconscient, mais non
moins réel, des préjugés révolutionnaires ; nous avons vu, par le rapport
de M. Le Tellier, que l'établissement des octrois aurait pu procurer aux Etablissement
hospices des ressources importantes; en effet, l'article Ier de la loi du 5 ven- d0 l'Octroi,
tôse an vin (24 février 1800) portait qu' « il sera établi des octrois munici-
paux et de bienfaisance sur les objets de consommation locale , dans les
villes dont les hospices civils n'ont pas de revenus suffisants pour leurs
besoins ».
En exécution de cette loi et de l'arrêté pris par les Consuls pour en régler
l'application, un octroi avait été établi à Bayeux et une subvention sur le
produit de cet octroi fut prévue au budget de l'an xi en faveur des hospices.
L'occasion parut favorable aux administrateurs pour demander «r la Demandes
disjonction des établissements provisoirement réunis, dont la division de division
s1 imposait au point de vue des bonnes mœurs et de l'intérêt des pauvres ». ea 08p,ceB
MM. Basley et Genas-Duhomme furent désignés pour porter cette
demande au Conseil municipal, en indiquant le devis des travaux à faire
et la somme nécessaire pour réaliser ce projet ; leurs propositions furent
repoussées, ce qui motiva, le 25 septembre 1802 (3 vendémiaire an xi),
une énergique protestation de la Commission des Hospices :
(i) Dédooit, Souvenirs inédits, pp. a56 à 267.
- 50 -
c Considérant, disait-elle, qu'elle avait d'autant moins lieu de s'atten-
dre à cette décision du Conseil, que d'une part les besoins des hospices
étaient notoires^ le désordre de leur état actuel exigeant un prompt réta-
blissement ; d'autre part la loi et l'instruction adressées par le ministre au
Conseil général lui imposaient le devoir de mettre à couvert les besoins
des hospices avant d'appliquer aux dépenses communales la moindre portion
de V octroi; que la décision du Conseil est d'autant plus affligeante qu'elle
réduit la portion votée dans le produit de l'octroi par le même Conseil
lors de l'établissement de cet octroi ; que cependant alors, ce produit
qui n'était projeté que pour environ 30.000 fr. se trouve augmenté par
l'adjudication récente et porté à 30.000 francs ;
« Considérant que dans cet état de choses, l'honneur et l'humanité
imposent à la Commission le devoir de ne rien négliger pour procurer aux
hospices qu'elle administre les secours qui leur sont dûs ; mais que de
plus sa responsabilité serait engagée si elle omettait de rendre compte de
sa conduite et de son peu de succès aux autorités supérieures ; que si de
cette démarche il ne résulte pas ce quelle doit espérer en faveur des
hospices, du moins elle naura point à se reprocher d'avoir rien négligé
pour leur restauration et V empêchement de leur ruine ;
« La Commission, persistant dans son projet de division des hospices et
de rétablissement de l'Hospice d'Humanité dans son ancien état, arrête
que cette opération aura lieu dès que les facultés des hospices le permet-
tront ». (1)
* li fallut encore plus d'un an, cependant, pour que la Commission admi-
nistrative arrivât à effectuer cette division des hospices qu'elle jugeait,
avec raison, indispensable à la bonne tenue des deux établissements ; en
attendant cette réalisation de ses vœux, elle s'appliquait avec zèle à la
reconstitution de la fortune des hôpitaux, si gravement compromise par
la Révolution.
Attribution Le décret du 4 ventôse an ix (25 février 1801) avait déclaré que « toutes
des les rentes appartenant à la République, dont la reconnaissance et le paie-
biens et rentes rr . . \ r
en litige ment se trouvaient interrompus, et tous les domaines nationaux qui
aux Hospices, auraient été usurpés par des particuliers, sont affectés aux besoins des
hospices les plus voisins de leur situation ».
La recherche de ces biens et de ces rentes en litige, alors en nombre
considérable, fut confiée, à un huissier nommé Pierre-Raphaël Malherbe,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 369 a 971.
— 51 —
dont les pouvoirs furent régularisés par acte notarié du 26 pluviôse an xi
(15 février 1805) ; cette recherche était des plus difficiles, d'autant que
l'arrêté des Consuls du 27 frimaire an xi (18 décembre 180a), qui en
réglait les conditions, fut singulièrement compliqué par la décision
ministérielle du 7 prairial an xu (27 mai 1804), portant que les hospices
ne pourraient être maintenus en possession des rentes anciennement
dues aux Fabriques, sauf le cas où elles auraient été découvertes avant le
7 thermidor an xi (26 juillet 1803) ; enfin, les arrêtés des 7 messidor et
9 fructidor an îx (36 juin et 27 août 1801) et du 27 frimaire an xi (18 dé-
cembre 1802), accordaient un tiers de ces rentes aux bureaux de bien-
faisance, pour lesquels le citoyen Malherbe fut autorisé à rechercher les
rentes et obtenir l'envoi en possession, par acte du 21 ventôse an xi
(12 mars 1803).
D'après les états donnés les 9 thermidor an xi (28 juillet 1803) et 1 5 ven-
démiaire an xu (8 octobre 1803), les rentes ainsi attribuées aux hospices
et au bureau de bienfaisance, comprenaient 1.926 parties, représentant
47.818 francs 19 centimes, dont les deux tiers, soit 31.888 francs 80 cen-
times, revenaient aux hospices, et les 15.939 francs 39 formant l'autre
tiers, au bureau de bienfaisance ; le partage donna lieu à maintes diffi-
cultés, surtout à cause de l'opposition des Fabriques ; ce n'est que le
10 février 1818 que la Commission administrative mit fin aux pouvoirs de
M. Malherbe, l'attribution des rentes étant enfin terminée. (1)
Malgré ces ressources nouvelles, malgré les appels à la charité privée
et les souscriptions organisées en faveur des hospices, malgré les libé-
ralités de généreux bienfaiteurs, au nombre desquels il convient de citer
M. de Bricqueville, qui fit don aux établissements, dont il était adminis-
trateur, d'une somme de 600 livres et de 27 sacs de blé avancés par lui
pour leur subsistance, et prit complètement à sa charge leur dépense
journalière pendant plus de six semaines (2), et aussi M. l'abbé Desmor-
treux. sous-doyen du Chapitre, et M. le chanoine Sonet, son exécuteur
testamentaire, qui firent don aux pauvres du capital et des intérêts de
trois obligations pour prêt, contractées en j 788. 1789 et 1792, montant
ensemble à 4.500 livres en principal, et dont les titres furent détruits,
afin que rien ne pût jamais en être réclamé, le 12 novembre 1802 (21
brumaire an xi) (3), malgré tout le soin des administrateurs et tout leur
(1) Dèdouit, Souvenirs inédits, pp. a4o à a45.
(a) Dédooit, Souvenirs inédits, pp. aao et aai.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 272 et 373.
— 52 —
dévouement, les revenus des hospices étaient encore bien insuffisants
pour faire face aux dépenses les plus indispensables.
Un arrêté des Consuls, du 37 prairial an ix (16 juin 1801), avait bien
fait rentrer dans le domaine des hospices, comme ayant appartenu aux
Religieuses de l'Hôtel-Dieu, un herbage sis à Cottun, et acquis en 179^
comme bien national par le citoyen Auvray (1), mais il n'en restait pas
moins un arriéré considérable, et la Commission, présidée depuis le
8 juin 1801 (19 prairial an ix) par M. Le Roy, maire de la Ville de
Bayeux, avait dû poursuivre avec une ardeur toute nouvelle ses revendi-
cations auprès du gouvernement, pour obtenir le paiement des dettes de
l'Etat envers les hospices.
Ce paiement était rendu plus difficile par le manque d'espèces d'or et
d'argent dans les caisses de l'Etat et dans la circulation et par la démoné-
tisation des assignats ; ne sachant comment se libérer envers les établis-
sements de bienfaisance auxquels il devait des sommes énormes, le gou-
vernement résolut de leur donner en paiement des quantités de petites
rentes, confisquées sur les émigrés, et dont le recouvrement était des
plus difficiles.
Le 7 novembre 1800 (1; brumaire an ix), un arrêté des Consuls avait
décidé que € les sommes restant dues aux hospices civils par les départe-
ments de la guerre, de la marine et de l'intérieur, pour les années v, vi,
vu et vin, seront payées sans délai, en capitaux de rentes appartenant à
la République ».
Ce texte semblait supposer que l'Etat donnerait en paiement aux hos-
pices les capitaux des rentes en question, mais comme le numéraire
manquait absolument, on se contenta de déclarer les hospices créanciers
de ces rentes à la place de l'Etat ; c'est ce que fit le décret du 34 ventôse
an îx (13 mars 1801) qui affecta des rentes et des domaines nationaux aux
Les Rentes besoins des hospices. En exécution de cette mesure , les administrateurs
de rKure. ^es hospices de Bayeux recevaient, le 4 septembre 1801 (17 fructidor an
ix), six mandats s'élevant ensemble à la somme de 107.806 fr. 94, payables
en rentes dues à VEtat, par suite de confiscation sur les émigrés du dépar-
tement de l'Eure ; ce sont les rentes connues depuis ce temps sous le nom
de Rentes de l'Eure.
Les rentes ainsi affectées aux hospices de Bayeux se composaient de
1 180 parties, dont quelques-unes de deux et trois sols de rente ; le total
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. »4<> à a£5.
. — hd3 _
formait un revenu annuel de 7.814 fr. 70 cent. ; la perception de ces
rentes fut confiée au citoyen Barrier, de Caen , nommé « receveur pour
les rentes de l'Eure », aux appointements de 800 fr., par arrêté du 24
vendémiaire an x (16 octobre 1801). M. Barrier exerça ces fonctions jus-
qu'en 1833 ; à cette époque , la recette des rentes de l'Eure fut réunie à la
recette des hospices de Bayeux ; le recouvrement de ces rentes présentait
de sérieuses difficultés, ainsi que la liquidation des dettes arriérées du
service des enfants assistés, montant à 9.932 fr. 14 pour frais de séjour à
l'hospice, et à 77.874 fr. 80 pour sommes dues aux nourriciers , devenus
pour la plupart très misérables, et dont plusieurs préférèrent consentir
des réductions considérables sur le chiffre de leurs créances , plutôt que
d'accepter en paiement les rentes qu'onieur offrait, et dont les débiteurs
habitaient à de très grandes distances, si bien que le paiement était presque
impossible pour des créanciers qui n'avaient pas le moyen de faire les
frais nécessaires à cet effet ; il en résulta que la remise d'un quart, ou
parfois même d'un tiers de ces dettes, consentie par certains créanciers
des hospices, permit le remploi avantageux des capitaux remboursés, et
aida puissamment à reconstituer la fortune des pauvres (1). Toutes ces
dettes éteintes , et ces opérations terminées, le capital provenant des
rentes de l'Eure, demeura encore assez important ; aujourd'hui, ces rentes
produisent un revenu annuel de 380 fr. 30.
En même temps que l'Etat acquittait, par la cession des rentes de immeubles
l'Eure, ses dettes envers les hospices, il entreprenait aussi le remplace- rHun,s
ment des biens immeubles dont ces établissements avaient été frustrés
par la Révolution ; c'est ainsi qu'après la production d'un état daté du 17
frimaire an xn (9 décembre 1803), les hospices de Bayeux furent mis en
possession, le 33 décembre 1803 (1" nivôse an xn) : i° des bâtiments de
l'ancien couvent des Bénédictines . qui avaient servi de caserne et tom-
baient en ruines ; les anciennes Religieuses offrirent aux hospices de les
leur louer 2.000 francs par an ; mais l'administration hospitalière, effrayée
des réparations à faire, refusa cette offre ; après plusieurs vaines tenta-
tives d'adjudication, les bâtiments et le grand jardin furent vendus, en
181a et 1819, à Mme Langlois, qui y installa la Manufacture de Porcelaine;
quant au parc, il fut cédé à la Ville pour y établir le Cimetière, qui,
depuis ce temps, a continué d'être désigné dans le peuple sous le nom du
Parc; les herbages , entre les jardins et le parc, sont restés jusqu'à nos
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 340 à a45.
64 —
jours la propriété des hospices ; a° des enclos et espalier des Ursulîoes ,
devenus l'herbage des Billettes ; les bâtiments et dépendances avaient été
cédés à la Ville pour y établir le Collège ; 30 du bosquet du Grand Sémi-
naire, plus tard rendu à cet établissement lors de sa réinstallation dans
son ancien local, transformé en caserne pendant la Révolution.
Toutes ces compensations étaient bien insuffisantes , puisque les pertes
éprouvées par les hospices, du chef de la vente de leurs anciens immeu-
bles comme biens nationaux , s'élevaient à 17.090 fr. ao , tandis que les
/ biens qui leur furent donnés en échange ne produisaient que 7.77a fr. 50,
d'où une perte définitive de 9.317 fr. yo de revenus ; encore fallait- il faire
des dépenses considérables pour remettre en état la lingerie ; dans le
rapport dont nous avons parlé plus haut (1), M. Le Tellier avait constaté
que les chemises des pauvres étaient tellement rapiécées qu'elles c res-
semblaient, par leur épaisseur et leur poids , à des paletots de mate-
lots ! ...» En septembre 1804, on acheta pour 1 . 125 francs de couvertures
de laine pour THôtel-Dieu , et 11.800 francs de toile pour assurer trois
changes successifs aux malades de cet établissement (a).
Les Cependant, le personnel des hospices laissait beaucoup à désirer : les
Religieuses infirmières laïques , à leur entrée en fonctions, prêtaient le serment de
à rHôiei-Dieu mou"r * leur Poste » mais, selon la juste observation de M. Dédouit (3),
« les considérations par lesquelles ces femmes s'engageaient à servir les
malades n étaient pas inspirées par le sentiment religieux qui animait
leurs devancières ; aussi, se trouvaient-elles bientôt dégoûtées de leurs
répugnantes fonctions , qu'elles ne tardaient |pas à délaisser » , quand
l'administration elle-même n'était pas obligée de les renvoyer pour des
motifs plus graves encore.
Cet état de choses ne pouvait durer ; déjà , nous l'avons vu, M. Le
Tellier dans ses rapports, et la Commission des hospices dans ses délibé-
rons, avaient exposé la nécessité de diviser les hospices, de les réinstal-
ler séparément dans leurs anciens établissements , et d'y rappeler les
anciennes Religieuses : le décès de trois infirmières laïques à l'Hospice-
Civil décida la Commission à réaliser enfin cette réforme « sans tenir
compte de V opposition du Conseil général de la Commune ». A cet effet,
le 35 décembre 180a (3 nivôse an xu), un arrêté de la Commission auto-
(1) Voir page 47 ci-dessus.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 381 à a84.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 275.
— 55 —
risa provisoirement six anciennes Religieuses de la Miséricorde de
Jésus de l'Hôtel-Dieu de Bayeux, Mmet Artur, Le Cordier, Langlois, Le
Fèvre, Béthon et Hébert (en religion Sœurs de Saint- Bernard, Saint-Paul,
Sainte-Madeleine, Sainte-Anne, Sainte-Colombe et Sainte-Cécile), à se
réunir en association sous la surveillance des administrateurs , pour
reprendre le soin des malades de l'Hospice-Civil ; elles entrèrent en fonc-
tions le 22 janvier 1804 (2 pluviôse an xn).
Puis, le 10 février 1804 (ai pluviôse an xn) , la Commission décida de
restituer aux deux établissements hospitaliers de Bayeux leurs anciennes
dénominations : l'Hospice-Civil, ou de la Montagne , reprenait le nom
d1 Hôtel-Dieu^ tandis que l'Hospice d'Humanité était appelé de nouveau
Y Hôpital-Général.
Les anciennes Religieuses, ainsi réunies en association provisoire,
logeaient à l'Hôtel-Dieu où elles vivaient ensemble à une table séparée ;
elles avaient repris la direction de la lingerie , de la pharmacie et du ser-
vice des malades, tandis que l'ancien personnel laïque continuait de s'oc-
cuper des vieillards et des enfants trouvés de l'ancien Hospice d'Huma-
nité ; à cette époque, la population totale des Hospices-Réunis était de
203 pauvres ou malades, y compris les enfants.
La Commission s'occupa aussitôt de préparer la division des deux Division de
hospices ; la dépense nécessaire à cet effet était, d'après un rapport du v Jôt,e.lrî)ieu.
r r r rr et de l'Hôpital
26 ventôse an xu (17 mars 1804), de 2.400 francs pour l'Hôpital-Général, Générai,
et de 1.200 francs pour l'Hôtel-Dieu; l'administration vota l'exécution
immédiate des travaux, et ordonna qu'aussitôt le personnel de l'Hospice
d'Humanité transféré à l' Hôpital-Général, les anciennes Religieuses
reprendraient le service de l'Hôtel-Dieu ; la maison conventuelle leur
serait rendue, avec 2.300 fr. d'indemnité annuelle de vestiaire et de nour-
riture pour huit Religieuses qui devaient satisfaire à tous les services,
dont elles prendraient la direction comme avant leur expulsion de l'Hô-
tel-Dieu.
Le 28 mars 1804 (7 germinal an xn), les pauvres valides furent réinté-
grés à l'Hôpital-Général , et les Religieuses de l'Hôtel-Dieu reprirent
définitivement leur service près des malades ; on conserva cependant
encore quelques infirmières laïques, jusqu'au 22 janvier 180; (2 pluviôse
an xiii), date à laquelle ces infirmières se retirèrent « sans laisser, dit M.
Dédouit (1), de regrets parmi les malades, qui avaient toujours conservé
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 276 à a8o.
- 56 —
un reconnaissant souvenir des bons soins des Religieuses ». Quelques
emplois subalternes, aides de cuisine, de pharmacie, de panserie, et les
fonctions de portière , restèrent confiés à des laïques jusqu'au a8 juin
1805 (9 messidor an xin).; à partir de cette dernièrfe date , les Religieuses
acceptèrent de pourvoir seules à tous les services de l'Hôtel-Dieu , où il
restait 43 malades au moment du départ des pauvres valides pourl'Hôpi-
tal-Général ; l'Hôtel-Dieu se trouvait donc enfin, sauf la diminution de
ses revenus, rétabli dans les conditions où il était avant la terrible crise
de la Révolution ; restaient à réorganiser d'une façon pratique et durable
les divers services de rétablissement.
« *
Traité avec Le 15 octobre 1805 (19 vendémiaire an xiv) , les Religieuses de la Misé-
les ReiîgieuBearicorde de Jésus, réinstallées à l'Hôtel-Dieu de Bayeux, passèrent avec l'ad-
e ministration des hospices un traité de dix ans, à partir du Ier janvier 1806,
pour le service intérieur de l'hôpital des malades (1); ce traité a été
renouvelé depuis, de dix en dix ans ; les trois dernières conventions por-
tent la date des 7 août 1885, 2 avril 1895 et 21 novembre 1905 ; il résulte
de ce dernier traité, actuellement en cours , que les Dames Religieuses
affectées au service des malades sont au nombre de dix, plus une converse
chargée de la cuisine, et que chacune d'elles reçoit annuellement , pour
frais d'ameublement, de vestiaire, de nourriture, blanchissage, chauffage,
éclairage, etc., une somme de 300 francs; moyennant quoi la Commu-
munauté de la Miséricorde de Jésus se charge de tout le service intérieur
de l'Hôtel-Dieu, sous la surveillance et avec le concours de la Commis-
sion administrative des hospices (2}.
Depuis la réinstallation des Religieuses à l'Hôtel-Dieu , le dévouement
des Sœurs hospitalières, la bonne gestion des administrateurs s'unirent
pour rétablir peu à peu la situation financière des hospices , qui fut aussi
améliorée, vers cette époque, par d'importantes libéralités , notamment
par le legs de Mme Cahier, veuve d'un ancien avocat au bailliage, qui par
son testament du 2 août 1803 (14 thermidor an xm) laissa aux pauvres ses
immeubles de Fontenay-sur-les-Vey s, d'une valeur de 16.500 francs , et
par des dons d'argent et de toile du marquis de Campigny, de Mm9 Bou-
logne, de M™* de Banville et de M. Dupucé (3).
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 390.
(a) Archives deJla^Mairie de Bayeux.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. agi à 293.
— 57 -
Un peu plus tard, grâce aux actives démarches de M. Hébert-Dorval, Concession
les hospices obtenaient la concession des biens qui leur avaient été attri- de noaveau*
r * immeubles
bués par la loi du 8 septembre 1807, pour finir d'acquitter la dette deaux Ho8pice8#
l'Etat envers ces établissements ; ces biens comprenaient des immeubles
sis à Isigny, Maisy, Létanville, La Folie, Port-en-Bessin, Saint-Germain-
de-la-Lieue, Fontenay-le-Pesnel, et une maison située à Bayeux , rue des
Bouchers, n° 46, vendue en 1860 à M. Michel Yvon, épicier, et actuelle-
ment occupée par Mme Yvon, sa veuve (1).
Les hospices avaient aussi demandé la propriété de l'ancien couvent de
la Charité, qui avait servi de prison pendant la Révolution ; ils furent
envoyés en possession d'une cave, d'un pressoir, d'une cour et d'un petit
bâtiment le long de la rue Montiiquet ; ces immeubles, se trouvant en-
clavés dans les dépendances du Séminaire, établi en 1808 dans l'ancienne
Charité, furent loués aoo francs par an par les hospices à Mgr Brault;
mais en 1819, le Séminaire ayant été rétabli dans son ancien Jocal près
de l'Hôtel-Dieu, les bâtiments de la Charité furent concédés en échange
à la Ville de Bayeux, y compris la portion louée aux hospices, et sans que
la Commission, qui adressa trop tard sa réclamation au gouvernement,
obtint de ce chef aucune indemnité; la Ville prit possession de la Chanté
le 17 juillet 1822 ; elle est encore propriétaire de ces bâtiments, dont une
partie est affectée à la Gendarmerie, une autre sert de dépôt et de maga-
sins, et le surplus est loué à des particuliers (2).
Malgré l'augmentation de revenus de près de 5.000 francs résultant La Disette
pour les hospices de la propriété des nouveaux immeubles que la loi de et le eficit*
1807 leur avait affectés, les dépenses excédaient toujours les recettes, et
il en résultait chaque année un déficit qui, à la fin de 1807, atteignait
8.834 fr. 86 (3). Les guerres que la France eut à soutenir vers la fin du
Premier Empire, aggravèrent encore cette pénible situation : la disette
régnait sur tout le pays, et le prix du blé s'élevait dans des proportions
effroyables, montant en 1810 à 6 fr. 60 le boisseau, à 7 fr. 90 en 181 1, à
13 fr. 01 centime en 1812 ; à cette cause d'augmentation de dépenses
pour les hospices, s'ajoutait encore la difficulté de payer les nourrices
qui, par suite du retard et de l'insuffisance des à-comptes qu'on leur
versait, rapportaient chaque jour à l'hospice les enfants qu'on leur avait
confiés ; le 14 mai 1812, la subvention annuelle que la Ville accordait aux
(1) Matrice cadastrale de Bayeux; Oédouit, Souvenirs inédits, pp. ag3 à 3 11.
(a) Dédooit, Souvenirs inédits, pp. 24a et 243.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 293 à 3u.
— 58 —
hospices pour combler leur déficit, fut portée de 13.400 francs à 14.200,
et un nouveau secours extraordinaire de 3.500 francs fut voté sur le
budget de 1813 (1) ; malgré cela, on dut réduire la ration des hospitalisés,
et l'arrêté préfectoral du 3 juin 1812 ne laissa à la disposition de la Supé-
rieure de l'Hôtel-Dieu que 45 livres de pain par jour, et encore le souper
devait-il se faire avec du riz seulement ; les hospices n'avaient plus en
caisse que quelques centaines de francs et des grains en magasin pour un
mois seulement ; on eut recours alors à une mesure profondément regret-
table, malheureusement employée trop souvent depuis dans des circons-
tances analogues : on paya le déficit à même les capitaux de rentes
amorties, diminuant ainsi d'autant le revenu annuel des hospices : 4.000
francs le 4 décembre 181 1, 6.000 francs en 1813 , furent ainsi employés à
payer des fournitures de pain et de viande ; et cependant la misère était
si grande que le nombre des lits de l'Hôtel-Dieu avait dû être porté de
30 à 38 (2) ; en 1816, le déficit était de 42.454 fr. 57 ; on l'attribuait
surtout à l'accroissement des dépenses , causé par les frais de nourriture
et de médicaments des militaires et des prisonniers de guerre, et de place-
ment à la campagne des enfants trouvés ; en 1818, le déficit s'était encore
accru, il atteignait le chiffre énorme de 53.653 fr- 54 ", pour le combler, le
Conseil municipal sollicita du gouvernement la dispense de remploi de
capitaux de rentes arriérées, montant à 18.196 fr. 71; de 19.549 fr. 81
provenant des rentes de l'Eure, et l'autorisation de voter une subvention
de 20.000 francs pour frais de layettes arriérés, frais qui à l'avenir devaient
être supportés, — comme ils le furent en effet, — par toutes les com-
munes de l'arrondissement dont les enfants trouvés étaient reçus à l'hos-
pice ; le surplus du déficit était comblé par une allocation spéciale au
budget de 1818, et par un emprunt de 6.000 fr., voté par le Conseil le
11 juin 1817, et couvert par une élévation des droits de terrage et des
tarifs de l'octoi (3) ; cette dernière mesure était indispensable pour éviter
que des charges trop lourdes vinssent peser sur les habitants de Bayeux ;
depuis 1808, en effet, 30,000 francs étaient prélevés chaque année sur le
produit de l'octroi, pour l'acquit du contingent mobilier; il fallait donc
élever les droits de l'octroi pour que leur produit pût continuer de faire
face aux dépenses nouvelles dont on était obligé de le grever ; bientôt
d'ailleurs, une ciconstance imprévue, en obligeant la Ville à une dépense
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 3i3 à 334.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
_ 50 -
î, vint contraindre à répartirjur les habitants la totalité du
contingent mobilier, pour pouvoir employer toutes les ressources dispo-
nibles de l'octroi à payer les travaux importants dont l'indispensable
nécessité ne pouvait admettre l'ajournement (i).
Le 26 juin 1820, le Conseil municipal votait une somme de 20.000 fr., Reconstruc-
prise sur l'acquit de portion de la contribution mobilière , pour répara- «on des Salies
tions urgentes à la salle des malades , « dont le peu de solidité, dit le
rapport, est fait pour effrayer l'administration : ce bâtiment penche tota-
lement vers la cour, les côtières ont perdu leur aplomb, les pignons sont
horriblement lézardés, une quantité considérable des arbalétriers sont (sic)
rompus, vingt poutres sont à remplacer , elles quittent les côtières de
Test et poussent celles de l'ouest » (2).
Bientôt, un examen plus approfondi du triste état de la salle révéla que
le mal était plus grand encore qu'on ne l'avait d'abord supposé; les ao.000
francs votés par le Conseil ne tardèrent pas à être reconnus insuffisants ;
le 7 mai 1821, le Conseil municipal demandait que, pour faire face aux
dépenses nécessaires , les hospices fussent dispensés de rétablir dans leur
caisse et de remployer les capitaux reçus avant 1817 ; que l'arriéré dû aux
nourrices, pour layettes des enfants trouvés , fût payé par les communes
depuis 181 1 ; que le département donnât à la Ville une indemnité pour
les journées de militaires depuis le 1" avril 1814, et pour la nourriture
des enfants au-dessous de 12 ans ; le 2 juillet 1 821, on demandait au Préfet
d'accorder en outre un secours sur les fonds de non-valeur ; enfin , le 22
octobre 1821, le Conseil municipaladoptaitles plans et devis, non plus de
réparation, mais de reconstruction de la salle des malades, et votait pour
cet objet un crédit de 40,000 fr., en plus du secours sollicité sur les fonds
de non-valeur ; ce crédit, comme on le verra, fut largement dépassé (3).
Après de nouvelles délibérations des 11 avril et 20 novembre 1822,
approuvant les devis et les clauses et conditions du cahier des charges,
les travaux furent adjugés, le 8 janvier 1823 , aux entrepreneurs Auguste
Crespin et Robert Le Mesle et l'adjudication approuvée par arrêté du
ministre de l'intérieur du 3 avril 1823 ; on se mit immédiatement à l'œuvre,
sous la direction de M. Lair de Beauvais, architecte de la Ville de Bayeux.
La pose de la première pierre eut lieu le 20 mai 1823 , en présence des
Membres des Tribunaux, du Conseil Municipal , de la Commission des
(1) Discours de M. Conseil, maire, du 20 mai i8a3.
(a) Archives de la Mairie de Bayeux.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 60 —
Hospices, des Officiers de la garde-nationale et autres personnes nota-
bles ; après une messe célébrée dans la chapelle de la Communauté de
l'Hôtel-Dieu par M. d'Audibert la Vilasse, premier vicaire-général , le
cortège se rendit sur l'emplacement des travaux; des discours furent pro-
noncés par le maire et le préfet ; le vicaire-général bénit les fondations,
et la pierre fut solennellement placée au niveau du sol, dans le mur de
côtière faisant face à la principale porte d'entrée sur la rue ; on y déposa
une boîte de plomb renfermant une plaque d'argent avec inscription,
quelques pièces d'argent , les procès-verbaux , plans et discours ; puis
la pierre fut scellée par le comte de Montlivault , préfet du Calvados , le
sous-préfet Genas-Duhomme et le maire Noël-Corentin Conseil ; enfin
le cortège se rendit à l'Hôtel-de-Ville, où furent signés les procès-ver-
baux de la cérémonie (i).
Au cours de l'exécution des travaux, on ne tarda pas à s'apercevoir
que les prévisions étaient encore insuffisantes et que des crédits supplé-
mentaires seraient nécessaires pour mener à bonne fin les diverses addi-
tions au devis primitif reconnues indispensables : construction d'une
double arcade pour supporter les fondations sur la voûte de la rivière ;
reconstruction du pignon entre la salle des malades et la chapelle de la
Communauté ; remplacement de l'ancienne charpente et des toitures ;
reconstruction de la lingerie ; assainissement et clôture des cours ; recons-
truction du bâtiment à l'ouest de la cour des hommes, etc. ; ces divers
travaux supplémentaires furent approuvés par délibérations des ier mai
1824, 18 janvier 1826, 23 avril 1827 ; la dépense totale, d'après le toisé
général des travaux arrêté le 17 décembre 1825, fut de 99.18a fr. 45 ; le
dernier crédit, de 1.460 fr. 03, pour solde des travaux, fut voté le Ier mai
1826, et la dépense faite en avril 1827 fut payée sur le reliquat des fonds
ainsi votés précédemment (2).
Les ressources nécessaires pour l'acquit de ces dépenses considérables
avaient été prévues avec tant de prudence et de sagesse, et la gestion de la
fortune des hospices était devenue si parfaite, que la Ville jugea inutile, le
13 novembre 1826, d'accorder un supplément d'allocation de 2.258 fr. 59,
qui pouvait être fourni par les ressources disponibles des hospices, et crut
pouvoir, le 22 août 1837, réduire sa subvention annuelle à 9.000 francs (3).
D'après le discours prononcé par M. Conseil, maire de Bayeux, le
(1) Pose de la première pierre de l'flôtel-Dieu, ia-ia, Groult, i8a3.
(a) Archives de la' Mairie de Bayeux.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux.
- 61 -
20 mai 1825, l'ancien hôpital contenait 60 lits ; la diminution des res-
sources des hospices en avait fait réduire le nombre à 30 le 23 décembre
1806, et ce n'est qu'exceptionnellement qu'on l'avait reporté à 38 pen-
dant la disette de 1810 à 1813 (1). Après sa reconstruction, l'Hôtel-
Dieu comprenait deux grands bâtiments parallèles, contenant chacun une
salle au rez-de-chaussée et une au premier étage ; on avait d'abord réservé
le premier étage aux malades militaires, mais la suppression de la garni-
son de Bayeux fit consacrer toutes les salles aux malades civils ; une
importante amélioration consistait à isoler complètement les hommes,
occupant le bâtiment de l'ouest, et les femmes, installées dans le bâti-
ment de l'est ; les salles des hommes contenaient 46 lits, 19 au rez-de-
chaussée et 27 au premier ; celles des femmes, 55 lits, 26 au rez-de-chaus-
sée et 29 au premier étage ; on continuait d'admettre des fondations de
lits pour les pauvres de telle ou telle paroisse ou commune désignée par
le fondateur, ce qui permettait d'alléger d'autant les charges de l'admi-
nistration des hospices; les nouvelles salles, bien aérées, présentaient
les meilleures conditions d'hygiène et toutes les .facilités pour le service.
Parmi les rares documents postérieurs à la reconstruction de l'Hôtel- Acquisitions
Dieu, notons l'acquisition des immeubles Guezet de la Péraudière, et Travaux
divers.
17 août 1853 et 24 mai 1859, pour établir un nouveau lavoir et installer
des chambres séparées pour les malades payants ; les travaux de déblaie-
ment de la rivière dans son passage sous l'hôpital et le long des jardins
de rétablissement, et de consolidation de la voûte qui supporte la salle
des malades-femmes, travaux exécutés en. 1853 et 1854, pour le prix de
9.004 fr. S4, plus 150 francs d'indemnité aux meuniers Perrée et Aude,
des moulins de l'Hôpital et de l'Islet, pour chômage pendant la baisse
des eaux nécessitée pour ces travaux ; l'avis favorable donné, le 17 octo-
bre 1854, à la demande des Religieuses de l'Hôtel-Dieu, d'être reconnues
comme communauté enseignante, reconnaissance qui « ne ferait, dit le
rapport, que les placer dans la situation où elles se trouvaient avant la
Révolution, et que régulariser leur position actuelle, puisque depuis plus
de vingt années elles ont ouvert une école et un pensionnat qui a pros-
péré » ; ce pensionnat avait, en effet, été établi sur l'initiative de M. l'abbé
Thomine-Desmazures (vicaire-général de Bayeux, supérieur de la Com-
munauté, et depuis missionnaire apostolique, évèque de Sinopolis tu
parti bus et vicaire apostolique de Pékin), dans des terrains achetés par
(1) Voir page 58, ci-dessus.
- 62 -
la Communauté, entre les jardins de l'Hôtel- Dieu et la rue Saint- Jean ;
ces immeubles, acquis en 1827 aux sieurs Lefèvre, Vimont et Deslandes,
furent transformés et en partie démolis, et sur remplacement fut élevé le
vaste bâtiment qui a servi de pensionnat jusqu'à la fermeture des établis-
sements congréganistes, en 1904, et qui est séparé par des jardins, des
logements aftectés à des dames en chambre, occupant les numéros 38 et
40 de la rue Saint- Jean, avec porte d'entrée sur cette rue ; ces jardins et
bâtiments appartiennent à la Communauté et non aux hospices.
Le 31 octobre 1883, le Conseil municipal donnait son approbation à un
devis de 1.20a fr. 64 pour appropriation des salles d'isolement pour les
malades atteints d'affections contagieuses; en 1886, les débordements
fréquents de la rivière d'Aure, qui s'étaient produits les années précé-
dentes, inondant à plusieurs reprises les bas quartiers de ville, et envahis-
sant chaque fois pendant plusieurs jours le rez-de-chaussée de nombreuses
maisons des rues des Teinturiers, Saint-Jean, de Nesmond, etc., démon-
trèrent la nécessité de travaux de dégagement pour faciliter l'écoulement
des eaux et prévenir le retour de semblables accidents ; le 8 juillet 1886,
le Conseil adoptait les plans de M. Verrine, ingénieur, et de M. Moutier,
architecte de la Ville, pour la construction d'un canal de dérivation pas-
sant sous l'établissement des bains Sainte-Marie, la rue de Nesmond, les
cours et bâtiments de l'Hôtel-Dieu, et rejoignant le bras principal de la
rivière à mi-distance entre la bouche de l'ancienne voûte et le coude qui
précède les vannes de l'Islet, sous les bâtiments de la buanderie de l'hô-
pital des malades ; les crédits furent votés le 9 mai 1887, et le cahier des
charges, avec devis montant à 44.500 francs, fut approuvé le 27 mars
1888 ; les travaux furent terminés en mai 1890 (1).
Le 20 février 1897, la Commission des hospices exposait l'utilité d'en-
treprendre de nouveaux travaux, salles d'isolement pour les contagieux,
assainissement des salles, acquisition d'instruments de chirurgie et d'une
étuve à désinfecter, etc. ; la Commission de répartition des fonds du pari
mutuel accordait une subvention de 40.000 francs ; pour faire face au
surplus de la dépense prévue, les Hospices contractèrent un emprunt de
40.000 francs au Crédit foncier, autorisé par le Conseil Municipal le 33
février 1897, et garanti sur les revenus de la Ville ; les ressources qu'on
se procura ainsi furent suffisantes, non seulement à couvrir les frais des
travaux prévus, mais encore à permettre, sans dépenses supplémentaires,
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
- 63 —
l'exhaussement d'un étage du bâtiment à l'ouest de la cour des hommes,
afin d'y installer des salles d'isolement pour les maladies contagieuses, de
façon à pouvoir, dans les locaux devenus disponibles par suite de cette
installation, disposer des salles spéciales et distinctes pour les blessés et
des chambres plus confortables et plus nombreuses pour les malade*
payants ; pour cette dernière catégorie d'hospitalisés, cinq nouvelles
chambres furent établies, par délibération du 23 février 1900, moyennant
une dépense de 13.995 fr. ao à laquelle on affecta des capitaux provenant
du remboursement de créances dépendant du legs de M. Beaupoil ; c'est
encore aux dépens du même legs qu'on put effectuer l'installation d'un
cabinet de consultation et d'un dispensaire pour les maladies des yeux,
travaux demandés par la Commission le 39 mai 1903, et autorisés par le
Conseil municipal le 7 juillet de la même année (1).
Les rapporteurs du budget, au Conseil municipal , se sont à plusieurs Diminution
reprises élevés, avec raison, croyons-nous , tur cet emploi, au paiement dea ReTenu8
Déficit
des dépenses extraordinaires, de capitaux provenant du remboursement subvention
de créances, ce qui a pour conséquence inévitable d'amoindrir la fortune de la Ville,
des hospices et de diminuer peu à peu , de façon notable , les ressources
ordinaires de ces établissements; il en est résulté , en effet , une diminu-
tion des revenus, encore accentuée par la baisse du prix de location des
immeubles ; le tout a causé un déficit de 3.347 fr. en 1899 *> de 2.503 fr. 86
en 1900 ; de 7.000 fr. en 1901 ; de 4.943 fr. en 190a ; de 4.000 fr. en 1903,
sans compter la charge annuelle de 3. sa 1 fr. 06, pour l'amortissement
des emprunts contractés ; pour parer à cet excédent de dépenses, le Conseil
municipal dut porter, le ai juillet 1904, la subvention annuelle des hos-
pices à 26.000 fr., en se procurant les ressources nécessaires par l'éléva-
tion, de 19 fr. à 22 fr. 50 par hectolitre, de la taxe d'entrée sur les alcools-
malgré ces mesures, le déficit accumulé de plusieurs exercices continua
de s'accroître d'année en année, si bien qu'à la fin de l'exercice 1905, il
atteignait une somme de 33.000 francs; la sagesse de l'administration y a
pourvu en autorisant la Commission, conformément à sa délibération du
30 mai 1906, à aliéner des titres de rentes pour une valeur égale au défi-
cit, quitte à reconstituer le capital ainsi aliéné , par le placement annuel
d'une somme de 1.350 francs en rentes sur l'Etat, placement garanti par la
Ville sur ses ressources ordinaires ; ces mesures ont été autorisées par le
Conseil Municipal dans sa séance du 9 juillet 1906 (a).
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(9) Archires de la Mairie de Bayeax.
Assistance
- 64 -
Grâce au zèle infatigable et à l'ardente charité des Religieuses qui se
consacrent au service des pauvres avec un dévouement au-dessus de tout
éloge, grâce à la bonne gestion des administrateurs sous la surveillance
éclairée du Conseil Municipal, THôtel-Dieu de Bayeux remplit, d'une
façon aussi satisfaisante que possible, sa mission envers les pauvres
malades ; et lorsque la loi du 15 juillet 1893 vint organiser dans toute la
médicale France l'assistance médicale gratuite, le Bureau de Bienfaisance et le
gratuite. Conseil Municipal purent en toute sincérité , par leurs délibérations des
13 mai , 10 juin , 9 et 13 août 1895 , témoigner « que les Hospices et le
Bureau de Bienfaisance, aidés des subventions de la Ville, satisfont large-
ment à leurs obligations envers les malades indigents ; que la Ville elle-
même pourvoit, par des secours accidentels , aux besoins de ceux qui ne
reçoivent point l'assistance des établissements charitables ; que des res-
sources spéciales sont créées au budget de la Ville et des établissements
de bienfaisance, pour assurer les mêmes secours dans l'avenir ; que la
Ville de Bayeux est en mesure de suffire largement, au moyen de son
hospice, de son bureau de bienfaisance et des .crédits mis à la disposition
du Maire pour secours divers, à tous les besoins médicaux, y compris les
secours aux étrangers tombant malades ou étant blessés sur son territoire;
qu'elle peut prendre rengagement de fournir gratuitement , aux malades
et blessés qui ont droit à l'assistance, les médicaments portés au tarif
départemental et les appareils nécessaires ; de supporter les frais de
transport et de se conformer aux prescriptions de la loi en ce qui concerne
l'admission à l'assistance des étrangers à la commune ; que , par suite , il
est avantageux pour la Ville de maintenir l'organisation actuelle de l'assis-
tance médicale, sans être obligée de se conformer aux dispositions de la
loi du 15 juillet 1893 » (1).
Ces délibérations de notre Conseil Municipal , affirmant l'excellente
organisation de notre Hôtel-Dieu et de nos secours médicaux aux indi-
gents, sont assurément le plus bel éloge que l'on puisse faire de l'adminis-
tration hopitalière dans notre Ville et la meilleure conclusion de ces
notes historiques sur THôtel-Dieu de Bayeux.
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
— 65 —
L'HOPITÀL-GÉNÉRAL
Le Roi Louis XIV ayant ordonné, par ses édits de 1662 et 1664 , de Edita
fonder dans toutes les villes du Royaume des hôpitaux pour y enfermer*16 Loui8 XIV*
les mendiants, Mgrde Nesmond,évèque de Bayeux, pensa aussitôt à utili-
ser à cet effet l'Hôpital Saint Gratien dont nous avons parlé plus haut (1).
Fondé en 1056, comme nous l'avons dit, par Guillaume le Conquérant, L'Hôpital
pour donner asile aux pauvres aveugles, cet hospice était situé au fau-Saint"Gra,ien-
bourg Saint-Georges de Bayeux, non loin de l'église de cette paroisse, et
entre des « sentes » ou ruelles allant de la rue Saint-Georges (maintenant
rue Saint-Exupère) à la rue Saint-Jean (aj; il était desservi par deux
chapelains, pourvus de plein droit par le Haut-Doyen du Chapitre de la
Cathédrale ; le Doyen avait pleine juridiction , reconnue en 1448 , sur les
aveugles de Saint-Gratien et sur les revenus de l'hospice (3), qui était
administré par des femmes pieuses retirées du monde , sous la direction
des officiers municipaux de la ville de Bayeux (4) ; depuis 1662 , on rece-
vait à Saint-Gratien, non-seulement les aveugles , mais toute espèce de
pauvres ; en 1666, l'hospice ne contenait plus qu'un seul aveugle, nommé
Laurent Le Vasnier (5).
Il ne reste plus de l'Hôpital Saint-Gratien qu'un petit bâtiment , en
bordure de la rue Saint-Exupère ; les fenêtres ont été murées du côté de
la rue ; sur la cour, elles sont fermées , ainsi que le dessus de la porte,
par d'épaisses grilles de bois paraissant fort anciennes ; les corniches des
côtières sont ornées de modillons ; le pignon du côté ouest est surmonté
d'un campanile à une seule baie, de petites dimensions et sans orne-
ments; ce modeste édifice, qui sert aujourd'hui de grenier à foin à l'Hô-
pital-Général, était autrefois la chapelle de l'Hospice Saint-Gratien ; elle
contenait un autel à rétable en pierre finement sculptée, et de curieux
bas-reliefs, conservés au musée lapidaire de la Ville de Bayeux (6).
C'est dans l'Hôpital Saint-Gratien , alors dirigé par une pieuse femme
nommée Michelle Lavoine (7), que Mgrde Nesmond installa, le 31 juillet
(1) Voir page 5 ci-dessus.
(3} Le Lièvre, Anciens Hospices de Bayeux.
(3) Béziers, Histoire sommaire de Bayeux, pp. ia5, 176 et 177.
(4) Benêt, Inventaire des Archives, p. 44*
(5) Le Lièvre, Ancien s {Hospices de Bayeux.
(6) Le Lièvre, Anciens Hospices'de Bayeux.
(7) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 11.
5
— 66 -
1666, douze pauvres vieillards, choisis parmi les plus dénués de ressources
et les plus dignes d'intérêt; mais le nombre des malheureux, dans la ville
et les faubourgs, était bien plus considérable , et les demandes d'admis-
sion devinrent bientôt si nombreuses que l'Hôpital Saint-Gratien fut
insuffisant à contenir tous les indigents qui se présentaient pour y éfre
reçus ; Mgr de Nesmond , dont la charité était inépuisable, nft-Mfflgea pas
un instant à limiter le nombre des secourus , sous prétexte du défaut de
place ; T hospice existant se trouvant trop petit, il conçut le projet de
L'Hôpital l'agrandir ; mais provisoirement, pour ne pas faire attendre les pauvres
de la rue des qUi sollicitaient leur entrée, il les installa dans des maisons et jardins
Teinturier*. ^ pfit à loyef de Daniel-Philippe Bacheler, sieur du Breuil , et de
Raphaël Le Breton, dit la Guesterie ; ces immeubles étaient situés sur la
paroisse de la Madeleine, près de la rivière d'Aure et de la fontaine Can-
tepie ; sur l'un des murs des jardins, on lit encore le mot « Hospital*,
et une partie des bâtiments existe encore , notamment la maison portant
le numéro 43 de la rue des Teinturiers (1).
Le 18 décembre 1667, dans une assemblée générale des habitants de
Bayeux, réunis sous la présidence de M. de Chamillart, intendant de la
généralité de Caen, pour délibérer sur la fondation de l'hospice ordonnée
par le Roi, Mg' de Nesmond exposa ce qu'il avait déjà fait, et proposa
d'affecter à cette destination, en subvenant lui même à tous les frais de
l'établissement sans aucune charge pour la Ville, les maisons par lui
louées dans la rue des Teinturiers ; cette offre généreuse fut acceptée
avec reconnaissance, et Ton décida d'installer les vieillards de l'hospice
dans les maisons louées par Mgr de Nesmond, jusqu'à ce qu'on eût réuni
les fonds nécessaires pour les acheter, ou pour établir ailleurs un hospice
plus vaste et plus commode (a) ; les statuts du nouvel « Hôpital général
des pauvres renfermés > furent aussitôt arrêtés (3) ; la direction spirituelle
de l'établissement fut confiée au R. P. Dunot, jésuite ; la direction tem-
porelle à des administrateurs, sous le contrôle de l'Evêque ; les hospita-
lisés continuaient d'être soignés par les pieuses femmes qui avaient
dirigé l'Hôpital Saint-Gratien (4).
L'Hôpital Mgr de Nesmond s'occupa dès lors d'agrandir et de transformer l'an-
général
des pauvres
renfermés. (,) Henet, Inventaire des Archives, p 43; Le Lièvre, Anciens Hospices de Bayeux.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 11.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 43, 44 1 a8a.
(4) Archives des hospices de Bayeux.
- 67 —
cîen hospice des aveugles, pour y transporter -définitivement l'H6pital-
Général ; l'Hôpital Saint-Gratien possédait à l'est, vers l'église Saint-
Georges, un vaste jardin, dépendant encore aujourd'hui de l'hospice, et
appelé c jardin légumier » ou «jardin du levant» (i) ; au nord de ces
immeubles, entre les terrains de L'Hôpital Saint-Gratien et la [rue Saint-
Jean, Mg* de Nesmond acquit, en 1673, des maisons et jardins d'une
contenance totale de six vergées, qui lui furent vendus par Castel, de
Cartigny ; Agnest, bourgeois de Baveux, et Mesdemoiselles James, de la
paroisse Saint-Symphorien ; il les réunit à l'hospice,* dont il confia
l'administration à un prêtre plein d'intelligence et de zèle. Raymond
Baucher, chanoine de Moon ; il l'investit « du soin des affaires de l'hospital
général de Bayeux, appelé de Saint-Gratien, où sont renfermés les pau-
vres valides » (a), et le chargea de diriger les travaux d'agrandissement
qui furent exécutés par Pierre Lesage, maçon, de Saint-Vigor-le-Petit ;
Jacques Savary, menuisier, de Saint-Sauveur, et Jean Lesseline, serrurier,
de Saint-Loup ; le moellon fut tiré de carrières sises à Cremel et Mon-
ceaux, et la pierre de taille des carrières d'Orival, près Creully (3).
Le premier bâtiment fut construit en 1673 et relié en 1676 à la chapelle
Saint-Gratien par un passage couvert accédant à la rue Saint-Georges ;
dès la Toussaint de l'année 1673, on put y établir six lits, et à Noël de la
même année, on installait tous les pensionnaires de l'hospice des pauvres
renfermés, dans l'hôpital Saint-Gratien ainsi agrandi ; le petit bâtiment
nouvellement construit près de la chapelle Saint-Gratien fut plus tard
appelé « la Russie » (4), peut-être parce qu'il abrita les derniers jours de
quelques glorieux débris de la Grande-Armée ; il est maintenant occupé
psir le Fourneau de Saint- Vincent-de-Paul, installé au rez-de-chaussée, et
au premier étage par un dortoir supplémentaire pour les hommes.
De 1673 à 1676, Mgr de Nesmond acheta, pour l'agrandissement de
l'Hôpital-Général, de nombreux immeubles, savoir: aux Religieuses
Augustines de l'Hôtel-Dieu, des maisons et jardins sur le territoire de la
paroisse Saint-Georges ; à Simon de Marconestz, écuyer, sieur de Héville ;
à Gilles d'Aboville ; aux héritiers de Colette Hamel, épouse de Jacques
Dubosq ; à Jean Vaucher ; à Maloysel et à Tobie Le Gras, des terrains
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 18.
(9) Benêt, Inventaire des Archives, p. 44*
(3) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 3oi à 307.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 90.
- 68 - .
faisant suite à l'immeuble Cas tel, vers Saint-Jean ; en 1680, il acquit le
vaste hôtel de la Rémondière et ses dépendances, le long de la rue Saint-
Jean ; de 1676 à 1681, furent construits, ou réunis aux bâtiments de cet
hôtel, les vastes corps de logis qui forment la façade de l'Hôpital-
Général sur la rue Saint-Jean, ainsi que la boulangerie et le puits y atte-
nant, le confessionnal des sourds devenu plus tard cabanon pour les fous,
et enfin les murs du jardin légumier qui s étendait à Test, le long de la
rue, jusqu'à l'ancienne église Saint-Georges.
C'est près de cette église et du côté opposé, vers la « Maison du Puits >,
(maintenant octroi de Saint-Jean) (1), que Mgr de Nesmond fonda, en
^ 1676, sur la proposition du chanoine Raymond Baucher, une école gra-
Pettt Bureau, tuite pour les jeunes filles de l'Hôpital-Général ; la direction en fut
confiée à deux Religieuses de la Providence de Rouen, auxquelles le Saint
Evêque assura 100 livres de rente à perpétuité, pour instruire les jeunes
filles et leur apprendre la dentelle (a); ce fut la première manufacture de
dentelles établie à Bayeux, où cette industrie devait par la suite devenir
si importante, sous l'intelligente impulsion des maisons Carpentier, Lefé-
bure, Pagny, etc. . . . En 1709, le chanoine Baucher adjoignit à cette école
une maison de retraite pour les pauvres femmes ; cette maison fut appelée
le Petit-Dortoir ou le Petit-Bureau^ pour la distinguer du Grand Bureau
de Charité dont nous aurons à parler plus loin ; l'école et la maison du
Petit-Bureau étaient attenantes, vers Test, à l'ancienne église Saint-
Georges qui, supprimée par MgT de Nesmond en 1680, fut utilisée comme
salle de travail pour la manufacture de dentelle ; considérant, en effet,
que l'église de cette paroisse tombait en ruine, et que le Curé ne pouvait
vivre avec la dixme d'un territoire assez borné, Mgr de Nesmond avait
mis l'interdit sur l'église Saint-Georges et en avait transféré l'office en
l'église Saint-Exupère (3); entre 1680 et 168a, on ferma par un mur, le
long de la rue Saint Jean, l'ancien cimetière Saint- Georges, devenu cime-
tière de l'Hôpital-Général ; cet ancien cimetière, situé au nord des bâti-
ments du Petit Bureau, sert aujourd'hui de séchoir à l'Hôpital-Général.
Plus tard, comme la vieille église menaçait ruine, on dut songer à la
réparer ; malheureusement les précautions utiles furent sans doute prises
avec trop de négligence, car, le i* avril 1753, pendant que près de cent-
(1) Dedouit, Souvenirs inédits, pp. ao et ai.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 377.
(3) Béziers. Histoire sommaire de Bayeux, p. 9a.
- 69 -
vingt femmes ou jeunes filles de l'école et de la maison de retraite y
étaient réunies pour travailler, tout l'édifice s'écroula subitement : quinze
ouvrières furent tuées sur le coup, dix-huit dangereusement blessées,
les autres contusionnées plus ou moins sérieusement (i) ; ce désastre
causa dans toute la ville une douloureuse émotion : quelques jours après,
le 24 avril, dans une assemblée du Bureau de Charité, Mgr de Luynes,
évêque de Bayeux, représentait qu'en plus du deuil d'une si terrible catas-
trophe, la chute de la salle de la Manufacture causait au Petit-Bureau un
préjudice important, en le privant d'une ressource considérable pour les
jeunes filles pauvres et pour l'établissement où elles étaient recueillies :
qu'il était donc de toute nécessité de reconstruire cette salle au plus tôt
en l'agrandissant pour qu'elle puisse continuer à rendre les mêmes ser-
vices à la population indigente et laborieuse ; le Bureau décida d'entre-
prendre ce travail sans délai, et vota à cet effet une subvention de 3.000
livres en trois annuités, le reste devant être fourni par la charité parti-
culière (2) ; au nombre des généreux bienfaiteurs qui prêtèrent leur
concours à cette œuvre, figure en première ligne le chanoine Hugon,
vicaire-général et supérieur du Petit-Bureau, mentionné par Béziers com-
me ayant reconstruit cette salle de travail, qui fut bénite un an jour pour
jour après l'écroulement de l'ancienne église, le 12 avril 1753 (3).; cette
salle, avec l'étage qui la surmonte, forme la seconde partie du bâtiment,
attenante vers l'ouest à la partie construite par le chanoine Baucher, mais
néanmoins fort distincte et facilement reconnaissable encore de nos
jours.
Vers l'époque où Raymond Baucher faisait élever les bâtiments de l'école Nouveaux
du Petit-Bureau, c'est-à-dire vers 1680, Mgr de Nesmond aménageait, Bâlimonla
° de l'Hôpital
entre la façade de l'Hôpital-Général sur la rue Saint-Jean et les anciens Général-
bâtiments de l'Hôpital Saint-Gratien sur la rue Saint-Georges , un vaste les Jardina,
corps de logis où il installait les bureaux de l'administration de l'hospice,
les archives, la lingerie , etc. , et qui depuis a été affecté à la maison
conventuelle des Religieuses hospitalières.
En 1683, Mg* de Nesmond fit commencer, à l'ouest des bâtiments de
l'administration de l'hospice, la construction du grand corps de logis qui
s'étend perpendiculairement aux deux rues Saint-Jean et Saint-Georges,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, p. aa.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, p. 378.
(3) Béziers, Histoire sommaire de Baveux, p. 34.
— 70-
et doût le centré est occupé par lia chapelle élevée en 1684 , sur les plans
de l'architecte Moussard (1) ; nous avons dit précédemment (a) que c'est
dans cette chapelle que fut inhumé, en 1697, Jean Ratier, ancien prieur
de la Maison-Dieu et ancien précepteur de M g1, de Nesmond,et que furent
déposées, en 171;, les entrailles de l'illustre Prélat, fondateur de l'Hôpi-
tal-Général.
On construisit ensuite l'aile du sud jusqu'au grand escalier du côté des
hommes ; puis l'aile du nord pour les femmes, achevée jusqu'à l'escalier
en 169a (3) ; le prolongement de ces deux ailes ne fut exécuté, vers la
rue Saint-Georges que de 1738 à 1731 ; et vers la rue Saint-Jean que de
1765 à 1766, aux frais de Mgr de Rochechouart , évéque de Bayeux ; les
infirmeries, avec leurs tribunes communiquant à la chapelle et aux
bâtiments de l'administration, avaient été bâties en 1738 ; la façade sur la
rue Saint-Jean, avec la grande porte d'honneur, fut terminée de 1717 à
1768 (4); pour en finir avec l'histoire des immeubles de l'Hôpital -Géné-
ral, disons dès maintenant que l'ancienne cour de l'Hospice Saint-Gra-
tien, entre les bâtiments de la rue Saint-Georges et ceux de l'administra-
tion, fut appelée « Cour de l'Ancien Testament »; la cour entre l'admi-
nistration et la rue Saint-Jean , « Cour de la Rémondière », à cause de
l'ancien hôtel de ce nom ; à l'est, se trouvaient la € Cour des Ménages»,
puis la « Cour des Loyers », actuellement la basse-cour, avec son pressoir
bâti en 1703, et transféré en 1808 le long de la rue Saint-Jean, dans le local
qu'il occupe actuellement ; ce pressoir a été considérablement rapetissé,
ainsi que la buanderie construite en 1708, par la mise à l'alignement du
mur sur la rue Saint-Jean (5), pour la réfection duquel des crédits furent
votés les 18 juillet 1874 et 6 août 187;; ces travaux entraînèrent des
modifications au lavoir, au pressoir et à la buanderie et le remplacement
des poutres de l'ouvroir des filles ; le devis s'élevait à une somme totale
de 33.836 fr. aa centimes. La glacière, projetée dès le 5 mai 1829, avec un
devis de 4.500 fr.; fut ajournée le 11 mai 1830 ; le a août 1836 , on repre-
nait la souscription, pour laquelle la Ville avait déjà voté 1.500 fr. ; le
6 mars 1840, la Ville ayant reçu un don de a.000 fr., vota un crédit de
pareille somme , et approuva le devis de 6.614 fr- 4a P°ur l'établissement
(1) Dédouit, Sonrenirs inédits, pp. 4& et 46*
(s) Voir page^aS, ci-dessus.
(3) Dédouit, Sonrenirs inédits, p. sa.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 45 et 46.
(5) Dédouit, SouTenirs inédits, pp. a3, 397, 39 •.
- 71,—
de cette glacière, qui a rendu pendant longtemps de grands services et
qui a été détruite lors de l'installation du nouveau lavoir (1).
Quant au grand jardin de l'ouest, il se compose d'abord d'une bande
de terrain longeant le grand bâtiment dont le centre est occupé par la
chapelle ; une partie de ce terrain, derrière l'infirmerie des hommes et la
sacristie, avait autrefois servi de cimetière aux protestants indigents admis
à l'hospice (a) ; une autre partie du jardin, bordée par les rues Saint-
Georges et du Petit-Rouen, était anciennement un herbage , dit du Lieu-
Morlet, qui fut échangé, le 3 octobre 1703, par les Ursulines au profit des
hospices, contre une voie sans utilité, tendant à Barbeville, et formant le
prolongement de la rue des Billettes entre l'herbage de ce nom et l'enclos
des Ursulines (aujourd'hui jardins du Collège) ; la troisième et dernière
partie, au nord de l'herbage du Lieu Morlet, fut acquise de MM. de
Landeville, le 13 avril 1749, par le prix de 8.000 livres plus une rente
d'un canard à faire au Chapitre de la Cathédrale ; ce terrain est occupé
maintenant par le logement et le jardin de l'aumônier des hospices, la
menuiserie établie dans les anciens cabanons où l'on enfermait autrefois
les filles repenties, et une maison avec jardin qui, de 1838 à 1899 , fut
louée par bail emphy théotique à la Ville de Bayeux pour servir de pres-
bytère à la paroisse Saint-Exupère (3) ; Mme Féret du Long-Bois ayant, en
1890, légué son habitation à M. l'abbé Guillemin, curé de Saint-Exupère,
pour lui et ses successeurs, M. Guillemin s'y installa, puis, par acte nota-
rié du 13 août 1898, il fit donation du nouveau presbytère à la Fabrique
de la paroisse ; par suite, le bail de l'ancien presbytère fut résilié par la
Ville à partir du 34 juin 1899, et les hospices rentrèrent en possession de
cet immeuble, où a été installée la Maternité (4) ; en 1808 et 1809 , on
avait fait démolir de vieilles maisons bordant la rue Saint-Jean , entre
l'ancienne propriété de Landeville et le presbytère actuel, et l'on avait
fait clore d'un mur sur la rue ces terrains, réunis au grand jardin de l'Hô-
pital-Général (5) ; ce jardin était resté longtemps séparé des rues et pro-
priétés voisines par des haies et des fossés; ce n'est qu'en 1751 que
Madame de Valgeois, de Cou tances, chargea son neveu , M. Crépel, l'un
des administrateurs des hospices, de remettre à cet établissement une
(i) Archives de la Mairie de Bayeux.
(a) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 17 et 18.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 17 et 18.
(4) Archives de la Mairie de Bayejuu
(5) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 298.
- 72 —
somme de a.ooô livres pour clore de murs ces vastes dépendances de
l'Hôpital-Général (i).
La Chapelle L'Hospice des pauvres renfermés n'étant, comme nous l'avons vu, qu'un
de l'Hôpital agrandissement de l'ancien hôpital des pauvres aveugles , était resté
Générai. comme \u\ sous je patronage de Saint-Gratien , et le titre de l'ancienne
chapelle avait été transféré à la chapelle de l'Hôpital-Général , dont les
titulaires étaient à la présentation des administrateurs de l'hospice, la
collation seule appartenant à l'Evèque, qui devait, sauf motifs graves, se
conformer au choix des présentateurs; c'est, du moins, ce qui semble
résulter de nombreuses pièces de procédure de 1737 et 1728 , conservées
aux Archives du Calvados (3).
„ ..... Les pauvres qui sollicitaient leur admission à l'Hôpital-Général devaient
Condition! r n r
d'admission, avoir 70 ans révolus ou des infirmités graves, et trois ans au moins de
résidence à Bayeux (3) ; les aveugles continuaient d'y être reçus au titre
de la fondation de l'Hôpital Saint-Gratien : le dernier admis, en 1788, se
nommait Pierre Le Breton, de Trévières (4).
Ressources Les ressources de l'Hôpital-Général se composaient uniquement, dans
de l'Hôpital je principe, de la modeste dotation de l'ancien hospice Saint-Gratien,
Général. ^eg aum5nes de MgT de Nesmond et des personnes charitables, et des
souscriptions recueillies par les administrateurs, de sorte qu'il n'y avait-
pas de revenu fixe et certain (5) ; mais cet état de choses ne devait pas
durer longtemps : bientôt l'établissement se trouva, par suite de libéra-
lités successives, en possession de biens considérables.
^ . ^ Tout d'abord, une Assemblée de Ville du 7 octobre 1676 demanda au
Droits sur ' '
les boissons. Roi l'établissement de droits d'octroi sur les cidres, poirés, vins et eaux-
de-vie, « pour le produit en être employé à la subsistance des pauvres
admis dans l'hospital fondé par le seigneur Evesque de Bayeux » ; un
arrêt du Conseil du 16 octobre 1676 accorda l'autorisation demandée, et
le droit ainsi créé en faveur de l'hospice produisait près de a.000 livres
par an, ainsi que le constate un rapport adressé le 19 novembre 1796
(39 brumaire an v) par la délégation municipale à l'administration centrale
du Calvados (6) ; ce droit avait été confirmé par l'arrêt du Conseil du
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 17 et 18.
(a) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 3oo et 3oi.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, p. i3.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 11.
(5) Béziers, Histoire sommaire de Bayeux, pp. 176 et I77.
(6) Archives de U Mairie de Bayeux,
— 73 -
28 juin 1721 et par les Lettres Patentes du 33 juin 1734, fixant à 30 sols,
par tonneau de cidre ou par muids de vin entrant à Bayeux, la taxe à
percevoir au profit des hospices (1).
Le même arrêt et les mêmes Lettres Patentes avaient institué au profit Droits
de THôpital-Général un droit sur chaque réception d'officiers de justice "^Jj!^.1^8
et de maîtres dans les différents corps de métiers ; le dernier droit perçu,
montant à 11 livres, fut payé en 1791 par les compagnons Hubert, Diénis
et Le Comte, admis à la maîtrise (3). L'hospice percevait aussi des droits
sur la boucherie de Carême (250 livres par an), et sur les amendes et
confiscations prononcées par les différents tribunaux (1.500 livres par
an) (3).
En 1684, T Hôpital-Général profita de la moitié du produit de la confis- Confiscation
cation des biens de l'Eglise prétendue Réformée, situés dans le ressort de de8 Eglises
Bayeux, ainsi que nous l'avons dit plus haut en parlantde THôtel-Dieu (4) ; Réformées,
plus tard, il fut mis, par remboursement, en possession des offices de
mesureurs de grains, dont le produit dépassait 4.000 livres par an (5), etgur les grain8#
des trois quarts du produit des droits de la halle de Bayeux, l'autre quart
restant attribué à THêtel-Dieu (6) ; ces droits furent plus tard transformés
en une rente annuelle de 1.300 francs, payée par la Ville aux Hospices
de Bayeux (7).
Un édit d'août 1730 attribua à THôpital-Général une somme de Droits
267 livres par an à prendre sur le produit des tailles de Bayeux (8). 8ur ,es tai"e«-
A ces ressources, provenant de la munificence royale, s'ajoutaient les
18 boisseaux de blé par semaine, à convertir en pain pour distribuer aux de rEvôchô.
pauvres les dimanches, mardis et jeudis, aumône faite de temps immé-
morial par les Evêques de Bayeux et confirmée par arrêt du Parlement
de Normandie du 11 juillet 1650 ; atribuée à PHôpital-Général lors de sa
fondation, cette aumône pouvait être estimée à 4.000 livres par an (9).
L'Hôpital-Général avait reçu des dons importants de son généreux immeubles
de Commes.
(1) Beziers, Histoire sommaire de Bayeux, p. 177.
(:•) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 9.
(3) Archives de la Mairie de Bayeux, rapport de l'an v.
(4) Voir p. a5, ci-dessus.
(5) Beziers, Histoire sommaire de Bayeux, p. 177.
(6) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 11 ; voir p. i5 ci-dessus.
(7) Voir pp. 16 et 17 ci-dessus.
(8) Archives de la Mairie de Bayeux, rapport de l'an t.
(9) Archives de la Mairie de Bayeux, rapport de l'an v.
— 74 —
fondateur, Mgf de Nesmond : devenu le a6 janvier 1687, acquéreur de la
seigneurie du Bosq, à Commes, et désirant que cette propriété, qu'il
avait payée avec les revenus de son Evôché, ne passât pas après sa mort
aux mains de ses héritiers, le saint Evèque en assura une partie à l'Hô-
pital-Général, le surplus étant réservé pour des fondations en faveur du
grand Séminaire et de la Cathédrale de Bayeux.
Le 9 août 1692 , Mgr de Nesmond faisait donation à l'Hôpital-Général
de la pleine propriété et entière jouissance, exempte de tous droits
seigneuriaux, de la ferme de la Candelle, dépendant de son domaine du
Bosq, comprenant le Jardin Saint-Thomas et le Pré-à-la-Reine, et d'autres
terres situées dans le voisinage, qu'il avait acquises le 6 août 1689
d'Abraham d'Eyric, sieur de Saint-Aubin : c'étaient THerbage-Sèche ou
Pré d'Eyric (appelé depuis par confusion Pré de Ryes) et les Petits Prés
du Mont d'Eyric (désignés depuis sous les noms de Prés du Mont de Ryes
ou de Prés de Moon) ; cette donation était grevée seulement d'une rente
perpétuelle de aoo livres, créée en 1676 par Mgr de Nesmond, en faveur
des deux Religieuses de la Providence de Rouen, auxquelles il avait confié
la maison du Petit-Bureau (1).
Par le même contrat, et afin d'exécuter les dernières volontés de son
vénérable précepteur, l'abbé Jean Ratier, qui lui avait légué, à charge de
les transmettre à fin d'héritage à l'Hôpital-Général, une somme de i.900
livres et le capital d'une rente due et remboursée par M. Saint-Loup
Marais, à Vaucelles, Mgf de Nesmond amortit d'abord une redevance de
16 boisseaux de froment, ia boisseaux d'avoine et quelques autres fai-
sances, grevant les immeubles de Commes au profit de l'abbaye de
Longues ; puis il vendit à l'Hôpital-Général , sans en percevoir le prix
(ce qui équivalait à un véritable don), des biens sis à Commes et dépen-
dant de la seigneurie du Bosq, savoir : la ferme de la Bosquerie, compre-
nant le Camp-Richard, le long de la grande avenue que Mgr de Nesmond
avait fait tracer devant son château pour voir la mer vers Port-en-Bessin ;
les Rouges-Terres ; une pièce en labour derrière le bois du Bosq ; un herba-
ge à la suite de ce bois, et enfin la pièce de la Croix (a) ; Mgr de Nesmond
légua encore aux hospices la terre des Malbos, située à Neuilly-la-Forèt ;
l'ensemble des biens provenant aux hospices de la libéralité de l'illustre
Prélat, représente maintenant près de 4.000 fr. de revenu annuel (3).
(1) Voir p. 68, ci-dessus.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 996 à 396.
(3) Archives des Hospices de Bayeux.
— 75 -
A cette énumération des principaux revenus de l'Hôpital-Général pen-
dant le xvni* siècle, il convient d'ajouter le produit des immeubles et des
rentes que rétablissement reçut de nombreux bienfaiteurs, si bien qu'à
l'époque de la Révolution , l'Hôpital-Général possédait environ 28.000
livres de rentes (1).
Le 16 janvier 1684 eut lieu, sous la présidence de Mgr de Nesmond, une Le Grand
assemblée du Corps de Ville, pour réorganiser le Bureau de Charité BnwM.
chargé depuis longtemps de distribuer aux pauvres de la Ville les aumônes
de l'Evêque ; d'après les décisions prises par cette assemblée, ce bureau
fut chargé en même temps de la haute surveillance et administration de
l'Hôpital-Général, du choix des directeurs et de l'élection des officiers
de cet hospice, conformément aux Edits de 1662 et de 1664, à la Lettre
Royale de 1676 et aux ordres du Roi envoyés par l'intermédiaire du Duc
de Montausier, gouverneur de la province de Normandie ; le Bureau de
Charité, ainsi reconstitué, fut appelé Grand Bureau, par opposition avec
le nom de Petit Bureau donné, comme nous l'avons vu, à l'école et à la
maison de retraite de la rue Saint-Georges (2). Le Grand Bureau devait
se réunir chaque dimanche pour distribuer des secours aux familles pau-
vres domiciliées à Bayeux depuis au moins trois ans, et du pain aux
pauvres de la ville et des environs ; par suite, la mendicité était inter-
dite, sous peine de prison pour les mendiants, et d'aumône publique, au
profit de l'hôpital, pour ceux qui avaient cédé à leurs sollicitations.
A côté du Bureau de Charité, Mgr de Nesmond fonda une assemblée ou
confrérie de dames « pour le soulagement des pauvres et le maintien du
bel ordre de l'Hôpital-Générai » ; cette association , comme le Grand
Bureau dont elle était l'annexe, rendit de grands services, pourvoyant de
son mieux aux besoins des indigents malades qui ne pouvaient entrer à
l'Hôtel-Dieu faute de place, et subvenant aussi, dans une mesure plus ou
moins grande, selon les nécessités, aux charités des Religieuses chargées
du soin des pauvres malades de la Ville (3).
Mgr de Nesmond, en effet, par contrat du 4 mars 1704, avait fait venir Les Sœurs
deux Filles de Charité, de la Congrégation fondée par Saint Vincent-de- du Pot'
Paul, et leur avait confié le soin des malades de la ville et des faubourgs,
moyennant une rente annuelle de 300 livres sur sa terre du Bosq, et le
(1) Dédouit, Souvenirs inédite, pp. 9 à 11.
(a) Voir p. 68, ci-dessus.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 44 et 45,
- 76 -
logement dans une maison qu'il avait achetée et dont il gardait à sa charge
les réparations et l'entretien du mobilier; cette maison, aujourd'hui
détruite, était enclavée dans les dépendances de l'Hôpital-Général, au
bord de la rue Saint-Jean, près de la buanderie et du pressoir ; les Sœurs,
qui devinrent bientôt populaires sous les noms de « Sœurs grises » et de
« Sœurs du Pot », devaient soigner les pauvres en ville et leur fournir le
linge et les médicaments ; en revanche, le Bureau devait subvenir aux
frais de maladie des Sœurs, payer leur inhumation et acquitter les dépen-
ses de voyage des Religieuses destinées à les remplacer ; il leur donnait
aussi 100 livres de viande et i boisseau de froment par semaine, portés
en 1737 à 150 livres et s boisseaux (1).
Quel que fût le zèle des « Sœurs du Pot », l'œuvre qu'elles avaient
entreprise sur l'initiative de Mgr de Nesmond excédait de beaucoup les
ressources dont elles pouvaient disposer, et le Grand Bureau devait sou-
vent leur venir en aide ; il donnait aussi de larges et fréquentes subven-
tions aux Sœurs de la Providence qui dirigeaient les Manufactures de
Dentelles du Petit-Bureau et de la Poterie, et qui, le 37 juillet 1766,
furent « exemptées du don gratuit quanta la part qui revenait à l'Hôpital-
Général » (3) ; il en donnait aussi à la Manufacture de Saint-Laurent, aux
Orphelines de la Charité et même à l'Hôtel-Dieu, ainsi qu'il ressort des
délibérations des 37 avril et 14 septembre 1727, conservées aux archives
des hospices (3) ; il eut en outre à soutenir l'école fondée à l'Hôpital-
Général par l'ancien cuisinier de Mgr de Nesmond, Barthélémy Fleuret :
par son testament du 1" novembre 1718, il avait légué 6.000 livres au
Bureau, à charge de payer aoo livres par an un maître d'école, nommé
par M. l'Archidiacre de Bayeux, pour instruire gratuitement les garçons
pauvres de l'Hôpital-Général et ceux de la ville qui voudraient fréquenter
son école {4).
La mission du Grand Bureau était donc lourde et difficile, aussi bien
que celle des « personnes de piété » (5), qui s'occupaient du soin des
« pauvres renfermés » de l'Hôpital-Général ; il semble que, malgré leur
incontestable bonne volonté, ces dames charitables n'aient pas toujours
été à la hauteur d'une tâche qui souvent excédait leurs forces, et que
(1) Ueiict, Inventaire des Archives, pp. 3o';, 3o8, 3yi, 377.
{-,) Ili'iirt, Inventaire des Archives, p. 378.
(3) Benel, Inventaire des Archives, p. 374.
(I,\ De Jouit, Sonvenirs inédits, pp. 161 et ifl3.
(&) Béliers, Histoire Sommaire de liajeu.x, p. 177.
— 77 -
parfois une sorte de découragement soit venu les envahir; le registre des
délibérations, ouvert en 1684, ne porte trace d'aucune réunion depuis le
a décembre 1693 jusqu'au 13 mai 1698 ; et après cette date, les rares
procès-verbaux peuvent seulement permettre de suivre le dépérissement
graduel (1) d'une institution qui avait eu certainement, à l'origine, sa
raison d'être et son opportunité, mais qui avait vieilli peu à peu, et qu'il
devenait urgent de réformer, sinon de supprimer entièrement pour la
remplacer par une organisation plus en rapport avec les besoins sans
cesse croissants de l'hospice, et plus apte à assurer la bonne tenue de cet
important établissement.
*
Mgr de Nesmond mourut en 171 5, sans avoir cru devoir rien changer
aux œuvres de charité qu'il avait établies ; Mgr de la Trémoïlle et Mgr de
Lorraine conservèrent l'Hôpital-Général dans l'état où l'avait laissé leur
vénérable prédécesseur ; mais dès le commencement de son épiscopat,
Mgr de Luynes conçut la pensée d'en confier la direction à des Religieu-
ses ; il ne put toutefois réaliser ce projet qu'au bout de trois ans.
C'est, en 173a, en effet, que Mgr Paul d'Albert de Luynes, évêque de Les Sœurs
Bayeux , conclut avec la Congrégation des Filles de la Charité, dites • »ncen -
« Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul » et communément appelées Sœurs
grises, un traité confiant la direction de l'Hôpital-Général à six Reli-
gieuses de cette Congrégation , sans déroger pour cela à la fondation,
faite par Mgr de Nesmond, de deux autres Sœurs pour le service des
pauvres malades (a) ; ces deux dernières Sœurs, étant du même ordre,
devaient demeurer en communauté dans l'hôpital , avec les six autres
Sœurs de la dernière fondation, et sous la dépendance de la Supérieure (3) ;
les biens de l'Hôpital-Général étaient régis par des administrateurs, sous
la présidence de l'évêque ou de ses vicaires-généraux (4).
Cette union des « Sœurs du Pot », chargées du soin des malades en
ville, et des Sœurs de l'Hôpital-Général, quoique de la même Congréga-
tion, présentait des inconvénients, surtout au point de vue des ressources
destinées à soutenir ces deux établissements en réalité fort distincts ;
aussi, en 1781, le Bureau de Charité, déclarant que si, d'après ses consti-
(i) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 307 et 3o8.
(a) Voir ci-dessus, p. 75.
(3) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 44 tt 45.
(4) Béziers, Histoire sommaire de Bayeux, pp. 177 et 178.
- 78 -
tutions, il était obligé de subvenir aux frais et dépenses des pauvres
malades de la ville, ainsi qu'à ceux occasionnés par les voyages ou les
décès des « Sœurs du Pot » , l'administration de l'Hôpital-Général ne
pouvait être déclarée garante ni responsable de ces obligations, on prit le
parti de séparer les deux institutions et de laisser chacune d'elles subsis-
ter sur son budget particulier (i).
Le rôle des Sœurs de Vincent de Paul à l'Hôpital-Général fut le môme
que celui des Religieuses Augustines à l'Hôtel-Dieu ; grâce à leur zèle
charitable, à leur expérience et à leur dévouement sans bornes au service
des déshérités de ce monde, toutes les ressources de cet établissement
purent être utilement employées pour la bonne gestion des biens par les
administrateurs et les bons soins donnés par les Religieuses aux hospita-
Détrene lises ; malheureusement, la terrible crise financière qui précéda la Révo-
fioaocière iutjon devait produire sur l'Hôpital-Général les mêmes désastreux effets
pendant
la Révolution. clue sur l'Hôtel-Dieu: pour tous les établissements charitables , la dé-
tresse publique tarissait la source des subventions , des dons , des libéra-
lités de toute espèce ; et les tristes angoisses par lesquelles nous avons vu
passer les administrateurs de l'Hôtel-Dieu ne devaient pas être épargnées
à ceux de i'Hôpital-Général : l'Etat ne payait plus ses subventions an-
nuelles, et la délibération du Corps Municipal du 10 août 1790, dont nous
avons déjà cité un passage (2), exposait ainsi , après avoir parlé de
la détresse de l'Hôtel-Dieu, la triste situation de l'autre établissement
hospitalier de la ville de Bayeux :
€ L'Hôpital-Général pour les pauvres valides n'est pas dans un état
moins alarmant ; non-seulement ses fonds ne peuvent suffire à la nourri-
ture des pauvres qui y sont renfermés, mais encore il n'a pu toucher la
somme convenue par mois pour chaque enfant trouvé qui lui a été trans-
féré à l'âge de cinq ans par l'Hôtel-Dieu , conformément aux arrange-
ments pris par ces deux maisons de charité , en sorte que la ruine de
l'une, occasionnée par le défaut de perception des gratifications cy-dessus,
entraîne nécessairement celle de l'autre ; enfin, les choses sont parvenues
au point que, si on ne leur subvient pas efficacement , ces deux maisons
seront obligées d'ouvrir leurs portes.
« Le Bureau de Charité établi en la Ville de Bayeux est actuellement
dans une détresse absolue ; les fonds qu'on s'est procurés en dernier lieu
(1) Benêt, Inventaire des Archives, pp. 377 et 378.
(s) Voir page 33, ci-dessus.
- 79 -
par une quête générale sont totalement épuisés , et auraient été insuffisants
pour continuer la distribution de pain qui se fait chaque semaine , si la
Municipalité n'eût pas fourni de ses propres deniers pour empêcher
d'interruption qui, faute de secours, aura lieu nécessairement avant la fin
d'octobre, eu égard au défaut de biens patrimoniaux de la Ville de Bayeux,
et à l'épuisement des citoyens de toutes les classes » (i).
L'année suivante, la situation n'était pas améliorée, car le Corps Muni-
cipal était encore obligéd'accorder à l'Hôpital-Général, à titre d'emprunt,
500 livres sur le fonds des enfants trouvés , en constatant que cette mai-
son, obérée d'ailleurs, était dans un tel état de détresse qu'elle ne pouvait
payer les créanciers les plus pressants , notamment le boucher ; ceci se
passait le 18 août 1791 ; le 1" décembre , ce faible secours était épuisé, et
on se résignait à demander des subsides au département pour les hôpitaux,
et spécialement pour l'Hôpital-Général, dans un état de pénurie extrême
et manquant des choses de première nécessité (2).
En 179a, l'Hôpital-Général était encore obligé d'emprunter 500 livres
sur les 1500 livres encaissées par THôtel-Dieu , le 37 avril , pour frais de
séjour des enfants assistés en 1791 ; ce qui ne l'empêchait pas de recourir
encore à la Ville pour un nouvel emprunt de 1. 000 livres (3) , et de rece- '
voir avec reconnaissance un prêt anonyme de 3.000 livres , et un don de
100 livres du citoyen Seigle, pour achats de blé pour fournir du pain aux
hospitalisés.
Cependant, si les fonds manquaient pour acheter des vivres, la lingerie,
grâce au dévouement des Religieuses , était encore en bon état ; l'inven-
taire dressé du 14 au ao mai 1792 , par MM. Le Tuai et Le Sieur, officiers
municipaux, assistés de Mm# Miquelard , supérieure , et des Sœurs Louise
et Angélique, constatait, outre l'argenterie et un mobilier considérable,
une grande quantité de linge, dont 800 paires de draps et 900 chemises
pour l'Hôpital-Général, 187 paires de draps et a8o chemises pour la lin-
gerie des c Sœurs du Pot » (4).
Le 23 mai de la même année, le ministre Roland accordait à l'Hôpital-
Général une somme de 1500 livres, pour remplacer « l'aumône du Roi »,
dont les pauvres avaient été privés en 1 791 ; le 8 octobre, le Conseil
général de la commune, en avançant aux hospices les termes échus et non
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(9) Archives de la Mairie de Bayeux.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, p. 16.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, p. a4.
- 80 -
payés des rentes dues par l'Etat , sollicitait du gouvernement une somme
de 3.000 livres pour chacun des deux hospices de Bayeux.
L'esprit révolutionnaire, qui commençait à sévir dans toute sa force,
prenant prétexte d'une pétition exposant que les pauvres de l'Hôpital-
Général manquaient de tout et se trouvaient sans un verre de cidre , crut
faire merveille en retirant l'administration de l'hospice , le 5 novembre
1793, à la supérieure, Mmc Miquelard , et en nommant « économe provi-
soire » \e citoyen Le Pinteur, qui fut installé le lendemain par les citoyens
Anfrye et Vautier, chargés en même temps de faire un nouvel inventaire
du mobilier.
Le Pinteur ne conserva pas longtemps des fonctions auxquelles il
n'avait été nullement préparé, et qui lui parurent bientôt au-dessus de
ses forces ; il se retira le 11 juin 1793, et Mme Miquelard reprit le même
jour la direction de l'Hôpital-Général ; cette bonne Religieuse sollicita
même et obtint, le 30 juillet, une indemnité de 30 livres pour Le Pinteur,
que le Conseil général de la commune avait cru devoir renvoyer sans
paiement, « vu qu'il a été logé et nourri avec son neveu, et le peu de ser-
vices rendus par lui (1).
Cependant, la demande adressée au gouvernement avait été entendue,
et on avait obtenu les 3.000 livres demandées, « pour indemnité de l'année
1791 , à cause des anciens droits de hallage et mesurage ayant appartenu
audit Hôpital-Général >; sur cette somme, le Conseil général de la com-
mune décida d'employer 1079 livres 10 sols 3 deniers pour achat de
pommes à cidre, le reste de la somme devant être remis au receveur
Septier pour achat de blé et de fagot et paiement des fournisseurs (2). Ce
vote était du 31 décembre 179a; quelques semaines après, le 8 février
1793, un des administrateurs des hospices, le ci-devant M. du Féron de la
Mâche, devenu le citoyen Duféron, exposait au Conseil général, « avec la
plus vive douleur, un tableau effrayant de la situation de l'Hôpital-Géné-
ral : les bâtiments, disait-il, sont dans un état de dégradation étonnant,
les toitures crevassées de distance en distance ; l'entretien n'est pas
moins alarmant ; le linge est pour ainsi dire nul , le travail n'est presque
rien par la raison que l'on ne peut se procurer les matières premières, vu
leur prix exorbitant ». — Et, comme conclusion de ce triste exposé , le
citoyen Duféron réclamait « de prompts secours pour cette maison ».
(1) Dédouit, Souvenirs "inédits, pp. a5, 3a à 33.
(2) Archives de la Mairie de Bayeux.
- 81 -
C'est le propre des gouvernements mal ordonnés de soupçonner tou-
jours l'intégrité de ceux qui les servent : on ne pensa pas à expliquer,
par des raisons trop faciles à pénétrer, la détresse des hospices ; ne pou-
vant ou ne voulant réformer les causes même du mal, on tenta d'en
reporter la responsabilité sur le malheureux comptable dont la tâche,
pourtant, était d'une difficulté au-dessus des forces humaines : on s'ima.
gina que le citoyen Septîer était débiteur de sommes considérables*envers
l'Hopital-Général dont il était le receveur ; heureusement pour lui ,
l'examen de ses comptes fut fait de façon sérieuse et impartiale , et il en
ressortit que, loin d'avoir reçu plus qu'il n'avait dépensé, il avait, au
contraire, avancé de ses deniers, pour assurer le fonctionnement de l'éta-
blissement à bout de ressources, une somme de 9.468 livres 13 sols;
on s'empressa de constater le fait dans un rapport qui fut tifé à cent
exemplaires aux frais de l'administration, et remis à Septier, pour sa justi-
fication, le 17 février 1794 (itr ventôse an 11) (1).
Quelque honorable qu'elle pût être pour lui, la justification dtf comp-
table Septier ne suffisait pas à remplir la caisse de l'Hopital-Général : le
don gratuit, qui n'avait pu être payé en 1792, avait été remplacé par un
secours de isoo livres dont on ne pouvait obtenir le paiement ; les 6.300
livres recueillies dans une quête et une représentation théâtrale organisées
parles jeunes gens de la ville, sur l'initiative de M. de Boisdelle, président
duConseilgénéralde la commune, le 37 janvier 1793, avaient promptement
été absorbées par les dettes à payer et les dépenses de première nécessité ;
le rapport du citoyen Le Tellier, officier municipal, du 17 mars 1793,
déclarait que les revenus de l'Hopital-Général n'avaient jamais été en
rapport avec ses besoins; que par l'effet de la Révolution , il avait perdu
plus de 11.000 livres de revenu annuel ; que sa dépense, année commune,
était d'environ ai. 388 livres 9 sols 8 deniers , tandis que la recette, en y
comprenant le produit du travail des pauvres, atteignait à peine 11.000
livres ; pour compliquer encore la situation, les pensionnaires de l'Hô-
pital-Général, sous l'influence des idées nouvelles qui leur étaient trop
souvent inculquées par les fréquentes visites de leurs parents et amis,
montraient le plus mauvais esprit, et se laissaient aller à injurier et me-
nacer les dévouées Religieuses qui leur prodiguaient leurs soins; effrayées,
elles se demandaient si elles ne devaient pas abandonner leur poste ; on
avait dû , pour maintenir la discipline , suspendre , le 10 mai 1793 , toute
(1) Dcdottit, Souvenirs inédits, p. 79,
6
— 82 -
nouvelle admission et interdire, le ai mai, de laisser entrer ou sortir tous
autres que les marchands et gens de service, sans permission d'un officier
municipal ; les citoyens Biaise et Anfrye avaient été désignés pour faire
une enquête et punir les meneurs de révolte ; le Conseil général de la
commune en instituant, le 31 mai 1793 , un bureau d administration avec
règlement en 30 articles, avait eu beau spécifier que, conformément à la
tolérance édictée par l'article 2 du décret du 18 août 179a, prononçant la
•suppression des Congrégations religieuses, « les Sœurs de la ci-devant
Charité > continueraient le service des pauvres à titre individuel, sous la
surveillance de l'administration du Bureau , composé de deux officiers
municipaux, de deux notables pris dans le Conseil général à la pluralité
î des voix, du procureur de la commune, du syndic et du receveur nommés
[ pour dellx ans par le Conseil général à la majorité des suffrages, et du
> maire, président de droit; on avait eu beau conserver le titre d'économe
de Thospice à l'ancienne Supérieure, la « citoyenne » Barbe Miquelard,et
l'autoriser à se faire aider, pour le soin des hospitalisés, parles anciennes
Religieuses, les «citoyennes» Perret, Jozeroland , Carrière, Hubert,
Duclos, Ditte et Maupou (i) ;... toutes ces mesures de conciliation et de sage
administration devaient échouer devant la fureur révolutionnaire que les
agents des partis avancés prenaient soin d'attiser dans les clubs devenus,
par la Terreur, maîtres de la France , et imposant leur volonté à toutes
les autorités dans les villes comme dans les moindres bourgades.
Le Costume A Baveux , la Société Populaire ne pouvait tolérer que les Sœurs
de» Sœurs grjses, appelées fréquemment pour le service des pauvres hors de l'Hô-
pital-Général, se montrassent dans les rues avec leur costume religieux ;
il est vrai que ces pieuses filles n'avaient pas d'autres vêtements à se
mettre, ni d'argent pour en acheter ; mais qu'importait à ces sectaires?
. . .ils s'empressèrent de signaler le fait au Conseil général de la com-
mune, qui se tira d'affaire assez spirituellement en leur répondant, le
18 avril 1793 :
€ Nous avions prévu depuis longtemps votre sollicitude relativement
au costume des ci-devant Sœurs grises, et sur notre demande, elles ont
consenti à le changer sur-le-champ, en leur fournissant les moyens de
pouvoir s'habiller autrement, ce qui est juste et nous paraît facile si vous
VOULEZ LEUR SUBVENIR CU leur procurant LE PAIEMENT DE LEUR TRAITEMENT » (2^.
(1) Dédouil, Souvenirs inédits, pp. 36 à 3g.
(a) Dédouil 1 Souvenirs inédits, pp. 29 et 3o.
grises.
— 83 -
Les documents que nous avons eus entre les mains ne disent pas quel
accueil la Société Populaire fit à cette insinuation — bien normande,
assurément, — du Conseil général de la commune ; ce qui est certain
c'est que le club n'abandonna pas la partie : les Sœurs grises avaient
changé de costume ; aux frais de qui ?. . . l'histoire ne le dit pas ; mais
n'avaient-elles pas l'audace d'user encore quelques débris de leurs habits
monastiques ?. . . c'était là un abus intolérable, que les « frères » de la
Société Populaire s'empressèrent de dénoncer, « ce manque d'exécution Le* Cocarde»,
de la loi laissant au moins du louche sur le civisme des citoyennes », aux-
quelles ils reprochaient en outre de ne pas porter la cocarde à leur bonnet ,
conformément au décret du 25 septembre 1793 ; nous avons déjà dit, en
parlant de l'Hôtel-Dieu (1), que la commune se chargea de fournir
gratuitement les cocardes, qui furent remises aux Religieuses par les
citoyens Delarue et Métrel, le 8 octobre 1793; le 35 octobre, une des
anciennes Sœurs grises, la « citoyenne» Carrière, était arrêtée sans cocarde
dans les rues, traduite devant le Comité de Salut Public, et interrogée
par Baudre et Jourdain sur ce « délit » qui aurait fort bien pu lui coûter
la vie ; mais ses réponses naïves, pleines à la fois d'une loyale simplicité
et d'une ardente conviction, mêlées de la fine malice et de la prudente
réserve qui sont le fond du caractère de notre population bas-normande,
la sauvèrent : pas un mot de ses réponses de pouvait la compromettre,
elle fut laissée en liberté (a).
Mais la Société Populaire ne désarmait pas : de nouveau elle déndnça
les « ci-devant Sœurs grises » comme ayant, le a juin 1793, refusé l'entrée ' •
de leur maison, au moment où il tombait une forte pluie, à la procession
du Saint-Sacrement de la paroisse Saint-Exupère, procession présidée par
le curé constitutionnel; le J9 octobre, le Petit-Bureau avait été fermé, Fermeture
la « citoyenne » Brasnu, ancienne Sœur de cette maison, ayant déclaré son da
, iw , ,. , , . , Peiil Bureau.
intention de quitter 1 établissement et ayant ete autorisée a emporter ses
meubles et effets, et les « citoyennes » de la cité qui étaient dans l'usage
de s'y réunir pour y travailler n'ayant plus voulu se rendre dans cette
maison, « chétif débris du fanatisme, dont il est du devoir d'une admi-
nistration républicaine d'effacer et de faire disparaître les moindres
traces » (3).
(1) Voir page 35, ci-dessus.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 6a à 66.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 70 à 84* -'\ ~
- 84 -
Le Sernnnt.. Ce n'était pas assez encore, il fallait arriver à chasser les Religieuses :
les décrets du } octobre 179) et du 37 février 1794 (9 ventôse an 11) en
fournirent le moyen : le 4 mars 1794 (14 ventôse an n), les citoyens Le
François et Dubuisson, officiers municipaux , assemblaient les anciennes
Religieuses dans leurs communautés et leur déclaraient que, si elles se
refusaient à prêter le serment civique, elles seraient expulsées et em-
prisonnées pour être jugées conformément à la loi.
Emprisonne- En conséquence, le délai qui leur avait été imparti étant expiré, les
men es Filles de la Charité, dites de Saint-Vincent-de-Paul, de l'Hôpital-
Sœur» grises ; r ' r
Révolte des Général de Bayeux, furent conduites le iffr avril 1794 (13 germinal an 11),
Orphelines. ainsi qUe jes autres Religieuses qui avaient refusé le serment (1), à la pri-
son établie dans les bâtiments de l'ancien couvent de la Charité ; le départ
de ces dignes Religieuses amena une révolte des orphelines de l'Hôpital-
Général ; quatre surtout, les sœurs Guérin , plus particulièrement signa-
lées comme « fanatisées par les ci-devant administratrices et d'un mau-
vais exemple pour les autres », furent expulsées le 5 avril 1794 et, après
interrogatoire, le 14 avril, on leur interdit le séjour de l'établissement ;
on ne sait à quelle pensée de clémence elles durent de n'être pas punies
plus sévèrement, et d'obtenir même chacune le don d'un métier à den-
telle « pour pouvoir se suffire » (3).
Nouvelle Les anciennes Religieuses expulsées, il fallait les remplacer ; mais si des
adininwtration infirmières laïques s'étaient présentées pour l'Hôtel-Dieu , personne ne
de môp la demandait à entrer en fonctions à l'Hôpital-Général, décoré (comme nous
dit Hospice ^ r * \
d'Humanité, lavons dit plus haut) (3) du nom à' Hospice d'Humanité.
Le citoyen Le Pinteur, qui déjà avait rempli les fonctions d'économe
provisoire, s'étant proposé à nouveau , fut de suite nommé économe,
sous la surveillance du citoyen Duféron, directeur ; il était autorisé à se
faire aider par la citoyenne Le Pinteur, sa femme , et par « des citoyennes
honnêtes, pour remplacer celles qui n'ont pas voulu obéir à la loi ; » ces
« citoyennes honnêtes » étaient Barbe Devaux et Catherine Balagent (4).
On s'aperçut bientôt que ces quatre laïques, malgré leur bonne volonté,
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 88 à 91.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. ioj et 102.
(3) Voir page 44» ci-dessus.
(4) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 70 à 84.
- 85-
ne pouvaient suffire à la besogne que les sept Religieuses ne remplissaient
qu'au prix d'un dévouement que rien n'eût pu remplacer ; dès le 14 avril
(35 germinal), M. Duféron. « appréciant les bons services des époux
Le Pinteur », exposait au Conseil général de la Commune qu'il était
impossible à ces agents et aux deux infirmières placées sous leurs ordres
de satisfaire à tous les besoins de l'Hospice d'Humanité ; que l'impor-
tance de l'établissement exigeait le concours de « sept personnes au
moins, pour prendre soin de l'intérieur, réparer les nippes des pauvres,
lessiver, boulanger et conduire tout le travail». On décida donc de
choisir deux nouvelles infirmières, les « citoyennes » Roucamp et Dorey,
qui reçurent chacune 400 livres par an, en assignats, « afin de se mettre
à même de se fournir un entretien honnête » (1).
Ce faible personnel, outre son inexpérience, eût été insuffisant, quand
même les ressources de l'Hôpital- Général eussent été assez considérables
m
pour faire face à ses besoins ; mais la loi du 2a messidor an n (10 juillet
1794), en mettant les biens des hospices à la disposition de la Nation,
consomma, — nous l'avons déjà constaté, — la ruine totale de ces établis-
sements (a).
D'après un état du ^complémentaire an 11 (ai septembre 1794), les
ressources de l'Hospice d'Humanité, calculées en argent, montaient à
cette époque, déduction faite du passif, à 14.090 livres 5 sols 4 deniers ;
elles étaient loin d'équivaloir aux lourdes dépenses nécessaires pour l'en-
tretien de l'établissement, dont la population dépassait aoo personnes ;
et malgré des prodiges de dévouement et d'activité, le directeur Duféron
et le receveur Hébert-Dorval ne pouvaient arriver à faire face à des diffi-
cultés qui paraissaient insurmontables.
Nommé commandant de place à Bayeux. le citoyen Duféron dut quitter
le 10 février 1796 (ai pluviôse an iv), ses fonctions de directeur ; on choi-
sit pour le remplacer le citoyen Guérin de la Houssaye, mais il refusa, et
on nomma directeur le citoyen Bouisset, « homme de lettres » ; fils d'un
maréchal-ferrant, il avait été curé de Balleroy et chanoine de Bayeux,
puis avait prêté serment et était devenu « vicaire épiscopal » de Fauchet,
évéque constitutionnel du Calvados; très réputé pour son esprit brillant et
parfois caustique, le nouveau directeur n'était certes pas assez au courant
des questions difficiles que soulevait une comptabilité chaque jour plus
(1) Dédouil. Souvenirs inédits, pp. uo et m,
(3) Voir p. 41, citerais,
- 86-
Détreste ardue et aux prises avec un déficit sans cesse croissant, pour tirer l'Hospice
d^Hamanité d'Humanité de sa triste situation ; dès le 19 février 1796 (30 pluviôse
an iv), le citoyen Bouisset écrivait au Conseil Général de la Commune
c qu'après avoir épuisé le receveur en avances et mis à contribution la
bourse de plusieurs citoyens , il ne restait plus de pain que pour trois jours ;
que, les provisions de toute nature étant épuisées et le boucher ne voulant
plus fournir de viande à crédit^ le manque de fonds avait fait interrompre
les achats à la halle ; qu'en cette extrémité, il n'y avait plus qu'a ouvrir
les portes pour renvoyer les vifillards et les enfants qui remplissaient
l'Hospice d'Humanité ».
Et, défait, il fallait pourvoir aux besoins de ata pauvres et des six
personnes qui en prenaient soin ; pour cela seul, il fallait 222 livres de
pain par jour \ soit 70 quintaux de farine par mois, et le prix du quintal
était de 10.000 livres ; on comprend sans peine que le paiement des dettes
arriérées de l'Etat aux- hospices, obtenu par le citoyen Basley, en avril
1796, et le chétif appoint de 243 livres avancées par le citoyen Jean
Del am are sur le prix de l'argenterie qu'il s'était chargé de faire vendre,
ne pouvaient qu'à peine assurer, pour quelques semaines seulement, la
subsistance de l'Hospice ; il fallut recourir à d'autres expédients : les 2 et
4 juin 1796 (14 et 16 prairial an iv), l'administration des hospices em-
prunta 900.000 livres pour assurer la fourniture de pain aux hospita-
lisés (1).
Cependant, le gouvernement s'apercevait, — un peu tard , sans doute ,
mais mieux vaut tard que jamais, — qu'en privant les établissements
hospitaliers de leurs biens , on les avait ruinés sans procurer à l'Etat une
augmentation appréciable des ressources qui, plus que jamais, lui fai-
saient défaut ; il fallait, s'il en était temps encore, réparer cette lourde
faute, ou du moins en arrêter, si possible, les désastreuses conséquences ;
la loi du 16 vendémiaire an v (7 octobre 1796) décréta que les biens des
hospices seraient conservés à ces établissements ; que ceux qui avaient
déjà été vendus seraient remplacés par des biens nationaux de même
produit, et que le trésor public paierait aux hospices une somme égale à
celle dont ils avaient été privés par la confiscation des rentes dont ils
jouissaient avant la loi du 10 juillet 1794.
La délégation municipale de Bayeux s'empressa. aussitôt , dans un rap-
port adressé à l'administration centrale du Calvados, le 19 novembre 1796
(1) Dcdouit, Souvc.irs inédits, pp. 167 à 177 ; Archives de la Mairie de Bayeux.
- 87 —
(29 brumaire an v) , d'exposer les pertes subies par la vente des biens des
hospices, et de demander des indemnités en immeubles ou en rentes pour
compenser ces pertes ; nous avons expliqué, en parlant de l'Hôtel-Dieu ( i ) ,
les difficultés considérables que présenta le règlement de ces dettes de
l'Etat envers les Hospices de Baveux, et comment la Commission admi-
nistrative, se trouvant dans l'impossibilité absolue de subvenir aux besoins
de l'Hospice-Civil et de l'Hospice d'Humanité, fut contrainte de sacrifier
un des établissements pour assurer la subsistance de l'autre; nous n'ayons
pas à revenir sur la courte , mais peu brillante histoire des Hospices- Les HosP,ces
Réunis, tout ce que nous en avons dit s'appliquant aussi bien à l'Hospice
d'Humanité qu'à l'Hospice-Civil ; nous avons vu aussi quelles circons-
tances amenèrent, moins de cinq ans après, la division des hospices et le
rétablissement de l'ancien ordre de choses (2).
La réouverture de l'Hôpital-Général eut lieu le 28 mars 1804 (5) ; on y Réouverture
réinstalla à cette date 91 vieillards ou infirmes et 30 enfants abandonnés; Qénéral
3 hospitalières laïques, 2 filles de cuisine, 1 jardinier^et 1 portier; tout ce
personnel était soumis à l'autorité de M. Le Pinteur, directeur, qui était
logé et nourri dans l'hospice ; un chapelain était attaché à la maison
« pour la desserte du culte et instruction religieuse des jeunes gens
élevés dans l'établissement ». La maison et les pauvres qu'elle renfermait
furent bénis solennellement le lundi de Pâques, 2 avril 1804 , par Mgr
Brault, évéque de Bayeux (4).
Quoique la lingerie et le mobilier de l'Hospice d'Humanité fussent restés
distincts et soigneusement mis à part pendant la réunion des Hospices, le
manque d'entretien et de renouvellement avait réduit ce matériel à un
état déplorable: le 20 mai 1805, on constatait dans un rapport que « les
pauvres de l'Hôpital-Général n'ayant pas le change de linge, qui manque
à un tel point qu'1/5 sont couverts de poux », il fallait acheter 2.000 aunes
de toile, plus 16 toisons de laine, pour vêtir ces malheureux dont les gue-
nilles tombaient en lambeaux, ne se composant que de vieux habits « ache-
tés a la peufre » en Van X, et depuis longtemps complètement usés. Des
dons généreux permirent de remédier àce tristedénuement (5), et bientôt,
(1) Voir pp. 44 * 55, ci-dessus,
(a) Voir pp. 47 à 56, ci-dessus.
(3) Voir ci-dessus, p. 55.
(4) Dédouil, Souvenirs inédits, pp. 27") à"*a8o.
(5) Dcdouit, Souvenirs inédits, pp. 281 et 284.
— 88 —
par application de la délibération de la Commission des Hospices, du
17 mars 1804, on allait prendre enfin la mesure la plus propre à remettre
l'Hôpital-Général en état de répondre plus efficacement à sa charitable
destination.
*
* *
La délibération dont nous venons de parler émettait, en effet, le vœu
que les anciennes « Sœurs grises» de l'Hôpital-Général fussent le plus
tôt possible appelées à reprendre leurs fonctions. Par suite de diverses
circonstances, l'entente ne put s'établir entre la Municipalité de Bayeux,
la Commission des Hospices et la Congrégation des Filles de la Charité
de Saint-Vincent-de-Paul. Mais le 23 juin 1807, M™* Scholastique-Fran-
Lei çoise-Olive Walsk de Valois, supérieure générale de la Congrégation de
Religieuse» Saint-Thomas-de-Villeneuve, passait un traité avec l'Administration des
de Hospices de Bayeux, pour faire desservir l'Hôpital-Général des pauvres
de \iiicneure.va^^es ^e cette v^e Par quatre Religieuses hospitalières et deux Sœurs
converses de cet Ordre, qui entrèrent aussitôt en fonctions sous la direc-
tion de Mm* de Kéraudren, nommée supérieure de rétablissement (1).
M. Dédouit, dans son travail si documenté, fait remarquer combien
Les Enfants l'arrivée de ces Religieuses fut un événement heureux pour les enfants
trouvés, trouvés qui avaient continué jusqu'alors d'être recueillis à THôtel-Dieu,
où il en était mort quatorze pour cent pendant le premier trimestre de
l'an xi, sans qu'on eût pu trouver le moyen d'améliorer cette douloureuse
situation.
Quand les deux établissements furent de nouveau séparés, THôtel-Dieu
conserva encore le soin des enfants trouvés que la loi du 14 juillet 1793
avait déclarés « Enfants naturels de la Patrie » , et que la Convention
avait décrété de faire élever gratuitement dans les maisons nationales ; la
tutelle de ces pauvres enfants avait été attribuée aux Municipalités par la
loi du 27 frimaire an v (^décembre 1796) et par l'arrêté du 30 ventôse sui-
vant (20 mars 1767); le 4 février 1798 (15 pluviôse an vi), le gouvernement
accordait à l'hospice de Bayeux un secours de 3.000 livres pour frais de
séjour de ces enfants, « cet asile étant le seul lieu destiné à recueillir et
soigner les enfants abandonnés au moment de leur naissance ». Malgré ce
secours, les administrateurs constataient, le 19 février 180 1 (29 frimaire
an ix), un restant dû aux nourriciers de près de 78.000 livres, plus 7.000
(1) Archives des Hospices de Baveux,
- 89 -
livres pour « frais de séjour des nouveaux-nés qui n'avaient pu être placés
à l'hospice depuis trois ans ». A cette époque , le nombre des enfants du
premier âge déposés à la porte de THôtel-Dieu (Hospices-Réunis) avait
atteint jusqu'à cinq par jour (i), et il augmentait de plus en plus; il avait
fallu installer des salles spéciales où les petits abandonnés recevaient les
soins de femmes à gages ; les tours, dont l'ouverture ne fut décrétée que
beaucoup plus tard7 le 10 janvier 1811, ne furent établis à Bayeux que
longtemps après la division des hospices et l'installation des enfants trou-
vés à THôpital-Général (a).
Aussitôt, en effet, les Religieuses de Saint-Thomas-de-Villeneuve éta- La Crèche,
blies à THôpital-Général, la Commission, après avoir pris l'avis du corps
médical, décida, le 11 avril 1808, de transférer la crèche de THôtel-Dieu
à THôpital-Général, dans la petite maison au bord de la rue Saint-Jean,
où logeaient autrefois les « Sœurs du Pot ». Quelques années plus tard,
quand on démolit cette maison, on transféra la crèche dans la grande
salle à Touest de la porte d'honneur, où elle existe encore actuellement;
en 181 1 , un tour fut installé près de la porte de la rue Saint-Jean , ce qui
n'empêcha pas, — telle est la force de l'habitude, — [Jes abandons d'en-
fants d'avoir lieu encore pendant plusieurs années à la porte de THôtel-
Dieu (3).
La crise de disette qui signala les dernières années du Premier Empire La Disette
se fit cruellement sentir à ï'Hôpital-Général, dont on avait cependant
réduit le personnel à 180 personnes , y compris les Religieuses, les gens
de service et les pauvres dont la ration fut réduite, par arrêté du 3 juin
181 2, à autogrammes de pain par jour; le déjeuner devait se faire avec du
riz, le dîner avec de la soupe et une portion de pois , le souper avec sept
onces de pain pour chaque hospitalisé (4).
Le rétablissement de la paix, des dons généreux et les ressources créées
par les octrois améliorèrent peu à peu la situation (■>), et THôpital-Géné-
ral, grâce au dévouement des Religieuses de Saint Thomas-de-Villeneuve
et au zèle de la Commission administrative, a pu continuer, jusqu'à nos
jours, de fournir un précieux asile aux orphelins, aux vieillards et aux
infirmes de la ville et des environs de Bayeux.
(1) Voir p. a8. ci-dessus.
(1) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. ?3o à 140.
(3) Dédouit, Souvenirs inédits, pp. 297 et ao8.
(4) Dédouii, Souvenirs inédits, pp. 3|£ p 334.
(5) Voir p. 58, ci-dessus.
-90 -
L*Eco!e Peu de faits saillants sont à relever, depuis ceux que nous venons de
ar cmagno mentionner <]ans l'histoire de cet établissement ; notons seulement que
Jean Dclamaro L
le 21 mars 184^, l'administration des hospices mit à la disposition de la
Ville les bâtiments de l'ancien « Petit-Bureau », pour y établir l'Ecole
d'enseignement primaire et de travail manuel fondée par M. Charlemagne
Jean-Delamare pour les jeunes filles du quartier Saint-Exupère; la conven-
tion portait que, si cette école était jamais supprimée, les bâtiments
reviendraient aux hospices qui n'en ont abandonné que la jouissance
gratuite et conditionnelle à la Ville de Baveux (1).
Travaux Le I0 jujn 1846, le Conseil municipal approuvait une demande de cré-
dit de 5.869 fr. 48 pour établissement de salles et préaux pour les aliénés
séjournant à l'hospice ; mais les travaux jugés nécessaires ayant été
reconnus trop considérables pour les ressources dont on pouvait disposer,
le projet fut ajourné le 9 avril 1850 (2).
Le 20 février 1897, la Commission des hospices soumettait au Conseil
municipal un devis de travaux à exécuter , comprenant notamment
7.367^.82 pour l'exhaussement du dortoir desvieillards à l'Hôpital-Géné-
ral, et 9.243 fr.97 pour installation du service de la Maternité dans l'ancien
presbytèredeSaint-Exupère dont les hospices étaient rentrésen possession,
on sait par suite de quelles circonstances ; nous avons dit (3) , en parlant
des dépenses votées en même temps pour l'Hôtel-Dieu, que ces travaux
furent payés sur les fonds reçus du pari mutuel et sur ceux qu'on se pro-
cura par un emprunt au Crédit Foncier.
Le Fourneau Le 4 février 1898, la Commission des Hospices était appelée à examiner
e . * à une proposition de Mgr Hugonin, évéque de Baveux, relative au Four-
Soint-Vinccnl- r r o o ~i
de-Paul, neau de Saint-Vincent-de-Paul ; cet établissement était desservi par des
Religieuses de Saint-Thomas-de- Villeneuve, détachées de la Communauté
de cet Ordre desservant l'Asile ; il était situé rue Saint-Laurent, n° 6 ; la
mort de la Supérieure de l'Asile, Mm* Vigneron, avant amené la laïcisation
de l'Ecole Maternelle, la Communauté se trouvait dissoute, et le Four-
neau, appartenant à l'Evèque, avait dû fermer ses portes; en considéra-
tion des services énormes que cet établissement rendait à la classe peu
aisée de la population, Mgr Hugonin demandait si l'administration des
Hospices ne pourrait pas disposer d'un local dans les dépendances de
(0 Archives des hospices de Baveux,
(n) Archives de la Mairie de Baveux.
(3) Voir pp. 62 et 71, ci-dessus.
- 91 -
rHôpitai-Géneral, afia d'y installer le Fourneau, qui pourrait ainsi conti-
nuer d'être desservijpar les deux Religieuses de Saint-Thomas-de- Ville-
neuve qui en étaient chargées, et qui se trouveraient alors rattachées à
la Communauté du même Ordre desservant l'Hôpital-Général : il était
bien entendu que, sauf l'appropriation du local, tous les frais d'organisa-
tion et de fonctionnement du Fourneau resteraient à la charge de TEvèque.
La Commission ne pouvait qu'entrer dans ces vues généreuses, et le
Conseil Municipal les approuva par sa délibération du 9 février 1898, en
votant la somme de 463 fr. 38 pour les travaux prévus au devis, et en
stipulant que la convention ainsi intervenue entre l'Evèque et les Hospices
pourrait être résiliée de part et d'autre, sans indemnité, après avertisse-
ment donné six mois à l'avance. C'est en vertu de cette convention que
le Fourneau de Saint- Vincent-de-Paula été établi dans l'ancien bâtiment
de « la Russie », près et à l'est de l'ancienne chapelle Saint-Gratien (1).
Enfin, une délibération de la Commission des Hospices, du 30 mai Nouveaux
190a, approuvée par le Conseil Municipal, le 17 juin de la même année, ravau*-
vota les crédits nécessaires pour l'appropriation d'une salle de la Mater-
nité, la construction d'une boulangerie et l'établissement de chambres
pour pensionnaires au-dessus du local occupé par le Fourneau ; à ces
travaux s'ajoutèrent, par délibérations des 39 mai et 7 juillet 1903, la
construction de cellules d'observation pour les aliénés de passage ; le
tout payé à même des remboursements de créances provenant du legs
Beaupoil (2).
Une mesure toute récente, dont il est difficile de prévoir dès mainte- L'Assistance
nant les conséquences, est appelée certainement à modifier d'une façon . fi
sensible la situation de l'Hôpital-Général : en effet, aux termes de l'arti-et incurables.
cle 31 de la loi du 14 juillet 1905, les hospices publics sont tenus désor-
mais de recevoir gratuitement, autant que leurs ressources propres le
permettent, les vieillards, les infirmes et les incurables ayant leur domi-
cile de secours dans la commune où sont situés ces établissements, et
ayant été désignés pour l'hospitalisation conformément à l'article 19 de la
même loi ; les délibérations de la Commission des hospices des 15 juin
et 23 novembre 1906, et du Conseil Municipal du 3 décembre 1906, ont
fixé à 63 le nombre des lits dont la Ville peut disposer en faveur des
hospitalisés, vieillards, infirmes ou incurables, ayant leur domicile de
(1) Voir p. C7, ci-dessus.
; ja) Archives de }a Mairie jie Baycux \ voir page 63, ci-dessus.
- 92 -
secours à Bayeux (i) ; mais le nombre des assistés admis à l'hospitalisation
étant de beaucoup supérieur à ce chiffre de lits disponibles, il reste à
savoir quelles seront, pour le budget des hospices de Baveux, les résul"
tats définitifs de la loi d'assistance de 190s : c'est ce qui, nous le répétons,
semble bien difficile à déterminer quant à présent.
Citons, en terminant, les passages principaux de la délibération par
laquelle le Conseil Municipal donnait, le ao décembre 1901, un avis favo-
rable à la demande d'autorisation formée par les Religieuses de l'Hôpital-
Général :
€ Les Sœurs hospitalières de Saint-Thomas-de-Villeneuve, dit cette
délibération, desservent l'hospice depuis 1807 ; elles sont actuellement
au nombre de seize, y compris Madame de Kergommeau, Supérieure, en
fonctions depuis 1895 ; quatorze d'entre elles s'occupent de l'Hospice,
maison d'asile pour les vieillards et les enfants, dont la population est en
moyenne de 173 personnes; cet établissement est la propriété des Hospi-
ces, et c'est la Commission administrative qui pourvoit à l'entretien des
bâtiments et du mobilier, à la nourriture du personnel hospitalisé et à
tous les besoins de la maison, ainsi qu'au logement et à la nourriture des
Sœurs hospitalières , qui reçoivent en outre annuellement chacune
100 francs à titre d'indemnité de vestiaire. Les deux autres Sœurs sont
spécialement chargées du Fourneau de Saint-Vincent-de-Paul.
« Depuis près d'un siècle, les Sœurs hospitalières de Saint-Thomas-de-
Villeneuve n'ont jamais créé à la Ville la moindre difficulté : respectueu-
ses des droits de l'autorité civile, se renfermant avec une humble abné-
gation dans l'accomplissement de leurs devoirs charitables, elles se sont
concilié l'estime et la reconnaissance de tous ; elles ont rendu et elles
rendent tous les jours à la Ville de Bayeux des services importants et
très appréciés ; elles n'ont jamais donné lieu à aucune plainte ni à aucun
conflit ; elles se sont toujours soumises à la loi, et loin de s'immiscer dans
des questions étrangères, elles s'acquittent de leur mission avec simplicité,
avec dévouement, et à la satisfaction générale ». (a)
En décernant ces éloges aux dignes Religieuses de l'Hôpital-Général,
l'administration municipale ne faisait qu'interpréter les sentiments de
toute la population bayeusaine ; et nous sommes assurés d'exprimer fidè-
ment la pensée de tous nos concitoyens, en exprimant, pour clore ces
(1) Archives de la Mairie de Bayeux.
(a) Archives de ta Mairie de Pavei**,
— 93 -
pages, le vœu que soient toujours conservées, k nos Hospices bayeusains,
les saintes et dévouées Religieuses qui remplissent si bien, près de nos
pauvres et de nos malades, leur mission sublime d'abnégation et de
charité !...
«vfN#<k«-
LISTE DES BIENFAITEURS
DES
1056 Guillaume Pr, le Conquérant, duc de Normandie, Roi d'Angleterre.
— Fondation de THôtel-Dieu de Bayeux , de l'Hôpital Saint-Gra-
tien, du Prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye, etc.
1166 Henri II, roi d'Angleterre. — Confirmation des fondations du duc
Guillaume-le-Conquérant.
1206 Robert des Ablèges, évèque de Bayeux; Herbert de Charmon ,
haut-doyen du Chapitre de Bayeux ; Hugues de Malestor, grand-
chantre de la Cathédrale. — Reconstruction de l'Hôtel-Dieu.
XIII* Siècle. Louis VIII, le Lion, roi de France. — Don à l'Hôtel-Dieu de
la Halle au blé de Bayeux et d'un droit d'un denier par boisseau
de blé vendu à cette halle.
1227 Mathilde du Moutier. — Don à l'Hôtel-Dieu d'un quartier de fro-
ment à prendre sur ses biens d'Onfarville, à Crouay.
1234 Thomas du Moutier, de Bazen ville. — Don àl'Hôtel-Dieud'un muid
d'orge de rente sur la dime de Bazenville.
1243 Raoul du Thuit. — Don à l'Hôtel-Dieu de la terre de Mocon, à
Audrieu.
1245 Henri de Cormolain. — Don à l'Hôtel-Dieu de 15 quartiers de fro-
ment, 8 setiers d'orge et 1 setier de froment de rente sur biens à
Vaux-sur-Seulles.
1345 Henri de Creully. — Don à l'Hôtel-Dieu d'un muid d'orge à perce-
voir au moulin de Tierceville.
1245 Robert Héribel, de Caen, clerc— Don à l'Hôtel-Dieu dune maison
à Caen, près la porte du Vaugueux.
- 94 -
1^45 Samson de Foumuchon. — Don à l'Hôtel-Dieu de a deniers tournois
de rente sur terres à Argouges-sur-Aure.
1246 Richard de Longues, écuyer. — Don à l'Hôtel-Dieu de 2 sols tour-
nois de rente sur biens à Maisons.
1248 Guy de Conteville, évèquede Bayeux. — Achèvement de l'Hôtel-
Dieu.
1348 Raoul Morin, haut-vicaire de la Cathédrale. — Premier administra-
teur de l'Hôtel-Dieu et bienfaiteur de rétablissement.
1348 Jourdain de Creully. — Don à l'Hôtel-Dieu d'un muid d'orge à per-
cevoir sur les moulins de Tierceville et du Pré.
1349 Jean Pocin , clerc. — Don à l'Hôtel-Dieu d'une pièce de terre à
Vaux-sur-Aure.
XIII* Siècle. Adeline, veuve de Guillaume de Bois d'Elle. — Don à l'Hô-
tel-Dieu de 3 mines de froment t de 3 pains et 3 gelines de rente
sur biens à Tilly et 3 chapons sur biens à Fontenay-le-Pesnel.
XIII* Siècle. Nicolas Lebel, clerc, de Bayeux. — Don à l'Hôtel-Dieu.
XIII- Siècle. Richard de Cambe. — Don à l'Hôtel-Dieu d'une pièce de
terre à Maisons.
1354 Richard Byse. — Don à l'Hôtel Dieu de 9 boisseaux de froment de
rente sur biens à Cussy.
1356 Louis IX, roi de France. — Confirmation des droits de l'Hôtel-Dieu
de Bayeux.
1356 Michel Thomas et Jean de Fraysnet , confirmant l'aumône faite par
Osanne, veuve de Hugues de la Londe. — Don de 3 quartiers
d'orge, 1 geline et 10 œufs de rente sur terres de Bretteville, à
Sully.
1360 Hugues Le Pesant. — Don à l'Hôlel-Dieu de 3 quartiers de froment,
4 pains, 2 gelines et 20 œufs sur biens à Arganchy, 3 quartiers
d'orge et autres rentes sur biens à Gueron.
1360 Jourdain Borel. — Don à l'Hôtel-Dieu d'une petite masure et de
32 boisseaux d'orge sur biens à Cottun.
1366 Durand, fils de Jean La Persone , de Lingèvres. — Don à l'Hôtel-
Dieu de 5 quartiers d'orge de rente sur biens à Lingèvres.
1367 Guillaume Clément, bourgeois de Bayeux.— Don à l'Hôtel-Dieu
d'une pièce de terre à Ellon.
1369 Raoul Gosselin, bourgeois de Bayeux. — Don à l'Hôtel-Dieu de la
moitié' -de ses droits sur le moulin Maaen, sur TAure, à Saint-
Laurent de Bayeux.
— 95 —
1274 Robert de Hottot, écuyer. — Confirmation des droits de l'Hôtel-
Dieu sur son fief de Crouay.
1275 Jean de Mondreville, écuyer, et sa femme Mathilde. — Don à l'Hô-
tel-Dieu de 6 setiers et 8 boisseaux de froment de rente sur biens
à Gueron.
1276 Guillaume Villequint bourgeois de Bayeux. — Don à l'Hôtel-Dieu
de 9 quartiers de froment, dûs par Hernand de Tanis, de Monceaux.
1278 Guillaume Cœur-de-Roy, bourgeois de Bayeux. — Don à l'Hôtel-
Dieu de u sols tournois, 1 geline et 10 œufs de rente, sur une
maison à Bayeux, rue de la Gambette, 7 setiers d'orge sur biens
au Manoir, 2 gelines et 20 œufs sur biens à Fontenailles.
1287 Jeanne, veuve de Raoul Le Verrier. — Don à l'Hôtel-Dieu de pièces
de terre à Crépon et à Notre-Dame de la Poterie de Bayeux.
128& Robert Binet, dit Le Chevalier, bourgeois de Bayeux, et Alix, sa
femme, de la paroisse Saint-Sauveur. — Don à l'Hôtel-Dieu de
17 pièces de terre à Longueville et à Deux-Jumeaux.
1289 Nicolas IV, pape. — Libéralités envers l'Hôtel-Dieu de Bayeux.
1292 Thomas de Coulombs, dit Lohont, prêtre. — Don à l'Hôtel-Dieu de
19 quartiers de froment de rente sur une maison à Coulombs.
1296 Philippe IV, le Bel, roi de France. — Confirmation des droits de
l'Hôtel-Dieu ; don du Moulin et de l'Hôpital-d'en-face.
1297 Cécile, veuve de Jean Lebel, bourgeois de Bayeux. — Don à l'Hôtel-
Dieu de 11 vergées et demie de terre et autres fonds à Rubercy.
1297 Emme, veuve de Raoul.de Brée. — Don à l'Hôtel-Dieu de 13
boisseaux de froment sur biens à Maisons et de tous ses biens
meubles.
1297 Julienne du Bouffey. — Don à l'Hôtel-Dieu de tous ses biens à
charge de services religieux.
.1299 Henri de Saint-Sulpice, écuyer. — Don à l'Hôtel-Dieu de un setier
de froment de rente sur une terre à Maisons.
1300 Renouf Le Provost. — Don à l'Hôtel-Dieu d'une pièce de terre à
Carcagny.
1301 Richard de Septvans. — Don à l'Hôtel-Dieu de 23 boisseaux de
froment, 2 gelines et 20 œufs de rente sur une maison à Nihault.
1304 Martin Boissart le jeune, de Rubercy. — Don à l'Hôtel-Dieu de
14 boisseaux d'orge de rente.
13 14 Jean de Creûily, seigoeur d'Onfarville. — Confirmation des droits
de l'Hôtel-Dieu sur son fief de Crouay.
— 9G —
- >. \> K- Hutin, roi de France. — Confirmation des droits de
Sou t- Dieu,
v ,\m Vv»n. — Don à THôtel-Dieu de tous ses biens sis à Longue ville.
;^,h VvUhne, veuve de Jean de Vaux. — Libéralités envers THôtel-
Dicu.
OxM Jeanne Osbert, d'Esquay. — Don à THôtel-Dieu d'une demi-acre de
terre à Esquay.
nos Charles IV, le Bel, roi de France. — Confirmation des droits de
THôtel-Dieu.
1401 Colin Duclos, écuyer. — Don h THôtel-Dieu d'un setier de froment
de rente sur biens à Vienne.
1408 Jean Le Bec, docteur médecin. — Don à THôtel-Dieu de 6 sols de
rente et 1 livre de poivre.
1430 Henri V, roi d'Angleterre. — Confirmation des droits de THôtel-
Dieu.
141a Nicole du Haguier, prêtre.— Don à THôtel-Dieu de 5 sols et 1 cha-
pon de rente sur biens à Carcagny et de rentes sur biens à
Bernières.
1440 Colin de Cussy et Robine, sa femme. — Don à THôtel-Dieu de 40
écus d'or et 18 boisseaux de froment sur biens à Fresnay-le-
Crotteux.
1496* Jeanne, veuve de Jean Le Marié, de La Cambe. — Don à THôtel-
Dieu de ses biens sis à La Cambe.
1465 Yon Lhoste. — Remise à THôtel-Dieu de son droit à la moitié de
cinq vergées de terre à Crépon.
1476 Richard Morin et sa femme, de Cremel. — Don à THôtel-Dieu de
7 boisseaux de froment.
J515 Jean Duperroy. — Don à THôtel-Dieu de 10 sols de rente sur biens
à Crouay.
1541 Pierre Rouland, de Saint-Vigor-le-Grand. — Don à THôtel-Dieu de
104 boisseaux de froment sur un jardin à Pouligny.
XVIIe Siècle. Louis XIII, roi de France et de Navarre. — Confirmation
des droits de THôtel-Dieu.
1641 Jean Jullien, sieur de la Hunaudière et de TEspine, prêtre de TOra-
toire. — Don de 10.000 livres pour la fondation de la Commu-
nauté de THôtel-Dieu.
164 1 Marie-Madeleine Jullien de la Hunaudière. — Fondation de la Com-
munauté de THôtel-Dieu.
- 97 —
1654 Catherine de Bsauvallet, veuve de M. de Beauvallet, écuyer et
médecin du Roi. — Don à THôtel-Dieu de )0 livres de rente pour
achat ou location d'une maison pour les pauvres passants.
1660 Michel Folterue. — Don à l'Hôtel-Dieu de 10 livres de rente sur
René d'Escajeul, écuyer.
1666 François de Nesmond , évèque de Bayeux. — Fondation de l'Hôpi-
tal-Général des pauvres renfermés.
1676 Louis XIV, roi de France et de Navarre. — Création de droits sur
les boissons au profit des Hospices.
1676 Raymond Baucher, chanoine de Moon. — Fondation de l'école pour
les jeunes filles de l'Hôpital-Général.
1680 Jean-Michel de Bagnol , chanoine d'Esquay, puis Pénitencier de la
Cathédrale de Bayeux. — Don de 1^00 livres pour fondation de
deux lits à l'Hôtel-Dieu, pour les pauvres de Sainte-Honorine-de-
Ducy et d'Esquay.
Don de 1.000 livres au Bureau des pauvres pour recevoir deux
pauvres, garçons ou filles, à l'Hôpital-Général.
1683 Louis XIV, roi de France et de Navarre. — Libéralités envers les
Hospices de Bayeux.
1686 Raymond Baucher, chanoine de Colom bières. — Don de 1409 livres
10 sols pour acquisitions de rentes à l'Hôpital-Général.
1688 Elisabeth Le Chevallier, de Tour. — Don à l'Hôpital-Général de
10 livres de rente à prendre sur Etienne Le Chevallier, sieur de la
Montaignette.
169a François de Nesmond, évêque de Bayeux. — Don à l'Hôpital Géné-
ral des terres de Commes et de Neuilly.
1694 Jacques Folliot, bourgeois de Bayeux. — Don de 35 livres de rente
à l'Hôpital-Général.
1696 François de Nesmond, évéque de Bayeux. — Construction de la
maison conventuelle de l'Hôtel-Dieu.
1697 Jean Ratier, trésorier de la Cathédrale, ancien prieur de Saint-Jean-
l'Evangéliste. — Don à l'Hôpital-Général de 1900 livres et du
capital d'une rente due et remboursée par M. Saint-Loup Marais
à Vaucelles.
1698 Marie Le Vaillant et Françoise de Lorme, sa fille, maltresses d'école
à Neuilly. — Don aux Hospices de 450 livres de rente.
1698 Charles de Longaunay, Haut-Doyen du Chapitre. — Legs de ses
biens meubles aux Hospices.
— 98 —
699 M- de Saint-Quentin, chanoine de Castilly. — Don de 900 livres
aux Hospices.
699 François-Timoléon de Choisy, Haut-Doyen du Chapitre.— Don de
75 livres à THôpital-Général.
699 Dubreuil-Minet, commissaire des saisies réelles à Bayeux. — Don
de 300 livres aux Hospices.
701 François de Nesmond, évêque de Bayeux. — Construction de la
chapelle des Religieuses de l'Hôtel-Dieu.
701 Veuve Le Parfait. — Don de 50 livres à l'Hôpital-Général.
701 Gilles Guérin. — Don à l'Hôtel-Dieu de 100 livres de rente sur
Jean Néel de Huppain, Marie Cornet et Olivier Néel de la Cail-
lerie, dont 80 livres pour un lit.
704 François Chrétien , chanoine du Locheur. — Don à l'Hôpital- Gé-
néral de 600 livres à convertir en rentes.
708 Gilles Basly , chanoine de Pézerolles , seigneur de Subies et de
Bussy. — Don à l'Hôtel-Dieu de 1440 livres et fondation d'un
lit.
708 Michel Suhard, sieur de Loucelles. — Fondation d'un lit à l'Hôtel-
Dieu.
711 Gabrielle de Hainaut, veuve de Philippe de Méhérenc , écuyer,
sieur de Bellefontaine. — Don de 50 livres de rente aux pauvres
malades de l'Hôtel-Dieu.
711 Marguerite Hermerel, veuve du sieur de la Fortemain, de Bayeux.—
Don de 100 livres de rente aux Hospices.
712 M. de Bailleul , archidiacre des Veys. — Don de 1000 livres aux
Hospices.
713 Judith de Marcadey, veuve de Henri-François Suhard, écuyer, sieur
de la Couture, de la paroisse Saint-Vigor-le-Petit. — Don à l'Hô-
tel-Dieu de 180 livres de rente sur biens à Sainte-Mère-Eglise , et
de 100 livres de rente pour fondation d'un lit.
716 Marie et Madeleine Noël, sœurs, de la paroisse de Sully. — Don de
504 livres pour les pauvres malades de l'Hôtel-Dieu.
718 Barthélémy Fleuret, ancien cuisinier de Mgr de Nesmond.— Don
de 6000 livres au Bureau de Chanté , pour la fondation d'une
école pour les garçons pauvres de l'Hôpital-Général et de la Ville.
718 Charles Gênas, ancien curé de Fresnay-le-Crotteux. — Don à l'Hô-
pital-Général pour recevoir Marie Démares, sa nièce, et la soigner
jusqu'à sa mort.
- 99 -
1718 Madeleine d'Auxais, veuve de Robert Roger, sieur du Vigney. —
Don de 600 livres pour les pauvres renfermés de THôpital-
Général.
1720 Louis XV, roi de France et de Navarre. — Don à THôpital-Général
de 267 livres par an sur le produit des tailles.
1721 Louis XV, roi de France et de Navarre. — Don à l'Hôpital Général
de droits sur les boissons, les réceptions et les maîtrises.
1730 Marie Le Vallois, de Saint-Martin de Bayeux. — Don de 900 liypejj
aux pauvres malades de THôtel-Dieu.
1733 Ambroise Philippe, curé de Saint-Ouen de Bayeux. — Don de
1.000 livres aux pauvres malades de THôtel-Dieu.
1733 Gabrielle-Agnès Poirier, épouse de Julien de Baize, seigneur de
Bretteville-le-Rabet. — Fondation d'un lit à THôtel-Dieu.
1736 Jeanne Gisle, de Saint-Patrice de Bayeux. — Don de 700 livres à
THôtel-Dieu.
1736 Henri Dubois, au nom de deux donateurs anonymes. — Don de
1.200 livres à l'Hôtel-Dieu.
1736 René Le Roquais. — Don de 1.000 livres pour les pauvres mahdes
de THôtel-Dieu.
1737 Marguerite Suhard, veuve du Fayel des Haufoins, et Suzanne Scelles
•de Létanville. — Don de 2.100 livres pour fondation d'un lit à
THô tel-Dieu.
1738 Pierre Cicille, sieur des Graviers, bourgeois de Bayeux. — Don aux
Hospices.
1739 Michel Suhard de Loucelles. — Don de 900 livres pour fondation
d'un lit à THôtel-Dieu.
1739 Claude Fleury, lieutenant du premier chirurgien du Roi. — Don à
THôpital-Général d'une rente de 101 livres et 2 canards, et à
THôtel-Dieu d'une rente de 76 livres et 1 canard, et de diverses
parties de rentes, dont une de 50 livres pour honoraires du
chirurgien.
1739 Marc- Antoine-Auguste d'Hermerel. — Constitution de rente en
faveur des Hospices.
1739 Anne Baston, veuve de Gabriel Clouaire. — Legs à THôpital-Géné-
ral de tous ses meubles et objets mobiliers, dont la vente produit
282 livres 4 sols 6 deniers.
1743 M"' Becquet, de la paroisse Saint-Sauveur de Bayeux. — Legs de
ses meubles pour fondation d'un lit à THôtel-Dieu,
— 100 — I
1
1744 M. Binet, curé de Monceaux. — Don aux Hospices.
1744 Marguerite Saillenfest, veuve de la Cocquerie-Scelles. — Don de
2.000 livres aux pauvres malades de l'Hôtel-Dieu.
1744 Robert Dubosq, ancien curé de la Poterie. — Legs de ses biens aux
Hospices.
1745 Adrien de Saffray, curé de Hérils. — Legs à l'Hôpital-Général de
ao livres de rentes, et du reste de ses biens à l'Hôtel-Dieu.
1745 Jeanne du Vivier, dame de Crouay et Longeau. — Don de 6.300
livres pour fondation de trois lits à l'Hôtel-Dieu.
1745 Marie-Anne Panel, Sœur de Saint-Benoît, et Sœur Le Provost, sa
nièce. — Don de 80 livres de rente pour fondation d'un lit à
l'Hôtel-Dieu.
1747 Renée Houlette, de la paroisse Saint-Jean. — Legs de ses meubles
et effets à l'Hôpital-Général.
1747 François-Marc-Lambert Le Tuai, chirurgien. — Abandon aux Hos-
pices, pour la durée de son adjudication, de 20 sols par tonneau
de cidre sur les droits d'octroi.
1748 Simon Achard, obitier et ancien vicaire de Cormolain. — Don de
100 pistoles au Petit Bureau.
1749 Bernard de Campagne, chanoine des Essartiers. — Legs à l'Hôpital-
Général de ses meubles, dont la vente produit 20 livres de rente.
1749 Marie-Thérèse Closet, veuve de Robert Piquet de Valgeois, de
Coutances. — Don à l'Hôpital-Général de 1.000 livres, employées
à la construction des murs de clôture du jardin.
1750 Jeanne du Vivier, dame de Crouay et Longeau. — Don à l'Hôtel-
Dieu de 10.000 livres pour l'agrandissement de la Salle des
Malades.
1751 Jean-Baptiste de Biaudos, Haut-Doyen du Chapitre de la Cathédrale.
— Construction du Pensionnat de l'Hôtel-Dieu.
1751 M'" Crouet. — Legs à l'Hôpital-Général.
175a M. Sandret, curé de Saint-Exupère, au nom de M1"' de Lan. — Don
à l'Hôtel-Dieu de 637 livres 10 sols pour fondation d'un quart de
lit en faveur des pauvres de Neuilly.
1752 M. de Bailleul. — Don aux Hospices.
1752 M. Onfroy, ancien économe. — Don aux Hospices.
17*2 Ambroise Philippe, curé de Saint-Ouen. — Don aux Hospices.
175a M. Hugon, vicaire-général. — Reconstruction de la salle de travail
du Petit-Bureau.
— 101 —
1754 Richard Gosset, vicaire-général. — Fondation d'un lit à THôpital-
Général.
1757 M. Le Bas deCambes, chanoine de Froide-Rue.— Don de 600 livres
à THôtel-Dieu.
1757 M. le duc de Rochechouart. — Don aux Hospices.
1758 Germain Massieu, domestique. — Legs de 50 livres aux Hospices.
1758 Jeanne Fouin, veuve de René Le Fillastre, lieutenant de cavalerie.—
Don de 1000 livres pour fondation d'un lit à THôtel-Dieu.
1759 Guillaume Varin, d'Isigny. — Legs de 400 livres à l'Hôpital , pour
constitution de 17 livres 14 sols de rente.
1760 Pierre Vauquelin, bourgeois de Bayeux. — Fondation d'un lit à
THôtel-Dieu.
1761 Mme Bonnemie, veuve Plançon. — Fondation d'un demi-lit pour les
pauvres de Saint-Loup de Bayeux et de N. D. de la Poterie.
1761 M. Le Prêtre, curé de Saint- Exupère. — Don aux Hospices.
1761 M. Dumont, chanoine de Saint-Pierre. — Don aux Hospices.
1764 Richard Gosset, vicaire-général.— Don de 4.000 livres pour fonda-
tion de deux lits à l'Hôpital Général.
1767 Pierre Le Boursier, chanoine de Saint-Germain. — Don d'une rente
de 50 livres à l'Hôpital-Général.
1769 Richard Gosset, vicaire-général. — Don de 5.000 livres pour fonda-
tion de deux lits à l'Hôtel-Dieu.
1769 MI,e Vaultier. — Fondation d'un demi-lit à THôtel-Dieu pour les
pauvres de Crouay.
1769 Olivier d'Amours, écuyer, seigneur de Fontenay-le-Pesnel, Villiers-
le-Sec et autres lieux. — Fondation d'un lit à THôlel-Dieu.
1770 François- Antoine de Petitcœur, écuyer, seigneur de Beauvallon. —
Fondation d'un lit à THôtel-Dieu.
1771 Pierre Louis Gosset, chanoine de Mathieu. — Don aux Hospices.
1771 Pierre Le Boursier, chanoine de Saint Germain. — Legs à THô-
pital-Général de tous ses meubles, qui sont vendus 10.365 livres.
1774 Richard Gosset, vicaire général. — Fondation d'un lit à l'Hôpital-
Général.
1775 Heurtin, curé de Barbeville. — Fondation d'un demi-lit à THôtel-
Dieu.
1776 Terrée, prêtre. — Legs aux Hospices.
1779 Marie-Charlotte Rogier, veuve de Gabriel Rogier, de TEpinay. —
Legs à THôpiUl-Général de 11.000 livres et 9 livres de rente.
- îoâ -
1779 Jean-François Viel, chanoine, principal du Collège de Bayeux. —
Legs de ses meubles et effets à l'Hôpital-Général.
1783 Le Vanier avocat. — Legs aux Hospices.
1783 Perinne Gautier. - Legs aux Hospices.
1783 M. le Chevalier de Molandé. — Legs de 400 livres aux Hospices.
1785 Marie Catherine Folliot, fille d'un élu en l'Election de Baveux. —
Don aux Hospices de six boisseaux de froment à prendre sur ses
biens à Saint-Vigor-le-Grand.
1788 M. l'abbé d'Albignac, chanoine de la Cathédrale. — Don aux Hos-
pices.
1789 Angélique-Marie Gillette Le Hot-Duférage, veuve de Pierre Charles
de Banville. — Don de 6.000 livres aux Hospices.
1789 M. de Marguerye, Haut-Doyen du Chapitre. — Don aux Hospices.
1792 M. Seigle. — Don de 100 livres pour achats de blé aux Hospices.
1792 M. Demortreux, Doyen du Chapitre. — 4.500 livres aux Hospices
pour achats de blé.
1794 M. Le Gouye. — Don de 1.300 livres aux Hospices.
1794 M. Le Valois. — Don à l'Hôtel-Dieu de 100 bûches de bois de
chauffage.
1796 Michel Le Courtois de Surlaville. — Don de 30.000 livres à l'Hôpital-
* Général.
1798 M,n* Després. — Don de 2.373 livres aux Hospices.
1799 Henri-Geoffroy-Cyrus, marquis de Bricque ville. — Don aux Hos-
pices de éoo.livres, de 27 sacs de blé, et de la dépense de six
semaines et plus s'il est nécessaire.
1802 M. Lanjalley. — Don de 400 francs aux Hospices.
1804 M. de la Bellière. — Don de 1.000 francs pour achat de toile aux
Hospices.
1804 Madeleine Hélye, veuve Cahier. — Don aux Hospices d'immeubles
à Fontenay-sur-les-Veys, d'une valeur de 16.500 francs.
1804 Charles-Louis Bauquet de Surville, marquis de Campigny. — Don
de 600 francs aux Hospices.
1804 Mme Denis Boulogne. — Don de 600 francs aux Hospices.
1805 M. l'abbé de Marguerye. — Don de toile aux Hospices.
1806 Jérôme-Marie Dupucé. — Habillement de six garçons et six filles
de l'Hôpital-Général.
181 1 Napoléon Ier, empereur des Français. — Don de 6.000 francs aux
Hospices.
— 103 —
1819 Angélique-Marie Gillette Le Hot-Duférage, veuve de Pierre-Charles
de Banville. — Don de 2.000 francs et de 700 aunes de toile, dont
moitié à l'Hôtel-Dieu et moitié à l'Hôpital-Général.
1819 Marie-Catherine Guillemin, veuve Pinel. — Don de 2.500 francs
pour achat de rentes à l'Hôpital-Général.
1823 Charles-François Le Moussu, archiprêtre de Notre-Dame, de la part
d'un anonyme. — Don à l'Hôtel-Dieu de 260 francs de rente pour
fondation d'un lit en faveur des pauvres de Saint- Vigor-le-Grand
et de Sommervieu.
1823 M. l'abbé Eudeline, de la part d'un anonyme. — Don de 30 francs de
rente à l'Hôpital-Général , pour récompenser, cinq fois par an,
un garçon et une fille qui se seront distingués par leur piété, leur
docilité et leur amour du travail.
1828 Alexandre Brasard, curé de Chouain. — Don à l'Hôpital-Général
d'une rente de 150 francs et d'une propriété à La Bazoque, louée
350 francs, à charge de 12 messes par an dans la chapelle.
1829 M,,e le Romain. — Legs à l'Hôtel-Dieu d'une rente de 120 livres
(118 francs 51), pour distribuer aux pauvres sortant de l'Hôpital.
1833 Louise Leroy, veuve de Pierre Seibert. — Legs aux Hospices d'une
rente de 100 francs.
1834 Mathurine de Kéraudren , supérieure de l'Hôpital-Général. — Don
à l'Hôpital-Général d'un jardin légumier de 100 francs de revenu.
1835 Anne Françoise Fouquet, veuve Basley. — Legs à l'Hôtel-Dieu d'une
rente de 250 francs 50 pour les malades des deux sexes désignés
par le Juge de Paix.
1837 François-Thomas-Alexandre de Cussy, chanoine, vicaire-général. —
Legs à l'Hôpital-Général de 600 francs pour achat de renies.
1837 M^e Joret, née Quesnel. — Don à l'Hôpital-Général d'une rente de
87 francs 50, pour recueillir son parent infirme, Paul Quesnel.
1838 M. Le Provost de Rouxeville. — Don à l'Hôtel-Dieu de 20.000 fr.
pour prolonger le séjour à l'Hôpital des malades, et principale-
ment des pères de famille de la classe ouvrière.
1842 Thérèse-Jacqueline Delalande, veuve Loubens de Verdalle. — Legs
de ses meubles, vendus 2. 146 francs 23 , pour la literie et la lingerie
de l'Hôpital-Général et de l'Hôtel-Dieu.
1843 Catherine-Victoire Jean-Delamare, veuve Depierre. — Don à l'Hô-
pital-Général de 300 boisseaux de charbonnette chaque année,
avant le jour Saint-Jean-Baptiste.
— 104 —
1843 Julienne-Laure-Luce-Charlotte de Boisdelle de Feuguerolles, veuve
de Marguerye d'Airel. — Don aux Hospices d'une rente de
197 francs 52.
1844 M. l'abbé Le Héricy. — Legs de 500 francs aux pauvres de l'Hôpi-
tal-Général.
1845 M. l'abbé Michel, vicaire-général. — Don à l'Hôtel-Dieu de 200 fr.
de rente pour un lit de 200 jours en faveur des pauvres non domi-
ciliés à Bayeux, à la désignation de M. l'Archiprêtre de Notre-
Dame.
1846 Georges-Nicolas Danne, curé de Gueron. — Legs aux Hospices
d'une maison à Saint-Vigor-le-Grand, de 350 francs de revenu.
1846 M. Dubuisson. — Legs à l'Hôpital Général de la moitié de ses
meubles.
1848 Michel Duval. — Legs de 500 francs aux Hospices pour achat de
rentes.
1851 Mlie Le Chevalier.— Legs à l'Hôtel-Dieu d'une rente perpétuelle de
76 francs 50 et 2 chapons.
1857 Louis François Robin, évèque de Bayeux. — Legs à i'Hôpital-Géné-
ral de 2.000 francs (employés à l'achat de 9*3 francs de rente)
pour achat de tabac aux vieillards de l'Hospice.
1857 M,le Pilet. — Legs aux Hospices de la pièce de terre du Martel, à
Commes, d'une valeur de 1725 francs.
1858 Jacques-Marin Hébert, ancien huissier à Bayeux. — Legs aux Hos-
pices de rentes de 2 hectolitres de blé , 2 poulets gras , 24 fr. 08,
15 fr. 80, 14 fr. 81 et 11 fr. 85.
1861 Louise-Antoinette Blancagniel, tourière à l'Hôtel-Dieu.— Legs aux
Hospices, employé à l'achat de 79 francs de rente sur l'Etat.
1868 Julie Dérobert. — Legs aux Hospices d'une pièce de terre à Vouilly,
louée 60 francs, d'une sofnme de 680 fr. et de 6 fr. 25 de rente.
1868 Jacques-François Desfossés. — Legs à l'Hôtel-Dieu d'une rente de
436 francs 25, pour fondation d'un lit en faveur des pauvres de
Saint-Loup.
1868 Marie-Elise Le Tellier. — Legs aux Hospices de 562 francs de rentes,
et d'une propriété à Saint-Loup, louée 1030 francs.
187 1 Frédéric-Grégoire d'Agneaux. — Legs à l'Hôpital Général de
10.000 francs pour achat de rentes pour l'entretien du linge.
1871 Auguste-Gauquelin Despallières. — Legs de 300 francs à l'Hôtel-
Dieu pour les pauvres malades d'affections de poitrine.
- 105 -
187 1 Maurice Le Gouy.— Legs aux Hospices, d'immeubles loués 1840 fr.,
à Saint-Martin-des-Entrées.
1875 Marie-Olympe-Clémence Breby, veuve Vernet. — Legs aux Hos-
pices, de 456 francs 25 de rente, pour fondation d'un lit en faveur
des pauvres de Vaux-sur-Aure, à l'Hôtel-Dieu.
1877 M. l'abbé Verrier. — Legs de 700 francs de rentes aux Hospices.
1880 Raoul Liégard. — Legs de 20.000 francs pour fondation d'un lit de
vieillard à l'Hôpital-Général, et d'un lit d'incurable indigent à
l'Hôtel-Dieu.
1882 Mme Hermerel, née Onfroy.— Legs à l'Hôpital-Général de 100 franc$,
de mobilier et de linge estimés 743 francs.
1883 Jean-Jacques-Mathieu Le Normand. — Legs à l'Hôpital-Général de
200 fr. pour achat de bas et de souliers aux petites filles pauvres.
1884 M. Maignac. — Legs de 500 francs à l'Hôpital-Général.
1884 Mme Couppey. — Legs de 1.000 francs pour achat de rentes à l'Hô-
pital-Général.
1884 Stéphanie-Augustine Drouet, veuve Beuville. — Legs de 600 francs
de rente aux Hospices.
1889 M. Jouve. — Legs aux Hospices d'immeubles à Saint-Loup et à
Saint-Laurent-sur-Mer; la vente a produit 573 francs de rente.
1891 Fanny Roptin, institutrice à Bayeux. — Legs de 6.000 francs à l'Hô-
pital-Général et de 2.000 francs à l'Hôtel-Dieu.
1893 Adèle-Laurentine Bessin. — Legs de 500 francs à l'Hôpital-Général.
1894 M. Edine. — Legs de 1500 francs aux Hospices.
1894 M»« Bénard. — Fondation d'un lit à l'Hôtel-Dieu.
5898 Gustave Beaupoil. — Legs aux Hospices d'immeubles et rentes
évalués 90.000 francs.
1900 Elisabeth Simonnet, veuve Vasnier. — Legs aux Hospices de 300
francs de rente.
1902 Anonyme. — Legs à l'Hôpital-Général de 50 francs de rente pour
donner des jouets aux enfants, à Noël et au Ier janvier de chaque
année.
1903 M. Deslandes. — Legs aux Hospices, d'une rente de 123 francs 45.
1905 M. Eudelin. — Legs de 10.000 francs à l'Hôpital-Général, à placer
en rentes pour améliorer l'ordinaire des vieillards.
1905 Antoinette-Amélie Féron, veuve Bidard. — Legs de 5.000 francs à
l'Hôpital-Général, à placer en rentes pour améliorer l'ordinaire
des vieillards.
— 106 —
ADMINISTRATION
DES
HOSPICES DE BAYEUX
depuis l'institution de la Commission administrative
-*>rfN*>*
PRÉSIDENTS
dLe la Coxaaxaaissiosa. adLxaaiaaistrative
MM.
Marc-Antoine Chardon, du 20 avril 1797 (ier floréal an v) au 10 avril 1798
(21 germinal an vi).
Pierre Basley, du 18 avril 1798 (29 germinal an vi) au 8 septembre 1800
(21 fructidor an vm).
Henri-Geoffroy-Cyrus de Bricqueville, du 10 septembre 1800 (23 fructidor
an vin) au 8 juin 1801 (19 prairial an ix).
Jean-François Le Roy, maire, du 8 juin 1801 (19 prairial an ix) au 4 no-
vembre 1805 (13 brumaire an xiv).
Antoine-Marc Genas-Duhomme, maire, du 4 novembre 1805 (13 brumaire
an xiv) au 5 novembre 181 1.
Noël-Corentin Conseil, maire, du 9 avril 18 12 au 7 août 1830.
Jacques-Théodore Le Tellicr, maire, du 5 septembre 1830 au 16 novem-
bre 1837.
Victor Faucon de la Londe, maire, du 14 février 1838 au 18 avril 1838.
Auguste Gauquelin-Despallières, maire, du 3 septembre 1838 au 21 sep-
tembre 1870.
Urbain-Abel Marc, maire, du 28 septembre 1870 au 10 février 1875.
Eugène Niobey, maire, du 24 février 1875 au is mai 1892.
Cyrus-Amédée Pain, maire, du 15 mai 1892 au 20 mai 1900.
Achille-Frédéric Lamy, maire, du 20 mai 1900 au 15 mai 1904.
Henri-Pierre Delmas, maire, du 15 mai 1904.
— 107 —
MEMBRES
d.e la Goxrk3aa.issioxi ad.xninist=ati-ve
B
D
Nota. — Les lettres A , B, C , D, E, F, après la date de la nomination, indiquent la
succession à chaque siège d'administrateur.
MM.
20 Avril 1797 A Marc-Antoine Chardon, du ao avril 1797 (ier flo-
réal an v) au 10 avril 1798 (21 germinal an vi).
Pierre Basley, du 20 avril 1797 (Ier floréal an v)
au 13 février 18 16.
Louis-Jean Bertauld, du 20 avril 1797 (ier floréal
an v) au ier avril 1819.
Antoine-Marc Genas-Duhomme, du 20 avril
1797 (i*r floréal an v) au 29 mars 1805.
E Henri-Geoffroy-Cyrus de Bricqueville , du 20
avril 1797 (1" floréal an v) au 17 novembre 1824.
18 Août 1798 A Pierre-Jacques Duféron de Lamache, du 18 août
1798 (ier fructidor an vi) au 2 août 1799 (15
thermidor an vu) , en remplacement de
M. Chardon.
2 Août 1799 A Jérôme-Marie Dupucé, du 2 août 1799 (15 ther-
midor an vu) au 14 février 1806, en remplace-
ment de M. Duféron de Lamache.
8 Février 1806 D Pierre-François Hébert d'Orval, du 8 février 1806
au 8 avril 1832, en remplacement de M. Ge-
nas-Duhomme.
23 Mars 1807 A Antoine-Raoul Le Bègue de Germiny, du 28 mars
1807 au 27 janvier 1818, en remplacement de
M. Dupucé.
11 Décembre 1817 B Charles-François Le Moussu, archiprêtre de
Notre-Dame, du 11 novembre 18 17 au 24 no-
vembre 1826, en remplacement de M. Basley.
15 Décembre 1820 A François Le Sieur, du 15 décembre 1820 au 11
décembre 182 1, en remplacement de M. Le
Bègue de Germiny.
C Alexandre-Marie Tardif, du 15 décembre 1820
au 19 avril 1848, en remplacement de M. L.-
J. Bertauld.
— 108 —
15 Mai
1824 A
17 Novembre 1S24 E
16 Février 1836 E
1" Mars 1837 B
16 Janvier 1829 B
28 Octobre 1830 A
16 Janvier 1831 A
6 Février 1838 D
13 Juin
1838 D
23 Novembre 1841 E
9 Janvier 1845 E
20 Juin
B
1847 A
10 Mars 1849 C
François-Thomas-Alexandre de Cussy, chanoine,
vicaire-général, du 15 mai 1824 au 18 août
1830, en'remplacement de M. Le Sieur.
Jacques Montégu, du 17 novembre 1824 au 13
décembre 1825, en remplacement de M. de
Bricqueville.
Joseph-Alexandre Douesnel-Dubosq , du 16 fé-
vrier 1825 au 5 mai 1841, en remplacement de
M. Montégu.
Félix de Rotz, du i'r mars 1827 au 7 mars 1828
en remplacement de M. l'abbé Le Moussu.
Jacques Le Fèvre, du 16 janvier 1829 au 23 no-
vembre 1844, en remplacement de M. de Rotz.
Jean-Baptiste-Gabriel Delauney, du 28 octobre
1830 au 14 décembre 1830, en remplacement
de M. l'abbé de Cussy.
Jean-Baptiste Couespel, du 16 janvier 1831 au
20 mars 1847, en remplacement de M. Delau-
ney.
Jacques-Nicolas, chevalier de Valois, du 6 février
1838 au 7 mars 1838 9 en remplacement de
M. Hébert d'Orval.
Jacques-Louis Pitard-Dumesnil , du 13 juin 1838
au 27 novembre 1863 , en remplacement de
M. Jacques-Nicolas, chevalier de Valois.
Noël-Corentin Conseil, du 23 novembre 1841 au
25 septembre 1844 , en remplacement de
M. Douesnel-Dubosq.
Gustave Le Bègue de Germiny, du 9 janvier
1845 au 5 juin 1860, en remplacement de
M. Conseil.
Louis-François Mallet, du 9 janvier 1845 au 18
mars 1882, en remplacement de M. Le Fèvre.
Jean-François Olive, du 20 juin 1847 au 9 mars
1881, en remplacement de M. Couespel.
Alexandre Douesnel-Dubosq, du 10 mars 1849
au 13 février 1875 , en remplacement de
M. Tardif.
— 109 —
23 Juin 1860 £ Frédéric-Grégoire d'Agneaux, du 23 juin 1860 au
2 février 1871, en remplacement de M. de
Germinv.
23 Janvier 1864 D Alfred Etienne, du 23 janvier 1864 au 30 décem-
bre 1879 , en remplacement de M. Pitard-
Dumesnil.
15 Avril 1871 E Alfred de Bricqueville, du 15 avril 1871 au 30
décembre 1879 , en remplacement de M.
d'Agneaux.
17 Septembre 1873 F Michel Frémanger, curé de Saint Exupère, du
17 septembre 1873 aui*rjuin 1874, nommé en
exécution de la loi du 21 mai 1873.
24 Juin 1874 F Abel Germain, archiprêtre de Notre-Dame , du
24 juin 1874 au 19 mars 1876, en remplace-
ment de M. l'abbé Frémanger.
10 Avril 1875 C Urbain-Abel Marc, du 10 avril 1875 au 29 juin
1877, en remplacement de M. Douesnel.
7 Juin 1876 F Aldric duBisson, curé de Saint-Patrice, du 7
juin 1876 au 30 décembre 1879, en remplace-
ment de M«r Germain.
25 Février 1887 C Anatole Gourdier- Deshameaux, du 25 février
1878 au 12 janvier 1881 , en remplacement de
M. Marc.
30 Décembre 1879 D Narcisse Pilet des Jardins, du 30 décembre 1879
au 27 juin 1881, nommé par le Gouvernement,
en exécution de la loi du 5 août 1879, en rem-
placement de M. Etienne.
F Léon Collard, archiprêtre de Notre-Dame, du 30
décembre 1879 au 4 février 1884, nommé par
le Gouvernement en remplacement de M.
l'abbé du Bisson.
E Achille Frédéric Lamy, du 30 décembre 1879 au
17 novembre 1883 , nommé par le Gouverne-
ment en remplacement de M. de Bricqueville.
12 Janvier 1881 C Jean-Pierre Hamel-Thibault, du 12 janvier 1881
au 19 janvier 1883, élu par le Conseil Munici-
pal, en exécution de la loi du 5 août 1879, en
remplacement de M. Deshameaux.
110 -
9 Mars j88i A Casimir Lefèvre, du 9 mars j88i au 7 novembre
1884 , élu par le Conseil Municipal , en rem-
placement de M. Olive, non-acceptant.
5 Juillet 1881 D Charles Métais, du 5 juillet 1881 au 12 octobre
1898, nommé par le Gouvernement , en rem-
placement de M. Pilet des Jardins.
18 Mars 1882 B Tranquille Estienne-Le Personnier, du is mars
1883 au 11 juillet 1892, nommé par le Gou-
vernement en remplacement de M. Mallet.
9 Février 1883 C Cyrus-Amédée Pain , du 9 février 1883 au 6 juin
1884, élu par le Conseil Municipal en rempla-
cement de M. Hamel-Thibault.
17 Novembre 1883 E Norbert-Aristide Galliot , du 17 novembre 1883
au 8 mai 1886, nommé par le Gouverne-
ment en remplacement de M. Bertot, non-
acceptant, et de M. Lamy, démissionnaire.
4 Février 1884 F Léon Le Pelley, du 4 février 1884 au 13 décem.-
bre 1898, nommé par le Gouvernement en
remplacement de M. l'abbé Collard, démis-
sionnaire.
6 Juin 1884 A Anatole Gourdier-Deshameaux , du 6 juin 1884
au 21 juin 1888, élu par le Conseil Municipal
en remplacement de M. Lefèvre.
C Alfred de Bricqueville, du 6 juin 1^94 au 21 juin
1888, élu par le Conseil Municipal en rem-
placement de M. Pain.
8 Mai 1886 E Ernest Desramé-Dubois, du 8 mai 1886.au 14 dé-
cembre 1904, nommé par le Gouvernement
en remplacement de M. Galliot.
21 Juin 1888 A Raymond Le Bègue de Germiny, du 21 juin 1888
au 23 mai 1892, élu par le Conseil Municipal
en remplacement de M. Deshameaux.
C Louis Tavigny-Dulonprey. du 21 juin 1888 au
23 mai 1892, élu par le Conseil Municipal en
remplacement de M. de Bricqueville.
23 Mai 1892 A Norbert-Aristide Galliot , du 23 mai 1892 au 18
novembre 1898, élu par le Conseil Municipal
en remplacement de M. de Germiny.
— 111 —
C Eugène-Etienne Renouf, du 23 mai 1892 au 27
mai 1908 , élu par le Conseil Municipal en
remplacement de M. Tavigny.
11 Juillet 1892 B Félix Guillaume- Lamazure, du 11 juillet 1892 au
27 décembre 1895 , nommé par le Gouverne-
ment, en remplacement de M. Estienne-Le
Personnier.
27 Décembre 1895 B Paul Olivier, du 27 décembre 1895 au 16 avril
1902, nommé par le Gouvernement en rem-
placement de M. Guillaunie-Lamazure.
12 Octobre 1898 D Vital Manoury, du 12 octobre 1898 au 14 avril
1902, nommé par le Gouvernement, en rem-
placement de M. Métais, démissionnaire.
18 Novembre 1898 A EugèneBuot,dui8novembre i898au6 juin 1904,
élu par le Conseil Municipal en remplacement
de M. GalHot.
26 Décembre 1899 F Simon Lemarchand, du 26 décembre 1899 au
6 mai 1907, nommé par le Gouvernement en
remplacement de M. Le Pelley.
jî juin 1902 B Arsène Lenormand, du 13 juin 1902, nommé par
le Gouvernement en remplacement de M.
Olivier.
16 Décembre 1902 D Jules Maubanc , du 16 décembre 1.902, nommé
par le Gouvernement en remplacement de
M. Manoury.
6 Juin 1904 A Raymond Le Bègue de Germiny, du 6 juin 1904,
élu par le Conseil Municipal en remplace-
ment de M. Buot.
14 Décembre 1904 E Achille-Frédéric Lamy, du 14 décembre 1904,
nommé par le Gouvernement en remplace-
ment de M. Desramé.
6 Mai 1907 F Georges-Albert Marie, du 6 mai 1907, nommé
par le Gouvernement en remplacement de
M. Lemarchand.
27 Mai 1908 C Sosthène Guillemette., du 27 mai 1908, élu par
le Conseil Municipal en remplacement de
M. Renouf.
- 112 -
RECEVEURS
des Hospices
MM.
Pierre-François Hébert d'Orval, du 20 avril 1797 (i'r floréal an v) au
8 septembre 1800 (21 fructidor an vm).
Jean-Baptiste Mézaise, du 12 septembre 1800 (25 fructidor an vm) au
13 janvier 1829.
Jean-Baptiste Delafontaine, du 13 janvier 1829 au 29 juillet 1863.
Léon Le Paulmier, du 29 juillet 1863 au 17 avril 1891.
Ludovic Le Tuai, du 17 avril 1891 au i6r septembre 1906.
Jules Le Cacheux, du ier septembre 1906.
SECRETAIRES
die a Hospices
MM.
Pierre-Gabriel Le Brun, du 20 avril 1797 (ifr floréal an v) au 10 septembre
1800 (23 fructidor an vm).
François-André Guillemin, du 14 septembre 1800 (27 fructidor an vm) au
15 mai 1802 (as floréal an x).
Pierre-Martin Delafosse, du 15 mai 1802 (25 floréal an x) au 16 décembre
1802 ^25 frimaire an xi).
Louis-Pierre Castel, du 16 décembre 1802 (25 frimaire an xi) au irp sep-
tembre 1807.
Arnaud de Bothéon, du 22 septembre 1807 au 19 novembre 181 1.
François-Auguste Joly, du 19 novembre 1811 au 12 octobre 1815.
François-Nicolas Turgis, du 17 octobre 181 5 au 28 mars 1820.
Jean-François Philippe, du 28 mars 1820 au 11 septembre 1844.
Thomas Aubraye, du 11 décembre 1844 au 31 décembre 1863.
Félix-Henri-Alfred Dédouit, du ier janvier 1864 au 7 novembre 1890.
Ernest-Joseph-Charles Lorillu, du 7 novembre 1890.
ÉCONOMES
des Hospice
MM.
Jean-Baptiste Dreumont, du 25 mars 1794 (v germinal an 11) au 25 juin
1799 (7 messidor an vu).
— 113 —
Jacques Le Coiffier, du ieraoût 1799 (14 thermidor an vu) au 12 décembre
1802 (21 frimnirç an xi).
Louis-Pierre Castel, du 16 décembre 1802 (35 frimaire an xi) au ier sep-
tembre 1807.
Mmo" les Supérieures, chacune pour son établissement, du ier septembre
1807 au îa janvier 1859.
Adolphe Delauney, nommé le 16 mars 1837, n'est pas entré en fonctions.
Thomas Aubraye. du 12 janvier 1859 au 31 décembre* 1863.
Félix-Henri-Alfred Dédouit, duicp janvier 1864 au 7 novembre 1890.
Ernest-Joseph-Charles Lorillu, du 7 novembre 1890.
ARCHITECTES
dLes Hoipicei
MM.
Alexandre-Michel Fouquet, du 30 mai 1806 au 6 janvier 1809.
Pierre Dupont, du 14 mars 1809 au 28 mars 1820.
Edouard Lair de Beau vais, du 28 mars 1820 au 25 juin 18^1.
Jean-Jacques-Alphonse Delauney, du 2 juillet 185 1 au 28 juillet 1881.
Georges Moùtier, du 3 août 1881.
MÉDECINS ET CHIRURGIENS
dLes Hoipicei
MM.
Claude Fleury, lieutenant du premier chirurgien du Roi sous le règne de
Louis XV.
François-Marc-Lambert Le Tuai-Dumanoir, chirurgien des Hospices sous
le règne de Louis XVI, en remplacement de Fleury, son oncle, qui
l'avait désigné pour la survivance de cet emploi.
Dudouet, médecin des hospices sous le règne de Louis XVI.
Michel Le Paulmier, chirurgien-adjoint des hospices le 16 juillet 1788,
chirurgien en chef du 5 février 1801 (16 pluviôse an ix) au 5 novem-
bre 181 1, en remplacement de M. J.-C-C. Le Tual-Dumanoir.
Pierre-André-Jean-Joseph Vernet, chirurgien en chef de l'Hôpital Mili-
taire sous la Révolution.
Jean-Claude-Clément Le Tual-Dumanoir, chirurgien en chef des Hospices
du 20 avril 1797 (ior floréal an v), au 28 janvier 1801.
8
— 114 —
Jean-Jacques Le Sieur, médecin en chef des Hospices, du 20 avril 1797
(ier floréal an v), au 28 avril 1830.
Anne-Michel Desramé, dit Dubois, officier de santé adjoint du 8 février
1801 (19 pluviôse an ix), au 14 juin 1808, en remplacement de M.
. Michel Le Paulnrier.
Antoine Le Cieux. officier de santé adjoint le 14 juin 1808, en remplace-
.' ment de M. Dubois; chirurgien en chef le 15. novembre i8u,en
remplacement de M. Michel Le Paulmier.
Pierre-Frédéric Douesnel, médecin-adjoint le 31 août 1816, décédé en
mai 1830.
Pierre-Paul Huard, chirurgien-adjoint le 31 août 1816, chirurgien en chef
le 11 juin 1830, en remplacement de M. Eudes.
Pierre-Jean Eudes, chirurgien en chef le 9 août 18 19, en remplacement
de M. Le Cieux. démissionnaire ; médecin en chef le 22 mai 1830, en
remplacement de M. Le Sieur, décédé.
Auguste Gauquelin-Despallières, chirurgien-adjoint le 30 juin 1829, en
remplacement de M. Huard; médecin-adjoint Je 11 juin 1830, en
remplacement de M. Douesnel; médecin en chef le 2 novembre
1870, en remplacement de M. Gustave Le Paulmier.
Michel-Louis-Gustave Le Paulmier, chirurgien-adjoint le 22 juin 1830, en
remplacement de M. Despallières ; chirurgien en chef le 16 octobre
1844, en remplacement de M. Huard ; médecin en chef le 6 décem-
bre 1847, en remplacement de M. Eudes ; médecin en chef honoraire
le 1 novembre 1870.
Thomas-François Deinagny, chirurgien-adjoint le 2 novembre 1844, en
. remplacement de M. Le Paulmier ; chirurgien en chef le 20 décem-
bre 1847, en remplacement de M. Le Paulmier.
Jean-Charles Nicolle, chirurgien-adjoint le 19 avril 1848, en remplace-
ment de M. Deinagny; médecin-adjoint le 2 novembre 18704 en
remplacement de M. Despallières ; médecin en chef le 26 avril 1871,
en remplacement de M. Despallières.
Antoine-Auguste Basley, chirurgien-adjoint le 22 juillet 1870, en rem-
placement de M. J.-C. Nicolle ; chirurgien en chefle 26 avril 1871,
en remplacement de M. T. Deinagny ; médecin en chef le 9 octobre
1878; en remplacement de M. J.-C. Nicolle.
Désiré Aubraye, médecin adjoint le 26 avril 1871, en remplacement de
M. Nicolle ; chirurgien en chef le 9 octobre 1878, en remplacement
de M. Baslev. »
- 115: — .
Georges Demagny, chirurgien-adjoint le a novembre 1870, en remplace-
ment de M. Baslev.
Emile-Damien Davy, chirurgien-adjoint le a6 avril 1871, en remplace-
ment de M. G. Demagny ; médecin-adjoint le 9 octobre 1878, en
remplacement de M. Aubraye ; chirurgien en chef le 13 a°ût 1885,
en remplacement de M. Aubraye.
Jules-Louis-Marie Nicolle, chirurgien-adjoint le 9 octobre 1878, en rem-
placement de M. Davy ; médecin-adjoint le 13 août 1885, en rempla-
cement de M. Davy ; décédé le 9 octobre 1891.
Charles Tostain, chirurgien-adjoint le 13 août 1885, en remplacement de.
M. J.-L.-M. Nicolle ; médecin-adjoint le 23 octobre 1891, en rem-
placement de M. J.-L.-M. Nicolle; démissionnaire le 14 février 1901..
Aristide Chodorowski,. chirurgien-adjoint le a? octobre 1 891, en rempla-
cement de M. Tostain.; médecin-adjoint le 1er mars 1901, en rem*!
placement de M. Tostain.
Louis Jean, chirurgien-adjoint, le ior mars 1901, en remplacement de M.
Chodorowski.
Gustave Guiot, médecin à Caen, oculiste de l'Hôtei-Dieu, le 1 1 août 190a. '
CHAPELAINS
d.e l'Hôtel-Dieu
MM.
Jacques Le Coiffier, du 15 avril au ia décembre 180a.
Guyot, du 19 mars 1803 au 28 mai 1803.
Le Bourgeois, du 13 août 1803.
Aubert.
Turgis, du 9 mai 1809.
Furon, du 13 juillet 1833.
Frédéric Guillemettè, du 20 Février 1839.
Adrien Aubraye, du ïo juin 1846.
Désiré Michel, du ai octobre 1857.
Alfred-Exupère Renaude, du 8 janvier 186a.
Léon-Arsène Mesnil, du 25 février 1865.
Aymar Fierville, du 39 novembre 1876.
Léopold-Georges-Stépben James, du 6 mars 1894.
— 116 —
CHAPELAINS
dLe rZXôpital-Gt-éSLéral
MM.
Guyot, du 8 janvier 1803 (18 nivôse an xi).
Le Bourgeois, du 13 août 1803 (25 thermidor an xi),
J.-B. -Marin Colleville.
Georges-Nicolas Danne, du 14 mars 1809.
Thomas Eudeline, du 5 juillet 1817.
Michel, du 4 novembre 1833.
Noël-Bernard-Barbe Marais.
Le Loutre, du 13 janvier 1833.
Pierre-Michel-Valentm Baret, du 20 août 1834.
Le François, du 31 mai 1837.
Guillemette, du Ier avril 1846.
Albert-Henri Le Marchand, du 22 août i8«>5.
Léon-Jacques Le Bourgeois, du 25 mai 1859.
Jean-Baptiste Lejeune, du 10 février 1875.
Adolphe Magloire, du 26 mai 187V
J.-B. Désiré Frémanger, du 4 février 1880.
L.-G. Stéphen James, du 13 mars 1888.
SUPÉRIEURES
DE LA COMMUNAUTÉ DES CHANOINESSES AUGUSTINES DE LA MISERICORDE DE JESUS
dLe l'IEïôtel-IDie-CL
14 Mai 1644 Mères Marie de la Conception (Marie Lefèvre) , par
commission.
14 Mai 1647 Marie de la Conception, réélue (2* triennal).
1a Mai 1650 Marie-Madeleine de Saint-Augustin (Marie-
Madeleine Juliien delà Hunaudière), fonda-
trice du Monastère.
!4 Mai 1653 Marie -Madeleine de Saint-Augustin, réélue
(2e triennal).
n Mai 1656 Barbe de Saint-Paul (Barbe-Marie Aprest).
— 117 -
26 Mai
26 Mai
26 Mai
26 Mai
27 Mai
27 Mai
27 Mai
1659 Mères Barbe de Saint-Paul, réélue (2e triennal).
1662
1665
1668
1671
1674
1677
7 Février 1679
23 Janvier
1680
23 Janvier
16S3
23 Janvier
1686
23 Janvier
1689
23 Janvier .
1692
23 Janvier
1695
23 Janvier
1698
23 Janvier
1701
29 Mars
1704
29 Mars
1707
29 Mars
1710
6 Avril
lV3
16 Avril
1716
32 Avril
1719
28 Avril
1732
23 Avril
172^
19 Septembre
1725
20 Septembre
1728
20 Septembre
1731
30 Septembre
1734
20 Septembre
1737
Marie-Madeleine de Saint-Augustin, réélue
(3e triennal).
Marie-Madeleine de Saint-Augustin, réélue
(4* triennal).
Françoise de Saint-Sauveur (Françoise Simon).
Marie-Madeleine de Saint-Augustin , réélue
(5' triennal).
Marie-Madeleine de Saint-Augustin , réélue
(6e triennal).
Françoise de Saint-Pierre (Françoise Nicolle),
décédée en février 1679.
Marie-Madeleine de Saint-Augustin , réélue
(7e triennal), décédée le 17 janvier 1680.
Marie de la Présentation (Marie RoberdeHaley).
Marie de la Présentation , réélue (2e triennal),
Marie des Anges (Anne-Marie André).
Marie des Anges, réélue (2e triennal).
Anne de Saint-Bernard (Anne Le Filiastre).
Marie de Sainte-Marguerite (Marie-Jeanne-Ba-
sile Suhard).
Marie de Sainte-Marguerite, réélue (2e triennal).
Anne de Saint-Bernard, réélue (2* triennal).
Marie de Sainte-Marguerite, réélue (3e triennal).
Anne de l'Ascension (Anne-Marie Le Filiastre).
Anne de l'Ascension, réélue (2e triennal).
Anne du Saint-Esprit (Anne Marie).
Anne du Saint-Esprit, réélue (2e triennal).
Anne de l'Ascension, réélue (3e triennal).
Anne de l'Ascension, réélue (4e triennal).
Anne du Saint-Esprit, réélue (3e triennal), dé-
cédée en septembre 1723.
Anne de l'Ascension, réélue (5e triennal).
Anne de l'Ascension, réélue (6e triennal).
Catherine de Sainte-Basile (Catherine de la
Conseillère).
Catherine de Sainte-Basile, réélue (2e triennal).
Anne de l'Ascension, réélue (7e triennal).
— 120 —
SŒURS ÉCONOMES
1666 Sœurs Michelle Lavoine, ou La Voille, ou Damouret.
1672 Françoise James.
Bonnard.
Anne Combe mon.
1698 Madeleine Carabœuf.
Saint-Exupère Le Chartier.
1702 Duclos, mère et filles, dites Noires Capes,
1706 Saint-Benoit Bonar, ou Donar, ou Donat.
SUPERIEURES
DE LA COMMUNAUTÉ DES FILLES DE LA CHARITÉ DE SAINT-VINCENT DE PAUL
&e môpital-Q-énéral
4 janvier 1733
4 septembre 1740
10 février 1743
6 novembre 1746
14 juin 1757
14 juillet 176^
26 novembre 1769
ai mai 1778
10 octobre 1784
septembre 1786
juillet 1787
Sœurs Marguerite Cauvin.
Marguerite Delaplanche.
Nicole Collin.
Catherine Brissard.
Valenne.
Marie Dagnios.
Françoise Poinsignon.
Lucie Cuissin.
Robert.
Raux.
Vallée.
Alliot.
Jarton.
Barbe Miquelard, incarcérée le ier avril 1794
avec six Religieuses de sa Communauté.
- 121 -
SUPÉRIEURES
Dtf LA COMMUNAUTÉ DES RELIGILUSES DE SAINT-THOMAS-DE- VILLENEUVE
23 juin 1807 Mmes Mathurine de Kéraudren, prend sa retraite
le 19 juillet 1837.
3} juillet 1837 Marie-Joseph Corlay, dccédée le 4 janvier
1849.
janvier 1849 Marie-Octavie Le Roy de Brée, décédée le
15 septembre 1868.
septembre 1868 Marie-Madeleine-Gabrielle Cellier de Star-
nor, décédée le 10 mai 1895.
mai 1895 Henriette Marie-Lucile Chassin de Kergom-
meaux, décédée le 27 avril 1903.
mai 190s Sœur Saint-Eugène (Julie-Anne Le Cozic).
INSTITUTEURS
d.e rXZôpital-Gt-éBLéral
Nous n'avons pu trouver aucun renseignement sur les maîtres qui diri-
gèrent, avant la Révolution, l'école fondée en 1718 à THôpital-Général
par Barthélémy Fleuret (1).
Après la Révolution, les aumôniers des hospices remplirent d'abord
gratuitement les fonctions d'instituteur ; ce n'est qu'en août 1803 qu'on
nomma un instituteur spécial, aux appointements de 30 francs par mois ;
plus tard, le traitement de l'instituteur des hospices fut fixé à 300 francs
par an ; vers 1870, l'instituteur demanda que ce traitement fût élevé au
moins à 450 francs.
Jusqu'en 1840, les instituteurs de l'hospice étaient nommés par la
Commission administrative ; à cette date, ils devinrent instituteurs pri-
maires communaux, mais continuèrent d'être payés par les hospices ;
c'est seulement à partir de 1871 qu'ils furent, comme les autres institu-
teurs communaux, nommés par l'administration de l'enseignement pri-
maire, et payés par l'Etat sur le budget de l'instruction publique.
(1) Voir page 76, ci-dessus.
— 122 —
Les archives des hospices ne renferment que des pièces isolées concer-
nant quelques instituteurs de l'hospice, et le texte original, signé des
administrateurs et de l'instituteur, d'un règlement rédigé vers 1853, et
ainsi conçu :
RÈGLEMENT DE L'INSTITUTEUR
Article 1". — Il est chargé de faire, chaque jour, quatre heures de classe,
et donner, à sa commodité, une leçon de chant d'une
demi-heure par jour. C'est encore l'instituteur qui doit
pourvoir au chant des offices de l'église.
Article a. — L'instituteur fait lever les enfants à l'heure indiquée, selon
la saison, les surveille pendant qu'ils s'habillent et font
leurs lits.
Article 3. — • Au son delà cloche, il les conduit à la chapelle et assiste
avec eux à la prière et à la messe, tant pour les surveiller
que pour le bon exemple. Il devra également assister à
tous les offices et instructions qui se feront dans la cha-
pelle, tant les dimanches et fêtes que les jours ouvrables.
Article 4. — A 8 heures, il commencera la classe jusqu'à 10 heures.
Article 5. — A n heures et demie, l'instituteur prendra son repas.
Article 6. — A midi un quart , il garde les enfants en récréation jusqu'à
1 heure. A ce moment , il recommence sa classe, qui doit
durer jusqu'à 3 heures.
Article 7. — A 5 heures en hiver et à 6 en été, il prendra les enfants pour
les garder, soit en récréation, soit au dortoir.
Article 8. — L'instituteur va promener les enfants le dimanche et le jeudi,
quand il fait beau.
Nota. — L'instituteur est en tout subordonné aux ordres de la Supé-
rieure et doit à la Sœur Religieuse, chargée de l'emploi,
respect et déférence, devant s'entendre avec elle pour le
bien-être des enfants et de l'emploi.
Si l'instituteur éprouvait quelques peines ou contra-
riétés, il se donnera de garde d'en jamais rien dire aux
enfants.
(Signé :) Mallet, Despallières, Pitard-Dumesnil , Gve de
Germiny, J.-F. Olive, Simon.
Voici, telle que nous avons pu l'établir d'après le« documents qu'il
— J23 —
nous a été possible de consulter, la liste, malheureusement incomplète,
<ies instituteurs de THôpital-Général depuis la Révolution :
15 Avril 1803 Jacques Le Coiffier, décédé le 11 décembre 1802.
8 Janvier 1803 Guyot, démissionnaire le 28 mai 1083.
6 Août 1803 François Richard.
Avril 1824 Noël-François de Venoix.
16 Octobre 1830 Jean-Antoine Sébastien Le Tourneur.
27 Octobre 1840 Vastel, instituteur primaire communal.
4 Mai 1842 François-Désiré Boutry.
Juin 1844 Victor Tallevast.
" 9 Septembre 1853 Simon.
1856 Octave Faucouvelle.
1861 Ernest Guibet.
Yver.
1866 Armand Lamoureux.
1868 Le Poultier.
3 Juillet 1871 Charles-Jules Harang.
Mai 1878 Le Terrier.
1880 Renouf.
Par délibération de la Commission administrative, du 17 novembre
1880, Temploi de l'Instituteur de THôpital-Général a été supprimé à
partir du ier janvier 1881, et depuis lors les enfants de l'Hospice suivent
les cours des écoles communales.
■^rMVii/VU^-
ETAT ACTUEL
DES
HOSPICES DE BAYEUX
Administration Générale et Fortune des Hospices
Conformément à la loi du 5 août 1879, les Hospices sont gouvernés
par une Commission administrative composée du Maire, président de
droit, de deux membres élus par le Conseil Municipal pour une période
de quatre années et de quatre membres nommés par le préfet.
- 124 -
La présidence de la Commission appartient de droit au Maire, ou à son
défaut à l'Adjoint ou au Conseiller municipal qui remplit dans leur
plénitude les fonctions de maire ; la Commission nomme tous les ans
son vice président ; en cas d'absence du président et du vice-président, la
présidence revient au plus ancien des membres présents et, à ancienneté
égale de nomination, au plus âgé.
La Commission ne peut délibérer qu'à la majorité des membres qui la
composent ; le président de la séance a voix prépondérante en cas de
partage.
La Commission choisit chaque année dans son sein un ordonnateur
chargé de la signature de tous les mandats à délivrer pour l'acquittement
des dépenses ; un administrateur de service^ désigné par la Commission,
surveille et assure quotidiennement la marche des services.
La Commission administrative se réunit au moins une fois par mois,
sur la convocation de son président ; elle tient ses séances au Secrétariat
des Hospices, 13, rue de Nesmond.
La Commission administrative a sous sa direction les employés et
agents des divers services, à savoir :
A. — Service Général
i° Un Receveur des Hospices^ nommé par le Préfet sur une liste de trois
candidats présentés par la Commission administrative. Le Receveur doit
gérer en personne et tenir sa caisse ouverte tous les jours non fériés, de
9 heures du matin à 3 heures du soir. Il tient pour sa comptabilité tous
les livres et registres prescrits par le décret du 31 mai 1863 et l'instruction
générale du ministère des finances du 30 juin 1859 »
20 Un Secrétaire-Econome (ces deux fonctions sont réunies pour les
Hospices de Bayeux depuis le 12 janvier 1839), nommé par la Commis-
sion administrative, qui ne peut le révoquer qu'avec l'approbation du
préfet, d'après l'article 14 de la loi du 7 août 1851.
Le Secrétaire est attaché spécialement aux travaux de la Commission
administrative : il tient tous les registres du service administratif ; il a de
plus, la garde des papiers et des archives, dont il est responsable.
L'Econome, chargé de la surveillance des Hospices sous la direction
de l'Administrateur de service, a pour attributions de percevoir, emma-
gasiner et conserver les denrées et objets mobiliers de toute nature, et
de distribuer ces denrées et objets ; ce comptable est responsable de sa
gestion.
- 125 —
3° Un Employé nommé par la Commission et chargé de seconder le
secrétaire-économe dans son travail de bureau.
B. — Service Médical et Hospitalier
i° Les Médecins et Chirurgiens sont nommés par la Commission
administrative ; ils ne peuvent être révoqués qu'avec l'approbation du
préfet ; la Commission, à raison de leurs services, peut leur conférer
Thonorari^t.
Ils visitent les malades de l'Hôtel-Dieu trois fois par semaine, les lundi,
mercredi et vendredi, à 9 heures du matin ; dans les cas graves, ils
doivent faire des visites tous les jours à l'heure qu'ils jugent convenable ;
ils font inscrire sur un cahier spécial leurs prescriptions et le régime
alimentaire de chaque malade ; à la fin de leur visite, ils signent ce
cahier ; outre les visites, ils donnent, les mêmes jours, à l'Hôtel-Dieu,
des consultations aux indigents de la Ville. Les Médecins et Chirurgiens-
adjoints assurent alternativement, chacun pendant une année, le service
médical de l'Hôpital-Général.
La pharmacie est soumise à la surveillance spéciale des médecins et
chirurgiens ; les prescriptions officielles sont fournies par un pharmacien
et exécutées conformément au Codex ; la distribution des médicaments
est faite par une Religieuse chargée aussi de la préparation des médica-
ments magistraux simples ; les médicaments pour l'Hôpital-Général
sont délivrés par la pharmacie de l'Hôtel-Dîeu.
20 Les Religieuses hospitalières sont chargées du service intérieur
sous l'autorité de la Commission administrative ; elles soignent les
différentes catégories d'hospitalisés et distribuent, après les avoir reçus
de l'Econome, les vêtements, aliments et objets de consommation.
30 Les Infirmiers et Infirmières, les Préposés et Servants des deux
sexes sont placés sous la direction de l'Administrateur de service ou de
son délégué et, en leur absence, sous la direction de la Supérieure de
chaque établissement.
C. — Service Religieux
L Aumônier est nommé par TEvêque diocésain sur une liste de trois
candidats présentés par la Commission administrative ; depuis 1894, il
n'y a qu'un seul aumônier pour les deux établissements ; le chapelain
particulier de la Communauté de l'Hôtel-Dieu fait, dans une chapelle
séparée, le service pour les Religieuses et les dames pensionnaires, mais
il ne s'occupe en rien du service des hospitalisés.
— 126 —
L'Aumônier des hospices est logé gratuitement, en vertu d'une délibé-
ration de la Commission administrative du 6 mars 1894, approuvée par
le préfet le ai avril suivant, dans une maison dépendant de l'Hôpital-
Général ; il reçoit un traitement et l'honoraire des messes de fondation.
Le service du culte est organisé de façon à assurer le respect àe la
liberté de conscience et à permettre l'accomplissement des devoirs
religieux.
* *
Toutes les personnes admises, soit dans l'Hôtel-Dieu, soit dans THôpi-
tal-Général, à quelque. titre que ce soit, sont tenues de se conformer aux
mesures d'ordre et de discipline que la Commission croit devoir prendre,
pour la bonne tenue de ces établissements.
Les employés qui logent dans les établissements hospitaliers doivent
rentrer au plus tard à 8 heures et demie du soir.
La police intérieure est soumise, dans chaque établissement, à des
règlements spéciaux arrêtés par la Commission administrative des
Hospices.
* »
1
La Fortune des Hospices se compose :
i° De la Dotation des Hospices qui comprend des rentes sur l'Etat
provenant de legs ou libéralités diverses ; des rentes sur particuliers,
provenant de constitutions de rentes dont quelques-unes remontent au
xv' siècle ; des rentes de l'Eure, cédées aux hospices en vertu de l'arrêté
des 24 ventôse an \x comme nous l'avons vu plus haut (1) ; de Yintérêt
des fonds placés. au Trésor, et des fermages de propriétés appartenant aux
Hospices, et situées à Amblie, Bayeux» Commes, Fontenay le-Pesnel,
Grandcamp, Isigny, La Bazoque, Lantheuil, Le Manoir, Maisy, Neuilly-
la-Forét, Port-en-Bessin, Saint-Loup-Hors, Saint-Martin-des-Entrées,
Surrain et Vouilly, avec le produit de la location des droits de chasse et
de pêche sur plusieurs de ces propriétés.
a° Des accessoires de la dotation, provenant des produits des ventes
d'effets des malades décédés qui ont été soignés gratuitement et de Tin-
demnité allouée par le bureau de bienfaisance pour pansements aux
indigents dont l'hospitalisation n'est pas nécessaire.
y Des recettes variables, subvention de la Ville, remboursement de
frais divers, vente d'os, graisses, fruits, légumes, bestiaux, etc.
(1) Voir page 5a ci-dessus. t . .....
— 127 -
En 1906, \e total général des recettes des Hospices s'est élevé à une
somme de 121.769 francs 95 centimes.
Les Dépenses des Hospices comprennent :
i° Les frais généraux ', traitements, frais de bureau, impôts, assurances,
entretien des immeubles, charge de la dotation, intérêts d'emprunts, etc.
3° Les dépenses particulières de chaque établissement hospitalier.
En 1906, le total des dépenses a atteint le chiffre de 127,937 francs
24 centimes.
La différence entre le total des recettes et le total des dépenses est
presque toujours un excédent de dépenses, variable d'année en année,
selon les circonstances, et couvert chaque année par une subvention
extraordinaire votée par le Conseil Municipal et inscrite au chapitre des
dépenses extraordinaires du budget de la Ville.
Les fournitures de pain, de viande, d'épicerie et comestibles, devin,
de toile et tissus divers, sont adjugées au rabais pour chaque année ;
toutes les autres fournitures sont faites de gré à gré.
HOTEL-DIED
V Hôtel-Dieu ou Hôpital des Malades, situé rue de Nesmond, occupe
une superficie totale de 1 hectare 09 ares 41 centiares ; il est desservi par
onqe Religieuses de la Congrégation de la Miséricorde de Jésus, qui
reçoivent chacune une somme annuelle de 3oo.francs pour frais d'ameu-:
blement, vestiaire, nourriture, blanchissage, chauffage et éclairage ;"»
elles sont logées dans les bâtiments appartenant aux Hospices ; le traité
entre la Commission administrative et les Religieuses a été renouvelé
pour dix ans à la date du iep janvier 1906.
Il y a en outre trois infirmiers^ une aide au laboratoire et à la pharma-
cie, une servante et cinq lingères.
L'Hôtel-Dieu reçoit à titre d'hospitalisés, les malades civils, les blessés,
les malades militaires et marins ; et à titre de malades externes, ceux
dont l'état e9t susceptible d'amélioration sans hospitalisation ; le nombre
des lits d'hospitalisés est de no, dont 4 pour les pensionnaires payants, '
39 pour les hommes blessés, 17 pour les femmes blessées, 27 pour les
malades hommes, 27 pour les malades femmes, et 6 pour les contagieux ;
tes hommes et les femmes oGeuoent des salles et des cours entièrement
distinctes et séparées. .,•*/''>....
— 128 -
Des lits de fondation sont à la disposition de l'Administration des
Hospices pour 365 jours par an et pour 177 jours par an ; du Juge de
Paix de Bayeux pour 100 jours par an ; du Maire de Bayeux et du Curé de
Notre-Dame, pour 100 jours par an; des Curés de Saint- Vigor et de Som-
mervieu pour 130 jours par an ; des Maires de Saint-Loup-Hors et de
Vaux-sur-Aure pour 328 jours par an, et de la famille Gauquelin-Despal-
lières pour 150 jours par an.
V admission des malades a lieu sur la présentation d'un certificat médi-
cal visé par l'Administrateur de service, ou par le Maire de la commune
du domicile du malade ; les malades militaires sont reçus sur réquisition
du Capitaine de gendarmerie ; les payants doivent prendre rengagement
par écrit de payer la dépense causée par leur séjour et verser par avance
un mois de pension ; la différence leur est remboursée en cas de sortie
avant le mois révolu.
Par délibération du 11 août 1902, la Commission a autorisé la création
d'un dispensaire pour maladies des yeux, et M. le docteur Guiot, de Caen,
nommé médecin-oculiste, donne des consultations gratuites aux indigents
tous. les samedis, de 2 à 4 heures ; une Religieuse attachée au dispensaire
donne chaque jour, à des heures déterminées, les soins nécessités pour
l'exécution des prescriptions du médecin.
La salle de chirurgie^ munie de tous les instruments et appareils néces-
saires aux opérations et d'une valeur de plus de huit mille francs, contient
une curieuse collection de vases anciens en faïence, dont l'un porte le
monogramme du fameux potier rouennais du xvie siècle, Laurent Aba-
quesne.
Les visites aux malades ont lieu, pour les personnes de Bayeux, les
jeudi et dimanche, de 1 heure 3/433 heures 1/2 , et pour les personnes
de la campagne, les mardi et samedi de 11 heures à 4 heures.
HÔPITAL-GÉNÉRAL
IS Hôpital-Général ou Hospice, situé rue Saint-Jean , a une superficie
totale de 2 hectares 09 ares 29 centiares ; il est desservi, en vertu d'un
traité passé le u août 1858, entre la Commission administrative et la
Congrégation des Sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve, par sei^e Reli-
gieuses de cet ordre, nourries, blanchies, chauffées et éclairées aux frais
de l'Hospice, qui doit, en outre, leur fournir le gros linge {draps, taies
— 129 -
d'oreillers, torchons et tabliers de travail) ; chaque Religieuse reçoit
ioo francs par an pour entretien et vestiaire; si la Congrégation ou la
Commission voulaient résilier ce traité, elles devraient en avertir par
notification quatre mois à l'avance,
Il y a, en outre, un infirmier, un jardinier, un domestique, un cordon-
nier, une aide à la crèche, deux aides-infirmières, cinq lingères et des
maçons et menuisiers.
L'Hôpital-Général reçoit leswindigentsi>iW//<irJ5, infirmes ou incurables
des deux sexes, le9 enfants indigents, et à titre de pensionnaires , des vieil-
lards valides et incurables, dans la mesure des lits vacants; il reçoit aussi
les pupilles de V Assistance publique, et à titre temporaire, en attendant
qu'ils soient dirigés sur un asile, les aliénés de passage.
V admission est prononcée par la Commission administrative ; il faut
justifier qu'on est Français, âgé de 70 ans ou atteint d'une infirmité ou
maladie incurable, dans l'incapacité physique de pourvoir à ses besoins
par le travail, domicilié dans la commune ou (s'il y a de la place) , dans
la circonscription hospitalière , indigent et ne pouvant être secouru uti-
lement à domicile.
Les pensionnaires payants doivent prendre l'engagement de payer la •
pension par avance et par trimestres.
La pension des enfants est payée par les parents , par les communes ou
par des personnes charitables.
Un seul/// de fondation, pour un vieillard, est à la disposition de la
Commission des Hospices.
Le nombre des lits d'hospitalisés est de 191, dont 2 pour aliénés, 1 cham-
bre d'isolement, 2 pour pensionnaires payants, 10 pour la crèche, 27
pour les garçons, 29 pour les filles , 15 pour les incurables hommes , 30
pour les incurables femmes , 37 pour les vieillards hommes , 30 pour les
vieillards femmes.
Les visites aux hospitalisés ont lieu, pour les personnes de Baycux, les
jeudi et dimanche, de 3 heures à 4 heures , et pour les personnes de la
campagne, les mardi et samedi, de 11 heures à 4 heures ; pour les hospi-
talisés mineurs, il faut une autorisation spéciale de l'Administrateur de
service, et pour les pupilles l'autorisation du Préfet ou de l'Inspecteur
des enfants assistés.
Les vieillards, infirmes et incurables peuvent sortir le dimanche, de '
3 heures- à 6 heures; les enfants ne peuvent sortir avec leurs parents
qu'un jour par mois et sur autprisation spéciale.
9
— 130 —
Par délibération du 18 janvier 1901 , un bâtiment situé rue Saint-Jean,
annexe de l'Hôpital-Général, mais complètement indépendant de l'éta-
blissement, a été affecté au service de la Maternité; il contient 4 lits et
est desservi par une sage-femme logée dans cet annexe et qui reçoit un
traitement de la Commission et une allocation du Bureau de Binfaisance
pour chaque accouchement; le linge, le blanchissage , le chauffage et la
nourriture des malades sont à la charge des Hospices.
Les légumes récoltés dans les jardins de l'Hospice sont consommés
dans rétablissement ; l'excédent est vendu au profit de l'Hospice ; le bé-
néfice moyen est d'environ 300 francs par an.
L'exploitation agricole des deux herbages situés à Bayeux , rue des Bil-
lettes et rue du Ferrage, a lieu sous la surveillance et la responsabilité de
Téconome ; les produits en sont versés au receveur des Hospices ; ils dé-
passent 5. 000 francs par an et consistent en foin, pommes à cidre, beurre,
lard, œufs, lait, légumes, fruits, fumier et vente de bestiaux.
Parmi les dépendances de l'Hôpital-Général , figurent les bâtiments de
Y Ecole Charlc magne Jean-Delamare, appartenant aux Hospices, et mis à
titre gratuit à la disposition delà Ville parla délibération du ai mars 1845,
à condition que ces bâtiments reviendraient à la Ville en cas de suppression
de l'école ; et aussi le local occupé par le Fourneau de Saint*V incent-de-
Paul) local mis à la disposition de l'Evèque de Bayeux, par délibération du
4 février 1898, moyennant une indemnité annuelle de 600 fr. pour la nour-
riture des deux Religieuses qui desservent ce Fourneau, dont le budget
reste complètement distinct de celui des Hospices ; en cas de résiliation ,
l'Evèque et la Commission des Hospices devraient s'avertir au moins six
mois à l'avance.
Je ne puis mieux clore ces pages que par de sincères remerciements à
M. Delmas, maire de Bayeux, qui m'a inspiré la pensée de ce travail et m'en
a grandement facilité l'exécution; à M. Ernest Lorillu, secrétaire-économe
des Hospices, qui a mis à ma disposition, avec une infatigable obligeance
tous les documents et renseignements utiles, et qui a été pour moi un
aimable et précieux collaborateur; à M. Octave Hierholtz , qui a fait de
cette Etude, pour les Archives de la Ville, une copie vraiment artistique ;
à tous ceux, enfin, qui m'ont aidé ou encouragé et que je prie de recevoir
ici l'expression de ma bien vive reconnaissance.
C. GARNIER,
Adjoint au Maire de Bayeux.
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos, Sources à consulter
Les Anciens Hospices. — Saint-Eustase de Nihault
Saiût-Julien-l'Hospitalier
Saint-Nicolas-de-Ia-Chesnaye . . . .
Saint-Gratien
Saint-Jean-1'Evangéliste
La Madeleine de Vaucelles. ....
Sainte-Anne de Tour
*
Mosles, Port-en-Bessin
Saint-Clair de Pierre-Solain
Baugy
Sainte-Catherine
La Madeleine d'Isigny, Juaye, Maisy, etc.
L'Hôtel-Dieu. — Archives en partie détruites
Guillaume-le-Conquérant
Ancien cours de TAure
Robert des Ablèges, reconstruction
Prieuré de Saint-Jean-1'Evangéliste
La Grande Salle de l'Hôtel-Dieu
Chapelle des Malades, Prieuré
Chapelle des Religieux
Cimetière, séchoir, buanderie
L'Hôpital-d'en-face
Chapelle de la Halle-au-Blé
Coutume du Tripot, droits sot les grains. • .
Mesurage des grains
Abandon de la jouissance de la Halle à la Ville.
Vente de la Halle à la Ville ~
Revenus du Prieuré de la Maison-Dieu . . .
Mauvaise gestion des Chanoines réguliers de
Saint-Augustin .... V
Première Commission administrative ....
Contestations entre les Religieux et les Adminis-
trateurs \ .'
PAGES
i
3
)
5
5
6
6
6
6
7
7
7
8
9
10
ii
13
13
I
I
I
I
I
I,
16
*7
18
18
18
l9
l9
- 132 -
L'Hôtel-Dieu. — Le Chancelier Séguier. — Le soin des malades
retiré aux Chanoines réguliers ai
Mademoiselle de la Hunaudière ai
Conférences avec le Prieur de la Maison-Dieu . ai
Partage entre les Chanoines et les Religieuses . 22
Installation des Religieuses. ....... 23
Mort de Mademoiselle de la Hunaudière ... 23
Administration des Religieuses 23
Logement des Religieuses 24
Fondation du Séminaire, suppression du Prieuré. 24
Les Revenus de l'Hôtel-Dieu 25
Confiscation des biens des églises réformées . . 25
Suppression des léproseries 26
Construction de la Maison conventuelle ... 27
Chapelle des Religieuses 27
Les. Enfants trouvés 28
Travaux à la Salle des Malades 29
L'Impasse entre l'Hôtel-Dieu et le Séminaire . 31
Situation. financière de l'Hôtel-Dieu .... ?i
Dernaqdes de secours, détresse croissante. . . 33
La Terreur à Bayeux 34
Le Costume des Religieuses 3s
Les Cocardes 35
Le Serment civique 36
Infirmières laïques 37
. Administration de l'Hospice de Santé .... 37
Emprisonnement des Religieuses 38
Embarras. des Administrateurs 38
Les Cercueils 39
Mise en liberté des anciennes Religieuses ... 40
Les Biens des Hospices à la disposition de la
République 41
. . Nouvelles demandes de secours 42
Loi restituant aux Hospices leurs revenus . . 43
La nouvelle Commission des Hospices. ... 44
Les Hospices sans ressources • 45
Réunion de l'Hospice d'Humanité à l'Hospice
. . . Civil 45
— 133 -
L'Hôtel-Dieu. — Rapport de M. Le Tellier 47
Etablissement des octrois . 49
Demandes de division des Hospices 49
Attribution des biens et rentes en litige ... 50
Les Rentes de l'Eure 53
Immeubles remis aux Hospices 53
Les Religieuses rappelées à l'Hôtel-Dieu ... 54
Division deTHotel-Dieu et de l'Hôpital-Général. 5^
Traité avec les Religieuses de l'Hôtel-Dieu . . 56
Concession de nouveaux immeubles .... 57
. La Disette et le Déficit 57
Reconstruction des Salles des Malades. ... 59
Acquisitions et travaux divers 61
Diminution des revenus, déficit, subvention de
la Ville 63
Assistance médicale gratuite 64
L'Hôpital-Général. — Edits de Louis XIV 65
L'Hôpital Saint-Gratien 65
L'Hôpital de la rue des Teinturiers ... 66
L'Hôpital-Général des pauvres renfermés. 66
Le Petit-Bureau 68
Nouveaux bâtiments, les jardins .... 69
La Chapelle de l'Hôpital-Général ... 73
Conditions d'admission 73
Ressources de l'Hôpital-Général .... 73
Droits sur les boissons 73
Droits sur réceptions et maîtrises ... 73
Confiscation des biens des églises réfor-
mées 73
Droits sur les grains 73
Droits sur les tailles 73
Blédel'Evèché 73
Immeubles de Commes 73
Le Grand-Bureau 75
Les Sœurs du Pot 75
Les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. . . 77
Détresse financière pendant la Révolution. 78
Le Costume des Sœurs grises 8a
- 134 —
L'Hôpital-Général. — Fermeture du Petit-Bureau 83
Le Serment 84
Emprisonnement des Sœurs grises ... 84
Administration de l'Hospice d'Humanité . 84
Détresse de l'Hospice 86
Les Hospices-Réunis 87
Réouverture de THôpital-Général ... 87
Les Religieuses de Saint - Thomas - de -
Villeneuve 88
Les Enfants trouvés 88
La Crèche 89
La Disette 89
L'Ecole Charlemagne Jean-Delamare . . 90
Travaux divers 90
Le Fourneau de Saint- Vincent-de-Paul . . 90
Nouveaux travaux 91
L'Assistance aux Vieillards, Infirmes et
Incurables 91
Liste des Bienfaiteurs des Hospices de Bayeux . 93
Administration. — Présidents de la Commission 106
. Membres de la Commission 107
Receveurs des Hospices ........ 113
Secrétaires des Hospices 113
Economes des Hospices 113
Architectes des Hospices, 113
Médecins et Chirurgiens des Hospices ... 113
Chapelains de THôtel-Dieu 115
Chapelains de THôpital-Général 116
Supérieures de la Communauté de l'Hôtel-Dieu 116
Sœurs-Economes de T Hôpital-Général 130
Supérieures des Filles de la Charité de l'Hôpital-Général ... 130
Supérieures de Saint-Thomas de-Villeneuve de l'Hôpital-Général. iai
Instituteurs de l'Hôpital-Général iai
Etat actuel des Hospices. — Administration générale 133
Hôtel-Dieu 127
Hôpital-Général ia8
ERRATA
Page 56, ligne 29. — Supprimer : « veuve d'un ancien avocat au bail-
liage ».
Mm* Cahier, dont il est ici question, est Madeleine Hélye, veuve de
Gabriel Cahier, bourgeois de Bayeux et régisseur de biens, mort juge au
Tribunal de Commerce de Bayeux, le 30 octobre 1795, et mère de l'ancien
ministre Cahier de Gerville.
Page 10*, .ligne 29, — Madeleine Hélye, veuve Cahier: lire 1805 au
lieu de 1804.
Page 113, lignes 1, 2 et 3. — Au lieu de :
Georges Demagny, chirurgien-adjoint le 2 novembre 1870, en rempla-
cement de M. Basley.
Emile-Damien Davy, chirurgien-adjoint le 26 avril 1871,
Lire:
Georges Demagny, chirurgien-adjoint le 26 avril 1871, en remplace-
ment de M. Basley.
Emile-Damien Davy, chirurgien-adjoint le 22 juillet 1874.
— 137 -
A mon ami Louis Daché
Témoignage affectueux
d'un Orphéoniste au Président
de la Société Philharmonique.
E. Lalouel
Bayeux, a mai 1907,
PRESIDENTS
MM. LETELLIER, Maire,
de JUVIGNY,
du MANOIR de JUAYE,
MÉRIEL,
DACHÉ.
DIRECTEURS
MM. COUET-DELAHAYE,
JOLY,
LAIR de BEAUVAIS,
DELARUE,
VERDIER,
PERDU,
MARCHAL.
Le dernier règlement de la Société porte la date du i" Avril 1898.
- 138 —
Le ii août 1873, M,,e Déjazet, sur son déclin, vint donner une dernière
représentation au Théâtre de Bayeux. Sur la demande de la salle entière,
bondée jusqu'au cintre, elle voulut bien redire La Lisette, que Béranger
lui avait dédiée. Lorsque l'inimitable artiste, entourée de ses camarades,
dont quelques-unes étaient agenouillées à ses pieds, eut terminé le dernier
couplet, une émotion indescriptible s'empara des spectateurs, bien des
yeux s'emplirent de douces larmes, ce fut un vrai délire et chacun
comprit alors la véracité de ces paroles de l'immortel chansonnier :
Les cœurs sont bien près de s'entendre
Quand les voix ont fraternisé.
Certes oui, le chant choral a le don de rapprocher ceux qui sont
désunis ; il fait oublier, pour quelques instants, la haine des partis et
rapproche les distances ; mais quand ce chant est accompagné par un
orchestre, quand les instrumentistes chantent avec l'acteur, qu'ils déve-
loppent ses passions dans un accompagnement modulé se mariant avec
la voix sans la dominer, c'est alors du délire dans l'auditoire et on peut
dire avec raison que la musique est le premier de tous les arts.
C'était évidemment le sentiment de nos concitoyens lorsqu'ils récla-
maient, en i8a8, l'organisation d'une Société Philharmonique semblable
à celle créée à Caen, en 1827, par M. Lair.
Quelques amateurs se réunissaient bien pour faire de la musique d'en-
semble, mais il n'y avait pas d'orchestre régulièrement organisé. Ce ne
fut qu'après bien des démarches et des essais infructueux que l'accord
put s'établir sur des bases sérieuses et que des statuts furent élaborés.
Ils furent approuvés en séance générale le 26 décembre 1834 et le
Comité administratif fut composé de :
MM. Letellier, Maire, Président ;
de Juvigny, Vice-Président;
Bessin, Secrétaire ;
Couet-Delahaye, Chef -iï Orchestre;
Joly, Chef-d 'Orchestre- Adjoint ;
Labbey, Médéric, Trésorier ;
Dumesnil, Adolphe, Archiviste.
- 139 -
La liste des Membres Fondateurs, arrêtée le i" mars 1835, comprenait
89 souscripteurs appartenant à toutes les classes de la Société, dont les
noms sont imprimés à la suite des statuts. Nous sommes heureux de
constater que les représentants d'un certain nombre d'entre eux figurent
encore aujourd'hui parmi les Membres honoraires de la Philharmonique.
La nouvelle Société ne fut pas exempte des embarras et des difficultés
inhérentes aux tentatives de ce genre ; le choix des instruments, le
recrutement et l'instruction des Elèves prit un certain laps de temps et si
plusieurs séances purent être données en 1836 et 1837, le premier Concert
digne de ce nom date du 7 juin 1838. Il obtint un grand succès et M. de
Juvigny, qui avait remplacé M. Letellier à la présidence, fut vivement
félicité par tous les amis des Arts.
* ♦
Le 30 juin 1838, M. Bessin, élu vice-président en remplacement de M.
de Juvigny, ayant donné sa démission, les Sociétaires élurent à sa place
M. du Manoir de Juaye, qui s'occupa immédiatement de l'organisation
des Concerts d'abonnement.
Le premier eut lieu le 2 juillet 1838, deux jours après cette élection ;
c'est dire l'empressement que chacun mit à donner satisfaction au public
enthousiasmé.
Ce concert fut très brillant, bien qu'on eût pu désirer un peu plus
d'ensemble dans l'ouverture, dit la critique qui souligne l'insuffisance des
répétitions et le peu d'empressement des Sociétaires à s'y rendre.
C'est un fait regrettable qui est toujours à l'ordre du jour, bien mal-
heureusement ; il mérite d'être signalé.
A ce Concert, le jeune Léon Le Cieux, âgé de 17 ans, qui faisait partie
de l'Orchestre, fit ses débuts et obtint un succès enthousiaste. Les applau-
dissements unanimes de l'auditoire consacrèrent son talent et lui ouvri-
rent la magnifique carrière qu'il illustra et qui rendit son nom célèbre
dans toutes les parties de l'Europe (*).
*
Deux autres Concerts d'abonnement furent donnés dans le courant de
O Léon Le Cieux, né à Bayeux, le la mai 1821, premier violoo de la Chapelle Impériale,
décédé à Paris le i5 février 1873.
11 débuta aux Italiens le 18 avril 1846, au Concert de Madame Damoreau.
— 140 —
la même année, le dernier porte la date du 17 décembre, mais il n'est pas
signalé aucun fait particulier digne d'être rappelé.
A chaque exécution nouvelle, la Société donna la preuve de son goût
artistique et de sa bonne organisation ; au Concert du 8 avril 1839, l'exé-
cution soignée de l'ouverture de Fra Diavolo et surtout celle du Pré aux
Clercs, fut très appréciée du public qui la souligna de ses applaudisse-
ments chaleureux.
Notre compatriote Lair de Beauvais chanta plusieurs romances de sa
composition dans cette soirée ; il obtint un grand succès.
Les divers concerts qui suivirent ne furent pas moins appréciés, cepen-
dant les journaux de l'époque mentionnaient qu'ils espéraient voir les
efforts de la Société secondés par des accessions et des coopérations
bien désirables, dont elle était privée, malgré des vœux très souvent
exprimés.
A la soirée du 25 février 1840, l'ouverture difficile de Roberto tTEvreux
fut très goûtée du public, malgré l'insuffisance des instruments à vent et
elle présenta une physionomie artistique qui fut très remarquée.
Léon Le Cieux prit part à quelques-unes de ces belles soirées dont les
dames rehaussaient l'éclat par leurs brillantes parures. Il s'y tailla de
nouveaux et grands succès.
*
Les deux sœurs Milanollo vinrent pour la première fois donner un
concert à Bayeux le 26 novembre 1839. Leur succès les engagea à revenir
le 23 décembre suivant et à cette seconde audition, la Société Philhar-
monique eut l'honneur d'être admise à prêter son concours. Le compte-
rendu de ces deux solennités est magnifique et l'accueil fait aux deux
sœurs artistes fut tel qu'elles s'engagèrent immédiatement à revenir dans
une ville qu'elles n'oublieraient jamais. Elles tinrent parole.
*
* ♦
Le 14 octobre 1840, après quelques semaines de discussion pouvant
donner des craintes sur la durée de la Société, l'accord se fit complète-
ment et il fut procédé à l'élection des chefs et à la réorganisation de
l'orchestre, à la grande satisfaction du public dont les journaux de l'épo-
que se firent l'interprète.
M. de Juvigny fut réélu Président, M. du Manoir de Juaye, Vice-
Président, et M. Lair de Beauvais, Chef d'Orchestre.
— 141 —
*
De tous temps, la Musique a été en honneur à Bayeux et au service de
la Charité ; les classes aisées ont toujours répondu avec empressement à
Fappel adressé par les Sociétés musicales en faveur des malheureux. Il
est si doux de se procurer quelques instants de saines jouissances qui
caressent l'imagination et le cœur en soulageant les infortunes ! . . .
La Société Philharmonique en eut une preuve frappante quelques
semaines après sa réorganisation. Une catastrophe épouvantable se pro-
duisit à Creully le 17 novembre 1840; le feu, pendant un ouragan, fut
mis par l'imprudence d'un ivrogne et détruisit 90 maisons; plus de 200
familles se trouvèrent sans abri.
Dès qu'elle apprit ce malheur, la Société s'empressa d'organiser un
Concert ; il eut lieu le 29 novembre et produisit 1,969 francs. Ce chiffre
démontre le succès énorme de la soirée ; il a été rarement atteint depuis.
A partir de cette époque, jusqu'en 1846, la Société Philharmonique
s'efforça de se renforcer et de soutenir sa réputation artistique ; elle donna
régulièrement ses concerts d'abonnement et prêta souvent son concours
aux artistes de passage qui le sollicitaient avec empressement et notam-
ment :
Le 25 février 1841, au harpiste Morandi ;
Le 11 mars — à Loïsa Puget ;
Le 10 mai — à Mme Fallot, cantatrice ;
Le 10 novembre — aux chanteurs Styriens, Helwyg et Augustin ;
Le 9 août 1843, à Lair de Beauvais ;
Le 24 juillet 1843, à M"* Lia Duport ;
Le 4 mars 1845, à M,le Mondutaigny, cantatrice, et M. Samory,
violoncelliste ;
Le 5 avril 1845, aux Enfants Martin, âgés de 8 et 11 ans, qui
rappelaient les Sœurs Milanollo ;
Le 19 octobre 1845, à MM« Lia Duport, devenue Madame Mulder ;
Le 6 février 1846, à M. Crema, guitariste italien, M. et M™ Lair
de Beauvais ;
Le 34 juillet 1846, au célèbre pianiste Thalbert.
Entre temps, la Société prêtait également son concours aux œuvres
d'assistance ou elle organisait elle-même des soirées dont les résultats,
— 142 -
■ vi- teindre celui des incendiés de Crcully, n'en étaient pas moins très
"".viables.
Il 37 mars 1843, le concert donné au bénéfice des victimes du tremble-
ment de terre de la Guadeloupe, produisait 846 fr. 7^.
[-<■ 11 décembre suivant, celui donné au bénéfice de la Salle d'Asile,
jtleint 935 fr. 15.
Le a6 octobre 1843, pour les pauvres de la Ville, Sos fr. 30.
1 ls belles recettes témoignent de la faveur dont jouissait la Société.
Des symptômes alarmants pour la vitalité de la Société se firent de
nouveau sentir vers la fin de 1846 et il y eut arrêt jusqu'au Concert du
jS octobre 1849, donné par Léon Lecieux, au bénéfice des habitants
J Arromanches. La Philharmonique y joua deux ouvertures, à la grande
satisfaction du public qui réclamait avec instance l'organisation des nou-
velles soirées artistiques dont il était privé.
M de J uvigny, grand ami des Arts et des Artistes, Président de la Société,
s'occupait sérieusement de sa réorganisation sur des bases solides et dura
blés ; déjà il avait pu arrêter des statuts modèles qu'il s'apprêtait à faire
approuver, lorsque la mort, arrivée le ta septembre 1852, vint priver les
Sociétaires de leur précieux guide, mais tous s'empressèrent de témoigner
de U'iir gratitude en assistant au service trentain qui eut lieu le ao octobre
En 1852, un jeune artiste de talent, de passage à Bayeux, M. Verdier,
séduit par les sympathies qui l'avaient accueilli dans notre ville et cédant
aux instances réitérées des nombreux amis qu'il avait su se créer, prit la
décision de s'y fixer d'une manière définitive.
i. orchestre, dirigé par M. Lair de Beauvais, profita de sa présence pour
donner, le 7 avril 1853, un Concert au bénéfice des pauvres. Le succès
fut complet pour tous.
A son tour, M. Verdier donna un Concert le 24 novembre de la même
année, avec le concours de l'Orchestre, qui joua les deux ouvertures de
/'.'.! Diavolo et du Domino Noir.
Ce fut l'occasion d'une sérieuse réorganisation. Un nouveau règlement
fut élaboré et approuvé ; il stipulait spécialement qu'à l'avenir le compte-
rendu des séances de la Société ne serait pas publié par les journaux.
— 143 —
Cette décision obtint l'approbation de Y Indicateur, qui félicita ses auteurs
et s'abstint de rendre compte des Concerts pendant plusieurs années.
En outre des séances ordinaires de l'abonnement, deux Concerts de
Bienfaisance furent donnés : le 4 août 1854, au bénéfice de la Salie d'Asile,
et le 4 janvier 1855, au bénéfice de la famille du puisatier Demosles,
enseveli à Saint-Vigor-le-Grand. La recette de ce dernier Concert fut très
élevée, mais il ne fut pas donné de compte-rendu de l'exécution de la
Société Philharmonique, en raison de la décision indiquée ci-devant.
A cette époque, la Société était présidée par M. du Manoir de Juaye,
qui avait remplacé M. de Juvigny. M. du Manoir voulant donner plus de
relief au Concert d'abonnement du 16 mars 1855, eut l'excellente idée d'y
associer YOrphéon, dont la création remontait à quelques années. Le
succès fut considérable et Y Indicateur le consacra dans son numéro du
20 mars.
Le premier Concert donné dans la Salle Saint-Laurent date du 30 février
1856 ; il fut suivi d'un autre donné le 7 août de la même année, avec le
concours de : Thérèsa Milanollo, Géraldy et Mlle Julia Picot.
C'est à ce dernier que la Société chorale Les Vénitiens fit son apparition.
*
Le 11 décembre 1857, la Société donna un Concert au bénéfice des
Sœurs de la Miséricorde, avec le concours de Léon Le Cieux. A partir
de cette date, jusqu'en 1863, il ne paraît pas que la Philharmonique
ait organisé de nouvelles auditions ; elle s'était trouvé désorganisée par
suite de décès et de départ de plusieurs de ses membres les plus indis-
pensables.
Réorganisée par M. Verdier en 1864, elle put prêter son concours au
concert donné par Léon Le Cieux le 34 novembre et les journaux en publiè-
rent un compte-rendu qui se terminait ainsi: « La Société nous promet
v.n digne héritier de T Ancienne dont cette délicieuse soirée a inauguré si
brillamment la renaissance. »
Le 9 mars 1865, la Société donnait son premier Concert d'abonnement,
où elle jouait les ouvertures d'Olga et du Maçon.
Le 9 avril, elle prêtait son concours au Concert de M. Sankson, l'inven-
teur du xylophone, et le 26 novembre, à la Messe solennelle de Lair de
Beauvais, qui eut un grand succès.
— 144 —
Entre temps, la Société Philharmonique s'associait aux vœux de la
population Baveusaine et prenait l'initiative de la souscription qui permit
d'offrir à YOrphéon la magnifique bannière que nous admirons encore
aujourd'hui. Cette bannière lui fut rémise solennellement le 39 avril 1866.
Depuis cette date jusqu'en 1870, la Société donna ses Concerts ordi-
naires et continua à prêter son concours aux œuvres de bienfaisance dans
les conditions ordinaires; il ne se passa aucun fait de nature à mériter
une note spéciale.
En 1870 et 1871, les malheurs qui pesèrent sur la France interrompirent
les séances et les répétitions ne furent reprises qu'à la fin de 1873.
Notre compatriote Léon Le Cieux étant décédé le 15 février 1873, la
Société tint à honneur de faire célébrer un service à son intention et
M. Verdier s'entendit à cet effet avec les Directeurs des autres Sociétés
musicales de la ville. Ce service fut célébré à la Cathédrale le 3 avril
1873, M. Marc, maire de la ville, insista pour prendre à sa charge
tous les frais de cette cérémonie en l'honneur de l'artiste si estimé qui
avait été son ami.
*
Le 13 mars 1874, la Philharmonique prêta son concours au Concert
organisé pour les pauvres ; elle y obtint son succès ordinaire. Le Direc-
teur, M. Verdier, et son ami, M. Le Tuai, y furent acclamés tout spécia-
lement. Voici en quels termes Y Echo Bayeusain en rendait compte :
« Deux de ses violonistes les plus distingués, deux amis de cœur, deux
véritables artistes, ont exécuté un duo concertant avec cette ampleur et
cette sûreté d'archet qui donnaient à leurs cordes frémissantes la pureté
des sons et la puissance d'une brillante harmonie.. Aussi quel enthou-
siasme et quels rappels ! La salle entière trépignait ; en les acclamant,
elle se rappelait avec plaisir dans quelles circonstances ces véritables
amis s'étaient rencontrés et comment l'honorable famille de l'un avait
contribué au bonheur de l'autre (*) ».
C'est avec plaisir que nous soulignons ce compte-rendu qui fait hon-
neur aux deux artistes qui habitent toujours notre ville.
Le 35 juillet 1875, la Société participa au festival organisé au Jardin
Botanique, au profit des Inondes de Toulouse. Elle donna son concours
(") Allusion à l'arrivée de M. Verdier à Bnyeux.
-, 145 -
très apprécié aux fêtes organisées en 1876 en l'honneur de M. de Cau-
mont et notamment au festival du 13 Juillet. On se souvient toujours
avec plaisir de ces fêtes mémorables et de la magnifique soirée donnée
sur la place du Château avec le concours de la Musique du Régiment en
garnison à Caen et de celle de Château-Gontier.
En 1877, la Commission administrative de la Société jugea que le
moment était venu d'appeler l'attention des amateurs de grande musique
et d'aborder l'étude des œuvres des grands maîtres dont jusqu'alors l'exé-
cution lui avait été à peu près impossible à cause du nombre restreint
de ses membres ; dans ce but, elle fit des démarches auprès des musiciens
sortant d'un régiment, mais plusieurs tentatives vinrent se heurter à un
obstacle assez sérieux : l'achat des instruments qui constituait une dépense
trop lourde pour beaucoup de ceux qui auraient pu faire partie de l'or-
chestre. Il fut alors décidé que le prochain Concert serait destiné à l'ac-
quisition des instruments les plus nécessaires, qui resteraient sa propriété,
mais qu'elle pourrait confier aux amateurs qui lui conviendraient.
Cette excellente mesure fut bien accueillie et elle produisit d'excellents
résultats puisqu'aux concerts suivants l'orchestre put donner plusieurs
symphonies d'Haydn.
Le 37 janvier 1879, la Société prêtant son concours à la représentation
de Charlotte Corday, M. Verdier fit jouer une Ouverture qui lui avait été
dédiée par le Chef d'Orchestre de Caen, M. Merck. Elle fut saluée par le
nombreux public d'une triple salve d'applaudissements.
De nombreuses séances furent données en 1879 et 1880, mais*une des
plus intéressantes eut lieu le 4 septembre 1880, au Concert de l'Orphéon,
où la Société joua brillamment Y Ouverture de Guillaume Tell et le Désert.
Ces brillantes soirées ne pouvaient donner de si beaux résultats sans
une préparation constante ; les répétitions étaient régulièrement suivies
et permettaient de soigner l'exécution, ce qui, de nos jours, laisse de
plus en plus à désirer.
Le 5 juin 1883, l'ami des Orphéonistes de France, compositeur distin-
gué, M. Laurent de Rillé, vint donner une conférence à Bayeux ; la
Société Philharmonique s'empressa de lui prêter son concours, elle y
joua deux ouvertures qui furent applaudies avec enthousiasme.
*
Ce fut en cette année 1883 que la Société Philharmonique enregistra
10
— 14G —
l'un des faits mémorables dont il est fait mention dans ses annales. Heu-
reux de remercier leur chef de son dévouement et de ses trente années de
services continus, les Membres de la Société firent appel à la population
Bayeusaine dans le but d'offrir à M. Verdier un souvenir de leur estime
et de leur reconnaissance.
Cet appel fut entendu, le succès dépassa toutes les espérances : jamais
manifestation ne fut plus complètement touchante. Elle eut lieu le
10 novembre, dans la Salle Saint-Laurent, trop petite pour contenir les
amis qui s'y étaient donné rendez-vous. Au nom de tous, M. Lamy remit
un superbe bronze à M. Verdier, qui put se rendre compte que les ser-
vices rendus ne trouvaient pas toujours des ingrats et qu'il vient un jour
où la reconnaissance populaire sait les reconnaître et les récompenser.
Tous ceux que préoccupent les intérêts artistiques étaient présents, ils
applaudirent à tout rompre la Société Philharmonique et M. Lamy, dont
le superbe discours émut jusqu'aux larmes M. Verdier et même une
partie de l'auditoire.
Mais cette magnifique soirée eut un triste lendemain. Appelé au
Conservatoire de Caen , M. Verdier dut quitter Bayeux et donner sa
démission de Chef d'Orchestre. Il fut remplacé en septembre 1883 par
M. Perdu, chef de la Musique Municipale, musicien et compositeur dis-
tingué, qui faisait partie de la Société depuis plusieurs années.
Sous l'habile direction d'un tel chef, la Société Philharmonique ne
pouvait péricliter, elle poursuivit son œuvre avec succès et donna de
nombreux concerts en 1884, 1885 et 1886.
A la fin de 1886, le Comité qui fut élu décida que la Société s'adjoin-
drait des Membres honoraires, s'inspirant en cela de l'exemple donné par
l'Orphéon quelque temps auparavant.
Les premiers essais furent d'abord peu favorables, mais le Président,
M. Mériel et l'infatigable sociétaire, M. Mulot, firent des démarches à
domicile et ils eurent la satisfaction d'enregistrer 188 adhésions.
Il fut décidé qu'un grand concert serait offert, aux Membres hono-
raires, chaque année, avec le concours d'artistes de Paris et de solistes
éminents étrangers. Le premier fut donné le a mai 1888. On verra ci-
après les noms des artistes qui y figurèrent.
A cette date, la Société était ainsi composée :
Chef d'Orchestre . M. Perdu. I M XT. , ( M. Marchai.
.M.I.W. I l Vl0l0nS- ^
1"' Violons. .
!M. Le Tuai.
M. Daché.
M. Pernot.
2* Violon . . .M. Simon.
- 147 -
2e" Violons
r M. Lévêque.
M. Lefrançois.
M. Varin.
( M. Caumont.
(M. Maubant.
ÎM. Caumont.
M. Gutele.
M. Focheux.
M. £ Jean.
M. Lahaye.
M. Mulot,
Clarinette.
Violoncelles
Altos . .
Contrebasse
Piston .
Trompette.
En outre, pour les Concerts, quelques amateurs, notamment M. de
Juvigny, violoncelliste, dont le précieux concours n'a jamais fait défaut
à nos sociétés musicales.
Hautbois . .
Saxophone. .
Cors . . .
Trombones .
Grosse Caisse.
Timballier. .
M. Lacoche.
M. Salles.
M. Moutier.
M. iEstaing.
M. Samson.
M. Ed. Salles.
M. Rouland.
I M. Mériel.
) M. Frémanger.
M. Lenoircy.
M. Mallard.
*
Le 5 juin 1888, grâce à l'initiative de M. Mulot, M. Hubert, négociant
à Bayeux, fit don à la Société du violoncelle ayant appartenu à M. Délie,
son oncle, ancien membre de la Philharmonique.
Le 35 novembre de la même année, le soixantenaire de la Société fut
célébré par l'exécution à la Cathédrale de la Messe composée par M.
Perdu, qui fut vivement félicité par Monseigneur l'Evèque et par les nom-
breux amis des arts et artistes étrangers qui composaient l'assistance.
Le deuxième Concert offert aux Membres honoraires eut lieu le 26
mars 1889. C'est à cette soirée que fut inauguré le Palais Oriental, décor
qui est la propriété exclusive de la Société.
Le compte-rendu de ce Concert figure au registre spécial dont la tenue
a été régulière à partir de cette époque. Il énonce que la dépense s'est
élevée à i.sio francs, chiffre qui démontre l'importance de la solennité.
Le 13 novembre 1889, un nouveau Comité fut élu ; il décida et obtint
que des concerts populaires seraient donnés de temps en temps le Di-
manche.
Ce Comité ayant donné sa démission le 11 -août 1890, il y eut une
réunion générale des Sociétaires qui, par 21 voix sur 24 votants, déci-
dèrent qu'à l'avenir il n'y aurait plus de Comité, mais qu'une Commis-
— 148 —
sion spéciale serait nommée chaque fois qu'il s'agirait de l'organisation
d'une fête ou d'un Concert.
Pour présider cette réunion, les Sociétaires avaient désigné leur doyen
d'âge, M. Guisle, qui fut très flatté de cette distinction et remercia cha-
leureusement ses camarades de la confiance qu'ils avaient bien voulu lui
témoigner.
M. Mériel fut élu Président le 13 août 1890 et la première Commission
fut nommée le 14 janvier 1891.
Le 18 mars de la même année, la Société, réunie en Assemblé générale
pour la reddition des comptes, décida qu'une somme de 400 francs serait
prélevée sur l'actif de la Société pour être versée à la Caisse d'Epargne et
que le livret à retirer serait ainsi immatriculé : c La Société Philharmo-
nique de Bayeux représentée par son Trésorier. . • »
Ce premier dépôt fut effectué le 12 avril ; il y en a eu d'autres depuis,
car les comptes de 1902 signalent que leur montant s'élève à 90a fr. 53.
*
Le 20 décembre 1893, M. Perdu ayant subi une attaque de paralysie, la
Société pria M. Marchai de le remplacer pour la direction de la Société
et l'organisation du grand Concert fixé au 13 février 1894.
Et le 23 novembre de cette année 1894, la santé de M. Perdu ne laissant
plus d'espoir de guérison, M. Marchai fut maintenu dans ses fonctions de
Directeur par 23 voix sur 24 votants. Il fut installé le 28 du même mois.
M. Frémanger, l'un des anciens Sociétaires, était décédé dans l'inter-
valle et Madame Frémanger avait fait don à la Société du trombone de
son mari ; M. Marchai en exigea la mention au registre de la Société.
Le 2 septembre 1894, la Société avait été donner un Concert à Arro-
manches ; le retour fut marqué par un accident qui pouvait avoir des
suites fâcheuses, la voiture qui ramenait un certain nombre de Sociétaires
versa à la côte de Pouligny, mais heureusement il n'y eut que des dégâts
matériels.
*
* *
L'année 1895 fut une année de deuil pour la Société Philharmonique.
M. Perdu mourut le 16 janvier et M. Mériel, président, le 22 décembre.
Elle leur fit, à l'un et à l'autre, des obsèques solennelles.
Le 24 avril, la Société prêta son concours au Concert organisé pour le
corps expéditionnaire de Madagascar.
-149 —
Et le 6 novembre suivant, elle procéda à l'inventaire et à l'assurance
du matériel lui appartenant, estimé 3.000 francs.
Le *4 janvier 1896, M. Daché fut élu Président, en remplacement de
M. Mériel, par 2a voix sur 25 votants.
Ce fut lui qui fut appelé par la Municipalité pour donner son avis sur
le changement et les modifications à apporter à la nouvelle salle des
répétitions, l'ancienne salle devant être démolie pour le dégagement de
la Cathédrale.
La première répétition dans la salle actuelle eut lieu le 1" juillet 1896.
Le 13 octobre 1896, M. Daché ayant cru devoir donner sa démission,
les Sociétaires ne voulurent pas l'accepter, il la retira le 20 et continua
ses fonctions jusqu'au ier octobre 1902, jour où il se retira définitivement
pour raison de santé. Il fut nommé Président honoraire à l'unanimité.
Dans cette même séance du Ier octobre 1901, les Sociétaires décidèrent
qu'à l'avenir la Société serait administrée par le Directeur, le Secrétaire,
le Trésorier et 3 Membres élus chaque année, mais de regrettables malen-
tendus se produisirent et ouvrirent l'ère des difficultés dès le mois de
mars 1903. Le Comité donna sa démission. La Société put néanmoins
donner son concours à l'inauguration du Monument de Formigny, le
ier juin.
Le 10 juillet suivant, la Société décida qu'il serait élu un Président en
remplacement de M. Daché ; elle désigna M. de Juvigny, qui ne crut pas
pouvoir accepter.
Des démissions de plus en plus nombreuses parvinrent au Directeur et
une scission complète put un instant donner des craintes sur la vitalité
de la Société. Tous les vrais amis des arts déplorèrent cette scission et
s'interposèrent pour en arrêter les suites ; nous même, avec quelques
sociétaires, nous fîmes une démarche auprès de M. Lamy, maire de la
ville, qui ne fut pas plus heureux dans sa tentative de conciliation.
C'est alors que fut créée une nouvelle Société : Y Union Sy m phonique.
La Société Philharmonique, un instant ébranlée, se mit résolument à
l'œuvre pour recruter de nouveaux adhérents et soutenir sa vieille répu-
tation. Elle a réussi à se consolider et elle continue sa tradition. Les deux
derniers Concerts qu'elle a donnés, le 12 mars 1907 et le 10 mars 1908,
n'ont rien à envier à ses devanciers et démontrent qu'elle peut toujours
tenir haut et ferme le Drapeau des Arts dans notre chère Ville de Bayeux.
— 150 -
SOCIÉTÉ PHILHARMONIQUE DE BAYEUX
GRANDS CONCERTS
rts anae 2*dZexxiabres Honoraire
depuis leur Organisation
2 mai
1888
26 mars 1889
5 mars 1890
3 mars 1891
3 février 189a
7 février 1893
13 février 1894
Ml,e Lépine
M. Samary, fils
— Rousselot
— Morin
Mme Brouville
M. Warmbrodt
Mme Thévenet
M. Morin
— Soudry
Mme Noalk
M. Warmbrodt
M»« Du port
M. Baume
Mme Sauvaget
M»* Baude
M. Bas
— Pinguet
— Baume
Mme Lerouz-Rtbeyre
M. Melchissédec
MUo Vormèse
M. Gruyer
— Leroux
Ml,e Rebrey
M. Aflfre
— Fournets
— ■ Fontbonne
— Carembat
•
Ml,e de Eeridez
M. Clément
Opéra-Comique
Violon
Violoncelle
Clarinette
Opéra
Opéra
Harpe
Clarinette
Violoncelle
Op. Copenhague
Opéra
Violon
Piano
Opéra
Violoncelle
Hautbois
Baryton O. C.
Piano
Opéra-Comique
Opéra
Violon
Cor
Piano
Opéra-Comique
Opéra
Opéra
Flûte
Violon
Opéra-Comique
Opéra-Comique
— 151 —
13 février 1894
M. Fournets
Opéra
— Robert
Harpe
— Marchai
Violon
— Garaudet
Comique
19 février 1895
Mlle Agussol
Opéra
M. Sellier
Opéra
— Douaillier
Opéra
— Paradis
Clarinette
— Bas
Hautbois
— Pénable
Cor
— Couppas
Basson
— Detrain
Piano
4 février 1896
Mlle Beauvais
Opéra
Mme Prévost
Opéra
M. Muratet
Opéra
— Ballard
Opéra
— Hayot
Violon
— Petit
Piston
— Bas
Hautbois
— Detrain
Piano
Orphéon
16 février 1897
M»« Blanc
Conservatoire
Mme Hayot
Conservatoire
M116 Syma
Odéon
M. Laforge
Opéra
— Barrère
Flûte
— Hayot
Violon
— Bas
Hautbois
•
— Fauchey
Piano
— Pannier
Odéon
8 février 1898
M"6 Loventz
Opéra
M. Bartet
Opéra
— Paradis
Clarinette
— Pénable
Cor
— Couppas
Basson
— Bas
Hautbois
— Fauchey
Piano
— Esquier
Comédie Fr.
— 152 —
18 avril 1899
13 mars 1900
4 mars 1901
7 avril 1903
16 mars 1903
8 mars 1904
M»« Molé-Truffier
Mï|e Avocat
M. Mouliérot
— Houfflack
— Bas
— Fauchey
— Truffier
Mlle Soyer
— Jane de Bret
M. Affre
— Goubert
— Richet
— Bas
Mme Brouville-Ballard
M. Laffitte
— Ballard
— André
— Vuillermoz
— Bas
— Fauchey
— Romain
Mme Richard
MUe Touzard
M. Sizes
— Marnef
— Bas
— Rambert
MUe Leclerc
M. Badiali
— Toussaint
— Goubert
— Robert
— Bas
— Launay
M,,e Jane de Théza
— Lambert
M. Plamondon
— Paradis
Opéra-Comique
Odéon
Opéra-Comique
Violon
Hautbois
Piano
Comédie Fr.
Opéra
Piano
Opéra
Flûte
Violoncelle
Hautbois
Opéra
Opéra
Opéra
Violon
Cor
Hautbois
Piano
Théâtre de Caen
Opéra
Piano
Opéra
Violon
Hautbois
Vaudeville
Opéra-Comique
Opéra-Comique
Violon
Flûte
Harpe
Hautbois
Comique
Opéra-Comique
Odéon
Opéra
Clarinette
l
— 153 —
8 mars 1904
28 mars 1905
30 mars 1906
13 mars 1907
10 mars 1908
M. Aubert
— Gaubert
— Bas
— Grovlez
M,,e Loventz
— Védrenne
— Touzard
M. Gilliet
— Boucrel
— Bas
— Launay
Ml,e Lesenne
— Mancini
— Mutel
— Reboul
— Touzard
M. Sayetta
— Aubert
— Bas
M»* Gautier
— Misset
— de Louvigny
— Touzard
M. Billot
— Hennebains
— Bas
— Launay
Mlle Suzanne Cesbron
Mme Houdret-Wolfertz
M. Jan Reder
— Hery Rabatel
— Marcel Houdret
— Bas
— Paul Décart
Violon
Flûte
Hautbois
Piano
Opéra
Violon
Piano
Opéra
Opéra
Hautbois
Comique
Opéra
Opéra
Odéon
Violoncelle
Piano
Opéra
Violon
Hautbois
Opéra
Opéra-Comique
Violon
Piano
Opéra-Comique
Flûte
Hautbois
Comique
Opéra-Comique
Conserv. de Liège
Cons. et C18 Colonne
Violoncelliste
Violon
Hautbois
Odéon
•"
— 154 —
LES MUNICIPALITÉS DE BAYEUX
ET LES DISETTES
(1709-1725-1739)
En 1709, l'hiver qui commença le 6 janvier, pour durer trois mois,
vit cinq semaines de gelée intense. Quatre fois on le crut terminé, mais
quatre fois le froid recommença. La récolte de froment manqua et le blé
valut jusqu'à 5 livres 10 sols le boisseau, le cidre se paya 150 livres la
pipe. Un arrêt du parlement du 9 mai ordonna de taxer les riches pour
assurer la subsistance des pauvres. Cette taxation eut lieu par MM. le
Supérieur du Séminaire, de Landeville, avocat du Roi, de Linières-
Legras, conseiller assesseur, et du Lonchamp, pour la paroisse Saint-
Exupère, et par MM. Gabriel Descrametot, escuier, et Me Gilles Fon-
taine, pour celle de Saint-Georges. Ces Messieurs avaient été nommés
en chœur, c'est-à-dire à l'unanimité, par les paroissiens, le si mai, pour
visiter, le lendemain, les pauvres, dresser par écrit un état de leur nom-
bre et de leurs besoins et procéder à l'imposition des sommes nécessaires
pour y pourvoir. Il dut en être de même dans les autres paroisses.
Il y eut des personnes qui moururent de froid.
Le 16 juillet, on fit une procession générale à Saint-Exupère pour obte-
nir du beau temps.
Jusqu'au 20 juillet, le temps fut épouvantable, et malgré l'appoint des
petits grains, semés pour remédier au déficit ou plutôt au manque de la
récolte de blé, cette dernière denrée coûtait 6 livres le boisseau à la fin
de Tannée.
Cette cherté extrême des grains avait, paraît-il, réduit les Cordeliers à
une grande misère et en état de demander des secours à la Ville, mais ils
préférèrent installer une brasserie de bière qui leur aiderait à subsister et
leur fournirait de la boisson. Malheureusement, les bons Pères qui distri-
buaient leur marchandise en gros et en détail, avaient omis de payer à la
L
- 155 -
Ville les droits qui lui étaient dûs. Maire et échevins, chargés de veiller
à la meilleure répartition des charges sur leurs concitoyens, se fâchèrent
et intentèrent aux fils de Saint-François un bel et bon procès qui fut
couronné de succès. Mais, les Cordeliers refusèrent la visite et l'exercice.
Le tribunal de l'Election, devant lequel le différend fut porté, les y assu-
jettit. Devant ces exigences fiscales, les religieux diminuèrent leur fabri-
cation. Bientôt cependant, en considérant les bénéfices du métier, ils
vinrent à résipiscence, car le 31 juillet 1711, ils offrirent de reprendre
leur ancien commerce, à condition de ne payer que la moitié des droits,
avec exemption complète pour leur propre consommation, déclarant que
vu leur peu de revenu et la raréfaction des aumônes, ils seraient en cas
de refus, obligés de demander des subsides à la Ville.
Il est bien probable que, dans l'intérêt de leurs administrés, MM. de
Ville acceptèrent cette transaction , de peur d'avoir trop de subsides à
fournir aux RR. PP.
En 171 5, ils sont mentionnés parmi les exempts des droits du tarif. En
173% ils étaient au nombre de 26 et déclaraient au Roi 1.084 livres de
revenu. La moitié des octrois revenant à la Ville était alors de 325 livres.
*
» »
L'hiver de 1724 fut un hiver éminemment pluvieux. Les grains confiés
à la terre périrent pour la plus grande partie. Le blé atteignit donc un
prix très élevé en 1725. Le renchérissement commença vers la mi-juin.
Au début de juillet, le boisseau valait 6, 7 et 8 livres. On n'en distribuait
qu aux seuls boulangers dont les boutiques restaient fermées : ils cuisaient
pour la ville et la campagne, et deux notables se rendaient chez chacun
d'eux, pour présider à l'ouverture de leur four et distribuer, par un huis
entrebâillé, le pain aux habitants. Ce mode de procéder dura toute une
quinzaine.
Ce pain était très mauvais ; on ne tirait, en effet, qu'un boisseau de son
par sac et chaque boisseau de farine devait produire jusqu'à 60 livres de
pain, vendu 3 sols 6 deniers et 4 sols. Heureux, cependant, qui pouvait en
avoir à sa volonté contre argent comptant !
Le froment monta jusqu'à 70 livres le sac.
Le sarrasin valait 8 livres le boisseau.
L'avoine 3 livres 15 sols et 4 livres à la même mesure.
Le 10 juillet, les boulangers rouvrirent leurs boutiques, comme d'usage,
et y exposèrent en vente le pain qu'ils fabriquaient. Quatre jours après,
- 156 -
on recommença à donner aux bourgeois du blé, suivant te nombre des
personnes de chaque famille. A deux tripots successifs, le prix du blé fut
fixé à 4 livres 15 sols.
Ce prix modique, établi sans nul doute par le vicomte-maire, M. J.-B.
Paysant, sr des Mesnils, et ses échevins, Marc-Antoine de Hermerel, sr du
Martel, esc\ lieut. gén. de police, Antoine Le Marois, consr et procureur
du roi de Police, et François Crepel, conseiller et avocat du Roy en bail-
liage et viconté, mécontenta les gens de campagne, qui se mirent à
serrer, c'est-à-dire à cacher leurs blés. D'où ce résultat fâcheux que, dès
le 22 juillet, il fallut donner à nouveau le pain, boutique entrouverte
seulement.
Aux tripots qui suivirent les deux dont nous venons de parler, le bois-
seau de blé remonta à 7 livres 15 sols, 8 livres, 9 livres et même 10 livres.
Bref, la spéculation s'en était de nouveau emparée et le vendait le plus
cher possible. On dut revenir à n'en donner qu'aux seuls boulangers.
La situation devenant intolérable, MM. de Ville, de concert avec la
police, firent des détachements de bourgeois, avec des gentilshommes ou
les archers du grand prévôt à leur tête , pour aller dans les campagnes ,
là où l'on savait qu'il y avait du blé, et s'en emparer. Le grain ainsi
amené en ville était renfermé dans un local où la bourgeoisie montait la
garde, jour et nuit. Souvent les convois étaient attaqués par les paysans
et il y avait alors bataille. Le blé non escorté était pillé par eux, mais
toutefois payé au prix du tripot.
L'exaspération populaire devint telle que MM. de la police, ne se
croyant pas en sûreté avec la garde ou milice bourgeoise et redoutant
une sédition qu'il aurait fallu réprimer, prièrent les officiers du régiment
de Périgord, en garnison ici depuis décembre précédent, de faire descen-
dre deux compagnies d'infanterie pour garder le tripot.
Le blé manquant toujours, nos édiles durent songer à s'en procurer à
l'extérieur, ce qui n'était pratique, vu l'état des routes et la difficulté des
communications, que parla mer, dans les ports ou havres du littoral.
Chose étonnante, c'était alors l'Angleterre qui nous approvisionnait en
cas de disette !
Le 30 juillet, on envoya un détachement chercher à Isigny 1.300 bois-
seaux de blé venus d'Angleterre. Le convoi fut arrêté à La Cambe par les
habitants : on se battit fort et il y eut mort d'hommes. Deux victimes
succombèrent.
Les boulangers continuèrent à en recevoir seuls et il était toujours
- 157 -
distribué, à boutique fermée ou plutôt entrouverte, par les notables
désignés.
D'autres blés, toujours de provenance anglaise, furent débarqués, dans la
suite, à Asnelles, Courseulles et surtout, et en plus grande quantité, à Caen.
Le 8 août, le boisseau ne valait plus, en cette dernière ville, que ioo sols,
alors qu'à Bayeux, son prix était toujours de 7 livres 10 sols à 8 livres.
Toute cette année 1725, le blé, à Bayeux, ne valut pas moins de 5 livres
10 sols. En 1726, il revint à 2 livres.
Pour éloigner le fléau, le clergé de la Cathédrale processionna à Saint-
Kxupère les 17 et 18 juin et le 2 juillet. De cette date au 14 inclus, il visita
diverses églises paroissiales et les communautés religieuses. Le 15 eut
lieu, à Saint-Exupère, une procession générale.
L'année 1739 pesa bien lourdement sur la ville de Bayeux. La récolte
de Tan précédent ayant presque totalement manqué, non seulement dans
le Bessin, mais encore dans les élections voisines, les grains éprouvèrent
une hausse considérable. Le boisseau de froment monta de 2 livres 5 sols
à 3 livres. Cette élévation subite éveilla de légitimes frayeurs dans la popu-
lation, encore sous le coup des souvenirs néfastes de 1725.
C'était, en effet, une disette véritable qui s'annonçait sous des auspices
d'autant plus menaçants, que se produisant à mi-année, elle ne provenait
point de la saison des semailles mais d'une pénurie réelle de céréales, par
suite d'un manque de rendement suffisant.
Il fallait conjurer l'avenir menaçant, venir en aide à la population
souffreteuse, lui épargner les malheurs de la famine.
Cette fois encore, l'administration municipale ne faillit point à sa
tâche.
Michel Gênas, sp de Rubercy, était alors à la tête de la ville. Homme
des anciens jours, magistrat austère et ferme sans raideur, rempli de
prévoyance et inaccessible aux terreurs puériles, M. Gênas, le dernier des
vicomtes-maires, que dix années plus tard un édit royal devait suppri-
mer, déploya, en la circonstance, ses qualités d'administrateur.
MM. Leloup Dumesnil et Crepel, ses deux échevins, ne lui marchandè-
rent point leur concours, non plus qu'Eurry, alors procureur-syndic et
qui plus tard fut maire de Bayeux.
A une assemblée de Ville, tenue le 13 mai, le vicomte-maire exposa,
qu'en pareille occurrence, l'an 1725, l'administration municipale avait
- 158 -
fait acheter des blés en Angleterre et proposa d'en agir de même. L'as-
semblée, tant pour augmenter par un approvisionnement étranger le
petit stock de denrées, que pour ramener la confiance dans le cœur et
l'esprit de la population, s'empressa d'accepter la proposition qui lui était
soumise. L'assentiment fut unanime , et l'on décida qu'un achat de
grains serait fait aux risques et périls de la commune, et que cet appro-
visionnement, destiné à être revendu, serait réalisé le plus tôt possible.
Un généreux citoyen, M. de Subies, Michel-Hélyes, offrit d'aller, à ses
frais, en Angleterre, faire les achats de blé. On accepta avec reconnais-
sance, et deux jours après, on lui remit 10.000 livres, en une lettre de
change de 437 livres sterling prise à Caen. Il partit de suite ; mais quel-
que diligence qu'il pût faire, il devait s'écouler un assez long délai, entre
son départ, son arrivée et l'envoi des blés, et dès lors, il était à craindre
que de pressants besoins ne se manifestassent avant l'arrivage des secours
attendus.
On décida donc également d'envoyer à Caen le sieur Crepel, pour aviser
aux moyens de se procurer quelques subsistances en attendant. Sur le
tableau effrayant qu'il fit à l'Intendant de la misère dans laquelle se trou"
vait la population bayeusaine, ce magistrat mit à sa disposition 300 char-
ges de blé. Mais comment solder ce grain, alors que par suite du malheur
des temps les coffres de la ville étaient vides ? On assembla donc de
nouveau le Conseil : le vicomte maire avança 4.000 livres et M. Rogier
de Lespiney, lieutenant général de police, 2.000 livres. Le prix d'achat
ainsi fourni provisoirement, on réquisitionna les moyens de transport.
Ceci se passait le ai mai, date à laquelle on paya 3.000 livres. Dumesnil-
Leloup et Crepel allèrent prendre livraison des grains.
Le 38 mai, 155 autres sacs furent apportés à Bayeux, sur des transports
réquisitionnés à nouveau, et Eurry alla payer les 3.400 livres restant dues.
Les souffrances des classes pauvres, atténuées pendant quelques jours,
renaquirent plus impérieuses. En vain, un clergé, alors riche et nom-
breux, répandait-il de nombreuses aumônes ; en vain la prudente noblesse
qui habitait la ville distribuait-elle de larges secours ; en vain, l'autorité
municipale s'ingéniait-elle pour venir au secours de tant de souffrances*
soit en procurant du travail aux indigents, par la réparation des chemins,
soit en distribuant des secours ; la misère arriva à son comble et M. de
Subies ne revenait pas ! . . .
Le ier juin, les curés déposèrent à l'Hôtel-de- Ville un mémoire décla-
rant, qu'à bout de ressources, il leur était impossible d'assister, d'une
— 159 —
manière suffisante, les pauvres de la ville dont la progression effrayante
dépassait de beaucoup le chiffre de 2.200.
D'extrêmes misères appellent des secours immédiats, M. Gênas, en
présence de la situation, fit appel à la charité de personnes bienfaisantes,
qui prêtèrent, sur billet, 2.000 livres remboursables, 1/2 en un an, 1/2 en
deux ans. Partie de cette somme fut convertie en pain, et l'autre partie,
M. Gênas désirant venir en aide à l'indigent tout en encourageant le
travail,. fut employée à acheter de la filasse, qui, convertie en toile et
vendue, fit rentrer la commune dans la plus grande partie de ses avances.
Enfin, M. de Subies débarqua à Isigny avec un chargement de 199 sacs
de blé et 100 de farine, qui, revendus au compte de ville, par Lenjalley,
son receveur, produisirent 11.974 livres 9 sols, alors, qu'avec le fret, ils
avaient coûté 16.682 livres i) sols 9 deniers, d'où une perte de 4.708
livres , bien rachetée par le bien-être qu'elle produisit en permettant
d'attendre la récolte nouvelle.
Tout en luttant contre la disette présente, M. Gênasse préoccupait d'en
prévenir le retour. Le 28 juin, alors que la misère était à son apogée,
l'administration municipale, délibérant sur le projet d'un nouvel hôtel
de ville capable de faire ornement et décoration publique, conditions
qu'on ne doit jamais négliger dans les monuments publics, posait en
principe que, dans la partie supérieure de cet édifice, serait ménagé un
grenier grand et commode, destiné à renfermer, dans la saison favorable,
une certaine quantité de blé pour conserver dans la nécessité et prévenir
les inconvénients auxquels on a été exposé dans la présente année afin
de prévenir la disette et de soulager le public.
Ce nouvel hôtel de ville, rendu nécessaire par la ruine de l'ancien,
situé rue des Cuisiniers, devait être bâti dans le bas de la place de la
Cathédrale et en partie sur l'emplacement des remparts. Malheureuse-
ment des obstacles suscités par l'autorité supérieure en empêchèrent la
construction ; cependant les fonds nécessaires étaient prêts.
Dix ans plus tard, M. Gênas, appelé par la confiance du monarque au
poste de subdélégué de l'intendant, tel un sous-préfet d'aujourd'hui, lais-
sait disponible, dans les coffres de la commune, une somme de 6.000
livres, laborieusement économisée pendant la dernière période de son
administration, aussi courageuse qu'intelligente.
On avait donc voulu mettre en pratique les leçons de prévoyance que
donna, autrefois, Joseph au Pharaon, et remplir des greniers d'abon-
dance pour les jours de disette. C'en était donc fait du recours exclusif
— 160 -
aux processions, dont on ne voit plus de traces à partir de 17*5, année
dans laquelle il y en eut 16, du 17 juin au 15 juillet! On commençait à ne
plus s'en remettre, pour le tout, à la Providence, qui nous a doués de cons-
cience et d'initiative. « Aide-toi, le Ciel t'aidera » avait clamé Lafontaine.
Et administrations et particuliers de pratiquer l'hygiène et la prévoyance,
les deux plus rudimentaires parties de la science sociale, contre les deux
fléaux les plus menaçants : la peste et la famine !
Une prescience fatidique orientait dès lors l'humanité vers les temps
nouveaux.
E. ANQUETIL.
— 161 -
t .y,
' - » -« ■«
LES HOTELS-DE-VILLE DE BAYEDX
ET LEUR MOBILIER
Le 26 février 1906, à l'occasion du tirage de la loterie de bienfai-
sance, je parcourais les beaux salons de notre Hôtel-de- Ville, construction
de Tévèque de Rochechouart, admirant leur grandiose ordonnance et
leur somptueux ameublement, quand la lassitude m'engagea à me reposer
dans la salle où sont appendus les portraits des maires. Au bout de
quelque temps, mes yeux, en contemplant ces figures, qui de l'ancien
régime, qui des jours plus récents, de la Révolution jusqu'à nous, se
fermèrent complaisamment, pour permettre à ma pensée recueillie, d'ér
voquer, en rêve, les ancêtres de ceux-ci, — les vicontes-maires, les
échevins, le Conseil de Ville, même la Commune antique, les édiles
romains, comme aussi les locaux plus humbles [et plus modestement
aménagés où ils traitèrent les affaires municipales.
Et parvenu dans mon évocation rétrospective jusqu'aux jours où les
Celtes ou Gaulois n'avaient pas encore subi le joug de l'étranger, je me
remémorais un vieux sénat gaulois revêtu du double pouvoir adminis-
tratif et judiciaire. Puis, venaient les Romains qui culbutèrent et la gent
gauloise et ses institutions, enlevant, aux édiles qu'ils préposèrent à l'ad-
ministration des cités, le pouvoir judiciaire. C'étaient ensuite les invasion^
saxonne et franque, qui introduisaient dans les aristocrates curies romai*
nés, les clercs, les petits propriétaires, les membres des corporations
industrielles, et avaient rendu, conformément au droit germanique, élec-
tives et le plus souvent annuelles, toutes les magistratures. Alors,
m'apparaissaient les Sk<spene> Scabini ou échevins choisis, de concert,
sous Karl le Grand, par ses commissaires (tnissi), le comte et le peuple,
pris parmi les décurions et redevenus administrateurs et juges. Et les
temps s'obscurcissaient : plus de tnissi ; Téchevinage échappant au peuple
comme au prince, pour tomber aux mains, ici, du comte, là, de l'évèque*
C'est la nuit de la féodalité, où les magistratures sont données en fiefs
héréditaires, où les corporations industrielles retombent dans un demi-
il
— 162 —
servage ; où naît le titre de mayeur (major), maire, titre d'origine servile
qui rappelle l'intendant romain et qui est le chef des échevins. Mais aux
xe et xie siècles, naît la commune, nom latin qui enveloppe une pensée
gallo-germapique, une pensée où s'allie le sentiment chrétien avec les
inspirations primitives des peuples d'Occident.
Dès la fin du xne siècle, l'histoire nous révèle la commune de Bayeux.
Nous lisons, en effet, dans les grands rôles de l'échiquier de Normandie,
aux comptes des années 1195 et 1196 : Ricardus Boschier débet 60 sol.
de rémanente tallagii facti pcr communiant Baiocensem ; Richard Bos-
chier doit 60 sols pour reliquat du taillage fait dans la commune de
Baïeux ; et Robertus Maisnil 20 sol. de tallagio facto per communiant
Baïocarumy et 'Robert Maisnil 20 sols aussi pour taillage dans la même
commune. Nôtre savant compatriote, M. Léopold Delisle, cite une charte
à l'appui de cette constitution communale (Mém. Ant. Norm., t. xx).
Au Moyen-Age, écrit Thorigny dans la Normandie monumentale, les
bourgeois de Bayeux avaient une maison commune avec beffroi où les
députés, nommés à la pluralité des voix dans chaque parroisse, se réu-
nissaient pour délibérer des affaires de la ville : ils nommaient eux-mêmes
leurs maires et leurs échevins.
Mais ceci est de la fantaisie, au moins pour partie, car il est avéré que
jamais les vicomtes-maires de Bayeux ne furent nommés par leurs admi-
nistrés. Héréditaires sous la domination Normande, ils furent, depuis le
retour de la province à la France, à la nomination exclusive du Roi.
Seuls, les échevins, assesseurs ou conseillers du viconte, émanaient de la
volonté populaire, par le vote des députés des paroisses. Ils le représen-
taient absent. Plus tard, ils eurent la police et l'administration de la ville.
Nommés d'abord pour 5 ans, ils ne le furent dans la suite que pour 3. Le
vicomte, les 2 échevins, et a députés par paroisse, formaient une assem-
blée dont la convocation était nécessaire pour l'administration des biens
et revenus. Les députés des paroisses étaient nommés chaque année par
elles, sous peine d'y être contraintes par la voie des garnisaires. La réu-
nion de cette espèce de Conseil municipal était dite l'Assemblée des
Députés.
Aucun texte ne vient, non plus, nous confirmer l'existence d'un beffroi
à Bayeux et nous ne pensons pas que le son du tocsin y ait jamais convo-
qué la bourgeoisie pour se rebeller contre les deux potentats géminés qui
régnaient sur la ville : le seigneur évéque, comme on disait, et le vicomte
maire, un. pape et un empereur au petit pied.
— 163 —
Il y avait, toutefois, une maison de ville à Bayeux et elle était située
dans la rue par où la tradition locale fait passer Saint-Gerbold venant
reprendre son siège épiscopal et appelée par suite rue Bienvenue, ou
mieux, du Bienvenu.
Une date inscrite au linteau d'une des fenêtres de l'immeuble démoli
en 1739, indiquait qu'il avait été construit ou plutôt reconstruit en 1539,
sur l'emplacement d'un plus ancien. C'était, parait-il, un bâtiment petit
et de mauvais goût. Mais il fallait se contenter de peu d'espace dans les
villes fortifiées, et malgré ses dimensions restreintes, la maison de Ville
n'était pas occupée exclusivement par l'édilité : certains services publics
trouvaient un abri dans ce local, composé de deux maisons distinctes,
mais se joignant, une grande et une petite, avec un jardin devant celle-ci.
En 1656, le 39 mars, le magasin à sel et la salle de sa juridiction
dépendent de la maison de ville et sont loués 80 livres par an. Douze
ans plus tard, en 1668, le Haribel étant receveur du grenier à sel, cette
denrée était dans un grenier dépendant de l'Hôtel-de-Ville, mais comme
il était devenu insuffisant pour emmagasiner trois années de provi-
sion, le receveur loue la grande salle adjacente par 60 livres annuelle-
ment, à charge par lui de la mettre en état. Il payait déjà 75 livres pour
le grenier ordinaire, la salle de dessus et la cave de dessous, par trimes-
tres suivant l'usage local de Bayeux (sic dans le registre municipal à cette
date).
En 1659, la ville de Bayeux, contrainte de fournir le logement à
1 56 prisonniers Espagnols, dut les héberger dans les bâtiments municipaux
et même dans la partie restée libre de la maison de Ville. Aussi, voyons-
nous, le 6 août de cette année, les affaires municipales se traiter dans
l'auditoire royal. Les évasions, favorisées par la mauvaise garde que le
gouverneur fit des prisonniers qu'il s'était arrogé de gouverner, malgré
Tordre royal qui en rendait responsables le viconte et les échevins,
magistrats injuriés par lui au château, n'empêchèrent point la maison de
ville d'être occupée encore, le 35 octobre, par 93 prisonniers. A cette der-
nière date, en effet, ce fut de nouveau en l'auditoire royal que l'on décidait
d'attendre l'arrivée à Bayeux du sieur deChampigny, commissaire départi
pour la généralité de Caen, pour réclamer contre une imposition de
8.000 livres, dont avait été frappée Bayeux pour contribuer aux frais de
la paix et du mariage du Roy ?
Une délibération de ville, de 169 1, nous apprend qu'on affectait alors
sur les 600 livres que produisait l'octroi, 200 livres pour les ponts, portes,
— 164 —
Hôtel-de-Ville et pavé des places publiques. Cétait peu, mais la ville
n'était pas riche, épuisée qu'elle était par le logement périodique des gens
de guerre, par l'hébergement des prisonniers et par les frais en résultance
y compris cette fois le mariage royal. Aussi, ces immeubles étaient-ils,
faute d'entretien, dans un état des plus déplorables, « la petite maison,
joignant à la grande de l'Hôtel-de-Ville, qui sert de salle du Conseil, est
en danger de crouler à cause de l'antiquité et des ruines qui sont au gable
du côté du jardin ». Ainsi s'exprime le rédacteur de la délibération sus-
visée. Contemporain sans doute des maisons voisines, l'Hôtel-de- Ville
était vraisemblablement, au moins dans ses parties inférieures, du xiii*
siècle. Son âge vénérable et aussi le voisinage du grenier à sel, lui étaient
de puissants ferments de destruction. En 1700 encore, il avait toujours
ce fâcheux voisinage, car le 31 mars, on adjugeait, à Thomas Templier,
fermier général des gabelles, par un loyer annuel de 150 livres, les salles,
chambres et greniers pour le magasin à sel à l'Hôtel-de-Ville.
Le règlement de 1667, fait par Chamillard, en remplacement de celui
de 163 1, réservait bien à la ville, pour la décoration de sa maison com-
mune ! la moitié des amendes (elle se montait à 10 sous), payées par
ceux qui contrevenaient au nettoyage des boues qui devait avoir lieu les
lundi et vendredi matin, et par le préposé à leur enlèvement, s'il ne le
faisait point au mardi, unique jour indiqué, et aussi par ceux qui délais-
saient des objets dans les rues ! Mais hélas ! c'était une cruelle ironie
d'aviser à la décoration d'un édifice qui corruait et qui au lieu d'une
parure indécente pour un décrépit, réclamait à cor et à cri un remplaçant.
« En 1717, l'élection des officiers municipaux eut lieu dans la salle du
palais épiscopal, prise, au lieu de l'Hôtel-de- Ville, pour plus grande
commodité. Cet euphémisme pour cacher l'état lamentable d'un immeu-
ble dont le propriétaire est impuissant à empêcher la ruine, est tout à
l'honneur de sa dignité, mais n'en inspire pas moins une réelle commi-
sération au chroniqueur local qui synthétise les textes.
En 1730, le 10 juillet, l'inventaire des titres et papiers de ville fait
présence de M. de Var ville, lieutenant général du bailliage, ancien
viconte-maire, nous décèle l'existence d'une armoire, dont il avait la clef,
et où étaient les titres et papiers de la Ville.
Nous disions plus haut que les frais des gens de guerre empêchaient
toute reconstruction, voire même toute réparation des bâtiments de la
communauté. En voici la preuve: en 1734, la ville dut payer, pour sa
part dans l'ustencile, 4.252 livres 14 sols, et le secrétaire-greffier d'ajouter
- 165 —
mélancoliquement à cette constatation cette conséquence : « on surseoit
donc à tous travaux ».
Trois ans plus tard, le ier mars 1737, la Maison de Ville, située entre
les rues Bienvenue et Laitière, fut visitée, en résultance d'une délibéra-
tion de Ville, du 20 février précédent, par les sieurs Le Boursier (Pierre)
et Littehare (François), architectes, qui constatèrent « qu'elle était en telle
vétusté et décadence, que les côtières, gables et pignons se déliaient et
se séparaient, de pied à pied et derni^ à plusieurs endroits et que le bâti-
ment était prêt à corruer ».
Ce procès-verbal officiel, qui enregistrait un délabrement universelle-
ment connu, servit de base, à une délibération de la Communauté, qui
décida « à l'unanimité, de démolir l'ancien Hôtel-de- Ville qu'il en coûte-
rait trop de rétablir. Les matériaux furent affectés en partie à la réfection
des casernes et en partie à la réédification d'un nouveau corps de bâti-
ment, plus petit que celui actuellement existant, et ce, sur les fonds de
la ville ».
Le 11 mars ensuivant, on adjugea la démolition à Mathieu Le Mulois
pour 139 livres ; le même jour, la maçonnerie des casernes était acceptée,
en adjudication, à 55 sols la toise par Thomas Martin, de Carcagny- Le
petit bâtiment sur le jardin servait alors d'Hôtel-de- Ville.
Le 5 juin 17391 la démolition était effectuée et « on mettait en adjudi-
cation, remplacement de l'ancien Hôtel-de-Ville (i), tel qu'il s'étendait,
en circonstances et dépendances, entre les rues Laitière et du Bienvenu
ou des Cuisiniers, aux jouxtes les sieurs Costé, Guillaume, receveur du
grenier à sel, et Septier, Jacques, d'une part, — et les maisons des heu-
riers et du sr Brunville Couillard, d'autre, ainsi que la petite salle et la
chambre dessus, restées debout, et à l'usage de MM. de Ville. Vingt-trois
députés y réclamèrent vainement l'établissement d'une halle ; le sieur
Tavigny et d'autres députés de Saint-Jean réussirent à s'y opposer. L'ad-
judication fut prononcée au profit de Macé, Pierre-Exupère, sT de la Mot-
te, marchand, de la parroisse Saint-Malo, à l'angle de la grande rue et de
la Franche rue, par 110 livres de rente foncière et irraquitable.
Onze jours après, c'est-à-dire dès le 16 juin, le procureur-syndic réclame
la construction d'un nouvel édifice, soit à la place de l'ancien, ou dans
la maison servant d'Election (près le grand couteur,rue de la Juridiction)
ou sur la porte Saint-Vigor-le-Petit. L'assemblée générale adopte ce
dernier projet.
(1) Aujourd'hui propriété de M. Vauquelio, ancien entrepreneur de menuiserie.
— 166 —
Le 36 juin, l'emplacement fut fieffé à Costé, par Macé, receveur du sel,
pour en faire un jardin, qu'occupa, en 1770, Sevain, autre receveur.
Mais, le 38 juin, « les maire et échevins trouvant le lieu indiqué petit et
incommode, demandent la place de l'église Cathédrale contre les murs
de la ville, en partant du corps de logis qui sert de remise à l'Evéque,
dont la longueur, jusques et contre le mur de la maison dépendante de
la prébende de Vaucelles, est d'environ 80 pieds, l'ouverture de la porte
et la based'icelle comprises, sur laquelle longueur, en abattant la porte
qui par elle-même est incommode, tant parce qu'elle est excessive-
ment basse, que parce qu'elle est trop étroite (8 pieds 1/3 de large), on
pourrait construire un bâtiment propre et commode, en laissant une
ouverture d'une largeur convenable qui réunirait et alignerait le pavé de
ladite place avec la rue Saint- V'igor-le-Petit, décorerait l'intérieur de la
place et le faubourg et procurerait, par la commodité des greniers, un
avantage considérable au public.
€ Mais que ladite Ville ne pouvant disposer de ce terrain qu'autant que
Messieurs du Chapitre voudraient bien le permettre, attendu que l'épaisseur
du mur (6 pieds) et lé tour de chariot {8 pieds) appartenant à la ville ne
suffiraient pas pour y former l'édifice, et que le surplus du terrain appartient
au Chapitre; qu'on ne pourrait pas non plus y faire de bâtiment commode,
sans l'agrément de l'Evéque, attendu qu'il n'y aurait pas une largeur suffi-
sante entre le mur de ville et la porte de sortie de l'évêché du côté de la
place, si l'évéque ne voulait permettre que cette porte fût reculée dans
l'arcade prochaine, qui fait une de ses remises du côté de la Cathédrale >,
La municipalité s'était donc adressée à l'Evéque qui avait bien voulu
reculer sa porte, et au Chapitre qui donna le terrain nécessaire aux cons-
tructions, parce que la maison ne servira jamais que d'Hôtel-de-Ville,
greniers publics et logement de concierge. MM. Huet, chanoine de Péze-
rolles, grand pénitencier, et Suhard de Loucelles, chanoine de Missy,
furent députés par leur corps pour en passer acte.
Les députés de la Ville, revenant sur leur précédent vote, acceptèrent
ledit emplacement, autorisant le Maire à traiter avec le Chapitre, à faire
lever les plans, à commencer les travaux, à faire placet au Roy pour
démolir ladite porte incommode, nuisible et dangereuse et à remercier
l'îivéque et le Chapitre au nom de la Ville.
Le lendemain, 39 juin, * veu l'adjudication passée, le 26 dudit mois, à
titre de fieffé, de la place de l'ancien Hôtel-de Ville, au bénéfice de Pierre-
Enipere Macé, sr de la Mote, sur laquelle place il y a une petite salle et
— 167 —
chambre dessus, où sont quelques meubles apartenans à la Ville, il a esté
délibéré que ladite salle et chambre seront vuidés, et les meubles y
étants, transportés dans la salle des casernes servante de magazin à linge;
des quels meubles sera fait état aux fins de conserver ce qui se trouvera
de bon et utile à la Ville, et être le surplus, vendu, pour éviter le dépé-
rissement. Signé : Crepel, J. Leloup, Eurry ».
« Le lundy 6 juillet 1739, en exécution de la délibération cy-dessus, en
procédant à vuider lesdites salle et chambre cy-dessus mentionnées,
premièrement, dans ladite chambre, où il sest trouvé vne armoire de
bois de chesne à quatre panneaux, fermant à 4 clefs, dont Tune représentée
par M. Crepel, premier échevin, et l'autre par M. Eurry, syndic, lesdites
deux clefs ouvrantes les deux paneaux de bas, dans lesquels se sont trou-
vées deux autres clefs ouvrantes les deux paneaux de haut ; dans laquelle
armoire ouverte se sont trouvés plusieurs liaces de papiers et parchemins,
cartons et registres de la Ville, lesquelles pièces d'écriture, cartons et
registres ont estes mis dans un grand sac de toille, lié et ficelé, et a esté
porté, avec ladite armoire, dans ladite salle des casernes ; dans laquelle
armoire, remontée et en état de refermer, lesdites pièces d'écritures,
registres et cartons ont esté remis dans lestage de haut de ladite armoire,
avec le marteau et marque de fer de la ville ; après quoy, se sont trouvés
dans ladite chambre plusieurs registres de l'ancienne régie de la ville
regardés innutiles, lesquels ont esté mis et portés, dans un autre sac, en
ladite salle, lesdits registres mis dans le bas de la dite armoire, laquelle a
esté refermée, les deux clefs de bas mises et enfermées dans le haut de
ladite armoire et les deux clefs de haut mises es mains, l'une du sieur
Crepel, l'autre dudit sieur Eurry. Ce sont, en outre, trouvés dans ladite
chambre et petit cabinet d'à costé, plusieurs papiers répandus et regardés
innutils, lesquels ont esté mis et portés dans un autre sac, dans ladite
salle, pour estre mis dans une armoire à deux panneaux, laquelle est dans
la salle dudit Hôtel-de-Ville, sous ladite chambre. — Et est tout ce qui
s'est trouvé dans ladite chambre. — Après quoy, ayant entré dans ladite
salle de bas, il s'y est trouvé ladite armoire à 2 paneaux, bois hêtre, fer-
mant à clef, représentée par Lilet, greffier dudit Hôtel-de-Ville, en laquelle,
ouverte, il s'est trouvé quelques papiers de ta manutention de la Ville,
lesquels ont estes enliacés et portés dans ladite armoire, en ladite salle
des Casernes ; dans laquelle armoire ont esté mis les papiers trouvés
répandus dans lesdites chambre et cabinet, cy-dessus mentionnés; et
ladite armoire refermée et la clef restée aux mains dudit sieur Lilet.
— 168 —
De plus, s'est trouvé, dans ladite salle, plusieurs vieux meubles dépé-
rissants, scavoir :
— Vne grande table de bois chesne, à a tiroirs ;
~ Vne autre grande table de bois chesne, couverte d'un ancien tapy à
fleur de lis ;
— Vne autre table, à deux tiroirs, de bois hêtre, en forme de banc ;
— Quatorze chèses enfoncées de paille ;
— Trois vieils chaudrons de cuivre ;
— Deux écumoires de cuivre et une cuiller à pot en fer ;
— Deux vieils réchaux de fer défoncés et une vieille lanterne de fer ;
— Vne petite lichefrite de cuivre ;
— Six plats et ï8 assiettes de gros estain ;
— Trois tasses et trois salières et un pied de chandelier d'étain ;
— Vn gril, deux pelles et une pince de fer ;
— Vn marteau taillant ;
— Deux petits landiers de fer et une broche ;
— Trois vieilles poelles à frire, un soufflet ;
— Vne balance de cuivre ;
— Vn bout de chesne de fer, avec cinq autres gros morceaux de fer et
vn verouil ;
— Deux vieilles serrures, vne corbeille dans laquelle s'est trouvée vfie
pièce de fil de moche ;
— Trois vieilles arquebuzes ».
Suivant la décision du 29 juin, furent vendus, le 17 juillet :
La table de hêtre, 2 livres 10 sols, à Joachim Gardin ;
Les 14 chaises, 6 livres 6 sols, à Lapierre.
Les 3 chaudrons, 6 livres 5 sols, à Jeanne Lefèvre ;
Les a écumoirs de cuivre et la cuiller à pot en fer, 10 «ois 6 deniers ; à
la veuve Guéret ;
Les a réchaux et la lanterne, 4 sols 6 deniers, à La Pierre ;
La lichefrite, 97 sol s ^ 6 deniers, à Jacques Hardouin ;
Les € plats d'étain, 11 livres 10 sols, à Michel Scelles, estamier ;
Les 18 assiettes, 3 tasses et 3 salières, 14 livres 19 sols, à Lapierre ;
Le gril, les a pelles et pince, 52 sols, à la fille Liégard ;
Le marteau taillant, 13 sols 6 deniers, à Madelaine Lefèvre ;
Les landiers et la broche, 48 sols, à Jeanne Lefèvre ;
Les 3 vieilles poelles et le soufflet, 35 sols, à Lapierre ;
La balance, h a sols 6 deniers, au même ;
- 169 -
La chaîne de fer, le verouil et la ferraille, 7 1. ç s., à Jacques Hardouin ;
Les a serrures et la corbeille, 43 sols, à Jeanne Lefèvre ;
Les 3 arquebuzes avec les fers de 7 (sept) piques, 4 1. 2 s. 6 d., à Lapierre.
La vente produisit 70 livres 4 sols 6 deniers, pour les vieux meubles
sujets à dépérissement, sauf les 2 tables de chesne et le tapis à fleur de
lis. Je n'ai trouvé aucune trace de l'état qui dut être fait des meubles aux
fins de conserver ce qui se trouva bon et utile à la Ville.
Le 15 février 1741, qui était un mercredi, jour ordinaire des réunions,
eut lieu une assemblée générale de Ville, dans laquelle on adopta les plans
et devis du nouvel Hôtel-de-Ville. Les ingénieurs devaient être pris au
choix. La municipalité était autorisée à obtenir la démolition non seule-
ment de la porte de Saint-Vigor-le- Petit, mais encore du bout de mur
entre cette porte et l'évêché et de la petite tour sur le mur de Ville, du
côté et vers le jardin du grand Doyen (1).
Mais en 1749, il n'y avait pas encore de maison de ville, par suite de
l'état précaire des finances de la ville. Le 17 mars, en cet an, ce fut au
domicile de Le Parsonnier des Rougesterres, procureur du Roy en bail-
liage et viconté, maire de Bayeux, depuis 1747, c'est-à-dire, en la parroisse
de la Madelaine, que la Communauté nomma les administrateurs de
Thôpital général. Lors de rentrée en fonctions de ce maire (5 août 1747)
l'Hôtel-de-Ville ordonna que pour les cérémonies qui avaient lieu à la
Cathédrale, il serait confectionné « 6 chaises garnies de pannes cramoi-
sies et décorées des armes de la Ville, qui seraient placées vis-à-vis et
dans le même ordre que celles des officiers du Bailliage relativement audit
arrêt » dû Parlement de 1747, entre le candélabre et le sanctuaire.
Le 35 juin 1750, l'élection des officiers municipaux a lieu en la chambre
du conseil de l'Election.
Le 14 janvier 1753, les députés de Ville n'ayant pu, sans doute, triom-
pher de l'entêtement de M. de Castilly qui, en 1741, s'était opposé à la
démolition de la porte de Saint- Vigor-le-Petit, acceptent comme emplace-
ment le plus convenable pour un Hôtel-de-Ville, les maisons et jardin
appartenant aux héritiers de Guillaume Labbé, fieffa taire, le 17 juillet 1799,
de M* Pierre Lenoël, curé de Subies, ledit immeuble sis place et. paroisse
Saint-Sauveur, pour lesquels le procureur du Roy a cédé personnelle-
ment et consent céder l'effet de son contrat, parce qu'il sera déchargé de
prix, clauses et conditions y référées.
(1) Lettre* royaux, du 3o avril 174*, à Fontainebleau.
- 170 —
Le &7 juin ensuivant, ce fut dans la salle de l'élection, rue de la Juridic-
tion, près de la maison du grand couteur, qu'eut lieu, en la présence du
gouverneur, l'élection de la municipalité (i).
En 1760, dame François Marye, veuve de Jean Dumont, lieutenant par-
ticulier en viconté, demeurant paroisse Saint-Patrice, est sur le point de
vendre ses maison et jardin, en tant qu'il y en a d'occupé par Madame
de Coulvain. Ces immeubles faisaient partie de ceux acquis par feu
son mari et Simon Duprey-Marye, chanoine, son frère, de M. de Margue-
rye, marquis de Vassy. M. Crepel, François, maire, expose à l'assem-
blée de Ville que ce serait un hôtel-de-ville convenable, et celle ci
variant, une fois de plus, dans ses projets, accepte celui-ci, le a mars, et
décide de payer son acquisition en deniers comptants, à concurrence de
12.000 livres, savoir avec 7.000 livres provenant de l'imposition des bois-
sons ordonnée par arrêt du Conseil du Ier novembre 1757 et 5.000 livres
fournies par les Officiers de Ville.
Et le dimanche 16 mars de la même année , M. François Crepel,
conseiller et ancien avocat du Roy en bailliage, maire de la ville de
Bayeux ; Me Nicolas Eurry, conseiller en bailliage, ier échevin, Me Fran-
çois Le Vanier, avocat audit bailliage, 2e échevin, et Me Henry-Pierre
Le Pesqueur de Conjon, avocat à Bayeux, procureur du Roy, sindic de
la ville, autorisés par la délibération ci-dessus, ratifiée par M. de Fon-
tette, achètent la maison et le jardin en question, bornés : au N. par les
prisons royales et les chapelains de Saint-Nicolas des Courtils ; au midi
par ladite dame Dumont, à cause des maisons dont jouissent les demoi-
selles Duhommet et la marquise de Gratot par usufruit : à l'E., ladite
dame, à cause du surplus de sa maison donnant sur la rue Quinquen-
gronne ; à l'O., la rue du Château et le jardin borné au N. par les maison
et jardin qui furent à Guillaume Labbé ; au midi par le petit jardin dont
jouissent les demoiselles Duhommet et la dame de Gratot ; au levant,
ladite rue du château et au couchant par l'allée d'arbres sous les murs
du château, pour servir d'hôtel-de- ville à ladite ville de Bayeux oU il n'y
en a point.
Le 31 mars, le procureur syndic exposa la nécessité de rembourser les
officiers de Ville qui avaient avancé les 5.000 livres. Il signala l'existence
de certaines espèces dans un coffre déposé chez Gênas, ancien viconte,
(1) Tous les ans, les officiers de ville étaient élus le jour Saint-Jean, pour commencer leur
exercice le i*r juillet. On en remplaçait un et l'autre était continué pour 3 autres années.
— 171 —
et subdélégué. Le maire, les échevins, le procureur-syndic et le greffier
Fontaine se transportèrent donc chez Gênas, munis de la clef du coffre
que Crepel avait reçue comme premier échevin, en 1739. On trouva
dedans un bordereau signé Gênas de Rubercy, Paysant, Lemarois, Crepel,
Eurry et Lislet, en date du 31 décembre 1728, bordereau comprenant le
produit de la vente des blés en 1725, produit remis à M. de Rubercy, ce
31 décembre 1728, par Lequeus de Varreville, et un certain nombre de
sacs renfermant des espèces monnayées. On prit seulement, ce jour, un
sac dont l'étiquette portait « argent de M. Eurry, procureur du blé » et
contenant 1.603 livres 18 sols en vieilles espèces, qui furent remises à
Crepel, pour les changer, en présence des maire, échevins et du procureur
syndic, chez Guérin de la Houssaye, changeur royal en" cette ville. On
referma ensuite ledit coffre, où restèrent liards et sols marqués et on en .
rendit la clef à Crepel.
Le 12 avril, on fit une seconde ouverture du coffre. Dans un premier
sac, furent trouvés 23 louis d'or de 16 livres chacun; 107 écus et demi à
double L, de 10 au marc, valant 4 livres ; 67 écus, tiers d'écus, deux
dixièmes d'écus et un douzième à 4 livres chaque , évalués à 1.068 livres.
— Dans un autre sac, 255 écus à 4 fr. l'un, valant 1.020 livres; deux écus
et 1/4 d'écu valant 9 livres. — Dans un autre sac, 116 écus en écus, tiers,
sixièmes et douzièmes, à 4 livres l'écu, évalués à 414 livres ; 9 louis d'or
aux deux L couronnés. — Dans un autre sac , 133 écus en tiers, en sixiè-
mes, douzièmes, à 4 livres aussi Técu , valant 323 livres 6 sols 8 deniers.
Tout ce qui avait été trouvé, lors de cette seconde ouverture, fut porté
chez La Houssaye.
•Les 32 louis pesaient 7 onces 5 gros 1/2 23 grains et valaient 654 livres
16 sols 4 deniers, mais comme quelques-uns étaient à faux coin, on
diminua 4 livres 4 sols, ce qui réduisit leur valeur à 650 livres 12 sols
4 deniers.
Les écus pesaient :
Ier sac, 21 marcs, 2 onces 1 gros et 1 /a, soit . • . 997 1. 14 s. 4 d.
ae 25 37 » . . . 1.189 14 1
1/2 » . . . 538 4 9
1/2 »... 800 17 7
3e
H 3
6
4"
16 7
à 46 1. 18 s. le marc
7
Total . , . . 4.177 1. 3 s. 1 d.
moins 18 s. pour 3 sacs reste. . . . 4.176 5 1
Le 14 avril 1760, on remboursa donc aux officiers municipaux les
— 172 -
i
5.000 livres à eux dues, et on paya 307 livres ia sols pour le rembourse-
ment du contrôle du contrat d'acquisition.
Le 17 avril, on prit les sols marqués et les liards: Ier sac, en vieux
sols au cours de ce jour, 149 1. 12 s. 6 d. + 2e sac, 97 1. 12 s. 6 d. -+■
3° sac, 149 1. 10 s. + 4e sac, ^3 1. 3 s. + 5e sac, 37 1. 10 d. + 6e sac,
argent blanc et liards mêlés, 9 1. 1 s. 3 d. + 4 sols marqués dans un sac
de vieilles espèces valant 6 sols, et 68 sols et deniers en sols neufs,
3 1. 14 s. 19 d. -f 40 sacs de liards réduits à 14 1. 18 s. chaque, avec dimi-
nution de 2 sols par sac, qui composent 596 1. — Total du billon, 1.120 1.
4 s.
On avait donc trouvé dans ce coffre d'Ali-Baba la somme rondelette de
6.900 1. 7 s. 1 d., qui, déduction faite des 5.207 l. 12 s. payés, laissèrent
un reliquat de 1.692 1. 16 s. 1 d., qui fut remis à de Rubercy pour les
affaires de la Ville.
Nous ne savons d'où venaient ces deniers. Nous trouvons bien, en
1728, la remise à M. de Rubercy, par Lequeus de Varreville, du produit
de la vente des blés en 173$, ce qui expliquerait l'origine des deniers
trouvés dans le sac étiqueté « Eurry procureur du blé », mais toute indi-
cation nous manque pour le reste de la somme. Regardons-la donc comme
une économie faite à la normande, dans le bas de laine, par les dévoués
administrateurs d'alors qui, tout en criant habilement misère, surent
amasser un petit trésor pour acheter un abri à leurs réunions.
Cet Hôtel-de-Ville n'était autre que le bâtiment actuel de la Bibliothè-
que. A peine MM. de Ville y étaient-ils installés qu'ils durent céder la
place aux membres du Conseil Supérieur, créé à Bayeux, par le chance-
lier Maupeou. L'occupation par ce corps de justice éphémère du nouvel
Hôtel-de-Ville dura à peine 3 ans. Le 4 décembre 1774, on y fit une illu-
mination tant à la porte extérieure du corps de bâtiment, qu'aux croisées
et à la porte d'entrée sur laquelle était placé un fronton illuminé, au
milieu duquel un soleil d'or avec l'inscription « non sibi sed mundo >;
et au-dessous, « Vive le Roy ». Quatre obélisques placés aux quatre coins
furent également illuminés. Un souper commun de MM. de Ville termina
cette fête en l'honneur de la suppression du Conseil Supérieur et du réta-
blissement du Parlement (édit du 13 novembre précédent, enregistré au
bailliage le 3 décembre).
Le 15 novembre 1774 , sur la demande du premier syndic , les
maire, échevins et bureau de ville avaient ordonné que les portes de
l'appartement de l'Hôtel-de-Ville, abandonné aux membres du Conseil
- 173 -
supérieur comme chambre du Conseil, seraient fermées et les serrures
changées et remplacées.
Les nouvelles casernes qui avaient un instant servi de prisons furent
rendues à leur usage.
En 1781, le 33 juillet, on aménagea quelque peu, fort peu, l'Hôtel-de-
Ville. On y mit de la toile, du papier et de la peinture. On y plaça un
bureau ou table et 13 chaises, ainsi que des rideaux aux deux croisées de
h chambre d'assemblée !
Là encore eut lieu l'éclosion des temps nouveaux. C'est sur la terrasse
qui lui faisait face que fut planté le premier arbre de la liberté. De Chey-
lus y exerça ses fonctions de maire.
Le 30 octobre 1791, il fut abandonné comme trop petit et loué à des
particuliers. Fauchet ayant, à cette même époque, transféré le siège épis-
copal du Calvados, rue Neuve-Saint-Jean à Caen, la municipalité répu-
blicaine entra dans les bâtiments de l'ancien évêché qu'elle occupe
encore.
Et c'est dans un des salons de cette magnifique construction, au cours
de la fête de la loterie, que j'évoquai cette leçon de choses tri-séculaire
que je viens de vous narrer, et dont il ne vous déplaira pas, peut-être, de
garder quelque souvenir :
Et hœc olim meminisse juvabit.
E. ANQUETIL
— 174 -
LA RECHERCHE
DES
9
ÉLUS DE BAYEUX
EN 1823
Entre la fameuse enquête, ou Recherche de la noblesse de Normandie,
faite sous Louis XI,. en 1463-1464, par Rémond de Montfaouq (Montfaut),
général des Monnaies, et celle, plus importante et autrement sérieuse, de
Roissy et autres commissaires royaux en Basse-Normandie (1 598-1 599),
se placent quatre Recherches particulières d'Elections : celle des Elus de
Bayeux en 1533 ; celle des Elus de Mortain, pareillement en 1523, publiée
en 1898 par M. Alfred de Tesson; celle des Elus de Lisieux en 1540,
publiée par Labbey de La Roque en 1827, et celle des Elus de Valognes
en 1576, publiée par M. Amédée de Courson dans le xvi8 volume de la
Société d'Archéologie de la Manche.
La Recherche des Elus de Bayeux en 152) est encore à l'état de manus-
crit.
« L'Election, dit M. Pillet (Bulletin de la Société d'Agriculture, etc., de
Bayeux, année 1852, pp. 63-64), était une juridiction royale subalterne
qui jugeait en première instance de la plupart des matières dont les Cours
des Aides connaissaient par appel... On appelait Elus les officiers qui
composaient cette juridiction, et ce nom leur venait de ce que originaire-
ment » (c'est-à-dire depuis Charles V), « ils étaient établis par voie d'é-
lection : on les chargeait alors du détail des impositions et du soin d'en
faire l'assiette et le recouvrement dans les paroisses. Les officiers, dont
chaque élection était ordinairement composée, étaient : un président, un
lieutenant, plusieurs conseillers, un procureur du roi, un greffier, plu-
sieurs huissiers et des procureurs ».
Avant la Révolution, la Généralité de Caen comprenait 9 élections:
Caen, Bayeux, Saint-Lô, Carentan, Valognes, Coutances, Avranches, Vire
et Mortain. Mais l'Election de Bayeux existait-elle en 1533 ? A en croire
— 175. —
Béziers, reproduit par Hippeau, il semblerait que non. « L'Election de
Bayeux, écrit Béziers (Histoire sommaire de la ville de Bayeux, p. 188),
est une des neuf Elections créées par Henri IV Tan 1397 dans la Géné-
ralité de Caen. « Et Hippeau (Dictionnaire topographique du Calvados,
p. 18) : L'Election de Bayeux, Tune des 9 élections créées dans la généralité
de Caen par Henri IV en 1597 *. Et cependant l'Election de Bayeux exis-
tait déjà du temps de Montfaut dans la Recherche duquel on lit :
« Bayeux : Noms des personnes certiffiées nobles en V élection de Bayeux
par les élus et autres officiers ». A plus forte raison, en 1523.
Presque deux siècles plus tard, en 1698, les Mémoires de l'intendant
Foucault donnent à l'Election de Bayeux 11 lieues de long, de la Seulles
aux Weys, sur environ 7 de large, de la mer au sud, et la divisent en
9 sergenteries comprenant 186 paroisses : les sergenteries de la Ville, de
la Banlieue, de Tour, de Cerisy, de Thorigny, de Gray, des Vez, d'Isigny
et de Briquessart. Hippeau (loc. cit.) parle de 189 paroisses réparties en
8 sergenteries, outre la sergenterie de la ville, faubourgs et banlieue :
celles de Beaulieu (inconnue), de Briquessart, de Cerisy, de Gray, d'Isi-
gny, de Thorigny, de Tou/ et des Veys. Or, dans Montfaut, qui ne fait
qu'une sergenterie de celles de la ville et de la banlieue de Bayeux, j'en
trouve une autre, celle de Saint-Clair, et je la trouve semblablement dans
quelques-unes des copies manuscrites de la Recherche des Elus de Bayeux
en 1523.
Et, en effet, à l'heure actuelle, il existe au moins quatre copies manus-
crites de cette Recherche.
I
Et d'abord, la Bibliothèque de la ville de Caen possède, sous le numéro
43a (19 — in-fol. 159), un manuscrit du xvnie siècle, en papier, relié en
veau, de 365 mill. sur 240 mill., dont le titre général est : « Recueil de
pièces concernant la noblesse de la Généralité de Caen». La Recherche
des Elus de Bayeux en 1523 occupe les 62 premières pages sous le titre :
c Recherche des nobles de Y élection de Bayeux faite par les Elus de lad.
Election, en qualité de Commissaires du Roy, en F année 1523. Ladite
Recherche contenant la généalogie desd. gentilshommes avec les titres
justificatifs de leur noblesse ». Dans cette copie, arrangée et très abrégée,
les personnes nobles sont groupées, avec leurs numéros respectifs, sous
les sous-titres de chacune des sergenteries, au nombre de 188 :
9 pour la sergenterie de la ville et banlieue de Bayeux ;
- 176 —
17 pour la sergenterie de Tout ;
ao pour la sergenterie de Cerisy ;
39 pour la sergenterie de Thorigny ;
9. pour la sergenterie de Saint-Clair ;
32 pour la sergenterie des Vés ;
13 pour la sergenterie d'Isigny ;
ai pour la sergenterie de Gray;
39 pour la sergenterie de Briquessart.
A peu près sous chaque nom, mises en marge, il y a les rubriques
suivantes: deest, ou éteint, ou une simple croix, et, 4 fois, T indication
des armes. Enfin, une table alphabétique, non paginée, termine cette
copie.
n
La Bibliothèque Nationale possède une seconde copie manuscrite de la
Recherche des Elus de Bayeux en 1523, sous le numéro Fonds Français,
11.924. Ce numéro est, comme la copie de Caeh, un recueil en papier
relié, écrit aux xvn« et xixe siècles, sur 194 feuillets, mesurant 340 m. sur
240, et provenant de Lechaudé-d'Anisy.
La Recherche, dont il est question, est classée sous ce titre : « Recher-
che des Elus de la vicomte de Bayeux faite en 1523 par Jacques du Bosc,
commissaire du Roi pour la recherche des nobles et usurpateurs de noblesse
dans ladite Vicomte ». Cette copie est du xixe siècle, et les personnes
nobles, comme dans la copie précédente, sont rangées par sergenteries.
Il y a, à la fin, une table avec ce nota : « Les premières pages du manus-
crit de Dubosc manquent, et les généalogies des familles suivantes, quoi-
que portées dans la table, n'existent plus, savoir celles : i° de Badin ; a° de
Bretteville ; 30 de la Cour ; 40 de Conteville ; 50 de Couvert ; 6° d'Esca-
geul; 70 de Gueroult ; 8° de Hélye ; 90 de Laillet ; io° de Lenterin; n° de
Desmares; ia° de Surrain; 130 enfin de V illier s ». Ce sont, mais rangés
tout différemment, les premiers nobles cités dans les trois premières
pages du manuscrit de Caen, sauf Gueroult, qui est inscrit à la page 16 de
ce manuscrit.
Le nom du commissaire royal, Jacques du Bosc, les pages perdues,
l'interversion des noms, ne suffisent peut-être pas à faire conclure que
cette copie de la Bibliothèque Nationale n'a pas été faite sur celle de la
Bibliothèque de Caen : comme celle-ci, celle-là est très incomplète et
reproduit la même disposition des personnes nobles sous les sous-titres
des sergenteries.
— 177 —
III
La 3* copie, de facture toute récente, puisqu'elle a été faite par
M. Olive, qui Ta léguée à M. de Juvigny, est en papier relié en carton ;
elle mesure 310 mill. sur 900 mill., et se compose de 352 pages.
Elle a pour titre : « Recherche des nobles et des usurpateurs de noblesse
de la Vicomte de Bayeux faite en 1523 par Jacques du Bosc , commissaire
du Roi, et les Elus de ladite Viconté. » Comme on le voit , ce tiflre
se rapproche singulièrement de celui que porte la copie de la Biblio-
thèque Nationale. Mais de notables divergences font immédiatement
conclure que cette copie n'a pas servi de base à celle de M. Olive. Les
personnes nobles ne sont pas groupées par sergenteries ; les 13 nobles,
qui manquent dans la copie de la Bibliothèque Nationale , figurent dans
celle de M. Olive qui commence par citer deux nobles, de Vaux et Davy,
lesquels ne se rencontrent, ni dans la copie de Paris, ni dans celle de
Caen. Enfin, la copie de M. Olive est autrement complète que les deux
premières, et se termine par deux tables. La première a pour titre:
« Tables des noms des personnes et des familles comprises dans cette
Recherche. » Cette table occupe 20 pages et renferme, non-seulement les
noms des personnes nobles de la Recherche, mais ceux de leurs alliances
ou des autres personnages cités dans la production de leurs titres. La
seconde table a pour titre : « Table des noms des fiefs , terres et lieux
compris dans cette Recherche. » Elle occupe 19 pages, et prouve , comme
la première, que M. Olive voulait réaliser , en cette copie comme dans
ses autres manuscrits, le finis coronat opus.
IV
La 4* copie est celle de la Bibliothèque du Chapitre de Bayeux. Ce
manuscrit, mis à ma plus entière disposition par le savant aimable et si
serviable qui se nomme M. le chanoine Deslandes, est classé, dans le
Catalogue par lui dressé, sous le numéro 17, et provient de M. le cha-
noine Guérin. Ce manuscrit mesure 315 mill. sur 300 ; il est en papier,
relié en carton recouvert de parchemin , et porte, sur le plat, écrit de la
main de M. le chanoine Guérin, ce titre : « Déclarations faites devant les
Eslus de Bayeux des Personnes nobles dans l'Election de Bayeux. 1523* »
11 est du xvn* siècle et comprend 960 feuillets ; mais il ne renferme pas
que la Recherche des Elus de Bayeux eu 1523.
Eii effet, une espèce d'Introduction précède la Recherche. Elle com-
prend so, ou plutôt ai feuillets, distincts des 960 précédents, et diverse-
12
- 178 —
ment paginés : du fol° i au fol° 9 , en chiffres arabes ; du fol° x au fol°
xiiij en chiffres romains ; la pagination du fol0 15 est déchirée ; du fol* 16
au fol° ao, en chiffres arabes ; et , chose curieuse , entre le fol0 xiij et le
fol° xiiij est un feuillet non paginé.
Cette Introduction, du fol0 1 recto au fol0 2 recto, comprend une chose
absolument étrangère à la Recherche, sous ce titre : « C'est Vextraict des
nobles faict^ en Van mil IIIJ° Ixx estant au greffe de la Cour des Ayes (sic)
de Normendye pour la Viconté de Bayeux. »
Cet Extrait signale 44 noms de nobles, dont 2 avec leur prénom seule-
ment. Je crois qu'il s'agit là d'un extrait des anoblissements fondés sur la
Charte générale des Francs Fiefs , du 5 novembre 1470, moyennant le
paiement de la taxe dite des Francs Fiefs , comme l'indiquerait bien le
chiffre qui suit le nom de chaque noble. L'on sait que cette Charte donna
« les moyens de réparer les torts que la Recherche de Montfaut avait faits
à un grand nombre de familles. » (Abbé de la Rue, Annales de la Ville
de Caen, etc., p. )}6.)
Du fol° 2 recto au fol° 15 recto, y compris le feuillet non paginé, est
un autre document étranger, lui aussi, à la Recherche , sous le titre géné-
ral: « Dénombrement des fie) \ de la viconté de Bayeux d'autant qxCil en a
esté baillé ; faict le XIIIJ* jour de febvrier 150J. » Et environ 260 fiefs
ou portions de fiefs sont successivement dénombrés, avec, en marge, le
nom des sergenteries, y compris celle de Saint-Clair; et , au-dessus ou
au-dessous, de la main de M. le chanoine Guérin, le nom du fief lui-
même ou de la portion de fief.
Je ferai remarquer en passant que c'est bien à tort que Hippeau, dans
son Dictionnaire topographique du Calvados (p. xlix de Y Introduction),
signale le manuscrit de ce Dénombrement comme étant à la Bibliothèque
de la ville de Bayeux : je n'ai pu l'y trouver, et pour cause.
Du fol° 16 recto au fol* 20 verso, est la table de la Recherche elle-même,
sous ce titre : « Cy est la table de tous, les de tous les (sic) nobles contenus
au Registre suivant cy après et qui baillèrent leur généalogie avec leurs
titres de noblesse en Vannée mil cinq cent% vingt trois. 1523. Chaque
noble, dans cette table, est renvoyé à son fol° respectif.
Dans cet énoncé de table est la preuve indiscutable que la copie de la
Recherche est bien du xvne siècle , peut-être même des premières années.
Le copiste, en effet, avait d'abord écrit , en toutes lettres , mil six cent^
vingt trois ; et, s'apercevant de son erreur, il a biffé le mot six pour le
remplacer, en interligne, par le mot cinq.
— 179 -
Dans cette table figurent 191 noms, je ne dis pas de familles nobles, mais
de personnes nobles, quelques-unes de ces personnes appartenant à la même
famille. En réalité, il devrait y en avoir 193, puisque le nom de Pain a
été oublié, bien qu'il figure, plus loin , au fol° 83, et que celui de « Jean
Hue, sieur d' Es cures, » a été grossièrement biffé après avoir été marqué
au fol0 39 qui a été décbiré dans le manuscrit, sans que j'en puisse décou-
vrir la raison. Ce Jean Hue, en effet, a sa place dans les trois copies ma-
nuscrites de Caen, de Paris et de M. Olive, entre Tour et Fontenil, comme
d'ailleurs il l'avait primitivement dans le manuscrit du Chapitre de Bayeux.
Ce chiffre de 193 nobles est à rapprocher de celui indiqué par M. le
Président Pezet (p. 417 des Barons de Creully) , qui écrivait , en pariant
de la Recherche de Montfaut : « 188 (personnes) dans l'élection de
Bayeux furent reconnues nobles. »
Quelques erreurs se sont glissées dans cette table de la Recherche :
Jean Estoc est faussement renvoyé au fol° 188 et figure au fol° 186 ; Noël
et Laurent Suhart, au fol° 191 pour 193 ; Jean Suhart , au fol0 193 pour
195 ; Guillaume Eurry^u fol0 245 pour 246 ; Nicollas Cornet, au fol° 251
pour 250.
Le texte de la Recherche des Elus commence ensuite au fol0 1 recto, et
se poursuit jusqu'au fol° a6o recto inclusivement. Jean de Vaux et Davy,
qui manquent dans les deux premières copies, ouvrent le texte comme
dans la copie de M. Olive. En marge de l'écriture même du manuscrit,
est le nom de chaque noble ; au-dessous, de la main de M. le chanoine
Guérin, le nom du fief, et la date, réelle ou approximative, de l'anoblis-
sement. Cette copie est plus complète que les trois premières, et com-
prend, à n'en point douter, sauf les signatures de chaque produisant, tout
ce que renferme ou a dû renfermer le manuscrit original. Mais elle ne
cite nulle part le nom du commissaire royal, Jacques du Bosc; elle ne
groupe pas les nobles par sergenteries, bien qu'en réalité ce groupement
existe et que les nobles soient disposés dans le même ordre que dans les
copies de Caen et de Paris, sauf pour Hamelin, de la sergenterie de Bri-
quessart. De plus, et en outre de Jean de Vaux et Davy, la copie du
Chapitre comprend un noble qui n'est pas dans les deux premières copies,
à savoir de Thère, pour la sergenterie de Thorigny ; et, par contre, elle
omet de Lamare, pour la sergenterie d'Isigny, que les deux premières
copies signalent. Mais, il y a entre ces deux premières copies et celle du
Chapitre de Bayeux une divergence plus notable et assez fréquente: celle
de l'orthographe des noms des personnes nobles.
— 180 —
•
Jusqu'ici, il m'a été impossible de découvrir le manuscrit original qui
a servi de base aux trois premières copies, et qui, selon moi, a été à peu
près fidèlement recopié dans le manuscrit 17 du Chapitre de Bayeux.
Mais peut-on dire qu'il existe réellement un manuscrit original de cette
Recherche ■, et ne devrait-on pas. au contraire, supposer qu'il y en a
autant que de personnes nobles, soit une liasse de 193 pièces, puisque
dans les quatre copies il n'y a aucun ordre chronologique suivi? Ainsi,
par les 11 premiers noms, ceux de la sergenterie de la ville et banlieue,
les dates de production des preuves de noblesse sont celles-ci : 3 juin,
25 août, 7 juillet, 4 juillet, rr juillet, i,r juillet, Ier juillet, 28 juillet,
36 juin, 17 juin, 26 juin. La Recherche, jusqu'à preuve du contraire, a été
faite du i>r juin aux derniers jours d'août 1523. La teneur des produc-
tions est absolument différente pour chaque produisant et me fait pen-
cher aussi vers l'hypothèse des pièces séparées composant une liasse ou
plusieurs liasses.
A la fin du manuscrit, à partir du fol0 a6o verso, et sur 3 feuillets recto
et verso, non paginés, est une table alphabétique dressée par M. le
chanoine Guérin, sous ce titre :
« Table qui contient les noms des nobles, le nom des fiefs qu'ils possè-
dent, et le temps de leur annoblis sèment ».
Quelques détails particuliers sont à signaler en terminant.
Si je rapproche cette Recherche des Elus de Bayeux , en 1523, de Y Extrait
des nobles faits en i4yo% je constate qu'une quinzaine de noms ne figurent
déjà plus dans la Recherche.
Au fol° 39, il est parlé de 3 élus à la date du 3 août 1591, parmi les-
quels d'Escrametot.
Aux. folot y] et 57, Guillaume Lescalley est cité comme commis du
greffe.
Au fol° 46, il est clairement prouvé que l'élection de Bayeux était
établie avant 1597, par ces mots : « au greffe de ladite ellection ».
Plusieurs sergents sont désignés par leur nom : Thomas Cousin pour
Tour ; Louis du Douet ; Louis de la Croix pour Graye ; Guillaume du
Prey ; Christophe Gueroult pour Briquessart.
J'ai dit que Jacques du Bosc fut, d'après les copies de la Blibliothèque
nationale et de M. Olive , le commissaire royal départi pour cette
Recherche. Doit-on l'identifier avec Jacques du Bosq, natif de Trévières,
arrière-neveu de Nicolas du Bosq, évêque de Bayeux, et frère de Guil-
laume du Bosq, sieur du fief noble, terre et seigneurie de Méhérenc assis à
- 181 —
Trévières, lesquels figurent, comme produisants, au fol0 71 de la copie du
Chapitre de Bayeux? Je ne le pense pas : autrement, ce Jacques du Bosq,
de Trévières, aurait été juge en sa propre cause.
Enfin, il est à remarquer que, dans cette Recherche , Ton ne rencontre
point le nom d1 Hervé Daneau, chevalier, seigneur du Teilleau et de
Banville, qui, à cette date précise de 1593, était viconte de Bayeux.
Une édition complète du manuscrit de la Bibliothèque du Chapitre de
Bayeux, collationné, si possible, sur les pièces originales qui serviraient
à corriger quelques inexactitudes de copie, et aideraient peut-être aussi
à le déchiffrer parfois, serait des plus intéressantes pour bien établir la
noblesse de l'ancienne Election de Bayeux, par cela même que cette
Recherche renferme des preuves et des titres justificatifs de noblesse
introuvables ailleurs. Et, malgré la longueur qu'une telle édition exige-
rait, il serait bon d'y ajouter cependant quelques notes, ne serait-ce que
pour bien préciser la situation des fiefs, et indiquer la légende des
armes.
Cette Recherche des Elus de Bayeux, en 152), placée entre celles, plus
générales, de Montfaut et de Roissy, équivaut presque, en effet, pour les
familles nobles qui y sont signalées, à une maintenue régulière de noblesse,
établie, après une recherche officielle, par les élus de Bayeux, commis-
saires départis par le Roi pour la faire ; et elle n'a guère moins d'autorité
probante que les grandes Recherches générales qui l'ont précédée et
suivie. Et parce que cette Recherche a été faite par les Elus, c'est-à-dire
par des magistrats du 1" degré, résidant habituellement dans le pays
même, et les mieux placés pour procéder à une opération aussi délicate
et la mener à bonne fin avec des garanties sérieuses d'exactitude et d'im-
partialité , peut-être serait-elle bien à sa place dans le Bulletin de la
Société des Sciences ', Arts et Belles-Lettres de Bayeux.
€ Mais à vous , doctes » , comme aurait dit Malherbe en vous en
remettant le tout.
L'àbbb V. BOURRIENNE,
Curé d'Ellon.
— 182 —
Compte-Rendu des Séances
Séance du Samedi 13 Avril 1907
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Delmas, maire de Bayeux ;
Anquetil , vice-président ; Garnier , secrétaire ; Boudet , président de
Y Union Commerciale ; Hérondelle, président de la Société de Photogra-
phie La Bajocassc ; de Courson, adjoint au maire; Buhot, Dumonteil,
Fagart, Gosselin, Guillemette, James, Lagnel, Laniepce, Lauvrière, Le
Mière, E. Marie, Ad. Michel, Rémy, Thieulin, d'Ussel et Georges Verdier.
M. Anquetil dépose sur le bureau les feuilles du <}• volume des Mé-
moires, qui va paraître très prochainement, et la moitié environ du ier
volume de la publication du Livre rouge.
M. le Président rend compte des démarches faites et des résultats obte-
nus par le Comité provisoire de Bayeux du Syndicat d'Initiative du
Calvados, et l'on constitue le Comité définitif de ce Syndicat pour l'ar-
rondissement, de la façon suivante :
MM. le Sous-Préfet et le Maire de Bayeux, présidents d'honneur ;
Les Présidents de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres, de
la Société de Photographie et de l'Union Commerciale, membres de
droit.
Buhot, professeur au Collège ;
Delarocque, ancien négociant ;
Dumonteil, pâtissier ;
Guillemette, conseiller municipal ;
Lauvrière, négociant ;
Le Mière, conseiller municipal ;
E. Marie, ferronnier ;
G. Salles, carrossier.
M. Anquetil donne lecture de son étude sur la Municipalité de Bayeux
et les approvisionnements de blé avant 178p.
Sur la proposition de M. Anquetil, un vœu est émis à l'unanimité par
les Membres de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres, siégeant
en assemblée trimestrielle et les Membres de l'Union Commerciale,
— 183 -
réunis avec eux pour la constitution du Syndicat d'Initiative, pour
demander à M. le Sous-Secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts de laisser ou
faire rendre à la Ville de Bayeux y pour enrichir ses Musées et augmenter
sa Bibliothèque publique^ tous objets offrant un intérêt artistique ou
historique qui existent ou existaient dans les locaux dévolus par la loi du
2 janvier içoj \ dont la Ville ne pourrait pas obtenir la jouissance.
M. le président Desclosières lit un projet de notice, intitulé : Cinq jours
d'un Touriste à Bayeux^ pour le «Livret Guide » du Syndicat d'Initiative.
Séance du Samedi 13 Juillet 1907
Présents: MM. Joret-Desclosières , président; Delmas , maire de
Bayeux ; Anquetil , vice-président ; Le Lièvre , secrétaire honoraire ;
Garnier, secrétaire ; Dillaye, Lagnel, Mabire et G. Verdier.
M. le Président communique la lettre par laquelle M. le Sous-Secré-
taire d'Etat aux Beaux-Arts, en réponse au vœu à lui adressé, assure la
Société qu'elle sera informée dès qu'une décision sera prise.
M. le Président est chargé de poursuivre les démarches nécessaires
pour la reconnaissance de la Société comme d'utilité publique.
M. Anquetil dépose sur le bureau le Livret-Guide du Syndicat d'Initia-
tive du Calvados.
Après Téloge funèbre de M. Alfred Dédouit, décédé récemment,
M. Garnier lit le commencement de son travail sur les Hospices de
Bayeux.
M. le chanoine Le Lièvre donne lecture de ses notes sur les Ecoles de
Bayeux au Moyen- Age.
Séance du Jeudi 14 Novembre 1907
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Anquetil, vice-prési-
dent; Garnier, secrétaire; Angérard, Bourienne, H. Etienne, Fagart,
Lemaître et Rémy.
Absents excusés : MM. Lefébure et Loisel.
M. le Trésorier a envoyé une extrait delà situation financière, accusant
un excédent d'avoir en caisse de «.352 fr. 08.
- 184 -
La Société décide de contribuer aux fnjis de pose d'une plaque comme -
morative sur la maison natale d'Arcisse de Caumont, à l'occasion du 75°
anniversaire de la fondation de la Société française d'Archéologie.
Après dépôt sur le bureau d'exemplaires de la Chronique de la Société
traditionaliste d'études historiques locales , et de Y Histoire de la Com-
mune du Tronquay, par M. Legras. M. Angérard offre à la Société son
Etude sur une Famille Bayeusaine du XVIII9 siècle.
M. l'abbé Bourienne lit son travail sur la Recherche des £ lus de Bayeux
en 152), et M. Garnier la suite de son travail sur les Hospices de Bayeux.
Séance du Samedi 11 Janvier 1908
Présents : MM. Joret-Desclosières , président ; Anquetil , vice-prési-
dent ; Garnier, secrétaire, et Rémy.
Absent excusé, M. Angérard.
- Après communications relatives au Livret du Syndicat d'Initiative et du
Monument à élever à Bayeux aux Enfants de l'arrondissement morts aux
Armées, M, Garnier lit la suite de son travail sur les Hospices de Bayeux.
M. le président Desclosières donne lecture d'une Etude sur les Lais et
Relais de la Mer, à propos d'un travail de notre compatriote M. Achille
Le Cler.
M. Anquetil lit la Notice historique de M. Lalouel sur la Société
Philharmonique à Bayeux.
Séance du Jeudi 19 Mars 1908
Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Delmas, maire de Bayeux ;
Anquetil, vice-président; de Courson , adjoint au maire; Garnier,
secrétaire ; H. Etienne, R. de Gomiecourt, Guisle, Mabire et Rémy, etc.
Absents excusés : MM. Loisel, trésorier ; Valette , archiviste ; Lefébure
et Le Mière.
Après diverses communications et un Compte-rendu des Travaux de la
Société depuis Jpoj, par M. le Président, la Société exprime ses regrets de
la démission de M. Valette, archiviste, et sa reconnaissance pour les ser-
vices qu'il lui a rendus depuis onze ans qu'il exerçait cette fonction ; on
- 185 -
procède ensuite aux élections pour le Renouvellement du Bureau. Sont
éluç:
Président, M. Gabriel Joret-Dësclosieres.
Vice-Président y M. Anquetil.
Secrétaire, M. G armer.
Vice-Secrétaire, M. Dodeman.
Archiviste, M. Rémy.
Trésorier, M. Loisel.
Les Membres élus expriment leur reconnaissance à leurs Collègues et
acceptent les fonctions dont ils ont bien voulu les investir.
— 186 —
NÉCROLOGIE
M. LE HARTEL, Pierre-Auguste-Victor-Désiré
Né à Bayeux, le 18 décembre 1841, ancien élève du Collège de celte
ville, M. Le Hartel débuta dans la vie comme commis des Contributions
indirectes à Villers-Bocage, poste qu'il quitta pour aller remplir les
fonctions de commis-principal à Balleroy. Mais l'initiative commerciale
l'attirait et il donna sa démission en 1873, pour prendre à Bayeux la
direction de la maison Salmon Gênas. Il y resta jusqu'en 1903.
Ses concitoyens distinguant ses qualités l'avaient investi de nombreuses
et délicates fonctions. Il fut Conseiller municipal de 1881 à 1904 ; délé-
gué cantonal pendant 35 ans ; Président du Tribunal de Commerce, dont
il fut membre ao ans ; Président de la Chambre Consultative des Arts
et Manufactures de l'arrondissement, où il siégea pendant le même laps
de temps ; Vice-Président de la Chambre de Commerce de Caen ; Mem-
bre du Conseil des Directeurs de la Caisse d'Epargne; Membre du Bureau
de Bienfaisance ; Membre de l'Association des Anciens Elèves du Collège
de Bayeux ; Membre de la Société des Anciens Combattants de 1870;
Membre de la Chambre syndicale des Armateurs de Port-en-Bessin ;
Membre du Comité de Défense Républicaine du Calvados, de la Ligue de
l'Enseignement, de la Loge Saint-Jean de Thémis de Caen.
Ses obsèques eurent lieu en l'église Saint-Patrice, le jeudi 30 mai. Sui-
vant sa volonté, aucun discours ne fut prononcé au cimetière.
M. Le Hartel était officier de l'Instruction publique. Sans avoir jamais
pris une part active à nos travaux, il était cependant un de nos membres
les plus attachés, à cause de son amour pour sa ville natale qui lui faisait
porter le plus vif intérêt à tout ce qui pouvait la mettre en relief.
Il fut toute sa vie un honnête citoyen, un père dévoué et aimant, un
homme compatissant aux misères dautrui et large aux déshérités de la
vie.
- 187 -
M. DÉDOUIT, Félix-Henry-Alfred
Un de nos concitoyens qui ne fut pas, dans la sphère modeste où
s'écoula sa vie toute de devoir, sans marquer son passage ici-bas par des
œuvres de l'esprit, vient de mourir à Falaise, pays de sa femme, où il
passa ses dernières années en sa compagnie et celle de leur fille unique.
Né à Bayeux, le 32 décembre 183 1, d'un père qui appartenait au bar-
reau, M. Dédouit, Félix-Henry- Alfred, obtint, le iw janvier 1864,1e poste
de secrétaire-économe des Hospices, fonction de confiance qu'il exerça
pendant 27 ans, avec une compétence particulièrement appréciée tant
de ses chefs que du personnel hospitalier, et un dévoûment auquel notre
Municipalité rendit un éclatant hommage, le jour où ce fonctionnaire,
las de son travail quotidien, sollicita une retraite bien méritée.
Comme homme privé, M. Dédouit fut la probité incarnée. Epoux
modèle et père des plus aimants, il laisse, au foyer domestique, un grand
vide. Ses concitoyens regretteront en lui l'homme bienveillant à la
complaisance duquel nul ne fit jamais appel en vain.
Il aima beaucoup sa ville natale, s'intéressa à son histoire et contribua
de tout son pouvoir à rechercher ses titres de noblesse et à les mettre en
relief.
C'est dans cet ordre d'idées qu'il employa les rares loisirs que lui lais-
saient ses fonctions à exhumer les archives de l'Hôpital des locaux où
elles dépérissaient sans profit pour personne, et à en préparer le classe-
ment méthodique.
Il passa ses veilles à coordonner les nombreux renseignements qu'elles
recelaient, et sa plume, sans prétention, et par cela même plus insi-
nuante, y puisa quelques opuscules d'une réelle valeur historique. Citons,
en passant, deux travaux insérés dans les Mémoires de la Société des
Sciences, Arts et Belles-Lettres, tomes 5 et 6 : La Mendicité, V Assistance
et V Association des Marmites à Bayeux; — Un abus sous l'ancien régime.
Les lecteurs de YIndicateur tirèrent grand fruit de son Etude historique
sur le faubourg Saint-Patrice et la place du Marché, compilation un peu
diffuse, diront quelques-uns, mais fourmillant de détails précis et d'une
importance considérable pour lhistorique des maisons et la topographie
de la Cité. — Nous regrettons que son auteur n'ait pas publié les travaux
similaires qu'il avait en portefeuille sur d'autres quartiers.
L'ouvrage maître de M. Dédouit fut son livre : Bayeux sous la Révolu-
tion, le Consulat et F Empire^ imprimé à Bellème, chez Georges Le Vayer,
— 188 —
en 189a, in- 18. C'est, en effet, dans ce volume que se trouvent concentrés
tous les documents existants aux archives hospitalières sur cette période
si diversement appréciée de notre histoire nationale ; l'auteur les lut
tous, les compléta par ceux, analogues, qu'il puisa aux archives muni-
cipales, et il eut une telle préoccupation de les mettre tous en lumière,
qu'il négligea peut-être l'art du style qui nécessite des ombres, du jour
et des reliefs. Son livre est une mine féconde de renseignements précieux
pour quiconque y peut recourir.
En M. Dédouit, notre Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres perd
un de ses membres les plus laborieux et les plus méritants, — la ville de
Bayeux un de ses enfants les plus estimables, — sa veuve et sa fille, aux-
quelles nous offrons l'expression de nos plus sympathiques condoléances,
un époux et un père d'une exquise tendresse.
M. CATHERINE Alcide dit BAZIRE
Le lundi 18 novembre 1907, s'est éteint subitement dans sa 83 m* année,
à Bayeux ; M. Alcide Catherine dit Bazire , membre de la Chambre
consultative des Arts et Manufactures de l'arrondissement de Bayeux, un
des premiers collaborateurs du Journal de Bayeux. Il fut également l'un
des créateurs de YOrphéon Bayeusain et plus tard, lors de la venue de
de M. Lilman, il contribua à la fondation d'une autre société chorale
Les Vénitiens.
M. Catherine était un assidu de nos réunions et il collabora d'une façon
active aux diverses Expositions que fît notre Compagnie.
M. FOSSEY, Thomas-Henry
Le a juillet 1908, succombait, lentement miné par une longue maladie,
M. Thomas-Henry Fossey, chanoine de l'Eglise Cathédrale, Chevalier de
l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, à l'âge relativement jeune de 58 ans
et 6 mois.
Né le 17 décembre 1849, au Château de Donnay (Orne), M. le chanoine
Fossey fit ses études classiques à l'Institution Sainte-Marie, alors dirigée
par une réunion d'ecclésiastiques qui avait à sa tête le savant M. Mabire.
Docteur en Droit de la Faculté de Caen, il embrassa la carrière du bar-
— 189 —
r,eau et se fit inscrire au barreau d'Argentan. Très aimé dans le monde à
cause de son entrain dans les réunions et les fêtes, il ne négligeait pas
par ailleurs les conférences de Saint-Vincent-de-Paul et les patronages.
La presse aussi l'attira.
Une maladie grave, un pèlerinage à Rome décidèrent de sa vocation
sacerdotale. L'avocat, entré au séminaire français de "Rome en 1890, en
sortit prêtre le 39 mai 1893, et bientôt après vint occuper une stalle de
chanoine au chœur de la Cathédrale.
L'état de santé de ce prêtre instruit ne lui permit pas de venir souvent
s'asseoir parmi nous ; mais il s'intéressait beaucoup aux travaux de notre
Compagnie et son entrée dans nos rangs avait été, aux yeux de ses collè-
gues, un témoignage de précieuse sympathie.
M. JAMES, Félix, Négociant à Isigny
Le mercredi 5 août 1908, mourait à Isigny, après une courte maladie,
M. James, Président du Tribunal de Commerce de cette ville, Conseiller
Municipal, Secrétaire de la Société des Courses, Trésorier de la Société
de Secours-Mutuels, un homme de bien et un des plus anciens membres
de notre Société, aux réunions de laquelle ses occupations et l'éloigne-
ment de sa résidence ne lui permettaient pas d'assister.
M. du BUISSON de COURSON, Georges-Paul
Le vendredi 31 août 1908, décédait en son hôtel, rue Montfiquet, M.
Georges-Paul du Buisson de Courson, ancien capitaine d'infanterie,
conseiller d'arrondissement, adjoint au Maire de Bayeux, né dans cette
ville le 3 août 1839, de Jules-Aimard du Buisson de Courson et Le Roy
de Dais, Marie-Stéphanie Gabrielle.
Issu d'une famille qui s'honora toujours de servir la Patrie, neveu du
général Le Roy de Dais, Raoul-Pierre-Eugène, tué par une balle commu-
narde, lors de l'entrée des troupes de l'Assemblée Nationale à Paris, dans
les derniers jours de la Commune, frère et oncle de militaires, M. Georges-
Paul de Courson s'était destiné, dès son jeune âge, à la carrière des armes.
En 1856, aspirant à l'école navale, il fait un voyage à Pernambouc
(Brésil). Nous ignorons quelles considérations lui firent préférer le service
de l'armée de terre à celui de la marine, mais nous constatons que son
- 190 -
*
choix fut vite fait» puisqu'en 1856, il fut admis à l'école spéciale militaire
de Saint-Cyc.
Sous-lieutenant d'infanterie, dès 1860, il prend part, avec ce grade, à
l'expédition du Mexique, et le ia février 1864, il y méritait son second
galon et était promu lieutenant.
Capitaine en août 1870, il assiste le 6 de ce mois à la bataille meur-
trière de Reichshoffen. La mitraille décime son régiment : il a l'heureuse
chance de sortir sain et sauf de la fournaise, effleuré seulement par une
balle. Revenu à Châlons avec le maréchal de Mac-Mahon, il repartit à l'en-
nemi dans les rangs de l'armée qui venait d'être recréée, affronta de nou-
veau la mort aux batailles de Beaumont et de Sedan (31 août et 1" sep-
tembre), et eut le chagrin d'être fait prisonnier sur le champ de bataille.
Interné à Magdebourg, puis à Hambourg, il ne revint en France qu'a-
vec ses compagnons de captivité, pour réduire les révoltés de la Com-
mune de Paris. Il commandait alors une compagnie de ligne.
Proposé, vainement, à deux reprises, pour la croix de la Légion d'hon-
neur,— après les dernières batailles de l'Empire et en 1871, — M. de
Courson crut devoir donner sa démission en 1873, et rentra dans ses
foyers, avec la conscience d'avoir payé largement sa dette à la Patrie.
Le souvenir de son père, dont la bienfaisance était légendaire, lui
ouvrit les portes de l'Assemblée Communale. Plus tard, ses vertus civi-
ques le désignèrent, malgré sa modestie, aux suffrages de ses concitoyens
pour le poste de Conseiller d'arrondissement. Aujourd'hui, il meurt
revêtu des fonctions d'adjoint au Maire.
M. de Courson, d'un caractère obligeant et d'un abord des plus faciles,
toujours prêt à rendre service, était universellement estimé.
Ses obsèques eurent lieu en l'église Saint-Patrice. Le cortège était des
plus nombreux, on y remarquait nombre de conseillers municipaux, de
conseillers d'arrondissement, les directeurs de la Caisse d'Epargne, les
fonctionnaires de la ville et un grand nombre de ses concitoyens.
La Musique Municipale fit entendre pendant le cortège, à l'église et au
cimetière, différents morceaux funèbres.
Un détachement de pompiers en armes, sous le commandement de
M. le capitaine Moutier, formait la haie autour du corbillard. La section
des Vétérans des Armées de Terre et de Mer suivait avec son drapeau.
Deux discours furent prononcés au Cimetière : l'un par M. Delmas,
maire de Bayeux; l'autre par M. le vicomte Portalis, collègue du défunt
au Conseil d'arrondissement.
— 191 -
SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ
RECETTES Cotisations ......... 505 fr. »»
Intérêts des Fonds à la Caisse d'Epargne . 45 5 a
Vente de volumes 7 »»
Reliquat au 31 Décembre 1907. . . . a. 370 78
Total 3.938 fr. 30
DÉPENSES Service de la Salle. . . 10 fr.»>
Avances du Trésorier et
autres 41 05
Impressions et accessoires 801 40
Subvention pour le Monu-
ment des Enfants de l'ar-
rondissement morts aux
Armées 100 »»
•^■— ^— ^i^— ^^i^
Total. . . 953 fr. 45 ci. 95a fr. 45
Reliquat au 30 Novembre 1908. ... 1 .975 fr. 85
En un Livret de Caisse d'Epargne n° 18.503 de 1 .499 fr. 16.
Et un reliquat en espèces de 476 fr. 69.
.m
— 193 —
Noms des Membres de la Société
BUREAU :
Président: M. G. JORET-DESCLOSIÈRES, *, Chevalier de la Légion
d'Honneur, à Longues, près Bayeux.
Vice-Président : M. E. ANQUETIL, avocat, à Bayeux.
Secrétaire : M. Ch. GARNIER, avocat, adjoint au maire, à Bayeux.
Vice-Secrétaire : M. DODEMAN, avocat, adjoint au maire, à Bayeux.
Archiviste : M. RÉMY, propriétaire, à Bayeux.
Trésorier : M. LOISEL, directeur de la succursale de la Société Générale,
à Bayeux.
MEMBRES :
MM.
ANGÉRARD, notaire honoraire, Louviers.
AUBRAYE, prêtre habitué, Bayeux.
AUBRÉE, notaire, à Tour, près Bayeux.
BALLEROY (le Marquis de), conseiller général, Balleroy.
BASLEY, $, docteur en médecine, Bayeux.
BELLIARD, chanoine, maître de chapelle, Bayeux.
BELLIARD, inspecteur des eaux et forêts, Bayeux.
BERTOT, Jean, architecte, Paris.
BOUDET, président de l'Union Commerciale, Bayeux.
BOURRIENNE, curé ;d'Ellon.
CARRÉ, #, commandant de cavalerie en retraite, Barbeville.
CARRELET, percepteur, rue des Bouchers, Bayeux.
CAUCHARD, maire de Guéron.
COUEFFIN, O O. I., ancien magistrat, Bayeux.
M™ DACHÉ, Q O. I., rue Saint-Floxel, Bayeux.
M°>e DELACOUR, au château de Tour.
DELMAS, maire de Bayeux.
DELMAS, Pierre, propriétaire à Bayeux.
— 194 -
DESLANDES, Q O. I., chanoine, bibliothécaire du Chapitre, Bayeux.
DILLAYE, avoué, Brioude (Haute-Loire). ,
DUMANS, ancien magistrat, Bayeux.
DUPUIS, ancien agent-voyer, Arromanches.
DUVANT, ancien imprimeur, Bayeux.
ERNULT, notaire, Bayeux.
ESTIENNE, Abel, négociant, Bayeux.
ETIENNE, Henri, avocat, Bayeux.
FABRE, avocat, rue du Renard, Paris.
FAGART, conservateur des hypothèques, Bayeux.
FERMAL, avoué, Bayeux.
FEUGUET, chanoine, Bayeux.
FOY (le Comte), conseiller général du canton de Bayeux, Barbeville.
GALLIER, docteur en médecine, Bayeux.
GÉRARD (le baron Maurice) , député de l'arrondissement de Bayeux ,
Maisons.
GOMIECOURT (de), propriétaire, Longues.
GUÉRET-DESNOYERS, propriétaire, Bayeux.
GUILLEMETTE, ancien juge de paix; Bayeux.
GUISLE, propriétaire, Bayeux.
HAMEL, professeur de stéréotomie, Bayeux.
HÉRONDELLE, agent principal d'assurances, Bayeux.
HUGONIN, chanoine, Bayeux.
JAMES, négociant, Isigny.
JORET, membre de l'Institut, 64, rue de Madame, Paris.
JOURDAIN (S.), propriétaire à Portbail (Manche).
LABBEY, négociant, Couvains et Paris.
LALOUEL, O O. A., ancien percepteur, Bayeux.
LAMY, $ avocat, Bayeux.
LE DUC, *, artiste sculpteur, Asnières et Paris.
LE DUC, négociant, Bayeux.
LEFÉBURE, #, marchand de dentelles, Bayeux.
LEFEVRE, ancien notaire, Bayeux.
LE FRANÇOIS, Gustave, négociant, Bayeux.
LE GRAS, commissaire-priseur, Bayeux.
LE GRAS, O O. A., professeur au lycée, Lille.
LE LIÈVRE, chanoine, secrétaire-honoraire de la Société, curé de Saint-
Laurent, Bayeux.
— 595 -
LÈLU, propriétaire, Bayeux.
LE LOUTRE, ancien huissier, Formigny.
LEMAITRE, percepteur, rue Saint-Patrice, Bayeux.
LE MALE, prêtre habitué, rue des Chanoines, Bayeux.
LE MIÈRE, entrepreneur de menuiserie, Bayeux.
LE MULLOIS, Gaston, entrepreneur, Bayeux.
LÉON ARD-JU VIGNY (de), propriétaire, Bayeux.
LE PELLERIN, négociant, Bayeux.
LE PELLERIN, A., régisseur de biens, Bayeux.
LE ROY, avocat, Bayeux.
LE TUAL de la HEUDERIE, artiste sculpteur, Trévières et Paris.
LE VALTIER, pharmacien, Bayeux.
LIÉNARD (de), propriétaire, Bayeux.
LONDET, Q O. L, professeur au Collège, Bayeux.
LOUDIER, S , O O- I-i homme de lettres, Paris.
MABIRE, avocat, Bayeux.
MAGDELAINE, curé de Nonant.
MANNEVILLE (de), propriétaire, Bayeux.
du MANOIR de JUAYE (Vicomte Paul), au château de Fresnay.
MARCHAL, directeur de la Société Philharmonique, Bayeux.
MAZUET, peintre verrier, Bayeux.
MICHEL, inspecteur au Crédit Foncier, Paris.
MARIE, ferronnier, Bayeux.
MORICE, rédacteur du Moniteur du Calvados^ Bayeux.
MORLENT, J., manufacturier, conseiller d'arrondissement, Bayeux et
Paris.
NICOLAS, QO. A., architecte départemental, Caen.
NOCHÉ, propriétaire, Bayeux.
OSBERT, propriétaire, château de Sully.
PELCERF, pharmacien, Bayeux.
PERRÉE, huissier, Bayeux.
PILLET, Q O. !•» ancien principal de Collège, 182, rue Caponière , Caen#
PÉTELLE, notaire, Bayeux.
PORTALIS (le Vicomte), conseiller d'arrondissement, Bayeux.
QUEUDEVILLE, prêtre à Rois (Calvados).
RADIGUET, étudiant en droit, Bayeux.
RIGAULT, sous-inspecteur de l'enregistrement et des domaines, Bayeux.
ROUSSELOT, vétérinaire, Bayeux.
— 196 —
SALLES, ancien sous-préfet, Passy-Paris.
SAUNIER, anciennement au château d'Etreham, Paris.
SEBIRE, employé des postes, Bayeux.
TALLEVAST, ancien commissaire-priseur, Bayeux.
THIEULIN, receveur municipal, Bayeux.
THOREAU, négociant, Bayeux.
TRANCHEFORT, architecte, Putot-en-Bessin.
TUEBŒUF, imprimeur, Bayeux.
TURPIN, pro-curé de Saint-Exupère, Bayeux.
USSEL (le baron d'), directeur de l'usine à gaz, Bayeux.
VALETTE, professeur au Collège, Bayeux.
VALLERAND (le Comte de), 18, rue Montaigne, Paris.
VAULOGÉ (le Vicomte de), château de Vaulaville, Tour.
VERDIER, professeur au collège, Bayeux.
VIDGRAIN, diplômé d'Etudes supérieures de philosophie, Bayeux.
MEMBRES CORRESPONDANTS :
MM.
CLOUARD, sous-inspecteur de l'enregistrement, à Issoire (Puy-de-Dôme),
DUFOUR, bibliothécaire, à Corbeil (Seine-et-Oise).
ROLLET, conservateur des eaux et forêts, à Tours (Indre et-Loire).
TESSON (de), capitaine de frégate en retraite, à Avranches (Manche).
— 197
TABLE DES MATIÈRES
Les Hospices de Bayeux. — Notes historiques, par PA0M
M. Charles Garnier i
Société Philharmonique de Bayeux, par M. E. Lalouel ... 137
Les Municipalités de Bayeux et les Disettes (1709-1735-1739)! par
M. Anquetil 154
Les Hôtels-de- Ville de Bayeux et leur Mobilier, par M. E. Anquetil 161
La Recherche des Elus de Bayeux en 1523, par M. l'Abbé
BoURRIENNE I74
Compte- Rendu des Séances 18a
Nécrologie 186
Situation financière de la Société 191
Liste des Membres de la Société 193
ERRATUM
Page 71, lignes 20 et suivantes. — L'immeuble qui sert aujourd'hui de
presbytère à la paroisse de Saint-Exupère n'a pas été légué à M. l'abbé
Guillemin par Mme Féret du Long-Bois, mais acquis des deniers person-
nels de M. l'abbé Guillemin, par contrat passé devant M0 Lefèvre, notaire
à Bayeux, le 8 mars 1889, des héritiers de Mm6 du Long- Bois, qui était
décédée en son domicile à Bayeux, le ier décembre 1887.
Ch. G.
EN VENTE?
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES
ARTS ET BSLLES-LETTRES DE BAYEUX
t. 2,
T. 3,
T. 4,
T. 5,
T. 6,
T. 7,
T. 8,
T. 9,
T. 10.
n-8° de
n-8° de
n-8° de
n-8° de
n-8° de
n-8° de
n-8° de
n-8* de
n-8° de
450 p
476 p
392 p
400 p,
550 p
534 p
316 p
470 p
m
• »
M
•1
M
•î
•1
•1
495 p.,
1244
1846
1850
1852
1858
1859
1879
1882
1887
PRIX 4 Fr.
/
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS
ET BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T.
T.
T.
T.
T,
T.
T.
1"
2,
5,
6,
7,
8,
9,
T. 10.
n-8° de 124 p., 1891
nS° de 182 p., 1894
n-8» de 172 p., 1899
n-8° de 158 p., 1901
n-8° de 213 p., 1902
n-8° de 189 p., 1905
n-8° de 202 p., 1907
n-8» de 197 p., 1908
PRIX 4 Fr.
PRIX 4 Fr.
PRIX 6 Fr.
PRIX 7 Fr.
ÉPUISÉS : les Tomes 1er de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, etc., et les Tomes 3 et 4 de la Société
des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
Les seize premières Feuilles du Livre Rouge de
VEvêchê de Bayeux sont parues.
ii i p *nm ■ ■
S'adresser à MM. les libraires VALETTE, rue
Saint-Malo, 65, à Bayeux, et L. JOUAN, rue Saint-
Pierre, 111, Caen.
SOCIETE
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BAYEUX
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[7, RUE DE LA KAITR1SF, 17
19IO
BAYEUX
VAL ET T K
'lie Soint-Malo, G.1
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Xi. JOUAN
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«■<*
SOCIETE
DBS
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BAYEUX
SOCIETE
DES
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES
DE BÀYEUX
BAYEUX
Imprimerie J. TUEBŒUF
I , RUE DE LA MAITRISE, 17
1910
BAYEUX CAEN
B. VALETTE L JOUAN
nie Sainl Malo.tili rue Sai M- Pierre, 111
AVIS
La Société déclare quelle laisse aux Auteurs seuls la respon-
sabilité des faits et des opinions contenus dans leurs Mémoires.
— 1
HISTOIRE DE LA DENTELLE
à Uagnur (I
PREMIÈRE PARTIE
AU XVIIe & AU XVIII* SIÈCLES
Il y a 250 ans, au début du règne de Louis XIV, la France était pauvre,
épuisée par les guerres de Religion, et une grande misère se faisait sentir
dans la population ouvrière.
Un saint prêtre nous avait été envoyé par la Providence. Il multipliait
partout, sur son passage, les œuvres les plus ingénieuses de sa charité
pour soulager ces misères. L'enfance pauvre surtout préoccupait son
âme d'apôtre ; il créa pour elle le Bureau des Enfants assistés, et il essaya
même, en 1650, dix ans avant sa mort, d'établir des manufactures pour
occuper aux travaux manuels les enfants qui couraient les rues, sans
ouvrage.
L'industrie était alors organisée en corporations, qui rendaient de très
grands services, mais qui étaient très jalouses de leurs monopoles, et
personne n'avait le droit de faire de l'industrie s'il n'avait fait d'abord le
double stage d'apprenti et de compagnon et s'il n'était devenu maître dans
la corporation du métier qu'il voulait exercer.
Devant la résistance des corporations industrielles, l'essai de saint
Vincent de Paul avorta ; mais l'idée était bonne, elle fit son chemin dans
les esprits, et elle parut éminemment pratique à Colbert, qui obtint de
#
(r) Conférences, faites à Baveux, sons les auspices de la Société des Sciences, Arts et
Belles-Lettres, par M. Ernest Lefébure, le chef distingué de l'importante maison de fabrica-
tion de la rue de Castiçlione, dont le renom est universel. Cette histoire, minutieusement
documentée, est, pour la Dentelle de Bayeux, comme un chapitre complémentaire au volume
Broderies et Dentelles, écrit pour la collection A. Quantm, par notre savant Conférencier.
E. A.
Louis1 XIV, en 166a, des Lettres patentei entamant les privilèges trop
exclusifs des corporations, et décidant que les Hôtels-Dieu et Hôpitaux du
royaume seraient transformés en vue de prévenir et de combattre le
paupérisme par le travail. Le Roi accordait à ces établissements les pré-
rogatives suivantes ;
< Permettons auzdits administrateurs de faire fabriquer, dans ledit
hôpital, toutes sortes de manufactures, et de les y faire vendre et débiter.
Et parce qu'il est important, pour que les manufactures soient bien faites,
que les administrateurs y appellent des artisans qui les montrent aux
pauvres, en tout ce qui dépendra de leur art et métier. . . Nous ordonnons
que ceux qui auraient été choisis, après y avoir travaillé cinq ans, et
qui auront été reconnus avoir bien instruit les pauvres, en leur art et
métier, puissent être présentés par les administrateurs pour être reçus
maistres es arts et métiers. »
Dès lors, un mouvement général se fit dans toutes les villes pour
profiter de ces Ordonnances, qui mettaient les hôpitaux au-dessus des
restrictions étroites des corporations, et on vit de tous côtés le clergé et
les personnes charitables s'intéresser à ces fondations d'ouvroirs annexés
à des hôpitaux.
C'est ainsi que, dès 1667, furent rédigés les Statuts de l'Hôpital-Général
de Bayeux. On y lit « que les enfants seront instruits aux manufactures
«convenables à leur âge. particulièrement à faire des bas, mitaines,
« bonnets et camisoles, façon d'Angleterre >. La Dentelle n'y est pas
énoncée, ce qui ferait penser qu'on n'en faisait pas encore à Bayeux.
Or, quelques années après, en 1676, Mg' de Nesmond appelle, à Bayeux,
les sœurs Marie Le Parfait et Hélène Cauvin, religieuses de la Providence
de Rouen, pour tenir une école dans une maison proche l'ancienne église
Saint-Georges.
Cette église, qui était en mauvais état, fut interdite au culte en 1680, et
nous lisons dans Béziers (le premier historien de Bayeux, qui écrivait en
1773), que Raymond Baucher, scholastîque et chanoine de Bayeux, éta-
blit des sœurs de la Providence dans l'ancienne église Saint-Georges, peu
de temps après son interdiction, a charge, non-seulement d'apprendre aux
petites filles à lire et à écrire, mais encore « de diriger une Manufacture
Je Dentelles qui y fut mise ï.
C'est donc une coïncidence à remarquer, qu'on commence à parler de
Dentelles à Bayeux aussitôt qu'on y voit arriver les sœurs de la Providence
de Rouen.
- 3 —
Sur la porte d'entrée de la Manufacture était une inscription, disparue
à la Révolution, qui rappelait le nom du fondateur et le but de l'institu-
tion.
Ce travail se répand dans la ville, et, le 24 janvier 1684, Mgr de Nesmond
publie un règlement de l'Association, pour le soulagement des pauvres,
dans lequel il nomme des Dames pour « surveiller les petites filles qui
s'occupent au travail de la dentelle et pour procurer du travail à celles qui
n'en ont pas. »
Ces Dames qui ont porté le titre populaire des Dames de la Marmite*
comme le rappelait dernièrement M. Alfred Dédouit, s'occupèrent très
sérieusement de leur mission, car il existe encore un Registre des délibé-
rations de cette année 1684, où il est souvent question de la Dentelle :
€ On donnera à la maltresse de Dentelle de Saint-Malo, 18 petites filles
qui pourront être prises des autres paroisses de la ville ».
Et ailleurs, on lit :
« Madame de Héricy veillera à la manufacture de Dentelle de Saint-
Loup ».
«... Un écu est donné à Mme d'Eterville pour payer un demi-mois à la
maîtresse de Dentelle de Saint-Patrice ».
Et encore : '
« On verra les Religieuses de la Charité pour savoir si elles ne peuvent
pas recevoir les petites filles qui font de la Dentelle, tant celles qui savent
que celles qui ne savent pas encore ».
Mais au milieu de cet engouement pour l'industrie nouvelle , les
difficultés surgissent ; les unes viennent des maîtresses d'ouvrage, car on
lit dans une des Délibérations : « Si les maîtresses de Dentelle ne veulent
« pas changer de patrons aux petites filles, on les changera ».
D'autre fois , ce sont les petites filles qui n'obéissent pas : « Mm0
« de Héricy veillera à la Manufacture de Saint-Loup, et obligera les
€ petites filles d'être assidues à leur travail, sinon on finira cette Manu-
€ facture, et on donnera les filles qui travaillent bien à la Manufacture
« de Saint-Malo ».
On reconnut, en efiet, qu'on avait trop éparpillé les efforts, et dans la
séance du 26 juin 1684, on décide « qu'il n'y aura plus que trois Manufac-
tures de Dentelles, celles de Saint-Malo, de l'Hôpital-Général et de la
Charité ».
Malgré cette décision, nous trouvons, Tannée suivante, une proposition
de faire travailler les petites filles à la Dentelle, dans la maison de M. le
- 4 —
Curé de Saint-Exupère, « dans une chambre à ce destinée, où on en fera
travailler 34 ».
Quelque temps après, on rend compte que les petites filles qu'on y a
installées travaillent à la Dentelle au nombre de 19 à ao.
Voilà donc des preuves accumulées que la Dentelle a été pratiquée à
Bayeux dès 1680. On parle souvent, au bureau des Dames, de ventes de
Dentelles faites , 3 cette époque, dans les ouvroirs, et il ne faut pas
croire, comme Pluquet l'a écrit, et comme Chigouesnel et tant d'autres
l'ont répété après lui, que la Dentelle a été commencée à Bayeux seule-
ment en 1740.
D'ailleurs, on trouve dans toute la Normandie un mouvement analogue
en faveur de la Dentelle, a la fin du xvn' siècle.
A Caen, à Avranches, à Villedieu, cette fabrication s'organise.
A Valognes, l' Hôpital-Général est fondé en 1683, et on y adjoint une
Manufacture de Dentelles.
C'est en 1684, qu'à Orbec, MmB de la Planche et Mm8 de la Gues-
quière, nommées pour avoir soin du travail de la Dentelle, fait par
les petites filles, à l'Hôpital-Général , s'adressent à un fabricant de Den-
telles de Caen, nommé Pierre-François Marie, qui leur envoie ses em-
ployés, J.-B. Le Maitre et sa femme, née Françoise Baucher.
La princesse d'Harcourt a fondé l'Hôpital d'Harcourt. Nous la voyons
passer un contrat, le 39 avril 1696, avec les Religieuses de Gentilly, leur
imposant, entre autres devoirs, d'apprendre, aux pauvres enfants, « à
travailler la dentelle, afin de les mettre en état de gagner leur vie ».
Les Registres de comptabilité de l'Hôpital-Généraî d'Harcourt contien-
nent d'intéressants détails sur cette industrie nouvelle dans le pays. On y
voit les dépenses nécessitées par l'achat du matériel et de la matière pre-
mière: fil, épingles, fuseaux, toile pour les métiers, cartes et patrons.
Citons quelques chiffres: « Payé pour cartes. 3 livres ia sols; pour 64
douzaines de fuseaux, 6 livres 8 sols ; deux milliers d'épingles, 18 sols. > Le
fil se paye, l'once, de j livres îa sols à 5 sols 6 deniers, suivant la finesse.
L;i première année, la vente des Dentelles s'élève à 169 livres 11 sols
La princesse d'Harcourt en achète une certaine quantité.
En 1700, une dame Blondel, veuve de Messire Nicolas de Ronce, donne
ffix pauvres de la paroisse de Bernières-sur-Mer, 400 livres de rente, pour
apprendre aux enfants à faire de la Dentelle.
A Bernay , c'est M™ de Ticheville qui fonde la Manufacture de
Dentelles. Dans ses dépenses figurent huit milliers d'épingles, deux dou-
— 5 -
zaines de cartes blanches et un demi-cent de cartes jaunes. Je signale en
passant que ces cartes blanches sont une preuve qu'on y faisait déjà de la
Dentelle noire. Et, dans cette même direction, Mmo la duchesse Cathe-
rine d'Orléans Longueville attire, auprès de son château d'Etrepagny,
non loin de Gisors, des maîtresses dentellières de Dieppe et du Havre,
pour y enseigner et y diriger la fabrication de la Dentelle aux fuseaux.
A Eu, le duc de Penthièvre, très connaisseur en Dentelles, subvention-
nait les écoles où Ton enseignait ce travail.
Ce n'était, en effet, que la Dentelle aux fuseaux qui occupait toute la
Normandie, rayonnant autour de Rouen, Dieppe et Le Havre, et les
Sœurs de la Providence de Rouen semblent avoir été les agents princi-
paux de cette expansion.
D'ailleurs, la Dentelle était fort à la mode, depuis que, sous Louis XIII,
les seigneurs et les grandes dames portaient des grands cols et des man-
chettes garnis de dentelles. Il est vrai que c'étaient surtout les Dentelles
à l'aiguille qu'on portait à la Cour. Pour en faire venir de Venise, des
sommes considérables se dépensaient. C'est pour lutter contre cette rui-
neuse importation que Colbert prenait, dans les années mêmes qui nous
occupent, les mesures qui ont jeté tant d'éclat sur la fabrication française.
Aussitôt qu'il eut obtenu du roi Louis XIV l'édit de 166a, dont j'ai
parlé en commençant, Colbert chargea M. de Saint-André d'aller à Venise
faire une enquête sur l'importation considérable qui se faisait en France,
de deux produits dont il rêvait d'introduire chez nous la fabrication, les
miroirs et les dentelles à l'aiguille. Mgr de Bouzy, évèque de Béziers,
était alors ambassadeur à Venise ; il accueillit fort bien M. de Saint-André,
félicita sa mission, et écrivit à Colbert : « Je crois que vous seriez bien
« aise d'établir dans le royaume, la Manufacture des Points de Venise, ce
« qui se pourrait faire en envoyant d'ici quelques filles des meilleures
« ouvrières, qui pussent instruire celles de France, avec le temps ».
Dès le 5 août 1665, Colbert accorde un privilège de dix années et une
gratification de 36 000 livres, à une Compagnie, pour fonder des Manu-
factures de Points de France. Le bureau général de cette Compagnie est
installé dans l'hôtel de Beaufort. Avec l'appui du Ministre, elle fonde, en
peu d'années, des Manufactures à Alençon, Argentan, Reims, Sedan,
Auxerre. Dans cette dernière ville, c'est le 16 juin 1673 , que Colbert
signe les Lettres patentes établissant l'Hôpital-Général d' Auxerre, et
chargeant son frère, Nicolas Colbert, évêque de cette ville, d'y organiser
le travail de la Dentelle.
— 6 —
Toutes ces dates concordent bien pour expliquer le mouvement géné-
ral qui se fit en faveur de la Dentelle dans les trente dernières années du
xvnA siècle, où je place, preuves en mains, le début de la Dentelle à
Bayeux.
C'était donc la Dentelle aux fuseaux qu'on faisait alors dans la contrée
bayeusaine, car il faut attendre jusqu'en 1855, pour que mon père com-
mence à faire travailler la Dentelle à l'aiguille à Bayeux, aussi bien qu'à
Alençon et à Venise. Les Sœurs de la Providence n'ont pu enseigner que
ce qu'elles avaient vu faire à Rouen, au Havre et à Dieppe. Ce qu'on faisait
alors à Bayeux, c'était principalement des Dentelles en fil blanc, aux
fuseaux, genres Chantilly et Point de Paris, Dentelles qui servaient en
grande partie à garnir les coiffes des riches paysannes, et qui se vendaient
périodiquement aussi, en grandes quantités, à la foire de Caen et à celle
de Guibray, où venaient s'approvisionner les marchands de Paris et même
de l'étranger.
La preuve de ces relations avec l'étranger se trouve dans une déclara-
tion d'un des plus anciens fabricants de Bayeux, nommé Guyard, qui, en
1708, dit s'être occupé beaucoup à faire fabriquer des Dentelles propres
à la consommation des Indes Espagnoles. Or, tout le monde sait que ce
sont les écharpes et les mantilles en Dentelle et en Blonde qui se portent
beaucoup sur la tête dans les colonies espagnoles.
Guyard, devenu vieux, s'adjoignit son fils, et, en 1736, MM. Guyard
obtinrent de Mgr Paul d'Albert de Luynes, évèque de Bayeux, devenu
depuis archevêque de Sens, un certificat où il est dit : « Attestons que les
sieurs Guyard ont occupé, pendant que nous étions Evèque de Bayeux,
plus de cent femmes, pour des ouvrages de Dentelles, sous la conduite
des Sœurs de la Providence ».
En 1740, un sieur Clément, fabricant à Caen, vint s'établir à Bayeux, et
Pluquet lui attribue, un peu à la légère, comme je viens de vous le
montrer, l'introduction de la Dentelle à Bayeux. Ce M. Clément eut plus
tard, pour successeur, M. Tardif, Jean-Charles-Bernardin, mort en août
1816, dont le fils fut à la fois banquier, filateur et fabricant de dentelles.
L'abbé Michel Suhard deLoucelles, chanoine de Missy et de Bretteville,
acheta, en 1744, une maison, et y installa, Tannée suivante, à la Saint-
Michel, des Religieuses de la Providence. L'une d'elles s'appelait sœur
Avice. La Manufacture de Dentelles y prospéra si bien, que trois ans
après, le bon chanoine fit reconstruire, en 1748, des bâtiments plus
vastes, dont les frais furent payés, en partie, par une de ses tantes, Made-
_ 7 -
moiselle Scelles de Létanville. La dépense ne monta pas à moins de
40,000 livres.
Ce chanoine qui faisait si noble usage de sa fortune, habitait 10, rue
Franche et possédait le château de Sully, où Ton voit encore son portrait.
Sa vraie place ne serait-elle pas au Musée de la ville, pour laquelle le
généreux chanoine a fait tant de libéralités. Un autre portrait de lui est
d'ailleurs au Bon-Sauveur de Caen, dont il devint supérieur. Il est mort le
17 juillet 1779 et est enterré dans le chœur de Sully. Après sa mort, on
trouva, dans son testament, qu'il dotait l'ouvroir de Dentelles fondé par
lui, d'une rente de 52a livres, acceptée dans une délibération prise à
l'Hôtel-de-Ville, le 7 juillet 178a.
Au milieu du xviu* siècle, ces différentes Manufactures, au dire de
Béziers, occupaient 600 jeunes filles ; celle de la Poterie, tenue par quatre
Religieuses, faisait travailler 150 dentellières, et d'après le manuscrit de
Regnault, les Dentelles de la Manufacture de la Poterie, sont pluscommunes
que celles qui se travaillent au Petit-Bureau, mais elles sont par là d'une
vente plus rapide, l'usage en étant plus à la portée de toutes conditions.
En 175a, un événement terrible vint frapper les dentellières, et attrister
toute la ville.
La Manufacture du Petit-Bureau était toujours installée dans l'ancienne
église Saint-Georges, où le chanoine Raymond Baucher l'avait organisée
en 1680, après l'interdiction de cette église, qu'on trouvait déjà peu
solide, puisqu'on la retirait au culte.
Il n'est donc pas étonnant que 7a ans plus tard, les murs de cette église
aient nécessité de grosses réparations. Malheureusement, les maçons qui
en furent chargés, ne prirent pas les précautions suffisantes, et, dans la
matinée du ia avril 175a, au moment où toutes les jeunes filles étaient
réunies et occupées à leur ouvrage, le gable vers le couchant, avec une
partie des côtières, s'affaissa tout à coup avec grand fracas ; les planchers
se rompirent et, en tombant, écrasèrent un grand nombre de ces mal-
heureuses: 14 furent tuées et 70 blessées. Outre la perte de ces pauvres
ouvrières, qu'il fallut retirer des ruines avec les plus grandes précautions,
le dommage, écrit-on, fut estimé à plus de 50.000 livres, à raison, non
seulement du bâtiment, mais des beaux et rares ouvrages qui se trouvaient
sur les métiers.
M. l'abbé H ugon, chanoine et trésorier de la Cathédrale, était supérieur
de cet établissement. Tristement ému de ce fâcheux accident, il entreprit
la reconstruction du bâtiment, à ses frais, et y dépensa 10.000 livres. C'est
— 8 —
dans cette nouvelle construction que se tinrent depuis les classes du
Petit-Bureau.
Les magistrats municipaux de Bayeux avaient alors l'habitude d'offrir,
chaque année, à M. l'Intendant de la Généralité de Caen, au premier de
Tan, un cadeau de 50 livres de sucre fin.
En 1758, on substitua à ce cadeau légendaire une paire de manchettes
en Dentelles de fil, qui coûta, d'après les registres, 144 livres.
Cet usage se perpétua jusqu'à la Révolution , car, le 21 janvier 1784,
M. Feydeau de Brou, ayant reçu les étrennes habituelles de la Munici-
palité bayeusaine, écrit: «Je vous remercie de la belle paire de man-
« chettes qui était jointe à votre envoi. J'accepte cet agréable présent
« avec d'autant plus d'intérêt, que je ne doute pas qu'il soit le produit d'une
« Manufacture établie dans votre ville et sous votre protection. Je désire
« beaucoup voir ses succès, et je m'empresse d'y concourir. Je joins à ma
« lettre un mandat de six louis, que je vous prie de faire employer en
« gratification à l'ouvrière dont on sera le plus content ».
La Municipalité répond le ier février : « Nous avons effectivement des
« Manufactures de Dentelles , sans parler de la à 1,500 ouvrières répan-
« dues dans la ville, les fauxbourgs et les environs ».
C'est vers cette époque, qu'une ouvrière de Vaux-sur- Aure , nommée
Cahanet, inventa, dit-on, le point de raccroc, qui facilite beaucoup la
réunion des bandes de Dentelle, ce fut un perfectionnement de fabrication
qui permit de faire des grandes pièces, telles que robes, châles, fichus.
La Reine Marie-Antoinette avait donné une grande vogue à ces fichus,
qui ont gardé son nom. Elle employait une grande quantité de Dentelles,
si nous en jugeons par le Livre-Journal de Madame Eloffe , que M. le
comte de Reiset a reproduit dernièrement. On y lit beaucoup de fourni-
tures comme celles-ci : « 10 aunes 3/8 de Dentelle noire, fond Alençon,
«très grande hauteur, pour garnir un mantelet à la Reine. Prix: 328
*« livres 5 sols ».
Elle employait beaucoup de marli en ruches. C'est ce qu'on nommerait
aujourd'hui des ruches de tulle ; car, à cette époque, il ne se faisait pas
de tulle mécanique, et un très grand nombre d'ouvrières étaient occupées
à faire des bandes de tulle uni et d'autres à semis de point d'esprit, qu'on
appelait des marlis, quand ils étaient bordés d'un picot. La Normandie
avait une grande part dans cette fabrication.
Parmi les fabricants de Bayeux , autres que ceux déjà cités , on remar-
que encore un sieur Vimonl, puis un Jacques-Nicolas Salles, qu'on
- 9 —
trouve, en 1793, soumissionnant l'église Saint-Jean , et enfin , un nomme
Jean Anne, dit Lefébure, ce qui m'a fort étonné, car il n'est nullement
mon parent, mais son nom est nettement indiqué ainsi sur la tombe de
sa première femme, Catherine Biet, enterrée dans le cimetière de l'église
Sainte-Madeleine, et dans le Registre de Saint-Ouen-des-Faubourgs, où
il se remarie, le 14 octobre 1766, avec Marie- Anne Moisson, dentellière.
Cependant, la Révolution approchait , et les Manufactures de Dentelles
trouvaient plus de difficultés à vendre leurs produits et devenaient moins
prospères. Nous voyons les Sœurs de la Providence, sœur Huline et sœur
Fossé, être dans l'embarras et demander d'abord l'exemption d'un droit
qui s'appelait le paiement du don gratuit, et, en 1790, elles revinrent à
la charge en demandant l'exemption des droits de tarif (ou d'octroi), ce
qui, d'ailleurs, leur fut généreusement accordé.
Cette même année 1790, THôpital-Général devait une forte quantité de
fils à Dentelles, à des marchands de Rouen, et ne pouvait les payer. Les
créanciers firent apposer les scellés sur le cabinet où étaient réunis les
fils et les ouvrages de Dentelles, et ce n'est que le 5 novembre 1792, que
ces scellés furent levés. Et en 1793, la citoyenne Levavasseur, marchande
de fils à Dentelles, à Rouen, réclamait encore 430 livres, pour des fourni-
tures à l'Hôpital-Général.
La Municipalité, je suis heureux de lui rendre justice, cherchait à sauver
ses Manufactures déjà très menacées. Elle écrivait, le 4 juillet 1791, aux
administrateurs du département : « Les Sœurs de la Providence ont l'hon-
« neur de vous présenter une requête qui contient des faits d'une vérité
€ et d'un intérêt incontestables. Nous n'avons point à nous plaindre de
« leur conduite, elles sout sages et ne se mêlent que d'apprendre aux
« enfants leur catéchisme et à travailler. Elles sont réduites aujourd'hui
« à être sans pain. Daignez les traiter favorablement et ne pas rejeter leur
« demande. Ces établissements sont précieux pour notre ville ».
Les Sœurs de la Providence restèrent dans l'école de la Poterie, diri-
geant l'atelier de Dentelles, jusqu'à la fin de 1792, car on lit, dans les
Comptes de la ville : « Payé, pour les Sœurs de la maison de la Potherie,
c 120 livres 12 sols, pour compte du 20 novembre 1791 au i,r décembre
c 1792 ».
La sœur Hue était supérieure, quand la Manufacture fut fermée et les
élèves dispersées, conformément à un décret du 18 août 179a, qui suppri-
mait toutes les Congrégations enseignantes.
Ce n'était pas sans résistance de la population, car le 4 septembre 1792,
- u -
Arts et Belles-Lettres de Bayeux quelqu'un pour continuer ces recherches
et pour compléter l'histoire de la Dentelle pendant sa première période.
Je suis persuadé qu'on découvrirait encore beaucoup de choses qui m'ont
échappé dans les Archives de la ville et du département , comme aussi
dans celles de l'Evèché et des Hospices , et en fouillant les Etudes nota-
riales et les papiers de famille dont on pourrait obtenir la communication.
Pour le moment, nous n'avons d'autre histoire de la Dentelle à Bayeux,
depuis son origine jusqu'à la Révolution française , que ma lecture de
1898, fort aimablement reproduite alors par Y Indicateur et Y Echo
Bayeusain.
Pour les Dentelles de Caen , on doit signaler la brochure publiée en
1900, par M. Paul Drouet et à laquelle j'ai fait plusieurs emprunts.
Aujourd'hui , je poursuis mon étude depuis la Révolution jusqu'en
1830. Mais ma tâche devient plus facile, car plus nous approchons du
temps présent, plus les renseignements sont aisés à réunir. C'est ce qui
va me permettre de mettre sous vos yeux un aperçu de la vie industrielle
de Bayeux sous l'Empire et sous la Restauration.
A la fin du xviii* siècle, la Révolution avait fortement ébranlé toutes
les affaires ; la Dentelle, industrie de luxe, avait été très atteinte par la
disparition de la Cour et la ruine de la Noblesse. Les deux écoles prin-
cipales de la ville, celle de la Poterie et celle du Petit-Bureau, avaient vu
chasser de 179a à 1800, les Sœurs de la Providence qui dirigeaient les
classes où se formaient la pépinière des apprenties.
Cependant, la vitalité. de ce commerce, les relations établies, comme
nous allons le voir, par quelques maisons avec les marchés étrangers, et,
je dois le dire, les sympathies et l'appui des autorités locales qui, en
aucun temps, ne lui ont fait défaut, lui permirent assez vite de reprendre
ses travaux. J'ai trouvé dès les premières années du xix* siècle, une ving-
taine de personnes s'intitulant fabricants de dentelle. Il est probable que
plusieurs n'étaient que des c facteurs » allant dans les campagnes recevoir
les ouvrages terminés pour les maisons principales. Mais il est utile.de
les citer tous si l'on veut se rendre compte du nombre de gens que cette
fabrication faisait vivre.
C'étaient :
Jean-Etienne Baucher ;
Marie-Anne- Antonine Brouchon, femme Desruisseaux ;
Thérèse Cham peaux ;
Pierre Delaunay ;
— 13 —
Marie Adèle, femme Duval ;
J.-B. François Lacauve ;
Catherine Lamy ;
Jean-François Le Boulanger ;
Le Breton, de Balleroy ;
Les sœurs Marie et Elisabeth Lecomte ;
Jean-François Lefèvre ;
Marie Le Marchand ;
Jacques- François-Nicolas Salles ;
Jacques Siily ;
Jean-Baptiste Vallerand ;
Nicolas Vimond.
Beaucoup de ces noms existent encore dans ce pays, et peut-être
retrouverait-on les familles de ces fabricants de Dentelle ?
Mais les deux maisons les plus importantes étaient sans contredit :
La maison Tardif,
Et la maison Jean-Delamare, qui, toutes deux vont nous servir de types
pendant le premier tiers du xix' siècle.
Parlons d'abord des Tardif.
J'ai été assez heureux pour pouvoir recueillir encore de vive voix une
partie des renseignements qui vont suivre auprès d'une des dernières
survivantes de cette famille, Madame veuve Charles Tardif, qui s'est
éteinte le i*r mai 190;, place du Château, à l'âge de 93 ans.
La famille Tardif a joué un rôle important dans l'histoire de Bayeux,
à l'époque qui nous occupe.
Nous avons vu précédemment que M. Clément est venu de Caen, en
1740, s'établir fabricant de Dentelles à Bayeux, où il trouvait un noyau de
bonnes ouvrières formées dans les écoles tenues depuis cinquante ans par
les Sœurs de la Providence. Mais, comme c'était la première maison
appuyée sur des capitaux sérieux et étendant ses relations commerciales
au-delà du cercle provincial, Pluquet et d'autres depuis, lui ont attribué
le titre de fondateur de la dentelle à Bayeux.
M. Clément prit dès le début, comme employé, Charles Tardif qui,
bientôt, devint son associé et, en 1755, fut son successeur.
Cette même année, naissait à Caen, le fils aîné de Charles Tardif,
dénommé Jean-Charles-Bernardin, que nous trouvons à la fin du xvin*
siècle, succédant à son père. Bernardin avait deux sœurs, Marie-Rose-
Thpmasse et Marie-Anne-Charlotte, qu'il intéressa à son industrie. De
— 14 —
cette façon, il put faire de longs voyages en France et à l'étranger pour
développer sa clientèle, laissant à ses sœurs le soin de surveiller la fabri-
cation, et il adopta la raison sociale :
« Tardif fils aîné et sœurs *.
Très actif, d'une intelligence remarquable pour les affaires. Bernardin
Tardif sut donner à son commerce une extension considérable. Sa fortune
augmentant, il en usa généreusement. Nous en trouvons la preuve dans
un rapport au Conseil Municipal, où nçus lisons : «Les soins qu'il devait
« à ses affaires particulières lui laissaient toujours une vive sollicitude
« pour tout ce qui pouvait contribuer au bonheur de son pays».
Mais occupons-nous d'abord de sa situation industrielle. Elle était si
prépondérante que lui seul fut chargé de fournir, en 1811, à M. Genas-
Duhomme, alors maire de Bayeux, les dentelles (1) qu'on jugea dignes d'être
offertes à l'Impératrice, lors de son passage à Bayeux, le jeudi 1 1 juin 181 1 .
« Napoléon, nous raconte Frédéric Masson, de l'Académie Française,
« décida qu'il irait à Cherbourg après les couches de Marie-Louise, et du
« 23 mai au 8 juin, on roule sur les chemins, en grand cortège, composé de
« 50 voitures attelées de 259 chevaux de poste, 17 bidets pour les piqueurs,
« 6 brigades de chevaux de selle, 6 berlines de ville , 3 calèches à la Dau-
« mont et 50 chevaux de carrosse. Il y avait pour les escortes 150 grena-
« diers, 230 chasseurs, autant de dragons et 15 gendarmes d'élite *.
On juge quel effet produisit, le 6 juin au matin, un défilé aussi impor-
tant dans la paisible ville de Bayeux. L'Empereur mit pied à terre et visita
la Cathédrale (3). L'Impératrice, par ménagement pour sa santé encore mal
rétablie depuis ses couches, ne quitta pas la calèche ; mais dix-huit jeunes
ouvrières s'en approchèrent respectueusement, et l'une dlelles, Made-
moiselle Adam (qui devint en se mariant Madame Vintras) lut un com-
(1) Elles coûtèrent 3.000 francs et comprenaient un voile et une très-belle robe d'enfant en
dentelle, présentés dans une corbeille ornée d'autres dentelles. (E. A.)
(a) Napoléon et Marie-Louise arrivèrent à 5 heures du matin , dans une voiture attelée de
8 chevaux, allant fort vite. Il était dans un coin de sa grande et haute voiture, les bras
croisés et paraissait rêveur. Il ne jeta un coup d'oeil ni sur le peuple, ni sur ,les préparatifs.
Il était en uniforme de colonel d'infanterie. Marie-Louise était à ses cotés, affublée d'une
capote, espèce de coiffure qui la dérobait à tons les regards. Le mameluck Roustan était
couché sur le devant de la voilure. Les souverains ne descendirent pas. Le maire, Genas-
Duhomme, présenta les clefs de la ville en s'approchant de la portière et commença à lire un
discours que Napoléon n'eut pas la patience d'écouler. A l'autre portière , les jeunes filles of-
fraient leur cadeau. Le cortège traversa la ville au pas et ne relaya qu'à Vaucelles. — Au
retour, 5 jours après, le cortège, revenant de Cherbourg, traversait la ville au galop et ne
s'arrêta pas. (E. A.)
- 15 -
pliment dont le texte nousa été conservé (i). Elles présentèrent à Sa Majesté
une corbeille entourée de fleurs, contenant un voile et une très belle robe
d'enfant en dentelle aux fuseaux de Bayeux, destinée au petit Roi de
Rome, qui était né le 20 mars précédent.
En remerciement. Napoléon remit 6.000 fr. à M. Genas-Duhomme pour
les Hospices et le Bureau de Bienfaisance, et il décréta que les travaux
nécessaires pour la réparation de la Cathédrale, de FEvéché et du Sémi-
naire seraient achevés aux frais de la cassette impériale.
Bernardin Tardif, tout en fabriquant et vendant de la dentelle, aidait à
placer les produits d'une fabrique de bonneterie, rue Saint- Laurent, appar-
tenant à une famille qu'il avait sauvée de la ruine On élevait alors dans
notre pays une race de lapins angoras, dont les poils longs et soyeux se
travaillaient en tricots très chauds et très appréciés.
M. Tardif aida aussi à la création d'une filature et d'un tissage de coton.
Il favorisa le développement de la Manufacture de Porcelaine, et on lui
doit la fondation d'un cours de dessin pour les artisans, cours qui fonc-
tionne encore aujourd'hui (a). Enfin, il vint souvent en aide aux finances
municipales « pour sortir », dit le Rapport, c de la crise terrible où nous
c nous trouvions par les effets d'une disette alarmante *.
Il n'avait que cinquante-sept ans quand il mourut, le 2 août 1812.
Toute la population pleura cet homme de bien, et le Conseil Muni-
cipal fut saisi d'une proposition de c donner de la part de la Ville, à la
c mémoire de Bernardin Tardif, un témoignage éclatant de tribut d'éloges
« dû à ses vertus et à sa bienfaisance ».
Le Rapport, dont nous avons cité ces extraits, est du 1" mai 1813 : la
(1) a Madame, Rassurées par votre bonté et par les grâces touchantes qui tempèrent l'éclat
qui vous environne, nous osons, au nom des ouvrières en dentelle de la ville de Bayeux, dépo-
ser aux pieds de V. M. cette corbeille, produit de leur industrie, offerte à l'auguste enfant qui
fut l'objet de tous nos vœux et qui est aujourd'hui celui de nos plus chères espérances. Vous
mettrez, Madame, le comble à notre bonheur, si le coeur maternel de V. M. daigne sourire à
nos efforts pour lui plaire et à ce faible témoignage de notre respectueux et entier dévoue-
ment. » (E. A.)
(a) Cette classe gratuite de dessin pour le commerce, établie par la Ville, avec une dotation
fournie par M. Tardif, et dont le premier professeur fut Le Jeune, Louis-Jacques, peintre,
oncle du général baron Le Jeune, fut supprimée, en i834, et remplacée par une école de
dessin linéaire, alors en faveur et dont les cours avaient lieu les lundi, mercredi et vendredi,
au Collège. Dès 1846, malgré la capacité du professeur, ce cours avait déçu l'espoir de ses
créateurs et n'avait que 10 élèves, dont seulement a ou 3 ouvriers de la ville, si bien que dès
i863 ou i864t l'administration rétablit l'ancienne école d'académie, à laquelle, plus tard, elle
a adjoint un cours de stéréotomie. (E. A.)
— 16 —
décision fut prise le 5 mai, de « donner le nom de J.-C.-B. Tardif à la
c rue nouvellement tracée sur les boulevards, comme très rapprochée »,
dit le Rapport, c de son habitation, centre d'où sont partis tons les bien-
c faits qu'il a su répandre. Cette rue part de la place au Bois et aboutît à
c la rue Saint-Vigor-le-Petit *.
Bernardin Tardif eut pour successeur un frère, Alexandre Marie, plus
jeune que lui de 30 ans, mais qui conserva cependant la raison sociale
c Tardif, fils aîné et sœurs *, parce qu'il avait encore un troisième frère,
Désiré-Louis-Thomas , qui fut d'abord militaire, puis rentier, rue de la
Cambette.
Alexandre Tardif, fabricant de dentelles, intéressé dans la fabrique de
bonneterie, dans celle de cotonnades , organisa aussi une maison de
banque, qui réussit d'abord très bien, car il avait la confiance de tous.
A la Restauration dès que les fonctions devinrent électives, le vote de
ses concitoyens lui confia les situations les plus élevées. Membre du
Conseil municipal et du Conseil Général, juge au Tribunal de Commerce
depuis sa première installation, le 34 novembre 1817, il en fut Président
d'abord en 18*2, et de 1839 à 1848 sans interruption. Elu député des
arrondissements de Bayeux et de Vire, le 35 janvier 1834, il organisa, en
1835, une souscription nationale pour élever un monument à la mémoire
du général Foy. Réélu député en 1837, en juin 1830 et en juillet 1831,
Alexandre Tardif donna sa démission aux élections générales de 1834 et
cessa, dès lors, de s'occuper de politique. Il fut nommé Chevalier de la
Légion d'honneur le 35 août 1834.
J'ai cherché si la Maison Tardif avait envoyé des dentelles aux Expo-
sitions et y avait obtenu des récompenses.
Les premières expositions n'avaient pas l'importance qu'elles ont
acquise depuis. Lorsque François de Neufchâteau, ministre de l'Intérieur
sous le Directoire, par une circulaire du 9 fructidor an VII (31 août 1798),
convia les administrations et les intéressés des départements à la première
Exposition, il les informait qu'elle se tiendrait au Champ de Mars pen-
dant cinq jours ! Il désignait, d'après le calendrier républicain, les 5 jours
complémentaires de cette année, du 17 au 21 'septembre 1798. Son désir
était de répéter les expositions à Paris, tous les ans, comme une sorte de
foire annuelle. A la première, 110 exposants, pour toute la France,
avaient envoyé leurs produits : on donna 35 récompenses! Nous som-
mes loin des immenses agglomérations que forment les grandes
expositions à la fin du xixe siècle.
- 17 —
Il n'y eut pas de fabricants de dentelle à cette première exposition, ni
à la seconde qui se tint dans la Cour du Louvre, en 1801, sous le Consulat.
Mais à la troisième, qui eut lieu aussi dans la Cour du Louvre , en 1803,
des fabricants de Dentelle de Chantilly (Oise) obtinrent des Médailles de
bronze, et des fabricants de Guipures du Puy reçurent des Mentions
honorables.
Les Dentelles normandes ne figurèrent pour la première fois à l'Expo-
sition de Paris, qu'en )8o6. C'était sur l'Esplanade des Invalides; elle
comptait 1.422 exposants et dura 24 jours.
Mais auparavant, la ville de Caen, qui avait fait, en 1803 , une exposi-
tion des produits du Calvados, la renouvela, en 1806, à la veille de l'Ex-
position de Paris. Nous allons y retrouver le nom Tardif avec des détails
d'une grande précision sur les Dentelles de Bayeux. J'appelle votre
attention sur le rapport de Pierre-Aimé Lair, secrétaire de la Société
d'Agriculture et de Commerce de Caen, où tout le chapitre qu'il a con-
sacré aux Dentelles me parait bon à citer, sans en rien omettre (1).
c Fabriques de Dentelles
c De toutes les branches de commerce du département, celle à laquelle
nous attachons le plus d'importance est , sans contredit, la Manufacture
de Dentelles : c'est la plus étendue du Calvados. Elle occupe une multi-
tude de personnes et leur procure une subsistance assurée à toutes les
époques de la vie. Elle présente d'autant plus d'avantages que les ma-
tières premières qu'elle emploie sont le produit du sol français, et que la
fabrication, qui est le résultat de l'industrie particulière du département,
nous procure un commerce considérable avec l'étranger. Les objets que
nous admirions à l'Exposition de Caen, en 1803 , comme des nouveautés,
les robes, les tuniques, les schales , les écharpes nous paraissent aujour-
d'hui des ouvrages ordinaires. La première année, on s'était borné à rap-
procher avec des morceaux séparés, et l'œil le plus attentif y avait été
trompé. Cette fois, on s'est attaché à faire ces mêmes ouvrages d'une
seule pièce. Il a, sans doute, fallu bien du temps et bien du soin, mais
l'Art a triomphé de tous les obstacles. Ces objets, sans être plus brillants
au regard de l'amateur, présentent plus de perfection à l'œil exercé du
connaisseur. Nous ne pouvons, en général, trop vanter la richesse des
ornements, la délicatesse du travail et la régularité de l'exécution. Nous
(1) M. Lair a fait le Rapport des Expositions de Caen en i8o3, 1846, 1811 et 1820.
- 18 -
en sommes redevables à l'heureuse conception du dessinateur, à la patiente
activité de l'ouvrière et à la surveillance intelligente des fabricants.
c En leur donnant à tous les louanges qu'ils méritent, nous en devons
plus particulièrement à M. Tardif, de Bayeux. C'est lui qui a le plus
contribué à perfectionner cette fabrique de Dentelles, par son empresse-
ment à se conformer au goût du jour et à suivre la diversité des modes.
Ses voyages ont excité en lui une énergie qu'il a communiquée aux autres
manufacturiers. Et loin de les regarder d'un œil jaloux, on Ta vu, dans
les temps difficiles, tendre un bras secourable à ceux qui se trouvaient
gênés par les circonstances. Exemple admirable, puisse-t-il trouver des
imitateurs ! Il a aussi aidé de sa fortune et de ses conseils les établisse-
ments qui viennent de se former à Bayeux. Par reconnaissance de tant de
services rendus au département, tous les fabricants se sont réunis à nous
pour présenter une Médaille d'argent à M. Tardif. Nous regrettons de
n'en avoir pas une en or à lui offrir.
«r La ville de Caen possède également, dans la même partie, un de ces
hommes faits pour reculer les bornes de leur art. Je veux parler de M.
Louis Houël, pénétré de l'esprit public qui nous animait, il s'est, en
quelque sorte, associé à nous pour faire l'Exposition. Ses ouvrages rem-
plissent une arcade entière. Tout le monde a particulièrement remarqué
un schal d'une aune et demie carrée fait d'une seule pièce. On n'était pas
encore parvenu à exécuter une dentelle aussi étendue dans ses dimensions
sans avoir recours au raboutissage. Trois ouvrières ont constamment
travaillé à cet ouvrage pendant 6 mois : trois mille fuseaux et dix-huit
mille épingles y ont été employés. L'exécution en paraissait si difficile
aux fabricants eux-mêmes, que M. Houël, afin de prévenir toute espèce
de doute, a exposé le métier de son invention, qui a servi à exécuter ce
châle. Pour prix de tant de dévouement, M. Houël a reçu le Médaille.
« Si quelqu'un pouvait douter des avantages de l'Exposition, il en eût
été bien convaincu par l'empressement des fabricants à faire des ouvrages
parfaits et à les présenter au concours. Rien de médiocre n'a paru en
dentelle. Tout le monde a admiré la finesse du fichu de M. Lacauve, de
Bayeux, la richesse de la robe blanche de MUo Marescal, les belles pro-
portions de la robe noire de Mme Ameline, la difficulté vaincue dans les
armes de l'Empire exécutées par MM. Saint-Jores fils et William Pavsant,
et les ouvrages moins brillants, mais très réguliers de M. Lemaître.
L'émulation a été si grande que quelques personnes, telles que Mesdames
Ameline et Raby, ont exposé des ouvrages sans être achevés et encore
- 19 —
sur le métier. Nous avons accordé des mentions honorables bien méritées
à tous ces fabricants, sans en excepter aucun.
c II est à regretter qu'un lit de dentelle soit sorti de notre ville et ait
reçu sa destination avant l'époque fixée pour l'Exposition. Mais nous
n'avons pu entraver les relations commerciales. Cet ouvrage, entrepris
par Mœe Menchon, a été vendu 40.000 francs. C'est un des plus considé-
rables qui ait été fait dans le département. Quoique l'absence de Mmo
Menchon l'ait empêchée de concourir cette année, nous avons cru devoir
placer ici son nom, en nous rappelant que c'est elle qui, à la première
exposition, donna le mouvement à la manufacture de Caen pour les
ouvrages en grand.
« (Nota). — Il est à craindre que beaucoup d'objets qui ont paru à
l'exposition de Caen ne se retrouvent pas à celles de Paris. Les fabricants,
particulièrement ceux de la dentelle, éprouvent la plus grande répu-
gnance pour envoyer au loin et pour exposer aux intempéries de l'air et
des saisons des ouvrages d'un grand prix. Il en est de même de beaucoup
d'autres objets d'un transport difficile par leur délicatesse et leurs dimen-
sions. On ne pourra donc se former qu'une idée bien imparfaite de l'in-
dustrie et de l'exposition du Calvados par le très petit nombre d'échan-
tillons du département que l'on verra à l'Exposition générale ». Ce
rapport, précieusement conservé autrefois par notre ancien et regretté
collègue Georges Villers, est curieux à plus d'un titre.
D'abord, pour nous Bayeusains, il constate que déjà, en 1806, on clas-
sait les dentelles fabriquées à Bayeux par M. Tardif, comme très supé-
rieures à celles de tous les fabricants de Caen, puisqu'on leur attribuait
la médaille d'argent, tandis que les autres n'obtenaient que des médailles
de bronze ou des mentions honorables.
Secondement, on y remarque les efforts qui étaient faits pour fabriquer
les grandes pièces d'un seul morceau et sans raboutissage. Nous avons
sous les yeux de grandes cartes de cette époque, provenant de Mme Car-
pentier, cartes qui nous montrent quelle difficulté ce devait être pour les
ouvrières de travailler ces grands ouvrages. Aussi, a-t-on renoncé depuis
à cette complication que les habiles raboutisseuses rendent tout à fait
inutile quand on assortit bien les mains qui travaillaient les différentes
bandes d'un même morceau.
Enfin, la note nous fait comprendre que dans ces premières expositions
on ne faisait pas encore de vitrines pour mettre les dentelles à l'abri de
de la poussière et des intempéries de l'air et des saisons.
Cela ne découragea pas cependant les Bayeusains, car voici la descrip-
- âo -
tion de leurs envois dans le rapport officiel de l'exposition de Paris de
1806 :
€ Bayeux avait envoyé les cotons filés de Gervais et Picard, les tissus
de coton, siamoises et mousselines de Parin frères, des paires de gants en
poil de lapin angora, exécutés par un habile ouvrier, nommé Lecomte,
et enfin les fabricants de dentelle réunis offrent un manteau, un fiebu,
un voile, un fond de bonnet et 4 échantillons de dentelles. »
Le Rapporteur ajoute : « La fabrique de dentelles de Bayeux, qui ne
compte pas plus de 60 ans d'existence, s'est beaucoup perfectionnée ;
elle n'employait dans son origine que 100 ouvrières, elle en employé
4.000, et ses produits se vendent dans toute la France et s'exportent plus
encore en Russie, en Espagne, en Portugal, en Angleterre et aux Etats-
Unis d'Amérique ». Cette note paraît rédigée sous l'inspiration de M.
Tardif, qui faisait volontiers dater la naissance de la dentelle à Bayeux,
de 1740, date de la fondation de la maison Clément, dont les Tardif étaient
les successeurs.
Aux récompenses de 1806, les fabricants de Bayeux sont portés pour
une mention honorable, comme du reste M. Louis Houël, de Caen. Les
fabricants de Chantilly et ceux du Puy, qui exposaient pour la seconde
fois, obtinrent des médailles d'argent.
Cest aussi une médaille d'argent qui fut attribuée à Tardif fils aîné et
sœur, à l'Exposition de 1819. Le Rapport dit: «La robe, le voile, les
bonnets, les différentes formes, les tulles festonnés qu'ils avaient mis à
l'Exposition sont d'un beau travail. La ville de Bayeux leur doit la connais-
sance des moyens de fabriquer les articles de ce genre, de manière qu'elle
rivalise avec celles de Lille et de Malines ».
Après cette exposition de 1819, où la maison Tardif obtint une médaille
d'argent, elle ne figura plus à aucune des expositions qui suivirent.
C'est à Mme Carpentier que revient l'honneur d'avoir remporté la
première médaille d'or, qui fut accordée aux dentelles de Bayeux, comme
nous allons le voir en faisant l'historique de cette autre famille de dentel-
liers bayeusains.
Madame Carpentier Delamare
Mmo Carpentier était née Marie-Jeanne-Louise-Anne Jean-Delamare.
Son père, Louis-Jean, avait épousé en 1768 Catherine Guéret. Il s'établit
fabricant de dentelles aussitôt son mariage et se mit à voyager, nouant
des relations importantes avec les marchands étrangers. Trente ans
- 21 -
après, c'était son fils aîné, Louis-Jean, du même nom que son père, qui
faisait les voyages, quand la Révolution bouleversa Tordre public et
amena une misère générale. Dans la crainte qu'on augmentât la famine,
en exportant les denrées, la Convention interdit toute exportation à l'é-
tranger. Cette mesure absurde arrêtait toutes les affaires et notamment le
commerce que Jean-Delamare pouvait encore faire dans ses voyages. Il
adressa alors en pleine période révolutionnaire au Comité de Salut public
la curieuse supplique dont voici le texte authentique :
Liberté — Egalité
c Le ai brumaire, an III de l'ère républicaine, Jean, fils aîné, associé
de ses sœurs, fabricant de Dentelles et d'Angola, à Bayeux, département
duCalvados. Aux citoyens représentants du peuple, composant le Comité
du Salut public :
c Citoyens,
c Nous avons élevé, en mil sept cent soixante-neuf, dans la ville de
Bayeux, une manufacture de Dentelle et d'Angola, afin de raviver dans ces
contrées l'industrie nationale qui y était languissante. Aujourd'hui cette
manufacture alimente plus de deux mille ouvrières ; elle exige de nous
par conséquent toute l'activité des spéculations pour être soutenue. C'est
pour remplir ce but qui est en même temps un devoir envers la patrie que
nous vous demandons la permission d'exporter les Dentelles et Angolas
provenant de nos manufactures ainsi qu'autres marchandises de fabrica-
tion nationale, qui, toutefois ne sont et ne seront jamais de première
nécessité, à la charge d'importer en retour des matières premières, et
notamment celles qui s'appliquent au genre d'industrie que nousexploitons.
« Votre sagesse vous a fait déjà accueillir des demandes de la même
matière, nous vous présentons la nôtre avec confiance.
c Salut et Fraternité.
« Jean, fils aîné et Sœurs ».
Peu après, la sœur Marie-Jeanne, épousa Louis-Tranquil Carpentier,
marchand, faisant la commission, originaire de Saint-Quentin. Mme
Carpentier accompagna souvent son mari dans ses voyages, car son fils
Jean-Louis, naquit à Paris en 1800, et sa fille Victoire, en Allemagne, à
Hambourg, en 1803. Mais le plus habituellement elle habita Bayeux, où
elle se fixa jusqu'à la fin de ses jours. Sa sœur, au contraire, épousa Jean-
Baptiste Depierre, et vint avec son mari établir un magasin de Dentelles
à Paris, rue Thévenot, n° 5.
- 22 —
Mme Depierre recevait les marchandises envoyées par la maison de
Bayeux et escomptait les effets de commerce sur Caen, Bayeux et les
environs, qu'elle adressait à sa sœur en paiement des dentelles. Un compte
du 5 avril 1796, qui existe aux archives départementales, indique le mon-
tant des échanges en marchandises et valeurs entre la maison de Bayeux
et Depierre et Cie de Paris, pour une période de 18 mois. Ce relevé
monte à la somme de 749.897 livres 7 sous et 2 deniers, ce qui parait
énorme. Mais c'est l'époque des assignats dont la dépréciation grossit
singulièrement les chiffres.
Un autre document de la même provenance qui accompagne ce relevé
de compte est presque plus curieux encore parce qu'il consiste en une
série d'échantillons de dentelles pour garnitures avec le prix de vente
applicable à chaque dessin ; ces dentelles étaient faites en soie noire et
en soie blanche écrue, c'est-à-dire en blonde primitive : le fond est fait
principalement en réseau alençon avec épingles fermées, ce qui démontre
que ce genre de réseau qui est disparu depuis longtemps, était en faveur
à l'époque de 1796. Ces observations sont prises dans la brochure de M.
Paul Drouet. Mm6 Carpentier faisait des affaires avec toutes les villes de
Normandie et suivait assidûment la foire de Caen et surtout celle de
Guibray, qui était la plus importante pour la vente des dentelles. Autre-
fois on pouvait compter par millions le nombre de femmes qui portaient
des bonnets dont beaucoup étaient garnis de dentelle. La disparition des
bonnets a été certainement une des causes de la diminution dans la vente
des dentelles. La foire de Guibray était la plus fréquentce parles lingères
de tous les pays. Quand Mme Carpentier n'y allait pas elle-même, elle s'y
faisait représenter par le sieur Morisse, qui avait sa place attitrée dans ce
qu'on appelait « La fosse aux toiles >, à Guibray.
Une statistique officielle, dressée par la préfecture, sous l'Empire, dit
que de 1800 à 1810, il y avait dix à douze mille dentellières dans l'arron-
dissement de Bayeux, que la production était d'environ 40.000 pièces,
d'une valeur de £.800.000 à a. 000. 000 de francs, dont plus de 10.000 pièces
étaient vendues pour l'exportation. Quelques-unes de ces dentelles étaient
en soie blanche ou noire et portaient alors le nom de Blondes, mais la
majeure partie étaient des dentelles blanches en fil de lin qu'on faisait
venir de Lille et des Flandres.
Mme Carpentier était très active et se montrait très habile en sa fabri-
cation : elle était secondée par une jeune fille qui avait toute sa confiance,
MUe Esther Jouas, née le 27 janvier 1796, et que nous retrouverons plu-
- ââ -
sieurs fois dans la suite de notre récit. Les dessinateurs et piqueurs de
cartes étaient Le Mière, rue Saint-Georges, et Reinvillier, qui cumulait
Fart du dessin avec celui de la musique, et remplissait les fonctions de
serpent au lutrin de la Cathédrale.
Il y avait aussi dans la maison deux commis qui s'appelaient Charles
Nicolle et Arsène Dumont.
Comme la maison Tardif, Mm€ Carpentier était en rapport avec les
fournisseurs de la Cour impériale. C'était Lesueur qui fournissait le plus
souvent les dentelles; mais l'Impératrice en demandait aussi à la maison
de Reus et Vourdessel, de Chantilly, et à ses lingères, les demoiselles
Lolive de Beuvry. En 6 années, l'Impératrice Joséphine dépensa 225.906
francs en achat de diverses dentelles. Toutes ne venaient pas de Norman-
die, m^is on signale par exemple c des robes de blonde toutes collantes
« au corps et moulées aux formes » que Lesueur faisait certainement
exécuter dans notre contrée. On remarque aussi que Joséphine avait mis
à la mode les c chérusques », collerettes remontantes derrière le cou sur
une carcasse de baleine encadrant les épaules : elles se faisaient en blonde
de soie souvent mélangée de fils d'or.
c Napoléon, dit Frédéric Masson, tenait à ce que le soir Joséphine fut
« très habillée et le fût à son goût. Il avait la prétention de s'y connaître :
« il y portait une idée de gouvernement, il se guidait sur l'intérêt des
« manufactures de Lyon, de Saint-Quentin, de Caen, et par le luxe dont
« sa femme donnait l'exemple, par le renom qu'avaient pris en Europe
« les modes françaises, l'exportation en avait quadruplé de 1788 à 1806 ».
Quand il épousa Marie-Louise, en 1809, l'empereur chargea sa sœur,
Caroline Bonaparte, de choisir chez les lingères Lolive de Beuvry, des
voiles, des mantilles, des châles, et chez Lesueur, des fichus, des pèle-
rines, des bonnets, un manteau de cour. La facture de Lesueur, seule,
s'éleva à 71.399 francs.
Je ne reviendrai pas sur le voyage de l'empereur et de l'impératrice à
Bayeux, le 6 juin 181 1, mais je puis bien signaler aussi les achats qui
furent faits pour la layette du roi de Rome qui, né le 20 mars de cette
année 181 1, ne fut baptisé en grande pompe que le 4 novembre.
D'ailleurs, l'empire touche à sa fin. Il tombe en 1814 ; le retour de l'île
d'Elbe et la lutte des Cent Jours contre l'Europe coalisée ne parvint pas à
le rétablir. La Restauration amène la royauté de Louis XVIII, alors la
paix provoque un nouvel élan dans les affaires commerciales. La Cour
cherche à revenir au cérémonial qu'on observait avant la Révolution.
- 24 -
Les hommes étaient tenus aux Tuileries à des jabots et à des manchettes
en dentelle, et il était d'étiquette pour les dames de laisser pendre de
leurs cheveux des barbes en dentelle plus ou moins longues, suivant leur
rang de noblesse.
J'ai trouvé des détails de ce genre assez curieux dans un article de
modes que publiait chaque mois le journal qui s'appelait: Affiches^
Annonces et Avis Divers, de la ville et de l'arrondissement de Bayeux.
C'est ce journal qui est devenu Y Echo Bayeusain.
Le 35 juin 1816, son article rend compte du mariage de MgT le duc de
Berry, avec la princesse Caroline de Naples, célébré le 16 juin à Paris,
c Toutes les princesses de la Cour portaient des barbes et des petits voiles
de dentelle rejetés en arrière, coiffure d'étiquette ».
Il n'y avait pas eu d'exposition à Paris depuis 1806. Le roi décida d'en
réunir une au Louvre en 1819.
Nous en avons parlé à propos de la médaille d'argent qui fut donnée à
la maison Tardif, Aîné, et Sœurs. Mme Carpentier y exposait aussi pour la
première fois ; elle y remporta une médaille de bronze.
Le roi Louis XVIII, pour montrer l'intérêt qu'il portait à l'industrie
française, se fit présenter, après l'Exposition, dans le petit salon bleu des
Tuileries, un choix des objets qui y avaient figuré ; il en garda un certain
nombre dont il fit présent aux personnes de sa famille. Le Ier mai i8ai, à
l'occasion du baptême du duc de Bordeaux, des achats de dentelle sont
encore signalés, et \qs Affiches et Annonces nous informent que M. Genas-
Duhomme , alors sous-préfet de Bayeux, est nommé chevalier de la
Légion d'honneur, et que M. de Bonvouloir, membre du Conseil général,
est nommé Chevalier de Saint-Louis.
En 1823, nouvelle Exposition à Paris : Mme Carpentier, cette fois, est
la seule exposante en dentelles de Bayeux. Le rapporteur, Héricart de
Tury, écrit : « Le département du Calvados compte à lui seul 60 à 70.000
dentellières. Mme Carpentier a présenté un grand voile, des écharpes,
des fichus, des robes à bordures, et plusieurs sortes de dentelles à l'aune.
Tous ces objets sont d'une exécution parfaite. Mm0 Carpentier a des rela-
tions commerciales fort étendues ; elle contribue à soutenir dans l'étranger
la vogue des dentelles françaises, et on lui doit plusieurs perfectionne*
ments très utiles dans ce genre de fabrication. Aussi le Jury lui a décerné
une médaille d'argent ».
En 1824, Louis XVIII meurt sans enfants, son frère, Charles X, lui
succède. Il dut y avoir beaucoup de dentelles sur les toilettes portées au
- £5 -
sacre de Charles X, célébré dans la Cathédrale de Reims, le 29 mai 1825,
et dont le baron François Gérard a reproduit l'épisode principal dans un
tableau célèbre du musée de Versailles.
En 1827, le roi ordonne qu'une nouvelle exposition aura lieu dans le
Palais du Louvre, comme celle de 1823. La colonnade venait d'être ter-
minée, et c'est dans la seconde salle du premier étage, en face l'église
Saint-Germain-l'Auxerrois , que furent installées les broderies et les
dentelles.
Cette fois, la maison Carpentier est à son apogée. Il n'y a qu'elle, avec
M. Langlois, fabricant de porcelaines, pour représenter l'industrie Bayeu-
saine. Son exposition est superbe et l'emporte sur celles de tous les autres
centres de fabrication dentellière. Le rapporteur la juge en ces termes :
« Mme veuve Carpentier, qui obtint en 1833 une médaille d'argent, a pré-
senté des robes à bordures riches et à fond plein, des châles, desécharpes
et une foule d'autres articles en dentelles. Mme Carpentier entretient un
grand nombre d'ouvrières, même dans les moments où le commerce
ralentit. L'importance de sa fabrique, autant que la beauté toujours sou-
tenue de ses produits, détermine le Jury à lui décerner une médaille
d'or ».
Mais ce n'est pas le seul succès de Mme Carpentier cette année là. Le
10 septembre suivant, Madame la Dauphine, Duchesse de Berry, passe à
Bayeux dans un de ses voyages. Son Altesse Royale demande à voir tra-
vailler la dentelle. Mme Carpentier réunit plusieurs de ses ouvrières avec
leur métier. La Princesse est ravie de les voir si habilement manier leurs
nombreux fuseaux ; elle distribue des gratifications , commande une
écharpe en dentelle de fil et décerne à Mme Carpentier le titre de fabri-
cante de dentelle de Madame la Dauphine.
Le parchemin en fut délivré le mois suivant, nous le possédons encore,
il est ainsi libellé :
« Brevet de fabricante de Dentelle à Bayeux de S. A. R. Madame la
Dauphine. Aujourd'hui dix-septième jour d'octobre 1817, Marie-Thérèse-
Charlotte, Dauphine de France, étant à Paris, voulant traiter favorable-
ment Mrae Marie-Jeanne-Louise-Anne Jean-Delamare, veuve de M. Car-
pentier, Louis-Tranquil, sur les bons rapports qui lui ont été faits de sa
personne, lui a accordé et lui accorde, par le présent Brevet, le titre de
fabricante de dentelle, à Bayeux, de Madame la Dauphine; voulant
qu'elle puisse s'en qualifier dans tous les actes publics ou particuliers, et
qu'elle jouisse dudit titre aux honneurs prérogatives et autres avantages
_ 2ft _
qui peuvent y être attachés, et pour assurance de sa volonté, son Altesse
Royale m'a commandé d'expédier à ma dite dame veuve Carpentier, le
présent Brevet qu'elle a signé de sa main et fait contresigner par moi,
secrétaire des commandements et trésorier-général de son Altesse Royale
et de ses maisons et finances ».
Fait et donné au château des Tuileries, les jours et mois sus-dit.
Marie-Thérèse.
Pour Madame la Dauphine,
Le Baron Charles.
Mme Carpentier était arrivée à la fortune et aux honneurs, mais à ce
moment sa sœur Mme Depierre, perdait son mari, Jean-Baptiste Depierre,
décédé le 4 septembre 1837, à 66 ans.
Cet événement décida Mme Depierre à liquider sa maison de Paris, elle
se retira des affaires et revint habiter Bayeux, rue des Bouchers, 59.
Mme Carpentier n'ayant plus la maison de sa sœur comme correspon-
dante à Paris pour la vente de ses dentelles, chercha elle-même à céder
ses affaires. Elle était riche, elle avait 65 ans, et sa santé n'était pas très
bonne. Elle trouva à traiter avec M. Augustin-René Lefébure, qu'elle
connaissait comme employé depuis neuf ans dans une maison de dentelles
de la rue Jean-Jacques-Rousseau, à Paris.
Le 39 novembre 1839, elle céda à M. Lefébure sa fabrique de dentelles,
établie rue Saint-Jean', 14 ; elle lui assura le concours de tous ses employés
et principalement de M,le Esther Jouas qu'elle avait initiée à tous les
détails de la fabrication et qui était très aimée des ouvrières. C'était alors
M. La Personne qui était le voyageur pour toute la Normandie et M.
Maubant qui suivait les foires de Caen et de Guibray. Le dessinateur de
la maison s'appelait Rozan et le piqueur de cartes était Charles Legoux,
qui avait reçu une médaille de bronze à l'Exposition de 1819, où il
avait envoyé une machine de son invention pour piquer les cartes. En
plus de ce personnel, Mme Carpentier occupait de nombreux facteurs
pour recevoir les ouvrages dans les communes un peu éloignées. C'étaient
M. Sauvage, M. Perrée, M^e La Personne à Tilly, Mmo Chreufile, Mmo
Gardin, Mme Daudeville, Mmo Renaude à Crépon, M. Jeanne aîné et M.
Postel à Saint-Lô, et enfin Mmo veuve Desjardins à Avranches. Ce n'est
pas tout encore, car c'était Mme Carpentier qui faisait travailler dans les
différentes écoles de la ville ; elle occupait aussi l'hospice Saint-Louis de
Caen où la classe de dentelle était dirigée par la sœur Viel, et les deux
— 27 -
écoles de Cherbourg, dont les directrices étaient la sœur Hyver et la
sœur Duval. C'était donc une maison importante et en pleine prospérité
que Mme Carpentier cédait à M. Lefébure. Dans un prochain chapitre
pour lequel je vous demande encore quelque délai, je montrerai que mon
père sut développer encore cette maison et justifier les hautes récom-
penses qu'il a obtenues dans sa carrière industrielle de 1829 jusqu'en 1869.
(a suivre.)
- 28 —
DE LA PUISSANCE
DE LA "VOIX HUMAINE
Dernièrement, dans une réunion musicale, quelqu'un rappelait le
magnifique Concert Spirituel de Saint-Côme-de-Fresné du 34 août 1865,
où Mme la baronne de Caters obtint un succès inénarrable.
C'est que Mme de Caters était la fille de Lablache, la basse fameuse du
Théâtre Italien, et qu'elle était douée d'une voix merveilleuse, d'une
grande étendue et d'une pureté incomparable; son timbre de cristal
pouvait rivaliser avec celui de l'Alboni, de ravissante mémoire.
A ce sujet, un de nos amis raconta une anecdote que M. Lechangeur,
le vaillant directeur des Neustriens (de Caen), aimait à rappeler et dont
Lablache avait été le héros.
M. Lechangeur déjeunait un matin chez Rossini, en compagnie d'Auber,
l'auteur de La Muette, et de Camille de Vos, dont nous avons eu le plaisir
d'entendre souvent la jolie romance O ma Charmante. Naturellement,
la musique faisait les frais de la conservation et M. Lechangeur vint à
parler du baryton Baroilhet, créateur de La Favorite* dont il admirait le
talent et la sonorité de la voix qui était très étendue. Vraiment, dit
Rossini, vous êtes si enjoué de Baroilhet, eh bien ! si vous voulez venir
cet après-midi aux Italiens, je vais vous donner la preuve que dans cer-
taines occasions on ne l'entend pas ; on va répéter un trio, et dans nombre
de passages, on ne distingue pas plus sa voix que celle de sa partenaire
qui, pourtant, elle aussi, est admirable. Incrédule et intrigué, M. Lechan-
geur n'eut garde de manquer la répétition et Lablache, à qui Rossini avait
fait la leçon, s'en tira si bien que M. Lechangeur fut stupéfié et qu'il ne
cessait de répéter : En vérité, je ne l'aurais jamais cru et, encore aujour-
d'hui, c'est si incroyable que je me demande si c'est bien vrai !
*
* *
Il paraît que Lablache avait lui même un maître au point de vue de
l'ampleur de la voix, si l'on en croit le récit suivant publié par Y Indica-
teur, dans son numéro du 30 août 1851 :
€ On a découvert, dans une ville du Midi, une voix qui dépasse en
€ volume tout ce qu'on a entendu jusqu'à ce jour et auprès de laquelle la
€ voix de Lablache n'est qu'un léger filet. Ce chanteur, que le Conseil
— 29 —
« municipal va présenter au Conservatoire de Paris, exerce la profession
« de maréchal-ferrant. Sa voix parcourt quatre octaves, depuis le sol
€ sur-aigu du soprano jusqu'au contre-sol du baryton. Lorsqu'il chante
« pendant le calme des nuits, on l'entend distinctement à trois lieues à la
« ronde. On raconte au sujet de cette voix une chose qui nous a paru
€ fort extraordinaire. Il ferrait deux gros chevaux de roulier qu'il aurait
« rendu sourds en leur chantant un air des Mystères d'Isis. De là, procès
« en dommages-intérêts intenté par le propriétaire des chevaux.
« Nous doutons fort que le Conservatoire accepte un pareil phéno-
« mène, qui pourrait bien frapper de surdité les professeurs chargés des
« leçons de chant. Ce chanteur est âgé de 33 ans ; il se nomme Cadet-
« Delonnis ». (Messager).
Nous ne connaissons pas la décision du Conservatoire et l'histoire n'est
peut-être pas des plus authentiques, mais ce qui est véridique, c'est qu'un
de nos compatriotes, M. Réquier, qui fut le créateur de notre Orphéon,
possédait aussi une voix très étendue, de plus de trois octaves, du contre-
ut grave au contre-mi sur-aigu, et qui n'assourdissait personne, bien au
contraire. Nombreux encore sont ceux qui l'ont entendu avec plaisir et
applaudi chaleureusement, notamment dans le fameux duo de La Reine
de Chypre et dans Le Carillonneur de Bruges, qu'il baissait souvent de
deux tons pleins, au grand plaisir et ébahissement des connaisseurs étran-
gers qui l'écoutaient et le bissaient régulièrement.
Un autre compatriote s'était également créé une certaine notoriété par
la puissance de sa voix qu'on entendait de très loin dans la nuit. — Qui
ne se souvient de M. Legrix, maire de Litteau !
Le 19 mars 1859, plus de cinq mille orphéonistes, parmi lesquels cent
de Y Orphéon et des Vénitiens de Bayeux, étaient réunis dans le Palais de
l'Industrie, à Paris, pour exécuter diverses œuvres choisies, notamment
un chœur à huit voix, intitulé : Les Génies de la Terre. Dominant cette
masse chorale, accompagnée par un orgue puissant et deux musiques
militaires, un ténor de Lille, personnifiant le Roi des Mondes, parvint à
se faire entendre distinctement aux applaudissements enthousiastes de
plus de 30.000 spectateurs et de l'Empereur Napoléon lui-même, qui
assistait à la séance.
Nous regrettons de ne pouvoir reproduire le récit des journaux de
l'époque qui rendirent compte de cette belle solennité.
*
- 30 -
Dix années après, le ao janvier 1869, MIle Carlotta Patti, sœur de la
grande cantatrice , qu'on entend encore avec bonheur dans les Concerts
organisés pour des œuvres de bienfaisance, vint donner une séance musi-
cale au Théâtre de Bayeux, avec le précieux concours de Vieuxteraps,
Bottesini, Ritter, et autres artistes de premier ordre. Carlotta Patti avait
la voix aussi pure que sa sœur et d'une étendue incroyable ; elle pouvait
atteindre des hauteurs inconnues avant elle.
L'artiste compositeur que nous avons connu etaimé,M. Perdu, prétendait
que dans son éclat de rire elle avait donné le la sur-aigu. Le fait fut
contrôlé et reconnu exact.
VEcho Bayeusain du a* janvier en rendait compte ainsi : € M116 Patti a
« une voix toute particulière qu'elle conduit avec un art merveilleux,
« qui se joue des plus grandes difficultés avec les notes les plus élevées,
€ à toute autre inaccessibles, témoin son éclat de rire »
*
• *
Nous avons également entendu au Théâtre de Bayeux Mme Stolz, la
créatrice de la Favorite^ Mlie Miolan avec Léon Lecieux, notre compa-
triote si fêté , Mme Garcia , Mme Masson , Mm« Alboni , dont le timbre
était comparé à une cloche d'argent, mais nous n'avons pas eu la bonne
fortune d'y applaudir Mme Sarah Bernhardt, l'actrice à la voix d'or, qui
fait encore les délices des Parisiens et que des souverains étrangers ont
eux-mêmes fêtée tout dernièrement. Aurons-nous un jour ce plaisir?
C'est peu probable. Qu'il nous soit permis d'en exprimer nos regrets.
Terminons ce petit travail par un fait qui démontre les bizarreries de
la voix humaine.
Au mois d'avril 1876, il y avait à Rome, au Théâtre Fanfulla , deux
chanteurs tyroliens , qui possédaient chacun deux voix et pouvaient
chanter à eux deux un quatuor. L'un s'appelait Fizoli et chantait tout à
la fois le second ténor et la seconde basse ; l'autre, Marcellini , exécutait
le premier ténor et le baryton.
La chronique ne dit pas si c'était merveilleux; mais le fait n'était pas
unique et notre érudit concitoyen , M. Georges Villers, nous a affirmé
plusieurs fois qu'il avait entendu dire à son ami, le savant Adrien de
Fage, qu'il avait connu à Bordeaux un chanteur qui pouvait exécuter en
même temps deux airs, à la tierce.
Nous avons souvent entendu des chanteurs tyroliens de grande va-
leur, mais jamais de pareils phénomènes. E. LALOUEL.
- 31 -
Refus des Grands Chapeaux
PAR LE CORPS DE VILLE
(1731)
Du mercredy septième jour de mars 1731,
En l'Hôtel-de-Ville,
En l'assemblée généralle de la Ville, convoquée sur la proposition
faitte par le seigneur évoque de Bayeux (1), à Monsieur Le Marois, premier
échevin, de faire assembler la Communauté pour délibérer sur l'établis-
sement qu'il entendait faire en cette ville d'une Communauté de religieux
qualifiés et appelles Grands Chapeaux pour montrer aux jeunes gens à
lire, écrire et autres instructions, même des principaux devoirs de la
religion, gratis en faveur des pauvres de la ville et des fauxbourgs. en
leur abandonnant, par la Ville, seulement la maison étant sur la porte de
S* André, ayant servi autrefois à faire le service parrochial de S* André,
faute d'église ; ayant ledit seigneur evesque asseuré ledit sieur Le Marois
qu'il se chargeroit de leur nourriture et autres nécessaires sans quil en
coustast rien à la Ville et n'ayant peu sur ce délibérer dans ledit temps,
pour l'absence de partie des officiers de la Ville, tous lesquels réunis,
ayant fait scavoir que aujourd'hui il y auroit assemblée publique à l'effet
d'en délibérer et de prendre l'avis des dits habitants, lesquels en avoient
esté avertis dans la dernière assemblée généralle, le tout mûrement
examiné et ayant égard à la quantité d'établissements, de communautés
ecclésiastiques, séculières et régulières établies dans Bayeux, qui surchar-
gent les habitans dudit lieu, le défaut de commerce dans la ville de
Bayeux, le petit nombre des habitans joint aux acquisitions que font tous
les jours les communautés qui réduisent continuellement les possessions
des habitans, de manière que, sans exagérer, ils possèdent plus des trois
quars des biensde la Ville, fauxbourgs et environs: —de toutes ces commu-
nautés il y en a trois d'hommes mendians qui sont capucins, augustins et
cordeliers, tous à la charge de la ville et des environs, un Séminaire avec
la Communauté du Chapitre, outre quatre communautés de filles, béné-
(1) Paul d'Abert de Luynes.
— 32 -
dictines, ursulines, hospitalières et les filles de la Charité, et les bénédic-
tins de Sf-Vigor, près Bayeux, deux hôpitaux pour le soulagement des
pauvres, où Ton a joint des sœurs de charité pour avoir soin des malades,
et des filles de la Providence pour le travail et l'instruction des jeunes
filles, tout ce qui est à la charge des habitans, — lesquels, reconnaissants
que tous les enfans de la ville et des fauxbourgs reçoivent des instructions
suffisantes par les sieurs curés, vicaires et autres prêtres des parroisses,
en grand nombre non peuplées, et par plusieurs autres maistres et maî-
tresses établies dans Bayeux qui ne subsistent qu'avec assès de peine au
moyen des petits secours, non à charges aux dits habitans, outre le collège
établi auquel il y a cinq régents ; sur quoy, après avoir délibéré , tous
lesdits habitants, représentés par leurs députés soussignés, d'une voix
uniforme, ont remercié Monseigneur l'évèque de Bayeux de ses intentions
pour le bien de la ville, le supliant de ne pas trouver mauvais que la
Ville soppose à cet établissement et à toute autre communauté qui vou-
droient s'établir dans la dite Ville et fauxbourgs, qui n'est que trop
chargée des communautés qui y habitent ; et ont authorisé le procureur
syndic de s'opposer au nom de ladite Ville au dit établissement et à tous
autres, le cas échéant ; tous lesquels ont signé avec nous,
Paysant, maire ; Lemarois, Crepel, Eurry, de Hermerei
du Martel, Larcher, R. Jehanne, J. Folliot, J. Guérin,
A. Marie, Lemarchand, J. Lentrin, R.Maufras, L. De-
lalonde, S*-Martin, Gobert, Mauger, G. Briard, Lilet,
greffier, Baley, Pittard.
- 33 —
. T
DE LA
Cot^'Arale ht Uagnt*
:*.'/ >;r
ȕ.
« A Baïeux, y a une belle église Cathédrale, la plus magnifique après
celle de Rouen. . . [où] sont deux tours' pyramides des plus hautes qu'on
y puisse voir, comme aussi la tour du. mitan... bastie d'un singulier
ouvrage d'architecture... tout au haut de laquelle est posée la plus
grosse orloge de ce royaume, au circuit de laquelle sont quatre clochettes
ou chanterelles, lesquelles de bonne armonie e accord, durant que l'heure
sonne, font entendre le commencement de cette antienne : Rcgina cœli
Icetare.lLtàlademyeiAllelnya;» ' ..*
C'est en ces termes grandiloquents et admiratrfs que parle, de. nolue
antique basilique le premier historien de la ville de Caen-.Chàrfesî/de
Bourgueville, sieur de Bras, dans' ses Recherchés et Antiquités de la (pro-
vince de Neustrie. Mais cette description, quelque' flatteuse' qu'elles soft,
n'en laissé pas moins dans un oubli regrettable les hôtes des c .deux
tours pyramides » au moment dès guerres civiles de religion, c'est-â.-fdifle
les cloches. . .\
Ce fut en constatant cette: lacune que l'idée nous vint de rechercher
les rares documents, les bribes historiques plutôt, qui nous sont" parve-
nues sur les cloches successives de notre Cathédrale et d'entreprendre la
présente étude. .•••■.• : ... ■■• *\
Elle sera, naturellement, divisée en deux parties, dont la première trai-
tera des « bronzes mouvans », destinés à convoquer les fidèles aux offices
de l'Eglise et parfois à. chasser les orages et conjurer les tempêtes (i), ou
(i) Paul Amyl, chanoine fabriquiez du 3 février i48a à même date i483, constate, sous la
rubrique mises extraordinaires, un paiement de 3 sols fait a aux cousteurs, pour avoir sonriè
pour le tonnerre ». ■ " '*.\
a Lçs. sonneurs, auront soin », poHent ô>ujç conclusions capitulai re's, du 6- juillet î46i et
28 mai 1462, « de sonner les cloches au commencement de la tempête, lesquels seront payés
aux despeos de la fabrique p.
-34 -
des cloches proprement dites ; la seconde sera consacrée à l'étude des
horloges et carillons successifs qui ont scandé bruyamment , à chaque
division du temps, avec leurs timbres et tinterelles ou chanterelles, depuis
tantôt cinq siècles, dans la couronne ducale de Louis de Harcourt .
devenue tour centrale de la Cahédrale de Bayeux.
En traitant de l'horloge dont parle de Bras, nous aurons l'occasion
d'étudier les constructions qu'elle nécessita et d'en constater le coût.
En y ajoutant le prix payé par de Harcourt pour la couronne octogonale,
nous aurons , sauf la valeur du corps carré, le prix de la tour centrale
existant avant l'incendie du 13 février 1676.
PREMIÈRE PARTIE
C L. O C M E S
§1.
AVANT LA RÉVOLUTION
Les cloches sonnantes, c'est-à-dire à battants mobiles, sont, de beau-
coup, les ancêtres des cloches actionnées par des marteaux percutants
ou timbres.
Jusqu'au xm* siècle, il y a disette de monuments historiques sur la
sonnerie de la Cathédrale.
Le premier ouvrage qui en fasse mention est le. fameux cérémonial du
chanoine Raoul, dit l'Angevin, composé ou plutôt compilé en 1269.
A cette date, il n'y est question que d'une seule tour, celle du Nord,
dénommée turris altiory où sont 4 cloches : 2 grosses, majores campane
ecclesie, et 2 moyennes, medionelli.
Une espèce de petite tourelle, à coupole ronde, placée au-dessus de
Voculus peint du transept actuel, lequel était autrefois partie intégrante
du chœur, renfermait 4 autres cloches moindres, appelées moneaux ou
avertisseurs, monitiones, dont aussi 2 grandes et 2 petites.
On sonnait ces dernières de dans le chœur où leurs cordes pendaient.
Cétait derrière ces cordes que les deux premiers chapiers, archichoriy
chantaient le premier répons des fêtes doubles (1). On les appelait cam-
pane in choro.
Le plus petit des moneaux, parvula ou minima campana, servait à con-
(1) « Primum [responsorium] cantatur à duobus primis archiçhoris, in choro, rétro cordas
campanarum ». Ordinarium Ecclesie Baiocensis. (U. Chevalier, p. i5).
— 35 —
voquer le Chapitre, et, de ce chef, est souvent dit le moneau capitulaire.
Sonné avec l'autre petit, parva campana, il annonçait la messe canoniale.
Des deux plus gros, l'un était dénommé paulo major ou cloche de Sexte,
et l'autre, cloche de Prime sans feste ou inferiis.
Quelle que fût la solennité du jour, la messe quotidienne des clercs de
Marie, Mariant, sonnée par l'un d'eux, à 6 heures du matin, était annon-
cée par cette dernière cloche. Mise en branle une seconde fois, elle
annonçait, en férié, l'heure canoniale de Prime.
Tierce n'était pas sonnée quand il y avait chapitre. Dans le cas contrai-
re, c'était la première cloche des vêpres qui y appelait, au gré des
couteurs.
Sexte était annoncée par la cloche de ce nom.
None était sonnée par une cloche analogue à la solennité.
Quatre sonneries successives marquaient l'heure des Vêpres : i° celle,
assez longue, d'une petite cloche , campana parva ; a° celle d'une cloche
un peu plus forte ou de la cloche de Sexte ; y celle de la cloche de
Prime ou 'semblable ; 40 celle d'une des plus grosses cloches du chœur
ou de celle sonnée à None. Peu après, on exécutait avec les deux petits
moneaux une sonnerie spéciale dite classicum.
Pour Compiles, on ne se servait que du moneau capitulaire.
La cloche sonnée à None marquait le couvre-feu ou ignitegium.
Au milieu de la nuit, les Matines étaient annoncées comme les Vêpres.
Telle était la musique bruyante que les Bayeusains entendaient tous les
jours ordinaires que Dieu tissait.
Quand la solennité grandissait, la sonnerie était renforcée.
Dans les fêtes simples de 3 ou 9 leçons, Prime était sonnée avec un des
medionelli ; il en était de même pour None et Com plies. La messe chan-
tée, on mettait enAbranle toutes les cloches du chœur et on terminait par
le classicum des Vêpres et Matines.
Dans les fêtes doubles, à deux chapes seulement, None du jour et de
la veille, Prime et Complies étaient annoncées par les deux medionelli.
Aux Vêpres et Matines, chaque avertissement était donné avec deux
cloches et le classicum final. Pendant tout le Te Deum% après appel avec
le petit moneau du chœur, les couteurs sonnaient les deux medionelli et
à la fin toutes les cloches du chœur y joignaient leurs voix. S'il n'y avait
point de Te Deum, on ne sonnait que les deux quatrièmes cloches du
chœur pendant le 9* répons.
Ces deux dernières cloches annonçaient le couvre- feu.
- 3f> -
Dans les fêtes doubles à quatre chapes, dont deux de stallo aîtiori et
deux de secundo^ la sonnerie était la même, sauf pour la procession, la
• séquence et le couvre-feu, sonnés, après appel comme ci-dessus, par les
deux medionelli.
Si les quatre chapes étaient de stallo altiori, et dans toutes les solen-
nités où officiait le seigneur Evêque, à Prime et à Nonc, la veille et le
jour, et au couvre-feu, on sonnait les deux grosses cloches majores ; les
heures, vêpres et matines, s'annonçaient comme dans les fêtes à deux
chapes. Toutefois, Tierce est sonnée par les deux quatrièmes cloches des
vêpres et le 4* coup de celles-ci par les deux medionelli.
A Matines, qui se disaient de nuit dans ces fêtes, on mettait en branle
toutes les cloches de la .tour et du chœur : concert que Ton appelait
tumultus ; cette sonnerie était suivie de quatre avertissements dans le
chœur.
On sonnait encore toutes les cloches aux laudes et messe des obits
solennels, et les couteurs, custodes , recevaient ia deniers de salaire, sauf
pour ceux où la commune payait, et les obits d'évèque, où ils ne rece-
vaient que du vin. Les obits des chanoines non-résidents ou décédés au
dehors, ne leur rapportaient rien.
Même sonnerie à l'aller et au retour du convoi d'un chanoine ou d'une
personne, comme aussi après les matines et vigiles et au moment de
l'inhumation.
Les visites de rois, de légats, d'archevêques, d'évèques, la première
réception de l'évèque diocésain dans sa Cathédrale, l'intronisation du
doyen étaient annoncées, de même, au son de toutes les cloches.
Nous venons de voir que le couvre-feu, cette vieille coutume normande,
importée par notre duc Guillaume en sa conquête d'Angleterre, partici-
pait à la solennité du jour et était sonné avec une cloche congruente.
D'où cette conséquence que cette sonnerie, mi-civile mi-religieuse, an-
nonçait aussi la fête du lendemain. Il ne faut pas toutefois y voir quelque
chose d'analogue à la sonnerie du soir de Y Angélus ; ce serait un anachro-
nisme. L'institution de cette prière, par le pape Jean XII, ne remonte en
effet qu'à 1316 ; et, d'autre part, elle ne fut annoncée, trois fois le jour,
au son des cloches, qu'à la fin du xv* siècle, en exécution d'une ordon-
nance de Louis XI. Or, l'Angevin écrivait en 1269, fin xiii1 !
Ce n'est qu'après cette date, au xvi* siècle, que les deux sonneries
purent se confondre. Ht nous trouvons dans l'obituaire de la paroisse
Saint -Patrice, conservé à la Bibliothèque municipale, cette mention
— 37 -
« couvre feu », désignant la sonnerie annonçant, la veille au soir, la
célébration d'un obit. Béziers rapporte que « le 10 février 1659, veille de
l'inhumation de l'évèque Servien, on sonna le couvre-feu, de 7 heures i/a
à 8 heures du soir, avec les deux grosses cloches ».
La turris altior, ou tour du Nord, la seule dont il ait été question jus-
qu'ici, datait de l'épiscopat de l'évèque Hugues (101 5-1049), qui repose
au pied de cette pyramide, dans un enfeu, privé de sa statue, remplacée
par un bénitier moderne, et auprès de Philippe de Harcourt (1142-1163),
inhumé contre la chapelle Saint-Gilles. Elle était, comme celle du Midi,
édifiée par Richard (1107-1133), fils de Samson, seigneur de Douvres,
qui a aussi son enfeu auprès de cette pyramide, terminée par une plate-
forme, dans le genre des tours de l'abbaye aux Dames (la Trinité) de
Caen. Ces trois éyêques, puissamment aidés du roi d'Angleterre, Henri
Beauclerc(i), du gouverneur de Bayeux, Robert deCaen, Oede Glocester,
père de l'évèque Richard 111, réparèrent les désastres causés par l'incendie,
de 1106.
A la fin du xme siècle, on renforça, par des constructions en style
ogival, la tour Nord du grand portail, pour la rendre capable de porter la
flèche dont on la surmonta. Ces constructions masquent à l'extérieur,
sur le tiers de la hauteur, toute la partie romane, qui n'est plus appa-
rente que dans les étages supérieurs et inférieurs. Cette tour était voisine
du manoir de la prébende de Tanies devers lequel elle était bâtie.
La pyramide sud fut édifiée au siècle suivant, avec les mêmes précau-
tions de solidité.
L'évèque Nicolas Habart, auquel certains font l'injure gratuite de le
compter parmi les juges de Jeanne d'Arc, construisit, de 14a; à 1427, en
collaboration avec son Chapitre et la Fabrique, sur les 4 piliers renforcés
du centre du croisillon, que nous appelons aujourd'hui transept, un
corps de tour de forme carrée et de style roman, destinée comme les
tours médianes d'alors à être vue de l'intérieur, masse qui attendait encore
son couronnement cinquante ans plus tard.
Cette construction contraignit les cloches du chœur ou moneaux à.
émigrer de leur logis. Mais nul ne saurait préciser la date, car, de 1269
à 1503, nous n'avons aucuns renseignements sur les cloches proprement
dites. Une note latine, cependant, nous indique qu'en 1389, il y avait:
« quatuor seryientes, duos clericos et duos laïcos, pro puisa tione campana-
(1) « Rex Henricus Baiocas civitatem en m principali ecclesia ignibus absumpsit . . . de tri-
ment a ecclcsie rex mirificc resarcivit » (G. de Malmesbury) .
- 38 -
rum et custodia ecclesie. Cure est, ajoute-t-elle, custodiscustodireomnes
campanas ». Une conclusion capitulaire du 9 juin 1303, ainsi conçue : « il
sera demandé à des ouvriers combien il faudrait pour embellir la petite
tour qui est sur la nef », nous indique toutefois leur emplacement : c'é-
tait très probablement sur l'oculus de la travée où est aujourd'hui la
chaire à prêcher.
En 1483, quand le Chapitre entreprit de terminer la couronne ducale
édifiée aux frais de Louis de Harcourt, évèque de Bayeux, patriarche de
Jérusalem et vice-roi de Normandie, en la fermant par un dôme de plomb
historié, recouvert d'une claire-voie et d'un bonnet surmonté de la statue
de l'archange Saint-Michel, afin d'y loger une horloge monumentale, les
comptes de Paul Amyl, curé d'Aignerville et chanoine fabricier, nous
entretiennent d'une des cloches du chœur : Prime sans feste.
« Est à noter », y lisons-nous, sous la rubrique : « Aultres mises pouf
la construction de lorloge », « que la cloche de Prime sans feste a estey
cassée pour employer endit orloge (1), pour ce que, au record du fon-
deur, navyon assès [de] matière pour faire ledit orloge du poys de
v milliers, à quoy nous estoit requis davoir mil ou douze cents livres de
métal oultre lepoysdudit orloge, ce que on ne peult promptement recou-
vrer à Caen, Saint-Lô ne Baïeux, aultrement le moulie eust estey perdu,
qui eust, ainsy que le disoit ledit fondeur, et pour ceste cause fut besoin
prendre ladite cloche qui pesoit 2.5^7 livres », poys constaté par Perrin
Le Seurey, garde du poys le Roy, qui perçut 5 sols.
Ce compte révèle que le Chapitre, pour épargner sa cloche de Prime,
avait, mais en vain, envoyé quérir du métal à Nully (Neuilly), Mondaye,
Saint-Lô et Caen, dépensant, à ces diverses missions, 3 livres 14 sols
11 deniers. Le fondeur Odon, de la grant rue de Paris, qui besoignait à la
fonte de la cloche dudit horloge, fit, lui-même, le voyage de Nully avec le
chanoine de Gueron et celui de Saint-Lô avec le chanoine de Saint-
Laurent.
Sous cette autre rubrique : c Aultres mises faictes tant pour les mou-
vements que pour la cloche » , nous voyons que le maistre [fondeurj de
Saint-Lô, venu à Bayeux, donner son opinion touchant les ances de la
cloche de lorloge qui estoient faillies, reçut de Messeigneurs du Chapitre,
qui marchandèrent avec lui de fondre trois cloches, 34 s. pour son vin ;
tandis que € le fondeur de Coulomp », appelé avec lui, comme expert,
ne reçut que 17 sols.
(1) C'est-à-dire au timbre ou à la cloche de l'heure.
- 39 -
De quelles cloches s* agissait-il ? Quand furent-elles fondues? C'est ce
que nous allons essayer de trouver; recherche ardue à cause de l'extrême
sobriété du peu de renseignements trouvés dans le compte de Jehan
Boutin, prêtre, chanoine et fabriquiez pour l'exercice allant du 3 février
1484 au 3 février 1485, après le mauvais résultat de la première fonte de
la cloche de l'horloge.
Paul Amyl, en son compte, après avoir constaté le poids du métal de
Prime, ajoutait c duquel poys a esté employé à la fonte de la cloche
1250 livres. » Le reliquat, soit 1307 livres, réuni à d'autre métal acheté du
monnoyer de Saint-Lô (3.400 livres du prix de 437 livres 5 sols, € achat
de métal pour la a* fonte »), servit à faire une nouvelle Prime, fondue en
148% lors de la seconde fonte du timbre de l'horloge.
Jehan Boutin, dans la € mise pour la fonte des cloches > , porte payé
c au fondeur et son compeignon pour le vin quant fut fait le marchié de
la façon de la cloche de Prime sans feste, 2 sols. » Viennent ensuite, parmi
les dépenses communes pour la fonte des deux cloches , celles spéciales
à la cloche qui nous occupe :
Dépense pour la fonte des cloches.
A ung maçon pour asseoir les fondemens du moule de Prime 2 s. 1 d.
En piastre achaté par J. Le Savoureulx pour faire le molle
des ances. . 8 s.
Pour ia livres de fil de fer achaté de J. de Lestar .... 33 s.
En greysse à gressier le moulle a s. 3 d.
En oeufz à faire le moulle 6 s. 6 d.
En cercles pour relier la chape de Prime ....... 6 d.
Au fondeur et à ceulx qui luy ont aydé pendant la fonte, en
boire et mengier 5 s. 6 d.
Audit fondeur et à ses serviteurs quant fut faicte la 1" fonte,
pour leur disner ung escu d'or 34 s.
Pour les disner et souper du fondeur et de son varlet et pour
ung gallon de vin à la fonte de la première cloche. . . 3 s.
Pour un pot de vin payé pour le fondeur 18 d.
A 3 menouvriers qui ont aidé à tirer la cloche de terre. . . 5 s. 6 d.
Aux charpentiers qui ont tiré la cloche de terre, pour leur vin 3 s.
Aux charpentiers et plombiers pour leur dîner, le jour qu'ils
levèrent la cloche de terre 30 s.
Pour 6 pots de sidre aux compeignons quant la cloche fut
levée • 3 s.
- 40 -
Pour un faiz.de fain à faire le villon pour couvrir le fourneau. 2 s.
Pour unes vieulles cardes pour nestoier lad. cloche ..... i* d.
Dépense commune
Pour 33 charetées de terre à faire les moulles 23 s.
Ausdis charpentiers pour leur viri d'avoir monté h cloche de
• Prince sans feste par l'ordonnance de MM. des Essartiers
, et de Moon , . . '. 26 s.
A.Perrin Roger et son compeignon et missire Guille Hamel
qui aidèrent à monter lad. cloche, à chacun ii d., valant 2 s. 9 d.
Ausdis charpentiers pour leviers et gresse à oindre leursengins 2 s. 6 d.
Pour une livre de gresse aux charpentiers et pour oindre la
• . ferraille de la cloche 12 d.
On dépensa pour 74 s. 5 d. de combustible; 32 charetées de pierre,
venues de Bazenville et de Saint-Vigor, surtout de la première paroisse,
coûtèrent 120 s. 3 d. ; il fut employé pour l'éclairage 12 d. de chandelle.
Cette cloche de Prime, 2a du nom, fut montée la première semaine de
septembre 1485, dans la tour du Midi.
L'article final de la rubrique « mises pour la fonte des cloches » porte
€ au maistre fondeur pour voir fondu deulx cloches par l'ordonnance de
Mess, du Chapitre, comme appert par descharge, 80 livres. » Ce prix,
compare a'i>; 56 livres que devait coûter la fonte du timbre de 5 milliers
confiée à O ion, semble bien comprendre le seconde fonte de ce timbre
et la fonte de la 2* Prime, dont les poids respectifs eussent alors été de
5.000 et de 2.142 livres^ au total 7.142 livres.
Quel était ce fondeur? Le maistre de Saint-Lô, sans nul doute, avec
lequel le Chapitre avait marchandé l'exécution de 5 cloches et qu'en
juillet 1485, Germain Achart alla chercher « a Rênes , en Bretaigne » où,
vraisemblablement il besoignait et ouvrait de son art. (Despence com-
mune du compte 1484-85.)
Les deux autres cloches comprises endit marché ne furent pas fondues
alors, soit pénurie d'argent, soit parce que l'œuvre de l'achèvement de
l'horloge absorbait, pour l'heure, toute l'activité du Chapitre. Ne le
voyons-nous pas, en effet, nommer, le 2 mai 148s, des commissaires pour
faire achever au plus vite la tour de l'horloge ? et le 15 juillet ensuivant,
décider qu'il « sera envoyé un exprès à Paris, pour obliger l'artisan qui
fait les mouvemens à les achever. » (Conclusions capitulaires à ces dates.)
La fonte avait alors lieu, ce qui dura jusqu'en 1668 , dans la maison de
la Fabrique, bu ancien doyenné, situé le long de la chapelle S1- Etienne
— 41 —
au bas du planître. Cet « ostel de la loge » ou de la fabrique était
affermé 4 livres, payables moitié à Saint-Jean et moitié à Noël. En 1482, il
était occupé par messire Jehan Audrieu. L'année suivante, le tenant était
M* Thomas Jeunesse, qui l'avait loué à sa vie. Dans l'exercice 1483-84, le
fabricier Paul Amyl insère la mention suivante : « donné par Messieurs
à Me Thomas Jeunesse, le terme de la Saint-Jehan desraine passée, pour
les charges quilz a souffertes à raison de la fonte et des services qu'il z
faictz pour ce, 40 sols». L'an suivant 1484-85, le même reçoit « pour
lostel de la fabrique, lequel a esté fort occupé cest présent an, à cause de
la fonte des cloches, 4 livres. » C'est, on le voit, une année de loyer
remise. (Comptes de Jehan Boutin, fabricier.)
Le retard ne fut cependant pas considérable, puisque le compte de
1485-86 du même fabricier, parle de deux cloches inconnues jusqu'alors:
Catherine et Ravent. Au chapitre des « mises extraordinaires» nous lisons
qu'il est payé « pour avoir poisé au poys le Roy 439 livres de fer et baillié
à Denys Ponlilz (ferronnier) pour faire deulx batans aux cloches, 22 de-
niers » et sous la rubrique « ferronnerie et clou achatey » : aux varletz
de Denys Pontilz, pour leur vin de faire les batans des cloches, 2 sols ; et
pour avoir poisé ung batail, au poix du Roy, pesant cent livres, 6 deniers;
pour avoir poisé» aux poix du Roy, le batail de Catherine, 3 deniers».
Au chapitre du « sallaire des menuiers et carpentiers » on trouve qu'il
fut payé à Le Savoureulx et son filz pour « 2 journées et demie pour
monter et descendre la cloche de Ravent, à 6 s. par jour, 15 sols, et à
Jehan Le Savoureulx, le jeune, pour le même temps et le même travail
7 sols 6 d. ».
En diminuant le poids du fer délivré à Denys Pontilz des 150 livres
employées aux deux battants d'une cloche innommée (est-ce Ravent ?) et
de Catherine (qui, pesée au poids le Roy) ne paya que 1/2 de la précé-
dente, il reste 289 livres de fer qui durent être employées pour faire les
deulx battants premiers indiqués et pour des cloches dont nous ignorons
le nom. Or, étant donné que le rapport du poids du battant à celui de la
cloche est de 4 °j0, les renseignements, fournis par le compte, nous per-
mettent d'évaluer le poids des 4 cloches auxquelles étaient destinées les
battants susdits : une des cloches innommées pesait 2.500 livres
(100 X 25 = 2.500) ; Catherine 1.250 livres, n'ayant payé au poids le Roy
que 1/2 de la redevance de la précédente, et les deux cloches innommées,
actionnées par les deux battants pesant ensemble 289 livres, auraient
pesé ensemble 7.125 livres (289 X 35 = 7-I25)-
- 42 -
Prime, Ravenl et Catherine furent placées dans la tour du Midi. Jehan
Le Savoureulx reçut « ) sols, pour ung jour à rabillier le planchié de
dessoubz les petites cloches qui estoit tout pourri et 6 sols pour deulx
jours quil a vacqué à rabillier le planchié dentre les deulx tours ».
(Comptes de 1485-86).
On sonnait à la corde, car nous trouvons le coût de deux « chymères
à rouelle », Tune de a s. 9 d., l'autre de a s. 6 d.
Comme nous l'écrivions plus haut, on n'entend plus parler des cloches
jusqu'en 1503. époque où les moneaux occupaient, depuis 1435 ou 1427,
sur la nef, une tourelle exigûe et qui n'avait rien de luxueux, puisqu'il
était alors question de l'embellir.
La question fut mûrement étudiée et tellement différée, qu'il ne s'agis-
sait plus seulement, quand elle fut résolue, après quinze années d'hésita-
tion, d'embellissement, mais bien de consolidation. C'est ainsi que, le
18 novembre 1521, une nouvelle conclusion capitulaire décidait « que les
moneaux en seraient ôtés, et mis dans la tour du Midi, jusqu'à ce qu'elle
soit raccommodée ».
Cette réparation fit durer la tourelle un peu plus d'un quart de siècle.
Mais en 1547, si nous en croyons le manuscrit Regnauld (1), il fallut en
construire une nouvelle : celle, vraisemblablement, que l'on voit sur le
tableau représentant une procession qui est à la Salle du Chapitre, et qui,
fort élégante, semble harmonisée avec la tour centrale.
Sonnée très fréquemment, à cause précisément des multiples usages
auxquels elle était destinée, la seconde Prime sans feste fut assez vite
hors de service. Elle fut refondue, d'après de nouveaux procédés (?), par
un nommé Pierre Le Fort, alors que Godefroy ou Geoffroy Asselin était
fabriquier, témoin ces trois distiques qui y étaient inscrits en relief :
Ad Primam in feriis pulsor marianosque saluto,
Vespere quae Marias nomen habere feror;
Quam crebro sonitu fractam tum sic reparari
Fecit Gaufridus Asselin, arte noua,
Cum partes ageret fabrice, à partuque referret
Virgineo majus lustra trecenta novem.
L'an M V*o XLVIII
Pierre Le Fort me fist.
(t) A la Bibliothèque du Chapitre, n°« 7 et 8. Ce Regnauld, chanoine de Saint-Germain
avant la Révolution, mourut grand chantre en 1814.
— 43 —
Quelques années plus tard, en 1562, la fureur de destruction des hugue-
nots ou calvinistes ruina le mobilier si riche et si artistique de la Cathé-
drale de Bayeux. D'après le procès verbal rédigé, Tan suivant , par l'évé-
que et les chanoines pour dénoncer au Parlement de Rouen les ravages
des religionnaires, « viron le 28e jour de mars dernier (156a) deux officiers
de cette ville, à savoir M* G. Le Huterel, conseiller des tailles, et M* Ni-
colas Philippe, grenetier (1), saisis pour lors des clefs de ladite église, avec
grand nombre d'autres personnes, rompirent 10 cloches du nombre de
douze ; duquel nombre ils en ont laissé une moyenne et la plus petite;
lesquelles cloches rompues estoient de telles grosseur qu'il estoit requis
avoir 27 hommes pour les sonner. Et ont esté , tant à rompre lesdites
cloches, descendre et vider les métaux de ladite église, les porter et peser
au poys le Roy, l'espace de 15 jours ; puis après en ont disposé les dits
officiers à leur plaisir. »
Ravent, Catherine et huit autres de leurs sœurs, dont les noms ne nous
sont point parvenus, furent donc brisées et Prime sans feste, la plus
grosse de la tour méridionale et le plus petit des moneaux seuls épar-
gnés. Une conclusion capitulaire du 4 juin 1565, porte qu'on sonnera le
service avec un des petits moneaux et une des 4 cloches, qui sont seules
restées.
Il est regrettable que le procès-verbal du receveur du poids le Roy ne
nous soit pas parvenu, car il nous eût renseignés sur le poids exact des
cloches brisées, en bloc toutefois, puisque les cloches avaient été préala-
blement rompues.
Nulle mention n'étant faite en la requête ci-dessus du timbre de l'hor-
loge et de ses chanterelles, il est évident qu'elles furent épargnées par les
dévastateurs, à cause de leur utilité particulière.
Les deux clochers de la façade ouest, quelque temps déserts, sauf la
présence de Prime, se repeuplèrent assez vite. Le nécrologe , en effet,
nous révèle l'existence, à la date de 1586, d'une cloche appelée Colas,
vulgo La Trémonde, que l'on sonnait pour l'obit de Guillaume, duc de
Normandie et roi d'Angleterre.
Hermant, dans son Histoire du diocèse de Bayeux, raconte que Charles
de Neufchastel, prince du Saint-Empire, archevêque de Besançon dès
1465, puis évéque de Bayeux en 1480, et qui jouit concurremment de ces
deux sièges jusqu'à l'époque de sa mort, arrivée en 1498, aurait fait don
(t) 11 abjura le a 5 septembre 1579, avec sa femme Gervaise Blonde!. (Abjurations protes-
tantes, p. i46, T. 9 des Mémoires de la Société.)
— 44 —
à l'église de Bayeux d'une cloche considérable pour servir de timbre à
l'horloge. Toutefois, vingt-et-un chanoines auraient contribué à la dépense
de cette cloche, dont voici l'inscription donnée par Hermant :
Nosco diem clare per bis duodena secare
Tempora, semper ego, secla diesque rego.
Me vigil audit, amat; somnos piger abdere clamât;
Dum sono, me reprobat iste, sed ille probat.
Sub forma hac, ter deciès compacta metalli
Millibus hic probités pondéra, si dubites.
Bis tamen ex illis centenos detrahe, quaeso.
Fecundo almifice fundor ab artifice.
Suivaient, en latin, les noms des souscripteurs que nous donnerons en
français : Charles de Neufchastel, archevêque de Besançon et évéque de
Bayeux; Guillaume de Bailleul (i), doyen du Chapitre; Robert d'Argouges
chantre ; Ursin Thibout ou Tybout, scolastique ou écolâtre ; Jehan Vaul-
tier, gd couteur ; René Fabri ou Le Fèvre, che de Barbières ; Jehan Milet,
de S^-Honorine ; Jehan Potier, des Essartiers ; Nicolas Le Teinturier, de
S'-Martin-des- Entrées ; Jehan Plusbel, de Brécy ; Paul Amyl, de Colom-
bières ; Jehan Frizel, de Monts; Louis Beauvoisin , de Tanies ; Jehan
Boutin, de Damvou ; Léon Conseil, de S'-Pierre ; Pierres Courtin, de
Moon ; Pierre Barbé, de Gueron ; Guillaume Lécrivain, de Landes ; Guil-
laume Roger, de Cully ; Barthélémy Danne, de S'-Laurent ; Jehan Mac-
querel, de S'-Jean, et Roland de Bar, de Feuguerolles.
D'après ce même auteur, vierge de toute critique et dont l'autorité est
sujette à caution, on aurait fait de cette cloche (qui, manquant des
anses en 1568, n'était plus soutenue que par deux d'entre elles, et un
châssis ou échafaudage de précaution) « plusieurs petites cloches qui
servaient à avertir quand l'heure devait sonner et sur lesquelles on avait
ajusté les différents tons de la musique, en sorte qu'à toutes les heures
elles chantaient l'antienne Rcgina Cœli. Elles marquaient aussi les demi-
heures et les quarts d'heure » On en aurait aussi tiré une autre cloche
pour servir de beffroi.
Nous ferons remarquer, en passant, que la Neufchastel n'aurait pas,
selon Hermant, été fondue en timbre, mais en cloche sonnante.
Et encore que le remplacement du timbre primitif n'est justifié ni par
(1) G. de Bailleul, doyen, enterré à Falaise, dans l'église des Frères mineurs, élant mort
le 16 février i48a, il s'ensuivit que la Neufchastel aurait été fondue avant celte date, ou du
moins à une date très rapprochée.
— 45 -
la constatation d'un accident, ni par aucun autre motif, et qu'on manque
absolument de renseignements sur ce que serait devenu le timbre primitif
de 5 milliers.
Si Ton peut jusqu'à un certain point souscrire à l'existence de cette
cloche, on ne saurait, un instant, prendre au sérieux le poids que les
annalistes diocésains lui ont attribué dans leurs relations empreintes
d'exagération évidente.
M. Chigouesnel, l'auteur d'une des deux Histoires de Bayeux, se refuse
absolument à croire au poids de 28.000 livres qu'aurait eu cette cloche,
d'après le manuscrit Gassion (1). c Si le fait est exact, dit-il, ce dont il est
permis de douter, à quelle perfection n'aurait déjà pas été porté l'art du
fondeur au xv* siècle et surtout quelle opinion ne faudrait-il pas se former
de la puissance des moyens mécaniques, employés alors, pour élever à
une si grande hauteur, en lui faisant franchir extérieurement les toits* de
l'église, une masse de métal d'une ampleur telle quelle ne put passer par
le trou circulaire pratiqué dans la voûte, que Ton remarque entre les
quatre piliers qui supportent la tour centrale et que les chroniqueurs du
temps désignent sous le nom à'Agnus Dei. » (a).
Le doute poli qui traduit l'incrédulité de l'auteur de ces lignes est
d'une ironie d'autant plus mordante, que le pertuis en question, d'un
mètre 20 cent, de diamètre seulement, n'a jamais donné passage qu'aux
moneaux du chœur et que le timbre de l'horloge, fondu en 1485, et ne
pesant que 5 milliers seulement, avait dû être monté par un autre pertuis,
créé tout exprès, dans la toiture de la chapelle S'-Thomas, comme nous le
verrons dans la seconde partie de ce travail et qu'il avait fallu en outre défé-
nestrer une des baies (croisées) de la grosse tour pour le mettre en place.
D'après le manuscrit Gassion, dont nous venons de parter, ce serait en
l'an 1594, — d'après Potier (3) « Recueil d'aucunes choses antiques de
l'église de Baïeux » en 1595 , que le Chapitre aurait fait fondre „ avec les
débris de la Ncufchastel, manquée par les anses en 1568, et qui ne pesait
que 38.000 livres, 2 grosses cloches ou Trémondes, du poids respectif de
18.000 et 13.000 livres, pour remplacer, dans la tour du Nord, celles que
les Protestants avaient brisées. La « Chronique manuscrite des évêques
de Bayeux » (4), faussement attribuée à Noël Panel, curé de S'-Amator,
(1) Bib. Cap. man. n* 6.
(9) Hist. de Bayeux, par Chigouesnel, p. 307.
(3) Potier écrivait en 1697.
(4) A la Biblioih. Munie.
— 40 —
dit de son côté que cette cloche fut cassée par les Juliots (sont-ce des
fondeurs ?), sur les poutres qui la soutenaient, le ao juin 1594. Enfin,
d'après le manuscrit Regnault, le Chapitre fit fondre, en 1597, les deux
grosses cloches qui furent mises dans la vieille tour, vers le Nord. Elles
pèsent ensemble environ 50.000 livres : 18.000 et 13.000. La première fut
nommée par le sieur de Beaujeu ; la deuxième, manquée d'abord et refon-
due, eut pour parrains Jehan du Chastel, trésorier, et Conseil, Pierre,
chanoine de S*-Laurent. Le fondeur s'appelait Le Coq, Jean-Benoit.
On lit aussi dans ce même auteur : Charles de Neufcbastel donna aussi
une très grosse cloche . . .et du métail on en fondit un autre gros horloge,
avec 4 timbres pour le carillon et encore a autres trémondes que Ton dit
peser 11.000 livres. Auquel de ces deux passages contradictoires ajouter
foi ? A celui-ci, qui semblerait relativement plus sage, ou au premier qui
énonce une impossibilité ?
On nous permettra bien de trouver au moins singulier que 28.000 livres
de métal brisé (c'était le poids de la Neufchastel)^ jetées à la fonte, aient
produit, sans déchet aucun, 31.000 livres de cloches neuves ! Mais il y a
mieux encore, de telles cloches n'auraient jamais pu entrer par la grande
baie de la tour du Nord, « Ce clocher, écrit le Dr Billon (1), n'avait jamais
reçu de plus grosses cloches que les Trémondes (les dernières de 1727)^
car le diamètre de la plus grosse était égal à l'ouverture qui lui livrait
passage». Or, cette cloche, détruite en 1858, et que l'auteur de ces lignes
a vue et touchée, avait 1 m 8a ou 5 pieds 6 pouces de diamètre à la pince
et ne pesait que 7.300 livres. Comme on le voit, nous continuons de
voyager en pays de légende.
Le chroniqueur ecclésiastique qui nous apprend que Largillier fondit
les jeux de l'orgue en 1996, ajoute qu'on fondit plusieurs cloches ce
même an.
Fisquet, dans sa c France Pontificale, diocèse de Bayeux », p. 9a, dit
que René de Daillon, évèque de Bayeux, prélat très bien en cour sous le
règne de Henri IV, à l'abjuration duquel il avait sisté et dont il était un
des favoris, qui occupa ce siège épiscopal de 1390 à 1600 et construisit le
château de Sommervieu « fit fondre deux grosses cloches pour sa Cathé-
drale, pour laquelle il employa la majeure partie des revenus qu'il en
retira pendant la régale ».
Ces deux cloches sont, à nos yeux, celles qui remplacèrent, dans la
tour du Nord, les Campane majores, descendues et brisées par les Pro-
(1) Campanologie, p. 61.
- 47 -
testants, Le Huterel , Philippe et consorts et non les filles , plus grandes,
à leur naissance, que leur mère, de la cloche au poids fantastique pour
notre tour centrale, appelée la Neufchastel.
En 1624, d'après une conclusion capitulaire à cette date , on paya à un
fondeur de Villedieu, dont le nom n'est point indiqué, une somme de
180 livres, pour avoir fondu une grosse cloche et 3 moneaux. Le manus-
crit Regnauld , complétant cette information , nous indique que cette
cloche était une des deux dites Trémondes et que lesdits moneaux furent
placés sur le milieu de la nef.
L'incendie du 13 février 1676, qui, en moins de trois heures, consuma
le bonnet ou couronnement de la tour du Patriarche, détruisit la couver-
ture entière de la nef et ne s'arrêta que devant la résistance des massives
pyramides, fut d'une intensité telle qu'il fondit le timbre de l'horloge, ses
quatre chanterelles, les deux petits moneaux dont nous venons de parler
et la cloche Capitulaire. « Les gouttières, selon la Chronique des Evo-
ques, n'avaient jamais jeté l'eau avec tant d'abondance qu'elles faisoient
le plomb et le métal. » Il n'échappa au désastre que les beffrois et les
clochers des tours du grand portail. Il y eut donc 8 cloches de fondues,
dont 3 seulement sonnantes. L'horloge, environnée de flammes, avait
encore pu sonner midi.
L'année qui suivit ce désastre, c'est-à-dire dès 1677, Ie Chapitre faisait
marché avec un fondeur du nom d'Antoine Chapelle, pour remplacer le
timbre et les tinterelles, par un prix de 90 livres (1). Le timbre pesait
3.375 livres et les chanterelles 48a, 357, 375 et 345 livres (pièces pour
la fonte de 1737).
D'autres cloches, toujours d'après la même source, furent fondues,
certainement par le même artiste, puisque nous y trouvons que le 1er
novembre 1680, après compiles, il fut procédé à la bénédiction de la
3* trémonde, pesant 6.000 livres, et de la matinale du poids de 3.500
livres.
D'après la c Chronologie des évêques », la grosse cloche fut cassée le
3 avril 1790, lorsqu'on sonnait le salut de M. Chartier, chanoine et prin-
cipal du Collège de Bayeux. La seconde ayant eu le même sort , on tenta
de refondre la première , mais les deux premières fontes furent man-
quées. Le Chapitre, à l'occasion de la troisième, envoya dire des messes à
la Délivrande et à Saint-Exupère, et cette fois l'opération réussit.
C'est, sans nul doute, de cette refonte qu'entend parler l'auteur du manus-
(1) Manuscrit Regnauld..
- 48 —
,crît Gassion quand il xiit que M. de Nesraond « aveoson Chapitre, avant
•sa mort », arrivée en 17 15, aurait fait refondre la grosse cloche qui fut
manquée par trois fois par les anses, qui pesait 9.000 livres. On résolut
de la monter dans la tour du Nord, mais le défaut de ses anses lui donnait
un trè^-mauvais son, de laquelle, dans la suite, on fit les deux Trémondes
qui ont été fondues plusieurs fois dans la chapelle S1- Yves, % lieu ordinaire
pour cela », depuis 1668, date à laquelle de Nesmond la céda au Chapitre, en
échange de la maison de la Fabrique qui était au chevet de la Cathédraie.
De quelle cloche est-il ici question ? Ne serait-ce point de la grosse
cloche fondue en 1624, par le fondeur inconnu de Villedieu et cassée le
3 pvril 1670? Tout incline à le croire ,. mais il y a encore des réserves à
faire sur le poids indiqué de 9.000 livres , qui ne concorde pas avec celui
des deux Trémondes qui en seraient issues, puisqu'elles pesaient ensemble
11.09s livres, ce qui donne un écart de 3.095 livres, non compris le dé-
chet de la fonte. Reste encore l'insuffisance notoire de la baie d'entrée
pour donner passage à un bronze de ce poids.
D'après une autre version, de Nesmond aurait fait refondre, à ses frais,
le gros timbre pesant 9.000 livres et les 4 chanterelles, mais le prix de
90 livres, payé en 1677, à Antoine Chapelle, pour le fondre et aussi les
tinterelles, coulés comme de l'eau lors de l'incendie de 1676, donne à
induire qu'il était d'un poids moindre de 9.000 livres. Cette allégation
gratuite ne mérite donc aucune créance.
En marge du renseignement du manuscrit Gassion, récemment cité,
une main étrangère a ajouté ; « fondues plusieurs (à Saint-Yves), en 171a
1714, 1730, 1741, 1736.» «celle qui sonne la messe matinale, 1764.»
Annotation incomplète et vague, dans laquelle nous nous étonnons de ne
pas trouver la date de 1727, non plus que celle de 1749, dont nous aurons
à nous occuper tout à l'heure.
Une note sans date étant dans un dossier de la Bibliothèque du Chapi-
tre, à nous obligeamment communiqué par notre distingué confrère, M.
le chanoine Deslandes, porte : « En . . ., toutes les clochçs furent brisées
et fondues, excepté la grosse cloche'et les chanterelles et le timbre de
Thorloge ». Quelle est la date omise? 1562? Mais, si les Protestants
.ménagèrent l'horloge, ils ne laissèrent qu'une cloche moyenne et Philippe
et Le Huterçl en ont disposé à leur plaisir, sans qu'il soit dit qu'il les
firent fondre. Serait-ce 1727? Mais à cette époque, on conserva la deuxième
Trémonde, Prime sans feste, un moneau et les tinterelles, tandis que le
timbre et la grosse cloche furent, au contraire, refondus.
- 49 —
Dans ce même dossier, se rencontre une autre pièce, tout aussi impré-
cise: « En ...,on avait ajouté aux tinterelles formant le carillon de
l'horloge ...... Il ne saurait, dans tous les cas, être question d'une aug-
mentation en nombre, puisque nous n'avons pas trouvé trace de plus de
4 chanterelles, mais simplement d'une augmentation de poids de ces
4 petites cloches.
En présence de ce manque de dates et de détails éclairant les années
1730, 1741 et 1756 de la mention marginale du manuscrit Gassion, il n'est
pas possible de rien affirmer et il ne reste qu'à déplorer la trop grande
concision de l'annaliste.
Toutefois, ce dossier nous a fourni des documents certains et bien
époques, précieux dès lors et qui vont nous sortir de la période de vague,
d'incertitudes, de contradictions, d'inexactitudes, et d'exagérations où nous
avons, failli nous enliser.
Il s'agit d'un état des fontes faites en l'église de Bayeux, en Tannée 1727,
état d'où il ressort , qu'antérieurement à cette date , il existait à la
Cathédrale huit cloches, savoir: i° une grosse Trémonde, pesant 6.285
livres ; a° une petite Trémonde, 5 810 ; 30 Prime sans feste, 3.890 ; 4° La
Matinale, 2. 633 ; 50 La Demie de huit, 1.540; 6° La Mortuelle ou Mor-
tuaire, 1.164; 70 le jef Moue au, 430; 8° le 2* Mo ne au, 316 ; — placées:
les deux premières dans la tour du Nord, les quatre suivantes dans celle
du Sud, et les deux moneaux dans la petite tourelle sur la nef.
On procéda donc, en 1727, dans la chapelle Saint- Yves, à trois fontes.
La première comprit: i° le 20 septembre 1727, celle de la grosse Tré-
monde, portée de 6.285 livres à 7.700; 20 le lendemain 21, celle de La
Matinale, portée de a. 633 livres à 2.821 ; de la Demie de huit, portée de
1.540 livres à 1.789 ; de La Mortuelle, portée de 1.164 livres à 1.412.
Dans la seconde fonte, furent compris le timbre de l'horloge et trois
cloches, Si, Ut, Ré, du poids de 1.17s, 838 et 560 livres. *
La troisième fonte eut lieu le 30 septembre d'après notre note, le
30 octobre suivant Béziers. Ce fut une deuxième refonte à 3.400 livres du
timbre, qui d'abord refondu à 1.861 livres seulement, avait été regardé
comme manqué.
Ce timbre était sans nul doute celui fondu par Antoine Chapelle, en
1677, et du poids de 3.375 livres. On avait donc maladroitement tenté de
le réduire pour ajouter du métal à la fonte des nouvelles cloches.
On nous permettra de faire remarquer, en passant, que le poids des
huit cloches existant en 1827» joint à celui du timbre et de ses chante-
4
- 50 -
relies (i)t n'était que de 26.802 livres, poids bien inférieur, soit aux
28.000 livres qu'aurait pesées la Neufch as tel, soit aux 31.000 livres des
deux Trémondes, d'après Gassion et Pottier, et d'en induire un nouvel
argument à l'appui des conclusions que nous avons formulées plus haut.
Outre le métal des cloches refondues, on employa pour cette opération
de la fonte, leurs fontaines, des lingots, de rétain et des rosettes de cuivre
de supplément, dont on donna, en deux fois, 4.235 livres. Ce métal fut
payé 20 sols la livre, non compris le déchet et la main-d'œuvre des
fondeurs.
Des deux premières fontes sortit la célèbre sonnerie, qui, sauf deux ou
trois refontes postérieures, existait à la Révolution et qui est ainsi détaillée
à l'état ci-dessous : UT, grosse Trémonde, 7.700 livres; RÉ, petite Trémonde,
5.810 ; Ml, Prime sans feste, 3.890 ; FA, Matinale, 2.821 ; SOL, Demie de
huit, 1.986 ; LA, Mortuaire, 1.412 ; SI, 1.175 ; UT, 858; RÉ, Jtr Moneau,
560 ; a* Moneau, 430 A remarquer que le petite Trémonde, seule, n'avait
pas été refondue.
Le poids total, y compris le timbre et les chanterelles (4.759 livres),
obtenu avec une romaine faite exprès, était de 31.404 livres, soit pour
les cloches seules, 26.645 liyres-
Les deux Trémondes étaient dans la tour du Nord, dont le beffroi encore
existant est une œuvre de charpenterie des plus remarquables ; la tour du
Midi renfermait les six autres cloches ; les moneaux occupaient sur la
nef une petite tour de trois mètres carrés, couverte en plomb.
La grosse Trémonde portait l'inscription suivante : c Serenissimus
Princeps Franciscus Armandus à Lotharingia,*Baiocensis episcopus, me
nominavit Ludovicam Hippolytam, socia serenissima domina Ludovica
Hippolyta Grimaldi de Monaco (2), Valentinensi ducissa, uxore poten-
tissimi illustrissimique domini Jacobi Francisci Grimaldi, domini de
Matignon, Valentinensis ducis, Francise paris ; nobili viro Hyeronimo de
Pibrac, decano ; nobili viro Carolo Radulph, canonico de Damno Voto,
fabriciario. Anno Domini 1727.
(1) Le timbre 3.375 livres ; les chanterelles 48». 807, 176, a£5 livres.
(3) La marraine, — fille de Marie de Lorraine et d'Antoine de Monaco, ladite Marie nièce de
l'évéque de Lorraine,— était l'épouse du quatrième descendant de Jacques Goyon, chevalier des
ordres du Roy, sire de Matignon et de la Roche Goyon, comte de Thorigny (i665), prince
de Mortagne, sire de Lesparre, gouverneur de Guyenne et maréchal de France, époux de
Françoise Daillon du Lude, nièce de René de Daillon, donateur des deux premières Trémondes,
comme nous Pavons vu plus haut. Ainsi, A plus d'un siècle de distance, nous retrouvons la
même famille mêlée à l'histoire de nos cloches.
- 51 —
Claude Brocard, J.-B. Les Brocard, François Poisson et Antoine de la
Paix m'ont faicte.
Les inscriptions des autres ne semblent point avoir été conservées. Du
moins, nous n'en avons trouvé trace nulle part.
Le jour de Pâques 1744, Prime sans feste fut cassée par accident.
Refondue en 1749 seulement, elle reprit sa place dans la tour méridio-
nale, sous les noms de Paule-Henriette-Nicolasse, qu'elle avait reçus de
Paul d'Albert de Luynes, évéque de Bayeux, et dame Henriette-Nicolasse
d'Egmont Pignatelli, duchesse de Chevreuse.
En 1753, la Trémonde sonna pour la première fois un décès de chanoine.
Ce fut le 16 décembre, date à laquelle mourrait Charles Buffard, prébende
de Grisy, u* principal du collège de Bayeux, ancien professeur de rhé-
torique au Collège des Arts , à Caen. Jusque-là , on n'avait sonné que la
Mortuaire^ qui fut dorénavant réservée pour les chapelains et les officiers
de l'église.
En 1764, refonte de la Matinale.
En 1786, refonte de la Mortuaire^ nommée par Victurnien-Jean-Baptiste-
Marie de Rochechouart, duc de Mortemart, colonel du régiment de
Lorraine, en garnison en notre ville, et la marquise de Bezons, et bénite
par mess. Jean-François de Marguerie, doyen du Chapitre.
Tout le monde s'accordait à proclamer cette sonnerie très remarquable
à cause de la justesse des sons et de raccord des cloches entre elles.
C'était une des plus harmonieuses de France et la plus belle de la pro-
vince ecclésiastique de Normandie.
Un seul des exécutants de cet orchestre aérien survécut à la Révolu-
tion : la cloche où étaient inscrits les illustres noms des Matignon, des
Grimaldi et des de Lorraine, — arrachée par le patriotisme local aux
Erostrates du fanatisme révolutionnaire.
§H.
APRÈS LA RÉVOLUTION 0>
Le décret du 13 juillet 1790, sanctionné par le Roi le 24 août, avait
fait de la Cathédrale une simple église de paroisse, et aux yeux de la
loi, les membres de l'ancien Chapitre n'étaient plus que des ecclésias-
(1) Tontes les pièces, procès-verbaux ou renseignements quelconques, sur lesquels l'auteur
s'appuie dans ce second |, sont tirés des registres de la Société Populaire, des délibérations
des Corps Constitués d'alors ou des délibérations du Conseil Municipal.
— 52 -
tiques desservant des fondations. On ne devait donc laisser à leur dispo-
sition que ce qui était nécessaire pour les acquitter et mettres les scellés
sur le reste.
Les administrateurs du Directoire du District en informèrent, par lettre,
M. de Marguerie, doyen de l'ex-Chapitre.
Les scellés furent apposés le n décembre et jours suivants et il fut
rendu compte de ces opérations à Messieurs du District.
A cette date du n décembre, intervint une réglementation pour la
sonnerie des cloches.
Le 18 avril 1791, la Municipalité avait à répondre aux employés de
l'église qui réclamaient leurs gages. D'autre part, il lui fallait aviser à
trouver des ressources pour exécuter à la Cathédrale, qui tombait en
ruines, les réparations nécessaires. Cette pénurie de fonds fit demander
la descente et la fonte des cloches pour profiter de leur prix.
C'est ainsi que le 4 mai 1793, un frère de la Société Populaire , le ci-
toyen Lajeunesse, exposait en séance c que la Cathédrale tombait en
ruines par faute de réparations urgentes, lesquelles si elles ne sont faites
promptement, peuvent entraîner des dépenses énormes qui pourraient
être au-dessus des forces du trésor de la fabrique et entraîner la destruc-
tion d'un vaisseau qui fait honneur aux talents de nos anciens, et deman-
dant une pétition aux corps administratifs pour obtenir les réparations
auxquelles tous les districts du département doivent contribuer. Cette
pétition fut votée à l'unanimité. Mais on en exclut toute réparation
aux cloches qui doivent être fondues, déclarant qu'il faut les faire des-
cendre préalablement, suivant la loi, opération utile à la cité qui en
recevra le prix. »
A cette motion, qui n'avait qu'un but utilitaire , en succéda une autre
inspirée par le sectarisme anti-religieux.
Dix jours après, le frère Le Tuai prenait la parole dans une autre
séance de la Société, séance à laquelle assistaient les quatre commis-
saires de la Convention alors à Bayeux, Romme , Prieur de la Marne,
Prieur de la Côte-d'Or, et Le Cointre, de Versailles, et déclamait que :
« semblable à la folie, le fanatisme avait ses grelots, que les grelots de ce
dernier sont toutes les cloches inutiles qui, aux termes des décrets, doi-
vent être fondues pour faire des canons ou de la monnaie. » Et Prieur de
la Marne, lui succédant à la tribune dit « que ce n'était pas au moment
où la République avait besoin d'armes foudroyantes qu'il fallait discuter
si on fondrait les cloches superflues, que le besoin pressant de la Patrie
- 53 -
demandait des canons, qu'en conséquence, sans balancer, il fallait des-
cendre les cloches, les fondre et les convertir en canons qui foudroyé-
ront les ennemis de notre liberté, plutôt que de les laisser dans des clo-
chers pour servir peut-être encore de ralliement au fanatisme ; qu'en un
mot, du canon était à préférer à des cloches inutiles et qu'il ne fallait
pas balancer à les sacrifier pour le bonheur général ».
Le lendemain, le frère de Baudre, Bon-Michel-Pierre-Paul-François (i),
ex-curé constitutionnel de Saint-Exupère, faisait voter que la municipalité
devait être invitée à déterminer le nombre de cloches à laisser dans
chaque église, afin de convertir le surplus en canons ou monnaie, et
qu'on lui écrirait à ce sujet.
Tout le monde alors voulait du canon, même et surtout aux dépens du
voisin. C'est ainsi que Caen jeta un œil envieux sur les cloches de Bayeux.
Mais le frère Liégard veillait, et le 16, il dénonçait au club l'intention
qu'avaient les Caennais de s'approprier nos cloches. Le lendemain, une
députation allait demander à la municipalité de faire dépendre, sur le
champ, les cloches inutiles et d'en faire du canon ou de la monnaie. De
Baudre, qui en faisait partie, annonça, en revenant, que la Municipalité
avait prévenu le vœu de la Société et qu'elle était décidée à faire tout
pour le bien-être de la Ville.
Le 21 mai, la question de l'envoi des cloches à la fonte revenait sur le
tapis. Le frère Samson, François-Louis-Joseph, ex-curé de Saint-Ouen du
Château, veut qu'on s'oppose à la demande que Caen fait de nos cloches,
alors qu'il en avait en abondance de restées dans ses églises. En vain, le frère
Caille fit-il valoir que toutes les cloches seront fondues pour le bien
général de la République et non pour un point particulier. La Société
décida de faire une pétition au Directoire pour qu'il réclame pour la cité
les cloches des églises qui ne seront point conservées ou inutiles, se
réservant de les faire fondre pour la sûreté de notre propre ville.
Le 26 mai, le frère Paysant François-Denis, ex-vicaire d'Englesqueville,
professeur d'humanités (2), receveur de la ville, annonçait avoir en maga-
sin toutes les ferrailles, hunes, cuivres et cloches. Mais il n'entendait
(1) Agrégé de l'Université, professeur de rhétorique, membre du Comité Révolutionnaire et
de Surveillance, né à Littry, le 8 janvier 175a, de Pierre-Paul sr de la Mare, et de Roy ville
Marie-Anne, abjura la préirise le 5 novembre 1793, marié le 7 pluviôse an a (96 janvier 1794),
à Placet ou Plasset Jeanne-Claudine, divorcé le 7 prairial suivant (5 juin), remarié le a* jour
complémentaire suivant à Pannier Anne-Julie.
(a) Né le 9 octobre 1764, marié le a prairial an a (ai mai 1794), avec Tueloup Marie-
Catherine.
- 54 -
point, à coup sûr, parler de celles de la Cathédrale, qui, comme nous le
verrons tout à l'heure, ne pouvaient être comprises alors dans les 98.761
livres de métal accumulé dans la cour de la maison commune. Le frère
Seigle, ex-curé de Monceaux, ayant demandé qu'on ne gardât qu'une
petite ou moyenne cloche par paroisse, vit sa motion ajournée.
Les couvents eux-mêmes durent livrer leurs cuivres et bronzes. Les
sœurs hospitalières ayant réclamé aux commissaires, députés pour les
recueillir, le battant de leur modeste cloche, excitèrent la verve satirico-
gauloise du frère Manette Robert, ex-curé constitutionnel de St-Vigoret,
professeur au Collège, qui mit la chose en vers dans une chanson « La
Battante », d'un goût plus que douteux , qu'il chanta lui-même au
club.
Les 9 et 10 août, les cloches de la Cathédrale étaient encore en place,
car le procès-verbal de la cérémonie de la réception de l'acte constitu-
tionnel, qui eut lieu place de l'Egalité, mentionne que toutes les cloches
furent sonnées à cette occasion. Le fr. Paysant s'était donc quelque peu
moqué de la crédulité de ses auditeurs dans son affirmation pompeuse
d'avoir toutes les cloches en magasin dès le 26 mai précédent. D'autre
part, la lecture de la séance du Conseil Général du 18 brumaire an 2
(8 novembre 1793), nous montre « que le Procureur Général de la Com-
mune expose que le citoyen Paysant, receveur, requis de faire abattre les
cloches n'en a rien fait et demande qu'il soit mandé devant le Conseil
Général. Paysant comparut et dit que le retard était imputable au Comité
de surveillance (1) dont il a demandé l'assentiment et qui désirerait,
paraît-il, qu'il n'en restât qu'une. Sur ce, le Conseil général, considérant
que la susdite réquisition n'a été faite à Paysant qu'en vertu de la loi,
dont l'exécution lui appartient directement, arrête que demain, pour tout
délai, Paysant fera abattre les cloches ».
Le 16 frimaire an 2 (6 décembre 1793), un frère de la réquisition de
(1) Il s'agit du second Comité de surveillance, institué à Caen, le a octobre 1793, par les
représentants du peuple, Lindct et Oudot, sur les indications de Le Tuai, maire, et installé
par lui, le 5, dans le local de la Société populaire. En faisaient partie les citoyens: Hardouin,
le jeune ; Mallet, canonnier ; Baudre, ancien curé ; Martin, chirurgien ; Le Fort, capitaine ;
Barey, huissier; Al lard, canonnier; Savary, cordonnier; Chris tille, menuisier ; Dupart, fils ;
Ménage, menuisier, et Vimard Deslandes.
Le premier Comité de surveillance et de sûreté, créé le iar avril 1793, était chargé de veiller à
tout ce qui intéresse la tranquillité intérieure et extérieure de la ville, avec l'aide des commis-
saires de police, de la gendarmerie et même d'autres agents. Il élait composé de trois officiers
municipaux, Néry, Gueroult et Moisson et présidé par le maire Boisdelle de Feuguerolles.
- 55-
Caumont signalait au Comité de surveillance c qu'il y a encore quantité
de communes qui n'ont pas apporté leurs cloches dans la cour de la
maison commune. » Sur cette indication, le Directoire, avisé, promit de
les y contraindre.
On voit, d'après ce qui précède, que le receveur Paysant n'était pas
très zélé dans l'accomplissement de ses fonctions relatives à la descente
des cloches et que ce ne fut, pour ainsi dire, que contraint et prié qu'il
exécuta les réquisitions du Conseil général.
Toutes les cloches furent descendues et brisées à l'exception de la
grosse Trémonde. Vingt-trois mille sept cent quatre livres de métal furent
transmués en canons ou plutôt en billon ! La petite tour des moneaux fut
détruite. Le timbre de l'horloge et les tinterelles furent conservés,
La grosse Trémonde^ réservée pour convoquer à la décade et sonner le
tocsin, devint vite inutilisable, soit parce que le beffroi aurait été désorienté
lors de la descente de sa sœur et voisine, soit à cause du mauvais état
de ladite charpente. On se rappellera, en effet, que le frère Lajeunesse,
dans sa demande de réparations urgentes à, la Cathédrale, en avait excepté
€ les cloches qui doivent être fondues ».
Jusqu'au 13 germinal an 3 (3 avril 1794), on n'y fit aucune réparation,
si bien qu'à cette date, à l'occasion d'un incendie qu'on n'avait pu annon-
cer, faute de cloche, c le frère Bessin (Jean-François) demande que l'on
invite la Municipalité à faire réparer, dès demain, la cloche restante », et
voit sa motion approuvée.
En 1804, Jean-Baptiste-Gabriel Delauney, l'ex-député à la Constituante,
l'un des conservateurs du dépôt des sciences et arts de l'arrondissement,
déplorant la disparition de beaucoup de clochers dans Bayeux, écrivait
ces vers :
Ils ne sont plus. Adieu leur confuse harmonie !
Elle ne mêle plus dans l'oreille assourdie
De leurs timbres aigus les bruyants carillons
Aux sonores accents, majestueux bourdons,
Dont l'accord solennel, ébranlant les nuages
Les chargeait au Très-Haut de porter nos hommages.
Pour cet usage saint, dans les airs supendus,
Tous ces bronzes mouvans, que sont-ils devenus ?
Se sont-ils transformés en bouches homicides?
Vous qui les regrettez, désertes pyramides. . .
- 56 -
Cette pénurie, sinon absence de cloches , très-sensible à la population,
dont les regrets étaient ainsi poétiquement traduits, fut un grave sujet de
préoccupations pour le clergé, mais la parcimonieuse dotation accordée
aux fabriques, lors de la restauration du culte catholique, par la loi de
germinal an X, ne permit pas d'y remédier dès l'abord. Il y avait des
ruines plus urgentes à relever. Les années s'écoulèrent au fracas du canon,
et il fallut attendre quelque temps après le rétablissement de la paix pour
multiplier la pieuse voix des cloches. Ce ne fut qu'en 1818, le ^décem-
bre, que les deux fabriques, Cathédrale et paroissiale, de Notre-Dame de
Bayeux, réunies au palais épiscopal, décidèrent de placer dans les tours
de la Cathédrale, trois nouvelles cloches, dont deux seraient payées par
la fabrique paroissiale.
Le 33 janvier suivant, elles nommaient chacune trois commissaires ,
savoir : la cathédrale, les chanoines Delauney-Dufondray et Le Fetev, et
le marquis de Bricqueville ; et la paroissiale, le comte Achard de Bon-
vouloir, Delafontaine, directeur de la poste, et Lefèvre, avoué, pour faire
effectuer la fonte de ces trois cloches, qui, quel que fût leur poids, de-
vaient être fondues en commun par les deux fabriques.
A l'unanimité , ces commissaires arrêtèrent « que s'il arrivait dans
quelque temps que ce soit, que la paroisse Notre-Dame fit bâtir, ou se
procurât, pour son usage , une autre église que l'église Cathédrale, la
fabrique Cathédrale aurait alors à choisir, ou de remettre à la fabrique
paroissiale les deux cloches qui vont être fondues à sa charge, Ou de les
conserver, en lui en fournissant deux autres qui fussent, autant que pos-
sible, exactement du même poids. »
Le 30 janvier , les fabriciens de la paroisse déclarèrent ne pouvoir
dépenser que 3. 500 francs pour ces deux cloches.
Les 8 et 27 février, eurent lieu deux nouvelles délibérations, dont nous
n'avons eu sous les yeux que la seconde, dans lesquelles tout fut définiti-
vement réglé. Le nombre des cloches à fondre fut porté à quatre; le cha-
noine Mathurin Brault, frère de l'évèque , faisant don d'une cloche. On
décida de mettre la fonte de ces cloches, comme aussi la fourniture d'une
grande partie du métal nécessaire, en adjudication au rabais, le ier mars
suivant, aux clauses et conditions d'un cahier des charges dressé dans la
réunion du 27 février.
Les cloches devaient être fondues sur place : défense d'employer le
charbon de terre. Les deux plus petites étaient au compte de la fabrique
paroissiale; les deux plus grosses au compte de la cathédrale. Elles
- 57 —
devaient peser ensemble 6.500 à 7.000 livres, et être en métal, composé
de quatre cinquièmes de cuivre rouge, et le surplus ou six cinquièmes
d'étain fin, au prix de 1 franc 05 la livre, tous frais de fonderie compris.
Le vieux métal fourni par la fabrique serait utilisé, moyennant 20 francs
des 100 livres, pour sa fonte : quatre pour cent de déchet étaient accor-
dés. Les battants, hunes, chapes, fer et bois nécessaires seraient fournis
aux fondeurs. J,es quatre cloches devaient être placées et en état de
sonner pour le 26 mai suivant, jour de l'Ascension, et être en accord
avec TUT existant (la Trémonde), en donnant les sons de UT octave, LA,
SOL, FA.
L'adjudicataire fut J.-B. -François-Philippe Dubosq, maître-fondeur,
demeurant à Bayeux, rue Saint-Laurent.
Elles ne durent pas être en place pour le jour de l'Ascension , car leur
bénédiction, par l'évèque Charles Brault, n'eut lieu que le jeudi 29 juillet.
La première cloche FA, pesant a. 109 livres, portait cette inscription:
« Je m'appelle Charlotte- Louise, j'ai été bénite par Charles, évéque de
Bayeux, et par lui nommée, conjointement avec Madame Charlotte-
Louise-Adélaïde de Salignac de la Mothe-Fénelon, marquise de Campigny,
épouse de messire Louis-Charles Bauquet de Surville, marquis de Campi-
gny, maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, commandeur de l'ordre du Phénix, l'an de grâce
1819, sous le règne de Louis XVIII. »
Dans un cartouche, orné des insignes épiscopaux, les armes de Charles
Brault (1), de l'autre côté (à l'opposite) celles du Chapitre. P. Dubosq,
fondeur.
Sur la seconde cloche, SOL, du poids de 1.493 ^vres » on lisait: c L'an
18 19, sous le règne de Louis XVIII et sous le pontificat de Charles Brault,
cette cloche a été donnée à la Cathédrale de Bayeux par M9 Mathurin
Brault, chanoine de ladite église, qui, à la cérémonie de la bénédiction
faite par Mgr l'évèque l'a présentée et nommée Mathurine , conjointe-
ment avec Mme Mathurine Perrin de Kéraugrain, supérieure de l'Hôpital-
Général de Bayeux. »
(1) Mgr Brault avait été nommé, le 8 août 1817, à l'archevêché d'Albi, rétabli par une
bulle du 37 juillet précédent ; mais il ne reçut £es bulles que le 96 février i8a3. Les armes,
dont il est ici question, ne sont pas les initiales CB de sable , enlacées, en lettres anglaises,
sur un pelte anglais d'azur, que l'on voit sur les livres religieux du diocèse , mais d'autres
qu'il prit, ultérieurement, quand il fut fait baron de l'Empire : Coupé, le i" d'argent, à
l'agneau pascal d'azur et de gueules à la croix alaisée d'or , la a* de pourpre & la couleuvre
d'or, tortillée en pal, accostée à dextre et à senestre d'une colombe aussi d'or.
— 58 —
Armes de Mgr Brault et du Chapitre et un bas-relief représentant la
Vierge P. Dubosq, fondeur.
Sur la troisième cloche, LA, poids livres , est écrit: c L'an 1819,
j'ai été bénite par Mgr Charles Brault. J'appartiens à l'église paroissiale
dudit lieu et nommée Marie par Messieurs les Marguilliers de la susdite,
représentés par M. Jean-François Le Roy, président, M. le Moussu, cha-
noine et curé de la parroisse. » P. Dubosq, fondeur.
La quatrième, TUT à l'octave de la Trémonde% s'appelait Louise et pe-
sait 39a livres.
Pour payer sa cloche, le Chapitre avait eu recours à une souscription
qui produisit a.078 fr. 75. Les gros souscripteurs furent : les deux frères
Brault, 300 fr. ; les chanoines, Bernard, 200 fr. ; d'Audibert, 14a fr. 75;
Delaunay-Dufondray, 100 fr. ; Lacoudre, 100 fr., et le marquis de Bric-
queville, 100 fr. : ensemble, 94a fr. 75. Comme il ne fut dépensé que
1.639 fr. 9;, dont 1.548 fr. au fondeur et 18 fr. à Chire, qui grava les
armoiries, cette souscription procura au Chapitre un boni de 438 fr. 80.
Louise fut refondue, en 1831, parles soins des marguilliers de la pa-
roisse à qui elle appartenait, représentés par M. Devy, curé-archiprêtre,
et bénite par Louis-Marie d'Audibert de la Vilasse, vicaire général, son
parrain.
Cette même année, une cinquième cloche, Charlotte- Marthe, du poids
de 540 livres, fut fondue aux frais de la fabrique et nommée et bénite par
l'évoque Charles-Richard Dancel.
Le fondeur de ces deux cloches fut F. Bailly, demeurant à Caen, rue
Sainte-Paix, en face l'octroi.
Cette sonnerie, que j'ai connue en mon enfance, faisait très bon effet
quand toutes ses cloches étaient en branle et que la Trémondâ les accom-
pagnait ou plutôt les dominait de sa voix grave et sonore.
Mais elle n'agréa pas longtemps Messieurs les Chanoines qui la trou-
vèrent trop mesquine, et dès 1837, s'adressaient à un fondeur de Villedieu,
Havard, successeur de Marquet-Viel, pour avoir le devis d'une sonnerie
plus digne du Vénérable Chapitre. Le premier projet présenté consistait
dans l'adjonction, à la vieille Trémonde, de deux nouvelles cloches : l'une,
d'un ton plus bas, SI bémol, du poids de 10.300 à 10.500 livres, du coût
de 16.650 fr. ; l'autre, d'un ton plus haut, RÉ, du poids de 6.000 livres et
du coût de 9.650 fr. La sonnerie eût, dès lors, été une tierce.
Vers la même époque, un autre projet succéda au précédent. Il restait
toujours acquis que l'on conservait la cloche de Tévèque de Lorraine.
- 59 -
On refondait et Charlotte-Louise ou la Caroline^ FA, qui était cassée, en
RÉ, en lui donnant un poids de 6.000 livres, coût 9.350 fr., et Mathurine,
qui donnait un SOL faux, en une cloche en MI, du poids de 4.000 livres
et du prix de 6.170 fr. La dépense totale aurait été de 15420 fr., mais
déduction faite du métal donné ou repris, elle se réduisait à 10.394 fr. Et
le Chapitre n'avait que 8.603 fr. 51 à y consacrer ! Dans ce second devis,
la fabrique paroissiale aurait songé à refondre ses trois cloches, à en
augmenter le poids et à n'en faire que deux, donnant le FA et le SOL.
La sonnerie eût, dès lors, été une quinte. Voici ce devis, avec le poids
des diverses cloches, envoyé par Havard, le 7 janvier 1838 : UT, 7.700
livres; RÉ, 5.572 ; MI, 4.500; FA, 3.330 ; SOL, 3.400. UT (la Trémonde)
déduit, restait à fournir 15.702 livres de métal.
On lui demanda ensuite le devis d'une octave. On en revenait donc au
genre de sonnerie qui faisait si bon effet dès 1737 et jusqu'à la Révolu-
tion. Havard satisfit ainsi à cette demande : SI bémol, 10.567 livres; UT,
7.700 ; RÉ, 5.594 ; MI bémol, 4.373 ; FA, 3.185 ; SOL, 3.394 ; LA, 1.643 ;
SI bémol, 1.332. UT (la vieille Trémonde) déduit, reste à fournir 28.976
livres de métal.
Le 39 janvier 1839, nouveaux devis. On fondrait 3 cloches neuves : UT,
d'un ton plus haut que l'existante (la Trémonde), coût 9.035 fr. 60; RÉ,
de deux tons plus haut, coût 7.397 fr. 30 : total 16.333 fr. 90. On prévoit
aussi l'éventualité de la fonte d'une seule cloche, d'un ton plus bas, LA,
du prix de 17.051 fr. 05, réduits à 16.666 fr. 85, déduction faite de la fer-
rure et des hunes que le Chapitre aurait fournies. Mais le Chapitre, qui
ne disposait, métal et argent, que de 13.540 fr. 37, ce qui était déjà un
fort joli denier, aurait eu à trouver, dans la première combinaison,
2.793 fr. 53, et dans la seconde, 3.136 fr. 48.
Quoique ses revenus et ses facultés se fussent considérablement et
rapidement accrus depuis Tan 1817, où il faisait appel à une souscription
pour fondre Charlotte-Louise, et même, depuis 1837 où il n'avait de dispo-
nible que 8.602 fr. 51 pour de nouvelles cloches, à 1839, où son fonds de
réserve dans ce but atteignait 13.540 fr. 37, le Chapitre ne réalisa aucun
de ces projets.
Il en fut de lui comme des enfants qui désirent des jouets hors de
proportion avec leurs ressources et qui, après se lesètre fait montrer, ont
le chagrin de ne pouvoir les acquérir. Messieurs les Chanoines avaient
voulu faire trop grand, et devant la grosse somme à débourser, ils eurent
la sagesse de s'abstenir pour l'heure.
- 60 —
•
Seize ans plus tard, ils crurent le moment venu de réaliser leur dessein
persistant. M. Louis Chicot, «un ingénieur qui, dit Raymond Bordeaux (i),
s'était adonné à faire sortir l'art du fondeur de l'espèce de barbarie où il
croupissait, et qui avait visité et étudié les sonneries les plus curieuses
de l'Europe », venait de restaurer, avec grand succès, le beffroi de Rouen.
Séduit par sa renommée, le Chapitre l'invita à venir visiter ses cloches et
à lui présenter un devis de restauration pour la sonnerie de la Cathédrale.
Il examina la Trémonde et Cécile, le timbre de l'horloge.
L'une et l'autre étaient en 14 bords (a).
Trémonde Cécile
Epaisseur au bord principal 0.130 0.100
Diamètre à la pince i.8ao 1.400
— au retour d'onde 1.300 0.770
Epaisseur au 5* bord en faussures 0.083 0.063
— au 9* id. 0.065 0.050
— au cerveau 0.065 0.039
Hauteur diagonale extérieure (de la pince au cer-
veau) 1.300 1.100
Hauteur diagonale intérieure (au-dessus du cer-
veau) 1*430 0.900
Hauteur de la couronne o-3*5 0.230
Hauteur totale (de la pince aux anses) ... 1 .800
M. Chicot, d'après le tracé, évaluait le poids de ia Trémonde à 4-37°
kilos, 8.740 livres.
Pour faire sonner ces deux cloches ensemble, Cécile n'étant pas tracée
en forme de timbre, mais fondue pour être mise à la volée, M. Chicot
estimait qu'il faudrait dépenser pour Cécile 1.200 fr. et 1.500 fr. pour la
Trémonde, que l'on eût transportée de sa case dans celle d'à-côté, plus
grande et réparée en 1843 ou 1844. Il ne se chargeait pas de la besogne,
ne faisait que la surveiller et demandait 500 fr. d'honoraires à forfait.
Ce plan fut soumis au Chapitre le 18 décembre 1856.
Le 2 janvier 1857, l'ingénieur proposait une autre combinaison: une
(1) Raymond Bordeaux. Principes d'Archéologie pratique, etc., p. 284.
(s) Les fondeurs appellent bord ou gros bord, l'endroit où la cloche a le plus d'épaisseur
et sur lequel frappe le battant. L'épaisseur de ce gros bord est la quinzième partie du diamè-
tre de la cloche, à l'endroit le plus large, c'est-à-dire au bas, nommé patte. Vers le milieu et
jusqu'à Tonde, l'épaisseur est du tiers de ce gros bord. On appelle pince ou patte l'extrémité
qui devient mince et pour ainsi dire tranchante.
- 61 —
sonnerie de 6 cloches : i° la Trémonde (pivot de toutes les combinaisons) ;
2° une cloche à fondre du poids de 2.800 kilos, seconde à l'aigu ; 30 Cécile
tierce à l'aigu, — qui auraient formé une tierce majeure, toutes en 14
bords. La dépense eût été de 6.308 fr. pour les trois , en y employant le
métal des deux plus grosses des 5 moindres cloches. Ceci aux frais du
Chapitre. — Pour la paroisse, on eût fondu deux cloches neuves : Tune
de 1.000, l'autre de 700 kilos, sonnant la quarte et la quinte, à l'aigu. En
y employant le métal des 3* et y cloches, le coût serait de 6.135 fr., vu
le mauvais état du beffroi qu'il faudrait faire neuf avec 3 cases. La 4e clo-
che serait conservée et, après burinage, sonnerait juste à l'octave du bour-
don. On aurait pu, avec ces 6 cloches, exécuter 37 genres de sonneries.
Le Chapitre n'agréa ni l'un ni l'autre de ces projets.
Il s'adressa encore aux maisons Choyer, Guillaume et Compagnie
(31 mars 1857) et Ernest Bollée (le 23 mai suivant), du Mans, mais sans
résultat.
La cloche de de Lorraine et des Grimaldi avait de l'usure à l'endroit de
la batte: on s'en inquiéta et on fit exécuter à grands frais, quelques repa-
yons. L'usure était, paraît-il, de 5 centimètres. Les chanoines , auxquels
elle avait cessé de plaire et désireux de s'en débarrasser, saisirent la balle
au bond, et exploitant, en pessimistes, cette usure , osèrent parler hau-
tement de refondre cette cloche, intangible jusqu'alors. Il était question
de la réduire à 6.500 livres et de l'accompagner de 4 autres cloches dont
la plus petite n'aurait pesé que 1.400 livres. Le Chapitre, composé de
9 chanoines, ne sut pas garder l'accord dans cette question de cloches.
Deux camps opposés se constituèrent. Une polémique ardente s'éleva
entre les partisans de la vénérable Trémonde et les ingrats qui, au mépris
de ses longs services, la voulaient jeter au creuset. Le chanoine V. Hugot
remplissait les colonnes de Y Indicateur de sa prose quelque peu fou-
gueuse, les chanoines Guérin et Marais, le premier surtout , fort compé-
tent en la matière, lui répondaient dans Y Echo Bayeusain , avec un calme
et une modération tout à fait ecclésiastiques ; et entre temps, la muse
fort appréciée de M. G. Garnier honorait cette dernière feuille de ses
lamentations poétiques, échos de l'opinion laïque très hostile à la dispari-
tion de ce vieux bronze historique.
Les novateurs et les violents l'emportèrent ; puis, ils se laissèrent per-
suader par M. P. Havard, de Villedieu, de livrer à la fonte leurs cloches
laissées intactes, sous couleur de les mettre en meilleur accord, ou plutôt
de donner à leur sonnerie une harmonie plus à la mode , € prétexte qui,
- 62-
d'après R. Bordeaux (i), serait au moins un aveu d'impéritie de la part du
fondeur, et n'est au fond qu'une preuve d'avidité mercantile. »
La fièvre de refonte, quand même, — sans souci de l'intérêt archéo-
logique que le temps confère aux vieilles cloches dont il fait de véri-
tables monuments historiques, — au mépris de la valeur artistique que
les artistes qui les fondirent leur donnèrent par leur habileté profession-
nelle, — comme pour effacer la mémoire, devenue importune , de leurs
donateurs, — cette fièvre était alors générale, témoin les nombreux arti-
cles des journaux religieux ou des revues d'art qui stigmatisèrent cette
campagne prudhommesque de vandales au petit pied.
Descendants dégénérés des Lefort, des Brocard , des Delapaix , des
Dubosq, des Bailly, d'artistes devenus industriels , les fondeurs d'aujour-
d'hui se sentent, pour la plupart, incapables de surmonter la plus grande
difficulté de leur art, qui est la mise en accord parfait des cloches neuves
avec les anciennes, opération possible cependant et avec toute la préci-
sion désirable, sans tâtonnement, sans retouches et du premier jet.
Les chanoines bayeusains, mélomanes peut-être , mais non musiciens
assurément, firent avec le fondeur P. Havard, les 20 juin et 8 juillet 1857,
deux marchés, aux termes desquels, on livrait à la fonte toutes les cloches
de la Cathédrale, y compris le timbre de l'horloge! A ce vieux
métal, repris à 3 fr. 50 le kilo, moins 2 °/0 pour fer, etc., on ajoutait assez
de métal neuf, pour établir 5 cloches, — une quinte : FA, SOL, LA, SI,
UT, et pesant: 3.250, a. 400, 1.750, 1.450 et 1075 kilos; au total , 9.925
kilos. Les 4 premières cloches seraient aux frais du Chapitre , les 2 der-
nières à ceux de la paroisse, qui donnait Marie, Charlotte-Marthe et Louise,
les 3 cloches qui lui étaient propres.
Les deux fabriques réunies : la capitulaire , où siégeaient MM. les
comtes de k Rivière et Gustave de Germiny, — les chanoines Michel,
vicaire-général, doyen du Chapitre, et Laffetay, maître des cérémonies, —
le président du tribunal civil, M. Pezet, membre de la Légion d'honneur ;
— les chanoines d'Hérembert, grand-chantre, et Marais; — et la parois-
siale, dont les membres étaient MM. le comte de Bonvouloir, A. de la
Rivière, Bertot, G. Villers, Niobey, de Courson , trésorier, et Robillard,
vicaire, avaient, en signant ces marchés, signé l'arrêt de mort de la pauvre
vieille Trémonde.
La ville de Bayeux protesta énergiquement, mais en vain, contre cet
arrêt. De quel droit, en effet, aurait-elle pu contrarier les projets campa-
(l) Opuscule cite, pape a 83.
- 63 -
nicides du Chapitre ? Lors du Concordat, les cloche3. comme tous les
autres objets du culte, n'avaient-elles pas été remises à la disposition du
clergé (i). Mais elle fut plus heureuse dans la revendication du timbre de
Thorloge, à la dépense de laquelle elle avait fait face, partie avec les
deniers municipaux, partie avec le produit d'une souscription publique :
elle lutta énergiquement contre le Chapitre qui voulait s'emparer indû-
ment de cette cloche, aujourd'hui notre dernier bronze historique, pour
la détruire, et ses efforts réussirent à l'arracher au fourneau destructeur.
♦Dès le 12 juillet 1857, à peine les délibérations des deux fabriques
connues, parut une chanson satirique, « La Trémonde aux Bayeusains »,
où l'auteur faisait adresser par la filleule du prince de Lorraine, le prélat
janséniste du xvnr siècle et de la duchesse de Valentinois, ses adieux de
mourante à notre population.
Nous en extrairons seulement deux couplets :
Le niveau de quatre-vingt-treize
S'émoussa sur mon dur métal
Que n'ai-je alors, de Louis seize
Partagé le destin fatal !
Dans un cataclysme fendue,
Passe encor. . . mais, par vous, vendue !
Din-don, din-don,
Laissez en paix le vieux bourdon !
J'honore et je plains le courage
De mes généreux avocats ;
Du peuple ils auront le suffrage :
Mais le juge en fait peu de cas. —
Et puis contre eux (Dieu les assiste !)
Ils ont expert et publiciste. . .
Din-don, din-don,
Laissez en paix le vieux bourdon !
Cette dernière strophe de M. G. Garnier met en relief l'état des esprits.
Différentes causes entravèrent l'action du fondeur. Octobre passa et
rien de nouveau n'était encore intervenu. Le 11 de ce mois, M. Havard
avait demandé les noms à graver sur les moules qu'il disait prêts. Il
devait, en envoyant à Bayeux les deux petits timbres sur lesquels les
(1) Loi do 18 germinal an 10.
— 64 -
quarts devaient sonner à l'horloge de l'église Saint-Patrice, récemment
construite par un nommé Gourdin, faire prendre le vieux bourdon, puis
il le laissait pour la fête de la Toussaint et disait qu'il ne l'enverrait
quérir que la semaine suivante.
Jusqu'au a mars 1858, la question des cloches dort. Le Chapitre y pen-
sait pourtant toujours, et en outre, correspondait sans bruit avec le
fondeur, puisqu'il existe, à cette dernière date, une lettre de celui-ci où
il annonce qu'il a reçu les noms à graver sur la y cloche. Le 20 mars, il
fait savoir que la Trémonde sera descendue le lendemain ; mais, sur «le
désir de l'évêque, il différa l'opération jusqu'au lundi de Pâques. Le
11 avril, on annonça la fonte des cloches pour le 15 mai : les petites vien-
draient ensuite.
La résistance de la Ville et le sauvetage de l'horloge firent modifier le
projet primitif des deux fabriques. Un nouveau marché fut conclu avec
le fondeur, le ao avril 1858. On ne lui livrait plus pour la fonte que la
Trémonde, avec quatre (1) des cinq cloches de la tour du Sud, et de ces
5.939 k. 50 de vieux métal, joint avec du métal neuf, on ne faisait plus
que trois cloches, devant peser 4.000, 3.000 et a.000 kilos. Le métal
ancien était pris à 3 fr. 30 et le neuf vendu 4 fr. 40 le kilo. Le Chapitre
devait payer le métal et la suspension de la grosse cloche et le métal
seulement de la seconde, qui serait suspendue avec les bois de l'ancienne
Trémonde. Ces deux cloches devaient être placées dans la tour du Nord.
La troisième cloche était entièrement aux frais de la paroisse, qui four-
nissait 466 kilos de vieux métal. Les ouvriers seraient payés pour les
descendre et les monter. La sonnerie était livrable en juin. Les commis-
saires nommés par la recevoir furent MM. l'abbé Capard, maître de
chapelle de la Cathédrale, Mériel Alexandre, organiste de Saint-Patrice,
et A. Delarue, imprimeur.
Le 27 avril, le vieux bourdon fut descendu et partit, sur la charrette de
l'exécuteur, rejoindre ses petites sœurs déjà arrivées sur le lieu du sup-
plice. Ce même jour, jour néfaste et fatal, la muse chérie de M. G.
Garnier lui adressait, dans une charmante pièce de vers, de touchants
adieux :
Hélas !. . . Des souvenirs qu'est devenu le culte. . .
Bayeux, à ton passé si le présent insulte,
Fulmine un désaveu ;
(1) Charlotte-Louise , 21.109 livres; Mathurine, 1.493 livres, appartenant au Chapitre.
Charlotte-Marthe, 54o livres, et Louise, 39a : propriété de la paroisse.
- 65 —
Des profanations dénonce les scandales. . .
Ton silence serait complice des vandales !
— Adieu, Trétnonde /• . . Adieu ! (i)
Le 15 mai, le fondeur envoyait le procès-verbal du poids des cloches
cassées et du métal neuf; un délégué du Chapitre assista à la couléç du
métal ; le 30 mai, on démoulait les cloches ; le 21, le fondeur, vantard et
outrecuidant, annonçait que la deuxième cloche aurait le son de celle
refondue, en 173a, pour l'horloge de Saint-Lô, un modèle d'art campa-
naire, par Brocard et Delapaix, les fondeurs lorrain» qui avaient fait
Louise-Hippolyte et Cécile ! L'événement Ta confondu !
La commission de réception fit deux voyages à Villedieu, avant et
après le 33 juin, date où la Trémonde fut levée.
Le la juillet 1858, les trois nouvelles cloches, celles qui existent aujour-
d'hui, furent bénites, en présence du Préfet du Calvados, et de leurs
parrains et marraines et d'une grande affluence de public, par Tévêque
de bonne mémoire Charles-Nicolas-Pierre Didiot.
Le 35 juillet, YEcho Bayeusain publiait une nouvelle pièce de vers de
notre sympathique poète local : c Tremebunda rediviva ».
Voici les inscriptions de ces trois cloches :
1" (diamètre 1 ■ 86 ; poids 4.300 k.) — Salve regina mater misericor-
diae. — Deo omnipotenti maximo | in honorem Sanctarum Sophi* et
Francise» | me consecravit | IL et RR. in XPO Pater Carolus-Nicolaus-
Petrus Didiot, | BajoFepus, anno Domini MDCCCLVIII : | qua* vocabul a
| à | Francisco-Eugenio-Gabriele duce de Harcourt, | legionis honorific*
praefecto, | olim | pari Francise, | neenon | apud S. Sedem legato ; | et
Sophia-Carolina-Armandina de Moges, | principis Octavii de Broglio
uxore , | mihi imposita | officio | P. Havard , | e Villadei | hic | insculpta
sunt.
3* (diamètre 1-66; poids 3.150 k.) Tu gloria Jérusalem, tu latitia
Israël.— Deo omnipotenti maximo | in honorem Sancte Johann* et
Sancti Frederici | me consecravitJJI. et RR. in XPO pater Carolus-
Nicolaus-Petrus Didiot, x Bajoc e;^* . anno Domini MDCCCLVIII : | h*c
autem mihi | Fredericus-Christophorus cornes d'Houdetot, | olim par
Francise, | legionis honorificae commendator, | ad conventum Francise
legiferum delegatus , | docto galiici imperii Instituto adscriptus | et |
Johanna-Maria-Josepha Achard de Vacognes, | vicecomitis Picot de Vau-
(*) Imprimerie Saint-Auge Durant, 1 feuille petit in-8°.
- 66 —
logéuxor, | imposuere vocabula; | quae | opificioP. Havard | eVilladei, |
hic | insculpta sunt.
y (diamètre i ■ 50 ; poids a. 100 k.) Benedicta tu inter mulieres. — Deo
oranipotenti maximo | in honorem Sanctae Marias Virginis me conse-
cravit | II. et RR. in XPO Pater Carolus-Nicolaus-Petrus Didiot, | Bajoc
epïïs, anno Domini MDCCCLVIII : | hoc autem mihi | Arcissus de Cau-
mont, legionis honorificœ eques, | docto Gallici imperii Instituto adscrip-
tus , | Societatis ad conservanda monumenta erecta | fundator, | et |
Antonia-Maria-Augusta de Mondragon | uxor | comitis Desiderii Achard
de Bon vouloir | imposuere vocabulum | quod officio P. Havard. e Villa-
dei, hic insculptum est.
Pour obtenir ces 9 450 kilos ou 18.900 livres de cloches, on avait mis
en fusion as. 000 livres de métal, dont l'alliage se composait de 78 parties
de cuivre rouge et 33 d'étain fin anglais.
Le Chapitre, qui avait fourni s. 391 kilos de métal (1), paya pour ses
deux cloches, pesant 7.360 kilos, à 4 fr. l'un, et la monture de la grosse,
4.300 kilos, à o fr. 40, 31.120 francs, dont 17.835 fr. 30 en vieux métal, si
bien qu'il ne versa en numéraire que 13.984 fr. 70 ; et la paroisse qui
donnait 461 kilos de métal (3), paya pour sa cloche, pesant 3.670 kilos,
et frais de mouton, montage, etc., 9.108 fr., dont 1.533 fr. 95 en vieux
métal et ne déboursa dès lors que 7.560 fr. 95.
Le fondeur reçut donc en métal et argent, 40.338 fr. !
A cette somme, il faut ajouter 8.408 fr. 80 de frais et dépenses en résul-
tance, payés savoir : audit Havard, pour avoir mis les cloches en place,
suivant son marché, 6.1 1 1 fr.;àCailly, entrepreneur charpentier, 1.400 fr.;
à Havard, 535 fr. ; à Boutin, 30 fr. ; à Yvory, 30 fr.
Les cloches de la Cathédrale représentent donc une valeur de 48.636
francs 80 ! ! !
« En condamnant, dit le docteur Billon (3), cet excellent instrument
(la Trémonde) à la destruction, le Chapitre a commis un acte de vanda-
lisme que lui reprochera la postérité ; mais il a aussi détruit une des pages
les plus glorieuses de l'histoire de la Cathédrale. Ce bourdon harmonieux
devait donc servir de note fondamentale à la sonnerie nouvelle ; il ne
fallait pour cela que de la science ; mais on a craint, et on avait raison que
l'œuvre moderne ne restât bien au-dessous du modèle. MM. les Chanoines
(1) Trémonde, Charlotte et Malhurine.
(») Charlotte Marthe et Louise.
(3) Campanologie, p. 63.
- 67 —
ont été bien récompensés de leurs énormes sacrifices, car les nouvelles
cloches sont sorties de leurs moules sourdes, fausses, discordantes, et
malgré l'opération du burinage qui leur fut infligée, ont-elles trouvé un
accord diatonique majeur ou mineur ? La vieille Trémonde^ œuvre des
plus habiles fondeurs du xv!^ siècle, trônerait encore en souveraine sur
les filles de Villedieu ».
Un humble porcelainier du nom de Pavie moula quelques décors de la
vieille cloche. La bibliothèque de.notre Société en possède un exemplaire^
Ces cloches à la grosse voix ont une aînée — bien petite comparée à
leur grosse taille, — Marie, fondue en 1819, bientôt centenaire, pesant
environ, croyons-nous, 400 kilos ou 800 livres, qui sonne les baptêmes
et les funérailles des humbles, convoque les fidèles aux offices de classe
inférieure et annonce quotidiennement les trois prières de V Angélus.
Elle est restée à sa place primitive dans la tour du Midi, où elle a pour
compagne la Marie de 1858, filleule de M. Caumont.
Sophie-Françoise , Jeanne-Frédérique et Marie , unissant leurs voix
pacifiques, à celle tronitruante de leur frère le canon , saluèrent, au
passage, Napoléon III, allant, le 4 août 1838, inaugurer à Cherbourg le
bassin Napoléon et de là se rendant en Bretagne. Le Souverain, dont l'in-
tervention puissante, péniblement obtenue à cause des passions et des
rivalités d'alors, sauva, en 1855, notre tour centrale du marteau des
démolisseurs artistiques , s'arrêta pour visiter notre Cathédrale. Il consi-
déra, avec intérêt, une réduction des appareils avec lesquels M. de Dion
avait tenu suspendue en l'air la couronne de Louis de Harcourt, pour en
refaire en sous-œuvre les 4 piliers, et il épingla, lui-même, sur la poitrine
de Tingénieur, une croix de la Légion d'honneur bien méritée.
DEUXIÈME PARTIE
M o « l. o a E
« Dès le milieu du xm* siècle, ...les prélats, livrés aux séductions
mondaines, aimèrent mieux user de leurs richesses, pour embellir leurs
châteaux et vivre en princes que pour remplir leurs devoirs de gardiens
du culte et de bienfaiteurs des églises. Dans les Cathédrales patiemment
continuées, nous voyons l'initiative et la direction passer aux chanoines,
moins relâchés que leurs évèques, moins nomades, et plus soucieux de
la gloire du pays, dont ils étaient presque tous originaires ». (1).
(1) L'Architecture Française et la Guerre de Cent Ans, par Anthyme de Saint-Paul. (Bull*
Mon., t. 7a, 1908, p. 370).
- 68 —
Au xiv siècle, la Cathédrale de Bayeux était dores et déjà dotée d'une
horloge.
Une Conclusion Capitulaire, du 37 juin 1408, établit ce fait d'une façon
indubitable, car, à cette date, « le Chapitre ordonne à son fabriquier
d'acheter une horloge, les mouvemens de la présente étant usés ».
Bayeux ne le cédait donc en rien, sous ce rapport, à d'autres villes de
plus grande importance et n'avait rien négligé pour s'assurer la possession
de cette nouvelle invention (1).
On peut, sans témérité, étant donné l'âge des parties respectives de
notre Cathédrale, la supposer placée dans la tour primitive du milieu.
Cette nouvelle horloge, toutefois, si la délibération ci-dessus sortit son
effet, ne dut pas y demeurer longtemps, car une quinzaine d'années
après, cette tour fut transformée pour faire place à une plus considérable.
Il fallut donc placer l'horloge ailleurs.
Le 19 février 14a;, le Chapitre allouait à son fabricier dix livres d'aug-
mentation pour la peine qu'il prend à la réédification de la tour de dessus
le chœur. (Concl. Capit.).
Le 13 septembre 1426, le Trésor versait 100 livres pour ce travail.
Le 30 juin 1437, l'évèque Habart et ses chanoines donnaient quelque
argent à la fabrique pour refaire la tour du milieu. C'était un premier
versement sur leurs souscriptions personnelles, proportionnelles au re-
venu de leurs bénéfices resoectifs.
Cette construction ou reconstruction qui, dans les Conclusions Capitu-
laires subséquentes, est dite la « petite tour *, à cause probablement de
son peu de hauteur relative, était une tour lanterne, semblable à celles
des deux abbayes de la Trinité et de Saint-Etienne de Caen, édifiée, dès
lors, pour être vue de l'intérieur, ainsi qu'en témoignent les fines sculp-
tures romanes qui la décorent au-dedans.
J'ai écrit, tout à l'heure, le mot s reconstruction » parce que les sculp-
»
tures des arcatures romanes et du bandeau qui les surmonte sont des
tores guivrés et des quatre-feuilles semblables à ceux de la nef, et par
suite contemporains de ceux-ci et antérieurs évidemment à Tan 1425. De
(1) Les plus anciennes horloges connues sont : fin xf. l'horloge de Maçdebourg, œuvre de
Gerbert. moine, devenu pape sous le nom de* Sylvestre II ; a* celle établie à Londres, en
i3**6, par Wellinçford, bénédictin anglais ; 3° celle d'Antoine, sur les dessins de Dondis,
élevée sur la tour de Paioue, après s'»ize uns ù'etuiesou de méditation ; 4° n.llc de l'Abbaye de
Wesminster, en i368 ; 3° du Palais, à Paris, en 1370 ; Ge de la Cathédrale de Sens, 1377 ; du
château de Monlargis, i38o, etc.
- 69. -
plus, les deux escaliers romans, situés aux angles S -E. et S.-O., cachés
derrière les arcatures, étaient de construction analogue à ceux des flèches
«
et devaient donner accès à des galeries plus élevées surmontant sans
doute les arcatures. (Planches XXI et XXII de l'ouvrage de M. de Dion.)
En admettant, d'autre part, avec M. Louis Serbat, réminent secrétaire-
général de la Société Française d'Archéologie, que les arcatures ornant
l'extérieur du corps carré soient de l'extrême fin du xin' siècle, on se
demande où retrouver la construction de 1425 à 1427, ou du deuxième
quart du xv% et s'il ne faudrait point la rechercher dans le bas de la
couronne ducale ou bonnet.
En dépit de l'assertion gratuite de M. de Dion (1) (évidemment mal
renseigné) que les travaux de cette tour, dont il attribue la construction
à Nicolas Habart, seul, n'auraient duré que deux ans « et que l'œuvre
aurait été terminée en 1427 *, la suite de cette étude établira que l'œuvre
de la tour médiane, ou petite tour, n'était pas encore commencée au
décès de ce prélat et que le Chapitre continua d'y faire travailler, assez
lentement et péniblement d'ailleurs. Les seuls travaux que Ton puisse
admettre avoir été terminés en 1427 sont ceux de restauration extérieure
de cette tour. Tout au plus pourrait-on concéder que les premières assises
de la tour octogonale aient été posées à cette époque.
Le 29 septembre 143 1, mourait Nicolas Habart qui termina (?) la pyramide
du Sud. En 1424, il avait donné à sa Cathédrale un jeu d'orgue pour rem-
placer le quart de jeu acquis par le Chapitre et la Ville, et placé sur une
corniche de l'arcade de la nef, par où Ton va à l'allée d'Àrthenay. Il
fonda aussi, cette même année, la bibliothèque ou librairie du Chapitre.
Le 15 octobre 1437, le Chapitre envoie des députés visiter une forêt
que Nicolas Lespicier, viconte de Bayeux, avait à vendre. Sept ans après,
le 15 mai 1446, d'autres députés vont à Lillebonne voir d'autres bois. Le
23 septembre ensuivant, le fabricier est invité à faire apporter les bois
achetés en la forêt de Valasse et le 6 décembre 1447. â les faire serrer à
Bernières-sur-Mer, où ils étaient atterris (Conc. Cap.).
Ces lenteurs étaient dues au malheur des temps pendant l'occupation
anglaise et à la difficulté des communications résultant des opérations
de guerre nécessitées par le recouvrement de Normandie. Cette difficulté
empêchait même le cours de la justice, comme l'attestent plusieurs
chartes du Livre Rouge. D'un autre côté, Zanon de Castiglione, un prélat
italien, venu de Lisieux à Bayeux, où il ne résidait pas , ne semble pas
(1) Historique de la CoMtructiou de la Cathédrale.
— 70 —
avoir eu, dès l'abord, pour sa nouvelle Cathédrale, le zèle de son prédé-
cesseur, des moyens et de l'influence duquel, d'ailleurs, il semble ne
point avoir joui auprès des princes. Ses seules libéralités furent un legs de
i 200 livres pour des obitset le don de deux chapes. (Art. 148 de l'Inven-
taire de 1476.)
Dix ans seulement après Formigny, le 10 septembre 1460, le Chapitre
charge des députés de faire achever la petite tour. D'après cette énoncia-
tion, on serait tenté de croire que le travail de cette tour était fort avancé,
sinon commencé, mais il faut déchanter, car les notes manuscrites que
j'ai sous les yeux et que fournit jadis l'aimable complaisance de feu M. le
chanoine Guérin, indiquent que le i'r juin 1470, dix autres années après,
le Chapitre décidait de chanter une messe du Saint-Esprit pour la pose
de la première pierre de ladite tour. En même temps, on prenait 380 livres
au Trésor pour faire face aux dépenses des travaux.
En 147 1 (les 15 et 30 février), nouvelle résolution d'achever cette tour
et affectation du revenu de la chapelle de La Délivrande , audit an, à
cette œuvre. Deux ans après, le 15 août , Louis XI faisait un pèlerinage à
ce célèbre sanctuaire, accompagné de l'évèque Louis de Harcourt, venant
pour la première fois en son diocèse, où ses multiples fonctions sécu-
lières ne lui permirent pas de résider d'une façon permanente.
Mais tout semblait conjuré contre les desseins du Chapitre. D'abord, ce
fut la guerre, avec son cortège de déprédations et de sanglantes horreurs
qui entrava l'œuvre commencée ; puis, la ruine et la misère publiques,
fruits de la guerre, ne permirent pas d'envisager l'issue de l'entreprise.
On sait que la majorité du Chapitre, rejetant le choix de Jean de Gau-
court, fait par les évéques d'Avranches et de Lisieux , avait élu à l'évè-
ché de Bayeux, Louis de Harcourt, évêque de Béziers, puis archevêque
de Narbonne. Pie II, en confirmant cette élection, l'avait nommé Patriar-
che de Jérusalem, en équivalence de son titre d'archevêque. Cette élec-
tion'avait évidemment été inspirée par le désir de faire profiter le diocèse
de Bayeux des richesses et de l'influence du prélat auprès du roi. Quoi
qu'il en soit, cette influence se fit attendre 16 ans durant, et ce ne fut qu'à
bout de ressources que le Chapitre y fit un discret appel.
En 1477, d°nci lassés de lutter contre la mauvaise fortune , et n'ayant
plus de ressources pour aller plus avant, les chanoines envoyèrent une
députation à leur évêque alors en son abbaye de Lyre. De retour, le 26
septembre, le fabricier, qui en faisait partie, annonça au Chapitre , que
le Patriarche prenait à sa charge le couronnement de l'édifice.
- Il -
Voici, d'aillleurs, les termes dans lesquels Nicolas Michiel, chanoine et
fabricier, qui était allé visiter (visitaverat) le Patriarche, rendant compte
de sa mission au Chapitre assemblé, formule rengagement du prélat de
payer, de ses deniers, la fin de l'ouvrage commencé :
« in mente sua destinavit, proposuit et voluit, prout perseveranter vult
et intendit, suis sumptibus et de temporalibus bonis a Deo sibi collatis,
perficcre et ad completnentum decens et honestum producere structurant
quadrate turris super chorum huius ecclesie, iamdudum et ex antiquo in-
choate, modo et forma per expert os artifices advisatis ac mature deliberatis
. . . protestando tamen quod, in hâc re, suo proprio sensu aut privata affec-
tione, nichil agere intendit, scilicet totum pondus negocii huius,.videlicet,
si fieri aut non fieri, vel, si, sicut advisatum est, aut alio commodiori
modo fieri debeat, nostro arbitrio et judicio remittendo. » (i)
Quand on scrute attentivement la pensée enveloppée dans les lignes
ci-dessus, on voit qu'il s'agit de parfaire et compléter convenablement et
honnêtement la construction de la tour carrée sur le chœur, depuis long-
temps et anciennement commencée, de la manière et dans la forme qu'ont
avisée et mûrement délibérée d'habiles artisans ; que le Patriarche pro-
teste ne vouloir rien faire en ceci de son propre sentiment ni à son goût
personnel ; qu'il laisse le Chapitre juge et arbitre en tout ce qui regarde
cette affaire, construire ou non, suivre les plans primitifs ou en choisir de
mieux appropriés.
D'où il suit que, déjà commencée parle Chapitre, la tour du Patriarche
fut édifiée non sur les plans de ce prélat, mais sur ceux du Chapitre, anté-
rieurs à la visite de Nicolas Michiel et qu'on avait commencé d'exécuter
en 1470. Ces plans, conçus sous l'influence des travaux de Saint-.Ouen de
Rouen, où travaillait Jean de Bayeux, comprenaient une couronne archi-
tecturale dite € Couronne de Normandie » dont , depuis 1470, date de la
pose de la première pierre, quelques assises avaient pu être posées.
Le Chapitre, après avoir exprimé sa reconnaissance à son évèque, décla-
ra son désir et son vœu de voir l'ouvrage qu'il avait conçu, réalisé d'après
ses plans, grâce à la volonté et à la munificence du Patriarche (3). Une
Conclusion Capitulaire décrète pour lui, en reconnaissance de son bien-
fait, des prières quotidiennes, et lui octroie sépulture dans le chœur, entre
les candélabres qui sont devant l'aigle et la clôture antérieure du chœur.
(1) Registre capitulaire, fol. 58 verso.
(*) « destderamt» atque oplamus qnatinus conceptum opus sue maria* magnifie* iargitas ad
effectuai votivum producere digactur et velit. »
- T2-
Commencé le itr octobre 1477, *e travail, exécuté aux frais de Louis de
Harcourt, fut terminé le ia juin 1479, et à cette date, le fabricier fit lar-
gesse «aux ouvriers qui ont achevé la tour de 4 livres 11 sols 4 deniers >.
Le Patriarche déboursa 4.09a livres 1a s. 6 d. (Le blé valant 1 s. 9 d. le
boisseau, cette somme équivalait à 80.000 fr.). Le 14 décembre suivant, il
mourait.
La construction dont il est ici question fut celle de la partie octogonale
qui est au-dessus du corps carré (le premier des étages en pierre qui le
surmontent aujourd'hui). Le bonnet qui couvrait le dedans de la couronne,
exécuté en charpente de chêne recouverte de plomb, fut l'œuvre du
Chapitre seul et ne fut commencé .qu'en mai 1484. (Pasques étant le 18
avril).
Les comptes de l'exercice 1483-83, par Paul Amyl, nous montrent les
chanoines faisant réparer les dégâts inséparables de toute nouvelle cons-
truction. Ils sont précieux à cause de leurs nombreux détails et de la
fixation du prix de la main d'oeuvre et des matériaux, que sauf de très
rares exceptions, le fabricier y fournit.
Jehan Bellée et Jehan de la Rue, verriniers, réparent, pour un salaire
journalier de 5 sols, les verrières de l'église : leurs serviteurs gagnent
6 deniers. La livre de verre rouge coûte 3 sols ; les plats de verre: jaunes
et blancs, 6 sols, violets ou d'azur, 12 sols. Il en est employé pour 7 livres
4 s. 3 d., de la semaine d'après le Saint-Sacrement (ai juin) à la semaine
de Saint-Ravent et Saint-Rasiphe (34 juillet). — Entre temps, de la
semaine de la my-aoust à celle du 23 novembre, les couvreurs Jehan
Gueroult et Jehan Perrine, dont le salaire, plus modeste, n'est que de
3 sols, mettent en œuvre : 1 millier de tuiles ; 5,450 d'ardoises à 15,90 et
a6 sols le mille, soit au total 6 livres a s. 3 d. ; 3.050 de latte, à ao et aa
deniers le cent, soit a 1. 1 a s. a d. ; a milliers de clou à latte, cent de clou
à gautier, demi-cent de clou renforcé et a b. desquilles (de chevilles) le tout
valant 14 s. 10 d. ; 3a pieds de festure, à 5 et 6 d., valant 16 s. 8 d., et 19
hotées de sable, 4 s. 9 d. La main d'oeuvre s'élevait à 13 1. 11 s. 6 d. pour
90 journées et demie. — Les maçons, Gaillard Guillebert, Jehan Jouet,
Jehan Le Breton, Jehan Le Roy et son fils, Guille Le Terrier, employés
de la semaine de Misericordia après Pasques (a mai) à la pénultième de
septembre, pavent la chapelle Saint-Thomas (aile droite du transept
actuel) et exécutent d'autres travaux, à l'aide de serviteurs ou manœuvres.
Ces derniers reçoivent 17 1. 3 s. 3 d. et les ouvriers 36 1. 16 s. 3 d; au
total, 53 1. 19s. 9 d. Deux milliers de petit pavement coûtent 60 s. ; le tonneau
- 73 -
de caulx (chaux) 30, 35 et même en septembre, 37 s. 6 d. ; le demi cent de
carrés 38 s. 9 d. — Raoulin ou Raulin plombeur, gagne 4 s. 6 d. ; son frère
2 s. 6 d. ; Raoulin et son varlet ensemble 7 s. Leur salaire et les fournitures
s'élèvent à 93 1. 11 s. 8 d., de la semaine du 7 juillet à la dernière de
janvier. Le détail de ce chapitre nous fait voir que : Tétain vaut 3 s., 36,
37 et 38 deniers la livre : le plomb 7 d. ; la « souldeure » 18 d.; la résine
7d.; la graisse is.et 1 s. 6 d. Le cent de clou à plomb se paie 7 d.; la somme
de charbon 4 s 6 d. ; la somme de bois 1 s. 3 d. ; la douzaine de fagots
15 d. ; le boisseau de cendre 2 s. ; « vngz, souffletz » 3 s. Les « platines de
cuivres perchotées, à mettre aux gouttières à l'entrée des housses pour
empescher les ordures », sont achetées 3 s. 1 d. et 30 d. à Cardin Le Petit,
maignen (chaudronnier).
Ce même fournisseur répara le coq de la vieille tour (du Nord) que Ton
« esteyma » avec deux livres destain. On paya 15 s. «à Cardin Bosquain
et au plombeur pour l'avoir descendu et remonté ».
La dépense la plus curieuse, et qui nous révèle qu'alors il y avait des
tombeaux monumentaux en la Cathédrale, dépense enregistrée sous la
rubrique « caulx et sablon » est celle de 3 d. c pour cire et gomme à
recoler les mains d'une sépulture en la chapelle Saint-Thomas. »
Rien n'était fait sans le conseil ou l'approbation d'hommes de l'art,
d'architectes ou (plutôt) d'experts : ainsi pour la plomberie. « Deux
plombeurs de Caen avaient visité les haultes et basses gouttières de
l'église et avoient estay jour e demy pour la cause en ceste ville » et
reçurent 5 s. 8 d.
Les 8 pans de la couronne, découpés à jour, dans le style ogival flam-
boyant, décorés d'une ornementation riche et variée, avaient été
recouverts d'une toiture provisoire, en attendant que le Chapitre eût
trouvé des ressources pour compléter l'exécution de 9on plan et faire
édifier la partie supérieure, ou couronnement qui devait être faite en
charpente de chêne, recouverte de plomb. Disons, pour justifier ou
plutôt expliquer ce changement de mode de construction, que le 33 mars
1478, le Chapitre, sous la présidence de Louis de Harcourt, avait c or-
donné que l'amortissement de ladite tour, c'est-à-dire le couronne-
ment sera fait le plus léger qu'il se pourra, de peur d'accident. »
Cette tour médiane était destinée à recevoir une horloge digne de la
magnificence de l'ouvrage et qui devait succédera une vénérable ancêtre,
usée dès 1408. Avait-elle vécu, même réparée, jusqu'en 1483, et est-ce
pour son fonctionnement qu'on payait à Colin La Perche, cordier, 5 s.
— 74 -
6 d. pour ; livres de corde pour lorloge etc ? > Dans tous les cas, à cette
date, il en existait une qui ne fut supprimée qu'en i486, quand la nou-
velle fut inaugurée, car, aux c mises extraordinaires » de 1485, on lit :
€ A deulx hommes qui ont descendu les mouvements du vieul horloge
et la chambre qui estoit rompue et mis en la plomberie, 3 s. »
Le travail d'achèvement de la tour ne comportait que l'emploi de char-
pentiers et de plombeurs ; les maçons, couvreurs et autres ouvriers ne
devaient y participer que pour des réparations ou des adaptations.
« Deulx maçons et vag charpentier, Pierre Artoys, visitèrent la tour
où se debvoit faire l'édifice » et reçurent 5 s. 6 d. « A Guille Le Terrier
et vng aultre maçon qui ont visité la tour devant que faire l'assiette de la
charpenterie, 32 deniers. » (aultres mises à cause dudit édifice.)
Les 17 et 18 janvier 1484, « les deux frères Le Savoureulx desmembrè-
rent le traistre qui estoit dans la couronne », l'aîné, à 3 s. par jour, l'au-
tre à a s. et reçurent ensemble 10 s.
Ce même 17 janvier, Robin et Thomas dits Goubot, couvreurs d'ar-
doise, enlevèrent la toiture provisoire de la tour centrale. Ils y passèrent
3 jours. Peu après, Richard Hamel, couvreur de glieu, « vacquait, par
jour et demy à couvrir un amesnagcment fait sur le petit vis (escalier) de
la couronne » et était payé de 3 s. 9 d. ; ses confrères, mieux rémunérés,
gagnaient 3 s. par jour. Cet aménagement était destiné à abriter de la
pluie un des deux escaliers primitifs des angles qui servaient aux ouvriers
à accéder à leur travail, et peut-être aussi à procurer un abri aux travail-
leurs.
Le chapitre des « aultres mises pour la despense commune » constate
l'achat, pour les charpentiers, de deux échelles, Tune de 14 pieds de long
pour servir à assembler leurs bois, de 15 deniers ; une autre (dans la se-
maine du 26 septembre) de ia pieds, coûtant 11 d. et « un greys (meule)
à aguyser les outils, 6 s. 6 d. Ils préparaient leur travail dans la cour de
la prébende d'Arry (1).
Leur chef était un nommé « Pierre Artoys, maistre et principal char-
pentier. Messieurs du Chapitre, « pour ses paines et vacations quant il
vint premier veoir et visiter et faire son devis pour le charpentage » lui
donnèrent 68 s. ; « en papier pour faire le get (dessin ou plan) de la car-
penterie », on paya 3 d. et ia d. pour deux demye-mains de papier pour
le charpentier (aultres mises) ».
(1) Bureaux du secrétariat et bâtiments continus, « au maistre charpentier pour avoir fait
nestoier la cour de la maison d'Arry où ilz ont besoigné, a s. 6 d »
- 75 -
Artoys gagnait « pour chascune semaine, feste et férié, par marchié fait
avecques luy, 33 s. t. » Disons, à ce propos , qu'aucune semaine d'ou-
vriers ne compta plus de 6 jours et demi, ce qui semble indiquer que les
ouvriers ne travaillaient pas le samedi Uaprès-midi.
31 charpentiers étaient sous les ordres de Pierre Artoys.
Colin Estienne et Estienne Lengloys , ses contre-maîtres , avaient un
salaire de 5 s., ce qui leur faisait des semaines de 27 s. 6 d.
Les autres recevaient 4 s. seulement. Voici leurs noms : Cardot Les-
cuyer, Colin Estienne le jeune , Jehan Basset, Robin Baudoin, Jehan
Gossé, ouvriers de la première heure ; — Thomas Bernard, Jehan Bris,
Gervais du Jardin, Jehan Le Masurver, Raoul Le Foulon, Johan Petit,
Colin Bris et Raoul Belin, ajoutés le 26 juillet ; — Michel Fagot ou Faget,
Johan Le Savoureulx l'aîné et Richard Le Savoureulx , ajoutés le 2 août ;
— Jehan Cabuot ouCabuel, Estienne et Thomas Danisy ou plutôt Douesy,
Thomas Rogues, Jehan Le Touzé et Pierre Lecoq, embauchés le 9 août;
— Thomas Mutel, Guille Pierres, Pierre et Jehan Le Vallet, Giret Rous-
sel, Roger Le Feyvre, Bertin Billet et Symon Artoys.
Ils travaillèrent jusqu'au nombre de 15, 17 et même 20 par jour.
La charpenterie coûta 389 1. 18 s. pour le maître de l'œuvre et les
ouvriers.
Le Ier novembre, le Chapitre en avait retenu 9 seulement, qui furent
toutefois congédiés la semaine du 8 novembre.
Le 28 octobre, « vigile saint Simon et saint Jude, en quel jour ils levè-
rent l'arbre de Tesguille, les charpentiers reçurent 30 s. » La « fisselle à
mesurer la hauteur de la tour coûta 2 s. >
« Guille du Chemin, marqueur du grant cueur, qui notait (écrivait les
notes de musique) lesantiphoniers » et était fermier (locataire) de la mai-
son canoniale d'Arry, occupée par les charpentiers , demy-an et plus,
reçut, pour cet empêchement, 60 s. d'indemnité.
« Les camyons de lostel de ville », dont Artoys et ses hommes s'étaient
servis, furent rapoinctiés (remis au point, réparés) aux frais de MM. les
chanoines, ce qui coûta 23 s.
La charpente fut terminée le 12 novembre. Toutefois, Johan Le Savou-
reulx et son jeune frère, attachaient, dix jours après, des « estrieux en fer
à lier les quatre lyans portans sur les sommiers qui portent la cloche ».
Les maçons travaillèrent, concurremment avec les charpentiers, à partir
de la semaine du 21 juin, date à laquelle ils levèrent les gouttières, —
autant que de besoin, — jusqu'au 8 décembre. H yen eut 8 : Colin Dubosc,
- 76-
Robin Jouet, Le Borgoys, à 3 s. 9 d. ; Charles Le Breton, J. Le Roy père
et son fils, Le Roy dit de Longues et G. Le Terrier, à 3 s. Ils coûtèrent
sa 1. 5 s. 8 d.
Les serviteurs, tant des charpentiers que des maçons, se partagèrent
ao 1. 7 s. 4 d. entre quinze : Girot Fermine, J. Lesleu, G. Quédeville»
J. Mitou, Robin Le Véziel, Thomas Préaulx, J. Gervais, J. Hardy, P.
Bidou, Colin Sanson, Thomas Le Roux, Patricet Martin, J. Ravenel.
Ils montaient leur pierre avec une roue à charette qui avait coûté 5 s.
(aultres mises). Deux cents trois pieds de carrel, achetés à Olivier Johan
et à Thomas Mignot, pour un prix de 153 s. 6 d., servirent vraisembla-
blement à construire la voûte plate au-dessus du corps carré et percée
primitivement d'un pertuis d'un mètre 33 c. (1) remplaçant une plate-
forme en bois, que les charpentiers levèrent fin septembre, besogne qu'ils
arrosèrent de c 18 pots de sidre à 6 d. »
Pendant que charpentiers et maçons préparaient le local où devait être
installée l'horloge monumentale dont rêvait le Chapitre, celui-ci pour-
suivait parallèlement la fonte du timbre et des chanterelles qui devaient
sonner l'heure et ses divisions et aussi la confection des mouvements.
On commença par acheter du métal. Cinq mille livres furent payées à
Antoine Lenepveu, bourgeois de Paris à raison de 13 1. 10 s. le cent,
soit 775 1. Mons. le chanoine des Essartiers, trésorier du Chapitre, vendit
une cloche de 417 livres, à ia 1. 10 s. le cent, par un prix de 5a 1. 3 s.
6 d. Le fabriquier Paul Amyl, chanoine de Colombières et curé d'Aigner-
ville, fournit 50 livres de sa vaisselle d'estain à 3 s. et reçut 7 liv. 10 s.
On y adjoignit 1.250 livres de métal, provenant de la cloche nommée
Prime sans feste (a) que Ton brisa pour fournir l'appoint de métal néces-
saire au fondeur et qu'on n'avait pu trouver ni à Mondée, ni à Caen, ni
à Saint-Lo. Charles de Neufchastel, alors évéque, permit d'aller chercher
au chastel de Nully, une serpentine (3) et 4 rouleaux de plomb qui ne
coûtèrent que le transport, soit 34 s. En négligeant le poids de cet engin
de guerre et du plomb (4), nous trouvons qu'il fut jeté au creuset 6.717
livres de métal.
Ce travail délicat était confié à « Odon, de la grant rue de Paris *,
fondeur de cloches, c qui debvoit avoir 56 1. pour fondre la cloche de
(1) Cath. de de Dion.
(a) Voir notre première partie.
(3) Pièce d'artillerie.
(4) Pour a couverture, évidemment.
— 77 —
5 milliers, façon de moulle et pour despens». On le couchait dans un
lit loué 15 s.
Cette fonte se fit au lieu ordinaire, dans la maison appartenant à la
fabrique, joignant l'église paroissiale Saint-Sauveur d'un côté et le manoir
épiscopal d'autre, bute sur les murs de la ville d'une part, et d'autre sur
une portion de terre appartenant au Chapitre, dont il y avait une partie
en jardin, jouxte le cimetière de ladite église Cathédrale, et le surplus de
ladite portion de terre des buts et côtés (1).
Les comptes du fabricier, pour cette fonte, abondent en détails fort
intéressants. Y sont portés : « Vng aiez à faire le compas (trousse) des
fondeurs, a s. 9 d. » ; « Vng Cousteau à deulx manches, a s. » ; 46 « tum-
belerées » de terre furent employées à faire le moulle et la cheminée du
fourneau et avec « le foin pour achevoir de la hourder », coûtèrent
ai s. € A vng boulengier pour cuyre la terre de l'enchapement du molle,
18 d. ». Un poinçon de 4 s. fut acheté pour faire des cuves à tremper la
terre ; l'eau y était apportée avec 3 seilles (seaux) du prix de a s. 9 d. En
piastre et foin, on dépensa 11 s. 11 d. c Vng saes (tamis) à passer la terre
et troys paelies de terre, 3 s. 8 d. ». Trois fûts de pipe et un tonneau pour
faire la fournaise, coûtèrent ao s. Une somme de charbon pour cuire le
moulle est cotée 7 s. 6 d. Mons. de Grevilly vend, pour la fonte, cinq
cens et demi de charbon pour 11 escus d'or, soit 18 1. 14 s. Quatre char-
rettées de bois sont payées 43 s. On dépense aussi une douzaine de fagots
et une syye, 3 s. Pour encercler le moulle, on acheta 6 douzaines de
cercles à tonneau à 1 s. 6 d. et 6 cercles à tonne, par un prix de 16 s. 8 d.
et une botte et demie d'osier de 3 s. Pour ragréer la surface du noyau et
le creux de la cloche, il fallut 31 livres de chanvre qui, à 6 d., montèrent
à 35 s. 11 d. ; 8 livres de grosse « fîscelle », à 8 d., coût 6 s. 8 d. ; 1 livre
de fil de fer, 10 s. et aoo despingues.
Déplus menues dépenses comprennent: 21 livres et demie de sieu
(suif) valant 31 s. 6 d. ; a quarterons de sain ; 2 livres de cire molle pour
les inscriptions, du prix de 11 s. ; 3 escuelles de boys et 1 livre de chan-
delle. 19 d. ; wng pot à feu et du clou de diverses espèces: renforcié, à
clisson, à gautier, à pion, à late, ensemble 22 s. 8 d.
On avait avancé a Odon '< sur la somme de 56 livres qu'il debvoit
(1) Deniers comptez et non rcceus (i 483-4). « Donné par Messieurs à M» Thomas Jeunesse,
neveu du M" Johan Anùriou, le terme àe la St-Jehai. flerraine passée 0484) pour les charges
quil a souffertes à raison de la fonte et des services qu'il a faietz, pour ce 4* s. »•• II- tenait à
loyer lostel de la fabrique, à sa vie, par 4 livres, aux termes St-Jean et Noèl.
- 78 -■
avoir pour fondre la cloche du poys de 5 milliers, etc., . . .10 1. 70 s. ».
Les travaux de la fonte furent commencés la semaine du 9 août 1484.
Les serviteurs Perrin, Corné, G. Le Courayer, Tassin, Le Saulnier, J. Re-
gnart, etc., y travaillèrent à certains jours de cette semaine et de celles
des 33 et 30 et dans celle du 6 septembre ensuivante pour un salaire de
4L 16 s. 3 d.
c Le sabmedy quatriesme jour de septembre que fut fondue la cloche »,
on paya « pour les gens qui servirent à souffler, 16 s. 6 d. ».
« Mangin et son fils, qui servirent ledit jour à la fonte et pour pluseurs
aultres services par luy faicts audit œuvre (eurent) 20 s. ».
Allain et Giret dits Bailleul. P. Potier, Phelippot Le Moysson, Cardin
Raoul et G. Guillebert, Emon Susanne, Raoul Bailleul et Denys Pontilz,
Gyot Carret, George de Cerisy, J. Decroc eurent pour leur paine et leurs
souffletz(io), 7 1. 1 s. 7 d.
« A 30 hommes qui servirent continuellement à souffler, le jour que
fut faicte la fonte, à a s. 3 d. (on donna) 57 s. 6 d. Michiel Leclerc, qui
y fut, par une partie du jour (eut) 16 d. ob. »
Et pour permettre à tout ce monde de résister à la haute température de
la fournaise, MM. du Chapitre octroyèrent libéralement, trop libéralement
peut-être pour la réussite de l'œuvre, ce même jour: i°aux fondeurs, 5
quartes de vin qui coûtèrent 5 s. ; a° aux serviteurs et aides « 136 pots de
sidre, à 5 d. le pot », valant 56 1. 8 d. Et cette énorme lippée leur fut offerte
dans des vases condignes, car on lit au compte cette dépense éloquente :
c pour 6 quennes (cruches) de terre pour porter à boyre à ceulx qui ser-
virent à la fonte, 3 s. 6 d. ». La dépense en pain ne fut que de 16 s. 6 d.
« Le mardy ensuivant que fut faicte ladite fonte », c'est-à-dire le 7 sep-
tembre, il fut « baillié aux fondeurs et charpentiers après qu'ils eurent
tyré la cloche de la fonte, 30 s. ». On paya aussi, c pour 86 livres de
gros desteurs à tirer la cloche hors de la fonte, qui depuys ont servi à la
tour, à 11 d., 78 s. 8 d. ».
En gens prudents, les chanoines n'avaient versé au fondeur que 10 1.
10 s. sur le prix convenu. C'était une sage précaution, car l'opération de
la fonte ne réussit point.
La cloche déterrée et mise à jour, on constata que ses «ances» étaient
faillies et que le travail était à recommencer. Sans tarder, on dépêcha
deux messagers, qui eurent 6 s. de rémunération, l'un à Saint-Lo, l'autre
à Coulomp, « quérir des fondeurs pour avoir leur opinion sur le cas ».
Ils furent très bien reçus. Le Chapitre leur offrit un souper de 10 s. et
-- 79 —
leur alloua, savoir: au fondeur de Coulomb, 17 s. et eau maistre de St-
Lo, avec lequel ils ont marchandé de fondre troys cloches, pour son vin,
34 s- »•
« Au fondeur de Paris >, le malchanceux Odon, « quant on luy a donné
congey pareequ'il s'est submis à fondre les tînterelles », on donne « 10
livres ».
MM. les Chanoines n'hésitèrent pas une seconde à tenter une nouvelle
fonte et à la préparer. Sous la mention c achat de métal pour la deuxième
fonte», le comptable constate Tachât, pour cette seconde fonte, i° de
6 tronches de bois à des gens de Renchy, pour 57 s. 6 d. ; a° de métal :
« baillié au serviteur d'Anthoine Le Nepveu, marchant de métal, sur le
prix du métal des tinterelles, 50 escus d'or, à 14 s. pièce, valant 80 livres ;
au maistre de la Monnoie de St-Lô, pour 3.400 livres de métail, 437 1.
5 s. ».
Les ouvriers semblent avoir été surveillés par missire Nicolle Le Pelley,
porté à ce compte de 1483-4. comme recevant « cent sols de gages pour
prendre la chargue que avait Bosquain (1), touchant la fabrique pour
9 mois du présent compte et pour avoir vacqué sur les ouvriers de l'œu-
vre de la tour ». Il jouissait, en outre, d'une pension de 40 s. pour la garde
des reliques. L'année suivante, il occupait encore les mêmes fonctions.
En août 1484, le Chapitre avait traité avec Johan Vie ou Vinc, horlo-
gier de Paris, sur l'œuvre des mouvemens de l'orloge par un prix de
300 livres, sur lesquelles il en avança 300. Les fournitures étaient au
compte du Chapitre. Il est évident que cet artisan fut choisi, non « parce-
que les horloges étaient trop rares à cette époque pour qu'il y eût dans
le pays des ouvriers préposés à leur construction », car nous verrons plus
loin qu'il y avait des horlogers émérites à Caen, Saint-Lô, Rouen et peut-
être aussi à Bayeux, mais pareeque, faisant grand, le Chapitre voulut
s'assurer la possession d'une œuvre de la dynastie des Vinc ou Vie, dont
un des membres, Henri, mécanicien du xiv* siècle, fut l'auteur de la
grosse horloge de là tour du Palais, à Paris.
Le Chapitre poursuivant, par ailleurs, l'œuvre de l'habitacle destiné à
l'horloge, faisait payer «: le 5* jour de febvrier (1485) à deux plombeurs
de Rouen, venus pour visiter la tour (c'est-à-dire la partie supérieure
(1) Cardin Bosquain était logé dans une chambre que nettoya G. Quèdeville, après son décès
de la peste, en février i483. On trouve au compte de cet an cet article : « Donnez à vng
prestre chappelain de Monceaulx, pour avoir estey en la maison de Bosquain, audit lieu, pour
escripre ce qui estoit deu à la Fabrique, et es toit lors ledit Bosquain malade de la peste, 2 s, »•
- 80 —
exécutée en charpente, ou le bonnet proprement dit, avant de le recou-
vrir en plomb) 10 s., et le 8 mars (suivant), à Raullin Le Roux et Raullin
Le Grant (lesdits deux plombeurs), ao s. ».
En cette année, 1484-% le Trésor encaissa 917 1. 19 s. pour l'œuvre de
la tour et de l'horloge, et la. recette générale s'éleva à 1.843 *• l& s- 7 d»
Il y avait en magasin, appartenant à la fabrique, a. 8s 1 livres de plomb.
Les deux fondeurs allèrent à Caen et à Honnefleu (Honfleur), acheter de
l'étain et du plomb. A Caen et à Rouen, ils achetèrent 17.334 livres de
plomb, au prix de 35 i/a, a8 et 30 livres, le millier. Il y eut donc ao.08;
livres de plomb mis en œuvre. On y ajouta 31a livres et un quart d'estain.
Le coût de ces deux métaux fut de 529 1. 18 s. a d. (1). L'aménage, par
eau, avait lieu de Rouen à Bernières, et le chariage, du havre de Bernières
à Bayeux, par un nommé Jehan Droé, qui reçut 4 1. pour 4 voyages de
son harnois.
On acheta le clou à plomb chez Manourry « féron » à Livarot , par les
prix de 8 s. le mille, pour le simple, et 16 s. le c renforcié » ; 9 milliers
de clou à gautier, coûtèrent 88 s. ; 18 1. furent remises à Denis Pontilz
« pour acheter un millier de fer pour les ouvrages de l'église ».
Voici les noms des ouvriers employés à la plomberie : Raullin Le
Grant, qui, avec son varie t-aprentif, gagnait 8 s. 6 d. par jour ; Raulin
Le Roux, son frère, a s. 9 d. ; G. Fillastre, 5 s. ; J. Blouaiz, Raoullin Gail-
lart et Pierres Le Grant, 4 s. Us besognèrent de la semaine du 11 avril
au 4* jour de la première de novembre. Ils employèrent plus de 20 som-
mes de charbon qui coûtèrent 7 1. 10 s. 7 d., et 38 fûts de pipe et 3 muys,
du prix de 9 1. 9 s. 1 d. La table à jeter le plomb, formée de a aez de
chesne et de fou (hêtre), coûta 5 s. et c le boys ront pour faire les quatre
pieds de ladite table, aa d. ».
Les plombiers, qui, le icr mai 1485, avaient reçu 15 d. de gratification
pour avoir planté le mai, n'allaient pas vite en besogne, si bien que le
lendemain. 2, le Chapitre prenait une Conclusion nommant un commis-
saire pour faire achever ia couverture de l'horloge au plus vite. Le 11 oc-
tobre 1485, le travail des plombiers était terminé.
Une lacune regrettable dans le compte du 3 février 1484 au 3 février
148;, chapitrée achat de boys pour l'œuvre de la tour», nous empêche de
pouvoir nous rendre compte d'une dépense de 33a livres 5 s. 8 d., diffé-
rence entre le détail connu et la dépense totale , déduite des totaux du
compte du fabricier. Les travaux exécutés pendant cette période par « les
' (1) Achat de plomb el d'estain.
- 81 -
menuyers et charpentiers » se lisent au chapitre de la dépense commune :
« grosses perches pour faire les eschaffaux à la tour tant pour les char-
pentiers que plombiers, payé à plusieurs foys, 14 s. 6 d. ;. mise en œuvre
pour barder ou border la plate-forme de 28 aez de bois, valant aa s. 6 d. ;
17 aultres aes pour plancher ladite plate- forme, du coût de la s. 9 d. >
Ces ouvriers ne fabriquaient pas leurs échelles, car Tachât de cinq de ces
ustensiles est chiffré par 33 s. 11 d. (1).
Tout était donc prêt pour recevoir l'horloge. « Une nouvelle Conclusion
Capitulaire, du 15 juillet 1483, décida qu'il serait envoyé un exprès à Pa-
ris, pour obliger l'artisan qui fait les mouvements de l'orloge à les ache-
ver. Me Robert Le Ber reçut 15 s. pour ce voyage de Paris , d'où il rap-
porta des nouvelles certaines du mouvement. >
Puis on envoya chercher le fondeur. Me Germain Achart alla « à Rênes
en Bretaignes, devers lui », et fut payé de 34 s. (1). Ce fondeur était le maître
de Saint-Lô, momentanément occupé, dans la province limitrophe, à des
travaux de son art.
Cet habile artisan se rendit de suite à Bayeux et dans la 4e semaine de
juillet, on commença à s'occuper de la a® fonte. Le fondeur reçut ao s.
de vin « quant fut faict le marchié avecques luy de fondre la cloche de
lorloge pour la ire fois » (a).
On commença par déterrer la cloche faillie : elle fut deffouie. . . cassée
et dépichée » par 5 hommes qui eurent en paiement 5 s. 1 d. (1). On
dépensa 11 d. en fagot pour allumer le feu pour rompre les pennées de la
cloche faillie. On ajouta à ses débris 30 livres de métal, achetées « au
greffier des esleux, 75 s. et d'autre métal venu de Longues, dont l'apport
coûta a s. 6 d. et qui paya 8 d. au poids le Roy. Or, le taux de ce poids
étant de 3 d. par 100 livres pesant, ce métal venu de Longues devait peser
dans les a6o livres (a).
Tout ce métal fut pesé sur place, car nous nous lisons dans cette même
€ dépense commune » que l'on paya à deux serviteurs de Chrestien (le
préposé au poids le Roy ?), a s. pour avoir apporté ce poys à la fonte et
3 d. pour le reporter (1).
Le métal prêt, on s'occupa du four. Un maçon passa a j. et demi à le
réparer ; a hommes lui aidèrent à en relever l'astre : leur salaire, compris
celui de Renard Jacques qui aida à charger la pierre, fut de 12 s. 8 d.
(1) Dépense commune.
(a) Mises pour la fonte des cloches.
- 82 -
« Quatre faez de vaulles et deulx faez de pieulx pour faire le fourneau
pour affiner le métal, coûtèrent 5 s. 6 d. ; vng aultre faiz de pieulx pour
ledit fourneau, 7 s. » (1).
«A3 hommes qui ont vuidé la fosse pour faire le moulle » on donne
« 5 s. 6 d. A deux menouvriers pour 4 jours à tirer les terres de la fosse
et à battre les fondemens du fourneau et les terres du mole et à amener
de la pierre, à 33 d. chacun, 14 s. 8 d. » (1).
Il fut employé, tant pour la façon du premier moulle (celui de Prime
sans feste) que pour commencer le deuxième (celui de l'horloge), 36 char-
retées de terre, du prix de 36 s. ; 13 autres servirent à enterrer le molle
de cette dernière cloche, coût 13 s. (1 et 3).
33 d. furent payés au maçon qui tailla la pierre et assit le fond du moulle ;
on dépensa 33 s. 8 d. de bourre pour mesler parmi la terre des molles et
en graisse pour graisser le moulle (1).
Une règle au fondeur pour dévaler la terre à la fosse est cotée ia d. ;
deux aez pour lui faire un compas, 3 s. (1).
« A deux menouvriers qui aidèrent à faire le moulle de la deuxième
fonte et administrer matières à place », on donna « 33 s. » (1). c Huit
cent œufs » furent employés « pour faire la chape du second moulle de
l'horloge » coût : « 33 s. 4 d. ». « Cercles à tonne et osier pour lier la
chape de ladite cloche » s'élevèrent à « 18 s. 1 d. », auxquels il convient
d'ajouter « 16 livres de fil de fer et 4 livres de fiscelle pour lier le molle,
à 3 s. 6 d., total 47 s. 4 d. ; et 1 1 s. pour « piastre pour faire les ances et
lier la chape par le bas (s). »
La cloche devait porter les armes de l'église et celui qui les grava reçut
pour sa peine 4 s. (3).
Le combustible pour la fonte et l'affinage du métal nécessita une dé-
* pense de 9 1. 8 s. (3). Le jour de raffinage, MM. du Chapitre payèrent
« 36 s. pour le desjeuner et le disner du fondeur et de ses serviteurs » (3)
à lui fournis par ledit Chapitre. Le compte en nomme quatre : Phelippin
Gilorey (3), Vincent Marie qui enfonçait le métal, Jacquet Mangin et
Cardin Raoul (3). D'autre part, il fut payé « à Robinet le Barbier (un
aubergiste sans nul doute) pour la despense du fondeur et des hommes
qui estoient avecques lui durant la fonte pour luy aider, 30 s. a d. », et
« pour leur disner, quant fut fondue l'horloge, 34 s, 6 d. » (1).
(1) Dépense commune,
(a) Mises pour la fonte.
(3) Mises extraordinaires.
- 83 -
« Henry Gohier * reçut « pour diverses matières prises de luy pour la
fonte, 50 s. 10 d. » (1).
La fonte eut lieu la troisième semaine d'août. Elle était réussie cette
fois.
«A4 serviteurs qui ont aidé à enterrer et déterrer la cloche, etc., on
donna pour 5 jours, 35 s. 8 d. » (1).
Le maître fondeur reçut 80 livres, dont il donna décharge, pour avoir
fondu les cloches : Prime et l'horloge (2).
Les charpentiers et plombiers eurent 20 s. pour leur dîner le jour
qu'ils levèrent la cloche : 6 pots de sildre furent offerts aux compeignons,
pour 3 s. et Richard Le Savoureulx, qui leur avait donné un coup de
main, fut gratifié de 3 sols (1); 4 serviteurs reçurent 35 s. 8 d. pour 5
jours à aider à déterrer la cloche (1).
Cardin Raoul, escura la cloche avec « 2 paires de vieulles cardes », 4 s.
et eut pour son salaire 3 s. 8 d. (3).
La cloche fut amenée de la maison de la fabrique en l'église par Savou-
reulx et autres qui eurent 5 s. pour leur dîner (1). Trois serviteurs, G.
Quédeville, Girot Fermine et Philippe Gilorey, qui avaient travaillé 5 j.,
la quatrième semaine d'août, pour 27 s. 6 d., reçurent un salaire adéquat
pour avoir « vacqué 5 j., tant à monter les cloches que à faire et deffaire
les eschafaux, la première semaine de septembre (4). Ce fut, en effet, cette
semaine que les charpentiers montèrent la cloche en place, à l'aide d'un
cable pesant 459 livres, à n d. la livre, payé à Perrin la Coille, 21 1. »
(5), pendant que Me Biaise Liégart disait une messe devant lesdits charpen-
tiers, laquelle lui fut payée 5 s. (1). Trente-cinq sols de vin furent alloués
aux charpentiers pour cette pénible opération (1). Il fut dépensé 3 s. 6 d.
en graisse pour oindre leurs engins et la ferraille de la cloche et en
leviers fi).
Les tinterelles, fondues par Odon, avec le métal fourni par Antoine
Le Neveu, au serviteur duquel nous trouvons trace d'un versement de
80 livres (compte 1483-4, achat de métal pour la deuxième fonte), furent
montées en même temps que le timbre.
La cloche avait été hissée par un pertuis ouvert par Go bot et son cora-
(1) Dépense commune,
(a) Mises pour la fonte.
(3) Mises extraordinaires.
(4) Salaire de serviteurs.
(5) Dépense en cordage.
- 84 -
pagnon, couvreurs d'ardoise, dans la toiture de la chapelle Saint-Thomas
de Cantorbéry (2 journées de deux hommes, à 3 s. = 12 s.) et recouvert
par eux, la semaine suivante, avec l'aide d'un manouvrier, pendant
5 jours (30 s. pour les deux premiers et 9 s. 2 d. pour l'autre), au total
43 s. 14 d. (1).
Les maçons et charpentiers travaillèrent à préparer la suspension de
la cloche cette seconde semaine de septembre, aidés des trois serviteurs,
dénommés ci-dessus et d'un autre, qui reçurent pour 5 jours de travail,
36 s. 8 d. (2).
« A Cardin Raoul et Mougin (le premier, fèvre ou serrurier, le second
charpentier), pour avoir perchié (mis à sa place) la cloche, par marchié
fait », il fut d'abord versé « 70 s. », somme à laquelle s'ajoutèrent 25 s.
qui leur furent alloués en outre, très vraisemblablement à cause du bien
fait du travail, ou encore de sa difficulté (3). Le timbre était suspendu
entre les piliers de la tour, puisqu'on employa trois pièces de futaille,
coût 9 s., à border les piliers d'entour la cloche (4).
Pour mettre en place cette cloche de 5 milliers, il avait fallu défenestrer
une des huit baies de la couronne. Johan Le Roy, maçon, la rétablit, aidé
de G. Le Terrier. Il y fut dépensé pour 4 1. 16 s. 10 d. de carrel acheté à
Olivier Jehan de Coullonbiès; et une tombe de pierre achetée de Richart
Lombart et mesurant 14 à 15 p. de carrel, payée 12 d. (compte de 1485-6)
« pour aider à refaire les fenestres de la tour». (5).
M* Jacques Le Roux, maçon, venu visiter les édifices de l'église, eut,
pour son voyage 68 s., et, en oultre, un escu d'or, de la valeur de 34 s. » (3).
Les 24 et 29 août 1485, deux Conclusions Capitulaires avaient ordonné
au fabricier d'acheter 1.000 livres de fer d'Espagne pour les mouvements
de l'horloge et de faire donner deux lits au susdit artisan (Johan Vinc)
c qui promet de demeurer en cette ville jusqu'à ce qu'il ait achevé lesdits
mouvemens ». On le logea dans la maison d'Arry, et il fut payé 30 s. à
M. de Saint-Martin qui en était le procureur (6).
Cardin Raoul fournit « deulx poullyes de cuivre pesant 4; livres, et
17 pallettes en quoy tornent les roes desdits mouvemens, et 30 petites
(1) Ardoise et couverture,
(a) Salaire de serviteurs.
(3) Mises extraordinaires.
(4) Mises pour la fonte.
(5) Salaire de maçons et carrel acheté.
46j Mises pour les mouvemens dudit horloge.
- 85 -
poullyes pesant 4 livres, par marchié faict, à a s. 6 d. la livre », pour
« ia 1. a s. 6 d. ». « L'horlogeur pour plusieurs mises par luy faictes à
Paris, à raison de deulx anges, hommes d'armes, poullyes et cadrans et
pluseurs aultres besoignes >, fut remboursé de « 104 1. 3 s. 9 d. ». Il reçut
aussi pour « huylle d'olive pour oindre les mouvemens pour le rouil,
as.» (1), et pour fil de fer acheté par luy « à Caen pour les tintrelles,
ia s. 6 d., et pour 9 livres de même fil, pris au même lieu « pour para-
chever la sonnerie » 33 s. 6 d. (1); on paya « à Colin le Sevrey pour
peser lesdits mouvemens au poys du Roy en l'église, 10 s. 1 d. » (1).
« L'heure était sonnée, dit le manuscrit Regnault, par un jacquemart :
deux personnages bardés de fer qui se portaient des coups qui tombaient
sur un gros timbre et marquaient ainsi les heures ». Ils étaient dans des
niches, puisqu'il fut acheté c ung sassis à estouper les pertuys où estoient
les gens d'armes, par un prix de la d. » (2). Il fut donné « au maistre des
mouvemens quant fut assis le premier homme d'armes, pour ung pot de
vin à boire en hault, 18 d. (3) ; pour ung gallon devin, la vigille St-Martin
(10 nov.), 3 s., et pour « ung (autre) gallon de vin, quant les mouvemens
furent assis et que les heures sonnèrent (35 déc), 5 s. » (1).
La 3e semaine de novembre, G. Quédeville et Girot Fermine aident,
dans sa besogne, le maistre des mouvements pendant 6 jours, pour 2a sols.
La 4e semaine, ils ne font que deux jours et demi et reçoivent 9 s. a d. La
ire semaine de décembre, un autre Serviteur fit a jours, payés 3 s. 8d. (4).
L'horloge, installée dans ses parties principales, à cette date, ne reçut
ses contrepoys, que Raoullin Le Grant, plombier, et son varlet firent en
une journée, pour 8 s. 6 d. (5), que dans la 3e semaine de décembre. Ils
dépensèrent 13 d. pour allumer leur feu et en chandelle (3). Ces contre-
poys étaient suspendus par 7a livres de cordages, d'une valeur de 66 s.,
achetés de Perrin La Coille. Il y avait deux contrepoys : un grant et un
petit, témoin, au compte de 1484 à 148^, cette mention (6) : « pour une
hache, qui fut rompue en apétichant le grant contrepoix de lorloge, a s.
6 d. ». Le cordage passait à travers un pertuys, créé dans la voûte par le
maçon qui aidait les plombeursetquilui fut payé 3 s. 8d. (compte de 1485
(1) Mises pour les monvemens dudit horloge.
(3) Achat de bois à mesrien et de aesserie (1 485-6).
(3) Despeose commune.
(4) Sallaire de serviteurs.
(5) Sallaire de plombcurs.
(6) Mises extraordinaires.
- 86-
h i486) (1). Il fut dépensé en plâtre 12 s. 6 d. Vingt aes de bois furent em-
ployés à faire les couvercles des 00s des voûtes et coûtèrent 15 s. Neuf
autres aez et deulx crostes espesses, du prix de 10 s. 9 d., servirent à faire
la chambre des mouvemens ; dans cette chambre, on plaça une eschielle
de 15 deniers. Et pour bien mettre l'horloge nouvelle à l'abri des indis-
crets ou des voleurs, on fit faire une clef neuve et changer les gardes des
huys de la montée de la tour (2).
En 1484-5, on payait à G. Quédeville et Girot Fermine, 2 s. pour avoir
mis ens (renfermé) le boys qui estoit en la maison de la fabrique, lequel
on embloit (volait) (5), et le 2 février i486, les chanoines des Essartiers, de
St-Martin, et le fabriquier ne trouvaient « rien » dans les offrandes à
N.-D. sur le tref et à la chapelle sous terre « pour ce que les boettes ont
estey rompues et desrobées ».
Le painctre et Raoullin Le Grant eurent 20 s. pour avoir assis l'ange
sur la tour (2). Cardin Raoul vendit 72 s. huit flouettes à mettre sur les
huit petits piliers de la tour (2). On paya « à Pierres Hardy, pour dorer
la pommette et rayons (les huit nervures ou crestes montans des huit
angles à la claire-voie) de ladite tour et paindre le demourant du bonnet
de fleurs de lis de blanc et de noir, par marchié fait avecques luy, par
Messieurs les Commissaires, par le prix de 24 escus d'or du prix de 24 s.
pièce, 40 1. 16 s. ; pour avoir doré l'entrepied dentre lange et ladite
pommette, par marchié, 6 1. ». Et comme il se plaignait « d'avoir perdu
aux marchiés dessus dis » on lui donna une gratification de 4 1. 10 s. (3).
Pour exécuter son travail, le peintre était placé dans une « tente ou
pavillon » tendue « entour ladite pommette * sur un grand cercle et de
plus petits, du coût de 4 s. 1 d., et cousue « en fil de corde à erbaleste *.
105 s. d'un article de ce compte sont alloués «r pour avoir refreschy la
paincture du Chapitre et l'ymage de S1 Soupire et de S10 Catherine et pour
avoir painct 4 des piliers de la tour ». « Demy quarteron de feuilles d'or
pour dorer le soleil qui montre les heures au cadran comme à l'horloge du
Palais à Paris, construite, de 1370 à 1380, par Henri de Vie qui, logé dans
la tour du Palais, recevait 6 s. parisis par jour, — fut acheté 4 s. 6 d. (4).
« Troys ouvriers du mestier dorlogerie, lun de Rouen, les deulx aultres
(1) Sallaire des maçons et carrel achaté.
(a) Dépense commune.
(3) Mises pour la doreurc et paincture de la tour.
(4) Mises pour les mouvemens dudit horlog-c.
(5) Salaire de serviteurs.
- 87 —
de Caen et de St-Lo », envoyés quérier par messagiers spéciaux, vinrent
visiter ledit horloge et il leur fut « baillié pour toult, par le Chapitre,
16 1. i s. 7 d. » (i).
L'ouvrage vérifié et .accepté par eux, le Chapitre paya « à Johan Vinc,
Thorlogeur de Paris, pour parpaye du premier marché fait avecques luy,
montant à la somme de 300 livres, donc a esté par mon prédécesseur (dit
le fabriquier Boutin), payé aoo livres et le résidu montant à cent livres
payez par moy audit Vinc par pluseurs foys, 100 livres » ; à ce prix
convenu, « pour ce que lesdits mouvemens excédoient le devis dudit
marchié. . , par Conclusion du Chapitre on ajouta cent livres » (1).
Cette horloge semble avoir été inaugurée pour le jour de Noël 1485. A
balancier, comme toutes celles antérieures au xvie siècle, elle se compo-
sait, comme elles aussi, de deux corps de rouages extrêmement simples.
Le premier, celui des heures, ne comportait que trois roues : celle qui
supportait le poids et le contrepoids, dont l'un monte, pendant que l'au-
tre descend ; celle qui portait l'aiguille indicative des heures, au nombre
de 24, et enfin la roue de rencontre, dont les dents taillées en rochet
entretenaient le mouvement oscillatoire du balancier nommé folîot. La
sonnerie avait aussi une roue motrice qui portait le poids et le contre-
poids : elle engrenait dans un pignon fixé au centre dune autre roue,
appelée chantore, laquelle entraînait dans son mouvement de rotation le
volant, modérateur obligé de tout rouage de sonnerie. Les chevilles ou
brochettes qui servaient à lever le marteau frappant les heures sur la
cloche étaient placées à l'extrémité du diamètre de la roue motrice et
perpendiculairement à son plan.
Nous avons vu plus haut qu'à Bayeux, l'heure était frappée par deux
hommes d'armes. Ils étaient mis en mouvement par un mécanisme spé-
cial actionné par la roue motrice de la sonnerie. C'est évidemment pour
ce perfectionnement que les chanoines gratifièrent Jehan Vie de 100 livres.
L'horloge amoureuse^ de Froissart, dissèque par le menu une horloge
ainsi composée.
Dans la première semaine d'avril i486, les menuisiers et charpentiers
commencèrent à finir la tour, c'est-à-dire à exécuter la claire-voie et le
bonnet proprement dit. 11 y en eut treize d'employés : Phelippin Gires, à
4 s. 6 d. ; Phelippin Le Breton, à 3 s. 9 d. ; J. Cécile et son fils, le premier
à 3 s. 4 d., le second à 3 s. ; J. Le Bouchier et son fils ; J. Cardine et
son fils; J. Pinot et son fils ; J. Le Savoureux ; Pierres Le Coq et son
(1) Mises pour les mouvemens dudit horloge.
- 88 -
fils, ces derniers à 3 s. Ils reçurent, ensemble, un salaire de 104 1. 10 s.
10 d. (1).
Cette première semaine d'avril, J. Cécile et son fils vaquèrent « à doler
et à syer le boys qui estoit au cymetière Saint-Sauveur ». La semaine
ensuivante, les charpentiers le montèrent « sur la voulte» (1). J. Miton, un
serviteur, y aida deux jours et fut payé, à 22 d. par jour, 3 s. 8 d. (2). Ils
terminèrent leurs travaux à la fin de la 4e semaine d'août, après avoir mis
en œuvre pour 24 1. 10 s. 8 d. de bois à mesrain et de aesserie, acheté à
un charpentier de Castillon. à Michiel Le Coquu de la Bazoque, à Phelip-
pin Gires, à Pouchet et à M. (le chanoine) des Essartiers. Le détail nous
indique l'emploi de « huit planches fort larges et espesses pour l'alée de
la galerie (claire voie) de la tour de tout hault» ; d' « une pièce achatée
pour faire des hanches à porter les planches de ladite galerie avecques un
long sassis », de « 12 claes et 16 perches à faire porte-mains, 7 s. 6 d. » et
d'un autre * sassis à estouper les pertuys où estoient les gens d'armes » (3).
Les charpentiers qui syèrent le bois du cymetière eurent, pour leur
vin, 2 s. 6 d. (4).
Quand leur travail du bonnet fut achevé, 10 s. de vin furent octroyés aux
ouvriers du bois, ou charpentiers (5). Ce fut la dernière semaine d'août.
Pendant les trois premières semaines de juillet, Gilorey et deux com-
peignons passèrent 16 jours « à nestoier les goutières et aux tours de
l'église, et à 22 d. par jour, reçurent 41.6 s. 2 d. Gilorey « nestoia (aussi)
au clouaistre et amassa à place terre et pierre pour faire le fourneau
aux plombeurs », pendant 4 j. pour 7 s. 4 d. (2).
La 26 et la 3e semaine du même mois, Brasart et un autre couvreur
réparèrent successivement les couvertures et reçurent 40 s. 6 d. ; le pre-
mier, pour 9 j. 1/2 de travail, 28 s. 6 d., et le second, pour 4 j. seulement,
12 s. ; 3 jours de serviteurs, à 22 d., coûtèrent 5 s. 6 d. (6 et 2).
Les maçons, servis par Girot Fermine, payé 6 s. 5 d., estoupèrent « les
troux d'entour la couronne » pendant 3 j. 1/2 (2).
Ce fut au tour des plombiers d'apporter leur concours à l'achèvement
de la tour. C'était un concours artistique, car le plomb employé fut l'ob-
•
(1) Salaire de menuyers cl charpentiers.
(9) Salaire de serviteurs.
(3) Achat de bois à mesrien et de aesserie.
(4) Dépense commune.
(5) Mises extraordinaires.
(6) Ardoise achatée et salaire de couvreux.
- 89 -
jet d'ornements spéciaux, tels qu'on en usait alors dans la construction
des basiliques : imbrications, relèvement en bosse, crestes, etc. « Pour
3 sommes de boys sec à jetter les crettes en moulle, 4 s. 6 d. ». Le Cha-
pitre s'adressa à des artistes. « Robinet Eloy, plombier de Rouen, venu
pour voulloir marchander à Messeigneurs » avait reçu 10 s. Associé à
Raoullin ou Raoullet le Grant, il entreprit le travail. « A Robinet Eloy et
Raoullin Le Grant, plombeurs», porte, sous la rubrique «salaire des
plombeurs», le compte du fabricier, « par marchié faict pour parachever
de leur mestier la couverture de la tour, comme appert par la cédule du
marchié, 130 livres ». « L'obligacion du marchié, écrite par Jehan Rosel,
coûta 33 d. Les plombeurs reçurent « pour vin du marchié, 10 s. 1 d. » (1).
Ils commencèrent à travailler la première semaine de septembre. La
fonte semble avoir eu lieu en haut, au risque d'accidents possibles, car
nous voyons payer « 4 s. à 4 hommes qui ont aidé à monter le plom à la
fonte » (a) et « à vng homme qui a aidé à monter le plomb à la fonte,
21 d. » (1).
A ne compter que le plomb et Tétain achetés en dernier lieu de février
1485 à février i486, il fut mis en œuvre 38.250 livres du premier métal,
à 33 et 36 livres le millier, et 540 livres d'estain à 13 1. 10 s. le mille (3),
qui coûtèrent 793 1. 3 s. 1 d. Le combustible employé comprend 13 som-
mes de bois vert, pour 14 s. 6 d. ; du bois sec pour 4 1. 10 s. 1 d. ; 53
sommes de charbon de bois du prix de 1 s 1. 13 s. 6 d. On usa de sept
pièces de futaille et de neuf pipes, payées ensemble 78 s. 6 d. (les pipes
à 4 s. éd., les futailles à 5 s. 1 d.). Il fut en outre fourni pour 10 s.
« d'estoupes et de couytil (1) ». Le clou à plomb, ordinaire et renforcié,
fut payé à Girot Carrel 15 1. 11 s. 4 d. pour plus de 9 milliers (4).
Les plombiers reçurent au cours de leur travail : « vin . . .quant com-
mencèrent getter en table, 11 d. ; vin . . .quant fut assise la première table
de la couverture, 3 s. 9 d. » (1).
Le prix de leurs outils est assez curieux : « un saes à passer le sablon,
15 d. ; pour 3 eschielles de 13 p. de long, 6 s. 6 d. ; pour 3 cannes, 11 d. ;
pour 3 seigles, tant pour les plombiers que pour les carpentiers, 4 s. ;
en cercles et osier pour relier une quaque aux plombiers, 18 d. ; pour
une rondelle pour les plombiers à mestre l'eau, 1 s. 6 d. ; pour une quenne
(1) Mises extraordinaires,
(a) Salaire de serviteurs.
(3) Achat de plomb et d'estaio.
(4) Ferronnerie et clou achate.
- 90 -
à mestre de l'eau pour les couvreulx; 5 d. ; vng arroseur à moullier le
sablon, 12 d. (1) ».
Le travail semble avoir été fini, dans quinzaine, car la 3e semaine de
septembre, Johan Le Savoureux abat les eschaffaux d'entour le bonnet,
auxquels on avait employé 1 livre de ficelle et 23 de landon, coût 13 s. 4 d.
(a) et reçoit 6 s. ()). Ensuite, deux serviteurs, moyennant 8 s. 4 d., pas-
sèrent 5 j. à parnestoier les gouttières, tant hault que bas; un autre
ramassa les cendres de dessus les voûtes -et celles de Testain et les porta au
fourneau, pour 2 s. 8d.; à 1 serviteur pour a j.à parnestoier les goutières
et ramasser les rognures de plomb et ensuite 3 j. la 4e semaine de sep-
tembre, 9 s. 2 d. ; « audit serviteur pour servir le maçon qui besoigna
entour le cadran et pour nestoier les gouttières d'après, 1 j., 22 d. » (4).
On commença par fondre les rognures de plomb, puis les cendres. On
acheta une pouche de 3 boisseaux, val. 3 s. pour porter celles-ci à la
rivière, pour les laver, dans une corbeille (11 deniers), à un quai {3 s. 8 d.).
« Au frère de Raoullin, pour avoir lavé lesdites cendres et jette le plomb
en table, par marchié, 55 s. ». Celui qui les fondit, adoucies avec de la
graisse, eut un pot de vin et un pot de sidre, de a8 deniers (1).
« Les plombeurs pour avoir lavé les derraines cendres et nestieures et
rongneures du plonc auxquelles se sont trouvées 800 livres de plomb et
160 livres de soudeure et pour les avoir gettées en table » eurent «r ao s. ».
Ils reçurent donc en tout 131 1. 10 s. 1 d.
Robinet Eloy étant tombé malade pendant les travaux de couverture,
il lui fut « donney par MM. du Chapitre, comme appert par mandement
en faveur de la maladie dudit Robinet, 70 s. ». Il fut remplacé par le frère
de Raoullin (1).
Le 4 octobre, l'ouvrage étant accompli, les plombiers turent gratifiés
de 17 s. 5 d. (1).
« Le fils de Johan Le Roy et son compeignon vacquèrent un jour et
demi à asseoir les potences qui portent les goutières de pion, pour getter
l'eau hors le bonnet, et reçurent 11 s. (5).
L'œuvre de la plomberie fut visitée par deux plombiers de Caen, man-
dés par MM. et il fut donné à chacun 15 s. (1). Phelippot Brasard, de
(i) Mises extraordinaires.
(2) Despense en cordage.
(3) Salaire des menuyers et charpentiers.
(4) Sallaire de serviteurs.
(5) Sallaire de maçon.
— 91 —
Trungy, et son compeignon travaillèrent encore aux couvertures : 4 j. la
4e sera, de juillet ; 3 jours la 4e d'août ; 3 j. la 2e de septembre, et 3 j. la
3° et furent payés 4 1. a s. A ces réparations et à celles de juillet précé-
dent, il fut employé 5 milliers d'ardoise, à 30 s., achetées de J. Quentin,
de Balroy (1).
Denis Pontilz était le feronnier du Chapitre : il gagna, cette année,
43 1. 6 s. * pour la besoigne par luy faicte de son mestier » (2).
Nous trouvons, dans ce compte (fév. 1485 à fév. i486), les dépenses
suivantes concernant le cadran de l'horloge : « cinq grands sassis à faire
les tiénons pour le couvrir, 6 s. 3 d. (3) ; à J. Le Savoureux, pour en
abattre les alleurs, 5 s. 6 d. (4) ; au varlet du plombier, « pour descouper
et nestoier les gouttières de dessus, n d. (5); au fils J. Le Roy, «pour
avoir besoigne entour », 3 s 8 d. (6), et à son serviteur, 22 d. (2) ; en chan-
delle pourveoir à «asseoir les verges du cadran» et achever ledit œuvre,
17 d. (septembre i486) ; 1 échelle pour le mouvement du cadran, 16 d. (5).
Le cadran était-il entre les deux tours pyramides ? Ce paiement fait
en septembre i486 le laisserait croire : « à Gyot Carrel, pour vng cent de
clou renforcié à refaire la closture d'entre les deux tours par où on pou-
vait aller aux verges du cadran, 2 s. 4 d. (2). Ce cadran avait un soleil
tornant au vent, payé 10 s. à Cardin Raoul, le ferronnier serrurier; et qui
fut dore pour 50 s., par Perrin de la Porte, peintre, qui peignit aussi le
cadran, par atachement (7).
La 3e semaine de septembre i486, on paya au même « Cardin Raoul,
pour 8 bannières ou flouettes, à mettre sur les 8 piliers de la clère
voye, à 6 d pièce, 48 s. ; au même pour 8 auitres flouettes, à mettre sur
les auitres 8 piliers de au dessoubs, 48 s. ; à Perrin de la Porte pour avoir
painct les dites 16 flouettes, en devises armoiries, par marchié faict, 4 1.
8 s. ; à Jeh. de la Rue, pour avoir painct ladite tour, en dessoubz du bon-
net, par marchié faict, 25 s. (7).
Deux horlogeurs de Caen, mandés par Messieurs du Chapitre, à cer-
taines fins, reçurent 30 s. pour leur examen ; et Joh. Vinc, pour la par-
(1) Ardoise achatée et sallaire de couvreulx.
(2) Ferronnerie et clou achaté.
(3) Achat de bois mesrien et aesserie.
(4) Sallaires de serviteurs.
(5) Mises extraordinaires.
(6) Sallaires de maçons.
(7) Mises pour la pa inclure de la tour.
- 92 -
paye de son marchié d'avoir fait les mouvemens, 35 1., ce qui porte son
salaire pour la confection de l'horloge à 43; livres ! (1)
Quand la nouvelle horloge et la tour eurent été visitées et reçues par
M' Jacques Le Roux, maçon, honoré de 6 s. 6 d. ; quand il eut agréé le
nouvel édifice, pour un autre honoraire de 35 s. ; « deulx hommes descen-
dirent les mouvemens du vieul horloge et la chambre qui estoit rompue
et mirent le tout en la plomberie, pour un salaire de 3 s. (2). »
La tour complète se composait, à cette époque du corps octogonal
pierre d'un seul étage, d'un dôme ou coupole, surmonté d'une seconde cou-
ronne dite couronne de hault et d'un clocheton. Elle avait 63 m. de haut.
Nous allons maintenant donner d'après les comptes des fabriciers, de
février 1483 à février 1487 (v. s.), le coût des édifices de la tour qui
complétèrent la partie octogonale (édifiée par le Chapitre et payée par de
Harcourt) et celui de l'Horloge et de ses accessoires.
1°
Compte du 3 février 1483 au 3 février 1484. Pâques étant le 18 avril.
Paul Amyl, fabriquiez
En suivent aultres mises faictes pour et à l'occasion tant du nouveau
édifice que de la cloche.
Bois achaté pour ledit édifice 339 1. 18 s. . . d.
Ferronnerie 40. 3 2 ob-
Ardoise et couverture . . 27
Cordage pour ledit œuvre 76 s 8 ob*
Aultres mises à cause dudit édifice 16 3 4 ob*
Carrel, caulx et sablon • 13 8 6
Sallaire de charpentiers 389 17
id. de serviteurs 23 5 6
Aultres mises pour la construction de lorloge . 801 19 3
Sallaire des serviteurs ayant servi aux fondeurs
dans leur œuvre 416 4
Aultres mises tant pour les mouvements que
pour la cloche 216 4 6
Achat de métal pour la 2* fonte 517 10
Despense faicte pour la couverture de la tour. . .. 126 10
Total .... 2346 1. 15 s. id.
(1) Mises pour l'horloge,
(a) Mises extraordinaires.
- 93 —
Compte du 3 février 1484 au 3 fév. 1485. Pâques étant le 3 avril. Jehan
Boutin, fabriquier :
Sallaires de plombeurs
Ardoise et couverture
Ferronnerie
Achat de boys pour l'œuvre de la tour (lacune
restaurée pour le prix par calcul avec le total) . .
Sallaire de serviteurs
Mises pour la fonte des cloches
Achat de plomb et d'estain
Mises pour la doreure et paincture de la tour. .
Dépense en cordage
Mise pour les mouvemens dudit horloge . . .
Total 1697 1. 3 s. ..d.
146 1.
7 s.
4d.
7
3
6
100
18
4
f "
4
15
•
8)
'4
1
4
*3î
6
1
539
56
18
16
3
7
386
8
18
7
5
Compte du 3 février 1485 au 3 février i486. Pasques étant le 26 mars.
Jehan Boutin, fabriquier:
Sallaires de plombiers
Ferronnerie et clou achaté ....
Achat de bois à mesrien et de asserie
Sallaires de menuyers et charpentiers
Sallaires des maçons et carrel achaté.
Sallaires de serviteurs
Mises extraordinaires
Achat de plomb et d'estain ....
Mises pour la paincture de la tour .
Mises pour lorloge
Total.
Récapitulation
1228 1. 10 s. 4d.
2346 1. 15 s. 1 d.
1697 3 . .
1228 10 4
5272 1. 8 s. 5d.
On briguait la charge de gouverner cette horloge, car celui qui l'exer-
çait, non seulement en recevait un traitement, mais encore était exempt
i° M83-4
20 1484-5
3° 1485-6
Total.
131 1.
10 s.
id.
59
16
n ob.
33
10
8
104
10
10
8
7
to
8
16
9
49
iï
6
793
3
1
13
9
■ •
36
10
• •
— 96 —
On agissait avec la plus stricte économie et non sans raison ; car, hélas !
en ces jours de tourmente, il fallait faire face à de grosses dépenses, plus
ou moins urgentes et de nature la plus disparate.
Le 37 prairial an 2 (15 juin 1794), furent notés sur le cylindre du carillon,
en remplacement des airs religieux, les chants du Çâ ira et àtlz Marseil-
laise, etc. J'ai vu, dans mon enfance, chez le sieur Yvorv, bâtonnier et
gardien des édifices de la Cathédrale, ce cylindre qui portait la trace des
étoquaux arrachés et sur lequel étaient mêlés étoquaux de cuivre anté-
rieurs et étoquaux de fer nouvellement implantés. A sa mort, il passa entre
les mains du chanoine Guérin.
Le 19 pluviôse an 3 (7 février 1793), on paya à Dubosq, outre ses gages,
sur le pied de 150 livres par an, 177 livres 17 sols pour fournitures diver-
ses et réparations à l'horloge, soit au total 406 livres 5 sols.
Il est vraisemblable que ces réparations furent faites à la vieille horlo-
ge cathédrale ; comme on le voit l'instrument confié à Dubosq ne valait
plus bien cher. L'horloge de la Charité ne fut pas mise à la Cathédrale,
mais elle émigra toutefois de la Charité à l'église Saint-Patrice.
Le 11 fructidor an 4 (38 août 1796), Dubosq demande de nouvelles ré-
parations. Sur sa requête, on arrête que Basley, officier municipal, Pois-
son, architecte, et Quesnel, ce dernier horloger, procéderont à sa visite
et que les réparations nécessaires seront exécutées par Dubosq, qui met-
tra en œuvre, le fer, le cuivre et le plomb. Il sera payé sur la justification
des matières employées, jour par jour, et des journées d'ouvrier.
Mais la Municipalité, fatiguée de ces réparations sans fin à un instru-
ment toujpurs défectueux, décida, le 5 frimaire an 5 (6 décembre 1796),
sur le vu d'un nouveau rapport évidemment défavorable, de faire cons-
truire une horloge neuve. Et le 16 du même mois, en rapportant toutes
délibérations aux réparations, elle chargea Dubosq de l'exécuter, sur ses
propres plans, en utilisant les pièces refaites. Cette horloge devait être
de forme horizontale, en roues de cuivre, conformément au plan précité.
Dubosq faisait et fournissait. La construction devait être surveillée par le
citoyen Philippes.
« Etant convenable, porte l'art. 6 du marché fait avec ledit Dubosq, de
donner à cette pièce l'ornement d'un carillon qui soit relatif à son impor-
tance, les airs qui y seront consacrés seront notés sur le cylindre par le
musicien qui sera choisi par l'administration (1), avec les divisions néces-
saires pour annoncer les quarts et les demi-quarts. Le citoyen Dubosq est
(1) Ce fut Bréham, l'ancien maître de Chapelle et organiste de la Cathédrale.
- 97 -
chargé de faire la recherche d'un fondeur habile en cette partie, avec lequel
l'administration puisse traiter pour la fonte et l'accord des cloches qui
devront former ce carillon ».
Dubosqse mita l'œuvre le 5 thermidor an V. Il travaillait, dit un rapport,
au domaine sur les logements occupés à la maison commune , dans la
salle du bureau des émigrés, pour être plus à portée d'être surveillé par
l'administration. Son ouvrage, ajoute cette pièce , peut demander encore
deux mois pour toucher à sa perfection (1). Le 15 germinal (4 avril 1797),
l'administration approuve les airs qui précéderont les quarts, les demies,
les trois-quarts. Mais ne voilà-t-il pas , qu'en trouble fête , l'horloger fait
décider un instant que le carillon projeté ne sera pas réalisé , parce qu'il
nuirait, selon lui, à la solidité de l'horloge. Mais ce triomphe de Dubosq
n'est que passager ; on en revient vite à l'idée première, car le ai floréal,
nous voyons les fondeurs de timbres, dans la crainte de voir revenir sur
les conventions conclues avec eux, réclamer un marché écrit. Satisfaction
leur fut donnée, puisque cinq jours après, le 26 floréal (15 mai 1797),
Pierre-François Dubosq, fondeur, de la commune de Quibou (Manche) ,
est là, avec ses ouvriers, pour la fonte des cloches du carillon. A cette
date, on avait déjà dépensé plus de 3.000 livres pour l'horloge.
Dubosq, le fondeur, parent peut-être de l'horloger qui s'était adressé à
lui, s'obligeait, d'après son marché, à fondre, dans 6 décades au plus tard,
douze cloches pour le carillon de l'horloge dont il s'agit, dans les pro-
portions et formes convenues entre lui, le citoyen Breham, l'ancien orga-
niste, maître de musique, et le citoyen Dubosq, horloger, entrepreneur
de ladite horloge, savoir : la première et la plus grosse, RE, aura 30 pou-
ces de diamètre et pèsera 574 livres 8 onces ; la 2e MI ; la 3e FA ; la 4e FA,
dièze; la *>* SOL; la 6« LA; la 7* SI; la 8* UT; la 9e UT, dièze; la io* RÉ;
la 116 MI; la iae FA, de sorte que toutes les cloches soient justes et
d'accord, dans la proportion des tons et des demi-tons, entre elles. Art. 2,
l'Administration fournit la matière. Art. 3, Breham et Lejeune (2), maîtres
de musique, jugeront. Art. 4, on refera, jusqu'à perfection, l'administra-
tion fournissant toujours la matière. Art. 5, le prix est de 600 livres de
principal et de 24 livres pour vin : le vin, payable toutes fois et quantes,
la moitié du principal après la moitié de l'ouvrage et la dernière moitié
après le parfait jugé. — Logement pendant le travail et usage de 2 lits.
On arrêta de faire une proclamation aux citoyens pour solliciter leur
(i) Q. Bayeux. ia3, Domaines. Arcb. Calv.
(3) Ancien membre de la Musique du Château de Versailles, avant la Révolution.
— 98 —
générosité et venir en aide aux finances municipales. Il y fut magnifique-
ment répondu et les 9.000 livres que coûta finalement l'horloge, sortirent,
tant de la caisse communale, que de la bourse des citoyens.
Le 9 messidor an 5 (27 juin 1797), le carillon fut accepté par Lejeune
Jean-Martin, et Breham Antoine-François-Jacques, maîtres de musique
et beaux-frères, délégués ad hoc par l'administration.
Le 6 frimaire an 6 (27 novembre 1797), la Municipalité faisait délivrer à
Dubosq, sur sa demande, une treizième cloche provenant du Séminaire
de Bayeux et se trouvant dans le magasin de la République, gardé par Fou-
quet, afin de compléter le carillon. A cette même date, Dubosq recevait
un mandat de 300 livres.
Le ai vendémiaire an 7 (ia octobre 1798), l'horloge fut reçue sur le
procès-verbal de parfait des horlogers Quesnel et Champeaux, du 5 fruc-
tidor an 6. On écrivit une lettre de remerciment au citoyen Philippes pour
la surveillance non interrompue qu'il a donnée au travail de l'horloge.
Ce même jour, on décida d'établir des cadrans et de placer un stile pour
marquer la méridienne On arrêta aussi défaire un plancher au-dessus de
l'horloge pour prévenir l'effet des pluies, neiges, brouillards et l'intem-
périe des saisons.
Un arrêté du Conseil municipal, nommé par le Directoire, ordonnait,
le 25 germinal an 6 (13 avril 1798), que les anciens fers de l'horloge
seraient vendus pour payer jusqu'à due concurrence les fournitures de la
nouvelle. On en tira à peine soo livres.
L'horloge Capitulaire avait vécu.
Celle qui lui succéda, achetée des deniers municipaux et du produit
d'une souscription ouverte parmi les habitants, fut désormais entretenue
par le budget municipal et inscrite aux dépenses.
Le Préfet ayant réduit en 181a (pour le budget de 1813), la subvention
accordée à Dubosq, horloger, pour remonter l'horloge un jour l'autre,
entretenir les pièces qui peuvent manquer et fournir les cordages, de
300 fr. à a«>o fr., le Conseil municipal, conscient des services que rendait
Dubosq et voulant le rémunérer équilablement, rétablit le crédit primitif.
Ce minuscule conflit, né on ne sait trop sous l'empire de quelles
influences, entre le Conseil Municipal et le Préfet, exploité par des inté-
ressés, fut le signal d'une lutte aiguë, quoique ridiculement comique,
entre ce même Conseil et celui de la Fabrique de l'église Cathédrale.
En sa qualité de gouverneur de l'horloge municipale, Dubosq avait une
clef de la tour pour s'acquitter de ses fonctions. Un bedeau du chapitre,
— 9tf -
décoré du nom de Rossignol, en avait également, depuis quelque temps,
une autre dont il usait pour y faire monter les visiteurs. Dubosq se
croyait chez lui là où était son horloge qu'il soignait depuis tantôt vingt
ans, à la satisfaction du Conseil Municipal et se permettait peut-être
quelques légères licences dans ce qu'il considérait comme son domaine.
Rossignol, le bedeau, voyait la chose d'un œil jaloux et faisait grief
à Dubosq d'empiéter sur les droits de ses maîtres et de l'Eglise ; non sans
l'arrière-pensée , très-probablement, de vouloir évincer la concurrence
de l'horloger dans l'exploitation des touristes, alors appelés visiteurs.
L'antagonisme de ces deux hommes prit bientôt des proportions
telles que la fabrique et le corps de ville entrèrent en lutte ouverte à
l'occasion de l'accès à la tour d'abord, et ensuite , de la propriété de
l'horloge.
A l'instigation, et vraisemblablement sur les dénonciations intéressées
de Rossignol, qui avait surpris sa religion, le président de la Fabrique
ouvrit les hostilités, le 26 mai 18 13, dans des termes assez vagues mais
gros d'orages. Il écrivait au maire, M. Conseil, un homme sage et un
administrateur intègre, que des abus et des dévastations se commettent
dans la tour de l'horloge, que des collations y sont faites, qu'on arrache
les serrures pour aller partout. On jette des pierres qui cassent toit et
vitres : un gros échelon d'une échelle a été jeté, qui a failli (?) blesser
un chanoine. Le pronom on visait Dubosq comme on le verra plus loin.
Le maire, dans sa réponse du 28 mai, sans s'arrêter à discuter les griefs
articulés, déclara qu'il espérait que la chose ne se renouvellerait pas et
demanda à avoir seul une clef de l'horloge. Ce langage décèle que
M. Conseil avait éventé la manœuvre.
Le 16 juin, nouvelle passe d'armes. Le Président de la Fabrique articule
un nouveau grief, et d'une portée plus grande en apparence, vu la
qualité des témoins. Le trésorier et un membre du bureau des marguil-
liers, visitant, la veille, des réparations à exécuter, avaient fait quelques
observations à l'ouvrier chargé de l'horloge qu'ils avaient rencontré, et
celui-ci, à peine descendu avait arraché les serrures, et fait changer les
gardes, afin, disait-il, d'être seul maître dans cette partie de l'église.
L'ouvrier^ c'est Dubosq.
Le 19 juin, lettre du maire couvrant son subordonné qui n'a fait qu'exé-
cuter ses ordres : « Vous m'avez demandé, dit-il, de faire cesser des abus
dont vous regardiez le sieur Dubosq comme l'auteur, soit par lui ou des
étrangers je vous demanderais de retirer les clefs d'un de vos
- 100 —
bedeaux Le 7, Dubosq m'a informé que des étrangers s'étaient
introduits dans la tour par la porte extérieure donnant sur le planître.
J'ai considéré que le moyen d'éviter toutes plaintes était que cet ouvrier
fût, comme par le passé, seul dans V édifice où est l'horloge qu'il soigne et
qu'alors tous les délits ne seraient imputables qu'à lui, pourquoi je
lui ai donné l'ordre de changer les gardes de la serrure de la porte, qui
n'a d'autre utilité que pour accéder la partie de l'édifice où seul il a jour-
nellement à faire ».
Cette décision très prudente, motivée avec une loyauté parfaite, et qui nous
semble dénoter un état d'esprit plus calme et plus digne que celui de M. le
Président du Conseil de fabrique, écartait la question des individus, pour
ne laisser subsister que celle de principe.
C'était évidemment pour amener M. Conseil sur ce terrain qu'on avait
manœuvré jusqu'alors en louvoyant. Sitôt sa lettre reçue, les batteries
se démasquent. Le ai , il reçoit l'avis d'une réunion du Conseil de
fabrique, à laquelle il est convoqué pour le 22. « La discussion qui y
aura lieu pourrait conduire à un accomodement agréable aux parties. »
Cette convocation porte : i° que la tour, comme toute l'église, est à la
disposition de l'Evèque, que les marguilliers ont droit de visiter tout
l'édifice, et 20 que par la porte dont les gardes sont changées, on accède
à toutes les voûtes, galeries et plates-formes, que Dubosq y a accès pour
l'horloge enfermée dans une « enceinte en bois » dont il a seul la clef
que les ouvriers ont besoin journellement de cette porte pour les répara-
tions — qu'on en demande une clef.
Le maire écrivit qu'il s'abstiendrait de paraître à la séance. « Je n'ai,
ajoutait-il, jamais prétendu refuser l'entrée de la tour de l'horloge à la
Fabrique et même lui remettre une clef, du moment qu'elle forme la
demande ».
Le 23 juin donc, après avoir délibéré longuement, en présence de
l'Evèque, il fut proclamé que la Fabrique seule doit veiller à l'entretien
et à la conservation de l'édifice, que l'horloge fait partie du mobilier et
qu'elle appartient donc à la Fabrique. Deux commissaires furent chargés
de faire, sur ce sujet, un rapport pour le 10 juillet.
Le Ier de ce mois, le Maire de Bayeux, après avoir relevé certaines
inexactitudes dans l'exposition des faits contenus dans la lettre qui lui
avait été adressée le 21 juin, poussant jusqu'à l'extrême l'esprit de conci-
liation, fit cette offre au Président de la Fabrique : « Si Dubosq ne mérite
pas confiance, qu'on me prévienne et je le changerai »,
— 101 —
Mais les visées de la Fabrique étaient tout autres. Après avoir habile-
ment tiré parti des circonstances, ses membres adressaient, le 10 juillet
1813, au Préfet du Calvados, une pétition pour réclamer la propriété de
l'horloge. Dans cette pétition, rédigée par les deux commissaires nommés
le 22 juin, on lit : « 11 existait, avant la Révolution, dans la Cathédrale
de Bayeux, une horloge construite aux frais du Chapitre et entretenue
par lui. La Révolution commence et la Municipalité eut l'administration
de cette horloge, etc. ». Les signataires alléguaient, en outre, que le poids
qui pesait 900 kilogs, inspirait des craintes pour la voûte sur laquelle il
pouvait tomber ; que Dubosq avait fait un jardin sur la plate-forme de la
tour et qu'il n'était pas sans inconvénients qu'un préposé de la Ville eût
une clef de la tour centrale pour aller à l'horloge.
Cette pétition fut renvoyée au Conseil municipal de Bayeux, afin qu'il
en délibérât et présentât ^es observations.
Par un très louable scrupule, M. Conseil, voulant laisser ses collègues
absolument libres dans leur décision, s'abstint de prendre part à cette
délibération, qui eut lieu le 22 septembre 1813. Les membres présents :
MM. Montégu, adjoint ; de Bonvouloir ; Douesnel, médecin; Le Provost;
Héritz Laval; Le Fèvre; Fréard ; Hébert d'Orval ; Coueffin et Duval arrê-
tèrent, à Y unanimité % une délibération faisant justice des piètres griefs
articulés pour les besoins de la cause et réclamant à bon droit la propriété
de l'horloge.
Ils déclarèrent que le poids incriminé, celui du carillon, pesait non
900 kilos mais 700 ; que le jardin suspendu, dont il était question, se
réduisait à quelques plantes de persil, un rosier et une petite vigne ; que
la clef, en la possession de Dubosq, donnait accès à l'horloge par un
escalier dont la porte est sur la place du planître et que toutes les portes
donnant sur cet escalier sont verrouillées du côté des galeries. Les faits
travestis ainsi rétablis, le Conseil protestait contre les prétentions émises
par l'Evêque s'il en devait résulter que la surveillance du maire, qui doit
porter autant sur l'horloge que sur la cloche de police, qu'on ne peut lui
contester, serait supprimée.
Quant à la revendication de l'horloge placée dans l'église Cathédrale
qui est la propriété du département', le Conseil soutint que Yhorloge
revendiquée n'est pas celle dont le Chapitre voulait parler ', horloge qui
fut reconnue ne plus pouvoir servir à cause de sa vétusté et dont les
débris vendus avaient à peine produit 500 francs — que l'horloge actuelle
a été construite entièrement à neuf aux frais de la Ville et des habitants,
— 102 —
pour remplacer celle qui existait au temps du Chapitre dont parlent les
marguilliers, aux termes d'une délibération du 5 frimaire an V et qui
coûta 9.000 francs, dont partie provenant d'une collecte per domos —
qu'il n'existe aucun autre endroit, ni plus central ni plus élevé que la
tour, où cette horloge puisse être placée pour l'avantage qu'en retirent
les habitants, — que cette tour où elle se trouve établie, par les soins et
aux frais de la Ville, ne peut être d'aucun usage au culte qui s'exerce dans
l'église Cathédrale, — que dès lors le Conseil a unanimement manifesté
son vœu pour la conservation de l'horloge dont il s'agit dans la tour qui
porte son nom.
Il en est toujours comme au temps de Molière, la brigue et les in-
fluences étouffent le droit. La Ville comptait sur la raison, son bon droit,
V équité ; mais le juge fut visité par son adversaire, et lèvent politique
aidant, il fut rendu par le Préfet du Calvados, sur cette question, un juge-
ment d'une iniquité et d'une illégalité révoltantes.
L'Empire était prêt à sombrer. L'Espagne venait d'être perdue à Vitto-
ria.Mallet avait failli renverser Napoléon fuyant à travers les steppes nei-
geuses de la Russie. « Tous les partis, si l'on en croit M. Thiers (t. 17
p. 40), longtemps oubliés, commençaient à se montrer de nouveau. Les
révolutionnaires s'agitaient, mais, à la vérité, sans effet. . . Les royalistes,
. . .ranimés par l'espérance, excités par les prêtres, bien plus nombreux,
bien plus hardis en ce moment que les révolutionnaires. »
Tel qui avait adulé le despote couronné, s'apprêtait à lui donner, le
plus galamment possible, le coup de pied de l'âne, pour se ménager la
faveur des Bourbons qu'allaient nous ramener les alliés. Les habiles cher-
chaient à conserver les biens et les honneurs qu'ils possédaient.
Alexandre-Edme Méchin, chevalier, baron de l'Empire, officier de la
Légion d'honneur, dut suivre l'exemple général et s'orienter vers le
soleil levant.
Le 31 décembre 1813, veille du jour où les alliés, franchissant le Rhin,
envahissaient le territoire français, le Préfet du Calvados prenait l'arrêté
suivant :
« Vu la pétition des marguilliers (1) composant la fabrique de l'église
Cathédrale de Bayeux.en date du 10 juillet dernier, tendante à faire décla-
rer Vhorloge qui existe dans la dite église propriété de la Cathédrale (?) ;
(1) C'étaient MM. d'Audibert de la Villasse, de G rois il les, chanoines ; de Bricqueville, de
Royville, Morin de Litteau, Audios ; Delauney-Dufondray et Le Fettey, chauoiues , sous la
présidence de Mg' l'Evéque.
- 103 —
La délibération du Conseil municipal de la ville de Bayeux du 23 sep-
tembre i8ij ;
Le procès-verbal de parfait jugé du 5 fructidor an vi ;
L'avis du sous-préfet de Bayeux du 4 de ce mois ;
Considérant qu'antérieurement à la Révolution* il existait dans l'église
Cathédrale de Bayeux, une horloge construite et entretenue aux frais du
Chapitre^ que la Ville de Bayeux n'a eu, n'a et ne peut avoir aucun droit
de propriété sur elle^ qu'elle ne lui a été abandonnée par aucun acte
administratif ;
Considérant qu'en exécution de l'art. 75 de la loi du 18 germinal an x,
l'église Cathédrale de Bayeux a été mise à la disposition de M. l'Evêque ;
que d'après l'art. 76, la Fabrique doit seule veiller â Vcntretien et à la
conservation de ce temple, édifice départemental et non communal, et
pour lequel le département a fait des dépenses considérables dont profile
la ville de Bayeux, sans^ contribuer autrement que toutes les autres corn-
munes du département ;
Considérant que la tour où est placée l'horloge fait partie de Véglise
Cathédrale et que, sous aucun rapport, le maire n'a le droit d'en avoir
la clef et de la confier à qui que ce soit ;
Considérant relativement à l'horloge (?) qu'elle était la propriété de
l'ancienne Fabrique, qu'il n'en a point été disposé et que si la commune
de Bayeux y a fait des réparations (?), outre qu'elle ne justifie point de
V autorisation qu'elle a dû demander (?), elle a joui de cette même horloge,
mais que cette jouissance ne lui donne aucun droit de propriété;
Considérant que la réclamation de la ville de Bayeux est, à cet égard,
contre ses intérêts et véritablement sans but : contre ses intérêts, en ce
qu'elle sera déchargée des frais d'entretien, de réparation et de renou-
vellement ; sans but, puisque la Fabrique sera tenue de la conserver, de
la faire remonter, de la réparer et de l'entretenir, de manière qu'elle
procure aux habitants les mêmes avantages et agréments.
Arrêtons ce qui suit :
Art. ier. — Aux termes de l'art. 75 de la loi du 18 germinal an x,
M. l'Evêque de Bayeux a la disposition de l'Eglise Cathédrale sans en
rien excepter ni réserver ;
Art. 2. — L horloge qui existe dans ladite église Cathédrale fait partie
de son mobilier, à la charge par la Fabrique de la conserver, de la faire
remonter^ de la réparer, et de l'entretenir en bon état, de manière qu'elle
— 104 —
procure aux habitants de Bayeux les mêmes avantages et agréments que
par le passé, etc. »
Quelle que soit la justesse et l'utilité pratique du dernier considérant,
formulé sans nul doute, pour faire passer l'énormité des précédents et
dorer la pilule aux Bayeusains, il n'en est pas moins vrai que l'arrêté
préfectoral, au mépris de toute justice et de tout droit, dépouillait la
ville d'une légitime propriété au profit de la Fabrique. La question d'éco-
nomie pourla cité, et surtout les événements politiques qui se précipitaient
furent les causes pour lesquelles le Maire ne protesta point contre les
énonciations mensongères et l'injustice de l'arrêté ci-dessus.
Le même jour, le Préfet avisait l'Evêque, qu'il lui faisait passer une
expédition de son arrêté. 11 ne pouvait être plus galant. Le 13 janviei", le
Maire écrit au Président de la Fabrique que le Sous-Préfet lui a fait
connaître officiellement la décision du 31 décembre précédent. « Pour
m'y conformer, dit-il, la ville seule en ayant l'usage depuis qu'elle Va
faite reconstruire y je dois en faire la remise à la Fabrique et un acte doit
le constater, il est nécessaire aussi que vous vous assuriez d'un ouvrier
pour en avoir soin, afin que ce service n'éprouve point d'interruption. »
Le chanoine d'Audibert de la Villasse qui remplissait ces fonctions, lui
répondit le 18, en lui demandant de se trouver le lendemain dans cet
édifice (la Cathédrale) où il sera avec deux commissaires MM. de
Bricqueville et Delaunay-Dufondrey, et un horloger expert, pour en cons-
tater l'état et la recevoir, et aussi pour nommer de suite un ouvrier qui en
aurait soin. Le choix de la Fabrique s'arrêta sur le sieur Levard, horloger.
Les réparations effectuées à l'horloge, fin 1814 ou commencement 181 5,
nous font voir que l'heure et ses divisions sonnaient à l'intérieur de
la Cathédrale : « fait et fourny une demye, donnant dans l'Eglise, avec son
renvoi, 18 fr. » Un autre article de dépense nous révèle que la Marseil-
laise était encore notée au cylindre : a Pour avoir osté la Marséloise de
déssu le silindre, 3 fr. »
Cet air de la Marseillaise était accompagné d'autres qui ne plaisaient
pas davantage, et cela se comprend, aux marguilliers. Une délibération,
du i«r décembre 1818, constate qu'il existe dans la tour de l'horloge, 13
cloches ou timbres (1) non compris celui qui sonne l'heure placés
dans un temps d'anarchie pour faire jouer un carillon tous les quarts
d'heure, que ce carillon ne fait entendre que des airs prophanes, impies,
(1) Le carillon de Dabosq.
- 105 —
antimonarchistes et séditieux et en conséquence doit être supprimé ; ou
au moins, pour satisfaire la curiosité publique, changé de manière, à ne
plus présenter que des airs convenables et analogues à une église, sur-
tout à une église Cathédrale. » Ce faisant, on pourrait se contenter de 8
de ces timbres et faire entrer les 5 autres dans la formation d'une cloche
qui approchât le plus possible de celle qui existe (1); et encore, diminuer
le poids en plomb de ia à 1300 livres (a), nécessaire pour faire jouer le
carillon actuel et dont la chute possible ruinerait la voûte et causerait
mort d'homme. L'Evèque fut prié de solliciter lui-même du préfet l'au-
torisation nécessaire pour transformer l'horloge et faire emploi du métal
superflu.
Cette délibération ne sortit pas effet, car en 1821 , le 2a février, l'Evèque
arguait à nouveau auprès de la Fabrique (3) , réunie en Conseil, sous sa
présidence, de ce « que la corde où est suspendu le poids de l'horloge
étant usée, menaçait de rompre, et que si cet accident arrivait il pourrait
en résulter un grand dommage pour la tour *. On fit appeler « l'artiste »
Levard qui reconnut « que plusieurs fils de la corde du poids du carillon
sont effectivement rompus ; qu'elle pouvoit durer quelque temps mais
qu'il pouvoit arriver aussi un accident ». Après en avoir délibéré, il fut
arrêté de supprimer provisoirement le carillon, et pour la commodité et
utilité publiques de faire sonner seulement les quarts, les demies et
trois quarts avec 2, 4 et 6 coups de cloche et l'heure avec 8.
Mais le danger physique n'était pas le seul qui préoccupât les délibé-
rants et il ne parait avoir été qu'un prétexte pour arriver à changer le
carillon. Plusieurs d'entre eux, en effet, observèrent que le carillon exis-
tant nécessiterait toujours un poids énorme qui, tombant de 40 pieds de
haut sur la voûte, la romprait. Puis quelqu'un proposa d'aviser aux
moyens de le diminuer, soit en simplifiant le carillon, soit par tout autre
moyen, « que d'ailleurs [là perce le bout de l'oreille] ce carillon ne fai-
sait entendre que des airs de chansons bien connues pour g'rivoises (4)
(1) La T rémonde.
(a) C'était donc le Conseil Municipal qui disait la vérité, quand il évaluait le poids à 700
kilos, dans sa délibération du a3 septembre.
(3) d'Audibert, doyen ; de Brique ville, de Cussy et de Roy ville ; Brault, Delaunay-Dufon-
dray et Le Fetley, chanoines,
(4) Entre autres celles-ci :
Air : Nous n'avons qu un temps à vivre (c'est le refrain).
Pendant les beaux mois de l'an née
L'horloge au sou clair, argentin,
- 106 —
ou impies, que de pareils airs étaient très inconvenants sur l'horloge
d'une église Cathédrale ».
Et Levard, présent, qui n'était certes pas ignorant de l'innocent com-
plot, de dire qu'on pourrait diminuer le poids de moitié, en substituant
au carillon actuel des airs de plain-chant, comme hymnes, proses, etc.,
et qu'il pourrait établir le coût de la transformation du cylindre quand
on lui aurait donné des airs notés. De suite, le grand-chantre présent,
M. Delauney-Dufondray fut chargé de lui en remettre quatre ou cinq
pour les quatre saisons de l'année.
C'en était fait. Le vieux carillon avait vécu.
Le 18 mars, nouveau conseil, auquel assistait, outre les susnommés,
M. Morin de Litteau. Levard leur présente, pour la saison de printemps ,
4 airs qui sont adoptés ; on lui accorde, sur sa demande, 900 francs pour
le changement du cylindre pour les 4 saisons. Le carillon commencera
la veille de Pâques et ira jusqu'au samedi, veille delà Trinité ; la seconde
saison jusqu'au ier septembre; la troisième jusqu'au i*r dimanche de
l'Avent et la quatrième jusqu'au jour de Pasques. Il reçut moitié de son
prix après le jugé bon des airs du printemps et le reste après le 7 octobre
1822, «le changement des airs du carillon étant aussi bien fait qu'il
pouvait être ». Ce jour-là, on lui demanda «r la clef de l'église qui ne lui
avait été accordée que pour le temps que durerait cet ouvrage *.
Les trous du cylindre furent bouchés en 1828 seulement, et cette opé-
ration coûta 200 fr. (1). En 1830, on dépensa 380 fr. 43 pour faire établir
un plancher au-dessus de l'horloge (23 nov.).
Répète toute la journée
De ces couplets le gai refrain :
Nous n'avons qu'un temps à vivre.
(Couplets pour la fête Saint-Marcou, par Bernardin Anquetil).
Au-dessous est écrit : le joyeux refrain est remplacé par un air sacre, ce qui est très édi-
fiant. — (Bibl. de Caen).
Un de nos collègues m'a raconté avoir souvent entendu sa çrand'mère fredonner cet autre
couplet, avec ce préambule : « Je dis comme le carillon » :
Je me f... de çà
Je porte perruque
Ça me tient chaud
Tout le long du dos.
(1) Devis estimatif du 16 avril 1828.
— 107 —
*
Levard, Robert, horloger (i), l'artiste élu par le Chapitre, mourut dans
la fin de Tannée 1844, après avoir gouverné, plutôt mal que bien, depuis
le 19 janvier 1814 ; pendant plus de trente années, l'horloge de notre cité.
Il n'avait que 65 ans.
M. d'Hérembert, grand-chantre et trésorier de la Fabrique, dans un
rapport fait sur l'horloge le 25 janvier 1856, dit que Levard mourut
« laissant cette précieuse pièce dans l'état le plus déplorable ». 11 employait
des huiles communes qui, agglutinées avec la poussière, y avaient formé
un cambouis épais et durci comme du silex, ce qui nécessitait un poids
de 1,300 livres (2). Le trésorier se pose cette question : « Comment cette
machine, même avec cette puissance énorme de poids pouvait-elle
marcher ?» La sonnerie des heures était continuellement en désarroi : le
carillon n'était pas en meilleur état. Beaucoup de notes manquaient aux
airs ; d'autres se produisaient confusément sans régularité et sans mesure,
et aux changements de saison, c'était pendant une semaine entière une
cacophonie épouvantable. L'horloger Billette, ancien ouvrier de Levard,
confessait « qu'il avait eu le désir de succéder à Levard, mais que l'état
déplorable de l'horloge l'en avait empêché ».
Il paraît, d'autre part, que M. Thomine-Desmasures « avait remarqué
des abus : des ouvriers de Levard qui, avec leurs amis, s'introduisaient
dans la tour », il y avait trouvé des débris de « festin » ; bien plus, qu'on
n'avait reproché à Dubosq, en 1813. Il avait gardé là-dessus un silence
discret et habile, attendant la mort de Levard, pour y porter remède et
€ concentrer dans une seule main les clefs de la tour et de l'horloge »,
solution trouvée dès 1813, par le maire Conseil, pour remédier aux abus
que lui signalait trop passionnément la Fabrique.
Yvory, gardien du monument et bedeau du Chapitre, fut donc aussi
chargé de l'horloge. « Dès lors, il n'y eut plus qu'un homme responsable
de ce qui pourrait se faire dans la tour de l'horloge». C'était rendre un
hommage posthume à M. Conseil, qui avait préconisé cette façon de faire
dans sa lettre du 19 juin 1813 au président de la Fabrique.
Yvory était rémunéré de 100 francs pour le service de l'horloge. Après
(1) Né en 1779, sur la Poterie, avait épousé en 1809, Courmnrceul, Marguerite-Louisc-Fran-
çoisc, fille de Jcan-Charles-François, receveur des aydes à Fiers, puis officier public à Bayeux,
et des Vaux, Louise-Françoise, fille Guy des Vaux de la Motte, bailli de Fiers, la Carncille et
Messe, et de Moutbray, Françoise. Il était donc allie à la noblesse, ce qui explique le eboix
dont il fut l'objet.
(2) Il ne l'avait donc pas réduit comme il l'avait annoncé le 22 février 1821.
— 108 —
deux leçons reçues sur place du fils Levard, il dirigea et remonta sans
encombre l'horloge pendant la première série des airs du carillon.
Mais les prétendants à l'héritage de Robert Levard n'acceptèrent pas
indifféremment leur éviction. Il y eut conjuration contre l'homme de
confiance du trésorier Thomine et du Chapitre. Il y eut même, comme
on dirait aujourd'hui, du sabotage. On monta à la tour, et comme la
cabane de l'horloge était fermée à clef, on brisa une fenêtre ; « des éto-
quaux furent arrachés du cylindre, d'autres placés dans des piqûres qui
n'entraient point dans la combinaison des airs, de sorte que le carillon
ne produisait plus qu'un tintaillement tout à fait informe.
Des articles, peu bienveillants pour l'administration de la Cathédrale et
très-mordants contre Yvory, trouvèrent place dans les journaux de la
localité. D'autres articles étaient préparés et étaient une sorte de menace
contre l'évèché même, mais de prudents conseils, la fermeté de M. Tho-
mine, ainsi que quelques mots aussi spirituels qu'aimables de l'excellent
M. Falize, mirent fin au débat.
M. Thomine fit procéder à un nettoyage complet, qu'il surveilla lui-
même. M. Jeanne, horloger, auquel il proposa de l'exécuter lui dit que
« c'était plutôt l'ouvrage d'un habile serrurier que d'un horloger ». On
en chargea Bouchard, serrurier à Saint-Vigor. Ce nettoyage procura deux
avantages très appréciables: i° une régularité aussi rigoureuse qu'inaccou-
tumée dans le fonctionnement de l'horloge ; a° une diminution d'un tiers
dans le poids qui l'actionnait. Yvory fut dès lors chargé définitivement
« de remonter, restaurer et diriger l'horloge » et M. Jeanne désigné
« pour faire les travaux de son art, lorsqu'il en serait besoin ».
On recourut encore au talent de Bouchard pour améliorer le carillon :
les airs anciens furent régularisés ; la transformation des palettes obliques
du cylindre en chevilles droites, permit de réduire le poids à 650 ou 700
livres au plus. C'était à la fin de l'année 1846. A cette même date, on
ajoutait sur le cylindre une 5e série d'airs, ceux du Carême.
L'année suivante, le traitement d'Yvory était porté à 150 fr.
A cette époque, d'après une note du trésorier, M. Thomine-Desmasures,
le carillon ne comprenait que 11 timbres: UT, RÉ, MI, FA, SOL, LA,
SI bémol, SI, UT, RÉ, MI, dont le SI et l'UT d'en haut avaient été rognés.
Le cylindre était long de om655, d'un diamètre de om52a et d'une circon-
férence de îm6^o. Les divisions de celle-ci étaient : pour le quart, 0*165 »
la demie, 0*330 ; les trois quarts, om49«), et pour l'heure, om66o. Les
34 leviers, espacés, de milieu à milieu, de o™o26, et du cylindre à leur axe,
— 109 —
de omo63 i/a, étaient mis en mouvement par des étoquaux de omoo4 de
largeur et de omo77a de saillie. Qu'avait-on fait des deux timbres man-
quants et que nous ne retrouverons plus ? Avait-on rendu au Séminaire
sa cloche réquisitionnée en 1797 ? et aux sœurs hospitalières celle chantée
dans la Battante ?
En 1851, l'horloge fut l'objet d'un nettoyage ; en 1853, Billette y exécuta
une roue d'échappement.
Les choses allèrent ainsi jusqu'en 1855. En cette année, la pioche des
démolisseurs s'attaqua au dôme de Moussard, et le 3 août, on descendit
la cloche de l'horloge et ses tinterelles, dépendues la veille, et on les mit
sur la voûte, dans le voisinage d'un certain nombre de petites cloches
sans emploi. Le 17 septembre 1855, le Conseil de fabrique de la Cathé-
drale (MM. Michel, doyen, vie. gén., président ; comte de la Rivière ;
Perrée et Laffetay, chanoines ; Achard de Vacognes et d'Hérembert, che,
grand-chantre), considérant : i° que l'horloge a dû être enlevée pour les
travaux de démolition ; 20 que le besoin d'avoir une heure commune pour
toute la ville est hautement exprimé par la population entière ; 30 que la
Ville est disposée à entrer pour moitié dans la dépense du rétablissement
de Thorloge dans une autre partie de la Cathédrale, sans pour cela pré-
tendre à aucuns droits sur la propriété de ladite horloge , — vote unani-
mement l'autre moitié de la dépense, laquelle doit s'élever à 1.500 francs
environ.
«
Le Chapitre, moins fier qu'en 18 13 et d'un esprit plus conciliant, s'a-
dressait humblement à la Ville pour lui demander aide et secours en la
circonstance. Celle-ci, dédaignant des représailles faciles, mit, le 10 sep-
tembre, à la disposition du maire, une somme de 700 francs, pour coopérer
dans la mesure qu'il jugerait équitable à la dépense du rétablissement de
l'horloge, * mais pour que le vote de cette allocation, dicté tout à la fois
par un sentiment d'intérêt et d'équité, ne puisse pas plus tard, par suite
d'une fausse interprétation de cette mesure, être considéré comme une
renonciation aux droits de la Ville sur l'horloge qui, créée le 15 frimaire
an 5, avec le produit des deniers de la caisse municipale et des dons des
habitants, fut plus tard, en vertu de la loi du 28 germinal an 10, mise,
ainsi que tout l'édifice, à la disposition de l'autorité diocésaine, le Conseil
déclare, tout en coopérant avec la Fabrique au rétablissement de l'hor-
loge, conserver tous les droits que donne à la Ville l'arrêté préfectoral
du 31 mai 1813, qui impose à la Fabrique l'obligation de conserver cette
horloge, de la faire monter, réparer et entretenir en bon état et de
— 110 —
manière qu'elle procure aux habitants de Bayeux les mêmes agréments et
avantages que par le passé ».
Chacun, on le voit, gardait ses positions et faisait soigneusement réserve
de ses droits. L'horloge fut transportée à l'extrémité des combles de la
nef dans un grenier entre les tours romanes, par les sieurs Bouchard et
Yvory. On y construisit une cabane, après avoir nettoyé les voûtes. Un
mécanisme nouveau fut établi, tant pour les poids que pour la sonnerie,
soit de l'heure, soit des quarts, tant à l'intérieur de la Cathédrale qu'à
l'extérieur. Elle y était encore fin 1871.
Le transport de l'horloge fut l'occasion d'une discussion animée entre
le chanoine Guérin qui, dans un écrit lu en Chapitre, le ai janvier 1856,
critiqua amèrement ce travail qui aurait mis l'horloge dans l'état le plus
malade et le plus périlleux, par l'impéritie des opérateurs, qui ne l'au-
raient même point nettoyée. Son confrère, le chanoine d'Hérembert.
contesta toutes ses affirmations, le 25 du même mois, défendit Yvory et
les Bouchard, prétendant que M. Guérin avait agi sous l'influence de
l'horloger Billette, désireux de s'introduire dans le gouvernement de
l'horloge, malgré que celle-ci fonctionnât si bien sous Yvory, que Bil-
lette avait réparé sa montre et ses pendules qui, maintenant, marchent
en conformité de l'horloge de la Cathédrale. Le désarroi momentané qui
avait suivi son installation, provenait, disait-il, « de fait de main d'hom-
mes», et depuis Yvory a acquis la preuve évidente quede nouvelles tentatives
ont été faites depuis pour pénétrer dans l'horloge. Après cet échange de
mémoires, où il était quelque peu fait litière des précautions oratoires et
où les jouteurs se maltraitèrent même quelque peu, le Chapitre approuva
pleinement ses ouvriers dans leur travail depuis 1844 !
L'heure sonnait sur la seconde cloche de la pyramide du Sud, sur la
Caroline ou Charlotte-Louise, et ses divisions sur deux tinterelles appen-
dues en dehors de la tour S. De petites clochettes, placées à la travée au-
dessus de l'orgue, la répétaient à l'intérieur de l'édifice. Quand les cloches
de la tour S. furent enlevées pour être fondues, en 1858, l'heure sonna
quelque temps sur la Trémonde et depuis sur la ae cloche de la tour N.
Les tinterelles ne changèrent point de place.
Le 16 mai 1856, d'après une circulaire du ministre de l'intérieur, le
maire demanda à l'évêque de faire régler l'horloge de la Cathédrale sur
l'heure de Paris.
Quand la tour centrale, après la réfection de ses quatre piliers, eut été
coiffée de son couronnement métallique, fonte et cuivre, « un membre
— 111-
du Conseil municipal appela de nouveau (car depuis quatre ans, il y avait
eu nombre de réclamations identiques) l'attention du Conseil sur le vif
désir qu'avait la population de voir réinstaller au plus tôt dans la tour
centrale l'horloge et le carillon (ier décembre 1868). S'associant à ce
vœu, le Conseil invite le maire à faire les démarches nécessaires auprès
de la Fabrique, propriétaire de l'horloge et du carillon, afin que, confor-
mément aux prescriptions d'un arrêté du Conseil de Préfecture, intervenu
entre la Ville et la Fabrique, à la suite d'une contestation judiciaire, elle
mette la population bayeusaine dans la possibilité de pouvoir jouir des
avantages et agréments de l'horloge et de son carillon >.
Comme on le voit, les habitants et la Ville avaient fait long crédit à
Messieurs les Chanoines, puisque depuis quatre ans, ceux-ci, pour satis-
faire à leurs obligations, auraient dû réinstaller en sa place l'horloge
municipale qu'ils avaient si âprement et si indûment réclamée un demi-
siècle auparant. Ils avaient bien voulu jouir, sans bourse délier, de
l'horloge neuve qu'avaient achetée, à beaux deniers comptants, la Muni-
cipalité et ses administrés ; ils n'avaient pas craint de demander à ceux-ci
un secours pour la déplacer ; mais ils faisaient la sourde oreille quand il
s'agissait de la replacer. La preuve en ressort d'une nouvelle délibéra-
tion du Conseil municipal prise quinze jours après celle qui invitait le
maire à s'aboucher avec eux.
« Le 16 décembre donc, le Conseil considérant que depuis l'année
1853, époque de la démolition de la partie supérieure de la Tour du
Patriarche, la ville est privée de carillon ; considérant que les raisons de
force majeure, qui nécessitèrent le démontage de ce carillon et le place-
ment momentané de l'horloge dans une des tours pyramidales, n'existent
plus par suite de l'achèvement des travaux de restauration de la tour
centrale, il y a lieu de réclamer vivement le rétablissement de ce carillon,
l'heure donnée, sans avertissement préalable par l'une des cloches de la
tour du sud [Charlotte-Louise), s'entend peu, étant étouffée par l'étroitesse
des ouïes ; considérant que le désir du Conseil ne provient pas seule-
ment mais du droit incontestable qu'a la ville de voir exister l'horloge
et le carillon, droit reconnu parla disposition d'un arrêté du Conseil de
Préfecture rendu en 1813, lequel arrêté, en attribuant à la Fabrique la
propriété de V horloge et du carillon , lui impose V obligation de V entretenir
et de le réparer convenablement afin de donner l'heure à la ville dans les
mêmes conditions d'agrément que par le passé par ces motifs, charge
le maire d'inviter la Fabrique à bien vouloir donner satisfaction aux
— 112 —
vœux et aux besoins de la population et Vautorise à prendre toutes les
mesures convenables pour arriver à ce résultat.
Le Maire, M. Gauquelin-Despallières, un vieillard de 75 ans, apporta,
dans la poursuite de cette affaire, beaucoup plus de ménagements que ne
l'eût désiré le Conseil. Les choses traînèrent en longueur et l'Année
terrible survint, qui emporta le vieux maire. Les deuils et les désastres
qui s'amoncelèrent sur notre pauvre France imposèrent à l'administration
municipale d'alors des occupations autrement sérieuses que celle de la
gestion habituelle, et Ton comprend que la réinstallation du carillon ait
été un de ses moindres soucis.
Marchant sur les traces des édiles de Tan V, le Chapitre, dans l'impos-
sibilité de refuser plus longtemps satisfaction aux justes réclamations de
la Cité, avait ouvert une souscription pour réinstaller horloge et carillon.
Le ia janvier 1870, le chanoine Jules Hugonin, écrivait, de Rome où il
accompagnait l'évèque, son frère, au concile œcuménique, à M. Delaunay
architecte à Bayeux, « la valise de ce soir porte une lettre aux journaux
pour la souscription en faveur du carillon de la Cathédrale » La
municipalité Gauquelin-Despallières s'y était intéressée. M. Tavigny, le
rapporteur du budget de 1870, avait dit : « La ville ne peut se dispenser
de prendre part à cette souscription ». Et au budget supplémentaire de
1871, qui avait le même rapporteur, nous trouvons n° 104, page 105 du
registre municipal, la preuve du paiement dans cette mention laconique :
« Part de la ville à la souscription pour l'horloge et le carillon a,ooo fr. »
Cette somme fut mandatée le 15 mars, au nom de Mgr Hugonin, fondé
de pouvoirs des souscripteurs ».
Le 4 décembre 1871, M. Gabriel Crétin, l'architecte diocésain, annonçait
au ministre de l'Instruction Publique, l'envoi i° d'un rapport et d'un
devis estimatif pour le rétablissement de l'horloge de la tour centrale,
devis se montant à 12,000 fr., dont moitié à la charge de l'Etat et moitié à
fournir par l'Evêque, au moyen d'une souscription publique et d'une
allocation de la ville de Bayeux, a° la soumission de MM. Henry Lepaute,
de Paris, d'exécuter ce devis, dont le travail était trop minutieux (?)
pour être mis en adjudication.
Le préambule de ce devis porte que « l'horloge à carillon (il n'existait
plus depuis la fin de 1855, et ses timbres étaient dispersés çà et là sur les
voûtes), placée dans un grenier entre les tours romanes, doit être déposée
et reportée dans la tour centrale pour jouer des fragments d'airs ou des airs
très simples sur 11 cloches, placées au sommet delà tour, dans les arcades
- 113 —
et sous la coupole qui la décorent (!) La distance des cloches à l'horloge
et au cylindre qui fera mouvoir les marteaux est d'environ 40 à 45
mètres (?) ; et la transmission des mouvements ne peut se faire directe-
ment, mais bien par de nombreuses séries d'articulations mécaniques de
difficile exécution, condition que ne pourrait remplir le rouage principal
de l'horloge ancienne (1), sans y apporter des modifications et des
perfectionnements qui puissent en assurer les fonctions régulières et
ajouter un mécanisme qui permette de faire jouer le carillon à certaines
heures déterminées, laissant l'horloge sonner les heures et les quarts
comme cela a lieu dans les meilleures horloges à carillon de la Flandre
et de la Hollande, pour éviter l'usure rapide du carillon et l'ennui qu'on
éprouve à ses sonneries pendant la nuit. »
Toutes ces belles choses devaient coûter 12,000 francs, y compris la
somme fantastique de 900 francs pour frais d'études, direction du travail
mécanique y modèle, emballage, transport, montage par des spécialistes^
mise en fonctionnement !
Rédigés le ieT décembre, visés à la préfecture le 7, ce rapport et ce
devis furent approuvés le 20 par le ministre J. Simon. Moitié des frais
était imputée sur le chapitre XI du budget ordinaire, à la condition que
l'Evêque paierait l'autre.
Ce devis confus et incomplet et qui ne concorde guère avec le mémoire
descriptif des travaux exécutés, comprenait des réparations et du neuf.
Etaient faits à neuf : i° un cylindre en cuivre, percé, suivant les règles
musicales, de trous pour recevoir des broches à écrous, mobiles dès lors,
pour changer les airs, et d'autres broches de forme spéciale pour les
quarts ; a° aoo broches ; 30 un rouage neuf pour le carillon avec détentes
et compteurs ; 40 un cylindre avec roues et supports pour le poids du
carillon ; 50 un cylindre pour la corde des heures avec volant et son
pignon ; 6° une première série de 34 bascules pour le passage de la voûte
supportant l'escalier de fer ; 24 bras de bascule de formes différentes et
montés sur des supports variés, en rapport avec les 24 tirages mon-
tants ; une autre série de bras de bascule , de forme différente des pre-
miers et actionnant les queues des marteaux ; 24 marteaux nouveaux ;
70 une armature en fer pour porter les 8 timbres d'entre les piliers.
On devait réparer les 24 levées des marteaux, le rouage de la sonnerie
des heures, le rouage des mouvements, — modifier ou réparer le rouage
(1) Le rouage principal de l'horloge existante n'était plus le primitif, il avait dû être modifié
en i855, quand on la mit entre les deux pyramides.
actueî du carillon qui servira à sonner les quarts, en fournissant un volant
modérateur et aussi des détentes, roues et pignons de remontage. Ce
dernier article se chiffrait par la somme respectable de 640 francs.
Le « mémoire descriptif du travail » exécuté, quoique très détaillé, ne
présente aucun chiffre en regard des différents travaux indiqués. Le chiffre
total indiqué au devis comme accepté par l'entrepreneur n'y figure même
pas. 11 n'y est pas fait mention non plus de la fourniture de plomb pour
les poids supplémentaires (travaux imprévus), chiffrée 34a fr. 50 sur la
carte à payer présentée le 15 novembre 1872, dont il est parlé plus loin.
L'inauguration officielle du carillon avait été annoncée dans la Semaine
Religieuse pour le 25 août, à midi, et devait coïncider avec une fête reli-
gieuse à laquelle assistaient le cardinal-archevêque de Rouen et les évèques
de Montpellier, Coutances et Evreux.
Il n'en fut rien. Malgré le talent haut chiffré des « spécialistes > venus
de Paris pour le monter, et qui y avaient travaillé pendant tout le mois
d'août, le carillon ne put fonctionner à la date indiquée. La sonnerie des
quarts surtout était horriblement défectueuse : les timbres n'étaient pas
de tons assez différents, ni les coups des marteaux suffisamment espacés.
Quant au carillon, il battait la breloque, aussi parfaitement que son
ancêtre détraqué, aux derniers jours de Levard. Les pessimistes disaient
qu'il en serait de lui au respect de son prédécesseur, comme de la nou-
velle grosse cloche à celui de la Trémonde. Bref, après avoir été assourdis,
près de cinq semaines durant, par une musique des plus sauvages, les
Bayeusains trouvèrent qu'on leur faisait payer bien cher un travail raté
et qu'ils avaient été refaits, pour employer un terme poli.
Ce n'était pas la peine, assurément, de parler dans le devis d'un mêca*
nisme nouveau, permettant de faire jouer le carillon à certaines heures
déterminées, laissant l'horloge sonner les heures et les quarts, — de
comparer, ce qu'on faisait à Bayeux,avec les célèbres carillons flamands ou
hollandais. — L'architecte, chose étrange, n'exigea pas de son entrepre-
neur choisi l'exécution de ce devis ! Et pour corriger la défectuosité du
nouveau mécanisme, on ne trouva rien de mieux que de le supprimer !
On arracha de leurs trous les 20 étoquiaux spéciaux destinés à la sonnerie
des quarts et tout fut dit. Le mémoire descriptif du travail porte qu'on y
renonça « après coup » : ce qui signifie, en bon français, que l'entrepreneur
ne sut ou ne put pas exécuter les plans de l'architecte. Et pourtant l'un et
l'autre ne manquèrent pas de se faire rémunérer de cet insuccès ! Il n'eût
été que juste pourtant de déduire les 640 francs portés de ce chef au devis
- 115 -
comme le coût des 20 étoquiaux spéciaux et de leurs trous, et les hono-
raires correspondants.
Enfin, dans les premiers jours de septembre, l'horloge et son carillon
marchèrent, cahin-caha, et non sans horripiler souvent les oreilles les
moins musicales. Mais il fallut bien s'en contenter. Le dernier ouvrier de
MM. Lepaute rentrait à Paris le 18 octobre. L'architecte acceptait la
chose, approuvait et reconnaissait exact, le 25 octobre, le « mémoire
descriptif du travail de réparation et de réinstallation de l'horloge et du
carillon», — envoyait, le 1 5 novembre, son mémoire s'élevant à 13.774 fr. 481
dont 342 fr. 50 de frais imprévus pour les entrepreneurs et à 431 fr. 98
d'honoraires pour l'architecte (qui avait en outre un traitement fixe). —
Le 30 janvier 1873, le ministre approuvait la carte à payer. Mgr Hugonin
versa donc 6.387 fr. 34 pour la moitié à la charge des souscripteurs.
En janvier 1873, un sieur Rovillain, agent de MM. Lepaute, vint encore
procéder à quelques travaux. Et malgré la grosse somme payée en 1873, le
carillon marchait si bien que ses contructeurs y firent, en 1876, pour
725 fr. de réparations : somme qui leur fut soldée en janvier 1879.
Mais il fallait bien chercher à pallier l'insuccès de l'architecte et de
l'entrepreneur officiels. On voulut l'attribuer à l'étage de pierre ajouté,
comme si la hauteur de l'horloge au carillon, 40 à 45 mètres, — et il n'y en a
que 28 ou 30, — n'avait pas été évaluée dans le devis ! et en outre à ce que
dans sa notation des airs, qui d'ailleurs a été perdue, M. l'abbé Capard
avait voulu mettre des longues et des brèves, comme si encore les airs ou
les ariettes profanes jouées par les carillons ne comportaient pas des notes
de différente valeur! Si le carillon précédent n'avait que des notes égales,
c'est parce que le plain-chant d'alors était ainsi écrit.Toutes piètres raisons,
en somme: la vraie était que les artisans de cette œuvre s'étaient trouvés
inférieurs à leur travail! inférieurs aux Dubosq et surtout aux Levard !
Tout ceci n'empêcha point d'inscrire à la partie antérieure de cette
horloge, du côté du balancier, cette réclame ronflante : « L'an 1872, étant
Mgr Hugonin, évèque de Bayeux, M. Urbain-Abel Marc, maire de la
même ville, MM. Amédée Pain et Auguste Bertot, adjoints, cette horloge
à carillon a été rétablie, après avoir été restaurée et perfectionnée (nous
venons de voir ce qu'en vaut l'aune) par M. Henry Lepaute, de Paris,
d'après les ordres de M. Gabriel Crétin, architecte diocésain, et Alphonse
Delaunay, architecte de la Ville ». S'il est vrai que ce dernier ait été pour
quelque chose dans cette affaire, son devoir était de protester contre ce
qui se passa.
- 118 -
réserves spéciales (et nos édiles d'alors n'en firent aucunes) exiger du
Chapitre la conservation d'une horloge qui n'était plus exclusivement
sienne, ni le contraindre à la réparer, remonter et entretenir. En fait,
celui-ci continua d'exécuter, bénévolement, les charges à lui imposées
en 1813.
Cette situation était donc passée inaperçue. Mais lors de la Séparation
de l'Eglise et de l'Etat, ce dernier, tout en s'emparant des biens du Cha-
pitre, ne voulut point en assumer les charges. Il préféra renoncer à sa
moitié dans la propriété de l'horloge et du carillon et abandonner à la
Ville de Bayeux, un des souscripteurs, cette moitié et l'autre produite par
la souscription, en lui imposant à nouveau les charges dont l'arrêté du
baron Méchin l'avait exonérée, il y avait tantôt 80 ans î II est vrai qu'au-
paravant l'Etat avait dépensé, comme nous venons de le voir, 1.425 fr. à
remettre cet instrument en bon état.
Aujourd'hui, l'horloge municipale de Bayeux est placée dans une cons-
truction en bois, élevée à l'angle S.-O. du corps carré, à la naissance de
la tour octogonale. Les différents timbres sont placés entre les piliers de
la lanterne et sous la lanterne : celui de l'horloge est au centre au-dessus
de l'escalier ; a des autres au-dessus de lui et 8 dans les arcatures ogivales.
Le timbre de l'heure est toujours celui fondu par les Brocard, le seul
bronze historique que nous possédions aujourd'hui (et encore est-il
accidenté). Les deux cloches de la lanterne sont actionnées, l'une par
2, l'autre par 3 marteaux ; 4 cloches des arcatures, par 3 marteaux et les
4 autres par 2 chacune. En tout aa marteaux, mis en mouvement par
35 leviers, actionnés par un cylindre de cuivre. Constellé de 750 étoquiaux,
sur lequel sont notés les différents airs, qui, suivant le propre du temps
ecclésiastique, annoncent à la population l'heure et ses diverses fractions.
Il exécute 5 jeux d'airs religieux:
i° De la veille du ier dimanche de l'A vent à la veille du icr dimanche
de Carême : heure : Adcsie fidèles ; quart: Jesu tibi sit gloria (air d'un
vieux Noël); demie: Creator aime siderum ; trois quarts: Ad Jcsum
accurite. . . Judœa gaudentibus.
a0 De la veille du iep dimanche de Carême à la veille de Pâques : heure:
O Crux ave; quart : Stabat Mater ; demie : Parce, Domine ; trois quarts :
Audi bénigne condilor,
30 De la veille de Pâques à celle de la Trinité : heure : Alléluia , allé-
luia, alléluia, O Filii ; quart : Victimœ Paschali ; demie : Te lucts ante
terminum (chant pascal) ; trois quarts : Ad regias Agni dapes.
— 119 —
4° De la veille de la Trinité à celle de l'Assomption : heure : Iste
Confessor ; quart : Sacris solemniis ; demie : Mittit in Neustriam ; trois
quarts: Venite gentes currite.
5° De la veille de l'Assomption à celle du Ier dimanche de TAvent :
heure : O vos unanimes ; quart : Inviolata; demie : Virgo Dei genitrix ;
trois quarts : Induant justifiant. . . O prœ mulieribus,
Tous ces airs doivent être changés à midi.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Le premier chiffre indique la page, le second la ligne.
0"V4> M f\ W _ _ ^ ^ __ —.A J & A A ... 1 1 L. Mm. • 1 ■ a
36 — 13: Le concert de toutes les cloches fut aussi dit Trèmonde. En 1603, Jean
Potier et Jacques de la Moricière stipulent, que, pendant la procession des Morts
qu'ils fondent, « custos pulsare faciet omnes ecclesiœ campanas quod vulgo dicitur
la Trèmonde ». En 1621, les frères Le Bailly, qui fondent la fête de la Présenta-
tion de la Vierge, demandent custos teneatur. , campanas. . cum toto tintinabulo
quod vulgo dicitur la Trèmonde pulsare. Antoine de Caencby, 1643 et 1647, insti-
tuant la procession de Pâques, dit : Invigilabit D. custos, ut per prepositos,
campanœ ecclesie omncs pulsentury vulgo la Trèmonde. Le timbre de l'horloge et
ses tinterelles ne faisaient pas exception : Vigiliœ dicti fesH, pulsabunturt dit
l'évêque Servien, fondant l'office de Sainte Fauste, duœ campanœ majores . . .cum
horologio et tintinabulis eidem adjacentibus . . .mane , . .omnes. (Obituaire de 1586,
continué).
37 — 33: M. l'abbé Le Mâle dit qu'il est probable que les petites cloches de la
tour romane furent suspendues dans les fenêtres du haut du portail S.O., derrière
les gables de la galerie des évêques, où se voient des traces de suspensions. 11
tire aussi argument de ce que l'arc supérieur de la fenêtre derrière l'orgue est
encore percé de trous pour des cordes.
41 — 14 : En 1541, Catherine est désignée par G. Cousin pour sonneries saluts
de la Fête-Dieu qu'il fonde (lbid., à sa date).
42 — 22 : Une Conclusion Capitulaire du 31 août 1547 décide qu'il sera fait un
beffroi neuf pour soutenir les cloches.
43 — 30 : Le mot La Trèmonde est d'une écriture postérieure et n'était pas un
surnom de la Colas, en 1586. Aux obits de Louis de Harcourt, on sonnait Cam-
pana quœ vulgariter Colas nuncupatur ; sans autre désignation.
46 — 33 : Hermant, ou mieux J. Petite, mort en 1694, dit que sous l'épiscopat
de René de Daillon, il fut fondu, en 1597, 2 cloches pour mettre dans la grosse
tour, du poids de 18 et 13.000 livres ; que sur la première, nommée par M. de
Beaujeu, on aurait lu : « . . .M. de Daillon qui donna VI© livres et les dignitez et
chanoynes qui se cotisèrent à quelque Xlïc livres ». La seconde, faillie la première
fois et refondue par Jean-Benoit Le Coq, fabriquiez le 12 novembre et nommée
— 120 —
le 15 décembre, par les sieurs du Chastel, trésorier, et Conseil, ch* de Saint-
Laurent, et Gossée [femme] de Henry Golrier, elleuz, pour son antiquitté et
dévotion ».
Renauld ne leur donne que 14.000 livres, au lieu de 31.000 livres. Que croire ?
Le placement dans la grosse tour ne peut non plus se justifier. D'autre part, René
de Daillon ne serait plus donateur des cloches que pour un tiers.
47 — 32 : lire 1690 ; — 33 : lire la seconde ayant été cassée, auparavant on
tenta de la refondre, mais les deux. . .
48 — 1 : lire avec son Chapitre, quelque temps avant... ; — 11 : lire 1690 et
non 1670.
49 - 26 : lire 1989 ; - 28 : lire 858 ; — 37 : lire 1727.
50 — 7 : lire 5.173 (4.316 plus 857); — 11 : lire trois refontes partielles posté-
rieures ; — 12 : lire à l'état ci-dessus ; — 14 : lire 1.989 ; — 15 : à remarquer que
la petite Trèmonde, Prime sans feste et le petit moneau n'avaient... ; — 16 :
Jacques Baston, sonneur à 100 livres, en reçut 20 d'augmentation ; — 27 : lire
Valentinensis ; — 29 : Hyeronimo du Faur de. . .
51 — 5: 1747, 5 avril ; — 6 : refondue avec la petite Trèmonde, dit Béziers, le
21 juin 1749, seulement... ; — 25 : En l'an 7, l'état de la cloche restante dans
chaque commune mentionne, pour Bayeux, une cloche d'environ 8 milliers (en
l'an 3, un état aux archives de Caen, ne lui donne que 6.000 livres). L'inventaire
du 17 thermidor suivant constate l'existence: Ie dans la tour du N., de cette
cloche, la seule suspendue : 2' sur les voûtes de la nef, de deux autres petites
cloches d'environ 1.200 livres (archives de la Mairie).
52 — 14 : Dispositions légales sur les cloches : 24 juin 1791, on fera des sous et
des demi-sous avec le métal des cloches des églises supprimées ; — 14 avril 1792,
autre décret réglant leur répartition ; — 21 décembre 1792, circulaires aux dis-
tricts pour envoyer les cloches inutiles des églises conservées potir les convertir en
monnaie; — 28 avril 1793, décret supprimant les paroisses de Bayeux, dont les
cloches devront prendre la route de Rouen ; — mai 1793, décret ordonnant la
conversion des cloches en canons.
53 — 23: Ce fr. Samson, était un ex-religieux de Mondaye ; — 29 : intercaler
On embaucha 5 hommes: Etienne Baral, Marie, G renoble, Frémangeret Avonde.qui,
à 40 s. par jour, eu employèrent 5 à descendre les cloches des églises supprimées
et à mettre le métal dans 3 barriques. Le tout fut apporté dans la cour de la mai-
son commune, le 25 mai; — 30: lire le frère Paysant, Antoine, receveur de la
Commune, qui avait dirigé le travail, annonçait avoir en magasin toutes les
ferrailles, hunes et cloches (supprimer la suite jusqu'à la 3' ligne de la page 54 :
les frères Seigle, etc.) ; — 3i : et de de Royville.
54 — 12: Le 29 mai, un arrêté de Lecointre, Prieur et Romme, enjoignait de
descendre toutes les cloches, sauf une.
55 — 8 : Le 22 pluv. II (16 février 1794) on commença le travail à Bayeux, pour
la Cathédrale, les Cordeliers, Saint Patrice et Saint-Exupère, où il restait une
cloche. Paysant le faisait traîner en longueur, si bien qu'il ne fut termine qu'en
messidor (juin-juillet 1794). Mais il fallut laisser Trémonde à la Cathédrale pour
éviter une émeute populaire. L'arrêté de Bourret et Frémanger du 30 vent. 11
(20 mars 1794) finit la destruction des cloches. Fouquet, architecte, fut chargé de
les ranger dans la cour du ci-devant évéché, autour de l'Arbre de la Liberté,
planté le 30 mai 1793. Le poids total pour le district, Cathédrale comprise, était
de 92.671 livres (Archives du Calvados. Dépouilles des Eglises) et en y ajoutant
le poids de la cloche de la Cathédrale, non encore descendue, 6.000 livres, de
98.761 livres. Suivant le coinput de Lecousté, ex-curé de Sommervieu,du 26 mes-
- 121 —
sidor III, les 92.671 livres, mises à terre, furent envoyées incontinent à Rouen et
à Caen. De ce métal et des cuivres des églises envoyés plus tard, Bayeux reçut
26.483 livres 18 sols — en sols ; — 23: intercaler La tour des moneaux fut dé-
truite en vendémiaire an III (septembre-octobre 1794) et la charpente faite sur
son emplacement coûta 590 livres (d'après le devis de Dupont et Fouquet, archi-
tectes) ; — 36 : lire dans les airs suspendus.
56 — 8 : Ce ne fut qu'en 1818, le 1" décembre, après que le plus gros des deux
moneaux laissés sur les voûtes, en vendémiaire an III, lorsque leur tourelle fut
détruite, et qui servaient journellement, fut cassé, que les deux fabriques. . . ; —
12 : fabrique paroissiale. Le curé fit une quête dans ce but ; — ■ 30 : . . .à quatre,
UT, LA, SOL, FA.
57 — 2 : . . le surplus, ou un cinquième. . ; — 8 : . . pour le 20 mai ; — 12: . .
la cloche UT, la petite, fut fondue la première, le 21 mai 1819. Il fallait, en effet,
la mettre en place au plus tôt. car la cloche cassée et l'autre petit moneau devaient
entrer dans la fonte des trois autres. Les membres de la fabrique l'allèrent voir
chez Dubosq, la trouvèrent parfaitement conditionnée et l'acceptèrent. Ce faisant
ils remarquèrent une cloche fondue « pour essay », donnant le SI bémol et pou-
vant donner le SI naturel après burinage. Voyant là une occasion d'avoir 5 cloches
UT, SI, LA, SOL, FA, ils achetèrent cette cioche qui pesait 810 livres, à raison
d'un franc cinquante la livre, prix payable dans huit mois à partir du 30 mai,
jour auquel les deux cloches (UT et SI) doivent être montées dans la tour et en
état de sonner ; - 13 : Le 9 juin, Dubosq se plaignit à l'évêque de la qualité de
l'alliage imposé au cahier des charges et non conforme à celui de la Trèmonde,
mais ce fut en vain ; — 14 : Les cloches ne durent pas. . .
58 - 8: .. s'appelait Marthe et pesait 705 livres. Son diamètre était 0.82. Elle
portait cette inscription : « L'an 1819, je fus bénite par M gr Charles Brault,évéque
de Bayeux. appartiens à l'église paroissiale dudit lieu et nommée Marthe, par MM.
les Marguilliers de la dite paroisse, représentés par M. Vincent Benoit de la Fon-
taine, M. Le Moussu chanoine et curé de la dite paroisse ». Sur les flancs, une
croix et une Vierge mère ; au-dessous de la croix : Dubosq à Bayeux. De ces cinq
cloches de 1819, deux existent encore: Marie, toujours à sa place dans la tour sud
de la Cathédrale et Marthe exilée à Meu vaines; — 16 : M. Devy, curé de la Cathé-
drale annonce, le 21 juillet 1830, à ses fabriciens qu'il a conclu marché avec un
fondeurde Caen , pour faire refondre la cloche SI qui est cassée, que faute d'autre par-
rainou marraine, Mgr nommera et habillera la nouvelle cloche. (Ce vêtement fut une
chasuble rouge, existant encore parmi les ornements du Chapitre, m'a dit M. l'abbé
Lemàle). Cette cloche apparemment fondue en 15 bords et donnant le SI, pesant
672 livres et du diamètre de 0.8$ portait l'inscription suivante : « L'an 1830, je
fus bénite et nommée Charlotte- Marthe par Mg* Jean -Charles-Richard Dancel,
évéque de Bayeux. J'appartiens à la fabrique et église paroissiale de Notre-Dame
et je fus refondue parles soins de MM. les Marguilliers de la dite fabrique, repré-
sentés par M. Mathieu Devy, archiprétre. Sur les flancs une croix et un St-Pierre ;
en creux : an 1831 : au bas, F. Bai II y, fondeur à Caen. Cette cloche, intermé-
diaire entre Marie et Marthe, n'étant pas d'accord avec la première, le fondeur
fut mis en demeure de la refondre avec, aussi, Marthe. Il ne se pressa guère de
s'exécuter, si bien que M. Médéric Labbey, membre, à la fois, des fabriques de
Bayeux et de Meuvaines, négocia le 24 juillet 1831, avec Bailly, le fondeur,
l'échange de ces deux cloches de la Cathédrale, d'accord entre elles, avec
1300 livres environ de métal que la paroisse de Meuvaines destinait à la refonte
de ses cloches. — Le 25, Marthe et Charlotte-Marthe, descendues et pesées au
poids le roy, partaient pour Meuvaines, où elles arrivaient le soir. — Le 7 août,
- 122 -
la fabrique de cette paroisse arrêta de les faire monter au plus tôt dans le clocher,
après modification des inscriptions. Celle de Marthe, conservée intégralement (!)
fut suivie de cette mention burinée en creux : « Echange. Délibération du 7 août
1831. » Sur celle de Charlotte-Marthe, on substitua aux mots « Notre-Dame »
celui de « Meuvaines » et à a M. Mathieu Devy, archiprétre», « M. le Duc. curé
année 1831 », — en creux ; — 17 :. supprimer les deux alinéas qui se suivent et les
remplacer ainsi : Le 14 août 1831, le fondeur Bailly envoya 2 cloches du poids
respectif de 794 et 551 livres, non compris les boucles. La plus grosse, Charlotte,
fut nommée par l'évoque. Le 10 août, l'autre, Louise -Marthe, fut bénite et nom-
mée par M. d'Audibert, Louis-Marie-Vincent, vicaire-général et doyen du Chapitre.
Elles n'étaient pas d'accord entre elles. Pour y remédier, Bailly, le 29 août, mettait
un battant neuf à la première. 11 voulut en faire autant à l'autre et redresser une
boucle ; mais la fabrique s'y opposa. Quand lui et Dorey, charpentier, demandè-
rent à être payés, on fit la sourde oreille parce que ses deux cloches ne s'accordaient
ni entre elles ni avec Marie et on choisit Reinveillier comme arbitre de la fabrique
sur la contestation. Par esprit de conciliation, toutefois, la fabrique proposa une
indemnité à Bailly pour refondre les cloches. Après quelque hésitation, celui-ci
accepta. Les cloches nouvelles ne furent livrées qu'en mars 1832. le 29 avril, fête
de Quasimodo. On les trouva parait-il, recevantes. Celle de 810 livres (l'ancienne
Louise ? SI) était réduite à 555 livres 3/4 et la petite Marthe, de 705 livres à 407 !
— Avec les déchets, Bailly restait comptable de 491 livresà 1 fr. 25, soit 614 fr. &'i,
réduits par l'indemnité accordée à 223 fr. 83, qui avec 49 fr. 55 à lui avancés,
s'élevèrent à 272 fr. 38 que paya la fabrique de Meuvaines, débitrice envers lui
de plus forte somme.
59 — 1 : Charlotte- Louise tombée par suite du bris de ses anses, parait-il. vécut
malgrécette infirmité jusqu'en 1858 ; — 15 : Dès 1819. Dubosq avait fait un devis
pour rétablir la sonnerie des 8 cloches; —19:.. cloches neuves: RÉ, 5600
livres. . . . 9035 fr. 60: MI. 4000 livres à 4500 livres. . . . ; - 33 : Le 30 mai 1839,
les achats et réparations d'ornements ayant absorbé les fonds libres la fabrique
décida qu' a il serait sursis à l'achat d'un nouveau bourdon (allusion au vote, le
18 février précédent, d'un bourdon de 10,500 livres sur le désir de l'Evoque) et de
toute espèce de cloche. »
60 — 13 : supprimer le chiffre 1300, à la colonne Trèmonde ; — 31 : . . le 11
décembre: — 35: L'épaisseur du gros bord est variable : la 13*, 14% 15', 16',
partie du diamètre.
61 — 15 : Le 29 avril, l'évoque Didiot proposait au Conseil de Fabrique l'éta-
blissement d'une nouvelle sonnerie, composée delaTVimontfcetdedeux cloches en-
viron 9.000 livres, faites avec le timbre de l'horloge et les deux autres cloches du
Chapitre ; — 27 : Les articles sur la refonte du bourdon de la Cathédrale, publiés
dans l'Indicateur depuis le 30 juin 1857, paraissaient sous la signature de M. De-
launey. C'est donc par erreur, qu'avant d'avoir pu consulter la collection de
ce journal, sur la foi de notes laissées par un contemporain, nous les avons
attribués à M. le chanoine Hugot. Il fut, au contraire, un des avocats du vieux
bourdon, qu'il appelait Trèmonde, dont il « était toujours coiffé, écrit Mr Marie-
Duclos, malgré mon appel à sa philosophie ». 11 écrivit même, en sa faveur, au
dit M. Delaunay, un plaidoyer éloquent, inséré sous sa signature, le 3 juillet 1857.
Celui-ci n'y répondit que le 7, non sans quelque acrimonie et dédain, se plaignant
amèrement de la campagne faite (en dehors de la rédaction) dans son confrère
YKcho, campagne où il trouvait une teinte d'aigreur et des personnalités détour*
nées peu convenables. Une communication parue dans l'Echo du 3 juillet, insinua
que « M. Delaunay prétait son nom et donnait son dévouement » à des anonymes.
— 123 —
Le 7, on y lisait une lettre de M. le chanoine Guérin « faisant connaître que le
Chapitre est complètement étranger. . . au projet de détruire Trèmonde, défendue
nu contraire par deux de ses honorés confrères (M M. Marais et Hugot). Le fait que
j'affirme, écrit-il en terminant, c'est que le Chapitre n'a pas donné son consente-
ment à cette mesure désastreuse et que même il n'a pas été dans le cas de le
donner. » La polémique (controverse, selon M. Delaunay ou plutôt celui abrité
sous sa signature), prit fin sur une déclaration fort sage de M. le Directeur de
Y Echo, disant que la question était jugée et que son opinion n'était modifiée ni
sur la justesse, ni surtout l'opportunité de la mesure prise.
62 — 16 : Le 22 juin, lesdeux fabriques sontconvoquées. A la fabrique Cathédrale,
l'évêque, président, expose a qu'avis pris de divers fondeurs, il a la conviction que
pour plusieurs causes, mais spécialement par suite des profondes cavités occa-
sionnées par le frottement, la Trèmonde n'a plus la sonorité qu'elle devrait avoir,
qu'il serait difficile de l'accorder avec les cloches nouvelles et que mieux vaudrait
la refondre » (tous arguments qu'on retrouve dans les articles de Y Indicateur). La
refonte est admise à l'unanimité. Et Monseigneur voulant que cette affaire soit
réglée avant son départ pour la tournée de Confirmation, sans attendre la réponse
du fondeur Bollée, on conclut, séance tenante, marché avec Havard. — Au sortir
de cette séance, le Prélat court présider celle de la fabrique paroissiale et lui fait
voter, également à l'unanimité, la fonte de deux autres cloches. Le marché fut signé
le 8 juillet. Le premier de ce mois, le chanoine Guérin avait adressé à son évêque
une protestation écrite contre la suppression du vieux bourdon.
64. — 14 : Le 10 août suivant, M. Lefaucheux , chanoine-archiprêtre , présidant
la fabrique paroissiale, résume les décisions précédentes et fait ressortir qu'une
tierce qui aurait comme point de départ une cloebe supérieure à la grosse ac-
tuelle serait bien préférable. Il propose de renoncer aux deux cloches projetées
par la paroisse : il sait que « tel serait le désir de Monseigneur, de la fabrique
Cathédrale et du Chapitre (?). Le Conseil. « sachant que c'est aussi le vœu de la
population », surseoit à la cloche projetée. Le 4 septembre, la fabrique Cathé-
drale, considérant qu' « il en résultera une sonnerie plus majestueuse et plus
digne d'une Cathédrale », approuve le projet de trois cloches « qui déjà a reçu (?)
l'assentiment de Monseigneur. De tout ceci, il ressort évidemment que le véritable
instigateur de la refonte du bourdon et des projets de sonneries qui s'ensuivirent,
fut Mgr Didiot et que c'est non seulement sur son désir, mais par sa volonté, que
tout se passa et que les chanoines, pour parler avec euphémisme, ne firent
que suivre son impulsion. — Le 11 octobre, Havard écrit que les moules sont
prêts et demande les noms à graver. — Le 2 mars 1858, il dit avoir reçu les noms
de la 3r cloche ; — 16: Trèmonde. seule, entra dans la fonte ; — 18 : . .et 2.000
kilos. Elles devaient être fondues en 14 bords. Le métal..; — 30: ..l'exécuteur,
pour le lieu du supplice où elle devançait ses jeunes sœurs.
65 — 4: Trémonde fut trouvée peser 3.688 kilos 50 ou 7.397 livres. Dix coups
de marteau la mirent en morceaux ; — 12 : le 17 juin, on conviait les parrains et
marraines pour la bénédiction fixée au mercredi 30 juin. Mais, le 20 , M. Michel,
doyen du Chapitre, écrivait à l'évêque alors à Condé-sur-Noireau , « que l'accord
parfait n'a point été trouvé dans les cloches ». La commission de réception avait,
en effet, trouvé, la semaine précédente , qu'elles ne fournissaient, ni une tierce
majeure, ni une tierce mineure, mais une moyenne entre l'une et l'autre , très-
saisissable à l'oreille. Le contre-maître de Havard (pourquoi pas celui-ci?) fut
forcé d'en convenir, « au moins pour la petite », qui, après un burinage, se
trouva d'accord avec la seconde. Mais les deux grosses se trouvant ton jours en désac-
cord, « il fallut élever encore d'à peu près un huitième de ton la petite et la
- 124 -
seconde. » On continua le travail après le départ de la commission. Le 21 juin,
Havard écrivait que plusieurs personnes le* ont trouvées très bien, et le lendemain
que les battants arrivés et placés « le son est changé à ne pas le reconnaître » et
que des connaisseurs (?) ont dit que le son et l 'accord ne laissaient rien à désirer. H
sollicitait le retour de la Commission à ses frais. Le 2 juillet, les trois cloches furent
chargées pour Baveux où elles arrivaient le 4.
67 — 11 : . .croyons-nous, un millier de livres, . .qui sonne.
Pour avoir, au taux actuel de notre monnaie, le coût exact de la tour et de
l'horloge de la Cathédrale de Bayeux, il suffît de multiplier les prix en livres,
sous et deniers, mentionnés au présent travail, par 32 fr. pour chaque livre,
1 fr. 60 pour chaque sou et 0 fr. 14 cent, pour chaque denier, suivant M. le
vicomte G. d'Avenel. (Histoire économique de la propriété, des salaires . etc.
Paris. E. Leroux, 1909, t. V, p. 350). Ainsi , la construction de la partie de la
tour faite aux frais du Patriarche-évéque. qui fut payée 4.092 livre* 12 sols 6 de-
niers, vaudrait aujourd'hui 130.964 francs 04 ; et celle du reste de la tour et de
l'horloge, édifiées aux frais du Chapitre, pour 5.271 livres 8 s. 3 d. équivaudrait
à 168.717 fr. 32 : soit un total de 299.681 fr. 36.
C'est un devoir pour moi, en terminant cette étude, d'adresser tous mes reuier-
cîments à notre sympathique collègue M. l'abbé Le Mâle, un bénédictin séculier,
à l'obligeance bien connue duquel je dois la communication de documents qui
m'ont permis de rectifier certains passages erronés, d'en compléter d'autres, et,
par suite, de rendre ces pages plus profitables à la gent qui travaille.
E. A.
- 125 -
SÉPULTURES DES ÉGLISES PAROISSIALES
©s s&TS-srx
Les anciens inhumaient leurs morts hors de la cité.
Quand le christianisme fut introduit à Rome, ses sectateurs, alors per-
sécutés par les empereurs, inhumèrent leurs martyrs et leurs confesseurs
dans les catacombes où ils célébraient les saints mystères. Les corps des
autres fidèles recevaient la sépulture dans les tombeaux de leurs ancêtres
pour le plus petit nombre, et dans des terrains appartenant à des parti-
culiers pour la plus grande partie.
Lorsque l'Eglise sortit des catacombes et que la Croix fut assise avec
Constantin sur le trône des Césars, c'est-à-dire au iv* siècle, les basiliques
qu'on édifia reçurent les corps* des personnes mortes en odeur de sainteté,
puis ceux des évèques et ensuite ceux des prêtres, qu'on déposa d'abord
à la porte du temple puis, insensiblement, à l'intérieur.
Au vi# siècle, dans la Gaule occupée par les Francs, on n'enterrait encore
aucun corps dans l'intérieur des cités, à fortiori dans les basiliques.
La porte du lieu saint, entrebâillée d'abord devant certains laïques ver-
tueux et méritants, dut s'ouvrir, de jour en jour, davantage et en laisser
entrer beaucoup dont le clergé ne pouvait discuter les titres et qui s'im-
posaient par leurs largesses aux églises et parfois aussi par la force.
Ces abus, nés d'une piété inconsidérée ou d'un orgueil mal placé, pri-
rent de telles proportions, qu'en présence des églises devenues cimetières,
prélats et princes s'occupèrent d'y apporter remède. L'empereur Théodose
avait déjà fait une loi expresse à ce sujet.
Théodulfe, évéque d'Orléans (vers 787-8*1) prohiba les inhumations
dans les églises, sauf celles des prêtres ou de saints laïques (1). Il fit appel
(1) Ncmo in ecclcsia sepeliatur nisi forte talis sit persona sacerdotis aut cujuslibet justi
hominis.
- 126 -
au concours de l'autorité du prince, et Charlemagne, lui prêtant le secours
de son pouvoir, prohiba d'abord les sépultures laïques dans les églises (i),
puis celle de toute personne (a).
Théodulfe n'avait pas demandé l'enlèvement des sépultures existantes,
mais seulement qu'on les descendit plus profondément, et qu'après avoir
enlevé les tombeaux, on se contentât de recouvrir les morts d'un pavage
ou d'une simple dalle. Quant aux églises remplies de cadavres, elles de-
vaient être désaffectées et servir désormais de cimetières.
En 890, le Concile de Nantes n'est pas moins explicite que l'évêque
d'Orléans et le capitulaire de Charlemagne : Prohibition absolue d'inhu-
mer dorénavant dans les églises ; il faudra se contenter du portour de ces
édifices (3). Un concile de Mayence préconise la même doctrine (4)
en principe, mais il la corrige aussitôt de façon à rouvrir la porte aux
abus.
L'opposition de Théodulphe, le décret des Capitulaires, les décisions
des Conciles, n'arrêtèrent que pour un temps l'ardeur que les chrétiens
mettaient à rechercher la sépulture dans le lieu saint. Au xi* siècle, ils se
contentent du parvis, puis avancent dans la nef, dans les chapelles, ga-
gnent insensiblement le chœur et s'arrêtent à peine au sanctuaire.
Urbain IV (1261-64) est obligé de défendre Saint-Pierre de Rome contre
l'envahissement des c sépultures qui confondaient les impies avec les
personnes pieuses, les criminels avec les saints ».
£11 129a, le synode de Citeaux reconnaît le droit de sépulture dans les
églises aux seigneurs des lieux, aux patrons des églises et à leurs femmes,
aux curés et aux vicaires.
En 1275, celui d'Angers l'avait limité aux seigneurs, patrons et bienfai-
teurs des églises.
Aucune rétribution d'ailleurs n'était exigée en retour. Les prêtres, dit
le Concile de Nantes déjà cité, n'exigeront aucune rémunération ni pour
la sépulture ni pour les obsèques (5). Celui de Tibur, en 895, interdit de
(t) Gapit. an 797, Liv. I., Gh. 159.
(a) Ibid. Liv. V, Ch. 48. Nul lus deinceps in ecclesia mortuus sepeliatur.
(3) Prohibendum, secundum majorant instituta, ut in ecclesia nullatenus gcpeliantur, sed in
a trio, aut in port ici s, aut in exbedris ecclesiœ; i titra ecclcsiam vcro aut prope altarc, ...nul-
latenus sepelianlur (Labbe Conc, t. ix).
(4) Nullus mortuus intra ecclesiam sepeliatur, nisi episcopi aut abbates, aut digni près*
byteri aut fidèles lalei.
(5) De sepulcris et bominibus sepcliendis nihil muneris exigaot.
- 127 -
vendre la terre aux morts (i). Un autre, tenu à Paris, va jusqu'à menacer
d'excommunication les prêtres qui exigeraient un salaire pour la cérémo-
nie des funérailles.
L'Eglise, pendant tout le Moyen-Age, n'accepta que des aumônes volon-
taires, soit spécifiées par le défunt, soit versées par son héritier autorisé,
pour la rédemption des péchés de celui qui mourait dans l'église, dit le
pape Pascal II, ou pour le soulagement des pauvres.
Le sanctuaire et le chœur étaient alors réservés aux dignitaires ecclé-
siastiques et aux curés. Les vicaires, obitiers ou autres prêtres occupaient
les nefs et les chapelles, voisinant avec les laïques. Les fondateurs étaient
déposés sous le portail ou dans des enfeux pratiqués dans les murs du
nord ou du midi. La place des clercs inférieurs était sous le parvis.
Un concile tenu à Rouen, en 1581, constate que Ton inhume indistinc-
tement les morts dans les églises, et pour réagir contre cet abus, il
réserve le saint lieu aux hommes consacrés à Dieu, aux nobles, aux fidèles
d'une vertu éminente et aux sujets qui ont rendu des services éclatants
à l'Etat (a).
Peu après, en 1616, un médecin parisien, du nom de Simon Piètre, .
avait voulu, dans l'intérêt d'hygiène publique et pour l'exemple, être
inhumé au cimetière. Son épigraphe latine peut être ainsi traduite : «Simon
Piètre, homme d'honneur et de piété, a voulu être inhumé ici, sous le
ciel, de peur que mort, il ne nuisit à quelqu'un, lui qui, vivant, avait été
utile à tout le monde ».
Un siècle après, en 17 10, le célèbre Verheyen, Ph., qui, à 22 ans, avait
quitté l'agriculture pour étudier Tanatomie, qu'il professait brillamment
à Louvain en 1689, voulut « que ce qu'il avait en lui de matériel fût
enfoui, afin de ne pas souiller le temple et ne pas nuire par des exhalai-
sons malfaisantes ».
En 1731, l'archevêque de Rouen Armand Bazin de Bezons voyant « qu'il
arrive que l'on enterre indifféremment presque tous les fidèles dans les
églises, sous l'ombre d'une somme très modique qui ne peut-être un
titre suffisant pour établir en ceux qui la donnent la qualité de bienfai-
(1) Interdictum sit omnibus Christianis terram mortuis venderc et debitam sepulturara dene-
gare. (Tibor in Germania, c. 56).
(3) Non adeo promiscue, ut nunc fit, mortui sepeliautur in ecclesiis . . . sed hoc servetur
Deo sacra lis honlinibus . . ; ahis insuper qni nobilitate, vel virtutibus, v«l merttis erga Deum
et Rempublicam, fulgent; cœteri pie et religiose in cœmeteriia ad hoc dedicatis sepulturœ
tradaotur.
— 128 —
teurs » promulgue un mandement portant règlement pour la sépulture du
corps des fidèles.
En voici le dispositif: i° on enterrera dans les églises seulement les
ministres du saint autel et ceux d'entre les laïques qui sont autorisés à y
être inhumés par leurs titres, ou par la qualité de bienfaiteurs de l'église;
a° que pour être bienfaiteur de l'église et y être inhumé en cette
qualité, dans les villes on donnera à la fabrique ou trésor au moins 50
livres pour chaque corps enterré dans le chœur et 50 livres pour ceux
qui seront inhumés dans la nef ou autre endroit de l'église ; dans les
paroisses de la campagne, pour être enterré dans l'église, on donnera au
moins 30 livres ;
30 que ceux qu'on inhumera dans l'église seront enfermés dans un cer-
cueil et mis dans une fosse de 4 pieds au moins de profondeur.
Ce mandement, donné le 38 mai, fut homologué le lendemain 39, par
la Cour de Parlement de Rouen sur les réquisitions de son Procureur
Général qui c reconnaît qu'outre une doctrine conforme aux canons et
aux Conciles, il contient encore des précautions sages pour entretenir la
, santé et conserver la pureté de l'air surtout dans un temps où la Cour
redouble son attention pour en prévenir la corruption. »
La cour décréta contre les contrevenants : curés, vicaires ou raarguil-
liers, 50 livres d'amende et plus grande peine en récidive ; fossoyeur,
30 livres. Elle en ordonna en outre, la lecture, la publication et l'affichage,
pour être exécuté selon sa forme et teneur, dans l'étendue de son ressort,
sauf à être pourvu par les évèques, chacun dans leur diocèse, sur les
droits qu'il conviendra payer à la fabrique des églises pour en obtenir la
sépulture.
Mgr de Lorraine, évéque de Bayeux, dans un mandement du 34 juillet
fixa les droits de fabrique pour son diocèse : dans les villes, à 40 livres
dans le chœur et 30 dans la nef, et dans les campagnes à 15 livres.
c En 1743, on n'avait pu encore renoncé à l'ancien usage. On respirait
dans certaines églises une odeur insupportable ; on trouvait même
quelquefois sous les bancs des portions de cadavres oubliées par les
fossoyeurs. L'abbé Porée [Ch. Gabriel, auteur de Lettres sur la Sépulture
dans les églises]9 proposa, vers 1746 ou 47, d'établir les cimetières à la
porte des villes et d'y transporter les morts dans deschariots.» (J.Laffetay,
hist. du diocèse de Bayeux, t. n, p. 49.)
Le 20 février 1749, faisant application de son arrêt de 173 1, le Parlement
de Rouen rejetait la prétention des demoiselles Le Pelletier, filles d'un
— 129 -
ancien trésorier de N.-D. de Froide rue de Caen, à un droit de banc et de
sépulture pour une somme à peine suffisante pour défrayer la Fabrique
des frais d'obits fondés. L'arrêt constate, en fait, « les sépultures géminées
les unes sur les autres dans cette église, de façon qu'on ne pouvait trouver
la liberté du passage dans Tordre des processions, et la nécessité de se
frayer dans l'église même une route oblique pour y pouvoir marcher
avec décence et sûreté. >
Le 10 mars 1776, à la demande de l'assemblée du clergé de France, était
promulguée une déclaration, applicable à tout le royaume, et tendant à
faire disparaître le danger que présentait pour la santé publique cette
agglomération de sépultures dans les églises.
Les articles 1 et a interdisaient les inhumations dans les églises,
chapelles publiques ou particulières, oratoires et généralement dans les
lieux clos et fermés où les fidèles se réunissent pour la prière et la célé-
bration des Saints Mystères, ne faisant exception que pour les archevêques,
évèques, patrons des églises et hauts justiciers et fondateurs de chapelles.
Mais ce droit était tout personnel et ne pouvait être cédé même à titre
de fondation.
L'inhumation devait avoir lieu, à 6 pieds au moins au-dessous du sol,
dans des caveaux pavés et recouverts de grandes pierres dures, de 7a
pieds carrés. De tels caveaux étaient aussi imposés aux religieux qui ne
pouvaient être enterrés que dans les cloîtres ou chapelles ouvertes y
attenant : à défaut de cloître et chapelle, c'était le cimetière.
Le relevé suivant des inhumations faites dans les seules églises parois-
siales de la ville de Bayeux, inhumations qui se continuèrent jusqu'à la
promulgation de l'ordonnance de 1776, assez curieux au point de vue des
personnes défuntes, est une preuve surabondante de la nécessité d'une
pareille législation dans l'intérêt de la santé publique.
En lisant cette longue liste et en comparant le nombre des sépultures
avec les dimensions des édifices où elles avaient lieu — sans cercueil,
jusqu'en 1711, — on frémira pour les vivants du danger de lever si
souvent les dalles et de donner issue aux gaz méphitiques provenant de
la décomposition des corps et on ne s'étonnera plus des nombreuses pes-
tes, ou plutôt épidémies, qui se succédaient alors.
Nous avons encore sous les yeux et lors des travaux pour l'érection de
la statue d'Alain Chartier, sur l'ancien cimetière qui servait pour Sf-
Nicolas-des-Courtils, S'-Malo, S*-Sauveur, S'-Ouen du Château, Notre-
Dame des Fossés, des squelettes enchevêtrés qu'on taillait à la pioche et
9
— 130 —
à la pelle pour construire le cylindre en béton qui supporte le piédestal,
et lors de la construction de la maison n° 68, rue Saint-Malo, sur le sol de
l'ancienne église de ce nom, des lits profonds d'ossements , également
sans cercueils, que Ton avait entassés dans les chapelles de gauche, du
côté du cimetière.
I.
S* SAUVEUR
(Chapelle S1 Etienne — S1 Nicolas des Courtils)
c Dans les premiers temps, l'office de S* Sauveur se faisait dans la nef
de la Cathédrale, à une chapelle attenant au pupitre > ou jubé.
c La proximité de cet office dérangeant celui du Chœur >, le Chapitre
acheta du grand couteur, par 15 livres de rente, la chapelle S* Etienne,
voisine de la Cathédrale, enclavée dans le mur de la ville contre la porte
du Pont Notre-Dame, et on y transféra l'office de S* Sauveur.
« La petitesse du vaisseau et son mauvais état obligèrent les paroissiens
de l'abandonner. Us furent transférés dans l'église S1 Nicolas des Cour-
tils », en 1676, époque où furent détruits la Chapelle et le Cimetière qui
occupait presque toute la place Notre-Dame.
Les inhumations des paroissiens, faites dans leur église, eurent donc
lieu, jusqu'en 1676, dans la chapelle S1 Etienne, et depuis à S1 Nicolas
des Courtils, église où étaient déjà enterrés les confrères du lieu, les
paroissiens de S1 André, et ceux de Notre-Dame des Fossés ou de la
Capelette, détruite, dit Béziers, en 1563.
Les inhumations faites à N. D. des Courtils, avant 1676, sont notées
entre parenthèses. Les paroisses d'origine des autres morts sont indiquées
succinctement.
1616 7 sept. Guillaume Laloe, esc.
1617 2 juin Jacqueline v« Jean Maloisel , avl, inhumée près de son
mari.
19 juillet Me Jean de Bourgues, p*>«\ curé d'Amonville (1).
23 août M6 Jean Dufresne, av* [sr de S* Louet],
30 nov. Jean Houel, fils Louys , et dlïe Dubousquet, de Sf André.
; (1) Jean de Bourges, archidiacre d'Hyesmes, curé d'A mon [de] ville (Mondeville).
- 131 —
i6i8 25 mars
35 octob.
1619 8 sept.
1630 16 janvier
34 avril
39 avril
5 juillet
1633 ier mars
13 mars
i) mai
30 déc.
1633 13 janvier
5 février
34 mai
16 juillet
1634 4 nov.
1635 i*p février
19 juin
6 août
i) sept.
18 sept.
4 octob.
5 octob.
636 8 janvier
17 avril
3 juin
14 juin
34 juin
Dl,« Jacqueline Hue, femme Me Estienne Duhamel, lieut.
du viconte, sp de Rubercy.
Renée Tostain, v« Me Pierre Baril, av* .
N. homme Me Estienne Duhamel, lieut. part, du viconte.
Me Jacques Jouas, pbre, choriste à S1 Sauveur.
Me Thomas Potier, av* , sr de Pierrepont.
Me Pierre Vau ville, pbpe, choriste à S* Sauveur.
M* Michel Larrechamt [Larchamp], ch. de Pézerolles.
Catherine, fille Me Pierre Caron.
N. homme Jean de Piedlevé, cons. ass. en viconte, sr de
la Picardière.
Roger Gazel, sr de la Fosse, demeurant à S1 Laurent.
Noël LeVautier, proche lesfonts,de S1 André (àSlNicolas).
Anne Le Guelinel, fe Philippe, de Monceaux.
Barbe Vauquelin, servante du sr de Fumichon.
Guillemette, servante du sr d'Annelles [Me Pierre Potier,
esc], lieut. civ. et crim. à Bayeux.
Dlle Marie Auvray, ve n. homme Olivier Heuste, sp de
la Mothe et cons. à Bayeux , à côté de son mari , par
le ch. de Castilly, de S1 André.
Me Antoine Cornet, pbpe, curé de Moon et secrétaire de
M. TEvêque de Bayeux, de S* Sauveur.
Richard Adeline, bourg., de S* André.
Me Philippe Letellier, av* par Me A^. Bougourt, ch. de
Gueron, de S* André.
N. homme Sébastien Duhamel, par le ch. de Bernesq,
curé de S* Sauveur (Me Michel Rocher, pbre).
Jeanne Youf , ve Noël Le Vautier, près les fonts, de S1
André.
Sœur Françoise Avice, novice aux Ursulines.
Perrette Dorée, de S1 Sauveur (à S1 Nicolas).
Henry Gohier, garde des sceaux en la viconte.
N. de Piélevey.
Me Jacques Desprez, pbre, frère de Jean Desprez, curé de
S* Sauveur, par le prieur de S* Nicolas.
D«e Blanche Potier.
Françoise Suhard.
M* Jean Cent Soulz, av* , sr du Coudray.
— 138 —
16:25
37 août
1637
5 juin
1638
3 sept.
1630
163 1
36 janvier
4 juin
1634
3 août
1636
16 déc.
1637
18 février
Ier mai
12 juillet
1639
34 février
1640
11 janvier
18 juillet
>
•
1644
4 août
1646
31 août
1647
15 nov.
1649
24 nov.
1650
31 janvier
1653 * déc.
1659 13 octob.
1660 37 nov.
1661 11 octob.
Marie Pasturel, ve du sr du Castel.
Marie Duhamel.
Dlle Catherine Lechevalier, fe Pierre Durand , esc, s*
de Gra[nd]val, 35 ans, de S* André.
René Le Forestier, pbre, chap. du lieu.
Catherine Herbeline, 16 ans, de S' André.
Magdeleine Dumont, fe M6 Jean Néel, av1 (de S* André).
Le sr de Beaulieu, de S* Malo (à S* Nicolas).
Me Pierre Poret, 90 ans.
Lambert Molandain.
Robert Cauvet, esc. sT du Saulcé.
N. homme Charles Hue, sp d'Escures, par Me Noël Le
Rohier; pbre, choriste de S1 Sauveur.
Me Antoine Tillard, pb™, 76 ans^ demeurant au-dessus
du boulevard S* Jean (de S* Symphorien).
Marie Geraume, fe Me Philippe Lecolier, av1 , s* de la
Boullée, 70 ans, de S* André.
Me Robert Le Chartier, 34 ans, de S1 André.
Jacques Héroult, pbpe, id.
Anne'Verel, fille Pierre, 10 à 11 ans.
Gabriel Suhard , à S* Sauveur, de S1 Symphorien où
malade.
N. homme Jacques Le Moigne, sr de Fumichon, 76 ans,
de S* Exupère.
Marie Lequesne, f6 M6 Nicolas de Véchy, proc , bourg.
40 ans, de S1 André.
Elisabeth de Mathan, f« Me Pierre Bunel , esc, s* des
Isles, cons. du Roy, lieut. crim., 43 ans, de S* André.
Georges Le Barbey, esc, sgr de Fontenailles et d'Aul-
ney, cont. au mag. à sel, époux de Marie Le Mercier,
fille Charles , esc. , lie aux lois. sr de S1 Germain et
du Mesnil, lieut. anc civ. et crim., et Madeleine Be-
noit, 55 ans, de S1 Sauveur.
Claude Basly, à S* Sauveur, de S* Symphorien.
Me Pierre Baril, S1 Sauveur, de S* Malo.
Me Jean Pasturel, bourg, de Bayeux, de S1 André.
Me Jean Néel, sp des Longsparcs , cons. ass. en baill. et
vie, 56 ans, de S* André.
— 133 —
i66a 5 juillet Me Guillaume Regnault, av*. , 70 ans, un peu en dessous
du confessionnal.
38 octob. Jeanne Tostain, v6 Gabriel Buhot, de S1 André.
1663 1er mars Dlle Magdeleine Lambert, fe Mp de la Ferté, vis à vis
l'autel N. D.
36 mars Marc-Germain Le Fillastre, sr de la Haiserie, cons. du
Roy, ass. à Bayeux.
16 juillet Lambert Lescalley, esc, sr de Montebourg, proche le
confessionnal.
7 octob. D»« Anne Potier de Cantilly (Castilly ?).
» François Regnaud, esc.1 (à S* Nicolas).
31 > Raphaël Le Vautier, sr des Essarts.
39 > Blanche Descrametot, fe #., sr desPerrèles, de S1 Sym-
phorien.
1664 33 mai Charles Vimard, bourg, de Bayeux, 68 ans, de S* André,
(à S» Nicolas).
38 sept. Bonaventure Halay, ve du sp de la Bénardière, 78 ans.
1666 14 juin Charlotte Gouye, v° N.% Pothevin, s* de Bussy.
1667 > N. pers. Lambert Lescalley, sr de Vaux, par n. homme
Jacques Descrametot, pbre, curé de Vauxfsur-SeullesJ,
etgd chantre en la Cathédrale.
? Christiane Philippe, de S1 Sauveur (à S* Nicolas).
1668 n février François Metiviers, 3 mois.
Ier avril Jean Pain, 70 ans, après avoir abjuré l'hérésie, présence
de Me Richard Hélyes, esc. , lieut. civ. et crim. en
bailL, Me Guillaume Hélyes, esc. , Me Nicolas Du-
rand et autres, de S1 André.
14 > Anne Douétil, fe Olivier Damécourt, par n. et d. pers.
Charles- Antoine de Bagnols, pbre, ch. d'Esquay, grand
pénitencier.
36 nov. Me Nicolas Véchy, $roc. comm., de S1 André (à S* Ni-
colas).
1669 6 janvier Gilles de Varville, esc, fils Henry, de Grandcamp , de
N. D. des fossés.
» Anne Le Terrier, de N. D. des fossés.
16 février D116 Marguerite Lescalé, 50 ans, chez son père, rue
Franche.
30 > Thon*as Gouet, bourg., 88 ans, de S* André.
— 134 -
1669 93 février
26 »
5 mai
36 juin
17 juillet
2) sept.
18 octob.
»
39 »
1670 18 janvier
32 >
ai février
9 mai
16 août
37
»
39
sept.
17
octob.
9
nov.
>5
»
23
»
Romain Gabriel Gênas, 50 ans, rue de ta Chaîne, par
n. homme Thomas de Maunoury, pbre, arch. des Vés.
Marie Cent Soulz, 65 ans, par M« Michel Le Brun, pbp°t
ch. de Gavray. •
Richard Le Bas, pbre, chap., de N. D. des fossés.
J.-B. Barrasin, 20 ans, homme de chambre de l'archid.
Radulphe, par le ch. de Brette ville.
M0 Marin Dolay, chirurg., sr du Longbuisson, par n.
pers. Me Pierre Le Coq, ch. de Mons.
Me Jacques Le Mercier, pbre, 69 ans, de la Compagnie
de Jésus, par n. pers. Me Charles de Longaunay, gnd
doyen.
Marie Baucher, 6 semaines (à S1 Nicolas).
Marie Baucher, 6 semaines, de S1 Sauveur.
Catherine Durand, fe Michel Durand, 67 ans, de S1 André.
Jean Doxais , esc. , sr du Bosc, 68 ans, par n. homme
Jean Bihoreau, pbre, ch. de S* Germain.
Françoise de Govix, 60 ans, par le même.
N. homme Thomas Le Mercier, esc, sr de S* Germain ,
lieut., anc. civ. et crim. en baill., inhumé devant l'au-
tel de S1 Sauveur, par n. et d. pers. Charles de Lon-
gaunay, haut doyen, ensemble tout le corps du Chapi-
tre, avec tous leurs officiers.
Paul Fieury, fils Marc, chirurgien, et Perrette Le Hari-
bel, 10 m., de S1 André.
Michel Néel, fils Me Michel , s* des Longsparcs, cons.
ass. et maître des requestes , et [Anne] Chéradame,
5 j., de Sfc André.
Jean Gouet, proc, comm. en baill. et vie, 45 ans, de
S1 André.
Jacques Scelles, 3 ans; proche des cendres de ses parents.
Thomas Le Bellenger, 60 ans.
Marie Fermine, 65 ans.
Françoise du Mesnil, 60 ans, par n. et d. pers. Jean-
François de Bagnols.
Dlle Magdeleine Philippe, 28 ans, par Ch. de Longaunay.
Marie Gohier, fe Jacques Cailly, contrôl. au gren. à sel,
de N. D. des fossés.
- 135 -
1671 a6 mars
18 février
13 mars
16 août
15 sept.
30 octob.
1673 14 février
39 avril
30 avril
16 août
1673
36 janvier
31 février
iep avril
Ier juin
17 octob.
36 >
1674
10 février
38 >
13 avril
11 juin
3 juillet
6 >
9 sept.
38 »
1675 5 février
30
Joachim Michel Néel, fils Michel, 3 a.) m., de S1 André,
(à S* Nicolas).
Charles Scelles, 3 jours, fils, n. pers. Richard Scelles,
esc, sr du Prey et Marie de La Folie.
N. homme Antoine Descrametot, 40 ans, dans le chœur,
par n. pers. Jacques André, pbre, lie. aux lois, ch. de
de Tanis.
Pierre Scelles, 10 mois.
Germain Le Filiastre, s ans.
Claude Fleury,chirurg., 83 ans,deS'André(àSNicolas).
M0 Thomas Métiviers, 35 ans, par n. homme Jacques
Dauxais, pbre, ch. de Cully.
Pierre du Mont, 30 ans, devant le Crucifix, par n. homme
Me Jean Lamy, pbre, vie. gén.f ch. de Bernescq et
prieur et administrateur de la Maison-Dieu.
Barbe Basley, fe Pierre Le Bouteiller, bourg., 33 ans, de
S* André (à S1 Nicolas).
N. homme François de Marconès, sr Delon [d'Ellon].
François Hélie de Pierrepont, esc, 10 ans.
Thomas Regnauld, 50 ans, de S1 Sauveur (à S1 Nicolas).
Jeane Le Courtois, 35 2ns.
Cristiane Philippes, 35 ans.
Guillaume Le Vautier, 73 ans.
Pierre Scelles, 5 ans.
Julien Lavalley, 45 ans, de S1 André (à S* Nicolas).
Lambert de Tour, sp de Valmesnil, 55 ans.
Jeanne Vincent, ve Claude Fleury, chirurg., 84 ans, de
S* André (à S* Nicolas).
Prégent Le Filastre, 35 ans, par de Baignols.
Louise Javalet, 75 ans, par le che de Bretteville.
Magdalène de la Cotte, 11 ans, par le même.
Jacques -Maurice de Grainville, 19 ans, par n. pers. M*
Michel Le Brun, ch. de Gavrus.
Me René Le Maistre, pb", curé de Formigny, 50 ans, par
le ch. de Bretteville.
Marie-Françoise Foliot , 7 ans, par M6 AT. du Hamel ,
pbre, chancelier de la Cath.
Catherine Le Courtois, 89 ans, par le ch. de S* Germain.
— 136
1675 t* avril
16 »
3 mai
33 »
30 juillet
31 août
9 sept.
13 nov.
*3 »
1676 35 avril
13 mai
28 juin
Ier août
si sept.
14 octob.
33 »
38 »
33 nov.
1677
34 février
18 sept.
13 octob.
8 nov.
31 déc.
1678
38 janvier
12 mars
16 juin
33 »
Robert de Grosourdy, esc, sr des Fresnes, 50 ans.
Fils Le Courtois, 3 ans.
Jeanne Boyvin, v° Thomas Gouet, bourg., 85 ans.
Magloire de Bailleul, sr de Cachy, lieut. gén. du vicon\c
40 ans, par Me Charles de Longaunay, pbre, sous-doyen,
(à S1 Nicolas).
Catherine-Marie Debourdeaux, 14 mois, par le ch. de
Colombières.
N. homme Antoine Le Filastre, pbro, grand couteur en
la Cath., 50 ans, par le oh. de Gavrus.
Simon Le Barbey, 7 ans.
Pierre Tostain, sr des Varennes, officier de feu S. A. R.,
65 ans, en l'église S* Sauveur ou des Courtils (sic).
Pierre, fils Richard Scelles et Marie Lafolie.
DUe Charlotte Camprond (à S* Nicolas).
Robert Baucher, id.
Pierre Sauvegrain, 67 ans, de S1 André.
Elisabeth de la Mare, femme de Grimouville, 40 ans.
Michel Descrametot, esc.,sr de S1 George, ass., 81 ans,
à S* Nicolas.
Catherine Gendre, femme Pouchin, huissier, commis
des tailles, 50 ans.
Barbe Miette, 70 ans.
Richard Baucher, chandelier, 43 ans, de S1 Loup.
Jean Minfaut, 3 ans, fils de M. de la Bigne.
Barbe , fille Pierre Loir, esc, sr du Maillot, et Barbe
Danisy, 10 mois.
Françoise Héroult, 68 ans.
Robert Pasturel, fils Jean et Marie Lefort, 18 mois 1/2,
de S1 André.
Jeanne Philippe, f8 Jean Le Brethon, esc, 36 ans.
Marie-Magdalène Minfaut, fille M° Pierre, esc, sr de
la Bigne et Barbe Javalet.
Marin Minfaut de la Bigne, 14 ans.
Thomas de S1 Germain, esc. , sr des Fontaines, « mort
dans les prisons de cette ville ».
Barbe Danisy, 30 ans, f° Pierre Loir, esc, sr du Maillot.
Un enfant d'eux, âgé de 3 ans.
— 137 -
Françoise Bunel, 6; ans, ve mons. Dubosq Dozès.
Marie Duhamel, 75 ans, ve mons. du Mesnil Doallirost (?)
Jean Duval, 6a ans.
Jeanne Vautier, P de S1 Germain Suhard, lieut.gén., 64 ans.
Guillaume Fouin, boulanger, 80 ans.
Nicolas Durand, pbre, des Courtils.
Renée Suhard, 76 ans, v* de mons. de Louvières.
François Gouye, esc, sr de Briens, 80 ans*
Jacqueline Surmont, v° Jean Néel des Longsparcs, cons.
assess., 6a ans, de S* André.
D,,e Dulongbois, 70 ans.
Fils de Bordeaux, a ans.
Dlle Marie Le Vaillant de la Ferté, 26 ans.
Anne Briand, femme Nicolas de la Mare, 50 ans.
Marguerite Voisin, 94 ans.
Philibert Bequet, du Clos* Renard, 66 ans.
Olivier Champeaux, boulanger, 60 ans.
Louis Germain, sr de la Fontaine, 50 ans.
Me Nicolas Dumesnil, chap. de S1 Sauveur.
Marie-Magdalène Minfaut, a 5 ans.
Marguerite Bailleul, 53 ans, f° mons. Dupray Talevast.
1680 8 janvier Catherine Pasturel, 34 ans.
14 > Michel Nicolle, 36 ans, sr de Bosbignon (Beaubignon ?),
intendant des finances de Mme la duchesse d'Orléans.
Elisabeth Hue, 8 ans.
Marguerite Talvast, 18 ans, v° mons. de Bosbignon.
Fille de M et Mme de Tère Leroys.
Guillaume Heusebrocq, sr de la Poterie, 8a ans.
Jeanne Pelvey, 66 ans, v° du Changeur.
Charles Véniard, bourg., 74 ans, de S* André.
Fille de Bourgeois, boulanger du Chapitre.
Françoise Le Breton, 65 ans.
Me Michel Bethon, pbpe, faisant l'office de diacre.
Jeanne Dumont, ve Pierre Dujardin, 80 ans.
Noël Champeaux, 70 ans.
Me Gilles Le Barbier, pbre, curé de S* Loup.
D,,e Louise Le Rouier, 70 ans.
Me Jacques Potier, p*»"*, chap. de S* Nicolas.
1678
10
juillet
3°
»
30
août
*
sept.
3
déc.
?
1679
3
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»
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11
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»
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35
»
5
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8
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*
8
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»
24
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4
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10
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»
30
oct.
10
nov.
- 138 -
1680 ia déc.
1681 16 janvier
36 »
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30 »
13 mars
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12 »
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14 »
16 »
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10 déc.
r68a
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14 »
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6 mars
16 »
17 mai
7 juillet
10 sept.
36 oct.
1683
31 février
7 avril
8 mai
13 »
16
Catherine Menard, femme Gabriel Baucher, 36 ans.
Me Pierre Le Mercier, pbre, curé de S* Pierre-du-Mont,
55 ans.
Michel Le Mercier, esc, sr de Bricqueville , lieut. gén.
ancien au bailliage, 53 ans.
Jacqueline Lemercier, dame de Senneville, 79 ans.
Perrette Maheue, v* de la Valée, 90 ans.
Jean Jahiet, 55 ans.
Me Raphaël Coespel, sr des Casti lions, receveur des
consignations, 5a ans.
Estienne Guienroc, fils Germain esc, sr du Val et Marie
Personnier, contre l'autel de la Vierge, 30 mois.
Louis, fils François Descajeul, escr, sr de Bricqueville et
Magdaleine, N., 6 ans.
Me Jean Gosset, sr de Laulne (de Laulné ?) avl.
Denis Le Rotnain, cirier, 43 ans.
DUe Françoise de Grimou ville, de S1 Germain (de la lieue?)
Anne Philippe, f° George Maray (Maresq ?) 3} ans.
Honorine Le Barbier, f6 Pierre Savary, 36 ans.
M° Jean Vauchys, pbp°, chap. de S* Sauveur.
Enfant de 3 ans, de Jean Pasturel.
Suzanne Scelles, fille mons. de la Motte.
Michel Duhamel, dr en médecine, 78 ans.
Hélène Maheue, dame de la Garenne, 86 ans.
Me Baltazar Le Courtois, 77 ans.
Fille de 5 ans de Pierre Robert et Magdeleine Bethon.
Catherine Le Conte, ve Louis Le Courtois, 50 ans.
Marie-Anne André, âgée de 5 ans, du mariage de Mr de
Mons et d'Arganchy avec d»6 Le Vaillant.
Joachim Hélyes, esc, proc du Roy à Bayeux, 79 ans.
Marie -Barbey, femme Jacques Hue, 49 ans.
Michelle Cornet, fe du sr Lermelie, 66 ans.
Elisabeth Le Tremble, 15 ans, de la Folie.
Magdaleine Quétisant, v° Me Thomas Scelles, sr de la
Cavée, 48 ans, par Me Thomas du Hamel, pbre, dr de
Sorbonne, ch. et chancelier de la Cathédrale.
Elisabeth Gosset, 33 ans, par Mr Thomas Maunoury,
pbre, ch., arch. des Vés.
- 139 —
1683
34 oct.
19 déc
30 »
1684
18 janvier
37 »
10 février
38 »
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8 »
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20 »
30 »
13 déc.
1686
13 janvier
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6 »
36 sept.
6 oct.
1687
10 juillet
30 oct.
35 déc.
1688
39 janvier
5 février
7 avril
Françoise du Val, 70 ans.
Magdelène de Vautier de S* Vaast, 50 ans.
N. d. Léonore Daillé, f6 François Marguerie, esc, sgr de
Colleville, 60 ans.
DUe Françoise de Percaval, ve Jean Petit,. sr de la Pom-
meraye, 89 ans.
Jacques Talvast, esc, sr du Pré, avl , 60 ans.
Marie Regnault, ve Jean de la Folie, 70 ans.
Thomas Rot, sr du Clos, 75 ans.
Gabriel de Comenant (?), sr des Longchamps, 55 ans.
D116 Marie de Grimouville, 50 ans.
Marie Dupré, ve mons. de la Bazonnière, 73 ans.
M° Robert Pasturel, cbap. de Sk Sauveur.
Marie Loir, 11 ans.
Me Nicolas de Bordeaux, greffier en viconté, 45 ans
Jacques Hue, tanneur, 78 ans.
Une fille de M° François Havard, procr .
François Mouton , recev. des aydes de Normandie ,
39 ans.
Jacqueline Le Débonnaire, v* Olivier Cbampeaux, 60 ans.
Françoise Bessin, Ve Hervé Le Barbier,
Diie Magdelaine Tallevast, 16 ans.
dise p. M* Thomas Mannoury, archid. des Vès.
Raulinne Heuzebroq, 40 ans.
Marie Le Cavelier, fe de Bérolles Danisy, 60 ans.
Me Jacques Jaquet, chap. de S1 Nicolas, 73 ans.
Gillette Nicot, f6 Nicolas Dubois, 70 ans.
Elisabeth Amiot, vc Pierre Philippe, 63 ans.
Philippe Descajeul, 3 ans.
Jean de Hérici, clerc, 33 ans.
Jeanne Centsolz, ve Michel Le Courtois, 75 ans.
Jacques Scelles, esc, 16 ans.
Scolastique Marguerie , ve Georges du Vivier, cent ans.
fils de Gisles Lhonoré, doct. en médecine, 3 ans.
Marie du Ver, 17 ans.
Catherine de S* Germain, fe mons. de S1 Vast, 60 ans.
Jacqueline Le Fillastre , ve Guernier, bourg, de Caen,
73 ans.
— 140 —
#
i688 36 sept. Nicolas du Bois, huissier du sel, 64 ans.
36 nov. Hervé Scelles, esc, sr de la Motte, capitaine de la ville,
60 ans.
6 déc. Françoise Toustain, f6 René Philippes, esc, sr de Haut-
* mesnil, 43 ans.
14 » Michel Bougourt, tnaistre d'escolle, 70 ans.
1689 39 janvier un fils de Charles Le Maigre, esc, sr Delan, 3 ans.
6 février Philippe de Pierrepont, esc, sgr de Cricqueville, 70 ans.
14 id. D11* Marie Basire, fe Me Thomas Trolong, proc coram.,
4a ans.
13 avril Louis de Versoris, esc, sr du Béquet, 78 ans.
7 août Adrianne de Preypetit, f° M0 Bertrand Bretaigne, 27 ans,
chapelle N.-D. des Courtils par n. et d. p. Me Jacques
Dauxais, pbre, ch. de Cully.
aa » Nicolas du Bois, 5 ans. (On le trouve aussi sous le 35
septembre, comme âgé de 4 ou 5 ans.)
1690 35 janvier Louis Alexandre de la Cour, 10 ans.
18 février Pierre Nativelle, 34 ans.
6 mars DUe Marguerite de Hotot, ve Philippe de Martinbaut,
esc, 75 ans.
36 » Marie-Marthe Cheuchet (Cheuquet?), fe Me Michel
Dureteste, sr des Hourtais.
11 sept. Me Jacques Le Fortier, pbre.
1691 6 janvier Françoise Conseil, fe Michel Le Petit, 77 ans.
34 février Marin Le Héricy, esc, sr de la Couture, 50 ans.
5 mars Dlle Marie-Claude de Cussy, ve Duhamel, doct. en méd.
77 ans, de S* André.
4 avril Marie Colné, 5 ans.
13 juin Pierre Planson, esc. [officier de la maison du Royj.
31 juillet Marin Savary, 4 ans.
35 sept. D1Ic Susanne Guilbert, 76 ans.
1693 13 janvier Guillaume Nativelle, 66 ans.
16 mars Thomas Le Breton, esc, sr de Bérolles, de Percy, 57 ans.
16 avril Michel Hermerel, ■>} ans.
39 mai un fils, mort le jour de sa naissance , de Me Estienne du
Vivier, sgr et patron de Crouay, et Mmo Magdelène
Minfaut de la Bigne.
6 juin n. d. Magdelène Minfaut , fe Estienne du Vivier, 30 ans.
141 -
169a
7 juin
8 »
13 »
13 sept.
7 oct.
1693
aa janvier
11 mars
11 ».
4 avril
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8 août
•
17 oct.
11 nov.
37 déc.
1694
13 janvier
5 février
. 5 avril
6 »
10 »
8 mai
ia »
'7
18
10 juin
a8 nov.
n. p. Me Estienne Hue, pbre, prieur de Bérolles, anc.
curé de Bernières-Boscage, 81 ans.
Georges Geofroy, 6 ans.
Olive Le Brethon, 68 ans.
Edouard Hélyes, esc, sr de Clinchamps, lieut. gén. à
Bayeux, 40 ans.
Robert Pasturel, 3 ans.
Louis de Pierrepont , esc.» sr de Cricqueville , décédé à
Lingèvres, par François Le Chartier, ch. de Cussy.
Pierre Heuzebroc, 40 ans.
Robert Decajeul, 6 ans.
Me Jehan Le Vannier, av., 68 ans.
Jean Bailleul, gentilhomme de feu M. le Prince, 70 ans.
Henri Marguerie, esc, sr de Neuville.
M° Charles Potier, chap. de S* Nicolas, 67 ans.
Dll° Silvie Lombard, ve François-Gabriel Bunel, sr des
Engles, 58 ans.
Robert Le Fort, 9 ans.
Jacqueline Gouet, v° Thomas Le Bourgeois, 80 ans.
Jacques Radulphe, esc.
Estienne Guyenroc, près l'autel, 8 ans.
Marguerite Lefort, v° du s* des Landelles, 72 ans.
Charles Lefort, ai ans.
Me Pierre Le Tanneur, bourg, de Paris, 74 ans.
Estienne du Vivier, esc, sgr de Crouay (1), décédé d'apo-
plexie, visité par nous soubzsigné «et ne donna
aucune marque dans quelle religion il voulait mourir,
ayant perdu l'usage de ses sens ; le corps duquel a été
inhumé au Mesnil, dans son jardin ; m'aiant toutefois
marqué qu'il souhaitait que on lui fit, à la mort,
comme l'on a faict à feue sa femme. >
Guillaume Eudes, greff. en baill., 35 ans.
Marguerite Baucher, ao ans.
Georges Tou tain, esc, sT de Fontenelles, cons. ass., 59 ans.
Marie de la Bretonnière , f« Philippe de Vérigny, esc,
70 ans.
(1) Il était de 1* religion protestante.
— 142 —
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8 janvier
3i »
33 mars
15 déc.
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15 février
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si mars
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13 juin
si »
24 août
15 déc.
1698 7 janvier
si avril
17 juin
7 juillet
8 »
27 août
13 sept.
37 oct.
4 nov.
Germain Le Fillastre, 50 ans.
Anne du Val, v° Guillaume Nativelle, 57 ans.
Françoise Le Cavelier, ve Pierre Toutain, esc, sr des
Varennes, 80 ans.
Jean Nicolle, 85 ans.
Raoul de Barbey, 13 ans.
Jacques de Héricy, esc. , anc. conseiller, réformé, du
Roy au parlement de Normandie, 66 ans.
D,,e Marie de la Folie, f* de Richard Scelles, esc, 54 ans.
Marie Anne Travers, 8 ans, fille M* Florent Travers,
sr de Beauvais, directeur des Aydes et Annf Paris.
Thomas Savary, 6 ans.
Hélène de Hérissy, ve mons. Jacques de Hérissy, cons*
au parlement. 55 ans.
François Néel, fils Me Richard, sr des Longsparcs, cons.
ass., 13 ans, S* André.
Catherine Regnault , v« François Ouzouf, prés, au gre-
nier à sel, 75 ans.
Charlotte Aubri, fe François Fouin, 33 ans.
Jacques Pasturel, 18 ans.
Pierre de Montfiquet, esc, s* de S* Séverin, 73 ans.
D1,e Magdeline des lsles , v« Pierre Cavelier, esc, sr de
la Bernardière, 80 ans.
Renée Minfaut, v° Thomas Le Brethon, esc, s* de Perci,
cons. ass., 58 ans.
N. d. Marie Dauzès, v° Pierre de Montfiquet, esc, sr de
S1 Séverin, 63 ans.
Magdelène Baucher, v° du sr Gohier, garde des sceaux
en viconté, 63 ans.
Charles-François Blonde], fils Pierre, esc, et Magdalène
Gohier.
Marie Paris, fe Pierre Mauger, av1, 30 ans , morte d'une
Chute avec son enfant ; enterrés ensemble.
Françoise-Catherine Toutain, 38 ans.
François Desreux, commis aux aydes (v. plus bas en 1706).
Me Gilles Lhonoré, sr de Surmont, doct. en m éd., 56 ans.
Elisabeth de Douvre, ve Pierre Plançon , officier de la
maison du Roy, 55 ans.
— 143 —
1699
6 mars
4 mai
4 juin
18 sep.
11 déc.
1700
4 avril
14 »
17 juin
21 »
24 août
4 sept.
7 »
10 p
1698 18 » Suzanne David de Sortauville, v° Messire Hervé de Lon-
gaunay, cher, sgr de Franqueville, 5a ans.
Dlle Catherine Potier, v* Marin de Hérissy, esc., 60 ans.
DUe Antoinette Descaieul, de la Ramée, 38 ans.
Guillemette du Bouillon, f* M' Jean Tavigny, not., 50 ans.
Anne Minfaut, v* mons. de Cahier, esc, 65 ans.
Simon Lesueur, esc, diacre, 34 ans.
Anne Le Roy, fe Estienne Dupuy, commis aux aydes,
54 ans.
Françoise de Bordeaux, 38 ans.
Estienne Dupuy, commis aux aydes, 60 ans.
Me Jean Le Brethon, greff. en él. et grenier à sel, 50 ans.
D»« Charlotte j-Pétronille Héroultède Coursi(cy ?), 18 ans,
de S1 André.
Elisabeth Le Maigre, 17 ans.
Renée Laloë, ao ans.
Jeanne Fermine, v° Philbert Le Béquet, sage-femme,
88 ans.
Catherine Béton, fe Charles Bihoreau, garde de la porte
de la Reine, 79 ans.
N. d. Bonne Charlotte Gautier, f* mons. de la Bernar-
dière, 26 ans.
Catherine Potevin, ve Jean Sallen, esc, sr de Caugny
(Caugy ?), 86 ans.
Suzanne-Françoise Suhard, 3 ans.
Thomas Regnault, s* de Belle Mare, bourg, de Bayeux,
83 ans.
N. d. Renée du Chastel, v« Philippe de Pierrepont, sgr
de Cricqueville, 80 ans.
M* Gisles Blanchet, pbre,chap. de S1 Nicolas, de S1 Loup.
Anne Le Cavelier, ve Pierre Lescallé, esc, sr de Monte-
bourg, 77 ans.
Joachim Geofroy, premier av1 du Roy au siège de Ba-
yeux, 63 ans.
Joseph Levaillant. esc, sgr haut justicier de Barbeville.
1703 14 janvier Jacques Dupont, anc cocher de mons. l'évêque de
Bayeux, 76 ans.
(Lacune).
a nov.
1701 13 mars
1 703 9 avril
18 mai
19 »
3 août
4
4
6 oct.
19
- 144 —
'7°3 8 juin
3 juillet
«5 »
3 déc.
1704
6 juillet
39 oct.
la nov.
6 déc.
99 »
?i >
1705
14 mars
4 avril
37 »
ao mai
30 »
15 juillet
39 déc.
1706
33 février
6 mars
3 avril
. 13 sept.
17 ocl.
17 déc.
»
1707 31 janvier
Me Martin Savary, chap. de N. D. des fossés.
Guillaume Ratât, épicier et cirier, 36 ans, de N. D. des
fossés.
N. h. Jacques de la Mariouze, abbé de Condom (dioc.
d'Agen), anc. ch. de S* Martin, deN. D. des fossés.
M* Guillaume Fouin, proc. comm.,deN. D. des fossés.
Anne de S* Quentin , v« Hervé Scelles, esc, sr de la
Motte S* Martin, 63 ans.
Edouard Joret. sr des Closières, drapier, 35 ans, de S1 André.
Philippe Demi h are ne, escer, sr de Bellefontaine, 62 ans.
François Fouin, bourg, de Bayeux, 33 ans.
Me Pierre Débonnaire, chap. du lieu, 50 ans.
Marif de Ste Marie, ve mons. de Beauvais, 90 ans.
Françoise Sanson, v* Marin Paris, 70 ans.
Gabriel Baucher, chandelier, 6*> ans.
Marie Vautier, 80 ans.
Marie-Anne Pasturel, 13 ans.
Geneviève de Beauvais, 68 ans.
Marie-Anne Minet du Breil, ve Toussaint Roucel, sp de
la Rouselière, 68 ans.
Catherine de la Rivière, v° Laurens de Grimouville , esc.
Me Jean Fumée, sr de Pouligny, bourg, de Bayeux, « mort
de létargie », 79 ans.
Pierre Suhart, esc, sgr et patron de S1 Germain , lieut.
gén. en baill., 90 ans.
« est décédée Magdelène Hardouin , ve Nicolas de la
Mare, puis Jean-Michel Ratât, d'une mort subite, pour
avoir avalé une huître vinaigueré, 40 ans. >
François Esneux (Desreux?), commis aux aydes. (Voir
plus haut en 1698).
Jean Villeroy, mercier, 37 ans.
Guy Petitot, domestique de Mgr TEvêque, 85 ans.
Catherine Havard, 19 ans.
Me Robert Pasturel, ch. de Goupillières, anc. chap. de
S* Nicolas des Courtils. Il avait une inscription tumu-
laire dans la nef, à droite en entrant, contre le mur (1).
(1) Voir Béziers, p. 8t.
— 145 —
1707 a mai Marie-Marguerite de Mi lier es, P Pierre-Charles de Hé-
ricy, esc.
19 août Anne Néel, fe Michel Suhard, esc., sr de Loucelles,
75 ans.
4 oct. Marguerite Philippes , v* du sr Cahier Morfontaine ,
60 ans.
16 » Marie Cahier de Morfontaine, 50 ans.
33 » François Descaieul, esc, sr de Bricque ville, 84 ans.
1708 16 février Me Jean Pasturel, greff. en vie, 50 ans.
26 avril Richard Néel, esc., sr des Longsparcs, cons. du roy,
ass. en baill., 65 ans, de S1 André.
18 sept. Marguerite Vautier, v° mons. du Fresne Carcagny, 79 ans.
15 nov. Anne Duclos, ve n. homme Thomas Quetisant, 83 ans.
1709 6 février Pierre Estienne, sr de la Perruque, recev. des consigna-
tions, 53 ans.
4 mars N. d. Charlotte Le Berceux, ve mons. du Boscage, 88 ans.
30 » Marie-Magdelène Lhonoré, 33 ans.
13 sept. Jean Le Maigre, esc, sr de l'An, lieut. d'inf. au rég.
d'Auxerrois.
ao oct. Me Rai m on d Baucber, scolastique, 7a ans (1).
28 nov. N. d. Charlotte Belloy, v* Etienne Suhard, esc, sgr et
patron de S* Germain, lieut. gén. en baill., 55 ans.
17 déc Elisabeth Baucher, 30 ans, f* en secondes noces de Fran-
çois Bunouf, 33 ans, de S* André.
1710 34 janv. N. d. Jeanne Hélyes, fe mons. de Vierville Marguerie,
30 ans.
31 oct. Marc Détrevaux, sr de Grammont, 37 ans.
171 1 6 janvier N. d. Marie Le Vaillant, v* François André, esc, 87 ans.
9 » Me Jean Michel, procureur commun, 54 ans.
34 » Marie Geofroy, 33 ans.
13 février N. d. Marie-Anne Clément, fe mess. François Tanneguy.
» Senot, esc, sr de la Peintrerie Morsalinne.
3 mars Hervé Bihoreau, p1»*6, chap. de S* Antonin en la Cathé-
drale, et curé de la Poterie, y inhumé.
14 juillet N. d. Catherine de Cussy, f° Georges Toutain, esc sr de
Cromelle, 60 ans.
(1) Voir Béxiers, p. 84.
IO
— 146 —
i-ii 18 août Philippe Tourlaville, esc., 68 ans.
la oct. Nicolas Fumée, io ans.
à Richard Jehanne, 72 ans.
29 » Estienne Lepersonnier, pbpe, curé de S* Sauveur, par N.
et d. p. Antoine Lefort, pbre, ch. de S* Laurens, dans
le chœur.
12 nov. Louis Gosset, 4 ans, fils du Taillis Gosset, av* , dans la
nef.
171 2 12 janvier Claude Suhard, esc, 9 ans.
12 mars Guillaume Regnault, sr de Préville, 74 ans.
ier avril Dn« du Val, 84 ans.
6 » Philippe Le Lorier, fils Le Lorier, av' , 22 ans.
14 » Marguerite Paris, fille Robert Blot, 65 à 70 ans.
26 mai M° André Hardouin, pbre, chap. de S1 Nicolas des Cour-
tils, 68 ans, par le préfet de la conf. des prêtres ;
présents : M- Simon Le Bel, pbro, chap. de lad. église
et Guillebert, desservant.
iep juin Jacques-Emmanuel Le Provost, esc. sr de Bénou ville,
36 ans.
18 août Richard Scelles, sr des Prez, cons. ass. en baill. et vie,
73 ans 6 mois.
26 sept. Michel Suhard, esc, sr de Loucelles, 86 ans 6 mois, par
J.-B. Pescbard, chane de la cathédrale.
1713 7 mai Françoise Débonnaire, f° M* Georges Marais, proc, 54
ans, par Delauney Hue, n. h., gr. trésorier de la cath. '
21 mai Sébastien Champeaux, 50 ans, par n. et d. p. Antoine
Levasseur, ch. de Gavrus.
12 juin Richard Le Courtois, 6 ans 7 mois.
23 » François Ausbert, esc, 50 ans, par l'abbé de Campagne,
ch. des Essartiers.
8 sept. François Senot, esc, sr de la Peintrerie, par l'abbé de
Grainville, grand chantre.
1714 2 janvier Marie Le Tellier, v6 Germain Lefort, 83 ans, par n. h.
Pierre-Alexandre Lhonoré, sous-chantre ; présents :
n. h. Thomas Lefort, ch. de Cully et Jean Le Fort, ses
petits-fils.
12 janvier Dlle Catherine de Marigny, de Hautmesnil, 19 ans.
6 février Marguerite Biet, ve Jacques Raoult, 42 ans.
- 147
1714 33 juin
aa août
»
3 déc.
171 5 16 mars
19 avril
»
5 mai
a^ juin
37 juillet
16 sept.
17 oct.
1716 13 février
37 »
; mars
3 juillet
ao juillet
10 août
L717 7 janvier
33 avril
24 »
36 oct.
1718 38 janvier
31 mai
8 oct.
DUe Marie-Magdeleine Le Coq,ve [Lhonoréde] Surmont,
doct. en méd. par n. h. (Bernard) Campagne, ch. de
Cambremer.
Anne Angot, 74 ans.
Dlle Ursule Le Tellier, 35 ans.
Jean d'Hermerel, cons. ass. en baill. et vie. lieut. gén.
de police, 55 ans.
Marie-Magdeleine Lucas, ve en secondes noces de Bail-
leur sr de Cachy, 84 ans.
Julien-François Eury, 7 ans.
Charles Bethon, av* en élect., 3; ans.
Marie Le Fort, 63 ans.
François-Daniel Leboucher, 43 ans.
Jeanne Ménard, v* Richard Géhenne, 70 ans.
Magdelaine Gosset, fe Guillebert, 33 ans.
Gillonne Piédoue, Te mess. Pierre-Louis Le Petit, chev.,
sgr Désifs, 64 ans.
François Havard, proc. com., 93 ans.
N. d. Marie-Magdelaine Dubois, ve en secondes noces de
M. de Barbeville, décédée maison de M. deLit[t]eau,
par J.-B Peschard, chanc. de la cath. ; présence de
M. de Vidouville, frère de la défunte.
Jacques Auvray, 10 ans.
Anne Frémont, ve Arthur de la Cotte, 90 ans, par Josset,
grand pénitencier.
Gabrielle de Hesnault, ve Mess. Pierres de Méhérenc,
esc, sr de.Bellefontaine, proche le tombeau Philippe
de son mari de S1 Vigoret.
Claudine Guillemette Dubois, 33 ans 6 mois.
Marie Anfrie, ve Geofroy, av* du Roy, 68 ans.
Suzanne Pigache, 73 ans.
Magdeleine Lochar, v« Guillaume Elie (Hélyes), esc.,
93 ans.
Edouard-Antoine Elie (Hélyes), sr de Clinchamps, lieut.
gén., anc. civ. et crim.
Marie Cornillo, fe de Séran, esc. et cons. du Roy.
Aimé Le Marois, proc. en baill. et vie, 77 ans.
Marguerite Tanqueret, 3; ans.
— 148 —
1719
5 sept.
6 »
3 oct.
10 déc.
1720
3 janvier
33 février
ai mars
39 »
9 avril
30 »
26 juin
38
juillet
23
août
jer
oct.
7
»
M
nov.
I7ai 31
janvier
23
»
7
février
30 mars
i°r
avril
31
»
4
sept.
11
oct.
M
»
Aimé Onfroy, 19 ans.
Jeanne Paris, 83 ans.
Jacqueline Dubosq, ve Aimé Lemarois, 7; ans, par Le-
breton, curé de S* André.
Joachim de Scelles, esc., sr de S1 Cosme, 75 ans.
Charles Bihoreau [srj de Monteval (Mondeval ?) ancien
garde de la porte de la feue reyne, 85 ans, « après
avoir reçu le S* Sacrement de l'Extrème-Onction, Tim-
bécilité dans laquelle il était, ne nous ayant pas permis
de lui administrer les autres. »
Michel Poussin, 77 ans.
Robert Onfroy, « décédé du jour d'hier par un accident
d'un éclat de canon tiré au château de Bayeux ».
Jeanne du Bouley, 36 ans.
Me Simon Le Bel, pbrc, chap. de S1 Nicolas, décédé à
S1 André, par M. de Goupillères, sous-préfet de la
confrérie des prêtres de Bayeux, dans le chœur.
Françoise Gérond (Gérard ?) de Grémont, fe Jacques-
Antoine de Séran, esc.
Guillaume Vermond, domestique du comte de Bricque-
ville, 45 ans.
Jeanne de Guérin de la Houssaye, 40 ans.
Marie-Catherine Guérin Canchie , fe Pierre Laroque ,
commis aux aydes, 23 ans.
Martin Delaunay, 53 ans.
Catherine Le Terrier, 88 ans.
Nicolas Guiton.
Adrien de Brix, esc , sr d'Hérouville.
Charles Roger, 43 ans.
Jean-Pierre Biet, pbre, vie. du lieu, dans le chœur, par
Me Michel Le Nepveu, curé de S1 Patrice.
Robert Le Paulmier, avl , 55 ans.
Dlle Léonard Descajeul, 80 ans.
Robert Jean, 70 ans.
Elisabeth Le Mestre, fe Estienne-Thomas Trolong, cons.
ass., 35 ans.
Robert Boudet, cuisinier des demoiselles de la Paintrerie.
Pierre Fouin, 4; ans.
— 149 —
1731
30
déc.
*■>
»
1732
16 février
H
»
30 mars
Ier
avril
17
»
26
»
23
mai
33
juin
5
juillet
10
nov.
17*3
SI
août
38
»
11
sept.
5
oct.
7
»
18
»
13 nov.
[8
»
1724
6 janvier
7
»
9
février
23
ier avril
9
»
15
H
»
3°
»
5
mai
Thomas Le Courtois, av* , 40 ans.
Pierre Blondel, esc, 73 ans.
Thomas Le Lorier, av* , 63 ans.
Anne-Marie Despinos (-oze), 55 ans.
Elisabeth du Vivier, 70 ans.
Scholastique Centsolz, 80 ans (morte à l'Hôtel-Dieu).
Louise-Bonne Senot, 40 ans.
Marie Farcy, v« Louis Aubry, rec. des tailles, et f° Hardy,
68 ans.
Pierre Savary le Chesne, 73 ans.
Michelle Duboscq, ve Le Vannier, 80 ans.
Marie-Thérèse Maillard, fe du Moslé Canivet, 60 ans.
Nicolas Duval, maître d'hôtel de Mgr de Lorraine, 60 ans.
Augustin Lhonoré, médecin, 40 ans.
Me François Laigle, chap.de S* Nicolas des Courtils, dans
le chœur, par n. et d. p. Antoine Lefort, ch. de S*
Laurent.
Anne Joslain, f6 Le Cauchois, proc, 70 ans.
Michelle Cupercy, 65 ans.
Elisabeth du Mont, ve Robert Baucher, bourg, de Bayeux,
84 ans.
Catherine des Buats, fr d'Ourville Léonard, 65 ans.
N. d. Marguerite Alan, ve M. de Gonon, 70 ans.
René Philippes, esc, sr de Hautmesnil, 70 ans.
Marie-Victoire Sabine, fille, mess. Sabine, comte de la
Quesse, 3 ans 6 mois.
Mess. Marc-Antoine Le Vaillant, 37 ans.
Mess. Philippe du Chastel, sr d'Amonla ville, 74 ans.
Raphaël Onfroy, proc en élect., 55 ans.
Françoise du Fort, ve du sr Jean de la Rivière, perruquier
à Bayeux, 70 ans.
Pierre Piédavant, perruquier, 26 ans.
N. d. Anne-Françoise Delauney, 70 ans.
Me Nicolas Pouligny Fumée, ass. à Bayeux.
Pierre de Clinchamp, esc, 40 ans.
Gabrielle Morel, 34 ans.
N. d. Barbe Maillard, fe mons. de Caurcy, 65 ans
Marie de S1 André, 78 ans.
— 150 —
1734 8 juillet N... du Mesnil Troplong, a ans.'
35 » Jeanne Foin, 8 ans.
1725 36 mars Pierre Crepel, av* , 65 ans.
36 avril Barbe du Four, ve M0 Pierre Savary.
8 mai Charlotte Le Biais, ve Lecourtois, av* , 52 ans.
3 juillet Roberde Maresq, 33 ans.
10 août Henry Dubois, proc, 74 ans.
30 déc. Jacques Dubosq, boulanger, 60 ans.
30 » Agathe Fréard, fe Dumont, cons. du Roy, 30 ans.
1726 6 février Pierre de Bihoreau, ancien garde de la porte [du roy].
11 mars Pierre Lhonoré, 75 ans.
14 juin Marguerite Laloe, ve Robert Bauchy (-cher ?).
5 nov. Jacques Bonnemie, pbre.
1737 6 janvier Me François de la Cotte, chap. de la Cath. et de S1 Nico-
las des Courtils, décédé à S* Ouen du Château, par le
Chapitre, dise. p. Me Pierre de la Gouge, officiant.
ier mai Anne Lativelle, fe M° Toustain, 63 ans.
8 juin Magdeleine Le Breton, de Percy, 60 ans.
35 oct. Marie-André Duval Osbert, 72 ans 6 mois.
13 nov. Pierre Guiilebert, organiste.
s 1 » Jean Fossard, de Mosle.
33 déc. François Suhard, de Loucelles, 33 ans 6 mois.
1738 17 février Angélique Giberville, ve Duhamel, de Cottun, 80 ans.
33 sept. Madeleine Gohier, v° Pierre Blondel, esc, 75 ans.
9 déc. Jean Douétil, 33 ans.
31 » Marie-Anne Lebrethon, 50 ans.
1739 9 janvier N. . . Leroux, 3 ans.
19 » Eulalie de Yassy de la Forest, 7 ans.
6 avril Mess. Gilies-Hyachinthe de Marguerie , chev., sgr de
Colleville, 75 ans.
8 juin Thomas Onfroy, 34 ans.
17 » Mess. Pierre- Antoine de Boran, fils de [Pierre-Augustin
de Boran], marquis de Castilly, 7 ans 6 mois.
17 » Mess. Jacques de Vassy, chev., marquis de la Forest,
40 ans, par mess. Dufaur de Pibrac, h5 doyen.
13 oct. Guillaume Bauquet, esc, sr de Grandval, lieut. cri m.,
75 ans.
3i » Michel Fumée, 30 ans.
- 151 -
1729 a* » Charlotte- Françoise Coullard, 30 ans.
1730 7 janvier Marguerite du Guay, v* Onfroy, proc. en él., 60 ans.
28 février N. d. Blanche Avenei, fe Thomas Le Brethon, esc, sr
de Percy, sgr de Berolle, 40 ans.
39 » N. h. René de Grimouville, esc, sr de Sully, 70 ans.
10 mai N. d. Magdelaine Brazard, ve mess. Jean-Louis Le Pelle-
tier, esc, sr de Molandain, anc. lieut. col. d'infant.,
70 ans.
5 août Me Guillaume Liard, chap. de S' Sauveur, décédé à S1
André, par Rohée, curé de la Poterie, préfet de la
Confrérie des Prêtres, de S1 André.
30 sept. Mess. Guillaume de Canivet, esc, sr du Moiay et de
Vierville, 70 ans.
1731 20 janvier N... ve Labarre, vers 100 ans.
» Thomas Baucher, mtre drapier, 50 ans.
ai mars Marguerite de Scelles, ve Me Gabriel Geffroy, cons. du
Roy, ass. en vie à Caen, 73 ans.
8 mai N. d. Marie de Hérissy, f* du marquis de Fontenay,
48 ans (1).
M° Georges Maresq, proc en baill. et vie, 71 ans.
D»e Claude Le Vaillant, 80 ans.
Me Louis Gosset, sp du Taillis, avl à Bayeux et greff. au
grenier à sel, 75 ans.
Dlle Anne de la Cour de Baussy, 80 ans.
Louis Fumée, 3 ans.
1732 13 janvier J.-B. Armand Le Roux de Langerie, 8 ans.
39 juin Marie-Jeanne Godard de Bellefontaine, fille Olivier Go-
dard, esc, sg* et patron d'Isigny, du Bo(s)c, de Moon,
lieut. gén. civ. et crim. en baill.
1733 30 janvier Madeleine Jean, ve Charles Coul[l]ard, 90 ou 93 ans.
23 » Gabriel-Charles Regnauld, sr de Préville, présid1 au
grenier à sel, 33 ans, par n. et d. p. J.-B. Nicolas Le
Petit de Montfleury, pbre, ch. de Bayeux.
23 février Anne Nouuel, 70 ans.
5 mai Françoise Bunouf, v« Thomas Bougy, md drapier.
10 nov. Anne Quetisan, v° Mr Regnauld de Préville, 75 ans, par
le ch. d'Arry.
(f) Voir Béziers, p. 83.
18 »
34 juillet
ier août
34 oct.
5 nov.
— 152 —
1733
2) déc.
1734
a janvier
15 mars
33 avril
18 juin
*735
11 février
2 mars
13 mai
51 déc.
*736
5 janvier
10 »
18 »
3 février
5 mai
14 juin
3 août
3 nov.
1737
ier janvier
16 février
31 mars
3 avril
14 juin
23 août
37 nov.
1738
3 janvier
<3 *
30 mars
24 mars
38 avril
Catherine Conard, 65 ans.
Jacqueline de la Bazonnière, v* Jacques Ridel, sr de la
Maresquerie, cons. du Roy en baill. et vie.
Françoise Fossard, f* Pierre Hudebert, cabaretier.
Pierre Lhonoré de Surmont, 16 ans.
Jean Heuzebrocq, 60 ans.
Dl,e Marie- Anne de Bailleul, ve Me Jean-Louis Hermerel,
lieut. gén.de police, décédée à S1 Loup, et comm.
ass. aux jurid. de Bayeux, 64 ans.
Michel-Henri du Bois, 18 ans.
Michel-Léonor Le Vanier, proc, 40 ans.
MagdeleineDesvandes,v«Descajeul,esc.srdeBricqueville.
Barbe Menard, ve Cicille des Graviers, 80 ans.
Elisabeth Gosselin, 34 ans.
Gillette Decajeul, 50 ans.
Nicolas Godefroy, fils Philippe et Jeanne Patry, 3 ans.
N. d. Marie Hélies, ve Mess. Charles Basire, esc, sg* de
Villodon, 70 ans.
Catherine Labey.
N. dl,e Marie-Magdelaine Levaillant, 85 ans.
Marie- Louise Guiton, 33 ans.
Dlle Renée Scelles, 75 ans.
Magdelaine Regnauld, ve du Bois, proc, 81 ans.
D1,a Claude Fumée, 30 ans.
Marguerite Corneilleau , ve Bihoreau d'Escures , officier
chez le Roy, 70 ans.
Me Thomas Le Cauchois, 70 ans.
Marie- Anne du Pastey du Chastenicr, ve Gardin, et après
Louis-Pierre Le Brun, 50 ans.
Marin Tostain, 80 ans.
Marie Renestain, ve Robert des Marais, 85 ans.
Hervé-Louis Yver, domestique de M. de Sérillac, 50 ans.
D* Charlotte de Criel d'Orival, f« Néel Désifs, cons.
proc. du Roy, en baill. et vie à Saint-Lô, 50 ans.
N. d"e Marie-Marthe deCanivet,ve du sr des Prés Scelles,
83 ans.
N. d. Marie Lourdet, ve Edouard Hélyes, esc, sr de
Clinchamp, lieut. gén. civ. et crim. en baill., 80 ans.
- 153 -
1738 15 mai Marguerite Pépin, fe Jean Le Barrier, serrurier, 33 ans.
1739 4 février Jeanne-Angélique Le Coq, v« de M. de Surmont.
31 » François Delauney, cap. de la bourgeoisie, 7a ans.
ir mai Me Antoine Le M a rois, proc. du Roy en police, 70 ans.
37 » Jacques-Nicolas Fumée, 40 ans.
16 juillet Louise Fouin, 39 ans.
1740 18 janvier Haut et puissant sgr messire Pierre-Jacques- Antoine de
Faudoas, chev., comte de Sérillac, Anglesquevjlle,
Tribehou et autres lieux, lieut. du Roy en Normandie,
gouverneur pour S. M. des ville et château d'Avranches
60 ans.
19 » M* Thomas-Etienne Trolong, sr du Mesnil, cons. en bail.
et vie, 60 ans.
i«r février Catherine Gosselin, v* Nicolas-Michel Buhot, s* de Bu-
céels, 60 ans.
5 » N. . . Montagne, cap. aide-major, au rég* royal Piedmont
cavalerie, ch6* de S* Louis (O. M.) d'Equer, paroisse
de Provence, 50 ans.
7 » Jean Le Courtois, proc.
14 » Suzanne Fleury, f° de la Londe, av* , 34 ans.
35 » Jeanne Noël, fe Exupère Fauvel, chandelier, 73 ans.
33 mars Thomas de Launey, 30 ans.
10 mai Marie Le Lorier, Ve Louis Gosset, sr du Taillis, av1 ,
65 ans.
3 juin N. d. Jacqueline du Châtel, v« François de Fortescu,
esc, 81 ans.
Catherine-Philippe Trolong, 30 ans.
M* Charles-Simon Richard, directeur des aydes, 40 ans.
DUe Marguerite Hermerel t ve François Amé, sr de la
Forte-Main.
Magdeleine Legras, f* Jean-Louis Lecomte, proc.
Jean Le Petit, esc, sr de Montfleury.
Marie-Magdelaine Picot, ve en troisièmes noces du sr
Connétable, 90 ans.
Jacques Suhard, esc, sr de Loucelles, cons. et av* du
Roy, en baill. et vie, 84 ans.
Marie Scelles, fe Nicolas Thiélocque, 30 ans.
Marie Pasturel, 89 ans.
15 août
28 oct.
1741
31 janvier
3S »
39 »
9 mars
33 mai
11 juin
6 oct.
— 154 —
i74i
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4
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9
»
174*
6 avril
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août
ier déc.
II »
1743 31 janvier
13 février
16 mars
2T »
3 avril
4 »
4 »
35 »
19 sept.
36 occ.
6 »
1744
38 avril
Ier juin
«745
18 mars
Marguerite Françoise Robbes, fe Guillaume-Alexandre
Le Roux, cher, sgr de Langrie et de S* Amador, 60 ans.
Charles Le Maigre, esc, sr de Lan, 80 ans.
Jeanne-Germaine Fumée, 50 ans.
Susanne Conard, dite du Haut Clos, de S* Exupère,
73 ans.
Marie Delahaye, fe Jean Le Barrier, mtre serrurier, 16 ans.
N. d11* Catherine Boullot, 40 ans.
Charles Le Boursier, m*6 de pension en la ville de Paris,
par86 S* Benoît» 45 ans.
Mess. Jean-Marc- Antoine d'Hermerel, esc, sg* de Vau-
c elles, cons. du Roy, trésorier de France en la géné-
ralité de Caen, 3a ans.
N. d. Marie-Anne de Hérissy, ve Jean- Antoine Le Bre-
ton, esc, sr de Bérolles, 76 ans.
N. d. Magdeleine Le Sueur de Fresnes, ve Philippes-
Antoine Le Breton, esc, sr de Cambes.
N. dl,e Marie-Françoise de Couvert, de Coulons, ia ans.
N. d. Madelaine de la Motte, £• M. [Antoine] de Séran,
esc, 65 ans.
N. d,le Marie-Roberde-Emilie de Canivet, du Moley,
10 ans 6 mois.
Pierre Cicille, sr des Graviers, greffier en él. et control.
des traites de la Romaine pour la ville de Bayeux,
47 ans.
Antoine de Séran, esc, cons. du Roy en bai 11. et vie,
83 ans.
Elisabeth Hébert, chandelière, 60 ans.
Louis Gosset, pbre, vicaire du lieu, dans le chœur, par
n. et d. p. Michel Suhard, p*»*, ch. et vie gén,
#. . . de Grampré, esc
Françoise Ducastel, ve Leclerc, 90 ou 9a ans.
Anne Rochard, ve Thomas Le Lorier, av* en baiil. et
vie, 83 ans, de S* Patrice.
Olive Onfroy, v° Yves Bethon, 73 ans.
Antoine Bihoreau, cons. du Roy, assess. en bail, et vie,
44 ans.
Me Jacques Boy vin, pbre, chap. de S* Nicolas des Cour-
- 155 —
1745
ii avril
23 mai
19 juillet
19 août
? nov.
18 déc.
1746 18 janvier
19 février
tils, dans le chœur, par n. et d. p. J.-B. Daugier, ch.
d'Arry, et sous-préfet de la confrérie S* Révérend.
René Le Fillastre, sr de la Haiserie, ancien lieut. de
cav. au rég* de Condé, 72 ans 6 mois.
François Patry, esc, 7a ans.
M0 Pierre Gaugain, cons. subs1 en baill. et vie, 60 ans.
Jean LeVaillant, esc.,chev. de Sk Louis (O. M.),anc.cap.
au rég* de Médoc, 55 ans.
Le Courtois, pbre, chap. de S* Nicolas, inhumé par M.
de Pierre, vie. de S* Sauveur.
N. d. Marie Hervé de Carbonnel, v6 M. le comte de
Sérillac, 64 ans.
Mess. Pierre-Augustin de Boran, chev., sgr et marquis
de Castilly, 34 ans 6 mois.
Michelle-xMarguerite de Crammetot, ve Fumée, cons. du
Roy, en baill. et vie, 78 ans.
Claude de La Londe, 12 ans.
Françoise Deschamps, fe Onfroy [François-Raphaël],
proc, 42 ans.
Me Ambroise Le Royer, directeur des aydes, 30 ans.
François-Guillaume-Pierre Bosquet (Bauquet) de Grand-
val, fils François Guillaume, esc, cons. du Roy,
lieut. crim. à Bayeux, 9 ans.
Marie-Marguerite Le Cochois [Cau-], 21 ans.
Jacques Potier, cons. enq., 60 ans.
Jacques- Julien Ballet, fermier, receveur de l'Evêché,
43 ans.
Marie-Anne Regnauld de Préville, 60 ans.
Françoise Le Neveu, ve Pierre Cicile, sr des Graviers,
greff. en Tél., 45 ans.
Marguerite de la Rivière, de Romilly, 60 ans.
Louis-Victor-Auguste de Petitcœur, esc, sr de Beau-
vallon, 9 ans.
Arnette-François Langlois, esc, sr du Fréloys, chev. de
S* Louis (O. M.), cap. à Rohan Cavalerie, 45 ans.
Marie Fcron, fe Michel Gouesmel, bourg, de Bayeux,
md vinaigrier, 75 ans.
1 1 sept. Hervé Guillaume, fils posthume de n. homme Charles-
*7
»
H
mars
21
»
*7
avril
28
sept.
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nov.
6
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- 156 —
1746 3° nov-
1747 7 déc.
1748 10 février
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7 juillet
16 août
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11 oct. .
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30 »
1750
aj avril
aa mai
14 sept.
16 »
10 nov.
30 »
18 déc.
1731 6 mars
Louis Le Chanoine, esc, sgr de Juaye, prés, en élect.
et n. d. Françoise-Thérèse de Montaut Guillaume
d'Aigneaux, mort depuis 4 mois et n. d. Marie-Anne-
Blanche Le Brethon.
Dlle Monique de Canivet, 10 ans.
Pierre-Antoine Maheust, av* en baill. et vie.
Anne Le Provost, v° de Launey, cap. de la bourgeoisie,
57 ans.
Marie-Anne Gaugain , f6 Pierre Fauvel , md épicier ,
40 ans.
Susanne Champeaux, ve Jean Heuzebroc, mtre cuisinier
et bourg, de Bayeux.
Claude Néel, f6 Richard-Louis Ousouf, cons. subst.,
*>*> ans.
Dlle Catherine Le Tellier, 77 ans.
Catherine Chasot, v° Boulot, 78 ans.
Michel Gouesmel, 75 ans.
Estienne Lesueur, md perruquier, 71 ans.
'Henry Dubois, recev. part, des eaux et forêts, 53 ans.
Marie-Magdeleine de (le) Forestier, ve Morin, 35 ans.
Dlle Catherine Leporcher, ve Jacques Chardin, cap. de
vaisseau, 60 ans.
D. p. Michel Le Marois, anc. curé de Tour, 80 ans.
N. d. Marie-Magdeleine Avenel, fe Pierre Le Maigre,
esc, sr de Vallary, 6a ans.
Marguerite Campagne, 88 ans.
N. d. Christine de Grimouville, v° René Philippes, esc.,
sr de Hautmesnil, 84 ans.
Antoine Le Maigre, esc, sr de Lan, 50 ans.
N. d. Marie-Thérèse de Gaillard, f* mons. de Pleure,
anc. cons. au Parlement de Paris, 60 ans.
Marie-Madeleine Pasturel,Ye de Lignerolles Hue, bourg.
de Bayeux, morte aux Hospitalières, où elle était
pensionnaire, — dans la nef.
N. d. Jeanne-Marguerite Catherine du Fayel, f0 François-
Auguste d'Arclais, esc, sr de Beaupigny, 23 ans.
Me Vincent-François Le Fetay, pbre, chap. des Cour-
tils, 79 ans, par n. et d. p. J.-B. François Le Boursier,
157 —
1751 ^3 mai
25 juillet
26 »
13 sept.
28 oct.
175a ai janvier
26 »
24 février
38 mars
28 »
5 avril
18 »
21 mai
26 oct.
1753 5 janvier
18 février
i6r mars
28 avril
6 oct.
15 déc.
1754 10 janvier
10 février
18 »
30 mars
7 mai
ch. de la Cath. et préfet de la confrérie S* Révèrent,
— dans le cbœur.
Marie-Magdeleine Poitevin, ve Jean-François Hébert de
Marigny, bourg, de Bayeux, 73 ans.
D»* Marie Osber du Teil, fille Robert, esc, s' du Teil
et Marie- Anne Avenel, 12 ans.
Emilie de Petitcœur de Beauvallon, 10 ans.
Madeleine de Marguerie, v« Gabriel Burel, 81 ans, par
Nicolas Morel, pbre, ch6 de S1 Pierre.
Marie-Magdeleine-Françoise Guerruel, fe François Le
Vanier, av* en baill., 50 ans.
Léonard Huet, écolier, 17 ans.
Mess. Adrien de Saffray, chev., sgr d'Engranville, 55 ans.
Pierre Hudebert, bourg, de Bayeux, 83 ans.
J.-B. Bonnemie, sr Despréaux, cap. à Rohan, inf., 28 ans.
Marie Gouesmel, 42 ans.
Elisabeth-Françoise Le Bègue Boulard , v« Charles
Equier (Hettier?), s* de Montigny, cap. à Bretagne, inf.
Catherine Faucon, v6 Etienne Lesueur, anc. entreposeur
de tabac et mtre perruquier, 70 ans.
Jean de Man vieux, esc, exempt de la maréchaussée de
Normandie, 44 ans.
Marie Costey, ve Adrien Philippe, 94 ans.
Marie-Anne Le Bègue, f« Nicolas Bodard, intendant de
la maison de Tévêque, 64 ans.
Richard Jehanne, bourg, de Bayeux, md épicier, 71 ans.
Marie-Françoise Le Petit de Monfleury, 53 ans.
Edouard Le Maigre, esc, sr de Lan, 54 ans.
Marie Onfroy, ve Nicolas Guitton de la Croix, 79 ans.
Joseph-Hervé Le Roy, s* des Valettes, 84 ans.
Marie-Catherine-Charlotte Toustain, 7; ans.
Mess. Guillaume-Alexandre Le Roux de Langrie, esc,
sg* et patron de S1 Amador, 81 ans.
Marie-Susanne Luthon (Bethon ?), ve Robert Clément,
bourg, de Bayeux, 80 ans.
Gabriel Moisson, mtre chandelier, 77 ans.
Jeanne Geoffroy, fille feu Geoffroy, av1 du Roy à
• Bayeux, 76 ans.
- 158 —
1754 *5 nov-
13 déc.
1755 a février
9 »
13 mars
9 avril
15 juillet
13 oct.
24 »
1756 6 janvier
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24 août
ao sept.
1er oct.
4
déc.
8
»
*5
»
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ao
février
8'
mars
17 déc.
ag »
1758 13 janvier
Etienne-Gaëtan-Dominique Maillet de Filbert, recev.
gén. des aydes de cette ville, 48 ans.
N. dlle Jeanne Hébert Desvaudores, 90 ans.
Pierre Le Maigre, esc, sr de Vallary, anc. cap. au rég.
de Blaisois, 71 ans.
Françoise Tillard , fe Philippe Clément , rad épicier ,
34 ans.
Jeanne Hébert Desvaudores, 65 ans.
Marie-Thérèse Leriche, ve mess. Adrien de Saffray,
chev., sgr et patron d'Engranville. 64 ans.
Me Adrien-Henry Halley, anc. proc. au baill. et ci-
devant recev. des pauvres valides de l'Hôp. gén. ,
7a ans.
Jacques Le Boucher, esc, sr du Homme, 45 ans.
de Bailleul, Louis-François , mousquetaire de la iM cio
de la garde du roy, à S'-Germain-de-la-Lieue.
Marie-Thérèse Letellier, 87 ans.
Marie-Magdeleine-Charlotte Dubos, f8 Joseph Tesson,
chev. sgr de Douville Quesnay, Miharang, 65 ans.
Nicolas-Thomas Fumée, sr des Londes, av. au baill.,
39 ans.
Susanne Le Patoù, fe Hervé-François Bihoreau , sr de la
Bosquerie, 53 ans 6 mois.
Marie Burel, fe Jean- Antoine Gosset, sr du Taillis, 4a ans.
J.-B. Progin, deVaureux, diocèse de Fribourg, anc-
suisse de Mb* de Luynes.
Jacques Le Cousté, fils François, laboureur, 55 ans.
Mess. Jean-Nicolas de Pleure, chev., sgr de Romilly, La
Ferté, Vilneuil et autres lieux , anc cons. bon. en la
grande Chambre du Parlement de Paris, 77 ans.
Claude de Pierre, av* à Bayeux, 75 ans.
Jeanne-Joachime Le Marois, 4 ans, fille Pierre, sgr de
S1 Jores et Henriette Le Cauchois.
Me Pierre Langlois, chap. de S1 Nicolas, 67 ans, dans le
chœur, par n. et d. p. Richard Gosset, ch.
Marguerite-Catherine de Launey, 30 ans.
Marie Ardanville, ve Geofroy des Marois, cons. à Bayeux,
65 ans.
159 —
1758 a8 »
27 février
6 mars
10 »
18 avril
23 »
35 mai
6 oct.
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11 déc.
1739 8 février
18 juin
10 nov.
1760 a; mai
33 juin
3 déc.
4 >
1761 17 janvier
19 avril
5 mai
N. d. Susanne Duhayer des Maley (Deshayes du Moley ?),
fe Mess. Estienne de Lescaley, 55 ans.
Marie Huet, fille feu Jean Huet Desjardins et Marie
Marquier, ao ans.
D*1* Olive Desmares, fe Poitevin, proc. en baill., 50 ans.
Mess. Bernardin-André de Tessel , chev. de la Bigne,
sgr du Mesny (du Mesnil ?), maréch. des logis des che-
vau-légers de la garde ordinaire du Roy, maître de
camp de cavalerie, chev. de S* Louis, venant de Lin-
ge vres, 70 ans.
N. d. Madeleine Morel, f* Mess. Charles-Adrien de la
Rivière, sr de Roumirière, 60 ans, de la Poterie.
Jeanne Fouin, ve René Le Fiilastre , sr de la Haiserie,
lieut. de cav., pensionnaire du Roy, 60 ans.
François Huet, 14 ans, fils [feu] Jean Huet Desjardins.
Madelaine Le Petit de Montfleury, ao ans.
Charles-Adrien de la Rivière, esc. , sr de Rominière,
apporté de la Poterie, 70 ans.
Mess. Charles-Adrien de la Rivière , sp de Rouminière,
73 ans, de la Poterie.
Jacques-Joseph-Alphonse Legagneur, marchand, de S1
Pierre de Caen, 65 ans.
François Maresq, proc. en baill., 64 ans.
N. d. Léonor-Philippe de Hautmesny [-mesnil], f6 mess.
Jean Le Petit, chev., s* de Monfleury, 55 ans.
François-Guillaume Bauquet, esc, s* de Grand val, lieut.
gén. crim. anc. et alternatif en baill., 7a ans.
N. dlle Madeleine-Philippe de Hautmesnil, 60 ans.
Marie-Jacqueline de Siresmes, fille mess. Charles-Fran-
çois de Siresmes, chev., sg* de la Ferrière, d'Homay
(du Hommet ?) et la Vaquerie, 3 ans.
J.-B. Deschamps, & du Hutrel (Haterel ?), bourg, de
Bayeux, faisant valoir une terre à S* Marcou.
Marie- Anne-Charlotte [de] la Rivière dé Romilly, 7a ans.
Martin-Robert Hue, sT de Lignerolles, 50 ans.
N. d,le Françoise Le Messager, des Oubeauz, femme de
chambre de la marquise de Castilly, 60 ans.
Elisabeth dfe Monfiquet, 83 ans.
160 —
1761 28 mai
13 juillet
3 sept.
38 déc.
1763 9 février
38 »
8 mars
18 »
30 »
30 »
34 juillet
35 sept.
1763 10 février
33 »
30 mars
30 juillet
10 sept.
19 oc t.
17 nov.
1764
5 avril
33 »
34 >
9 juin
9 juillet
Barbe Langevin, f« Me Michel du Bois, av* en baill.,
68 ans.
Michel des Marais, 80 ans.
Louise Baucher, v* Richard Jebanne, épicier, 70 ans.
François-Hervé de Bihoreau, sr de la Bosquerie, officier
chez le Roy, 64 ans.
Pierre Le Vanier, p1»*6, chap. de S1 Nicolas, dans le
chœur, par n. et d. p. Clément-François Jahiet, pbpe,
ch. de Merville, 65 ans.
M* Charles Bihoreau, s' d'Escures, pbre, 64 ans.
Me Thomas Le Pelley, p1"*, chap. des Courtils , 76 ans.
N. et d p. Me Adrien-Thomas du Hamel de Conjon,
76 ans.
M6 Jacques de la Londe, lie. aux loix, doyen des avto au
baill., 68 ans.
Marie-Anne Duval Jacquelin , v* Martin-Robert Hue,
sr de Lignerolles, 54 ans.
Me Michel Dubois, av1 en baill., 84 ans.
Julien Le Maigre, esc., sr Delan, 80 ans.
N. d. Marie-Madelaine Le Sueur des Fresnes, fe Mess.
Jean-Antoine Le Breton, esc., sr de Cambes, 44 ans.
N. d11* Marie-Marguerite Brouault, dite de Beau val,
d'Hébécrevon, 74 ans.
Joachim Poirée, aubergiste, 6; ans.
Michelle Le Vanier, 75 ans.
Claude Picart dit d'Augicourt, ancien valet de chambre
du cardinal de Luynes, archev. de Sens, originaire de
Franche-Comté, 77 ans.
Charles de Launey, sr du Vignet, 33 ans.
M6 Richard-Louis Ousouf , sr du Taillis , cons. du Roy,
subst. postulant en baill., 70 ans.
Anne-Elisabeth Benard de Maisons, v* Mess. Jacques de
Thioult,esc.,chevMsgr etmarquisdeVaussieux,8aans.
Marguerite Geofroy, ve Le Cauchois, 73 ans.
Jacques-Philippe Neuville, 37 ans, de S1 Exupère.
Marie-Madelaine-Elisabeth Michel , 60 ans , v« Halley ,
proc. du Roy en baill. et siège présidial de Caen.
N. d. Marie Strapart» v9 Mess, de Landes, esc, chev. de
- 161 -
1764 33 août
33 OCt.
19 déc.
1765 4 février
14 mars
34 avril
1766 4 mai
4 sept.
6 »
1767 38 février
31 mars
39 >
27 avril
36 déc.
1768 33 janvier
28 avril
38 mai
6 juin
as août
S1 Louis, commandant du fort des Bains dans le Rqus-
sillon, 58 ans.
Charles-Louis Aubry, sr de Trungy, esc, 45 ans.
Anne Septier, fe Me Charles Jehanne , md poulaillier,
bourg, de Bayeux, 40 ans.
JeanCheneaux, contrôleur des actes.
Anne Cayer, ve Michel Desmarais, proc. en él., 88 ans.
Marie Cayer, ve Charles Roger. md drapier, 85 ans.
N. d. Louise-Victoire-Emilie Elies (Hélyes), fe Mess.
François-Antoine, esc, sgr de Beau vallon, 60 ans.
Me Pierre Le Roy, av* en baill., 70 ans.
N. d. Marie Le Bedey de Vaux, v° Antoine Le Maigre,
esc, sr Delan, 68 ans.
Jacques du Douet, md drapier, 66 ans.
Jacques Hébert, sr de la Mare, 65 ans.
N. d. Nicole-Charlotte Chaudrelo (Choderlos?) de La-
clos, de Paris, v* Messire Michel Toustain de Fonte-
nelle, chev., sgr de Juaye et mestre de camp de dra-
gons et en 3mes noces de Mess. François-Charles- An-
dré Blondel deSissone, esc, major de cavalerie du
rég. Royal Piedmont et chev. de Sk Louis, 83 ans.
N. d. Marie-Susanne de Pierrepont, ve Me Antoine Le
Marois, anc proc. du Roy de police, 75 ans.
D116 Jacqueline Le Rouge, v6 Me Michel Le Courtois,
av* au baill., 79 ans.
Pierre Huard, mtre traiteur, 65 ans.
Mess. René Patry des Alleurs, esc, chev. de Tordre royal
et militaire de S* Louis, ancien off. au Royal Dauphin
étranger, 39 ans.
Marie-Marguerite Dubois, Ve Me Claude de Pierre, av1
en baill., 89 ans.
François Le Pelley, bourg, de Bayeux, 77 ans.
N. d. Elizabeth-Armande Le Métayer, fe mess. Michel-
Louis-François de la Londe, esc, sgr de Pontécoulant,
cons. du Roy, maître ordinaire en la Cour des Comp-
tes, aydes et finances de Normandie, 34 ans.
N. dlïe Hyacinthe-Louise-Auguste Be[r]thauld de Che-
mauld (?), 55 ans.
11
— 162 -
1769 I2 aVfil
14 juin
14 juillet
1770 37 mars
i*r mai
9 oct.
34 >
8 nov.
1771 6 janvier
14 >
22 mai
30 août
24 oct.
25 >
23 nov.
1772 17 janvier
18 »
Anne-Gabrielle de Garselles, ve J.-B. Deschamps, sf
Duhutrel, 80 ans.
Mess. Gabriel-Philippes de Tourville, sr de Marigny;
chev. de Tordre royal et mil. de S* Louis , ancien
cap. à Beauce infant. , et anc. commandant à Mont-
Epinguay, 82 ans.
D,le Marie- Alexandrine-Justine de Matagu (Moatagu ?),
fille mess. Dominique* Barnabe-Pierre, esc, et n. d.
Marie-Françoise Lequeus de Varville, 10 ans.
Mess. François-Antoine de Petitcœur, esc, sr de Beau-
vallon, 68 ans.
H. et p. dlle Michelle de Faudoas Duhomet (du Hom-
met), 60 ans.
Marie-Catherine Hudebert, fe Jacques Thommine, me-
nuisier, 50 ans.
Mess. Nicolas-Michel de Rotzde la Madeleine, esc., 58 ans.
Mess. Jean-Alexandre de Couvert de Coulons, esc.
chev., sgr de Breuville (Brunville), anc. cap. d'inf.,
pensionnaire du Roy, 70 ans.
N. d. Catherine-Thérèse Héron , v« mess. Pierre de
Sabine, esc, chev. sgr et patron de Brieux, comte de
La Quaize, chev. de Tordre roy. et mil. de S1 Louis,
gentilhomme ordin. de la maison du Roy, 77 ans.
Philippe Clément, droguiste, 57 ans.
Hémery (Henry) Joseph, marquis de Faudoas , officier
au rég. de Navarre, 22 ans.
Me François-Raphaël Onfroy, proc en él., 73 ans.
M* Jean-René Macé, av1 au Parlement et postulant au
baill., 70 ans.
Messire Louis Dubosq, chev. de Beaumont, officier de la
\tû Qe des mousquetaires, 40 ans.
Me Jean Fumée, cons. hon. en baill., 78 ans.
N. d. Marie-Madeleine-Charlotte Rogier de TEpinay,
fe J.-B.-Jacques-Gabriel de la Londe de Sle Croix, cons.
du Roy au Conseil supérieur de Bayeux, et lieut. gén.
civil du bailliage et siège royal, 22 ans.
Mess. Vincent-Marie de Kiescau, off. à Navarre inf. de
S* Pierre de Léon, près Morlaix, 26 ans.
— 163 —
*77a 3 février
a 3 avril
3 juin
28 oct.
19 déc.
'773
15 janvier
*9 mars •
5 mai
9 juin
ier août
17 nov.
18 >
15 déc.
1774 5 janvier
27 avril
4 mai
Mess. Gilles-François Subtil, esc, sg* de Port, de Gom-
mes et autres lieux, 69 ans.
N. d. Marie Hébert de Vaudores, ve mess. Jacques des
Montiers, esc., (sg* ) de la Couronne, 77 ans.
Mess. Philippe de Vernay, esc, 80 ans.
H. et p. d. Marie-Thérèse de Boran, dame et patronne
de Castilly, Mestry, La Folie, Morsalines, S* André
de Bayeux. Fontenay le Marmion, f° h. et p. sgr mess.
Marie Charles- Antoine de Faudoas, Mi8 de Faudoas,
Canisy, lieut. du Roy au bai 11. de Cotentin, gouv. des
ville et château d'Avranchès, chev. o. roy. et mil. de
S1 Louis, sgr et patron d'Englesqueville, le Homraet,
Tribehou et autres lieux, 54 ans.
Jean-Julien Coltée, bourg, de Bayeux, 73 ans.
Jeanne Osbert, v* Jacques Septier, 8; ans.
Me Jean-Louis Le Comte, proc. en baill., 60 ans.
Anne Le Grain, ve Gabriel Auvray, bourg, de Bayeux,
8a ans.
Me Jacques- Vincent Le Tourneur, pbr6, chap. des Cour-
tils et consr de ville, dans le chœur, 68 ans.
Me Jacques-François Potier de Prestreville, p*** et prieur
de , 7; ans.
M* Gabriel Baillet, pbw, chap. de S1 Sauveur et des
Courtils, chœur de la parroisse S* Sauveur dans S1
Nicolas, 7a ans.
N. dame Marie-Anne de la Gonnivière, v° mess. Robert
Renard, esc, 74 ans, de S1 Ouen du Chastel.
Me Jean-Pierre Coquatrix, anc. av* au Parlement de
Normandie et doyen de MM. les Av*« au Conseil de
Bayeux, dans l'église de la parroisse S1 Sauveur dans
S* Nicolas, 33 ans.
Jean Roucelin, de Versailles, anc. secr. du marquis de
Balleroy, et greffier delà haute justice de ce lieu, 66 ans.
Catherine Le Romain, v« Etienne-Thomas Trolong, sf
du Mesnil, cons. du Roy, ass. en baill. et vie, dans
l'église S1 Sauveur en S1 Nicolas, 80 ans.
Catherine Artu, f* Charles Moulin, 54 ans, de S1 Ouen
du Chastel.
i774 9Ju,n
ii août
33 sept.
27 oct.
29 déc.
1775 i" février
20 nov.
1$ déc.
1776 2 juin
Ier sept.
30 nov.
1788 19 mai
4 sept.
1790 15 mars
— 164 -
Pierre Moulin, huissier priseur-vendeur, 30 ans, église
de S1 Sauveur en S1 Nicolas.
Agnès Subtil, v* mess. Charles-Jacques de Marguerie,
esc, anc. cap. à La Marche inf. et maj. de la capitainerie
de Port-en-Bessin, 40 ans, à S* Sauveur en S1 Nicolas.
Michelle Peschard, ve Michel Deslandes, proc. en baill.
de Vire et proc. fiscal au Bény, 95 ans.
Mess. Aimé Le Maigre, esc, sr de Vallary, 41 ans.
Dlle Anne-Marie-Madelaine Dupont, fille Me Antoine-
Gabriel Dupont, anc av1, proc au Parlement de Nor-
mandie, et Marie- Anne Lemarchand, ai ans.
Me Jean-Louis Godard, recev. gén. de l'Evêché, 58 ans.
N. d. Marie d'Agneaux, f* mess. Jean Le Petit de Mon-
fleury,v*en i™8 noces de mess, delà CourCaugy, 7oans.
Mess. Pierre-Jacques-Mathieu Moisson, esc, sp d'Ur-
ville, sgp et patron de Vaux et de la Ferrière, anc. dir.
de T Académie des Sciences de Caen, 68 ans.
N. d. Anne Thillaye, fe mess Paul-Jean-Jacques Phi-
lippes, chev. de Marigny, anc. cap. de dragons, chev.
o. roy. et mil. de Sk Louis, pensionnaire du Roy, 26 ans.
Anne Moisson, v* Claude Picard dit d'Augicourt, 64 ans.
Pierre Porée, aubergiste, 35 ans.
Marguerite Parisse, f6 Louis Desnaye, 30 ans, de S1 Ouen
du Chastel.
Marie- Anne Loisel, ai ans.
Jeanne-Françoise Loisel, 16 ans. (Est-ce dans l'Eglise ?).
II.
N.-D. DES FOSSÉS
Cette paroisse, dont l'église, située sur le bord des fossés du château,
fut détruite en is6a, « de peur de nuire à la défense du château menacé
de siège par les religionnaires ». Elle eut, d'abord, son office transféré à
S1 Nicolas des Courtils, puis fut réunie à S* Sauveur le 13 nov. 1713.
Les paroissiens étaient donc inhumés dans S* Sauveur.
1693 11 nov. D,,a Silvère Lombard, ve Gabriel Bunel, esc* s* des
Anglers, 55 ans.
.— 165 —
1699 *3 mars
1700 13 juin
99 »
1701 16 mars
170a 19 mai
1703 17 mars
18 »
ai sept.
Thomas Morel, esc, 68 ans.
Michel Dubois, 8 ans.
Françoise Dubois, fille François, proc, 7 ans.
Magdelène Regnauld, ve M6 Michel Hermerel, bourg.,
60 ans.
Thomas Regnauld, sr de Bellemare, 83 ans.
Marie Centsols, ve Me Jean Gosset, av1, 86 ans.
Jean de Lastelle, commis greff. en vie, 30 ans.
Françoise Féron, f6 Guillaume Fouin, proc. commun,
7$ ans.
1 704 8 janvier Marie Coulard, 5 ans.
III.
S* ANDRÉ
Cette église étant au-dessus de la porte de ce nom, aucune inhumation
n'y fut faite. Les morts notables de la paroisse furent déposés à S1 Nicolas
des Courtils, jusqu'en 1704 ou environ, et ensuite à S1 Malo.
Se reporter dès lors à ces deux églises.
S1 André avait une extension de 6 à 7 maisons hors des murs, du côté
de l'ouest. Il aboutissait inclusivement, par la maison des religieux de
Longues, à la paroisse de S* Malo, et par l'hôtel de Faudoas, dont il récla-
me une portion, à celle de S1 Sauveur.
Son office avait été transféré à S1 Malo dès 1682.
IV.
S1 EXUPÈRE
« Par respect pour les cendres des Saints Evèques, on n'enterre per-
sonne dans l'église Sk Exupère depuis un temps immémorial ». (Béziers).
Le hameau de Bellefontaine et partie de celui de Cremelles en dépen-
daient. Par suite de la réunion de S1 Georges, la paroisse s'étendait, au
couchant, jusqu'à celle de S* Vigor le Petit.
1645 17 sept. Me Robert Le Poivre, pbr«, ancien curé de S* Exupère,
mort au presbytère, 74 ans, enterré au portail de
l'église.
166a M° Jean Le Petit, p*>* obitier à S* Exupère.
- 166 -
1664 18 février Anne du Bousquet, esc, s* de Vienne, fils Pierre, esc.,
sr de la Mutte, de la parr. S1 Mâlo, aa ans. € au portail
de l'église, du côté du grand chemin, place qu'ils
disent leur appartenir », après avoir abjuré l'hérésie,
le dimanche 13 dudij mois et an. 9
1665 35 sept. Me Jean Le Petit, pbr« obitier, 27 ans 7 mois, devant le
portail.
1667 7 juin N. p. Jean Corbet, pbr«, ch. de Port, et vie. gén. des
évêques Servien et de Nesmond, décédé en sa maison
sise à S* Loup, 69 ans, enterré au cimetière, contre le
gable du chœur de l'église paroissiale (1).
1691 9 juillet Me Pierre Biet, curé de S1 Exupère, dans le portail, à
main droite de son église.
1728 2) déc. Me François-Guillaume Regnault de Préville, pbre, 40
ans, sous le portail, par M* Eustache Rohée, curé de
la Poterie.
1747 a mai Pierre Lesseline, curé de céans, sous la porte de l'église,
62 ans, par Thomas Regnauld de Préville, curé de
S* Sauveur, doyen de la Chrétienté.
(En 1753, le sr Le Prestre, curé, fit allonger la nef de
16 pieds, si bien que les corps inhumés au portail sont
maintenant dans l'intérieur de l'église).
V.
S1 GEORGES
(réuni à St Exupère en 1680)
En 1680, l'église S* Georges est mise en interdit, parce qu'elle tombait
en ruines, et son ancien cimetière devient celui de l'hôpital général (au-
jourd'hui séchoir de l'hospice).
En »68i, avec les matériaux de démolition de S* Sauveur (chapelle S*
Etienne), on construisit, rue S4 Jean, le mur bordant le cimetière de
l'hospice.
Le décret d'union ne fut toutefois rendu qu'en juillet 1754.
Cette église occupait l'emplacement de l'école Charleraagne Delamare.
1670 27 août Françoise Osmont, fe Philippe Laniepce.
(1) Voir Biziers, p. 91. -
167 1 5 juillet
167a a oct.
1675 10 juillet
1679 (?) février
35 »
1680 19 janvier
9 février
- 167 —
Anthoisne Le Savoureux. •
Guillaume du Jardin, fils Me Pierre, 6 ans.
Guillaume Le Maistre, 86 ans.
Marie- Anne Basley, 13 ou 14 ans.
Guillaume Le Lièvre, 75 ans.
Jacqueline Eudelin, f* Jean Taillepied, 6a ans.
Jean Taillepied, 46 ans.
VI.
S* SYMPHORIEN
10 déc.
S* Symphorien était petite et assez mal construite. Il n'y avait qu'une
aile, au N., bâtie en 1439. Il y avait deux chapelles contiguës au cime-
tière : S* Jean, où étaient les fonts baptismaux, et qui, en 1773, servait de
cellier au presbytère ; et S1 Louis, abandonnée pour faciliter l'entrée du
cimetière et abattue en 1732, quand on élargit la rue aux dépens de ce
cimetière.
Cette paroisse était la plus étendue et comprenait a. 000 âmes.
i6ao a^ mai «Jacques, fils Guille de Lastelle, mon escolier (c'est
Robert Davauleau , principal du collège et ch. de
Grisy, curé depuis 1615, qui parle), âgé de 16 à 17 ans,
devant l'autel de Monsieur S* Sébastien. Plaise àN. S.
user de miséricorde envers luy. »
Richard Noël, de S1 Laurent, près le pilier de la nef où
est pendu le bénistier.
Raoulette Postel, v« Louis Le Febvre, nef, devant Tau-
tel S* Sébastien.
Germain, fils André Gilles.
Thomine Moustier, fe Gilles Le Boursier, près l'autel
Notre-Dame.
Me Pierre Richier, apoticaire, bourg, de Bayeux.
André Gilles, bourg, de Bayeux, près la porte de l'é-
glise.
Anne Le Savoureux, f* Jean Le Boix.
Me Anthoine Le Guey, devant l'autel de la chapelle
dite vulgairement en droit du lion.
« La nuictdu douze jour de mars mil six centz vingt-deux
j6ai
34 février
33 mai
8 août
17 »
14 nov.
*3 déc.
i6aa
15 février
1a mars
— 168 —
1634
19 oct.
1635
11 mai
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38 août
9 déc.
1638
37 oct.
14 nov.
1699
35 mai
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13 oct.
1630
38 mars
12 avril
163 1
4 août
4 »
17 »
10 sept.
nov.
33 déc.
1632
8 mars
35 mai
35 juillet
36 déc.
1633
18 mars
6 mai
7 sept.
1634
n mars
8 juillet
fut proditoirement et malicieusement assassiné en son
lict Sébastien Pitet, mercier, demeurant rue aux Coqs»,
près l'autel S* Sébastien.
Guillaume Noël, de S1 Vigoret.
Jean Bailleul, sr de la Fosse, de S* Sauveur.
Michelle, fille Pierre Mallet, 11 ans 4 mois, morte à
Vaucelles, y inhumée près la chapelle S1 Julien des
Champs, à cause de la contagion.]
Susanne, fille Lambert Folliot, 1 mois.
Noëlle La Perche, ve Michel Le Cavelier, 60 ans.
Marguerite, fille Michel Le Savoureux, 6 semaines.
Gillette Chefdeville, ve Charles Folliot, 60 ans.
« Jacques Capelle, 31 ans, décédé à la Capellette, inhumé
dans le bas de l'église, dans le bas de la chapelle ap-
pelée de lion. »
Olivier Havard, en la nef en bas.
Catherine Centsouls, fe François Regnauld, fils Henry,
40 ans.
Marie Pierre, fe Nicolas Philippe.
Marie, fille MeiJean Richier, 3 ans 7 mois.
Une fille de Me Philippes Euldes et de Magdeleine Her-
merel.
François, fils Jean Vauchis, fils François.
À7 ve Guillaume Gênas, décédée à S* Malo, 80 ans.
Fille de Robert Agnetz, av1, et Marie Folliot.
Simon Le Libois, hostelier.
Pierre Le Boursier, «,8 a., frère de Louis Le Boursier, pbre.
Anne, fille Lambert Folliot, et Anne Blanlo, 4 ans.
Me Jacques Lhonorey, pbre, chap. et ôbitier.
Anne Lefebvre, fe Me Guillaume d'Authie, 57 ans, rue
du Champ fleury.
Charlotte Pitet, 60 ans.
Marie Anfrie, v° Me Hervé Richier, 73 ans.
Me Nicolas Lebourg, 70 ans.
Noël, enfant unique de Guillaume Folliot, fils Richard
et Jeanne Blanlo.
Françoise Cauvet , fe M0 Guillaume Hermerel , cons.
du Roy, recev. des tailles, 60 ans.
— 16» —
1634
30 oct.
17 nov.
1635 93 sept.
iw nov.
1636
ai juin
10 juillet
7 sept.
1637
5 mars
9 »
96 avril
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1638
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15 juin
16 nov.
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17 »
91 »
1639
31 oct.
1640
13 janvier
1641
90 février
98 août
8 déc.
1649
27 mars
9 juin
»
9 juillet
II
Barbe, fille Charles Noël, 8 ans.
Jacqueline Noël, fe Me Jean Ricfaier, apoticaire, 37 ans.
Me Denis Bailleul, sr de Cachy, esleu, contr. à Bayeux,
43 ans.
Guille d'Authie, 80 ans.
Jeanne Gires, v* Olivier Havard, 50 ans.
Henry Regnauld, 77 ans.
Anne Rebarbe, v° Jean Tillard, décédée à S* Nicolas des
Courtils, 76 ans.
Jeanne, fille François Desmares et Jeanne Regnauld.
Catherine Marguerie, fe Jean d'Authie, ier esleu, à
Bayeux.
Pierre Halley, décédé à Argouges, 40 ans.
Perrette Nicole, fille feu Claude et Anne Ouzouf, 90 ans.
Jeanne, fille M6 Guillaume Nicole, sr de la Champaigne,
9 mois.
Marin Thomas, mort à la Conciergerie de cette ville,
inhumé entre la porte et la montée de la tour.]
Richard Folliot, 79 ans, chapelle S** Anne.
Jeanne, fille Guillaume Folliot, fils Charles.
Noël Nicolle, 40 ans (maison Me Jacques Hermerel, rue
du Champ Fleury).
Jacques Noël, décédé à S1 Vigor, près la porte.
Olivier, fils Guille Nicolle, sr de la Champaigne.
Perrette Martin, fe Jean Hébert, 40 ans.
Catherine, fe n. h. Guille de Grimouville, sr de S1 Ger-
main de la Lieue, 39 ans.
Louis Le Boursier, p1*6, obitier, 56 ans.
Guillaume Estrevaulx, pbro, 97 ans.
François Regnauld, fils Henry, 60 ans.
Robert-Nicolas Gilles, 9 jours.
Marguerite, fille Guillaume Nicole, sr de la Champai-
gne. 6 ans.
Michel, fils Me Henry Lequesne, 3 semaines.
Marie, fille M6 David La Niepce, 3 mois.
Marie Nicole, fe Jean Péry, tabellion , rue du Champ
fleury.
Marie, fille Jean Péry, 19 jours.
- 170 —
164a
18 sept.
13 nov.
1643
15 janvier
17 »
27 »
6 février
•
13 mars
21 »
»
23 avril
19 mai
7 juin
5 sept.
1644
30 mars
3 avril
38 mai
5 juillet
17 »
26 »
16 août
28 >
25 nov.
164s 30 janvier
14 mars
33 avril
11 mai
30 sept.
16 nov.
1646
6 février
Jean Le Breton, boulanger, 64 ans.
Jacques Ouzouf , md drapier, bourg, de S1 Symphorien,
72 ans.
Jean Vauchis, fils Guillaume, 60 ans.
Perrette La Valette, fe Richard Estrevaulx, 49 ans.
Charles Benard, 65 ans, près la petite porte.
Jacques Hermerel, esleu, rue du Champ fleury.
Marie Estrevaulx, 16 a. 5 m., devant l'autel S1 Sébastien.
Jean Le Savoureux, 81 ans.
DUe Gabriel le de Grimouville , fille n. h. Guillaume de
Grimouville, sr de S* Germain.
Marie, fille Guillaume Moillard, 3 ans 8 mois.
François, fils Latnbeft Folliot, 5 semaines.
Jacques, fils François Desmares, 9 mois.
Catherine N. . ., ve Jean Damigny, 50 ans.
Marc-Robert Le Bourg, 75 ans.
Denis Folliot, 1 1 ans.
Jacques Ouzouf, 71 ans.
Perrine Guillot, fe Guillaume Moillard.
Jacqueline Benard, 17 ans 5 mois.
M. Louise Regnauld, fille Martin , président du grenier
à sel, cons. ass. , sr du Castel , dans la nef, jouxte le
premier pilier au-dessous de l'autel N.-D.
Catherine Hermerel, fe Richard de Magni, 64 ans, pro-
che l'autel S* Sébastien.
Jean filsGuérin Duboscq, proc. comm., 5 jours.
Magdelène Blondel, fe Guillaume Le Midou, esc, sr de
la Chesnée, 6s ans.
Anne, fille Lambert Folliot, 11 ans 8 mois.
Jeanne, fille Martin Regnauld, présid. du grenier à sel,
5 ans 4 mois.
M* Jean (d') Authie, cons. du Roy et premier esleu , 45
ans.
Lubin Coulombel, huissier au grenier à sel, 45 ans.
Jacqueline, fille Me Jacques Gilles , sr de Lainneville
(Landeville?)
Jeanne Noël, fe Me Martin Regnauld, 49 ans.
Bernard Renouf, fils Richard.
- 171 —
1646 ier avril
«3 »
28 »
28 »
30 mai
11 juin
10 juillet
1647
13 janvier
10 février
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nov.
3 déc.
1648
34 janvier
*5 »
38 »
39 avril
9 mai
93 août
1649
31 mai
27 juin
3 juillet
16 août
3 déc.
1650
8 janvier
3 février
3 avril
Jacques Bougourd, sr de la Rémondière.
Jean Vauchis, sergent, 38 ans.
Jean, fils feu Jean Vauchis, huissier, s mois.
Françoise Eulde , fille M6 Philippes Euldes , ss ans ,
novice des Ursulines, d'où sortie parceque malade.
N. h. Guillaume de Grimouville, 55 ans, à la diligence
de M. de S1 Germain de la Lieue, son fils.
Me Raphaël Le François, peintre, 40 ans.
Pierre, fille Me Guillaume Nicole.
Marguerite Renauld , fille feu François et Catherine
Centsols, 29 ans.
Estienne de Grimouville, esc.; sr de Vaux S* Clair, 76 ans.
Me Jean Folliot, fils Richard.
Robine Houel, ve Marin Giot, 84 ou 85 ans, morte à
Thôpital, à la diligence de Me Richard Durand , son
fils.
Charles Noël, décédé à S* Vigor le Petit, 9 à 10 ans.
Marie, fille Guérin du Bosq, 3 jours.
Jeanne Houel, f° Guérin Dubosq, proc. comm. 33 ans.
Barbe, fille Jean Bonnemie, 6 jours.
Me Richard Boutemont, p*™ choriste, 75 ans 8 mois 16
jours, dans le chœur.
Robert Folliot, fils Lambert, a jours.
Catherine Nicolle, v° Richard Folliot, 78 ans , dans la
petite chapelle S16 Anne.
Guillaume Hubert, 68 ans.
Marguerite, petite-fille de Me Jacques Gilles, sr de Lan-
neville (Landeville ?), 5 à 6 semaines.
Anne Le Vieux, f8 Jacques Valette, 35 ans.
Philippes Eudes, sr de la Bleste, 7; ans.
Jean, fils Jean Bonnemie, 6 ans.
Guillaume Le Libois, 9 mois.
Louis Pinel, pbre, 40 ans, près de l'autel N. D. du côté
de la mer, par les confrères de la confrérie des pbrea,
dont est le chef M6 Hélie , chancelier, et son service
fait avec honneur.
Marguerite-Magdelène, fille Lambert Folliot et Anne
Blanlo.
— 172 —
1650
30 avril
33 mai
16 déc.
1651
10 mai
35 mai
19 juillet
7 sept.
i6;a
a juin
18 juillet
6 sept.
16 déc.
1653
7 février
34 »
30 avril
14 mai
15 juillet
13 août
30 oct.
4 nov.
34 déc.
34 déc.
1654
3 mars
34 >
13 avril
33 août
François Le Boix, cirier, 55 ans.
Jeanne, fille François Desmares, décédée à la Magde-
lène, 9 ans 10 mois.
Anne Ouzouf, ve Claude Nicolle, 73 ans.
Me Jacques Gilles.
Richard Renouf.
Jeanne Regnauld, fe Me François Desmares, sp du Mou-
lin, décédée à la Magdeleine.
Jean Basiret, fils Louis, 33 ans.
Magdeleine, fille Guillaume Nicolle, 1 an 18 jours.
Marie, fille Guillaume Folliot, fils Richard, 6 ans
1 m. 2 j.
Catherine Le Couturier, morte à Saint-Martin, 76 ans.
Jeanne Guillot, fe M* Thomas Fouques, huissier royal,
6s ans.
Jean Le Boix, bourg, de S1 Symphorien, 97 ans.
Philippe , fils Jacques Gilles, sr de Lannerville (Lande-
ville ?) 7 semaines.
Jean Fouquet, 60 ans.
Guillaume Le Parsonnier, chandelier, 53 ans (au 6 mai
dans autre registre).
Gilles Pipon.
Renoberdedu Fresne, ve Guillaume Bailleul, puis Pierre
Toustain, contr. esleu, décédée à S'-Sauveur, 86 ou 88
ans, au convoi de laquelle a assisté le vén. Chapitre.
Jean Folliot, fils, Charles, 40 ans.
Martin, fils Jean Bonnemie, 6 à 7 mois {aliâs 6 nov.).
N. petit enfant de Jean Alexandre, décédé sur la Mag-
delène.
Raphaël Alexandre, fils Jean,
Marie, fille Lucas Le Marois, 3 ans 1/3.
Martin Regnault, enquesteur, 70 ans.
Guillaume Gênas de la Couture , 71 ans (aliàs 14 avril
et 60 ans).
Me J.-B. Le Maigre, pbr0, 35 à 36 ans, musicien basse-
contre en l'église Cathédrale, résidant avec Jacques ,
son père, en la rue du Petit-Rouen, dans le chœur,
par Descrametot, pbre, ch. de Mathieu.
— 173 —
1654 3° aoùt
9 sept.
38 oct.
37 nov.
1655 7 janvier
16 avril
39
sept.
*9
»
10
déc.
1636
31
9
janvier
16
juillet
7
oct.
1657
15
mars
38
»
38
»
10
avril
M
»
*5
mai
35
août
35
sept.
4
noV.
8
nov.
16^8
3l
janvier
17
mars
33
mars
11
mai
Sébastien, fils Guillaume Moillard, 8 mois.
Marguerin Pitet, 84 ans {aliàs Marguerin Péry).
Catherine Baril, fe Charles Nicole, bourg, de Saint-Syra-
phorien, 30 ans.
Elisabeth Noël, morte à Saint- Vigor, 9 ans.
Jeanne Olive (aliàs Olivier), ve N , 58 ou 59 ans.
Dans le chœur de la chapelle joignante vers le septen-
trion , M6 Guillaume Hermerel , recev. des tailles en
élect. , 77 ans , diligence de Me Nicole, son neveu et
commis, en l'absence de son fils M* Olivier Hermerel,
sr de Belval.
François Noël, 39 ans.
Noël Auge, 35 ans.
Pierre Le Quesne, sr de Longchamp, 86 ans (aliàs 10 nov.
et 80 ans>.
Basile Guérin, v« Claude Le Laboureur, 80 ans.
Michelle, fille M* Charles Nicolle Firville, 7 ans 14 j.
Louis Nicole, bourg, de S1 Symphorien, 71 ans.
Dlle Louise de Montficquet, appelée vulgairement la
demoiselle de Baine, 63 ans (aliàs 70 ans environ).
Jean Nicole, fils Louis, 33 ans.
Jeanne Péry, fe Jean Neully (?), 33 ans.
Magdelène Gazel, par Jean Hélie, chancelier de l'Eglise
Cath., v6 Guillaume Hubert, 78 ans.
Anne du Chesne, 70 ans.
Jean Richer, 57 ans, par Jean Hélie, pbre, chancelier.
M* Noël Le Savoureux, lieut. en élect., 50 ans, mort en
cette parroisse chez le chanoine de La Haye, son
frère.
Simonne, ve Phillebert Nicollas, 80 ans.
Guille Leboix, 15 jours.
Rauline, fille Tillard, 66 ans.
Me Robert Agnetz, sr de la Fosse, av* à Bayeux, 73 ans,
au pied du degré par où Ton monte au presbytère de
lad. paroisse.
Thomas Halot, 66 ans.
Marguerite Havard, v* Henry Blanlo, 75 ans.
Lambert Tillard, 77 ans.
— 174 —
i6<,8
11 juin
14 oct.
33 oct.
16 nov.
1659
14 janvier
33 avril
-
13 août
9 nov.
IG »
13 déc.
14 »
l660
12 janvier
1 5 avril
18 juillet
19 déc.
l66l
15 avril
34 »
3 nov.
l663
16 février
11 mars
30 nov.
1663
11 mars
»
8 avril
20 »
Ier mai
14 »
Lambert Davo, 78 ans.
DU* Catherine Bailleul, f* M* Jacques Gilles, sr de Lan-
neville (Landeville ?), 36 ans 6 mois, par Descrametot,
che de Mathieu.
Michelle, fille Jean Nicolle et Jeanne Blondel, 3 mois.
Jacques, fils François Pipon, 1 mois ou 6 semaines.
Jean Noël, décédé à Trungy, 70 ans, par le ch. de Ma-
thieu.
Gabrielle Gaucher, 5 ans 7 mois.
Barbe Levesque, v* Jean Le Breton, 60 ou 70 ans.
Susanne Le Vautier, v* Michel Briant, 46 ans (aîiàs 50
ans). « Et a laissé la paroisse remplie de l'odeur de
de sa bonne vie ».
Raoulin Clouaire, 70 ans.
Jean Fouques, huissier, 40 ans.
Jacques Binet, d. les Mesnils, 65 ans.
Gilles, fils Thomas Regnault, 3 jours.
Anne Pitard, 87 ans.
Thomas, fils Guillaume Moillard, 8 ans 8 mois. € Estant
allé se baigner à la rivière prochaine y demeura noie. »
Anne, fille Robert Valette, 6 semaines.
Gilles Bonnemie, 3 mois.
Philippe Nicole, 75 ans.
Jacques Le Maigre, 66 ou 67 ans.
Joachim Colombel, p*"*, curé de S* Symphorien, neveu
du curé Davauleau , 40 ans, proche le Sancta Sancto-
rum, à côté de la porte de la sacristie, par M* Pierre
Bihoreau, p*>*«, ch. de S* Germain.
Henry Folliot, sous-diacre, 37 ans a mois 5 jours.
Marie,- fille feu Jean Folliot, fils Charles, 1,5 ans.
Jacques Vauchis, 13 ans.
Me Gilles Julian, pbr*, choriste de la parr. 48 ans, dans
le chœur « laissant à tout le monde une bonne odeur
de sa vie ».
Olive, fille feu Jean Folliot, fils Charles, 30 ans 4 mois.
François de la Mare, jeune escholier demeurant chez
Lambert Folliot, natif de Formigny, 9 à 10 ans.
Jacques du Jardin, ap jours.
- 175
1663
4 août
a6 sept.
Ier oc t.
34 »
8 déc.
1664
31 »
33 janvier
1er février
14 avril
19 juin
ao juillet
31 août
1665
33 sept.
5 janvier
6 février
16 mars
19 oct.
31 »
Magdalène, fille Mr des Perrelles.
M arguer it te, fille Rauld, sr des Perrelles, 4 ou ■> ans.
M* Martin Regnauld, présid. au grenier à sel, 68 ans.
Louis Basiret, bourg, de S1 Symphorien, 77 ans.
Philippine Lesueur, 76 ans.
Pierre Le Bois ou Boix, 47 ans.
Contest Jane, 3 ans.
Jeanne Ausmoat, 83 ans.
Me Pierre Catherin, pbr6, ch. et curé d'Esquay, 30 ans
9 mois, par Me Michel Hubert, p**6, ch. de la Vieille.
— Catherin était natif de S* Symphorien.
Lambert Folliot, bourg, de S* Symphorien, 70 ans.
Jeanne Regnauld, 16 mois.
M* Robert Davauleau, pbr«, principal du collège et ch.
de Grisy, ancien curé de S* Symphorien, par Bagnols,
ch. d'Esquay, de S1 Loup.
Perrette Jeanne.
« L'an de grâce 166s, le dymanche 4m« jour de janvier,
Me Claude de Bellecour, pb'«, provençal, 75 ans,
après avoir esté trente ans ministre à Castoros, par la
grâce de Dieu et l'aide de la S*e Vierge, qu'il invoquait
estant ministre, comme il m'a dit, et sa femme ayant
reçu la santé, l'ayant invoqué, enfin revint en l'église.
Après avoir vescu sept à huit ans en ceste ville et
estimé de haute vertu rendit son âme à Dieu, après
s'estre confessé, communié deux fois en sa maladie et
avoir reçeu l'extrême-onction et avoir esté 8 à 10
jours malade dans les pleurs et le repentir. Son corps
fut inhumé, le jour ensuivant, dans le chœur de lad.
église, sous le lieuterin, près de honorable et vénéra-
ble personne Me Robert Davauleau, vivant pbfe, curé
dudit lieu et chanoine de Grisy, qui décéda le aome
août 1664. »
Marie Folliot, ve en dernières noces de Robert Agnetz,
av* , près le bénistier, 70 ans.
Anne Eulde, 35 ans.
Michelle Le Quesntfy, 50 ans, proche le bénistier.
Nicolas de Croc, 66 ans» ,
— 176 —
i666 13 février
27 avril
20 mai
34 sept.
8 nov.
1667 29 juillet
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1669 14 janvier
27 février
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1671 12 mai
13 juin
21 sept.
24 »
31 oct.
1672 7 juillet
13 août
1673 21 mars
22 août
Gabriel Le Marois, 3 mois 1/2.
Me Olivier Hermerel, esc, recev. des tailles, mort le
jour de Pâques, 2; avril, à sa maison de Chouain,
chœur.
Jeanne Blondel, 45 ans, rapportée.
Marie Labogan, 70 ans.
Jean Blanlo, 60 ans.
Me Jacques Gilles, sr de Lanneville ? (sur un autre re-
gistre, à cette date : Michel Philippes, sr de Lanne-
ville, 93 ans).
François de Gri mou ville , esc., sr des Trublés , 67 ans,
sur un autre registre, à cette date : Françoise de Gri-
mouville, ve du sr des Trublets).
N. fille de Adriane Le..., fe Jean Nicolle, fils Louis,
1 jour, chapelle S* Jean.
Marie Coillard, 72 ou 76 ans.
Jullien ou Jullez Le Savoureux, 30 ans , proche le bé-
nistier.
Marie Vaugis (Vauchis), 72 ans.
Raouline LeForestief, 72 ans,
Magdeleine Desmares, v« Martin Regnauld, 86 ans.
David Aubry, 35 ans.
François Gaucher, 27 à 28 ans.
Jacques Gravé, 70 ans, chapelle S1 Jean.
Françoise Nicole, fe Louis Conard, esc. , sr du Homme,
22 ans, de S* Sauveur.
Anne Le Brethon, v* Jean Néel, 61 ans, de la Madelène.
Me Lambert de La Niepce, bourg, de S1 Symphorien.
Catherine Nicolle, f* Jean Folliot, 70 ans, chapelle
S16 Anne.
Noël Vimont, bourgeois de Bayeux, 54 ans.
Jeanne Poincheval, fe Jean Hamon, 74 ans.
Catherine Noèl , fe Me Sébastien Le Maigre , av1 en él.,
58 ans, proche la petit porte.
Anne Folliot, 30 ans.
Jeanne Folliot, 27 ans, fille Guillaume.
Sébastien Folliot, fils Louis et Anne Vauchis, 2 ans.
M* Charles Nicolle, 63 ans.
— 177 -
1673 1er oct.
1674 16 février
13 déc.
17 »
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1675 a 5 janvier
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1677 26 février
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1678 38 février
38 mai
1679 27 janvier
23 sept.
18 déc.
30 »
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9 mai
3 août
12 oct.
38 »
1684 16 juin
16 nov.
33 »
1685 39 janvier
31 mars
13 mai
Charlotte Hauvet, v« Me Thomas Hubert, 65 ans.
Jacques Blanlo, 53 ans,
Marie Thurry, fe Me Germain Laniepce, 35 ou 36 ans.
M° Sébastien Le Maigre, av* en élect., 68 ans.
Jean Péry, 83 ans.
Susanne Lochard, f* Jean Bernard, esc, sr des Hameaux,
75 ans.
Pierre Le Débonnaire, 43 ans.
Jeanne Cicille, f6 Pierre Le Bourcier, 33 ans.
Françoise de Chouain, fe Jean Le Canu, 45 ans.
Olivier Le Feubre, fils Joachim, bourg, de Bayeux, 51
ans.
Me Guillaume Nicolle, 7a ans.
M6 Jean Folliot, 86 ans.
Me Michel de la Gouesle, pbre, 31 ans.
Jacques Hubert, de S* George, 24 ans.
Marguerite Pierre, 84 ans.
Marie Regnauld, 17 ans.
Marie Davauleau, 84 ans.
Guillaume Folliot, 79 ans.
Me Guérin Dubosq, 77 ans.
Lambert Le Rouge, 44 ans.
Jacques Gilles, 3 mois 9 jours.
Jeanne Pellerin, ve Denis Bailleul, 87 ans.
Jeanne Bonnemie, 9 mois.
Jeanne Le Brethon, fe Me Jean Bonnemie, 25 ans.
Jean Vauchis, 81 ans.
Hector Le Haguays, bourg, de S1 Symphorien, 80 ans.
Françoise Ousouf, fe Thomas Regnauld, 45 ans.
Marguerite Colombel, f° Pierre Le Maigre, 47 ans.
Elisabeth de Condé, v« Jean Néel, 86 ou 87 ans.
Richard Oger, 60 ans.
Magdelène Regnault, ve Gilles Le Libois.
Joachim Gisles, 30 mois.
Pierre Dupuis, pbr«, 63 ans.
Symphorien Greffin, p1*6, 38 ans.
Isaac Gilles, av1 , 38 ans 7 mois 5 jours.
Louise Durand, v* Olivier Herraerel, «>8 ans.
ta
— 178 -
1685 iojuin
1686 13 février
18 mai
17 juin
7 juillet
1687 34 janvier
5 février
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1688
33 avril
5 juin
»
1689
17 janvier
18 février
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1691
3 nov.
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1693
33 janvier
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36 mars
9 mai
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37 »
3 juillet
5 oct.
[695
6fév.
19 »
3 mars
Anne Vauchis, f6 Me Louis Fôlliot, 38 ans.
Jacques du Biée, 58 ans.
Françoise Fossé, f» Louis Le Gris, 34 ans.
François Mériotte, 46 ans, chap. S* Jean.
M0 Jean Tillard, 68 ans.
Marie Le Haguays, fe Pierre du Jardin, 45 ans.
Jean Jacques Dubosq, fils Thomas , sr du Breuil et Le-
cocq, 6 semaines.
Le cœur de Claude Olivier Hermerel, apporté et mis en
r église.
Pierre Le Hérissy, 14 ans.
Isaac de Crocq, 7 ans.
Me Robert Le Maigre, sous»diacre, 27 ans.
Jean Louis, sr de TEspiné, 40 ans.
Françoise Moillard, v° Jean Vauchis.
François Folliot, 55 ans.
Bertrand Langlois, as ans.
Gisles Richer, 58 ans.
Anne de Tour, 68 ans.
Sébastien Gaucher, sr de la Noôe (Noë) , maître de la
poste à Bayeux, 4a ans.
Pierre Conard, a6 ans.
Angélique Destrevaux, f8 Jacques de Gouet , esc, sr de
Vieuxpont, 80 ans.
Gabriel Le Chevalier La Barre, esc, 71 ans
Catherine du Jardin, fe M° Jean Tillard, 55 ans.
Anne Le Maigre, 36 ans.
Marguerin Mariète, 83 ans.
François Folliot, 17 ans.
Me Jean Torel, 75 ans.
M9 Isaac Lefrançois , p1**, ^5 ans, proche l'autel de la
Vierge.
M* François Le Bouteiller, 50 ans.
Dll« Marquise Marguerite Gisles, 15 ans 6 mois.
Jean Jouanne, 34 ans.
Marguerite Blondel, v« Olivier Lefebvre, 83 ans.
Jacques Mauminot, 74 ans.
Anne Dubreuil f* Pierre Droest(Drooet?), 58 a . >chap.S'Jean .
— 179 —
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1703
35 mars
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31 mai
1704
11 mars
18 »
30 »
9 juillet
37 »
Abraham Grout, 50 ans.
Marie Annç Lelibois, 13 ans.
Antoinette de Moulagny, v* Jacques Hudebert, esc, sr de
la Noe, 73 ans.
Françoise Vautier, ve Noël Vimont, 80 ans.
Roberte du Bourg, ve Me Hector Le Haguays, 75 ans.
Marie Houel, v« Me Jean Péry, 95 ans.
Pierre Sabourault, 48 ans.
Charles François Joseph d'Hermerel, 1 m. is j.
Me Philippe Aubert, av* , 83 ans.
Marie Buisson, 60 ans.
Marie Jeanne Destrevaux, 75 ans.
Blanche Le Diacre, 36 ans.
Jacqueline de Louvières, fe François Delbeuf (de Bré-
beuf ?)esc, 55 ans.
Judith Bihoreau, v* m* Philippe Auber, av1 , 75 ans.
Philippe Pigache, pbr6, choriste du lieu et chap. de S1
Vincent en la Cathédrale, 68 ans.
Mc Pierre Le Diacre.
Me Germain Greffin, pbre, 77 ans 6 m.
Me Jean Julien, pbre, curé de S* Martin-des-Entrées,
81 ans.
Thomas Le Clerc, diacre, 33 ans.
Guillaume Martin, bourg, de Caen, 87 ans.
N. dame Charlotte Hellouin, f8 Marc Antoine d'Her-
merel, esc, sp du Martel, 30 ans.
Marie Boutemont, 90 ans.
Antoine Dubosq, 13 ans.
Jacqueline La Gouelle, fe Pierre Letorel, 65 ans.
Jeanne Roger, f° Jean Bidot, 64 ans.
Jeanne Le Boix, 85 ans.
Magdeleine du Val, 43 ans.
Pierre Hudebert, esc, 53 ans.
Magdeleine Binet, 30 ans.
Marguerite Pigache, 40 ans.
Susanne Folliot, 70 ans.
Me Charles Folliot, esleu., 64 ans.
Barbe Jeanne d'Hermerel, 3 ans.
— 180 —
Renée Le Boucher, ve Pierre Hudebert, esc, 50 ans.
Nicolas Conard, 41 ans.
Michel Bertauld, 40 ans.
Martine Gênas, v* Denis Adeline, 68 ans.
Me Charles Duhamel, chir., 48 ans.
J. B. Philippe, pbre, prieur de Juaye, 76 ans.
Me Noël Folliot, bourg, de Bayeux, 73 ans.
François Amé, sr de la Forte-Main, 53 ans.
Charlotte Néel, 6 mois.
Thomas Fouquet, bourg, de Bayeux, 66 ans.
Marie Regnauld, fe Marin Landa, 88 ans.
Jacques Philippe Fouques, 38 ans.
Michel Anne, sr de la Forte-Main, 38 ans.
J. B. Grot.
M* Jacques Le Diacre, 35 ans.
Marguerite Le Canu, 37 ans.
François Gosset, 4 ans.
Pierre Aubert, 34 ans.
Me Jean Le Diacre , greff. , secrétaire de i'Hôtel-de-
Ville, 40 ans.
Me Richard Pigache, pbpe, curé de S* Floxel, 69 ans.
Louis Folliot, 13 ans, par J. B. Pasturel, pbre, ch. de
Goupillières.
Jacques Clément Bunouf, décédé à la Madeleine, 31 ans.
Pierre Lechevalier.
Marie Langlois, fe M* François Allard, 30 ans.
Jeanne Gisles, ve,Me Lambert de Crocq, 66 ans.
Me Pierre Le Maigre, 81 ans.
[Cet acte est le dernier de la paroisse S'-Symphorien , qui désormais
s'appellera SX-JEAN, par ordonnance de M«r de Nesmond.]
14 oct. Martine Pain, fe Me Marin Landa, 37 ans.
Françoise Belisan, fe Sébastien Gaucher, sr de la Noe,
43 ans.
Marie Deschamps, v« Me Nicolas Péry, 70 ans.
Marie Anne Jeanne Gosset, 3 ans 6 mois.
Me Pierre du Jardin, ass. au siège de Bayeux, 79 ans.
Louis Le Bouteiller, 37 ans.
Perrette Poitevin, 67 ans.
1705
1 5 janvier
5 avril
3 mai
3 »
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16 août
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1707
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1719 9 janvier
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39 »
14 août
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1 721 31 mars
ier mai
34 déc.
Jean Catherine, 49 ans.
Michel Le Clerc, 15 ans.
Marc Antoine Levéel, 13 ans.
Antoine de Brébeuf, esc.
Jacqueline Le Filliastre, 64 ans.
Marie Gisles, 75 ans.
Marie Vauchis, v« Me Pierre Le Diacre, 73 ans.
Françoise Le Chanoine, 5 mois.
Jeanne Bourdon, 60 ans.
Contest Bertauld, 68 ans.
Gabrièle Le Fessier, fe Jacques Néel Champeaux, 35 a.
Pierre Folliot, 11 ans.
Marie Guérin, fe Gilles Alix, 50 ans.
Françoise Roberte Suhard, ve de Bernard de Savignac
de Gondrin.
Françoise Charlotte du Jardin, 35 ans.
Magdeleine de Marconets, ve Antoine de Brébeuf, esc.
Catherine Fouques, 35 ans.
Marie Magdalène Le Fessier, 43 ans.
Me Marin Landa, 74 ans.
Sébastien Folliot, bourg, de Bayeux.
Marguerite Paisant, 43 ans.
Marie Verson, 58 ans.
Thomas Lagouelle, 74 ans.
Germaine Le Personnier, v° Pierre Le Débonnaire, 93 a.
Michel Le Chevalier, 68 ans.
Jeanne Débonnaire, fe Sébastien Le Maigre, 55 ans.
Jean Gosset, sr de la Couture, 55 ans.
Marie Magdelène Colombel, 84 ans.
Françoise Le Quesne, ve Me Sébastien Folliot, 73 ans.
Me Robert Gisles, 67 ans.
Me Gisles Tavigny, 54 ans.
Marie Marguerite Scelles, 17 ans.
N. et d. p. Me Pierre Auber, pb*e, curé dudit lieu depuis
l'espace de 51 ans révolus et accomplis, après avoir
mené une vie entièrement ecclésiastique et pastorale,
âgé de 76 ans, dans le chœur de l'église, immédiate-
ment sous la lampe, par Me Pierre Le Marois, pbre,
— 182 -
i7*a 7 mai
9 août
1723 19 janvier
a février
curé de S* Martin, doyen de la chrétienté; présents :
Me J. B. du Bosq, pbre, vie. du lieu ; Mes lsaac Fran-
çois Aubry, Gilles Tillard, Guillaume Adeline, Vin-
cent Lagouelle, pbpes, y desservant ; Etienne Fossey
et Marin Langlois, diacres.
Jacques Le Laboureux, 45 ans.
Françoise Sallen, fe Me Marc Antoine Bourdon, 44 ans.
Marie Perrette (aliàs Pétronille) Le Cocq, fe Thomas du
Bosq, esc, sr du Breuil, 70 ans, dans la nef.
Julien Le Routier, u ans.
4 ou 30 avril Barbe Le Rouge, ve du sT de la Richardière, 62 ans.
3 oct,
1724 30 mars
a avril
8 »
1725
20 août
3 nov.
6 »
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1728
10 février
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26 sent.
*
1730
16 janvier
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1731
6 avril
13 nov.
Me Guillaume Adeline, pbre, obitier de S1 Jean, 50 ansr
confrère de S* Révérend.
Me Robert Bidot. 46 ans.
Me François Fellecoq, pbre, a8 ans, par Me Pasturel, ch.
de Goupillières.
Louis du Trésor, esc, 17 ans.
Marie Poitevin, fe Pierre Le Véel, aubergiste des Armes
de France.
Me Martin Leclerc, huissier audiencier, 55 ans.
Jeanne Le Rouge, ve Jean Le Cieux, 28 ans.
Me Gilles Tillard, pbre, obitier, 64 ans, sous le portail.
Blanche Tostain, ve Jean du Boscq, 82 ans.
Me François lsaac Aubry, pbre, obitier, par Thomas de
Bernesq, pbre,ch. de la Cathédrale, proche la sacristie.
Magdeleine Mauminot, v* Joachim Aubry, 55 ans.
M* Marc Antoine Bourdon, 48 ans.
Jacques Gilles de Landeville, av* du roy, 47 ans.
Marie Folliot, fe Pierre Le Chevalier, 40 ans.
François Le Sueur.
Robert Javalet, 50 ans.
Denis Folliot, 85 ans.
Me Thomas du Boscq, esc, sr du Breuil, cons. du roy,
anc. recev. des tailles, 88 ans.
Jean Le Rouge, 7a ans.
Marguerite Le(s)caley, 80 ans.
Pierre Dumont, 41 ans.
AmbroisePaysant, cons., élu en é.l., 72 ans.
i
- 183 -
173a 8 août
11 »
1733 2 mai
8 sept.
16 oct.
1734 37 juillet
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1736 a6 juillet
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3 oct.
1738 10 avril
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1740 99 février
7 avril
3 déc.
7 »
1741 18 avril
7 août
174a 7 mai
1743 18 janvier
5 avril
8 mai
Marguerite de Croc, f* Thomas-Claude Planson, pre-
mier capitaine de la ville, 54 ans.
€ iV.Floriet, contrôleur général des fermes du Roy pour
le département de Caen, lequel fut assassiné, le sa-
medi 9 du présent mois, sur les 10 h. 1/2 du soir, près
la balle au blé, 4a ans. »
Anonyme du Breuil, 1 jour.
Françoise Catherine Marc, fe de Beaumont Ourouf,
cons. du roy en baill. et vie , 34 ans.
Mô J. B. Paysant, sr des Mesnils, vicomte et mère (sic)
de cette ville, 37 ans.
Catherine Bernaye, v* Thomas Lagoille, 70 ans.
Catherine Lepersonnier, 9a ans.
Jacques Le Clerc, 36 ans.
Gabriel Bouillot, 35 ans.
Magdeleine du Jardin, ve Bourdon, 60 ans.
Elisabeth de Croc, ve Michel Molandain, 74 ans.
Geneviève Le Chartier, ve en secondes noces du sr de la
Barre, esc, 88 ans.
Catherine Robert, ve Germain Quétissant, 77 ans, chap.
Toussaints.
Marc Antoine de Hermerel, esc, sr du Martel, sgp et
patron d'Agy, lieut. part, en baill. et subdélégué de
Monsieur l'Intendant, 78 ans.
Laurent Le Rouge, 45 ans.
Adrien Le Rouge, 36 ans.
Jean de Chéron (Cairon), esc, sgr d'Arquelais (d'Ar-
clais), 33 ans.
Catherine Sabourolt (-ault ?) d. de la Richardière, P
Pierre du Hutrel, 60 ans.
François Allard, d. Lapresle, 64 ans.
Sébastien Le Maigre, 78 ans.
Claire Le Véel, ve J.-B. Cicile, 66 ans.
Thomas Claude Planson, cap. de la bourg. 73 ans.
Nicolas Le Débonnaire, 70 ans.
Marie Giard, ve Thomas Fouques, 80 ans.
Marguerite Le Maigre, 60 ans.
Radegonde Le Diacre, ve Lambert Tillard, 70 ans.
— 184 —
*74J
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1744
13 mars
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1746 38 février
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5 nov.
1747 15 avril
1748 14 mai
14 juin
14 août
1749 7 janvier
}i déc.
1750 9 mai
13 déc.
1751 6 janvier
Marie Magdelaîne Philippes de la Boullerie, f« J. B.
du Bosq, sr de Beaumont, cons. du roy, rec. anc. des
tailles, 34 ans.
Guillaume Joly, employé dans les fermes du roy, 65 a.
Catherine Lubin, v* Charles Folliot, esleu, 88 ans.
Charles Le Marchand, m*re mercier, bourg.de S1 Jean, 54 a.
Anne Le Vanier, ve Jean Le Rouge, apoticaire, 83 ans.
Claire Gillone Langevin, fe François Antoine du Neuf-
bourg Crespin, 4a ans.
Antoisne Pigault, écolier, natif de Beuzeville (Manche),
demeurant chez Me Fellecoq, m*re de pension, ao ans.
Marguerite Foucques, 70 ans.
M6 Pierre Jouanne, diacre, de la paroisse de Uttry, pris
de mal dans le séminaire où il était à faire sa mission
pour le saint ordre de pbro.
Elisabeth Duval, f* Louis de la Planche, bourg, de Caen,
proche le balustre de l'autel Toussaints.
Catherine Le Maigre, fe Richard Jean, md mercier, 37 a.
Bonne Tavigny, v« Nicolas Le François, aubergiste à
Isigny, 8a ans.
Jean Antoine Exupère Nicolas Bethon , employé dans
les fermes du roy, 34 ans.
Marie-Magdeleine Renouvin, v° Nicolas Le Débonnaire,
mlre chandelier, 65 ans.
Marie Ursule, connue sous le nom de Foucques, 11 ans.
Jeanne Le Maigre, 80 ans.
Marie Anne de Bréville, 35 ans, v* Jean deChairon, esc,
sr d' Ardais.
Susanne Binet, v6 Jean Gosset, av\ 77 ans.
François Antoisne Crespin du Neufbourg, 57 ans.
J. B. Dubosq, sr de Beaumont, sgr du Pray et autres
lieux, cons. du roy. recev. anc. des tailles, 60 ans.
Susanne Ménard, fe Me Michel Lechevalliej", mire bour-
(re)lier, 70 ans.
Marie de La Niepce, fe Augustin Aubry, vinaigrier, 63 a.
Michel François Duplessis, mlre droguiste-épicier-confi-
seur à Caen, décédé chez le sr curé (Pierre de la
Planche), son beau-frère.
— 185
1751
17 sept.
1753
ia mars
»
15 juin
Ier juillet
1753
20 janvier
5 février
7 juillet
7 août
1754
9 janvier
37 sept.
*755
la mars
1756
31 mars
16 sept.
16 oct.
H57
ier janvier
6 »
3 mai
5 nov.
1758
10 janvier
5 février
25 mars
19 avril
24 »
15 mai
24 »
26 oct.
Jean François de la Rivière, esc, s? de Rotniliy, 33 ans.
Marie Magdeleine Le Cat, f* Michel François Duhamel,
notaire, 50 ans.
Augustin Àubry, mtre vinaigrier, 67 ans.
Nicolas Bethon, mtr° chandelier, 72 ans.
Pierre Le Rouge, pbre, vie. de la paroisse.
Louis de la Planche, bourg, de Caen, père du curé de
S* Jean, 79 ans.
Nicolas Renouvin, huissier au grenier à sel, 40 ans.
Louise Charlotte Gosselin, de Longieau, 33 ans.
Elisabeth Marguerite Gosselin, de Longieau, 27 ans.
Marie Magdeleine Piédagnel, 75 ans.
Paul Oger, aubergiste, 72 ans.
Thomas Adeline, sr de la Vignaye, bourg, de S* Jean,
61 ans.
Marie Anne Jeanne Françoise Ousouf de Beaumont, 18 a.
J. B. Sabourauld, 29 ans.
David Deehayes, escholier, « natif dans l'Amérique »,
30 ans, c pensionnaire chez M. le Principal ».
Pierre Godefroy, écolier, 16 ans.
Thomas Contrairie, écolier, 1} ans.
Raoult Sabourault, d. la Richardière, 68 ans.
Marie Laloe, fe Noël La Brecque, maître menuisier,
par Gouet, curé de S1 Loup, doyen de la chrétienté,
60 ans.
Louise Le Midou, ve Charles Le Marchand, md drapier,
75 ans.
Marie Jeanne Angélique du Castel Ousouf, ve Thomas
Adline, s* de la Vignaye, 70 ans.
Marie Madeleine Bethon, f° Charles Benard, huissier,
40 ans.
Anne Jeanne Malenfant, v« Mess. Pierre de Monfiquet,
80 ans.
François Philippe Le Vallois, md mercier, 40 ans.
Jeanne Lenteigne, ve J. B. Ousouf de Beaumont, 42 a.
Marie de Lagouelle, 66 ans.
Michel François Duhamel, not. roy. et apost. à Bayeux
69 ans.
— 186 —
*759
5 février
9 avril
5 déc.
1760
2 sept.
1761
10 nov.
176a
30 oct.
19 nov.
i763
34 janvier
13 août
9 oct.
»
1764
17 avril
22 août
2 oct.
1765
10 janvier
1 5 avril
25 mai
1766
19 janvier
8 février
17 »
10 avril
1767 17 janvier
22 »
27 juin
25 nov.
1768
2 janvier
19 »
26 avril
3 juillet
Catherine Tassin, ve Gilles AJlix, md 1 75 ans.
Antoisne Le Forestier, M* chandelier, trésorier en charge
de la paroisse, 52 ans.
Jeanne Eudelin, fe Pierre Duruel, n***0 chandelier, 57 a.
Exupère Bidot, 42 ans.
Catherine Nicolle, v* Adrien Le Rouge, 55 ans.
Thomas Gouesmel, pbre1 33 ans.
J. B. Le Courtois, pbr0, 43 ans.
Marie Le Sénécal, f* Jullien Folliot, bourg., 60 ans.
Marie Piédagnel, ve Vincent Renouvin, bourg., 90 ans.
Marie Mauminot, 75 ans.
Félicité Pierre Mauricet, 60 ans.
Pierre du Mutrel, md mercier, 91 ans.
Michel Le Chevalier, bourg., 81 ans.
Marie Susanne Gosse t, 65 ans.
Mess. Louis Jacques de la Houssaye, esc, sr du Plessis,
pensionnaire au collège, 16 ans.
Etienne Bidot, bourg., 60 ans.
N. d. Augustine Susanne Le Fournier, Ve mess. Marc
François du Hamel, esc, sgr de Fontaines, 58 ans.
René de Launé, cons. élu en éleot., 92 ans.
Paul Gosset, sr de la Couture, 68 ans.
Michelle Jacqueline Le Vanier, fe Pierre .Robert Le Va-
rier, bourg, de Bayeux, 27 ans.
Marie Accard, ve Antoine Liégard, puis Jean Laurens,
aubergistes, 88 ans.
Clément Jahiet, bourg, de Bayeux, greffier de Tofficia-
lité diocésaine, 69 ans.
N. d. Marie Françoise Rivière, v° Raphaël du Fresne,
esc, sr du Motel, 58 ans.
Philippe Le Maigre, md mercier, 74 3ns.
Pierre Vauquelin, m*ra menuisier, 78 ans, chap. de l'Hô-
pital Général.
Robert Mallet, bourg, de Bayeux, 72 ans.
Mess. Jean de Montfiquet , esc. , porte-étendard des
gardes du roy, chev. de S* Louis, 55 ans.
Messire Louis Descajeul, 77 ans.
Jacques Louis Patry, esc., anc cap. de milice, 75 ans.
- 187 —
1768 IO oct.
1769 7 juillet
19 oct.
1770 27 juin
1771 aa février
16 mars
18 mai
37 oct.
aa déc.
177a 4 mars
6 mai
1773 6 janvier
11 avril
13 »
35 mai
16 oct.
Françoise Jahiet, fille feu Clément, 35 ans.
D. p. Pierre de la Planche, pbre, anc. curé de S* Jean,
administrateur général de l'hôpital des pauvres de
cette ville, 71 ans, dans le chœur, par François Vi-
mard, curé de S1 Martin, doyen de la chrétienté ; pré-
sents Nicolas Le François de La Fontaine, François
Robine, Jacques Scelles, Jean Antoine Malherbe,
curés de S* Exupère, de S' Laurent, de S1 Ouen du
Château et de S* Vigor.
François Folliot, sr de Baubignon, 75 ans.
D. p. Denis Duhamel, pbre, anc. curé de Magny, de la
confrérie de S1 Révèrent, 82 ans, nef.
Susanne Osmont, f° Nicolas Creveuil, md aubergiste,
bourg, de S* Jean, 56 ans, nef.
D. p. François Marc Le Vallois, pbw, de cette paroisse,
30 a., dans l'aile de tous les Saints, vis-à-vis de l'autel.
Pierre François Le Sueur, fils feu Jacques François d'Es-
quay, mort chez Duruel, notaire, son oncle.
Marie Quétissant, v* Nicolas Bethon, md chandelier,
84 ans, aile de tous les Saints.
Marie Magdelène Renouvin, fG Jacques Seigle, bache-
lier en droit, ai ans.
Pierre-Adrien Folliot, bourg., aa ans 3 mois.
Julien Folliot, sr de Pouligny, bourg., 86 ans.
D. p. Pierre Le Romain, p1*0, curé de Rye, 7a a., mort
en S1 Jean.-
Françoise Liégard, v° Pierre Dumont, ci-dev. aubergiste
à Caen, morte hier à l'auberge du Grand Hôtel, dans
la nef.
M* David Regnauld Maheust, ci-devant exempt de la
maréchaussée de France à Bayeux, lieutenant de l'hô-
tel royal des Invalides, 70 ans.
Marie Poitevin, fe Nicolas Mauny, md droguiste, 68 a.
Marguerite de Lagouelle, ve Jacques Le Clerc, puis
Robert Mallet, mlro chandelier, bourg, de Bayeux,
décédée chez le curé de Sully, 77 ans.
Luce Le Doray, v©du sr Deslongchamps Maheust, puis
du sr des Isles Lefèvre, 74 ans.
- 188 -
1773 9 nov<
16 déc.
1774 4 mai
36 juillet
34 oct.
28 nov.
1775 15 mai
13 juillet
3 août
1776
11 janvier
39 juillet
19 août
1777
si janvier
7 août
17 sept.
1778 11 mars
13 mai
N. d. Marie Louise Godard, ve Lemonnier, proc. du
roy en él., 68 ans, par Le François La Fontaine, curé
de S* Exupère.
Mess. Denis Hervé Le Roy, esc., sr de S1 Sauveur, av1 au
Conseil supérieur et en baill., 33 ans.
N. d"* Marie Françoise Néel de la Caillerie, 70 ans.
Gabriel Mounniot, ci-dev. md chapelier, 65 ans.
Marie Eugénie Duruel, fe Louis Laurent, md aubergiste,
36 ans.
Me Jacques Folliot, bourg., 83 a., aile de tous les Saints.
Me Germain Pierre Gouesmel, mtre chandelier, 45 ans.
Me Nicolas Mauny, md droguiste, bourg, de Bayeux,
85 ans.
Anne Françoise Viger, fe Jacques Olivier Duhamel, av*
en Parlement et au baill., cons. du Roy, lieu t. gén. de
l'amirauté de Bayeux et échevin de la ville, 37 ans.
Marie Anne Le Dorey, ve Clément Jahiet, bourg, de
Bayeux et greff. de l'officialité, 66 ans.
Pierre Robert Le Vanier, bourg, de Bayeux, 34 ans.
Pierre Antoine Duruel, bourg, de Bayeux et commis
pour l'exercice de la charge de notaire royal et apos-
tolique de cette ville, 43 ans.
D. p. Louis Nicolas Le Métais, curé de S1 Jean, 44 ans,
chœur, par François Vimard, ancien curé de S* Mar-
tin de Bayeux, doyen de la chrétienté, présents : Ni-
colas Le François La Fontaine, Augustin Anne Maresq,
Jacques Scelles, curés de S* Exupère, S1 André, S1
Ouen du Château ; Louis Bernard Collot, supérieur
du Séminaire.
N. d. Marie d'Etienne, v« mess. Jacques Louis Patry,
esc, sr de Vaux, 80 ans.
Marie Magdeleine Elisabeth Onfroy, fe Etienne Guitton
de la Croix, bourg, de Bayeux, 57 ans.
Michel Etienne, aubergiste, 48 ans.
Jean Le Cieux, huissier, «>i ans.
- 189 —
VII.
S* FLOXEL
Cette paroisse fut réunie à S'-Symphorien , le 38 mai 1709, à cause de
la pauvreté et du délabrement de son église.
1635 30 nov.
33 déc.
1636 35 août
1639
13 oct.
'630 7 avril
1631 33 juin
1633 11 déc.
1636 sa avril
1637 l9 *
1639 31 janvier
1655 )6 avril
1666 35 »
1677 7 mars
1678 18 février
1679 3 sept.
Magdaleine Paris, fille Philippe et Jeanne Rivière, a m.
Bertrand Le Goupil, fils Jean, en présence des confrères
de la Charité de S* Symphorien.
Gilles Le Coq, curé du lieu , professeur au Collège de
Bayeux, «mort en soignant jour et nuit les malades de
la peste», 30 a., à l'entrée de l'église, sous la tour(i).
Charles Hébert, fils Henri, serg1 royal , en présence de
la Charité des Cordeliers.
Marie Tostain, ve Jacques Hébert, en présence des Cha-
rités de Bayeux.
Jacques Scelles, fils Michel, de Nonnant, demeur* à S*
Floxeh en présence de la Charité des P. Augustins.
Jacques Hébert , fils Henri , en présence du curé de
Longues, dom Jean Cochard , pbre, religieux et sous-
prieur de S* Vigor-le-Grand, etc.
Pierre Verel, en présence du sp curé de S* Sauveur, Me
Jacques Héroult, et des Charités de Bayeux en la plus
grande partie.
Guillaume Le Hérici, en présence de Me Jacques Hé-
roult, pbpe% chap. des Courtils.
Isa beau Fouin, v° en ireB noces du sr Verel.
Catherine Le Diacre, fe Jean Le Goupil.
Guillaume Hermerel, esc, cons. du Roy, rec. des tailles,
76 ans, au pied du pilier vis-à-vis la sacristie (3).
Olivier Hermerel, esc, aussi rec. des tailles, époux
Louise Durand, 63 a., auprès de son père (3).
Isabeau Vimard, 3 ans.
François Hubert, 67 ans.
Marie Le Saleur.
(1) Voir Béliers, page 95.
(3) Voir Béziers, page 96.
(3) Voir Béziers, ibid.
- 190 —
1684 M juillet
14 août
1692 18 février
11 déc.
1696 37 mars
s juin
34 nov.
1700 28 février
10 avril
1701 7 oct.
170a ai avril
ier août
1703 a sept.
1704 2 janvier
1706 36 »
23 mai
1707 30 déc.
1708 14 août
1709 3 mai
Gabriel Le Diacre.
Jacqueline Vauchis, fe François Lejeune , inhumée par
M* Raoul Le Parfait, curé de la Magdelaine.
Anne Dolbel, fe Jean Le Héricy, 50 ans.
Pierre Rinboult, 56 ans 3 mois.
François Quétisant, fils Germain et Catherine Robert,3 a.
Pierre Le Diacre, 53 a. 6 m., devant l'autel de la Vierge.
Jeanne Le Roux, fe Guillaume Mancel, 43 ans 6 mois.
Anonyme de Parey, esc, fils mons. Guy François, esc,
baron de Combray et dame Marie Marguerite Poirier
de Taillepied, a mois, devant l'autel de la Vierge.
François Quétisant, fille Germain et Catherine Robert,
2 mois, devant l'autel Toussaints.
Pierre Quétisant, fils Germain, esc, 9 jours devant l'au-
tel Toussaints.
Dianne Quétisant, fa Jacques Lavoisne, 70 ans.
Marie Poictevin, v6 Thomas Robert, 80 ans.
Germain Hue, 56 ans.
Elisabeth Cosne, v« Pierre Baston, 78 ans.
Guillaume Le Héricy, 70 ans.
Anonyme de Combray, fils Guy, 6 jours.
CatherineHue,fille Germain et Françoise Baston, 9 m. 16 j.
Nicolas Déprès.
Marin Le Goupil.
VIII.
S' LAURENT
Avant 1106, cette paroisse était dans l'enceinte delà ville. Il y a eu
plusieurs églises successives. Le chœur fut allongé de 16 pieds en 1765,
et exhaussé de 14 au-dessus de la nef.
? H. h. James Le Maigre, bourg, de Bayeux (1).
1475 6 sept. Guillaume-Raoul Vignel, pbpe, chap» en la Cathédrale,
curé de S* Laurent, devant l'autel de la Vierge (2).
(1) Voir Bézitrs, page 98.
(9) Voir Beziers, ibid.
- 191 —
1662 7 mars
1674 13 déc.
1675 9 mars
8 avril
1676 7 juin
36 oct.
1678 4 janvier
7 août
38 »
1679 14 déc.
1680 3 août
1681 23 »
1683 11 avril
8 juillet
4 sept.
1685 26 »
18 oct.
1686
8 mars
ai avril
*3 >
1687
34 nov.
s8 »
1688
31 février
11 mars
30 avril
3 juillet
4 oct.
Mathurin, fils feu Matburin Quima et Renée Scelles, 5 a.
de S1 Exupère.
Marin Vaultier, 80 ans.
Elisabeth Onfroy, 33 ans.
Michel Onfroy, 14 ans.
M6 Nicolas Malenfant, 73 a., par M* Thomas Mannoury,
archid. en la Cathéd.
Marie de Brécy, f8 Lespiney Rogier , lieut. gén. en la
vicomte, par le même.
Marie Costil, v* Michel Benoit, lieut. en l'amirauté de
France, 95 ans passés.
Marie Malenfant, 18 ans.
Nicolas de Vaux, 40 ans.
Richard Le Petit, bourg, de S* Laurent, 60 ans.
Gyonne Malenfant, ve Jean Leforestier, 80 ans.
Jean Bonnemie.
Gabriel Malenfant, 3 ans, par Thomas Lefort, neveu de
Jacques Lefort, curé.
Gabriel Lucas, 4 ans 6 mois.
Marguerite Gohier, ve Àr... David, 55 ans.
Me Philippe Le Parfait, pbre, au-dessus des fonts, lieu de
la sépulture de ses père et mère.
Gabriel Rogier, fils du sr de Lespiney Rogier, Michel,
lieut. gén. en la vie, de S1 André, 6 mois, proche
l'autel S*e Anne. (Le reg. de S* André lui donne 14 m.)
Françoise Le Barbey, fille Charles, esc, sT de Reviers,
3 ans.
DU* Jacqueline Menard, fe M* Gabriel Rogier, av* .
Nicolas Bourrey, 35 ans.
Louis Halley, 78 ans, à côté des fonts.
Suzanne Leforestier, f* Gabriel Jahiet, près la tombe de
Me René Leforestier.
M* Michel Malenfant, cons. ass. en baill. et vie, 43 a.
Jacqueline Malenfant, sa fille.
Blanche Françoise Bonnemie , fille Jean-Etienne , sr des
Préaulx, par Olivier Bonnemie, ch^de S1 Patrice, 1 j.
D11* Madeleine Rogier, v6 Michel Malenfant , cons. ass.
Marie Le Parfait, fe Louis Verson, 37 ans.
— 192 -
i688 35 nov.
1689 août
35 sept.
36 »
1690
11 janvier
30 mai
1691
ao avril
27 juin
1694
a janvier
1695
37 sept.
1696
39 oct.
1697
36 nov.
a8 »
1698
16 mai
1699
10 août
1700
ao sept.
1701
ia février
30 »
39 avril
as déc.
1703
13 avril
1705
»
1706
1 5 février
ao juillet
1707
6 juillet
1708
19 février
Ier oct.
1709
37 février
Jean Blanlo, pbre, curé de S1 Sulpice , y décédé , dans la
chap. Ste Anne, place de la sépulture de son père.
#. . . Bonnemie, fille J. B., sr des Préaulx et Françoise
Rogier.
Me Joachim Blanlo, huissier.
Marie Madeleine Rogier, fille M* Michel, sT de l'Espi-
ney, 3 ans.
Jean Souef, 55 ans.
Etienne Leprovost, 4; ans.
DIl« Françoise Rogier, fe J. B. Bonnemie, s* des Préaulx.
D,,e Marguerite Rogier, fille Me Gabriel Rogier, avl,
38 à 30 ans.
Me Gabriel Rogier, av* , inhumé par MM. du Chapitre.
Marotte Gardin, f° Joachim Langlois, 73 à 74 ans.
Sébastienne N. . ., f* Loisel.
Catherine Collibert, fe Jean Lecompte.
Guillemette Leforestier, 80 ans.
Marie Leclerc, Me Leclerc, huissier, 5 ans.
Jean de Gouet, esc., sr des Essarts, mari de Françoise
Campain.
François Pitard, fils du sr de la Fosse, 18 ans.
Jeanne Lemaigre, 80 ans.
Paul Leharibel, d. Lavigne, hôtelier au Louvre.
Jeanne Bailleul, f* Michel Rogier, esc. , sr de Lespiney,
lieut. en vie.
Jean de Vaux, fils Simon, 31 ans, près les fonts.
Michel Jahiet, fils du sr Jahiet, bourg, de la paroisse.
Jacques Lefort, pbrQ,curé du lieu, devant le grand autel,
prés. Jacques Maloisel et Joachim de la Haye, pfres,
ce dernier desservant l'église.
Jacqueline Barbey, f° Me Michel Pitard , huissier au
grenier à seL
Me Michel Pitard, veuf Jacqueline Barbey.
Jean Michel de Malenfant, gendarme de la garde du
Roi.
Françoise Campain.
Nicolas Nicolles, brigadier au grenier à sel.
Jacqueline Gosselin de Go ville.
- 193 —
1709 17 mars
7 juin
1710 30 mai
7 juillet
1711 5 nov.
aa »
1713 19 oct.
33 »
1713 37 mai
171 5 2 janvier
34 nov.
1716 11 »
1717 4 mars
1718 18 août
1719 31 »
1730 4 janvier
1733 11 avril
8 août
1735 5 sept.
1730 10 »
35 nov.
1731 13 juin
33 juillet
1733 5 mai
1733 33 mars
1736 34 août
1737 13 avril
1744 16 janvier
Jacques Rossel, sr de la Huderie.
Jeanne Marie Jean, 77 ans.
Philippe Faucon, 33 ans.
Michel Leriche, pbre, obitier, 70 ans.
Anne Jahiet, 13 ans.
François Thomas Jahiet, acolythe.
Marie Halley, ve Pierre Lebourgeois.
Anne Halley, fe xMe Borel, de Renchy*
Dlle Françoise de Grandval, 3; ans.
Joachim Langlois, mégissier, 86 ans.
Dlle Thérèse d'Orbigny, 78 ans.
Julien Rogier, cons. du roy, esleu en él., 49 ans.
Barbe Hébert, 60 ans.
Gilles Adeline, bourg, de Bayeux, 80 ans.
Jacques Bouré, 33 ans, domestique chez M. Launé-Hue,
vie. gén., de S1 Sauveur.
Marie Gosselin, ve Julien Rogier, cons. du roi , chœur,
par permission et sans attribution de droit.
Dlle Marie Françoise Lequeus de Varville, 9 ans.
DUe Monique Lequeus de Varville, 9 ans.
Jeanne de Beauval, 70 ans.
FrançoisedeVaux,veJacquesdeBaudre, bourg.de Bayeux.
N. et dise. pers. Clément Lequeus, lieut. gén. ancien
civil et criminel, dans le chœur, par permission d'An-
toine Le Fort, che , sgr et patron de S1 Laurent, vie.
gén. de l'évêque.
Marie Simonne Lequeus de Varville, 9 ans.
Michel Durozier, bourg, de Bayeux, 85 ans.
Nicolas Lequeus de Varville, 12 ans.
Louis Adeline, md , bourg, de Bayeux.
Jacques Adeline, bourg, de la parr., 73 ans.
Joachim de Lesnerac, esc., sr de Mesniville, chœur, par
pure considération et sans aucune attribution de droit,
par permission de dise, pers., Me Hébert. che de S(
Laurent et patron du lieu.
N, d. Françoise Hélie de Clinchamps, ve Clément Le-
queus de Varville , lieut. gén. et anc. viconte de
Bayeux.
— 194 —
1745 lx> avriï
28 mai
13 nov.
1746 30 janvier
1747 11 mars
9 nov.
1748 13 avril
1749 26 »
1750 31 janvier
10 sept.
175 1 Ier mars
1752 24 sept.
1756 31 janvier
1757 iep février
Ier »
23 oct.
I758 22 »
29 »
3 nov.
1764 19 février
1766 23 mars
1768 24 février
24 sept.
Marie Anne du Bousquet, v* Nicolas Le Lorier, sr de
Torteval, 85 ans.
Marie Louise Françoise du Thon de Bretteville, 29 a. 6 m.
Marie Chalopin, fe Laperruque, 70 ans.
Michel Rogier, sr de TEpinay, lieut. gén. hon. en vie,
98 ans, chœur, par permission de M* Hébert, ch* ,
patron.
pile Marguerite Le Fillastre, ve Jean de Guienro, esc.,
69 ans.
Françoise Adeline, 72 ans.
Marie Anne Rogier, 19 ans.
Michel J. B. du Pouché (Dupucey ?) Rogier, 20 ans.
Gabriel du Rozier, sr de la Londe, bourg, de Bayeux,
66 ans.
Madeleine Folliot de Dos ville (Folliot Dozeville ?), f°
Paisant, sr des Vallées, 32 ans.
Robert Le Fillastre, pbre, curé du lieu, 70 ans, chœur,
par Me Gouet, curé de S1 Loup, doyen de la chré-
tienté. Il mourut subitement en disant la messe.
Marie Anne Rogier, v9 Le Brethon, esc, décédée à S*
Patrice, 62 ans.
Marie du Rozier, ve Nicolas Poidevin, 70 ans, nef.
N. pers. Alexandre Léonor de Cingal, décédé à S1 Sau-
veur, 45 ans.
N. d. Legrand du Ca(s)telet, fe Jean de Monfiquet, esc,
chevr de S* Louis, 48 ans, nef.
Gabriel Augustin de Roncherolles, sg* de la Bazoque et
de la Londe, 50 ans, chœur.
Françoise Le Vaillant, v« Guillaume de Courseulles,
chev., sgr de la Bréviaire, anc. cap. d'inf., 72 ans.
Marie Gouville, f* Michel Liégard, aubergiste.
Marie Maufras, Ve Jean James, bourg, de la parr.
Jean François de Canivet, chev., sgr du Molay, 78 ans,
chapelle de la Vierge.
Pierre Sevestre, md épicier, 62 ans.
Louis Cauvin, 72 ans.
Jacques Labrèque, pbre, curé du lieu, 44 ans, chœur,
par Me François Vimard, doyen de la chrétienté.
— 195 —
1769 12 déc.
1771 a nov.
1773 aj janvier
37 déc.
3 mars
!774
Gabriel Philippe Moisson, bourg, de Bayeux, aa ans.
Anne Charlotte Le Petit du Longpré, f* Philippe Le
Queus, proc. du roy des eaux et forêts, 37 ans, nef.
François Bidot, bourg, de Bayeux, 60 ans.
Laurent Gosselin, sr de Longeau, 50 ans.
Catherine Le Haribel, ve Durozier, sr de la Londe, bourg.
de Bayeux, 80 ans, nef.
Marie Anne Moisson, f°- Jean Anne d. Lefébure, md de
dentelles, 35 ans, nef.
François Langevin, concierge aux prisons du Conseil
Supérieur, 63 ans.
1775 19 janvier Suzanne Dufour, v« François Seignet, 76 ans, nef.
a; mai
37 juin
IX
S1 LOUP
Cette paroisse était divisée en deux parties : S* Loup sur, qui compo-
sait le faubourg, et S* Loup hors , qui comprenait la campagne. L'église
était située à l'extrémité du faubourg, vers la campagne.
1610 19 juillet Magdeleine de Baussy, fille n. h. Marc de Baussy.
Catherine Bougourt, fe Michel Capelle, bourg.
Françoise Bunel, ve M* Gille Le Parquoys, av*.
Me Jacques Hubert aux jouxte de la cornière de l'autel
N. D.
Perrette Hélyes, v« n. h. Claude Caillet.
M* Adrien Le Meauffays.
Michel Capelle, l'aîné.
Perrette Le Maroys, fe Lucas Vautyer.
Noëlle Le Parquoys.
Vén. p. Me Jean Le Boullenc, pbre, ci-devant curé de
Trévières, chœur, entre les deux huys du chancel de
ladite église.
Pierre de Baussy, esc., nef près la tour.
Marie du Hamel, f*n. h. M* Thomas Le Mercier, cons. ass.
Jean de Bougran, sr de Nilly.
Michel Bunel, esc, ch. de Cully, curé de Housteville,
fils n. p. Germain Bunel, sT des Isles.
1611 10 mars
1612 a8 août
14 sept.
1613 a8 mars
aa déc.
1614 17 oct.
161; 33 juin
16 17 18 janvier
aa avril
1618
1619
8 nov.
— 196 —
1619
»
12 déc.
1620
29 février
27 avril
1622
iep nov.
1623
22 mai
1624
18 avril
1644
17 juin
1645
2 déc.
1646
14 janvier
2 mai
1649
20 août
1650
9 janvier
21 juin
29 »
1651
13 août
1652
7 juin
3 oct.
1653
4 janv.
1654
31 mai
1656
19 janvier
1657
8 avril
•
10 »
1638
29 janvier
1659
23 »
30 mai
12 déc.
»
1660
2} juin
1662
22 avril
28 »
1663
16 juin
17 sept.
28 »
1664
27 mars
N. h. Antoine Hélyes, sr du Mutefel.
Marguerite de Bonnissent, v« Me Jean du Hamel, sr de
Baussy, chap. N. D.
Jeanne Vautier, fille Lucas, grande chapelle de l'église.
Marc de Baussy, nef près l'autel Sie Marguerite.
Jean de Baussy. nef.
Marthe Blet, v° Pierre de Baussy, esc.
Jeanne du Bousquet, f° n. h. Jean Blondel, sr de la Ro-
zière, sous le crucifix.
Me Charles Hacquemans, avl.
Raphaël de Chantelou, sr du Mole, esc.
Jean Cauvin.
Jean Bunouf, bourg.
Me Gabriel Bonnemie, pbre.
Germaine de Monceaux.
Anne Née, ve Thomas Le Marois.
Jean Le Masson.
Jeanne Le Noël.
Georges Le Meigre.
Me Jean Le Gambier, pbre, obitier de céans.
Guillemette Vauquelin, ve Raphaël Alexandre.
Christophle de Chantelou.
Marie Tanquerel, ve Jean Cauvin, de S* Exupère.
Jean Blanlo.
Magdaleine Totain, fe Charles Alexandre.
Marin de Baussy, fils Charles sg* des Arbretz.
Guillaume Laloe, 50 ans.
Jean Daniel, pbre.
Charles Lemesle, 20 ans.
Louis Le Noëlle.
Thomas Bourdon, fils aîné de Me'Estienne.
J. B. Blanlo.
Catherine Pellevey, f« Guillaume Cousin.
Jeanne Flambart, f° Me Germain Cauvin, serg., 35 ans-
Barbe du Pont, f« n. h. Marc Le Barbey.
Françoise Blondel, ve Raphaël de Chantelou, esc, sr de
Molles.
Perrette de Baussy, fe Me Estienne Bourdon, 75 ans.
— 197 -
1664 31 oct-
ao nov.
1665 13 avril
31 juillet
iep nov.
1666 9 janvier
Ier nov.
8 nov.
a déc.
1667 5 janvier
4 février
8 mars
ier juin
24 déc.
1668 6 janvier
1669 3 février
15 mai
5 juillet
8 »
39 sept.
15 oct.
23 »
1670 28 février
30 mars
18 avril
22 oct.
25 déc.
Catherine Bourdon, fille Charles.
Jacqueline Papillon, fe Jean Bonnemie, 70 ans.
Guillaume Burel, 22 ans.
Marie Cabot, fe Simon Cousin.
Me Estienne Bourdon, 75 ans.
François de Baussy, serg* , 75 ans, de Brunville, nef.
Chapelle N. D. Pierre Née, fils Richard, et Marie du
Rosier, décédée dans la maison des hoirs Jean Chipel,
sise proche les fossés de la ville.
Nef. Jeanne Bunouf, fe Alphonse Laurent, barbier à
Bayeux, 45 ans.
Nef. Jean Laurent, fils Alphonse et Jeanne Bunouf, dé-
cédé maison Thomas Vitard, proc. en baill. et vic.f
13 à 14 ans.
Nef. Charles Le Mesle, droguiste, 60 ans.
Nef. Marie Le Haribel, ve François Le Marois, 70 ans.
Jean Bonnemie, boulanger, 86 ans, nef.
Nef. Pierre Le Haribel, 68 ans.
Robert Née, fils Richard et Marie du Rozier, 7 mois,
chap. N. D.
Nef. Jean Bonnemie, fils Denis, huissier audiencier, 7 j.
Catherine Dolbel, ve en dernières noces de Charles Bra-
zard, esc, sp de Couvert, 66 ans.
Nef. Etienne Fleury, fils Marc, chirurgien, et Perrette
Le Haribel, 2 ans.
Nef. Catherine Le Bouvier, fe Michel Le Marchand,
25 à 26 ans.
Simon Douétil, boulanger, 28 ans.
Gilles Burel, fermier du sr du Fresne Baussy, ^ a., nef.
Marie Le Véel, fille Jacques et Hélaine Auber, 1 an, nef.
Marie Hue, fille Jacques et Marie Barbé, 12 j.
Félix Gavarre, serg* , 50 ans.
Nef. Marie d'Estria, ve Germain de Baussy, 76 ans.
Nef. Jacques Douétil, fils feu Simon et Jacqueline Ga-
varre, 16 à 17 m.
Chapelle N. D. Marin Turgis, fils Thomas et Jeanne
Binet, 6 sem.
Chœur. Raphaël de Chantelou, esc, sr du lieu.
— 198 -
1671 a6 janvier
28 déc.
1673 29 janvier
20 février
30 mars
12 sept.
7 déc.
1673
30 mai
1675
9 janvier
28 juillet
20 nov.
1676
26 mars
23 sept.
18 oct.
2 déc.
5 >
1677
22 février
7 avril
23 juin
1678
21 »
13 oct.
4 déc.
1679
31 août
23 sept.
26 »
22 oct.
1680
6 janvier
10 mai
26 juin
Nef. Michel Dolay, fils feu Marin, chirurg., et Marie
Maresq, 8 à 9 ans.
Nef. Catherine Le Marois, ve François de Baussy, 7a a.
Nef. Jeanne de Gassier, fe Antoine André, esc., sr de
Monts Arganchy, 80 ans.
Chap. N. D. Estienne Le Comte, 28 ans.
Nef. Magdeleine Le Véel, fille Brix et Jeanne Auber,
22 jours.
Chap. N. D. Jeanne Le Clerc, fille Guillaume et Marie
Vautier, 18 ans.
Nef. Richard Le Cœur, 50 ans.
Nef. Charles Cauvin, fils Germain et Catherine Nicolle,
9 ans.
Charles Le Privey, fils Jacques et Françoise Bunouf,
7 ans, nef.
Françoise Jeanne, v° Jean Le Masson, 60 ans, nef.
Guillaume Le Clerc, cabaretier, 54 ans, chap. N. D.
Louise Merline, f8 Me Pierre Le Maigre, av1 en élect.,
chap. N. D.
Me François Cupercy, pbre, choriste.
Jeanne Bonnemie, ve Philippe Gavarre, chap. N. D.
Catherine Pilet, fe Nicolas Daniel, 55 ans.
Jean Le Maigre, 75 ans, chap. N. D.
Anne Balargent, fe Guille Cousin, 74 ans, nef.
Jean de Baussy, 36 ans, nef.
Marie Guillebert, 9 à 10 ans, nef.
Jeanne Hervieu, f6 Gieffroy Benard, 45 ans, chap. N. D.
M° Marc Barbé, sr d'Arnouville, 85 ans, chap. N. D.
Me Ambroise Quétissens, pbre obitier, 60 ans, dans le
portail de l'église.
Perrette Rocquier, fe René Amé, 60 ans, chap. N. D.
Jeanne Martin, 40 ans, nef.
Antoine André, s* de Moon-Arganchy, 60 ans, nef.
Jacques Leclerc, fils Thomas et Jeanne Desmaresq, 3 m.,
chap. N. D.
Gion Le Haribel, 70 ans, nef.
Nicolas Aubin, chap. N. D.
Marguerite Coullard, fille M0 Charles, changeur, 13 a.
10 déc.
i68a
Ier avril
1683
la mai
a6 déc.
168;
5 août
1686
8 février
21 août
1687
15 oct.
1690
i** juillet
1692
3 oct.
- 199 —
1681 34 janvier M6 Gion Alexandre, pbre obitier, 50 ans, en la place de
sa famille, à la porte du cimetière.
17 oct. Gabriel Le Breton, esc., 55 ans, nef, proche du chœur,
sous le crucifix.
Magdeleine Bonnemie, 7 ans.
Catherine du Quesné, fille Bénédit Brazard, escr , sr du
Quesné, 7 ans.
Raphaël Alexandre, 68 ans.
Nicolas Daniel, 69 ans.
Pierre Artur, 43 ans.
Louise du Closmesnil, 40 ans, chap. N.-D.
Françoise Petitcœur, f8 rae Jacques Bougourd, procp .
Alphonse Laurens, 63 ans, près les fonts.
Marie Desmares, v6 ... Jehan, 7; ans, nef.
j*r juillet Geffroi Benard, praticien, 56 ans, chap. N. D.
Jacques Guillebert, esc., av1 à Bayeux, fils Jean, esc, sr
de la Croix et feue Sébastienne Cailly, a8 ans, proche
la chaire.
1693 7 nov. Elisabeth Sanxon, v® Alphonse Laurens, 60 ans, proche
la petite porte de Bayeux du devers les fonts.
11 déc. M* Jean Bonnemie, sr des Préaux, 4a ans, chap. Sainte
Marguerite.
1694 9 avril D. et v. p. M* Vincent Lagouelle, p1*0, proche le Crucifix.
13 sept. François de Baussy, 70 à 71 ans, chap. Ste Marguerite.
1696 la avril Marie Tallent, fe m* Jean Bonnemie, 56 ans, au-dessous
de la chapelle S*6 Marguerite.
18 nov. Jeanne Cailly, 78 ans, proche la chaire.
1697 a nov. Me Jean Bonnemye, demeurant au hamel de Brun ville,
78 a., au-dessous de la chap. S*e Marguerite.
1699 33 mai Olivier Bonnemie, fils M* Olivier, sr des Isles, cons. es-
leu à Bayeux et Magdeleine de Couvert, 6 mois, au-
dessous de la chap. Ste Marguerite.
15 nov. Me Thomas Le Haribel, 54 ans, proche la porte allant à
la tour.
1701 4 janvier Me Charles Coullard s* le Changeur (sic), 63 ans, mort
dans sa maison de Brunville, nef, vis à vis la chap. N. D.
170a Ier sept. Catherine Bourdon, ve Gion Le Haribel, 83 ans, nef,
vis-à-vis la tour.
j
- 200 —
1702 io déc.
1703 3 août
1705 4 février
10 déc.
1707 19 nov.
8 déc.
1708 20 janvier
31 déc.
1710 5 mai
14 sept.
1712 14 mars
• •
1714 17 janvier
1716 22 février
• a
1717 3 janvier
5 »
1718 il sept.
1719 25 mars
1720
Gionne de la Mare. ve Raphaël de Chanteloup, esc.
86 ou 7 ans, chap. N. D. à côté de l'autel contre la nef.
M° Toussaints Roussel, de S* Sulpice de Paris, 70 ans,
chap. N. D. jouxte l'autel du côté de Bayeux.
Me Gabriel Bonnemie, 50 ans, vis-à-vis des fonts du
côté de Brun ville.
Marie Cailly, 90 ans, proche la chaire.
Jean de Cabazac, esc , fils feu Olivier, esc, et Louise de
Godefroy, 7 ans, chap. N. D.
Marie Anne Dolbel, fille Nicolas, esc, lieut des Eaux
et Forêts, et Françoise de Campion, 8 ans, chap. N. D.
proche le balustre.
Claire Le Haribel, fille Me Jacques et Claire Hermerel,
5 ans, vis-à-vis l'autel Sle Marguerite.
Catherine Le Haribel, fe Mfi Louis Sandrine, cons. subst.
du proc. du Roy à Baveux, 58 ans, proche la chap.
Ste Marguerite.
Françoise Cousin, fe Marc de Baussy, esc, sr d*Asnières,
55 ans, chap. Ste Marguerite, de S1 André.
Jacques Le Haribel, fils Me Jacques et Claire Le Haribel,
17 mois, au-dessous de la chap. S** Marguerite.
Me Louis Sandrine , subst. du roy, trésorier de cette
église, 58 ans.
Magdeleine Deschamps, 90 à 91 ans, au-dessous de la
petite porte.
Magdeleine La Vieille, ve Mr Descallier, chap. N. D.
vis-à-vis l'autel.
Catherine Nicolle, ve Germain Cauvin, 60 ans , proche
les fonts du côté de Bayeux.
Etienne Hamel, fermier de M. du Cayer, au hamel de la
Mare, 60 ans, bas de l'église du côté de Brunville.
Françoise Varin , ve Michel, proc. à Bayeux , sœur du
curé de céans. 69 ans, proche l'autel de la Vierge, du
côté du balustre.
Me Nicolas du Fresne, dem* en sa maison au pont Rocq,
60 ans, au-dessous de la petite porte.
Renée Olive. fe Bernardin Cardine , fermier à la Motte
63 ans, nef du côté du couchant,
— 201 -
1720 ao avril
27 sept.
1721 29 » .
1722 ier avril
1733 7 mars
6 avril
19 »
1724 21 août
1725 13 oct.
1727 22 mars
Ier sept.
1728 22 mai
29 »
26 juin
1729 31 mars
173* 18 »
25 sept.
1732 19 février
• •
1733 30 janvier
3 mars
27 juin
Une fille d'un jour, née de Michel Bonnemie , sp des
Préaux, cons. ass., et d'Elisabeth Molandain, nef.
Françoise Le Grain, fe Me Douesnel.
Louis Thomas Sandrine, 34 ans . au-dessous de la chap.
S* Michel.
Susanne de la Folie de Baudres, 69 a., chap. N.-D.
Olivier Bonnemie, 65 ans, nef du côté de la chap. de
S* Michel.
Marie Sandrine, fe Nicolas Paysant, 40 ans.
Me Nicolas de Launé, pbre habitué, 35 ans.
Jeanne Pigacbe, ve Estienne Hamel , 60 ans, proche la
grande porte de la nef.
Madeleine Radulphe, ve n. h. François Théroude, esc,
sr de Fatouville, et n. h. Gabriel de la Folie, sr de
Thionville, 72 ans, chap. de la Vierge.
Jacqueline Madeleine de la Folie, fe Jean Louis Le Hari-
bel, lie. aux lois, 38 a., nef, proche la chap. Si0 Mar-
guerite.
Madelaine Sallent, fe Richard Damigny, fermier de la
terre de Baussy, 56 ans, nef du côté de Bayeux.
Mc Nicolas Paisant, 48 ans.
V. et d. p. Me Michel Varin, pbre, curé de céans , 76
ans, chœur.
Madeleine Le Vaillant, ve Mess. Suhard , esc, sr de
Glatigny, 90 ans, nef, du côté de Bayeux.
Me Jacques Bonnemie, pbre, vie de céans, 40 a., nef, par
le curé de la Poterie, préf. de la confrérie des pbr08.
Me Pierre Le Haribel, sr de la Guerre, 80 ans, au milieu
de la nef vis-à-vis son père.
Jeanne Suhard, ve Mr de la Ménardière, esc chap. de la
Vierge.
Marie de Baussy, ve du sr Dupuis, 70 ans, chap. Sie Mar-
guerite.
Anne Hallard, fe Thomas Carabœuf , 32 ans, nef, proche
la balustrade de la chap. de la Vierge.
Ester Gênas, f° Me Pierre Cauvin, proc en él., 78 ans,
proche les fonts.
Marie Anne de Beaugendre, 18 ans, fille feus Jacques,
— 202 —
1735 " août
30 déc.
1736 6 août
1738 9 nov.
1740 ai sept.
1741 13 août
174a 24 mars
4 nov.
1746 9 juin
1747 28 oct.
1748 10 janvier
22 avril
1749 21 oct.
1750 30 janvier
23 nov.
1751 19 nov.
1753 21 février
14 avril
1754 26 août
1755 4 janvier
1756 4 »
esc, sr des Essarts, et n. d. Jacqueline Le Patou et
nièce de M. du Moley, chap. de la Vierge.
Jean de Véchy, 17 ans, nef.
Me Thomas Le Haribel, s* de Courteil, cons. aux juri-
dictions de Bayeux, 39 ans, nef, proche la chap. S1*
Marguerite.
Marie du Moncel, f6 M6 Brunville Coullard, cons. ass.
aux jurid. de Bayeux, nef, proche le balustre de la
chap. de la Vierge.
Me Pierre Cau vin, proc. en él., 72 a , nef (de S* Sauveur).
Me Jacques Thouesny, pbre, curé de céans, 48 a., chœur
du côté deTEpitre, par Me Jacques Boivin, pbre, chap.
des Courtils, préfet de la confrérie S1 Révérend.
M6 Michel Bonnemie, sp des Préaux, cons. du roy en
bail, et vie, pr. la balustrade de la chap. Sle Marguerite.
J. J. Le Marcand, 51 ans.
Susanne Scelles, v° Robert Guillebert, esc, 80 ans.
Jean Morel, esc, sr de Servigny, 14 a., par Me Charles
Bonaventure Champignolle, pbre de la mission.
Henry Robert Le Noël, esc, sr deCanville, 75 ans.
Magdeleine Fleury, ve en dernières noces de Nicolas
Julien, sr de la Héberdière.
N. dIle Susanne Le Noël de Canville, 7; ans.
Robert Douesnel, bourg, de Bayeux, huissier appariteur
de l'officialité, 70 ans.
Claire Thérèse d'Hermerel, ve Jacques Le Haribel, 90 a.
Antoine Gabriel de Réchignac, recev. des aydes, 23 a.
Lambert Bonnemie, sr des Préaux, lieut. au rég* Dau-
phin français cavalerie, 30 ans.
Gabriel Léonard de la Haye, sr de Baussy, garde de la
porte chez le roy, 50 ans.
Marie Fleury, Ve Antoine Canivet, archer de la prévôté
de Normandie, 80 ans.
Thomas Jean Le Parsonnier, sr de la Piquerie, major de
la bourg., 55 ans.
D. p. Luc Charles Faucillon de l'Epiney, pbre, 70 ans.
N. d. Louise Elisabeth de la Ménardière, ve Henry Ro-
bert Le Noël, esc, sr de Canville, 80 ans.
- 203
1757 M avfil
33 »
1760 33 janvier
sa mai
ii nov.
1763 2 février
14 »
17 >
1763 5 avril
1765 17 mai
Ier juin
13 »
1767 24 nov.
1768 31 mars
1769 11 oct.
1770 30 mai
1771 10 juin
8 sept.
•
1773 3 avril
1773 33 janvier
19 mars
1774 5 oct.
Jeanne Françoise Louise du Bois de la Motte, f6 Nicolas
Michel de Rotz, esc, sgr de la Madelaine et de S1 Lam-
bert en partie, 45 ans.
Guillaume de Rotz, esc, sgr de la Madelaine et de S1
Lambert, 30 ans.
N. d»e Le Patou du Moley, 30 ans.
N. d»e Françoise Le Noël de Canville, 50 ans.
Catherine de la Mare, f* M° Jacques François Le Vanier,
bourg, de Bayeux, 60 ans.
Claire Françoise Le Haribel, f8 Georges Aveline, sr de
Courtaudin, 60 ans.
N. d. Marguerite de Rotz de la Madelaine, ve mess.
Olivier de Baudre, sr de la Poterie, 50 ans.
Marie Madeleine Renée LeParsonnier delaPiquerie,3ia.
Madelaine de la Vieille, ve Michel Cotard, 93 ans.
Me Jean François Marc Le Parsonnier, sr de la Piquerie,
30 ans.
François Thomas Le Haribel, sr de la Guerre, 31 ans.
Me Louis Thomas Le Haribel, pbre, chap. en la Cathéd.,
33 ans.
Marie Martin, ve Guillaume Paisant, 78 ans.
Françoise Le Haribel, fe Gabriel Bonnemie, sr des Isles,
65 ans.
Jacqueline Catherine Le Haribel de la Guerre, s6 ans.
Guillaume Fleury, chirurgien, de S* Ouen.
D. p. M° Mathieu Douesnel, pbro, de la paroisse, 39 a.
Marie Charlotte Julien de la Héberdière, f° Jean Charles
Tostain, anc notaire, 60 ans.
Marie Madeleine Le Monnier, fe Marc Fleury, major de
la bourg., 48 ans.
Jeanne de Baudre, ve Mess. Louis Le Patouf, sgr du
Moley, S1 Sauveur, Brucheville et autres lieux, lieut.
gén. en vie, 70 ans.
Mess. Jean Charles François Adoubedant, sgr de Rau-
ville des Pieux, et autres lieux, cons. au Conseil supé-
rieur de Bayeux, 45 ans.
Jean Louis Le Haribel, cons. du roy, lieut. en la maî-
trise des eaux et forêts, 80 ans.
- 204 —
1774 10 nov-
1775 24 avril
16 déc.
1776 25 août
1777 2 mars
9 mai
6 août
30 sept.
16 oct.
1778 2 avril
N. d. Marie Borel, ve Marie Hervé Jean François Le
Pelletier, sgr de Molandé et Alais.
Madeleine Jean de la Mare, fe Jean Antoine Le Vieux,
bourg., 73 ans.
François Douesnel, huissier appariteur en l'officialité,
62 ans.
J. B. Noël Douesnel, av1, 30 ans.
Madelaine Charlotte de Roncherolles, ve Mess. Henry
Charles de Couvains, chev., sgr et patron, et haut
justicier de Couvains, Pleines Œuvres et autres lieux,
72 ans.
Anne Marthe de Canivet, ve Jean Thomas Le Parson-
nier, sr de la Piquerie, major de la bourg., 77 ans.
N. h. Pierre de Vernay du Cayé, pbr0, ch. de Cussy, 84 a.
Noël Nicolas Le Vieulle, bourg., 66 ans.
Marc Fleury, major de la bourg., 79 ans.
Louis Legras Desjardins, md drapier, 46 ans.
X
LA MADELAINE
Cette paroisse, située au pied des murs de la ville entre S1 Jean et
S* Martin, était fort peu étendue.
1587 14 juillet Lubin ou Lubinet Le Breton (1).
Nicolas Le Breton, fils Lubin (1).
Pierre Phelippe , chapelle de Buisson , par Me Robert
Davauleau, pbr°, curé de S1 Symphorien.
Catherine Pinel, fe Pierre Lechesne, sr du Caretier, par
Aumont, curé de S* Vigor, che de Cully.
Jacques Le Breton, par Me René Le Forestier, pbpe,
chap. des Courtils.
Martin Rault, fils Michel, chap. N. D., par le che de
Feuguerolles.
Amiel Duval, f° Pierre Masure.
1605 13 juin
1628 ier juin
8 nov.
ier déc.
1630 13 mai
2 déc.
(1) Voir Béziers, page 10a. Ils portaient d'arpent, au chevron de sable, accompagné de 3
hermines, a et 1.
— 205 —
1633 15 nov.
1634 35 sept.
30 nov.
1635 7 »
1636 14 janvier
6 oct.
1637 15 juillet
1638 33 oct.
1639 17 janvier
35 sept.
36 »
1640 13 janvier
39 déc.
1641 34 avril
is mai
30 sept.
18 oct.
1643 13 mars
13 avril
19 juillet
Jean Phelippe , dans la chap. de Buisson , par Me Fran-
çois Heuste, curé de céans.
Michel Hardouin, sr de la Chaussaye (Saussaye?), 33 a.
Bonne Agnetz, f8 Thomas Philippe, 50 ans.
Anne Ménard , fe Mathurin Vanguère , trésorier de la
paroisse, 33 ans.
Michel Raoul, enquesteur pour le Roy et prés, au gre-
nier à sel , 45 ans , chap. N. D. , par Michel Rocher,
che de Bernesq, pénitencier et vie. gén. de Tévêque,
assisté d'une douzaine de Mess, du Chapitre.
Angénine (-géline ?) Fouques, fe Bertrand Desprès, 40 a.
Toussaint Levallois, 30 ans.
Henri Pinel, 73 ans.
Jean Masure, fils Pierre, 30 ans, de S* Exupère.
Robert de la Guerre, bourg, de la Magdelène, 33 ans,
Jacques Basley, 35 ans.
Germain Poullain, ve Philippe Heuste , mère du curé,
80 ans, nef, du côté de la maison qui fut Hardouyn,
par M0 François Descrametot, ch. de Mathieu, et curé
de S* Georges, présence de CharlesOsmont (Aumont),
che de Cully et curé de S* Vigor, Mea Jacques Pou-
chin et Pierre Briand, gr. vie. de la Cath.
Jacques Le Brethon, fils François. 36 ans, nef.
Richard Vaultiej, pbre obitier, 60 ans, chœur, du côté
et contre la muraille du (presbytère?), par Me Robert
Daveauleau, etc.
Michel Levallois, fils Toussaint, 30 ans, nef.
Catherine Agnetz, 50 ans, proche les fonts.
Jordaine Lenepveu, Ve Jean Philippes , décédée à Tracy
chez Me Hudebert de la Noe , 70 ans , chap. S*
Jacques.
Marie Le Moigne, fe Gabriel Javallet, 30 a., nef.
Guillaume Penelle, 74 a., nef, proche les fonts.
Germain Hardouin, 33 ans, nef.
Barbe Maquière, fe Germain Descrametot , esc. , sr de S1
Georges, par Me Michel Rocher, ch. de Bernesq.
Colasse Croslebois, ve Guillaume Duvigney, 70 a. , nef.
Jean Le Brethon, 83 ans, nef.
- 206 —
1643 34 mars
15 nov.
1644 15 janvier
13 août
1 5 sept.
Ier nov.
1645 23 février
4 sept.
1646 2 mai
1649 94 janvier
13 février
1650 23 mai
25 juin
16 août
1 1 sept.
14 »
1653 iep janvier
14 »
1654 12 »
14 avril
9 juin
13 sept.
3 ?
8 avril
2 mai
10 mai
27 »
1656 6 février
13 mai
Françoise Le Grand, ve Pierre Philippes , 60 ans , chap.
S* Jacques.
Isabeau Guernet, fe Jean Ménard, huissier, 50 ans, nef.
Guillemette Le Brethon, ve Gléophas Costil, 70 ans.
Gionne Hasley, fe Pierre Masure, 4; ans, nef.
Philippe de Couvert, fils Philippe, 22 ans, nef.
Jeanne Jean, fe Guillaume Dubosq, maître faiseur d'eau-
de-vie, 22 ans.
Pasquette Delà porte , v* Guillaume Penelle , 60 a. , nef.
Isabeau Guillemette, fe Pierre Masure, 50 ans.
Guillaume Raoul, sr de la Guerre, 31 a., chap. N. D.
Pierre Torel, mort au Croissant, de S1 Symphorien.
Marie Le Brethon, ve Jacques Laniepce, 35 ans.
Marin Basley, 34 ans 6 mois, nef.
Thomas Philippe, bourg, de la Madeleine, 70 a., nef.
Philippe Jean, custos , 24 ans 6 mois , chap. S* Jacques,
contre la paroi au coin du côté de répitre.
Jorette, fe Philippe de (Couvert), hostelier aux 3 rois,
70 ans, nef.
Catherine (de Couvert), sœur Philippe, 70 ans, nef.
Jacques Le Roy, 80 ans, nef, contre le gable, derrière les
fonts.
Marie Touffaire, fille Antoine, 27 ans 6 mois, nef, auprès
de sa mère.
Catherine Bougourd, f*Louis Duhamel, chir., de S1 Sym-
phorien, 47 ans, nef.
Marin Tanquerel, bourg., 52 ans, nef.
Hélène Crestay (-ey), fille Gilles, 19 a., chap. S1 Jacques.
Philippe de Couvert, 7; ans, nef, devant Je crucifix.
Catherine Capelle, ve Jacques le Royer, 84 ans, nef.
Marguerite Descrametot, f° Jacques de Talvas, esc. , sT
du Pray, av1, 3; ans.
Catherine Lemarois, fe François Desmares , md drapier,
86 ans, nef.
Alix Dufey, v6 Jean de la (Guerre), 86 ans, nef.
Marie Le Brethon, v« Marin Tanquerel, 42 ans, nef.
Martin Le Brethon, sr de la Guesterie, 70 ans.
Germain Descrametot* esc, sr de S* Georges , décédé h
— 207 —
1657
20 février
12 oct.
1658
19 avril
14 sept.
25 oct.
19 déc.
19 »
1659 4 mai
16 juillet
18 déc.
22 »
1660 21 juillet
ier sept.
1661 Ier avril
28 sept.
1662 20 mars
12 août
19 *
1663 11 février
Ier avril
S1 Sauveur, dans le chœur, sous le banc, proche la
chap. S* Jacques.
Nicollas Philippe , décédé à S* Vigor, 70 a., chap. S1
Jacques.
Collette Lefebvre, ve Toussaint Levallois, 80 ans, nef.
Jeanne Biaise , ve Nicollas Thorel, de S1 Symphorien,
80 ans, nef.
Mathurin Tanquerel, bourg, de la Madeleine, 58 a., nef.
Germain Thorel, pbpe obitier de céans , 38 ans , chœur,
du côté de la sacristie, par M* Hélyes , chancelier de
la Cath., présence de plus de 60 prêtres de la Congré-
gation des pbre8 de la ville et faubourgs, de S* Sym-
phorien.
Martin le Prévost, serg. des quatriesmes en la yiconté,
42 ans, nef.
Catherine Alexandre, v* Martin Raoul , sr de la Guerre,
lieut. de robe longue du sr grand prevost de Norman-
die, 80 ans, chap. N. D., sous la tombe de son mari.
Marie Laniepce, fe Guillaume Langlois , av1, 26 a. , nef.
Gilles (Millet ?}, hostelier aux 3 rois, 50 ans, nef.
Thomas Le Fort,av* en él., 70 a., nef, devant le crucifix,
par le ch. de S1 Laurent, son fils.
Madeleine Raoul, v° Thomas Le Fort, nef, proche son
mari, par le même chanoine.
Jeanne Duhamel, fe Denys Champeaux, 25 ans.
Anne Basley, fille feu Marin, 15 ans, nef, par M* Fran-
çois Descrametot, ch. de Mathieu.
Marie Hasley, fe Guillaume Castel, archer du grenier à
sel, 55 ans, nef.
Guillemette Vauchis, ve Guillaume Tanquerel , environ
100 ans, nef.
Catherine Tanquerel, fille Guillaume, 50 ans, nef.
Germain Le Fort, 35 ans, nef.
Gervais Gênas, bourg, de la Madelaine , trésorier de
r église, 40 ans, nef.
François Desmares, md drapier, 50 ans, nef.
Pierre Masure, hostelier du Cheval Blanc, nef, en la
place de leur maison.
- m -
1663
26 juillet
12 déc.
1664
13 janvier
1666
12 oct.
8 nov.
i*r déc.
1667
26 mai
1668
31 janvier
6 mai
17 déc.
1669
20 oct.
1670
7 janvier
19 avril
4 sept.
13 déc.
1671
16 mars
9 déc.
1672
Ier nov.
•
27 déc.
1673
18 oct.
1674
13 janvier
17 mars
23 mai
3 juillet
I675
2 avril
16 »
18 »
9 mai
20 août
Pierre de Talvas, esc, sr de la Madelaine, décédé à
S* Sauveur, 75 ans.
Pierre Le Maistre, 36 ans.
Jacqueline du Hamel, f° Jacques de Talvas, esc, sr du
Pray,avl, décédée à S1 Sauveur, 24 a., parlech. deTanis.
Jean Duvey, fils François, décédé à S' Vigor, 90 ans.
Pierre Masure, fils Pierre, de S1 Symphorien, 42 a., nef.
Isaac Le Maroys, bourg, de la Madeleine, 45 ans, nef.
Judith Artur, ve Nicollas Duhamel, 85 ans, nef.
Jeanne de Magny, fe Jean Duvey, fils Renobert, 75 a., nef.
Catherine d'Hérouville, 18 ans, nef.
Catherine Doulcet, fe Raphaël Le Royer, 70 ans, nef.
Marie Guillebert, v° Guillaume Dubosq, 40 ans, nef.
Jean Duvey, fils Renobert, 72 ans, nef.
Marie du Vigney, f6 Jacques La Brèque, 55 ans, nef.
Jean Alexandre, proc. comm. en élect., 48 ans, sous l'ar-
cade de la chap. N. D.
Pierre Laisné, 79 ans, chap. S1 Jacques.
Bonaventure Hébert, fe Jacques Crestay, 33 ans , chap.
S* Jacques.
Michel Robine, 24 ans, nef.
Joachim Héroult, 38 ans.
Jeanne Basley, fe Nicolas Le Brethon, proc. du roy en
l'amirauté, 66 ans, nef.
Jean Michel, 55 ans, nef.
Jacques Lebourgeois, 63 ans, nef.
David Ridel, bourg, de la Madelaine, 45 ans, nef.
René Le Fort, av* en él., 42 ans, sous le crucifix, lieu de
leur sépulture, par Me Lamy, ch. de Bernesq , théolo-
gal, prieur de l'Hôtel Dieu, gr. vie. de l'évêque. — (Ce
Lefort est le frère du curé.)
Louis du Hamel, chirurgien à S* Symphorien, 64 ans.
Marguerite Le Marois, 18 ans, nef.
Michelle Tanquerel, ve Jacques Briand, 70 ans, nef.
Magdeleine Varignon, fe Raoul Duhamel, 60 ans, nef.
Nicolas Le Brethon, proc. du roy en l'amirauté, nef.
Louis Le Romain, proc. en élect., 30 ans, nef.
Michelle James, ve Nicollas Basley, 70 ans, nef.
— 209 —
1676 7 mars
3 mai
1681 ? février
8 avril
168a 16 juillet
1686 30 »
1689 14 février
27 avril
3 juillet
1693 33 déc.
1693 9 mars
38 déc.
1694 19 sept.
1695 16 février
31 août
33 sept.
1696 30 mars
1698 10 juin
1701 35 avril
13 juin
10 déc.
1703 33 mars
17 avril
1 5 oct.
3 nov.
23 déc.
1704 3i février
Jeanne Sandrine, fe Jean Dubosq, 30 ans, nef.
Me Samson Heuste, p***, curé de la Magdelaine , 77 a.,
présence de tous les confrères de la confrérie des p)***,
par Lepersonnier, curé de S1 Sauveur, de S1 Sauveur.
(Registre illisible jusqu'en 1681).
Robert JV..., 70 ans.
Antoine Touffaire, bourg, de la Madeleine, 8s ans.
Une fille de Robert Denis et Marie Le Loup, 5 à 6 ans.
Jacques Le Fort, fils Michel, 6 ans.
Magdeleine N. . ., v« Philippe Richer, 70 ans.
Marie Dodin, ve Raoul Le Bourgeois, boulanger, 63 a.
François Germaine Le Barbé. 3 ans.
Thomas Duvey, pbr« obitier de céans, décédé à Douvres,
chœur.
Catherine de S1 Martin, fille Jean, chandellier, 5 ans.
Marguerite Verel, 30 ans.
Robert Le Bourgeois, boulanger, 34 ans.
Jeanne Goville, ve en dern. noces de David Ridel , 73 a.
Olivier Le Loup, md , bourg, de la Madeleine, 53 ans.
D»« Gillette de Montfiquet, f« Michel Le Fort , teintu-
rier, sr de S1 Ouen, neveu du curé, 39 ans.
Dl,e Jeanne Hébert, ve François Onfroy, esc., sr de
S1 Vast, 73 ans.
Pierre Le Bourgeois, boulanger, 43 ans.
Catherine Millet, fille de famille, 48 ans.
JoachimeLeFort,f*PierreHébert,esc.,sfdeVaudore,43a.
Jean du Hamel, fils Charles, de S* Symphorien , 33 ans.
Marie Morel, ve en dernières noces du sr d'Argouges,
esc, de S1 Martin, chap. N. D.
Guillemette Briant, fe en secondes noces de Pierre Le
Haribel, droguiste, 80 ans, bas de la nef.
Marie Lhonorey, v* en dernières noces de Jean Pinel,
80 ans, nef.
Marie Le Fessier, 16 ans.
Madeleine Petitcœur, fe Michel Le Fort , teinturier et
lieut. de la bourg., 58 ans.
Philippine Lanflubé, v* Guillaume du Vigney, par M*
Thomas Le Fort, ch» de Cully.
— 210 —
1705 19 mars
4 avril
4 juin*
1707 4 déc.
1708 19 mai
7 déc.
1709 7 février
14 août
1710 8 oct.
5 nov.
1711
9 déc.
171a
29 mars
19 avril
14 mai
27 oct.
15 nov.
1714
18 mai
25 »
11 juin
2 sept.
26 déc.
1715
2 février
26 juillet
7 oct.
1716
12 avril
31 juillet
1720
14 février
Marie Duhamel, v« Nicolas Henry, boulanger, 64 ans.
D»« Jacqueline Le Fillastre, f« M* René Le Fort, 83 ans.
Pierre Fréard, praticien, 4; ans.
Charles Le Bourgeois, boulanger, 65 ans.
Marie Delà marre Hardouin, 76 ans.
Pierre Terrée, cordonnier, 46 ans, nef, avec la permission
de Tévéque.
François Jean, clerc, 16 ans.
Marie Richer, ve en secondes noces de Doguet, 80 a.
Marguerite Touffaire, fileuse, v° Gabriel Duhamel, 70 a.
Marie Magdelaine Pinel, f« Pierre Guaguin (Gaugain ?),
64 ans, par Me Thomas le Fort, ch. de Cully.
N. et d. p. M6 Raoul Le Parfait, curé de céans, chœur
du côté de Tépitre, par Me Pierre Le Marois, curé de
S* Martin de la porte , doyen de la chrétienté , assisté
des curés de la ville et faubourg et autres prêtres.
Michel Le Fort, teinturier, 55 ans.
Jean du Trésor, esc., 13 ans 6 mois.
Françoise Rault, fe Jacques Houlette.
Marie de Tournière, fe Louis du Trésor, esc. 45 ans.
Marguerite Alexandre, v° François Tassin Le Breton,
45 ans, chap. de la Vierge.
Germain Duval, 50 ans.
Marie Henri, f* Charles Denise, bourg, de Bayeux, 46 a.
Louis Le Vieux, apprenti droguiste chez M. Dupont-
Gaugain, 19 ans 6 mois.
Jacques Bénard, sr des Loges.
Michel Godebin, teinturier.
Noëlle Tauquerel, t* Denis Le Baron, 78 ans.
Marie Magdeleine Alexandre, f8 Jacques Tavignie , sr du
Taillie, décédée à S1 Martin, 45 a., par le ch. d'Audrieu.
Louis Le Masson, receveur des aydes.
Judith Bellissant, 79 ans, sous la balustrade du chœur,
proche la chap. de la Vierge.
Catherine Poitevin, 20 ans.
Marie Cornet, v* du sr La Caillerie, 65 ans.
Marguerite Pigache, v« Rémond Gardin, 78 ans.
Marie du Rosier, v« N Néel, décédée à S* Martin.
— 211 —
1720
8 juillet
1731
4 février
17 nov.
1733
3 janvier
31 »
31 juillet
i7*4
35 juin
17*5
33 avril
Ier sept.
3 »
25 »
1737
33 mai
3 sept.
1738 13 ^vril
1731 9 mai
33 sept.
1733 18 janvier
33 mai
8 juillet
ai »
18 sept.
1736 39 sept.
1738 5 janvier
3i »
Germain Dubosq, vinaigrier, 70 ans, milieu de la nef.
Michel S1 Martin, sous-diacre.
Anne Houlette, 6 ans 8 jours.
Jacques de Sallen, esc, sr de Verée (VéretPJ.
Jean S1 Martin, md chandellier.
Robert Hardouin, garde du scel, 53 ans 6 mois.
Jacqueline Houlette, fille Jacques, 3 ans.
Jacques Lafosse Gênas, teinturier.
Me Thiraôléon de Hôtman, sg1 de Baron , chev. profès
de Tordre de S* Jean de Jérusalem, dans le choeur.
Anne Le Breton, fe Jacques Houlette, 35 a.,chap. N. D.
Jacques Le Marois, cons. du roy, enq., comm. exam., 79 a.
Olivier Le Bédé, esc, sgr de Vaux, viconte de Bayeux,
63 ans, pr. la chaire.
Marguerite d'Escajeul, ve Philippe Damours, esc,
75 ans, chœur.
J. B. Lefort, sr de S* Ouen, md teinturier et lieut. de la
bourg., chœur, proche le lutrin.
Marie Laurent, fe Jacques Hardouin, de S* Jean , 37 ans.
Anne Le Bedey, fe Jacques Hébert, esc, sr d'Orval, dé-
cédée à S* Jean, 37 ans, chap. S* Jacques.
Thomas Néel, md drapier, au pied de la petite porte de
la nef.
Jean Martin, pbre, curé de Létanville, ayant résigné à M*
Terrée , obitier de céans , 94 ans, chœur, côté de
l'évangile au pied du Sancta Sanctorum.
Catherine Millet, 80 ans, sous la chaire.
Joachim François Gabriel de la Prairie.
Nef. Gi-lles de Caux, cont. gén. des fermes du roy, veuf
de Marie Mpntebert , décédé subitement, 48 ans. (51
ans, d'après les frères Parfait. Moreri le fait mourir
en 1737, à 68 ans.)
François du Barri , esc. , cornette au rég. la Cornette
Blanche, dont 3 compagnies sont en garnison.
Jacques Maloisel, pbre, « devenu médecin d'eau de fon-
taine, dont il aurait fait de grandes cures et en grand
nombre », 58 ans.
Jean Poitevin, doyen des procureurs en baill. et vie
- 212 —
1738 II oct.
1740 9 janvier
17 mars
35 avril
1743 8 janvier
1743 19 mai
1744 4 mars
1745 9 oct.
23 »
1746 3 janvier
is sept.
1747 37 mai
29 »
1749 33 août
1750 18 janvier
3 février
13 oct.
7 nov.
1751 37 »
1733 17 mars
1753 9 juillet
Marie Poitevin, v« Me Poitevin, proc, 73 ans.
Marie Charlotte de Foulques (de Faoulcq?) de la Vilette,
fe Isaac de Canivet, ch\ sgr du Moley, 60 a., chœur.
Jacques Hébert, sr d'Orval, exempt de la maréchaussée
par Me Mancel , ch. de Damvou (peut-être avec sa f\
chap. S* Jacques, 33 sept. 1731), de S* Jean.
Jacques Houlette, bourg, de Bayeux, md épicier, 60 ans.
Marguerite Paris, ve J. B. Robin de Coudraie.
Georges Loir, exempt de la maréchaussée, 40 ans.
Marie Magdeleine Folliot , ve Jean Le Fort, s* de S*
Ouen, 55 ans, chœur.
Jacques Hardouin, 33 ans.
Marie-Magdeline S1 Martin, 33 ans.
Robert Gosselin, pbre et desservant de céans, par com-
mission de Tévèque, 43 ans, par Régna uld de Pré ville,
pbre, curé de S1 Sauveur, doyen de la chrétienté , à la
prière de Me Thomas Terrée, pbre, commis à la des-
serte de la paroisse.
Marie Jeannine S1 Martin, f° Le Vilain de la Chapelle,
greffier au baill.de Caen, 38 a., nef, côté de l'évangile.
Pierre Hébert, esc, sp des Vaux d'Aure, cap. de la Coste,
rég. d'Estreham, 84 a., chap. S1 Jacques, par M. Le
Sueur Dufréne (Desfresnes ?), pbpe, ch. de Cambremer,
de S* Sauveur.
Lambert Folliot, 70 ans, nef.
Antoine Ridel, de Colombières, dem* à la Madeleine.
Jean de Sk Martin, chandellier.
Marguerite Catherine Desprey Halé , fille Mr de S* Mar-
tin, décédée à S* Martin.
Françoise Le Fort, fille Me Michel Le Fort, sr de S1 Ouen,
et Françoise Dubosq, 7 ans 6 mois.
Gabriel Duval, aubergiste, 51 ans 6 mois.
Marie Magdeleine de la Londe Senot, 33 ans.
Gabriel Pouchin, curé de céans , 68 a., chœur, par Mr
Gouet, curé de S* Loup, doyen de la chrétienté.
Marie Magdeleine Buisson, fe Jean Louis Le Parsonnier,
sr des Ro uges terres , cons., proc. du roy en baill. et
maire de la ville de Bayeux, 34 ans.
- 813 -
1754
a juillet
i755
8 février
!756
ai »
10 mai
12 »
ia sept.
7 oct.
1757
ai février
*759
16 déc.
176a
a août
3 oct.
i763
3 juin
1764
17 mars
18 avril
17 juin
1765
30 mars
1766
31 janvier
29 avril
25 mai
1767
39 janvier
8 février
24 mars
1768
10 février
1769
19 sept.
îa oct.
1770 30 mars
19 juin
aa août
1771
a mai
29 août
Henri François Halle , proc. en baill., époux de Marie
Planchon, 38 ans.
Marie de Cerrès, décédée à S* Sauveur, 35 ans.
Michel Claude Néel, cavalier de la maréchaussée, 5a a.
Constance Le Fort, 6 ans.
François Gouix, proc. en él. et grenier à sel, 6a ans.
Louis François Faussillon {sic) de la Frette, anc. off. de
marine, 63 ans.
Jacques Hardouin, md , 64 ans.
Jacques François Houlette, 30 ans.
J. B. Terrée, 73 ans.
Jeanne Françoise Champeaux, v* Bazire, md à S1 Lo,68 a.
Barbe Beaulieu, v« J. B. Terrée, cordonnier, 77 ans.
Augustin Duval, décédé à S* Jean, 33 ans.
Marguerite Le Brethon, v« Philippe Paris, épicier, 76 a.,
chap. de la Vierge.
Anne Daniel, v* Jacques Lenjalley, 80 ans.
Etienne Planchon, curé de céans , chœur, par Me Fran-
çois Vimard, curé de S* Martin et doyen des curés de
la ville, de S1 Jean.
Marie Jeanne Savary, 35 ans.
Gilles Le Bas, marchand, de Bricqueville, 60 ans.
Catherine Biet, fe Jean Le Fébure, md de dentelles, 50 a.
Nicolas Vallée, docteur en médecine, anc. échevin, 50 a.
Thomas Robert de Cerès, maître chandellier, 50 ans.
Catherine Cicille, 55 ans.
Anne Duval, v6 Jacques Hardouin, drapier, 71 ans.
Catherine Valleran, v* Jacques Houlette.
Marc Antoine Pierre de Cerrès, lieut. gén. en l'amirauté
de France, pour les sièges de Bayeux , Grandcamp,
Isigny et dépendances, échevin, 55 ans.
Gaspard Le Roy, sr du Val, 8a ans.
Gabriel Briard, 85 ans.
François Champeaux, v° François Gaux, md , 80 ans.
Marie Gosselin, ve Pierre de Cerrès, cordonnier, 84 a.
Claude Thomasse Savary, v« Gaspard Le Roy, sr du
Val, 7a ans.
François Langlois, 80 ans.
- 214 -
x773 33 janvier Marie Viel, 90 ans.
30 nov. Marguerite Le Cordier, ve Jean Viel, tailleur, 59 ans.
XI
S4 MALO
S* Malo commençait du côté de S* André, à la maison vis-à-vis celle
des religieux de Longues, et s étendait des deux côtés de la rue, en allant
à S' Martin, jusqu'à la maison qui fait face à la rue des Cuisiniers. Elle
avait, dans cette rue, 5 à 6 maisons à droite en tirant vers la Cathédrale
et environ la moitié de la rue Franche.
1634 4 déc.
24 >
1625 27 juillet
31 août
8 sept,
1628 6 août
1629 29 mars
1630
12 août
1631
39 avril
4 mai
15 juillet
»
30 sept.
8 déc.
J632
17 janvier
N. h. Augustin Potier, sr de Semilly, par Me Jean Ro-
cher, ch. de Bernesq, curé de S1 Sauveur, de S1 André.
Me Jean Rocher, ch. de Bernesq.
Marie Quesnel, f« M* Robert Le Breton, av', de S1 Sauveur.
N. h. Louis Freslard, dr en méd., de S1 Sauveur.
M0 Michel Maheust, pbre, chap. de la Cathédrale, dans
la chap. N. D., de S1 Sauveur.
N. h. Jacques Hébert, vivant sgr de Brunville, du Bosq
et de Moon, av1 à Bayeux (1).
Marie Mallet, fe Gilles Crestel, 21 ans, «après avoir
reçu les bénédictions et purifications ordonnées aux
femmes accouchées après avoir produit un enfant
masle mort et non à terme », de S* André.
Mess. Richard Bethon, esc, sr de la Rosière, cons., av*
du Roy en él. et grenier à sel et Ier capitaine de la
ville, inhumé dans sa chap., de S1 André.
Me Richard Lochard.
Charlotte fille Me Richard Lochard.
Magdalène Blondel, fe Me Charles Mannouri,sr de Ferval
et av* à Bayeux.
Magdelaine fille Me Thomas Eurry.
Jacques Eurry.
Renée Hue, f° n. h. Thomas Osber, sr du Manoir.
François Le Patouf, fils du sr de la Montagne, décédé à
Caen.
(1) Voir Bézicrs, p, 107.
— 215 -
1633 Le Bailly Jean et Pierre, frères, hauts vicaires de la
Cathédrale (1).
Marguerite Lescallé, ve du sr de Monceaux.
Marie Léonard, f* M6 Louys Crespin, bourg.
Jeanne Rictens, ve du sr de la Rosière Miharanc.
Germain Carel.
Jacqueline Crespin, f8 Rémon Le Moyne.
Isabeau Hardy, ve Jacques Daon.
Ier janvier N. h. Sébastien Hue, sr du Grand Bosq.
M6 David Grandin, diacre.
Jean de Bougran, esc.. srde Nilly.
Me Charles Asselin.
Rémon Le Moyne, chap. S1 Roch.
Marie André, Ve du sf de Nilly, 70 ans.
Anne Bailleul, ve Richard Leclair, sr de la Morinière.
Charlotte Buhot, fille feu Nicolas, av1.
Marie Le Maigre, v° René Lochard, 70 ans.
Rachel Le Tonnelier, fe du sr Brunville, Jean, av1.
Germaine Petitcœur, ve du sr de la Brière.
Marie Lieust, v« Me Jacques Le Moyne, chap. S1 Roch.
M° Jean Lochard, 80 ans.
Me Charles Maunoury, av'.
Susanne Olive, fe M0 Nicolas Gaugain.
Raphaël Le Charton.
Catherine de la Pallue.
Thomas Hardy, 100 ans.
Marie Geraume, f8 M* Philippe Lecolier, sr de la Boulée,
70 ans, de S* André.
Me Robert Le Charton, 34 ans, de S1 André.
M6 Jean Benoist, ass. à Bayeux.
Me Joachim Potier, sr de Cantilly.
Jacques Gaugain.
Catherine Hardouin, fe Richard Cosnard, 70 ans.
Denise Tyssart, v« Me François Lhonoré, 75 ans.
Marie Le Petit, v« Thomas Hardy, 80 ans.
Richard Conard, 70 ans.
1634
19 août
1635
17 janvier
M »
is mars
ao juin
3 oct.
1636
Ier janvie
11 avril
17 oct.
15 nov.
3; déc.
1637
6 avril
4 mai
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9 oct.
38 nov.
1638
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1639
14 janvier
3 sept.
5 nov.
31 déc.
1640
16 janvier
18 juillet
1641
2 janvier
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37 »
13 nov.
»
164a
19 janvier
7 mars
(1) Voir Béziers, p. 109.
- 216 —
1643
7 août
1644
17 janvier
12 mai
14 »
5 juillet
13 août
17 sept.
1645
29 mars
30 avril
10 juin
17 oct.
13 nov.
1646
18 juin
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22 sept.
25 >
22 nov.
26 déc.
1648
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27 mars
1649
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17 oct.
1650
31 mai
30 juillet
9 août
6 sept.
1651
Ier juin
10 oct.
1652
2 mai
5 juillet
1653
26 »
18 sept.
M* Robert Martin, pbre, chap. du lieu, cbap. S1 Sébastien.
Juliane Fouquerays, ve Jean Gaugain, 70 ans.
M° Marin Jean, sr des Fossés.
Marie Dupont, fe M* Jacques Beauvalet, esc., doct. en
médecine.
M* Jacques de Beauvallet, esc, doct. en méd.
Guille Le Cordier.
Anne Le Patouf, f» Robert Conard.
Magdelaine de Launay, fe Me Gabriel Desmares, greff.
en viconté.
Jeanne Le Terrier, fe Henry Duval.
Marie Blanlo, f° Claude Le Moyne.
Marie Lochard, f° Me Richard Hélyes, esc, sr de Subies,
cons. du Roy et grenetier à Bayeux.
Perrette Euldes, fe Me Thomas Eurry, 68 ans.
Me Richard Carel, 70 ans.
Catherine Nicolle, Ie Richard Conard.
Michelle Le Maigre, ve Charles Eurry, 67 ans.
Marguerite de Douvre, fe Me Richard Lastelle.
Me Nicolas Gaugain.
N. h. M« Robert Le Brethon, cons. et lieut. crim. en él.
70 ans.
Magdeleine Varin, ve du sr de Salez, 80 ans.
Me Pierre Hermerel, esc, cons. du Roy, lieut. part. civ.
et crim.
Jeanne Blondel, fe Me Roger Le Provost.
M6 Richard Carel, av* en él., 3; ans.
Jacqueline Lochard, ve Pierre Halley.
Me Pierre Lair, av1.
Jeanne Le Moyne, fe Gilles Le Libois.
Guillemette Nicolle, fe Me François Daon.
Me Robert Daon, pbre.
Anne Le Cordier, fe Richard Deschevaux.
Guillaume Buhot, 75 à 76 ans.
Anne Denis, ve MQ Nicolas Gaugain.
Jacqueline Le Maigre, ve Me Richard Carel.
Susanne Néel, ve Me Jacques Hébert, esc, sr de Brun-
ville.
— 217 —
1654 37 ma*
35 nov.
16;; 30 mars
30 avril
1656 6 mars
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1657 14 nov.
1658 14 janvier
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1663 14 janvier
13 mars
9 sept.
31 oct.
13 nov.
1663 17 février
4 mars
5 »
10 mai
17 juin
M* Jean Le François, p*'6, chap. de céans.
Me Jacques Hermerel, esc., cons. du roy et esleu.
Gillette Le Tellier, f* Guille Nicolle.
Guille Picot, 76 ans.
Me Pierre Jean, av1.
Jeanne Quesnel, v* Raphaël Le Charton, 76 ans.
Henry du Val.
M* Richard de Lastelle.
Perrette Conard, ve M* Pierre Lair.
M» Estienne Lhonoré, apothicaire.
Richard Conard, fils Richard, 8 ou 9 ans.
Michel Anfrye.
M* Louys Crespin.
M6 Pierre Auber, p*", curé de S1 André, près la chap.
N. D.
Me Guy Mannoury, pbw, chap. de S1 Malo et de la chap.
S** Luce, dedans la chap. S*6 Luce.
M* Thomas Eurry.
Jean de Launey.
M* Jean Auber, av.
Marie Magdeleine Lamy, fe J. B. Dolbel.
M« Thomas Vallée, pbw, curé de S1 Georges.
Marie Françoise Flambart, v« M* Thomas Sanson.
Henrye Dangy, fe N. Maroley.
M* Jean Adeline, pbre, chap. de céans, chap. S1 Sébastien.
M6 Richard Le Maigre, proc. comm. en élect., 55 ans,
de S* Loup.
Magdelaine Dupuis, f* Marin Anfrye, 50 a , de S* André.
Regnault Bailloz, domestique de la marquise deCreully,
dem1 à la maison d'Orbendelles.
Gillette Fontaine. fe Nicolas Cotentin, 30 a., de S1 André.
Jean Hermerel, chap. N. D.
Me François Daon, tabellion, 56 ans.
Jean Scelles, 63 ans, de S1 André.
Magdelaine de Villays, fe du sr de S* Amator.
Marie Adeline, f* M« Michel Le Tellier, av1.
Richard Deschevaux.
Me Robert Lair, av1.
i663
19 juin
39 juillet
16 août
6 sept.
1a »
14 »
8 nov.
ai »
- 818 —
Michelle Bethon, v6 Jean de Bougueran, esc, sr de Nilly,
75 ans, chap. S1 Louis, de S* André.
Ma Pierre Le Maigre, av* en él.
Robert Gousseaume, fils Richard et Marie Souffland,
7 à 8 ans, de S1 André.
Me Robert Le Mo/ne, av.
Françoise Conard, fe Jean Le Romain.
M6 François Le Haribel, av\
Jean Le Romain.
Me Michel Le Telier, av1.
1664 Le 17 janvr c Anne du Bousquet, esc., fils du sr de la Mutie, 22 ans,
a, en la communion de notre mère Sle Eglise, rendu
son âme à Dieu, après avoir abjuré la religion pré-
tendue réformée et avoir reconnu la vraye église apos-
toliqueetavoir renoncé à la confession des Calvinistes,
et après s'être confessé, receu le Très-Saint Viatique
du corps de N. S. et l'Extrême-Onction. Son corps a
été porté de S1 Malo à S* Exupère et inhumé dans le
portail de lad. église, assisté du Cœur et Chapitre de
l'église Cathédrale de Bayeux, où M. le Doyen a faict
le service de lad. inhumation ; et le diacre et le sous-
diacre étaient l'archidiacre de Caen et le chanoine de
Brécy ; et la messe chantée en musique, où toutes les
charités des paroisses assistèrent, ensemble toutes les
religions, mendiants et capucins, avec tout le corps
de la justice en habit décent, tontes les cloches de
l'église Cathédralesonnantes, avec une grande affluence
de peuple qu'on ayt vue de longtemps aux processions
générales.
Guillemette Fauvel, f* Me Guille Eurry.
Léonor Vaultier, esc, sr de Bapaume.
Jacques Le Charton.
Marie Le Charton, f* M6 Jean Hardy, orfèvre.
Jacques Hermerel, esc, 15 à 16 a., près la chap. N. D.
c Denis Ratel, maistre du plat d 'esta in, ayant esté frapé
d'un coup de pistollet dans le ventre ».
Olivier Hermerel.
Catherine Buhot, v« Me Estienne Lhonoré.
6 juillet
29 sept.
1663
16 avril
18 mai
18 nov.
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8déc.
1666
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— 219 -
i666 34 mars
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1667 5 janvier
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1668 38 mai
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1669
7 janvier
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4 »
18 juillet
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167a
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*5 »
31 avril
13 sept.
9 déc.
1675
6 février
Marie de Nilly de Bougran, 40 ans, de S* André.
Guille du Jardin.
Me Philippe Le Breton, esc , s* de la Mare, lieut. civ. et
crim. en él., ass. à Bayeux.
Gabriel de Bougran, sr de S1 Amator, de côté la chap.
S* Louys.
Marie de Grimouville.
Louise Le Maigre, fille Richard, proc. en él., et Marie
Le Moine, de S1 Loup Brunville, 18 à 19 ans, nef.
Pierre Auvray dict La Forest.
Jean Vauquelin.
René Paris.
M0 Pierre Vallée, av*.
Marie Bougran, v« Léonor Vaultier, sr de Bapaume.
M* Jacques Lambert, esc», sr de Baussy, grenetier.
Anne Le Maigre, fe Me Jacques Lair, de S* Martin.
Anne Bethon, 90 ans, chap. S* Louis, de S* André.
Anne Le Moyne, ve Pierre Auvray.
Marie Le Bedey, ve Gabriel Guérin.
Jacques Hermerel, fils Louis et Catherine Conard, ia a.,
de S1 André.
Me Guillaume Daon, pbre.
Mess. Guillaume Hébert de Brunville, sr du Bosq.
Nicolas Cotentin, 3a ans, de S* André.
M« Jean Hardy.
M6 Robert Le Moigne, av, inhumé dans la chap. dud.
Moigne dans Tégl. S1 Malo.
Jean Hasley, huissier.
Marie Hermerel.
Germain Le Brethon.
Catherine Hardy, ve Charles Asselin.
Guillemette Le Pipperel, ve Guille Le Cordier.
Jean Pesquerel.
Nicolas Buhot. -
M0 JoachimCousture, pbpe, curé de céans, 68 a., devant le
grand autel, dans le chœur, par les prêtres de la Con-
grégation au nombre de plus de 50. La cérémonie fut
faite par Me Laray, pbr°, doct. deSorbonneet vie. gén.
- 280 -
1673 17 mars
6 août
ta déc.
1674 7 sept.
ia oct.
1679 37 mai
1681 a6 oct.
1683 ao janvier
8 juin
19 sept.
1684 a8 nov.
1685 7 janvier
aa février
18 nov.
1686 a6 janvier
1687 10 février
16 mars
Ier avril
Elisabeth Le Marchand, f* Pierre Lambert, esc., sr de
Baussy, par n. et d. p. Pierre de Bihoreau, p*™, ch.
de S1 Germain.
Guillaume Tulloup, bourg., 48 ans.
M* Jean Tulloup, pbre, cbap. de céans, qui fonda trois
services solennels pour les défunts et deux messes
basses le samedi et le dimanche, par 71 livres de rente,
«j2 ou 53 ans. (Il demeurait rue Franche, dans une
maison appartenant au sr Buhot, anc. ch. de Cartigtty.)
dans la nef, devant le crucifix, proche la balustrade
du chœur, par les prêtres de la Congrégation. Hélyes,
ch. d'Albret, célébrant.
Philippe Le Breton, esc, 11 a., par n. p. Me Michel Le
Brun, p^, ch. de Gavrus, de S1 Sauveur.
Marie Le Moine, v* Richard Le Maigre, proc. en él.,
60 ans, de S1 Loup.
Marguerite Gourry, v« Jacques Lair, 75 a., de S1 André.
Charles de Bougran, esc, sr de Boishairon, 6a ans, de
S* André (1).
D"* Catherine de Bougran du Manoir, 70 a., dans la
chap. et sépulture de ses parents (S1 Louis), de S* André.
DU* Germaine Potier, f* Me Richard Hélyes, esc, sp de
Subies, de S* André.
Mess. Richard Hélyes, esc, sr de Subies, lieu t. gén. civ.
et crim. en bailliage, 76 a., dans sa chap., de S' André.
Michel Le Bel, 50 a., de S1 André.
Louise Mallet, 63 ou 4 ans, v* Guillaume Le Clair.
Me Michel Hermerel, esc., sr de Sequerond (Secque-
mont), cons. du Roy en baill. et vie
Me Jacques Lair, drapier, 48 ans.
Joachim Houdeville, ia ans.
Anne Le Lorier, ve Richard Du val, 70 a.
M* Claude Le Moyne, mort à Renchy.
Charles Mongodin, fils Olivier, 6 ans.
Thomas Le Vallois, fils Jean, 13 a., de S* André.
(1) L'office de S1 André fut transféré à S1 Malo en 1683. Le curé, sans église, ni cimetière,
y disait une basse messe à 8 heures, les fêtes et dimanches, à l'autel de la chapelle S1" Luce,
et «Tait permission d'assister en surplis à l'office paroissial de S1 Malo.
— 221 —
1687. ^ ^P*-
1688 35 mars
19 juillet
31 oct.
1 1 déc.
1689 26 sept.
3 déc.
1690 aa août
1693 33 mai
17 août
37 oct.
1694 12 avril
3 août
Ier oct.
1695 19 sept.
1696 s janvier
36 mai
19 oct.
t
23 »
33 nov.
1697
7 juin
30 août
1698
18 janvier
Marie Havard, ve Jean Pesquerel, estamier, 30 ans.
Françoise Philippe, ve N. . . Aumont , morte à Renchy.
Anonyme Aubry, 7 ans.
Jeanne Eurry, v* Denis Anfrye, 73 ans.
Jeanne Lefort, f* Jacques Mauminot.
Richard Conard, sr de Haut Clos, 65 à 6 ans.
Guillemette Vauchy, v» Robert David, 73 ans.
Gabrielle Onfroy, f° Charles de Mongodin, peintre, pro-
che la grande porte de la rue.
Catherine Carel, v* M0 Jean Richer, a pot h., 78 a., pro-
che la porte de la rue.
M* Pierre Laisné, av1, fils M* Jean, av1, 33 a., vis*à-vis
la chaire.
Marguerite du Bosq, f° Ma Pierre Buhot, a pot h., milieu
de la nef, vis-à-vis la chaire.
Jeanne Le Touzé, 34 a., au bas de l'église, derrière la
porte de dessus la rue.
Etienne Onfroy, bourg, de Caen, 77 a., mort en voyage,
de S1 André.
Anne Le Chevalier, de S1 Malo, fille feu Gabriel, sr de
la Barre, esc, 33 ans, au milieu de l'église.
Ravend Piédoue, chev., sg* de la Hoguette, cons. du
roy en ses conseils, grand prévôt gén. de Normandie,
31 ans.
Judith Françoise Carel, ve Jean de Petitcœur, esc, sr
de Beauvalon, vis-a-vis la chaire.
Me Nicolas Le Romain, av1, vis-à-vis la chaire.
Jeanne Bougourd, fille Michel, proc, 19 a., proche la
porte.
Charles de Marguerie, 11 à 13 ans, fils René, esc., sgr de
Colleville-sur-Mer, proche la chaire.
Françoise de S*6 Marie, 96 a., proche la chap. S1 Joseph.
Louis Aubry, esc . cons. du roy, rec. des tailles , 63 ans,
nef, proche le premier pilier vis-à-vis la chaire.
Me Jacques Mauminot, 40 ans, bas de la nef.
Madeleine Chauveau, v* du sr Hugot, ingénieur du roi,
vis-à-vis la porte de la nef.
Anne Eudelin, v» Jean Chéradame, 75 a., de S» André.
— 222 —
1693 *3 ^P*'
9 déc.
1699 10 mai
37 déc.
1700
Mons. Maître, esc, sr de Nerval, cons. du roy au Parle-
ment de Normandie, proche la chap. N. D.
Olivier Mongodin, peintre, 90 ans.
Susanne Gréard (Gérard ?), v« N. . . d'Estrevaux, bourg.,
proche le pilier de vis à-vis la porte de la rue.
Marie François, f« Pierre Le Libois, off. chez le roy, 42 a.
iw janvier Anne Omont , fe Me Pierre Bethon , av', proche le pre-
mier pilier de h nef.
Charles Lair, bourg., proche la chap. de S* Joseph.
Me Michel Bertrand, 56 à 7 ans, doct. en méd.
Me Jean Le Charton, bourg., 75 ans.
Me Michel Bougourd, diacre.
Me Nicolas Auber, av'.
D"* Magdeleine Hélyes, 17 a., chap. de ses parents , de
S' André.
David Eudelin, bourg.
Françoise N. . ., ve Richard Conard.
Me Raphaël Le François, p**0, chap. de céans, proche
la porte de la sacristie.
Pierre Béatrix, esc., sr de Morainville, 63 a., de S1 André.
Jacqueline Richer, ve Me Jean Le Rouge.
Jean François d'Héricy, 3a ans, de S1 André.
Marie Fréard, ve Charles Bougrand , esc, sr de Bois-
hairon, 61 ans, de S* André.
Me Nicolas Clément, pbre, chap. de céans, proche le
premier pilier du chœur.
Renée Chauveau, nef, proche la grande porte.
Michel Eudelin, ai ans, vis-à-vis le pilier proche la
porte du cimetière.
Sébastien Guérin, 35 ans, fils M* Gilles, md , proche la
chaire.
Me Pierre Bethon, av* et eschevin de cette église , nef,
proche le premier pilier.
Marguerite Cheffault, 85 ans.
Me Charles Le Haribel, pbre, curé de céans, par les prê-
tres de la confrérie ; € sa vie a été très exemplaire et
sa mort très-édifiante ; son détachement pour les
biens de la terre était entier et ses vues pour la gloire
3 mars
16 juillet*
1701
6 mai
34 déc.
1703
8 février
1703
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•
33 déc.
1705
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1707
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33 nov.
31 déc.
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1709 34 janvier
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- 223 —
1709
20 mai
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1710
30 mai
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1711
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19 nov.
16 déc.
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1714
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21 mai
2 nov.
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29 oct.
1719
30 mars
9 oct.
• *
»
1720
15 février
5 mars
6 >
27-avril
28 mai
de Dieu et le soulagement des pauvres très-pures et
très-généreuses », 70 ans.
Susanne Bertrand, fe Me Jean Guérin, s* du Mesnil , 73
ou 33 ? ans.
Me Pierre Buhot, apoth., 88 ans.
Michel Hermerel, esc, sr de Vaux, vicomte de Bayeux,
58 ans.
Susanne Le Romain, 40 ans.
Françoise Le Charton, 40 ans*
Louis Philippe de Méhérenc, esc, 3 ans, de S1 André.
Anne Le Romain , 16 ans, fille Jean , sr des Halans et
Marguerite Bourson.
Jacques Hermerel, 90 ans.
Susanne Néel, v« Mr Sermont (Surmont?), 50 ans.
Richard Conard, 51 ans.
Pierre Benoist Le Barbé, esc, sr de Vouilli, 53 ans.
Marie Françoise Descrametot, fe Mr de Vaux Le Bedey,
33 ans.
Marie de Cuqu, ve N. . . Daon, 75 ans.
Jean Le Romain, sr des Halans, commissaire des guerres
en cette ville.
Guillaume Couver, 45 ans.
Philippe Gabriel de Méhérenc, de S* André.
Exupère Suhard, esc.
Me Etienne Le Tellier, av1.
Claire Conard, 81 ans.
Thomas Monthieux de Tary, 17 ans, nef.
Jean Le Romain, 18 à 19 ans.
Joachim Hélyes, esc, sr de Bomparc, sgr et patron de
S1 André, ass. à Bayeux, 75 ans.
Anne Mongaudin, f* Jacques Moussard, architecte, 38 a.,
nef.
Nef. Jeanne Le Vavasseur, fe Gilles Cicille, 79 ans.
Nef. Renée de Rouenville (Royville?), f° du sp de Val-
deris, 86 ans.
Nef. Louis Thomas Le Romain, 'av1, 49 ans.
Pétronille Le Haribel, ve Marc Fleury en premières
noces, 75 ans.
- 224 -
1720 ao oct.
1731 10 février
8 juin
1723 17 mai
3 juin
4 juillet
16 déc.
1734 10 mars
13 oct.
1735 35 février
5 juin
3 déc.
1737 10 janvier
31 mai
3 oct.
1738 s6 janvier
1739 13 nov.
1730 30 mai
35 juin.
10 oct.
1733 34 février
28 mai
3 août
1733 18 février
1734 14 mars
1735 31 juillet
1736 17 nov.
1737 39 juillet
Barbe Chanteloup, v* du sp de Beauvais , esc.t 69 à 70 a.
Me Jacques Bougour, proc, 70 ans.
Thomas Le Bouteiller, 39 ans, nef.
Marie Le Moine, f* Mons. Le Bretbon, esc , a8 a., nef.
Nef. Thomas Douétil, 30 à 31 ans.
Nef. Romain Le François, sr de Villevieux, de S1 Malo
de Tlsle, 73 à 3 ans.
Gabriel Pontis, pbre, chap, de céans, mort subitement,
57 à 8 ans, près la sacristie.
Anne Chéradame, v* du sr Deslongsparcs , 6a ans, par
Pierre de Méhérenc . desservant la cure, de S1 André.
Nef. Magdelaine Bougour, 33 à 4 ans , pr. la S*6 Vierge.
Nef. Gilles Cicille, chandellier, 81 ans.
Louis Le Brun, 73 ou 3 ans.
Gaspard Le Grand, 53 ou 4 ans.
Nef. Jeanne Le Parsonnier, v° Le Romain, av1.
Mess. François Gasquoin, chev. de Valence, 34 a.
Nef. Marguerite Boursse, vG du sr Romain, commissaire,
60 ans.
François Samuel Banages, esc, sr des Anguérants, 50 a.
N. d,le Madeleine Louise Benoist de Crémy, 73 ans, de
S1 André.
Elisabeth Guilmette, v" Simon Macey, 54 ou ; ans.
N. d. Madeleine de Fréard, fe Thomas de Petitcœur,
esc, sr de S* Vast, 74 ans.
Anne Achard, v« Louis Moussard, 83 a., proche les fonts.
Philippes Foliot , sr de la Chaussée , cons. au grenier à
sel, 63 ans, nef.
Nef. François, Lhonoré, 55 ans.
Nef, pr. le pilier de la S* Vierge. J. B. Farcy, 74 ans.
Marie Lucas, v* Le Moigne.
Nef. Anne Elisabeth Bertrand, v« Crepel, av1, 73 ans.
Jeanne Fortin, f6 M6 Claude Fleury, chir. royal, 74 ans,
de S1 André.
Nef. Gisles Moussard, clerc tonsuré* 18 ans.
N. d. Marie du Hamel, v« Joachim Hélyes, esc, sr de
Bonparc, chap. du bas de la nef du côté du cimetière.
("Chapelle S* Richard.)
-m-
1739 11 août
9 sept.
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1740 aa février
35 avril
18 mai
1er oct.
1741 14 nov.
174a 33 avril '
37 nov.
174? 13 janvier
7 août
1745 1» février
33 mars
1746 3 janvier
39 janvier
1747 8 août
1750 10 janvier
30 février
ao avril
7 août
30 déc.
tlaode Fleury, chirurg. royal, 74 ans, de 5* André.
N; d. Marie Anne de Neuville, ▼• Mess. Pierre de la Ri-
vière, esc, sg* et patron de Hériïs, de S1 André,
Marie Eudes, v* Jacques Gênas, s* de la Guerre, 90 ans.
Thomas de Petitcœur, esc., $r de S* Vast, 84 ans.
Marie Anne Senot de la Peintrerie, 70 ans.
Jean Pierre de Montfiquet, esc, s* de S* Céleri n, 69 a.
Marie Françoise Fleury, fe Le Tuai Thomas, de S* André.
J. B. Lhonoré, 6a ans.
Magdelaine Gênas, v» du s* Bougoufd, proc, 83 ans.
Robert Le Vanier, 37 ans.
Charlotte Gênas, f* François Gênas, sr de Rubercy,
bourg, de Bayeux, vivant noblement, 58 ans.
Nef. Elisabeth Berteaume, f8 du s* Eurry, av\ 50 ans.
Charlotte Bauquet, fille N. . . Bauquet, esc., sr de la Bis-
sonnerie (-ière ?), 35 ans.
Jean Guérin, sr du Mesnil, changeur pour le roy, 74 a.
Mess. Augustin de Faoulcq. si a., chev., marquis de
Faoulcq, de Jucoville, sg* et haut justicier de La
Cambe, sg* et patron de Grandcamp, Létanville et
autres lieux, lieut. aux gardes françaises, cap. et garde
côte de l'amirauté de Grandcamp, de S1 André.
Françoise Le Rouge, ve Olivier Le Bedey, esc, sr de
Vaux, 8; ans.
Jacques Gênas de Rubercy, minoré, 23 ans.
N. h. Philippe Germain Le Barbey d'Aulney , sous-
diacre, 30 a., sous la fenêtre entre la chaire et la porte.
N. d. Marie de Méhérenc [fille Thomas, sr de la Garende],
ve Mess. Exupère Suhard, esc, par Me Michel Dupray
Marye, ch. de Mathieu, « qui reçut les sacrements
avec tous les sentiments de piété qu'on n'a point cessé
de remarquer en elle tant qu'elle a vécu et de charité
qui lui ont fait mériter la qualité de mère des pauvres».
Pierre de Hécici , esc . , 60 a . , aile du côté droit, de S1 André.
Jacques Moussard, architecte, bourg, de Bayeux, 76 a.,
par Antoine Viel d'Anctoville, pbre, archid. de Bayeux.
Marie Marguerite Bougourd, ve Robert, s^du Taillys,
de S1 Vigor le Petit, 70 ans/
»5
-a» —
• •
17^1 37 janvier
1751 33 mai
39 juillet
3; sept.
7 déc.
1753 Ier février
8 mars
3; mai
6 déc.
1794 2; janvier
15 août
30 déc.
1755 3 mars
1er avrii
33 »
3 juin
1756 3 janvier
7 mars
D"e Catherine Bazile Eudelin, v* Pierre Antoine Ma-
heust, av* aux sièges de Bayeux, 65 ans.
Adrien Charles Anfrye, anc. proc. au Parlement de
Rouen, av1 à Bayeux, 73 ans.
Me Jacques Le Guedoys, p*™, curé de céans, 73 ans,
chœur, par Me Jacques Gouet, curé de S1 Loup, doyen
de la chrétienté, de S* Patrice.
Me Jacques Simon Bougourd, av1 en bai IL, 5; ans, de
S* Patrice.
N. d. Judith Françoise de Petitcœur, ve Charles du
Manoir, esc., 60 ans, vis-à-vis la chaire.
Me Michel Hubert Bougourd, anc. proc. en baill., 66 a.
Germaine Le Guelinel, fille M* Jacques, s* de Ligne-
rolles, cons. du roy en él., et Jeanne Le BouteiUer, 1 1 a.
[Le Tuai, curé, fait sonner avec la grosse cloche le trépas
de M* Thomas Le Bourgeois, p*™, décédé sur la
paroisse et inhumé à la Cathédrale, le 9 mars.]
Marguerite Jeanne du Taillye-Ousouf, f° du sr Pierre
Lecocq, bourg., 45 a., de S1 Vigor.
Françoise-Charlotte Vaultier, ve Raphaël Eurry, sr de
Cris tôt, 93 ans.
Me Guillaume de la Haye, pbre, curé de S1 André, 70 a.,
dans le haut de l'aile, près le chœur, orig. de Campa-
gnol les, dioc.de Cou tances. (Onsonn&U grossecloche).
Marie Anne Jolly, fe Nicolas Le Rouge, sr de Préfon-
taine, chir., 36 ans.
François Cicille, 74 ans.
Germaine Ousouf, Ve Thomas François Le BouteiDer,
md, 67 ans.
Françoise Le Nepveu, ve Me Gabriel Toussaint, s* Duro-
ray, av1 en baill., 9a ans.
Thérèse Charlotte Heudinne de Coupigny, f» Gérard,
Bunel, esc., 58 ans.
Me François Louis Le Glaive, 8a ans.
N. h. Mess. Jean Antoine de la Rivière, esc., sg* de
Hérils, de S1 André.
Jeanne Françoise Cicille, fe M* Jean Verel, md épicier,
)o ans,
-fc«
• •
1757 «4 janvier
14 avril
ai juillet
ao sept.
1758 8 janvier
4 déc.
1759 10 février
23 oct.
1760 10 mai
ia mai
1761 16 mars
29 juin
1761 8 janvier
30 >
ia mars
3 nov.
1764 13 février
1765 15 janvier
Nef, proche le pilier de la Vierge. Marie Magdelaine
Hue, ve J. B. Feret, droguiste, 91 ans.
Susanne Fouques, fille Me Thomas, 86 ans, proche les
fonts.
Gabriel Brunet, pbre, obitier et chap. de céans, 28 ans,
haut de l'aile.
Catherine Bertrand, ve du sr la Chaussée Folliot, 84 a.
Marie Le Romain, ve Louis Le Rouge, sr de Préfontaine,
chirarg., 88 ans.
Nef. Me Charles Michel Guérin, pbre, 77 ans.
Gilles Hodierne, greffier au bailliage, 4s ans.
Me J. B. Hélyes, esc., sr de Bonparc, anc. cap. à Berry-
cavalerie, 79 ans, de S* André , c inhumé en la chap.
S1 Richard, en conséquence de la fondation d'un Ri-
chard Hélyes, que sa famille aura dansicelle chapelle
sa sépulture » — par M. Béziers, curé de S* André.
Catherine Le Brun, fille Louis et Françoise Selle , v*
Gilles Hodierne, 60 ans.
Louis Maresq, fils Pierre et Françoise Duval, 27 ans, vie.
de céans, entre le grand autel et l'autel S1 Sébastien.
D,to Susanne Héroult, v« Adrien Anfrye, av* en baill.,
79 ans. de S1 André.
Marie Magdalène de Hébert , v* Pierre Le Pesqueur,
sr de Coujon, 75 ans.
M* François Crepel, cons. et anc. av* du Roy en baill.,
63 ans.
N. d. Marie Geneviève Morel, v* Mess. Jean Antoine de
la Rivière, chev., sgr de Hérils , 87 ans , de S1 André.
René François Cousin, 4a ans.
N. h. Mess. Michel Hélyes, esc, sr de Subies, par le
curé de S1 André, 85 ans, chap. S* Richard.
Magdelaine Germaine André , v* M* Robert Gosselin,
chev. , sg* d'Aunay , le Quesnay, Noyers et autres
lieux, 80 ans.
Marie Anne Le Cocq , fille Pierre, bourg., et Marie
Jeanne du Taillie Oussouf, 34 ans.
Pierre Le Cocq, bourg., 53 ans.
Catherine Guérin , v* Pierre Thomas Le Lorier, s* de
-8Ê8-
1765 ii mars
33 »
5jum
16 >
1766 31 mars
4 avril
ai juillet
1767 13 janvier
19 »
15 avril
6 nov.
1768 13 avril
ai oct.
1769 a6 janvier
2a juillet
ao déc.
1770 a8 janvier
34 février ]
Bapaume, major de la bourg, de Bayeiix, 57 ans, de
la Capellette.
Marie Catherine Elisabeth Bétourné, de S* Sauveur, fille
du sr de Bétourné. cons. du roy, enquesteur au baill.
civil, et crim., 19 ans.
Catherine des Illes Bonnemie, f° Louis François Le Coq,
36 ans.
D"e Marie Marguerite Renée de Lavalley, f» M* Lambert
Adrien Anfrye , av* au Parlement de Normandie et
maire de Bayeux, de S* André.
Françoise Germaine Guérin de la Houssaye, ai ans.
N. d. Marie Guilmette de Marguerie, Ve n. h. Nicolas
Michel du Hamel de Coujon, 59 ans.
Mess. Jean Jacques de la Rivière, chev., sgr et patron de
Hérils, chev. de S1 Louis, pensionnaire du roi , ci-de-
vant cap. d'artillerie, 79 ans, de S* André.
N. et d. p. Michel Conseil, pbre, orig. de St Malo, ch.
de Rouen, en la prébende de Nécy, 38 ans, vis-à-vis la
chap. S* Sébastien.
D. p. Pierre Philippe , pbre régulier de l'hôtel dieu de
Caen et anc. prieur de Graye, 78 ans.
Me Jean Pierre Béthourné , sr de S1 Sauveur, cons. en-
questeur, commiss. et exatnin. en baill., 55 ans.
Pierre Gisles de Landeville , esc, sr de Clerbec, anc.
garde du roy, chev. de S1 Louis, 48 ans.
Marie Catherine Françoise Basile Gênas de Rubercy,
18 ans.
Gabriel Toustain Duroray, av* , 71 ans.
Thomas Robert Tranquille Mourot, fils Thomas et Ca-
therine Le Gris, 6 ans.
François Gênas, sr de Rubercy, 86 ans , proche la chap.
Sto Croix, de S* Sauveur.
Elisabeth Béthourné de S1 Sauveur, fille feu Jean Pierre
et Françoise Folliot, aa ans 6 mois.
J. J. d'Antignate, esc, cons. du roy, rec des tailles,
5«> ans.
Ravend Rasiph Jahiet, sr de la Couture, 69 ans.
N. d"* Marie Madeleine Le Vaillant, 8a ans»
— S20 -
1770 ii oct
1771 a avril
18 nov.
• •
177a 7 janvier
3 février
1773 a *
17 mars
18 nov,
1774 30 août
93 sept.
1775 ai nov.
1778 34 avril
Jacques Augustin Eudelin , anC. dir. des postes de
Bayeux, 7a ans.
Marie Anne Le Parsonnier, ve Mess. Bernardin de la Ju-
mellière, esc., chev. de S4 Louis, anc. cap. à Royal-,
artillerie, 5a ans.
N. dlle Marie Claude Hélyes de Bonparc , 91 ans, de S1
André, chap. S' Richard.
c M° François Gênas, sr du Homme , cons. du roy, anc.
vicomte de Bayeux , commiss. subdélégué pour Tél..
de Bayeux, administrateur des hôpitaux de cette ville
et prévôt de l'administration économique de cette pa-
roisse, 91 ans. »
Françoise Tillard, v* Jean François Fouet, 76 ans.
N. d. Marie Louise Joséphine Truttié, f9 Mess, Bon Fran-
çois Bonaventure Crepel, esc, cons. du Roy au Con-
seil supérieur de Bayeux, lieut. part, civil et ass. crim.
en baill. et siège royal de ce lieu, ao ans.
Marie Françoise Le Guelinel, fille Jacques Le Guelinel
de Lignerolles, cons. en él. et Jeanne Le Bouteiller,
19 ans.
Marie Anne Bougourd, 78 ans.
Pierre Augustin Eudelin, bourg., 37 ans.
Nicolas Eurry , cons. ass. en baill., ancien maire de
Bayeux et € membre de l'administration économique
de cette paroisse, 80 ans ».
Nicolas Le Rouge, sr de Préfontaine, chir. royal en cette
ville et c membre de l'admin. écon. de cette parr.,
74 ans ».
Me Joseph Exupère Pierre Fauvel, av1 en baill., 4a ans.
XII
S* MARTIN
S* Martin comprenait la me de ce nom, de la maison faisant face à la
rue des Cuisiniers à la rivière d'Aure, avec la moitié de la rue Laitière et
une extension rue des Cuisiniers, à gauche en allant vers la Cathédrale,
jusqu'à la grande porte faisant face à la dernière maison de §' Malo,
- 230 —
Son église attenait primitivement au mur de la ville. Elle fut recons-
truite, en 1761, partie sur l'ancien mur, partie sur le cimetière. La quin-
caillerie James, ou plutôt ses magasins, sont construits sur son emplace-
ment.
16a; 31 mai Pierre Boivin, par le cb. de Bernesq, curé de S1 Sauveur,
de S* Sauveur.
1643 S » Pierre Loisel, pbre, curé de S1 Martin, régent au collège,
40 ans, de S* Symphorien.
1651 37 février Magdeleine Le Boucher, f* du s* du Longbuisson, de
S* André
Suzanne Mannoury, v* Denis Binet, près la porte du
cimetière.
Jacques Le Paulmier, de S1 André.
Près la porte du cimetière. M° Jacques Le Paulmier,
chandellier, 101 ans, de S* André.
Marguerite Sebire, f* Pierre Hubert, près le confessionnal.
Marie Senot, ve Venant Béatrix, près le banc de Jean
Varin, sr du Val.
Guillaume Petitcœur, bourg, de S1 Martin, près l'autel
de la Vierge.
1658 35 février Michel Le Nourrichel, bourg, de S1 Martin, près la porte
du portail.
16^9 31 avril Madeleine Thorel, ve Guillaume Mahieu et Pierre de
S* Martin, vis-à-vis l'autel S1 Jacques.
9 déc. Françoise Hardy, fe Regnauld Denys.
1660 15 mai Michel Varin, sous-diacre*
14 déc. Jacqueline Philippe, f* Denis Gueroult, 60 ans.
1663 30 mars Anne Hue, fille Jean, 15 ans 6 mois, proche les fonts.
; nov. Charles Lecoq, sr de Ganonville, av, sous son banc, au
côté gauche de l'autel N. D.
21 » Charles Boivin, fils Pierre, 3 ans, près le bénitier.
38 » Jacqueline Desmares, 60 ans.
1663 i«> mars N. . . d'Aunay, à côté de l'autel N. D., à la place de son
mari vers le cimetière.
34 avril Judith Dufresne, f* Jean Varin, s* du Val, au pied de
l'autel S* Jacques.
13 mai Guillaume Desmares, fils du sr greffier de la viconté,
30 ans, devant l'autel N. D.
1655
13 mars
6 juillet
36 »
10 déc.
i6s6
9 mars
1657
10 sept.
-ÔS1 -
1663 24 mai
33 juillet
9 oct.
37 nov.
1664
18 cet.
ltt$
11 février
43 avril
18 mai
1666
*f avril
6 juin
1667
6 janvier
38 février
•
mai
33 oct.
1668
14 février
1669
31 janvier
16 avril
33 juin
1670
38 sept.
1671
5 mars
17 mai
31 juillet
18 août
31 »
1672 7 janvier
Thomas Le Grain, de Colleville, 72 a., devant la chaire,
sous le crucifix.
Noël Le Coq, cons. ass. et recev. des aydes, 88 aM chœur,
sous le pupitre, par permission du s* ch. de S1 Martin.
Raouline Hue, décédée à Mosles, 13 ans 6 mois, devant
le crucifix.
Jean Hue, s* de Lignerolles, près la porte vers les fonts.
Guillaume Osmont, 5 ans 6 mois, près le pilier N. D.
Guillaume Osmont, 3 semaines, id.
Catherine Leroyer, 1 an 6 mois,
Marie Osmont, près le gros pilier.
Marie Lebailly, 83 ans.
Gabriel Desmares, greff. du sr viconte , 93 a., sous une
tombe, devant l'image S1 Louis, à* côté de l'autel S1
Pierre.
Anne Cousin, Ve Ménard, au pied de la porte du cimetière.
Jeanne Philipes , v* Le Savoureux , près la porte de la
sacristie.
Louis Osmont, greff. de Tél., au pied du pilier N. D.
Marie Pesquerel , sous une tombe appartenant au Brun
(orfèvre ?).
Charles Boivin, proc. comm. au siège de Bayeux , 73 a.
Guillaume Desmares, bourg, de S1 Martin.
Michel Béatrix.
Jeanne Herbeline, fe François Ménard.
Jeanne Binet, fille Michel, sr de Pouligny, 5 ans.
Jean Le Breton, devant les fonts.
Anne Guilbert, v* Guillaume Thorel.
Jean André, entre la tombe de feue Mme Thorel et une
tombe dont le côté est devant le petit pilier rond du
côté de la (rue ?).
Jacqueline* Bailleul , v« Charles Boivin, proc. comm.,
chœur, près l'autel S1 Pierre.
Catherine Dubois, fille Gabriel, sr de la Motte et Louise
Cousin, derrière le banc de la maison qui fut au. • .
Louise Levallois , f8 Louis Moussart , 47 ans, au bas de
l'église. La tète est proche le gable et le milieu du
corps jouxta le pilier qui porte les fonts.
-288 -
167»
6 février
1673
3 janvier
38 mars
30 >
1674
39 juin
7 oct.
1675
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31 »
16 août
39 sept.
96 oct.
1676
6 janvier
*
17 février
6 mars
5 juin
39 juillet
31 août
30 sept.
13 oct.
1678
36 janvier
4 juillet
1679
7 sept.
•
13 »
5 oct.
1680
1 1 déc.
l68l
ier mars
• 39 »
31 mai
Germain Lescollant, 38 ans, au bas de l'église , vers les
fonts et la muraille de l'église du côté du cimetière.
Pierre Cupersy, xo. ans.
Magdelène de Bailleul, 13 ans» de S* Sauveur.
DUe Madeleine Bailleul, v* M* de Chouain.
Anne Lefèvre, ve Thomas Le Grain, 80 ans.
Renée Vincent, v* Charles Lecoq, sr de Canonville, 40 a.
Marie Germaine Lhonoré , fille François , sr de la Mare,
a pot h., et Françoise Desmares, 4 ans.
Michel Le Breton, 18 ans,
Anne Bouillot, f° Thomas Cupersy, 49 ans.
François Vauchis, fe Jacques Lair, md drapier, 34 ans.
Jeanne Lebrun, f* Jacques Pesquerel., bourg., de S* Mar-
tin, au bas de l'église.
Etiennette Hubert, v© Guillaume Petitcœur, 73 ans.
Louis Hue, fils feu Jean, sr de Lignerolles, et Marie Tho-
rel, 18 ans, sous l'arche du bas de l'église , au pied du
pilier.
Blanche Lair, fille Jacques, et feue Françoise Vauchis, 3 a.
J. B. Lhonoré, fils François, sr de la Marre, 1 mois 1/2.
Jean Le Brun, orfèvre, 65 ans.
Pierre Hubert, chandellier, 55 ans.
Jean Hubert.
Jacqueline Hubert, 30 ans.
Jacques Lhonoré, fils François , sr de la Mare , et Fran-
çoise Desmares, 7 mois.
Jacques Varin, fils Jean, sr du Val, 40 ans.
Jean Levasnier.
Blanche Restout, 68 ans.
Michel Béatrix, av* , 60 ans.
Jacques Pesquerel, estamier, 55 ans, à l'entrée de la
grande porte, au pied du bénitier.
Françoise Hue, fe Eustache Eudes , bourg, de Bayeux,
33 ans, au milieu de la nef.
Thomas Le Parfait, bourg, de Bayeux, md drapier, 60 a.,
à côté de la grande porte, côté du cimetière.
Marie Hue, fille feu Jean et Marie Thorel, 30 a., au pied
de l'autel de 1a Vierge, côté du cimetière.
•
- 233 -
i68i 9 juillet
1683 17 avril '
1683 36 juin
1684 3 janvier
1685 ia janvier
17 février
37 avril
39 »
a août
1686 35 février
30 mars
6 juillet
18 août
4 oct.
1687 ?
Gilles Cupersy, fils Thomas, bourg, de Bayeux, et Anne
Bouillot, 17 a. 3 m., à l'entrée de la grande porte, côté
de la grande rue.
Guillaume de S* Martin, bourg, de Bayeux, cirier, 60 a.,
nef, côté de la grande rue.
Raphaël Lhonoré, fils François, apoth., et Françoise
Desmares, 4 ans 6 m., à côté de l'autel de la Vierge,
côté grande rue.
Catherine Lair, v* Jean Le Brun.
Jacqueline de Bernesq, mère de Louis Guerren, curé de
S* Martin, 78 ans, devant l'autel S1 Pierre.
Jacques Vauchis, décédé ? Vaux-sur-Aure, 76 ans, au
milieu de la nef.
c Mess. Jean Le Gras, av* en bailliage et vie. de Bayeux,
sénéchal du Chapitre, dans le chœur, du côté de la
rue, par n. et d. p. Mr de Camilly, archid. d'Hyesmes,
et théologal en l'église Cathédrale, assisté du véné-
rable Chapitre et de tous les officiers de lad. église
en corps qui ont chanté la messe en musique, en re-
connaissance des grands services qu'avait rendus le
défunt à lad. église en qualité de sénéchal ».
Elizabeth Coifier,va François d'Anisy, esc., sr de Cricque-
ville, à côté de l'autel. de la Vierge, vers le cimetière.
Charles Hue, s* des Boulots, décédé à Cahagnolles, 66 a.,
' nef, au lieu de sépulture de ses parents et amis.
Pierre Danctoville, 55 aM au-dessus de la petite porte
du cimetière.
Charles Legras, sr de la Galeste, garde du corps de feue
la reine mère, 68 a., nef.
Michel Binet, sr de Polligny (Pouligny), nef, côté du
cimetière.
Dlle Perrette Duphael (Dufayel), f« Germain André, esc,
sr de S* André, 65 a.., devant l'autel N. D., côté de
l'aile.
Marie Eude, fille Eustache et feue Françoise Hue, 11 a.,
nef, proche le pilier.
Marie Boulot (Bouillot ?) de la Masurerie, 33 ans, nef, à
côté de la grande porte, côté de la rue.
- 2â4 -
1688 14 mai
ao août
91
»
•
ai
oct.
28
»
1689
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février
ao
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•
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mars
14 juillet
18 »
1690
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4 nov.
11 déc.
1691
8 février
13 mars
39 nov.
169a 13 mai
33 sept.
1693 13 avril
M» Robert Desmares, p**», natif de cette paroisse, mais
décédé en celle de S1 Sauveur, 68 ans, vis-à-vis l'ima-
ge S1 Louis.
Robert Jouast, domestique de Germain André, escM sr
de S* André, 90 a., proche les fonts.
Lambert Lefébure, mégissier, 44 ans.
Elizabeth Hue, 74 a.vau bout du dernier pilier de la nef.
Marie Françoise Hue, fille M* GuàHaune, sr de Ligne-
roUes, 8 ana, près le dernier pilier de la nef.
Jacqueline Champdavoine, v* Michel Béairix, serg% 8e a.
Gabriel Hue, fils Guillaume, a a., sous la chaire.
Guillaume Hue, s* de LigneroUes, ctrier, ver» le milieu
de la nef, en descendant vers la porte.
Marie André, fille Jean François, esc., s* du Manoir,
proc. du Roy, a a. 1 m., au pied de l'autel de la Vierge.
Catherine Gohier, v9 Me Jean Legras, av\ 70 a., chœur,
par permission de n. et d. p. M* Jacques de la Mariouze,
ch. de S* Martin, patron et sgr de la paroisse.
Jean Varin, sr du Val, 87 a. 8 m., nef, vis-à-vis le cru-
cifix.
Michel Lescollant, drapier, 3a a., aile de la nef, sous les
marches de la petite porte pour aller au cimetière.
Marie Féron. f° Robert Menard, archer en la gabelle,
44 a., à l'entrée de la grande porte du cimetière.
Anne Letellier , v© Durand Laloe et Charles Legras ,
sr de la Galeste, garde du corps de feue la reine mère,
80 a., nef, du côté de la grande rue.
Henri Varin, sr de Beaulieu,de Lingèvres, 50 a., au haut
de la nef, à côté de la sépulture de Me Jean Varin, son
oncle.
Madeleine Le Sénéchal, f9 Pierre Martin, nef, près les
fonts.
Marie Thorel, Ve Jean Hue, sr de LigneroUes, bourg, de
S1 Martin, 73 ans, milieu de la nef.
Es tienne Lescollant, md drapier, 37 a., nef, près la porte
qui va au cimetière.
J. B. Bretaigne, fils Me Bertrand et feue Adrienne de
Prépetit, aile, près l'autel N. D.
- Ô35 -
1693 16 oct.
1694 30 mai
3 août
1696 9 janvier
19 mars
33 avril
14 juillet
- 99 déc.
1698 6 février
11 »
20 mars
.
10 déc.
1699
15 février
11 juin
1700
4 janvier
1 5 février
a8 mars
31 mai
1701
14 janvier
9 mars
i7°3
ai avril
1704
7 janvier
Jeanne Le Parfait, f* Olivier Hermerel, mercier,, 27 a.
• 6 m., bas de l'église.
Etienne Borel, cornette au régiment de Presle, cavalerie,
30 ans.
Anne Le Chevalier de S1 Mâlo La Barre, fille feu Ga-
briel Lechevallier La barre, esc, s* de S* Mâlo et Jac-
queline de Loupvières, 33 ans, milieu de la nef.
Gabriel Lefessier, coutelier, 70 ans, proche la grande
porte, côté du cimetière.
Germain André, esc, sr de S1 André, 80 a., à côté de
l'autel N. D., vers le cimetière.
Robert Bretaigne, 97 ans, aile de l'église, au pied du
pilier vis-à-vis la porte du cimetière.
Robert Le François, pbre, curé de la Folie, k côté de
l'autel N. D., vers la rue.
Suzanne Legalois,v* Thomas Le Parfait, 82 a. 4 m., nef.
Marie Molendain, fille feu Lambert et Catherine de
Tour, 55 ans, nef.
J. B. Hue, fils feu Guillaume, sr de Lignerolles, et Ma-
deleine Conard, bourg, de Bayeux, 16 ans, nef.
Michel Verso n, drapier, 68 ans, nef.
Anne Marie de l'Escalley, fille feu Louis, esc, et feue
Anne de Bully, de Campigny, protestante convertie,
37 ans, à Tentrée de la grande porte, côté de la rue.
Louis Guerren, pbre, curé du lieu, 60 a., chœur, près la
sacristie.
Guillaume Le Comte, 65 ans.
Germaine Levanier, 70 ans, près le 1er pilier.
Jacques Le Parfait , 4; ans , à Tentrée de la porte, du
côté gauche en entrant.
Louis Guerren-, 83 ans, dans l'aile du chœur.
Jacques Lefessier, aile de la nef.
Elisabeth Folliot, f8 Héroult, serg1, milieu de la nef.
Guillemette Boucher, ve Jacques Lefessier, 53 ans.
Marguerite Cupersy, v« Jacques Le Parfait.
Françoise Menard , v« Lambert Lefèvre , 66 ans 6 mois.
Robert Le Parfait, lieut. au Quart-Bouillon, 55 ans, dé-
cédé à S( Sauveur, nef.
j
— 836 —
1704 **7 oct-
1705 10 janvier
11 février
1 6 avril
16 juin
1706 6 mai
36 juillet
7 nov.
• •
1707 35 janvier
1708 31 mars
6oçt.
36 »
1709
12 mars
13 »
14 »
' «
90 déc.
1710
18 juillet
16 déc.
1711
ai février
30 oct.
16 nov.
171a
11 mars
1713
7 oct.
Jacqueline Héroult, fille Jean, serg* , 17 ans, aile.
Anne Lebrçthon, fille Nicolas, 53 ans.
Madeleine Gehanne, 39 ans, aile. - .
Marie Louise Catherine de Bailleul, fille Jean des Valde-
ris de Bailleul, esc, cons, en baill. et vie, et dMe Ma-
rie Françoise Restout de la Place, 6 jours, aile.
Marie Françoise Restout de la Place, f° Jean de Bailleul
des Yalderis, esc. , cons. ass., 33 ans, aile de l'église.
attenant le chœur.
Jean Héroult, huissier en la maison de ville, 64 ans,
proche la porte du cimetière.
Jean de Bailleul, esc, cons. du roy, ass- à Bayeux, décé-
déà S1 Yigor»4oaM en l'église, attenant le chœurd'icelle.
Charlotte du Tertre, fe Baucham (Beauchamp?), esc,
72 ans.
Anne Lepaulmier, v° Germain Lescollant , 73 ans, près
les fonts.
Thomas Lenourrichel, 68 ans.
Jacques Lefrançois, md mercier, 80 ans.
Jean François André, cons. du roy. son proc en baill.
ville et communauté de Bayeux, 60 ans, devant l'autel
de la Vierge.
Charles Le Barbé, ecs., sr de Reviers, 7; ans, dans l'aile,
près la tombe de Mr de S* André.
Jacques Girardin, 50 ans, nef,
Suzanne Corbet, fe François Varin, esc, sr du Moustier,
cons. ass. en baill., milieu de la nef, sous le crucifix.
Charlotte Picot, fe Guillaume Cauvin, 53 ans, nef.
Michel Blondel, esç, sr des Monts, de Rye, 64 ans, nef,
près l'autel de la Vierge.
Marie Desmares, si ans, nef.
Marie Corbet, 49 ans, nef, sous la chaire.
Louis Moussard, md lanternier, 83 ans. nef.
Marie Desmares,. fille Olivier, 8 ans 6 mois, nef.
Madeleine Molandain, v* Robert de Tour, 80 a., nef.
DUe Marie Lucas, v° Me Corbet, 84 ans, nef.
Jeanne Le Haguais, v° François. Toustain , esc. , sr de la
Colombe, 68 ans, dans Tailç.
— 237 -
1713 aS nov. Xharles Salen, 58 ans, nef.
17 14 14 » Marguerite Levéel, ve Joachim Menard, 76 ans, aile.
1715 ai mars . Antoine Petitot, 90 ans, nef, près le pilier.
a avril Michelle Le Diacre, ve Guillaume Lecomte, 86 ans, près
' le pilier du côté de la porte du cimetière,
24 mai Madeleine Hébert, fille François Hébert, s* de Marigny,
employé dans les aydôs , e. t dlle Françoise Poictevja,
4 ans, nef, près le pilier.
1716 10 janvier. François Varin, esc., sr du Val, cons.v ass. en baill., nef,
près la chaire.
Thomas Poictevin, md potier (Tétain, 65 ans, nef.
Marie Anne Le Parfait, fe de Séran4 esc, 26 ans, bas de
la nef.
Isaac Pierre de Prépetit, esc., 60 ans.
N. d, Françoise Letaillani, ve M6 Le Barbé, s* de Mé-
tiers, 65 ans.
Renée Eudes, v« Charles Saleû, décédée à S1 Sauveur, nef.
Pierre Exupère Tuloup, 97 ans, av* , décédé à S1 Sau-
veur, nef.
Jeanne Hue, 70 ans, nef.
Catherine Barbé, .37 ans.
Guionné Barbé, 78 ans*
Michel David, 38 ans, proche là porte du cimetière.
Hervé Michel, 40 ans, nef.
Pierre Le Brun, md drapier, 70 a., nef, près le pilier.
Germaine de Cingal, f* Michel Le Barbé, esc, sr d'Aul-
fcé, aile, proche l'autel de la Vierge.
Aubert Hue, sr de Lignerolles, md épicier, 35 ans, nef.
Marie Corbet, v« du sc Desmares, oflF. chez le roy, 65 a.
Marie Jeanne Raoul, f* Lediacre, 23 ans, devant l'autel
S* Pierre.
1 15 sept. . . . Pierre Suhard, chèv.f sgp de S* Sulpice, 87 ans t proche
la sacristie.
. 17^7 10 avril . Thotbâs Le Romain, huissier audienc. en élech, 6a a.
.33 mai . Madeleine Desmares, 38 ans.
a déc. Michel Maitrel, 56 ans.
,*7$8 *3 jwyiôf Françoi$e Lesueur, f« Louis Delamare, esc., 13 *„ nef.
30 avril Pierre Gauguin» m* épicier, 80 ans, près les fonts.
a avril
1717
19 avril
34 déc.
1719
19 avril
1730
a avril
ai mai
•
4 juillet
38 sept.
173*
ier févri
9 avril
39 août
1733 23 juillet
3 août
1734
a; avril
1735
a août
1736
a.9 • » •
- 238 —
1730 23 janvier Marie Lerouge, ▼* Gaugain, 6c ans, nef.
août Jeanne Le Conte, v* Le Romain, 74 a., bas de la nef.
11 nov. Catherine Conard, v« Pierre Le Brun, md drapier, 70 a«,
nef.
173a 6 oc t. Angélique Trolong, fe des Linières Legras, cons. ass.,
nef.
1734 6 juillet Gabriel Michel, a* an», nef.
1736 16 sept. Charlotte Bourdon, f» du s* de Bucéels, av\ 93 ans.
11 déc. Michel Le Barbé, esc., s* d'Aulney, 68 a., près l'autel de
la Vierge.
1737 9 janvier Pierre le Marois, curé du lieu, décédé à S* Sauveur,
chœur, en qualité de doyen.
26 août Madeleine Bonnemie Desperreaux, fe Guillaume Costé,
receveur du grenier à sel, 54 ans.
1738 15 mai • N. du* Anne Elisabeth Le Pelley, 45 ans. ,
1739 8 avril Jacques Louis Leroy, esc., sg* de la Ferrière, 40 a., près
l'autel de la Vierge.
27 mai Raphaël Desmares, 78 a., vers le milieu de la nef, dans
le passage allant au chœur.
1740 a février Claude Guilbert, f* Litare, médecin, 80 a., près les fonts.
1741 a8 mars Pierre Legras, cons., près la chap. de la Vierge.
9 mai Anonyme, fille Mess. Charles Tanneguy du Chastel,
chev.. sgr de Castillon et Jeanne Françoise Madeleine
Miffaut, 8 ans 6 mois.
1743 a avril Blanche Gohier, v* Michel Maitrel , menuisier formier,
75 ans, côté du cimetière.
17 avril Jacqueline Bauquet , v* du Chastel , esc. , de S1 Lubin,
locataire à S1 Martin, 80 ans, nef.
38 sept. Olivier Desmares, orfèvre, fils Michel, milieu de la nef.
35 nov. Jacques Béatrix, huissier, fils Thomas, nef, côté de
la rue.
1744 14 janvier Suzanne Leloup, fille Gilles et f° René Lefessier Lislet,
mercière, 60 ans.
174; a » Marie Hélène Charlotte d' Ardais , f* du sr de Manvieu,
esc, exempt de la maréchaussée , 30 ans, près l'autel
S* Pierre.
1 7 juillet Pierre Desmares, argentier, fils Olivier, décédé à S1 Malo,
30 ans, vers le milieu de la nef.
1745 31 juillet Marie Poitevin, f* Thomas Jehanne, poulaillier, 70 a.
13 août Madeleine Bourdon , fille Jacques , bourg, de Bayeux,
70 ans, proche la sacristie.
1746 a mars Pierre Michel, commissaire de police, 55 ans. .
1 747 * 5 Ju*n Julitte Le Vaillant de Vaucelles de Beuvrigny, 84 ans,
au dessous du pilier de la nef.
99 août Anne Seigle , f» Michel David d. Cavée, 38 a. , près les
fonts.
1749 19 mars Marguerite Gou ville de Tourville, du Mesnil-Patry, 35 a.
1750 38 juin Françoise Fouet, v* Michel David, boulanger, décédée
à S1 Jean, 7a ans.
4 oct. Marie Le François, v* Michel Lécolant, mde drapière,
87 ans.
1751 7 juin Jeanne Hue de Lignerolles, v* Hervé Michel, sr Dubis-
son, droguiste, décédée à S1 Sauveur, 70 ans.
1753 17 février René Gilles Delaroche, fils Gilles, marchand, a; ans.
1754 19 avril Marie- Anne Le Pelley, de Baugy, 80 ans.
8 nov. Jeanne Françoise Desmares, 50 ans, près le pilier d'en
bas.
1756 33 juillet Germain Bubot, dit S1 Germain, anc. serg* au rég* de
Beauvais, 87 ans.
10 oct. Guillaume Litare, docteur en médecine, 90 ans.
17^7 7 février Madelaine Françoise Dubois, fe Pierre Valerend, 70 a.
29 juin Michelle Aumont, Ve Michel, commis, de police, md#
droguiste, 70 ans.
1758 17 juin Claude Gosselin, fe Gilles de Cingal, esc., près l'autel
de la Vierge.
2 sept. Jeanne Françoise Varin, v* Mess. Thomas Alin, esc., sr
de la Bertinière, 80 ans.
176a 9 oct. Marguerite Descheveaux, v0 Thomas Couespel, 83 ans,
vers le bas de la nouvelle église dont partie bénie,
avec permission.
1763 4 juin Catherine Cicirre, ve Gabriel Bisson, 91 ans.
1764*10 juin Marie Madeleine Eudes, ve Olivier Desmares, orfèvre,
8; ans.
176) aa janvier Michel Folliot, étamier, 86 ans.
13 février René Lefessier, surnommé Lislet, greff. des insinua-
» tions, 80 ans.
- 240 —
1766
ai janvier
a mars
»
18 déc.
1768
16 mars
ai »
34 avril
1* juillet
19 sept.
34 déc.
1770
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•
5 avril
4 nov.
1771
9 mai
33 juin
1771
ao nov.
1772
5 mars
a8 »
39 déc.
1773
4 sept.
^774
3 mars
14 avril
8 juillet
10 août
' Catherine Du val, v« Pierre Sa lien, tanneur, décédée à
S* Vigor le Petit, 65 ans. -
René Seigle, mtre chapelier, 7a ans.
Charles Buhot, av* en baill., cons. contrôl. au grenier à
sel, admin. des pauvres de l'hôpital, 50 ans.
Louise Le Brun, ve Le Vigoureux , sr de la Houblon-
nière, 50 ans.
Pierre Jehanne, poulaillier, 70 ans.
Gilles de Cingal, esc, s* des Monts, 69 ans.
]. B. Duval, proc en baill.
Françoise Poitevin, f» Augustine Raoult de la Chesnaye,
droguiste, 74 ans.
Augustin Raould de la Chaisnée, md droguiste, 80 ans.
Pierre Laurent Le Boucher, fils Laurent Pierre , apoth.,
16 ans.
Robert Chédeville, 77 ans.
Monique Lefort, ve Michel Folliot , potier d'étain , 75 a.
Gabriel Halle, md gross. mercier, bourg, de Bayeux, 86 a.
Gabrielle Jouas, ve Gabriel Halle, 70 ans.
Jacques Germain de Monfiquet, esc, 75 ans.
Claude Jacqueline Ousouf, v° Pierre Tillard , bourg, de
Bayeux, 7) ans.
Joseph Seigle, md chapelier, bourg, de Bayeux. #
Pierre Maistrel, md drapier et bourg, de Bayeux, 7a a.
Marie Charlotte de Collibœuf, fe Gilles Michel Le Bar-
bey, esc, sr d'Aulnay, 48 ans.
Nicolas Toustain, sr de la Couture, 70 ans.
Jeanne Jacqueline Halley, fe Alexandre Robert Le Paul-
mier, recev. de Mgr l'Evêque, 48 a., au pied de l'autel
de la Vierge.
Nicolas Nicolle, md mercier, bourg, de S* Martin, 58 a.
Marguerite Toustain, f« Pépin, bourg, de Bayeux, 63 a.
Mess. Nicolas Néel, esc, sgr de la Haye Picquenot, du
Hommet et de Néville, anc écuyer de main de feu
Mme la Dauphine, décédé dans l'auberge où pend pour
enseigne l'image S1 Martin, 55 a., sous le crucifix.
Antoine Joseph Vimard de Villermont, de Lons le Saul-
nier, en Franche-Comté, 4; ans.
1774 25 a°ùt
2 OCt.
35 »
*775
31 janvier
a 5 février
16 mai
4 juin
ai juillet
1776
Ier mars
aa nov.
im
14 mai
17 oct.
1779
39 sept.
- â4i -
Madeleine Ravenelle, ve Robert Chédeville, bourg, de
Bayeux, 83 ans.
Thomas François Lefévre, cavalier de la maréchaussée,
65 ans.
Michel Vauquelin, clerc custos, 35 ans.
Françoise Desperelle Leloup, 75 ans.
Marguerite Eudelin, v° Pierre Jehanne, md poulaillier,
8^ ans.
Thomas François Avice, d'Arromanches, 33 ans.
Marie Anne Desmares, 75 ans.
Michel de Montfiquet, chev. de S* Louis, mestre de
camp de cavalerie et ci-devant commandant dans le
vieux château du vieux palais de Rouen, 70 ans.
Robert Pilet, md mégissier, 74 ans.
Marie Jeanne Maindouce, P Robert Le Parfait, nef.
Anne Varin, ve Gabriel Duval, 86 ans.
Marie Angélique Legras, fe Me Alexis André Pain, sr de
la Couture, bourg, de Bayeux, 68 ans, nef.
Jean Taille pied, domestique de l'abbé de Beaumont , 34
ans (maladie épid.), de S1 Sauveur.
XIII
N. D. DE LA POTHERIE
L'église était sur les glacis des fossés du Château, au midi et dans le
faubourg de S1 Loup. La tour fut, en 176a, transférée du milieu de l'église
au bas de la nef.
Le territoire de cette paroisse comprenait la rue de ce nom, quelques
maisons bâties vers 1770, près la Porte Arborée, et la campagne jusqu'à
Nihault, hameau dont moitié en dépendait.
1595 39 déc. Marie fe Jean Le Parfait, l'aîné, nef.
Michel Champeaux, devant l'autel S1 Marcoul.
N. . . fe Jacques Champeaux, de S1 Loup.
Catherine Havard, de S1 André.
Perrette.
Henry Anfrye.
Raphaël Dodin.
16
1 597 7 aVfil
1622 iep mai
1624 15 oct.
1634 îa déc.
1636 31 oct.
1637 a sePtB
- 242 -
1638 )o juin
1641 10 janvier
11 avril
164a 14 janvier
16 oct.
1644 31 juillet
1649 3 oct.
1651 a sept.
165a 33 février
1653 7 juillet
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99 sept.
165.5 aa janvier
1656 10 juillet
1657 16 juillet
1659 a7 ma*
6 sept. .
1661 9 février
28 oct.
1663 6 mars
14 mai
1663 29 mars
8 août
1664 35 déc.
1666 30 mars
1669 13 juin
1670 9 février
1674 15 février
1678 15 février
9 sept.
1681 ?
13 juin
168a 30 août
4 oct.
ai nov.
1684 ai juin
Me Théodore Dodin.
Sébastienne Fallé, ve Mr de Renchy.
M° Jacques Chefdeville, pbre.
Mme de Douville.
Raoulline Le Fillastre.
Me Charles Bougourd, pbr«, che de Gueron.
M° Michel Houllette, pb".
Pierre Herbarey.
Gabriel Herbarey, fils Pierre.
Guiile Le Mareschal.
Guillaume Le Mareschal, de S1 Loup.
Susanne Moiard (Moillard), de S1 Loup.
Barbe Le Hot.
Raould Senot.
Jeanne Jouenne, fe Me Régné de Condé, av1.
Magdeleine, fille Jean Anfrye, fe Pierre Néel.
Jacqueline Lengloys, ve Raphaël Dodin.
Me Robert Anfrye, pbre,chap. de S* Nicolas des Courtils.
Anne Le Vanier, fe Jacques Anfrye.
Catherine Beatrix, fe Jean Tuasne.
Régnée du Douet, ve Estienne Leclerc.
D"e Marin Blanchard.
Anne fille Julien Anfrye.
Me Laurens Anfrye, bourg, de Bayeux, 67 a., de S1 André.
Anne Lebourg, ve Pierre Le Mareschal.
Gervais Gaultier, 55 a., devant le crucifix, de S* Loup.
Me Philippe Harbarel, chap. de S1 Nicolas des Courtils,
décédé à S1 Ouen des Fossés.
DIIe Marguerite Cingal, v6 du s* de la Potherie,- devant
la chap. S^Marcoul.
Jean Anfrie.
Jeanne Le Munier, ve Robert Jabard.
Marie Anfrie, fe Me Godfroy, av* du Roy.
Mr du Quesnay Brassard, esc, près les fonts.
Jeanne, fille Richard Noël.
Jacqueline Haribel, v° Jean Anfrie.
Julien Anfrie, sous la chaire.
Dlle Magdeleine Béatrix.
— 243 -
1685 ier février
»
1687 9 avril
1688 7 mai
1690 aa août
13 mai
31 mai
31 juillet
7 nov.
10 déc.
1691 ier août
1693 16 mars
16 juillet
1693 17 février
25 »
1697 20 oct.
1700 8 janvier
1701 13 déc.
170a 11 mai
1705 14 janvier
ia février
1706 15 nov.
171 1 3 mars
1713 29 avril
1714 14 nov.
1716 34 déc.
1717 ai juillet
1718 18 mai
Marie Trouvé, ve Herbarel.
Enfant ondoyé de Me Jacques Anfrie.
Denis Le Paulmier.
Rauline Vauquelin, ve Juliien Anfrie.
Louis Hébert, 7a ans, de S1 Loup.
Dlle de S1 Manvieu, près les fonts.
Louise de Cussy.
Catherine, fille Jacques du Bosq.
Michelle Hervieu, au bas de l'église.
Me Jacques Millet, pbre obitier, près l'autel S* Marcoul.
Françoise Le Clerc.
DlIe Catherine Bunel,v© du s* delaMotte Derel (d'Airel).
Marguerite Havard,vê Jacques Lhonoré,8o a., de S1 Loup.
Thomas, fils Jean Michel, proc. au siège, 10 à 11 ans.
a jumeaux mâles de Me Martin Le Clerc, huissier, bap-
tisés par la sage-femme.
Une fille de Pierre Cauvin, proc. en él., époux Esther
Gérault.
J. B. Hersan, pbr«, curé du lieu, par Me Charles Osmont,
pbre, ch. de Cussy, préfet de la confrérie des prêtres
de la ville et assisté d'iceux, dans le chœur.
Louis Anfrie, fils Julien et Raouline Rouxelin, 64 ans.
Marguerite Molandain, fille M* Michel et Elisabeth De-
croc, 4 ans, près la porte de la nef, vers le cimetière.
N. pers. Charles Le Forestier, esc, s* des Marais, 80 a.
Marguerite Piavant, f8 Pierre de Condé.
Jacques Anfrie, offic. au grenier à sel, 80 ans.
M* Charles Hervé Bihoreau, pbre, chap. de S* Antonin
à la Cathédrale et curé de S1 Sauveur, chœur, 40 ans.
Jeanne Le Gué, 38 ans, près les fonts.
Jacqueline Léger, f* Philippe Gille, 38 a., au basde l'église.
Jacques Gohier, curé du lieu, inhumé dans le chœur,
près de Me J. B. Hersan [du Ronceray], un de ses
prédécesseurs, par Me Le Marois, pbre, curé de S1
Martin, doyen de la chrétienté, présence de MM. les
préfets et prêtres de la confrérie.
Jean Madeline, nef, 68 ans.
Jeanne Ousouf, ve Louis Anfrye, 70 ans.
- S44 —
1719
18 août
1731
6 sept.
17*3
30 déc.
17*4
8 avril
17*5
7 oct.
11 nov.
1728
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17*9
11 janvier
1733
6 mars
4 mai
1737
7 avril
6 sept.
1740
7 janvier
1741
33 mars
3 nov.
1742
5 oct.
1743
11 février
39 mai
35 juin
35 août
1744 11 avril
23 sept.
Marguerite Lecourtois, fille feu Baltazard Lecourtois,
proc, 45 ans.
Philippes, sr de Delleville, mort à S1 Vigor, 70 ans.
Michel Le Nepveu, pbre, curé de S1 Patrice, inhume dans
l'église Anne Raoullin, ve Thomas Rohée, mère du
curé, 79 ans.
Michel de Rotz, esc, sr de Montorre, 46 ans.
Jacques Ridel, sr de la Maresquerie, cons. ass. en bail-
liage, 31 ans.
Madeleine Le Bourgeois, ve en dernières noces de Tho-
mas Vitard, anc. ass. au siège de Bayeux, env. 100 a.
Jeanne Duquesny, ve Jacques Anfrye, 85 ans.
Me Robert Le Bret, pbre, de la Lande-Patry, précepteur
des enfants de Mr de la Poterie Anfrye, s6 ans.
Mathurin Lenouvel, 70 ans.
Jullien Anfrye, 57 ans, inhumé par Me Jacques Thoues-
ny, pbre, curé de S* Loup.
Me Antoine Dajon, clerc, inhumé par Me Hébert , pbre,
grand préfet de la confrérie S* Révèrent.
Charlotte Anfrye, ve Mathurin Lenouvel, 60 ans.
Jean François Hébert, sr de Marigny, 75 ans.
Marie Le Bouteiller, fe Jacques Heuvey, 60 ans, nef.
Michel Molandain, fils feu Michel et Elisabeth Decroc,
48 ans, nef, près les fonts baptismaux.
Olivier de Condé, 55 ans, nef.
Guillaume de Rotz, esc, sgr de la Madeleine et de S1
Lambert, 68 ans.
Nicolas Philippe, sr de Ruel , cap. de la bourç. , 46 ans.
Eustache Rohée , curé du lieu, 63 ans , chœur, par le
curé de S* Sauveur, Regnauld de Préville, présents P.
de la Planche, curé de S1 Jean et autres.
Françoise Catherine Pitard , ve Guillaume Le Moine,
puis Olivier de Condé, inhumée par Julien Vaubail-
lon, pbre, desservant le déport de la Poterie.
Françoise Catherine du Bosq, ve Jacques Benard , 64 a.
Robert du Bosq, curé du lieu, 73 ou 7^ ans, chœur, par
Regnauld de Préville, curé de S* Sauveur et doyen de
la chrétienté.
— 245 —
1746 30 août
1751 20 nov.
1756 3 février
2 avril
1757 5 mai
1758 8 janvier
1759 12 nov.
1761 25 janvier
26 mars
1762 14 février
1763 29 avril
1765 20 mai
1766 8 mars
20 déc.
1768 5 avril
1770 31 janvier
1773 10 mai
*774
1775 25 janvier
1777 14 mars
1779 12 mars
Marguerite de la Vielle , fe Me Sébastien Lavalley, doct.
en méd.
Marie Madeleine Anfrie, fe Louis Anfrie, 79 ans.
Marie Anne Perrette Hainfray, fe Charles Anfrie, esc,
60 ans, nef.
Messire Charles Anfrie, esc, sp de la Poterie, 81 a., nef.
Me Sébastien Lavalley, doct. en méd., cons. proc. du
roy en la maitrise des eaux et forêts, 67 ans.
Anne Magdeleine Cosne, fe Jean François Anfrie , 60 a,
Michel Jacqueline, 76 ans, nef.
Guillaume Costé, anc, recev. des gabelles, 8s ans.
Louis Anfrie, 82 ans, nef.
Louis Lithare, 60 ans, nef.
Michel Condé, très, en charge de la paroisse, 48 a., nef.
Jeanne Françoise Morel de Servigny, f° Messire J. B. Ro-
ger, esc, sr de TEspiney, chev. de S* Louis, 37 a., nef.
Jeanne Jourdan, 64 ans, nef.
Barbe Jourdan, 69 ans, nef.
Jeanne Le Vastois, f8 Marin Tassine, 70 ans, nef.
J. B. Roger, esc, sr de TEspinay, anc. garde du roy,
chev. de S* Louis, 73 ans, nef.
Marie Guilbert, ve Louis Michel, 82 ans, nef.
Marie Monique Michel Le Vallois, fille Gabriel , cons-
au Conseil supérieur de Bayeux, et Anne Françoise
Mariette, 9 ans, nef.
Françoise Condé, v6 Landry, d'Etreham, 88 ans, nef.
N. d. Marie Françoise de Gou ville, du Mesny-Patry,
ve Costel, 5*2 ans, nef.
Louis Thomas Le Barbier, curé du lieu, 70 ans, inhumé
. dans le chœur par François Vimard, doyen de la chré-
tienté, présents Collot, supérieur du Séminaire, On-
froy, curé de S* Sauveur, Poitevin , de la Madeleine,
Douesnel, de S» Loup, Nicole , de S1 Martin, Maresq,
S* André, et N. Thielloque, pbr«.
Me Pierre Labbé, mtre d'école et de pension, «^ ans (très
douteux, plutôt au cimetière).
***
- 246 -
2 août
XIV
S* OUEN DU CHATEAU
S' Ôuen du Château fut originairement la chapelle bâtie par Richard Ier,
duc de Normandie, vers 950 ou 960. Il devint paroisse à la fin du xiv*
siècle. Notre registre lui maintient son titre de « capellette » ou « chape-
lette ». Son territoire ne consistait que dans quelques maisons éparses çà
et là dans les faubourgs de S( Patrice et de S* Loup.
1624 11 août M8 Robert Quétil, de S* Loup.
1630 ia janvier Anne Pesquerel, 18 a., par « le curé de N. D. de la Cha-
pelette des Fossez », de S* André.
1633 10 janvier Mess. Germain de Lescalley, sr de Danval,Tour et Vau-
ceulles, maître d'hôtel ordinaire de S. M., chev. de la
Jarretière en Angleterre, 70 ans, de S* André.
Michel Herman, 40 ans, « église de la Chapelette », de
S* André.
Anne de Brésy, par Guillaume Dorée, curé de cette
paroisse, de S* André.
N. h. Me Jacques Potier, sr de Pierrepont, 56 ans, de
S* André.
MQ Marin Couespel, sp de la Couespelière, greff., 68 a.,
de S* André.
Me Robert Néel, av1, sr de la Caillerie, 67 a., de S1 André.
Diïe Catherine Juyot, d'Angiers, 63 ans, à la Chapelette,
de S* André.
François Bunel, 3 ans, à la Chapelette, de S* André.
Florence Bailleul, fe Richard Adeline, de S* André.
Charles Dutremble, s' de la Perruque, av1, 79 ans, de
S* André.
Marguerite Ravenel, fe Pierre Lescollant, bourg, de S1
André.
Simone Soufland, 40 ans, de S1 André.
Jean Dorée, 60 a., par M* René Le Forestier, de S1 Sauveur.
Philippe Vimart, 70 ans.
François Mutel, 28 ans, domestique du Gouverneur. •
Thérèse Adélaïde Françoise de Couvert, fille messire
Raoul, gouverneur et Ester Chardon, 1 an 1/2, chœur.
1705 11 janvier Marie Perrée, ve Jean de Launay, bourg., 70 ans.
1639 25 juin
1641 9 février
1644 4 mai
11 août
1645 14 nov.
1648 13 juin
1650 2 juin
1652 22 nov.
1654 9 août
1667 2 avril
1669 21 avril
1675 4 mars
169 1 4 avril
1702 18 juillet
- 247 -
1707 3 juin
17 16 i«f février
1719 15 avril
1790 ai mars
98 mai
173a 26 janvier
1733 37 avril
1738 a février
1730 7 déc.
1739 18 juin
1749 37 déc.
1753 3 juin
1753 18 août
1754 37 avril
1758 9 nov.
Elisjbet Taillepied, v* Jean Pluquet, le jeune, bourg, de
Bayeux.
Jacques Lecolant, ancien domestique de Mme de Cou-
lons, proche les fonts.
Marguerite du Fort, 66 ans.
c Aujourd'hui si mars 1730, inhumation dans l'église
du corps du fils de M. de Baussy et du fils de M. de
Beaupré, qui furent tués hier par un éclat de canon
qu'on tira à l'arrivée de S. A. Mgr de Lorraine, pré-
sence des chapelains de S1 Patrice ».
Thomas Colleville, 57 ans.
Etienne de la Lande, cocher de Mme de Coulons, au pied
de la chaire, 40 ans.
Mess. Robert Artur d'Auderville, 73 ans, par Levaillant,
théologal.
Jacques Le Fort, 88 ans, officier chez le roi Louis XIV,
près les fonts, auprès de son épouse.
MichelHue, jardinier dugouverneur, 40 a.,prèslesfonts.
Françoise Touesny, 73 ans, nef.
Marie Magdeleine Costentin, fe Jean Boivin, bourg, de
Bayeux, 75 ans.
Jean Boivin, bourg, de Bayeux, 85 ans, nef.
Mess. François Charles Alexandre de Couvert, fils Pierre
Alexandre, gouverneur, écuyer de la Reine et n. d.
Charlotte Lequeus de Varville, 3 ans 1/3, chœur.
N. d. Charlotte Lequeus de Varville, fe Pierre Alexandre
Couvert, 36 à 37 ans.
Marie Madeleine Damigny, de S( Patrice.
XV
S» OUEN DES FAUBOURGS
Cette église n'était, non plus, à l'origine qu'une chapelle. Elle existait
dès 1165. Elle était sur l'emplacement du bureau d'actroi actuel.
1661 4 février Jacques Champion, pbM, curé du lieu, devant le grand
autel.
38 déc. Jeanne Gohier, fillç Michel, 1 an, nef,
- 848 -
i66a
6 juin
1663
13 juillet
1666
3 oct.
1670
38 »
1673
7 »
1678 3 mai
1693 13 juin
1693
20
sept.
1694
26
janvier
1699
12
juin
1700
l8
nov.
1701
6 février
1702
Ier août
1706
3 sept.
1707 30 déc.
1710
12 juillet
1715
34 »
im
2 »
'737
10 février
x739
5 juillet
1746 9 avril
Michel Gohier, 2 ans, nef.
Germaine Gohier, fille Michel, 4 a. 6 m., nef.
Guillaume Gohier, fils Michel, nef, par Me Jacques Le-
fort, curé de S1 Laurent.
Raphaël Le Royer, près l'autel S* Barthélémy.
Me Jean François Le Royer, bourg, de Bayeux et officier
de S. M., près l'autel N. D. et auprès de son père.
Dlle Renée Destrevaux, 36 a., ve Jean François Le Royer.
de S1 Symphorien, comme elle l'avait souhaité par sa
fondation faite en faveur du curé et des pbres de S'Ouen.
Françoise Delessart, 90 ans, f° Guillaume Personnier,
bourg., de S* Sauveur.
Jacques Potier, esc, sr d'Arromanches, 77 ans.
Vincent Lebourg, 93 ans.
Anne de Guierro, 7 ans.
Michel Le Personnier, pbre, curé du lieu, 55 a., par n. et
d. pers. Nicolas Larchant, pbre, ch. de Grisy et prin-
cipal du Collège, présents Mes Raphaël Pluquet, Jac-
ques et Joseph Féron, pbres, et tous les membres de
la confrérie des pbres de Bayeux.
Elisabeth Bertrand, 40 ans, près les fonts.
Gilles Rouland, 62 ans.
Pierre Estienne, 43 ans.
Françoise David, ve Gabriel Lefessier, bourg, de Bayeux,
de S1 Floxel, 74 ans.
Jean Louis Lefessier, curé du lieu, 46 ans.
Une fille de Pierre Etienne et Jeanne Roquette, 1 an 6 m.
Me Jean Lefrançois, pbre et obitier du lieu, par M€ Gilles
Adam, préfet de la confrérie des pbres de la ville.
Une fille de Joseph Sallen et de Jeanne Lefebvre, 8 a.
Me Ambroise Philippe, pbre, curé du lieu et chap. en
l'église Cathédrale, par Regnauld de Préville, pbro,
curé de S* Sauveur, doyen de la chrétienté, présents
Gabriel Hébert, curé de S1 Patrice, et Robert Féron,
pbre, obitier de la même paroisse.
Jacques Regnauld, pbpe, curé du lieu, 45 a., décédé à
S' Laurent, par le curé de S1 Sauveur, doyen de la
chrétienté.
1761 a8 nov.
— 249 —
«
René François Le Maigre, sr de Vallary, hbc. officier à
Aubusson-cavalerie. • '
XVI
S* PATRICE
1600 11 août
S* Patrice, dont la nef fut exhaussée de 3 pieds en 1745 et le chœur,
relevé en entier en 1747, n'avait pas de bas-côtés, mais seulement deux
chapelles formant croisée : Tune au nord, du vocable de S*6 Geneviève ;
l'autre au sud, où était érigée la Confrérie de l'Immaculée Conception.
1599 x4 seP*« Me Pierre de Sallen, pb*e, curé de S1 Georges, chap. des
Innocents à la Cathédrale, lequel donna sa cure à M*
Roulland Le Febvre, pbr«, de la parr. de Barbeville.
Me Regnauld Blanchet, curé de Surrain (première inhu-
mation faite dans l'église par moi Martin Gouesmel,
vicaire).
Me Robert de Montigny, pbr6, chap. de S*e Honorine à
la Cathédrale et obitier de S* Patrice.
Pierre Le Grulley, pbre, g* vicaire à la Cathédrale.
Jaquette, ve Jaspar Dolley, chir.
Jehan Scelles, pbre.
Nef. Guille Merville.
Nef. Catherine Merville, fille Guille.
N. h. Germain Bunel, ch.de Cully, chap. S'* Geneviève.
Marguerite Sanson, ve Pierre Hébert, de S1 Laurent.
Me Jacques Hébert, p1*6, décédé de la contagion, au
portail de l'église sous la première pierre de l'église.
Anselme Osmont, s* de la Fontaine, av\ derrière les
fonts.
Me David de la Hâve, chir.
M° Durand Sanson, contr. esleu.
Marguerite Le Fournier, fe Simon Collibert.
M« Jehan du Vigney, pb™, obitier du lieu, chap. S**
Geneviève.
Jenne Vasel, f* M* Charles Sanson, s' des Carrières.
M° Jean Le Grand, av1.
1607 ai oct.
la nov.
a oct.
1614 14 juillet
1616 ai sept.
1617
1637 15 juin
6 juillet
8 oct.
i6a8
37 mai
1639 27 février
1630 25 oct.
14 nov.
»
163 1
14 déc.
4 janvier
1er février Lambert Campain, fils feu Simon, vivant esleu à Bayeux.
— 250 —
1633
3 janvier
33 mars
1633
16 avril
4 oct.
1634
11 sept.
1635
30 mai
1636
34 oct.
1637
8 janvier
3 avril
3 août
10 >
1639
34 juillet
1640
39 mars
17 avril
1641
8 »
1646
3 juin
1647
34 sept.
1648
39 février
14 mars
17 nov.
1649
37 janvier
17 mars
1630
8 avril
1651
14 nov.
1653
30 mai
19 août
17 sept.
30 »
1653
36 avril
1654
16 »
1655
10 »
1656
5 janvier
Germaine de Sa lien, devant l'autel N. D.
Me Jean Agnest.
Gabriel, fils feu M6 Daniel de La Haye.
Me Pierre Hélie, esc, sr des Castelets.
Françoise Mulot, fille Julien, fe Nicolas Le Roy, 4 ou 5
pieds au-dessus des fonts (mère de M0 Pierre Le Roy,
vicaire du lieu, faisant fonctions de curé).
Jean Hairon.
Jacques Le Véel.
Michel Sanson, esc, sr de Mosles, gentilhomme ordi-
naire du Roi.
Jeanne Fromond, ve Me Centsoulz.
M© Guille Dolley.
Dlle Rauline Fromont, v° Durand Sanson, contr. esleu.
Hon. h. Nicolas Le Roy, 78 ans, au-dessus des fonts
(père du vicaire).
Me Germain Bunel, esc, sr des Isles, cons. du Roy et
lient, cri m., de S( Sauveur, près le tombeau de son
père.
Anne Binet, ve M6 Charles Millet, esc, sr de Bois-grenier.
Me Jacques Le Fillastre, pbre, sr des Isles.
Simon Collibert, 75 ans.
Marguerite de Douvre, fe Richard de Lastelle.
M0 Martin Gouesmel, pbre obitier.
Dlle Catherine Fromont.
Marie Lemarois, f° M6 Jacques Campain.
Gaspar Sanson, pbre.
M° Jacques Dolley, chir., 83 ans, de S1 André.
Catherine Hélye, vQ Olivier de Cabazac, esc.
Guillaume Campain.
Daniel Roger.
Anne Le Terrier, de Barbeville.
David Philippes.
Marie du Hamel, de Grainville.
Anne Foliot, fe Me Jacques Campain
Me Augustin Dosley, pbre.
Sébastien Hébert.
Jacques Le YéeL
— 251 —
1657 *o avril
39 août
1658 8 avril
1659 14 août
27 »
1663 4 »
1665 13 juin
1666 18 mars
1667 16 mars
21 juillet
8 déc.
1668 10 juillet
1669 5 juin
1er sept.
6 »
14 nov.
1670 2 janvier
28 mars
8 mai
6 déc.
10 »
12 »
167 1 23 février
13 déc.
1672 20 mars
10 avril
9 mai
1673 9 février
1 3 avril
14 »
14 oct. .
24 »
25 nov.
1674 24 janvier
18 février
Anne Le Maigre, fe Anne Le Terrier.
Françoise Haslé, v* Jacques Laloe.
Jean Doitil,
Me Michel Daniel, pbre obitier.
Charles Poitevin.
Suzanne fille François Doley, 4 ans, de S1 Symphorien.
Jacques Poincheval, 5 ans 2 mois.
Michel de Tour, 39 ans.
Jean Poincheval, 4 ans.
Guille Jourdan, 40 ans, près les fonts.
Martine Retout, fe Pierre Poitevin, 78 ans.
Robert Marcel, 70 ans.
Jean Jean, 60 ans.
Charles Sanson, 80 ans.
Jacques Philippe, fils Me Ambroise, contr. au grenier à
sel, 6 mois.
Jeanne Leforestier, fe Pierre Poitevin, le jeune, 45 a.
Robert Poincheval, fils Gabriel et Rauline Jean , s ans.
Anne Roger, 35 ans.
Marguerite Durozier, 16 ans.
Marie Le Gras, 60 ans.
Michel Sanson, 12 ans.
Catherine Ouenne, 70 ans.
Catherine de la Londe, 50 ans.
Philippe Lorier, 60 ans, près les fonts.
Michelle du Fresne , fille Me Thomas et Gabrielle Le-
moine.
Me Pierre LeRoy, pbre, vie. du lieu.
Jacques Néel, esc, sp de la Caillerie, 72 ans.
Nicolas Baslé, 84 ans.
Françoise Le Lorier, v° Pierre Philippe, 70 ans, de
S* Malo.
Christophe Baslé.
Marie Le Petit, fille Jean, 6 ans.
Jean Guillemette, 25 ans.
Marie Néel, fille Robert et Marie Cornet, 6 semaines.
Philippe Richer, 66 ans, par le ch. de Bretteville.
Marie Ouenne, ve Jacques Levéel, 75 ans.
— 252 —
1674 ao février
aa »
5 juillet
37 »
30 oct.
ao nov.
1675
5 avril
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19 août
19 sept.
16 oct
30 »
ai nov.
1er déc.
1676
a 5 janvier
ia mars
5 mai
10 déc.
1677
6 mars
7 »
aa »
30 sept.
15 oct.
1678 ia janvier
Ier juillet
François Le Petit, fils Jean, sr de la Pommeraye et Fran-
çoise de Percaval, ; ans.
Marie Crestel, ve Guillaume Conseil.
Catherine, fille François Jean, 3 ans.
Françoise Vaultier, fille Michel, 18 ans, par le ch.
d'Albret.
Olivier Anfrie, 73 ans, par Jean Michel Bagnols, ch.
d'Esquay.
Me Michel Maufras, pbre, custos, par Me Pierre L honoré,
pbre, ch. de Cartigny, 33 ans.
Thomas Lebourgeois.
Jacqueline Théroulde, fe du sr des Essarts, 60 ans.
Michel Vautier, huissier, 58 ans.
Guyonne Le Débonnaire, ve Philippe Lorier, par le ch.
d'Albray.
François Dosley, 45 ans.
Robert Gosset , proc. com. à Bayeux , 38 ans , par M*
Jean Lamy, pbre, dr en théologie, de la Madelaine.
Me Jacques Goubot, pbre, 31 a., par lech. de S* Laurent.
N. h. Michel de l'Escalley, esc, sr du Val , 63 ans , par
le ch. de Gavrus.
Nicolas Le Terrier, 75 ans.
Jacqueline Martin, ve Michel Censols.
Guillaume James, 74 ans.
François Taillepied, 45 ans.
Marie Le Vautier, fe Jacques L'Escalley, esc, sr de Tor-
teval, par Tarchid. d'Hyesmes.
Me Henry de Boix Grenier, pbre, ch. régulier, prieur de
Carville, 40 ans.
M* Dominique Retout, 48 ans, par n. p. Jean Michel
Bagnols, pénitencier, ch. d'Esquay.
Jacqueline Molandain, 19 ans, par le ch. de Gavrus.
J. B., fils Ambroise Philippe, cont. au grenier à sel, 2 a.
N. h. Jacques de Lescalley, esc, sr de Torteval, 75 ans,
par Me Thomas Manoury, pbre, archid. d'Hyesmes,
de S* Symphorien.
Jacqueline du Hamel, fe M° Jacques Desterville, esc,
cons. du roy,ass. à Bayeux, par lech. de S1 Germain.
— 253 —
1678 12 sept.
35 *
13 oct.
5 nov.
i<* déc.
1679
Ie* juin
1680
6 janvier
37 février
13 mai
16 »
33 »
30 »
34 juillet
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3; déc.
1681
37 mai
7 oct.
1683
13 janvier
30 mars
»
10 sept.
1683
19 oct.
1684
18 avril
s6 août
1685
7 février
5 avril
17 juin
13 oct.
1686
8 mars
3 mai
13 juin
Marguerite Le Brethon, v« Mr de la Caillerie, 70 ans,
par M. Tarchid. des Vez.
M6 Roger Lavalley, pbre, chap. de la chap. N. D. de
Bayeux, 47 ans, par le ch. de Feuguerolles.
Me Jean Le Prévost, pbre, vie. de S* Patrice, 50 ans, par
Mr Le Brethon, ch. de Feuguerolles.
Thomas, fils Ambroise Philippe, 7 ans i/s.
Une petite fille pour le feu s* de la Pommeraye, 5 ans.
Marguerite Léger, v° Jean Jean, 80 ans, par le ch. de
Gavrus.
Thomas, fils Mr de Lichaux (Nichaux ?), 3 m. 3 j.
Pierre Le Grand, pbre, 85 ans, parle ch. de Feuguerolles.
Adrian Poitevin. 66 ans.
Catherine Agnest, fille feu Me Robert.
Marguerite Agnest.
Catherine Gouet, 35 ans.
Joacim Le Petit, 33 ans.
Un enfant pour Nicolas Le Terrier.
Philippe Pignolet, 34 ans.
Magdeleine Néel, v* du s* de la Fresnée.
Un enfant pour Michel Féron.
Un enfant pour François Jean.
Michel Féron, 45 ans.
Anne Le Terrier, 60 ans.
Pierre Poitevin, 84 a., par M. d'Albray, ch. de Bayeux.
Philippe Gouesmel, v« Robert Marcel, 80 ans.
Michelle Agnetz, v6 Jean Nicolle, 50 ans.
Jeanne Le Libois, 3; ans, par Mr de Cartigny, ch. de
Bayeux.
Me Ambroise Philippe, 50 ans, par n. et d. p. Me Du-
hamel, chancelier et ch. de Bayeux.
Marie Boivin, 83 ans.
M* Pierre Agnest, 70 ans.
Robert Néel, esc., sr de la Caillerie, 50 ans, par Me Tho-
mas du Hamel, chancelier en l'église de Bayeux.
François Jean, 45 ans.
Jean Bouillot, 45 a,, par M. de Mons, ch. de Bayeux.
Me Jean Gaugain, 50 ans.
— 254 —
i686
juin
1687
ier janvier
33 juillet
ior nov.
i°r déc.
36 »
1688 34 mars
15 avril
31 mai
15 nov.
37 déc.
1689
39 avril
33 mai
37 juin
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33 »
1690
11 février
169 1
33 janvier
9 mai
10 »
31 nov.
1692
16 oct.
1693
13 janvier
6 février
11 »
13 mars
6 juin
10 »
33 »
17 juillet
14 nov.
Marie Jean, fille François et Marie Le H a ri bel, 10 ans.
Marguerite Sanson, ve Me François Dollé, 45 ans.
Un fils pour Me Thomas Le Lorier, avl.
Guillaume Philippe, 13 à 13 ans.
Une fille pour Mess. François Eudes, esc, sr de Colnay,
et dame Anne Campain, 3 mois,
Une fille pour René joachim de Lescalley et Catherine
de S1 Sauveur, 9 à 10 mois.
Une fille pour M0 Guillaume Leguédois et Marie Agnest,
1 an.
Nicole de Quétisant, obitier de S* Patrice, 60 ans.
Michelle Bouillot, fe Hervé de la Londe , 60 ans, par Mr
le Chancelier, ch. de Bayeux.
Me Hervé de la Londe, 68 ans.
Me Thomas Molendain, par le ch. de Brécy.
Thomas du Fresne, 77 ans.
Philippe Le Lorier, 19 ans.
Jacques Le Roux, serg1 , 40 ans.
Une fille de 17 mois.
Fille de 7 ans pour le sr de Conteville.
Jeanne, fille du sr de Cormel (Cromel ?) Rou illard, élu
à Bayeux, u ans.
Nicolasse Havard, fe M6 Jean Brunet, serg1 en él.
Jacqueline de Cornet, ve du sr de la Brière.
René Suhard, esc, sr de Coujon.
Germaine Ursule Vautier, fe M0 Pierre Le Lorier, anc.
cont. des écuries de feu M. le Prince, 55 ans.
Me Nicolas Poitevin, proc comm., par le ch. de Froide
rue.
Jean Jean, fils François, 13 ans.
Charlotte Sanson, fe Me Robert Agnetz, 70 ans.
Gabrielle Le Moine, v* Thomas du Fresne, 60 ans.
Fils de François Robert Desmares, officier, 2 ans.
Henry Philippes, 30 ans.
Anne Poincheval, 30 ans.
Jean Poitevin, 50 ans.
Petite-fille pour M. de Vallières, 5 ans.
Catherine Morel, fe Christophle Travers, 50 ans.
Marie Madeleine Dolet, 19 ans.
— 255 —
1693
ia déc.
1694
35 janvier
33 février
36 »
37 sept.
1695
3 mars
13 »
14 mai
18 >
39 juin
1696
7 janvier
3 sept.
1697
3 avril
13 >
7 juin
30 »
1698
18 janvier
15 juin
35 sept.
13 déc.
1699
35 janvier
3 février
ai sept.
1700
5 janvier
7 avril
18 avril
34 >
18 juin
13 juillet
11 nov.
1701
10 janvier
19 avril
Jacqueline Robillard, 60 ans.
Marie Goubot, 90 ans.
Perrette Milet, 45 ans.
Gabriel Dubois, 45 ans.
D116 Marie Hébert, 75 ans.
Jeanne Centsols, 70 ans.
Une petite fille pour M. Leguedois, 5 ans.
Guille Le Guedois, échevin. 60 ans.
Me Robert Pican, pbre obitier, 35 ans.
Petite fille pour Guille Tassin et Françoise Jouet, 4 a.
N. et d. p. Robert de Bouran, pkre, 60 ans.
Rauline Desprez, 45 ans.
Nicolas de Croq, 43 ans.
Germaine Bunouf, 60 ans.
DUe Anne Petitcœur, fd Mr du Breuil, esc, 65 ans.
Jacques Tavigny, 80 ans.
Marguerite Haribel, ve Guillaume Jourdan, 60 ans, de
S* André.
Marguerite Le Cave, 30 ans.
Henry Poitevin, 31 ans.
N. d. Claude d'Ecageul, ve du sgr de Colombie.
Pierre Legambier, 85 ans.
Me Pierre Boivin, 78 ans.
Me Jacques Poincheval, ptpe, curé du lieu , par Nicolas
Larchant, ch. de Bayeux,
Marie Vaultier, 40 ans.
Par Me Jean Auvray, pbpe, ch. de S* Patrice et patron de
lad. paroisse, Jean Bouvet, 55 ans.
Anne Guisart de Gourmont, 38 ans.
Me Henri Retout, pbre, obitier de S* Patrice et chap. à
la Cathédrale, 74 ans, par le vénérable Chapitre de
Bayeux.
Dlle Marie de Colney, 19 ans.
Catherine de S* Sauveur, 50 ans.
Marie d'Ecajeul, 1 j.
Anne du Fayel, fils Louis, esc, et Marguerite Suhard,
décédée aux Ursulines, 7 a.
Pierre Poitevin, 75 a.
— 256 —
1701 aa avril
8 mai
27 »
3 août
1702 11 avril
15 »
1703 12 janvier
24 »
6 mars
23 »
7 avril
25 sept.
1704 17 avril
18 mai
1705 24 février
7 mai
9 juin
12 »
16 nov.
1706 9 février
16 avril
1707 ier juillet
10 »
28 oc t.
Elisabeth de Lanquetot, f& n. h. Olivier Décajeul, esc.f
sr de Vaux, 21a., par N. . . Lhonoré, pb«, ch. de Car-
tigny.
Nicolas Sanson, de S1 Ouen du Chastel, 64 a., par M?
François Avoine, curé de S1 Ouen.
Françoise Sanson, fille feii Nicolas et Marie Gosset, de
S* Ouen du Chastel, 24 ans.
Jacqueline Le Biais, fille feu Gabriel, sT de la Vallée, et
' Françoise Le Cambaye (?) 27 ans, de S* Ouen du Chastel.
Daniel du Gripel, esc, sr de Beauvais, 48 ans.
Marie Doslé, f° Me Jean de la Londe, 45 a.
Jeanne Le Tellier, 84 ans.
Thomas Gaultier, esc, sp de S1 Vast.
Jean Néel, esc, sr de Huppain, 68 ans.
Marie Loisel, 65 ans.
Robert Bunouf, serg1, 35 ans.
François Gosset, 78 a., de la Capellette.
Catherine Pitet, v« Me Robert Agnets, sr des Bouillons,
85 ans.
Me Michel de Lastelle, sr des Bourrelets, lieut. de la
bourg., 62 ans.
Me Antoine Toustain, pbM,chap. en cette église, et chap.
de S16 Geneviève, 77 ans, dans lad. chap., par M*
Pierre Auber, pbre, curé de Sfc Siphorien et préfet de
la confrérie des prêtres érigée dans l'église des RR.
PP. Augustins de Bayeux, sous le titre du glorieux
S» Révérend.
Jean Le Tourneur, 65 a.
Susanne Regnault, 18 a.
Anne Centsols, ve Me Jacques Sebire, 64 a.
Me Henry François de S* Quentin, 79 a., esc, sr d'A-
prigny.
Me Jean Charles Fafin, sr des Longs Champs, 70 a.
Magdeleine Durosier, 48 a.
Pierre Brunet, de S* Ouen, 8 a.
Clément Sémelaigne, 3 a.
Marie Esther Carel, ve monsp de Tournière.
Michel Le Véel, 87 a.
— 257 -
1707
35 déc.
1708
16 mai
18 août
ai >
17 sept.
13 nov.
I7°9 31 mars
»
18 juin
19 déc.
1710
6 oct.
aa nov.
•
aé déc.
31 »
1711
33 janvier
ra février
37 mai
35 juillet
16 sept.
36 oct.
171a
4 février
a8 mars
10 avril
s8 >
13 juin
10 oct.
1713 37 mai
1714 6 avril
36 juillet
1715
37 »
14 déc.
Jacqueline Poincheval, 35 a.
Jacqueline Le Véel, 50 a.
Anne Lastelle, 65 a.
Marie Haribel, v« François Jean, 60 a.
AnneMarest, ai ans.
Magdeleine Le Forestier, f6 Mr du Rosier.
Charlotte Desprex, f* Sébastien de Condé, 34 a.
Olivier Cairon, esc., 74 a.
Louise Vaultier, 69 a.
Toussaint Le Barillier, 60 a.
Marie Hébert, 78 a.
M6 Michel de Lanquetot, cons. en él.
Pierre Collibert, 36 ans.
Philippe Le Gambier, 60 ans.
Me Pierre Boivin, pbre, desservant à Ste Marguerite de
Ducy, 33 ans.
Guillaume Collibert, 75 ans.
Petit enfant pour Me J. B. Philippe, cons. du Roi.
Françoise Marguerite du Fayel, décédée chez les Ursu-
lines, 10 ans.
Catherine Ànfrie, f° Jean Lhonneur, 27 a.
Jean de Monfiquet, esc, sa a.
Marie Molandain, 4 a.
Jeanne Hébert, v» Me Michel de Lanquetot, cons. du
Roi en él.
Petite fille pour M. d'Argouges, nommée Magdelaine,
5 ans.
Marie Agnest, ve Me Guillaume Le Guedois, 65 a.
Renée Néel, fille Olivier Néel, esc, sr de la Caillerie et
Jeanne Lemaigre, 3 m.
Nicolas Devaux, décédé à Engranville, 86 a.
Jean de la Londe, 60 a.
M6 Jacques Aupoix, pb«>, 88 a., par Me Le Vaillant, curé
de S1 Exupère et préfet de la confrérie des pbre», décédé
au couvent de la Charité.
Anne Jean, 3 a.
Charlotte Retout, fe mons. de Grandchamp, 86 a.
Gaspard Poitevin, 1 à.
»7
- 258 —
171; 33 déc.
34 >
1716 34 janvier
ier mai
10 »
37 juin
171 7 8 janvier
33 mars
39 avril
11 mai
35 »
34 sept.
8oct.
18 >
1718 38 janvier
36 février
Ier mai
33 juin
13 oct.
37 »
1719 8 mai
10 nov.
11 »
1730 5 février
37 »
4 mars
3; »
13 avril
38 >
3 mai
9 »
Thomas Guillemette, 76 a. (de la Capellette ou S1 Ouen
du Cbastel).
Anne Guillemette, 78 a.
Anne Richard, 70 a.
Un fils de 15 j. pour Michel Le Marois et Anne Le Ha-
ribel.
M6 Nicolas Philippe, sr de Grandchamp, 69 a.
Pierre Le Vasnier, 6 a.
Marguerite Poitevin, 8 a.
Richard Le Lorier, 71 a.
René Hébert, esc, sT de Sk Clair.
Denise Demares, v* Pierre Boivin.
Louis du Trésor, esc, cy-devant de la religion prétendue
réformée, après avoir abjuré son hérésie.
Michel Jean, 3 ans 1/3.
Pierre Las tel le, 39 ans.
Jacqueline Sanxon,f* Gilles Colleville, 50 a., de S1 Ouen
du Chastel.
Marie Desprez, 75 a.
Marie Héliot, v6 Toussaint Le Barillier, 60 ans.
Me Simon Macé, recev. des consignations.
Françoise Elisabeth de Grosourdy, v4 Mr d'Englesque-
ville, 55 a.
Anne Guillot, f8 Robert Le Barbier.
Charlotte Morel, v« Mr d'Aprigny, 73 a.
Thérèse Macé, 5 a.
Pierre Borel, 84 a.
Jeanne Guilbert, 8s a.
Madeleine Hue, f« du sr Chevalier, de S* Malo.
Dame Françoise de Beaumer, v« Thomas Vaultier, esc.,
s' de S* Vast.
Jean Le Vanier, av\ par M® Josset, gd pénitencier du
diocèse.
Me Adrien Poitevin, 50 a.
D»« Jacqueline Onfroy, v« M* Ambroise Philippe, 83 a.
Susanne Delauney, 17 a.
Catherine Robbe, v« de M* Danmartin, 75 a.
Robert Le Barbier, 80 a.
— 2S9 —
1730
as août
3 sept.
38 »
i7*i
ier mai
33 »
♦
34 juin
-
37 »
3 oct.
17* a
16 janvier
11 avril
14 juin
•
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17»?
i«r avril
3 mai
2 oct.
1734
15 janvier
31 mai
13 juin
1
19 déc.
17a; 17 mai
35 juillet
1726
33 juin
18 juillet
1737 38. déc.
31 »
1738 18 mai
34 juin
1739 38 février
1730 35 janvier
Jean Pluquet, 67 a.
Hubert Dubosq, 60 a.
Madelaine Folliot, f6 Me Surget, 56 a.
Marie Anne Le Lorier, 5 a.
Gilles Le Tirel, pbre, prieur de Saon, inhume Heqri
Ceiitsols, 67 ans.
François Véchy, 67 a.
M6 François Pierre Dubosq, pbM, 36 a., chap. S*6 Gene-
viève.
Marie de Vaux, ve Philippe Le Gambier, 55 a.
Nicolas Anthoine Canivet, 10 a.
Eulalie Maubray, 10 a., couvent de la Charité.
Me Nicolas Poitevin, 41 ans.
Me Pierre Le Lorier, 84 a.
Françoise Foucault, ve Le Goupil.
Antoine Canivet, sr de Val mont, 68 ans.
Jean de Monfiquet, esc, par M° Àmbroise P.hilippe,
pbret curé de S* Ouen, faubourgs, 67 ans.
Marie Osbert, ve Laurent Hue.
Joseph Collibert, 17 ans.
Louise Renée Dargoiiges, 18 a.
M° Jean Le Regnart, p^, chap. en cette église, 40 a.,
par Mr de la Cotte Bigardière, préfet de la confrérie
des pbra, chap. de la Vierge.
Françoise Le Véel, v« Jean Le Tourneur, 77 ans.
Michel Molandain, 60 ans.
Marie Françoise de Douvre, v« Julien Le Maigre , esc,
79 ans.
Pierre Pitard, 35 ans.
Marie Quenauld, 94 ans.
Pierre Regardembas, acolythe, 50 â., par J. B. Pasturel,
ch. de Goupillières.
Thomas Poitevin, 12 ans.
Me J. B. Philippe, cons. ass. en baill., 48 a.
René Joachim de Lescalley, s* de Valières, 74 a.
Nicolas Poitevin, sr de Launay, 55 a., nef, de S1 Sauveur.
Marie Anne de la Morlière, f* M6 Michel de la Londe,
cons. du roj, ass, en baill. et vie, 70 a.
- 260 —
I73° 7 a°û*
33 déc.
1733 *6 février
39 mars
11 sept.
30 »
• •
173) 11 janvier
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1734 19 mars
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30 juin
39 juillet
1736 33 juin
8 sept.
1737 17 avril (?)
ou 15 juin
5 juillet
30 sept.
Pierre Gaudeffroy, av\ 41 a.
N. et d. p. Robert Philippe, pbr6, ch. de Castillon, par
MM. du Chapitre. Officiant n. et d. p. Pierre du Ver-
nay du Cahier, ch. de Cussy, nef.
Pierre Le Gambier, 40 a.
N. d. Marie Augran, v* Philippe de Boran, chev., sgr
marquis de Castilly, par M* Ambroise Philippe, pbre,
curé de S1 Ouen-faubourgs , chap. de la Vierge, par
permission du ch. de S* Patrice, de S1 Sauveur.
Me Thomas Le Breton, clerc, chap. de S*Q Madeleine,
cons. enquest. et examin. au siège de Bayeux. Nef.
Marie Jeanne Convenant, v* Jean de Montfiquet, esc,
cons. du Roy au siège de Bayeux, 74 a. Nef.
M6 Joseph Feron, p1"*, chap. de S1 Patrice, par M* Gilles
Adam, pbre, préfet de la confrérie des pbre* de Bayeux,
dans le chœur.
Anonyme de Coupigny, pensionnaire à la Charité, 14 ou
15 ans, nef.
DUe Louise Le Chanoine du Manoir, pens. à la Charité,
16 a., nef.
Anne Le Haribel, f» Michel Le Marois, 55 ans.
Jacques Marie, 64 ans.
M* Nicolas Le Barillier, pb*«, 47 a., inhumé par le préfet
de la confrérie des pbre8 de S1 Révérend, chœur.
M* Jacques Fontaine, pbre, originaire de Dosseville,
diocèse dp Coutances, habitué à S1 Gervais de Paris,
décédé subitement.
Marie Anne Bidot, ve Louis Lentrin, avl, 39 ans.
Jeanne Pégot, ve Hébert Dubosq.
M6 Pierre de Monfiquet, esc., sr de Culy, 48 a.
M* Michel Le Nepveu, pbr«, curé de S1 Patrice, inhumé
par M° Hébert, curé de S1 Vigor le Grand, préfet de
la confrérie des pb*««, par permission du curé de
S4 Sauveur, doyen de la chrétienté. Chœur.
L'acte, à la seconde date, étant signé, me semble préfé-
rable.
Regnobert Gueret, 33 a.
M6 Adrien Pluquet, 47 a.
— 861 —
im
3 nov.
1738
5 janvier
16 juillet
18 oc t.
«739
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1741
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35 mai
15 juillet
94 oct.
1742
23 mai
13 juillet
3 sept.
11 déc.
*743
ao février
1745 30 janvier
a; mars
29 »
1746 17 février
Me Jacques Michel, pbro, par M« Jacques Boivin, pb*e,
sous-préfet de leur confrérie.
Michel Le Marois, 55 a.
Mess. René Charles Henry de S* Quentin, esc, s* d'A-
prigny, 56 ans.
Madeleine de Russy, fe Fontaine, 50 a.
DUe Françoise Hébert de la Noe, 7a a.
N. h. Bernardin Morin, esc, sr d'Escajeul, 75 a.
M* Ambroise Philippe, curé de S* Ouen-faubourgs, mort
dans sa maison, paroisse S* Patrice.
Marie Guillot, fe Robert Le Barbier, 60 ans.
Me Raphaël Pluquet, pbre, chap. de la paroisse, 88 ans,
chœur, par Me Jacques Boivin, pbre, chap. des Cour-
tils, sous- préfet de la confrérie des pbr0B.
Jean Louis François Gaux, 10 a., nef.
Jacqueline Dolay, v« Me Jean Le Vanier, av't 65 a., nef.
M6 Michel de la Londe, cons. ass., 80 a„ nef.
D1,e Marie Pétronille d'Argouges, 5a a., nef,
Marie Vaultier, f6 Dupray Le Lorier, 60 a.
N. d"* Marguerite Néel de la Caillerie, 55 a., nef.
Louis François de Bailleul, mousquetaire de la i1"0 cle de
la garde du roy, 40 a., de S4 Sauveur.
Elisabeth Molandain, ve Michel Bonnemie, srdes Préaux,
cons. ass. en baill. et vie, 5a a., nef.
J. B. Duchastel, esc, nef.
Robert Le Barbier, 70 a.
Catherine Regnauld de Préville, v« Guillaume De(r)en-
nes, esc, s' de la Blanche Pierre, 50 a., nef.
Me Jean Jean, trésorier en charge, 55 a., nef.
Louise Largillier, fe mess. Pierre Dargouges, esc, 69 a.
Cécille de la Londe, ve Le Lorier de la Richardière,
bourg, de Bayeux, 89 a., nef.
Nicolas Le Lorier, sr de Torteval, a ne. lieut. de robe
longue en la maréchaussée générale de Normandie,
80 a., mort à S* Laurent, nef.
Guillaume Collibert, m* bouvier, 45 a., nef.
Marie Sallen, f« Robert Jean, bourg, chandelier, 75 ans,
nef.
— 368 —
1-746
ii mars
io avril
8 août
16 nov.
9 déc.
1748
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*
31 »
1753
7 avril
1754
31 février
3 mai
30 »
1755
30 janvier
Marie Anne Le Marois, f* Jhomas Du val, md mercier,
33 a., nef.
Pierre Gaugain, md droguiste, bourg, de Bayeuz, 77 a.
N. d. Madeleine Roger, v« François Eurry, esc, sg* et
patron de Noron, 64 a.
Jacqueline Borel, ve Jean Salen, bourg, mercier, 75 a.
Marie Catherine Louise Harel, fe Olivier Desplanches,
sr d'Hérouville, cons. élu d'él. à Caen, 60 a.
Nicolasse Le Tourneur, ve Jacques Marie, gref. en bai 11.,
75 ans.
Joachim Càllipel, bourg., 48 a., nef.
Anne Quétissant, fe Jean Creveuil, aubergiste, 50 a.
Blanche Françoise Malenfant, v* Philippes, cons. ass.
en baill., 75 a-» ne^
Michel Néel, esc, sr de la Caillerie, 77 a., dans la chap.
Ske Susanne attenant au chœur.
Françoise de la Londe, 85 a., nef.
Françoise Borel, 73 ans, nef.
Marie Gouet, v° Me Pierre Gaugain, droguiste, 77 a.
Jeanne Le Vasnier, ve Adrien Poitevin, 77 a., nef.
Marguerite de la Rue, ve Me Robert Le Paulmier, av1 en
baill., pensionnaire à la Charité, 73 a , nef.
N. d. Marguerite Fralain, v* mess. René de S1 Quentin,
sT d'Aprigny, 67 a., nef.
Claude Philippe, esc, sr de Vaudemont, a ne cons.
proc. du Roy en baill., 73 a., nef.
Me Emerit Le Vanier, av* en baill., 53 a., nef.
J. B. Hervieu, p1*0 et obitier d'Ecrammeville, 43 ans,
mort sur la paroisse.
Mess. Pierre d'Argouges, esc, 80 a., chœur, par permis-
sion des chanoines seigneurs et patrons de l'église (1).
Robert Jean, sr de la Mare, md chandelier, 80 a., nef.
Pierre Rémond Thomas Le Lorier, sr du Pray, capitaine
commandant de la bourgeoisie de la ville de Bayeux,
84 a., nef.
André Maurice Voisin, cons. du Roy en él., 8; a , nef.
(1) Les chanoines de S1 Patrice et de Vaucelles, alternativement.
- 263 —
17)6 6 mai
ia sept.
1757 9 août
38 »
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37 mai
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1763 37 déc.
1764 si janvier
13 février
1766 30 janvier
30 mars
Dame Elisabeth Thérèse Antoinette Le Maître, v« Adrien
Paris, sr du Clos, 90 a., morte aux Ursulines, nef.
Mess. Joachim Joseph de Patry, esc, 51 a., nef.
Françoise Cicille, f*Thomas Le Barbier, bourg, 81 a., nef.
Dlle Magdeleine Noël Duprey, de Canchy, morte aux
Ursulines, 93 ans.
Mess. Claude Joachim Hélyes, esc., s* du Mesnil- Amant,
34 a. , chap. Sle Geneviève attenant au chœur.
M° Robert Lamoureux, pbr°, originaire de S* Julien de
Caen, 73 a., nef.
Marie Anne Philippe, f» Nicolas Le Bras, md bouvier,
37 a., nef.
M* Robert Regnauld, pbre de la parr., 37 a., nef. .
Me Thomas Le Barbier, bourg., 73 a., nef.
Marguerite Damame, v° Adrien Burnel, 70 a., nef.
N. d. Marie Elisabeth de la Valle Gourmons, de S* Ger-
main du Cotentin, v« Dumoutiers, av1, morte à la
Charité, 53 a.
Michel Exupère Gouville, chanoine régulier de Pré-
montré et prieur-curé de S1 Hilaire de Briouze, dioc.
de Sées, 53 a., tombé malade chez Liégard, à Tau-
berge qui porte pour enseigne le Luxembourg, in-
humé par Mathieu Bunot, sous-prieur de Mondaye,
dans le chœur.
Anne Tariel, v* Julien Renchy, 57 a., nef.
Marie Anne Brunet, v* M* Eraerit Le Vanier, av1, 60 a.,
nef.
Marie Tostain, ve Jean Jean, bourg, chandelier, 75 aM nef.
D11* Michelle de la Londe, pens. de la Charité, 55 a., nef.
Jacques Antoine Sorel, av1 en baill., 33 a., nef.
Nicolas Le Lorier, s' de S* Vast, anc. cap. de la bour-
geoisie, 35 ou 36 a., nef.
Susanne Le Vanier, f» Philippe Vallerent, md bourgeois,
35 ou 36 a., nef, de S* Jean.
M6 Lambert Adrien Anfrie, av1 au Parlement de Nor-
mandie et au baill. de Bayeux et anc. Maire de la
Ville, 55 a., mort subitement, nef.
N. d. Anne Perrettede Hermerel, f* mess. Jacques Tho-
— 564 —
mas de Vauquelin, esc, sgr de Creulley, de Fresney
et S* Gabriel, 26 ans, nef.
1766 15 juin Guillaume Nicolas Le Vanier, mlre chir., 37- a., nef.
30 juillet Pierre Seigle, md, de la par. S1 Pierre d'Arthenay, 50 a.,
nef.
7 sept. Geneviève de Beaudre, f* Jean Le Vanier, 73 a., nef.
16 oct. Mess. Charles des Routeurs, esc, chev. de S* Louis.
sgr de la Rocq[ue], anc. officier à Brissac-cav., 76 a.,
nef.
21 » Mess. Pierre de Roy ville, esc, sr de Conjon, cons. du
Roy et son avocat en baill., 56 a., nef.
1768 10 janvier Julien Vincent Le Loup, sr des Forges, bourg., 77 a., nef.
7 mars N. d. Jeanne Le Maigre, v* Olivier Néel, esc, sr de la
Caillerie, 85 a., nef.
15 * Marie Anne Le Lorier, fille feu Nicolas, sr de S' Vast, et
Françoise Piquet, 9 a., nef. ,
1769 30 janvier Mess. Jean Charles Philippe de Marigny, sgr de Hain-
ville, 38 a.
27 mai Mess. Augustin Thomas Hélyes, sr de Bomparc, sgr et
patron du Mesnil-Amant, Mesnil-Villemant, la Bigne
et autres lieux, 80 a., chap. de la Vierge.
20 nov. N, d. Geneviève Loir, f° Pierre Germain Louis Le Pel-
tier, esc, sr de Molandey, 27 a., chap. de la Vierge.
1770 4 mars Catherine Michelle Maheust, ve Charles Antoine Le
Febvre de la Meutte, 50 a., chap. de la Vierge.
21 » Gérard Bunel, esc., 87 a., chap. de la Vierge.
1771 22 février Christophe Catherin, 55 a., chap. S*0 Geneviève.
28 mars N. d. Bonne Barbe Jaqueline Minffant, v° mess. Joseph
Le Vaillant, chev., sgr de Vaucelles, et mess. Thomas
Augustin de Bonpart, 75 a., chap. S*6 Geneviève.
4 déc Elisabeth Hervieu, f* J. B. Etienne, vitrier, 49 a., nef.
1772 16 janvier N. d. Marie Léonard, f* Nicolas Michel Buhot, sr de
Blémont, cap. des milices gardes-côtes, 69 a., chap.
Sle Geneviève.
18 avril Marie Hardy, v* Augustin Eudelin, 64 a., chap. Sto Gene-
viève.
27 mai Nicolas Michel Buhot, s* de Blémont, cap. des milices
garde-côtes, 69 a., chap. Sk0 Geneviève.
- 265 —
1772 3 juin Claudine Clément, pens. aux Ursulines, 18 a. , chap.
de la Vierge.
5 nov. M6 Gilles Le Vanier, av* en baill., 46 a., nef.
1773 5 mai N. d. Renée d'Argouges, fe mess. François de Vernay,
esc, chev. deCayé, chev. de S1 Louis, 65 a., chap. Ste
Geneviève.
ier juin Mess. J. B. de Fortescu, esc, 48 a«, chap. de la Vierge,
ao oct. Françoise Le Nepveu, ve Jean Biaise, md bourg., 80 a.,
nef.
14 déc. J. J. Christophe Vallée, sp de Villy, cons. du Roy, prés.
au grenier à sel et quart bouillon et anc. garde du
corps, 50 a., chap. S10 Geneviève.
1774 16 janvier N. d. Anne d'Amours, dame de Banville et Villiers-le-
Sec, ve mess. René Joseph de Patry, esc, morte à
S* Laurent. 78 a., nef.
26 mars Etienne Chuquet, bourg., 57 a., chap. Ste Geneviève.
25 avril Catherine Elisabeth Gonfrey de Pîerreville, ve Nicolas
Le Vanier, chir., 38 a., nef.
9 mai D. p. Regnauld Outhier, p*"*, anc. ch. de la Cathédrale,
80 a., chap. de la Vierge.
27 juin DUe Françoise de Pierres de Courcy, pensionnaire aux
Ursulines, 30 a., chap. de la Vierge.
11 juillet Mess. François de Verney, chev. de Cayé, anc. cap. de
grenadiers à Cambrésis, chev. de S* Louis, 74 a., chap.
S*6 Geneviève.
26 nov. D. Marie Hélène Gaspard, v« Me Duvignot (Duvignet?),
pensionnaire à la Charité, 84 a., chap. de la Vierge.
29 » Charles Liégard,m|pe en chir., 45 a., chap. Ste Geneviève.
1775 9 janvier Michel Le Bas, md , bourg, de Bayeux, 65 a., nef.
9 juin Marie- Anne Le Paulmier, pens. chez les Ursulines, 16 a.,
chap. de la Vierge.
5 nov. Me François Dauvel, av* en baill., 27 a., nef.
1776 30 janvier M* Thomas Maufras, pbw, obitier de S* Patrice, 76 a.,
mort à S* André, chap. de la Vierge.
4 avril M6 Richard Louis Bunouf, proc. en baill., 66 a., nef.
6 juin Marguerite Sollier, fe Douesnel, bourg, de Bayeux, 67 a.,
chap. de la Vierge.
5 juillet Antoine Collibert, bourg, de Bayeux, 97 a., nef.
- 266 —
Marie-Jeanne Lefèvre, v« mess. Pierre de Neufmaison,
79 a., morte à la Charité, chap. de la Vierge.
1778 34 février N. d. Madelaine Radulph, ve du s* des Forges Leloup,
65 a., nef.
1777 i«r mai
XVII
S' VIGOR LE PETIT
iéai
18 nov.
11633
ia avril
1634
ao février
17 juin
1J62.5
7 mars
16 août
a6 sept.
39 oct.
1636
19 juin
38 sept.
3 oct.
9 »
3 nov.
*5 >
1627
9 février
30 mars
1628
7 janvier
38 août
31 oct.
1639
39 mars
1630
15 février
163 1
31 janvier
11 février
3 mars
38 juillet
21 oct.
Jean Guillemette.
Charles Le Vigneron.
Cardine Martin, ve Jean Guillemette.
Marguerite Le Sueur, ve Vigor Duhamel.
La veuve François Mannouri, élu, chœur.
M6 Guillaume Duhamel, p*>re, chœur.
Raulette Euldes, fe Jean Le Bas.
Pierre du Hamel.
Catherine de Marcon.ès, 4 a., chqeur.
Hervé, fils Guillaume Euldes, 3 mois.
Gilles, fils Grégoire de la Mare et Anne Tallevast, 3 m.
Gilles, fils n. h. René Descajeul, sf de Boisgentil, 9 a. 10 j.
Charles de la Mare, fils Anthoine et Jeanne Anfrie, 3 sem.
Barbe La Caille, fe Jean de la Mare, 50 a., près les fonts,
par le ch. de Brécy.
Pierre Buhot, 70 a., nef.
Jeanne Daon, f° Me Charles Le Tellier, av1.
Gilles de la Mare, fils Grégoire, 3 m.
Estienne, fils Me Charles Le Tellier, av1, 3 m.
Grégoire Adelinne, 35 à a6 a.
Michel, fils Grégoire de la Mare, 5 m.
Perrette Pothier, fe Jacques Mannourri. •
Jacques du Huterel, 50 a.
Thomas Nativelle, 65 a., au pied de l'autel S* Jacques.
Vertueuse femme Renée Lavalette, fe Guillaume Euldes,
43a., jouxte les deux autels de la nef.
François Eude, sr de Long(u)eval, fils Guillaume Eulde
l'aîné, et mari de Catherine Aubert, 3; a.
François de Maigne, 70 à 79a,, .nef.
— â67 —
163a
14 janvier
*
38 juillet
14 août
35 »
1633
38 janvier
13 mai
5 juillet
1634
37 sept.
163s
14 août
38 nov.
1637
35 mars
39 avril
39 juin
13 juillet
1638
36 janvier
38 oct.
7 déc.
31 »
1639
5 juin
3 avril
4 juillet
17 mars
9 sept.
1649
10 juin
1650
39 mars
37 mai
17 juillet
1651
1 5 nov.
34 déc.
1659
16 juin
39 juillet
Ier sept.
33 nov.
30 déc.
1653
19 janvier
1654
35 »
Perrette Henri, 65 a.
Jacques Bellot (neveu du vicaire-curé Briand), 10 a.
Guillaume Eulde, 63 a>, sous le crucifix.
Héleine Briand (sœur du vie. -curé), 34 a., près les fonts,
par Me Jean Desprez, curé de S* Sauveur
Guillaume Guillemette, près les fonts.
Catherine du Boosq, 65 a., au droict du crucifix.
Catherine Le Faru, f». Michel du Jardin, 68 a.
Elisabeth de la Mare, 10 à ia a.
Anne Tallevast, f* Grégoire de la Mare.
Jean Hallard, 68 a., près les fonts.
Guillemette du Boosq, 70 à 73 a., nef.
Charles Bellot, 18 a., nef.
Un laquais de sa à 33 a.
Perrette Foison, fe Jean de la Mare, 57 a.
Françoise Philipe, 15 à 16 a.
Marie Le Tellier, fille Charles, av1.
Madeleine, fille Jean Aze, 10 a.
Jacqueline Estrevaux, fe Jean Pery, tabellion, 40 a.
Raulette, v« Jacques Hubert, 76 a.
Barbe, fille Grégoire de la Mare.
Marie Nicolle, f* Thomas Gouet, 43 ou 43 a.
Estienne Bellot.
Jacques de Montrosty, 50 a.
Jean Glatigny, 55 ans.
César Eudes.
Elisabeth du Fau.
Marie Hamel, f6 Noël Laniepce.
Collasse Buhot.
Julie Le Roy, fe Antoine Le Vasnier , près le grand au-
tel, par M. de Mathieu, p*>r°, ch. en la Cathédrale.
Marie Noël, fe Jean Pinel.
Jean Le Baust.
Marie Vautier.
Guille Merlinc.
Paul La Louey.
Jacques Harache.
Guille Nativelle.
J
— 868 —
1654 36 avril
9 juin
6 déc.
1655 9 »
1656 4 janvier
1697 2I *
1658 30 juillet
1659 9 mars
4 avril
Ier juillet
6 »
4 août
29 oct.
1660 14 avril
1661 18 août
2 déc.
1663 2 février
7 avril
8 déc.
1665 24 »
1667 6 mai
1668 11 février
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19 août
1669 27 avril
13 nov.
1670 15 mai
1671 10 avril
1672 8 janvier
13 mai
1673 18 janvier
26 juin
1674 24 mai
7 sept.
8 »
Richarde de Magne (Magni ?J.
Jacqueline Le Lyeu, v* Guille Merlinc, l'aîné.
Eustache Eudes.
Elisabeth N. . ., f« Geffroy Guéret.
Pierre Martin.
Marie Halle, f* Marin Paris.
Marie Hamel, fe Guillaume Nativelle.
Estienne Le Page.
Antoine Le Vasnyer.
Jacques Quéde ville.
François Leroux.
Perrette Le Petit.
Jeanne Halle, f* Guille Eudes.
Grégoire de la Mare.
Juliane de la Mare.
Me Charles Le Tellier (sr de la Bertinière), av».
Thomas Gouet.
Marguerite Dagnerville, f* du sr d'Hermanville.
Robert Fouque.
Marin Paris, par le g<* doyen du Chapitre.
N. . ., f* de Lairac, esc., sr de S1 N, . .
Jeanne Drurie, f8 Jacques Bellot.
Jacques Le Prévost.
Marin Bellot.
Georgine Hébert, ve Jean Ase.
Jacques Eudes.
Madeleine Touesny, f* Toussaint Dumont.
Noël Leniepce.
Laurent Le Masurier.
Marguerite Pinel.
Jeanne la Reine, ve Eustache Eudes , 84 a., par le prieur
de la Maison-Dieu, ch. de Vendes.
Jacqueline Le Moyne, v» Jacques Eudes, par le ch. de
Bernesq, théologal.
Jean Pinel, 50 ou 55 ans.
Susanne Paris, ve Estienne Blot.
Jeanne Le Petit, ve Noël N. . . , 70 ans.
Magdeleine Puchon (Pinchon?), f François Beaulieu, 95 a.
à
— 269 —
1675
4 sept.
17 »
1676
3 juillet
10 »
1678
35 oct.
1679
28 janvier
8 juin
19 sept.
1680
16 mai
10 juillet
17 août
9 oct.
1683
3 oct.
1683
15 sept.
1684
8 février
1686
27 mars
15 avril
36 août
8 oct.
1687
14 janvier
15 mars
9 juillet
1688
ai janvier
24 sept.
24 déc.
1689 30 sept.
7 déc.
1690
ai février
1691
ao janvier
1699
34 mai
1693
19 janvier
1" déc
Marie Frandemiche, fe Charles Gouet, 70 ans.
Guille Philippe, 74 ans.
Françoise de Bernier, v« Guille Philippe.
Me Michel Macé, proc. en baill. et vie, par vén. et d. p.
Jean Lamy, d* en Sor bonne, ch. et gd vie. de Tév.
Jeanne Lefebvre, f8 Estienne Paysant, a6 ans, par le
grand-chantre de la Cathédrale.
Michel Le Roux, 58 ans.
Jean Guéri n, 66 ans.
Guille Le Coq.
Jacques Barbeville, de Magny.
François Le Bas, 05 ans.
Catherine Eudes, f8 Gabriel Gênas.
Gabrielle Paris, ve Michel Féron, proc., 6; ans.
Marin Le Roux.
Marie Monnier, v* Estienne Paris.
Charles Gouet, 83 ans, par le ch. d'Audrieu.
Jacques Gouet, 4^ ans, par le ch. de Froide rue.
Jean Eudes, 80 ans, par le ch. de Tanis.
Germaine Hermerel.
Anne Le Terrier, v« Guille Nativelle, 88 ans.
Toussaint Dumont.
Jacqueline Le Prévost, ve Augustin Auger, 80 ans.
Jacques Lecompte, mégissier.
Marie Tavigny, de Sa(o)n.
Me Gilles Desmonts, p*re, vie. curé, 80 ans, par M9 Bo-
naventure Bernet, sup. du sém.
Marguerite Lastelle, f° Guillaume Le Roux, 40 ans.
Magdelène Fèret, fe Michel Touesny, 33 ans.
Elisabeth Thérèse Michelle Le Maignen, 1 mois.
Philippe Bisson, pbw, curé de la parr. de la Chapelle-
Bitche, mort à l'hôtel dieu.
Anne Euldes, fille Thomas, par M* Jacques Alexandre,
chap. de S* Nicolas à la Cath.
Catherine Martin, 30 ans.
Jean Le Vanier, fils Paul Antoine et Catherine Ré-
gna uld, 6 ans.
Pierre Le Bas, fils Jacques et Catherine de la Haye , 4 a.
— 270 —
1694
20 juillet
i*95
34 janvier
10 juin
4 sept.
1699
ai août
1700
38 janvier
33 avril
14 juin
6 août
33 nov.
1701 a mars
30 avril
1703 ier »
1703 7 mars
14 avril
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1704 13 déc.
1706-37 janvier
1707 18 juillet
17 août
1708 14 oct.
1709 37 février
1710 33 janvier
37 juin
39 juillet
Ï711 34 avril
Ier mai
• . 8 »
Renée Gouet, f6 François Le Bas, 50 ans.
Julienne de Montroty, v6 Jean Eudes, 70 ans.
Martin Martin, 53 ans, du côté de la petite porte,
Michelle Le Vanier, fille Paul Antoine et Catherine Re-
gnauld, 10 à 1 1 mois.
Esther Paris, v° Michel Le Roux, 80 ans.
Marie Maitrel, 39 ans.
René Gardin, tanneur, 43 ans.
Pierre Le Coq, 6 ans 1/3, sous la chaire.
Marie Le Magnen, fille Pierre et Catherine Merlinc, 10 a.
M6 Pierre Pihan, pbw, de Vire , chap. de S* Gabriel , 75
ans, mort à l'Hôtel dieu, par d. p. Olivier du Quesnay,
•sup. du sera.
David Le Magnen , commis aux aydes , frère du trésorier
du sel, décédé à S1 Laurent, 38 ans, au haut du chœur,
du côté de l'évangile, par d. p. Me J. B. Peschard,
chanc. et ch. de S** Honorine.
Adrienne La Niepce, 6; ans, par n. p. Nicolas de Gri-
mouville, ch. de Grisy et principal du collège.
Marie Anne Dujardin, f* Me Gilles Lecoq , 38 ans , par
le même.
Marie Anne Houlette, 18 ans.
Marguerite Pouchin, fe Me Jacques Belot, 6; ans.
Marie Verson, ve N. . ., 65 ans.
Guillaume Le Roux, 51 ans.
Madelaine Gardin, v* Nicolas Gardin, 7; ans.
Guillaume Tison, 80 ans.
Jacques Bellot, 78 ans.
François Morel, fils Michel et Jeanne Houlette.
Jeanne Moulin, v° Martin Martin, 65 uns. .
Anne Françoise Catherine Le Maignen , fille feu Pierre,
sr de Condé, 16 a., par vén. p. Me de Launey Hue,
gd vie. de Tévêque.
Germaine Houlette, 30 ans.
Pierre Picquenot, 7 ans.
Anne Vimard, fe Etienne Paisanf, md tanijçur, 70 ans.
Marie Anne Frestel, f6 Pierre Merlinc, 19 ans.
Anne Campion, v* Jacques Tavigny> 80 ans. ,
— 271 —
171a 18 mars
1713 16 février
31 avril
8 nov.
1714 9 février
1717 5 déc.
1718 10 juillet
1
1719 11 août
31 oct.
1730 1er mai
33 sept.
3 oct.
19 nov.
1731 18 janvier
6 mars
19 mai
1734 31 avril
Ier mai
1737 ier avril
1738 35 janvier
39 oct.
1739 13 mars
18 avril
8 sept.
17 déc.
1733 18 avril
173.3 10 mars
J73& 9 sept.
Jean Branche, 8 ans.
Etienne Paysant, 76 ans.
Françoise Pierrepont, v« Pierre de Marguerie, esc, 65 a.
Anne Françoise Le Chanoine, morte à S1 Jean, } ans.
Jacques Le Bas, tanneur, 48 ans.
Guillaume Le Bas, pbre.
Louis Martin, m*™ tanneur, décédé dans un voyage à
Caen, par J. Conty, sup. du sém.
Gabriel Le Roux, 5} ans.
Françoise Le Maignen de Condé , f* Gilles Lechanoine
Dumanoir, prés, en élect. et maire de la ville de
Bayeux, dans le chœur, par M* Germain Martin, pbre.
Jeanne Eude, v* Jacques Gouet, 73 ans.
Guillaume Gênas, 55 ans.
Nicolas Le Moussu, 13 ans.
Marie Anne Suhard, 3 ans, chœur.
Thomas Eudes, 60 ans.
Françoise Eudes, 30 ans.
Germain Le Bas, 50 ans.
N. d. Marguerite Thérèse Chrétienne Philippe de Haut-
vigney, f* Raphaël d'Anisy, esc, sr de S* Aubin, 37 a.
Jeanne Le Vaillant, f° Mr d'Agneaux Châteauroux, 70 a.
Germain Picquenot, 67 ans.
Germain Martin, 14 ans.
Gilles Le Coq, 65 ans.
Jacqueline Guérin, f° Etienne Thouesny.
Gilles Le Chanoine du Manoir, prés, en élect. (avait
acheté la charge de maire, en 171 1, de Georges Ma-
resq, proc en baill., qui s'en était rendu adjudicataire
à la licitation d'Hermerel, a ne. vicomte-maire).
Abraham Le Chanoine, frère du précédent, 55 ans,
chœur.
Anne La Nièce, Ve Germain Piquenot.
Madeleine Cupersy, v6 Olivier Salen, 84 a.
Jean Le Maréchal de la Bretonnière, époux d'Anne de
Malfiliâtre, nef.
N. p. Jean de Biais , époux Marie-Magdeleine Goyer,
65 a., nef
- 272 -
1739 n Juin
1740 9 juillet
19 déc.
30 »
1741 16 avril
28 déc.
174a 6 juin
1743 1; noT.
18 déc.
1746 16 mars
4 mai
1747 18 avril
1749 14 avril
36 déc.
1750 18 février
15 août
39 nov.
1751 10 avril
13 »
1759 aa janvier
35 »
15 février
7 nov.
aa déc.
1753 *3 juin
a8 »
1754 16 mai
Marie Anne de la Perrière; 60 a., nef.
Louis Martin, fils feu Louis, m* tanneur, et Marguerite
Thouesny, 38 a., nef.
Charlotte Crepel, ve Gille de Manvieux, esc. 69 a.
Me Pierre Martin, tanneur, époux Susanne Lentrin, 54 a.
N. d. Louise Anne de Beltenger, ve Agnan Le Mancel,
esc, s* de Secqueville, 70 a.
Christophe d'Agneaux, esc, sr de Châteaurouge, époux
Magdelaine de Bré ville, 79 a., nef.
N. d. Hélène d'Epiney, ve mess. Gilles de Marguerie,
chev., sgr de Colleville, 95 a.
Jeanne Martin, fe François de Caen, tanneur, 35 a.
Marguerite Picquot de la Ménardiète, v« du s* de For-
migny, 71 a.
Isaac Diaulne, trésorier en charge, époux d'AnneCrespin.
Germain Martin, tanneur, époux Marie Madeleine Ga-
brièle Quesruel, 39 a., par Blanchet, sup. du sém.
Adrienne Tanquerel, f« Jean Hardouin, mégissier, tré-
sorier en charge, 53 a.
Pierre Scelles, sr des Fossés, époux Marie Piquenot,
bourg, de Bayeux.
Marguerite Geneviève Faulcon, ve Philippe Le Tellier,
78 ans.
Jeanne Martin, fe Jean Gaucher, tanneur, 34 ans.
Nicolas Hardouin, tanneur, 68 a.
Gabriel Gaucher, tanneur, veuf Jeanne Martin, a6 a.
Catherine Scelle, 80 a.
Madeleine de Fosse, 14 ans.
Catherine Cousin, 47 a.
Anne Daguet, ve Jean Manneville, 88 ans.
Marie Anne Lecoq, 56 ans.
Marie Le Roux, ve Nicolas Hardouin, tanneur, 53 a.
Jacques Hardouin, huissier audiencier, veuf Jeanne Le
Haribel, 68 a.
Marie Piquenot, Ve Pierre Scelles, sr des Fossés, 41a.
Me Gilles Martin, md tanneur, 7a a.
Marie Ouzouf, v* Michel Le Vanier, gendarme de la
garde, chev. de S* Louis.
- 273 —
1756 2} mars
1758 10 »
13 avril
1760 3 février
20 déc.
1761 38 mars
1764 ia février
ai mai
15 juin
176$ ao avril
1767 a6 déc.
1768 14 janvier
10 mai
1770 Ier février
1774 35 nov.
1776 4 déc.
1777 *7 mai
Thomas Dudouet, mftre mercier.
Louis Jacques Feret, sr des Vaux, cons. du Roy, présid*
du grenier à sel, 51 a., chœur.
Marie Anne Binet, v* Gilles Martin, m* tanneur, 76 a.
Claude Destrevaux, 50 a.
Susanne Destrevaux, 47 a.
Jacques Louis de Marguerie, esc., sr de Vienne, 66 a.
Marie Anne Deschamps, fille feu J. B. sr du Hutrel et
Madeleine Durand.
Thomas Le Roux, md tanneur, 6a a.
Jeanne Deschamps, fille feu le sr du Hutrel, ; a.
Marie Anne Douesnel, fille M* Robert, huissier à Trungy,
14 a.
Françoise Elisabeth de Guerpel, v* Pierre de Marguerie,
esc, sr de S* Côme, 84 a.
Marie Anne Cicille, f° Alexandre Potier, md tanneur,
37 a.
Anne Claude Sauvegrain, 55 a.
Jean Louis Le Chevalier, esc, sr de S* Mâlo, 6a a.
Pierre Desaulnets, époux Anne Davot, 50 à 55 a.
Madeleine Destrevaux, orig. de Nonant, 72 a.
Marguerite Fauvel, f® N. . . Douesnel, tanneur, 38 a.
îft
Une dévotion particulière aux saints fondateurs ou protecteurs des
communautés religieuses, le désir de faire des aumônes plus ou moins
larges à leurs membres, peut-être aussi un secret orgueil, déterminaient
parfois les fidèles à choisir leurs sépultures dans les chapelles de ces éta-
blissements. Les registres paroissiaux, antérieurs à 1789, conservés à
l'Hôtel-de-Ville de Bayeux, et dans lesquels nous avons puisé les longues
listes qui précèdent, constatent aussi les inhumations faites dans ces cha-
pelles. Nous en ajouterons donc le relevé aux premières listes, afin de
fournir à nos lecteurs une nomenclature complète de l'hypogée bayeu-
sain dans les édifices consacrés au culte, excepté toutefois l'église Cathé-
drale. La paroisse indiquée est celle d'où proviennent les défunts.
ftft
— 274 -
I
AUGUST1NS
. L'église des Augustins, sise rue des Bouchers, avait un chœur spacieux
et élevé ; la nef, plus étroite, avait au N. plusieurs chapelles très bien
décorées. Une chapelle souterraine, située au bout du chœur, fut abattue
en .1758.
1463 3 août Près la chaire du côté du midi, fr. Jean Le Vautier, ba-
chelier in sacra pagina.
la » Fr. Richard du Hamel, de S1 Fromond, bachelier in
sacra pagina, vers la chap. S* Celer in.
1469 31 » Ghap. des Cordonniers, fr. Guillaume Legris, bachelier
in sacra pagina.
•1480 3 juillet Vén. fr. Guillaume Lécuyer, maître bachelier in sacra
pagina, anc. porte du cloître, tout proche la chap. des
Cordonniers (1).
162 1 93 déc. N. d. Renée de Beaumaistre, Ve n. sgr mess. François de
Héricy, chev. de l'Ordre du Roy, sgr de Creullet,
S* Sauveur.
i6a8 7 sept. Anne de Bérigny, f8 Gilles Crespel, 30 a., S* André.
1637 a6 mai N. h. Jacques Senot, sr de Rondemare, S* Malo.
7 juillet M* Jullian Crepel, 40 a , nef, S1 André.
3 août Jeanne Damengnie, fe M* Henry Collibert, 85 a., nef,
S' André.
164a 33 nov. Charles Fierville, chir., 40 a., S1 Symphorien.
164; 4 déc. Jean Bouillon, sr de N. . ., bourg, et échevin de Cher-
bourg, décédé en revenant de Paris, chez Pierre Masure,
à l'enseigne du Cheval-Blanc, nef, la Madeleine.
1646 18 février Anne Davot, v* du s* de Pierrepont Potier, 80 a.,
S» Malo.
13 oct. Jean Le Héricy, sr de Creullet et de Couvert, 85 ou 84 aM
mort de la veille, au coin du g* autel et son cœur aux
Cordeliers.
1647 6 janvier Henry Collibert, bourg, de Bayeux, 76 a., S* André.
9 juillet M« Pierre Minfaut, esc., s' de la Chapelle, cons. ass.,
58 a., S* Malo.
(1) Pour ces quatre inhumations, v» Béziers, p. i38 et i3g.
- 275 —
1648 10 avril
a nov.
1649 10 sept.
1650
1651 16 mars
165a aa »
1653 14 juillet
1654 9 avril
17 août
3 déc.
1656 39 avril
31 mai
1657 !3 avr^
4 mai
39 sept.
i6«# 38 juillet
1659 1) mars
i« sept.
1660 16 août
1663 31 avril
1663 34 mars
1664 36 juin
N. . ., v« Péry, 80 a., S* Symphorien.
Louys des Favières (Ferrières ?), esc., S1 Malo.
N. h. Me Pierre Beauvallet, dr en médecine, S* Malo.
La dame de Creullet, 60 a., inhumée auprès de son mari.
Pierre Collibert, frère Henry, bourg, de Bayeux, 70 a.,
S* André.
Françoise Bailleul, S1 Malo.
Marie Hermerel, v° du sr Beauvallet, S* Malo.
Jean de Harcourt, fils n. sgr Jacques de Harcourt, baron
d'Olonde, et Françoise de S* Ouen, 3 a , décédé chez
son aïeule maternelle, Adriane de Varinières, dame de
Tordouet, v* Jean de S1 Ouen, sgr de Tordouet, Magny,
Fresnay, etc., S* Symphorien.
Lucresse Le François, f« Pierre Toustain, bourg., 65 a.,
S* André.
Catherine Le Savoureux, f° M6 Henry Bucaille, huissier,
sr de S1 Martin, 30 a., S1 André.
Me Thomas Roger, sr du Vignet, cons. et proc. du roy
en élect. etgreff. héréd. des insinuations, 46 a., chœur,
S* André.
Anne Roger, fe Chevalier, S* Malo.
Anne Duchesne, sage-femme, ve Charles Fierville, chir.,
S1 Symphorien.
Charles Vimard, bourg., 54 a., S* Patrice.
Jean Danctoville, 47 a., S* André.
Marie Dérouville, fe François André, esc, sr de Mo[o]n,
S* Loup.
Jeanne Calbri, fe Marin Goubot, S1 Patrice.
Pierre Cauchard d. Larose, 40 a., d'Hermanville, tombé
malade chez Pierre Masure, au Cheval Blanc, nef.
Sept ou huit Augustins étaient présents à l'inhuma-
tion. La Madeleine.
Perrette Cupercy, v° Robert Mainfray, S1 Loup.
Pierre Prevel, sr de Mainfray, S1 Vigoret.
Jacqueline Le Brethon, v« Robert Roger, s* du Vigne,
cons. ass. et premier esleu, 45 a., S1 André.
D»e Marguerite Le Roy, S* Sauveur.
Jacques Péry, bourg., 66 a., S* André.
- 276 -
1667 Anne de Bretteville, f* n. h. N... Minfaut, sg* de la
Bigne, S1 Sauveur.
1668 34 mars Me Jean Le Courtois, proc. en él., S* Sauveur.
1669 a3 ma* Pierre Tostain, bourg., 75 a., S* André.
3 sept. Jacques Aumont, fils Michel , garde de S. M., S1 André.
18 nov. Jean Petitcœur, esc, sr de S* Vast, S* Malo.
1670 4 janvier Marguerite Collibert, 68 a., S1 André.
17 mai DUo Louise Le Bedey, v* Thomas Le Héricy, esc., sr de
la Brasserie, chap. derrière le chœur, S1 Sauveur.
31 oct. Jean Adeline, bourg., 63 a., S1 André.
1671 36 janvier Elisabeth Le François, f* René de Talvast, esc, s* des
Montz, 69 a., S* Loup.
7 février Henry Bucaille, huissier, bourg., 48 a., S1 André,
ai nov. M* Jean Janvret, pbpe, S1 Malo.
167a 38 mai Noël Pesquerel, bourg., 54 a., S* André.
1673 39 janvier Marie Larcher, 5 a., S* Patrice.
1674 8 mars Jeanne Gervais, ve Jacques James, bourg, de Bayeux,
80 a., Madeleine.
a8 oct. Pierre Crepel, bourg, et huissier, 44 a., S* André.
1675 39 mars Marie Le Vaultier, v® François Bucaille, 90 a., S* André.
13 mai Charlotte Bucaille, v« Jean Halley, huissier, bourg.,
68 a., S* André.
39 oct. Renée Dupuis, fe Gabriel Collibert, 34 a., S* André.
1676 mai Potier, sr de Semilly, sg* en partie d'Asnelles et d'Arro-
manches.
30 juin Jeanne Bénard, ve MM.de la Chamelle Minfaut et la Mare
Le Breton, S1 Sauveur.
1677 7 mai Di|e Esther Le Héricy, ve Jacques de Saon, esc, sr de
Longues, — Pierre de Pierrepont , esc, sr du lieu, —
et Jean de Croisilles , esc, sr de Croisilles, S1 André.
34 sept. Catherine Le Nourricier, f6 Pierre Collibert, bourg.,
S* André.
Jacqueline Le Dordinier, v« Gilles d'Anctoville, 80 a.,
S1 Exupère.
Michel Bucaille, huissier et bourg., 33 a., S1 André.
Françoise Collibert, 14 ans, S1 André.
Anne Rogier, fe Mp de la Fosse Buhot. par le ch. de
Goupillières, S* Patrice.
1678
37 janvier
31 août
37 oct.
1679
34 juin
— 277 -
1679 I2 nov-
3 déc.
1680 9 sept.
16 déc.
«
1681 30 mars
17 avril
1689 39 janvier
30 février
1683 3 avril
30 août
1684 3 février
1685 35 sept.
1687 si janvier
4 mai
1688 4 avril
1689 ^ janvier
1693 34 »
1694 3 mars
6 nov.
1695 11 juillet
1698 2 février
9 mars
1700 35 juin
1701 19 déc.
1703 31 janvier
33 mars
1704 3 nov.
1707 31 février
Gabriel Collibert, bourg., s6 ans, S1 André.
Joachim Maufras, 6 à 7 ans, S1 Laurent.
Marie Lessard, ve de l'hostelier du Luxembourg, S1
Laurent.
Charlotte Le Tellier, dame de Franqueville et de Dam-
pierre, 80 ans, S1 Sauveur.
M* Jacques de la Cour, p*>re, chap. de Cambon, S1 Laurent.
Jean Delaunay, 1 ; ans, S» Sauveur.
Jeanne Gênas, v« Pierre Crepel, bourg., 53 a., S* André.
Jean Delaunay, perruquier, 70 ans, S* Sauveur.
Nicolas Vaultier, 50 ans, S1 Patrice.
Louise de la Conté, 60 ans, S1 Sauveur.
Richard Hermerel, esc, 18 ans, S1 Sauveur.
Jean de Launé, 65 ans, Sk Loup.
Thomas Rouland, 70 ans, S1 Sauveur.
Charlotte d'Anisy, ve mons. du Vivier, av1, 96 ans,
S1 Sauveur.
Isaac Le Bedey, esc. , sg* de Vaux , vicomte de Bayeux,
80 ans, S1 Sauveur.
Emon, sr de la Vermondière, gendarme de la garde du
roy, 65 ans, S* Patrice.
Jacques Dollebel, 55 ans, S* Sauveur.
Elisabeth Malfilastre, f6 M° Maillé, 53 a., S* Sauveur.
Françoise Rogier, 30 ans, S* Sauveur.
Jeanne Simon, v* n. h. Mr de Neufbourg, 65 a., S1 Vi-
goret.
Louis François Aubry, esc, sr de Trungy, S* Malo.
Marquise Bailleul, S1 Malo.
Martin Rapilli, cocher, S* Sauveur.
Marie Françoise Boquet (sic), fille Guillaume , esc, sT
de Grandval, lieut. cri m., S* Malo.
Françoise Le Cambais, v° Me Le Biais, esc. , S1 Ouen
Château.
Marie Simon, S* Malo.
Catherine Merling, Ve Pierre Le Maignen, sr de Condé,
et recev. du sel, S1 Vigoret.
Charlotte de Bailleul, fille François et Louise de Fon-
taine, S* Vigoret. )•"
- 278 —
1707 iç déc..
171 1 3 février
18 juillet
7 déc.
1718 7 janvier
20 déc.
■
1701 3 mai
179a 39 nov.
1795 6 déc.
1734 31 juillet
1799 23 avril
1738 12 mars
1743 18 déc.
1746 3 juillet
1753 35 février
30 mai
1761 37 juillet
ier août
1763 9 février
33 déc.
39 »
1763 13 mars
Nicolas de Bédiers, dr en médecine, 46 a., S* André.
Antoine Dubois , esc, sr de Vidouville , prés, en él. et
grenier à sel, maître des eaux et forêts , 60 a., S1 Sau-
veur.
Charlotte de Neveux, de Courseulles, 50 a.. S1 Laurent.
Anne N. . ., fe Caval, 66 ans, Sx Martin.
Sylvie Savary, 86 ans, S1 Sauveur.
Barthélémy Fleuret, mtre d'hôtel de de Nesmond, 74 a.,
S* Sauveur (1).
Mess. Jacques d'Argouges de Gratot, esc, 31 a., S1 Malo.
N. d. Catherine Maillard, ve Levaillant, 70 a., S* Sauveur.
N. d. Elisabeth Antoinette de Bellemare, fe Marie Clé-
ment Nicolas de la Rivière, ch., sg* haut justicier de
Meuvaines, sgr et patron de S1 Germain du Crioult
Gousey (-vixj, Rommilly, Mesnilsalles,etc<, S* André.
Jeanne Fromond , ve Me Germain Merlinc, 80 a., S1
Vigoret.
Antoine Le Bretton, esc, sr de Bérolles, 70 a., S'Sauveur.
Charlotte Le Vaillant, ve deGrimouville,75 a., S1 Martin.
François Guillaume Bosquet, esc, sr de Mauny, 50 a*.
S1 Exupère.
Marie Magdelaine Mérite, fille feu Louis et Jeanne Doues-
nel, 66 a., S' Malo.
Marie Thérèse Closet, ve Robert Piquet, sr de Valgeois,
78 ans, de S1 Malo.
Marguerite Susanne de Bailleul, 38 a., S* Sauveur.
Thomas Jehanne, dir. de la messagerie, 89 a., nef, S1
Martin.
Léonard Rémon, du diocèse d'Evreux^oa^ne^S1 Martin.
Anne de Montfiquet, v° Guillaume Joly, 87 a., id.
Louise Lepley, fe Gardin, apothicaire, 30 a., id.
Charles Lélu, maréchal, 55 a., id.
Marguerite Françoise Damours, v« François Patry, esc,
70 a., S* Martin.
(1) II léguait 1.000 livres pour constituer 5o livres de rente, dont ta livres pour les prédi-
cateurs des trois jours gras à S1 Sauveur et le surplus pour les pauvres. Il avait déjà fondé
l'école du Grand Bureau, par aoo livres de rente.
- 279 -
1793 9Ju*n
31 août
Julitte Hébert, fe René Seigle, 80 a., S< Martin.
Marie Maistrel, f* Louis Thomas Aveline, s* du Ribet,
36 a., nef, S1 Martin.
II
CORDELIERS
L'église des Cordeliers, située au faubourg S1 Loup, renfermait, d'après
Béziers, les tombeaux de quelques princes de la maison d'Orléans et de
quelques évêques qui étaient dans le chœur. Les Protestants les saccagè-
rent en 1562. Cette église était grande et bien décorée.
1374 36 déc.
1610 19 janvier
9 sept.
1613
9 août
37 oct.
1613
so janvier
1632
30 mars
Ier avril
ier mai
1633
8 janvidt
1636
9 juin
1643
9 février
1645
15 déc.
1649
14 juin
1650
34 janvier
33 août
30 sept.
Bienh. Grégoire, 88 a., dans un mausolée au milieu du
chœur.
Sous la lampe du chœur, fr. François Feuardent, dr et
gardien de Paris.
Pierre Dodin, fils M° Théodore, par N. . . Patou, sr des
Castries, gardien du couvent, S1 Loup.
Me Denis Le Meauffays, greff. en baill., S1 Loup.
Hélène Lenglois, fe Toussaint Vymarc, par R. P. frère
Julien de Castries, S* Loup.
François Le Nouel, esc, sr de Canville, S* Loup.
Thimotée Marcel, sr de la Vallée, S* Sauveur.
N. . . f8 Jean Leroux, S1 Loup.
Marie Dodin, f* Jean Merlinc, S* Loup.
N. h. Georges de la Dangie, esc, sp d'Englesque ville et
prés, en élect., par Me Jean Rocher, ch. de Beraesq,
curé de S* Sauveur, S* André.
Me Louis Deschâmps, nef, vis-à-vis du crucifix, S1 André.
Magdeleine Couverant (Courrant ?), fe Me Jean Pesque-
rel, 73 a., chœur, du côté de l'Evangile, S1 André.
Marie Demyharenc, 63 a., S* André.
Guillaume Crabin, tisserand, nef, La Madeleine.
Me Jean Potier, S* Malo.
Perrette Philippe, Ve M* Thomas Gazel, sr de la Cail-
lerie, S* Loup.
Jean Pesquerel, bourg., 73 a., chœur, à côté de sa f ,
S* André.
— 280 —
165a
9 avril
1653
ai février
xa sept.
29 >
1657
a février
1658
1661
13 sept.
4 nov.
16 déc.
166a a6 >
1663
31 mars
6 mai
4 juin
14 sept.
16 nov.
1664
6 février
la nov.
aa
166; aa juillet
1666 14 >
1667 ç sept.
35 nov.
1668 a nov.
1669 4 mars
37 juin
a8 août
12 sept.
1670 5 avril
François Le Fillastre, enquesteur, commis, exam., par
Michel Le Rocher, pb*«, ch., S* Vigoret.
Charles de la Court, esc, la Poterie.
Estienne Auber, chapelier, S* Malo.
Laurent Goutiaume, S* Loup.
Michelle Lair, de .Cahagnes, ve en dernières noces de
M0 Jean Morel, proc. en élect., de la Poterie.
Tassin Le Breton, la Madeleine.
D"* N. , . ve M' de Govin (Goville ?), Poterie.
Marie Gosset, ve Jean Le Rour, S* Loup.
Marie Guineux, v° François Guillebert, S* Loup.
Me Thomas Vitard, proc. comm., Poterie.
DlJ® Marie Le Roy, S* Sauveur.
François Le Nouelle, esc, sr de Canville, S* Loup.
N...f* Mr de Carville, Poterie.
Charles Bourdon, 35 a., S* Loup.
Henry Halle, p1"*, curé de Huppain, détenu prisonnier
en la conciergerie de Bayeux, S* Sauveur.
Françoise Endrian, v° Me Marc Fleury, chir., S* André.
Marguerite Le Haribeh fille Charles et Catherine Le
Coq, S* Loup.
Susanne Le Véel, fille Jacques, par le P. Couvert, gar-
dien du Couvent, S* Loup.
Denis Chipel, 90 a., id.
Me Charles du Hamel, sr de Baussy, Poterie.
Charles Brazard, esc., 79 a., chap. S* RoctH S1 Loup.
M* Gabriel Hersan, bourg, de Falaise, peintre à Bayeux,
père du curé de la Poterie, chap. S1 Roch., côté droit,
proche d'un banc qui tient d un côté au balustre,
Poterie ou S* Martin ? ?
Olive Eulde, v« M° Robert Destrevaux, 90 a., à la Cam-
bette, S1 Loup.
Mc Pierre Le Fort, recev. des quatrièmes, S1 Malo.
César d'Hérouville, 16 a., Poterie.
Jacques de Maillot, esc, N. D. Fossés.
Marie de Baudre, 65 a., S* Sauveur.
Marie Gohier, fille Michel, sr des Vergées, et Margue-
rite Blanchet, 5 a., S1 Loup.
— 281 —
1670 ai oc t.
1671
107a
a mars
9 sept.
1673
9 février
33 nov.
1674
a; avril
33 août
1675
ia février
16 mars
8 juin
1676
a6 avril
a sept.
14 oct.
1679 8 mars
a6 mai
a6 oct.
1680 1a mai
1681
Jean Le Patou, esc., s* de la Montagne, prés, en él., 78
ou 80 a. (Archives du Calvados), S1 Exupère.
ior nov. Estienne Gohier, s' de l'Espinay, 37 a., S* Loup.
Ier février Gilles Gohier, fils Me Michel et Blanchet, 4 a. a m.,
S* Loup.
Guillaume Leclerc, fils Guillaume et Marie Vautier,
23 a.,- S* Loup.
Marguerite Le Courtois, f8 Simon Le Maroys, S* Patrice.
Marie Gauguain, f° Charles Le Bourgeois, boulanger,
35 a., S* Loup.
Robert du Vivier, esc, s* des Préaux, 55 a., S* Sauveur,
Marin de Clomesnil, 60 a., Sk Loup.
Martin Guillebert, 55 a., S1 Loup.
Denis Bonnemie, huiss. audienc, 45 a., S1 Loup.
Anne Gohier, fille Me Michel et Blanchet, S* Loup.
Anne de Lessard, 65 a.,. S* Sauveur.
Marie Néel, fille Richard et Marie du Rosier, 5 a., S1 Loup.
Françoise Néel, id. 4 a. id.
Jean François Le Noël, esc, fils Raphaël et N. . . Fabien,
3 a., S* Loup.
Marie Daugier, dame de Castilly et d'Agy, ve Mr de
Castilly, 58 a. (cœur à Castilly), S* Sauveur.
Marie Gobier, fille Me Michel et Blanchet, 4 a., S1 Loup.
N. . . Née], fille Richard et du Rosier, 5 a., S1 Loup.
Jacqueline Hébert, 55 a., S1 Loup.
François André, sr d'Arguenchy, esc, lequel avait esté
tué la nuit, pour ses délits et par l'ordonnance du
lieut. crim. de cette ville, Poterie.
M* François Fréard, curé de Manvieux, décédé chez le
sr du Castel, son frère, prés, les ch. de Vendes et Mis-
sy, S* Loup.
N. . . Quetil, fille Thomas et Marguerite de Bérolles,
3 ou 4 ans, S* Loup.
Jeanne Gohier, îs à 16 a., S* Loup.
Mess. Jacques Corbet, s* de S* Martin, S1 Martin.
Guillemette La Rupdelle, Poterie.
Françoise Hersan, sœur du curé de la Poterie, chap.
S* Roch, Poterie.
1683 38 février
1684 3 juin
168; 33 avril
33 oct,
17 déc.
— 282 —
i686 6 mars
1689 10 mai
17 juin
1690 3a juillet
1691 16 avril
6 mai
1-693 1 ; sept,
as déc.
1694 35 nov.
1696 19 nov.
1698 9 mai
1699 4 juin
Ier nov.
1700 4 mai
1703 13 nov.
1705 14 août
• •
1707 4 janvier
1710 14 »
171 1 ier mars
1713 14 nov.
33 déc.
17 13 19 février
30 mai
1714 6 janvier
1716 5 »
Jacqueline Le Brethon, ffl Me Jean Michel, proc.. 37 a.,
S* Loup.
Anne Michel, 6 a. 6 m., S1 Sauveur.
Me Thomas Qiietil, bourg., S1 Sauveur.
Elisabeth Scelles, fille M« Richard, av\ et fe de Marc
Antoine Fréard, esc, sr du Castel, contr. gén. des
finances en la Généralité de Caen et rec. des décimes
du diocèse de Baveux, so a., S1 Loup.
Marie Fouques, 72 a., S* Sauveur.
Jean Néel, Poterie.
Charles Verel, 60 a., S* Loup.
Marie Galop, v* Denis Bonnemie, 60 a., S* Loup.
Jeanne Le Débonnaire, fe Richard Larchan, 70 ans, S*
Loup.
Charles Fleury, fils Jean, bourg., 30 a., S1 André.
Marguerite Le Noël, ve M6 Pierre Pilon, 58 a., S* Loup.
Germain Le Barbier, maistre de rhostellerie de l'Aigle
d'Or, 55 ans, S* Loup.
Marie Dan, f6 Thomas Néel, proc. de Monseigneur de
Bayeux, S* Sauveur.
Dll# Marie de Montfréard, ve n. h. Richard Suhard, esc,
sT du Perray, Poterie.
Françoise Baslé, v6 de Mr Bourdon et de Mp Le Romain,
av1, 75 ans, S* Loup.
Elisabeth Molandain , f° M* Antoine Vitard , sr de la
Vauterie, cons. enquesteur, S* Loup.
Renée Destreveaux, ve Jacques Fréard du Castel, esc.f
recev. des décimes (père de Marc Antoine) , S* Loup.
N. . . Desmares, fille Me François etMagdelaine Corbet,
S1 Loup.
François Desmares, off. che2 le roi, 57 ans, S1 Loup.
Estienne Bourdon, 50 ans. S* Patrice.
Raphaël Le Noël, esc., sr de Cau ville , 69 ans , S* Loup.
Simon Vautier, esc, S* Sauveur.
Claude Galimard, av* au Parlement de Paris, 55 ans,
chap. S* Roch, Poterie.
N. dile Françoise de la Motte, 36 ans, S1 Sauveur.
Marc Antoine Fréard, esc, sr du Castel, cont. des fi-
- 283 —
1716 33 janvier
19 août
1718 36 >
17 19 35 janvier
33 mai
1735 34 mars
1730 18 »
35 oct.
1733 9 juin
1737 3 janvier
1746 34 mars
15 juin
1756 14 déc.
1758 18 oct.
1766 17 mars
34 »
1769 30 oct.
1770 8 avril
1773 33 oct.
nances, bois et domaines, et rec. des décimes du dio-
cèse, 66 ans, S* Loup.
M* Julien de la Cotte, hostelier de rhostellerie de Y Ai-
gle d'Or, 48 ans, S* Loup.
N. d. Françoise Poirier, v* en dernières noces de Gabriel
Vautier, esc. (sr de la Motte ?), 88 ans, Poterie.
Magdeleine Vitard, fille Me Antoine , cons. enquest., et
Elisabeth Molandain, 30 ans, S1 Loup.
N. h. Vercingentorix René Vautier, esc., sr de la Motte,
60 ans, Poterie.
Jeanne Bataille, ve Claude Gallimard, S* André.
Raphaël Le Noël, esc, sr de Cauville, 80 a., S1 Loup.
M* Gilles La Rose, 73 ans, S1 Loup.
Antoine Vitard , sr de la Vauterie , enquesteur examina-
teur, 79 ans, Poterie.
Catherine Le Lièvre, ve de MM. Barbey et de la Cotte
Bigardière, 73 ans, S1 Loup.
M* François de la Cotte, sr de la Bigardière, 33 a., S* Loup.
Louise Françoise de Bailleul , fe Raould Adrien Fréard
du Castel, esc, sr du Castel, 44 ans. S* Loup.
Vautier, Gabrielle, v* Simon, esc, sr de S* Simon, 91 a.
Valentin Fréard, esc , sr du Castel , lieut. col. à Berry-
Infanterie, chev. de S* Louis, S* Loup.
Thomas de Launay, esc, sr deRosmesnil, 70 a., S1 Loup.
Mess. Raould Adrien Fréard, escMsrduCastel, 70a., S1 Loup.
Félix Fréard, fils n. h. François Fréard, esc, sr du Cas-
tel, et n. d. Claire Morin, 3 ans, S* Loup.
Jean François Anfry, 80 ans, nef. Poterie.
Gabriel Piperel, 37 ans, nef, Poterie.
Claire Françoise Morin, f* Mess. François Fréard, sr du
Castel, 30 ans, S1 Loup.
III
CAPUCINS
Ce couvent était situé rue S* Georges, hors la ville.
? D»6 de Harcourt, v6 de Rupalé , laquelle avait bâti et
orné la chapelle des religieux.
— 284 —
1653 ao janvier Chœur. Me Antoine Descrametot , pbre, anc. chantre et
ch. de Mathieu, principal fondateur du couvent, par
le ch. de Bernesq, devant le Chapitre en corps. On
n'y porta point la croix, parce qu'il était décédé hors
des limites et qu'il avait résigné sa dignité et sa pré-
bende. On sonna à la Cathédrale les moindres clo-
ches. Il était de la confrérie des pauvres, 88 ans (i).
Père Honoré, Gardien, 6o ans.
Anne de Valois, fe Raphaël Descrametot, 43 ans.
Raphaël Descrametot, esc, 73 ans.
N. et d. p. Jacques Descrametot, pbpe, ch. de Tanis, 78 a.
Julienne Thérèse de Brébeuf, v* Gabriel Descrametot,
esc., sr de S1 Georges, 73 ans.
Jacques Louis Descrametot, sgr de Lingèvres , Bucéels
et autres lieux, « à cause du droit de sépulture qu'il y
avait ».
Tous de S* Exupère.
1675 7 mai
1688 36 février
1708 6 mars
1710 38 mai
1756 ?
1765 17 déc.
IV
BÉNÉDICTINES
Leur église était située hors la ville, parroisse de la Potherie.
1659 14 oct.
35 nov.
1663 11 mai
1665 13 oct.
1670 30 déc.
167a 39 janvier
1676 19 oct.
1688 13 sept.
François de Valois, sr de Boisguillebert d'Escoville ,
mort à Caen, corps à Hérouvillette , cœur ici.
Anne, fe Gaspard Angot, Poterie.
Gaspard Angot, jardinier de Mme TAbbesse, Poterie.
Henri de Valois, sgr de Flamanville, 4; a., mort à Rouen.
Robert Le Vallois, chev., sgr d'Escoville, 91 ans, par de
Franqueville, doyen.
Mme Descoville, abbesse des Bénédictines, 5 6° année.
Mm6 Descoville Boivin, 84 ou 5 ans.
Marie Guesnon, tourière, Poterie.
(1) Voir Béziers, page i54*
— 885 —
URSULINES
Au faubourg S1 Patrice, dans l'ancien couvent des Billettes.
1634
1685 33 mars
33 sept.
Françoise d'Harcourt , fondatrice , morte en 1638 , le 9
juillet, transférée dans le chœur de l'église.
Me Michel LeTousay, pbw, chap. des religieuses, 67 a.,
par le ch. de Feuguerolles, S1 Patrice.
Bonne Claude Dutouet, ve Mr de Damigny, S* Sauveur.
VI
CHARITÉ
Leur église était rue du Marché. Il y avait deux chapelles.
1704 33 mai
1718 4 mai
1734 39 mars
» 4 juin
1771 ?
1635 7 mai
33 sept.
1626 8 avril
163 1 11 mai
1634 a7 janvier
1636 14 juin
1653 18 nov.
1709 13 déc.
1737 33 avril
Marguerite Magdelène Farcy, fille M0 Jean et Magdelène
Hue, 9 ans, S* Patrice.
Robert Rogier, sr du Vigney, cons. proc. du roy en élec.
et grenier à sel, 75 ans, S* Sauveur.
Magdelaine d'Auxais, v* Roger du Vigney, 88 a., S* Sau-
veur.
Hyacinthe Hauchemail, du Cotentin.
N. dlle Françoise Desaleurs, 64 ans, S* Patrice.
VII
HOTEL-DIEU ET SÉMINAIRE
M* Robert Crespin, pbre, sous-prieur.
Jeanne Polin, S* Vigoret.
Jacques Baupigny, S1 Vigoret.
Frère Nicolas Le Dars, pbpe, sous-prieur.
Guillaume Duhamel, religieux.
Michel Thorel, religieux.
Elisabeth Gobert, fe du s* de Bonfossé, S* Vigoret.
M° Jean Violette, pbw, d* en théologie , confesseur des
religieuses de l'Hôtel-Dieu.
Marie Guérin, sr de la Charité, S* Georges.
1761 a*> niars
1767 14 oct.
177a 8 juillet
— 286 —
Me Ambroise Hamel, pbre, desservant l'hôtel Dieu de
Bayeux, 36 ans.
N. et d. p. Jean Dumont, pbre, du diocèse de Viviers, dr
en Sorb.,' prieur de Rochegude, abbé command. de
l'abbaye roy. de N. D. de Champagny, vie. gén. de
Bayeux, vice-chancelier de l'Université de Caen, anc.
ch. archid. et vie. gén. d'Evreux, mort à lévèché,
S1 Sauveur.
Lecomte, J. BM né à S1 Sauveur de Bayeux, anc. curé de
Thaon, pendant 37 ans, chap. desCourtils en 1762,
80 ans moins 10 jours),
VIII
PRIEURÉ DE S* VIGOR
16*8 ?
ai avril
1648 30 mai
1730 5 juillet
178a 3 mars
Àumont, curé de S* Vigor, ch. de Cully.
Jean Balley, religieux, chapelle du chœur de lad. ab-
baye, par le P. Gardien des Cordeliers.
Catherine d'Esterville, de S* Mâlo.
N. d. Marie Anne Elisabeth Le Vicomte , f» Antoine de
Banville, esc, de S1 Patrice.
Dom Louis François d'Albignac, pbre, rel. de la cong.
de S1 Maur, 47 ans, mort à S1 André.
E. ANQUETIL.
— 287 —
Compte-Rendu des Séances
Séance du Samedi 17 Décembre 1908
Présents : MM. Gabriel Desclosières , président ; Anquetil , vice-prési-
dent ; Garnier, secrétaire ; Rémy, archiviste ; l'abbé Aubraye et Coueffin.
Absents excusés : MM. Angérard, Boudet, Le Duc et Loîsel.
Après Téloge funèbre de M. de Courson, sont admis au nombre des
membres de la Société, MM. l'abbé Aubraye, Coueffin, Pierre Delmas,
Ernult, Gustave Lefrançois, Gaston Le Mullois, Pelcerf, Radiguet, Saunier,
Tuebœuf et l'abbé Turpin.
M. Anquetil dépose sur le bureau le ioa volume des Mémoires de la
Société.
M. le Président entretient l'Assemblée du classement des sites à
conserver.
M. Le Duc attire l'attention sur le mauvais état du soubassement du
Monument de Formigny.
M. le Président communique le programme du Congrès des Sociétés
Savantes, à Rennes.
On vote une subvention de 10 fr. pour la souscription en vue du rachat
de la maison de Corneille.
M. le Trésorier a envoyé un extrait de la situation financière accusant
un excédent d'avoir en caisse de 1975 fr. 85,
MM. Desclosières et Anquetil parlent de l'admission d'Associés libres,
des Directeurs des Sociétés Musicales et des Membres de la Société de
Photographie c La Bajocasse ».
Il est décidé que les Sociétaires inscrits cette année auront droit à la
publication Le Livre Rouge, moyennant ; fr. par exemplaire.
M. Desclosières lit son étude sur les Mobiles de P arrondissement de
Bayeux, à V Armée de la Loire, et M. Anquetil communique Quelques
feuillets de vieux Registres, très intéressants pour l'histoire locale.
- 288 —
Séance du Jeudi 18 Mars 1909
Présents: MM, Gabriel Desclosières , président; Anquetil, vice-prési-
dent ; Delmas, maire de Bayeux ; Le Lièvre, secrétaire honoraire; Garnier,
secrétaire ; Rémy, archiviste ; Clouet , principal du Collège ; l'abbé Au-
braye, l'abbé Belliard , l'abbé Bourienne, Coueffin , l'abbé Deslandes,
Dumans, gtitnne, de Goroiecourt, l'abbé Le Mâle, Le Mfere, Le Roy ,
Mabire, Pelcerf et Verdier.
Absents excusés : MM. Angérard, Boudet et Loisel.
Après l'éloge funèbre de M. Dupuis, ancien maire d'Arromanches, on
s'entretient du soubassement du Monument de Formigny et du classement
du clocher de Sainte-Marguerite-de-Ducy.
M. le Président dépose sur le Bureau des articles de M. Vuagneux, sur
la Fontaine de Vaucluse et les améliorations accomplies par Julien à
Lutèce.
La Société, renouvelant le vœu émis dans la séance du 13 avril 1907,
émet le vœu que soient conservés dans la Ville de Bayeux, et autant que
possible dans les locaux qui leur étaient traditionnellement affectés y tous
objets offrant un intérêt artistique ou historique, existant dans les immeu-
bles dévolus par la loi du 2 janvier 190J.
Sont admis au nombre des membres de la Société : MM. Gênas, Jeun-
homme et Clouet.
M. Anquetil donne lecture d'un travail sur les Cloches de la Cathé-
drale de Bayeux.
M. le Président analyse les ouvrages offerts à la Société depuis sa der-
nière réunion.
La Société adhère pour une part à la Société Populaire des Beaux- Arts.
M. Garnier donne lecture d'une brochure intitulée Catéchisme Nor-
mand, offerte par M. Dillaye.
M. Le Lièvre communique son étude sur les Armoiries des Evêques et
des Doyens du Chapitre de Bayeux.
Séance du Samedi 25 Septembre 1909
Présents: MM. Gabriel Desclosières, président; Anquetil, vice-prési-
dent ; Garnier, secrétaire ; Guisle et Thieulin.
Absents excusés : MM. Delmas, maire de Bayeux ; Rémy, archiviste ;
— 289 —
Angérard, Boudet, Jeunhomme, Le Duc, Le Gras» Portalis, Vuagneux et
Mm« la Vte88e du Pontavice.
M. Destouches est admis au nombre des membres de la Société.
M. Anquetil dépose sur le Bureau le premier volume du Livre Rouge%
à la publication duquel M. le Baron Gérard a bien voulu contribuer pour
aoo francs.
M. Garnier donne lecture d'une Etude de M. Dillaye, sur les Raim-
baux y entrepreneurs à Brioude, originaires de Lantheuil.
M. Anquetil communique la suite de son travail sur les Cloches de la
Cathédrale.
Séance du Mardi 22 Mars 1910
Présents: MM. Gabriel Desclosières, président; Anquetil, vice-prési-
dent ; Garnier, secrétaire ; Rémy, archiviste; Clouet, Coueffin et Verdier.
Absents excusés : MM. Angérard, Jeunhomme, Loisel et Vuagneux.
MM. Gosselin et Gautret sont admis au nombre des Membres de la
Société.
M. le Trésorier a envoyé un extrait de la situation financière, acccusant
un excédent d'avoir en caisse de 2.219 fr. 04.
M. Boudet a envoyé une note sur le fonctionnement du Syndicat d'ini-
tiative.
M. Clouet fait une lecture sur les Essais poétiques d'Armand Lilman.
M. Desclosières analyse une Etude de M. Emile Lauvrière sur Edgar Poe.
M. Anquetil termine la séance par une rapide analyse des publications
reçues depuis la dernière réunion.
l9
— 290 —
NÉCROLOGIES
Depuis la publication de notre dernier volume, la iport gourmande
nous a privés de douze Membres de notre Compagnie, enlevés, les uns
dans la force, les autres dans la maturité de l'âge, quelques-un» dftft» les
paisibles années d'une vieillesse honorée.
M. le Dr GALLIER
Le 27 janvier 1909, mourait à Bayeux, entouré de l'estime générale,
M. Léon-Emmanuel GALLIER, docteur en médecine, membre du Conseil
Municipal. Il n'avait que 46 ans !. . . Une foule considérable se pressait
aux obsèques de cet homme de bien, témoignant ainsi de ses regrets et de
son affection pour lui.
Une plume amie se fit alors l'interprète de tous dans les lignes qui
suivent :
« Les meilleurs ne font que passer ici-bas !
« Celui qui leur assigne un poste dans son harmonie mondiale, les eu
relève, à sa volonté souveraine, souvent trop tôt, à notre gré, comme pour
nous faire déplorer davantage leur court passage parmi nous.
« M. Léon-Emmanuel Gallier, docteur en médecine, dont nous déplo-
rons aujourd'hui le décès prématuré, fut une de ces natures d'élite, pres-
que aussitôt disparues que manifestées.
« Né à Truttemer-le-Grand, le 4 janvier 1863, d'une vieille dynastie
d'honorables cultivateurs, le regretté défunt, après de brillantes huma-
nités à Vire, étudia la médecine à Caen et à Paris, et à peine en possession
de son diplôme de docteur, vint, en 1893, fixer sa résidence à Bayeux.
« L'aménité de son caractère, son généreux empressement à se rendre
à l'appel de tous ceux qui lui demandaient soulagement ou guérison, le
mirent vite en relief et lui gagnèrent une nombreuse clientèle.
€ Affable à tous, secourable aux humbles, pitoyable envers les pauvres,
d'un dévouement professionnel à toute épreuve, M. le docteur Gallier
était adoré de ses malades pour lesquels il se révélait, non seulement un
- a»i —
médecin d'une haute valeur, mais encore l'homme au cœur compatis-
sant, dont la parole réconforte et relève les courages abattus et console
les grandes douleurs.
« Affectueux et tenace comme tous les Bocains, cet homme éminem-
ment aimable alliait à une rare énergie une égalité d'humeur inaltérable.
C'était un roc de granit au milieu de la houle des passions. Toujours
gracieux, toujours souriant, son visage reflétait la bonté, la bienveillance,
l'amour de la concorde et de la paix.
« De ce faisceau de séduisantes qualités, il ne demeure plus qu'un
souvenir ! mais un souvenir vivace, enraciné, pour beaucoup, dans la
reconnaissance des services rendus, et pour ses nombreux amis, dans le
charme de son commerce familier.
« Universellement aimé et apprécié, M. Gallier avait été appelé, par la
reconnaissance de ses concitoyens, à siéger, un des premiers, au Conseil
de la Cité.
«Le docteur Gallier, que les pauvres acclamaient leur médecin, meurt,
laissant un nom autant aimé qu'honoré, digne récompense d'une vie
toute de devoir, — jusqu'à la veille de sa dernière heure, — vie brève,
mais plus riche en œuvres que beaucoup de longues carrières ».
E. A.
M; GUÉRET-DESNOYERS
M. GUÉRET-DESNOYERS,Pibrre-Louis-Charles, décédé, plein de jours,
le 4 novembre 1909, était le doyen de notre Société, dont il avait, pour
ainsi dire, été un des membres fondateurs, il y a tantôt 70 ans. Il faisait
aussi partie de l'Association Normande, de la Société Philharmonique et
de la plupart de nos Sociétés locales. Sa bienfaisance intelligente s'exer-
çait indistinctement sur tous les déshérités de la fortune.
Né à Caen, le 19 août 1815, M. Guéret-Desnoyers avait épousé, le 10
octobre 1843, *a fiile de M. le Président Pezet, une des illustrations de la
Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettrés de Bayeux, dont il
eut deux enfants, M°" Delmas et M. René Guéret-Desnoyers, actuellement
maître des requêtes au Conseil d'Etat. Depuis son mariage, M. Desnoyers
habita toujours notre ville, où la distinction de ses manières et l'aménité
de ses relations le firent rechercher et hautement apprécier dans la meil-
leure société de Bayeux et des environs.
Esprit très cultivé, causeur aimable et intéressant, musicien de grand
mérite, la sûreté de son goût et la perfection de son exécution en firent
— 092 —
un de6 meilleurs violons de la Société Philharmonique et lui valurent,
dans les salons où on aimait à l'entendre, de nombreux et légitimes succès.
M. Desnoyers ne se renfermait pas uniquement dans les relations de
famille et de société ; bienveillant et serviable, il aimait à se rendre utile
à ses concitoyens et à s'occuper efficacement de leurs intérêts : il remplit
longtemps les fonctions de président de la Fabrique de Saint-Patrice et
de Membre du Conseil des Directeurs de la Caisse d'Epargne de Bayeux.
La mort de cet aimable vieillard, si admirablement conservé jusqu'à
ces derniers temps, causa dans notre ville une douloureuse impression.
M. le Dr BASLEY
Un triple éloge funèbre, — celui d'un camarade d'enfance, M. G.
Desclosières, notre distingué président, celui d'un confrère, enfin , celui
du Maire de Bayeux, — a été consacré à la mémoire de M. le Dr BASLEY,
Antoine-Jacques, médecin en chef des Hospices, conseiller municipal et
ancien adjoint, membre et ancien président de l'Association des Anciens
Elèves du Collège, président de la Société de Secours Mutuels des Sapeurs-
Pompiers, chevalier de la Légion d'Honneur.
Voici en quels termes, d'une simplicité et d'une cordialité touchantes,
M. Desclosières a évoqué tout un monde de souvenirs :
« La ville de Bayeux, dit-il, a perdu, le 16 novembre 1909, un de ses
plus honorables et utiles enfants.
c Né à Bayeux, en mai 1828, Auguste Basley, fils d'un avoué au Tribu-
nal civil, qui habitait, 3, rue des Ursulines, suivit, dès ses premières
années, l'école enfantine de l'estimée Mademoiselle Caenchy, maison rue
Saint-Martin, en face la rue des Cuisiniers. Il s'y rencontra avec les enfants
de notables familles de la bourgeoisie bayeusaine d'alors : Marc et Joseph
Le Sénécal, Stéphen et Léon Le Paulmier, Ludovic Le Tuai, Adjutor
Duvant, Roger Delalonde, sans omettre son voisin de la rue des Ursulines,
n° 5, Gabriel Desclosières, dont il était le premier et journalier camarade*
Dès ce début d'éducation scolaire , Auguste Basley se fit remarquer par
son exactitude, ses habitudes d'ordre et de discipline, son aimable
caractère.
« Elève du Collège de Bayeux, depuis la Huitième jusqu'à la Philosophie,
Auguste Basley fut un des meilleurs écoliers de ses classes, apprécié de
ses professeurs, aimé de ses camarades par sa nature calme, réservée et
affectueuse.
— 293 —
c Son désir d'exercer une profession réellement pratique et utile à ses
semblables, le dirigea vers l'étude de la médecine et reçu Docteur, il
vint s'installer à Bayeux, dans la maison de la rue de la Poterie, où il est
décédé. Très bien accueilli par un des Docteurs bayeusains des plus
renommés de cette époque, M. Féron , Basley débuta sous son favorable
patronage.
« Le développement de sa clientèle lui ayant acquis un bon renom, le
jeune Docteur devint sucessivement médecin des Hospices , conseiller
municipal, chirurgien chef de l'Hôpital, adjoint au Maire de Bayeux et fut
récompensé de ses services par la décoration de la Légion d'honneur. Le
nombreux concours de Bayeusains , entourant le char funèbre du bon
Docteur, attestait l'estime et l'affection qui accompagnaient sa mémoire.
Dans la séance du Conseil Municipal de fin novembre, réminent Maire de
Bayeux, M. Delmas, a rappelé en termes parfaits les services rendus par
le Docteur Basley aux Hospices, aux établissements d'utilité publique et
à la Municipalité.
« Quelques jours après le décès du regretté Docteur, paraissait la pre-
mière édition des Dictionnaires Biographiques départementaux (Librairie
Flammarion, Paris, R. Wagner, éditeur, 14, rue du Regard), à la page 53,
nous retrouvons une Notice retraçant les traits généreux de l'honorable
existence que nous venons de résumer. Nous y lisons des renseignements
qui nous manquaient : « Médecin du Bureau de Bienfaisance, de la Société
de Secours Mutuels, membre du Conseil d'Hygiène, il conquit ses diplô-
mes de chirurgien et médecin en chef de l'Hôpital. » Aussi, la date précise
de sa promotion dans la Légion d'honneur, 6 janvier 1890.
« A tous ces renseignements, qui nous font connaître déjà l'existence
du Docteur Basley, au sein de sa ville natale , nous n'avons plus que ces
cinq mots à ajouter : Vie laborieusement remplie. Dévouement, Désinté-
ressement. »
MM. LE PELLERIN et LELU
Dans un même jour, ai mars 1910, la mort nous enlevait deux collègues,
M. Jacqpes LE PELLERIN, négociant, et M. Philippe-Emile LELU. L'un et
l'autre jouissaient de l'estime de leurs Concitoyens qu'ils représentèrent
au Conseil de la Cité. M. Le Pellerin, un des plus dévoués bienfaiteurs de
nos sociétés locales, est décédé dans l'exercice de son mandat, à l'âge de
68 ans. M. Lelu, qui siégea fort longtemps au Conseil Municipal et avait
exercé; avec un entier dévouement, les fonctions d'adjoint au Maire sous
- 294 —
la municipalité Niobey, s'était retiré des affaires publiques quand l'âge
inexorable ne lui avait plus permis d'y consacrer tous ses instants. Il
s'est éteint nonagénaire, laissant après lui d'unanimes regrets parmi les
pauvres.
M. de L1ÉNARD
Un autre membre du Conseil Municipal et membre assidu de notre
Compagnie : M. db LIÉNARD, Anatole-Charlhs-Louis, un des directeurs
de la Caisse d'épargne de notre ville, mourut le 5 avril 1910, dans sa 73e
année. Sous des apparences modestes, M. de Liénard était un lettré qui a
doté notre Bibliothèque municipale d'un nombre respectable de traduc-
tions d'auteurs grecs. D'un commerce agréable, le défunt ne comptait que
des amis parmi ceux de nos concitoyens qui avaient l'honneur de le
connaître.
M. de LÉONARD JUVIGNY
M. de LÉONARD JUVIGNY, Pierre- Victor-Auguste, décédé à Caen, le
36 août 1910, consécutivement à une opération chirurgicale à laquelle il
avait cru devoir se soumettre, Membre de la Société Française d'Archéo-
logie,de l'Association Normande et aussi denotreplusmodesteCompagnie,
M. de Léonard Juvigny, dont le père fut président de la Société Philhar-
monique, était aussi membre, et membre de valeur, de cette Société
musicale. Il prêtait volontiers l'appui de son talent à toutes nos fêtes ou
réunions locales, tant religieuses que laïques. Il aimait aussi les arts
plastiques et favorisait les artistes locaux auxquels il confia le soin d'em-
bellir son hôtel. Une assistance des plus nombreuses accompagna au
champ du repos sa dépouille mortelle.
MM. DUPUIS, JOURDAIN et TRANCHEFORT
Hors nos murs, nous avons eu le regret d'enregistrer la perte de trois
autres sociétaires, MM. DUPUIS, JOURDAIN et TRANCHEFORT.
Le premier, ancien instituteur, s'était fait recevoir agent-voyer, et dans
l'exercice de cette profession, s'était attiré l'affection et l'estime des habi-
tants du canton de Ryes. Il avait pris sa retraite à Arromanches où la
confiance de ses concitoyens lui avait offert l'écharpe de maire.
M. Tranchefort, architecte, expert de mérite, fils de ses œuvres, a laissé
dans le pays la réputation d'un loyal et très honnête homme.
— 895 —
M. Sylvain Jourdain, né à Bayeux en 1839, suivit les cours de notre
Collège, puis après quelques études médicales, se livra tout entier à celle
de la zoologie, pour laquelle il avait un goût très prononcé.
En 1860, il publia une thèse de doctorat ès-sciences naturelles sur la
veine porte rénale che\ les vertébrés» qui est devenue classique. Il fit
paraître ensuite un grand nombre de recherches sur l'anatomie comparée
des vertébrés.
Successivement professeur au collège de Thiers, au lycée de La Rochelle,
à la Faculté des sciences de Montpellier, il termina sa carrière comme
professeur à la Faculté des Sciences de Nancy.
M. Jourdain était membre de la Société de Biologie, de la Société Ento-
mologique et d'un grand nombre de Sociétés savantes.
Il mourut à Portbail, dans les derniers jours d'avril.
Son convoi funèbre fut escorté par une foule de femmes et d'enfants
venus rendre un suprême hommage à l'ami et au bienfaiteur des humbles
et des pauvres auxquels sa main discrète s'ouvrit toujours largement.
La plupart de ces collègues, empêchés par leurs occupations journa-
lières, n'assistaient pas fréquemment à nos séances et n'ont pas donné de
travaux pour nos Mémoires ; mais ils n'en étaient pas moins zélés pour le
bon renom de notre Cité , s'intéressaient vivement à tout ce qui pouvait
y contribuer et se faisaient honneur de compter parmi les Membres de
notre Compagnie.
A ce titre, nous leur devions de ne pas laisser leurs noms tomber dans,
l'oubli.
Puisse notre prochain volume n'avoir pas à enregistrer un aussi
nombreux nécrologe !
— 296 —
BtVVAYIftit FiHAItClIS&S
au 10 Octobre 1910
RECETTES
Cotisations 455 fr. »»
Intérêts des Fonds à la Caisse d'Epargne 43 42
Reliquat au 31 Décembre 1909 9.919 04
Total 9.719 fr. 46
DÉPENSES
Avances du Trésorier et autres. ... 91 fr. 30
Impressions et Accessoires 300 »»
Total 591 fr. 30 ci. 521 30
Reliquat au 10 Octobre 1910. ..... 9.198 fr. 16
En un Livret de Caisse d'Epargne, nu-
méro 18.503, de 1.499 fr. 17
Et reliquat en espèces de 698 99
1
i
I
— 297 —
TABLE DES MATIÈRES
PAGES
E. Lefébure. — Histoire de la Dentelle à Bayeux. Première partie.
Au xv* et au xviii* siècles i
E. Lalouel. — De la puissance de la voix humaine 38
Refus des Grands Chapeaux par le Corps de Ville. 3 1
E. Anquetil. — Cloches et Carillons de la Cathédrale de Bayeux . 33
E. Anquetil. — • Sépultures des églises paroissiales de Bayeux . . 195
C. Garnier. — Comptes- Rendus des Séances 387
Situation financière de la Société 390
Divers. — Nécrologies 391
ERRATUM
t* Béziers (pages 83, 4 et 5) indique comme enterrés à S» Nicolas des Courtils, avant la liste
que nous donnons, p. i3o ci-dessus :
En i557, i3 sept., François de la Rivière, sgr de RommiMy et de Hériz,!. gén. en rie, 48a.
En i584, >3 déc., Jacqueline Cossey, sa v% 65 a.
Tous les deux dans la chap. de gauche, dite de la Gapelletle.
En i5o5, n. h. Etienne Duhamel, avl et Anne Le Huey, sa f», près la balustrade du chœur,
à droite.
a* Supprimer à la page *46, 1. 3 : « Notre registre lui maintient son titre de Capellette ou
Chapclette ».
Les inhumations indiquées à cette page comme ayant eu lieu à l'église de la CHapeleUe,
eurent lieu en réalité dans la chapelle de gauche de S1 Nicolas des Courtils, dite de la Capel-
lette (voir Béziers, Mém. publiés par G. Le Hardy, p. 65), dans laquelle l'office de N. D. des
Fossés ou de la Capellette, parroisse sur le territoire de laquelle se trouvait la collégiale des
Courtils, avait été transféré après i56a.
Le territoire de N. D. des Fossés comprenait les parties S. des rues S* Nicolas, de Geôle,
des Ursulines, un côté de la rue Quincangrogne et le chemin du Roy (partie de la rue Bour-
besneur. de la rue allant de la mère-église au Chastel au tournant). (Voir Béziers, Mém. éd.
Le Hardy, p. 63 et un acte de 1 399 aux Archives du Calvados).
L
1
■V
EN VENTE i
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D* AGRICULTURE. SCIENCES
ARTS ET BELLES-LETTRES DE HAYEUX
T. l«,in-8° de
T. 2, in- 8° de
T. 3, in-8° de
T. 4, in-8» de
T. 5, in-8° de
T. G, in-8» de
T. 7, in-8» de
T. 8, in-8' de
T. 9, in-8° de
T. 10, in-8- de
350 p
450 p
476 p
392 p
400 p
550 p
531 p
316 p
470 p
495 p
•1
• i
• t
• 1
• <
• I
M
1842
1844
1846
1850
1852
1858
1859
1879
1882
1887
PRIX 6 Fr
PRIX 4 Fr.
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS
ET BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T.
T.
l»r,in-8- de 124 p., 1891
2, iu-8° de 182 p., 1894
T. 6, in-8° de 158 p., 1901
T. 7, in-8° de 213 p., 1902
T. 8, in-8° de 189 p., 1905
T. 9, in-8° de 202 p., 1907
T. 10, in-8» de 197 p., 1908
T. 11, in-8° de 297 p., 1910
Les Tomes 3, 4 et 5 sont épuisés.
\
PRIX 6 Fr.
PRIX 5 Fr.
PRIX 6 Fr.
PRIX 8 Fr.
Le premier volume du Livre Rouge de l'Evêchè
de Bai/eux est paru.
Le second sera publié prochainement.
■ «i»n *
S'adresser à MM. les libraires VALETTE, rue
Saint-Malo, 65, à Bayeux, et L. JOUAN, rue Saint-
Pierre, 111, Caen.