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Full text of "[Memoires]"

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Société 

SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE    BAYEUX 


tf'V  jlLUME 


BAYEUX 
Imprimerie  S.-A.  DUVANT 

17.    RUE   DE   LA   1 


I907 


BAYEUX 

J3.     VALETTE 
rue  Saint-Malo,  63 


OAGN 
L.  JOUAN 

rue  Saint-Pierre,  111 


y  t 


SOCIETE 

DES 

SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE   BAYEUX 


SOCIETE 


SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 


DE    BAYEUX 


BAYEUX 

Imprimerie  S.-A.  DUVANT 

I7,    RUE   DE   LA   MAITRISE,     17 

I907 

BAYEUX 

CA.EN 

VALETTE 

L.  JOTJAN 

9  Saint-Malo,  65 

rue   Saint-Pierre.flill 

i 


•I 


SOCIETE 

DBS 

SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE    BAYEDX 


BAYEUX 

Imprimerie  S.-A.  DUVANT 

17,    RUE   DE   LA   MAITRISE,     17 

1907 

BAYEUX 

CA.EN 

..     VALETTE 

Lu  JOUAN 

rue  Saiat-Malo,  65 

rue   Saint  Pierre, fliil 

STANFORD  UNIVMMTt 

UIMMII 
siacks 

AU  G    51971 


^3 


AVIS 


» 


•.V 


La  Société  déclare  qu'elle  laisse  aux  Auteurs  seuls  la  responsa- 
bilité des  faits  et  des  opinions  contenus  dans  leurs  Mémoires. 


—  1  — 


i 


Les  Sangles  de  Bayeux 


Bayeux,  jusqu'à  l'arrêt  du  Conseil  du  21  novembre  1751,  posséda  le 
droit  de  franc-aleu. 

Ce  droit,  accordé  à  très  peu  de  villes  en  Normandie,  dit  Béziers,  consis- 
tait dans  un  plein  affranchissement  du  treizième  et  de  toutes  autres  impo- 
sitions à  l'égard  des  maisons  et  des  héritages  de  la  ville  et  de  la  banlieue, 
lors  de  leur  mutation  par  vente  ou  autrement. 

«  Les  maisons  et  héritages  de  la  ville  et  banlieue  de  Baïeux  >,  portait 
l'article  a  des  usages  locaux  de  la  vicomte  de  ce  lieu,  «  et  partie  de  la 
banlieue,  selon  qu'elle  est  bornée  d'anciens  mercs  et  devises,  sont  tenus 
en  franc-aleu  ». 

Quels  étaient  ces  mercs  ou  devises?  «On  appelait  Sangles  ou  Sengles», 
dit  l'auteur  de  l'Essai  Historique  sur  Baveux,  «  les  petites  rues  de  l'ex- 
trémité de  Bayeux,  qui  l'entouraient  et  en  fixaient  le  territoire...  Cette 
espèce  de  ligne  de  circonvallation  renfermait  les  maisons  et  héritages 
tenus  en  franc-alieu.  Ce  mot  Sangles  ou  Sengles  vient  de  Cingula,  Cein- 
ture ». 

Nul  autre  renseignement  sur  cette  ceinture  de  la  ville  ne  se  trouve 
dans  nos  historiens  locaux.  Et  pourtant,  au  point  de  vue  fiscal,  cette 
ligne  de  démarcation  n'était  pas  moins  importante  pour  nos  pères,  que 
celle  de  Paris,  si  soigneusement  indiquée  par  l'auteur  des  lois  des  bâti- 
ments, Desgodets,  architecte  du  Roi,  pour  les  habitants  de  la  capitale. 

Nous  avions  longtemps  cherché  le  tracé  de  ces  mercs  et  devises,  quand 
une  heureuse  acquisition  nous  a  mis  entre  les  mains  une  note  du  plus 
haut  intérêt  qui  élucide  complètement  cette  question. 

Cette  note  est  ainsi  conçue  : 

Recherche  des  Sangles  dk  la  Ville  de  Bayeux 

Copie  fidèle  d'un  procès-verbal  original  des  anciennes  Sangles  de  la 
ville  de  Bayeux,  transcrit  sur  les  registres  capitulaires,  le  26  août  1678: 
Pierre  Poitevin,  bourgeois  de  Bayeux,  arpenteur  juré,  âgé  de  78  ans, 


-  z  — 

atteste  à  tous  qu'il  appartiendra  avoir  appris  des  anciens  la  situation  des 
Sangles  de  la  ville  de  Bayeux,  ayant  été  conduit  par  eux,  ainsi  qu'il  suit  : 
A  commencé  à  un  fort  et  boulevard  qui  fut  en  la  paroisse  de  Saint- 
Georges  (i),  qui  faisait  face  au  grand  chemin  tendant  de  Bayeux  à  Villers, 
au-dessus  duquel  il  y  avait  une  voie  ou  mette  qui  allait  au  chemin  de 
Caen,  et  passait  à  travers  pour  aller,  entre  la  maison  et  jardin  d'un  sur- 
nommé Tallevast,  possédée  de  présent  par  Richard  Périou  à  cause  de  sa 
femme,  et  un  entretenant  appartenant  au  sieur  Descrametot,  et  plusieurs 
jardrns  étant  jouxte  ladite  mette  et  venait  descendre  à  la  maison  d'un 
surnommé  Le  Savoureux,  passait  à  travers  le  chemin  du  petit  Rouen  pour 
aller  derrière  le  boulevard  Saint-Jean  (2)  et  traversant  le  grand  chemin 
dte  Caen,  gagner  à  une  petite  voie  que  l'on  appelle  les  Ruettes,  laquelle 
passe  derrière  les  maisons  du  sieur  Hermerel  et  des  héritiers  du  sieur 
Destrevaux,  au  droit  d'un  surnommé  La  Vallète,  et  plusieurs  petits  jardins 
pour  descendre  dans  la  Cavée,  et  de  là  passer  à  travers  la  rue  du  Champ 
Fleury,  appelée  à  présent  la  rue  de  la  Cave,  pour  entrer  dans  une  voie 
qui  était  anciennement  derrière  la  fontaine  Cantepie  qui  tendait  sur  le 
bord  de  la  rivière  d\Aure,  et  de  l'autre  côté  d'icelle  rivière,  il  y  avoit 
une  petite  voie  ou  sente  tendante  à  un  puits  étant  proche  de  l'église 
Saint-Laurent  et  de  là  passer  derrière  ladite  église  pour  aller  à  une  autre 
voie  appelée  la  rue  de  la  Bretagne,  passant  par  derrière  le  monastère  des 
Augustins,  pour  aller  à  un  autre  puits,  étant  en  la  paroisse  Saint-Patrice, 
appelé  le  puits  de  TEpinette  ,  jouxte  le  chemin  tendant  au  pont  de 
Vaux-sur-Aure,  et  dudit  chemin  entrer  dans  une  autre  voie  appelée  la  rue 
des  Sangles,  qui  va  aboutir  à  la  maison  d'un  surnommé  Le  Roquais,  qui 
fut  anciennement  à  Pierre  de  Vaux  et  traverse  le  chemin  tendant  de 
Bayeux  à  Hérils  pour  entrer  dans  une  autre  voie  passant  derrière  la  mai- 
son et  jardin  qui  fut  au  surnommé  Le  Prévost,  possédée  à  présent  par 
Pierre  Boivin,  bourgeois  de  Bayeux  et  se  continue  tout  au  long  du  che- 
min pour  aller  à  une  autre  voie  nommée  aussi  la  rue  des  Sangles  (3)  de 
laquelle  rue  on  va  au  chemin  des  Vez  pour  le  traverser  et  entrer  dans 
une  autre  petite  ruette  appellée  la  rue  des  Billettes  qui  se  commence  au 
gable  du  chœur  de  la  chapelle  des  religieuses  Ursulines,  laquelle  se 
continue  jusqu'au  bout  d'une  muraille  qui  ferme  une  pièce   de  terre  en 

(1)  Détruit  en  i6i5. 

(a)  Détruit  seulement  eu  1681. 

(Si  Citée  par  Pluquct. 


—  3  — 

herbage,  appartenant  à  Me  Thomas  Molendain,  au  droit  du  sieur  du  Ha- 
mel,  escuier,  faisant  le  coin  pour  entrer  dans  une  pièce  de  terre  ayant 
appartenu  au  sieur  de  Saint-Clément,  à  présent  possédée  par  les  Dames 
Bénédictines  au  jouxte  dudit  Molendain,  laquelle  se  continuait  au  long 
de  l'héritage  dudit  Molendain  pour  aller  derrière  le  château  et  de  là 
passer  devant  le  cimetière  de  la  Poterie  pour  aller  dans  la  rue  Saint-Loup 
et  icelle  traverser  pour  entrer  dans  un  petit  courant  d'eau  qui  descend 
tout  le  long  d'un  jardin  appelé  le  Jardin  au  Doyen  et  de  là  gagner  au 
travers  des  preys,  pour  passer  de  l'autre  côté  de  la  rivière  et  entrer  dans 
une  autre  petite  voie  tendante  au  chemin  de  Villers,  appelée  la  ruette, 
tendant  au  vivier  et  de  là  passer  devant  ledit  boulevard  Saint-Georges. 

Et  est  tout  ce  que  j'ai  appris  par  la  tradition,  par  la  vue  et  accession 
des  lieux  et  l'ai  déclaré  à  Messieurs  du  Chapitre  de  Bayeux  pour  leur 
servir  et  valoir  ainsi' que  de  raison,  aujourd'hui  10e  jour  d'août  1678, 
signé  Poitevin. 

Ladite  déclaration,  enregistrée  aux  registres  dud.  Chapitre  pour  y  avoir 
recours  au  besoin,  le  26  août  1678. 

Certifié  conforme  à  l'original  resté  aud.  registre. 

Nous  ne  savons  si  le  registre  en  question  existe  encore.  Nous  n'en  avons 
toujours  point  trouvé  de  traces  dans  le  catalogue  des  manuscrits  de  la 
bibliothèque  du  Chapitre,  publiée  par  l'un  de  nos  plus  éminents  collè- 
gues, M.  le  chanoine  Deslandes.  Notre  copie,  certifiée  conforme,  n'en  est 
que  plus  précieuse,  et  prouve  qu'autrefois  comme  aujourd'hui,  le  corps 
éclairé  qu'est  le  Chapitre  de  notre  Cathédrale,  s'intéressait  vivement  à 
tout  ce  qui  concernait  notre  Cité. 

Ajoutons  que  le  Chapitre  ne  gardait  pas  pour  lui  seul  le  fruit  de  ses 
patientes  et  intelligentes  recherches,  car  la  note,  que  nous  avons  eu 
l'honneur  de  vous  soumettre,  avait  été  par  lui  délivrée  à  un  particulier, 
M.  Fellecocq,  maître  d'écriture,  qui  a  encore  des  descendants  dans  notre 
ville,  pour  l'aider  dans  un  procès. 

A  notre  savant  collègue,  M.  Dédouit,  que  j'ai  le  regret  de  ne  pas  voir, 
ce  soir,  à  notre  réunion  et  à  qui  l'on  doit  de  si  remarquables  études  sur 
la  topographie  successorale  de  notre  ville,  de  nous  donner  les  noms  des 
propriétaires  modernes  des  immeubles  désignés  dans  la  note  de  l'arpen- 
teur juré  Poitevin. 

E.  ANQUBTIL. 


—  4 


La   Bourgeoisie  de   Bayeux 


SES    LIMITES 


Le  territoire  de  la  ville  de  Bayeux  et  de  ses  environs  se  divisait  en  cinq 
zones,  ayant  chacune  des  limites  bien  distinctes. 

Les  fortifications  entouraient  la  cité  ;  ses  habitants  ne  jouissaient  d'au- 
cun privilège  spécial. 

Au-delà  des  murs  s'étendaient  les  faubourgs;  les  sangles  en  détermi- 
naient la  limite  primitive. 

La  troisième  zone  comprenait  «  les  faubourgs  plus  éloignés  et  comme 
ajoutés  aux  premiers  »  ;  elle  s'appelait  bourgeoisie  ou  bourgagc.  Les 
propriétés  situées  en  bourgeoisie  avaient  part  «  aux  privilèges  et  avantages 
municipaux»,  mais  en  retour  elles  devaient  en  supporter  les  charges, 
telles  que  «  garde  de  la  ville  sous  les  capitaines  d'icelle  »  ,  paiement  des 
droits  de  tarif,  etc. 

La  quatrième  zone  «  plus  ample  de  beaucoup  que  les  précédentes  », 
s'appelait  le  Franc-alleu.  Les  héritages  situés  en  franc-alleu  étaient 
exempts  de  certains  droits  féodaux  et  en  particulier  du  paiement  des 
treizièmes,  que  nous  appellerions  maintenant  droits  de  mutation. 

Le  privilège  du  franc-alleu,  accordé  à  peu  de  villes  en  Normandie,  était, 
au  dire  de  Béziers,  le  plus  ancien  des  privilèges  de  Bayeux.  Il  fut  restreint 
par  arrêt  du  Conseil  du  Roi  en  date  du  ai  novembre  1751. 

Quelle  était  l'étendue  exacte  des  terres  jouissant  du  franc-alleu  ?  Nos 
recherches  ne  nous  permettent  pas  de  l'établir  dune  manière  précise  ; 
disons  seulement  que  toutes  les  paroisses  de  la  ville  et  des  faubourgs, 
une  faible  partie  de  Saint-Patrice  exceptée,  jouissaient  de  ce  privilège, 
ainsi  qu'une  partie  des  paroisses  de  Saint-Loup- H  ors,  Vaucelles,  Gueron 
et  Saint-Vigor-le-Grand. 

Enfin,  au-delà  des  faubourgs  de  Bayeux  s'étendait  la  banlieue;  elle 
comprenait  les  paroisses  de  Gueron,  Monceaux,  Saint-Martin-des-Entrées, 
Saint-Germain-de-la-Lieue,  Saint-Sulpice,  Saint-Vigor-le-Grand,  Vaux- 


—  5  — 

sur-Aure,  Sully,  Cussy,  Vaucelles,  Barbeville,  Saint-Loup-Hors,  et  de 
plus  le  hameau  cTEnglesqueville  à  Ranchy  et  celui  de  Damigny,  alors 
dépendant  de  Nonant. 

Les  sergents  royaux,  nous  dirions  les  huissiers,  avaient  droit  d'instru- 
menter dans  la  ville  et  la  banlieue,  mais  non^au-delà. 

La  délimitation  exacte  de  ces  différentes  zones  était,  comme  on  peut  le 
penser,  souvent  matière  à  difficultés  et  procès,  de  là  accessions  de  lieux, 
procès-verbaux  des  «  mercs  et  devises  »  de  la  banlieue,  du  franc-alleu, 
de  la  bourgeoisie  et  même  des  sangles. 

C'est  à  l'occasion  de  l'un  de  ces  procès  que  fut  rédigé  le  procès-verbal 
qui  va  me  permettre  de  vous  faire  connaître  les  limites  de  la  bourgeoisie. 

En  1645,  en  vertu  d'une  déclaration  du  Roi  et  d'un  arrêt  de  son  conseil, 
des  droits  nouveaux  furent  perçus  sur  chaque  muid  de  boisson  :  20  sols 
sur  le  vin,  10  sols  pour  le  cidre  et  la  bière  et  }  sols  sur  le  poiré.  Comme 
on  peut  le  penser,  ce  nouvel  impôt  déplut  à  beaucoup  et  le  paiement  ne 
s'en  fit  pas  sans  récriminations,  d'autant  plus  que  Jacques  Chardon  c  le 
régisseur  des  droits  établis  »,  homme  très  zélé  pour  les  financés  du  Roi, 
voulait  faire  payer  les  droits  à  tous  les  habitants  de  la  ville  et  des  fau- 
bourgs, sans  distinction. 

L'un  des  principaux  récalcitrants  était  Anne  Cornet,  sieur  de  Belle- 
fontaine  (1).  Le  régisseur  alléguait  que  la  «  maison  du  sieur  de  Bellefon- 
taine  était  assise  en  la  paroisse  Saint-Exupère,  dans  l'étendue  du  franc- 
aleu  »  et  que  par  conséquent  son  propriétaire  devait  payer  les  droits. 

Anne  Cornet  répondait  que  son  domaine  était,  il  est  vrai,  situé  en 
franc-aleu,  mais  non  en  bourgeoisie,  et  que  les  droits  sur  les  boissons  ne 
devaient  point  être  perçus  en  dehors  des  limites  de  cette  bourgeoisie.  Il 
ajoutait  que,  non-seulement  dans  la  paroisse  Saint-Exupère,  mais  dans 
les  paroisses  des  faubourgs,  «  toutes  situées  en  franc-aleu  »,  il  y  avait 
néanmoins  beaucoup  de  maisons  et  d'héritages  reconnus  incontestable- 
ment «  pour  être  hors  bourgeoisie  ». 

L'affaire  fut  portée  au  Tribunal  de  l'Election,  le  7  octobre  1645,  et 
Jean  Le  Patou,  écuyer,  sieur  de  la  Montagne,  président,  décida  que  le 
mercredi  suivant,  1 1  octobre,  «  les  lieux  seraient  veus  et  accédez  pour 
connoistre  le  circuit  de  lad.  bourgeoisie,  devant  M"  Robert  Le  Breton, 
lieutenant  civil  et  criminel  audit  Bayeux,  en  présence  de  Jean  Nicolle, 

(1)  Anne  Cornet,  sieur  de  Bellefontaine,  avait  épousé  ,  en  i6a3,  Esther  Thioult.  Ses  armes 
étaient  de  gueules  à  une  fasce  d'or,  accompagnée  de  deux  roses  d'argent  «n  chef. 


-  6  — 

commis  au  greffe  de  l'élection  »,  et  de  plus  il  nomma  «  les  voyeurs  »  qui 
devaient  dresser  procès-verbal  de  cette  visite.  Lesdits  commissaires  se 
rendirent  donc  le  mercredi  n  octobre  1645,  à  une  heure  après-midi,  au 
village  de  Cremel,  sur  le  bord  de  la  rivière  d'Aure,  et  firent  le  rapport 
que  nous  allons  reproduire. 

Nous  connaissons  deux  copies  de  ce  procès-verbal.  Tune  dans  le  ma- 
nuscrit n°  8  de  la  Bibliothèque  du  Chapitre  ,  intitulé  :  Mémoires  pour 
servir  à  l  histoire  de  la  ville  et  diocèse  de  Baveux,  par  M.  Régnant  t.  cha- 
noine. L'autre  figure  sous  le  n°  324  au  catalogue  des  manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque de  la  ville  de  Baveux.  Cette  copie  a  été  faite  sur  l'extrait  qui 
fut  délivré  au  sieur  de  Bellefontaine,  aussi  c'est  elle  que  nous  reprodui- 
sons, et  nous  indiquerons  en  notes  les  principales  variantes. 

«  Et  à  quel  lieu,  jour  tt  heure  sont  comparus  M'  Noël  Le  Savoureux, 
ancien  lieutenant  en  laditte  Election,  qui  nous  a  dit  bien  connoistre 
lesdits  territoires  de  Saint-Exupère,  Saint-Floxel,  Saint-Vigor  et  autres 
parroisses  qui  bornent  ou  font  partie  des  fauxbourgs  de  laditte  ville 
comme  aussy  François  Labey.  Pierre  Cicile,  habitants  de  laditte  paroisse 
de  Saint-Exupère,  Philippe  Richer,  cy-devant  y  résident  et  de  présent  en 
la  parroisse  de  Saint-Màlo  et  Jean  Le  Petit  dudit  lieu  de  Saint-Exupère, 
tous  en  particulier  jures  de  dire  vérité  et  faire  loyal  rapport  des  choses 
contentieuses  pour  laditte  extendue  de  bourgeoisie  si  elle  étoit  conforme 
à  celle  du  franc-alleu. 

Ont  dit  tous  d'une  voix  y  avoir  grande  différence  (1)  et  que  hors  l'en- 
clos des  murailles  de  la  ville,  il  y  avoit  quatre  autres  enceintes  ou  circuits 
à  l'entour  d'icelle,  bornées  de  limites  de  toute  ancienneté. 

La  première  et  la  plus  proche  desquelles,  nommée  Les  Sangles,  est 
une  ancienne  désignation  des  premiers  fauxbourgs  et  plus  proches  de  la 
ville,  marquée  encore  à  présent  à  l'endroit  du  boulevart  Saint-Jean  et 
celui  de  Saint-Georges  depuis  peu  démoly,  de  quoy  font  foy  les  titres 
concernans  les  héritages  y  adjacents. 

La  seconde  limitation  est  pour  la  Bourgeoisie  (3),  plus  spacieuse  et  de 
plus  grande  étendue  que  les  Sangles,  et  contient  les  fauxbourgs  plus  éloi- 
gnés et  comme  ajoutés  (3)  aux  premiers.  Les  habitants  de  laquelle  sont 
assujettis  aux  gardes  de  la  ville  sous  les  capitaines  d'icelle,  à  leur   tour, 

(1)  .  .  .  entre  bourgeoisie  et  franc-alleu  et  que.  .  .  (Ms  Regnault) 
(a)  Celle-ci  est  plus.  .  .  (Ms  Regnault). 
(3)  adjacents  (Ma  Reguault). 


1 

r 


—  7  — 

ainsy  qu'autres  services  et  sujettions  (i)  à  quoy  Jes  bourgeois  et  habitants 
de  la  ville  sont  naturellement  obligez. 

La  troisième  est  du  Franc-alleu  (a)  plus  ample  de  beaucoup  que  les 
précédentes,  comprenant  en  soy  plusieurs  maisons  et  héritages  ruraux 
hors  la  bourgeoisie,  l'usage  duquel  est  déclaré  par  la  coutume  et  la  limi- 
tation s'en  voit  par  les  procès- verbaux  qui  en  ont  esté  dressez,  de  tems 
en  tems,  pour  en  conserver  la  mémoire. 

La  quatrième  et  dernière  est  la  banlieue,  distinguée  par  la  sergenterie 
d'icelle,  qui  comprend  en  soy  les  précédentes  et  s'étend  encore  au-delà. 

Après  (5)  leur  avoir  fait  entendre  le  décord  des  parties  (4)  ils  ont 
procédé  à  indiquer  les  bornes  et  les  limites  de  laditte  bourgeoisie  pour 
la  conservation  des  droits  et  intérêts  publiqs. 

(SAINT-EXUPÈRE).— •  (})  Etant  sur  le  bord  de  laditte  rivière  d'Aure,  au  lieu 
nommé  le  Varabot,  autrement  le  Vey-au-Quesne  (6),  au  bout  d'une  petite 
ruelle  (7)  entre  deux  pièces  de  terre  appartenant  à  M*  Pierre  Lequesne, 
Tune  nommée  la  Fosse,  du  côté  de  Monceaux,  qui  fut  au  sieur  du  Perron 
du  Châtel,  et  du  précédent  à  Mr  Jean  Benoît,  grennetier,  l'autre  nommée  le 
Clos  au  Besseux,  avons  été  conduit  le  long  de  laditte  ruelle  jusques  à  la 
grande  rue  de  Cremelle,  à  l'endroit  où  est  la  maison  de  Thomas  Barbey, 
et  nous  ont  lesdîts  voyeurs  atestè  que  les  héritages  joignant  laditte  ruelle» 
du  côté  de  la  vilie,  sont  de  la  bourgeoisie  et  ceux  du  côté  de  Monceaux 
hors  bourgeoisie,  laquelle  susditte  ruelle  est  traversée  d'un  autre  chemin 
partant  de  la  ville  à  aller  vers  Monceaux  (8). 

Atestons  que  de  laditte  maison  Barbey  ayant  été  conduits  dans  laditte 
grande  rue  de  Cremelle  (9),  environ  dix  ou  douze  perches  vers  Bayeux, 
nous  a  été  montré  un  champ  ou  scillon  de  terre  de  largeur  d'une  perche 
ou  environ,  entre  une  muraille  servant  de  clôture  à  la  terre  de  Cremelle 
a  un  côté,  et  d'autre  côté  un  jardin  appartenant  à  la  femme  de  M*  Nicolas 

(1)  et  charges  municipales  auxquelles  les.  .  .  (Ms  Regnault). 
(a)  de  beaucoup  plus  étendue  que.  .  .  (Ms  Regnault). 

(3)  Après  lequelles  déclarations  faites  par  les  dessusdits  et  leur. .  .  (Ms  Regnault). 

(4)  Nous  leur  avons  enjoint  de  procéder  en  ce  fait  en  leurs  âmes  et   consciences  et  de  nous 
indiquer  les  bornes  et  les  limites  de  lad.  bourgeoisie.  (Ms  Reg.). 

(5)  Attestons  qu'en  la  présence  des  dessusdits,  étant.  .  .  (Ms  Regnault). 

(6)  C'est-à-dire  le  passage  à  Lequesne,  maintenant  Ver  au  Quesoe,  par  corruption. 

(7)  Cette  ruelle  est  en  partie  comblée,  elle  fait  encore  de  nos  jours  la  séparation  de  Baveux 
et  de  Monceaux. 

(8)  Ce  chemin  est  supprimé  en  partie. 

(9)  Route  de  PorUen-Bessin  à  Falaise. 


—  8  — 

de  Véchy,  fille  de  Me  François  Le  Quesne,   que  lesd.  voyeurs  nous  ont 
dit  s'appeler  la  Chasse  au  Quesne  et  borner  laditte  bourgeoisie. 

Sur  quoy  nous  étant  fait  audit  lieu  représenter  les  procez-verbaux  du 
franc-alleu  faits  es  années  1557  (x)  et  !586,  et  trouvé  par  iceux  que  tout  le 
terroir  de  Saint-Exupère  est  de  l'étendue  du  franc-alleu  et  demandé  raison 
auxdits  voyeurs  pourquoy  les  limites  de  la  bourgeoisie  étaient  plus 
resserréez  vers  la  ville  et  n'avoient  pareille  extension  que  le  franc-alleu  ? 
Nous  ont  répondu  que  de  lems  immémorial,  et  de  père  en  fils,  il  est 
usité  que  les  convocations  qui  se  font  en  tems  de  guerre  pour.la  garde  de 
la  ville,  Ion  y  apelle  seulement  ceux  qui  se  trouvent  dans  les  bornes  de 
la  bourgeoisie  et  que  les  autres,  bien  que  dans  le  franc-alleu  en  sont 
exemts,*ainsy  que  des  autres  charges  et  sujettions  d'icelle,  et  que  la 
maison  dudit  François  Lequesne  (3)  joignante  à  laditte  chasse  ou  voye 
étoit  la  dernière  de  la  rue  sujette  à  la  garde  ;  en  l'outre  plus  ont  toujours 
vus  assigner  les  limites  de  laditte  bourgeoisie  es  lieux  par  eux  désignés. 

Par  laquelle  Chasse-au-Quesne  avons  été  conduitz  dans  une  ruette  qui 
passe  par  le  derrière  de  l'entretenant  de  M*  Pierre  Le  Quesne  et  de  là 
recourbant  vers  l'Orient  continue  le  long  et  par  le  derrière  de  l'entrete- 
nant des  damoiselles  Conseil  d'un  côté  (3)  et  de  l'autre  aux  jouxtes  plu- 
sieurs maisons  et  héritages  apartenant  à  Mc  Germain  d'Ecrametot  à  cause 
de  sa  femme,  aux  surnommés  Cécile,  Le  Petit  et  Pellerin  et  autres  jusqu'à 
un  grand  chemin  ,  tendant  de  Bayeux  au  bourg  de  Cheux  et  Evrecy  (4), 
passant  par  la  fontaine  du  Poirier,  iceux  entretenants  du  Quesne  et 
Conseil  vers  la  ville  montrés  comme  de  bourgeoisie  et  les  autres  vers 
Bucy  (5)  hors  bourgeoisie. 

Atestons  que  le  susdit  grand  chemin,  au  sortir  de  Bayeux,  ayant  passé 
par  devant  les  maisons  et  le  long  de  l'entretenant  desdites  Conseil  fait 
une  recourbe  vers  le  midy,  par  le  bout  diceluy,  pour  passer  par  la  fon- 
taine du  Poirier,  à  tirer  vers  Bucy,  auquel  lieu  ledit  chemin  passe  aussy 
le  long  de  l'entretenant  dud.  sieur  de  Bellefontaine  et  par  devant  la  porte 
de  sa  basse-cour  laissant  par  ce  moyen  tout  led.  entretenant  de  Bellefon- 

(1)  1517  (Ms  Regnault). 

(a)  Cette  maison  devait  s'élever  où  nous  avons  vu  les  abattoirs. 

(3)  Ce  vieux  chemin  existe  encore  en  partie;  il  aboutissait  autrefois  auprès  de  la  Fontaine- 
du-Poirier,  appelée  aussi  Bellefontaine  ;  mais  la  construction  de  la  ligne  de  Paris  à  Cherbourg 
a,  sur  ce  point,  modifié  son  tracé. 

(4)  Route  de  Bayeux  à  Audrieu. 

(5)  Bussy  (Ms  Regnault). 


—  en- 
tame vers  l'orient  et  hors  bourgeoisie,  et  celuy  desdittes  Conseil  vers  la 
ville  dans  la  bougeoisie,  ainsy  que  nous  l'ont  attesté  lesd.  voyeurs,  et 
paroist  ledit  chemin  fort  ancien,  étant  profondément  cave  par  la  dessente 
des  eaux  au-dessous  de  Taire  des  champs,  des  deux  cotez,  en  plusieurs 
endroits  diceluy  comme  de  six,  huit  et  dix  pieds. 

Atestons  que  la  maison  et  mesnage  dudit  sieur  de  Bellefontaine  est 
entièrement  séparée  des  fauxbourgs  de  Baveux  et  éloignée  du  plus  proche 
d'iceux  de  demi  quart  de  lieue  et  paroist  estre  une  habitude  (i)  ruralle  , 
consistant  en  maison  manable,  grange,  pressoir,  estable,  charretterie  et 
colombier,  jardins  potager  et  fruitier,  et  plusieurs  autres  dosages  tenans 
ensemble,  le  tout  de  continance  de  cent  ou  six-vingts  vergiées  de  terre 
tant  en  plants,  herbage,  prez  que  terre  labourable,  au-delà  duquel  ne  se 
trouve  aucune  sente,  voye  ou  chemin  qui  en  fasse  le  renceint  à  retourner 
vers  les  fauxbourgs,  ains  est  contigu  à  une  campagne  labourable  vers 
Bucy  qui  fait  l'extrémité  du  terroir  Saint-Exupère  et  raborne(ment)  du. 
franc-aleu.  La  sortie  desquelles  maisons  et  entretenant  est  par  devers  le 
chemin  susdit  de  la  Fontaine  du  Poirier,  où  il  y  a  grande  et  petite  porte 
sortant  de  la  basse-cour,  auquel  lieu  se  rencontre  un  courant  d'eau  sortant 
dud.  entretenant  pour  entrer  au  Douet  d'Ollivet  ou  cours  de  la  Fontaine 
du  Poirier,  lequel  s'augmente  du  doùet  de  Saint-Jacques  de  Bucy  et 
autres  bieus  en  tems  d'inondation. 

Atestons  que  dudit  chemin  de  la  Fontaine  du  Poirier  nous  avons  été 
conduits  vers  l'église  de  Saint-Exupère  par  une  voye  nommée  la  voye  de 
l'Eglise  (2),  autrement  la  sente  de  la  Fontaine  du  Poirier,  entre  la  maison 
et  héritage  de  Jean  Crespin,  fils  Hélie,  du  costé  vers  Bayeux  et  la  Crotte 
au  Poigneur  apartenant  aud.  sieur  de  Bellefontaine,  vers  l'Orient,  laquelle 
sente  passe  au  travers  du  ferrage  de  St-Nicolas  (3)  pour  aller  à  l'église 
St-Exupère,  proche  laquelle  laditte  aboutit  dans  le  grand  chemin  de  Caen, 
passant  devant  laditte  église  ;  et  nous  ont  attesté  lesdits  voyeurs  icelle 
sente  faire  la  séparation  de  la  bourgeoisie  d'avec  l'outreplus  du  terroir  de 
laditte  paroisse  étant  dans  le  franc-alleu  ;  à  sçavoir  que  les  héritages  du 
costé  de  la  ville  sont  en  bourgeoisie  et  ceux  du  costé  de  l'Orient  hors 
bourgeoisie,  et  que  par  ce  moïen  ladite  église  Saint-Exupère,  bien  que 
comprise  avec  les  autres  paroisses  des  fauxbourgs,  est  néanmoins  située 

(1)  Habitation  (Ms  Hegnault). 
(a)  Hue  de  l'église  Saint-Exupère. 

(3)  Champ  dans  lequel  se  tenait  la   foire  Saint-Nicolas  ,  dont  la  coutume  appartenait  au 
prieuré  de  Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye. 


—  10  - 

hors  bourgeoisie,  ensemble  le  prestataire  (i)  et  pareillement  les  maisons 
et  entretenant  de  Jaque  Gille  sieur  de  Landeville  (a),  aquises  de  Hérout 
scituées  à  l'extrémité  de  laditte  paroisse  sur  le  grand  chemin  de  Caën, 
vis-à-vis  la  maladrerie  Ste-Catherine  (3),  bien  que  dans  le  franc-alleu 
avec  plusieurs  autres  maisons  et  héritages  de  lad.  parroisse. 

(FOSSE  BOREL.)  —  Atestons  que  de  l'église  St-Exupère  nous  avons  été 
conduits,  par  le  grand  chemin  de  Caën,  vers  Bayeux  jusqu'au  carfour  de  la 
Fosse-Borel  où  il  y  a  un  puits  haut  élevé  en  maçonnerie  (4),  auquel  lieu  se 
rencontrent  et  aboutissent  trois  paroisses,  à  sçavoir  :  St-Exupère  du  costé 
du  midy,  St-Georges  du  costé  de  la  ville,  vers  l'Occident,  et  St-Vigor-le- 
Grand  vers  le  Septentrion  ;  et  nous  ont  lesd.  voyeurs  atestez  que  toute  la 
paroisse  St-Georges  est  dans  les  enclaves  de  la  bourgeoisie,  et  que  celle 
de  St-Vigor,  bien  que  dans  le  franc-alleu,  pour  la  plus  part,  est  néan- 
moins hors  bourgeoisie  fors  quelques  maisons  et  héritages  au  bout  de  la 
rue  de  la  Cave  ou  Champ-Fleury  et  quant  à  l'hôtellerie  de  la  Fosse  Borel  (5) 
qui  est  à  l'un  des  coins  dudit  carrefour  qu'elle  est  scituée  sur  St-Vigor 
hors  bourgeoisie. 

(SAINT-GEORGE.)—  Atestons  que  dudit  carfour  delà  Fosse-Borel,  conduits 
par  un  chemin  tirant  vers  le  septentrion,  qui  sépare  le  terroir  de  St-Vigor 
vers  l'Orient,  hors  bourgeoisie,  d'avec  le  terroir  de  St-George,  vers  la  ville, 
en  bourgeoisie,  environ  une  longeur  de  champ  sommes  descendus  vers 
l'Occident  en  un  champ  où  se  tient  la  foire  Toussaint,  plusbasdescituation, 
que  ledit  chemin,  par  une  sente  (6)  qui  sépare  le  terroir  St-George  d'avec 
le  terroir  de  St-Floxel,  et  qu'après  avoir  traversé  le  ferrage  de  Toussaint, 
nous  ont,  lesdits  voyeurs,  conduits  par  un  chemin  de  pied  retournant 
vers  le  septentrion  au-dessous  et  par  auprès  du  cimetière  St-Floxel  jusqu'à 
un  chemin  creux  tendant  de  la  rue  Teinture  audit  lieu  de  St-Floxel  (7), 
lequel  petit  chemin  ou  sente  lesdits  voyeurs  nous  ont  atesté  faire 
séparation  de  la  bourgeoisie,  vers  la  ville,  d'avec  l'outreplus  du  franc- 
alleu,  vers  Orient,  et  par  ce  moyen   l'église  et  cimetière   St-Floxel  se 

(1)  Le  presbytère  de  Saint-Exupère  a  été  abattu  pendant  la  Révolution   et  son  emplacement 
est  réuni  au  cimetière  de  l'Est. 

(2)  Ferme  appartenant  actuellement  à  M.  Dclmas. 

(3)  La  maladrerie  Ste-Catherine  était  au  nord  de  la  route  de  Cacn,  à  l'entrée  du  territoire 
de  Saint-Martin-des-Entrées. 

(4)  En  face  le  bureau  d'Octroi. 

(5)  Auberge  au  Grand  Saint-Vigor. 

(6)  Supprimée  depuis  quelques  années. 

(7)  Rue  de  la  Gavée. 


—  11  — 

trouve  hors  bourgeoisie  bien  que  comprise  avec  les  autres  paroisses  des 
fauxbourgs  et  que  partie  de  son  territoire  soit  en  bourgeoisie. 

ISAINT-VIGOR.)—  Continuant  laquelle  sente  après  avoir  traversé  ledit  che- 
min creux  (i)  avons  remonté  de  l'autre  costé  d'icelluy  entre  deux  pièces 
de  terre  apartenant  à  Jacques  de  Guyerro,  escuier.  Tune  de  la  succession 
de  son  père,  l'autre  au  droit  de  Jacques  André,  escuier,  père  delà  demoiselle 
sa  femme,  toutes  deux  dans  le  terroir  de  St-Vigor,  et  séparées  de  lad.  sente 
et  nous  ont  atesté  lesdits  voyeurs  que  la  pièce  du  costé  de  la  ville,  plus 
basse  descituation,  est  en  bourgeoisie,  et  que  l'autre,  plus  haute  du  costé  du 
prieuré  de  St-Vigor,  est  hors  bourgeoisie,  laquelle  sente  va  rencontrer  et 
traverser  un  autre  chemin  creux  sortant  de  Baveux  pour  aller  à  Saint- 
Vigor. 

Atestons  qu'après  avoir  traversé  led.  chemin  creux  nous  avons  ren- 
contré en  continuant  ladite  sente,  nommée  en  cedit  lieu  la  voye  des 
Moulins-Regnard,  entre  plusieurs  dosages  dépendant  de  la  paroisse 
St-Vigor,  nous  disant  lesdits  voyeurs  que  ceux  du  costé  de  la  ville  sont 
en  bourgeoisie,  comme  au  contraire  ceux  du  costé  du  prieuré  de  St-Vigor 
hors  bourgeoisie  ;  entre  lesquels  nous  avons  remarqué  un  lieu  et  entre- 
tenant apartenant  à  M*  Pierre  Du  Jardin,  avocat  à  Bayeux,  et  un  autre 
apartenant  aux  héritiers  ou  représentans  Thomas  Hamel,  ce  que  pareille- 
ment nous  ont  atesté  Charles  Conseil  et  Thomas  Philippe,  bourgeois  de 
Bayeux,  rencontrés  à  la  tournée  de  la  ruelle  du  Moulin-Regnard. 

Atestons  qu'en  continuant  laditte  sente  et  parvenus  auxdits  moulins 
Régna rd  y  avons  trouvé  Marc  Blancagnel,  fermier  d'iceux,  lequel,  ainsy 
que  lesdits  voyeurs,  nous  a  atesté  que  lesdits  deux  moulins,  bien  que  sur 
même  rivière,  dans  même  corps  de  logis  et  sous  même  toit,  et  séparés 
d'un  gable  seullement,  dépendent  néantmoins  de  deux  paroisses  diverses, 
sçavoir  celuy  à  froment,  devers  l'Orient,  de  St-Vigor-le-Grand,  hors 
bourgeoisie,  et  celuy  à  orge  vers  l'Occident  de  St-Ouen  et  dans  bour- 
geoisie (2). 

(SAINT -OUEN.)  —  Atestons  qu'ayant  traversé  la  rivière  d'Aure  par-dessus  la 
chaussée  desdits  moulins,  nous  ont  esté  montrés,  comme  de  bourgeoisie,  les 
héritages  du  costé  de  St-Ouen,  joignant  la  rivière  d'Aure  en  descendant  au 
pont  Trubert  et  au-dessous,  jusques  et  y  compris  le  pré  du  sieur  chanoine 


(1)  Cette  sente  est  supprimée  en  partie  depuis  moins  de  60  ans,  la  partie  vers  l'ouest  existe 
encore  et  on  rappelle  la  Venelle  aux  Chats. 
(a)  Ces  moulins  étaient  situés  au  nord  de  l'usine  actuelle. 


—  12  — 

de  Grisy  (i),  (2)  comme  en  droite  ligne,  et  passe  au  travers  de  l'entrete- 
nant de  M'  Jacques  Gohyer,  sieur  de  St-Oùen  (3),  enfermant  la  partye  du 
costé  d'iceluy  du  costé  vers  la  ville  en  bourgeoisie,  et  laissant  l'autre 
partie,  vers  la  mer,  bien  que  sur  le  terroir  St-Ouen,  hors  bourgeoisie. 

Atestons  qu'étant  proche  du  cimetière  St-Ouen  (4) ,  nous  a  été  montré 
une  petite  ruelle  (5),  venant  du  costé  de  la  mer,  que  Ton  dit  estre  pour 
l'usage  du  sieur  d'Argouge  et  de  ses  gens,  à  venir  auxdits  moulins  Renard 
qui  sont  de  sa  tenure,  laquelle  nie  passe  par  derrière  l'entretenant  dudit 
Gohier  et  est  traversée  par  l'enceinte  de  la  bourgeoisie  à  l'endroit  dune 
recourbe  qu'elle  fait,  pour  entrer  par  une  barrière  avec  piliers  de  maçon- 
nerie, au  travers  de  l'entretenant  d'iceluv  et  se  continue  ladite  borne  de 
bourgeoisie  par  ledit  entretenant  jusqu'à  une  autre  rue  nommée  la  rue 
des  Champs  ou  des  Prez  (6),  (7),  sortant  de  la  grande  rue  St-Ouen  à  la 
campagne. 

Atestons,  suivant  le  raport  desdits  voyeurs,  que  lad.  bourgeoisie  conti- 
nue ses  limites,  au  sortir  dudit  entretenant  Gohier,  en  traversant  la  rue 
des  champs  par  le  milieu  de  l'entretenant  Raphaël  de  St-Quentin,  escuier, 
sieur  du  lieu  (8),  séparant  son  ancien  entretenant,  qui  est  vers  la  ville,  en 
bourgeoisie,  d'avec  l'outre  plus  ,  vers  la  mer ,  ajouté  à  nouveau,  qui  est 
un  parc  fermé  de  murailles  neuves,  hors  bourgeoisie,  puis  entre  dans  le 
chemin  tendant  du  Goulet  au  Pont  de  Vaux-sur- Aure  (9)  et  de  là  remonte 
contre  une  pièce  déterre  apartenant  à  Jacques  d'Eterville  (10),  escuier,  et 
de  là  contre  le  lieu  et  entretenant  de  Charles  Sanson,  sieur  des  Car- 
rières (1 1),  pour  entrer  au  chemin  tendant  de  l'église  St-Patrice  à  la  paroisse 
de  Hérils. 

Dans  lequel  chemin,    ayant   marché,   vers   le   septentrion,    quelques 

(I)  Appartenant  à  M.  Mcrry. 

(3)  Nous  disant  lesdils  voyeurs  que  la  borne  de  la  bourgeoisie  retourne  vers  l'occident  par 
le  bout  dudit  pré  de  Grisy  comme.  .  .  (Ms  Regnault). 

(3)  Propriété  Le  Sènécal. 

(4)  L'emplacement  de  l'éçlise  et  du  cimetière  Saint-Oucn  est  actuellement  occupé  par  l'octroi 
de  Saint- Laurent,  les  maisons  et  jardins  voisins. 

(5)  Supprimée. 

(6)  Chemin  de  la  Vallée  des  Prés. 

(7)  En  droite  ligne  (Ms  Regnault). 

(8)  Propriété  appelée  autrefois  Aprigny. 
({))  Route  de  Bayeux  à  Longues. 

(10)  L'ancien  manoir  de  la  famille  d'Eterville  est  devenu  le  presbytère  de  Saint-Patrice. 

(II)  Propriété  de  M.  deCourson. 


—  13  — 

perches,  avons  été  conduits  dans  une  autre  pièce  de  terre  labourable 
dépendante  du  prieuré  de  St-Nicolas  de  la  Chesnaye,  pour  laquelle  il  y  a 
deux  pilliers  de  pierre  pour  porter  une  barrière ,  le  long  du  fossé  qui  fait 
séparation  de  ladite  pièce,  vers  la  mer,  d'avec  un  jardin  ou  herbage  apar- 
tenant  audit  Samson  vers  Bayeux,  par  lequel  fossey  se  continue  lad. 
bourgeoisie  jusqu'à  la  rue  des  Sangles  allant  de  Bayeux  au  Haut  de 
Suilly  (i),  continuant  laquelle  rue,  espace  de  chemin,  vient  à  circuir  l'en- 
tretenant du  lieu  de  la  Caillerie  et  autres  héritages  qui  furent  à  Jacques 
Lavvaley  et  du  précédent  à  un  apelé  Bahaire  jusqu'au  dedans  du  grand 
chemin  qui  va  de  Bayeux  aux  Sablonnières  (a),  puis  retourne  vers  Bayeux 
jusqu'à  la  Croix  Touët  (3)  et  de  là  retournant  vers  le  midy  par  une  voye 
tendante  de  la  dite  Croix  Touët  à  la  chapelle  St-Eustache  (4),  le  long  des 
jardins  ou  herbages  apartenant  à  M*  Robert  Agnez  et  ses  cohéritiers, 
jusqu'au  coin  dud.  jardin  qui  bute  sur  le  ferrage  Ste-Croix  (5),  avons 
cheminé  le  long  du  fossey  de  lad.  pièce  jusque  près  le  lieu  et  entretenant 
qui  fut  aux  relligieux  des  Billettes  et  de  présent  aux  Dames  Ursulines  (6) 
dudit  Bayeux,  et  détournant  par  un  petit  chemin  de  pied  qui  va  joindre 
un  autre  plus  large  au  bout  de  la  pièce  de  la  Vallée  St-Clément  pour 
entrer  dans  la  grande  rue  tendant  de  l'église  de  la  Poterie  au  village  de 
Nihaud  (7),  dans  laquelle  entrez,  avons  cheminé  vers  ladite  église  de  la 
Poterie  jusqu'à  l'entrée  d'une  voye  tirant  vers  le  midy  (8),  suivant  laquelle 
le  long  d'un  jardin  apartenant  à  Herbarey,  au  droit  dusieur  de  iMesniville 
et  traversant  le  chemin  de  Baussy  (9),  laditte  bourgeoisie  continue  par 
devant  la  porte  du  lieu  de  la  Rivière  (10)  dépendant  du  chapitre  de  Bayeux, 
jusqu'à  un  autre  carfour  près  une  petite  habitude  qui  fut  à  Haute-Maison, 


(1)  Roule  de  Port-en-Bessin. 
(a)  Houle  de  Cherbourg. 

(3)  La  Croix  Touët  se  trouvait  sur  la   pointe  de  terrain   maintenant  oecupée  par  le  chantier 
de  M.  Lepilleur. 

(4)  La  boulangerie  Aumont,   à  Nihault,   occupe   l'emplacement  de  l'ancienne   léproserie  de 
Sainl-Eustache. 

(5)  La  foire  Sainte-Croix  se  tenait  sur  la  pièce  de  terre  située  derrière  le  cimetière  de  l'Ouest. 
(C)  Le  Collège  est   établi   dans  l'ancien   couvent  des  Ursulines  ;   les   Hospices    possèdent 

l'entretenant. 

(7)  Route  de  Littry. 

(8)  Rue  des  Maretles. 

(9)  Au  carrefour  dit  du  Bois  de  Boulogne. 

(10)  Les  deux  grands  herbages  situés  sur  Saint-Loup  portent  encore  le  nom  de  Clos  de  la 
Rivière. 


-  14  - 

enfermant  par  ce  moyen,    laditte  route  cy-dessus,  tous  les  héritages  du 
costé  de  la  ville  dans  la  bourgeoisie,  et  laissant  au  contraire,  hors  bour- 
geoisie les  héritages  et  maisons  de  l'autre  costé  d'icelle  vers  la  campagne. 
(SAINT-LOUP-SUR).  —  Atestons  que  du  carfour  de  Haute-Maison  avons  été 
conduits  par  lesdits  voyeurs  jusqu'à  une  petite  voie  tendante  à  l'église  St- 
Loup  (i)  entre  deux  pièces  de  terre,  Tune  appartenant  à  Jacques  de  Les- 
nerac,  escuier,  appelé  le  Clos  \faroisy  et  l'autre  à  M'Charles  Haguenats  (a), 
avocat,  au  droit  d'Etienne  Gasel,  auquel  lieu  entrez  dans  la  pièce  labou- 
rable contigtie  à  lad.  voie,  avons  repris  le  long  du  fossey  de  la  pièce  fermée 
qui  fut  aud.  Gasel  jusqu'à  la  grande  rue  St-Loup  tendant  de  Bayeux  à 
Subie  ())  et  de  là  retournés  vers  la  ville  jusqu'au  carfour  de  devant  la  mai- 
son des  portes  (4),  apartenant  de  présent  à  Me  Rêne  Leforestier,  prêtre, 
tous  lesquels  héritages  du  costé  de  la  ville  montrés  comme  de  bourgeoisie 
et  les  autres  du  costé  de  Subies  hors  bourgeoisie. 

Atestons  que  du  carfour  des  portes  (5)  avons  été  conduits  par  une  petite 
voye  retirant  vers  l'Orient  (6)  qui  jouxte  au  lieu  et  entretenant   dudit 
Haguenas,  représentant  ledit  Gasel,  tant  de  costé  que  d'un  bout,  conti- 
nuant laquelle  vers  la  Gambette  avons  retourné  par  la  rue  dudit  lieu  de 
la  Gambette,  jusqu'au  pas  du  Douet  vers  Gueron  et  cheminé  par  la  voie 
contigiie  au  Prey  des   Goiiettes.  jusqu'au   cours  de  la  Fontaine  d'Ailly, 
auquel  lieu,  entres  dans  une  grande  pièce  en  campagne  labourable,  avons 
continué  notre  chemin  le  long  du  fossey  qui  fait  la  closture  des  prés  des 
Goiiettes  jusqu'au  bord  de  la  rivière  d'Aure  et  suivant  icelle,  en  remon- 
tant vers  le  midy,  jusques  au  droit  du  bout  de  la  ruelle  du  Varabot-au- 
Quesne  qui  est  de  l'autre  part  de  la  rivière,  au  village  de  Cremelle,  où 
nous  avons  commencé  la  présente  Visitation,  nous  atestants  lesd.  voyeurs, 
que  tous  les  héritages  par  nous  laissés  du  côté  de  la  ville  sont  scituez  en 
bourgeoisie  et  les  autres,  au-delà  de  lad.  route,  vers  la  campagne,  hors 
bourgeoisie. 

Atestons   que  par  le  moyen  desdittes  visitations,  bornes  et  étendues  à 
nous  montrez,  la  bourgeoisie  est  enclose  et  comprise  dans  le  circuit  et 

(1)  Supprimée  par  suite  de  la  construction  de  la  ligne  de  Paris  à  Cherbourg. 

(2)  Hacqueinar  (Ms  Kcçnault). 

(3)  Route  de  Saint-Lo. 

(4)  qui  fut  Cornet  (Ms  Regnault). 

(5)  Où  se  trouvait  ce  carrefour?  Nous    croyons   qu'il  devait  être  auprès  de  la   maison  de 
M.  Le  Noircy. 

(6)  Voie  supprimée,  mail  dont  remplacement  se  reconnaît  facilement. 


—  15  — 

enceinte  cy-dessus  remarqué  et  spécifié,  de  lieu  en  autre,  et  par  ainsy  que 
la  parroisse  St-Exupëre  est  en  partie  dans  la  bourgeoisie  et  en  partie  hors  ; 
que  l'église  et  le  presbitaire  dudit  lieu,  la  maison  et  entretenant  dudit  sieur 
de  Bellefontaine,  les  maisons  dudit  Jacques  Gilles  et  en  général  tous  les 
héritages  scitués  à  l'orient  de  la  sente  tendante  de  la  fontaine  du  Poirier 
à  l'église,  sont  hors  bourgeoisie. 

Que  la  parroisse  St-Vigor-le-Grand  est  en  partie  hors  le  franc-alleu  et 
en  partie  dedans  ;  que,  du  nombre  du  franc-alleu,  partie  hors  bourgeoisie 
et  partie  dans  la  bourgeoisie,  selon  que  les  limites  en  ont  été  spécifiées 
cy  dessus. 

Que  la  parroisse  St-Ouen,  scituée  entièrement  dans  le  franc-alleu,  est  en 
partie  en  bourgeoisie  et  partie  dehors. 

Qu'en  la  parroisse  de  St-Patrice,  de  même  qu'à  St-Vigor,  il  y  a  diversité 
de  limitation,  quand  au  terroir,  en  ce  qu'une  partie  est  hors  le  franc-alleu 
et  l'autre  dedans  icelluy  ;  et  du  franc-alleu  partie  en  bourgeoisie  et  partie 
dehors;  que  les  maisons  et  entretenant  des  Bourelets  (i),  ensemble  celles 
du  feu  sieur  des  Moulins-Bunel,  vers  le  mont  de  la  Justice  (2),  sont  hors 
de  la  bourgeoisie  et  en  franc-alleu. 

Qu'en  la  parroisse  de  la  Poterie,  bien  que  toute  dans  le  franc-alleu,  il 
n'y  a  néantmoins  qu'une  partie  en  bourgeoisie,  qui  est  le  fauxbourg  près 
l'église,  l'autre  partie,  hors  bourgeoisie   qui  est  le  village  de  Nihaut. 

Qu'en  la  parroisse  St-Loup,  qui  est  de  très  grande  étendue,  le  terroir 
est  en  partie  hors  franc-alleu  et  en  partie  dans  franc-alleu  ;  et  encore  du 
franc-alleu,  partie  est  en  bourgeoisie,  et  partie  hors  icelle  ;  que  la  bour- 
geoisie s'estend  depuis  la  porte  arborée  jusqu'au  carfour  des  Portes  cy- 
dessus  remarqué  ;  que  tout  le  surplus  de  laditte  parroisse  vers  Subies  est 
hors  bourgeoisie,  et  partant  les  habitans  d'iceluy,  ainsi  qu'es  autres  par- 
roisses  cy  devant  spécifies  où  il  y  a  maison  hors  la  bourgeoisie  ,  sont 
exemts  de  la  garde  de  la  ville  et  autres  charges  et  contributions  à  quoy 
sont  sujets  les  bourgeois. 

Que  dans  les  parroisses  de  Gueron  et  de  Varicelle  il  se  trouve  des 
héritages  scituez  dans  le  franc-alleu  dont  néanmoins  aucuns  ne  sont 
enclos  dans  la  bourgeoisie. 

Le  tout  ainsy  rédigé  et  recueilly  selon  le  devis  et  raport  et  certification 
desdits  visiteurs  experts  et  connoissans  pour  l'extension  de  laditte  bour- 


(1)  Route  de  Vaux-sur- Aure. 

(2)  Sur  la  route  de  Port-en-Bessin. 


-  16    — 

geoisie,  montrée  et  ostension  des  lieux  qu'ils  nous  ont  indiquez  et  fait 
voir,  ce  que  leur  avons  enjoint  de  signer  pour  plus  ample  aprobation  de 
leurs  dires  et  déclaracions  à  ce  que  en  y  est  ledit  procès-verbal  en  son 
entier  soit  communiqué  aud.  Chardon  pour  en  inférer  sur  ses  soutiens  et 
conclusions,  et  par  ledit  sieur  de  Bellefontaine  y  contester,  et  ce  fait,  le 
tout  communiquer  au  procureur  du  roy  et  au  procureur  sindic  de  la  ville 
pour  la  conséquence  de  la  chose  et  sur  ce  qui  se  trouvera  décordable  y 
pourvoir  comme  et  (ainsy)  quil  apartiendra. 

Et  sont  signés  à  la  minute  :  Le  Patouf,  Lebreton,  Le  Savoureux,  Nicolle, 
Cornet,  Labey,  Lepetit  et  deux  mercs  sous  l'un  desquels  est  écrit  le  merc 
dudit  Richer,  et  sous  l'autre  le  merc  dudit  Cécile. 

Et  plus  bas  est  écrit  :  Collation  faicte  à  l'original  étant  au  greffe  de 
l'Election  de  Bayeux  par  moy,  greffier  soussigné,  requête  du  sieur  de 
Belefontaine  pour  luy  servir  qu'il  apartiendra. 

Signé  :  Malenfant. 

Tel  est  le  procès-verbal  des  limites  de  la  bourgeoisie  de  Bayeux.  Qu'il 
me  soit  permis,  en  terminant  cette  trop  longue  lecture ,  d'exprimer  un 
vœu  :  celui  de  voir  un  érudit  chercheur  découvrir  un  jour,  dans  quelque 
vieille  liasse  poudreuse,  les  procès-verbaux  du  franc-alleu  rédigés  «  ès-an- 
nées  1557  e*  !^6  »  et  en  faire  part  à  notre  Société.  Nous  connaîtrons 
ainsi  d'une  manière  précise  toutes  les  zones  qui,  jadis,  entouraient  notre 
vieille  Cité. 

L.  LE  MALE. 


*■ 

* 


-  17 


SUR  UN  MONITOIRE  LOCAL 


Le  monitoire  était  une  lettre  d'un  officiai  de  l'évêque  ou  de  tout  autre 
prélat  ayant  juridiction,  pour  obliger,  par  censures  ecclésiastiques,  tous 
ceux  qui  avaient  connaissance  d'un  crime  ou  de  quelque  autre  fait  dont 
on  cherchait  l'éclaircissement,  de  venir  à  révélation. 

On  en  trouve  traces,  dès  les  décrétales,  au  Chapitre  :  de  testibus 
cogendis.  Le  Concile  de  Trente  porte  que  «  toutes  les  excommunications 
qui  sont  précédées  de  monitoires  et  qui  ont  coutume  d'être  portées  pour 
obliger,  comme  on  dit,  de  venir  à  révélation,  ou  pour  des  choses  perdues 
ou  soustraites,  ne  pourront  être  ordonnées  que  par  l'évêque,  et  encore 
pour  quelque  occasion  extraordinaire  qui  touche  l'esprit  dudit  évêque, 
après  avoir  examiné  lui-même  la  chose  mûrement  et  avec  grande  appli- 
cation et  non  autrement,  sans  qu'il  se  laisse  induire  à  les  accorder  par  la 
considération  de  quelque  personne  séculière  que  ce  soit,  quand  ce  serait 
un  officier  public  ;  mais  le  tout  sera  entièrement  remis  à  son  jugement  et 
à  sz  conscience  pour  en  user,  selon  les  circonstances  de  la  chose  même, 
du  lieu,  du  temps  et  de  la  personne,  et  ainsi  que  lui-même  le  jugera  à 
propos  ». 

Les  juristes  royaux,  nés  sous  Philippe  le  Bel,  trouvèrent  cette  voie 
d'information  excellente  et  se  l'approprièrent  ;  ils  en  firent  même  un  tel 
abus,  aidés  en  cela  par  la  complaisance  des  ecclésiastiques  qui  en  dispo- 
saient, que,  comme  nous  venons  de  le  voir,  l'Eglise,  dans  la  session  35  de 
Trente,  consacrée  à  la  Réformation,  rappela  ces  derniers  à  plus  de  cir- 
conspection. 

Dans  la  suite,  l'ordonnance  criminelle  d'août  1670,  art.  1  et  11  du 
titre  7,  et  l'édit,  du  mois  d'avril  1695,  art.  26,  réglementèrent  la  matière 
des  monitoires.  Ce  dernier  article  est  ainsi  conçu  :  «  les  archevêques  et 
évéques  et  leurs  officiaux  ne  pourront  décerner  des  monitoires  que 
pour  des  crimes  graves  et  scandales  publics  et  nos  juges  n'en  ordonne- 
ont  la  publication  que  dans  les  mêmes  cas  et  lorsque  l'on  ne  pourrait 

a 


—  18    — 

avoir  autrement  la  preuve  ».  De  quoi  il  ressort  que  l'usage  de  cette  pro- 
cédure était  subordonnée*  à  l'agrément  des  juges  civils. 

Le  Monitoire  (i),  sujet  de  cette  lecture  et  que  je  remets  sous  vos  yeux, 
est  imprimé  à  Bayeux,  chez  G.  Briard.  Il  est  daté  du  16  décembre  1760  et 
signé  de  Le  Boursier,  pour  lors  officiai  du  Chapitre,  et  de  son  secrétaire, 
le  sieur  Olivier.  Au  dos,  est  une  mention  du  3  juin  1761,  ordonnant  de 
prononcer  l'excommunication  et  les  censures  ecclésiastiques  contre  qui 
de  droit,  ce  qui  prouve  que  le  susdit  monitoire  n'avait  pas  sorti  effet  au 
moins  contre  tous  ceux  qu'il  visait. 

Il  est  rendu  à  la  requête  du  sieur  de  Roy  ville,  écuyer,  avocat  de  S.  M., 
au  siège  du  bailliage  de  Bayeux  et  de  la  part  du  sieur  Procureur  du  Roy, 
à  la  suite  d'une  permission  ad  hoc  obtenue  du  bailliage,  le  6  décembre 
1760. 

On  remarquera  qu'on  ne  s'y  sert  pas  de  noms  propres  pour  désigner 
les  coupables,  mais  seulement  du  mot  quidams,  ce  qui  est  conforme  aux 
règles  ecclésiastiques  qui  ne  permettaient  pas  de  désigner,  ni  nominati- 
vement, ni  par  un  signe  extérieur  quelconque,  les  personnes  contre 
lesquelles  ces  sortes  d'écrits  étaient  dirigés. 

Il  y  est.  question  de  vols  avec  escalade  et  effraction  commis  pendant  la 
nuit,  de  vols  dans  les  champs,  dans  les  églises  à  main  armée,  d'attentats 
contre  les  personnes  et  d'arrestations  nocturnes,  des  destruction  d'ani- 
maux domestiques  et  de  mutilation  d'arbres,  le  tout,  non  seulement  dans 
la  ville  et  les  faubourgs  de  Bayeux,  mais  encore  dans  les  campagnes  ; 
tous  crimes  perpétrés  depuis  un  temps  plus  ou  moins  long.  De  cette  rapide 
énumération,  il  est  aisé  de  voir  que  le  monitoire  était  accordé  suivant 
toutes  les  règles  et  non  point  par  faveur.  Vous  allez,  d'ailleurs,  voir  par 
vous-même,  Messieurs,  que  les  attentats  de  toute  espèce  dont  il  s'occupe 
étaient  tels  que  notre  chère  cité,  ni  sa  région,  ne  devaient  pas  être  alors 
un  séjour  enchanteur,  et  que  ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  la  justice 
informe souvent  vainement. 

Commençons  par  les  vols,  et  d'abord  par  ceux  dont  les  victimes  sont 
taxativement  désignées  : 

i°  Vol  commis  en  octobre  1670,  nuitamment,  avec  escalade  et  effrac- 
tion, chez  une  dame  de  Grimouville-Larchamp,  paroisse  de  la  Poterie, 
pendant  qu'elle  était  à  la  campagne  avec  sa  famille  et  ses  domestiques. 
Les  voleurs  décrochent  un  contrevent  à  une  croisée  donnant  sur  la  rue 

(1)  Cet  imprimé  fait  partie  des  objets  légués  à  la  ^ille  par  M.  Doucet. 


-  19  — 

de  la  Poterie,  fracturent  les  meubles,  et  une  lumière  à  la  main,  prennent 
une  somme  considérable  en  or  et  argent  monnayé  ;  un  louis  de  Noailles, 
doubles  louis,  louis  de  24  livres  et  argent  blanc  en  quantité. 

a°  Dans  une  nuit  de  novembre,  on  fracture  une  boutique  rue  de  la 
Juridiction  et  on  enlève  une  grande  quantité  de  bois  de  débit  et  autre, 
appartenant  au  chevalier  de  Beaumont. 

30  Deux  ans  avant  1670,  des  malfaiteurs,  cachés  le  soir  contre  les  murs 
et  sous  les  arbres  du  château,  escaladent  de  nuit  les  murs  de  la  ville  et 
cassant  la  croisée  d'un  cabinet  donnant  sur  le  jardin,  percent  une  com- 
mode et  s'emparent  d'une  somme  d'argent  considérable. 

4*  Vers  la  même  époque,  ou  peu  auparavant,  d'Orbigny,  demeurant 
paroisse  Saint-Patrice,  a  sa  maison  dévalisée  la  nuit  pendant  son  absence  ; 
on  lui  prend  des  serviettes,  de  la  toile,  du  linge,  de  l'argent  monnayé. 
Les  larrons  avaient  escaladé  les  murs  après  être  passés  par  les  jardins 
voisins. 

Circonstance  singulière,  et  peu  à  l'honneur  des  régiments  du  Roy,  le 
monitoire  fait  appel  au  témoignage  de  ceux  qui  auraient  connaissance 
que  les  malfaiteurs  auraient  engagé  des  soldats  à  leur  prêter  main-forte 
pour  exécuter  lesdits  vols.  Les  soldats  de  la  garnison  pillaient  donc  ceux 
qu'ils  devaient  protéger. 

Le  monitoire  relate  ensuite  des  vols  de  bois,  commis  à  Bayeux  et  dans 
beaucoup  de  communes  rurales,  désignées  plus  loin  dans  les  mutilations 
d'arbres  ;  de  vols  commis  avec  escalade,  et  par  des  gens  ne  portant  que 
des  bois  dans  les  jardins  de  la  ville  et  des  faubourgs  ;  vols  de  fil,  toile, 
linge  et  fruits  de  toute  espèce,  notamment  chez  un  sieur  Ledevin,  paroisse 
Saint-Patrice,  où  l'on  avait  dérobé  une  pièce  de  toile  et  autres  linges 
étendus ,  de  vols  avec  eflraction  ou  fausses  clefs,  commis  aussi  la  nuit,  à 
Longueville,  Ecrammeville,  Bricqueville,  CoJombières,  Saint-Germain- 
du-Pert  et  L'Etanville  ;  de  vols  dans  les  champs  dans  les  mêmes  et  à 
Trévières,  Vouilly,  Canchy  et  Bernescq  ;  de  vols  dans  les  églises,  de  la 
ville  et  les  faubourgs  de  Bayeux,  de  nappes  d'autel,  notamment  depuis 
un  mois  à  la  Cathédrale  et  chez  les  dames  religieuses .  hospitalières  de 
cette  ville. 

Chose  peu  consolante  et  qui  témoigne  peu  de  la  capacité  ou  du. zèle 
des  lieutenants  de  police  et  criminel  d'alors,  tous  ces  méfaits  sont  dits 
remonter  à  5  ou  6  ans.  .._.•• 

Arrestations  nocturnes,  Attentats  contre  les  personnes.  ...^  ,.,., . 

D'après  notre  document,  des  gens  armés  arrêtaient  dans  les  rues  hom- 

1*. 


-  20  — 

mes  et  femmes,  éteignaient  les  lanternes,  et  faisaient  violence  aux  filles 
et  aux  femmes  en  leur  mettant  l'épée  sur  la  gorge  ;  on  arrêtait  aussi  dans 
les  communes  rurales,  et  notamment  à  Nonant,  Condé,  Chouain,  Ellon, 
Longraye,  Bucéels,  Torteval,  Lingèvres,  Couvert,  Feuguerolles,  Saint- 
Germain-d'Ectot,  Livry,  Saint-Germain-de-la-Lieue ,  Juaye-Mondaye, 
Arganchy  et  sur  les  chemins  et  grandes  routes  de  Bayeux  à  Caen,  Saint- 
Lo  et  lsigny  ;  on  dévalisait  les  gens  arrêtés  et  les  malfaiteurs  se  servaient, 
tout  comme  les  contrebandiers  de  nos  jours,  de  chiens  pour  arrêter  et 
maintenir  les  voyageurs. 

Tous  ces  attentats  duraient  aussi  depuis  5  à  6  ans. 

Des  destructions  d'animaux  domestiques  avaient  eu  lieu  depuis  un  an 
dans  les  paroisses  de  Saint-Patrice,  Maisons,  Sully,  Longues,  Marigny, 
Port  et  Commes. 

Des  arbres  avaient  été  cotipés  par  le  pied  ou  étètés  sur  la  place  Notre- 
Dame  et  autres  endroits  des  villes  et  faubourgs  de  Bayeux  ;  des  fossés 
entiers  dévastés,  des  pommiers  en  vert  coupés,  des  pépinières  dévastées 
et  volées  à  Saint-Vigor,  Magny,  Sommervieu,  Vaux-sur-Seulle,  Aure, 
Hérils,  Maisons,  Sully,  Cussy,  Vaucelles,  Barbeville,  Renchy,  Saint-Loup, 
Poterie,  Patrice,  Laurent,  Ouen,  Exupère,  Cottun,  Crouay,  Campigny, 
Breuil,  Littry,  Blay,  Mosles,  Tour,  Molay,  Saon,  Saonnet,  Gueron  et 
Anctovilly.  Ces  derniers  faits  remontaient  encore  à  ^  ou  6  ans. 

De  la  communication  que  je  viens  d'avoir  l'honneur  de  vous  faire,  il 
ressort  que  de  1755  à  T761,  Bayeux  et  ses  environs  furent  la  proie  de 
bandes  organisées  et  que  la  police  y  était  nulle,  malgré  les  titres  pompeux 
dont  s'affublaient  ses  trop  nombreux  chefs.  J'aurais  voulu  pouvoir  vous 
dire  si  les  malfaiteurs  furent  punis  et  comment,  par  qui  le  pays  en  fut 
débarrassé  ;  mais  je  n'ai  encore  trouvé  aucuns  documents  à  ce  sujet.  Si 
plus  tard,  j'étais  assez  heureux  pour  en  rencontrer  de  nouveaux,  je  m'em- 
presserais, si  la  chose  vous  agréait,  de  vous  en  faire  part. 

Les  monitoires  ont-ils  vécu?  Oui,  à  en  croire  Merlin,  qui  les  dit  abrogés 
par  l'art.  13  de  la  loi  du  7  septembre  1790,  abolissant  la  juridiction  reli- 
gieuse. Portalis,  dans  un  rapport  de  Tan  xi,  disait  :  «  Les  monitoires  ont 
toujours  été  un  grand  moyen  pour  la  découverte  des  coupables  et  contre 
l'impunité  des  crimes  ;  ce  moyen  n'est  point  abrogé;  il  renaît  avec  les 
idées  religieuses.  » 

Une  décision  impériale  du  10  septembre  1806  et  une  décision  ministé- 
rielle du  a»  septembre  1812,  autorisèrent  la  publication  de  monitoires  de 
la  part  des  évêques,  à  condition  qu'il  y  aurait  autorisation  du  ministre  des 


—  21  — 

cultes  et  avis  du  procureur  général.  Ceci  pouvait  être  conforme  au  sys- 
tème législatif  de  l'époque  qui  obligeait  à  la  révélation  de  certains  atten- 
tats, mais  aujourd'hui  la  délation  a  été  rayée  du  code  pénal  avec  les  arti- 
cles 103  à  107,  et  aucun  magistrat  ne  songerait  à  obtenir  des  fidèles  par  la 
voie  des  moniloires,  les  révélations  qu'il  ne  peut  obtenir  par  les  voies 
laies.  Officialités  soumises  au  pouvoir  civil  et  monitoires  sollicitées  par 
lui,  dorment  d'un  même  sommeil  dans  la  poussière  des  chartriers. 

La  vérité  est  que  la  liberté  de  conscience,  non  moins  que  les  mœurs 
modernes,  ont  tué  cette  vieille  méthode  d'instruction,  au  respect  de  la 
société  civile. 

Le  même  Portalis  ne  disait-il  pas  en  se  contredisant  :  «  Nous  savons 
que  Ton  a  voulu  donner  des  effets  civils  à  l'excommunication  et  que  l'on 
a  voulu  en  user  pour  des  objets  temporels:  mais  ce  sont  là  des  abus  et 
non  des  principes  ». 

Sous  notre  nouveau  régime,  la  juridiction  qui  reste  à  l'église  est  pure- 
ment spirituelle  et  ne  dérive  en  rien  de  la  puissance  civile.  Toutefois, 
celle-ci  la  reconnaît  et  la  protège  :  témoin  l'affaire  de  M.  Paysant,  évéque 
d'Angers,  en  1841. 


E.  ANQUETIL. 


—  22  - 


UN    DOCUMENT   ECCLÉSIASTIQUE 


(1436-1447) 


En  parcourant»  il  y  a  près  de  dix  ans,  les  précieux  cartons  de  la  collec- 
tion Lambert,  mis  à  ma  disposition  par  notre  Président,  avec  sa  bienveil- 
lance si  connue,  mon  attention  fut  attirée  par  un  petit  registre,  soigneu- 
sement enveloppé  dans  plusieurs  papiers  et  portant  cette  note  de  la  main 
de  l'ancien  possesseur  :  très  curieux.  L'ayant  ouvert,  je  ne  tardai  pas  à 
m'apercevoir  que  j'avais  en  effet  sous  les  yeux  un  document  fort  impor- 
tant et  dont  le  triste  état  de  conservation  ne  nécessitait  que  trop   les 
précautions  prises  à  son  égard.  C'était  un  recueil  de  présentations  aux 
bénéfices  du  diocèse  de  Bayeux,  registrum  présentât ionum,  rédigé  au 
xv*  siècle  et  écrit  en  caractères  fins  et  serrés,  tous  de  la  même  main, 
sur  78  folios  d'un  papier  gros  et  cotonneux,  tel  qu'on  commençait   à  en 
fabriquer  à  cette  époque,  tout  en  le  réservant  aux  pièces  les  plus  impor- 
tantes. L'humidité  en  avait  fort  altéré  les  bords  et  dès   taches    brunes 
gagnaient  parfois  la  moitié  du  livre.  En  ouvrant  les  folios,  mes  doigts 
plus  d'une  fois  passèrent  au  travers,  malgré  toutes  les  précautions  prises. 
j'obtins  donc  la  permission  de  le  copier  en  entier  afin  d'en  assurer  la 
conservation  et  je  laissai  en  blanc  les  noms  des  lieux  et  de  personnes  qui 
n'avaient  pas  été  conservés. 

Ce  registre,  où  l'on  inscrivait  les  présentations  et  collations  à  mesure 
qu'elles  se  produisaient,  a  été  commencé  le  27  novembre  1436,  et  s'arrête 
au  7  février  1447,  il  comprend  donc  un  espace  de  dix  années  et  devait 
faire  partie  d'une  série  de  registres  semblables  datant  de  l'épiscopat  de 
Zanon  de  Gastiglione  en  143a,  car  il  débute  par  ces  mots  :  «le  27  novem- 
bre 1436,  ledit  vicaire-général. . . .  »  Ce  fut  en  effet  un  vicaire-général  qui 
remplit  pendant  presque  tout  ce  laps  de  temps  les  fonctions  épiscopales 
et  je  ne  crois  pas  trop  m'avancer  en  vous  disant  qu'il  se  nommait  Nicolas 
Hermecent.  En  effet,  je  trouve  que  le  17  septembre  1438,  Nicolas  Herme- 
cent,  vicaire-général,  est  nommé  à  la  prébende  de  Moon,  après  le  décès 
de  Jean  de  Lespinay,  et  comme  il  ne  pouvait  se  nommer  lui-même,  je 


—  23  — 

vois  figurer  pour  cette  fois  exclusivement,  son  substitut,  Roger  du 
Moustier ,  substiiutus  vicarii  generalis.  Il  a  été  sans  doute  écrit  par  un 
scribe,  nommé  Sitibon,  dont  la  signature  se  trouve  à  la  fin  du  registre. 

Mais  avant  de  l'examiner  en  détail,  il  me  semble  utile  et  nécessaire  de 
bien  établir  devant  vous  les  matières  dont  il  traite  et  de  vous  rappeler" 
les  circonstances  au  milieu  desquelles  il  a  été  composé.   Autrefois, .  les  ' 
présentations  aux  différents  bénéfices  ecclésiastiques  appartenaient  :  soit 
aux  prêtres,  à  l'évêque,  aux  religieux  ;  soit  aux  laïcs,  aux  seigneurs  des 
fiefs,  aux  bourgeois  des  villes  ou  habitants  des  paroisses.  Aux  premiers 
seuls  était  réservée  la  collation  presque  toujours  attribuée  à  l'évêque. 
Ainsi  donc,  à  la  mort  du  titulaire  d'un  bénéfice  quelconque,  soit  cure, 
soit  chapelle,  lorsqu'il  y  avait  permutation  ou  résignation  simple  entre 
les  mains  de  l'évêque,  les  présentateurs  légitimes  se  trouvaient  immédia- 
tement avertis  ;  dans  un  délai  de  six  mois,  ils  devaient  présenter  à  l'évêque 
un  sujet  apte  à  remplir  les  fonctions.  Alors  l'évêque  ou  son  grand  vicaire, 
acceptant  le  présenté,  ordonnait  au  doyen  rural  de  publier  les  bans  pour 
permettre  aux  réclamants  de  produire  leurs  griefs,  puis  il  accordait  la 
collation  du  bénéfice. 

La  formule  ordinaire  est  celle-ci  :  «  les  bans  faits,  un  tel  est  investi,  par 
«  la  remise  des  lettres  scellées  du  grand  sceau  épiscopal  »  ,  Facta  bannay 
investitus  pcr  traditionem  Utterarum  sigillatarum  sigillo  magno  domini. 

Rappelons  en  passant  que  le  chancelier  prélevait  un  droit  fixe  pour 
le  sceau.  Le  cérémonial  de  Bayeux,  rédigé  au  xin-  siècle,  fixait  ce  droit 
à  une  somme  variant  suivant  l'importance  de  l'acte:  c'était  un  besan  d'or, 
10  et  plus  souvent  7  sous  Tournois.  Mais  la  plupart  du  temps,  les  choses 
ne  se  passaient  pas  ainsi.  Soit  que  plusieurs  patrons  nommassent  au  même 
bénéfice  ou  ne  se  missent  pas  d'accord  dans  le  délai  légal,  soit  que  le  roi 
ou  quelqu'autre  laïque  intervint  et  prit  un  bref  d'opposition,  levato  brève ^ 
le  présenté  était  refusé,  souvent  même  après  avoir  été  envoyé  en  posses- 
sion. L'église  était  alors  évacuée,  évacuât  a  ecclesia,  et  la  nomination  était 
à  recommencer,  ou  faite  d'office  par  l'évêque,  jure  temporis  devoluta,  — 
dcffectu  hommagii.  Il  en  fut  ainsi,  le  20  novembre  1438,  quand  le  patron 
eut  nommé  à  la  cure  de  Bléville  un  clerc,  trop  jeune,  quia  erat  minor 
annis,  et  le  23  mai  1440,  quand  l'abbesse  de  Caen  présenta  à  la  Chapelle 
Saint-Georges  du  Château  de  Caen,  personam  non  honestam  necydoneam. 
Ce  sont  les  deux  seuls  exemples  de  refus  motivés  que  je  trouve  mention- 
nés dans  cet  espace  de  dix  ans.  Ils  font  voir  le  soin  que  l'on  mettait  dans 
le  choix  des  membres  du  clergé  séculier. 


-  84  — 

Jetons  maintenant  un  coup  d'oeil  sur  la  situation  de  Bayeux  à  l'époque 
où  le  registre  fut  composé.  Depuis  plus  de  dix-huit  ans  déjà,  les  Rois 
d'Angleterre  étaient  seuls,  sinon  paisibles,  possesseurs  du  pays  qu'ils 
avaient  conquis.  D'abord,  ils  avaient  voulu  user  de  douceur  pour  gagner 
les  populations  abandonnées  par  la  France  à  leurs  propres  forces,  ils 
avaient  successivement  ménagé  le  clergé,  la  noblesse,  les  bourgeois  ;  mais 
ils  n'avaient  pas  tardé  en  présence  d'une  hostilité  croissante  et  de  l'anti- 
pathie générale  à  agir  avec  violence  pour  effrayer  les  peureux  et  réprimer 
les  rebelles  sans  cesse  remuants.  Ne  leur  fallait-il  pas  payer  les  services 
des  seigneurs  anglais  dont  les  exigences  grossissaient  avec  les  dépenses  ? 
gagner  par  l'appât  de  l'or  quelques  Normands  sans  conscience  ?  Ce  fut 
alors  que  partout,  de  la  chaumière  comme  du  château,  de  la  ville  comme 
de  l'Eglise,  on  vit  s'expatrier,  volontairement,  ou  sortir  bannis  et  dépouil- 
lés de  tout,  ceux  qui  refusaient  de  courber  la  tête.  Les  chansons  du 
temps,  en  leurs  complaintes  naïves,  nous  ont  conservé  les  récits  de  ces 
confiscations  des  biens  de  ceux  que  l'on  déclarait  absents,  c'est-à-dire 
rebelles,  de  ces  expulsions  en  masse,  de  ces  exécutions  même  ordonnées 
souvent  sans  jugement.  La  misère  était  générale,  les  terres  demeuraient 
sans  culture.  Français  et  Anglais,  pour  vivre,  étaient  également  obligés 
de  recourir  au  pillage.  Si  les  habitants  des  campagnes,  chassés  de  leurs 
maisons,  erraient  mourant  de  faim  et  gagnaient  péniblement  les  marchés 
de  la  Bretagne  ou  du  Maine,  continuellement  exposés  aux  rapines  des 
soudards,  vus  d'un  mauvais  œil,  souvent  même  chassés  par  leurs  compa- 
triotes, la  position  des  seigneurs  n'était  pas  moins  difficile.  Ceux  qui 
servaient  dans  les  compagnies  des  gens  d'armes,  avaient  vu  leurs  biens 
confisqués  ;  ceux  qui  restaient,  cherchant  à  se  faire  oublier,  en  étaient 
réduits  à  ouvrir  boutique,  à  vendre  chair,  comme  firent  les  barons  de 
Montfiquet  ou  à  se  cacher  dans  les  villes  et  à  s'y  abriter  derrière  les 
privilèges  des  bourgeois. . . 

L'Eglise  fut  plus  longtemps  ménagée  par  le  vainqueur.  Ne  pouvant 
nommer  à  de  pauvres  cures  des  Anglais  qui  n'auraient  pu  s'y  maintenir, 
il  lui  fallait  bien  se  contenter  de  l'appui  souvent  intéressé  du  clergé 
national.  Celui-ci  ne  devait-il  pas,  en  effet,  demeurer  à  tout  prix  pour 
soutenir  ceux  qui  restaient,  ceux  qui  mouraient,  pour  protéger  les  veuves 
et  les  orphelins. . .  A  peine  sur  les  450  noms  que  fournit  le  registre, 
trouvons-nous  ceux  de  5  ou  6  prêtres  anglais.  Le  Chapitre  de  la  Cathé- 
drale avait  compris  toute  la  responsabilité  de  sa  situation.  A  la  mort  de 
l'évêque  Habart,  en  143a,  l'élection  de  son  successeur  fut   particulière- 


—  25  — 

ment  difficile.  Les  partisans  d'Angleterre  commirent  la  faute  de  partager 
leurs  voix  entre  deux  Normands  dévoués  à  ce  pays:  Richard  de  Courcy 
et  Jean  d'Esquay  dont  le  nom  est  plusieurs  fois  cité  dans  notre  registre  ; 
le  parti  national  élut  un  étranger,  un  Italien,  espérant  trouver  ainsi  une 
garantie  contre  la  prépondérance  anglaise.  Zanon  de  Castiglione  était 
déjà  connu  des  Normands,  qui  l'avaient  vu  à  l'œuvre  sur  le  siège  de 
Lisieux.  Après  de  longues  négociations  qui  allèrent  en  cour  de  Rome,  il 
prit  possession  de  son  évêché  le  26  mai  143a,  et  prêta  serment  de  fidélité 
le  28  juin  suivant.  S'il  fut  obligé  de  relever  de  l'autorité  civile,  il  sut  du 
moins  rester  à  l'écart  de  toute  passion  politique  et  maintint  ses  droits 
contestés  à  tout  instant.  C'est  pourquoi  il  fit  administrer  son  diocèse  par 
des  grands  vicaires  qui  renvoyaient  devant  lui  —  absent  pour  le  service 
du  roi  —  les  causes  trop  brûlantes,  ou  appelaient  à  la  barre  du  roi  les 
contempteurs  de  l'autorité  ecclésiastique.  De  1432  à  1436,  il  fut  à  Bâle, 
au  Concile  ;  en  1439,  il  repartit  pour  celui  de  Florence,  il  en  revint  le  25 
mars  1441,  comme  nous  l'apprend  le  registre  rcdiit  a  curia  Romana  et 
rapporta  le  texte  du  Concile  conservé  encore  actuellement  au  musée  de 
la  ville.  Il  était  déjà  reparti  le  29  avril  et  revint  en  septembre.  Le  27  avril 
de  l'année  suivante,  il  partit  de  Caen  pour  aller  à  Rouen  siéger  au  Grand 
Conseil  :  il  y  était  le  26  juillet  pour  la  consécration  du  nouvel  arche- 
vêque Adolphe  Roussel,  il  y  séjourna  jusqu'au  10  novembre  1443.  U  fi* 
encore  quelques  courtes  apparitions  dans  sa  ville  épiscopale  les  années 
suivantes  ;  mais  les  difficultés  allaient  en  augmentant  si  bien  qu'il  dut,  en 
1448,  renoncer  à  toutes  fonctions,  briser  ouvertement  avec  les  Anglais, 
qui  s'en  vengèrent  en  pillant  et  saccageant  le  palais  épiscopal.  Aussi 
salua-t-il  avec  bonheur  la  victoire  de  Formigny  qui  ouvrait  les  portes  de 
Bayeux  et  signalait  la  fin  de  l'occupation  étrangère  !  ^ais  notre  registre 
s'arrête  en  1447,  au  milieu  de  l'anarchie  la  plus  complète. 

Il  suffit  de  l'examiner  pour  comprendre  la  situation  du  vicaire-général 
au  milieu  de  toutes  ces  présentations,  prétentions,  arrêts,  brefs,  etc.,  qui 
s'entassaient  pour  la  nomination  de  la  plus  petite  chapelle,  de  la  moindre 
église  de  village. 

La  propriété  réelle  n'existait  plus.  Le  Roi  avait  confisqué  certaines 
terres  des  seigneurs  hostiles  et  absents  ;  c'est  ainsi  qu'il  nomme  à  la  cure 
d'Amblyepour  deffaut  d'hommage  d'un  bourgeois  de  Caen,  nommé  Guil- 
laume Le  Villain,  oh  deffectum  hommagii ;  c'est  ainsi  qu'il  présente  à  la 
première  portion  de  Campigny  confisquée  sur  les  Hamon,  maréchaux 
héréditaires  de  Bayeux  ;  à  Saint-Hilaire  de  Caron,  au  Val  de  Tilly,  comme 


-  26  — 

tuteur  d'Henry  Grây,  dont  le  père  venait  d'être  tué.  11  avait  donné  les 
autres  à  ses  fidèles  chevaliers,  je  ne  puis  les  citer  tous  :  Jean  Fastolf,  l'un 
de  ses  conseillers  intimes,  eut  en  partage  les  terres  de  Beaumont-le- 
Richard  confisqués  sur  les  de  Hottot,  celles  d'Asnières,  du  Bec  Crespin, 
etc.  Vaultier  de  Huguesford,  sénéchal  de  son  hôtel  reçut  celle  de  Barbe- 
ville  ;  Guillaume  Miners  la  baronnie  de  Fiers;  Arthur  Vaucloux,  celle 
de  Creully  ;  Jean  Popham,  celle  de  Thorigny,  etc.,  etc.  Ces  nouveaux 
possesseurs,  peu  au  courant  de  leurs  droits,  étaient  obligés  de  s'en  rap- 
porter à  des  procureurs  qui  les  trompaient  ou  les  servaient  mal.  Quel- 
quefois une  abbaye  donatrice,  d'anciens  possesseurs,  leurs  parents  ou 
leurs  veuves  réclamaient  et  la  procédure  commençait  devant  l'évéque  : 
le  temps  se  passait,  et  les  six  mois  révolus,  l'évéque  nommait  pîeno  jure 
ob  deffectum  pacifiée  prcsentationis.  Quelques  exemples  vous  feront  mieux 
comprendre  encore  jusqu'où  allait  la  confusion.  En  1438,  le  bénéfice  de 
Clara  Filice  devient  vacant,  Jean  de  la  Perrière  présente  à  l'évéque  un 
prêtre  que  celui-ci  accepte.  A  peine  installé,  voici  que  le  comte  d'Orset 
et  de  Mortain,  se  prétendant  seigneur  suzerain  de  Jean  de  la  Ferrière, 
présente  à  l'évéque  un  autre  candidat,  obtient  un  bref  —  levavit  brève  — 
et  fait  évacuer  l'église  le  23  octobre  1438  ;  nouvelle  enquête  sur  leurs 
droits  respectifs,  et  le  20  février  1439,  son  protégé  appuyé  par  un  décret 
des  gens  du  Conseil  Royal,  siégeant  à  Rouen,  est  nommé  au  bénéfice. 
Bertrand  des  Moustiers  est  présenté  le  19  juin  1438  à  la  cure  de  Condé- 
sur-Vire  ;  le  même  jour  Raoul  Le  Carpentier  y  présentait  aussi,  enfin  le 
Ier  juillet  arrive  une  troisième  présentation,  celle  du  Roi,  qui  fait  évacuer 
l'église  le  11  août.  Cette  fois  du  moins,  ce  ne  fut  pas  le  juge  qui  mangea 
l'huitre,  car  le  37  septembre,  Bertrand  des  Moustiers  obtint  gain  de  cause. 
Un  exemple  encore,  si  vous  le  voulez  bien.  Le  4  juin  1438,  Jean  Le 
Hérichie,  tuteur  des  mineurs  de  son  frère,  présente  à  Longueraye  :  la 
collation  est  du  37,  mais  voici  qu'un  mois  après,  le  23  juillet,  le  Roi 
faisait  évacuer  l'église  ;  sa  présentation  était  acceptée,  et  le  curé  installé 
le  15  octobre.  Voulez-vous  savoir  quels  étaient  les  droits  du  Roi?  Il  était 
garde  noble  des  mineurs  dont  Jean  Le  Hérichie  était  tuteur.  Voulez-vous 
savoir  qui  il  fit  nommer  ?  Celui-là  même  que  Jean  Le  Hérichie  avait 
présenté.  Ainsi,  en  l'espace  de  moins  de  trois  mois,  le  même  curé  fut 
installé,  cassé  et  réinstallé  dans  la  même  paroisse!!...  Je  n'en  finirais 
pas  si  je  voulais  vous  citer  tous  les  cas  embrouillés,  quelquefois  comiques, 
qui  se  présentent  à  mon  souvenir.  Tantôt  le  roi  conteste  aux  seigneurs 
Anglais  les  dons  qu'il  leur  a  faits,  tantôt  il  se  trouve  que  les  mêmes  droits 


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ont  été  attribués  aux  possesseurs  de  plusieurs  fiefs,  tantôt  il  nomme  plu- 
sieurs titulaires  et  ses  procureurs  luttent  de  ruse  et  d'adresse  pour  faire 
triompher  leur  protégé  ! . . . 

Avant  de  terminer,  il  me  reste  à  citer  cependant  quelques  faits  étran- 
gers aux  nominations  de  bénéfices  ordinaires.  Le  a6  janvier  1437,  on 
nomme  un  titulaire  pour  l'école  d'Airel,  il  est  dispensé  de  solder  le  droit 
du  sceau,  et  entrait  en  jouissance  le  jour  de  la  fête  Saint-Michel  du  Mont 
Gargan  ;  ses  fonctions  étaient  annuelles.  Voici  des  dispenses  de  sept 
années  pour  des  clercs  étudiant  en  la  nouvelle  Université  de  Caen  et  pour 
deux  professeurs  qui  n'étaient  que  diacres.  Le  a 5  avril  1441,  l'évêque  se 
rendit  à  Caen  et  là,  dans  l'église  Sainte-Trinité,  il  donna  la  bénédiction 
à  la  nouvelle  abbesse,  Madame  Blanche  d'Auberville,  dont  il  avait  préala- 
blement reçu  le  serment. 

Vous  le  voyez,  ce  recueil,  écrit  soixante  ans  environ  après  le  livre 
pelut,  peut,  avec  profit,  lui  être  comparé,  souvent  il  le  confirme  ou 
l'explique.  Il  renferme  les  nominations  à  plus  de  250  cures  ou  chapelles 
de  Tévêché  de  Bayeux,  aussi  mériterait-il  d'être  publié  dans  les  Mémoires 
de  la  Société,  afin  que  tous  pussent  le  consulter  comme  il  nous  a  été 
donné  de  le  faire. 


P.  de  FARCY. 


N.-B.  —  Le  manuscrit  de  cette  lecture  ,  faite  le  24  mars  1882,  ne  nous 
ayant  été  remis  qu'après  l'apparition  de  notre  8e  volume  ,  n'a  pu  y 
être  inséré.  Sa  place  y  était  cependant  tout  naturellement  marquée, 
comme  préface  à  Présentations  et  Collations  de  Bénéfices,  dont  il  souhai- 
tait la  publication. 


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UNE    PAGE  INÉDITE 


DE 


L'HISTOIRE  DE  BAYEUX 


Comment  je  fus  assez  heureux  pour 
faire  faire  à  la  ville  une  économie 
de  15,000  francs. 

C'était  en  1870,  de  sinistre  mémoire  ! 

La  Municipalité  de  Bayeux  était  alors  représentée  par  une  Commission 
municipale  composée  de  : 

M.  Marc,  notaire,  conseiller  municipal,  faisant  fonctions  de  Maire  ; 

M.  Pain,  avocat,  conseiller  municipal,  et  M.  Bertot,  pharmacien, 
conseiller  municipal,  faisant  fonctions  d'Adjoints. 

La  Garde-Nationale  avait  été  réorganisée  ,  conformément  à  l'arrêté  de 
M.  le  Maire  Despallières,  en  date  du  14  septembre  1870.  J'en  fus  nommé 
Lieutenant  permanent,  par  arrêté  de  M.  Marc,  du  39  du  même  mois. 

Les  exercices,  dans  les  diverses  compagnies,  furent  assez  suivis  pendant 
les  premières  semaines,  mais  l'armement  faisant  complètement  défaut, 
les  gardes-nationaux  prirent  le  prétexte  de  ne  pas  être  armés  pour  se 
dispenser  de  plus  en  plus  de  répondre  à  l'appel. 

La  Municipalité  s'émut  de  cet  état  de  choses  et,  sur  sa  demande,  M.  le 
Préfet  mit  à  sa  disposition  200  fusils.  C'était  à  peu  près  le  quart  de  ce 
qu'il  fallait  pour  l'armement  du  bataillon. 

Le  6  octobre,  suivant  en  cela  l'exemple  des  autres  villes  (1),  le  Conseil 
Municipal  de  Bayeux  vota  une  somme  de  15,000  fr.  pour  l'acquisition  des 
armes  indispensables. 

A  cette  époque,  un  citoyen  de  Balleroy,  qui  devint,  plus  tard,  maire 
de  cette  localité,  M.  Aubertain,  avait  des  relations  commerciales  très  sui- 
vies avec  l'Angleterre.  M.  Marc  m'invita  à  me  concerter  avec  M.  Auber- 

(1)  Roueo  avait  voté  800,000  francs  ;  Nantes,  5oo,ooo  francs. 


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tain  pour  aller  à  Londres  et,  par  son  intermédiaire,  acquérir  des  Reraing- 
ton  aux  meilleures  conditions  possibles. 

Après  divers  entretiens,  nous  fîmes  un  voyage  à  Cherbourg,  M.  Auber- 
tain  et  moi,  afin  de  préparer  les  voies  et  moyens  de  remplir  notre  mis- 
sion. Cest  dans  ce  voyage  qu'en  visitant  l'Arsenal,  je  remarquai  qu'il  y 
avait  en  dépôt  environ  un  millier  de  carabines  rayées,  pouvant  porter  la 
balle  à  500  mètres,  d'après  les  affirmations  du  contrôleur  d'armes  Bachus, 
dont  l'amabilité  me  fut  plus  tard  fort  utile. 

L'idée  me  vint  que  ces  armes  pourraient  peut-être  faire  l'affaire  de  la 
ville  de  Bayeux,  et  à  mon  retour,  je  m'en  ouvris  à  M.  Marc,  qui  comprit 
l'importance  de  cette  communication  et  me  conseilla  de  voir  M.  Pilet- 
Desjardins,  sous-préfet,  qui  avait  pour  ami  M.  Spuller,  secrétaire  de 
Gambetta. 

M.  Pilet-Desjardins  s'empressa  de  seconder  nos  vues  et  d'appuyer  la 
demande  de  remise  des  fusils  que  je  devais  présenter  au  Gouvernement 
de  la  Défense  nationale,  à  Tours.  Il  me  remit  même  une  lettre  particu- 
lière pour  M.  Spuller. 

Le  34  octobre,  je  partis,  accompagné  par  notre  compatriote,  M. 
Tassine.  Celui-ci  avait  inventé  un  système  de  transformation  des  fusils  à 
piston  en  fusils  à  répétition  et  il  devait  le  présenter  à  la  Commission  de 
Varmement,  présidée  par  M.  de  Freycinet.  Mais  ,  à  la  gare,  trompé  par 
une  dépèche,  venant  de  Nantes,  M.  Tassine  abandonna  son  projet  d'aller 
à  Tours,  et  cette  décision  lui  fut  très-préjudiciable.  M.  Georges  Villers 
le  lui  fit  pressentir  en  insistant  pour  qu'il  m'accompagnât. 

Le  soir  même,  j'arrivai  à  Tours  et  je  me  rendis  au  Palais  de  l'Arche- 
vêché, où  siégeait  le  Gouvernement.  Malgré  l'heure  avancée  (a  heures 
du  matin),  M.  Spuller  me  reçut  à  l'instant  et,  après  avoir  pris  connais- 
sance de  la  lettre  de  M.  Pilet-Desjardins,  il  m'invita  à  revenir  le  lende- 
main matin.  Je  ne  pus  le  voir  que  dans  la  soirée,  mais  le  26  octobre ,  je 
reçus  l'arrêté,  signé  de  Gambetta,  enjoignant  à  l'arsenal  de  Cherbourg, 
de  fournir  à  la  ville  de  Bayeux,  les  fusils  qu'elle  réclamerait. 

Je  revins  immédiatement  à  Bayeux  et,  le  a8  octobre,  je  me  présentais 
dans  les  bureaux  de  l'arsenal  où,  je  dois  en  convenir,  je  fus  d'abord  assez 
mal  accueilli.  Il  ne  fallut  rien  moins  que  l'intervention  de  M.  Pilet-Des- 
jardins et  de  M.  le  Préfet  maritime,  lui-même,  pour  que  je  puisse  obtenir 
satisfaction. 

Le  contrôleur  d'armes  Bachus,  que  j'avais  déjà  vu,  me  facilita  ma  tâche 
et  me  délivra  1600  carabines  ou  mousquetons,  que  120  mobilisés  bretons 


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m'aidèrent  à  charger  au  chemin  de  fer.  Ces  armes  arrivèrent  à  Bayeux  le 
30  ;  j'en  conservai  800  pour  la  Garde-Nationale  de  Bayeux,  les  800  autres 
furent  distribuées  dans  les  communes  de  l'arrondissement,  par  les  soins 
de  M.  le  Sous-Préfet. 

Après  avoir  été  numérotés  et  poinçonnés  ,  les  fusils  furent  distribués 
aux  gardes-nationaux,  qui  en  signèrent  la  remise  sur  un  registre  spécial, 
fourni  par  la  Municipalité.  L'armement  fut  définitif  le  12  novembre. 

La  loi  du  25  août  1871  prescrivit  la  dissolution  des  gardes-nationales. 
Un  décret  du  aa  novembre  suivant  prononça  la  dissolution  immédiate 
de  celles  du  Calvados.  Enfin,  l'arrêté  de  M.  le  Maire  de  Bayeux,  du  28 
novembre,  enjoignit  aux  gardes-nationaux  de  réintégrer  leurs  armes  les 
29  et  30  novembre  et  le  i,r  décembre  1871. 

J'eus  la  satisfaction  de  retrouver  en  bon  état  tous  les  fusils  que  j'avais 
numérotés  et  j'en  fis  la  remise  aux  Autorités  ,  qui  daignèrent  m'adresser 
un  témoignage  spécial  de  satisfaction. 

Et  la  ville  de  Bayeux  n'eut  pas  à  faire  l'emploi  du  crédit  de  15,000  fr., 
voté  par  la  délibération  du  Conseil  municipal  du  6  octobre  1870. 


E.  LALOUEL. 


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La  Fosse  Soucy  et  la  Plage  de  Port-en-Bessin 


Quelqu'étranger,  quelqu'indifférent  que  Ton  soit  à  l'étude  des  sciences 
naturelles,  on  ne  peut  se  défendre  d'un  certain  sentiment  de  surprise  et 
de  curiosité  quand  on  est  en  présence  de  phénomènes  qui  sortent  de 
Tordre  habituel  que  nous  sommes  accoutumés  à  rencontrer. 

Deux  cours  d'eau  assez  importants,  deux  rivières,  la  Drame  et  YAure, 
après  avoir  traversé  la  ville  et  le  canton  de  Bayeux  voient  subitement,  à 
environ  i  kilomètres  de  la  mer,  diminuer  peu  à  peu  leur  volume  et, 
finalement  réduits  à  un  mince  filet  d'eau,  se  dérobent  aux  regards  au  pied 
d'un  monticule,  dans  le  territoire  du  village  de  Maisons,  en  un  endroit 
connu  sous  le  nom  de  Fosses  du  Soucy. 

Devant  cette  eau  qui  se  hâte  de  fuir,  qui  s'échappe  par  mille  fissures 
invisibles  au  milieu  des  herbes  et  de  la  verdure,  on  reste  pensif.  Ce  spec- 
tacle est  si  étrange,  si  opposé  aux  idées  qu'on  se  fait  habituellement  sur 
la  terminaison  des  cours  d'eau,  qu'il  appelle  involontairement  la  médita- 
tion et  qu'il  fait  naître  dans  l'esprit  une  foule  de  questions. 

Que  devient  cette  eau  ainsi  disparue?  Que  peut-on  conjecturer  sur  son 
cours  ultérieur.  Que  doit-on  penser  de  l'apparition  d'eaux  douces  sur  le 
rivage  voisin  ?  Sont-ce  bien  les  mêmes  qui  s'étaient  perdues  aux  Fosses 
du  Soucy. 

A  ce  sujet,  qu'on  me  permette  de  citer  l'opinion  de  M.  l'ingénieur 
Gouton,  consignée,  dans  sa  notice  sur  les  ports  maritimes  :  «  Il  est 
admis  »,  dit-il,  «  que  les  eaux  jaillissantes  qui  constituent  pour  Port-en- 
c  Bessin  une  ressource  très  précieuse,  proviennent  des  Fosses  du  Soucy  ». 
Nous  ajouterons,  avec  M.  l'ingénieur  Hérault,  qu'elles  vont  au  rivage, 
mais  qu'elles  y  vont  avec  beaucoup  d'autres.  Car  elles  surgissent,  non 
sur  un  seul  point,  mais  sur  une  étendue  de  rivage  à  l'Orient  de  Port-en- 
Bessin,  présentant  une  longueur  de  13  à  1,400  mètres  et  avec  une  abon- 
dance tout  à  fait  disproportionnée  avec  le  volume  d'eau  des  deux  rivières. 
Mais  je  n'irai  pas  plus  loin  dans  ces  considérations.  Mon  but  n'étant  pas 
de  discuter  les  diverses  questions  que  fait  naître  leur  mystérieuse  dispa- 


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rition.  Il  y  a  eu  des  volumes  écrits  sur  ce  sujet,  on  en  écrira  certainement 
encore  d'autres,  tant  il  est  plein  d'intérêt  et  loin  d'être  épuisé.  Je  ne  veux 
traiter  qu'un  point  tout  à  fait  secondaire,  lequel  ne  m'a  pas  paru  avoir 
reçu  jusqu'à  ce  jour  de  solution  définitive.  Quelle  est  l'origine  et  la 
signification  du  nom  de  Soucy,  sous  lequel  les  Fosses  sont  connues  ?  Ne 
faut-il  point  chercher  dans  certains  poèmes  qu'on  ne  lit  plus  guère,  il  est 
vrai,  l'origine  des  exagérations  qui  ont  pris  cours  à  leur  sujet,  exagéra- 
tions dont  de  savants  géologues,  des  ingénieurs  autorisés,  n'ont  pas  tou- 
jours su,  de  nos  jours,  complètement  se  défendre. 

Le  premier  poëte  qui  ait  donné  une  place  importante  au  Soucy,  dans 
ses  dictions  poétiques,  est  : 

Jean  Regnault,  sieur  de  Segrais,  qui  fut  en  son  temps  l'un  des  40  de 
l'Académie  Française,  et  qui  était  né  à  Caen  en  1625. 

Pour  Segrais,  le  mot  Soucy  signifie  Soin,  Inquiétude,  du  latin  Sollici- 
tum  pour  Solîicitudo,  comme  le  dit  le  vieux  Ménage,  en  son  dictionnaire 
étymologique.  Le  berger  Athis  est  d'humeur  triste: 

La  grotte  du  Souci 

Nous  dit  que  sa  douleur  la  fait  nommer  ainsi  ; 
Et  l'on  lient  que  ce  fut  pour  la  longue  retraite, 
Qu'en  ce  célèbre  endroit  ce  triste  amant  a  faite. 

Voilà  qui  est  convenu  :  Athis  est  soucieux,  la  grotte  où  il  médite  sur 
ses  ennemis  s'appellera  Grotte  du  Soucy.  Seulement,  il  faudrait  qu'il  y 
eût  une  grotte,  sinon  là,  au  moins  dans  les  environs,  et  il  n'y  en  a  pas  î 

Il  est  encore  convenu  que  toutes  les  licences  sont  permises  aux  poètes, 
il  ne  faut  donc  pas  trop  chicaner  l'académicien  bel  esprit  sur  toutes  les 
bizarres  créations  de  son  imagination  pour  rehausser  son  sujet.  Il  voit 
des  gouffres  qui  n'ont  jamais  existé,  des  abîmes  sans  fond,  prêts  à  tout 
engloutir,  là  où  il  n'y  a  que  de  l'herbe,  de  la  verdure  et  un  riant  coteau. 

En  voulez-vous  un  échantillon  ?  c'est  Athis  qui  est  en  scène,  il  est 
devant  le  Soucy  : 

Longtemps  il  admira  ce  gouffre  merveilleux, 
Qui  partout  l'univers  est  maintenant  fameux, 
Cet  abîme  admirable  où  deux  grandes  rivières, 
Loin  du  vaste  Océan  s'engloutissent  entières, 
Et  par  mille  canaux  cachés  et  souterrains, 
Vont  dérober  leur  course  à  l'aspect  des  humains. 

Il  s'agirait  du  Niagara  qu'on  ne  s'exprimerait  pas  plus  pompeusement. 


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Opposons,  maintenant,  pour  mesurer  toute  la  distance  qui  sépare  la 
poésie  de  la  réalité,  opposons  M.  Simon,  géomètre  du  cadastre  à  l'ampli- 
fication de  Segrais.  —  M.  Simon  dit  : 

c  Les  fosses  du  Soucy  ne  sont  pas  des  antres  béants.  Ce  sont  de  petites 
crevasses  par  où  les  eaux  se  perdent  sans  autre  agitation  qu'un  léger 
mouvement  circulaire,  au  milieu  des  herbes  et  de  la  verdure  et  au  pied 
d'un  coteau  planté  de  peupliers,  de  saules,  de  frênes  et  d'ormes.  » 

Voilà  l'exacte  vérité,  rien  ne  peut  nous  faire  croire  que  l'aspect  des 
fosses  au  temps  de  Segrais  n'était  pas  ce  qu'il  est  actuellement. 

J'aurais  bien  eu  la  tentation  d'extraire  du  poëme  d'Athis  quelques  cen- 
taines de  vers  que  je  vous  aurais  lus,  mais  si  accomplis  que  soient  la 
versification,  la  table  m'a  paru  tellement  fastidieuse  que  j'aurais  craint 
de  vous  infliger  un  véritable  supplice,  j'ai  préféré  vous  en  faire  un  résumé 
à  ma  manière,  renvoyant  au  texte  même  ceux  de  mes  auditeurs  qui  ne  se 
contenteraient  pas  d'un  simple  aperçu. 

VAure  est  un  garçon,  berger  de  son  état  ;  —  La  Drômc  est  une  fille  : 
ils  sont  même  frère  et  sœur. 

Leur  père,  le  père  Caumont  (il  s'agit  de  Caumont-l'Eventé)  veille  à  ce 
qu'ils  soient  séparés.  Il  a  ses  raisons  pour  cela. 

Dans  sa  sollicitude  paternelle,  il  voudrait  bien  marier  son  fils  à  une 
Naïade  voisine,  cette  Naïade,  c'est  la  Seulles. 

Elle  s'appelle  Seule  et  coula  ut  seule  aussi 
C'est  pour  cette  raison  qu'elle  s'appelle  ainsi. 

Mais  c'est  en  vain.  Toutes  les  précautions  qu'il  a  prises  sont  déjouées. 
Aure  et  Drame,  qui  se  sont  échappés,  après  une  marche  parallèle,  se  réu- 
nissent enfin  à  peu  de  distance  de  la  mer.  Neptune,  irrité,  refuse  de  rece- 
voir leurs  ondes  et  d'un  coup  de  trident  leur  ouvre  la  Fosse  du  Soucy 
pour  les  dérober,  ainsi  que  leur  crime,  à  la  clarté  du  jour. 

Voilà  le  genre  de  poésie  qui  était  à  la  mode  du  temps  de  Segrais,  et  que 
nous  avons  l'impertinence,  nous,  les  modernes,  de  ne  pas  priser  autant 
que  nos  ancêtres  et  nos  pères.  Après  Segrais,  je  trouve  un  autre  poëte 
que  le  sujet  des  Fosses  du  Soucy  a  tenté  vers  l'année  1804  : 

C'est  M.  Jean-Baptiste-Gabriel  Delauney,  le  Constituant,  qui,  né  en 
175a,  à  Isigny,  dans  la  ville  même  où  j'ai  l'honneur  de  parler,  fit  préférer 
le  nom  de  Calvados  à  celui  d'Orne- Inférieure  ,  proposé  pour  le  départe- 
ment  auquel  nous  appartenons. 

3 


—  34  - 

Dans  son  œuvre  poétique,  qui  a  pour  titre  Bayeux  et  ses  Environs,  il 
se  transporte  avec  son  lecteur  aux  Fosses  du  Soucy, 

Près  de  cette  éminence,  où  le  même  canal 
Voit  la  Drôme  et  VAure  allier  leur  cristal. 

Il  déplore  amèrement  leur  disparition  : 

Faut-il  que   sous  mes  pieds  leur  cours  s'évanouisse, 
'  Du  beau  fleuve  espéré  que  vous  faisiez  prévoir 
Quel  prestige  soudain  dérobe  le  miroir. 

Puis  il  se  transporte  en  rêve  dans  une  grotte  qu'il  imagine.  Elle  est 
creusée,  à  ce  qu'il  prétend,  par  le  cours  des  rivières  ;  ce  qu'il  voit  dans 
cette  grotte, 

où  mille  stalactites 

Mélangent  leurs  cristaux  à  l'éclat  des  pintes. 

Vous  seriez  peut-être  bien  en  peine  de  le  deviner  et  vous  chercheriez 
longtemps,  j'aime  vous  dire  tout  de  suite  ce  que  Fauteur  y  voit  : 

Une  table  champêtre  attire  mes  regards, 
J'y  distingue  parmi  différents  mets  épars, 
Cette  pâle  onctueuse  à  la  teinte  jonquille 
Don  que  nous  fait  d'Io  la  nombreuse  famille. 
Mets  simple  et  délicat  dont  la  suavité 
Fond  savoureusement  sous  le  palais  flatté. 

Je  reconnais  bien  là  un  enfant  d'Isigny  !  il  trouve  moyen  de  nous  parler 
du  beurre  à  propos  de  la  Fosse  du  Soucy  ;  mais  n'admirez- vous  pas  aussi 
les  ingénieuses  périphrases  pour  ne  pas  appeler  le  beurre  du  beurre  et 
les  vaches  des  vaches  ! 

Le  poëme  de  M.  Delauney  est  suivi  de  notes  qui  ont  de  la  valeur  et  qui 
sont  souvent  citées  comme  autorité.  Cest  pour  cette  raison  que  je  m'y 
suis  arrêté.  Malheureusement,  il  ne  faut  pas  plus  croire,  sans  contrôle,  sa 
prose  que  ses  vers.  Il  lui  arrive  quelquefois  de  donner  pour  vrai  ce  qu'il 
imagine. 

€  Le  cours  souterrain  des  rivières  » ,  dit-il,  «en  variant  de  direction, 
«  mine  les  terres  et  occasionne  des  éboulements  subits  qui  menacent 
€  d'engloutir  des  corps  de  ferme  :  plusieurs  fois,  des  gouffres  se  sont 
«  entrouverts  dans  les  rues  mêmes  du  village  de  Port.  » 

J'en  demande  bien  pardon  à  la  mémoire  de  M.  Delauney,  mais  depuis 
l'époque  où  ces  lignes  ont  été  écrites  jusqu'à  nos  jours ,  il  y  aura  bientôt 
quatre-vingts  ans,  aucun  corps  de  ferme  n'a  été  englouti,  et,   dans  les 


-  35  — 

terres  comprises  entre  le  village  de  Maisons  et  le  rivage  de  Port-en-Bes- 
sin,  aucun  éboulement  subit  ne  s'est  produit.  De  telles  catastrophes,  dont 
M.  Delauney  nous  menaçait,  si  elles  eussent  eu  lieu,  se  seraient  emparées 
vivement  de  l'attention  publique  et  ne  seraient  pas  passées  inaperçues. 

Quel  mobile  pouvait  donc  engager  M.  Delauney  à  exagérer  et  à  se 
mettre  en  frais  d'éloquence,  quand  il  devait  bien  connaître  à  quoi  se 
réduisait  la  pure  réalité  ? 

Cest  que  M.  Delauney  était  patriote  au  sens  Bayeusain,  c'est  qu'il 
poussait  avec  beaucoup  d'autres  de  ses  contemporains,  à  la  reprise  des 
travaux  d'un  canal  des  Fosses  du  Soucy  à  la  mer,  travaux  dont  l'exécution 
avait  été  suspendue  depuis  onze  ans,  à  l'époque  où  il  écrivait,  par  suite  de 
la  dépréciation  des  assignats.  11  ne  perdait  aucune  occasion  de  stimuler 
le  gouvernement  :  ses  vers  étaient  l'écho  de  ce  qui  se  disait  autour  de  lui  : 

aidez  la  nature 

Des  canaux  qu'elle  creuse,  achevez  l'ouverture. 

et  un  peu  plus  loin  : 

Que  ne  puis-je  en  mes  chants  devançant  l'avenir 

Déjà  bénir  la  main  qui  daignera  fournir 

Aux  troupeaux  un  rempart,  aux  vaisseaux  un  asile. 

Mais  ces  fameux  canaux  naturels,  on  aurait  été  bien  embarrassé,  de  son 
temps  comme  de  nos  jours,  d'en  indiquer  l'emplacement.  C'est  pourtant 
cette  même  idée,  et  nous  voyons  que  les  notes  de  M.  Delauney  n'y  ont 
pas  été  étrangères ,  que  mettait  en  avant  M.  l'ingénieur  Baude 
quand  il  disait  : 

«  Si  des  sondages  peu  profonds  révélaient  l'existence  de  vides  capables 
«  d'engouffrer  la  croûte  qui  les  recouvre,  il  suffirait  pour  doter  cette  côte 
€  d'un  bassin  à  marée  de  coups  de  mine  très  peu  puissants. . .  > 

Mais  ces  vides  hypothétiques  sont  encore  à  trouver  I 

Quant  aux  mouvements  du  sol  à  Port-en-Bessin ,  ils  ont  lieu  dans 
l'argile,  mais  nous  ajouterons  dans  l'argile  seulement,  simplement  par 
l'eflet  des  eaux  pluviales  ou  du  dégel  après  l'hiver.  Les  argiles  sur  les- 
quelles beaucoup  de  constructions  sont  imparfaitement  assises  se  délaient 
après  les  pluies  persistantes  et  glissent,  par  couches  successives,  dans  le 
sens  de  leur  plus  grande  pente.  Des  murs  construits  très  inclinés  sont 
devenus  droits,  d'autres  ont  offert  des  lézardes  ;  mais  de  toutes  Les  cons- 
tructions appuyées  sur  le  roc,  les  murs  de  quai,  les  jetées,  les  maisons  à 
fondations  suffisantes,  aucune  n'est  descendue  dans  les  prétendus  gouffres 


*  *. 


-36  - 

qui  seraient  produits  par  les  eaux  du  Soucy.  J'en  conclus   qu'il  faut  les 
reléguer  provisoirement  au  pays  des  contes  et  des  chimères. 

En  effet,  il  n'y  a  pas  plus  de  gouffres  à  craindre  dans  les  rues  de  Port 
qu'il  n'y  en  a  à  redouter  sur  le  rivage. 

Certes,  il  y  a  eu  des  morts  accidentelles  sur  la  plage  de  Port-en-Bessin, 
mais  elles  ont  toutes  eu  pour  cause,  uniquement  et,  sans  exception,  l'im- 
prudence de  ceux  qui  en  ont  été  les  victimes. 

Toutes  les  plages  fréquentées  par  des  promeneurs  inexpérimentés  ou 
téméraires  ont  été  attristées  par  ces  cruels  accidents.  Il  n'est  que  trop 
vrai,  plus  d'une  fois,  l'implacable  Océan  a  saisi  sa  proie  et  ne  la  rendue 
qu'inanimée  au  rivage.  Il  n'est  guère  d'années  où  l'on  n'ait  signalé  des 
malheurs  de  ce  genre  sur  quelque  point  de  nos  côtes  normandes.  Port-en- 
Bessin  a  quelquefois  été  le  théâtre  de  ces  lamentables  catastrophes  dont 
le  récit  s'est  transmis  jusqu'à  nous.  On  s'est  longtemps  entretenu  de  ces 
trois  jeunes  filles  qui,  se  tenant  par  la  main,  furent  noyées  toutes  trois 
ensemble  parce  qu'ayant  mal  calculé  la  profondeur  de  l'eau  elles  s'étaient 
avancées  témérairement.  D'autrefois  des  pécheurs  improvisés,  des  pécheurs 
novices,  se  croyant  en  sûreté  sur  des  endroits  encore  découverts,  se  sont 
vus  entourés  subitement  par  le  retour  du  flot,  et  ne  pouvant  regagner  le 
rivage,  ont  payé  de  leur  vie  leur  grave  imprudence.  Mais  il  faut  bien  le 
noter,  et  j'insiste  sur  ce  point,  jamais  de  pareils  malheurs  ne  sont  arrivés 
aux  indigènes,  ni  à  ceux  qui  ont  l'expérience  de  la  mer.  Ce  n'est  pas 
cependant  que  les  habitants  de  Port  craignent  de  s'aventurer  en  tous 
sens  à  marée  basse  sur  cette  plage  prétendue  dangereuse.  Ils  la  parcourent 
sans  méfiance  et  sans  précaution  aucune,  d'un  pas  aussi  ferme  qu'assuré, 
et  ils  n'ont  jamais  redouté  de  tomber  dans  les  prétendus  gouffres  dont  la 
plage  serait  semée,  par  cette  excellente  raison  que  ces  gouffres  n'existent 
pas. 

Il  faut  avoir  véritablement  l'esprit  hanté  par  l'idée  fixe  qu'il  doit 
exister  des  gouffres  quelque  part  pour  que,  n'en  trouvant  pas  à  la  fosse 
Soucy,  on  ait  imaginé  qu'il  devait  s'en  trouver  sur  le  rivage  de  Port. 

Ecoutez  cependant  ce  qu'écrivait,  en  1865,  un  éminent  géologue  (1) 
de  notre  connaissance  : 

€  On  voit  sourdre  en  plusieurs  points,  au  travers  le  sable  et  les  galets 
«  de  la  plage,  ici  un  filet  d'eau  douce,  là  des  volumes  d'eau  considérables, 
«  produits  par  les  eaux  de  cette  rivière  (la  rivière  d'Aure)  qui,  après  avoir 

(t)  M.  Eugène-Eudes  Deslongchamps  :  Eludes   sur  les  étages  jurassiques   inférieurs  de  la 
Normandie,  Infortunées  Victimes. —  xiv*  vol.  des  Mémoires  de  la  Soc.  Linnéenne  1866,  p.  237. 


-  37  — 

«  filtré  dans  les  profondeurs,  se  rendent  ainsi  à  la  mer.  Ce  fait  n'est  mal- 
€  heureusement  que  trop  connu,  car  dans  certaines  circonstances,  il  a 
«  donné  lieu  à  des  accidents  déplorables.  Les  eaux  venant  ainsi  à  sourdre 
c  sur  la  plage,  creusent  parfois  des  abîmes  recouverts  seulement  d'une 
c  couche  de  sable,  offrant  l'apparence  trompeuse  d'un  sol  solide  ;  il  y  a 
c  quelques  années,  trois  jeunes  gens  ont  été  engloutis  dans  un  de  ces 
«  gouffres  ». 

Hélas  !  où  est-il  ce  précipice  imaginaire,  et  qui  ne  serait  même  pas  le 
seul  de  son  espèce  !  où  est-il  ?  —  Je  vais  essayer  de  vous  le  faire  connaî- 
tre, si  vous  voulez  bien  me  suivre. 

A  mer  basse,  à  l'orient  de  port,  on  vous  montrera  l'endroit  précis  où 
périrent  les  trois  infortunées  victimes  auxquelles  il  est  fait  allusion.  Ce 
n'est  pas  un  gouffre,  un  abîme  :  c'est  un  large  et  beau  bassin,  d'une  étendue 
d'un  kilomètre  environ  en  longueur,  dont  on  distingue  parfaitement  le 
fond  ;  on  le  nomme  la  Noe  :  on  y  pêche,  l'on  s'y  promène  en  toute 
sécurité,  avec  de  l'eau  à  mi-jambe,  tant  que  la  mer  est  basse.  —  Mais  la 
Noc  devient  dangereuse  quand  la  mer  remonte,  parce  qu'elle  se  remplit 
d'eau  en  un  clin  d'oeil  et  que  la  mer  y  reprend  un  niveau  très  élevé,  subi- 
tement et  en  peu  d'instants,  laissant  à  peine  le  temps  de  fuir  et  de  se 
sauver  :  Malheur  alors  à  l'imprudent  qui  s'y  est  attardé. 

De  gouffres,  je  le  répète,  il  n'y  en  a  point.  Il  n'y  a  partout  qu'un  sol 
solide  :  aussi  solide  en  réalité  qu'il  Test  en  apparence.  Je  n'en  veux  comme 
preuve  que  la  plage  parcourue  indifféremment  en  tous  sens  et  en  toute 
saison  par  des  chevaux  attelés  à  de  lourdes  charrettes  chargées  de  sable 
ou  de  goëmon.  Nos  agriculteurs  sont  gens  trop  avisés  pour  risquer  leurs 
attelages  s'ils  avaient  la  moindre  appréhension  de  voir  le  sol  s'effondrer 
sous  leurs  pas.  Demandez  donc  aux  habitants  de  Port  où  sont  les  gouffres, 
ils  vous  regarderont  avec  étonnement  et  ne  comprendront  pas  votre 
question. 

Je  vais  maintenant  m'occuper  de  l'autre  point  que  je  me  suis  proposé 
de  traiter. 

Quelle  peut  bien  être  la  signification  du  nom  Soucy,  donné  aux  fosses 
qui  nous  occupent  ? 

Ce  ne  peut  être  une  allusion  à  la  fleur  du  Souci.  Le  Souci  ne  croît  pas 
spontanément  dans  nos  campagnes  :  ce  n'est  pas  chez  nous  comme  dans 
le  centre  de  la  France,  une  plante  vulgaire  ni  une  plante  rustique,  d'ail- 
leurs il  n'existe  aucun  rapport  qu'on  puisse  apercevoir  en  dehors  de  la 
consonnance  pour  l'oreille,  car  la  fleur  du  Souci  est  ainsi  nommée  parce 


-  38  — 

qu'elle  se  tourne  constamment  vers  le  soleil  pendant  la  course  de  l'astre 
au-dessus  de  l'horizon  :  Soient  sequitur,  d'où  Solsequiutn  :  Souci. 

Nous  avons  vu  que  Segrais  a  pris  le  mot  Souci  dans  le  sens  de  soin, 
inquiétude,  mais  ce  sens  qui  convenait  au  développement  de  ses  fables 
poétiques,  ne  mérite  pas  d'arrêter  un  instant  notre  attention. 

Soucy  ne  peut  venir  davantage  de  Salix,  Saule,  quoiqu'on  ait  timide- 
ment proposé  cette  provenance:  Salicetum  serait  devenu  Sausiacum,  puis 
Souceyum  et  et  enfin  Soucy,  ce  qui  aurait  été  l'équivalent  de  Saulsaye, 
lieu  planté  de  saules. 

En  1876,  un  antiquaire  ,  un  ingénieux  érudit ,  a  fait  une  véritable  trou- 
vaille (1);  compulsant  les  imitations  delà  Thébaïde  de  Stace  par  des 
trouvères  anonymes  du  xn*  siècle,  il  a  lu  le  mot  Solsis,  auquel  il  a 
attribué  le  sens  de  gouffre,  abîme,  trouvant  dans  le  verbe  solvere  la 
racine  de  ce  mot  :  il  n'a  pas  cru  devoir  chercher  ni  une  autre  origine  ni 
une  autre  signification.  Voici  son  raisonnement  : 

«  Solvo  a  eu  dans  la  latinité  du  Moyen- Age  un  a*  parfait  Solsi;  . .  .Solsi 
«  nous  met  sur  la  voie  de  notre  mot  ;  malheureusement  il  nous  y  laisse» 
Et  il  ajoute  : 

€  Jusqu'à  ce  qu'on  trouve  une  explication  meilleure,  celle-ci  me  parait 
«  avoir  droit  d'être  acceptée  ». 

C'est  cette  explication  meilleure  que  je  vais  vous  proposer  dans  un 
instant. 

Avec  la  plus  entière  sincérité,  l'auteur  dont  je  vous  entretiens,  dit 
encore  dans  un  autre  endroit  : 

Le  nom  de  Soucy  s'est  présenté  à  moi  deux  fois  sous  une  forme  singu- 
lière :  dans  un  acte  de  140s,  sous  la  forme  de  Soursiz,  et  dans  une  charte 
de  donation  d'un  tiers  du  Moulin  du  Soucy  faite  au  Chapitre  de  Bayeux 
par  Robert  de  Juvigny,  on  lit  :  Tertiam  partent  met  molcndini  de  Sortis, 
je  confesse,  dit-il,  ne  pouvoir  en  trouver  une  explication  tout  à  fait 
satisfaisante. 

Si  l'attention  de  l'auteur  s'était  un  peu  détournée  du  verbe  solvere  — 
s'il  avait  songé  à  chercher  la  racine  du  mot  Sohis  dans  celle  d'où  est 
sorti  le  mot  source,  ou  s'il  eût  soupçonné  que  Solsis  pouvait  s'étendre 
comme  signifiant  une  source,  il  eût  sans  doute  trouvé  les  clartés  qui  lui 
ont  manqué  à  propos  des  mots  Sour^is  et  Sortis. 

(1)  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  T.  vin,  p.  114.  —   Recherches 
philologiques  à  propos  de  la  fosse  du  Soucy  dans  le  Bessio,  par  M.  A.  Joly. 


—  39  — 

Cherchons  la  définition  du  mot  source  dans  tous  les  dictionnaires,  nous 
trouverons  qu'une  source  est  une  eau  qui  commence  à  sourdre,  à  sortir 
de  terre  pour  commencer  son  cours.  Nous  entendons  dire  autour  de 
nous  un  sourcin  dans  ce  sens. 

Or,  Littré  nous  apprend  que  le  mot  sourdre  se  dit  encore  actuellement 
sortir  en  provençal. 

Un  sortis,  un  sourtfs,  un  sourcin,  un  soucy,  c'est  une  eau  qui  sourd  de 
terre,  qui  sortit,  si  l'usage  de  ce  vieux  verbe  sorzlr  s'était  conservé  chez 
nous  :  c'est  évidemment  une  source  ou  son  équivalent.  Nous  employons 
encore  le  verbe  sourciller  dans  le  même  sens,  il  se  trouve  dans  un 
passage  de  Buffon  qui  s'adapte  tout  à  fait  à  notre  sujet.  Le  voici  : 

«  Une  partie  des  eaux  coule  sur  la  surface  de  la  terre  et  le  reste  pénètre 
«  dans  l'intérieur  à  travers  les  petites  fentes  des  terres  et  des  rochers  et 
«  cette  eau  sourcille  en  différents  endroits,  lorsqu'elle  trouve  des  issues  ». 
(Buffon,  Hist.  natM  ae  discours,  T.  i,  p.  17a). 

Si  une  eau  qui  sort  de  terre  est  une  source,  un  sorzis,  un  sourzis,  un 
soucy,  serait-il  bien  extraordinaire  que  ce  nom  ait  été  appliqué  à  une 
eau  qui  rentre  en  terre,  sous  la  forme,  avec  le  petit  volume  et  toutes  les 
apparences  d'une  source. 

J'ajouterai  comme  dernier  argument,  et  celui-là  me  paraît  décisif,  c'est 
que  le  mot  Soucy  est  encore  en  usage  dans  nos  campagnes  dans  l'accep- 
tation du  mot  source. 

j'en  ai  eu  la  connaissance  personnelle  :  je  me  trouvais  dans  le  canton 
de  Caumont,  on  discutait  devant  moi  la  possibilité  de  dessécher  une 
vaste  pièce  d'eau  qui  alimentait  un  moulin.  Un  des  assistants  émit  l'opi- 
nion qu'on  ne  réussirait  pas,  parce  qu'il  y  avait  au  centre  du  marécage 
un  Soucy.  Je  demandai  aussitôt  ce  que  les  personnes  présentes  enten- 
daient par  le  mot  Soucy.  On  me  répondit  que  c'était  une  source  sortant 
de  terre  et  donnant  naissance  à  un  ruisseau  :  personne  ne  mit  en  doute, 
ni  ne  contesta  l'explication,  chacun  la  trouvant  toute  naturelle  et  parais- 
sant bien  comprendre,  comme  d'un  usage  courant,  le  sens  qu'on  venait 
d'attribuer  au  mot  Soucy. 

Si  vous  voulez  bien  admettre  mon  explication  du  mot  Soucy  et  lui 
donner  votre  approbation,  on  pourra  dire  sans  métaphore  que  si  YAure 
et  la  Drame  ont  commencé  par  un  Soucy,  elles  étaient  destinées  à  finir 
comme  elles  avaient  commencé  :  par  un  Soucy. 

BERTOT. 


—  40  — 


MOUSSARD 


Les  héritiers  de  M1Ie  Moussard,  récemment  décédée,  ont  eu  l'amabilité 
d'accueillir  favorablement  une  requête  que  voulut  bien  leur  présenter, 
au  nom  de  votre  vice-président ,  Mme  Daché,  notre  aimable  collègue 
et  de  me  faire  remettre,  pour  nos  archives,  un  paquet  de  dessins  et  plans 
exécutés  par  Jacques  Moussard,  l'architecte  disparu  du  dôme  de  notre 
Cathédrale. 

Quelques  jours  plus  tard,  un  autre  de  nos  sympathiques  collègues, 
M.  Tranchand,  commissaire-priseur,  qui,  dans  l'exercice  de  ses  fonctions, 
ne  manqua  jamais  de  solliciter,  en  faveur  de  l'histoire  locale,  les  papiers 
ou  documents  sans  valeur  intrinsèque  de  nature  à  l'intéresser,  obtenait 
aussi  pour  nous,  des  mêmes  personnes,  une  liasse  de  documents  où  j'ai 
pu  puiser  les  quelques  renseignements  que  je  vais  avoir  l'honneur  de 
vous  communiquer. 

Notre  dernier  volume  renferme  une  courte  notice  sur  Jacques  Mous- 
sard, à  laquelle  vous  me  permettrez  d'ajouter  quelques  traits. 

J.  Moussard,  fils  Louis  et  Anne  Accard,  bourgeois  de  Bayeux,  né 
paroisse  Saint-Martin,  mourut  le  6  août  1750,  âgé  de  76  ans,  dans  la 
maison  qu'il  habitait  avec  son  frère  Guillaume,  chanoine  de  Merville, 
auquel  il  en  louait  une  partie.  Cette  maison,  sise  paroisse  Saint-Mâlo, 
consistait  en  une  cour  fermée,  une  cave,  cuisine,  salon,  salle,  écurie, 
office,  chambres  et  greniers  avec  un  petit  jardin  et  la  liberté  à  un  puits  ; 
aux  buttesouxtes,  et  l'allée  qui  va  dans  la  rue  Saint-Mâlo,  les  représen- 
tants le  sieur  Vallée  et  du  Mesnil-Leloup,  le  feu  sieur  Suhard,  les  héritiers 
delà  Perruque  Etienne ,  le  sieur  de  Sainl-Vast  Petit-Cœur,  le  sieur  le 
Coquautrix  (Coquatrix). 

Ill'avait  achetée  à  réméré,  le  30  mai  1718,  de  noble  et  discrète  per- 
sonne François  Suhard,  prêtre,  doyen  du  Saint-Sépulcre  de  Caen.  Elle 
était  alors  louée  au  sieur  de  la  Fresnée,  Pierre,  et  à  la  demoiselle  de 
Beauvetz. 


—  41  — 

Moussard  avait  épousé  une  demoiselle  Anne  de  Mongaudin,  dont  le 
père,  Olivier,  était  peintre  de  portraits,  fils  de  Michel  de  Mongaudin, 
peintre  aussi. 

Après  son  décès,  il  laissait  six  enfants  dont  cinq  filles  et  un  fils,  Thomas- 
Guillaume-Louis  Moussard,  qui  avait  épousé  Jeanne-Madelaine  de  Varroc. 
Celui-ci  fit  dresser  un  inventaire  qui  offre  des  détails  assez  intéressants  sur 
la  bibliothèque  et  les  instruments  professionnels  du  défunt  dont  l'héritage 
se  montait  à  18,71a  livres  8  sols,  somme  dont  les  cinq  filles  ne  reçurent 
que  5,164  livres  13  sols  9  deniers,  d'après  les  lois  successorales  d'alors. 

Après  les  niveaux  d'eau,  les  compas  à  vis,  les  équerres,  les  règles,  les 
équerres  à  trépied,  le  graphomètre,  la  sauterelle  pour  prendre  des  angles, 
le  microscope,  la  lunette  d'approche,  la  planche  de  cuivre,  les  pinceaux, 
on  trouve  les  pierres  à  polir,  le  massico,  la  sanguine,  la  pierre  du  levant, 
la  terre  verte,  le  stil  de  grain,  le  bronze,  le  vert  de  gris,  l'indigo,  la 
gomme  adragante,  la  perosinne,  l'outre-mer,  la  cerûse,  la  cendre  bleue, 
la  litarge,  et  de  l'or  (deux  livres  pesant). 

Cette  curieuse  nomenclature  des  ingrédients  de  la  cuisine  picturale  d'un 
tableau,  prouve  que  l'élève  de  Jouvenet  n'abandonna  jamais  complète- 
ment l'art  qui  avait  été  ses  premières  amours.  Dès  1700,  il  avait  assez  de 
talent  pour  qu'on  lui  confiât  l'exécution  de  tableaux  d'église.  Une  note 
écrite  sous  sa  dictée,  sur  son  lit  de  mort,  par  son  fils,  est  ainsi  conçue  : 
Je  dois  aux  héritiers  de  M.  le  Clerc,  marchand  de  galon  d'or,  rue  aux 
Fers,  près  la  halle,  qui  m'avait  donné,  en  1700,  en  partant  de  Paris,  pour 
Jui  faire  un  tableau  destiné  pour  l'église  de  Fleury,  près  Magny,  où  son 
frère  venait  de  mourir  curé,  60  livres. 

Trois  autres  notes,  parmi  celles  qui  suivent  la  précédente,  ne  sont  pas 
sans  intérêt.  La  première  nous  apprend  qu'il  donna  alors  à  M.  Dulong- 
buisson,  échevin,  qui  était  venu  le  visiter  dans  sa  maladie,  le  dessin  du 
portail  de  la  Charité.  La  seconde  est  une  donation  à  sa  fille,  qui  avait 
épousé  le  sculpteur  Mangin  (1),  des  sommes  d'argent  qu'il  lui  avait  prêtées 
à  différentes  époques,  ce  qui  n'indique  pas  que  son  gendre  fût  jusque- 
là  dans  une  situation  brillante.  Une  troisième  recommande  de  remettre 
à  l'abbé  Carité,  sous-bibliothécaire  du  Chapitre  ,  les  édifices  antiques  de 
Rome,  par  Desgodets,  qu'il  avait  sans  nul  doute  empruntés. 

(1)  Jean-Louis  Mangin,  sculpteur,  fils  de  feu  J.-B.  Mangin  et  Jeanne-Madelaine  Doulley, 
épousa,  le  16  février  1730,  Marie-Anne  Moussard  ,  fille  Jacques  Moussard,  architecte,  et  feue 
Anne  Mongaudin  ou  de  Mongodin,  morte  à  37  ans,  le  i3  février  1730,  et  inhumée  dans  la 
nef  de  Saint-Mâlo.  Jacques  Moussard  fut  aussi  enterré  dans  l'église  Saint-Mâlo. 


—  42  - 

Outre  les  ouvrages  religieux,  historiques,  médicaux  et  de  morale,  qui 
se  trouvaient  dans  la  bibliothèque  de  tout  bon  bourgeois  de  province  au 
xvnie  siècle,  nous  trouvons  des  ouvrages  de  géographie,  de  gnomonique, 
de  mathématiques,  et  de  géométrie,  sciences  inséparables  de  la  profession 
d'architecte  à  laquelle  il  avait  fini  par  se  livrer  presque  tout  entier. 

A  une  sphère  évaluée  6  livres,  nous  rattacherons  une  méthode  pour 
apprendre  la  géographie,  la  géographie  de  M.  de  Fer,  les  nouvelles  conjec- 
tures sur  le  globe  de  la  terre  et  l'examen  de  la  figure  de  la  terre. 

Les  auteurs  de  gnomonique  comprennent  :  la  règle  artificielle  du 
temps  ;  méthode  pour  faire  les  cadrans  ;  la  gnomonique  ;  la  chronomo- 
nique  ;  le  traité  général  des  orloges  (sic). 

Le  cours  de  mathématiques  d'Ozanam,  ses  récréations  mathématiques, 
son  traité  de  mathématiques  sur  les  fortifications  ;  un  cours  de  mathé- 
matiques sur  l'arithmétique  ;  la  nouvelle  mécanique  de  Varignon  ;  un 
traité  de  la  jauge  ;  un  calcul  de  toisé  ;  le  recueil  de  mathématiques  du 
Père  Hoste  ;  l'école  des  arpenteurs  ;  l'usage  de  l'instrument  universel, 
constituent  la  section  mathématique  de  sa  bibliothèque. 

La  géométrie  comprend  :  traité  de  la  grandeur  ;  géométrie  pratique  ; 
traité  de  géométrie  ;  recueil  de  géométrie  ;  géométrie  de  de  Ratte  ; 
trigonométrie  ;  éléments  d'Euclide  ;  table  des  sinus  et  des  tangentes  ;  la 
mécanique  du  feu  par  l'abbé  Gouye. 

L'architecture  de  Bulet  ;  nouveau  traité  d'architecture  par  Cordemoy  ; 
l'architecture  de  David  Lair  ;  Vitruve  ,  traité  de  la  coupe  des  pierres  ; 
l'architecture  de  Delorme  ;  l'architecture  française  ;  les  fortifications  par 
Antoine  Deville  ;  l'ordonnance  de  l'architecture  de  Perrault  ;  l'armonie  {sic) 
universelle  ;  l'usage  du  compas  de  proportion  ;  l'expérience  de  l'archi- 
tecture militaire,  composaient  sa  bibliothèque  professionnelle. 

Notre  illustre  concitoyen  ne  devait  pas  être  doué  d'une  bonne  vue, 
car  cet  inventaire  nous  révèle  l'existence  de  14  paires  de  lunettes  à  son 
usage  (1). 

Il  avait  travaillé  jusqu'à  son  dernier  jour  ;  en  effet,  c'est  à  Cerisy,  où 
il  avait  été  appelé  pour  des  travaux  de  son  art,  qu'il  fut  prisdela  maladie 


(1)  Les  clefs  de  la  maison  mortuaire  avaient  été  confiées  à  Michel  Béziers  pbre,  vicaire  de 
Saint-Mâlo,  qui  signa  à  la  quittance  des  frais  d'inhumation,  a5  livres,  avec  le  Guedoys,  curé, 
Cicille  et  Carité,  chapelains.  De  celte  somme,  ?o  livres  payaient  la  sépulture  dans  l'église  ; 
le  reste  solda  le  bas  clergé.  Le  curé  et  les  prêtres  avaient  remis  leurs  droits,  en  considération 
des  services  rendus  par  le  défunt  à  l'église. 


—  43  — 

dont  il  mourut.  Lebreton,  sellier,  dans  la  litière  duquel  on  le  rapporta  à 
son  domicile,  reçut  un  salaire  de  ia  livres. 

De  ses  5  filles,  4  se  marièrent,  dont  Tune  à  Mangin,  le  sculpteur,  et  une 
autre  à  Ravend  Kasiph  Jahiet,  sieur  de  la  Couture,  qui  représenta,  lors 
de  l'inventaire  ,  la  cinquième ,  Marie-Hélène  ,  religieuse  aux  Bénédic- 
tines de  Bayeux. 


Jacques  avait  un  frère  puîné,  nommé  Guillaume,  né  le  20  février  1680, 
qui  fit  ses  humanités  au  Collège  de  Bayeux  et  embrassa  l'état  ecclésias- 
tique, où  il  ne  fut  pas  moins  recommandable  que  son  frère  avait  été 
distingué  dans  l'architecture. 

Au  temps  où  il  suivait  les  exercices  du  grand  Séminaire,  dirigé  par  les 
Lazaristes,  les  ordinands  avaient  coutume,  aux  heures  de  récréation,  de 
se  délasser  de  leurs  études  en  soutenant  des  thèses  fantaisistes  sur  des 
sujets  plaisants.  Lorsque  son  tour  fut  venu,  il  en  composa  une  sur  ces 
deux  questions  :  Cur  moriatur  hotno  ?  Cur  caulis  nascitur  horto  ?  Pour- 
quoi Thomme  meurt-il  ?  Pourquoi  le  chou  croît-il  dans  les  jardins  ? 

Le  hasard  voulut  que  le  pieux  et  vénérable  M.  de  Nesmond  fût  en  visite 
au  séminaire  pendant  la  soutenance  de  cette  thèse,  dont  la  singularité  le 
rendit  curieux  d'y  assister.  Stimulé  par  la  présence  du  prélat,  le  jeune 
Moussard  donna  cours  à  toute  sa  verve  et  développa  tellement  ses  moyens 
que  son  auditeur,  instruit  d'ailleurs  de  ses  mérites,  résolut  de  l'attacher 
à  sa  maison. 

En  1699,  il  reçut  les  ordres  mineurs  de  M.  de  Nesmond  ;  en  1701,  le 
célèbre  Huet,  évêque  d'Avranches,  lui  conféra  le  sous-diaconat  ;  en  1704, 
l'évêque  d'Evreux,  Léonor  II,  Goyon  de  Matignon,  l'ordonna  prêtre. 

Ce  fut  par  le  pénible  exercice  de  la  prédication  qu'il  débuta  dans  les 
fonctions  ecclésiastiques.  Préparé  par  de  fortes  études,  pénétré  de  la 
doctrine  et  du  style  des  grands  sermonnaires  par  une  lecture  assidue  de 
leurs  œuvres,  le  jeune  orateur  aborda  la  chaire  dans  les  conditions  les 
plus  favorables  et  pendant  plusieurs  années  occupa  avec  distinction  les 
différentes  chaires  de  Bayeux  et  de  Caen. 

Les  panégyriques  de  Saint-Louis  de  Gonzague  et  de  Saint-Stanislas 
Kostka  qu'il  prononça,  en  l'église  des  Jésuites  de  cette  dernière  ville,  en 
novembre  1730,  lors  des  fêtes  en  l'honneur  de  leur  canonisation,  sem- 
blent avoir  terminé  sa  carrière  apostolique. 

Chapelain  de  Saint-Léonard,  dans  l'église  Cathédrale,  et  de  Saint-Gratien, 
dans  l'enceinte  de  l'hôpital-général,  Moussard,  sur  la  collation  et  présen- 


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tation  de  messire  Hyerosme  Dufaur  de  Pibrac,  grand  doyen  et  chanoine 
de  Saint-Germain,  fut  nommé  au  bénéfice-cure  de  la  Poterie  de  Bayeux, 
vacant  par  le  décès  de  Me  Hervé  Bihoreau,  dont  il  prit  possession  le 
samedi  14  mars  171 1,  en  présence  de  messires  Jacques  de  la  Lande,  pbre, 
archidiacre  de  Caen,  seigneur  du  Détroit,  Thomas  de  la  Lande  du  Détroit, 
chanoine  du  Locheur,  et  Pierre  Lhonorey,  pbre,  chanoine  de  Cartigny, 
M'  Antoine  Dajon,  obitier  de  la  Poterie,  Gabriel  Le  Guelinel,  pbre, 
vicaire  de  Saint-Loup,  Thomas  Cicille,  pbre,  chapelain  de  Saint-Mâlo, 
Richard  Le  Pelley,  pbre,  curé  d'Argouges  sous  Bayeux,  Gilles  André, 
Thomas  Binet  et  Robert  Lenourichel,  pbre,  et  les  paroissiens. 

Mais  M.  de  Pibrac  avait  donné  les  provisions  d'une  cure  à  laquelle  il 
n'avait  que  le  droit  de  présenter  et  dont  le  pourvu  avait  pris  possession 
sans  avoir  eu  de  provisions  de  l'Evéque  à  qui  appartenait  l'institution. 
D'où  difficulté  canonique,  mais  le  grand  Doyen  s'adressa,  le  26  mars  171 1, 
à  un  sieur  Aubert,  avocat  à  Paris,  qui  indiqua  le  remède.  M.  de  Pibrac 
n'avait  qu'à  présenter  à  Mons8r  la  même  personne  à  laquelle  il  avait 
donné  provision  et  que  la  collation  donnée  ne  le  privait  pas  du  droit  de 
présenter  à  nouveau. 

Peu  après,  il  obtenait  la  prébende  de  Merville. 

En  171"),  il  publia  une  «  Relation  de  la  mort  et  des  obsèques  de  feu 
Révérend  Père  en  Dieu,  Mgr  de  Nesmond,  évèque  de  Bayeux  >. 

En  1716,  son  protecteur,  le  grand  Doyen,  abbé  de  Saint- Benoît-sur- 
Loire,  et  lors  vicaire-général  de  Joseph-François  de  la  Trémoille-Noir- 
moutier,  cardinal  de  Sainte-Trinité,  in  monte  Pincio ,  le  nomme  greffier 
de  l'officialité  diocésaine  à  cause,  dit-il,  de  son  honnêteté,  capacité,  fidé- 
lité et  expérience  des  affaires. 

En  1720,  il  est  nommé  communier-receveur  du  chapitre  pour  sept 
ans.  Il  avait  pour  commis  J.  Fumée,  avocat  à  Bayeux,  syndic  de  MM.  du 
Chapitre,  lequel  devait  avoir,  chez  lui  et  à  ses  frais,  un  grenier,  pour 
engranger  les  blés  de  dîme. 

Mettant  soigneusement  à  profit  les  loisirs  que  lui  laissaient  ses  fonc- 
tions, Moussard,  tout  en  poursuivant  l'étude  de  la  théologie,  aborda 
celle  du  droit.  Comme  il  était  astreint  à  résidence,  il  dut  solliciter  du 
Roi  des  lettres  de  dispense  d'études  qui  lui  turent  accordées  le  13  juin 
1722  et  entérinées  à  la  Cour  du  Parlement  de  Rouen  le  17  juin  suivant, 
sur  le  rapport  du  conseiller  Baudoin  du  Basset,  pour  prendre  ses  degrés 
de  bachelier  et  licencié  en  droit  civil  et  canonique  en  l'université  de 
Caen,  en  subissant  les  examens  et  en  soutenant  les  thèses  sans  observer 


-45  - 

aucuns  interstices  au  temps  de  l'étude,  pour  être  ensuite  reçu  au  serment 
d'avocat,  s'il  est  capable. 

Le  25  juin,  il  fut  reçu  avocat   par   l'Université,  assemblée  ce  jour-là 
pour  des  affaires  ou  une  réunion  publique  et  mérita  les  suffrages  de  tous. 
Le  22  décembre  suivant,  il  prenait  possession  de  l'office  de  Scolastique, 
qu'Antoine  de  Murasson,  son  ami,  lui  avait  résigné. 

Sa  conduite,  pendant  le  pontificat  de  Mgr  de  Lorraine,  si  fort  agité  par 
les  disputes  sur  la  grâce,  lui  mérita  l'estime  de  ses  collègues.  M.  de 
Merville,  en  eftet,  dit  Béziers,  sans  trahir  ses  sentiments,  se  comporta  au 
milieu  de  ces  troubles  avec  tant  de  circonspection  qu'il  ne  donna  jamais 
prise  sur  lui  et  qu'aucun  parti  ne  lui  en  sut  mauvais  gré.  Aussi,  le 
Chapitre,  convaincu  de  sa  capacité  qu'il  avait  éprouvée  en  maintes 
circonstances,  lui  conféra-t-il,  en  1728,  ainsi  qu'à  plusieurs  de  ses  collè- 
gues, les  pouvoirs  de  vicaire-général  pendant  la  vacance  du  siège. 

En  1739,  le  20  septembre,  il  recevait  du  même  corps,  des  lettres  le 
nommant  au  poste  délicat  d'official.  Le  30  du  même  mois,  M.  de  Luynes, 
nommé  à  l'évéché  de  Bayeux,  confirma  ce  choix.  Le  titulaire  se  montra 
digne  de  cette  confiance,  traitant  les  affaires  qui  lui  étaient  soumises  avec 
une  intelligence  et  une  netteté  peu  communes.  Il  mérita  même  du 
Procureur  général  de  Rouen,  sur  la  communication  de  quelques-unes  de 
ses  procédures,  cette  louange,  qu'il  le  tenait  pour  un  des  plus  habiles  de 
la  province. 

En  1738,  M.  Moussard  fut  chargé  par  Mgr  de  Luynes  de  la  réfection  du 
bréviaire  et  accomplit  presque  seul  cette  tâche  fort  appréciée  des  hagio- 
graphies. En  récompense ,  le  prélat  qui  présidait  aux  destinées  de 
l'église  de  Bayeux,  le  nomma  grand-vicaire  de  la  métropole  de  Sens,  où 
il  venait  d'être  promu  (1739). 

M.  de  Merville  mourut  le  19  novembre  1756,  des  suites  d'une  paralysie- 
Il  était  alors  chanoine  de  la  prébende  de  ce  nom  ,  scolastique  et  officiai. 
Il  avait,  en  1749,  résigné  ses  chapellenies  de  Saint-Léonard  et  de  Saint- 
Gratien  à  Guillaume  Mangin,  clerc,  parent  sans  nul  doute  de  son  neveu 
par  alliance,  le  sculpteur  Mangin,  peut-être  même  son  petit  neveu. 

M.  Moussard  fut  un  ecclésiastique  d'un  discernement  éclairé  dans  les 
affaires  les  plus  épineuses,  dit  Béziers,  l'ami  de  cette  famille,  de  beaucoup 
de  justesse  dans  le  raisonnement  et  de  prudence  dans  sa  conduite.  Sans 
faire  paraître  autant  de  vivacité  que  son  frère,  il  avait  un  esprit  plus 
brillant  et  plus  solide.  La  douceur  de  son  caractère,  jointe  à  une  physio- 
nomie heureuse,  rendait  son  commerce  aimable.  Il  était  recherché  dans 


—  46  — 

les  sociétés,  mais  l'amour  de  l'étude  et  de  la  retraite  remportait  chez  lui 
sur  les  agréments  qu'il  aurait  pu  goûter  dans  le  monde. 

Dans  sa  jeunesse,  il  se  délassa  quelquefois  à  composer  des  pièces 
fugitives  qu'il  lisait  à  ses  amis.  Devenu  vieux,  il  condamna  au  feu  tout 
ce  qu'il  avait  fait  dans  ce  genre,  excepté  sa  thèse  burlesque  du  grand 
Séminaire.  Elle  fut  recueillie  par  son  neveu,  Thomas-Guillaume-Louis, 
conseiller  au  bailliage  de  Bayeux,  ainsi  que  les  manuscrits  de  ses  sermons. 

Nous  n'avons  trouvé  nulle  trace  des  œuvres  de  Guillaume  Moussard, 
dispersées,  peut-être ,  par  l'indifférence  de  leurs  détenteurs  successifs,  ou 
détruites  par  des  mains  inconscientes. 


E.  ANQUETIL.. 


—  47  — 


E 


DE   LA 


RÉVOLUTION    A    BAYEUX 


I 

LE  CAVALIER  JACOBIN  DE  LA  SOCIÉTÉ  POPULAIRE 

«  Le  Comité  de  Salut  Public  imagina  de  se  faire  offrir  un  cavalier  tout 
équipé  par  les  Jacobins.  L'exemple  fut  alors  suivi  partout.  Communes, 
clubs,  sections,  s'empressaient  d'offrir  à  la  République  ce  qu'on  appelle 
des  cavaliers  jacobins,  tous  parfaitement  montés  et  équipés.  » 

Ces  ligi  ss  de  M.  Thiers  furent  vérifiées  à  Bayeux,  où  le  Club  ne  voulut 
pas  être  en  retard  de  patriotisme  et  d'où  partirent  aussi,  à  pied  et  mili- 
tairement, des  jeunes  gens  choisis  pour  se  rendre  à  l'école  de  Mars 
nouvellement  rétablie. 

Pour  aujourd'hui,  nous  nous  contenterons  de  tirer  des  débris  de  nos 
archives  locales  les  quelques  traces  restantes  du  Cavalier  Jacobin  de  la 
Société  populaire  de  Bayeux. 

Dès  le  9  octobre  1793,  lors  des  premières  réquisitions,  le  citoyen  Bou- 
vier, Pierre,  dit  Nimes,  parce  qu'il  était  originaire  de  cette  ville,  cafetier, 
mort  le  18  fructidor  an  xi,  chargé  de  la  recherche  et  de  la  préparation  du 
salpêtre  pour  fabriquer  de  la  poudre,  avait  fait  offre,  pour  le  service  de 
la  République,  d'une  jument  qu'il  devait  amener  le  lendemain  et  il  avait 
été  arrêté,  sur  sa  demande,  que  son  offre  serait  consignée  au  registre  des 
délibérations  où  nous  l'avons  lue. 

Le  i'r  pluviôse  an  11e  de  l'ère  républicaine,  à  la  séance  de  la  Société 
populaire,  présidée  par  Jean  Tanqueray,  né  à  Deux-Jumeaux,  ancien 
avocat  au  bailliage  et  syndic  de  l'ordre,  rédacteur  du  cahier  du  Tiers- 
Etat,  après  lecture  d'une  lettre  du  citoyen  Jourdeuil,  adjoint  au  minis- 
tère de  la  guerre,  plusieurs  frères  demandèrent  que  la  Société  montât 
et  équipât  un  cavalier.  Le  frère  Delleville,  tanneur,  offrit  pour  cela  une 


—  48  — 

somme  de  cinquante  livres.  Plusieurs  motions  furent  discutées  et  la 
Société  arrêta,  finalement,  à  l'unanimité  des  membres  présents,  qu'elle 
fournirait  un  homme  et  un  cheval,  équipés,  pour  la  défense  de  l'unité 
et  de  l'indivisibilité  de  la  République. 

Moulland,  Gabriel,  homme  de  loi  et  agent  national  du  district,  Samson, 
ex-curé  de  St-Ouen  du  Château,  Bessin,  Jean-François,  instituteur  (i),  et 
Hardouin ,  l'aîné,  membres  composant  le  comité  de  correspondance, 
chargés  d'écrire  à  la  Convention  pour  lui  faire  connaître  cet  arrêté. 

On  décida  également  l'envoi  à  tous  les  frères  d'une  circulaire  destinée 
à  leur  faire  part  de  l'arrêté  qui  venait  d'être  pris,  et  à  les  avertir  que  «  la 
décade  passée,  ils  ne  seraient  plus  reçus  à  partager  le  bonheur  d'être 
utiles  à  la  république  »,  suivant  la  rédaction  patriotique  du  secrétaire  de 
Langle. 

Le  lendemain,  a  pluviôse,  le  frère  La  Cauve,  J.-B.-François,  marchand 
de  dentelles,  monte  à  la  tribune  et  présente  un  jeune  enfant  de  3  à  4  ans, 
sorti  du  citoyen  Ferey  de  Lonboy  (Féret-Dulongbois),  dont  lagrand'mère 
dépose  à  la  Société  une  somme  de  30  livres  pour  le  cavalier  qui  ira  à  la 
défense  de  la  patrie.  On  applaudit  vivement  et  mention  fut  faite  au  procès- 
verbal  de  ce  don  volontaire  et  vraiment  républicain.  Dans  cette  même 
séance,  le  frère  Moussard,  Edouard-Prosper,  présenta  un  citoyen  pour 
être  le  cavalier  de  la  Société  ;  mais  comme  le  présenté  était  de  la  première 
réquisition  et  devait  très  prochainement  rejoindre  les  drapeaux  pour  son 
propre  compte,  le  Club  ne  voulut  point  l'agréer  et  passa  à  l'ordre  du  jour. 

Une  certaine  émulation  régna  pour  fournir  l'équipement  de  l'homme 
et  du  cheval,  offerts  à  la  Convention.  Le  frère  Dupuy,  Elie,  sellier,  obtint 
une  mention  civique,  le  3  pluviôse,  pour  avoir  offert  de  fabriquer  gratis 
tout  le  harnachement  de  ce  dernier.  Le  lendemain,  le  frère  Bouvier,  pour 
abréger  l'ouvrage  proposé  par  Dupuy,  offrait  une  selle  toute  confection- 
née. Sa  motion  fut  accueillie  avec  faveur  et  il  fut  décidé  que  Dupuy 
n'aurait  à  fournir  sa  main-d'œuvre  que  pour  le  restant  de  l'équipage. 
Mais  il  fallut  revenir  sur  cette  décision  quelques  vingt  jours  après,  car 
la  selle  si  pompeusement  offerte  se  trouva,  au  rapport  du  frère  Bidard, 
«  entièrement  défectueuse,  vieille  et  trop  courte  »,  si  bien  que,  le 
23  pluviôse,  Dupuy  fut  chargé  de  l'entier  harnachement  du  cheval,  selle 
comprise.  Après  le  cheval,  l'homme  :  le  frère  Ledoux,  tailleur,  offrit  le 

(1)  Mort  à  Bayeux,  le   a4  septembre  1826,  originaire  de  Skechelleim  (Prusse),   et  âgé  de 
68  ans. 


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service  de  son  travail,  et  sur  la  proposition  du  frère  Samson,  ex-curé  de 
St-Ouen  du  Château,  on  décida  de  fournir  du  cuir  au  frère  Le  Maître, 
pour  confectionner  des  bottes.  Le  frère  Tardif,  l'aîné,  offrit,  à  lui  seul,  un 
sabre  et  un  mousqueton  pour  l'armement  (13  pluviôse). 

La  décade  impartie  pour  renvoi  des  offrandes  n'ayant  pas  produit  un 
brillant  résultat,  le  frère  Samson  demanda  et  obtint  un  supplément  de 
délai  d'une  nouvelle  décade. 

On  décida,  le  13  pluviôse,  que  le  cavalier  équipé  par  la  Société  serait 
pris  parmi  les  individus  non  compris  dans  les  réquisitions  et  qu'il  serait 
fait  un  chapitre  de  recette  particulier  des  offrandes  des  frères  et  autres  et 
que  les  individus  y  seraient  dénommés. 

On  y  porta  50  livres  offertes  par  Gardin-Néry,  au  nom  d'un  citoyen 
anonyme  ;  10  livres  déposées  sur  la  tribune  par  le  citoyen  Voisin,  ex- 
prêtre, sergent-major,  volontaire  de  la  réquisition,  de  St-Lô  ;  35  livres, 
remises  en  don  au  frère  Hue,  secrétaire  de  la  commune,  par  le  citoyen 
Mesnil,  tonnelier  ;  50  livres,  versées  à  la  tribune,  par  le  frère  Loyer, 
pharmacien,  au  nom  du  citoyen  Vallée,  ex-prétre  de  cette  commune  ; 
10  livres  offertes  par  le  citoyen  Brisoys,  3e.  Le  30  pluviôse,  les  sommes 
encaissées  se  montaient  à  33«j  livres. 

Le  3  ventôse,  les  citoyens  et  citoyennes  présents  à  la  séance  contri- 
buèrent de  203  livres  15  sols  pour  l'équipement  et  l'armement  du  cavalier. 
On  avait  donc  recueilli  dans  ce  but,  à  cette  date,  438  livres  15  sols. 

Le  septidi  de  la  i*  décade  de  ventôse,  le  frère  Lentrin,  François-Jacques, 
aubergiste,  membre  de  la  Commission  chargée  de  s'occuper  du  cavalier 
national,  présenta  à  la  Société  populaire,  réunie  sous  la  présidence  du 
citoyen  Vernet,  Pierre-André-Jean-Joseph,  chirurgien  en  chef  de  l'armée 
des  côtes  de  la  Manche,  un  nommé  Mauny,  Gabriel,  natif  de  la  commune 
d'Asnières,  comme  cavalier,  pour  remplir  le  vœu  de  la  Société.  Ce  citoyen, 
présent  à  la  séance,  fut  couvert  d'applaudissements.  La  Société  lui  témoi- 
gna toute  sa  satisfaction  pour  cet  acte  de  civisme,  et  sur  la  motion  d'un 
membre,  il  fut  arrêté  que  ledit  Mauny  assisterait  à  la  fête  civique  du 
prochain  décadi,  monté,  équipé  et  armé,  ce  qu'il  accepta. 

Le  procès-verbal  de  cette  fête  qui  eut  lieu,  le  10  ventôse,  pour  la 
plantation  de  trois  arbres  de  la  liberté  et  l'inauguration  des  pierres  de  la 
Bastille,  indique  bien  que  le  cortège,  dans  lequel  était  la  déesse  de  la 
Liberté,  comprenait  un  certain  nombre  de  cavaliers,  «  autant  qu'ils  purent 
se  monter  »,  car  les  chevaux  étaient  rares ,  mais  il  n'est  point  fait  men- 
tion que  Mauny  fût  parmi  eux. 

4 


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Il  ne  devait  pas,  d'ailleurs,  avoir  d'uniforme  pour  ce  jour-là,  d'après 
cette  mention  du  registre  du  club  à  la  date  du  duodi,  13  ventôse,  c'est-à- 
dire  du  surlendemain,  portant  que  sur  la  proposition  de  frère  Cerrès, 
Laurent,  la  Société  arrête  que  le  cavalier  sera  habillé  de  drap  «  d'EUe- 
beuf  ».  On  alla  vite  en  besogne  et  tout  dut  être  prêt  pour  l'octidi  de  la 
seconde  décade,  car,  à  cette  date,  Mauny  se  présenta  à  la  tribune  et  invita 
ja  Société  à  accélérer  le  moment  de  son  départ. 

On  stimule,  dès  lors,  le  zèle  de  la  Commission.  Dès  le  lendemain,  le 
frère  Le  Breton,  capitaine,  expliquait  que  la  jument  proposée  par  le 
citoyen  Bouvier  de  Nismes  est  en  état  de  monter  le  cavalier,  mais  qu'elle 
avait  été  réquisitionnée  par  le  District,  si  bien  qu'il  avait  dû  prendre  des 
engagements  envers  ses  membres.  On  la  lui  avait  cédée,  vu  l'urgence,  mais 
à  charge  de  la  payer  ou  de  la  remplacer.  Le  Breton  déclara  aussi  avoir 
reçu  la  selle  des  mains  du  sellier.  L'Assemblée  applaudit  à  toutes  ces 
mesures. 

Le  26  ventôse,  le  même  frère  Le  Breton  annonçait  que  l'équipement 
du  cavalier  de  la  Société  est  prêt  et  qu'il  désire  se  rendre  le  plus  tôt 
possible  au  poste  de  l'honneur  et  demander  que  la  Société  s'occupe  de 
cet  objet.  La  Commission,  chargée  de  la  question  du  cavalier,  fut  invitée 
à  se  retirer  au  Directoire  du  District,  vers  le  Commissaire  des  guerres, 
pour  régler  la  route  de  Mauny. 

Comme  il  y  eut  quelque  retard,  Moulland,  dans  l'intervalle,  le  a  germi- 
nal, demanda  qu'on  <  invite  tous  les  frères  qui  n'ont  pas  contribué  dans 

la  dépense  que  fait  la  Société à  le  faire  et  à  se  présenter  au  bureau 

à  cet  effet.  » 

Le  14  germinal,  le  frère  Moutier,  Gilles-Thomas-Robert,  perruquier, 
qui  s'impatientait  de  tout  ce  retard,  demanda  «  que  l'on  envoyât  dépu- 
tation  au  Directoire  pour  savoir  quand  le  cavalier  armé  par  la  Société 
partirait  ».  Le  Breton  et  Jouet,  Pierre-François,  y  furent  envoyés  ;  de 
retour,  ils  firent  savoir  que  Leforestier,  Lambert-Léonard,  chargé  de  cette 
affaire,  était  à  la  campagne,  et  qu'il  répondrait  à  la  question  quand  il 
serait  de  retour.  Le  lendemain,  Moutier,  revenant  à  la  charge,  demanda 
que  l'on  écrivît  au  ministre  pour  faire  partir  le  cavalier.  Mais  on  décida 
d'attendre  «  le  retour  de  Leforestier,  pour  qu'il  rende  compte  à  la  Société 
des  opérations  qu'il  a  faites  à  cet  égard,  sauf  à  députer  vers  lui,  s'il  ne 
venait  pas  ». 

Leforestier  n'étant  pas  venu  le  16,  Le  Breton  fit  décider  qu'il  rendrait 
compte  le  17.  Mais  ce  jour,  qui  était  le  septidi,  le  club  reçut  des  Admi- 


-51  — 

nistrateurs  du  Directoire  du  District  une  lettre  relative  au  départ  du 
cavalier.  Satisfaction  était  donnée  aux  réclamations  de  la  Société  qui 
chargea  son  Comité  de  correspondance  d'écrire  à  Mauny  de  «  se  rendre 
à  Bayeux  choisir  le  corps  où  il  veut  entrer  et  prendre  un  ordre  de  route  ». 

Déférant  à  la  lettre  qui  lui  était  adressée,  Mauny  se  présenta  à  la  séance 
du  décadi,  ao  germinal  an  a,  réitérant  qu'il  était  prêt  à  partir  et  deman- 
dant à  entrer  dans  le  régiment  ci-devant  Conti,  ou  tout  autre  que  la 
Société  lui  indiquera.  On  arrête  que  le  frère  Mauny  se  concertera  avec  la 
Commission  et  que  cette  Commission  s'adjoindra  le  Commissaire  des 
guerres,  s'il  est  nécessaire. 

Le  lendemain,  Le  Breton,  un  des  membres  de  la  Commission,  dit  qu'il 
était  nécessaire  que  la  Société  écrivît  au  citoyen  Estienne,  commissaire 
des  guerres,  pour  qu'il  donnât,  suivant  la  loi,  une  route  au  cavalier. 
C'est  donc  cet  officier  qui  dirigea  Mauny  sur  l'armée  du  Nord,  comman- 
dée par  Moreau. 

Mauny,  rien  que  par  le  choix  qu'il  indiquait  du  régiment  de  Conti- 
cavalerie,  semble  avoir  servi  antérieurement  dans  ce  corps  :  c'était,  d'ail- 
leurs, un  homme  d'un  certain  âge,  puisqu'il  était  en  dehors  des  réquisi- 
tions. Le  frère  Groult,  dans  la  séance  du  22  germinal,  exposait  que  le 
*  cavalier  de  la  Société,  mû  du  désir  de  défendre  la  patrie,  se  serait  fait 
un  devoir  de  partir,  quand  même  il  ne  lui  aurait  été  rien  remis  ».  11 
accepta  toutefois  le  reliquat  de  la  recette  faite  pour  lui  et  son  cheval, 
recette  dont  Groult  rendit  un  compte  qui  fut  adopté  de  confiance. 

Bouvier,  aliàs  Nismes,  éprouva  des  difficultés  pour  obtenir  du  District 
le  paiement  de  la  jument  dont  il  se  réputait  propriétaire.  On  ne  voulait 
pas  lui  en  verser  le  prixsans  le  consentementdu  Département.  Il  s'en  plaignit 
le  26  germinal.  A  son  retour  de  l'expédition  de  Granville,  il  fut  obligé  de 
requérir  une  expédition  du  procès-verbal  de  son  rapport  pour  être  réglé. 

Dès  floréal,  Mauny  avait  rejoint  le  Ier  régiment  de  carabiniers  de 
l'armée  du  Nord,  car  le  primidi  de  ce  mois,  il  écrivait  déjà  une  lettre  à 
la  Société  populaire. 

En  prairial,  le  frère  Malherbe,  membre  du  District,  lisait,  en  séance 
de  club,  une  seconde  lettre  du  cavalier  de  la  Société.  «  Les  récits  satisfai- 
sants que  présente  cette  lettre  par  rapport  au  succès  des  armes  de  la 
République,  dit  le  procès-verbal,  et  à  la  conduite  du  cavalier  Mauny,  ont 
fixé  l'attention  de  la  Société  et  il  a  été  arrêté  que  mention  en  serait  faite 
au  procès- verbal,  duquel  extrait  serait  remis  à  Malherbe  pour  la  trans- 
mettre à  Mauny  ».  _..,,. 


—  52  - 

Le  5  messidor  en  suivant,  «  le  frère  Letual ,  président,  donna  lecture 
d'un  rapport  fait  aux  frères  de  Bayeux,  par  le  citoyen  Mauny,  cavalier  au 
icr  régiment  de  carabiniers  de  l'armée  du  Nord,  en  date  du  30  prairial,  de 
la  prise  que  les  soldats  de  la  République  ont  faite  d'Ypres.  après  quinze 
jours  de  siège,  et  de  toutes  les  munitions  de  guerre  et  de  bouche  dont  ils 
se  sont  emparés.  Le  citoyen  Mauny  demande  que  le  président  donne 
l'accolade  fraternelle  de  sa  part  aux  citoyens  et  citoyennes  de  la  Société 
de  Bayeux.  Cette  accolade  a  été  reçue  pour  les  frères  et  citoyens  par 
Lacauve,  aîné,  et  par  la  citoyenne  femme  Vitard  (menuisier-architecte), 
pour  les  citoyennes,  le  tout  aux  plus  vifs  applaudissements  de  la  part  des 
sociétaires  et  des  tribunes  ». 

En  thermidor,  le  7,  Moulland,  Gabriel,  qui  présidait  la  séance,  lut  une 
autre  lettre  du  frère  Mauny,  cavalier,  à  la  Société,  datée  au  départ,  de 
Malines.  On  la  souligna  par  des  applaudissements  frénétiques  et  on 
décida  d'y  faire  une  réponse.  Les  registres  du  club  n'étant  plus  qu'au 
nombre  de  a  ou  3,  il  est  impossible  de  connaître  cette  correspondance. 

Le  9  fructidor  an  a,  le  3  vendémiaire  et  le  13  brumaire  an  3,  furent  lues 
par  le  président,  le  frère  Malherbe  et  par  Le  Roy,  du  Comité  des  rapports, 
trois  nouvelles  lettres  du  cavalier  Mauny,  retraçant  encore  des  succès  nou- 
veaux pour  les  armées  de  la  République,  et  pour  ce,  toujours  applaudies. 

Ce  furent  les  dernières. 

Depuis,  on  ne  trouve  aucune  trace  du  cavalier  Mauny,  ni  aucun  acte  à 
lui  relatif,  soit  dans  les  registres  de  l'état-civil  d'Asnières,  sa  commune 
natale,  soit  dans  ceux  de  Bayeux. 

Tout  porte  à  croire  qu'il  fut  un  des  innombrables  inglorieux  qui  mou- 
rurent pour  la  patrie  et  pour  le  triomphe  des  idées  nouvelles. 

II 

LA  PREMIÈRE  DÉESSE  DE  LA  LIBERTÉ 

La  Société  Populaire  de  Bayeux  était  réunie  en  séance,  le  9  ventôse  de 
la  a*  année  républicaine,  quand  le  frère  Vernet,  qui  la  présidait  ce  jour- 
là,  présenta  à  la  commission  un  drapeau  tricolore  dont  les  citoyennes 
Lalonde  Sainte-Croix,  Verel,  Cerrès,  Moulland,  Vimard,  Chevallier, 
Lamare-Picquot,  Dangerville,  Tavigny  Duclos,  Colibert,  La  Roche,  Le 
Roi  mère  et  fille,  des  Acres,  Hélie-Duroray,  Buhot,  Hardy  et  Le  Gras 
faisaient  hommage  à  la  Société. 

Inutile  d'ajouter  que  l'offre  fut  acceptée  aux  applaudissements  unanimes 


-  53  — 

des  membres  présents  et  que  mention  honorable  en  fut  faite  au  procès- 
verbal. 

Bidard,  le  secrétaire,  exposa  ensuite  c  qu'il  s'était  rendu  avec  ses 
collègues  de  la  Commission  pour  décorer  les  chars  qui  devaient  servir  à 
la  fête  civique  du  lendemain,  mais  que  la  pénurie  de  matériaux  et  la 
malveillance  avaient  entravé  leurs  opérations  au  point  que  partie  de 
leurs  ouvrages  ont  été  détruits,  que,  d'ailleurs,  il  n'y  a  point  de  femme 
pour  représenter  la  déesse  de  la  Liberté.  » 

Après  plusieurs  motions,  le  frère  (Bouvier  dit)  Nismes  a  présenté  une 
citoyenne  qui  s'est  offerte  pour  remplir  ce  rôle,  nommée  Marie-Anne  Lami. 
La  proposition  fut  acceptée  et  on  arrêta  que  cette  femme  se  rendrait  chez  la 
citoyenne  Verel,  qui  se  charge  de  son  habillement  et  décoration,  conjointe- 
ment avec  la  citoyenne  fille  Le  Roy  et  autres  citoyennes  de  bonne  volonté. 

Quant  aux  travaux  de  décoration  des  chars,  on  décida  que  les  Commis- 
saires s'en  occuperaient  le  lendemain,  dès  le  plus  grand  matin  possible. 

Ce  même  jour,  Sanson,  ex-curé  de  Saint-Ouen  du  Château,  Biet,  ex-curé 
de  la  Madeleine,  et  Le  Cousté,  ex-curé  de  Sommervieu,  abdiquèrent  leur 
qualité  d'ecclésiastiques  et  déposèrent  leurs  lettres  de  prêtrise.  Le  lende- 
main, ils  faisaient  cortège  à  la  déesse  de  la  Liberté  ! 

Le  10  ventôse  donc,  le  Conseil  Général  permanent  de  la  commune  de 
Bayeux,  où  étaient  présents  les  citoyens  officiers  municipaux,  les  notables 
et  les  autorités  constituées,  se  réunirent  dans  la  maison  commune,  pour, 
aux  termes  de  leurs  précédents  arrêtés  relatifs  à  l'exécution  du  décret  de 
la  Convention  Nationale,  portant  que,  dans  chaque  commune,  il  serait 
planté  de  jeunes  arbres  de  la  Liberté  qui  puissent  reprendre,  et  dont  les 
racines  fraîches  et  vigoureuses  en  fortifiant  cet  arbre  sacré,  seraient  le 
présage  certain  de  l'affermissement  de  la  République ,  planter,  non  un 
arbre  de  la  Liberté,  mais  trois,  comme  l'avait  requis  l'agent  national 
Moulland,  et  en  même  temps,  inaugurer  les  3  pierres  de  la  Bastille, 
envoyées  par  le  patriote  Palloy.  La  Société  Populaire  vint  rejoindre  les 
autorités. 

Sur  les  10  heures  du  matin,  le  cortège  se  mit  en  marche,  précédé  d'un 
détachement  de  cavalerie  ;  venaient  ensuite  un  peloton  de  garde  nationale, 
les  drapeaux  et  la  musique.  Suivait  la  Société  populaire,  avec  le  drapeau 
offert  la  veille  par  les  citoyennes.  Ses  membres  étaient  couverts  du  bonnet 
rouge  et  armés  de  piques,  sauf  ceux  qui  portaient  les  bustes  des  martyrs 
de  la  Liberté  :  Jean- Jacques  Rousseau,  Marat  et  Le  Pelletier  St-Fargeau 
et  les  3  pierres  de  la  Bastille. 


—  54  — 

0 

Derrière,  l'état-major  de  la  garde  nationale  précédant  les  chars,  que 
M.  Pezet,  dans  son  Bayeux  au  xvm6  siècle,  dit  «  antiques,  de  formes  diffé- 
rentes et  splendidement  ornés  »,  détails  que  nous  n'avons  trouvés  dans 
aucun  document  et  qui  semblent  contredits  par  la  situation  que  Bidard 
révélait  la  veille,  comme  nous  le  disons  plus  haut. 

Dans  le  premier  étaient  des  vieillards  dont  l'un  portait  une  bannière 
avec  cette  inscription  :  Respectons  la  vieillesse,  c'est  l'appui  de  VEtat.  Le 
second  était  rempli  de  défenseurs  de  la  Patrie,  blessés  en  combattant 
pour  elle  et  convalescents  à  l'hôpital  de  la  Montagne.  L'un  d'eux  portait 
aussi  une  bannière  et  on  y  lisait  :  Nos  bras  seront  encore  utiles  à  la  Patrie. 
Sur  le  dernier  char,  «  traîné  par  3  chevaux  blancs  était,  dit  le  procès- 
verbal  officiel,  une  jeune  citoyenne,  choisie  dans  la  classe  indigente  et 
honnête,  pour  servir  de  déesse  de  la  Liberté  ».  Le  procès-verbal  de  la 
séance  du  9  ventôse  nous  fait  goûter  le  mot  choisie,  et  quant  à  la  classe 
indigente  et  honnête,  elle  avait  sa  rivale  dans  la  bourgeoisie,  où  pour  le 
même  rôle  de  déesse,  lors  des  fêtes  subséquentes,  on  trouva  la  sœur  du 
juge  de  paix  Mutel  et  une  demoiselle  Chassay,  tante  de  l'abbé  de  ce  nom, 
un  des  chapelains  de  Tex-impératrice  Eugénie,  et  qui,  plus  tard,  épousa 
M.  **\ 

La  déesse,  armée  d'une  pique,  coiffée  du  bonnet  phrygien  d'où  s'échap- 
pait son  abondante  chevelure,  n'ayant  pour  tout  habillement  qu'une 
légère  tunique  de  gaze  blanche,  foulait  aux  pieds  les  anciens  attributs  du 
fanatisme  et  de  la  royauté.  Sur  le  devant  du  char  étaient  placés  l'Acte 
Constitutionnel  et  les  Droits  de  l'homme.  Un  groupe  d'enfants  entourait 
la  Déesse  et  lui  présentait  des  fleurs  :  l'un  d'eux  portait  devant  elle  une 
bannière  sur  laquelle  était  écrit  :  Ne  me  change^  pas  en  licence  et  vous 
sercç  heureux.  Tous  les  jeunes  gens  de  10  à  15  ans,  habillés  *  décemment 
avec  un  ruban  tricolore  en  écharpe,  avec  des  bonnets  rouges  ou  de 
police  »,  escortaient  le  char. 

Après  s'avançait  une  charrue  sur  laquelle  était  une  gerbe  de  blé.  Un 
cultivateur,  assis  sur  la  gerbe,  dirigeait  deux  bœufs  qui  servaient  d'atte- 
lage. Plusieurs  autres  cultivateurs  entouraient  cette  charrue,  portant  des 
instruments  aratoires,  avec  cette  pancarte  :  Richesse  de  la  Patrie. 

Les  autorités  constituées  marchaient  ensuite ,  flanquées  des  jeunes 
citoyens  de  la  réquisition.  Le  cortège  était  fermé  par  un  second  détache- 
ment de  cavalerie. 

On  alla,  dans  cet  ordre,  planter  les  3  arbres  de  la  liberté,  un  par 
section  :  i°  sur  le  milieu  de  la  place  de  la  Liberté,  suivant  le  plan  qui  en 


-  55 

avait  été  dressé  ;  a*  sur  la  place  de  l'Egalité,  entre  le  corps  de  garde  et  le 
tilleul  ;  30  au  haut  de  la  rue  Saint-Floxel,  sur  la  petite  place  triangulaire. 
Le  citoyen  Lame,  procureur  national  de  la  maîtrise  des  eaux  et  forêts, 
avait  fait  une  pétition  au  Département,  le  39  pluviôse  précédent,  pour 
être  autorisé  à  délivrer  3  jeunes  chênes  de  la  forêt  de  Cerisy.  Mais,  le 
1"  ventôse,  craignant  que  de  jeunes  chênes  élevés  en  haute  futaie  ne 
puissent  reprendre,  Philippe  Lamare,  Cerrès  et  Lentrin  furent  chargés 
de  s'en  procurer  trois  autres. 

On  revint  au  temple  de  la  Raison.  Les  bustes  des  martyrs  de  la  Liberté 
et  les  pierres  de  la  Bastille  furent  placées  sur  l'autel  de  la  Patrie,  élevé 
par  Mutel,  Charles-François-Gabriel,  avoué,  officier  municipal,  le  7  plu- 
viôse précédent,  à  l'occasion  de  la  fête  pour  le  retour  des  volontaires  de  la 
Vendée,  autel  construit  à  demeure  pour  la  célébration  des  fêtes  de  décadis. 
Le  frère  Le  Tuai,  ci-devant  maire  (il  avait  été  remplacé  dans  ces  fonc- 
tions, le  20  pluviôse,  par  Nicolas-Honoré-Philippe  Guérin  Lahoussaye, 
ancien  lieutenant-général  de  police),  y  prononça  un  discours  patriotique 
et  analogue  à  la  fête.  Des  hymnes  civiques  furent  chantés,  et  cette  petite 
fête  se  termina  par  des  jeux  patriotiques,  des  chansons  et  des  danses. 

La  fête  terminée,  on  songea  à  récompenser  les  services  de  la  déesse. 
Dès  le  11  ventôse,  la  Société  Populaire  arrêta  que  son  président  nomme- 
rait une  commission  pour  solliciter  la  reconnaissance  des  citoyens  de  la 
commune  en  sa  faveur.  Une  quête  fut  donc  faite  à  son  bénéfice  par  de 
jeunes  citoyens  et  citoyennes  qui  vinrent  apporter,  dans  la  séance  de 
sextidi  de  la  ae  décade  de  ventôse,  le  résultat  de  leur  mission.  Ils  entrent 
dans  la  salle  au  milieu  des  applaudissements  de  la  Société  et  des  tribunes, 
les  citoyennes  prennent  séance  sur  les  bancs  qui  leur  ont  été  préparés. 
Le  président  Tanqueray  leur  adressa  la  parole  au  nom  de  la  Société  et  les 
félicita  du  zèle  qu'ils  avaient  mis  à  remplir  leur  mission.  Hue,  le  secré- 
taire de  la  commune,  déposa  98  livres  qu'il  avait  reçues  de  plusieurs 
citoyens  pour  être  jointes  à  la  collecte  pour  la  déesse. 

Le  président  fit  le  compte  des  sommes  déposées  et  on  trouva  1340  livres 
(rectifiées,  le  lendemain,  à  11 79  livres  15  sols).  En  annonçant  ce  résultat, 
Tanqueray  fit  observer  qu'il  y  avait  encore  deux  sections  dans  lesquelles 
on  n'était  point  encore  allé  quêter. 

Sur  la  motion  de  Leforestier,  les  sœurs  donnèrent  le  baiser  fraternel 
au  président. 

Le  chirurgien  Vernet,  en  homme  pratique,  demanda  que  la  Société 
Populaire  avisât  aux  moyens  d'employer,  le  plus  utilement  possible, 


-56- 

pour  la  citoyenne  Lamy,  et  de  son  consentement,  les  sommes  provenues 
et  à  provenir  de  la  collecte  faite  pour  elle. 

Nîmes,  de  son  côté,  fit  décréter  qu'il  serait  c  écrit  aux  citoyens  et 
citoyennes  qui  n'ont  pas  encore  satisfait  à  la  soumission  qu'ils  ont  prise 
de  faire  une  collecte,  dans  les  quartiers  qui  leur  ont  été  désignés,  au 
profit  de  la  citoyenne  Lamy,  pour  les  inviter  à  s'acquitter  de  leur 
mission  ».  Cette  motion  visait  évidemment  les  deux  sections  où,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  la  quête  n'avait  pas  encore  eu  lieu. 

L'octidi  de  la  a*  décade,  le  citoyen  Guezet  (de  la  Péraudière),  le  jeune, 
remit  au  président,  le  frère  Vernet,  une  somme  de  45  livres  i«>  sols; 
celui-ci  en  annonça  une  autre  de  5  livres. 

On  pensa  un  instant  à  constituer  le  frère  Vernet  dépositaire  et  receveur 
des  collectes  qui  lui  seraient  remises,  sauf  à  délibérer  après  sur  le  mode 
de  l'emploi,  dont  s'occuperaient  les  citoyens  et  les  citoyennes  de  la 
Commission.  «  Un  frère,  observant  qu'un  tel  arrêté  est  en  contradiction 
avec  ce  qui  avait  été  arrêté  hier,  la  Société  arrête  que  les  citoyennes 
Quesnel,  mère,  née  Delauney,  Marguerite,  femme  de  l'horloger,  La  Londe 
(Delalonde  Sainte-Croix)  et  Moulland  s'entendront  avec  la  citoyenne 
Lami,  sur  l'emploi  des  sommes  destinées  à  cette  dernière,  et  qu'à  fur  et 
mesure  qu'il  sera  déposé  des  deniers  sur  le  bureau,  le  Président  s'en 
saisira  pour  les  remettre  aux  citoyennes  ci-dessus  désignées.  » 

Le  lendemain,  Vernet,  le  président,  annonçait  une  nouvelle  recette  de 
10  livres.  Le  aa  ventôse,  Blaize,  fils,  annonçait  à  la  Société  le  résultat  de 
sa  collecte  avec  les  citoyennes  Bunouville  et  Mutel  et  en  remettait  le 
montant  au  Président,  soit  364  livres  7  sols.  Sur  la  motion  du  frère 
Le  Tuai,  on  arrête  «  que  la  Société  écrirait  aux  citoyennes  pour  leur 
témoigner  toute  sa  reconnaissance.  » 

Le  39  ventôse,  le  président  déposait  sur  le  bureau  la  quittance  des 
1,505  livres  19  sols  des  collectes  faites,  ladite  quittance  signée  de  la 
citoyenne  Lalonde. 

De  ce  jour  au  4  messidor  suivant,  il  fut  disposé  de  cette  somme  au 
profit  de  la  citoyenne  qui  a  représenté  la  déesse  de  la  liberté.  Les 
citoyennes  Lalonde,  née  Dumesnil,  Françoise-Catherine-Charlotte,  et 
Moulland,  née  Claude,  Marie-Hélène-Jeanne,  fournirent  leur  compte  de 
dépenses,  qui  serait,  sans  nul  douté,  très  curieux  à  étudier  s'il  existait 
encore,  mais  qui  a  été  emporté,  comme  la  feuille,  par  le  vent  des  réac- 
tions successives. 

Le  Président  fut  invité  par  l'assistance  à  donner,  en  son  nom,  l'accolade 


-  57  — 

fraternelle  aux  deux  citoyennes  susdites,  ^nândat  agréable  dont  il  s'ac- 
quitta au  milieu  des  applaudissements  de  la  Société  et  des  tribunes. 

La  déesse  se  nommait  exactement  Lamy,  Marie-Anne.  C'était  une 
dentellière,  née  à  Ver  (Calvados),  le  3  janvier  1 77 1,  de  Jacques  Lamy, 
journalier,  et  Paris,  Marie.  Elle  épousa,  le  4  ventôse  an  IV,  à  Bayeux, 
Langronne,  Michel,  dit  Laporte,  journalier,  rue  Saint-Loup,  fils  Thomas 
Langronne,  et  Bosquain,  Marie,  à  qui  on  donna  le  surnom  de  Dco.  Elle 
mourut  à  THôpital-Général,  le  9  novembre  1843  ! 

III 

ÉVÊQUE    ET    PRÉFET 

La  faveur  dont  jouit  universellement,  aujourd'hui,  l'histoire  de  tout 
ce  qui  se  rapporte  aux  temps  troublés  de  la  Révolution  Française  et 
aux  années  de  tyrannie  administrative  qui  les  suivirent,  m'a  fait  penser 
que  vous  entendriez  peut-être  avec  faveur  le  récit  de  quelques  épisodes 
de  cette  époque,  ou  laissés  intentionnellement  dans  l'ombre  ou  éclipsés 
par  des  faits  plus  tapageurs. 

M.  Jean  de  Bonnefon,  dont  tous  connaissent  les  services  rendus  à  M. 
Combes,  lors  du  dernier  conclave,  et  dont  la  plume  semble  s'être  fait  la 
spécialité  de  révéler  la  Rome  papale  aux  profanes,  publie  sous  le  titre  de 
la  Ménagerie  du  Vatican,  une  nomenclature  des  Français  anoblis  par  la 
papauté,  ou  qui  le  disent.  A  propos  de  ces  derniers,  il  conte  l'anecdote 
que  voici  : 

€  N'appartient-elle  pas  au  Gotha  du  Vatican,  cette  femme  aimable, 
vaporeuse  et  soufflée  qui  organisa  un  salon  joliment  décoré,  dans  le  goût 
d'une  crémerie  ?  Tous  les  hommes  en  vue  de  l'état  républicain  y  passè- 
rent. Le  désert  se  fait  maintenant,  mais  par  ingratitude,  autour  de  ce  que 
le  monde  appelle  «  la  baronne  »  tout  court. 

Femme  d'un  modeste  fonctionnaire,  elle  était  jadis  Mme  Brault,  sans 
titre,  ni  tortil.  Les  deux  lui  vinrent  par  la  Sainte  Eglise  dont  elle  fréquen- 
tait les  parvis,  pour  accompagner  à  l'autel  ceux  dont  elle  avait  préparé 

» 

—  et  de  quelle  main  —  le  mariage. 

Un  jour,  Mm*  Brault  avait  invité  à  déjeuner  un  ami,  qui  suivit,  en 
flânant,  le  chemin  des  quais  pour  arriver  au  logis  de  la  bonne  hôtesse. 
Tout  à  coup,  dans  une  boîte  de  bouquiniste,  les  yeux  de  l'invité  aperçurent 
une  estampedéfraîchie.  Elle  donnait  l'image  fine  d'un  prélat  et  portait  cette 
légende  gravée  :  «  Mgr  Brault,  évèque  d'Evreux,  puis  archevêque  d'Albi, 


-  58  — 

baron  de  l'Empire  ».  Limage  coûtait  dix  sols.  Le  promeneur  l'acheta  et 
l'offrit  à  la  dame.  C'est  gentil,  c'est  amusant,  sourit  Mme  Brault.  Ce  curé 
qui  tombe  dans  ma  famille  me  plaît. 

Et  l'on  ne  parle  plus  du  portrait 

Peu  de  temps  après,  Mgr  Brault,  érigé  en  oncle,  figurait  sous  cadre 
dans  le  salon  de  sa  nièce,  et  le  titre  personnel  de  l'ecclésiastique  défunt 
passait  à  la  baronne  Brault 

Cette  baronne  Brault,  87,  boulevard  Saint-Michel,  qui  s'était,  en  somme, 
annoblie  toute  seule,  n'a-t-elle  pas  fait  l'extraordinaire  mariage  de  ce 
pauvre  M.  Clémentel,  ministre  des  colonies,  mariage  qui  s'acheva  sur  un 
rapide  divorce  ?  » 

Cet  article,  extrait  du  Journal  de  Rouen,  où  se  lisent  tant  d'articles 
intéressants  sur  notre  belle  province,  et  dans  lequel  nous  voyons  (M.  de 
Bonnefon  ne  peut  tout  savoir  !)  que  Mgr  Brault,  archevêque  d'Albi,  fut 
d'abord  évêque  d'Evreux,  nous  suggéra  certaines  réflexions  historiques 
que  nous  formulons  de  la  manière  suivante  : 

Brault,  Charles,  né  à  Poitiers,  le  4  août  1753,  d'un  procureur  au  prési- 
dial  de  cette  ville,  ancien  professeur  de  philosophie  et  de  sciences 
physiques  à  La  Rochelle,  sous-chantre  du  Chapitre  de  Notre-Dame  la 
Grande  de  Poitiers,  chanoine  de  Sainte-Radegonde  et  curé  de  Notre-Dame 
la  Petite  du  même  lieu,  archidiacre,  vicaire-général,  vice-promoteur  de 
l'Officialité  et  professeur  de  théologie  à  l'Université  de  Poitiers,  —  dont 
le  mérite,  l'esprit  aimable  et  la  sagesse  avaient  conquis  l'estime  générale, 
émigra  en  Piémont,  où  il  fut  recueilli  parla  famille  Avrogado,  de  Verceil, 
jusqu'au  jour  où  il  prit,  pour  subsister,  une  place  de  sous-précepteur. 

Rentré  d'émigration.  M.  Brault  fut  appelé  à  l'évêché  de  Bayeux,  où  il 
logea  d'abord  chez  Mme  de  Campigny,  —  et  non  d'Evreux  —  par  décret 
du  9  avril  1802,  du  premier  Consul.  Le  a  décembre  180^,  il  assistait  aux 
cérémonies  du  sacre  et  du  couronnement.  Baron  de  l'Empire  le  itr  mai 
1808,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  le  15  août  1810,  Promoteur  au 
Concile  national  de  181 1,  où  il  se  montra  zélé  partisan  des  doctrines  de 
l'église  gallicane,  ce  Prélat,  imbu,  peut-être,  outre  mesure  de  la  doctrine 
de  Saint  Paul  sur  la  soumission  aux  Puissances  établies,  se  détourna  de 
l'astre  disparu  à  l'île  d'Elbe,  pour  saluer  le  soleil  levant  de  Louis  XVIII. 
Un  mandement  de  lui  avait  célébré  Napoléon  en  faveur  de  qui  «  Dieu, 
dans  sa  colère,  a  brisé  le  sceptre  des  Bourbons  »  ;  une  lettre  pastorale, 
quelque  peu  postérieure,  loua  Dieu  du  retour  des  Bourbons,  et  ordonna, 
à  cette  occasion,  une  messe  d'actions  de  grâces. 


—  59- 

Cette  misérable  palinodie  donna  lieu  à  une  chanson  satirique»  intitulée 
les  2  mandements,  où  se  trouvent  ces  vers  : 

Dans  le  second,  l'Empereur, 
Dont  il  a  la  tabatière, 
N'est  qu'un  vil  usurpateur, 
Dont  Dieu  fit  justice  en  terre. 

par  allusion  à  une  tabatière,  sur  laquelle  se  trouvait  le  portrait  de  l'empe- 
reur, enrichi  d'un  entourage  de  diamants,  que  ce  prince  lui  donna  à 
l'occasion  de  son  sacre, et  qu'il  jeta,  le3odécembre  181 5,  lors  de  la  rentrée 
des  Bourbons,  dans  le  feu  de  joie  des  tableaux  et  bustes  de  l'usurpateur 
auquel  il  présida.  Hâtons-nous  de  dire  qu'en  homme  pratique,  il  en  avait, 
au  préalable,  enlevé  les  diamants  (1). 

Après  s'être  contenté,  comme  sceau,  d'un  cartouche  d'azur  sur  lequel 
on  lisait  ses  initiales  entrelacées,  l'évèque  de  Bayeux  avait  humblement 
pris  ce  blason  :  coupé  :  le  itr,  d'argent  à  l'agneau  pascal  d'azur  et  de 
gueules  à  la  croix  alaisée  d'or  ;  le  2e,  de  pourpre  à  la  couleuvre  d'or, 
tortillée  en  pal,  accostée  à  dextre  et  à  senestre  d'une  colombe  aussi  d'or. 

Le  15  avril  18 16,  jour  commémoratif  du  passage  du  duc  de  Berry,  —  en 
1814  — ,  il  y  eut  à  la  Cathédrale  une  messe  dite  par  un  grand  vicaire  ; 
Brault  y  prononça  un  discours,  et  le  soir  présida  un  banquet  où  il 
porta  un  toast  au  Roi  dont  le  buste  fut  inauguré  par  lui,  le  ier  juillet 
suivant. 

Son  zèle  royaliste  fut  récompensé  du  siège  archiépiscopal  d'Albi, 
récemment  créé  par  le  Concordat  de  1817.  Ce  prélat,  à  la  fortune  duquel 
tous  les  Concordats  apportaient  un  nouvel  élément,  devint,  de  baron 
d'Empire  pair  de  France,  en  1827,  et  mourut,  âgé  de  81  ans,  en  1833. 

Dans  son  archidiocèse  d'Albi,  où  il  ne  se  rendit  qu'en  1823,  il  compta, 

(1)  M.  Brault  ne  fut  pas  précisément  un  prélat  goûté  de  ses  contemporains,  témoin  ces 
vers  satiriques  du  bossu  Lamare-Longueville,  qui  le  stigmatisent  en  compagnie  du  maire  et 
du  sous-préfet  d'alors  : 

Dieu,  contre  son  peuple  irrité, 

Jadis  le  punit  par  la  peste. 

Son  courroux,  pour  nous  plus  funeste, 

De  trois  fléaux  nous  a  frappés  ; 

Le  sot  Conseil   est  notre  maire, 

Le  dur  Gênas  est  sous-préfet, 

Brault  notre  évéque  mercenaire  : 

Notre  malheur  est  au  complet, 

Qu'il  faut  que  Dieu  soit  en  colère  ! 


-  60  — 

parmi  les  membres  de  son  clergé  paroissial,  M.  Caffarelli,  l'ancien  préfet 
du  Calvados. 

Cet  honnête  homme,  qui  avait  été  d'église  avant  d'entrer  dans  l'admi- 
nistration, ancien  oratorien,  disent  les  uns,  ancien  chanoine  de  Toul, 
suivant  les  autres,  puis,  successivement,  préfet  de  l'Ardèche,  du  Calvados 
et  de  l'Aube,  eut  le  courage,  relativement  héroïque,  de  protester  contre 
les  procédés  policiers,  qui  amenèrent  et  couvrirent,  avec  la  collaboration 
Doulcet  de  Pontécoulant  et  du  Mesnildot  de  Vaubadon,  l'assassinat  admi- 
nistratif du  baron  d'Aché,  et  avait  eu  l'honneur  de  passer,  fonctionnaire 
disgracié,  de  Caen  à  Troyes. 

Il  quitta  l'administration  peu  après  les  événements  de  1815  et  se  fit 
oublier  jusqu'au  jour  où,  désireux  de  terminer  ses  jours  dans  son  village 
natal  et  investi  des  fonctions  cultuelles  auxquelles  il  avait  été  consacré, 
dans  son  jeune  âge,  il  se  rendit,  dans  un  modeste  équipage,  à  l'hôtel 
archiépiscopal  d'Albi,  sollicitant  l'honneur  d'être  reçu  par  Mgr  Brault, 
sans  toutefois  décliner  son  nom. 

Le  Prélat,  présidait,  pour  l'heure,  un  conseil  d'ecclésiastiques  et  n'était 
guère  disposé  à  se  laisser  distraire  de  cette  occupation  si  importante  de 
sa  charge,  pour  recevoir  un  inconnu.  Le  solliciteur  fut  donc  évincé,  dès 
l'abord.  Mais  il  ne  se  lassa  et  insista  tellement  pour  se  faire  ouvrir  les 
portes  qu'il  réussit  à  pénétrer  auprès  du  Prince  de  l'Eglise. 

Une  fois  admis  en  sa  présence,  il  se  révéla.  «  J'ai  eu  l'honneur,  dit-il, 
de  me  trouver,  Monseigneur  l'Archevêque,  en  votre  compagnie,  dans 
beaucoup  de  solennités  et  de  réception  officielles,  où  j'occupais  le  fau- 
teuil de  la  présidence.  Je  ne  dois  donc  pas  être,  pour  vous,  un  inconnu  *. 
Et  comme  le  Prélat  cherchait  inutilement,  dans  ses  souvenirs,  pour  iden- 
tifier son  visiteur,  celui-ci  continua  :  «  Je  me  nomme  Caffarelli  ;  j'étais 
préfet  du  Calvados  quand  vous  étiez  évèque  de  Bayeux,  et  je  viens,  en 
souvenir  de  nos  anciennes  relations,  solliciter  de  votre  paternelle  bien- 
veillance, une  faveur  à  laquelle  j'attache  le  plus  haut  prix:  je  viens 
vous  supplier  de  me  confier  la  cure  du  Falga ,  berceau  de  ma  famille  et 
mon  lieu  natal  ». 

Mgr  Brault,  surpris  de  cette  demande,  ouvrait  la  bouche  pour  en 
demander  l'explication  quand  son  interlocuteur,  reprenant  la  parole, 
énuméra  ses  titres.  «  Je  suis  prêtre,  Monseigneur,  j'ai  défailli  aux  jours 
mauvais,  mais  jamais  je  ne  manquai  à  l'obligation  journalière  du  bré- 
viaire ;  c'est  pourquoi  le  cabinet  du  préfet  du  Calvados  resta  toujours 
fermé  pour  tous,  pendant  trois  heures  de  l'après-midi.  L'adversité,  le 


—  61  — 

désenchantement  de  la  vie,  le  dégoût  des  besognes  louches  m'ont,  de 
longtemps,  ramené  à  Dieu,  et  je  ne  veux  plus  être  qu'un  obscur  curé  de 
village  ». 

L'ancien  évèque  accueillit  favorablement  la  requête  de  l'ancien  préfet, 
et  en  18*26,  celui-ci,  âgé  de  68  ans,  décédait  curé  du  Falga,  béni,  vénéré, 
regretté  de  ses  humbles  paroissiens,  et  au  jour  de  ses  obsèques,  les 
nombreux  fidèles  qui  vinrent  lui  jeter  l'eau  bénite,  ne  virent  pas,  sans 
quelque  étonnement,  réunies  sur  son  cercueil,  et  l'épée  du  préfet  et 
l'étole  du  prêtre,  synthèse  de  la  vie  de  celui  que  Dieu  avait  choisi,  perdu, 
puis  ramené  miséricordieusement  à  lui  ! 

IV 

L'ASSASSINAT  DE  FOIX-FAURY 

Revenons  à  Madame  Brault,  cette  baronne  de  contrebande,  démasquée 
par  Jean  de  Bonnefon.  Pourquoi  cette  dame  Brault  n'aurait-elle  point 
épousé,  par  hasard,  un  fils  de  Brault,  Pierre,  officier  retraité,  et  de  de 
Faury  de  Foix,  Marie-Bernardine-Adélaïde,  sans  état,  décédée  à  Bayeux, 
rue  des  Cuisiniers,  âgée  de  50  ans  1  mois,  fille  d'une  des  dernières  victimes 
de  la  chouannerie,  Faury,  chevalier  de  Foix,  assassiné  à  Crépon,  en  l'an  V,  et 
par  conséquent  noble,  mais  sans  titre,  par  sa  mère?  La  chouannerie,  en  effet, 
ne  fut  pas  enterrée,  avec  les  dix-huit  fusillés  de  la  rue  des  Boulevards,  dans 
l'ancien  enclos  des  Bénédictines.  Différentes  attaques,  à  main  armée,  qui 
eurent  lieu  surtout  dans  le  canton  de  Crépon,  montrèrent  que,  si  le  géné- 
ral Barbazan  avait  frappé  à  la  tète,  les  voleurs,  assassins  ou  brigands 
insurgés  contre  le  nouvel  ordre  légal  pour  satisfaire  ou  leur  rapacité  ou 
leurs  haines  politiques,  se  débattaient  dans  leurs  dernières  convulsions. 
M.  Pezet,  dans  son  Bayeux  au  xvme  siècle,  en  parle  sommairement  et 
discrètement,  comme  il  convient  à  un  historien  concis  et  trop  rapproché 
encore  des  événements  pour  pouvoir  en  dévoiler  tous  les  ressorts  et  en 
nommer  les  acteurs.  A  un  siècle  de  distance,  il  est  loisible  d'être  plus 
explicite  et  de  tirer  des  mémoires  du  temps  ou  de  la  tradition  orale  tous 
les  renseignements  qu'ils  fournissent. 

«  Dans  la  soirée  du  30  ventôse  an  V,  le  nommé  Foix-Foury,  commis- 
saire du  canton  de  Crépon,  se  rendant  à  Asnelles ,  lieu  de  sa  résidence, 
fut  tué  d'un  coup  de  pistolet  tiré  à  bout  portant  au  milieu  du  dos.  On  a 
dit  que  ce  coup  de  feu  fut  tiré  par  un  jeune  homme  de  17  à  18  ans  ,  qui 
faisait  partie  du  groupe  et  que,  s'étant  engagé  pour  échapper  aux  pour- 


-  62  — 

suites,  il  avait  honorablement  servi  dans  les  guerres  de  l'Empire ,  où  il 
fut  tué,  capitaine  et  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  »  Tel  est  le  récit 
de  M.  Pezet. 

L'individu,  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Foix-Foury,  se  nommait  exac- 
tement Faury,  Louis-Dominique- Alexandre  ,  chevalier  de  Foix,  né  à  En- 
trevaux (Basses- Alpes),  d'une  noblesse  très-ancienne  ,  marié  en  1782  ,  à 
Saint-Mâlo  de  Lisle,  paroisse  de  Saint-Auban,  diocèse  de  Glandèves, 
même  département  des  Basses-Alpes ,  avec  Desmarais,  Jeanne-Perine.  II 
avait  alors  27  ans. 

Sa  famille,  originaire  de  ce  lieu  ,  avait  été  riche  et  l'enfance  d'Alexan- 
dre, entourée  de  luxe,  puis  la  ruine  était  venue  et  ce  dernier  représen- 
tant d'une  race  noble  se  trouvait  sans  aucune  fortune  au  commencement 
de  la  Révolution.  Il  quitta  le  pays  avec  quelques  débris  de  son  ancienne 
fortune  et  réussit  à  se  faire  nommer  brigadier  des  douanes  à  Saint-Mâlo. 
Mais  sa  qualité  de  gentilhomme  le  força  bientôt  à  quitter  cet  emploi. 
Il  ne  se  soumit  pas  de  bonne  grâce  à  cette  dure  nécessité,  fut  incarcéré 
et  il  était  sur  le  point  d'être  envoyé  au  tribunal  révolutionnaire,  quand  le 
9  Thermidor  ouvrit  à  beaucoup  les  portes  de  leurs  prisons. 

Réintégré,  peu  après,  dans  ses  fonctions  de  brigadier ,  il  fut  envoyé  à 
Asnelles  et  bientôt  nommé  commissaire  du  Pouvoir  exécutif  près  l'admi- 
nistration municipale  de  Crépon.  11  acheta  nationalement  le  presbytère 
d'Asnelles,  et  y  vécut  dans  une  aisance  relative  avec  sa  femme  et  ses 
quatre  filles.  On  n'a  jamais  entendu  dire  qu'il  lui  eût  été  reproché  aucune 
vexation,  ni  aucun  acte  marquant  de  sévérité.  Les  causes  de  sa  mort 
furent  diversement  appréciées  :  selon  les  uns,  la  haine  venait  d'en  bas  et 
et  n'était  motivée  que  par  la  supériorité  d'origine  et  de  tenue  ;  d'après 
les  autres,  il  aurait  été  victime  de  haines  politiques.  Ce  dernier  point  de 
vue  rendrait  plus  plausible  la  version  de  M.  Pezet,  sur  cet  assassinat. 

Un  jour,  en  sortant  de  Creully  avec  un  camarade,  il  fut  l'objet  de  plu- 
sieurs coups  de  fusil,  dont  Tun  tua  son  compagnon  ;  ce  jour-là,  Faury  eut 
le  bonheur  d'échapper  à  la  mort  ;  mais,  peu  de  temps  après  ,  alors  qu'il 
sortait  de  Crépon,  lieu  où  résidait  la  municipalité  de  canton  près  de 
laquelle  il  exerçait  ses  fonctions  ,  se  dirigeant  vers  sa  maison  d'Asnelles, 
précisément  le  20  mars  1796,  à  6  heures  du  soir,  une  douzaine  d'hommes 
l'assaillirent,  le  jetèrent  dans  un  fossé  et  l'assassinèrent  à  coups  de  cou- 
teau. Il  avait  32  blessures  quand  on  le  trouva.  Dans  la  main  crispée  du 
mort  était  restée  une  forte  mèche  de  cheveux  blonds ,  bien  qu'on  lui 
eût  coupé  le  poignet  jusqu'à  l'os  pour  lui  faire  lâcher  prise. 


-  63  — 

On  l'avait  entendu  crier:  «  Pitié  pour  ma  femme  et  mes  pauvres  en- 
fants ».  Les  assassins,  pour  l'empêcher  de  crier,  lui  tailladèrent  la  bouche 
dans  toute  sa  largeur.  Leur  crime  commis,  ils  allèrent  saccager  le  jardin 
et  incendier  la  maison  de  leur  victime,  non  sans  en  avoir  pillé  le  linge  et 
l'argenterie  qu'ils  partagèrent  plus  tard  entre  eux.  Une  femme  d'Asnelles, 
nommée  Lejonc,  eut  longtemps  en  dépôt  les  objets  volés.  Comme  les 
enfants  de  Faury  criaient  pendant  le  pillage,  les  chouans ,  pris  d'un  sem- 
blant de  pitié,  leur  rejetèrent  quelques  chemises  à  leur  usage  par-dessus 

le  mur. 

La  malheureuse  veuve  et  ses  enfants ,  en  butte  à  l'inamadversion  des 
uns,  objet  de  craintes  de  la  part  des  autres,  vécurent  misérablement  des 
bribes  de  leur  modeste  aisance.  La  veuve  succomba  bientôt  à  la  peine,  et 
ce  fut  une  sœur  à  elle  qui  éleva  les  orphelines. 
Le  crime  resta  impuni. 

Un  certain  nombre  d'individus  furent  cependant  arrêtés ,  en  l'an  V  et 
en  l'an  VI,  sous  l'inculpation  d'avoir  machiné  ou  favorisé  cet  assassinat 
et  d'en  avoir  été  auteurs  ou  complices.  Les  registres  d'écrou  de  la  maison 
d'arrêt  de  la  rue  Quincangrogne,  où  Caillet  était  concierge,   portent  les 
noms  de  Mallet,  Louis-François ,  officier  de  santé  de  y  classe  à  Meu- 
vaines  ;  Mallet,  Louis,  fils  Louis,  fermier  de  la  grande  ferme  de  Bazenville  ; 
Loiseau,  Michel,  sergent  à  la  aa  compagnie  franche  stationnée  à  Bayeux; 
Le  Véel,  Paul,  ))  ans,  marchand  de  chevaux,  herbager  et  cultivateur  à 
Saint-Germain-de-la-Lieue  ;  Àdeline,  Charles,  dit  La   Pigacière,  47  ans, 
cultivateur  au  Manoir  ;  Renaude,  Charles,  fils  François  ,  34  ans  ,  cultiva- 
teur à  Crépon,  qui  furent  transférés  aux  prisons  de  Caen  ,  le  4  brumaire 
an  VII. 

Furent  ensuite  incarcérés ,  dans  les  mêmes  prisons  ,  toujours  pour  cet 
assassinat  :  Denis,  Jean-François  dit  Desnoyers  (1),  cultivateur  à  Sully, 
52  ans,  «  inculpé  spécialement  d'avoir  conseillé  et  provoqué  cet  assassinat 
et  d'en  avoir  facilité  et  préparé  l'exécution»;  Gast,  François,  45  ans, 
cultivateur  à  Courseulles  ,  auteur  et  complice  de  l'assassinat  «  de  Foix- 
Faury,  auquel  des  brigands  volèrent  sa  montre,  ses  boucles  de  jarretières, 
son  mouchoir  de  cou  et  ses  souliers,  après  l'avoir  tué.  » 

On  inquiéta  aussi  pour  la  même  cause  :  Lefèvre,  Pierre  ,  dit  Poulidor, 
bourrelier  à  Colombiers,  âgé  de  46  ans;  Creveuil,  Michel,  volontaire  aux 

(1)  Frère  de  Thomas,  aussi  dit  Des  noyers,  cultivateur,  fils  Jean-François,  de  Villiers,  inculpé 
dans  le  complot  dit  de  Crépon. 


-  64  — 

compagnies  franches  ;  Lieuray,  Jean-Louis,  cultivateurs  Sommervieu.  Ce 
dernier  fut  mis  en  liberté  par  le  directeur  du  jury  d'accusation  ,  le  8  bru- 
maire an  VIII. 

On  prononça  encore  les  noms  de  Marnet,  Connin,  etc. 

Parmi  la  bande  homicide,  se  trouvait  un  nommé  Labbé ,  serrurier-ar- 
quebusier à  Creully,  frère  de  la  servante  de  l'infortuné  Faury,  une  misé- 
rable, qui  aida  ces  brigands  à  faire  un  trou  dans  le  mur  pour  pénétrer 
dans  la  maison  et  la  mettre  au  pillage. 

M.  Bunouf-Bunouville,  alors  magistrat  de  sûreté,  suivit  vigoureuse- 
ment l'instruction,  mais  ne  put  parvenir  à  faire  parler  les  témoins. 

Le  vrai  motif  de  l'impunité  des  gens  arrêtés  fut-il  le  mutisme  des  té- 
moins dont  la  terreur  paralysait  la  langue?  ou  plutôt  faut-il  le  chercher 
dans  une  influence  occulte  qui,  dans  la  crainte  de  révélations  compro- 
mettantes, aurait  triomphé  de  l'habileté  et  du  bon  vouloir  du  magistrat 
instructeur?  A  l'appui  de  cette  hypothèse  viendrait  ce  propos,  dont  il 
n'existe  pas,  il  est  vrai,  de  preuve  palpable,  mais  qui  circulait  couram- 
ment dans  le  public,  au  témoignage  de  M.  Charles  Le  Sénécal ,  et  d'une 
des  filles  de  la  victime,  Sophie  de  Faury,  morte  le  (9  février  1875,  rue 
Franche,  à  l'âge  de  86  ans  1 1  mois,  qu'une  dame  d'un  rang  élevé,  Mme  de 
Chivrey,  aurait  été  présente  à  la  perpétration  du  crime  qu'elle  aurait 
éclairé  d'un  falot. 

Le  fait  n'étonnera  pas  outre  mesure  ceux  qui  ont  lu  les  livres  publiés, 
sur  le  baron  d'Aché,  surtout  sur  Tournebut ,  par  Le  Nôtre ,  le  manuscrit 
de  notre  Bibliothèque  publique  sur  la  Conjuration  de  Crépon,  et  où  on 
trouvera  et  ce  nom  de  Mme  de  Chivrey,  et  beaucoup  d'autres  de  gens 
de  la  noblesse  d'alors  :  Hue  Lérondelle,  Hippolyte  ,  de  Crépon  ;  Le'  Roy 
Désiles  ;  Lepelletier,  Louis  ;  Vast  la  Cour,  Pierre-Louis  ;  Leroi  de  Dès  ; 
André  Duhomme  ;  Desmares  ;  Desvarennes,  dont  Bunouf-Bunouville,  fai- 
sant allusion  aux  diligences  dévalisées  par  lui,  disait  que  ses  armoiries 
étaient  inscrites  aux  portières  de  celles-ci,  etc.  ;  car,  républicains  comme 
royalistes,  usèrent  alors  de  tous  les  moyens  pour  faire  triompher  leurs 
opinions  politiques. 

L'amnistie,  qui  fut  accordée  à  l'occasion  du  Consulat ,  rendit  la  liberté 
à  tous  les  inculpés,  dont  plusieurs  furent  détenus  plus  de  trois  ans,  rue 
Quincangrogne, 

Celui  qui  écrit  ces  lignes  apprit  à  lire  dans  la  Croix-de-Dieu,  chez 

Sophie  de  Faury  de  Foix,  qui,  il  y  a  60  ans,  tenait  une  école  de  petits 

enfants,  au  Parvis  Notre-Dame. 

E.  ANQUETIL. 


-  65  - 


BW 


API 


A   BALLEROY 


Comment  en  1840,  le  château  de  Balleroy 
conserva  les  abords  de  la  route  départe- 
mentale qui  lui  sert  d'avenue  magistrale. 

Les  excursionnistes  anglais,  sollicités  de  venir  à  Bayeux,  curieux  de  voir 
la  Tapisserie  de  la  Reine  Mathilde,  les  Parisiens  en  villégiature  sur  nos 
plages  d'Arromanches,  Asnelles,  Saint-Laurent-sur-Mer,  Grandcamp-les- 
Bains,  sont  incités,  par  les  guides  du  voyageur  sur  les  côtes  du  Calvados, 
à  visiter  le  château  de  Balleroy,  célèbre  par  la  belle  ordonnance  de  sa 
construction  et  la  renommée  de  son  architecte  Mansart,  et  lorsqu'en  voi- 
ture de  louage,  [exceptionnellement  bien  organisées  à  Bayeux],  en  auto- 
mobile ou  même  à  bicyclette,  ils  abordent  le  bourg  de  Balleroy  par  la 
grande  route  de  Caen  à  Saint-Lô  descendant  vers  la  rivière  de  la  Drame, 
ils  admirent,  du  lieu  dit  le  Sapin,  l'attrayant  point  de  vue  offert  à  leurs 
yeux  par  Tonduleux  développement  de  la  forêt  de  Cerisy,  et,  en  avant  de 
ce  vert  horizon,  la  demeure  seigneuriale,  le  château  de  Balleroy,  construit 
par  le  célèbre  architecte  de  Louis  XIV. 

Nous  trouvons  dans  Ja  publication  illustrée  devenue,  paraît-il,  assez 
rare  :  «  Bayeux  et  ses  Environs  »,  dessins  de  Maugendre,  texte  du  savant 
bibliothécaire,  M.  Lambert,  aidé  de  la  collaboration  de  notre  cher  et 
toujours  regretté  Georges  Villers ,  nous  trouvons,  disons-nous,  sur  le 
domaine  de  Balleroy  des  documents  historiques  remontant  au  xn*  siècle. 
Nous  pouvons,  depuis  1588,  suivre  la  transmission  de  cette  seigneurie 
jusqu'à  Jean  de  Choisy,  intendant  de  Metz,  chevalier  du  Roi  et  du  duc 
d'Orléans,  qui  fit  construire  le  château. 

M.  Lambert  cite  les  propriétaires  succcessifs  de  la  Seigneurie  de  Bal- 
leroy jusqu'au  jour  où  elle  passa  dans  les  mains  de  la  famille,  deux  fois 


-  66  — 

séculaire  dans  notre  pays  :  Lacour  de  Balleroy,  aujourd'hui  représentée 
par  un  de  ses  descendants,  membre  du  Conseil  général  du  Calvados. 

Les  visiteurs,  qui  suivent  la  grande  route  ,  dite  Avenue  du  Sapin  ,  des- 
cendant vers  la  grille  du  château,  ne  manquent  pas  de  constater  la  cor- 
recte ordonnance  des  constructions  à  droite  et  à  gauche  et  l'amplitude 
de  l'avenue,  un  kilomètre  de  long  sur  40  mètres  de  large. 

Ce  bel  aspect  courut  grand  risque  de  disparaître,  en  1839.  La  commune 
de  Balleroy  se  prétendant  propriétaire  des  abords  de  la  route  départe- 
mentale, les  revendiqua,  ainsi  que  la  petite  place  précédant  le  château,  se 
réservant  le  droit  de  les  aliéner,  d'autoriser  des  constructions  et  d'ins- 
taller des  foires  et  marchés. 

Le  marquis  de  Balleroy,  invoquant   d'anciens  titres,  repoussa  cette 
prétention.  Le  récit  du  procès  plaidé  devant  le  tribunal  de  Bayeux,  et 
dont  l'érudition  de  M.  le  Président  Pezet  a  fait  un  document  historique, 
sera  le  sujet  de  cette  communication. 

J'ai  été  mis  sur  la  trace  de  cette  intéressante  contestation  par  un 
Mémoire,  imprimé  août  1840,  chez  Groult,  alors  l'unique  imprimeur 
bayeusain,  et  intitulé: 

Observations  pour  le  Marquis  de  Balleroy  contre  la  Commune  de 
Balleroy,  soumises  au  tribunal  de  Bayeux  et  signé  :  Adolphe  Desclosières, 
avocat,  Frestel,  avoué. 

Un  pieux  souvenir  filial,  dont  vous  comprendrez,  mes  chers  confrères 
l'affectueux  attrait ,  s'est  ajouté  au  très-réel  intérêt  que  présente   l'affaire 
en  elle-même. 

En  1836,  M.  le  Maire  de  Balleroy,  inspiré,  d'ailleurs,   par  un  louable 
sentiment  d'utilité  publique  ,  avait  fait  établir,  dès  les  premiers  mois-de 
l'année,  sur  les  abords  de  la  route  dite  du  Sapin,  des   bornes  destinées  x 
recevoir  des  réverbères. 

Le  marquis  de  Balleroy  protesta,  se  prétendant  seul  propriétaire  des 
terrains  situés  à  droite  et  à  gauche  de  la  route  de  Caen  à  Saint-Lô,  dans 
la  traversée  du  bourg.  Une  assignation,  en  date  du  5  juin  1836,  précisa 
cette  revendication.  A  l'appui  de  sa  demande,  il  produisit ,  dès  que  la 
Commune  fut  autorisée  à  plaider,  deux  arrêtés  du  Conseil  de  Préfecture, 
en  date  des  8  prairial  an  x  et  27  frimaire  an  xi,  ainsi  conçus  : 

«  Le  Conseil,  vu  le  rapport  de  l'un  de  ses  membres  ,  arrête  :  La  dame 
d'Hervilly  est  déclarée  propriétaire  des  terrains  en  pâture  et  avenue 
contestés  régnant  le  long  de  la  grande  route  de  Caen  à  Saint-Lô  ,  dans  la 
traversée  de  Balleroy.  Pour  l'ornement  réciproque  du  bourg  et  du  châ- 


-67  - 

teau,  la  portion  de  la  grande  route  avec  ses  côtés  adjacents ,  connue  sous 
le  nom  de  Sapin,  conservera  sa  longueur  actuelle  et  largeur  sans  que  la 
dame  d'Hervilly  puisse  y  apporter  de  changement,  mais  seulement  jouir 
des  pâtures  comme  par  le  passé.  »  Cette  décision  ,  invoquée  par  le  mar- 
quis de  Balleroy,  dont  nous  allons,  ci-après,  expliquer  les  liens  de  tradi- 
tions avec  Mme  d'Hervilly,  fut  attaquée  parla  Commune  comme  entachée 
d'incompétence. 

Le  Conseil  d'Etat  lui  donna  gain  de  cause.  Une  ordonnance  royale  du 
25  avril  1839  ,  signifiée  le  21  mai  suivant,  décidait  que:  s'agissant  d'un 
droit  de  propriété  privée,  le  juge  administratif  était  incompétent  et  que 
la  question  de  droit  ne  pouvait  être  tranchée  qu'au  moyen  de  titres 
anciens,  d'après  les  règles  du  droit  commun ,  dont  l'appréciation  apparte- 
nait, exclusivement,  aux  tribunaux  civils.  » 

Les  parties  contestantes  se  trouvaient  donc  dans  l'obligation  de  faire 
valoir  leurs  titres  devant  la  justice  civile. 

Pour  hâter  la  solution  ,  le  marquis  de  Balleroy  signifia  une  citation 
d'audience  à  la  date  du  4  janvier  1840. 

Comment  pouvait-il  se  prévaloir  des  actes  anciens  invoqués  au  profit 
de  Mme  d'Hervilly  ? 

Comment  la  décision  du  Conseil  de  Préfecture  de  l'an  xi,  réputée  in- 
compétemment  rendue,  les  avait-elle  connus. 

En  1793,  M.  Charles- Auguste,  comte  de  Lacour  de  Balleroy,  ayant  suc- 
combé victime  du  tribunal  révolutionnaire  ,  la  confiscation  de  ses  biens 
avait  été  prononcée.  Elle  fut  levée  parla  loi  du  21  prairial  an  m,  resti- 
tuant les  biens  des  condamnés  à  leurs  familles.  Cette  loi  est  intéressante 
à  rappeler,  elle  marque  déjà  une  favorable  tendance,  heureusement  réac- 
tionnaire, à  une  politique  plus  humaine. 

«  La  Convention  nationale,  considérant  que  par  son  décret  du  14  floréal 
dernier,  elle  a  maintenu  le  principe  de  la  confiscation  des  biens  à  l'égard 
des  conspirateurs,  des  émigrés,  des  fabricateurs  ou  distributeurs  de  faux 
assignats  et  de  fausse  monnaie  et  des  dilapidateursde  la  fortune  publique, 
néanmoins,  considérant  l'abus  fait  des  lois  révolutionnaires  ,  l'impossi- 
bilité de  distinguer,  par  des  révisions,  les  innocents  des  coupables,  et 
qu'il  y  a  moins  d'inconvénient  et  plus  de  justice  et  de  loyauté  à  rendre  des 
biens  aux  familles  de  quelques  conspirateurs,  que  de  s'exposer  à  retenir 
ceux  des  innocents,  décide:  Que  les  biens  des  condamnés  révolutionnaire" 
ment,  depuis  l'époque  du  10  mars  1793,  seront  rendus  à  leurs  familles, 
sauf  les  exceptions,  et  sans  qu'il  soit  besoin  de  révision  des  procédures  » . 


—  68  — 

Suivent  25  articles  de  réglementation.  (Collection  des  lois  de  Duverger 
Tome  5,  p.  168). 

Or,  Mme  d'Hervilly  était  fille  de  Charles-Auguste  Lacour  de  Balleroy, 
victime  de  la  férocité  révolutionnaire.  Il  avait  laissé  trois  enfants  : 

Philippe- Auguste-Jacques  ; 

Mme  d'Hervilly  ; 

Mme  de  Jaucourt. 

Auguste- Jacques  et  sa  sœur,  Mme  de  Jaucourt,  ayant  émigré  ,  Mme 
d'Hervilly,  restée  en  France,  avait,  dès  l'origine,  obtenu,  jusqu'à  concur- 
rence du  tiers  héréditaire  formant  sa  part,  restitution  des  biens  de  la 
famille  de  Balleroy,  les  deux  autres  tiers  étaient  restés  séquestrés  jusqu'au 
29  brumaire  an  v,  date  à  laquelle,  en  vertu  de  la  loi  précitée,  les  adminis- 
trateurs du  Calvados  rendirent  à  la  comtesse  d'Hervilly  la  totalité  du 
domaine  de  Balleroy. 

Remise  en  possession  de  ces  biens,  la  con.tesse  d'Hervilly  se  préoccupa 
de  continuer  l'aménagement  de  l'avenue  du  Sapin  ,  déjà  préparé  par  ses 
ancêtres.  Elle  s'opposa  ,  énergiquement,  aux  actes  de  possession  tentés 
par  des  tiers,  afferma  par  bail  des  parties  herbées  de  cette  avenue.  (Acte 
du  18  pluviôse  an  vm.) 

A  dater  de  ce  jour,  nul,  habitant  ou  commune,  ne  pouvait,  incontesta- 
blement, réclamer  un  droit  de  propriété  sur  ces  terrains. 

En  1806,  le  marquis  de  Balleroy  et  Madame  de  Jaucourt  rentrèrent 
en  France,  leur  sœur,  Madame  d'Hervilly,  reconnut,  par  un  pacte  de 
famille,  déposé  les  20  et  28  novembre,  en  l'étude  d'un  notaire  de  Caen, 
que  les  biens  recueillis  dans  la  succession  de  son  père  ou  rachetés  de  la 
Nation  étaient  redevenus  la  propriété  de  sa  famille.  Cet  acte  attribuait  le 
Château  et  ses  dépendances  au  marquis  de  Balleroy.  Le  2  juillet  1830,  il 
affermait,  continuant  ainsi  les  traditions  des  précédents  propriétaires, 
toutes  les  portions,  pouvant  produire  profit,  à  droite  et  à  gauche  de  la 
grande  avenue. 

Ainsi  s'établissait  l'historique  des  origines  de  la  propriété  et  sa  trans- 
mission, lorsque  se  produisit,  en  1836,  l'acte  de  la  Municipalité,  affirmant 
un  droit  sur  les  abords  de  l'avenue  en  installant,  comme  nous  l'avons 
rappelé  au  commencement  de  cette  notice,  des  colonnes  destinées  à 
recevoir  des  réverbères. 

Un  nouvel  incident  provoquant  une  question  subsidiaire,  naquit  aux 
derniers  jours  de  l'instance. 

Le  marquis  de  Balleroy,  voulant  préciser  toute  l'étendue  de  son  droit, 


—  69  - 

avait  fait  acte  de  possession  sur  un  terrain  d'une  contenance  de  deux 
ares  environ,  situé  au  midi  de  l'angle  formé  par  les  rues  des  Forges  et 
des  Etangs. 

Les  propriétaires  du  château  avaient,  dès  les  premiers  temps,  fait 
pratiquer  des  travaux  d'entretien  sur  cette  petite  place,  ils  veillaient, 
notamment,  à  l'empierrement  du  sol,  à  l'enlèvement  des  sables  amoncelés 
à  la  suite,  des  grandes  pluies. 

Le  maire  de  Balleroy,  estimant  que  cet  acte  constituait  un  fait  d'usur- 
pation sur  un  terrain  communal,  fit  dresser  procès-verbal  de  constat  et 
cita  M.  de  Balleroy  devant  le  juge  de  simple  police  :  contravention  aux 
règlements  de  voirie. 

Une  sentence  de  sursis  s'imposait,  juridiquement  motivée  par  l'instance 
principale  portée  devant  le  tribunal  civil  de  Bayeux. 

Ce  nouvel  incident  d'une  procédure  qui,  on  le  voit,  ne  chômait  pas, 
motiva  de  la  part  du  marquis  de  Balleroy  une  demande  subsidiaire  jointe 
à  sa  demande  principale  et  réclamant  la  petite  place  constestée. 

De  part  et  d'autre,  la  bonne  foi  paraissait  évidente.  La  commune  invo- 
quait de  multiples  faits  d'occupation,  M.  de  Balleroy  affirmait  qu'ils  ne 
comportaient  que  des  actes  de  pure  tolérance. 

Deux  arrêts  récents  de  la  Cour  d'appel  de  Caen  permettaient  d'entre- 
voir une  facile  solution  de  cette  suite  de  contestations,  on  le  voit,  assez 
compliquées. 

«  Les  Communes,  disaient  ces  arrêts,  étaient  autorisées  à  réclamer  la 
propriété  des  terres  vaines  et  vagues  lorsque  :  i°  elles  justifieraient  avoir 
sur  ces  biens  des  droits  acquis  dont  elles  auraient  été  dépouillées  par  la 
puissance  féodale  ;  a°  tout  terrain  inculte  ne  serait  pas  considéré  comme 
terrain  communal  aux  termes  de  la  loi  du  10  juillet  1793  ;  30  qu'en  parti- 
culier, cette  loi  ne  s'appliquait  pas  aux  terrains  enlevés  à  la  culture  pour 
faciliter  l'entrée  d'une  habitation  ».  (Première  Chambre  de  la  Cour  d'appel 
de  Caen,  8  juin  1836,  19  juillet  1838). 

Les  faits  de  la  cause  et  la  jurisprudence  ainsi  exposés  dans  le  mémoire 
précité,  les  conclusions  prises  devant  le  tribunal  de  Bayeux,  au  nom  du 
marquis  de  Balleroy,  furent  formulées  en  ces  termes  : 

Plaise  au  Tribunal, 
Déclarer  jointe  la  demande  principale  à  la  demande  incidente,  statuant 
sur  le  tout  par  un  seul  et  même  jugement,  déclarer  le  concluant  proprié- 
taire :  i°  des  terrains  qui   s'étendent  à  droite  et  à  gauche  de  la  route 
départementale  depuis  le  Sapin  jusqu'au  rond  point  ou  place  du   Marché 


-  70  - 

de  Balleroy  ;  a°  du  terrain  qui  forme  prolongement  de  la  chaussée  du 
château  jusqu'à  l'angle  de  la  rue  des  Forges  et  de  la  rue  des  Etangs,  aux 
offres  de  faire  prouver  par  témoins  des  faits  de  possession  qui  ont  été 
énoncés  dans  la  présente  signification  et  qui  seront  articulés  et  précisés 
de  nouveau  dans  des  conclusions  additionnelles;  subsidiairement,  si 
contre  toute  attente,  la  commune  était  déclarée  proprétaire  des  terrains 
dont  s'agit,  dire  et  juger  qu'elle  ne  pourra  changer  les  alignements  actuels 
établis  dans  l'intérêt  réciproque  du  Bourg  et  du  Château,  pourquoi  le 
plan  figuratif  de  la  grande  avenue  du  Château,  lequel  a  été  communiqué 
sur  Tinstance  par  le  concluant ,  sera  joint  à  la  minute  du  jugement  à 
intervenir  pour  y  avoir  recours  au  besoin,  avec  dépens. 

Le  jugement  fut  rendu  le  31  Décembre  1840,  il  comprend  9  rôles  et 
son  développement  nous  oblige  à  n'en  donner  que  le  dispositif  après 
avoir  résumé  brièvement  les  motifs  qui  reproduisent  les  faits  précédem- 
ment exposés. 

Le  Tribunal,  considérant  que  la  dame  d'Hervillly  était  incontestable- 
ment propriétaire  du  domaine  de  Balleroy,  en  vertu  d'actes  qui  sont 
successivement  analysés,  qu'elle  a  transmis  ses  droits  au  marquis  de 
Balleroy.  Que  si,  en  1650  et  années  suivantes,  les  seigneurs  de  Balleroy, 
dans  l'intérêt  du  développement  du  Bourg,  ont  fait  des  concessions  de 
terrains,  les  conditions  de  construction  notamment  dans  l'avenue  du 
Sapin  ont  été  imposées,  ainsi  qu'il  résulte  d'actes  communiqués,  que  si 
les  lois  de  1790  et  de  1792  ont  anéanti  les  privilèges  de  la  puissance 
féodale,  elles  ont  respecté  le  droit  de  propriété. 

Que  si  incontestablement  les  terrains  laissés  à   usage  de  rue  d'après 
même  les  intentions  du  seigneur  de  Balleroy  appartiennent  à  la  com- 
mune, celle-ci  est  obligée  de  respecter  tout  ce  qui  a  été  convenu  anté- 
rieurement dans  l'intérêt  du  domaine  privé  du  seigneur,  notamment  l'obli- 
gation de  ne  pas  bâtir  en  dehors  d'un  alignement  déterminé. 

En  ce  qui  concerne  les  terrains  dits  herbes  au-delà  de  la  rue  des  Anges^ 
ils  ne  peuvent  être  considérés  comme  rue  ou  place  publique  ayant  tou- 
jours été  affermés  par  les  anciens  propriétaires  et  jamais  affectés  par  les 
seigneurs  à  un  usage  public  ; 

Que  la  vue  des  plans  produits  ne  permet  pas  de  douter  que  le  terrain 

circulaire  ne  soit  le  commencement  de  la  chaussée  du  château 

Que  les  faits  invoqués  par  la  commune  ne  sont  que  des  actes  de  pure 
tolérance 


-  71  — 

Par  ces  motifs, 

Le  Tribunal,  ouï  M.  le  Procureur  du  Roi ,  après  avoir  délibéré  confor- 
mément à  la  loi,  jointe  la  demande  incidente  à  la  principale  ;  et  statuant 
sur  le  tout  : 

Rejette  l'exception  proposée  par  la  commune  de  Balleroy,  donne  acte 
aux  parties  de  ce  qu'il  est  reconnu  que  M.  de  Balleroy  ne  réclame  aucuns 
droits  sur  la  place  du  Marché,  déclare  la  Commune  propriétaire,  en  vertu 
des  dispositions  de  la  loi  du  26  juillet  1790  de  la  rue  désignée  sous  le  nom 
de  la  Rue  du  Sapin,  h  droite  et  à  gauche  de  la  route  départementale  de 
Caen  à  Saint-Lô,  déclare  toutefois  ces  terrains  à  usage  de  rue  grevés  de  la 
servitude   réclamée  par  M.  de  Balleroy,   en  conséquence,  dit   que   la 
Commune  ne  pourra  changer  les  alignements  actuels,  lesquels  ont  été 
établis  par  les  contrats  d'inféodation  de  1650,  et  années  suivantes,  de 
manière  qu'il  ne  puisse  être  fait  aucune  construction  qui  excède  la  côtière 
de  devant  la  maison  bâtie,  pour  servir  de  règle  auxdits  alignements; 
ordonne,  en  conséquence,  que  le  plan  figuratif  de  l'avenue  du  Sapin  et 
des  abords  du  château  déposé  sur  le  bureau  du  tribunal  et  communiqué 
au  procès,  après  avoir  été  coté  et  parafé  par  le  greffier,  sera  joint  à  la 
minute  du  présent  jugement ,  déclare  M.   de  Balleroy  propriétaire  de 
tous  les  terrains  herbes  situés  entre  le  Sapin  et  la  rue  des  Anges  ;  et, 
sans  avoir  égard   aux  exceptions  présentées  sur  la  demande  incidente, 
le  déclare  également  propriétaire  du  terrain  circulaire  formant  l'entrée  de 
h  chaussée  du  château  sans  avoir  égard  à  la  preuve  testimoniale  offerte 
et  ordonne  qu'il  sera  fait  une  masse  des  dépens  dont  trois  quarts  sont 
mis  à  la  charge  de  la  commune  et  l'autre  quart  à  celle  de  M.  de  Balleroy. 
Ainsi  jugé  et  prononcé  en  l'audience  publique  du  tribunal  civil   de 
Bayeux,  le  trente  et-un  décembre  mil  huit  cent  quarante. 

Que  serait  aujourd'hui  la  belle  voie  qui  conduit  au  château  de  Balleroy, 
si  la  commune  eût  gagné  son  procès?  Les  Municipalités,  qui  se  sont 
succédées  depuis  66  ans  ,  auraient-elles  pu  résister  aux  sollicitations  des 
propriétaires  dont  les  maisons  sont  en  bordure  de  l'avenue  ?  Celui-ci  au- 
rait voulu  construire  des  annexes,  celui-là  établir  des  jardinets  avec  clô- 
ture. Le  bel  aspect  que  les  touristes  admirent  eût  été  détruit;  la  sentence  \ 
de  1848  fut  non  seulement  une  légitime  solution  juridique,  mais  encore  ' 
et  par  voie  de  conséquence,  la  salutaire  protectrice  d'un   des  plus  beaux                          j 

châteaux  de  Normandie.  1 

1 

Gabriel  JORET-DESCLOSIÈRES.  ' 


1 


—  72  — 


LE  THEATRE  A  BAYEUX 

DE   1895  A  1906 


Ce  n'est  point  une  œuvre  littéraire  que  nous  avons  entreprise,  mais 
plutôt  une  statistique  générale  pouvant  permettre  d'établir  les  goûts  et 
les  préférences  de  nos  concitoyens  en  matière  d'oeuvres  théâtrales  ;  son 
seul  mérite  sera  de  faire  ressortir  exactement  les  sommes  encaissées  par 
les  Directeurs  qui  se  sont  succédé  sur  notre  scène  pendant  la  dernière 
période  décennale. 

Au  commencement  du  xix*  siècle,  la  ville  de  Bayeux  ne  possédait  pas 
de  salle  de  spectacle. 

Quand  notre  illustre  compatriote,  Mademoiselle  Georges,  vint  à  Bayeux, 
pour  jouer  Mérope,  le  5  janvier  1820  (1),  elle  fut  obligée  de  louer  la  salle 
de  M.  Poisson,  située  rue  Bienvenue,  moyennant  un  prix  très  élevé.  «  Il 
a  voulu  m'égorger,  dit-elle  ». 

Quelques  années  plus  tard,  plusieurs  amateurs  et  amis  des  arts  prirent 
l'initiative  de  l'érection  d'une  salle  spéciale  et,  après  la  constitution  d'une 
société  régulière,  ils  firent  l'acquisition  du  terrain  sur  lequel  fut  édifié  le 
Théâtre  actuel. 

A  diverses  reprises,  des  réparations  ou  des  embellissements  devinrent 
indispensables  et  la  Ville  y  contribua  pour  la  plus  grande  partie,  ce  qui 
lui  constitua  un  titre  à  la  propriété  de  l'immeuble.  En  1868,  la  Munici- 
palité, désirant  régulariser  la  situation,  s'entendit  avec  les  actionnaires  et 
il  intervint  une  convention  d'après  laquelle  ces  derniers  abandonnèrent 

(1)  La  célèbre  tragédienne,  Georges  Weimer,  née  à  Bayeux,  le  a3  février  1787,  et  baptisée 
le  lendemain  à  l'Eglise  Saint-Patrice,  avait  été  comblée  de  faveurs  par  l'Empereur  Napoléon  I". 
A  son  passage  à  Bayeux,  en  1820,  elle  possédait  une  fortune  évaluée  à  5o  ou  60.000  francs  de 
revenus,  mais  elle  la  gaspilla  et,  dans  ses  dernières  années,  elle  se  débattait  contre  la  misère. 
Napoléon  III  lui  fit  obtenir  le  dépôt  des  cannes  et  des  parapluies  à  l'Exposition  de  1867.  Elle 
mourut  celte  a  nuée  là  et  fut  inhumée  avcck  grande^  solennité  à  Passy.  Les  cordons  du  poêle 
étaient  tenus  par  :  M.  Camille  Doucet,  académicien  ;  M.  Thiéry,  administrateur  de  la  Comédie 
Française  ;  Alexandre  Dumas  et  le  baron  Taylor. 

Sa  mémoire  fut  honorée  au  Théâtre  de  Bayeux,  pendant  la  représentation  du  a5  février 
1901 ,  sur  l'initiative  de  M.  de  Gomiecourt,  vice-archiviste  de  la  Société  des  Arts  et  Belles-Lettres  . 


-  73  — 

leurs  droits  à  la  Ville,  sous  la  condition  que  celle-ci  prendrait  dorénavant  à 
sa  charge  toutes  les  réparations  et  que  la  salle  de  spectacle  serait  adminis- 
trée par  une  commission  de  six  membres  :  Le  Maire,  Président,  avec  voix 
prépondérante,  deux  Conseillers  municipaux  et  trois  Membres  nommés 
par  les  actionnaires. 

Cette  convention,  en  date  du  25  août  1868,  fut  approuvée  par  le  Conseil 
municipal,  sur  le  rapport  de  M.  Pain,  le  lendemain  26  août. 

D'importantes  réparations  furent  entreprises  en  1875  par  le  Conseil 
Municipal,  qui  avait  voté  2.558  fr.  30  le  6  août,  mais  pendant  l'exécution 
des  travaux,  l'architecte  de  la  ville  s'aperçut  que  les  fondations  présen- 
taient de  grandes  défectuosités  et,  sur  sa  demande,  la  Municipalité  demanda 
le  concours  de  M.  Gouton,  ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées,  pour 
visiter  les  lieux  et  prescrire  les  mesures  indispensables  pour  la  sécurité 
publique. 

M.  Gouton  déposa  son  rapport  le  15  juin  1877  ;  il  concluait  à  la  reprise 
en  sous-œuvre  des  fondations,  entreprise  extrêmement  délicate  quii 
cependant,  fut  menée  à  bonne  fin.  Elle  coûta  à  la  ville  plus  de  vingt-six 
mille  francs,  qui  furent  votés  par  le  Conseil  Municipal,  les  30  août  1876, 
19  juin  1877  et  30  juillet  1878.  Le  solde  fut  inscrit  aux  chapitres  addi- 
tionnels de  1879,  qui  comprenait  également  une  somme  de  1,000  fr., 
allouée  à  M.  Delaunay,  architecte,  et  300  fr.  accordés,  à  titre  de  gratifica- 
tion, par  délibération  du  26  août  1878,  à  M.  Simonnet,  architecte  à  Paris, 
envoyé  par  M.  de  Dion,  à  qui  la  ville  est  redevable  de  la  préservation  de 
la  Tour  de  la  Cathédrale. 

Le  Théâtre  avait  été  interdit  et  les  représentations  se  donnèrent  à  la 
Salle  Saint-Laurent  pendant  Tannée  1877  et  jusqu'au  27  octobre  1878, 
jour  où  eut  lieu  la  réouverture  avec  le  concours  de  l'Orphéon  et  de  la 
Société  Philharmonique. 

Depuis  cette  époque,  la  Municipalité  s'est  efforcée,  par  tous  les  moyens 
en  son  pouvoir,  de  consolider  l'édifice,  de  l'améliorer  et  d'assurer  la  tran- 
quilité  et  la  sécurité  du  public.  En  1881,  après  l'épouvantable  catastrophe 
de  l'Opéra-Comique,  des  mesures  furent  prises  pour  donner  toute  sécu- 
rité en  cas  d'accidents  et  des  travaux  de  dégagement  furent  entrepris, 
notamment  pour  assurer  promptement  la  sortie  de  l'orchestre ,  si  un 
incendie  se  déclarait.  En  1892  et  1893,  deux  prises  d'eau  ont  été  établies 
de  chaque  côté  de  la  scène  où,  à  chaque  représentation,  il  y  a  un  pompier 
de  service  et  en  moins  de  dix  secondes  le  feu  serait  combattu  par  des  jets 
d'une  grande  puissance. 


—  74  — 


Enfin,  en  1901,  la  Commission  du  théâtre  ayant  signalé  l'exiguïté  des 
coulisses  et  le  danger  qui  en  résultait  pour  les  employés  et  pour  la 
conservation  des  décors  dont  plusieurs  ont  une  certaine  valeur,  le  Conseil 
Municipal  a  approuvé  le  projet  d'agrandissement  de  la  scène  et  volé  les 
fonds  nécessaires  à  cet  effet.  Les  travaux  ont  été  effectués  dernièrement 
et,  s'ils  ne  donnent  pas  encore  toute  satisfaction  ,  ils  ont,  du  moins, 
permis  aux  machinistes  et  aux  autres  employés  du  théâtre  de  veiller  avec 
plus  de  sécurité  à  la  préservation  du  matériel. 


Depuis  nombre  d'années,  le  Conseil  Municipal  alloue  une  subvention 
annuelle  dans  le  but  d'obtenir  une  série  de  représentations  de  la  troupe  de 
Caen.  Cette  subvention,  qui  est  ordinairement  de  50  ou  60  fr.  par  soirée, 
constitue  le  premier  bénéfice  du  Directeur. 

En  1895,  l'accord  n'ayant  pu  se  faire  entre  la  Direction  et  la  Munici- 
palité, la  troupe  de  Caen  s'abstint  et  le  théâtre  fut  desservi  par  des  troupes 
de  passage. 

Nous  donnons  ci-après  le  détail  de  chaque  représentation  : 

f  8».% 


DIRECTEURS 


Dervilly,  Caen. 
de  Langlay, 
Tournée. 
Givar,  Tournée. 

Braseur,       Id. 

Lerval,         ld. 

Jules  Mary,  Id. 


GENRE 


Les  Cloches  de  Corneville  .  . 
Madame  Sans-Gêne 


Baret, 


Id. 


Max, 


Id. 


La  Fille  du  Régiment 

Les  Noce3  de  Jeannette 

Les  Pantins  de  Madame 

La  Boite  à  Bibi 

Le  Jeu  de  l'Amour  et  du  Hasard 

Le  Portait 

L'Abbé  Constantin 

Le  Klephte 

La  Fée  Cocotte 

A  la  Chambrée 

Maman  Sabouleu 

Les  Folies  Dramatiques 


Opéra-Corn. 
Comédie. 

Opéra  Com. 

Id. 
Vaudeville. 

Id. 
Opéra  Com. 
Comédie. 

ld. 

Id. 

Id. 

ld. 

Id. 
Opérette. 

Id. 


RECKTTE 


fr.     C. 

4  fév.      !398.»» 
4  juin.   '816.50 


17  juin. 
6  août. 
17  sept. 
10  oct. 
14  oct. 


348.»» 
691 .  75 
338.50 
385.»» 
425 . »» 


26nov. 


318.»» 


|  Un  Carnaval  d'Auvergnats  .  . 

La  Direction  du  Théâtre  de  Caen  ne  s'étant  pas  décidée  à  desservir  le  Théâtre  de  Bayeur, 
il  y  eut  moins  de  représentations.  Celles  de  Madame  Sans-Gêne  et  la  Tournée  Brasseur  firent 
des  recettes  exceptionnelles  et  méritent  d'être  signalées. 


-75  — 


«896 


DIRECTEURS 

PIÈCES 

GENRE 

DATE 

HECETTS 

Brasseur,  Tourn. 

Doit-on  le  Dire 

Comédie. 

Vaudeville. 

Comédie. 

Opéra-Com. 

Opérette. 

Comédie. 

Vaudeville. 

Comédie. 

Vaudeville. 

Opéra-Com. 

Opérette. 
Vaudeville. 

22  juill. 

26  juill. 

9  août. 
30oct. 
11  nov. 
16  déc. 

fr      C. 

601.25 

Le  Roi  Koko 

Darmont,     Id. 

La  Revanche  

365.»» 

Germain,      Id. 

Assaut  de  Valets 

Pépita  l'Andalcuse 

L'Amour  sans  Phrases 

La  Tortue /  .  . 

342.50 

Baret,           Id. 

Le  Petit  Lord 

400.»» 

Hertz  et  Santara 
Caen. 
Id. 

Au  Pain  Sec 

Le  Barbier  de  Séville 

Les  Cloches  de  Corneville  .  .  . 
L'Histoire  d'un  Sou 

378.»» 
396.»» 

1807 


Hertz  et  Santara 

Caen. 
Comité  des  Da- 
mes de  France. 
Hertz  et  Santara 
Caen. 
Id. 

Lina  Munte, 

Tournée. 
Rivey,  Tournée 

Dannerie,     Id. 

Jules  Mary,  Id. 
Brasseur,      Id. 


Baret, 


Id 


Le  Chalet 

La  Fille  du  Régiment.  .  . 
Le  Monde  Renversé.  .  .  . 
L'Homme  aux  Sérénades . 
Le  Député  de  Bombignac. 
Les  Noces  de  Jeannette.  . 
Les  Jurons  de  Cadillac  .  . 

La  Falotte 

Le  Chemineau 


Gavaud-Minard  et  C'e 

Le  Cabinet  Piperlin 

Le  Gendre  de  M.  Poirier  .  .  .  . 

L'Habit  Vert 

Les  Deux  Gosses 

Le  Mari  de  la  Débutante  .  .  .  . 
La  Sécurité  des  Familles  .  .  .  . 
Le  Chapeau  d'un  Horloger  .  .  . 

J'invite  le  Colonel 

Le  Mystère  de  la  Rue  Gaillon  . 


Opéra-Com. |    6  janv. 

Id. 
Comédie.        22    id. 
Op.-BoufTe. 
Comédie.        27    id. 
Opéra-Com. 
Comédie.        24  fév. 
Opérette. 
Pièce.  30  avril. 


Comédie. 

Id. 

Id. 

Id. 
Pièce. 

Com.-Vaud. 
Comédie. 

Id. 

Id. 

Id. 


11  mai. 

19  mai. 

9  juin. 
3  août. 

27  seot. 


400.»» 
500.»» 
345.»» 
465.»» 
332.20 
328.»» 
360.»» 

a47.»» 

395.»» 
500.»» 


—  76  — 


1897  (SUITE) 


Chartier,  Tourn. 
Croix-Meyer  Id. 


ClasisetSantara 
Caen. 
Id. 


Le  Dindon 

Les  Pavés  de  l'Ours 

La  Bonne  d'Enfants 

Les  Forfaits  de  Pipermans . 

Intermèdes. 

Gillette  de  Narbonne  .  .  .  . 

La  Mascotte 

Les  Espérances 


Comédie. 

Id. 
Op.-Bouffe. 
Vaudeville. 

Opérette. 

Id. 
Comédie. 


16  oct. 


13  déc. 
27  déc. 


fr.     c. 

498.50 


17  nov.     368.»» 


324 . »» 
345.»» 


ClasisetSantara 
Caen. 
Id. 
Id. 

Id. 

Id. 

Charletty.Tourn. 


Baret, 


Id. 


Brasseur,      Id. 
Berny,  Id. 

Charletty,     Id. 


Baret, 


Id. 


Darcia, 


Id. 


1898 

Le  Pater 

L'Auberge  du  Tohu-Bohu.  .  .  . 
La  Mendiante  de  Saint-Sulpice. 

Rival  pour  Rire 

Les  Dragons  de  Villars 

Le  Grand  Mogol 

La  Cigale  et  la  Fourmi 

La  Râleuse 

Leurs  Filles 

Par  la  Fenêtre 

Un  Client  Sérieux 

Dormez,  je  le  veux 

Le  Nouveau  Jeu 

Madame  Sans- Gêne 

Madame  Mongodin 

Les  Amants  Légitimes 

Les  Valets  Modèles 

Mamzelle  Manette 

Intermèdes  (M"*  Richard). 
Les  Poches  de  Monsieur  .  .  .  . 
Sapho 


Pièce. 

17  janv. 

330.»» 

Opérette. 

Pièce. 

31    Id. 

348.»» 

Comédie. 

21  fév. 

375.»» 

Opéra-Com. 

Opérette. 

14  mars. 

328.50 

Opéra-Com. 

31    id. 

342.50 

Comédie. 

12  avril. 

305.»» 

Pièce. 

Comédie. 

2  mai. 

416.50 

Id. 

Bouffonne'" 

Comédie. 

17  août. 

403.»» 

Pièce. 

15  sept. 

340.70 

Com.-Vaud. 

6  oct. 

312.»» 

Comédie. 

Opéra-Com . 

20  oct. 

958.50 

Id. 

Com.-Vaud. 

22  déc. 

340.»» 

Pièce. 

A  signaler,  dans  le  cours  de  cette  année,  le  succès  de  la  Tournée   Baret,  dû  surtout   à  la 
présence  de  M*a  Richard  et  du  violoniste  Viardot.  Les  places  de  l'Orchestre  étaient  à  4  fr., 
comme  les  premières. 

Le  Théâtre  forain  Dupré  vint  s'installer  sur  la  place  Saint-Patrice  ,  le  s  octobre,  il  fut  assez 


suivi. 


—  77  - 
189» 


ChartiertTourn. 
Baret,  Id. 

Achard,        Id. 
Baret,  Id. 

Chartier,      Id. 

Montcharmont 

etLugnet,  Id. 

Carina-Bensus- 

san,  Caen. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 


La  Joueuse  d'Orgue 

Colinette 

La  Dame  de  Chez  Maxim1  .  . 

Ma  Bru 

L'Anglais  tel  qu'on  le  parle.  . 

Papa  la  Vertu 

Cyrano  de  Bergerac 


La  Grâce  de  Dieu 


Madame  La  Maréchale  .  .  . 
La  Fille  du  Tambour  Major 

Les  Petites  Michu 

La  Mascotte 

Le  Petit  Duc 

Les  Jurons  de  Cadillac.  .  . 


Pièce. 

Id. 

Id. 
Comédie. 

Id. 
Pièce. 

Id. 

Drame. 


30  janv. 

31  mars 
9  sept 


497.»» 
314.»» 
312.50 


25    id.     320.»» 


4  oct. 
26    id. 

3  nov. 


260.»» 
510.»» 

350.»» 


Comédie. 

5    id. 

310.50 

Opéra-Com  • 

13    id. 

450.»» 

Opérette 

27    id. 

403.»» 

Id. 

11  déc. 

319  »» 

Id. 

23    id. 

218.50 

Comédie. 

, 

Le  Théâtre  forain  Dupré  est  resté  installé  sur  la  place  Saint- Patrice  jusqu'au  i5  mai. 


1900 


Carina-Bensus- 
san,  Caen. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 

D"'  Harrisjour- 

née. 
Bal  lard-Baron 

Caen. 
Id. 


La  Poupée 


Id. 

Napoléon 

Les  Cloches  de  Corneville  .  .  . 

La  Cigale  et  la  Fourmi 

Les  Dragons  de  Villars 

La  Fille  de  Madame  Angot .  .  . 

La  Belle  Hélène 

Le  Tour  du  Monde  d'un  Enfant 

de  Paris 

Pétin,  Mouillarboug  et  Consorts . 
Les  Gaietés  de  l'Escadron  .  .  . 

L'Etincelle 

Gillette  de  Narbonne 

Le  Gendarme  est  sans  Pitié.  .  . 
Serment  d'Amour 


Opéra-Com. 

Id. 
Pièce. 
Opérette. 
Opéra-Com. 

Id. 
Opera-Com . 
Op.-Bouffe. 

Pièce. 

Fantaisie. 

Pièce. 

Comédie. 

Opéra-Com. 

Comédie. 

Opéra-Com . 


8  janv. 

15    id. 
22    id. 

29  id. 
12  fév. 
26  id. 
19  mars. 

2  avril. 

30  mai. 
2  oct. 

5  nov. 

21    id. 


522. »» 

319.50 
449.»» 
228.50 
191 . »» 
358.50 
292.50 
297.75 

157.75 
368.»» 

403.50 

407.50 


-  78  — 


1900   (SUITE) 


DIRECTEURS 


PIECES 


Ballard-Baron 
Caen 
Id. 


fr.    c. 

Visite  de  Noces Comédie.  3  déc.     427.25 

Le  Contrôleur  des  Wagons-Lits .  j        Id. 

Une  Tasse  do  Thé |  Comédie.      ,  17    id.     349.50 

L'Oiseau  Bleu j  Opéra-Com.( 


Le  Théâtre  forain  Delaat  fut  installé  sur  la  place  pendant  10  jours»  du  6  au  16  juillet. 
La  faiblesse  de  la   troupe   Carina-Bcnsussan    fut   telle  que  le  public  finit  par  déserter   le 
Théâtre;  il  fallut  le  talent  personnel  de  M.  Ballard  pour  l'y  ramener. 


Ballard-Baron 
Caen 
Id. 

Id. 

Id. 
Id. 
Id. 

Id. 

Chartier,Tourn. 

Brasseur,      Id. 
Castelain,     Id. 

Joubert.  Caen. 
Id. 

Id. 

Id. 


fOOf 

Le  Sursis 

Les  Noces  de  Jeannette 

L'Anglais  tel  qu'on  le  parle  .  . 

Miss  Hélvett 

Le  Passant  

Les  28  Jours  de  Clairette.  .  .  . 

L'Arlésienne 

Véronique  (*) 

Madame  Favart 

Les  Forfaits  de  Pipermans  .  .  . 

Gringoire 

La  Princesse  des  Canaries  .  .  . 

Mon  Tailleur 

La  Bourse  ou  la  Vie 

La  Petite  Fonctionnaire 

Vive  l'Armée 

L'Altesse  de  la  Rue  St-Denis.  . 

Coralie  et  C,e 

La  Fille  du  Garde  Chasse.  .  .  . 

Mirette 

Les  Mousquetaires  au  Couvent. 

Une  Fille  Encombrante 

Le  Voyage  de  M.  Perrichon.  .  . 
Les  4  Sergents  de  la  Rochelle  . 
La  Cagnotte 


Vaudeville. 

7  janv. 

342.25 

Opéra-Corn. 

Comédie. 

21    id. 

529.»» 

Opérette. 

Comédie. 

4  fév. 

438.25 

Opérette. 

Pièce. 

11    id. 

530.25 

Opéra-Coin. 

25    id. 

490.50 

Id. 

11  mars 

386.50 

Vaudeville. 

Comédie. 

25    id. 

335.75 

Opéra  -BouiT. 

Pièce. 

14  avril 

233.50 

Comédie. 

Id. 

20  août 

657.»» 

Id. 

Folie-Vaud. 

8  oct. 

305.80 

Pièce. 

Pièce. 

14  oct. 

349.»» 

Comédie. 

21    id. 

447.»» 

Opéra-Boufï. 

Folie. 

28    id. 

345.50 

Comédie. 

Drame. 

4  nov. 

392.25 

Com.-Vaud. 

' 

(•)  C'est  à  cette  représentation  qu'une  ovation  fut  faite  à  la  mémoire  de  M»«  Georges. 


-  79  - 

1901    (SUITE) 

DIRECTEURS 

PIÈGES 

GENRE 

DATE 

tlBCKTTE 

Joubert,  Caen 

Un  Gendre  qui  dompte  sa  Belle- 

fr.     C 

Mère 

• 
Comédie. 

11  nov 

245.25 

La  Petite  Mariée 

Opéra-BoufT. 

Id. 

La  Dame  aux  Camélias 

Comédie. 

18    id. 

325.50 

Id. 

On  Demande  un  Jeune  Ménage. 
L'Auberge  du  Tohu-Bohu.  .  .  . 

Id. 
Opérette. 

25    id. 

168.50 

Id. 

La  Tour  de  Nesle 

Drame. 

2déc. 

286.»» 

La  Mauviette 

Pièce. 

Opéra-BoufT. 

Comédie. 

9    id. 
16    id. 

Id. 

Giroflé-Girofla 

190  50 

Id. 

Sapho 

232.»» 

Le  théâtre  forain  Duprc  est  revenu  du  6  au  la  octobre. 


Joubert,  Caen. 
Id. 

Id. 

Id. 

Id. 
Chartier,  Tourn 
Joubert,  Caen. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Brasseur,Tourn. 

Bourgeois,   Id. 
Daurelly,     Id. 

Richet,  Caen. 
Id. 


1902 

Bip 

Denize. 

Durand  et  Durand 

Les  Deux  Timides.  . 

François  les  Bas  Bleus 

Le  Bossu , 

Jeanne  d'Arc 

La  Marchande  de  Fleurs  .  .  . 
Joséphine  vendue  par  ses  Sœurs 

Madame  Sans-Gêne 

Le  Boi  s'amuse 

Les  28  Jours  de  Clairette.  .  . 
Le  Contrôleur  des  Wagons-Lits 
Les  Noces  de  Jeannette.  .  .  .  , 
Les  Cloches  de  Corneville  .  .  . 

Faust , 

La  Favorite , 

La  Mairie 

Les  Deux  Ecoles 

Henri  Iïï  et  sa  Cour 

Le  Chalet 

La  Fille  du  Bégiment 

Paillasse 

Le  Grand  Mogol 


Opéra-Com. 

6  janv. 

400.50 

Pièce. 

13    id. 

265.50 

Com.-Vaud. 

Vaudeville. 

20    id. 

276.25 

Opéra-Com . 

Drame. 

27    id. 

289.»» 

Pièce. 

3  févr. 

323.25 

Id. 

9    id. 

556.25 

Opéra  Bouff. 

17    id. 

368.75 

Pièce. 

24    id. 

340.»» 

Id. 

3  mars 

328.»» 

Opérette. 

10    id.    1 

181.»» 

Comédie. 

17    id. 

220.»» 

Opéra-Com . 

Opérette. 

28  avril 

204.75 

Opéra. 

12  mai 

497.»» 

Id. 

26   id. 

360.50 

Comédie. 

3  sept. 

536.»» 

Id. 

Pièce. 

17    id. 

312.»» 

Opéra-Com. 

25  oct. 

258.»» 

Id. 

Drame. 

3  nov. 

318.50 

Opéra-Com . 

10   id. 

348.50 

DIRECTEURS 


Joubert,  Caen 
Id. 

Id. 


-  80  - 
f  902  (suite) 


PIÈGES 


Nos  Bons  Villageois 

Le  Gendarme  est  sans  Pitié 

La  Mascotte 

Rompons 

La  Marjolaine 


GENRE 


Comédie. 

Id. 
Opéra-Corn. 
Comédie. 
Opéra-Com. 


DATES 

1" 

déc. 

10 

id. 

22 

id. 

RECETTE 

fr.     C 

264.»» 
289.75 

358.75 


Richet,  Caen, 


Id. 


Id. 


Id. 


Ulmann,Tourn. 
Richet,  Caen. 

Id. 
Castelainjourn. 

Harris,       Id. 

Chartier,    Id. 
Baret,         Id. 

Brun,  Caen 


Id. 
Id. 


1903 

L'Etincelle 

Le  Maître  de  Forges 

Les  Espérances  

Le  Cœur  et  la  Main 

Les  Ouvriers 

Les  Fourchambault 

Le  Paratonnerre 

Cliquette 

L'Aiglon 

L'Enigme 

Les  Cinq  Choux  de  la  Varenne. 

Edgar  et  sa  Bonne 

Cousin  et  Cousine 

Tricoche  et  Cacolet 

Madame  de  la  Seiglière 

L'Hôtel  Godet 

Le  Billet  de  Logement 

Résurrection 

Chassé  Croisé 

L'Enfant  du  Miracle 

Les  Cloches  de  Corneville  .  .  . 
Théodore   cherche   des    Allu- 
mettes  

La  Robe  Rouge 

A  la  Chambrée 

I  Le  Petit  Duc 


Comédie. 

Pièce. 

Comédie. 

Opéra-Com. 

Drame. 

Comédie. 

Id. 
Opéra  Corn. 
Pièce. 

Com.-Dram. 
Folie -Vaud. 
Comédie. 
Opéra-Com. 
Com.-Bouff. 
Comédie. 

Id. 
Vaudeville. 
Pièce. 
Comédie. 
Com.-Bouff. 
Opéra-Com. 

Comédie. 
Pièce. 
Comédie. 
Opéra-Com. 


6  janv. 
19   id. 

2  févr. 

16  id. 

27   id. 
9  mars 

23   id. 

17  avril 
26  mai 

3  sept. 
12  oct. 

25  nov. 


336.»» 

384.75 

207.25 

308.»» 

736.0» 
242.»» 

232.25 

239.»» 

200.50 

280.»» 
323.»» 

601 . »» 


7  déc. 
21    id. 


369.75 
467.25 


Le  Théâtre  foriin  Bautes,  venu  pour  la  Toussaint,  est  «resté  jusqu'au  i5  novembre. 


-  81  — 


tl>04 


DIRECTEURS 


Brun,  Caen. 

Ici. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Chartier,  Tourn 

Ulmann,      Id. 
D"'Joubertld. 

Chartier,     Id. 

Folies-Dramat. 

Tournée. 
Brun,  Caen. 

Id. 

Id. 


Brun,  Caen 
Id. 
Id. 


La  Bonne  à  rien  faire 

Yetta 

En  wagon 

Boccace 

Les  Remplaçantes 

Au  Téléphone 

Le  Dossier  Balandard 

La  Veillée  des  Noces 

Le  Coup  de  Minuit 

Les  Cent  Vierges 

La  Vie  n'est  pas  Rose 

Les  Dragons  de  Villars 

La  Consigne  est  de  ronfler.  .  . 

Ma  Mie  Rosette 

Le  M  litre  de  Forges 

La  Cagnotte 

L'Aiglon 

L'Enigme 

L'Aventurière 

Les  Locataires  de  M.  Blondeau 

Bébé 

Une  Nuit  de  Noces 

Express-Union 

Trop  Heureuse 

Le  Grand  Mogol 

Singuliers  Clients 

Mamz'elle  Nitouche 

Risette 

La  Jolie  Parfumeuse 

1 1*05 

Un  Enlèvement 

La  Fille  du  Tambour-Major  .  . 

Jean-Marie 

Les  Mousquetaires  au  Couvent. 
La  Consigne  est  de  ronfler  .  .  , 
Les  Cloches  de  Corneville  .  .  . 


Vaudeville. 
Opéra-Coin. 
Episode. 
Opéra-Corn. 
Pièce. 
Id. 
Comédie. 
Opéra  Corn. 
Vaudeville. 
Opéra  BoufF. 
Comédie. 
Opéra  Corn. 
Vaudeville. 
Opéra  Corn. 
Pièce. 

Com.-Vaud. 
Drame. 
Pièce. 
Comédie. 
Vaudeville. 
Comédie. 
Vaudeville. 
Comédie. 

Id. 
Opéra- Bouff. 
Com.-Boufï. 
Opérette.   • 
Com.-Vaud. 
Opéra-Coin. 

Comédie. 

Opéra-Coin. 

Drame. 

Opéra-Corn. 

Comédie. 

Opéra  Coin. 


1    fév. 
15    id. 
29    id. 
14  mars 

21  id. 

27  avril 

9  mai 
23  juin. 

22  sept. 
21  oct. 
21  nov. 

5  déc. 
19    id. 


9-janv. 


23    id. 


6  fév. 


RECETTE 
11".      C. 

418.50 

454.50 

293.75 

391.25 

430.»» 

506.»» 

395.25 

287.50 

478.»» 
152.))» 

331.50 

499.25 

342.95 

328.25 

332.25 


470.»» 


399.75 


403.25 


-  82  - 


1905  (suite) 


DIRECTEURS 

Brun  Caen. 

Id. 

Id. 

Id. 

Au  bry,  Tournée 
Castelain,  Id. 

Cbartier,    Id. 

Simon,       Id. 

Lowes,       Id. 

Brasseur,    Id. 

Lowes,       Id. 

Id. 

Gallèpe,      Id. 

Id. 
Sabin-Bressy, 
Caen, 

Id. 

Id. 


PIÈCES 


Fais  ce  que  dois 

Le  Cœur  et  la  Main 

Disparu 

Sacré  Léonce 

L'Etincelle 

Miss  Hélyett 

Le  Retour. 

Madame  Favart 

Madame  Sans  Gêne 

Les  trois  Epiciers 

Blanchette 

L'abbé  Constantin 

Les  Boussigneuls 

Pour  l'avancement 

La  Fille  du  Député 

La  Rose  de  Saint-Flour.  .  . 

La  Traviata 

Le  Choix  d'une  Carrière.  . 

Monsieur  de  la  Palisse..  .  . 

Les  Sonnettes 

Mireille 

La  Rose  de  Saint-Flour.  .  . 

Mignon  

Monte-Christo 

Train  de  Plaisir 

Jean-Marie 

Les  Cloches  de  Corneville. . 
La  Closerie  des  Genêts.  .  . 

En  Wagon 

Les  Dragons  de  Villars.  .  . 


GENRE 


DATE 


Comédie. 
Opéra-Com . 
Comédie. 
Id. 
Id. 
Opérette. 
Comédie. 
Opéra-Corn. 
Pièce. 
Vaudeville. 
Comédie. 

Id. 
Opéra  Va  ud. 
Vaudeville. 
Com.-Bouff. 
Opérette. 
Opéra-Com. 
Comédie. 
Id. 
Id. 

Opéra. 
Id. 

Opéra-Com. 

Pièce. 

Vaudeville. 

Comédie. 

Opéra-Com. 

Drame. 

Comédie. 

Opéra-Com . 


20  févr. 
6  mars 

22  id. 
3  avril 

3  mai. 

10  id. 

25    id. 

6  août. 
14    id. 

23  id. 

7  sept. 
14    id. 

8oct. 

9    id. 

13  nov. 

26    id. 

11  déc. 


RECETTE 
ff.      C 

332.25 

228.75 

416.25 

268.25 

387 . »» 
224.»» 

229.75 

342.»» 

258.»» 

557.»» 

315.»» 

242.»» 


458.50 
240.75 
316.50 


251.»» 
299.»» 


Le  Théâtre  Nalional  Bernard,  du  28  septembre  au  3  octobre. 


—  83  — 

10O6 


DIRECTEURS 


Sabin-Bressy, 
Caen. 
Id. 

Id. 

Id. 
Id. 
Id. 

Id. 


La  Mascotte 

Poil  de  Carotte 

La  Petite  Mariée 

La  Sauterelle 

Le  Jour  et  la  Nuit 

Les  Jurons  de  Cadillac.  .  . 

Le  Sire  de  Vergy 

La  Dame  de  chez  Maxim's  . 

Le  Docteur  Jojo 

Les  Petites  Brebis 

Les  Saltimbanques 


GENRE 

DATE 

RICBTTE 

fr.    c. 

Opéra-Com. 

15  janv. 

278.550 

Comédie. 

Opéra-Com. 

29    id. 

334.50 

Comédie. 

Opéra-Bouflf. 

12  fév. 

361.25 

Comédie. 

Op.-Bouffe. 

26    id. 

519.75 

Corn.  Vaud. 

5  mars 

352.»» 

Com.-Vaud. 

12   id. 

257.75 

Opérette. 

Id. 

28    id. 

409.»» 

84  — 


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-  85  — 


COMPARAISON  DES  RECETTES  DIRECTORIALES 


DIRECTIONS 


Hertz  et  Santara . . 
Clasis  et  Santara . 

Tournées 

Carina-Bensussan 

Bal  lard- Baron 

Joubert 

Richet 

Brun 

Id. 
Sabin-Bressy 


DATES 

RECETTES 

MOYENNES 

Noinb.  i 

de   , 

Représ.  | 

1896-1897 

fr. 

2,484 

c. 

)))) 

fr. 

416 

c. 
»» 

6 

1897-1898 

2,393 

)))) 

341 

85 

7 

1898-1&9 

3,075 

75 

439 

35 

7 

1899-1900 

4,707 

))» 

336 

»» 

14 

1900-1901 

4,637 

»» 

421 

54 

11 

1901-1902 

7,046 

»» 

306 

34 

23 

1902-1903 

3,289 

95 

299 

10 

11  ; 

1903-1904 

4,327 

25 

432 

72 

10  | 

1904-1905 

3,521 

95 

352 

19 

10 

1905-1906 

3,379 

25 

337 

92 

10 

L'examen  attentif  des  tableux  qui  précèdent  permet  d'affirmer  que  nos 
concitoyens  sont  restés  à  peu  près  stationnaires  dans  leurs  idées  pendant 
la  dernière  période  décennale. 

La  moyenne  des  recettes  n'a  pas  sensiblement  augmenté  ;  elle  s'est 
maintenue  à  306  fr.  34  sous  la  direction  Joubert  qui  a  cependant  donné 
23  représentations  dont  a  de  grand-opéra,  tandis  qu'elle  était  de  336  fr. 
sous  la  direction  Carina-Bensussan  avec  14  représentations,  et  de  399  fr.  10 
seulement  sous  la  direction  Richet,  11  représentations. 

À  notre  avis,  si  cette  dernière  direction  a  été  la  moins  favorisée  sous 
le  rapport  pécuniaire,  c'est  que  la  troupe  était  moins  homogène  et  que 
les  choristes  surtout  laissaient  beaucoup  à  désirer  ;  le  public  des  pre- 
mières s'est  abstenu  et  ce  n'est  que  rarement  qu'il  a  repris  le  chemin  du 
Théâtre. 

On  ne  peut  affirmer  que  le  prix  élevé  des  places  ait  été  cause  de  cette 
abstention,  la  réduction  à  3  fr.  50  et  même  à  3  fr.  n'a  pas  donné  de 
meilleurs  résultats.  Il  serait  plus  plausible  de  l'attribuer  à  l'installation 
défectueuse  des  loges,  depuis  longtemps  reconnue.  Les  diverses  Munici- 
palités s'en  sont  préoccupées,  mais,  faute  de  ressources,  elle  n'ont  pu 
donner  suite  aux  projets  d'amélioration  qui  leur  ont  été  soumis. 

Le  20  octobre  1898,  le  public  des  premières  se  relâcha  de  sa  réserve 
habituelle  pour  la  tournée  Baret  qui  comprenait,  entr'autres  artistes  de 
talent:   Madame     Renée  Richard,  notre   éminente  compatriote,  et  le 


a 


—  86  ~ 

célèbre  violoniste  Paul  Viardot.  Les  Dames  de  la  noblesse  voulurent 
s'associer  à  l'hommage  rendu  aux  deux  grands  artistes  et  de  bonne  heure, 
le  théâtre  fut  rempli  ;  l'orchestre  lui-même  fut  transformé  pour  la  cir- 
constance et  garni  de  places  à  4  fr.,  prix  des  premières.  La  recette 
s'éleva  à  958  fr.  50.  Ce  chiffre  n'avait  pas  été  atteint  depuis  la  mémo- 
rable représentation-concert  de  Carlotta-Patti ,  Vieuxtemps  ,  Bottesini 
et  autres,  qui  eut  lieu  le  20  Janvier  1869  '■>  ^  est  vra*  4ue  ce  soir-là  le 
parterre  avait  été  transformé  en  salon  et  que  les  fauteuils  se  louaient  5  fr- 
comme  les  premières. 

On  a  vu  depuis  une  grande  affluence  à  toutes  les  places  du  théâtre, 
mais  la  recette  a  été  de  bien  moindre  importance,  et,  à  diverses  reprises, 
des  abus  ont  même  été  signalés.  Le  17  août  1898,  à  une  tournée  Brasseur, 
la  foule  se  porta  au  parterre  qui  se  trouva  bientôt  encombré  ;  de  nombreux 
vides  existant  aux  premières,  le  Directeur  autorisa  les  retardataires  à  les 
occuper,  ce  qui  mécontenta  d'autant  plus  les  abonnés,  que  plusieurs  des 
derniers  arrivés  étaient  dans  un  état  d'intempérance  notoire.  Nous  nous 
fimes  à  cette  occasion  l'interprète  des  sentiments  des  habitués  des  premières 
auprès  du  Directeur  et  de  la  Municipalité  et  si,  depuis  cette  époque,  des 
places  ont  été  parfois  occupée  par  des  spectateurs  de  la  galerie  ou  du 
parterre,  il  ne  s'est  pas  produit  d'inconvénient  pareil. 

Une  autre  observation  est  faite  très  souvent  au  Directeur  du  Théâtre 
dont  l'intérêt  est  en  jeu  dans  la  circonstance.  Il  arrive  fréquemment  que 
de  nombreuses  places  inoccupées  pendant  le  premier  acte  sont  remplies 
au  lever  de  rideau  de  l'acte  suivant  sans  que  la  recette  se  soit  modifiée 
d^une  manière  sensible.  Les  billets  d'auteurs  ou  de  faveur  étant  déjà 
assez  nombreux,  le  Directeur  s'est  montré  grandement  surpris  de  ce  fait 
qu'il  a  été  appelé  à  constater  plusieurs  fois.  Il  ne  serait  peut-être  pas  diffi- 
cile d'en  découvrir  la  cause  réelle  qu'il  ne  nous  appartient  pas  de  définir  ; 
c'est  aux  représentants  de  l'intéressé  et  à  la  police  à  faire  la  vérification 
et  à  mettre  fin  aux  abus  qui  peuvent  se  produire. 

Les  Directeurs  se  plaignent  toujours  de  l'insuffisance  des  recettes  ;  en 
surveillant  eux-mêmes  les  entrées  ,  ils  y  trouveraient  certainement 
quelque  bénéfice. 


Si  nous  abordons  maintenant  la  question  de  préférence  du  public  pour 
les  représentations  théâtrales,  il  nous  paraît  assez  difficile  de  se  prononcer 
d'yne  façon  définitive.  Lorsque  les  troupes  sont  homogènes,  la  moyenne 


—  87  — 

des  recettes  se  maintient,  qu'il  s'agisse  de  n'importe  quel  genre  de  pièces, 
opérettes  ou  comédies  ;  toutefois,  nous  devons  constater  que  les  repré- 
sentations d'opéra  ou  d'opéra-comique  attirent  plus  de  spectateurs  aux 
premières  et  que  les  comédies  ou  les  drames  garnissent  plus  particuliè- 
rement la  galerie  ou  le  parterre.  Nous  ne  sommes  plus,  il  est  vrai,  au 
temps  où  la  Grâce  de  Dieu  emplissait  le  théâtre  jusqu'au  cintre,  mais 
le  beau  drame  de  Rostand,  Y  Aiglon^  fit  encore  une  recette  de  478  fr., 
le  9  mai  1904. 

Les  tournées  Brasseur  conservent  toujours  la  faveur  du  public  ;  cepen- 
dant, nous  constatons  une  certaine  réserve  depuis  les  deux  dernières 
représentations.  Commence-t-on  à  suffisamment  connaître  le  célèbre 
acteur  ou  ses  pièces  sont-elles  moins  appréciées  ?  Nous  ne  pouvons  en 
décider  ;  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  la  recette  de  190^  a  été  moins 
élevée  que  les  précédentes,  toutetefois  elle  a  encore  été  de  557  fr.,  chiffre 
qui  est  loin  d'être  atteint  par  les  autres  troupes  de  passage. 


CONCLUSION 


Nous  devons  conclure  de  ce  travail  que  nos  concitoyens  ont  toujours 
conservé  le  goût  du  théâtre  et  surtout  de  la  musique.  Le  concours  gra- 
cieux et  empressé  de  notre  excellente  Société  Philharmonique  donne  aux 
représentations  un  attrait  tout  particulièrement  apprécié.  Que  les  Direc- 
teurs choisissent  des  troupes  homogènes  avec  quelques  bons  artistes  en 
vedette  et  des  choristes  suffisants  pour  les  opéras-comiques  et  les 
opérettes  et  le  public  reprendra  le  chemin  du  Théâtre  malgré  la  proxi- 
mité de  Caen  et  même  de  Paris. 

Nous  le  souhaitons  sincèrement,  car,  outre  le  plaisir  qu'on  y  trouve,  le 
théâtre  occupe  beaucoup  de  monde  et  fait  vivre  un  certain  nombre  des 
nôtres. 

E.  LALOUEL. 
Bayeux,  10  Avril  1906. 


—  88  — 


L'ASSOCIATION  NORMANDE 


A     B A Y  EUX 


L'Association  Normande,  qui  n'était  pas  revenue  dans  nos  murs  depuis 
Tannée  1876,  époque  de  l'inauguration  de  la  statue  de  M.  Arcisse  de 
Caumont,  dans  le  Square  de  notre  Hôtel-de- Ville,  pendant  une  série  de 
fêtes  légendaires,  dont  beaucoup  d'entre  nous  conservent  l'émouvant 
souvenir,  avait  décidé  de  tenir  sa  74e  session  à  Bayeux,  du  mercredi  18  au 
dimanche  22  juillet  1906. 

Cette  puissante  Association  fut  reçue,  dans  les  salons  de  la  Mairie,  par 
M.  Delmas,  maire,  assisté  de  ses  adjoints  et  des  membres  de  son  Conseil 
municipal,  avec  la  plus  grande  cordialité.  Presque  aussitôt,  elle  com- 
mençait ses  enquêtes  et  ses  visites  aux  différentes  maisons  industrielles 
de  la  ville.  Les  jours  suivants  furent  consacrés  à  deux  excursions  :  la 
première,  éminemment  archéologique  et  historique,  eut  lieu  :  i°  à  l'église 
de  Cerisy-la-Forét,  un  des  plus  purs  monuments  du  vieux  style  roman 
normand,  jadis  l'église  d'un  monastère  fondé  par  nos  premiers  ducs  de 
Normandie  ;  20  au  château  de  Balleroy,  œuvre  de  Mansard,  illustrée  par 
les  pinceaux  de  Mignard  et  de  Lemoine,  et  30  à  l'ancienne  abbaye  de 
Mondaye,  de  la  fondation  de  Jourdain  du  Hommet,  dont  l'église,  œuvre 
du  moine  Jouvenet,  architecte,  peintre  et  sculpteur,  est  un  monument 
des  plus  intéressants  du  style  de  la  Renaissance,  dit  style  Jésuite  ;  —  la 
seconue,  économique  et  sociale,  consacrée  à  l'étude  des  conditions  de  la 
vie  et  de  l'industrie  de  nos  intrépides  matelots  de  Port-en-Bessin  et  des  au- 
tres havres  du  littoral,  et  à  la  recherche  des  voies  et  moyens  pour  les 
arracher  à  la  concurrence  désastreuse  des  chalutiers  à  vapeur. 

En  outre,  il  y  eut  continuation  de  diverses  enquêtes  au  programme,  et 
enfin,  le  dimanche  21  juillet.  Concours  d'Animaux  ,  Instruments  et  Pro- 
duits agricoles  ,  gratifiés  ,  avec  le  concours  du  Gouvernement  de  la 
République,  du  Conseil  Général  du  Calvados  et  d'un  généreux  particulier, 
de  4,360  fr.  de  Prix. 

A  l'occasion  de  ce  Congrès,  notre  Société  offrit  à  sa  grande  aînée  une 
soirée  de  gala  dont  suit  le  compte-rendu. 


—  89  — 


SÉANCE   SOLENNELLE 


DE    LA 


Société  des  Sciences.  Arts  et  Belles-Lettres 


DE 


B  .A.  Y  EU"  IX 


Une  très  belle  assistance  s'était  donné  rendez-vous,  le  vendredi  120  juil- 
let, à  8  heures  du  soir,  à  la  salle  Saint-Laurent,  pour  la  séance  artistique 
et  musicale  organisée,  en  l'honneur  de  l'Association  Normande,  par  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  avec  le  concours 
de  la  Musique  Municipale,  de  l'Orphéon  et  de  l'Union  Symphonique. 

Sur  l'estrade  une  large  table  ou  plus  exactement  deux  grandes  tables 
juxtaposées  et  couvertes  du  tapis  vert  traditionnel  ont  été  disposées  pour 
le  bureau. 

M.  de  Longuemare  occupe  le  fauteuil  de  la  présidence,  ayant  à  sa 
droite  M.  Joret-Desclosières,  président  de  la  Société  des  Sciences,  Arts 
et  Belles-Lettres  de  Bayeux.  Prennent  place  également  au  bureau  :  MM. 
Anquetil,  vice-président  ;  Garnier,  secrétaire,  et  Loisel,  trésorier  de  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

La  séance  est  ouverte  par  le  Cortège  de  Ballet,  de  L.  Montagne,  exécuté 
par  la  Musique  Municipale,  qui  se  fera  entendre  encore  à  la  fin  de  la 
soirée  dans  le  Magyar,  un  pas  redoublé  d'Allier,  si  allègrement  exécuté 
par  nos  habiles  musiciens  que  le  public  charmé  s'abstient,  contrairement 
à  sa  fâcheuse  habitude  bien  connue,  de  profiter  du  dernier  morceau  pour 
faire  ses  préparatifs  de  départ.  Les  musiciens  sont  chaleureusement 
applaudis. 


-  90  — 

L'Union  Symphonique,  sous  l'artistique  direction  de  M.  Verdier,  a 
montré  les  plus  sérieuses  qualités  d'exécution  dans  les  morceaux  choisis 
avec  un  soin  particulier  :  la  grandiose  Marche  Solennelle,  de  Luigini,  et 
Sylvia,  le  fameux  ballet  de  Léo  Delibes,  dont  nos  musiciens  ont  mis  en 
relief  les  beaux  effets  d'harmonie  dans  ses  trois  parties  :  les  Chasseresses, 
Pt\{icati  et  le  Cortège  de  Bacchus. 

Dans  le  larghetto  du  Quintette  de  Mozart,  M.  Morin,  directeur  de  la 
Musique  Municipale,  accompagné  en  sourdine  par  l'orchestre,  a  rendu 
sa  partie  de  clarinette  avec  une  perfection  des  plus  rares.  Sa  pureté  de 
son  et  l'expression  de  son  jeu  ont  été  admirées  comme  il  convenait  et  le 
sympathique  artiste  a  été  l'objet,  à  la  fin  du  morceau,  d'une  chaleureuse 
ovation  dont  M.  Verdier,  quittant  son  pupitre  de  chef  d'orchestre,  avait 
donné,  le  premier,  le  signal. 

L'Orphéon  Bayeusain,  sous  la  direction  de  son  chef,  M.  Lefrançois,  a 
chanté  avec  un  grand  succès  la  Marseillaise  Normande,  d'Arthur  Marye; 
le  Régiment  de  Sambre  et  Meuse,  la  si  célèbre  marche  de  Planquette- 
Turlet,  et  le  Chant  des  Normands  à  la  Bataille  d'Hastings,  d'Auber, 
paroles  de  Travers.  Les  voix  bien  disciplinées  de  ses  chanteurs,  la  juste 
proportion  qui  existe  entre  chacun  de  ses  éléments,  le  sentiment  artis- 
tique et  le  goût  très  sûr  qu'elle  apporte  dans  ses  exécutions  font  de  cette 
société  une  chorale  d'une  très  réelle  valeur. 

Après  le  morceau  d'ouverture,  M.  Joret  Desclosières,  président  de  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  prenant  le  premier 
la  parole,  a  prononcé  une  charmante  allocution  que  nous  allons  essayer 
d'analyser. 

Il  commence  par  souhaiter  la  bienvenue  à  l'Association  Normande 
qu'il  est  heureux  de  saluer,  dit-il,  en  la  personne  de  son  éminent  direc- 
teur, M.  de  Longuemare.  Il  remercie  également  la  Municipalité  Bayeusaine 
de  la  cordiale  hospitalité  qu'elle  a  accordée  au  nom  de  la  ville  aux 
Sociétés  Savantes  ;  il  exprime  sa  gratitude  aux  trois  Sociétés  musicales 
qui  ont  bien  voulu  prêter  leur  concours  si  apprécié  à  cette  soirée  artis- 
tique et  littéraire,  et  au  public  qui  a  répondu  en  si  grand  nombre  à  l'appel 
des  organisateurs  de  cette  réunion. 

M.  Joret-Desclosières  rappelle  ensuite  que  la  Société  qu'il  a  l'honneur 
de  présider  est  l'une  de  celles  qui  se  sont  fondées  par  suite  du  goût  que 
M.  de  Caumont  avait  répandu  dans  le  pays  pour  les  recherches  histori- 
ques et  archéologiques.  Il  fait  l'éloge  de  ce  savant  si  éminent  qui,  par 
son  intelligence,  par  sa  science,  par  ses  dons  d'initiative  et  d'action, 


—  91  - 

organisa  tant  de  Congrès,  sut  développer  dans  tout  le  pays  le  respect  des 
vieux  monuments  et  le  soin  de  leur  conservation. 

Envisageant  les  travaux  accomplis  en  ces  derniers  temps  par  la  Société 
des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux  ,  M.  Joret-Desclosières 
montre  comment  elle  sut  mener  à  bien  des  tâches  importantes,  notam- 
ment l'érection  d'une  statue  à  Alain  Chartier,  le  poète  patriote  dont  il 
rappelle  la  vie  en  quelques  mots,  et  l'érection  à  Formigny  d'un  monu- 
ment commémoratif  de  la  fameuse  bataille  qui  délivra  la  Normandie  du 
joug  étranger.  Il  fait  quelques  allusions  élogieuses  aux  travaux  impor- 
tants de  M.  Anquetil,  aux  conférences  par  lesquelles  MM.  Lefébure,  père 
et  fils,  ont,  sous  les  auspices  de  la  Société,  fixé  l'histoire  de  la  dentelle  à 
Bayeux,  etc. 

La  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux  n'est  donc 
pas  restée  inactive.  Cependant,  en  suivant  pendant  ces  derniers  jours  les 
travaux  de  l'Association  Normande,  elle  a  reçu,  dit  le  Président,  plus 
d'une  utile  leçon. 

C'est  qu'en  effet  l'Association  Normande  ne  se  contente  pas  de  se 
confiner  dans  l'histoire  du  passé.  A  côté  des  si  intéressantes  recherches 
sur  les  siècles  disparus,  elle  s'intéresse  aussi  aux  questions  modernes,  à 
l'agriculture,  à  l'industrie,  à  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  la  prospérité  et 
à  la  richesse  du  pays,  au  bien-être  de  ses  habitants. 

L'orateur  n'en  veut  prendre  qu'une  preuve  entre  toutes  celles  qui  se 
présentent  à  son  esprit.  Aujourd'hui  même,  l'Association  Normande  s'est 
rendue  à  Port-en-Bessin,  et  là,  elle  a  procédé  sur  place  à  une  enquête 
maritime.  Les  marins  appelés  à  exposer  leurs  besoins  sont  venus  déposer 
devant  elle  en  toute  liberté.  Ils  ont  expliqué  les  conditions  de  leur  vie 
laborieuse,  indiqué  des  mesures  qui  pourraient  améliorer  leur  situation. 
Et  s'ils  reçoivent  quelque  jour  satisfaction  à  leurs  justes  revendications 
ils  le  devront  pour  une  notable  partie,  sans  aucun  doute,  aux  travaux  de 
l'Association  Normande. 

Le  Président  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles- Lettres  de  Bayeux 
sort  donc  vraiment  émerveillé  de  ce  Congrès  de  l'Association  Normande 
auquel  il  a  eu  la  bonne  fortune  d'assister.  Il  gardera  précieusement  le 
souvenir  des  relations  cordiales  qui,  pendant  ces  Jours,  se  sont  établies 
entre  les  membres  des  deux  Sociétés.  Et  nous  tâcherons  tous  ici,  dit-il  en 
terminant,  de  nous  conformer  au  haut  enseignement  que  l'Association 
Normande  est  venue  nous  donner. 

Lorsque  les  applaudissements  chaleureux  qui  saluent  le  discours  de 


—  92  - 

M.  Joret-Desclosières  se  sont  éteints,  M.  de  Longuemare,  sous-directeur 
de  l'Association  Normande  et  président  du  Congrès  de  Bayeux,  se  lève 
à  son  tour.  Il  serait  vraiment  confus,  dit-il,  et  de  la  place  qu'il  occupe  à 
cette  séance  et  des  paroles  si  aimables  que  vient  de  lui  adresser  M.  le 
Président  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux, 
s'il  ne  savait  que  tous  ces  hommages  ne  s'adressent  surtout  à  M.  de  Cau- 
mont  et  à  l'œuvre  qu'il  a  fondée,  l'Association  Normande. 

M.  de  Caumont  a  voulu  que  dans  la  Normandie  existât  une  Société  qui 
s'occupât  à  la  fois  d'art,  d'industrie  et  d'agriculture,  et  c'est  dans  ce  but 
qu'à  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  à  la  Société  française 
d'Archéologie,  fondées  pour  l'étude  et  la  conservation  des  vieux  monu- 
ments, il  a  adjoint  l'Association  Normande. 

N'était-il  pas  juste  en  effet  que  les  questions  industrielles  et  plus  encore 
peut-être,  les  questions  agricoles,  soient  tenues  en  grand  honneur  dans 
une  province  comme  cette  belle  Normandie  dont  elles  font  la  prospérité 
et  la  richesse. 

Et  M.  de  Longuemare,  traitant  alors  plus  spécialement  de  la  région 
bayeusaine,  rappelle  les  souvenirs  des  travailleurs  dont  elle  peut  à  juste 
titre  s'honorer,  particulièrement  Arcisse  de  Caumont  lui-même  auquel 
l'Association  Normande  est  venue  il  y  a  trente  ans  élever  un  monument 
dans  la  cour  de  notre  Hôtel-de-Ville,  et  M.  Georges  Villers. 

M.  Garnier,  le  sympathique  secrétaire  de  la  Société,  donne  ensuite 
lecture  du  compte-rendu  des  travaux  de  celle-ci  depuis  la  dernière  séance 
solennelle,  qui  eut  lieu  en  1903  : 

«  Mlsdames,  Messieurs, 

«r  Soixante-cinq  ans  se  sont  écoulés  depuis  la  constitution  de  la  Société 
d*  Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles- Lettres  de  Baveux,  le  22  août  1841  ; 
elle  comprenait  alors  deux  sections,  l'une  agricole,  l'autre  littéraire, 
artistique  et  scientifique  ;  la  seconde  section,  héritière  des  traditions  de  la 
Société  Royale  Littéraire  de  Bayeux,  fondée  vers  1784,  s'occupa  avec  fruit, 
des  son  origine,  des  questions  rentrant  dans  le  cadre  de  ses  études  et  pré- 
sentant, soit  un  intérêt  général,  soit  un  intérêt  particulier  à  notre  contrée; 
et  nombre  d'œuvres,  figurant  dans  les  dix  volumes  de  Mémoires  et 
Bulletins  publiés  de  1842  à  1883,  ont  acquis,  tant  par  leur  propre  valeur 
que  par  le  nom  justement  estimé  de  leurs  auteurs,  une  légitime  notoriété. 

«  A  la  suite  de  votes  émis  du  6  décembre  1890  au  20  février  1891,  les 
deux  sections  sont  devenues  des  Sociétés  distinctes  et   indépendantes 


—  93  - 

Tune  de  l'autre  ;  le  léger  temps  d'arrêt  causé  par  cette  transformation  fut 
de  courte  durée  et,  aussitôt,  ses  nouveaux  statuts  adoptés,  la  Société  des 
Sciences ,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux  reprenait  sa  marche  avec  une 
ardeur  nouvelle  et  non  sans  succès  ;  durant  ces  quinze  dernières  années, 
elle  peut  assurément  se  rendre  ce  témoignagne  d'être  restée  fidèle  à  son 
programme  en  éclairant  d'un  jour  nouveau  de  nombreux  points  d'archéo- 
logie et  d'histoire  locale ,  en  favorisant  les  beaux-arts ,  en  attirant 
l'attention  sur  d'intéressantes  questions  scientifiques,  enfin  en  prenant 
l'initiative  des  hommages  solennels  rendus  au  poète  patriote  Alain 
Chartier  et  aux  héros  de  l'immortelle  victoire  de  Formigny. 

«  C'est  à  l'occasion  du  concours  ouvert  par  notre  Compagnie  pour  la 
glorification  de  cette  mémorable  journée  qu'eut  lieu  ici-même  ,  le 
12  novembre  1902,  notre  dernière  séance  publique  et  solennelle;  pour 
me  conformer  à  une  tradition  toujours  fidèlement  observée,  je  dois  vous 
rendre  compte  aujourd'hui,  Mesdames  et  Messieurs,  des  travaux  accom- 
plis depuis  cette  réunion  ;  cet  exposé  vous  montrera  que  nous  nous 
efforçons  de  justifier  le  titre  de  notre  Société  ;  que,  si  nous  ne  pouvons, 
comme  on  nous  le  disait  spirituellement,  être  «  tout  à  la  fois  des  savants, 
«  des  littérateurs  et  des  artistes  » ,  du  moins  nous  nous  intéressons  à 
tout  ce  qui  a  trait  aux  beaux-arts,  aux  sciences,  à  la  littérature  et  à  l'his- 
toire, accueillant  avec  reconnaissance  les  communications  que  nos  collè- 
gues veulent  bien  nous  faire  sur  les  sujets  divers  qui  font  l'objet  de  leurs 
études. 

«  C'est  ainsi  que,  depuis  trois  ans,  nous  avons  entendu  traiter  dans  nos 
séances  trimestrielles,  des  questions  très  curieuses  d'archéologie  locale  : 
notre  érudit  vice-président,  M.  Anquetil.  a  retrouvé,  dans  les  vieux  docu- 
ments, dont  il  sait  tirer  tant  de  choses  intéressantes,  des  détails  circons- 
tanciés sur  les  Anciennes  Maisons  de  Ville  de  Baycux  et  sur  les 
Sangles  du  Vieux  Bayeux ,  c'est-à-dire  sur  les  ruelles  encore  en  partie 
existantes  qui  formaient  comme  une  ceinture  (cingulutn)  autour  de 
ville  et  de  la  partie  principale  de  ses  faubourgs  ;  à  cette  étude  se  rattache 
celle  de  M.  l'abbé  Le  Mâle,  établissant  de  façon  aussi  exacte  que  possible 
les  limites  de  la  cité  de  Bayeux,  comprise  dans  l'enceinte  carrée  des 
anciens  murs  ;  des  faubourgs,  bornés  primitivement  par  les  sangles  ;  de 
la  bourgeoisie,  dont  les  habitants  soumis  aux  charges  municipales  jouis- 
saient des  droits  et  privilèges  des  bourgeois  et  de  l'exemption  des 
treizièmes  ;  du  franc-alleu  ,  exempt  aussi  des  treizièmes  ,  mais  ne 
participant  ni  aux  droits,  ni  aux  charges  de  la  bourgeoisie  ;  enfin  de  la 


I 


—  94  — 

banlieue,  dans  le  territoire  de  laquelle  avaient  droit  d'instrumenter  les 
sergents  royaux  de  Bayeux. 

«  A  l'archéologie  se  rapportent  encore  les  démarches  faites  par  notre 
Société,  de  concert  avec  l'Administration  Municipale,  pour  préserver  de 
la  ruine  la  tête  de  cheminée  si  caractéristique,  située  près  la  Cathédrale,  à 
l'angle  des  rues  des  Chanoines  et  de  l'Evèché,  et  improprement  désignée 
parfois  sous  le  nom  de  Lanterne  des  Morts. 

€  Notre  constante  sollicitude  pour  le  respect  de  nos  monuments  et  des 
richesses  artistiques  et  scientifiques  de  notre  contrée  ,  s'est  encore 
affirmée  par  les  observations  si  judicieuses  de  M.  le  chanoine  Le  Lièvre 
sur  la  Conservation  et  la  Restauration  des  Œuvres  d'art,  et  par  le  vœu, 
émis  dans  notre  séance  du  10  novembre  1904,  tendant  à  assurer  par  une 
grille  la  protection  de  la  statue  d'Alain  Chartier  ;  on  nous  permettra 
d'exprimer  ici  notre  reconnaissance  au  Conseil  Municipal  qui,  non  content 
de  faire  à  ce  vœu  le  plus  favorable  accueil,  a  voulu  en  assurer  la  réalisa- 
tion sans  recourir  au  concours  financier  que  nous  avions  cru  devoir  lui 
offrir. 

«  Ce  n'est  pas  là,  du  reste,  Mesdames  et  Messieurs,  le  seul  titre  de 
l'Administration  Municipale  à  notre  profonde  gratitude  ;  nous  ne  saurons 
oublier  avec  quelle  bienveillance  elle  a  mis  gracieusement  à  notre 
disposition  un  spacieux  local,  attenant  à  la  salle  ordinaire  de  nos  réunions 
à  l'Hôtel-de-Ville,  nous  permettant  ainsi  l'installation  de  nos  archives  et 
de  notre  bibliothèque,  récemment  accrue  dans  de  notables  proportions 
par  suite  du  legs  généreux  de  M.  Edmond  de  Bonnechose  et  de  la  libéralité 
de  plusieurs  de  nos  collègues,  qui  voudront  bien  recevoir  ici  l'expression 
de  nos  sincères  remerciements  ;  classées  maintenant  dans  un  ordre 
parfait,  grâce  aux  zèle  éclairé  de  M.  le  Vice-Président  Anquetil  et  de 
M.  l'archiviste  Valette,  nos  richesses  bibliographiques  offrent  à  nos  socié- 
taires des  ressources  précieuses  qu'ils  peuvent  toujours  consulter  avec 
profit. 

«  Notre  Société,  d'après  ses  fondateurs,  «  a  pour  objet  de  cultiver  les 
«  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  en  tout  ce  qui  peut  être  utile  et  appli- 
«  cable  à  la  contrée  »  ;  aussi,  aimons-nous  à  étudier  les  vieilles  coutumes 
locales  et  à  en  conserver  le  souvenir,  ainsi  que  l'a  fait  le  regretté  Capi- 
taine Paimblantdu  Rouil,  dans  sa  Veillée  Dentellière;*  rendre  hommage  aux 
hommes  qui  ont  honoré  notre  pays,  comme  V Explorateur  Jean  Duchesne- 
Fournet,  dont  notre  distingué  Président,  M.  Joret-Desclosières,  nous  a 
retracé,  en  quelques  traits  saisissants,  la  vie  si  prématurément  tranchée 


-  95  — 

et  pourtant  si  bien  remplie  ;  à  recueillir  les  anciennes  légendes  qu'excelle 
à  nous  présenter  notre  savant  Secrétaire  honoraire,  M.  Le  Lièvre,  qui 
nous  a  charmés  avec  ses  gracieuses  poésies  sur  les  Miracles  de  Saint- 
Martin  ;  à  rechercher  enfin  tout  ce  qui  touche  à  l'amélioration  matérielle 
et  morale  de  notre  région,  en  suivant  avec  intérêt  les  communications  si 
documentées  de  M.  Joret-Desclosières  sur  la  Répression  du  Vagabondage 
et  de  la  Mendicité  et  sur  les  Développements  de  la  Vicinalité  depuis  la  loi 
de  18) 6. 

c  Cependant,  et  nul  ne  saurait  s'en  étonner,  ce  sont  les  questions  d'his- 
toire locale  qui  sollicitent  le  plus  souvent  l'attention  de  nos  Collègues  ; 
depuis  notre  dernière  séance  publique,  les  travaux  de  ce  genre  lus  dans 
nos  réunions  ont  été  aussi  nombreux  que  variés  :  citons,  dans  cet  ordre 
d'idées,  la  très  curieuse  analyse,   par  M.  Anquetil,  d'un  vieux  registre 
contenant  la  liste  détaillée  des  Présentations  et  Collations  des  Bénéfices 
du  Diocèse  de  Bayeux,  de  14)6  à  1445*  et  donnant  les  noms  de  ceux  à  qui 
l'Anglais  vainqueur  avait  attribués  les  biens  des  Normands  restés  fidèles 
à  la  France;   la    note   historique  de  M.   Joret-Desclosières,   intitulée: 
d'Açincourt  à  Formigny  ;  l'étude  de  M.  Arthur  Le  Duc,  sur  le  lieu  précis 
du  Passage  de  l'Aure  par  Richemont,  le    15   avril  1450;  la   notice   de 
M.  Anquetil  sur  la  Chapelle  de  Formigny;  le  Mariage  et  le  Divorce  de  la 
Duchié  de  Normandie  et  du  duc  de  Berry,  frère  de  Louis  XI,  par  le  Capi- 
taine Paimblant  du  Rouil  ;  les  Evêques  de  Bayeux  pendant  la  Ligue,  et 
V Histoire  des  anciens  Hospices  de  Bayeux,  par  M.  le  chanoine  Le  Lièvre  ; 
les  Milices  bourgeoises  de  Bayeux  et  un  Brevet  de  Changeur  à  Bayeux  en 
1642,  par  M.  Anquetil  ;  le  naïf  récit  d'un  Pèlerinage  du   Chapitre  de 
Bayeux  à  La  Délivrande  en  1646 ,  tiré  des  documents  de  l'époque  ,  par 
M.  l'abbé  Le  Mâle  ;  l'épisode  bien  connu  du  Dragon  malgré  lui,  au  camp 
de  Vaussieux,  présenté  sous  une  forme  humoristique,  par  M.  le  Capitaine 
Paimblant  du  Rouil;  de  curieux  détails   fournis   par  M.   Anquetil,   sur 
Mauny,  le  cavalier  jacobin  de  la  Société  populaire  de  Bayeux  en   1794,   et 
sur  Y  Assassinat  de  Faury,  chevalier  de  Foix,  à  Crépon,  en  1796  ;  un  autre 
assassinat,  qui  fit  sensation  dans  le  temps,  étudié  dans  ses  plus  curieuses 
circonstances,  par  M.   Roger  de  Gomiecourt  ,   dans  son  travail  sur  le 
Vicomte  d'Aché  et  Madame  de  Vaubadon  ;  encore  une  note  de  M.  Anquetil 
sur  Mgr  Brault  et  l'ancien  Préfet  Caffarelli  ;  Y  Histoire  de  la  Dentelle  à 
Bayeux  de  1800  à  1830,  faisant  suite  à  une  Conférence  très  goûtée  sur  la 
Dentelle  à  Bayeux  de  1676  à  1800,  par  M.  Lefébure  ;  un  travail  plein  d'in- 
térêt de  M.  Joret-Desclosieres  sur  V Avenue  du  château  de  B aller oy  et  le 


-  96  - 

jugement  du  tribunal  de  Bayeux  qui,  en  1840,  en  assura  la  conservation  à 
perpétuité  dans  les  proportions  magistrales  où  elle  fut  établie  par  le  comte 
Jean  de  Choisy  ;  enfin,  deux  notices  fort  intéressantes  de  M.  Lalouel  sur 
l'Armement  de  la  Garde-Nationale  dr  Bayeux  en  1871,  et  sur  le  Théâtre 
de  Bayeux  pendant  ces  dix  dernières  années. 

«  De  cette  longue  énumération  de  nos  travaux  depuis  les  premiers  mois 
de  1903,  il  semble  ressortir,  d'abord  que  nous  ne  sommes  pas  restés 
inactifs,  et  que  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles- Lettres  a  fait  preuve 
de  vitalité  et  d'amour  de  l'étude  ;  ensuite,  —  et  ceci  est  peut-être  moins 
à  l'honneur  de  beaucoup  d'entre  nous,  —  que  les  œuvres  que  je  viens  de 
citer  sont  dues  à  neuf  seulement  des  membres  de  notre  Société.  —  «c  Ce 
«  sont  toujours  les  mêmes  qui  se  font  tuer  »,  disait-on  à  propos  de  je  ne 

sais  plus  quelle  série  de  glorieuses  batailles ;  il  semblerait  qu'il  en  est 

de  même  parmi  nous,  et  que  le  soin  de  soutenir  le  bon  renom  de  notre 
Compagnie,  de  fournir  et  l'intérêt  à  nos  séances,  et  les  matériaux  à  nos 
Mémoires,  retombe  toujours  exclusivement  sur  les  mêmes  infatigables 
travailleurs  ;  loin  de  moi  la  pensée  de  leur  en  faire  un  reproche  î. . .  ils 
ont  droit,  au  contraire,  à  toute  notre  reconnaissance  pour  leur  dévoue- 
ment aux  intérêts  de  notre  Société  et  au  progrès  des  sciences  et  des  lettres 
dans  notre  région.  Mais  les  autres?. . .  ceux  qui  se  contentent  de  constater, 
par  la  lecture  de  nos  Mémoires,  l'activité  de  leurs  collègues,  et  d'applau- 
dir de  loin  au  succès  de  leurs  travaux,  . .  .que  leur  dirai-je?. . . 

«  Vous  vous  joindrez  à  moi,  Mesdames  et  Messieurs,  pour  leur  rappeler 
que  le  titre  seul  de  Membre  de  la  Société  des  Sciences  ,  Arts  et  Belles- 
Lettres  de  Bayeux  ne  saurait  leur  suffire,  et  qu'ils  devraient  tenir  à  hon- 
neur d'apporter,  eux  aussi,  leur  contingent  de  zèle  et  de  bonne  volonté  à 
une  œuvre  dont  ils  comprennent  assurément  toute  l'importance  :  il  n'est 
pas  nécessaire  pour  cela  d'écrire  des  ouvrages  de  haute  envergure  histo- 
rique ou  scientifique  ;  le  résultat  des  observations  personnelles  ,  un  fait 
noté  en  passant,  quelques  détails  trouvés  même  par  hasard  sur  un  point 
peu  ou  mal  connu,  peuvent  être,  sans  souci  de  la  forme  littéraire,  com- 
muniqués en  séance,  et  devenir  l'occasion  d'études  ou  de  recherches  d'un 
grand  intérêt  et  dune  portée  parfois  considérable  ;  c'est  ainsi  que,  chacun 
coopérant  dans  la  mesure  de  ses  forces  et  dans  la  sphère  de  ses  occupations 
habituelles  à  l'action  commune,  l'union  de  ces  efforts  individuels,  groupés 
et  utilisés  sous  la  direction  intelligente  et  dévouée  de  notre  Président 
et  de  nos  Vice-Présidents,  dont  l'activité  infatigable  égale  la  haute  com- 
pétence, ne  saurait  manquer  de  produire  d'heureux  et  féconds  résultats. 


-  97  - 

«  Cest  là,  Messieurs,  le  but  auquel  nous  devons  tendre  ;  c'est  là  la  pensée 
qui  doit  nous  inspirer  et  nous  inciter  à  travailler  (* tous  ,  avec  une  noble 
émulation,  pour  que,  digne  de  son  passé,  la  Société;des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres  de  Bayeux  demeure  toujours  la  gardienne  et  la  protectrice 
de  nos  monuments  et  des  glorieux  vestiges  de  notre  histoire,  la  propaga- 
trice dans  notre  contrée  du  goût  des  études  scientifiques  ,  historiques  et 
littéraires,  du  culte  des  beaux-arts,  du  respect  et  de  l'amour  de  tout  ce 
qui  peut  contribuer  au  progrès  et  au  bonheur  de  notre  Patrie  !  » 

M.  de  Longuemare  donne  ensuite  la  parole  à  M.  Anquetil,  vice-prési- 
dent, qui  retrace,  en  ces  termes,  devant  le  nombreux  public  de  choix  qui 
se  pressait  dans  la  salle ,  les  vies  de  Cahier  de  Gerville  et  de  Le  Courtois 
de  Surlaville,  deux  Bayeusains,  aujourd'hui  oubliés  : 

«  Mesdames,  Messieurs, 

cLe  30  novembre  1751,  fut  baptisé,  en  l'église  Saint-Exupère  de  Bayeux, 
Cahier,  Bon-Claude,  fils  Gabriel,  bourgeois  de  Bayeux,  et  Hélyes  Made- 
leine. Le  parrain  était  Hélyes,  Claude-Joachim,  escuier,  de  la  parroisse 
Saint-Patrice,  sieur  du  Mesnil  Amant,  du  Mesnil  Villement,  Vierville,  la 
Bigne  et  autres  lieux  (1)  ;  la  marraine,  sa  sœur,  noble  dame  Le  Vaillant, 
Bonne-Catherine-Françoise,  dame  de  Vaucelles,  de  la  parroisse  Saint- 
Loup,  épouse  de  Guillebert,  Jacques,  escuier,  seigneur  de  la  Rivière. 
..<  C'est  que  le  nouveau-né  était  de  noble  lignée ,  du  moins  par  sa  mère, 
fille  naturelle  de  feu  Jacques  Hélyes  de  Bonparc,  ingénieur  du  Roy,  et  de 
Madeleine  de  Méhérenc,  entre  lesquels,  dit  M.  Pezet,  s'étaient  établies 
des  relations  trop  intimes^  d'où  naquit  une  fille,  rendant  nécessaire  un 
mariage  qui,  soit  par  caprice,  soit  par  quelque  motif  grave,  ne  fut  jamais, 
célébré.  L'acte  de  décès  de  Madeleine  Hélyes,  veuve  Cahier,  proprié- 
taire, âgée  de  73  ans,  née  sur  la  paroisse  Saint-Sauveur,  demeurant  rue 
des  Capucins, carrefour  Saint-Georges,  dressé  le  20  messidor  an  13,9  juillet 
1805,  la  mentionne,  en  effet,  comme  fille  naturelle  de  Jacques  Hélyes  et 
est  muet  sur  sa  mère. 

«  Mais  celle-ci  est  nommée  dans  l'acte  de  mariage  du  3  septembre  1748, 
—  porté  sur  les  registres  de  Saint- Patrice,  et  signé  J.  Fontaine,  vicaire,  — 
entre  Gabriel  Cahier,  47  ans,  fils  Pierre,  maître  menuisier,  et  Cauvin, 
Madeleine,  de  la  paroisse  Saint-Exupère,  et   Hélyes  Madeleine  18  ans, 

(1)  Epoux  de  noble  dame  Le  Breton,  Marie-Anne-Blanche,  veuve  en   premières   noces   de 
Dagneanjc,  Guillaume,  escuier. 

7 


1 


—  98  - 

fille  de  feu  Hélyes  et  de  Méhérenc.  Ce  mariage  qui  eut  pour  seuls  témoins 
les  pères  et  mère  de  l'époux  et  Hélyes,  Jean-François,  prêtre,  chanoine, 
grand-couteur  de  l'église  Cathédrale,  oncle  paternel  de  la  jeune  épousée, 
fut  célébré  dans  l'église  des  Dames  de  la  Charité,  où  se  fit  l'office  de  la 
parroisse  Saint-Patrice,  du  aç  avril  174;  au  22  décembre  1748.  L'époux, 
régisseur  des  biens  de  plusieurs  personnages  considérables,  entre  autres 
des  Hélyes  de  Bonparc  et  du  marquis  de  Balleroy,  recevait  avec  la  main 
de  M"*  Madeleine,  un  cadeau  de  10.000  livres  de  rente  à  son  nom,  à  lui, 
mari. 

c  Le  ménage  eut  une  situation  assez  en  vue-dans  la  cité.  Gabriel  y  fut 
d'abord  député  des  notables  ;  l'assemblée  des  officiers  municipaux  et  des 
députés  des  parroisses  l'élut  syndic-receveur  de  la  ville,  le  as  mars  1765, 
aux  appointements  de  600  livres;  président,   puis  membre  du  Tribunal 
de  Commerce,  il  en  était  encore  juge,  à  l'âge  de  8a  ans,  quand  il  mourut 
le  9  brumaire  an  4,  31  octobre  1795.  Sa  femme,  élégante  et  fort  goûtée 
dans  la  société  bayeusaine,  avait  la  confiance  de  la   Municipalité   pour 
choisir  au  bureau  de  l'Hôpital  Général  la  paire  de  manchettes  de  dentelles 
que  la  ville  offrait,  annuellement,  en  étrennes,  depuis  1758,  à  M.  l'Inten- 
dant de  la  généralité  de  Caen. 

«  Après  avoir  fait  ses  humanités  au  Collège  de  Bayeux,  le  jeune  Bon- 
Claude,  issu  de  cette  union,  suivit  les  cours  de  droit  de  la  Faculté  de 
Paris  et  se  fit  recevoir  avocat  au  Parlement  de  cette  ville.  Il  fut  surtout 
un  jurisconsulte.  Cette  situation  et  les  fonctions  de  son  père  à  Thôtel-de^ 
ville,  expliquent  que  les  officiers  municipaux  l'aient  prié,  en  1776,  de 
verser  pour  eux  aux  parties  casuelles,  2.000  livres  premier  paiement  sur 
les  6.000,  prix  de  la  finance  des  offices  créés  en  1771,  versement  que,  dans 
une  lettre  de  novembre  de  cette  année,  il  écrit  n'avoir  pu  opérer.  Quelques 
années  après ,  il  publiait  un  Mémoire  fort  remarqué  sur  Y  Etat  civil  des 
protestants  y  mémoire  qui  provoqua  l'édit  royal  de  1787,  qui  rendit  à 
leurs  mariages  un  caractère  Légal.  Cette  publication  l'avait  mis  en  relief 
et  il  allait  vite  parvenir  aux  honneurs. 

c  Patriote  de  1789,  il  débuta  dans  la  vie  politique  comme  électeur  de  la 
commune  de  Paris,  dont  il  devint  procureur  syndic  adjoint.  Attaché  au 
parti  constitutionnel,  il  fit  exercer,  en  1790,  des  poursuites  contre  l'au- 
teur d'un  libelle  diffamatoire  à  l'endroit  du  général  Lafayette. 

c  Le  4  septembre  ensuivant,  il  fut  chargé  avec  Duveyrier  (1)  d'enquêter 

<t)  Tribun,  puis  baron  de  l'Empire,  mort  en   mai  1839,  premier  président  de  la   Cour  de 
ontpellier. 


-  99  - 

sur  les  événements  de  Nancy.  Les  faits,  élucidés  par  eux,  démontrèrent 
que  les  infortunés  suisses  de  Chàteauvieux  avaient  payé,  par  le  massacre, 
la  pendaison  et  la  roue,  moins  la  façon  révolutionnaire  dont  ils  avaient 
réclamé  leur  juste  solde,  que  leur  refus  de  tirer  sur  le  peuple,  le  14  juil- 
let 1789.  Un  décret  de  l'Assemblée,  sanctionné  par  le  Roy,  libéra  les 
30  survivants  qui  étaient  aux  galères. 

c  Organe  de  la  Municipalité  de  Paris,  qui  voulait  enlever  au  Catholi- 
cisme son  caractère  dominant,  Cahier  de  Gerville  demanda  que  les 
registres  de  l'état-civil  cessassent  d'être  confiés  aux  curés.  Cette  propo- 
sition, non  moins  que  les  allures  de  Cahier,  lors  de  sa  mission  à  Nancy, 
n'étaient  point  pour  lui  concilier  la  confiance  royale  quand,  le  37  novem- 
bre 1791,  il  fut  proposé,  sinon  imposé,  comme  ministre  de  l'intérieur,  à 
Louis  XVI,  retour  de  Varennes. 

«  Ce  monarque  trouvait  le  cerveau  de  ce  puritain,  plus  roide  qu'entraî- 
nant, bien  étroit  pour  celui  d'un  ministre  ! 

c  II  le  goûta  cependant  pendant  les  courts  mois  de  son  ministère,  puis- 
qu'en  annonçant  à  l'Assemblée  la  nomination  et  de  son  successeur 
Roland  et  de  Garnier  et  de  Clavières,  tous  les  trois  membres  de  la 
Société  des  Amis  de  la  Constitution,  c'est-à-dire  des  Jacobins,  il  écrivait 
ces  lignes  au  Président  :  «  J'avais  choisi  pour  mes  premiers  agents  des 
hommes  que  l'honnêteté  de  leurs  principes  et  leur  opinion  rendaient 
recommandables  »  (24  mars  179a). 

«De  novembre  1791  à  mars  179a,  Cahier  fut  en  butte  aux  attaques  inté- 
ressées des  Girondins  assoiffés  du  pouvoir.  D'autre  part,  le  volcan  popu- 
laire avait  de  sourds  grondements,  précurseurs  des  jours  terribles.  Les 
clubs  et  la  presse  fulminaient  à  l'envi  contre  les  ministres  constitution- 
nels, les  accusant  de  circonvenir  et  tromper  le  Roy. 

«  Le  dimanche  5  février  1791,  plusieurs  députés  montent  à  la  tribune, 
qui,  tous,  quoiqu'en  termes  différents,  imputent  au  ministre  de  l'intérieur 
la  désorganisation  et  les  troubles  qui  régnent  dans  les  départements. 
L'Assemblée  décrète  «  que  Cahier  de  Gerville  sera  appelé,  séance  tenante, 
pour  rendre  compte  des  mesures 'prises  pour  empêcher  les  troubles  et 
des  embarras  qu'il  peut  éprouver  dans  son  administration  *.  Celui-ci  se 
présente,  fait  l'éloge  des  corps  administratifs,  promet  de  donner^  dans  la 
semaine,  un  compte  général  de  la  situation  du  Royaume  et  déclare  qu'il 
proposera  des  mesures  au  Roy,  après  avoir  confère*  avec  le  Comité  de 
législation. 

«Le  samedi  18  février,  Condorcet  présidant  la  séance,  Cahier  présente 


-  100  — 

son  rapport  à  l'Assemblée.  Il  attribua  l'état  troublé  du  pays  à  la  rareté 
du  numéraire,  aux  entraves  à  la  circulation  des  subsistances,  aux  dissen- 
timents politiques  et  religieux.  Il  constata  que  beaucoup  d'hommes, 
appartenant  à  ce  qu'on  appelait  autrefois  Tordre  du  tiers,  ont  émigré, 
très  probablement,  pour  leurs  différences  d'opinion  sur  le  culte.  Et  la 
partie  la  plus  curieuse  de  son  rapport  est  celle  qui  traite  de  la  question 
religieuse.  Vous  me  permettrez,  Messieurs,  de  l'emprunter  au  Moniteur, 
et  à  sa  lecture,  un  curieux  rapprochement  ne  manquera  pas  de  se  faire 
dans  vos  esprits. 

c  Je  vais  maintenant,  di-il,  parler  de  nos  dissentiments  politiques  et  reli- 
gieux :  je  dirai  tout,  persuadé  que  la  Nation  n'a  qu'à  vouloir  sincère- 
ment la  guçrison  du  corps  politique  pour  l'opérer.  Depuis  longtemps,  les 
prêtres  avaient  réuni  leurs  intérêts  à  ceux  de  l'aristocratie.  Quelques-uns 
ont  refusé  de  bonne  foi  de  prêter  serment  ;  d'autres  ont  été  dirigés  par  une 
autre  impulsion  que  celle  de  leur  conscience.  Quoiqu'il  en  soit,  le  décret 
qui  le  prescrit  produisit  cet  étrange  effet  de  rappeler  à  la  religion  beau- 
coup de  personnes  qui  l'avaient  oubliée  et  qui  jusque-là  ne  s'étaient  pas 
mises  fort  en  peines  de  prouver  qu'elles  avaient  de  la  morale.  La  religion 
qu'on  n'attaquait  pas,  trouva  des  détenseurs  qu'elle  n'avait  pas  appelés  et 
sur  lesquels  elle  n'avait  pas  le  droit  de  compter.  Plusieurs  habitants  des 
campagnes  ont  été  séduits  par  les  manœuvres  des  nouveaux  fanatiques. 

«  C'est  par  cette  résistance  des  uns  et  cette  soumission  des  autres  que 
se  sont  formés,  dans  la  même  religion,  deux  cultes  qui  ont  les  mêmes 
prêtres,  les  mêmes  dogmes,  les  mêmes  rites,  la  même  liturgie,  les  mêmes 
usages  et  les  mêmes  cérémonies  ;  deux  cultes  tels  que  l'œil  le  plus  attentif 

ne  peut  y  apercevoir  la  moindre  différence et  une  sourde  lutte  entre 

les  deux  partis  a  produit  des  malheurs » 

«  Après  avoir  cité  plusieurs  faits  de  fanatisme,  il  aborde  la  question  des 

clubs  :  c  Je  dirai  peu  de  choses  sur  les  sociétés  patriotiques, elles  se 

sont  formées  dans  le  moment  où  le  gothique  édifice  s'écroulait,  et  où 
l'esprit  public  était  de  tout  détruire.  Aujourd'hui,  le  véritable  esprit 
public  est  de  tout  conserver.  On  craint  qu'elles  ne  soient  pas  assez 
convaincues  de  cette  vérité  et  qu'elles  n'aient  pas  changé  avec  les  cir- 
constances. Quelquefois,  elles  ont  entraîné  les  administrateurs  dans  des 
démarches  dangereuses  ;  quelquefois,  elles  se  sont  montrées  rivales  des 
autorités  constituées. 

c  Sans  doute,  on  doit  faciliter  les  élans  du  patriotisme  ;  mais  l'intérêt 
de  la  Nation  est  de  conserver  la  Constitution  telle   qu'elle  est  décrétée, 


—  101  — 

de  la  défendre  et  de  ne  pas  souffrir  qu'il  lui  soit  porté  la  moindre 
atteinte. 

« les  principes  de  l'obéissance  sont  ébranlés  par  les  soupçons 

qu'on  répand  de  toutes  parts  ;  les  dépositaires  du  pouvoir  sont  traduits 
au   tribunal  du   peuple   comme   ennemis.     Il  faut  l'avouer  :    bien  des 

hommes  ont  trop   d'intérêt  à  perpétuer  le  désordre Dans   tous 

les    départements,    la   liberté   du  culte  a  été  plus    ou  moins  violée; 

les  administrateurs  ont  pris  des  arrêtés  vexatoires contraires  à  la 

Constitution.  . .  .Ils  ont  mis,  au-dessus  de  la  loi,  l'intérêt  public.  Ils  ne 
se  sont  pas  assez  pénétrés  de  cette  vérité  que  quand  la  loi  est  faite,  le 
salut  public  est  dans  sa  rigoureuse  observation.  Qu'importe  à  l'Etat  qu'un 
citoyen  aille  à  la  messe,  ou  n'y  aille  point  ?  Tout  ce  que  peut  faire  une 
bonne  Constitution,  c'est  de  favoriser  toutes  les  religions,  sans  en  dis- 
tinguer aucune.  Il  n'y  a  point  en  France  de  religion  nationale.  Chaque 
citoyen  doit  jouir  librement  du  droit  d'exercer  telle  pratique  religieuse 
que  sa  conscience  lui  prescrit,  et  il  serait  à  désirer  que  l'époque  ne  fût 
pas  éloignée  où  chacun  paiera  son  culte. . . 

«  . . .  Je  désire  que  l'Assemblée  accélère  l'époque  ou  l'état  civil  ne  sera 
pas  constaté  par  les  ministres  du  culte,  mais  par  des  officiers  publics,  et 
je  m'applaudis  d'avoir  été  le  rédacteur  de  l'adresse  qui  a  provoqué  cette 
attribution  à  l'autorité  civile.  L'intérêt  des  prêtres  ne  doit  entrer  pour 
rien  dans  les  combinaisons  du  législateur.  La  patrie  attend  une  loi  juste 
qui  puisse  entrer  dans  le  code  des  peuples  libres  et  qui  dispense  de  pro- 
noncer ici  les  mots  prêtres  et  religion  ».  (On  applaudit). 

«  A  l'unanimité,  l'Assemblée  ordonna  l'impression  de  ce  rapport,  qui 
sortit  des  presses  de  l'Imprimerie  Royale  sous  ce  titre  :  «  Compte-rendu, 
par  B.-C.  Cahier,  ministre  de  l'intérieur,  à  l'Assemblée  Nationale,  le 
samedi  18  février  1792,  in-40,  51  pages.  > 

«Un  tel  langage  justifie  Bertrand  de  Molleville  qui  dit  que  Cahier  était 
un  républicain  ardent ,  détestant  les  rois,  ennemi  de  toutes  les  religions. 

«  La  loi  sur  l'état  civil  ne  fut  votée  que  le  ao'septembre  1792. 

«  Le  n  mars,  Cahier,  amené  de  nouveau  à  la  tribune  par  les  intrigues 
girondines,  dit  qu'il  avait  eu  dessein  de  faire  un  nouveau  rapport,  dans 
le  genre  de  celui  du  18  février,  mais  que  le  temps  lui  a  manqué,  que  c'est 
un  devoir  pour  lui,  dans  les  derniers  instants  de  sa  carrière  (il  avait  donné 
sa  démission,  non  encore  acceptée,  en  prétextant  l'étal  de  sa  santé),  de 
presser  les  mesures  qu'exige  impérieusement  le  salut  de  l'Etat.  «  Je  sup- 
plie, ajoute-t-il,  en  terminant,  l'Assemblée  de  considérer  que  la  liberté 


102  - 

publique,  que  l'existence  sociale,  en  un  mot,  que  la  patrie  est  en  danger. 
J'en  ai  la  conviction  dans  le  cœur  >. 

c  En  descendant  du  pouvoir,  devant  les  tracasseries  des  Girondins  et  des 
partis  avancés,  Cahier  publia  un  exposé  de  son  passage  au  ministère,  puis 
quitta  Paris,  où,  en  octobre  1792,  lors  de  la  nomination  du  maire  de  cette 
ville,  il  fut  honoré  d'un  nombre  considérable  de  suffrages.  Le  27  novem- 
bre suivant,  il  était  élu  maire  de  Bayeux,  en  remplacement  de  M.  Duha- 
mel de  Wailly,  mais  il  déclina  l'honneur  que  lui  décernaient  ses  compa- 
triotes,et,en  philosophe  désabusé  des  grandeurs  capricieuses  et  décevantes 
de  la  politique,  se  consacra,  dès  lors,  exclusivement  à  l'œuvre  modeste 
mais  si  méritoire  de  notre  Commission  des  Arts,  qui  sauva  tant  de  livres 
précieux  et  tant  d'objets  artistiques  ! 

c  La  loi  des  suspets  ne  le  laissa  pas  tranquille,  dans  cette  retraite  volon- 
taire, à  Bayeux,  sa  ville  natale.  Le  Comité  révolutionnaire  d'Evreux  lança 
contre  lui,  le  13  brumaire  an  2,  un  mandat  d'arrêt,  qui  transmis  au 
comité  de  surveillance  de  Bayeux,  fut  réitéré  par  lui,  le  surlendemain  15. 
On  alla  perquisitionner,  de  nuit,  en  son  logis,  sans  ïy  rencontrer,  grâce 
au  dévouement  de  quelques  amis  qui  favorisèrent  sa  fuite  :  on  apposa 
toutefois  les  scellés  à  son  domicile.  Le  8  germinal  an  2,  son  père,  qui,  le 
a6  nivôse  précédent,  avait  fait  don  d'une  rente  de  50  livres  à  un  défen- 
seur de  la  patrie  (1),  présente  au  Comité  de  surveillance  une  pétition 
demandant  le  retrait  ou  la  révocation  du  mandat  lancé  contre  son  fils.  Sa 
demande  lui  fut  octroyée,  parcequ'il  n'y  avait  pas  de  raisons  dans  la  lettre 
du  Comité  d'Evreux  ;  «  qu'un  décret  de  l'Assemblée  Législative  avait 
prononcé  que,  dans  son  ministère,  Cahier  Bon-Claude  s'était  conformé  à 
la  loi  ;  et  que,  depuis  20  mois  qu'il  réside  à  Bayeux,  il  a  rempli  ses  devoirs 
de  bon  citoyen  et  manifesté  son  attachement  à  la  République  ». 

«  Le  1 7  germinal,  La  Rivière,  commissaire  du  Comité  de  Sûreté  Générale 
de  la  Convention,  exhibait  au  club  de  Bayeux,  un  ordre  du  représentant 
Frémanger,  en  date  à  Caen,  de  la  veille,  aux  fins  d'arrestation  du  ci- 
devant  ministre  de  l'intérieur  —  et,  peu  après,  une  décision  du  même 
représentant,  le  mettant  en  liberté,  sous  la  sauvegarde  du  sans-culotte 
Tostain,  choisi  par  ledit  La  Rivière,  tenu  d'en  répondre  et  de  le  repré- 
senter à  toute  réquisition. 

(i)  Le  a7fcfloréal*an  3,  la  Municipalité  de  Bayeux  faisait  savoir  à  Gabriel  Cahier,  qu'elle 
avait  choisi  comme  bénéficiaire  de  sa  généreuse  libéralité,  Lin  champ  Etienne,  capitaine  au  i*r 
bataillon  de  la  6i*  demi-brigade,  pour  le  moment  à  l'hôpital  militaire  de  Villeneuve,  près 
Soissons,  à  cause  de  sa  bravoure  et  de  son  zèle  à  servir  la  République. 


—  103  — 

«  La  Société  Populaire  de  Bayeux,  alors  présidée  par  C.-J.  Lalouette, 
dont  nous  retrouverons  le  nom  à  la  fin  de  cette  biographie,  sur  l'exposé 
fait,  très-probablement,  par  ledit  citoyen  Lalouette,  des  services  rendu  à 
la  cause  populaire  par  Cahier,  son  ami  personnel,  avait  décrété,  le  18 
germinal, «une  pétition  pour  lui  demander  de  rendre  définitive  la  justice 
provisoire  qu'il  avait  exercée  envers  Cahier  fils,  d'après  les  pièces  qui 
lui  ont  justifié  la  bonne  conduite  de  ce  citoyen  dans  tous  les  temps  et  son 
patriotisme,  notamment  le  procès-verbal  de  l'Assemblée  Législative  du 
ii  mars  1792,  les  décrets  des  7  juillet  et  15  août  suivants,  l'arrêté  du 
Comité  de  Surveillance  de  Bayeux,  du  8  germinal  (i)>;  et,  d'après  les  ré- 
clamations unanimes  de  la  Société  Populaire,  Lalouette  fut  délégué  pour 
aller  porter  cette  pétition  à  Frémanger,  alors  à  Caen  ;  il  s'acquitta  de  son 
mandat  les  16  et  17  floréal,  non  sans  avoir,  par  précaution  oratoire,  félicité 
ce  représentant  de  s'être  justifié  des  calomnies  portées  contre  lui  à  la 
Convention. 

«  Lalouette,  de  retour  le  lendemain,  rendait  compte  à  la  Société  de  son 
mandat.  Frémanger,  rendu  prudent  par  ses  dangers  personnels,  attendait 
une  réponse  du  Comité  de  Sûreté  Générale  à  la  lettre  qu'il  lui  avait 
écrite,  en  lui  envoyant  les  pièces  relatives  au  citoyen  Cahier  fils.  Après 
l'avoir  entendu  «  le  club,  sur  la  motion  d'un  de  ses  membres,  lui  vote 
des  remerciements  et  renouvelle  sa  réclamation  qu'il  avait  faite  du  citoyen 
Cahier  fils,  dans  sa  pétition  à  Frémanger,  du  18  germinal  dernier,  à  cause 
de  son  invariable  patriotisme,  depuis  près  de  deux  ans  qu'il  a  rétabli  son 
domicile  dans  la  commune  de  Bayeux,  où  il  est  né  et  où  il  a  sa  famille  ; 
décide  de  s'adresser  directement  au  Comité  de  Sûreté  Générale  de  la 
Convention  et  de  réclamer  par  les  mêmes  motifs  de  justice  pour  le 
citoyen  Cahier  fils,  à  la  prompte  libération  duquel  la  Société  déclare 
prendre  le  plus  grand  intérêt  ;  et  pour  ce,  décrète  qu'expédition  Ju 
procès- verbal  de  sa  séance  sera  envoyé,  et  au  Comité  de  Sûreté  Générale 
et  au  représentant  Frémanger. 

«  Le  5  fructidor,  un  frère  de  la  Société  Populaire  annonce  au  président 
que  le  citoyen  Cahier,  fils,  demande  la  permission  de  parler  à  la  Société. 
Celle-ci,  consultée,  lui  accorde  la  parole.  11  monte  à  la  tribune  et  dit  que 
le  devoir  de  la  reconnaissance  l'oblige  à  faire  part  à  la  Société  de  l'heu- 
reuse nouvelle  qu'il  vient  de  recevoir  ;  qu'à  l'instant,  le  Comité  de 
surveillance  et  révolutionnaire  lui  avait  notifié  un  arrêté  du  Comité  de 

(1)  Registres  du  Club. 


-  104  — 

Sûreté  Générale  du  a  de  ce  mois,  qui  achève  de  rompre  les  entraves 
mises  à  l'exercice  de  sa  liberté.  Il  a  renouvelé  à  la  Société  et  à  la  Com- 
mune tous  les  remercîments  qu'il  leur  avait  précédemment  offert  pour  les 
témoignages  d'estime,  «de  bienveillance  et  de  fraternité  qu'il  en  avait 
reçus  et  il  a  protesté  qu'il  serait  toujours  dévoué  à  servir  sa  commune 
et  prêt  à  mourir  pour  sa  Patrie.  Le  président  Delarue  lui  a  répondu,  au 
nom  de  la  Société,  dans  les  termes  les  plus  propres  à  exprimer  la  joie 
des  patriotes  en  apprenant  qu'on  a  rendu  justice  à  un  bon  citoyen.  Le 
discours  du  citoyen  Cahier  et  la  réponse  du  Président  ont  été  vivement 
applaudis  par  les  membres  de  la  Société  et  par  les  citoyens  des  tribunes. 

«  Le  citoyen  Cahier  a  reçu  les  honneurs  de  la  séance  >  (i). 

«  La  mort  guettait  déjà  sa  proie.  Déprimé  par  la  souffrance,  physique  et 
morale,  miné  par  les  déceptions  et  le  chagrin,  impuissant  à  réagir  contre  le 
mal,  malgré  de  précieuses  amitiés,  Cahier  fut  atteint  de  la  fièvre  ou  suette 
miliaire,  sorte  d'épidémie  locale  des  plus  mortifères,  et  décéda  le  34  plu- 
viôse an  4  (16  février  1796),  âgé  de  44  ans  seulement,  célibataire  et  sans 
laisser  de  postérité.  Lui,  que  deux  personnes  nobles  avaient  tenu  sur  les 
fonts  du  baptême,  eut  son  décès  déclaré  à  l'officier  de  l'état-civil  par 
deux  journaliers,  Jean  Leroy  et  Jacques  Acard. 

«  Il  fut  enterré  au  cimetière  de  la  paroisse  Saint-Exupère,  dans  un  en- 
droit resté  ignoré,  au  rang,  comme  on  dit  maintenant.  On  croit  qu'il 
repose  dans  le  voisinage  de  remplacement  de  l'ancienne  tour,  au  côté  sud 
de  l'église,  et  que  sa  dépouille  mortelle,  suprême  ironie  du  sort!  est 
mêlée  avec  celles  des  prêtres  et  des  religieuses  inhumées  ,  dans  la  suite, 
sur  les  débris  de  la  génération  à  laquelle  il  avait  appartenu.  L'instigateur 
de  l'état  civil  laïque,  l'homme  d'Etat  qui  regardait  d'un  œil  indifférent 
les  diverses  religions,  eut-il  des  obsèques  religieuses?  C'est  le  secret 
inviolé  du  passé  ! 

«  Le  6  novembre  179a,  envisageant  une  mort  possible,  il  avait  écrit  ses 
dispositions  dernières  : 

«  Quoique  jeune  encore,  disait-il,  je  puis  être  frappé  par  la  mort  et  je 
veux  emporter  au  tombeau  la  satisfaction  d'avoir  donné  à  un  certain 
nombre  de  personnes  que  j'aime  des  preuves  de  mon  attachement. 

(1)  Registres  du  Club. 

Suivant  une  légende,  qui  nous  semble  indigne  des  personnages  qu'elle  met  en  scène,  M.  Gar- 
din  Nery  aurait  accepté  une  bourse  pleine  de  louis  pour  faire  le  nécessaire  afin  d'obtenir,  à 
tout  prix,  la  liberté  de  Cahier,  qui,  en  reconnaissance,  lui  aurait  offert  deux  petits  canons 
ayant  servi  de  jouets  au  Dauphin. 


—  105  — 

«  Je  ne  suis  pas  riche,  puisque  mon  petit  mobilier  compose,  à  lui  seul, 
toute  ma  fortune,  mais  Je  cœur  ne  compte  que  ce  qui  est  offert  par  le 
cœur,  et  mes  bons  parents  ne  dédaigneront  pas  de  recevoir  une  bagatelle, 
dont  j'aurai  fait  le  témoignage  de  mes  sentiments  pour  eux.  » 

«  11  donne,  à  son  père,  les  boutons  d'or  qu'il  porte  aux  manches  de  sa 
chemise  ;  à  sa  mère,  sa  montre  d'or,  et  il  les  supplie  de  lui  accorder  les 
grâces  qu'il  leur  demande  par  la  lettre  qu'il  leur  a  écrite  et  qui  leur  sera 
remise  après  sa  mort. 

«  Il  leur  recommande  le  bon  Carité  (i),  qui  leur  a  rendu  à  tous  et  parti- 
culièrement à  lui,  tant  de  services  et  auquel  il  a  donné,  manuellement, 
ses  pistolets  de  poche  français,  son  couteau  de  chasse  garni  d'argent  et 
son  manteau  de  drap  bleu. 

«  Philippe  Bachelot  (a),  de  Paris,  reçoit,  pour  ses  bons  offices,  la  chaîne 
d'or,  sans  les  breloques,  qui  attachait  jadis  sa  montre. 

€  Il  donne  à  son  parent  Le  Breton  (escuier,  seigneur  de  Cambes?)  son 
épée  d'uniforme. 

«  Tout  le  reste  de  ses  biens  est  pour  Lalouette  ,  Marguerite-Adélaïde, 
fille  Claude-Joseph  (3),  le  premier  sous-préfet  de  Bayeux ,  l'ami  auquel  il 
dut  la  liberté  et  la  vie,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut,  épouse  de  Sureau, 
Joseph-Jacques,  qu'en  cas  de  besoin  ,  il  institue  son  exécutrice  testa- 
mentaire. 

«  Il  appelait  celui-là  son  bon  et  vertueux  ami  et  lui  laissait  son  épée  à 
garde  d'argent  et  sa  carabine  ;  au  second,  son  bon  et  ancien  amt\  il  léguait 
ses  pistolets  de  poche  anglais  et  son  fusil  de  chasse  à  deux  coups. 

«  Mon  père  et  ma  mère  trouveront,  continue-t-il,  dans  la  prière  que  je 
leur  adresse  de  payer  mes  dettes,  une  nouvelle  preuve  de  mon  extrême 
confiance  dans  leur  justice  et  leurs  bontés.  Ils  savent  qu'aucune  de  mes 

(1)  Carité,  Louis,  employé  au  bureau  de  l'administration  du  district ,  demeurant  rue  des 
Capucins,  né  à  Mandcville,  qui  épousa  le  a4  messidor  an  a,  Jean  dit  Lamare,  Jeanne-Françoise, 
demeurant  rue  Marat  (Saint-Malo) ,  fille  Philippe  Jean  dit  Lamare  et  Robert,  Jeanne.  B.-C 
Cahier  et  Lalouette,  C.-J.,  avaient  assisté  à  ce  mariage  et  signé  comme  témoins  à  l'acte  qui  en 
fut  dressé.  En  l'an  5,  les  époux  Carité  tiennent  un  magasin  d'épicerie,  rue  Saint-Patrice. 

(a)  Un  Philippe  Bachelot,  âgé  de  69  ans,  adjoint  à  Saint-Vigor-le-Grand,  est  témoin  au 
mariage  de  Sureau,  Bon-Joseph-Auguste  et  Gourdier-Deshameaux  ,  Claire.  C'est ,  vraisembla- 
blement, le  Bachelot,  de  Paris,  venu  habiter  Bayeux. 

(3)  Lalouette,  C.-J..  sous-préfet  de  Bayeux  en  1800;  membre  du  Corps  législatif  en  1814. 
Auteur  de  :  Eléments  d'Administration  pratique.  Paris,  Lenormand,  181  a,  iii-4°;  Classification 
des  lois  administratives  depuis  1789  jusqu'au  1"  avril  1814.  Paris,  Bavoux,  1810,  in-4*  ; 
Mœurs.  Bayeux,  Cl.  Groult,  i8aa,  in- 18.  M.  Lalouette  est  décédé  à  Bayeux,  le  19  mars  1839. 


—  106 

dettes  n'a  une  cause  vicieuse.  Ce  ne  sont  pas  mes  amis  qui  les  impor- 
tuneraient. > 

c  Suit  un  état  de  ces  dettes  : 

c  i°  Comme  exécuteur  testamentaire  de  feue  Mme  de  Gratot  (d'Ar- 
gouges  de),  il  était  dépositaire  de  10,400  livres  reçue  en  assignats  de  MM. 
de  Faudoas  pour  les  héritiers,  créanciers  ou  légatairesde  cette  dame,  sauf 
quelques  menus  frais.  Ses  parents  sont  priés  d'y  rétablir  660  livres  dont 
il  a  dû  se  servir  ; 

a°  II  doit  à  Sureau  6,000  livres,  prêtées,  en  plusieurs  fois,  pour  ses 
besoins  :  il  charge  ses  parents  de  réclamer,  en  soldant  cette  somme,  le 
billet  qu'il  en  a  souscrit  bien  avant  les  assignats,  si  Sureau  a  eu  la  précau- 
tion de  le  garder  ; 

«  30  II  énonce  ensuite  une  dette  de  4,000  livres  au  profit  de  M.  La- 
louette  et  de  M.  et  Mme  Sureau,  dette  résultant  de  leurs  derniers  arran- 
gements relatifs  à  c  la  Chesnaye  »,  contenus  dans  un  acte  sous-seing 
privé,  du  itr  avril  précédent.  «  Je  désire  que  cette  somme  leur  soit  payée; 
à  cet  égard,  je  supplie  mon  père  et  ma  mère  de  se  rappeler  qu'il  a  tou- 
jours été  dans  leurs  vues  comme  dans  les  miennes  que  la  Chesnaye  restât 
intégralement  à  l'enfant  (1)  de  Mme  Sureau  >. 

c  40  II  doit  au  même  M.  Sureau  deux  termes,  dé  chacun  800  fr.,  pour  le 
tiers  «  du  loyer  de  notre  maison  de  Paris,  inoccupée  depuis  notre  retraite  »; 

c  50  Vient  enfin  une  dette  de  100  livres  que  j'ai  fait  payer  par  Thomine 
de  Vitry  «  à  la  fille  Descreux  dont  je  n'ai  pas  besoin  défaire  ici  l'histoire. 
Il  sera  bon  de  retirer  de  lui  une  lettre  que  j'ai  confiée,  il  y  a  environ 
trois  mois,  à  M.  de  Feuguerolles  et  de  prendre  une  quittance  générale. 
Je  ne  lui  dois  rien  autre  chose. 

c  II  doit  bien  quelque  chose  pour  les  frais  du  ménage  commun  à  Saint- 
Patrice,  mais  c'est  un  objet  très-modique. 

«  J'ai  cru  intéressant,  Mesdames  et  Messieurs,  de  vous  retracer  la  vie 
d'un  de  nos  concitoyens,  né  dans  notre  cité  ,  nourri  aux  lettres  dans  son 
vieux  Collège  de  la  rue  Ès-Coqs,  devenu  son  honneur,  sans  farder  aucu- 
nement la  vérité  ,  telle  que  nous  l'ont  révélée  les  registres  officiels  et  le 
Moniteur  d'alors  ; 

«  J'ai  cru  juste  de  placer  ce  patriote  convaincu  dans  la  vraie  lumière  de 
ses  actes  ; 

(1)  Cet  enfant,  né  à  Bayeux,  le  3  septembre  179a.    était  un  garçon  ,  Sureau,    Bon-Joseph- 
Auguste,  qui  épousa,  le  a  octobre  182a,  Gourdier-Deshameaux,  Claire,  fille  feu  RoberUMichel 
et  Achard  de  Vacognes,  Marie-Gharlotte-Julie. 


—  107  — 

«  J'ai  cru  utile  de  vous  révéler  ce  caractère  antique,  appartenant  par 
son  origine,  ses  relations,  ses  études  à  un  monde  fini  qui  n'avait  pas  été 
sans  grandeur  réelle,  et  dont  toutes  les  aspirations  généreuses,  bien  qu'il 
ait  eu  la  faiblesse  de  céder  au  goût  du  jour,  en  se  décorant  d'un  nom  de 
terre,  appelaient,  avant  ses  désillusions,  l'éclosion  d'une  société  nouvelle 
fondée  sur  la  philantropie  et  la  vertu  ! 


«  Michel-Balthazar  Le  Courtois,  qui  s'illustra  sous  le  nom  de  Surlaville, 
naquit  en  notre  ville,  paroisse  Saint-Sauveur,  le  17  juillet  1714,  de  Tho- 
mas, avocat,  mort  à  40  ans,  le  30  décembre  1731,  et  de  Le  Biais  (sic), 
Charlotte,  décédée  le  8  mai  1725,  à  l'âge  de  53  ans.  Après  avoir  fait  de 
fortes  études  dans  notre  vieux  Collège,  il  dédaigna  la  carrière  paternelle, 
et  aiguillonné  sans  doute  par  des  souvenirs  de  famille  du  côté  de  sa  mère 
qui  appartenait  à  une  antique  lignée,  il  embrassa  le  métier  des  armes. 
Destiné,  de  par  son  manque  de  naissance,  à  n'être  qu'un  officier  subal- 
terne, il  sut  par  sa  ténacité  et  son  amour  du  travail ,  profiter  de  son  ins- 
truction pour  devancer  ses  camarades  mieux  nés,  c'est-à-dire  nobles,  et 
briser  les  entraves  sociales  qui  s'opposaient  alors  à  l'éclosion  de  tant  de 
mérites  transcendants. 

«  Tout  d'abord,  son  avancement  fut  lent.  Si  nous  le  trouvons,  à  20  ans, 
en  1734,  date  de  son  entré  au  service,  aide  de  camp  du  comte  d'Estouteville 
et  sous-lieutenant  au  régiment  de  Foix  ;  et  au  même  titre,  l'année  sui- 
vante, à  celui  de  la  Couronne  ;  lieutenant  en  1736,  au  même  régiment;  il 
met  dix  ans  à  obtenir  la  commission  de  capitaine  et  encore  doit-il  sacri- 
fier 6,000  livres  pour  une  aide  majorité.  En  1747,  il  commande,  comme 
major*  une  brigade  de  milice  en  Flandre  ;  en  1749,  il  est  choisi  pour  un 
des  quatre  aides  majors  de  brigade  du  corps  des  grenadiers  de  France,  de 
nouvelle  création.  On  l'envoie,  deux  ans  après,  au  Canada,  à  l'île  Royale, 
avec  une  commission  de  colonel,  discipliner  les  troupes  mutinées  de  la 
marine  et  examiner  les  points  à  fortifier.  Colonel  réformé  à  la  suite  du 
régiment  de  la  Couronne,  il  est  utilisé,  en  1754,  en  qualité  de  major- 
général  des  troupes  qui  creusent  le  canal  de  la  Lys  à  Aa.  Un  instant 
désigné  pour  une  expédition  contre  Minorque  ou  les  îles  anglaises  eu  1736; 
aide-maréchal  général  des  logis  de  l'armée  du  Bas-Rhin,  en  1758  ;  inspec- 
teur général  des  milices  de  la  Provence,  du  Languedoc  et  du  Roussillon, 
commandant  des  batteries  des  côtes  de  la  Méditerranée,  M.  de  Surlaville 
refit  encore  une  fois  campagne  à  l'armée  du  Bas-Rhin  et  fut  fait  brigadier 


—  110  — 

cidre  l'é vêque  Fauchet,  et  déjeunait  en  sa  compagnie  dans  sa  toilette  de 
tous  les  jours.  Malgré  tout,  il  renâclait  à  se  lier  avec  lui,  ne  s'attachant 
au  monde  que  quand  il  le  connaissait. 

«  L'achat  fait  par  Surla ville  de  biens  nationaux,  dits  de  première  caté- 
gorie, aliénés  en  vertu  d'une  loi  sanctionnée  par  le  roi,  et  qui  fut,  en  son 
temps,  constate  M.  du  Boscq  de  Beaumont,  favorablement  accueillie  par 
toutes  les  classes  de  la  Société,  avait  cette  excuse  que  plusieurs  défenseurs 
de  la  cause  royale,  non  des  moindres,  et  qui,  plus  tard  moururent  pour 
elle,  en  achetèrent  au  début. 

c  Dans  les  nombreux  papiers  de  Surlaville,  qu'un  heureux  hasard  nous 
permit,  à  M.  du  Boscq  de  Beaumont  et  à  moi,  de  pouvoir  sauver  de  la 
destruction,  se  trouvent  des  minutes  de  travaux  d'un  très-grand  intérêt, 
et  dont  la  plus  grande  partie  a  été  offerte  aux  Archives  du  Calvados. 

c  Voici  quelques  lignes  extraites  d'un  de  ces  manuscrits,  fort  curieux, 
intitulé  :  Mémoires  sur  la  grande  consommation  d'hommes  de  notre  Infan- 
terie pendant  la  guerre,  dans  lequel  Y auteur  pose  nettement  le  principe 
du  service  personnel  obligatoire  dont  il  dispense  à  peine  le  clergé  et  fait 
un  sombre  tableau  de  l'armée  de  son  époque. 

«  On  est  obligé  d'user  d'industrie  pour  les  enrollements:  rarement  s'en 
fait-il  de  sens  froid  !    L'ivresse,   le  libertinage,  le  dépit,  la   misère,  la 
paresse  en  sont  les  sources...   On  prend  tout  ce  qu'on  trouve,  et   nos 
troupes  ne  sont  remplies  que  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  vil  dans  le  Roiaume, 
de  plus  efféminé,  enfin  de  plus  mauvais  sujets  de  toutes  façons. . . 

«  Est-il  convenable  de  confier  la  défense  de  l'Etat  à  ceux  qui  sont  le 
moins  intéressés  à  sa  conservation  ?  Pourquoi  telle  ou  telle  condition 
dispenserait-elle  d'y  contribuer  de  sa  personne  ?  En  admettant  qu'on  n'y 
oblige  pas  le  clergé,  réservé  uniquement  pour  le  service  des  autels,  est-il 
raisonnable  d'en  exempter  la  noblesse,  la  Robe,  les  gens  de  Lettres, 
d'affaires,  ou  adonnés  à  de  certaines  professions  ?  A-t-on  oublié  que  les 
prérogatives  de  la  Noblesse  n'ont  été  accordées  qu'à  cette  condition  ? 
L'emploi  des  armes  est-il  incompatible  avec  celui  des  loix  ?. . .  Rien  ne 
devrait  donc  empêcher  d'exiger  de  tous  les  sujets  du  Roi  un  nombre  fixe, 
comme  de  6  à  8  années  de  service,  soit  par  mer  ou  par  terre  ;  on  pourrait 
commencer  à  17  ans;  à  33  ou  25,  chacun  aiant  satisfait  à  ce  devoir,  serait 
le  maître  de  se  livrer  ensuite  entièrement  au  genre  de  profession  pour 
lequel  il  se  sentirait  le  plus  de  goût,  mais  l'essentiel  serait  de  n'accorder 
l'agrément  d'aucune  charge  qu'à  ceux  qui  auroient  rempli  le  temps  de 
service  prescrit.  > 


—  111  — 

«  Surlaville  vécut  solitaire  et  avec  beaucoup  de  parcimonie  ;  il  faisait 
chaque  année  de  grandes  économies  et  augmentait  ainsi  sa  fortune.  I] 
laissa,  à  des  parents  éloignés,  une  fortune  apparente  de  700,000  francs,  que 
la  dépréciation  des  assignats,  le  malheur  des  temps,  et  la  ruine  de  ses 
gros  emprunteurs  ou  débiteurs  réduisirent  à  une  très  faible  somme,  pres- 
que entièrement  absorbée  par  une  série  de  procès  qui  ne  finirent 
qu'en  1820. 

«  Le  Courtois  de  Surlaville,  arrêté  d'abord  chez  lui  sans  pouvoir  com- 
muniquer, puis  incarcéré  aux  jours  de  la  Terreur,  malgré  ses  80  ans, 
libéré  seulement  après  le  9  thermidor,  mourut  à  Paris,  le  18  nivôse  an  4. 
8  janvier  1796.  Sans  la  chute  de  Robespierre,  renversé  par  l'amant  de 
Notre-Dame  de  Thermidor,  dont  une  des  descendantes  habita  notre  région 
et  mourut  dans  notre  ville,  l'existence  de  ce  soldat  et  de  cet  organisateur, 
tout  entière  consacrée  au  service  de  l'Etat  et  à  la  préparation  de  la 
nouvelle  .armée  qui  devait  venger  les  affronts  de  la  guerre  de  Sept  ans, 
l'armée  non  seulement  de  la  guerre  d'Amérique,  mais  de  la  Révolution, 
n'eût  eu  pour  récompense  que  l'échafaud  ! 


«  Nous  avons  salué  dans  Cahier  de  Gerville,  le  courage  civique  ; 
saluons,  dans  Le  Courtois  de  Surlaville.  le  courage  militaire.  Dans  tous 
les  deux  nous  saluerons  deux  précurseurs,  deux  prophètes  de  l'avenir,  âmes 
ardentes,  impatientes  de  justice,  qui,  non  plus  que  l'Athénien  Aristide 
ne  rencontrèrent  point  chez  leurs  contemporains  cette  gratitude  forti- 
fiante qui  est  le  plus  précieux  des  stimulants  et  la  suprême  récompense 
des  cœurs  délicats  .Ni  Cahier,  ni  Le  Courtois  surtout,  ne  furent  prophètes 
en  leur  région  et  le  voile  de  l'oubli  a  progressivement  effacé  leur  mé- 
moire au  cours  des  années  rapides  qui  fauchent  et  couchent  les 
générations  successives  dans  la  poussière  du  passé  »  ! 

«  Puisse  l'évocation  qui  vient  d'en  être  faite  devant  vous,  Mesdames  et 
Messieurs,  ressusciter  quelque  peu  ces  deux  mémoires,  et  inspirer  à  nos 
jeunes  concitoyens  le  désir  d'imiter  leurs  ancêtres  et  d'honorer,  à  leur 
tour,  leur  cité  natale.  > 


—  112  — 


FÊTES 


DU     CENTENAIRE 


DU 


ATIUZ 


La  commémoration  du  Centenaire  du  Collège,  primitivement  fixée, 
sur  la  demande  de  M.  Hébert,  avocat  à  la  Cour  d'Appel  de  Caen,  prési- 
dent de  l'Association  des  Anciens  Elèves,  après  entente  avec  M.  de 
Longuemare,  directeur  de  l'Association  Normande,  au  Samedi  21  Juillet, 
dans  la  semaine  des  Fêtes,  pour  permettre  aux  habitants  des  campagnes 
d'y  prendre  part  et  de  visiter  la  belle  installation  de  notre  établissement 
municipal,  avait  été  reportée,  pour  certaines  considérations  personnelles 
que  nous  n'avons  pas  à  apprécier,  au  lundi  suivant. 

Ce  jour-là,  33  juillet,  à  onze  heures  du  matin,  M.  Zévort,  recteur  de 
l'Académie  de  Caen,  délégué  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  Publique 
pour  présider  cette  solennité,  arrivait  au  Collège,  accompagné  de  M. 
l'Inspecteur  d'Académie.  Le  cortège  se  forme  pour  aller  prendre  place 
sur  l'estrade  dressée  au  fond  du  préau  couvert.  S'y  rangent  suivant  leurs 
dignités:  MM.  Zévort,  recteur;  Delmas,  maire  de  Bayeux  ;  Liard,  sous- 
préfet  de  l'arrondissement  ;  l'Inspecteur  d'Académie;  Lematte,  principal  ; 
Le  Marchand,  président  du  Tribunal  Civil  ;  Hébert,  avocat  à  Caen,  pré- 
sident, cette  année,  de  l'Association  des  Anciens  Elèves  du  Collège  ;  les 
Professeurs  en  robe  ;  Garnier,  adjoint  ;  Jean  Bertot,  homme  de  lettres  ; 
Docteur  Basley  ;  Morlent  ;  Goubot,  Conseiller  Général  ;  Lamy,  avocat  ; 
Maubanc,  président  du  Tribunal  de  Commerce  ;  Henri  Etienne  ;  Rollet, 
inspecteur  primaire  de  l'arrondissement  de  Bayeux  ;  l'abbé  Belliard,  au- 
mônier, et  nombre  d'anciens  Elèves  de  l'établissement. 


—  113  — 

Dans  un  coin,  élégamment  drapée  de  rouge,  repose,  sur  un  chevalet, 
la  plaque  de  marbre  blanc  qui  commémore  en  lettres  rouges  l'événement 
du  jour.  En  voici  la  reproduction  exacte  : 

l'r  GERMINAL  AN  XII.  — *2)  JUILLET  I906 

Le   Lundi  23  Juillet   1906 

A  ÉTÉ  CÉLÉBRÉ 

L.  E     CENTENAIRE 

DU   COLLÈGE   DE  BAYEUX, 

SOUS  LA  PRÉSIDENCE 

de   Edgar   ZÉVORT. 

RECTEUR  DE  l' ACADEMIE  DE  CAEN, 
DELMAS,     ÉTANT    MAIRE    DE     BAYKUX, 

LEMATTE,  principal  du  collège, 
Charles  HÉBERT, 

AVOCAT  A  LA  COUR  D'APPEL, 
PRÉSIDENT    DE    L'ASSOCIATION 

DES    ANCIENS   ÉLÈVES. 

r 

M.  le  Recteur  déclare  la  séance  ouverte  et  donne  la  parole  à  M.   Le- 
matte,  principal,  qui  s'exprime  en  ces  termes  : 

«  Monsieur  le  Recteur, 
«  Messieurs, 

€  Le  Collège  de  Bayeux  s'est  mis  en  fête  pour  vous  recevoir  et  la 
vieille  maison  a  laissé,  pour  un  jour,  son  air  sévère  et  sa  froide  correc- 
tion. Par  coquetterie  sans  doute,  elle  a  attendu  d'être  plus  que  centenaire 
pour  vous  convier  à  partager  la  joie  de  ses  cent  ans.  Quant  on  a  vécu  si 
longtemps,  on  a  pris  l'habitude  de  vivre,  on  ne  meurt  plus  et,  dans  cent 
ans,  quand  nous  ne  serons  plus  que  des  souvenirs  effacés,  des  ombres 
grises  perdues  dans  la  brume  grise  du  passé,  d'autres  à  leur  tour  viendront 
ici  pour  ajouter  un  nouveau  siècle  d'histoire  au  siècle  qui  vient  de  s'écou- 
ler et  célébrer,  comme  nous,  la  vieille  maison  toujours  debout  et  robuste, 
la  vieille  maison  qui  ne  meurt  pas,  parce  qu'elle  oppose  au  temps  la 
solidité  de  ses  pierres  et  l'amour  passionné  des  générations  successives. 

«  Depuis  le  1er  Germinal  an  XII,  les  hommes  et  les  choses  ont  bien 
changé  :  les  disciplines  scolaires,  les  méthodes  d'enseignement,  les  idées, 
les  tendances,  tout  s'est  modifié  par  la  naturelle  évolution  des  esprits  et 

8 


—  114  — 

nos  conceptions  modernes  étonneraient  sans  doute  les  respectables  pro- 
fesseurs et  les  élèves  du  Premier  Empire  comme  il  nous  étonnent  eux- 
mêmes  par  leur  formalisme  étroit,  leur  goût  trop  exclusif,  leurs  connais- 
sances enfermées  dans  un  champ  trop  restreint.  Mais,  Messieurs,  quand 
on  a  vécu  comme  moi  des  semaines  entières  dans  leur  intimité,  écouté 
ce  que  disent  les  vieux  registres  où  dorment  leurs  âmes,  deviné,  sous  la 
raideur  administrative  des  délibérations,  l'émotion  qui  saisit  ces  hommes 
à  certaines  heures  de  crise  grave,  on  sent  bien  et  tout  à  plein  qu'ils  sont 
des  nôtres,  de  la  même  famille  et  du  même  sang  et  nous  les  reconnaissons 
nôtres  à  cette  ardeur  qu'ils  apportent  à  défendre  les  intérêts,  la  prospe- 
cté, le  bon  renom  du  collège.  Vous  le  voyez.  Messieurs,  c'est  un  culte 
qui  se  transmet  sans  altération  ni  défaillance  et  c'est  ce  qui  crée,  à  travers 
un  siècle,  l'unité  morale  de  cette  maison.  Les  bons  ouvriers  de  la  pre- 
mière heure,  nous  ne  les  oublions  pas  en  cette  fête  du  souvenir  et  nous 
saluons  avec  respect  la  mémoire  de  ces  braves  gens  qui  passèrent  sans 
bruit  et  firent  leur  utile  besogne  sans  éclat.  Aux  régents  et  aux  élèves 
d'autrefois,  offrons  la  petite  branche  de  buis  qui  leur  épargne  la  tristesse 
des  tombes  abandonnées. 

c  A  nous  maintenant,  professeurs  et  élèves,  de  ne  pas  laisser  perdre 
ces  traditions  qui  firent  la  force  et' q[iK-  furent  la  vertu  de  cette  maison. 
Autour  de  moi,  je  ne  vois  que  des  maîtres  toujours  prêts  à  faire  tout  leur 
devoir  et,  quand  il  le  faut,  un  peu  plus  que  leur  devoir.  Plusieurs  ensei- 
gnent ici  depuis  un  quart  de  siècle  et  l'un  de  nous,    qu'un  deuil  cruel 
éloigne  malheureusement  de  nos  réjouissances,  est  attaché  au  collège 
depuis  1872.  Voit-on  souvent  cet  exemple  d'hommes  qui  donnent  au 
même  établissement  jeunesse,  maturité,  vieillesse  et,  du  père  qu'ils  ont 
élevé,  reçoivent  l'enfant  qu'ils  élèveront  ?  Ils  pratiquent,  au  moins  pour 
le  compte  des  autres,  l'art  d'être  grands-pères  et  continuent  cette  lignée 
de  bons  et  loyaux  universitaires  qui  se  succèdent  depuis  la  fondation  du 
collège  et  se  ressemblent  tous  comme  des  frères  par  le  zèle  patient  et  le 
dévouement  inlassable. 

«  Messieurs  les  anciens  élèves,  vous  êtes  nos  alliés  naturels  et,  si  j'ose 
dire,  nos  apôtres  du  dehors  pour  maintenir  la  vieille  réputation  du  col- 
lège, aider  notre  action  par  le  concours  de  votre  autorité  et  de  votre 
influence  et,  par  votre  fidélité  à  notre  cause,  garantir  le  présent  et  prépa- 
rer l'avenir.  Le  collège  vous  est  très  cher  et  cette  affection  commune  est 
un  lien  très  fort  qui  vous  unit  à  nous  et  que  vous  ne  voudrez  jamais 
rompre,  parce  qu'il  faudrait  arracher  de  votre  cœur  la  part  la  plus 


-  115  — 

aimable,  tout  un  coin  d'enfance  et  de  jeunesse  fleurie,  tendre,  naïve, 
adorable.  Bien  souvent  je  reçois  la  visite  d'anciens  élèves  que  je  ne 
connais  pas  ;  mais  présentation  et  connaissance  se  font  en  un  tour  de 
main,  je  les  accompagne  dans  leur  pèlerinage  à  travers  les  cours,  les 
classes,  les  dortoirs.  Ils  reviennent  chercher  ici  l'âge  des  illusions,  des 
rêves,  de  l'insouciance,  du  bonheur.  Ils  évoquent  avec  une  pointe  de 
mélancolie,  les  choses  qui  ne  reviendront  pas,  les  camarades  qu'ils  ne 
reverront  plus  et  la  petite  larme  intérieure,  celle  qu'on  ne  voit  pas,  tombe 
très  douce. 

c  Après  la  maison  familiale,  Messieurs,  vous  n'aimez-  rien  tant  que  le 

0 

collège.  Vous  avez  eu  la  bonne  inspiration  de  tenir  dans  nos  salles  votre 
assemblée  et  votre  banquet  annuels.  Quant  vous  êtes  entrés  pour  la 
première  fois,  je  n'ai  pu  mempêcher  de  vous  dire  avec  joie,  répétant  un 
mot  célèbre  :  c  Maintenant,  la  famille  est  au  complet  !  » 

c  Que  cette  heureuse  union  persiste  pour  le  plus  grand  bien  du  collège  ! 
Que  dans  un  siècle,  ceux  qui  nous  remplaceront  ici  n'aient  ni  reproche 
ni  blâme  trop  sévères  à  nous  adresser  !  Aujourd'hui,  comme  il  y  a  cent 
ans,  notre  tâche,  pour  assurer  la  perpétuité  de  cette  maison,  se  résume 
d'un  mot  :  Laboremus  !  » 

M.  Hébert,  président  de  l'Association,  prend  ensuite  la  parole. 

Après  un  gracieux  compliment  aux  dames  présentes,  l'orateur  salue 
M.  Zévort  du  titre  de  c  Grand  Maître  de  l'Université  de  Normandie  et  de 
recteur  de  la  démocratie  scolaire  »,  jette  quelques  fleurs  sur  la  longue 
vie  du  collège  et  aborde  ensuite  la  louange  de  l'Association  qu'il  préside. 
Il  déclare  que  toutes  ses  ressources  sont  employées  à  subventionner  des 
élèves  peu  fortunés  et  méritants,  les  suivre  à  leurs  débuts  dans  la  vie, 
favoriser  dans  la  plus  large  mesure  de  ses  moyens  le  développement  de 
l'instruction,  la  diffusion  des  progrès.  Les  pupilles  sont  même  aidés  par 
elle  jusque  sur  les  bancs  de  l'enseignement  supérieur. 

Si  leur  travail  et  leurs  aptitudes  les  rendent  dignes  de  cette  sollicitude, 
€  il  faut,  dit-il,  qu'aux  jeunes  gens  de  valeur  et  de  bonne  volonté  nous 
fassions  une  place  au  moins  égale  à  ceux  de  nos  camarades  mêmes  et  à 
celle  de  leurs  fils,  c'est  le  moyen  utile  de  conserver  à  notre  Association 
son  utilité  pratique,  sa  vitalité  et,  par  conséquent,  son  développement 
continu  ».  Il  termine  son  discours  en  remettant,  au  nom  des  Anciens 
Elèves,  la  plaque  commémorative  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  à  la 
garde  de  M.  le  Maire  de  Bayeux,  qu'il  remercie  «  de  l'accueil  si  plein  de 
bonne  grâce  »  qu'il  a  réservé  aux  diverses  demandes  qui  lui  ont  été  faites 


-  116  - 

et  «  de  l'amabilité  »  avec  laquelle  il  a  répondu  à  chacune  des  requêtes 
qui  lui  furent  présentées. 

M.  Delmas,  maire  de  Bayeux,  en  quelques  mots,  exprime  ses  remercie- 
ments au  sujet  de  la  remise  de  la  plaque  commémorative  et  exprime  le 
vœu  que  cette  plaque  soit  posée  dans  la  salle  de  réunion  des  professeurs 
que  Ton  se  propose  de  faire.  Là,  elle  sera  souvent  vue  et  toujours  res- 
pectée. M.  le  Maire  affirme  enfin  la  sollicitude  de  la  ville  de  Bayeux  pour 
son  collège. 

C'est  ensuite  M.  Jean  Bertot  qui  se  lève  et  d'une  voix  vibrante  nous  dit 
les  beaux  vers  que  voici  : 

LE    CENTENAIRE    DU     COLLÈGE 

I 

Ainsi  voilà  cent  ans  que  le  premier  élève 

Pour  la  première  foi»,  la  larme  au  coin  de  l'œil, 

Les  cahiers  sous  le  bras  et  croyant  faire  un  rêve. 

De  la  porte  a  franchi  le  seuil. 
0  vieux  Collège  1  Ainsi,  voilà  plus  de  vingt  lustres 
Que  l'enfant  entrait  là,  comme  l'âne  au  moulin. 
—  Ce  même  jour,  avec  vingt  généraux  illustres, 

L'Empereur  entrait  à  Berlin. 
Et  tandis  qu'appelant  aux  classes  pacifiques, 
La  cloche  du  matin  paisiblement  sonnait, 
D'autres  bronzes  grondaient  en  éclats  magnifiques  : 

Le  canon  d'Iéna  tonnait  1 
Humble  cloche  d'airain  à  la  voix  claire  et  gréle, 
Canons  dont  chaque  coup  fauchait  dans  chaque  rang, 
Comme  parmi  les  blés  un  ouragan  de  gréle, 

Qui  de  vous  deux  est  le  plus  grand  ? 
Depuis  cent  ans,  qu'as-tu  semé,  semeur  de  haine, 
Canon,  gueule  de  bronze,  aux  mugissements  sourds, 
Qu'as-tu  semé,  sinon  l'impitoyable  graine 

Des  revanches  qu'on  veut  toujours  ? 
Depuis  cent  ans,  qu'as-tu  sonné,  petite  cloche  ? 
Qu'a  dit  ta  voix  ?  —  Venez,  ô  jeunes  travailleurs  ! 
Venez,  c'est  le  travail  qui  sauve  et  qui  rapproche, 

Et  qui  fait  les  hommes  meilleurs  I 
Venez,  petits  1  Le  Maître  ici  va  vous  apprendre 
Ce  qu'il  vous  faut  savoir,  et  vous  donner  conseil 
Pour  le  jour  où,  grandis,  l'heure  viendra  de  prendre 

Votre  juste  place  au  soleil  ! 
Venez  1  Et  pour  marcher  d'un  pied  sûr  dans  la  vie, 


-  117  — 

Vont  aurez  les  anciens  pour  guide,  «t  les  Aïeux  t 
Sachant  ce  qu'ils  étaient,  et  leur  portant  envie, 

Vous  tâcherez  de  faire  mieux  ; 
Entrés  enfants  ici,  vous  en  sortirez  hommes  1 
—  Et  la  cloche  parlait  plus  haut  que  le  canon  1 
Et  quand  il  dit  :  C'est  moi,  dans  les  temps  où  nous  sommes, 

Le  Maître  1  —  La  cloche  dit  :  Non  ! 

II 

Et  toi,  cher  vieux  Collège,  antique  pépinière 
D'où  tant  de  jeunes  plants  sont  sortis,  pour  aller 
Prendre  racine  au  bord  de  la  commune  ornière, 

Ou  sur  les  cimes  s'étaler, 
Oui,  nous  t'aimons  1  Pourtant,  lisons  bien  dans  nos  âmes  ; 
Soyons  francs  :  Nous  t'aimons  après  t'avoir  quitté  I 
Et  la  dette  d'amour  que  de  nous  tu  réclames, 

On  en  est  bien  tard  acquitté. 
Oui,  ce  n'est  que  bien  tard,  lorsque  la  lassitude 
Envahit  notre  cœur  et  calme  nos  cerveaux, 
Quand  nos  pieds  ont  saigné  de  la  route  très  rude, 

Que  nous  savons  ce  que  tu  vaux  1 
Il  est  des  monts  lointains  dont  la  crête  est  ardue  : 
C'est  un  plateau  sans  charme,  et  maussade,  souvent, 
Pavé  de  cailloux  durs  et  d'herbe  réche  et  drue, 

Un  plateau  battu  par  1«  vent  ; 
Pas  d'horizon  :  la  brume  y  déroule  sa  ouate , 
La  neige  tombe,  il  gèle,  il  pleut.  Les  éléments 
Luttent  avec  fracas.  Et  l'on  a  grande  hâte 

De  gagner  des  lieux  plus  cléments. 
On  descend  vivement  vers  la  plaine.  L'on  marche, 
L'on  marche  tout  le  jour  et  l'on  est  parvenu 
A  se  bien  fatiguer  et  traîner  la  démarche, 

Lorsque  le  couchant  est  venu. 
Et  voilà  que  le  jour  décline.  On  se  repose. 
Afin  de  mesurer  le  chemin  déjà  fait, 
On  se  retourne...  Alors,  c'est  un  apothéose, 

Et  l'on  demeure  stupéfait  ! 
Sur  le  ciel  empourpré  de  splendeurs  triomphales 
Les  monts  majestueux  se  drapent  d'un  manteau 
D'azur,  tout  enflammé  de  teintes  automnales  ; 

Ces  monts  que  l'on  foulait  tantôt  1 
Leur  massif  imposant  sur  le  soleil  en  fête 
Découpe  avec  noblesse  un  profil  éternel, 
Et  des  nuages  d'or  font  à  leur  haute  tête 

Un  diadème  solennel  ! 


—  118  — 

On  t'aperçoit  alors  que  le  sentier  est  sombre 
Qui  mène  vers  le  grand  mystère  de  demain  1 
Et  c'est  en  soupirant]que  du  côté  de  l'ombre 

On  ra  se  remettre  en  chemin  ! 
Cher  Collège  !  La  vie  apprend  à  te  connattre  : 
La  vie  est  âpre,  et  seul  est  doux  le  souvenir  ! 
Les  jeunes  d'aujourd'hui,  ceux  qui  ne  font  que  naître, 

Te  chériront  dans  l'avenir  ! 

Enfin,  M.  le  Recteur  parle  de  l'utilité  des  Collèges  communaux  au 
triple  point  de  vue  de  la  Cité,  de  la  science  ,  qu'il  définit  «  l'instruction 
généralisée  si  nécessaire  à  une  démocratie  »,  et  de  la  Patrie  pour  laquelle 
il  forme  «  à  la  fois  des  citoyens  et  des  soldats  ». 

Ensuite,  M.  le  Recteur,  aux  applaudissements  réitérés  de  l'assemblée, 
confère  au  nom  du  Ministre  de  l'Instruction  publique  les  décorations 
suivantes  : 

Officiers  de  V Instruction  publique  :  MM.  Charles  Hébert,  président  de 
l'Association  des  Anciens  Elèves ,  et  Lematte,  principal  du  collège  ; 
Officier  d' Académie ,  M.  Costel,  membre  de  l'Association. 

La  séance  est  alors  levée,  il  est  près  de  midi  et  chacun  va  reprendre 
des  forces  pour  la  fête  de  l'après-midi. 


* 


L'APRÈS-MIDI 

Ce  fut  un  très  grand  succès  que  cette  matinée  du  collège  et  tout 
d'abord  il  est  juste  d'en  remercier  les  organisateurs  immédiats  qui  se 
donnèrent  sans  compter  à  la  tâche  parfois  ingrate  de  faire  de  nos  jeunes 
collégiens  des  acteurs  et  des  chanteurs  agréables:  Mesdames  Lematte 
et  Roulland,  MM.  Buhot,  Roulland  et  Paimblant. 

Un  superbe  programme  dû  à  la  collaboration  de  notre  artiste  bayeu- 
sain,  M.  Verdier,  de  deux  photographes  non  moins  artistes ,  MM.  H. 
Etienne  et  Buhot,  sans  oublier  celle  du  sympathique  Jean  Bertot,  aussi 
remarquable  dessinateur  que  brillant  homme  de  lettres,  se  vendait  à 
merveille.  Il  est  vrai  de  dire  que  jamais  semblable  foule  n'avait  encore 
foulé  le  sol  de  la  grande  cour,  où  était  installé  un  luxueux  buffet  tenu, 
aux  lieujet  place  de  la  gymnastique,  par  le  camarade  H.  Mazuet. 

La  matinée-concert  fut  divisée  en  deux  parties,  séparées  par  une  confé- 
rence de  M.  Lematte,  principal  du  collège,  sur  l'historique  du  Collège. 


—  119  — 

Avons-nous  besoin  d'ajouter  qu'elle  fut  des  plus  intéressantes?  Tous  ceux 
qui  ont  pu  entendre  parler  M.  Lematte  savent  quelles  rares  qualités  d'ora- 
teur et  de  conférencier  il  possède.  Aussi,  passâmes-nous  un  excellent 
moment  à  l'écouter.  Des  vieux  documents  que  M.  Lematte  avait  retrou- 
vés et  fouillés,  il  sut  dégager  pour  nous  tous  une  belle  et  pittoresque 
leçon  d'histoire.  Les  applaudissements  qui  accueillirent  la  fin  de  sa  confé- 
rence lui  montrèrent  combien  tout  le  monde  avait  été  sensible  au  charme 
de  sa  parole. 

Les  élèves  du  collège  ,  depuis  les  plus  petits  qui  s'invitèrent  avec  force 
gestes  éloquents  à  manger  de  tout  énormément  —  et  ce  pour  la  plus 
grande  admiration  des  mamans  —  jusqu'aux  plus  grands  qui  jouèrent 
avec  un  art  consommé  le  premier  acte  de  M.  Pourcfaugnac ,  de  Molière, 
remportèrent  un  succès  mérité.  MM.  Lalouel,  Lefèvre,  Tostain,  d'Hérou- 
ville  André,  Levillain,  etc.,  interprétèrent  comme  de  vieux  artistes  cette 
dernière  pièce.  Le  vieux  matelot ,  Horion ,  nous  raconta  avec  émotion 
l'histoire  de  la  Courte  Paille;  les  Deux  Pierrots  (Lecomte  et  d'Hérou- 
ville)  furent  des  plus  amusants  et  le  Petit  Sou  trouva  un  aimable  défen- 
seur en  la  personne  du  jeune  Lefrançois. 

M.  Morin,  l'excellent  chef  de  musique,  exécuta  un  impeccable  solo  de 
clarinette,  et  xM.  Marchai,  le  très  distingué  violoniste ,  accompagné  par 
Mm'  Perdu,  nous  donna  une  chaude  interprétation  de  La  Chasse,  de  Vieux- 
temps. 

Avez-vous  entendu  le  sympathique  monologuiste,  M.  G. . .  D. . .,  que 
Caen  a  l'honneur  d'abriter  en  ses  murs  ?  Si  non,  vous  avez  tout  perdu. 
Il  est  impossible  de  rencontrer  nulle  part  meilleur  déclamateur  et  Mo- 
derne* Nourrice  sèche,  la  Visite  d  CA  bbaye  et  certaine  histoire  de  révision, 
qui  n'est  pas  dans  une  musette,  comme  dirait  Pitou,  provoquèrent  le  rire 
chez  les  spectateurs.  Ce  fut  un  succès  de  gaieté. 

Succès  de  grâce,  de  beauté ,  de  talent  pour  Mademoiselle  Yvonne 
Rolland,  qui  récita  délicieusement  C'est  le  Vent  et  Les  Rubans  et  qui, 
dans  la  délicieuse  pièce  du  bon  écrivain  bayeusain  Jean  Bertot ,  se  tailla 
un  gros  succès.  On  fit  fête  à  la  jolie  artiste  et  ce  fut  justice. 

De  M.  André  Ferrier  —  de  son  vrai  nom  Mancel  —  nous  avions  déjà 
beaucoup  entendu  parler.  Nous  savions  qu'il  était  Caennais ,  et  on  nous 
disait  qu'il  avait  beaucoup  de  talent.  Nous  avons  pu  le  constater  hier. 

M.  Ferrier  possède  une  admirable  voix  de  ténor,  puissante  et  flexible, 
qui  escalade  les  hauteurs  les  plus  ardues  avec  une  facilité  sans  égale  et 
dont  le  timbre  sonore  comme  un  gong  est  parfois  aussi  d'une  délicatesse 


—  120- 

et  d'un  moelleux  merveilleux.  L'Air  de  Jean,  d'Hérodiade  ,  a  été  enlevé 
par  lui  sans  le  moindre  effort  apparent  et  d'une  voix  bien  maîtresse 
d'elle-même.  Mais  son  grand  succès  a  été  pour  cet  air  de  Paillasse,,  de 
Léoncavallo,  où  M.  Ferrier  s'est  révélé  grand  artiste  ,  excitant  l'émotion 
générale  et  nous  donnant  une  forte  sensation  d'art.  Son  succès  a  été 
triomphal. 

La  Grève  des  Facteurs,  cette  adorable  piécette  dont  notre  vieux  collège 
eut  la  primeur  —  délicate  attention  de  son  auteur,  Jean  Bertot,  qui  rendit 
cet  hommage  à  son  ancienne  et  chère  prison  —  fut  accueillie  avec  la  plus 
décidée  des  faveurs  et  les  interprètes,  Mademoiselle  Yvonne  Rolland  et 
M.  André  Ferrier,  qui  récite  presque  comme  il  chante  —  n'a-t-il  pas 
appartenu  à  l'Odéon  ?  —  furent  chaleureusement  félicités  par  le  public 
d'abord,  puis  par  l'auteur  lui-même,  dont  ils  avaient  su  rendre  toutes  les 
délicatesses  de  pensée. 


* 


LA  SOIRÉE 

A  7  heures,  un  banquet,  servi  au  Collège  par  M.  Thomas,  réunissait 
80  convives.  Parmi  eux  :  M.  l'Inspecteur  d'Académie  ;  MM.  Delmas, 
maire  de  Bayeux  ;  Liard,  sous-préfet;  Hébert,  président  de  l'Association 
des  Anciens  Elèves  ;  Le  Marchand,  président  du  Tribunal  civil  ;  Lematte, 
principal  du  Collège,  et  les  Professeurs  ;  Jean  Bertot  ;  Henri  Etienne, 
Docteur  Basley,  Docteur  Chodorowski,  conseillers  municipaux  ;  Lorillu, 
secrétaire  de  l'Association  Amicale  ;  Docteur  Noury  ;  Féret-Dulongbois  ; 
Petelle,  notaire  à  Bayeux  ;  Morlent  ;  Le  Hartel ,  etc. 

Le  menu,  très  artistement  dessiné,  était  l'œuvre  de  M.  Verdier,  profes- 
seur de  dessin. 

M.  Liard,  sous-préfet,  ouvre  la  série  des  toasts  en  buvant  à  M.  Failli  ères, 
président  de  la  République. 

M.  Charles  Hébert,  président  de  l'Association  amicale  des  Anciens 
Elèves,  lui  succède  pour  remercier  tous  ceux  qui  ont  contribué  à  cette 
fête  et  lire  un  certain  nombre  de  lettres  d'excuses  envoyées  par  ceux  qui 
n'ont  pu,  à  leur  grand  regret,  assister  au  banquet:  M.  le  baron  Gérard, 
députéde  Bayeux;  M.  Joret-Desclosières ,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur ;  M.  Pillet,  principal  du  Collège  de  Cambrai ,  etc.  Il  fait  l'éloge  des 
anciens  Présidents  de  l'Association,  de  son  Secrétaire  et  de  son  Trésorier. 
Il  termine  par  quelques  mots  gracieux  à  l'adresse  de  M.  le  Sous- Préfet.  J 


—  121  — 

M.  le  Maire  de  Bayeux  exprime  tout  l'intérêt  que  l'Administration 
municipale  porte  à  la  prospérité  du  Collège  et  sa  sympathie  pour  l'Asso- 
ciation des  Anciens  Elèves. 

M.  l'Inspecteur  d'Académie,  après  avoir  présenté  les  excuses  de  M.  le 
Recteur,  remercie  l'Association  de  sa  gracieuse  invitation,  l'engage  à 
pratiquer  le  système  excellent  des  prêts  d'honneur  à  l'égard  des  jeunes 
camarades  peu  fortunés  et  boit  au  grand-maître  de  l'Université,  M.  Briand, 
et  à  l'œuvre  de  l'Association. 

Après  une  allocution  du  Docteur  Noury,  M.  Hébert  prie  M.  Jean 
Bertot  de  relire  son  poème  qui  est  de  nouveau  fort  applaudi,  ainsi  que 
Ceux  qui  boivent \  une  œuvre  émouvante  du  même  auteur.  MUe  Yvonne 
Eoland  récite  le  Pourquoi,  de  Pailleron. 

Dans  la  cour  du  Collège,  superbement  illuminée  d'après  les  plans  de 
M.  Hamel,  la  Musique  Municipale  a  donné  un  Concert  où  l'on  a  admiré 
particulièrement  l'exécution  de  X Ouverture  de  Concert^  de  Giraud,  et  la 
fantaisie  sur  les  Huguenots,  de  Meyerbeer. 

X.  Y.  Z. 


—  122  — 


VUE  D'ENSEMBLE 

SUR    LES 


ANCIENS  HOSPICES  DE  BAYEUX 


C'est  à  l'amour  de  notre  président  pour  tous  les  souvenirs  de  l'histoire 
locale,  c'est  à  son  zèle  pour  le  progrès  de  notre  Compagnie,  que  je  dois 
l'honneur  de  vous  entretenir  aujourd'hui.  Sans  l'aimable  insistance  de 
M.  Anquetil,  j'aurais  laissé  la  parole  à  plus  intéressant  et  à  plus  digne. 
Vous  avez  toujours  été  si  bienveillants  pour  votre  ancien  secrétaire  que 
j'aurais  sur  la  conscience  le  regret  de  manquer,  même  une  fois,  de  cour- 
toisie à  l'égard  de  collègues  et  de  compatriotes  toujours  indulgents  pour 
mes  pauvres  études.  Mais  comme  les  dernières  années  s'approchent  de 
moi  avec  la  même  rapidité  que  les  ombres  du  soir  au  déclin  des  beaux 
jours,  vous  comprendrez,  Messieurs,  qu'à  bien  d'autres  fautes  je  n'ajou- 
terai pas  celle  de  vous  être  désagréable. 

Je  vais  donc  essayer  de  jeter  avec  vous  un  rapide  regard  d'ensemble  sur 
les  anciens  hospices  de  Bayeux.  Je  dis  un  regard  d'ensemble,  car  il  serait 
aussi  difficile  que  fastidieux  de  résumer  succinctement  les  renseignements 
épars  dans  les  deux  cartulaires  de  nos  deux  principaux  hospices  :  Le 
cartulaire  de  Saint-Nicolas  de  la  Chesnaye  et  celui  du  prieuré  de  Saint- 
Jean  r Evangéliste  de  la  Maison-Dieu  ;  les  annales  de  notre  maison  des 
pauvres  vieillards,  connue  sous  le  nom  populaire  de  Maison  du  Grand 
Bureau,  fourniraient  aussi  de  très  nombreuses  pages  du  plus  haut  intérêt. 
Mais,  avec  le  sage,  il  faut  savoir  se  borner  ;  et  sans  autre  préambule,  je 
traite  le  sujet  marqué  au  programme  de  cette  séance. 

Nous  pouvons  compter  six  hospices  à  Bayeux,  trois  pour  les  lépreux, 
un  pour  les  aveugles,  un  pour  les  malades  et  un  pour  les  vieillards.  Pour 
les  lépreux,  nos  annales  citent  :  i°  la  maladrerie  de  Saint-Eustase ,  à 
Nihault  ;  a°  la  léproserie  de  Saint-Julien,  sa  voisine,  et  30  au  sommet  du 
Mont  Phaunus,  le  prieuré  augustin  de  Saint-Nicolas  de  la  Chesnaye. 


-  123  — 

L'hospice  de  Saint-Gratien  pour  les  aveugles,  au  faubourg  Saint- 
Georges,  était  plus  véritablement  un  hôpital  urbain  que  les  trois  lépro- 
series ci-dessus.  Il  n'y  eut  pas  d'hospice  dans  l'enceinte  de  la  cité  propre- 
ment dite,  puisque  le  grand  hôpital  des  malades,  à  quelques  pas  de 
YAure,  était  en  dehors  des  remparts.  11  a  été  discuté  entre  les  savants, 
àprement,  disons-le,  et  longuement  aussi,  pour  savoir  laquelle  des  deux 
maisons,  Saint-Gratien  des  Aveugles[ou  Saint-Nicolas  de  la  Chesnaye  fut 
aumônée  de  prébendes  par  le  Conquérant  de  l'Angleterre. 

De  longs  débats  de  même  nature  se  sont  élevés  aussi  pour  découvrir 
les  vrais  fondateurs  du  prieuré  de  Saint-Jean  TEvangéliste  de  la  AÏaison- 
Dieu.  Etaient-ce  nos  Ducs  de  Normandie,  élaient-ce  les  évêques  et  les 
clercs  de  Bayeux  ?  Chaque  hypothèse  a  ses  arguments  et  ses  défenseurs. 
Nous  n'avons  pas  à  vous  exposer  ces  vieilles  et  inextricables  querelles. 

1.—  LA  LÉPROSERIE  DE  SAINT-NICOLAS  DE  LA  CHESNAYE 

D'après  une  charte  de  1166,  donnée  à  Bures-le-roy,  par  Henri  II ,  duc 
de  Normandie,  arrière-petit-fils  de  Guillaume-le-Conquérant,  la  Ches- 
naye serait  le  plus  ancien  des  hospices  de  Bayeux.  Sur  ses  revenus  dans 
la  ville  de  Bayeux,  Guillaume  fonda  vingt  prébendes  ,  c'est-à-dire  vingt 
lits  pour  autant  de  lépreux  vivant  en  religion  au  monastère  de  Saint- 
Nicholas  de  Bayeux.  Il  y  avait  donc,  déjà,  à  l'époque  de  la  donation  de 
Guillaume,  une  réunion  de  lépreux  à  Saint-Nicolas.  C'était ,  du  reste,  au 
sommet  du  Mont  Phaunus,  dans  un  quartier  un  peu  moins  peuplé  qu'au- 
jourd'hui, plus  champêtre  et  plus  boisé  que  de  nos  jours,  que  les  malheu- 
reux ladres  ou  mezeaux  pouvaient  être  rassemblés,  assez  loin  de  la  ville 
pour  ne  pas  en  contaminer  les  habitants,  assez  espacés  les  uns  des  autres 
pour  ne  pas  hâter  les  progrès  de  leur  mal  et  leurs  horribles  souffrances 
en  se  contaminant  eux-mêmes.  Les  bâtiments  de  la  léproserie  de  Saint- 
Nicolas  subsistent  en  partie  en  face  le  cimetière  de  Saint-Exupère.  M. 
Victor-Evremond  Pillet,  dans  un  Mémoire  sur  les  Léproseries  du  Bessin, 
publié  par  notre  ancienne  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles- 
Lettres,  a  traduit  la  charte  ducale  et  identifié  toutes  les  localités  et 
églises  que  le  royal  donateur  oblige  envers  le  prieur  et  les  religieux  de 
Saint-Nicolas. 

D'après  les  annalistes  bayeusains,  c'était  sur  le  bord  de  la  route  que  fut 
bâtie  l'église  de  la  léproserie,  d'après  la  permission  donnée  jadis  par 
Henri  ItT,  roi  d'Angleterre.  L'église  se  composait  d'une  nef  et  d'un  chœur 
terminé  en  un  rond-point  éclairé  de  sept  fenêtres.   Les  deux  chapelles 


—  124  - 

avaient  été  faites  aux  frais  et  sous  la  surveillance  de  D.  Pierre  de  Nulli. 
Voici  la  liste  des  prieurs  connus  de  cette  maison  de  chanoines  réguliers 
de  l'ordre  de  saint  Augustin  : 

i°  Guillaume  le  Bas,  évêque  d'Abellon,  i486  ;  20  J.  de  la  Barre,  1497  » 
30  N.  de  Cerisay,  1502  ;  40  René  de  la  Barre,  1530-1532  ;  50  Christophe  de 
la  Barre,  1532;  6°  Nicolas  le  Prestre,  1533;  70  Nicolas  Amiot,  1533; 
8°  Simon  le  Bouc  ;  90  Ant.  Gayart,  1566-1573  ;  Philippe  Dumont,  1573  ; 
io°  Jean  Tibeageau,  1579  ;  ia°  Jean  du  Chatel,  1584;  130  J.  Potier,  1593  ; 
140  Charles  Gouhon;  150  Charles  Palmon  ;  i6°Mathurin  Aubin;  170  Louis 
d'Angennes  de  la  Loupe  ;  180  P.-L.  Dallet  ;  190  Jean  d'Angenes  ;  200  Char- 
les Aubery;  2 1°  Charles  de  La  Mare;  220  d'Harlay  ;  230  Dom  Jean  Le 
Bert  ;  24°  Jean  Le  Gendre  ;  250  Chambon  d'Arbouville  ;  260  P.  Bernier  ; 
270  Claude-Honoré  de  Montferrand,  mort  en  1771  ;  280  M.  de  la  Bigne. 

Aucun  des  bâtiments  encore  existants  de  la  léproserie  de  Saint-Nicolas 
de  la  Chesnaye  ne  laisse  supposer  son  antique  origine.  La  partie  la  plus 
ancienne  paraît  être  le  bâtiment  à  fenêtres  étroites  en  bords  à  biseau, 
qui,  au  midi,  accoste  la  grande  porte  de  la  cour  d'honneur.  Qui  se  sou- 
vient encore  aujourd'hui  que  les  Augustins  de  la  Chesnaye  tenaient  la 
foire  de  la  Saint-Nicolas  en  face  de  leur  communauté  dans  le  champ  qui 
tient  au  cimetière  de  Saint-Exupère?  Nous  ne  pensons  pas  que  l'ombre 
des  religieux  et  des  mezeaux  confiés  à  leurs  soins  ait  jamais  troublé  le 
repos  des  acquéreurs  du  vieux  prieuré  depuis  qu'il  a  été  vendu  comme 
bien  national. 

IL  —  SAINT  ESTASE  DE  NIHAULT 

D'après  la  charte  de  Henri  II,  Guillaume  aurait  seulement  fondé  vingt 
lits  pour  la  maison  de  la  Chesnaye.  Dans  toute  la  région,  il  y  eut  certai- 
nement plus  de  vingt  personnes  atteintes  de  la  lèpre  ;  on  ne  pouvait,  à  la 
rigueur,  les  réunir  et  les  entasser  de  ce  côté  à  la  porte  de  notre  ville  ;  il  y 
eut  donc,  de  bonne  heure,  une  autre  léproserie  extra  muros  dans  notre 
voisinage.  Ce  fut  la  léproserie  de  Saint-Etase  ou  Eustase,  à  Nihault.  Une 
charte  de  1301  parle  de  biens  situés  jouxte  la  mare  aux  lépreux  â  Nihault. 
La  rue  de  la  Poterie,  dans  la  partie  voisine  des  ailes  extrêmes  de  la  mai- 
son des  Bénédictines,  et  jouxtant  la  clôture  de  leur  parc,  porta  le  nom 
de  chemin  de  Saint-Etase  ou  de  chemin  de  Nihault. 

III.  —  SAINT-JULIEN  DE  NIHAULT 

Ce  qu'est  devenue  la  Mare  aux  Lépreux^  nous  l'ignorons  ;  mais  elle 
devait  être  assez  éloignée  de  cette  fontaine  limpide  et  gracieuse  au  bas  de 


-  125  — 

la  vallée  St-Julien.  La  vertu  curative  universellement  attribuée  de  temps 
immémorial  à  ses  eaux,  se  concilierait  mal  avec  l'usage  journalier  qu'au- 
raient pu  en  faire  les  lépreux  de  Saint-Eustase.  C'était  surtout  pour  les 
non  veans,  les  aveugles,  que  l'eau  de  la  fontaine  Saint-Julien  était  en 
grande  faveur  auprès  de  nos  aïeux.  Dans  le  voisinage  de  cette  fontaine 
s'éleva  aussi  un  petit  hospice  ou,  comme  Ton  disait,  une  Maladrerie. 

C'est  donc  deux  ladreries  ou  léproseries  qu'il  faut  placer  à  Nihault  : 
celle  de  Saint-Eustase  et  celle  de  Saint-Julien.  M.  Pillet  n'a  eu  garde  de 
les  oublier  dans  son  Mémoire  déjà  cité. 

IV.  —  L'HOSPICE  DE  SAINT-GRATIEN 

Qui  se  douterait  jamais  de  l'ancienneté  de  l'hospice  Saint-Gratien, 
l'hospice  des  aveugles  de  Bayeux,  en  voyant  le  chétif  édicule,  au  larmier 
décoré  de  modillons  modernisés  et  au  porte-cloche  si  modeste,  où  se 
trouvent  réunis,  côte  à  côte,  maintenant,  sur  le  côté  sud  de  la  rue 
Saint-Exupère,  la  morgue  de  THôpital-Général  et  le  Fourneau  de  Sœurs 
de  Saint-Vincent-de-Paul.  Plusieurs  des  bas-reliefs  conservés  sous  le  han- 
gar de  la  Bibliothèque  publique  proviennent  de  cet  hospice.  Il  était 
enclavé  entre  des  sentes  allant  de  la  rue  Saint-Georges  à  la  rue  Saint-Jean 
et  les  dépendances  de  l'église  Saint-Jean,  peu  considérable  en  bâtisse  et 
en  terrain,  quand  Mgr  de  Nesmond,  de  charitable  et  généreuse  mémoire, 
en  fit  comme  l'essai  et  le  noyau  du  futur  Hôpital-Général.  C'est  de  cet 
hospice  ou  hôpital-général  que  nous  parlerons,  après  un  court  résumé 
de  l'histoire  du  Grand  Hospice  ou  Hôtel-Dieu  ,  sur  les  rives  de  YAure,  à 
la  limite  du  quartier  Saint-Vigoret  et  du  quartier  Saint-Georges. 

V.   -    LE   PRIEURÉ  DE   LA  MAISON-DIEU 

Pour  l'Hôtel-Dieu  ou  prieuré  de  Saint-Jean  l'Evangéliste,  deux  bâti- 
ments importants  ont  suffi  pour  marquer  son  âge,  je  veux  dire,  Messieurs, 
non  Tannée  précise  de  son  origine,  mais  l'époque  de  son  organisation  et 
de  son  achèvement.  De  ces  deux  bâtiments,  un  seul  subsiste  aujourd'hui  : 
la  chapelle  priorale  ;  l'autre ,  la  salle  des  malades,  a  cédé  son  emplace- 
ment aux  constructions  de  1823.  La  chapelle  qui  sert  aux  élèves  du 
Séminaire,  personne  de  vous  ne  l'ignore,  est  contemporaine  du  chœur 
de  notre  Cathédrale  :  ses  lancettes  géminées,  avec  colonnettes  en  avant, 
les  crosses  de  ses  chapiteaux,  les  fûts  des  colonnes  et  les  nervures  des 
voûtes  lui  donnent  nettement  le  caractère  du  xui*  siècle.  C'est  le  xiii*  siè- 
cle, sobre,  solide,  ayant  toute  l'humilité  qui  convient  à  une  communauté 
servante  des  infirmes  et  des  pauvres  :  le  porche  seul,  devenu  l'oratoire 


-  126  — 

de  la  Vierge,  a  plus  de  richesse  et  d'élégance  que  le  vaisseau  lui-même. 
Ce  qui  caractérise  le  sanctuaire  de  notre  prieuré-hospice,  c'est  sa  double 
abside  avec  ses  lancettes  étroites.  Elle  seule  mériterait  l'attention  du 
curieux  et  de  l'archéologue. 

Et  l'autre  partie  de  notre  antique  Maison-Dieu,  qu'était-elle?  La  grande 
salle  de  l'hospice  d'Ourscamp,  celle  d'Angers,  les  salles  de  Beaune,  sont 
les  types  les  plus  vantés  des  salles  de  malades  dans  les  anciens  hospices  : 
la  grande  salle  de  Bayeux  aurait  fait  toute  aussi  belle  figure  à  côté  d'elles, 
que  notre  Cathédrale  à  côté  des  autres  belles  Cathédrales  de  France. 
Comment  vous  reproduire  cette  ancienne  bâtisse  ?  Gravissez  avec  moi, 
par  la  pensée,  notre  fameux  Mont  Phaunus.  Dans  les  restes  du  monastère 
élevé  par  Saint-Vigor  et  par  Odon  de  Conteville,  une  construction  se 
distingue  des  autres  par  son  ampleur  et  sa  simplicité  :  j'ai  nommé  la 
grange  monacale  des  bénédictins  de  Saint-Vigor;  aujourd'hui,  avec  ses 
deux  rangs  de  piliers  et  ses  gables  à  rampants  inclinés,  elle  est  devenue 
une  noble  et  digne  église  de  moniales.  La  disposition  qu'elle  présente 
est,  à  peu  près,  celle  de  la  grande  infirmerie  de  notre  Maison-Dieu,  que 
nous  essayons  de  reconstituer  sous  vos  yeux.  Les  devis  de  ceux  qui  la 
complétèrent  en  175 1,  sous  Mgr  de  Rochechouart,  les  procès-verbaux  des 
chirurgiens  visitant  l'hospice  et  les  malades  en  détresse,  aux  mauvais 
jours  de  la  Révolution,  vont  nous  permettre  d'achever  ces  quelques 
données. 

La  grande  salle  des  malades  était  divisée  par  une  balustrade  qui  sépa- 
rait les  deux  sexes.  Elle  était  ornée  d'un  double  rang  de  piliers  au  nombre 
de  quatorze,  avec  un  autel  à  son  extrémité,  contre  le  gable  faisant  face 
à  la  rue  Saint-Vigoret.  Dix  lancettes  l'éclairaient  :  quatre  au  couchant, 
quatre  sur  la  rue  et  deux  sur  l'impasse  du  Séminaire.  La  partie  du  cou- 
chant avait  été  ajoutée,  en  175 1.  par  l'entrepreneur  Nicolas-Thomine 
Hamelin.  Cette  salle  a  été  remplacée,  nous  l'avons  dit,  par  les  salles 
actuelles,  inaugurées  par  M.  Conseil,  le  20  mai  1823.  Nous  sommes  donc 
bien,  si  nous  en  croyons  le  style  de  la  chapelle  encore  debout,  et  de  la 
salle  maintenant  disparue,  en  présence  de  constructions  du  xine  siècle. 
Quels  en  furent  les  vrais  fondateurs  ? 

Une  charte  du  mois  d'août  1208  fait  mention  du  P.  Prieur  de  la  Maison 
Dieu  de  Bayeux  et  des  frères  dudit  couvent.  Dès  1205,  Herbert,  doyen  ; 
Hugues,  chantre,  et  Raoul  Morin,  haut  vicaire  de  la  Cathédrale,  s'étaient 
unis  à  Robert  des  Ablèges,  évèque  de  Bayeux,  pour  aviser  au  service  des 
malades.  Wace,  historien  du  xne  siècle  et  chanoine  de  Bayeux,  nous 


J 


-  127  - 

avait  bien  révélé  leurs  diverses  infirmités.  Il  parle  des  mes  haignie^ 
(estropiés),  des  non  poans  (impotents),  des  langoros  (infirmes),  et  en 
dernier  lieu,  des  non  vean\  (aveugles).  Au  désir  des  fondateurs  sus-nom- 
més du  prieuré  de  Sainte-Marie  et  de  Saint-Jean  l'Evangéliste  de  la 
Maison-Dieu,  le  prieur,  six  religieux  et  un  novice,  composant  la  commu- 
nauté, devaient  s'occuper  des  malades  ;  l'évêque,  fondateur,  déléguait 
comme  administrateur  des  biens  le  haut  vicaire  Raoul  Morin.  L'évêque, 
utilisant  quelques  revenus  attribués  aux  pauvres  .par  Guillaume-le- 
Conquérant,  fit  commencer  les  bâtiments.  Thomas  de  Fréauville  et  Guy, 
ses  successeurs,  achevèrent  ces  premières  bâtisses  qui  furent  complètes 
en  1348.  Saint-Louis  donna,  par  charte  du  9  avril  1256,  la  chapelle 
Sainte-Marguerite  de  la  Halle  au  blé,  avec  les  droits  de  cette  halle,  au 
Prieur  et  aux  pauvres  de  la  Maison-Dieu.  Philippe-le-Bel  confirma,  en 
1296,  cette  générosité  de  son  aïeul,  et  le  18  juin  1365,  Charles  le  Bel  in- 
terdit toute  vente  de  blé  en  dehors  de  la  halle,  pour  ne  point  frustrer  les 
religieux  et  les  malades  de  leurs  ressources. 

VI.  —  L'HOSPICE  DES  PAUVRES   RENFERMÉS 
OU   HOPITAL  GÉNÉRAL 

L'Hôpital  Général  qui  s'étend  entre  les  rues  Saint-Exupère,  du  Petit- 
Rouen  et  Saint-Jean,  commença  très  humblement.   Le  31    juillet  1666, 
Monseigneur  de  Nesmond,  de  charitable  mémoire,  installa  douze  pauvres 
vieillards  dans  l'hospice  de  Saint-Gratien  où  il  ne  se  trouvait  plus  qu'un 
seul  aveugle  nommé  Laurent  Le  Vasnier.  Le  nombre  des  vieillards  aug- 
mentant, Mgrde  Nesmond  loua,  près  de  la  fontaine  Cantepie,  des  immeu- 
bles, de  messire  Dubreuil,  escuyer,  et  du  sieur  Le  Breton,  dit  la  Guesterie. 
notable  bourgeois  de  la  Madeleine,  pour  y  fonder  officiellement,  au  désir 
des  édits  de  1662  et  1664,  l'Hôpital  Général.  Cette  organisation  dura  de 
Noël  1666  à  1673.  En  1673,  par  acquêts  nouveaux  d'immeubles  voisins  de 
l'hôpital  Saint-Gratien,  les  pauvres  purent  revenir  s'établir  définitive- 
ment, à  Noël,  dans  cet  hôpital. 

Ses  premières  constructions,  dirigées  par  M.  Baucher,  syndic,  et 
chanoine  de  la  Vieille,  furent  faites  par  Pierre  Le  Sage,  maçon,  de  Saint- 
Vigor-le-Petit,  Jacques  Savary,  de  Saint-Sauveur,  menuisier,  et  le  serru- 
rier Jean  Lesseline,  du  faubourg  Saint-Loup.  Les  propriétés  Tobie  Le  Gras, 
Maloisel  et  l'hôtel  de  la  Rémondière,  vinrent  encore  donner  l'air,  l'es- 
pace et  permettre  d'édifier  les  logis  répondant  au  grand  nombre  des 
pauvres  et  aux  charitables  intentions  de  Mgr  de  Nesmond,  dont  l'archi- 


—  128  - 

tecte  Moussard  secondait  le  zèle.  Mgr  de  Nesmond  avait  acquis,  à  Commes, 
la  seigneurie  du  Bosq,  en  janvier  1687.  De  cette  seigneurie,  l'évêque 
fondateur  de  l'Hôpital-Général  détacha  la  ferme  de  la  Candelle  ;  il  y 
ajouta  l'herbage  sec  ou  Pré  d'Eyric,  les  petits  prés  de  Moon,  appelés 
aujourd'hui  les  prés  de  Ryes  et  les  Monts  de  Ryes,  qu'il  avait  acquis 
d'Abraham,  sieur  de  Saint-Aubin,  pour  aider  à  faire  la  rente  de  aoo  livres 
à  perpétuité  aux  deux  religieuses  de  la  Providence  de  Rouen  appelées 
par  le  donateur,  en  1676,  pour  instruire  gratuitement  les  jeunes  filles  de 
cet  établissement. 

Les  Sœurs  grises  ou  Filles  de  la  Charité  de  Saint-Vincent-de-Paul,  qui 
desservaient  les  pauvres  depuis  l'origine  de  cet  hospice,  étaient  restées 
très  populaires  à  Bayeux,  sous  le  nom  de  Sœurs  du  Pot,  ainsi  dénommées 
parce  qu'elles  portaient  les  soupes  de  l'Œuvre  des  Marmites  aux  indi- 
gents. Les  supérieures  de  l'Hôpital-Général  furent,  de  1733  à  1792,  les 
dames  Cauvin,  Gouin,  Delaplanche,  Colin,  Brisard,  Valennes  ,  Dagnon, 
Poinsignon,  Cuissin,  Robert,  Rauxy  Vallée  et  Miquelard.  Cette  dernière 
crut  devoir  garder,  avec  les  membres  de  sa  communauté  ,  aux  mauvais 
jours  de  1793,  leur  costume  traditionnel.  La  Société  Populaire  ,  ou  club 
de  Bayeux,  s'indigna  de  tant  d'audace.  Les  infortunées  et  dangereuses 
sœurs  furent  dénoncées  aux  autorités  locales.  Le  Conseil  Général  de  la 
ville  répondait,  le  18  avril  1793,  à  la  Société  Populaire  :  «  Nous  avons 
reçu,  citoyens,  votre  lettre  du  jour  d'hier  par  laquelle  vous  nous  dénon- 
cez deux  objets  qui  blessent  les  regards  des  patriotes.  Le  premier  est  relatif 
au  costume  des  ci-devant  Sœurs  grises  de  l'Hôpital-Général...  Nous 
avions  prévu,  depuis  longtemps,  votre  sollicitude  relativement  au  cos- 
tume des  ci-devant  Sœurs  grises,  et,  sur  notre  demande,  elles  ont  consenti 
à  le  changer  sur-le-champ,  en  leur  fournissant  les  moyens  de  pouvoir 
s'habiller  autrement,  ce  qui  est  juste  et  nous  paraît  facile,  si  vous  voulez 
leur  subvenir  en  leur  procurant  le  paiement  de  leur  traitement.  »  Leurs 
facultés  ne  leur  permettant  pas,  non  plus,  de  se  procurer  elles-mêmes  des 
cocardes,  elles  demandent  «  que  la  commune  veuille  bien  en  faire  les  frais 
et  que  deux  membres  du  Conseil  aillent  les  leur  placer  ».  Les  citoyens 
Delarue  et  Maistrel  cocardèrent  donc  les  sœurs,  le  8  octobre  1793.  Le 
23  juin  1807  ,  les  religieuses  de  Saint-Thomas  de  Villeneuve,  ayant  pour 
supérieure  Madame  de  Kéraudren,  remplacèrent  ces  Filles  de  la  Charité. 
Elles  sont  encore  à  l'Hôpital-Général. 

A.  LE  LIÈVRE, 

Chanoine  honoraire,  Curé  de  Saint- Laurent. 


—  129  — 


XVI*   SIÈCLE 


ABJURATIONS  PROTESTANTES 


Condé  et  Coligny  venaient  à  peine  de  conclure  la  paix  séduisante  mais 
périlleuse  de  Longjumeau,  que  déjà  la  guerre  à  l'hérésie  était,  de  nou- 
veau, prêchée  par  les  Jésuites  et  que   les  persécutions  recommençaient. 

Le  a8  septembre  1568,  deux  édits  royaux  jetèrent  la  terreur  parmi  les 
sectateurs  de  Calvin.  L'un  défendit,  sous  peine  de  mort,  l'exercice  de 
toute  autre  religion  que  la  Catholique,  ordonna  aux  ministres  de  l'Evan- 
gile de  quitter  la  France  dans  quinze  jours,  interdisant,  toutefois,  de 
«  rechercher  en  leurs  consciences  >  ceux  qui  avaient  professé  la  religion 
prétendue  réformée  et  qui  se  tiendraient  tranquilles  en  leurs  maisons. 
L'autre  enjoignait  aux  Protestants  de  se  démettre,  également  dans  quin- 
zaine, de  leurs  offices  de  judicature  et  de  finance  et  astreignait  les  mem- 
bres des  Universités  et  des  Parlements  à  prêter  serment  de  catholicisme. 

Abjuration  ou  misère  :  telle  était  l'alternative  offerte.  Aussi  vit-on  les 
fidèles  menacés  par  les  édits,  renoncer  à  leur  foi,  des  lèvres  le  plus  sou- 
vent, afin  de  conserver  le  pain  quotidien  pour  eux  et  leurs  familles.  11  est 
à  remarquer,  toutefois,  que  beaucoup  d'entre  eux,  surtout  en  province  et 
aux  champs,  et  aussi  parmi  les  humbles  des  villes,  se  contentèrent  de 
s'effacer  prudemment  pendant  l'orage ,  espérant  désarmer  ainsi  leurs 
mortels  ennemis. 

Mais  ceux  qui  avaient  dû  se  dépouiller  de  leurs  offices  n'acceptaient 
pas  si  facilement  un  changement  de  fortune  qui  les  faisait  déchoir  et 
privait  leurs  frères  de  leur  protection.  D'un  autre  côté,  la  privation  de 
ses  ministres  parut  insupportable  à  la  longue  à  toute  l'église  évangélique. 
De  plus,  quelques  violences  sanglantes  exercées  par  les  catholiques  exci- 
tèrent les  esprits.  Bref,  Tépée  sortit  à  nouveau  du  fourreau  et  il  s'ensuivit 

9 


—  130  — 

une  guerre  terrible,  terminée,  grâce  à  l'énergie  indomptable  de  Coligny, 
par  la  paix  c  boiteuse  et  mal  assise  »  de  Saint-Germain  que  Catherine 
fut  trop  heureuse  de  voir  accepter. 

Comme,  par  suite  de  cette  paix,  il  avait  été  accordé  une  amnistie  pleine 
et  entière  ;  comme  nul  ne  pouvait  être  recherché  ni  astreint  à  faire  chose 
contre  sa  conscience  pour  le  regard  de  la  religion  ;  comme  une  certaine 
latitude  avait  été  accordée  pour  son  exercice;  comme,  en  Basse-Norman- 
die, Carentan  avait  été  ajouté  aux  lieux  de  prêche  ;  comme  les  Normands 
pouvaient  récuser  si*  juges  du  parlement  de  Rouen,  —  les  abjurations 
allèrent  se  raréfiant,  du  mois  d'août  1970,  à  pareil  mois  de  Tannée 
1573,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  Saint-Barthélémy. 

Inutile  d'insister  sur  les  événements  de  ce  jour  néfaste  à  jamais  et  qui 
fit  à  la  France  une  plaie  dont  elle  saigne  peut-être  encore  ! 

Après  l'horrible  massacre  de  Paris  se  déroulèrent  ceux  de  province, 
moindres  parce  que  Tordre  de  tuer  ne  fut  envoyé  qu'aux  chefs  des  corps 
de  ville,  et  aux  gouverneurs  sur  qui  Ton  croyait  pouvoir  compter.  Toute- 
fois, Tordre  de  s'assurer  des  huguenots  un  peu  notables  fut  envoyé 
partout. 

Le  roi  écrivit  à  Matignon,  son  lieutenant-général  en  Basse-Normandie, 
de  faire  prendre  Montgommery,  que  Catherine  poursuivait  toujours 
depuis  la  mort  d'Henri  II,  €  mais  »,  ajoutait-il,  que  Ton  ne  sache  pas  que 
je  vous  écrit  ». 

Matignon,  €  un  très-fin  et  trinquât  normand  »,  suivant  Brantôme,  favori 
de  Catherine,  quoique  son  haleine,  d'après  Mmt  de  Dampierre,  sa  parente, 
«  puât  plus  qu'un  anneau  de  retraict  »,  n'écouta  que  l'humanité  de  son 
cœur,  et  en  ces  jours  de  sanglante  réaction,  sut  couvrir  ses  ennemis  de 
son  égide  et  maintenir  le  bon  ordre  dans  son  gouvernement. 

Ses  administrés  en  furent  quittes  pour  la  peur  et  n'eurent  qu'à  se  sou- 
mettre aux  ordres  de  la  Cour  qui  interdisaient  toutes  assemblées.  Apeurés, 
c  ils  se  laissèrent  mener  par  troupeaux  aux  églises  catholiques  ». 

Ces  défaillances,  très  compréhensibles,  furent  enregistrées  avec  soin 
par  le  clergé  d'alors  ;  mais,  soit  qu'ils  aient  disparu  à  la  Révolution,  soit 
que  les  intéressés  les  aient  supprimés,  les  instruments  où  ils  furent  consi- 
gnés sont  devenus  des  plus  rares,  et  c'est  toujours  une  bonne  fortune  d'en 
rencontrer  quelqu'un. 

Un  de  ces  instruments,  un  registre  de  l'ancienne  Officialité  de  Bayeux, 
échoué,  on  ne  sait  comment,  aux  archives  de  cette  ville,  et  que  nous 
avons  eu  sous  les  yeux,  nous  permet  de  mettre  au  jour  les  noms  de  nos 


—  131  — 

compatriotes  qui  abjurèrent,  en  ces  jours  de  deuil,  entre  les  mains  de 
rOfficial  de  Bayeux  ou  de  ses  délégués. 

Ce  registre,  de  moyen  papier,  porte  sur  le  plat  supérieur  cette  simple 
mention  :  Registre  des  abjurations  protestantes. 

La  feuille  de  parchemin,  qui  lui  sert  de  couverture,  et  dans  laquelle  on 
a  relié  ce  qui  en  reste,  est  occupée,  à  l'intérieur,  par  un  acte  de  1569, 
donné  dans  la  Cathédrale  de  Bayeux,  en  présence  de  l'un  des  prêtres 
heuriers  ou  chantres,  dont  le  nom  est  illisible,  et  de  M*  Olivier  Le  Bas, 
par  vénérable  et  discrète  personne,  Jehan  de  Bourges,  prêtre,  archidiacre 
d'Hyesmes.  C'est  une  invitation  au  doyen  de  Con dé-su r-Noireau  de  mettre 
en  possession  réelle  du  bénéfice  de  Saint- Médard  de  Cully,  un  religieux 
de  l'abbaye  bénédictine  de  Saint-Etienne  de  Caen,  en  remplacement  de 
Jehan  Suhard,  clerc.  Le  nom  du  titulaire  ne  se  lit  plus  à  cause  d'un  trou 
dans  le  parchemin. 

Ce  document,  très  difficile  à  déchiffrer  par  suite  de  l'action  de  l'humi- 
dité, comprend  cinq  cahiers  et  cinq  feuillets  doubles,  formant  un  total  de 
160  feuillets,  écrits  des  deux  côtés  et  numérotés  au  seul  recto,  pour  les 
premiers  seulement.  Ce  foliotage  permet  de  constater  et  de  regretter 
l'absence  des  trente-six  premières  pages,  dont  le  contenu  n'aurait  certes 
pas  été  sans  intérêt  pour  étudier  la  progression  des  abjurations. 

Il  est  vraisemblable,  en  effet,  que  la  partie  perdue  remontait  à  156a  ou 
1563,  époque  à  laquelle  M'  Anthoine  Gayant,  déjà  officiai  du  sieur 
évêque,  avait  dû  se  cacher  pour  éviter  la  fureur  des  Protestants.  Béziers 
raconte,  en  effet,  avoir  lu  dans  un  registre  de  comptes  appartenant  à 
Thomas  Bertrand,  bourgeois  de  Bayeux,  cette  quittance  :  «  Le  vendredi 
17  jour  de  décembre  156a,  reçu  de  M'  Gayant,  officiai  du  sr  euesque  de 
Baïeux.  deux  pistoles  pour  l'avoir  reçu  en  la  chambre  de  ma  maison,  et 
mis  son  cheval  à  mon  écurie,  durant  le  temps  des  troubles  en  cette  ville, 
à  savoir  depuis  le  mois  de  février  jusqu'à  ce  jour,  que  ses  meubles  ou 
partie  d'iceux,  sont  encore  en  ma  dite  chambre.  » 

Gayant,  gd  archidiacre  de  Baïeux  et  officiai  de  Monsieur  de  Humières, 
évesqueduditlieu,  présenta,  le  19  août  1563,  au  nom  du  Clergé  de  Bayeux, 
à  MM.  les  Commissaires  pour  l'état  de  paix,  requête  constatant  dans  ses 
divers  articles  les  excès  de  toute  sorte  commis  par  les  protestants. 

Il  y  avait  deux  formules  d'abjuration  distinctes  :  Tune  pour  les  laïques, 
l'autre  pour  les  ecclésiastiques.  Les  premiers  promettaient  «  ouyr  la 
Saincte  Messe,  les  sermons,  etc.  »  ;  les  seconds,  «  dire  et  cellébrer  la 
saincte  messe  et  aultre  divin  service,  ouyr  les  sermons,  etc.  » 


-  132  — 

La  première  abjuration,  du  23  ma**s  1570.  contient  la  formule  complète 
pour  les  laïques,  et  on  trouvera,  sous  la  date  du  6  avril  ensuivant,  dans 
l'abjuration  du  prêtre  Martin  Bunouf,  l'adjonction  qui  y  était  faite  pour 
les  ecclésiastiques. 

Les  formules  d'abjuration,  dont  quelques-unes  seulement,  et  parmi  les 
premières  sont  rédigées  en  latin,  étaient  souscrites  par  ceux  qui  les  pro- 
nonçaient et  par  les  témoins  de  leur  acte. 

Notre  registre  va  du  23  mars  1570  au  18  août  1 573.  Il  renferme  donc 
toutes  les  abjurations  qui  suivirent  la  Saint-Barthélémy.  Elles  sont  au 
nombre  de  1847,  dont  18  d'ecclésiastiques.  Voici  comment  elles  se 
répartissent  chronologiquement  :  en  1570,  36  ;  —  en  157 1,  7  ;  —  en  157a, 
jusqu'au  24  août,  2  ;  en  septembre,  801  ;  en  octobre,  54a;  en  novembre, 
172  ;  en  décembre,  107;  au  total,  1.624  î  —  en  I573»  janvier,  62  ;  février, 
43  ;  mars,  67  ;  avril,  1  ;  mai,  1  ;  juin,  4  ;  juillet,  1  ;  août,  1  ;  au  total,  180. 
Voici  maintenant  le  nombre  décroissant  des  réformés  dans  les  parois- 
ses de  la  ville  de  Bayeux,  siège  de  l'évèché  :  St-Malo,  98  ;  St-Sauveur,  52  ; 
St-Symphorien,  41;  St-André,  36;  St-Martin,  33;  Si-Patrice,  24;  St- 
Laurent,  20  ;  St-Loup,  17  ;  St-Floxel,  16  ;  Ste-Madeleine,  14  ;  Notre-Dame 
des-Fossés,  13  ;  St-Georges,  la;  Notre-Dame  de  la  Potherie,  7  ;  St-Vigor- 
le-Petit,  4  ;  St-Exupère,  3  ;  St-Ouen,  2  ;  St-Nicolas,  1  ;  en  tout,  393. 

Dans  les  Mémoires  de  la  Société  de  Saint-Lô  ,  dont  il  est  maintenant  le 
Président,  M.  G.  du  Boscq  de  Beaumont ,  notre  distingué  compatriote, 
publia  jadis  une  courte  et  intéressante  étude  sur  notre  registre,  dont  il  ne 
signalait  toutefois  que  les  noms  de  nobles  et  de  notables.  Ce  travail  appe- 
lait donc  un  complément  :  le  voici. 

Notre  publication  intégrale  de  tous  les  noms  d'abjurants,  contenus  au 
Registre  des  abjurations  protestantes^  avec,  en  italiques,  les  noms  de  ceux 
qui  y  apposèrent  réellement  leurs  signatures,  et  non  un  simple  merc, 
justifie  pleinement  ces  lignes  de  notre  grand  historien  national  :  «  L'effroi 
des  périls  toujours  renaissants,  la  prostration  où  bien  des  esprits  étaient 
plongés  depuis  la  St- Barthélémy,  la  conviction  de  la  ruine  de  la  cause 
entraînèrent  les  abjurations  en  grand  nombre,  non  seulement  dans  les 
contrées  qui  avaient  été  le  théâtre  des  massacres,  mais  dans  plusieurs  des 
provinces  qui  en  avaient  été  préservées  ».  (Michelet.) 

E.  A. 


ABBRÉVIATIONS 


Bourg. 

Bourgeois. 

Not. 

Notaire. 

Ch. 

— 

Chanoine. 

Off. 

— 

Officier. 

Cbap. 

— 

Chapelain. 

Par. 

— 

Paroisse. 

D. 

— 

Dit. 

Pbre 

— 

Prêtre. 

Dam. 

— 

Demoiselle. 

Pers. 

— 

Personne. 

Dem1 

— 

Demeurant. 

Pns. 

— 

Présents  on  présentes 

Disc. 

— 

Discret,  —  ète. 

Prat. 

— 

Praticien. 

Eccl. 

— 

Ecclésiastique. 

Séc. 

— 

Séculier,  —  ère. 

Esc. 

— 

Escuier. 

Sr 

— 

Sieur. 

F. 

— 

Femme. 

Sgn' 

— 

Seigneur. 

H. 

— 

Homme. 

Tesm. 

— 

Témoins. 

Hon. 

— 

Honorable. 

V 

— 

Veuve. 

M' 

— 

Maître. 

Vôn. 

— 

Vénérable 

N. 

— 

Noble. 

Vie. 

— 

Vicaire. 

Les  noms  propres,  en  italiques,  sont  ceux  des  personnes  ayant  signé 

leur  nom. 


—  134  — 


Registre  des  Abjurations  protestantes 


1570 

23  Mars.  —  «  Nous,  Louys  Binet,  Michel  Raullètes,  Noël  Picquay$% 
Mariète  Massieu,  Tésart  Picquays  (i),  «  réduictz  par  la  grâce  du  Sainct  Es- 
prit en  l'Eglise  de  Dieu,  saincte,  catholicque,  romaine  et  apostolicque,  de 
laquelle  nous  nous  estions  esgarez,  abiurons  et  anathématizons  l'hérésie  de 
Luther  et  Caluin,  et  toute  aultre  doctrine  erronée  et  damnable  à  quoy  nous 
avons  adhéré  par  cy  devant,  et  au  lieu  dicelle  nous  embrassons,  croyons 
et  maintenons  avec  grant  contrition  de  cœur  et  yifue  foy  le  Sainct  Euan- 
gile  de  Jhésus  Christ,  ses  sainctz  et  diuins  commandementz  et  générale- 
ment tout  ce  que  croyt  et  tient  nostre  mère  Saincle  Eglise,  en  laquelle 
nous  protestons  viure  et  mourir  comme  vrayz  enffantz  dicelle,  nous  sub- 
mettanz  à  toute  canonicque  correction  en  cas  que  nous  récidiuerions  en 
hérésie,  dont  Dieu  par  sa  grâce  nous  vueille  préseruer  ,  promettanz  fré- 
quenter l'église  et  aultres  lieux  vénérables,  ouyr  la  saincte  messe,  les 
sermons  et  sainctes  prédications,  et  générallement  faire  tous  aultres  actes 
de  bon  catholicque,  sur  les  peines  que  dessus.  En  tesmoingde  quoy,  nous 
auons  signé  ceste  présente  nostre  protestation  de  foy  »  ,  ce  xxiij-  jour 
de  mars  mil  v™  lxx.  »  Présents  M*  Jehan  Lesnarey,  curé  de  Longue-Raye 
et  Estienne  A  ncquetil  de  Saint-Saulveur  de  Bayeux. 

Jehan  André,  de  Longueraye,  abjure  le  même  jour  et  an,  présence 
des  mêmes  témoins.  (La  formule  est  en  latin  et  presque  illisible.) 

Anno  et  die  predictis,  Johannes  Geruays,  de  Ageio,  qui,  in  antea,  secu- 
tus  est  heresim  in  publicis  congregacionibuz  et  dogmatizationtbus  et 
cenis  ministrauit,  nunc. . .  abiurauit  heresim  et  fecit  protestacionem  fidei 
in  forma...  obtinuit  absolutionem  iuxta.,.  Actura  et  factum  (coram) 
domino  Gayant,  vicario  et  presentibuz  magistro  Johanne  Lesnarey  et 
Stephano  Ancquetil,  sancti  Saluatoris  baiocensis. 

25  Mars. —  ?..  .le  xxvjour  de  mars  mil  vcc  lxx,  présence  de  Richard 
Bonamy  de  St-Saulveur  de  Baïeux  et  de  Allain  Louvet  de  Veaussieux. 

(i)  Formule  générale  laïque,  au  pluriel  ou  au  singulier,  selon  le  cas. 


—  135  — 

L'an  et  jour  dessus  diz,  François  de  Govetç,  abiura  comme  dessus, —  pré- 
sence desdicts  tesmoins. 

Vendredy  31  Mars.  —  Pierre  Jamet,  de  Viane  ,  le  derrain  mars  1570, 
—  pns  vén.  pers.  M°  Chérubin  Vaultier,  curé  de  Loucelles  et  Mô  Mar- 
tin Houlbec,  doyen  de  Fontenay. 

Jeudi  6  Avril.  —  Martin  Boyvin  ,  d'Anéeiles  ,  le  6  avril  1579,  —  pns 
Me  Gilles  Lebois,  heurier  et  chap.  en  l'église  de  Baïeux  et  M*  Guille 
Marescot,  curé  dudit  lieu  d'Anelles. 

Le  même  jour  et  même  présence,  Simonne  f.  de  Noël  du  Chef-de-la- 
Ville,  par.  de  Sommervieu. 

Robert  Aude,  le  jeune,  de  St-Symphorien  de  Baïeux,  même  an  et  jour, 
a  abjuré  et  faict  protestacion  de  foy  en  la  forme  et  manière  que  dessus.  Faict 
devant  noua  ledict  Gayant,  pns  Me  Nicolle  Dubosc,  curé  de  St-Georges  de 
Baïeux,  Me  Jacques  Lefrançois,  curé  de  St-Symphorien  de  Baïeux  et  de 
Me  Anthoyne  Gayant,  le  jeune. 

Julliane,  ve  Thomas  Legrand,  de  la  par.  de  St-Exupère  de  Baïeux,  a 
abiuré  et  faict  protestacion,  comme  dessus,  et  par  ce  moyen  a  obtenu  le 
bénéfice  de  l'absolution  en  la  forme  de  droit,  —  pns  Me  Gayant,  grand 
vicaire  et  officiai  de  Baïeux  ;  pns  aussi,  vén.  pers.  M0  Chérubin  Vaultyer, 
grand  vie.  en  l'église  Cathédrale  de  Baïeux  et  M0  Jehan  Lesnarey. 

Moi,  Martin  Bunouf,  pbre,  de  la  parr.  de  la  Potherie  de  Baïeux  (1), 
réduict  par  la  grâce  du  Sainct  Esprit  en  l'Eglise  de  Dieu,  saincte,  catholic- 
que,  romaine  et  apostolicque,  de  laquelle  je  m'estois  esgaré,  abiure  et 
anathématize  l'hérésie  de  Luther  et  Caluin,  et  toute  aultre  doctrine  erro- 
née et  damnable  à  quoy  j'ay  adhéré  par  cy-devant,  et  au  lieu  dicelle,  je 
embrasse,  crois  et  maintiens  avec  grant  contrition  de  cœur  et  vifue  foy 
le  Sainct  Euangile  de  Jhésus  Christ,  ses  sainetz  et  divins  commandementz 
et  generallement  tout  ce  que  croit  et  tient  nostre  mère  Saincte  Eglise  en 
laquelle  je  proteste  viure  et  mourir  comme  vray  enflant  d'icelle,  me 
submettant  à  toute  canonicque  correction  en  cas  que  récidiuerois  en 
hérésie,  dont  Dieu,  par  sa  grâce,  me  vueille  préseruer,  promettant  fré- 
quenter l'église  et  aultres  lieux  vénérables,  dire  et  cellébrer  la,  saincte 
messe  et  aultre  diuin  seruice,  ouyr  les  sermons  et  sainctes  prédications  et 
generallement  faire  tous  aultres  actes  de  bon  catholicque,  sur  les  peines 
que  dessus.  En  tesmoing,  etc.  »,  —  pns  Me  Chérubin  Vaultier,  Mes  Artur 
Colieville  et  Jehan  Le  Sommetyer,  not.  en  court  eccl. 

(1)  Formule  générale  ecclésiastique,  aussi  au  pluriel  ou  au  singulier,  selon  les  cas. 


-  136  — 

1 1  Avril.  —  Richart  Blondel,  de  la  par.  du  Dézert,  diocèse  de  Baïeux, 
—  pns  n.  et  dise.  pers.  Me  Maglore  Hue,  advocat  en  court  séc.  à  Baïeux 
et  Pierre  Caigny,  natif  du  Dézert.  denY  à  Vire. 

15  Avril. —  Pierre  Guerard,  de  Baynes,  pns  dise.  pers.  Me  Robert 
Sabine,  curé  de  Beynes  et  Guille  Philippine,  de  Loucelles. 

Françoys  Thymois,  pbre,  de  Bernières  sur  la  mer,  —  pns  Me  Jehan  Les- 
narey,  GracienRegnauld,  pbres,  Jehan  Le  Sommetier,  Françoys  Bertran, 
not.  et  prat.  en  court  eccl.  et  plusieurs  aultres  tém. 

21  Avril.  —  Anno  Domini  millesimo  quinquagesimo  septuagesimo, 
die  xxja  aprilis,  Dionysia,  vidua  Ogeri  de  la  Perrelle,  è  parochia  de  Thaon, 
obtinuit  absolutionem  à  censuris  ecclesiasticis  quas  de  jure  promeruit 
propter  heresim  quam,  in  antea,  secuta  est  et  submissionem  abiurandi  dic- 
tam  heresim  et  protestacionem  fidei  faciendi. . .  ab  ea. . .  qua  nunc  deti- 
netur. . .  Presentibus  magistro  Petro  Gouis,  curato  de  Thaon. . . 

23  Avril.  —  Jacques  Cappon,  dem*  à  St-André  de  Baïeux,  —  pns  vén. 
pers.  Me  Richart  du  Ro^el,  curé  du  lieu  et  Guille  Libore  dudit  lieu. 

26  Avril.  —  Jehan  Olivier,  dem*  à  Cerisy,  —  pns  dise.  pers.  M9  Ro- 
bert Sabine  et  Pierre  Housset  de  N.-D.  de  St-Lô. 

Michel  Bernart,  de  St-André  de  Baïeux,  —  pns  Révèrent  père  en  Dieu, 
et  s«p,  Pierre  Estienne  Heuste,  abbé  d'Evrecy,  et  Nicollas  Anthoisne 
Gosseaume,  de  St-André. 

10  May.  —  Guillemeta,  filia  Guillermi  Piédooe,  defuncti  parrochia  de 
Blado,  abiuravit  heresim  quam  secuta  est  in  publicis  congregacionibuz, 
fecit  protestacionem  fidei,  et  eo  medio,  obtinuit  absolutionem  à  domino 
vicario  generali,  —  presentibuz  magistro  Roberto  Sabine,  curato  de  Bénis, 
et  Petro  Duval,  Alano  Habarel,  presbyteris  B.  Marias  de  Potheria,  testibuz. 

Margarita.  filia  defuncti  Guillelmi  Moyserit  de  Bucello,  abiuravit  here- 
sim quam  secuta  est  in  publicis  congregacionibuz  et  protestacionem  fecit 
fidei  coram  domino  Gayant,  vicario  generali  KathedralisdeBaiocis  et  hoc 
medio  obtinuit  absolutionem ,  —  presentibuz  Ricardo  Mériel  Sli  Au- 
doeni,  in  suburbio  baiocensi  et  Germano  Bunouf,  curato  de  Bucello, 
testibuz. 

21  May.  —  Henry  Cauchcys,  chirurgien  juré  en  la  ville  et  banlieue 
de  Baïeux,  —  pns  Charles  Paysant,  de  la  Magdeleine  de  Baïeux  et  Robert 
Lescallyer  de  St-Exupère. 

7  Juin.  —  Noëlle,  fille  Pierre  Le  Vavasseur,  de  la  Magdeleine,  —  pns 
dise.  pers.  Me  Nicolle  du  Dose,  curé  de  St-George  de  Baïeux  et  n.  h. 
Jehan  Béchevel,  sp  de  la  Gruerye. 


—  137  - 

ÎO  Juin.  —  Lancellot  Castel ,  de  Banville  ,  —  pns  hon.  h.  Michel 
Mosque,  de  Carcagny  et  Charles  Lecoq,  de  Banville. 

16  Juin. —  Claude  Lefrancdin,  pbre,  de  St-Agnen-le-Malherbe, — 
pns  dise.  pers.  Mes  Lesnarey,  Thomas  Brandacyer,  Gracien  Regnauld, 
pbres,  Jehan  Le  Sommetyer,  Artur  Colleville,  not.  et  prat.  en  ladite 
court,  pns  en  jugement,  lors  de  ladite  protestacion  de  foy. 

1"  Juillet.  —  Michel  Le  Moullinet ,  de  Sermentot,  —  pns  Me  Raoul 
Pellevey,  de  St-Sauiveur  de  Baïeux  et  Jehan  Colleté  de  Croay. 

17  Juillet.  —  Pierre  Cauvyn,  de  St-Georges  Daulnay,  —  pns  Me  Mar- 
guerin  Dorval,  curé  de  Castilly,  et  Robert  Le  Jeune,  dem*  à  St-Saulveur. 

20  Août.  —  Jehan  Fermine,  d'Estrehan  le  Perreux,  —  pns  Me  Martin 
Sauvegrain,  dem*  à  Molles,  et  Me  Anthoyne  Gayant,  pbre,  dem*  à  St- 
Saulveur. 

6  Octobre. —  Jehan  Pellevey,de  St-Martin  de  Baïeux,  —  pns  Me  Jehan 
Hamcl,  pbre,  heurier  en  ceste  église  (Cathédrale),  et  Philippes  de  la 
Motte,  dem*  à  St-Patrice. 

12  Octobre.  —  Roger  Dacher,  de  Castilly, —  pns  dise.  pers.  Me  Jehan 
Le  Paulmyer,  curé  de  St-Flocel,  Me  Marguerin  Dorval. 

1 6  Octobre.  —  Jehan  Delahaye,  de  Banville,  —  pns  Mc  Guille  Dupont, 
bourg,  de  St-Mâlo  de  Baïeux,  et  Guille  Le  Foullon,  de  St-Queritin-d'Elle. 

22  Octobre.  —  Michel  Bonamy,  de  St-Mâlo  de  Bayeux,  pbre,  —  pns 
dise.  pers.  Mes  Jehan  Lesnarey,  promoteur  de  Mgr  le  Doyen,  Thomas  Bran- 
dacyer, curé  de  la  Rocque,  Gracien  Regnauld ,  pbre,  Artur  de  Colleville, 
Jehan  Le  Sommetyer,  Francoys  Bertran,  not.  en  court  eccl. ,  —  pns  en 
jugement,  lors  de  ladite  abjuration  et  protestacion,  et  plusieurs  autres. 

29  Décembre.  —  Jehan  Vitard,  le  jeune,  de  Parfouru-Lesquelin  ,  — 
pns  Mes  Vincent  Le  Carpentier,  curé  du  lieu ,  et  Allain  Le  Vavasseur, 
curé  de  Vendes. 

1571 

3  Janvier.  —  Robert  Jouenne,  de  Barbeville,  et  Claude  du  Douet,  de 
N.-D.  de  la  Potherie,  —  pns,  Me  Jehan  Le  Bourgeois,  curé  de  Renchy  et 
Jehan  Taillepied,  dudit  lieu. 

20  Janvier.  —  Jehan  Losthellier,  de  la  Magdaleine,  —  pns,  Pierre 
Verdun,  de  St-Saulveur,  et  Françovs  du  Vey,  de  la  Magdaleine. 

15  Février.  —  Marin  de  Lyesselline,  esc,  de  Trungy,  —  pns  hon.  h., 
Jullien  Baudin,  bourg,  de  Caen,  par.  St-Pierre,  et  Louys  Le  Chigouesnel, 
de  Sommervieu. 


—  138  - 

t2  Avril.  —  Guille  Guesdon,  de  St-Vigoret,  —  pns  Me8  Jehan  Les- 
narey  et  Jehan  de  Beaumont,  chap.  et  vie.  de  l'église  Cathédrale. 

17  May. —  Thomas  BailleuL  du  Mollay,  —  pns  dise.  pers.  Mô  Guille 
Le  Liepvre,  ch.,  et  Me  Symon  Siquot  ou  Piquot,  de  Praeres,  (Préaux). 

23  Juin. —  Charles  Bouillot,  le  jeune,  de  Teil,  —  pns  M*Nicolle  du  Bosc 
ou  Dubosq,  curé  de  St-George,  et  Robert  Le  Jeune \  dem*  à  St-Saulveur. 

1572 

26  Janvier.  —  Jacques  Colibert,  de  Saon,  —  pns  M68  Jehan  Vérité, 
not.  en  court  eccl.  et  Guille  Noël,  prat.  en  ladite  court. 

27  Juin.  —  Nicolle  Lyon,  alias  de  Percy,  pbre,  de  Maisy,  —  pns  dise, 
pers.  M68  Jehan  Lesnarey,  Thomas  Brandacyer,  pbres,  Me8  Jehan  Le 
Sommetyer,  Françoys  Bertran,  Jehan  Vérité  et  plusieurs  aultres. 

Lundi  1"  Septembre.  —  Pierre  Benoist.dt  St-Laurens  près  Baïeux,  — 
pns  Me  Philippe  Quctil,  curé  du  lieu,  et  Thomas  Benoist,  de  St-Syphorien 
de  Baïeux. 

Charles  Thyot,  d'Estrehan  le  Perreux,  —  pns  dise.  pers.  Me  Gaultier 
Gilles,  eh.  de  Baïeux  en  la  prébende  de  Cartigny,  et  Me  Guille  Rogier, 
not.  en  court  ecclés. 

Mardi  2  Septembre.  —  Jehan  Challes  de  St-Lou,  près  Baïeux,  —  pns 
vén.  pers.  Me  Jehan  Scelles,  curé  de  St-Amator  et  hon.  h.  Me  Guillaume 
Jehan,  sr  de 

Regnobert  Lhostellyer,  de  la  Magdalène, —  pns  dise.  pers.  M6  Charles  Du- 
rant,  chap.  de  St-Nicolas  des  Courtils,  et  Mc  Jehan  Hue,  doyen  de  Creully. 

Mercredi  3  Septembre.  —  Jacques  Pitet,  bourg,  de  St-Simphorien, — 
pns  Me  Anthoyne  Gayant  le  jeune,  ch.  de  Brétheville,  et  Jehan  de  Crux, 
de  St-Lou. 

Jeudi  4  Septembre.  —  Pierre  Le  Vavasseur,  de  la  Magdalène,  —  pns 
vén.  pers.  frère  Gilles  Le  Rocqueysy  religieux  de  St-Nicollas  de  la  Ches- 
née,  et  Me  Jehan  Maloysel,  bourg,  de  Baïeux. 

Guillaume  du  Jardin,  bourg,  de  Baïeux,  —  pns  n.  et  dise.  pers.  Me  An- 
thoyne Le  Mercier,  licentié  aux  loix,  lieutenant  de  mons.  le  bailly  de 
Caen,  et  Me  Pierre  Gires,  ,bourg.  de  Baïeux. 

Vendredi  5  Septembre.  —  Guillaume  Sauvegrain,  de  St-André,  — 
pns  Michel  Liboire  du  lieu  et  Ogier  le  Daneys,  bourg,  de  Baïeux. 

Samedi  6  Septembre.  —  Pierre  Gervays,  advocat  en  court  séc.  à 
Baïeux,  —  pns  n.  et  dise.  pers.  Me  Gieffrey  A  sselin  et  Me  Gabriel  Suhard, 
advocats  en  ladite  court. 


-  139  - 

Lundi  8  Septembre.  —  Jehan  Durand,  enquesteur  de  Baieux  et  Barbe 
Descrametot,  sa  femme,  —  pns  hon.  h.  M68  Jacques  Pytet  et  Denys 
Dufrcsnc,  bourg,  de  Baïeux. 

Anno  et  die  predictis,  abiurauit  Barbara,  uxor  predicti,  et  fecit  protes- 
tacionem  fidei,  in  presencia,  etc. 

Philippes  Mannoury,  bourg,  de  Baïeux,  de  St-Malo,  —  pns  Mes  Jacques 
Pytet  et  Denys  du  Fresne. 

Jacques  Raoul d  et  Jehenne  Chuppin,  sa  femme,  de  St-Exupère,  près 
Baïeux,  —  pns  vén.  pers.  Mes  Jehan  de  Beaumont,  vie.  de  l'église  de 
Baïeux,  et  de  Damigny,  pbre,  curé  de  St-Exupère. 

Mercredi  ÎO  Septembre.  —  Nicollas  Philippes  et  Michelle  Duriez 
sa  femme,  de  St-George  de  Baïeux,  —  pns  dise.  pers.  Anthoyne  Gayant, 
ch.  de  Brétheville  et  Jacques  Le  Crosnier,  bourg,  de  Baïeux. 

Jeudi  1 1  Septembre.  —  Richard  Biet,  de  Tour,  —  pns  vén.  pers.  M* 
Guillaume  Durand,  curé  du  lieu,  et  Robert  Le  Jeune,  de  Baïeux. 

Jacques  Blondel,  esc.  sgnr  de  Ryes,  —  pns  dise.  pers.  Me  Anthoyne 
Gayant,  ch.  de  Brétheville  et  M6  Jacques  Gohier,  sr  de  Cromelles. 

Vendredi  12  Septembre.  —  Pierre  Foucquerays,  de  St-Mâlo,  —  pns 
hon.  pers.  Jehan  Constans,  bourg,  de  Baïeux,  et  Thibault  de  la  Conté, 
de  N.-D.  des  Fossés  de  Baïeux. 

Samedi  13  Septembre.  —  Françoys  Dudoict  et  Perrette  Dudoict,  sa 
f.,  de  St  Lou,  —  pns  Me  Pierre  de  Baussy,  pbre,  curé  du  lieu,  Me  Jehan 
Vérité',  et  Pierre  Carel. 

Estienne  Eustace,  pbre,  de  Blay,  —  pns  Mes  Jacques  Le  Febvre,  Ber- 
nard Le  Magnen,  et  Michel  Bunel,  chanoines  de  Baïeux. 

Jeudi  18  Septembre.  —  François  Toustain,  de  St-Saulveur,  —  pns 
Me  Gieffrey  Duchemin,  pbre,  et  aultres. 

Jehan  et  Guillaume  Blondel,  de  St-Saulveur,  Thomas  Bertran,  de  St- 
Màlo,  —  pns  hon.  pers.  Mes  Jacques  Gohier ,  sr  de  Cromèles,  Hervé  Des- 
ferville,  esc,  et  Françoys  Bertran,  appariteur,  de  St-Saulveur. 

Vendredi  19  Septembre.  —  Baptiste  de  Vaulx,  de  St-Patrice,  et 
Guille  Le  Cloustier,  de  St-André,  —  pns  dise.  pers.  M68  Gilles  de  Booç, 
grand  cousteur  en  l'église  de  Baïeux,  et  Jehan  de  Beaumont,  l'un  des  6 
vicaires  de  l'église  Cathédrale. 

Samedi  20  Septembre.  — Pierres  Pothevin,  huissier, de  St-Mâlo; Michel 
Mignetzx  Martin  Eurry,  de  St-André;  et  Loys  Le  Romain,  de  St-Patrice, — 
pnshon.h.M'Jehan  Descrametot,  bourg,  de  Baïeux,  et  Nicolas  Golscaulme% 
de  St-André.  —  Barbe  f.  Eurry,  Loyse  f.  Le  Romain,  mêmes  témoins. 


-  140  — 

Collasse,  fille  André  Brichault,  défunt,  de  St-André,  —  pns  Me  Jehan 
Françoys  de  Housteville,  esc,  et  Me  Gilles  Lebois,  heurier,  de  St-André, 
et  Jehan  de  Tour,  dudit  lieu  de  St-André. 

Berthelot  Le  Robineux,  de  St-Lou  ;  et  Regnauld  Le  Febvre,  de  St-Sym- 
phorien,  —  pns  hon.  h.  Hugues  Duruel,  de  Cerisy-r Abbaye,  et  Nicolas 
de  Croq,  de  la  Magdalène. 

Damoiselle  Guillemette  Thibout,  veuve  n.  h.  M6  Anthoyne  Lescallé  (i), 
vivant  advocat  pour  le  Roy  à  Baïeux,  de  St-Saulveur,  —  pns  n.  et  dise, 
pers.  Me  Augustin  Ravascher  (2),  maistre-escole,  ch.  de  Baïeux  et  n.  h. 
Jacques  Hébert,  dem1  audit  lieu. 

Françoys  André,  esc,  sr  de  Monceaux,  et  Marie  du  Bosc,  femme  n.  h. 
Pierre  Lescallé,  sr  de  Dorval,  —  pns  Augustin  Ravascher,  maistre  escole, 
Bertin  Osmont,  dem1  à  St-Saulveur,  et  M0  Marguerin  Dorval. 

Jehan  Mainfroy, deN.-D.  des  Fosseys,  — pnshon.  h.  Me  DenysDufrâsne, 
esc,  bourg,  de  Baïeux,  et  Me  Guillaume  de  Vaulx,  pbre,  custoz  de 
l'église  Cathédrale. 

Michel  Renard,  advocat,  en  court  séc  et  Jehan  Barbey,  bourg,  de 
Baïeux,  —  pns  vén.  pers.  Me  Guille  Dandin,  pbre,  chap.  de  N.-D.  en 
l'église  de  Baïeux,  et  Henry  Mcryel,  de  St-Ouen  ès-fausbourgs. 

Jacques  Le  Chartier,  dem*  à  St-Saulveur  et  quelquefois  à  St-Lou,  — 
pns  Me  Guille  Dandin  et  Nicollas  Foubert,  de  St-Mallo. 

Michel  Morice,  de  N.-D.  de  la  Potherye  ;  Jehan  Barbey,  Charles  Bar- 
bey et  Jehan  Le  Roux  de  St-Mâlo  ;  —  pns  hon.  Me  Jehan  Vérité,  appari- 
teur en  court  eccl.  et  Michel  Le  Bret,  de  St-André. 

Jehan  Loricr,  de  St-Patrice,  Anthoyne  Le  Mègre  de  St-Malo  ;  Louys 
Hamon,  de  St-Patrice  ;  Dionys  Pastcy  de  St-Lou  ;  Nicolas  Couppeaux  et 
Raoullet  Rogier  de  St-André,  —  pns  Guillaume  Baudin,  de  St-Patrice, 
Gilles  Lavalley,  et  Claude  Lefebvre  de  St-André. 

Jehan  Engoulland,  lieutenant  des  sieurs  élus  à  Baïeux  et  Jehan  Le  Mci- 
gre,  advocat  juré  en  court  séc.  —  pns  Guille  Baudin,  de  St-Patrice  et 
Claude  du  Vey,  de  St-André. 

Dimanche  21  Septembre.  —  Georges  Grosourdy,  Jacques  Daon  de 
St-Vigor  ;  Jacques  Bonnel,  de  St-Saulveur  ;  Pierres  Le  Vavasseur  de  la 

(1)  Ce  Lescailey  était  présent,  le  ia  mai  1 56a  ,  à  «  la  dévastation  de  la  Cathédrale  par  les 
sieurs  d'Agneaulx  et  Columbières  de  Bricqueville,  avec  grant  nombre  de  çcntz  portant*  armes, 
tant  de  ceste  ville  (BaTeux)  et  la  ville  de  Caen  que  de  Saint-LÔ  et  autres  lieux  ». 

(a)  Ce  Ravascher  avait  été  nommé,  en  1569,  par  Annibale  Milano,  à  la  chapelle  de  Ste- 
Cat henné  de  Bur-le-Roy. 


-  141  - 

Magdaleine  ;  Gilles  Lehoi  de  St-Mallo  ;  François  Dagy  de  St-Floscel,  — 
pns  n.  h.  Mes  Magloire  Hue,  Jehan  Pothier,  advocatz  en  court  séc,  Gilles 
Vasnier  de  St-Saulveur  et  Me  Robert  Le  Laboureur,  de  la  Magdalène. 

Lundi  22  Septembre.  —  Jehan  Dupuys,  Jacques  Laysney,  Gieffin 
Maloysel,  Guillaume  Pigace,  Regnauld  Pierre  et  Jane  Piémolley,  sa  f., 
Pierre  et  Guille  dictz  de  la  Rue,  Pierre  et  Laurens  dictz  Maloysel ,  Girète 
f.  dudict  Laurens,  Jehan  Constans  etMariète  sa  f.,  Jehan  Le  Cousteur  et 
Jacquète  sa  f.,  Regnauld  Le  Febvre,  tous  de  St-Symphorien,  —  pns  dise, 
pers.  M*  Jehan  Hue,  doyen  de  Creully  et  M*  André  Cabert,  de  Magny. 

Jehan  Le  Gouppil ,  Gilles  Soufflant,  Allain  Maillard,  Pierres  Pillet, 
Jehan  Guelles  ,  tous  de  St  Floscel  ;  Adam  Pierre  de  N.-D.  des  Fossés  ; 
Jehan  Couillard  de  St-Patrice  ;  Rémon  Le  Moyn£7  de  St-Martin,  —  pns 
Me  Jehan  Hue  et  André  Cabert. 

Jehan  Guillemette,  Robert  Bunouf,  Gires  Laloe,  Girette  f.  Jehan  Du- 
bosc,  touz  de  St-Patrice  ;  Barbe  ve  Gires  Savigny,  Jehan  Daon,  Jehan 
Trubert,  Noël  Gellin,  touz  de  St-Mallo;  Bonfins  Hubert }  de  St-Lou;  Louys 
Baudin  de  St-Laurens  ;  Christofe  du  Bosc  de  St-Flocel  ;  —  pns  Mes  Jehan 
Hue  et  André  Cabert,  curé  de  Magny. 

Gaultier  Vivier,  et  Jane  Vivier,  sa  f.,  Jehan  Carrel,  Françoyse  f.  Guille 
Pigace,  Briand  Senot,  de  St-Symphorien  ;  Jehan  Hardouin,  Anthoyne 
Touffaire  de  la  Magdaleine  ;  Jehan  Cabieul  et  Jehan  Maugier,  de  St- 
George  ;  Guille  et  David  Foncquerays  de  Magny  ;  Jehenne,  f.  Jehan  Tru- 
bert, Guille  Adeline,  Gaultier  Le  Marchand,  de  St-Martin  ;  —  pns  M68 
Jehan  Hue  et  André  Cabert, 

Gille  Hardouyn,  Jehan  Fallé  et  Guille  Yvon,  de  St-Saulveur  ;  Philippes 
Barbé,  Jehan  Goujon,  Jehan  Pellerin  et  Jehan  Le  Marchand,  de  St-Martin  ; 
—  pns  dise.  pers.  Me  Nicolle  Robidas ,  curé  de  St-Martin,  Me  Ogier  Le 
Daneys  et  plusieurs. 

Romain  Desessardç,  Jehan  (i)  et  Haimon  Lhonorey,  de  St-Mallo  ;  Richard 


(i)  «  Et  à  l'instant  du  parlement  dudict  sieur  (évesque,  Charles  de  Humières  de  Picardie), 
Jehan  Lhonorey,  dict  Jacob,  maistre  de  La  forte  Main  de  ceste  ville,  osta  par  force  et  tyra 
des  mains  de  la  femme  maistre  Michel  Vérité,  concierge  et  garde  des  prisons  dudict  sieur 
évesque,  demeurant  pour  lors  en  la  maison  épiscopale,  les  clefz  d'icclle...  Lequel  La  forte 
Main  princt  de  son  auctorité  et  fit  emporter  toutes  les  provisions...,  tant  foin,  fagotz  que 
gros  boys  et  plusieurs  meubles  ;  et  desquelles  clefz  il  est  toujours  demeuré  saisy,  jusqu'à  ce 
qu'il  eust  le  tout  emporté. 

«  Depuis  ledict  temps,  les  clefz  d'icelle  (églize)  baillées  audict  Jehan  Jacob,  desquelles  il 
s'est  tenu  pareillement  saisy  jasques  à  l'entrée  du  moys  de  septembre,  que  nouvelles  arrivèrent 


—  142  — 

de  Bailleul,  de  St-André  ;  Gervays  Langloys,  de  St-MalJo  ;  A  rtur  Le 
Cavey^  esc.  de  N.-D.  des  Fossés  ;  Françoys^  Thomas  et  Philippes  Le 
Cavey,  esc.  de  St-Mallo  ;  Jehan  Pitardy  et  Cardine  sa  f.  de  St-Saulveur  ; 
Pierre  Thiélocques,  de  Russy  ;  —  pns  vén.  pers.  M0  Marguerin  Dorval,  et 
M* Jehan  Vérité. 

André  Bouillot  et  Pasquète  Fromond,  sa  f.,  de  St-Saulveur  ;  Françoys 
Guesnon,  de  Bussel  ;  Maurice  Dessolliers*  esc,  sgr  de  Brémoys  ;  Mariète, 
f.  Jacques  Hébert,  de  St-Lou  ;  Noël  Leprince,  de  St-Mallo,  et  Françoyse, 
sa  f.  ;  —  pns  M68  Marguerin  Dorval  et  Jehan  Vérité. 

Jehan  Hubert ,  de  St-André  ;  Jacques  Le  Petit  et  Girète,  sa  f.,  de  St- 
Laurens  ;  Mariète,  f.  Pierres  Pillet,  de  St-Floxel  ;  Lambert  C apport,  de 
St-Mallo  ;  Catherine,  veuve  Richard  Le  Baron,  de  St-Saulveur  ;  Richard 
Le  Sapvoureux,  sr  de  St-Clair,  à  Subies  ;  Marc  Barbey  (i)^  docteur  en  mé- 
decine ;  —  pns  Nicollas  Decrocq,  Ogyer  Le  Daneys,  et  n.  et  dise.  pers. 
Me  Martin  Varin,  procureur  du  Roy  à  Baïeux  et  Me  Michel  Toustain% 
sgr  de  la  Mare,  tesm.  au  regard  de  Le  Sapvoureux. 

Pierres  Bourrey,  Michelle,  sa  f.,  de  St-Laurens;  Olivyer  Lange,  Jehan 
Lecoq,  dudit  lieu  ;  Julliane  ve  Louys  Alexandre,  de  St-Lou  ;  Charles  Le 
Peigney,  de  St-Malio  ;  Charles  Larchier,  de  St-Clément-sur-le-Vey  ;  Alips 
Rigault,  de  St-Saulveur  ;  —  pns  Michel  Toustain,  sr  de  la  Mare,  avocat  en 
court  séc.  à  Baïeux  et  Ogier  le  Daneys  ;   tesm.  en  l'abjuration  desditez 

de  Monsieur  le  duc  d'Estampes.  Pendant  lequel  temps  il  s'est  fait  en  ladicte  églize  grandes 
pilleryes,  démolitions. 

Cet  homme  était  dit  la  forte  Main,  de  l'enseigne  de  l'auberge  qu'il  tenait  rue  Saint-M&lo, 
sur  l'emplacement  de  la  maison  aujourd'hui  occupée  par  la  librairie  Tostain.  Il  avait  été  asso- 
cie, en  i54o,  avec  Laurentie  Charlotte,  sa  femme,  à  la  confrérie  de  la  Sainte- Vierge,  fondée 
en  l'église  Saint-Patrice  de  Bayeux. 

Lhonorcy  et  sa  femme  couchaient  dans  un  lit  dont  les  tentures,  courtines  et  conrertures 
avaient  été  taillées  dans  des  «  ornementz  de  drax  d'or  et  vellours  cramoysy,  . .  .prinz  par 
force  et  emportés  par  aulcuns  ».    (Requête  présentée  par  le  clergé). 

(i)  Les  ligueurs  ayant  été  attaqués  d'une  maladie  contagieuse,  pendant  qu'ils  tenaient 
Bayeux  contre  le  roi,  en  1589,  un  médecin  très  habile,  Marc  Le  Barbey  (celui  dont  il  est  ici 
question),  plus  tard  docteur  régent  de  la  faculté  de  médecine,  né  à  Bayeux,  d'une  famille  des 
plus  honorables,  qui  prodiguait  ses  soins  et  de  prompts  remèdes  à  ses  concitoyens,  refusa  de 
soigner  les  rebelles.  Prières,  menaces,  tout  fut  inutile.  On  pilla  ses  meubles  et  sa  maison. 
Agé  de  60  ans,  il  préfera  quitter  la  ville  plutôt  que  de  prêter  le  secours  de  son  art  aux  enne- 
mis du  Roy.  Peut-être  aussi  y  eut-il  en  lui  un  regain  de  confraternité  calviniste  pour  Henri  IV, 
encore  huguenot  alors.  Dans  tous  les  cas,  celui-ci  reconnaissant,  le  choisit  pour  un  de  ses 
médecins,  et  l'anoblit  avec  sa  descendance,  en  novembre  1094.  Il  devint  sgr  de  Bussy  et  de 
Fon  tenailles. 


—  143  — 

Larchier  et  ve  d'Alexandre;  hon.  h.  Jacques  Pytct,  sergent  royal  à  Baïeux 
et  Me  Jehan  Vérité,  bourg,  du  lieu.  Pns  en  Tabiuration  de  ladicte  Rigault. 
Me  Françoys  Legrain,  curé  de  Loupvières,  et  Me  Jehan  Le  Sommetyer. 

Marie,  f.  Guille  Dorléans,  Georges  Carrel,  Martin  Truffault,  Richard 
Néel,  Gilles  Hardoin,  Jacquemin  Longuerays,  de  St-Mallo;  Marie  Hude- 
bert,  ve  Jacques  Foison,  de  St-Symphorien  ;  —  pns  n.  pers.  Me  Jehan  le 
Fillastre,  ch.  de  Baïeux,  et  Jacques  Herbellinne,  de  St-Symphorien. 

Mardi  23  Septembre.  —  Gilles  Duriez  de  St-George  ;  Jacques  Bu- 
nouf,  ce  St-Mallo  ;  Jehan  Héroult,  Marguerite  sa  f.,  Jacques  Regnault,  de 
St-Symphorien  ;  Lambert  Ouenne,  et  Marie  Marandre,  sa  f.,  de  St-Saul- 
veur;  Gilles  Graveron,  de  St-Mallo  ;  Jacquellinne,  f.  de  Brix  Eude,  de 
St-Simphorien  ;  —  pns  vén.  pers.  M08  Jehan  Hue  et  Gieffrey  Melline, 
pbres,  de  St-Simphorien. 

Martin  Vaujouard  et  Thomasse,  sa  f.,  Raoulline,  ve  Richard  Le  Petit, 
Jehan  Le  Coq  et  Jane  sa  f.,  Olivier  Lange,  de  St-Laurens  ;  Guille  Bynetf 
de  la  Magdalène;  Jehenne  Bunouf,  f.  Richard  Bailleul,  de  St-André  ; 
Nicolle  Vignon,  v«  Guille  Henry,  Guillemète  Le  Marcant,  f.  Me  Guille 
Blondel,  de  St-Saulveur  ;  —  pns  Me  Nicolle  du  Bosc  et  n.  et  dise.  pers. 
Me  Marin  Benoist,  conseiller  pour  le  Roy  en  sa  court  de  Parlement. 

Durand  et  Toussainctz  dietz  Baudin,  frères,  de  St-Laurens  ;  Guille 
Leston,  d'Àrgouges  ;  Martin  Gailien  et  Catherine,  sa  femme,  de  St-Sim- 
phorien ;  Magdalène  Dumont,  ve  Rémon  Lesnerey  et  Anne  Lesnerey,  v* 
Me  Henry  Noël,  de  St-André,  et  Massinotte  f.  Durand  Baudin  ;  —  pns 
vén.  pers.  M€  Nicolle  Robidas  et  Philippes  Quétil,  pbres,  curés  de  St- 
Martin  et  de  St-Saulveur. 

Hamon  Z>KriV?{,  de  St-George;  Nicolas  Tappin,  de  St-Simphorien  ;  Jehan 
Griseliays,  Jacques  Ménard  et  Pierre  Legrand,  de  Vaulx  sur  Aure  ;  Col- 
lasse, f.  Tappin,  Pierre  Dumont ,  d'Arromanches  ;  Philippes  Le  Préfault, 
de  St-Martin  ;  Jehan  du  Mont,  de  St-Martin  ;  Marguète,  ve  Noël  Hubert, 
et  Guillemette  f.  Alain  Menard,  de  St-Floxel;  —  pns  dise.  pers.  Me  Gief- 
frey Asselin,  ch.  de  Goupillières  et  Martin  Sordeval ,  de  St-Saulveur. 

Robert  du  Hamel,  advocat  en  court  séculière  à  Baïeux,  et  Marie  Vérard. 
sa  f.,  de  St-Patrice  ;  Alliz,  ve  Couillard,  de  St-Mallo;  Jehan  Personnier,  de 
Broay  ;  Perrine.  fille  Richard  Toustain,  de  Broay  ;  Jullyen,  de  Meveyne, 
dem1  à  Baïeux  ;  Richard  Pépin ,  de  Rye  ;  —  pns  Mea  Rogier  Le  Roy  et 
Jehan  Rictens,  bourg,  de  Baïeux  et  aultres. 

Richard  Néel,  de  Tour  ;  Françoys,  Robert  et  Denys  dietz  Foucquerays, 
Nicole,  Guille  et  Jehan  dietz  Bernard,  tous  de  Rye  ;  Jacquemine  f.  Louys 


—  144  — 

Hamon,  de  St-Patrice;  Francoys  Vrard,  sgr  de  Fontenailles  ;  Francoys 
Héroult,  de  St-George,  —  pns  Jehan  Cingal,  bourg,  de  Baïeux,  et  M* 
Jehan  Véritey. 

Olivier  Desmaires,  sgr  d'Audrieu,  de  St-André  ;  Guillaume  Peîlerin, 
de  St-Mallo  ;  Francoys  Collet,  Thomas  Lalloe,  et  Philippine,  sa  f.,  de 
St-Patrice  ;  Jehan  Boudet,  de  St-Lou  ;  Jacques  Bunouf,  de  St-Mallo;  Jehan 
Le  Saige,  de  St-Martin  ;  Cardine,  ve  Gires  Aulnoys,  de  St-Saulveur  ;  Cel- 
line  ve  Pierres  Raoul,  de  la  Magdalène  ;  Jehenne,  f.  de  Guille  Clostier  et 
Michel  Roulland,  de  St-André  ;  —  pns  Noël  Le  Prince  et  Jehan  de  Tour, 
bourg,  de  Baïeux. 

Jacques  Bernard,  Michel  Foucquerays,  Thomas  Touffayre,  de  Rye  ; 
Gilles  Le  Parcquoys  de  St-Saulveur  ;  Robert  Maunoury  de  St-Mallo  ; 
Aelizon  Richet,  f.  M°  Adam  Pierre,  de  N.-D.  des  fossés  ;  —  pns  Me  Adam 
Pierre,  et  Richard  du  Manoir,  esc,  sgr  du  lieu. 

Rémon  Adelinne,  advocat  en  court  séculière  et  damel|e  Jeanne  Deles- 
sart,  sa  f.,  et  Marguerite  Philippe,  f.  Me  Jehan  Blondel,  de  St-Saulveur  ; 
Guillemine,  f.  Jehan  Guillebert,  de  St-Patrice  ;  —  pns  vén.  et  dise.  pers. 
Me  Michel  Hcrbeline,  ch.  de  Mathieu  et  Jehan  Cingal.  —  Pns  à  l'abjura- 
tion et  protestacion  desdits  Gohier  et  Guillemyne  Guillebert ,  Me 
Martin  Ménard,  vie.  de  St-Patrice  et  Jehan  Cingal. 

Mercredi  24  Septembre.  —  Devant  nous,  officiai  de  Baïeux,  le  siège 
épiscopal  vacant  : 

Marguerite  Fallet,  f.  Guille  Adelline,  de  St-Martin  ;  Louis  Fallet  et 
Pierres  Bonnet,  et  Robine  Fallet,  f.  Nicolas  Bonnet,  de  St-Saulveur  ; 
David  Amfrie,  de  Rye;  Symonne,  f.  Charles  Le  Gras,  de  St-Martin  ;  — 
pns  Me  Nicolle  Robidas  et  Me  Martin  Mènard. 

Thomas  Dodin,  de  St-Lou,  et  Guillemète  sa  f.  ;  Lagrue,  f.  Jehan  Le 
Goupil,  de  St-Flocel,  Girette,  sa  fille  ;  Françoyse,  f.  Me  Allain  Colleville, 
de  St-George  ;  Marye,  f.  Georges  Carrel,  et  Jehenne,  f.  Richard  Noël, 
de  St-Mallo. 

Nicollas  Laisney,  de  la  Potherye;  Girète  f.  Francoys  Dagy,  deSt-Floxel, 
Jehenne,  f.  Me  Jehan  Daon,  advocat,  Lucette  f.  Me  Noël  Gelin  de  St- 
Mallo  ;  Pierres  Leconte  de  St-Saulveur,  Marye  Micques,  fille  Michel, 
Simonne  ve  Jehan  Dujardin,  de  St-André  ;  Francoys  Ménard  et  sa  femme, 
Jenne  f.  Jehan  Griselles,  de  Vaulx-sur-Aure  ;  Cardine  f.  Regnaud  Lefeb- 
vre  ,  de  St-Siphorien  ;  Catherine,  f.  Pierre  Thiélocque,  de  Russy  ; 
Pierres  Le  Bourgeoiz,  de  Manneville  ;  Francoys  Piccot,  de  Tour  ;  Mariète 
Hérout,  de  St-George. 


—  145  — 

Jehan  Fromond,  de  St-Mallo  ;  Françoys  Leclerc,  de  Gueron;  Alexandre 
Le  Petit,  de  St-Saulveur  ;  n.  h.  Louys  de  Pierrepont,  sgr  de  Lamberville/; 
Thomas  de  Caba^ac,  esc,  sgr  de  Guèron  ;  Jacques  Nicolle,  serviteur  dudit 
sgr  de  Lamberville. 

Pns  dise.  pers.  Mea  Guille  Fromond,  advocat  en  court  séc  à  Baïeux,  et 
Nicolle  Dubosg. 

Me  Françoys  du  Vivier,  esc,  dem1  à  Cottun  ;   Me  Philippe  Lambert^ 
esc,  sr  du  Fresne  ;  Thomas  Pothier,  fils  Thomas  de  St-Mallo  ;  M6  Jehan 
du  Val,  de  N.-D.  des  Fossés,  de  présent  dem*  à  Engranville  ;  Jehan  Pierres 
d'Agnerville  ;  Thomas  Picquenot,  de  Saonnet  ;   Jehan  Le  Petit,  de  St- 
Saulveur  ;  Gabriel  Thiélocques,  de   Russy  ;  Gilles  Le  Sesne,  d'Estrehan 
le  Perreux  ;  Pierre  Briscart,  d'Estrehan  ;  Me  Guillaume  Richier,  fils  Ger- 
main, de  Cotun  ;  Pierre  Fermine,  dem1  à  St- André  ;  Michelle  Robert, 
Anne  ve  Jacques  Robert,  de  St-André  ;  Pierre  Hamon,  Christofe  Préaux, 
d'Agnerville  ;  Pierre  et  Guille  Langevyn ,   de  Trévières  ;  Jacques  Re- 
gnauld,  Barbe,  f.  Jehan  Féron,  de  Maisons;  Nicollas  Gibert,  de  St-Sim- 
phorien  ;  Nicolas  Belliart,  de  St-Patrice  ;  Jehan  Basley,  de  Vaulx-sur- 
Aure  ;  Me  Richard  Aubril,  de  Rye  ;  Marye  Delessar,  v°  Jacques  Bénard, 
de  St-Laurens  ;  Jacques  Lhonorey,  Guillaume  Le  Meigre,  et  Loype,  sa  f., 
Raoullet  Le  Peigneur,   Me  Richard  Thouesny,  advocat  en  court  sec, 
Jehan  Passard,  Guillemette  Noël,  ve  Symon  Truffault,  Catharine  Savigny, 
de  St-Mallo;  Guille  de  la  Ferrière,  esc,  baron  de  Viane;  Guille  Bessin 
etMathurine,  sa  f.,  de  StOuen-du-Chasteau  ;  Perrine  La  Grande,  ve  Jac- 
ques Marchand,  Nicollas  Mallet,  de  Vaulx-sur-Aure. 
Pns  Mes  Pierres  Costentin,  de  St-Patrice,  et  Robert  Le  Jeune. 
Charlotte  Pellevey,  Jehenne,  f.  Nicolas  Noël,  de  St-Mallo.  Pns  R.  Le 
Jeune  et  Ogier  le  Daneys. 

Pierre  Danebey,  Jehan  Bénard,  de  St-Flocel  ;  Louys  Lechartier,  de  la 
Potherye  ;  Mariète,  f.  Gilles  Hardouin,  de  St-Saulveur  ;  damlle  Jenne  de 
Basly.  ve  Me  Thomas  Desmaires,  Yvellinne,  f.  Me  Jacques  Grandin,  Jenne 
f.  Raoullet  Hyver.  —  Pns  M°  Gilles  Hardouin  et  Me  Pierres  du  Jardin, 
de  St-Saulveur. 

Dam,le  Ysabeau  Cacherat,  f.  Jehan  Duhamel,  sr  de  Baussy,  dam1,e  Mar-  , 
guérite  Lescalley,  f.  Me  Françoys  André,  esc,  Blance  du  Jardin,  f.  M* 
Michel  Regnard,  Marguerite  f.  Guille  Pellevey,  ledict  Duhamel,  sgr  de 
Baussy,  de  St-Mallo  ;  —  pns  ledit  Renard  et  Françoys  Dagy,  de  St-FloCel. 
Jehan  Pothier,  de  St-Mallo,  —  pns  ledit  Renard  et  Jehan  Bougqtirt,  de 
St-Lou. 

10 


—  146  — 

Louys  Noël  et  la  damlle  Perrette  Hue,  sa  f.,  de  St-Mallo  ;  Me  Jehan  du 
Vey  et  Renée  Meslier,  sa  f.,  de  St-Symphorien  ;  Girette  Le  Masurier.  f. 
Allexandre  Le  Petit,  de  St-Saulveur  ;  —  pns  Me  Anthoyne  Gavant,  ch.  de 
Brétheville  et  Me  Marguerin  DorvaL 

Jeudi  25  Septembre.  —  Devant  l'Official  de  Baïeux,  vicaire  général 
de  Tévéché  de  Baïeux.  le  siège  vacant. 

Jenne  Richard,  fille  Robert  de  St-Laurens  ;  Guille  Briscard,  d'Estrehan  ; 
Jean  d'Amours,  esc,  sgr  de  Fontenay-sur-le-Vey,  de  St-Martin  ;  Bernard 
d'Amours,  esc,  dudit  Fontenay:  Robert  de  Mchérenc,  esc.  sgr  de  Lestan- 
ville  ;  Jehan  Pesqucrel,  Charles  de  Mellnn,  Jehan  de  Mcîlun.  filz  Guille, 
de  Lestanville;  Nicolas  Aubet,  de  la  Cambe  ;  Gires  Gosset,  d'Estrehan  ; 
Guillemine  et  Anne  Toustain,  filles  défunt  Nicollas,  esc,  de  St-Martin  ; 
Richard  Moustier,  Jehan  et  Françoys  Moustier,  Raollet  Noël,  d'Estrehan  ; 
Michel  Melier,  deVaulx-sur-Aure.  —  Pns  disepers.  Me  Anthoyne  Gayant, 
ch.  de  Brétheville,  et  Me  Gabriel  Suhard,  sgr  de  Vaulx. 

Jehenne,  f.  Jacques  Daon  et  Richard  Daon,  leur  fils  ;  Jehenne,  f.  Geor- 
ges Grosourdy,  de  St-Vigoret  ;  n.  h.  Pierre  Le  Héricy,  sgr  d'Estreham  ; 
—  pns  Mes  Guille  Gouyc  et  Michel  Herbellinne,  de  Baïeux. 

Me  Nicolle  Philippe,  grenetier  du  grenier  à  sel  (i),  de  St-Patrice,  et 

dejnlle  Gervaise  Blondel,  sa  f.;  —  pns  Anthoyne  Gayant  et  Damian, 

de  St-Saulveur. 

Jehan  Briscar,  d'Estreham  ;  Richard  Couppey,  de  Sully  ;  Laurence,  f. 
Jacques  Regnauld,  de  Maisons  ;  Mariète,  v°  Michel  Bertauld,  de  St-Mallo  ; 
Jacquelline,  f.  Pierres  Levavassor  ;  Perrette,  f.  P.  Levavassor,  Roullin, 
de  la  Magdalène. 

Richard  Lhostellier,  de  St-Martin  ;  Nicollas  Ernouf,  dit  Marigny,  de 
St-Lou  ;  Léon  Senot,  esc,  sr  de  la  Londe,  de  Caenchy  ;  Charles  Maresc, 
de  Tour  ;  Françoys  de  Macaire,  esc,  de  Creuly  ;  Jehenne,  f.  Pierre  Le 
Vacher,  de  St-Mallo  ;  Jehan  Senot,  esc,  dem1  à  St-Saulveur  ;  Guillaume 
Morel  et  Mariète,  sa  f.,  de  Cardonville  ;  Gervays  Carrel,  id.  ;  Jacques 

(i)  «  D'avantage,  viron  le  xxviu*  de  mars  dernier,  deux  officiera  de  ceste  ville,  assçavoir 
M*  Guillaume  Le  Husterel,  coiitrolleur  des  toi  lies,  et  M*  Nicolle  Philippe,  grenetyer,  saisys 
pour  lors  des  clefs  de  ladicte  éçlize,  avec  grand  nombre  d'au  lires  personnes,  rompirent  dix 
cloches  de  ladicte  eglize  du  nombre  de  douze  ;  duquel  nombre,  ilz  en  ont  lessé  une  moyenne 
et  la  plus  petite,  lesquelles  cloches  rompues  estoient  de  telle  grosseur  et  pesanteur  qu'il  estoyt 
requis  avoir  vingt  sept  hommes  pour  les  sonner.  Et  ont  esté  tant  à  rompre  lesdictes  cloches, 
descendre  et  vuyder  lesdicts  mèthaulx  de  ladicte  églize,  porter  et  faire  pezer  au  poys  le  Roy, 
r espace  de  quinze  jours  et  plus,  puys  apprès  en  ont  dispozé  lesdiclz  officiers  à  leur  plaisir.» 

(Requête  présentée  par  le  clergé  de  Baïeux  en  i563  aux  Commissaires  pour  l'état  de  paix). 


-  Ï47  - 

Gênas,  de  St-André;  Pierre  Osber,  de  St-Nicollas  ;  Jehan  Destamp%9  de 
Molles  ;  Guillaume  Mallet,  dem*  à  Vaulx-sur-Aure  ;  Richard  Quenyvet, 
de  Cottun. 

Robert  Richard,  de  St-Laurens  ;  Martin  Le  Forestier,  s'  de  la  Bertine 
(Bertinière  ?),  à  Listry  ;  Jacques  de  Monfréard,  esc,  sg*  de  Listry  ;  Ri- 
chard Dargouges,  esc,  sgr  de  Brétheville  (?)  et  de  Valbadon;  Michel 
Guillot,  de  Cerisy  ;  Pierre  Normendye,  de  Maisons  ;  Jehan  Lamendé,  de 
Broay  ;  Raolin  Le  Maroys,  de  St-Saulveur  ;  Charles  Le  Villain,  Jehan 
Latny,  de  Vaulx-sur-Aure  ;  Estienne  de  la  Dangye,  esc,  de  Russy. 

Pns  M°  Robert  Bunouf,  bourg,  de  Baïeux,  et  Gilles  Le  Vasnier,  de 
St-Saulveur. 

Claude  Le  Forestier,  esc,  Anne,  f.  Me  Gilles  Grandin,  de  St-Mallo  ; 
Jehenne,  ve  Justin  Pellerin,  de  Maisons,  —  pns  Me  Anthoisne  Gayant  et 
Robert  Le  Jeune. 

Jacques  de  Cussy,  esc,  sr  de  Vercquereul,  de  St-Saulveur,  —  pns  Jac- 
ques de  la  Rivière,  che  de  Missy  et  Me  Richard  Durand,  curé. 

Guille  de  Sainct  Jehan,  Guillemette,  f.  Richard  Byet,  de  St-Martin  ; 
Collette,  fille  Guille  Eustace,  de  St-Flocel  ;  Perrine,  ve  G  ibriel  Thiéloc- 
que,  de  Russy  ;  Thomas  et  Estienne  La  Niepce,  de  Maisons  ;  Jacquelline 
Le  Héricy,  f.  Me  Guille  du  Jardin,  de  St-Mallo  ;  Jehan  Thomassin,  Nico- 
las Dubousquet,  esc,  de  St-André;  Jehan  Le  Gras,  Anthoyne  Le  Gras, 
Pierre  de  la  Marre,  de  Crcully  ;  Guille  Le  Sauvage,  de  Rye  ;  Agnès,  f. 
Richard  Le  Choleur,  de  St-Martin. 

Jehenne  Dessolliers,  f.  Me  Robert  Bunouf,  de  St-Patrice  ;  Françoys  du 
Vivier,  esc,  de  Cottun  ;  Guille  Fontai  ne,  Jehan  Le  Boursier,  d'Estreham  ; 
Jehenne,  ve  Guille  Piédoe,  de  Blay. 

Pns  n.  et  dise.  pers.  M°  Jehan  Duchastel,  ch.  d'Escay,  et  Me  Jehan 
Vérité. 

Catherine  Dalléchamp,  ve  Gaston  de  Lestre  ou  de  Lestard,  damI,e  Blan- 
che de  Lestard,  f.  n.  h.  Me  Jehan  Lambert,  esleu,  de  St-Mallo  ;  —  pns  M 
Anthoyne  Gayant  et  Guyon  de  Près,  esc,  sr  de  Condé,  dem1  à  Baïeux. 

Vendredi  26  Septembre.  —  Devant  nous  Officiai  et  vicaire  dessus  dit  ; 

Robert  et  Nicolas  de  Magneville,  de  Creully  ;  Pie/re  Eude,  de  St-Saul- 
veur ;  Françovsc  f.  Philippe  Tostain,  de  Sommervieu  ;  Pierre  de  Baussy, 
esc,  et  damI,e  Guillemette  de  Baussy,  sa  f.,  Nicolles  le  Boscain,  de  St- 
Lou  ;  Symonne  Le  Brethon,  f.  Germain  Richard,  de  Cottun  ;  Anne,  f. 
Me  Jehan  Engoulland,  Thomine  fille  Gilles  Lehot,  Jehenne,  f.  Martin 
Truphaut,  de  St-Mallo  ;  Jehan  Rebarbe,  de  Cussy  ;   Me  Guille  Flambard, 


f 


-  148  — 

esc,  de  Bernières-Boscage  ;  Mathieu  Lescellinne,  de  Trungy  ;  Guille 
Eustace,  dé  Blay  ;  Guille  Boytard,  d'Estrehan. 

tîypoliie  Hue,  de  Trévières;  Me  Jehan  de  la  Kiviàre,  esc,  lieutenant  à 
Baïeux,  de  St-Saulveur  ;  Jehan  Fermine  et  Thomasse,  sa  f.,  Clémence,  v* 
Hustace  Pierre,  Raoullette,  f.  Jehan  Fermine,  de  Tour  ;  Jehan  Le  Boix,  de 
St-Mallo  ;  Richard  Auber,  de  Molles  ;  Richard  Eustace,  de  Tour  ;  Robert: 
Carron,  de  Cardonville  ;  Raoulin  Jehan,  de  Coulombières,  Thomas  Le 
Guellinel,  Guille  Paysant,  Germain  Ribort,  de  Campigny. 

Pns  Anthoyne  Gayant  et  Jehan  Hue,  de  Baïeux. 

N.  h.  Gilles  de  Cingal,  sgr  de  Ducy  ;  n.  h.  Nicolas  de  la  Motte,  d'Au- 
drieu  ;  n.  h.  Jehan  de  la  Paye,  de  Choing.  —  Pns  dise.  pers.  Me  Guaultier 
Gilles,  ch.  de  Bayeux  et  Guille  Achard  de  Ducy. 

Christofe  Dupuys,  Guaultier  Fermine  ,  Pierre  Fermine,  Pierre  Bour- 
sier, d'Estrehan  ;  Mathieu  Estienne,  Jehenne  f.  Raoulin  Marye,  de  St- 
Saulveur  ;  Pierre  Asselin,  de  Commes  ;  Denys  de  Loupvières,  esc,  de 
Vaulx  sur  Ore  ;  Guille  Gosselin,  Laisné  dict  Laurent  Laisné,  d'Isigny; 
Laurens  Douesnel,  de  Coulombiers  ;  damoiselle  Magdalène  Auffray,  f*  M* 
Jacques  Blondel,  de  Rye.  —  Pns  n.  et  dise.  pers.  Me  Jehan  du  Chastel, 
ch.,  et  Michel  Lybore,  de  St- André. 

Marie,  f.  Pierre  Lesage,  Marguerite  fille  Pierre  Desmaires  ,  de  St-Mar- 
tin,  —  pns  Anthoyne  Gavant  et  Jacques  Le  Dancys. 

Me  Jacques  Dufresne  et  Jacqueline  Mainfrey,  sa  f.,  de  St-Mallo  ;  M* 
Sanxon  Richier,  serg.  royal  à  Bayeux,  de  St-Symphorien. 

Saxnedy  27  Septembre.  —  Devant  nous,  officiai  et  vicaire  dessus  dit: 
Gilles  du  Pont,  esc,  sgr  de  Montfiquet  ;  Gilles  du  Pont,  esc  de  St-Ger- 
mâin  du  Pert;  Marguerin  Henry  et  Jehenne,  sa  f.,  de  St-Patrice;  Jacques 
Damours,  esc,  de  Fontenay  sur  le  Vey  ;  Jehan  Paris  deFormigny  ;  Jehan 
Mareschaulx,  de  St- André  ;  Nicolas  Goubot,  de  St-Saulveur;  —  pns  vén. 
pers.  M°  Thomas  Brandacyer,  pbre,  curé  de  la  Rocque  et  Me  Olivier 
Heuste,  sr  de  la  Motte,  advocat  présent  en  la  court. 

Marguerite  Le  Noble,  f.  Philippes  Gervays,  de  St-André;  Ysabea^i 
Philippe,  f.  Thomas  Bertran,  de  St-Mallo  ;  Marin  Bénard,  André  Bénard, 
Robert  Segneurye,  Pierre  Nicolle,  Thomas  Foucques  l'aisné  ,  de  Formi- 
gny  ;  Guillaume  du  Jardin  et  Catherine,  sa  f.,  de  la  Magdalène  ;  Richard 
Sandres,  de  Vaulx  sur  Aure  »  Olivier  Le  Chevallier,  esc,  Jacques  Le 
Chevallier,  esc,  Françoys  Le  Chevallier,  esc,  Jehan  Le  Chevallier,  le 
jeune,  d'Engranville  ;  Thomas  Guilbert,  de  St-Saulveur  ;  —  pns  vén.  Me 
pieffrey  Gosselin}  ch.  et  Me  Jehan  Véritcy, 


—  149  — 

Paoul  des  Essars,  dict  Caumartin  ,  esc,  de  la  Vacquerie  ;  Jehenne  ,  f. 
Pierre  Lamare,  de  Creully  ;  Guille  Le  Roy,  Guille  Fermine,  Marin  Hous- 
teville,  Marie,  f.  Richard  Aubert,  de  Molles  ;  Françoys  Unffroy,  Tous- 
sains  Unffroy,  Gilles  Le  Pelley,  de  Véret;  Jehan  Hébert,  de  Formigny  ; 
Marin  Hébert,  de  Loupvières  ;  Gilles  Le  Gentil,  de  St-Saulveur  ;  Fran- 
çoyse,  f.  Pierre  Fermine,  d'Estrehan  ;  Girette,  f.  Richard  Eustace,  de 
Croay  ;  —  pns  Me  Jehan  du  Chastel,  ch.,  et  Me  Guille  Noël,  de  St-Saul- 
veur. 

Damlle  Catherine  Le  Gras,  f.  Me  Arthur  Le  Gavey,  esc,  de  la  Potherie  ; 
Magdalène  Gallichant ,  de  St-Mallo  ,  dem1  à  Engranviile  ;  Adrien  Harel, 
Guillemin  Pys,  d'Estrehan  ;  Pierre  de  Sieurrain,  esc,  Richard  et  Hector, 
dicts  de  Sieurrain,  esc,  d'Engranville  ;  Regnouf  Aubert ,  de  Magneville  ; 
Collette,  f,  Guille  Le  Sauvage,  de  Magneville  ;  —  pns  Me  Jehan  Veritey 
et  Guille  Busnel,  bourg,  de  Baïeux. 

Thomas  Lenepveu,  Olivier  Sanxon,  Nicolas  Grésille,  de  Trévières  ; 
Robert  Le  Canu,  de  St-Suplix  ;  Pierre  Losnorey,  Christofe  de  la  Marre, 
Loys  de  la  Marre,  Guille  de  Manneville,  Jacques  Tanquin,  Denys  Le 
Charmel,  Pierres  Allain ,  de  Creully;  Françoys  et  Robert  Vaucquelin, 
d'Engranville  ;  Michel  Quesney,  du  Manoir;  Françoys  Pillet,  de  Tré- 
vières;—  pns  Me  Guiffrey  Asselin,  ch.  et  Guille  Pellehaste,  de  Tré- 
tières. 

Guille  de  Reviers,  esc,  dem!  à  St-Martin  de  Blagny  ;  Jacques  Damours, 
esc.  à  St-Symphorien  ;  Jehan  Désestables,  de  Molles  ;  Arthur  de  Magne- 
ville, esc,  sgr  de  Guieffosse  ;  Olive,  f.  Guille  Hélye,  de  Rye  ;  Jehan  Le 
Barbycr,  de  Trévières  ;  Jehan  de  la  Musse,  de  Neufville  sur  Port  ;  Fran- 
çoys Onffroy,  de  Véret  ;  Marin  Hubert,  de  Loupvières  ;  Thomas  Le  Va- 
vasseur,  de  Longueraye  ;  damoiselle  Guillemète  Le  Prestre,  f.  de  n. 
h.  Claude  Le  Forestier,  Jehan  Hébert,  de  Formigny  ;  Guille  Papin,  de 
Port  ;  Y  von  Btanlot,  Marguerite,  sa  f.,  de  Crépon  ;  Me  Pierre  Lescallcy, 
esc,  sgnr  d'Orval,  de  St-Martin  ;  —  pns.  n.  h.  M0  Jehan  Duchaslcl,  ch., 
et  Me  Symon  Le  Haribel,  pbre,  de  Choing. 

Françoys  de  Chaumontel,  d'Audrieu  ;  Toussainctz  Le  Rey,  de  Ste-Ho- 
norine  des  Pertes:  Jacques  Grand  Val,  esc,  à  Neufville  ;  Jacques  Burel, 
à  St-Samson  d'Aulnay  ;  René  Vimard,  de  Molles,  et  Denise,  sa  f.  ;  Jacques 
Morcl,  Phelips  Fauvel,  Richard  Le  Gay,  Gervays  Boyteux ,  de  Saonnet  ; 
Guille  Mâresc  et  Jacqueline,  sa  f.,  d'Estrehan  ;  Jehan  Heullin,  de  Formi- 
gny ;  Nicolas  Bordel,  de  Tilly  ;  Pierre  Thinet,  de  Tour  ;  Estienne  Vaul- 
tier,  esc,  sgr  d'Avaulaville,  de  Maisons  ;  Françoys  de  Gouberville,  dict 


-  150  — 

Picot,  esc,  sgr  de  Sordeval,  Anthoine  de  Russy,  esc,  dem1  à  Ste-Honorine 
des  Pertes  ;  Jehan  de  La  Ferté%  esc,  dem1  à  Magneville;  —  pns  Mes  Guief- 
frey  Asselin,  en.,  et  Thomas  Chouety  curé  de  St-Symphorien. 

Marin  Foucques,  Pierres  Le  Caen,  de  Tierceville  ;  Estienne  Noël,  d'Os- 
rnanville  ;  Thomas  de  Méhérenc,  esc,  de  Housteville;  Jacques  Moysant, 
de  Bucéels  ;  Romain  Le  Hëdoys,  de  Rubercil  ;  Jehan  Jehan  et  Guillemète, 
sa  f.,  de  Coulombières  ;  Pierre  Hamon,  du  Manoir  ;  Martin  du  Pré  et  sa 
f.,  de  Formigny  ;  Nicolas  Danctoville,  de  Tracy  ;  Nicolas  Bénard ,  Marin 
Mabire,  de  Formigny  ;  Charles  Pierres,  Allain  Dellays,  du  Manoir;  Phi- 
lippes  de  Bonnayre,  Jacques  de  Reviers,  esc,  de  Costun  ;  Philippine,  f. 
Jehan  Basley,  de  Vaux  sur  Aure  ;  Nicolas  Fabre,  de  Marigny  ;  Supplix 
Merlotte  et  Jacquemine,  sa  f..  Jehan  Larcangc,  de  Manneville  ;  Guille 
Fontaine,  d'Estrehan  ;  —  pns  Me  Marguerin  Dorval  et  Me  Pierre  Osmont, 
heuryer  en  l'église  de  Baïeux. 

Thomas  Dargouges,  esc,  sgr  des  Essartz  de  Vaulbadon  ;  Me  Robert  du 
Mesnil,  de  Virville  ;  Me  Le  Touçey,  de  St-Georgesdu  Boisd'Elle  ;  —  pns 
les  mêmes. 

Jehan  Girard,  de  Maisons;  Nicolas  Rouxel,  de  Creully  ;  Jehan  de  la 
Motte,  esc,  d'Audrieu;  Gieffroy  Le  Sage,  d'Annelles  ;  Pierre  Durand, 
de  Tour  ;  Françoys  Postcl,  de  Creppon  ;  n.  h.  Olivier  de  St-Ouen,  sgr  de 
Tordoict  et  de  Magny  ;  David  Hudebert,  sgr  de  la  Noe  et  de  Tracy  sur  la 
mer  ;  Pierre  Le  Blays,  esc,  sgr  du  Quesnay  ;  Jehan  de  la  Court ,  de  Ma- 
gny. —  Pns  pour  St-Ouen,  Hudebert,  Le  Blays  et  de  la  Court,  n.  h.  Jehan 
Duchastel,  ch.,  et  Jacques  Herbeline.  bourg,  de  St-Syphorien. 

Louys  Geoffroy,  d'Audrieu  ;  Michelle,  f.  Jehan  Brucostey,  de  Manne- 
ville ;  Catherine,  f.  Michel  Quesnet,  du  Manoir;  .Marie  Légiery  Catherine 
Le  Boutillier,  Catherin  de  Laulney,  Pierre  Regnauld  ,  de  Martragny  ; 
Thomas  Lefebvre,  Françoys  Hermerel,  de  Trévières  ;  Marin  Pynet,  de 
Planquery  ;  Gilles  Borel,  Richard  Le  Gras,  de  Surrain  ;  Me  Robert  Ber- 
nard%  procureur  en  court  de  Parlement  à  Rouen,  de  présent  dem1  à  Baïeux; 
Jehan  Larchier,  d'Osmanville  ;  Jehenne  Piédoe,  v*  Guille  Piédoe  ,  de 
Blay  ;  Philippe  Parys.  Noël  Parys,  de  Hotot  ;  Jacques  Fleury,  de  Noyers; 
Jehan  Le  Page,  de  Vendes  ;  —  pns  vén.  pers.  M°  Jehan  du  Chastel  et  n. 
h.  Marin  du  Boys,  sgr  de  Nouyers. 

Richard ,  de  Vaucelles  ; Martel,  de  Coulombières;  Pierre 

Regnard,  de  Maisons;  Louys  du  Chef  de  la  Ville,  de  Sommervièu  ;  Je- 
henne, f.  Jehan  llarel,  de  Vaucelles  ;  Raulline,  f.  Pierre  Legras,  de  St- 
Saulveur  ;  Guille  Guenne,  de  Tour  ;  Ysaac  de  la  Marre,  de  Creully  ;  Gires 


—  151  — 

du  Bosc,  sgr  de  Feugères  ,  de  Manneville  ;  damlle  Francoyse  Lucas  ,  de 
Campigny  ;  Gires  Obert,  de  Molles,  et  Catherine,  sa  f.  ;  —  pns  Me  Jehan 
du  Chastel  et  Jehan  Veriley. 

Nicolas  Toustain,  de  Housteville;  Charles  Lubin  ,  du  Mesnil-Patry  ; 
Pierre  Le  Personnyer,  de  Broay  ;  Charles  Foucques  et  Pierre  Foucques, 
de  Molles  ;  Ysabeau,  f.  Richard  Le  Sapvoureux,  de  Subies  ;  Gilles  Re- 
gnauld,  de  Martragny  :  Gilles  Bourgeois,  de  Rye;  Morice  Auber,  Me  Jehan 
et  Gilles  Fermine,  frères,  de  N.-D.  des  Fossés;  Gyrot  et  Thomas  de 
Molles,  du  Breul;  Jehan  Vaultier,  de  Maisy  ;  Thomas  Gosset%  de  Campigny; 
Martin  et  Pierre  Benoist,  Gilles  Pytet,  Henri  Durel,  de  Maisons;  —  pns 
Me  Jehan  Benoist,  grenetier  à  Baïeux  et  Jehan  Brichard,  fils  Pierre, 
bourg,  du  lieu. 

Christofe  James,  de  Housteville  ;  Robert  du  Désert,  de  Fresné  sur  la 
Mer  ;  Sanxon  Richier,  à  St-Symphorien  ;  Jehenne,  f.  Rauline  Marie,  à 
St-Sauveur  ;  —  pns  Me  Pierre  Osmont  et  Me  Thomas  Brandacyer. 

Guilie  Hudebert  ;  Mariète,  ve  Charles  Tanquyn,  de  Rye  ;  Barthélémy 
Gênas,  du  Manoir  ;  Henry  de  Vaulx,  de  St-Germain  du  Pert  ;  Charles 
du  Bosq,  de  St-Martin  ;  Guilie  Gosset,  d'Estreham  ;  Pierrète,  f.  Jehan 
Barbe,  de  St-Mallo  ;  Thomas  de  Molles,  de  Saon  ;  —  pns  Jehan  Brichard 
et  Robert  le  Jeune. 

Jehan  de  Fontaines,  esc,  sgr  de  Cardonville,  d'Osman  ville  ;  Thomas 
Levesque,  sgr  et  patron  de  Fontenay  sur  le  Vey  ;  Hugues  Le  Faisant  et 
Richard  Trublart,  de  Fonteney  ;  Me  Jehan  Philippes,  advocat,  de  St- 
Pierre  de  Caen  ;  —  pns  n.  et  dise.  pers.  Me  Charles  Marguerye*  prieur  de 
St-Vigor-le-Grand  et  ch.  de  Bayeux,  et  Me  Pierre  de  Bailleul,  bourg, 
du  lieu. 

Catherine,  f.  Jehan  Le  Rouxel,  de  St-Mallo  ;  —  pns  Me  Anthovne 
Gayant  et  Robert  Le  Jeune. 

Lundi  29  Septembre.  —  Devant  nous  Officiai,  etc. 

Richard  Baron,  de  Ste-Honorine  du  Fay;  Jehan  Richome,  de  Campi- 
gny ;  Grieffrey  de  Vandelles,  de  Molles  ;  Jacques  Henry,  de  la  Potherie  ; 
Toussains  Julien,  Pierre  Fromond  et  Francoyse,  sa  f.,  de  St-Mallo;  pns 
Gabriel  Saffrey,  de  St-Vigoret,  et  Thomas  Lecrosnyer,  de  St-Martin. 

Nicolas  Lerochays,  Françoys  Cavyaur,  Jacques  Le  Verrier,  Gilles  Le 
Balnoys,  Guilie  du  Molin,  de  Lestanville;  Julien  Morel,  de  Cardonville  : 
dam1Ie  Bonadventure  Desguerrez,  f.  Me  Jehan  Le  Meigre,  Barbe  Vaucque- 
lin,  de  St-Saulveur  ;  Jehan  Foucquerel,  Guillaume  Foucques,  de  Formi- 
gny  ;  Jacques  Godeffroy,  Jehan,  Guillaume,  Gires  et  Alain  dietz  Acard, 


I 


-  152  — 

Durand  Le  Fournier,  de  Cardonville  ;  Mariète,  f.  Nicolas  Goubot,  de 
Saon  ;  —  pns  Me  Estienne  Eustace,  pbre,  de  Blay  ;  M°  Jehan  Véritey  et 
Gilles  La  Valley,  de  St-Patrice. 

Catherine,  f.  Françoys  Moustier,  Thiennète,  f.  Richard  Moustier,  d'Es- 
trehan  ;  Jehenne,  f.  Guaultier,  Fermine  et  Jehenne,  sa  fille,  Marie  de 
Tour  et  Mariète,  sa  f.,  Jacques  Menard  et  Colleté,  sa  f.,  Maria,  fille  Tho- 
mas Le  Mareschal,  Jehan  Buhot,  Pierre  Le  Mareschal,  de  Maisy  ;  Pierre 
Le  Grain,  Guille  Foucques,  de  Housteville  ;  Michel  Liéger,  Jehan  Sanxon% 
de  Lestanville  ;  Bertin  Vimart,  de  Maisons  ;  damlle  Anne,  f.  Guille  Len- 
trin,  esc,  de  St-Vigor  Le  Grand  ;  Jullye,  f.  Noël  Vaticquelin,  de  Molles  ; 
Pierre  Gibert  et  Girète.  sa  f.,  de  Colleville-sur-Mer  ;  Tassin  Morel,  de 
Ste-Honorine-des-Pertes  ;  Jehenne,  f.  Jehan  de  la  Musse,  de  Neufville 
sur  Port  ;  Guille  Galiyen,  de  Maisons  ;  —  pns  Me  Thomas  de  Molles*  vie. 
de  Colleville  et  Pierre  de  Bailleul. 

Christine,  f.  Pierre  de  Courteleys,  esc,  de  Cussy  ;  Girètes,  f.  Pierre 
Vaucquellin,  d'Engranville  ;  Jehenne  Gueroult,  de  Cerisy  ;  Nicolas  de 
Condey,  de  Condé-sur-Seulles  ;  Lantech  Lefrançovs  et  Michelle,  sa  f., 
d'Estrehan  ;  Raullin  Chasles,  de  Maisons;  Henri  Fontaine,  d'Estrehan  ; 
Raymond  Vérard,  Valentin  Le  Sage,  Raoul  Costil,  de  Neuville  ;  Jacques 
Foison,  de  St-Lou  ;  Marcel  Onffrey,  esc.  sgr  d'Agnerville  ;  Jehan  Vnf- 
frey,  esc,  sgp  de  St-Laurenssur  la  Mer;  Gilles  Margticrye,  esc*  de  Colle- 
ville-sur-Mer ;  —  pns  vén.  et  dise  pers.  Me  Charles  M arguer te  ,  prieur 
de  St-Vigor,  ch.  de  Baveux,  et  Olivier  Conseil,  spr  de  Cabour. 

Thomas  Buot,  de  Trévières  ;  Pierre  Faguz,  de  Ste-Croix  Grant  Tonne, 
dem1  à  St-Mallo  et  Renée,  sa  f.  ;  Thomas  Sieurreau,  sgr  de  Farceaux, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roy,  estant  de  présent  en  mis- 
sion dudit  Seigneur  près  de  Mgr  de  Mathignon,  son  lieutenant  en  Nor- 
mandie. 

Pierres  Larcher,  Symon  de  Martel,  de  St-Clément  ;  Henryette,v*  Jehan 
Vimard,  de  Molles  ;  Me  Louis  Noël,  à  St-Mallo  ;  Collasse,  ve  Sandrin 
Noël,  de  Cussy  ;  Anne,  f.  Jehan  Moustier.  d'Estrehan  ;  Robert  de  Launay, 
Louys  Le  Boutillier,  Jehan  le  Mercyer,  de  Martragny  ;  Guillain  Gonety 
Thomas  Le  Terrier,  Catherine,  fille  Michel  Le  Terrier,  de  Manneville  ; 
Richard  Mallet,  de  Creully,  dam!,°  Jehenne,  f.  MM  Françoys  du  Vivier,  de 
Cottun  ;  Louys  Buron,  de  Condé  ;  Thomas  Buhot,  de  Trévières;  Gilles 
Regnauld,  esc,  sgr  de  Bazanville.  dem1  à  Banville  ;  —  pns  Me  Rogier 
Colleville,  not.  ecclés.  et  Jehan  Haiiart,  de  St-Symphorien. 

Jehan  Philippe,  fils  Me  Thomas,  de  St-Martin  ;  Marin  Champdavoine, 


—  153  — 

de  Gueron  ;  Jehan  Harcl,  Jacques  Verrolles,  de  Vaucelles;  —  pns  Jehan 
Taillefer,  de  St-Saulveur  et  Guillè  Le  Maroys,  le  jeune,  de  St-Lou. 

Mardy  dernier  jour  de  Septembre.  —  Gille  de  Hostot,  esc,  sgp  et 
chastellain  de  Beaumont;  Michel  Guillebert.  Jehan  Galloppin,  Marin  Le 
Bouchier,  de  Lestanville  ;  Françoys  Regnard.  Syrrion  Anffrie  et  Jehan, 
son  fils,  de  St-Nicolas  de  Grandcamp  ;  Pierre  Pillet.  de  Trévières  ;  Jullien 
Martin,  de  Grandcamp  ;  André  Noël,  Pierre  Lecordier,  de  Maisy  ;  Guille 
Mabire,  Thomas  Foucques,  Guille  Le  SeneschaU  esc,  Jehan  Fallet  et 
Jenne,  sa  f.,  de  Formigny  ;  —  pns  Me  Nicole  Dubosc,  curé  de  St-George, 
et  Nicollas  Foulon  de  St-Mallo. 

Pierre  Beaunoys,  de  Lingièvres  ;  Jacques  et  Nicolas  Guesnon,  Martin 
Le  Moygne,  Pierre  Foucques,  d'Osmanville  ;  Robert  Néel,  de  Fontenay- 
sur-le-Vey  ;  Guillaume  Estrevaulx,  Pasquète.  sa  f..  et  Richard  Moustier, 
d'Estrehan  ;  Françoys  Godeffroy,  Gire  Gisles,  et  Jullien  Philippes,  de 
Cardonville  ;  Jacques  Mérienne,  dlsigny  ;  Marcel  de  Sieurrain,  esc,  et 
dam»*  Guillemette,  sa  f.,  d'Engranville  :  Guille  Le  Brethon,  de  St-Clé- 
ment-s/-le-Vey  ;  Maurice  Hardy,  Marin  Vimart,  de  Molles;  Jehenne,  V 
Pierre  Laisné,  de  St-Lou  ;  —  pns  Jehan  Fallet,  de  Formigny  et  Jehan 
Philippe,  d'Osmanville. 

Françoys  Thésard,  esc.  sgr  de  Croay  ;  ôenys  d'Aignerville,  esc,  sgr 
du  lieu  ;  —  pns  vén.  et  dise  pers.  Me  Michel  Le  Verrier,  archidiacre  des 
Vez  et  Françoys  de  Gouberville.  esc,  sgr  de  Sordeval. 

Guille  Le  Brethon,  Marin  Pynet%  de  Planquery  ;  Marin  de  Manneville, 
Nicolas  de  Manneville,  de  Creully  ;  Pierre  Courtelays,  esc,  de  Molles  ;  — 
pns  M0  Nicolle  Suhard,  curé  de  Fontené-sur-le-Vey,  et  Pierres  de  Baussy, 
esc,  de  St-Lou  ;  Guisle  Gi*/tf,  de  Cartigny  ;  Estienne  Poneton,  Germain 
Noël,  Jehan  Golseaume,  de  Fontenay  ;  —  pns  M68  Anthoyne  Gayant  et 
Robert  du  Jardin. 

Jehan  Carrel,  Jehan  Huart,  de  Maisy  ;  Jehan  Le  Françoys,  de  Manne- 
ville ;  Jehan  Adam,  de  Tessy;  Me  Thomas  de  Basly,  de  Longueville; 
Martin  Pigache,  de  Viane  ;  Anthoyne  Hermann,  de  Formigny;  Bonaven- 
ture  Gassion,  Me  Pierre  Gallon,  esc,  sgr  de  la  Mutte,  de  St-Malo  ;  —  pns 
Me  André  Bouïllot,  de  St-Mallo,  et  Henry  Pigace,  de  Viane. 

Calevin  Picart,  de  Martragny. 
Mercredi  l,r  Octobre.  —  Devant  nous,  etc. 

Renée,  f.  Gieffin  Maloysel,  de  St-Symphorien  ;  Richard  La  Niepce,  de 
Mevènes  ;  Thomas  Ousouf,  David  Ouzouf  et  Magdalène,  sa  f.,  de  Bazen- 
ville  ;  Guillemine  Moysant,  f.  Germain  Bunouf,  Perrine  f.  Jacques  Moy- 

ii 


—  154  — 

sant,  de  Bucéels  ;  Benoiste  f.  Charles  Légier,  Loys  Légier,  Martine  f. 
Michel  Légier,  de  Lestanville  ;  Gabriel  Yérosme.  Richard  Foullon,  André 
et  Françoys  Pouchin.  de  Guieffosse  ;  Hébert  du  Maresc,  Gilles  Ouel,  de 
Maisy;  Bastien  Desplancques et  Renée  sa  f.,  Symon  Marc.  Jehan  Bour- 
goys,  de  Colombiers  sur  Seulles  ;  Jacques  Regnard,  d'Amblye  ;  Thomas 
Le  Couppey.  de  Maisons  ;  Guillaume  Loslyer.  de  Molles;  François  Le 
François.  Mathurin  Ruppaley,  de  Mandeville  ;  Jehan  A  uber%  de  la  Cambe  ; 
Georges  Thiélocques,  de  Russy,  Anthoyne  de  Marcillac.  baron  de  Cour- 
ceulles  ;  Richard  Pigache,  esc  sgr  de  la  Champagne,  dem*  à  St-Cyr,  de 
Courceulles;  Jacques  Le  Sens,  esc,  sgr  dYvrande.  dem1  à  Reviers  ;  — 
pns  Me  Richard  Thouesny,  advocat  séculier  à  Baïeux  et  Me  Nicolle  Ruge, 
religieux  de  la  Chesnée,  pour  de  Marcillac,  Pigache  et  Le  Sens.  —  pour 
les  alitres  Mea  Marguerin  Dorval  et  Nicolle  Dubosc. 

Jehan  Le  Vicomte,  esc,  sgr  de  Sermentot;  Nicolas  Langloys,  de  la 
Cambe  ;  Jacques  du  Bosc,  esc.  sgr  de  Maisy  et  de  Manneville  ;  Margue- 
rin Le  Bret,  de  Tracy  ;  Olivier  Le  Febvre,  de  la  Cambe  ;  Thomas  Borel^ 
de  St-Marcouf  ;  —  pns  vén.  pers.  Me  Michel  Herbelline,  ch.  et  Hervé  Bu- 
hot,  appothécaire. 

N.  h.  Guille  du  ChasteU  sgr  de  Lizon  et  de  la  Mare,  dem1  à  présent  à 
Lizon  ;  —  pns  Me  Noël  Gelin,  advocat  séculier  et  Robert  Fouchery  de 
Monts. 

Jeudi  2  Octobre.  —  Devant  nous,  etc. 

Adrien  Suchard,  curé  de  Canon  et  Thomas  Vaucquellin,  pbre,  d'Eû- 
granville. 

Guille  de  Hotot,  esc.  sgr  de  St-Cler  ;  Pierre  Le  Rochays,  Thomas 
Pesquerel,  de  Lestanville  ;  Richard  Richier,  Robert  Burin,  Morice  Voisin, 
de  Cardonville  ;  Germain  Le  Groz,  de  Sieurrain  ;  Thomas  Hébert,  dem1  à 
Formignv;  Michel  Lavalley.  de  St-Marcouf  du  Rochy  et  Guille  Lavalley, 
Taisney  ;  François  de  Loucelles,  de  Campigny  ;  dam1Ie  Marye  Moger,  dem* 
à  Bucéel  ;  Françoys  Morel,  Françoys  Enguenard,  de  Brécy ;  —  pns  M°  Jehan 
Morin.  pbre,  curé  de  Grandcamp  et  Gilles  Le  Sauvyer  de  St-Mallo. 

Guille  Parys.  Laurens  Parys,  Jehan  de  la  Lande,  Laurens  de  la  Haye, 
Laurens  Rieul  ou  Rivet  et  Michelle  Rieul,  sa  mère,  Jacques  Gallon,  esc, 
Allain  La  Lande,  Yves  Le  Vavasseur,  Françoyse,  f.  Gilles  Le  Soullays, 
Guillemète.  f.  Philippin  de  Vermont,  de  Vendes;  François  Le  Conte, 
Charles  et  Jehan  Le  Conte,  de  St-Marcouf;  Nicolas  Jouenne,  de  Cerisy 
Tabée  ;  —  pns  Me  Mathieu  de  Vernueul,  des  Vez,  Robert  le  Jeune  et  M* 
Jehan  Véritev. 


^  155  — 

Guillaume  Franc,  de  Housteville  ;  Richard  de  Molles,  de  Sieurrain  ;  — 
pns  Me  Guille  Pépin,  de  Port,  et  Jehan  Le  Grain,  de  Housteville. 

Vendredi  3  Octobre.  —  Devant  nous.  etc. 

Jehan  Dallain,  Nicolas  Pommyer,  Thomas  Hacquebec,  de  Maisy  ;  — 
pns  Me  Pierre  de  Bail  le  ni,  bourg,  de  Baïeux  et  Richard  Frandemiche  de 
St-Saulveur. 

Martin  Le  Gras,  de  Crouay  ;  n  h.  Jehan  Le  Bachellais  et  Jean  Le  Bachel- 
lais,  de  Saon  ;  Nicolas  Vaucquellin,  de  Molles  ;  Robert  Le  Couturier,  de 
Formignv  ;  Michel  Hérard,  de  St-Mallo  ;  —  pns  Me  Pierre  Osmont,  heu- 
rier  et  Me  René  Legras,  esleu  juré  à  Baïeux. 

Louys  Picquenot,  de  Croay  ;  Richard  Mallet,  de  Creully  ;  —  pns  frère 
Nicolle  Ruge  et  Henry  Le  Rocquays.  de  St-Nicolas. 

Samedy  4  Octobre.  —  Gilles  Le  Bas,  de  Couvert  ;  Catherine  ve  Ma- 
thieu Gallot,  de  Cerisy  Tabbée;  François  Destrevaulx,  d'Estrehan;  —  pns 
Richard  Le  HaribeL  de  Choing,  et  Pierre  Le  Jeune,  de  St-Saulveur. 

W Marc  de  Collevillc\àe  St-Saulveur;  Simon  Nicolle, Mathieu  Caillouey, 
de  Coulombiers  sur  Seulles  et  Mathieu  de  Reviers  et  Michel  Bourse; 
Françoys  Savary\  Michelle,  f.  Pierre  Nicolle,  de  Formignv;  Estienne  Ger- 
vays,  de  la  Cambe  ;  Jehan  Vicques,  de  Tessel  ;  Jehan  Golseaumc,  esc, 
sgr  de  Rucqueville,  du  Quesnay-Guesnon  ;  Philippe  Pellevey,  du  Brieul  ; 
Geruays  Foncques%  Mathieu  Le  Vigoreux,  Germain  La  Roze,  Raoullet 
Colleté,  kobert  La  Roze,  de  St-Marcouf  du  Rochy;  Catherine  Coueffin, 
d'Engranville  ;  Jehenne  Buisson,  f.  Symon  Guille.  de  St-Patrice  ;  n.  h. 
Jehan  de  Creully,  sr  de  la  Motte ,  de  St-Clair  ;  Louys  de  Manvieux  ,  sr  de 
Tracy  ;  Perrine,  f.  Guille  Ouenne,  de  Tour  ;  Michel  et  Pierre  Regnard, 
Pierre  Le  Françoys,  fils  Jacques,  Jehan  Lemoine  et  Jehan  de  Douvre,  de 
Lestanville  ;  Robert  Costard ,  de  St-Clément;  Richard  Le  Senescal.  de 
Rubercil  ;  Estienne  Lcspicier  et  Jehenne,  sa  f.,  de  Longueville  ;  n.  h. 
Charles  de  Tresseauville  ;  sgr  de  la  Couldenare  (Couldraie)  (?),  de  Torte- 
val  ;  Jacques  Gast.  Nicollas  Rouxel.  de  Creully  ;  Guille  Dargent,  de  Rye, 
Françoys  Pothier,  esc  ,  sgr  de  Longues ,  de  Cerisy  ;  Raoul  Lcclerc,  esc, 
sgr  du  Mesnil,  de  Dampierre  ;  —  pns  Me  Richard  du  Rozel,  curé  de  Cam- 
pigny  et  Me  Jehan  Veritey. 

Thomas  du  Pont,  de  St-Laurent  sur  la  Mer  ;  Me  Castellan  Le  Sage,  de 

de  Noiyers  ;  Gilles  du  Pont,  Jehan  du  Pont,  Richard  Gouye,  Guillaume 

Yver,  Robert  Hélyes,  Allain  Yver,  Thomas  Furon,  de  St-Laurens  sur  la 

mer  ;  Jehan  Guerardy  de  Bayeux  ;  Georges  Billet,  d'Engranville  ;  Michel 

Painte  et  Jacqueline,  sa  f.,  de  Molles:  Jehan  de  Mathen,  Gieôrey  Des- 


_  Î56  — 

terville,  Nicolas,  Jean  et  Pierre  Desterville,  Françoys  Vnffrey,  deMouen  ; 
Hélaine,  f.  Thomas  Le  Guellinel,  de  Campigny  ;  Perrine,  f.  Gilles  Brise- 
car,  Blancia,  f.  Pierre  Brisecar,  d'Estrehan,  et  Barbe,  f.  René  de  Miscomyn, 
esc,  Nicollas  Hamon,  de  Formigny  ;  Loyse,  fille  Pierre  Havard,  de  Bla- 
gny  ;  Jehan  dé  St-Gire,  esc,  de  Tessel  p.  St-Gilles  ;  Henry  Le  Vigoreux, 
Jehan  et  Françoys  Rogier,  de  Cardonville;  Guille  des  Louveaux,  esc,  du 
Molley  ;  —  pns  M°  Bernard  Le  Maigncn,  ch.,  et  Me  Guille  Noél,  not. 
ecclés. 

Lundi  6  Octobre.  —  Marin  Allain  et  Jehan  Adam,  pbres,  de  Cour- 
seulles  ;  —  pns  Me  Gratien  Regnauld,  pbre,  Jehan  Le  Sommetier,  Pierre 
Bertran.  not.  eccl.  et  plusieurs  aultres. 

Thomas  Lepetit,  Hervé  Lefèvre  et  Juliane,  sa  f.,  de  St-Marcouf  du 
Rochy  ;  Julien  Lagnel,  de  Manvieux  ;  —  pns  Lancelot  de  la  Berteryey 
sr  des  Mottes  et  Robert  Le  Jeune. 

Dam.  Jeune  de  Lestage.  ve  Guille  de  Bourgueville,  esc,  sgr  patron 
d'Escay,  de  St-Pierre  de  Caen  ;  André  Le  Bedel,  esc,  fils  de  ladite  dam., 
aujourd'hui  dem*  à  Bény  ;  —  pns  Me8  Richard  du  Ro^el,  pbre]  et  Pierre 
de  Bailleul,  bourg. 

Mardy  7  Octobre.  —  Gilles  Le  Petit,  de  Cartigny  ;  Anne,  f.  Anthoine 
Challes,  de  Villiers  le  Sec  ;  Guillaume  Borel,  de  St-Marcouf;  Françoys 
Enguehard  et  Thiennette,  sa  f.,  Françoys  Morel  et  Renée,  sa  f.,  Louys 
Brasin  et  Jehenne,  sa  f.,  Jacques  Morel,  Allain  Morel,  Martin  Labbé, 
Taisné,de  Brêcy  ;  Guillaume  Herbeline,  de  St-Saulveur;  Richard  Le  Dard 
et  Adriane,  sa  f.,  Massiote,  fille  André  Le  Dard,  de  Tracy  :  —  pns  M* 
Henry  Brasin,  pbre.  de  Villiers  le  Sec,  et  Estienne  Le  Daneys,  bourg. 

Dam.  Catherine  Borel,  f.  M0  François  Postel,  de  Crépon  ;  —  pns  Mea 
André  Mérilley  et  Jehan  Véritey,  bourg. 

Guille  Borel,  de  Saonnet  ;  —  pns  Me  Jacques  Jouyn,  pbre  du  lieu,  et 
Jehan  Herbeline,  de  Blay. 

Mercredy  8  Octobre.  —  Gilles  Béchevel,  esc,  sgnr  de  la  Grurye, 
(Gourye?)  demeurant  à  St-Martinde  Blâgny;  —  pns  n.  et  dise  pers.  domp 
Jacques  Le  Pelletier^  prieur  de  Pierre  Sollain,  et  Jehan  de  Cussy,  sgnr 
d'Estrehan. 

Alix  Ulin  .  d'Amblye,  et  Guillemète,  sa  f.  ;  Thomas  Dufayel,  esc,  de 
Collombière,  Pasquète  Adelline,  v°  Philippe  du  Brieul,  de  St-Saulveur  ; 
Abel  Collet  et  Jacqueline,  sa  f.,  de  Nouyers;  Raoullin  Le  Véel,  d'Audrieu  ; 
Richard  Lamendey,  de  Cristot  ;  Pierre  de  Creully,  de  St-Clair  ;  —  pns 
domp  Jacques  Lepelletier  et  Me  Jacques  Fleury,  de  Noyers. 


—  157  — 

Catherine  Huey,  v6  Raimon  Le  Moyne.  de  St-Martin  ;  —  par  devant 
Me  Nicolîe  Robidas.  curé  de  St-Martin,  commissaire  député  de  MM.  du 
Chapitre  ;  —  pns  Robert  Dupuy,  de  St-Martin,  et  Thomas  Nicolle,  de 
St-Laurens. 

Jeudi  0  Octobre. —  Laurens  Le  Fort,  Ursin  Faguê  et  sa  f.,  Louys 
Quiédeville  et  Colleté,  sa  f.,  Robine  Quiédeville  ve  Raoulin  Quiédeville, 
Anthoyne  Le  Bertheys,  Louys  Letual,  Martin  Richard  et  Anne,  sa  f., 
Jehan  de  la  Haye,  Jéhenne  v°  Jehan  Tétrel,  Pasques  Hébert,  de  Coulomp; 
Olivier  Renouvin  et  Cardine,  sa  f.,  d'Escay;  Allexandre  de  la  Mancel- 
lyère  et  Catherine,  sa  f.,  Jehan  Le  Large,  de  Tierceville  ;  Jehan  Osmont, 
d'Amblye  ;  Drouyne  Rommy,  f.  Jehan  Lamendey,  de  Broay  ;  damlle  Per- 
rine,  f.  Thomas  Le  Cavey,  de  Monceaux  ;  Philippine  Desprey,  de  St" 
Patrice;  Guille  Clément,  deLoupvières;  Catherine  ve  Martin  Lamendey, 
de  Cristot  ;  Marin  Lair,  de  Vendes  ;  —  pns  Charles  Le  Gras,  bourg,  de 
Baieux,  Robert  Le  Jeune  et  Me  Jehan  Duhamel,  pbre,  vie.  de  la  Cathé- 
drale. 

Thomas  de  Lyens,  de  Fresné  le  Croteux  ;  Laurentie.  f.  Jehan  Lhonorey, 
de  St-Mallo  ;  Guillemine,  f.  Adam  Lamendey,  de  Cristot  ;  Marguerite, 
f.  Thomas  Lamendey,  de  St-Vigoret  ;  —  pns  Mes  Jehan  Duhamel  et  Jehan 
Rosey,  choriste  à  St-Saulveur. 

Vendredy  ÎO  Octobre.  —  N.  h.  Louys  Thézard,  sgr  de  Fourneaux  ; 
Thomine,  ve  Pierre  Desmares,  de  St-Mallo  ;  Guille  et  Jehan  Chippel, 
Guillaume  Legrand,  Richard  Le  Richer,  de  Lestanville  ;  Gieffrey  Le  Mon- 
nyer,  de  Fresné  le  Crotteur,  et  Tiphane,  f.  Thomas  de  Lyens;  Jehan  de 
Reviers,  esc,  sr  de  Clairemont,  du  Manoir  ;  dam,le  Catherine  Lescaley, 
f.  n.  h.  messire  Jehan  de  la  Rivière,  de  N.  D.  des  Fossés  ;  damlle  Guille- 
mette  Adigard,  f.  Pierre  Osmont,  esc.  de  Mestry  ;  Laurens  Dumont  et 
Françoyse,  sa  f.,  de  Cristot  ;  Georges  Layrot.  Philippe  Layrot,  Syméon 
Le  Foullon*  de  Bény  suj  Mer  ;  Gires  Le  Foullon,  de  St-Georges  d'Aul- 
nay;  Raullin  Le  Prieur  et  sa  f.,  de  Longvillers  ;  Jehan  Thyment,  de  Ber- 
nières  sur  Mer  ;  Martin  Le  Révérend,  de  Fourneaux  ;  Thomas  Le  Foullon, 
de  Longvillers  ;  —  pns  n.  h.  et  dise.  pers.  Me  Estienne  Feuguet,  ch.,  et 
Jehan  Cingal,  bourg. 

Samedy  1 1  Octobre.  —  Jehan  Gouye,  de  St-Laurens  sur  Mer,  Jehan 
Coesnon,  Vincent  Picqucs,  Jehan  Bourgoys.  Jacques  Pellefresne,  Richard 
Verdmont,  Jehan  Laloe,  Raoul  le  Quesne.  Marie  f.  Jehan  Thyment.  Jehan 
Le  Baz  et  sa  f..  Jehan  Gilles  et  sa  f.,  Charles  Thyment.  de  Bernières  sur 
Mer  ;  Estienns  Lcfcbvrc,  André  Lcfort,  de  Coulombiers  ;  Gires  et  Fran- 


_  1S8  — 

cpys,  dits  de  Cuves,  esc',  de  Longueville  ;  Guille  Rogier,  de  Fresney  ; 
Guille  Foucque,  Nicolas  de  Reviers,  esc  sgr  du  Manoir,  de  Tierceville  ; 
Michel  de  Brétheville,  esc,  sr  de  Thaon,  Marin  Mabire,  de  Formigny  ; 
Claude  Despinoze,  esc.  des  Obeaux  ;  Pierre  Halloe,  Martin  Gambier, 
Raoul  Lefebvre.  de  Courceulles  ;  Françoys  Le  Parsonnyer,  de  Broay  ; 
Gires  Besiers  et  Jehan  Le  Chigouesnel,  de  la  Vacquerie  ;  Guille  et  Jehan 
Foucquault,  Toussains  Nicolle  et  Béatrix,  sa  f.,  Jehan  Le  Febvre,  Jehan  Le 
Gabelloux,  Jeanne  Engoulland,  v°  Piene  Engoulland,  Jehan  Engoulland, 
d'Amblye;  M*  Michel  Le  Petit  et  Marguerite,  sa  f.  ;  Roger  Nicolle,  de  Neul- 
lv  Levesque  ;  Louys  Gallein,  de  Mevène  ;  Jehan  le  Cuuour,  de  St-Clair  ; 
Raoullin  de  la  Croix,  de  Thaon  ;  Martin  Jouvin,  Jenne,  f.  Guille  Labbé,  de 
Fontenailles  ;  Symon  Guillebert,  de  Trévières  ;  daml,e  Marguerite  Bour- 
don, de  Tessel  ;  Louys  du  Four,  du  Fresne  ;  Jehan  Castel,  de  Maisy  ;  Guille 
Le  Dard,  Françoyse  f.  Nicolas  Danctoville,  de  Tracy  ;  Charles  Damours% 
esc,  de  Molles;  Gires  Foullon, de  Vendes;  Françoys  Poutrel,  de  Castilly  ; 
—  pnsMC8  Thomas  Groult ,  curé  de  Formigny,  et  Loys  de  Hototy  curé 
d'Asnières. 

Adam  Piccot,  Symon  de  la  Motte,  Richard  Vincent,  Philippe  Destriac, 
esc,  de  Cristot  ;  Guille  Bougon,  de  Tracy  ;  Robert  de  Chaumontel,  esc, 
sgr  d'Audrieu  ;  Jehan  Buret  et  Guillemète.  sa  f.,  Jenne  ve  Gires  Buret, 
Cardine  f.  Robert  Rocques,de  Coulomb  ;  Olivier  Lamendey,  de  Cristot; 
Jehan  de  Launay,  de  Trévières  et  Charles  Le  Nepveu  ;  —  pns  Me  Gille 
Noël  et  Robert  Thorel,  bourg. 

Thomas  et  Françoys  Laval,  de  Coulombières  ;  Nicollas  Fallue,  de 
Préaux  ;  —  pns  Nicolas  Danctoville,  de  Tracy,  et  Jehan  Buret,  de 
Coulombières. 

Jehan  Lagniesce,  Jehan  Chazalète,  de  St-Clair  ;  Guille  Mallet,  de  Tré- 
vières et  Martin  Mallet  ;  —  pns  M11  Pierre  Osmont,  soubzdyacre  à  la 
Cathédrale  et  Gilles  Fumée,  bourg. 

Michelle  Le  Noble,  f.  Me  Jehan  Fumée,  Perrette  Fumée,  Jehan  Jauel, 
de  N.-D.  des  Fossés  ;  —  pns  Me  Jacques  Dufrcsne,  apothicaire  et  Jehan 
Hardouyn,  bourg,  de  la  Magdalène. 

Lundy  13  Octobre.  —  Devant  Me  Jacques  Le  Verrier,  archidiacre 
des  Veys,  vie  gén.  en  spirituel  de  l'évesché  de  Baïeux,  le  siège  vacant. 

N.  h.  Lambert  Lescalley  et  damlle  Françoyse,  de  Brunville,  sa  f.,  de  St- 
Saulveur  et  damlle  Jenne  Lescalley  f.  n.  h.  mess.  Jacques  de  Cussy,  sgr 
de  Vercqucreul  ;  Loys  Cordier,  de  Cahagnolles  ;  Léon  Picard,  de  Martra- 
gny  ;  Guillemine,  f.  Catherine  Le  Bouttillyer,  Guillemète,  f.  Jehan   Le 


—  159  - 

Boutillyer,  de  Martragny;  —  pns  vén.  pers.  Me  Gilles  Le  Liepvre,  ch.  et 
Catherine  Le  Boutillyer. 

Mardy  14  Octobre.  —  Devant  le  même. 

Jehan  Maheust,  de  Fonteney  ;  Olivier  Vaucquelin,  de  Cardonviile  ; 
Jehan  du  Mesnil ,  Estienne  Lequesne ,  de  Bernières  ;  Guille  Jehan  , 
d'Amblie  ;  —  pns  Mes  Pierres  de  Baussy,  curé  de  St-Lou  et  Jehan  Hue, 
doyen  de  Creully,  pbres. 

Jehan  de  la  Haye,  de  Vendes  ;  Guille  Hue,  de  Fresné  le  Croteux  ; 
n.  h.  Jacque  Le  Sens,  sgr  de  la  Rozière,  de  Reviers  ;  Guille  Troppey  et 
Colasse,  sa  f.,  de  Lanteuil  ;  —  Me  Martin  de  Longueville,  curé  de  Nonan* 
et  Me  Richard  Constant,  de  St-Saulveur. 

Jehan  de  Clinchamp,  esc,  Jehan  Le  Nourricier,  Robin  Ysabel,  Guil- 
laume Hamel.  de  St-Clair  ;  —  pns  Me  Rémon  Tillard,  choriste  de  St-Mallo 
et  Me  Gille  Fumée,  de  N.-D.  des  Fossés. 

Mercredy  15  Octobre.  — Gille  de  Croisilles,  esc,  sgp  des  Fossés,  à 
Mutrécy  ;  —  pns  vén.  pers.  Mea  Guille  Bazire  et  Anthovne  Gavant,  le 
jeune,  chM. 

Richard  Le  Gay.  de  Montz  ;  Jehan  Dillays,  de  la  Basocque  ;  —  pns 
pour  le  premier,  Anthoyne  Ancqttetil  et  Jullien  de  la  Croix,  de  St-Saul- 
veur. pour  le  second,  Mes  Mathurin  Raoul,  chap.  de  St-Nicollas  des 
Courtilz  et  Jehan  Hamel,  vie  de  la  Cathédrale. 

Pierre  Ferrée,  de  Bricqueville  ;  —  pns  les  deux  derniers  témoinc. 

Jeudi  16  Octobre.  —  Devant  le  même. 

Thomas  Le  Febvre,  Pierre  Louet,  Jacques  Douelle,  Léonard  Le  Liepvre, 
Louis  Dorin  et  Catherine,  sa  f.,  de  Bernières;  Jacques  de  Locquemar 
(Longuemare?).  de  Vendes:  pns  Me  Richard  du  Ro^el  et  Pierres  Le 
Maistre.  bastonnyer  à  la  Cathédrale  ;  Jeune  Le  Noble,  f.,  M*  Jehan  Duval 
de  N.-D.  des  Fossés  ;  —  pns  M"  Jacques  Bunouf,  bourg,  et  Guille  de 
Troys,  de  N  .-D.  des  Fossez. 

Vendredi  17  Octobre.  —  Devant  le  même. 

Charles  du  Chastel,  esc.  de  Neully  Leuesque  ;  Jehan  Fumée,  de  N.-D. 
des  Fossés  ;  n.  h.  Joachim  Hébert,  s*  de  Grosmesnil,  de  St-Germain- 
d'EUe.  et  n.  h.  Gilles  Hébert  sr  de  Cauldlieu  ;  Raoullet  Lebeuf,  de 
Cormollain  ;  dam1,e  Marie  Boisard,  de  Bretteville-sur-Laize  ;  Marguerite, 
f.  Laurens  Rougier,  et  Jehan  sur  le  Fare  (?)  de  la  Basocque;  Valentin  Hé- 
bert et  Mariète,  sa  f.  de  Banville;  —  pnsM««  Jehan  du  Hamel,  vie  de  la 
Cathédrale  et  Roger  Colleville,  bourg. 

René  Heuste,  de  Coullombiers-sur-Seulle  et  Jehan  Le  Boullengier  ;  — 


-  160  - 

pns  Me*  Rémon  Le  Gras,  chirurgien  juré  à  Baïeux   et  Roger  Colleville. 

Samedi  18  Octobre.  —  Devant  le  même. 

Jehan  Le  Butillier*  de  Martragny  ;  Jehan  Loysel  et  Martine,  ve  Jacques 
Loysel,  sa  mère,  de  Juvigny  ;  Symon  Le  Parsonnyer  et  Agnès,  sa  f.  de 
Broay  ;  Thomas  Grosourdy,  de  Columbiers  ;  Laurens  Lamendey,  Jenne, 
f.  Richard  Toustain,  de  Broay  ;  Germain  Bunouf,  de  Bucéels  ;  Vigor  et 
Christofe  dictz  Le  Guilbert,  de  Coullombiers;  Michel  Mocque  et  Mariète, 
sa  f.,  de  Ste-Marguerite-de-Ducy  ;  André  Lair,  de  Broay  ;  Richard  Lefebvre, 
de  Coulumbiers;  Claude  Myeux,  de  St-Clair  ;  Bardin  Le  Mare,  de  Tilly  ; 
—  pns  vén.  pers.  M*  Louys  Labbey,  curé  de  Maltot  et  M"  Pierre  Lemaistre, 
bastonnyer  en  la  Cathédrale. 

Laurens  Le  Rougier.  de  la  Basocque  ;  Jacques  Le  Fort,  Thomas  Le  Fort, 
Perrine,  f.  Pierre  Le  Fort,  Vigor  Bellyer,  de  Colombiers;  Louis  Olivier,  de 
Nouyers;  Jacques  André,  de  Maisons;  Colasse,  f.  Pierre  Hédine,  de  Martra- 
gny ;  —  pns  Ogier  Le  Daneys,  bourg.,  et  Collin  Maugier,  de  la  Basocque. 

Dimanche  19  Octobre.  —  Jehan  Fauvel,  sr  de  Fresné,  d'Epinay  sur 
Odon  ;  —  pns  Me  GiefTrey  Asselin,  ch.  de  Goupillières  et  Pierre  Lefebvre, 
dem*  à  Baïeux. 

Lundy  20  Octobre.  —  Devant  nous,  Leverrier,  etc. 

Me  Jehan  Thouesny,  de  St-André,  Allain  Colleville,  maréchal  de  l'es- 
curie  du  Roy,  de  St-George  ;  Marthine,  ve  Jacques  Thomine,  de  la 
Meauphe  ;  Me  Laurens  Robillard,  de  St-André  ;  Jehan  de  Mondehare. 
Gilles  Chemin,  Robert  Poullyer,  Michel  et  Jullien  Hamellin,  Me  Léo- 
nard Hamellin,  Michel  Poullyer,  Symon  Girette  ;  Pierrète  Lesney  et 
Pierre  dit  Chemyn.  Agnès,  f.  Pierre  Laisney,  Michel  Lefebvre ,  Pierres 
Quiédeville  .  de  St-Georges  d'Aulnay  ;  Michel  La  Vieulle.  de  St-Mallo  ; 
Jacques  Le  Qtten,  des  Obeaux  ;  Jehan  Brunet,  Gilles  Masseline,  de  Con- 
dé-sur-Vire,  damlle  Florence  Sosson.  de  Brétheville,  f.  de  n.  h.  Nicolas 
de  Reviers,  du  Manoir  ;  pns  Me  Ogier  Le  Daneys  et  Michel  Libore,  de 
St-André. 

Mardy  21  Octobre.  —  Charles  LuneU  de  Villers  Bocage  ;  Gilles 
Pigny,  esc,  Nicolas  Chippel,  Symon  Tuasne,  des  Obeaux  ;  Philippin 
Lequens,  Jehan  Auber,  Richard  Jouve,  de  Neully  Levesque  ;  —  pns 
Me  Pierre  Le  Maistre,  bastonnyer  et  Pierre  Bénard,  de  la  Cambe. 

Dam,le  Blaize  Thouesny,  f.  n.  h.  Nicollas  Bousquet,  sgr  de  Sallerbières, 
de  Ryes  ;  Perrette  Thouesny ,  fille  Me  Richart  Thouesny ,  advocat 
séculier,  de  St-André  ;  —  pns  Jehan  de  Vaulx  et  Pierre  Le  Febvre,  de 
St-Saulveur. 


_  161  - 

Mercredy  22  Octobre.  —  Henri  Gervays,  pbre,  d'Agy  ;  —  pns  M* 
Gratien  Regnauld,  Thomas  Hardouyn,  curé  de  la  Rocque,  et  plusieurs 
not.  ecclés.  et  plusieurs  autres. 

Hugues  de  Launey,  de  Martragny  ;  Rogier  de  la  Pcrrelle,  de  Bucéel  ; 
Paul  Masure,  de  Caumont  ;  —  pns  M°  Gieffrey  Martin^  vie.  de  Caumont 
et  Me  Guille  Le  Masuryer,  curé  d'Arclais. 

€  DamIle  Suzanne  du  Pont  Bellengier,  f.  n.  h.  Jehan  Denfernet,  d'Ar- 
clavs,  nous  a  fait  apparoir  par  attestacion  de  Me  Gui  lie  Le  Masurier,  curé 
dudit  lieu,  commys  en  ceste  partie,  de  Tauctorité  de  messires  du  Chapitre 
de  Baïeux,  le  siège  vacant,  comme  elle  avoit  abiuré  et  faict  profession  de 
foy,  du  a Ie  jour  d'octobre,  par  deuant  ledit  LeMasurier  et  auoit  esté  ouye 
en  sacrement  de  pénitence  et  confession  auriculaire,  aux  fins  d'obtenir 
par  ladicte  damoiselle  absolucion  en  la  forme  de  droict,  ce  que  mesme 
nous  attestons,  nous,  Le  Masurier,  soubsigné,  les  an  et  jour  dessus  diz.  » 

Jeudy  23  Octobre.  —  Jehan  Noël,  de  Sully  ;  Sébastien  Philippe  et 
Guille,  son  fils,  de  Byéville  ;  Denys  Lefrançoys,  de  Cormollain  ;  Jehan 
Le  Vaurocquier,  du  Brieul  ;  —  pns  frère  Jacques  Lhermitey  prieur  de  Cot- 
tun  et  Me  Philippe  Qitétil,  curé  de  St-Laurens. 

Charles  Ame,  Guille  Haverin,  Adrien  Maheust,  Nicollas  Maheust,  de 
Fonteney  sur  le  Vey  ;  René  Adam,  de  Villy  ;  Phillppes  Loquet,  Jacques 
Regnauld ,  de  Martragny  ;  Philippin  Baudre,  de  Coullumbiers  ;  —  pns 
dise.  pers.  M«  Gilles  de  Boos ,  gd  couteur  de  la  Cathédrale  et  M*  Jehan 
Véritey. 

Guillaume  Cocquerel,  de  Beneauville,  dem*  à  St-Michel  de  Vaucelles. 

Vendredy  24  Octobre.—-  Philippes  Osmont,  Allain  ffallée.  deCours- 
ceulles.  et  Jehan  Artur,  de  Bernières  sur  Mer,  pbres,  et  Guillaume  Le 
Grand,  dyacre.  de  Lestanville  ;  —  pns  M68  Gratien  Regnauld  et  Thomas 
Brandacyer,  pbres. 

Guillaume  du  Four,  de  Fresney  :  pns  M0  Ogier  Le  Daneys  et  Jacques 
Le  Petit n  de  St-Laurens. 

Samedy  25  Octobre.  —  N.  h.  Thomas  de  la  Ba^onnière,  sgr  du  lieu, 
de  Voully  ;  damlle  Collasse  de  Corpdouan,  f.  Jehan  de  St-Gilles,  esc,  de 
Tessel  ;  Philippe  Loysel  et  sa  f.,  de  Juvigny  ;  Claude  Richier  el  Aulbine, 
sa  f..  d'Arry  ;  Guillaume  Trubot  et  Thomasse,  sa  f.,  dem*  à  Tour  ;  Jehan 
Moisant,  Laurens  Le  Hagays,  de  Bucéel  ;  Jehan  Lemière ,  de  Fresné  Ie 
Croteux;  Raoul  Adellane  et  Thiennote,  sa  f.,  Raoul  Denys.  du  Fresne  ; 
Michel  de  Baupte,  de  Coulumbiers  ;  Jehan  Boullet,  de  Manneville  ;  Noëlle, 
f.  Thomas  de  Méhérenc,  esc,  sr  de  Housteville  ;   Pierre  Genase,  dem1  au 

12 


—  162  — 

Manoir  ;  —  pns  Me  Jehan  Poictevyn,  pbre  de  Ste-Honorine  des  Pertes,  et 
Olivier  de  Pelletas. 

Thomas  du  Hault  Manoir,  et  Agnès,  sa  f.,  Jehan  Le  Chigouesnel,  dT- 
signy  ;  Gilles  Cardinet,  de  Magneville  ;  Jehan  Senault  et  Mariète,  sa  f.,du 
Mesnil-Patry  ;  Richard  Bouillot,  Taisné.  de  Tour  ;  —  pns  Philippe  Cre- 
veul,  de  Manneville,  et  Me  Guille  Rogier,  prat.  en  court  ecclés. 

Germain  Heuzé  et  Michelle,  sa  f.,  d'Argouges  sous  Baïeux. 

Lundi  27  Octobre.  —  Louys  Senot.  esc  ,  sr  de  la  Londe,  de  Canch y  ; 
André  Morel,  de  Cardonville  ;  Françoyse  de  Grosourdy,  fille  Thomas,  de 
Coulombières  ;  Thomas  Acastre,  de  Saonnet  ;  —  pns  Symon  de  Pierres, 
esc,  et  n.  h.  Thomas  de  Gueron,  sr  de  la  Gronde,  de  Monfréville. 

Mardy  28  Octobre.  —  Devant  1  Officiai  et  vicaire  dessus  dit. 

N.  h.  Jehan  de  Brétheville,  de  Sieurrain  ;  n.  h.  Léon  Fallet.  sr  de  Ques- 
net,  et  dam,le  Avoye  Pigache,  sa  f.,  Jacques  Hallot,  Guille  Hallot,  Guil- 
lemète,  ve  Michel  Hallot,  Guille  Baieux,  Guille  Guéret,  Léonard  Gille, 
Jacquète,  f.  Jaques  Hallot,  du  Quesnet  ;  Guilc  Verdent,  Richard  de  Bley, 
du  Fresne  ;  Jehan  Taillepied,  Jehan  Coueffin,  Lucas  Le  Febvre,  Gilles 
Dasnebet,  Gilles  Godeffroi,  Robine  f.  Philippes  Baudre  ,  Robert  Le  Par- 
faict,  Jehan  Gellin,  de  Coullombières ;  Louys  Hardy,  de  Molles;  dam1!o 
Françoyse  Fresncl ,  f.  n.  h.  mess.  Pierre  Gallon  ,  sgr  de  la  Rivière,  de  St- 
Mallo  ;  —  pns  Jehan  Cingal,  bourg.,  et  Me  Anthoyne  Gayant,  ch. 

Mercredy  29  Octobre.  —  Devant  l'Official,  etc. 

Denys  Viard,  Jehan  Raoullet,  Pierre  Raoullet,  de  Rubercil  ;  Guille 
Collibert,  de  St-Mallo;  Denys  Dameuve,  de  Vouîlly  ;  —  pns  Me8  Nicolle 
du  Bosc  et  Jacques  Collibcrt,  not.  apost. 

Jeudy  30  Octobre.  —  André  et  Vincent  dictz  de  Cuves.  escrs,  de  Lon- 
gueville  ;  Regnauld  Quiéderue,  de  Bérigny  ;  dam11*  Jenne  du  Fayel,  f. 
Gilles  Le  Touzey,  de  St-Georges  d'Elle  ;  Jehan  de  la  Mansellyère  et  Jenne 
sa  f.,  de  Loucelles  ;  Robert  Jourdain,  Blaize  Philippe  et  Thomine,  sa  f., 
Félix  Le  Bourgoys,  d'Espinay  sur  Odon  ;  Allizon,  f.  Jehan  Poictevyn.  de 
Ste-Honorine  des  Pertes  ;  Michel  Benoist,  Thomas  Olivier,  Françoys 
Oubry.  de  St-Germain  du  Pert  ;  Louys  Le  Siurysien,  de  Manneville  ; 
Tasine  f.  Marin  de  Housteville,  de  Molles  ;  —  pns  Me  Thomas  Thotrel, 
curé  de  Ste-Honorine  des  Pertes,  et  h.  h.  des  Louveaux,  du  Molley. 

Vendredy  31  Octobre.  —  Jehan  Le  Héricy,  de  Bénies;  n.  h.  Jehan 
de  la  Bazonnière  et  dam,1;î  Catherine,  sa  f.,  de  Lizon  ;  Jehan  Delamarre, 
esc,  Jacques  Voisin,  de  Castilly  ;  Mathieu  Jouve;  de  Neuilly  ;  Germaine, 
f.  Paoul  Masure,  de  Caumont  ;  Jehan  Vallée  et  Alips  ,  sa  f.,  Michel  Val 


-  163  — 

lée,  Pierre  Poullain,  de  Neuville-sur-Port  ;  Gabriel  et  Gieffroy  Houste- 
ville,  René  de  Miscommyn,  esc  dEstrehan  ;  Germaine  Le  Vigoreux,  de 
St-Marcouf  ;  Pasques  André,  d'Escay  ;  —  pns  Me  Nicole  Duboscet  Robert 
Le  Jeune, 

Jehan  Poictevin,  et  Perrète,  sa  f.,  de  Ste-Honorine  des  Pertes  ;  Pierres 
Le  Febvre,  et  Jehan  Le  Febvre,  dem1  à  Englesqueville. 

Dimanche  2  Novembre.  —  Devant  l'Official,  etc. 

Jehan  Marion  et  Marye  sa  f.  ;  Pierre  Vouespied,  de  Neully-Levesque  ; 
Benoist  Guyard,  des  Obeaux  ;  Mariète,  f.  Françoys  Mahieu,  de  Loucelle  ; 
Marie,  fille  Louys  Cabieul,  de  St-George  ;  —  pns  M0  Jehan  Veritey,  Me 
Robert  Marin  Desmares,  vie.  de  la  Cathédrale,  et  Me  Nicole  Dttboscq. 

Lundi  3  Novembre.  —  Jehan  Débonnaire  et  sa  f.,  de  Russy  ;  Pierre 
Gellin,  Louys  de  Coulumbières^  esc,  Nicolas  Le  Grand,  Gilles  Brohier, 
Louys  Le  Tua(l),  de  Coulumbières;  Thomas  Pcsquerel,  de  Lestanville  ; 
Jehan  Vandelle,  de  Molles. 

Mardi  4  Novembre.  —  Hon.  h.  Pierre  Le  Vicul,  bourg,  et  eschevin 
de  Vire. 

Mercredi  5  Novembre.  —  Maurice  de  la  Marre,  esc,  de  Castilly  ; 
Marin  du  Doué  et  Jacquelline,  sa  f.,  de  Livry  ;  —  pns  Mes  Jehan  de  Beau- 
mont,  vie  en  la  Cathédrale,  et  Michel  Suhard,  curé  de  Fonteney  sur  le 
Vey. 

Jeudi  8  Novembre.  —  Regnauld  Laval,  de  Coullumbières  ;  —  pns  Mes 
Jehan  Hue,  doyen  de  Creully,  et  Guillaume  Troussey,  de  Quettreville, 
dyocèse  de  Coutances. 

Pierres  Enguerran,  de  Maisy  ;  —  pns  les  mêmes. 

Samedy  8  Novembre.  —  Robert  Le  Cholleur,  de  Subies  ;  Robine  f . 
Philippes  Baudres.  de  Coulumbières  ;  Pierre  Le  Rosty,  de  Bernés  ;  Phi- 
lippes  Hébert  et  Christine,  sa  f.,  de  Vidouville  ;  —  pns  Me  Jacques  Youf, 
curé  de  Montrabot,  et  Jehan  Robert,  du  lieu. 

Bertin  Brucosté,  de  Manneville  ;  —  pns  Guille  Borel,  de  Saonnet  et 
autres. 

Lundy  ÎO  Novembre. —  Pierre  Jehan,  de  Clairefougères  ;  Fleurye 
du  Trembley,  de  Mantilly  ;  —  pns  n.  h.  Me  Jehan  du  Chastel,  ch.  d'Escay, 
et  Marguerin  Gallier,  de  St-Pierre  d'Entre-Monts. 

Mardy  1 1  Novembre.  —Jehan  Varin,  de  St-André;  —  pns  M*  Guil- 
laume Senart,  dict  Le  Bresson,  de  St-Saulveur,  et  Robert  Le  Jeune. 

Henry  B aïeux,  du  Fresne  ;  Massiote,  v°  Gilles  Bellier,  Pierre  Graffard, 
Jacques  Buret,  filz  Louys,  Estienne  Bellyer,  Pierre  Lefort,  Olivier  Vauxi 


—  164  — 

et  Perrine,  sa  f.,  Tiphangne,  fille  Robert  Le  Febvre,  Biaise  Raimbault, 
de  Lantieul;  Jehan  de  la  Boullaye,  Guillaume  Vincent,  de  Coullum bières. 

Jeudi  13  Novembre.  —  Pierre  Benoist  et  Jenne,sa  f.,  de  Columbiers; 
Jehan  Raimbault,  de  Creully,  et  Jehan  de  Firville;  —  pns  Mes >  Nicole  du 
Bosc  et  Jehan  Hue. 

Samedy  15  Novembre.  —  Jehan  Blaizot,  de  St-Quentin  d'EUe;  Ro- 
bine  Gosselin,  ve  Jehan  Gosselin,  d'Ysigny  ;  Jehan  Le  Rosty,  de  Bernés  ; 
Jehan  Thouroulde,  Symon  Le  Febvre  et  Daniel  Mallet,  de  Creully  ;  Phi- 
lippin de  la  Haulle,  de  Coulombiers  ;  Pierre  Le  Plieux,  de  Lantieul  ; 
Robert  Rogier,  de  Listry;  Pierre  Durand,  d  Englesqueville;  Raoul  de  la 
Court,  de  Montamys  ;  —  pns  Me  Pierre  Osmont,  soubz-dyacre  en  la 
Cathédrale,  et  Richard  Roger,  de  Listry. 

Liundy  17  Novembre.  —  Gires  Capelle,  filz  André,  de  Rampaon,  et 
Benoist  Piédagnel  :  Laurens  de  la  Mare,  Guillaume  de  la  Mare,  Fran- 
çoyse  ve  Jacques  Duret,  de  Caenchy  ;  Adam  Loysel  et  Michelle,  sa  f.,  de 
Coulombières  ;  Jacques  Martin,  de  Vouilly;  —  pns  M°  Anthoyne  Gayant 
et  Robert  Le  Jeune. 

Mardy  18  Novembre.  —  Michel  Gueroult,  de  la  Barre  ;  Julien  Cotti- 
gny,  de  St-Jehan  des  Baisantz;  n.  h.  Jacques  Pigachey  sgp  de  Lamber- 
ville,  et  Jehan  Philippe,  du  lieu  ;  —  pns  n.  h.  Florimond  de  Ste-Marye, 
de  Ste-Marye  Losmont,  et  Jehan  Cingal. 

Ameline  Croquevielle,  de  la  Barre  de  Semilly  ;  Charles  Le  Conte,  de 
St-Marcouf  du  Rocher  ;  Guillaume  Le  Provost  et  Marie,  fille  Robert  Le 
Pelletier,  de  Bernières-sur-Mer  ;  Phelipz,  Hcndrien  et  Robert  Thominc% 
de  Bernesc  ;  Noël  Auber,  deTrévières;  —  pns  Me  Pierre  Le  Maistre  et 
Jacques  Hébert,  de  St-Lou. 

Mercredy  19  Novembre.  —  Françoys  Damours,  esc,  du  Molley,  et 
Jehan  de  Royville  ;  Denys  de  Loupvières,  esc,  damlle  Marguerite  de  Cin- 
gal, f.  Guille  de  Loupvières,  esc,  de  Vaux  sur  Aure  ;  Louys  Tallevast, 
esc,  de  Canchy  ;  —  pns  Me8  Jehan  Hue  et  Pierre  Le  Maistre. 

Jeudi  20  Novembre.  —  Fabien  Martin,  d'Isigny  ;  Charles  Faudemer, 
de  Monfréville  ;  —  pns  Me  Germain  Le  Ribedcl,  pbre,  curé  d'Isigny,  et 
Jehan  Girard,  de  Monfréville. 

Guillaume  Raoul,  de  Broay  ;  Robert  de  St-Laurens,  Jacques  Le  Coquu, 
Nicolas  Durand,  Gires  Durand,  Georges  Henry,  delà  Barre  de  Semilly; 
n.  h.  Richard  Lcvesque,  sr  de  Fontenay  ;  Gires^Lanoe,  Symon  Le  Coquu,  de 
St-Pierre  de  Semilly;  Barbe,  fille  Jehan  Auber,  de  Manneville  ;  Collin Phi- 
lippe, de  Vidouvillç  ;  Guille  Jourdayn,  de  la  Vacquerye  ;  Jehan  Yvcr,  de 


—  165  — 

Loupvières  ;  n.  h.  René  de  Montficquet,  de  Voully  ;  Françoys  Symonneaux, 
de  Castilly  ;  n.  h.  Marguerin  Le  Vaillant,  sr  de  la  Ferrière,  de  Trévières  ; 
Martin  de  la  Marre,  esc,  de  Castilly  ;  —  pns  n.  h  messire  Richard  Tous- 
tain,  recepveur  du  domaine  et  Marguerin  Dorval. 

Jehan  Hébert,  esc,  de  Caenchy  ;  Jehan  Le  Pellerin,  Bonaventure  Vyo- 
lette,  de  Castilly  ;  Gires  Le  Petit \  de  la  Follye  ;  Jacques  Le  Vaillant,  esc, 
sgr  de  Roucamp,  de  la  Ferrière  Harenc  ;  Robert  Marcadey,  esc,  Jehan  Le 
Marcadey,  esc,  Françoys  Le  Saulvagc,  esc,  Roger  Hurel,  esc,  sr  du  Broc, 
de  Ste-Mère  Eglise,  exemption  de  Lieux  Sainctz;  Jullien  Coquard,  de  la 
Follye  ;  Jehan  Le  Petit,  de  St-Marcou  ;  Jehan  de  Montficquet,  esc,  sgr  de 
N.-D.  de  Blagny. 

N.  h.  Jehan  Cornet,  sr  de  Caugy,  de  St-Vigor  le  Grand,  €  lequel  est 
enquis  pour  la  rumeur  qui  pouuoit  estre  qu'il  est  promeu  aux  sainctz 
ordres,  en  parauant  son  mariage,  lequel  a  iuré  et  asseuré  qu'il  n'en  es- 
cheoit  aucune  chose,  et  qu'il  en  attendoyt  toute  juridiction  qui  en  seroyt 
faicte  —  par  ce  moyen  Tauons  receu  en  son  abiuration  et  protestacion 
de  foy.  * 

Estienne  Godeffroy,  de  Vidouville  ;  Jacques  du  Brieul,  de  Tournières; 
Jacques  de  Vérigny,  esc,  Sanxon  du  Fayel,  esc,  Jehan  de  Montficquet, 
esc,  de  Coulumbières  ;  Adrien  Moysson,  esc,  de  St-George  de  Bois 
d'Elle  ;  Jehan  Voisin,  de  Cardonville  ;  Jehan  Henry,  de  Vidouville;  Gilles 
Guérin,  Regnauld  Faisant,  Roulland  Le  Chevallier,  de  la  Vacquerye  ;  — 
pns  Mes  Raoult  Frollet,  curé  de  St-Martin  des  Entrées,  et  Nicolas  Dubosc 

Vendredy  21  Novembre.  —  Guille  Perrès,  d'Ysigny  ;  Me  Jehan  de  la 
Court,  esc,  de  Longueville  ;  Charlotte,  f.  Nicolas  Couppeaux,  de  St- 
Àndré  ;  damlle  Aliénor  de  Forges,  fille  n.  h.  Françoys,  de  Tornières;  — 
pns  n.  h.  Me  Françoys  Eurry,  advocat  en  court  lée  et  Robert  Le  Jeune. 

Mardy  25  Novembre.  —  Devant  nous  Jehan  de  Bourges,  pbre,  soubz 
chantre  et  che  de  Baïeux,  vie  gén.  en  spirituel  de  Tévesché  dudit  lieu,  le 
siège  vacant  :  Robert  Le  Saulvage,  esc,  de  Ste-Mère  Eglise  ;  Ysabeau 
Scelle,  f.  Jehan  Le  Roux,  de  Sermentot  ;  Regnauld  Buret,  de  Columbiè- 
res  ;  Guillaume  Enault  et  Philippine,  sa  f.,  d'Audrieu  ;  —  pns  Mes  Jehan 
Hamel,  pbre,  vie  en  la  Cathédrale,  et  Pierre  Dagy,  pbre,  custos  de 
Baïeux. 

Mercredi  26  Novembre.  —  Louyse,  f.  Robert  Le  Paisant,  de  Coulum- 
bières ;  —  pns  Me  Michel  Regnard,  advocat  à  Baïeux,  et  Noël  LeBrethon, 
de  St-Mallo. 

Jehan  Tuasne,  de  Monfréville  ;  Denys  YUen%  Martin  Douespié,  Gilles, 


-  166  — 

André  et  Thomas  Pigny,  Nicollas  Guyard,  Denys  Crosleboe,  Symon 
Onffroy,  Louys  Guyard,  des  Obeaux  ;  —  pns  Me  Pierre  Le  Maistre  et 
Guille  Martin,  de  St-Vigoret. 

Louys  James,  dem1  à  Neufville  ;  —  pns  Me8  Pierre  le  Grusley,  curé  de 
Neufville,  et  Jacques  de  la  Croix,  doyen  de  Vire. 

Guillaume  Le  Mareul,  de  la  Luzerne. 

Jeudy  27  Novemrbe.  —  Martin  Gallien,  de  St-Symphorien  ;  Fran- 
çoys  de  la  Lande,  de  Vendes  ;  —  pns  Me  Thomas  Brandacyer  et  Fleurens 
Costil  et  Loth  Yvrey,  de  Ste-Croix  sur  Mer. 

Vendredy  28  Novembre.  —  Lambert  Lescallcy,  esc,  et  Jenne,  sa  f., 
dem*  à  Tournières  ;  —  pns  xMe  Françoys  Toustain,  bourg.,  et  Thomas 
Lhullyer. 

Pierre  Darragon,  de  St-Nicollas  de  Grandcamp  ;  Pierre  Libore,  d'Ysi- 
gny  ;  —  pns  M?  Jehan  Suhard,  advocat  en  court  séc.  et  Esticnnc  Crcstey, 
de  Montebourg. 

Thomas  Pothier,  esc,  de  Voully  ;  —  pns  n.  h.  René  de  Monjicquet,  sgT 
de  Voully,  et  h  on.  h.  Me  Richard  Rictens,  advocat  en  court  séc 

Samedy  29  Novembre.  —  Richard  Desplancqucs  et  Martine,  sa  f., 
Pierre  Perrée  et  Ysabel,  sa  f.,  Jehan  Blancpied  et  Perrète,  sa  f.,  Noël 
Bourgeoys  et  Françoyse.  sa  f.,  Jehan  Caugy  et  Raullète,  sa  f.,  Laurens 
Douesnel,  de  Columbiers  sur  Sceulle  ;  Jacques  Lalouey,  de  Castilly  ;  Jac- 
ques Rogier,  du  Fresne,  dem*  à  Castilly  ;  Nicolas  Le  Capelain,  de  Carti- 
gny  ;  Guillemète,  f.  René  Heuste,  de  Colombiers  sur  Sceulles  ;  —  pns 
Denys  et  Jullien  Rogier \  du  Fresne. 

Pierre  Le  Huby  et  Perrette.  sa  f.,  Guillemette  f.  Olivier  Sanxon,  de  Tré- 
vières  ;  —  pns  Pierre  Costil  et  Jehan  du  Bourgavs.  de  Ste-Croix-sur-Mer. 

Lundy  1"  Décembre-  —  Ferrand  Le  Boullengier  ,  Thomas  Caugy  et 
Ti-phagne.  sa  f  ,  Michel  Desplancqucs  et  Martine,  sa  f.,  Jehanne,  f.  Louys 
Blancpié,  de  Columbiers-sur-Seulles  ;  —  pns  Me  Raoul  Frollet  et  Thomas 
Lhullyer. 

Mardy  2  Décembre.  —  Gieffroy  Le  Cordier  et  Guillemète,  sa  f.,  de 
Cahagnolles  ;  Guillemète,  f.  Michel  Hérard,  de  St-Mallo  ;  Louys  Durand, 
de  Montrabot  ;  Guille  Nicolle  ,  de  Vouilly  ;  Estienne  Fauvel,  de  Saon  ; 
Jenne,  f.  Gilles  Brisecar,  d'Estrehan  ;  —  pns  M08  Jehan  Germain,  pbre, 
de  St-Lou,  et  Jacques  Youf,  curé  de  Montrabot. 

Estienne  Mérye,  de  Cahagnolles;  daml,e  Françoyse  le  Sens,  f.  n.  h. 
Charles  de  Monficquet,  sr  de  Blagny  ;  —  pns  M0  Denys  hue  ,  advocat  en 
court  séc.  et  Me  Jacques  Youf. 


—  167  - 

Mercredi  3  Décembre  —  Colleté  Le  Doyen,  f.  Hamon  de  Riez  ,  de 
St-George  ;  Pierre  Crévecueur,  esc,  Robert  Vyel,  Estienne  Baudin,  Mi- 
chel Le  Blanc,  Marin  Le  Ciucheys,  Rogier  Le  Francoys,  Jehan  Dathis, 
René  Thibault ,  de  Ste-Mère-Eglise  ;  Pierre  Harel,  de  Russy  ;  Jehenne 
Gisle,  d'Estrehan  ;  Paoul  Rachine ,  Barbe  Follyot ,  v"  Denys  Folliot, 
Adrian  Richier  et  Jehan  Rachine,  de  Chef  du  Pont  ;  Perretie  Aubraye, 
fille  Jehan,  de  Maisy;  Jacques  Ogier,  de  Vretot,  en  Costentin;  — pns 
Me  Raoul  Frollet  et  Thomas  Lhullyer. 

N.  h.  Arthur  de  Scymont,  sr  de  Ste-Mère-Eglise;  Jehan  Laisney,  de 
St-Symphorien  ;  Robert  Gallichant,  Richard  du  Tôt,  Françoys  Rigault, 
Michel  Frémyn,  de  Chef  du  Pont  ;  —  pns  M0  Raoul  Frollet  et  Pierres  Le 
Conte  dit  Caillet,  de  St-Symphorien. 

N.  h.  Guille  Rogier,  sp  de  la  Pontherye ,  de  Villiers-Fossard  ;  Jehan  de 
la  Lande,  dit  Faulconnier,  Thomas  Le  Prestre,  Gilles  Rouxelin,  de  la 
Meaulphe;  —  pns  Me  Jehan  Descrametot ,  bourg,  et  Raoul  Rogier ,  esc, 
de  Viliers-Fossard. 

Jeudy  4  Décembre.  —  Françoys  Philippe,  de  Broay;  Jehan  Piédooe, 
d'Estrehan  ;  Gieffrey  Gisles,  de  Ballerey  ;  Jehan  Cabieul ,  de  Broay  ;  Jac- 
ques Pillet,  de  Trévières  ;  Perrine,  f.  Jacques  Planche,  de  Cormollain  ; 
Jehan  Gosset,  d'Estrehan  ;  damlle  Marie  Lechevallyer,  f.  n.  h.  Jehan  de 
Monficquet,  sr  de  Courmaceron  .  de  Blagny  ;  —  pns  Thomas  Lhullyer  et 
Jacques  Regnault,  de  St-Saulveur. 

Jenne  Le  Poupinel,  de  Creully;  Roulland  Desplancques,  deColombiers 
sur  Seulles  ;  Martin  Moysant.  de  Bucéel  ;  —  pnt  Me  Pierre  Estienne, 
soubz  diacre  en  la  Cathédrale. 

Noël  Bourdon,  de  Ste-Mère  Eglise  ;  Robin  Rogier,  de  Villiers  Fossard  ; 
—  pns  Me  Germain  Guillebert,  heuryer  en  la  Cathédrale,  et  Jehan  Le- 
roux, de  St-Mallo. 

Vendredy  5  Décembre. —  Jehan  Desplanques  ,  Taisney,  Henry  Le 
Boullengier,  deColombiers  surSceulles;  Thomas  du  Four,  d'Amblye: 
Mariète  La  Marcande,  ve  Jehan  Lavallev,  de  St-Patrice  ;  Charles  Vallée, 
d'Ysigny  ;  Pierre  Rouxelin.  Pierre  et  Enguerrand  Lœ  Pegoe,  de  la  Meaul- 
phe; Pierre  Labbé,  de  Moon  ;  Nicolas  Richier,  de  Manneville;  Charlotte, 
f.  Nicolas  Couppeaux,  de  St- André  ;  —  pns  Henry  le  Blond,  de  St-Saul- 
veur et  Symon  Noire  Cappe,  de  Columbiers  sur  Sceulle. 

Pierre  Levesque,  de  la  Meaulphe  ;  Pierre  Esneys,  de  Moon  ;  Richard 
Picard,  de  Nouyers;  Garbriel  Martel,  de  Coulombiers  sur  Sceulles  ;  — 
pns  Thomas  Lhullyer  et  Raoul  Frollet. 


-  168  — 

Samedy  6  Décembre  —  Catherine,   f.  Olivier  Martel,  Pierre  Re- 

gnaulde,  de  Coulombiers  sur  Sceulles  ;  Pierre  Le  Seneschal,  d'Estrehan  . 
Louys  Laniepce,  de  Meveyne;  Jacques  Piccot  de  Manneville;  Denys 
Bessin,  Richard  Blancpied,  Pierre  Le  Magnen,  Pierre  Nicolle,  Estienne 
Lefort,  de  Coulombiers  sur  Sceulles  ;  Vincent  Lefort ,  de  Maisons  ;  n.  h. 
Thomas  de  Hotot,  de  Tessy  ;  Gieffroy  Le  Chevallyer,  de  la  Vacquerye  ; 
Philippe  Aze,  de  Moonts  ;  Catherine  du  Bourgays,  de  Creully  ;  —  pns 
Me  Pierre  Le  Martinel ,  chapelain  en  la  Cathédrale  et  Thomas  Lhullyer. 

Toussaintz  Housteville,  de  Huppain;  Robert  de  Housteville,  de  Molles; 
Louys  Gouet  et  Michel  Guilbert  ;  —  pns  Me  Raoul  Frollet,  pbre,  curé 
d'Agnerville  et  Jacques  Hallot,  de  Baïeux. 

Jehan  et  Anthoyne  Dasnebey,  de  Bricqueville;  Gilles  Senot ,  esc,  de 
Saonnet  ;  Guillaume  Bourey,  de  St-Laurens  ;  —  pns  Raoul  Frollet,  de  St- 
Martin  des  Entrées  et  Me  Philippes  Quétil,  de  St-Laurens. 

Mardy  9  Décembre.  -—  Nicolas  Martin,  d'Ysigny  ;  —  pns  Gabriel  et 
Thomas  Saffrey,  de  St-Vigoret. 

Damlle  Jeanne  de  la  Haye,  v°  n.  h.  Jacques  de  Royvilie,  de  St-Martin 
de  Blagny  ;  —  pns  Pierre  Davyd,  pbre,  custos  en  la  Cathédrale  ;  Me  Régné 
Colleville,  bourg.,  et  . .  .du  Val,  dict  Harbarel,  de  N.-D.  des  Fosseys. 

Mercredy  ÎO  Décembre.  —  Louys  de  Hacquebec,  Pierre  Cauvyn, 
Nicollas  Lecordier,  Nicollas  Laurens ,  Jehane  Lecordier,  f.  Guille ,  de 
Maisy  ;  Jenne  Trésor,  f.  Guille  de  St-Jehan,  de  St-Martin  ;  —  pns  Me  Raoul 
Frollet  et  Jehan  Fantosme,  de  St-Laurens. 

Samedy  13  Décembre.  —  Louys  Laire,  du  Perron;  Symon  Poutrel, 
Cardine,  ve  Jehan  Lemarcant,  de  Lestanville  ;  —  pns  . .  .Leconte ,  de  Ber- 
nières  le  Patry  et  Me  Françoys  Dupont,  esc  de  St-Mallo. 

Mardy  16  Décembre-  —  RogierClouaire,  d'Ysigny;  et  daml,e  Denyse 
de  Grand-Rue,  f.  n.  h.  Jehan  Scelle  sr  de  Lestanville  ;  —  pns  Jacques  Le 
Quett,  des  Obeaux  et  Ogier  le  Daneys, 

Jeudy  18  Décembre.  —  N.  h.  Guillaume  de  Loupvières,  de  Vaulx  sur 
Aure  ;  —  pns  Me  Jehan  Hue,  pbre  et  Ogier  le  Daneys. 

Mercredi  24  Décembre.  -  Pierre  Vachier,  de  St-Mallo  ;  —  pns  M* 
Thomas  Brandacyer  et  Raymond  Briard,  curé  de  St-Ouen  des  Forsbourgs. 

1573 

Sabmedy  3  Janvier. —  Guillaume  Le  Moigne,  pbre,  de  Ste-Mère 
Eglise,  exemption  de  Lieussaintz,  diocèse  de  Bayeux  ;  —  pns  Mes  Gratien 


-   169  — 

Regnauld,  Thomas  Brandacyer,  curé  de  la  Rocque,  Jehan  Le  Sommetyer, 
Françoys  Bertran  et  Jehan  Veritez,  notaires  ecclésiastiques. 

Vendredy  2  Janvier.  —  Devant  nous,  Gayant,  officiai,  etc. 

Rogier,  de  Virville,  Gilles  Houyvet,  de  Rubercy  ;  damUe  Suzanne  Gro- 
sourdy,  f.  Richard  Beauvallet,  dr  en  médecine,  de  St-Mallo  ;  —  la  dite 
dame,  pns  xMe8  Augustin  Ravascher  (Agostin  Rauâs),  maistre  escolle  et 
ch.  et  Pierres  Lescalley,  sr  de  St-Vigor. 

Mardi  6  Janvier.  —  Nicollas  de  la  Chapelle,  esc,  de  Rampan,  sr  de 
Laveyssière  ou  Laveyspière. 

Mercredi  7  Janvier.  -  Louys  Vaultier,  de  Caenchy  ;  —  pns  MeB  Ri- 
chard et  Michel  Guercy  dits  Rivière,  du  lieu. 

Liiindy  18  Janvier.  —  Olivier  Brcard,  esc  de  Ste-Mère  Eglise;  — 
pns  Adam  Quesnot  et  Germain  Le  Cerf,  d'Ondefontaine. 

Richard  de  la  Marre,  de  Caenchy  ;  —  pns  Jacques  Vacquelin,  de  St- 
Patrice,  de  Tour,  et  Me  Jacques  de  la  Croix,  pbre,  doyen  de  Vire. 

Mardy  13  Janvier.  —  Pierre  Os  mont,  esc,  sr  de  la  Baste,  de  Mais- 
try  ; —  pns  n.  h.  Richard  Le  Sapvoureux.  sr  de  St-Clair  et  Ogicr  le  Daneys. 

Vendredy  16  Janvier.  —  Estienne  Bonhomme,  de  Rucqueville  ;  — 
pns  M6  Jacques  Blouet,  dyacre,  heuryer  en  la  Cathédrale,  et  Robert  Le 
Gabilleux.  de  Vaussieu. 

Roger  Goubot,  de  St-Martin  de  Blagny  ;  —  pns  Me  Guillaume  Couespel} 
lieutenant  de  Cerisy,  et  Guilbert  Javallet,  de  St-George. 

Lundy  1 9  Janvier.  —  Jehan  Ferrandf  Françoys  Le  Mière,  Robert 
Hébert.  Denys  Fleury,  de  Banville  ;  —  pns  Jehan  Davyy  pbre,  custos,  et 
.Pierre  Le  Maistre, 

Mardy  20  Janvier.— Alexandre  Tourgié,  André  Hébert,  Marin  Légier 
et  Marie,  sa  f.,  Michel  Ferrand,  de  Banville  ;  —  pns  Me  Pierre  Le  Maistre 
et  Fleurent  Costil,  de  Ste-Croix  sur  Mer. 

Mercredy  21  Janvier.—  Nicolas  Douespié,  des  Obeaux;  Raoul  Alla  n, 
d'Ysigny;  —  pns  Charles  Douespié,  des  Obeaux,  et  Robert  Le  Jeune. 

Agnen  Hélye,  de  Trévières  ;  Jehan  Le  Séjourney,  Nicolas  Le  Canu, 
Jacques  Onfroy,  de  Columbières  ;  —  pns  Olivier  Guérin,  de  St-Saulveur, 
et  Robert  Le  Jeune. 

Jeudy  22  Janvier.  —  Jehan  de  Lespiné,  de  Voully  ;  —  pns  Gilles 
Enguerrand,  de  St-Patrice,  et  Robert  Le  Jeune. 

Guillaume  HermereU  de  Trévières  ;  Noël  Boscain,  Rogier  Boscain, 
Charles  Guersen,  Richard  Hyeust,  d'Osmanville  ;  Jehan  Houyvet,  d'Isi- 
gny  ;  —  pns  Me  Anthoine  Gayant  et  Robert  Le  Jeune  et  n.  et  dise  pers. 

«3 


-  170  — 

Me  Jehan  du  Chastel,  ch.,  et  Me  Jehan  Veritey  avec  Me  Ogier  le  Daneys. 

Vendredy  23  Janvier.  —  Jehan  et  Guille  Sandrine,  Jehan  Girard 
Jehan  Poincheval,  Roger  Pellecoq,  Jehan  et  Robert  Le  Quesne,  du  Mol- 
ley  ;  Jehan  Fieffey,  de  Ver  ;  Symon  Fueillet,  Philippin  Martin,  Thomas 
Le  Paisant,  de  Columbières;  —  pns  Jullien  By net,  de  Vire,  et  Robert 
Le  Jeune. 

Samedy  24  Janvier.  —  Jehan  Baudouyn,  de  Maisy  ;  —  pns  Ogier  Le 
Daneys  et  Jacques  Le  Febvre,  de  Lizon. 

Robert  Hérard,  de  St-Martin  le  Vieil  ;  Thomas,  de  Bernesc;  Jacques 
Le  Pointeur,  esc,  du  Molley  ;  damlle  Charles  Le  Valloys,  ve  Phillppes 
Chrestien,  d'Anelles  ;  Thomas  Langloys,  du  Molley-Bacon  ;  Françoys 
Jehenne,  de  Creppon  ;  Philippes  Le  Goupil,  de  Ver  ;  Charles  Le  Vigou- 
roux,  de  St-Marcouf  ;  Françoys  Fermine,  d'Estrehan  ;  —  pns  n.  et  dise, 
pers.  Me  Jehan  du  Chastel  et  Gualtier  Gilles,  chea,  et  M*  Jehan  Marescot, 
curé  d'Anelles. 

Robert  Hastain,  de  Rubercil  ;  Pierres  Coueffin,  de  Bricque ville  ;  Lau- 
rence, ve  Bertin  Coueffin,  de  Colombières;  —  pns  M68  Richard  Noël,  de 
Croay,  et  P.  Le  Maistre. 

Jeudy  29  Janvier.  —  Louys  Robin,  d'Escay  ;  —  pns  Mes  Pierres  Os- 
mont  et  Me  Symon  Taillepied,  de  Norey. 

Samedy  31  Janvier.  —  Thomas  Le  Grix,  Robert  Lavalley,  de  Colum- 
bières ;  Thomas  de  Molles,  de  Saon  ;  —  pns  Robert  Le  Jeune  et  Me  Ni- 
colle  du  Bosc. 

Adrien  Féron  et  Catherine,  sa  f.,  de  Russy  ;  Pierre  Villey  et  Guille- 
mète,  sa  f.,  Pierres  Huillard,  du  Manoir  ;  Martin  Fellecoq,  de  Tréyières  ; 
Jehan  Malherbe,  esc,  de  Man vieux  ;  —  pns  Robert  le  Jeune  et  Me  Nicolle 
du  Bosc. 

Lundy  2  Pebvrier.  —  Girète,  f.  Pierre  Le  Rochays,  de  Lestanville; 
—  pns  Me  Gieffroy  Duchemyn,  pbre,  choriste  de  St-Saulveur,  et  Robert 
Le  Jeune. 

Jehan  Martin,  d'Osmanville  ;  —  pns  Me  Charles  Larchier,  bourg.,  et 
Robert  Le  Jeune. 

Mardy  3  Pebvrier. —  Léon  Le  Poutrel,  Michel  Goubot,  Jehan  Le  Sau- 
vyer,  Pierre  Le  Poutrel,  Léon  Le  Poutrel  filz  Pierre,  Jehan  Foubert,  Sy- 
mon de  Douvre,  Robert  Légier,  de  Lestanville  ;  —  pns  Me  Dubosc  et  Ro- 
bert Le  Jeune. 

Catherine,  f.  Pierre  Hamon,  Marie,  f.  Charles  Périers  ,  du  Manoir  ;  — 
pns  Pierre  Hamon,  du  lieu,  et  Robert  le  Jeune. 


—  171  - 

Mercredy  4  Febvrier.  —  Thomas  et  Françoys  de  Melun  ,  de  Lestan- 
ville ;  —  pns  Me  Nicolle  du  Bosc  et  Robert  le  Jeune. 

Jeudy  5  Febvrier.  —  Toussaints  Bertault,  Françoys  Noël,  de  Maisy  ; 
Marguerin  Le  Bouchier,  Thomas  Chippel,  de  Lestanville;  Françoys  Houel, 
Guille  et  Françoys  de  Bédiers,  Jehan  Onffroy,  Nicollas  Quenivet,  Clé- 
ment de  Paris,  Pierre  Droué,  Pierre  du  Fort,  de  Maisy  ;  Gabriel  de 
Briouqe,  de  Clouay  ;  Laurens  La  Forge,  de  St-Clair  ;  —  pns  André  M  or- 
tin*  de  Maisy,  et  Me  Jehan  Morin,  pbre,  curé  de  Grandcamp. 

Vendredy  6  Febvrier.  —  Guillaume  Légier,  Pierres  Hallot,  Guille 
Pesquerel,  Noël  Légier,  Guille  Troppey,  de  Lestanville  ;  Guille  Bour- 
goyse,  de  Rve  ;  —  pns  Thomas  Féron,  de  St-Patrice,  et  Me  Guille  Rogier, 
prat.  en  court  ecclés. 

Jeudy  12  Febvrier.  —  Mathurin  Lesnarey,  de  Trévières  ;  —  pns 
M0  Nicolle  du  Bosc  et  Robert  Le  Jeune. 

Vendredy  20  Febvrier.  —  Martin  Regnauld  et  Philippes  Fossey,  de 
Martragny  :  —  pns  vén.  et  dise.  pers.  M9  Jehan  du  Chastel  et  Richard 
Flambard,  de  St-Saulveur. 

Samedy  21  Febvrier.  —  Guille  Le  Bret ,  de  Bernesc  ;  —  pns  Me  Ar- 
tur  Colleville,  bourg.,  et  Me  Jehan  Macquerel,  bourg. 

Jeudi  26  Febvrier.  —  Denise  Lefebvre,  de  Jurques;  —  pns  M6  du 
Bosc  et  Françoys  Lestourmy,  de  Baïeux. 

Sabmedy  derrain  Febvrier.  —  Jenne,  f.  Jehan  Le  Gras,  Françoyse,  f. 
Richard  Mallet,  de  Creully  ;  Suzanne,  f.  Robert  du  Désert,  de  Fresney  ;  — 
pns  M6  Pierre  Le  Gruley,  curé  de  Creully,  et  Jehan  Le  Gras,  du  lieu. 

Sabmedy  7  Mars.  —  Anne  Leforestier,  f.  Marin  Pyver,  de  St-Laurens 
sur  Mer  ;  —  pns  René  Leforestier,  du  lieu,  et  Robert  Le  Jeune. 

Jenne,  f.  Marin  Artur,  de  Bazenville  ;  —  pns  Me  Nicolle  du  Bosc  et 
Robert  Le  Jeune. 

Liundy  9  Mars.  —  Jehan  Le  Bourgays,  de  St-Mallo  ;  —  pns  Me»  Nicolle 
du  Bosc  et  Marguerin  Dorval. 

Mardy  ÎO  Mars.  —  Pierres  Lamendey,  Perrète,  f.  Laurens  Lamendey, 
Magdalène,  fille  Jehan  Lamendey,  Thyphagne,  ve  Jacques  Le  Person- 
nyer,  de  Broay;  —  pns  Françoys  Lestourmy,  et  Jehan  Lamendey,  de 
Broay. 

Catherine,  f.  Philippe  Légier,  Suzanne,  f.  Martin  Basley,  Lucienne,  f. 
Gilles  Regnauld,  de  Martragny;  Adam  Lamendey,  Guille  et  Adam  Le 
Personnyer,  de  Broay  ;  —  pns  Me  Françoys  Lestourmy,  et  Gilles  Re- 
gnauld, de  Martragny. 


—  172  -r 

Mercredy  1 1  Mars.  —  Louys  Lefebvre,  fils  Gires,  de  Fontenailles  ;  — 
pns  M6  Françoys  Lestourmy  et  Michel  Libore,  de  St-André. 

Jeudi  12  Mars.—  Pierre  Patrice ,  esc,  sr  de  Sully,  de  présent  à  As- 
nelles  ;  Louys  Le  Marchand,  de  Molles  ;  Hélaine,  f.  Yves  Le  Vavasseur, 
de  Vendes,  et  Colleté,  f.  Laurens  Rivey  ;  —  pns  Mathieu  de  Vermont,  de 
Vendes,  et  Françoys  Lestourmy. 

Sabmedy  14  Mars.  —  Guillemète,  f.  Jehan  Thouroude,  de  Creully  ; 

—  pns  Me  Pierre  Osmont  et  Me  Françoys  Lestourmy. 

Hugues  de  Laulney  et  Jacqueline,  sa  f.,  de  Martragny  ;  Nicollas  Fou- 
cher,  d'Estrehan  ;  —  pns  Me  Paoui  Onffroy,  accolythe  en  la  Cathédrale 
et  Françoys  Lestourmy. 

Mardy  17  Mars.  —  Mariète,  v°  Jacques  de  la  Marre,  Marguerite  et 
Philippine,  filles  Pierre  de  la  Marre,  de  Creully  ;  Pierre  Lamy,  deThaon  ; 
Louys  Burety  de  Coulomb  ;  Allain  Lair,  de  Vendes  ;  —  pns  Me  Pierre 
Osmont  et  Me  Louys  LabbJ,  doyen  de  Maltot. 

Mercredy  18  Mars.  —  Marguerite  Le  Conte,  de  St-Martin  de  Blagny  ; 

—  pns  M0  . . .  Godeffrov,  ch-,  et  Françoys  Lestourmy. 

Jehan  Tanquin,  Marie  Tanquin  et  Michel  Tanquin,  enfantz  Richard,  de 
Rye  ;  —  pns  Thomas  Le  Marchand,  de  Rye,  et  Robert  du  Désert,  de 
Fresné. 

Jeudy  19  Mars.  —  Robine,  f.  Jacques  Gast,  de  Creully;  Lyson,  fille 
Yvon  Blanlo  et  Thomasse,  sa  sœur,  de  Creppon  ;  dam,,e  Jehenne  Le 
Moisy,  de  Valbadon  ;  —  pns  Me  Pierre  Barbey,  chap.  en  la  Cathédrale, 
et  Germain  Le  Moisy,  de  Valbadon. 

Pierres  Maresc,  d'Estrehan  ;  Girète,  f.  Jehan  Le  Marchand,  de  Rucque- 
ville,  et  Estienne  Le  March  an  d  ;  Jacques  Buret,  de  Coulombs;  Jacques 
Le  Dyacre,  de  Martragny  ;  —  pns  Me  Jehan  Véritey  et  Richard  Paysant, 
bourg. 

Martin  Fossey,  de  Martragny  ;  Michel  de  Manneville,  de  Creully,  Nico- 
las Deschamps,  de  Carville,  dem1  à  Osmanville  ;  Perrine,  f.  Jehan  Potier, 
de  St-Mallo  ;  Margarète,  chambrière  de  Jehan  Potier;  Jehan  Marin, 
Taisney,  de  Creully  ;  —  pns  Richard  Herbelline  et  Françoys  Lestourmy. 

Vendredy  20  Mars.  —  Dam,le  Marie  de  Colar,  ve  n.  h.  Roulland  de 
Taiileboys,  sgr  de  Viane.  de  lad.  paroisse  ;  —  pns  Me  Pierre  Le  Grulley, 
pbre,  vie.  en  la  Cathédrale  et  Me  Jehan  du  Vey,  bourg. 

Guillaume  Massienne,  d'Estrehan,  et  Gilles  Maroys  ;  Françoyse,  f.  Ber- 
thelot'Le  Paulmyer,  de  St-Lou  ;  —  pns  Me  Nicolle  du  Bosc  et  Françoys 
Lestourmy. 


-  173  — 

Sabmedy  Saint  28  Mars.  —  Laurens  Vaultier ,  de  Cahengnolles  ; 
Lucrèce  de  Montrabot,  de  Valbadon  ;  Estienne  Lair,  de  Vendes  ;  Margue- 
rite, f.  Laurent  Fort,  Jacquelline,  f.  Robert  Graffart,  Robert  Le  Fort,  de 
Coullumbiers  ;  Gaston  Postel,  de  Creppon  ;  Mathieu  Varignon,  de 
Creully,  et  Rogier  Mallet  ;  Noël  Picquot,  de  Tour  ;  Charles  Regnard,  de 
Banville,  Guirre  Symon,  dem*  à  St-Sauveur  ;  —  pns  Me  Jehan  du  Chastel 
et  Me  Pierre  Osmont. 

Guillemine,  f.  Robert. ..,  de  Martragny;  damlle  Marie,  ve  Olivier  de 
Lesseline,  de  Trungy  ;  Gilles  Le  Vieul,  esc,  de  Manneville;  Honoré 
Bacot,  de  Lantieul  ;  Thomas  Huault,  de  Creully  ;  —  pns  Françoys  Fresné, 
de  Sully,  et  Robert  Jan,  d'Amblye. 

Lundy  20  Avril.  —  Pierre  La  Gouche^  de  Ste-Mère-Eglise  ;  —  pns 
Jacques  Poullain,  du  lieu,  et  Françoys  Lestourmy. 

Sabmedy  9  May.  —  Françoys  Mahieu,  de  Loucelles  ;  —  pns  Robert 
Gouet  et  Anthoyne  Cabieul,  de  St-George. 

Jeudy  4  Juin.  —  Guillaume  Le  Boys,  de  St-Pierre-du-Mont  ;  —  pns 
Me  Jehan  Morin,  pbre,  curé  de  Grandcamp,  et  Me  Nicolle  du  Bosc. 

Lundy  8  Juin.  —  Jehan  Ernouf,  de  Maisy  ;  —  pns  André  Marin  et 
Jehan  Gallopin,  du  lieu. 

Dymanche&l  Juin.—  Devant  nous,  Me  Richard  du  Bosc,  heuryer 
en  la  Cathédrale,  commys  de  Mgr  TOfficial. 

Michelle,  f.  Christofe  du  Boys,  de  Putot  ;  —  pns  Jehan  Gouet  et  Jehan 
Cabieul,  de  St-George. 

Mardy  23  Juin.  —  Catherine,  f.  Richard  Le  Couppey,  de  Sully  ;  — 
pns  Ogier  le  Danoys  et  Me  Roger  Colleville. 

Jeudy  6  Juillet.  —  Robert  de  Bédiers,  de  Maisy  ;  —  pns  Nicolle  Le 
Grand,  de  St-Vigoret,  et  Thomas  Lhullver,  y  dem1. 

Vendredy  18  Août.  —  Jacques  Le  Dolley,  pbre,  du  dyocèse  de  Cous- 
tances,  dem*  à  Baïeux  ;  —  pns  dise.  pers.  M°  Guillaume  Gouye,  pbre, 
licentié  en  droict,  advocat  en  court  eccl.,  et  Me  Jehan  Véritey,  not.  et 

m 

appariteur  en  ladite  court. 

(Ici  se  termine  le  Registre.) 


—  li4  — 

LISTE    DES   PERSONNES   NOTABLES 

TÉMOINS 

AUX     ABJURATIONS     CI-DESSUS 


1*  ECCLÉSIASTIQUES 

M*» 

Adam,  pbre  ; 

Gieftrey  Asselin,  ch.  de  Goupillières,  c.  d'Engranville  ; 

Pierre  Barbey,  chap.  en  la  Cathédrale  ; 

Guille  Bazire,  ch.  ; 

Pierre  de  Baussy,  c.  de  St-Loup  ; 

Jehan  de  Beaumont,  chap.,  c.  d'Englesqueville,  et  vie.  en  la  Cathédrale  ; 

Raymond  Bernard,  c.  de  St-Ouen  des  forsbours  ; 

Françoys  Bertran,  not.  et  prat.  en  court  eccl. 

Pierre  Bertran,  not.  eccl.  ; 

Jacques  Blouet,  dyacre,  heuryer  ; 

Nicole  Dubosc,  c.  de  St-George  ; 

Richard  Dubosc,  heuryer  ; 

Disc.  pers.  Gilles  de  Boos,  gd  couteur; 

Thomas  Brandacyer,  pbre,  c.  de  la  Rocque  ; 

Henry  Brasin,  pbre,  de  Villiers  le  Sec  ; 

Michel  Bunel,  ch.; 

Germain  Bunouf,  c.  de  Bucéels; 

André  Cabert,  c.  de  Magny  ; 

N.  h.  Jehan  du  Chastel,  dyacre,  ch.  d'Escay,  c.  de  Manneville  ; 

Thomas  Chouet,  c.  de  St-Symphorien  ; 

Artur  de  Colleville,  not.  eccl.  ; 

Rogier.  Colleville,  not.  apost.  ; 

Jacques  Collibert,  not.  eccl.  ; 

Artur  Dagy,  pbre,  c.  d'Amblye  ; 

de  Damigny,  pbre,  c.  de  St-Exupère  ; 

Guille  Dandin,  pbre,  chap.  de  N.  D.  ; 

Pierre  Davy,  pbre,  custos  de  la  Cath.  ; 

Jacques  de  la^Croix,  doy.  de  Vire  ; 

Robert  Marin  Desmares,  vie.  en  la  Cath.  ; 

Marguerin  Dorval,  c.  de  Castilly  ; 


-a75  - 

Gieffrey  Duchemin,  pbre.  choriste  à  St-Sauveur; 

Jehan  Duchesne,  ch.  ; 

Jehan  Duhamel,  pbre,  vie.  en  laCath.  ; 

Charles  Durand,  chap.  de  St-Nicolas  ; 

Guillaume  Durand,  c.  de  Tour,  doy.  de  Campigny  ; 

Richard  Durand,  c.  de  St-Sauveur  ; 

Pierre  Duval,  pbre,  de  la  Potherie  ; 

Pierre  Estienne,  soubz  dyacre  en  la  Cath.  ; 

Estienne  Eustace,  pbre,  de  Blay  ; 

N.  et  dise.  pers.  Estienne  Feuguet,  ch.  ; 

Raoul  Froslet,  c.  de  St-Martin  des-Èntrées  ; 

Ànthoyne  Gayant,  ch.  de  Brétheville,  grand  vicaire  et  officiai,  prieur  de 

St-Nicolas  de  la  Chesnaye,  en  1 566,  par  permutation  avec  la  cure  de 

Lacy,  n'étant  alors  que  clerc.  Mort  en  1573. 
Anthoyne  Gayant,  le  jeune,  pbre,  vie.  en  la  Cath.  ; 
Jehan  Germain,  pbre,  de  St-Loup  ; 
Guaultier  Gisles,  ch.  de  Cartigny  ; 

Thomas  Godeffroy,  pbre,  ch.,  c.  de  St-Martin  de  Blagny  ; 
Gieffrey  Gosselin,  ch.  ; 
Pierre  Gouiç,  cf  de  Thaon  ; 
Guillaume  Gouye,  pbre,  lie.  en  droit,  ch.,  av*  en  court  eccl.,  c.  de  Col- 

leville-sur-Mer  ; 
Thomas  Groult,  c.  de  Formigny  ; 
Germain  Guilbert,  heurier  ; 
Alain  Habarel  ou  Harbarel,  pbre,  de  la  Potherie  ; 
Jehan  Hamel,  pbre,  heurier,  vie.  en  la  Cath.  ; 
Thomas  Hardouyn.  c.  de  la  Bazoque,  not.  eccl.  ; 
Gilles  Haurier,  çhap.  en  la, Cath.  ; 
Michel  Herbelline,  ch.  de  Mathieu,  c.  de  Rubercy  ; 
R.  P.  en  Dieu  et  Seigneur,  fr.  Pierre  Estienne  Heuste,  abbé  d'Evrecy  ; 
Loys  de  Hotot,  c.  d'Asnières  ; 
Martin  Houlbec,  doy.  de  Fontenay  ; 
Jehan  Hue,m(ioy  v  de  Creully  ; 
Jacques  Jouyn,  pbre,  de  Saonnet  ; 
Louys  Labbé,  c.  et  doy.  de  Maltot  ; 
Gilles  Lebois,  heurier  ; 
Jehan  Le  Bourgeoys,  pbre,  de  Ranchy  ; 
Vincent  Le  Carpentier,  c.  de  Parfouru  Lesquçlin  ; 


-  176  — 

Jacques  Lefebvre,  ch.  ; 

N.  pers.  Jehan  Le  Fillastre,  ch.  ; 

Jacques  Le  Françoys,  c.  de  St-Symphorien  ; 

Françoys   Le  Grain,  pbre,  c.  de  Loupvières  ; 

Pierre  Le  Grulley,  vie.  en  la  Cath.  ; 

Simon  Le  Haribel,  pbre,  de  Choing; 

Vén.  pers.  Gilles  Le  Liepvre,  ch.  ; 

Martin  de  Longueville,  c.  de  Nonant  ; 

Bernard  Le  Magnen,  ch.  ; 

Pierre  Le  Maistre,  bastonnyer  en  la  Cath.  ; 

Pierre  Le  Martinel,  chap.,  ibidem  ; 

Guille  Le  Masuryer,  c.  d1Arclais  ; 

Jehan  Le  Paulmyer,  c.  de  St-Floscel  ; 

Vén.  pers.  fr.  Gille  Le  Rocqueys,  relig.  de  St-Nicolas  de  la  Chesnaye; 

Jehan  Lesnarey,  pbre,  promoteur  du  Doyen,  c.  de  Longuefaye  ; 

Jehan  Le  Sommetyer,  not.  eccl.  et  public; 

Allain  Levavasseur,  c.  de  Vendes; 

Michel  Leverrier,  archid.  des  Veys  ; 

Guille  Marescot,  c.  d'Asnelles  ; 

N.  et  dise.  pers.  Me  Charles  de  Marguerye,  prieur  de  St-Vigor  et  ch.  ; 

Gieffrey  Martin,  vie.  de  Caumont  ; 

Gieffrey  Melline,  pbre,  de  St-Symphorien  ; 

Martin  Menard,  vie.  de  St-Patrice  ; 

Thomas  de  Molles,  vie.  de  Colleville  ; 

Jehan  Morin,  pbre,  c.  de  Grandcamp  ; 

Guille  Noël,  prat.  et  not.  eccl.  ; 

Raoul  Onfroy,  acolythe  ; 

Pierre  Osmont,  soubz  dyacre,  heuryer  et  chap.  en  la  Cath.  ; 

Dom  Jacques  Pelletyer,  prieur  de  Pierre  Solain  ; 

Jehan  Poictevyn,  pbre,  de  Ste-Honorine  des  Pertes  ; 

Philippe  Quétil,  c.  de  St-Sauveur  ; 

Mathurin  Raoul,  chap.  de  St-Nicolas  des  Courtils  ; 

N.  et  dise.  pers.  M#  Augustin  Ravascher,  ch.,  maistre-escolle  ; 

Gratien  Regnauld,  pbre  ; 

Germain  Le  Ribedel,  pbre,  c.  d'Ysigny  ; 

Jacques  de  la  Rivière,  ch.  de  Missy  ; 

Nicole  Robiddaz,  c.  de  St-Martin  ; 

Guille  Rogier,  prat.  en  court  eccl.  ; 


-  177  — 

Richard  du  Rozel,  pbre,  c.  de  Campigny  ; 

Richard  du  Rozel,  c.  de  St- André  ; 

Jehan  Rozey,  choriste  à  St-Sauveur  ; 

Nicolas  Ruge,  relig.  de  la  Chesnaye  ; 

Robert  Sabine,  pbre,  c.  de  Baynes  ; 

Jehan  Scelle,  c.  de  St-Amator  ; 

Michel  Suhard,  c.  de  Fontehay  sur  le  Vey  ; 

Thomas  Thoiret,  c.  de  Ste-Honorine  des  Pertes  ; 

Rémon  Tilliard,  choriste  à  St-Mâlo  ; 

Chérubin  Vaultier,  pbre,  c.  de  Loucelles,  vie.  de  St-Martin  en  la  Gath.  ; 

Guille  de  Vaulx,  pbre,  custos  de  la  Cath.; 

Jehan  Véritey,  not.  et  appariteur  eccl.  ; 

Jehan  Youf,  pbre,  c.  de  Montrabot. 

»  LAÏQUES 

Me  Pierre  de  Baussy,  esc,  de  St-Lou  ; 

Me  Marin  Benoist,  consep  pour  le  Roy  en  sa  court  du  Parlement  ; 

M*  Jehan  Benoist,  grenetier  à  Baïeux  ; 

N.  h.  Jehan  Béchevel,  sp  de  la  Grouerye  ; 

N.  h.  Lancelot  de  Berthery  (Bertheny  ?),  sp  des  Motes  ; 

Hervé  Buhot,  apothicaire  ; 

N.  h.  Olivier  Conseil,  sr  de  Cabourg  ; 

Guillaume  Couespel,  lieut.  de  Cerisy  ; 

Jehan  de  Crux,  de  St-Loup  ; 

Jehan  de  Cussy,  esc,  sgr  d'Estrehan  ; 

N.  h Deslouveaux,  de  Molles  ; 

Hervé  Desterville,  esc  ; 

N.  h.  Marin  Duboys,  se*  de  Noyers  ; 

Me  Denys  Dufresne,  esc,  bourg,  de  Baïeux; 

Me  Jacques  Dufresne,  apothicaire  ; 

Me  Françoys  Eurry,        av1  ; 

Me  Guille  Fromond,       id. 

M«  Noël  Gelin,  id. 

Me  Jacques  Gohier,  s*  de  Cormelles  ; 

N.  h.  Jehan  de  Gueron,  sr  de  la  Gronde,  de  Monfréville  ; 

Françoys  de  Gouberville,  esc,  sr  de  Sordeval  ; 

N.  h.  Jacques  Hébert,  de  Baïeux  ; 


-  1781- 

r 

Me  Olivier  Heuste,  sr  de  la  Motte,  av*  ; 

Me  Jehan  François  de  Housteville,  esc.  ; 

Me  Denys  Hue,      av1  ; 

Me  Magloire  Hue,   id. 

Me  Rémon  Legras,  chirurgien  juré  ; 

Me  René  Legras,  esleu  juré  ; 

Vén.  et  dise.   pers.  Me  Anthoyne   Lemercier,  lie.  aux  loix,  lieut.  du 

bailly  à  Bx; 
Pierre  Lescalley,  sr  de  St-Vigor  ; 
N.  h.  Richard  Le  Sapvoureux,  sr  de  St-Clair  ; 
Richard  du  Manoir,  esc,  s«r  du  lieu  ; 
René  de  Monfiquet,  s»1"  de  Vouilly  ; 
Symon  de  Pierres,  esc.  ; 
N.  h.  Me  Jehan  Potier,  av1  ; 
Guyon  des  Prés,  esc  sr  de  Londe  (ou  Condé  ?)  ; 
Jacques  Pytet,  serg1  royal  ; 
Me  Michel  Regnard,       av*  ; 
Me  Richard  Rictens,        id.  t 

N.  h.  Florimond  de  Ste-Marie,  de  Ste-Marie-Laumont  ; 
N.  et  dise.  pers.  Me  Gabriel  Suhard,  sr  de  Vaux,  av*  ; 
M0  Jehan  Suhard,  id. 

Me  Richard  Thouesny,  id. 

Michel  Toustain.  sr  de  la  Mare,  id. 

Messire  Richard  Toustain,  recevr  des  domaines  ; 
Me  Martin  Varin.  procr  du  Roy  ; 
Me  Mathieu  de  Vernneul,  les  Vez. 


ECCLÊSÏASÎIQUES    QUI  ABJURÈRENT 


Jehan  Gervays, 

pbre, 

d'Agy  ; 

Martin  Bunouf, 

id. 

de  la  Potherie  ; 

Françoys  Thymois, 

id. 

de  Bernières-sur-Mer  ; 

Claude  Lefrancdin, 

id. 

de  St-Agnen  le  Malherbe  ; 

Michel  Bonamy, 

id. 

de  St-Malo  de  Bx  ; 

Nicolle  Lyon,  aliàs  de  Percy, 

id. 

de  Maisy  ; 

Estienne  Eustace, 

id. 

de  Blay  ; 

Adrien  Suhard, 

c. 

de  Canon  ; 

Thomas  Vaucquellin, 

pbre, 

d'Engranville  ; 

Marin  Allain, 

id. 

de  Courseulles  ; 

Jehan  Adam, 

id. 

id. 

Henry  Gervays, 

id. 

d'Agy  ; 

Philippes  Osmont, 

id. 

de  Courseulles  ; 

Allain  Hallée, 

id. 

id. 

Jehan  Artur, 

id. 

de  Bernières-sur-Mer  ; 

Guillaume  Legrand, 

diacre, 

de  Lestanville  ; 

Guillaume  Le  Moyne, 

pbre, 

de  Ste-Mère-Eglise  ; 

Jacques  Le  t)olley, 

id. 

du  diocèse  de  Coutances,  dem* 
à  Baïeux. 

NOBLES  ET  PERSONNES  NOTABLES 


PARMI 


LES  ABJURANTS 


Adelinne,  Réraon,  av\  et  Jeanne  Delessart,  sa  f.  ; 

Dlïe  Adigard  Guillemette,  f.  Osmont,  Pierre,  escr,  Mestry  ; 

D'Aignerville,  Denys,  escr,       sgr  du  lieu  ; 


D'Amours,  Charles, 
D'Amours,  Bernard, 
D'Amours,  Françoys, 
D'Amours,  Jacques, 
D'Amours,  Jacques, 


id.  Mosles  ; 

id.  Fontenay  sur  le  Vey  ; 

id.  Le  Molay  ; 

id.  Fontenay  sur  le  Vey  ; 

id.  St-Symphorien  ; 


—  180  — 

D'Amours,  Jean,  esc.       sg*  de  Fontenay  sur  le  Vey  ; 

N.  d'Amours,  id.        de  St-Martin  ; 

André,  Françoys,  id.        sgr  de  Monceaux  ; 

D'Argouges,  Richard,  id.        sgr  de  Brétheville  et  Valbadon  ; 

D'Argouges,  Thomas,  id.        sgr  des  Essarts  de  Valbadon  ; 

Angouland,  Jehan,  lieut.  des  élus  de  Bx  ; 

N.  h.  Le  Bachelier,  Jehan,  Saon  ; 

Le  Bachelier,  Jehan,  Saon; 

M*  de  Basly,  Thomas,  Longueville  ; 

de  Basly,  Jeanne,  ve  Thomas  Desmaires  ; 

Barbey,  Marc,  dr  en  médecine  ; 

de  Baussy,  Pierre,  escr,  et  Guillemète,  sa  f.,  St-Loup; 

N.  h.  de  la  Bazonnière,  Jehan,  et  Catherine,  sa  f.,  Lizon; 

N.  h.  de  la  Bazonnière,  Thomas,  sr  du  lieu,  Vouilly  ; 

Beauvallet,  dr  en  médecine,  et  dlle  Grosourdy,  Suzanne,  sa  f.,  St-Malo  ; 

Béchevel,  Guille,  esc,  sr  de  la  Grourye,  St-Martin-de-Blagny  ; 

Me  Bernart,  Robert,  proc.  en  court  de  parlement  à  Rouen  ; 

Blondel,  Jacques,  esc,  sgr  de  Rye,  et  Auffray,  Magdalène,  sa  f.  ; 

Boisard,  d»«  Marguerite,  Brétheville  sur  Laize  ; 

Dlle  Borel,  Catherine,  f.  Me  Françoys  Postel,  Crépon  ; 

du  Bosc,  Marie,  f.  n.  h.  Pierre  Lescallé,  sr  Dorval,  St-Sauveur; 

du  Bosc,  Gires,  esc,  sr  de  Feugères,  Mandeville  ; 

du  Bosc,  Charles,  de  St-Martin  de  Bayeux  ; 

Bréard,  Olivier,  esc,  Ste-Mère-Eglise  ; 

N.  h.  de  Brétheville,  Jehan,  esc,  Sieurrain  ; 

de  Brétheville,  Michel,  esc,  sgr  de  Thaon  et  de  Formigny  ;    t 

de  Brétheville,  dlle  Florence  Sosson,  f.  n.  h.  Nicolas  de  Reviers,  Manoir  ; 

Brucosté,  Bertin,  Mandeville  ; 

Brucosté,  Michelle,  f.  Jehan,  Mandeville  ; 

de  Brunville,  dlle  Françoyse,  f.  n.  h.  Lambert  Lescalley,  St-Sauveur; 

Bunouf,  Jehenne,  f.  Me  Richard  Bailleul,  St-Sauveur; 

de  Cabazac,  Thomas,  esc,  sgr  de  Gueron  ; 

Cacherat,  dlle  Ysabeau,  f.  Jehan  du  Hamel,  sr  de  Baussy  et  son  mari, 

St-Mâlo  ; 
de  la  Chapelle  Nicolas,  sr  de  Laveyssière  ou  Laveyspière,  Rampan  ; 
N.  h.  du  Chastel,  Guillaume,  sgr  de  Lison  et  de  la  M(eaufte),  Lison  ; 
du  Chastel,  Charles,  esc,  Neully-Levesque  ; 
de  Chaumontel,  Robert,  esc,  sgr  d'Audrieu  ; 


~  181  — 

de  Chaumontel,  Françoys,  esc,  Audrieu; 

de  Cingal,  dll°  Marguerite,  f.  Guillaume  de  Loupvières,  esc,  Vaux  sur 

Aure  ; 
N.  h.  de  Cingal,  Gilles,  sgp  de  Ducy  ; 
de  Clinchamp,  Jehan,  esc,  St-Cler  ; 

de  Colar,  dlle  Marie,  ve  n.  h.  Roulland  de  Tailleboys,  sgp  de  Viane  ; 
de  Colleville,  Me  Marc,  St-Sauveur  ; 

Colle  ville,  Allain,  maréchal  de  récurie  du  roy,  St-Georges  ; 
Jehan  de  la  Cour,  sgr  de  Longueville  ? 
de  Condey,  Nicolas,  Condé  sur  Seuiles  ; 
N.  h.  Cornet,  Jehan,  sr  de  Caugy,  St-Vigor  ; 
de  Corpdouan,  d,le  Collasse,  f.  Jehan  de  St-Gilles,  esc,  Tessel  ; 
de  Coulum bières,  Louys,  esc,  Coulumbières  ; 
de  Courtelays,  Christine,  f.  Pierre,  esc,  Cussy  ; 
Courtelays,  Pierre,  esc,  Mosles  ; 
N.  h.  de  Creully,  Jehan,  sr  de  la  Motte,  St-Cler  ; 
Crèvecueur,  Pierre,  esc,  Ste-Mère  Eglise; 
de  Croisilles,  Gilles,  esc,  sr  des  Fossés,  Mutrécy; 
de  Crux,  Jehan,  de  St  Loup  ; 

de  Cussy,  Jacques,  esc,  sr  de  Vercquereul,  St-Sauveur  ; 
de  Cuves,  André,        esc,  Longueville  ; 
de  Cuves,  Françoys,  id. 

de  Cuves,  G  ires,  id. 

de  Cuves,  Vincent,  id. 

de  la  Dangye,  Estienne,  esc,  Russy  ; 
Jehanne,  f.  Jacques  Daon,  de  St-Vigor  de  Bayeux  ; 
Me  Daon,  Jehan,  avl  ,  St-Malo,  et  Jehenne,  sa  f.  ; 
Richard  Daon,  leur  fils  ; 
Delamare,  Jehan,  esc,  Castilly  ; 
Delamarre,  Maurice,  id. 

de  la  Marre,  Martin,  id. 

Descrametot,  Barbe,  et  Me  Jehan  Durand,  enquesteur  à  Bayeux,  son  mari  ; 
Deslouveaux,  Guille,  esc,  Le  Molay  ; 
Desmaires,  Olivier,  sr  d'Audrieu  ; 
Despinoze,  Claude,  esc,  O beaux  ; 
Dessolliers,  Maurice,  esc,  sr  de  Brémoys  \ 
Dessoliers,  Jehenne,  f.  Me  Robert  Bunouf,  St-Patrice  ; 
Destriac,  Philippe,  esc,  Cristot  ; 


Desterville,  Hervé,  esc. 

Desterville,  Gieflrey,        Mouen  ; 

Desterville,  Nicolas,  id. 

Desterville,  Jean,  id. 

Desterville,  Pierre,  id. 

Dubousquet,  Nicolas,  esc,  St- André  ; 

Dufayel,  dll°  Jeanne,  f.  Gilles  Le  Touzey,  St-Germain  d'Elle; 

Dufayel,  Sanxon,  esc,  Coulombières  ; 

Dufayel,  Thomas,  id. 

Duhamel,  Robert,  avocat,  et  Marie  Vérard,  sa  f.,  St-Patrice; 

Dupont,  Gilles,  esc,  sgr  de  Montficquet  ; 

Dupont,  Gilles,  esc,  de  St-Germain  du  Pert  ; 

des  Essarts,  Paul,  d.  Caumartin,  esc,  La  Vacquerye  ; 

N.  h.  Fallet,  Léon,  sr  du  Quesnay,  et  dlle  Avoye  Pigache,  sa  f.  ; 

N.  h.  de  la  Faye,  Choing  ; 

Me  Fermine,  Gilles,  fr.,  N.-D.  des  Fossés  ; 

Me  Fermine,  Jehan,  id. 

de  la  Ferrière,  Guille,  esc,  baron  de  Viane  ; 

de  la  Ferté,  Jacques,  esc,  Mandeville  ; 

Me  Flambard,  Guille,  esc,  Bernières-Bocage  ; 

de  Fontaines,  Jehan,  esc,  sr  de  Cardonville,  Osmanville  ; 

des  Forges,  d^e  Aliénor,  fille  n.  h.  Françoys,  Tournières  ; 

Fresnel,  d1!e  Françoyse,  et  n.  h.  messire  Pierre  Gallon,  esc,  sr  de  la  Ri- 
vière, son  mari,  St-Malo  ; 

Gallon,  Jacques,  esc,  Vendes  ; 

Gallon,  Pierres,  esc,  sr  de  la  Mutte,  St-Mâlo  ; 

Me  Gelin,  Noël,  et  Lucette,  sa  f.,  St-Mâlo  ; 

M6  Gervays,  Pierre,  av1  ; 

Golseaulme,  Jehan,  esc,  sr  de  Rucqueville,  Quesnay-Guesnon  ; 

de  Gouberville,  Françoys  d.  Picot ,  esc,  sr  de  Sordeval  ;  (de  Ste-Hôïio- 
rine  des  Pertes  ?) 

Me  Grandin,  Anne,  f.  Gilles,  St-Mâlo  ; 

Me  Grandin,  Yvelline,  f.  Jacques,  St-Mâlo  ; 

de  Grand-Rue,  Denyse,  f.  n.  h.  Jehan  Scelles,  sr  de  Lestanville  : 

de  Grandval,  Jacques,  esc,  Neuville  sur  Port  ; 

Grosourdy,  Jehenne,  f.  Georges,  St-Vigoret; 

de  Grosourdy,  Françoyse,  fiile  Thomas,  Colombières  ; 

Guienrreau,  Thomas,  esc,  sr  de  Farceaux  (?)  ; 


Hébert,  Jeban,  esç.,  Caenchy  ; 

N.  h.  Hébert,  Gilles,  sr  de  Caudlieu,  StrGermain  d'Elle  ; 

N.  h.  Hébert,  Joachim,  sr  de  Grosmesnil.  St-Germain  d'Elle  ; 

Hermerel,  François,  de  Trévières  ; 

de  Hotot,  Gilles,  esc.  St-Cler  ; 

de  Hotot,  Gilles,  sgr  et  châtelain  de  Beaumont  ; 

N.  h.  de  Hotot,  Thomas,  Tessy  ; 

Hudebert,  David,  sgr  de  la  Nooe  et  Tracy  ; 

Hiuçel,  Roger»  sr  du  Broc,  Ste-Mère  Eglise  ; 

du  Jardin  (Biance)  et  Me  Michel  Regnart,  avocat,  son  mari,  St-Mâlo  ; 

de  Lafferté  (?),  Jehan,  esc,  dem1  à  Magneville  ; 

deXaboulaye,  Jehan*  Lantieul  ; 

de  la  Haye,  d"e  Jenne,  v«  Me  Jacques  de  Roy  ville,  St-Martin  de  Blagny  ; 

Me  Lambert,  Jehan,  eslçu,  St-Mâlo  ; 

Me  Lambert,  Philippe,  esc,  sgr  du  Fresne  ; 

Le  Bédel,  André,  esc,  Bény; 

Le  Blays,  Pierre,  esc,  sr  du  Quesnay  ; 

Perrine,  f.  Thomas  Le  Cavey,  de  Monceaux  ; 

Le  Cavey,  Àrtur,  esc,  et  Catherine  Le  Gras,  sa  f.,  N.-D.  des  Fossés; 

Le  Cavey,  Françoys,  esc  de  St-Mâlo  ; 

Le  Cavey,  Philippe,  id. 

Le  Cavey,  Thomas,  id. 

Le  Chartier,  Jacques,  St-Sauveur; 

Le  Chevallier,  Françoys,  esc,  Engran ville  ; 

Le  Chevallier,  Jacques,  id. 

Le  Chevallier,  Jean  (?),  id. 

Le  Chevallier,  Olivier,  id. 

Le  Chevallyer,  dlle  Marie,  f.  n.  h.  Jehan  de  Montfiquet ,  sr  de  Courmar- 

ceron,  St-Martin  de  Blâgny  ; 
Leclerc,  Raoul,  esc,  sr  du  Mesnil,  Dampierre  ; 
Leforestier,  Claude,  esc,  St-Mâlo; 
Leforestier,  Martin,  sr  de  Bertinière,  Littry  ; 
N.  h.  Lehéricy,  Pierre.  sgp  d'Estrehan  le  Perreux  ; 
Lehéricy,  Jacquelline,  f.  Guille  du  Jardin,  St-Mâlo  ; 
Le  Meigre,  Jehan,  av*  juré,  et  dlle  Bonadventure  Despinoze,  sa  f. 
Le  Moisy,  d1!e  Jehenne,  Valbadon  ; 
Le  Noble,  Jenne,  f.  Me  Jean  Duval,  N.-D.  des- Fossés; 
Le  Noble,  Michelle,  f.  M*  Jehan  Fumée*  N.-D.  des  Fossés  ; 


-   184  — 

Le  Sapvoureux,  Richard,  sr  de  St-Cler,  et  Ysabeau,  sa  f.,  Subies; 

Le  Painteur,  Jacques,  esc,  Le  Mdlay  ; 

Le  Personnier,  Symonet  Françoys,  de  Broay  ; 

Lentrin,  <i"e  Anne.  f.  Guille,  esc,  St-Vigor  ; 

Leprestre,  Guiilemette,  f.  n.  h.  Claude  Leforestier,  Formigny  ; 

Le  Saulvage,  Françoys,  esc.  Ste-Mère  Eglise  ; 

Le  Saulvage.  Robert,  id. 

Lescalley,  Pierre,  esc,  sr  d'Orval,  St-Martin  ; 

Lescalley,  dlle  Jenne ,  f.  n.   h.  mess.  Jehan  de  la  Rivière  de  N.-D.  des 

Fossés  ; 
N.  h.  Lescalley,  Lambert,  St-Sauveur  ; 
Lescalley,  dlle  Jenne,  f.  n.  h.  messire  Jacques  de  Cussy,  sr  de  Vercque- 

reul,  St-Sauveur  ; 
Lescalley,  Marguerite,  f.  Me  Françoys  André,  St-Malo; 
Lescalley,  Lambert,  esc,  et  Jenne,  sa  f.,  Tornières  ; 
Le  Seneschal,  esc,  Formigny; 
Le  Sens,  Jacques,  sr  d'Yvrande,  à  Reviers  ; 
N.  h.  Le  Sens,  Jacques,  sp  de  la  Rivière,  Reviers; 
Le  Sens,  Françoise,  f.  n.  h.  Charles  de  Montfiquet,  sgr  de  St-Martin-de- 

Blagny  ; 
Lescellinne,  Mathieu,  Trungy  ; 
Lesseline,  d!,e  Marie,  ve  Olivier,  de  Trungy  ; 
de  Lyesselline,  Marin,  esc,  Trungy  ; 
Lesnerey,  Anne,  ve  Me  Henry  Noël,  St-André  ; 
de  Lestage,  Jenne,  ve  Guille  de  Bourgue ville,  esc,  sgp  et  patron  d'Escay, 

de  St- Pierre  de  Caen  ; 
de  Lestard,  Blanche,  f.  n.  h.  Jehan  Lambert,  esleu,  St-Malo  ; 
Le  vaillant,  Jacques,  esc,  de  là  Ferrière-Harenc  ; 
N.  h.  Le  Vaillant,  Marguerin,  sr  de  la  Ferrière,  Trévières  ; 
Le  Valloys,  d,,e  Charles  (?)  ve  Philippe  Chrestien,  Asnelle  ; 
N.  h.  Levesque,  Richard,  sr  de  Fontenay  ; 
Levesque,  Thomas,  sgr  et  patron  de  Fontenay  ; 
Le  Vicomte,  Jehan,  esc,  sgr  de  Sermentot  ; 
Le  Vieul,  Gilles,  esc,  Mandeville  ; 
Le  Vieul,  Pierre,  bourgeois  et  eschevin  de  Vire  ; 
Lhonorey,  Jacques,  St-Malo  ; 
Lhonorey,  Jehan,  et  Laurentie,  sa  f.,  St-Malo  ; 
de  Loupvières,  Denys,  esc,  Vaulx-sur-Aure  ; 


-  185  - 

N.  h.  de  Loupvières,  Guillaume,  Vaulx-sur-Aure  ; 

Lucas,  d,,e  Françoyse,  Campigny  ; 

de  Lyens,  Thomas,  et  Tiphagne,  sa  f.,  Fresné  le  Croteux; 

de  Macaire,  Françoys,  esc,  Creully; 

N. . .  de  Magneville,  esc. 

de  Magneville,  Àrtur,  esc,  sgr  de  Geffosses  ; 

de  Magneville,  Robert,  Creully  ; 

de  Manneville,  Marin,         id. 

de  Manneville,  Nicolas,      id. 

de  la  Mancellière,  Alexandre,  et  Catherine,  sa  f.  ; 

de  la  Mansellyère,  Jehan,  et  Jenne,  sa  f.,  Loucelles  ; 

N.  h.  de  Manvieux,  Louys,  sgr  de  Tracy  sur  la  Mer  ; 

Le  Marcadey,  Jehan,  esc,  Ste-Mère-Eglise  ; 

Marcadey,  Robert,  id. 

N.  h.  Marcillac,  Ànthoyne,  baron  de  Courseulles  ; 

Marguerye,  Gilles,  esc,  Colleville  sur  Mer; 

de  Mathen,  Jehan,  Mouen  ; 

de  Méhérenc,  Robert,  esc,  Lestan ville  ; 

de  Méhérenc,  Noëlle,  f.  Thomas  de,  esc,  sr  de  Housteville  ; 

de  Miscomyn  ou  Myscommyn,  René,  esc,  Estrehan; 

de  Miscomyn,  Barbe,  f.,  de,  Formigny; 

de  Monficquet.  Jehan,  esc,  Coulombières  ; 

de  Monficquet,  Jehan,  esc,  St-Martin  de  Blagny  ; 

N.  h.  de  Monficquet,  René,  de  Vouilly  ; 

de  Monfréard,  Jacques,  esc,  sgr  de  Littry  ; 

de  la  Motte,  Jehan,  esc,  Audrieu  ; 

N.  h.  de  la  Motte,  Nicole,  Audrieu  ; 

Moysant,  Jacques,  et  Perrine,  sa  f.,  de  Bucéels; 

Moysson,  Adrien,  esc,  St-Georges  de  Bois  d'EUe  ; 

Néel,  Robert,  de  Fontenay  sur  le  Vey  ; 

Noël,  M«  Louys,  St-Mâlo  ; 

Onfroy,  Jehan,  esc,  de  St-Laurent  sur  Mer; 

Onffroy,  Marcel,  esc,  sgp  d'Aignerville,  de  la  parroisse  de  Veret; 

Osmont,  Pierre,  esc,  sr  de  la  Batte,  Mestry  ; 

Patrice  (Patry  ?)  Pierre,  esc.  sr  de  Sully  ; 

Me  Philippe,  Jehan,  av1,  St-Pierre  de  Caen  ; 

Philippe,  Marguerite,  f.  Me  Jehan  Blondel,  St-Sauveur  ; 

M«  Philippe,  Nicolle,  grenetier,  et  dlle  Gervaise  Blondel,  sa  f.,  St-Patrice  ; 


-  186  — 

N.  h.  de  Pierrepont,  Louis,  sp  de  Lamberville  ; 

Pigache,  Pierre,  esc,  sp  de  la  Champagne,  Courseulles  ; 

N.  h.  Pigache,  Jacques,  de  Lamberville,  sgp  du  lieu  ; 

Pigny,  André,  les  Obeaux  ; 

Pigny,  Gilles,  esc,  les  Obeaux  ; 

Pigny,  Thomas,  les  Obeaux  ; 

du  Pont-Bellengier,  Suzanne,  f.  n.  h.  Jehan  Denfernet,  d'Arclays; 

Pothevin,  Pierre,  huissier,  St-Mâlo; 

Pothier,  Françoys,  esc,  sr  de  Longues.  Cerisy  ; 

Pothier,  Thomas,  esc,  Vouilly; 

Regnauld,  Gilles,  esc,  sgr  de  Bazanville,  Banville  ; 

de  Reviers,  Guille,  esc,  St-Martin  de  Blâgny  ; 

de  Reviers,  Jacques,  esc,  Côttun  ; 

de  Reviers,  Jehan,  esc,  sr  de  Clairemont,  Manoir; 

de  Reviers,  Nicolas,  esc,  sgr  du  Manoir; 

Me  Richier,  Sanxon,  sergent  royal  à  Bayeux  ; 

M#  de  la  Rivière,  Jehan,  esc,  lieutenant.  St-Sauveur; 

N.  h.  G.  Rogier,  sr  de  la  Pontherye,  Villiers  Fossard; 

de  Royville,  Jehan,  esc,  Le  Molay  ; 

de  Russy,  Anthoyne,  esc,  Ste-Honorine  des  Pertes  ; 

N.  h.  de  Scyroont,  Artur,  sp  de  Ste-Mère  Eglise  ; 

Senot,  Briand,  St-Symphorien  ; 

Senot,  Louis,  esc,  sr  de  la  Londe,  Caenchy  ; 

Sieurreau,  Thomas,  sr  de  Farceaux,  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roy  ; 

de  Sieurrain,  Pierre,  esc,  Engran ville  ; 

de  St-Gires,  Jehan,  esc,  Tessel  ; 

N.  h.  de  St-Ouen,  Olivier,  sgr  de  Tordoict  et  Magny  ;  ■ 

Tallevast,  Louis,  esc,  Caenchy; 

Thézard,  Françoys,  esc,  sgr  de  Croay  ; 

N.  h.  Thézard,  Louys,  sr  de  Fourneaux; 

Thibout,  Guillemète,  ve  n.  h.  Anthoyne  Lescalley,  av*  du  Roy,  à  Bayeux  ; 

Thouesny,  Perrette,  fille  Me  Richard  Thouesny,  avocat,  St- André  ; 

Thouesny,  dlle  Blaize,  f.  Nicolas  Bousquet,  sr  de  Sallerbières,  Ryes  ; 

Me  Tostain,  Michel,  sp  de  la  Mare,  St-Sauveur  ; 

Toustain,  Anne,         fille  feu  Nicolas,  esc,  sr  de  St-Martin  ; 

Toustain,  Guillemine,        id.  id. 

du  Tremblay,  Fleurye,  de  Mantilly  ; 

N.  h.  de  Tres(Trous)seauville,  Charles,  sp  de  la  Couldraie,  Torteval  ; 


-  187  — 

Unffrey,  esc,  St-Laurens  sur  Mer  ; 

Uïiflfrey,  François,  Mouen  ; 

Varin,  procr  du  Roy  à  Bayeux  ; 

Vaucquelin,  Barbe,  St-Sauveur; 

Vaultier,  Jehan,  esc; 

Vautier,  Estienne,  esc,  sgr  cTAvaulaville  ; 

de  Vérigny,  Jacques,  esc,  Colombières  ; 

de  Vermont,  Guillemète,  f.  Philippin,  Vendes; 

du  Vivier,  Françoys,  esc,  et  dlle  Jehenne,  sa  f.,  Cottun  ; 

Vard,  Françoys,  sgr  de  Fontenailles. 

Eugène  ANQUETIL, 
Avocat, 
Correspondant  du  Ministère?des  Beaux-Arts. 


NOTE 


En  1663,  il  y  avait,  dans  le  diocèse  de  Bayeux,  17  prêches,  dont  16  de 
fondation  et  un  de  bailliage,  Trévières. 

Douze  furent  abattus,  à  des  dates  différentes,  par  jugement  du  Conseil, 
à  la  poursuite  du  clergé  catholique. 

En  1685,  eurent  le  même  sort:  par  arrêt  du  Parlement  de  Normandie, 
celui  de  Caen  ;  et  par  arrêt  du  Conseil,  pour  n'y  avoir  pas  le  nombre 
suffisant  de  familles  d1hérétiques,  ceux  de  Bernières  et  de  St-Vast. 

Trévières  et  St- Sylvain,  dont  l'exercice  avait  été  interdit  par  arrêt  du 
Conseil,  furent  détruits  à  la  suite  de  la  révocation  de  redit  de  Nantes. 

A  cette  époque,  le  diocèse,  qui  comptait  300,000  âmes  et  615  paroisses, 
ne  renfermait  pas  6,000  hérétiques. 

A  Caen,  ville  de  30,000  âmes,  il  n'y  avait  pas  3,000  hérétiques,  compre- 
nant seulement  5  à  6  familles  nobles  ;  le  reste  se  composait  de  marchands, 
d'artisans  et  de  pauvres. 

A  Bayeux,  10,000  habitants,  il  n'y  avait  que  la  ou  13  familles  héré- 
tiques, dont  3  nobles,  celles  de  Bussy,  de   Bellefontaine  et  du  Mesnil. 


-  188  — 

Dans  un  rayon  d'une  ou  deux  lieues,  vivaient  aussi  7  ou  8  autres  familles 
nobles. 

Nul  hérétique  parmi  les  9,000  âmes  de  Vire. 

Les  15  doyennés  renfermaient  deux  mille  six  à  deux  mille  sept  cents 
hérétiques. 

Onze  cents  d'entre  eux,  au  doyenné  de  Condé,  étaient  répartis  dans  les 
paroisses  de  Condé,  Athis,  Ste-Honorine  et  Fresnes.  Il  y  avait  parmi  eux 
3  ou  4  familles  nobles. 

Les  doyennés  de  Trévières  et  des  Veys  comptaient  400  hérétiques  dont 
30  familles  nobles. 

Celui  de  Douvres  en  comptait  300,  dont  6  à  7  familles  nobles. 

A  Vaucelles,  il  y  avait  5  à  6  familles  nobles  et  aoo  hérétiques. 

Dans  les  autres  doyennés  étaient  disséminées  60  familles  nobles. 

L'exemption  de  Ste-Mère-Eglise,  dont  le  prêche  avait  été  abattu  depuis 
plusieurs  années,  renfermait,  dans  ses  5  paroisses,  55  hérétiques  et  3  fa- 
milles nobles  :  celles  de  Courtomer-le-Cadet,  Sigoville  et  Marcadé. 


(Ces  renseignements  sont  extraits  d'un  manuscrit  de  VEvêché  intitulé: 

iMÉMOIRES  LORS  DE  LA  REVOCATION  DE  l'bDIT  DE  NANTES.) 


—  189  — 


Compte-Rendu  des  Séances 


8éance  du  Jeudi  6  Juillet  1905 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Del  m  as,  maire  de  Bayeux; 
Anquetil,  vice-président;  Le  Lièvre,  secrétaire  honoraire;  Garnier,  secré* 
taire  ;  Loisel,  trésorier;  R.  de  Gomiecourt,  vice-archiviste-bibliothécaire; 
Bazire,  Dumans,  Etienne,  Fagart,  Guisle,  Le  Maître  et  Verdier. 

Absents  excusés  :  MM.  Dodeman  et  Lefébure. 

M.  Anquetil  dépose  sur  le  bureau  le  8°  volume  des  Mémoires  et  le 
portrait  de  M.  le  Bon  Gérard,  à  annexer  au  volume  précédent. 

M.  Loisel  expose  la  situation  financière  de  la  Société;  il  reste  en  caisse 
a.587  fr.  33. 

On  vote,  pour  la  restauration  de  la  tète  de  cheminée,  dite  Lanterne  des 
Morts,  près  de  la  Cathédrale,  une  subvention  dont  le  montant  sera  à 
déterminer  d'après  le  devis  des  travaux  à  exécuter  ;  même  décision  en  ce 
qui  concerne  la  restauration  du  Mille  Romain,  du  Manoir. 

M.  le  Président  Desclosières  présente  trois  communications  sur  sa 
conférence  :  d'A  çincourt  à  Formigny^z  biographie  d'un  Explorateur  Bas- 
Normand,  Jean  Duchesne-Fournet,  et  la  fondation  à  Paris  de  Y  Union 
Bas-Normande. 

M.  le  Chanoine  Le  Lièvre  donne  lecture  d'une  poésie  sur  un  Miracle 
de  Saint-Martin,  imitée  de  Jean  Gastineau,  chanoine  de  Tours  en  1337. 

M.  Roger  de  Gomiecourt  communique  quelques  extraits  de  l'ouvrage 
qu'il  prépare  sur  le  Vicomte  d'Acné  et  Madame  de  Vaubadon. 

A  la  fin  de  la  séance,  on  adopte  à  l'unanimité  la  proposition  de  M. 
Anquetil,  de  publier,  au  fur  et  à  mesure  des  ressources  de  la  Société,  de 
nombreuses  pièces  inédites  relatives  à  l'histoire  locale. 


Séance  du  Vendredi  2928eptembre  1905 

Présents  :  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Anquetil, vice-président  ; 
Le  Lièvre,  secrétaire  honoraire  ;  Garnier,  secrétaire  ;  Valette,  archiviste  ; 
Loisel,  trésorier  ;  Dillaye,  Fagart,  Le  Mière,  Tallevast  et  Verdier. 


-  190  — 

On  commence  par  visiter  la  bibliothèque,  mise  en  ordre,  et  par  voter 
des  félicitations  à  M.  Anquetil  pour  le  soin  qu'il  a  pris  de  cette  installa- 
tion, et  des  remerciements  à  la  Municipalité  pour  le  vaste  local  mis  par 
elle  à  la  disposition  de  la  Société,  et  à  M.  le  chanoine  Le  Lièvre  pour  le 
don  d'une  Encyclopédie  en  70  volumes,  prélude  de  libéralités  plus  im- 
portantes encore. 

M.  Loisel  communique  l'état  de  la  situation  financière,  accusant  un 
reste  en  caisse  de  1.938  fr.  07. 

M.  Anquetil  a  demandé  à  M.  Le  Pilleur  son  consentement  au  classe- 
ment comme  monument  historique  de  la  tète  de  cheminée  près  de  la 
Cathédrale  ;  la  restauration  pourra  ensuite  .avoir  lieu  avec  subventions 
de  la  Société  Française  d'Archéologie,  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
Normandie,  de  la  Ville  de  Bayeux  et  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres. 

M.  Anquetil  donne  lecture  de  son  travail  sur  Mauny,  le  cavalier  jacobin 
de  la  Société  populaire  de  Bayeux  en  1794*  et  la  première  déesse  de  la 
Liberté  à  Bayeux  ;  puis  M.  l'abbé  Le  Lièvre  communique  sa  Vue  d'ensem- 
ble sur  les  A  nciens  Hospices  de  Bayeux. 

Enfin,  M.  Desclosières  résume  les  travaux  de  M.  Morel  d'Arleux,  sur  la 
Répression  du  Vagabondage  et  de  la  Mendicité. 


Séance  Publique  du  Samedi  9  Décembre  1905 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Delmas,  maire  de  Bayeux ; 
Garnier,  secrétaire;  Loisel,  trésorier;  Angérard,  Bazire,  de  Courson, 
Fagart,  Lefébure,  Le  Mière,  Tallevast,  Thieulin,  d'Ussel,  et  un  grand 
nombre  de  dames,  de  jeunes  filles  et  de  personnes  de  la  ville  s'intéressant 
à  l'industrie  de  la  Dentelle. 

M.  le  Président  remercie  M.  le  Maire  de  tout  ce  qu'il  a  fait  pour  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres,  à  laquelle  il  témoigne  sans 
cesse  le  plus  bienveillant  intérêt  ;  puis  il  donne  la  parole  à  M.  Lefébure 
pour  sa  conférence  sur  la  Dentelle  de  Bayeux  de  1800  à  i8jo. 

Le  Secrétaire  dépose  sur  le  bureau  les  premières  feuilles  du  9e  volume 
des  Mémoires  de  la  Société  et  celles  de  la  publication,  entreprise  par  Al. 
Anquetil,  du  Livre  Rouge  de  VEvêché  de  Bayeux,  récemment  acquis  par 
la  Bibliothèque  Nationale. 


—  191  — 

La  séance  se  termine  par  la  lecture  d'une  curieuse  étude  de  M.  l'abbé 
Le  Mâle  sur  un  Pèlerinage  du  Chapitre  de  la  Cathédrale  à  la  Délivrande, 
le  24  juin  1646. 


Séance  du  Samedi  31  Mars  1906 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Delmas,  maire  de  Bayeux; 
Anquetil,  vice-président  ;  Garnier,  secrétaire  ;  de  Courson,  Etienne,  Fa- 
gart,  R.  de  Gomiecourt,  Guisle  et  Verdier. 

Excusés  par  lettres  :  MM.  Valette,  archiviste  ;  Loisel,  trésorier,  et 
Lefébure. 

M.  le  Président  adresse  à  M.  le  Maire  les  remerciements  de  la  Société, 
pour  avoir  donné  satisfaction  au  vœu  émis  par  elle,  relativement  à  l'en- 
tourage de  la  statue  d'Alain  Chartier,  et  ce,  sans  avoir  recours  à  la  sub- 
vention que  la  Société  était  disposée  à  voter  à.cet  effet. 

M.  Anquetil  donne  quelques  indications  sur  le  programme  probable  du 
Congrès  de  l'Association  Normande  qui  se  tiendra  à  Bayeux  du  18  au 
22  juillet  ;  on  nomme  une  commission,  composée  de:  MM.  Joret-Desclo- 
sières, Anquetil,  Garnier  et  Guisle,  pour  en  régler  les  détails,  de  concert 
avec  le  Bureau  de  l'Association  Normande  et  la  Municipalité  de  Bayeux. 

M.  Desclosières  donne  lecture  d'une  note  intitulée  :  Comment  le  Châ- 
teau de  Balleroy  conserva^  en  1840,  les  abords  de  la  route  départementale 
qui  lui  sert  d'avenue. 

M.  Anquetil  communique  un  travail  très  documenté  sur  les  Anciennes 
Maisons  de  Ville  de  Bayeux  et  leur  Mobilier,  et  l'Assemblée  émet  le  vœu 
que  ces  deux  lectures,  si  intéressantes  au  point  de  vue  de  l'histoire  lo- 
cale, soient  publiées  le  plus  tôt  possible  dans  les  Mémoires. 


Séance  du  Mercredi  30  Mai  1906 

Présents  :  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Anquetil,  vice-président  ; 
Loisel,  trésorier  ;  Bazire,  Fagart,  Hamel,  Hugonin,  Le  Mière,  Petelle  et 
Verdier. 

Excusés  par  lettres  :  MM.  Garnier,  secrétaire  ;  Valette,  archiviste,  et 
Lefébure. 

On  vote  l'échange  des  publications  avec  la  Société  historique  et  archéo- 


—  Il- 
logique de  l'arrondissement  de  Saint-Mâlo,  et  on  souscrit  pour  ;  francs 
à  la  statue  de  Boucher  de  Perthes,  qui  sera  érigée  à  Abbeville. 

M.  Anquetil  donne  lecture  du  travail  de  l'abbé  Le  Lièvre,  sur  V Hospice 
des  Pauvres  renfermés,  ancien  hôpital  général  de  Bayeux  ;  d'une  étude 
de  M.  Lalouel  sur  le  Théâtre  de  Bayeux  pendant  les  dix  dernières  années, 
et  de  deux  épisodes  de  la  Révolution,  relatifs,  l'un,  au  préfet  Caffarelli  et 
à  Tévéque  Brault,  l'autre  à  l'assassinat  d'un  sieur  Foix-Faury,  sous  le 
titre  de  Souvenirs  (Tant an. 


Séance  Publique  du  Vendredi  20  Juillet  1906 

Cette  séance  solennelle  a  eu  lieu  à  la  salle  Saint-Laurent,  à  l'occasion 
du  Congrès  de  l'Association  Normande,  sous  la  présidence  de  M.  de 
Longuemare ,  sous-directeur  de  l'Association  ,  assisté  de  MM.  Joret- 
Desclosières,  président  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  ; 
Delmas,  maire  de  Bayeux  ;  Anquetil,  vice-président  de  la  Société  ; 
Garnier,  secrétaire,  et  Loisel,  trésorier. 

Après  l'exécution  du  Cortège  de  Ballet,  de  Montagne,  par  la  Musique 
Municipale,  M.  Joret-Desclosières  souhaite  la  bienvenue  à  l'Association 
Normande  ;  M.  de  Longuemare  lui  répond  ;  l'Union  Symphonique  fait 
entendre  la  Marche  Solennelle,  de  Luigini,  l'Orphéon  chante  la  Marseil- 
laise Normande,  d'Arthur  Marye,  M.  Garnier  lit  le  Rapport  sur  les 
Travaux  de  la  Société  depuis  la  séance  publique  du  13  novembre  1903. 

Après  un  Largetto  de  quintette  à  cordes,  avec  soli  de  clarinette,  par 
M.  Morin.chef  de  la  Musique  Municipale,  l'Orphéon  et  l'Union  Sympho- 
nique jouent  le  Chœur  du  Régiment  de  Sambre  et  Meuse  ;  puis  M. 
Anquetil  donne  lecture  de  son  travail  sur  Deux  Bayeusains  oubliés. 
Cahier  de  Gerville  et  Le  Courtois  de  Surlaville. 

La  soirée  se  termine  par  le  ballet  Sylvia,  interprété  par  l'Union  Sym- 
phonique, le  Chant  des  Normands  à  la  bataille  (THastings  dit  par 
l'Orphéon  Bayeusain,  et  le  pas  redoublé  Magyar  enlevé  énergiquement 
par  la  Musique  Municipale. 


Séance  du  Samedi  18  Janvier  1907 

Présents  :  MM.  Joret-Desclosières,  président  ;  Anquetil,  vice-prési- 
dent ;  Garnier,  secrétaire  ;  Loisel,  trésorier  ;  Bazire,  Boudet,  Dillaye, 
Lagnel,  Le  Mière,  Rémy  et  Thieulin. 


—  193  — 


M.  Loisel  rend  compte  de  la  situation  financière  qui  se  résume  ainsi  : 

RECETTES  :      Cotisations 600  fr.  » 

Intérêts  des  Fonds  à  la  Caisse  d'Epargne  45        66 

Reliquat  au  31  décembre  1905.     .     .     •  3096       37 


DÉPENSES  : 


Total     . 
Service  de  la  salle  • 
Avance  du  trésorier 
Médailles      .     . 
Séances  du  30  Juillet 
'    Achat  de  la  Bibliothèque 

Total      .     . 
Reliquat  au  31  Décembre  1906   . 


3743  fr.  03 


10  fr.  »» 

ao       95 

77       7° 
ji8       05 

150       »» 


376  fr.  70    ci    376        70 
.     .     .  2365  ^  33 


M.  le  Président  et  M.  Boudet  entretiennent  l'assemblée  du  projet  de 
création  de  Syndicat  d'initiative  du  Calvados,  auquel  la  collaboration  de 
la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettrés  est  tout  indiquée  par  la  par- 
tie historique  et  scientifique,  comme  celle  de  la  Bajocasse  pour  l'illus- 
tra tion  du  guide  à  faire  paraître.  La  Société  fait  ses  réserves  au  sujet  du 
projet  des  statuts,  dont  le  Comité  provisoire  demandera  la  modifica- 
tion dans  le  sens  des  intérêts  de  notre  arrondissement. 

Après  échange  d'observations  sur  la  fraude  dans  la  vente  des  dentelles, 
M.  Anquetil  communique  une  partie  du  travail  de  M.  Edmond  Michel 
sur  les  Statistiques  de  F  arrondissement  de  Bayeux,  justement  récompensé 
par  le  médaille  de  vermeil  au  Congrès  de  l'Association  Normande  ; 
cette  partie,  relative  aux  Anciennes  Corporations,  sera  publiée  dans  les 
Mémoires  de  la  Société,  à  laquelle  M.  Michel  a  bien  voulu  en  faire 
hommage. 


—  194  — 


NÉCROLOGIES 


Quatre  décès  se  sont  produits,  cette  année,  dans  la  Compagnie  :  ce 
sont  ceux  de  Messieurs  Lefrançois,  Hamel,  Dupost  et  Yvonnet. 

1°  M.  LEFRANÇOIS,  Sosthène 

Monsieur  LEFRANÇOIS,  Sosthène,  né  à  Bayeux,  d'un  avocat  distingué, 
dont  les  contemporains  ont  gardé  le  meilleur  souvenir,  fut  un  brillant 
élève  du  Collège  de  Bayeux.  Admissible  aux  difficiles  épreuves  de  l'Ecole 
Polytechnique,  élève  de  l'Ecole  des  Mines,  où  il  entra  dans  un  très  bon 
rang  pour  en  sortir  avec  les  meilleures  notes,  il  n'attendit  pas  longtemps 
l'occasion  de  mettre  en  œuvre  les  connaissances  acquises  dans  ses  solides 
études.  Appelé  par  la  confiance  d'une  Compagnie  Minière,  à  rendre 
féconde  une  exploitation  pénible,  il  obtint  en  très  peu  de  temps  un  résul- 
tat merveilleux  et  assura  l'avenir  de  cette  société.  De  là,  il  alla  en  Portu- 
gal, construire  un  réseau  de  chemins  de  fer,  dont  il  obtint  ensuite  la 
direction.  Les  éminentes  qualités  qu'il  y  déploya,  comme  ingénieur,  lui 
valurent  la  croix  de  la  Légion  d'honneur.  Il  avait  à  peine  trente  ans  ! 

Retiré  en  Normandie,  il  acquit  le  château  de  Vierville-sur-Mer,  pour 
y  jouir  d'un  repos  bien  gagné.  L'Association  des  Anciens  Elèves  du 
Collège  s'honora  de  le  nommer  son  président  en  1888.  Mais  une  maladie 
cruelle  attrista  des  jours  qu'il  avait  rêvés  de  passer  meilleurs,  en  s'occu- 
pant  de  l'amélioration  raisonnée  de  ses  propriétés  rurales  et  dans  le 
commerce  des  lettres.  Il  décéda  le  29  mai  1905,  à  Vierville,  dans  sa  7a"1* 
année.  M.  Le  Neveu,  sous-préfet  de  Bayeux;  M.  de  Cauvigny,  maire  de 
Vierville  ;  le  Dr  Basley,  un  vieux  camarade,  et  M.  Le  Duc,  conseiller 
général  d'Isigny,  portèrent  les  cordons  du  poêle  au  jour  de  ses  obsèques. 
M.  Pelcerf,  pharmacien,  lui  donna  l'adieu  de  ses  camarades  de  l'Associa- 
tion du  Collège. 

«  C'était,  a  dit  de  lui  le  Journal  de  Bayeux,  un  esprit  délié,  vif ,  très  au 
courant  des  choses  de  son  temps,  et  un  causeur  intéressant  à  cause  même 
de  toutes  les  choses  que  la  vie  lui  avait  apprises.  Bien  que  souffrant 
depuis  longtemps,  il  ne  se  désintéressait  pas  de  son  pays  et  avait  marqué, 


—  195  - 

il  y  a  quelques  années,  ses  sympathies  particulières  pour  cet  arrondisse- 
ment de  Bayeux,  où  il  était  né,  en  prenant  part  avec  nous,  par  des  lettres 
hebdomadaires  très  piquantes,  que  nos  lecteurs  n'ont  pas  oubliées,  à 
notre  campagne  en  faveur  de  rétablissement  des  tramways  ». 

2°  M.  HAMEL,  Adrien 

M.  HAMEL,  Adrien,  ancien  agréé  près  le  Tribunal  de  Commerce  de 
Bayeux,  Conseiller  municipal,  membre  du  Bureau  de  Bienfaisance,  du 
Conseil  des  Directeurs  de  la  Caisse  d'Epargne,  du  Comité  de  l'Association 
des  Anciens  Elèves  du  Collège,  président  du  Conseil  de  Fabrique  de  la 
paroisse  Saint-Exupère,  décédé  le  lundi  27  novembre  1905,  en  son  domi- 
cile, à  Bayeux,  rue  de  Cremel,  dans  sa  66«  année,  à  la  suite  d'une  longue 
et  douloureuse  maladie. 

Les  cordons  du  poêle  furent  tenus,  le  jour  de  ses  obsèques,  par  :  M. 
Delmas,  maire  de  Bayeux  ;  M.  le  vicomte  Portalis,  conseiller  d'arrondis- 
sement et  conseiller  municipal  ;  M.  Garnier,  adjoint  au  Maire  ;  M*  Mau- 
delonde,  notaire  ;  M.  Renouf,  ancien  conseiller  municipal  ;  M.  Seigle, 
agréé  près  le  Tribunal  de  Commerce.  Au  cimetière.  M.  Garnier,  suppléant 
le  Président  de  l'Association  des  Anciens  Elèves  du  Collège,  prononça, 
en  quelques  paroles  simples  et  dignes,  parfaitement  de  circonstance, 
l'éloge  de  l'homme  modeste,  intègre  et  loyal,  qu'avait  été  le  défunt,  à 
l'exemple  de  son  père. 

3'  M.  DUPOST,  Eugène 

Le  2  mars  1906,  succombait  à  une  mort  presque  subite,  âgé  seulement 
de  51  ans  et  6  mois,  un  homme  universellement  estimé,  M.  Eugène- 
Charles-Ernest  DUPOST,  notaire  en  notre  ville.  Ce  fut  avec  une  véritable 
stupeur  que  la  nouvelle  de  ce  triste  événement  fut  accueillie  de  ses 
nombreux  amis  et  de  la  multitude  de  ses  obligés.  Sa  santé,  quelque 
temps  éprouvée,  avait  paru  s'être  fort  améliorée,  les  jours  précédents,  et 
chacun  se  flattait  déjà  de  le  voir  bientôt  reprendre  ses  nombreuses  occu- 
pations. Il  était  même  en  train  de  préparer  le  texte  d'un  acte  de  sa  pro- 
fession quand  la  mort  le  ravit  à  la  tendresse  des  siens. 

Né  à  Saint-Pierre-sur-Dives,  M.  Dupost  vint  à  Bayeux  en  1877  et  entra, 
comme  second  clerc,  dans  l'étude  de  M*  Boutrais,  notaire.  Il  y  occupa 
ensuite  le  premier  rang,  et  s'acquitta  si  bien  de  son  emploi,  qu'en  1887, 
quand  sonna  pour  lui  l'heure  de  la  retraite,  M9  Boutrais  le  choisit,  de 
préférence  à  beaucoup  d'autres,  comme  son  successeur. 


—  196  — 

Par  sa  haute  expérience  des  affaires,  par  son  affabilité  et  sa  grande 
honorabilité,  M.  Dupost  ne  tarda  pas  à  donner  une  grande  importance  à 
l'étude  qu'il  dirigeait. 

Ses  obsèques  eurent  lieu  au  milieu  d'une  affluence  considérable,  où 
toutes  les  classes  de  la  société  se  trouvaient  représentées.  MM.  Le  Mar- 
chand, président  du  Tribunal  Civil  ;  Leuillieux,  procureur  de  la  Répu- 
blique ;  Lefèvre,  notaire;  Lamy,  avocat  ;  Fermai,  avoué,  et  le  Dr  Chodo- 
rowski,  portaient  les  cordons  du  poêle.  Après  la  Messe,  chantée  à  la 
Cathédrale,  par  M.  l'abbé  Huet,  curé-archiprétre,  l'absoute  fut  donnée 
par  M.  le  vicaire-général  Quirié. 

Le  cortège  funèbre  se  déroula  ensuite  vers  l'église  Saint-Exupère ,  au 
cimetière  de  laquelle  l'inhumation  eut  lieu  dans  le  caveau  de  famille. 

Aucun  discours  ne  vint  troubler  le  recueillement  de  la  foule  qui  avait 
pieusement  suivi  le  convoi  de  cet  homme  de  bien.  Seule,  la  voix  des 
assistants,  qui  revenaient  en  se  racontant  sa  vie,  lui  'paya  un  juste  et  dis- 
cret tribut  d'hommages  et  de  regrets. 

4°  M.  l'Abbé  YVONNET,  Auguste 

cHeureux»,aditle  Psalmiste,  «  celui  qui  a  l'intelligence  de  l'indigent  et 
du  pauvre.  Heureux  celui  qui  donne  et  prête  à  qui  a  besoin  !  »  Telle  a  été, 
pendant  sa  vie,  la  devise  de  l'Abbé  Auguste  YVONNET,  desservant  de  la 
paroisse  d'Arganchy,  d'une  santé  délicate  dont  il  ne  triomphait  que  par 
sa  rare  énergie  ;  aussi,  s'endormit-il  avec  confiance  dans  le  Seigneur,  le 
33  février,  à  l'âge  de  6a  ans.  Il  avait  lu,  aux  Proverbes,  que  c  celui  qui  a 
pitié  du  pauvre  prête  à  l'Eternel  qui  lui  rendra  son  bienfait.  » 


—  197  — 


Publications  de  la  Société 


Les  publications  de  V ancienne  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres  comprennent  10  volumes  in-8°.  Celles  de  la  Société  des 
Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  sont  au  nombre  de  9,  aussi  in-8°.  Cette 
dernière  n'est  autre  que  la  seconde  section  de  la'Société  primitive,  qui  en 
comprenait  deux  :  i°  section  d'Agriculture  ;  2°  section  des  Sciences,  Arts 
et  Belles-Lettres  ,  cette  dernière  érigée  en  Société  indépendante  en  1891. 
En  tout,  iç  volumes  parus. 

Les  10  premiers  volumes  ont  été  publiés  de  1842  à  1887  inclusivement. 
Les  4  premiers  portent  le  titre  de  Mémoires  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux.  Les  a  suivants  sont  dénommés 
Bulletin  de  la  Société.  Le  7*  (qui  porte  au  dos  V),  ainsi  que  le  8e,  le  9"  et 
le  io*  reprennent  le  titre  de  Mémoires. 

Le  tome  Pr,  paru  en  184a,  à  Bayeux,  chez  Clément  Groult,  3^0  p.  in-8°, 
renferme,  entre  autres  :  Description  du  bassin  hydrographique  secondaire 
de  l'Aure,  des  Fosses  du  Soucy,  de  la  vallée  de  Port-en-Bessin,  etc.,  par 
M.  Simon,  géomètre  en  chef  du  cadastre,  avec  une  carte  spéciale  (double) 
du  bassin  hydrographique  de  l'Aure  ;  Une  notice  historique  sur  les  Socié- 
tés scientifiques  et  littéraires  fondées  à  Bayeux,  dans  les  XVIII9  et  XIX* 
siècles,  par  J.  Luthereau  ;  Note  sur  les  principales  découvertes  de  médailles 
antiques  qui  ont  lieu  depuis  un  siècle  dans  le  Bessin,  par  G.  Villers  ;  Re- 
cherches historiques  sur  la  naissance  et  la  parenté  d'Alain,  Jean  et  Guil- 
laume Chartier  et  sur  la  maison  où  ils  sont  nés,  par  G.  Pezet  (le  président 
Pezet,  à  Bayeux). 

Le  tome  II,  publié  en  1844,  c^ez  Ch.  Le  Méteyer,  458p.  in-8*,  contient: 
De  V étendue  des  concessions  faites  à  Rollon  par  le  traité  de  Saint-Clair- 
sur-Epte,  par  A.  de  Lespinasse  ;  G.  Villers  :  Peintures  à  fresque  décou- 
vertes dans  la  Cathédrale  (de  Bayeux)  avec  planche,  et  Notice  sur  Jean 
Petite,  avocat  au  parlement  de  Paris  et  officiai  de  Bayeux. 

Le  tome  III,  paru  en  1846,  chez  S'-Ange  Duvant  fils  et  C%  476  p.  in-8°, 
est  occupé  presque  tout  entier  par  :  Etude  sur  V administration  de  la 
justice  et  l'organisation  judiciaire  en  Basse-Normandie  avant  la  suppres- 
sion des  anciens  tribunaux,  par  G.  Pezet. 


—  198  — 

Le  tome  IV,  1850,  chez  le  même,  392  p.  in-8°,  renferme  :  G.  Pezet  : 
Recherches  sur  V  origine  des  journaux  et  esquisse  historique  sur  Jean  Loret, 
de  Carentan,  poète  et  journaliste  ;  de  V.-E.  Pillet  (professeur  au  collège)  : 
Léproseries  de  T arrondissement  de  Bayeux,  Julien  de  Paulmier  ;  de  G. 
Mancel  :  Etude  bibliographique  et  littéraire  sur  Alain  Chartier  ;  Charles 
de  Sourdeval  :  Sou  d'or  mérovingien  frappé  à  Bayeux;  G.Villers:  Recher- 
ches sur  la  création  d? un  jardin  botanique  à  Bayeux. 

Le  y  volume,  premier  des  Bulletins  (publiés  trimestriellement),  fut 
terminé  en  1852  ;  il  contient  400  p.  in -8°.  Il  se  vendait  chez  l'imprimeur 
S*-Ange  Duvant  et  O,  à  Bayeux,  et  à  Paris,  chez  Derache.  On  y  trouve  : 
G.  Pezet  :  Notice  explicative  sur  un  poème  manuscrit  du  XIV*  siècle,  in- 
titulé  la  Chapelle  de  Baiex  ;  et  Castel,  agent  voyer  :  Voyage  agronomique 
descriptif  et  archéologique  dans  le  centre  et  Vest  de  la  France  ;  V.-E.  Pillet: 
Le  président  Labarre. 

Le  6-  volume,  2*  des  Bulletins,  formant  550  p.  in-8°,  vendu  chez  les 
mêmes,  fut  édité  en  1858.  On  y  trouve:  J.  Laffetay,  docteur  ès-lettres, 
chanoine  de  Bayeux  :  Notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Roland  des  Talents, 
chanoine  de  Bayeux,  et  Mémoire  sur  les  fondations ,  obits  et  sépultures  de 
la  Cathédrale  ;  G.  Pezet  :  Les  barons  de  Creully. 

Le  volume  paru  en  1859,  qui  porte  à  nouveau  le  titre  Mémoires  et  est 
marqué  tome  V,  quoiqu'il  soit  en  réalité  le  septième  en  date,  renferme 
uniquement,  sauf  un  ou  deux  procès- verbaux,  Bayeux  a  la  fin  du  XVIIIe 
siècle,  par  G.  Pezet  (484  p.  in-8°  sur  534). 

Vingt  ans  seulement  après,  1879,  fut  publié  chez  SVAnge  Duvant,  le 
8"  volume,  intitulé  aussi  Mémoires.  On  y  inséra  les  concours  agricoles 
qui  eurent  lieu  pendant  ce  long  temps  ;  mais  tout  son  intérêt  est  dans  : 
G.  Pezet  :  Etudes  historiques  sur  les  seigneurs  de  Ryes,  et  Ch.-Ed.  Lam- 
bert :  Les  vicomtes  de  Bayeux  (ouvrages  posthumes).  Il  n'a  que  316  p.  in-8°. 

Dans  le  9e  volume,  publié  en  1882,  pour  lequel  et  les  suivants,  jusqu'à 
aujourd'hui,  on  continue  le  titre  Mémoires,  de  470  p.  in-8°  et  imprimé 
chez  le  même,  sont  :  le  récit  des  fêtes  qui  eurent  lieu  à  Baveux,  à  V occa- 
sion de  T  érection  de  la  statue  de  M.  de  Caumont,  par  X. . .  ;  Monnaies 
carlovingiennes  trouvées  à  Juaye-Mondaye ,  par  L.  Doucet,  avec  planches; 
du  même:  Monnaies  trouvées  à  La  Cambe  et  à  Canchy;  de  Farcy:  Bayeux 
en  1780  et  les  Inscriptions  tumulaires  de  Saint-Nicolas-dcs-Courtils  à 
Bayeux. 

Le  io*  volume,  paru  en  1887,  de  492  p.  in-8°,  toujours  même  imprime- 
rie, offre  au  lecteur  :   L.   Doucet:   Les  assignats  à  Bayeux  et  à  Isigny ; 


—  199  - 

E.  Anquetil  :  Cahier  du  tiers  état  de  Bayeux  ;  La  Nativité,  miracle,  traduit 
de  l'américain  de  H.  W.  Longfellow  ;  de  Farcy  :  Tombeaux  d*  deux  Eve- 
ques  de  Bayeux  ;  de  Molandé  :  Voyage  aux  Pyrénées  ;  Villers  :  Notice  sur 
la  salle  de  spectacle  de  Bayeux, 


En  1891,  parut  le  iep  volume  des  Mémoires  de  la  Société  des  Sciences, 
Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  ex-a*  section  de  la  Société  géminée  fon- 
dée en  184a.  Ce  volume,  comme  les  suivants,  fut  imprimé  chez  S'-Ange 
Duvant  ;  il  contient  124  p.  in-8°.  On  y  trouve  :  Quelques  listes  historiques 
sur  Bayeux  ;  G.  Villers  :  La  dernière  clameur  de  Haro  à  Bayeux  ;  L.  Dou- 
cet  :  L'arbre  de  la  liberté  (ouvrage  posthume)  ;  L'abbé  Sauvage  :  Le 
charbon  de  terre  en  Normandie,  du  XIIIe  au  XVIIIe  siècle  ;  G.  Garnier: 
V astronome  Le  Monnier  et  sa  famille,  et  de  J.  Bertot,  lecture  sur  la 
Tapisserie  de  la  reine  Mathilde,  comédie  en  un  acte  en  prose  et  vers, 
mêlée  de  vaudevilles,  jouée  au  Vaudeville,  le  14  janvier  1804  ;  œuvre  de 
MM.  Barré,  Radet  et  Desfontaines. 

En  1893,  publication  du  tome  II,  de  182  p.  A  y  lire  :  de  Farcy  :  Les 
Bacon,  sires  du  Molay  ;  l'abbé  Lelièvre  :  Les  barons  de  Harcourt,  leur 
rôle  dans  le  Bessin,  et  un  Essai  de  glossaire  du  patois  bas-normand  ;  Ch. 
Garnier  :  Laurent  Michel  Eon  de  Cély,  dernier  évêque  d'Apt,  né  à  Bayeux 

Le  3e  volume,  de  114  p.,  parut  en  a  fascicules  en  1894  et  1895.  On  y 
trouve  :  A.  Dédouit  :  Un  protecteur  de  la  ville  de  Bayeux  sous  Louis  XIV 
(M.  de  Foucault):  G.  Villers  :  La  Trinité  de  Campigny,  sculpture  du 
moyen  âge  ;  Abbé  Lelièvre  :  Notes  sur  V ancien  Bayeux  et  La  cathédrale 
dans  sa  première  forme  et  jusquà  sa  dédicace \  ou  Comment  Von  construit 
une  église,  et  encore  de  G.  Villers  :  Le  combat  naval  des  7  et  8  septembre 
181 1,  dit  bataille  d'Arromanckes. 

Le  4e  volume,  de  aïo  p.,  parut  en  3  fascicules  aux  années  1896,  1897  et 
1898.  G.  Joret-Desclosières  :  Alain  Chartier  ;  Ch.  Joret  :  Le  comte  Jean 
Louis  Le  Chanoine  du  Manoir  et  la  cour  de  Weimar  ;  R.  de  Brébisson  : 
Histoire  de  la  céramique  à  Bayeux  et  dans  sa  région,  du  XIIIe  siècle  à  nos 
jours;  Le  Paulmier  :  Statuts  des  maîtres  cuisiniers  de  Bayeux;  X...: 
Anciennes  paroisses  du  diocèse  de  Bayeux  et  Lisieux. 

Le  5e  volume,  de  17a  p.,  renferme  :  A.  Dédouit  :  La  mendicité,  l'assis- 
tance et  l'association  des  marmites  à  Bayeux  sous  Louis  XI V;  Abbé  Leliè- 
vre :  Note  sur  les  édifices  romains  découverts  rue  Saint- Laurent,  Notices 


—  200  — 

sur  les  expositions  artistiques,  industrielles  et  rétrospectives  à  l'occasion 
des  fi  tes  d'Alain  Chartier. 

Au  tome  6',  paru  en  1901  et  de  158  p.,  furent  imprimés  :  E.  Anquetil  : 
Peintres  bayeusains  et  Le  puits  de  la  Cathédrale  ;  G.  Villers  :  La  tour  du 
patriarche,  La  tragédienne  Georges  Weimmery  Le  sous-sol  bayeusain% 
Henri  Monnier  et  Chaix  d*  Est-Ange;  A.  Dédouit  :  Un  abus  sous  l'ancien 
régime  ;  R.  de  Gomiecourt  :  Recherches  sur  les  artistes  originaires  de 
Bayeux  et  du  Bessin. 

Le  7e  volume  est  de  21a  p.  in -8°.  Il  parut  en  1902.  Il  renferme  :  de  R. 
de  Gomiecourt:  AfM*  George,  et  de  E.  Anquetil  :  Formigny  (Etat  du 
Bessin  après  la  descente  de  Henry  V  en  Normandie,  Réveil  de  Yesprit 
français,  Bataille  de  Formigny  et  ses  conséquences). 

Le  8e  volume,  190  pages,  comprend  :  Paimblant  du  Rouil  :  Une  étude 
sur  le  Bessin  pendant  r  occupation  anglaise  et  sa  délivrance  ;  G.  Villers  : 
La  salle  capitulaire  de  la  cathédrale  de  Bayeux  et  ses  annexes  :  Gilles  de 
Cattx  :  Les  tapisseries  de  V  ancien  palais  épisco pal  de  Hayeux;  E.  Anquetil: 
Bayeux  pendant  la  F  ronde  %  Présentation  et  collation  des  bénéfices  du 
diocèse  de  Bayeux  (14)6-1445)  pendant  V occupation  anglaise.  De  la 
dispersion  des  sources  historiques;  Chanoine  Lelièvre:  Etude  sur  V ancien 
autel  majeur  de  la  Cathédrale  au  XV*  siècle. 


-  802  — 


TABLE   DES   MATIÈRES 


PAOB8 

Les  Sangles  de  Bayeux,  par  M.  E.  Anqjuetil i 

La  Bourgeoisie  de  Bayeux,  ses  limites,  par  M.  l'Abbé  L.  Le  Mâle.  4 

Sur  un  Monitoire  local,  par  M.  E.  Anquetil 17 

Un  Document  Ecclésiastique  (  1436-1447),  par  M.  P.  de  Farcy  .     .  22 

Une  page  inédite  de  l'Histoire  de  Bayeux,  par  M.  E.  Lalouel   .     .  a8 

La  Fosse  Soucy  et  la  Plage  de  Port  en-Bessin,  par  M.  Bertot   .     .  31 

Jacques  et  Guillaume  Moussard,  par  M.  E.  Anquktil 40 

Episode  de  la  Révolution  à  Bayeux.  —  Le  Cavalier  Jacobin  de  la 

Société  Populaire.  —  La  première  Déesse  de  la  Liberté.  — 

Evoque  et  Préfet.  —  L'Assassinat  de  Foix-Faury,  par  M. 

E.  Anq.uetil 47 

Avenue  du  Sapin  à  Balleroy,  par  M.  Gabriel  Joret-Desclosierbs  65 

Le  Théâtre  à  Bayeux  de  189s  à  1906,  par  M.  E.  Lalouel  ....  7a 

L'Association  Normande  à  Bayeux 88 

Séance  Solennelle  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres 

de  Bayeux 89 

Fêtes  du  Centenaire  du  Collège  de  Bayeux 11a 

Vue  d'Ensemble  sur  les  anciens  Hospices  de  Bayeux,  par  M.   le 

Chanoine  A.  Le  Lièvre iaa 

XVI*  Siècle.  —   Abjurations  protestantes  à  Bayeux,  par  M.   E. 

Amqpetil 139 

Compte-Rendu  des  Séances 189 

Nécrologies 194 

Publications  de  la  Société 197 


16 


MÉMOIRES    DE    LA    SOCIÉTÉ    D'AGRICULTURE,    SCIENCES 
ARTS  ET  BELLES-LETTRES  DE  BAYEUX 


T.      2, 

T.    3, 


T. 

4, 

T. 

5, 

T. 

6, 

T. 

7, 

T. 

8, 

T. 

9. 

T.  10, 


in-8° 
in-8» 
in-8° 
in-8« 
in-8° 
in-8° 
in-8° 
in-8° 
in-8° 


de  450  p., 
de  476  p., 
de  392  p., 
de  400  p., 
de  550  p., 
de  534  p., 
de  316  p., 
de  470  p., 
de  495  p., 


1844 
1846 
1850 
1852 
1858 
1859 
1879 
1882 
1887 


PRIX  4  Fr. 


MÉMOIRES   DE   LA  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES,  ARTS  ET 
BELLES-LETTRES  DE  BAYEUX 


T.  1"  in-8"  de  124  p.,  1891 

T.  2,  in-8°  de  182  p.,  1894 

T.  5,  in-8«  de  172  p  ,  1899 

T.  6,  in-8°  de  158  p.,  1901 

T.  7,  in-8°  de  212  p.,  1902 

T.  8,  in-8°  de  189  p.,  1905 

T.  9,  in-8»  de  202  p.,  1907 


} 


PRIX  4  Fr. 
PRIX  4  Fr. 

PRIX  6  Fr. 
PRIX  7  Fr. 


ÉPUISÉS  :  les  Tomes  1"  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  etc.,  et  les  Tomes  3  et  4  de  la  Société 
des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

EN  COURS  DE  PUBLICATION  :  Le  Livre  Rouge 
de  l'Evêché  de  Bat/eux. 


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S'adresser  à  MM.  les  libraires  VALETTE,  archi- 
viste de  la  Société ,  rue  Saint-Malo  ,  65,  à  Bayeux,  et 
L.  JOUAN,  rue  Saint-Pierre,  111,  Caen. 


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SOCIETE 


SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 


DE   BAYEUX 


10'    VOLUME 


BAYEUX 
Imprimerie  J.  TUEBŒUF 

17,  RUE  Dr.  LA  MAITRISE,    17 

I90K 


BAYEUX 

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B.    VALETTE 

L  .    JOUAH 

rue  Saint-Malo,  65 

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SOCIETE 

DES 


SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE  BAYEUX 


I 


SOCIETE 

SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE    BAYEUX 


10'   VOLUME 


BAYEUX 
Imprimerie  J.  TUEBŒUF 

17.  RUE  DE  LA  MAITRISE,   17 

1908 


BAYEUX 

E. VALETTE 

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CAEN 
I*.    J  OU  AH 

rue  Saint-Pierre,  ltl 


A  VIS 


La  Société  déclare  qu'elle  laisse  aux  Auteurs  seuls  la  respon- 
sabilité des  faits  et  des  opinions  contenus  dans  leurs  Mémoires. 


-  1  — 


LES  HOSPICES  DE  BAYEUX 


-M- 


NOTES  HISTORIQUES 

PAR 

Charles  GARNI ER 


L'origine  des  établissements  hospitaliers  de  la  ville  de  Bayeux  se  perd 
dans  la  nuit  des  temps  et  a  donné  lieu  à  de  nombreuses  polémiques. 

Ainsi  que  Ta  constaté  M.  Armand  Benêt,  archiviste  du  Calvados,  dans 
son  Inventaire  des  Archives  départementales ,  dont  un  exemplaire  est 
déposé  au  Secrétariat  des  Hospices  de  Bayeux,  les  archives  hospitalières, 
renfermées  dans  une  armoire  de  la  salle  des  délibérations  de  la  Commis- 
sion administrative  et  inventoriées  en  1891  par  M.  Benêt,  ne  contiennent 
aucun  document  donnant  des  indications  précises  sur  la  fondation  et  les 
premiers  temps  de  ces  établissements. 

C'est  donc  dans  les  archives  malheureusement  incomplètes  et  dans 
les  ouvrages  des  historiens  locaux  qu'il  faut  rechercher  les  renseigne- 
ments, souvent  un  peu  vagues  et  parfois  même  contradictoires,  à  l'aide 
desquels  on  peut  essayer  de  reconstituer,  au  moins  dans  ses  grandes 
lignes,  l'histoire  des  Hospices  de  Bayeux. 

Parmi  les  principales  sources  à  consulter,  citons:  les  Archivés  du  Cal- 
vados et  les  Archives  hospitalières ,  qui  possèdent,  entre  autres,  le 
«  Compte  ou  Estât  de  la  recepte  et  entremise  de  F  Os  pi  ta  1  ou  Maison- 
Dieu,  de  la  Saint-Michel  1469  au  même  jour  1470  »,  rendu  à  l'Evéque  de 
Bayeux  par  Guillaume  de  la  Mare,  prieur  et  administrateur  ;  un  extrait 
du  compte  rendu  en  1523  par  Pierre  Le  Meauffays,  prieur  commendataire 
delà  Maison-Dieu;  la  série  des  comptes  de  l'Hôtel-Dieu  depuis  1644 
et  celle  des  délibérations  depuis  1750;   la  série  des  délibérations    de 

1 


-  2  — 

THôpital-Général  de  1667  à  1676  et  de  1684  à  la  Révolution,  avec  un 
curieux  mémoire  économique  où  il  est  parlé  des  «  cinq  repas  par  jour  » 
que  faisaient  autrefois  les  pensionnaires  de  cet  hospice  (1)  ;  enfin,  les 
délibérations  et  les  pièces  de  comptabilité  depuis  la  Révolution  jusqu'à 
nos  jours;  —  les  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux,  renfermant  notam- 
ment de  nom  breuses  délibérations  des  corps  municipaux  relatives  aux  hos- 
pices ;  —  puis,  parmi  les  œuvres  des  historiens,  la  Chronique  de  Nor- 
mandie, de  1558  ;  Y  Histoire  Générale  de  Normandie,  de  Dumoulin,  163 1  ; 
Y  Histoire  du  Diocèse  de  Bayeux,  par  Hermant,  1704  ;  Y  Histoire  sommaire 
de  la  Ville  de  Bayeux,  de  Béziers,  1773  ;  les  Essais  historiques  sur  la  Ville 
de  Caen  et  son  Arrondissement,  par  l'abbé  de  La  Rue,  i8ao  ;  le  Mémoire 
historique  sur  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  publié  en  1835  par  Frédéric  Plu- 
quet,  qui  donne  des  extraits  de  comptes  de  dépenses  de  1466  et  de  1507  ; 
l'étude  sur  Les  Léproseries  de  l'arrondissement  de  Bayeux,  de  M.  Victor- 
Evremond  Pillet,  publiée  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  tome  IV,  1849  ;  YHistoire  du 
Diocèse  de  Bayeux,  de  M.  l'abbé  Laffetay,  1835  ;  YHistoire  de  Bayeux,  de 
M.  Chigouesnel,  1867  ;  les  Souvenirs  inédits,  Bayeux  sous  la  Révolution, 
le  Consulat  et  l'Empire,  publiés  en  189a  par  M.  Dédouit,  secrétaire- 
économe  des  Hospices  ;  enfin  le  travail  de  M.  le  Chanoine  Le  Lièvre  sur 
Les  Anciens  Hospices  de  Bayeux,  lu  le  29  septembre  1905,  en  séance  de  la 
Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux,  et  publié  dans  les 
Mémoires  de  cette  Société,  tome  IX,  1907  ;  —  c'est  à  ces  sources  diverses 
que  nous  avons  puisé,  pour  composer  les  notes  historiques  qui  vont 
suivre. 

LES  ANCIENS  HOSPICES 

Il  existait  autrefois,  à  Bayeux  et  dans  la  banlieue  de  cette  ville,  cinq 
hospices  ou  hôpitaux,  dont  trois  pour  les  lépreux,  un  pour  les  pauvres 
aveugles,  et  un  pour  les  pauvres  malades. 

C'étaient,  i°  la  Maladrerie  de  Saint-Eustase,  Eutase,  Etase  ou  Eustache, 

près  la  Mare  aux  Lépreux  de  Nihault,  à  l'entrée  de  ce  village  du  côté  de 

Bayeux  ;  cette  maladrerie  est  mentionnée  dans  une  charte  de  1301  ;  le 

chemin  qui  y  conduisait,  en  partant  de  l'église  Notre-Dame  delà  Poterie, 

portait  le  nom  de  «  Chemin  de  Saint-Etase  de  Nihault  %  ;  la  visite  de  cet 

(1)  A.  Benêt,  InvenUire  des  Archives  départementales,  p.  4a  à  47- 


—  3  — 

hôpital  appartenait  au  chanoine  de  Saint-Germain,  à  qui  elle  fut  confir- 
mée en  1390  (1)  ; 

a°  La  Léproserie  de  Saint- Julien-I ^Hospitalier^  située  aussi  à  Nihault  et 
sur  la  paroisse  de  la  Poterie,  au  versant  du  coteau  qui  descend  à  la  Fon- 
taine Saint-Julien  ;  il  en  restait  encore,  en  1849,  une  fenêtre,  un  pignon 
et  un  contrefort  de  la  chapelle  (a)  ; 

30  Le  Prieuré  de  Saint-Nicolas  de  la  Chesnajye,  à  l'entrée  de  Bayeux,  sur 
le  bord  de  la  route  de  Caen,  fondé,  d'après  Hermant,  en  921  ou  928,  par 
Henri  Ier,  Evêque  de  Bayeux,  pour  donner  retraite  aux  lépreux  ;  cette 
fondation  fut  confirmée  par  Guillaume  le  Conquérant,  qui  institua  vingt 
prébendes  en  faveur  des  Chanoines  réguliers  de  l'Ordre  de  Saint-Augustin. 
et  par  Henri  II  d'Angleterre  qui,  par  une  charte  donnée  à  Bures-sur-la- 
Dives  en  1166,  rappelle  que  son  aïeul  Guillaume  a  établi  ces  vingt  pré- 
bendes c  en  aumône  perpétuelle,  pour  les  confrères  lépreux  qui  vivent 
en  religion  dans  le  monastère  de  Saint-Nicolas  près  Bayeux  »  ;  Henri  II 
concède,  donne  et  confirme  à  ce  pieux  établissement  quatre  prébendes  de 
quatre  muids  d'orge  sur  les  moulins  de  Bayeux  ;  quinze  prébendes  sur 
la  prévôté  de  la  Ville,  avec  neuf  sols  six  deniers  de  délivrance  par  semaine 
et  six  livres  trois  sols  par  an  pour  les  habits  et  chaussures  ;  quinze  lances 
de  lard  et  quarante-cinq  sols  de  revenu  sur  «  les  porchers  de  la  grand 
forêt  »  (de  Cerisy)  ;  la  vingtième  prébende  a  «  la  chapelle  Saint-Ouen  du 
Pont  Isbert  »  (Pont  Trubert),  avec  «  une  petite  dixme  proche  de  là  »  ;  le 
Prieuré  a  en  outre  la  dixme  du  domaine  de  Bellou-le-Sourd  «  et  de  son 
consort  dans  Mathoin  »  ;  une  terre  à  Lion-sur-Mer  ;  une  charretée  de  bois 
mort  à  prendre  tous  les  jours  dans  la  forêt,  liberté  du  pacage  et  de 
l'herbage  dans  toutes  les  forêts,  deux  gerbes  de  dixme  à  Audrieu,  des 
droits  à  Bourguébus,  des  terres  à  Asnières  et  à  Bayeux,  enfin  la  conces- 
sion d'une  foire  de  sept  jours,  à  la  Saint-Nicolas,  avec  tous  les  droits  y 
attachés,  se  tenant  dans  l'enclos  du  prieuré,  de  l'autre  côté  de  la  route, 
où  se  trouve  maintenant  un  herbage  attenant  au  cimetière  de  Saint- 
Exupère  (3)  ;  de  plus,  par  cette  charte  de  1166,  Henri  d'Angleterre  don- 
nait aux  Chanoines  réguliers  de  Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye  la  permis- 
sion de  bâtir  leur  église  sur  le  bord  du  chemin  royal  (maintenant  la  route 
de  Paris  à  Cherbourg)  ;  furent  témoins  à  cet  acte  l'Evêque  de  Bayeux 

(1)  V.-E.  Pillet,  Léproseries  de  l'air1  de  Bayeux  ;  Le  Lierre,  Anciens  Hospices  de  Bayeux. 

(a)  id.  id.  îd.  id. 

(3)  Benêt,  Inren  taire  des  Archires,  p.  a86  ;  Le  Lierre,  Anciens  Hospices  de} Bayeux. 


—  4  — 

Henri  II,  Robert  d'Estouteville,  etc. . . .  (i).  Tous  les  droits  ainsi  concédés 
au  Prieuré  furent  confirmés  de  nouveau  par  le  Roi  d'Angleterre  Henri  V, 
le  30  juin  1418  et  le  4  avril  1430. 

Comme  il  ne  pouvait  y  avoir  toujours  vingt  lépreux  Chanoines  régu- 
liers de  Saint-Augustin,  et  comme  d'ailleurs  la  lèpre  disparaissait  graduel- 
lement jusqu'à  la  moitié  du  xvie  siècle  où  cette  affreuse  maladie  parut 
abandonner  définitivement  nos  contrées,  les  religieux  de  Saint  Nicolas 
devinrent  peu  à  peu  moins  nombreux,  et  se  bornèrent  à  soigner  les 
lépreux  qui  leyr  demandaient  asile  ;  en  1419,  dit  un  cartulaire  donné  par 
M.  Genas-Duhomme  à  la  Bibliothèque  de  Bayeux,  la  maladrerie  de  Saint- 
Nicolas  «  était  vuide  sans  y  avoir  ladre  »  (3)  ;  le  Prieuré  subsista  néan- 
moins, avec  un  nombre  variable  de  prébendes;  en  mars  1534,  il  n'y  en 
avait  que  six  ;  le  Prieur  obtint  à  cette  date  la  préséance  sur  celui  de 
Saint-Vigor,  les  Augustins  de  la  Chesnaye  étant  chanoines  réguliers, 
tandis  que  les  Bénédictins  de  Saint-Vigor  étaient  de  simples  moines  , 
sans  titre  canonial  ;  le  Prieur  conventuel  de  Saint-Nicolas  n'était  pas 
électif,  mais  présenté  et  institué  par  l'Evèque  de  Bayeux,  en  vertu  d'un 
droit  confirmé  par  sentences  du  bailli  de  Caen  du  17  septembre  1363,  du 
vicomte  de  Bayeux  du  18  mars  1419 ,  et  par  un  arrêt  du  Grand  Conseil 
du  19  septembre  161  s  (3). 

En  1670,  Mgr  de  Nesmond  voulut  affecter  les  revenus  de  la  mense  prio- 
rale  et  de  ses  dépendances  au  séminaire  de  Bayeux  et  obtint  à  cet  effet 
la  démission  du  prieur  Jacques  Le  Bert  ;  mais  les  Chanoines  réguliers 
réclamèrent,  et  le  Roi  nomma  prieur  commendataire  Jean  Le  Gendre, 
avec  dévolution  des  revenus  ;  en  décembre  1673,  les  biens  des  ma  ladre- 
ries étant  réunis  à  l'Ordre  du  Mont-Carmel  et  de  Saint-Lazare,  les  reli- 
gieux de  la  Chesnaye  abandonnèrent  à  cet  Ordre  un  quart  de  leurs 
revenus  ;  mais  le  36  mars  1695,  un  arrêt  du  Conseil  ordonna  que  Pierre 
Besnier,  prieur  commendataire  de  Saint-Nicolas  de  la  Chesnaye,  serait 
remis  et  réintégré  en  possession  des  biens  et  revenus  échus  à  l'Ordre  de 
Saint-Lazare  par  le  partage  fait  en  exécution  des  arrêts  des  10  janvier 
1678  et  10  février  1683,  à  charge  de  payer  par  an  300  livres  à  l'Hôtel- 
Dieu  de  Bayeux  «  pour  tenir  lieu  des  biens  et  revenus  qui  peuvent  avoir 
appartenu  aux  lépreux  et  ont  été  confondus  avec  ceux  du  prieuré  :  la 


(1)  Beziers,  Hist.  somm.  de  Bayeux,  p.  i3a  à  i35. 

(a)  Pluquet,  Mémoire  historique,  p.  a55. 

(3)  Beziers,  Hist.  somm.  de  Bayeux,  p.  i3a  à  i35. 


—  5  - 

cessation  de  la  lèpre  ne  devant  pas  empêcher  les  pauvres  de  profiter  de 
ces  biens,  puisque  la  charité  a  été  le  motif  des  fondateurs  »  ;  cette  rente 
de  300  livres  à  l'Hôtel-Dieu  fut  confirmée  par  lettres  patentes  de  décem- 
bre 1696  (1).  Le  Prieuré  de  la  Chesnaye  continua  d'appartenir  à  des 
Prieurs  commendataires,  dont  le  dernier  fut  M.  de  la  Bigne,  de  1771  à 
179a  (a)  ;  le  titre  de  ce  prieur  parait,  du  reste,  avoir  été  purement  hono- 
rifique, puisque  la  mense  conventuelle  et  les  revenus  du  prieuré  étaient 
déjà  éteints  le  4  juin  1769,  quand  s'ouvrit  un  long  procès,  dont  nous 
aurons  à  parler  plus  loin,  entre  la  Fabrique  de  la  Cathédrale  et  l'Admi- 
nistration des  Hospices,  procès  qui  se  termina  par  la  vente  du  Prieuré 
comme  bien  national  (3). 

40  L'Hôpital  des  Pauvres  Aveugles  de  Saint-Graticn ,  au  faubourg 
Saint-Georges  ;  cet  hospice,  dont  la  chapelle  fait  encore  partie  des  dépen- 
dances de  l'Hôpital  Général,  le  long  de  la  rue  Saint-Exupère,  fut,  lui 
aussi,  d'après  la  tradition,  fondé  par  Guillaume-le-Conquérant.  On  a 
beaucoup  discuté  sur  ce  point  :  M.  Chigouesnel  (4)  dit  même  que  c'est 
Saint-Gratîen  seul  qui  fut  fondé  par  le  Duc  Guillaume,  et  que  c'est  là 
qu'il  établit  les  vingt  prébendes  transférées  plus  tard  par  Henri  II  à 
Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye  ;  MM.  Pluquet  (5)  et  Laffetay  (6)  soutien- 
nent au  contraire  que  Guillaume  a  fondé  la  Chesnaye  ;  ce  qui  paraît 
incontestable,  c'est  que  la  charte  de  1 166  parle  formellement  d'une  fon- 
dation en  faveur  des  «  lépreux  vivant  dans  le  monastère  de  Saint- 
Nicolas  »;  on  peut,  semble-t-il,  clore  ce  long  débat  en  disant  que  les 
vingt  prébendes  pour  les  lépreux  ont  bien  été  fondées  à  Saint-Nicolas- 
de-la-Chesnaye,  mais  cela  n'empêche  nullement  de  penser  que  la  fonda- 
tion de  l'Hôpital  Saint-Gratien  pour  les  aveugles  doit  aussi  être  attribuée 
à  Guillaume  le  Conquérant,  d'autant  plus  que  Robert  Wace  (7)  cite 
expressément  les  aveugles  parmi  les  bénéficiaires  des  fondations  du  Duc 
Guillaume  en  Normandie.  Nous  aurons  à  parler  encore  de  l'Hôpital 
Saint  Gratien  à  propos  de  l'établissement  de  l'Hôpital  Général  de  Bayeux. 

50  Enfin  le  Prieuré  de  Saint-Jean  VEvangéliste  de  la   Maison-Dieu, 

(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  47»  i63,  164. 
(a)  Le  Lièvre,  Anciens  Hospices  de  Bayeux. 

(3)  V.-E.  Pillet,  Léproseries  de  l'arrondissement  de  Bayeux. 

(4)  Histoire  de  Bayeux,  p.  5 10  et  suivantes. 

(5)  Pluquet,  Mémoire  historique,  p.  a55. 

(6)  Laffetay,  Histoire  du  Diocèse  de  Bayeux,  p.  i45. 

(7)  Roman  de  Rou,  cité  par  Pluquet,  Mémoire  historique,  p.  5. 


~"~-  -6- 

pour  les  pauvres  malades,  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de  Saint- Vigor- 
le-Petit;  l'histoire  de  ce  Prieuré  se  confondant  avec  celle  de  THôtel- 
Dieu,  nous  n'avons  pas  à  nous  y  arrêter  pour  le  moment. 


Dans  les  environs  de  Bayeux  existaient  en  outre  plusieurs  léproseries 
ou  maladreries,  entre  autres  : 

La  Maladrerie  de  la  Madeleine  de  Vaucelles  ou  de  Cussy,  tenue  par 
des  Carmes  déchaussés  et  dépendant  du  fief  Bottin  ou  de  Semilly  ;  elle 
était  dans  le  voisinage  des  villages  de  la  Madeleine  et  de  Semilly,  près  de 
la  route  de  Bayeux  à  Cherbourg  ;  le  fief  Bottin,  mouvant  du  Roi',  appar- 
tenait à  la  famille  de  Montfiquet  ;  cette  famille  et  les  Carmes  de  la  Mala- 
drerie de  Vaucelles,  qui  avaient  obtenu  en  1656  un  don  perpétuel  du 
domaine  non  engagé,  devaient  à  THôtel-Dieu  de  Bayeux  plusieurs  rentes 
de  blé,  orge,  etc.,  dont  une  destinée  «  à  la  reconstruction  de  la  halle 
démolie  et  brûlée  pendant  les  troubles  »,  sans  doute  à  l'époque  des 
guerres  de  religion  ;  ces  rentes  furent  confirmées  par  chartes  et  lettres 
patentes,  de  1507  à  1637  (1)  ;  une  rente  de  cent  sols  était  aussi  due  par 
Richard  Le  Lorier,  sieur  de  la  Richardière,  pour  fieffé  d'une  terre  sise  à 
Cussy,  dépendant  de  la  Maladrerie  de  la  Madeleine  (2), 

La  Léproserie  de  Sainte- Anne  de  Tour,  au  village  de  Sainte-Anne,  près 
et  au  nord  de  la  route  de  Paris  à  Cherbourg  ; 

La  Maladrerie  de  Mosles,  à  l'angle  du  chemin  de  Trévières  et  de  la 
route  de  Cherbourg  ou  «  des  Veys  »  ; 

La  Maladrerie  de  Port-en-Bessiu  ,  marquée  sur  la  Carte  de  Cassini,  et 
située  le  long  de  l'ancienne  route  dont  le  tracé  est  encore  censervé  par 
un  vieux  chemin  ;  les  bâtiments,  qui  existent  encore  en  partie,  près  d'un 
ruisseau  passant  ensuite  sous  le  Pont  Saint-André  pour  se  jeter  dans  le 
bassin  de  Port,  portent  encore  le  nom  de  «  la  Maladrerie  »  ; 

La  Léproserie  de  Saint-Clair  de  Pierre-Solain^  ou  Pierre-Soleil ,  men- 
tionnée notamment  dans  une  charte  de  1286  ,  et  située  près  et  au  sud  du 
chemin  de  Bayeux  à  Crépon  ;  la  chapelle,  construite  du  xm*  au  xvi*  siècle, 
fut  en  partie  démolie  en  1708,  moyennant  29  livres  9  sols  (3)  ;  les  débris 

(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  186,  187,  216,  a33. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  31 5. 
(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  262. 


—  7  — 

servaient  encore  de  grange  en  1849  ;  des  héritages  en  dépendant,  sept 
vergées  et  demie  de  terre  en  la  paroisse  de  Ryes,  délie  de  dessous  Pierre- 
Soleil,  et  un  herbage  sis  à  Ryes  ,  furent  unis  à  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux, 
auquel  était  due  une  rente  de  soixante  livres  et  deux  canards  pour  fieffé 
de  terre  à  Pierre-Soleil  en  1761  (1)  ;  un  moulin  à  vent,  ayant  dépendu  de 
cette  léproserie,  et  actuellement  en  ruines,  est  encore  visible  au  sommet 
du  coteau  ; 

La  Maladrerie  de  Baugy,  sur  le  bord  de  la  route  de  Caen  à  Saint-Lô 
par  Balleroy,  près  du  parc  de  l'ancienne  Commanderie  des  Templiers  ; 

La  Maladrerie  de  S ainte- Catherine ,  à  Saint-Martin-des-Entrées,  avec 
une  chapelle,  et  vingt  livres  de  rente  dues  par  Mlle  de  Landeville-Gilles, 
par  acte  du  8  août  1683  (3)  ; 

La  Léproserie  de  la  Madeleine  d'Isigny,  au  village  de  la  Madeleine,  près 
du  Pont-Bénard,  sur  la  route  d'Isigny  à  la  Mine  de  Littry;  cent-soixante- 
dix  livres  de  rente  foncière  étaient  dues  par  Michel  de  Rotz,  écuyer,  sieur 
de  la  Madeleine,  pour  fieffé  des  héritages  et  rentes  de  la  chapelle  et  mala- 
drerie de  la  Madeleine  d'Isigny,  suivant  contrat  de  170a  (3); 

La  Léproserie  de  Juaye,  dont  dépendait  peut-être  la  chapelle  Saint- 
Barthélémy  ; 

La  Léproserie  de  Maisy,  près  d'un  chemin  qui  a  gardé  le  nom  de  «  Voie 
aux  Malades  »  (comme  la  «  Sente  aux  Malades  »  allant  de  Bussy  à  Saint- 
Martin-des-Entrées,  près  Bayeux ,  sans  doute  à  cause  des  léproseries  de 
Sainte-Catherine  et  de  Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye). 

Les  Léproseries  de  Bricqueville ,  Cahagnolles ,  Cartigny,  Castillon9 
Etréham^  Graye,  Hottot-les- Bagues ,  Littry,  mentionnées  dans  les  anciens 
titres  et  dans  le  travail  de  M.  V.-E.  Pillet  (4),  auquel  nous  avons  em- 
prunté une  partie  des  renseignements  qui  précèdent. 

Toutes  ces  léproseries  et  maladreries  furent  supprimées  en  1696, 
comme  nous  le  verrons  par  la  suite  ;  il  nous  reste  maintenant  à  retracer, 
dans  un  exposé  aussi  succinct,  mais  aussi  complet  que  possible,  l'histoire 
des  deux  établissements  auxquels  leurs  biens  furent  réunis ,  ainsi  que 
ceux  des  anciens  hospices  ou  hôpitaux  bayeusains  :  ce  sont  Y  Hôtel-Dieu 
et  Y  Hôpital-Général 


(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  939  et  338. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  249. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  167. 

(4)  V.-E.  Pillet,  Léproseries  de  l'arrondissement  de  Bayeux. 


—  8  — 


L'HOTEL-DIEU 


en  partie 
détruites. 


Manque  de       Nous  avons  dit  plus  haut  (i)  qu'aucun  document  n'indique  de  façon 
documenta  au-  certaine  la  date  de  l'institution  de  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux  ;  l'acte  original 
thentiques    de  fondation  avait  déjà  disparu  en   1540,   lors  de  la  tenue  des  Grands 
fondation  de  J°urs  ^u  Parlement  de  Normandie  à  Bayeux,  car  à  cette  époque,  les  Reli- 
THôtei-Dieu.  gieux,  administrateurs  de  la  Maison-Dieu,  ne  purent  le  représenter  (2)  ; 
Archivée    ^on  nombre  de  documents  furent  détruits  pendant  les  troubles  et  les 
guerres  qui  trop  souvent  agitèrent  notre  région  ;  en   1573,  un  arrêt  du 
Parlement  de  Rouen  permit  aux  prieur,  gouverneurs  ,  administrateurs  et 
receveurs  de  l'hôpital  de  sommer  par  huissiers  et  sergents  tous  leurs  dé- 
biteurs, «  en  raison  des  pertes  occasionnées  aux  archives  par  les  trou- 
bles *  (3)  qui  accompagnèrent  dans  notre  contrée  les  guerres  de  religion. 
Deux  siècles  plus  tard,  en  septembre  1793,  la  municipalité  révolution- 
naire de  Bayeux  fit  livrer  aux  flammes  sur  la  place  de  la  Liberté  (place 
du  Château),  six  énormes  charretées  de  manuscrits  et  d'anciens  titres  dont 
la  destruction  fut  désastreuse  pour  l'histoire  du  pays.   Les  archives  de 
l'Hôtel-Dieu,  qui  avaient  été  classées  avant  la  Révolution  par  le  receveur 
Tavigny-Duclos,  oubliées  dans  le  chartrier  des  Religieuses  ,  échappèrent 
à  cet  acte  de  vandalisme  ;  le  2  octobre  1796  (11   vendémiaire  an  V),  elles 
furent  transférées  dans  une  pièce  communiquant  avec  les  bureaux  de 
l'administration  ;  le  18  septembre  1801   (ier  jour  complémentaire  an  IX), 
on  les  remit  à  la  Commission  des  Hospices  qui  constatait,  le  19  janvier 
1802  (29  nivôse  an  X),  que  «  les  titres  lui  ont  été  remis  dans  un  état  de 
désordre  tel  que  la  plupart  manquent  absolument  »  (4).  Au  reste ,  en  ces 
temps  agités  où  Ton  conservait  comme  un  préjugé  de  haine  aveugle 
contre  tout  ce  qui  rappelait  le  passé,  on  ne  semblait  attacher  de  prix  aux 
vieux  titres  que  pour  la  conservation  des  droits  qu'ils  pouvaient  constater, 
et  on  ne  se  faisait  pas  faute  de  détruire  sans  scrupule  ceux  qui  ne  parais- 
saient avoir  qu'un  caractère  purement  historique  ;  ce  n'est  que  le  30  no- 
vembre 18 13  que  la  Commission  ordonna  le  dépôt  des  archives  des  deux 
hôpitaux  dans  un  même  local,  au-dessus  de  la  salle  Saint-Roch  de  l'Hô- 
tel-Dieu ;  plus  tard,  en  1860,  lors  de  la  construction  du  secrétariat  actuel, 


(1)  Voir  page  1  ci-dessus, 
(a)  Discours  de  M.  Conseil,  du  20  mai  i8a3. 
(Z)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  36. 
(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  4i  à  43. 


—  9  — 

les  archives,  placées  dans  un  endroit  que  les  travaux  laissèrent  malheu- 
reusement quelques  jours  à  découvert,  furent  inondées  par  une  pluie  tor- 
rentielle qui  en  détruisit  une  notable  partie  ;  ce  qui  restait  fut  transporté 
à  la  mairie  ;  rendues  aux  hospices  seulement  le  3  août  1879,  les  archives 
hospitalières  ne  furent  définitivement  classées  et  inventoriées  qu'en 
1891  (1)  ;  il  n'est  pas  étonnant  que  tous  ces  déplacements,  effectués  peut- 
être  à  la  hâte  et  sans  toutes  les  précautions  désirables,  aient  été  funestes 
à  cette  précieuse  collection,  et  en  aient  laissé  disparaître  une  notable 
partie. 

Quoi   qu'il  en  soit,  à  défaut  de   titres  anciens  et  authentiques,  une  Tradition  at- 
traction immémoriale  attribue  la  fondation  de  l'Hôtel-Dieu  aux  Ducs  de    tribuonl  la 

fondation  de 

Normandie,  et  même  à  Guillaume-le-Conquérant  en  personne.  i»Hoiei-Dieu  à 

Ayant  épousé  sans  dispense,  en  1053,  sa  cousine  Mathilde  de  Flandre,  Guiiiaume-ie- 
le  Duc  Guillaume-le- Bâtard  fut  excommunié  par  Mauger,  archevêque  de  Co^é™0*- 
Rouen  ;  pour  obtenir  leur  pardon  et  rentrer  dans  le  sein  de  l'Eglise,  les 
deux  époux  durent  faire  de  nombreuses  aumônes  et  fondations  pieuses, 
entre  autres  l'Abbaye-aux-Hommes  et  l'Abbaye-aux-Dames,  à  Caen  ;  au 
nombre  de  ces  libéralités  serait  la  création  de  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux  ; 
cette  opinion  repose  notamment  sur  la  charte  de  Henri  II,  Roi  d'Angle- 
terre et  Duc  de  Normandie,  donnée  en  1166,  à  Bures-sur-la-Dives,  charte 
dont  nous  avons  déjà  parlé  à  propos  du  Prieuré  de  Saint-Nicolas  de  la 
Chesnaye  et  de  l'Hôpital  Saint-Gratien  (2),  et  qui  mentionne  une  fonda- 
tion faite  par  le  Duc  Guillaume  «  en  la  cité  de  Bayeux  >  ;  elle  s'appuie 
aussi  sur  un  passage  du  Roman  de  Hou,  écrit  vers  1 160  par  Robert  Wace, 
chanoine  de  Bayeux,  où  il  est  dit  que,  pour  être  relevé  de  son  excom- 
munication, Guillaume  fit  établir  cent  provendes  ou  prébendes  pour  les 
pauvres,  à  Cherbourg,  à  Rouen,  à  Bayeux  et  à  Caen  ;  et  Wace  ajoute  : 

Encore  i  surit  et  encor  durent 
Issi  corne  establies  furent. 

Dumoulin,  curé  de  Maneval,  auteur  de  Y  Histoire  Générale  de  Norman- 
die  (1631),  M.  Outhier,  chanoine  de  Bayeux  (1751),  et  l'abbé  de  La  Rue  (3), 
disent  aussi  que  l'Hôpital  de  Bayeux  fut  fondé  et  enrichi  par  Guillaume 
le  Conquérant  ;  Frédéric  Pluquet  (4)  en  trouve  encore  une  preuve  dans 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  44  et  45. 
(a)  Voir  pages  3  et  5,  ci-dessus. 

(3)  Essais  historiques  sur  la  Ville  de  Caen,  1820. 

(4)  Mémoire  historique  sur  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  i8a5. 


—  10  — 

ce  fait  que,  lors  des  fouilles  faites  en  1813  pour  la  construction  des  nou- 
velles salles  de  l'Hôtel-Dieu  ,  on  découvrit  des  restes  de  murailles 
épaisses,  encore  peintes  en  rouge  et  jaune,  avec  de  petites  niches  prati- 
quées de  distance  en  distance  ;  ces  constructions  n'étaient  pas  romaines, 
elles  portaient  le  caractère  du  xie  siècle  ;  il  n'est  guère  possible  de  douter 
que  ce  ne  fussent  des  restes  de  l'ancien  hôpital  bâti  par  les  Ducs  de 
Normandie. 

Cependant  certains  auteurs,  entre  autres  celui  de  la  Chronique  de 
Normandie  (1558),  Hermant  (1)  et  Béziers  (2),  disent  que  l'établissement 
charitable  fondé  par  Guillaume  fut,  ou  l'Hôpital  Saint-Gratien,  ou  le 
Prieuré  de  Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye.  Nous  avons  déjà  dit  que,  selon 
toute  vraisemblance,  le  Conquérant  fut  fondateur  ou  bienfaiteur  de  ces 
deux  hospices,  comme  nombre  d'anciens  titres  paraissent  le  supposer  ; 
mais  cela  ne  prouve  pas  qu'il  n'ait  pas  fondé  aussi  l'Hôtel-Dieu  de 
Bayeux  ;  en  effet.  Robert  Wace,  parlant  des  fondations  du  Duc  Guil- 
laume, ne  cite  pas  seulement  les  aveugles  et  les  lépreux  ;  il  dit  que  le 
Duc  en  fit  bénéficier  «  cent  povres  »  à  perpétuité,  et  il  énumère  les 
estropiés  ou  blessés  (meshaignieç),  les  impotents  (non  poan{),  les  lan- 
guissants ou  malades  (langoros),  et  les  aveugles  (non  véan%)f  ce  qui, 
comme  le  fait  remarquer  Pluquet  (3),  «  embrasse  dans  son  énumération 
la  généralité  des  infirmités  humaines  »,  et  s'applique  non  seulement  à 
un  hospice  d'aveugles  comme  Saint-Gratien,  ou  de  lépreux  comme  la 
Chesnaye,  mais  aussi  et  en  outre  à  un  hôpital  pour  toutes  sortes  d'infir- 
mes ou  de  malades,  comme  l'Hôtel-Dieu. 

Il  semble  donc  bien  établi  que  Guillaume-le-Conquérant  fit  à  tout  le 
moins    une    fondation    considérable    en   faveur  des   pauvres    malades 
à  Bayeux,  et  que  cette  fondation,  augmentée  et  confirmée  par  ses  succes- 
seurs, fut  bien  l'origine  de  l'Hôtel-Dieu. 
Situation  de      Ce  premier  hôpital  des  malades  était  situé  en  dehors  et  à  l'est  des 
l'Hôtel-Dieu.  murs  de  ja  v[\\q^  au  faubourg  Saint-Vigor-ie-Petit,  sur  un  terrain  maré- 

ancien  cours  A  i-ji--v  •  j  i_  *        i.a.     ' 

de  la  rivière  cageuxi  et  non  l°in  de  *a  rivière,  sinon  sur  un  de  ses  bras;  a  cette  époque, 

d'Aure.      en  effet,  ÏAure  ne  suivait  pas  tout  à  fait  le  même  cours  qu'aujourd'hui  ; 

le  bras  le   plus  important  coulait  le  long  des  remparts  de    la   cité , 

dans  le  fossé  des  fortifications,  depuis  la  Tour  Louise  (vers  lemplace- 


(1)  Histoire  du  Diocèse  de  Bayeux,  1704. 

(a)  Histoire  sommaire  de  la  Ville  de  Bayeux,  1773. 

(3)  Mémoire  historique  sur  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  p.  5. 


L 


— 11  — 

ment" de  la  carrosserie  Salles,  à  l'angle  de  la  rue  Tardif)-,  jusqu'à  la  Porte 
Saint-Martin  (près  du  carrefour  des  rues  Larcher,  Saint-Martin,  du  Lou- 
vre et  Saint-Jean)  ;  pour  arriver  ainsi  dans  le  fossé  de  la  ville,  la  rivière 
se  p  artageait  sans  doute  en  plusieurs  bras,  dont  le  cours  est  encore  indi- 
que  par  les  canaux  qui  sillonnent  de  nos  jours  les  prairies  traversées  par 
le  Boulevard  ;  l'un  de  ces  canaux  longe  l'ancienne  propriété  du  Castel  et 
le  parc  de  la  maison  actuellement  habitée  par  M.  de  Cussy  ;  il  se  réunit  à 
un  autre,  qui  sépare  l'ancienne  propriété  Tardif  des  prés  de  la  blan- 
chisserie Blavet,  et  qui  aboutit  précisément  à  l'angle  de  l'ancienne  en- 
ceinte fortifiée  ;  un  autre  encore,  connu  sous  le  nom  de  «  Douet  des  Tan- 
neurs», passe  sous  l'établissement  des  Bains  Sainte-Marie,  coule  entre 
les  jardins  Tardif  et  les  immeubles  de  la  rue  de  Nesmond,  traverse 
en  sous-sol  la  rue,  le  jardin  de  l'ancienne  sous-préfecture  (hôtel  de 
Glos),  la  rue  de  l'Evèché,  la  place  Notre-Dame,  passe  de  nouveau  sous 
la  rue  Larcher,  et  rejoint,  par  une  étroite  venelle  à  ciel  découvert, 
le  bras  de  rivière  venant  de  l'Hôtel-Dieu  ;  au  moment  de  la  fonda- 
tion de  l'hôpital,  la  plupart  de  ces  canaux  n'étaient  que  des  annexes  du 
courant  principal  qui  passait  dans  les  fossés,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  et  qui  ne  fut  détourné  que  plus  tard,  «  pour  la  commodité  de  l'Hô- 
tel-Dieu» (i),  sans  doute  à  l'époque  où  l'on  creusa  le  Vivier-l'Evêque 
(maintenant  l'abreuvoir)  (a)  ;  de  tous  ces  renseignements  sur  l'ancien 
cours  de  la  rivière  et  sur  la  situation  de  l'ancien  hôpital,  il  semble  permis 
de  conclure  qu'au  commencement  du  xin*  siècle,  l'hôpital  construit  par  Robert 
Guillaume-le-Conquérant  tombant  en  ruines,  l'évéque  Robert  des  Ablè-  des  Abiègea 

très  résolut  de  le  reconstruire,  et  commença  par  élever,  sur  la  rivière  dé-    wcon8trui* 
,     ,  .  ,  «  ,*,       l'Hôtel-Dieu. 

tournée  de  son  ancien  cours,  une  voûte  sur  laquelle  reposèrent  les  fonda- 
tions de  la  salle  des  malades;  c'est  évidemment  de  cette  reconstruction, 
équivalant  en  somme  à  une  fondation  nouvelle,  que  parle  un  acte  de 
Charles  de  Neufchâtel,  archevêque  de  Besançon  et  administrateur  aposto- 
lique de  l'évèché  de  Bayeux,  daté  du  château  de  Neuilly,  le  14  juin  i486, 
acte  qui  donne  pour  fondateurs  de  l'Hôtel-Dieu,  l'Evèque  Robert  des 
Àblèges  ;  le  haut-doyenjde  la  Cathédrale,  Herbert  de  Charmon  ;  Hugues 
de  Malestor,  chantre  ;  et  Raould  Morin,  haut-vicaire,  qui  en  fut  d'après 
cet  acte,  le  premier  administrateur  ;  Béziers  (3)  ajoute  que  Robert  des 

(1)  Almanach  historique  de  Bayeux,  1761. 
(a)  Dédouit.  Souvenirs  inédits,  pages  ao6  à  914. 

(3)  Histoire  sommaire  de  la  Ville  de  Bayeur,  pp.  1 56  et  167  ;  l'acte  de    i486,  d'ailleurs,  ne 
saurait  être  un  argument  sérieux  en  faveur  de  la  fondation  de  l'Hôtel-Dieu  par  Robert  des 


-  12  — 

Ablèges,  qui  «  jeta  les  fondements  de  l'Hôtel-Dieu  au  commencement  de 
son  épiscopat»,  y  réunit  «quelques  biens  que  les  Ducs  de  Normandie 
avaient  destinés  aux  pauvres  de  cette  ville  ».  —  Ces  biens  comprenaient 
entre  autres  les  terres  et  fermes  du  Recouvry,  de  Cremel,  de  Vaux-sur- 
Aure,  de  Cottun,  le  moulin  du  Mesnil,  le  fief  de  Gueron,  le  lieu  de  Brun- 
ville,  des  herbages,  des  maisons,  et  un  grand  nombre  de  rentes  en  argent, 
en  blé  et  autres  grains  (i). 

Il  est  évident  par  ailleurs  que  l'Hôtel-Dieu  existait  avant  les  travaux 
entrepris  par  Robert  des  Ablèges,  puisque  ce  prélat  monta  sur  le  siège 
épiscopal  en   1206,  et  qu'une  charte  d'Août  1208  mentionne   le   Père 
Prieur  de  la  Maison-Dieu  de  Bayeux  et  les  Frères  dudit  couvent,  alors 
que  l'œuvre  commencée  par  Robert  des  Ablèges  et  continuée  par  ses 
successeurs,  ne  fut  achevée  qu'en  1248  seulement  (2)  ;  l'Hôtel-Dieu   de 
Bayeux  fut  donc,  non  pas  fondé  au  sens  propre  du  mot,  mais  recons- 
truit et  enrichi  de  nombreux  dons  au  xm*  siècle  par  les  Evêques  de 
Bayeux. 
Le  Prieuré       L'Hôtel-Dieu  était  administré  par  des  Chanoines  réguliers  de  l'Ordre 
de  Saint-Jean  de  Saint- Augustin,  chargés  du  soin  des  malades,  tant  pour  le  spirituel 
PEvangéhste.  ^ue  p0ur  je  corp0rei  ;  cette  communauté  formait  un  Prieuré,  sous  l'in- 
vocation de  la  Sainte  Vierge  et  de  Saint-Jean-1'Evangéliste  ;  les  Evèques 
de  Bayeux,  en  qualité  de  fondateurs,  se  réservaient  le  droit  de  conférer 
les  places  ;  il  y  avait  un  Prieur,  tenu  d'après  le  recueil  de  Pottier  (155a), 
d'assister  aux  processions  du  dimanche  dans  la  nef  de  la  Cathédrale,  et 
d'y  dire  le  De  Profundis  ;  six  religieux  et  un  novice  (3)  ;  nous  verrons 
par  la  suite  quels  droits  importants  étaient  attachés  à  ce  Prieuré  dont  les 
revenus  devinrent  bientôt  considérables. 
La  Robert  des  Ablèges,  Evêque  de  Bayeux,  trouvant  les  bâtiments  de 

Grande  Salie  l'Hôtel-Dieu  en  mauvais  état  et  mal  disposés  pour  le  soin  des  malades, 
do         fit  reconstruire,  de  1206  à  1223,  la  grande  salle,  d'architecture  ogivale, 
qui  fut  divisée  en  deux  parties  par  un  rang  de  sept  gros  piliers  cylindriques 
formant  huit  travées  dans  le  sens  de  la  longueur,  et  en  largeur  deux  nefs 
dont  l'une  contenait  seize  lits  pour  les  hommes,  et  l'autre  dix-neuf  lits 

Ablèges  ;  car,  comme  dit  Quantin  dans  son  Dictionnaire  de  diplomatique  chrétienne  (au    mot 
style,  col.  81 3),  on  trouve  dans  les  diplômes  fundare  monasterium  pour  restaurer,  augmenter 
considérablement  un  monastère. 
i_  (1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  204  et  ao5, 

(a)  Le  Lièvre.  Anciens  Hospices  de  Bayeux. 

(3)  Béziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  pp.  167  à  162. 


—  13  - 

pour  les  femmes  ;  d'après  un  toisé  fait  en  1665,  alors  que  cette  salle  était 
encore  dans  son  état  primitif,  ellejmesurait  intérieurement  113  pieds  de 
long  sur  50  de  large  ;  la  voûte  sur  laquelle  elle  reposait,  et  qui  existe  en- 
core, se  trouva,  à  la  fin  du  xviii9  siècle,  dans  un  tel  état  de  délabrement 
que  l'architecte  de  la  ville  constatait,  dans  un  rapport  du  17  octobre 
1795  (a6  vendémiaire  an  iv),  qu'une  toise  et  demie  en  était  à  refaire  du 
côté  des  hommes  (côté  ouest) ,  «  pour  éviter  un  événement  malheu- 
reux »  (1). 

Près  et  au  nord  de  la  grande  salle  était  la  chapelle,  de  23  pieds  de  long     chapelle 
sur  ai  pieds  de  large,  réservée  à  l'usage  exclusif  des  malades,  et  occupant  de*  Malades; 
une  partie  de  l'emplacement  actuel  de  la  chapelle  des  Religieuses  de    bâtiment8 

du  Prieuré. 

l'Hôtel-Dieu  ;  à  côté  de  la  chapelle  des  malades,  un  passage  couvert 
conduisait  de  la  grande  salie  à  la  Communauté  des  Chanoines  réguliers, 
comprenant  un  réfectoire  de  50  pieds  de  long  sur  15  pieds  de  large,  avec 
cuisine,  office,  cave  et  autres  dépendances  ;  au-dessus  s'élevaient  les 
cellules  ;  le  tout  était  couvert  en  paille  et  fut  gravement  endommagé  au 
xv*  siècle  paf  un  incendie,  ainsi  qu'en  témoignent  les  comptes  de  THôtel- 
Dieu,  portant  à  cette  époque  de  fortes  dépenses  pour  l'extinction  du  feu 
et  réparation  des  dégâts. 

Le  seul  vestige  qui  subsiste  encore  du  Prieuré  tel  qu'il  existait  alors, 
est  un  angle  de  mur  reliant  les  bâtiments  de  la  communauté  à  des  cons- 
tructions plus  anciennes  ,  au  bord  de  la  rivière,  près  des  jardins  de 
l'Hôtel-Dieu,  au-dessus  de  l'extrémité  de  la  voûte  sous  laquelle  passe 
maintenant  le  bras  principal  de  VAure. 

Le  logement  du  prieur,  avec  cour  et  communs,  était  situé  à  Test  de  la 
salle  des  malades,  ainsi  que  la  chapelle  des  chanoines  de  Saint- Augustin,  Chapelle  des 
remarquable  monument  du  plus  pur  style  du  xni0  siècle,  qui  a  servi  depuis  R«"gfrtt*- 
de  chapelle  au  Grand  Séminaire,  et  qui  est  certainement  un  des  plus  beaux 
spécimens  de  l'architecture  religieuse  du  moyen-âge  dans  notre  contrée  ; 
tous  ces  bâtiments,  compris  au  plan  primitif  dont  Robert  des  Ablèges 
commença  l'exécution  ,  furent  continués  par  son  successeur,  Thomas 
de  Fréauville,  évèquede  Bayeux  de  1231  à  1238,  et  par  Guy  de  Conteville, 
descendant  d'Ariette  de  Vertprey,  mère  de  Guillaume  le  Conquérant, 
qui ,  après  la  mort  du  Duc  Robert,  avait  épousé  en  secondes  noces 
Herlouin  de  Conteville,  et  en  avait  eu  plusieurs  enfants,  entre  autres 
Odon,  Evéque  de  Bayeux  ;  c'est  sous  l'Evéque  Guy  que  furent  terminés  , 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  aoÔà  914. 


-  14  — 

en  1248,  les  travaux  de  reconstruction  du  Prieuré  de  la  Maison-Dieu,  tel 
qu'il  subsista  jusqu'au  milieu  du  xvu'  siècle  (i). 
Cimetière,        De  l'autre  côté  de  la  rue  Saint-Vigor-le-Petit  se  trouvait  le  cimetière  de 
«échoir      THôtel-Dieu,  devenu  depuis  séchoir  avec  buanderie  ;  cédé  à  la  Ville,  qui 
'  l'avait  fait  réparer  à  ses  frais,  le  39  octobre  1879,  les  Hospices  se  réser- 
vant seulement  le  droit  d'y  faire  leur  lessive  en  cas  de  nécessité,  ce  ter- 
rain a  été  vendu  par  la  Ville,  en  novembre  1886,  à  M.  Sylvain  Jourdain  (2). 
L'Hôpital         Entre  le  cimetière  et  la  rivière  était  le  Moulin  de  l'Hôpital,  attenant  à 
d'en  face.     une  maison  dite  «  FHôpital-d'en-face  »,  le  tout  donné  par  Philippe-le- 
Bel  en  1295  et  servant  à  renfermer  les  vagabonds  et  les  rôdeurs  ramassés 
dans  les  rues  par  le  guet;  on  les  y  entassait  pêle-mêle,  au  grand  préjudice 
de  l'hygiène  et  de  la  morale,  et  ce  n'est  que  le  3  mai  171 1  que  les  direc- 
teurs de  THôtel-Dieu  ordonnèrent  de  séparer,  dans  cet  asile,  les  hommes, 
les  femmes  et  les  contagieux  (3)  ;  ces  bâtiments  furent  vendus,  pendant 
la  Révolution,  comme  biens  nationaux,  sauf  la  partie  la  plus  rapprochée 
de  la  rue,  qui  demeura  propriété  des  hospices  jusqu'en  1829  ;   elle  fut 
acquise  à  cette  époque  par  le  tanne ar  Carabœuf  (4). 
La  Chapelle       Par  une  charte  expédiée  de  Condé-sur-Noireau,  le  9  avril  1256,  le  Roi 
de  ,a       Louis  IX,  confirmant  au  Prieur  et  aux  pauvres  de  la  Maison-Dieu  les  biens 

Halle  au  Blé 

qu'ils  possédaient  déjà,  leur  aumôna  la  chapelle  Sainte-Marguerite  de  la 
Halle-au-Blé  de  Bayeux,  avec  les  droits  de  halle  montant  à  un  denier  par 
boisseau  de  blé  vendu  ;  en  reconnaissance,  la  chapelle  fut  placée  par  la 
suite  sôus  le  vocable  de  Saint-Louis  (5);  le  pieux  Roi,  dont  l'ancien 
chapelain,  Odon  de  Lorris,  était  Evèque  de  Bayeux,  visita  THôtel-Dieu 
en  1266,  et  lui  confirma  de  nouveaux  dons  par  charte  de  Bonneville-sur- 
Touques,  en  1269  (6)  ;  ces  libéralités  furent  encore  reconnues,  notamment 
en  ce  qui  concernait  les  droits  sur  la  halle  au  blé,  désignés  alors  sous  le 
Coutume  nom  de  «  Coutume  du  Tripot  »,  et  la  propriété  de  la  place  où  cette  cou- 
du  Tnpot.    tume  £tajt  recUeillie,  c'est-à-dire  de  l'immeuble  même  de  la   halle,  par 

Droits  sur  r 

les  grains,    une  charte  de  Philippe  le  Bel,  en  date  du  jeudi  de  la  Pentecôte,  17  mai 
1296(7). 

(1)  Béziers,  Histoire  de  Bayeux,  p.  167;  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  a 06  à  ai4. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  et  Matrice  cadastrale  de  Bayeux. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  3a. 

(4)  Matrice  cadastrale  de  Bayeux. 

(5)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  i58. 

(6)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  4o. 

(7)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  i58. 


—  15  - 

Ce  droit  sur  le  blé  donna  lieu  par  la  suite  à  certaines  difficultés,  et  fut 
sujet  à  de  nombreuses  vicissitudes  ;  Béziers  raconte  qu'un  vicomte  de 
Bayeux,  René  Le  Coustellier,  ayant  entrepris  de  réunir  au  domaine  de  la 
ville  la  Coutume  du  Tripot,  le  Prieur  et  les  Religieux  de  la  Maison-Dieu 
présentèrent  une  requête  au  Roi  Charles-le-Bel  qui  les  maintint  dans  la 
perception  de  ce  droit  par  lettres  patentes  des  n  janvier  et  18  juin  1365, 
défendant  même  de  vendre  les  grains  ailleurs  que  dans  le  Tripot  ou  halle 
4u  blé,  «  pour  empêcher  la  subreption  de  ladite  coutume  »,  et  affectant 
en  outre  à  l'Hôtel-Dieu  le  produit  des  <c  deniers  à  Dieu  »  de  tous  marchés 
conclus  à  Bayeux  (1). 

De  nouvelles  contestations  aboutirent,  le  3  mars  1446,  à  une  informa- 
ion  qui  fit  comparaître  devant  le  magistrat  enquêteur  des  témoins  choisis 
parmi  les  plus  anciens  habitants  de  la  Ville  ;  tous  déposèrent  «  avoir 
souvent  ouy  dire  »  que  sur  remplacement  du  Tripot  de  Bayeux  s'élevait 
autrefois  «  l'hostel  et  demeure  des  Frères  Cordeliers  »  ;  que  ce  lieu  fut 
ensuite  «  donné  et  aumône  par  Monsieur  Saint  Loys,  Roy  de  France  », 
aux  Religieux  de  la  Maison-Dieu  de  Bayeux,  «  duquel  Tripot  et  revenu 
d'icellui  lesdits  Prieur  et  Religieux  et  leurs  successeurs  ont  toujours  joui 
paisiblement;  qu'audit  Tripot  il  y  a  une  chapelle,  fondée  de  Sainte 
Marguerite,  et  ont  ouy  dire  que  le  corps  de  Monsieur  Saint  Valentin  y 
fut  ensépulturé  ,  pourquoi  ils  croient  qu'elle  est  bénite  ;  en  laquelle 
chapelle  lesdits  Religieux  célèbrent  et  disent  messes  aux  fêtes  solennelles 
desdits  Sainte  Marguerite,  Monsieur  Saint  Loys  et  Monsieur  Saint  Valen- 
tin, pour  leurs  dites  aumônes  ;  auquel  lieu,  comme  ils  ont  toujours  ouy 
dire,  aulcuns  des  officiers  du  Roy  nostre  Sire  ne  pourroient  exploiter 
ni  faire  exploit  de  justice  ».  Tous  les  droits  constatés  par  cette  enquête 
furent  reconnus  et  consacrés  par  sentence  du  Bailli  de  Caen,  rendue  à 
Bayeux  le  ai  avril  1447,  pour  confirmer  à  l'Hôtel-Dieu  les  libertés  et 
franchises  de  ce  lieu.  Béziers  ajoute  que  de  son  temps  (1773)  la  chapelle 
et  la  franchise  n'existaient  plus  depuis  longtemps,  mais  que  les  droits  de 
la  Halle  étaient  toujours  perçus  «  par  moitié  »,  par  l'Hôtel-Dieu  et 
l'Hôpital-Général  (a). 

Nous  ne  savons  si  cette  proportion,  indiquée  par  Béziers  pour  la  répar- 
tition des  droits  de  la  halle  entre  les  deux  hospices  bayeusains,  était  bien 
exacte,  car  dès  1697,  quand  un  sieur  de  la  Morandière  se  porta  acquéreur 

(1)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  pp.  169  et  160. 
(9)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  pp.  ia5  et  ia6. 


-  16- 
des  offices  concernant  la  halle  au  blé,  et  notamment  des  droits  de  mesu- 
rage  et  de  vente  des  grains,  l'Hôtel-Dieu  ne  percevait  qu'un  quart  de  ces 
droits,  les  trois  autres  quarts  ayant  été  attribués  à  l'Hôpital-Général  ;  cette 
concession  des  droits  de  la  halle  à  un  adjudicataire  portait  un  préjudice 
énorme  aux  hospices  ;  aussi,  sur  leurs  réclamations,  un  arrêt  du  Conseil 
en  date  du  28  avril  1698,  ordonna  le  rachat,  au  profit  des  hospices  de 
Bàyeux,  des  droits  de  la  Halle  qui  produisaient,  déduction  faite  des  frais 
de  recette  et  autres  charges,  près  de  3.600  livres  par  an  (1). 
Droits  Plus  tard,  le  Roi  Louis  XV  ayant  créé  de  nouveaux  offices  de  jurés 

de  Mesurage  mesureurs  de  grains,  les  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  exposèrent  dans 
des  Grain».   une  reqU£te  du  ao  janvier  17 16,  qu'elles  n'étaient  pas  en  état  d'acquérir 
ces  offices,  et  que  la  privation  de  la  perception  des  droits  de   mesurage 
des  blés  et  autres  grains,  vendus  dans  le  Tripot,  enlèverait  à  l'Hôtel- 
Dieu  un  de  ses  meilleurs  revenus  ;  faisant  droit  à  cette  juste  réclamation, 
le  Roi  remplaça  les  ressources,  dont  l' Hôtel-Dieu  était  ainsi  privé,  par 
une  rente  annuelle  de  1,500  livres  (2)  ;  il  est  à  remarquer  que  l'Hôtel- 
Dieu,  dépouillé  par  cette  nouvelle  organisation  de  l'exercice  direct  des 
droits  de  mesurage,  conservait  néanmoins  les  droits  sur  la  vente  des 
grains,  ainsi  que  la  propriété  de  la  Halle  et  du  terrain  sur  lequel  elle 
était  bâtie;  ces  droits  de  vente  étaient  de  3  sols  pour  le  blé,  et  de  1  sol  1/2 
pour  les  autres  grains  ;   pendant  la  Révolution,  les  droits  sur  le  blé  se 
trouvèrent  réduits  à  1  a  centimes  et  demi  ;  mais,  le   13  février  1801   (24 
pluviôse  an  IX),  le  Conseil  municipal  décida  de  les  rétablir  tels  qu'ils 
étaient  anciennement,  soit  à   15  centimes  pour  le  blé  et  7  centimes  1/2 
pour  les  autres  grains,  plus  5  centimes  pour  la  sortie  ;   trois  jours  après 
(16  février,  27  pluviôse),  le  Conseil  ordonnait  en  outre  que  les  recettes 
de  l'octroi  seraient  partagées  entre  l'hôpital,  le  bureau  de  bienfaisance  et 
la  commune;  en  plus  de  ces  droits,  on  rétablit  au  profit  des  hospices,  le 
10  octobre  1803  (17  vendémiaire  an  XII),  le  droit  de  mesurage  à  la  halle, 
fixé  à  20  centimes  par  100  kilogrammes,  par   stère  ou  par  hectolitre  de 
grains,  et  à  2  centimes  1/2  par  hectolitre  de  fruits  ;  l'adjudicataire  de 
tous  ces  droits  devait  payer  1,200  francs  à  la  Ville  et   1,200  francs  aux 
hospices,  à  titre  de  loyer  du  local  de  la  Halle  aux  Grains  (3). 
Comme  on  le  voit,  l'emplacement  de  la  Halle  et  la  Halle  elle-même 


(1)  Dêdouit,  Souvenirs  inédits,  p.  11. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  181. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


-  17  - 

appartenaient  toujours  à  l'Hôtel-Dieu  ;  mais  cette  propriété,  ne  rappor- 
tant en  somme  que  la  rente  de  i,aoo  francs  payée  par  l'adjudicataire  des 
droits  sur  les  grains,  était  d'autant  moins  avantageuse  que  les  bâtiments 
de  la  Halle  étaient  dans  un  état  déplorable  ;  le  15  mai  18 10,  la  Commis- 
sion administrative  des  Hospices  exposait  au  Conseil  municipal  que 
c  l'Hôtel-Dieu  est  propriétaire  des  maisons  et  dépendances  qui  servent  à 
la  tenue  de  la  Halle  aux  grains  ;  les  droits  qui  se  perçoivent  à  cette  halle 
pour  la  réception  et  le  mesurage  sont  au  profit  de  la  Ville,  qui  rend  aux 
Hospices  1,300  francs  annuellement  pour  cet  objet»,  sur  les  3,000  francs 
que  lui  verse  l'adjudicataire  ;  or,  la  Halle  ayant  un  besoin  urgent  de  ré- 
parations fort  considérables,  et  les  Hospices  étant  dans  l'impossibilité 
absolue  d'y  faire  face,  la  Commission  proposait  de  céder  à  la  Ville  son 
droit  de  propriété  moyennant  la  rente  annuelle  de  1,200  francs  que  la 
Ville  lui  faisait  pour  tenir  lieu  des  droits  sur  les  grains  (1). 

La  Ville  eût  été  disposée  à  accepter  cette  proposition,  en  somme'assez 
avantageuse,  puisqu'elle  lui  donnait  la  pleine  propriété  de  la  Halle  sans 
augmenter  le  montant  de  la  rente  qu'elle  faisait  aux  Hospices  ;  mais 
l'affaire  traîna  en  longueur  et  pendant  ce  temps  la  situation  de  la  Halle 
s'aggravait  de  plus  en  plus. 

Le  7  Décembre  1819,  la  Commission  des  Hospices  revenait  à  la  charge,Abandouprovi- 
exposant  l'impossibilité  où  elle  se  trouvait  de  pourvoir  aux  «  réparations    ,oire  dô  la 

...  .  1      tt   11  jouissance  delà 

extraordinaires  et  urgentes»  à  faire  à  la  Halle  aux  grains,  «dont  lesnaiieàiaViiie. 
Hospices  sont  propriétaires»;  ces  réparations  étaient  estimées  4,488  francs. 
La  Ville,  par  les  délibérations  du  Conseil  Municipal  des  17  janvier  et 
ai  février  i8ao,  déclara  que,  ne  pouvant  assumer  la  cession  du  local,  elle 
en  acceptait  seulement  l'abandon  provisoire,  pour  une  jouissance  de 
neuf  années,  du  i"  janvier  1820  au  1"  janvier  1839,  avec  faculté  de  rési- 
liation en  prévenant  les  Hospices  six  mois  à  l'avance;  moyennant  quoi  la 
•Ville  prenait  à  sa  charge  les  frais  de  réparation  de  la  Halle  aux  grains, 
tout  en  continuant  de  payer  aux  Hospices  la  rente  de  i,aoo  francs  qu'elle 
leur  faisait  pour  tenir  lieu  des  droits  sur  les  grains. 

Les  neuf  années  de  jouissance  n'ayant  pas  suffi  à  remettre  en  bon  état 
les  immeubles  de  la  Halle,  dont  la  réparation  était  reconnue  si  difficile 
qu'une  reconstruction  presque  totale  semblait  s'imposer,  la  Ville  demanda 
aux  Hospices,  le  15  mai  1829,  de  proroger  d'un  an,  c'est-à-dire  jusqu'au 
1"  janvier  1830,  la  jouissance  de  la  Halle  ;  une  délibération  du  Conseil 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  18  — 

municipal  du  23  juin  1829  chargea  même  le  Maire  d'acquérir  pour  la  Ville 
la  propriété  de  cette  Halle,  seul  moyen  de  pouvoir  y  exécuter  librement 
les  travaux  de  réparation  et  d'agrandissement  projetés;  le  njjuillet  1839, 
intervint  entre  la  Ville  de  Bayeux  et  l'administration  des   Hospices  une 
convention,  approuvée  par  ordonnance  royale  du   17  février  1830,  par 
laquelle  les  Hospices  promettaient  de  céder  et  abandonner  à  la  Ville, 
pour  1,300  francs  de  rente,  l'emplacement  de  la  Halle  aux  Grains  tel  que 
la  Ville  en  jouissait  déjà  à  titre  de  location  ;  mais,  par  suite  de  difficultés 
d'exécution,  provenant  notamment  de  démarches  pour  l'expropriation 
d'immeubles  voisins  dont  le  terrain  était  indispensable  à  l'agrandissement 
de  la  Halle,  cette  promesse  de  vente  ne  fut  réalisée  qu'après  la  délibéra- 
Vente       tion  du  Conseil  du  7  novembre  1860,  autorisant  le  Maire  à  acheter  la 
de  la  Halle  Halle  et  son  emplacement ,  moyennant  une  rente  perpétuelle  aux  Hos- 
Bayeux      P^ces;  de  ii*oo  francs,  payable  en  deux  termes,  les  24  juin  et  24  décembre 
de  chaque  année  (1)  ;  c'est  ainsi  que  la  Halle  est  enfin  devenue  la  pro- 
priété de  la  Ville  de  Bayeux. 
Revenu         Grâce  à  ces  droits  de  la  Halle,  à  de  nombreuses  rentes  en  nature  ou  en 
du  Prieuré  de  iaeSpèces,  à  des  biens  immobiliers  considérables  et  à  des  droits  importants 
'  dont  une  notable  partie  fut  attribuée  par  la  suite  à  l'Hôpital -Général, 
comme  nous  le  constaterons  plus  loin,  le  Prieuré  de  Saint-Jean  l'Evan- 
géliste  de  la  Maison-Dieu  possédait  une  grande  fortune,  gérée  par  le 
Prieur  qui,  quoique  présenté  et  installé  par  TEvéque  de  Bayeux  auquel 
ce  droit  de  collation  et  de  présentation  appartenait  sans  conteste,  n'en 
était  pas  moins  toujours  regardé  comme  simple  «  dépositaire  et  adminis- 
trateur du  Patrimoine  des  Pauvres  »,  tenu  de  rendre  compte  de  son  admi- 
nistration ;  c'est  ce  qui  ressort  clairement  du  procès-verbal  d'une  assem- 
blée de  Ville  tenue  à  Bayeux  le  vendredi  d'avant  la  mi-carême,  7  mars 
1298,  dans  laquelle  le  Vicomte  de  Bayeux,  par  délégation  du   Bailli  de 
Caen,  avait  officiellement  constaté  l'état  des  revenus  de  l'Hôtel-Dieu  ;  et 
l'on  peut  supposer  avec  Béziers  (2)  que,  dès  cette  époque,   les  Religieux 
Mauvaise  ges-  ^u  Prieuré  de  Saint-Jean  portaient  parfois  «  une  main  avide  sur  le  bien 
tion  des     des  pauvres  »,  puisqu'un  ordre  du  roi  Philippe-le-Bel,  du  9  novembre 
Chanoines  ré-  13^  enjoignit  que  «  si  le  Maître  et  les  Frères  touchaient   à  ces  biens  en 
do  S'-Autçustin  4uefyur  cnose>  si  petite  qu'elle  soit,  on  eût  à  les  en  empêcher,  de  peur  de 
frustrer  les  pauvres  des  aliments  qui  leur  sont  dus  (j).  » 

(1)  Archives  de  la  Mairie  cl  des  Hospices  de  Bayeux. 

(2)  Béziers, "Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.   169. 

(3)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  1 58. 


-  10  - 

Malgré  ces  sages  mesures,  la  mauvaise  gestion  des  Chanoines  réguliers 
de  Saint-Augustin  ne  fit  que  s'accroître  ;  des  plaintes  nombreuses  s'éle- 
vaient sans  cesse  contre  la  négligence  de  ces  Religieux,  «  plus  occupés 
d'eux-mêmes  que  des  malades  »  (i)  ;  un  arrêt  du  Parlement  de  Normandie, 
rendu  aux  Grands  Jours  de  Bayeux  le  3  Décembre  1540,  députa  Nicole 
Le  Sueur,  Conseiller  au  Parlement,  pour  faire  la  visite  de  l'Hôpital,  qu'il  La  première 
trouva  «  dans  un  assez  grand  désordre  »  ;  pour  y  porter  remède,  il  fut  Commission 
décidé  que  tous  les  fruits  et  revenus  seraient  «  régis  sous  la  main  du  Roi*  mmw  rftllve" 
par  deux  notables  personnages,  l'un  de  l'état  de  l'Eglise  pour  l'observance 
régulière,  l'autre  de  l'état  séculier  pour  la  recette  des  fruits  et  revenus, 
employés  tant  à  la  nourriture  des  pauvres  qu'à  celle  des  Religieux  et 
autres  charges  »  (a).1 

C'est  la  première  apparition  de  la  Commission  administrative  à  Bayeux  ; 
il  en  existait  une  à  Lyon  depuis  1333,  date  de  la  fondation  de  l'hôpital  de 
cette  ville  ;  il  semble  que  cette  Commission  ait  eu  quelque  peine  à  s'éta- 
blir, puisqu'un  Edit  de  Charles  IX,  du  20  janvier  1561,  confie  de  nouveau 
l'administration  de  l'Hôtel-Dieu  à  des  «  gens  de  bien  et  soîvables  »,  ne 
laissant  aux  Religieux  que  le  gouvernement  spirituel  de  l'hôpital,  avec 
140  livres  de  pension  à  chacun  «  pour  vêtement  et  nourriture  »,  dont  ils 
doivent  quittance  aux  administrateurs  (3)  ;  une  adjudication  de  récoltes, 
faite  en  cette  même  année  1561,  cite  comme  «  gouverneurs  et  adminis- 
trateurs de  l'Hôtel-Dieu  »,  Jean  Artur,  lieutenant  en  la  vicornté  de 
Bayeux  ;  Jean  Lambert,  sieur  du  Fresne,  et  Guillaume  du  Huterel,  sieur 
de  Longue  ville  (4). 

Les  Prieurs  et  Religieux  ne  paraissent  pas  s'être  fort  accommodés  de  Contestations 
cette  surveillance,  à  laquelle  ils  firent  tout  pour  se  soustraire  ;   un  arrêtonlro  lei  Reli~ 

ffieux 

du  Grand  Conseil,  du  29  mars  1581,  restitue  en  effet  au  Prieur   Pierreel  lea  Adminig. 
Denyse,  «  homme  entreprenant  »,  dit  Béziers,  la  manutention  des  biens     trateurs. 
de  son  Prieuré,  «  aux  charges  de  nourrir  et  entretenir  bien  et  dûment  les 
Religieux  et  les  pauvres  »  (5). 

L'exécution  de  ces  charges  donnait  lieu  à  des  contestations  sans  nom- 
bre entre  le  Prieur  et  les  administrateurs  ;  le  13  octobre  1588,  sur  requête 
du   Procureur  général,  le    Prieur  Pierre  Denyse,  condamné  à  rendre 

(1)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  160. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  36. 

(3)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  160. 

(4)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  36. 

(a)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  160. 


—  20  - 

compte,  fut  «  absous  pour  le  passé  »  par  arrêt  du  Grand  Conseil,  mais  il 
fut  ordonné  que  désormais  il  devrait  se  contenter  de  600  livres  de  rente 
et  100  boisseaux^de  froment  avec  la  Maison  Priorale,  et  que  du  surplus 
il  rendrait  compte  à  l'Evêque  en  présence,  ou  eux  dûment  appelés,  du 
Bailli  de  Caen,  du  substitut  du  Procureur  général,  et  de  deux  notables 
bourgeois  de  Bayeux  ;  le  même  régime  fut  imposé  au  Prieur  Etienne 
Bouloigne,  par  arrêt  du  Conseil  privé  du  ai  mars  1595  (1). 

Cependant  les  abus  subsistaient  toujours  et  s'aggravaient  même  de 
plus  en  plus,  puisqu'une  délibération  prise  en  la  Maison  de  Ville  de 
Bayeux,  le  4  décembre  1620,  «sur  Ja  requête  verbale  des  habitans»,  crut 
devoir  défendre  au  Prieur  Jacques  de  Marconestz  de  lever  des  droits  sur 
les  grains  vendus  à  la  halle,  «  sauf  ceux  mentionnés  en  ses  lettres  et  sui- 
vant l'ancien  usage  »,  et  décider  que  tous  les  trois  ans  il  serait  nommé 
«  un  notable  bourgeois  »  pour  administrer  le  temporel  du  Prieuré  et  de 
l'hôpital,  le  Prieur  étant  condamné  à  rendre  compte  de  toute  son  admi- 
nistration et  à  donner  50  livres  d'amende  pour  les  pauvres  de  l'Hôtel- 
Dieu  (2). 

Le  Prieur  en  appela  au  Parlement  de  Normandie,  qui,  par  arrêt  du 
11  avril  1631,  annula  la  délibération  de  l'Assemblée  de  Ville;  les  habi- 
tants de  Bayeux  en  référèrent  au  Grand  Conseil,  dont  l'arrêt,  rendu  en 
1633,  reconnut  les  droits  du  Prieur  conformes  à  l'arrêt  de  1588,  et 
condamna  aux  dépens  le  procureur  syndic  Binet,  l'administrateur  Dujar- 
din,  l'avocat  Robillard  et  le  procureur  Colle  ville  ;  les  bourgeois  de  Bayeux 
ne  se  résignèrent  pourtant  pas  encore  :  ils  voulurent  se  pourvoir  en  cas- 
sation devant  le  Conseil  d'Etat  ;  mais  cette  Cour  suprême  les  débouta  de 
leur  requête  en  1636,  condamnant  encore  aux  dépens  le  procureur  syndic 
Noël  Le  Savoureux,  l'avocat  Michel  Robillard,  le  procureur  Pierre  Colle- 
ville,  les  administrateurs  Denis  Binet  et  Jean  Richer,  au  profit  de  Jacques 
de  Marconestz,  prieur  de  la  Maison -Dieu,  et  de  Pierre  Dujardin,  avocat 
au  présidial;  confirmant  pour  le  surplus  l'arrêt  du  Grand  Conseil  de 

^33  (3)- 
Le  Prieur  avait  donc  gain  de  cause,  mais  son  triomphe  ne  devait  pas 

être  de  longue  durée. 

Ces  procès  sans  fin  et  cette  hostilité  continuelle  entre  le  Prieuré  et  la 


(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  37. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  37. 
(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  38. 


—  21  - 

Ville,  absorbaient  peu  à  peu  les  biens  de  l'Hôpital,  dont  la  situation 

devint  déplorable  :  «  On  n'y  recevait  plus,  dit  Béziers,  que  des  passants 

qui  couchaient  sur  la  paille,  à  terre,'ou  sur  des  grabats'presque  pourris  ; 

il  n'y  avait  plus  que  quatre  ou  cinq  malades,  abandonnés  aux  soins  d'un 

gardien  à  gages,  et  la  salle  menaçait  ruine  »  (i)  ;  ce  triste  état  de  choses  Le  Chancelier 

détermina  les  habitants  de  Bayeux  à  profiter  de  la  présence  du  ChancelierSeguier  à  Ba- 

Séguier,  venu  en  cette  ville  en  1659  à  l'occasion  de  la  révolte  des  Nu-yeux  ;  le  80,n 

0  '7  des  malades 

Pieds,  pour  attirer  son  attention  sur  l'Hôtel-Dieu,  dont  M.  de  Vertha-       retirô 
mont,  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'Etat,  fut  chargé  de  faire  la  visite  ;aux  Chanoines 
son  rapport  fut  tellement  défavorable  aux  Chanoines  réguliers  de  Saint-     ré&ul,ers 

„  deS'-Augustin. 

Augustin,  que  MgT  d'Angennes,  évêque  de  Bayeux,  obtint  du  Chancelier 
l'autorisation  de  leur  enlever  définitivement  le  soin  des  malades,  pour  le 
confier  à  des  Religieuses,  «  comme  étant  plus  entendues  et  plus  propres 
à  cette  fonction  »  (2). 


♦  » 


Précisément  vers  cette  époque,  sur  les  conseils  de  Michel  du  Rocher,  Mademo^eiie 
chanoine  de  Bernesq,  Mademoiselle  Marie- Madeleine  Jullien  de  la  Hunau-  Hunaudière 
dière ,  ancienne  élève  des  Ursulines  de   Bayeux ,  se  rendait  avec  deux 
compagnes  au  monastère  de  la  Miséricorde  de  l'Hôtei-Dieu  de  Dieppe, 
pour  y  prendre  l'habit,  dans  le  but  de  fonder  ensuite  un  nouveau  couvent 
d'Hospitalières  dans  le  bailliage  de  Caen  ou  dans  celui  de  Coutances  (3). 
Le  27  septembre  1641,  devant  les  notaires  de  Paris,  Jean  Jullien,  sieur 
de   la   Hunaudière  et  de  l'Espine,  prêtre  de  l'Oratoire  à  Paris,  donnait 
procuration  à  dame  Catherine  Avice,  sa  mère,  de  vendre  une  partie  de 
ses  biens  situés  à  Orglandes  et  Hauteville,  au  bailliage  de  Saint-Sauveur- 
le-Vicomte,  jusqu'à  concurrence  de  dix  mille  livres,  et  de  remettre  cette 
somme  à  Marie-Madeleine  Jullien,  sa  sœur,  pour  lui  permettre  de  fonder 
la  nouvelle  communauté  qu'elle  voulait  établir  ;   et,  grâce  à  Michel  du 
Rocher  et  à  Mgr  d'Angennes,  il  fut  convenu  que  cette  fondation  aurait 
lieu  à  Bayeux  ;  l'acte  fut  passé  le  14  novembre  1641  (4). 

Restait  à  s'entendre  avec  les  Chanoines  Augustins  ;  après  son  séjour  au  Conférences 
couvent  de  Dieppe,  Marie  de  la  Hunaudière  vint  à  Bayeux  avec  sa  mère,avec  le  Priear 
pour  avoir  une  conférence  à  ce  sujet  avec  le  Prieur  de  la  Maison-Dieu  ; 


Maison-Dieu, 


(1)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  161. 
(a)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  161. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  39. 

(4)  Benel,  Inventaire  des  Archives,  p.  39. 


-  22  - 

Jacques  de  Marconestz,  forcé  de  reconnaître  au  moins  implicitement  la 
justesse  des  réclamations  de  la  Ville,  dit  que  «  son  affection  au  soula- 
gement des  pauvres  et  le  soin  quil  avait  pris  d'y  commettre  des  per- 
sonnes de  temps  en  temps,  ne  lui  avaient  encore  pu  donner  la  satisfaction 
par  lui  désirée;  qu'il  ne  s'opposait  donc  pas  à  une  si  sainte  propos it ion , 
pourvu  que  Vancien  ordre  et  institution  ne  fussent  pas  changés,  ni  la 
sainte  intention  des  fondateurs  frustrée  »  ;  il  consentit  donc  à  la  substi- 
tution des  Religieuses  de  la  Miséricorde  de  Jésus  aux  Chanoines  réguliers, 
pour  le  soin  des  malades  à  f  Hôtel-Dieu,  mais  à  la  condition  que,  pour  la 
conservation  du  titre  de  son  Prieuré  et  des  bénéfices  de  ses  Religieux,  il 
fût  fait  une  liquidation  du  revenu  entier  de  l'Hôpital. 

Le  Procureur  syndic  des  habitants  de  Bayeux  réclama  avec  force  contre 
cette  prétention,  supposant  à  la  division  des  revenus  qui,  disait-il, 
devaient  être  tout  entiers  employés  à  la  subvention  des  pauvres,  sauf  des 
pensions  pour  le  Prieur  et  les  Religieux  (i). 

Le  différend  fut  soumis  à  l'Evèque  de  Bayeux  ;  et,  après   que  le  Prieur 

Jacques  de  Marconestz  se  fut  démis  de  l'administration  de  l'Hôtel-Dieu 

par  acte  du  31   mai]  1642,  les  intérêts  respectifs  des  Chanoines  régu- 

Partage  entre  liers,  des  Religieuses  de  la  Miséricorde  et  des  pauvres,  furent  réglés  par 

les  Chanoines  l'acte  de  partage  et  de  liquidation  du  3  octobre  1643  (a). 

rfu..eP*e    eB     En  plus  des  600  livres  de  rente  et  des  100  boisseaux  de  froment  qu'il 

Religieuses.  r  ^ 

tenait  de  l'arrêt  de  1588,  le  Prieur  obtenait  100  livres  de  rente  pour  un 
corps  de  logis  quil  délaissait  à  ses  Religieux,  ceux-ci  abandonnant  aux 
Religieuses  le  dortoir  le  plus  rapproché  de  la  salle  des  malades  ;  chacun 
des  six  Religieux  avait  une  pension  de  200  livres  et  20  boisseaux  de  fro- 
ment ;  le  novice,  150  livres  et  ao  boisseaux;  les  Chanoines  réguliers 
avaient  en  outre  les  deux  tiers  du  bois  de  chauffage  provenant  des  forêts 
du  Roi,  et  550  livres  de  rente  pour  l'entretien  de  l'Eglise  et  de  la  Maison 
Priorale  :  ils  conservaient  le  soin  spirituel  des  malades,  le  soin  temporel 
étant  abandonné  aux  Religieuses  de  la  Miséricorde  (3). 

Cet  accord  fut  approuvé  par  Lettres  Patentes  de  Novembre  1643,  véri- 
fiées au  Parlement  de  Normandie  le  16  Mars  1644;  l'arrêt  réservait  à 
l'Evèque  le  droit  de  réduire  le  nombre  des  Chanoines  réguliers,  ou  même 
de  les  supprimer  entièrement,  lui  permettant  en  ce  cas  d'attribuer  aux 


(î)iîlenet,  Inventaire" des  Archives,  p.  38. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  38. 
(3)  Bcziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  pp.  161  et  16a. 


—  23  - 

pauvres,  s'il  le  jugeait  convenable ,  la  portion  afférente  à  chaque  bénéfice 
ainsi  éteint  (i). 

Mn*  de  la  Hunaudière  et  quatre  autres  Religieuses  de  la  Miséricorde  deinnaiiationde 
Jésus  furent  donc  envoyées  du  couvent  de  Dieppe  à  Bayeux  ;  elles  furent  Religieuses 
installées  à  THôtel-Dieu  le  12  Mai  1644,  par  Michel  du  Rocher,  vî02^^^^1"^ 
général,  chanoine  de  Bernesq,  théologal  et  pénitencier  de  la  Cathédrale*  rHôtei-Dieu. 
de  Bayeux,  €  afin  d'y  établir  une  communauté  de  leur  Ordre  pour  y 
servir  les  pauvres  conformément  à  leur  institution  »  (a)  ;   la   nouvelle 
supérieure.  Sœur  Marie  de  la  Conception,  qui  avait  fait  profession  à 
Dieppe,  prit  aussitôt  l'administration  de  l'Hôpital  ;  M1"  Marie-Madeleine 
de  la  Hunaudière,  en  religion  Soeur  Marie-Madeleine  de  Saint- Augustin, 
fit  profession  à  Bayeux  le  14  Mai  1644  ;  six  ans  après,  elle  fut  élue  supé- 
rieure et  réélue  dans  la  suite  autant  de  fois  que  le  permettaient  les  règles 
de  l'Ordre  ;  sa  mère,  Catherine  Avice,  prit  aussi  l'habit  religieux  et  par- 
tagea longtemps  ses  travaux,  sous  le  nom  de  Sœur  Catherine  de  Saint- 
Joseph  ;  les  deux  premiers  supérieurs  ecclésiastiques  de  la  Communauté 
turent  le  Chanoine  Michel  du  Rocher,  puis  l'abbé  de  Franqueville,  doyen 
du  Chapitre  de  la  Cathédrale  de  Bayeux  (3). 

La  fondatrice  de  la  Communauté  des  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  déport  de  Made- 
Bayeux,  M"-  de  la  Hunaudière,  mourut,  dit  Béziers  (4),  le  17  janvier  1680,  moi8el^deia 

'  .  .  Hunaudière. 

a  1  âge  de  60  ans,  4  mois  et  4  jours,  ce  qui  place  la  date  de  sa  naissance 
au  13  septembre  1619  ;  elle  fut  inhumée  dans  le  cimetière  de  la  Commu- 
nauté, au  pied  de  la  Croix,  où  Ton  voit  encore  sa  tombe  recouverte  d'un 
monument  en  pierre,  décoré  de  naïves  sculptures,  avec  cette  inscription  : 

CI  GIST  LE  CORPS  DE  LA  REVERANTE  MERE  MARIE  MADELEINE 
JVLLIENNE  DE  LA  HVNAVDIERE  DITTE  DE  SAINT  AVGVST1N 
FONDATR1SSE  DE  CE  MONASTAIETRE  AGEE  DE,  SOIXSANTE 
ANS  DECEDEE  LE   17  DV  MOIS  DE  JANVIER  1680  REQast  i  paSCE 

L'administration  des  Religieuses  de  la  Miséricorde  de  Jésus  fut  aussiAdministrotion 
profitable  à  l'Hôtel  Dieu  que  celle  des  Chanoines  réguliers  Augustins  lui         dea 

Religieuses 

avait  été  nuisible;  il  en   résulta,  dit  M.  Laffetay  (5),  un  bénéfice  net  de 

(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  38  el  39. 

(3)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  168  ;  Benêt,  Inventaire,  p.  3q. 

(3)  Laffetay,  Histoire  du  Diocèse  de  Bayeux,  tome  I«,  pp.  i55  à  159. 

(4)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  168. 

(5)  Laffetay,  Histoire  du  Diocèse  de  Bayeux,  tome  I",  pp.  i55  à  109. 


-  24  - 

plus  de  mille  livres  par  an  ;  et  cependant  le  partage  de  1643  avait  privé 
l'Hôpital  d'une  notable  partie  de  ses  ressources  en  faveur  des  Religieux 
du  Prieuré  de  Saint-Jean,  auxquels  il  avait  attribué,  dit  Béziers,  €  ce  qu'il 
y  avait  de  plus  clair  et  de  meilleur  »,  la  plus  grande  portion  des  bâti- 
ments et  des  jardins,  les  terres  du  Recouvry,  de  Cremel,  du  Mesnil,  de 
Gueron,  de  Brunville,  de  Trévières,  etc.,  et  un  grand  nombre  de  rentes 
dont  les  Religieuses,  pendant  de  longues  années,  réclamèrent  en  vain  la 
restitution  comme  étant  «  le  bien  et  le  patrimoine  de  leurs  pauvres  »  (i)- 
Logement  des    Le  logement  des  Religieuses  étant  notoirement  insuffisant,  elles  durent 
Religieuses.  pren(jre  à  loyer  une  maison  et  un  jardin  dépendant  du  prieuré  de  Saint- 
Jean-rEvangéliste,  et  obtinrent  la  permission  d'assister  aux  offices  dans 
le  bas  de  l'Eglise  priorale  (maintenant  chapelle  du  Séminaire),  la  partie 
qui  leur  était  ainsi  abandonnée  demeurant  isolée  du  reste  de  l'église  par 
un  mur  de  séparation  ;  cette  communauté  de  bâtiments  donna  lieu  à  de 
nombreux  différends,  qui  ne  furent  clos  que  par  une  transaction  inter- 
venue en  1676,  entre  les  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  et  Thomas  Duhamel, 
docteur  en  Sorbonne,  chancelier  de  la  Cathédrale  de  Bayeux,  chanoine 
de    Sainte-Honorine,   supérieur  du   Séminaire   et  administrateur  de  la 
Maison-Dieu  (a). 
Fondation        ^n  séminaire  avait,  en  effet,  été  fondé  à  Bayeux  par  Mgr  de  Nesmond, 
du  Séminaire  en  vertu  d'une  autorisation  donnée  par  Lettres  Patentes  d'Août  1669, 
et  «uppre8sionenregjstréesau  Parlement  de  Normandie  le  17  juin  1670  (3)  ;  ce  séminaire 
fut  d'abord  installé  dans  une  maison  de  la  rue  Franche  donnée  pour  cet 
objet  le  11  mars  1669  par  Gilles  Buhot,  chanoine  de  Cartigny;  mais  bientôt 
Mgr  de  Nesmond,  à  la  requête  des  syndics  du  Cierge  et  du  consentement 
de  son  ancien  précepteur  Jean  Ratier,  Prieur  des  Chanoines  réguliers  de 
l'Ordre  de  Saint -Augustin  du  Prieuré  de  Saint-Jean-1'Evangéliste,  dont  la 
collation  lui  appartenait  du  droit  de  sa  charge  épiscopale,  supprima  le 
titre  de  ce  Prieuré  ;  et,  considérant  qu'il  était  doté  d'autres  fonds  que 
ceux  affectés  aux  pauvres,  TEvéque  le  regarda  comme  un  bénéfice  vacant 
dont  tous  les  biens  lui  revenaient  en  sa  qualité  de  Prélat  collateur  (4), 
ainsi  qu'il  y  avait  été  autorisé  de  nouveau,  de  la  façon  la  plus  formelle, 
par  les  Lettres  Patentes  de  novembre  1643  (5)  ï  H  transféra  donc  tous  ces 

(1)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  167. 

(2)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  4o. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  4o. 

(4)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  39  et  4<>> 
(ô)  Voir  page  22  ci-dessus. 


-  25  — 

biens  au  Séminaire  qu'il  établit  par  décret  épiscopal  du  aa  Novembre  1675, 
dans  les  bâtiments  du  Prieuré  de  Saint-Jean-l'Evangéliste,  à  charge  pour 
les  prêtres  du  Séminaire  de  pourvoir  au  soin  spirituel  des  malades, 
«  administrer  les  Sacrements  et  Sépultures  aux  pauvres  de  THôtel-Dieu, 
instruire  et  assister  spirituellement  les  pauvres  passants  de  ce  lieu  où  ils 
sont  reçus  vis-à-vis  dudit  Hôtel-Dieu  »,  c'est-à-dire  de  l' Hôpital-d )  en-face 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut  (1)  ;  ce  décret  fut  confirmé  par  Lettres 
Patentes  de  mai  1676  ,  enregistrées  au  Parlement  de  Normandie  le 
4  août  1676. 

L'ancien  Prieur  de  Saint-Jean-rEvangéliste,  Jean  Ratier,  fut  investi  par 
Mg*  de  Nesmond  du  titre  de  trésorier  de  la  Cathédrale;  décédé  le  38 
mars  1697,  il  fut  inhumé  sous  l'autel  de  la  chapelle  de  l'Hôpital  Général  ; 
plus  tard,  en  171 5,  les  entrailles  de  MgT  de  Nesmond  furent,  de  par  la 
volonté  du  pieux  Prélat,  déposées  dans  la  même  sépulture  (a). 

Les  successeurs  de  Jean  Ratier  au  Prieuré  de  Saint-Jean,  devenu  le 
Séminaire  de  Bayeux,  furent  Gilles  Buhot,  Thomas  Duhamel  et  Adjutor 
Josset,  sous-doyen  du  Chapitre  de  la  Cathédrale  ;  ils  restaient  toujours 
chargés  de  la  direction  du  Séminaire  ;  mais,  cet  emploi  nécessitant  une 
vocation  spéciale,  Mgr  de  Nesmond  fit  venir,  en   168a,  cinq  prêtres  et 
trois  frères  de  la  Congrégation  de  Saint-Lazare,  auxquels  il  confia  la 
conduite  du  Séminaire  et  le  soin  spirituel  des  malades  de  l'Hôpital,  avec 
la  cure  de  Saint-Vigor-le- Petit  et  tous  les  biens  et  revenus  de  l'ancien 
Prieuré  de  Saint-Jean-l'Evangéliste,  sauf  ceux  attribués  à  l'Hôtel-Dieu 
par  le  partage  de  1643  ;  l'établissement  des  Prêtres  de  Saint-Lazare  au 
Séminaire  de  Bayeux  fut  confirmé  par  Lettres   Patentes  d'Août  1683, 
reconnues  officiellement  dans  une  Assemblée  de  Ville  du  14  avril  1684, 
où  il  fut  déclaré  que  cet  établissement  n'était  nullement  préjudiciable 
aux  intérêts  du  Roi  ni  à  ceux  du  public  et  des  pauvres  (3). 

Les  biens  de  l'Hôtel-Dieu  augmentèrent  rapidement  d'importance  et  de  8  r®venus 
valeur,  tant  par  la  bonne  gestion  des  Religieuses  de  la  Miséricorde  et  des  rHôtei-Dieu. 
administrateurs,  que  par  suite  de  diverses  circonstances. 

Les  déclarations  du  Roi  Louis  XIV,  des  15  janvier  1683  et  ai  août  1684,  ^B£è*n 
confisquant  au  profit  des  hôpitaux  du  Royaume  les  revenus  des  prêches,  des  Eglises 
des  ministres  et  des  pauvres  «  de  la  Religion  prétendue  réformée  »,  dont  Réformées. 


(1)  Voir  page  14  ci-dessus. 

(3)  bcziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  178. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  4o. 


-  26  - 

le   Roi  supprimait  l'exercice  en  France,  amenèrent  l'attribution   par 
moitié,  à  THôtel-Dieu  et  à  THôpital-Général  de  Bayeux,  des  biens  de 
cette  nature  qui  se  trouvaient  dans  le  ressort,  ainsi  que  des  amendes 
prononcées  contre  les  récalcitrants  (i). 
Supi^881011      Vers  la  même  époque,  la  disparition  presque  complète  de  la  lèpre 
Léproseries.  <ionna  lieu  aux  édits  de  mars  et  août  1672  et  de  novembre  1678,  aux 
arrêts  du  Conseil  et  aux  Lettres  Patentes  des  10  janvier  1678,  10  février 
1683  et  décembre  1696,  qui  supprimèrent  les  maladreries  et  léproseries, 
et,  comme  cette  suppression  ne  devait  pas  empêcher  les  pauvres  de  pro- 
fiter des  revenus  de  ces  établissements,  puisque  la  charité  avait  été  le 
motif  de  leur  fondation  (a),  ordonnèrent  que  ces  revenus  seraient  réunis 
à  ceux  des  hôpitaux  ;  en  conséquence  furent  transportés  à  THôtel-Dieu 
de  Bayeux  les  biens  et  revenus  des  maladreries  de  Sainte-Catherine  et  de 
Saint-Martin-des-Entrées,  de  la  Madeleine  de  Vaucelles,  de  Saint-Clair  de 
Pierre-Solain  et  de  la  Madeleine  d'Isigny  et  chapelle  en  dépendant,  pour 
être  employés  à  la  nourriture  et  entretien  des  pauvres  ;  un  bail  de  terres 
ayant  appartenu  à  cette  dernière  léproserie  fut  consenti  par  THôtel-Dieu, 
en  1689,  à  Robert  et  Philippe  Jeanne,  pour  130  livres  par  an  ;  quant  à  la 
chapelle  et  léproserie  de  Saint-Julien  de  Nihault,  un  acte  du  14  octobre 
1685  déclarait  qu'il  fallait  les  rétablir  et  les  maintenir  en  bon  état,  pour 
s'en  servir  en  cas  de  nécessité,  comme  lieu  de  santé  en  cas  de  contagion  (3). 
Les  biens  de  Saint-Nicolas  de  la  Chesnaye  avaient  été  réunis  à  ceux  de 
l'Ordre  de  Saint-Lazare  et  Notre-Dame  du  Mont-Carmel  ;  mais  le  Prieuré 
de  Saint-Nicolas,  s'il  ne  recevait  plus  de  lépreux,  soignait  encore  des 
galeux,  et  méritait  à  ce  titre  d'être  conservé  ;  nous  avons  vu  plus  haut 
qu'un  arrêt  du  26  mars  1695  réintégra  le  Prieur  dans  les  revenus  de  la 
Chesnaye,  montant  à  8.000  livres  par  an  (4),  à  charge  de  payer  300  livres 
de  rente  annuelle  à  THôtel-Dieu,  pour  tenir  lieu  des  biens  et  revenus 
qui  peuvent  avoir  appartenu  aux  lépreux  et  ont  été  confondus  avec  ceux 
du  Prieuré;  le  18  mai  1786,  l'hôpital  des  galeux  de  Saint-Nicolas-de-la- 
Chesnaye  fut  transféré,  par  délibération  du  Corps  de  Ville  de  Bayeux, 
dans  l'ancienne  teintureriejde  Saint-Laurent,  au  bord  de  la  rivière,  à  l'ex- 
trémité de  la  prairie  de  la  Manufacture,  c'est-à-dire  sur  l'emplacement 

(1)  Béziers,  Hist.  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  177  ;  Benêt,  Inventaire,  pp.  4i  et  4*. 
(3)  Voir  page  5,  ci-dessus. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  309. 

(4)  Rapport  du  19  novembre  1796;  Benêt,  Inventaire,  pp.  i63,  164,  ao5. 


—  27  — 

actuel  de  l'usine  à  gaz  (i)  ;  quelques  années  avant  cette  translation,  une 
requête  de  la  Fabrique  de  la  Cathédrale,  du  4  juin  1769,  avait  demandé 
la  réunion  aux  biens  de  cette  église,  des  biens  et  revenus  du  Prieuré  de 
Saint-Nicolas  ;  les  officiers  municipaux  de  Bayeux  y  firent  opposition,  la 
fondation  charitable  du  Prieuré  devant  faire  attribuer  aux  pauvres  le 
revenu  entier  de  ses  biens  ;  l'Hôtel-Dieu,  comme  représentant  légal  des 
pauvres,  se  joignit  à  cette  opposition  et  demanda  «  l'union  à  son  patri-  . 
moine  des  biens  du  Prieuré  et  ancienne  léproserie  de  Saint-Nicolas-de-la- 
Chesnaye,  pour  rétablir  en  partie  le  préjudice  que  l'Hôpital  venait 
d'essuyer  par  la  perte  des  droits  de  la  halle  »  (2)  ;  le  procès  fut  long  et 
difficile  ;  on  ne  sait  quelle  eût  pu  en  être  l'issue,  si  la  Révolution  n'était 
venue  le  trancher  à  la  façon  du  juge  de  La  Fontaine  dans  la  fable  de 
«  l'Huître  et  les  Plaideurs  »:  la  loi  du  10  juillet  1794  (22  messidor  an  11) 
mit  les  biens  des  hospices  à  la  disposition  de  la  République;  par  suite, 
le  Prieuré  de  la  Chesnaye  et  les  rentes  en  dépendant  furent  vendus 
comme  biens  nationaux,  ainsi  qu'une  notable  partie  des  immeubles  et 
rentes  appartenant  à  l'Hôtel-Dieu  et  à  l'Hôpital-Général  ;  nous  verrons, 
par  la  suite  de  cette  étude,  les  désastreux  résultats  de  cette  funeste  mesure. 

Depuis  le  remplacement  des  Chanoines  réguliers  de  Saint- Augustin  par 
les  Religieuses  Augustines  de  la  Miséricorde  de  Jésus,  des  travaux  consi- 
dérables avaient  été  exécutés  à  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux. 

En  1696,  MgT  de  Nesmond,  «  qui  regarda  toujours  l'Hôtel-Dieu  comme  Construction 
le  principal  objet  de  son  zèle  et  de  sa  charité  » ,  fit  commencer  la  cons-  de  la  Maison 
truction  de  la  maison  conventuelle  des  Religieuses  hospitalières  ;  il  voulut        d 
la  bâtir  à  ses  frais  et  la  bénit  solennellement  en    1699  (3)  ;  ces  bâtiments  Religieuses, 
existent  encore  tels  qu'ils  furent  élevés  par  le  saint  Evêque,  et  avec  la 
charitable  destination  qu'il  leur  avait  donnée. 

La  communauté  de  chapelle  entre  les  Religieuses  hospitalières  et  les  La  Chapelle 
Prêtres  du  séminaire  était  fort  incommode  et  donnait  lieu  à  d'incessantes        des 
difficultés  ;  aussi,  Mgr  de  Nesmond  fit-il  élever,  sur  l'emplacement  de  la 
petite  chapelle  des  malades,  une  chapelle  plus  vaste  pour  les  Religieuses  ; 
il  la  consacra  le  19  septembre  1701  ;  c'est  encore  aujourd'hui  la  chapelle 
de  la  Communauté  de  la  Miséricorde  de  Jésus. 

A  cette  époque,  au  commencement  du  xvmf  siècle,  la  Communauté  de 
l'Hôtel-Dieu  comptait  cinquante  Religieuses  et  une  novice,  dépensant 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  a86f  287,  3ag. 

(3)  Béliers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  169. 


-128  - 

chacune  140  livres  par  an  ;  un  chapelain ,  un  médecin,  un  procureur,  un 
jardinier,  deux  tourières  et  un  valet  ;  les  malades  étaient  au  nombre  de 
4},  coûtant  chacun  150  livres  par  an,  non  compris  les  pauvres  de  la  ville 
et  des  campagnes,  c  qui  y  abondent  pour  se  faire  panser  »,  dit  le  rapport 
auquel  nous  empruntons  ces  détails  (1),  et  les  enfants  exposés  qui  y  étaient 
élevés  jusqu'à  l'âge  de  sept  à  huit  ans'. 
Les  Enfants  Depuis  de  longs  siècles,  en  effet,  les  enfants  abandonnés,  que  Ton  expo- 
trouvés,  sait  primitivement  à  la  porte  des  églises,  et  qui  étaient  recueillis  par  des 
prêtres  chargés  de  les  baptiser  et  de  pourvoir  à  leur  subsistance,  étaient 
déposés  dans  les  Hospices,  où  les  frais  de  leur  séjour  étaient  supportés, 
d'abord  par  les  seigneurs  haut-justiciers,  puis  par  les  baillis  ;  un  compte 
du  13  octobre  1469  constate  que  les  Chanoines  desservant  l'Hôtel-Dieu 
avaient  payé  8  sols  1 5  deniers,  «  pour  nourrir,  faire  allaiter  et  mettre  en 
nourrice  hors  dudict  Hostel-Dieu  ,  les  enfants  trouvés  à  la  porte  dudict 
hospital  et  autres  lieux  de  nuit  »  (3). 

D'autres  mémoires  établissent  que,  de  1779  à  1785  ,  330  enfants  furent 
exposés  à  l'Hôtel-Dieu,  plus  34  restant  des  années  précédentes  ;  de  1785 
à  1787,  il  y  eut  40  abandons  à  la  porte  de  l'Hôtel-Dieu  ;  il  y  en  eut  85  en 
1791  et  1792,  et  le  nombre  des  enfants  ainsi  déposés  à  la  porte  de  l'hôpi- 
tal augmentait  toujours,  si  bien  qu'il  en  fût  reçu  jusqu'à  cinq  le  même 
jour  ;  parmi  ces  pauvres  petits,  la  mortalité  était  effrayante  ;  en  1785  ,  on 
signale  75  survivants  sur  133,  et  pour  une  période  précédente,  61  seule- 
ment sur  236  (3)  ;  vers  la  fin  du  xviue  siècle,  l'Hôtel-Dieu  ne  gardait  plus 
les  enfants  trouvés  que  jusqu'à  l'âge  de  cinq  ans,  puis  on  les  transférait  à 
l'Hôpital-Général  qui  les  gardait  jusqu'à  ce  qu'ils  fussent  en  état  de  gagner 
leur  vie  ;  l'entretien  de  ces  enfants  coûtait  des  sommes  considérables,  et 
en  1801,  les  hospices  avaient  de  ce  chef  une  dette  arriérée  de  près  de 
85,000  livres  (4). 

On  voit  que  l'entretien  de  l'Hôtel-Dieu  nécessitait  des  frais  énormes  ; 
aussi,  la  situation  était-elle  assez  précaire,  malgré  le  zèle  et  le  dévoue- 
ment des  Religieuses  et  des  Administrateurs,  aux  délibérations  desquels 
assistaient,  en  vertu  d'une  décision  du  Corps  de  Ville,  du  16  septembre 
1730,  «  deux  conseillers  municipaux  et  deux  notables  bourgeois  »  (5). 

(\)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  43. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  a3i  et  23a. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  43. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  23o. 

(5)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  *9  - 


Ce  fâcheux  état  des  finances  de  l'Hôtel-Dieu  était  d'autant  plus  regret-  Travaux  à  la 

Salle 
des  Malades 


C     II 

table  que  la  grande  salle  des  malades,  construite  par  Robert  des  Ablèges,  °  ° 


menaçait  ruine,  et  était  en  outre  devenue  trop  petite  pour  que  les  nom- 
breux malades  qu'elle  devait  recevoir  pussent  être  soignés  convenable- 
ment ;  la  nécessité  s'imposait  de  travaux  importants  de  restauration  et 
d'agrandissement;  dans  l'impossibilité  d'y  faire  face  avec  ses  propres 
ressources,  l'administration  de  l'Hôtel- Dieu  fit  appel  à  la  charité  publique 
et  ouvrit  une  souscription  à  laquelle  prirent  part  de  généreux  bienfai- 
teurs, entre  autres  une  riche  protestante,  Jeanne  du  Vivier,  dame  de 
Crouay  et  de  Longeau,  qui  donna  une  somme  de  10,000  livres  (1). 

Grâce  à  ces  libéralités,  on  put  entreprendre  les  travaux  et,  le  9  mai 
1750,  on  conclut  un  marché  avec  Nicolas-Thomine  Hamelin,  entrepre- 
neur de  bâtiments,  demeurant  à  Bayeux,  paroisse  Saint-Sauveur  ;  il  s'en- 
gageait «  à  faire  et  fournir  tout  le  nécessaire  pour  construire  une  aile  au 
bâtiment  de  la  salle  des  malades,  semblable  dans  l'intérieur  à  l'aile  du 
côté  du  séminaire,  et  conformément  au  plan,  savoir:  à  la  face  sur  la  rue 
en  faire  une  portion  à  neuf  sur  la  largeur  de  18  pieds  pour  rejoindre  en 
liaison  à  la  partie  ancienne,  dans  laquelle  aile  il  y  aura  une  porte  et  deux 
croisées  en-dessus  pareilles  aux  anciennes  qui  leur  sont  opposées  ;  dans 
l'ancienne  partie  y  percer  deux  fenêtres  l'une  sur  l'autre,  Tune  pour 
éclairer  dans  la  salle  du  milieu,  à  côté  de  l'autel,  afin  que  ledit  autel  se 
trouve  placé  au  milieu  ;  lequel  Hamelin  s'oblige  de  le  déplacer  et  de  le 
replacer;  l'autre  fenêtre  sera  pour  éclairer  dans  la   salle  en  galetas  »  (2). 

Le  terrain  nécessaire  pour  cet  agrandissement  de  la  salle,  pour  la 
construction  d'un  préau  pour  les  hommes  ,  d'une  cave  «  pour  ramasser  le 
bois,  le  cidre  et  autres  provisions  qu'on  remisait  dans  la  salle  des  malades, 
par  suite  de  l'insuffisance  des  communs  »,  fut  acquis  des  dames  Reli- 
gieuses par  le  prix  de  3,000  livres  ;  les  Religieuses  abandonnaient  à  cet 
effet  les  terrains  et  maisons  du  pensionnat  qu'elles  possédaient  au  bord 
de  la  rue  Saint-Vigor-le-Petit  ;  pour  remplacer  cet  ancien  pensionnat, 
M.  l'abbé  Jean-Baptiste  de  Biaudos  ,  doyen  du  Chapitre  de  la  Cathédrale 
(les  armoiries  de  ce  dignitaire  ornent  encore  les  grilles  qu'il  fit  placer 
autour  du  sanctuaire  de  cette  église)  ,  fit  élever  à  ses  frais ,  entre 
la  cour  de  la  Communauté  de  l'Hôte] -Dieu  et  les  jardins  du  côté  du 
séminaire  ,   un   vaste  bâtiment  à   deux  étages ,   qui  a  servi  longtemps 


(1)  Archives  des  Hospices  de  Bayeux. 

(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  aoô  à  ai4« 


—  30  — 

de  pensionnat  et  qui  est  affecté  maintenant  au  logement  des  dames  en 
chambre  (i). 

Après  l'exécution  des  travaux  de  l'entrepreneur  Hamelin,  la  salle  des 
malades,  que  Béziers  déclarait  «  une  des  plus  régulières  que  Ton  voye  en 
son  genre  »  (2),  rappelait  par  sa  disposition  les  plus  belles  salles  des 
hôpitaux  du  Moyen-Age  ;  on  peut  s'en  faire  une  idée  par  le  vaste  bâti- 
ment, dépendant  autrefois  du  Prieuré  de  Saint-Vigor-le-Grand ,  qui  sert 
aujourd'hui  de  chapelle  au  monastère  de  la  Charité:  divisée  en  trois  par- 
ties, dans  le  sens  de  la  largeur,  par  deux  rangs  de  chacun  sept  gros 
piliers,  elle  présentait  l'aspect  d'une  église  avec  nef  centrale  et  deux 
collatéraux  ;  l'autel  était  à  l'extrémité  de  la  nef,  entre  les  deux  fenêtres 
centrales  du  gable  bordant  la  rue  Saint- Vigor-le-Petit,  et  bien  en  vue  de 
toute  la  salle  ;  le  collatéral  de  l'est ,  vers  le  séminaire  ,  était  réservé  aux 
femmes  ;  celui  de  l'ouest ,  vers  la  cour,  affecté  aux  hommes;  des  rideaux 
d'étoffe  grossière  et  une  balustrade  en  bois  servaient  de  séparation  (3). 

Par  suite  de  ces  agrandissements,  dit  M.  Dédouit  (4),  la  salle  entière 
mesurait  définitivement  108  pieds  de  long  sur  63  de  large  et  28  de  hau- 
teur sous  poutres  ;  ces  dimensions  concordent  sensiblement  avec  celles 
qu'indique  le  plan  dressé  en  1821.  par  M.  Lair  de  Beauvais,  architecte  de 
de  la  ville  de  Bayeux.  plan  qui  permet  de  se  rendre  un  compte  exact  de 
la  disposition  de  l'ancienne  salle  des  malades  ;  on  y  voit  nettement  qu'elle 
était  en  forme  de  trapèze  irrégulier,  plus  large  sur  la  rue  que  du  côté  de 
la  communauté,  et  plus  long  vers  le  séminaire  que  vers  la  cour  de  l'Hôtel- 
Dieu. 

La  façade  sur  la  rue  Saint-Vigor-le-Petit  mesurait  2}  mètres  50  hors- 
œuvre  et  21  mètres  en-dedans  ;  elle  formait  une  convexité  assez  pronon- 
cée vers  la  rue  et  son  extrémité  vers  l'est  présentait  une  forte  saillie 
contre  laquelle,  paraît-il,  venaient  souvent  se  heurter  les  voitures  ;  cette 
façade  était  percée  de  quatre  fenêtres  ogivales,  en  lancettes,  dont  deux 
dans  la  nef  centrale  et  une  dans  chacun  des  bas-côtés. 

Vers  l'ouest,  la  salle  des  malades  n'avait  que  34  mètres  de  long  à  l'ex- 
térieur et  32  mètres  à  l'intérieur  ;  quatre  fenêtres  s'ouvraient  de  ce  côté. 

Le  mur  du  nord,  séparant  la  salle  des  bâtiments  de  la   communauté, 


(1)  Discours  de  M.  Conseil,  i8a3;  Dédouit,  Souv.  inédits,  pp.  306  à  an. 

(3)  Béziers,  Histoire  de  la  Ville  de  Bayeux,  p.  167. 

(3)  Le  Lièvre,  Anciens  Hospices  de  Bayeux  ;  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ao6  i  au. 

(fi)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  su. 


-31  — 

avait  ao  mètres  50  extérieure  méat,  et  18  mètres  50  dans  la  salle  :  dans  ce 
mur.  s'ouvraient  une  porte  communiquant  de  la  salle  à  la  communauté 
et  un  tour  par  où  Ton  passait  les  aliments  aux  malades. 

La  longueur  de  la  salle  des  malades  du  côté  de  Test  était  de  37  mètres 
en-dehors,  35  mètres  dans  les  murs  ;  des  bâtiments  annexes  et  une  petite 
cour  se  trouvaient  le  long  de  l'impasse  et  communiquaient  avec  le  colla- 
téral est  ;  un  large  porche,  dans  la  quatrième  travée  à  partir  de  la  rue, 
donnait  accès  sur  l'impasse  séparant  l'Hôtel-Dieu  du  prieuré  de  Saint-Jean 
l'Evangéliste,  devenu  depuis  le  Séminaire;  cette  impasse,  qui  existe  encore    L'impasse 
aujourd'hui,  communiquait  avec  la  rue  par  une  grande  porte  cochère  s'ou-       entr6 
vrant  a  1  emplacement  de  la  grille  actuelle  ;  au-dessus  de  cette  porte,        et  le 
étaient  des  logements  communiquant,  d'un  côté  avec  la  lingerie  de  l'Hôtel-    Séminaire. 
Dieu  et  autres  dépendances  installées  dans  les  étages  et  les  combles  au- 
dessus  de  la  salle  des  malades,  de  l'autre  avec  les  bâtiments  du  séminaire  ; 
c'est  dans  une  partie  de  ces  logements,  partagés  par  moitié  entre  les  deux 
établissements  et  bornant  vers  le  rue  le  passage  qui  restait  commun  entre 
eux,  que  logeait  le  chapelain  de  l'Hôtel-Dieu. 

Sous  la  Révolution,  l'Etat,  devenu  possesseur  du  séminaire  qu'il  avait 
transformé  en  caserne,  fit  abattre  la  moitié  des  bâtiments  au  bord  de  la 
rue.  pour  faciliter  le  passage  des  troupes  marchant  en  colonnes  ;  la  partie 
restant  à  l'hôpital  n'était  plus  fermée  que  par  des  cloisons  d'argile,  et 
n'étant  plus  appuyée,  menaçait  de  s'écrouler  ;  après  de  longs  pourparlers 
entre  les  administrateurs  des  hospices  et  le  capitaine  du  génie  Dufour,  on 
décida,  le  17  décembre  1802  (26  frimaire  an  xi),  de  construire  à  frais 
communs  un  mur  pour  clore  les  dépendances  de  l'Hôpital  (1). 

Plus  tard,  le  Séminaire  étant  rentré  en  possession  de  ses  biens,  et  après 
la  reconstruction  des  salles  des  malades  dont  nous  aurons  à  parler  dans 
la  suite,  l'administration  du  Séminaire  crut  devoir,  le  7  avril  1825,  se 
pourvoir  au  possessoire  devant  le  juge  de  paix  de  Bayeux,  contre  une 
prétendue  violation  de  ses  droits  par  suite  de  l'ouverture  de  jours  don- 
nant des  nouvelles  salles  sur  l'impasse,  et  de  la  porte  fermant  ce  passage, 
dont  le  Séminaire,  comme  avant  droit  de  l'ancien  Prieuré  de  Saint-Jean- 
l'Evangéliste,  se  prétendait  seul  propriétaire  (a). 

La  Ville  de  Bayeux  et  les  Hospices  ayant  obtenu,  le  5  mai  1825,  l'auto- 
risation de  soutenir  ce  procès  pour  y  défendre  les  droits  des  pauvres,  une 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  ai4. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  32  — 

sentence  du  juge  de  paix,  du  18  octobre  1835,  reconnut  que  l'impasse 
appartenait  par  moitié  aux  deux  parties,  mais  ne  voulant  pas  trancher  la 
question  des  empiétements  qu'il  regardait  peut-être  comme  excédant  sa 
compétence,  ordonna  de  remettre  les  choses  en  l'ancien  état  ;  une  telle 
solution  était  évidemment  inadmissible,  aussi  la  Ville  et  les  Hospices 
portèrent  appel,  le  5  décembre  182%  devant  le  tribunal  de  première 
instance  de  Bayeux  ;  l'administration  du  Séminaire  jugea  prudent  de  ne 
pas  courir  les  chances  de  ce  second  procès,  et  le  23  mai  1826,  une  transac- 
tion entre  les  deux  parties  déterminait  d'une  façon  nette  et  précise  les 
droits  respectifs  du  Séminaire  et  de  l'Hôtel-Dieu  sur  ce  passage  reconnu 
commun,  pour  le  pavage  et  la  clôture  duquel  une  somme  de  *.)*>)  fr.  27 
fut  votée  par  le  Conseil  municipal  le  15  mai  1837  (1). 


* 


Situation         ^e  pr0(juit  de  la  souscription  de  1750,  tout  abondant  qu'il  fût,  et  quelle 

financière  de  r  *  .  ^  ^ 

l'Hôtei-Dien.  qu'eût  été  la  générosité  des  bienfaiteurs  de  1  Hôtel-Dieu,  avait  été  absorbé 
par  les  réparations  à  la  salle  des  malades  et  autres  travaux  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut  ;  et  la  situation  financière  de  l'hôpital  n'en  était 
pas  améliorée  :  si  Ton  s'en  rapporte  à  un  Mémoire  de  Mgr  de  Cheylus  et 
de  M.  l'abbé  d' Audibert  la  Vilasse,  vicaire-général  de  Bayeux  et  supérieur 
de  la  Communauté  de  l'Hôtel-Dieu  en  1785,  les  revenus  montaient  alors 
à  15.407  livres  10  sols,  et  les  charges  pour  décimes,  honoraires,  gages, 
réparations,  nourriture,  chauffage   et  entretien,   s'élevaient  à   plus   de 

33.800  livres  ;  d'où  un  déficit  annuel  de  plus  de  8.400  livres  (2) On 

voit  que,  si  les  malades,  les  enfants  trouvés  et  les  pensionnaires  étaient 
bien  soignés  à  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  ni  les  Religieuses,  ni  les  Adminis- 
trateurs ne  pouvaient  encourir  le  reproche,  fait  jadis  aux  Chanoines 
réguliers  du  Prieuré  de  Saint-Jean-1'Evangéliste,  de  prendre   pour  eux  le 

bien  des  pauvres  ! 

De  graves  événements  allaient  bientôt  venir  accroître,  dans  des  pro- 
portions effroyables  et  pour  de  longues  années,  cet  état  de  gène,  de  jour 
en  jour  plus  inquiétant,  des  Hospices  de  Bayeux. 

A  la  fin  de  1790,  les  revenus  de  l'Hôtel-Dieu  étaient  d'environ  18.946 
livres  par  an,  non  compris  les  produits  variables,  aumônes,  dons,  frais 
de  séjour,  etc.,  montant  approximativement  à  10.000  livres,  ce  qui  cons- 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 
(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  43. 


-  33  - 

tituait  une  fortune  totale  de  près  de  39.000  livres  de  revenus  (1)  ;  mais 
depuis  plusieurs  années  la  crise  funeste  qui  semblait  tarir  toutes  les  res- 
sources et  augmenter  partout  la  misère,  se  faisait  rudement  sentir,  à 
Bayeux  comme  ailleurs;  les  dépenses  de  l'hôpital  devenaient  chaque 
jour  plus  lourdes,  et  les  subventions  de  l'Etat  qui  seules  ,  jusqu'alors  , 
avaient  permis  d'équilibrer  le  budget  des  hospices,  faisaient  totalement 
défaut. 

Une  délibération  du  Corps  municipal  de  Bayeux,  du   10  août  1790,    Demandes 
porte  un  jour  douloureux  sur  ce  triste  état  de  choses  :  «  L'Hôtel-Dieu,  y  d6  Socoura- 

Détresse 

est-il  dit,  n'est  pas  doté  en  proportion  de  ses  besoins  ;  il  est  d'ailleurs  CPoi8eaiite 
surchargé  par  une  quantité  considérable  d'enfants  trouvés,  sans  que  des  Hospices 
depuis  1787  le  gouvernement  lui  ait  fait  passer  les  fonds  extraordinaires 
qu'il  avait  coutume  de  lui  accorder  ci-devant,  quelque  demande  qui  lui  en 
ait  été  faite  ;  les  linges  de  cet  Hôtel-Dieu  sont  totalement  usés,  et  pour 
remonter  convenablement  cet  hospice  pour  les  pauvres  malades,  il  serait 
nécessaire  de  faire  une  avance  à  laquelle  il  ne  peut  suffire  (a)  ». 

Cette  avance,  la  Ville  de  Bayeux  ne  pouvait  la  fournir,  n'étant  pas  plus 
riche  que  ses  hospices  ;  aussi  ne  crut-on  pouvoir  mieux  faire  que  d'user 
de  l'influence  du  général  de  Wimpffen,  député  de  Bayeux  à  l'Assemblée 
nationale  ;  le  20  Octobre  1790,  on  le  chargeait  de  solliciter  du  gouver- 
nement le  remboursement  des  dépenses  faites  pour  les  enfants  trouvés, 
montant  pour  1788  à  8.117  livres  5  sols,  et  pour  1789  a  8.689  livres  13  sols 
8  deniers.  Les  démarches  du  représentant  de  Bayeux  furent,  —  en  appa- 
rence, —  couronnées  de  succès  :  dès  le  28  Octobre,  la  somme  demandée 
était  envoyée  à  Bayeux,. . .  mais  en  assignats  /. . .  et  chacun  sait  quelle 
était  la  valeur  de  ces  trop  fameux  «  billets  de  confiance  »  et  quelle 
dépréciation  ils  subissaient  quand  il  s'agissait  de  les  transformer,  soit  en 
espèces  devenues  si  rares  à  cette  époque,  soit  en  denrées  de  première  et 
indispensable  nécessité  ! 

Aussi,  quoique  l'Assemblée  nationale  eût  voté,  le  8  Juillet  1791,  une 
somme  de  trois  millions  sur  le  fond  de  l'extraordinaire  à  titre  de  «  prêt 
en  faveur  des  lieux  hospitaliers  »,  remboursable  pendant  le  premier 
semestre  de  1792  au  moyen  de  sous  par  livre  ajoutés  aux  contributions 
foncière  et  mobilière  de  1791,  et  quoique,  le  4  septembre  1791,  une 
somme  de   15.000  livres  eût  été  promise  aux  hospices,  la  distribution 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  9. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  34  — 

de  ces  secours  se  fit  longtemps  attendre  :  le  27  Novembre  1791,  la  €  rareté 
du  billon  »  forçait  la  Ville  de  Bayeux  à  émettre  pour  1  io.aoo  livres  de 
«  bons  de  confiance  »  de  4  et  5  sols  ;  et  le  Conseil  général  de  la  commune 
sollicitait  du  département  un  secours  en  faveur  des  hospices  (1). 

Cette  assemblée  de  nos  édiles  avait  compris  l'inutilité  de  sa  requête 
du  6  Novembre  1791,  tendant  à  poursuivre  le  recouvrement  de  la  créance 
en  blé  due  par  l'Evêché  ;  cette  démarche,  plusieurs  fois  renouvelée,  ne 
pouvait  que  rester  sans  succès,  les  biens  du  Clergé,  qui  garantissaient 
cette  redevance,  étant  devenus  propriété  de  l'Etat  par  la  loi  de  confisca- 
tion du  a  Novembre  1789  (2). 

Une  nouvelle  demande  de  secours,  adressée  par  la  Ville  le  ivr  Décembre 

1791,  demeura  sans  réponse  ;  las  d'attendre,  le  Conseil  général  de  la 

Commune  décida,  le  8  Octobre  179a,  d'avancer  aux  hospices,  pour  leur 

permettre  de  vivre,  les  termes  échus  des  rentes  dues  par  l'Etat  et  par 

l'ancien  Clergé  dépossédé  ;  mais,  pour  faire  face  à  une  telle  avance  il 

fallait  des  fonds  ;  la  municipalité  sollicita  donc  de  nouveau  une  somme 

de  six  mille  livres,  pour  être  répartie  entre  l'Hôtel-Dieu  et  l'Hôpital 

Général,  à  valoir  sur  les  trois  millions  destinés  à  cet  effet  et  volés  en 

faveur  des  hôpitaux  par  l'Assemblée  Constituante  (3}. 

La  Terreur       H  va  sans  dire  que  toutes  ces  demandes  restèrent  sans  résultat  :  les 

à  Bayeux.    politiciens  de  l'époque  avaient  autre  chose  à  faire  que  de  s'occuper  des 

pauvres  !...  Le  18  septembre  1793.  les  représentants  du  peuple,  Prieur 

et  Le  Carpentier.  en  mission  à  Bayeux,  sans  consulter  les   électeurs, 

décidèrent  de  déposer,  sans  autre  forme  de  procès,  les  membres  du 

Corps  municipal  de  Bayeux  :  «  considérant,  disaient-ils,  qu'il  importe  de 

renouveler  la  Municipalité  bayeusaine,  dont  la  conduite  en  ces  temps 

difficiles,  atteste  l'insuffisance  et  la  faiblesse  et  qu'il  est  indispensablement 

nécessaire  de  la  composer  de  citoyens  dont  le  civisme,  le  caractère  et 

Ténergie  se  soient  constamment  soutenus  contre  les  intrigues  et  les  cabales 

de  Varistocratie  »,  ils  choisirent  de  leur  propre  autorité,  et  installèrent  à 

l'Hôtel-de-Ville,  de  nouveaux  conseillers,  dont  le  premier  acte  fut  de 

s'empresser  d'adopter  le  bonnet  rouge  (4)  ;  le  «  zèle  »  de  ces  nouveaux 

édiles  était  encore  stimulé  par  l'influence  delà  Société  Populaire,  organe 

des  partis  terroristes  les  plus  avancés,  et  par  la  présence  de  «  l'agent 

(1)  Oédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  16. 
(a)  Dédouit.  Souvenirs  inédits,  p.  16. 

(3)  Dédouit,  Souvenir  inédits,  p.  3a  ;  Archive!  de  la  Mairie  de  Bayeux. 

(4)  Dédouit»  Souvenirs  inédits,  pp.  4©  et  4'* 


—  35  - 

national»  qui  devait  remplacer  le  procureur-syndic  et  son  substitut  ; 
ce  «  zèle  »  ne  tarda  pas  à  se  manifester  pour  le  plus  grand  préjudice  des 
pauvres  et  des  malades  de  nos  hospices. 

Un  décret  de  l'Assemblée  nationale  du  18  Août  179a  avait  supprimé  Le  Costume 
toutes  les  congrégations  religieuses  et  interdit  d'en  porter  le  costume  ;  es 

x\eil£lG11868  • 

toutefois,  la  municipalité  bayeusaine  avait  cru  pouvoir  profiter  de  la 
tolérance  admise  par  le  second  article  de  ce  décret,  portant  que,  «  dans 
les  hôpitaux  et  maisons  de  charité,  les  mêmes  personnes  pouvaient  conti- 
nuer comme  ci-devant  le  service  des  pauvres  et  le  soin  des  malades,  à 
titre  individuel  et  sous  la  surveillance  des  corps  municipaux  et  ad- 
ministratifs »  (1). 

Cette  tolérance  semblait  devoir  concilier  tous  les  intérêts,  mais  la 
Société  Populaire  ne  l'entendait  pas  ainsi,  et  bientôt  elle  dénonça  au 
Conseil  général  de  la  Commune  le  «  délit  »  commis  par  les  Religieuses 
de  l'Hôtel-Dieu  qui,  se  croyant  couvertes  par  leur  vœu  de  clôture  qui 
leur  interdisait  de  paraître  hors  de  l'hôpital,  avaient  cru  pouvoir  con- 
server leur  habit  religieux.  Forcé  d'agir,  le  Conseil  général  décida,  le 
*6  Septembre  1793,  qu'invitation  et  réquisition  formelles  seraient  faites 
aux  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  «  de  quitter  leur  costume  religieux  et 
d'en  prendre  un  républicain,  ce  qu'elles  firent  non  sans  regret  »,  dit  un 
rapport  de  l'époque  (2). 

Quelques  jours  après,  «  les  frères  »  de  la  Société  Populaire  relevaient  Les  Cocardes, 
un  nouveau  grief  contre  les  anciennes  Religieuses  :  si  elles  avaient  pris 
un  «  costume  républicain  »,  elles  ne  portaient  pas  à  leur  bonnet  la  cocarde 
tricolore \  prescrite  par  le  décret  du  25  Septembre  1793  ;  le  Conseil 
Général  fut  encore  informé  de  cette  nouvelle  infraction  ;  mais  un  membre 
de  l'assemblée  ayant  exposé  que  «  les  facultés  »  des  anciennes  Religieuses 
ne  leur  permettaient  pas  de  se  procurer  elles-mêmes  les  cocardes,  et 
demandé  que  «  la  commune  veuille  bien  en  faire  les  frais  et  que  deux 
membres  du  Conseil  général  aillent  les  leur  placer  »,  on  adopta,  le 

7  Octobre  1793,  cette  motion  qui  enlevait  aux  Religieuses  tout  prétexte 
de  résistance,  et  les  citoyens  Delarue  et  Métrel  furent  chargés  de  la 
bizarre  mission  d'aller  fixer  eux-mêmes  la  cocarde  sur  le  bonnet  des 
Sœurs  de  l'Hôtel-Dieu  ;  cette  remise  officielle  des  insignes  eut  lieu  le 

8  Octobre  1793  ;  une  de  ces  cocardes  qui  fut  portée  par  Mmt  Le  Romain, 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  27  et  38. 
(s)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ag  et  3o. 


—  36  - 

en  religion  Sœur  des  Anges,  existe  encore  à  l'Hôtel-Dieu,  où  elle  est 
conservée  sous  une  vitrine  (i). 
Le  Serment  On  eût  pu  croire  que  l'abandon  du  costume  religieux  et  le  port  de  la 
civique.  cocarcje  allaient  mettre  les  hospitalières  à  l'abri  de  nouvelles  tracasseries  ; 
il  n'en  fut  rien  ;  et  le  23  Novembre  1793,  le  Curé  constitutionnel  de 
Saint- Vigor-le-Petit,  désireux,  lui  aussi,  de  faire  preuve  de  «  civisme  »  et 
de  €  zèle  »,  dénonça  les  ex-Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  comme  n'ayant 
pas  prêté  le  serment  civique  prescrit  par  la  loi  du  3  Octobre  1793,  disant 
€  qu'à  défaut  dudit  serment  il  importait  de  les  destituer  et  de  les  arrêter  »  ; 
la  Société  Populaire  avait  déjà  pris  ses  précautions,  et  le  2  novembre  on 
avait  convoqué  au  son  du  tambour  toutes  les  citoyennes  disposées  à  se 
faire  inscrire  à  la  mairie  pour  remplacer,  dans  le  service  des  hôpitaux,  les 
Religieuses  non  assermentées. 

Le  9  décembre  1793,  deux  officiers  municipaux  furent  délégués  pour 
arrêter  la  liste  des  Religieuses  insoumises  et  pourvoir  à  leur  remplace- 
ment ;  les  choses  restèrent  pourtant  en  état  jusqu'au  3  mars  1794  ;  à  cette 
date  (13  ventôse  an  11),  l'agent  national  ayant  requis  l'exécution  du  décret, 
le  Conseil  général  de  la  Commune  dut  agir  ;  il  délégua  aussitôt  deux  de 
ses  membres,  les  citoyens  Le  François  et  Dubuisson,  pour  assembler  dès 
le  lendemain  les  Religieuses  dans  leurs  Communautés  respectives,  leur 
donner  lecture  du  décret,  et  leur  accorder  un  délai  de  dix  jours  pour 
prendre  leur  parti. 

C'est  donc  le  4  mars  1794  que  les  deux  municipaux,  accompagnés  de 
leur  greffier,  Georges-Auguste  Hue,  secrétaire  de  la  municipalité,  se 
présentèrent  à  l'Hôtel-Dieu,  déjà  débaptisé  et  désigné  sous  le  nom  d'Hos- 
pice de  la  Montagne  (non  parce  qu'il  était  situé  au  fond  de  la  vallée, 
mais  en  l'honneur  du  nom  donné  au  parti  le  plus  avancé  de  la  Convention 
nationale),  et  donnèrent  lecture  aux  Religieuses  du  décret  du  9  ven- 
tôse an  h  (17  février  1794)  enjoignant  aux  municipalités  d'emprisonner 
sans   délai   tous  ceux  ou  celles  qui  refuseraient  de   prêter  le  serment 

civique  (2). 

Le  délai  accordé  aujx  Religieuses  pour  réfléchir  et  prendre  une  décision 
prenait  fin  le  15  mars  (2s  ventôse)  ;  il  était  donc  expiré  lorsque  ,  le  21 
mars  (ier  germinal),  l'agent  national  fit  de  nouveau  acte  d'autorité,  affir- 
mant au  Conseil  de  la  Commune  que  le  c  retard,  dans  un  gouvernement 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  6a  i  69. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  76  à  84. 


—  37  - 

révolutionnaire,  peut  se  considérer  comme  un  crime  » ,  et  déclarant  qu'il 
avait  fait  avertir  les  citoyennes  qui  se  disposaient  à  remplacer  «  les  filles 
qui  ont  refusé  de  prêter  le  serment.  »  —  Cest  dans  ces  termes  méprisants 
que  l'agent  national  parlait  des  dévouées  Religieuses  dont  le  départ  devait 
bientôt  se  faire  si  cruellement  sentir  aux  pauvres  malades  î . . . 

Les  citoyennes  Duchemin  ,  Lafontaine-Lequesne,  Michel ,  Liégard,  Le  infirmières 
Bailly,  Ygouf  et  Aze  ,  auxquelles  se  joignirent  quatre  jours  après  les  lar<iue«- 
citoyennes  Lajehannière  et  Tanquerel,  prêtèrent  donc  serment  et  furent 
installées  sans  délai  à  «  l'Hospice  de  la  Montagne  »  ;  une  seule  des 
anciennes  Religieuses,  préférant  le  service  des  malades  à  ses  vœux,  avait 
aussi  prêté  le  serment  civique  ;  elle  resta  à  l'Hôpital  pour  aider  et  mettre 
au  courant  les  nouvelles  hospitalières  ;  les  vingt-cinq  autres  Religieuses, 
fidèles  à  leurs  vœux  monastiques,  refusèrent  le  serment  (î). 

Aussitôt,  l'agent  national  requit  du  Conseil  général  de  la  commune 
l'exécution  définitive  de  la  loi  du  9  nivôse  an  11  (39  décembre  1793),  c'est- 
à-dire  l'emprisonnement  des  anciennes  Religieuses  et  l'installation  d'une 
nouvelle  administration  dans  VHospice-de-Santé ,  ainsi  que  l'on  dési- 
gnait quelquefois  l'Hôtel-Dieu,  sans  doute  quand  le  nom  d'  «  Hospice  de 
la  Montagne»  semblait  trop  extraordinaire. 

En  conséquence,  le  25  mars  1794  (5  germinal  an  11),  le  Conseil  général  Administra- 
arrèta  que  le  citoyen  Dreumont  serait  préposé  en  chef  à  V administration      tion  <*e 
de  V Hospice  de  Santé,  sous  la  surveillance  de  la  municipalité,  avec  auto-      ^p1^6   e 
rite  sur  tous  les  services,  logement  et  entretien  «dans  ladite  maison  »  ;  le 
nombre  des  hospitalières  laïques  était  fixé  à  vingt,  quoiqu'elles  ne  fus- 
sent encore  que  dix,  en  comptant  l'ancienne  Religieuse  assermentée  ; 
elles  étaient  aidées  par  deux  infirmiers  ;  tout  ce  personnel  devait  vivre  et 
loger  «dans  ladite  maison»;  quant  aux  traitements,  ils  devaient  être  «ré- 
glés en  assemblée  »,  à  une  date  que  l'on  ne  semblait  pas  très  pressé  de 
fixer. 

Ce  que  l'on  décidait  au  plus  vite,  c'est  «  que,  dès  demain  neuf  heures 
du  matin  les  ex-Religieuses  qui  n'ont  pas  prêté  serment  seront  expulsées, 
que  le  comité  de  surveillance  va  être  prévenu,  et  que  la  nouvelle  admi- 
nistration sera  établie  de  suite  ;  que,  pour  exécuter  l'expulsion  et  le  rem- 
placement cy-dessus  mentionnés,  y  compris  Yétat  à  dresser  des  effets  de 
ladite  maison,  les  citoyens  Le  Boyteux  et  Hardouin,  officiers  municipaux, 
et  Desramé  et  Dupart,  notables,  sont  nommés  commissaires.*  (3) 

(1)  Dcdouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  84  à  88. 
(a)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  38  - 

Emprisonne-  En  exécution  de  cette  délibération,  vingt-trois  Religieuses  de  l'Hôtel- 
ment  des  £>ieu  furent  incarcérées,  le  26  mars  1794  (6  germinal  an  11),  à  la  prison  de 
e  igienses.  ja  çnarjté^  Q^  ^^  furent  privées  de  leurs  livres  de  piété  et  des  objets 
les  plus  nécessaires  à  la  vie  ;  deux  autres  Sœurs  hospitalières,  que  leur 
état  de  santé  ne  permettait  pas  de  transporter,  restèrent  dans  les  bâti- 
ments de  la  Communauté  jusqu'au  30  juillet  1794  (13  thermidor  an  11), 
jour  où  elles  furent  conduites,  elles  aussi,  à  la  maison  d'arrêt  de  la  Chari- 
té par  Bénard,  huissier  du  Comité  révolutionnaire  de  surveillance  ;  outre 
les  Sœurs  de  l'Hôpital-Général ,  dont  nous  aurons  à  parler  plus  loin, 
d'autres  Religieuses  furent  aussi  incarcérées,  même  après  la  chuté  de  Ro- 
bespierre, en  exécution  de  l'arrêté  du  Comité  de  surveillance  du  ai  ther- 
midor an  11  (8  août  1794)  invitant  la  municipalité  à  mettre  à  exécution  la 
loi  contre  les  Religieuses  insermentées  (1). 

Comme  le  fait  remarquer  avec  raison  M.  Dédouit,  c'était  une  «tâche 
ingrate»    qu'avait  acceptée  M.  Dreumont  en  prenant  la  Direction  de 
1'  «  Hospice  de  la  Montagne  ». 
Embarras        La  situation  matérielle,  en  effet,. ne  s'était  pas  améliorée:  ne  sachant 
des  Adminis- où  troUver  des  ressources,  le  Conseil  général,  dès  le  24  octobre  1793, 
r  •     avait  chargé  les  citoyens  Hébert-Dorval  et  Duféron-Delamache  de  faire 
rendre  compte  aux  anciens  syndics  jusqu'à  parfait  règlement  ;  et  le  38  oc- 
tobre le  citoyen  Douesnel-Duparc  avait  accepté  de  remplir  gratuitement 
les  fonctions  d'économe  intérieur  (3). 

Lors  de  l'emprisonnement  des  Religieuses,  la  caisse  des  pauvres  conte- 
nait encore  1.7 18  livres  17  sols  6  deniers,  mais  cette  modique  réserve  fut 
promptement  épuisée  ;  elle  ne  dura  que  dou^e  jours  !.. .  en  effet,  le  9 
avril  1794  (30  germinal  an  11),  le  citoyen  Dreumont  exposait  que  «ri 'ayant 
rien  en  caisse  depuis  le  /S,  il  serait  nécessaire  de  connaître  au  plus  tôt  les 
ressources  propres  à  assurer  V avenir  de  l'établissement,  et  de  faire  ren- 
trer les  sommes  qui  pouvaient  lui  être  dues  »  (3). 

On  voit  que  le  nouveau  directeur,  malgré  sa  bonne  volonté,  n'étant 
nullement  au  courant  des  ressources  ni  des  besoins  de  l'hôpital,  se  trou- 
vait dans  le  plus  grand  embarras  ;  il  fut  obligé  de  se  renseigner  près  des 
anciennes  Religieuses,  et  d'avoir  souvent  recours  à  leur  expérience,  qu'elles 
mirent  du  reste  au  service  des  pauvres  avec  une  admirable  abnégation, 
notamment  Mm<  Le  Cordier  (Sœur  Saint-Paul),  ancienne  dépositaire  de 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  91,  i3o,  i3i. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  74  et  75. 
(3)  Dédouit,  Souvenir!  inédite,  pp.  iob  à  107. 


—  39  - 

la  Communauté  ,  pour  tout  ce  qui  regardait  la  comptabilité ,  et  Mm*  Du- 
châtel  (Sœur  Saint-LouisJ ,  pour  le  service  de  la  pharmacie  ,  au  courant 
duquel  le  citoyen  Gardin-Dujardin,  apothicaire  et  officier  municipal,  ne 
pouvait  arriver  à  mettre  les  nouvelles  infirmières.  Du  fond  de  leur  prison, 
les  anciennes  Religieuses  continuaient  ainsi  à  se  dévouer  pour  les  ma- 
lades, en  faisant  connaître  à  la  nouvelle  administration  de  l'Hôpital  tout 
ce  qui  pouvait  faciliter  l'exercice  de  ses  difficiles  fonctions  (i). 

Mais  cela  ne  pouvait  suffire  à  remédier  aux  vices  inévitables  de  la  nou- 
velle organisation  :  les  Religieuses  étaient  vêtues,  nourries,  entretenues 
aux  frais  de  leur  communauté  et  ne  coûtaient  rien  aux  Hospices ,  tandis 
qu'il  fallait  loger,  nourrir  et  payer  les  laïques  appelées  à  les  remplacer: 
leur  traitement,  consistant  d'abord  en  une  indemnité  de  30  livres,  puis  en 
une  seconde  indemnité  de  320  livres  à  partager  entre  huit  infirmières  le 
24  décembre  1794  (3  nivôse  an  m),  fut  fixé  à  330  livres  par  an  le  3  février 
1795  (i«>  pluviôse  an  m),  porté  à  400  livres  le  19  juillet  (34  messidor)  de 
la  même  année,  à  cause  du  peu  de  valeur  des  assignats,  puis  réduit,  au 
12  novembre  1797  (35  brumaire  an  vi),  à  iao  livres  en  numéraire.  Les 
dépenses  occasionnées  par  ces  traitements  venaient  s'ajouter  aux  frais 
énormes  que  nécessitait  l'entretien  de  l'hôpital,  qui  dépensait  annuelle- 
ment, rien  qu'en  combustible,  pour  le  service  de  la  cuisine,  des  salles,  des 
lessives,  etc.,  600  bûches  de  bois  de  chauffage,  1.300  fagots  et  300  bois- 
seaux de  charbon  de  bois  ! . . .  (3). 

En  outre,  la  conduite  de  ces  hospitalières  laïques  laissait  fort  à  désirer, 
comme  le  constate  un  rapport  de  deux  membres  du  comité  de  surveil- 
lance du  5  juillet  1794  (17  messidor  an  11)  ;  on  dut  en  renvoyer  quatre  sur 
neuf  ;  celles  qui  les  remplacèrent  furent  souvent  obligées  de  se  retirer, 
en  butte  à  la  jalousie  et  aux  tracasseries  de  tout  le  personnel  ;  le  16  mai 
1794  (37  floréal  an  n),  on  dut  même  renvoyer  la  première  infirmière,  la 
«  citoyenne  »  Lajehannière,  qui  avait  obligé  le  directeur  à  procéder  contre 
elle  devant  le  juge  de  paix,  tant  elle  mettait  d'aigreur  et  de  mauvais 
vouloir  dans  ses  rapports  de  service  avec  lui  et  avec  les  infirmières  pla- 
cées sous  ses  ordres. 

Ce  même  jour,  16  mai  1794,  fut  prise  par  le  Conseil  général  de  la  Com-        Les 
mune  de   Bayeux   une  des   rares  mesures  intelligentes  de  cette  triste    Cercueils, 
période:  depuis  un  temps  immémorial,  on  se  servait,  pour  toutes  les 

(1)  DêdoQtt,  Sonrenirs  inédits,  pp.  96  à  98,  io5  à  107. 
(a)  Dédouit,  Soutenirs  inédits,  pp.  107  à  no. 


-  40  — 

inhumations  de  l'Hôpital,  d'un  unique  cercueil-brancard,  qui  existe 
encore,  conservé  à  titre  de  souvenir  ;  c'était  un  long  coffre  de  bois,  peint 
en  noir,  avec  deux  bras  de  civière  à  chaque  extrémité  ;  le  cadavre  enve- 
loppé d'un  linceul  était  déposé  dans  ce  coffre,  le  même  pour  tous,  et 
transporté  ainsi  au  cimetière  ;  au-dessus  de  la  fosse,  le  fond  du  coffre, 
monté  à  charnières,  s'ouvrait  brusquement,  laissant  tomber  le  corps  qui 
était  aussitôt  recouvert  de  terre  ;  cet  usage  barbare,  aussi  contraire  à 
l'hygiène  publique  qu'au  respect  dû  aux  morts,  fut  interdit  parle  Conseil, 
qui  décida  qu'à  l'avenir  «  aucun  corps  mort  de  l'Hôpital  civil  ne  sera 
enterré  sans  un  coffre  ou  cercueil  en  bois,  dont  les  frais  seront  supportés 
par  l'administration  dudit  hospice  »  (i). 
Mise  Au  nombre  des  actes  de  convenance  et  d'équité,  trop  peu  fréquents  à 

en  liberté    cetfe  époque  si  troublée,  il  convient  de  faire  figurer  la  mise  en  liberté  des 
Religieuses.  Religieuses  hospitalières  détenues  à  la  prison  de  la  Chanté. 

Un  décret  du  18  thermidor  an  n  (5  août  1794),  rendu  après  la  chute  de 

Robespierre,  ordonnait  la  libération  des  citoyens  ou  citoyennes  détenus 

comme  suspects  ;  au  nombre  des  représentants  délégués  pour  assurer 

l'exécution  de  cet  acte  de  «  clémence  »,  comme  on  disait  alors,  ou  plutôt 

de  justice,  fut  le  conventionnel  Bollet,  du  Pas-de-Calais  ;  envoyé  dans  le 

Calvados,  il  arriva  à  Bayeux  le  22  août  1794  (5  fructidor  an  11)  et  se  fit 

remettre  le  10  octobre  (19  vendémiaire  an  m)  les  dossiers   des  suspects 

avec  les  motifs  de  leur  mise  en  accusation  ;   parmi  ces  pièces,  figurait 

sans  doute  le  procès-verbal  de  refus  de  serment  des  Religieuses,  appelées 

comme  nous  l'avons  vu  plus  haut,  en  vertu  de  la  décision  du  Comité  de 

surveillance  du  16  pluviôse  an  11  (4  février  1794),  à  prêter  le  serment 

civique,  faute  de  quoi  procès-verbal  serait  dressé  de  leur  désobéissance  à 

la  loi  ;  c'est  ce  refus  qui  avait  motivé,  un  mois  après,  la  sommation 

suprême  des  officiers  municipaux,  puis  l'emprisonnement  des  Religieuses 

«  réfractaires  ». 

A  part  ces  documents  défavorables,  que  l'on  avait  eu  bien  soin  de 
conserver,  la  plupart  des  pièces  utiles  manquaient  aux  dossiers,  l'anarchie 
la  plus  complète  ayant  régné  dans  la  prison  au  moment  des  arrestations, 
et  les  registres  d'écrou  n'ayant  pas  même  été  tenus  «  à  cause  des  troubles 
et  des  désordres  »,  ainsi  que  le  constatait  lui-même  le  trop  fameux 
Comité  de  surveillance  dans  son  rapport  du   19  nivôse  an  111  (8  janvier 

1795)- 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  107. 


—  41  — 

Aussi  le  représentant  Bollet  était-il  fort  embarrassé,  et  il  fallut  un 
certificat  des  citoyens  Le  Tuai  et  Le  Coustey,  médecins  de  la  prison, 
constatant  l'état  de  maladie  des  «  citoyennes  »  Tavigny  et  Cosnard,  ancien- 
nes Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu,  et  le  défaut  d'infirmerie  pour  les  soigner 
dans  la  maison  d'arrêt,  pour  obtenir  leur  mise  en  liberté  le  ao  janvier 
1795  (ier  pluviôse  an  ni)  (1). 

Le  représentant  Bollet  autorisa,  trois  jours  après,  le  33  janvier  (4  plu- 
viôse), la  sortie  de  prison  des  autres  Religieuses  hospitalières  ;  en  quoi  il 
semble  avoir  fort  risqué  de  se  compromettre,  C3r  dès  le  lendemain  34  jan- 
vier (5  pluviôse  an  ni),  le  Comité  de  surveillance  demandait  «  par  quel 
ordre  ces  anciennes  Sœurs  étaient  sorties  de  prison,  afin  d'en  rendre 
compte  au  Comité  général  de  Paris  ». . .  (a). 

Fort  heureusement  pour  Bollet  et  pour  les  ex-Religieuses,  la  fin  du 
régime  de  la  Terreur  rendait  ces  suspicions  moins  dangereuses  ;  mais  si 
la  sécurité  avait  fait  quelques  progrès,  encore  bien  peu  sensibles,  la  pros- 
périté des  finances  était  loin  de  revenir,  et  les  mesures  qu'on  prenait  à 
cet  égard  étaient  peu  de  nature  à  en  préparer  le  rétablissement. 

Le  10  juillet  1794  (23  messidor  an  11),  une  loi,  dont  on  ne  saurait  appré-    Les  biens 
cier  trop  sévèrement  les  funestes  conséquences,  mit  les  biens  des  hospices  d08  Hospices 
à  la  disposition  de  la  République,  qui  devait,  en  échange,  assurer  le  paie-  di8pogition 
ment  des  dépenses  de  ces  établissements.  Ce  fut  la  ruine  immédiate  et       de  la 
complète  des  Hospices.  République. 

L'Etat,  s'e  m  pressant  de  profiter  de  la  faculté  que  lui  laissait  cette  loi, 
avait  vendu  tous  les  biens  des  établissements  charitables,  et  employé  les 
fonds  qui  en  provenaient  à  combler  en  partie  un  déficit  de  plus  en  plus 
menaçant  ;  aux  hospices,  il  ne  donnait  que  de  faibles  à-comptes,  versés 
en  assignats  dont  la  valeur  devenait  de  jour  en  jour  plus  illusoire  ;  si  bien 
que  le  budget  des  hospices,  se  chiffrant  en  apparence  par  des  sommes 
considérables,  paraissait  annoncer  l'abondance,  tandis  qu'en  réalité  les 
millions  qui  y  figuraient  ne  représentaient,  à  cause  de  la  dépréciation  des 
assignats,  que  des  ressources  infimes,  insuffisantes  pour  nourrir  et  entre- 
tenir les  pauvres  hospitalisés,  qui  souvent  manquaient  du  nécessaire  (3). 

Les  rapports  du  Conseil  général  delà  Commune  de  Bayeux  constataient 
sans  cesse  cette  détresse  des  hospices  «  réduits  à  la  dernière  nécessité, 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  i3i  à  i34. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  i3i  à  i34- 
(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  167  à  173. 


^  42  - 

sans  pain  et  sans  aucune  espèce  de  secours,  ne  pouvant  se  procurer  de 
grains  qu'au  poids  de  l'or  ;  il  est  absolument  nécessaire ,  ajoutait  le  Conseil, 
que  l'administration  leur  fasse  une  avance,  soit  en  riz,  soit  en  argent,  ou 
même  de  l'une  et  l'autre  manière,  afin  de  leur  procurer  du  moins  le  pain, 
d'autant  plus  que  c'est  à  peu  pris  le  seul  aliment  qu'il  soit  possible  de  leur 
fournir  dans  les  circonstances  actuelles  »  (i). 

Pour  parer  au  plus  pressé  ,  le  Conseil  général  votait  1.000  livres,  le 
15  juillet  1794  (37  messidor  an  11),  pour  achat  de  13  quintaux  de  farine  ; 
le  6  août  suivant  (33  thermidor),  le  Directoire  du  District  donnait  3. 000 
livres  pour  les  Hospices  ;  mais  c'est  à  peine  si  ces  faibles  secours  atté- 
nuaient, pour  quelques  jours  seulement,  le  manque  de  ressources  qui 
reparaissait  aussitôt,  toujours  plus  menaçant:  M.  Dreumont  le  signalait  de 
nouveau,  dans  son  rapport  du  6  novembre  1794  (16  brumaire  an  in),  affir- 
mant que  les  revenus  de  l'Hospice  civil  formaient  «  à  peine  la  huitième 
partie  »  de  ce  qu'il  faudrait  «  pour  faire  face  à  ses  besoins»  (3).  En  effet,  le 
personnel  de  l'établissement  comprenait  alors  deux  directeurs  (MM. 
Dreumont  et  Bajot) ,  trois  infirmiers,  huit  infirmières,  deux  cuisiniers  , 
un  aide-apothicaire,  une  portière  et  deux  lessivières  ;  les  salaires  et  la 
nourriture  représentaient  pour  tout  ce  monde  plus  de  300.000  livres  par 
an  ;  si  l'on  y  ajoutait  les  autres  dépenses  de  l'hôpital ,  on  arrivait  à  un 
total  annuel  d'environ  500,000  livres,  tandis  que  la  dotation  n'était  que 
de  91,443  livres,  et  encore  était-elle  payée  fort  irrégulièrement  (3). 

La  municipalité  terroriste  nommée  en  Tan  11  fut  remplacée  ,  le  1"  mai 
179;  (13  floréal  an  m)  par  un  nouveau  Conseil  animé  d'un  esprit  plus 
modéré  ;  le  5  mai  (i6floréalJ,  les  nouveaux  administrateurs  des  Hospices, 
MM.  Gardin-Néry,  Moisson  et  Gueroult,  entraient  en  fonctions  (4)  et 
s'efforçaient  d'améliorer  la  triste  situation  de  ces  établissements  qui ,  par 
suite  de  la  vente  de  leurs  biens  au  profit  de  la  Nation ,  perdaient  un 
revenu  annuel  de  plus  de  17.000  livres,  dont  près  de  11.000  pour  l'Hô- 
tel-Dieu  (})\  aussi,  l'un  des  premiers  actes  des  nouveaux  administrateurs 
fut-il  de  demander,  le  30  mai  1795  (11  prairial  an  m)  encore  un  secours  à 
Nouvelles  ia  Ville  ;  le  nouveau  maire,  M.  Jehanne,  et  le  Conseil  de  la  Commune,  ne 
pouvant  subvenir  à  cette  détresse  par  les  seuls  moyens  de  la  Ville,  dont  la 


demandes  de 
secours. 


(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  173  à  177. 
(9)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  167  à  179. 

(3)  Comptes  du  96  mars  1796  (6  germinal  an  m)  au  18  février  1797  (3o  pluviôse  an  v;. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  i$9  et  i5o. 

(5)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  178. 


—  43  - 

situation  était  aussi  des  plus  précaires,  adressèrent  à  cette  occasion,  au 
ministre  des  finances,  une  énergique  réclamation  dont  les  termes  méritent 
d'être  cités  : 

«  Notre  situation  relativement  aux  Hospices  est  si  critique,  disaient-ils, 
que  si  dans  une  décade  nous  ne  recevons  pas  de  secours,  nous  ouvrirons  les 
portes  et  nous  imprimerons  notre  correspondance ,  afin  d'instruire  nos 
concitoyens  des  motifs  qui  ont  déterminé  cette  épouvantable  mesure. 

«  Le  silence  du  gouvernement,  l'abandon  dans  lequel  il  nous  laisse, 
nous  réduisent  aux  dernières  extrémités  ;  le  système  des  délais,  citoyen 
ministre,  est  inadmissible  ;  aidez-nous  à  prévenir  la  chute  de  deux  établis- 
sements précieux  ;  cette  chute  jetterait  sur  le  gouvernement  un  vernis  de 
défaveur  auquel  il  doit  se  soustraire  »  (i). 

De  telles  paroles  eussent  dû  produire  une  impression  profonde  sur  un 
gouvernement  soucieux  de  ses  devoirs  ;  il  ne  semble  pas  cependant 
qu'elles  aient  obtenu  de  résultat,  au  moins  avant  la  fin  de  la  législature; 
ce  n'est,  en  effet,  que  deux  jours  avant  l'expiration  de  son  mandat ,  que 
la  Convention,,  abrogeant  la  loi  spoliatrice  du  aa  messidor  an  n ,  décréta,  Loi  restituant 
le  23  octobre  1795  (a  brumaire  an  iv),  que  les  hospices  jouiraient  comme  aux  Hospice» 

^j  «i  »A-^  *         *•         *.      ir  *  1      leur»  revenu». 

auparavant  des  revenus  qui  leur  étaient  propres,  et  qu  a  cet  effet  les 
agents  de  la  Commission  des  revenus  nationaux  seraient  tenus  de  remettre 
entre  les  mains  des  administrateurs  tous  les  titres  et  papiers  relatifs  à 
l'administration  des  établissements  de  bienfaisance  ,  qui  avaient  été 
déposés  dans  leurs  bureaux  (2). 

C'était  certainement  le  seul  moyen  de  sauver  les  Hospices,  mais  encore 
fallait-il  qu'avec  leurs  titres  on  leur  remit  au  plus  tôt  les  sommes  qui  leur 
étaient  dues  et  dont  l'Etat  restait  comptable  à  leur  égard  ;  pour  les  Hos- 
pices de  Bayeux ,  l'arriéré  des  revenus  s'élevait  à  la  grosse  somme  de 
511.000  livres,  auxquelles  il  fallait  ajouter  18.932  livres  15  sols  pour  frais 
de  séjour  non  remboursés  par  l'Etat;  le  recouvrement  de  ces  sommes 
fut  confié  au  citoyen  Basley,  avocat,  qui  réussit  à  obtenir,  le  21  avril  1796 
(a  floréal  an  iv),  le  paiement  d'un  à-compte,  bientôt  suivi  du  versement 
de  la  totalité  des  revenus  arriérés  ;  mais  les  besoins  des  Hospices  étaient 
si  grands  que  ces  ressources,  pourtant  considérables,  furent  absorbées  en 
six  semaines,  tant  par  le  paiement  des  dettes  des  Hospices  que  par  les 
dépenses  ordinaires  de  leur  entretien  :  le  a  juin  (14  prairial)  il  n'en  restait 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  173. 
(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  17g. 


-  44  -     ' 

rien,  et  il  fallait  demander  au  département  un  nouveau  secours  de  600.000 
livres,  dont  la  moitié  fut  versée  aussitôt  (1). 
La  nouvelle  La  loi  du  16  vendémiaire  an  v  (7  octobre  1796)  ayant  institué  de  nou- 
Commission  velles  Commissions  des  Hospices,  les  administrateurs  qui  devaient  cora- 
ded  oapices.  p0ser  cene  ^  Bayeux  furent  nommés  par  la  Municipalité  le  ai  germinal 
(10  avril  1797)  et  entrèrent  en  fonctions  le  Ier  floréal  lao  avril)  suivant; 
c'étaient  MM.  Chardon,  président;  Basley,  Bertauld,  de  Bricqueville, 
Genas-Duhomme  ;  Hébert-Dorval ,  receveur;  Dreumont,  économe  de 
l'Hospice-Civil  ;  Le  Pinteur,  économe  de  l'Hospice  d'Humanité;  Le  Brun, 
huissier,  secrétaire  (a).  Moins  d'un  an  après,  la  loi  du  19  fructidor  an  v 
(5  septembre  1797J,  ayant  déclaré  nulles  les  opérations  des  assemblées 
primaires  du  Calvados ,  les  administrateurs  des  hospices,  dont  les  nomi- 
nations se  trouvaient  invalidées  avec  l'élection  de  la  Municipalité  qui  les 
avait  choisis,  remirent  leurs  démissions  à  M.  Le  Forestier,  agent  du 
district  ;  et  ce  n'est  qu'après  de  vives  instances  qu'ils  consentirent  à  les 
retirer  dans  l'intérêt  des  pauvres  ;  leurs  fonctions  ,  en  effet ,  ne  pouvaient 
être  pour  eux  qu'une  source  de  difficultés  et  d'ennuis  :  mettre  les  hos- 
pices en  possession  des  biens  qui  leur  avaient  été  rendus ,  et  les  défendre 
contre  les  créanciers  qui  réclamaient  le  paiement  de  dettes  dont  une 
notable  partie  (correspondant  aux  dépenses  effectuées  durant  la  période 
où  la  Nation  avait  été  en  possession  du  bien  des  pauvres),  devait  incomber 
à  l'Etat,  était  certes  une  charge  difficile. 

Conformément  aux  prescriptions  de  la  loi  du  39  pluviôse  an  v  (17  fé- 
vrier 1797),  la  Commission  des  Hospices  avait  fait  établir  pour  le  ai  mars 
(i,r  germinal)  le  décompte  des  sommes  dues  de  ce  chef  par  le  gouverne- 
ment, mais  le  Trésor  ne  payait  plus  depuis  qu'il  avait  fait  briser,  le  19  février 
(itr  ventôse),  la  planche  aux  assignats.  Malgré  les  biens  dont  la  loi  leur 
avait  en  droit  restitué  la  jouissance,  les  hospices  se  trouvaient  de  nou- 
veau, en  fait ,  dans  le  plus  extrême  embarras.  M.  de  Bricqueville,  délégué 
de  la  Commission  pour  l'Hospice  d'Humanité  (M.  Bertauld  était  délégué 

(1)  Dedouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  173  à  177  ;  l'énormité  apparente  de  ces  chiffres  s'expli- 
que par  le  fait  que  les  sommes  qu'ils  représentaient  étaient  évaluées  en  assignats,  de  sorte 
que  leur  valeur  nominale  était  près  de  3oo  fois  supérieure  à  leur  valeur  réelle  :  le  ai  mai  1797 
(iar  prairial  an  v),  l'assignat  de  100  livres  valait  7  sols  3  deniers  ;  600.000  livres  d'assignats 
valaient  donc  a.3aô  livres  d'argent  monnayé  ;  en  février  1796  la  perte  était  encore  plus  consi- 
dérable,  34  livres  d'or  valant  8.600  fr.  d'assignats  (*). 

(a)  Dedouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  179  à  181. 

(*)  Dedouit,  Souvenirs  inédits,  p.  173. 


-  45  - 

pour  l'Hospice  Civil),  se  rendit  à  Paris,  au  nom  des  deux  établissements, 
pour  solliciter  du  ministre  la  remise  des  biens  promis  et  le  paiement  des 
sommes  dues. 

Ce  voyage  resta  sans  résultat  (i);  plus  de  deux  ans  se  passèrent  en  Le8  Hospices 
vaines  démarches  et.  le  17  mai  1799  (28  floréal  an  vn),  la  Commission  des        8an8 
hospices  exposait  au  Conseil  municipal  le  préjudice  causé  aux  pauvres  re880urce8- 
par  la  vente,  au  profit  de  la  Nation,  de  biens  qui  n'ont  pas  été  remplacés 
quoique  5  rien  n'ait  été  négligé  pour  parvenir  à  ce  but  »  ;  qu'on  n'a 
«  pareillement  pu  obtenir  »  le  recouvrement  de  crédits  réclamés  sur  le 
gouvernement  pour  raison  des  dépenses  faites  pour  les  militaires  malades 
et  pour  les  mois  de  nourrice  dus  par  l'Etat  pour  les  enfants  abandonnés  ; 
que  les  biens  non  aliénés  ont  été  rendus  à  la  Commission  «  chargés  de 
dettes,  sans  provision  d'aucun  genre,  et  dénués  de  tout  ». 

Aussi,  réduite  à  cette  extrémité,  la  Commission  proposait-elle  de 
congédier  de  l'Hospice  d'Humanité  (Hôpital-Général),  tous  les  individus 
en  état  de  gagner  leur  subsistance  par  leur  travail,  de  réduire  autant  que 
possible  le  nombre  des  employés,  de  ne  plus  recevoir  d'indigents  à  l'Hos- 
pice d'Humanité  jusqu'à  ce  que  les  facultés  de  cet  hospice  le  permettent, 
de  réduire  le  nombre  des  lits  de  l'Hôpital  Civil  et  d'en  exclure  les  mili- 
taires sauf  le  cas  d'impossibilité  de  les  transporter  dans  un  autre  hôpital  (2). 

Mais  bientôt  ces  mesures,  cependant  rigoureuses,  ne  devaient  plus 
suffire  à  arrêter  la  ruine  des  hospices  ;  il  fallut  en  proposer  une  plus 
radicale  et  plus  douloureuse  encore  :  il  fallait  sacrifier  un  des  deux  éta- 
blissements pour  sauver  l'autre  ;  la  Commission  administrative,  invitée 
par  délibération  du  Conseil  Municipal  du  8  octobre  1799  (16  vendémiaire 
an  vin)  à  «  indiquer  les  moyens  de  réduire  la  dépense  des  hospices  à  Réunion 
proportion  de  leur  revenu  »,  reconnaissant  qu'il  n'y  avait  pas  d'autre  de  l'Hospice 
moyen  de  sauver  la  situation,  prit  une  décision  dont  les  motifs  méritent  d,Humamté 

,    J  r  à  l'Hospice 

d  attirer  1  attention  :  Civil 

€  Considérant,  dit  la  Commission,  que  les  espérances  qu'elle  avait 
conservées  jusqu'à  ce  moment,  d'obtenir  des  secours  en  faveur  des  hos- 
pices, sont  sans  succès  ;  que  leur  détresse  est  devenue  telle  que  leur  subsis- 
tance EST  A  PEINE  ASSURÉE  POUR  UNE  DECADE  ; 

«  Convaincue  qu'il  n'est  pas  de  moyen  qu'elle  ne  doive  tenter  pour 
prévenir  la  chute  totale  de  ces  établissements  et  conserver  encore  Fexis- 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  316  à  917. 
(s)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  a  17  à  si  g. 


-  46  — 

tence  de  quelques  individus   qui  ne  peuvent  absolument  se  passer  du 
secours  de  ces  hospices  ; 

«  Considérant  que,  prenant  le  parti  extrême  et  affligeant  d'expulser  les 
indigents  qui.  par  leur  travail  ou  les  secours  qu'ils  réclameront  de  leurs 
familles,  trouveront  leur  subsistance  hors  de  l'Hospice  d'Humanité,  la 
réunion  des  deux  Hospices  dans  une  même  maison  et  sous  une  seule 
direction  présentera  une  ressource  considérable  d'économie» ,  etc. 

En  conséquence,  la  Commission  arrêtait  le  renvoi  de  35  indigents,  la 
translation  de  deux  folles  à  Beaulieu  et  la  réunion  de  l'Hospice  d'Huma- 
nité à  l'Hospice  Civil. 

Le  Conseil  Municipal  ayant  approuvé  cette  mesure,  la  Commission 
arrêta,  le  ao  octobre  1799  (98  vendémiaire  an  vin)  un  règlement  pour  le 
service  des  Hospices  Réunis,  comportant  un  directeur  du  service  des 
garçons,  une  directrice  du  travail  des  filles,  une  préposée  au  soin  des 
vieillards,  une  lingère,  trois  infirmiers,  trois  infirmières,  deux  cuisinières, 
un  garçon  pharmacien,  une  lessivière,  deux  portiers  ou  portières. 

Les  travaux  d'aménagement  ayant  été  effectués  sous  la  direction  de 
l'architecte  Fouquet,  les  pauvres  de  l'Hospice  d'Humanité  furent  trans- 
férés et  installés  à  l'Hospice  Civil  le  27  octobre  1799  (5  brumaire  an  vin), 
et  les  bâtiments  de  l'Hospice  d'Humanité  restèrent  confiés  à  la  garde  du 
citoyen  Gabriel  Alexandre  (1). 

Cette  combinaison  procurait  certainement  une  économie  en  permet- 
tant de  diminuer  les  dépenses  ;  mais  il  restait,  tâche  difficile,  à  payer  les 
créanciers  arriérés  et  à  passer  des  marchés  pour  assurer  la  subsistance  des 
hospitalisés;  c'est  à  quoi  s'appliquèrent,  non  sans  d'inextricables  difficul- 
tés, les  membres  de  la  Commission  ;  M.  Duféron  (du  Féron  de  la  Mâche), 
avait  remplacé  M.  Chardon  le  18  août  1798  ;  M.  Dupucé  avait  aussi  été 
nommé  administrateur  le  a  août  1799  ;  le  25  juin  1799  mourait  M.  Dreu- 
mont,  remplacé  d'abord  à  titre  provisoire  par  le  secrétaire,  M.  Le  Brun, 
puis  définitivement,  le  i'r  août  1799,  par  M.  Le  Coiffier,  ancien  curé 
constitutionnel  de  Saint-Georges-d'Elle,  qui  se  contenta,  comme  son 
prédécesseur,  de  la  nourriture  à  l'Hôpital  sans  autre  rétribution  (2)  ;  le 
8  septembre  1800,  M.  Hébert-Dorval  donnait  sa  démission  de  receveur, 
et  M.  Le  Brun,  nommé  audiencier  au  Tribunal,  quittait  ses  fonctions  de 

I  Quelques  erreurs  de  date  des  «  Souve- 
nirs inédits  »  ont  été  corrigées  ici,  d'après 
les  archives  de  la  Mairie  et  des  Hospices 
de  Bayeux. 


—  47  - 

secrétaire  ;  nul  ne  s'étant  présenté  pour  leur  succéder  gratuitement,  la 
Commission  nomma  d'abord  receveur-secrétaire  M.  Mézaise,  avoué,  le 
ia  septembre  1800;  puis,  la  loi  interdisant  le  cumul  de  ces  deux  emplois, 
M.  Mézaise  resta  receveur  et  M.  Guillemin  fut  choisi  comme  secrétaire 
des  hospices  (1). 

Comme  les  anciens  administrateurs,  les  nouveaux  membres  de  la  Com- 
mission mirent  tout  en  œuvre  pour  réorganiser  les  Hospices,  dont  l'admi- 
nistration avait  été  bouleversée  par  les  mesures  révolutionnaires  et  les 
abus  résultant  nécessairement  de  l'inexpérience  des  directeurs,  du  recru- 
tement défectueux  du  personnel,  de  la  cherté  des  approvisionnements  et 
du  discrédit  des  hospices  longtemps  privés  de  ressources  et  mis  dans  l'im- 
possibilité de  payer  régulièrement  leurs  fournisseurs.  Pour  faciliter  la 
tâche  des  hommes  généreux  et  dévoués  qui  avaient  bien  voulu  entre- 
prendre de  remettre  en  ordre  les  services  hospitaliers,  on  institua  des 
inspections  périodiques,  avec  des  rapports  adressés  à  l'administration 
supérieure. 

L'un  de  ces  rapports,  rédigé  le  34  septembre  1800  (2  vendémiaire  an  ix).   Rapport  do 
par  M.  LeTellier,  membre  du  Comité  consultatif  des  Hospices  de  Bayeux,  M' Le  rell,er# 
donne  de  très  intéressants  détails  sur  la  situation  des«  Hospices-Réunis  ». 
peu  de  temps  après  leur  installation  dans  les  bâtiments  de  l'Hôtel -Dieu. 
M.  Le  Tellier  rend  un  compte  minutieux  de  sa  visite,  et  beaucoup  de  ses 
remarques  présentent  un  véritable  intérêt  historique. 

Les  vieillards  et  les  infirmes ,  transférés  de  l'Hospice  d'Humanité  , 
couchent,  d'après  ce  rapport,  au  premier  étage  des  bâtiments  de  la 
Communauté  de  l'Hôtel-Dieu,  dans  l'ancien  dortoir  des  Religieuses  ;  au- 
dessus  est  le  dortoir  des  garçons  ;  dans  deux  salles  basses,  à  droite  dans 
la  cour,  sont  les  enfants  trouvés,  c  misérables  et  languissants,  la  mort  en 
enlève  les  quatre  cinquièmes  »  ;  au-dessus  de  ces  salles ,  sont  le  dortoir  et 
l'atelier  des  filles,  beaucoup  trop  petits,  ainsi  que  le  réfectoire  où  se 
réunissent  hommes,  femmes  et  jeunes  gens  des  deux  sexes,  cd'où  résuite, 
dit  le  rapport,  une  inconvenance  et  une  immoralité  impossibles  à  empê- 
cher dans  un  pareil  local,  et  qui  échappera  toujours  à  la  surveillance  la 
plus  active  »  ;  non  loin  de  là  est  la  pharmacie:  M.  Le  Tellier  constate 
qu'on  n'y  prépare  rien  «  faute  de  moyens  »,  et  qu'on  est  obligé  «  d'ache- 
ter à  la  mesure  les  médicaments  utiles,  ce  qui  doit  coûter  beaucoup  plus  ». 
Il  y  a  cependant  un  garçon  pharmacien,  mais  il  parait  à  MM.  Le  Tellier 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  sa6.  (Mêmes  observations  qu'aux  deux  notes  précédentes») 


!  I 


—  48  — 

et  de  Bricqueville  €  peu  capable  et  d'ailleurs  fort  inutile  ,  au  moins  quant 
à  présent  »  ,  ce  qui  s'explique,  puisqu'il  n'a  jamais  de  médicaments  à 
préparer. 

Le  commissaire-rapporteur  ne  manque  pas  ,  d'ailleurs,  de  faire  remar- 
quer le  mal  fait  aux  Hospices  par  les  lois  révolutionnaires,  et  les  fâcheux 
résultats  de  la  réunion  des  deux  établissements,  imposée  par  la  misère  où 
ils  se  trouvaient  réduits. 

La  loi  qui  a  nationalisé  les  biens  des  Hospices,  dit-il,  a  fait  perdre  à  ceux 
de  Bayeux  18.18}  francs  de  revenu  annuel;  les  revenus  actuels  ne  sont  que 
de  7.424  fr.  10  pour  l'Hôtel-Dieu ,  7.598  fr.  80  pour  l'Hôpital-Général, 
ensemble  15.023  fr  90,  tandis  que  les  dépenses  annuelles  sont  de  35.500 
francs.  Le  déficit  de  10.500  francs  vient  en  partie  du  non-paiement  des 
13.000  francs  par  an  promis  par  la  Ville  sur  le  produit  des  octrois;  cepen- 
dant, d'après  les  instructions  ministérielles ,  la  première  application  de 
V octroi  est  aux  Hospices;  or,  comme  le  produit  de  l'octroi  de  Bayeux  est 
de  30.300  francs,  et  que  les  dépenses  moyennes  des  deux  hôpitaux,  avant 
leur  réunion,  montaient  ensemble  à  moins  de  33.000  livres,  il  suffirait  de 
prendre  sur  l'octroi  18.000  francs  par  an  pour  rétablir  ces  deux  hospices 
séparés,  et  il  resterait  encore  plus  de  13.000  francs  pour  les  besoins  de  la 
commune  ;  «  cette  désunion  des  Hospices ,  disaient  MM.  Le  Tellier  et  de 
Bricqueville,  est  nécessaire,  indispensable  et  urgente» ;  elle  serait  facile  à 
réaliser,  puisque  «  les  religieuses  encore  existantes  ne  demandent  pas 
mieux  que  de  reprendre  le  soin  des  pauvres  et  des  malades,  ce  qui  épar- 
gnerait le  gage  des  salariées  qui  les  remplacent  »  ;  mais  ces  avantages 
inappréciables  ne  peuvent  être  obtenus  qu'en  divisant  les  hospices  réunis 
et  les  rétablissant  dans  leur  ancien  état  (1). 

Ce  rapport  fut  suivi  de  beaucoup  d'autres,  dont  les  conclusions  iden- 
tiques auraient  dû  convaincre  l'autorité  supérieure  de  l'absolue  nécessité 
des  réformes  demandées  ;  mais  cet  heureux  résultat  se  fit  longtemps 
attendre  ;  un  décret  des  consuls,  du  19  juillet  1803,  généralisant  et  régu- 
larisant l'usage  des  inspections  périodiques,  décida  que  des  commissaires 
spéciaux,  pris  parmi  les  membres  du  Conseil  général  du  département, 
seraient  délégués  pour  inspecter  chaque  mois  les  hospices  des  différents 
arrondissements,  et  adresser  à  la  préfecture,  après  chaque  visite,  un  rap- 
port sur  les  mesures  qu'ils  croiraient  utiles  pour  réprimer  les  abus  et 
réaliser  les  améliorations  nécessaires.  M.  Le  Tellier,  qui  depuis  plusieurs 

'    (1)  Rapport  de  M.  Le  Tellier,  du  a  vendémiaire  an  ix  (»4  septembre  1800). 


* 


—  49  - 

années  déjà  avait  été  choisi  pour  inspecter  les  hospices  par  les  représen- 
tants du  peuple  en  mission  dans  le  Calvados,  fut  naturellement  désigné 
pour  remplir  les  fonctions  de  commissaire  spécial,  et  continua  d'envoyer 
régulièrement,  tous  les  mois,  à  la  préfecture,  des  rapports  précis  et 
consciencieux,  auxquels,  malheureusement,  on  n'accorda  pas  l'attention 
qu'ils  auraient  méritée  ;  cette  insouciance,  si  préjudiciable  aux  intérêts 
des  hospices,  indignait  à  juste  titre  M.  Le  Tellier,  qui,  dans  son  rapport 
du  8  vendémiaire  an  xn  (itf  octobre  1803),  n'hésita  pas  à  exprimer  son 
mécontentement  en  termes  significatifs  : 

«  Nous  l'avouons,  disait-il,  découragé  par  le  peu  de  succès,  disons 
mieux,  par  le  mépris  absolu  qu'on  a  fait  jusqu'ici  de  nos  représentations 
et  demandes,  insérées  dans  notre  rapport  du  2  vendémiaire  an,  xi  (34  sep- 
tembre 1802)  et  répétées  dans  presque  tous  les  autres ,  notre  inspection  ne 
nous  semblait  plus  être  qu'une  vaine  formalité,  et  dès  lors  nos  procès- 
verbaux  et  leur  envoi  nous  paraissaient  absolument  inutiles  ».  (1) 

Il  est  vrai  de  dire  que  l'administration  supérieure  opposait  aux  justes 
réclamations  des  hospices,  une  apathie  et  une  mauvaise  volonté  que  Ton 
ne  saurait  expliquer  que  par  un  reste,  sans  doute  inconscient,  mais  non 
moins  réel,  des  préjugés  révolutionnaires  ;  nous  avons  vu,  par  le  rapport 
de  M.  Le  Tellier,  que  l'établissement  des  octrois  aurait  pu  procurer  aux  Etablissement 
hospices  des  ressources  importantes;  en  effet,  l'article  Ier de  la  loi  du  5  ven-  d0  l'Octroi, 
tôse  an  vin  (24  février  1800)  portait  qu'  «  il  sera  établi  des  octrois  munici- 
paux et  de  bienfaisance  sur  les  objets  de  consommation  locale  ,  dans  les 
villes  dont  les  hospices  civils  n'ont  pas  de  revenus  suffisants  pour  leurs 
besoins  ». 

En  exécution  de  cette  loi  et  de  l'arrêté  pris  par  les  Consuls  pour  en  régler 
l'application,  un  octroi  avait  été  établi  à  Bayeux  et  une  subvention  sur  le 
produit  de  cet  octroi  fut  prévue  au  budget  de  l'an  xi  en  faveur  des  hospices. 

L'occasion  parut  favorable  aux  administrateurs  pour  demander  «r  la    Demandes 
disjonction  des  établissements  provisoirement  réunis,  dont  la  division   de  division 
s1  imposait  au  point  de  vue  des  bonnes  mœurs  et  de  l'intérêt  des  pauvres  ».   ea    08p,ceB 
MM.    Basley  et  Genas-Duhomme    furent    désignés    pour   porter  cette 
demande  au  Conseil  municipal,  en  indiquant  le  devis  des  travaux  à  faire 
et  la  somme  nécessaire  pour  réaliser  ce  projet  ;  leurs  propositions  furent 
repoussées,  ce  qui  motiva,  le  25  septembre  1802   (3  vendémiaire  an  xi), 
une  énergique  protestation  de  la  Commission  des  Hospices  : 

(i)  Dédooit,  Souvenirs  inédits,  pp.  a56  à  267. 


-  50  - 

c  Considérant,  disait-elle,  qu'elle  avait  d'autant  moins  lieu  de  s'atten- 
dre à  cette  décision  du  Conseil,  que  d'une  part  les  besoins  des  hospices 
étaient  notoires^  le  désordre  de  leur  état  actuel  exigeant  un  prompt  réta- 
blissement ;  d'autre  part  la  loi  et  l'instruction  adressées  par  le  ministre  au 
Conseil  général  lui  imposaient  le  devoir  de  mettre  à  couvert  les  besoins 
des  hospices  avant  d'appliquer  aux  dépenses  communales  la  moindre  portion 
de  V octroi;  que  la  décision  du  Conseil  est  d'autant  plus  affligeante  qu'elle 
réduit  la  portion  votée  dans  le  produit  de  l'octroi  par  le  même  Conseil 
lors  de  l'établissement  de  cet  octroi  ;  que  cependant  alors,  ce  produit 
qui  n'était  projeté  que  pour  environ  30.000  fr.  se  trouve  augmenté  par 
l'adjudication  récente  et  porté  à  30.000  francs  ; 

«  Considérant  que  dans  cet  état  de  choses,  l'honneur  et  l'humanité 
imposent  à  la  Commission  le  devoir  de  ne  rien  négliger  pour  procurer  aux 
hospices  qu'elle  administre  les  secours  qui  leur  sont  dûs  ;  mais  que  de 
plus  sa  responsabilité  serait  engagée  si  elle  omettait  de  rendre  compte  de 
sa  conduite  et  de  son  peu  de  succès  aux  autorités  supérieures  ;  que  si  de 
cette  démarche  il  ne  résulte  pas  ce  quelle  doit  espérer  en  faveur  des 
hospices,  du  moins  elle  naura  point  à  se  reprocher  d'avoir  rien  négligé 
pour  leur  restauration  et  V empêchement  de  leur  ruine  ; 

«  La  Commission,  persistant  dans  son  projet  de  division  des  hospices  et 
de  rétablissement  de  l'Hospice  d'Humanité  dans  son  ancien  état,  arrête 
que  cette  opération  aura  lieu  dès  que  les  facultés  des  hospices  le  permet- 
tront ».  (1) 
*  li  fallut  encore  plus  d'un  an,  cependant,  pour  que  la  Commission  admi- 
nistrative arrivât  à  effectuer  cette  division  des  hospices  qu'elle  jugeait, 
avec  raison,  indispensable  à  la  bonne  tenue  des  deux  établissements  ;  en 
attendant  cette  réalisation  de  ses  vœux,  elle  s'appliquait  avec  zèle  à  la 
reconstitution  de  la  fortune  des  hôpitaux,  si  gravement  compromise  par 
la  Révolution. 
Attribution       Le  décret  du  4  ventôse  an  ix  (25  février  1801)  avait  déclaré  que  «  toutes 

des         les  rentes  appartenant  à  la  République,  dont  la  reconnaissance  et  le  paie- 
biens  et  rentes  rr    .         .  \  r 
en  litige     ment  se  trouvaient  interrompus,   et  tous  les  domaines  nationaux  qui 

aux  Hospices,  auraient  été  usurpés  par  des  particuliers,  sont  affectés  aux  besoins  des 

hospices  les  plus  voisins  de  leur  situation  ». 

La  recherche  de  ces  biens  et  de  ces  rentes  en  litige,  alors  en   nombre 

considérable,  fut  confiée,  à  un  huissier  nommé  Pierre-Raphaël  Malherbe, 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  369  a  971. 


—  51  — 

dont  les  pouvoirs  furent  régularisés  par  acte  notarié  du  26  pluviôse  an  xi 
(15  février  1805)  ;  cette  recherche  était  des  plus  difficiles,  d'autant  que 
l'arrêté  des  Consuls  du  27  frimaire  an  xi  (18  décembre  180a),  qui  en 
réglait  les  conditions,  fut  singulièrement  compliqué  par  la  décision 
ministérielle  du  7  prairial  an  xu  (27  mai  1804),  portant  que  les  hospices 
ne  pourraient  être  maintenus  en  possession  des  rentes  anciennement 
dues  aux  Fabriques,  sauf  le  cas  où  elles  auraient  été  découvertes  avant  le 
7  thermidor  an  xi  (26  juillet  1803)  ;  enfin,  les  arrêtés  des  7  messidor  et 

9  fructidor  an  îx  (36  juin  et  27  août  1801)  et  du  27  frimaire  an  xi  (18  dé- 
cembre 1802),  accordaient  un  tiers  de  ces  rentes  aux  bureaux  de  bien- 
faisance,  pour  lesquels  le  citoyen  Malherbe  fut  autorisé  à  rechercher  les 
rentes  et  obtenir  l'envoi  en  possession,  par  acte  du  21  ventôse  an  xi 
(12  mars  1803). 

D'après  les  états  donnés  les  9  thermidor  an  xi  (28  juillet  1803)  et  1 5  ven- 
démiaire an  xu  (8  octobre  1803),  les  rentes  ainsi  attribuées  aux  hospices 
et  au  bureau  de  bienfaisance,  comprenaient  1.926  parties,  représentant 
47.818  francs  19  centimes,  dont  les  deux  tiers,  soit  31.888  francs  80  cen- 
times, revenaient  aux  hospices,  et  les  15.939  francs  39  formant  l'autre 
tiers,  au  bureau  de  bienfaisance  ;  le  partage  donna  lieu  à  maintes  diffi- 
cultés, surtout  à  cause  de  l'opposition  des  Fabriques  ;  ce  n'est  que  le 

10  février  1818  que  la  Commission  administrative  mit  fin  aux  pouvoirs  de 
M.  Malherbe,  l'attribution  des  rentes  étant  enfin  terminée.  (1) 

Malgré  ces  ressources  nouvelles,  malgré  les  appels  à  la  charité  privée 
et  les  souscriptions  organisées  en  faveur  des  hospices,  malgré  les  libé- 
ralités de  généreux  bienfaiteurs,  au  nombre  desquels  il  convient  de  citer 
M.  de  Bricqueville,  qui  fit  don  aux  établissements,  dont  il  était  adminis- 
trateur, d'une  somme  de  600  livres  et  de  27  sacs  de  blé  avancés  par  lui 
pour  leur  subsistance,  et  prit  complètement  à  sa  charge  leur  dépense 
journalière  pendant  plus  de  six  semaines  (2),  et  aussi  M.  l'abbé  Desmor- 
treux.  sous-doyen  du  Chapitre,  et  M.  le  chanoine  Sonet,  son  exécuteur 
testamentaire,  qui  firent  don  aux  pauvres  du  capital  et  des  intérêts  de 
trois  obligations  pour  prêt,  contractées  en  j  788.  1789  et  1792,  montant 
ensemble  à  4.500  livres  en  principal,  et  dont  les  titres  furent  détruits, 
afin  que  rien  ne  pût  jamais  en  être  réclamé,  le  12  novembre  1802  (21 
brumaire  an  xi)  (3),  malgré  tout  le  soin  des  administrateurs  et  tout  leur 

(1)  Dèdouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  a4o  à  a45. 
(a)  Dédooit,  Souvenirs  inédits,  pp.  aao  et  aai. 
(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  272  et  373. 


—  52  — 

dévouement,  les  revenus  des  hospices  étaient  encore  bien  insuffisants 
pour  faire  face  aux  dépenses  les  plus  indispensables. 

Un  arrêté  des  Consuls,  du  37  prairial  an  ix  (16  juin  1801),  avait  bien 
fait  rentrer  dans  le  domaine  des  hospices,  comme  ayant  appartenu  aux 
Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu,  un  herbage  sis  à  Cottun,  et  acquis  en  179^ 
comme  bien  national  par  le  citoyen  Auvray  (1),  mais  il  n'en  restait  pas 
moins  un  arriéré  considérable,  et  la  Commission,  présidée  depuis  le 
8  juin  1801  (19  prairial  an  ix)  par  M.  Le  Roy,  maire  de  la  Ville  de 
Bayeux,  avait  dû  poursuivre  avec  une  ardeur  toute  nouvelle  ses  revendi- 
cations auprès  du  gouvernement,  pour  obtenir  le  paiement  des  dettes  de 
l'Etat  envers  les  hospices. 

Ce  paiement  était  rendu  plus  difficile  par  le  manque  d'espèces  d'or  et 
d'argent  dans  les  caisses  de  l'Etat  et  dans  la  circulation  et  par  la  démoné- 
tisation des  assignats  ;  ne  sachant  comment  se  libérer  envers  les  établis- 
sements de  bienfaisance  auxquels  il  devait  des  sommes  énormes,  le  gou- 
vernement résolut  de  leur  donner  en  paiement  des  quantités  de  petites 
rentes,  confisquées  sur  les  émigrés,  et  dont  le  recouvrement  était  des 
plus  difficiles. 

Le  7  novembre  1800  (1;  brumaire  an  ix),  un  arrêté  des  Consuls  avait 
décidé  que  €  les  sommes  restant  dues  aux  hospices  civils  par  les  départe- 
ments de  la  guerre,  de  la  marine  et  de  l'intérieur,  pour  les  années  v,  vi, 
vu  et  vin,  seront  payées  sans  délai,  en  capitaux  de  rentes  appartenant  à 
la  République  ». 

Ce  texte  semblait  supposer  que  l'Etat  donnerait  en  paiement  aux  hos- 
pices les  capitaux  des  rentes  en  question,   mais  comme  le  numéraire 
manquait  absolument,  on  se  contenta  de  déclarer  les  hospices  créanciers 
de  ces  rentes  à  la  place  de  l'Etat  ;  c'est  ce  que  fit  le  décret  du  34  ventôse 
an  îx  (13  mars  1801)  qui  affecta  des  rentes  et  des  domaines  nationaux  aux 
Les  Rentes  besoins  des  hospices.  En  exécution  de  cette  mesure ,  les  administrateurs 
de  rKure.    ^es  hospices  de  Bayeux  recevaient,  le  4  septembre  1801  (17  fructidor  an 
ix),  six  mandats  s'élevant  ensemble  à  la  somme  de  107.806  fr.  94,  payables 
en  rentes  dues  à  VEtat,  par  suite  de  confiscation  sur  les  émigrés  du  dépar- 
tement de  l'Eure  ;  ce  sont  les  rentes  connues  depuis  ce  temps  sous  le  nom 
de  Rentes  de  l'Eure. 

Les  rentes  ainsi  affectées  aux  hospices  de  Bayeux  se  composaient  de 
1 180  parties,  dont  quelques-unes  de  deux  et  trois  sols  de  rente  ;  le  total 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  »4<>  à  a£5. 


. — hd3  _ 

formait  un  revenu  annuel  de  7.814  fr.  70  cent.  ;  la  perception  de  ces 
rentes  fut  confiée  au  citoyen  Barrier,  de  Caen  ,  nommé  «  receveur  pour 
les  rentes  de  l'Eure  »,  aux  appointements  de  800  fr.,  par  arrêté  du  24 
vendémiaire  an  x  (16  octobre  1801).  M.  Barrier  exerça  ces  fonctions  jus- 
qu'en 1833  ;  à  cette  époque ,  la  recette  des  rentes  de  l'Eure  fut  réunie  à  la 
recette  des  hospices  de  Bayeux  ;  le  recouvrement  de  ces  rentes  présentait 
de  sérieuses  difficultés,  ainsi  que  la  liquidation   des  dettes  arriérées  du 
service  des  enfants  assistés,  montant  à  9.932  fr.  14  pour  frais  de  séjour  à 
l'hospice,  et  à  77.874  fr.  80  pour  sommes  dues  aux  nourriciers ,  devenus 
pour  la  plupart  très  misérables,  et  dont  plusieurs  préférèrent  consentir 
des  réductions  considérables  sur  le  chiffre  de  leurs  créances ,  plutôt  que 
d'accepter  en  paiement  les  rentes  qu'onieur  offrait,  et  dont  les  débiteurs 
habitaient  à  de  très  grandes  distances,  si  bien  que  le  paiement  était  presque 
impossible  pour  des  créanciers  qui  n'avaient  pas  le  moyen  de  faire  les 
frais  nécessaires  à  cet  effet  ;  il  en  résulta  que  la  remise  d'un  quart,  ou 
parfois  même  d'un  tiers  de  ces  dettes,  consentie  par  certains  créanciers 
des  hospices,  permit  le  remploi  avantageux  des  capitaux  remboursés,  et 
aida  puissamment  à  reconstituer  la  fortune  des  pauvres  (1).  Toutes  ces 
dettes  éteintes ,  et  ces  opérations  terminées,  le  capital  provenant  des 
rentes  de  l'Eure,  demeura  encore  assez  important  ;  aujourd'hui,  ces  rentes 
produisent  un  revenu  annuel  de  380  fr.  30. 

En  même  temps  que  l'Etat  acquittait,  par  la  cession  des  rentes  de  immeubles 
l'Eure,  ses  dettes  envers  les  hospices,  il  entreprenait  aussi  le  remplace-  rHun,s 
ment  des  biens  immeubles  dont  ces  établissements  avaient  été  frustrés 
par  la  Révolution  ;  c'est  ainsi  qu'après  la  production  d'un  état  daté  du  17 
frimaire  an  xn  (9  décembre  1803),  les  hospices  de  Bayeux  furent  mis  en 
possession,  le  33  décembre  1803  (1"  nivôse  an  xn)  :  i°  des  bâtiments  de 
l'ancien  couvent  des  Bénédictines .  qui  avaient  servi  de  caserne  et  tom- 
baient en  ruines  ;  les  anciennes  Religieuses  offrirent  aux  hospices  de  les 
leur  louer  2.000  francs  par  an  ;  mais  l'administration  hospitalière,  effrayée 
des  réparations  à  faire,  refusa  cette  offre  ;  après  plusieurs  vaines  tenta- 
tives d'adjudication,  les  bâtiments  et  le  grand  jardin  furent  vendus,  en 
181a  et  1819,  à  Mme  Langlois,  qui  y  installa  la  Manufacture  de  Porcelaine; 
quant  au  parc,  il  fut  cédé  à  la  Ville  pour  y  établir  le  Cimetière,  qui, 
depuis  ce  temps,  a  continué  d'être  désigné  dans  le  peuple  sous  le  nom  du 
Parc;  les  herbages ,  entre  les  jardins  et  le  parc,  sont  restés  jusqu'à  nos 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  340  à  a45. 


64  — 


jours  la  propriété  des  hospices  ;  a°  des  enclos  et  espalier  des  Ursulîoes , 
devenus  l'herbage  des  Billettes  ;  les  bâtiments  et  dépendances  avaient  été 
cédés  à  la  Ville  pour  y  établir  le  Collège  ;  30  du  bosquet  du  Grand  Sémi- 
naire, plus  tard  rendu  à  cet  établissement  lors  de  sa  réinstallation  dans 
son  ancien  local,  transformé  en  caserne  pendant  la  Révolution. 

Toutes  ces  compensations  étaient  bien  insuffisantes  ,  puisque  les  pertes 
éprouvées  par  les  hospices,  du  chef  de  la  vente  de  leurs  anciens  immeu- 
bles comme  biens  nationaux  ,  s'élevaient  à  17.090  fr.  ao  ,  tandis  que  les 

/  biens  qui  leur  furent  donnés  en  échange  ne  produisaient  que  7.77a  fr.  50, 

d'où  une  perte  définitive  de  9.317  fr.  yo  de  revenus  ;  encore  fallait- il  faire 
des  dépenses  considérables  pour  remettre  en  état  la  lingerie  ;  dans  le 
rapport  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  (1),  M.  Le  Tellier  avait  constaté 
que  les  chemises  des  pauvres  étaient  tellement  rapiécées  qu'elles  c  res- 
semblaient, par  leur  épaisseur  et  leur  poids ,  à  des  paletots  de  mate- 
lots ! ...»  En  septembre  1804,  on  acheta  pour  1 .  125  francs  de  couvertures 
de  laine  pour  THôtel-Dieu  ,  et  11.800  francs  de  toile  pour  assurer  trois 
changes  successifs  aux  malades  de  cet  établissement  (a). 

Les  Cependant,  le  personnel  des  hospices  laissait  beaucoup  à  désirer  :  les 

Religieuses  infirmières  laïques ,  à  leur  entrée  en  fonctions,  prêtaient  le  serment  de 
à  rHôiei-Dieu  mou"r  *  leur  Poste  »  mais,  selon  la  juste  observation  de  M.  Dédouit  (3), 
«  les  considérations  par  lesquelles  ces  femmes  s'engageaient  à  servir  les 
malades  n  étaient  pas  inspirées  par  le  sentiment  religieux  qui  animait 
leurs  devancières  ;  aussi,  se  trouvaient-elles  bientôt  dégoûtées  de  leurs 
répugnantes  fonctions ,  qu'elles  ne  tardaient  |pas  à  délaisser  » ,  quand 
l'administration  elle-même  n'était  pas  obligée  de  les  renvoyer  pour  des 
motifs  plus  graves  encore. 

Cet  état  de  choses  ne  pouvait  durer  ;  déjà  ,  nous  l'avons  vu,  M.  Le 
Tellier  dans  ses  rapports,  et  la  Commission  des  hospices  dans  ses  délibé- 
rons, avaient  exposé  la  nécessité  de  diviser  les  hospices,  de  les  réinstal- 
ler séparément  dans  leurs  anciens  établissements ,  et  d'y  rappeler  les 
anciennes  Religieuses  :  le  décès  de  trois  infirmières  laïques  à  l'Hospice- 
Civil  décida  la  Commission  à  réaliser  enfin  cette  réforme  «  sans  tenir 
compte  de  V opposition  du  Conseil  général  de  la  Commune  ».  A  cet  effet, 
le  35  décembre  180a  (3  nivôse  an  xu),  un  arrêté  de  la  Commission  auto- 


(1)  Voir  page  47  ci-dessus. 

(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  381  à  a84. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  275. 


—  55  — 

risa  provisoirement  six  anciennes  Religieuses  de  la  Miséricorde  de 
Jésus  de  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  Mmet  Artur,  Le  Cordier,  Langlois,  Le 
Fèvre,  Béthon  et  Hébert  (en  religion  Sœurs  de  Saint- Bernard,  Saint-Paul, 
Sainte-Madeleine,  Sainte-Anne,  Sainte-Colombe  et  Sainte-Cécile),  à  se 
réunir  en  association  sous  la  surveillance  des  administrateurs  ,  pour 
reprendre  le  soin  des  malades  de  l'Hospice-Civil  ;  elles  entrèrent  en  fonc- 
tions le  22  janvier  1804  (2  pluviôse  an  xn). 

Puis,  le  10  février  1804  (ai  pluviôse  an  xn)  ,  la  Commission  décida  de 
restituer  aux  deux  établissements  hospitaliers  de  Bayeux  leurs  anciennes 
dénominations  :  l'Hospice-Civil,  ou  de  la  Montagne  ,  reprenait  le  nom 
d1 Hôtel-Dieu^  tandis  que  l'Hospice  d'Humanité  était  appelé  de  nouveau 
Y  Hôpital-Général. 

Les  anciennes  Religieuses,  ainsi  réunies  en  association  provisoire, 
logeaient  à  l'Hôtel-Dieu  où  elles  vivaient  ensemble  à  une  table  séparée  ; 
elles  avaient  repris  la  direction  de  la  lingerie ,  de  la  pharmacie  et  du  ser- 
vice des  malades,  tandis  que  l'ancien  personnel  laïque  continuait  de  s'oc- 
cuper des  vieillards  et  des  enfants  trouvés  de  l'ancien  Hospice  d'Huma- 
nité ;  à  cette  époque,  la  population  totale  des  Hospices-Réunis  était  de 
203  pauvres  ou  malades,  y  compris  les  enfants. 

La  Commission  s'occupa  aussitôt   de  préparer  la  division  des  deux  Division  de 
hospices  ;  la  dépense  nécessaire  à  cet  effet  était,  d'après  un  rapport  du  v  Jôt,e.lrî)ieu. 

r  r  r  rr  et  de  l'Hôpital 

26  ventôse  an  xu  (17  mars  1804),  de  2.400  francs  pour  l'Hôpital-Général,  Générai, 
et  de  1.200  francs  pour  l'Hôtel-Dieu;  l'administration  vota  l'exécution 
immédiate  des  travaux,  et  ordonna  qu'aussitôt  le  personnel  de  l'Hospice 
d'Humanité  transféré  à  l' Hôpital-Général,  les  anciennes  Religieuses 
reprendraient  le  service  de  l'Hôtel-Dieu  ;  la  maison  conventuelle  leur 
serait  rendue,  avec  2.300  fr.  d'indemnité  annuelle  de  vestiaire  et  de  nour- 
riture pour  huit  Religieuses  qui  devaient  satisfaire  à  tous  les  services, 
dont  elles  prendraient  la  direction  comme  avant  leur  expulsion  de  l'Hô- 
tel-Dieu. 

Le  28  mars  1804  (7  germinal  an  xn),  les  pauvres  valides  furent  réinté- 
grés à  l'Hôpital-Général ,  et  les  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu  reprirent 
définitivement  leur  service  près  des  malades  ;  on  conserva  cependant 
encore  quelques  infirmières  laïques,  jusqu'au  22  janvier  180;  (2  pluviôse 
an  xiii),  date  à  laquelle  ces  infirmières  se  retirèrent  «  sans  laisser,  dit  M. 
Dédouit  (1),  de  regrets  parmi  les  malades,  qui  avaient  toujours  conservé 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  276  à  a8o. 


-  56  — 

un  reconnaissant  souvenir  des  bons  soins  des  Religieuses  ».  Quelques 
emplois  subalternes,  aides  de  cuisine,  de  pharmacie,  de  panserie,  et  les 
fonctions  de  portière ,  restèrent  confiés  à  des  laïques  jusqu'au  a8  juin 
1805  (9  messidor  an  xin).;  à  partir  de  cette  dernièrfe  date ,  les  Religieuses 
acceptèrent  de  pourvoir  seules  à  tous  les  services  de  l'Hôtel-Dieu  ,  où  il 
restait  43  malades  au  moment  du  départ  des  pauvres  valides  pourl'Hôpi- 
tal-Général  ;  l'Hôtel-Dieu  se  trouvait  donc  enfin,  sauf  la  diminution  de 
ses  revenus,  rétabli  dans  les  conditions  où  il  était  avant  la  terrible  crise 
de  la  Révolution  ;  restaient  à  réorganiser  d'une  façon  pratique  et  durable 
les  divers  services  de  rétablissement. 


«  * 


Traité  avec  Le  15  octobre  1805  (19  vendémiaire  an  xiv) ,  les  Religieuses  de  la  Misé- 
les  ReiîgieuBearicorde  de  Jésus,  réinstallées  à  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux,  passèrent  avec  l'ad- 
e  ministration  des  hospices  un  traité  de  dix  ans,  à  partir  du  Ier  janvier  1806, 
pour  le  service  intérieur  de  l'hôpital  des  malades  (1);  ce  traité  a  été 
renouvelé  depuis,  de  dix  en  dix  ans  ;  les  trois  dernières  conventions  por- 
tent la  date  des  7  août  1885,  2  avril  1895  et  21  novembre  1905  ;  il  résulte 
de  ce  dernier  traité,  actuellement  en  cours ,  que  les  Dames  Religieuses 
affectées  au  service  des  malades  sont  au  nombre  de  dix,  plus  une  converse 
chargée  de  la  cuisine,  et  que  chacune  d'elles  reçoit  annuellement ,  pour 
frais  d'ameublement,  de  vestiaire,  de  nourriture,  blanchissage,  chauffage, 
éclairage,  etc.,  une  somme  de 300  francs;  moyennant  quoi  la  Commu- 
munauté  de  la  Miséricorde  de  Jésus  se  charge  de  tout  le  service  intérieur 
de  l'Hôtel-Dieu,  sous  la  surveillance  et  avec  le  concours  de  la  Commis- 
sion administrative  des  hospices  (2}. 

Depuis  la  réinstallation  des  Religieuses  à  l'Hôtel-Dieu ,  le  dévouement 
des  Sœurs  hospitalières,  la  bonne  gestion  des  administrateurs  s'unirent 
pour  rétablir  peu  à  peu  la  situation  financière  des  hospices ,  qui  fut  aussi 
améliorée,  vers  cette  époque,  par  d'importantes  libéralités ,  notamment 
par  le  legs  de  Mme  Cahier,  veuve  d'un  ancien  avocat  au  bailliage,  qui  par 
son  testament  du  2  août  1803  (14  thermidor  an  xm)  laissa  aux  pauvres  ses 
immeubles  de  Fontenay-sur-les-Vey s,  d'une  valeur  de  16.500  francs  ,  et 
par  des  dons  d'argent  et  de  toile  du  marquis  de  Campigny,  de  Mm9  Bou- 
logne, de  M™*  de  Banville  et  de  M.  Dupucé  (3). 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  390. 

(a)  Archives  deJla^Mairie  de  Bayeux. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  agi  à  293. 


—  57  - 

Un  peu  plus  tard,  grâce  aux  actives  démarches  de  M.  Hébert-Dorval,  Concession 
les  hospices  obtenaient  la  concession  des  biens  qui  leur  avaient  été  attri-  de  noaveau* 

r  *  immeubles 

bués  par  la  loi  du  8  septembre  1807,  pour  finir  d'acquitter  la  dette  deaux  Ho8pice8# 
l'Etat  envers  ces  établissements  ;  ces  biens  comprenaient  des  immeubles 
sis  à  Isigny,  Maisy,  Létanville,  La  Folie,  Port-en-Bessin,  Saint-Germain- 
de-la-Lieue,  Fontenay-le-Pesnel,  et  une  maison  située  à  Bayeux ,  rue  des 
Bouchers,  n°  46,  vendue  en  1860  à  M.  Michel  Yvon,  épicier,  et  actuelle- 
ment occupée  par  Mme  Yvon,  sa  veuve  (1). 

Les  hospices  avaient  aussi  demandé  la  propriété  de  l'ancien  couvent  de 
la  Charité,  qui  avait  servi  de  prison  pendant  la  Révolution  ;  ils  furent 
envoyés  en  possession  d'une  cave,  d'un  pressoir,  d'une  cour  et  d'un  petit 
bâtiment  le  long  de  la  rue  Montiiquet  ;  ces  immeubles,  se  trouvant  en- 
clavés dans  les  dépendances  du  Séminaire,  établi  en  1808  dans  l'ancienne 
Charité,  furent  loués  aoo  francs  par  an  par  les  hospices  à  Mgr  Brault; 
mais  en  1819,  le  Séminaire  ayant  été  rétabli  dans  son  ancien  Jocal  près 
de  l'Hôtel-Dieu,  les  bâtiments  de  la  Charité  furent  concédés  en  échange 
à  la  Ville  de  Bayeux,  y  compris  la  portion  louée  aux  hospices,  et  sans  que 
la  Commission,  qui  adressa  trop  tard  sa  réclamation  au  gouvernement, 
obtint  de  ce  chef  aucune  indemnité;  la  Ville  prit  possession  de  la  Chanté 
le  17  juillet  1822  ;  elle  est  encore  propriétaire  de  ces  bâtiments,  dont  une 
partie  est  affectée  à  la  Gendarmerie,  une  autre  sert  de  dépôt  et  de  maga- 
sins, et  le  surplus  est  loué  à  des  particuliers  (2). 

Malgré  l'augmentation  de  revenus  de  près  de  5.000  francs  résultant  La  Disette 
pour  les  hospices  de  la  propriété  des  nouveaux  immeubles  que  la  loi  de  et  le  eficit* 
1807  leur  avait  affectés,  les  dépenses  excédaient  toujours  les  recettes,  et 
il  en  résultait  chaque  année  un  déficit  qui,  à  la  fin  de  1807,  atteignait 
8.834  fr.  86  (3).  Les  guerres  que  la  France  eut  à  soutenir  vers  la  fin  du 
Premier  Empire,  aggravèrent  encore  cette  pénible  situation  :  la  disette 
régnait  sur  tout  le  pays,  et  le  prix  du  blé  s'élevait  dans  des  proportions 
effroyables,  montant  en  1810  à  6  fr.  60  le  boisseau,  à  7  fr.  90  en  181 1,  à 
13  fr.  01  centime  en  1812  ;  à  cette  cause  d'augmentation  de  dépenses 
pour  les  hospices,  s'ajoutait  encore  la  difficulté  de  payer  les  nourrices 
qui,  par  suite  du  retard  et  de  l'insuffisance  des  à-comptes  qu'on  leur 
versait,  rapportaient  chaque  jour  à  l'hospice  les  enfants  qu'on  leur  avait 
confiés  ;  le  14  mai  1812,  la  subvention  annuelle  que  la  Ville  accordait  aux 

(1)  Matrice  cadastrale  de  Bayeux;  Oédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ag3  à  3 11. 
(a)  Dédooit,  Souvenirs  inédits,  pp.  24a  et  243. 
(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  293  à  3u. 


—  58  — 

hospices  pour  combler  leur  déficit,  fut  portée  de  13.400  francs  à  14.200, 
et  un  nouveau  secours  extraordinaire  de  3.500  francs  fut  voté  sur  le 
budget  de  1813  (1)  ;  malgré  cela,  on  dut  réduire  la  ration  des  hospitalisés, 
et  l'arrêté  préfectoral  du  3  juin  1812  ne  laissa  à  la  disposition  de  la  Supé- 
rieure de  l'Hôtel-Dieu  que  45  livres  de  pain  par  jour,  et  encore  le  souper 
devait-il  se  faire  avec  du  riz  seulement  ;  les  hospices  n'avaient  plus  en 
caisse  que  quelques  centaines  de  francs  et  des  grains  en  magasin  pour  un 
mois  seulement  ;  on  eut  recours  alors  à  une  mesure  profondément  regret- 
table, malheureusement  employée  trop  souvent  depuis  dans  des  circons- 
tances analogues  :  on  paya  le  déficit  à  même  les  capitaux  de  rentes 
amorties,  diminuant  ainsi  d'autant  le  revenu  annuel  des  hospices  :  4.000 
francs  le  4  décembre  181 1,  6.000  francs  en  1813  ,  furent  ainsi  employés  à 
payer  des  fournitures  de  pain  et  de  viande  ;  et  cependant  la  misère  était 
si  grande  que  le  nombre  des  lits  de  l'Hôtel-Dieu  avait  dû  être  porté  de 
30  à  38  (2)  ;  en  1816,  le  déficit  était  de  42.454  fr.  57  ;  on  l'attribuait 
surtout  à  l'accroissement  des  dépenses ,  causé  par  les  frais  de  nourriture 
et  de  médicaments  des  militaires  et  des  prisonniers  de  guerre,  et  de  place- 
ment à  la  campagne  des  enfants  trouvés  ;  en  1818,  le  déficit  s'était  encore 
accru,  il  atteignait  le  chiffre  énorme  de  53.653  fr-  54  ",  pour  le  combler,  le 
Conseil  municipal  sollicita  du  gouvernement  la  dispense  de  remploi  de 
capitaux  de  rentes  arriérées,  montant  à  18.196  fr.  71;  de  19.549  fr.  81 
provenant  des  rentes  de  l'Eure,  et  l'autorisation  de  voter  une  subvention 
de  20.000  francs  pour  frais  de  layettes  arriérés,  frais  qui  à  l'avenir  devaient 
être  supportés,  —  comme  ils  le  furent  en  effet,  —  par  toutes  les  com- 
munes de  l'arrondissement  dont  les  enfants  trouvés  étaient  reçus  à  l'hos- 
pice ;  le  surplus  du  déficit  était  comblé  par  une  allocation  spéciale  au 
budget  de  1818,  et  par  un  emprunt  de  6.000  fr.,  voté  par  le  Conseil  le 
11  juin  1817,  et  couvert  par  une  élévation  des  droits  de  terrage  et  des 
tarifs  de  l'octoi  (3)  ;  cette  dernière  mesure  était  indispensable  pour  éviter 
que  des  charges  trop  lourdes  vinssent  peser  sur  les  habitants  de  Bayeux  ; 
depuis  1808,  en  effet,  30,000  francs  étaient  prélevés  chaque  année  sur  le 
produit  de  l'octroi,  pour  l'acquit  du  contingent  mobilier;  il  fallait  donc 
élever  les  droits  de  l'octroi  pour  que  leur  produit  pût  continuer  de  faire 
face  aux  dépenses  nouvelles  dont  on  était  obligé  de  le  grever  ;  bientôt 
d'ailleurs,  une  ciconstance  imprévue,  en  obligeant  la  Ville  à  une  dépense 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 

(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  3i3  à  334. 

(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


_  50  - 

î,  vint  contraindre  à  répartirjur  les  habitants  la  totalité  du 
contingent  mobilier,  pour  pouvoir  employer  toutes  les  ressources  dispo- 
nibles de  l'octroi  à  payer  les  travaux  importants  dont  l'indispensable 
nécessité  ne  pouvait  admettre  l'ajournement  (i). 

Le  26  juin  1820,  le  Conseil  municipal  votait  une  somme  de  20.000  fr.,  Reconstruc- 
prise  sur  l'acquit  de  portion  de  la  contribution  mobilière  ,  pour  répara-  «on  des  Salies 
tions  urgentes  à  la  salle  des  malades ,  «  dont  le  peu  de  solidité,  dit  le 
rapport,  est  fait  pour  effrayer  l'administration  :  ce  bâtiment  penche  tota- 
lement vers  la  cour,  les  côtières  ont  perdu  leur  aplomb,  les  pignons  sont 
horriblement  lézardés,  une  quantité  considérable  des  arbalétriers  sont  (sic) 
rompus,  vingt  poutres  sont  à  remplacer ,  elles  quittent  les  côtières  de 
Test  et  poussent  celles  de  l'ouest  »  (2). 

Bientôt,  un  examen  plus  approfondi  du  triste  état  de  la  salle  révéla  que 
le  mal  était  plus  grand  encore  qu'on  ne  l'avait  d'abord  supposé;  les  ao.000 
francs  votés  par  le  Conseil  ne  tardèrent  pas  à  être  reconnus  insuffisants  ; 
le  7  mai  1821,  le  Conseil  municipal  demandait  que,  pour  faire  face  aux 
dépenses  nécessaires ,  les  hospices  fussent  dispensés  de  rétablir  dans  leur 
caisse  et  de  remployer  les  capitaux  reçus  avant  1817  ;  que  l'arriéré  dû  aux 
nourrices,  pour  layettes  des  enfants  trouvés ,  fût  payé  par  les  communes 
depuis  181 1  ;  que  le  département  donnât  à  la  Ville  une  indemnité  pour 
les  journées  de  militaires  depuis  le  1"  avril  1814,  et  pour  la  nourriture 
des  enfants  au-dessous  de  12  ans  ;  le  2  juillet  1 821,  on  demandait  au  Préfet 
d'accorder  en  outre  un  secours  sur  les  fonds  de  non-valeur  ;  enfin  ,  le  22 
octobre  1821,  le  Conseil  municipaladoptaitles  plans  et  devis,  non  plus  de 
réparation,  mais  de  reconstruction  de  la  salle  des  malades,  et  votait  pour 
cet  objet  un  crédit  de  40,000  fr.,  en  plus  du  secours  sollicité  sur  les  fonds 
de  non-valeur  ;  ce  crédit,  comme  on  le  verra,  fut  largement  dépassé  (3). 

Après  de  nouvelles  délibérations  des  11  avril  et  20  novembre  1822, 
approuvant  les  devis  et  les  clauses  et  conditions  du  cahier  des  charges, 
les  travaux  furent  adjugés,  le  8  janvier  1823  ,  aux  entrepreneurs  Auguste 
Crespin  et  Robert  Le  Mesle  et  l'adjudication  approuvée  par  arrêté  du 
ministre  de  l'intérieur  du  3  avril  1823  ;  on  se  mit  immédiatement  à  l'œuvre, 
sous  la  direction  de  M.  Lair  de  Beauvais,  architecte  de  la  Ville  de  Bayeux. 

La  pose  de  la  première  pierre  eut  lieu  le  20  mai  1823  ,  en  présence  des 
Membres  des  Tribunaux,  du  Conseil  Municipal ,  de  la  Commission  des 

(1)  Discours  de  M.  Conseil,  maire,  du  20  mai  i8a3. 
(a)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  60  — 

Hospices,  des  Officiers  de  la  garde-nationale  et  autres  personnes  nota- 
bles ;  après  une  messe  célébrée  dans  la  chapelle  de  la  Communauté  de 
l'Hôtel-Dieu  par  M.  d'Audibert  la  Vilasse,  premier  vicaire-général ,  le 
cortège  se  rendit  sur  l'emplacement  des  travaux;  des  discours  furent  pro- 
noncés par  le  maire  et  le  préfet  ;  le  vicaire-général  bénit  les  fondations, 
et  la  pierre  fut  solennellement  placée  au  niveau  du  sol,  dans  le  mur  de 
côtière  faisant  face  à  la  principale  porte  d'entrée  sur  la  rue  ;  on  y  déposa 
une  boîte  de  plomb  renfermant  une  plaque  d'argent  avec  inscription, 
quelques  pièces   d'argent ,   les  procès-verbaux  ,  plans  et  discours  ;  puis 
la  pierre  fut  scellée  par  le  comte  de  Montlivault ,  préfet  du  Calvados  ,  le 
sous-préfet  Genas-Duhomme  et  le  maire  Noël-Corentin  Conseil  ;  enfin 
le  cortège  se  rendit  à  l'Hôtel-de-Ville,  où  furent  signés  les  procès-ver- 
baux de  la  cérémonie  (i). 

Au  cours  de  l'exécution  des  travaux,  on  ne  tarda  pas  à  s'apercevoir 
que  les  prévisions  étaient  encore  insuffisantes  et  que  des  crédits  supplé- 
mentaires seraient  nécessaires  pour  mener  à  bonne  fin  les  diverses  addi- 
tions au  devis  primitif  reconnues  indispensables  :  construction  d'une 
double  arcade  pour  supporter  les  fondations  sur  la  voûte  de  la  rivière  ; 
reconstruction  du  pignon  entre  la  salle  des  malades  et  la  chapelle  de  la 
Communauté  ;  remplacement  de  l'ancienne  charpente  et  des  toitures  ; 
reconstruction  de  la  lingerie  ;  assainissement  et  clôture  des  cours  ;  recons- 
truction du  bâtiment  à  l'ouest  de  la  cour  des  hommes,  etc.  ;  ces  divers 
travaux  supplémentaires  furent  approuvés  par  délibérations  des  ier  mai 
1824,  18  janvier  1826,  23  avril  1827  ;  la  dépense  totale,  d'après  le  toisé 
général  des  travaux  arrêté  le  17  décembre  1825,  fut  de  99.18a  fr.  45  ;  le 
dernier  crédit,  de  1.460  fr.  03,  pour  solde  des  travaux,  fut  voté  le  Ier  mai 
1826,  et  la  dépense  faite  en  avril  1827  fut  payée  sur  le  reliquat  des  fonds 
ainsi  votés  précédemment  (2). 

Les  ressources  nécessaires  pour  l'acquit  de  ces  dépenses  considérables 
avaient  été  prévues  avec  tant  de  prudence  et  de  sagesse,  et  la  gestion  de  la 
fortune  des  hospices  était  devenue  si  parfaite,  que  la  Ville  jugea  inutile,  le 
13  novembre  1826,  d'accorder  un  supplément  d'allocation  de  2.258  fr.  59, 
qui  pouvait  être  fourni  par  les  ressources  disponibles  des  hospices,  et  crut 
pouvoir,  le  22  août  1837,  réduire  sa  subvention  annuelle  à  9.000  francs  (3). 

D'après  le  discours  prononcé  par  M.  Conseil,  maire  de   Bayeux,  le 

(1)  Pose  de  la  première  pierre  de  l'flôtel-Dieu,  ia-ia,  Groult,  i8a3. 
(a)  Archives  de  la'  Mairie  de  Bayeux. 
(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


-  61  - 

20  mai  1825,  l'ancien  hôpital  contenait  60  lits  ;  la  diminution  des  res- 
sources des  hospices  en  avait  fait  réduire  le  nombre  à  30  le  23  décembre 
1806,  et  ce  n'est  qu'exceptionnellement  qu'on  l'avait  reporté  à  38  pen- 
dant la  disette  de  1810  à  1813  (1).  Après  sa  reconstruction,  l'Hôtel- 
Dieu  comprenait  deux  grands  bâtiments  parallèles,  contenant  chacun  une 
salle  au  rez-de-chaussée  et  une  au  premier  étage  ;  on  avait  d'abord  réservé 
le  premier  étage  aux  malades  militaires,  mais  la  suppression  de  la  garni- 
son de  Bayeux  fit  consacrer  toutes  les  salles  aux  malades  civils  ;  une 
importante  amélioration  consistait  à  isoler  complètement  les  hommes, 
occupant  le  bâtiment  de  l'ouest,  et  les  femmes,  installées  dans  le  bâti- 
ment de  l'est  ;  les  salles  des  hommes  contenaient  46  lits,  19  au  rez-de- 
chaussée  et  27  au  premier  ;  celles  des  femmes,  55  lits,  26  au  rez-de-chaus- 
sée et  29  au  premier  étage  ;  on  continuait  d'admettre  des  fondations  de 
lits  pour  les  pauvres  de  telle  ou  telle  paroisse  ou  commune  désignée  par 
le  fondateur,  ce  qui  permettait  d'alléger  d'autant  les  charges  de  l'admi- 
nistration des  hospices;  les  nouvelles  salles,  bien  aérées,  présentaient 
les  meilleures  conditions  d'hygiène  et  toutes  les  .facilités  pour  le  service. 

Parmi  les  rares  documents  postérieurs  à  la  reconstruction  de  l'Hôtel-  Acquisitions 
Dieu,    notons   l'acquisition   des  immeubles  Guezet   de  la    Péraudière,   et  Travaux 

divers. 

17  août  1853  et  24  mai  1859,  pour  établir  un  nouveau  lavoir  et  installer 
des  chambres  séparées  pour  les  malades  payants  ;  les  travaux  de  déblaie- 
ment de  la  rivière  dans  son  passage  sous  l'hôpital  et  le  long  des  jardins 
de  rétablissement,  et  de  consolidation  de  la  voûte  qui  supporte  la  salle 
des  malades-femmes,  travaux  exécutés  en.  1853  et  1854,  pour  le  prix  de 
9.004  fr.  S4,  plus  150  francs  d'indemnité  aux  meuniers  Perrée  et  Aude, 
des  moulins  de  l'Hôpital  et  de  l'Islet,  pour  chômage  pendant  la  baisse 
des  eaux  nécessitée  pour  ces  travaux  ;  l'avis  favorable  donné,  le  17  octo- 
bre 1854,  à  la  demande  des  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu,  d'être  reconnues 
comme  communauté  enseignante,  reconnaissance  qui  «  ne  ferait,  dit  le 
rapport,  que  les  placer  dans  la  situation  où  elles  se  trouvaient  avant  la 
Révolution,  et  que  régulariser  leur  position  actuelle,  puisque  depuis  plus 
de  vingt  années  elles  ont  ouvert  une  école  et  un  pensionnat  qui  a  pros- 
péré »  ;  ce  pensionnat  avait,  en  effet,  été  établi  sur  l'initiative  de  M.  l'abbé 
Thomine-Desmazures  (vicaire-général  de  Bayeux,  supérieur  de  la  Com- 
munauté, et  depuis  missionnaire  apostolique,  évèque  de  Sinopolis  tu 
parti  bus  et  vicaire  apostolique  de  Pékin),  dans  des  terrains  achetés  par 

(1)  Voir  page  58,  ci-dessus. 


-  62  - 

la  Communauté,  entre  les  jardins  de  l'Hôtel- Dieu  et  la  rue  Saint- Jean  ; 
ces  immeubles,  acquis  en  1827  aux  sieurs  Lefèvre,  Vimont  et  Deslandes, 
furent  transformés  et  en  partie  démolis,  et  sur  remplacement  fut  élevé  le 
vaste  bâtiment  qui  a  servi  de  pensionnat  jusqu'à  la  fermeture  des  établis- 
sements congréganistes,  en  1904,  et  qui  est  séparé  par  des  jardins,  des 
logements  aftectés  à  des  dames  en  chambre,  occupant  les  numéros  38  et 
40  de  la  rue  Saint- Jean,  avec  porte  d'entrée  sur  cette  rue  ;  ces  jardins  et 
bâtiments  appartiennent  à  la  Communauté  et  non  aux  hospices. 

Le  31  octobre  1883,  le  Conseil  municipal  donnait  son  approbation  à  un 
devis  de  1.20a  fr.  64  pour  appropriation  des  salles  d'isolement  pour  les 
malades   atteints  d'affections  contagieuses;   en   1886,  les  débordements 
fréquents  de  la  rivière  d'Aure,  qui  s'étaient  produits  les  années  précé- 
dentes, inondant  à  plusieurs  reprises  les  bas  quartiers  de  ville,  et  envahis- 
sant chaque  fois  pendant  plusieurs  jours  le  rez-de-chaussée  de  nombreuses 
maisons  des  rues  des  Teinturiers,  Saint-Jean,  de  Nesmond,  etc.,  démon- 
trèrent la  nécessité  de  travaux  de  dégagement  pour  faciliter  l'écoulement 
des  eaux  et  prévenir  le  retour  de  semblables  accidents  ;  le  8  juillet  1886, 
le  Conseil  adoptait  les  plans  de  M.  Verrine,  ingénieur,  et  de  M.  Moutier, 
architecte  de  la  Ville,  pour  la  construction  d'un  canal  de  dérivation  pas- 
sant sous  l'établissement  des  bains  Sainte-Marie,  la  rue  de  Nesmond,  les 
cours  et  bâtiments  de  l'Hôtel-Dieu,  et  rejoignant  le  bras  principal  de  la 
rivière  à  mi-distance  entre  la  bouche  de  l'ancienne  voûte  et  le  coude  qui 
précède  les  vannes  de  l'Islet,  sous  les  bâtiments  de  la  buanderie  de  l'hô- 
pital des  malades  ;  les  crédits  furent  votés  le  9  mai  1887,  et  le  cahier  des 
charges,  avec  devis  montant  à  44.500  francs,  fut  approuvé  le  27  mars 
1888  ;  les  travaux  furent  terminés  en  mai  1890  (1). 

Le  20  février  1897,  la  Commission  des  hospices  exposait  l'utilité  d'en- 
treprendre de  nouveaux  travaux,  salles  d'isolement  pour  les  contagieux, 
assainissement  des  salles,  acquisition  d'instruments  de  chirurgie  et  d'une 
étuve  à  désinfecter,  etc.  ;  la  Commission  de  répartition  des  fonds  du  pari 
mutuel  accordait  une  subvention  de  40.000  francs  ;  pour  faire  face  au 
surplus  de  la  dépense  prévue,  les  Hospices  contractèrent  un  emprunt  de 
40.000  francs  au  Crédit  foncier,  autorisé  par  le  Conseil  Municipal  le  33 
février  1897,  et  garanti  sur  les  revenus  de  la  Ville  ;  les  ressources  qu'on 
se  procura  ainsi  furent  suffisantes,  non  seulement  à  couvrir  les  frais  des 
travaux  prévus,  mais  encore  à  permettre,  sans  dépenses  supplémentaires, 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


-   63  — 

l'exhaussement  d'un  étage  du  bâtiment  à  l'ouest  de  la  cour  des  hommes, 
afin  d'y  installer  des  salles  d'isolement  pour  les  maladies  contagieuses,  de 
façon  à  pouvoir,  dans  les  locaux  devenus  disponibles  par  suite  de  cette 
installation,  disposer  des  salles  spéciales  et  distinctes  pour  les  blessés  et 
des  chambres  plus  confortables  et  plus  nombreuses  pour  les  malade* 
payants  ;  pour  cette  dernière  catégorie  d'hospitalisés,  cinq  nouvelles 
chambres  furent  établies,  par  délibération  du  23  février  1900,  moyennant 
une  dépense  de  13.995  fr.  ao  à  laquelle  on  affecta  des  capitaux  provenant 
du  remboursement  de  créances  dépendant  du  legs  de  M.  Beaupoil  ;  c'est 
encore  aux  dépens  du  même  legs  qu'on  put  effectuer  l'installation  d'un 
cabinet  de  consultation  et  d'un  dispensaire  pour  les  maladies  des  yeux, 
travaux  demandés  par  la  Commission  le  39  mai  1903,  et  autorisés  par  le 
Conseil  municipal  le  7  juillet  de  la  même  année  (1). 

Les  rapporteurs  du  budget,  au  Conseil  municipal ,  se  sont  à  plusieurs  Diminution 
reprises  élevés,  avec  raison,  croyons-nous  ,  tur  cet  emploi,  au  paiement  dea  ReTenu8 

Déficit 

des  dépenses  extraordinaires,  de  capitaux  provenant  du  remboursement  subvention 
de  créances,  ce  qui  a  pour  conséquence  inévitable  d'amoindrir  la  fortune  de  la  Ville, 
des  hospices  et  de  diminuer  peu  à  peu  ,  de  façon  notable  ,  les  ressources 
ordinaires  de  ces  établissements;  il  en  est  résulté  ,  en  effet ,  une  diminu- 
tion des  revenus,  encore  accentuée  par  la  baisse  du  prix  de  location  des 
immeubles  ;  le  tout  a  causé  un  déficit  de  3.347  fr.  en  1899  *>  de  2.503  fr.  86 
en  1900  ;  de  7.000  fr.  en  1901  ;  de  4.943  fr.  en  190a  ;  de  4.000  fr.  en  1903, 
sans  compter  la  charge  annuelle  de  3. sa  1  fr.  06,  pour  l'amortissement 
des  emprunts  contractés  ;  pour  parer  à  cet  excédent  de  dépenses,  le  Conseil 
municipal  dut  porter,  le  ai  juillet  1904,  la  subvention  annuelle  des  hos- 
pices à  26.000  fr.,  en  se  procurant  les  ressources  nécessaires  par  l'éléva- 
tion, de  19  fr.  à  22  fr.  50  par  hectolitre,  de  la  taxe  d'entrée  sur  les  alcools- 
malgré  ces  mesures,  le  déficit  accumulé  de  plusieurs  exercices  continua 
de  s'accroître  d'année  en  année,  si  bien  qu'à  la  fin  de  l'exercice  1905,  il 
atteignait  une  somme  de  33.000  francs;  la  sagesse  de  l'administration  y  a 
pourvu  en  autorisant  la  Commission,  conformément  à  sa  délibération  du 
30  mai  1906,  à  aliéner  des  titres  de  rentes  pour  une  valeur  égale  au  défi- 
cit, quitte  à  reconstituer  le  capital  ainsi  aliéné  ,  par  le  placement  annuel 
d'une  somme  de  1.350  francs  en  rentes  sur  l'Etat,  placement  garanti  par  la 
Ville  sur  ses  ressources  ordinaires  ;  ces  mesures  ont  été  autorisées  par  le 
Conseil  Municipal  dans  sa  séance  du  9  juillet  1906  (a). 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 
(9)  Archires  de  la  Mairie  de  Bayeax. 


Assistance 


-  64  - 

Grâce  au  zèle  infatigable  et  à  l'ardente  charité  des  Religieuses  qui  se 
consacrent  au  service  des  pauvres  avec  un  dévouement  au-dessus  de  tout 
éloge,  grâce  à  la  bonne  gestion  des  administrateurs  sous  la  surveillance 
éclairée  du  Conseil  Municipal,  THôtel-Dieu  de  Bayeux  remplit,   d'une 
façon   aussi   satisfaisante  que  possible,  sa  mission  envers  les  pauvres 
malades  ;  et  lorsque  la  loi  du  15  juillet  1893  vint  organiser  dans  toute  la 
médicale     France  l'assistance  médicale  gratuite,  le  Bureau  de  Bienfaisance  et  le 
gratuite.     Conseil  Municipal  purent  en  toute  sincérité  ,  par  leurs  délibérations  des 
13  mai ,  10  juin ,  9  et  13  août  1895  ,  témoigner  «  que  les  Hospices  et  le 
Bureau  de  Bienfaisance,  aidés  des  subventions  de  la  Ville,  satisfont  large- 
ment à  leurs  obligations  envers  les  malades  indigents  ;  que  la  Ville  elle- 
même  pourvoit,  par  des  secours  accidentels  ,  aux  besoins  de  ceux  qui  ne 
reçoivent  point  l'assistance  des  établissements  charitables  ;  que  des  res- 
sources spéciales  sont  créées  au  budget  de  la  Ville  et  des  établissements 
de  bienfaisance,  pour  assurer  les  mêmes  secours  dans  l'avenir  ;  que  la 
Ville  de  Bayeux  est  en   mesure  de  suffire  largement,  au  moyen  de  son 
hospice,  de  son  bureau  de  bienfaisance  et  des  .crédits  mis  à  la  disposition 
du  Maire  pour  secours  divers,  à  tous  les  besoins  médicaux,  y  compris  les 
secours  aux  étrangers  tombant  malades  ou  étant  blessés  sur  son  territoire; 
qu'elle  peut  prendre  rengagement  de  fournir  gratuitement  ,  aux  malades 
et  blessés  qui  ont  droit  à  l'assistance,  les  médicaments  portés  au  tarif 
départemental   et  les   appareils   nécessaires  ;    de  supporter  les  frais  de 
transport  et  de  se  conformer  aux  prescriptions  de  la  loi  en  ce  qui  concerne 
l'admission  à  l'assistance  des  étrangers  à  la  commune  ;  que ,  par  suite ,  il 
est  avantageux  pour  la  Ville  de  maintenir  l'organisation  actuelle  de  l'assis- 
tance médicale,  sans  être  obligée  de  se  conformer  aux  dispositions  de  la 
loi  du  15  juillet  1893  »  (1). 

Ces  délibérations  de  notre  Conseil  Municipal ,  affirmant  l'excellente 
organisation  de  notre  Hôtel-Dieu  et  de  nos  secours  médicaux  aux  indi- 
gents, sont  assurément  le  plus  bel  éloge  que  l'on  puisse  faire  de  l'adminis- 
tration hopitalière  dans  notre  Ville  et  la  meilleure  conclusion  de  ces 
notes  historiques  sur  THôtel-Dieu  de  Bayeux. 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


—  65  — 

L'HOPITÀL-GÉNÉRAL 

Le  Roi  Louis  XIV  ayant  ordonné,  par  ses  édits  de   1662  et  1664 ,  de       Edita 
fonder  dans  toutes  les  villes  du  Royaume  des  hôpitaux  pour  y  enfermer*16  Loui8  XIV* 
les  mendiants,  Mgrde  Nesmond,évèque  de  Bayeux,  pensa  aussitôt  à  utili- 
ser à  cet  effet  l'Hôpital  Saint  Gratien  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  (1). 

Fondé  en  1056,  comme  nous  l'avons  dit,  par  Guillaume  le  Conquérant,  L'Hôpital 
pour  donner  asile  aux  pauvres  aveugles,  cet  hospice  était  situé  au  fau-Saint"Gra,ien- 
bourg  Saint-Georges  de  Bayeux,  non  loin  de  l'église  de  cette  paroisse,  et 
entre  des  «  sentes  »  ou  ruelles  allant  de  la  rue  Saint-Georges  (maintenant 
rue  Saint-Exupère)  à  la  rue  Saint-Jean  (aj;  il  était  desservi  par  deux 
chapelains,  pourvus  de  plein  droit  par  le  Haut-Doyen  du  Chapitre  de  la 
Cathédrale  ;  le  Doyen  avait  pleine  juridiction  ,  reconnue  en  1448  ,  sur  les 
aveugles  de  Saint-Gratien  et  sur  les  revenus  de  l'hospice  (3),  qui  était 
administré  par  des  femmes  pieuses  retirées  du  monde  ,  sous  la  direction 
des  officiers  municipaux  de  la  ville  de  Bayeux  (4)  ;  depuis  1662  ,  on  rece- 
vait à  Saint-Gratien,  non-seulement  les  aveugles ,  mais  toute  espèce  de 
pauvres  ;  en  1666,  l'hospice  ne  contenait  plus  qu'un  seul  aveugle,  nommé 
Laurent  Le  Vasnier  (5). 

Il  ne  reste  plus  de  l'Hôpital  Saint-Gratien  qu'un  petit  bâtiment ,  en 
bordure  de  la  rue  Saint-Exupère  ;  les  fenêtres  ont  été  murées  du  côté  de 
la  rue  ;  sur  la  cour,  elles  sont  fermées  ,  ainsi  que  le  dessus  de  la  porte, 
par  d'épaisses  grilles  de  bois  paraissant  fort  anciennes  ;  les  corniches  des 
côtières  sont  ornées  de  modillons  ;  le  pignon  du  côté  ouest  est  surmonté 
d'un  campanile  à  une  seule  baie,  de  petites  dimensions  et  sans  orne- 
ments; ce  modeste  édifice,  qui  sert  aujourd'hui  de  grenier  à  foin  à  l'Hô- 
pital-Général,  était  autrefois  la  chapelle  de  l'Hospice  Saint-Gratien  ;  elle 
contenait  un  autel  à  rétable  en  pierre  finement  sculptée,  et  de  curieux 
bas-reliefs,  conservés  au  musée  lapidaire  de  la  Ville  de  Bayeux  (6). 

C'est  dans  l'Hôpital  Saint-Gratien  ,  alors  dirigé  par  une  pieuse  femme 
nommée  Michelle  Lavoine  (7),  que  Mgrde  Nesmond  installa,  le  31  juillet 

(1)  Voir  page  5  ci-dessus. 

(3}  Le  Lièvre,  Anciens  Hospices  de  Bayeux. 

(3)  Béziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  pp.  ia5,  176  et  177. 

(4)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  44* 

(5)  Le  Lièvre,  Ancien  s  {Hospices  de  Bayeux. 

(6)  Le  Lièvre,  Anciens  Hospices'de  Bayeux. 

(7)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  11. 

5 


—  66  - 

1666,  douze  pauvres  vieillards,  choisis  parmi  les  plus  dénués  de  ressources 
et  les  plus  dignes  d'intérêt;  mais  le  nombre  des  malheureux,  dans  la  ville 
et  les  faubourgs,  était  bien  plus  considérable ,  et  les  demandes  d'admis- 
sion devinrent  bientôt  si  nombreuses  que  l'Hôpital  Saint-Gratien  fut 
insuffisant  à  contenir  tous  les  indigents  qui  se  présentaient  pour  y  éfre 
reçus  ;  Mgr  de  Nesmond  ,  dont  la  charité  était  inépuisable,  nft-Mfflgea  pas 
un  instant  à  limiter  le  nombre  des  secourus ,  sous  prétexte  du  défaut  de 
place  ;  T hospice  existant  se  trouvant  trop  petit,  il  conçut  le  projet  de 
L'Hôpital    l'agrandir  ;  mais  provisoirement,  pour  ne  pas  faire  attendre  les  pauvres 
de  la  rue  des  qUi  sollicitaient  leur  entrée,  il  les  installa  dans  des  maisons  et  jardins 
Teinturier*.  ^  pfit  à  loyef  de  Daniel-Philippe  Bacheler,  sieur  du  Breuil ,  et  de 

Raphaël  Le  Breton,  dit  la  Guesterie  ;  ces  immeubles  étaient  situés  sur  la 
paroisse  de  la  Madeleine,  près  de  la  rivière  d'Aure  et  de  la  fontaine  Can- 
tepie  ;  sur  l'un  des  murs  des  jardins,  on  lit  encore  le  mot  «  Hospital*, 
et  une  partie  des  bâtiments  existe  encore  ,  notamment  la  maison  portant 
le  numéro  43  de  la  rue  des  Teinturiers  (1). 

Le  18  décembre  1667,  dans  une  assemblée  générale  des  habitants  de 
Bayeux,  réunis  sous  la  présidence  de  M.  de  Chamillart,  intendant  de  la 
généralité  de  Caen,  pour  délibérer  sur  la  fondation  de  l'hospice  ordonnée 
par  le  Roi,  Mg'  de  Nesmond  exposa  ce  qu'il  avait  déjà  fait,  et  proposa 
d'affecter  à  cette  destination,  en  subvenant  lui  même  à  tous  les  frais  de 
l'établissement  sans  aucune  charge  pour  la  Ville,  les  maisons  par  lui 
louées  dans  la  rue  des  Teinturiers  ;  cette  offre  généreuse  fut  acceptée 
avec  reconnaissance,  et  Ton  décida  d'installer  les  vieillards  de  l'hospice 
dans  les  maisons  louées  par  Mgr  de  Nesmond,  jusqu'à  ce  qu'on  eût  réuni 
les  fonds  nécessaires  pour  les  acheter,  ou  pour  établir  ailleurs  un  hospice 
plus  vaste  et  plus  commode  (a)  ;  les  statuts  du  nouvel  «  Hôpital  général 
des  pauvres  renfermés  >  furent  aussitôt  arrêtés  (3)  ;  la  direction  spirituelle 
de  l'établissement  fut  confiée  au  R.  P.  Dunot,  jésuite  ;  la  direction  tem- 
porelle à  des  administrateurs,  sous  le  contrôle  de  l'Evêque  ;  les  hospita- 
lisés continuaient  d'être  soignés  par  les  pieuses  femmes  qui  avaient 
dirigé  l'Hôpital  Saint-Gratien  (4). 
L'Hôpital        Mgr  de  Nesmond  s'occupa  dès  lors  d'agrandir  et  de  transformer  l'an- 

général 
des  pauvres 

renfermés.        (,)  Henet,  Inventaire  des  Archives,  p   43;  Le  Lièvre,  Anciens  Hospices  de  Bayeux. 
(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  11. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  43,  44 1  a8a. 

(4)  Archives  des  hospices  de  Bayeux. 


-  67  — 

cîen  hospice  des  aveugles,  pour  y  transporter -définitivement  l'H6pital- 
Général  ;  l'Hôpital  Saint-Gratien  possédait  à  l'est,  vers  l'église  Saint- 
Georges,  un  vaste  jardin,  dépendant  encore  aujourd'hui  de  l'hospice,  et 
appelé  c  jardin  légumier  »  ou  «jardin  du  levant»  (i)  ;  au  nord  de  ces 
immeubles,  entre  les  terrains  de  L'Hôpital  Saint-Gratien  et  la  [rue  Saint- 
Jean,  Mg*  de  Nesmond  acquit,  en  1673,  des  maisons  et  jardins  d'une 
contenance  totale  de  six  vergées,  qui  lui  furent  vendus  par  Castel,  de 
Cartigny  ;  Agnest,  bourgeois  de  Baveux,  et  Mesdemoiselles  James,  de  la 
paroisse  Saint-Symphorien  ;  il  les  réunit  à  l'hospice,*  dont  il  confia 
l'administration  à  un  prêtre  plein  d'intelligence  et  de  zèle.  Raymond 
Baucher,  chanoine  de  Moon  ;  il  l'investit  «  du  soin  des  affaires  de  l'hospital 
général  de  Bayeux,  appelé  de  Saint-Gratien,  où  sont  renfermés  les  pau- 
vres valides  »  (a),  et  le  chargea  de  diriger  les  travaux  d'agrandissement 
qui  furent  exécutés  par  Pierre  Lesage,  maçon,  de  Saint-Vigor-le-Petit  ; 
Jacques  Savary,  menuisier,  de  Saint-Sauveur,  et  Jean  Lesseline,  serrurier, 
de  Saint-Loup  ;  le  moellon  fut  tiré  de  carrières  sises  à  Cremel  et  Mon- 
ceaux, et  la  pierre  de  taille  des  carrières  d'Orival,  près  Creully  (3). 

Le  premier  bâtiment  fut  construit  en  1673  et  relié  en  1676  à  la  chapelle 
Saint-Gratien  par  un  passage  couvert  accédant  à  la  rue  Saint-Georges  ; 
dès  la  Toussaint  de  l'année  1673,  on  put  y  établir  six  lits,  et  à  Noël  de  la 
même  année,  on  installait  tous  les  pensionnaires  de  l'hospice  des  pauvres 
renfermés,  dans  l'hôpital  Saint-Gratien  ainsi  agrandi  ;  le  petit  bâtiment 
nouvellement  construit  près  de  la  chapelle  Saint-Gratien  fut  plus  tard 
appelé  «  la  Russie  »  (4),  peut-être  parce  qu'il  abrita  les  derniers  jours  de 
quelques  glorieux  débris  de  la  Grande-Armée  ;  il  est  maintenant  occupé 
psir  le  Fourneau  de  Saint- Vincent-de-Paul,  installé  au  rez-de-chaussée,  et 
au  premier  étage  par  un  dortoir  supplémentaire  pour  les  hommes. 

De  1673  à  1676,  Mgr  de  Nesmond  acheta,  pour  l'agrandissement  de 
l'Hôpital-Général,  de  nombreux  immeubles,  savoir:  aux  Religieuses 
Augustines  de  l'Hôtel-Dieu,  des  maisons  et  jardins  sur  le  territoire  de  la 
paroisse  Saint-Georges  ;  à  Simon  de  Marconestz,  écuyer,  sieur  de  Héville  ; 
à  Gilles  d'Aboville  ;  aux  héritiers  de  Colette  Hamel,  épouse  de  Jacques 
Dubosq  ;  à  Jean  Vaucher  ;  à  Maloysel  et  à  Tobie  Le  Gras,  des  terrains 


(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  18. 
(9)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  44* 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  3oi  à  307. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  90. 


-  68  -     . 

faisant  suite  à  l'immeuble  Cas  tel,  vers  Saint-Jean  ;  en  1680,  il  acquit  le 
vaste  hôtel  de  la  Rémondière  et  ses  dépendances,  le  long  de  la  rue  Saint- 
Jean  ;  de  1676  à  1681,  furent  construits,  ou  réunis  aux  bâtiments  de  cet 
hôtel,  les  vastes  corps  de  logis  qui  forment  la  façade  de  l'Hôpital- 
Général  sur  la  rue  Saint-Jean,  ainsi  que  la  boulangerie  et  le  puits  y  atte- 
nant, le  confessionnal  des  sourds  devenu  plus  tard  cabanon  pour  les  fous, 
et  enfin  les  murs  du  jardin  légumier  qui  s  étendait  à  Test,  le  long  de  la 
rue,  jusqu'à  l'ancienne  église  Saint-Georges. 

C'est  près  de  cette  église  et  du  côté  opposé,  vers  la  «  Maison  du  Puits  >, 
(maintenant  octroi  de  Saint-Jean)  (1),  que  Mgr  de  Nesmond  fonda,  en 
^  1676,  sur  la  proposition  du  chanoine  Raymond  Baucher,  une  école  gra- 
Pettt  Bureau,  tuite  pour  les  jeunes  filles  de  l'Hôpital-Général  ;  la  direction  en  fut 
confiée  à  deux  Religieuses  de  la  Providence  de  Rouen,  auxquelles  le  Saint 
Evêque  assura  100  livres  de  rente  à  perpétuité,  pour  instruire  les  jeunes 
filles  et  leur  apprendre  la  dentelle  (a);  ce  fut  la  première  manufacture  de 
dentelles  établie  à  Bayeux,  où  cette  industrie  devait  par  la  suite  devenir 
si  importante,  sous  l'intelligente  impulsion  des  maisons  Carpentier,  Lefé- 
bure,  Pagny,  etc. . . .  En  1709,  le  chanoine  Baucher  adjoignit  à  cette  école 
une  maison  de  retraite  pour  les  pauvres  femmes  ;  cette  maison  fut  appelée 
le  Petit-Dortoir  ou  le  Petit-Bureau^  pour  la  distinguer  du  Grand  Bureau 
de  Charité  dont  nous  aurons  à  parler  plus  loin  ;  l'école  et  la  maison  du 
Petit-Bureau  étaient  attenantes,  vers  Test,  à  l'ancienne  église  Saint- 
Georges  qui,  supprimée  par  MgT  de  Nesmond  en  1680,  fut  utilisée  comme 
salle  de  travail  pour  la  manufacture  de  dentelle  ;  considérant,  en  effet, 
que  l'église  de  cette  paroisse  tombait  en  ruine,  et  que  le  Curé  ne  pouvait 
vivre  avec  la  dixme  d'un  territoire  assez  borné,  Mgr  de  Nesmond  avait 
mis  l'interdit  sur  l'église  Saint-Georges  et  en  avait  transféré  l'office  en 
l'église  Saint-Exupère  (3);  entre  1680  et  168a,  on  ferma  par  un  mur,  le 
long  de  la  rue  Saint  Jean,  l'ancien  cimetière  Saint- Georges,  devenu  cime- 
tière de  l'Hôpital-Général  ;  cet  ancien  cimetière,  situé  au  nord  des  bâti- 
ments du  Petit  Bureau,  sert  aujourd'hui  de  séchoir  à  l'Hôpital-Général. 

Plus  tard,  comme  la  vieille  église  menaçait  ruine,  on  dut  songer  à  la 
réparer  ;  malheureusement  les  précautions  utiles  furent  sans  doute  prises 
avec  trop  de  négligence,  car,  le  i*  avril  1753,  pendant  que  près  de  cent- 

(1)  Dedouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ao  et  ai. 

(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  377. 

(3)  Béziers.  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  p.  9a. 


-  69  - 

vingt  femmes  ou  jeunes  filles  de  l'école  et  de  la  maison  de  retraite  y 
étaient  réunies  pour  travailler,  tout  l'édifice  s'écroula  subitement  :  quinze 
ouvrières  furent  tuées  sur  le  coup,  dix-huit  dangereusement  blessées, 
les   autres  contusionnées  plus  ou  moins  sérieusement  (i)  ;  ce  désastre 
causa  dans  toute  la  ville  une  douloureuse  émotion  :  quelques  jours  après, 
le  24  avril,  dans  une  assemblée  du  Bureau  de  Charité,  Mgr  de  Luynes, 
évêque  de  Bayeux,  représentait  qu'en  plus  du  deuil  d'une  si  terrible  catas- 
trophe, la  chute  de  la  salle  de  la  Manufacture  causait  au  Petit-Bureau  un 
préjudice  important,  en  le  privant  d'une  ressource  considérable  pour  les 
jeunes  filles  pauvres  et  pour  l'établissement  où  elles  étaient  recueillies  : 
qu'il  était  donc  de  toute  nécessité  de  reconstruire  cette  salle  au  plus  tôt 
en  l'agrandissant  pour  qu'elle  puisse  continuer  à  rendre  les  mêmes  ser- 
vices à  la  population  indigente  et  laborieuse  ;  le  Bureau  décida  d'entre- 
prendre ce  travail  sans  délai,  et  vota  à  cet  effet  une  subvention  de  3.000 
livres  en  trois  annuités,  le  reste  devant  être  fourni  par  la  charité  parti- 
culière  (2)  ;  au   nombre  des  généreux   bienfaiteurs  qui  prêtèrent  leur 
concours  à  cette  œuvre,  figure  en  première  ligne  le  chanoine  Hugon, 
vicaire-général  et  supérieur  du  Petit-Bureau,  mentionné  par  Béziers  com- 
me ayant  reconstruit  cette  salle  de  travail,  qui  fut  bénite  un  an  jour  pour 
jour  après  l'écroulement  de  l'ancienne  église,  le  12  avril  1753  (3).;  cette 
salle,  avec  l'étage  qui  la  surmonte,  forme  la  seconde  partie  du  bâtiment, 
attenante  vers  l'ouest  à  la  partie  construite  par  le  chanoine  Baucher,  mais 
néanmoins  fort  distincte  et  facilement  reconnaissable   encore   de  nos 
jours. 

Vers  l'époque  où  Raymond  Baucher  faisait  élever  les  bâtiments  de  l'école    Nouveaux 
du  Petit-Bureau,  c'est-à-dire  vers  1680,  Mgr  de  Nesmond  aménageait,    Bâlimonla 

°  de  l'Hôpital 

entre  la  façade  de  l'Hôpital-Général  sur  la  rue  Saint-Jean  et  les  anciens    Général- 
bâtiments  de  l'Hôpital  Saint-Gratien  sur  la  rue  Saint-Georges  ,  un  vaste  les  Jardina, 
corps  de  logis  où  il  installait  les  bureaux  de  l'administration  de  l'hospice, 
les  archives,  la  lingerie ,  etc. ,  et  qui  depuis  a  été  affecté  à  la  maison 
conventuelle  des  Religieuses  hospitalières. 

En  1683,  Mg*  de  Nesmond  fit  commencer,  à  l'ouest  des  bâtiments  de 
l'administration  de  l'hospice,  la  construction  du  grand  corps  de  logis  qui 
s'étend  perpendiculairement  aux  deux  rues  Saint-Jean  et  Saint-Georges, 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  aa. 

(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  p.  378. 

(3)  Béziers,  Histoire  sommaire  de  Baveux,  p.  34. 


—  70- 

et  doût  le  centré  est  occupé  par  lia  chapelle  élevée  en  1684  ,  sur  les  plans 
de  l'architecte  Moussard  (1)  ;  nous  avons  dit  précédemment  (a)  que  c'est 
dans  cette  chapelle  que  fut  inhumé,  en  1697,  Jean  Ratier,  ancien  prieur 
de  la  Maison-Dieu  et  ancien  précepteur  de  M  g1,  de  Nesmond,et  que  furent 
déposées,  en  171;,  les  entrailles  de  l'illustre  Prélat,  fondateur  de  l'Hôpi- 
tal-Général. 

On  construisit  ensuite  l'aile  du  sud  jusqu'au  grand  escalier  du  côté  des 
hommes  ;  puis  l'aile  du  nord  pour  les  femmes,  achevée  jusqu'à  l'escalier 
en  169a  (3)  ;  le  prolongement  de  ces  deux  ailes  ne  fut  exécuté,  vers  la 
rue  Saint-Georges  que  de  1738  à  1731  ;  et  vers  la  rue  Saint-Jean  que  de 
1765  à  1766,  aux  frais  de  Mgr  de  Rochechouart ,  évéque  de  Bayeux  ;  les 
infirmeries,  avec  leurs  tribunes  communiquant  à  la  chapelle  et  aux 
bâtiments  de  l'administration,  avaient  été  bâties  en  1738  ;  la  façade  sur  la 
rue  Saint-Jean,  avec  la  grande  porte  d'honneur,  fut  terminée  de  1717  à 
1768  (4);  pour  en  finir  avec  l'histoire  des  immeubles  de  l'Hôpital -Géné- 
ral, disons  dès  maintenant  que  l'ancienne  cour  de  l'Hospice  Saint-Gra- 
tien,  entre  les  bâtiments  de  la  rue  Saint-Georges  et  ceux  de  l'administra- 
tion, fut  appelée  «  Cour  de  l'Ancien  Testament  »;  la  cour  entre  l'admi- 
nistration et  la  rue  Saint-Jean  ,  «  Cour  de  la  Rémondière  »,  à  cause  de 
l'ancien  hôtel  de  ce  nom  ;  à  l'est,  se  trouvaient  la  €  Cour  des  Ménages», 
puis  la  «  Cour  des  Loyers  »,  actuellement  la  basse-cour,  avec  son  pressoir 
bâti  en  1703,  et  transféré  en  1808  le  long  de  la  rue  Saint-Jean,  dans  le  local 
qu'il  occupe  actuellement  ;  ce  pressoir  a  été  considérablement  rapetissé, 
ainsi  que  la  buanderie  construite  en  1708,  par  la  mise  à  l'alignement  du 
mur  sur  la  rue  Saint-Jean  (5),  pour  la  réfection  duquel  des  crédits  furent 
votés  les  18  juillet  1874  et  6  août  187;;  ces  travaux  entraînèrent  des 
modifications  au  lavoir,  au  pressoir  et  à  la  buanderie  et  le  remplacement 
des  poutres  de  l'ouvroir  des  filles  ;  le  devis  s'élevait  à  une  somme  totale 
de  33.836  fr.  aa  centimes.  La  glacière,  projetée  dès  le  5  mai  1829,  avec  un 
devis  de  4.500  fr.;  fut  ajournée  le  11  mai  1830  ;  le  a  août  1836 ,  on  repre- 
nait la  souscription,  pour  laquelle  la  Ville  avait  déjà  voté  1.500  fr.  ;  le 
6  mars  1840,  la  Ville  ayant  reçu  un  don  de  a.000  fr.,  vota  un  crédit  de 
pareille  somme ,  et  approuva  le  devis  de  6.614  fr-  4a  P°ur  l'établissement 

(1)  Dédouit,  Sonrenirs  inédits,  pp.  4&  et  46* 
(s)  Voir  page^aS,  ci-dessus. 

(3)  Dédouit,  Sonrenirs  inédits,  p.  sa. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  45  et  46. 

(5)  Dédouit,  SouTenirs  inédits,  pp.  a3,  397,  39  •. 


-  71,— 

de  cette  glacière,  qui  a  rendu  pendant  longtemps  de  grands  services  et 
qui  a  été  détruite  lors  de  l'installation  du  nouveau  lavoir  (1). 

Quant  au  grand  jardin  de  l'ouest,  il  se  compose  d'abord  d'une  bande 
de  terrain  longeant  le  grand  bâtiment  dont  le  centre  est  occupé  par  la 
chapelle  ;  une  partie  de  ce  terrain,  derrière  l'infirmerie  des  hommes  et  la 
sacristie,  avait  autrefois  servi  de  cimetière  aux  protestants  indigents  admis 
à  l'hospice  (a)  ;  une  autre  partie  du  jardin,  bordée  par  les  rues  Saint- 
Georges  et  du  Petit-Rouen,  était  anciennement  un  herbage  ,  dit  du  Lieu- 
Morlet,  qui  fut  échangé,  le  3  octobre  1703,  par  les  Ursulines  au  profit  des 
hospices,  contre  une  voie  sans  utilité,  tendant  à  Barbeville,  et  formant  le 
prolongement  de  la  rue  des  Billettes  entre  l'herbage  de  ce  nom  et  l'enclos 
des  Ursulines  (aujourd'hui  jardins  du  Collège)  ;  la  troisième  et  dernière 
partie,  au  nord  de  l'herbage  du  Lieu  Morlet,   fut  acquise  de  MM.  de 
Landeville,  le  13  avril  1749,  par  le  prix  de  8.000  livres  plus  une  rente 
d'un  canard  à  faire  au  Chapitre  de  la  Cathédrale  ;  ce  terrain  est  occupé 
maintenant  par  le  logement  et  le  jardin   de  l'aumônier  des  hospices,  la 
menuiserie  établie  dans  les  anciens  cabanons  où  l'on  enfermait  autrefois 
les  filles  repenties,  et  une  maison  avec  jardin  qui,  de  1838  à  1899 ,  fut 
louée  par  bail  emphy théotique  à  la  Ville  de  Bayeux  pour  servir  de  pres- 
bytère à  la  paroisse  Saint-Exupère  (3)  ;  Mme  Féret  du  Long-Bois  ayant,  en 
1890,  légué  son  habitation  à  M.  l'abbé  Guillemin,  curé  de  Saint-Exupère, 
pour  lui  et  ses  successeurs,  M.  Guillemin  s'y  installa,  puis,  par  acte  nota- 
rié du  13  août  1898,  il  fit  donation  du  nouveau  presbytère  à  la  Fabrique 
de  la  paroisse  ;  par  suite,  le  bail  de  l'ancien  presbytère  fut  résilié  par  la 
Ville  à  partir  du  34  juin  1899,  et  les  hospices  rentrèrent  en  possession  de 
cet  immeuble,  où  a  été  installée  la  Maternité  (4)  ;  en  1808  et  1809 ,  on 
avait  fait  démolir  de  vieilles  maisons  bordant  la  rue  Saint-Jean  ,  entre 
l'ancienne  propriété  de  Landeville  et  le  presbytère  actuel,  et  l'on  avait 
fait  clore  d'un  mur  sur  la  rue  ces  terrains,  réunis  au  grand  jardin  de  l'Hô- 
pital-Général  (5)  ;  ce  jardin  était  resté  longtemps  séparé  des  rues  et  pro- 
priétés voisines  par  des  haies  et  des  fossés;  ce  n'est  qu'en   1751   que 
Madame  de  Valgeois,  de  Cou  tances,  chargea  son  neveu ,  M.  Crépel,  l'un 
des  administrateurs  des  hospices,  de   remettre  à  cet  établissement  une 

(i)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 

(a)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  17  et  18. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  17  et  18. 

(4)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayejuu 

(5)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  298. 


-  72  — 

somme  de  a.ooô  livres  pour  clore  de  murs  ces  vastes  dépendances  de 

l'Hôpital-Général  (i). 

La  Chapelle      L'Hospice  des  pauvres  renfermés  n'étant,  comme  nous  l'avons  vu,  qu'un 

de  l'Hôpital  agrandissement  de  l'ancien  hôpital  des    pauvres   aveugles ,  était  resté 

Générai.     comme  \u\  sous  je  patronage  de  Saint-Gratien  ,  et  le  titre  de  l'ancienne 

chapelle  avait  été  transféré  à  la  chapelle  de  l'Hôpital-Général ,  dont  les 

titulaires  étaient  à  la  présentation  des  administrateurs  de  l'hospice,  la 

collation  seule  appartenant  à  l'Evèque,  qui  devait,  sauf  motifs  graves,  se 

conformer  au  choix  des  présentateurs;  c'est,  du  moins,  ce  qui  semble 

résulter  de  nombreuses  pièces  de  procédure  de  1737  et  1728  ,  conservées 

aux  Archives  du  Calvados  (3). 

„    .....  Les  pauvres  qui  sollicitaient  leur  admission  à  l'Hôpital-Général  devaient 

Condition!  r  n  r 

d'admission,  avoir  70  ans  révolus  ou  des  infirmités  graves,  et  trois  ans  au  moins  de 
résidence  à  Bayeux  (3)  ;  les  aveugles  continuaient  d'y  être  reçus  au  titre 
de  la  fondation  de  l'Hôpital  Saint-Gratien  :  le  dernier  admis,  en  1788,  se 
nommait  Pierre  Le  Breton,  de  Trévières  (4). 
Ressources       Les  ressources  de  l'Hôpital-Général  se  composaient  uniquement,  dans 
de  l'Hôpital  je  principe,  de  la  modeste  dotation  de  l'ancien  hospice  Saint-Gratien, 
Général.     ^eg  aum5nes  de  MgT  de  Nesmond  et  des  personnes  charitables,  et  des 
souscriptions  recueillies  par  les  administrateurs,  de  sorte  qu'il  n'y  avait- 
pas  de  revenu  fixe  et  certain  (5)  ;  mais  cet  état  de  choses  ne  devait  pas 
durer  longtemps  :  bientôt  l'établissement  se  trouva,  par  suite  de  libéra- 
lités successives,  en  possession  de  biens  considérables. 

^    .        ^       Tout  d'abord,  une  Assemblée  de  Ville  du  7  octobre  1676  demanda  au 
Droits  sur  '  ' 

les  boissons.  Roi  l'établissement  de  droits  d'octroi  sur  les  cidres,  poirés,  vins  et  eaux- 
de-vie,  «  pour  le  produit  en  être  employé  à  la  subsistance  des  pauvres 
admis  dans  l'hospital  fondé  par  le  seigneur  Evesque  de  Bayeux  »  ;  un 
arrêt  du  Conseil  du  16  octobre  1676  accorda  l'autorisation  demandée,  et 
le  droit  ainsi  créé  en  faveur  de  l'hospice  produisait  près  de  a.000  livres 
par  an,  ainsi  que  le  constate  un  rapport  adressé  le  19  novembre  1796 
(39  brumaire  an  v)  par  la  délégation  municipale  à  l'administration  centrale 
du  Calvados  (6)  ;  ce  droit  avait  été  confirmé  par  l'arrêt  du  Conseil  du 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  17  et  18. 

(a)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  3oo  et  3oi. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  i3. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  11. 

(5)  Béziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  pp.  176  et  I77. 

(6)  Archives  de  U  Mairie  de  Bayeux, 


—  73  - 

28  juin  1721  et  par  les  Lettres  Patentes  du  33  juin  1734,  fixant  à  30  sols, 
par  tonneau  de  cidre  ou  par  muids  de  vin  entrant  à  Bayeux,  la  taxe  à 
percevoir  au  profit  des  hospices  (1). 

Le  même  arrêt  et  les  mêmes  Lettres  Patentes  avaient  institué  au  profit  Droits 
de  THôpital-Général  un  droit  sur  chaque  réception  d'officiers  de  justice  "^Jj!^.1^8 
et  de  maîtres  dans  les  différents  corps  de  métiers  ;  le  dernier  droit  perçu, 
montant  à  11  livres,  fut  payé  en  1791  par  les  compagnons  Hubert,  Diénis 
et  Le  Comte,  admis  à  la  maîtrise  (3).  L'hospice  percevait  aussi  des  droits 
sur  la  boucherie  de  Carême  (250  livres  par  an),  et  sur  les  amendes  et 
confiscations  prononcées  par  les  différents  tribunaux  (1.500  livres  par 
an)  (3). 

En  1684,  T Hôpital-Général  profita  de  la  moitié  du  produit  de  la  confis-  Confiscation 
cation  des  biens  de  l'Eglise  prétendue  Réformée,  situés  dans  le  ressort  de  de8  Eglises 
Bayeux,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut  en  parlantde  THôtel-Dieu  (4)  ;  Réformées, 
plus  tard,  il  fut  mis,  par  remboursement,  en  possession  des  offices  de 
mesureurs  de  grains,  dont  le  produit  dépassait  4.000  livres  par  an  (5),  etgur  les  grain8# 
des  trois  quarts  du  produit  des  droits  de  la  halle  de  Bayeux,  l'autre  quart 
restant  attribué  à  THêtel-Dieu  (6)  ;  ces  droits  furent  plus  tard  transformés 
en  une  rente  annuelle  de  1.300  francs,  payée  par  la  Ville  aux  Hospices 
de  Bayeux  (7). 

Un  édit  d'août   1730  attribua   à    THôpital-Général    une    somme  de      Droits 
267  livres  par  an  à  prendre  sur  le  produit  des  tailles  de  Bayeux  (8).  8ur  ,es  tai"e«- 

A  ces  ressources,  provenant  de  la  munificence  royale,  s'ajoutaient  les 
18  boisseaux  de  blé  par  semaine,  à  convertir  en  pain  pour  distribuer  aux  de  rEvôchô. 
pauvres  les  dimanches,  mardis  et  jeudis,  aumône  faite  de  temps  immé- 
morial par  les  Evêques  de  Bayeux  et  confirmée  par  arrêt  du  Parlement 
de  Normandie  du  11  juillet  1650  ;  atribuée  à  PHôpital-Général  lors  de  sa 
fondation,  cette  aumône  pouvait  être  estimée  à  4.000  livres  par  an  (9). 

L'Hôpital-Général  avait    reçu  des  dons  importants  de  son  généreux   immeubles 

de  Commes. 

(1)  Beziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  p.  177. 
(:•)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  9. 

(3)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux,  rapport  de  l'an  v. 

(4)  Voir  p.  a5,  ci-dessus. 

(5)  Beziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  p.  177. 

(6)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  11  ;  voir  p.  i5  ci-dessus. 

(7)  Voir  pp.  16  et  17  ci-dessus. 

(8)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux,  rapport  de  l'an  t. 

(9)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux,  rapport  de  l'an  v. 


—  74  — 

fondateur,  Mgf  de  Nesmond  :  devenu  le  a6  janvier  1687,  acquéreur  de  la 
seigneurie  du  Bosq,  à  Commes,  et  désirant  que  cette  propriété,  qu'il 
avait  payée  avec  les  revenus  de  son  Evôché,  ne  passât  pas  après  sa  mort 
aux  mains  de  ses  héritiers,  le  saint  Evèque  en  assura  une  partie  à  l'Hô- 
pital-Général,  le  surplus  étant  réservé  pour  des  fondations  en  faveur  du 
grand  Séminaire  et  de  la  Cathédrale  de  Bayeux. 

Le  9  août  1692  ,  Mgr  de  Nesmond  faisait  donation  à  l'Hôpital-Général 
de  la  pleine  propriété  et  entière  jouissance,  exempte  de  tous  droits 
seigneuriaux,  de  la  ferme  de  la  Candelle,  dépendant  de  son  domaine  du 
Bosq,  comprenant  le  Jardin  Saint-Thomas  et  le  Pré-à-la-Reine,  et  d'autres 
terres  situées  dans  le  voisinage,  qu'il  avait  acquises  le  6  août  1689 
d'Abraham  d'Eyric,  sieur  de  Saint-Aubin  :  c'étaient  THerbage-Sèche  ou 
Pré  d'Eyric  (appelé  depuis  par  confusion  Pré  de  Ryes)  et  les  Petits  Prés 
du  Mont  d'Eyric  (désignés  depuis  sous  les  noms  de  Prés  du  Mont  de  Ryes 
ou  de  Prés  de  Moon)  ;  cette  donation  était  grevée  seulement  d'une  rente 
perpétuelle  de  aoo  livres,  créée  en  1676  par  Mgr  de  Nesmond,  en  faveur 
des  deux  Religieuses  de  la  Providence  de  Rouen,  auxquelles  il  avait  confié 
la  maison  du  Petit-Bureau  (1). 

Par  le  même  contrat,  et  afin  d'exécuter  les  dernières  volontés  de  son 
vénérable  précepteur,  l'abbé  Jean  Ratier,  qui  lui  avait  légué,  à  charge  de 
les  transmettre  à  fin  d'héritage  à  l'Hôpital-Général,  une  somme  de  i.900 
livres  et  le  capital  d'une  rente  due  et  remboursée  par  M.  Saint-Loup 
Marais,  à  Vaucelles,  Mgf  de  Nesmond  amortit  d'abord  une  redevance  de 
16  boisseaux  de  froment,  ia  boisseaux  d'avoine  et  quelques  autres  fai- 
sances,  grevant  les  immeubles  de  Commes  au  profit  de  l'abbaye  de 
Longues  ;  puis  il  vendit  à  l'Hôpital-Général ,  sans  en  percevoir  le  prix 
(ce  qui  équivalait  à  un  véritable  don),  des  biens  sis  à  Commes  et  dépen- 
dant de  la  seigneurie  du  Bosq,  savoir  :  la  ferme  de  la  Bosquerie,  compre- 
nant le  Camp-Richard,  le  long  de  la  grande  avenue  que  Mgr  de  Nesmond 
avait  fait  tracer  devant  son  château  pour  voir  la  mer  vers  Port-en-Bessin  ; 
les  Rouges-Terres  ;  une  pièce  en  labour  derrière  le  bois  du  Bosq  ;  un  herba- 
ge à  la  suite  de  ce  bois,  et  enfin  la  pièce  de  la  Croix  (a)  ;  Mgr  de  Nesmond 
légua  encore  aux  hospices  la  terre  des  Malbos,  située  à  Neuilly-la-Forèt  ; 
l'ensemble  des  biens  provenant  aux  hospices  de  la  libéralité  de  l'illustre 
Prélat,  représente  maintenant  près  de  4.000  fr.  de  revenu  annuel  (3). 

(1)  Voir  p.  68,  ci-dessus. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  996  à  396. 

(3)  Archives  des  Hospices  de  Bayeux. 


—  75  - 

A  cette  énumération  des  principaux  revenus  de  l'Hôpital-Général  pen- 
dant le  xvni*  siècle,  il  convient  d'ajouter  le  produit  des  immeubles  et  des 
rentes  que  rétablissement  reçut  de  nombreux  bienfaiteurs,  si  bien  qu'à 
l'époque  de  la  Révolution ,  l'Hôpital-Général  possédait  environ  28.000 
livres  de  rentes  (1). 

Le  16  janvier  1684  eut  lieu,  sous  la  présidence  de  Mgr  de  Nesmond,  une  Le  Grand 
assemblée  du  Corps  de  Ville,  pour  réorganiser  le  Bureau  de  Charité  BnwM. 
chargé  depuis  longtemps  de  distribuer  aux  pauvres  de  la  Ville  les  aumônes 
de  l'Evêque  ;  d'après  les  décisions  prises  par  cette  assemblée,  ce  bureau 
fut  chargé  en  même  temps  de  la  haute  surveillance  et  administration  de 
l'Hôpital-Général,  du  choix  des  directeurs  et  de  l'élection  des  officiers 
de  cet  hospice,  conformément  aux  Edits  de  1662  et  de  1664,  à  la  Lettre 
Royale  de  1676  et  aux  ordres  du  Roi  envoyés  par  l'intermédiaire  du  Duc 
de  Montausier,  gouverneur  de  la  province  de  Normandie  ;  le  Bureau  de 
Charité,  ainsi  reconstitué,  fut  appelé  Grand  Bureau,  par  opposition  avec 
le  nom  de  Petit  Bureau  donné,  comme  nous  l'avons  vu,  à  l'école  et  à  la 
maison  de  retraite  de  la  rue  Saint-Georges  (2).  Le  Grand  Bureau  devait 
se  réunir  chaque  dimanche  pour  distribuer  des  secours  aux  familles  pau- 
vres domiciliées  à  Bayeux  depuis  au  moins  trois  ans,  et  du  pain  aux 
pauvres  de  la  ville  et  des  environs  ;  par  suite,  la  mendicité  était  inter- 
dite, sous  peine  de  prison  pour  les  mendiants,  et  d'aumône  publique,  au 
profit  de  l'hôpital,  pour  ceux  qui  avaient  cédé  à  leurs  sollicitations. 

A  côté  du  Bureau  de  Charité,  Mgr  de  Nesmond  fonda  une  assemblée  ou 
confrérie  de  dames  «  pour  le  soulagement  des  pauvres  et  le  maintien  du 
bel  ordre  de  l'Hôpital-Générai  »  ;  cette  association ,  comme  le  Grand 
Bureau  dont  elle  était  l'annexe,  rendit  de  grands  services,  pourvoyant  de 
son  mieux  aux  besoins  des  indigents  malades  qui  ne  pouvaient  entrer  à 
l'Hôtel-Dieu  faute  de  place,  et  subvenant  aussi,  dans  une  mesure  plus  ou 
moins  grande,  selon  les  nécessités,  aux  charités  des  Religieuses  chargées 
du  soin  des  pauvres  malades  de  la  Ville  (3). 

Mgr  de  Nesmond,  en  effet,  par  contrat  du  4  mars  1704,  avait  fait  venir  Les  Sœurs 
deux  Filles  de  Charité,  de  la  Congrégation  fondée  par  Saint  Vincent-de-     du  Pot' 
Paul,  et  leur  avait  confié  le  soin  des  malades  de  la  ville  et  des  faubourgs, 
moyennant  une  rente  annuelle  de  300  livres  sur  sa  terre  du  Bosq,  et  le 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédite,  pp.  9  à  11. 

(a)  Voir  p.  68,  ci-dessus. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  44  et  45, 


-  76  - 

logement  dans  une  maison  qu'il  avait  achetée  et  dont  il  gardait  à  sa  charge 
les  réparations  et  l'entretien  du  mobilier;  cette  maison,  aujourd'hui 
détruite,  était  enclavée  dans  les  dépendances  de  l'Hôpital-Général,  au 
bord  de  la  rue  Saint-Jean,  près  de  la  buanderie  et  du  pressoir  ;  les  Sœurs, 
qui  devinrent  bientôt  populaires  sous  les  noms  de  «  Sœurs  grises  »  et  de 
«  Sœurs  du  Pot  »,  devaient  soigner  les  pauvres  en  ville  et  leur  fournir  le 
linge  et  les  médicaments  ;  en  revanche,  le  Bureau  devait  subvenir  aux 
frais  de  maladie  des  Sœurs,  payer  leur  inhumation  et  acquitter  les  dépen- 
ses de  voyage  des  Religieuses  destinées  à  les  remplacer  ;  il  leur  donnait 
aussi  100  livres  de  viande  et  i  boisseau  de  froment  par  semaine,  portés 
en  1737  à  150  livres  et  s  boisseaux  (1). 

Quel  que  fût  le  zèle  des  «  Sœurs  du  Pot  »,  l'œuvre  qu'elles  avaient 
entreprise  sur  l'initiative  de  Mgr  de  Nesmond  excédait  de  beaucoup  les 
ressources  dont  elles  pouvaient  disposer,  et  le  Grand  Bureau  devait  sou- 
vent leur  venir  en  aide  ;  il  donnait  aussi  de  larges  et  fréquentes  subven- 
tions aux  Sœurs  de  la  Providence  qui  dirigeaient  les  Manufactures  de 
Dentelles  du  Petit-Bureau  et  de  la  Poterie,  et  qui,  le  37  juillet  1766, 
furent  «  exemptées  du  don  gratuit  quanta  la  part  qui  revenait  à  l'Hôpital- 
Général  »  (3)  ;  il  en  donnait  aussi  à  la  Manufacture  de  Saint-Laurent,  aux 
Orphelines  de  la  Charité  et  même  à  l'Hôtel-Dieu,  ainsi  qu'il  ressort  des 
délibérations  des  37  avril  et  14  septembre  1727,  conservées  aux  archives 
des  hospices  (3)  ;  il  eut  en  outre  à  soutenir  l'école  fondée  à  l'Hôpital- 
Général  par  l'ancien  cuisinier  de  Mgr  de  Nesmond,  Barthélémy  Fleuret  : 
par  son  testament  du  1"  novembre  1718,  il  avait  légué  6.000  livres  au 
Bureau,  à  charge  de  payer  aoo  livres  par  an  un  maître  d'école,  nommé 
par  M.  l'Archidiacre  de  Bayeux,  pour  instruire  gratuitement  les  garçons 
pauvres  de  l'Hôpital-Général  et  ceux  de  la  ville  qui  voudraient  fréquenter 
son  école  {4). 

La  mission  du  Grand  Bureau  était  donc  lourde  et  difficile,  aussi  bien 
que  celle  des  «  personnes  de  piété  »  (5),  qui  s'occupaient  du  soin  des 
«  pauvres  renfermés  »  de  l'Hôpital-Général  ;  il  semble  que,  malgré  leur 
incontestable  bonne  volonté,  ces  dames  charitables  n'aient  pas  toujours 
été  à  la  hauteur  d'une  tâche  qui  souvent  excédait  leurs  forces,  et  que 

(1)  Ueiict,  Inventaire  des  Archives,  pp.  3o';,  3o8,  3yi,  377. 
{-,)  Ili'iirt,  Inventaire  des  Archives,  p.  378. 
(3)  Benel,  Inventaire  des  Archives,  p.  374. 
(I,\  De  Jouit,  Sonvenirs  inédits,  pp.  161  et  ifl3. 
(&)  Béliers,  Histoire  Sommaire  de  liajeu.x,  p.  177. 


—  77  - 

parfois  une  sorte  de  découragement  soit  venu  les  envahir;  le  registre  des 
délibérations,  ouvert  en  1684,  ne  porte  trace  d'aucune  réunion  depuis  le 
a  décembre  1693  jusqu'au  13  mai  1698  ;  et  après  cette  date,  les  rares 
procès-verbaux  peuvent  seulement  permettre  de  suivre  le  dépérissement 
graduel  (1)  d'une  institution  qui  avait  eu  certainement,  à  l'origine,  sa 
raison  d'être  et  son  opportunité,  mais  qui  avait  vieilli  peu  à  peu,  et  qu'il 
devenait  urgent  de  réformer,  sinon  de  supprimer  entièrement  pour  la 
remplacer  par  une  organisation  plus  en  rapport  avec  les  besoins  sans 
cesse  croissants  de  l'hospice,  et  plus  apte  à  assurer  la  bonne  tenue  de  cet 
important  établissement. 


* 


Mgr  de  Nesmond  mourut  en  171 5,  sans  avoir  cru  devoir  rien  changer 
aux  œuvres  de  charité  qu'il  avait  établies  ;  Mgr  de  la  Trémoïlle  et  Mgr  de 
Lorraine  conservèrent  l'Hôpital-Général  dans  l'état  où  l'avait  laissé  leur 
vénérable  prédécesseur  ;  mais  dès  le  commencement  de  son  épiscopat, 
Mgr  de  Luynes  conçut  la  pensée  d'en  confier  la  direction  à  des  Religieu- 
ses ;  il  ne  put  toutefois  réaliser  ce  projet  qu'au  bout  de  trois  ans. 

C'est,  en  173a,  en  effet,  que  Mgr  Paul  d'Albert  de  Luynes,  évêque  de  Les  Sœurs 
Bayeux ,  conclut  avec  la  Congrégation  des  Filles  de  la  Charité,  dites  •  »ncen - 
«  Sœurs  de  Saint-Vincent-de-Paul  »  et  communément  appelées  Sœurs 
grises,  un  traité  confiant  la  direction  de  l'Hôpital-Général  à  six  Reli- 
gieuses de  cette  Congrégation ,  sans  déroger  pour  cela  à  la  fondation, 
faite  par  Mgr  de  Nesmond,  de  deux  autres  Sœurs  pour  le  service  des 
pauvres  malades  (a) ;  ces  deux  dernières  Sœurs,  étant  du  même  ordre, 
devaient  demeurer  en  communauté  dans  l'hôpital ,  avec  les  six  autres 
Sœurs  de  la  dernière  fondation,  et  sous  la  dépendance  de  la  Supérieure  (3)  ; 
les  biens  de  l'Hôpital-Général  étaient  régis  par  des  administrateurs,  sous 
la  présidence  de  l'évêque  ou  de  ses  vicaires-généraux  (4). 

Cette  union  des  «  Sœurs  du  Pot  »,  chargées  du  soin  des  malades  en 
ville,  et  des  Sœurs  de  l'Hôpital-Général,  quoique  de  la  même  Congréga- 
tion, présentait  des  inconvénients,  surtout  au  point  de  vue  des  ressources 
destinées  à  soutenir  ces  deux  établissements  en  réalité  fort  distincts  ; 
aussi,  en  1781,  le  Bureau  de  Charité,  déclarant  que  si,  d'après  ses  consti- 

(i)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  307  et  3o8. 
(a)  Voir  ci-dessus,  p.  75. 

(3)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  44  tt  45. 

(4)  Béziers,  Histoire  sommaire  de  Bayeux,  pp.  177  et  178. 


-  78  - 

tutions,  il  était  obligé  de  subvenir  aux  frais  et  dépenses  des  pauvres 
malades  de  la  ville,  ainsi  qu'à  ceux  occasionnés  par  les  voyages  ou  les 
décès  des  «  Sœurs  du  Pot  » ,  l'administration  de  l'Hôpital-Général  ne 
pouvait  être  déclarée  garante  ni  responsable  de  ces  obligations,  on  prit  le 
parti  de  séparer  les  deux  institutions  et  de  laisser  chacune  d'elles  subsis- 
ter sur  son  budget  particulier  (i). 

Le  rôle  des  Sœurs  de  Vincent  de  Paul  à  l'Hôpital-Général  fut  le  môme 
que  celui  des  Religieuses  Augustines  à  l'Hôtel-Dieu  ;  grâce  à  leur  zèle 
charitable,  à  leur  expérience  et  à  leur  dévouement  sans  bornes  au  service 
des  déshérités  de  ce  monde,  toutes  les  ressources  de  cet  établissement 
purent  être  utilement  employées  pour  la  bonne  gestion  des  biens  par  les 
administrateurs  et  les  bons  soins  donnés  par  les  Religieuses  aux  hospita- 
Détrene  lises  ;  malheureusement,  la  terrible  crise  financière  qui  précéda  la  Révo- 
fioaocière    iutjon  devait  produire  sur  l'Hôpital-Général  les  mêmes  désastreux  effets 

pendant 

la  Révolution.  clue  sur  l'Hôtel-Dieu:  pour  tous  les  établissements  charitables ,  la  dé- 
tresse publique  tarissait  la  source  des  subventions  ,  des  dons ,  des  libéra- 
lités de  toute  espèce  ;  et  les  tristes  angoisses  par  lesquelles  nous  avons  vu 
passer  les  administrateurs  de  l'Hôtel-Dieu  ne  devaient  pas  être  épargnées 
à  ceux  de  i'Hôpital-Général  :  l'Etat  ne  payait  plus  ses  subventions  an- 
nuelles, et  la  délibération  du  Corps  Municipal  du  10  août  1790,  dont  nous 
avons  déjà  cité  un  passage  (2),  exposait  ainsi ,  après  avoir  parlé  de 
la  détresse  de  l'Hôtel-Dieu,  la  triste  situation  de  l'autre  établissement 
hospitalier  de  la  ville  de  Bayeux  : 

€  L'Hôpital-Général  pour  les  pauvres  valides  n'est  pas  dans  un  état 
moins  alarmant  ;  non-seulement  ses  fonds  ne  peuvent  suffire  à  la  nourri- 
ture des  pauvres  qui  y  sont  renfermés,  mais  encore  il  n'a  pu  toucher  la 
somme  convenue  par  mois  pour  chaque  enfant  trouvé  qui  lui  a  été  trans- 
féré à  l'âge  de  cinq  ans  par  l'Hôtel-Dieu  ,  conformément  aux  arrange- 
ments pris  par  ces  deux  maisons  de  charité  ,  en  sorte  que  la  ruine  de 
l'une,  occasionnée  par  le  défaut  de  perception  des  gratifications  cy-dessus, 
entraîne  nécessairement  celle  de  l'autre  ;  enfin,  les  choses  sont  parvenues 
au  point  que,  si  on  ne  leur  subvient  pas  efficacement ,  ces  deux  maisons 
seront  obligées  d'ouvrir  leurs  portes. 

«  Le  Bureau  de  Charité  établi  en  la  Ville  de  Bayeux  est  actuellement 
dans  une  détresse  absolue  ;  les  fonds  qu'on  s'est  procurés  en  dernier  lieu 

(1)  Benêt,  Inventaire  des  Archives,  pp.  377  et  378. 
(s)  Voir  page  33,  ci-dessus. 


-  79  - 

par  une  quête  générale  sont  totalement  épuisés ,  et  auraient  été  insuffisants 
pour  continuer  la  distribution  de  pain  qui  se  fait  chaque  semaine ,  si  la 
Municipalité  n'eût  pas  fourni  de  ses  propres  deniers  pour  empêcher 
d'interruption  qui,  faute  de  secours,  aura  lieu  nécessairement  avant  la  fin 
d'octobre,  eu  égard  au  défaut  de  biens  patrimoniaux  de  la  Ville  de  Bayeux, 
et  à  l'épuisement  des  citoyens  de  toutes  les  classes  »  (i). 

L'année  suivante,  la  situation  n'était  pas  améliorée,  car  le  Corps  Muni- 
cipal était  encore  obligéd'accorder à  l'Hôpital-Général,  à  titre  d'emprunt, 
500  livres  sur  le  fonds  des  enfants  trouvés ,  en  constatant  que  cette  mai- 
son, obérée  d'ailleurs,  était  dans  un  tel  état  de  détresse  qu'elle  ne  pouvait 
payer  les  créanciers  les  plus  pressants ,  notamment  le  boucher  ;  ceci  se 
passait  le  18  août  1791  ;  le  1"  décembre ,  ce  faible  secours  était  épuisé,  et 
on  se  résignait  à  demander  des  subsides  au  département  pour  les  hôpitaux, 
et  spécialement  pour  l'Hôpital-Général,  dans  un  état  de  pénurie  extrême 
et  manquant  des  choses  de  première  nécessité  (2). 

En  179a,  l'Hôpital-Général  était  encore  obligé  d'emprunter  500  livres 
sur  les  1500  livres  encaissées  par  THôtel-Dieu  ,  le  37  avril ,  pour  frais  de 
séjour  des  enfants  assistés  en  1791  ;  ce  qui  ne  l'empêchait  pas  de  recourir 
encore  à  la  Ville  pour  un  nouvel  emprunt  de  1. 000  livres  (3) ,  et  de  rece-  ' 
voir  avec  reconnaissance  un  prêt  anonyme  de  3.000  livres  ,  et  un  don  de 
100  livres  du  citoyen  Seigle,  pour  achats  de  blé  pour  fournir  du  pain  aux 
hospitalisés. 

Cependant,  si  les  fonds  manquaient  pour  acheter  des  vivres,  la  lingerie, 
grâce  au  dévouement  des  Religieuses ,  était  encore  en  bon  état  ;  l'inven- 
taire dressé  du  14  au  ao  mai  1792 ,  par  MM.  Le  Tuai  et  Le  Sieur,  officiers 
municipaux,  assistés  de  Mm#  Miquelard  ,  supérieure  ,  et  des  Sœurs  Louise 
et  Angélique,  constatait,  outre  l'argenterie  et  un  mobilier  considérable, 
une  grande  quantité  de  linge,  dont  800  paires  de  draps  et  900  chemises 
pour  l'Hôpital-Général,  187  paires  de  draps  et  a8o  chemises  pour  la  lin- 
gerie des  c  Sœurs  du  Pot  »  (4). 

Le  23  mai  de  la  même  année,  le  ministre  Roland  accordait  à  l'Hôpital- 
Général  une  somme  de  1500  livres,  pour  remplacer  «  l'aumône  du  Roi  », 
dont  les  pauvres  avaient  été  privés  en  1 791  ;  le  8  octobre,  le  Conseil 
général  de  la  commune,  en  avançant  aux  hospices  les  termes  échus  et  non 

(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 
(9)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  16. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  p.  a4. 


-  80  - 

payés  des  rentes  dues  par  l'Etat ,  sollicitait  du  gouvernement  une  somme 
de  3.000  livres  pour  chacun  des  deux  hospices  de  Bayeux. 

L'esprit  révolutionnaire,  qui  commençait  à  sévir  dans  toute  sa  force, 
prenant  prétexte  d'une  pétition  exposant  que  les  pauvres  de  l'Hôpital- 
Général  manquaient  de  tout  et  se  trouvaient  sans  un  verre  de  cidre ,  crut 
faire  merveille  en  retirant  l'administration  de  l'hospice ,  le  5  novembre 
1793,  à  la  supérieure,  Mmc  Miquelard ,  et  en  nommant  «  économe  provi- 
soire »  \e  citoyen  Le  Pinteur,  qui  fut  installé  le  lendemain  par  les  citoyens 
Anfrye  et  Vautier,  chargés  en  même  temps  de  faire  un  nouvel  inventaire 
du  mobilier. 

Le  Pinteur  ne  conserva  pas  longtemps  des  fonctions  auxquelles  il 
n'avait  été  nullement  préparé,  et  qui  lui  parurent  bientôt  au-dessus  de 
ses  forces  ;  il  se  retira  le  11  juin  1793,  et  Mme  Miquelard  reprit  le  même 
jour  la  direction  de  l'Hôpital-Général  ;  cette  bonne  Religieuse  sollicita 
même  et  obtint,  le  30  juillet,  une  indemnité  de  30  livres  pour  Le  Pinteur, 
que  le  Conseil  général  de  la  commune  avait  cru  devoir  renvoyer  sans 
paiement,  «  vu  qu'il  a  été  logé  et  nourri  avec  son  neveu,  et  le  peu  de  ser- 
vices rendus  par  lui  (1). 

Cependant,  la  demande  adressée  au  gouvernement  avait  été  entendue, 
et  on  avait  obtenu  les  3.000  livres  demandées,  «  pour  indemnité  de  l'année 
1791 ,  à  cause  des  anciens  droits  de  hallage  et  mesurage  ayant  appartenu 
audit  Hôpital-Général  >;  sur  cette  somme,  le  Conseil  général  de  la  com- 
mune décida  d'employer  1079  livres  10  sols  3  deniers  pour  achat  de 
pommes  à  cidre,  le  reste  de  la  somme  devant  être  remis  au  receveur 
Septier  pour  achat  de  blé  et  de  fagot  et  paiement  des  fournisseurs  (2).  Ce 
vote  était  du  31  décembre  179a;  quelques  semaines  après,  le  8  février 
1793,  un  des  administrateurs  des  hospices,  le  ci-devant  M.  du  Féron  de  la 
Mâche,  devenu  le  citoyen  Duféron,  exposait  au  Conseil  général,  «  avec  la 
plus  vive  douleur,  un  tableau  effrayant  de  la  situation  de  l'Hôpital-Géné- 
ral :  les  bâtiments,  disait-il,  sont  dans  un  état  de  dégradation  étonnant, 
les   toitures  crevassées  de   distance  en   distance  ;   l'entretien   n'est  pas 
moins  alarmant  ;  le  linge  est  pour  ainsi  dire  nul ,  le  travail  n'est  presque 
rien  par  la  raison  que  l'on  ne  peut  se  procurer  les  matières  premières,  vu 
leur  prix  exorbitant  ».  —  Et,  comme  conclusion  de  ce  triste  exposé  ,  le 
citoyen  Duféron  réclamait  «  de  prompts  secours  pour  cette  maison  ». 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  "inédits,  pp.  a5,  3a  à  33. 

(2)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


-  81  - 

C'est  le  propre  des  gouvernements  mal  ordonnés  de  soupçonner  tou- 
jours l'intégrité  de  ceux  qui  les  servent  :  on  ne  pensa  pas  à  expliquer, 
par  des  raisons  trop  faciles  à  pénétrer,  la  détresse  des  hospices  ;  ne  pou- 
vant ou  ne  voulant  réformer  les  causes  même  du  mal,    on  tenta  d'en 
reporter  la  responsabilité  sur  le  malheureux  comptable  dont  la  tâche, 
pourtant,  était  d'une  difficulté  au-dessus  des  forces  humaines  :  on  s'ima. 
gina  que  le  citoyen  Septîer  était  débiteur  de  sommes  considérables*envers 
l'Hopital-Général  dont  il  était  le  receveur  ;  heureusement  pour  lui , 
l'examen  de  ses  comptes  fut  fait  de  façon  sérieuse  et  impartiale  ,  et  il  en 
ressortit  que,  loin  d'avoir  reçu  plus  qu'il  n'avait  dépensé,  il  avait,  au 
contraire,  avancé  de  ses  deniers,  pour  assurer  le  fonctionnement  de  l'éta- 
blissement à  bout  de  ressources,  une  somme  de  9.468  livres  13  sols; 
on  s'empressa  de  constater  le  fait  dans  un  rapport  qui  fut  tifé  à  cent 
exemplaires  aux  frais  de  l'administration,  et  remis  à  Septier,  pour  sa  justi- 
fication, le  17  février  1794  (itr  ventôse  an  11)  (1). 

Quelque  honorable  qu'elle  pût  être  pour  lui,  la  justification  dtf  comp- 
table Septier  ne  suffisait  pas  à  remplir  la  caisse  de  l'Hopital-Général  :  le 
don  gratuit,  qui  n'avait  pu  être  payé  en  1792,  avait  été  remplacé  par  un 
secours  de  isoo  livres  dont  on  ne  pouvait  obtenir  le  paiement  ;  les  6.300 
livres  recueillies  dans  une  quête  et  une  représentation  théâtrale  organisées 
parles  jeunes  gens  de  la  ville,  sur  l'initiative  de  M.  de  Boisdelle,  président 
duConseilgénéralde la  commune, le  37  janvier  1793, avaient  promptement 
été  absorbées  par  les  dettes  à  payer  et  les  dépenses  de  première  nécessité  ; 
le  rapport  du  citoyen  Le  Tellier,  officier  municipal,  du  17  mars  1793, 
déclarait  que  les  revenus  de  l'Hopital-Général  n'avaient  jamais  été  en 
rapport  avec  ses  besoins;  que  par  l'effet  de  la  Révolution  ,  il  avait  perdu 
plus  de  11.000  livres  de  revenu  annuel  ;  que  sa  dépense,  année  commune, 
était  d'environ  ai. 388  livres  9  sols  8  deniers  ,  tandis  que  la  recette,  en  y 
comprenant  le  produit  du  travail  des  pauvres,  atteignait  à  peine  11.000 
livres  ;  pour  compliquer  encore  la  situation,  les  pensionnaires  de  l'Hô- 
pital-Général,  sous  l'influence  des  idées  nouvelles  qui  leur  étaient  trop 
souvent  inculquées  par  les   fréquentes  visites  de  leurs  parents  et  amis, 
montraient  le  plus  mauvais  esprit,  et  se  laissaient  aller  à  injurier  et  me- 
nacer les  dévouées  Religieuses  qui  leur  prodiguaient  leurs  soins;  effrayées, 
elles  se  demandaient  si  elles  ne  devaient  pas  abandonner  leur  poste  ;  on 
avait  dû ,  pour  maintenir  la  discipline  ,  suspendre ,  le  10  mai  1793  ,  toute 

(1)  Dcdottit,  Souvenirs  inédits,  p.  79, 

6 


—  82  - 

nouvelle  admission  et  interdire,  le  ai  mai,  de  laisser  entrer  ou  sortir  tous 
autres  que  les  marchands  et  gens  de  service,  sans  permission  d'un  officier 
municipal  ;  les  citoyens  Biaise  et  Anfrye  avaient  été  désignés  pour  faire 
une  enquête  et  punir  les  meneurs  de  révolte  ;  le  Conseil  général  de  la 
commune  en  instituant,  le  31  mai  1793  ,  un  bureau  d  administration  avec 
règlement  en  30  articles,  avait  eu  beau  spécifier  que,  conformément  à  la 
tolérance  édictée  par  l'article  2  du  décret  du  18  août  179a,  prononçant  la 
•suppression  des  Congrégations  religieuses,  «  les  Sœurs  de  la  ci-devant 
Charité  >  continueraient  le  service  des  pauvres  à  titre  individuel,  sous  la 
surveillance  de  l'administration  du  Bureau ,  composé  de  deux  officiers 
municipaux,  de  deux  notables  pris  dans  le  Conseil  général  à  la  pluralité 
î  des  voix,  du  procureur  de  la  commune,  du  syndic  et  du  receveur  nommés 

[  pour  dellx  ans  par  le  Conseil  général  à  la  majorité  des  suffrages,  et  du 

>  maire,  président  de  droit;  on  avait  eu  beau  conserver  le  titre  d'économe 

de  Thospice  à  l'ancienne  Supérieure,  la  «  citoyenne  »  Barbe  Miquelard,et 
l'autoriser  à  se  faire  aider,  pour  le  soin  des  hospitalisés,  parles  anciennes 
Religieuses,   les  «citoyennes»  Perret,  Jozeroland ,  Carrière,   Hubert, 
Duclos,  Ditte  et  Maupou  (i)  ;...  toutes  ces  mesures  de  conciliation  et  de  sage 
administration  devaient  échouer  devant  la  fureur  révolutionnaire  que  les 
agents  des  partis  avancés  prenaient  soin  d'attiser  dans  les  clubs  devenus, 
par  la  Terreur,  maîtres  de  la  France  ,  et  imposant  leur  volonté  à  toutes 
les  autorités  dans  les  villes  comme  dans  les  moindres  bourgades. 
Le  Costume      A   Baveux ,   la  Société  Populaire  ne  pouvait  tolérer  que  les  Sœurs 
de»  Sœurs   grjses,  appelées  fréquemment  pour  le  service  des  pauvres  hors  de  l'Hô- 
pital-Général,  se  montrassent  dans  les  rues  avec  leur  costume  religieux  ; 
il  est  vrai  que  ces  pieuses  filles  n'avaient  pas  d'autres  vêtements  à  se 
mettre,  ni  d'argent  pour  en  acheter  ;  mais  qu'importait  à  ces  sectaires? 
. .  .ils  s'empressèrent  de  signaler  le  fait  au  Conseil  général  de  la  com- 
mune, qui  se  tira  d'affaire  assez  spirituellement  en  leur  répondant,  le 
18  avril  1793  : 

€  Nous  avions  prévu  depuis  longtemps  votre  sollicitude  relativement 
au  costume  des  ci-devant  Sœurs  grises,  et  sur  notre  demande,  elles  ont 
consenti  à  le  changer  sur-le-champ,  en  leur  fournissant  les  moyens  de 
pouvoir  s'habiller  autrement,  ce  qui  est  juste  et  nous  paraît  facile  si  vous 

VOULEZ  LEUR  SUBVENIR  CU  leur  procurant  LE  PAIEMENT  DE  LEUR  TRAITEMENT  »  (2^. 

(1)  Dédouil,  Souvenirs  inédits,  pp.  36  à  3g. 
(a)  Dédouil  1  Souvenirs  inédits,  pp.  29  et  3o. 


grises. 


—  83  - 

Les  documents  que  nous  avons  eus  entre  les  mains  ne  disent  pas  quel 
accueil  la  Société  Populaire  fit  à  cette  insinuation  —  bien  normande, 
assurément,  —  du  Conseil  général  de  la  commune  ;  ce  qui  est  certain 
c'est  que  le  club  n'abandonna  pas  la  partie  :  les  Sœurs  grises  avaient 
changé  de  costume  ;  aux  frais  de  qui  ?. . .  l'histoire  ne  le  dit  pas  ;  mais 
n'avaient-elles  pas  l'audace  d'user  encore  quelques  débris  de  leurs  habits 
monastiques  ?. . .  c'était  là  un  abus  intolérable,  que  les  «  frères  »  de  la 
Société  Populaire  s'empressèrent  de  dénoncer,  «  ce  manque  d'exécution  Le*  Cocarde», 
de  la  loi  laissant  au  moins  du  louche  sur  le  civisme  des  citoyennes  »,  aux- 
quelles ils  reprochaient  en  outre  de  ne  pas  porter  la  cocarde  à  leur  bonnet , 
conformément  au  décret  du  25  septembre  1793  ;  nous  avons  déjà  dit,  en 
parlant  de  l'Hôtel-Dieu  (1),  que  la  commune  se  chargea  de  fournir 
gratuitement  les  cocardes,  qui  furent  remises  aux  Religieuses  par  les 
citoyens  Delarue  et  Métrel,  le  8  octobre  1793;  le  35  octobre,  une  des 
anciennes  Sœurs  grises,  la  «  citoyenne»  Carrière, était  arrêtée  sans  cocarde 
dans  les  rues,  traduite  devant  le  Comité  de  Salut  Public,  et  interrogée 
par  Baudre  et  Jourdain  sur  ce  «  délit  »  qui  aurait  fort  bien  pu  lui  coûter 
la  vie  ;  mais  ses  réponses  naïves,  pleines  à  la  fois  d'une  loyale  simplicité 
et  d'une  ardente  conviction,  mêlées  de  la  fine  malice  et  de  la  prudente 
réserve  qui  sont  le  fond  du  caractère  de  notre  population  bas-normande, 
la  sauvèrent  :  pas  un  mot  de  ses  réponses  de  pouvait  la  compromettre, 
elle  fut  laissée  en  liberté  (a). 

Mais  la  Société  Populaire  ne  désarmait  pas  :  de  nouveau  elle  déndnça 
les  «  ci-devant  Sœurs  grises  »  comme  ayant,  le  a  juin  1793,  refusé  l'entrée  '    • 

de  leur  maison,  au  moment  où  il  tombait  une  forte  pluie,  à  la  procession 
du  Saint-Sacrement  de  la  paroisse  Saint-Exupère,  procession  présidée  par 
le  curé  constitutionnel;  le  J9  octobre,  le  Petit-Bureau  avait  été  fermé,    Fermeture 
la  «  citoyenne  »  Brasnu,  ancienne  Sœur  de  cette  maison,  ayant  déclaré  son         da 

,  iw     ,  ,.  ,    ,  .    ,  Peiil  Bureau. 

intention  de  quitter  1  établissement  et  ayant  ete  autorisée  a  emporter  ses 
meubles  et  effets,  et  les  «  citoyennes  »  de  la  cité  qui  étaient  dans  l'usage 
de  s'y  réunir  pour  y  travailler  n'ayant  plus  voulu  se  rendre  dans  cette 
maison,  «  chétif  débris  du  fanatisme,  dont  il  est  du  devoir  d'une  admi- 
nistration républicaine  d'effacer  et  de  faire  disparaître  les  moindres 
traces  »  (3). 

(1)  Voir  page  35,  ci-dessus. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  6a  à  66. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  70  à  84*  -'\   ~ 


-  84  - 

Le  Sernnnt..  Ce  n'était  pas  assez  encore,  il  fallait  arriver  à  chasser  les  Religieuses  : 
les  décrets  du  }  octobre  179)  et  du  37  février  1794  (9  ventôse  an  11)  en 
fournirent  le  moyen  :  le  4  mars  1794  (14  ventôse  an  n),  les  citoyens  Le 
François  et  Dubuisson,  officiers  municipaux ,  assemblaient  les  anciennes 
Religieuses  dans  leurs  communautés  et  leur  déclaraient  que,  si  elles  se 
refusaient  à  prêter  le  serment  civique,  elles  seraient  expulsées  et  em- 
prisonnées pour  être  jugées  conformément  à  la  loi. 

Emprisonne-  En  conséquence,  le  délai  qui  leur  avait  été  imparti  étant  expiré,  les 
men     es  Filles  de  la  Charité,  dites  de  Saint-Vincent-de-Paul,  de  l'Hôpital- 

Sœur»  grises  ;      r  '  r 

Révolte  des  Général  de  Bayeux,  furent  conduites  le  iffr  avril  1794  (13  germinal  an  11), 
Orphelines.  ainsi  qUe  jes  autres  Religieuses  qui  avaient  refusé  le  serment  (1),  à  la  pri- 
son établie  dans  les  bâtiments  de  l'ancien  couvent  de  la  Charité  ;  le  départ 
de  ces  dignes  Religieuses  amena  une  révolte  des  orphelines  de  l'Hôpital- 
Général  ;  quatre  surtout,  les  sœurs  Guérin  ,  plus  particulièrement  signa- 
lées comme  «  fanatisées  par  les  ci-devant  administratrices  et  d'un  mau- 
vais exemple  pour  les  autres  »,  furent  expulsées  le  5  avril  1794  et,  après 
interrogatoire,  le  14  avril,  on  leur  interdit  le  séjour  de  l'établissement  ; 
on  ne  sait  à  quelle  pensée  de  clémence  elles  durent  de  n'être  pas  punies 
plus  sévèrement,  et  d'obtenir  même  chacune  le  don  d'un  métier  à  den- 
telle «  pour  pouvoir  se  suffire  »  (3). 


Nouvelle        Les  anciennes  Religieuses  expulsées,  il  fallait  les  remplacer  ;  mais  si  des 

adininwtration infirmières  laïques  s'étaient  présentées  pour  l'Hôtel-Dieu  ,  personne  ne 

de  môp  la    demandait  à  entrer  en  fonctions  à  l'Hôpital-Général,  décoré  (comme  nous 

dit  Hospice      ^  r  *  \ 

d'Humanité,  lavons  dit  plus  haut)  (3)  du  nom  à' Hospice  d'Humanité. 

Le  citoyen  Le  Pinteur,  qui  déjà  avait  rempli  les  fonctions  d'économe 
provisoire,  s'étant  proposé  à  nouveau  ,  fut  de  suite  nommé  économe, 
sous  la  surveillance  du  citoyen  Duféron,  directeur  ;  il  était  autorisé  à  se 
faire  aider  par  la  citoyenne  Le  Pinteur,  sa  femme  ,  et  par  «  des  citoyennes 
honnêtes,  pour  remplacer  celles  qui  n'ont  pas  voulu  obéir  à  la  loi  ;  »  ces 
«  citoyennes  honnêtes  »  étaient  Barbe  Devaux  et  Catherine  Balagent  (4). 
On  s'aperçut  bientôt  que  ces  quatre  laïques,  malgré  leur  bonne  volonté, 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  88  à  91. 
(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ioj  et  102. 

(3)  Voir  page  44»  ci-dessus. 

(4)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  70  à  84. 


-  85- 

ne  pouvaient  suffire  à  la  besogne  que  les  sept  Religieuses  ne  remplissaient 
qu'au  prix  d'un  dévouement  que  rien  n'eût  pu  remplacer  ;  dès  le  14  avril 
(35  germinal),  M.  Duféron.  «  appréciant  les  bons  services  des  époux 
Le  Pinteur  »,  exposait  au  Conseil  général  de  la  Commune  qu'il  était 
impossible  à  ces  agents  et  aux  deux  infirmières  placées  sous  leurs  ordres 
de  satisfaire  à  tous  les  besoins  de  l'Hospice  d'Humanité  ;  que  l'impor- 
tance de  l'établissement  exigeait  le  concours  de  «  sept  personnes  au 
moins,  pour  prendre  soin  de  l'intérieur,  réparer  les  nippes  des  pauvres, 
lessiver,  boulanger  et  conduire  tout  le  travail».  On  décida  donc  de 
choisir  deux  nouvelles  infirmières,  les  «  citoyennes  »  Roucamp  et  Dorey, 
qui  reçurent  chacune  400  livres  par  an,  en  assignats,  «  afin  de  se  mettre 
à  même  de  se  fournir  un  entretien  honnête  »  (1). 

Ce  faible  personnel,  outre  son  inexpérience,  eût  été  insuffisant,  quand 
même  les  ressources  de  l'Hôpital- Général  eussent  été  assez  considérables 

m 

pour  faire  face  à  ses  besoins  ;  mais  la  loi  du  2a  messidor  an  n  (10  juillet 
1794),  en  mettant  les  biens  des  hospices  à  la  disposition  de  la  Nation, 
consomma, —  nous  l'avons  déjà  constaté, —  la  ruine  totale  de  ces  établis- 
sements (a). 

D'après  un  état  du  ^complémentaire  an  11  (ai  septembre  1794),  les 
ressources  de  l'Hospice  d'Humanité,  calculées  en  argent,  montaient  à 
cette  époque,  déduction  faite  du  passif,  à  14.090  livres  5  sols  4  deniers  ; 
elles  étaient  loin  d'équivaloir  aux  lourdes  dépenses  nécessaires  pour  l'en- 
tretien de  l'établissement,  dont  la  population  dépassait  aoo  personnes  ; 
et  malgré  des  prodiges  de  dévouement  et  d'activité,  le  directeur  Duféron 
et  le  receveur  Hébert-Dorval  ne  pouvaient  arriver  à  faire  face  à  des  diffi- 
cultés qui  paraissaient  insurmontables. 

Nommé  commandant  de  place  à  Bayeux.  le  citoyen  Duféron  dut  quitter 
le  10  février  1796  (ai  pluviôse  an  iv),  ses  fonctions  de  directeur  ;  on  choi- 
sit pour  le  remplacer  le  citoyen  Guérin  de  la  Houssaye,  mais  il  refusa,  et 
on  nomma  directeur  le  citoyen  Bouisset,  «  homme  de  lettres  »  ;  fils  d'un 
maréchal-ferrant,  il  avait  été  curé  de  Balleroy  et  chanoine  de  Bayeux, 
puis  avait  prêté  serment  et  était  devenu  «  vicaire  épiscopal  »  de  Fauchet, 
évéque  constitutionnel  du  Calvados;  très  réputé  pour  son  esprit  brillant  et 
parfois  caustique,  le  nouveau  directeur  n'était  certes  pas  assez  au  courant 
des  questions  difficiles  que  soulevait  une  comptabilité  chaque  jour  plus 

(1)  Dédouil.  Souvenirs  inédits,  pp.  uo  et  m, 
(3)  Voir  p.  41,  citerais, 


-  86- 

Détreste  ardue  et  aux  prises  avec  un  déficit  sans  cesse  croissant,  pour  tirer  l'Hospice 
d^Hamanité  d'Humanité  de  sa  triste  situation  ;  dès  le  19  février  1796  (30  pluviôse 
an  iv),  le  citoyen  Bouisset  écrivait  au  Conseil  Général  de  la  Commune 
c  qu'après  avoir  épuisé  le  receveur  en  avances  et  mis  à  contribution  la 
bourse  de  plusieurs  citoyens ,  il  ne  restait  plus  de  pain  que  pour  trois  jours  ; 
que,  les  provisions  de  toute  nature  étant  épuisées  et  le  boucher  ne  voulant 
plus  fournir  de  viande  à  crédit^  le  manque  de  fonds  avait  fait  interrompre 
les  achats  à  la  halle  ;  qu'en  cette  extrémité,  il  n'y  avait  plus  qu'a  ouvrir 
les  portes  pour  renvoyer  les  vifillards  et  les  enfants  qui  remplissaient 
l'Hospice  d'Humanité  ». 

Et,  défait,  il  fallait  pourvoir  aux  besoins  de  ata  pauvres  et  des  six 
personnes  qui  en  prenaient  soin  ;  pour  cela  seul,  il  fallait  222  livres  de 
pain  par  jour \  soit  70  quintaux  de  farine  par  mois,  et  le  prix  du  quintal 
était  de  10.000  livres  ;  on  comprend  sans  peine  que  le  paiement  des  dettes 
arriérées  de  l'Etat  aux-  hospices,  obtenu  par  le  citoyen  Basley,  en  avril 
1796,  et  le  chétif  appoint  de  243  livres  avancées  par  le  citoyen  Jean 
Del am are  sur  le  prix  de  l'argenterie  qu'il  s'était  chargé  de  faire  vendre, 
ne  pouvaient  qu'à  peine  assurer,  pour  quelques  semaines  seulement,  la 
subsistance  de  l'Hospice  ;  il  fallut  recourir  à  d'autres  expédients  :  les  2  et 
4  juin  1796  (14  et  16  prairial  an  iv),  l'administration  des  hospices  em- 
prunta 900.000  livres  pour  assurer  la  fourniture  de  pain  aux  hospita- 
lisés (1). 

Cependant,  le  gouvernement  s'apercevait,  —  un  peu  tard  ,  sans  doute  , 
mais  mieux  vaut  tard  que  jamais,  —  qu'en  privant  les  établissements 
hospitaliers  de  leurs  biens ,  on  les  avait  ruinés  sans  procurer  à  l'Etat  une 
augmentation  appréciable  des  ressources  qui,  plus  que  jamais,  lui  fai- 
saient défaut  ;  il  fallait,  s'il  en  était  temps  encore,  réparer  cette  lourde 
faute,  ou  du  moins  en  arrêter,  si  possible,  les  désastreuses  conséquences  ; 
la  loi  du  16  vendémiaire  an  v  (7  octobre  1796)  décréta  que  les  biens  des 
hospices  seraient  conservés  à  ces  établissements  ;  que  ceux  qui  avaient 
déjà  été  vendus  seraient  remplacés  par  des  biens  nationaux  de  même 
produit,  et  que  le  trésor  public  paierait  aux  hospices  une  somme  égale  à 
celle  dont  ils  avaient  été  privés  par  la  confiscation  des  rentes  dont  ils 
jouissaient  avant  la  loi  du  10  juillet  1794. 

La  délégation  municipale  de  Bayeux  s'empressa. aussitôt ,  dans  un  rap- 
port adressé  à  l'administration  centrale  du  Calvados,  le  19  novembre  1796 

(1)  Dcdouit,  Souvc.irs  inédits,  pp.  167  à  177  ;  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 


-  87  — 

(29  brumaire  an  v) ,  d'exposer  les  pertes  subies  par  la  vente  des  biens  des 
hospices,  et  de  demander  des  indemnités  en  immeubles  ou  en  rentes  pour 
compenser  ces  pertes  ;  nous  avons  expliqué,  en  parlant  de  l'Hôtel-Dieu  (  i  ) , 
les  difficultés  considérables  que  présenta  le  règlement  de  ces  dettes  de 
l'Etat  envers  les  Hospices  de  Baveux,  et  comment  la  Commission  admi- 
nistrative, se  trouvant  dans  l'impossibilité  absolue  de  subvenir  aux  besoins 
de  l'Hospice-Civil  et  de  l'Hospice  d'Humanité,  fut  contrainte  de  sacrifier 
un  des  établissements  pour  assurer  la  subsistance  de  l'autre;  nous  n'ayons 
pas  à  revenir  sur  la  courte ,  mais  peu  brillante  histoire  des  Hospices-  Les  HosP,ces 
Réunis,  tout  ce  que  nous  en  avons  dit  s'appliquant  aussi  bien  à  l'Hospice 
d'Humanité  qu'à  l'Hospice-Civil  ;  nous  avons  vu  aussi  quelles  circons- 
tances amenèrent,  moins  de  cinq  ans  après,  la  division  des  hospices  et  le 
rétablissement  de  l'ancien  ordre  de  choses  (2). 

La  réouverture  de  l'Hôpital-Général  eut  lieu  le  28  mars  1804  (5)  ;  on  y  Réouverture 
réinstalla  à  cette  date  91  vieillards  ou  infirmes  et  30  enfants  abandonnés;  Qénéral 
3  hospitalières  laïques,  2  filles  de  cuisine,  1  jardinier^et  1  portier;  tout  ce 
personnel  était  soumis  à  l'autorité  de  M.  Le  Pinteur,  directeur,  qui  était 
logé  et  nourri  dans  l'hospice  ;  un  chapelain  était  attaché  à  la  maison 
«  pour  la  desserte  du  culte  et  instruction  religieuse  des  jeunes  gens 
élevés  dans  l'établissement  ».  La  maison  et  les  pauvres  qu'elle  renfermait 
furent  bénis  solennellement  le  lundi  de  Pâques,  2  avril  1804  ,  par  Mgr 
Brault,  évéque  de  Bayeux  (4). 

Quoique  la  lingerie  et  le  mobilier  de  l'Hospice  d'Humanité  fussent  restés 
distincts  et  soigneusement  mis  à  part  pendant  la  réunion  des  Hospices,  le 
manque  d'entretien  et  de  renouvellement  avait  réduit  ce  matériel  à  un 
état  déplorable:  le  20  mai  1805,  on  constatait  dans  un  rapport  que  «  les 
pauvres  de  l'Hôpital-Général  n'ayant  pas  le  change  de  linge,  qui  manque 
à  un  tel  point  qu'1/5  sont  couverts  de  poux  »,  il  fallait  acheter  2.000  aunes 
de  toile,  plus  16  toisons  de  laine,  pour  vêtir  ces  malheureux  dont  les  gue- 
nilles tombaient  en  lambeaux,  ne  se  composant  que  de  vieux  habits  «  ache- 
tés a  la  peufre  »  en  Van  X,  et  depuis  longtemps  complètement  usés.  Des 
dons  généreux  permirent  de  remédier  àce  tristedénuement  (5),  et  bientôt, 

(1)  Voir  pp.  44  *  55,  ci-dessus, 
(a)  Voir  pp.  47  à  56,  ci-dessus. 

(3)  Voir  ci-dessus,  p.  55. 

(4)  Dédouil,  Souvenirs  inédits,  pp.  27")  à"*a8o. 

(5)  Dcdouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  281  et  284. 


—  88  — 

par  application  de  la  délibération  de  la  Commission  des  Hospices,  du 
17  mars  1804,  on  allait  prendre  enfin  la  mesure  la  plus  propre  à  remettre 
l'Hôpital-Général  en  état  de  répondre  plus  efficacement  à  sa  charitable 
destination. 


* 
*  * 


La  délibération  dont  nous  venons  de  parler  émettait,  en  effet,  le  vœu 
que  les  anciennes  «  Sœurs  grises»  de  l'Hôpital-Général  fussent  le  plus 
tôt  possible  appelées  à  reprendre  leurs  fonctions.  Par  suite  de  diverses 
circonstances,  l'entente  ne  put  s'établir  entre  la  Municipalité  de  Bayeux, 
la  Commission  des  Hospices  et  la  Congrégation  des  Filles  de  la  Charité 
de  Saint-Vincent-de-Paul.  Mais  le  23  juin   1807,  M™*  Scholastique-Fran- 
Lei        çoise-Olive  Walsk  de  Valois,  supérieure  générale  de  la  Congrégation  de 
Religieuse»  Saint-Thomas-de-Villeneuve,  passait  un  traité  avec  l'Administration  des 
de         Hospices  de  Bayeux,  pour  faire  desservir  l'Hôpital-Général  des  pauvres 
de  \iiicneure.va^^es  ^e  cette  v^e  Par  quatre  Religieuses  hospitalières  et  deux  Sœurs 
converses  de  cet  Ordre,  qui  entrèrent  aussitôt  en  fonctions  sous  la  direc- 
tion de  Mm*  de  Kéraudren,  nommée  supérieure  de  rétablissement  (1). 
M.  Dédouit,  dans  son  travail  si  documenté,  fait  remarquer  combien 
Les  Enfants  l'arrivée  de  ces  Religieuses  fut  un  événement  heureux  pour  les  enfants 
trouvés,      trouvés  qui  avaient  continué  jusqu'alors  d'être  recueillis  à  THôtel-Dieu, 
où  il  en  était  mort  quatorze  pour  cent  pendant  le  premier  trimestre  de 
l'an  xi,  sans  qu'on  eût  pu  trouver  le  moyen  d'améliorer  cette  douloureuse 
situation. 

Quand  les  deux  établissements  furent  de  nouveau  séparés,  THôtel-Dieu 
conserva  encore  le  soin  des  enfants  trouvés  que  la  loi  du  14  juillet  1793 
avait  déclarés  «  Enfants  naturels  de  la  Patrie  » ,  et  que  la  Convention 
avait  décrété  de  faire  élever  gratuitement  dans  les  maisons  nationales  ;  la 
tutelle  de  ces  pauvres  enfants  avait  été  attribuée  aux  Municipalités  par  la 
loi  du  27  frimaire  an  v  (^décembre  1796)  et  par  l'arrêté  du  30  ventôse  sui- 
vant (20  mars  1767);  le  4  février  1798  (15  pluviôse  an  vi),  le  gouvernement 
accordait  à  l'hospice  de  Bayeux  un  secours  de  3.000  livres  pour  frais  de 
séjour  de  ces  enfants,  «  cet  asile  étant  le  seul  lieu  destiné  à  recueillir  et 
soigner  les  enfants  abandonnés  au  moment  de  leur  naissance  ».  Malgré  ce 
secours,  les  administrateurs  constataient,  le  19  février  180 1  (29  frimaire 
an  ix),  un  restant  dû  aux  nourriciers  de  près  de  78.000  livres,   plus  7.000 

(1)  Archives  des  Hospices  de  Baveux, 


-  89  - 

livres  pour  «  frais  de  séjour  des  nouveaux-nés  qui  n'avaient  pu  être  placés 
à  l'hospice  depuis  trois  ans  ».  A  cette  époque  ,  le  nombre  des  enfants  du 
premier  âge  déposés  à  la  porte  de  THôtel-Dieu  (Hospices-Réunis)  avait 
atteint  jusqu'à  cinq  par  jour  (i),  et  il  augmentait  de  plus  en  plus;  il  avait 
fallu  installer  des  salles  spéciales  où  les  petits  abandonnés  recevaient  les 
soins  de  femmes  à  gages  ;  les  tours,  dont  l'ouverture  ne  fut  décrétée  que 
beaucoup  plus  tard7  le  10  janvier  1811,  ne  furent  établis  à  Bayeux  que 
longtemps  après  la  division  des  hospices  et  l'installation  des  enfants  trou- 
vés à  THôpital-Général  (a). 

Aussitôt,  en  effet,  les  Religieuses  de  Saint-Thomas-de-Villeneuve  éta-  La  Crèche, 
blies  à  THôpital-Général,  la  Commission,  après  avoir  pris  l'avis  du  corps 
médical,  décida,  le  11  avril  1808,  de  transférer  la  crèche  de  THôtel-Dieu 
à  THôpital-Général,  dans  la  petite  maison  au  bord  de  la  rue  Saint-Jean, 
où  logeaient  autrefois  les  «  Sœurs  du  Pot  ».  Quelques  années  plus  tard, 
quand  on  démolit  cette  maison,  on  transféra  la  crèche  dans  la  grande 
salle  à  Touest  de  la  porte  d'honneur,  où  elle  existe  encore  actuellement; 
en  181 1  ,  un  tour  fut  installé  près  de  la  porte  de  la  rue  Saint-Jean  ,  ce  qui 
n'empêcha  pas,  —  telle  est  la  force  de  l'habitude,  — [Jes  abandons  d'en- 
fants d'avoir  lieu  encore  pendant  plusieurs  années  à  la  porte  de  THôtel- 
Dieu  (3). 

La  crise  de  disette  qui  signala  les  dernières  années  du  Premier  Empire  La  Disette 
se  fit  cruellement  sentir  à  ï'Hôpital-Général,  dont  on  avait  cependant 
réduit  le  personnel  à  180  personnes ,  y  compris  les  Religieuses,  les  gens 
de  service  et  les  pauvres  dont  la  ration  fut  réduite,  par  arrêté  du  3  juin 
181 2,  à  autogrammes  de  pain  par  jour;  le  déjeuner  devait  se  faire  avec  du 
riz,  le  dîner  avec  de  la  soupe  et  une  portion  de  pois ,  le  souper  avec  sept 
onces  de  pain  pour  chaque  hospitalisé  (4). 

Le  rétablissement  de  la  paix,  des  dons  généreux  et  les  ressources  créées 
par  les  octrois  améliorèrent  peu  à  peu  la  situation  (■>),  et  THôpital-Géné- 
ral, grâce  au  dévouement  des  Religieuses  de  Saint  Thomas-de-Villeneuve 
et  au  zèle  de  la  Commission  administrative,  a  pu  continuer,  jusqu'à  nos 
jours,  de  fournir  un  précieux  asile  aux  orphelins,  aux  vieillards  et  aux 
infirmes  de  la  ville  et  des  environs  de  Bayeux. 

(1)  Voir  p.  a8.  ci-dessus. 

(1)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  ?3o  à  140. 

(3)  Dédouit,  Souvenirs  inédits,  pp.  297  et  ao8. 

(4)  Dédouii,  Souvenirs  inédits,  pp.  3|£  p  334. 

(5)  Voir  p.  58,  ci-dessus. 


-90  - 

L*Eco!e         Peu  de  faits  saillants  sont  à  relever,  depuis  ceux  que  nous  venons  de 
ar  cmagno  mentionner    <]ans  l'histoire  de  cet  établissement  ;  notons  seulement  que 

Jean  Dclamaro  L 

le  21  mars  184^,  l'administration  des  hospices  mit  à  la  disposition  de  la 
Ville  les  bâtiments  de  l'ancien  «  Petit-Bureau  »,  pour  y  établir  l'Ecole 
d'enseignement  primaire  et  de  travail  manuel  fondée  par  M.  Charlemagne 
Jean-Delamare  pour  les  jeunes  filles  du  quartier  Saint-Exupère;  la  conven- 
tion portait  que,  si  cette  école  était  jamais  supprimée,  les  bâtiments 
reviendraient  aux  hospices  qui  n'en  ont  abandonné  que  la  jouissance 
gratuite  et  conditionnelle  à  la  Ville  de  Baveux  (1). 
Travaux  Le  I0  jujn  1846,  le  Conseil  municipal  approuvait  une  demande  de  cré- 
dit de  5.869  fr.  48  pour  établissement  de  salles  et  préaux  pour  les  aliénés 
séjournant  à  l'hospice  ;  mais  les  travaux  jugés  nécessaires  ayant  été 
reconnus  trop  considérables  pour  les  ressources  dont  on  pouvait  disposer, 
le  projet  fut  ajourné  le  9  avril  1850  (2). 

Le  20  février  1897,  la  Commission  des  hospices  soumettait  au  Conseil 
municipal  un  devis  de  travaux  à  exécuter ,  comprenant  notamment 
7.367^.82  pour  l'exhaussement  du  dortoir  desvieillards  à  l'Hôpital-Géné- 
ral,  et  9.243  fr.97  pour  installation  du  service  de  la  Maternité  dans  l'ancien 
presbytèredeSaint-Exupère  dont  les  hospices  étaient  rentrésen  possession, 
on  sait  par  suite  de  quelles  circonstances  ;  nous  avons  dit  (3) ,  en  parlant 
des  dépenses  votées  en  même  temps  pour  l'Hôtel-Dieu,  que  ces  travaux 
furent  payés  sur  les  fonds  reçus  du  pari  mutuel  et  sur  ceux  qu'on  se  pro- 
cura par  un  emprunt  au  Crédit  Foncier. 
Le  Fourneau  Le  4  février  1898,  la  Commission  des  Hospices  était  appelée  à  examiner 
e  .       *       à  une  proposition  de  Mgr  Hugonin,  évéque  de   Baveux,  relative  au   Four- 

Soint-Vinccnl-  r       r  o  o  ~i 

de-Paul,  neau  de  Saint-Vincent-de-Paul  ;  cet  établissement  était  desservi  par  des 
Religieuses  de  Saint-Thomas-de- Villeneuve,  détachées  de  la  Communauté 
de  cet  Ordre  desservant  l'Asile  ;  il  était  situé  rue  Saint-Laurent,  n°  6  ;  la 
mort  de  la  Supérieure  de  l'Asile,  Mm*  Vigneron,  avant  amené  la  laïcisation 
de  l'Ecole  Maternelle,  la  Communauté  se  trouvait  dissoute,  et  le  Four- 
neau, appartenant  à  l'Evèque,  avait  dû  fermer  ses  portes;  en  considéra- 
tion des  services  énormes  que  cet  établissement  rendait  à  la  classe  peu 
aisée  de  la  population,  Mgr  Hugonin  demandait  si  l'administration  des 
Hospices  ne  pourrait  pas  disposer  d'un   local  dans  les  dépendances  de 


(0  Archives  des  hospices  de  Baveux, 
(n)  Archives  de  la  Mairie  de  Baveux. 
(3)  Voir  pp.  62  et  71,  ci-dessus. 


-  91  - 

rHôpitai-Géneral,  afia  d'y  installer  le  Fourneau,  qui  pourrait  ainsi  conti- 
nuer d'être  desservijpar  les  deux  Religieuses  de  Saint-Thomas-de- Ville- 
neuve qui  en  étaient  chargées,  et  qui  se  trouveraient  alors  rattachées  à 
la  Communauté  du  même  Ordre  desservant  l'Hôpital-Général  :  il  était 
bien  entendu  que,  sauf  l'appropriation  du  local,  tous  les  frais  d'organisa- 
tion et  de  fonctionnement  du  Fourneau  resteraient  à  la  charge  de  TEvèque. 

La  Commission  ne  pouvait  qu'entrer  dans  ces  vues  généreuses,  et  le 
Conseil  Municipal  les  approuva  par  sa  délibération  du  9  février  1898,  en 
votant  la  somme  de  463  fr.  38  pour  les  travaux  prévus  au  devis,  et  en 
stipulant  que  la  convention  ainsi  intervenue  entre  l'Evèque  et  les  Hospices 
pourrait  être  résiliée  de  part  et  d'autre,  sans  indemnité,  après  avertisse- 
ment donné  six  mois  à  l'avance.  C'est  en  vertu  de  cette  convention  que 
le  Fourneau  de  Saint-  Vincent-de-Paula  été  établi  dans  l'ancien  bâtiment 
de  «  la  Russie  »,  près  et  à  l'est  de  l'ancienne  chapelle  Saint-Gratien  (1). 

Enfin,  une  délibération  de  la  Commission  des  Hospices,  du  30  mai  Nouveaux 
190a,  approuvée  par  le  Conseil  Municipal,  le  17  juin  de  la  même  année,  ravau*- 
vota  les  crédits  nécessaires  pour  l'appropriation  d'une  salle  de  la  Mater- 
nité, la  construction  d'une  boulangerie  et  l'établissement  de  chambres 
pour  pensionnaires  au-dessus  du  local  occupé  par  le  Fourneau  ;  à  ces 
travaux  s'ajoutèrent,  par  délibérations  des  39  mai  et  7  juillet  1903,  la 
construction  de  cellules  d'observation  pour  les  aliénés  de  passage  ;  le 
tout  payé  à  même  des  remboursements  de  créances  provenant  du  legs 
Beaupoil  (2). 

Une  mesure  toute  récente,  dont  il  est  difficile  de  prévoir  dès  mainte-  L'Assistance 
nant  les  conséquences,  est  appelée  certainement  à  modifier  d'une  façon     .  fi 
sensible  la  situation  de  l'Hôpital-Général  :  en  effet,  aux  termes  de  l'arti-et  incurables. 
cle  31  de  la  loi  du  14  juillet  1905,  les  hospices  publics  sont  tenus  désor- 
mais de  recevoir  gratuitement,  autant  que  leurs  ressources  propres  le 
permettent,  les  vieillards,  les  infirmes  et  les  incurables  ayant  leur  domi- 
cile de  secours  dans  la  commune  où  sont  situés  ces  établissements,  et 
ayant  été  désignés  pour  l'hospitalisation  conformément  à  l'article  19  de  la 
même  loi  ;  les  délibérations  de  la  Commission  des  hospices  des   15  juin 
et  23  novembre  1906,  et  du  Conseil  Municipal  du  3  décembre  1906,  ont 
fixé  à  63  le  nombre  des  lits  dont  la  Ville  peut  disposer  en  faveur  des 
hospitalisés,  vieillards,  infirmes  ou  incurables,  ayant  leur  domicile  de 

(1)  Voir  p.  C7,  ci-dessus. 
;    ja)  Archives  de  }a  Mairie  jie  Baycux  \  voir  page  63,  ci-dessus. 


-  92  - 

secours  à  Bayeux  (i)  ;  mais  le  nombre  des  assistés  admis  à  l'hospitalisation 
étant  de  beaucoup  supérieur  à  ce  chiffre  de  lits  disponibles,  il  reste  à 
savoir  quelles  seront,  pour  le  budget  des  hospices  de  Baveux,  les  résul" 
tats  définitifs  de  la  loi  d'assistance  de  190s  :  c'est  ce  qui,  nous  le  répétons, 
semble  bien  difficile  à  déterminer  quant  à  présent. 

Citons,  en  terminant,  les  passages  principaux  de  la  délibération  par 
laquelle  le  Conseil  Municipal  donnait,  le  ao  décembre  1901,  un  avis  favo- 
rable à  la  demande  d'autorisation  formée  par  les  Religieuses  de  l'Hôpital- 
Général  : 

€  Les  Sœurs  hospitalières  de  Saint-Thomas-de-Villeneuve,  dit  cette 
délibération,  desservent  l'hospice  depuis  1807  ;  elles  sont  actuellement 
au  nombre  de  seize,  y  compris  Madame  de  Kergommeau,  Supérieure,  en 
fonctions  depuis  1895  ;  quatorze  d'entre  elles  s'occupent  de  l'Hospice, 
maison  d'asile  pour  les  vieillards  et  les  enfants,  dont  la  population  est  en 
moyenne  de  173  personnes;  cet  établissement  est  la  propriété  des  Hospi- 
ces, et  c'est  la  Commission  administrative  qui  pourvoit  à  l'entretien  des 
bâtiments  et  du  mobilier,  à  la  nourriture  du  personnel  hospitalisé  et  à 
tous  les  besoins  de  la  maison,  ainsi  qu'au  logement  et  à  la  nourriture  des 
Sœurs  hospitalières  ,  qui  reçoivent  en  outre  annuellement  chacune 
100  francs  à  titre  d'indemnité  de  vestiaire.  Les  deux  autres  Sœurs  sont 
spécialement  chargées  du  Fourneau  de  Saint-Vincent-de-Paul. 

«  Depuis  près  d'un  siècle,  les  Sœurs  hospitalières  de  Saint-Thomas-de- 
Villeneuve  n'ont  jamais  créé  à  la  Ville  la  moindre  difficulté  :  respectueu- 
ses des  droits  de  l'autorité  civile,  se  renfermant  avec  une  humble  abné- 
gation dans  l'accomplissement  de  leurs  devoirs  charitables,  elles  se  sont 
concilié  l'estime  et  la  reconnaissance  de  tous  ;  elles  ont  rendu  et  elles 
rendent  tous  les  jours  à  la  Ville  de  Bayeux  des  services  importants  et 
très  appréciés  ;  elles  n'ont  jamais  donné  lieu  à  aucune  plainte  ni  à  aucun 
conflit  ;  elles  se  sont  toujours  soumises  à  la  loi,  et  loin  de  s'immiscer  dans 
des  questions  étrangères,  elles  s'acquittent  de  leur  mission  avec  simplicité, 
avec  dévouement,  et  à  la  satisfaction  générale  ».  (a) 

En  décernant  ces  éloges  aux  dignes  Religieuses  de  l'Hôpital-Général, 
l'administration  municipale  ne  faisait  qu'interpréter  les  sentiments  de 
toute  la  population  bayeusaine  ;  et  nous  sommes  assurés  d'exprimer  fidè- 
ment  la  pensée  de  tous  nos  concitoyens,  en  exprimant,  pour  clore  ces 


(1)  Archives  de  la  Mairie  de  Bayeux. 
(a)  Archives  de  ta  Mairie  de  Pavei**, 


—  93  - 

pages,  le  vœu  que  soient  toujours  conservées,  k  nos  Hospices  bayeusains, 
les  saintes  et  dévouées  Religieuses  qui  remplissent  si  bien,  près  de  nos 
pauvres  et  de  nos  malades,  leur  mission  sublime  d'abnégation  et  de 
charité  !... 


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LISTE  DES  BIENFAITEURS 

DES 


1056  Guillaume  Pr,  le  Conquérant,  duc  de  Normandie,  Roi  d'Angleterre. 
—  Fondation  de  THôtel-Dieu  de  Bayeux  ,  de  l'Hôpital  Saint-Gra- 
tien,  du  Prieuré  de  Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye,  etc. 

1166  Henri  II,  roi  d'Angleterre.  — Confirmation  des  fondations  du  duc 
Guillaume-le-Conquérant. 

1206  Robert  des  Ablèges,  évèque  de  Bayeux;  Herbert  de  Charmon , 
haut-doyen  du  Chapitre  de  Bayeux  ;  Hugues  de  Malestor,  grand- 
chantre  de  la  Cathédrale.  —  Reconstruction  de  l'Hôtel-Dieu. 

XIII*  Siècle.  Louis  VIII,  le  Lion,  roi  de  France.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de 
la  Halle  au  blé  de  Bayeux  et  d'un  droit  d'un  denier  par  boisseau 
de  blé  vendu  à  cette  halle. 

1227  Mathilde  du  Moutier.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'un  quartier  de  fro- 
ment à  prendre  sur  ses  biens  d'Onfarville,  à  Crouay. 

1234  Thomas  du  Moutier,  de  Bazen ville. —  Don  àl'Hôtel-Dieud'un  muid 
d'orge  de  rente  sur  la  dime  de  Bazenville. 

1243  Raoul  du  Thuit.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  la  terre  de  Mocon,  à 
Audrieu. 

1245  Henri  de  Cormolain.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  15  quartiers  de  fro- 
ment, 8  setiers  d'orge  et  1  setier  de  froment  de  rente  sur  biens  à 
Vaux-sur-Seulles. 

1345  Henri  de  Creully.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'un  muid  d'orge  à  perce- 
voir au  moulin  de  Tierceville. 

1245  Robert  Héribel,  de  Caen,  clerc—  Don  à  l'Hôtel-Dieu  dune  maison 
à  Caen,  près  la  porte  du  Vaugueux. 


-  94  - 

1^45  Samson  de  Foumuchon. —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  a  deniers  tournois 
de  rente  sur  terres  à  Argouges-sur-Aure. 

1246  Richard  de  Longues,  écuyer.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  2  sols  tour- 
nois de  rente  sur  biens  à  Maisons. 

1248  Guy  de  Conteville,  évèquede  Bayeux.  —  Achèvement  de  l'Hôtel- 
Dieu. 

1348  Raoul  Morin,  haut-vicaire  de  la  Cathédrale.  —  Premier  administra- 
teur de  l'Hôtel-Dieu  et  bienfaiteur  de  rétablissement. 

1348  Jourdain  de  Creully.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'un  muid  d'orge  à  per- 

cevoir sur  les  moulins  de  Tierceville  et  du  Pré. 

1349  Jean  Pocin ,  clerc.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  pièce  de  terre   à 

Vaux-sur-Aure. 

XIII*  Siècle.  Adeline,  veuve  de  Guillaume  de  Bois  d'Elle.  —  Don  à  l'Hô- 
tel-Dieu de  3  mines  de  froment  t  de  3  pains  et  3  gelines  de  rente 
sur  biens  à  Tilly  et  3  chapons  sur  biens  à  Fontenay-le-Pesnel. 

XIII*  Siècle.  Nicolas  Lebel,  clerc,  de  Bayeux.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu. 

XIII-  Siècle.  Richard  de  Cambe.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  pièce  de 
terre  à  Maisons. 

1354  Richard  Byse.  —  Don  à  l'Hôtel  Dieu  de  9  boisseaux  de  froment  de 
rente  sur  biens  à  Cussy. 

1356  Louis  IX,  roi  de  France.  —  Confirmation  des  droits  de  l'Hôtel-Dieu 
de  Bayeux. 

1356  Michel  Thomas  et  Jean  de  Fraysnet ,  confirmant  l'aumône  faite  par 
Osanne,  veuve  de  Hugues  de  la  Londe.  —  Don  de  3  quartiers 
d'orge,  1  geline  et  10  œufs  de  rente  sur  terres  de  Bretteville,  à 
Sully. 

1360  Hugues  Le  Pesant.  —  Don  à  l'Hôlel-Dieu  de  3  quartiers  de  froment, 
4  pains,  2  gelines  et  20  œufs  sur  biens  à  Arganchy,  3  quartiers 
d'orge  et  autres  rentes  sur  biens  à  Gueron. 

1360  Jourdain  Borel.  — Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  petite  masure  et  de 
32  boisseaux  d'orge  sur  biens  à  Cottun. 

1366  Durand,  fils  de  Jean  La  Persone ,  de  Lingèvres. —  Don  à  l'Hôtel- 

Dieu  de  5  quartiers  d'orge  de  rente  sur  biens  à  Lingèvres. 

1367  Guillaume  Clément,  bourgeois  de  Bayeux.—  Don  à  l'Hôtel-Dieu 

d'une  pièce  de  terre  à  Ellon. 
1369  Raoul  Gosselin,  bourgeois  de  Bayeux.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  la 
moitié' -de  ses  droits  sur  le  moulin  Maaen,  sur  TAure,  à  Saint- 
Laurent  de  Bayeux. 


—  95  — 

1274  Robert  de  Hottot,  écuyer.  —  Confirmation  des  droits  de  l'Hôtel- 

Dieu  sur  son  fief  de  Crouay. 

1275  Jean  de  Mondreville,  écuyer,  et  sa  femme  Mathilde.  —  Don  à  l'Hô- 

tel-Dieu  de  6  setiers  et  8  boisseaux  de  froment  de  rente  sur  biens 
à  Gueron. 

1276  Guillaume  Villequint  bourgeois  de  Bayeux.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu 

de  9  quartiers  de  froment,  dûs  par  Hernand  de  Tanis,  de  Monceaux. 

1278  Guillaume  Cœur-de-Roy,  bourgeois  de  Bayeux. —  Don  à  l'Hôtel- 
Dieu  de  u  sols  tournois,  1  geline  et  10  œufs  de  rente,  sur  une 
maison  à  Bayeux,  rue  de  la  Gambette,  7  setiers  d'orge  sur  biens 
au  Manoir,  2  gelines  et  20  œufs  sur  biens  à  Fontenailles. 

1287  Jeanne,  veuve  de  Raoul  Le  Verrier.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  pièces 
de  terre  à  Crépon  et  à  Notre-Dame  de  la  Poterie  de  Bayeux. 

128&  Robert  Binet,  dit  Le  Chevalier,  bourgeois  de  Bayeux,  et  Alix,  sa 
femme,  de  la  paroisse  Saint-Sauveur.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de 
17  pièces  de  terre  à  Longueville  et  à  Deux-Jumeaux. 

1289  Nicolas  IV,  pape.  —  Libéralités  envers  l'Hôtel-Dieu  de  Bayeux. 

1292  Thomas  de  Coulombs,  dit  Lohont,  prêtre. —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de 
19  quartiers  de  froment  de  rente  sur  une  maison  à  Coulombs. 

1296  Philippe  IV,  le  Bel,  roi  de  France.  —  Confirmation  des  droits  de 

l'Hôtel-Dieu  ;  don  du  Moulin  et  de  l'Hôpital-d'en-face. 

1297  Cécile,  veuve  de  Jean  Lebel,  bourgeois  de  Bayeux. —  Don  à  l'Hôtel- 

Dieu  de  11  vergées  et  demie  de  terre  et  autres  fonds  à  Rubercy. 
1297  Emme,  veuve  de   Raoul.de  Brée.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  13 

boisseaux  de  froment  sur  biens  à  Maisons  et  de  tous  ses  biens 

meubles. 
1297  Julienne  du   Bouffey.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  tous  ses  biens  à 

charge  de  services  religieux. 
.1299  Henri  de  Saint-Sulpice,  écuyer.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  un  setier 

de  froment  de  rente  sur  une  terre  à  Maisons. 

1300  Renouf  Le  Provost.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  pièce  de   terre  à 

Carcagny. 

1301  Richard  de  Septvans. —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  23   boisseaux  de 

froment,  2  gelines  et  20  œufs  de  rente  sur  une  maison  à  Nihault. 
1304  Martin  Boissart  le  jeune,  de  Rubercy. —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de 

14  boisseaux  d'orge  de  rente. 
13 14  Jean  de  Creûily,  seigoeur  d'Onfarville.  —  Confirmation  des  droits 

de  l'Hôtel-Dieu  sur  son  fief  de  Crouay. 


—  9G  — 

-    >.  \>  K-  Hutin,  roi  de  France.  —  Confirmation  des  droits  de 
Sou  t- Dieu, 
v    ,\m  Vv»n.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de  tous  ses  biens  sis  à  Longue  ville. 
;^,h    VvUhne,   veuve  de  Jean  de  Vaux.  —   Libéralités  envers  THôtel- 

Dicu. 
OxM  Jeanne  Osbert,  d'Esquay.  —  Don  à  THôtel-Dieu  d'une  demi-acre  de 

terre  à  Esquay. 
nos  Charles  IV,  le  Bel,  roi  de  France.  —  Confirmation  des  droits  de 

THôtel-Dieu. 
1401  Colin  Duclos,  écuyer.  —  Don  h  THôtel-Dieu  d'un  setier  de  froment 

de  rente  sur  biens  à  Vienne. 
1408  Jean  Le  Bec,  docteur  médecin.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de  6  sols  de 

rente  et  1  livre  de  poivre. 
1430  Henri  V,  roi  d'Angleterre.  —  Confirmation  des  droits  de  THôtel- 
Dieu. 
141a  Nicole  du  Haguier,  prêtre.—  Don  à  THôtel-Dieu  de  5  sols  et  1  cha- 
pon de  rente  sur  biens  à   Carcagny  et  de  rentes  sur  biens  à 
Bernières. 
1440  Colin  de  Cussy  et  Robine,  sa  femme.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de  40 
écus  d'or  et  18  boisseaux  de  froment  sur  biens   à   Fresnay-le- 
Crotteux. 
1496*  Jeanne,  veuve  de  Jean  Le  Marié,  de  La  Cambe.  —  Don  à  THôtel- 
Dieu  de  ses  biens  sis  à  La  Cambe. 
1465  Yon  Lhoste.  —  Remise  à  THôtel-Dieu  de  son  droit  à  la  moitié  de 

cinq  vergées  de  terre  à  Crépon. 
1476  Richard  Morin  et  sa  femme,  de  Cremel.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de 

7  boisseaux  de  froment. 
J515  Jean  Duperroy.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de  10  sols  de  rente  sur  biens 

à  Crouay. 
1541  Pierre  Rouland,  de  Saint-Vigor-le-Grand.  —  Don  à  THôtel-Dieu  de 

104  boisseaux  de  froment  sur  un  jardin  à  Pouligny. 
XVIIe  Siècle.  Louis  XIII,  roi  de  France  et  de  Navarre.  —  Confirmation 

des  droits  de  THôtel-Dieu. 
1641  Jean  Jullien,  sieur  de  la  Hunaudière  et  de  TEspine,  prêtre  de  TOra- 
toire.  — Don  de  10.000  livres  pour  la  fondation  de  la  Commu- 
nauté de  THôtel-Dieu. 
164 1  Marie-Madeleine  Jullien  de  la  Hunaudière.  —  Fondation  de  la  Com- 
munauté de  THôtel-Dieu. 


-  97  — 

1654  Catherine  de  Bsauvallet,  veuve  de  M.  de  Beauvallet,  écuyer  et 
médecin  du  Roi. —  Don  à  THôtel-Dieu  de  )0  livres  de  rente  pour 
achat  ou  location  d'une  maison  pour  les  pauvres  passants. 

1660  Michel  Folterue.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  10  livres  de  rente  sur 
René  d'Escajeul,  écuyer. 

1666  François  de  Nesmond  ,  évèque  de  Bayeux.  —  Fondation  de  l'Hôpi- 
tal-Général des  pauvres  renfermés. 

1676  Louis  XIV,  roi  de  France  et  de  Navarre.  —  Création  de  droits  sur 
les  boissons  au  profit  des  Hospices. 

1676  Raymond  Baucher,  chanoine  de  Moon. —  Fondation  de  l'école  pour 
les  jeunes  filles  de  l'Hôpital-Général. 

1680  Jean-Michel  de  Bagnol ,  chanoine  d'Esquay,  puis  Pénitencier  de  la 
Cathédrale  de  Bayeux.  —  Don  de  1^00  livres  pour  fondation  de 
deux  lits  à  l'Hôtel-Dieu,  pour  les  pauvres  de  Sainte-Honorine-de- 
Ducy  et  d'Esquay. 

Don  de  1.000  livres  au  Bureau  des  pauvres  pour  recevoir  deux 
pauvres,  garçons  ou  filles,  à  l'Hôpital-Général. 

1683  Louis  XIV,  roi  de  France  et  de  Navarre.  —  Libéralités  envers  les 
Hospices  de  Bayeux. 

1686  Raymond  Baucher,  chanoine  de  Colom bières. —  Don  de  1409  livres 
10  sols  pour  acquisitions  de  rentes  à  l'Hôpital-Général. 

1688  Elisabeth  Le  Chevallier,  de  Tour.  —  Don  à  l'Hôpital-Général  de 
10  livres  de  rente  à  prendre  sur  Etienne  Le  Chevallier,  sieur  de  la 
Montaignette. 

169a  François  de  Nesmond,  évêque  de  Bayeux.  —  Don  à  l'Hôpital  Géné- 
ral des  terres  de  Commes  et  de  Neuilly. 

1694  Jacques  Folliot,  bourgeois  de  Bayeux.  —  Don  de  35  livres  de  rente 
à  l'Hôpital-Général. 

1696  François  de  Nesmond,  évéque  de  Bayeux.  —  Construction  de  la 

maison  conventuelle  de  l'Hôtel-Dieu. 

1697  Jean  Ratier,  trésorier  de  la  Cathédrale,  ancien  prieur  de  Saint-Jean- 

l'Evangéliste.  —  Don  à  l'Hôpital-Général  de  1900  livres  et   du 
capital  d'une  rente  due  et  remboursée  par  M.  Saint-Loup  Marais 
à  Vaucelles. 

1698  Marie  Le  Vaillant  et  Françoise  de  Lorme,  sa  fille,  maltresses  d'école 

à  Neuilly.  —  Don  aux  Hospices  de  450  livres  de  rente. 
1698  Charles  de  Longaunay,  Haut-Doyen  du  Chapitre.  —  Legs  de  ses 
biens  meubles  aux  Hospices. 


—  98  — 

699  M-  de  Saint-Quentin,  chanoine  de  Castilly.  —  Don  de  900  livres 

aux  Hospices. 
699  François-Timoléon  de  Choisy,  Haut-Doyen  du  Chapitre.—  Don  de 

75  livres  à  THôpital-Général. 
699  Dubreuil-Minet,  commissaire  des  saisies  réelles  à  Bayeux.  —  Don 

de  300  livres  aux  Hospices. 
701  François  de  Nesmond,  évêque  de  Bayeux.  —  Construction  de  la 

chapelle  des  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu. 
701  Veuve  Le  Parfait.  —  Don  de  50  livres  à  l'Hôpital-Général. 
701  Gilles  Guérin.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  100  livres  de  rente  sur 

Jean  Néel  de  Huppain,  Marie  Cornet  et  Olivier  Néel  de  la  Cail- 

lerie,  dont  80  livres  pour  un  lit. 
704  François  Chrétien ,  chanoine  du  Locheur.  —  Don  à  l'Hôpital- Gé- 
néral de  600  livres  à  convertir  en  rentes. 
708  Gilles  Basly  ,  chanoine  de  Pézerolles ,  seigneur  de  Subies  et  de 

Bussy.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  1440  livres  et  fondation  d'un 

lit. 
708  Michel  Suhard,  sieur  de  Loucelles.  —  Fondation  d'un  lit  à  l'Hôtel- 

Dieu. 
711  Gabrielle  de  Hainaut,  veuve  de  Philippe  de  Méhérenc  ,  écuyer, 

sieur  de  Bellefontaine.  —  Don  de  50  livres  de  rente  aux  pauvres 

malades  de  l'Hôtel-Dieu. 

711  Marguerite  Hermerel,  veuve  du  sieur  de  la  Fortemain,  de  Bayeux.— 

Don  de  100  livres  de  rente  aux  Hospices. 

712  M.  de  Bailleul ,  archidiacre  des  Veys.  —  Don  de   1000  livres  aux 

Hospices. 

713  Judith  de  Marcadey,  veuve  de  Henri-François  Suhard,  écuyer,  sieur 

de  la  Couture,  de  la  paroisse  Saint-Vigor-le-Petit.  —  Don  à  l'Hô- 
tel-Dieu de  180  livres  de  rente  sur  biens  à  Sainte-Mère-Eglise  ,  et 
de  100  livres  de  rente  pour  fondation  d'un  lit. 

716  Marie  et  Madeleine  Noël,  sœurs,  de  la  paroisse  de  Sully.  —  Don  de 
504  livres  pour  les  pauvres  malades  de  l'Hôtel-Dieu. 

718  Barthélémy  Fleuret,  ancien  cuisinier  de  Mgr  de  Nesmond.—  Don 
de  6000  livres  au  Bureau  de  Chanté  ,  pour  la  fondation  d'une 
école  pour  les  garçons  pauvres  de  l'Hôpital-Général  et  de  la  Ville. 

718  Charles  Gênas,  ancien  curé  de  Fresnay-le-Crotteux.  —  Don  à  l'Hô- 
pital-Général pour  recevoir  Marie  Démares,  sa  nièce,  et  la  soigner 
jusqu'à  sa  mort. 


-  99  - 

1718  Madeleine  d'Auxais,  veuve  de  Robert  Roger,  sieur  du  Vigney.  — 
Don  de  600  livres  pour  les  pauvres  renfermés  de  THôpital- 
Général. 

1720  Louis  XV,  roi  de  France  et  de  Navarre.  —  Don  à  THôpital-Général 

de  267  livres  par  an  sur  le  produit  des  tailles. 

1721  Louis  XV,  roi  de  France  et  de  Navarre.  —  Don  à  l'Hôpital  Général 

de  droits  sur  les  boissons,  les  réceptions  et  les  maîtrises. 
1730  Marie  Le  Vallois,  de  Saint-Martin  de  Bayeux.  —  Don  de  900  liypejj 

aux  pauvres  malades  de  THôtel-Dieu. 
1733  Ambroise  Philippe,  curé   de  Saint-Ouen  de   Bayeux.  —   Don  de 

1.000  livres  aux  pauvres  malades  de  THôtel-Dieu. 
1733  Gabrielle-Agnès  Poirier,  épouse  de  Julien  de  Baize,  seigneur  de 

Bretteville-le-Rabet.  —  Fondation  d'un  lit  à  THôtel-Dieu. 
1736  Jeanne  Gisle,  de  Saint-Patrice  de  Bayeux. —  Don  de  700  livres  à 

THôtel-Dieu. 
1736  Henri  Dubois,  au  nom  de  deux  donateurs  anonymes.  —  Don  de 

1.200  livres  à  l'Hôtel-Dieu. 

1736  René  Le  Roquais.  —  Don  de  1.000  livres  pour  les  pauvres  mahdes 

de  THôtel-Dieu. 

1737  Marguerite  Suhard,  veuve  du  Fayel  des  Haufoins,  et  Suzanne  Scelles 

•de  Létanville.  —  Don  de  2.100  livres  pour  fondation  d'un  lit  à 
THô  tel-Dieu. 

1738  Pierre  Cicille,  sieur  des  Graviers,  bourgeois  de  Bayeux.  —  Don  aux 

Hospices. 

1739  Michel  Suhard  de  Loucelles.  —  Don  de  900  livres  pour  fondation 

d'un  lit  à  THôtel-Dieu. 
1739  Claude  Fleury,  lieutenant  du  premier  chirurgien  du  Roi.  —  Don  à 

THôpital-Général  d'une  rente  de  101  livres  et  2  canards,  et  à 

THôtel-Dieu  d'une  rente  de  76  livres  et  1  canard,  et  de  diverses 

parties  de  rentes,  dont  une   de  50  livres   pour  honoraires  du 

chirurgien. 
1739  Marc- Antoine-Auguste  d'Hermerel.  —   Constitution   de  rente  en 

faveur  des  Hospices. 
1739  Anne  Baston,  veuve  de  Gabriel  Clouaire.  —  Legs  à  THôpital-Géné- 

ral  de  tous  ses  meubles  et  objets  mobiliers,  dont  la  vente  produit 

282  livres  4  sols  6  deniers. 
1743  M"'  Becquet,  de  la  paroisse  Saint-Sauveur  de  Bayeux.  —  Legs  de 

ses  meubles  pour  fondation  d'un  lit  à  THôtel-Dieu, 


—  100  —  I 

1 

1744  M.  Binet,  curé  de  Monceaux.  —  Don  aux  Hospices. 
1744  Marguerite  Saillenfest,  veuve  de  la  Cocquerie-Scelles.  —  Don  de 
2.000  livres  aux  pauvres  malades  de  l'Hôtel-Dieu. 

1744  Robert  Dubosq,  ancien  curé  de  la  Poterie.  —  Legs  de  ses  biens  aux 

Hospices. 

1745  Adrien  de  Saffray,  curé  de  Hérils.  —  Legs  à  l'Hôpital-Général  de 

ao  livres  de  rentes,  et  du  reste  de  ses  biens  à  l'Hôtel-Dieu. 
1745  Jeanne  du  Vivier,  dame  de  Crouay  et  Longeau. —  Don  de  6.300 

livres  pour  fondation  de  trois  lits  à  l'Hôtel-Dieu. 
1745  Marie-Anne  Panel,  Sœur  de  Saint-Benoît,  et  Sœur  Le  Provost,  sa 

nièce.  —  Don  de  80  livres  de  rente  pour  fondation  d'un  lit  à 

l'Hôtel-Dieu. 
1747  Renée  Houlette,  de  la  paroisse  Saint-Jean.  —  Legs  de  ses  meubles 

et  effets  à  l'Hôpital-Général. 

1747  François-Marc-Lambert  Le  Tuai,  chirurgien.  —  Abandon  aux  Hos- 

pices, pour  la  durée  de  son  adjudication,  de  20  sols  par  tonneau 
de  cidre  sur  les  droits  d'octroi. 

1748  Simon  Achard,  obitier  et  ancien  vicaire  de  Cormolain.  —  Don  de 

100  pistoles  au  Petit  Bureau. 

1749  Bernard  de  Campagne,  chanoine  des  Essartiers.  —  Legs  à  l'Hôpital- 

Général  de  ses  meubles,  dont  la  vente  produit  20  livres  de  rente. 

1749  Marie-Thérèse  Closet,  veuve  de  Robert  Piquet  de  Valgeois,  de 

Coutances.  —  Don  à  l'Hôpital-Général  de  1.000  livres,  employées 
à  la  construction  des  murs  de  clôture  du  jardin. 

1750  Jeanne  du  Vivier,  dame  de  Crouay  et  Longeau.  —  Don  à  l'Hôtel- 

Dieu  de    10.000   livres  pour  l'agrandissement  de  la   Salle   des 
Malades. 

1751  Jean-Baptiste  de  Biaudos,  Haut-Doyen  du  Chapitre  de  la  Cathédrale. 

—  Construction  du  Pensionnat  de  l'Hôtel-Dieu. 

1751  M'"  Crouet.  —  Legs  à  l'Hôpital-Général. 
175a  M.  Sandret,  curé  de  Saint-Exupère,  au  nom  de  M1"'  de  Lan.  —  Don 

à  l'Hôtel-Dieu  de  637  livres  10  sols  pour  fondation  d'un  quart  de 
lit  en  faveur  des  pauvres  de  Neuilly. 

1752  M.  de  Bailleul.  —  Don  aux  Hospices. 
1752  M.  Onfroy,  ancien  économe.  —  Don  aux  Hospices. 
17*2  Ambroise  Philippe,  curé  de  Saint-Ouen.  —  Don  aux  Hospices. 
175a  M.  Hugon,  vicaire-général.  —  Reconstruction  de  la  salle  de  travail 

du  Petit-Bureau. 


—  101  — 

1754  Richard  Gosset,  vicaire-général.  —  Fondation  d'un  lit  à  THôpital- 

Général. 
1757  M.  Le  Bas  deCambes,  chanoine  de  Froide-Rue.—  Don  de  600  livres 

à  THôtel-Dieu. 

1757  M.  le  duc  de  Rochechouart.  —  Don  aux  Hospices. 

1758  Germain  Massieu,  domestique.  —  Legs  de  50  livres  aux  Hospices. 

1758  Jeanne  Fouin,  veuve  de  René  Le  Fillastre,  lieutenant  de  cavalerie.— 

Don  de  1000  livres  pour  fondation  d'un  lit  à  THôtel-Dieu. 

1759  Guillaume  Varin,  d'Isigny.  —  Legs  de  400  livres  à  l'Hôpital ,  pour 

constitution  de  17  livres  14  sols  de  rente. 

1760  Pierre  Vauquelin,  bourgeois  de  Bayeux.  —  Fondation  d'un  lit  à 

THôtel-Dieu. 

1761  Mme  Bonnemie,  veuve  Plançon.  —  Fondation  d'un  demi-lit  pour  les 

pauvres  de  Saint-Loup  de  Bayeux  et  de  N.  D.  de  la  Poterie. 

1761  M.  Le  Prêtre,  curé  de  Saint- Exupère.  —  Don  aux  Hospices. 

1761  M.  Dumont,  chanoine  de  Saint-Pierre.  —  Don  aux  Hospices. 

1764  Richard  Gosset,  vicaire-général.—  Don  de  4.000  livres  pour  fonda- 
tion de  deux  lits  à  l'Hôpital  Général. 

1767  Pierre  Le  Boursier,  chanoine  de  Saint-Germain. —  Don  d'une  rente 
de  50  livres  à  l'Hôpital-Général. 

1769  Richard  Gosset,  vicaire-général. —  Don  de  5.000  livres  pour  fonda- 
tion de  deux  lits  à  l'Hôtel-Dieu. 

1769  MI,e  Vaultier. —  Fondation  d'un  demi-lit  à  THôtel-Dieu  pour  les 
pauvres  de  Crouay. 

1769  Olivier  d'Amours,  écuyer,  seigneur  de  Fontenay-le-Pesnel,  Villiers- 

le-Sec  et  autres  lieux.  —  Fondation  d'un  lit  à  THôlel-Dieu. 

1770  François- Antoine  de  Petitcœur,  écuyer,  seigneur  de  Beauvallon.  — 

Fondation  d'un  lit  à  THôtel-Dieu. 

1771  Pierre  Louis  Gosset,  chanoine  de  Mathieu.  —  Don  aux  Hospices. 
1771  Pierre  Le  Boursier,  chanoine  de  Saint  Germain.  —  Legs  à  THô- 

pital-Général  de  tous  ses  meubles,  qui  sont  vendus  10.365  livres. 

1774  Richard  Gosset,  vicaire  général.  —  Fondation  d'un  lit  à  l'Hôpital- 

Général. 

1775  Heurtin,  curé  de  Barbeville.  —  Fondation  d'un  demi-lit  à  THôtel- 

Dieu. 

1776  Terrée,  prêtre.  —  Legs  aux  Hospices. 

1779  Marie-Charlotte  Rogier,  veuve  de  Gabriel  Rogier,  de  TEpinay.  — 
Legs  à  THôpiUl-Général  de  11.000  livres  et  9  livres  de  rente. 


-  îoâ  - 

1779  Jean-François  Viel,  chanoine,  principal  du  Collège  de  Bayeux.  — 
Legs  de  ses  meubles  et  effets  à  l'Hôpital-Général. 

1783  Le  Vanier  avocat.  —  Legs  aux  Hospices. 

1783  Perinne  Gautier.  -  Legs  aux  Hospices. 

1783  M.  le  Chevalier  de  Molandé.  —  Legs  de  400  livres  aux  Hospices. 

1785  Marie  Catherine  Folliot,  fille  d'un  élu  en  l'Election  de  Baveux.  — 
Don  aux  Hospices  de  six  boisseaux  de  froment  à  prendre  sur  ses 
biens  à  Saint-Vigor-le-Grand. 

1788  M.  l'abbé  d'Albignac,  chanoine  de  la  Cathédrale.  —  Don  aux  Hos- 

pices. 

1789  Angélique-Marie  Gillette  Le  Hot-Duférage,  veuve  de  Pierre  Charles 

de  Banville.  —  Don  de  6.000  livres  aux  Hospices. 
1789  M.  de  Marguerye,  Haut-Doyen  du  Chapitre.  —  Don  aux  Hospices. 
1792  M.  Seigle.  —  Don  de  100  livres  pour  achats  de  blé  aux  Hospices. 
1792  M.  Demortreux,  Doyen  du  Chapitre.  —  4.500  livres  aux  Hospices 

pour  achats  de  blé. 
1794  M.  Le  Gouye.  —  Don  de  1.300  livres  aux  Hospices. 
1794  M.  Le  Valois.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de   100   bûches  de  bois  de 

chauffage. 
1796  Michel  Le  Courtois  de  Surlaville. —  Don  de  30.000  livres  à  l'Hôpital- 
*  Général. 

1798  M,n*  Després.  —  Don  de  2.373  livres  aux  Hospices. 

1799  Henri-Geoffroy-Cyrus,  marquis  de  Bricque ville.  —  Don  aux  Hos- 

pices de  éoo.livres,  de  27  sacs  de  blé,  et  de  la  dépense  de  six 

semaines  et  plus  s'il  est  nécessaire. 
1802  M.  Lanjalley.  —  Don  de  400  francs  aux  Hospices. 
1804  M.  de  la  Bellière.  —  Don  de  1.000  francs  pour  achat  de  toile  aux 

Hospices. 
1804  Madeleine  Hélye,  veuve  Cahier.  —  Don  aux  Hospices  d'immeubles 

à  Fontenay-sur-les-Veys,  d'une  valeur  de  16.500  francs. 
1804  Charles-Louis  Bauquet  de  Surville,  marquis  de  Campigny.  —  Don 

de  600  francs  aux  Hospices. 

1804  Mme  Denis  Boulogne.  —  Don  de  600  francs  aux  Hospices. 

1805  M.  l'abbé  de  Marguerye.  —  Don  de  toile  aux  Hospices. 

1806  Jérôme-Marie  Dupucé.  —  Habillement  de  six  garçons  et  six  filles 

de  l'Hôpital-Général. 
181 1  Napoléon  Ier,  empereur  des  Français.  —  Don  de  6.000  francs  aux 
Hospices. 


—  103  — 

1819  Angélique-Marie  Gillette  Le  Hot-Duférage,  veuve  de  Pierre-Charles 
de  Banville.  —  Don  de  2.000  francs  et  de  700  aunes  de  toile,  dont 
moitié  à  l'Hôtel-Dieu  et  moitié  à  l'Hôpital-Général. 

1819  Marie-Catherine  Guillemin,  veuve  Pinel.  —  Don  de  2.500  francs 
pour  achat  de  rentes  à  l'Hôpital-Général. 

1823  Charles-François  Le  Moussu,  archiprêtre  de  Notre-Dame,  de  la  part 
d'un  anonyme.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  260  francs  de  rente  pour 
fondation  d'un  lit  en  faveur  des  pauvres  de  Saint- Vigor-le-Grand 
et  de  Sommervieu. 

1823  M.  l'abbé  Eudeline,  de  la  part  d'un  anonyme. —  Don  de  30  francs  de 
rente  à  l'Hôpital-Général ,  pour  récompenser,  cinq  fois  par  an, 
un  garçon  et  une  fille  qui  se  seront  distingués  par  leur  piété,  leur 
docilité  et  leur  amour  du  travail. 

1828  Alexandre  Brasard,  curé  de  Chouain.  —  Don  à  l'Hôpital-Général 

d'une  rente  de  150  francs  et  d'une  propriété  à  La  Bazoque,  louée 
350  francs,  à  charge  de  12  messes  par  an  dans  la  chapelle. 

1829  M,,e  le  Romain.  —  Legs  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  rente  de  120  livres 

(118  francs  51),  pour  distribuer  aux  pauvres  sortant  de  l'Hôpital. 

1833  Louise  Leroy,  veuve  de  Pierre  Seibert.  —  Legs  aux  Hospices  d'une 

rente  de  100  francs. 

1834  Mathurine  de  Kéraudren  ,  supérieure  de  l'Hôpital-Général.  —  Don 

à  l'Hôpital-Général  d'un  jardin  légumier  de  100  francs  de  revenu. 

1835  Anne  Françoise  Fouquet,  veuve  Basley. —  Legs  à  l'Hôtel-Dieu  d'une 

rente  de  250  francs  50  pour  les  malades  des  deux  sexes  désignés 
par  le  Juge  de  Paix. 
1837  François-Thomas-Alexandre  de  Cussy,  chanoine,  vicaire-général. — 
Legs  à  l'Hôpital-Général  de  600  francs  pour  achat  de  renies. 

1837  M^e  Joret,  née  Quesnel.  —  Don  à  l'Hôpital-Général  d'une  rente  de 

87  francs  50,  pour  recueillir  son  parent  infirme,  Paul  Quesnel. 

1838  M.  Le  Provost  de  Rouxeville.  — Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  20.000  fr. 

pour  prolonger  le  séjour  à  l'Hôpital  des  malades,  et  principale- 
ment des  pères  de  famille  de  la  classe  ouvrière. 

1842  Thérèse-Jacqueline  Delalande,  veuve  Loubens  de  Verdalle.  —  Legs 

de  ses  meubles,  vendus  2. 146  francs  23 ,  pour  la  literie  et  la  lingerie 
de  l'Hôpital-Général  et  de  l'Hôtel-Dieu. 

1843  Catherine-Victoire  Jean-Delamare,  veuve  Depierre.  —   Don  à  l'Hô- 

pital-Général de  300  boisseaux  de  charbonnette  chaque  année, 
avant  le  jour  Saint-Jean-Baptiste. 


—  104  — 

1843  Julienne-Laure-Luce-Charlotte  de  Boisdelle  de  Feuguerolles,  veuve 

de  Marguerye  d'Airel.  —  Don  aux  Hospices  d'une  rente  de 
197  francs  52. 

1844  M.  l'abbé  Le  Héricy.  —  Legs  de  500  francs  aux  pauvres  de  l'Hôpi- 

tal-Général. 

1845  M.  l'abbé  Michel,  vicaire-général.  —  Don  à  l'Hôtel-Dieu  de  200  fr. 

de  rente  pour  un  lit  de  200  jours  en  faveur  des  pauvres  non  domi- 
ciliés à  Bayeux,  à  la  désignation  de  M.  l'Archiprêtre  de  Notre- 
Dame. 

1846  Georges-Nicolas  Danne,  curé   de  Gueron.  —  Legs  aux  Hospices 

d'une  maison  à  Saint-Vigor-le-Grand,  de  350  francs  de  revenu. 
1846  M.   Dubuisson.  —  Legs  à  l'Hôpital  Général  de  la   moitié    de    ses 

meubles. 
1848  Michel  Duval.  —  Legs  de  500  francs  aux  Hospices  pour  achat  de 

rentes. 
1851  Mlie  Le  Chevalier.—  Legs  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  rente  perpétuelle  de 

76  francs  50  et  2  chapons. 
1857  Louis  François  Robin,  évèque  de  Bayeux.  —  Legs  à  i'Hôpital-Géné- 

ral  de  2.000  francs  (employés  à  l'achat  de  9*3  francs  de  rente) 

pour  achat  de  tabac  aux  vieillards  de  l'Hospice. 

1857  M,le  Pilet.  —  Legs  aux  Hospices  de  la  pièce  de  terre  du  Martel,  à 

Commes,  d'une  valeur  de  1725  francs. 

1858  Jacques-Marin  Hébert,  ancien  huissier  à  Bayeux.  —  Legs  aux  Hos- 

pices de  rentes  de  2  hectolitres  de  blé  ,  2  poulets  gras  ,  24  fr.  08, 

15  fr.  80,  14  fr.  81  et  11  fr.  85. 
1861   Louise-Antoinette  Blancagniel,  tourière  à  l'Hôtel-Dieu.—  Legs  aux 

Hospices,  employé  à  l'achat  de  79  francs  de  rente  sur  l'Etat. 
1868  Julie  Dérobert.  —  Legs  aux  Hospices  d'une  pièce  de  terre  à  Vouilly, 

louée  60  francs,  d'une  sofnme  de  680  fr.  et  de  6  fr.  25  de  rente. 
1868  Jacques-François  Desfossés.  —  Legs  à  l'Hôtel-Dieu  d'une  rente  de 

436  francs  25,  pour  fondation  d'un  lit  en  faveur  des  pauvres  de 

Saint-Loup. 
1868  Marie-Elise  Le  Tellier. —  Legs  aux  Hospices  de  562  francs  de  rentes, 

et  d'une  propriété  à  Saint-Loup,  louée  1030  francs. 
187 1  Frédéric-Grégoire    d'Agneaux.   —   Legs    à    l'Hôpital  Général    de 

10.000  francs  pour  achat  de  rentes  pour  l'entretien  du  linge. 
1871  Auguste-Gauquelin  Despallières.  —  Legs  de  300  francs  à  l'Hôtel- 
Dieu  pour  les  pauvres  malades  d'affections  de  poitrine. 


-  105  - 

187 1  Maurice  Le  Gouy.—  Legs  aux  Hospices,  d'immeubles  loués  1840  fr., 
à  Saint-Martin-des-Entrées. 

1875  Marie-Olympe-Clémence  Breby,  veuve  Vernet.  —  Legs  aux  Hos- 
pices, de  456  francs  25  de  rente,  pour  fondation  d'un  lit  en  faveur 
des  pauvres  de  Vaux-sur-Aure,  à  l'Hôtel-Dieu. 

1877  M.  l'abbé  Verrier.  —  Legs  de  700  francs  de  rentes  aux  Hospices. 

1880  Raoul  Liégard.  —  Legs  de  20.000  francs  pour  fondation  d'un  lit  de 
vieillard  à  l'Hôpital-Général,  et  d'un  lit  d'incurable  indigent  à 
l'Hôtel-Dieu. 

1882  Mme  Hermerel,  née  Onfroy.—  Legs  à  l'Hôpital-Général  de  100  franc$, 

de  mobilier  et  de  linge  estimés  743  francs. 

1883  Jean-Jacques-Mathieu  Le  Normand.  —  Legs  à  l'Hôpital-Général  de 

200  fr.  pour  achat  de  bas  et  de  souliers  aux  petites  filles  pauvres. 

1884  M.  Maignac.  —  Legs  de  500  francs  à  l'Hôpital-Général. 

1884  Mme  Couppey. —  Legs  de  1.000  francs  pour  achat  de  rentes  à  l'Hô- 
pital-Général. 

1884  Stéphanie-Augustine  Drouet,  veuve  Beuville.  —  Legs  de  600  francs 
de  rente  aux  Hospices. 

1889  M.  Jouve.  —  Legs  aux  Hospices  d'immeubles  à  Saint-Loup  et  à 
Saint-Laurent-sur-Mer;  la  vente  a  produit  573  francs  de  rente. 

1891  Fanny  Roptin,  institutrice  à  Bayeux. —  Legs  de  6.000  francs  à  l'Hô- 
pital-Général et  de  2.000  francs  à  l'Hôtel-Dieu. 

1893  Adèle-Laurentine  Bessin.  —  Legs  de  500  francs  à  l'Hôpital-Général. 

1894  M.  Edine.  —  Legs  de  1500  francs  aux  Hospices. 
1894  M»«  Bénard.  —  Fondation  d'un  lit  à  l'Hôtel-Dieu. 

5898  Gustave  Beaupoil.  —    Legs  aux   Hospices  d'immeubles  et  rentes 

évalués  90.000  francs. 
1900  Elisabeth  Simonnet,  veuve  Vasnier. —  Legs  aux  Hospices  de  300 

francs  de  rente. 

1902  Anonyme.  —  Legs  à  l'Hôpital-Général  de  50  francs  de  rente  pour 

donner  des  jouets  aux  enfants,  à  Noël  et  au  Ier  janvier  de  chaque 
année. 

1903  M.  Deslandes.  —  Legs  aux  Hospices,  d'une  rente  de  123  francs  45. 
1905  M.  Eudelin.  —  Legs  de  10.000  francs  à  l'Hôpital-Général,  à  placer 

en  rentes  pour  améliorer  l'ordinaire  des  vieillards. 
1905  Antoinette-Amélie  Féron,  veuve  Bidard.  —  Legs  de  5.000  francs  à 
l'Hôpital-Général,  à  placer  en  rentes  pour  améliorer  l'ordinaire 
des  vieillards. 


—  106  — 

ADMINISTRATION 

DES 

HOSPICES    DE    BAYEUX 

depuis  l'institution  de  la  Commission  administrative 


-*>rfN*>* 


PRÉSIDENTS 

dLe   la    Coxaaxaaissiosa.   adLxaaiaaistrative 


MM. 

Marc-Antoine  Chardon,  du  20  avril  1797  (ier  floréal  an  v)  au  10  avril  1798 
(21  germinal  an  vi). 

Pierre  Basley,  du  18  avril  1798  (29  germinal  an  vi)  au  8  septembre  1800 
(21  fructidor  an  vm). 

Henri-Geoffroy-Cyrus  de  Bricqueville,  du  10  septembre  1800  (23  fructidor 
an  vin)  au  8  juin  1801  (19  prairial  an  ix). 

Jean-François  Le  Roy,  maire,  du  8  juin  1801  (19  prairial  an  ix)  au  4  no- 
vembre 1805  (13  brumaire  an  xiv). 

Antoine-Marc  Genas-Duhomme,  maire,  du  4  novembre  1805  (13  brumaire 
an  xiv)  au  5  novembre  181 1. 

Noël-Corentin  Conseil,  maire,  du  9  avril  18 12  au  7  août  1830. 

Jacques-Théodore  Le  Tellicr,  maire,  du  5  septembre  1830  au  16  novem- 
bre 1837. 

Victor  Faucon  de  la  Londe,  maire,  du  14  février  1838  au  18  avril  1838. 

Auguste  Gauquelin-Despallières,  maire,  du  3  septembre  1838  au  21  sep- 
tembre 1870. 

Urbain-Abel  Marc,  maire,  du  28  septembre  1870  au  10  février  1875. 

Eugène  Niobey,  maire,  du  24  février  1875  au  is  mai  1892. 

Cyrus-Amédée  Pain,  maire,  du  15  mai  1892  au  20  mai  1900. 

Achille-Frédéric  Lamy,  maire,  du  20  mai  1900  au  15  mai  1904. 

Henri-Pierre  Delmas,  maire,  du  15  mai  1904. 


—  107  — 


MEMBRES 

d.e  la  Goxrk3aa.issioxi  ad.xninist=ati-ve 


B 


D 


Nota.  —  Les  lettres  A ,  B,  C  ,  D,  E,   F,   après  la  date  de  la  nomination,  indiquent  la 
succession  à  chaque  siège  d'administrateur. 

MM. 
20  Avril  1797    A     Marc-Antoine  Chardon,  du  ao  avril  1797  (ier  flo- 

réal an  v)  au  10  avril  1798  (21  germinal  an  vi). 
Pierre  Basley,  du  20  avril  1797  (Ier  floréal  an  v) 

au  13  février  18 16. 
Louis-Jean  Bertauld,  du  20  avril  1797  (ier  floréal 

an  v)  au  ier  avril  1819. 
Antoine-Marc   Genas-Duhomme,    du    20  avril 

1797  (i*r  floréal  an  v)  au  29  mars  1805. 

E      Henri-Geoffroy-Cyrus  de   Bricqueville ,    du   20 

avril  1797  (1"  floréal  an  v)  au  17  novembre  1824. 

18  Août  1798    A     Pierre-Jacques  Duféron  de  Lamache,  du  18  août 

1798  (ier  fructidor  an  vi)  au  2  août  1799  (15 
thermidor  an  vu)  ,  en  remplacement  de 
M.  Chardon. 

2  Août  1799    A     Jérôme-Marie  Dupucé,  du  2  août  1799  (15  ther- 

midor an  vu)  au  14  février  1806,  en  remplace- 
ment de  M.  Duféron  de  Lamache. 
8  Février       1806    D     Pierre-François  Hébert  d'Orval,  du  8  février  1806 

au  8  avril  1832,  en  remplacement  de  M.  Ge- 
nas-Duhomme. 

23  Mars  1807    A     Antoine-Raoul  Le  Bègue  de  Germiny,  du  28  mars 

1807  au  27  janvier  1818,  en  remplacement  de 
M.  Dupucé. 

11  Décembre  1817    B     Charles-François   Le  Moussu,    archiprêtre    de 

Notre-Dame,  du  11  novembre  18 17  au  24  no- 
vembre 1826,  en  remplacement  de  M.  Basley. 

15  Décembre  1820    A     François  Le  Sieur,  du  15  décembre  1820  au   11 

décembre  182 1,  en  remplacement  de  M.  Le 
Bègue  de  Germiny. 
C     Alexandre-Marie  Tardif,  du  15  décembre  1820 
au  19  avril  1848,  en  remplacement  de  M.  L.- 
J.  Bertauld. 


—  108  — 


15  Mai 


1824    A 


17  Novembre  1S24     E 


16  Février       1836     E 


1"  Mars  1837     B 

16  Janvier       1829     B 


28  Octobre     1830    A 


16  Janvier       1831     A 


6  Février       1838    D 


13  Juin 


1838    D 


23  Novembre  1841     E 


9  Janvier       1845     E 


20  Juin 


B 


1847    A 


10  Mars  1849    C 


François-Thomas-Alexandre  de  Cussy,  chanoine, 
vicaire-général,  du  15  mai  1824  au  18  août 
1830,  en'remplacement  de  M.  Le  Sieur. 

Jacques  Montégu,  du  17  novembre  1824  au  13 
décembre  1825,  en  remplacement  de  M.  de 
Bricqueville. 

Joseph-Alexandre  Douesnel-Dubosq ,  du  16  fé- 
vrier 1825  au  5  mai  1841,  en  remplacement  de 
M.  Montégu. 

Félix  de  Rotz,  du  i'r  mars  1827  au  7  mars  1828 
en  remplacement  de  M.  l'abbé  Le  Moussu. 

Jacques  Le  Fèvre,  du  16  janvier  1829  au  23  no- 
vembre 1844, en  remplacement  de  M.  de  Rotz. 

Jean-Baptiste-Gabriel  Delauney,  du  28  octobre 
1830  au  14  décembre  1830,  en  remplacement 
de  M.  l'abbé  de  Cussy. 

Jean-Baptiste  Couespel,  du  16  janvier  1831  au 
20  mars  1847,  en  remplacement  de  M.  Delau- 
ney. 

Jacques-Nicolas,  chevalier  de  Valois,  du  6  février 
1838  au  7  mars  1838  9  en  remplacement  de 
M.  Hébert  d'Orval. 

Jacques-Louis  Pitard-Dumesnil ,  du  13  juin  1838 
au  27  novembre  1863  ,  en  remplacement  de 
M.  Jacques-Nicolas,  chevalier  de  Valois. 

Noël-Corentin  Conseil,  du  23  novembre  1841  au 
25  septembre  1844  ,  en  remplacement  de 
M.  Douesnel-Dubosq. 

Gustave  Le  Bègue  de  Germiny,  du  9  janvier 
1845  au  5  juin  1860,  en  remplacement  de 
M.  Conseil. 

Louis-François  Mallet,  du  9  janvier  1845  au  18 
mars  1882,  en  remplacement  de  M.  Le  Fèvre. 

Jean-François  Olive,  du  20  juin  1847  au  9  mars 
1881,  en  remplacement  de  M.  Couespel. 

Alexandre  Douesnel-Dubosq,  du  10  mars  1849 
au  13  février  1875  ,  en  remplacement  de 
M.  Tardif. 


—  109  — 


23  Juin  1860    £      Frédéric-Grégoire  d'Agneaux,  du  23  juin  1860  au 

2  février  1871,   en  remplacement  de  M.  de 
Germinv. 

23  Janvier       1864    D     Alfred  Etienne,  du  23  janvier  1864  au  30  décem- 

bre  1879 ,  en  remplacement  de   M.   Pitard- 

Dumesnil. 
15  Avril         1871     E      Alfred  de  Bricqueville,  du  15  avril  1871  au  30 

décembre    1879  ,    en   remplacement    de  M. 

d'Agneaux. 
17  Septembre  1873     F      Michel  Frémanger,  curé  de  Saint  Exupère,  du 

17  septembre  1873  aui*rjuin  1874,  nommé  en 

exécution  de  la  loi  du  21  mai  1873. 

24  Juin  1874    F     Abel  Germain,  archiprêtre  de  Notre-Dame  ,  du 

24  juin  1874  au  19  mars   1876,  en  remplace- 
ment de  M.  l'abbé  Frémanger. 
10  Avril  1875    C     Urbain-Abel  Marc,  du  10  avril  1875  au  29  juin 

1877,  en  remplacement  de  M.  Douesnel. 
7  Juin  1876    F      Aldric  duBisson,  curé  de  Saint-Patrice,  du  7 

juin  1876  au  30  décembre  1879,  en  remplace- 
ment de  M«r  Germain. 

25  Février       1887    C     Anatole  Gourdier- Deshameaux,   du  25  février 

1878  au  12  janvier  1881 ,  en  remplacement  de 
M.  Marc. 

30  Décembre  1879    D     Narcisse  Pilet  des  Jardins,  du  30  décembre  1879 

au  27  juin  1881, nommé  par  le  Gouvernement, 
en  exécution  de  la  loi  du  5  août  1879,  en  rem- 
placement de  M.  Etienne. 
F      Léon  Collard,  archiprêtre  de  Notre-Dame,  du  30 
décembre  1879  au  4  février  1884,  nommé  par 
le    Gouvernement  en    remplacement  de  M. 
l'abbé  du  Bisson. 
E     Achille  Frédéric  Lamy,  du  30  décembre  1879  au 
17  novembre  1883  ,  nommé  par  le  Gouverne- 
ment en  remplacement  de  M.  de  Bricqueville. 

12  Janvier       1881     C    Jean-Pierre  Hamel-Thibault,  du  12  janvier  1881 

au  19  janvier  1883,  élu  par  le  Conseil  Munici- 
pal, en  exécution  de  la  loi  du  5  août  1879,  en 
remplacement  de  M.  Deshameaux. 


110  - 


9  Mars  j88i     A     Casimir  Lefèvre,  du  9  mars  j88i  au  7  novembre 

1884 ,  élu  par  le  Conseil  Municipal  ,  en  rem- 
placement de  M.  Olive,  non-acceptant. 
5  Juillet         1881     D     Charles  Métais,  du  5  juillet  1881  au  12  octobre 

1898,  nommé  par  le  Gouvernement ,  en  rem- 
placement de  M.  Pilet  des  Jardins. 

18  Mars  1882     B     Tranquille  Estienne-Le  Personnier,  du  is  mars 

1883  au  11  juillet  1892,  nommé  par  le  Gou- 
vernement en  remplacement  de  M.  Mallet. 

9  Février       1883    C     Cyrus-Amédée  Pain ,  du  9  février  1883  au  6  juin 

1884,  élu  par  le  Conseil  Municipal  en  rempla- 
cement de  M.  Hamel-Thibault. 

17  Novembre  1883    E      Norbert-Aristide  Galliot ,  du  17  novembre  1883 

au  8  mai  1886,  nommé  par  le  Gouverne- 
ment en  remplacement  de  M.  Bertot,  non- 
acceptant,  et  de  M.  Lamy,  démissionnaire. 

4  Février       1884     F      Léon  Le  Pelley,  du  4  février  1884  au  13  décem.- 

bre  1898,  nommé  par  le  Gouvernement  en 
remplacement  de  M.  l'abbé  Collard,  démis- 
sionnaire. 

6  Juin  1884     A     Anatole  Gourdier-Deshameaux ,  du  6  juin  1884 

au  21  juin  1888,  élu  par  le  Conseil  Municipal 
en  remplacement  de  M.  Lefèvre. 
C     Alfred  de  Bricqueville,  du  6  juin  1^94  au  21  juin 
1888,  élu  par  le  Conseil  Municipal  en  rem- 
placement de  M.  Pain. 

8  Mai  1886     E      Ernest  Desramé-Dubois,  du  8  mai  1886.au  14  dé- 

cembre 1904,  nommé  par  le  Gouvernement 
en  remplacement  de  M.  Galliot. 
21  Juin  1888     A      Raymond  Le  Bègue  de  Germiny,  du  21  juin  1888 

au  23  mai  1892,  élu  par  le  Conseil  Municipal 
en  remplacement  de  M.  Deshameaux. 
C      Louis  Tavigny-Dulonprey.  du  21   juin   1888  au 
23  mai  1892,  élu  par  le  Conseil  Municipal  en 
remplacement  de  M.  de  Bricqueville. 
23  Mai  1892    A     Norbert-Aristide  Galliot ,  du  23  mai  1892  au  18 

novembre  1898,  élu  par  le  Conseil  Municipal 
en  remplacement  de  M.  de  Germiny. 


—  111  — 


C  Eugène-Etienne  Renouf,  du  23  mai  1892  au  27 
mai  1908  ,  élu  par  le  Conseil  Municipal  en 
remplacement  de  M.  Tavigny. 

11  Juillet        1892     B     Félix  Guillaume- Lamazure,  du  11  juillet  1892  au 

27  décembre  1895  ,  nommé  par  le  Gouverne- 
ment, en  remplacement  de  M.  Estienne-Le 
Personnier. 
27  Décembre  1895     B     Paul  Olivier,  du  27  décembre  1895  au  16  avril 

1902,  nommé  par  le  Gouvernement  en  rem- 
placement de  M.  Guillaunie-Lamazure. 

12  Octobre     1898    D     Vital  Manoury,  du  12  octobre  1898  au  14  avril 

1902,  nommé  par  le  Gouvernement,  en  rem- 
placement de  M.  Métais,  démissionnaire. 
18  Novembre  1898    A     EugèneBuot,dui8novembre  i898au6  juin  1904, 

élu  par  le  Conseil  Municipal  en  remplacement 
de  M.  GalHot. 

26  Décembre  1899    F     Simon  Lemarchand,  du  26  décembre  1899  au 

6  mai  1907,  nommé  par  le  Gouvernement  en 
remplacement  de  M.  Le  Pelley. 
jî  juin  1902    B     Arsène  Lenormand,  du  13  juin  1902,  nommé  par 

le   Gouvernement   en  remplacement  de  M. 
Olivier. 
16  Décembre  1902    D     Jules  Maubanc  ,  du  16  décembre  1.902,  nommé 

par  le  Gouvernement  en    remplacement  de 
M.  Manoury. 
6  Juin  1904    A     Raymond  Le  Bègue  de  Germiny,  du  6  juin  1904, 

élu  par  le  Conseil  Municipal  en  remplace- 
ment de  M.  Buot. 
14  Décembre  1904    E     Achille-Frédéric  Lamy,  du  14  décembre  1904, 

nommé  par  le  Gouvernement  en  remplace- 
ment de  M.  Desramé. 
6  Mai  1907     F     Georges-Albert  Marie,  du  6  mai   1907,  nommé 

par  le  Gouvernement  en   remplacement  de 
M.  Lemarchand. 

27  Mai  1908     C     Sosthène  Guillemette.,  du  27  mai  1908,  élu  par 

le  Conseil  Municipal   en    remplacement  de 
M.  Renouf. 


-  112  - 
RECEVEURS 

des    Hospices 

MM. 
Pierre-François  Hébert  d'Orval,  du  20  avril  1797  (i'r  floréal  an  v)  au 

8  septembre  1800  (21  fructidor  an  vm). 
Jean-Baptiste  Mézaise,  du  12  septembre   1800  (25  fructidor  an  vm)  au 

13  janvier  1829. 
Jean-Baptiste  Delafontaine,  du  13  janvier  1829  au  29  juillet  1863. 
Léon  Le  Paulmier,  du  29  juillet  1863  au  17  avril  1891. 
Ludovic  Le  Tuai,  du  17  avril  1891  au  i6r  septembre  1906. 
Jules  Le  Cacheux,  du  ier  septembre  1906. 


SECRETAIRES 

die  a    Hospices 

MM. 

Pierre-Gabriel  Le  Brun,  du  20  avril  1797  (ifr  floréal  an  v)  au  10  septembre 
1800  (23  fructidor  an  vm). 

François-André  Guillemin,  du  14  septembre  1800  (27  fructidor  an  vm)  au 
15  mai  1802  (as  floréal  an  x). 

Pierre-Martin  Delafosse,  du  15  mai  1802  (25  floréal  an  x)  au  16  décembre 
1802  ^25  frimaire  an  xi). 

Louis-Pierre  Castel,  du  16  décembre  1802  (25  frimaire  an  xi)  au  irp  sep- 
tembre 1807. 

Arnaud  de  Bothéon,  du  22  septembre  1807  au  19  novembre  181 1. 

François-Auguste  Joly,  du  19  novembre  1811  au  12  octobre  1815. 

François-Nicolas  Turgis,  du  17  octobre  181 5  au  28  mars  1820. 

Jean-François  Philippe,  du  28  mars  1820  au  11  septembre  1844. 

Thomas  Aubraye,  du  11  décembre  1844  au  31  décembre  1863. 

Félix-Henri-Alfred  Dédouit,  du  ier  janvier  1864  au  7  novembre  1890. 

Ernest-Joseph-Charles  Lorillu,  du  7  novembre  1890. 


ÉCONOMES 

des    Hospice 


MM. 

Jean-Baptiste  Dreumont,  du  25  mars  1794  (v  germinal  an  11)  au  25  juin 
1799  (7  messidor  an  vu). 


—  113  — 

Jacques  Le  Coiffier,  du  ieraoût  1799  (14  thermidor  an  vu)  au  12  décembre 
1802  (21  frimnirç  an  xi). 

Louis-Pierre  Castel,  du  16  décembre  1802  (35  frimaire  an  xi)  au  ier  sep- 
tembre 1807. 

Mmo"  les  Supérieures,  chacune  pour  son  établissement,  du  ier  septembre 
1807  au  îa  janvier  1859. 

Adolphe  Delauney,  nommé  le  16  mars  1837,  n'est  pas  entré  en  fonctions. 

Thomas  Aubraye.  du  12  janvier  1859  au  31  décembre*  1863. 

Félix-Henri-Alfred  Dédouit,  duicp  janvier  1864  au  7  novembre  1890. 

Ernest-Joseph-Charles  Lorillu,  du  7  novembre  1890. 


ARCHITECTES 

dLes    Hoipicei 


MM. 

Alexandre-Michel  Fouquet,  du  30  mai  1806  au  6  janvier  1809. 
Pierre  Dupont,  du  14  mars  1809  au  28  mars  1820. 
Edouard  Lair  de  Beau  vais,  du  28  mars  1820  au  25  juin  18^1. 
Jean-Jacques-Alphonse  Delauney,  du  2  juillet  185 1  au  28  juillet  1881. 
Georges  Moùtier,  du  3  août  1881. 


MÉDECINS   ET  CHIRURGIENS 

dLes    Hoipicei 


MM. 

Claude  Fleury,  lieutenant  du  premier  chirurgien  du  Roi  sous  le  règne  de 
Louis  XV. 

François-Marc-Lambert  Le  Tuai-Dumanoir,  chirurgien  des  Hospices  sous 
le  règne  de  Louis  XVI,  en  remplacement  de  Fleury,  son  oncle,  qui 
l'avait  désigné  pour  la  survivance  de  cet  emploi. 

Dudouet,  médecin  des  hospices  sous  le  règne  de  Louis  XVI. 

Michel  Le  Paulmier,  chirurgien-adjoint  des  hospices  le  16  juillet  1788, 
chirurgien  en  chef  du  5  février  1801  (16  pluviôse  an  ix)  au  5  novem- 
bre 181 1,  en  remplacement  de  M.  J.-C-C.  Le  Tual-Dumanoir. 

Pierre-André-Jean-Joseph  Vernet,  chirurgien  en  chef  de  l'Hôpital  Mili- 
taire sous  la  Révolution. 

Jean-Claude-Clément  Le  Tual-Dumanoir,  chirurgien  en  chef  des  Hospices 
du  20  avril  1797  (ior  floréal  an  v),  au  28  janvier  1801. 

8 


—  114  — 

Jean-Jacques  Le  Sieur,  médecin  en  chef  des  Hospices,  du  20  avril  1797 
(ier  floréal  an  v),  au  28  avril  1830. 

Anne-Michel  Desramé,  dit  Dubois,  officier  de  santé  adjoint  du  8  février 
1801  (19  pluviôse  an  ix),  au   14  juin  1808,  en  remplacement  de  M. 
.  Michel  Le  Paulnrier. 

Antoine  Le  Cieux.  officier  de  santé  adjoint  le  14  juin  1808,  en  remplace- 
.'    ment  de  M.  Dubois;  chirurgien  en  chef  le  15. novembre  i8u,en 
remplacement  de  M.  Michel  Le  Paulmier. 

Pierre-Frédéric  Douesnel,  médecin-adjoint  le  31  août  1816,  décédé  en 
mai  1830. 

Pierre-Paul  Huard,  chirurgien-adjoint  le  31  août  1816,  chirurgien  en  chef 
le  11  juin  1830,  en  remplacement  de  M.  Eudes. 

Pierre-Jean  Eudes,  chirurgien  en  chef  le  9  août  18 19,  en  remplacement 
de  M.  Le  Cieux.  démissionnaire  ;  médecin  en  chef  le  22  mai  1830,  en 
remplacement  de  M.  Le  Sieur,  décédé. 

Auguste  Gauquelin-Despallières,  chirurgien-adjoint  le  30  juin  1829,  en 
remplacement  de  M.  Huard;  médecin-adjoint  Je  11  juin  1830,  en 
remplacement  de  M.  Douesnel;  médecin  en  chef  le  2  novembre 
1870,  en  remplacement  de  M.  Gustave  Le  Paulmier. 

Michel-Louis-Gustave  Le  Paulmier,  chirurgien-adjoint  le  22  juin  1830,  en 
remplacement  de  M.  Despallières  ;  chirurgien  en  chef  le  16  octobre 
1844,  en  remplacement  de  M.  Huard  ;  médecin  en  chef  le  6  décem- 
bre 1847,  en  remplacement  de  M.  Eudes  ;  médecin  en  chef  honoraire 
le  1  novembre  1870. 

Thomas-François  Deinagny,  chirurgien-adjoint  le  2  novembre  1844,  en 
.    remplacement  de  M.  Le  Paulmier  ;  chirurgien  en  chef  le  20  décem- 
bre 1847,  en  remplacement  de  M.  Le  Paulmier. 

Jean-Charles  Nicolle,  chirurgien-adjoint  le  19  avril  1848,  en  remplace- 
ment de  M.  Deinagny;  médecin-adjoint  le  2  novembre  18704  en 
remplacement  de  M.  Despallières  ;  médecin  en  chef  le  26  avril  1871, 
en  remplacement  de  M.  Despallières. 

Antoine-Auguste  Basley,  chirurgien-adjoint  le  22  juillet  1870,  en  rem- 
placement de  M.  J.-C.  Nicolle  ;  chirurgien  en  chefle  26  avril  1871, 
en  remplacement  de  M.  T.  Deinagny  ;  médecin  en  chef  le  9  octobre 
1878;  en  remplacement  de  M.  J.-C.  Nicolle. 

Désiré  Aubraye,  médecin  adjoint  le  26  avril  1871,  en  remplacement  de 
M.  Nicolle  ;  chirurgien  en  chef  le  9  octobre  1878,  en  remplacement 
de  M.  Baslev.  » 


-  115:  —  . 

Georges  Demagny,  chirurgien-adjoint  le  a  novembre  1870,  en  remplace- 
ment de  M.  Baslev. 

Emile-Damien  Davy,  chirurgien-adjoint  le  a6  avril  1871,  en  remplace- 
ment de  M.  G.  Demagny  ;  médecin-adjoint  le  9  octobre  1878,  en 
remplacement  de  M.  Aubraye  ;  chirurgien  en  chef  le  13  a°ût  1885, 
en  remplacement  de  M.  Aubraye. 

Jules-Louis-Marie  Nicolle,  chirurgien-adjoint  le  9  octobre  1878,  en  rem- 
placement de  M.  Davy  ;  médecin-adjoint  le  13  août  1885,  en  rempla- 
cement de  M.  Davy  ;  décédé  le  9  octobre  1891. 

Charles  Tostain,  chirurgien-adjoint  le  13  août  1885,  en  remplacement  de. 
M.  J.-L.-M.  Nicolle  ;  médecin-adjoint  le  23  octobre  1891,  en  rem- 
placement de  M.  J.-L.-M.  Nicolle;  démissionnaire  le  14  février  1901.. 

Aristide  Chodorowski,.  chirurgien-adjoint  le  a?  octobre  1 891,  en  rempla- 
cement de  M.  Tostain.;  médecin-adjoint  le  1er  mars  1901,  en  rem*! 
placement  de  M.  Tostain. 

Louis  Jean,  chirurgien-adjoint,  le  ior  mars  1901,  en  remplacement  de  M. 
Chodorowski. 

Gustave  Guiot,  médecin  à  Caen,  oculiste  de  l'Hôtei-Dieu,  le  1 1  août  190a.  ' 


CHAPELAINS 

d.e    l'Hôtel-Dieu 


MM. 

Jacques  Le  Coiffier,  du  15  avril  au  ia  décembre  180a. 

Guyot,  du  19  mars  1803  au  28  mai  1803. 

Le  Bourgeois,  du  13  août  1803. 

Aubert. 

Turgis,  du  9  mai  1809. 

Furon,  du  13  juillet  1833. 
Frédéric  Guillemettè,  du  20  Février  1839. 
Adrien  Aubraye,  du  ïo  juin  1846. 
Désiré  Michel,  du  ai  octobre  1857. 
Alfred-Exupère  Renaude,  du  8  janvier  186a. 
Léon-Arsène  Mesnil,  du  25  février  1865. 
Aymar  Fierville,  du  39  novembre  1876. 
Léopold-Georges-Stépben  James,  du  6  mars  1894. 


—  116  — 
CHAPELAINS 

dLe    rZXôpital-Gt-éSLéral 


MM. 

Guyot,  du  8  janvier  1803  (18  nivôse  an  xi). 
Le  Bourgeois,  du  13  août  1803  (25  thermidor  an  xi), 
J.-B. -Marin  Colleville. 
Georges-Nicolas  Danne,  du  14  mars  1809. 
Thomas  Eudeline,  du  5  juillet  1817. 

Michel,  du  4  novembre  1833. 
Noël-Bernard-Barbe  Marais. 

Le  Loutre,  du  13  janvier  1833. 
Pierre-Michel-Valentm  Baret,  du  20  août  1834. 

Le  François,  du  31  mai  1837. 
Guillemette,  du  Ier  avril  1846. 
Albert-Henri  Le  Marchand,  du  22  août  i8«>5. 
Léon-Jacques  Le  Bourgeois,  du  25  mai  1859. 
Jean-Baptiste  Lejeune,  du  10  février  1875. 
Adolphe  Magloire,  du  26  mai  187V 
J.-B.  Désiré  Frémanger,  du  4  février  1880. 
L.-G.  Stéphen  James,  du  13  mars  1888. 


SUPÉRIEURES 

DE   LA    COMMUNAUTÉ   DES    CHANOINESSES    AUGUSTINES    DE    LA    MISERICORDE    DE    JESUS 

dLe    l'IEïôtel-IDie-CL 


14  Mai  1644  Mères  Marie  de  la  Conception  (Marie  Lefèvre) ,  par 

commission. 

14  Mai  1647  Marie  de  la  Conception,  réélue  (2*  triennal). 

1a  Mai  1650  Marie-Madeleine    de    Saint-Augustin    (Marie- 

Madeleine  Juliien  delà  Hunaudière), fonda- 
trice du  Monastère. 

!4  Mai  1653  Marie -Madeleine  de  Saint-Augustin,  réélue 

(2e  triennal). 

n  Mai  1656  Barbe  de  Saint-Paul  (Barbe-Marie  Aprest). 


—  117  - 


26  Mai 

26  Mai 

26  Mai 

26  Mai 

27  Mai 

27  Mai 
27  Mai 


1659  Mères  Barbe  de  Saint-Paul,  réélue  (2e  triennal). 


1662 

1665 

1668 
1671 

1674 
1677 


7  Février         1679 


23  Janvier 

1680 

23  Janvier 

16S3 

23  Janvier 

1686 

23  Janvier 

1689 

23  Janvier  . 

1692 

23  Janvier 

1695 

23  Janvier 

1698 

23  Janvier 

1701 

29  Mars 

1704 

29  Mars 

1707 

29  Mars 

1710 

6  Avril 

lV3 

16  Avril 

1716 

32  Avril 

1719 

28  Avril 

1732 

23  Avril 

172^ 

19  Septembre 

1725 

20  Septembre 

1728 

20  Septembre 

1731 

30  Septembre 

1734 

20  Septembre 

1737 

Marie-Madeleine   de   Saint-Augustin,    réélue 

(3e  triennal). 
Marie-Madeleine   de   Saint-Augustin,   réélue 

(4*  triennal). 
Françoise  de  Saint-Sauveur  (Françoise  Simon). 

Marie-Madeleine  de   Saint-Augustin  ,   réélue 
(5'  triennal). 

Marie-Madeleine  de  Saint-Augustin  ,   réélue 
(6e  triennal). 

Françoise  de  Saint-Pierre  (Françoise  Nicolle), 
décédée  en  février  1679. 

Marie-Madeleine  de    Saint-Augustin  ,   réélue 
(7e  triennal),  décédée  le  17  janvier  1680. 

Marie  de  la  Présentation  (Marie  RoberdeHaley). 

Marie  de  la  Présentation ,  réélue  (2e  triennal), 

Marie  des  Anges  (Anne-Marie  André). 

Marie  des  Anges,  réélue  (2e  triennal). 

Anne  de  Saint-Bernard  (Anne  Le  Filiastre). 

Marie  de  Sainte-Marguerite  (Marie-Jeanne-Ba- 
sile Suhard). 

Marie  de  Sainte-Marguerite,  réélue  (2e  triennal). 

Anne  de  Saint-Bernard,  réélue  (2*  triennal). 

Marie  de  Sainte-Marguerite,  réélue  (3e  triennal). 

Anne  de  l'Ascension  (Anne-Marie  Le  Filiastre). 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (2e  triennal). 

Anne  du  Saint-Esprit  (Anne  Marie). 

Anne  du  Saint-Esprit,  réélue  (2e  triennal). 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (3e  triennal). 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (4e  triennal). 

Anne  du  Saint-Esprit,  réélue  (3e  triennal),  dé- 
cédée en  septembre  1723. 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (5e  triennal). 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (6e  triennal). 

Catherine  de   Sainte-Basile   (Catherine  de  la 
Conseillère). 

Catherine  de  Sainte-Basile,  réélue  (2e  triennal). 

Anne  de  l'Ascension,  réélue  (7e  triennal). 


—  120  — 


SŒURS  ÉCONOMES 


1666    Sœurs    Michelle  Lavoine,  ou  La  Voille,  ou  Damouret. 
1672  Françoise  James. 

Bonnard. 

Anne  Combe  mon. 
1698  Madeleine  Carabœuf. 

Saint-Exupère  Le  Chartier. 
1702  Duclos,  mère  et  filles,  dites  Noires  Capes, 

1706  Saint-Benoit  Bonar,  ou  Donar,  ou  Donat. 


SUPERIEURES 

DE  LA  COMMUNAUTÉ  DES  FILLES  DE  LA  CHARITÉ  DE  SAINT-VINCENT  DE  PAUL 

&e  môpital-Q-énéral 


4  janvier  1733 

4  septembre  1740 

10  février  1743 

6  novembre  1746 

14  juin  1757 

14  juillet  176^ 

26  novembre  1769 

ai  mai  1778 

10  octobre  1784 

septembre  1786 

juillet  1787 


Sœurs    Marguerite  Cauvin. 

Marguerite  Delaplanche. 
Nicole  Collin. 
Catherine  Brissard. 
Valenne. 
Marie  Dagnios. 
Françoise  Poinsignon. 
Lucie  Cuissin. 

Robert. 

Raux. 

Vallée. 

Alliot. 

Jarton. 
Barbe  Miquelard,  incarcérée  le  ier  avril  1794 
avec  six  Religieuses  de  sa  Communauté. 


-  121  - 
SUPÉRIEURES 

Dtf  LA  COMMUNAUTÉ  DES  RELIGILUSES  DE  SAINT-THOMAS-DE- VILLENEUVE 


23  juin  1807    Mmes     Mathurine  de  Kéraudren,  prend  sa  retraite 

le  19  juillet  1837. 
3}  juillet  1837  Marie-Joseph  Corlay,  dccédée  le  4  janvier 

1849. 
janvier         1849  Marie-Octavie  Le  Roy  de  Brée,  décédée  le 

15  septembre  1868. 
septembre    1868  Marie-Madeleine-Gabrielle  Cellier  de  Star- 

nor,  décédée  le  10  mai  1895. 
mai  1895  Henriette  Marie-Lucile  Chassin  de  Kergom- 

meaux,  décédée  le  27  avril  1903. 
mai  190s    Sœur     Saint-Eugène  (Julie-Anne  Le  Cozic). 


INSTITUTEURS 

d.e  rXZôpital-Gt-éBLéral 


Nous  n'avons  pu  trouver  aucun  renseignement  sur  les  maîtres  qui  diri- 
gèrent, avant  la  Révolution,  l'école  fondée  en  1718  à  THôpital-Général 
par  Barthélémy  Fleuret  (1). 

Après  la  Révolution,  les  aumôniers  des  hospices  remplirent  d'abord 
gratuitement  les  fonctions  d'instituteur  ;  ce  n'est  qu'en  août  1803  qu'on 
nomma  un  instituteur  spécial,  aux  appointements  de  30  francs  par  mois  ; 
plus  tard,  le  traitement  de  l'instituteur  des  hospices  fut  fixé  à  300  francs 
par  an  ;  vers  1870,  l'instituteur  demanda  que  ce  traitement  fût  élevé  au 
moins  à  450  francs. 

Jusqu'en  1840,  les  instituteurs  de  l'hospice  étaient  nommés  par  la 
Commission  administrative  ;  à  cette  date,  ils  devinrent  instituteurs  pri- 
maires communaux,  mais  continuèrent  d'être  payés  par  les  hospices  ; 
c'est  seulement  à  partir  de  1871  qu'ils  furent,  comme  les  autres  institu- 
teurs communaux,  nommés  par  l'administration  de  l'enseignement  pri- 
maire, et  payés  par  l'Etat  sur  le  budget  de  l'instruction  publique. 

(1)  Voir  page  76,  ci-dessus. 


—  122  — 

Les  archives  des  hospices  ne  renferment  que  des  pièces  isolées  concer- 
nant quelques  instituteurs  de  l'hospice,  et  le  texte  original,  signé  des 
administrateurs  et  de  l'instituteur,  d'un  règlement  rédigé  vers  1853,  et 
ainsi  conçu  : 

RÈGLEMENT  DE  L'INSTITUTEUR 

Article  1".  —  Il  est  chargé  de  faire,  chaque  jour,  quatre  heures  de  classe, 

et  donner,  à  sa  commodité,  une  leçon  de  chant  d'une 
demi-heure  par  jour.  C'est  encore  l'instituteur  qui  doit 
pourvoir  au  chant  des  offices  de  l'église. 

Article  a.  —  L'instituteur  fait  lever  les  enfants  à  l'heure  indiquée,  selon 

la  saison,  les  surveille  pendant  qu'ils  s'habillent  et  font 
leurs  lits. 

Article  3.  — •  Au  son  delà  cloche,  il  les  conduit  à  la  chapelle  et  assiste 

avec  eux  à  la  prière  et  à  la  messe,  tant  pour  les  surveiller 
que  pour  le  bon  exemple.  Il  devra  également  assister  à 
tous  les  offices  et  instructions  qui  se  feront  dans  la  cha- 
pelle, tant  les  dimanches  et  fêtes  que  les  jours  ouvrables. 

Article  4.  —  A  8  heures,  il  commencera  la  classe  jusqu'à  10  heures. 

Article  5.  —  A  n  heures  et  demie,  l'instituteur  prendra  son  repas. 

Article  6.  —  A  midi  un  quart ,  il  garde  les  enfants  en  récréation  jusqu'à 

1  heure.  A  ce  moment ,  il  recommence  sa  classe,  qui  doit 
durer  jusqu'à  3  heures. 

Article  7.  —  A  5  heures  en  hiver  et  à  6  en  été,  il  prendra  les  enfants  pour 

les  garder,  soit  en  récréation,  soit  au  dortoir. 

Article  8.  —  L'instituteur  va  promener  les  enfants  le  dimanche  et  le  jeudi, 

quand  il  fait  beau. 
Nota.  —  L'instituteur  est  en  tout  subordonné  aux  ordres  de  la  Supé- 
rieure et  doit  à  la  Sœur  Religieuse,  chargée  de  l'emploi, 
respect  et  déférence,  devant  s'entendre  avec  elle  pour  le 
bien-être  des  enfants  et  de  l'emploi. 

Si  l'instituteur  éprouvait  quelques  peines  ou  contra- 
riétés, il  se  donnera  de  garde  d'en  jamais  rien  dire  aux 
enfants. 

(Signé  :)  Mallet,  Despallières,  Pitard-Dumesnil ,  Gve  de 
Germiny,  J.-F.  Olive,  Simon. 


Voici,  telle  que  nous  avons  pu  l'établir  d'après  le«  documents  qu'il 


—  J23  — 

nous  a  été  possible  de  consulter,  la  liste,  malheureusement  incomplète, 
<ies  instituteurs  de  THôpital-Général  depuis  la  Révolution  : 

15  Avril  1803  Jacques  Le  Coiffier,  décédé  le  11  décembre  1802. 
8  Janvier         1803  Guyot,  démissionnaire  le  28  mai  1083. 

6  Août  1803  François  Richard. 

Avril  1824  Noël-François  de  Venoix. 

16  Octobre       1830  Jean-Antoine  Sébastien  Le  Tourneur. 

27  Octobre       1840  Vastel,  instituteur  primaire  communal. 

4  Mai  1842  François-Désiré  Boutry. 

Juin  1844  Victor  Tallevast. 

"   9  Septembre  1853  Simon. 

1856  Octave  Faucouvelle. 
1861  Ernest  Guibet. 

Yver. 
1866  Armand  Lamoureux. 
1868  Le  Poultier. 

3  Juillet  1871  Charles-Jules  Harang. 

Mai  1878  Le  Terrier. 

1880  Renouf. 

Par  délibération  de  la  Commission  administrative,  du  17  novembre 
1880,  Temploi  de  l'Instituteur  de  THôpital-Général  a  été  supprimé  à 
partir  du  ier  janvier  1881,  et  depuis  lors  les  enfants  de  l'Hospice  suivent 
les  cours  des  écoles  communales. 


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ETAT  ACTUEL 

DES 

HOSPICES    DE    BAYEUX 


Administration  Générale  et  Fortune  des  Hospices 


Conformément  à  la  loi  du  5  août  1879,  les  Hospices  sont  gouvernés 
par  une  Commission  administrative  composée  du  Maire,  président  de 
droit,  de  deux  membres  élus  par  le  Conseil  Municipal  pour  une  période 
de  quatre  années  et  de  quatre  membres  nommés  par  le  préfet. 


-  124  - 

La  présidence  de  la  Commission  appartient  de  droit  au  Maire,  ou  à  son 
défaut  à  l'Adjoint  ou  au  Conseiller  municipal  qui  remplit  dans  leur 
plénitude  les  fonctions  de  maire  ;  la  Commission  nomme  tous  les  ans 
son  vice  président  ;  en  cas  d'absence  du  président  et  du  vice-président,  la 
présidence  revient  au  plus  ancien  des  membres  présents  et,  à  ancienneté 
égale  de  nomination,  au  plus  âgé. 

La  Commission  ne  peut  délibérer  qu'à  la  majorité  des  membres  qui  la 
composent  ;  le  président  de  la  séance  a  voix  prépondérante  en  cas  de 
partage. 

La  Commission  choisit  chaque  année  dans  son  sein  un  ordonnateur 
chargé  de  la  signature  de  tous  les  mandats  à  délivrer  pour  l'acquittement 
des  dépenses  ;  un  administrateur  de  service^  désigné  par  la  Commission, 
surveille  et  assure  quotidiennement  la  marche  des  services. 

La  Commission  administrative  se  réunit  au  moins  une  fois  par  mois, 
sur  la  convocation  de  son  président  ;  elle  tient  ses  séances  au  Secrétariat 
des  Hospices,  13,  rue  de  Nesmond. 

La  Commission  administrative  a  sous  sa  direction  les  employés  et 
agents  des  divers  services,  à  savoir  : 

A.  —  Service  Général 

i°  Un  Receveur  des  Hospices^  nommé  par  le  Préfet  sur  une  liste  de  trois 
candidats  présentés  par  la  Commission  administrative.  Le  Receveur  doit 
gérer  en  personne  et  tenir  sa  caisse  ouverte  tous  les  jours  non  fériés,  de 
9  heures  du  matin  à  3  heures  du  soir.  Il  tient  pour  sa  comptabilité  tous 
les  livres  et  registres  prescrits  par  le  décret  du  31  mai  1863  et  l'instruction 
générale  du  ministère  des  finances  du  30  juin  1859  » 

20  Un  Secrétaire-Econome  (ces  deux  fonctions  sont  réunies  pour  les 
Hospices  de  Bayeux  depuis  le  12  janvier  1839),  nommé  par  la  Commis- 
sion administrative,  qui  ne  peut  le  révoquer  qu'avec  l'approbation  du 
préfet,  d'après  l'article  14  de  la  loi  du  7  août  1851. 

Le  Secrétaire  est  attaché  spécialement  aux  travaux  de  la  Commission 
administrative  :  il  tient  tous  les  registres  du  service  administratif  ;  il  a  de 
plus,  la  garde  des  papiers  et  des  archives,  dont  il  est  responsable. 

L'Econome,  chargé  de  la  surveillance  des  Hospices  sous  la  direction 
de  l'Administrateur  de  service,  a  pour  attributions  de  percevoir,  emma- 
gasiner et  conserver  les  denrées  et  objets  mobiliers  de  toute  nature,  et 
de  distribuer  ces  denrées  et  objets  ;  ce  comptable  est  responsable  de  sa 
gestion. 


-  125  — 

3°  Un  Employé  nommé  par  la  Commission  et  chargé  de  seconder  le 
secrétaire-économe  dans  son  travail  de  bureau. 

B.  —  Service  Médical  et  Hospitalier 

i°  Les  Médecins  et  Chirurgiens  sont  nommés  par  la  Commission 
administrative  ;  ils  ne  peuvent  être  révoqués  qu'avec  l'approbation  du 
préfet  ;  la  Commission,  à  raison  de  leurs  services,  peut  leur  conférer 
Thonorari^t. 

Ils  visitent  les  malades  de  l'Hôtel-Dieu  trois  fois  par  semaine,  les  lundi, 
mercredi  et  vendredi,  à  9  heures  du  matin  ;  dans  les  cas  graves,  ils 
doivent  faire  des  visites  tous  les  jours  à  l'heure  qu'ils  jugent  convenable  ; 
ils  font  inscrire  sur  un  cahier  spécial  leurs  prescriptions  et  le  régime 
alimentaire  de  chaque  malade  ;  à  la  fin  de  leur  visite,  ils  signent  ce 
cahier  ;  outre  les  visites,  ils  donnent,  les  mêmes  jours,  à  l'Hôtel-Dieu, 
des  consultations  aux  indigents  de  la  Ville.  Les  Médecins  et  Chirurgiens- 
adjoints  assurent  alternativement,  chacun  pendant  une  année,  le  service 
médical  de  l'Hôpital-Général. 

La  pharmacie  est  soumise  à  la  surveillance  spéciale  des  médecins  et 
chirurgiens  ;  les  prescriptions  officielles  sont  fournies  par  un  pharmacien 
et  exécutées  conformément  au  Codex  ;  la  distribution  des  médicaments 
est  faite  par  une  Religieuse  chargée  aussi  de  la  préparation  des  médica- 
ments magistraux  simples  ;  les  médicaments  pour  l'Hôpital-Général 
sont  délivrés  par  la  pharmacie  de  l'Hôtel-Dîeu. 

20  Les  Religieuses  hospitalières  sont  chargées  du  service  intérieur 
sous  l'autorité  de  la  Commission  administrative  ;  elles  soignent  les 
différentes  catégories  d'hospitalisés  et  distribuent,  après  les  avoir  reçus 
de  l'Econome,  les  vêtements,  aliments  et  objets  de  consommation. 

30  Les  Infirmiers  et  Infirmières,  les  Préposés  et  Servants  des  deux 
sexes  sont  placés  sous  la  direction  de  l'Administrateur  de  service  ou  de 
son  délégué  et,  en  leur  absence,  sous  la  direction  de  la  Supérieure  de 
chaque  établissement. 

C.  —  Service  Religieux 

L Aumônier  est  nommé  par  TEvêque  diocésain  sur  une  liste  de  trois 
candidats  présentés  par  la  Commission  administrative  ;  depuis  1894,  il 
n'y  a  qu'un  seul  aumônier  pour  les  deux  établissements  ;  le  chapelain 
particulier  de  la  Communauté  de  l'Hôtel-Dieu  fait,  dans  une  chapelle 
séparée,  le  service  pour  les  Religieuses  et  les  dames  pensionnaires,  mais 
il  ne  s'occupe  en  rien  du  service  des  hospitalisés. 


—  126  — 

L'Aumônier  des  hospices  est  logé  gratuitement,  en  vertu  d'une  délibé- 
ration de  la  Commission  administrative  du  6  mars  1894,  approuvée  par 
le  préfet  le  ai  avril  suivant,  dans  une  maison  dépendant  de  l'Hôpital- 
Général  ;  il  reçoit  un  traitement  et  l'honoraire  des  messes  de  fondation. 

Le  service  du  culte  est  organisé  de  façon  à  assurer  le  respect  àe  la 
liberté  de  conscience  et  à  permettre  l'accomplissement  des  devoirs 
religieux. 


*  * 


Toutes  les  personnes  admises,  soit  dans  l'Hôtel-Dieu,  soit  dans  THôpi- 
tal-Général,  à  quelque. titre  que  ce  soit,  sont  tenues  de  se  conformer  aux 
mesures  d'ordre  et  de  discipline  que  la  Commission  croit  devoir  prendre, 
pour  la  bonne  tenue  de  ces  établissements. 

Les  employés  qui  logent  dans  les  établissements  hospitaliers  doivent 
rentrer  au  plus  tard  à  8  heures  et  demie  du  soir. 

La  police  intérieure  est  soumise,  dans  chaque  établissement,  à  des 
règlements  spéciaux  arrêtés  par  la  Commission  administrative  des 
Hospices. 


*  » 


1 

La  Fortune  des  Hospices  se  compose  : 

i°  De  la  Dotation  des  Hospices  qui  comprend  des  rentes  sur  l'Etat 
provenant  de  legs  ou  libéralités  diverses  ;  des  rentes  sur  particuliers, 
provenant  de  constitutions  de  rentes  dont  quelques-unes  remontent  au 
xv'  siècle  ;  des  rentes  de  l'Eure,  cédées  aux  hospices  en  vertu  de  l'arrêté 
des  24  ventôse  an  \x  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut  (1)  ;  de  Yintérêt 
des  fonds  placés. au  Trésor,  et  des  fermages  de  propriétés  appartenant  aux 
Hospices,  et  situées  à  Amblie,  Bayeux»  Commes,  Fontenay  le-Pesnel, 
Grandcamp,  Isigny,  La  Bazoque,  Lantheuil,  Le  Manoir,  Maisy,  Neuilly- 
la-Forét,  Port-en-Bessin,  Saint-Loup-Hors,  Saint-Martin-des-Entrées, 
Surrain  et  Vouilly,  avec  le  produit  de  la  location  des  droits  de  chasse  et 
de  pêche  sur  plusieurs  de  ces  propriétés. 

a°  Des  accessoires  de  la  dotation,  provenant  des  produits  des  ventes 
d'effets  des  malades  décédés  qui  ont  été  soignés  gratuitement  et  de  Tin- 
demnité  allouée  par  le  bureau  de  bienfaisance  pour  pansements  aux 
indigents  dont  l'hospitalisation  n'est  pas  nécessaire. 

y  Des  recettes  variables,  subvention  de  la  Ville,  remboursement  de 
frais  divers,  vente  d'os,  graisses,  fruits,  légumes,  bestiaux,  etc. 

(1)  Voir  page  5a  ci-dessus.  t  .  ..... 


—  127  - 

En  1906,  \e  total  général  des  recettes  des  Hospices  s'est  élevé  à  une 
somme  de  121.769  francs  95  centimes. 

Les  Dépenses  des  Hospices  comprennent  : 

i°  Les  frais  généraux ',  traitements,  frais  de  bureau,  impôts,  assurances, 
entretien  des  immeubles,  charge  de  la  dotation,  intérêts  d'emprunts,  etc. 

3°  Les  dépenses  particulières  de  chaque  établissement  hospitalier. 

En  1906,  le  total  des  dépenses  a  atteint  le  chiffre  de  127,937  francs 
24  centimes. 

La  différence  entre  le  total  des  recettes  et  le  total  des  dépenses  est 
presque  toujours  un  excédent  de  dépenses,  variable  d'année  en  année, 
selon  les  circonstances,  et  couvert  chaque  année  par  une  subvention 
extraordinaire  votée  par  le  Conseil  Municipal  et  inscrite  au  chapitre  des 
dépenses  extraordinaires  du  budget  de  la  Ville. 

Les  fournitures  de  pain,  de  viande,  d'épicerie  et  comestibles,  devin, 
de  toile  et  tissus  divers,  sont  adjugées  au  rabais  pour  chaque  année  ; 
toutes  les  autres  fournitures  sont  faites  de  gré  à  gré. 


HOTEL-DIED 

V Hôtel-Dieu  ou  Hôpital  des  Malades,  situé  rue  de  Nesmond,  occupe 
une  superficie  totale  de  1  hectare  09  ares  41  centiares  ;  il  est  desservi  par 
onqe  Religieuses  de  la  Congrégation  de  la  Miséricorde  de  Jésus,  qui 
reçoivent  chacune  une  somme  annuelle  de  3oo.francs  pour  frais  d'ameu-: 
blement,  vestiaire,  nourriture,  blanchissage,  chauffage  et  éclairage  ;"» 
elles  sont  logées  dans  les  bâtiments  appartenant  aux  Hospices  ;  le  traité 
entre  la  Commission  administrative  et  les  Religieuses  a  été  renouvelé 
pour  dix  ans  à  la  date  du  iep  janvier  1906. 

Il  y  a  en  outre  trois  infirmiers^  une  aide  au  laboratoire  et  à  la  pharma- 
cie, une  servante  et  cinq  lingères. 

L'Hôtel-Dieu  reçoit  à  titre  d'hospitalisés,  les  malades  civils,  les  blessés, 
les  malades  militaires  et  marins  ;  et  à  titre  de  malades  externes,  ceux 
dont  l'état  e9t  susceptible  d'amélioration  sans  hospitalisation  ;  le  nombre 
des  lits  d'hospitalisés  est  de  no,  dont  4  pour  les  pensionnaires  payants,  ' 
39  pour  les  hommes  blessés,  17  pour  les  femmes  blessées,  27  pour  les 
malades  hommes,  27  pour  les  malades  femmes,  et  6  pour  les  contagieux  ; 
tes  hommes  et  les  femmes  oGeuoent  des  salles  et  des  cours  entièrement 
distinctes  et  séparées.  .,•*/''>.... 


—  128  - 

Des  lits  de  fondation  sont  à  la  disposition  de  l'Administration  des 
Hospices  pour  365  jours  par  an  et  pour  177  jours  par  an  ;  du  Juge  de 
Paix  de  Bayeux  pour  100  jours  par  an  ;  du  Maire  de  Bayeux  et  du  Curé  de 
Notre-Dame,  pour  100  jours  par  an;  des  Curés  de  Saint- Vigor  et  de  Som- 
mervieu  pour  130  jours  par  an  ;  des  Maires  de  Saint-Loup-Hors  et  de 
Vaux-sur-Aure  pour  328  jours  par  an,  et  de  la  famille  Gauquelin-Despal- 
lières  pour  150  jours  par  an. 

V admission  des  malades  a  lieu  sur  la  présentation  d'un  certificat  médi- 
cal visé  par  l'Administrateur  de  service,  ou  par  le  Maire  de  la  commune 
du  domicile  du  malade  ;  les  malades  militaires  sont  reçus  sur  réquisition 
du  Capitaine  de  gendarmerie  ;  les  payants  doivent  prendre  rengagement 
par  écrit  de  payer  la  dépense  causée  par  leur  séjour  et  verser  par  avance 
un  mois  de  pension  ;  la  différence  leur  est  remboursée  en  cas  de  sortie 
avant  le  mois  révolu. 

Par  délibération  du  11  août  1902,  la  Commission  a  autorisé  la  création 
d'un  dispensaire  pour  maladies  des  yeux,  et  M.  le  docteur  Guiot,  de  Caen, 
nommé  médecin-oculiste,  donne  des  consultations  gratuites  aux  indigents 
tous. les  samedis,  de  2  à  4  heures  ;  une  Religieuse  attachée  au  dispensaire 
donne  chaque  jour,  à  des  heures  déterminées,  les  soins  nécessités  pour 
l'exécution  des  prescriptions  du  médecin. 

La  salle  de  chirurgie^  munie  de  tous  les  instruments  et  appareils  néces- 
saires aux  opérations  et  d'une  valeur  de  plus  de  huit  mille  francs,  contient 
une  curieuse  collection  de  vases  anciens  en  faïence,  dont  l'un  porte  le 
monogramme  du  fameux  potier  rouennais  du  xvie  siècle,  Laurent  Aba- 
quesne. 

Les  visites  aux  malades  ont  lieu,  pour  les  personnes  de  Bayeux,  les 
jeudi  et  dimanche,  de  1  heure  3/433  heures  1/2  ,  et  pour  les  personnes 
de  la  campagne,  les  mardi  et  samedi  de  11  heures  à  4  heures. 


HÔPITAL-GÉNÉRAL 

IS  Hôpital-Général  ou  Hospice,  situé  rue  Saint-Jean  ,  a  une  superficie 
totale  de  2  hectares  09  ares  29  centiares  ;  il  est  desservi,  en  vertu  d'un 
traité  passé  le  u  août  1858,  entre  la  Commission  administrative  et  la 
Congrégation  des  Sœurs  de  Saint-Thomas-de-Villeneuve,  par  sei^e  Reli- 
gieuses de  cet  ordre,  nourries,  blanchies,  chauffées  et  éclairées  aux  frais 
de  l'Hospice,  qui  doit,  en  outre,  leur  fournir  le  gros  linge  {draps,  taies 


—  129  - 

d'oreillers,  torchons  et  tabliers  de  travail)  ;  chaque  Religieuse  reçoit 
ioo  francs  par  an  pour  entretien  et  vestiaire;  si  la  Congrégation  ou  la 
Commission  voulaient  résilier  ce  traité,  elles  devraient  en  avertir  par 
notification  quatre  mois  à  l'avance, 

Il  y  a,  en  outre,  un  infirmier,  un  jardinier,  un  domestique,  un  cordon- 
nier, une  aide  à  la  crèche,  deux  aides-infirmières,  cinq  lingères  et  des 
maçons  et  menuisiers. 

L'Hôpital-Général  reçoit  leswindigentsi>iW//<irJ5,  infirmes  ou  incurables 
des  deux  sexes,  le9  enfants  indigents,  et  à  titre  de  pensionnaires ,  des  vieil- 
lards valides  et  incurables,  dans  la  mesure  des  lits  vacants;  il  reçoit  aussi 
les  pupilles  de  V Assistance  publique,  et  à  titre  temporaire,  en  attendant 
qu'ils  soient  dirigés  sur  un  asile,  les  aliénés  de  passage. 

V admission  est  prononcée  par  la  Commission  administrative  ;  il  faut 
justifier  qu'on  est  Français,  âgé  de  70  ans  ou  atteint  d'une  infirmité  ou 
maladie  incurable,  dans  l'incapacité  physique  de  pourvoir  à  ses  besoins 
par  le  travail,  domicilié  dans  la  commune  ou  (s'il  y  a  de  la  place) ,  dans 
la  circonscription  hospitalière ,  indigent  et  ne  pouvant  être  secouru  uti- 
lement à  domicile. 

Les  pensionnaires  payants  doivent  prendre  l'engagement  de  payer  la  • 
pension  par  avance  et  par  trimestres. 

La  pension  des  enfants  est  payée  par  les  parents ,  par  les  communes  ou 
par  des  personnes  charitables. 

Un  seul///  de  fondation,  pour  un  vieillard,  est  à  la  disposition  de  la 
Commission  des  Hospices. 

Le  nombre  des  lits  d'hospitalisés  est  de  191,  dont  2  pour  aliénés,  1  cham- 
bre d'isolement,  2  pour  pensionnaires  payants,  10  pour  la  crèche,  27 
pour  les  garçons,  29  pour  les  filles  ,  15  pour  les  incurables  hommes  ,  30 
pour  les  incurables  femmes ,  37  pour  les  vieillards  hommes ,  30  pour  les 
vieillards  femmes. 

Les  visites  aux  hospitalisés  ont  lieu,  pour  les  personnes  de  Baycux,  les 
jeudi  et  dimanche,  de  3  heures  à  4  heures ,  et  pour  les  personnes  de  la 
campagne,  les  mardi  et  samedi,  de  11  heures  à  4  heures  ;  pour  les  hospi- 
talisés mineurs,  il  faut  une  autorisation  spéciale  de  l'Administrateur  de 
service,  et  pour  les  pupilles  l'autorisation  du  Préfet  ou  de  l'Inspecteur 
des  enfants  assistés. 

Les  vieillards,  infirmes  et  incurables  peuvent  sortir  le  dimanche,   de  ' 
3  heures- à  6  heures;  les  enfants  ne  peuvent  sortir  avec  leurs  parents 
qu'un  jour  par  mois  et  sur  autprisation  spéciale. 

9 


—  130  — 

Par  délibération  du  18  janvier  1901 ,  un  bâtiment  situé  rue  Saint-Jean, 
annexe  de  l'Hôpital-Général,  mais  complètement  indépendant  de  l'éta- 
blissement, a  été  affecté  au  service  de  la  Maternité;  il  contient  4  lits  et 
est  desservi  par  une  sage-femme  logée  dans  cet  annexe  et  qui  reçoit  un 
traitement  de  la  Commission  et  une  allocation  du  Bureau  de  Binfaisance 
pour  chaque  accouchement;  le  linge,  le  blanchissage  ,  le  chauffage  et  la 
nourriture  des  malades  sont  à  la  charge  des  Hospices. 

Les  légumes  récoltés  dans  les  jardins  de  l'Hospice  sont  consommés 
dans  rétablissement  ;  l'excédent  est  vendu  au  profit  de  l'Hospice  ;  le  bé- 
néfice moyen  est  d'environ  300  francs  par  an. 

L'exploitation  agricole  des  deux  herbages  situés  à  Bayeux  ,  rue  des  Bil- 
lettes  et  rue  du  Ferrage,  a  lieu  sous  la  surveillance  et  la  responsabilité  de 
Téconome  ;  les  produits  en  sont  versés  au  receveur  des  Hospices  ;  ils  dé- 
passent 5. 000  francs  par  an  et  consistent  en  foin,  pommes  à  cidre,  beurre, 
lard,  œufs,  lait,  légumes,  fruits,  fumier  et  vente  de  bestiaux. 

Parmi  les  dépendances  de  l'Hôpital-Général ,  figurent  les  bâtiments  de 
Y  Ecole  Charlc  magne  Jean-Delamare,  appartenant  aux  Hospices,  et  mis  à 
titre  gratuit  à  la  disposition  delà  Ville  parla  délibération  du  ai  mars  1845, 
à  condition  que  ces  bâtiments  reviendraient  à  la  Ville  en  cas  de  suppression 
de  l'école  ;  et  aussi  le  local  occupé  par  le  Fourneau  de  Saint*V  incent-de- 
Paul)  local  mis  à  la  disposition  de  l'Evèque  de  Bayeux,  par  délibération  du 
4  février  1898,  moyennant  une  indemnité  annuelle  de  600  fr.  pour  la  nour- 
riture des  deux  Religieuses  qui  desservent  ce  Fourneau,  dont  le  budget 
reste  complètement  distinct  de  celui  des  Hospices  ;  en  cas  de  résiliation  , 
l'Evèque  et  la  Commission  des  Hospices  devraient  s'avertir  au  moins  six 
mois  à  l'avance. 

Je  ne  puis  mieux  clore  ces  pages  que  par  de  sincères  remerciements  à 
M.  Delmas,  maire  de  Bayeux,  qui  m'a  inspiré  la  pensée  de  ce  travail  et  m'en 
a  grandement  facilité  l'exécution;  à  M.  Ernest  Lorillu,  secrétaire-économe 
des  Hospices,  qui  a  mis  à  ma  disposition,  avec  une  infatigable  obligeance 
tous  les  documents  et  renseignements  utiles,  et  qui  a  été  pour  moi  un 
aimable  et  précieux  collaborateur;  à  M.  Octave  Hierholtz  ,  qui  a  fait  de 
cette  Etude,  pour  les  Archives  de  la  Ville,  une  copie  vraiment  artistique  ; 
à  tous  ceux,  enfin,  qui  m'ont  aidé  ou  encouragé  et  que  je  prie  de  recevoir 
ici  l'expression  de  ma  bien  vive  reconnaissance. 

C.  GARNIER, 

Adjoint  au  Maire  de  Bayeux. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Avant-propos,  Sources  à  consulter 

Les  Anciens  Hospices.  —  Saint-Eustase  de  Nihault 

Saiût-Julien-l'Hospitalier 

Saint-Nicolas-de-Ia-Chesnaye .    .    .    . 

Saint-Gratien 

Saint-Jean-1'Evangéliste 

La  Madeleine  de  Vaucelles.     .... 

Sainte-Anne  de  Tour 

* 

Mosles,  Port-en-Bessin 

Saint-Clair  de  Pierre-Solain 

Baugy 

Sainte-Catherine 

La  Madeleine  d'Isigny,  Juaye,  Maisy,  etc. 

L'Hôtel-Dieu.  —  Archives  en  partie  détruites 

Guillaume-le-Conquérant 

Ancien  cours  de  TAure 

Robert  des  Ablèges,  reconstruction 

Prieuré  de  Saint-Jean-1'Evangéliste 

La  Grande  Salle  de  l'Hôtel-Dieu 

Chapelle  des  Malades,  Prieuré 

Chapelle  des  Religieux 

Cimetière,  séchoir,  buanderie 

L'Hôpital-d'en-face 

Chapelle  de  la  Halle-au-Blé 

Coutume  du  Tripot,  droits  sot  les  grains.    •     . 

Mesurage  des  grains 

Abandon  de  la  jouissance  de  la  Halle  à  la  Ville. 

Vente  de  la  Halle  à  la  Ville    ~ 

Revenus  du  Prieuré  de  la  Maison-Dieu     .     .    . 
Mauvaise  gestion  des  Chanoines  réguliers  de 

Saint-Augustin ....    V 

Première  Commission  administrative  .... 
Contestations  entre  les  Religieux  et  les  Adminis- 
trateurs     \    .' 


PAGES 

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) 

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18 

18 

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l9 

l9 


-  132  - 

L'Hôtel-Dieu.  —  Le  Chancelier  Séguier.  —  Le  soin  des  malades 

retiré  aux  Chanoines  réguliers ai 

Mademoiselle  de  la  Hunaudière ai 

Conférences  avec  le  Prieur  de  la  Maison-Dieu    .  ai 

Partage  entre  les  Chanoines  et  les  Religieuses   .  22 

Installation  des  Religieuses.     .......  23 

Mort  de  Mademoiselle  de  la  Hunaudière  ...  23 

Administration  des  Religieuses 23 

Logement  des  Religieuses 24 

Fondation  du  Séminaire,  suppression  du  Prieuré.  24 

Les  Revenus  de  l'Hôtel-Dieu 25 

Confiscation  des  biens  des  églises  réformées .     .  25 

Suppression  des  léproseries 26 

Construction  de  la  Maison  conventuelle  ...  27 

Chapelle  des  Religieuses 27 

Les.  Enfants  trouvés 28 

Travaux  à  la  Salle  des  Malades 29 

L'Impasse  entre  l'Hôtel-Dieu  et  le  Séminaire     .  31 

Situation. financière  de  l'Hôtel-Dieu     ....  ?i 

Dernaqdes  de  secours,  détresse  croissante.     .     .  33 

La  Terreur  à  Bayeux 34 

Le  Costume  des  Religieuses 3s 

Les  Cocardes 35 

Le  Serment  civique 36 

Infirmières  laïques 37 

.    Administration  de  l'Hospice  de  Santé  ....  37 

Emprisonnement  des  Religieuses 38 

Embarras. des  Administrateurs 38 

Les  Cercueils 39 

Mise  en  liberté  des  anciennes  Religieuses  ...  40 
Les  Biens  des  Hospices  à  la  disposition  de  la 

République 41 

.     .    Nouvelles  demandes  de  secours 42 

Loi  restituant  aux  Hospices  leurs  revenus     .     .  43 

La  nouvelle  Commission  des  Hospices.     ...  44 

Les  Hospices  sans  ressources •  45 

Réunion  de  l'Hospice  d'Humanité  à  l'Hospice 

.     .     .  Civil 45 


—  133  - 

L'Hôtel-Dieu.  —  Rapport  de  M.  Le  Tellier 47 

Etablissement  des  octrois   . 49 

Demandes  de  division  des  Hospices 49 

Attribution  des  biens  et  rentes  en  litige    ...  50 

Les  Rentes  de  l'Eure 53 

Immeubles  remis  aux  Hospices 53 

Les  Religieuses  rappelées  à  l'Hôtel-Dieu  ...  54 

Division  deTHotel-Dieu  et  de  l'Hôpital-Général.  5^ 

Traité  avec  les  Religieuses  de  l'Hôtel-Dieu    .     .  56 

Concession  de  nouveaux  immeubles    ....  57 

.    La  Disette  et  le  Déficit 57 

Reconstruction  des  Salles  des  Malades.     ...  59 

Acquisitions  et  travaux  divers 61 

Diminution  des  revenus,  déficit,  subvention  de 

la  Ville 63 

Assistance  médicale  gratuite 64 

L'Hôpital-Général.  —  Edits  de  Louis  XIV 65 

L'Hôpital  Saint-Gratien 65 

L'Hôpital  de  la  rue  des  Teinturiers  ...  66 

L'Hôpital-Général  des  pauvres  renfermés.  66 

Le  Petit-Bureau 68 

Nouveaux  bâtiments,  les  jardins  ....  69 

La  Chapelle  de  l'Hôpital-Général     ...  73 

Conditions  d'admission 73 

Ressources  de  l'Hôpital-Général ....  73 

Droits  sur  les  boissons 73 

Droits  sur  réceptions  et  maîtrises     ...  73 
Confiscation  des  biens  des  églises  réfor- 
mées      73 

Droits  sur  les  grains 73 

Droits  sur  les  tailles 73 

Blédel'Evèché 73 

Immeubles  de  Commes 73 

Le  Grand-Bureau 75 

Les  Sœurs  du  Pot 75 

Les  Sœurs  de  Saint-Vincent-de-Paul.     .     .  77 

Détresse  financière  pendant  la  Révolution.  78 

Le  Costume  des  Sœurs  grises 8a 


-  134  — 

L'Hôpital-Général.  —  Fermeture  du  Petit-Bureau 83 

Le  Serment 84 

Emprisonnement  des  Sœurs  grises    ...  84 

Administration  de  l'Hospice  d'Humanité  .  84 

Détresse  de  l'Hospice 86 

Les  Hospices-Réunis 87 

Réouverture  de  THôpital-Général    ...  87 
Les    Religieuses  de    Saint  -  Thomas  -  de  - 

Villeneuve 88 

Les  Enfants  trouvés 88 

La  Crèche 89 

La  Disette 89 

L'Ecole  Charlemagne  Jean-Delamare    .    .  90 

Travaux  divers 90 

Le  Fourneau  de  Saint- Vincent-de-Paul .     .  90 

Nouveaux  travaux 91 

L'Assistance  aux  Vieillards,  Infirmes  et 

Incurables 91 

Liste  des  Bienfaiteurs  des  Hospices  de  Bayeux  . 93 

Administration.  —  Présidents  de  la  Commission 106 

.  Membres  de  la  Commission 107 

Receveurs  des  Hospices  ........  113 

Secrétaires  des  Hospices 113 

Economes  des  Hospices 113 

Architectes  des  Hospices, 113 

Médecins  et  Chirurgiens  des  Hospices   ...  113 

Chapelains  de  THôtel-Dieu 115 

Chapelains  de  THôpital-Général 116 

Supérieures  de  la  Communauté  de  l'Hôtel-Dieu 116 

Sœurs-Economes  de  T Hôpital-Général 130 

Supérieures  des  Filles  de  la  Charité  de  l'Hôpital-Général    ...  130 

Supérieures  de  Saint-Thomas  de-Villeneuve  de  l'Hôpital-Général.  iai 

Instituteurs  de  l'Hôpital-Général iai 

Etat  actuel  des  Hospices.  —  Administration  générale 133 

Hôtel-Dieu 127 

Hôpital-Général ia8 


ERRATA 


Page  56,  ligne  29.  —  Supprimer  :  «  veuve  d'un  ancien  avocat  au  bail- 
liage ». 

Mm*  Cahier,  dont  il  est  ici  question,  est  Madeleine  Hélye,  veuve  de 
Gabriel  Cahier,  bourgeois  de  Bayeux  et  régisseur  de  biens,  mort  juge  au 
Tribunal  de  Commerce  de  Bayeux,  le  30  octobre  1795,  et  mère  de  l'ancien 
ministre  Cahier  de  Gerville. 

Page  10*, .ligne  29, —  Madeleine  Hélye,  veuve  Cahier:  lire  1805  au 
lieu  de  1804. 

Page  113,  lignes  1,  2  et  3.  —  Au  lieu  de  : 

Georges  Demagny,  chirurgien-adjoint  le  2  novembre  1870,  en  rempla- 
cement de  M.  Basley. 

Emile-Damien  Davy,  chirurgien-adjoint  le  26  avril  1871, 

Lire: 

Georges  Demagny,  chirurgien-adjoint  le  26  avril  1871,  en  remplace- 
ment de  M.  Basley. 

Emile-Damien  Davy,  chirurgien-adjoint  le  22  juillet  1874. 


—  137  - 


A  mon  ami  Louis  Daché 

Témoignage  affectueux 

d'un    Orphéoniste    au    Président 

de  la  Société  Philharmonique. 

E.  Lalouel 

Bayeux,  a  mai  1907, 


PRESIDENTS 

MM.  LETELLIER,  Maire, 
de  JUVIGNY, 
du  MANOIR  de  JUAYE, 
MÉRIEL, 
DACHÉ. 


DIRECTEURS 

MM.  COUET-DELAHAYE, 
JOLY, 

LAIR  de  BEAUVAIS, 
DELARUE, 
VERDIER, 
PERDU, 
MARCHAL. 


Le  dernier  règlement  de  la  Société  porte  la  date  du  i"  Avril  1898. 


-  138  — 

Le  ii  août  1873,  M,,e  Déjazet,  sur  son  déclin,  vint  donner  une  dernière 
représentation  au  Théâtre  de  Bayeux.  Sur  la  demande  de  la  salle  entière, 
bondée  jusqu'au  cintre,  elle  voulut  bien  redire  La  Lisette,  que  Béranger 
lui  avait  dédiée.  Lorsque  l'inimitable  artiste,  entourée  de  ses  camarades, 
dont  quelques-unes  étaient  agenouillées  à  ses  pieds,  eut  terminé  le  dernier 
couplet,  une  émotion  indescriptible  s'empara  des  spectateurs,  bien  des 
yeux  s'emplirent  de  douces  larmes,  ce  fut  un  vrai  délire  et  chacun 
comprit  alors  la  véracité  de  ces  paroles  de  l'immortel  chansonnier  : 

Les  cœurs  sont  bien  près  de  s'entendre 
Quand  les  voix  ont  fraternisé. 


Certes  oui,  le  chant  choral  a  le  don  de  rapprocher  ceux  qui  sont 
désunis  ;  il  fait  oublier,  pour  quelques  instants,  la  haine  des  partis  et 
rapproche  les  distances  ;  mais  quand  ce  chant  est  accompagné  par  un 
orchestre,  quand  les  instrumentistes  chantent  avec  l'acteur,  qu'ils  déve- 
loppent ses  passions  dans  un  accompagnement  modulé  se  mariant  avec 
la  voix  sans  la  dominer,  c'est  alors  du  délire  dans  l'auditoire  et  on  peut 
dire  avec  raison  que  la  musique  est  le  premier  de  tous  les  arts. 


C'était  évidemment  le  sentiment  de  nos  concitoyens  lorsqu'ils  récla- 
maient, en  i8a8,  l'organisation  d'une  Société  Philharmonique  semblable 
à  celle  créée  à  Caen,  en  1827,  par  M.  Lair. 

Quelques  amateurs  se  réunissaient  bien  pour  faire  de  la  musique  d'en- 
semble, mais  il  n'y  avait  pas  d'orchestre  régulièrement  organisé.  Ce  ne 
fut  qu'après  bien  des  démarches  et  des  essais  infructueux  que  l'accord 
put  s'établir  sur  des  bases  sérieuses  et  que  des  statuts  furent  élaborés. 

Ils  furent  approuvés  en  séance  générale  le  26  décembre  1834  et  le 
Comité  administratif  fut  composé  de  : 

MM.  Letellier,  Maire,  Président  ; 
de  Juvigny,  Vice-Président; 
Bessin,  Secrétaire  ; 
Couet-Delahaye,  Chef -iï  Orchestre; 
Joly,  Chef-d 'Orchestre- Adjoint  ; 
Labbey,  Médéric,  Trésorier  ; 
Dumesnil,  Adolphe,  Archiviste. 


-  139  - 

La  liste  des  Membres  Fondateurs,  arrêtée  le  i"  mars  1835,  comprenait 
89  souscripteurs  appartenant  à  toutes  les  classes  de  la  Société,  dont  les 
noms  sont  imprimés  à  la  suite  des  statuts.  Nous  sommes  heureux  de 
constater  que  les  représentants  d'un  certain  nombre  d'entre  eux  figurent 
encore  aujourd'hui  parmi  les  Membres  honoraires  de  la  Philharmonique. 


La  nouvelle  Société  ne  fut  pas  exempte  des  embarras  et  des  difficultés 
inhérentes  aux  tentatives  de  ce  genre  ;  le  choix  des  instruments,  le 
recrutement  et  l'instruction  des  Elèves  prit  un  certain  laps  de  temps  et  si 
plusieurs  séances  purent  être  données  en  1836  et  1837,  le  premier  Concert 
digne  de  ce  nom  date  du  7  juin  1838.  Il  obtint  un  grand  succès  et  M.  de 
Juvigny,  qui  avait  remplacé  M.  Letellier  à  la  présidence,  fut  vivement 
félicité  par  tous  les  amis  des  Arts. 


*   ♦ 


Le  30  juin  1838,  M.  Bessin,  élu  vice-président  en  remplacement  de  M. 
de  Juvigny,  ayant  donné  sa  démission,  les  Sociétaires  élurent  à  sa  place 
M.  du  Manoir  de  Juaye,  qui  s'occupa  immédiatement  de  l'organisation 
des  Concerts  d'abonnement. 

Le  premier  eut  lieu  le  2  juillet  1838,  deux  jours  après  cette  élection  ; 
c'est  dire  l'empressement  que  chacun  mit  à  donner  satisfaction  au  public 
enthousiasmé. 

Ce  concert  fut  très  brillant,  bien  qu'on  eût  pu  désirer  un  peu  plus 
d'ensemble  dans  l'ouverture,  dit  la  critique  qui  souligne  l'insuffisance  des 
répétitions  et  le  peu  d'empressement  des  Sociétaires  à  s'y  rendre. 

C'est  un  fait  regrettable  qui  est  toujours  à  l'ordre  du  jour,  bien  mal- 
heureusement ;  il  mérite  d'être  signalé. 

A  ce  Concert,  le  jeune  Léon  Le  Cieux,  âgé  de  17  ans,  qui  faisait  partie 
de  l'Orchestre,  fit  ses  débuts  et  obtint  un  succès  enthousiaste.  Les  applau- 
dissements unanimes  de  l'auditoire  consacrèrent  son  talent  et  lui  ouvri- 
rent la  magnifique  carrière  qu'il  illustra  et  qui  rendit  son  nom  célèbre 
dans  toutes  les  parties  de  l'Europe  (*). 

* 

Deux  autres  Concerts  d'abonnement  furent  donnés  dans  le  courant  de 

O  Léon  Le  Cieux,  né  à  Bayeux,  le  la  mai  1821,  premier  violoo  de  la  Chapelle   Impériale, 
décédé  à  Paris  le  i5  février  1873. 
11  débuta  aux  Italiens  le  18  avril  1846,  au  Concert  de  Madame  Damoreau. 


—  140  — 

la  même  année,  le  dernier  porte  la  date  du  17  décembre,  mais  il  n'est  pas 
signalé  aucun  fait  particulier  digne  d'être  rappelé. 

A  chaque  exécution  nouvelle,  la  Société  donna  la  preuve  de  son  goût 
artistique  et  de  sa  bonne  organisation  ;  au  Concert  du  8  avril  1839,  l'exé- 
cution soignée  de  l'ouverture  de  Fra  Diavolo  et  surtout  celle  du  Pré  aux 
Clercs,  fut  très  appréciée  du  public  qui  la  souligna  de  ses  applaudisse- 
ments chaleureux. 

Notre  compatriote  Lair  de  Beauvais  chanta  plusieurs  romances  de  sa 
composition  dans  cette  soirée  ;  il  obtint  un  grand  succès. 

Les  divers  concerts  qui  suivirent  ne  furent  pas  moins  appréciés,  cepen- 
dant les  journaux  de  l'époque  mentionnaient  qu'ils  espéraient  voir  les 
efforts  de  la  Société  secondés  par  des  accessions  et  des  coopérations 
bien  désirables,  dont  elle  était  privée,  malgré  des  vœux  très  souvent 
exprimés. 

A  la  soirée  du  25  février  1840,  l'ouverture  difficile  de  Roberto  tTEvreux 
fut  très  goûtée  du  public,  malgré  l'insuffisance  des  instruments  à  vent  et 
elle  présenta  une  physionomie  artistique  qui  fut  très  remarquée. 

Léon  Le  Cieux  prit  part  à  quelques-unes  de  ces  belles  soirées  dont  les 
dames  rehaussaient  l'éclat  par  leurs  brillantes  parures.  Il  s'y  tailla  de 
nouveaux  et  grands  succès. 


* 


Les  deux  sœurs  Milanollo  vinrent  pour  la  première  fois  donner  un 
concert  à  Bayeux  le  26  novembre  1839.  Leur  succès  les  engagea  à  revenir 
le  23  décembre  suivant  et  à  cette  seconde  audition,  la  Société  Philhar- 
monique eut  l'honneur  d'être  admise  à  prêter  son  concours.  Le  compte- 
rendu  de  ces  deux  solennités  est  magnifique  et  l'accueil  fait  aux  deux 
sœurs  artistes  fut  tel  qu'elles  s'engagèrent  immédiatement  à  revenir  dans 
une  ville  qu'elles  n'oublieraient  jamais.  Elles  tinrent  parole. 


* 
*  ♦ 


Le  14  octobre  1840,  après  quelques  semaines  de  discussion  pouvant 
donner  des  craintes  sur  la  durée  de  la  Société,  l'accord  se  fit  complète- 
ment et  il  fut  procédé  à  l'élection  des  chefs  et  à  la  réorganisation  de 
l'orchestre,  à  la  grande  satisfaction  du  public  dont  les  journaux  de  l'épo- 
que se  firent  l'interprète. 

M.  de  Juvigny  fut  réélu  Président,  M.  du  Manoir  de  Juaye,  Vice- 
Président,  et  M.  Lair  de  Beauvais,  Chef  d'Orchestre. 


—  141  — 


* 


De  tous  temps,  la  Musique  a  été  en  honneur  à  Bayeux  et  au  service  de 
la  Charité  ;  les  classes  aisées  ont  toujours  répondu  avec  empressement  à 
Fappel  adressé  par  les  Sociétés  musicales  en  faveur  des  malheureux.  Il 
est  si  doux  de  se  procurer  quelques  instants  de  saines  jouissances  qui 
caressent  l'imagination  et  le  cœur  en  soulageant  les  infortunes  ! . . . 

La  Société  Philharmonique  en  eut  une  preuve  frappante  quelques 
semaines  après  sa  réorganisation.  Une  catastrophe  épouvantable  se  pro- 
duisit à  Creully  le  17  novembre  1840;  le  feu,  pendant  un  ouragan,  fut 
mis  par  l'imprudence  d'un  ivrogne  et  détruisit  90  maisons;  plus  de  200 
familles  se  trouvèrent  sans  abri. 

Dès  qu'elle  apprit  ce  malheur,  la  Société  s'empressa  d'organiser  un 
Concert  ;  il  eut  lieu  le  29  novembre  et  produisit  1,969  francs.  Ce  chiffre 
démontre  le  succès  énorme  de  la  soirée  ;  il  a  été  rarement  atteint  depuis. 


A  partir  de  cette  époque,  jusqu'en  1846,  la  Société  Philharmonique 
s'efforça  de  se  renforcer  et  de  soutenir  sa  réputation  artistique  ;  elle  donna 
régulièrement  ses  concerts  d'abonnement  et  prêta  souvent  son  concours 
aux  artistes  de  passage  qui  le  sollicitaient  avec  empressement  et  notam- 
ment : 

Le  25  février        1841,  au  harpiste  Morandi  ; 

Le  11  mars  —     à  Loïsa  Puget  ; 

Le  10  mai  —     à  Mme  Fallot,  cantatrice  ; 

Le  10  novembre    —     aux  chanteurs  Styriens,  Helwyg  et  Augustin  ; 

Le    9  août  1843,  à  Lair  de  Beauvais  ; 

Le  24  juillet        1843,  à  M"*  Lia  Duport  ; 

Le    4  mars  1845,  à  M,le  Mondutaigny,  cantatrice,  et  M.  Samory, 

violoncelliste  ; 
Le    5  avril  1845,  aux  Enfants  Martin,  âgés  de  8  et   11  ans,   qui 

rappelaient  les  Sœurs  Milanollo  ; 
Le  19  octobre      1845,  à  MM«  Lia  Duport,  devenue  Madame  Mulder  ; 
Le    6  février        1846,  à  M.  Crema,  guitariste  italien,  M.  et  M™  Lair 

de  Beauvais  ; 
Le  34  juillet  1846,  au  célèbre  pianiste  Thalbert. 

Entre  temps,  la  Société  prêtait  également  son  concours  aux  œuvres 
d'assistance  ou  elle  organisait  elle-même  des  soirées  dont  les  résultats, 


—  142  - 

■  vi-      teindre  celui  des  incendiés  de  Crcully,  n'en  étaient  pas  moins  très 

"".viables. 

Il  37  mars  1843,  le  concert  donné  au  bénéfice  des  victimes  du  tremble- 
ment de  terre  de  la  Guadeloupe,  produisait  846  fr.  7^. 

[-<■  11  décembre  suivant,  celui  donné  au  bénéfice  de  la  Salle  d'Asile, 
jtleint  935  fr.  15. 

Le  a6  octobre  1843,  pour  les  pauvres  de  la  Ville,  Sos  fr.  30. 

1  ls  belles  recettes  témoignent  de  la  faveur  dont  jouissait  la  Société. 


Des  symptômes  alarmants  pour  la  vitalité  de  la  Société  se  firent  de 
nouveau  sentir  vers  la  fin  de  1846  et  il  y  eut  arrêt  jusqu'au  Concert  du 
jS  octobre  1849,  donné  par  Léon  Lecieux,  au  bénéfice  des  habitants 
J  Arromanches.  La  Philharmonique  y  joua  deux  ouvertures,  à  la  grande 
satisfaction  du  public  qui  réclamait  avec  instance  l'organisation  des  nou- 
velles soirées  artistiques  dont  il  était  privé. 

M  de  J  uvigny,  grand  ami  des  Arts  et  des  Artistes,  Président  de  la  Société, 
s'occupait  sérieusement  de  sa  réorganisation  sur  des  bases  solides  et  dura 
blés  ;  déjà  il  avait  pu  arrêter  des  statuts  modèles  qu'il  s'apprêtait  à  faire 
approuver,  lorsque  la  mort,  arrivée  le  ta  septembre  1852,  vint  priver  les 
Sociétaires  de  leur  précieux  guide,  mais  tous  s'empressèrent  de  témoigner 
de  U'iir  gratitude  en  assistant  au  service  trentain  qui  eut  lieu  le  ao  octobre 


En  1852,  un  jeune  artiste  de  talent,  de  passage  à  Bayeux,  M.  Verdier, 
séduit  par  les  sympathies  qui  l'avaient  accueilli  dans  notre  ville  et  cédant 
aux  instances  réitérées  des  nombreux  amis  qu'il  avait  su  se  créer,  prit  la 
décision  de  s'y  fixer  d'une  manière  définitive. 

i.  orchestre,  dirigé  par  M.  Lair  de  Beauvais,  profita  de  sa  présence  pour 
donner,  le  7  avril  1853,  un  Concert  au  bénéfice  des  pauvres.  Le  succès 
fut  complet  pour  tous. 

A  son  tour,  M.  Verdier  donna  un  Concert  le  24  novembre  de  la  même 
année,  avec  le  concours  de  l'Orchestre,  qui  joua  les  deux  ouvertures  de 
/'.'.!  Diavolo  et  du  Domino  Noir. 

Ce  fut  l'occasion  d'une  sérieuse  réorganisation.  Un  nouveau  règlement 
fut  élaboré  et  approuvé  ;  il  stipulait  spécialement  qu'à  l'avenir  le  compte- 
rendu  des  séances  de  la  Société  ne  serait  pas  publié  par  les  journaux. 


—  143  — 


Cette  décision  obtint  l'approbation  de  Y Indicateur,  qui  félicita  ses  auteurs 
et  s'abstint  de  rendre  compte  des  Concerts  pendant  plusieurs  années. 


En  outre  des  séances  ordinaires  de  l'abonnement,  deux  Concerts  de 
Bienfaisance  furent  donnés  :  le  4  août  1854,  au  bénéfice  de  la  Salie  d'Asile, 
et  le  4  janvier  1855,  au  bénéfice  de  la  famille  du  puisatier  Demosles, 
enseveli  à  Saint-Vigor-le-Grand.  La  recette  de  ce  dernier  Concert  fut  très 
élevée,  mais  il  ne  fut  pas  donné  de  compte-rendu  de  l'exécution  de  la 
Société  Philharmonique,  en  raison  de  la  décision  indiquée  ci-devant. 

A  cette  époque,  la  Société  était  présidée  par  M.  du  Manoir  de  Juaye, 
qui  avait  remplacé  M.  de  Juvigny.  M.  du  Manoir  voulant  donner  plus  de 
relief  au  Concert  d'abonnement  du  16  mars  1855,  eut  l'excellente  idée  d'y 
associer  YOrphéon,  dont  la  création  remontait  à  quelques  années.  Le 
succès  fut  considérable  et  Y  Indicateur  le  consacra  dans  son  numéro  du 
20  mars. 

Le  premier  Concert  donné  dans  la  Salle  Saint-Laurent  date  du  30  février 
1856  ;  il  fut  suivi  d'un  autre  donné  le  7  août  de  la  même  année,  avec  le 
concours  de  :  Thérèsa  Milanollo,  Géraldy  et  Mlle  Julia  Picot. 

C'est  à  ce  dernier  que  la  Société  chorale  Les  Vénitiens  fit  son  apparition. 


* 


Le  11  décembre  1857,  la  Société  donna  un  Concert  au  bénéfice  des 
Sœurs  de  la  Miséricorde,  avec  le  concours  de  Léon  Le  Cieux.  A  partir 
de  cette  date,  jusqu'en  1863,  il  ne  paraît  pas  que  la  Philharmonique 
ait  organisé  de  nouvelles  auditions  ;  elle  s'était  trouvé  désorganisée  par 
suite  de  décès  et  de  départ  de  plusieurs  de  ses  membres  les  plus  indis- 
pensables. 

Réorganisée  par  M.  Verdier  en  1864,  elle  put  prêter  son  concours  au 
concert  donné  par  Léon  Le  Cieux  le  34  novembre  et  les  journaux  en  publiè- 
rent un  compte-rendu  qui  se  terminait  ainsi:  «  La  Société  nous  promet 
v.n  digne  héritier  de  T  Ancienne  dont  cette  délicieuse  soirée  a  inauguré  si 
brillamment  la  renaissance.  » 

Le  9  mars  1865,  la  Société  donnait  son  premier  Concert  d'abonnement, 
où  elle  jouait  les  ouvertures  d'Olga  et  du  Maçon. 

Le  9  avril,  elle  prêtait  son  concours  au  Concert  de  M.  Sankson,  l'inven- 
teur du  xylophone,  et  le  26  novembre,  à  la  Messe  solennelle  de  Lair  de 
Beauvais,  qui  eut  un  grand  succès. 


—  144  — 

Entre  temps,  la  Société  Philharmonique  s'associait  aux  vœux  de  la 
population  Baveusaine  et  prenait  l'initiative  de  la  souscription  qui  permit 
d'offrir  à  YOrphéon  la  magnifique  bannière  que  nous  admirons  encore 
aujourd'hui.  Cette  bannière  lui  fut  rémise  solennellement  le  39  avril  1866. 

Depuis  cette  date  jusqu'en  1870,  la  Société  donna  ses  Concerts  ordi- 
naires et  continua  à  prêter  son  concours  aux  œuvres  de  bienfaisance  dans 
les  conditions  ordinaires;  il  ne  se  passa  aucun  fait  de  nature  à  mériter 
une  note  spéciale. 

En  1870  et  1871,  les  malheurs  qui  pesèrent  sur  la  France  interrompirent 
les  séances  et  les  répétitions  ne  furent  reprises  qu'à  la  fin  de  1873. 


Notre  compatriote  Léon  Le  Cieux  étant  décédé  le  15  février  1873,  la 
Société  tint  à  honneur  de  faire  célébrer  un  service  à  son  intention  et 
M.  Verdier  s'entendit  à  cet  effet  avec  les  Directeurs  des  autres  Sociétés 
musicales  de  la  ville.  Ce  service  fut  célébré  à  la  Cathédrale  le  3  avril 
1873,  M.  Marc,  maire  de  la  ville,  insista  pour  prendre  à  sa  charge 
tous  les  frais  de  cette  cérémonie  en  l'honneur  de  l'artiste  si  estimé  qui 
avait  été  son  ami. 


* 


Le  13  mars  1874,  la  Philharmonique  prêta  son  concours  au  Concert 
organisé  pour  les  pauvres  ;  elle  y  obtint  son  succès  ordinaire.  Le  Direc- 
teur, M.  Verdier,  et  son  ami,  M.  Le  Tuai,  y  furent  acclamés  tout  spécia- 
lement. Voici  en  quels  termes  Y  Echo  Bayeusain  en  rendait  compte  : 

«  Deux  de  ses  violonistes  les  plus  distingués,  deux  amis  de  cœur,  deux 
véritables  artistes,  ont  exécuté  un  duo  concertant  avec  cette  ampleur  et 
cette  sûreté  d'archet  qui  donnaient  à  leurs  cordes  frémissantes  la  pureté 
des  sons  et  la  puissance  d'une  brillante  harmonie..  Aussi  quel  enthou- 
siasme et  quels  rappels  !  La  salle  entière  trépignait  ;  en  les  acclamant, 
elle  se  rappelait  avec  plaisir  dans  quelles  circonstances  ces  véritables 
amis  s'étaient  rencontrés  et  comment  l'honorable  famille  de  l'un  avait 
contribué  au  bonheur  de  l'autre  (*)  ». 

C'est  avec  plaisir  que  nous  soulignons  ce  compte-rendu  qui  fait  hon- 
neur aux  deux  artistes  qui  habitent  toujours  notre  ville. 

Le  35  juillet  1875,  la  Société  participa  au  festival  organisé  au  Jardin 
Botanique,  au  profit  des  Inondes  de  Toulouse.   Elle  donna  son  concours 

(")  Allusion  à  l'arrivée  de  M.  Verdier  à  Bnyeux. 


-,  145  - 

très  apprécié  aux  fêtes  organisées  en  1876  en  l'honneur  de  M.  de  Cau- 
mont  et  notamment  au  festival  du  13  Juillet.  On  se  souvient  toujours 
avec  plaisir  de  ces  fêtes  mémorables  et  de  la  magnifique  soirée  donnée 
sur  la  place  du  Château  avec  le  concours  de  la  Musique  du  Régiment  en 
garnison  à  Caen  et  de  celle  de  Château-Gontier. 

En  1877,  la  Commission  administrative  de  la  Société  jugea  que  le 
moment  était  venu  d'appeler  l'attention  des  amateurs  de  grande  musique 
et  d'aborder  l'étude  des  œuvres  des  grands  maîtres  dont  jusqu'alors  l'exé- 
cution lui  avait  été  à  peu  près  impossible  à  cause  du  nombre  restreint 
de  ses  membres  ;  dans  ce  but,  elle  fit  des  démarches  auprès  des  musiciens 
sortant  d'un  régiment,  mais  plusieurs  tentatives  vinrent  se  heurter  à  un 
obstacle  assez  sérieux  :  l'achat  des  instruments  qui  constituait  une  dépense 
trop  lourde  pour  beaucoup  de  ceux  qui  auraient  pu  faire  partie  de  l'or- 
chestre. Il  fut  alors  décidé  que  le  prochain  Concert  serait  destiné  à  l'ac- 
quisition des  instruments  les  plus  nécessaires,  qui  resteraient  sa  propriété, 
mais  qu'elle  pourrait  confier  aux  amateurs  qui  lui  conviendraient. 

Cette  excellente  mesure  fut  bien  accueillie  et  elle  produisit  d'excellents 
résultats  puisqu'aux  concerts  suivants  l'orchestre  put  donner  plusieurs 
symphonies  d'Haydn. 

Le  37  janvier  1879,  la  Société  prêtant  son  concours  à  la  représentation 
de  Charlotte  Corday,  M.  Verdier  fit  jouer  une  Ouverture  qui  lui  avait  été 
dédiée  par  le  Chef  d'Orchestre  de  Caen,  M.  Merck.  Elle  fut  saluée  par  le 
nombreux  public  d'une  triple  salve  d'applaudissements. 

De  nombreuses  séances  furent  données  en  1879  et  1880,  mais*une  des 
plus  intéressantes  eut  lieu  le  4  septembre  1880,  au  Concert  de  l'Orphéon, 
où  la  Société  joua  brillamment  Y  Ouverture  de  Guillaume  Tell  et  le  Désert. 

Ces  brillantes  soirées  ne  pouvaient  donner  de  si  beaux  résultats  sans 
une  préparation  constante  ;  les  répétitions  étaient  régulièrement  suivies 
et  permettaient  de  soigner  l'exécution,  ce  qui,  de  nos  jours,  laisse  de 
plus  en  plus  à  désirer. 

Le  5  juin  1883,  l'ami  des  Orphéonistes  de  France,  compositeur  distin- 
gué, M.  Laurent  de  Rillé,  vint  donner  une  conférence  à  Bayeux  ;  la 
Société  Philharmonique  s'empressa  de  lui  prêter  son  concours,  elle  y 
joua  deux  ouvertures  qui  furent  applaudies  avec  enthousiasme. 


* 


Ce  fut  en  cette  année  1883  que  la  Société  Philharmonique  enregistra 

10 


—  14G  — 

l'un  des  faits  mémorables  dont  il  est  fait  mention  dans  ses  annales.  Heu- 
reux de  remercier  leur  chef  de  son  dévouement  et  de  ses  trente  années  de 
services  continus,  les  Membres  de  la  Société  firent  appel  à  la  population 
Bayeusaine  dans  le  but  d'offrir  à  M.  Verdier  un  souvenir  de  leur  estime 
et  de  leur  reconnaissance. 

Cet  appel  fut  entendu,  le  succès  dépassa  toutes  les  espérances  :  jamais 
manifestation  ne  fut  plus  complètement  touchante.  Elle  eut  lieu  le 
10  novembre,  dans  la  Salle  Saint-Laurent,  trop  petite  pour  contenir  les 
amis  qui  s'y  étaient  donné  rendez-vous.  Au  nom  de  tous,  M.  Lamy  remit 
un  superbe  bronze  à  M.  Verdier,  qui  put  se  rendre  compte  que  les  ser- 
vices  rendus  ne  trouvaient  pas  toujours  des  ingrats  et  qu'il  vient  un  jour 
où  la  reconnaissance  populaire  sait  les  reconnaître  et  les  récompenser. 

Tous  ceux  que  préoccupent  les  intérêts  artistiques  étaient  présents,  ils 
applaudirent  à  tout  rompre  la  Société  Philharmonique  et  M.  Lamy,  dont 
le  superbe  discours  émut  jusqu'aux  larmes  M.  Verdier  et  même  une 
partie  de  l'auditoire. 

Mais  cette  magnifique  soirée  eut  un  triste  lendemain.  Appelé  au 
Conservatoire  de  Caen ,  M.  Verdier  dut  quitter  Bayeux  et  donner  sa 
démission  de  Chef  d'Orchestre.  Il  fut  remplacé  en  septembre  1883  par 
M.  Perdu,  chef  de  la  Musique  Municipale,  musicien  et  compositeur  dis- 
tingué, qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis  plusieurs  années. 

Sous  l'habile  direction  d'un  tel  chef,  la  Société  Philharmonique  ne 
pouvait  péricliter,  elle  poursuivit  son  œuvre  avec  succès  et  donna  de 
nombreux  concerts  en  1884,  1885  et  1886. 

A  la  fin  de  1886,  le  Comité  qui  fut  élu  décida  que  la  Société  s'adjoin- 
drait des  Membres  honoraires,  s'inspirant  en  cela  de  l'exemple  donné  par 
l'Orphéon  quelque  temps  auparavant. 

Les  premiers  essais  furent  d'abord  peu  favorables,  mais  le  Président, 
M.  Mériel  et  l'infatigable  sociétaire,  M.  Mulot,  firent  des  démarches  à 
domicile  et  ils  eurent  la  satisfaction  d'enregistrer  188  adhésions. 

Il  fut  décidé  qu'un  grand  concert  serait  offert,  aux  Membres  hono- 
raires, chaque  année,  avec  le  concours  d'artistes  de  Paris  et  de  solistes 
éminents  étrangers.  Le  premier  fut  donné  le  a  mai  1888.  On  verra  ci- 
après  les  noms  des  artistes  qui  y  figurèrent. 

A  cette  date,  la  Société  était  ainsi  composée  : 
Chef  d'Orchestre .      M.  Perdu.        I     M  XT.  ,  (  M.  Marchai. 

.M.I.W.      I    l      Vl0l0nS-  ^ 

1"'  Violons.     . 


!M.  Le  Tuai. 
M.  Daché. 


M.  Pernot. 
2*  Violon    .     .     .M.  Simon. 


-  147  - 


2e"  Violons 


r  M.  Lévêque. 

M.  Lefrançois. 

M.  Varin. 
(  M.  Caumont. 
(M.  Maubant. 

ÎM.  Caumont. 
M.  Gutele. 
M.  Focheux. 
M.  £  Jean. 
M.  Lahaye. 
M.  Mulot, 


Clarinette. 


Violoncelles 
Altos    .     . 

Contrebasse 

Piston  . 
Trompette. 

En  outre,  pour  les  Concerts,  quelques  amateurs,  notamment  M.  de 
Juvigny,  violoncelliste,  dont  le  précieux  concours  n'a  jamais  fait  défaut 
à  nos  sociétés  musicales. 


Hautbois   .     . 
Saxophone.    . 

Cors     .     .     . 

Trombones     . 

Grosse  Caisse. 
Timballier.     . 


M.  Lacoche. 

M.  Salles. 

M.  Moutier. 

M.  iEstaing. 

M.  Samson. 

M.  Ed.  Salles. 

M.  Rouland. 
I  M.  Mériel. 
)  M.  Frémanger. 

M.  Lenoircy. 

M.  Mallard. 


* 


Le  5  juin  1888,  grâce  à  l'initiative  de  M.  Mulot,  M.  Hubert,  négociant 
à  Bayeux,  fit  don  à  la  Société  du  violoncelle  ayant  appartenu  à  M.  Délie, 
son  oncle,  ancien  membre  de  la  Philharmonique. 

Le  35  novembre  de  la  même  année,  le  soixantenaire  de  la  Société  fut 
célébré  par  l'exécution  à  la  Cathédrale  de  la  Messe  composée  par  M. 
Perdu,  qui  fut  vivement  félicité  par  Monseigneur  l'Evèque  et  par  les  nom- 
breux amis  des  arts  et  artistes  étrangers  qui  composaient  l'assistance. 

Le  deuxième  Concert  offert  aux  Membres  honoraires  eut  lieu  le  26 
mars  1889.  C'est  à  cette  soirée  que  fut  inauguré  le  Palais  Oriental,  décor 
qui  est  la  propriété  exclusive  de  la  Société. 

Le  compte-rendu  de  ce  Concert  figure  au  registre  spécial  dont  la  tenue 
a  été  régulière  à  partir  de  cette  époque.  Il  énonce  que  la  dépense  s'est 
élevée  à  i.sio  francs,  chiffre  qui  démontre  l'importance  de  la  solennité. 


Le  13  novembre  1889,  un  nouveau  Comité  fut  élu  ;  il  décida  et  obtint 
que  des  concerts  populaires  seraient  donnés  de  temps  en  temps  le  Di- 
manche. 

Ce  Comité  ayant  donné  sa  démission  le  11  -août  1890,  il  y  eut  une 
réunion  générale  des  Sociétaires  qui,  par  21  voix  sur  24  votants,  déci- 
dèrent qu'à  l'avenir  il  n'y  aurait  plus  de  Comité,  mais  qu'une  Commis- 


—  148  — 

sion  spéciale  serait  nommée  chaque  fois  qu'il  s'agirait  de  l'organisation 
d'une  fête  ou  d'un  Concert. 

Pour  présider  cette  réunion,  les  Sociétaires  avaient  désigné  leur  doyen 
d'âge,  M.  Guisle,  qui  fut  très  flatté  de  cette  distinction  et  remercia  cha- 
leureusement ses  camarades  de  la  confiance  qu'ils  avaient  bien  voulu  lui 
témoigner. 

M.  Mériel  fut  élu  Président  le  13  août  1890  et  la  première  Commission 
fut  nommée  le  14  janvier  1891. 

Le  18  mars  de  la  même  année,  la  Société,  réunie  en  Assemblé  générale 
pour  la  reddition  des  comptes,  décida  qu'une  somme  de  400  francs  serait 
prélevée  sur  l'actif  de  la  Société  pour  être  versée  à  la  Caisse  d'Epargne  et 
que  le  livret  à  retirer  serait  ainsi  immatriculé  :  c  La  Société  Philharmo- 
nique de  Bayeux  représentée  par  son  Trésorier. .  •  » 

Ce  premier  dépôt  fut  effectué  le  12  avril  ;  il  y  en  a  eu  d'autres  depuis, 
car  les  comptes  de  1902  signalent  que  leur  montant  s'élève  à  90a  fr.  53. 


* 


Le  20  décembre  1893,  M.  Perdu  ayant  subi  une  attaque  de  paralysie,  la 
Société  pria  M.  Marchai  de  le  remplacer  pour  la  direction  de  la  Société 
et  l'organisation  du  grand  Concert  fixé  au  13  février  1894. 

Et  le  23  novembre  de  cette  année  1894,  la  santé  de  M.  Perdu  ne  laissant 
plus  d'espoir  de  guérison,  M.  Marchai  fut  maintenu  dans  ses  fonctions  de 
Directeur  par  23  voix  sur  24  votants.  Il  fut  installé  le  28  du  même  mois. 

M.  Frémanger,  l'un  des  anciens  Sociétaires,  était  décédé  dans  l'inter- 
valle et  Madame  Frémanger  avait  fait  don  à  la  Société  du  trombone  de 
son  mari  ;  M.  Marchai  en  exigea  la  mention  au  registre  de  la  Société. 

Le  2  septembre  1894,  la  Société  avait  été  donner  un  Concert  à  Arro- 
manches  ;  le  retour  fut  marqué  par  un  accident  qui  pouvait  avoir  des 
suites  fâcheuses,  la  voiture  qui  ramenait  un  certain  nombre  de  Sociétaires 
versa  à  la  côte  de  Pouligny,  mais  heureusement  il  n'y  eut  que  des  dégâts 
matériels. 


* 
*   * 


L'année  1895  fut  une  année  de  deuil  pour  la  Société  Philharmonique. 
M.  Perdu  mourut  le  16  janvier  et  M.  Mériel,  président,  le  22  décembre. 
Elle  leur  fit,  à  l'un  et  à  l'autre,  des  obsèques  solennelles. 

Le  24  avril,  la  Société  prêta  son  concours  au  Concert  organisé  pour  le 
corps  expéditionnaire  de  Madagascar. 


-149  — 

Et  le  6  novembre  suivant,  elle  procéda  à  l'inventaire  et  à  l'assurance 
du  matériel  lui  appartenant,  estimé  3.000  francs. 

Le  *4  janvier  1896,  M.  Daché  fut  élu  Président,  en  remplacement  de 
M.  Mériel,  par  2a  voix  sur  25  votants. 

Ce  fut  lui  qui  fut  appelé  par  la  Municipalité  pour  donner  son  avis  sur 
le  changement  et  les  modifications  à  apporter  à  la  nouvelle  salle  des 
répétitions,  l'ancienne  salle  devant  être  démolie  pour  le  dégagement  de 
la  Cathédrale. 

La  première  répétition  dans  la  salle  actuelle  eut  lieu  le  1"  juillet  1896. 

Le  13  octobre  1896,  M.  Daché  ayant  cru  devoir  donner  sa  démission, 
les  Sociétaires  ne  voulurent  pas  l'accepter,  il  la  retira  le  20  et  continua 
ses  fonctions  jusqu'au  ier  octobre  1902,  jour  où  il  se  retira  définitivement 
pour  raison  de  santé.  Il  fut  nommé  Président  honoraire  à  l'unanimité. 

Dans  cette  même  séance  du  Ier  octobre  1901,  les  Sociétaires  décidèrent 
qu'à  l'avenir  la  Société  serait  administrée  par  le  Directeur,  le  Secrétaire, 
le  Trésorier  et  3  Membres  élus  chaque  année,  mais  de  regrettables  malen- 
tendus se  produisirent  et  ouvrirent  l'ère  des  difficultés  dès  le  mois  de 
mars  1903.  Le  Comité  donna  sa  démission.  La  Société  put  néanmoins 
donner  son  concours  à  l'inauguration  du  Monument  de  Formigny,  le 
ier  juin. 

Le  10  juillet  suivant,  la  Société  décida  qu'il  serait  élu  un  Président  en 
remplacement  de  M.  Daché  ;  elle  désigna  M.  de  Juvigny,  qui  ne  crut  pas 
pouvoir  accepter. 

Des  démissions  de  plus  en  plus  nombreuses  parvinrent  au  Directeur  et 
une  scission  complète  put  un  instant  donner  des  craintes  sur  la  vitalité 
de  la  Société.  Tous  les  vrais  amis  des  arts  déplorèrent  cette  scission  et 
s'interposèrent  pour  en  arrêter  les  suites  ;  nous  même,  avec  quelques 
sociétaires,  nous  fîmes  une  démarche  auprès  de  M.  Lamy,  maire  de  la 
ville,  qui  ne  fut  pas  plus  heureux  dans  sa  tentative  de  conciliation. 

C'est  alors  que  fut  créée  une  nouvelle  Société  :  Y  Union  Sy  m  phonique. 

La  Société  Philharmonique,  un  instant  ébranlée,  se  mit  résolument  à 
l'œuvre  pour  recruter  de  nouveaux  adhérents  et  soutenir  sa  vieille  répu- 
tation. Elle  a  réussi  à  se  consolider  et  elle  continue  sa  tradition.  Les  deux 
derniers  Concerts  qu'elle  a  donnés,  le  12  mars  1907  et  le  10  mars  1908, 
n'ont  rien  à  envier  à  ses  devanciers  et  démontrent  qu'elle  peut  toujours 
tenir  haut  et  ferme  le  Drapeau  des  Arts  dans  notre  chère  Ville  de  Bayeux. 


—  150  - 


SOCIÉTÉ    PHILHARMONIQUE  DE  BAYEUX 


GRANDS    CONCERTS 


rts     anae    2*dZexxiabres    Honoraire 
depuis  leur  Organisation 


2  mai 


1888 


26  mars     1889 


5  mars     1890 


3  mars     1891 


3  février  189a 


7  février  1893 


13  février  1894 


Ml,e  Lépine 

M.     Samary,  fils 

—  Rousselot 

—  Morin 
Mme  Brouville 
M.     Warmbrodt 
Mme  Thévenet 
M.     Morin 

—  Soudry 
Mme  Noalk 

M.     Warmbrodt 
M»«  Du  port 
M.      Baume 
Mme  Sauvaget 
M»*  Baude 
M.     Bas 

—  Pinguet 

—  Baume 

Mme  Lerouz-Rtbeyre 
M.     Melchissédec 
MUo  Vormèse 
M.     Gruyer 

—  Leroux 
Ml,e  Rebrey 
M.     Aflfre 

—  Fournets 
— ■     Fontbonne 

—  Carembat 

• 

Ml,e  de  Eeridez 
M.     Clément 


Opéra-Comique 

Violon 

Violoncelle 

Clarinette 

Opéra 

Opéra 

Harpe 

Clarinette 

Violoncelle 

Op.  Copenhague 

Opéra 

Violon 

Piano 

Opéra 

Violoncelle 

Hautbois 

Baryton  O.  C. 

Piano 

Opéra-Comique 

Opéra 

Violon 

Cor 

Piano 

Opéra-Comique 

Opéra 

Opéra 

Flûte 

Violon 

Opéra-Comique 

Opéra-Comique 


—  151  — 


13  février  1894 

M.     Fournets 

Opéra 

—     Robert 

Harpe 

—     Marchai 

Violon 

—     Garaudet 

Comique 

19  février  1895 

Mlle  Agussol 

Opéra 

M.     Sellier 

Opéra 

—     Douaillier 

Opéra 

—     Paradis 

Clarinette 

—     Bas 

Hautbois 

—     Pénable 

Cor 

—     Couppas 

Basson 

—      Detrain 

Piano 

4  février  1896 

Mlle  Beauvais 

Opéra 

Mme  Prévost 

Opéra 

M.     Muratet 

Opéra 

—      Ballard 

Opéra 

—     Hayot 

Violon 

—      Petit 

Piston 

—     Bas 

Hautbois 

—     Detrain 

Piano 

Orphéon 

16  février  1897 

M»«  Blanc 

Conservatoire 

Mme  Hayot 

Conservatoire 

M116  Syma 

Odéon 

M.     Laforge 

Opéra 

—      Barrère 

Flûte 

—      Hayot 

Violon 

—      Bas 

Hautbois 

• 

—      Fauchey 

Piano 

—      Pannier 

Odéon 

8  février  1898 

M"6  Loventz 

Opéra 

M.     Bartet 

Opéra 

—      Paradis 

Clarinette 

—      Pénable 

Cor 

—     Couppas 

Basson 

—      Bas 

Hautbois 

—     Fauchey 

Piano 

—     Esquier 

Comédie  Fr. 

—  152  — 


18  avril      1899 


13  mars     1900 


4  mars     1901 


7  avril      1903 


16  mars     1903 


8  mars     1904 


M»«  Molé-Truffier 
Mï|e  Avocat 
M.     Mouliérot 

—  Houfflack 

—  Bas 

—  Fauchey 

—  Truffier 
Mlle  Soyer 

—  Jane  de  Bret 
M.     Affre 

—  Goubert 

—  Richet 

—  Bas 

Mme  Brouville-Ballard 
M.     Laffitte 

—  Ballard 

—  André 

—  Vuillermoz 

—  Bas 

—  Fauchey 

—  Romain 
Mme  Richard 
MUe  Touzard 
M.     Sizes 

—  Marnef 

—  Bas 

—  Rambert 
MUe  Leclerc 
M.     Badiali 

—  Toussaint 

—  Goubert 

—  Robert 

—  Bas 

—  Launay 

M,,e  Jane  de  Théza 

—  Lambert 
M.     Plamondon 

—  Paradis 


Opéra-Comique 

Odéon 

Opéra-Comique 

Violon 

Hautbois 

Piano 

Comédie  Fr. 

Opéra 

Piano 

Opéra 

Flûte 

Violoncelle 

Hautbois 

Opéra 

Opéra 

Opéra 

Violon 

Cor 

Hautbois 

Piano 

Théâtre  de  Caen 

Opéra 

Piano 

Opéra 

Violon 

Hautbois 

Vaudeville 

Opéra-Comique 

Opéra-Comique 

Violon 

Flûte 

Harpe 

Hautbois 

Comique 

Opéra-Comique 

Odéon 

Opéra 

Clarinette 


l 


—  153  — 


8  mars     1904 


28  mars     1905 


30  mars     1906 


13  mars     1907 


10  mars     1908 


M.  Aubert 

—  Gaubert 

—  Bas 

—  Grovlez 
M,,e  Loventz 

—  Védrenne 

—  Touzard 
M.  Gilliet 

—  Boucrel 

—  Bas 

—  Launay 
Ml,e  Lesenne 

—  Mancini 

—  Mutel 

—  Reboul 

—  Touzard 
M.  Sayetta 

—  Aubert 

—  Bas 
M»*  Gautier 

—  Misset 

—  de  Louvigny 

—  Touzard 
M.  Billot 

—  Hennebains 

—  Bas 

—  Launay 

Mlle  Suzanne  Cesbron 
Mme  Houdret-Wolfertz 

M.  Jan  Reder 

—  Hery  Rabatel 

—  Marcel  Houdret 

—  Bas 

—  Paul  Décart 


Violon 

Flûte 

Hautbois 

Piano 

Opéra 

Violon 

Piano 

Opéra 

Opéra 

Hautbois 

Comique 

Opéra 

Opéra 

Odéon 

Violoncelle 

Piano 

Opéra 

Violon 

Hautbois 

Opéra 

Opéra-Comique 

Violon 

Piano 

Opéra-Comique 

Flûte 

Hautbois 

Comique 

Opéra-Comique 

Conserv.  de  Liège 

Cons.  et  C18  Colonne 

Violoncelliste 

Violon 

Hautbois 

Odéon 


•" 


—  154  — 


LES  MUNICIPALITÉS  DE  BAYEUX 


ET  LES  DISETTES 


(1709-1725-1739) 


En  1709,  l'hiver  qui  commença  le  6  janvier,  pour  durer  trois  mois, 
vit  cinq  semaines  de  gelée  intense.  Quatre  fois  on  le  crut  terminé,  mais 
quatre  fois  le  froid  recommença.  La  récolte  de  froment  manqua  et  le  blé 
valut  jusqu'à  5  livres  10  sols  le  boisseau,  le  cidre  se  paya  150  livres  la 
pipe.  Un  arrêt  du  parlement  du  9  mai  ordonna  de  taxer  les  riches  pour 
assurer  la  subsistance  des  pauvres.  Cette  taxation  eut  lieu  par  MM.  le 
Supérieur  du  Séminaire,  de  Landeville,  avocat  du  Roi,  de  Linières- 
Legras,  conseiller  assesseur,  et  du  Lonchamp,  pour  la  paroisse  Saint- 
Exupère,  et  par  MM.  Gabriel  Descrametot,  escuier,  et  Me  Gilles  Fon- 
taine, pour  celle  de  Saint-Georges.  Ces  Messieurs  avaient  été  nommés 
en  chœur,  c'est-à-dire  à  l'unanimité,  par  les  paroissiens,  le  si  mai,  pour 
visiter,  le  lendemain,  les  pauvres,  dresser  par  écrit  un  état  de  leur  nom- 
bre et  de  leurs  besoins  et  procéder  à  l'imposition  des  sommes  nécessaires 
pour  y  pourvoir.  Il  dut  en  être  de  même  dans  les  autres  paroisses. 

Il  y  eut  des  personnes  qui  moururent  de  froid. 

Le  16  juillet,  on  fit  une  procession  générale  à  Saint-Exupère  pour  obte- 
nir du  beau  temps. 

Jusqu'au  20  juillet,  le  temps  fut  épouvantable,  et  malgré  l'appoint  des 
petits  grains,  semés  pour  remédier  au  déficit  ou  plutôt  au  manque  de  la 
récolte  de  blé,  cette  dernière  denrée  coûtait  6  livres  le  boisseau  à  la  fin 
de  Tannée. 

Cette  cherté  extrême  des  grains  avait,  paraît-il,  réduit  les  Cordeliers  à 
une  grande  misère  et  en  état  de  demander  des  secours  à  la  Ville,  mais  ils 
préférèrent  installer  une  brasserie  de  bière  qui  leur  aiderait  à  subsister  et 
leur  fournirait  de  la  boisson.  Malheureusement,  les  bons  Pères  qui  distri- 
buaient leur  marchandise  en  gros  et  en  détail,  avaient  omis  de  payer  à  la 


L 


-  155  - 

Ville  les  droits  qui  lui  étaient  dûs.  Maire  et  échevins,  chargés  de  veiller 
à  la  meilleure  répartition  des  charges  sur  leurs  concitoyens,  se  fâchèrent 
et  intentèrent  aux  fils  de  Saint-François  un  bel  et  bon  procès  qui  fut 
couronné  de  succès.  Mais,  les  Cordeliers  refusèrent  la  visite  et  l'exercice. 
Le  tribunal  de  l'Election,  devant  lequel  le  différend  fut  porté,  les  y  assu- 
jettit. Devant  ces  exigences  fiscales,  les  religieux  diminuèrent  leur  fabri- 
cation. Bientôt  cependant,  en  considérant  les  bénéfices  du  métier,  ils 
vinrent  à  résipiscence,  car  le  31  juillet  1711,  ils  offrirent  de  reprendre 
leur  ancien  commerce,  à  condition  de  ne  payer  que  la  moitié  des  droits, 
avec  exemption  complète  pour  leur  propre  consommation,  déclarant  que 
vu  leur  peu  de  revenu  et  la  raréfaction  des  aumônes,  ils  seraient  en  cas 
de  refus,  obligés  de  demander  des  subsides  à  la  Ville. 

Il  est  bien  probable  que,  dans  l'intérêt  de  leurs  administrés,  MM.  de 
Ville  acceptèrent  cette  transaction  ,  de  peur  d'avoir  trop  de  subsides  à 
fournir  aux  RR.  PP. 

En  171 5,  ils  sont  mentionnés  parmi  les  exempts  des  droits  du  tarif.  En 
173%  ils  étaient  au  nombre  de  26  et  déclaraient  au  Roi  1.084  livres  de 
revenu.  La  moitié  des  octrois  revenant  à  la  Ville  était  alors  de  325  livres. 


* 
»    » 


L'hiver  de  1724  fut  un  hiver  éminemment  pluvieux.  Les  grains  confiés 
à  la  terre  périrent  pour  la  plus  grande  partie.  Le  blé  atteignit  donc  un 
prix  très  élevé  en  1725.  Le  renchérissement  commença  vers  la  mi-juin. 
Au  début  de  juillet,  le  boisseau  valait  6,  7  et  8  livres.  On  n'en  distribuait 
qu  aux  seuls  boulangers  dont  les  boutiques  restaient  fermées  :  ils  cuisaient 
pour  la  ville  et  la  campagne,  et  deux  notables  se  rendaient  chez  chacun 
d'eux,  pour  présider  à  l'ouverture  de  leur  four  et  distribuer,  par  un  huis 
entrebâillé,  le  pain  aux  habitants.  Ce  mode  de  procéder  dura  toute  une 
quinzaine. 

Ce  pain  était  très  mauvais  ;  on  ne  tirait,  en  effet,  qu'un  boisseau  de  son 
par  sac  et  chaque  boisseau  de  farine  devait  produire  jusqu'à  60  livres  de 
pain,  vendu  3  sols  6  deniers  et  4  sols.  Heureux,  cependant,  qui  pouvait  en 
avoir  à  sa  volonté  contre  argent  comptant  ! 

Le  froment  monta  jusqu'à  70  livres  le  sac. 

Le  sarrasin  valait  8  livres  le  boisseau. 

L'avoine  3  livres  15  sols  et  4  livres  à  la  même  mesure. 

Le  10  juillet,  les  boulangers  rouvrirent  leurs  boutiques,  comme  d'usage, 
et  y  exposèrent  en  vente  le  pain  qu'ils  fabriquaient.  Quatre  jours  après, 


-  156  - 

on  recommença  à  donner  aux  bourgeois  du  blé,  suivant  te  nombre  des 
personnes  de  chaque  famille.  A  deux  tripots  successifs,  le  prix  du  blé  fut 
fixé  à  4  livres  15  sols. 

Ce  prix  modique,  établi  sans  nul  doute  par  le  vicomte-maire,  M.  J.-B. 
Paysant,  sr  des  Mesnils,  et  ses  échevins,  Marc-Antoine  de  Hermerel,  sr  du 
Martel,  esc\  lieut.  gén.  de  police,  Antoine  Le  Marois,  consr  et  procureur 
du  roi  de  Police,  et  François  Crepel,  conseiller  et  avocat  du  Roy  en  bail- 
liage et  viconté,  mécontenta  les  gens  de  campagne,  qui  se  mirent  à 
serrer,  c'est-à-dire  à  cacher  leurs  blés.  D'où  ce  résultat  fâcheux  que,  dès 
le  22  juillet,  il  fallut  donner  à  nouveau  le  pain,  boutique  entrouverte 
seulement. 

Aux  tripots  qui  suivirent  les  deux  dont  nous  venons  de  parler,  le  bois- 
seau de  blé  remonta  à  7  livres  15  sols,  8  livres,  9  livres  et  même  10  livres. 
Bref,  la  spéculation  s'en  était  de  nouveau  emparée  et  le  vendait  le  plus 
cher  possible.  On  dut  revenir  à  n'en  donner  qu'aux  seuls  boulangers. 

La  situation  devenant  intolérable,  MM.  de  Ville,  de  concert  avec  la 
police,  firent  des  détachements  de  bourgeois,  avec  des  gentilshommes  ou 
les  archers  du  grand  prévôt  à  leur  tête ,  pour  aller  dans  les  campagnes  , 
là  où  l'on  savait  qu'il  y  avait  du  blé,  et  s'en  emparer.  Le  grain  ainsi 
amené  en  ville  était  renfermé  dans  un  local  où  la  bourgeoisie  montait  la 
garde,  jour  et  nuit.  Souvent  les  convois  étaient  attaqués  par  les  paysans 
et  il  y  avait  alors  bataille.  Le  blé  non  escorté  était  pillé  par  eux,  mais 
toutefois  payé  au  prix  du  tripot. 

L'exaspération  populaire  devint  telle  que  MM.  de  la  police,  ne  se 
croyant  pas  en  sûreté  avec  la  garde  ou  milice  bourgeoise  et  redoutant 
une  sédition  qu'il  aurait  fallu  réprimer,  prièrent  les  officiers  du  régiment 
de  Périgord,  en  garnison  ici  depuis  décembre  précédent,  de  faire  descen- 
dre deux  compagnies  d'infanterie  pour  garder  le  tripot. 

Le  blé  manquant  toujours,  nos  édiles  durent  songer  à  s'en  procurer  à 
l'extérieur,  ce  qui  n'était  pratique,  vu  l'état  des  routes  et  la  difficulté  des 
communications,  que  parla  mer,  dans  les  ports  ou  havres  du  littoral. 
Chose  étonnante,  c'était  alors  l'Angleterre  qui  nous  approvisionnait  en 
cas  de  disette  ! 

Le  30  juillet,  on  envoya  un  détachement  chercher  à  Isigny  1.300  bois- 
seaux de  blé  venus  d'Angleterre.  Le  convoi  fut  arrêté  à  La  Cambe  par  les 
habitants  :  on  se  battit  fort  et  il  y  eut  mort  d'hommes.  Deux  victimes 
succombèrent. 

Les  boulangers  continuèrent  à  en  recevoir  seuls  et  il  était  toujours 


-  157  - 

distribué,  à  boutique  fermée  ou  plutôt  entrouverte,  par  les  notables 
désignés. 

D'autres  blés,  toujours  de  provenance  anglaise,  furent  débarqués,  dans  la 
suite,  à  Asnelles,  Courseulles  et  surtout,  et  en  plus  grande  quantité,  à  Caen. 
Le  8  août,  le  boisseau  ne  valait  plus,  en  cette  dernière  ville,  que  ioo  sols, 
alors  qu'à  Bayeux,  son  prix  était  toujours  de  7  livres  10  sols  à  8  livres. 

Toute  cette  année  1725,  le  blé,  à  Bayeux,  ne  valut  pas  moins  de  5  livres 
10  sols.  En  1726,  il  revint  à  2  livres. 

Pour  éloigner  le  fléau,  le  clergé  de  la  Cathédrale  processionna  à  Saint- 
Kxupère  les  17  et  18  juin  et  le  2  juillet.  De  cette  date  au  14  inclus,  il  visita 
diverses  églises  paroissiales  et  les  communautés  religieuses.  Le  15  eut 
lieu,  à  Saint-Exupère,  une  procession  générale. 


L'année  1739  pesa  bien  lourdement  sur  la  ville  de  Bayeux.  La  récolte 
de  Tan  précédent  ayant  presque  totalement  manqué,  non  seulement  dans 
le  Bessin,  mais  encore  dans  les  élections  voisines,  les  grains  éprouvèrent 
une  hausse  considérable.  Le  boisseau  de  froment  monta  de  2  livres  5  sols 
à  3  livres.  Cette  élévation  subite  éveilla  de  légitimes  frayeurs  dans  la  popu- 
lation, encore  sous  le  coup  des  souvenirs  néfastes  de  1725. 

C'était,  en  effet,  une  disette  véritable  qui  s'annonçait  sous  des  auspices 
d'autant  plus  menaçants,  que  se  produisant  à  mi-année,  elle  ne  provenait 
point  de  la  saison  des  semailles  mais  d'une  pénurie  réelle  de  céréales,  par 
suite  d'un  manque  de  rendement  suffisant. 

Il  fallait  conjurer  l'avenir  menaçant,  venir  en  aide  à  la  population 
souffreteuse,  lui  épargner  les  malheurs  de  la  famine. 

Cette  fois  encore,  l'administration  municipale  ne  faillit  point  à  sa 
tâche. 

Michel  Gênas,  sp  de  Rubercy,  était  alors  à  la  tête  de  la  ville.  Homme 
des  anciens  jours,  magistrat  austère  et  ferme  sans  raideur,  rempli  de 
prévoyance  et  inaccessible  aux  terreurs  puériles,  M.  Gênas,  le  dernier  des 
vicomtes-maires,  que  dix  années  plus  tard  un  édit  royal  devait  suppri- 
mer, déploya,  en  la  circonstance,  ses  qualités  d'administrateur. 

MM.  Leloup  Dumesnil  et  Crepel,  ses  deux  échevins,  ne  lui  marchandè- 
rent point  leur  concours,  non  plus  qu'Eurry,  alors  procureur-syndic  et 
qui  plus  tard  fut  maire  de  Bayeux. 

A  une  assemblée  de  Ville,  tenue  le  13  mai,  le  vicomte-maire  exposa, 
qu'en  pareille  occurrence,  l'an   1725,  l'administration  municipale  avait 


-  158  - 

fait  acheter  des  blés  en  Angleterre  et  proposa  d'en  agir  de  même.  L'as- 
semblée, tant  pour  augmenter  par  un  approvisionnement  étranger  le 
petit  stock  de  denrées,  que  pour  ramener  la  confiance  dans  le  cœur  et 
l'esprit  de  la  population,  s'empressa  d'accepter  la  proposition  qui  lui  était 
soumise.  L'assentiment  fut  unanime  ,  et  l'on  décida  qu'un  achat  de 
grains  serait  fait  aux  risques  et  périls  de  la  commune,  et  que  cet  appro- 
visionnement, destiné  à  être  revendu,  serait  réalisé  le  plus  tôt  possible. 

Un  généreux  citoyen,  M.  de  Subies,  Michel-Hélyes,  offrit  d'aller,  à  ses 
frais,  en  Angleterre,  faire  les  achats  de  blé.  On  accepta  avec  reconnais- 
sance, et  deux  jours  après,  on  lui  remit  10.000  livres,  en  une  lettre  de 
change  de  437  livres  sterling  prise  à  Caen.  Il  partit  de  suite  ;  mais  quel- 
que diligence  qu'il  pût  faire,  il  devait  s'écouler  un  assez  long  délai,  entre 
son  départ,  son  arrivée  et  l'envoi  des  blés,  et  dès  lors,  il  était  à  craindre 
que  de  pressants  besoins  ne  se  manifestassent  avant  l'arrivage  des  secours 
attendus. 

On  décida  donc  également  d'envoyer  à  Caen  le  sieur  Crepel,  pour  aviser 
aux  moyens  de  se  procurer  quelques  subsistances  en  attendant.  Sur  le 
tableau  effrayant  qu'il  fit  à  l'Intendant  de  la  misère  dans  laquelle  se  trou" 
vait  la  population  bayeusaine,  ce  magistrat  mit  à  sa  disposition  300  char- 
ges de  blé.  Mais  comment  solder  ce  grain,  alors  que  par  suite  du  malheur 
des  temps  les  coffres  de  la  ville  étaient  vides  ?  On  assembla  donc  de 
nouveau  le  Conseil  :  le  vicomte  maire  avança  4.000  livres  et  M.  Rogier 
de  Lespiney,  lieutenant  général  de  police,  2.000  livres.  Le  prix  d'achat 
ainsi  fourni  provisoirement,  on  réquisitionna  les  moyens  de  transport. 
Ceci  se  passait  le  ai  mai,  date  à  laquelle  on  paya  3.000  livres.  Dumesnil- 
Leloup  et  Crepel  allèrent  prendre  livraison  des  grains. 

Le  38  mai,  155  autres  sacs  furent  apportés  à  Bayeux,  sur  des  transports 
réquisitionnés  à  nouveau,  et  Eurry  alla  payer  les  3.400  livres  restant  dues. 

Les  souffrances  des  classes  pauvres,  atténuées  pendant  quelques  jours, 
renaquirent  plus  impérieuses.  En  vain,  un  clergé,  alors  riche  et  nom- 
breux, répandait-il  de  nombreuses  aumônes  ;  en  vain  la  prudente  noblesse 
qui  habitait  la  ville  distribuait-elle  de  larges  secours  ;  en  vain,  l'autorité 
municipale  s'ingéniait-elle  pour  venir  au  secours  de  tant  de  souffrances* 
soit  en  procurant  du  travail  aux  indigents,  par  la  réparation  des  chemins, 
soit  en  distribuant  des  secours  ;  la  misère  arriva  à  son  comble  et  M.  de 
Subies  ne  revenait  pas  ! . . . 

Le  ier  juin,  les  curés  déposèrent  à  l'Hôtel-de- Ville  un  mémoire  décla- 
rant, qu'à  bout  de  ressources,  il  leur  était  impossible  d'assister,  d'une 


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manière  suffisante,  les  pauvres  de  la  ville  dont  la  progression  effrayante 
dépassait  de  beaucoup  le  chiffre  de  2.200. 

D'extrêmes  misères  appellent  des  secours  immédiats,  M.  Gênas,  en 
présence  de  la  situation,  fit  appel  à  la  charité  de  personnes  bienfaisantes, 
qui  prêtèrent,  sur  billet,  2.000  livres  remboursables,  1/2  en  un  an,  1/2  en 
deux  ans.  Partie  de  cette  somme  fut  convertie  en  pain,  et  l'autre  partie, 
M.  Gênas  désirant  venir  en  aide  à  l'indigent  tout  en  encourageant  le 
travail,. fut  employée  à  acheter  de  la  filasse,  qui,  convertie  en  toile  et 
vendue,  fit  rentrer  la  commune  dans  la  plus  grande  partie  de  ses  avances. 
Enfin,  M.  de  Subies  débarqua  à  Isigny  avec  un  chargement  de  199  sacs 
de  blé  et  100  de  farine,  qui,  revendus  au  compte  de  ville,  par  Lenjalley, 
son  receveur,  produisirent  11.974  livres  9  sols,  alors,  qu'avec  le  fret,  ils 
avaient  coûté  16.682  livres  i)  sols  9  deniers,  d'où  une  perte  de  4.708 
livres ,  bien  rachetée  par  le  bien-être  qu'elle  produisit  en  permettant 
d'attendre  la  récolte  nouvelle. 

Tout  en  luttant  contre  la  disette  présente,  M.  Gênasse  préoccupait  d'en 
prévenir  le  retour.  Le  28  juin,  alors  que  la  misère  était  à  son  apogée, 
l'administration  municipale,  délibérant  sur  le  projet  d'un  nouvel  hôtel 
de  ville  capable  de  faire  ornement  et  décoration  publique,  conditions 
qu'on  ne  doit  jamais  négliger  dans  les  monuments  publics,  posait  en 
principe  que,  dans  la  partie  supérieure  de  cet  édifice,  serait  ménagé  un 
grenier  grand  et  commode,  destiné  à  renfermer,  dans  la  saison  favorable, 
une  certaine  quantité  de  blé  pour  conserver  dans  la  nécessité  et  prévenir 
les  inconvénients  auxquels  on  a  été  exposé  dans  la  présente  année  afin 
de  prévenir  la  disette  et  de  soulager  le  public. 

Ce  nouvel  hôtel  de  ville,  rendu  nécessaire  par  la  ruine  de  l'ancien, 
situé  rue  des  Cuisiniers,  devait  être  bâti  dans  le  bas  de  la  place  de  la 
Cathédrale  et  en  partie  sur  l'emplacement  des  remparts.  Malheureuse- 
ment des  obstacles  suscités  par  l'autorité  supérieure  en  empêchèrent  la 
construction  ;  cependant  les  fonds  nécessaires  étaient  prêts. 

Dix  ans  plus  tard,  M.  Gênas,  appelé  par  la  confiance  du  monarque  au 
poste  de  subdélégué  de  l'intendant,  tel  un  sous-préfet  d'aujourd'hui,  lais- 
sait disponible,  dans  les  coffres  de  la  commune,  une  somme  de  6.000 
livres,  laborieusement  économisée  pendant  la  dernière  période  de  son 
administration,  aussi  courageuse  qu'intelligente. 

On  avait  donc  voulu  mettre  en  pratique  les  leçons  de  prévoyance  que 
donna,  autrefois,  Joseph  au  Pharaon,  et  remplir  des  greniers  d'abon- 
dance pour  les  jours  de  disette.  C'en  était  donc  fait  du  recours  exclusif 


—  160  - 

aux  processions,  dont  on  ne  voit  plus  de  traces  à  partir  de  17*5,  année 
dans  laquelle  il  y  en  eut  16,  du  17  juin  au  15  juillet!  On  commençait  à  ne 
plus  s'en  remettre,  pour  le  tout,  à  la  Providence,  qui  nous  a  doués  de  cons- 
cience et  d'initiative.  «  Aide-toi,  le  Ciel  t'aidera  »  avait  clamé  Lafontaine. 
Et  administrations  et  particuliers  de  pratiquer  l'hygiène  et  la  prévoyance, 
les  deux  plus  rudimentaires  parties  de  la  science  sociale,  contre  les  deux 
fléaux  les  plus  menaçants  :  la  peste  et  la  famine  ! 

Une  prescience  fatidique  orientait  dès  lors  l'humanité  vers  les  temps 
nouveaux. 


E.  ANQUETIL. 


—  161  - 


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LES  HOTELS-DE-VILLE  DE  BAYEDX 


ET  LEUR  MOBILIER 


Le  26  février  1906,  à  l'occasion  du  tirage  de  la  loterie  de  bienfai- 
sance, je  parcourais  les  beaux  salons  de  notre  Hôtel-de- Ville,  construction 
de  Tévèque  de  Rochechouart,  admirant  leur  grandiose  ordonnance  et 
leur  somptueux  ameublement,  quand  la  lassitude  m'engagea  à  me  reposer 
dans  la  salle  où  sont  appendus  les  portraits  des  maires.  Au  bout  de 
quelque  temps,  mes  yeux,  en  contemplant  ces  figures,  qui  de  l'ancien 
régime,  qui  des  jours  plus  récents,  de  la  Révolution  jusqu'à  nous,  se 
fermèrent  complaisamment,  pour  permettre  à  ma  pensée  recueillie,  d'ér 
voquer,  en  rêve,  les  ancêtres  de  ceux-ci,  —  les  vicontes-maires,  les 
échevins,  le  Conseil  de  Ville,  même  la  Commune  antique,  les  édiles 
romains,  comme  aussi  les  locaux  plus  humbles  [et  plus  modestement 
aménagés  où  ils  traitèrent  les  affaires  municipales. 

Et  parvenu  dans  mon  évocation  rétrospective  jusqu'aux  jours  où  les 
Celtes  ou  Gaulois  n'avaient  pas  encore  subi  le  joug  de  l'étranger,  je  me 
remémorais  un  vieux  sénat  gaulois  revêtu  du  double  pouvoir  adminis- 
tratif et  judiciaire.  Puis,  venaient  les  Romains  qui  culbutèrent  et  la  gent 
gauloise  et  ses  institutions,  enlevant,  aux  édiles  qu'ils  préposèrent  à  l'ad- 
ministration des  cités,  le  pouvoir  judiciaire.  C'étaient  ensuite  les  invasion^ 
saxonne  et  franque,  qui  introduisaient  dans  les  aristocrates  curies  romai* 
nés,  les  clercs,  les  petits  propriétaires,  les  membres  des  corporations 
industrielles,  et  avaient  rendu,  conformément  au  droit  germanique,  élec- 
tives et  le  plus  souvent  annuelles,  toutes  les  magistratures.  Alors, 
m'apparaissaient  les  Sk<spene>  Scabini  ou  échevins  choisis,  de  concert, 
sous  Karl  le  Grand,  par  ses  commissaires  (tnissi),  le  comte  et  le  peuple, 
pris  parmi  les  décurions  et  redevenus  administrateurs  et  juges.  Et  les 
temps  s'obscurcissaient  :  plus  de  tnissi  ;  Téchevinage  échappant  au  peuple 
comme  au  prince,  pour  tomber  aux  mains,  ici,  du  comte,  là,  de  l'évèque* 
C'est  la  nuit  de  la  féodalité,  où  les  magistratures  sont  données  en  fiefs 
héréditaires,  où  les  corporations  industrielles  retombent  dans  un  demi- 

il 


—  162  — 

servage  ;  où  naît  le  titre  de  mayeur  (major),  maire,  titre  d'origine  servile 

qui  rappelle  l'intendant  romain  et  qui  est  le  chef  des  échevins.  Mais  aux 
xe  et  xie  siècles,  naît  la  commune,  nom  latin  qui  enveloppe  une  pensée 
gallo-germapique,  une  pensée  où  s'allie  le  sentiment  chrétien  avec  les 
inspirations  primitives  des  peuples  d'Occident. 

Dès  la  fin  du  xne  siècle,  l'histoire  nous  révèle  la  commune  de  Bayeux. 
Nous  lisons,  en  effet,  dans  les  grands  rôles  de  l'échiquier  de  Normandie, 
aux  comptes  des  années  1195  et  1196  :  Ricardus  Boschier  débet  60  sol. 
de  rémanente  tallagii  facti  pcr  communiant  Baiocensem  ;  Richard  Bos- 
chier doit  60  sols  pour  reliquat  du  taillage  fait  dans  la  commune  de 
Baïeux  ;  et  Robertus  Maisnil  20  sol.  de  tallagio  facto  per  communiant 
Baïocarumy  et  'Robert  Maisnil  20  sols  aussi  pour  taillage  dans  la  même 
commune.  Nôtre  savant  compatriote,  M.  Léopold  Delisle,  cite  une  charte 
à  l'appui  de  cette  constitution  communale  (Mém.  Ant.  Norm.,  t.  xx). 

Au  Moyen-Age,  écrit  Thorigny  dans  la  Normandie  monumentale,  les 
bourgeois  de  Bayeux  avaient  une  maison  commune  avec  beffroi  où  les 
députés,  nommés  à  la  pluralité  des  voix  dans  chaque  parroisse,  se  réu- 
nissaient pour  délibérer  des  affaires  de  la  ville  :  ils  nommaient  eux-mêmes 
leurs  maires  et  leurs  échevins. 

Mais  ceci  est  de  la  fantaisie,  au  moins  pour  partie,  car  il  est  avéré  que 
jamais  les  vicomtes-maires  de  Bayeux  ne  furent  nommés  par  leurs  admi- 
nistrés. Héréditaires  sous  la  domination  Normande,  ils  furent,  depuis  le 
retour  de  la  province  à  la  France,  à  la  nomination  exclusive  du  Roi. 
Seuls,  les  échevins,  assesseurs  ou  conseillers  du  viconte,  émanaient  de  la 
volonté  populaire,  par  le  vote  des  députés  des  paroisses.  Ils  le  représen- 
taient absent.  Plus  tard,  ils  eurent  la  police  et  l'administration  de  la  ville. 
Nommés  d'abord  pour  5  ans,  ils  ne  le  furent  dans  la  suite  que  pour  3.  Le 
vicomte,  les  2  échevins,  et  a  députés  par  paroisse,  formaient  une  assem- 
blée dont  la  convocation  était  nécessaire  pour  l'administration  des  biens 
et  revenus.  Les  députés  des  paroisses  étaient  nommés  chaque  année  par 
elles,  sous  peine  d'y  être  contraintes  par  la  voie  des  garnisaires.  La  réu- 
nion de  cette  espèce  de  Conseil  municipal  était  dite  l'Assemblée  des 
Députés. 

Aucun  texte  ne  vient,  non  plus,  nous  confirmer  l'existence  d'un  beffroi 
à  Bayeux  et  nous  ne  pensons  pas  que  le  son  du  tocsin  y  ait  jamais  convo- 
qué la  bourgeoisie  pour  se  rebeller  contre  les  deux  potentats  géminés  qui 
régnaient  sur  la  ville  :  le  seigneur  évéque,  comme  on  disait,  et  le  vicomte 
maire,  un.  pape  et  un  empereur  au  petit  pied. 


—  163  — 

Il  y  avait,  toutefois,  une  maison  de  ville  à  Bayeux  et  elle  était  située 
dans  la  rue  par  où  la  tradition  locale  fait  passer  Saint-Gerbold  venant 
reprendre  son  siège  épiscopal  et  appelée  par  suite  rue  Bienvenue,  ou 
mieux,  du  Bienvenu. 

Une  date  inscrite  au  linteau  d'une  des  fenêtres  de  l'immeuble  démoli 
en  1739,  indiquait  qu'il  avait  été  construit  ou  plutôt  reconstruit  en  1539, 
sur  l'emplacement  d'un  plus  ancien.  C'était,  parait-il,  un  bâtiment  petit 
et  de  mauvais  goût.  Mais  il  fallait  se  contenter  de  peu  d'espace  dans  les 
villes  fortifiées,  et  malgré  ses  dimensions  restreintes,  la  maison  de  Ville 
n'était  pas  occupée  exclusivement  par  l'édilité  :  certains  services  publics 
trouvaient  un  abri  dans  ce  local,  composé  de  deux  maisons  distinctes, 
mais  se  joignant,  une  grande  et  une  petite,  avec  un  jardin  devant  celle-ci. 

En  1656,  le  39  mars,  le  magasin  à  sel  et  la  salle  de  sa  juridiction 
dépendent  de  la  maison  de  ville  et  sont  loués  80  livres  par  an.  Douze 
ans  plus  tard,  en  1668,  le  Haribel  étant  receveur  du  grenier  à  sel,  cette 
denrée  était  dans  un  grenier  dépendant  de  l'Hôtel-de-Ville,  mais  comme 
il  était  devenu  insuffisant  pour  emmagasiner  trois  années  de  provi- 
sion, le  receveur  loue  la  grande  salle  adjacente  par  60  livres  annuelle- 
ment, à  charge  par  lui  de  la  mettre  en  état.  Il  payait  déjà  75  livres  pour 
le  grenier  ordinaire,  la  salle  de  dessus  et  la  cave  de  dessous,  par  trimes- 
tres suivant  l'usage  local  de  Bayeux  (sic  dans  le  registre  municipal  à  cette 
date). 

En  1659,  la  ville  de  Bayeux,  contrainte  de  fournir  le  logement  à 
1 56  prisonniers  Espagnols,  dut  les  héberger  dans  les  bâtiments  municipaux 
et  même  dans  la  partie  restée  libre  de  la  maison  de  Ville.  Aussi,  voyons- 
nous,  le  6  août  de  cette  année,  les  affaires  municipales  se  traiter  dans 
l'auditoire  royal.  Les  évasions,  favorisées  par  la  mauvaise  garde  que  le 
gouverneur  fit  des  prisonniers  qu'il  s'était  arrogé  de  gouverner,  malgré 
Tordre  royal  qui  en  rendait  responsables  le  viconte  et  les  échevins, 
magistrats  injuriés  par  lui  au  château,  n'empêchèrent  point  la  maison  de 
ville  d'être  occupée  encore,  le  35  octobre,  par  93  prisonniers.  A  cette  der- 
nière date,  en  effet,  ce  fut  de  nouveau  en  l'auditoire  royal  que  l'on  décidait 
d'attendre  l'arrivée  à  Bayeux  du  sieur  deChampigny,  commissaire  départi 
pour  la  généralité  de  Caen,  pour  réclamer  contre  une  imposition  de 
8.000  livres,  dont  avait  été  frappée  Bayeux  pour  contribuer  aux  frais  de 
la  paix  et  du  mariage  du  Roy  ? 

Une  délibération  de  ville,  de  169 1,  nous  apprend  qu'on  affectait  alors 
sur  les  600  livres  que  produisait  l'octroi,  200  livres  pour  les  ponts,  portes, 


—  164  — 

Hôtel-de-Ville  et  pavé  des  places  publiques.  Cétait  peu,  mais  la  ville 
n'était  pas  riche,  épuisée  qu'elle  était  par  le  logement  périodique  des  gens 
de  guerre,  par  l'hébergement  des  prisonniers  et  par  les  frais  en  résultance 
y  compris  cette  fois  le  mariage  royal.  Aussi,  ces  immeubles  étaient-ils, 
faute  d'entretien,  dans  un  état  des  plus  déplorables,  «  la  petite  maison, 
joignant  à  la  grande  de  l'Hôtel-de-Ville,  qui  sert  de  salle  du  Conseil,  est 
en  danger  de  crouler  à  cause  de  l'antiquité  et  des  ruines  qui  sont  au  gable 
du  côté  du  jardin  ».  Ainsi  s'exprime  le  rédacteur  de  la  délibération  sus- 
visée.  Contemporain  sans  doute  des  maisons  voisines,  l'Hôtel-de- Ville 
était  vraisemblablement,  au  moins  dans  ses  parties  inférieures,  du  xiii* 
siècle.  Son  âge  vénérable  et  aussi  le  voisinage  du  grenier  à  sel,  lui  étaient 
de  puissants  ferments  de  destruction.  En  1700  encore,  il  avait  toujours 
ce  fâcheux  voisinage,  car  le  31  mars,  on  adjugeait,  à  Thomas  Templier, 
fermier  général  des  gabelles,  par  un  loyer  annuel  de  150  livres,  les  salles, 
chambres  et  greniers  pour  le  magasin  à  sel  à  l'Hôtel-de-Ville. 

Le  règlement  de  1667,  fait  par  Chamillard,  en  remplacement  de  celui 
de  163 1,  réservait  bien  à  la  ville,  pour  la  décoration  de  sa  maison  com- 
mune !  la  moitié  des  amendes  (elle  se  montait  à  10  sous),  payées  par 
ceux  qui  contrevenaient  au  nettoyage  des  boues  qui  devait  avoir  lieu  les 
lundi  et  vendredi  matin,  et  par  le  préposé  à  leur  enlèvement,  s'il  ne  le 
faisait  point  au  mardi,  unique  jour  indiqué,  et  aussi  par  ceux  qui  délais- 
saient des  objets  dans  les  rues  !  Mais  hélas  !  c'était  une  cruelle  ironie 
d'aviser  à  la  décoration  d'un  édifice  qui  corruait  et  qui  au  lieu  d'une 
parure  indécente  pour  un  décrépit,  réclamait  à  cor  et  à  cri  un  remplaçant. 

«  En  1717,  l'élection  des  officiers  municipaux  eut  lieu  dans  la  salle  du 
palais  épiscopal,  prise,  au  lieu  de  l'Hôtel-de- Ville,  pour  plus  grande 
commodité.  Cet  euphémisme  pour  cacher  l'état  lamentable  d'un  immeu- 
ble dont  le  propriétaire  est  impuissant  à  empêcher  la  ruine,  est  tout  à 
l'honneur  de  sa  dignité,  mais  n'en  inspire  pas  moins  une  réelle  commi- 
sération au  chroniqueur  local  qui  synthétise  les  textes. 

En  1730,  le  10  juillet,  l'inventaire  des  titres  et  papiers  de  ville  fait 
présence  de  M.  de  Var ville,  lieutenant  général  du  bailliage,  ancien 
viconte-maire,  nous  décèle  l'existence  d'une  armoire,  dont  il  avait  la  clef, 
et  où  étaient  les  titres  et  papiers  de  la  Ville. 

Nous  disions  plus  haut  que  les  frais  des  gens  de  guerre  empêchaient 
toute  reconstruction,  voire  même  toute  réparation  des  bâtiments  de  la 
communauté.  En  voici  la  preuve:  en  1734,  la  ville  dut  payer,  pour  sa 
part  dans  l'ustencile,  4.252  livres  14  sols,  et  le  secrétaire-greffier  d'ajouter 


-  165  — 

mélancoliquement  à  cette  constatation  cette  conséquence  :  «  on  surseoit 
donc  à  tous  travaux  ». 

Trois  ans  plus  tard,  le  ier  mars  1737,  la  Maison  de  Ville,  située  entre 
les  rues  Bienvenue  et  Laitière,  fut  visitée,  en  résultance  d'une  délibéra- 
tion de  Ville,  du  20  février  précédent,  par  les  sieurs  Le  Boursier  (Pierre) 
et  Littehare  (François),  architectes,  qui  constatèrent  «  qu'elle  était  en  telle 
vétusté  et  décadence,  que  les  côtières,  gables  et  pignons  se  déliaient  et 
se  séparaient,  de  pied  à  pied  et  derni^  à  plusieurs  endroits  et  que  le  bâti- 
ment était  prêt  à  corruer  ». 

Ce  procès-verbal  officiel,  qui  enregistrait  un  délabrement  universelle- 
ment connu,  servit  de  base,  à  une  délibération  de  la  Communauté,  qui 
décida  «  à  l'unanimité,  de  démolir  l'ancien  Hôtel-de- Ville  qu'il  en  coûte- 
rait trop  de  rétablir.  Les  matériaux  furent  affectés  en  partie  à  la  réfection 
des  casernes  et  en  partie  à  la  réédification  d'un  nouveau  corps  de  bâti- 
ment, plus  petit  que  celui  actuellement  existant,  et  ce,  sur  les  fonds  de 
la  ville  ». 

Le  11  mars  ensuivant,  on  adjugea  la  démolition  à  Mathieu  Le  Mulois 
pour  139  livres  ;  le  même  jour,  la  maçonnerie  des  casernes  était  acceptée, 
en  adjudication,  à  55  sols  la  toise  par  Thomas  Martin,  de  Carcagny-  Le 
petit  bâtiment  sur  le  jardin  servait  alors  d'Hôtel-de- Ville. 

Le  5  juin  17391  la  démolition  était  effectuée  et  «  on  mettait  en  adjudi- 
cation, remplacement  de  l'ancien  Hôtel-de-Ville  (i),  tel  qu'il  s'étendait, 
en  circonstances  et  dépendances,  entre  les  rues  Laitière  et  du  Bienvenu 
ou  des  Cuisiniers,  aux  jouxtes  les  sieurs  Costé,  Guillaume,  receveur  du 
grenier  à  sel,  et  Septier,  Jacques,  d'une  part,  —  et  les  maisons  des  heu- 
riers  et  du  sr  Brunville  Couillard,  d'autre,  ainsi  que  la  petite  salle  et  la 
chambre  dessus,  restées  debout,  et  à  l'usage  de  MM.  de  Ville.  Vingt-trois 
députés  y  réclamèrent  vainement  l'établissement  d'une  halle  ;  le  sieur 
Tavigny  et  d'autres  députés  de  Saint-Jean  réussirent  à  s'y  opposer.  L'ad- 
judication fut  prononcée  au  profit  de  Macé,  Pierre-Exupère,  sT  de  la  Mot- 
te, marchand,  de  la  parroisse  Saint-Malo,  à  l'angle  de  la  grande  rue  et  de 
la  Franche  rue,  par  110  livres  de  rente  foncière  et  irraquitable. 

Onze  jours  après,  c'est-à-dire  dès  le  16  juin,  le  procureur-syndic  réclame 
la  construction  d'un  nouvel  édifice,  soit  à  la  place  de  l'ancien,  ou  dans 
la  maison  servant  d'Election  (près  le  grand  couteur,rue  de  la  Juridiction) 
ou  sur  la  porte  Saint-Vigor-le-Petit.  L'assemblée  générale  adopte  ce 
dernier  projet. 

(1)  Aujourd'hui  propriété  de  M.  Vauquelio,  ancien  entrepreneur  de  menuiserie. 


—  166  — 

Le  36  juin,  l'emplacement  fut  fieffé  à  Costé,  par  Macé,  receveur  du  sel, 
pour  en  faire  un  jardin,  qu'occupa,  en  1770,  Sevain,  autre  receveur. 

Mais,  le  38  juin,  «  les  maire  et  échevins  trouvant  le  lieu  indiqué  petit  et 
incommode,  demandent  la  place  de  l'église  Cathédrale  contre  les  murs 
de  la  ville,  en  partant  du  corps  de  logis  qui  sert  de  remise  à  l'Evéque, 
dont  la  longueur,  jusques  et  contre  le  mur  de  la  maison  dépendante  de 
la  prébende  de  Vaucelles,  est  d'environ  80  pieds,  l'ouverture  de  la  porte 
et  la  based'icelle  comprises,  sur  laquelle  longueur,  en  abattant  la  porte 
qui  par  elle-même  est  incommode,  tant  parce  qu'elle  est  excessive- 
ment basse,  que  parce  qu'elle  est  trop  étroite  (8  pieds  1/3  de  large),  on 
pourrait  construire  un  bâtiment  propre  et  commode,  en  laissant  une 
ouverture  d'une  largeur  convenable  qui  réunirait  et  alignerait  le  pavé  de 
ladite  place  avec  la  rue  Saint- V'igor-le-Petit,  décorerait  l'intérieur  de  la 
place  et  le  faubourg  et  procurerait,  par  la  commodité  des  greniers,  un 
avantage  considérable  au  public. 

€  Mais  que  ladite  Ville  ne  pouvant  disposer  de  ce  terrain  qu'autant  que 
Messieurs  du  Chapitre  voudraient  bien  le  permettre,  attendu  que  l'épaisseur 
du  mur  (6  pieds)  et  lé  tour  de  chariot  {8  pieds)  appartenant  à  la  ville  ne 
suffiraient  pas  pour  y  former  l'édifice,  et  que  le  surplus  du  terrain  appartient 
au  Chapitre;  qu'on  ne  pourrait  pas  non  plus  y  faire  de  bâtiment  commode, 
sans  l'agrément  de  l'Evéque,  attendu  qu'il  n'y  aurait  pas  une  largeur  suffi- 
sante entre  le  mur  de  ville  et  la  porte  de  sortie  de  l'évêché  du  côté  de  la 
place,  si  l'évéque  ne  voulait  permettre  que  cette  porte  fût  reculée  dans 
l'arcade  prochaine,  qui  fait  une  de  ses  remises  du  côté  de  la  Cathédrale  >, 

La  municipalité  s'était  donc  adressée  à  l'Evéque  qui  avait  bien  voulu 
reculer  sa  porte,  et  au  Chapitre  qui  donna  le  terrain  nécessaire  aux  cons- 
tructions, parce  que  la  maison  ne  servira  jamais  que  d'Hôtel-de-Ville, 
greniers  publics  et  logement  de  concierge.  MM.  Huet,  chanoine  de  Péze- 
rolles,  grand  pénitencier,  et  Suhard  de  Loucelles,  chanoine  de  Missy, 
furent  députés  par  leur  corps  pour  en  passer  acte. 

Les  députés  de  la  Ville,  revenant  sur  leur  précédent  vote,  acceptèrent 
ledit  emplacement,  autorisant  le  Maire  à  traiter  avec  le  Chapitre,  à  faire 
lever  les  plans,  à  commencer  les  travaux,  à  faire  placet  au  Roy  pour 
démolir  ladite  porte  incommode,  nuisible  et  dangereuse  et  à  remercier 
l'îivéque  et  le  Chapitre  au  nom  de  la  Ville. 

Le  lendemain,  39  juin,  *  veu  l'adjudication  passée,  le  26  dudit  mois,  à 
titre  de  fieffé,  de  la  place  de  l'ancien  Hôtel-de  Ville,  au  bénéfice  de  Pierre- 
Enipere  Macé,  sr  de  la  Mote,  sur  laquelle  place  il  y  a  une  petite  salle  et 


—  167  — 

chambre  dessus,  où  sont  quelques  meubles  apartenans  à  la  Ville,  il  a  esté 
délibéré  que  ladite  salle  et  chambre  seront  vuidés,  et  les  meubles  y 
étants,  transportés  dans  la  salle  des  casernes  servante  de  magazin  à  linge; 
des  quels  meubles  sera  fait  état  aux  fins  de  conserver  ce  qui  se  trouvera 
de  bon  et  utile  à  la  Ville,  et  être  le  surplus,  vendu,  pour  éviter  le  dépé- 
rissement. Signé  :  Crepel,  J.  Leloup,  Eurry  ». 

«  Le  lundy  6  juillet  1739,  en  exécution  de  la  délibération  cy-dessus,  en 
procédant  à  vuider  lesdites  salle  et  chambre  cy-dessus   mentionnées, 
premièrement,  dans  ladite  chambre,  où  il  sest  trouvé  vne  armoire  de 
bois  de  chesne  à  quatre  panneaux,  fermant  à  4  clefs,  dont  Tune  représentée 
par  M.  Crepel,  premier  échevin,  et  l'autre  par  M.  Eurry,  syndic,  lesdites 
deux  clefs  ouvrantes  les  deux  paneaux  de  bas,  dans  lesquels  se  sont  trou- 
vées deux  autres  clefs  ouvrantes  les  deux  paneaux  de  haut  ;  dans  laquelle 
armoire  ouverte  se  sont  trouvés  plusieurs  liaces  de  papiers  et  parchemins, 
cartons  et  registres  de  la  Ville,  lesquelles  pièces  d'écriture,  cartons  et 
registres  ont  estes  mis  dans  un  grand  sac  de  toille,  lié  et  ficelé,  et  a  esté 
porté,  avec  ladite  armoire,  dans  ladite  salle  des  casernes  ;   dans  laquelle 
armoire,  remontée  et  en  état  de  refermer,  lesdites  pièces  d'écritures, 
registres  et  cartons  ont  esté  remis  dans  lestage  de  haut  de  ladite  armoire, 
avec  le  marteau  et  marque  de  fer  de  la  ville  ;  après  quoy,  se  sont  trouvés 
dans  ladite  chambre  plusieurs  registres  de  l'ancienne  régie  de  la  ville 
regardés  innutiles,  lesquels  ont  esté  mis  et  portés,  dans  un  autre  sac,  en 
ladite  salle,  lesdits  registres  mis  dans  le  bas  de  la  dite  armoire,  laquelle  a 
esté  refermée,  les  deux  clefs  de  bas  mises  et  enfermées  dans  le  haut  de 
ladite  armoire  et  les  deux  clefs  de  haut  mises  es  mains,  l'une  du  sieur 
Crepel,  l'autre  dudit  sieur  Eurry.  Ce  sont,  en  outre,  trouvés  dans  ladite 
chambre  et  petit  cabinet  d'à  costé,  plusieurs  papiers  répandus  et  regardés 
innutils,  lesquels  ont  esté  mis  et  portés  dans  un  autre  sac,  dans  ladite 
salle,  pour  estre  mis  dans  une  armoire  à  deux  panneaux,  laquelle  est  dans 
la  salle  dudit  Hôtel-de-Ville,  sous  ladite  chambre.  —  Et  est  tout  ce  qui 
s'est  trouvé  dans  ladite  chambre.  —  Après  quoy,  ayant  entré  dans  ladite 
salle  de  bas,  il  s'y  est  trouvé  ladite  armoire  à  2  paneaux,  bois  hêtre,  fer- 
mant à  clef,  représentée  par  Lilet,  greffier  dudit  Hôtel-de-Ville,  en  laquelle, 
ouverte,  il  s'est  trouvé  quelques  papiers  de  ta  manutention  de  la  Ville, 
lesquels  ont  estes  enliacés  et  portés  dans  ladite  armoire,  en  ladite  salle 
des  Casernes  ;  dans  laquelle  armoire  ont  esté  mis  les  papiers  trouvés 
répandus  dans  lesdites  chambre  et  cabinet,   cy-dessus  mentionnés;  et 
ladite  armoire  refermée  et  la  clef  restée  aux  mains  dudit  sieur  Lilet. 


—  168  — 

De  plus,  s'est  trouvé,  dans  ladite  salle,  plusieurs  vieux  meubles  dépé- 
rissants, scavoir  : 

—  Vne  grande  table  de  bois  chesne,  à  a  tiroirs  ; 

~  Vne  autre  grande  table  de  bois  chesne,  couverte  d'un  ancien  tapy  à 
fleur  de  lis  ; 

—  Vne  autre  table,  à  deux  tiroirs,  de  bois  hêtre,  en  forme  de  banc  ; 

—  Quatorze  chèses  enfoncées  de  paille  ; 

—  Trois  vieils  chaudrons  de  cuivre  ; 

—  Deux  écumoires  de  cuivre  et  une  cuiller  à  pot  en  fer  ; 

—  Deux  vieils  réchaux  de  fer  défoncés  et  une  vieille  lanterne  de  fer  ; 

—  Vne  petite  lichefrite  de  cuivre  ; 

—  Six  plats  et  ï8  assiettes  de  gros  estain  ; 

—  Trois  tasses  et  trois  salières  et  un  pied  de  chandelier  d'étain  ; 

—  Vn  gril,  deux  pelles  et  une  pince  de  fer  ; 

—  Vn  marteau  taillant  ; 

—  Deux  petits  landiers  de  fer  et  une  broche  ; 

—  Trois  vieilles  poelles  à  frire,  un  soufflet  ; 

—  Vne  balance  de  cuivre  ; 

—  Vn  bout  de  chesne  de  fer,  avec  cinq  autres  gros  morceaux  de  fer  et 
vn  verouil  ; 

—  Deux  vieilles  serrures,  vne  corbeille  dans  laquelle  s'est  trouvée  vfie 
pièce  de  fil  de  moche  ; 

—  Trois  vieilles  arquebuzes  ». 

Suivant  la  décision  du  29  juin,  furent  vendus,  le  17  juillet  : 
La  table  de  hêtre,  2  livres  10  sols,  à  Joachim  Gardin  ; 
Les  14  chaises,  6  livres  6  sols,  à  Lapierre. 
Les  3  chaudrons,  6  livres  5  sols,  à  Jeanne  Lefèvre  ; 
Les  a  écumoirs  de  cuivre  et  la  cuiller  à  pot  en  fer,  10  «ois  6  deniers  ;  à 
la  veuve  Guéret  ; 
Les  a  réchaux  et  la  lanterne,  4  sols  6  deniers,  à  La  Pierre  ; 
La  lichefrite,  97  sol  s  ^  6  deniers,  à  Jacques  Hardouin  ; 
Les  €  plats  d'étain,  11  livres  10  sols,  à  Michel  Scelles,  estamier  ; 
Les  18  assiettes,  3  tasses  et  3  salières,  14  livres  19  sols,  à  Lapierre  ; 
Le  gril,  les  a  pelles  et  pince,  52  sols,  à  la  fille  Liégard  ; 
Le  marteau  taillant,  13  sols  6  deniers,  à  Madelaine  Lefèvre  ; 
Les  landiers  et  la  broche,  48  sols,  à  Jeanne  Lefèvre  ; 
Les  3  vieilles  poelles  et  le  soufflet,  35  sols,  à  Lapierre  ; 
La  balance,  h  a  sols  6  deniers,  au  même  ; 


-  169  - 

La  chaîne  de  fer,  le  verouil  et  la  ferraille,  7 1.  ç  s.,  à  Jacques  Hardouin  ; 

Les  a  serrures  et  la  corbeille,  43  sols,  à  Jeanne  Lefèvre  ; 

Les  3  arquebuzes  avec  les  fers  de  7  (sept)  piques,  4  1.  2  s.  6  d.,  à  Lapierre. 

La  vente  produisit  70  livres  4  sols  6  deniers,  pour  les  vieux  meubles 
sujets  à  dépérissement,  sauf  les  2  tables  de  chesne  et  le  tapis  à  fleur  de 
lis.  Je  n'ai  trouvé  aucune  trace  de  l'état  qui  dut  être  fait  des  meubles  aux 
fins  de  conserver  ce  qui  se  trouva  bon  et  utile  à  la  Ville. 

Le  15  février  1741,  qui  était  un  mercredi,  jour  ordinaire  des  réunions, 
eut  lieu  une  assemblée  générale  de  Ville,  dans  laquelle  on  adopta  les  plans 
et  devis  du  nouvel  Hôtel-de-Ville.  Les  ingénieurs  devaient  être  pris  au 
choix.  La  municipalité  était  autorisée  à  obtenir  la  démolition  non  seule- 
ment de  la  porte  de  Saint-Vigor-le- Petit,  mais  encore  du  bout  de  mur 
entre  cette  porte  et  l'évêché  et  de  la  petite  tour  sur  le  mur  de  Ville,  du 
côté  et  vers  le  jardin  du  grand  Doyen  (1). 

Mais  en  1749,  il  n'y  avait  pas  encore  de  maison  de  ville,  par  suite  de 
l'état  précaire  des  finances  de  la  ville.  Le  17  mars,  en  cet  an,  ce  fut  au 
domicile  de  Le  Parsonnier  des  Rougesterres,  procureur  du  Roy  en  bail- 
liage et  viconté,  maire  de  Bayeux,  depuis  1747,  c'est-à-dire,  en  la  parroisse 
de  la  Madelaine,  que  la  Communauté  nomma  les  administrateurs  de 
Thôpital  général.  Lors  de  rentrée  en  fonctions  de  ce  maire  (5  août  1747) 
l'Hôtel-de-Ville  ordonna  que  pour  les  cérémonies  qui  avaient  lieu  à  la 
Cathédrale,  il  serait  confectionné  «  6  chaises  garnies  de  pannes  cramoi- 
sies et  décorées  des  armes  de  la  Ville,  qui  seraient  placées  vis-à-vis  et 
dans  le  même  ordre  que  celles  des  officiers  du  Bailliage  relativement  audit 
arrêt  »  dû  Parlement  de  1747,  entre  le  candélabre  et  le  sanctuaire. 

Le  35  juin  1750,  l'élection  des  officiers  municipaux  a  lieu  en  la  chambre 
du  conseil  de  l'Election. 

Le  14  janvier  1753,  les  députés  de  Ville  n'ayant  pu,  sans  doute,  triom- 
pher de  l'entêtement  de  M.  de  Castilly  qui,  en  1741,  s'était  opposé  à  la 
démolition  de  la  porte  de  Saint- Vigor-le-Petit,  acceptent  comme  emplace- 
ment le  plus  convenable  pour  un  Hôtel-de-Ville,  les  maisons  et  jardin 
appartenant  aux  héritiers  de  Guillaume  Labbé,  fieffa taire,  le  17  juillet  1799, 
de  M*  Pierre  Lenoël,  curé  de  Subies,  ledit  immeuble  sis  place  et.  paroisse 
Saint-Sauveur,  pour  lesquels  le  procureur  du  Roy  a  cédé  personnelle- 
ment et  consent  céder  l'effet  de  son  contrat,  parce  qu'il  sera  déchargé  de 
prix,  clauses  et  conditions  y  référées. 

(1)  Lettre*  royaux,  du  3o  avril  174*,  à  Fontainebleau. 


-  170  — 

Le  &7  juin  ensuivant,  ce  fut  dans  la  salle  de  l'élection,  rue  de  la  Juridic- 
tion, près  de  la  maison  du  grand  couteur,  qu'eut  lieu,  en  la  présence  du 
gouverneur,  l'élection  de  la  municipalité  (i). 

En  1760,  dame  François  Marye,  veuve  de  Jean  Dumont,  lieutenant  par- 
ticulier en  viconté,  demeurant  paroisse  Saint-Patrice,  est  sur  le  point  de 
vendre  ses  maison  et  jardin,  en  tant  qu'il  y  en  a  d'occupé  par  Madame 
de  Coulvain.  Ces  immeubles  faisaient  partie  de  ceux  acquis  par  feu 
son  mari  et  Simon  Duprey-Marye,  chanoine,  son  frère,  de  M.  de  Margue- 
rye,  marquis  de  Vassy.  M.  Crepel,  François,  maire,  expose  à  l'assem- 
blée de  Ville  que  ce  serait  un  hôtel-de-ville  convenable,  et  celle  ci 
variant,  une  fois  de  plus,  dans  ses  projets,  accepte  celui-ci,  le  a  mars,  et 
décide  de  payer  son  acquisition  en  deniers  comptants,  à  concurrence  de 
12.000  livres,  savoir  avec  7.000  livres  provenant  de  l'imposition  des  bois- 
sons ordonnée  par  arrêt  du  Conseil  du  Ier  novembre  1757  et  5.000  livres 
fournies  par  les  Officiers  de  Ville. 

Et  le  dimanche  16  mars  de  la  même  année  ,  M.  François  Crepel, 
conseiller  et  ancien  avocat  du  Roy  en  bailliage,  maire  de  la  ville  de 
Bayeux  ;  Me  Nicolas  Eurry,  conseiller  en  bailliage,  ier  échevin,  Me  Fran- 
çois Le  Vanier,  avocat  audit  bailliage,  2e  échevin,  et  Me  Henry-Pierre 
Le  Pesqueur  de  Conjon,  avocat  à  Bayeux,  procureur  du  Roy,  sindic  de 
la  ville,  autorisés  par  la  délibération  ci-dessus,  ratifiée  par  M.  de  Fon- 
tette,  achètent  la  maison  et  le  jardin  en  question,  bornés  :  au  N.  par  les 
prisons  royales  et  les  chapelains  de  Saint-Nicolas  des  Courtils  ;  au  midi 
par  ladite  dame  Dumont,  à  cause  des  maisons  dont  jouissent  les  demoi- 
selles Duhommet  et  la  marquise  de  Gratot  par  usufruit  :  à  l'E.,  ladite 
dame,  à  cause  du  surplus  de  sa  maison  donnant  sur  la  rue  Quinquen- 
gronne  ;  à  l'O.,  la  rue  du  Château  et  le  jardin  borné  au  N.  par  les  maison 
et  jardin  qui  furent  à  Guillaume  Labbé  ;  au  midi  par  le  petit  jardin  dont 
jouissent  les  demoiselles  Duhommet  et  la  dame  de  Gratot  ;  au  levant, 
ladite  rue  du  château  et  au  couchant  par  l'allée  d'arbres  sous  les  murs 
du  château,  pour  servir  d'hôtel-de- ville  à  ladite  ville  de  Bayeux  oU  il  n'y 
en  a  point. 

Le  31  mars,  le  procureur  syndic  exposa  la  nécessité  de  rembourser  les 
officiers  de  Ville  qui  avaient  avancé  les  5.000  livres.  Il  signala  l'existence 
de  certaines  espèces  dans  un  coffre  déposé  chez  Gênas,  ancien  viconte, 

(1)  Tous  les  ans,  les  officiers  de  ville  étaient  élus  le  jour  Saint-Jean,  pour  commencer  leur 
exercice  le  i*r  juillet.  On  en  remplaçait  un  et  l'autre  était  continué  pour  3  autres  années. 


—  171  — 

et  subdélégué.  Le  maire,  les  échevins,  le  procureur-syndic  et  le  greffier 
Fontaine  se  transportèrent  donc  chez  Gênas,  munis  de  la  clef  du  coffre 
que  Crepel  avait  reçue  comme  premier  échevin,  en  1739.  On  trouva 
dedans  un  bordereau  signé  Gênas  de  Rubercy,  Paysant,  Lemarois,  Crepel, 
Eurry  et  Lislet,  en  date  du  31  décembre  1728,  bordereau  comprenant  le 
produit  de  la  vente  des  blés  en  1725,  produit  remis  à  M.  de  Rubercy,  ce 
31  décembre  1728,  par  Lequeus  de  Varreville,  et  un  certain  nombre  de 
sacs  renfermant  des  espèces  monnayées.  On  prit  seulement,  ce  jour,  un 
sac  dont  l'étiquette  portait  «  argent  de  M.  Eurry,  procureur  du  blé  »  et 
contenant  1.603  livres  18  sols  en  vieilles  espèces,  qui  furent  remises  à 
Crepel,  pour  les  changer,  en  présence  des  maire,  échevins  et  du  procureur 
syndic,  chez  Guérin  de  la  Houssaye,  changeur  royal  en"  cette  ville.  On 
referma  ensuite  ledit  coffre,  où  restèrent  liards  et  sols  marqués  et  on  en  . 
rendit  la  clef  à  Crepel. 

Le  12  avril,  on  fit  une  seconde  ouverture  du  coffre.  Dans  un  premier 
sac,  furent  trouvés  23  louis  d'or  de  16  livres  chacun;  107  écus  et  demi  à 
double  L,  de  10  au  marc,  valant  4  livres  ;  67  écus,  tiers  d'écus,  deux 
dixièmes  d'écus  et  un  douzième  à  4  livres  chaque ,  évalués  à  1.068  livres. 
—  Dans  un  autre  sac,  255  écus  à  4  fr.  l'un,  valant  1.020  livres;  deux  écus 
et  1/4  d'écu  valant  9  livres.  —  Dans  un  autre  sac,  116  écus  en  écus,  tiers, 
sixièmes  et  douzièmes,  à  4  livres  l'écu,  évalués  à  414  livres  ;  9  louis  d'or 
aux  deux  L  couronnés.  —  Dans  un  autre  sac ,  133  écus  en  tiers,  en  sixiè- 
mes, douzièmes,  à  4  livres  aussi  Técu ,  valant  323  livres  6  sols  8  deniers. 
Tout  ce  qui  avait  été  trouvé,  lors  de  cette  seconde  ouverture,  fut  porté 
chez  La  Houssaye. 

•Les  32  louis  pesaient  7  onces  5  gros  1/2  23  grains  et  valaient  654  livres 
16  sols  4  deniers,  mais  comme  quelques-uns  étaient  à  faux  coin,  on 
diminua  4  livres  4  sols,  ce  qui  réduisit  leur  valeur  à  650  livres  12  sols 
4  deniers. 

Les  écus  pesaient  : 
Ier  sac,     21  marcs,  2  onces  1  gros  et  1  /a,     soit   .   •    .        997  1.  14  s.  4  d. 
ae  25  37  »     .   .   .     1.189      14       1 

1/2        »     .   .   .        538       4      9 
1/2        »...        800      17      7 


3e 

H                3 

6 

4" 

16               7 
à  46  1.  18  s.  le  marc 

7 

Total  .   ,    .    .     4.177  1.    3  s.  1  d. 

moins  18  s.  pour  3  sacs  reste.    .    .    .     4.176        5       1 

Le  14  avril  1760,  on  remboursa  donc  aux  officiers  municipaux  les 


—  172  - 

i 

5.000  livres  à  eux  dues,  et  on  paya  307  livres  ia  sols  pour  le  rembourse- 
ment du  contrôle  du  contrat  d'acquisition. 

Le  17  avril,  on  prit  les  sols  marqués  et  les  liards:  Ier  sac,  en  vieux 
sols  au  cours  de  ce  jour,  149  1.  12  s.  6  d.  +  2e  sac,  97  1.  12  s.  6  d.  -+■ 
3°  sac,  149  1.  10  s.  +  4e  sac,  ^3  1.  3  s.  +  5e  sac,  37  1.  10  d.  +  6e  sac, 
argent  blanc  et  liards  mêlés,  9  1.  1  s.  3  d.  +  4  sols  marqués  dans  un  sac 
de  vieilles  espèces  valant  6  sols,  et  68  sols  et  deniers  en   sols  neufs, 

3  1.  14  s.  19  d.  -f  40  sacs  de  liards  réduits  à  14  1.  18  s.  chaque,  avec  dimi- 
nution de  2  sols  par  sac,  qui  composent  596  1. —  Total  du  billon,  1.120  1. 

4  s. 

On  avait  donc  trouvé  dans  ce  coffre  d'Ali-Baba  la  somme  rondelette  de 
6.900  1.  7  s.  1  d.,  qui,  déduction  faite  des  5.207  l.  12  s.  payés,  laissèrent 
un  reliquat  de  1.692  1.  16  s.  1  d.,  qui  fut  remis  à  de  Rubercy  pour  les 
affaires  de  la  Ville. 

Nous  ne  savons  d'où  venaient  ces  deniers.  Nous  trouvons  bien,  en 
1728,  la  remise  à  M.  de  Rubercy,  par  Lequeus  de  Varreville,  du  produit 
de  la  vente  des  blés  en  173$,  ce  qui  expliquerait  l'origine  des  deniers 
trouvés  dans  le  sac  étiqueté  «  Eurry  procureur  du  blé  »,  mais  toute  indi- 
cation nous  manque  pour  le  reste  de  la  somme.  Regardons-la  donc  comme 
une  économie  faite  à  la  normande,  dans  le  bas  de  laine,  par  les  dévoués 
administrateurs  d'alors  qui,  tout  en  criant  habilement  misère,  surent 
amasser  un  petit  trésor  pour  acheter  un  abri  à  leurs  réunions. 

Cet  Hôtel-de-Ville  n'était  autre  que  le  bâtiment  actuel  de  la  Bibliothè- 
que. A  peine  MM.  de  Ville  y  étaient-ils  installés  qu'ils  durent  céder  la 
place  aux  membres  du  Conseil  Supérieur,  créé  à  Bayeux,  par  le  chance- 
lier Maupeou.  L'occupation  par  ce  corps  de  justice  éphémère  du  nouvel 
Hôtel-de-Ville  dura  à  peine  3  ans.  Le  4  décembre  1774,  on  y  fit  une  illu- 
mination tant  à  la  porte  extérieure  du  corps  de  bâtiment,  qu'aux  croisées 
et  à  la  porte  d'entrée  sur  laquelle  était  placé  un  fronton  illuminé,  au 
milieu  duquel  un  soleil  d'or  avec  l'inscription  «  non  sibi  sed  mundo  >; 
et  au-dessous,  «  Vive  le  Roy  ».  Quatre  obélisques  placés  aux  quatre  coins 
furent  également  illuminés.  Un  souper  commun  de  MM.  de  Ville  termina 
cette  fête  en  l'honneur  de  la  suppression  du  Conseil  Supérieur  et  du  réta- 
blissement du  Parlement  (édit  du  13  novembre  précédent,  enregistré  au 
bailliage  le  3  décembre). 

Le  15  novembre  1774  ,  sur  la  demande  du  premier  syndic ,  les 
maire,  échevins  et  bureau  de  ville  avaient  ordonné  que  les  portes  de 
l'appartement  de  l'Hôtel-de-Ville,  abandonné  aux  membres  du  Conseil 


-  173  - 

supérieur  comme  chambre  du  Conseil,  seraient  fermées  et  les  serrures 
changées  et  remplacées. 

Les  nouvelles  casernes  qui  avaient  un  instant  servi  de  prisons  furent 
rendues  à  leur  usage. 

En  1781,  le  33  juillet,  on  aménagea  quelque  peu,  fort  peu,  l'Hôtel-de- 
Ville.  On  y  mit  de  la  toile,  du  papier  et  de  la  peinture.  On  y  plaça  un 
bureau  ou  table  et  13  chaises,  ainsi  que  des  rideaux  aux  deux  croisées  de 
h  chambre  d'assemblée  ! 

Là  encore  eut  lieu  l'éclosion  des  temps  nouveaux.  C'est  sur  la  terrasse 
qui  lui  faisait  face  que  fut  planté  le  premier  arbre  de  la  liberté.  De  Chey- 
lus  y  exerça  ses  fonctions  de  maire. 

Le  30  octobre  1791,  il  fut  abandonné  comme  trop  petit  et  loué  à  des 
particuliers.  Fauchet  ayant,  à  cette  même  époque,  transféré  le  siège  épis- 
copal  du  Calvados,  rue  Neuve-Saint-Jean  à  Caen,  la  municipalité  répu- 
blicaine entra  dans  les  bâtiments  de  l'ancien  évêché  qu'elle  occupe 
encore. 

Et  c'est  dans  un  des  salons  de  cette  magnifique  construction,  au  cours 
de  la  fête  de  la  loterie,  que  j'évoquai  cette  leçon  de  choses  tri-séculaire 
que  je  viens  de  vous  narrer,  et  dont  il  ne  vous  déplaira  pas,  peut-être,  de 
garder  quelque  souvenir  : 

Et  hœc  olim  meminisse  juvabit. 


E.  ANQUETIL 


—  174  - 


LA   RECHERCHE 

DES 

9 

ÉLUS    DE    BAYEUX 

EN     1823 


Entre  la  fameuse  enquête,  ou  Recherche  de  la  noblesse  de  Normandie, 
faite  sous  Louis  XI,.  en  1463-1464,  par  Rémond  de  Montfaouq  (Montfaut), 
général  des  Monnaies,  et  celle,  plus  importante  et  autrement  sérieuse,  de 
Roissy  et  autres  commissaires  royaux  en  Basse-Normandie  (1 598-1 599), 
se  placent  quatre  Recherches  particulières  d'Elections  :  celle  des  Elus  de 
Bayeux  en  1533  ;  celle  des  Elus  de  Mortain,  pareillement  en  1523,  publiée 
en  1898  par  M.  Alfred  de  Tesson;  celle  des  Elus  de  Lisieux  en  1540, 
publiée  par  Labbey  de  La  Roque  en  1827,  et  celle  des  Elus  de  Valognes 
en  1576,  publiée  par  M.  Amédée  de  Courson  dans  le  xvi8  volume  de  la 
Société  d'Archéologie  de  la  Manche. 

La  Recherche  des  Elus  de  Bayeux  en  152)  est  encore  à  l'état  de  manus- 
crit. 

«  L'Election,  dit  M.  Pillet  (Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  etc.,  de 
Bayeux,  année  1852,  pp.  63-64),  était  une  juridiction  royale  subalterne 
qui  jugeait  en  première  instance  de  la  plupart  des  matières  dont  les  Cours 
des  Aides  connaissaient  par  appel...  On  appelait  Elus  les  officiers  qui 
composaient  cette  juridiction,  et  ce  nom  leur  venait  de  ce  que  originaire- 
ment »  (c'est-à-dire  depuis  Charles  V),  «  ils  étaient  établis  par  voie  d'é- 
lection :  on  les  chargeait  alors  du  détail  des  impositions  et  du  soin  d'en 
faire  l'assiette  et  le  recouvrement  dans  les  paroisses.  Les  officiers,  dont 
chaque  élection  était  ordinairement  composée,  étaient  :  un  président,  un 
lieutenant,  plusieurs  conseillers,  un  procureur  du  roi,  un  greffier,  plu- 
sieurs huissiers  et  des  procureurs  ». 

Avant  la  Révolution,  la  Généralité  de  Caen  comprenait  9  élections: 
Caen,  Bayeux,  Saint-Lô,  Carentan,  Valognes,  Coutances,  Avranches,  Vire 
et  Mortain.  Mais  l'Election  de  Bayeux  existait-elle  en  1533  ?  A  en  croire 


—  175.  — 

Béziers,  reproduit  par  Hippeau,  il  semblerait  que  non.  «  L'Election  de 
Bayeux,  écrit  Béziers  (Histoire  sommaire  de  la  ville  de  Bayeux,  p.  188), 
est  une  des  neuf  Elections  créées  par  Henri  IV  Tan  1397  dans  la  Géné- 
ralité de  Caen.  «  Et  Hippeau  (Dictionnaire  topographique  du  Calvados, 
p.  18)  :  L'Election  de  Bayeux,  Tune  des  9  élections  créées  dans  la  généralité 
de  Caen  par  Henri  IV  en  1597  *.  Et  cependant  l'Election  de  Bayeux  exis- 
tait déjà  du  temps  de  Montfaut  dans  la  Recherche  duquel  on  lit  : 
«  Bayeux  :  Noms  des  personnes  certiffiées  nobles  en  V élection  de  Bayeux 
par  les  élus  et  autres  officiers  ».  A  plus  forte  raison,  en  1523. 

Presque  deux  siècles  plus  tard,  en  1698,  les  Mémoires  de  l'intendant 
Foucault  donnent  à  l'Election  de  Bayeux  11  lieues  de  long,  de  la  Seulles 
aux  Weys,  sur  environ  7  de  large,  de  la  mer  au  sud,  et  la  divisent  en 
9  sergenteries  comprenant  186  paroisses  :  les  sergenteries  de  la  Ville,  de 
la  Banlieue,  de  Tour,  de  Cerisy,  de  Thorigny,  de  Gray,  des  Vez,  d'Isigny 
et  de  Briquessart.  Hippeau  (loc.  cit.)  parle  de  189  paroisses  réparties  en 
8  sergenteries,  outre  la  sergenterie  de  la  ville,  faubourgs  et  banlieue  : 
celles  de  Beaulieu  (inconnue),  de  Briquessart,  de  Cerisy,  de  Gray,  d'Isi- 
gny, de  Thorigny,  de  Tou/  et  des  Veys.  Or,  dans  Montfaut,  qui  ne  fait 
qu'une  sergenterie  de  celles  de  la  ville  et  de  la  banlieue  de  Bayeux,  j'en 
trouve  une  autre,  celle  de  Saint-Clair,  et  je  la  trouve  semblablement  dans 
quelques-unes  des  copies  manuscrites  de  la  Recherche  des  Elus  de  Bayeux 
en  1523. 

Et,  en  effet,  à  l'heure  actuelle,  il  existe  au  moins  quatre  copies  manus- 
crites de  cette  Recherche. 

I 

Et  d'abord,  la  Bibliothèque  de  la  ville  de  Caen  possède,  sous  le  numéro 
43a  (19  —  in-fol.  159),  un  manuscrit  du  xvnie  siècle,  en  papier,  relié  en 
veau,  de  365  mill.  sur  240  mill.,  dont  le  titre  général  est  :  «  Recueil  de 
pièces  concernant  la  noblesse  de  la  Généralité  de  Caen».  La  Recherche 
des  Elus  de  Bayeux  en  1523  occupe  les  62  premières  pages  sous  le  titre  : 
c  Recherche  des  nobles  de  Y  élection  de  Bayeux  faite  par  les  Elus  de  lad. 
Election,  en  qualité  de  Commissaires  du  Roy,  en  F  année  1523.  Ladite 
Recherche  contenant  la  généalogie  desd.  gentilshommes  avec  les  titres 
justificatifs  de  leur  noblesse  ».  Dans  cette  copie,  arrangée  et  très  abrégée, 
les  personnes  nobles  sont  groupées,  avec  leurs  numéros  respectifs,  sous 
les  sous-titres  de  chacune  des  sergenteries,  au  nombre  de  188  : 
9  pour  la  sergenterie  de  la  ville  et  banlieue  de  Bayeux  ; 


-  176  — 

17  pour  la  sergenterie  de  Tout  ; 

ao  pour  la  sergenterie  de  Cerisy  ; 

39  pour  la  sergenterie  de  Thorigny  ; 
9. pour  la  sergenterie  de  Saint-Clair  ; 

32  pour  la  sergenterie  des  Vés  ; 

13  pour  la  sergenterie  d'Isigny  ; 

ai  pour  la  sergenterie  de  Gray; 

39  pour  la  sergenterie  de  Briquessart. 

A  peu  près  sous  chaque  nom,  mises  en  marge,  il  y  a  les  rubriques 
suivantes:  deest,  ou  éteint,  ou  une  simple  croix,  et,  4  fois,  T indication 
des  armes.  Enfin,  une  table  alphabétique,  non  paginée,  termine  cette 
copie. 

n 

La  Bibliothèque  Nationale  possède  une  seconde  copie  manuscrite  de  la 
Recherche  des  Elus  de  Bayeux  en  1523,  sous  le  numéro  Fonds  Français, 
11.924.  Ce  numéro  est,  comme  la  copie  de  Caeh,  un  recueil  en  papier 
relié,  écrit  aux  xvn«  et  xixe  siècles,  sur  194  feuillets,  mesurant  340  m.  sur 
240,  et  provenant  de  Lechaudé-d'Anisy. 

La  Recherche,  dont  il  est  question,  est  classée  sous  ce  titre  :  «  Recher- 
che des  Elus  de  la  vicomte  de  Bayeux  faite  en  1523  par  Jacques  du  Bosc, 
commissaire  du  Roi  pour  la  recherche  des  nobles  et  usurpateurs  de  noblesse 
dans  ladite  Vicomte  ».  Cette  copie  est  du  xixe  siècle,  et  les  personnes 
nobles,  comme  dans  la  copie  précédente,  sont  rangées  par  sergenteries. 
Il  y  a,  à  la  fin,  une  table  avec  ce  nota  :  «  Les  premières  pages  du  manus- 
crit de  Dubosc  manquent,  et  les  généalogies  des  familles  suivantes,  quoi- 
que  portées  dans  la  table,  n'existent  plus,  savoir  celles  :  i°  de  Badin  ;  a°  de 
Bretteville  ;  30  de  la  Cour  ;  40  de  Conteville  ;   50  de  Couvert  ;  6°  d'Esca- 
geul;  70  de  Gueroult  ;  8°  de  Hélye  ;  90  de  Laillet  ;  io°  de  Lenterin;  n°  de 
Desmares;  ia°  de  Surrain;  130  enfin  de  V  illier  s  ».  Ce  sont,  mais  rangés 
tout  différemment,  les  premiers  nobles  cités  dans  les  trois  premières 
pages  du  manuscrit  de  Caen,  sauf  Gueroult,  qui  est  inscrit  à  la  page  16  de 
ce  manuscrit. 

Le  nom  du  commissaire  royal,  Jacques  du  Bosc,  les  pages  perdues, 
l'interversion  des  noms,  ne  suffisent  peut-être  pas  à  faire  conclure  que 
cette  copie  de  la  Bibliothèque  Nationale  n'a  pas  été  faite  sur  celle  de  la 
Bibliothèque  de  Caen  :  comme  celle-ci,  celle-là  est  très  incomplète  et 
reproduit  la  même  disposition  des  personnes  nobles  sous  les  sous-titres 
des  sergenteries. 


—  177  — 


III 


La  3*  copie,  de  facture  toute  récente,  puisqu'elle  a  été  faite  par 
M.  Olive,  qui  Ta  léguée  à  M.  de  Juvigny,  est  en  papier  relié  en  carton  ; 
elle  mesure  310  mill.  sur  900  mill.,  et  se  compose  de  352  pages. 

Elle  a  pour  titre  :  «  Recherche  des  nobles  et  des  usurpateurs  de  noblesse 
de  la  Vicomte  de  Bayeux  faite  en  1523  par  Jacques  du  Bosc  ,  commissaire 
du  Roi,  et  les  Elus  de  ladite  Viconté.  »  Comme   on  le  voit ,  ce  tiflre 
se  rapproche  singulièrement  de  celui  que  porte  la  copie  de  la  Biblio- 
thèque Nationale.  Mais  de  notables  divergences  font   immédiatement 
conclure  que  cette  copie  n'a  pas  servi  de  base  à  celle  de  M.  Olive.  Les 
personnes  nobles  ne  sont  pas  groupées  par  sergenteries  ;  les  13  nobles, 
qui  manquent  dans  la  copie  de  la  Bibliothèque  Nationale ,  figurent  dans 
celle  de  M.  Olive  qui  commence  par  citer  deux  nobles,  de  Vaux  et  Davy, 
lesquels  ne  se  rencontrent,  ni  dans  la  copie  de  Paris,  ni  dans  celle  de 
Caen.  Enfin,  la  copie  de  M.  Olive  est  autrement  complète  que  les  deux 
premières,  et  se  termine  par  deux  tables.  La  première  a  pour  titre: 
«  Tables  des  noms  des  personnes  et  des  familles  comprises  dans  cette 
Recherche.  »  Cette  table  occupe  20  pages  et  renferme,  non-seulement  les 
noms  des  personnes  nobles  de  la  Recherche,  mais  ceux  de  leurs  alliances 
ou  des  autres  personnages  cités  dans  la  production  de  leurs  titres.  La 
seconde  table  a  pour  titre  :  «  Table  des  noms  des  fiefs ,  terres  et  lieux 
compris  dans  cette  Recherche.  »  Elle  occupe  19  pages,  et  prouve  ,  comme 
la  première,  que  M.  Olive  voulait  réaliser ,  en  cette  copie  comme  dans 
ses  autres  manuscrits,  le  finis  coronat  opus. 

IV 

La  4*  copie  est  celle  de  la  Bibliothèque  du  Chapitre  de  Bayeux.  Ce 
manuscrit,  mis  à  ma  plus  entière  disposition  par  le  savant  aimable  et  si 
serviable  qui  se  nomme  M.  le  chanoine  Deslandes,  est  classé,  dans  le 
Catalogue  par  lui  dressé,  sous  le  numéro  17,  et  provient  de  M.  le  cha- 
noine Guérin.  Ce  manuscrit  mesure  315  mill.  sur  300  ;  il  est  en  papier, 
relié  en  carton  recouvert  de  parchemin  ,  et  porte,  sur  le  plat,  écrit  de  la 
main  de  M.  le  chanoine  Guérin,  ce  titre  :  «  Déclarations  faites  devant  les 
Eslus  de  Bayeux  des  Personnes  nobles  dans  l'Election  de  Bayeux.  1523*  » 
11  est  du  xvn*  siècle  et  comprend  960  feuillets  ;  mais  il  ne  renferme  pas 
que  la  Recherche  des  Elus  de  Bayeux  eu  1523. 

Eii  effet,  une  espèce  d'Introduction  précède  la  Recherche.  Elle  com- 
prend so,  ou  plutôt  ai  feuillets,  distincts  des  960  précédents,  et  diverse- 

12 


-  178  — 

ment  paginés  :  du  fol°  i  au  fol°  9  ,  en  chiffres  arabes  ;  du  fol°  x  au  fol° 
xiiij  en  chiffres  romains  ;  la  pagination  du  fol0  15  est  déchirée  ;  du  fol*  16 
au  fol°  ao,  en  chiffres  arabes  ;  et ,  chose  curieuse  ,  entre  le  fol0  xiij  et  le 
fol°  xiiij  est  un  feuillet  non  paginé. 

Cette  Introduction,  du  fol0  1  recto  au  fol0  2  recto,  comprend  une  chose 
absolument  étrangère  à  la  Recherche,  sous  ce  titre  :  «  C'est  Vextraict  des 
nobles  faict^  en  Van  mil  IIIJ°  Ixx  estant  au  greffe  de  la  Cour  des  Ayes  (sic) 
de  Normendye  pour  la  Viconté  de  Bayeux.  » 

Cet  Extrait  signale  44  noms  de  nobles,  dont  2  avec  leur  prénom  seule- 
ment. Je  crois  qu'il  s'agit  là  d'un  extrait  des  anoblissements  fondés  sur  la 
Charte  générale  des  Francs  Fiefs  ,  du  5  novembre  1470,  moyennant  le 
paiement  de  la  taxe  dite  des  Francs  Fiefs  ,  comme  l'indiquerait  bien  le 
chiffre  qui  suit  le  nom  de  chaque  noble.  L'on  sait  que  cette  Charte  donna 
«  les  moyens  de  réparer  les  torts  que  la  Recherche  de  Montfaut  avait  faits 
à  un  grand  nombre  de  familles.  »  (Abbé  de  la  Rue,  Annales  de  la  Ville 
de  Caen,  etc.,  p.  )}6.) 

Du  fol°  2  recto  au  fol°  15  recto,  y  compris  le  feuillet  non  paginé,  est 
un  autre  document  étranger,  lui  aussi,  à  la  Recherche  ,  sous  le  titre  géné- 
ral: «  Dénombrement  des  fie) \  de  la  viconté  de  Bayeux  d'autant  qxCil  en  a 
esté  baillé  ;  faict  le  XIIIJ*  jour  de  febvrier  150J.  »  Et  environ  260  fiefs 
ou  portions  de  fiefs  sont  successivement  dénombrés,  avec,  en  marge,  le 
nom  des  sergenteries,  y  compris  celle  de  Saint-Clair;  et ,  au-dessus  ou 
au-dessous,  de  la  main  de  M.  le  chanoine  Guérin,  le  nom  du  fief  lui- 
même  ou  de  la  portion  de  fief. 

Je  ferai  remarquer  en  passant  que  c'est  bien  à  tort  que  Hippeau,  dans 
son  Dictionnaire  topographique  du  Calvados  (p.  xlix  de  Y  Introduction), 
signale  le  manuscrit  de  ce  Dénombrement  comme  étant  à  la  Bibliothèque 
de  la  ville  de  Bayeux  :  je  n'ai  pu  l'y  trouver,  et  pour  cause. 

Du  fol°  16  recto  au  fol*  20  verso,  est  la  table  de  la  Recherche  elle-même, 
sous  ce  titre  :  «  Cy  est  la  table  de  tous,  les  de  tous  les  (sic)  nobles  contenus 
au  Registre  suivant  cy  après  et  qui  baillèrent  leur  généalogie  avec  leurs 
titres  de  noblesse  en  Vannée  mil  cinq  cent%  vingt  trois.  1523.  Chaque 
noble,  dans  cette  table,  est  renvoyé  à  son  fol°  respectif. 

Dans  cet  énoncé  de  table  est  la  preuve  indiscutable  que  la  copie  de  la 
Recherche  est  bien  du  xvne  siècle  ,  peut-être  même  des  premières  années. 
Le  copiste,  en  effet,  avait  d'abord  écrit ,  en  toutes  lettres ,  mil  six  cent^ 
vingt  trois  ;  et,  s'apercevant  de  son  erreur,  il  a  biffé  le  mot  six  pour  le 
remplacer,  en  interligne,  par  le  mot  cinq. 


—  179  - 

Dans  cette  table  figurent  191  noms,  je  ne  dis  pas  de  familles  nobles,  mais 
de  personnes  nobles,  quelques-unes  de  ces  personnes  appartenant  à  la  même 
famille.  En  réalité,  il  devrait  y  en  avoir  193,  puisque  le  nom  de  Pain  a 
été  oublié,  bien  qu'il  figure,  plus  loin  ,  au  fol°  83,  et  que  celui  de  «  Jean 
Hue,  sieur  d' Es  cures,  »  a  été  grossièrement  biffé  après  avoir  été  marqué 
au  fol0  39  qui  a  été  décbiré  dans  le  manuscrit,  sans  que  j'en  puisse  décou- 
vrir la  raison.  Ce  Jean  Hue,  en  effet,  a  sa  place  dans  les  trois  copies  ma- 
nuscrites de  Caen,  de  Paris  et  de  M.  Olive,  entre  Tour  et  Fontenil,  comme 
d'ailleurs  il  l'avait  primitivement  dans  le  manuscrit  du  Chapitre  de  Bayeux. 

Ce  chiffre  de  193  nobles  est  à  rapprocher  de  celui  indiqué  par  M.  le 
Président  Pezet  (p.  417  des  Barons  de  Creully) ,  qui  écrivait ,  en  pariant 
de  la  Recherche  de  Montfaut  :  «  188  (personnes)  dans  l'élection  de 
Bayeux  furent  reconnues  nobles.  » 

Quelques  erreurs  se  sont  glissées  dans  cette  table  de  la  Recherche  : 
Jean  Estoc  est  faussement  renvoyé  au  fol°  188  et  figure  au  fol°  186  ;  Noël 
et  Laurent  Suhart,  au  fol°  191  pour  193  ;  Jean  Suhart ,  au  fol0  193  pour 
195  ;  Guillaume  Eurry^u  fol0  245  pour  246  ;  Nicollas  Cornet,  au  fol°  251 
pour  250. 

Le  texte  de  la  Recherche  des  Elus  commence  ensuite  au  fol0  1  recto,  et 
se  poursuit  jusqu'au  fol°  a6o  recto  inclusivement.  Jean  de  Vaux  et  Davy, 
qui  manquent  dans  les  deux  premières  copies,  ouvrent  le  texte  comme 
dans  la  copie  de  M.  Olive.  En  marge  de  l'écriture  même  du  manuscrit, 
est  le  nom  de  chaque  noble  ;  au-dessous,  de  la  main  de  M.  le  chanoine 
Guérin,  le  nom  du  fief,  et  la  date,  réelle  ou  approximative,  de  l'anoblis- 
sement. Cette  copie  est  plus  complète  que  les  trois  premières,  et  com- 
prend, à  n'en  point  douter,  sauf  les  signatures  de  chaque  produisant,  tout 
ce  que  renferme  ou  a  dû  renfermer  le  manuscrit  original.  Mais  elle  ne 
cite  nulle  part  le  nom  du  commissaire  royal,  Jacques  du  Bosc;  elle  ne 
groupe  pas  les  nobles  par  sergenteries,  bien  qu'en  réalité  ce  groupement 
existe  et  que  les  nobles  soient  disposés  dans  le  même  ordre  que  dans  les 
copies  de  Caen  et  de  Paris,  sauf  pour  Hamelin,  de  la  sergenterie  de  Bri- 
quessart.  De  plus,  et  en  outre  de  Jean  de  Vaux  et  Davy,  la  copie  du 
Chapitre  comprend  un  noble  qui  n'est  pas  dans  les  deux  premières  copies, 
à  savoir  de  Thère,  pour  la  sergenterie  de  Thorigny  ;  et,  par  contre,  elle 
omet  de  Lamare,  pour  la  sergenterie  d'Isigny,  que  les  deux  premières 
copies  signalent.  Mais,  il  y  a  entre  ces  deux  premières  copies  et  celle  du 
Chapitre  de  Bayeux  une  divergence  plus  notable  et  assez  fréquente:  celle 
de  l'orthographe  des  noms  des  personnes  nobles. 


—  180  — 

• 

Jusqu'ici,  il  m'a  été  impossible  de  découvrir  le  manuscrit  original  qui 
a  servi  de  base  aux  trois  premières  copies,  et  qui,  selon  moi,  a  été  à  peu 
près  fidèlement  recopié  dans  le  manuscrit  17  du  Chapitre  de  Bayeux. 
Mais  peut-on  dire  qu'il  existe  réellement  un  manuscrit  original  de  cette 
Recherche ■,  et  ne  devrait-on  pas.  au  contraire,  supposer  qu'il  y  en  a 
autant  que  de  personnes  nobles,  soit  une  liasse  de  193  pièces,  puisque 
dans  les  quatre  copies  il  n'y  a  aucun  ordre  chronologique  suivi?  Ainsi, 
par  les  11  premiers  noms,  ceux  de  la  sergenterie  de  la  ville  et  banlieue, 
les  dates  de  production  des  preuves  de  noblesse  sont  celles-ci  :  3  juin, 
25  août,  7  juillet,  4  juillet,  rr  juillet,  i,r  juillet,  Ier  juillet,  28  juillet, 
36  juin,  17  juin,  26  juin.  La  Recherche,  jusqu'à  preuve  du  contraire,  a  été 
faite  du  i>r  juin  aux  derniers  jours  d'août  1523.  La  teneur  des  produc- 
tions est  absolument  différente  pour  chaque  produisant  et  me  fait  pen- 
cher aussi  vers  l'hypothèse  des  pièces  séparées  composant  une  liasse  ou 
plusieurs  liasses. 

A  la  fin  du  manuscrit,  à  partir  du  fol0  a6o  verso,  et  sur  3  feuillets  recto 
et  verso,  non  paginés,  est  une  table  alphabétique  dressée  par  M.  le 
chanoine  Guérin,  sous  ce  titre  : 

«  Table  qui  contient  les  noms  des  nobles,  le  nom  des  fiefs  qu'ils  possè- 
dent, et  le  temps  de  leur  annoblis sèment  ». 

Quelques  détails  particuliers  sont  à  signaler  en  terminant. 

Si  je  rapproche  cette  Recherche  des  Elus  de  Bayeux ,  en  1523,  de  Y  Extrait 
des  nobles  faits  en  i4yo%  je  constate  qu'une  quinzaine  de  noms  ne  figurent 
déjà  plus  dans  la  Recherche. 

Au  fol°  39,  il  est  parlé  de  3  élus  à  la  date  du  3  août  1591,  parmi  les- 
quels d'Escrametot. 

Aux.  folot  y]  et  57,  Guillaume  Lescalley  est  cité  comme  commis  du 
greffe. 

Au  fol°  46,  il  est  clairement  prouvé  que  l'élection  de  Bayeux  était 
établie  avant  1597,  par  ces  mots  :  «  au  greffe  de  ladite  ellection  ». 

Plusieurs  sergents  sont  désignés  par  leur  nom  :  Thomas  Cousin  pour 
Tour  ;  Louis  du  Douet  ;  Louis  de  la  Croix  pour  Graye  ;  Guillaume  du 
Prey  ;  Christophe  Gueroult  pour  Briquessart. 

J'ai  dit  que  Jacques  du  Bosc  fut,  d'après  les  copies  de  la  Blibliothèque 
nationale  et  de  M.  Olive ,  le  commissaire  royal  départi  pour  cette 
Recherche.  Doit-on  l'identifier  avec  Jacques  du  Bosq,  natif  de  Trévières, 
arrière-neveu  de  Nicolas  du  Bosq,  évêque  de  Bayeux,  et  frère  de  Guil- 
laume du  Bosq,  sieur  du  fief  noble,  terre  et  seigneurie  de  Méhérenc  assis  à 


-  181  — 

Trévières,  lesquels  figurent,  comme  produisants,  au  fol0  71  de  la  copie  du 
Chapitre  de  Bayeux?  Je  ne  le  pense  pas  :  autrement,  ce  Jacques  du  Bosq, 
de  Trévières,  aurait  été  juge  en  sa  propre  cause. 

Enfin,  il  est  à  remarquer  que,  dans  cette  Recherche ,  Ton  ne  rencontre 
point  le  nom  d1 Hervé  Daneau,  chevalier,  seigneur  du  Teilleau  et  de 
Banville,  qui,  à  cette  date  précise  de  1593,  était  viconte  de  Bayeux. 

Une  édition  complète  du  manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Chapitre  de 
Bayeux,  collationné,  si  possible,  sur  les  pièces  originales  qui  serviraient 
à  corriger  quelques  inexactitudes  de  copie,  et  aideraient  peut-être  aussi 
à  le  déchiffrer  parfois,  serait  des  plus  intéressantes  pour  bien  établir  la 
noblesse  de  l'ancienne  Election  de  Bayeux,  par  cela  même  que  cette 
Recherche  renferme  des  preuves  et  des  titres  justificatifs  de  noblesse 
introuvables  ailleurs.  Et,  malgré  la  longueur  qu'une  telle  édition  exige- 
rait, il  serait  bon  d'y  ajouter  cependant  quelques  notes,  ne  serait-ce  que 
pour  bien  préciser  la  situation  des  fiefs,  et  indiquer  la  légende  des 
armes. 

Cette  Recherche  des  Elus  de  Bayeux,  en  152),  placée  entre  celles,  plus 
générales,  de  Montfaut  et  de  Roissy,  équivaut  presque,  en  effet,  pour  les 
familles  nobles  qui  y  sont  signalées,  à  une  maintenue  régulière  de  noblesse, 
établie,  après  une  recherche  officielle,  par  les  élus  de  Bayeux,  commis- 
saires départis  par  le  Roi  pour  la  faire  ;  et  elle  n'a  guère  moins  d'autorité 
probante  que  les  grandes  Recherches  générales  qui  l'ont  précédée  et 
suivie.  Et  parce  que  cette  Recherche  a  été  faite  par  les  Elus,  c'est-à-dire 
par  des  magistrats  du  1"  degré,  résidant  habituellement  dans  le  pays 
même,  et  les  mieux  placés  pour  procéder  à  une  opération  aussi  délicate 
et  la  mener  à  bonne  fin  avec  des  garanties  sérieuses  d'exactitude  et  d'im- 
partialité ,  peut-être  serait-elle  bien  à  sa  place  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  des  Sciences ',  Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux. 

€  Mais  à  vous ,  doctes  » ,  comme  aurait  dit  Malherbe  en  vous  en 
remettant  le  tout. 

L'àbbb  V.  BOURRIENNE, 
Curé  d'Ellon. 


—  182  — 


Compte-Rendu  des  Séances 


Séance  du  Samedi  13  Avril  1907 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Delmas,  maire  de  Bayeux  ; 
Anquetil ,  vice-président  ;  Garnier ,  secrétaire  ;  Boudet  ,  président  de 
Y  Union  Commerciale  ;  Hérondelle,  président  de  la  Société  de  Photogra- 
phie La  Bajocassc ;  de  Courson,  adjoint  au  maire;  Buhot,  Dumonteil, 
Fagart,  Gosselin,  Guillemette,  James,  Lagnel,  Laniepce,  Lauvrière,  Le 
Mière,  E.  Marie,  Ad.  Michel,  Rémy,  Thieulin,  d'Ussel  et  Georges  Verdier. 

M.  Anquetil  dépose  sur  le  bureau  les  feuilles  du  <}•  volume  des  Mé- 
moires, qui  va  paraître  très  prochainement,  et  la  moitié  environ  du  ier 
volume  de  la  publication  du  Livre  rouge. 

M.  le  Président  rend  compte  des  démarches  faites  et  des  résultats  obte- 
nus par  le  Comité  provisoire  de  Bayeux  du  Syndicat  d'Initiative  du 
Calvados,  et  l'on  constitue  le  Comité  définitif  de  ce  Syndicat  pour  l'ar- 
rondissement, de  la  façon  suivante  : 

MM.  le  Sous-Préfet  et  le  Maire  de  Bayeux,  présidents  d'honneur  ; 

Les  Présidents  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres,  de 
la  Société  de  Photographie  et  de  l'Union  Commerciale,  membres  de 
droit. 

Buhot,  professeur  au  Collège  ; 

Delarocque,  ancien  négociant  ; 

Dumonteil,  pâtissier  ; 

Guillemette,  conseiller  municipal  ; 

Lauvrière,  négociant  ; 

Le  Mière,  conseiller  municipal  ; 

E.  Marie,  ferronnier  ; 

G.  Salles,  carrossier. 

M.  Anquetil  donne  lecture  de  son  étude  sur  la  Municipalité  de  Bayeux 
et  les  approvisionnements  de  blé  avant  178p. 

Sur  la  proposition  de  M.  Anquetil,  un  vœu  est  émis  à  l'unanimité  par 
les  Membres  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres,  siégeant 
en  assemblée  trimestrielle  et  les  Membres  de  l'Union  Commerciale, 


—  183  - 

réunis  avec  eux  pour  la  constitution  du  Syndicat  d'Initiative,  pour 
demander  à  M.  le  Sous-Secrétaire  d'Etat  aux  Beaux-Arts  de  laisser  ou 
faire  rendre  à  la  Ville  de  Bayeux  y  pour  enrichir  ses  Musées  et  augmenter 
sa  Bibliothèque  publique^  tous  objets  offrant  un  intérêt  artistique  ou 
historique  qui  existent  ou  existaient  dans  les  locaux  dévolus  par  la  loi  du 
2  janvier  içoj \  dont  la  Ville  ne  pourrait  pas  obtenir  la  jouissance. 

M.  le  président  Desclosières  lit  un  projet  de  notice,  intitulé  :  Cinq  jours 
d'un  Touriste  à  Bayeux^  pour  le  «Livret  Guide  »  du  Syndicat  d'Initiative. 


Séance  du  Samedi  13  Juillet  1907 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières  ,  président;  Delmas  ,  maire  de 
Bayeux  ;  Anquetil ,  vice-président  ;  Le  Lièvre  ,  secrétaire  honoraire  ; 
Garnier,  secrétaire  ;  Dillaye,  Lagnel,  Mabire  et  G.  Verdier. 

M.  le  Président  communique  la  lettre  par  laquelle  M.  le  Sous-Secré- 
taire d'Etat  aux  Beaux-Arts,  en  réponse  au  vœu  à  lui  adressé,  assure  la 
Société  qu'elle  sera  informée  dès  qu'une  décision  sera  prise. 

M.  le  Président  est  chargé  de  poursuivre  les  démarches  nécessaires 
pour  la  reconnaissance  de  la  Société  comme  d'utilité  publique. 

M.  Anquetil  dépose  sur  le  bureau  le  Livret-Guide  du  Syndicat  d'Initia- 
tive du  Calvados. 

Après  Téloge  funèbre  de  M.  Alfred  Dédouit,  décédé  récemment, 
M.  Garnier  lit  le  commencement  de  son  travail  sur  les  Hospices  de 
Bayeux. 

M.  le  chanoine  Le  Lièvre  donne  lecture  de  ses  notes  sur  les  Ecoles  de 
Bayeux  au  Moyen- Age. 


Séance  du  Jeudi  14  Novembre  1907 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Anquetil,  vice-prési- 
dent; Garnier,  secrétaire;  Angérard,  Bourienne,  H.  Etienne,  Fagart, 
Lemaître  et  Rémy. 

Absents  excusés  :  MM.  Lefébure  et  Loisel. 

M.  le  Trésorier  a  envoyé  une  extrait  delà  situation  financière,  accusant 
un  excédent  d'avoir  en  caisse  de  «.352  fr.  08. 


-  184  - 

La  Société  décide  de  contribuer  aux  fnjis  de  pose  d'une  plaque  comme - 
morative  sur  la  maison  natale  d'Arcisse  de  Caumont,  à  l'occasion  du  75° 
anniversaire  de  la  fondation  de  la  Société  française  d'Archéologie. 

Après  dépôt  sur  le  bureau  d'exemplaires  de  la  Chronique  de  la  Société 
traditionaliste  d'études  historiques  locales ,  et  de  Y  Histoire  de  la  Com- 
mune du  Tronquay,  par  M.  Legras.  M.  Angérard  offre  à  la  Société  son 
Etude  sur  une  Famille  Bayeusaine  du  XVIII9  siècle. 

M.  l'abbé  Bourienne  lit  son  travail  sur  la  Recherche  des  £  lus  de  Bayeux 
en  152),  et  M.  Garnier  la  suite  de  son  travail  sur  les  Hospices  de  Bayeux. 


Séance  du  Samedi  11  Janvier  1908 

Présents  :  MM.  Joret-Desclosières ,  président  ;  Anquetil  ,  vice-prési- 
dent ;  Garnier,  secrétaire,  et  Rémy. 

Absent  excusé,  M.  Angérard. 

-  Après  communications  relatives  au  Livret  du  Syndicat  d'Initiative  et  du 
Monument  à  élever  à  Bayeux  aux  Enfants  de  l'arrondissement  morts  aux 
Armées,  M,  Garnier  lit  la  suite  de  son  travail  sur  les  Hospices  de  Bayeux. 

M.  le  président  Desclosières  donne  lecture  d'une  Etude  sur  les  Lais  et 
Relais  de  la  Mer,  à  propos  d'un  travail  de  notre  compatriote  M.  Achille 
Le  Cler. 

M.  Anquetil  lit  la  Notice  historique  de  M.  Lalouel  sur  la  Société 
Philharmonique  à  Bayeux. 


Séance  du  Jeudi  19  Mars  1908 

Présents:  MM.  Joret-Desclosières,  président;  Delmas,  maire  de  Bayeux  ; 
Anquetil,  vice-président;  de  Courson ,  adjoint  au  maire;  Garnier, 
secrétaire  ;  H.  Etienne,  R.  de  Gomiecourt,  Guisle,  Mabire  et  Rémy,  etc. 

Absents  excusés  :  MM.  Loisel,  trésorier  ;  Valette ,  archiviste  ;  Lefébure 
et  Le  Mière. 

Après  diverses  communications  et  un  Compte-rendu  des  Travaux  de  la 
Société  depuis  Jpoj,  par  M.  le  Président,  la  Société  exprime  ses  regrets  de 
la  démission  de  M.  Valette,  archiviste,  et  sa  reconnaissance  pour  les  ser- 
vices qu'il  lui  a  rendus  depuis  onze  ans  qu'il  exerçait  cette  fonction  ;  on 


-  185  - 

procède  ensuite  aux  élections  pour  le  Renouvellement  du  Bureau.  Sont 
éluç: 

Président,  M.  Gabriel  Joret-Dësclosieres. 
Vice-Président y  M.  Anquetil. 
Secrétaire,  M.  G  armer. 
Vice-Secrétaire,  M.  Dodeman. 
Archiviste,  M.  Rémy. 
Trésorier,  M.  Loisel. 

Les  Membres  élus  expriment  leur  reconnaissance  à  leurs  Collègues  et 
acceptent  les  fonctions  dont  ils  ont  bien  voulu  les  investir. 


—  186  — 


NÉCROLOGIE 


M.  LE  HARTEL,  Pierre-Auguste-Victor-Désiré 

Né  à  Bayeux,  le  18  décembre  1841,  ancien  élève  du  Collège  de  celte 
ville,  M.  Le  Hartel  débuta  dans  la  vie  comme  commis  des  Contributions 
indirectes  à  Villers-Bocage,  poste  qu'il  quitta  pour  aller  remplir  les 
fonctions  de  commis-principal  à  Balleroy.  Mais  l'initiative  commerciale 
l'attirait  et  il  donna  sa  démission  en  1873,  pour  prendre  à  Bayeux  la 
direction  de  la  maison  Salmon  Gênas.  Il  y  resta  jusqu'en  1903. 

Ses  concitoyens  distinguant  ses  qualités  l'avaient  investi  de  nombreuses 
et  délicates  fonctions.  Il  fut  Conseiller  municipal  de  1881  à  1904  ;  délé- 
gué cantonal  pendant  35  ans  ;  Président  du  Tribunal  de  Commerce,  dont 
il  fut  membre  ao  ans  ;  Président  de  la  Chambre  Consultative  des  Arts 
et  Manufactures  de  l'arrondissement,  où  il  siégea  pendant  le  même  laps 
de  temps  ;  Vice-Président  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Caen  ;  Mem- 
bre du  Conseil  des  Directeurs  de  la  Caisse  d'Epargne;  Membre  du  Bureau 
de  Bienfaisance  ;  Membre  de  l'Association  des  Anciens  Elèves  du  Collège 
de  Bayeux  ;  Membre  de  la  Société  des  Anciens  Combattants  de  1870; 
Membre  de  la  Chambre  syndicale  des  Armateurs  de  Port-en-Bessin  ; 
Membre  du  Comité  de  Défense  Républicaine  du  Calvados,  de  la  Ligue  de 
l'Enseignement,  de  la  Loge  Saint-Jean  de  Thémis  de  Caen. 

Ses  obsèques  eurent  lieu  en  l'église  Saint-Patrice,  le  jeudi  30  mai.  Sui- 
vant sa  volonté,  aucun  discours  ne  fut  prononcé  au  cimetière. 

M.  Le  Hartel  était  officier  de  l'Instruction  publique.  Sans  avoir  jamais 
pris  une  part  active  à  nos  travaux,  il  était  cependant  un  de  nos  membres 
les  plus  attachés,  à  cause  de  son  amour  pour  sa  ville  natale  qui  lui  faisait 
porter  le  plus  vif  intérêt  à  tout  ce  qui  pouvait  la  mettre  en  relief. 

Il  fut  toute  sa  vie  un  honnête  citoyen,  un  père  dévoué  et  aimant,  un 
homme  compatissant  aux  misères  dautrui  et  large  aux  déshérités  de  la 
vie. 


-  187  - 
M.  DÉDOUIT,  Félix-Henry-Alfred 

Un  de  nos  concitoyens  qui  ne  fut  pas,  dans  la  sphère  modeste  où 
s'écoula  sa  vie  toute  de  devoir,  sans  marquer  son  passage  ici-bas  par  des 
œuvres  de  l'esprit,  vient  de  mourir  à  Falaise,  pays  de  sa  femme,  où  il 
passa  ses  dernières  années  en  sa  compagnie  et  celle  de  leur  fille  unique. 

Né  à  Bayeux,  le  32  décembre  183 1,  d'un  père  qui  appartenait  au  bar- 
reau, M.  Dédouit,  Félix-Henry- Alfred,  obtint,  le  iw  janvier  1864,1e  poste 
de  secrétaire-économe  des  Hospices,  fonction  de  confiance  qu'il  exerça 
pendant  27  ans,  avec  une  compétence  particulièrement  appréciée  tant 
de  ses  chefs  que  du  personnel  hospitalier,  et  un  dévoûment  auquel  notre 
Municipalité  rendit  un  éclatant  hommage,  le  jour  où  ce  fonctionnaire, 
las  de  son  travail  quotidien,  sollicita  une  retraite  bien  méritée. 

Comme  homme  privé,  M.  Dédouit  fut  la  probité  incarnée.  Epoux 
modèle  et  père  des  plus  aimants,  il  laisse,  au  foyer  domestique,  un  grand 
vide.  Ses  concitoyens  regretteront  en  lui  l'homme  bienveillant  à  la 
complaisance  duquel  nul  ne  fit  jamais  appel  en  vain. 

Il  aima  beaucoup  sa  ville  natale,  s'intéressa  à  son  histoire  et  contribua 
de  tout  son  pouvoir  à  rechercher  ses  titres  de  noblesse  et  à  les  mettre  en 
relief. 

C'est  dans  cet  ordre  d'idées  qu'il  employa  les  rares  loisirs  que  lui  lais- 
saient ses  fonctions  à  exhumer  les  archives  de  l'Hôpital  des  locaux  où 
elles  dépérissaient  sans  profit  pour  personne,  et  à  en  préparer  le  classe- 
ment méthodique. 

Il  passa  ses  veilles  à  coordonner  les  nombreux  renseignements  qu'elles 
recelaient,  et  sa  plume,  sans  prétention,  et  par  cela  même  plus  insi- 
nuante, y  puisa  quelques  opuscules  d'une  réelle  valeur  historique.  Citons, 
en  passant,  deux  travaux  insérés  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des 
Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres,  tomes  5  et  6  :  La  Mendicité,  V Assistance 
et  V Association  des  Marmites  à  Bayeux;  —  Un  abus  sous  l'ancien  régime. 

Les  lecteurs  de  YIndicateur  tirèrent  grand  fruit  de  son  Etude  historique 
sur  le  faubourg  Saint-Patrice  et  la  place  du  Marché,  compilation  un  peu 
diffuse,  diront  quelques-uns,  mais  fourmillant  de  détails  précis  et  d'une 
importance  considérable  pour  lhistorique  des  maisons  et  la  topographie 
de  la  Cité.  —  Nous  regrettons  que  son  auteur  n'ait  pas  publié  les  travaux 
similaires  qu'il  avait  en  portefeuille  sur  d'autres  quartiers. 

L'ouvrage  maître  de  M.  Dédouit  fut  son  livre  :  Bayeux  sous  la  Révolu- 
tion, le  Consulat  et  F  Empire^  imprimé  à  Bellème,  chez  Georges  Le  Vayer, 


—  188  — 

en  189a,  in- 18.  C'est,  en  effet,  dans  ce  volume  que  se  trouvent  concentrés 
tous  les  documents  existants  aux  archives  hospitalières  sur  cette  période 
si  diversement  appréciée  de  notre  histoire  nationale  ;  l'auteur  les  lut 
tous,  les  compléta  par  ceux,  analogues,  qu'il  puisa  aux  archives  muni- 
cipales, et  il  eut  une  telle  préoccupation  de  les  mettre  tous  en  lumière, 
qu'il  négligea  peut-être  l'art  du  style  qui  nécessite  des  ombres,  du  jour 
et  des  reliefs.  Son  livre  est  une  mine  féconde  de  renseignements  précieux 
pour  quiconque  y  peut  recourir. 

En  M.  Dédouit,  notre  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  perd 
un  de  ses  membres  les  plus  laborieux  et  les  plus  méritants, —  la  ville  de 
Bayeux  un  de  ses  enfants  les  plus  estimables,  —  sa  veuve  et  sa  fille,  aux- 
quelles nous  offrons  l'expression  de  nos  plus  sympathiques  condoléances, 
un  époux  et  un  père  d'une  exquise  tendresse. 


M.  CATHERINE  Alcide  dit  BAZIRE 

Le  lundi  18  novembre  1907,  s'est  éteint  subitement  dans  sa  83 m*  année, 
à  Bayeux  ;  M.  Alcide  Catherine  dit  Bazire ,  membre  de  la  Chambre 
consultative  des  Arts  et  Manufactures  de  l'arrondissement  de  Bayeux,  un 
des  premiers  collaborateurs  du  Journal  de  Bayeux.  Il  fut  également  l'un 
des  créateurs  de  YOrphéon  Bayeusain  et  plus  tard,  lors  de  la  venue  de 
de  M.  Lilman,  il  contribua  à  la  fondation  d'une  autre  société  chorale 
Les  Vénitiens. 

M.  Catherine  était  un  assidu  de  nos  réunions  et  il  collabora  d'une  façon 
active  aux  diverses  Expositions  que  fît  notre  Compagnie. 


M.  FOSSEY,  Thomas-Henry 

Le  a  juillet  1908,  succombait,  lentement  miné  par  une  longue  maladie, 
M.  Thomas-Henry  Fossey,  chanoine  de  l'Eglise  Cathédrale,  Chevalier  de 
l'Ordre  de  Saint-Grégoire-le-Grand,  à  l'âge  relativement  jeune  de  58  ans 
et  6  mois. 

Né  le  17  décembre  1849,  au  Château  de  Donnay  (Orne),  M.  le  chanoine 
Fossey  fit  ses  études  classiques  à  l'Institution  Sainte-Marie,  alors  dirigée 
par  une  réunion  d'ecclésiastiques  qui  avait  à  sa  tête  le  savant  M.  Mabire. 
Docteur  en  Droit  de  la  Faculté  de  Caen,  il  embrassa  la  carrière  du  bar- 


—  189  — 

r,eau  et  se  fit  inscrire  au  barreau  d'Argentan.  Très  aimé  dans  le  monde  à 
cause  de  son  entrain  dans  les  réunions  et  les  fêtes,  il  ne  négligeait  pas 
par  ailleurs  les  conférences  de  Saint-Vincent-de-Paul  et  les  patronages. 
La  presse  aussi  l'attira. 

Une  maladie  grave,  un  pèlerinage  à  Rome  décidèrent  de  sa  vocation 
sacerdotale.  L'avocat,  entré  au  séminaire  français  de  "Rome  en  1890,  en 
sortit  prêtre  le  39  mai  1893,  et  bientôt  après  vint  occuper  une  stalle  de 
chanoine  au  chœur  de  la  Cathédrale. 

L'état  de  santé  de  ce  prêtre  instruit  ne  lui  permit  pas  de  venir  souvent 
s'asseoir  parmi  nous  ;  mais  il  s'intéressait  beaucoup  aux  travaux  de  notre 
Compagnie  et  son  entrée  dans  nos  rangs  avait  été,  aux  yeux  de  ses  collè- 
gues, un  témoignage  de  précieuse  sympathie. 


M.  JAMES,  Félix,  Négociant  à  Isigny 

Le  mercredi  5  août  1908,  mourait  à  Isigny,  après  une  courte  maladie, 
M.  James,  Président  du  Tribunal  de  Commerce  de  cette  ville,  Conseiller 
Municipal,  Secrétaire  de  la  Société  des  Courses,  Trésorier  de  la  Société 
de  Secours-Mutuels,  un  homme  de  bien  et  un  des  plus  anciens  membres 
de  notre  Société,  aux  réunions  de  laquelle  ses  occupations  et  l'éloigne- 
ment  de  sa  résidence  ne  lui  permettaient  pas  d'assister. 


M.  du  BUISSON  de  COURSON,  Georges-Paul 

Le  vendredi  31  août  1908,  décédait  en  son  hôtel,  rue  Montfiquet,  M. 
Georges-Paul  du  Buisson  de  Courson,  ancien  capitaine  d'infanterie, 
conseiller  d'arrondissement,  adjoint  au  Maire  de  Bayeux,  né  dans  cette 
ville  le  3  août  1839,  de  Jules-Aimard  du  Buisson  de  Courson  et  Le  Roy 
de  Dais,  Marie-Stéphanie  Gabrielle. 

Issu  d'une  famille  qui  s'honora  toujours  de  servir  la  Patrie,  neveu  du 
général  Le  Roy  de  Dais,  Raoul-Pierre-Eugène,  tué  par  une  balle  commu- 
narde, lors  de  l'entrée  des  troupes  de  l'Assemblée  Nationale  à  Paris,  dans 
les  derniers  jours  de  la  Commune,  frère  et  oncle  de  militaires,  M.  Georges- 
Paul  de  Courson  s'était  destiné,  dès  son  jeune  âge,  à  la  carrière  des  armes. 

En  1856,  aspirant  à  l'école  navale,  il  fait  un  voyage  à  Pernambouc 
(Brésil).  Nous  ignorons  quelles  considérations  lui  firent  préférer  le  service 
de  l'armée  de  terre  à  celui  de  la  marine,  mais  nous  constatons  que  son 


-  190  - 

* 

choix  fut  vite  fait»  puisqu'en  1856,  il  fut  admis  à  l'école  spéciale  militaire 
de  Saint-Cyc. 

Sous-lieutenant  d'infanterie,  dès  1860,  il  prend  part,  avec  ce  grade,  à 
l'expédition  du  Mexique,  et  le  ia  février  1864,  il  y  méritait  son  second 
galon  et  était  promu  lieutenant. 

Capitaine  en  août  1870,  il  assiste  le  6  de  ce  mois  à  la  bataille  meur- 
trière de  Reichshoffen.  La  mitraille  décime  son  régiment  :  il  a  l'heureuse 
chance  de  sortir  sain  et  sauf  de  la  fournaise,  effleuré  seulement  par  une 
balle.  Revenu  à  Châlons  avec  le  maréchal  de  Mac-Mahon,  il  repartit  à  l'en- 
nemi dans  les  rangs  de  l'armée  qui  venait  d'être  recréée,  affronta  de  nou- 
veau la  mort  aux  batailles  de  Beaumont  et  de  Sedan  (31  août  et  1"  sep- 
tembre), et  eut  le  chagrin  d'être  fait  prisonnier  sur  le  champ  de  bataille. 
Interné  à  Magdebourg,  puis  à  Hambourg,  il  ne  revint  en  France  qu'a- 
vec ses  compagnons  de  captivité,  pour  réduire  les  révoltés  de  la  Com- 
mune de  Paris.  Il  commandait  alors  une  compagnie  de  ligne. 

Proposé,  vainement,  à  deux  reprises,  pour  la  croix  de  la  Légion  d'hon- 
neur,—  après  les  dernières  batailles  de  l'Empire  et  en  1871, —  M.  de 
Courson  crut  devoir  donner  sa  démission  en  1873,  et  rentra  dans  ses 
foyers,  avec  la  conscience  d'avoir  payé  largement  sa  dette  à  la  Patrie. 

Le  souvenir  de  son  père,  dont  la  bienfaisance  était  légendaire,  lui 
ouvrit  les  portes  de  l'Assemblée  Communale.  Plus  tard,  ses  vertus  civi- 
ques le  désignèrent,  malgré  sa  modestie,  aux  suffrages  de  ses  concitoyens 
pour  le  poste  de  Conseiller  d'arrondissement.  Aujourd'hui,  il  meurt 
revêtu  des  fonctions  d'adjoint  au  Maire. 

M.  de  Courson,  d'un  caractère  obligeant  et  d'un  abord  des  plus  faciles, 
toujours  prêt  à  rendre  service,  était  universellement  estimé. 

Ses  obsèques  eurent  lieu  en  l'église  Saint-Patrice.  Le  cortège  était  des 
plus  nombreux,  on  y  remarquait  nombre  de  conseillers  municipaux,  de 
conseillers  d'arrondissement,  les  directeurs  de  la  Caisse  d'Epargne,  les 
fonctionnaires  de  la  ville  et  un  grand  nombre  de  ses  concitoyens. 

La  Musique  Municipale  fit  entendre  pendant  le  cortège,  à  l'église  et  au 
cimetière,  différents  morceaux  funèbres. 

Un  détachement  de  pompiers  en  armes,  sous  le  commandement  de 
M.  le  capitaine  Moutier,  formait  la  haie  autour  du  corbillard.  La  section 
des  Vétérans  des  Armées  de  Terre  et  de  Mer  suivait  avec  son  drapeau. 

Deux  discours  furent  prononcés  au  Cimetière  :  l'un  par  M.  Delmas, 
maire  de  Bayeux;  l'autre  par  M.  le  vicomte  Portalis,  collègue  du  défunt 
au  Conseil  d'arrondissement. 


—  191  - 


SITUATION  FINANCIÈRE  DE  LA  SOCIÉTÉ 


RECETTES         Cotisations      .........  505  fr.  »» 

Intérêts  des  Fonds  à  la  Caisse  d'Epargne  .  45       5 a 

Vente  de  volumes 7      »» 

Reliquat  au  31  Décembre  1907.     .     .     .  a. 370      78 

Total 3.938  fr.  30 

DÉPENSES  Service  de  la  Salle.     .     .  10  fr.»> 

Avances  du  Trésorier   et 

autres 41      05 

Impressions  et  accessoires  801       40 

Subvention  pour  le  Monu- 
ment des  Enfants  de  l'ar- 
rondissement morts  aux 
Armées 100      »» 

•^■— ^— ^i^— ^^i^ 

Total.     .     .  953  fr.  45    ci.    95a  fr.  45 

Reliquat  au  30  Novembre  1908.     ...         1 .975  fr.  85 

En  un  Livret  de  Caisse  d'Epargne  n°  18.503  de  1 .499  fr.  16. 
Et  un  reliquat  en  espèces  de 476  fr.  69. 


.m 


—  193  — 


Noms  des  Membres  de  la  Société 


BUREAU  : 


Président:  M.  G.  JORET-DESCLOSIÈRES,  *,  Chevalier  de  la  Légion 

d'Honneur,  à  Longues,  près  Bayeux. 
Vice-Président  :  M.  E.  ANQUETIL,  avocat,  à  Bayeux. 
Secrétaire  :  M.  Ch.  GARNIER,  avocat,  adjoint  au  maire,  à  Bayeux. 
Vice-Secrétaire  :  M.  DODEMAN,  avocat,  adjoint  au  maire,  à  Bayeux. 
Archiviste  :  M.  RÉMY,  propriétaire,  à  Bayeux. 
Trésorier  :  M.  LOISEL,  directeur  de  la  succursale  de  la  Société  Générale, 

à  Bayeux. 


MEMBRES  : 
MM. 
ANGÉRARD,  notaire  honoraire,  Louviers. 
AUBRAYE,  prêtre  habitué,  Bayeux. 
AUBRÉE,  notaire,  à  Tour,  près  Bayeux. 
BALLEROY  (le  Marquis  de),  conseiller  général,  Balleroy. 
BASLEY,  $,  docteur  en  médecine,  Bayeux. 
BELLIARD,  chanoine,  maître  de  chapelle,  Bayeux. 
BELLIARD,  inspecteur  des  eaux  et  forêts,  Bayeux. 
BERTOT,  Jean,  architecte,  Paris. 
BOUDET,  président  de  l'Union  Commerciale,  Bayeux. 
BOURRIENNE,  curé  ;d'Ellon. 

CARRÉ,  #,  commandant  de  cavalerie  en  retraite,  Barbeville. 
CARRELET,  percepteur,  rue  des  Bouchers,  Bayeux. 
CAUCHARD,  maire  de  Guéron. 
COUEFFIN,  O  O.  I.,  ancien  magistrat,  Bayeux. 
M™  DACHÉ,  Q  O.  I.,  rue  Saint-Floxel,  Bayeux. 
M°>e  DELACOUR,  au  château  de  Tour. 
DELMAS,  maire  de  Bayeux. 
DELMAS,  Pierre,  propriétaire  à  Bayeux. 


—  194  - 

DESLANDES,  Q  O.  I.,  chanoine,  bibliothécaire  du  Chapitre,  Bayeux. 

DILLAYE,  avoué,  Brioude  (Haute-Loire).  , 

DUMANS,  ancien  magistrat,  Bayeux. 

DUPUIS,  ancien  agent-voyer,  Arromanches. 

DUVANT,  ancien  imprimeur,  Bayeux. 

ERNULT,  notaire,  Bayeux. 

ESTIENNE,  Abel,  négociant,  Bayeux. 

ETIENNE,  Henri,  avocat,  Bayeux. 

FABRE,  avocat,  rue  du  Renard,  Paris. 

FAGART,  conservateur  des  hypothèques,  Bayeux. 

FERMAL,  avoué,  Bayeux. 

FEUGUET,  chanoine,  Bayeux. 

FOY  (le  Comte),  conseiller  général  du  canton  de  Bayeux,  Barbeville. 

GALLIER,  docteur  en  médecine,  Bayeux. 

GÉRARD  (le  baron  Maurice) ,  député  de  l'arrondissement  de  Bayeux , 
Maisons. 

GOMIECOURT  (de),  propriétaire,  Longues. 

GUÉRET-DESNOYERS,  propriétaire,  Bayeux. 

GUILLEMETTE,  ancien  juge  de  paix;  Bayeux. 

GUISLE,  propriétaire,  Bayeux. 

HAMEL,  professeur  de  stéréotomie,  Bayeux. 

HÉRONDELLE,  agent  principal  d'assurances,  Bayeux. 

HUGONIN,  chanoine,  Bayeux. 

JAMES,  négociant,  Isigny. 

JORET,  membre  de  l'Institut,  64,  rue  de  Madame,  Paris. 

JOURDAIN  (S.),  propriétaire  à  Portbail  (Manche). 

LABBEY,  négociant,  Couvains  et  Paris. 

LALOUEL,  O  O.  A.,  ancien  percepteur,  Bayeux. 

LAMY,  $  avocat,  Bayeux. 

LE  DUC,  *,  artiste  sculpteur,  Asnières  et  Paris. 

LE  DUC,  négociant,  Bayeux. 

LEFÉBURE,  #,  marchand  de  dentelles,  Bayeux. 

LEFEVRE,  ancien  notaire,  Bayeux. 

LE  FRANÇOIS,  Gustave,  négociant,  Bayeux. 

LE  GRAS,  commissaire-priseur,  Bayeux. 

LE  GRAS,  O  O.  A.,  professeur  au  lycée,  Lille. 

LE  LIÈVRE,  chanoine,  secrétaire-honoraire  de  la  Société,  curé  de  Saint- 
Laurent,  Bayeux. 


—  595  - 

LÈLU,  propriétaire,  Bayeux. 

LE  LOUTRE,  ancien  huissier,  Formigny. 

LEMAITRE,  percepteur,  rue  Saint-Patrice,  Bayeux. 

LE  MALE,  prêtre  habitué,  rue  des  Chanoines,  Bayeux. 

LE  MIÈRE,  entrepreneur  de  menuiserie,  Bayeux. 

LE  MULLOIS,  Gaston,  entrepreneur,  Bayeux. 

LÉON ARD-JU VIGNY  (de),  propriétaire,  Bayeux. 

LE  PELLERIN,  négociant,  Bayeux. 

LE  PELLERIN,  A.,  régisseur  de  biens,  Bayeux. 

LE  ROY,  avocat,  Bayeux. 

LE  TUAL  de  la  HEUDERIE,  artiste  sculpteur,  Trévières  et  Paris. 

LE  VALTIER,  pharmacien,  Bayeux. 

LIÉNARD  (de),  propriétaire,  Bayeux. 

LONDET,  Q  O.  L,  professeur  au  Collège,  Bayeux. 

LOUDIER,  S  ,  O  O-  I-i  homme  de  lettres,  Paris. 

MABIRE,  avocat,  Bayeux. 

MAGDELAINE,  curé  de  Nonant. 

MANNEVILLE  (de),  propriétaire,  Bayeux. 

du  MANOIR  de  JUAYE  (Vicomte  Paul),  au  château  de  Fresnay. 

MARCHAL,  directeur  de  la  Société  Philharmonique,  Bayeux. 

MAZUET,  peintre  verrier,  Bayeux. 

MICHEL,  inspecteur  au  Crédit  Foncier,  Paris. 

MARIE,  ferronnier,  Bayeux. 

MORICE,  rédacteur  du  Moniteur  du  Calvados^  Bayeux. 

MORLENT,  J.,  manufacturier,  conseiller  d'arrondissement,  Bayeux  et 

Paris. 
NICOLAS,  QO.  A.,  architecte  départemental,  Caen. 
NOCHÉ,  propriétaire,  Bayeux. 
OSBERT,  propriétaire,  château  de  Sully. 
PELCERF,  pharmacien,  Bayeux. 
PERRÉE,  huissier,  Bayeux. 

PILLET,  Q  O.  !•»  ancien  principal  de  Collège,  182,  rue  Caponière  ,  Caen# 
PÉTELLE,  notaire,  Bayeux. 

PORTALIS  (le  Vicomte),  conseiller  d'arrondissement,  Bayeux. 
QUEUDEVILLE,  prêtre  à  Rois  (Calvados). 
RADIGUET,  étudiant  en  droit,  Bayeux. 

RIGAULT,  sous-inspecteur  de  l'enregistrement  et  des  domaines,  Bayeux. 
ROUSSELOT,  vétérinaire,  Bayeux. 


—  196  — 

SALLES,  ancien  sous-préfet,  Passy-Paris. 

SAUNIER,  anciennement  au  château  d'Etreham,  Paris. 

SEBIRE,  employé  des  postes,  Bayeux. 

TALLEVAST,  ancien  commissaire-priseur,  Bayeux. 

THIEULIN,  receveur  municipal,  Bayeux. 

THOREAU,  négociant,  Bayeux. 

TRANCHEFORT,  architecte,  Putot-en-Bessin. 

TUEBŒUF,  imprimeur,  Bayeux. 

TURPIN,  pro-curé  de  Saint-Exupère,  Bayeux. 

USSEL  (le  baron  d'),  directeur  de  l'usine  à  gaz,  Bayeux. 

VALETTE,  professeur  au  Collège,  Bayeux. 

VALLERAND  (le  Comte  de),  18,  rue  Montaigne,  Paris. 

VAULOGÉ  (le  Vicomte  de),  château  de  Vaulaville,  Tour. 

VERDIER,  professeur  au  collège,  Bayeux. 

VIDGRAIN,  diplômé  d'Etudes  supérieures  de  philosophie,  Bayeux. 


MEMBRES  CORRESPONDANTS  : 

MM. 
CLOUARD,  sous-inspecteur  de  l'enregistrement,  à  Issoire  (Puy-de-Dôme), 
DUFOUR,  bibliothécaire,  à  Corbeil  (Seine-et-Oise). 
ROLLET,  conservateur  des  eaux  et  forêts,  à  Tours  (Indre  et-Loire). 
TESSON  (de),  capitaine  de  frégate  en  retraite,  à  Avranches  (Manche). 


—  197 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Les  Hospices  de  Bayeux.  —  Notes  historiques,  par  PA0M 

M.  Charles  Garnier i 

Société  Philharmonique  de  Bayeux,  par  M.  E.  Lalouel    ...  137 
Les  Municipalités  de  Bayeux  et  les  Disettes  (1709-1735-1739)!  par 

M.  Anquetil 154 

Les  Hôtels-de- Ville  de  Bayeux  et  leur  Mobilier,  par  M.  E.  Anquetil  161 
La  Recherche  des  Elus  de  Bayeux  en   1523,  par  M.  l'Abbé 

BoURRIENNE I74 

Compte- Rendu  des  Séances 18a 

Nécrologie 186 

Situation  financière  de  la  Société 191 

Liste  des  Membres  de  la  Société 193 


ERRATUM 


Page  71,  lignes  20  et  suivantes.  —  L'immeuble  qui  sert  aujourd'hui  de 
presbytère  à  la  paroisse  de  Saint-Exupère  n'a  pas  été  légué  à  M.  l'abbé 
Guillemin  par  Mme  Féret  du  Long-Bois,  mais  acquis  des  deniers  person- 
nels de  M.  l'abbé  Guillemin,  par  contrat  passé  devant  M0  Lefèvre,  notaire 
à  Bayeux,  le  8  mars  1889,  des  héritiers  de  Mm6  du  Long- Bois,  qui  était 
décédée  en  son  domicile  à  Bayeux,  le  ier  décembre  1887. 

Ch.  G. 


EN   VENTE? 


MÉMOIRES    DE    LA    SOCIÉTÉ    D'AGRICULTURE,    SCIENCES 
ARTS  ET  BSLLES-LETTRES  DE  BAYEUX 


t.  2, 

T.  3, 

T.  4, 

T.  5, 

T.  6, 

T.  7, 

T.  8, 

T.  9, 

T.  10. 


n-8°  de 
n-8°  de 
n-8°  de 
n-8°  de 
n-8°  de 
n-8°  de 
n-8°  de 
n-8*  de 
n-8°  de 


450  p 
476  p 
392  p 
400  p, 
550  p 
534  p 
316  p 
470  p 


m 


•  » 


M 


•1 


M 


•î 


•1 


•1 


495  p., 


1244 
1846 
1850 
1852 
1858 
1859 
1879 
1882 
1887 


PRIX  4  Fr. 


/ 


MÉMOIRES  DE  LA   SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES,   ARTS 
ET  BELLES-LETTRES  DE  BAYEUX 


T. 
T. 

T. 
T. 
T, 
T. 
T. 


1" 
2, 
5, 
6, 

7, 
8, 
9, 


T.  10. 


n-8°  de  124  p.,  1891 
nS°  de  182  p.,  1894 
n-8»  de  172  p.,  1899 
n-8°  de  158  p.,  1901 
n-8°  de  213  p.,  1902 
n-8°  de  189  p.,  1905 
n-8°  de  202  p.,  1907 
n-8»  de  197  p.,  1908 


PRIX  4  Fr. 


PRIX  4  Fr. 


PRIX  6  Fr. 


PRIX  7  Fr. 


ÉPUISÉS  :  les  Tomes  1er  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  etc.,  et  les  Tomes  3  et  4  de  la  Société 
des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 


Les  seize  premières  Feuilles  du  Livre  Rouge  de 
VEvêchê  de  Bayeux  sont  parues. 


ii  i  p *nm  ■  ■ 


S'adresser  à  MM.  les  libraires  VALETTE,  rue 
Saint-Malo,  65,  à  Bayeux,  et  L.  JOUAN,  rue  Saint- 
Pierre,  111,  Caen. 


SOCIETE 


SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 


DE    BAYEUX 


BAYEUX 
Imprimerie  J.  TUGBŒUF 

[7,  RUE  DE  LA  KAITR1SF,    17 
19IO 


BAYEUX 
VAL  ET T  K 
'lie  Soint-Malo,  G.1 


CAEN 
Xi.    JOUAN 

rue  Sainl  Pierre,  111 


«■<* 


SOCIETE 

DBS 


SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE   BAYEUX 


SOCIETE 

DES 

SCIENCES,  ARTS  &  BELLES-LETTRES 

DE  BÀYEUX 


BAYEUX 

Imprimerie  J.  TUEBŒUF 

I    ,  RUE  DE  LA  MAITRISE,    17 

1910 

BAYEUX  CAEN 

B.     VALETTE  L     JOUAN 

nie  Sainl  Malo.tili  rue  Sai  M- Pierre,  111 


AVIS 


La  Société  déclare  quelle  laisse  aux  Auteurs  seuls  la  respon- 
sabilité des  faits  et  des  opinions  contenus  dans  leurs  Mémoires. 


—  1 


HISTOIRE  DE  LA  DENTELLE 


à  Uagnur  (I 


PREMIÈRE   PARTIE 
AU  XVIIe   &   AU   XVIII*   SIÈCLES 


Il  y  a  250  ans,  au  début  du  règne  de  Louis  XIV,  la  France  était  pauvre, 
épuisée  par  les  guerres  de  Religion,  et  une  grande  misère  se  faisait  sentir 
dans  la  population  ouvrière. 

Un  saint  prêtre  nous  avait  été  envoyé  par  la  Providence.  Il  multipliait 
partout,  sur  son  passage,  les  œuvres  les  plus  ingénieuses  de  sa  charité 
pour  soulager  ces  misères.  L'enfance  pauvre  surtout  préoccupait  son 
âme  d'apôtre  ;  il  créa  pour  elle  le  Bureau  des  Enfants  assistés,  et  il  essaya 
même,  en  1650,  dix  ans  avant  sa  mort,  d'établir  des  manufactures  pour 
occuper  aux  travaux  manuels  les  enfants  qui  couraient  les  rues,  sans 
ouvrage. 

L'industrie  était  alors  organisée  en  corporations,  qui  rendaient  de  très 
grands  services,  mais  qui  étaient  très  jalouses  de  leurs  monopoles,  et 
personne  n'avait  le  droit  de  faire  de  l'industrie  s'il  n'avait  fait  d'abord  le 
double  stage  d'apprenti  et  de  compagnon  et  s'il  n'était  devenu  maître  dans 
la  corporation  du  métier  qu'il  voulait  exercer. 

Devant  la  résistance  des  corporations  industrielles,  l'essai  de  saint 
Vincent  de  Paul  avorta  ;  mais  l'idée  était  bonne,  elle  fit  son  chemin  dans 
les  esprits,  et  elle  parut  éminemment  pratique  à  Colbert,  qui  obtint  de 

# 

(r)  Conférences,  faites  à  Baveux,  sons  les  auspices  de  la  Société  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres,  par  M.  Ernest  Lefébure,  le  chef  distingué  de  l'importante  maison  de  fabrica- 
tion de  la  rue  de  Castiçlione,  dont  le  renom  est  universel.  Cette  histoire,  minutieusement 
documentée,  est,  pour  la  Dentelle  de  Bayeux,  comme  un  chapitre  complémentaire  au  volume 
Broderies  et  Dentelles,  écrit  pour  la  collection  A.  Quantm,  par  notre  savant  Conférencier. 

E.  A. 


Louis1  XIV,  en  166a,  des  Lettres  patentei  entamant  les  privilèges  trop 
exclusifs  des  corporations,  et  décidant  que  les  Hôtels-Dieu  et  Hôpitaux  du 
royaume  seraient  transformés  en  vue  de  prévenir  et  de  combattre  le 
paupérisme  par  le  travail.  Le  Roi  accordait  à  ces  établissements  les  pré- 
rogatives suivantes  ; 

<  Permettons  auzdits  administrateurs  de  faire  fabriquer,  dans  ledit 
hôpital,  toutes  sortes  de  manufactures,  et  de  les  y  faire  vendre  et  débiter. 
Et  parce  qu'il  est  important,  pour  que  les  manufactures  soient  bien  faites, 
que  les  administrateurs  y  appellent  des  artisans  qui  les  montrent  aux 
pauvres,  en  tout  ce  qui  dépendra  de  leur  art  et  métier. . .  Nous  ordonnons 
que  ceux  qui  auraient  été  choisis,  après  y  avoir  travaillé  cinq  ans,  et 
qui  auront  été  reconnus  avoir  bien  instruit  les  pauvres,  en  leur  art  et 
métier,  puissent  être  présentés  par  les  administrateurs  pour  être  reçus 
maistres  es  arts  et  métiers.  » 

Dès  lors,  un  mouvement  général  se  fit  dans  toutes  les  villes  pour 
profiter  de  ces  Ordonnances,  qui  mettaient  les  hôpitaux  au-dessus  des 
restrictions  étroites  des  corporations,  et  on  vit  de  tous  côtés  le  clergé  et 
les  personnes  charitables  s'intéresser  à  ces  fondations  d'ouvroirs  annexés 
à  des  hôpitaux. 

C'est  ainsi  que,  dès  1667,  furent  rédigés  les  Statuts  de  l'Hôpital-Général 
de  Bayeux.  On  y  lit  «  que  les  enfants  seront  instruits  aux  manufactures 
«convenables  à  leur  âge.  particulièrement  à  faire  des  bas,  mitaines, 
«  bonnets  et  camisoles,  façon  d'Angleterre  >.  La  Dentelle  n'y  est  pas 
énoncée,  ce  qui  ferait  penser  qu'on  n'en  faisait  pas  encore  à  Bayeux. 

Or,  quelques  années  après,  en  1676,  Mg'  de  Nesmond  appelle,  à  Bayeux, 
les  sœurs  Marie  Le  Parfait  et  Hélène  Cauvin,  religieuses  de  la  Providence 
de  Rouen,  pour  tenir  une  école  dans  une  maison  proche  l'ancienne  église 
Saint-Georges. 

Cette  église,  qui  était  en  mauvais  état,  fut  interdite  au  culte  en  1680,  et 
nous  lisons  dans  Béziers  (le  premier  historien  de  Bayeux,  qui  écrivait  en 
1773),  que  Raymond  Baucher,  scholastîque  et  chanoine  de  Bayeux,  éta- 
blit des  sœurs  de  la  Providence  dans  l'ancienne  église  Saint-Georges,  peu 
de  temps  après  son  interdiction,  a  charge,  non-seulement  d'apprendre  aux 
petites  filles  à  lire  et  à  écrire,  mais  encore  «  de  diriger  une  Manufacture 
Je  Dentelles  qui  y  fut  mise  ï. 

C'est  donc  une  coïncidence  à  remarquer,  qu'on  commence  à  parler  de 
Dentelles  à  Bayeux  aussitôt  qu'on  y  voit  arriver  les  sœurs  de  la  Providence 
de  Rouen. 


-  3  — 

Sur  la  porte  d'entrée  de  la  Manufacture  était  une  inscription,  disparue 
à  la  Révolution,  qui  rappelait  le  nom  du  fondateur  et  le  but  de  l'institu- 
tion. 

Ce  travail  se  répand  dans  la  ville,  et,  le  24  janvier  1684,  Mgr  de  Nesmond 
publie  un  règlement  de  l'Association,  pour  le  soulagement  des  pauvres, 
dans  lequel  il  nomme  des  Dames  pour  «  surveiller  les  petites  filles  qui 
s'occupent  au  travail  de  la  dentelle  et  pour  procurer  du  travail  à  celles  qui 
n'en  ont  pas.  » 

Ces  Dames  qui  ont  porté  le  titre  populaire  des  Dames  de  la  Marmite* 
comme  le  rappelait  dernièrement  M.  Alfred  Dédouit,  s'occupèrent  très 
sérieusement  de  leur  mission,  car  il  existe  encore  un  Registre  des  délibé- 
rations de  cette  année  1684,  où  il  est  souvent  question  de  la  Dentelle  : 

€  On  donnera  à  la  maltresse  de  Dentelle  de  Saint-Malo,  18  petites  filles 
qui  pourront  être  prises  des  autres  paroisses  de  la  ville  ». 

Et  ailleurs,  on  lit  : 

«  Madame  de  Héricy  veillera  à  la  manufacture  de  Dentelle  de  Saint- 
Loup  ». 

«...  Un  écu  est  donné  à  Mme  d'Eterville  pour  payer  un  demi-mois  à  la 
maîtresse  de  Dentelle  de  Saint-Patrice  ». 

Et  encore  :  ' 

«  On  verra  les  Religieuses  de  la  Charité  pour  savoir  si  elles  ne  peuvent 
pas  recevoir  les  petites  filles  qui  font  de  la  Dentelle,  tant  celles  qui  savent 
que  celles  qui  ne  savent  pas  encore  ». 

Mais  au  milieu  de  cet  engouement  pour  l'industrie  nouvelle ,  les 
difficultés  surgissent  ;  les  unes  viennent  des  maîtresses  d'ouvrage,  car  on 
lit  dans  une  des  Délibérations  :  «  Si  les  maîtresses  de  Dentelle  ne  veulent 
«  pas  changer  de  patrons  aux  petites  filles,  on  les  changera  ». 

D'autre  fois ,  ce  sont  les  petites  filles  qui  n'obéissent  pas  :  «  Mm0 
«  de  Héricy  veillera  à  la  Manufacture  de  Saint-Loup,  et  obligera  les 
€  petites  filles  d'être  assidues  à  leur  travail,  sinon  on  finira  cette  Manu- 
€  facture,  et  on  donnera  les  filles  qui  travaillent  bien  à  la  Manufacture 
«  de  Saint-Malo  ». 

On  reconnut,  en  efiet,  qu'on  avait  trop  éparpillé  les  efforts,  et  dans  la 
séance  du  26  juin  1684,  on  décide  «  qu'il  n'y  aura  plus  que  trois  Manufac- 
tures de  Dentelles,  celles  de  Saint-Malo,  de  l'Hôpital-Général  et  de  la 
Charité  ». 

Malgré  cette  décision,  nous  trouvons,  Tannée  suivante,  une  proposition 
de  faire  travailler  les  petites  filles  à  la  Dentelle,  dans  la  maison  de  M.  le 


-  4  — 

Curé  de  Saint-Exupère,  «  dans  une  chambre  à  ce  destinée,  où  on  en  fera 
travailler  34  ». 

Quelque  temps  après,  on  rend  compte  que  les  petites  filles  qu'on  y  a 
installées  travaillent  à  la  Dentelle  au  nombre  de  19  à  ao. 

Voilà  donc  des  preuves  accumulées  que  la  Dentelle  a  été  pratiquée  à 
Bayeux  dès  1680.  On  parle  souvent,  au  bureau  des  Dames,  de  ventes  de 
Dentelles  faites ,  3  cette  époque,  dans  les  ouvroirs,  et  il  ne  faut  pas 
croire,  comme  Pluquet  l'a  écrit,  et  comme  Chigouesnel  et  tant  d'autres 
l'ont  répété  après  lui,  que  la  Dentelle  a  été  commencée  à  Bayeux  seule- 
ment en  1740. 

D'ailleurs,  on  trouve  dans  toute  la  Normandie  un  mouvement  analogue 
en  faveur  de  la  Dentelle,  a  la  fin  du  xvn'  siècle. 

A  Caen,  à  Avranches,  à  Villedieu,  cette  fabrication  s'organise. 

A  Valognes,  l' Hôpital-Général  est  fondé  en  1683,  et  on  y  adjoint  une 
Manufacture  de  Dentelles. 

C'est  en  1684,  qu'à  Orbec,  MmB  de  la  Planche  et  Mm8  de  la  Gues- 
quière,  nommées  pour  avoir  soin  du  travail  de  la  Dentelle,  fait  par 
les  petites  filles,  à  l'Hôpital-Général ,  s'adressent  à  un  fabricant  de  Den- 
telles de  Caen,  nommé  Pierre-François  Marie,  qui  leur  envoie  ses  em- 
ployés, J.-B.  Le  Maitre  et  sa  femme,  née  Françoise  Baucher. 

La  princesse  d'Harcourt  a  fondé  l'Hôpital  d'Harcourt.  Nous  la  voyons 
passer  un  contrat,  le  39  avril  1696,  avec  les  Religieuses  de  Gentilly,  leur 
imposant,  entre  autres  devoirs,  d'apprendre,  aux  pauvres  enfants,  «  à 
travailler  la  dentelle,  afin  de  les  mettre  en  état  de  gagner  leur  vie  ». 

Les  Registres  de  comptabilité  de  l'Hôpital-Généraî  d'Harcourt  contien- 
nent d'intéressants  détails  sur  cette  industrie  nouvelle  dans  le  pays.  On  y 
voit  les  dépenses  nécessitées  par  l'achat  du  matériel  et  de  la  matière  pre- 
mière: fil,  épingles,  fuseaux,  toile  pour  les  métiers,  cartes  et  patrons. 
Citons  quelques  chiffres:  «  Payé  pour  cartes.  3  livres  ia  sols;  pour  64 
douzaines  de  fuseaux,  6  livres  8  sols  ;  deux  milliers  d'épingles,  18  sols.  >  Le 
fil  se  paye,  l'once,  de  j  livres  îa  sols  à  5  sols  6  deniers,  suivant  la  finesse. 

L;i  première  année,  la  vente  des  Dentelles  s'élève  à  169  livres  11  sols 
La  princesse  d'Harcourt  en  achète  une  certaine  quantité. 

En  1700,  une  dame  Blondel,  veuve  de  Messire  Nicolas  de  Ronce,  donne 
ffix  pauvres  de  la  paroisse  de  Bernières-sur-Mer,  400  livres  de  rente,  pour 
apprendre  aux  enfants  à  faire  de  la  Dentelle. 

A  Bernay  ,  c'est  M™  de  Ticheville  qui  fonde  la  Manufacture  de 
Dentelles.  Dans  ses  dépenses  figurent  huit  milliers  d'épingles,  deux  dou- 


—  5  - 

zaines  de  cartes  blanches  et  un  demi-cent  de  cartes  jaunes.  Je  signale  en 
passant  que  ces  cartes  blanches  sont  une  preuve  qu'on  y  faisait  déjà  de  la 
Dentelle  noire.  Et,  dans  cette  même  direction,  Mmo  la  duchesse  Cathe- 
rine d'Orléans  Longueville  attire,  auprès  de  son  château  d'Etrepagny, 
non  loin  de  Gisors,  des  maîtresses  dentellières  de  Dieppe  et  du  Havre, 
pour  y  enseigner  et  y  diriger  la  fabrication  de  la  Dentelle  aux  fuseaux. 

A  Eu,  le  duc  de  Penthièvre,  très  connaisseur  en  Dentelles,  subvention- 
nait les  écoles  où  Ton  enseignait  ce  travail. 

Ce  n'était,  en  effet,  que  la  Dentelle  aux  fuseaux  qui  occupait  toute  la 
Normandie,  rayonnant  autour  de  Rouen,  Dieppe  et  Le  Havre,  et  les 
Sœurs  de  la  Providence  de  Rouen  semblent  avoir  été  les  agents  princi- 
paux de  cette  expansion. 

D'ailleurs,  la  Dentelle  était  fort  à  la  mode,  depuis  que,  sous  Louis  XIII, 
les  seigneurs  et  les  grandes  dames  portaient  des  grands  cols  et  des  man- 
chettes garnis  de  dentelles.  Il  est  vrai  que  c'étaient  surtout  les  Dentelles 
à  l'aiguille  qu'on  portait  à  la  Cour.  Pour  en  faire  venir  de  Venise,  des 
sommes  considérables  se  dépensaient.  C'est  pour  lutter  contre  cette  rui- 
neuse importation  que  Colbert  prenait,  dans  les  années  mêmes  qui  nous 
occupent,  les  mesures  qui  ont  jeté  tant  d'éclat  sur  la  fabrication  française. 

Aussitôt  qu'il  eut  obtenu  du  roi  Louis  XIV  l'édit  de  166a,  dont  j'ai 
parlé  en  commençant,  Colbert  chargea  M.  de  Saint-André  d'aller  à  Venise 
faire  une  enquête  sur  l'importation  considérable  qui  se  faisait  en  France, 
de  deux  produits  dont  il  rêvait  d'introduire  chez  nous  la  fabrication,  les 
miroirs  et  les  dentelles  à  l'aiguille.  Mgr  de  Bouzy,  évèque  de  Béziers, 
était  alors  ambassadeur  à  Venise  ;  il  accueillit  fort  bien  M.  de  Saint-André, 
félicita  sa  mission,  et  écrivit  à  Colbert  :  «  Je  crois  que  vous  seriez  bien 
«  aise  d'établir  dans  le  royaume,  la  Manufacture  des  Points  de  Venise,  ce 
«  qui  se  pourrait  faire  en  envoyant  d'ici  quelques  filles  des  meilleures 
«  ouvrières,  qui  pussent  instruire  celles  de  France,  avec  le  temps  ». 

Dès  le  5  août  1665,  Colbert  accorde  un  privilège  de  dix  années  et  une 
gratification  de  36  000  livres,  à  une  Compagnie,  pour  fonder  des  Manu- 
factures de  Points  de  France.  Le  bureau  général  de  cette  Compagnie  est 
installé  dans  l'hôtel  de  Beaufort.  Avec  l'appui  du  Ministre,  elle  fonde,  en 
peu  d'années,  des  Manufactures  à  Alençon,  Argentan,  Reims,  Sedan, 
Auxerre.  Dans  cette  dernière  ville,  c'est  le  16  juin  1673  ,  que  Colbert 
signe  les  Lettres  patentes  établissant  l'Hôpital-Général  d' Auxerre,  et 
chargeant  son  frère,  Nicolas  Colbert,  évêque  de  cette  ville,  d'y  organiser 
le  travail  de  la  Dentelle. 


—  6  — 

Toutes  ces  dates  concordent  bien  pour  expliquer  le  mouvement  géné- 
ral qui  se  fit  en  faveur  de  la  Dentelle  dans  les  trente  dernières  années  du 
xvnA  siècle,  où  je  place,  preuves  en  mains,  le  début  de  la  Dentelle  à 
Bayeux. 

C'était  donc  la  Dentelle  aux  fuseaux  qu'on  faisait  alors  dans  la  contrée 
bayeusaine,  car  il  faut  attendre  jusqu'en  1855,  pour  que  mon  père  com- 
mence à  faire  travailler  la  Dentelle  à  l'aiguille  à  Bayeux,  aussi  bien  qu'à 
Alençon  et  à  Venise.  Les  Sœurs  de  la  Providence  n'ont  pu  enseigner  que 
ce  qu'elles  avaient  vu  faire  à  Rouen,  au  Havre  et  à  Dieppe.  Ce  qu'on  faisait 
alors  à  Bayeux,  c'était  principalement  des  Dentelles  en  fil  blanc,  aux 
fuseaux,  genres  Chantilly  et  Point  de  Paris,  Dentelles  qui  servaient  en 
grande  partie  à  garnir  les  coiffes  des  riches  paysannes,  et  qui  se  vendaient 
périodiquement  aussi,  en  grandes  quantités,  à  la  foire  de  Caen  et  à  celle 
de  Guibray,  où  venaient  s'approvisionner  les  marchands  de  Paris  et  même 
de  l'étranger. 

La  preuve  de  ces  relations  avec  l'étranger  se  trouve  dans  une  déclara- 
tion d'un  des  plus  anciens  fabricants  de  Bayeux,  nommé  Guyard,  qui,  en 
1708,  dit  s'être  occupé  beaucoup  à  faire  fabriquer  des  Dentelles  propres 
à  la  consommation  des  Indes  Espagnoles.  Or,  tout  le  monde  sait  que  ce 
sont  les  écharpes  et  les  mantilles  en  Dentelle  et  en  Blonde  qui  se  portent 
beaucoup  sur  la  tête  dans  les  colonies  espagnoles. 

Guyard,  devenu  vieux,  s'adjoignit  son  fils,  et,  en  1736,  MM.  Guyard 
obtinrent  de  Mgr  Paul  d'Albert  de  Luynes,  évèque  de  Bayeux,  devenu 
depuis  archevêque  de  Sens,  un  certificat  où  il  est  dit  :  «  Attestons  que  les 
sieurs  Guyard  ont  occupé,  pendant  que  nous  étions  Evèque  de  Bayeux, 
plus  de  cent  femmes,  pour  des  ouvrages  de  Dentelles,  sous  la  conduite 
des  Sœurs  de  la  Providence  ». 

En  1740,  un  sieur  Clément,  fabricant  à  Caen,  vint  s'établir  à  Bayeux,  et 
Pluquet  lui  attribue,  un  peu  à  la  légère,  comme  je  viens  de  vous  le 
montrer,  l'introduction  de  la  Dentelle  à  Bayeux.  Ce  M.  Clément  eut  plus 
tard,  pour  successeur,  M.  Tardif,  Jean-Charles-Bernardin,  mort  en  août 
1816,  dont  le  fils  fut  à  la  fois  banquier,  filateur  et  fabricant  de  dentelles. 

L'abbé  Michel  Suhard  deLoucelles,  chanoine  de  Missy  et  de  Bretteville, 
acheta,  en  1744,  une  maison,  et  y  installa,  Tannée  suivante,  à  la  Saint- 
Michel,  des  Religieuses  de  la  Providence.  L'une  d'elles  s'appelait  sœur 
Avice.  La  Manufacture  de  Dentelles  y  prospéra  si  bien,  que  trois  ans 
après,  le  bon  chanoine  fit  reconstruire,  en  1748,  des  bâtiments  plus 
vastes,  dont  les  frais  furent  payés,  en  partie,  par  une  de  ses  tantes,  Made- 


_  7  - 

moiselle  Scelles  de  Létanville.  La  dépense  ne  monta  pas  à  moins  de 
40,000  livres. 

Ce  chanoine  qui  faisait  si  noble  usage  de  sa  fortune,  habitait  10,  rue 
Franche  et  possédait  le  château  de  Sully,  où  Ton  voit  encore  son  portrait. 
Sa  vraie  place  ne  serait-elle  pas  au  Musée  de  la  ville,  pour  laquelle  le 
généreux  chanoine  a  fait  tant  de  libéralités.  Un  autre  portrait  de  lui  est 
d'ailleurs  au  Bon-Sauveur  de  Caen,  dont  il  devint  supérieur.  Il  est  mort  le 
17  juillet  1779  et  est  enterré  dans  le  chœur  de  Sully.  Après  sa  mort,  on 
trouva,  dans  son  testament,  qu'il  dotait  l'ouvroir  de  Dentelles  fondé  par 
lui,  d'une  rente  de  52a  livres,  acceptée  dans  une  délibération  prise  à 
l'Hôtel-de-Ville,  le  7  juillet  178a. 

Au  milieu  du  xviu*  siècle,  ces  différentes  Manufactures,  au  dire  de 
Béziers,  occupaient  600  jeunes  filles  ;  celle  de  la  Poterie,  tenue  par  quatre 
Religieuses,  faisait  travailler  150  dentellières,  et  d'après  le  manuscrit  de 
Regnault,  les  Dentelles  de  la  Manufacture  de  la  Poterie,  sont  pluscommunes 
que  celles  qui  se  travaillent  au  Petit-Bureau,  mais  elles  sont  par  là  d'une 
vente  plus  rapide,  l'usage  en  étant  plus  à  la  portée  de  toutes  conditions. 

En  175a,  un  événement  terrible  vint  frapper  les  dentellières,  et  attrister 
toute  la  ville. 

La  Manufacture  du  Petit-Bureau  était  toujours  installée  dans  l'ancienne 
église  Saint-Georges,  où  le  chanoine  Raymond  Baucher  l'avait  organisée 
en  1680,  après  l'interdiction  de  cette  église,  qu'on  trouvait  déjà  peu 
solide,  puisqu'on  la  retirait  au  culte. 

Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  7a  ans  plus  tard,  les  murs  de  cette  église 
aient  nécessité  de  grosses  réparations.  Malheureusement,  les  maçons  qui 
en  furent  chargés,  ne  prirent  pas  les  précautions  suffisantes,  et,  dans  la 
matinée  du  ia  avril  175a,  au  moment  où  toutes  les  jeunes  filles  étaient 
réunies  et  occupées  à  leur  ouvrage,  le  gable  vers  le  couchant,  avec  une 
partie  des  côtières,  s'affaissa  tout  à  coup  avec  grand  fracas  ;  les  planchers 
se  rompirent  et,  en  tombant,  écrasèrent  un  grand  nombre  de  ces  mal- 
heureuses: 14  furent  tuées  et  70  blessées.  Outre  la  perte  de  ces  pauvres 
ouvrières,  qu'il  fallut  retirer  des  ruines  avec  les  plus  grandes  précautions, 
le  dommage,  écrit-on,  fut  estimé  à  plus  de  50.000  livres,  à  raison,  non 
seulement  du  bâtiment,  mais  des  beaux  et  rares  ouvrages  qui  se  trouvaient 
sur  les  métiers. 

M.  l'abbé  H ugon,  chanoine  et  trésorier  de  la  Cathédrale,  était  supérieur 
de  cet  établissement.  Tristement  ému  de  ce  fâcheux  accident,  il  entreprit 
la  reconstruction  du  bâtiment,  à  ses  frais,  et  y  dépensa  10.000  livres.  C'est 


—  8  — 

dans  cette  nouvelle  construction  que  se  tinrent  depuis  les  classes  du 
Petit-Bureau. 

Les  magistrats  municipaux  de  Bayeux  avaient  alors  l'habitude  d'offrir, 
chaque  année,  à  M.  l'Intendant  de  la  Généralité  de  Caen,  au  premier  de 
Tan,  un  cadeau  de  50  livres  de  sucre  fin. 

En  1758,  on  substitua  à  ce  cadeau  légendaire  une  paire  de  manchettes 
en  Dentelles  de  fil,  qui  coûta,  d'après  les  registres,  144  livres. 

Cet  usage  se  perpétua  jusqu'à  la  Révolution  ,  car,  le  21  janvier  1784, 
M.  Feydeau  de  Brou,  ayant  reçu  les  étrennes  habituelles  de  la  Munici- 
palité bayeusaine,  écrit:  «Je  vous  remercie  de  la  belle  paire  de  man- 
«  chettes  qui  était  jointe  à  votre  envoi.  J'accepte  cet  agréable  présent 
«  avec  d'autant  plus  d'intérêt,  que  je  ne  doute  pas  qu'il  soit  le  produit  d'une 
«  Manufacture  établie  dans  votre  ville  et  sous  votre  protection.  Je  désire 
«  beaucoup  voir  ses  succès,  et  je  m'empresse  d'y  concourir.  Je  joins  à  ma 
«  lettre  un  mandat  de  six  louis,  que  je  vous  prie  de  faire  employer  en 
«  gratification  à  l'ouvrière  dont  on  sera  le  plus  content  ». 

La  Municipalité  répond  le  ier  février  :  «  Nous  avons  effectivement  des 
«  Manufactures  de  Dentelles  ,  sans  parler  de  la  à  1,500  ouvrières  répan- 
«  dues  dans  la  ville,  les  fauxbourgs  et  les  environs  ». 

C'est  vers  cette  époque,  qu'une  ouvrière  de  Vaux-sur- Aure  ,  nommée 
Cahanet,  inventa,  dit-on,  le  point  de  raccroc,  qui  facilite  beaucoup  la 
réunion  des  bandes  de  Dentelle,  ce  fut  un  perfectionnement  de  fabrication 
qui  permit  de  faire  des  grandes  pièces,  telles  que  robes,  châles,  fichus. 

La  Reine  Marie-Antoinette  avait  donné  une  grande  vogue  à  ces  fichus, 
qui  ont  gardé  son  nom.  Elle  employait  une  grande  quantité  de  Dentelles, 
si  nous  en  jugeons  par  le  Livre-Journal  de  Madame  Eloffe ,  que  M.  le 
comte  de  Reiset  a  reproduit  dernièrement.  On  y  lit  beaucoup  de  fourni- 
tures comme  celles-ci  :  «  10  aunes  3/8  de  Dentelle  noire,  fond  Alençon, 
«très  grande  hauteur,  pour  garnir  un  mantelet  à  la  Reine.  Prix:  328 
*«  livres  5  sols  ». 

Elle  employait  beaucoup  de  marli  en  ruches.  C'est  ce  qu'on  nommerait 
aujourd'hui  des  ruches  de  tulle  ;  car,  à  cette  époque,  il  ne  se  faisait  pas 
de  tulle  mécanique,  et  un  très  grand  nombre  d'ouvrières  étaient  occupées 
à  faire  des  bandes  de  tulle  uni  et  d'autres  à  semis  de  point  d'esprit,  qu'on 
appelait  des  marlis,  quand  ils  étaient  bordés  d'un  picot.  La  Normandie 
avait  une  grande  part  dans  cette  fabrication. 

Parmi  les  fabricants  de  Bayeux  ,  autres  que  ceux  déjà  cités  ,  on  remar- 
que encore  un  sieur  Vimonl,  puis  un  Jacques-Nicolas  Salles,   qu'on 


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trouve,  en  1793,  soumissionnant  l'église  Saint-Jean  ,  et  enfin  ,  un  nomme 
Jean  Anne,  dit  Lefébure,  ce  qui  m'a  fort  étonné,  car  il  n'est  nullement 
mon  parent,  mais  son  nom  est  nettement  indiqué  ainsi  sur  la  tombe  de 
sa  première  femme,  Catherine  Biet,  enterrée  dans  le  cimetière  de  l'église 
Sainte-Madeleine,  et  dans  le  Registre  de  Saint-Ouen-des-Faubourgs,  où 
il  se  remarie,  le  14  octobre  1766,  avec  Marie- Anne  Moisson,  dentellière. 

Cependant,  la  Révolution  approchait ,  et  les  Manufactures  de  Dentelles 
trouvaient  plus  de  difficultés  à  vendre  leurs  produits  et  devenaient  moins 
prospères.  Nous  voyons  les  Sœurs  de  la  Providence,  sœur  Huline  et  sœur 
Fossé,  être  dans  l'embarras  et  demander  d'abord  l'exemption  d'un  droit 
qui  s'appelait  le  paiement  du  don  gratuit,  et,  en  1790,  elles  revinrent  à 
la  charge  en  demandant  l'exemption  des  droits  de  tarif  (ou  d'octroi),  ce 
qui,  d'ailleurs,  leur  fut  généreusement  accordé. 

Cette  même  année  1790,  THôpital-Général  devait  une  forte  quantité  de 
fils  à  Dentelles,  à  des  marchands  de  Rouen,  et  ne  pouvait  les  payer.  Les 
créanciers  firent  apposer  les  scellés  sur  le  cabinet  où  étaient  réunis  les 
fils  et  les  ouvrages  de  Dentelles,  et  ce  n'est  que  le  5  novembre  1792,  que 
ces  scellés  furent  levés.  Et  en  1793,  la  citoyenne  Levavasseur,  marchande 
de  fils  à  Dentelles,  à  Rouen,  réclamait  encore  430  livres,  pour  des  fourni- 
tures à  l'Hôpital-Général. 

La  Municipalité,  je  suis  heureux  de  lui  rendre  justice,  cherchait  à  sauver 
ses  Manufactures  déjà  très  menacées.  Elle  écrivait,  le  4  juillet  1791,  aux 
administrateurs  du  département  :  «  Les  Sœurs  de  la  Providence  ont  l'hon- 
«  neur  de  vous  présenter  une  requête  qui  contient  des  faits  d'une  vérité 
€  et  d'un  intérêt  incontestables.  Nous  n'avons  point  à  nous  plaindre  de 
«  leur  conduite,  elles  sout  sages  et  ne  se  mêlent  que  d'apprendre  aux 
«  enfants  leur  catéchisme  et  à  travailler.  Elles  sont  réduites  aujourd'hui 
«  à  être  sans  pain.  Daignez  les  traiter  favorablement  et  ne  pas  rejeter  leur 
«  demande.  Ces  établissements  sont  précieux  pour  notre  ville  ». 

Les  Sœurs  de  la  Providence  restèrent  dans  l'école  de  la  Poterie,  diri- 
geant l'atelier  de  Dentelles,  jusqu'à  la  fin  de  1792,  car  on  lit,  dans  les 
Comptes  de  la  ville  :  «  Payé,  pour  les  Sœurs  de  la  maison  de  la  Potherie, 
c  120  livres  12  sols,  pour  compte  du  20  novembre  1791  au  i,r  décembre 
c  1792  ». 

La  sœur  Hue  était  supérieure,  quand  la  Manufacture  fut  fermée  et  les 
élèves  dispersées,  conformément  à  un  décret  du  18  août  179a,  qui  suppri- 
mait toutes  les  Congrégations  enseignantes. 

Ce  n'était  pas  sans  résistance  de  la  population,  car  le  4  septembre  1792, 


-  u  - 

Arts  et  Belles-Lettres  de  Bayeux  quelqu'un  pour  continuer  ces  recherches 
et  pour  compléter  l'histoire  de  la  Dentelle  pendant  sa  première  période. 
Je  suis  persuadé  qu'on  découvrirait  encore  beaucoup  de  choses  qui  m'ont 
échappé  dans  les  Archives  de  la  ville  et  du  département ,  comme  aussi 
dans  celles  de  l'Evèché  et  des  Hospices ,  et  en  fouillant  les  Etudes  nota- 
riales et  les  papiers  de  famille  dont  on  pourrait  obtenir  la  communication. 
Pour  le  moment,  nous  n'avons  d'autre  histoire  de  la  Dentelle  à  Bayeux, 
depuis  son  origine  jusqu'à  la  Révolution  française ,  que  ma  lecture  de 
1898,  fort  aimablement  reproduite  alors  par  Y  Indicateur  et  Y  Echo 
Bayeusain. 

Pour  les  Dentelles  de  Caen ,  on  doit  signaler  la  brochure  publiée  en 
1900,  par  M.  Paul  Drouet  et  à  laquelle  j'ai  fait  plusieurs  emprunts. 

Aujourd'hui ,  je  poursuis  mon  étude  depuis  la  Révolution  jusqu'en 
1830.  Mais  ma  tâche  devient  plus  facile,  car  plus  nous  approchons  du 
temps  présent,  plus  les  renseignements  sont  aisés  à  réunir.  C'est  ce  qui 
va  me  permettre  de  mettre  sous  vos  yeux  un  aperçu  de  la  vie  industrielle 
de  Bayeux  sous  l'Empire  et  sous  la  Restauration. 

A  la  fin  du  xviii*  siècle,  la  Révolution  avait  fortement  ébranlé  toutes 
les  affaires  ;  la  Dentelle,  industrie  de  luxe,  avait  été  très  atteinte  par  la 
disparition  de  la  Cour  et  la  ruine  de  la  Noblesse.  Les  deux  écoles  prin- 
cipales de  la  ville,  celle  de  la  Poterie  et  celle  du  Petit-Bureau,  avaient  vu 
chasser  de  179a  à  1800,  les  Sœurs  de  la  Providence  qui  dirigeaient  les 
classes  où  se  formaient  la  pépinière  des  apprenties. 

Cependant,  la  vitalité. de  ce  commerce,  les  relations  établies,  comme 
nous  allons  le  voir,  par  quelques  maisons  avec  les  marchés  étrangers,  et, 
je  dois  le  dire,  les  sympathies  et  l'appui  des  autorités  locales  qui,  en 
aucun  temps,  ne  lui  ont  fait  défaut,  lui  permirent  assez  vite  de  reprendre 
ses  travaux.  J'ai  trouvé  dès  les  premières  années  du  xix*  siècle,  une  ving- 
taine de  personnes  s'intitulant  fabricants  de  dentelle.  Il  est  probable  que 
plusieurs  n'étaient  que  des  c  facteurs  »  allant  dans  les  campagnes  recevoir 
les  ouvrages  terminés  pour  les  maisons  principales.  Mais  il  est  utile.de 
les  citer  tous  si  l'on  veut  se  rendre  compte  du  nombre  de  gens  que  cette 
fabrication  faisait  vivre. 

C'étaient  : 

Jean-Etienne  Baucher  ; 

Marie-Anne- Antonine  Brouchon,  femme  Desruisseaux  ; 

Thérèse  Cham peaux  ; 

Pierre  Delaunay  ; 


—  13  — 

Marie  Adèle,  femme  Duval  ; 

J.-B.  François  Lacauve  ; 

Catherine  Lamy  ; 

Jean-François  Le  Boulanger  ; 

Le  Breton,  de  Balleroy  ; 

Les  sœurs  Marie  et  Elisabeth  Lecomte  ; 

Jean-François  Lefèvre  ; 

Marie  Le  Marchand  ; 

Jacques-  François-Nicolas  Salles  ; 

Jacques  Siily  ; 

Jean-Baptiste  Vallerand  ; 

Nicolas  Vimond. 

Beaucoup  de  ces  noms  existent  encore  dans  ce  pays,  et  peut-être 
retrouverait-on  les  familles  de  ces  fabricants  de  Dentelle  ? 

Mais  les  deux  maisons  les  plus  importantes  étaient  sans  contredit  : 

La  maison  Tardif, 

Et  la  maison  Jean-Delamare,  qui,  toutes  deux  vont  nous  servir  de  types 
pendant  le  premier  tiers  du  xix'  siècle. 
Parlons  d'abord  des  Tardif. 

J'ai  été  assez  heureux  pour  pouvoir  recueillir  encore  de  vive  voix  une 
partie  des  renseignements  qui  vont  suivre  auprès  d'une  des  dernières 
survivantes  de  cette  famille,  Madame  veuve  Charles  Tardif,  qui  s'est 
éteinte  le  i*r  mai  190;,  place  du  Château,  à  l'âge  de  93  ans. 

La  famille  Tardif  a  joué  un  rôle  important  dans  l'histoire  de  Bayeux, 
à  l'époque  qui  nous  occupe. 

Nous  avons  vu  précédemment  que  M.  Clément  est  venu  de  Caen,  en 
1740,  s'établir  fabricant  de  Dentelles  à  Bayeux,  où  il  trouvait  un  noyau  de 
bonnes  ouvrières  formées  dans  les  écoles  tenues  depuis  cinquante  ans  par 
les  Sœurs  de  la  Providence.  Mais,  comme  c'était  la  première  maison 
appuyée  sur  des  capitaux  sérieux  et  étendant  ses  relations  commerciales 
au-delà  du  cercle  provincial,  Pluquet  et  d'autres  depuis,  lui  ont  attribué 
le  titre  de  fondateur  de  la  dentelle  à  Bayeux. 

M.  Clément  prit  dès  le  début,  comme  employé,  Charles  Tardif  qui, 
bientôt,  devint  son  associé  et,  en  1755,  fut  son  successeur. 

Cette  même  année,  naissait  à  Caen,  le  fils  aîné  de  Charles  Tardif, 
dénommé  Jean-Charles-Bernardin,  que  nous  trouvons  à  la  fin  du  xvin* 
siècle,  succédant  à  son  père.  Bernardin  avait  deux  sœurs,  Marie-Rose- 
Thpmasse  et  Marie-Anne-Charlotte,  qu'il  intéressa  à  son  industrie.  De 


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cette  façon,  il  put  faire  de  longs  voyages  en  France  et  à  l'étranger  pour 
développer  sa  clientèle,  laissant  à  ses  sœurs  le  soin  de  surveiller  la  fabri- 
cation, et  il  adopta  la  raison  sociale  : 

«  Tardif  fils  aîné  et  sœurs  *. 

Très  actif,  d'une  intelligence  remarquable  pour  les  affaires.  Bernardin 
Tardif  sut  donner  à  son  commerce  une  extension  considérable.  Sa  fortune 
augmentant,  il  en  usa  généreusement.  Nous  en  trouvons  la  preuve  dans 
un  rapport  au  Conseil  Municipal,  où  nçus  lisons  :  «Les  soins  qu'il  devait 
«  à  ses  affaires  particulières  lui  laissaient  toujours  une  vive  sollicitude 
«  pour  tout  ce  qui  pouvait  contribuer  au  bonheur  de  son  pays». 

Mais  occupons-nous  d'abord  de  sa  situation  industrielle.  Elle  était  si 
prépondérante  que  lui  seul  fut  chargé  de  fournir,  en  1811,  à  M.  Genas- 
Duhomme,  alors  maire  de  Bayeux,  les  dentelles  (1)  qu'on  jugea  dignes  d'être 
offertes  à  l'Impératrice,  lors  de  son  passage  à  Bayeux,  le  jeudi  1 1  juin  181 1 . 

«  Napoléon,  nous  raconte  Frédéric  Masson,  de  l'Académie  Française, 
«  décida  qu'il  irait  à  Cherbourg  après  les  couches  de  Marie-Louise,  et  du 
«  23  mai  au  8  juin,  on  roule  sur  les  chemins, en  grand  cortège,  composé  de 
«  50  voitures  attelées  de  259  chevaux  de  poste,  17  bidets  pour  les  piqueurs, 
«  6  brigades  de  chevaux  de  selle,  6  berlines  de  ville ,  3  calèches  à  la  Dau- 
«  mont  et  50  chevaux  de  carrosse.  Il  y  avait  pour  les  escortes  150  grena- 
«  diers,  230  chasseurs,  autant  de  dragons  et  15  gendarmes  d'élite  *. 

On  juge  quel  effet  produisit,  le  6  juin  au  matin,  un  défilé  aussi  impor- 
tant dans  la  paisible  ville  de  Bayeux.  L'Empereur  mit  pied  à  terre  et  visita 
la  Cathédrale  (3).  L'Impératrice,  par  ménagement  pour  sa  santé  encore  mal 
rétablie  depuis  ses  couches,  ne  quitta  pas  la  calèche  ;  mais  dix-huit  jeunes 
ouvrières  s'en  approchèrent  respectueusement,  et  l'une  dlelles,  Made- 
moiselle Adam  (qui  devint  en  se  mariant  Madame  Vintras)  lut  un  com- 

(1)  Elles  coûtèrent  3.000  francs  et  comprenaient  un  voile  et  une  très-belle  robe  d'enfant  en 
dentelle,  présentés  dans  une  corbeille  ornée  d'autres  dentelles.  (E.  A.) 

(a)  Napoléon  et  Marie-Louise  arrivèrent  à  5  heures  du  matin  ,  dans  une  voiture  attelée  de 
8  chevaux,  allant  fort  vite.  Il  était  dans  un  coin  de  sa  grande  et  haute  voiture,  les  bras 
croisés  et  paraissait  rêveur.  Il  ne  jeta  un  coup  d'oeil  ni  sur  le  peuple,  ni  sur  ,les  préparatifs. 
Il  était  en  uniforme  de  colonel  d'infanterie.  Marie-Louise  était  à  ses  cotés,  affublée  d'une 
capote,  espèce  de  coiffure  qui  la  dérobait  à  tons  les  regards.  Le  mameluck  Roustan  était 
couché  sur  le  devant  de  la  voilure.  Les  souverains  ne  descendirent  pas.  Le  maire,  Genas- 
Duhomme,  présenta  les  clefs  de  la  ville  en  s'approchant  de  la  portière  et  commença  à  lire  un 
discours  que  Napoléon  n'eut  pas  la  patience  d'écouler.  A  l'autre  portière ,  les  jeunes  filles  of- 
fraient leur  cadeau.  Le  cortège  traversa  la  ville  au  pas  et  ne  relaya  qu'à  Vaucelles.  —  Au 
retour,  5  jours  après,  le  cortège,  revenant  de  Cherbourg,  traversait  la  ville  au  galop  et  ne 
s'arrêta  pas.  (E.  A.) 


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pliment  dont  le  texte  nousa  été  conservé  (i).  Elles  présentèrent  à  Sa  Majesté 
une  corbeille  entourée  de  fleurs,  contenant  un  voile  et  une  très  belle  robe 
d'enfant  en  dentelle  aux  fuseaux  de  Bayeux,  destinée  au  petit  Roi  de 
Rome,  qui  était  né  le  20  mars  précédent. 

En  remerciement.  Napoléon  remit  6.000  fr.  à  M.  Genas-Duhomme  pour 
les  Hospices  et  le  Bureau  de  Bienfaisance,  et  il  décréta  que  les  travaux 
nécessaires  pour  la  réparation  de  la  Cathédrale,  de  FEvéché  et  du  Sémi- 
naire seraient  achevés  aux  frais  de  la  cassette  impériale. 

Bernardin  Tardif,  tout  en  fabriquant  et  vendant  de  la  dentelle,  aidait  à 
placer  les  produits  d'une  fabrique  de  bonneterie,  rue  Saint- Laurent,  appar- 
tenant à  une  famille  qu'il  avait  sauvée  de  la  ruine  On  élevait  alors  dans 
notre  pays  une  race  de  lapins  angoras,  dont  les  poils  longs  et  soyeux  se 
travaillaient  en  tricots  très  chauds  et  très  appréciés. 

M.  Tardif  aida  aussi  à  la  création  d'une  filature  et  d'un  tissage  de  coton. 
Il  favorisa  le  développement  de  la  Manufacture  de  Porcelaine,  et  on  lui 
doit  la  fondation  d'un  cours  de  dessin  pour  les  artisans,  cours  qui  fonc- 
tionne encore  aujourd'hui  (a).  Enfin,  il  vint  souvent  en  aide  aux  finances 
municipales  «  pour  sortir  »,  dit  le  Rapport,  c  de  la  crise  terrible  où  nous 
c  nous  trouvions  par  les  effets  d'une  disette  alarmante  *. 

Il  n'avait  que  cinquante-sept  ans  quand  il  mourut,  le  2  août  1812. 
Toute  la  population  pleura  cet  homme  de  bien,  et  le  Conseil  Muni- 
cipal fut  saisi  d'une  proposition  de  c  donner  de  la  part  de  la  Ville,  à  la 
c  mémoire  de  Bernardin  Tardif,  un  témoignage  éclatant  de  tribut  d'éloges 
«  dû  à  ses  vertus  et  à  sa  bienfaisance  ». 

Le  Rapport,  dont  nous  avons  cité  ces  extraits,  est  du  1"  mai  1813  :  la 

(1)  a  Madame,  Rassurées  par  votre  bonté  et  par  les  grâces  touchantes  qui  tempèrent  l'éclat 
qui  vous  environne,  nous  osons,  au  nom  des  ouvrières  en  dentelle  de  la  ville  de  Bayeux,  dépo- 
ser aux  pieds  de  V.  M.  cette  corbeille,  produit  de  leur  industrie,  offerte  à  l'auguste  enfant  qui 
fut  l'objet  de  tous  nos  vœux  et  qui  est  aujourd'hui  celui  de  nos  plus  chères  espérances.  Vous 
mettrez,  Madame,  le  comble  à  notre  bonheur,  si  le  coeur  maternel  de  V.  M.  daigne  sourire  à 
nos  efforts  pour  lui  plaire  et  à  ce  faible  témoignage  de  notre  respectueux  et  entier  dévoue- 
ment. »  (E.  A.) 

(a)  Cette  classe  gratuite  de  dessin  pour  le  commerce,  établie  par  la  Ville,  avec  une  dotation 
fournie  par  M.  Tardif,  et  dont  le  premier  professeur  fut  Le  Jeune,  Louis-Jacques,  peintre, 
oncle  du  général  baron  Le  Jeune,  fut  supprimée,  en  i834,  et  remplacée  par  une  école  de 
dessin  linéaire,  alors  en  faveur  et  dont  les  cours  avaient  lieu  les  lundi,  mercredi  et  vendredi, 
au  Collège.  Dès  1846,  malgré  la  capacité  du  professeur,  ce  cours  avait  déçu  l'espoir  de  ses 
créateurs  et  n'avait  que  10  élèves,  dont  seulement  a  ou  3  ouvriers  de  la  ville,  si  bien  que  dès 
i863  ou  i864t  l'administration  rétablit  l'ancienne  école  d'académie,  à  laquelle,  plus  tard,  elle 
a  adjoint  un  cours  de  stéréotomie.  (E.  A.) 


—  16  — 

décision  fut  prise  le  5  mai,  de  «  donner  le  nom  de  J.-C.-B.  Tardif  à  la 
c  rue  nouvellement  tracée  sur  les  boulevards,  comme  très  rapprochée  », 
dit  le  Rapport,  c  de  son  habitation,  centre  d'où  sont  partis  tons  les  bien- 
c  faits  qu'il  a  su  répandre.  Cette  rue  part  de  la  place  au  Bois  et  aboutît  à 
c  la  rue  Saint-Vigor-le-Petit  *. 

Bernardin  Tardif  eut  pour  successeur  un  frère,  Alexandre  Marie,  plus 
jeune  que  lui  de  30  ans,  mais  qui  conserva  cependant  la  raison  sociale 
c  Tardif,  fils  aîné  et  sœurs  *,  parce  qu'il  avait  encore  un  troisième  frère, 
Désiré-Louis-Thomas ,  qui  fut  d'abord  militaire,  puis  rentier,  rue  de  la 
Cambette. 

Alexandre  Tardif,  fabricant  de  dentelles,  intéressé  dans  la  fabrique  de 
bonneterie,  dans  celle  de  cotonnades  ,  organisa  aussi  une  maison  de 
banque,  qui  réussit  d'abord  très  bien,  car  il  avait  la  confiance  de  tous. 

A  la  Restauration  dès  que  les  fonctions  devinrent  électives,  le  vote  de 
ses  concitoyens  lui  confia  les  situations  les  plus  élevées.  Membre  du 
Conseil  municipal  et  du  Conseil  Général,  juge  au  Tribunal  de  Commerce 
depuis  sa  première  installation,  le  34  novembre  1817,  il  en  fut  Président 
d'abord  en  18*2,  et  de  1839  à  1848  sans  interruption.  Elu  député  des 
arrondissements  de  Bayeux  et  de  Vire,  le  35  janvier  1834,  il  organisa,  en 
1835,  une  souscription  nationale  pour  élever  un  monument  à  la  mémoire 
du  général  Foy.  Réélu  député  en  1837,  en  juin  1830  et  en  juillet  1831, 
Alexandre  Tardif  donna  sa  démission  aux  élections  générales  de  1834  et 
cessa,  dès  lors,  de  s'occuper  de  politique.  Il  fut  nommé  Chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  le  35  août  1834. 

J'ai  cherché  si  la  Maison  Tardif  avait  envoyé  des  dentelles  aux  Expo- 
sitions et  y  avait  obtenu  des  récompenses. 

Les  premières  expositions  n'avaient  pas  l'importance  qu'elles  ont 
acquise  depuis.  Lorsque  François  de  Neufchâteau,  ministre  de  l'Intérieur 
sous  le  Directoire,  par  une  circulaire  du  9  fructidor  an  VII  (31  août  1798), 
convia  les  administrations  et  les  intéressés  des  départements  à  la  première 
Exposition,  il  les  informait  qu'elle  se  tiendrait  au  Champ  de  Mars  pen- 
dant cinq  jours  !  Il  désignait,  d'après  le  calendrier  républicain,  les  5  jours 
complémentaires  de  cette  année,  du  17  au  21  'septembre  1798.  Son  désir 
était  de  répéter  les  expositions  à  Paris,  tous  les  ans,  comme  une  sorte  de 
foire  annuelle.  A  la  première,  110  exposants,  pour  toute  la  France, 
avaient  envoyé  leurs  produits  :  on  donna  35  récompenses!  Nous  som- 
mes loin  des  immenses  agglomérations  que  forment  les  grandes 
expositions  à  la  fin  du  xixe  siècle. 


-  17  — 

Il  n'y  eut  pas  de  fabricants  de  dentelle  à  cette  première  exposition,  ni 
à  la  seconde  qui  se  tint  dans  la  Cour  du  Louvre,  en  1801,  sous  le  Consulat. 
Mais  à  la  troisième,  qui  eut  lieu  aussi  dans  la  Cour  du  Louvre  ,  en  1803, 
des  fabricants  de  Dentelle  de  Chantilly  (Oise)  obtinrent  des  Médailles  de 
bronze,  et  des  fabricants  de  Guipures  du  Puy  reçurent  des  Mentions 
honorables. 

Les  Dentelles  normandes  ne  figurèrent  pour  la  première  fois  à  l'Expo- 
sition de  Paris,  qu'en  )8o6.  C'était  sur  l'Esplanade  des  Invalides;  elle 
comptait  1.422  exposants  et  dura  24  jours. 

Mais  auparavant,  la  ville  de  Caen,  qui  avait  fait,  en  1803  ,  une  exposi- 
tion des  produits  du  Calvados,  la  renouvela,  en  1806,  à  la  veille  de  l'Ex- 
position de  Paris.  Nous  allons  y  retrouver  le  nom  Tardif  avec  des  détails 
d'une  grande  précision  sur  les  Dentelles  de  Bayeux.  J'appelle  votre 
attention  sur  le  rapport  de  Pierre-Aimé  Lair,  secrétaire  de  la  Société 
d'Agriculture  et  de  Commerce  de  Caen,  où  tout  le  chapitre  qu'il  a  con- 
sacré aux  Dentelles  me  parait  bon  à  citer,  sans  en  rien  omettre  (1). 

c  Fabriques  de  Dentelles 

c  De  toutes  les  branches  de  commerce  du  département,  celle  à  laquelle 
nous  attachons  le  plus  d'importance  est ,  sans  contredit,  la  Manufacture 
de  Dentelles  :  c'est  la  plus  étendue  du  Calvados.  Elle  occupe  une  multi- 
tude de  personnes  et  leur  procure  une  subsistance  assurée  à  toutes  les 
époques  de  la  vie.  Elle  présente  d'autant  plus  d'avantages  que  les  ma- 
tières premières  qu'elle  emploie  sont  le  produit  du  sol  français,  et  que  la 
fabrication,  qui  est  le  résultat  de  l'industrie  particulière  du  département, 
nous  procure  un  commerce  considérable  avec  l'étranger.  Les  objets  que 
nous  admirions  à  l'Exposition  de  Caen,  en  1803  ,  comme  des  nouveautés, 
les  robes,  les  tuniques,  les  schales ,  les  écharpes  nous  paraissent  aujour- 
d'hui des  ouvrages  ordinaires.  La  première  année,  on  s'était  borné  à  rap- 
procher avec  des  morceaux  séparés,  et  l'œil  le  plus  attentif  y  avait  été 
trompé.  Cette  fois,  on  s'est  attaché  à  faire  ces  mêmes  ouvrages  d'une 
seule  pièce.  Il  a,  sans  doute,  fallu  bien  du  temps  et  bien  du  soin,  mais 
l'Art  a  triomphé  de  tous  les  obstacles.  Ces  objets,  sans  être  plus  brillants 
au  regard  de  l'amateur,  présentent  plus  de  perfection  à  l'œil  exercé  du 
connaisseur.  Nous  ne  pouvons,  en  général,  trop  vanter  la  richesse  des 
ornements,  la  délicatesse  du  travail  et  la  régularité  de  l'exécution.  Nous 

(1)  M.  Lair  a  fait  le  Rapport  des  Expositions  de  Caen  en  i8o3,  1846,  1811  et  1820. 


-  18  - 

en  sommes  redevables  à  l'heureuse  conception  du  dessinateur,  à  la  patiente 
activité  de  l'ouvrière  et  à  la  surveillance  intelligente  des  fabricants. 

c  En  leur  donnant  à  tous  les  louanges  qu'ils  méritent,  nous  en  devons 
plus  particulièrement  à  M.  Tardif,  de  Bayeux.  C'est  lui  qui  a  le  plus 
contribué  à  perfectionner  cette  fabrique  de  Dentelles,  par  son  empresse- 
ment à  se  conformer  au  goût  du  jour  et  à  suivre  la  diversité  des  modes. 
Ses  voyages  ont  excité  en  lui  une  énergie  qu'il  a  communiquée  aux  autres 
manufacturiers.  Et  loin  de  les  regarder  d'un  œil  jaloux,  on  Ta  vu,  dans 
les  temps  difficiles,  tendre  un  bras  secourable  à  ceux  qui  se  trouvaient 
gênés  par  les  circonstances.  Exemple  admirable,  puisse-t-il  trouver  des 
imitateurs  !  Il  a  aussi  aidé  de  sa  fortune  et  de  ses  conseils  les  établisse- 
ments qui  viennent  de  se  former  à  Bayeux.  Par  reconnaissance  de  tant  de 
services  rendus  au  département,  tous  les  fabricants  se  sont  réunis  à  nous 
pour  présenter  une  Médaille  d'argent  à  M.  Tardif.  Nous  regrettons  de 
n'en  avoir  pas  une  en  or  à  lui  offrir. 

«r  La  ville  de  Caen  possède  également,  dans  la  même  partie,  un  de  ces 
hommes  faits  pour  reculer  les  bornes  de  leur  art.  Je  veux  parler  de  M. 
Louis  Houël,  pénétré  de  l'esprit  public  qui  nous  animait,  il  s'est,  en 
quelque  sorte,  associé  à  nous  pour  faire  l'Exposition.  Ses  ouvrages  rem- 
plissent une  arcade  entière.  Tout  le  monde  a  particulièrement  remarqué 
un  schal  d'une  aune  et  demie  carrée  fait  d'une  seule  pièce.  On  n'était  pas 
encore  parvenu  à  exécuter  une  dentelle  aussi  étendue  dans  ses  dimensions 
sans  avoir  recours  au  raboutissage.  Trois  ouvrières  ont  constamment 
travaillé  à  cet  ouvrage  pendant  6  mois  :  trois  mille  fuseaux  et  dix-huit 
mille  épingles  y  ont  été  employés.  L'exécution  en  paraissait  si  difficile 
aux  fabricants  eux-mêmes,  que  M.  Houël,  afin  de  prévenir  toute  espèce 
de  doute,  a  exposé  le  métier  de  son  invention,  qui  a  servi  à  exécuter  ce 
châle.  Pour  prix  de  tant  de  dévouement,  M.  Houël  a  reçu  le  Médaille. 

«  Si  quelqu'un  pouvait  douter  des  avantages  de  l'Exposition,  il  en  eût 
été  bien  convaincu  par  l'empressement  des  fabricants  à  faire  des  ouvrages 
parfaits  et  à  les  présenter  au  concours.  Rien  de  médiocre  n'a  paru  en 
dentelle.  Tout  le  monde  a  admiré  la  finesse  du  fichu  de  M.  Lacauve,  de 
Bayeux,  la  richesse  de  la  robe  blanche  de  MUo  Marescal,  les  belles  pro- 
portions de  la  robe  noire  de  Mme  Ameline,  la  difficulté  vaincue  dans  les 
armes  de  l'Empire  exécutées  par  MM.  Saint-Jores  fils  et  William  Pavsant, 
et  les  ouvrages  moins  brillants,  mais  très  réguliers  de  M.  Lemaître. 
L'émulation  a  été  si  grande  que  quelques  personnes,  telles  que  Mesdames 
Ameline  et  Raby,  ont  exposé  des  ouvrages  sans  être  achevés  et  encore 


-  19  — 

sur  le  métier.  Nous  avons  accordé  des  mentions  honorables  bien  méritées 
à  tous  ces  fabricants,  sans  en  excepter  aucun. 

c  II  est  à  regretter  qu'un  lit  de  dentelle  soit  sorti  de  notre  ville  et  ait 
reçu  sa  destination  avant  l'époque  fixée  pour  l'Exposition.  Mais  nous 
n'avons  pu  entraver  les  relations  commerciales.  Cet  ouvrage,  entrepris 
par  Mœe  Menchon,  a  été  vendu  40.000  francs.  C'est  un  des  plus  considé- 
rables qui  ait  été  fait  dans  le  département.  Quoique  l'absence  de  Mmo 
Menchon  l'ait  empêchée  de  concourir  cette  année,  nous  avons  cru  devoir 
placer  ici  son  nom,  en  nous  rappelant  que  c'est  elle  qui,  à  la  première 
exposition,  donna  le  mouvement  à  la  manufacture  de  Caen  pour  les 
ouvrages  en  grand. 

«  (Nota).  —  Il  est  à  craindre  que  beaucoup  d'objets  qui  ont  paru  à 
l'exposition  de  Caen  ne  se  retrouvent  pas  à  celles  de  Paris.  Les  fabricants, 
particulièrement  ceux  de  la  dentelle,  éprouvent  la  plus  grande  répu- 
gnance pour  envoyer  au  loin  et  pour  exposer  aux  intempéries  de  l'air  et 
des  saisons  des  ouvrages  d'un  grand  prix.  Il  en  est  de  même  de  beaucoup 
d'autres  objets  d'un  transport  difficile  par  leur  délicatesse  et  leurs  dimen- 
sions. On  ne  pourra  donc  se  former  qu'une  idée  bien  imparfaite  de  l'in- 
dustrie et  de  l'exposition  du  Calvados  par  le  très  petit  nombre  d'échan- 
tillons du  département  que  l'on  verra  à  l'Exposition  générale  ».  Ce 
rapport,  précieusement  conservé  autrefois  par  notre  ancien  et  regretté 
collègue  Georges  Villers,  est  curieux  à  plus  d'un  titre. 

D'abord,  pour  nous  Bayeusains,  il  constate  que  déjà,  en  1806,  on  clas- 
sait les  dentelles  fabriquées  à  Bayeux  par  M.  Tardif,  comme  très  supé- 
rieures à  celles  de  tous  les  fabricants  de  Caen,  puisqu'on  leur  attribuait 
la  médaille  d'argent,  tandis  que  les  autres  n'obtenaient  que  des  médailles 
de  bronze  ou  des  mentions  honorables. 

Secondement,  on  y  remarque  les  efforts  qui  étaient  faits  pour  fabriquer 
les  grandes  pièces  d'un  seul  morceau  et  sans  raboutissage.  Nous  avons 
sous  les  yeux  de  grandes  cartes  de  cette  époque,  provenant  de  Mme  Car- 
pentier,  cartes  qui  nous  montrent  quelle  difficulté  ce  devait  être  pour  les 
ouvrières  de  travailler  ces  grands  ouvrages.  Aussi,  a-t-on  renoncé  depuis 
à  cette  complication  que  les  habiles  raboutisseuses  rendent  tout  à  fait 
inutile  quand  on  assortit  bien  les  mains  qui  travaillaient  les  différentes 
bandes  d'un  même  morceau. 

Enfin,  la  note  nous  fait  comprendre  que  dans  ces  premières  expositions 
on  ne  faisait  pas  encore  de  vitrines  pour  mettre  les  dentelles  à  l'abri  de 
de  la  poussière  et  des  intempéries  de  l'air  et  des  saisons. 

Cela  ne  découragea  pas  cependant  les  Bayeusains,  car  voici  la  descrip- 


-  âo  - 

tion  de  leurs  envois  dans  le  rapport  officiel  de  l'exposition  de  Paris  de 
1806  : 

€  Bayeux  avait  envoyé  les  cotons  filés  de  Gervais  et  Picard,  les  tissus 
de  coton,  siamoises  et  mousselines  de  Parin  frères,  des  paires  de  gants  en 
poil  de  lapin  angora,  exécutés  par  un  habile  ouvrier,  nommé  Lecomte, 
et  enfin  les  fabricants  de  dentelle  réunis  offrent  un  manteau,  un  fiebu, 
un  voile,  un  fond  de  bonnet  et  4  échantillons  de  dentelles.  » 

Le  Rapporteur  ajoute  :  «  La  fabrique  de  dentelles  de  Bayeux,  qui  ne 
compte  pas  plus  de  60  ans  d'existence,  s'est  beaucoup  perfectionnée  ; 
elle  n'employait  dans  son  origine  que  100  ouvrières,  elle  en  employé 
4.000,  et  ses  produits  se  vendent  dans  toute  la  France  et  s'exportent  plus 
encore  en  Russie,  en  Espagne,  en  Portugal,  en  Angleterre  et  aux  Etats- 
Unis  d'Amérique  ».  Cette  note  paraît  rédigée  sous  l'inspiration  de  M. 
Tardif,  qui  faisait  volontiers  dater  la  naissance  de  la  dentelle  à  Bayeux, 
de  1740,  date  de  la  fondation  de  la  maison  Clément,  dont  les  Tardif  étaient 
les  successeurs. 

Aux  récompenses  de  1806,  les  fabricants  de  Bayeux  sont  portés  pour 
une  mention  honorable,  comme  du  reste  M.  Louis  Houël,  de  Caen.  Les 
fabricants  de  Chantilly  et  ceux  du  Puy,  qui  exposaient  pour  la  seconde 
fois,  obtinrent  des  médailles  d'argent. 

Cest  aussi  une  médaille  d'argent  qui  fut  attribuée  à  Tardif  fils  aîné  et 
sœur,  à  l'Exposition  de  1819.  Le  Rapport  dit:  «La  robe,  le  voile,  les 
bonnets,  les  différentes  formes,  les  tulles  festonnés  qu'ils  avaient  mis  à 
l'Exposition  sont  d'un  beau  travail.  La  ville  de  Bayeux  leur  doit  la  connais- 
sance des  moyens  de  fabriquer  les  articles  de  ce  genre,  de  manière  qu'elle 
rivalise  avec  celles  de  Lille  et  de  Malines  ». 

Après  cette  exposition  de  1819,  où  la  maison  Tardif  obtint  une  médaille 
d'argent,  elle  ne  figura  plus  à  aucune  des  expositions  qui  suivirent. 

C'est  à  Mme  Carpentier  que  revient  l'honneur  d'avoir  remporté  la 
première  médaille  d'or,  qui  fut  accordée  aux  dentelles  de  Bayeux,  comme 
nous  allons  le  voir  en  faisant  l'historique  de  cette  autre  famille  de  dentel- 
liers bayeusains. 

Madame  Carpentier  Delamare 

Mmo  Carpentier  était  née  Marie-Jeanne-Louise-Anne  Jean-Delamare. 
Son  père,  Louis-Jean,  avait  épousé  en  1768  Catherine  Guéret.  Il  s'établit 
fabricant  de  dentelles  aussitôt  son  mariage  et  se  mit  à  voyager,  nouant 
des  relations  importantes   avec  les  marchands  étrangers.  Trente    ans 


-  21  - 

après,  c'était  son  fils  aîné,  Louis-Jean,  du  même  nom  que  son  père,  qui 
faisait  les  voyages,  quand  la  Révolution  bouleversa  Tordre  public  et 
amena  une  misère  générale.  Dans  la  crainte  qu'on  augmentât  la  famine, 
en  exportant  les  denrées,  la  Convention  interdit  toute  exportation  à  l'é- 
tranger. Cette  mesure  absurde  arrêtait  toutes  les  affaires  et  notamment  le 
commerce  que  Jean-Delamare  pouvait  encore  faire  dans  ses  voyages.  Il 
adressa  alors  en  pleine  période  révolutionnaire  au  Comité  de  Salut  public 
la  curieuse  supplique  dont  voici  le  texte  authentique  : 

Liberté  —  Egalité 
c  Le  ai  brumaire,  an  III  de  l'ère  républicaine,  Jean,  fils  aîné,  associé 
de  ses  sœurs,  fabricant  de  Dentelles  et  d'Angola,  à  Bayeux,  département 
duCalvados.  Aux  citoyens  représentants  du  peuple,  composant  le  Comité 
du  Salut  public  : 

c  Citoyens, 

c  Nous  avons  élevé,  en  mil  sept  cent  soixante-neuf,  dans  la  ville  de 
Bayeux,  une  manufacture  de  Dentelle  et  d'Angola,  afin  de  raviver  dans  ces 
contrées  l'industrie  nationale  qui  y  était  languissante.  Aujourd'hui  cette 
manufacture  alimente  plus  de  deux  mille  ouvrières  ;  elle  exige  de  nous 
par  conséquent  toute  l'activité  des  spéculations  pour  être  soutenue.  C'est 
pour  remplir  ce  but  qui  est  en  même  temps  un  devoir  envers  la  patrie  que 
nous  vous  demandons  la  permission  d'exporter  les  Dentelles  et  Angolas 
provenant  de  nos  manufactures  ainsi  qu'autres  marchandises  de  fabrica- 
tion nationale,  qui,  toutefois  ne  sont  et  ne  seront  jamais  de  première 
nécessité,  à  la  charge  d'importer  en  retour  des  matières  premières,  et 
notamment  celles  qui  s'appliquent  au  genre  d'industrie  que  nousexploitons. 

«  Votre  sagesse  vous  a  fait  déjà  accueillir  des  demandes  de  la  même 

matière,  nous  vous  présentons  la  nôtre  avec  confiance. 

c  Salut  et  Fraternité. 

«  Jean,  fils  aîné  et  Sœurs  ». 

Peu  après,  la  sœur  Marie-Jeanne,  épousa  Louis-Tranquil  Carpentier, 
marchand,  faisant  la  commission,  originaire  de  Saint-Quentin.  Mme 
Carpentier  accompagna  souvent  son  mari  dans  ses  voyages,  car  son  fils 
Jean-Louis,  naquit  à  Paris  en  1800,  et  sa  fille  Victoire,  en  Allemagne,  à 
Hambourg,  en  1803.  Mais  le  plus  habituellement  elle  habita  Bayeux,  où 
elle  se  fixa  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours.  Sa  sœur,  au  contraire,  épousa  Jean- 
Baptiste  Depierre,  et  vint  avec  son  mari  établir  un  magasin  de  Dentelles 
à  Paris,  rue  Thévenot,  n°  5. 


-  22  — 

Mme  Depierre  recevait  les  marchandises  envoyées  par  la  maison  de 
Bayeux  et  escomptait  les  effets  de  commerce  sur  Caen,  Bayeux  et  les 
environs,  qu'elle  adressait  à  sa  sœur  en  paiement  des  dentelles.  Un  compte 
du  5  avril  1796,  qui  existe  aux  archives  départementales,  indique  le  mon- 
tant des  échanges  en  marchandises  et  valeurs  entre  la  maison  de  Bayeux 
et  Depierre  et  Cie  de  Paris,  pour  une  période  de  18  mois.  Ce  relevé 
monte  à  la  somme  de  749.897  livres  7  sous  et  2  deniers,  ce  qui  parait 
énorme.  Mais  c'est  l'époque  des  assignats  dont  la  dépréciation  grossit 
singulièrement  les  chiffres. 

Un  autre  document  de  la  même  provenance  qui  accompagne  ce  relevé 
de  compte  est  presque  plus  curieux  encore  parce  qu'il  consiste  en  une 
série  d'échantillons  de  dentelles  pour  garnitures  avec  le  prix  de  vente 
applicable  à  chaque  dessin  ;  ces  dentelles  étaient  faites  en  soie  noire  et 
en  soie  blanche  écrue,  c'est-à-dire  en  blonde  primitive  :  le  fond  est  fait 
principalement  en  réseau  alençon  avec  épingles  fermées,  ce  qui  démontre 
que  ce  genre  de  réseau  qui  est  disparu  depuis  longtemps,  était  en  faveur 
à  l'époque  de  1796.  Ces  observations  sont  prises  dans  la  brochure  de  M. 
Paul  Drouet.  Mm6  Carpentier  faisait  des  affaires  avec  toutes  les  villes  de 
Normandie  et  suivait  assidûment  la  foire  de  Caen  et  surtout  celle  de 
Guibray,  qui  était  la  plus  importante  pour  la  vente  des  dentelles.  Autre- 
fois on  pouvait  compter  par  millions  le  nombre  de  femmes  qui  portaient 
des  bonnets  dont  beaucoup  étaient  garnis  de  dentelle.  La  disparition  des 
bonnets  a  été  certainement  une  des  causes  de  la  diminution  dans  la  vente 
des  dentelles.  La  foire  de  Guibray  était  la  plus  fréquentce  parles  lingères 
de  tous  les  pays.  Quand  Mme  Carpentier  n'y  allait  pas  elle-même,  elle  s'y 
faisait  représenter  par  le  sieur  Morisse,  qui  avait  sa  place  attitrée  dans  ce 
qu'on  appelait  «  La  fosse  aux  toiles  >,  à  Guibray. 

Une  statistique  officielle,  dressée  par  la  préfecture,  sous  l'Empire,  dit 
que  de  1800  à  1810,  il  y  avait  dix  à  douze  mille  dentellières  dans  l'arron- 
dissement de  Bayeux,  que  la  production  était  d'environ  40.000  pièces, 
d'une  valeur  de  £.800.000  à  a. 000. 000  de  francs,  dont  plus  de  10.000  pièces 
étaient  vendues  pour  l'exportation.  Quelques-unes  de  ces  dentelles  étaient 
en  soie  blanche  ou  noire  et  portaient  alors  le  nom  de  Blondes,  mais  la 
majeure  partie  étaient  des  dentelles  blanches  en  fil  de  lin  qu'on  faisait 
venir  de  Lille  et  des  Flandres. 

Mme  Carpentier  était  très  active  et  se  montrait  très  habile  en  sa  fabri- 
cation :  elle  était  secondée  par  une  jeune  fille  qui  avait  toute  sa  confiance, 
MUe  Esther  Jouas,  née  le  27  janvier  1796,  et  que  nous  retrouverons  plu- 


-  ââ  - 

sieurs  fois  dans  la  suite  de  notre  récit.  Les  dessinateurs  et  piqueurs  de 
cartes  étaient  Le  Mière,  rue  Saint-Georges,  et  Reinvillier,  qui  cumulait 
Fart  du  dessin  avec  celui  de  la  musique,  et  remplissait  les  fonctions  de 
serpent  au  lutrin  de  la  Cathédrale. 

Il  y  avait  aussi  dans  la  maison  deux  commis  qui  s'appelaient  Charles 
Nicolle  et  Arsène  Dumont. 

Comme  la  maison  Tardif,  Mm€  Carpentier  était  en  rapport  avec  les 
fournisseurs  de  la  Cour  impériale.  C'était  Lesueur  qui  fournissait  le  plus 
souvent  les  dentelles;  mais  l'Impératrice  en  demandait  aussi  à  la  maison 
de  Reus  et  Vourdessel,  de  Chantilly,  et  à  ses  lingères,  les  demoiselles 
Lolive  de  Beuvry.  En  6  années,  l'Impératrice  Joséphine  dépensa  225.906 
francs  en  achat  de  diverses  dentelles.  Toutes  ne  venaient  pas  de  Norman- 
die, m^is  on  signale  par  exemple  c  des  robes  de  blonde  toutes  collantes 
«  au  corps  et  moulées  aux  formes  »  que  Lesueur  faisait  certainement 
exécuter  dans  notre  contrée.  On  remarque  aussi  que  Joséphine  avait  mis 
à  la  mode  les  c  chérusques  »,  collerettes  remontantes  derrière  le  cou  sur 
une  carcasse  de  baleine  encadrant  les  épaules  :  elles  se  faisaient  en  blonde 
de  soie  souvent  mélangée  de  fils  d'or. 

c  Napoléon,  dit  Frédéric  Masson,  tenait  à  ce  que  le  soir  Joséphine  fut 
«  très  habillée  et  le  fût  à  son  goût.  Il  avait  la  prétention  de  s'y  connaître  : 
«  il  y  portait  une  idée  de  gouvernement,  il  se  guidait  sur  l'intérêt  des 
«  manufactures  de  Lyon,  de  Saint-Quentin,  de  Caen,  et  par  le  luxe  dont 
«  sa  femme  donnait  l'exemple,  par  le  renom  qu'avaient  pris  en  Europe 
«  les  modes  françaises,  l'exportation  en  avait  quadruplé  de  1788  à  1806  ». 

Quand  il  épousa  Marie-Louise,  en  1809,  l'empereur  chargea  sa  sœur, 
Caroline  Bonaparte,  de  choisir  chez  les  lingères  Lolive  de  Beuvry,  des 
voiles,  des  mantilles,  des  châles,  et  chez  Lesueur,  des  fichus,  des  pèle- 
rines, des  bonnets,  un  manteau  de  cour.  La  facture  de  Lesueur,  seule, 
s'éleva  à  71.399  francs. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  le  voyage  de  l'empereur  et  de  l'impératrice  à 
Bayeux,  le  6  juin  181 1,  mais  je  puis  bien  signaler  aussi  les  achats  qui 
furent  faits  pour  la  layette  du  roi  de  Rome  qui,  né  le  20  mars  de  cette 
année  181 1,  ne  fut  baptisé  en  grande  pompe  que  le  4  novembre. 

D'ailleurs,  l'empire  touche  à  sa  fin.  Il  tombe  en  1814  ;  le  retour  de  l'île 
d'Elbe  et  la  lutte  des  Cent  Jours  contre  l'Europe  coalisée  ne  parvint  pas  à 
le  rétablir.  La  Restauration  amène  la  royauté  de  Louis  XVIII,  alors  la 
paix  provoque  un  nouvel  élan  dans  les  affaires  commerciales.  La  Cour 
cherche  à  revenir  au  cérémonial  qu'on  observait  avant  la  Révolution. 


-  24  - 

Les  hommes  étaient  tenus  aux  Tuileries  à  des  jabots  et  à  des  manchettes 
en  dentelle,  et  il  était  d'étiquette  pour  les  dames  de  laisser  pendre  de 
leurs  cheveux  des  barbes  en  dentelle  plus  ou  moins  longues,  suivant  leur 
rang  de  noblesse. 

J'ai  trouvé  des  détails  de  ce  genre  assez  curieux  dans  un  article  de 
modes  que  publiait  chaque  mois  le  journal  qui  s'appelait:  Affiches^ 
Annonces  et  Avis  Divers,  de  la  ville  et  de  l'arrondissement  de  Bayeux. 
C'est  ce  journal  qui  est  devenu  Y  Echo  Bayeusain. 

Le  35  juin  1816,  son  article  rend  compte  du  mariage  de  MgT  le  duc  de 
Berry,  avec  la  princesse  Caroline  de  Naples,  célébré  le  16  juin  à  Paris, 
c  Toutes  les  princesses  de  la  Cour  portaient  des  barbes  et  des  petits  voiles 
de  dentelle  rejetés  en  arrière,  coiffure  d'étiquette  ». 

Il  n'y  avait  pas  eu  d'exposition  à  Paris  depuis  1806.  Le  roi  décida  d'en 
réunir  une  au  Louvre  en  1819. 

Nous  en  avons  parlé  à  propos  de  la  médaille  d'argent  qui  fut  donnée  à 
la  maison  Tardif,  Aîné,  et  Sœurs.  Mme  Carpentier  y  exposait  aussi  pour  la 
première  fois  ;  elle  y  remporta  une  médaille  de  bronze. 

Le  roi  Louis  XVIII,  pour  montrer  l'intérêt  qu'il  portait  à  l'industrie 
française,  se  fit  présenter,  après  l'Exposition,  dans  le  petit  salon  bleu  des 
Tuileries,  un  choix  des  objets  qui  y  avaient  figuré  ;  il  en  garda  un  certain 
nombre  dont  il  fit  présent  aux  personnes  de  sa  famille.  Le  Ier  mai  i8ai,  à 
l'occasion  du  baptême  du  duc  de  Bordeaux,  des  achats  de  dentelle  sont 
encore  signalés,  et  \qs  Affiches  et  Annonces  nous  informent  que  M.  Genas- 
Duhomme ,  alors  sous-préfet  de  Bayeux,  est  nommé  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  et  que  M.  de  Bonvouloir,  membre  du  Conseil  général, 
est  nommé  Chevalier  de  Saint-Louis. 

En  1823,  nouvelle  Exposition  à  Paris  :  Mme  Carpentier,  cette  fois,  est 
la  seule  exposante  en  dentelles  de  Bayeux.  Le  rapporteur,  Héricart  de 
Tury,  écrit  :  «  Le  département  du  Calvados  compte  à  lui  seul  60  à  70.000 
dentellières.  Mme  Carpentier  a  présenté  un  grand  voile,  des  écharpes, 
des  fichus,  des  robes  à  bordures,  et  plusieurs  sortes  de  dentelles  à  l'aune. 
Tous  ces  objets  sont  d'une  exécution  parfaite.  Mm0  Carpentier  a  des  rela- 
tions commerciales  fort  étendues  ;  elle  contribue  à  soutenir  dans  l'étranger 
la  vogue  des  dentelles  françaises,  et  on  lui  doit  plusieurs  perfectionne* 
ments  très  utiles  dans  ce  genre  de  fabrication.  Aussi  le  Jury  lui  a  décerné 
une  médaille  d'argent  ». 

En   1824,  Louis  XVIII  meurt  sans  enfants,  son  frère,  Charles  X,  lui 
succède.  Il  dut  y  avoir  beaucoup  de  dentelles  sur  les  toilettes  portées  au 


-  £5  - 

sacre  de  Charles  X,  célébré  dans  la  Cathédrale  de  Reims,  le  29  mai  1825, 
et  dont  le  baron  François  Gérard  a  reproduit  l'épisode  principal  dans  un 
tableau  célèbre  du  musée  de  Versailles. 

En  1827,  le  roi  ordonne  qu'une  nouvelle  exposition  aura  lieu  dans  le 
Palais  du  Louvre,  comme  celle  de  1823.  La  colonnade  venait  d'être  ter- 
minée, et  c'est  dans  la  seconde  salle  du  premier  étage,  en  face  l'église 
Saint-Germain-l'Auxerrois ,  que  furent  installées  les  broderies  et  les 
dentelles. 

Cette  fois,  la  maison  Carpentier  est  à  son  apogée.  Il  n'y  a  qu'elle,  avec 
M.  Langlois,  fabricant  de  porcelaines,  pour  représenter  l'industrie  Bayeu- 
saine.  Son  exposition  est  superbe  et  l'emporte  sur  celles  de  tous  les  autres 
centres  de  fabrication  dentellière.  Le  rapporteur  la  juge  en  ces  termes  : 
«  Mme  veuve  Carpentier,  qui  obtint  en  1833  une  médaille  d'argent,  a  pré- 
senté des  robes  à  bordures  riches  et  à  fond  plein,  des  châles,  desécharpes 
et  une  foule  d'autres  articles  en  dentelles.  Mme  Carpentier  entretient  un 
grand  nombre  d'ouvrières,  même  dans  les  moments  où  le  commerce 
ralentit.  L'importance  de  sa  fabrique,  autant  que  la  beauté  toujours  sou- 
tenue de  ses  produits,  détermine  le  Jury  à  lui  décerner  une  médaille 
d'or  ». 

Mais  ce  n'est  pas  le  seul  succès  de  Mme  Carpentier  cette  année  là.  Le 
10  septembre  suivant,  Madame  la  Dauphine,  Duchesse  de  Berry,  passe  à 
Bayeux  dans  un  de  ses  voyages.  Son  Altesse  Royale  demande  à  voir  tra- 
vailler la  dentelle.  Mme  Carpentier  réunit  plusieurs  de  ses  ouvrières  avec 
leur  métier.  La  Princesse  est  ravie  de  les  voir  si  habilement  manier  leurs 
nombreux  fuseaux  ;  elle  distribue  des  gratifications  ,  commande  une 
écharpe  en  dentelle  de  fil  et  décerne  à  Mme  Carpentier  le  titre  de  fabri- 
cante  de  dentelle  de  Madame  la  Dauphine. 

Le  parchemin  en  fut  délivré  le  mois  suivant,  nous  le  possédons  encore, 
il  est  ainsi  libellé  : 

«  Brevet  de  fabricante  de  Dentelle  à  Bayeux  de  S.  A.  R.  Madame  la 
Dauphine.  Aujourd'hui  dix-septième  jour  d'octobre  1817,  Marie-Thérèse- 
Charlotte,  Dauphine  de  France,  étant  à  Paris,  voulant  traiter  favorable- 
ment Mrae  Marie-Jeanne-Louise-Anne  Jean-Delamare,  veuve  de  M.  Car- 
pentier, Louis-Tranquil,  sur  les  bons  rapports  qui  lui  ont  été  faits  de  sa 
personne,  lui  a  accordé  et  lui  accorde,  par  le  présent  Brevet,  le  titre  de 
fabricante  de  dentelle,  à  Bayeux,  de  Madame  la  Dauphine;  voulant 
qu'elle  puisse  s'en  qualifier  dans  tous  les  actes  publics  ou  particuliers,  et 
qu'elle  jouisse  dudit  titre  aux  honneurs  prérogatives  et  autres  avantages 


_  2ft  _ 

qui  peuvent  y  être  attachés,  et  pour  assurance  de  sa  volonté,  son  Altesse 
Royale  m'a  commandé  d'expédier  à  ma  dite  dame  veuve  Carpentier,  le 
présent  Brevet  qu'elle  a  signé  de  sa  main  et  fait  contresigner  par  moi, 
secrétaire  des  commandements  et  trésorier-général  de  son  Altesse  Royale 
et  de  ses  maisons  et  finances  ». 
Fait  et  donné  au  château  des  Tuileries,  les  jours  et  mois  sus-dit. 

Marie-Thérèse. 
Pour  Madame  la  Dauphine, 

Le  Baron  Charles. 

Mme  Carpentier  était  arrivée  à  la  fortune  et  aux  honneurs,  mais  à  ce 
moment  sa  sœur  Mme  Depierre,  perdait  son  mari,  Jean-Baptiste  Depierre, 
décédé  le  4  septembre  1837,  à  66  ans. 

Cet  événement  décida  Mme  Depierre  à  liquider  sa  maison  de  Paris,  elle 
se  retira  des  affaires  et  revint  habiter  Bayeux,  rue  des  Bouchers,  59. 

Mme  Carpentier  n'ayant  plus  la  maison  de  sa  sœur  comme  correspon- 
dante à  Paris  pour  la  vente  de  ses  dentelles,  chercha  elle-même  à  céder 
ses  affaires.  Elle  était  riche,  elle  avait  65  ans,  et  sa  santé  n'était  pas  très 
bonne.  Elle  trouva  à  traiter  avec  M.  Augustin-René  Lefébure,  qu'elle 
connaissait  comme  employé  depuis  neuf  ans  dans  une  maison  de  dentelles 
de  la  rue  Jean-Jacques-Rousseau,  à  Paris. 

Le  39  novembre  1839,  elle  céda  à  M.  Lefébure  sa  fabrique  de  dentelles, 
établie  rue  Saint-Jean',  14  ;  elle  lui  assura  le  concours  de  tous  ses  employés 
et  principalement  de  M,le  Esther  Jouas  qu'elle  avait  initiée  à  tous  les 
détails  de  la  fabrication  et  qui  était  très  aimée  des  ouvrières.  C'était  alors 
M.  La  Personne  qui  était  le  voyageur  pour  toute  la  Normandie  et  M. 
Maubant  qui  suivait  les  foires  de  Caen  et  de  Guibray.  Le  dessinateur  de 
la  maison  s'appelait  Rozan  et  le  piqueur  de  cartes  était  Charles  Legoux, 
qui  avait  reçu  une  médaille  de  bronze  à  l'Exposition  de  1819,  où  il 
avait  envoyé  une  machine  de  son  invention  pour  piquer  les  cartes.  En 
plus  de  ce  personnel,  Mme  Carpentier  occupait  de  nombreux  facteurs 
pour  recevoir  les  ouvrages  dans  les  communes  un  peu  éloignées.  C'étaient 
M.  Sauvage,  M.  Perrée,  M^e  La  Personne  à  Tilly,  Mmo  Chreufile,  Mmo 
Gardin,  Mme  Daudeville,  Mmo  Renaude  à  Crépon,  M.  Jeanne  aîné  et  M. 
Postel  à  Saint-Lô,  et  enfin  Mmo  veuve  Desjardins  à  Avranches.  Ce  n'est 
pas  tout  encore,  car  c'était  Mme  Carpentier  qui  faisait  travailler  dans  les 
différentes  écoles  de  la  ville  ;  elle  occupait  aussi  l'hospice  Saint-Louis  de 
Caen  où  la  classe  de  dentelle  était  dirigée  par  la  sœur  Viel,  et  les  deux 


—  27  - 

écoles  de  Cherbourg,  dont  les  directrices  étaient  la  sœur  Hyver  et  la 
sœur  Duval.  C'était  donc  une  maison  importante  et  en  pleine  prospérité 
que  Mme  Carpentier  cédait  à  M.  Lefébure.  Dans  un  prochain  chapitre 
pour  lequel  je  vous  demande  encore  quelque  délai,  je  montrerai  que  mon 
père  sut  développer  encore  cette  maison  et  justifier  les  hautes  récom- 
penses qu'il  a  obtenues  dans  sa  carrière  industrielle  de  1829  jusqu'en  1869. 


(a  suivre.) 


-  28  — 


DE  LA  PUISSANCE 

DE  LA  "VOIX  HUMAINE 


Dernièrement,  dans  une  réunion  musicale,  quelqu'un  rappelait  le 
magnifique  Concert  Spirituel  de  Saint-Côme-de-Fresné  du  34  août  1865, 
où  Mme  la  baronne  de  Caters  obtint  un  succès  inénarrable. 

C'est  que  Mme  de  Caters  était  la  fille  de  Lablache,  la  basse  fameuse  du 
Théâtre  Italien,  et  qu'elle  était  douée  d'une  voix  merveilleuse,  d'une 
grande  étendue  et  d'une  pureté  incomparable;  son  timbre  de  cristal 
pouvait  rivaliser  avec  celui  de  l'Alboni,  de  ravissante  mémoire. 

A  ce  sujet,  un  de  nos  amis  raconta  une  anecdote  que  M.  Lechangeur, 
le  vaillant  directeur  des  Neustriens  (de  Caen),  aimait  à  rappeler  et  dont 
Lablache  avait  été  le  héros. 

M.  Lechangeur  déjeunait  un  matin  chez  Rossini,  en  compagnie  d'Auber, 
l'auteur  de  La  Muette,  et  de  Camille  de  Vos,  dont  nous  avons  eu  le  plaisir 
d'entendre  souvent  la  jolie  romance  O  ma  Charmante.  Naturellement, 
la  musique  faisait  les  frais  de  la  conservation  et  M.  Lechangeur  vint  à 
parler  du  baryton  Baroilhet,  créateur  de  La  Favorite*  dont  il  admirait  le 
talent  et  la  sonorité  de  la  voix  qui  était  très  étendue.  Vraiment,  dit 
Rossini,  vous  êtes  si  enjoué  de  Baroilhet,  eh  bien  !  si  vous  voulez  venir 
cet  après-midi  aux  Italiens,  je  vais  vous  donner  la  preuve  que  dans  cer- 
taines occasions  on  ne  l'entend  pas  ;  on  va  répéter  un  trio,  et  dans  nombre 
de  passages,  on  ne  distingue  pas  plus  sa  voix  que  celle  de  sa  partenaire 
qui,  pourtant,  elle  aussi,  est  admirable.  Incrédule  et  intrigué,  M.  Lechan- 
geur n'eut  garde  de  manquer  la  répétition  et  Lablache,  à  qui  Rossini  avait 
fait  la  leçon,  s'en  tira  si  bien  que  M.  Lechangeur  fut  stupéfié  et  qu'il  ne 
cessait  de  répéter  :  En  vérité,  je  ne  l'aurais  jamais  cru  et,  encore  aujour- 
d'hui, c'est  si  incroyable  que  je  me  demande  si  c'est  bien  vrai  ! 

* 
*    * 

Il  paraît  que  Lablache  avait  lui  même  un  maître  au  point  de  vue  de 
l'ampleur  de  la  voix,  si  l'on  en  croit  le  récit  suivant  publié  par  Y  Indica- 
teur, dans  son  numéro  du  30  août  1851  : 

€  On  a  découvert,  dans  une  ville  du  Midi,  une  voix  qui  dépasse  en 
€  volume  tout  ce  qu'on  a  entendu  jusqu'à  ce  jour  et  auprès  de  laquelle  la 
€  voix  de  Lablache  n'est  qu'un  léger  filet.  Ce  chanteur,  que  le  Conseil 


—  29  — 

«  municipal  va  présenter  au  Conservatoire  de  Paris,  exerce  la  profession 
«  de  maréchal-ferrant.  Sa  voix  parcourt  quatre  octaves,  depuis  le  sol 
€  sur-aigu  du  soprano  jusqu'au  contre-sol  du  baryton.  Lorsqu'il  chante 
«  pendant  le  calme  des  nuits,  on  l'entend  distinctement  à  trois  lieues  à  la 
«  ronde.  On  raconte  au  sujet  de  cette  voix  une  chose  qui  nous  a  paru 
€  fort  extraordinaire.  Il  ferrait  deux  gros  chevaux  de  roulier  qu'il  aurait 
«  rendu  sourds  en  leur  chantant  un  air  des  Mystères  d'Isis.  De  là,  procès 
«  en  dommages-intérêts  intenté  par  le  propriétaire  des  chevaux. 

«  Nous  doutons  fort  que  le  Conservatoire  accepte  un  pareil  phéno- 
«  mène,  qui  pourrait  bien  frapper  de  surdité  les  professeurs  chargés  des 
«  leçons  de  chant.  Ce  chanteur  est  âgé  de  33  ans  ;  il  se  nomme  Cadet- 
«  Delonnis  ».  (Messager). 

Nous  ne  connaissons  pas  la  décision  du  Conservatoire  et  l'histoire  n'est 
peut-être  pas  des  plus  authentiques,  mais  ce  qui  est  véridique,  c'est  qu'un 
de  nos  compatriotes,  M.  Réquier,  qui  fut  le  créateur  de  notre  Orphéon, 
possédait  aussi  une  voix  très  étendue,  de  plus  de  trois  octaves,  du  contre- 
ut  grave  au  contre-mi  sur-aigu,  et  qui  n'assourdissait  personne,  bien  au 
contraire.  Nombreux  encore  sont  ceux  qui  l'ont  entendu  avec  plaisir  et 
applaudi  chaleureusement,  notamment  dans  le  fameux  duo  de  La  Reine 
de  Chypre  et  dans  Le  Carillonneur  de  Bruges,  qu'il  baissait  souvent  de 
deux  tons  pleins,  au  grand  plaisir  et  ébahissement  des  connaisseurs  étran- 
gers qui  l'écoutaient  et  le  bissaient  régulièrement. 

Un  autre  compatriote  s'était  également  créé  une  certaine  notoriété  par 
la  puissance  de  sa  voix  qu'on  entendait  de  très  loin  dans  la  nuit.  —  Qui 
ne  se  souvient  de  M.  Legrix,  maire  de  Litteau  ! 

Le  19  mars  1859,  plus  de  cinq  mille  orphéonistes,  parmi  lesquels  cent 
de  Y  Orphéon  et  des  Vénitiens  de  Bayeux,  étaient  réunis  dans  le  Palais  de 
l'Industrie,  à  Paris,  pour  exécuter  diverses  œuvres  choisies,  notamment 
un  chœur  à  huit  voix,  intitulé  :  Les  Génies  de  la  Terre.  Dominant  cette 
masse  chorale,  accompagnée  par  un  orgue  puissant  et  deux  musiques 
militaires,  un  ténor  de  Lille,  personnifiant  le  Roi  des  Mondes,  parvint  à 
se  faire  entendre  distinctement  aux  applaudissements  enthousiastes  de 
plus  de  30.000  spectateurs  et  de  l'Empereur  Napoléon  lui-même,  qui 
assistait  à  la  séance. 

Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  reproduire  le  récit  des  journaux  de 
l'époque  qui  rendirent  compte  de  cette  belle  solennité. 


* 


-  30  - 

Dix  années  après,  le  ao  janvier  1869,  MIle  Carlotta  Patti,  sœur  de  la 
grande  cantatrice ,  qu'on  entend  encore  avec  bonheur  dans  les  Concerts 
organisés  pour  des  œuvres  de  bienfaisance,  vint  donner  une  séance  musi- 
cale au  Théâtre  de  Bayeux,  avec  le  précieux  concours  de  Vieuxteraps, 
Bottesini,  Ritter,  et  autres  artistes  de  premier  ordre.  Carlotta  Patti  avait 
la  voix  aussi  pure  que  sa  sœur  et  d'une  étendue  incroyable  ;  elle  pouvait 
atteindre  des  hauteurs  inconnues  avant  elle. 

L'artiste  compositeur  que  nous  avons  connu  etaimé,M.  Perdu,  prétendait 
que  dans  son  éclat  de  rire  elle  avait  donné  le  la  sur-aigu.  Le  fait  fut 
contrôlé  et  reconnu  exact. 

VEcho  Bayeusain  du  a*  janvier  en  rendait  compte  ainsi  :  €  M116  Patti  a 
«  une  voix  toute  particulière  qu'elle  conduit  avec  un  art  merveilleux, 
«  qui  se  joue  des  plus  grandes  difficultés  avec  les  notes  les  plus  élevées, 

€  à  toute  autre  inaccessibles,  témoin  son  éclat  de  rire » 

* 
•  * 

Nous  avons  également  entendu  au  Théâtre  de  Bayeux  Mme  Stolz,  la 
créatrice  de  la  Favorite^  Mlie  Miolan  avec  Léon  Lecieux,  notre  compa- 
triote si  fêté  ,  Mme  Garcia ,  Mme  Masson  ,  Mm«  Alboni ,  dont  le  timbre 
était  comparé  à  une  cloche  d'argent,  mais  nous  n'avons  pas  eu  la  bonne 
fortune  d'y  applaudir  Mme  Sarah  Bernhardt,  l'actrice  à  la  voix  d'or,  qui 
fait  encore  les  délices  des  Parisiens  et  que  des  souverains  étrangers  ont 
eux-mêmes  fêtée  tout  dernièrement.  Aurons-nous  un  jour  ce  plaisir? 
C'est  peu  probable.  Qu'il  nous  soit  permis  d'en  exprimer  nos  regrets. 

Terminons  ce  petit  travail  par  un  fait  qui  démontre  les  bizarreries  de 
la  voix  humaine. 

Au  mois  d'avril  1876,  il  y  avait  à  Rome,  au  Théâtre  Fanfulla ,  deux 
chanteurs  tyroliens ,  qui  possédaient  chacun  deux  voix  et  pouvaient 
chanter  à  eux  deux  un  quatuor.  L'un  s'appelait  Fizoli  et  chantait  tout  à 
la  fois  le  second  ténor  et  la  seconde  basse  ;  l'autre,  Marcellini ,  exécutait 
le  premier  ténor  et  le  baryton. 

La  chronique  ne  dit  pas  si  c'était  merveilleux;  mais  le  fait  n'était  pas 
unique  et  notre  érudit  concitoyen  ,  M.  Georges  Villers,  nous  a  affirmé 
plusieurs  fois  qu'il  avait  entendu  dire  à  son  ami,  le  savant  Adrien  de 
Fage,  qu'il  avait  connu  à  Bordeaux  un  chanteur  qui  pouvait  exécuter  en 
même  temps  deux  airs,  à  la  tierce. 

Nous  avons  souvent  entendu  des  chanteurs  tyroliens  de  grande  va- 
leur, mais  jamais  de  pareils  phénomènes.  E.  LALOUEL. 


-  31  - 


Refus  des  Grands  Chapeaux 

PAR  LE  CORPS  DE  VILLE 

(1731) 


Du  mercredy  septième  jour  de  mars  1731, 

En  l'Hôtel-de-Ville, 

En  l'assemblée  généralle  de  la  Ville,  convoquée  sur  la  proposition 
faitte  par  le  seigneur  évoque  de  Bayeux  (1),  à  Monsieur  Le  Marois,  premier 
échevin,  de  faire  assembler  la  Communauté  pour  délibérer  sur  l'établis- 
sement qu'il  entendait  faire  en  cette  ville  d'une  Communauté  de  religieux 
qualifiés  et  appelles  Grands  Chapeaux  pour  montrer  aux  jeunes  gens  à 
lire,  écrire  et  autres  instructions,  même  des  principaux  devoirs  de  la 
religion,  gratis  en  faveur  des  pauvres  de  la  ville  et  des  fauxbourgs.  en 
leur  abandonnant,  par  la  Ville,  seulement  la  maison  étant  sur  la  porte  de 
S*  André,  ayant  servi  autrefois  à  faire  le  service  parrochial  de  S*  André, 
faute  d'église  ;  ayant  ledit  seigneur  evesque  asseuré  ledit  sieur  Le  Marois 
qu'il  se  chargeroit  de  leur  nourriture  et  autres  nécessaires  sans  quil  en 
coustast  rien  à  la  Ville  et  n'ayant  peu  sur  ce  délibérer  dans  ledit  temps, 
pour  l'absence  de  partie  des  officiers  de  la  Ville,  tous  lesquels  réunis, 
ayant  fait  scavoir  que  aujourd'hui  il  y  auroit  assemblée  publique  à  l'effet 
d'en  délibérer  et  de  prendre  l'avis  des  dits  habitants,  lesquels  en  avoient 
esté  avertis  dans  la  dernière  assemblée  généralle,  le   tout   mûrement 
examiné  et  ayant  égard  à  la  quantité  d'établissements,  de  communautés 
ecclésiastiques,  séculières  et  régulières  établies  dans  Bayeux,  qui  surchar- 
gent les  habitans  dudit  lieu,  le  défaut  de  commerce  dans  la  ville  de 
Bayeux,  le  petit  nombre  des  habitans  joint  aux  acquisitions  que  font  tous 
les  jours  les  communautés  qui  réduisent  continuellement  les  possessions 
des  habitans,  de  manière  que,  sans  exagérer,  ils  possèdent  plus  des  trois 
quars  des  biensde  la  Ville,  fauxbourgs  et  environs:  —de  toutes  ces  commu- 
nautés il  y  en  a  trois  d'hommes  mendians  qui  sont  capucins,  augustins  et 
cordeliers,  tous  à  la  charge  de  la  ville  et  des  environs,  un  Séminaire  avec 
la  Communauté  du  Chapitre,  outre  quatre  communautés  de  filles,  béné- 

(1)  Paul  d'Abert  de  Luynes. 


—  32  - 

dictines,  ursulines,  hospitalières  et  les  filles  de  la  Charité,  et  les  bénédic- 
tins de  Sf-Vigor,  près  Bayeux,  deux  hôpitaux  pour  le  soulagement  des 
pauvres,  où  Ton  a  joint  des  sœurs  de  charité  pour  avoir  soin  des  malades, 
et  des  filles  de  la  Providence  pour  le  travail  et  l'instruction  des  jeunes 
filles,  tout  ce  qui  est  à  la  charge  des  habitans,  —  lesquels,  reconnaissants 
que  tous  les  enfans  de  la  ville  et  des  fauxbourgs  reçoivent  des  instructions 
suffisantes  par  les  sieurs  curés,  vicaires  et  autres  prêtres  des  parroisses, 
en  grand  nombre  non  peuplées,  et  par  plusieurs  autres  maistres  et  maî- 
tresses établies  dans  Bayeux  qui  ne  subsistent  qu'avec  assès  de  peine  au 
moyen  des  petits  secours,  non  à  charges  aux  dits  habitans,  outre  le  collège 
établi  auquel  il  y  a  cinq  régents  ;  sur  quoy,  après  avoir  délibéré ,  tous 
lesdits  habitants,  représentés  par  leurs  députés  soussignés,  d'une  voix 
uniforme,  ont  remercié  Monseigneur  l'évèque  de  Bayeux  de  ses  intentions 
pour  le  bien  de  la  ville,  le  supliant  de  ne  pas  trouver  mauvais  que  la 
Ville  soppose  à  cet  établissement  et  à  toute  autre  communauté  qui  vou- 
droient  s'établir  dans  la  dite  Ville  et  fauxbourgs,  qui  n'est  que  trop 
chargée  des  communautés  qui  y  habitent  ;  et  ont  authorisé  le  procureur 
syndic  de  s'opposer  au  nom  de  ladite  Ville  au  dit  établissement  et  à  tous 
autres,  le  cas  échéant  ;  tous  lesquels  ont  signé  avec  nous, 

Paysant,  maire  ;  Lemarois,  Crepel,  Eurry,  de  Hermerei 
du  Martel,  Larcher,  R.  Jehanne,  J.  Folliot,  J.  Guérin, 
A.  Marie,  Lemarchand,  J.  Lentrin,  R.Maufras,  L.  De- 
lalonde,  S*-Martin,  Gobert,  Mauger,  G.  Briard,  Lilet, 
greffier,  Baley,  Pittard. 


-  33  — 


.  T 


DE   LA 


Cot^'Arale  ht  Uagnt* 


:*.'/  >;r 


ȕ. 


«  A  Baïeux,  y  a  une  belle  église  Cathédrale,  la  plus  magnifique  après 
celle  de  Rouen. . .  [où]  sont  deux  tours' pyramides  des  plus  hautes  qu'on 
y  puisse  voir,  comme  aussi  la  tour  du.  mitan...  bastie  d'un  singulier 
ouvrage  d'architecture...  tout  au  haut  de  laquelle  est  posée  la  plus 
grosse  orloge  de  ce  royaume,  au  circuit  de  laquelle  sont  quatre  clochettes 
ou  chanterelles,  lesquelles  de  bonne  armonie  e  accord,  durant  que  l'heure 
sonne,  font  entendre  le  commencement  de  cette  antienne  :  Rcgina  cœli 
Icetare.lLtàlademyeiAllelnya;»  '  ..* 

C'est  en  ces  termes  grandiloquents  et  admiratrfs  que  parle,  de.  nolue 
antique  basilique  le  premier  historien  de  la  ville  de  Caen-.Chàrfesî/de 
Bourgueville,  sieur  de  Bras,  dans' ses  Recherchés  et  Antiquités  de  la  (pro- 
vince de  Neustrie.  Mais  cette  description,  quelque' flatteuse'  qu'elles  soft, 
n'en  laissé  pas  moins  dans  un  oubli  regrettable  les  hôtes  des  c  .deux 
tours  pyramides  »  au  moment  dès  guerres  civiles  de  religion,  c'est-â.-fdifle 
les  cloches.  .  .\ 

Ce  fut  en  constatant  cette:  lacune  que  l'idée  nous  vint  de  rechercher 
les  rares  documents,  les  bribes  historiques  plutôt,  qui  nous  sont"  parve- 
nues sur  les  cloches  successives  de  notre  Cathédrale  et  d'entreprendre  la 
présente  étude.  .•••■.•      :  ... ■■•  *\ 

Elle  sera,  naturellement,  divisée  en  deux  parties,  dont  la  première  trai- 
tera des  «  bronzes  mouvans  »,  destinés  à  convoquer  les  fidèles  aux  offices 
de  l'Eglise  et  parfois  à. chasser  les  orages  et  conjurer  les  tempêtes  (i),  ou 

(i)  Paul  Amyl,  chanoine  fabriquiez  du  3  février  i48a  à  même  date  i483,  constate,  sous  la 
rubrique  mises  extraordinaires,  un  paiement  de  3  sols  fait  a  aux  cousteurs,  pour  avoir  sonriè 
pour  le  tonnerre  ».  ■  "  '*.\ 

a  Lçs. sonneurs,  auront  soin  »,  poHent  ô>ujç  conclusions  capitulai re's,  du  6- juillet  î46i  et 
28  mai  1462,  «  de  sonner  les  cloches  au  commencement  de  la  tempête,  lesquels  seront  payés 
aux  despeos  de  la  fabrique  p. 


-34  - 

des  cloches  proprement  dites  ;  la  seconde  sera  consacrée  à  l'étude  des 
horloges  et  carillons  successifs  qui  ont  scandé  bruyamment ,  à  chaque 
division  du  temps,  avec  leurs  timbres  et  tinterelles  ou  chanterelles,  depuis 
tantôt  cinq  siècles,  dans  la  couronne  ducale  de  Louis  de  Harcourt . 
devenue  tour  centrale  de  la  Cahédrale  de  Bayeux. 

En  traitant  de  l'horloge  dont  parle  de  Bras,  nous  aurons  l'occasion 
d'étudier  les  constructions  qu'elle  nécessita  et  d'en  constater  le  coût. 
En  y  ajoutant  le  prix  payé  par  de  Harcourt  pour  la  couronne  octogonale, 
nous  aurons ,  sauf  la  valeur  du  corps  carré,  le  prix  de  la  tour  centrale 
existant  avant  l'incendie  du  13  février  1676. 

PREMIÈRE  PARTIE 

C  L.  O  C  M  E  S 


§1. 

AVANT  LA    RÉVOLUTION 

Les  cloches  sonnantes,  c'est-à-dire  à  battants  mobiles,  sont,  de  beau- 
coup, les  ancêtres  des  cloches  actionnées  par  des  marteaux  percutants 
ou  timbres. 

Jusqu'au  xm*  siècle,  il  y  a  disette  de  monuments  historiques  sur  la 
sonnerie  de  la  Cathédrale. 

Le  premier  ouvrage  qui  en  fasse  mention  est  le. fameux  cérémonial  du 
chanoine  Raoul,  dit  l'Angevin,  composé  ou  plutôt  compilé  en  1269. 

A  cette  date,  il  n'y  est  question  que  d'une  seule  tour,  celle  du  Nord, 
dénommée  turris  altiory  où  sont  4  cloches  :  2  grosses,  majores  campane 
ecclesie,  et  2  moyennes,  medionelli. 

Une  espèce  de  petite  tourelle,  à  coupole  ronde,  placée  au-dessus  de 
Voculus  peint  du  transept  actuel,  lequel  était  autrefois  partie  intégrante 
du  chœur,  renfermait  4  autres  cloches  moindres,  appelées  moneaux  ou 
avertisseurs,  monitiones,  dont  aussi  2  grandes  et  2  petites. 

On  sonnait  ces  dernières  de  dans  le  chœur  où  leurs  cordes  pendaient. 
Cétait  derrière  ces  cordes  que  les  deux  premiers  chapiers,  archichoriy 
chantaient  le  premier  répons  des  fêtes  doubles  (1).  On  les  appelait  cam- 
pane in  choro. 

Le  plus  petit  des  moneaux,  parvula  ou  minima  campana,  servait  à  con- 

(1)  «  Primum   [responsorium]  cantatur  à  duobus  primis  archiçhoris,  in  choro,  rétro  cordas 
campanarum  ».  Ordinarium  Ecclesie  Baiocensis.  (U.  Chevalier,  p.  i5). 


—  35  — 

voquer  le  Chapitre,  et,  de  ce  chef,  est  souvent  dit  le  moneau  capitulaire. 
Sonné  avec  l'autre  petit,  parva  campana,  il  annonçait  la  messe  canoniale. 
Des  deux  plus  gros,  l'un  était  dénommé  paulo  major  ou  cloche  de  Sexte, 
et  l'autre,  cloche  de  Prime  sans  feste  ou  inferiis. 

Quelle  que  fût  la  solennité  du  jour,  la  messe  quotidienne  des  clercs  de 
Marie,  Mariant,  sonnée  par  l'un  d'eux,  à  6  heures  du  matin,  était  annon- 
cée par  cette  dernière  cloche.  Mise  en  branle  une  seconde  fois,  elle 
annonçait,  en  férié,  l'heure  canoniale  de  Prime. 

Tierce  n'était  pas  sonnée  quand  il  y  avait  chapitre.  Dans  le  cas  contrai- 
re, c'était  la  première  cloche  des  vêpres  qui  y  appelait,  au  gré  des 
couteurs. 

Sexte  était  annoncée  par  la  cloche  de  ce  nom. 

None  était  sonnée  par  une  cloche  analogue  à  la  solennité. 

Quatre  sonneries  successives  marquaient  l'heure  des  Vêpres  :  i°  celle, 
assez  longue,  d'une  petite  cloche  ,  campana  parva  ;  a°  celle  d'une  cloche 
un  peu  plus  forte  ou  de  la  cloche  de  Sexte  ;  y  celle  de  la  cloche  de 
Prime  ou 'semblable  ;  40  celle  d'une  des  plus  grosses  cloches  du  chœur 
ou  de  celle  sonnée  à  None.  Peu  après,  on  exécutait  avec  les  deux  petits 
moneaux  une  sonnerie  spéciale  dite  classicum. 

Pour  Compiles,  on  ne  se  servait  que  du  moneau  capitulaire. 

La  cloche  sonnée  à  None  marquait  le  couvre-feu  ou  ignitegium. 

Au  milieu  de  la  nuit,  les  Matines  étaient  annoncées  comme  les  Vêpres. 

Telle  était  la  musique  bruyante  que  les  Bayeusains  entendaient  tous  les 
jours  ordinaires  que  Dieu  tissait. 

Quand  la  solennité  grandissait,  la  sonnerie  était  renforcée. 

Dans  les  fêtes  simples  de  3  ou  9  leçons,  Prime  était  sonnée  avec  un  des 
medionelli  ;  il  en  était  de  même  pour  None  et  Com plies.  La  messe  chan- 
tée, on  mettait  enAbranle  toutes  les  cloches  du  chœur  et  on  terminait  par 
le  classicum  des  Vêpres  et  Matines. 

Dans  les  fêtes  doubles,  à  deux  chapes  seulement,  None  du  jour  et  de 
la  veille,  Prime  et  Complies  étaient  annoncées  par  les  deux  medionelli. 
Aux  Vêpres  et  Matines,  chaque  avertissement  était  donné  avec  deux 
cloches  et  le  classicum  final.  Pendant  tout  le  Te  Deum%  après  appel  avec 
le  petit  moneau  du  chœur,  les  couteurs  sonnaient  les  deux  medionelli  et 
à  la  fin  toutes  les  cloches  du  chœur  y  joignaient  leurs  voix.  S'il  n'y  avait 
point  de  Te  Deum,  on  ne  sonnait  que  les  deux  quatrièmes  cloches  du 
chœur  pendant  le  9*  répons. 

Ces  deux  dernières  cloches  annonçaient  le  couvre- feu. 


-  3f>  - 

Dans  les  fêtes  doubles  à  quatre  chapes,  dont  deux  de  stallo  aîtiori  et 
deux  de  secundo^  la  sonnerie  était  la  même,  sauf  pour  la  procession,  la 
•  séquence  et  le  couvre-feu,  sonnés,  après  appel  comme  ci-dessus,  par  les 
deux  medionelli. 

Si  les  quatre  chapes  étaient  de  stallo  altiori,  et  dans  toutes  les  solen- 
nités où  officiait  le  seigneur  Evêque,  à  Prime  et  à  Nonc,  la  veille  et  le 
jour,  et  au  couvre-feu,  on  sonnait  les  deux  grosses  cloches  majores  ;  les 
heures,  vêpres  et  matines,  s'annonçaient  comme  dans  les  fêtes  à  deux 
chapes.  Toutefois,  Tierce  est  sonnée  par  les  deux  quatrièmes  cloches  des 
vêpres  et  le  4*  coup  de  celles-ci  par  les  deux  medionelli. 

A  Matines,  qui  se  disaient  de  nuit  dans  ces  fêtes,  on  mettait  en  branle 
toutes  les  cloches  de  la  .tour  et  du  chœur  :  concert  que  Ton  appelait 
tumultus  ;  cette  sonnerie  était  suivie  de  quatre  avertissements  dans  le 
chœur. 

On  sonnait  encore  toutes  les  cloches  aux  laudes  et  messe  des  obits 
solennels,  et  les  couteurs,  custodes ,  recevaient  ia  deniers  de  salaire,  sauf 
pour  ceux  où  la  commune  payait,  et  les  obits  d'évèque,  où  ils  ne  rece- 
vaient que  du  vin.  Les  obits  des  chanoines  non-résidents  ou  décédés  au 
dehors,  ne  leur  rapportaient  rien. 

Même  sonnerie  à  l'aller  et  au  retour  du  convoi  d'un  chanoine  ou  d'une 
personne,  comme  aussi  après  les  matines  et  vigiles  et  au  moment  de 
l'inhumation. 

Les  visites  de  rois,  de  légats,  d'archevêques,  d'évèques,  la  première 
réception  de  l'évèque  diocésain  dans  sa  Cathédrale,  l'intronisation  du 
doyen  étaient  annoncées,  de  même,  au  son  de  toutes  les  cloches. 

Nous  venons  de  voir  que  le  couvre-feu,  cette  vieille  coutume  normande, 
importée  par  notre  duc  Guillaume  en  sa  conquête  d'Angleterre,  partici- 
pait à  la  solennité  du  jour  et  était  sonné  avec  une  cloche  congruente. 
D'où  cette  conséquence  que  cette  sonnerie,  mi-civile  mi-religieuse,  an- 
nonçait aussi  la  fête  du  lendemain.  Il  ne  faut  pas  toutefois  y  voir  quelque 
chose  d'analogue  à  la  sonnerie  du  soir  de  Y  Angélus  ;  ce  serait  un  anachro- 
nisme. L'institution  de  cette  prière,  par  le  pape  Jean  XII,  ne  remonte  en 
effet  qu'à  1316  ;  et,  d'autre  part,  elle  ne  fut  annoncée,  trois  fois  le  jour, 
au  son  des  cloches,  qu'à  la  fin  du  xv*  siècle,  en  exécution  d'une  ordon- 
nance de  Louis  XI.  Or,  l'Angevin  écrivait  en  1269,  fin  xiii1  ! 

Ce  n'est  qu'après  cette  date,  au  xvi*  siècle,  que  les  deux  sonneries 
purent  se  confondre.  Ht  nous  trouvons  dans  l'obituaire  de  la  paroisse 
Saint -Patrice,   conservé   à   la   Bibliothèque  municipale,  cette   mention 


—  37  - 

«  couvre  feu  »,  désignant  la  sonnerie  annonçant,  la  veille  au  soir,  la 
célébration  d'un  obit.  Béziers  rapporte  que  «  le  10  février  1659,  veille  de 
l'inhumation  de  l'évèque  Servien,  on  sonna  le  couvre-feu,  de  7  heures  i/a 
à  8  heures  du  soir,  avec  les  deux  grosses  cloches  ». 

La  turris  altior,  ou  tour  du  Nord,  la  seule  dont  il  ait  été  question  jus- 
qu'ici,  datait  de  l'épiscopat  de  l'évèque  Hugues  (101 5-1049),  qui  repose 
au  pied  de  cette  pyramide,  dans  un  enfeu,  privé  de  sa  statue,  remplacée 
par  un  bénitier  moderne,  et  auprès  de  Philippe  de  Harcourt  (1142-1163), 
inhumé  contre  la  chapelle  Saint-Gilles.  Elle  était,  comme  celle  du  Midi, 
édifiée  par  Richard  (1107-1133),  fils  de  Samson,  seigneur  de  Douvres, 
qui  a  aussi  son  enfeu  auprès  de  cette  pyramide,  terminée  par  une  plate- 
forme, dans  le  genre  des  tours  de  l'abbaye  aux  Dames  (la  Trinité)  de 
Caen.  Ces  trois  éyêques,  puissamment  aidés  du  roi  d'Angleterre,  Henri 
Beauclerc(i),  du  gouverneur  de  Bayeux,  Robert  deCaen,  Oede  Glocester, 
père  de  l'évèque  Richard  111,  réparèrent  les  désastres  causés  par  l'incendie, 
de  1106. 

A  la  fin  du  xme  siècle,  on  renforça,  par  des  constructions  en  style 
ogival,  la  tour  Nord  du  grand  portail,  pour  la  rendre  capable  de  porter  la 
flèche  dont  on  la  surmonta.  Ces  constructions  masquent  à  l'extérieur, 
sur  le  tiers  de  la  hauteur,  toute  la  partie  romane,  qui  n'est  plus  appa- 
rente que  dans  les  étages  supérieurs  et  inférieurs.  Cette  tour  était  voisine 
du  manoir  de  la  prébende  de  Tanies  devers  lequel  elle  était  bâtie. 

La  pyramide  sud  fut  édifiée  au  siècle  suivant,  avec  les  mêmes  précau- 
tions de  solidité. 

L'évèque  Nicolas  Habart,  auquel  certains  font  l'injure  gratuite  de  le 
compter  parmi  les  juges  de  Jeanne  d'Arc,  construisit,  de  14a;  à  1427,  en 
collaboration  avec  son  Chapitre  et  la  Fabrique,  sur  les  4  piliers  renforcés 
du  centre  du  croisillon,  que  nous  appelons  aujourd'hui  transept,  un 
corps  de  tour  de  forme  carrée  et  de  style  roman,  destinée  comme  les 
tours  médianes  d'alors  à  être  vue  de  l'intérieur,  masse  qui  attendait  encore 
son  couronnement  cinquante  ans  plus  tard. 

Cette  construction  contraignit  les  cloches  du  chœur  ou  moneaux  à. 
émigrer  de  leur  logis.  Mais  nul  ne  saurait  préciser  la  date,  car,  de  1269 
à  1503,  nous  n'avons  aucuns  renseignements  sur  les  cloches  proprement 
dites.  Une  note  latine,  cependant,  nous  indique  qu'en  1389,  il  y  avait: 
«  quatuor  seryientes,  duos  clericos  et  duos  laïcos,  pro  puisa tione  campana- 

(1)  «  Rex  Henricus  Baiocas  civitatem  en  m  principali  ecclesia   ignibus  absumpsit .  .  .  de  tri- 
ment a  ecclcsie  rex  mirificc  resarcivit  »    (G.  de  Malmesbury) . 


-  38  - 

rum  et  custodia  ecclesie.  Cure  est,  ajoute-t-elle,  custodiscustodireomnes 
campanas  ».  Une  conclusion  capitulaire  du  9  juin  1303,  ainsi  conçue  :  «  il 
sera  demandé  à  des  ouvriers  combien  il  faudrait  pour  embellir  la  petite 
tour  qui  est  sur  la  nef  »,  nous  indique  toutefois  leur  emplacement  :  c'é- 
tait très  probablement  sur  l'oculus  de  la  travée  où  est  aujourd'hui  la 
chaire  à  prêcher. 

En  1483,  quand  le  Chapitre  entreprit  de  terminer  la  couronne  ducale 
édifiée  aux  frais  de  Louis  de  Harcourt,  évèque  de  Bayeux,  patriarche  de 
Jérusalem  et  vice-roi  de  Normandie,  en  la  fermant  par  un  dôme  de  plomb 
historié,  recouvert  d'une  claire-voie  et  d'un  bonnet  surmonté  de  la  statue 
de  l'archange  Saint-Michel,  afin  d'y  loger  une  horloge  monumentale,  les 
comptes  de  Paul  Amyl,  curé  d'Aignerville  et  chanoine  fabricier,  nous 
entretiennent  d'une  des  cloches  du  chœur  :  Prime  sans  feste. 

«  Est  à  noter  »,  y  lisons-nous,  sous  la  rubrique  :  «  Aultres  mises  pouf 
la  construction  de  lorloge  »,  «  que  la  cloche  de  Prime  sans  feste  a  estey 
cassée  pour  employer  endit  orloge  (1),  pour  ce  que,  au  record  du  fon- 
deur, navyon  assès  [de]  matière  pour  faire  ledit  orloge  du  poys  de 
v  milliers,  à  quoy  nous  estoit  requis  davoir  mil  ou  douze  cents  livres  de 
métal  oultre  lepoysdudit  orloge,  ce  que  on  ne  peult  promptement  recou- 
vrer à  Caen,  Saint-Lô  ne  Baïeux,  aultrement  le  moulie  eust  estey  perdu, 
qui  eust,  ainsy  que  le  disoit  ledit  fondeur,  et  pour  ceste  cause  fut  besoin 
prendre  ladite  cloche  qui  pesoit  2.5^7  livres  »,  poys  constaté  par  Perrin 
Le  Seurey,  garde  du  poys  le  Roy,  qui  perçut  5  sols. 

Ce  compte  révèle  que  le  Chapitre,  pour  épargner  sa  cloche  de  Prime, 
avait,  mais  en  vain,  envoyé  quérir  du  métal  à  Nully  (Neuilly),  Mondaye, 
Saint-Lô  et  Caen,  dépensant,  à  ces  diverses  missions,  3  livres  14  sols 
11  deniers.  Le  fondeur  Odon,  de  la  grant  rue  de  Paris,  qui  besoignait  à  la 
fonte  de  la  cloche  dudit  horloge,  fit,  lui-même,  le  voyage  de  Nully  avec  le 
chanoine  de  Gueron  et  celui  de  Saint-Lô  avec  le  chanoine  de  Saint- 
Laurent. 

Sous  cette  autre  rubrique  :  c  Aultres  mises  faictes  tant  pour  les  mou- 
vements que  pour  la  cloche  »  ,  nous  voyons  que  le  maistre  [fondeurj  de 
Saint-Lô,  venu  à  Bayeux,  donner  son  opinion  touchant  les  ances  de  la 
cloche  de  lorloge  qui  estoient  faillies,  reçut  de  Messeigneurs  du  Chapitre, 
qui  marchandèrent  avec  lui  de  fondre  trois  cloches,  34  s.  pour  son  vin  ; 
tandis  que  €  le  fondeur  de  Coulomp  »,  appelé  avec  lui,  comme  expert, 
ne  reçut  que  17  sols. 

(1)  C'est-à-dire  au  timbre  ou  à  la  cloche  de  l'heure. 


-  39  - 

De  quelles  cloches  s* agissait-il  ?  Quand  furent-elles  fondues?  C'est  ce 
que  nous  allons  essayer  de  trouver;  recherche  ardue  à  cause  de  l'extrême 
sobriété  du  peu  de  renseignements  trouvés  dans  le  compte  de  Jehan 
Boutin,  prêtre,  chanoine  et  fabriquiez  pour  l'exercice  allant  du  3  février 
1484  au  3  février  1485,  après  le  mauvais  résultat  de  la  première  fonte  de 
la  cloche  de  l'horloge. 

Paul  Amyl,  en  son  compte,  après  avoir  constaté  le  poids  du  métal  de 
Prime,  ajoutait  c  duquel  poys  a  esté  employé  à  la  fonte  de  la  cloche 
1250  livres.  »  Le  reliquat,  soit  1307  livres,  réuni  à  d'autre  métal  acheté  du 
monnoyer  de  Saint-Lô  (3.400  livres  du  prix  de  437  livres  5  sols,  €  achat 
de  métal  pour  la  a*  fonte  »),  servit  à  faire  une  nouvelle  Prime,  fondue  en 
148%  lors  de  la  seconde  fonte  du  timbre  de  l'horloge. 

Jehan  Boutin,  dans  la  €  mise  pour  la  fonte  des  cloches  > ,  porte  payé 
c  au  fondeur  et  son  compeignon  pour  le  vin  quant  fut  fait  le  marchié  de 
la  façon  de  la  cloche  de  Prime  sans  feste,  2  sols.  »  Viennent  ensuite,  parmi 
les  dépenses  communes  pour  la  fonte  des  deux  cloches ,  celles  spéciales 
à  la  cloche  qui  nous  occupe  : 

Dépense  pour  la  fonte  des  cloches. 
A  ung  maçon  pour  asseoir  les  fondemens  du  moule  de  Prime        2  s.  1  d. 
En  piastre  achaté  par  J.  Le  Savoureulx  pour  faire  le  molle 

des  ances.    . 8  s. 

Pour  ia  livres  de  fil  de  fer  achaté  de  J.  de  Lestar     ....      33  s. 

En  greysse  à  gressier  le  moulle a  s.  3  d. 

En  oeufz  à  faire  le  moulle 6  s.  6  d. 

En  cercles  pour  relier  la  chape  de  Prime    .......        6  d. 

Au  fondeur  et  à  ceulx  qui  luy  ont  aydé  pendant  la  fonte,  en 

boire  et  mengier 5  s.  6  d. 

Audit  fondeur  et  à  ses  serviteurs  quant  fut  faicte  la  1"  fonte, 

pour  leur  disner  ung  escu  d'or 34  s. 

Pour  les  disner  et  souper  du  fondeur  et  de  son  varlet  et  pour 

ung  gallon  de  vin  à  la  fonte  de  la  première  cloche.     .     .         3  s. 

Pour  un  pot  de  vin  payé  pour  le  fondeur 18  d. 

A  3  menouvriers  qui  ont  aidé  à  tirer  la  cloche  de  terre.     .     .        5  s.  6  d. 
Aux  charpentiers  qui  ont  tiré  la  cloche  de  terre,  pour  leur  vin        3  s. 
Aux  charpentiers  et  plombiers  pour  leur  dîner,  le  jour  qu'ils 

levèrent  la  cloche  de  terre 30  s. 

Pour  6  pots  de  sidre  aux  compeignons  quant  la  cloche  fut 

levée • 3  s. 


-  40  - 

Pour  un  faiz.de  fain  à  faire  le  villon  pour  couvrir  le  fourneau.         2  s. 
Pour  unes  vieulles  cardes  pour  nestoier  lad.  cloche  .....  i*  d. 

Dépense  commune 

Pour  33  charetées  de  terre  à  faire  les  moulles 23  s. 

Ausdis  charpentiers  pour  leur  viri  d'avoir  monté  h  cloche  de 

•   Prince  sans  feste  par  l'ordonnance  de  MM.  des  Essartiers 

,   et  de  Moon ,     .     .   '. 26  s. 

A.Perrin  Roger  et  son  compeignon  et  missire  Guille  Hamel 

qui  aidèrent  à  monter  lad.  cloche,  à  chacun  ii  d.,  valant  2  s.  9  d. 
Ausdis  charpentiers  pour  leviers  et  gresse  à  oindre  leursengins  2  s.  6  d. 
Pour  une  livre  de  gresse  aux  charpentiers  et  pour  oindre  la 

•  .  ferraille  de  la  cloche 12  d. 

On  dépensa  pour  74  s.  5  d.  de  combustible;  32  charetées  de  pierre, 
venues  de  Bazenville  et  de  Saint-Vigor,  surtout  de  la  première  paroisse, 
coûtèrent  120  s.  3  d.  ;  il  fut  employé  pour  l'éclairage  12  d.  de  chandelle. 

Cette  cloche  de  Prime,  2a  du  nom,  fut  montée  la  première  semaine  de 
septembre  1485,  dans  la  tour  du  Midi. 

L'article  final  de  la  rubrique  «  mises  pour  la  fonte  des  cloches  »  porte 
€  au  maistre  fondeur  pour  voir  fondu  deulx  cloches  par  l'ordonnance  de 
Mess,  du  Chapitre,  comme  appert  par  descharge,  80  livres.  »  Ce  prix, 
compare  a'i>;  56  livres  que  devait  coûter  la  fonte  du  timbre  de  5  milliers 
confiée  à  O  ion,  semble  bien  comprendre  le  seconde  fonte  de  ce  timbre 
et  la  fonte  de  la  2*  Prime,  dont  les  poids  respectifs  eussent  alors  été  de 
5.000  et  de  2.142  livres^  au  total  7.142  livres. 

Quel  était  ce  fondeur?  Le  maistre  de  Saint-Lô,  sans  nul  doute,  avec 
lequel  le  Chapitre  avait  marchandé  l'exécution   de  5  cloches  et  qu'en 
juillet  1485,  Germain  Achart  alla  chercher  «  a  Rênes  ,  en  Bretaigne  »  où, 
vraisemblablement  il  besoignait  et  ouvrait  de  son  art.  (Despence  com- 
mune du  compte  1484-85.) 

Les  deux  autres  cloches  comprises  endit  marché  ne  furent  pas  fondues 
alors,  soit  pénurie  d'argent,  soit  parce  que  l'œuvre  de  l'achèvement  de 
l'horloge  absorbait,  pour  l'heure,  toute  l'activité  du  Chapitre.  Ne  le 
voyons-nous  pas,  en  effet,  nommer,  le  2  mai  148s,  des  commissaires  pour 
faire  achever  au  plus  vite  la  tour  de  l'horloge  ?  et  le  15  juillet  ensuivant, 
décider  qu'il  «  sera  envoyé  un  exprès  à  Paris,  pour  obliger  l'artisan  qui 
fait  les  mouvemens  à  les  achever.  »  (Conclusions  capitulaires  à  ces  dates.) 

La  fonte  avait  alors  lieu,  ce  qui  dura  jusqu'en  1668  ,  dans  la  maison  de 
la  Fabrique,  bu  ancien  doyenné,  situé  le  long  de   la  chapelle  S1- Etienne 


—  41  — 

au  bas  du  planître.  Cet  «  ostel  de  la  loge  »  ou  de  la  fabrique  était 
affermé  4  livres,  payables  moitié  à  Saint-Jean  et  moitié  à  Noël.  En  1482,  il 
était  occupé  par  messire  Jehan  Audrieu.  L'année  suivante,  le  tenant  était 
M*  Thomas  Jeunesse,  qui  l'avait  loué  à  sa  vie.  Dans  l'exercice  1483-84,  le 
fabricier  Paul  Amyl  insère  la  mention  suivante  :  «  donné  par  Messieurs 
à  Me  Thomas  Jeunesse,  le  terme  de  la  Saint-Jehan  desraine  passée,  pour 
les  charges  quilz  a  souffertes  à  raison  de  la  fonte  et  des  services  qu'il  z 
faictz  pour  ce,  40  sols».  L'an  suivant  1484-85,  le  même  reçoit  «  pour 
lostel  de  la  fabrique,  lequel  a  esté  fort  occupé  cest  présent  an,  à  cause  de 
la  fonte  des  cloches,  4  livres.  »  C'est,  on  le  voit,  une  année  de  loyer 
remise.  (Comptes  de  Jehan  Boutin,  fabricier.) 

Le  retard  ne  fut  cependant  pas  considérable,  puisque  le  compte  de 
1485-86  du  même  fabricier,  parle  de  deux  cloches  inconnues  jusqu'alors: 
Catherine  et  Ravent.  Au  chapitre  des  «  mises  extraordinaires»  nous  lisons 
qu'il  est  payé  «  pour  avoir  poisé  au  poys  le  Roy  439  livres  de  fer  et  baillié 
à  Denys  Ponlilz  (ferronnier)  pour  faire  deulx  batans  aux  cloches,  22  de- 
niers »  et  sous  la  rubrique  «  ferronnerie  et  clou  achatey  »  :  aux  varletz 
de  Denys  Pontilz,  pour  leur  vin  de  faire  les  batans  des  cloches,  2  sols  ;  et 
pour  avoir  poisé  ung  batail,  au  poix  du  Roy,  pesant  cent  livres,  6  deniers; 
pour  avoir  poisé»  aux  poix  du  Roy,  le  batail  de  Catherine,  3  deniers». 
Au  chapitre  du  «  sallaire  des  menuiers  et  carpentiers  »  on  trouve  qu'il 
fut  payé  à  Le  Savoureulx  et  son  filz  pour  «  2  journées  et  demie  pour 
monter  et  descendre  la  cloche  de  Ravent,  à  6  s.  par  jour,  15  sols,  et  à 
Jehan  Le  Savoureulx,  le  jeune,  pour  le  même  temps  et  le  même  travail 
7  sols  6  d.  ». 

En  diminuant  le  poids  du  fer  délivré  à  Denys  Pontilz  des  150  livres 
employées  aux  deux  battants  d'une  cloche  innommée  (est-ce  Ravent  ?)  et 
de  Catherine  (qui,  pesée  au  poids  le  Roy)  ne  paya  que  1/2  de  la  précé- 
dente, il  reste  289  livres  de  fer  qui  durent  être  employées  pour  faire  les 
deulx  battants  premiers  indiqués  et  pour  des  cloches  dont  nous  ignorons 
le  nom.  Or,  étant  donné  que  le  rapport  du  poids  du  battant  à  celui  de  la 
cloche  est  de  4  °j0,  les  renseignements,  fournis  par  le  compte,  nous  per- 
mettent d'évaluer  le  poids  des  4  cloches  auxquelles  étaient  destinées  les 
battants  susdits  :  une  des  cloches  innommées  pesait  2.500  livres 
(100  X  25  =  2.500)  ;  Catherine  1.250  livres,  n'ayant  payé  au  poids  le  Roy 
que  1/2  de  la  redevance  de  la  précédente,  et  les  deux  cloches  innommées, 
actionnées  par  les  deux  battants  pesant  ensemble  289  livres,  auraient 
pesé  ensemble  7.125  livres  (289  X  35  =  7-I25)- 


-  42  - 

Prime,  Ravenl  et  Catherine  furent  placées  dans  la  tour  du  Midi.  Jehan 
Le  Savoureulx  reçut  «  )  sols,  pour  ung  jour  à  rabillier  le  planchié  de 
dessoubz  les  petites  cloches  qui  estoit  tout  pourri  et  6  sols  pour  deulx 
jours  quil  a  vacqué  à  rabillier  le  planchié  dentre  les  deulx  tours  ». 
(Comptes  de  1485-86). 

On  sonnait  à  la  corde,  car  nous  trouvons  le  coût  de  deux  «  chymères 
à  rouelle  »,  Tune  de  a  s.  9  d.,  l'autre  de  a  s.  6  d. 

Comme  nous  l'écrivions  plus  haut,  on  n'entend  plus  parler  des  cloches 
jusqu'en  1503.  époque  où  les  moneaux  occupaient,  depuis  1435  ou  1427, 
sur  la  nef,  une  tourelle  exigûe  et  qui  n'avait  rien  de  luxueux,  puisqu'il 
était  alors  question  de  l'embellir. 

La  question  fut  mûrement  étudiée  et  tellement  différée,  qu'il  ne  s'agis- 
sait plus  seulement,  quand  elle  fut  résolue,  après  quinze  années  d'hésita- 
tion, d'embellissement,  mais  bien  de  consolidation.  C'est  ainsi  que,  le 
18  novembre  1521,  une  nouvelle  conclusion  capitulaire  décidait  «  que  les 
moneaux  en  seraient  ôtés,  et  mis  dans  la  tour  du  Midi,  jusqu'à  ce  qu'elle 
soit  raccommodée  ». 

Cette  réparation  fit  durer  la  tourelle  un  peu  plus  d'un  quart  de  siècle. 
Mais  en  1547,  si  nous  en  croyons  le  manuscrit  Regnauld  (1),  il  fallut  en 
construire  une  nouvelle  :  celle,  vraisemblablement,  que  l'on  voit  sur  le 
tableau  représentant  une  procession  qui  est  à  la  Salle  du  Chapitre,  et  qui, 
fort  élégante,  semble  harmonisée  avec  la  tour  centrale. 

Sonnée  très  fréquemment,  à  cause  précisément  des  multiples  usages 
auxquels  elle  était  destinée,  la  seconde  Prime  sans  feste  fut  assez  vite 
hors  de  service.  Elle  fut  refondue,  d'après  de  nouveaux  procédés  (?),  par 
un  nommé  Pierre  Le  Fort,  alors  que  Godefroy  ou  Geoffroy  Asselin  était 
fabriquier,  témoin  ces  trois  distiques  qui  y  étaient  inscrits  en  relief  : 

Ad  Primam  in  feriis  pulsor  marianosque  saluto, 
Vespere  quae  Marias  nomen  habere  feror; 

Quam  crebro  sonitu  fractam  tum  sic  reparari 
Fecit  Gaufridus  Asselin,  arte  noua, 

Cum  partes  ageret  fabrice,  à  partuque  referret 
Virgineo  majus  lustra  trecenta  novem. 

L'an  M  V*o  XLVIII 

Pierre  Le  Fort  me  fist. 

(t)  A  la  Bibliothèque  du  Chapitre,  n°«  7  et  8.  Ce  Regnauld,  chanoine  de  Saint-Germain 
avant  la  Révolution,  mourut  grand  chantre  en  1814. 


—  43  — 

Quelques  années  plus  tard,  en  1562,  la  fureur  de  destruction  des  hugue- 
nots ou  calvinistes  ruina  le  mobilier  si  riche  et  si  artistique  de  la  Cathé- 
drale de  Bayeux.  D'après  le  procès  verbal  rédigé,  Tan  suivant ,  par  l'évé- 
que  et  les  chanoines  pour  dénoncer  au  Parlement  de  Rouen  les  ravages 
des  religionnaires,  «  viron  le  28e  jour  de  mars  dernier  (156a)  deux  officiers 
de  cette  ville,  à  savoir  M*  G.  Le  Huterel,  conseiller  des  tailles,  et  M*  Ni- 
colas Philippe,  grenetier  (1),  saisis  pour  lors  des  clefs  de  ladite  église,  avec 
grand  nombre  d'autres  personnes,  rompirent  10  cloches  du  nombre  de 
douze  ;  duquel  nombre  ils  en  ont  laissé  une  moyenne  et  la  plus  petite; 
lesquelles  cloches  rompues  estoient  de  telles  grosseur  qu'il  estoit  requis 
avoir  27  hommes  pour  les  sonner.  Et  ont  esté ,  tant  à  rompre  lesdites 
cloches,  descendre  et  vider  les  métaux  de  ladite  église,  les  porter  et  peser 
au  poys  le  Roy,  l'espace  de  15  jours  ;  puis  après  en  ont  disposé  les  dits 
officiers  à  leur  plaisir.  » 

Ravent,  Catherine  et  huit  autres  de  leurs  sœurs,  dont  les  noms  ne  nous 
sont  point  parvenus,  furent  donc  brisées  et  Prime  sans  feste,  la  plus 
grosse  de  la  tour  méridionale  et  le  plus  petit  des  moneaux  seuls  épar- 
gnés. Une  conclusion  capitulaire  du  4  juin  1565,  porte  qu'on  sonnera  le 
service  avec  un  des  petits  moneaux  et  une  des  4  cloches,  qui  sont  seules 
restées. 

Il  est  regrettable  que  le  procès-verbal  du  receveur  du  poids  le  Roy  ne 
nous  soit  pas  parvenu,  car  il  nous  eût  renseignés  sur  le  poids  exact  des 
cloches  brisées,  en  bloc  toutefois,  puisque  les  cloches  avaient  été  préala- 
blement rompues. 

Nulle  mention  n'étant  faite  en  la  requête  ci-dessus  du  timbre  de  l'hor- 
loge et  de  ses  chanterelles,  il  est  évident  qu'elles  furent  épargnées  par  les 
dévastateurs,  à  cause  de  leur  utilité  particulière. 

Les  deux  clochers  de  la  façade  ouest,  quelque  temps  déserts,  sauf  la 
présence  de  Prime,  se  repeuplèrent  assez  vite.  Le  nécrologe ,  en  effet, 
nous  révèle  l'existence,  à  la  date  de  1586,  d'une  cloche  appelée  Colas, 
vulgo  La  Trémonde,  que  l'on  sonnait  pour  l'obit  de  Guillaume,  duc  de 
Normandie  et  roi  d'Angleterre. 

Hermant,  dans  son  Histoire  du  diocèse  de  Bayeux,  raconte  que  Charles 
de  Neufchastel,  prince  du  Saint-Empire,  archevêque  de  Besançon  dès 
1465,  puis  évéque  de  Bayeux  en  1480,  et  qui  jouit  concurremment  de  ces 
deux  sièges  jusqu'à  l'époque  de  sa  mort,  arrivée  en   1498,  aurait  fait  don 

(t)  11  abjura  le  a 5  septembre  1579,  avec  sa  femme  Gervaise  Blonde!.  (Abjurations  protes- 
tantes, p.  i46,  T.  9  des  Mémoires  de  la  Société.) 


—  44  — 

à  l'église  de  Bayeux  d'une  cloche  considérable  pour  servir  de  timbre  à 
l'horloge.  Toutefois,  vingt-et-un  chanoines  auraient  contribué  à  la  dépense 
de  cette  cloche,  dont  voici  l'inscription  donnée  par  Hermant  : 

Nosco  diem  clare  per  bis  duodena  secare 

Tempora,  semper  ego,  secla  diesque  rego. 
Me  vigil  audit,  amat;  somnos  piger  abdere  clamât; 

Dum  sono,  me  reprobat  iste,  sed  ille  probat. 
Sub  forma  hac,  ter  deciès  compacta  metalli 

Millibus  hic  probités  pondéra,  si  dubites. 
Bis  tamen  ex  illis  centenos  detrahe,  quaeso. 
Fecundo  almifice  fundor  ab  artifice. 
Suivaient,  en  latin,  les  noms  des  souscripteurs  que  nous  donnerons  en 
français  :  Charles  de  Neufchastel,  archevêque  de  Besançon  et  évéque  de 
Bayeux;  Guillaume  de  Bailleul  (i),  doyen  du  Chapitre;  Robert  d'Argouges 
chantre  ;  Ursin  Thibout  ou  Tybout,  scolastique  ou  écolâtre  ;  Jehan  Vaul- 
tier,  gd  couteur  ;  René  Fabri  ou  Le  Fèvre,  che  de  Barbières  ;  Jehan  Milet, 
de  S^-Honorine  ;  Jehan  Potier,  des  Essartiers  ;  Nicolas  Le  Teinturier,  de 
S'-Martin-des- Entrées  ;  Jehan  Plusbel,  de  Brécy  ;   Paul  Amyl,  de  Colom- 
bières  ;  Jehan  Frizel,  de  Monts;   Louis  Beauvoisin ,  de  Tanies  ;  Jehan 
Boutin,  de  Damvou  ;  Léon  Conseil,  de  S'-Pierre  ;   Pierres  Courtin,  de 
Moon  ;  Pierre  Barbé,  de  Gueron  ;  Guillaume  Lécrivain,  de  Landes  ;  Guil- 
laume Roger,  de  Cully  ;  Barthélémy  Danne,  de  S'-Laurent  ;  Jehan  Mac- 
querel,  de  S'-Jean,  et  Roland  de  Bar,  de  Feuguerolles. 

D'après  ce  même  auteur,  vierge  de  toute  critique  et  dont  l'autorité  est 
sujette  à  caution,  on  aurait  fait  de  cette  cloche  (qui,  manquant  des 
anses  en  1568,  n'était  plus  soutenue  que  par  deux  d'entre  elles,  et  un 
châssis  ou  échafaudage  de  précaution)  «  plusieurs  petites  cloches  qui 
servaient  à  avertir  quand  l'heure  devait  sonner  et  sur  lesquelles  on  avait 
ajusté  les  différents  tons  de  la  musique,  en  sorte  qu'à  toutes  les  heures 
elles  chantaient  l'antienne  Rcgina  Cœli.  Elles  marquaient  aussi  les  demi- 
heures  et  les  quarts  d'heure  »  On  en  aurait  aussi  tiré  une  autre  cloche 
pour  servir  de  beffroi. 

Nous  ferons  remarquer,  en  passant,  que  la  Neufchastel  n'aurait  pas, 
selon  Hermant,  été  fondue  en  timbre,  mais  en  cloche  sonnante. 
Et  encore  que  le  remplacement  du  timbre  primitif  n'est  justifié  ni   par 

(1)  G.  de  Bailleul,  doyen,  enterré  à  Falaise,  dans  l'église  des  Frères  mineurs,  élant  mort 
le  16  février  i48a,  il  s'ensuivit  que  la  Neufchastel  aurait  été  fondue  avant  celte  date,  ou  du 
moins  à  une  date  très  rapprochée. 


—  45  - 

la  constatation  d'un  accident,  ni  par  aucun  autre  motif,  et  qu'on  manque 
absolument  de  renseignements  sur  ce  que  serait  devenu  le  timbre  primitif 
de  5  milliers. 

Si  Ton  peut  jusqu'à  un  certain  point  souscrire  à  l'existence  de  cette 
cloche,  on  ne  saurait,  un  instant,  prendre  au  sérieux  le  poids  que  les 
annalistes  diocésains  lui  ont  attribué  dans  leurs  relations  empreintes 
d'exagération  évidente. 

M.  Chigouesnel,  l'auteur  d'une  des  deux  Histoires  de  Bayeux,  se  refuse 
absolument  à  croire  au  poids  de  28.000  livres  qu'aurait  eu  cette  cloche, 
d'après  le  manuscrit  Gassion  (1).  c  Si  le  fait  est  exact,  dit-il,  ce  dont  il  est 
permis  de  douter,  à  quelle  perfection  n'aurait  déjà  pas  été  porté  l'art  du 
fondeur  au  xv*  siècle  et  surtout  quelle  opinion  ne  faudrait-il  pas  se  former 
de  la  puissance  des  moyens  mécaniques,  employés  alors,  pour  élever  à 
une  si  grande  hauteur,  en  lui  faisant  franchir  extérieurement  les  toits*  de 
l'église,  une  masse  de  métal  d'une  ampleur  telle  quelle  ne  put  passer  par 
le  trou  circulaire  pratiqué  dans  la  voûte,  que  Ton  remarque  entre  les 
quatre  piliers  qui  supportent  la  tour  centrale  et  que  les  chroniqueurs  du 
temps  désignent  sous  le  nom  à'Agnus  Dei.  »  (a). 

Le  doute  poli  qui  traduit  l'incrédulité  de  l'auteur  de  ces  lignes  est 
d'une  ironie  d'autant  plus  mordante,  que  le  pertuis  en  question,  d'un 
mètre  20  cent,  de  diamètre  seulement,  n'a  jamais  donné  passage  qu'aux 
moneaux  du  chœur  et  que  le  timbre  de  l'horloge,  fondu  en  1485,  et  ne 
pesant  que  5  milliers  seulement,  avait  dû  être  monté  par  un  autre  pertuis, 
créé  tout  exprès,  dans  la  toiture  de  la  chapelle  S'-Thomas,  comme  nous  le 
verrons  dans  la  seconde  partie  de  ce  travail  et  qu'il  avait  fallu  en  outre  défé- 
nestrer  une  des  baies  (croisées)  de  la  grosse  tour  pour  le  mettre  en  place. 

D'après  le  manuscrit  Gassion,  dont  nous  venons  de  parter,  ce  serait  en 
l'an  1594,  —  d'après  Potier  (3)  «  Recueil  d'aucunes  choses  antiques  de 
l'église  de  Baïeux  »  en  1595  ,  que  le  Chapitre  aurait  fait  fondre  „  avec  les 
débris  de  la  Ncufchastel,  manquée  par  les  anses  en  1568,  et  qui  ne  pesait 
que  38.000  livres,  2  grosses  cloches  ou  Trémondes,  du  poids  respectif  de 
18.000  et  13.000  livres,  pour  remplacer,  dans  la  tour  du  Nord,  celles  que 
les  Protestants  avaient  brisées.  La  «  Chronique  manuscrite  des  évêques 
de  Bayeux  »  (4),  faussement  attribuée  à  Noël  Panel,  curé  de  S'-Amator, 

(1)  Bib.  Cap.  man.  n*  6. 

(9)  Hist.  de  Bayeux,  par  Chigouesnel,  p.  307. 

(3)  Potier  écrivait  en  1697. 

(4)  A  la  Biblioih.  Munie. 


—  40  — 

dit  de  son  côté  que  cette  cloche  fut  cassée  par  les  Juliots  (sont-ce  des 
fondeurs  ?),  sur  les  poutres  qui  la  soutenaient,  le  ao  juin  1594.  Enfin, 
d'après  le  manuscrit  Regnault,  le  Chapitre  fit  fondre,  en  1597,  les  deux 
grosses  cloches  qui  furent  mises  dans  la  vieille  tour,  vers  le  Nord.  Elles 
pèsent  ensemble  environ  50.000  livres  :  18.000  et  13.000.  La  première  fut 
nommée  par  le  sieur  de  Beaujeu  ;  la  deuxième,  manquée  d'abord  et  refon- 
due, eut  pour  parrains  Jehan  du  Chastel,  trésorier,  et  Conseil,  Pierre, 
chanoine  de  S*-Laurent.  Le  fondeur  s'appelait  Le  Coq,  Jean-Benoit. 

On  lit  aussi  dans  ce  même  auteur  :  Charles  de  Neufcbastel  donna  aussi 
une  très  grosse  cloche  . .  .et  du  métail  on  en  fondit  un  autre  gros  horloge, 
avec  4  timbres  pour  le  carillon  et  encore  a  autres  trémondes  que  Ton  dit 
peser  11.000  livres.  Auquel  de  ces  deux  passages  contradictoires  ajouter 
foi  ?  A  celui-ci,  qui  semblerait  relativement  plus  sage,  ou  au  premier  qui 
énonce  une  impossibilité  ? 

On  nous  permettra  bien  de  trouver  au  moins  singulier  que  28.000  livres 
de  métal  brisé  (c'était  le  poids  de  la  Neufchastel)^  jetées  à  la  fonte,  aient 
produit,  sans  déchet  aucun,  31.000  livres  de  cloches  neuves  !  Mais  il  y  a 
mieux  encore,  de  telles  cloches  n'auraient  jamais  pu  entrer  par  la  grande 
baie  de  la  tour  du  Nord,  «  Ce  clocher,  écrit  le  Dr  Billon  (1),  n'avait  jamais 
reçu  de  plus  grosses  cloches  que  les  Trémondes  (les  dernières  de  1727)^ 
car  le  diamètre  de  la  plus  grosse  était  égal  à  l'ouverture  qui  lui  livrait 
passage».  Or,  cette  cloche,  détruite  en  1858,  et  que  l'auteur  de  ces  lignes 
a  vue  et  touchée,  avait  1  m  8a  ou  5  pieds  6  pouces  de  diamètre  à  la  pince 
et  ne  pesait  que  7.300  livres.  Comme  on  le  voit,  nous  continuons  de 
voyager  en  pays  de  légende. 

Le  chroniqueur  ecclésiastique  qui  nous  apprend  que  Largillier  fondit 
les  jeux  de  l'orgue  en  1996,  ajoute  qu'on  fondit  plusieurs  cloches  ce 
même  an. 

Fisquet,  dans  sa  c  France  Pontificale,  diocèse  de  Bayeux  »,  p.  9a,  dit 
que  René  de  Daillon,  évèque  de  Bayeux,  prélat  très  bien  en  cour  sous  le 
règne  de  Henri  IV,  à  l'abjuration  duquel  il  avait  sisté  et  dont  il  était  un 
des  favoris,  qui  occupa  ce  siège  épiscopal  de  1390  à  1600  et  construisit  le 
château  de  Sommervieu  «  fit  fondre  deux  grosses  cloches  pour  sa  Cathé- 
drale, pour  laquelle  il  employa  la  majeure  partie  des  revenus  qu'il  en 
retira  pendant  la  régale  ». 

Ces  deux  cloches  sont,  à  nos  yeux,  celles  qui  remplacèrent,  dans  la 
tour  du  Nord,  les  Campane  majores,  descendues  et  brisées  par  les  Pro- 

(1)  Campanologie,  p.  61. 


-  47  - 

testants,  Le  Huterel ,  Philippe  et  consorts  et  non  les  filles ,  plus  grandes, 
à  leur  naissance,  que  leur  mère,  de  la  cloche  au  poids  fantastique  pour 
notre  tour  centrale,  appelée  la  Neufchastel. 

En  1624,  d'après  une  conclusion  capitulaire  à  cette  date ,  on  paya  à  un 
fondeur  de  Villedieu,  dont  le  nom  n'est  point  indiqué,  une  somme  de 
180  livres,  pour  avoir  fondu  une  grosse  cloche  et  3  moneaux.  Le  manus- 
crit Regnauld  ,  complétant  cette  information  ,  nous  indique  que  cette 
cloche  était  une  des  deux  dites  Trémondes  et  que  lesdits  moneaux  furent 
placés  sur  le  milieu  de  la  nef. 

L'incendie  du  13  février  1676,  qui,  en  moins  de  trois  heures,  consuma 
le  bonnet  ou  couronnement  de  la  tour  du  Patriarche,  détruisit  la  couver- 
ture entière  de  la  nef  et  ne  s'arrêta  que  devant  la  résistance  des  massives 
pyramides,  fut  d'une  intensité  telle  qu'il  fondit  le  timbre  de  l'horloge,  ses 
quatre  chanterelles,  les  deux  petits  moneaux  dont  nous  venons  de  parler 
et  la  cloche  Capitulaire.  «  Les  gouttières,  selon  la  Chronique  des  Evo- 
ques, n'avaient  jamais  jeté  l'eau  avec  tant  d'abondance  qu'elles  faisoient 
le  plomb  et  le  métal.  »  Il  n'échappa  au  désastre  que  les  beffrois  et  les 
clochers  des  tours  du  grand  portail.  Il  y  eut  donc  8  cloches  de  fondues, 
dont  3  seulement  sonnantes.  L'horloge,  environnée  de  flammes,  avait 
encore  pu  sonner  midi. 

L'année  qui  suivit  ce  désastre,  c'est-à-dire  dès  1677,  Ie  Chapitre  faisait 
marché  avec  un  fondeur  du  nom  d'Antoine  Chapelle,  pour  remplacer  le 
timbre  et  les  tinterelles,  par  un  prix  de  90  livres  (1).  Le  timbre  pesait 
3.375  livres  et  les  chanterelles  48a,  357,  375  et  345  livres  (pièces  pour 
la  fonte  de  1737). 

D'autres  cloches,  toujours  d'après  la  même  source,  furent  fondues, 
certainement  par  le  même  artiste,  puisque  nous  y  trouvons  que  le  1er 
novembre  1680,  après  compiles,  il  fut  procédé  à  la  bénédiction  de  la 
3*  trémonde,  pesant  6.000  livres,  et  de  la  matinale  du  poids  de  3.500 
livres. 

D'après  la  c  Chronologie  des  évêques  »,  la  grosse  cloche  fut  cassée  le 
3  avril  1790,  lorsqu'on  sonnait  le  salut  de  M.  Chartier,  chanoine  et  prin- 
cipal du  Collège  de  Bayeux.  La  seconde  ayant  eu  le  même  sort ,  on  tenta 
de  refondre  la  première ,  mais  les  deux  premières  fontes  furent  man- 
quées.  Le  Chapitre,  à  l'occasion  de  la  troisième,  envoya  dire  des  messes  à 
la  Délivrande  et  à  Saint-Exupère,  et  cette  fois  l'opération  réussit. 

C'est,  sans  nul  doute,  de  cette  refonte  qu'entend  parler  l'auteur  du  manus- 

(1)  Manuscrit  Regnauld.. 


-  48  — 

,crît  Gassion  quand  il  xiit  que  M.  de  Nesraond  «  aveoson  Chapitre,  avant 
•sa  mort  »,  arrivée  en  17 15,  aurait  fait  refondre  la  grosse  cloche  qui  fut 
manquée  par  trois  fois  par  les  anses,  qui  pesait  9.000  livres.  On  résolut 
de  la  monter  dans  la  tour  du  Nord,  mais  le  défaut  de  ses  anses  lui  donnait 
un  trè^-mauvais  son,  de  laquelle,  dans  la  suite,  on  fit  les  deux  Trémondes 
qui  ont  été  fondues  plusieurs  fois  dans  la  chapelle  S1- Yves,  %  lieu  ordinaire 
pour  cela  »,  depuis  1668, date  à  laquelle  de  Nesmond  la  céda  au  Chapitre,  en 
échange  de  la  maison  de  la  Fabrique  qui  était  au  chevet  de  la  Cathédraie. 

De  quelle  cloche  est-il  ici  question  ?  Ne  serait-ce  point  de  la  grosse 
cloche  fondue  en  1624,  par  le  fondeur  inconnu  de  Villedieu  et  cassée  le 
3  pvril  1670?  Tout  incline  à  le  croire  ,.  mais  il  y  a  encore  des  réserves  à 
faire  sur  le  poids  indiqué  de  9.000  livres ,  qui  ne  concorde  pas  avec  celui 
des  deux  Trémondes  qui  en  seraient  issues,  puisqu'elles  pesaient  ensemble 
11.09s  livres,  ce  qui  donne  un  écart  de  3.095  livres,  non  compris  le  dé- 
chet de  la  fonte.  Reste  encore  l'insuffisance  notoire  de  la  baie  d'entrée 
pour  donner  passage  à  un  bronze  de  ce  poids. 

D'après  une  autre  version,  de  Nesmond  aurait  fait  refondre,  à  ses  frais, 
le  gros  timbre  pesant  9.000  livres  et  les  4  chanterelles,  mais  le  prix  de 
90  livres,  payé  en  1677,  à  Antoine  Chapelle,  pour  le  fondre  et  aussi  les 
tinterelles,  coulés  comme  de  l'eau  lors  de  l'incendie  de  1676,  donne  à 
induire  qu'il  était  d'un  poids  moindre  de  9.000  livres.  Cette  allégation 
gratuite  ne  mérite  donc  aucune  créance. 

En  marge  du  renseignement  du  manuscrit  Gassion,  récemment  cité, 
une  main  étrangère  a  ajouté  ;  «  fondues  plusieurs  (à  Saint-Yves),  en  171a 
1714,  1730,  1741,  1736.»  «celle  qui  sonne  la  messe  matinale,  1764.» 
Annotation  incomplète  et  vague,  dans  laquelle  nous  nous  étonnons  de  ne 
pas  trouver  la  date  de  1727,  non  plus  que  celle  de  1749,  dont  nous  aurons 
à  nous  occuper  tout  à  l'heure. 

Une  note  sans  date  étant  dans  un  dossier  de  la  Bibliothèque  du  Chapi- 
tre, à  nous  obligeamment  communiqué  par  notre  distingué  confrère,  M. 
le  chanoine  Deslandes,  porte  :  «  En  . . .,  toutes  les  clochçs  furent  brisées 
et  fondues,  excepté  la  grosse  cloche'et  les  chanterelles  et  le  timbre  de 
Thorloge  ».  Quelle  est  la  date  omise?  1562?  Mais,  si  les  Protestants 
.ménagèrent  l'horloge,  ils  ne  laissèrent  qu'une  cloche  moyenne  et  Philippe 
et  Le  Huterçl  en  ont  disposé  à  leur  plaisir,  sans  qu'il  soit  dit  qu'il  les 
firent  fondre.  Serait-ce  1727?  Mais  à  cette  époque,  on  conserva  la  deuxième 
Trémonde,  Prime  sans  feste,  un  moneau  et  les  tinterelles,  tandis  que  le 
timbre  et  la  grosse  cloche  furent,  au  contraire,  refondus. 


-  49  — 

Dans  ce  même  dossier,  se  rencontre  une  autre  pièce,  tout  aussi  impré- 
cise: «  En  ...,on  avait  ajouté  aux  tinterelles  formant  le  carillon  de 
l'horloge  ......  Il  ne  saurait,  dans  tous  les  cas,  être  question  d'une  aug- 
mentation en  nombre,  puisque  nous  n'avons  pas  trouvé  trace  de  plus  de 
4  chanterelles,  mais  simplement  d'une  augmentation  de  poids  de  ces 
4  petites  cloches. 

En  présence  de  ce  manque  de  dates  et  de  détails  éclairant  les  années 
1730, 1741  et  1756  de  la  mention  marginale  du  manuscrit  Gassion,  il  n'est 
pas  possible  de  rien  affirmer  et  il  ne  reste  qu'à  déplorer  la  trop  grande 
concision  de  l'annaliste. 

Toutefois,  ce  dossier  nous  a  fourni  des  documents  certains  et  bien 
époques,  précieux  dès  lors  et  qui  vont  nous  sortir  de  la  période  de  vague, 
d'incertitudes,  de  contradictions,  d'inexactitudes,  et  d'exagérations  où  nous 
avons,  failli  nous  enliser. 

Il  s'agit  d'un  état  des  fontes  faites  en  l'église  de  Bayeux,  en  Tannée  1727, 
état  d'où  il  ressort ,  qu'antérieurement  à  cette  date  ,  il  existait  à  la 
Cathédrale  huit  cloches,  savoir:  i°  une  grosse  Trémonde,  pesant  6.285 
livres  ;  a°  une  petite  Trémonde,  5  810  ;  30  Prime  sans  feste,  3.890  ;  4°  La 
Matinale,  2. 633  ;  50  La  Demie  de  huit,  1.540;  6°  La  Mortuelle  ou  Mor- 
tuaire, 1.164;  70  le  jef  Moue  au,  430;  8°  le  2*  Mo  ne  au,  316  ;  —  placées: 
les  deux  premières  dans  la  tour  du  Nord,  les  quatre  suivantes  dans  celle 
du  Sud,  et  les  deux  moneaux  dans  la  petite  tourelle  sur  la  nef. 

On  procéda  donc,  en  1727,  dans  la  chapelle  Saint- Yves,  à  trois  fontes. 
La  première  comprit:  i°  le  20  septembre  1727,  celle  de  la  grosse  Tré- 
monde,  portée  de  6.285  livres  à  7.700;  20  le  lendemain  21,  celle  de  La 
Matinale,  portée  de  a. 633  livres  à  2.821  ;  de  la  Demie  de  huit,  portée  de 
1.540  livres  à  1.789  ;  de  La  Mortuelle,  portée  de  1.164  livres  à  1.412. 

Dans  la  seconde  fonte,  furent  compris  le  timbre  de  l'horloge  et  trois 
cloches,  Si,  Ut,  Ré,  du  poids  de  1.17s,  838  et  560  livres.  * 

La  troisième  fonte  eut  lieu  le  30  septembre  d'après  notre  note,  le 
30  octobre  suivant  Béziers.  Ce  fut  une  deuxième  refonte  à  3.400  livres  du 
timbre,  qui  d'abord  refondu  à  1.861  livres  seulement,  avait  été  regardé 
comme  manqué. 

Ce  timbre  était  sans  nul  doute  celui  fondu  par  Antoine  Chapelle,  en 
1677,  et  du  poids  de  3.375  livres.  On  avait  donc  maladroitement  tenté  de 
le  réduire  pour  ajouter  du  métal  à  la  fonte  des  nouvelles  cloches. 

On  nous  permettra  de  faire  remarquer,  en  passant,  que  le  poids  des 
huit  cloches  existant  en  1827»  joint  à  celui  du  timbre  et  de  ses  chante- 

4 


-  50  - 

relies  (i)t  n'était  que  de  26.802  livres,  poids  bien  inférieur,  soit  aux 
28.000  livres  qu'aurait  pesées  la  Neufch  as  tel,  soit  aux  31.000  livres  des 
deux  Trémondes,  d'après  Gassion  et  Pottier,  et  d'en  induire  un  nouvel 
argument  à  l'appui  des  conclusions  que  nous  avons  formulées  plus  haut. 

Outre  le  métal  des  cloches  refondues,  on  employa  pour  cette  opération 
de  la  fonte,  leurs  fontaines,  des  lingots,  de  rétain  et  des  rosettes  de  cuivre 
de  supplément,  dont  on  donna,  en  deux  fois,  4.235  livres.  Ce  métal  fut 
payé  20  sols  la  livre,  non  compris  le  déchet  et  la  main-d'œuvre  des 
fondeurs. 

Des  deux  premières  fontes  sortit  la  célèbre  sonnerie,  qui,  sauf  deux  ou 
trois  refontes  postérieures,  existait  à  la  Révolution  et  qui  est  ainsi  détaillée 
à  l'état  ci-dessous  :  UT, grosse  Trémonde,  7.700  livres;  RÉ, petite  Trémonde, 
5.810  ;  Ml,  Prime  sans  feste,  3.890  ;  FA,  Matinale,  2.821  ;  SOL,  Demie  de 
huit,  1.986  ;  LA,  Mortuaire,  1.412  ;  SI,  1.175  ;  UT,  858;  RÉ,  Jtr  Moneau, 
560  ;  a*  Moneau,  430  A  remarquer  que  le  petite  Trémonde,  seule,  n'avait 
pas  été  refondue. 

Le  poids  total,  y  compris  le  timbre  et  les  chanterelles  (4.759  livres), 
obtenu  avec  une  romaine  faite  exprès,  était  de  31.404  livres,  soit  pour 
les  cloches  seules,  26.645  liyres- 

Les  deux  Trémondes  étaient  dans  la  tour  du  Nord,  dont  le  beffroi  encore 
existant  est  une  œuvre  de  charpenterie  des  plus  remarquables  ;  la  tour  du 
Midi  renfermait  les  six  autres  cloches  ;  les  moneaux  occupaient  sur  la 
nef  une  petite  tour  de  trois  mètres  carrés,  couverte  en  plomb. 

La  grosse  Trémonde  portait  l'inscription  suivante  :  c  Serenissimus 
Princeps  Franciscus  Armandus  à  Lotharingia,*Baiocensis  episcopus,  me 
nominavit  Ludovicam  Hippolytam,  socia  serenissima  domina  Ludovica 
Hippolyta  Grimaldi  de  Monaco  (2),  Valentinensi  ducissa,  uxore  poten- 
tissimi  illustrissimique  domini  Jacobi  Francisci  Grimaldi,  domini  de 
Matignon,  Valentinensis  ducis,  Francise  paris  ;  nobili  viro  Hyeronimo  de 
Pibrac,  decano  ;  nobili  viro  Carolo  Radulph,  canonico  de  Damno  Voto, 
fabriciario.  Anno  Domini  1727. 

(1)  Le  timbre  3.375  livres  ;  les  chanterelles  48».  807,  176,  a£5  livres. 

(3)  La  marraine,  —  fille  de  Marie  de  Lorraine  et  d'Antoine  de  Monaco,  ladite  Marie  nièce  de 
l'évéque  de  Lorraine,—  était  l'épouse  du  quatrième  descendant  de  Jacques  Goyon,  chevalier  des 
ordres  du  Roy,  sire  de  Matignon  et  de  la  Roche  Goyon,  comte  de  Thorigny  (i665),  prince 
de  Mortagne,  sire  de  Lesparre,  gouverneur  de  Guyenne  et  maréchal  de  France,  époux  de 
Françoise  Daillon  du  Lude,  nièce  de  René  de  Daillon,  donateur  des  deux  premières  Trémondes, 
comme  nous  Pavons  vu  plus  haut.  Ainsi,  A  plus  d'un  siècle  de  distance,  nous  retrouvons  la 
même  famille  mêlée  à  l'histoire  de  nos  cloches. 


-  51  — 

Claude  Brocard,  J.-B.  Les  Brocard,  François  Poisson  et  Antoine  de  la 
Paix  m'ont  faicte. 

Les  inscriptions  des  autres  ne  semblent  point  avoir  été  conservées.  Du 
moins,  nous  n'en  avons  trouvé  trace  nulle  part. 

Le  jour  de  Pâques  1744,  Prime  sans  feste  fut  cassée  par  accident. 
Refondue  en  1749  seulement,  elle  reprit  sa  place  dans  la  tour  méridio- 
nale, sous  les  noms  de  Paule-Henriette-Nicolasse,  qu'elle  avait  reçus  de 
Paul  d'Albert  de  Luynes,  évéque  de  Bayeux,  et  dame  Henriette-Nicolasse 
d'Egmont  Pignatelli,  duchesse  de  Chevreuse. 

En  1753,  la  Trémonde  sonna  pour  la  première  fois  un  décès  de  chanoine. 
Ce  fut  le  16  décembre,  date  à  laquelle  mourrait  Charles  Buffard,  prébende 
de  Grisy,  u*  principal  du  collège  de  Bayeux,  ancien  professeur  de  rhé- 
torique au  Collège  des  Arts ,  à  Caen.  Jusque-là  ,  on  n'avait  sonné  que  la 
Mortuaire^  qui  fut  dorénavant  réservée  pour  les  chapelains  et  les  officiers 
de  l'église. 

En  1764,  refonte  de  la  Matinale. 

En  1786,  refonte  de  la  Mortuaire^  nommée  par  Victurnien-Jean-Baptiste- 
Marie  de  Rochechouart,  duc  de  Mortemart,  colonel  du  régiment  de 
Lorraine,  en  garnison  en  notre  ville,  et  la  marquise  de  Bezons,  et  bénite 
par  mess.  Jean-François  de  Marguerie,  doyen  du  Chapitre. 

Tout  le  monde  s'accordait  à  proclamer  cette  sonnerie  très  remarquable 
à  cause  de  la  justesse  des  sons  et  de  raccord  des  cloches  entre  elles. 
C'était  une  des  plus  harmonieuses  de  France  et  la  plus  belle  de  la  pro- 
vince ecclésiastique  de  Normandie. 

Un  seul  des  exécutants  de  cet  orchestre  aérien  survécut  à  la  Révolu- 
tion :  la  cloche  où  étaient  inscrits  les  illustres  noms  des  Matignon,  des 
Grimaldi  et  des  de  Lorraine,  —  arrachée  par  le  patriotisme  local  aux 
Erostrates  du  fanatisme  révolutionnaire. 


§H. 

APRÈS  LA  RÉVOLUTION  0> 

Le  décret  du  13  juillet  1790,  sanctionné  par  le  Roi  le  24  août,  avait 
fait  de  la  Cathédrale  une  simple  église  de  paroisse,  et  aux  yeux  de  la 
loi,  les  membres  de  l'ancien  Chapitre  n'étaient  plus  que  des  ecclésias- 

(1)  Tontes  les  pièces,  procès-verbaux  ou  renseignements  quelconques,  sur  lesquels  l'auteur 
s'appuie  dans  ce  second  |,  sont  tirés  des  registres  de  la  Société  Populaire,  des  délibérations 
des  Corps  Constitués  d'alors  ou  des  délibérations  du  Conseil  Municipal. 


—  52  - 

tiques  desservant  des  fondations.  On  ne  devait  donc  laisser  à  leur  dispo- 
sition que  ce  qui  était  nécessaire  pour  les  acquitter  et  mettres  les  scellés 
sur  le  reste. 

Les  administrateurs  du  Directoire  du  District  en  informèrent,  par  lettre, 
M.  de  Marguerie,  doyen  de  l'ex-Chapitre. 

Les  scellés  furent  apposés  le  n  décembre  et  jours  suivants  et  il  fut 
rendu  compte  de  ces  opérations  à  Messieurs  du  District. 

A  cette  date  du  n  décembre,  intervint  une  réglementation  pour  la 
sonnerie  des  cloches. 

Le  18  avril  1791,  la  Municipalité  avait  à  répondre  aux  employés  de 
l'église  qui  réclamaient  leurs  gages.  D'autre  part,  il  lui  fallait  aviser  à 
trouver  des  ressources  pour  exécuter  à  la  Cathédrale,  qui  tombait  en 
ruines,  les  réparations  nécessaires.  Cette  pénurie  de  fonds  fit  demander 
la  descente  et  la  fonte  des  cloches  pour  profiter  de  leur  prix. 

C'est  ainsi  que  le  4  mai  1793,  un  frère  de  la  Société  Populaire ,  le  ci- 
toyen Lajeunesse,  exposait  en  séance  c  que  la  Cathédrale  tombait  en 
ruines  par  faute  de  réparations  urgentes,  lesquelles  si  elles  ne  sont  faites 
promptement,  peuvent  entraîner  des  dépenses  énormes  qui  pourraient 
être  au-dessus  des  forces  du  trésor  de  la  fabrique  et  entraîner  la  destruc- 
tion d'un  vaisseau  qui  fait  honneur  aux  talents  de  nos  anciens,  et  deman- 
dant une  pétition  aux  corps  administratifs  pour  obtenir  les  réparations 
auxquelles  tous  les  districts  du  département  doivent  contribuer.  Cette 
pétition  fut  votée  à  l'unanimité.  Mais  on  en  exclut  toute  réparation 
aux  cloches  qui  doivent  être  fondues,  déclarant  qu'il  faut  les  faire  des- 
cendre préalablement,  suivant  la  loi,  opération  utile  à  la  cité  qui  en 
recevra  le  prix.  » 

A  cette  motion,  qui  n'avait  qu'un  but  utilitaire ,  en  succéda  une  autre 
inspirée  par  le  sectarisme  anti-religieux. 

Dix  jours  après,  le  frère  Le  Tuai  prenait  la  parole  dans  une  autre 
séance  de  la  Société,  séance  à  laquelle  assistaient  les   quatre  commis- 
saires de  la  Convention  alors  à  Bayeux,  Romme ,   Prieur  de  la  Marne, 
Prieur  de  la  Côte-d'Or,  et  Le  Cointre,  de  Versailles,   et  déclamait  que  : 
«  semblable  à  la  folie,  le  fanatisme  avait  ses  grelots,  que  les  grelots  de  ce 
dernier  sont  toutes  les  cloches  inutiles  qui,  aux  termes  des  décrets,  doi- 
vent être  fondues  pour  faire  des  canons  ou  de  la  monnaie.  »  Et  Prieur  de 
la  Marne,  lui  succédant  à  la  tribune  dit  «  que  ce  n'était  pas  au  moment 
où  la  République  avait  besoin  d'armes  foudroyantes  qu'il  fallait  discuter 
si  on  fondrait  les  cloches  superflues,  que  le  besoin  pressant  de  la  Patrie 


-  53  - 

demandait  des  canons,  qu'en  conséquence,  sans  balancer,  il  fallait  des- 
cendre les  cloches,  les  fondre  et  les  convertir  en  canons  qui  foudroyé- 
ront  les  ennemis  de  notre  liberté,  plutôt  que  de  les  laisser  dans  des  clo- 
chers pour  servir  peut-être  encore  de  ralliement  au  fanatisme  ;  qu'en  un 
mot,  du  canon  était  à  préférer  à  des  cloches  inutiles  et  qu'il  ne  fallait 
pas  balancer  à  les  sacrifier  pour  le  bonheur  général  ». 

Le  lendemain,  le  frère  de  Baudre,  Bon-Michel-Pierre-Paul-François  (i), 
ex-curé  constitutionnel  de  Saint-Exupère,  faisait  voter  que  la  municipalité 
devait  être  invitée  à  déterminer  le  nombre  de  cloches  à  laisser  dans 
chaque  église,  afin  de  convertir  le  surplus  en  canons  ou  monnaie,  et 
qu'on  lui  écrirait  à  ce  sujet. 

Tout  le  monde  alors  voulait  du  canon,  même  et  surtout  aux  dépens  du 
voisin.  C'est  ainsi  que  Caen  jeta  un  œil  envieux  sur  les  cloches  de  Bayeux. 
Mais  le  frère  Liégard  veillait,  et  le  16,  il  dénonçait  au  club  l'intention 
qu'avaient  les  Caennais  de  s'approprier  nos  cloches.  Le  lendemain,  une 
députation  allait  demander  à  la  municipalité  de  faire  dépendre,  sur  le 
champ,  les  cloches  inutiles  et  d'en  faire  du  canon  ou  de  la  monnaie.  De 
Baudre,  qui  en  faisait  partie,  annonça,  en  revenant,  que  la  Municipalité 
avait  prévenu  le  vœu  de  la  Société  et  qu'elle  était  décidée  à  faire  tout 
pour  le  bien-être  de  la  Ville. 

Le  21  mai,  la  question  de  l'envoi  des  cloches  à  la  fonte  revenait  sur  le 
tapis.  Le  frère  Samson,  François-Louis-Joseph,  ex-curé  de  Saint-Ouen  du 
Château,  veut  qu'on  s'oppose  à  la  demande  que  Caen  fait  de  nos  cloches, 
alors  qu'il  en  avait  en  abondance  de  restées  dans  ses  églises.  En  vain,  le  frère 
Caille  fit-il  valoir  que  toutes  les  cloches  seront  fondues  pour  le  bien 
général  de  la  République  et  non  pour  un  point  particulier.  La  Société 
décida  de  faire  une  pétition  au  Directoire  pour  qu'il  réclame  pour  la  cité 
les  cloches  des  églises  qui  ne  seront  point  conservées  ou  inutiles,  se 
réservant  de  les  faire  fondre  pour  la  sûreté  de  notre  propre  ville. 

Le  26  mai,  le  frère  Paysant  François-Denis,  ex-vicaire  d'Englesqueville, 
professeur  d'humanités  (2),  receveur  de  la  ville,  annonçait  avoir  en  maga- 
sin toutes  les  ferrailles,  hunes,  cuivres  et  cloches.  Mais  il  n'entendait 

(1)  Agrégé  de  l'Université,  professeur  de  rhétorique,  membre  du  Comité  Révolutionnaire  et 
de  Surveillance,  né  à  Littry,  le  8  janvier  175a,  de  Pierre-Paul  sr  de  la  Mare,  et  de  Roy  ville 
Marie-Anne,  abjura  la  préirise  le  5  novembre  1793,  marié  le  7  pluviôse  an  a  (96  janvier  1794), 
à  Placet  ou  Plasset  Jeanne-Claudine,  divorcé  le  7  prairial  suivant  (5  juin),  remarié  le  a*  jour 
complémentaire  suivant  à  Pannier  Anne-Julie. 

(a)  Né  le  9  octobre  1764,  marié  le  a  prairial  an  a  (ai  mai  1794),  avec  Tueloup  Marie- 
Catherine. 


-  54  - 

point,  à  coup  sûr,  parler  de  celles  de  la  Cathédrale,  qui,  comme  nous  le 
verrons  tout  à  l'heure,  ne  pouvaient  être  comprises  alors  dans  les  98.761 
livres  de  métal  accumulé  dans  la  cour  de  la  maison  commune.  Le  frère 
Seigle,  ex-curé  de  Monceaux,  ayant  demandé  qu'on  ne  gardât  qu'une 
petite  ou  moyenne  cloche  par  paroisse,  vit  sa  motion  ajournée. 

Les  couvents  eux-mêmes  durent  livrer  leurs  cuivres  et  bronzes.  Les 
sœurs  hospitalières  ayant  réclamé  aux  commissaires,  députés  pour  les 
recueillir,  le  battant  de  leur  modeste  cloche,  excitèrent  la  verve  satirico- 
gauloise  du  frère  Manette  Robert,  ex-curé  constitutionnel  de  St-Vigoret, 
professeur  au  Collège,  qui  mit  la  chose  en  vers  dans  une  chanson  «  La 
Battante  »,  d'un  goût  plus  que  douteux  ,  qu'il  chanta  lui-même  au 
club. 

Les  9  et  10  août,  les  cloches  de  la  Cathédrale  étaient  encore  en  place, 
car  le  procès-verbal  de  la  cérémonie  de  la  réception  de  l'acte  constitu- 
tionnel, qui  eut  lieu  place  de  l'Egalité,  mentionne  que  toutes  les  cloches 
furent  sonnées  à  cette  occasion.  Le  fr.  Paysant  s'était  donc  quelque  peu 
moqué  de  la  crédulité  de  ses  auditeurs  dans  son  affirmation  pompeuse 
d'avoir  toutes  les  cloches  en  magasin  dès  le  26  mai  précédent.  D'autre 
part,  la  lecture  de  la  séance  du  Conseil  Général  du  18  brumaire  an  2 
(8  novembre  1793),  nous  montre  «  que  le  Procureur  Général  de  la  Com- 
mune expose  que  le  citoyen  Paysant,  receveur,  requis  de  faire  abattre  les 
cloches  n'en  a  rien  fait  et  demande  qu'il  soit  mandé  devant  le  Conseil 
Général.  Paysant  comparut  et  dit  que  le  retard  était  imputable  au  Comité 
de  surveillance  (1)  dont  il  a  demandé  l'assentiment  et  qui  désirerait, 
paraît-il,  qu'il  n'en  restât  qu'une.  Sur  ce,  le  Conseil  général,  considérant 
que  la  susdite  réquisition  n'a  été  faite  à  Paysant  qu'en  vertu  de  la  loi, 
dont  l'exécution  lui  appartient  directement,  arrête  que  demain,  pour  tout 
délai,  Paysant  fera  abattre  les  cloches  ». 

Le  16  frimaire  an  2  (6  décembre  1793),  un  frère  de  la  réquisition  de 

(1)  Il  s'agit  du  second  Comité  de  surveillance,  institué  à  Caen,  le  a  octobre  1793,  par  les 
représentants  du  peuple,  Lindct  et  Oudot,  sur  les  indications  de  Le  Tuai,  maire,  et  installé 
par  lui,  le  5,  dans  le  local  de  la  Société  populaire.  En  faisaient  partie  les  citoyens:  Hardouin, 
le  jeune  ;  Mallet,  canonnier  ;  Baudre,  ancien  curé  ;  Martin,  chirurgien  ;  Le  Fort,  capitaine  ; 
Barey,  huissier;  Al  lard,  canonnier;  Savary,  cordonnier;  Chris  tille,  menuisier  ;  Dupart,  fils  ; 
Ménage,  menuisier,  et  Vimard  Deslandes. 

Le  premier  Comité  de  surveillance  et  de  sûreté,  créé  le  iar  avril  1793,  était  chargé  de  veiller  à 
tout  ce  qui  intéresse  la  tranquillité  intérieure  et  extérieure  de  la  ville,  avec  l'aide  des  commis- 
saires de  police,  de  la  gendarmerie  et  même  d'autres  agents.  Il  élait  composé  de  trois  officiers 
municipaux,  Néry,  Gueroult  et  Moisson  et  présidé  par  le  maire  Boisdelle  de  Feuguerolles. 


-  55- 

Caumont  signalait  au  Comité  de  surveillance  c  qu'il  y  a  encore  quantité 
de  communes  qui  n'ont  pas  apporté  leurs  cloches  dans  la  cour  de  la 
maison  commune.  »  Sur  cette  indication,  le  Directoire,  avisé,  promit  de 
les  y  contraindre. 

On  voit,  d'après  ce  qui  précède,  que  le  receveur  Paysant  n'était  pas 
très  zélé  dans  l'accomplissement  de  ses  fonctions  relatives  à  la  descente 
des  cloches  et  que  ce  ne  fut,  pour  ainsi  dire,  que  contraint  et  prié  qu'il 
exécuta  les  réquisitions  du  Conseil  général. 

Toutes  les  cloches  furent  descendues  et  brisées  à  l'exception  de  la 
grosse  Trémonde.  Vingt-trois  mille  sept  cent  quatre  livres  de  métal  furent 
transmués  en  canons  ou  plutôt  en  billon  !  La  petite  tour  des  moneaux  fut 
détruite.  Le  timbre  de  l'horloge  et  les  tinterelles  furent  conservés, 

La  grosse  Trémonde^  réservée  pour  convoquer  à  la  décade  et  sonner  le 
tocsin,  devint  vite  inutilisable,  soit  parce  que  le  beffroi  aurait  été  désorienté 
lors  de  la  descente  de  sa  sœur  et  voisine,  soit  à  cause  du  mauvais  état 
de  ladite  charpente.  On  se  rappellera,  en  effet,  que  le  frère  Lajeunesse, 
dans  sa  demande  de  réparations  urgentes  à, la  Cathédrale,  en  avait  excepté 
€  les  cloches  qui  doivent  être  fondues  ». 

Jusqu'au  13  germinal  an  3  (3  avril  1794),  on  n'y  fit  aucune  réparation, 
si  bien  qu'à  cette  date,  à  l'occasion  d'un  incendie  qu'on  n'avait  pu  annon- 
cer, faute  de  cloche,  c  le  frère  Bessin  (Jean-François)  demande  que  l'on 
invite  la  Municipalité  à  faire  réparer,  dès  demain,  la  cloche  restante  »,  et 
voit  sa  motion  approuvée. 

En  1804,  Jean-Baptiste-Gabriel  Delauney,  l'ex-député  à  la  Constituante, 
l'un  des  conservateurs  du  dépôt  des  sciences  et  arts  de  l'arrondissement, 
déplorant  la  disparition  de  beaucoup  de  clochers  dans  Bayeux,  écrivait 
ces  vers  : 

Ils  ne  sont  plus.  Adieu  leur  confuse  harmonie  ! 

Elle  ne  mêle  plus  dans  l'oreille  assourdie 

De  leurs  timbres  aigus  les  bruyants  carillons 

Aux  sonores  accents,  majestueux  bourdons, 

Dont  l'accord  solennel,  ébranlant  les  nuages 

Les  chargeait  au  Très-Haut  de  porter  nos  hommages. 

Pour  cet  usage  saint,  dans  les  airs  supendus, 

Tous  ces  bronzes  mouvans,  que  sont-ils  devenus  ? 

Se  sont-ils  transformés  en  bouches  homicides? 

Vous  qui  les  regrettez,  désertes  pyramides. . . 


-  56  - 

Cette  pénurie,  sinon  absence  de  cloches ,  très-sensible  à  la  population, 
dont  les  regrets  étaient  ainsi  poétiquement  traduits,  fut  un  grave  sujet  de 
préoccupations  pour  le  clergé,  mais  la  parcimonieuse  dotation  accordée 
aux  fabriques,  lors  de  la  restauration  du  culte  catholique,  par  la  loi  de 
germinal  an  X,  ne  permit  pas  d'y  remédier  dès  l'abord.  Il  y  avait  des 
ruines  plus  urgentes  à  relever.  Les  années  s'écoulèrent  au  fracas  du  canon, 
et  il  fallut  attendre  quelque  temps  après  le  rétablissement  de  la  paix  pour 
multiplier  la  pieuse  voix  des  cloches.  Ce  ne  fut  qu'en  1818,  le  ^décem- 
bre, que  les  deux  fabriques,  Cathédrale  et  paroissiale,  de  Notre-Dame  de 
Bayeux,  réunies  au  palais  épiscopal,  décidèrent  de  placer  dans  les  tours 
de  la  Cathédrale,  trois  nouvelles  cloches,  dont  deux  seraient  payées  par 
la  fabrique  paroissiale. 

Le  33  janvier  suivant,  elles  nommaient  chacune  trois  commissaires , 
savoir  :  la  cathédrale,  les  chanoines  Delauney-Dufondray  et  Le  Fetev,  et 
le  marquis  de  Bricqueville  ;  et  la  paroissiale,  le  comte  Achard  de  Bon- 
vouloir,  Delafontaine,  directeur  de  la  poste,  et  Lefèvre,  avoué,  pour  faire 
effectuer  la  fonte  de  ces  trois  cloches,  qui,  quel  que  fût  leur  poids,  de- 
vaient être  fondues  en  commun  par  les  deux  fabriques. 

A  l'unanimité ,  ces  commissaires  arrêtèrent  «  que  s'il  arrivait  dans 
quelque  temps  que  ce  soit,  que  la  paroisse  Notre-Dame  fit  bâtir,  ou  se 
procurât,  pour  son  usage  ,  une  autre  église  que  l'église  Cathédrale,  la 
fabrique  Cathédrale  aurait  alors  à  choisir,  ou  de  remettre  à  la  fabrique 
paroissiale  les  deux  cloches  qui  vont  être  fondues  à  sa  charge,  Ou  de  les 
conserver,  en  lui  en  fournissant  deux  autres  qui  fussent,  autant  que  pos- 
sible, exactement  du  même  poids.  » 

Le  30  janvier ,  les  fabriciens  de  la  paroisse  déclarèrent  ne  pouvoir 
dépenser  que  3. 500  francs  pour  ces  deux  cloches. 

Les  8  et  27  février,  eurent  lieu  deux  nouvelles  délibérations,  dont  nous 
n'avons  eu  sous  les  yeux  que  la  seconde,  dans  lesquelles  tout  fut  définiti- 
vement réglé.  Le  nombre  des  cloches  à  fondre  fut  porté  à  quatre;  le  cha- 
noine Mathurin  Brault,  frère  de  l'évèque ,  faisant  don  d'une  cloche.  On 
décida  de  mettre  la  fonte  de  ces  cloches,  comme  aussi  la  fourniture  d'une 
grande  partie  du  métal  nécessaire,  en  adjudication  au  rabais,  le  ier  mars 
suivant,  aux  clauses  et  conditions  d'un  cahier  des  charges  dressé  dans  la 
réunion  du  27  février. 

Les  cloches  devaient  être  fondues  sur  place  :  défense  d'employer  le 
charbon  de  terre.  Les  deux  plus  petites  étaient  au  compte  de  la  fabrique 
paroissiale;  les  deux   plus  grosses  au  compte  de  la  cathédrale.  Elles 


-  57  — 

devaient  peser  ensemble  6.500  à  7.000  livres,  et  être  en  métal,  composé 
de  quatre  cinquièmes  de  cuivre  rouge,  et  le  surplus  ou  six  cinquièmes 
d'étain  fin,  au  prix  de  1  franc  05  la  livre,  tous  frais  de  fonderie  compris. 
Le  vieux  métal  fourni  par  la  fabrique  serait  utilisé,  moyennant  20  francs 
des  100  livres,  pour  sa  fonte  :  quatre  pour  cent  de  déchet  étaient  accor- 
dés. Les  battants,  hunes,  chapes,  fer  et  bois  nécessaires  seraient  fournis 
aux  fondeurs.  J,es  quatre  cloches  devaient  être  placées  et  en  état  de 
sonner  pour  le  26  mai  suivant,  jour  de  l'Ascension,  et  être  en  accord 
avec  TUT  existant  (la  Trémonde),  en  donnant  les  sons  de  UT  octave,  LA, 
SOL,  FA. 

L'adjudicataire  fut  J.-B. -François-Philippe  Dubosq,  maître-fondeur, 
demeurant  à  Bayeux,  rue  Saint-Laurent. 

Elles  ne  durent  pas  être  en  place  pour  le  jour  de  l'Ascension  ,  car  leur 
bénédiction,  par  l'évèque  Charles  Brault,  n'eut  lieu  que  le  jeudi  29  juillet. 

La  première  cloche  FA,  pesant  a.  109  livres,  portait  cette  inscription: 
«  Je  m'appelle  Charlotte- Louise,  j'ai  été  bénite  par  Charles,  évéque  de 
Bayeux,  et  par  lui  nommée,  conjointement  avec  Madame  Charlotte- 
Louise-Adélaïde  de  Salignac  de  la  Mothe-Fénelon,  marquise  de  Campigny, 
épouse  de  messire  Louis-Charles  Bauquet  de  Surville,  marquis  de  Campi- 
gny, maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  commandeur  de  l'ordre  du  Phénix,  l'an  de  grâce 
1819,  sous  le  règne  de  Louis  XVIII.  » 

Dans  un  cartouche,  orné  des  insignes  épiscopaux,  les  armes  de  Charles 
Brault  (1),  de  l'autre  côté  (à  l'opposite)  celles  du  Chapitre.  P.  Dubosq, 
fondeur. 

Sur  la  seconde  cloche,  SOL,  du  poids  de  1.493  ^vres  »  on  lisait:  c  L'an 
18 19,  sous  le  règne  de  Louis  XVIII  et  sous  le  pontificat  de  Charles  Brault, 
cette  cloche  a  été  donnée  à  la  Cathédrale  de  Bayeux  par  M9  Mathurin 
Brault,  chanoine  de  ladite  église,  qui,  à  la  cérémonie  de  la  bénédiction 
faite  par  Mgr  l'évèque  l'a  présentée  et  nommée  Mathurine  ,  conjointe- 
ment avec  Mme  Mathurine  Perrin  de  Kéraugrain,  supérieure  de  l'Hôpital- 
Général  de  Bayeux.  » 

(1)  Mgr  Brault  avait  été  nommé,  le  8  août  1817,  à  l'archevêché  d'Albi,  rétabli  par  une 
bulle  du  37  juillet  précédent  ;  mais  il  ne  reçut  £es  bulles  que  le  96  février  i8a3.  Les  armes, 
dont  il  est  ici  question,  ne  sont  pas  les  initiales  CB  de  sable  ,  enlacées,  en  lettres  anglaises, 
sur  un  pelte  anglais  d'azur,  que  l'on  voit  sur  les  livres  religieux  du  diocèse ,  mais  d'autres 
qu'il  prit,  ultérieurement,  quand  il  fut  fait  baron  de  l'Empire  :  Coupé,  le  i"  d'argent,  à 
l'agneau  pascal  d'azur  et  de  gueules  à  la  croix  alaisée  d'or  ,  la  a*  de  pourpre  &  la  couleuvre 
d'or,  tortillée  en  pal,  accostée  à  dextre  et  à  senestre  d'une  colombe  aussi  d'or. 


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Armes  de  Mgr  Brault  et  du  Chapitre  et  un  bas-relief  représentant  la 
Vierge   P.  Dubosq,  fondeur. 

Sur  la  troisième  cloche,  LA,  poids livres  ,  est  écrit:  c  L'an  1819, 

j'ai  été  bénite  par  Mgr  Charles  Brault.  J'appartiens  à  l'église  paroissiale 
dudit  lieu  et  nommée  Marie  par  Messieurs  les  Marguilliers  de  la  susdite, 
représentés  par  M.  Jean-François  Le  Roy,  président,  M.  le  Moussu,  cha- 
noine et  curé  de  la  parroisse.  »  P.  Dubosq,  fondeur. 

La  quatrième,  TUT  à  l'octave  de  la  Trémonde%  s'appelait  Louise  et  pe- 
sait 39a  livres. 

Pour  payer  sa  cloche,  le  Chapitre  avait  eu  recours  à  une  souscription 
qui  produisit  a.078  fr.  75.  Les  gros  souscripteurs  furent  :  les  deux  frères 
Brault,  300  fr.  ;  les  chanoines,  Bernard,  200  fr.  ;  d'Audibert,  14a  fr.  75; 
Delaunay-Dufondray,  100  fr.  ;  Lacoudre,  100  fr.,  et  le  marquis  de  Bric- 
queville,  100  fr.  :  ensemble,  94a  fr.  75.  Comme  il  ne  fut  dépensé  que 
1.639  fr.  9;,  dont  1.548  fr.  au  fondeur  et  18  fr.  à  Chire,  qui  grava  les 
armoiries,  cette  souscription  procura  au  Chapitre  un  boni  de  438  fr.  80. 

Louise  fut  refondue,  en  1831,  parles  soins  des  marguilliers  de  la  pa- 
roisse à  qui  elle  appartenait,  représentés  par  M.  Devy,  curé-archiprêtre, 
et  bénite  par  Louis-Marie  d'Audibert  de  la  Vilasse,  vicaire  général,  son 
parrain. 

Cette  même  année,  une  cinquième  cloche,  Charlotte-  Marthe,  du  poids 
de  540  livres,  fut  fondue  aux  frais  de  la  fabrique  et  nommée  et  bénite  par 
l'évoque  Charles-Richard  Dancel. 

Le  fondeur  de  ces  deux  cloches  fut  F.  Bailly,  demeurant  à  Caen,  rue 
Sainte-Paix,  en  face  l'octroi. 

Cette  sonnerie,  que  j'ai  connue  en  mon  enfance,  faisait  très  bon  effet 
quand  toutes  ses  cloches  étaient  en  branle  et  que  la  Trémondâ  les  accom- 
pagnait ou  plutôt  les  dominait  de  sa  voix  grave  et  sonore. 

Mais  elle  n'agréa  pas  longtemps  Messieurs  les  Chanoines  qui  la  trou- 
vèrent trop  mesquine,  et  dès  1837,  s'adressaient  à  un  fondeur  de  Villedieu, 
Havard,  successeur  de  Marquet-Viel,  pour  avoir  le  devis  d'une  sonnerie 
plus  digne  du  Vénérable  Chapitre.  Le  premier  projet  présenté  consistait 
dans  l'adjonction,  à  la  vieille  Trémonde,  de  deux  nouvelles  cloches  :  l'une, 
d'un  ton  plus  bas,  SI  bémol,  du  poids  de  10.300  à  10.500  livres,  du  coût 
de  16.650  fr.  ;  l'autre,  d'un  ton  plus  haut,  RÉ,  du  poids  de  6.000  livres  et 
du  coût  de  9.650  fr.  La  sonnerie  eût,  dès  lors,  été  une  tierce. 

Vers  la  même  époque,  un  autre  projet  succéda  au  précédent.  Il  restait 
toujours  acquis  que  l'on  conservait  la  cloche  de  Tévèque  de  Lorraine. 


-  59  - 

On  refondait  et  Charlotte-Louise  ou  la  Caroline^  FA,  qui  était  cassée,  en 
RÉ,  en  lui  donnant  un  poids  de  6.000  livres,  coût  9.350  fr.,  et  Mathurine, 
qui  donnait  un  SOL  faux,  en  une  cloche  en  MI,  du  poids  de  4.000  livres 
et  du  prix  de  6.170  fr.  La  dépense  totale  aurait  été  de  15420  fr.,  mais 
déduction  faite  du  métal  donné  ou  repris,  elle  se  réduisait  à  10.394  fr.  Et 
le  Chapitre  n'avait  que  8.603  fr.  51  à  y  consacrer  !  Dans  ce  second  devis, 
la  fabrique  paroissiale  aurait  songé  à  refondre  ses  trois  cloches,  à  en 
augmenter  le  poids  et  à  n'en  faire  que  deux,  donnant  le  FA  et  le  SOL. 
La  sonnerie  eût,  dès  lors,  été  une  quinte.  Voici  ce  devis,  avec  le  poids 
des  diverses  cloches,  envoyé  par  Havard,  le  7  janvier  1838  :  UT,  7.700 
livres;  RÉ,  5.572  ;  MI,  4.500;  FA,  3.330  ;  SOL,  3.400.  UT  (la  Trémonde) 
déduit,  restait  à  fournir  15.702  livres  de  métal. 

On  lui  demanda  ensuite  le  devis  d'une  octave.  On  en  revenait  donc  au 
genre  de  sonnerie  qui  faisait  si  bon  effet  dès  1737  et  jusqu'à  la  Révolu- 
tion. Havard  satisfit  ainsi  à  cette  demande  :  SI  bémol,  10.567  livres;  UT, 
7.700  ;  RÉ,  5.594  ;  MI  bémol,  4.373  ;  FA,  3.185  ;  SOL,  3.394  ;  LA,  1.643  ; 
SI  bémol,  1.332.  UT  (la  vieille  Trémonde)  déduit,  reste  à  fournir  28.976 
livres  de  métal. 

Le  39  janvier  1839,  nouveaux  devis.  On  fondrait  3  cloches  neuves  :  UT, 
d'un  ton  plus  haut  que  l'existante  (la  Trémonde),  coût  9.035  fr.  60;  RÉ, 
de  deux  tons  plus  haut,  coût  7.397  fr.  30  :  total  16.333  fr.  90.  On  prévoit 
aussi  l'éventualité  de  la  fonte  d'une  seule  cloche,  d'un  ton  plus  bas,  LA, 
du  prix  de  17.051  fr.  05,  réduits  à  16.666  fr.  85,  déduction  faite  de  la  fer- 
rure et  des  hunes  que  le  Chapitre  aurait  fournies.  Mais  le  Chapitre,  qui 
ne  disposait,  métal  et  argent,  que  de  13.540  fr.  37,  ce  qui  était  déjà  un 
fort  joli  denier,  aurait  eu  à  trouver,  dans  la  première  combinaison, 
2.793  fr.  53,  et  dans  la  seconde,  3.136  fr.  48. 

Quoique  ses  revenus  et  ses  facultés  se  fussent  considérablement  et 
rapidement  accrus  depuis  Tan  1817,  où  il  faisait  appel  à  une  souscription 
pour  fondre  Charlotte-Louise,  et  même,  depuis  1837  où  il  n'avait  de  dispo- 
nible que  8.602  fr.  51  pour  de  nouvelles  cloches,  à  1839,  où  son  fonds  de 
réserve  dans  ce  but  atteignait  13.540  fr.  37,  le  Chapitre  ne  réalisa  aucun 
de  ces  projets. 

Il  en  fut  de  lui  comme  des  enfants  qui  désirent  des  jouets  hors  de 
proportion  avec  leurs  ressources  et  qui,  après  se  lesètre  fait  montrer,  ont 
le  chagrin  de  ne  pouvoir  les  acquérir.  Messieurs  les  Chanoines  avaient 
voulu  faire  trop  grand,  et  devant  la  grosse  somme  à  débourser,  ils  eurent 
la  sagesse  de  s'abstenir  pour  l'heure. 


-  60  — 

• 

Seize  ans  plus  tard,  ils  crurent  le  moment  venu  de  réaliser  leur  dessein 
persistant.  M.  Louis  Chicot,  «un  ingénieur  qui,  dit  Raymond  Bordeaux  (i), 
s'était  adonné  à  faire  sortir  l'art  du  fondeur  de  l'espèce  de  barbarie  où  il 
croupissait,  et  qui  avait  visité  et  étudié  les  sonneries  les  plus  curieuses 
de  l'Europe  »,  venait  de  restaurer,  avec  grand  succès,  le  beffroi  de  Rouen. 
Séduit  par  sa  renommée,  le  Chapitre  l'invita  à  venir  visiter  ses  cloches  et 
à  lui  présenter  un  devis  de  restauration  pour  la  sonnerie  de  la  Cathédrale. 

Il  examina  la  Trémonde  et  Cécile,  le  timbre  de  l'horloge. 

L'une  et  l'autre  étaient  en  14  bords  (a). 

Trémonde    Cécile 

Epaisseur  au  bord  principal 0.130        0.100 

Diamètre  à  la  pince i.8ao        1.400 

—  au  retour  d'onde 1.300        0.770 

Epaisseur  au  5*  bord  en  faussures 0.083        0.063 

—  au  9*  id.  0.065        0.050 

—  au  cerveau 0.065        0.039 

Hauteur  diagonale  extérieure  (de  la  pince  au  cer- 
veau)      1.300        1.100 

Hauteur  diagonale  intérieure  (au-dessus  du  cer- 
veau)       1*430        0.900 

Hauteur  de  la  couronne o-3*5        0.230 

Hauteur  totale  (de  la  pince  aux  anses)      ...  1 .800 

M.  Chicot,  d'après  le  tracé,  évaluait  le  poids  de  ia  Trémonde  à  4-37° 
kilos,  8.740  livres. 

Pour  faire  sonner  ces  deux  cloches  ensemble,  Cécile  n'étant  pas  tracée 
en  forme  de  timbre,  mais  fondue  pour  être  mise  à  la  volée,  M.  Chicot 
estimait  qu'il  faudrait  dépenser  pour  Cécile  1.200  fr.  et  1.500  fr.  pour  la 
Trémonde,  que  l'on  eût  transportée  de  sa  case  dans  celle  d'à-côté,  plus 
grande  et  réparée  en  1843  ou  1844.  Il  ne  se  chargeait  pas  de  la  besogne, 
ne  faisait  que  la  surveiller  et  demandait  500  fr.  d'honoraires  à  forfait. 

Ce  plan  fut  soumis  au  Chapitre  le  18  décembre  1856. 

Le  2  janvier  1857,  l'ingénieur  proposait  une  autre  combinaison:  une 

(1)  Raymond  Bordeaux.  Principes  d'Archéologie  pratique,  etc.,  p.  284. 

(s)  Les  fondeurs  appellent  bord  ou  gros  bord,  l'endroit  où  la  cloche  a  le  plus  d'épaisseur 
et  sur  lequel  frappe  le  battant.  L'épaisseur  de  ce  gros  bord  est  la  quinzième  partie  du  diamè- 
tre de  la  cloche,  à  l'endroit  le  plus  large,  c'est-à-dire  au  bas,  nommé  patte.  Vers  le  milieu  et 
jusqu'à  Tonde,  l'épaisseur  est  du  tiers  de  ce  gros  bord.  On  appelle  pince  ou  patte  l'extrémité 
qui  devient  mince  et  pour  ainsi  dire  tranchante. 


-  61  — 

sonnerie  de  6  cloches  :  i°  la  Trémonde  (pivot  de  toutes  les  combinaisons)  ; 
2°  une  cloche  à  fondre  du  poids  de  2.800  kilos,  seconde  à  l'aigu  ;  30  Cécile 
tierce  à  l'aigu,  —  qui  auraient  formé  une  tierce  majeure,  toutes  en  14 
bords.  La  dépense  eût  été  de  6.308  fr.  pour  les  trois  ,  en  y  employant  le 
métal  des  deux  plus  grosses  des  5  moindres  cloches.  Ceci  aux  frais  du 
Chapitre.  —  Pour  la  paroisse,  on  eût  fondu  deux  cloches  neuves  :  Tune 
de  1.000,  l'autre  de  700  kilos,  sonnant  la  quarte  et  la  quinte,  à  l'aigu.  En 
y  employant  le  métal  des  3*  et  y  cloches,  le  coût  serait  de  6.135  fr.,  vu 
le  mauvais  état  du  beffroi  qu'il  faudrait  faire  neuf  avec  3  cases.  La  4e  clo- 
che serait  conservée  et,  après  burinage,  sonnerait  juste  à  l'octave  du  bour- 
don. On  aurait  pu,  avec  ces  6  cloches,  exécuter  37  genres  de  sonneries. 

Le  Chapitre  n'agréa  ni  l'un  ni  l'autre  de  ces  projets. 

Il  s'adressa  encore  aux  maisons  Choyer,  Guillaume  et  Compagnie 
(31  mars  1857)  et  Ernest  Bollée  (le  23  mai  suivant),  du  Mans,  mais  sans 
résultat. 

La  cloche  de  de  Lorraine  et  des  Grimaldi  avait  de  l'usure  à  l'endroit  de 
la  batte:  on  s'en  inquiéta  et  on  fit  exécuter  à  grands  frais,  quelques  repa- 
yons. L'usure  était,  paraît-il,  de  5  centimètres.  Les  chanoines ,  auxquels 
elle  avait  cessé  de  plaire  et  désireux  de  s'en  débarrasser,  saisirent  la  balle 
au  bond,  et  exploitant,  en  pessimistes,  cette  usure ,  osèrent  parler  hau- 
tement de  refondre  cette  cloche,  intangible  jusqu'alors.  Il  était  question 
de  la  réduire  à  6.500  livres  et  de  l'accompagner  de  4  autres  cloches  dont 
la  plus  petite  n'aurait  pesé  que  1.400  livres.  Le  Chapitre,  composé  de 
9  chanoines,  ne  sut  pas  garder  l'accord  dans  cette  question  de  cloches. 
Deux  camps  opposés  se  constituèrent.  Une  polémique  ardente  s'éleva 
entre  les  partisans  de  la  vénérable  Trémonde  et  les  ingrats  qui,  au  mépris 
de  ses  longs  services,  la  voulaient  jeter  au  creuset.  Le  chanoine  V.  Hugot 
remplissait  les  colonnes  de  Y  Indicateur  de  sa  prose  quelque  peu  fou- 
gueuse, les  chanoines  Guérin  et  Marais,  le  premier  surtout ,  fort  compé- 
tent en  la  matière,  lui  répondaient  dans  Y  Echo  Bayeusain  ,  avec  un  calme 
et  une  modération  tout  à  fait  ecclésiastiques  ;  et  entre  temps,  la  muse 
fort  appréciée  de  M.  G.  Garnier  honorait  cette  dernière  feuille  de  ses 
lamentations  poétiques,  échos  de  l'opinion  laïque  très  hostile  à  la  dispari- 
tion de  ce  vieux  bronze  historique. 

Les  novateurs  et  les  violents  l'emportèrent  ;  puis,  ils  se  laissèrent  per- 
suader par  M.  P.  Havard,  de  Villedieu,  de  livrer  à  la  fonte  leurs  cloches 
laissées  intactes,  sous  couleur  de  les  mettre  en  meilleur  accord,  ou  plutôt 
de  donner  à  leur  sonnerie  une  harmonie  plus  à  la  mode ,  €  prétexte  qui, 


-  62- 

d'après  R.  Bordeaux  (i),  serait  au  moins  un  aveu  d'impéritie  de  la  part  du 
fondeur,  et  n'est  au  fond  qu'une  preuve  d'avidité  mercantile.  » 

La  fièvre  de  refonte,  quand  même,  —  sans  souci  de  l'intérêt  archéo- 
logique que  le  temps  confère  aux  vieilles  cloches  dont  il  fait  de  véri- 
tables monuments  historiques,  —  au  mépris  de  la  valeur  artistique  que 
les  artistes  qui  les  fondirent  leur  donnèrent  par  leur  habileté  profession- 
nelle, —  comme  pour  effacer  la  mémoire,  devenue  importune  ,  de  leurs 
donateurs,  —  cette  fièvre  était  alors  générale,  témoin  les  nombreux  arti- 
cles des  journaux  religieux  ou  des  revues  d'art  qui  stigmatisèrent  cette 
campagne  prudhommesque  de  vandales  au  petit  pied. 

Descendants  dégénérés  des  Lefort,  des  Brocard  ,  des  Delapaix ,  des 
Dubosq,  des  Bailly,  d'artistes  devenus  industriels ,  les  fondeurs  d'aujour- 
d'hui se  sentent,  pour  la  plupart,  incapables  de  surmonter  la  plus  grande 
difficulté  de  leur  art,  qui  est  la  mise  en  accord  parfait  des  cloches  neuves 
avec  les  anciennes,  opération  possible  cependant  et  avec  toute  la  préci- 
sion désirable,  sans  tâtonnement,  sans  retouches  et  du  premier  jet. 

Les  chanoines  bayeusains,  mélomanes  peut-être ,  mais  non  musiciens 
assurément,  firent  avec  le  fondeur  P.  Havard,  les  20  juin  et  8  juillet  1857, 
deux  marchés,  aux  termes  desquels,  on  livrait  à  la  fonte  toutes  les  cloches 
de  la  Cathédrale,  y  compris  le  timbre  de  l'horloge!  A  ce  vieux 
métal,  repris  à  3  fr.  50  le  kilo,  moins  2  °/0  pour  fer,  etc.,  on  ajoutait  assez 
de  métal  neuf,  pour  établir  5  cloches,  —  une  quinte  :  FA,  SOL,  LA,  SI, 
UT,  et  pesant:  3.250,  a. 400,  1.750,  1.450  et  1075  kilos;  au  total ,  9.925 
kilos.  Les  4  premières  cloches  seraient  aux  frais  du  Chapitre  ,  les  2  der- 
nières à  ceux  de  la  paroisse,  qui  donnait  Marie,  Charlotte-Marthe  et  Louise, 
les  3  cloches  qui  lui  étaient  propres. 

Les  deux  fabriques  réunies  :  la  capitulaire ,  où  siégeaient  MM.  les 
comtes  de  k  Rivière  et  Gustave  de  Germiny,  —  les  chanoines  Michel, 
vicaire-général,  doyen  du  Chapitre,  et  Laffetay,  maître  des  cérémonies,  — 
le  président  du  tribunal  civil,  M.  Pezet,  membre  de  la  Légion  d'honneur  ; 
—  les  chanoines  d'Hérembert,  grand-chantre,  et  Marais;  —  et  la  parois- 
siale, dont  les  membres  étaient  MM.  le  comte  de  Bonvouloir,  A.  de  la 
Rivière,  Bertot,  G.  Villers,  Niobey,  de  Courson  ,  trésorier,  et  Robillard, 
vicaire,  avaient,  en  signant  ces  marchés,  signé  l'arrêt  de  mort  de  la  pauvre 
vieille  Trémonde. 

La  ville  de  Bayeux  protesta  énergiquement,  mais  en  vain,  contre  cet 
arrêt.  De  quel  droit,  en  effet,  aurait-elle  pu  contrarier  les  projets  campa- 

(l)  Opuscule  cite,  pape  a 83. 


-  63  - 

nicides  du  Chapitre  ?  Lors  du  Concordat,  les  cloche3.  comme  tous  les 
autres  objets  du  culte,  n'avaient-elles  pas  été  remises  à  la  disposition  du 
clergé  (i).  Mais  elle  fut  plus  heureuse  dans  la  revendication  du  timbre  de 
Thorloge,  à  la  dépense  de  laquelle  elle  avait  fait  face,   partie  avec  les 
deniers  municipaux,  partie  avec  le  produit  d'une  souscription  publique  : 
elle  lutta  énergiquement  contre  le  Chapitre  qui  voulait  s'emparer  indû- 
ment de  cette  cloche,  aujourd'hui  notre  dernier  bronze  historique,  pour 
la  détruire,  et  ses  efforts  réussirent  à  l'arracher  au  fourneau  destructeur. 
♦Dès  le  12  juillet  1857,  à  peine  les  délibérations  des  deux  fabriques 
connues,  parut  une  chanson  satirique,  «  La  Trémonde  aux   Bayeusains  », 
où  l'auteur  faisait  adresser  par  la  filleule  du  prince  de  Lorraine,  le  prélat 
janséniste  du  xvnr  siècle  et  de  la  duchesse  de  Valentinois,  ses  adieux  de 
mourante  à  notre  population. 
Nous  en  extrairons  seulement  deux  couplets  : 

Le  niveau  de  quatre-vingt-treize 

S'émoussa  sur  mon  dur  métal 

Que  n'ai-je  alors,  de  Louis  seize 

Partagé  le  destin  fatal  ! 

Dans  un  cataclysme  fendue, 

Passe  encor. . .  mais,  par  vous,  vendue  ! 

Din-don,  din-don, 
Laissez  en  paix  le  vieux  bourdon  ! 


J'honore  et  je  plains  le  courage 
De  mes  généreux  avocats  ; 
Du  peuple  ils  auront  le  suffrage  : 
Mais  le  juge  en  fait  peu  de  cas.  — 
Et  puis  contre  eux  (Dieu  les  assiste  !) 
Ils  ont  expert  et  publiciste. . . 

Din-don,  din-don, 
Laissez  en  paix  le  vieux  bourdon  ! 


Cette  dernière  strophe  de  M.  G.  Garnier  met  en  relief  l'état  des  esprits. 

Différentes  causes  entravèrent  l'action  du  fondeur.  Octobre  passa  et 
rien  de  nouveau  n'était  encore  intervenu.  Le  11  de  ce  mois,  M.  Havard 
avait  demandé  les  noms  à  graver  sur  les  moules  qu'il  disait  prêts.  Il 
devait,  en  envoyant  à  Bayeux  les  deux  petits  timbres  sur  lesquels  les 

(1)  Loi  do  18  germinal  an  10. 


—  64  - 

quarts  devaient  sonner  à  l'horloge  de  l'église  Saint-Patrice,  récemment 
construite  par  un  nommé  Gourdin,  faire  prendre  le  vieux  bourdon,  puis 
il  le  laissait  pour  la  fête  de  la  Toussaint  et  disait  qu'il  ne  l'enverrait 
quérir  que  la  semaine  suivante. 

Jusqu'au  a  mars  1858,  la  question  des  cloches  dort.  Le  Chapitre  y  pen- 
sait pourtant  toujours,  et  en  outre,  correspondait  sans  bruit  avec  le 
fondeur,  puisqu'il  existe,  à  cette  dernière  date,  une  lettre  de  celui-ci  où 
il  annonce  qu'il  a  reçu  les  noms  à  graver  sur  la  y  cloche.  Le  20  mars,  il 
fait  savoir  que  la  Trémonde  sera  descendue  le  lendemain  ;  mais,  sur  «le 
désir  de  l'évêque,  il  différa  l'opération  jusqu'au  lundi  de  Pâques.  Le 
11  avril,  on  annonça  la  fonte  des  cloches  pour  le  15  mai  :  les  petites  vien- 
draient ensuite. 

La  résistance  de  la  Ville  et  le  sauvetage  de  l'horloge  firent  modifier  le 
projet  primitif  des  deux  fabriques.  Un  nouveau  marché  fut  conclu  avec 
le  fondeur,  le  ao  avril  1858.  On  ne  lui  livrait  plus  pour  la  fonte  que  la 
Trémonde,  avec  quatre  (1)  des  cinq  cloches  de  la  tour  du  Sud,  et  de  ces 
5.939  k.  50  de  vieux  métal,  joint  avec  du  métal  neuf,  on  ne  faisait  plus 
que  trois  cloches,  devant  peser  4.000,  3.000  et  a.000  kilos.  Le  métal 
ancien  était  pris  à  3  fr.  30  et  le  neuf  vendu  4  fr.  40  le  kilo.  Le  Chapitre 
devait  payer  le  métal  et  la  suspension  de  la  grosse  cloche  et  le  métal 
seulement  de  la  seconde,  qui  serait  suspendue  avec  les  bois  de  l'ancienne 
Trémonde.  Ces  deux  cloches  devaient  être  placées  dans  la  tour  du  Nord. 
La  troisième  cloche  était  entièrement  aux  frais  de  la  paroisse,  qui  four- 
nissait 466  kilos  de  vieux  métal.  Les  ouvriers  seraient  payés  pour  les 
descendre  et  les  monter.  La  sonnerie  était  livrable  en  juin.  Les  commis- 
saires nommés  par  la  recevoir  furent  MM.  l'abbé  Capard,  maître  de 
chapelle  de  la  Cathédrale,  Mériel  Alexandre,  organiste  de  Saint-Patrice, 
et  A.  Delarue,  imprimeur. 

Le  27  avril,  le  vieux  bourdon  fut  descendu  et  partit,  sur  la  charrette  de 
l'exécuteur,  rejoindre  ses  petites  sœurs  déjà  arrivées  sur  le  lieu  du  sup- 
plice. Ce  même  jour,  jour  néfaste  et  fatal,  la  muse  chérie  de  M.  G. 
Garnier  lui  adressait,  dans  une  charmante  pièce  de  vers,  de  touchants 

adieux  : 

Hélas  !. . .  Des  souvenirs  qu'est  devenu  le  culte. . . 

Bayeux,  à  ton  passé  si  le  présent  insulte, 

Fulmine  un  désaveu  ; 

(1)  Charlotte-Louise  ,  21.109  livres;  Mathurine,  1.493  livres,  appartenant  au  Chapitre. 
Charlotte-Marthe,  54o  livres,  et  Louise,  39a  :  propriété  de  la  paroisse. 


-  65  — 

Des  profanations  dénonce  les  scandales. . . 
Ton  silence  serait  complice  des  vandales  ! 
—  Adieu,  Trétnonde  /• . .  Adieu  !  (i) 

Le  15  mai,  le  fondeur  envoyait  le  procès-verbal  du  poids  des  cloches 
cassées  et  du  métal  neuf;  un  délégué  du  Chapitre  assista  à  la  couléç  du 
métal  ;  le  30  mai,  on  démoulait  les  cloches  ;  le  21,  le  fondeur,  vantard  et 
outrecuidant,  annonçait  que  la  deuxième  cloche  aurait  le  son  de  celle 
refondue,  en  173a,  pour  l'horloge  de  Saint-Lô,  un  modèle  d'art  campa- 
naire,  par  Brocard  et  Delapaix,  les  fondeurs  lorrain»  qui  avaient  fait 
Louise-Hippolyte  et  Cécile  !  L'événement  Ta  confondu  ! 

La  commission  de  réception  fit  deux  voyages  à  Villedieu,  avant  et 
après  le  33  juin,  date  où  la  Trémonde  fut  levée. 

Le  la  juillet  1858,  les  trois  nouvelles  cloches,  celles  qui  existent  aujour- 
d'hui, furent  bénites,  en  présence  du  Préfet  du  Calvados,  et  de  leurs 
parrains  et  marraines  et  d'une  grande  affluence  de  public,  par  Tévêque 
de  bonne  mémoire  Charles-Nicolas-Pierre  Didiot. 

Le  35  juillet,  YEcho  Bayeusain  publiait  une  nouvelle  pièce  de  vers  de 
notre  sympathique  poète  local  :  c  Tremebunda  rediviva  ». 

Voici  les  inscriptions  de  ces  trois  cloches  : 

1"  (diamètre  1  ■  86  ;  poids  4.300  k.)  —  Salve  regina  mater  misericor- 
diae.  —  Deo  omnipotenti  maximo  |  in  honorem  Sanctarum  Sophi*  et 
Francise»  |  me  consecravit  |  IL  et  RR.  in  XPO  Pater  Carolus-Nicolaus- 
Petrus  Didiot,  |  BajoFepus,  anno  Domini  MDCCCLVIII  :  |  qua*  vocabul  a 
|  à  |  Francisco-Eugenio-Gabriele  duce  de  Harcourt,  |  legionis  honorific* 
praefecto,  |  olim  |  pari  Francise,  |  neenon  |  apud  S.  Sedem  legato  ;  |  et 
Sophia-Carolina-Armandina  de  Moges,  |  principis  Octavii  de  Broglio 
uxore ,  |  mihi  imposita  |  officio  |  P.  Havard  ,  |  e  Villadei  |  hic  |  insculpta 
sunt. 

3*  (diamètre  1-66;  poids  3.150  k.)  Tu  gloria  Jérusalem,  tu  latitia 
Israël.—  Deo  omnipotenti  maximo  |  in  honorem  Sancte  Johann*  et 
Sancti  Frederici  |  me  consecravitJJI.  et  RR.  in  XPO  pater  Carolus- 
Nicolaus-Petrus  Didiot,  x  Bajoc  e;^*  .  anno  Domini  MDCCCLVIII  :  |  h*c 
autem  mihi  |  Fredericus-Christophorus  cornes  d'Houdetot,  |  olim  par 
Francise,  |  legionis  honorificae  commendator,  |  ad  conventum  Francise 
legiferum  delegatus ,  |  docto  galiici  imperii  Instituto  adscriptus  |  et  | 
Johanna-Maria-Josepha  Achard  de  Vacognes,  |  vicecomitis  Picot  de  Vau- 

(*)  Imprimerie  Saint-Auge  Durant,  1  feuille  petit  in-8°. 


-  66  — 

logéuxor,  |  imposuere  vocabula;  |  quae  |  opificioP.  Havard  |  eVilladei,  | 
hic  |  insculpta  sunt. 

y  (diamètre  i  ■  50  ;  poids  a.  100  k.)  Benedicta  tu  inter  mulieres.  —  Deo 
oranipotenti  maximo  |  in  honorem  Sanctae  Marias  Virginis  me  conse- 
cravit  |  II.  et  RR.  in  XPO  Pater  Carolus-Nicolaus-Petrus  Didiot,  |  Bajoc 
epïïs,  anno  Domini  MDCCCLVIII  :  |  hoc  autem  mihi  |  Arcissus  de  Cau- 
mont,  legionis  honorificœ  eques,  |  docto  Gallici  imperii  Instituto  adscrip- 
tus ,  |  Societatis  ad  conservanda  monumenta  erecta  |  fundator,  |  et  | 
Antonia-Maria-Augusta  de  Mondragon  |  uxor  |  comitis  Desiderii  Achard 
de  Bon  vouloir  |  imposuere  vocabulum  |  quod  officio  P.  Havard.  e  Villa- 
dei,  hic  insculptum  est. 

Pour  obtenir  ces  9  450  kilos  ou  18.900  livres  de  cloches,  on  avait  mis 
en  fusion  as. 000  livres  de  métal,  dont  l'alliage  se  composait  de  78  parties 
de  cuivre  rouge  et  33  d'étain  fin  anglais. 

Le  Chapitre,  qui  avait  fourni  s. 391  kilos  de  métal  (1),  paya  pour  ses 
deux  cloches,  pesant  7.360  kilos,  à  4  fr.  l'un,  et  la  monture  de  la  grosse, 
4.300  kilos,  à  o  fr.  40,  31.120  francs,  dont  17.835  fr.  30  en  vieux  métal,  si 
bien  qu'il  ne  versa  en  numéraire  que  13.984  fr.  70  ;  et  la  paroisse  qui 
donnait  461  kilos  de  métal  (3),  paya  pour  sa  cloche,  pesant  3.670  kilos, 
et  frais  de  mouton,  montage,  etc.,  9.108  fr.,  dont  1.533  fr.  95  en  vieux 
métal  et  ne  déboursa  dès  lors  que  7.560  fr.  95. 

Le  fondeur  reçut  donc  en  métal  et  argent,  40.338  fr.  ! 

A  cette  somme,  il  faut  ajouter  8.408  fr.  80  de  frais  et  dépenses  en  résul- 
tance,  payés  savoir  :  audit  Havard,  pour  avoir  mis  les  cloches  en  place, 
suivant  son  marché,  6.1 1 1  fr.;àCailly,  entrepreneur  charpentier,  1.400  fr.; 
à  Havard,  535  fr.  ;  à  Boutin,  30  fr.  ;  à  Yvory,  30  fr. 

Les  cloches  de  la  Cathédrale  représentent  donc  une  valeur  de  48.636 
francs  80  !  !  ! 

«  En  condamnant,  dit  le  docteur  Billon  (3),  cet  excellent  instrument 
(la  Trémonde)  à  la  destruction,  le  Chapitre  a  commis  un  acte  de  vanda- 
lisme que  lui  reprochera  la  postérité  ;  mais  il  a  aussi  détruit  une  des  pages 
les  plus  glorieuses  de  l'histoire  de  la  Cathédrale.  Ce  bourdon  harmonieux 
devait  donc  servir  de  note  fondamentale  à  la  sonnerie  nouvelle  ;  il  ne 
fallait  pour  cela  que  de  la  science  ;  mais  on  a  craint,  et  on  avait  raison  que 
l'œuvre  moderne  ne  restât  bien  au-dessous  du  modèle.  MM.  les  Chanoines 

(1)  Trémonde,  Charlotte  et  Malhurine. 
(»)  Charlotte  Marthe  et  Louise. 
(3)  Campanologie,  p.  63. 


-  67  — 

ont  été  bien  récompensés  de  leurs  énormes  sacrifices,  car  les  nouvelles 
cloches  sont  sorties  de  leurs  moules  sourdes,  fausses,  discordantes,  et 
malgré  l'opération  du  burinage  qui  leur  fut  infligée,  ont-elles  trouvé  un 
accord  diatonique  majeur  ou  mineur  ?  La  vieille  Trémonde^  œuvre  des 
plus  habiles  fondeurs  du  xv!^  siècle,  trônerait  encore  en  souveraine  sur 
les  filles  de  Villedieu  ». 

Un  humble  porcelainier  du  nom  de  Pavie  moula  quelques  décors  de  la 
vieille  cloche.  La  bibliothèque  de.notre  Société  en  possède  un  exemplaire^ 

Ces  cloches  à  la  grosse  voix  ont  une  aînée  —  bien  petite  comparée  à 
leur  grosse  taille,  —  Marie,  fondue  en  1819,  bientôt  centenaire,  pesant 
environ,  croyons-nous,  400  kilos  ou  800  livres,  qui  sonne  les  baptêmes 
et  les  funérailles  des  humbles,  convoque  les  fidèles  aux  offices  de  classe 
inférieure  et  annonce  quotidiennement  les  trois  prières  de  V Angélus. 
Elle  est  restée  à  sa  place  primitive  dans  la  tour  du  Midi,  où  elle  a  pour 
compagne  la  Marie  de  1858,  filleule  de  M.  Caumont. 

Sophie-Françoise ,  Jeanne-Frédérique  et  Marie ,  unissant  leurs  voix 
pacifiques,  à  celle  tronitruante  de  leur  frère  le  canon ,  saluèrent,  au 
passage,  Napoléon  III,  allant,  le  4  août  1838,  inaugurer  à  Cherbourg  le 
bassin  Napoléon  et  de  là  se  rendant  en  Bretagne.  Le  Souverain,  dont  l'in- 
tervention puissante,  péniblement  obtenue  à  cause  des  passions  et  des 
rivalités  d'alors,  sauva,  en  1855,  notre  tour  centrale  du  marteau  des 
démolisseurs  artistiques  ,  s'arrêta  pour  visiter  notre  Cathédrale.  Il  consi- 
déra, avec  intérêt,  une  réduction  des  appareils  avec  lesquels  M.  de  Dion 
avait  tenu  suspendue  en  l'air  la  couronne  de  Louis  de  Harcourt,  pour  en 
refaire  en  sous-œuvre  les  4  piliers,  et  il  épingla,  lui-même,  sur  la  poitrine 
de  Tingénieur,  une  croix  de  la  Légion  d'honneur  bien  méritée. 

DEUXIÈME    PARTIE 

M  o  «  l.  o  a  E 

«  Dès  le  milieu  du  xm*  siècle,  ...les  prélats,  livrés  aux  séductions 
mondaines,  aimèrent  mieux  user  de  leurs  richesses,  pour  embellir  leurs 
châteaux  et  vivre  en  princes  que  pour  remplir  leurs  devoirs  de  gardiens 
du  culte  et  de  bienfaiteurs  des  églises.  Dans  les  Cathédrales  patiemment 
continuées,  nous  voyons  l'initiative  et  la  direction  passer  aux  chanoines, 
moins  relâchés  que  leurs  évèques,  moins  nomades,  et  plus  soucieux  de 
la  gloire  du  pays,  dont  ils  étaient  presque  tous  originaires  ».  (1). 

(1)  L'Architecture  Française  et  la  Guerre  de  Cent  Ans,  par  Anthyme  de  Saint-Paul.  (Bull* 
Mon.,  t.  7a,  1908,  p.  370). 


-  68  — 

Au  xiv  siècle,  la  Cathédrale  de  Bayeux  était  dores  et  déjà  dotée  d'une 
horloge. 

Une  Conclusion  Capitulaire,  du  37  juin  1408,  établit  ce  fait  d'une  façon 
indubitable,  car,  à  cette  date,  «  le  Chapitre  ordonne  à  son  fabriquier 
d'acheter  une  horloge,  les  mouvemens  de  la  présente  étant  usés  ». 

Bayeux  ne  le  cédait  donc  en  rien,  sous  ce  rapport,  à  d'autres  villes  de 
plus  grande  importance  et  n'avait  rien  négligé  pour  s'assurer  la  possession 
de  cette  nouvelle  invention  (1). 

On  peut,  sans  témérité,  étant  donné  l'âge  des  parties  respectives  de 
notre  Cathédrale,  la  supposer  placée  dans  la  tour  primitive  du  milieu. 

Cette  nouvelle  horloge,  toutefois,  si  la  délibération  ci-dessus  sortit  son 
effet,  ne  dut  pas  y  demeurer  longtemps,  car  une  quinzaine  d'années 
après,  cette  tour  fut  transformée  pour  faire  place  à  une  plus  considérable. 
Il  fallut  donc  placer  l'horloge  ailleurs. 

Le  19  février  14a;,  le  Chapitre  allouait  à  son  fabricier  dix  livres  d'aug- 
mentation pour  la  peine  qu'il  prend  à  la  réédification  de  la  tour  de  dessus 
le  chœur.  (Concl.  Capit.). 

Le  13  septembre  1426,  le  Trésor  versait  100  livres  pour  ce  travail. 

Le  30  juin  1437,  l'évèque  Habart  et  ses  chanoines  donnaient  quelque 
argent  à  la  fabrique  pour  refaire  la  tour  du  milieu.  C'était  un  premier 
versement  sur  leurs  souscriptions  personnelles,  proportionnelles  au  re- 
venu de  leurs  bénéfices  resoectifs. 

Cette  construction  ou  reconstruction  qui,  dans  les  Conclusions  Capitu- 
laires  subséquentes,  est  dite  la  «  petite  tour  *,  à  cause  probablement  de 
son  peu  de  hauteur  relative,  était  une  tour  lanterne,  semblable  à  celles 
des  deux  abbayes  de  la  Trinité  et  de  Saint-Etienne  de  Caen,  édifiée,  dès 
lors,  pour  être  vue  de  l'intérieur,  ainsi  qu'en  témoignent  les  fines  sculp- 
tures romanes  qui  la  décorent  au-dedans. 

J'ai  écrit,  tout  à  l'heure,  le  mot  s  reconstruction  »  parce  que  les  sculp- 

» 

tures  des  arcatures  romanes  et  du  bandeau  qui  les  surmonte  sont  des 
tores  guivrés  et  des  quatre-feuilles  semblables  à  ceux  de  la  nef,  et  par 
suite  contemporains  de  ceux-ci  et  antérieurs  évidemment  à  Tan  1425.  De 

(1)  Les  plus  anciennes  horloges  connues  sont  :  fin  xf.  l'horloge  de  Maçdebourg,  œuvre  de 
Gerbert.  moine,  devenu  pape  sous  le  nom  de*  Sylvestre  II  ;  a*  celle  établie  à  Londres,  en 
i3**6,  par  Wellinçford,  bénédictin  anglais  ;  3°  celle  d'Antoine,  sur  les  dessins  de  Dondis, 
élevée  sur  la  tour  de  Paioue,  après  s'»ize  uns  ù'etuiesou  de  méditation  ;  4°  n.llc  de  l'Abbaye  de 
Wesminster,  en  i368  ;  3°  du  Palais,  à  Paris,  en  1370  ;  Ge  de  la  Cathédrale  de  Sens,  1377  ;  du 
château  de  Monlargis,  i38o,  etc. 


-  69.  - 

plus,  les  deux  escaliers  romans,  situés  aux  angles  S  -E.  et  S.-O.,  cachés 
derrière  les  arcatures,  étaient  de  construction  analogue  à  ceux  des  flèches 

« 

et  devaient  donner  accès  à  des  galeries  plus  élevées  surmontant  sans 
doute  les  arcatures.  (Planches  XXI  et  XXII  de  l'ouvrage  de  M.  de  Dion.) 

En  admettant,  d'autre  part,  avec  M.  Louis  Serbat,  réminent  secrétaire- 
général  de  la  Société  Française  d'Archéologie,  que  les  arcatures  ornant 
l'extérieur  du  corps  carré  soient  de  l'extrême  fin  du  xin'  siècle,  on  se 
demande  où  retrouver  la  construction  de  1425  à  1427,  ou  du  deuxième 
quart  du  xv%  et  s'il  ne  faudrait  point  la  rechercher  dans  le  bas  de  la 
couronne  ducale  ou  bonnet. 

En  dépit  de  l'assertion  gratuite  de  M.  de  Dion  (1)  (évidemment  mal 
renseigné)  que  les  travaux  de  cette  tour,  dont  il  attribue  la  construction 
à  Nicolas  Habart,  seul,  n'auraient  duré  que  deux  ans  «  et  que  l'œuvre 
aurait  été  terminée  en  1427  *,  la  suite  de  cette  étude  établira  que  l'œuvre 
de  la  tour  médiane,  ou  petite  tour,  n'était  pas  encore  commencée  au 
décès  de  ce  prélat  et  que  le  Chapitre  continua  d'y  faire  travailler,  assez 
lentement  et  péniblement  d'ailleurs.  Les  seuls  travaux  que  Ton  puisse 
admettre  avoir  été  terminés  en  1427  sont  ceux  de  restauration  extérieure 
de  cette  tour.  Tout  au  plus  pourrait-on  concéder  que  les  premières  assises 
de  la  tour  octogonale  aient  été  posées  à  cette  époque. 

Le  29  septembre  143 1,  mourait  Nicolas  Habart  qui  termina  (?)  la  pyramide 
du  Sud.  En  1424,  il  avait  donné  à  sa  Cathédrale  un  jeu  d'orgue  pour  rem- 
placer le  quart  de  jeu  acquis  par  le  Chapitre  et  la  Ville,  et  placé  sur  une 
corniche  de  l'arcade  de  la  nef,  par  où  Ton  va  à  l'allée  d'Àrthenay.  Il 
fonda  aussi,  cette  même  année,  la  bibliothèque  ou  librairie  du  Chapitre. 

Le  15  octobre  1437,  le  Chapitre  envoie  des  députés  visiter  une  forêt 
que  Nicolas  Lespicier,  viconte  de  Bayeux,  avait  à  vendre.  Sept  ans  après, 
le  15  mai  1446,  d'autres  députés  vont  à  Lillebonne  voir  d'autres  bois.  Le 
23  septembre  ensuivant,  le  fabricier  est  invité  à  faire  apporter  les  bois 
achetés  en  la  forêt  de  Valasse  et  le  6  décembre  1447.  â  les  faire  serrer  à 
Bernières-sur-Mer,  où  ils  étaient  atterris  (Conc.  Cap.). 

Ces  lenteurs  étaient  dues  au  malheur  des  temps  pendant  l'occupation 
anglaise  et  à  la  difficulté  des  communications  résultant  des  opérations 
de  guerre  nécessitées  par  le  recouvrement  de  Normandie.  Cette  difficulté 
empêchait  même  le  cours  de  la  justice,  comme  l'attestent  plusieurs 
chartes  du  Livre  Rouge.  D'un  autre  côté,  Zanon  de  Castiglione,  un  prélat 
italien,  venu  de  Lisieux  à  Bayeux,  où  il  ne  résidait  pas ,  ne  semble  pas 

(1)  Historique  de  la  CoMtructiou  de  la  Cathédrale. 


—  70  — 

avoir  eu,  dès  l'abord,  pour  sa  nouvelle  Cathédrale,  le  zèle  de  son  prédé- 
cesseur, des  moyens  et  de  l'influence  duquel,  d'ailleurs,  il  semble  ne 
point  avoir  joui  auprès  des  princes.  Ses  seules  libéralités  furent  un  legs  de 
i  200  livres  pour  des  obitset  le  don  de  deux  chapes.  (Art.  148  de  l'Inven- 
taire de  1476.) 

Dix  ans  seulement  après  Formigny,  le  10  septembre  1460,  le  Chapitre 
charge  des  députés  de  faire  achever  la  petite  tour.  D'après  cette  énoncia- 
tion,  on  serait  tenté  de  croire  que  le  travail  de  cette  tour  était  fort  avancé, 
sinon  commencé,  mais  il  faut  déchanter,  car  les  notes  manuscrites  que 
j'ai  sous  les  yeux  et  que  fournit  jadis  l'aimable  complaisance  de  feu  M.  le 
chanoine  Guérin,  indiquent  que  le  i'r  juin  1470,  dix  autres  années  après, 
le  Chapitre  décidait  de  chanter  une  messe  du  Saint-Esprit  pour  la  pose 
de  la  première  pierre  de  ladite  tour.  En  même  temps,  on  prenait  380  livres 
au  Trésor  pour  faire  face  aux  dépenses  des  travaux. 

En  147 1  (les  15  et  30  février),  nouvelle  résolution  d'achever  cette  tour 
et  affectation  du  revenu  de  la  chapelle  de  La  Délivrande ,  audit  an,  à 
cette  œuvre.  Deux  ans  après,  le  15  août ,  Louis  XI  faisait  un  pèlerinage  à 
ce  célèbre  sanctuaire,  accompagné  de  l'évèque  Louis  de  Harcourt,  venant 
pour  la  première  fois  en  son  diocèse,  où  ses  multiples  fonctions  sécu- 
lières ne  lui  permirent  pas  de  résider  d'une  façon  permanente. 

Mais  tout  semblait  conjuré  contre  les  desseins  du  Chapitre.  D'abord,  ce 
fut  la  guerre,  avec  son  cortège  de  déprédations  et  de  sanglantes  horreurs 
qui  entrava  l'œuvre  commencée  ;  puis,  la  ruine  et  la  misère  publiques, 
fruits  de  la  guerre,  ne  permirent  pas  d'envisager  l'issue  de  l'entreprise. 

On  sait  que  la  majorité  du  Chapitre,  rejetant  le  choix  de  Jean  de  Gau- 
court,  fait  par  les  évéques  d'Avranches  et  de  Lisieux  ,  avait  élu  à  l'évè- 
ché  de  Bayeux,  Louis  de  Harcourt,  évêque  de  Béziers,  puis  archevêque 
de  Narbonne.  Pie  II,  en  confirmant  cette  élection,  l'avait  nommé  Patriar- 
che de  Jérusalem,  en  équivalence  de  son  titre  d'archevêque.  Cette  élec- 
tion'avait  évidemment  été  inspirée  par  le  désir  de  faire  profiter  le  diocèse 
de  Bayeux  des  richesses  et  de  l'influence  du  prélat  auprès  du  roi.  Quoi 
qu'il  en  soit,  cette  influence  se  fit  attendre  16  ans  durant,  et  ce  ne  fut  qu'à 
bout  de  ressources  que  le  Chapitre  y  fit  un  discret  appel. 

En  1477,  d°nci  lassés  de  lutter  contre  la  mauvaise  fortune  ,  et  n'ayant 
plus  de  ressources  pour  aller  plus  avant,  les  chanoines  envoyèrent  une 
députation  à  leur  évêque  alors  en  son  abbaye  de  Lyre.  De  retour,  le  26 
septembre,  le  fabricier,  qui  en  faisait  partie,  annonça  au  Chapitre  ,  que 
le  Patriarche  prenait  à  sa  charge  le  couronnement  de  l'édifice. 


-  Il  - 

Voici,  d'aillleurs,  les  termes  dans  lesquels  Nicolas  Michiel,  chanoine  et 
fabricier,  qui  était  allé  visiter  (visitaverat)  le  Patriarche,  rendant  compte 
de  sa  mission  au  Chapitre  assemblé,  formule  rengagement  du  prélat  de 
payer,  de  ses  deniers,  la  fin  de  l'ouvrage  commencé  : 

«  in  mente  sua  destinavit,  proposuit  et  voluit,  prout  perseveranter  vult 
et  intendit,  suis  sumptibus  et  de  temporalibus  bonis  a  Deo  sibi  collatis, 
perficcre  et  ad  completnentum  decens  et  honestum  producere  structurant 
quadrate  turris  super  chorum  huius  ecclesie,  iamdudum  et  ex  antiquo  in- 
choate,  modo  et  forma per  expert os  artifices  advisatis  ac  mature  deliberatis 
. . .  protestando  tamen  quod,  in  hâc  re,  suo  proprio  sensu  aut  privata  affec- 
tione,  nichil  agere  intendit,  scilicet  totum  pondus  negocii  huius,.videlicet, 
si  fieri  aut  non  fieri,  vel,  si,  sicut  advisatum  est,  aut  alio  commodiori 
modo  fieri  debeat,  nostro  arbitrio  et  judicio  remittendo.  »  (i) 

Quand  on  scrute  attentivement  la  pensée  enveloppée  dans  les  lignes 
ci-dessus,  on  voit  qu'il  s'agit  de  parfaire  et  compléter  convenablement  et 
honnêtement  la  construction  de  la  tour  carrée  sur  le  chœur,  depuis  long- 
temps et  anciennement  commencée,  de  la  manière  et  dans  la  forme  qu'ont 
avisée  et  mûrement  délibérée  d'habiles  artisans  ;  que  le  Patriarche  pro- 
teste ne  vouloir  rien  faire  en  ceci  de  son  propre  sentiment  ni  à  son  goût 
personnel  ;  qu'il  laisse  le  Chapitre  juge  et  arbitre  en  tout  ce  qui  regarde 
cette  affaire,  construire  ou  non,  suivre  les  plans  primitifs  ou  en  choisir  de 
mieux  appropriés. 

D'où  il  suit  que,  déjà  commencée  parle  Chapitre, la  tour  du  Patriarche 
fut  édifiée  non  sur  les  plans  de  ce  prélat,  mais  sur  ceux  du  Chapitre,  anté- 
rieurs à  la  visite  de  Nicolas  Michiel  et  qu'on  avait  commencé  d'exécuter 
en  1470.  Ces  plans,  conçus  sous  l'influence  des  travaux  de  Saint-.Ouen  de 
Rouen,  où  travaillait  Jean  de  Bayeux,  comprenaient  une  couronne  archi- 
tecturale dite  €  Couronne  de  Normandie  »  dont ,  depuis  1470,  date  de  la 
pose  de  la  première  pierre,  quelques  assises  avaient  pu  être  posées. 

Le  Chapitre,  après  avoir  exprimé  sa  reconnaissance  à  son  évèque,  décla- 
ra son  désir  et  son  vœu  de  voir  l'ouvrage  qu'il  avait  conçu,  réalisé  d'après 
ses  plans,  grâce  à  la  volonté  et  à  la  munificence  du  Patriarche  (3).  Une 
Conclusion  Capitulaire  décrète  pour  lui,  en  reconnaissance  de  son  bien- 
fait, des  prières  quotidiennes,  et  lui  octroie  sépulture  dans  le  chœur,  entre 
les  candélabres  qui  sont  devant  l'aigle  et  la  clôture  antérieure  du  chœur. 

(1)  Registre  capitulaire,  fol.  58  verso. 

(*)  «  destderamt»  atque  oplamus  qnatinus  conceptum  opus  sue  maria*  magnifie*  iargitas  ad 
effectuai  votivum  producere  digactur  et  velit.  » 


-  T2- 

Commencé  le  itr  octobre  1477,  *e  travail,  exécuté  aux  frais  de  Louis  de 
Harcourt,  fut  terminé  le  ia  juin  1479,  et  à  cette  date,  le  fabricier  fit  lar- 
gesse «aux  ouvriers  qui  ont  achevé  la  tour  de  4  livres  11  sols  4  deniers  >. 
Le  Patriarche  déboursa  4.09a  livres  1a  s.  6  d.  (Le  blé  valant  1  s.  9  d.  le 
boisseau,  cette  somme  équivalait  à  80.000  fr.).  Le  14  décembre  suivant,  il 
mourait. 

La  construction  dont  il  est  ici  question  fut  celle  de  la  partie  octogonale 
qui  est  au-dessus  du  corps  carré  (le  premier  des  étages  en  pierre  qui  le 
surmontent  aujourd'hui).  Le  bonnet  qui  couvrait  le  dedans  de  la  couronne, 
exécuté  en  charpente  de  chêne  recouverte  de  plomb,  fut  l'œuvre  du 
Chapitre  seul  et  ne  fut  commencé  .qu'en  mai  1484.  (Pasques  étant  le  18 
avril). 

Les  comptes  de  l'exercice  1483-83,  par  Paul  Amyl,  nous  montrent  les 
chanoines  faisant  réparer  les  dégâts  inséparables  de  toute  nouvelle  cons- 
truction. Ils  sont  précieux  à  cause  de  leurs  nombreux  détails  et  de  la 
fixation  du  prix  de  la  main  d'oeuvre  et  des  matériaux,  que  sauf  de  très 
rares  exceptions,  le  fabricier  y  fournit. 

Jehan  Bellée  et  Jehan  de  la  Rue,  verriniers,  réparent,  pour  un  salaire 
journalier  de  5  sols,  les  verrières  de  l'église  :  leurs  serviteurs  gagnent 
6  deniers.  La  livre  de  verre  rouge  coûte  3  sols  ;  les  plats  de  verre:  jaunes 
et  blancs,  6  sols,  violets  ou  d'azur,  12  sols.  Il  en  est  employé  pour  7  livres 
4  s.  3  d.,  de  la  semaine  d'après  le  Saint-Sacrement  (ai  juin)  à  la  semaine 
de  Saint-Ravent  et  Saint-Rasiphe  (34  juillet).  —  Entre  temps,  de  la 
semaine  de  la  my-aoust  à  celle  du  23  novembre,  les  couvreurs  Jehan 
Gueroult  et  Jehan  Perrine,  dont  le  salaire,  plus  modeste,  n'est  que  de 
3  sols,  mettent  en  œuvre  :  1  millier  de  tuiles  ;  5,450  d'ardoises  à  15,90  et 
a6  sols  le  mille,  soit  au  total  6  livres  a  s.  3  d.  ;  3.050  de  latte,  à  ao  et  aa 
deniers  le  cent,  soit  a  1.  1  a  s.  a  d.  ;  a  milliers  de  clou  à  latte,  cent  de  clou 
à  gautier,  demi-cent  de  clou  renforcé  et  a  b.  desquilles  (de  chevilles)  le  tout 
valant  14  s.  10  d.  ;  3a  pieds  de  festure,  à  5  et  6  d.,  valant  16  s.  8  d.,  et  19 
hotées  de  sable,  4  s.  9  d.  La  main  d'oeuvre  s'élevait  à  13  1.  11  s.  6  d.  pour 
90  journées  et  demie.  —  Les  maçons,  Gaillard  Guillebert,  Jehan  Jouet, 
Jehan  Le  Breton,  Jehan  Le  Roy  et  son  fils,  Guille  Le  Terrier,  employés 
de  la  semaine  de  Misericordia  après  Pasques  (a  mai)  à  la  pénultième  de 
septembre,  pavent  la  chapelle  Saint-Thomas  (aile  droite  du  transept 
actuel)  et  exécutent  d'autres  travaux,  à  l'aide  de  serviteurs  ou  manœuvres. 
Ces  derniers  reçoivent  17  1.  3  s.  3  d.  et  les  ouvriers  36  1.  16  s.  3  d;  au 
total,  53 1. 19s.  9  d.  Deux  milliers  de  petit  pavement  coûtent  60  s.  ;  le  tonneau 


-  73  - 

de  caulx  (chaux)  30,  35  et  même  en  septembre,  37  s.  6  d.  ;  le  demi  cent  de 
carrés  38  s.  9  d. —  Raoulin  ou  Raulin  plombeur,  gagne  4  s.  6  d.  ;  son  frère 
2  s.  6  d.  ;  Raoulin  et  son  varlet  ensemble  7  s.  Leur  salaire  et  les  fournitures 
s'élèvent  à  93  1.  11  s.  8  d.,  de  la  semaine  du  7  juillet  à  la  dernière  de 
janvier.  Le  détail  de  ce  chapitre  nous  fait  voir  que  :  Tétain  vaut  3  s.,  36, 
37  et  38  deniers  la  livre  :  le  plomb  7  d.  ;  la  «  souldeure  »  18  d.;  la  résine 
7d.;  la  graisse  is.et  1  s.  6  d.  Le  cent  de  clou  à  plomb  se  paie  7  d.;  la  somme 
de  charbon  4  s  6  d.  ;  la  somme  de  bois  1  s.  3  d.  ;  la  douzaine  de  fagots 
15  d.  ;  le  boisseau  de  cendre  2  s.  ;  «  vngz,  souffletz  »  3  s.  Les  «  platines  de 
cuivres  perchotées,  à  mettre  aux  gouttières  à  l'entrée  des  housses  pour 
empescher  les  ordures  »,  sont  achetées  3  s.  1  d.  et  30  d.  à  Cardin  Le  Petit, 
maignen  (chaudronnier). 

Ce  même  fournisseur  répara  le  coq  de  la  vieille  tour  (du  Nord)  que  Ton 
«  esteyma  »  avec  deux  livres  destain.  On  paya  15  s.  «à  Cardin  Bosquain 
et  au  plombeur  pour  l'avoir  descendu  et  remonté  ». 

La  dépense  la  plus  curieuse,  et  qui  nous  révèle  qu'alors  il  y  avait  des 
tombeaux  monumentaux  en  la  Cathédrale,  dépense  enregistrée  sous  la 
rubrique  «  caulx  et  sablon  »  est  celle  de  3  d.  c  pour  cire  et  gomme  à 
recoler  les  mains  d'une  sépulture  en  la  chapelle  Saint-Thomas.  » 

Rien  n'était  fait  sans  le  conseil  ou  l'approbation  d'hommes  de  l'art, 
d'architectes  ou  (plutôt)  d'experts  :  ainsi  pour  la  plomberie.  «  Deux 
plombeurs  de  Caen  avaient  visité  les  haultes  et  basses  gouttières  de 
l'église  et  avoient  estay  jour  e  demy  pour  la  cause  en  ceste  ville  »  et 
reçurent  5  s.  8  d. 

Les  8  pans  de  la  couronne,  découpés  à  jour,  dans  le  style  ogival  flam- 
boyant, décorés  d'une  ornementation  riche  et  variée,  avaient  été 
recouverts  d'une  toiture  provisoire,  en  attendant  que  le  Chapitre  eût 
trouvé  des  ressources  pour  compléter  l'exécution  de  9on  plan  et  faire 
édifier  la  partie  supérieure,  ou  couronnement  qui  devait  être  faite  en 
charpente  de  chêne,  recouverte  de  plomb.  Disons,  pour  justifier  ou 
plutôt  expliquer  ce  changement  de  mode  de  construction,  que  le  33  mars 
1478,  le  Chapitre,  sous  la  présidence  de  Louis  de  Harcourt,  avait  c  or- 
donné  que  l'amortissement  de  ladite  tour,  c'est-à-dire  le  couronne- 
ment sera  fait  le  plus  léger  qu'il  se  pourra,  de  peur  d'accident.  » 

Cette  tour  médiane  était  destinée  à  recevoir  une  horloge  digne  de  la 
magnificence  de  l'ouvrage  et  qui  devait  succédera  une  vénérable  ancêtre, 
usée  dès  1408.  Avait-elle  vécu,  même  réparée,  jusqu'en  1483,  et  est-ce 
pour  son  fonctionnement  qu'on  payait  à  Colin  La  Perche,  cordier,  5  s. 


—  74  - 

6  d.  pour  ;  livres  de  corde  pour  lorloge  etc  ?  >  Dans  tous  les  cas,  à  cette 
date,  il  en  existait  une  qui  ne  fut  supprimée  qu'en  i486,  quand  la  nou- 
velle fut  inaugurée,  car,  aux  c  mises  extraordinaires  »  de  1485,  on  lit  : 
€  A  deulx  hommes  qui  ont  descendu  les  mouvements  du  vieul  horloge 
et  la  chambre  qui  estoit  rompue  et  mis  en  la  plomberie,  3  s.  » 

Le  travail  d'achèvement  de  la  tour  ne  comportait  que  l'emploi  de  char- 
pentiers et  de  plombeurs  ;  les  maçons,  couvreurs  et  autres  ouvriers  ne 
devaient  y  participer  que  pour  des  réparations  ou  des  adaptations. 

«  Deulx  maçons  et  vag  charpentier,  Pierre  Artoys,  visitèrent  la  tour 
où  se  debvoit  faire  l'édifice  »  et  reçurent  5  s.  6  d.  «  A  Guille  Le  Terrier 
et  vng  aultre  maçon  qui  ont  visité  la  tour  devant  que  faire  l'assiette  de  la 
charpenterie,  32  deniers.  »  (aultres  mises  à  cause  dudit  édifice.) 

Les  17  et  18  janvier  1484,  «  les  deux  frères  Le  Savoureulx  desmembrè- 
rent  le  traistre  qui  estoit  dans  la  couronne  »,  l'aîné,  à  3  s.  par  jour,  l'au- 
tre à  a  s.  et  reçurent  ensemble  10  s. 

Ce  même  17  janvier,  Robin  et  Thomas  dits  Goubot,  couvreurs  d'ar- 
doise, enlevèrent  la  toiture  provisoire  de  la  tour  centrale.  Ils  y  passèrent 
3  jours.  Peu  après,  Richard  Hamel,  couvreur  de  glieu,  «  vacquait,  par 
jour  et  demy  à  couvrir  un  amesnagcment  fait  sur  le  petit  vis  (escalier)  de 
la  couronne  »  et  était  payé  de  3  s.  9  d.  ;  ses  confrères,  mieux  rémunérés, 
gagnaient  3  s.  par  jour.  Cet  aménagement  était  destiné  à  abriter  de  la 
pluie  un  des  deux  escaliers  primitifs  des  angles  qui  servaient  aux  ouvriers 
à  accéder  à  leur  travail,  et  peut-être  aussi  à  procurer  un  abri  aux  travail- 
leurs. 

Le  chapitre  des  «  aultres  mises  pour  la  despense  commune  »  constate 
l'achat,  pour  les  charpentiers,  de  deux  échelles,  Tune  de  14  pieds  de  long 
pour  servir  à  assembler  leurs  bois,  de  15  deniers  ;  une  autre  (dans  la  se- 
maine du  26  septembre)  de  ia  pieds,  coûtant  11  d.  et  «  un  greys  (meule) 
à  aguyser  les  outils,  6  s.  6  d.  Ils  préparaient  leur  travail  dans  la  cour  de 
la  prébende  d'Arry  (1). 

Leur  chef  était  un  nommé  «  Pierre  Artoys,  maistre  et  principal  char- 
pentier. Messieurs  du  Chapitre,  «  pour  ses  paines  et  vacations  quant  il 
vint  premier  veoir  et  visiter  et  faire  son  devis  pour  le  charpentage  »  lui 
donnèrent  68  s.  ;  «  en  papier  pour  faire  le  get  (dessin  ou  plan)  de  la  car- 
penterie  »,  on  paya  3  d.  et  ia  d.  pour  deux  demye-mains  de  papier  pour 
le  charpentier  (aultres  mises)  ». 

(1)  Bureaux  du  secrétariat  et  bâtiments  continus,  «  au  maistre  charpentier  pour  avoir  fait 
nestoier  la  cour  de  la  maison  d'Arry  où  ilz  ont  besoigné,  a  s.  6  d  » 


-  75  - 

Artoys  gagnait  «  pour  chascune  semaine,  feste  et  férié,  par  marchié  fait 
avecques  luy,  33  s.  t.  »  Disons,  à  ce  propos ,  qu'aucune  semaine  d'ou- 
vriers ne  compta  plus  de  6  jours  et  demi,  ce  qui  semble  indiquer  que  les 
ouvriers  ne  travaillaient  pas  le  samedi  Uaprès-midi. 

31  charpentiers  étaient  sous  les  ordres  de  Pierre  Artoys. 

Colin  Estienne  et  Estienne  Lengloys ,  ses  contre-maîtres ,  avaient  un 
salaire  de  5  s.,  ce  qui  leur  faisait  des  semaines  de  27  s.  6  d. 

Les  autres  recevaient  4  s.  seulement.  Voici  leurs  noms  :  Cardot  Les- 
cuyer,  Colin  Estienne  le  jeune  ,  Jehan  Basset,  Robin  Baudoin,  Jehan 
Gossé,  ouvriers  de  la  première  heure  ;  —  Thomas  Bernard,  Jehan  Bris, 
Gervais  du  Jardin,  Jehan  Le  Masurver,  Raoul  Le  Foulon,  Johan  Petit, 
Colin  Bris  et  Raoul  Belin,  ajoutés  le  26  juillet  ;  —  Michel  Fagot  ou  Faget, 
Johan  Le  Savoureulx  l'aîné  et  Richard  Le  Savoureulx  ,  ajoutés  le  2  août  ; 

—  Jehan  Cabuot  ouCabuel,  Estienne  et  Thomas  Danisy  ou  plutôt  Douesy, 
Thomas  Rogues,  Jehan  Le  Touzé  et  Pierre  Lecoq,  embauchés  le  9  août; 

—  Thomas  Mutel,  Guille  Pierres,  Pierre  et  Jehan  Le  Vallet,  Giret  Rous- 
sel, Roger  Le  Feyvre,  Bertin  Billet  et  Symon  Artoys. 

Ils  travaillèrent  jusqu'au  nombre  de  15,  17  et  même  20  par  jour. 

La  charpenterie  coûta  389  1.  18  s.  pour  le  maître  de  l'œuvre  et  les 
ouvriers. 

Le  Ier  novembre,  le  Chapitre  en  avait  retenu  9  seulement,  qui  furent 
toutefois  congédiés  la  semaine  du  8  novembre. 

Le  28  octobre,  «  vigile  saint  Simon  et  saint  Jude,  en  quel  jour  ils  levè- 
rent l'arbre  de Tesguille,  les  charpentiers  reçurent  30  s.  »  La  «  fisselle  à 
mesurer  la  hauteur  de  la  tour  coûta  2  s.  > 

«  Guille  du  Chemin,  marqueur  du  grant  cueur,  qui  notait  (écrivait  les 
notes  de  musique)  lesantiphoniers  »  et  était  fermier  (locataire)  de  la  mai- 
son canoniale  d'Arry,  occupée  par  les  charpentiers  ,  demy-an  et  plus, 
reçut,  pour  cet  empêchement,  60  s.  d'indemnité. 

«  Les  camyons  de  lostel  de  ville  »,  dont  Artoys  et  ses  hommes  s'étaient 
servis,  furent  rapoinctiés  (remis  au  point,  réparés)  aux  frais  de  MM.  les 
chanoines,  ce  qui  coûta  23  s. 

La  charpente  fut  terminée  le  12  novembre.  Toutefois,  Johan  Le  Savou- 
reulx et  son  jeune  frère,  attachaient,  dix  jours  après,  des  «  estrieux  en  fer 
à  lier  les  quatre  lyans  portans  sur  les  sommiers  qui  portent  la  cloche  ». 

Les  maçons  travaillèrent,  concurremment  avec  les  charpentiers,  à  partir 
de  la  semaine  du  21  juin,  date  à  laquelle  ils  levèrent  les  gouttières,  — 
autant  que  de  besoin,  —  jusqu'au  8  décembre.  H  yen  eut  8  :  Colin  Dubosc, 


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Robin  Jouet,  Le  Borgoys,  à  3  s.  9  d.  ;  Charles  Le  Breton,  J.  Le  Roy  père 
et  son  fils,  Le  Roy  dit  de  Longues  et  G.  Le  Terrier,  à  3  s.  Ils  coûtèrent 
sa  1.  5  s.  8  d. 

Les  serviteurs,  tant  des  charpentiers  que  des  maçons,  se  partagèrent 
ao  1.  7  s.  4  d.  entre  quinze  :  Girot  Fermine,  J.  Lesleu,  G.  Quédeville» 
J.  Mitou,  Robin  Le  Véziel,  Thomas  Préaulx,  J.  Gervais,  J.  Hardy,  P. 
Bidou,  Colin  Sanson,  Thomas  Le  Roux,  Patricet  Martin,  J.  Ravenel. 

Ils  montaient  leur  pierre  avec  une  roue  à  charette  qui  avait  coûté  5  s. 
(aultres  mises).  Deux  cents  trois  pieds  de  carrel,  achetés  à  Olivier  Johan 
et  à  Thomas  Mignot,  pour  un  prix  de  153  s.  6  d.,  servirent  vraisembla- 
blement à  construire  la  voûte  plate  au-dessus  du  corps  carré  et  percée 
primitivement  d'un  pertuis  d'un  mètre  33  c.  (1)  remplaçant  une  plate- 
forme en  bois,  que  les  charpentiers  levèrent  fin  septembre,  besogne  qu'ils 
arrosèrent  de  c  18  pots  de  sidre  à  6  d.  » 

Pendant  que  charpentiers  et  maçons  préparaient  le  local  où  devait  être 
installée  l'horloge  monumentale  dont  rêvait  le  Chapitre,  celui-ci  pour- 
suivait parallèlement  la  fonte  du  timbre  et  des  chanterelles  qui  devaient 
sonner  l'heure  et  ses  divisions  et  aussi  la  confection  des  mouvements. 

On  commença  par  acheter  du  métal.  Cinq  mille  livres  furent  payées  à 
Antoine  Lenepveu,  bourgeois  de  Paris  à  raison  de  13  1.  10  s.  le  cent, 
soit  775  1.  Mons.  le  chanoine  des  Essartiers,  trésorier  du  Chapitre,  vendit 
une  cloche  de  417  livres,  à  ia  1.  10  s.  le  cent,  par  un  prix  de  5a  1.  3  s. 
6  d.  Le  fabriquier  Paul  Amyl,  chanoine  de  Colombières  et  curé  d'Aigner- 
ville,  fournit  50  livres  de  sa  vaisselle  d'estain  à  3  s.  et  reçut  7  liv.  10  s. 
On  y  adjoignit  1.250  livres  de  métal,  provenant  de  la  cloche  nommée 
Prime  sans  feste  (a)  que  Ton  brisa  pour  fournir  l'appoint  de  métal  néces- 
saire au  fondeur  et  qu'on  n'avait  pu  trouver  ni  à  Mondée,  ni  à  Caen,  ni 
à  Saint-Lo.  Charles  de  Neufchastel,  alors  évéque,  permit  d'aller  chercher 
au  chastel  de  Nully,  une  serpentine  (3)  et  4  rouleaux  de  plomb  qui  ne 
coûtèrent  que  le  transport,  soit  34  s.  En  négligeant  le  poids  de  cet  engin 
de  guerre  et  du  plomb  (4),  nous  trouvons  qu'il  fut  jeté  au  creuset  6.717 
livres  de  métal. 

Ce  travail  délicat  était  confié  à  «  Odon,  de  la  grant  rue  de  Paris  *, 
fondeur  de  cloches,  c  qui  debvoit  avoir  56  1.  pour  fondre  la  cloche   de 

(1)  Cath.  de  de  Dion. 

(a)  Voir  notre  première  partie. 

(3)  Pièce  d'artillerie. 

(4)  Pour  a  couverture,  évidemment. 


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5  milliers,  façon  de  moulle  et  pour  despens».  On  le  couchait  dans  un 

lit  loué  15  s. 

Cette  fonte  se  fit  au  lieu  ordinaire,  dans  la  maison  appartenant  à  la 
fabrique,  joignant  l'église  paroissiale  Saint-Sauveur  d'un  côté  et  le  manoir 
épiscopal  d'autre,  bute  sur  les  murs  de  la  ville  d'une  part,  et  d'autre  sur 
une  portion  de  terre  appartenant  au  Chapitre,  dont  il  y  avait  une  partie 
en  jardin,  jouxte  le  cimetière  de  ladite  église  Cathédrale,  et  le  surplus  de 
ladite  portion  de  terre  des  buts  et  côtés  (1). 

Les  comptes  du  fabricier,  pour  cette  fonte,  abondent  en  détails  fort 
intéressants.  Y  sont  portés  :  «  Vng  aiez  à  faire  le  compas  (trousse)  des 
fondeurs,  a  s.  9  d.  »  ;  «  Vng  Cousteau  à  deulx  manches,  a  s.  »  ;  46  «  tum- 
belerées  »  de  terre  furent  employées  à  faire  le  moulle  et  la  cheminée  du 
fourneau  et  avec  «  le  foin  pour  achevoir  de  la  hourder  »,  coûtèrent 
ai  s.  €  A  vng  boulengier  pour  cuyre  la  terre  de  l'enchapement  du  molle, 
18  d.  ».  Un  poinçon  de  4  s.  fut  acheté  pour  faire  des  cuves  à  tremper  la 
terre  ;  l'eau  y  était  apportée  avec  3  seilles  (seaux)  du  prix  de  a  s.  9  d.  En 
piastre  et  foin,  on  dépensa  11  s.  11  d.  c  Vng  saes  (tamis)  à  passer  la  terre 
et  troys  paelies  de  terre,  3  s.  8  d.  ».  Trois  fûts  de  pipe  et  un  tonneau  pour 
faire  la  fournaise,  coûtèrent  ao  s.  Une  somme  de  charbon  pour  cuire  le 
moulle  est  cotée  7  s.  6  d.  Mons.  de  Grevilly  vend,  pour  la  fonte,  cinq 
cens  et  demi  de  charbon  pour  11  escus  d'or,  soit  18  1.  14  s.  Quatre  char- 
rettées  de  bois  sont  payées  43  s.  On  dépense  aussi  une  douzaine  de  fagots 
et  une  syye,  3  s.  Pour  encercler  le  moulle,  on  acheta  6  douzaines  de 
cercles  à  tonneau  à  1  s.  6  d.  et  6  cercles  à  tonne,  par  un  prix  de  16  s.  8  d. 
et  une  botte  et  demie  d'osier  de  3  s.  Pour  ragréer  la  surface  du  noyau  et 
le  creux  de  la  cloche,  il  fallut  31  livres  de  chanvre  qui,  à  6  d.,  montèrent 
à  35  s.  11  d.  ;  8  livres  de  grosse  «  fîscelle  »,  à  8  d.,  coût  6  s.  8  d.  ;  1  livre 
de  fil  de  fer,  10  s.  et  aoo  despingues. 

Déplus  menues  dépenses  comprennent:  21  livres  et  demie  de  sieu 
(suif)  valant  31  s.  6  d.  ;  a  quarterons  de  sain  ;  2  livres  de  cire  molle  pour 
les  inscriptions,  du  prix  de  11  s.  ;  3  escuelles  de  boys  et  1  livre  de  chan- 
delle. 19  d.  ;  wng  pot  à  feu  et  du  clou  de  diverses  espèces:  renforcié,  à 
clisson,  à  gautier,  à  pion,  à  late,  ensemble  22  s.  8  d. 

On  avait  avancé  a  Odon  '<  sur  la  somme  de  56  livres  qu'il  debvoit 

(1)  Deniers  comptez  et  non  rcceus  (i 483-4).  «  Donné  par  Messieurs  à  M»  Thomas  Jeunesse, 
neveu  du  M"  Johan  Anùriou,  le  terme  àe  la  St-Jehai.  flerraine  passée  0484)  pour  les  charges 
quil  a  souffertes  à  raison  de  la  fonte  et  des  services  qu'il  a  faietz,  pour  ce  4*  s.  »••  II-  tenait  à 
loyer  lostel  de  la  fabrique,  à  sa  vie,  par  4  livres,  aux  termes  St-Jean  et  Noèl. 


-  78  -■ 

avoir  pour  fondre  la  cloche  du  poys  de  5  milliers,  etc.,  . .  .10  1.    70  s.  ». 

Les  travaux  de  la  fonte  furent  commencés  la  semaine  du  9  août  1484. 
Les  serviteurs  Perrin,  Corné,  G.  Le  Courayer,  Tassin,  Le  Saulnier,  J.  Re- 
gnart,  etc.,  y  travaillèrent  à  certains  jours  de  cette  semaine  et  de  celles 
des  33  et  30  et  dans  celle  du  6  septembre  ensuivante  pour  un  salaire  de 
4L  16 s.  3  d. 

c  Le  sabmedy  quatriesme  jour  de  septembre  que  fut  fondue  la  cloche  », 
on  paya  «  pour  les  gens  qui  servirent  à  souffler,  16  s.  6  d.  ». 

«  Mangin  et  son  fils,  qui  servirent  ledit  jour  à  la  fonte  et  pour  pluseurs 
aultres  services  par  luy  faicts  audit  œuvre  (eurent)  20  s.  ». 

Allain  et  Giret  dits  Bailleul.  P.  Potier,  Phelippot  Le  Moysson,  Cardin 
Raoul  et  G.  Guillebert,  Emon  Susanne,  Raoul  Bailleul  et  Denys  Pontilz, 
Gyot  Carret,  George  de  Cerisy,  J.  Decroc  eurent  pour  leur  paine  et  leurs 
souffletz(io),  7  1.  1  s.  7  d. 

«  A  30  hommes  qui  servirent  continuellement  à  souffler,  le  jour  que 
fut  faicte  la  fonte,  à  a  s.  3  d.  (on  donna)  57  s.  6  d.  Michiel  Leclerc,  qui 
y  fut,  par  une  partie  du  jour  (eut)  16  d.  ob.  » 

Et  pour  permettre  à  tout  ce  monde  de  résister  à  la  haute  température  de 
la  fournaise,  MM.  du  Chapitre  octroyèrent  libéralement,  trop  libéralement 
peut-être  pour  la  réussite  de  l'œuvre,  ce  même  jour:  i°aux  fondeurs,  5 
quartes  de  vin  qui  coûtèrent  5  s.  ;  a°  aux  serviteurs  et  aides  «  136  pots  de 
sidre,  à  5  d.  le  pot  »,  valant  56  1.  8  d.  Et  cette  énorme  lippée  leur  fut  offerte 
dans  des  vases  condignes,  car  on  lit  au  compte  cette  dépense  éloquente  : 
c  pour  6  quennes  (cruches)  de  terre  pour  porter  à  boyre  à  ceulx  qui  ser- 
virent à  la  fonte,  3  s.  6  d.  ».  La  dépense  en  pain  ne  fut  que  de  16  s.  6  d. 

«  Le  mardy  ensuivant  que  fut  faicte  ladite  fonte  »,  c'est-à-dire  le  7  sep- 
tembre, il  fut  «  baillié  aux  fondeurs  et  charpentiers  après  qu'ils  eurent 
tyré  la  cloche  de  la  fonte,  30  s.  ».  On  paya  aussi,  c  pour  86  livres  de 
gros  desteurs  à  tirer  la  cloche  hors  de  la  fonte,  qui  depuys  ont  servi  à  la 
tour,  à  11  d.,  78  s.  8  d.  ». 

En  gens  prudents,  les  chanoines  n'avaient  versé  au  fondeur  que  10  1. 
10  s.  sur  le  prix  convenu.  C'était  une  sage  précaution,  car  l'opération  de 
la  fonte  ne  réussit  point. 

La  cloche  déterrée  et  mise  à  jour,  on  constata  que  ses  «ances»  étaient 
faillies  et  que  le  travail  était  à  recommencer.  Sans  tarder,  on  dépêcha 
deux  messagers,  qui  eurent  6  s.  de  rémunération,  l'un  à  Saint-Lo,  l'autre 
à  Coulomp,  «  quérir  des  fondeurs  pour  avoir  leur  opinion  sur  le  cas  ». 

Ils  furent  très  bien  reçus.  Le  Chapitre  leur  offrit  un  souper  de  10  s.  et 


--  79  — 

leur  alloua,  savoir:  au  fondeur  de  Coulomb,  17  s.  et  eau  maistre  de  St- 
Lo,  avec  lequel  ils  ont  marchandé  de  fondre  troys  cloches,  pour  son  vin, 

34  s-  »• 
«  Au  fondeur  de  Paris  >,  le  malchanceux  Odon,  «  quant  on  luy  a  donné 

congey  pareequ'il  s'est  submis  à  fondre  les  tînterelles  »,  on  donne  «  10 

livres  ». 

MM.  les  Chanoines  n'hésitèrent  pas  une  seconde  à  tenter  une  nouvelle 
fonte  et  à  la  préparer.  Sous  la  mention  c  achat  de  métal  pour  la  deuxième 
fonte»,  le  comptable  constate  Tachât,  pour  cette  seconde  fonte,  i°  de 
6  tronches  de  bois  à  des  gens  de  Renchy,  pour  57  s.  6  d.  ;  a°  de  métal  : 
«  baillié  au  serviteur  d'Anthoine  Le  Nepveu,  marchant  de  métal,  sur  le 
prix  du  métal  des  tinterelles,  50  escus  d'or,  à  14  s.  pièce,  valant  80  livres  ; 
au  maistre  de  la  Monnoie  de  St-Lô,  pour  3.400  livres  de  métail,  437  1. 
5  s.  ». 

Les  ouvriers  semblent  avoir  été  surveillés  par  missire  Nicolle  Le  Pelley, 
porté  à  ce  compte  de  1483-4.  comme  recevant  «  cent  sols  de  gages  pour 
prendre  la  chargue  que  avait  Bosquain  (1),  touchant  la  fabrique  pour 
9  mois  du  présent  compte  et  pour  avoir  vacqué  sur  les  ouvriers  de  l'œu- 
vre de  la  tour  ».  Il  jouissait,  en  outre,  d'une  pension  de  40  s.  pour  la  garde 
des  reliques.  L'année  suivante,  il  occupait  encore  les  mêmes  fonctions. 

En  août  1484,  le  Chapitre  avait  traité  avec  Johan  Vie  ou  Vinc,  horlo- 
gier  de  Paris,  sur  l'œuvre  des  mouvemens  de  l'orloge  par  un  prix  de 
300  livres,  sur  lesquelles  il  en  avança  300.  Les  fournitures  étaient  au 
compte  du  Chapitre.  Il  est  évident  que  cet  artisan  fut  choisi,  non  «  parce- 
que  les  horloges  étaient  trop  rares  à  cette  époque  pour  qu'il  y  eût  dans 
le  pays  des  ouvriers  préposés  à  leur  construction  »,  car  nous  verrons  plus 
loin  qu'il  y  avait  des  horlogers  émérites  à  Caen,  Saint-Lô,  Rouen  et  peut- 
être  aussi  à  Bayeux,  mais  pareeque,  faisant  grand,  le  Chapitre  voulut 
s'assurer  la  possession  d'une  œuvre  de  la  dynastie  des  Vinc  ou  Vie,  dont 
un  des  membres,  Henri,  mécanicien  du  xiv*  siècle,  fut  l'auteur  de  la 
grosse  horloge  de  là  tour  du  Palais,  à  Paris. 

Le  Chapitre  poursuivant,  par  ailleurs,  l'œuvre  de  l'habitacle  destiné  à 
l'horloge,  faisait  payer  «:  le  5*  jour  de  febvrier  (1485)  à  deux  plombeurs 
de  Rouen,  venus  pour  visiter  la  tour  (c'est-à-dire  la  partie  supérieure 

(1)  Cardin  Bosquain  était  logé  dans  une  chambre  que  nettoya  G.  Quèdeville,  après  son  décès 
de  la  peste,  en  février  i483.  On  trouve  au  compte  de  cet  an  cet  article  :  «  Donnez  à  vng 
prestre  chappelain  de  Monceaulx,  pour  avoir  estey  en  la  maison  de  Bosquain,  audit  lieu,  pour 
escripre  ce  qui  estoit  deu  à  la  Fabrique,  et  es  toit  lors  ledit  Bosquain  malade  de  la  peste,  2  s,  »• 


-  80  — 

exécutée  en  charpente,  ou  le  bonnet  proprement  dit,  avant  de  le  recou- 
vrir en  plomb)  10  s.,  et  le  8  mars  (suivant),  à  Raullin  Le  Roux  et  Raullin 
Le  Grant  (lesdits  deux  plombeurs),  ao  s.  ». 

En  cette  année,  1484-%  le  Trésor  encaissa  917  1.  19  s.  pour  l'œuvre  de 
la  tour  et  de  l'horloge,  et  la.  recette  générale  s'éleva  à  1.843  *•  l&  s-  7  d» 

Il  y  avait  en  magasin,  appartenant  à  la  fabrique,  a. 8s  1  livres  de  plomb. 
Les  deux  fondeurs  allèrent  à  Caen  et  à  Honnefleu  (Honfleur),  acheter  de 
l'étain  et  du  plomb.  A  Caen  et  à  Rouen,  ils  achetèrent  17.334  livres  de 
plomb,  au  prix  de  35  i/a,  a8  et  30  livres,  le  millier.  Il  y  eut  donc  ao.08; 
livres  de  plomb  mis  en  œuvre.  On  y  ajouta  31a  livres  et  un  quart  d'estain. 
Le  coût  de  ces  deux  métaux  fut  de  529  1.  18  s.  a  d.  (1).  L'aménage,  par 
eau,  avait  lieu  de  Rouen  à  Bernières,  et  le  chariage,  du  havre  de  Bernières 
à  Bayeux,  par  un  nommé  Jehan  Droé,  qui  reçut  4  1.  pour  4  voyages  de 
son  harnois. 

On  acheta  le  clou  à  plomb  chez  Manourry  «  féron  »  à  Livarot ,  par  les 
prix  de  8  s.  le  mille,  pour  le  simple,  et  16  s.  le  c  renforcié  »  ;  9  milliers 
de  clou  à  gautier,  coûtèrent  88  s.  ;  18  1.  furent  remises  à  Denis  Pontilz 
«  pour  acheter  un  millier  de  fer  pour  les  ouvrages  de  l'église  ». 

Voici  les  noms  des  ouvriers  employés  à  la  plomberie  :  Raullin  Le 
Grant,  qui,  avec  son  varie t-aprentif,  gagnait  8  s.  6  d.  par  jour  ;  Raulin 
Le  Roux,  son  frère,  a  s.  9  d.  ;  G.  Fillastre,  5  s.  ;  J.  Blouaiz,  Raoullin  Gail- 
lart  et  Pierres  Le  Grant,  4  s.  Us  besognèrent  de  la  semaine  du  11  avril 
au  4*  jour  de  la  première  de  novembre.  Ils  employèrent  plus  de  20  som- 
mes de  charbon  qui  coûtèrent  7  1.  10  s.  7  d.,  et  38  fûts  de  pipe  et  3  muys, 
du  prix  de  9  1.  9  s.  1  d.  La  table  à  jeter  le  plomb,  formée  de  a  aez  de 
chesne  et  de  fou  (hêtre),  coûta  5  s.  et  c  le  boys  ront  pour  faire  les  quatre 
pieds  de  ladite  table,  aa  d.  ». 

Les  plombiers,  qui,  le  icr  mai  1485,  avaient  reçu  15  d.  de  gratification 
pour  avoir  planté  le  mai,  n'allaient  pas  vite  en  besogne,  si  bien  que  le 
lendemain.  2,  le  Chapitre  prenait  une  Conclusion  nommant  un  commis- 
saire pour  faire  achever  ia  couverture  de  l'horloge  au  plus  vite.  Le  11  oc- 
tobre 1485,  le  travail  des  plombiers  était  terminé. 

Une  lacune  regrettable  dans  le  compte  du  3  février  1484  au  3  février 
148;,  chapitrée  achat  de  boys  pour  l'œuvre  de  la  tour»,  nous  empêche  de 
pouvoir  nous  rendre  compte  d'une  dépense  de  33a  livres  5  s.  8  d.,  diffé- 
rence entre  le  détail  connu  et  la  dépense  totale ,  déduite  des  totaux  du 
compte  du  fabricier.  Les  travaux  exécutés  pendant  cette  période  par  «  les 

'  (1)  Achat  de  plomb  el  d'estain. 


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menuyers  et  charpentiers  »  se  lisent  au  chapitre  de  la  dépense  commune  : 
«  grosses  perches  pour  faire  les  eschaffaux  à  la  tour  tant  pour  les  char- 
pentiers que  plombiers,  payé  à  plusieurs  foys,  14  s.  6  d.  ;.  mise  en  œuvre 
pour  barder  ou  border  la  plate-forme  de  28  aez  de  bois,  valant  aa  s.  6  d.  ; 
17  aultres  aes  pour  plancher  ladite  plate- forme,  du  coût  de  la  s.  9  d.  > 
Ces  ouvriers  ne  fabriquaient  pas  leurs  échelles,  car  Tachât  de  cinq  de  ces 
ustensiles  est  chiffré  par  33  s.  11  d.  (1). 

Tout  était  donc  prêt  pour  recevoir  l'horloge.  «  Une  nouvelle  Conclusion 
Capitulaire,  du  15  juillet  1483,  décida  qu'il  serait  envoyé  un  exprès  à  Pa- 
ris, pour  obliger  l'artisan  qui  fait  les  mouvements  de  l'orloge  à  les  ache- 
ver. Me  Robert  Le  Ber  reçut  15  s.  pour  ce  voyage  de  Paris ,  d'où  il  rap- 
porta des  nouvelles  certaines  du  mouvement.  > 

Puis  on  envoya  chercher  le  fondeur.  Me  Germain  Achart  alla  «  à  Rênes 
en  Bretaignes,  devers  lui  »,  et  fut  payé  de  34  s.  (1).  Ce  fondeur  était  le  maître 
de  Saint-Lô,  momentanément  occupé,  dans  la  province  limitrophe,  à  des 
travaux  de  son  art. 

Cet  habile  artisan  se  rendit  de  suite  à  Bayeux  et  dans  la  4e  semaine  de 
juillet,  on  commença  à  s'occuper  de  la  a®  fonte.  Le  fondeur  reçut  ao  s. 
de  vin  «  quant  fut  faict  le  marchié  avecques  luy  de  fondre  la  cloche  de 
lorloge  pour  la  ire  fois  »  (a). 

On  commença  par  déterrer  la  cloche  faillie  :  elle  fut  deffouie. . .  cassée 
et  dépichée  »  par  5  hommes  qui  eurent  en  paiement  5  s.  1  d.  (1).  On 
dépensa  11  d.  en  fagot  pour  allumer  le  feu  pour  rompre  les  pennées  de  la 
cloche  faillie.  On  ajouta  à  ses  débris  30  livres  de  métal,  achetées  «  au 
greffier  des  esleux,  75  s.  et  d'autre  métal  venu  de  Longues,  dont  l'apport 
coûta  a  s.  6  d.  et  qui  paya  8  d.  au  poids  le  Roy.  Or,  le  taux  de  ce  poids 
étant  de  3  d.  par  100  livres  pesant,  ce  métal  venu  de  Longues  devait  peser 
dans  les  a6o  livres  (a). 

Tout  ce  métal  fut  pesé  sur  place,  car  nous  nous  lisons  dans  cette  même 
€  dépense  commune  »  que  l'on  paya  à  deux  serviteurs  de  Chrestien  (le 
préposé  au  poids  le  Roy  ?),  a  s.  pour  avoir  apporté  ce  poys  à  la  fonte  et 
3  d.  pour  le  reporter  (1). 

Le  métal  prêt,  on  s'occupa  du  four.  Un  maçon  passa  a  j.  et  demi  à  le 
réparer  ;  a  hommes  lui  aidèrent  à  en  relever  l'astre  :  leur  salaire,  compris 
celui  de  Renard  Jacques  qui  aida   à  charger  la  pierre,  fut  de  12  s.  8  d. 

(1)  Dépense  commune. 

(a)  Mises  pour  la  fonte  des  cloches. 


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«  Quatre  faez  de  vaulles  et  deulx  faez  de  pieulx  pour  faire  le  fourneau 
pour  affiner  le  métal,  coûtèrent  5  s.  6  d.  ;  vng  aultre  faiz  de  pieulx  pour 
ledit  fourneau,  7  s.  »  (1). 

«A3  hommes  qui  ont  vuidé  la  fosse  pour  faire  le  moulle  »  on  donne 
«  5  s.  6  d.  A  deux  menouvriers  pour  4  jours  à  tirer  les  terres  de  la  fosse 
et  à  battre  les  fondemens  du  fourneau  et  les  terres  du  mole  et  à  amener 
de  la  pierre,  à  33  d.  chacun,  14  s.  8  d.  »  (1). 

Il  fut  employé,  tant  pour  la  façon  du  premier  moulle  (celui  de  Prime 
sans  feste)  que  pour  commencer  le  deuxième  (celui  de  l'horloge),  36  char- 
retées de  terre,  du  prix  de  36  s.  ;  13  autres  servirent  à  enterrer  le  molle 
de  cette  dernière  cloche,  coût  13  s.  (1  et  3). 

33  d.  furent  payés  au  maçon  qui  tailla  la  pierre  et  assit  le  fond  du  moulle  ; 
on  dépensa  33  s.  8  d.  de  bourre  pour  mesler  parmi  la  terre  des  molles  et 
en  graisse  pour  graisser  le  moulle  (1). 

Une  règle  au  fondeur  pour  dévaler  la  terre  à  la  fosse  est  cotée  ia  d.  ; 
deux  aez  pour  lui  faire  un  compas,  3  s.  (1). 

«  A  deux  menouvriers  qui  aidèrent  à  faire  le  moulle  de  la  deuxième 
fonte  et  administrer  matières  à  place  »,  on  donna  «  33  s.  »  (1).  c  Huit 
cent  œufs  »  furent  employés  «  pour  faire  la  chape  du  second  moulle  de 
l'horloge  »  coût  :  «  33  s.  4  d.  ».  «  Cercles  à  tonne  et  osier  pour  lier  la 
chape  de  ladite  cloche  »  s'élevèrent  à  «  18  s.  1  d.  »,  auxquels  il  convient 
d'ajouter  «  16  livres  de  fil  de  fer  et  4  livres  de  fiscelle  pour  lier  le  molle, 
à  3  s.  6  d.,  total  47  s.  4  d.  ;  et  1 1  s.  pour  «  piastre  pour  faire  les  ances  et 
lier  la  chape  par  le  bas  (s).  » 

La  cloche  devait  porter  les  armes  de  l'église  et  celui  qui  les  grava  reçut 
pour  sa  peine  4  s.  (3). 

Le  combustible  pour  la  fonte  et  l'affinage  du  métal  nécessita  une  dé- 
*  pense  de  9  1.  8  s.  (3).  Le  jour  de  raffinage,  MM.  du  Chapitre  payèrent 
«  36  s.  pour  le  desjeuner  et  le  disner  du  fondeur  et  de  ses  serviteurs  »  (3) 
à  lui  fournis  par  ledit  Chapitre.  Le  compte  en  nomme  quatre  :  Phelippin 
Gilorey  (3),  Vincent  Marie  qui  enfonçait  le  métal,  Jacquet  Mangin  et 
Cardin  Raoul  (3).  D'autre  part,  il  fut  payé  «  à  Robinet  le  Barbier  (un 
aubergiste  sans  nul  doute)  pour  la  despense  du  fondeur  et  des  hommes 
qui  estoient  avecques  lui  durant  la  fonte  pour  luy  aider,  30  s.  a  d.  »,  et 
«  pour  leur  disner,  quant  fut  fondue  l'horloge,  34  s,  6  d.  »  (1). 

(1)  Dépense  commune, 
(a)  Mises  pour  la  fonte. 
(3)  Mises  extraordinaires. 


-  83  - 

«  Henry  Gohier  *  reçut  «  pour  diverses  matières  prises  de  luy  pour  la 
fonte,  50  s.  10  d.  »  (1). 

La  fonte  eut  lieu  la  troisième  semaine  d'août.  Elle  était  réussie  cette 
fois. 

«A4  serviteurs  qui  ont  aidé  à  enterrer  et  déterrer  la  cloche,  etc.,  on 
donna  pour  5  jours,  35  s.  8  d.  »  (1). 

Le  maître  fondeur  reçut  80  livres,  dont  il  donna  décharge,  pour  avoir 
fondu  les  cloches  :  Prime  et  l'horloge  (2). 

Les  charpentiers  et  plombiers  eurent  20  s.  pour  leur  dîner  le  jour 
qu'ils  levèrent  la  cloche  :  6  pots  de  sildre  furent  offerts  aux  compeignons, 
pour  3  s.  et  Richard  Le  Savoureulx,  qui  leur  avait  donné  un  coup  de 
main,  fut  gratifié  de  3  sols  (1);  4  serviteurs  reçurent  35  s.  8  d.  pour  5 
jours  à  aider  à  déterrer  la  cloche  (1). 

Cardin  Raoul,  escura  la  cloche  avec  «  2  paires  de  vieulles  cardes  »,  4  s. 
et  eut  pour  son  salaire  3  s.  8  d.  (3). 

La  cloche  fut  amenée  de  la  maison  de  la  fabrique  en  l'église  par  Savou- 
reulx et  autres  qui  eurent  5  s.  pour  leur  dîner  (1).  Trois  serviteurs,  G. 
Quédeville,  Girot  Fermine  et  Philippe  Gilorey,  qui  avaient  travaillé  5  j., 
la  quatrième  semaine  d'août,  pour  27  s.  6  d.,  reçurent  un  salaire  adéquat 
pour  avoir  «  vacqué  5  j.,  tant  à  monter  les  cloches  que  à  faire  et  deffaire 
les  eschafaux,  la  première  semaine  de  septembre  (4).  Ce  fut,  en  effet,  cette 
semaine  que  les  charpentiers  montèrent  la  cloche  en  place,  à  l'aide  d'un 
cable  pesant  459  livres,  à  n  d.  la  livre,  payé  à  Perrin  la  Coille,  21  1.  » 
(5),  pendant  que  Me  Biaise  Liégart  disait  une  messe  devant  lesdits  charpen- 
tiers, laquelle  lui  fut  payée  5  s.  (1).  Trente-cinq  sols  de  vin  furent  alloués 
aux  charpentiers  pour  cette  pénible  opération  (1).  Il  fut  dépensé  3  s.  6  d. 
en  graisse  pour  oindre  leurs  engins  et  la  ferraille  de  la  cloche  et  en 
leviers  fi). 

Les  tinterelles,  fondues  par  Odon,  avec  le  métal  fourni  par  Antoine 
Le  Neveu,  au  serviteur  duquel  nous  trouvons  trace  d'un  versement  de 
80  livres  (compte  1483-4,  achat  de  métal  pour  la  deuxième  fonte),  furent 
montées  en  même  temps  que  le  timbre. 

La  cloche  avait  été  hissée  par  un  pertuis  ouvert  par  Go  bot  et  son  cora- 

(1)  Dépense  commune, 
(a)  Mises  pour  la  fonte. 

(3)  Mises  extraordinaires. 

(4)  Salaire  de  serviteurs. 

(5)  Dépense  en  cordage. 


-  84  - 

pagnon,  couvreurs  d'ardoise,  dans  la  toiture  de  la  chapelle  Saint-Thomas 
de  Cantorbéry  (2  journées  de  deux  hommes,  à  3  s.  =  12  s.)  et  recouvert 
par  eux,  la  semaine  suivante,  avec  l'aide  d'un  manouvrier,  pendant 
5  jours  (30  s.  pour  les  deux  premiers  et  9  s.  2  d.  pour  l'autre),  au  total 
43  s.  14  d.  (1). 

Les  maçons  et  charpentiers  travaillèrent  à  préparer  la  suspension  de 
la  cloche  cette  seconde  semaine  de  septembre,  aidés  des  trois  serviteurs, 
dénommés  ci-dessus  et  d'un  autre,  qui  reçurent  pour  5  jours  de  travail, 
36  s.  8  d.  (2). 

«  A  Cardin  Raoul  et  Mougin  (le  premier,  fèvre  ou  serrurier,  le  second 
charpentier),  pour  avoir  perchié  (mis  à  sa  place)  la  cloche,  par  marchié 
fait  »,  il  fut  d'abord  versé  «  70  s.  »,  somme  à  laquelle  s'ajoutèrent  25  s. 
qui  leur  furent  alloués  en  outre,  très  vraisemblablement  à  cause  du  bien 
fait  du  travail,  ou  encore  de  sa  difficulté  (3).  Le  timbre  était  suspendu 
entre  les  piliers  de  la  tour,  puisqu'on  employa  trois  pièces  de  futaille, 
coût  9  s.,  à  border  les  piliers  d'entour  la  cloche  (4). 

Pour  mettre  en  place  cette  cloche  de  5  milliers,  il  avait  fallu  défenestrer 
une  des  huit  baies  de  la  couronne.  Johan  Le  Roy,  maçon,  la  rétablit,  aidé 
de  G.  Le  Terrier.  Il  y  fut  dépensé  pour  4  1.  16  s.  10  d.  de  carrel  acheté  à 
Olivier  Jehan  de  Coullonbiès;  et  une  tombe  de  pierre  achetée  de  Richart 
Lombart  et  mesurant  14  à  15  p.  de  carrel,  payée  12  d.  (compte  de  1485-6) 
«  pour  aider  à  refaire  les  fenestres  de  la  tour».  (5). 

M*  Jacques  Le  Roux,  maçon,  venu  visiter  les  édifices  de  l'église,  eut, 
pour  son  voyage  68  s.,  et,  en  oultre,  un  escu  d'or,  de  la  valeur  de  34  s.  »  (3). 

Les  24  et  29  août  1485,  deux  Conclusions  Capitulaires  avaient  ordonné 
au  fabricier  d'acheter  1.000  livres  de  fer  d'Espagne  pour  les  mouvements 
de  l'horloge  et  de  faire  donner  deux  lits  au  susdit  artisan  (Johan  Vinc) 
c  qui  promet  de  demeurer  en  cette  ville  jusqu'à  ce  qu'il  ait  achevé  lesdits 
mouvemens  ».  On  le  logea  dans  la  maison  d'Arry,  et  il  fut  payé  30  s.  à 
M.  de  Saint-Martin  qui  en  était  le  procureur  (6). 

Cardin  Raoul  fournit  «  deulx  poullyes  de  cuivre  pesant  4;  livres,  et 
17  pallettes  en  quoy  tornent  les  roes  desdits  mouvemens,  et  30  petites 

(1)  Ardoise  et  couverture, 
(a)  Salaire  de  serviteurs. 

(3)  Mises  extraordinaires. 

(4)  Mises  pour  la  fonte. 

(5)  Salaire  de  maçons  et  carrel  acheté. 

46j  Mises  pour  les  mouvemens  dudit  horloge. 


-  85  - 

poullyes  pesant  4  livres,  par  marchié  faict,  à  a  s.  6  d.  la  livre  »,  pour 
«  ia  1.  a  s.  6  d.  ».  «  L'horlogeur  pour  plusieurs  mises  par  luy  faictes  à 
Paris,  à  raison  de  deulx  anges,  hommes  d'armes,  poullyes  et  cadrans  et 
pluseurs  aultres  besoignes  >,  fut  remboursé  de  «  104  1.  3  s.  9  d.  ».  Il  reçut 
aussi  pour  «  huylle  d'olive  pour  oindre  les  mouvemens  pour  le  rouil, 
as.»  (1),  et  pour  fil  de  fer  acheté  par  luy  «  à  Caen  pour  les  tintrelles, 
ia  s.  6  d.,  et  pour  9  livres  de  même  fil,  pris  au  même  lieu  «  pour  para- 
chever la  sonnerie  »  33  s.  6  d.  (1);  on  paya  «  à  Colin  le  Sevrey  pour 
peser  lesdits  mouvemens  au  poys  du  Roy  en  l'église,  10  s.  1  d.  »  (1). 

«  L'heure  était  sonnée,  dit  le  manuscrit  Regnault,  par  un  jacquemart  : 
deux  personnages  bardés  de  fer  qui  se  portaient  des  coups  qui  tombaient 
sur  un  gros  timbre  et  marquaient  ainsi  les  heures  ».  Ils  étaient  dans  des 
niches,  puisqu'il  fut  acheté  c  ung  sassis  à  estouper  les  pertuys  où  estoient 
les  gens  d'armes,  par  un  prix  de  la  d.  »  (2).  Il  fut  donné  «  au  maistre  des 
mouvemens  quant  fut  assis  le  premier  homme  d'armes,  pour  ung  pot  de 
vin  à  boire  en  hault,  18  d.  (3)  ;  pour  ung  gallon  devin,  la  vigille  St-Martin 
(10  nov.),  3  s.,  et  pour  «  ung  (autre)  gallon  de  vin,  quant  les  mouvemens 
furent  assis  et  que  les  heures  sonnèrent  (35  déc),  5  s.  »  (1). 

La  3e  semaine  de  novembre,  G.  Quédeville  et  Girot  Fermine  aident, 
dans  sa  besogne,  le  maistre  des  mouvements  pendant  6  jours,  pour  2a  sols. 
La  4e  semaine,  ils  ne  font  que  deux  jours  et  demi  et  reçoivent  9  s.  a  d.  La 
ire  semaine  de  décembre,  un  autre  Serviteur  fit  a  jours,  payés  3  s.  8d.  (4). 

L'horloge,  installée  dans  ses  parties  principales,  à  cette  date,  ne  reçut 
ses  contrepoys,  que  Raoullin  Le  Grant,  plombier,  et  son  varlet  firent  en 
une  journée,  pour  8  s.  6  d.  (5),  que  dans  la  3e  semaine  de  décembre.  Ils 
dépensèrent  13  d.  pour  allumer  leur  feu  et  en  chandelle  (3).  Ces  contre- 
poys étaient  suspendus  par  7a  livres  de  cordages,  d'une  valeur  de  66  s., 
achetés  de  Perrin  La  Coille.  Il  y  avait  deux  contrepoys  :  un  grant  et  un 
petit,  témoin,  au  compte  de  1484  à  148^,  cette  mention  (6)  :  «  pour  une 
hache,  qui  fut  rompue  en  apétichant  le  grant  contrepoix  de  lorloge,  a  s. 
6  d.  ».  Le  cordage  passait  à  travers  un  pertuys,  créé  dans  la  voûte  par  le 
maçon  qui  aidait  les  plombeursetquilui  fut  payé  3  s.  8d.  (compte  de  1485 

(1)  Mises  pour  les  monvemens  dudit  horloge. 

(3)  Achat  de  bois  à  mesrien  et  de  aesserie  (1 485-6). 

(3)  Despeose  commune. 

(4)  Sallaire  de  serviteurs. 

(5)  Sallaire  de  plombcurs. 

(6)  Mises  extraordinaires. 


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h  i486)  (1).  Il  fut  dépensé  en  plâtre  12  s.  6  d.  Vingt  aes  de  bois  furent  em- 
ployés à  faire  les  couvercles  des  00s  des  voûtes  et  coûtèrent  15  s.  Neuf 
autres  aez  et  deulx  crostes  espesses,  du  prix  de  10  s.  9  d.,  servirent  à  faire 
la  chambre  des  mouvemens  ;  dans  cette  chambre,  on  plaça  une  eschielle 
de  15  deniers.  Et  pour  bien  mettre  l'horloge  nouvelle  à  l'abri  des  indis- 
crets ou  des  voleurs,  on  fit  faire  une  clef  neuve  et  changer  les  gardes  des 
huys  de  la  montée  de  la  tour  (2). 

En  1484-5,  on  payait  à  G.  Quédeville  et  Girot  Fermine,  2  s.  pour  avoir 
mis  ens  (renfermé)  le  boys  qui  estoit  en  la  maison  de  la  fabrique,  lequel 
on  embloit  (volait)  (5),  et  le  2  février  i486,  les  chanoines  des  Essartiers,  de 
St-Martin,  et  le  fabriquier  ne  trouvaient  «  rien  »  dans  les  offrandes  à 
N.-D.  sur  le  tref  et  à  la  chapelle  sous  terre  «  pour  ce  que  les  boettes  ont 
estey  rompues  et  desrobées  ». 

Le  painctre  et  Raoullin  Le  Grant  eurent  20  s.  pour  avoir  assis  l'ange 
sur  la  tour  (2).  Cardin  Raoul  vendit  72  s.  huit  flouettes  à  mettre  sur  les 
huit  petits  piliers  de  la  tour  (2).  On  paya  «  à  Pierres  Hardy,  pour  dorer 
la  pommette  et  rayons  (les  huit  nervures  ou  crestes  montans  des  huit 
angles  à  la  claire-voie)  de  ladite  tour  et  paindre  le  demourant  du  bonnet 
de  fleurs  de  lis  de  blanc  et  de  noir,  par  marchié  fait  avecques  luy,  par 
Messieurs  les  Commissaires,  par  le  prix  de  24  escus  d'or  du  prix  de  24  s. 
pièce,  40  1.  16  s.  ;  pour  avoir  doré  l'entrepied  dentre  lange  et  ladite 
pommette,  par  marchié,  6  1.  ».  Et  comme  il  se  plaignait  «  d'avoir  perdu 
aux  marchiés  dessus  dis  »  on  lui  donna  une  gratification  de  4  1.  10  s.  (3). 

Pour  exécuter  son  travail,  le  peintre  était  placé  dans  une  «  tente  ou 
pavillon  »  tendue  «  entour  ladite  pommette  *  sur  un  grand  cercle  et  de 
plus  petits,  du  coût  de  4  s.  1  d.,  et  cousue  «  en  fil  de  corde  à  erbaleste  *. 
105  s.  d'un  article  de  ce  compte  sont  alloués  «r  pour  avoir  refreschy  la 
paincture  du  Chapitre  et  l'ymage  de  S1  Soupire  et  de  S10  Catherine  et  pour 
avoir  painct  4  des  piliers  de  la  tour  ».  «  Demy  quarteron  de  feuilles  d'or 
pour  dorer  le  soleil  qui  montre  les  heures  au  cadran  comme  à  l'horloge  du 
Palais  à  Paris,  construite,  de  1370  à  1380,  par  Henri  de  Vie  qui,  logé  dans 
la  tour  du  Palais,  recevait  6  s.  parisis  par  jour,  —  fut  acheté  4  s.  6  d.  (4). 

«  Troys  ouvriers  du  mestier  dorlogerie,  lun  de  Rouen,  les  deulx  aultres 

(1)  Sallaire  des  maçons  et  carrel  achaté. 
(a)  Dépense  commune. 

(3)  Mises  pour  la  doreurc  et  paincture  de  la  tour. 

(4)  Mises  pour  les  mouvemens  dudit  horlog-c. 

(5)  Salaire  de  serviteurs. 


-  87  — 

de  Caen  et  de  St-Lo  »,  envoyés  quérier  par  messagiers  spéciaux,  vinrent 
visiter  ledit  horloge  et  il  leur  fut  «  baillié  pour  toult,  par  le  Chapitre, 
16  1.  i  s.  7  d.  »  (i). 

L'ouvrage  vérifié  et  .accepté  par  eux,  le  Chapitre  paya  «  à  Johan  Vinc, 
Thorlogeur  de  Paris,  pour  parpaye  du  premier  marché  fait  avecques  luy, 
montant  à  la  somme  de  300  livres,  donc  a  esté  par  mon  prédécesseur  (dit 
le  fabriquier  Boutin),  payé  aoo  livres  et  le  résidu  montant  à  cent  livres 
payez  par  moy  audit  Vinc  par  pluseurs  foys,  100  livres  »  ;  à  ce  prix 
convenu,  «  pour  ce  que  lesdits  mouvemens  excédoient  le  devis  dudit 
marchié. . ,  par  Conclusion  du  Chapitre  on  ajouta  cent  livres  »  (1). 

Cette  horloge  semble  avoir  été  inaugurée  pour  le  jour  de  Noël  1485.  A 
balancier,  comme  toutes  celles  antérieures  au  xvie  siècle,  elle  se  compo- 
sait, comme  elles  aussi,  de  deux  corps  de  rouages  extrêmement  simples. 
Le  premier,  celui  des  heures,  ne  comportait  que  trois  roues  :  celle  qui 
supportait  le  poids  et  le  contrepoids,  dont  l'un  monte,  pendant  que  l'au- 
tre descend  ;  celle  qui  portait  l'aiguille  indicative  des  heures,  au  nombre 
de  24,  et  enfin  la  roue  de  rencontre,  dont  les  dents  taillées  en  rochet 
entretenaient  le  mouvement  oscillatoire  du  balancier  nommé  folîot.  La 
sonnerie  avait  aussi  une  roue  motrice  qui  portait  le  poids  et  le  contre- 
poids :  elle  engrenait  dans  un  pignon  fixé  au  centre  dune  autre  roue, 
appelée  chantore,  laquelle  entraînait  dans  son  mouvement  de  rotation  le 
volant,  modérateur  obligé  de  tout  rouage  de  sonnerie.  Les  chevilles  ou 
brochettes  qui  servaient  à  lever  le  marteau  frappant  les  heures  sur  la 
cloche  étaient  placées  à  l'extrémité  du  diamètre  de  la  roue  motrice  et 
perpendiculairement  à  son  plan. 

Nous  avons  vu  plus  haut  qu'à  Bayeux,  l'heure  était  frappée  par  deux 
hommes  d'armes.  Ils  étaient  mis  en  mouvement  par  un  mécanisme  spé- 
cial actionné  par  la  roue  motrice  de  la  sonnerie.  C'est  évidemment  pour 
ce  perfectionnement  que  les  chanoines  gratifièrent  Jehan  Vie  de  100  livres. 

L'horloge  amoureuse^  de  Froissart,  dissèque  par  le  menu  une  horloge 
ainsi  composée. 

Dans  la  première  semaine  d'avril  i486,  les  menuisiers  et  charpentiers 
commencèrent  à  finir  la  tour,  c'est-à-dire  à  exécuter  la  claire-voie  et  le 
bonnet  proprement  dit.  11  y  en  eut  treize  d'employés  :  Phelippin  Gires,  à 
4  s.  6  d.  ;  Phelippin  Le  Breton,  à  3  s.  9  d.  ;  J.  Cécile  et  son  fils,  le  premier 
à  3  s.  4  d.,  le  second  à  3  s.  ;  J.  Le  Bouchier  et  son  fils  ;  J.  Cardine  et 
son  fils;  J.  Pinot  et  son  fils  ;  J.  Le  Savoureux  ;  Pierres  Le  Coq  et  son 

(1)  Mises  pour  les  mouvemens  dudit  horloge. 


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fils,  ces  derniers  à  3  s.  Ils  reçurent,  ensemble,  un  salaire  de  104  1.  10  s. 
10  d.  (1). 

Cette  première  semaine  d'avril,  J.  Cécile  et  son  fils  vaquèrent  «  à  doler 
et  à  syer  le  boys  qui  estoit  au  cymetière  Saint-Sauveur  ».  La  semaine 
ensuivante,  les  charpentiers  le  montèrent  «  sur  la  voulte»  (1).  J.  Miton,  un 
serviteur,  y  aida  deux  jours  et  fut  payé,  à  22  d.  par  jour,  3  s.  8  d.  (2).  Ils 
terminèrent  leurs  travaux  à  la  fin  de  la  4e  semaine  d'août,  après  avoir  mis 
en  œuvre  pour  24  1.  10  s.  8  d.  de  bois  à  mesrain  et  de  aesserie,  acheté  à 
un  charpentier  de  Castillon.  à  Michiel  Le  Coquu  de  la  Bazoque,  à  Phelip- 
pin  Gires,  à  Pouchet  et  à  M.  (le  chanoine)  des  Essartiers.  Le  détail  nous 
indique  l'emploi  de  «  huit  planches  fort  larges  et  espesses  pour  l'alée  de 
la  galerie  (claire  voie)  de  la  tour  de  tout  hault»  ;  d'  «  une  pièce  achatée 
pour  faire  des  hanches  à  porter  les  planches  de  ladite  galerie  avecques  un 
long  sassis  »,  de  «  12  claes  et  16  perches  à  faire  porte-mains,  7  s.  6  d.  »  et 
d'un  autre  *  sassis  à  estouper  les  pertuys  où  estoient  les  gens  d'armes  »  (3). 

Les  charpentiers  qui  syèrent  le  bois  du  cymetière  eurent,  pour  leur 
vin,  2  s.  6  d.  (4). 

Quand  leur  travail  du  bonnet  fut  achevé,  10  s.  de  vin  furent  octroyés  aux 
ouvriers  du  bois,  ou  charpentiers  (5).  Ce  fut  la  dernière  semaine  d'août. 

Pendant  les  trois  premières  semaines  de  juillet,  Gilorey  et  deux  com- 
peignons  passèrent  16  jours  «  à  nestoier  les  goutières  et  aux  tours  de 
l'église,  et  à  22  d.  par  jour,  reçurent  41.6  s.  2  d.  Gilorey  «  nestoia  (aussi) 
au  clouaistre  et  amassa  à  place  terre  et  pierre  pour  faire  le  fourneau 
aux  plombeurs  »,  pendant  4  j.  pour  7  s.  4  d.  (2). 

La  26  et  la  3e  semaine  du  même  mois,  Brasart  et  un  autre  couvreur 
réparèrent  successivement  les  couvertures  et  reçurent  40  s.  6  d.  ;  le  pre- 
mier, pour  9  j.  1/2  de  travail,  28  s.  6  d.,  et  le  second,  pour  4  j.  seulement, 
12  s.  ;  3  jours  de  serviteurs,  à  22  d.,  coûtèrent  5  s.  6  d.  (6  et  2). 

Les  maçons,  servis  par  Girot  Fermine,  payé  6  s.  5  d.,  estoupèrent  «  les 
troux  d'entour  la  couronne  »  pendant  3  j.  1/2  (2). 

Ce  fut  au  tour  des  plombiers  d'apporter  leur  concours  à  l'achèvement 

de  la  tour.  C'était  un  concours  artistique,  car  le  plomb  employé  fut  l'ob- 

• 

(1)  Salaire  de  menuyers  cl  charpentiers. 
(9)  Salaire  de  serviteurs. 

(3)  Achat  de  bois  à  mesrien  et  de  aesserie. 

(4)  Dépense  commune. 

(5)  Mises  extraordinaires. 

(6)  Ardoise  achatée  et  salaire  de  couvreux. 


-  89  - 

jet  d'ornements  spéciaux,  tels  qu'on  en  usait  alors  dans  la  construction 
des  basiliques  :  imbrications,  relèvement  en  bosse,  crestes,  etc.  «  Pour 
3  sommes  de  boys  sec  à  jetter  les  crettes  en  moulle,  4  s.  6  d.  ».  Le  Cha- 
pitre s'adressa  à  des  artistes.  «  Robinet  Eloy,  plombier  de  Rouen,  venu 
pour  voulloir  marchander  à  Messeigneurs  »  avait  reçu  10  s.  Associé  à 
Raoullin  ou  Raoullet  le  Grant,  il  entreprit  le  travail.  «  A  Robinet  Eloy  et 
Raoullin  Le  Grant,  plombeurs»,  porte,  sous  la  rubrique  «salaire  des 
plombeurs»,  le  compte  du  fabricier,  «  par  marchié  faict  pour  parachever 
de  leur  mestier  la  couverture  de  la  tour,  comme  appert  par  la  cédule  du 
marchié,  130  livres  ».  «  L'obligacion  du  marchié,  écrite  par  Jehan  Rosel, 
coûta  33  d.  Les  plombeurs  reçurent  «  pour  vin  du  marchié,  10  s.  1  d.  »  (1). 

Ils  commencèrent  à  travailler  la  première  semaine  de  septembre.  La 
fonte  semble  avoir  eu  lieu  en  haut,  au  risque  d'accidents  possibles,  car 
nous  voyons  payer  «  4  s.  à  4  hommes  qui  ont  aidé  à  monter  le  plom  à  la 
fonte  »  (a)  et  «  à  vng  homme  qui  a  aidé  à  monter  le  plomb  à  la  fonte, 
21  d.  »  (1). 

A  ne  compter  que  le  plomb  et  Tétain  achetés  en  dernier  lieu  de  février 
1485  à  février  i486,  il  fut  mis  en  œuvre  38.250  livres  du  premier  métal, 
à  33  et  36  livres  le  millier,  et  540  livres  d'estain  à  13  1.  10  s.  le  mille  (3), 
qui  coûtèrent  793  1.  3  s.  1  d.  Le  combustible  employé  comprend  13  som- 
mes de  bois  vert,  pour  14  s.  6  d.  ;  du  bois  sec  pour  4  1.  10  s.  1  d.  ;  53 
sommes  de  charbon  de  bois  du  prix  de  1  s  1.  13  s.  6  d.  On  usa  de  sept 
pièces  de  futaille  et  de  neuf  pipes,  payées  ensemble  78  s.  6  d.  (les  pipes 
à  4  s.  éd.,  les  futailles  à  5  s.  1  d.).  Il  fut  en  outre  fourni  pour  10  s. 
«  d'estoupes  et  de  couytil  (1)  ».  Le  clou  à  plomb,  ordinaire  et  renforcié, 
fut  payé  à  Girot  Carrel  15  1.  11  s.  4  d.  pour  plus  de  9  milliers  (4). 

Les  plombiers  reçurent  au  cours  de  leur  travail  :  «  vin  . .  .quant  com- 
mencèrent getter  en  table,  11  d.  ;  vin  . .  .quant  fut  assise  la  première  table 
de  la  couverture,  3  s.  9  d.  »  (1). 

Le  prix  de  leurs  outils  est  assez  curieux  :  «  un  saes  à  passer  le  sablon, 
15  d.  ;  pour  3  eschielles  de  13  p.  de  long,  6  s.  6  d.  ;  pour  3  cannes,  11  d.  ; 
pour  3  seigles,  tant  pour  les  plombiers  que  pour  les  carpentiers,  4  s.  ; 
en  cercles  et  osier  pour  relier  une  quaque  aux  plombiers,  18  d.  ;  pour 
une  rondelle  pour  les  plombiers  à  mestre  l'eau,  1  s.  6  d.  ;  pour  une  quenne 

(1)  Mises  extraordinaires, 
(a)  Salaire  de  serviteurs. 

(3)  Achat  de  plomb  et  d'estaio. 

(4)  Ferronnerie  et  clou  achate. 


-  90  - 

à  mestre  de  l'eau  pour  les  couvreulx;  5  d.  ;  vng  arroseur  à  moullier  le 
sablon,  12  d.  (1)  ». 

Le  travail  semble  avoir  été  fini,  dans  quinzaine,  car  la  3e  semaine  de 
septembre,  Johan  Le  Savoureux  abat  les  eschaffaux  d'entour  le  bonnet, 
auxquels  on  avait  employé  1  livre  de  ficelle  et  23  de  landon,  coût  13  s.  4  d. 
(a)  et  reçoit  6  s.  ()).  Ensuite,  deux  serviteurs,  moyennant  8  s.  4  d.,  pas- 
sèrent 5  j.  à  parnestoier  les  gouttières,  tant  hault  que  bas;  un  autre 
ramassa  les  cendres  de  dessus  les  voûtes  -et  celles  de  Testain  et  les  porta  au 
fourneau,  pour  2  s.  8d.;  à  1  serviteur  pour  a  j.à  parnestoier  les  goutières 
et  ramasser  les  rognures  de  plomb  et  ensuite  3  j.  la  4e  semaine  de  sep- 
tembre, 9  s.  2  d.  ;  «  audit  serviteur  pour  servir  le  maçon  qui  besoigna 
entour  le  cadran  et  pour  nestoier  les  gouttières  d'après,  1  j.,  22  d.  »  (4). 

On  commença  par  fondre  les  rognures  de  plomb,  puis  les  cendres.  On 
acheta  une  pouche  de  3  boisseaux,  val.  3  s.  pour  porter  celles-ci  à  la 
rivière,  pour  les  laver,  dans  une  corbeille  (11  deniers),  à  un  quai  {3  s.  8  d.). 
«  Au  frère  de  Raoullin,  pour  avoir  lavé  lesdites  cendres  et  jette  le  plomb 
en  table,  par  marchié,  55  s.  ».  Celui  qui  les  fondit,  adoucies  avec  de  la 
graisse,  eut  un  pot  de  vin  et  un  pot  de  sidre,  de  a8  deniers  (1). 

«  Les  plombeurs  pour  avoir  lavé  les  derraines  cendres  et  nestieures  et 
rongneures  du  plonc  auxquelles  se  sont  trouvées  800  livres  de  plomb  et 
160  livres  de  soudeure  et  pour  les  avoir  gettées  en  table  »  eurent  «r  ao  s.  ». 
Ils  reçurent  donc  en  tout  131  1.  10  s.  1  d. 

Robinet  Eloy  étant  tombé  malade  pendant  les  travaux  de  couverture, 
il  lui  fut  «  donney  par  MM.  du  Chapitre,  comme  appert  par  mandement 
en  faveur  de  la  maladie  dudit  Robinet,  70  s.  ».  Il  fut  remplacé  par  le  frère 
de  Raoullin  (1). 

Le  4  octobre,  l'ouvrage  étant  accompli,  les  plombiers  turent  gratifiés 
de  17  s.  5  d.  (1). 

«  Le  fils  de  Johan  Le  Roy  et  son  compeignon  vacquèrent  un  jour  et 
demi  à  asseoir  les  potences  qui  portent  les  goutières  de  pion,  pour  getter 
l'eau  hors  le  bonnet,  et  reçurent  11  s.  (5). 

L'œuvre  de  la  plomberie  fut  visitée  par  deux  plombiers  de  Caen,  man- 
dés par  MM.  et  il  fut  donné  à  chacun  15  s.  (1).  Phelippot  Brasard,  de 

(i)  Mises  extraordinaires. 

(2)  Despense  en  cordage. 

(3)  Salaire  des  menuyers  et  charpentiers. 

(4)  Sallaire  de  serviteurs. 

(5)  Sallaire  de  maçon. 


—  91  — 

Trungy,  et  son  compeignon  travaillèrent  encore  aux  couvertures  :  4  j.  la 
4e  sera,  de  juillet  ;  3  jours  la  4e  d'août  ;  3  j.  la  2e  de  septembre,  et  3  j.  la 
3°  et  furent  payés  4  1.  a  s.  A  ces  réparations  et  à  celles  de  juillet  précé- 
dent, il  fut  employé  5  milliers  d'ardoise,  à  30  s.,  achetées  de  J.  Quentin, 
de  Balroy  (1). 

Denis  Pontilz  était  le  feronnier  du  Chapitre  :  il  gagna,  cette  année, 
43  1.  6  s.  *  pour  la  besoigne  par  luy  faicte  de  son  mestier  »  (2). 

Nous  trouvons,  dans  ce  compte  (fév.  1485  à  fév.  i486),  les  dépenses 
suivantes  concernant  le  cadran  de  l'horloge  :  «  cinq  grands  sassis  à  faire 
les  tiénons  pour  le  couvrir,  6  s.  3  d.  (3)  ;  à  J.  Le  Savoureux,  pour  en 
abattre  les  alleurs,  5  s.  6  d.  (4)  ;  au  varlet  du  plombier,  «  pour  descouper 
et  nestoier  les  gouttières  de  dessus,  n  d.  (5);  au  fils  J.  Le  Roy,  «pour 
avoir  besoigne  entour  »,  3  s  8  d.  (6),  et  à  son  serviteur,  22  d.  (2)  ;  en  chan- 
delle pourveoir  à  «asseoir  les  verges  du  cadran»  et  achever  ledit  œuvre, 
17  d.  (septembre  i486)  ;  1  échelle  pour  le  mouvement  du  cadran,  16  d.  (5). 

Le  cadran  était-il  entre  les  deux  tours  pyramides  ?  Ce  paiement  fait 
en  septembre  i486  le  laisserait  croire  :  «  à  Gyot  Carrel,  pour  vng  cent  de 
clou  renforcié  à  refaire  la  closture  d'entre  les  deux  tours  par  où  on  pou- 
vait aller  aux  verges  du  cadran,  2  s.  4  d.  (2).  Ce  cadran  avait  un  soleil 
tornant  au  vent,  payé  10  s.  à  Cardin  Raoul,  le  ferronnier  serrurier;  et  qui 
fut  dore  pour  50  s.,  par  Perrin  de  la  Porte,  peintre,  qui  peignit  aussi  le 
cadran,  par  atachement  (7). 

La  3e  semaine  de  septembre  i486,  on  paya  au  même  «  Cardin  Raoul, 
pour  8  bannières  ou  flouettes,  à  mettre  sur  les  8  piliers  de  la  clère 
voye,  à  6  d  pièce,  48  s.  ;  au  même  pour  8  auitres  flouettes,  à  mettre  sur 
les  auitres  8  piliers  de  au  dessoubs,  48  s.  ;  à  Perrin  de  la  Porte  pour  avoir 
painct  les  dites  16  flouettes,  en  devises  armoiries,  par  marchié  faict,  4  1. 
8  s.  ;  à  Jeh.  de  la  Rue,  pour  avoir  painct  ladite  tour,  en  dessoubz  du  bon- 
net, par  marchié  faict,  25  s.  (7). 

Deux  horlogeurs  de  Caen,  mandés  par  Messieurs  du  Chapitre,  à  cer- 
taines fins,  reçurent  30  s.  pour  leur  examen  ;  et  Joh.  Vinc,  pour  la  par- 

(1)  Ardoise  achatée  et  sallaire  de  couvreulx. 

(2)  Ferronnerie  et  clou  achaté. 

(3)  Achat  de  bois  mesrien  et  aesserie. 

(4)  Sallaires  de  serviteurs. 

(5)  Mises  extraordinaires. 

(6)  Sallaires  de  maçons. 

(7)  Mises  pour  la  pa inclure  de  la  tour. 


-  92  - 

paye  de  son  marchié  d'avoir  fait  les  mouvemens,  35  1.,  ce  qui  porte  son 
salaire  pour  la  confection  de  l'horloge  à  43;  livres  !  (1) 

Quand  la  nouvelle  horloge  et  la  tour  eurent  été  visitées  et  reçues  par 
M'  Jacques  Le  Roux,  maçon,  honoré  de  6  s.  6  d.  ;  quand  il  eut  agréé  le 
nouvel  édifice,  pour  un  autre  honoraire  de  35  s.  ;  «  deulx  hommes  descen- 
dirent les  mouvemens  du  vieul  horloge  et  la  chambre  qui  estoit  rompue 
et  mirent  le  tout  en  la  plomberie,  pour  un  salaire  de  3  s.  (2).  » 

La  tour  complète  se  composait,  à  cette  époque  du  corps  octogonal 
pierre  d'un  seul  étage,  d'un  dôme  ou  coupole,  surmonté  d'une  seconde  cou- 
ronne dite  couronne  de  hault  et  d'un  clocheton.  Elle  avait  63  m.  de  haut. 

Nous  allons  maintenant  donner  d'après  les  comptes  des  fabriciers,  de 
février  1483  à  février  1487  (v.  s.),  le  coût  des  édifices  de  la  tour  qui 
complétèrent  la  partie  octogonale  (édifiée  par  le  Chapitre  et  payée  par  de 
Harcourt)  et  celui  de  l'Horloge  et  de  ses  accessoires. 

1° 

Compte  du  3  février  1483  au  3  février   1484.  Pâques  étant  le  18  avril. 

Paul  Amyl,  fabriquiez 
En  suivent  aultres  mises  faictes  pour  et  à  l'occasion  tant  du  nouveau 

édifice  que  de  la  cloche. 

Bois  achaté  pour  ledit  édifice 339  1.  18  s.   . .  d. 

Ferronnerie 40.       3       2 ob- 

Ardoise  et  couverture . .       27 

Cordage  pour  ledit  œuvre 76        s      8 ob* 

Aultres  mises  à  cause  dudit  édifice 16        3      4  ob* 

Carrel,  caulx  et  sablon •  13        8        6 

Sallaire  de  charpentiers 389       17 

id.    de  serviteurs 23        5        6 

Aultres  mises  pour  la  construction  de  lorloge     .  801       19        3 
Sallaire  des  serviteurs  ayant  servi  aux  fondeurs 

dans  leur  œuvre 416        4 

Aultres  mises  tant  pour  les  mouvements  que 

pour  la  cloche 216        4        6 

Achat  de  métal  pour  la  2*  fonte 517       10 

Despense  faicte  pour  la  couverture  de  la  tour.     .  ..     126      10 

Total    ....        2346 1.  15  s.     id. 

(1)  Mises  pour  l'horloge, 
(a)  Mises  extraordinaires. 


-  93  — 


Compte  du  3  février  1484  au  3  fév.  1485.  Pâques  étant  le  3  avril.  Jehan 
Boutin,  fabriquier  : 

Sallaires  de  plombeurs 

Ardoise  et  couverture 

Ferronnerie 

Achat  de  boys  pour  l'œuvre  de  la  tour  (lacune 
restaurée  pour  le  prix  par  calcul  avec  le  total)   .     . 

Sallaire  de  serviteurs 

Mises  pour  la  fonte  des  cloches 

Achat  de  plomb  et  d'estain 

Mises  pour  la  doreure  et  paincture  de  la  tour.     . 

Dépense  en  cordage 

Mise  pour  les  mouvemens  dudit  horloge    .     .     . 

Total 1697  1.    3  s.   ..d. 


146 1. 

7  s. 

4d. 

7 

3 

6 

100 

18 

4 

f  " 

4 
15 

• 

8) 

'4 

1 

4 

*3î 

6 

1 

539 
56 

18 
16 

3 
7 

386 

8 
18 

7 
5 

Compte  du  3  février  1485  au  3  février  i486.  Pasques  étant  le  26  mars. 
Jehan  Boutin,  fabriquier: 

Sallaires  de  plombiers 

Ferronnerie  et  clou  achaté  .... 
Achat  de  bois  à  mesrien  et  de  asserie 
Sallaires  de  menuyers  et  charpentiers 
Sallaires  des  maçons  et  carrel  achaté. 

Sallaires  de  serviteurs 

Mises  extraordinaires 

Achat  de  plomb  et  d'estain  .... 
Mises  pour  la  paincture  de  la  tour  . 
Mises  pour  lorloge 

Total. 


Récapitulation 


1228  1.  10  s.  4d. 

2346  1.  15  s.  1  d. 
1697    3   . . 
1228   10    4 

5272  1.  8  s.  5d. 

On  briguait  la  charge  de  gouverner  cette  horloge,  car  celui  qui  l'exer- 
çait, non  seulement  en  recevait  un  traitement,  mais  encore  était  exempt 


i°  M83-4 
20  1484-5 

3°  1485-6 
Total. 


131  1. 

10  s. 

id. 

59 

16 

n  ob. 

33 

10 

8 

104 

10 

10 

8 

7 

to 

8 

16 

9 

49 

iï 

6 

793 

3 

1 

13 

9 

■  • 

36 

10 

•  • 

—  96  — 

On  agissait  avec  la  plus  stricte  économie  et  non  sans  raison  ;  car,  hélas  ! 
en  ces  jours  de  tourmente,  il  fallait  faire  face  à  de  grosses  dépenses,  plus 
ou  moins  urgentes  et  de  nature  la  plus  disparate. 

Le  37  prairial  an  2  (15  juin  1794),  furent  notés  sur  le  cylindre  du  carillon, 
en  remplacement  des  airs  religieux,  les  chants  du  Çâ  ira  et  àtlz  Marseil- 
laise, etc.  J'ai  vu,  dans  mon  enfance,  chez  le  sieur  Yvorv,  bâtonnier  et 
gardien  des  édifices  de  la  Cathédrale,  ce  cylindre  qui  portait  la  trace  des 
étoquaux  arrachés  et  sur  lequel  étaient  mêlés  étoquaux  de  cuivre  anté- 
rieurs et  étoquaux  de  fer  nouvellement  implantés.  A  sa  mort,  il  passa  entre 
les  mains  du  chanoine  Guérin. 

Le  19  pluviôse  an  3  (7  février  1793),  on  paya  à  Dubosq,  outre  ses  gages, 
sur  le  pied  de  150  livres  par  an,  177  livres  17  sols  pour  fournitures  diver- 
ses et  réparations  à  l'horloge,  soit  au  total  406  livres  5  sols. 

Il  est  vraisemblable  que  ces  réparations  furent  faites  à  la  vieille  horlo- 
ge cathédrale  ;  comme  on  le  voit  l'instrument  confié  à  Dubosq  ne  valait 
plus  bien  cher.  L'horloge  de  la  Charité  ne  fut  pas  mise  à  la  Cathédrale, 
mais  elle  émigra  toutefois  de  la  Charité  à  l'église  Saint-Patrice. 

Le  11  fructidor  an  4  (38  août  1796),  Dubosq  demande  de  nouvelles  ré- 
parations. Sur  sa  requête,  on  arrête  que  Basley,  officier  municipal,  Pois- 
son, architecte,  et  Quesnel,  ce  dernier  horloger,  procéderont  à  sa  visite 
et  que  les  réparations  nécessaires  seront  exécutées  par  Dubosq,  qui  met- 
tra en  œuvre,  le  fer,  le  cuivre  et  le  plomb.  Il  sera  payé  sur  la  justification 
des  matières  employées,  jour  par  jour,  et  des  journées  d'ouvrier. 

Mais  la  Municipalité,  fatiguée  de  ces  réparations  sans  fin  à  un  instru- 
ment toujpurs  défectueux,  décida,  le  5  frimaire  an  5  (6  décembre  1796), 
sur  le  vu  d'un  nouveau  rapport  évidemment  défavorable,  de  faire  cons- 
truire une  horloge  neuve.  Et  le  16  du  même  mois,  en  rapportant  toutes 
délibérations  aux  réparations,  elle  chargea  Dubosq  de  l'exécuter,  sur  ses 
propres  plans,  en  utilisant  les  pièces  refaites.  Cette  horloge  devait  être 
de  forme  horizontale,  en  roues  de  cuivre,  conformément  au  plan  précité. 
Dubosq  faisait  et  fournissait.  La  construction  devait  être  surveillée  par  le 
citoyen  Philippes. 

«  Etant  convenable,  porte  l'art.  6  du  marché  fait  avec  ledit  Dubosq,  de 
donner  à  cette  pièce  l'ornement  d'un  carillon  qui  soit  relatif  à  son  impor- 
tance, les  airs  qui  y  seront  consacrés  seront  notés  sur  le  cylindre  par  le 
musicien  qui  sera  choisi  par  l'administration  (1),  avec  les  divisions  néces- 
saires pour  annoncer  les  quarts  et  les  demi-quarts.  Le  citoyen  Dubosq  est 

(1)  Ce  fut  Bréham,  l'ancien  maître  de  Chapelle  et  organiste  de  la  Cathédrale. 


-  97  - 

chargé  de  faire  la  recherche  d'un  fondeur  habile  en  cette  partie,  avec  lequel 
l'administration  puisse  traiter  pour  la  fonte  et  l'accord  des  cloches  qui 
devront  former  ce  carillon  ». 

Dubosqse  mita  l'œuvre  le  5  thermidor  an  V.  Il  travaillait,  dit  un  rapport, 
au  domaine  sur  les  logements  occupés  à  la  maison  commune ,  dans  la 
salle  du  bureau  des  émigrés,  pour  être  plus  à  portée  d'être  surveillé  par 
l'administration.  Son  ouvrage,  ajoute  cette  pièce  ,  peut  demander  encore 
deux  mois  pour  toucher  à  sa  perfection  (1).  Le  15  germinal  (4  avril  1797), 
l'administration  approuve  les  airs  qui  précéderont  les  quarts,  les  demies, 
les  trois-quarts.  Mais  ne  voilà-t-il  pas ,  qu'en  trouble  fête  ,  l'horloger  fait 
décider  un  instant  que  le  carillon  projeté  ne  sera  pas  réalisé  ,  parce  qu'il 
nuirait,  selon  lui,  à  la  solidité  de  l'horloge.  Mais  ce  triomphe  de  Dubosq 
n'est  que  passager  ;  on  en  revient  vite  à  l'idée  première,  car  le  ai  floréal, 
nous  voyons  les  fondeurs  de  timbres,  dans  la  crainte  de  voir  revenir  sur 
les  conventions  conclues  avec  eux,  réclamer  un  marché  écrit.  Satisfaction 
leur  fut  donnée,  puisque  cinq  jours  après,  le  26  floréal  (15  mai  1797), 
Pierre-François  Dubosq,  fondeur,  de  la  commune  de  Quibou  (Manche)  , 
est  là,  avec  ses  ouvriers,  pour  la  fonte  des  cloches  du  carillon.  A  cette 
date,  on  avait  déjà  dépensé  plus  de  3.000  livres  pour  l'horloge. 

Dubosq,  le  fondeur,  parent  peut-être  de  l'horloger  qui  s'était  adressé  à 
lui,  s'obligeait,  d'après  son  marché,  à  fondre,  dans  6  décades  au  plus  tard, 
douze  cloches  pour  le  carillon  de  l'horloge  dont  il  s'agit,  dans  les  pro- 
portions et  formes  convenues  entre  lui,  le  citoyen  Breham,  l'ancien  orga- 
niste, maître  de  musique,  et  le  citoyen  Dubosq,  horloger,  entrepreneur 
de  ladite  horloge,  savoir  :  la  première  et  la  plus  grosse,  RE,  aura  30  pou- 
ces de  diamètre  et  pèsera  574  livres  8  onces  ;  la  2e  MI  ;  la  3e  FA  ;  la  4e  FA, 
dièze;  la  *>*  SOL;  la  6«  LA;  la  7*  SI;  la  8*  UT;  la  9e  UT,  dièze;  la  io*  RÉ; 
la  116  MI;  la   iae  FA,  de  sorte  que  toutes  les  cloches  soient  justes  et 
d'accord,  dans  la  proportion  des  tons  et  des  demi-tons,  entre  elles.  Art.  2, 
l'Administration  fournit  la  matière.  Art.  3,  Breham  et  Lejeune  (2),  maîtres 
de  musique,  jugeront.  Art.  4,  on  refera,  jusqu'à  perfection,  l'administra- 
tion fournissant  toujours  la  matière.  Art.  5,  le   prix  est  de  600  livres  de 
principal  et  de  24  livres  pour  vin  :  le  vin,  payable  toutes  fois  et  quantes, 
la  moitié  du  principal  après  la  moitié  de  l'ouvrage  et  la  dernière  moitié 
après  le  parfait  jugé.  —  Logement  pendant  le  travail  et  usage  de  2  lits. 
On  arrêta  de  faire  une  proclamation  aux  citoyens  pour  solliciter  leur 

(i)  Q.  Bayeux.  ia3,  Domaines.  Arcb.  Calv. 

(3)  Ancien  membre  de  la  Musique  du  Château  de  Versailles,  avant  la  Révolution. 


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générosité  et  venir  en  aide  aux  finances  municipales.  Il  y  fut  magnifique- 
ment répondu  et  les  9.000  livres  que  coûta  finalement  l'horloge,  sortirent, 
tant  de  la  caisse  communale,  que  de  la  bourse  des  citoyens. 

Le  9  messidor  an  5  (27  juin  1797),  le  carillon  fut  accepté  par  Lejeune 
Jean-Martin,  et  Breham  Antoine-François-Jacques,  maîtres  de  musique 
et  beaux-frères,  délégués  ad  hoc  par  l'administration. 

Le  6  frimaire  an  6  (27  novembre  1797),  la  Municipalité  faisait  délivrer  à 
Dubosq,  sur  sa  demande,  une  treizième  cloche  provenant  du  Séminaire 
de  Bayeux  et  se  trouvant  dans  le  magasin  de  la  République,  gardé  par  Fou- 
quet,  afin  de  compléter  le  carillon.  A  cette  même  date,  Dubosq  recevait 
un  mandat  de  300  livres. 

Le  ai  vendémiaire  an  7  (ia  octobre  1798),  l'horloge  fut  reçue  sur  le 
procès-verbal  de  parfait  des  horlogers  Quesnel  et  Champeaux,  du  5  fruc- 
tidor an  6.  On  écrivit  une  lettre  de  remerciment  au  citoyen  Philippes  pour 
la  surveillance  non  interrompue  qu'il  a  donnée  au  travail  de  l'horloge. 
Ce  même  jour,  on  décida  d'établir  des  cadrans  et  de  placer  un  stile  pour 
marquer  la  méridienne  On  arrêta  aussi  défaire  un  plancher  au-dessus  de 
l'horloge  pour  prévenir  l'effet  des  pluies,  neiges,  brouillards  et  l'intem- 
périe des  saisons. 

Un  arrêté  du  Conseil  municipal,  nommé  par  le  Directoire,  ordonnait, 
le  25  germinal  an  6  (13  avril  1798),  que  les  anciens  fers  de  l'horloge 
seraient  vendus  pour  payer  jusqu'à  due  concurrence  les  fournitures  de  la 
nouvelle.  On  en  tira  à  peine  soo  livres. 
L'horloge  Capitulaire  avait  vécu. 

Celle  qui  lui  succéda,  achetée  des  deniers  municipaux  et  du  produit 
d'une  souscription  ouverte  parmi  les  habitants,  fut  désormais  entretenue 
par  le  budget  municipal  et  inscrite  aux  dépenses. 

Le  Préfet  ayant  réduit  en  181a  (pour  le  budget  de  1813),  la  subvention 
accordée  à  Dubosq,  horloger,  pour  remonter  l'horloge  un  jour  l'autre, 
entretenir  les  pièces  qui  peuvent  manquer  et  fournir  les  cordages,  de 
300  fr.  à  a«>o  fr.,  le  Conseil  municipal,  conscient  des  services  que  rendait 
Dubosq  et  voulant  le  rémunérer  équilablement,  rétablit  le  crédit  primitif. 
Ce  minuscule  conflit,  né  on  ne  sait  trop  sous  l'empire  de  quelles 
influences,  entre  le  Conseil  Municipal  et  le  Préfet,  exploité  par  des  inté- 
ressés, fut  le  signal  d'une  lutte  aiguë,  quoique  ridiculement  comique, 
entre  ce  même  Conseil  et  celui  de  la  Fabrique  de  l'église  Cathédrale. 

En  sa  qualité  de  gouverneur  de  l'horloge  municipale,  Dubosq  avait  une 
clef  de  la  tour  pour  s'acquitter  de  ses  fonctions.  Un  bedeau  du  chapitre, 


—  9tf  - 

décoré  du  nom  de  Rossignol,  en  avait  également,  depuis  quelque  temps, 
une  autre  dont  il  usait  pour  y  faire  monter  les  visiteurs.  Dubosq  se 
croyait  chez  lui  là  où  était  son  horloge  qu'il  soignait  depuis  tantôt  vingt 
ans,  à  la  satisfaction  du  Conseil  Municipal  et  se  permettait  peut-être 
quelques  légères  licences  dans  ce  qu'il  considérait  comme  son  domaine. 
Rossignol,  le  bedeau,  voyait  la  chose  d'un  œil  jaloux  et  faisait  grief 
à  Dubosq  d'empiéter  sur  les  droits  de  ses  maîtres  et  de  l'Eglise  ;  non  sans 
l'arrière-pensée  ,  très-probablement,  de  vouloir  évincer  la  concurrence 
de  l'horloger  dans  l'exploitation  des  touristes,  alors  appelés  visiteurs. 

L'antagonisme  de  ces  deux  hommes  prit  bientôt  des  proportions 
telles  que  la  fabrique  et  le  corps  de  ville  entrèrent  en  lutte  ouverte  à 
l'occasion  de  l'accès  à  la  tour  d'abord,  et  ensuite  ,  de  la  propriété  de 
l'horloge. 

A  l'instigation,  et  vraisemblablement  sur  les  dénonciations  intéressées 
de  Rossignol,  qui  avait  surpris  sa  religion,  le  président  de  la  Fabrique 
ouvrit  les  hostilités,  le  26  mai  18 13,  dans  des  termes  assez  vagues  mais 
gros  d'orages.  Il  écrivait  au  maire,  M.  Conseil,  un  homme  sage  et  un 
administrateur  intègre,  que  des  abus  et  des  dévastations  se  commettent 
dans  la  tour  de  l'horloge,  que  des  collations  y  sont  faites,  qu'on  arrache 
les  serrures  pour  aller  partout.  On  jette  des  pierres  qui  cassent  toit  et 
vitres  :  un  gros  échelon  d'une  échelle  a  été  jeté,  qui  a  failli  (?)  blesser 
un  chanoine.  Le  pronom  on  visait  Dubosq  comme  on  le  verra  plus  loin. 

Le  maire,  dans  sa  réponse  du  28  mai,  sans  s'arrêter  à  discuter  les  griefs 
articulés,  déclara  qu'il  espérait  que  la  chose  ne  se  renouvellerait  pas  et 
demanda  à  avoir  seul  une  clef  de  l'horloge.  Ce  langage  décèle  que 
M.  Conseil  avait  éventé  la  manœuvre. 

Le  16  juin,  nouvelle  passe  d'armes.  Le  Président  de  la  Fabrique  articule 
un  nouveau  grief,  et  d'une  portée  plus  grande  en  apparence,  vu  la 
qualité  des  témoins.  Le  trésorier  et  un  membre  du  bureau  des  marguil- 
liers,  visitant,  la  veille,  des  réparations  à  exécuter,  avaient  fait  quelques 
observations  à  l'ouvrier  chargé  de  l'horloge  qu'ils  avaient  rencontré,  et 
celui-ci,  à  peine  descendu  avait  arraché  les  serrures,  et  fait  changer  les 
gardes,  afin,  disait-il,  d'être  seul  maître  dans  cette  partie  de  l'église. 
L'ouvrier^  c'est  Dubosq. 

Le  19  juin,  lettre  du  maire  couvrant  son  subordonné  qui  n'a  fait  qu'exé- 
cuter ses  ordres  :  «  Vous  m'avez  demandé,  dit-il,  de  faire  cesser  des  abus 
dont  vous  regardiez  le  sieur  Dubosq  comme  l'auteur,  soit  par  lui  ou  des 
étrangers je  vous  demanderais  de  retirer  les  clefs  d'un  de  vos 


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bedeaux Le  7,  Dubosq  m'a  informé  que  des  étrangers  s'étaient 

introduits  dans  la  tour  par  la  porte  extérieure  donnant  sur  le  planître. 
J'ai  considéré  que  le  moyen  d'éviter  toutes  plaintes  était  que  cet  ouvrier 
fût,  comme  par  le  passé,  seul  dans  V édifice  où  est  l'horloge  qu'il  soigne  et 

qu'alors tous  les  délits  ne  seraient  imputables  qu'à  lui,  pourquoi  je 

lui  ai  donné  l'ordre  de  changer  les  gardes  de  la  serrure  de  la  porte,  qui 
n'a  d'autre  utilité  que  pour  accéder  la  partie  de  l'édifice  où  seul  il  a  jour- 
nellement à  faire  ». 

Cette  décision  très  prudente,  motivée  avec  une  loyauté  parfaite,  et  qui  nous 
semble  dénoter  un  état  d'esprit  plus  calme  et  plus  digne  que  celui  de  M.  le 
Président  du  Conseil  de  fabrique,  écartait  la  question  des  individus,  pour 
ne  laisser  subsister  que  celle  de  principe. 

C'était  évidemment  pour  amener  M.  Conseil  sur  ce  terrain  qu'on  avait 
manœuvré  jusqu'alors  en  louvoyant.  Sitôt  sa  lettre  reçue,  les  batteries 
se  démasquent.  Le  ai  ,  il  reçoit  l'avis  d'une  réunion  du  Conseil  de 
fabrique,  à  laquelle  il  est  convoqué  pour  le  22.  «  La  discussion  qui  y 
aura  lieu  pourrait  conduire  à  un  accomodement  agréable  aux  parties.  » 
Cette  convocation  porte  :  i°  que  la  tour,  comme  toute  l'église,  est  à  la 
disposition  de  l'Evèque,  que  les  marguilliers  ont  droit  de  visiter  tout 
l'édifice,  et  20  que  par  la  porte  dont  les  gardes  sont  changées,  on  accède 
à  toutes  les  voûtes,  galeries  et  plates-formes,  que  Dubosq  y  a  accès  pour 
l'horloge  enfermée  dans  une  «  enceinte  en  bois  »  dont  il  a  seul  la  clef 
que  les  ouvriers  ont  besoin  journellement  de  cette  porte  pour  les  répara- 
tions —  qu'on  en  demande  une  clef. 

Le  maire  écrivit  qu'il  s'abstiendrait  de  paraître  à  la  séance.  «  Je  n'ai, 
ajoutait-il,  jamais  prétendu  refuser  l'entrée  de  la  tour  de  l'horloge  à  la 
Fabrique  et  même  lui  remettre  une  clef,  du  moment  qu'elle  forme  la 
demande  ». 

Le  23  juin  donc,  après  avoir  délibéré  longuement,  en  présence  de 
l'Evèque,  il  fut  proclamé  que  la  Fabrique  seule  doit  veiller  à  l'entretien 
et  à  la  conservation  de  l'édifice,  que  l'horloge  fait  partie  du  mobilier  et 
qu'elle  appartient  donc  à  la  Fabrique.  Deux  commissaires  furent  chargés 
de  faire,  sur  ce  sujet,  un  rapport  pour  le  10  juillet. 

Le  Ier  de  ce  mois,  le  Maire  de  Bayeux,  après  avoir  relevé  certaines 
inexactitudes  dans  l'exposition  des  faits  contenus  dans  la  lettre  qui  lui 
avait  été  adressée  le  21  juin,  poussant  jusqu'à  l'extrême  l'esprit  de  conci- 
liation, fit  cette  offre  au  Président  de  la  Fabrique  :  «  Si  Dubosq  ne  mérite 
pas  confiance,  qu'on  me  prévienne  et  je  le  changerai  », 


—  101  — 

Mais  les  visées  de  la  Fabrique  étaient  tout  autres.  Après  avoir  habile- 
ment tiré  parti  des  circonstances,  ses  membres  adressaient,  le  10  juillet 
1813,  au  Préfet  du  Calvados,  une  pétition  pour  réclamer  la  propriété  de 
l'horloge.  Dans  cette  pétition,  rédigée  par  les  deux  commissaires  nommés 
le  22  juin,  on  lit  :  «  11  existait,  avant  la  Révolution,  dans  la  Cathédrale 
de  Bayeux,  une  horloge  construite  aux  frais  du  Chapitre  et  entretenue 
par  lui.  La  Révolution  commence  et  la  Municipalité  eut  l'administration 
de  cette  horloge,  etc.  ».  Les  signataires  alléguaient,  en  outre,  que  le  poids 
qui  pesait  900  kilogs,  inspirait  des  craintes  pour  la  voûte  sur  laquelle  il 
pouvait  tomber  ;  que  Dubosq  avait  fait  un  jardin  sur  la  plate-forme  de  la 
tour  et  qu'il  n'était  pas  sans  inconvénients  qu'un  préposé  de  la  Ville  eût 
une  clef  de  la  tour  centrale  pour  aller  à  l'horloge. 

Cette  pétition  fut  renvoyée  au  Conseil  municipal  de  Bayeux,  afin  qu'il 
en  délibérât  et  présentât  ^es  observations. 

Par  un  très  louable  scrupule,  M.  Conseil,  voulant  laisser  ses  collègues 
absolument  libres  dans  leur  décision,  s'abstint  de  prendre  part  à  cette 
délibération,  qui  eut  lieu  le  22  septembre  1813.  Les  membres  présents  : 
MM.  Montégu,  adjoint  ;  de  Bonvouloir  ;  Douesnel,  médecin;  Le  Provost; 
Héritz  Laval;  Le  Fèvre;  Fréard  ;  Hébert  d'Orval  ;  Coueffin  et  Duval  arrê- 
tèrent, à  Y  unanimité  %  une  délibération  faisant  justice  des  piètres  griefs 
articulés  pour  les  besoins  de  la  cause  et  réclamant  à  bon  droit  la  propriété 
de  l'horloge. 

Ils  déclarèrent  que  le  poids  incriminé,  celui  du  carillon,  pesait  non 
900  kilos  mais  700  ;  que  le  jardin  suspendu,  dont  il  était  question,  se 
réduisait  à  quelques  plantes  de  persil,  un  rosier  et  une  petite  vigne  ;  que 
la  clef,  en  la  possession  de  Dubosq,  donnait  accès  à  l'horloge  par  un 
escalier  dont  la  porte  est  sur  la  place  du  planître  et  que  toutes  les  portes 
donnant  sur  cet  escalier  sont  verrouillées  du  côté  des  galeries.  Les  faits 
travestis  ainsi  rétablis,  le  Conseil  protestait  contre  les  prétentions  émises 
par  l'Evêque  s'il  en  devait  résulter  que  la  surveillance  du  maire,  qui  doit 
porter  autant  sur  l'horloge  que  sur  la  cloche  de  police,  qu'on  ne  peut  lui 
contester,  serait  supprimée. 

Quant  à  la  revendication  de  l'horloge  placée  dans  l'église  Cathédrale 
qui  est  la  propriété  du  département',  le  Conseil  soutint  que  Yhorloge 
revendiquée  n'est  pas  celle  dont  le  Chapitre  voulait  parler ',  horloge  qui 
fut  reconnue  ne  plus  pouvoir  servir  à  cause  de  sa  vétusté  et  dont  les 
débris  vendus  avaient  à  peine  produit  500  francs  —  que  l'horloge  actuelle 
a  été  construite  entièrement  à  neuf  aux  frais  de  la  Ville  et  des  habitants, 


—  102  — 

pour  remplacer  celle  qui  existait  au  temps  du  Chapitre  dont  parlent  les 
marguilliers,  aux  termes  d'une  délibération  du  5  frimaire  an  V  et  qui 
coûta  9.000  francs,  dont  partie  provenant  d'une  collecte  per  domos  — 
qu'il  n'existe  aucun  autre  endroit,  ni  plus  central  ni  plus  élevé  que  la 
tour,  où  cette  horloge  puisse  être  placée  pour  l'avantage  qu'en  retirent 
les  habitants,  —  que  cette  tour  où  elle  se  trouve  établie,  par  les  soins  et 
aux  frais  de  la  Ville,  ne  peut  être  d'aucun  usage  au  culte  qui  s'exerce  dans 
l'église  Cathédrale,  —  que  dès  lors  le  Conseil  a  unanimement  manifesté 
son  vœu  pour  la  conservation  de  l'horloge  dont  il  s'agit  dans  la  tour  qui 
porte  son  nom. 

Il  en  est  toujours  comme  au  temps  de  Molière,  la  brigue  et  les  in- 
fluences étouffent  le  droit.  La  Ville  comptait  sur  la  raison,  son  bon  droit, 
V  équité  ;  mais  le  juge  fut  visité  par  son  adversaire,  et  lèvent  politique 
aidant,  il  fut  rendu  par  le  Préfet  du  Calvados,  sur  cette  question,  un  juge- 
ment d'une  iniquité  et  d'une  illégalité  révoltantes. 

L'Empire  était  prêt  à  sombrer.  L'Espagne  venait  d'être  perdue  à  Vitto- 
ria.Mallet  avait  failli  renverser  Napoléon  fuyant  à  travers  les  steppes  nei- 
geuses de  la  Russie.  «  Tous  les  partis,  si  l'on  en  croit  M.  Thiers  (t.  17 
p.  40),  longtemps  oubliés,  commençaient  à  se  montrer  de  nouveau.  Les 
révolutionnaires  s'agitaient,  mais,  à  la  vérité,  sans  effet. . .  Les  royalistes, 
. .  .ranimés  par  l'espérance,  excités  par  les  prêtres,  bien  plus  nombreux, 
bien  plus  hardis  en  ce  moment  que  les  révolutionnaires.  » 

Tel  qui  avait  adulé  le  despote  couronné,  s'apprêtait  à  lui  donner,  le 
plus  galamment  possible,  le  coup  de  pied  de  l'âne,  pour  se  ménager  la 
faveur  des  Bourbons  qu'allaient  nous  ramener  les  alliés.  Les  habiles  cher- 
chaient à  conserver  les  biens  et  les  honneurs  qu'ils  possédaient. 

Alexandre-Edme  Méchin,  chevalier,  baron  de  l'Empire,  officier  de  la 
Légion  d'honneur,  dut  suivre  l'exemple  général  et  s'orienter  vers  le 
soleil  levant. 

Le  31  décembre  1813,  veille  du  jour  où  les  alliés,  franchissant  le  Rhin, 
envahissaient  le  territoire  français,  le  Préfet  du  Calvados  prenait  l'arrêté 
suivant  : 

«  Vu  la  pétition  des  marguilliers  (1)  composant  la  fabrique  de  l'église 
Cathédrale  de  Bayeux.en  date  du  10  juillet  dernier,  tendante  à  faire  décla- 
rer Vhorloge  qui  existe  dans  la  dite  église  propriété  de  la  Cathédrale  (?)  ; 

(1)  C'étaient  MM.  d'Audibert  de  la  Villasse,  de  G  rois  il  les,  chanoines  ;  de  Bricqueville,  de 
Royville,  Morin  de  Litteau,  Audios  ;  Delauney-Dufondray  et  Le  Fettey,  chauoiues  ,  sous  la 
présidence  de  Mg'  l'Evéque. 


-  103  — 

La  délibération  du  Conseil  municipal  de  la  ville  de  Bayeux  du  23  sep- 
tembre i8ij  ; 

Le  procès-verbal  de  parfait  jugé  du  5  fructidor  an  vi  ; 

L'avis  du  sous-préfet  de  Bayeux  du  4  de  ce  mois  ; 

Considérant  qu'antérieurement  à  la  Révolution*  il  existait  dans  l'église 
Cathédrale  de  Bayeux,  une  horloge  construite  et  entretenue  aux  frais  du 
Chapitre^  que  la  Ville  de  Bayeux  n'a  eu,  n'a  et  ne  peut  avoir  aucun  droit 
de  propriété  sur  elle^  qu'elle  ne  lui  a  été  abandonnée  par  aucun  acte 
administratif  ; 

Considérant  qu'en  exécution  de  l'art.  75  de  la  loi  du  18  germinal  an  x, 
l'église  Cathédrale  de  Bayeux  a  été  mise  à  la  disposition  de  M.  l'Evêque  ; 
que  d'après  l'art.  76,  la  Fabrique  doit  seule  veiller  â  Vcntretien  et  à  la 
conservation  de  ce  temple,  édifice  départemental  et  non  communal,  et 
pour  lequel  le  département  a  fait  des  dépenses  considérables  dont  profile 
la  ville  de  Bayeux,  sans^  contribuer  autrement  que  toutes  les  autres  corn- 
munes  du  département  ; 

Considérant  que  la  tour  où  est  placée  l'horloge  fait  partie  de  Véglise 
Cathédrale  et  que,  sous  aucun  rapport,  le  maire  n'a  le  droit  d'en  avoir 
la  clef  et  de  la  confier  à  qui  que  ce  soit  ; 

Considérant  relativement  à  l'horloge  (?)  qu'elle  était  la  propriété  de 
l'ancienne  Fabrique,  qu'il  n'en  a  point  été  disposé  et  que  si  la  commune 
de  Bayeux  y  a  fait  des  réparations  (?),  outre  qu'elle  ne  justifie  point  de 
V autorisation  qu'elle  a  dû  demander  (?),  elle  a  joui  de  cette  même  horloge, 
mais  que  cette  jouissance  ne  lui  donne  aucun  droit  de  propriété; 

Considérant  que  la  réclamation  de  la  ville  de  Bayeux  est,  à  cet  égard, 
contre  ses  intérêts  et  véritablement  sans  but  :  contre  ses  intérêts,  en  ce 
qu'elle  sera  déchargée  des  frais  d'entretien,  de  réparation  et  de  renou- 
vellement ;  sans  but,  puisque  la  Fabrique  sera  tenue  de  la  conserver,  de 
la  faire  remonter,  de  la  réparer  et  de  l'entretenir,  de  manière  qu'elle 
procure  aux  habitants  les  mêmes  avantages  et  agréments. 

Arrêtons  ce  qui  suit  : 

Art.  ier.  —  Aux  termes  de  l'art.  75  de  la  loi  du  18  germinal  an  x, 
M.  l'Evêque  de  Bayeux  a  la  disposition  de  l'Eglise  Cathédrale  sans  en 
rien  excepter  ni  réserver  ; 

Art.  2. —  L horloge  qui  existe  dans  ladite  église  Cathédrale  fait  partie 
de  son  mobilier,  à  la  charge  par  la  Fabrique  de  la  conserver,  de  la  faire 
remonter^  de  la  réparer,  et  de  l'entretenir  en  bon  état,  de  manière  qu'elle 


—  104  — 

procure  aux  habitants  de  Bayeux  les  mêmes  avantages  et  agréments  que 
par  le  passé,  etc.  » 

Quelle  que  soit  la  justesse  et  l'utilité  pratique  du  dernier  considérant, 
formulé  sans  nul  doute,  pour  faire  passer  l'énormité  des  précédents  et 
dorer  la  pilule  aux  Bayeusains,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  l'arrêté 
préfectoral,  au  mépris  de  toute  justice  et  de  tout  droit,  dépouillait  la 
ville  d'une  légitime  propriété  au  profit  de  la  Fabrique.  La  question  d'éco- 
nomie pourla  cité,  et  surtout  les  événements  politiques  qui  se  précipitaient 
furent  les  causes  pour  lesquelles  le  Maire  ne  protesta  point  contre  les 
énonciations  mensongères  et  l'injustice  de  l'arrêté  ci-dessus. 

Le  même  jour,  le  Préfet  avisait  l'Evêque,  qu'il  lui  faisait  passer  une 
expédition  de  son  arrêté.  11  ne  pouvait  être  plus  galant.  Le  13  janviei",  le 
Maire  écrit  au  Président  de  la  Fabrique  que  le  Sous-Préfet  lui  a  fait 
connaître  officiellement  la  décision  du  31  décembre  précédent.  «  Pour 
m'y  conformer,  dit-il,  la  ville  seule  en  ayant  l'usage  depuis  qu'elle  Va 
faite  reconstruire y  je  dois  en  faire  la  remise  à  la  Fabrique  et  un  acte  doit 
le  constater,  il  est  nécessaire  aussi  que  vous  vous  assuriez  d'un  ouvrier 
pour  en  avoir  soin,  afin  que  ce  service  n'éprouve  point  d'interruption.  » 

Le  chanoine  d'Audibert  de  la  Villasse  qui  remplissait  ces  fonctions,  lui 
répondit  le  18,  en  lui  demandant  de  se  trouver  le  lendemain  dans  cet 
édifice  (la  Cathédrale)  où  il  sera  avec  deux  commissaires  MM.  de 
Bricqueville  et  Delaunay-Dufondrey,  et  un  horloger  expert,  pour  en  cons- 
tater l'état  et  la  recevoir,  et  aussi  pour  nommer  de  suite  un  ouvrier  qui  en 
aurait  soin.  Le  choix  de  la  Fabrique  s'arrêta  sur  le  sieur  Levard,  horloger. 

Les  réparations  effectuées  à  l'horloge,  fin  1814  ou  commencement  181 5, 
nous  font  voir  que  l'heure  et  ses  divisions  sonnaient  à  l'intérieur  de 
la  Cathédrale  :  «  fait  et  fourny  une  demye,  donnant  dans  l'Eglise,  avec  son 
renvoi,  18  fr.  »  Un  autre  article  de  dépense  nous  révèle  que  la  Marseil- 
laise était  encore  notée  au  cylindre  :  a  Pour  avoir  osté  la  Marséloise  de 
déssu  le  silindre,  3  fr.  » 

Cet  air  de  la  Marseillaise  était  accompagné  d'autres  qui  ne  plaisaient 
pas  davantage,  et  cela  se  comprend,  aux  marguilliers.  Une  délibération, 
du  i«r  décembre  1818,  constate  qu'il  existe  dans  la  tour  de  l'horloge,  13 

cloches  ou  timbres  (1)  non  compris  celui  qui  sonne  l'heure placés 

dans  un  temps  d'anarchie  pour  faire  jouer  un  carillon  tous  les  quarts 
d'heure,  que  ce  carillon  ne  fait  entendre  que  des  airs  prophanes,  impies, 

(1)  Le  carillon  de  Dabosq. 


-  105  — 

antimonarchistes  et  séditieux  et  en  conséquence  doit  être  supprimé  ;  ou 
au  moins,  pour  satisfaire  la  curiosité  publique,  changé  de  manière,  à  ne 
plus  présenter  que  des  airs  convenables  et  analogues  à  une  église,  sur- 
tout à  une  église  Cathédrale.  »  Ce  faisant,  on  pourrait  se  contenter  de  8 
de  ces  timbres  et  faire  entrer  les  5  autres  dans  la  formation  d'une  cloche 
qui  approchât  le  plus  possible  de  celle  qui  existe  (1);  et  encore,  diminuer 
le  poids  en  plomb  de  ia  à  1300  livres  (a),  nécessaire  pour  faire  jouer  le 
carillon  actuel  et  dont  la  chute  possible  ruinerait  la  voûte  et  causerait 
mort  d'homme.  L'Evèque  fut  prié  de  solliciter  lui-même  du  préfet  l'au- 
torisation nécessaire  pour  transformer  l'horloge  et  faire  emploi  du  métal 
superflu. 

Cette  délibération  ne  sortit  pas  effet,  car  en  1821 ,  le  2a  février,  l'Evèque 
arguait  à  nouveau  auprès  de  la  Fabrique  (3) ,  réunie  en  Conseil,  sous  sa 
présidence,  de  ce  «  que  la  corde  où  est  suspendu  le  poids  de  l'horloge 
étant  usée,  menaçait  de  rompre,  et  que  si  cet  accident  arrivait  il  pourrait 
en  résulter  un  grand  dommage  pour  la  tour  *.  On  fit  appeler  «  l'artiste  » 
Levard  qui  reconnut  «  que  plusieurs  fils  de  la  corde  du  poids  du  carillon 
sont  effectivement  rompus  ;  qu'elle  pouvoit  durer  quelque  temps  mais 
qu'il  pouvoit  arriver  aussi  un  accident  ».  Après  en  avoir  délibéré,  il  fut 
arrêté  de  supprimer  provisoirement  le  carillon,  et  pour  la  commodité  et 
utilité  publiques  de  faire  sonner  seulement  les  quarts,  les  demies  et 
trois  quarts  avec  2,  4  et  6  coups  de  cloche  et  l'heure  avec  8. 

Mais  le  danger  physique  n'était  pas  le  seul  qui  préoccupât  les  délibé- 
rants et  il  ne  parait  avoir  été  qu'un  prétexte  pour  arriver  à  changer  le 
carillon.  Plusieurs  d'entre  eux,  en  effet,  observèrent  que  le  carillon  exis- 
tant nécessiterait  toujours  un  poids  énorme  qui,  tombant  de  40  pieds  de 
haut  sur  la  voûte,  la  romprait.  Puis  quelqu'un  proposa  d'aviser  aux 
moyens  de  le  diminuer,  soit  en  simplifiant  le  carillon,  soit  par  tout  autre 
moyen,  «  que  d'ailleurs  [là  perce  le  bout  de  l'oreille]  ce  carillon  ne  fai- 
sait entendre  que  des  airs  de  chansons  bien  connues  pour  g'rivoises  (4) 

(1)  La  T rémonde. 

(a)  C'était  donc  le  Conseil  Municipal  qui  disait  la  vérité,  quand  il  évaluait   le  poids  à   700 
kilos,  dans  sa  délibération  du  a3  septembre. 

(3)  d'Audibert,  doyen  ;  de  Brique  ville,  de  Cussy  et  de  Roy  ville  ;    Brault,   Delaunay-Dufon- 
dray  et  Le  Fetley,  chanoines, 

(4)  Entre  autres  celles-ci  : 

Air  :  Nous  n'avons  qu  un  temps  à  vivre  (c'est  le  refrain). 
Pendant  les  beaux  mois  de  l'an  née 
L'horloge  au  sou  clair,  argentin, 


-  106  — 

ou  impies,  que  de  pareils  airs  étaient  très  inconvenants  sur  l'horloge 
d'une  église  Cathédrale  ». 

Et  Levard,  présent,  qui  n'était  certes  pas  ignorant  de  l'innocent  com- 
plot, de  dire  qu'on  pourrait  diminuer  le  poids  de  moitié,  en  substituant 
au  carillon  actuel  des  airs  de  plain-chant,  comme  hymnes,  proses,  etc., 
et  qu'il  pourrait  établir  le  coût  de  la  transformation  du  cylindre  quand 
on  lui  aurait  donné  des  airs  notés.  De  suite,  le  grand-chantre  présent, 
M.  Delauney-Dufondray  fut  chargé  de  lui  en  remettre  quatre  ou  cinq 
pour  les  quatre  saisons  de  l'année. 

C'en  était  fait.  Le  vieux  carillon  avait  vécu. 

Le  18  mars,  nouveau  conseil,  auquel  assistait,  outre  les  susnommés, 
M.  Morin  de  Litteau.  Levard  leur  présente,  pour  la  saison  de  printemps  , 
4  airs  qui  sont  adoptés  ;  on  lui  accorde,  sur  sa  demande,  900  francs  pour 
le  changement  du  cylindre  pour  les  4  saisons.  Le  carillon  commencera 
la  veille  de  Pâques  et  ira  jusqu'au  samedi,  veille  delà  Trinité  ;  la  seconde 
saison  jusqu'au  ier  septembre;  la  troisième  jusqu'au  i*r  dimanche  de 
l'Avent  et  la  quatrième  jusqu'au  jour  de  Pasques.  Il  reçut  moitié  de  son 
prix  après  le  jugé  bon  des  airs  du  printemps  et  le  reste  après  le  7  octobre 
1822,  «le  changement  des  airs  du  carillon  étant  aussi  bien  fait  qu'il 
pouvait  être  ».  Ce  jour-là,  on  lui  demanda  «r  la  clef  de  l'église  qui  ne  lui 
avait  été  accordée  que  pour  le  temps  que  durerait  cet  ouvrage  *. 

Les  trous  du  cylindre  furent  bouchés  en  1828  seulement,  et  cette  opé- 
ration coûta  200  fr.  (1).  En  1830,  on  dépensa  380  fr.  43  pour  faire  établir 
un  plancher  au-dessus  de  l'horloge  (23  nov.). 

Répète  toute  la  journée 

De  ces  couplets  le  gai  refrain  : 

Nous  n'avons  qu'un  temps  à  vivre. 

(Couplets  pour  la  fête  Saint-Marcou,  par  Bernardin  Anquetil). 

Au-dessous  est  écrit  :  le  joyeux  refrain  est  remplacé  par  un  air  sacre,  ce  qui  est  très   édi- 
fiant. —  (Bibl.  de  Caen). 

Un  de  nos  collègues  m'a  raconté  avoir  souvent  entendu  sa  çrand'mère  fredonner  cet  autre 
couplet,  avec  ce  préambule  :  «  Je  dis  comme  le  carillon  »  : 

Je  me  f...  de  çà 


Je  porte  perruque 
Ça  me  tient  chaud 
Tout  le  long  du  dos. 
(1)  Devis  estimatif  du  16  avril  1828. 


—  107  — 

* 

Levard,  Robert,  horloger  (i),  l'artiste  élu  par  le  Chapitre,  mourut  dans 
la  fin  de  Tannée  1844,  après  avoir  gouverné,  plutôt  mal  que  bien,  depuis 
le  19  janvier  1814  ;  pendant  plus  de  trente  années,  l'horloge  de  notre  cité. 
Il  n'avait  que  65  ans. 

M.  d'Hérembert,  grand-chantre  et  trésorier  de  la  Fabrique,  dans  un 
rapport  fait  sur  l'horloge  le  25  janvier  1856,  dit  que  Levard  mourut 
«  laissant  cette  précieuse  pièce  dans  l'état  le  plus  déplorable  ».  11  employait 
des  huiles  communes  qui,  agglutinées  avec  la  poussière,  y  avaient  formé 
un  cambouis  épais  et  durci  comme  du  silex,  ce  qui  nécessitait  un  poids 
de  1,300  livres  (2).  Le  trésorier  se  pose  cette  question  :  «  Comment  cette 
machine,  même  avec  cette  puissance  énorme  de  poids  pouvait-elle 
marcher  ?»  La  sonnerie  des  heures  était  continuellement  en  désarroi  :  le 
carillon  n'était  pas  en  meilleur  état.  Beaucoup  de  notes  manquaient  aux 
airs  ;  d'autres  se  produisaient  confusément  sans  régularité  et  sans  mesure, 
et  aux  changements  de  saison,  c'était  pendant  une  semaine  entière  une 
cacophonie  épouvantable.  L'horloger  Billette,  ancien  ouvrier  de  Levard, 
confessait  «  qu'il  avait  eu  le  désir  de  succéder  à  Levard,  mais  que  l'état 
déplorable  de  l'horloge  l'en  avait  empêché  ». 

Il  paraît,  d'autre  part,  que  M.  Thomine-Desmasures  «  avait  remarqué 
des  abus  :  des  ouvriers  de  Levard  qui,  avec  leurs  amis,  s'introduisaient 
dans  la  tour  »,  il  y  avait  trouvé  des  débris  de  «  festin  »  ;  bien  plus,  qu'on 
n'avait  reproché  à  Dubosq,  en  1813.  Il  avait  gardé  là-dessus  un  silence 
discret  et  habile,  attendant  la  mort  de  Levard,  pour  y  porter  remède  et 
€  concentrer  dans  une  seule  main  les  clefs  de  la  tour  et  de  l'horloge  », 
solution  trouvée  dès  1813,  par  le  maire  Conseil,  pour  remédier  aux  abus 
que  lui  signalait  trop  passionnément  la  Fabrique. 

Yvory,  gardien  du  monument  et  bedeau  du  Chapitre,  fut  donc  aussi 
chargé  de  l'horloge.  «  Dès  lors,  il  n'y  eut  plus  qu'un  homme  responsable 
de  ce  qui  pourrait  se  faire  dans  la  tour  de  l'horloge».  C'était  rendre  un 
hommage  posthume  à  M.  Conseil,  qui  avait  préconisé  cette  façon  de  faire 
dans  sa  lettre  du  19  juin  1813  au  président  de  la  Fabrique. 

Yvory  était  rémunéré  de  100  francs  pour  le  service  de  l'horloge.  Après 

(1)  Né  en  1779,  sur  la  Poterie,  avait  épousé  en  1809,  Courmnrceul,  Marguerite-Louisc-Fran- 
çoisc,  fille  de  Jcan-Charles-François,  receveur  des  aydes  à  Fiers,  puis  officier  public  à  Bayeux, 
et  des  Vaux,  Louise-Françoise,  fille  Guy  des  Vaux  de  la  Motte,  bailli  de  Fiers,  la  Carncille  et 
Messe,  et  de  Moutbray,  Françoise.  Il  était  donc  allie  à  la  noblesse,  ce  qui  explique  le  eboix 
dont  il  fut  l'objet. 

(2)  Il  ne  l'avait  donc  pas  réduit  comme  il  l'avait  annoncé  le  22  février  1821. 


—  108  — 

deux  leçons  reçues  sur  place  du  fils  Levard,  il  dirigea  et  remonta  sans 
encombre  l'horloge  pendant  la  première  série  des  airs  du  carillon. 

Mais  les  prétendants  à  l'héritage  de  Robert  Levard  n'acceptèrent  pas 
indifféremment  leur  éviction.  Il  y  eut  conjuration  contre  l'homme  de 
confiance  du  trésorier  Thomine  et  du  Chapitre.  Il  y  eut  même,  comme 
on  dirait  aujourd'hui,  du  sabotage.  On  monta  à  la  tour,  et  comme  la 
cabane  de  l'horloge  était  fermée  à  clef,  on  brisa  une  fenêtre  ;  «  des  éto- 
quaux  furent  arrachés  du  cylindre,  d'autres  placés  dans  des  piqûres  qui 
n'entraient  point  dans  la  combinaison  des  airs,  de  sorte  que  le  carillon 
ne  produisait  plus  qu'un  tintaillement  tout  à  fait  informe. 

Des  articles,  peu  bienveillants  pour  l'administration  de  la  Cathédrale  et 
très-mordants  contre  Yvory,  trouvèrent  place  dans  les  journaux  de  la 
localité.  D'autres  articles  étaient  préparés  et  étaient  une  sorte  de  menace 
contre  l'évèché  même,  mais  de  prudents  conseils,  la  fermeté  de  M.  Tho- 
mine, ainsi  que  quelques  mots  aussi  spirituels  qu'aimables  de  l'excellent 
M.  Falize,  mirent  fin  au  débat. 

M.  Thomine  fit  procéder  à  un  nettoyage  complet,  qu'il  surveilla  lui- 
même.  M.  Jeanne,  horloger,  auquel  il  proposa  de  l'exécuter  lui  dit  que 
«  c'était  plutôt  l'ouvrage  d'un  habile  serrurier  que  d'un  horloger  ».  On 
en  chargea  Bouchard,  serrurier  à  Saint-Vigor.  Ce  nettoyage  procura  deux 
avantages  très  appréciables:  i°  une  régularité  aussi  rigoureuse  qu'inaccou- 
tumée dans  le  fonctionnement  de  l'horloge  ;  a°  une  diminution  d'un  tiers 
dans  le  poids  qui  l'actionnait.  Yvory  fut  dès  lors  chargé  définitivement 
«  de  remonter,  restaurer  et  diriger  l'horloge  »  et  M.  Jeanne  désigné 
«  pour  faire  les  travaux  de  son  art,  lorsqu'il  en  serait  besoin  ». 

On  recourut  encore  au  talent  de  Bouchard  pour  améliorer  le  carillon  : 
les  airs  anciens  furent  régularisés  ;  la  transformation  des  palettes  obliques 
du  cylindre  en  chevilles  droites,  permit  de  réduire  le  poids  à  650  ou  700 
livres  au  plus.  C'était  à  la  fin  de  l'année  1846.  A  cette  même  date,  on 
ajoutait  sur  le  cylindre  une  5e  série  d'airs,  ceux  du  Carême. 

L'année  suivante,  le  traitement  d'Yvory  était  porté  à  150  fr. 

A  cette  époque,  d'après  une  note  du  trésorier,  M.  Thomine-Desmasures, 
le  carillon  ne  comprenait  que  11  timbres:  UT,  RÉ,  MI,  FA,  SOL,  LA, 
SI  bémol,  SI,  UT,  RÉ,  MI,  dont  le  SI  et  l'UT  d'en  haut  avaient  été  rognés. 
Le  cylindre  était  long  de  om655,  d'un  diamètre  de  om52a  et  d'une  circon- 
férence de  îm6^o.  Les  divisions  de  celle-ci  étaient  :  pour  le  quart,  0*165  » 
la  demie,  0*330  ;  les  trois  quarts,  om49«),  et  pour  l'heure,  om66o.  Les 
34  leviers,  espacés,  de  milieu  à  milieu,  de  o™o26,  et  du  cylindre  à  leur  axe, 


—  109  — 

de  omo63  i/a,  étaient  mis  en  mouvement  par  des  étoquaux  de  omoo4  de 
largeur  et  de  omo77a  de  saillie.  Qu'avait-on  fait  des  deux  timbres  man- 
quants et  que  nous  ne  retrouverons  plus  ?  Avait-on  rendu  au  Séminaire 
sa  cloche  réquisitionnée  en  1797  ?  et  aux  sœurs  hospitalières  celle  chantée 
dans  la  Battante  ? 

En  1851,  l'horloge  fut  l'objet  d'un  nettoyage  ;  en  1853,  Billette  y  exécuta 
une  roue  d'échappement. 

Les  choses  allèrent  ainsi  jusqu'en  1855.  En  cette  année,  la  pioche  des 
démolisseurs  s'attaqua  au  dôme  de  Moussard,  et  le  3  août,  on  descendit 
la  cloche  de  l'horloge  et  ses  tinterelles,  dépendues  la  veille,  et  on  les  mit 
sur  la  voûte,  dans  le  voisinage  d'un  certain  nombre  de  petites  cloches 
sans  emploi.  Le  17  septembre  1855,  le  Conseil  de  fabrique  de  la  Cathé- 
drale (MM.  Michel,  doyen,  vie.  gén.,  président  ;  comte  de  la  Rivière  ; 
Perrée  et  Laffetay,  chanoines  ;  Achard  de  Vacognes  et  d'Hérembert,  che, 
grand-chantre),  considérant  :  i°  que  l'horloge  a  dû  être  enlevée  pour  les 
travaux  de  démolition  ;  20  que  le  besoin  d'avoir  une  heure  commune  pour 
toute  la  ville  est  hautement  exprimé  par  la  population  entière  ;  30  que  la 
Ville  est  disposée  à  entrer  pour  moitié  dans  la  dépense  du  rétablissement 
de  Thorloge  dans  une  autre  partie  de  la  Cathédrale,  sans  pour  cela  pré- 
tendre à  aucuns  droits  sur  la  propriété  de  ladite  horloge ,  —  vote  unani- 
mement l'autre  moitié  de  la  dépense,  laquelle  doit  s'élever  à  1.500  francs 

environ. 

« 

Le  Chapitre,  moins  fier  qu'en  18 13  et  d'un  esprit  plus  conciliant,  s'a- 
dressait humblement  à  la  Ville  pour  lui  demander  aide  et  secours  en  la 
circonstance.  Celle-ci,  dédaignant  des  représailles  faciles,  mit,  le  10  sep- 
tembre, à  la  disposition  du  maire,  une  somme  de  700  francs,  pour  coopérer 
dans  la  mesure  qu'il  jugerait  équitable  à  la  dépense  du  rétablissement  de 
l'horloge,  *  mais  pour  que  le  vote  de  cette  allocation,  dicté  tout  à  la  fois 
par  un  sentiment  d'intérêt  et  d'équité,  ne  puisse  pas  plus  tard,  par  suite 
d'une  fausse  interprétation  de  cette  mesure,  être  considéré  comme  une 
renonciation  aux  droits  de  la  Ville  sur  l'horloge  qui,  créée  le  15  frimaire 
an  5,  avec  le  produit  des  deniers  de  la  caisse  municipale  et  des  dons  des 
habitants,  fut  plus  tard,  en  vertu  de  la  loi  du  28  germinal  an  10,  mise, 
ainsi  que  tout  l'édifice,  à  la  disposition  de  l'autorité  diocésaine,  le  Conseil 
déclare,  tout  en  coopérant  avec  la  Fabrique  au  rétablissement  de  l'hor- 
loge, conserver  tous  les  droits  que  donne  à  la  Ville  l'arrêté  préfectoral 
du  31  mai  1813,  qui  impose  à  la  Fabrique  l'obligation  de  conserver  cette 
horloge,  de  la  faire  monter,  réparer  et  entretenir  en  bon  état  et  de 


—  110  — 

manière  qu'elle  procure  aux  habitants  de  Bayeux  les  mêmes  agréments  et 
avantages  que  par  le  passé  ». 

Chacun,  on  le  voit,  gardait  ses  positions  et  faisait  soigneusement  réserve 
de  ses  droits.  L'horloge  fut  transportée  à  l'extrémité  des  combles  de  la 
nef  dans  un  grenier  entre  les  tours  romanes,  par  les  sieurs  Bouchard  et 
Yvory.  On  y  construisit  une  cabane,  après  avoir  nettoyé  les  voûtes.  Un 
mécanisme  nouveau  fut  établi,  tant  pour  les  poids  que  pour  la  sonnerie, 
soit  de  l'heure,  soit  des  quarts,  tant  à  l'intérieur  de  la  Cathédrale  qu'à 
l'extérieur.  Elle  y  était  encore  fin  1871. 

Le  transport  de  l'horloge  fut  l'occasion  d'une  discussion  animée  entre 
le  chanoine  Guérin  qui,  dans  un  écrit  lu  en  Chapitre,  le  ai  janvier  1856, 
critiqua  amèrement  ce  travail  qui  aurait  mis  l'horloge  dans  l'état  le  plus 
malade  et  le  plus  périlleux,  par  l'impéritie  des  opérateurs,  qui  ne  l'au- 
raient même  point  nettoyée.  Son  confrère,  le  chanoine  d'Hérembert. 
contesta  toutes  ses  affirmations,  le  25  du  même  mois,  défendit  Yvory  et 
les  Bouchard,  prétendant  que  M.  Guérin  avait  agi  sous  l'influence  de 
l'horloger  Billette,  désireux  de  s'introduire  dans  le  gouvernement  de 
l'horloge,  malgré  que  celle-ci  fonctionnât  si  bien  sous  Yvory,  que  Bil- 
lette avait  réparé  sa  montre  et  ses  pendules  qui,  maintenant,  marchent 
en  conformité  de  l'horloge  de  la  Cathédrale.  Le  désarroi  momentané  qui 
avait  suivi  son  installation,  provenait,  disait-il,  «  de  fait  de  main  d'hom- 
mes», et  depuis  Yvory  a  acquis  la  preuve  évidente  quede  nouvelles  tentatives 
ont  été  faites  depuis  pour  pénétrer  dans  l'horloge.  Après  cet  échange  de 
mémoires,  où  il  était  quelque  peu  fait  litière  des  précautions  oratoires  et 
où  les  jouteurs  se  maltraitèrent  même  quelque  peu,  le  Chapitre  approuva 
pleinement  ses  ouvriers  dans  leur  travail  depuis  1844  ! 

L'heure  sonnait  sur  la  seconde  cloche  de  la  pyramide  du  Sud,  sur  la 
Caroline  ou  Charlotte-Louise,  et  ses  divisions  sur  deux  tinterelles  appen- 
dues  en  dehors  de  la  tour  S.  De  petites  clochettes,  placées  à  la  travée  au- 
dessus  de  l'orgue,  la  répétaient  à  l'intérieur  de  l'édifice.  Quand  les  cloches 
de  la  tour  S.  furent  enlevées  pour  être  fondues,  en  1858,  l'heure  sonna 
quelque  temps  sur  la  Trémonde  et  depuis  sur  la  ae  cloche  de  la  tour  N. 
Les  tinterelles  ne  changèrent  point  de  place. 

Le  16  mai  1856,  d'après  une  circulaire  du  ministre  de  l'intérieur,  le 
maire  demanda  à  l'évêque  de  faire  régler  l'horloge  de  la  Cathédrale  sur 
l'heure  de  Paris. 

Quand  la  tour  centrale,  après  la  réfection  de  ses  quatre  piliers,  eut  été 
coiffée  de  son  couronnement  métallique,  fonte  et  cuivre,  «  un  membre 


—  111- 
du  Conseil  municipal  appela  de  nouveau  (car  depuis  quatre  ans,  il  y  avait 
eu  nombre  de  réclamations  identiques)  l'attention  du  Conseil  sur  le  vif 
désir  qu'avait  la  population  de  voir  réinstaller  au  plus  tôt  dans  la  tour 
centrale  l'horloge  et  le  carillon  (ier  décembre  1868).  S'associant  à  ce 
vœu,  le  Conseil  invite  le  maire  à  faire  les  démarches  nécessaires  auprès 
de  la  Fabrique,  propriétaire  de  l'horloge  et  du  carillon,  afin  que,  confor- 
mément aux  prescriptions  d'un  arrêté  du  Conseil  de  Préfecture,  intervenu 
entre  la  Ville  et  la  Fabrique,  à  la  suite  d'une  contestation  judiciaire,  elle 
mette  la  population  bayeusaine  dans  la  possibilité  de  pouvoir  jouir  des 
avantages  et  agréments  de  l'horloge  et  de  son  carillon  >. 

Comme  on  le  voit,  les  habitants  et  la  Ville  avaient  fait  long  crédit  à 
Messieurs  les  Chanoines,  puisque  depuis  quatre  ans,  ceux-ci,  pour  satis- 
faire à  leurs  obligations,  auraient  dû  réinstaller  en  sa  place  l'horloge 
municipale  qu'ils  avaient  si  âprement  et  si  indûment  réclamée  un  demi- 
siècle  auparant.  Ils  avaient  bien  voulu  jouir,  sans  bourse  délier,  de 
l'horloge  neuve  qu'avaient  achetée,  à  beaux  deniers  comptants,  la  Muni- 
cipalité et  ses  administrés  ;  ils  n'avaient  pas  craint  de  demander  à  ceux-ci 
un  secours  pour  la  déplacer  ;  mais  ils  faisaient  la  sourde  oreille  quand  il 
s'agissait  de  la  replacer.  La  preuve  en  ressort  d'une  nouvelle  délibéra- 
tion du  Conseil  municipal  prise  quinze  jours  après  celle  qui  invitait  le 
maire  à  s'aboucher  avec  eux. 

«  Le  16  décembre  donc,  le  Conseil considérant  que  depuis  l'année 

1853,  époque  de  la  démolition  de  la  partie  supérieure  de  la  Tour  du 
Patriarche,  la  ville  est  privée  de  carillon  ;  considérant  que  les  raisons  de 
force  majeure,  qui  nécessitèrent  le  démontage  de  ce  carillon  et  le  place- 
ment momentané  de  l'horloge  dans  une  des  tours  pyramidales,  n'existent 
plus  par  suite  de  l'achèvement  des  travaux  de  restauration  de  la  tour 
centrale,  il  y  a  lieu  de  réclamer  vivement  le  rétablissement  de  ce  carillon, 
l'heure  donnée,  sans  avertissement  préalable  par  l'une  des  cloches  de  la 
tour  du  sud  [Charlotte-Louise),  s'entend  peu,  étant  étouffée  par  l'étroitesse 
des  ouïes  ;  considérant  que  le  désir  du  Conseil  ne  provient  pas  seule- 
ment  mais  du  droit  incontestable  qu'a  la  ville  de  voir  exister  l'horloge 

et  le  carillon,  droit  reconnu  parla  disposition  d'un  arrêté  du  Conseil  de 
Préfecture  rendu  en  1813,  lequel  arrêté,  en  attribuant  à  la  Fabrique  la 
propriété  de  V horloge  et  du  carillon ,  lui  impose  V obligation  de  V entretenir 
et  de  le  réparer  convenablement  afin  de  donner  l'heure  à  la  ville  dans  les 

mêmes  conditions  d'agrément  que  par  le  passé par  ces  motifs,  charge 

le  maire  d'inviter  la  Fabrique  à  bien  vouloir  donner  satisfaction  aux 


—  112  — 

vœux  et  aux  besoins  de  la  population  et  Vautorise  à  prendre  toutes  les 
mesures  convenables  pour  arriver  à  ce  résultat. 

Le  Maire,  M.  Gauquelin-Despallières,  un  vieillard  de  75  ans,  apporta, 
dans  la  poursuite  de  cette  affaire,  beaucoup  plus  de  ménagements  que  ne 
l'eût  désiré  le  Conseil.  Les  choses  traînèrent  en  longueur  et  l'Année 
terrible  survint,  qui  emporta  le  vieux  maire.  Les  deuils  et  les  désastres 
qui  s'amoncelèrent  sur  notre  pauvre  France  imposèrent  à  l'administration 
municipale  d'alors  des  occupations  autrement  sérieuses  que  celle  de  la 
gestion  habituelle,  et  Ton  comprend  que  la  réinstallation  du  carillon  ait 
été  un  de  ses  moindres  soucis. 

Marchant  sur  les  traces  des  édiles  de  Tan  V,  le  Chapitre,  dans  l'impos- 
sibilité de  refuser  plus  longtemps  satisfaction  aux  justes  réclamations  de 
la  Cité,  avait  ouvert  une  souscription  pour  réinstaller  horloge  et  carillon. 
Le  ia  janvier  1870,  le  chanoine  Jules  Hugonin,  écrivait,  de  Rome  où  il 
accompagnait  l'évèque,  son  frère,  au  concile  œcuménique,  à  M.  Delaunay 
architecte  à  Bayeux,  «  la  valise  de  ce  soir  porte  une  lettre  aux  journaux 

pour  la  souscription  en  faveur  du  carillon  de  la  Cathédrale »  La 

municipalité  Gauquelin-Despallières  s'y  était  intéressée.  M.  Tavigny,  le 
rapporteur  du  budget  de  1870,  avait  dit  :  «  La  ville  ne  peut  se  dispenser 
de  prendre  part  à  cette  souscription  ».  Et  au  budget  supplémentaire  de 
1871,  qui  avait  le  même  rapporteur,  nous  trouvons  n°  104,  page  105  du 
registre  municipal,  la  preuve  du  paiement  dans  cette  mention  laconique  : 
«  Part  de  la  ville  à  la  souscription  pour  l'horloge  et  le  carillon  a,ooo  fr.  » 
Cette  somme  fut  mandatée  le  15  mars,  au  nom  de  Mgr  Hugonin,  fondé 
de  pouvoirs  des  souscripteurs  ». 

Le  4  décembre  1871,  M.  Gabriel  Crétin,  l'architecte  diocésain,  annonçait 
au  ministre  de  l'Instruction  Publique,  l'envoi  i°  d'un  rapport  et  d'un 
devis  estimatif  pour  le  rétablissement  de  l'horloge  de  la  tour  centrale, 
devis  se  montant  à  12,000  fr.,  dont  moitié  à  la  charge  de  l'Etat  et  moitié  à 
fournir  par  l'Evêque,  au  moyen  d'une  souscription  publique  et  d'une 
allocation  de  la  ville  de  Bayeux,  a°  la  soumission  de  MM.  Henry  Lepaute, 
de  Paris,  d'exécuter  ce  devis,  dont  le  travail  était  trop  minutieux  (?) 
pour  être  mis  en  adjudication. 

Le  préambule  de  ce  devis  porte  que  «  l'horloge  à  carillon  (il  n'existait 
plus  depuis  la  fin  de  1855,  et  ses  timbres  étaient  dispersés  çà  et  là  sur  les 
voûtes),  placée  dans  un  grenier  entre  les  tours  romanes,  doit  être  déposée 
et  reportée  dans  la  tour  centrale  pour  jouer  des  fragments  d'airs  ou  des  airs 
très  simples  sur  11  cloches,  placées  au  sommet  delà  tour,  dans  les  arcades 


-  113  — 

et  sous  la  coupole  qui  la  décorent  (!)  La  distance  des  cloches  à  l'horloge 
et  au  cylindre  qui  fera  mouvoir  les  marteaux  est  d'environ  40  à  45 
mètres  (?)  ;  et  la  transmission  des  mouvements  ne  peut  se  faire  directe- 
ment, mais  bien  par  de  nombreuses  séries  d'articulations  mécaniques  de 
difficile  exécution,  condition  que  ne  pourrait  remplir  le  rouage  principal 
de  l'horloge  ancienne  (1),  sans  y  apporter  des  modifications  et  des 
perfectionnements  qui  puissent  en  assurer  les  fonctions  régulières  et 
ajouter  un  mécanisme  qui  permette  de  faire  jouer  le  carillon  à  certaines 
heures  déterminées,  laissant  l'horloge  sonner  les  heures  et  les  quarts 
comme  cela  a  lieu  dans  les  meilleures  horloges  à  carillon  de  la  Flandre 
et  de  la  Hollande,  pour  éviter  l'usure  rapide  du  carillon  et  l'ennui  qu'on 
éprouve  à  ses  sonneries  pendant  la  nuit.  » 

Toutes  ces  belles  choses  devaient  coûter  12,000  francs,  y  compris  la 
somme  fantastique  de  900  francs  pour  frais  d'études,  direction  du  travail 
mécanique  y  modèle,  emballage,  transport,  montage  par  des  spécialistes^ 
mise  en  fonctionnement  ! 

Rédigés  le  ieT  décembre,  visés  à  la  préfecture  le  7,  ce  rapport  et  ce 
devis  furent  approuvés  le  20  par  le  ministre  J.  Simon.  Moitié  des  frais 
était  imputée  sur  le  chapitre  XI  du  budget  ordinaire,  à  la  condition  que 
l'Evêque  paierait  l'autre. 

Ce  devis  confus  et  incomplet  et  qui  ne  concorde  guère  avec  le  mémoire 
descriptif  des  travaux  exécutés,  comprenait  des  réparations  et  du  neuf. 
Etaient  faits  à  neuf  :  i°  un  cylindre  en  cuivre,  percé,  suivant  les  règles 
musicales,  de  trous  pour  recevoir  des  broches  à  écrous,  mobiles  dès  lors, 
pour  changer  les  airs,  et  d'autres  broches  de  forme  spéciale  pour  les 
quarts  ;  a°  aoo  broches  ;  30  un  rouage  neuf  pour  le  carillon  avec  détentes 
et  compteurs  ;  40  un  cylindre  avec  roues  et  supports  pour  le  poids  du 
carillon  ;  50  un  cylindre  pour  la  corde  des  heures  avec  volant  et  son 
pignon  ;  6°  une  première  série  de  34  bascules  pour  le  passage  de  la  voûte 
supportant  l'escalier  de  fer  ;  24  bras  de  bascule  de  formes  différentes  et 
montés  sur  des  supports  variés,  en  rapport  avec  les  24  tirages  mon- 
tants ;  une  autre  série  de  bras  de  bascule  ,  de  forme  différente  des  pre- 
miers et  actionnant  les  queues  des  marteaux  ;  24  marteaux  nouveaux  ; 
70  une  armature  en  fer  pour  porter  les  8  timbres  d'entre  les  piliers. 

On  devait  réparer  les  24  levées  des  marteaux,  le  rouage  de  la  sonnerie 
des  heures,  le  rouage  des  mouvements,  —  modifier  ou  réparer  le  rouage 

(1)  Le  rouage  principal  de  l'horloge  existante  n'était  plus  le  primitif,  il  avait  dû  être  modifié 
en  i855,  quand  on  la  mit  entre  les  deux  pyramides. 


actueî  du  carillon  qui  servira  à  sonner  les  quarts,  en  fournissant  un  volant 
modérateur  et  aussi  des  détentes,  roues  et  pignons  de  remontage.  Ce 
dernier  article  se  chiffrait  par  la  somme  respectable  de  640  francs. 

Le  «  mémoire  descriptif  du  travail  »  exécuté,  quoique  très  détaillé,  ne 
présente  aucun  chiffre  en  regard  des  différents  travaux  indiqués.  Le  chiffre 
total  indiqué  au  devis  comme  accepté  par  l'entrepreneur  n'y  figure  même 
pas.  11  n'y  est  pas  fait  mention  non  plus  de  la  fourniture  de  plomb  pour 
les  poids  supplémentaires  (travaux  imprévus),  chiffrée  34a  fr.  50  sur  la 
carte  à  payer  présentée  le  15  novembre  1872,  dont  il  est  parlé  plus  loin. 

L'inauguration  officielle  du  carillon  avait  été  annoncée  dans  la  Semaine 
Religieuse  pour  le  25  août,  à  midi,  et  devait  coïncider  avec  une  fête  reli- 
gieuse à  laquelle  assistaient  le  cardinal-archevêque  de  Rouen  et  les  évèques 
de  Montpellier,  Coutances  et  Evreux. 

Il  n'en  fut  rien.  Malgré  le  talent  haut  chiffré  des  «  spécialistes  >  venus 
de  Paris  pour  le  monter,  et  qui  y  avaient  travaillé  pendant  tout  le  mois 
d'août,  le  carillon  ne  put  fonctionner  à  la  date  indiquée.  La  sonnerie  des 
quarts  surtout  était  horriblement  défectueuse  :  les  timbres  n'étaient  pas 
de  tons  assez  différents,  ni  les  coups  des  marteaux  suffisamment  espacés. 
Quant  au  carillon,  il  battait  la  breloque,  aussi  parfaitement  que  son 
ancêtre  détraqué,  aux  derniers  jours  de  Levard.  Les  pessimistes  disaient 
qu'il  en  serait  de  lui  au  respect  de  son  prédécesseur,  comme  de  la  nou- 
velle grosse  cloche  à  celui  de  la  Trémonde.  Bref,  après  avoir  été  assourdis, 
près  de  cinq  semaines  durant,  par  une  musique  des  plus  sauvages,  les 
Bayeusains  trouvèrent  qu'on  leur  faisait  payer  bien  cher  un  travail  raté 
et  qu'ils  avaient  été  refaits,  pour  employer  un  terme  poli. 

Ce  n'était  pas  la  peine,  assurément,  de  parler  dans  le  devis  d'un  mêca* 
nisme  nouveau,  permettant  de  faire  jouer  le  carillon  à  certaines  heures 
déterminées,  laissant  l'horloge  sonner  les  heures  et  les  quarts,  —  de 
comparer,  ce  qu'on  faisait  à  Bayeux,avec  les  célèbres  carillons  flamands  ou 
hollandais.  —  L'architecte,  chose  étrange,  n'exigea  pas  de  son  entrepre- 
neur choisi  l'exécution  de  ce  devis  !  Et  pour  corriger  la  défectuosité  du 
nouveau  mécanisme,  on  ne  trouva  rien  de  mieux  que  de  le  supprimer  ! 
On  arracha  de  leurs  trous  les  20  étoquiaux  spéciaux  destinés  à  la  sonnerie 
des  quarts  et  tout  fut  dit.  Le  mémoire  descriptif  du  travail  porte  qu'on  y 
renonça  «  après  coup  »  :  ce  qui  signifie,  en  bon  français,  que  l'entrepreneur 
ne  sut  ou  ne  put  pas  exécuter  les  plans  de  l'architecte.  Et  pourtant  l'un  et 
l'autre  ne  manquèrent  pas  de  se  faire  rémunérer  de  cet  insuccès  !  Il  n'eût 
été  que  juste  pourtant  de  déduire  les  640  francs  portés  de  ce  chef  au  devis 


-  115  - 

comme  le  coût  des  20  étoquiaux  spéciaux  et  de  leurs  trous,  et  les  hono- 
raires correspondants. 

Enfin,  dans  les  premiers  jours  de  septembre,  l'horloge  et  son  carillon 
marchèrent,  cahin-caha,  et  non  sans  horripiler  souvent  les  oreilles  les 
moins  musicales.  Mais  il  fallut  bien  s'en  contenter.  Le  dernier  ouvrier  de 
MM.  Lepaute  rentrait  à  Paris  le  18  octobre.  L'architecte  acceptait  la 
chose,  approuvait  et  reconnaissait  exact,  le  25  octobre,  le  «  mémoire 
descriptif  du  travail  de  réparation  et  de  réinstallation  de  l'horloge  et  du 
carillon»,  —  envoyait, le  1 5  novembre,  son  mémoire  s'élevant  à  13.774 fr.  481 
dont  342  fr.  50  de  frais  imprévus  pour  les  entrepreneurs  et  à  431  fr.  98 
d'honoraires  pour  l'architecte  (qui  avait  en  outre  un  traitement  fixe).  — 
Le  30  janvier  1873,  le  ministre  approuvait  la  carte  à  payer.  Mgr  Hugonin 
versa  donc  6.387  fr.  34  pour  la  moitié  à  la  charge  des  souscripteurs. 

En  janvier  1873,  un  sieur  Rovillain,  agent  de  MM.  Lepaute,  vint  encore 
procéder  à  quelques  travaux.  Et  malgré  la  grosse  somme  payée  en  1873,  le 
carillon  marchait  si  bien  que  ses  contructeurs  y  firent,  en  1876,  pour 
725  fr.  de  réparations  :  somme  qui  leur  fut  soldée  en  janvier  1879. 

Mais  il  fallait  bien  chercher  à  pallier  l'insuccès  de  l'architecte  et  de 
l'entrepreneur  officiels.  On  voulut  l'attribuer  à  l'étage  de  pierre  ajouté, 
comme  si  la  hauteur  de  l'horloge  au  carillon,  40  à  45  mètres,  —  et  il  n'y  en  a 
que  28  ou  30,  —  n'avait  pas  été  évaluée  dans  le  devis  !  et  en  outre  à  ce  que 
dans  sa  notation  des  airs,  qui  d'ailleurs  a  été  perdue,  M.  l'abbé  Capard 
avait  voulu  mettre  des  longues  et  des  brèves,  comme  si  encore  les  airs  ou 
les  ariettes  profanes  jouées  par  les  carillons  ne  comportaient  pas  des  notes 
de  différente  valeur!  Si  le  carillon  précédent  n'avait  que  des  notes  égales, 
c'est  parce  que  le  plain-chant  d'alors  était  ainsi  écrit.Toutes  piètres  raisons, 
en  somme:  la  vraie  était  que  les  artisans  de  cette  œuvre  s'étaient  trouvés 
inférieurs  à  leur  travail!  inférieurs  aux  Dubosq  et  surtout  aux  Levard  ! 

Tout  ceci  n'empêcha  point  d'inscrire  à  la  partie  antérieure  de  cette 
horloge,  du  côté  du  balancier,  cette  réclame  ronflante  :  «  L'an  1872,  étant 
Mgr  Hugonin,  évèque  de  Bayeux,  M.  Urbain-Abel  Marc,  maire  de  la 
même  ville,  MM.  Amédée  Pain  et  Auguste  Bertot,  adjoints,  cette  horloge 
à  carillon  a  été  rétablie,  après  avoir  été  restaurée  et  perfectionnée  (nous 
venons  de  voir  ce  qu'en  vaut  l'aune)  par  M.  Henry  Lepaute,  de  Paris, 
d'après  les  ordres  de  M.  Gabriel  Crétin,  architecte  diocésain,  et  Alphonse 
Delaunay,  architecte  de  la  Ville  ».  S'il  est  vrai  que  ce  dernier  ait  été  pour 
quelque  chose  dans  cette  affaire,  son  devoir  était  de  protester  contre  ce 
qui  se  passa. 


-  118  - 

réserves  spéciales  (et  nos  édiles  d'alors  n'en  firent  aucunes)  exiger  du 
Chapitre  la  conservation  d'une  horloge  qui  n'était  plus  exclusivement 
sienne,  ni  le  contraindre  à  la  réparer,  remonter  et  entretenir.  En  fait, 
celui-ci  continua  d'exécuter,  bénévolement,  les  charges  à  lui  imposées 
en  1813. 

Cette  situation  était  donc  passée  inaperçue.  Mais  lors  de  la  Séparation 
de  l'Eglise  et  de  l'Etat,  ce  dernier,  tout  en  s'emparant  des  biens  du  Cha- 
pitre, ne  voulut  point  en  assumer  les  charges.  Il  préféra  renoncer  à  sa 
moitié  dans  la  propriété  de  l'horloge  et  du  carillon  et  abandonner  à  la 
Ville  de  Bayeux,  un  des  souscripteurs,  cette  moitié  et  l'autre  produite  par 
la  souscription,  en  lui  imposant  à  nouveau  les  charges  dont  l'arrêté  du 
baron  Méchin  l'avait  exonérée,  il  y  avait  tantôt  80  ans  î  II  est  vrai  qu'au- 
paravant l'Etat  avait  dépensé,  comme  nous  venons  de  le  voir,  1.425  fr.  à 
remettre  cet  instrument  en  bon  état. 

Aujourd'hui,  l'horloge  municipale  de  Bayeux  est  placée  dans  une  cons- 
truction en  bois,  élevée  à  l'angle  S.-O.  du  corps  carré,  à  la  naissance  de 
la  tour  octogonale.  Les  différents  timbres  sont  placés  entre  les  piliers  de 
la  lanterne  et  sous  la  lanterne  :  celui  de  l'horloge  est  au  centre  au-dessus 
de  l'escalier  ;  a  des  autres  au-dessus  de  lui  et  8  dans  les  arcatures  ogivales. 
Le  timbre  de  l'heure  est  toujours  celui  fondu  par  les  Brocard,  le  seul 
bronze  historique  que  nous  possédions  aujourd'hui  (et  encore  est-il 
accidenté).  Les  deux  cloches  de  la  lanterne  sont  actionnées,  l'une  par 
2,  l'autre  par  3  marteaux  ;  4  cloches  des  arcatures,  par  3  marteaux  et  les 
4  autres  par  2  chacune.  En  tout  aa  marteaux,  mis  en  mouvement  par 
35  leviers,  actionnés  par  un  cylindre  de  cuivre.  Constellé  de  750  étoquiaux, 
sur  lequel  sont  notés  les  différents  airs,  qui,  suivant  le  propre  du  temps 
ecclésiastique,  annoncent  à  la  population  l'heure  et  ses  diverses  fractions. 
Il  exécute  5  jeux  d'airs  religieux: 

i°  De  la  veille  du  ier  dimanche  de  l'A  vent  à  la  veille  du  icr  dimanche 
de  Carême  :  heure  :  Adcsie  fidèles  ;  quart:  Jesu  tibi  sit  gloria  (air  d'un 
vieux  Noël);  demie:  Creator  aime  siderum ;  trois  quarts:  Ad  Jcsum 
accurite. . .  Judœa  gaudentibus. 

a0  De  la  veille  du  iep  dimanche  de  Carême  à  la  veille  de  Pâques  :  heure: 
O  Crux  ave;  quart  :  Stabat  Mater  ;  demie  :  Parce,  Domine  ;  trois  quarts  : 
Audi  bénigne  condilor, 

30  De  la  veille  de  Pâques  à  celle  de  la  Trinité  :  heure  :  Alléluia  ,  allé- 
luia, alléluia,  O  Filii  ;  quart  :  Victimœ  Paschali ;  demie  :  Te  lucts  ante 
terminum  (chant  pascal)  ;  trois  quarts  :  Ad  regias  Agni  dapes. 


—  119  — 

4°  De  la  veille  de  la  Trinité  à  celle  de  l'Assomption  :  heure  :  Iste 
Confessor  ;  quart  :  Sacris  solemniis  ;  demie  :  Mittit  in  Neustriam  ;  trois 
quarts:  Venite  gentes  currite. 

5°  De  la  veille  de  l'Assomption  à  celle  du  Ier  dimanche  de  TAvent  : 
heure  :  O  vos  unanimes  ;  quart  :  Inviolata;  demie  :  Virgo  Dei  genitrix  ; 
trois  quarts  :  Induant  justifiant. . .  O  prœ  mulieribus, 

Tous  ces  airs  doivent  être  changés  à  midi. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


Le  premier  chiffre  indique  la  page,  le  second  la  ligne. 

0"V4>  M  f\  W     _        _         ^  ^  __  —.A       J  &      A  A  ...  1  1  L.  Mm.  •         1  ■  a 


36  —  13:  Le  concert  de  toutes  les  cloches  fut  aussi  dit  Trèmonde.  En  1603,  Jean 
Potier  et  Jacques  de  la  Moricière  stipulent,  que,  pendant  la  procession  des  Morts 

qu'ils  fondent,  «  custos  pulsare  faciet  omnes  ecclesiœ  campanas  quod  vulgo  dicitur 

la  Trèmonde  ».  En  1621,  les  frères  Le  Bailly,  qui  fondent  la  fête  de  la  Présenta- 
tion de  la  Vierge,  demandent  custos  teneatur. ,  campanas. .  cum  toto  tintinabulo 
quod  vulgo  dicitur  la  Trèmonde  pulsare.  Antoine  de  Caencby,  1643  et  1647,  insti- 
tuant la  procession  de  Pâques,  dit  :  Invigilabit  D.  custos,  ut  per  prepositos, 
campanœ  ecclesie  omncs  pulsentury  vulgo  la  Trèmonde.  Le  timbre  de  l'horloge  et 
ses  tinterelles  ne  faisaient  pas  exception  :  Vigiliœ  dicti  fesH,  pulsabunturt  dit 
l'évêque  Servien,  fondant  l'office  de  Sainte  Fauste,  duœ  campanœ  majores  . .  .cum 
horologio  et  tintinabulis  eidem  adjacentibus  . .  .mane  , .  .omnes.  (Obituaire  de  1586, 
continué). 

37  —  33:  M.  l'abbé  Le  Mâle  dit  qu'il  est  probable  que  les  petites  cloches  de  la 
tour  romane  furent  suspendues  dans  les  fenêtres  du  haut  du  portail  S.O.,  derrière 
les  gables  de  la  galerie  des  évêques,  où  se  voient  des  traces  de  suspensions.  11 
tire  aussi  argument  de  ce  que  l'arc  supérieur  de  la  fenêtre  derrière  l'orgue  est 
encore  percé  de  trous  pour  des  cordes. 

41  —  14  :  En  1541,  Catherine  est  désignée  par  G. Cousin  pour  sonneries  saluts 
de  la  Fête-Dieu  qu'il  fonde  (lbid.,  à  sa  date). 

42  —  22  :  Une  Conclusion  Capitulaire  du  31  août  1547  décide  qu'il  sera  fait  un 
beffroi  neuf  pour  soutenir  les  cloches. 

43  —  30  :  Le  mot  La  Trèmonde  est  d'une  écriture  postérieure  et  n'était  pas  un 
surnom  de  la  Colas,  en  1586.  Aux  obits  de  Louis  de  Harcourt,  on  sonnait  Cam- 
pana  quœ  vulgariter  Colas  nuncupatur  ;  sans  autre  désignation. 

46  —  33  :  Hermant,  ou  mieux  J.  Petite,  mort  en  1694,  dit  que  sous  l'épiscopat 
de  René  de  Daillon,  il  fut  fondu,  en  1597,  2  cloches  pour  mettre  dans  la  grosse 
tour,  du  poids  de  18  et  13.000  livres  ;  que  sur  la  première,  nommée  par  M.  de 
Beaujeu,  on  aurait  lu  :  «  . .  .M.  de  Daillon  qui  donna  VI©  livres  et  les  dignitez  et 
chanoynes  qui  se  cotisèrent  à  quelque  Xlïc  livres  ».  La  seconde,  faillie  la  première 
fois  et  refondue  par  Jean-Benoit  Le  Coq,  fabriquiez  le  12  novembre  et  nommée 


—  120  — 

le  15  décembre,  par  les  sieurs  du  Chastel,  trésorier,  et  Conseil,  ch*  de  Saint- 
Laurent,  et  Gossée  [femme]  de  Henry  Golrier,  elleuz,  pour  son  antiquitté  et 
dévotion  ». 

Renauld  ne  leur  donne  que  14.000  livres,  au  lieu  de  31.000  livres.  Que  croire  ? 
Le  placement  dans  la  grosse  tour  ne  peut  non  plus  se  justifier.  D'autre  part,  René 
de  Daillon  ne  serait  plus  donateur  des  cloches  que  pour  un  tiers. 

47  —  32  :  lire  1690  ;  —  33  :  lire  la  seconde  ayant  été  cassée,  auparavant  on 
tenta  de  la  refondre,  mais  les  deux. . . 

48  —  1  :  lire  avec  son  Chapitre,  quelque  temps  avant...  ;  —  11  :  lire  1690  et 
non  1670. 

49  -  26  :  lire  1989  ;  -  28  :  lire  858  ;  —  37  :  lire  1727. 

50  —  7  :  lire  5.173  (4.316  plus  857);  —  11  :  lire  trois  refontes  partielles  posté- 
rieures ;  —  12  :  lire  à  l'état  ci-dessus  ;  —  14  :  lire  1.989  ;  —  15  :  à  remarquer  que 
la  petite  Trèmonde,  Prime  sans  feste  et  le  petit  moneau  n'avaient...  ;  —  16  : 
Jacques  Baston,  sonneur  à  100  livres,  en  reçut  20  d'augmentation  ;  —  27  :  lire 
Valentinensis  ;  —  29  :  Hyeronimo  du  Faur  de. . . 

51  —  5: 1747,  5  avril  ;  —  6  :  refondue  avec  la  petite  Trèmonde,  dit  Béziers,  le 
21  juin  1749,  seulement...  ;  —  25  :  En  l'an  7,  l'état  de  la  cloche  restante  dans 
chaque  commune  mentionne,  pour  Bayeux,  une  cloche  d'environ  8  milliers  (en 
l'an  3,  un  état  aux  archives  de  Caen,  ne  lui  donne  que  6.000  livres).  L'inventaire 
du  17  thermidor  suivant  constate  l'existence:  Ie  dans  la  tour  du  N.,  de  cette 
cloche,  la  seule  suspendue  :  2'  sur  les  voûtes  de  la  nef,  de  deux  autres  petites 
cloches  d'environ  1.200  livres  (archives  de  la  Mairie). 

52  —  14  :  Dispositions  légales  sur  les  cloches  :  24  juin  1791,  on  fera  des  sous  et 
des  demi-sous  avec  le  métal  des  cloches  des  églises  supprimées  ;  —  14  avril  1792, 
autre  décret  réglant  leur  répartition  ;  —  21  décembre  1792,  circulaires  aux  dis- 
tricts pour  envoyer  les  cloches  inutiles  des  églises  conservées  potir  les  convertir  en 
monnaie;  —  28  avril  1793,  décret  supprimant  les  paroisses  de  Bayeux,  dont  les 
cloches  devront  prendre  la  route  de  Rouen  ;  —  mai  1793,  décret  ordonnant  la 
conversion  des  cloches  en  canons. 

53  —  23:  Ce  fr.  Samson,  était  un  ex-religieux  de  Mondaye  ;  —  29  :  intercaler 
On  embaucha  5  hommes:  Etienne  Baral,  Marie,  G  renoble,  Frémangeret  Avonde.qui, 
à  40  s.  par  jour,  eu  employèrent  5  à  descendre  les  cloches  des  églises  supprimées 
et  à  mettre  le  métal  dans  3  barriques.  Le  tout  fut  apporté  dans  la  cour  de  la  mai- 
son commune,  le  25  mai;  —  30:  lire  le  frère  Paysant,  Antoine,  receveur  de  la 
Commune,  qui  avait  dirigé  le  travail,  annonçait  avoir  en  magasin  toutes  les 
ferrailles,  hunes  et  cloches  (supprimer  la  suite  jusqu'à  la  3'  ligne  de  la  page  54  : 
les  frères  Seigle,  etc.)  ;  —  3i  :  et  de  de  Royville. 

54  —  12:  Le  29  mai,  un  arrêté  de  Lecointre,  Prieur  et  Romme,  enjoignait  de 
descendre  toutes  les  cloches,  sauf  une. 

55  —  8  :  Le  22  pluv.  II  (16  février  1794)  on  commença  le  travail  à  Bayeux,  pour 
la  Cathédrale,  les  Cordeliers,  Saint  Patrice  et  Saint-Exupère,  où  il  restait  une 
cloche.  Paysant  le  faisait  traîner  en  longueur,  si  bien  qu'il  ne  fut  termine  qu'en 
messidor  (juin-juillet  1794).  Mais  il  fallut  laisser  Trémonde  à  la  Cathédrale  pour 
éviter  une  émeute  populaire.  L'arrêté  de  Bourret  et  Frémanger  du  30  vent.  11 
(20  mars  1794)  finit  la  destruction  des  cloches.  Fouquet,  architecte,  fut  chargé  de 
les  ranger  dans  la  cour  du  ci-devant  évéché,  autour  de  l'Arbre  de  la  Liberté, 
planté  le  30  mai  1793.  Le  poids  total  pour  le  district,  Cathédrale  comprise,  était 
de  92.671  livres  (Archives  du  Calvados.  Dépouilles  des  Eglises)  et  en  y  ajoutant 
le  poids  de  la  cloche  de  la  Cathédrale,  non  encore  descendue,  6.000  livres,  de 
98.761  livres.  Suivant  le  coinput  de  Lecousté,  ex-curé  de  Sommervieu,du  26  mes- 


-  121  — 

sidor  III,  les  92.671  livres,  mises  à  terre,  furent  envoyées  incontinent  à  Rouen  et 
à  Caen.  De  ce  métal  et  des  cuivres  des  églises  envoyés  plus  tard,  Bayeux  reçut 
26.483  livres  18  sols  —  en  sols  ;  —  23:  intercaler  La  tour  des  moneaux  fut  dé- 
truite en  vendémiaire  an  III  (septembre-octobre  1794)  et  la  charpente  faite  sur 
son  emplacement  coûta  590  livres  (d'après  le  devis  de  Dupont  et  Fouquet,  archi- 
tectes) ;  —  36  :  lire  dans  les  airs  suspendus. 

56  —  8  :  Ce  ne  fut  qu'en  1818,  le  1"  décembre,  après  que  le  plus  gros  des  deux 
moneaux  laissés  sur  les  voûtes,  en  vendémiaire  an  III,  lorsque  leur  tourelle  fut 
détruite,  et  qui  servaient  journellement,  fut  cassé,  que  les  deux  fabriques. . .  ;  — 
12  :  fabrique  paroissiale.  Le  curé  fit  une  quête  dans  ce  but  ;  — ■  30  :  . .  .à  quatre, 
UT,  LA,  SOL,  FA. 

57  —  2  :  . .  le  surplus,  ou  un  cinquième. .  ;  —  8  :  . .  pour  le  20  mai  ;  —  12: . . 
la  cloche  UT,  la  petite,  fut  fondue  la  première,  le  21  mai  1819.  Il  fallait,  en  effet, 
la  mettre  en  place  au  plus  tôt.  car  la  cloche  cassée  et  l'autre  petit  moneau  devaient 
entrer  dans  la  fonte  des  trois  autres.  Les  membres  de  la  fabrique  l'allèrent  voir 
chez  Dubosq,  la  trouvèrent  parfaitement  conditionnée  et  l'acceptèrent.  Ce  faisant 
ils  remarquèrent  une  cloche  fondue  «  pour  essay  »,  donnant  le  SI  bémol  et  pou- 
vant donner  le  SI  naturel  après  burinage.  Voyant  là  une  occasion  d'avoir  5  cloches 
UT,  SI,  LA,  SOL,  FA,  ils  achetèrent  cette  cioche  qui  pesait  810  livres,  à  raison 
d'un  franc  cinquante  la  livre,  prix  payable  dans  huit  mois  à  partir  du  30  mai, 
jour  auquel  les  deux  cloches  (UT  et  SI)  doivent  être  montées  dans  la  tour  et  en 
état  de  sonner  ;  -  13  :  Le  9  juin,  Dubosq  se  plaignit  à  l'évêque  de  la  qualité  de 
l'alliage  imposé  au  cahier  des  charges  et  non  conforme  à  celui  de  la  Trèmonde, 
mais  ce  fut  en  vain  ;  —  14  :  Les  cloches  ne  durent  pas. . . 

58  -  8:  ..  s'appelait  Marthe  et  pesait  705  livres.  Son  diamètre  était  0.82.  Elle 
portait  cette  inscription  :  «  L'an  1819,  je  fus  bénite  par  M gr Charles  Brault,évéque 
de  Bayeux.  appartiens  à  l'église  paroissiale  dudit  lieu  et  nommée  Marthe,  par  MM. 
les  Marguilliers  de  la  dite  paroisse,  représentés  par  M.  Vincent  Benoit  de  la  Fon- 
taine, M.  Le  Moussu  chanoine  et  curé  de  la  dite  paroisse  ».  Sur  les  flancs,  une 
croix  et  une  Vierge  mère  ;  au-dessous  de  la  croix  :  Dubosq  à  Bayeux.  De  ces  cinq 
cloches  de  1819,  deux  existent  encore:  Marie,  toujours  à  sa  place  dans  la  tour  sud 
de  la  Cathédrale  et  Marthe  exilée  à  Meu vaines;  —  16  :  M.  Devy,  curé  de  la  Cathé- 
drale annonce,  le  21  juillet  1830,  à  ses  fabriciens  qu'il  a  conclu  marché  avec  un 
fondeurde  Caen ,  pour  faire  refondre  la  cloche  SI  qui  est  cassée,  que  faute  d'autre  par- 
rainou  marraine,  Mgr  nommera  et  habillera  la  nouvelle  cloche.  (Ce  vêtement  fut  une 
chasuble  rouge,  existant  encore  parmi  les  ornements  du  Chapitre,  m'a  dit  M.  l'abbé 
Lemàle).  Cette  cloche  apparemment  fondue  en  15  bords  et  donnant  le  SI,  pesant 
672  livres  et  du  diamètre  de  0.8$  portait  l'inscription  suivante  :  «  L'an  1830,  je 
fus  bénite  et  nommée  Charlotte-  Marthe  par  Mg*  Jean -Charles-Richard  Dancel, 
évéque  de  Bayeux.  J'appartiens  à  la  fabrique  et  église  paroissiale  de  Notre-Dame 
et  je  fus  refondue  parles  soins  de  MM.  les  Marguilliers  de  la  dite  fabrique,  repré- 
sentés par  M.  Mathieu  Devy,  archiprétre.  Sur  les  flancs  une  croix  et  un  St-Pierre  ; 
en  creux  :  an  1831  :  au  bas,  F.  Bai  II  y,  fondeur  à  Caen.  Cette  cloche,  intermé- 
diaire entre  Marie  et  Marthe,  n'étant  pas  d'accord  avec  la  première,  le  fondeur 
fut  mis  en  demeure  de  la  refondre  avec,  aussi,  Marthe.  Il  ne  se  pressa  guère  de 
s'exécuter,  si  bien  que  M.  Médéric  Labbey,  membre,  à  la  fois,  des  fabriques  de 
Bayeux  et  de  Meuvaines,  négocia  le  24  juillet  1831,  avec  Bailly,  le  fondeur, 
l'échange  de  ces  deux  cloches  de  la  Cathédrale,  d'accord  entre  elles,  avec 
1300  livres  environ  de  métal  que  la  paroisse  de  Meuvaines  destinait  à  la  refonte 
de  ses  cloches.  —  Le  25,  Marthe  et  Charlotte-Marthe,  descendues  et  pesées  au 
poids  le  roy,  partaient  pour  Meuvaines,  où  elles  arrivaient  le  soir.  —  Le  7  août, 


-  122  - 

la  fabrique  de  cette  paroisse  arrêta  de  les  faire  monter  au  plus  tôt  dans  le  clocher, 
après  modification  des  inscriptions.  Celle  de  Marthe,  conservée  intégralement  (!) 
fut  suivie  de  cette  mention  burinée  en  creux  :  «  Echange.  Délibération  du  7  août 
1831.  »  Sur  celle  de  Charlotte-Marthe,  on  substitua  aux  mots  «  Notre-Dame  » 
celui  de  «  Meuvaines  »  et  à  a  M.  Mathieu  Devy,  archiprétre»,  «  M.  le  Duc.  curé 
année  1831  »,  —  en  creux  ;  —  17  :.  supprimer  les  deux  alinéas  qui  se  suivent  et  les 
remplacer  ainsi  :  Le  14  août  1831,  le  fondeur  Bailly  envoya  2  cloches  du  poids 
respectif  de  794  et  551  livres,  non  compris  les  boucles.  La  plus  grosse,  Charlotte, 
fut  nommée  par  l'évoque.  Le  10  août,  l'autre,  Louise -Marthe,  fut  bénite  et  nom- 
mée par  M.  d'Audibert,  Louis-Marie-Vincent,  vicaire-général  et  doyen  du  Chapitre. 
Elles  n'étaient  pas  d'accord  entre  elles.  Pour  y  remédier,  Bailly,  le  29  août,  mettait 
un  battant  neuf  à  la  première.  11  voulut  en  faire  autant  à  l'autre  et  redresser  une 
boucle  ;  mais  la  fabrique  s'y  opposa.  Quand  lui  et  Dorey,  charpentier,  demandè- 
rent à  être  payés,  on  fit  la  sourde  oreille  parce  que  ses  deux  cloches  ne  s'accordaient 
ni  entre  elles  ni  avec  Marie  et  on  choisit  Reinveillier  comme  arbitre  de  la  fabrique 
sur  la  contestation.  Par  esprit  de  conciliation,  toutefois,  la  fabrique  proposa  une 
indemnité  à  Bailly  pour  refondre  les  cloches.  Après  quelque  hésitation,  celui-ci 
accepta.  Les  cloches  nouvelles  ne  furent  livrées  qu'en  mars  1832.  le  29  avril,  fête 
de  Quasimodo.  On  les  trouva  parait-il,  recevantes.  Celle  de  810  livres  (l'ancienne 
Louise  ?  SI)  était  réduite  à  555  livres  3/4  et  la  petite  Marthe,  de  705  livres  à  407  ! 
—  Avec  les  déchets,  Bailly  restait  comptable  de  491  livresà  1  fr.  25,  soit  614  fr.  &'i, 
réduits  par  l'indemnité  accordée  à  223  fr.  83,  qui  avec  49  fr.  55  à  lui  avancés, 
s'élevèrent  à  272  fr.  38  que  paya  la  fabrique  de  Meuvaines,  débitrice  envers  lui 
de  plus  forte  somme. 

59  —  1  :  Charlotte- Louise  tombée  par  suite  du  bris  de  ses  anses,  parait-il.  vécut 
malgrécette  infirmité  jusqu'en  1858  ;  —  15  :  Dès  1819.  Dubosq  avait  fait  un  devis 
pour  rétablir  la  sonnerie  des  8  cloches;  —19:..  cloches  neuves:  RÉ,  5600 
livres. . . .  9035  fr.  60:  MI.  4000  livres  à  4500  livres. . . .  ;  -  33  :  Le  30  mai  1839, 
les  achats  et  réparations  d'ornements  ayant  absorbé  les  fonds  libres  la  fabrique 
décida  qu'  a  il  serait  sursis  à  l'achat  d'un  nouveau  bourdon  (allusion  au  vote,  le 
18  février  précédent,  d'un  bourdon  de  10,500  livres  sur  le  désir  de  l'Evoque)  et  de 
toute  espèce  de  cloche.  » 

60  —  13  :  supprimer  le  chiffre  1300,  à  la  colonne  Trèmonde  ;  —  31  :  . .  le  11 
décembre:  —  35:  L'épaisseur  du  gros  bord  est  variable  :  la  13*,  14%  15',  16', 
partie  du  diamètre. 

61  —  15  :  Le  29  avril,  l'évoque  Didiot  proposait  au  Conseil  de  Fabrique  l'éta- 
blissement d'une  nouvelle  sonnerie,  composée  delaTVimontfcetdedeux  cloches  en- 
viron 9.000  livres,  faites  avec  le  timbre  de  l'horloge  et  les  deux  autres  cloches  du 
Chapitre  ;  —  27  :  Les  articles  sur  la  refonte  du  bourdon  de  la  Cathédrale,  publiés 
dans  l'Indicateur  depuis  le  30  juin  1857,  paraissaient  sous  la  signature  de  M.  De- 
launey.  C'est  donc  par  erreur,  qu'avant  d'avoir  pu  consulter  la  collection  de 
ce  journal,  sur  la  foi  de  notes  laissées  par  un  contemporain,  nous  les  avons 
attribués  à  M.  le  chanoine  Hugot.  Il  fut,  au  contraire,  un  des  avocats  du  vieux 
bourdon,  qu'il  appelait  Trèmonde,  dont  il  «  était  toujours  coiffé,  écrit  Mr  Marie- 
Duclos,  malgré  mon  appel  à  sa  philosophie  ».  11  écrivit  même,  en  sa  faveur,  au 
dit  M.  Delaunay,  un  plaidoyer  éloquent,  inséré  sous  sa  signature,  le  3  juillet  1857. 
Celui-ci  n'y  répondit  que  le  7,  non  sans  quelque  acrimonie  et  dédain,  se  plaignant 
amèrement  de  la  campagne  faite  (en  dehors  de  la  rédaction)  dans  son  confrère 
YKcho,  campagne  où  il  trouvait  une  teinte  d'aigreur  et  des  personnalités  détour* 
nées  peu  convenables.  Une  communication  parue  dans  l'Echo  du  3  juillet,  insinua 
que  «  M.  Delaunay  prétait  son  nom  et  donnait  son  dévouement  »  à  des  anonymes. 


—  123  — 

Le  7,  on  y  lisait  une  lettre  de  M.  le  chanoine  Guérin  «  faisant  connaître  que  le 
Chapitre  est  complètement  étranger. . .  au  projet  de  détruire  Trèmonde,  défendue 
nu  contraire  par  deux  de  ses  honorés  confrères  (M M.  Marais  et  Hugot).  Le  fait  que 
j'affirme,  écrit-il  en  terminant,  c'est  que  le  Chapitre  n'a  pas  donné  son  consente- 
ment à  cette  mesure  désastreuse  et  que  même  il  n'a  pas  été  dans  le  cas  de  le 
donner.  »  La  polémique  (controverse,  selon  M.  Delaunay  ou  plutôt  celui  abrité 
sous  sa  signature),  prit  fin  sur  une  déclaration  fort  sage  de  M.  le  Directeur  de 
Y  Echo,  disant  que  la  question  était  jugée  et  que  son  opinion  n'était  modifiée  ni 
sur  la  justesse,  ni  surtout  l'opportunité  de  la  mesure  prise. 

62  —  16  :  Le  22  juin,  lesdeux  fabriques  sontconvoquées.  A  la  fabrique  Cathédrale, 
l'évêque,  président,  expose  a  qu'avis  pris  de  divers  fondeurs,  il  a  la  conviction  que 
pour  plusieurs  causes,  mais  spécialement  par  suite  des  profondes  cavités  occa- 
sionnées par  le  frottement,  la  Trèmonde  n'a  plus  la  sonorité  qu'elle  devrait  avoir, 
qu'il  serait  difficile  de  l'accorder  avec  les  cloches  nouvelles  et  que  mieux  vaudrait 
la  refondre  »  (tous  arguments  qu'on  retrouve  dans  les  articles  de  Y  Indicateur).  La 
refonte  est  admise  à  l'unanimité.  Et  Monseigneur  voulant  que  cette  affaire  soit 
réglée  avant  son  départ  pour  la  tournée  de  Confirmation,  sans  attendre  la  réponse 
du  fondeur  Bollée,  on  conclut,  séance  tenante,  marché  avec  Havard.  —  Au  sortir 
de  cette  séance,  le  Prélat  court  présider  celle  de  la  fabrique  paroissiale  et  lui  fait 
voter,  également  à  l'unanimité,  la  fonte  de  deux  autres  cloches.  Le  marché  fut  signé 
le  8  juillet.  Le  premier  de  ce  mois,  le  chanoine  Guérin  avait  adressé  à  son  évêque 
une  protestation  écrite  contre  la  suppression  du  vieux  bourdon. 

64.  —  14  :  Le  10  août  suivant,  M.  Lefaucheux  ,  chanoine-archiprêtre ,  présidant 
la  fabrique  paroissiale,  résume  les  décisions  précédentes  et  fait  ressortir  qu'une 
tierce  qui  aurait  comme  point  de  départ  une  cloebe  supérieure  à  la  grosse  ac- 
tuelle serait  bien  préférable.  Il  propose  de  renoncer  aux  deux  cloches  projetées 
par  la  paroisse  :  il  sait  que  «  tel  serait  le  désir  de  Monseigneur,  de  la  fabrique 
Cathédrale  et  du  Chapitre  (?).  Le  Conseil.  «  sachant  que  c'est  aussi  le  vœu  de  la 
population  »,  surseoit  à  la  cloche  projetée.  Le  4  septembre,  la  fabrique  Cathé- 
drale, considérant  qu'  «  il  en  résultera  une  sonnerie  plus  majestueuse  et  plus 
digne  d'une  Cathédrale  »,  approuve  le  projet  de  trois  cloches  «  qui  déjà  a  reçu  (?) 
l'assentiment  de  Monseigneur.  De  tout  ceci,  il  ressort  évidemment  que  le  véritable 
instigateur  de  la  refonte  du  bourdon  et  des  projets  de  sonneries  qui  s'ensuivirent, 
fut  Mgr  Didiot  et  que  c'est  non  seulement  sur  son  désir,  mais  par  sa  volonté,  que 
tout  se  passa  et  que  les  chanoines,  pour  parler  avec  euphémisme,  ne  firent 
que  suivre  son  impulsion.  —  Le  11  octobre,  Havard  écrit  que  les  moules  sont 
prêts  et  demande  les  noms  à  graver.  —  Le  2  mars  1858,  il  dit  avoir  reçu  les  noms 
de  la  3r  cloche  ;  —  16:  Trèmonde.  seule,  entra  dans  la  fonte  ;  —  18  :  .  .et  2.000 
kilos.  Elles  devaient  être  fondues  en  14  bords.  Le  métal..;  —  30:  ..l'exécuteur, 
pour  le  lieu  du  supplice  où  elle  devançait  ses  jeunes  sœurs. 

65  —  4:  Trémonde  fut  trouvée  peser  3.688  kilos  50  ou  7.397  livres.  Dix  coups 
de  marteau  la  mirent  en  morceaux  ;  —  12  :  le  17  juin,  on  conviait  les  parrains  et 
marraines  pour  la  bénédiction  fixée  au  mercredi  30  juin.  Mais,  le  20 ,  M.  Michel, 
doyen  du  Chapitre,  écrivait  à  l'évêque  alors  à  Condé-sur-Noireau ,  «  que  l'accord 
parfait  n'a  point  été  trouvé  dans  les  cloches  ».  La  commission  de  réception  avait, 
en  effet,  trouvé,  la  semaine  précédente  ,  qu'elles  ne  fournissaient,  ni  une  tierce 
majeure,  ni  une  tierce  mineure,  mais  une  moyenne  entre  l'une  et  l'autre  ,  très- 
saisissable  à  l'oreille.  Le  contre-maître  de  Havard  (pourquoi  pas  celui-ci?)  fut 
forcé  d'en  convenir,  «  au  moins  pour  la  petite  »,  qui,  après  un  burinage,  se 
trouva  d'accord  avec  la  seconde.  Mais  les  deux  grosses  se  trouvant  ton  jours  en  désac- 
cord, «  il  fallut  élever  encore  d'à  peu  près  un  huitième  de  ton  la  petite  et  la 


-  124  - 

seconde.  »  On  continua  le  travail  après  le  départ  de  la  commission.  Le  21  juin, 
Havard  écrivait  que  plusieurs  personnes  le*  ont  trouvées  très  bien,  et  le  lendemain 
que  les  battants  arrivés  et  placés  «  le  son  est  changé  à  ne  pas  le  reconnaître  »  et 
que  des  connaisseurs  (?)  ont  dit  que  le  son  et  l 'accord  ne  laissaient  rien  à  désirer.  H 
sollicitait  le  retour  de  la  Commission  à  ses  frais.  Le  2  juillet,  les  trois  cloches  furent 
chargées  pour  Baveux  où  elles  arrivaient  le  4. 
67  —  11  :  .  .croyons-nous,  un  millier  de  livres,  .  .qui  sonne. 


Pour  avoir,  au  taux  actuel  de  notre  monnaie,  le  coût  exact  de  la  tour  et  de 
l'horloge  de  la  Cathédrale  de  Bayeux,  il  suffît  de  multiplier  les  prix  en  livres, 
sous  et  deniers,  mentionnés  au  présent  travail,  par  32  fr.  pour  chaque  livre, 
1  fr.  60  pour  chaque  sou  et  0  fr.  14  cent,  pour  chaque  denier,  suivant  M.  le 
vicomte  G.  d'Avenel.  (Histoire  économique  de  la  propriété,  des  salaires .  etc. 
Paris.  E.  Leroux,  1909,  t.  V,  p.  350).  Ainsi ,  la  construction  de  la  partie  de  la 
tour  faite  aux  frais  du  Patriarche-évéque.  qui  fut  payée  4.092  livre*  12  sols  6  de- 
niers, vaudrait  aujourd'hui  130.964  francs  04  ;  et  celle  du  reste  de  la  tour  et  de 
l'horloge,  édifiées  aux  frais  du  Chapitre,  pour  5.271  livres  8  s.  3  d.  équivaudrait 
à  168.717  fr.  32  :  soit  un  total  de  299.681  fr.  36. 


C'est  un  devoir  pour  moi,  en  terminant  cette  étude,  d'adresser  tous  mes  reuier- 
cîments  à  notre  sympathique  collègue  M.  l'abbé  Le  Mâle,  un  bénédictin  séculier, 
à  l'obligeance  bien  connue  duquel  je  dois  la  communication  de  documents  qui 
m'ont  permis  de  rectifier  certains  passages  erronés,  d'en  compléter  d'autres,  et, 
par  suite,  de  rendre  ces  pages  plus  profitables  à  la  gent  qui  travaille. 


E.    A. 


-  125  - 


SÉPULTURES  DES  ÉGLISES  PAROISSIALES 


©s  s&TS-srx 


Les  anciens  inhumaient  leurs  morts  hors  de  la  cité. 

Quand  le  christianisme  fut  introduit  à  Rome,  ses  sectateurs,  alors  per- 
sécutés par  les  empereurs,  inhumèrent  leurs  martyrs  et  leurs  confesseurs 
dans  les  catacombes  où  ils  célébraient  les  saints  mystères.  Les  corps  des 
autres  fidèles  recevaient  la  sépulture  dans  les  tombeaux  de  leurs  ancêtres 
pour  le  plus  petit  nombre,  et  dans  des  terrains  appartenant  à  des  parti- 
culiers pour  la  plus  grande  partie. 

Lorsque  l'Eglise  sortit  des  catacombes  et  que  la  Croix  fut  assise  avec 
Constantin  sur  le  trône  des  Césars,  c'est-à-dire  au  iv*  siècle,  les  basiliques 
qu'on  édifia  reçurent  les  corps*  des  personnes  mortes  en  odeur  de  sainteté, 
puis  ceux  des  évèques  et  ensuite  ceux  des  prêtres,  qu'on  déposa  d'abord 
à  la  porte  du  temple  puis,  insensiblement,  à  l'intérieur. 

Au  vi#  siècle,  dans  la  Gaule  occupée  par  les  Francs,  on  n'enterrait  encore 
aucun  corps  dans  l'intérieur  des  cités,  à  fortiori  dans  les  basiliques. 

La  porte  du  lieu  saint,  entrebâillée  d'abord  devant  certains  laïques  ver- 
tueux et  méritants,  dut  s'ouvrir,  de  jour  en  jour,  davantage  et  en  laisser 
entrer  beaucoup  dont  le  clergé  ne  pouvait  discuter  les  titres  et  qui  s'im- 
posaient par  leurs  largesses  aux  églises  et  parfois  aussi  par  la  force. 

Ces  abus,  nés  d'une  piété  inconsidérée  ou  d'un  orgueil  mal  placé,  pri- 
rent de  telles  proportions,  qu'en  présence  des  églises  devenues  cimetières, 
prélats  et  princes  s'occupèrent  d'y  apporter  remède.  L'empereur  Théodose 
avait  déjà  fait  une  loi  expresse  à  ce  sujet. 

Théodulfe,  évéque  d'Orléans  (vers  787-8*1)  prohiba  les  inhumations 
dans  les  églises,  sauf  celles  des  prêtres  ou  de  saints  laïques  (1).  Il  fit  appel 

(1)  Ncmo  in  ecclcsia  sepeliatur  nisi  forte  talis  sit  persona  sacerdotis  aut  cujuslibet  justi 
hominis. 


-  126  - 

au  concours  de  l'autorité  du  prince,  et  Charlemagne,  lui  prêtant  le  secours 
de  son  pouvoir,  prohiba  d'abord  les  sépultures  laïques  dans  les  églises  (i), 
puis  celle  de  toute  personne  (a). 

Théodulfe  n'avait  pas  demandé  l'enlèvement  des  sépultures  existantes, 
mais  seulement  qu'on  les  descendit  plus  profondément,  et  qu'après  avoir 
enlevé  les  tombeaux,  on  se  contentât  de  recouvrir  les  morts  d'un  pavage 
ou  d'une  simple  dalle.  Quant  aux  églises  remplies  de  cadavres,  elles  de- 
vaient être  désaffectées  et  servir  désormais  de  cimetières. 

En  890,  le  Concile  de  Nantes  n'est  pas  moins  explicite  que  l'évêque 
d'Orléans  et  le  capitulaire  de  Charlemagne  :  Prohibition  absolue  d'inhu- 
mer dorénavant  dans  les  églises  ;  il  faudra  se  contenter  du  portour  de  ces 
édifices  (3).  Un  concile  de  Mayence  préconise  la  même  doctrine  (4) 
en  principe,  mais  il  la  corrige  aussitôt  de  façon  à  rouvrir  la  porte  aux 
abus. 

L'opposition  de  Théodulphe,  le  décret  des  Capitulaires,  les  décisions 
des  Conciles,  n'arrêtèrent  que  pour  un  temps  l'ardeur  que  les  chrétiens 
mettaient  à  rechercher  la  sépulture  dans  le  lieu  saint.  Au  xi*  siècle,  ils  se 
contentent  du  parvis,  puis  avancent  dans  la  nef,  dans  les  chapelles,  ga- 
gnent insensiblement  le  chœur  et  s'arrêtent  à  peine  au  sanctuaire. 

Urbain  IV  (1261-64)  est  obligé  de  défendre  Saint-Pierre  de  Rome  contre 
l'envahissement  des  c  sépultures  qui  confondaient  les  impies  avec  les 
personnes  pieuses,  les  criminels  avec  les  saints  ». 

£11  129a,  le  synode  de  Citeaux  reconnaît  le  droit  de  sépulture  dans  les 
églises  aux  seigneurs  des  lieux,  aux  patrons  des  églises  et  à  leurs  femmes, 
aux  curés  et  aux  vicaires. 

En  1275,  celui  d'Angers  l'avait  limité  aux  seigneurs,  patrons  et  bienfai- 
teurs des  églises. 

Aucune  rétribution  d'ailleurs  n'était  exigée  en  retour.  Les  prêtres,  dit 
le  Concile  de  Nantes  déjà  cité,  n'exigeront  aucune  rémunération  ni  pour 
la  sépulture  ni  pour  les  obsèques  (5).  Celui  de  Tibur,  en  895,  interdit  de 

(t)  Gapit.  an  797,  Liv.  I.,  Gh.  159. 

(a)  Ibid.  Liv.  V,  Ch.  48.  Nul  lus  deinceps  in  ecclesia  mortuus  sepeliatur. 

(3)  Prohibendum,  secundum  majorant  instituta,  ut  in  ecclesia  nullatenus  gcpeliantur,  sed  in 
a  trio,  aut  in  port  ici  s,  aut  in  exbedris  ecclesiœ;  i  titra  ecclcsiam  vcro  aut  prope  altarc,  ...nul- 
latenus sepelianlur  (Labbe  Conc,  t.  ix). 

(4)  Nullus  mortuus  intra  ecclesiam  sepeliatur,  nisi  episcopi  aut  abbates,  aut  digni  près* 
byteri  aut  fidèles  lalei. 

(5)  De  sepulcris  et  bominibus  sepcliendis  nihil  muneris  exigaot. 


-  127  - 

vendre  la  terre  aux  morts  (i).  Un  autre,  tenu  à  Paris,  va  jusqu'à  menacer 
d'excommunication  les  prêtres  qui  exigeraient  un  salaire  pour  la  cérémo- 
nie des  funérailles. 

L'Eglise,  pendant  tout  le  Moyen-Age,  n'accepta  que  des  aumônes  volon- 
taires, soit  spécifiées  par  le  défunt,  soit  versées  par  son  héritier  autorisé, 
pour  la  rédemption  des  péchés  de  celui  qui  mourait  dans  l'église,  dit  le 
pape  Pascal  II,  ou  pour  le  soulagement  des  pauvres. 

Le  sanctuaire  et  le  chœur  étaient  alors  réservés  aux  dignitaires  ecclé- 
siastiques et  aux  curés.  Les  vicaires,  obitiers  ou  autres  prêtres  occupaient 
les  nefs  et  les  chapelles,  voisinant  avec  les  laïques.  Les  fondateurs  étaient 
déposés  sous  le  portail  ou  dans  des  enfeux  pratiqués  dans  les  murs  du 
nord  ou  du  midi.  La  place  des  clercs  inférieurs  était  sous  le  parvis. 

Un  concile  tenu  à  Rouen,  en  1581,  constate  que  Ton  inhume  indistinc- 
tement les  morts  dans  les  églises,  et  pour  réagir  contre  cet  abus,  il 
réserve  le  saint  lieu  aux  hommes  consacrés  à  Dieu,  aux  nobles,  aux  fidèles 
d'une  vertu  éminente  et  aux  sujets  qui  ont  rendu  des  services  éclatants 
à  l'Etat  (a). 

Peu  après,  en  1616,  un  médecin  parisien,  du  nom  de  Simon  Piètre,  . 
avait  voulu,  dans  l'intérêt  d'hygiène  publique  et  pour  l'exemple,  être 
inhumé  au  cimetière.  Son  épigraphe  latine  peut  être  ainsi  traduite  :  «Simon 
Piètre,  homme  d'honneur  et  de  piété,  a  voulu  être  inhumé  ici,  sous  le 
ciel,  de  peur  que  mort,  il  ne  nuisit  à  quelqu'un,  lui  qui,  vivant,  avait  été 
utile  à  tout  le  monde  ». 

Un  siècle  après,  en  17 10,  le  célèbre  Verheyen,  Ph.,  qui,  à  22  ans,  avait 
quitté  l'agriculture  pour  étudier  Tanatomie,  qu'il  professait  brillamment 
à  Louvain  en  1689,  voulut  «  que  ce  qu'il  avait  en  lui  de  matériel  fût 
enfoui,  afin  de  ne  pas  souiller  le  temple  et  ne  pas  nuire  par  des  exhalai- 
sons malfaisantes  ». 

En  1731,  l'archevêque  de  Rouen  Armand  Bazin  de  Bezons  voyant  «  qu'il 
arrive  que  l'on  enterre  indifféremment  presque  tous  les  fidèles  dans  les 
églises,  sous  l'ombre  d'une  somme  très  modique  qui  ne  peut-être  un 
titre  suffisant  pour  établir  en  ceux  qui  la  donnent  la  qualité  de  bienfai- 

(1)  Interdictum  sit  omnibus  Christianis  terram  mortuis  venderc  et  debitam  sepulturara  dene- 
gare.  (Tibor  in  Germania,  c.  56). 

(3)  Non  adeo  promiscue,  ut  nunc  fit,  mortui  sepeliautur  in  ecclesiis  . . .  sed  hoc  servetur 
Deo  sacra  lis  honlinibus  .  .  ;  ahis  insuper  qni  nobilitate,  vel  virtutibus,  v«l  merttis  erga  Deum 
et  Rempublicam,  fulgent;  cœteri  pie  et  religiose  in  cœmeteriia  ad  hoc  dedicatis  sepulturœ 
tradaotur. 


—  128  — 

teurs  »  promulgue  un  mandement  portant  règlement  pour  la  sépulture  du 
corps  des  fidèles. 

En  voici  le  dispositif:  i°  on  enterrera  dans  les  églises  seulement  les 
ministres  du  saint  autel  et  ceux  d'entre  les  laïques  qui  sont  autorisés  à  y 
être  inhumés  par  leurs  titres,  ou  par  la  qualité  de  bienfaiteurs  de  l'église; 

a°  que  pour  être  bienfaiteur  de  l'église  et  y  être  inhumé  en  cette 
qualité,  dans  les  villes  on  donnera  à  la  fabrique  ou  trésor  au  moins  50 
livres  pour  chaque  corps  enterré  dans  le  chœur  et  50  livres  pour  ceux 
qui  seront  inhumés  dans  la  nef  ou  autre  endroit  de  l'église  ;  dans  les 
paroisses  de  la  campagne,  pour  être  enterré  dans  l'église,  on  donnera  au 
moins  30  livres  ; 

30  que  ceux  qu'on  inhumera  dans  l'église  seront  enfermés  dans  un  cer- 
cueil et  mis  dans  une  fosse  de  4  pieds  au  moins  de  profondeur. 

Ce  mandement,  donné  le  38  mai,  fut  homologué  le  lendemain  39,  par 
la  Cour  de  Parlement  de  Rouen  sur  les  réquisitions  de  son  Procureur 
Général  qui  c  reconnaît  qu'outre  une  doctrine  conforme  aux  canons  et 
aux  Conciles,  il  contient  encore  des  précautions  sages  pour  entretenir  la 
,  santé  et  conserver  la  pureté  de  l'air  surtout  dans  un  temps  où  la  Cour 
redouble  son  attention  pour  en  prévenir  la  corruption.  » 

La  cour  décréta  contre  les  contrevenants  :  curés,  vicaires  ou  raarguil- 
liers,  50  livres  d'amende  et  plus  grande  peine  en  récidive  ;  fossoyeur, 
30  livres.  Elle  en  ordonna  en  outre,  la  lecture,  la  publication  et  l'affichage, 
pour  être  exécuté  selon  sa  forme  et  teneur,  dans  l'étendue  de  son  ressort, 
sauf  à  être  pourvu  par  les  évèques,  chacun  dans  leur  diocèse,  sur  les 
droits  qu'il  conviendra  payer  à  la  fabrique  des  églises  pour  en  obtenir  la 
sépulture. 

Mgr  de  Lorraine,  évéque  de  Bayeux,  dans  un  mandement  du  34  juillet 
fixa  les  droits  de  fabrique  pour  son  diocèse  :  dans  les  villes,  à  40  livres 
dans  le  chœur  et  30  dans  la  nef,  et  dans  les  campagnes  à  15  livres. 

c  En  1743,  on  n'avait  pu  encore  renoncé  à  l'ancien  usage.  On  respirait 
dans  certaines  églises  une  odeur  insupportable  ;  on  trouvait  même 
quelquefois  sous  les  bancs  des  portions  de  cadavres  oubliées  par  les 
fossoyeurs.  L'abbé  Porée  [Ch.  Gabriel,  auteur  de  Lettres  sur  la  Sépulture 
dans  les  églises]9  proposa,  vers  1746  ou  47,  d'établir  les  cimetières  à  la 
porte  des  villes  et  d'y  transporter  les  morts  dans  deschariots.»  (J.Laffetay, 
hist.  du  diocèse  de  Bayeux,  t.  n,  p.  49.) 

Le  20  février  1749,  faisant  application  de  son  arrêt  de  173 1,  le  Parlement 
de  Rouen  rejetait  la  prétention  des  demoiselles  Le  Pelletier,  filles  d'un 


—  129  - 

ancien  trésorier  de  N.-D.  de  Froide  rue  de  Caen,  à  un  droit  de  banc  et  de 
sépulture  pour  une  somme  à  peine  suffisante  pour  défrayer  la  Fabrique 
des  frais  d'obits  fondés.  L'arrêt  constate,  en  fait,  «  les  sépultures  géminées 
les  unes  sur  les  autres  dans  cette  église,  de  façon  qu'on  ne  pouvait  trouver 
la  liberté  du  passage  dans  Tordre  des  processions,  et  la  nécessité  de  se 
frayer  dans  l'église  même  une  route  oblique  pour  y  pouvoir  marcher 
avec  décence  et  sûreté.  > 

Le  10  mars  1776,  à  la  demande  de  l'assemblée  du  clergé  de  France,  était 
promulguée  une  déclaration,  applicable  à  tout  le  royaume,  et  tendant  à 
faire  disparaître  le  danger  que  présentait  pour  la  santé  publique  cette 
agglomération  de  sépultures  dans  les  églises. 

Les  articles  1  et  a  interdisaient  les  inhumations  dans  les  églises, 
chapelles  publiques  ou  particulières,  oratoires  et  généralement  dans  les 
lieux  clos  et  fermés  où  les  fidèles  se  réunissent  pour  la  prière  et  la  célé- 
bration des  Saints  Mystères,  ne  faisant  exception  que  pour  les  archevêques, 
évèques,  patrons  des  églises  et  hauts  justiciers  et  fondateurs  de  chapelles. 

Mais  ce  droit  était  tout  personnel  et  ne  pouvait  être  cédé  même  à  titre 
de  fondation. 

L'inhumation  devait  avoir  lieu,  à  6  pieds  au  moins  au-dessous  du  sol, 
dans  des  caveaux  pavés  et  recouverts  de  grandes  pierres  dures,  de  7a 
pieds  carrés.  De  tels  caveaux  étaient  aussi  imposés  aux  religieux  qui  ne 
pouvaient  être  enterrés  que  dans  les  cloîtres  ou  chapelles  ouvertes  y 
attenant  :  à  défaut  de  cloître  et  chapelle,  c'était  le  cimetière. 

Le  relevé  suivant  des  inhumations  faites  dans  les  seules  églises  parois- 
siales de  la  ville  de  Bayeux,  inhumations  qui  se  continuèrent  jusqu'à  la 
promulgation  de  l'ordonnance  de  1776,  assez  curieux  au  point  de  vue  des 
personnes  défuntes,  est  une  preuve  surabondante  de  la  nécessité  d'une 
pareille  législation  dans  l'intérêt  de  la  santé  publique. 

En  lisant  cette  longue  liste  et  en  comparant  le  nombre  des  sépultures 
avec  les  dimensions  des  édifices  où  elles  avaient  lieu  —  sans  cercueil, 
jusqu'en  1711,  —  on  frémira  pour  les  vivants  du  danger  de  lever  si 
souvent  les  dalles  et  de  donner  issue  aux  gaz  méphitiques  provenant  de 
la  décomposition  des  corps  et  on  ne  s'étonnera  plus  des  nombreuses  pes- 
tes, ou  plutôt  épidémies,  qui  se  succédaient  alors. 

Nous  avons  encore  sous  les  yeux  et  lors  des  travaux  pour  l'érection  de 
la  statue  d'Alain  Chartier,  sur  l'ancien  cimetière  qui  servait  pour  Sf- 
Nicolas-des-Courtils,  S'-Malo,  S*-Sauveur,  S'-Ouen  du  Château,  Notre- 
Dame  des  Fossés,  des  squelettes  enchevêtrés  qu'on  taillait  à  la  pioche  et 

9 


—  130  — 

à  la  pelle  pour  construire  le  cylindre  en  béton  qui  supporte  le  piédestal, 
et  lors  de  la  construction  de  la  maison  n°  68,  rue  Saint-Malo,  sur  le  sol  de 
l'ancienne  église  de  ce  nom,  des  lits  profonds  d'ossements ,  également 
sans  cercueils,  que  Ton  avait  entassés  dans  les  chapelles  de  gauche,  du 
côté  du  cimetière. 


I. 

S*  SAUVEUR 

(Chapelle  S1  Etienne  —  S1  Nicolas  des  Courtils) 

c  Dans  les  premiers  temps,  l'office  de  S*  Sauveur  se  faisait  dans  la  nef 
de  la  Cathédrale,  à  une  chapelle  attenant  au  pupitre  >  ou  jubé. 

c  La  proximité  de  cet  office  dérangeant  celui  du  Chœur  >,  le  Chapitre 
acheta  du  grand  couteur,  par  15  livres  de  rente,  la  chapelle  S*  Etienne, 
voisine  de  la  Cathédrale,  enclavée  dans  le  mur  de  la  ville  contre  la  porte 
du  Pont  Notre-Dame,  et  on  y  transféra  l'office  de  S*  Sauveur. 

«  La  petitesse  du  vaisseau  et  son  mauvais  état  obligèrent  les  paroissiens 
de  l'abandonner.  Us  furent  transférés  dans  l'église  S1  Nicolas  des  Cour- 
tils »,  en  1676,  époque  où  furent  détruits  la  Chapelle  et  le  Cimetière  qui 
occupait  presque  toute  la  place  Notre-Dame. 

Les  inhumations  des  paroissiens,  faites  dans  leur  église,  eurent  donc 
lieu,  jusqu'en  1676,  dans  la  chapelle  S1  Etienne,  et  depuis  à  S1  Nicolas 
des  Courtils,  église  où  étaient  déjà  enterrés  les  confrères  du  lieu,  les 
paroissiens  de  S1  André,  et  ceux  de  Notre-Dame  des  Fossés  ou  de  la 
Capelette,  détruite,  dit  Béziers,  en  1563. 

Les  inhumations  faites  à  N.  D.  des  Courtils,  avant  1676,  sont  notées 
entre  parenthèses.  Les  paroisses  d'origine  des  autres  morts  sont  indiquées 
succinctement. 

1616  7  sept.        Guillaume  Laloe,  esc. 

1617  2  juin         Jacqueline  v«  Jean  Maloisel  ,  avl,  inhumée  près  de  son 

mari. 
19  juillet      Me  Jean  de  Bourgues,  p*>«\  curé  d'Amonville  (1). 
23  août        M6  Jean  Dufresne,  av*  [sr  de  S*  Louet], 
30  nov.        Jean  Houel,  fils  Louys ,  et  dlïe  Dubousquet,  de  Sf  André. 

;  (1)  Jean  de  Bourges,  archidiacre  d'Hyesmes,  curé  d'A  mon  [de]  ville  (Mondeville). 


-  131  — 


i6i8  25  mars 

35  octob. 
1619    8  sept. 
1630  16  janvier 

34  avril 

39  avril 
5  juillet 
1633  ier  mars 

13  mars 

i)  mai 
30  déc. 
1633  13  janvier 
5  février 
34  mai 

16  juillet 


1634  4  nov. 

1635  i*p  février 
19  juin 

6  août 

i)  sept. 


18  sept. 

4  octob. 

5  octob. 

636    8  janvier 

17  avril 

3  juin 

14  juin 

34  juin 

Dl,«  Jacqueline  Hue,  femme  Me  Estienne  Duhamel,  lieut. 

du  viconte,  sp  de  Rubercy. 
Renée  Tostain,  v«  Me  Pierre  Baril,  av*  . 
N.  homme  Me  Estienne  Duhamel,  lieut.  part,  du  viconte. 
Me  Jacques  Jouas,  pbre,  choriste  à  S1  Sauveur. 
Me  Thomas  Potier,  av*  ,  sr  de  Pierrepont. 
Me  Pierre  Vau ville,  pbpe,  choriste  à  S*  Sauveur. 
M*  Michel  Larrechamt  [Larchamp],  ch.  de  Pézerolles. 
Catherine,  fille  Me  Pierre  Caron. 
N.  homme  Jean  de  Piedlevé,  cons.  ass.  en  viconte,  sr  de 

la  Picardière. 
Roger  Gazel,  sr  de  la  Fosse,  demeurant  à  S1  Laurent. 
Noël  LeVautier,  proche  lesfonts,de  S1  André  (àSlNicolas). 
Anne  Le  Guelinel,  fe  Philippe,  de  Monceaux. 
Barbe  Vauquelin,  servante  du  sr  de  Fumichon. 
Guillemette,  servante  du  sr  d'Annelles  [Me  Pierre  Potier, 

esc],  lieut.  civ.  et  crim.  à  Bayeux. 
Dlle  Marie  Auvray,  ve  n.  homme  Olivier  Heuste,  sp  de 

la  Mothe  et  cons.  à  Bayeux ,  à  côté  de  son  mari ,  par 

le  ch.  de  Castilly,  de  S1  André. 
Me  Antoine  Cornet,  pbpe,  curé  de  Moon  et  secrétaire  de 

M.  TEvêque  de  Bayeux,  de  S*  Sauveur. 
Richard  Adeline,  bourg.,  de  S*  André. 
Me  Philippe  Letellier,  av*  par  Me  A^.  Bougourt,  ch.  de 

Gueron,  de  S*  André. 
N.  homme  Sébastien  Duhamel,  par  le  ch.  de  Bernesq, 

curé  de  S*  Sauveur  (Me  Michel  Rocher,  pbre). 
Jeanne  Youf ,  ve  Noël  Le  Vautier,  près  les  fonts,  de  S1 

André. 
Sœur  Françoise  Avice,  novice  aux  Ursulines. 
Perrette  Dorée,  de  S1  Sauveur  (à  S1  Nicolas). 
Henry  Gohier,  garde  des  sceaux  en  la  viconte. 
N.  de  Piélevey. 
Me  Jacques  Desprez,  pbre,  frère  de  Jean  Desprez,  curé  de 

S*  Sauveur,  par  le  prieur  de  S*  Nicolas. 
D«e  Blanche  Potier. 
Françoise  Suhard. 
M*  Jean  Cent  Soulz,  av* ,  sr  du  Coudray. 


—  138  — 


16:25 

37  août 

1637 

5  juin 

1638 

3  sept. 

1630 

163 1 

36  janvier 

4  juin 

1634 

3  août 

1636 

16  déc. 

1637 

18  février 

Ier  mai 

12  juillet 

1639 

34  février 

1640 

11  janvier 

18  juillet 

> 

• 

1644 

4  août 

1646 

31  août 

1647 

15  nov. 

1649 

24  nov. 

1650 


31  janvier 


1653     *  déc. 

1659  13  octob. 

1660  37  nov. 

1661  11  octob. 


Marie  Pasturel,  ve  du  sr  du  Castel. 

Marie  Duhamel. 

Dlle  Catherine  Lechevalier,  fe  Pierre  Durand  ,  esc,  s* 

de  Gra[nd]val,  35  ans,  de  S*  André. 
René  Le  Forestier,  pbre,  chap.  du  lieu. 
Catherine  Herbeline,  16  ans,  de  S'  André. 
Magdeleine  Dumont,  fe  M6  Jean  Néel,  av1  (de  S*  André). 
Le  sr  de  Beaulieu,  de  S*  Malo  (à  S*  Nicolas). 
Me  Pierre  Poret,  90  ans. 
Lambert  Molandain. 
Robert  Cauvet,  esc.  sT  du  Saulcé. 
N.  homme  Charles  Hue,  sp  d'Escures,  par  Me  Noël  Le 

Rohier;  pbre,  choriste  de  S1  Sauveur. 
Me  Antoine  Tillard,  pb™,  76  ans^  demeurant  au-dessus 

du  boulevard  S*  Jean  (de  S*  Symphorien). 
Marie  Geraume,  fe  Me  Philippe  Lecolier,  av1  ,  s*  de  la 

Boullée,  70  ans,  de  S*  André. 
Me  Robert  Le  Chartier,  34  ans,  de  S1  André. 
Jacques  Héroult,  pbpe,  id. 

Anne'Verel,  fille  Pierre,  10  à  11  ans. 
Gabriel  Suhard ,  à  S*  Sauveur,  de  S1  Symphorien  où 

malade. 
N.  homme  Jacques  Le  Moigne,  sr  de  Fumichon,  76  ans, 

de  S*  Exupère. 
Marie  Lequesne,  f6  M6  Nicolas  de  Véchy,  proc  ,  bourg. 

40  ans,  de  S1  André. 
Elisabeth  de  Mathan,  f«  Me  Pierre  Bunel ,  esc,  s*  des 

Isles,  cons.  du  Roy,  lieut.  crim.,  43  ans,  de  S*  André. 
Georges  Le  Barbey,  esc,  sgr  de  Fontenailles  et  d'Aul- 

ney,  cont.  au  mag.  à  sel,  époux  de  Marie  Le  Mercier, 

fille  Charles ,  esc. ,  lie  aux  lois.  sr  de  S1  Germain  et 

du  Mesnil,  lieut.  anc  civ.  et  crim.,  et  Madeleine  Be- 
noit, 55  ans,  de  S1  Sauveur. 
Claude  Basly,  à  S*  Sauveur,  de  S*  Symphorien. 
Me  Pierre  Baril,  S1  Sauveur,  de  S*  Malo. 
Me  Jean  Pasturel,  bourg,  de  Bayeux,  de  S1  André. 
Me  Jean  Néel,  sp  des  Longsparcs  ,  cons.  ass.  en  baill.  et 

vie,  56  ans,  de  S*  André. 


—  133  — 

i66a    5  juillet     Me  Guillaume  Regnault,  av*. ,  70  ans,  un  peu  en  dessous 

du  confessionnal. 

38  octob.     Jeanne  Tostain,  v6  Gabriel  Buhot,  de  S1  André. 

1663  1er  mars       Dlle  Magdeleine  Lambert,  fe  Mp  de  la  Ferté,  vis  à  vis 

l'autel  N.  D. 
36  mars       Marc-Germain  Le  Fillastre,  sr  de  la  Haiserie,  cons.  du 

Roy,  ass.  à  Bayeux. 
16  juillet     Lambert  Lescalley,  esc,  sr  de  Montebourg,  proche  le 

confessionnal. 
7  octob.     D»«  Anne  Potier  de  Cantilly  (Castilly  ?). 

»  François  Regnaud,  esc.1  (à  S*  Nicolas). 

31     >  Raphaël  Le  Vautier,  sr  des  Essarts. 

39  >  Blanche  Descrametot,  fe  #.,  sr  desPerrèles,  de  S1  Sym- 

phorien. 

1664  33  mai         Charles  Vimard,  bourg,  de  Bayeux,  68  ans,  de  S*  André, 

(à  S»  Nicolas). 
38  sept.        Bonaventure  Halay,  ve  du  sp  de  la  Bénardière,  78  ans. 

1666  14  juin         Charlotte  Gouye,  v°  N.%  Pothevin,  s*  de  Bussy. 

1667  >  N.  pers.  Lambert  Lescalley,  sr  de  Vaux,  par  n.  homme 

Jacques  Descrametot,  pbre,  curé  de  Vauxfsur-SeullesJ, 
etgd  chantre  en  la  Cathédrale. 
?  Christiane  Philippe,  de  S1  Sauveur  (à  S*  Nicolas). 

1668  n  février    François  Metiviers,  3  mois. 

Ier  avril       Jean  Pain,  70  ans,  après  avoir  abjuré  l'hérésie,  présence 

de  Me  Richard  Hélyes,  esc.  ,  lieut.  civ.  et  crim.  en 
bailL,  Me  Guillaume  Hélyes,  esc. ,  Me  Nicolas  Du- 
rand et  autres,  de  S1  André. 

14      >         Anne  Douétil,  fe  Olivier  Damécourt,  par  n.  et  d.  pers. 

Charles- Antoine  de  Bagnols,  pbre,  ch.  d'Esquay,  grand 
pénitencier. 

36  nov.  Me  Nicolas  Véchy,  $roc.  comm.,  de  S1  André  (à  S*  Ni- 
colas). 

1669  6  janvier    Gilles  de  Varville,  esc,  fils  Henry,  de  Grandcamp  ,  de 

N.  D.  des  fossés. 
»  Anne  Le  Terrier,  de  N.  D.  des  fossés. 

16  février    D116  Marguerite  Lescalé,   50   ans,  chez  son  père,  rue 

Franche. 
30      >         Thon*as  Gouet,  bourg.,  88  ans,  de  S*  André. 


—  134  - 


1669  93  février 

26      » 

5  mai 
36  juin 

17  juillet 

2)  sept. 


18  octob. 

» 
39      » 
1670  18  janvier 

32        > 

ai  février 


9  mai 


16  août 


37 

» 

39 

sept. 

17 

octob. 

9 

nov. 

>5 

» 

23 

» 

Romain  Gabriel  Gênas,  50  ans,  rue  de  ta  Chaîne,  par 
n.  homme  Thomas  de  Maunoury,  pbre,  arch.  des  Vés. 

Marie  Cent  Soulz,  65  ans,  par  M«  Michel  Le  Brun,  pbp°t 
ch.  de  Gavray.  • 

Richard  Le  Bas,  pbre,  chap.,  de  N.  D.  des  fossés. 

J.-B.  Barrasin,  20  ans,  homme  de  chambre  de  l'archid. 
Radulphe,  par  le  ch.  de  Brette ville. 

M0  Marin  Dolay,  chirurg.,  sr  du  Longbuisson,  par  n. 
pers.  Me  Pierre  Le  Coq,  ch.  de  Mons. 

Me  Jacques  Le  Mercier,  pbre,  69  ans,  de  la  Compagnie 
de  Jésus,  par  n.  pers.  Me  Charles  de  Longaunay,  gnd 
doyen. 

Marie  Baucher,  6  semaines  (à  S1  Nicolas). 

Marie  Baucher,  6  semaines,  de  S1  Sauveur. 

Catherine  Durand,  fe  Michel  Durand,  67  ans,  de  S1  André. 

Jean  Doxais  ,  esc. ,  sr  du  Bosc,  68  ans,  par  n.  homme 
Jean  Bihoreau,  pbre,  ch.  de  S*  Germain. 

Françoise  de  Govix,  60  ans,  par  le  même. 

N.  homme  Thomas  Le  Mercier,  esc,  sr  de  S*  Germain  , 
lieut.,  anc.  civ.  et  crim.  en  baill.,  inhumé  devant  l'au- 
tel de  S1  Sauveur,  par  n.  et  d.  pers.  Charles  de  Lon- 
gaunay, haut  doyen,  ensemble  tout  le  corps  du  Chapi- 
tre, avec  tous  leurs  officiers. 

Paul  Fieury,  fils  Marc,  chirurgien,  et  Perrette  Le  Hari- 
bel,  10  m.,  de  S1  André. 

Michel  Néel,  fils  Me  Michel ,  s*  des  Longsparcs,  cons. 
ass.  et  maître  des  requestes ,  et  [Anne]  Chéradame, 
5  j.,  de  Sfc  André. 

Jean  Gouet,  proc,  comm.  en  baill.  et  vie,  45  ans,  de 
S1  André. 

Jacques  Scelles,  3  ans;  proche  des  cendres  de  ses  parents. 

Thomas  Le  Bellenger,  60  ans. 

Marie  Fermine,  65  ans. 

Françoise  du  Mesnil,  60  ans,  par  n.  et  d.  pers.  Jean- 
François  de  Bagnols. 

Dlle  Magdeleine  Philippe,  28  ans,  par  Ch.  de  Longaunay. 

Marie  Gohier,  fe  Jacques  Cailly,  contrôl.  au  gren.  à  sel, 
de  N.  D.  des  fossés. 


-  135  - 


1671  a6  mars 


18  février 


13  mars 


16  août 
15  sept. 
30  octob. 
1673  14  février 

39  avril 


30  avril 


16  août 

1673 

36  janvier 

31  février 

iep  avril 

Ier  juin 

17  octob. 

36       > 

1674 

10  février 

38       > 

13  avril 

11  juin 

3  juillet 

6     > 

9  sept. 

38    » 


1675     5  février 


30 


Joachim  Michel  Néel,  fils  Michel,  3  a.)  m.,  de  S1  André, 

(à  S*  Nicolas). 
Charles  Scelles,  3  jours,  fils,  n.  pers.  Richard  Scelles, 

esc,  sr  du  Prey  et  Marie  de  La  Folie. 
N.  homme  Antoine  Descrametot,  40  ans,  dans  le  chœur, 

par  n.  pers.  Jacques  André,  pbre,  lie.  aux  lois,  ch.  de 

de  Tanis. 
Pierre  Scelles,  10  mois. 
Germain  Le  Filiastre,  s  ans. 

Claude  Fleury,chirurg.,  83  ans,deS'André(àSNicolas). 
M0  Thomas  Métiviers,  35  ans,  par  n.  homme  Jacques 

Dauxais,  pbre,  ch.  de  Cully. 
Pierre  du  Mont,  30  ans,  devant  le  Crucifix,  par  n.  homme 

Me  Jean  Lamy,  pbre,  vie.  gén.f  ch.  de  Bernescq  et 

prieur  et  administrateur  de  la  Maison-Dieu. 
Barbe  Basley,  fe  Pierre  Le  Bouteiller,  bourg.,  33  ans,  de 

S*  André  (à  S1  Nicolas). 
N.  homme  François  de  Marconès,  sr  Delon  [d'Ellon]. 
François  Hélie  de  Pierrepont,  esc,  10  ans. 
Thomas  Regnauld,  50  ans,  de  S1  Sauveur  (à  S1  Nicolas). 
Jeane  Le  Courtois,  35  2ns. 
Cristiane  Philippes,  35  ans. 
Guillaume  Le  Vautier,  73  ans. 
Pierre  Scelles,  5  ans. 

Julien  Lavalley,  45  ans,  de  S1  André  (à  S*  Nicolas). 
Lambert  de  Tour,  sp  de  Valmesnil,  55  ans. 
Jeanne  Vincent,  ve  Claude  Fleury,  chirurg.,  84  ans,  de 

S*  André  (à  S*  Nicolas). 
Prégent  Le  Filastre,  35  ans,  par  de  Baignols. 
Louise  Javalet,  75  ans,  par  le  che  de  Bretteville. 
Magdalène  de  la  Cotte,  11  ans,  par  le  même. 
Jacques -Maurice  de  Grainville,  19  ans,  par  n.  pers.  M* 

Michel  Le  Brun,  ch.  de  Gavrus. 
Me  René  Le  Maistre,  pb",  curé  de  Formigny,  50  ans,  par 

le  ch.  de  Bretteville. 
Marie-Françoise  Foliot ,  7  ans,  par  M6  AT.  du  Hamel , 

pbre,  chancelier  de  la  Cath. 
Catherine  Le  Courtois,  89  ans,  par  le  ch.  de  S*  Germain. 


—  136 


1675  t*  avril 
16     » 
3  mai 

33    » 


30  juillet 

31  août 

9  sept. 
13  nov. 

*3      » 
1676  35  avril 

13  mai 
28  juin 
Ier  août 
si  sept. 

14  octob. 


33        » 

38        » 

33  nov. 

1677 

34  février 

18  sept. 

13  octob. 

8  nov. 

31  déc. 

1678 

38  janvier 

12  mars 

16  juin 

33    » 

Robert  de  Grosourdy,  esc,  sr  des  Fresnes,  50  ans. 
Fils  Le  Courtois,  3  ans. 

Jeanne  Boyvin,  v°  Thomas  Gouet,  bourg.,  85  ans. 
Magloire  de  Bailleul,  sr  de  Cachy,  lieut.  gén.  du  vicon\c 

40  ans,  par  Me  Charles  de  Longaunay,  pbre,  sous-doyen, 

(à  S1  Nicolas). 
Catherine-Marie  Debourdeaux,  14  mois,  par  le  ch.  de 

Colombières. 
N.  homme  Antoine  Le  Filastre,  pbro,  grand  couteur  en 

la  Cath.,  50  ans,  par  le  oh.  de  Gavrus. 
Simon  Le  Barbey,  7  ans. 
Pierre  Tostain,  sr  des  Varennes,  officier  de  feu  S.  A.  R., 

65  ans,  en  l'église  S*  Sauveur  ou  des  Courtils  (sic). 
Pierre,  fils  Richard  Scelles  et  Marie  Lafolie. 
DUe  Charlotte  Camprond  (à  S*  Nicolas). 
Robert  Baucher,  id. 

Pierre  Sauvegrain,  67  ans,  de  S1  André. 
Elisabeth  de  la  Mare,  femme  de  Grimouville,  40  ans. 
Michel  Descrametot,  esc.,sr  de  S1  George,  ass.,  81  ans, 

à  S*  Nicolas. 
Catherine  Gendre,   femme  Pouchin,  huissier,  commis 

des  tailles,  50  ans. 
Barbe  Miette,  70  ans. 

Richard  Baucher,  chandelier,  43  ans,  de  S1  Loup. 
Jean  Minfaut,  3  ans,  fils  de  M.  de  la  Bigne. 
Barbe  ,  fille  Pierre  Loir,  esc,  sr  du  Maillot,  et  Barbe 

Danisy,  10  mois. 
Françoise  Héroult,  68  ans. 
Robert  Pasturel,  fils  Jean  et  Marie  Lefort,  18  mois  1/2, 

de  S1  André. 
Jeanne  Philippe,  f8  Jean  Le  Brethon,  esc,  36  ans. 
Marie-Magdalène  Minfaut,  fille  M°   Pierre,  esc,  sr  de 

la  Bigne  et  Barbe  Javalet. 
Marin  Minfaut  de  la  Bigne,  14  ans. 
Thomas  de  S1  Germain,  esc.  ,  sr  des  Fontaines,  «  mort 

dans  les  prisons  de  cette  ville  ». 
Barbe  Danisy,  30  ans,  f°  Pierre  Loir,  esc,  sr  du  Maillot. 
Un  enfant  d'eux,  âgé  de  3  ans. 


—  137  - 

Françoise  Bunel,  6;  ans,  ve  mons.  Dubosq  Dozès. 

Marie  Duhamel,  75  ans,  ve  mons.  du  Mesnil  Doallirost  (?) 

Jean  Duval,  6a  ans. 

Jeanne  Vautier,  P  de  S1  Germain  Suhard,  lieut.gén.,  64  ans. 

Guillaume  Fouin,  boulanger,  80  ans. 

Nicolas  Durand,  pbre,  des  Courtils. 

Renée  Suhard,  76  ans,  v*  de  mons.  de  Louvières. 

François  Gouye,  esc,  sr  de  Briens,  80  ans* 

Jacqueline  Surmont,  v°  Jean  Néel  des  Longsparcs,  cons. 

assess.,  6a  ans,  de  S*  André. 
D,,e  Dulongbois,  70  ans. 
Fils  de  Bordeaux,  a  ans. 
Dlle  Marie  Le  Vaillant  de  la  Ferté,  26  ans. 
Anne  Briand,  femme  Nicolas  de  la  Mare,  50  ans. 
Marguerite  Voisin,  94  ans. 
Philibert  Bequet,  du  Clos* Renard,  66  ans. 
Olivier  Champeaux,  boulanger,  60  ans. 
Louis  Germain,  sr  de  la  Fontaine,  50  ans. 
Me  Nicolas  Dumesnil,  chap.  de  S1  Sauveur. 
Marie-Magdalène  Minfaut,  a  5  ans. 
Marguerite  Bailleul,  53  ans,  f°  mons.  Dupray  Talevast. 
1680    8  janvier   Catherine  Pasturel,  34  ans. 

14       >        Michel  Nicolle,  36  ans,  sr  de  Bosbignon  (Beaubignon  ?), 

intendant  des  finances  de  Mme  la  duchesse  d'Orléans. 
Elisabeth  Hue,  8  ans. 

Marguerite  Talvast,  18  ans,  v°  mons.  de  Bosbignon. 
Fille  de  M   et  Mme  de  Tère  Leroys. 
Guillaume  Heusebrocq,  sr  de  la  Poterie,  8a  ans. 
Jeanne  Pelvey,  66  ans,  v°  du  Changeur. 
Charles  Véniard,  bourg.,  74  ans,  de  S*  André. 
Fille  de  Bourgeois,  boulanger  du  Chapitre. 
Françoise  Le  Breton,  65  ans. 
Me  Michel  Bethon,  pbpe,  faisant  l'office  de  diacre. 
Jeanne  Dumont,  ve  Pierre  Dujardin,  80  ans. 
Noël  Champeaux,  70  ans. 
Me  Gilles  Le  Barbier,  pbre,  curé  de  S*  Loup. 
D,,e  Louise  Le  Rouier,  70  ans. 
Me  Jacques  Potier,  p*»"*,  chap.  de  S*  Nicolas. 


1678 

10 

juillet 

3° 

» 

30 

août 

* 

sept. 

3 

déc. 
? 

1679 

3 

mars 

ia 

» 

18 

» 

18 

» 

18 

* 

s 

avril 

6 

mai 

8 

» 

11 

» 

1? 

» 

9  juin 

11 

juillet 

la 

» 

36  déc. 

35 

» 

5 

février 

8 

mars 

19 

» 

J9 

* 

8 

avril 

7  juillet 

9 

» 

24 

» 

4 

sept. 

10 

» 

12 

» 

30 

oct. 

10 

nov. 

-  138  - 


1680  ia  déc. 

1681  16  janvier 

36     » 

9  février 
30       » 
13  mars 

6  avril 

9  juin 
12     » 


9  juillet 

14     » 

16      » 

18     » 

33  nov. 

10  déc. 

r68a 

8  janvier 

14       » 

ao  février 

6  mars 

16      » 

17  mai 

7  juillet 

10  sept. 

36  oct. 

1683 

31  février 

7  avril 

8  mai 

13      » 


16 


Catherine  Menard,  femme  Gabriel  Baucher,  36  ans. 
Me  Pierre  Le  Mercier,  pbre,  curé  de  S*  Pierre-du-Mont, 

55  ans. 
Michel  Le  Mercier,  esc,  sr  de  Bricqueville ,  lieut.  gén. 

ancien  au  bailliage,  53  ans. 
Jacqueline  Lemercier,  dame  de  Senneville,  79  ans. 
Perrette  Maheue,  v*  de  la  Valée,  90  ans. 
Jean  Jahiet,  55  ans. 
Me  Raphaël  Coespel,  sr  des  Casti lions,   receveur  des 

consignations,  5a  ans. 
Estienne  Guienroc,  fils  Germain  esc,  sr  du  Val  et  Marie 

Personnier,  contre  l'autel  de  la  Vierge,  30  mois. 
Louis,  fils  François  Descajeul,  escr,  sr  de  Bricqueville  et 

Magdaleine,  N.,  6  ans. 
Me  Jean  Gosset,  sr  de  Laulne  (de  Laulné  ?)  avl. 
Denis  Le  Rotnain,  cirier,  43  ans. 

DUe  Françoise  de  Grimou  ville,  de  S1  Germain  (de  la  lieue?) 
Anne  Philippe,  f°  George  Maray  (Maresq  ?)  3}  ans. 
Honorine  Le  Barbier,  f6  Pierre  Savary,  36  ans. 
M°  Jean  Vauchys,  pbp°,  chap.  de  S*  Sauveur. 
Enfant  de  3  ans,  de  Jean  Pasturel. 
Suzanne  Scelles,  fille  mons.  de  la  Motte. 
Michel  Duhamel,  dr  en  médecine,  78  ans. 
Hélène  Maheue,  dame  de  la  Garenne,  86  ans. 
Me  Baltazar  Le  Courtois,  77  ans. 
Fille  de  5  ans  de  Pierre  Robert  et  Magdeleine  Bethon. 
Catherine  Le  Conte,  ve  Louis  Le  Courtois,  50  ans. 
Marie-Anne  André,  âgée  de  5  ans,  du  mariage  de  Mr  de 

Mons  et  d'Arganchy  avec  d»6  Le  Vaillant. 
Joachim  Hélyes,  esc,  proc  du  Roy  à  Bayeux,  79  ans. 
Marie -Barbey,  femme  Jacques  Hue,  49  ans. 
Michelle  Cornet,  fe  du  sr  Lermelie,  66  ans. 
Elisabeth  Le  Tremble,  15  ans,  de  la  Folie. 
Magdaleine  Quétisant,  v°  Me  Thomas  Scelles,  sr  de  la 

Cavée,  48  ans,  par  Me  Thomas  du  Hamel,  pbre,  dr  de 

Sorbonne,  ch.  et  chancelier  de  la  Cathédrale. 
Elisabeth  Gosset,  33  ans,  par   Mr  Thomas  Maunoury, 

pbre,  ch.,  arch.  des  Vés. 


-  139  — 


1683 

34  oct. 

19  déc 

30    » 

1684 

18  janvier 

37     » 

10  février 

38       » 

38       » 

8  juillet 

8     » 

19  sept. 

3?      » 

1685 

ia  février 

35  mars 

36     » 

13  mai 

13  juillet 

33  sept. 

10  oct. 

30  nov. 

20    » 

30    » 

13  déc. 

1686 

13  janvier 

s  mai 

6    » 

36  sept. 

6  oct. 

1687 

10  juillet 

30  oct. 

35  déc. 

1688 

39  janvier 

5  février 

7  avril 

Françoise  du  Val,  70  ans. 

Magdelène  de  Vautier  de  S*  Vaast,  50  ans. 

N.  d.  Léonore  Daillé,  f6  François  Marguerie,  esc,  sgr  de 

Colleville,  60  ans. 
DUe  Françoise  de  Percaval,  ve  Jean  Petit,. sr  de  la  Pom- 

meraye,  89  ans. 
Jacques  Talvast,  esc,  sr  du  Pré,  avl  ,  60  ans. 
Marie  Regnault,  ve  Jean  de  la  Folie,  70  ans. 
Thomas  Rot,  sr  du  Clos,  75  ans. 
Gabriel  de  Comenant  (?),  sr  des  Longchamps,  55  ans. 
D116  Marie  de  Grimouville,  50  ans. 
Marie  Dupré,  ve  mons.  de  la  Bazonnière,  73  ans. 
M°  Robert  Pasturel,  cbap.  de  Sk  Sauveur. 
Marie  Loir,  11  ans. 

Me  Nicolas  de  Bordeaux,  greffier  en  viconté,  45  ans 
Jacques  Hue,  tanneur,  78  ans. 
Une  fille  de  M°  François  Havard,  procr  . 
François  Mouton  ,    recev.   des  aydes  de  Normandie  , 

39  ans. 
Jacqueline  Le  Débonnaire,  v*  Olivier  Cbampeaux,  60  ans. 
Françoise  Bessin,  Ve  Hervé  Le  Barbier, 
Diie  Magdelaine  Tallevast,  16  ans. 
dise  p.  M*  Thomas  Mannoury,  archid.  des  Vès. 
Raulinne  Heuzebroq,  40  ans. 
Marie  Le  Cavelier,  fe  de  Bérolles  Danisy,  60  ans. 
Me  Jacques  Jaquet,  chap.  de  S1  Nicolas,  73  ans. 
Gillette  Nicot,  f6  Nicolas  Dubois,  70  ans. 
Elisabeth  Amiot,  vc  Pierre  Philippe,  63  ans. 
Philippe  Descajeul,  3  ans. 
Jean  de  Hérici,  clerc,  33  ans. 
Jeanne  Centsolz,  ve  Michel  Le  Courtois,  75  ans. 
Jacques  Scelles,  esc,  16  ans. 

Scolastique  Marguerie  ,  ve  Georges  du  Vivier,  cent  ans. 
fils  de  Gisles  Lhonoré,  doct.  en  médecine,  3  ans. 
Marie  du  Ver,  17  ans. 

Catherine  de  S*  Germain,  fe  mons.  de  S1  Vast,  60  ans. 
Jacqueline  Le  Fillastre  ,  ve  Guernier,  bourg,  de  Caen, 

73  ans. 


—  140  — 

# 

i688  36  sept.  Nicolas  du  Bois,  huissier  du  sel,  64  ans. 

36  nov.  Hervé  Scelles,  esc,  sr  de  la  Motte,  capitaine  de  la  ville, 

60  ans. 

6  déc.  Françoise  Toustain,  f6  René  Philippes,  esc,  sr  de  Haut- 

*  mesnil,  43  ans. 

14    »  Michel  Bougourt,  tnaistre  d'escolle,  70  ans. 

1689  39  janvier  un  fils  de  Charles  Le  Maigre,  esc,  sr  Delan,  3  ans. 

6  février    Philippe  de  Pierrepont,  esc,  sgr  de  Cricqueville,  70  ans. 
14      id.       D11*  Marie  Basire,  fe  Me  Thomas  Trolong,  proc  coram., 

4a  ans. 
13  avril        Louis  de  Versoris,  esc,  sr  du  Béquet,  78  ans. 

7  août        Adrianne  de  Preypetit,  f°  M0  Bertrand  Bretaigne,  27  ans, 

chapelle  N.-D.  des  Courtils  par  n.  et  d.  p.  Me  Jacques 
Dauxais,  pbre,  ch.  de  Cully. 
aa     »  Nicolas  du  Bois,  5  ans.  (On  le  trouve  aussi  sous  le  35 

septembre,  comme  âgé  de  4  ou  5  ans.) 

1690  35  janvier    Louis  Alexandre  de  la  Cour,  10  ans. 
18  février     Pierre  Nativelle,  34  ans. 

6  mars        DUe  Marguerite  de  Hotot,  ve  Philippe  de  Martinbaut, 

esc,  75  ans. 
36    »  Marie-Marthe   Cheuchet    (Cheuquet?),  fe    Me  Michel 

Dureteste,  sr  des  Hourtais. 
11  sept.        Me  Jacques  Le  Fortier,  pbre. 

1691  6  janvier    Françoise  Conseil,  fe  Michel  Le  Petit,  77  ans. 

34  février     Marin  Le  Héricy,  esc,  sr  de  la  Couture,  50  ans. 

5  mars        Dlle  Marie-Claude  de  Cussy,  ve  Duhamel,  doct.  en  méd. 

77  ans,  de  S*  André. 
4  avril        Marie  Colné,  5  ans. 

13  juin         Pierre  Planson,  esc.  [officier  de  la  maison  du  Royj. 
31  juillet     Marin  Savary,  4  ans. 

35  sept.        D1Ic  Susanne  Guilbert,  76  ans. 
1693  13  janvier    Guillaume  Nativelle,  66  ans. 

16  mars       Thomas  Le  Breton,  esc,  sr  de  Bérolles,  de  Percy,  57  ans. 

16  avril        Michel  Hermerel,  ■>}  ans. 

39  mai  un  fils,  mort  le  jour  de  sa  naissance  ,  de  Me  Estienne  du 

Vivier,  sgr  et  patron  de  Crouay,  et  Mmo  Magdelène 

Minfaut  de  la  Bigne. 

6  juin         n.  d.  Magdelène  Minfaut ,  fe  Estienne  du  Vivier,  30  ans. 


141  - 


169a 

7  juin 

8    » 

13    » 

13  sept. 

7  oct. 

1693 

aa  janvier 

11  mars 

11    ». 

4  avril 

21  mai 

8  août 

• 

17  oct. 

11  nov. 

37  déc. 

1694 

13  janvier 

5  février 

.  5  avril 

6     » 

10     » 

8  mai 

ia    » 

'7 
18 


10  juin 
a8  nov. 


n.  p.  Me  Estienne  Hue,  pbre,  prieur  de  Bérolles,  anc. 
curé  de  Bernières-Boscage,  81  ans. 

Georges  Geofroy,  6  ans. 

Olive  Le  Brethon,  68  ans. 

Edouard  Hélyes,  esc,  sr  de  Clinchamps,  lieut.  gén.  à 
Bayeux,  40  ans. 

Robert  Pasturel,  3  ans. 

Louis  de  Pierrepont ,  esc.»  sr  de  Cricqueville  ,  décédé  à 
Lingèvres,  par  François  Le  Chartier,  ch.  de  Cussy. 

Pierre  Heuzebroc,  40  ans. 

Robert  Decajeul,  6  ans. 

Me  Jehan  Le  Vannier,  av.,  68  ans. 

Jean  Bailleul,  gentilhomme  de  feu  M.  le  Prince,  70  ans. 

Henri  Marguerie,  esc,  sr  de  Neuville. 

M°  Charles  Potier,  chap.  de  S*  Nicolas,  67  ans. 

Dll°  Silvie  Lombard,  ve  François-Gabriel  Bunel,  sr  des 
Engles,  58  ans. 

Robert  Le  Fort,  9  ans. 

Jacqueline  Gouet,  v°  Thomas  Le  Bourgeois,  80  ans. 

Jacques  Radulphe,  esc. 

Estienne  Guyenroc,  près  l'autel,  8  ans. 

Marguerite  Lefort,  v°  du  s*  des  Landelles,  72  ans. 

Charles  Lefort,  ai  ans. 

Me  Pierre  Le  Tanneur,  bourg,  de  Paris,  74  ans. 

Estienne  du  Vivier,  esc,  sgr  de  Crouay  (1),  décédé  d'apo- 
plexie, visité  par  nous  soubzsigné  «et  ne  donna 
aucune  marque  dans  quelle  religion  il  voulait  mourir, 
ayant  perdu  l'usage  de  ses  sens  ;  le  corps  duquel  a  été 
inhumé  au  Mesnil,  dans  son  jardin  ;  m'aiant  toutefois 
marqué  qu'il  souhaitait  que  on  lui  fit,  à  la  mort, 
comme  l'on  a  faict  à  feue  sa  femme.  > 

Guillaume  Eudes,  greff.  en  baill.,  35  ans. 

Marguerite  Baucher,  ao  ans. 

Georges Tou tain, esc,  sT  de  Fontenelles, cons.  ass.,  59  ans. 

Marie  de  la  Bretonnière ,  f«  Philippe  de  Vérigny,  esc, 
70  ans. 


(1)  Il  était  de  1*  religion  protestante. 


—  142  — 


1695 

8  janvier 

3i      » 

33  mars 

15  déc. 

1696 

15  février 

14  mars 

si  mars 

ier  août 

6  déc. 

13    » 

1697 

33  avril 

10  juin 

13  juin 
si    » 
24  août 
15  déc. 

1698    7  janvier 

si  avril 

17  juin 

7  juillet 

8  » 

27  août 
13  sept. 
37  oct. 
4  nov. 


Germain  Le  Fillastre,  50  ans. 

Anne  du  Val,  v°  Guillaume  Nativelle,  57  ans. 

Françoise  Le  Cavelier,  ve  Pierre  Toutain,  esc,   sr  des 

Varennes,  80  ans. 
Jean  Nicolle,  85  ans. 
Raoul  de  Barbey,  13  ans. 
Jacques  de  Héricy,  esc. ,  anc.  conseiller,   réformé,  du 

Roy  au  parlement  de  Normandie,  66  ans. 
D,,e  Marie  de  la  Folie,  f*  de  Richard  Scelles,  esc,  54  ans. 
Marie  Anne  Travers,  8  ans,  fille  M*  Florent  Travers, 

sr  de  Beauvais,  directeur  des  Aydes  et  Annf  Paris. 
Thomas  Savary,  6  ans. 
Hélène  de  Hérissy,  ve  mons.  Jacques  de  Hérissy,  cons* 

au  parlement.  55  ans. 
François  Néel,  fils  Me  Richard,  sr  des  Longsparcs,  cons. 

ass.,  13  ans,  S*  André. 
Catherine  Regnault ,  v«  François  Ouzouf,  prés,  au  gre- 
nier à  sel,  75  ans. 
Charlotte  Aubri,  fe  François  Fouin,  33  ans. 
Jacques  Pasturel,  18  ans. 

Pierre  de  Montfiquet,  esc,  s*  de  S*  Séverin,  73  ans. 
D1,e  Magdeline  des  lsles  ,  v«  Pierre  Cavelier,  esc,  sr  de 

la  Bernardière,  80  ans. 
Renée  Minfaut,  v°  Thomas  Le  Brethon,  esc,  s*  de  Perci, 

cons.  ass.,  58  ans. 
N.  d.  Marie  Dauzès,  v°  Pierre  de  Montfiquet,  esc,  sr  de 

S1  Séverin,  63  ans. 
Magdelène  Baucher,  v°  du  sr  Gohier,  garde  des  sceaux 

en  viconté,  63  ans. 
Charles-François  Blonde],  fils  Pierre,  esc,  et  Magdalène 

Gohier. 
Marie  Paris,  fe  Pierre  Mauger,  av1,  30  ans ,  morte  d'une 

Chute  avec  son  enfant  ;  enterrés  ensemble. 
Françoise-Catherine  Toutain,  38  ans. 
François  Desreux,  commis  aux  aydes  (v.  plus  bas  en  1706). 
Me  Gilles  Lhonoré,  sr  de  Surmont,  doct.  en  m  éd.,  56  ans. 
Elisabeth  de  Douvre,  ve  Pierre  Plançon  ,  officier  de  la 
maison  du  Roy,  55  ans. 


—  143  — 


1699 

6  mars 

4  mai 

4  juin 

18  sep. 

11  déc. 

1700 

4  avril 

14    » 

17  juin 

21    » 

24  août 

4  sept. 

7      » 

10   p 

1698  18    »  Suzanne  David  de  Sortauville,  v°  Messire  Hervé  de  Lon- 

gaunay,  cher,  sgr  de  Franqueville,  5a  ans. 

Dlle  Catherine  Potier,  v*  Marin  de  Hérissy,  esc.,  60  ans. 

DUe  Antoinette  Descaieul,  de  la  Ramée,  38  ans. 

Guillemette  du  Bouillon,  f*  M' Jean  Tavigny,  not.,  50  ans. 

Anne  Minfaut,  v*  mons.  de  Cahier,  esc,  65  ans. 

Simon  Lesueur,  esc,  diacre,  34  ans. 

Anne  Le  Roy,  fe  Estienne  Dupuy,  commis  aux  aydes, 
54  ans. 

Françoise  de  Bordeaux,  38  ans. 

Estienne  Dupuy,  commis  aux  aydes,  60  ans. 

Me  Jean  Le  Brethon,  greff.  en  él.  et  grenier  à  sel,  50  ans. 

D»«  Charlotte j-Pétronille  Héroultède  Coursi(cy  ?),  18  ans, 
de  S1  André. 

Elisabeth  Le  Maigre,  17  ans. 

Renée  Laloë,  ao  ans. 

Jeanne  Fermine,  v°  Philbert  Le  Béquet,  sage-femme, 
88  ans. 

Catherine  Béton,  fe  Charles  Bihoreau,  garde  de  la  porte 
de  la  Reine,  79  ans. 

N.  d.  Bonne  Charlotte  Gautier,  f*  mons.  de  la  Bernar- 

dière,  26  ans. 
Catherine  Potevin,  ve  Jean  Sallen,  esc,  sr  de  Caugny 
(Caugy  ?),  86  ans. 

Suzanne-Françoise  Suhard,  3  ans. 

Thomas  Regnault,  s*  de  Belle  Mare,  bourg,  de  Bayeux, 
83  ans. 

N.  d.  Renée  du  Chastel,  v«  Philippe  de  Pierrepont,  sgr 
de  Cricqueville,  80  ans. 

M*  Gisles  Blanchet,  pbre,chap.  de  S1  Nicolas,  de  S1  Loup. 

Anne  Le  Cavelier,  ve  Pierre  Lescallé,  esc,  sr  de  Monte- 
bourg,  77  ans. 

Joachim  Geofroy,  premier  av1  du  Roy  au  siège  de  Ba- 
yeux, 63  ans. 

Joseph  Levaillant.  esc,  sgr  haut  justicier  de  Barbeville. 
1703  14  janvier  Jacques  Dupont,  anc  cocher  de    mons.  l'évêque  de 

Bayeux,  76  ans. 
(Lacune). 


a  nov. 
1701  13  mars 
1 703    9  avril 

18  mai 

19  » 

3  août 


4 

4 


6  oct. 


19 


-  144  — 


'7°3    8  juin 
3  juillet 

«5      » 


3  déc. 

1704 

6  juillet 

39  oct. 

la  nov. 

6  déc. 

99    » 

?i    > 

1705 

14  mars 

4  avril 

37      » 

ao  mai 

30     » 

15  juillet 

39  déc. 

1706 

33  février 

6  mars 


3  avril 


.  13  sept. 

17  ocl. 
17  déc. 
» 
1707  31  janvier 


Me  Martin  Savary,  chap.  de  N.  D.  des  fossés. 
Guillaume  Ratât,  épicier  et  cirier,  36  ans,  de  N.  D.  des 

fossés. 
N.  h.  Jacques  de  la  Mariouze,  abbé  de  Condom  (dioc. 

d'Agen),  anc.  ch.  de  S*  Martin,  deN.  D.  des  fossés. 
M*  Guillaume  Fouin,  proc.  comm.,deN.  D.  des  fossés. 
Anne  de  S*  Quentin ,  v«  Hervé  Scelles,  esc,  sr  de  la 

Motte  S*  Martin,  63  ans. 
Edouard  Joret.  sr  des  Closières,  drapier,  35  ans,  de  S1  André. 
Philippe  Demi  h  are  ne,  escer,  sr  de  Bellefontaine,  62  ans. 
François  Fouin,  bourg,  de  Bayeux,  33  ans. 
Me  Pierre  Débonnaire,  chap.  du  lieu,  50  ans. 
Marif  de  Ste  Marie,  ve  mons.  de  Beauvais,  90  ans. 
Françoise  Sanson,  v*  Marin  Paris,  70  ans. 
Gabriel  Baucher,  chandelier,  6*>  ans. 
Marie  Vautier,  80  ans. 
Marie-Anne  Pasturel,  13  ans. 
Geneviève  de  Beauvais,  68  ans. 
Marie-Anne  Minet  du  Breil,  ve  Toussaint  Roucel,  sp  de 

la  Rouselière,  68  ans. 
Catherine  de  la  Rivière,  v°  Laurens  de  Grimouville ,  esc. 
Me  Jean  Fumée,  sr  de  Pouligny, bourg,  de  Bayeux,  «  mort 

de  létargie  »,  79  ans. 
Pierre  Suhart,  esc,  sgr  et  patron  de  S1  Germain  ,  lieut. 

gén.  en  baill.,  90  ans. 
«  est  décédée  Magdelène  Hardouin ,  ve  Nicolas  de  la 

Mare,  puis  Jean-Michel  Ratât,  d'une  mort  subite,  pour 

avoir  avalé  une  huître  vinaigueré,  40  ans.  > 
François  Esneux  (Desreux?),  commis  aux  aydes.  (Voir 

plus  haut  en  1698). 
Jean  Villeroy,  mercier,  37  ans. 
Guy  Petitot,  domestique  de  Mgr  TEvêque,  85  ans. 
Catherine  Havard,  19  ans. 
Me  Robert  Pasturel,  ch.  de  Goupillières,  anc.  chap.  de 

S*  Nicolas  des  Courtils.  Il  avait  une  inscription  tumu- 

laire  dans  la  nef,  à  droite  en  entrant,  contre  le  mur  (1). 


(1)  Voir  Béziers,  p.  8t. 


—  145  — 

1707  a  mai         Marie-Marguerite  de  Mi  lier  es,  P  Pierre-Charles  de  Hé- 

ricy,  esc. 
19  août        Anne  Néel,  fe  Michel  Suhard,  esc.,  sr  de  Loucelles, 

75  ans. 
4  oct.         Marguerite  Philippes  ,  v*  du  sr  Cahier  Morfontaine  , 

60  ans. 

16  »  Marie  Cahier  de  Morfontaine,  50  ans. 

33  »  François  Descaieul,  esc,  sr  de  Bricque ville,  84  ans. 

1708  16  février    Me  Jean  Pasturel,  greff.  en  vie,  50  ans. 

26  avril        Richard  Néel,  esc.,  sr  des  Longsparcs,  cons.  du  roy, 

ass.  en  baill.,  65  ans,  de  S1  André. 
18  sept.        Marguerite  Vautier,  v°  mons.  du  Fresne  Carcagny,  79  ans. 
15  nov.        Anne  Duclos,  ve  n.  homme  Thomas  Quetisant,  83  ans. 

1709  6  février    Pierre  Estienne,  sr  de  la  Perruque,  recev.  des  consigna- 

tions, 53  ans. 
4  mars       N.  d.  Charlotte  Le  Berceux,  ve  mons.  du  Boscage,  88  ans. 

30  »  Marie-Magdelène  Lhonoré,  33  ans. 

13  sept.       Jean  Le  Maigre,  esc,  sr  de  l'An,  lieut.  d'inf.  au  rég. 

d'Auxerrois. 
ao  oct.         Me  Rai  m  on  d  Baucber,  scolastique,  7a  ans  (1). 
28  nov.        N.  d.  Charlotte  Belloy,  v*  Etienne  Suhard,  esc,  sgr  et 

patron  de  S* Germain,  lieut.  gén.  en  baill.,  55  ans. 

17  déc         Elisabeth  Baucher,  30  ans,  f*  en  secondes  noces  de  Fran- 

çois Bunouf,  33  ans,  de  S*  André. 

1710  34  janv.       N.  d.  Jeanne  Hélyes,  fe  mons.  de  Vierville  Marguerie, 

30  ans. 

31  oct.         Marc  Détrevaux,  sr  de  Grammont,  37  ans. 

171 1  6  janvier  N.  d.  Marie  Le  Vaillant,  v*  François  André,  esc,  87  ans. 
9     »         Me  Jean  Michel,  procureur  commun,  54  ans. 

34  »         Marie  Geofroy,  33  ans. 

13  février    N.  d.  Marie-Anne  Clément,  fe  mess.  François  Tanneguy. 

»         Senot,  esc,  sr  de  la  Peintrerie  Morsalinne. 
3  mars       Hervé  Bihoreau,  p1»*6,  chap.  de  S*  Antonin  en  la  Cathé- 
drale, et  curé  de  la  Poterie,  y  inhumé. 

14  juillet     N.  d.  Catherine  de  Cussy,  f°  Georges  Toutain,  esc  sr  de 

Cromelle,  60  ans. 

(1)  Voir  Béxiers,  p.  84. 

IO 


—  146  — 

i-ii  18  août        Philippe  Tourlaville,  esc.,  68  ans. 
la  oct.         Nicolas  Fumée,  io  ans. 
à  Richard  Jehanne,  72  ans. 

29    »  Estienne  Lepersonnier,  pbpe,  curé  de  S*  Sauveur,  par  N. 

et  d.  p.  Antoine  Lefort,  pbre,  ch.  de  S*  Laurens,  dans 

le  chœur. 
12  nov.       Louis  Gosset,  4  ans,  fils  du  Taillis  Gosset,  av*  ,  dans  la 

nef. 
171 2  12  janvier   Claude  Suhard,  esc,  9  ans. 

12  mars       Guillaume  Regnault,  sr  de  Préville,  74  ans. 
ier  avril       Dn«  du  Val,  84  ans. 

6     »  Philippe  Le  Lorier,  fils  Le  Lorier,  av'  ,  22  ans. 

14     »  Marguerite  Paris,  fille  Robert  Blot,  65  à  70  ans. 

26  mai         M°  André  Hardouin,  pbre,  chap.  de  S1  Nicolas  des  Cour- 

tils,  68   ans,  par  le  préfet  de  la  conf.  des  prêtres  ; 

présents  :  M-  Simon  Le  Bel,  pbro,  chap.  de  lad.  église 

et  Guillebert,  desservant. 
iep  juin        Jacques-Emmanuel  Le  Provost,  esc.  sr  de  Bénou ville, 

36  ans. 
18  août        Richard  Scelles,  sr  des  Prez,  cons.  ass.  en  baill.  et  vie, 

73  ans  6  mois. 
26  sept.         Michel  Suhard,  esc,  sr  de  Loucelles,  86  ans  6  mois,  par 

J.-B.  Pescbard,  chane  de  la  cathédrale. 

1713  7  mai         Françoise  Débonnaire,  f°  M*  Georges  Marais,  proc,  54 

ans,  par  Delauney  Hue,  n.  h.,  gr.  trésorier  de  la  cath.  ' 
21  mai         Sébastien  Champeaux,  50  ans,  par  n.  et  d.  p.  Antoine 

Levasseur,  ch.  de  Gavrus. 
12  juin        Richard  Le  Courtois,  6  ans  7  mois. 
23    »  François  Ausbert,  esc,  50  ans,  par  l'abbé  de  Campagne, 

ch.  des  Essartiers. 
8  sept.       François  Senot,  esc,  sr  de  la   Peintrerie,  par  l'abbé  de 

Grainville,  grand  chantre. 

1714  2  janvier    Marie  Le  Tellier,  v6  Germain  Lefort,  83  ans,  par  n.  h. 

Pierre-Alexandre  Lhonoré,  sous-chantre  ;  présents  : 
n.  h.  Thomas  Lefort,  ch.  de  Cully  et  Jean  Le  Fort,  ses 
petits-fils. 
12  janvier   Dlle  Catherine  de  Marigny,  de  Hautmesnil,  19  ans. 
6  février    Marguerite  Biet,  ve  Jacques  Raoult,  42  ans. 


-  147 


1714  33  juin 


aa  août 

» 
3  déc. 

171 5  16  mars 

19  avril 

» 
5  mai 
a^  juin 
37  juillet 

16  sept. 

17  oct. 

1716  13  février 

37      » 


;  mars 
3  juillet 

ao  juillet 


10  août 
L717    7  janvier 
33  avril 
24    » 

36  oct. 

1718  38  janvier 
31  mai 
8  oct. 


DUe  Marie-Magdeleine  Le  Coq,ve  [Lhonoréde]  Surmont, 

doct.  en  méd.  par  n.  h.  (Bernard)  Campagne,  ch.  de 

Cambremer. 
Anne  Angot,  74  ans. 
Dlle  Ursule  Le  Tellier,  35  ans. 
Jean  d'Hermerel,  cons.  ass.  en  baill.  et  vie.  lieut.  gén. 

de  police,  55  ans. 
Marie-Magdeleine  Lucas,  ve  en  secondes  noces  de  Bail- 
leur sr  de  Cachy,  84  ans. 
Julien-François  Eury,  7  ans. 
Charles  Bethon,  av*  en  élect.,  3;  ans. 
Marie  Le  Fort,  63  ans. 
François-Daniel  Leboucher,  43  ans. 
Jeanne  Ménard,  v*  Richard  Géhenne,  70  ans. 
Magdelaine  Gosset,  fe  Guillebert,  33  ans. 
Gillonne  Piédoue,  Te  mess.  Pierre-Louis  Le  Petit,  chev., 

sgr  Désifs,  64  ans. 
François  Havard,  proc.  com.,  93  ans. 
N.  d.  Marie-Magdelaine  Dubois,  ve  en  secondes  noces  de 

M.  de  Barbeville,  décédée  maison  de  M.  deLit[t]eau, 

par  J.-B  Peschard,  chanc.  de  la  cath.  ;  présence  de 

M.  de  Vidouville,  frère  de  la  défunte. 
Jacques  Auvray,  10  ans. 
Anne  Frémont,  ve  Arthur  de  la  Cotte,  90  ans,  par  Josset, 

grand  pénitencier. 
Gabrielle  de  Hesnault,  ve  Mess.  Pierres  de  Méhérenc, 

esc,  sr  de.Bellefontaine,  proche  le  tombeau  Philippe 

de  son  mari  de  S1  Vigoret. 
Claudine  Guillemette  Dubois,  33  ans  6  mois. 
Marie  Anfrie,  ve  Geofroy,  av*  du  Roy,  68  ans. 
Suzanne  Pigache,  73  ans. 
Magdeleine  Lochar,  v«  Guillaume  Elie  (Hélyes),  esc., 

93  ans. 
Edouard-Antoine  Elie  (Hélyes),  sr  de  Clinchamps,  lieut. 

gén.,  anc.  civ.  et  crim. 
Marie  Cornillo,  fe  de  Séran,  esc.  et  cons.  du  Roy. 
Aimé  Le  Marois,  proc.  en  baill.  et  vie,  77  ans. 
Marguerite  Tanqueret,  3;  ans. 


—  148  — 


1719 

5  sept. 

6    » 

3  oct. 

10  déc. 

1720 

3  janvier 

33  février 
ai  mars 

39      » 
9  avril 


30     » 


26  juin 


38 

juillet 

23 

août 

jer 

oct. 

7 

» 

M 

nov. 

I7ai    31 

janvier 

23 

» 

7 

février 

30  mars 

i°r 

avril 

31 

» 

4 

sept. 

11 

oct. 

M 

» 

Aimé  Onfroy,  19  ans. 

Jeanne  Paris,  83  ans. 

Jacqueline  Dubosq,  ve  Aimé  Lemarois,  7;  ans,  par  Le- 
breton,  curé  de  S*  André. 

Joachim  de  Scelles,  esc.,  sr  de  S1  Cosme,  75  ans. 

Charles  Bihoreau  [srj  de  Monteval  (Mondeval  ?)  ancien 
garde  de  la  porte  de  la  feue  reyne,  85  ans,  «  après 
avoir  reçu  le  S*  Sacrement  de  l'Extrème-Onction,  Tim- 
bécilité  dans  laquelle  il  était,  ne  nous  ayant  pas  permis 
de  lui  administrer  les  autres.  » 

Michel  Poussin,  77  ans. 

Robert  Onfroy,  «  décédé  du  jour  d'hier  par  un  accident 
d'un  éclat  de  canon  tiré  au  château  de  Bayeux  ». 

Jeanne  du  Bouley,  36  ans. 

Me  Simon  Le  Bel,  pbrc,  chap.  de  S1  Nicolas,  décédé  à 
S1  André,  par  M.  de  Goupillères,  sous-préfet  de  la 
confrérie  des  prêtres  de  Bayeux,  dans  le  chœur. 

Françoise  Gérond  (Gérard  ?)  de  Grémont,  fe  Jacques- 
Antoine  de  Séran,  esc. 

Guillaume  Vermond,  domestique  du  comte  de  Bricque- 
ville,  45  ans. 

Jeanne  de  Guérin  de  la  Houssaye,  40  ans. 

Marie-Catherine  Guérin  Canchie ,  fe  Pierre  Laroque , 
commis  aux  aydes,  23  ans. 

Martin  Delaunay,  53  ans. 

Catherine  Le  Terrier,  88  ans. 

Nicolas  Guiton. 

Adrien  de  Brix,  esc  ,  sr  d'Hérouville. 

Charles  Roger,  43  ans. 

Jean-Pierre  Biet,  pbre,  vie.  du  lieu,  dans  le  chœur,  par 
Me  Michel  Le  Nepveu,  curé  de  S1  Patrice. 

Robert  Le  Paulmier,  avl  ,  55  ans. 

Dlle  Léonard  Descajeul,  80  ans. 

Robert  Jean,  70  ans. 

Elisabeth  Le  Mestre,  fe  Estienne-Thomas  Trolong,  cons. 
ass.,  35  ans. 

Robert  Boudet,  cuisinier  des  demoiselles  de  la  Paintrerie. 

Pierre  Fouin,  4;  ans. 


—  149  — 


1731 

30 

déc. 

*■> 

» 

1732 

16  février 

H 

» 

30  mars 

Ier 

avril 

17 

» 

26 

» 

23 

mai 

33 

juin 

5 

juillet 

10 

nov. 

17*3 

SI 

août 

38 

» 

11 

sept. 

5 

oct. 

7 

» 

18 

» 

13  nov. 

[8 

» 

1724 

6  janvier 

7 

» 

9 

février 

23 

ier  avril 

9 

» 

15 

H 

» 

3° 

» 

5 

mai 

Thomas  Le  Courtois,  av*  ,  40  ans. 

Pierre  Blondel,  esc,  73  ans. 

Thomas  Le  Lorier,  av*  ,  63  ans. 

Anne-Marie  Despinos  (-oze),  55  ans. 

Elisabeth  du  Vivier,  70  ans. 

Scholastique  Centsolz,  80  ans  (morte  à  l'Hôtel-Dieu). 

Louise-Bonne  Senot,  40  ans. 

Marie  Farcy,  v«  Louis  Aubry,  rec.  des  tailles,  et  f°  Hardy, 

68  ans. 
Pierre  Savary  le  Chesne,  73  ans. 
Michelle  Duboscq,  ve  Le  Vannier,  80  ans. 
Marie-Thérèse  Maillard,  fe  du  Moslé  Canivet,  60  ans. 
Nicolas  Duval,  maître  d'hôtel  de  Mgr  de  Lorraine,  60  ans. 
Augustin  Lhonoré,  médecin,  40  ans. 
Me  François  Laigle,  chap.de  S*  Nicolas  des Courtils,  dans 

le  chœur,  par  n.  et  d.  p.  Antoine  Lefort,  ch.  de  S* 

Laurent. 
Anne  Joslain,  f6  Le  Cauchois,  proc,  70  ans. 
Michelle  Cupercy,  65  ans. 
Elisabeth  du  Mont,  ve  Robert  Baucher,  bourg,  de  Bayeux, 

84  ans. 
Catherine  des  Buats,  fr  d'Ourville  Léonard,  65  ans. 
N.  d.  Marguerite  Alan,  ve  M.  de  Gonon,  70  ans. 
René  Philippes,  esc,  sr  de  Hautmesnil,  70  ans. 
Marie-Victoire  Sabine,  fille,  mess.  Sabine,  comte  de  la 

Quesse,  3  ans  6  mois. 
Mess.  Marc-Antoine  Le  Vaillant,  37  ans. 
Mess.  Philippe  du  Chastel,  sr  d'Amonla ville,  74  ans. 
Raphaël  Onfroy,  proc  en  élect.,  55  ans. 
Françoise  du  Fort,  ve  du  sr  Jean  de  la  Rivière,  perruquier 

à  Bayeux,  70  ans. 
Pierre  Piédavant,  perruquier,  26  ans. 
N.  d.  Anne-Françoise  Delauney,  70  ans. 
Me  Nicolas  Pouligny  Fumée,  ass.  à  Bayeux. 
Pierre  de  Clinchamp,  esc,  40  ans. 
Gabrielle  Morel,  34  ans. 

N.  d.  Barbe  Maillard,  fe  mons.  de  Caurcy,  65  ans 
Marie  de  S1  André,  78  ans. 


—  150  — 

1734    8  juillet     N...  du  Mesnil  Troplong,  a  ans.' 

35  »         Jeanne  Foin,  8  ans. 

1725  36  mars       Pierre  Crepel,  av*  ,  65  ans. 

36  avril        Barbe  du  Four,  ve  M0  Pierre  Savary. 

8  mai         Charlotte  Le  Biais,  ve  Lecourtois,  av*  ,  52  ans. 
3  juillet     Roberde  Maresq,  33  ans. 

10  août        Henry  Dubois,  proc,  74  ans. 

30  déc.         Jacques  Dubosq,  boulanger,  60  ans. 

30  »  Agathe  Fréard,  fe  Dumont,  cons.  du  Roy,  30  ans. 

1726  6  février    Pierre  de  Bihoreau,  ancien  garde  de  la  porte  [du  roy]. 

11  mars       Pierre  Lhonoré,  75  ans. 

14  juin         Marguerite  Laloe,  ve  Robert  Bauchy  (-cher  ?). 
5  nov.        Jacques  Bonnemie,  pbre. 

1737  6  janvier    Me  François  de  la  Cotte,  chap.  de  la  Cath.  et  de  S1  Nico- 

las des  Courtils,  décédé  à  S*  Ouen  du  Château,  par  le 
Chapitre,  dise.  p.  Me  Pierre  de  la  Gouge,  officiant. 
ier  mai       Anne  Lativelle,  fe  M°  Toustain,  63  ans. 

8  juin         Magdeleine  Le  Breton,  de  Percy,  60  ans. 
35  oct.         Marie-André  Duval  Osbert,  72  ans  6  mois. 
13  nov.        Pierre  Guiilebert,  organiste. 

s  1    »  Jean  Fossard,  de  Mosle. 

33  déc.  François  Suhard,  de  Loucelles,  33  ans  6  mois. 

1738  17  février  Angélique  Giberville,  ve  Duhamel,  de  Cottun,  80  ans. 
33  sept.  Madeleine  Gohier,  v°  Pierre  Blondel,  esc,  75  ans. 

9  déc.        Jean  Douétil,  33  ans. 

31  »  Marie-Anne  Lebrethon,  50  ans. 

1739  9  janvier    N. . .  Leroux,  3  ans. 

19       »        Eulalie  de  Yassy  de  la  Forest,  7  ans. 
6  avril        Mess.  Gilies-Hyachinthe  de  Marguerie ,  chev.,  sgr  de 

Colleville,  75  ans. 
8  juin         Thomas  Onfroy,  34  ans. 
17    »  Mess.  Pierre- Antoine  de  Boran,  fils  de  [Pierre-Augustin 

de  Boran],  marquis  de  Castilly,  7  ans  6  mois. 
17    »  Mess.  Jacques  de  Vassy,  chev.,  marquis  de  la  Forest, 

40  ans,  par  mess.  Dufaur  de  Pibrac,  h5  doyen. 
13  oct.         Guillaume  Bauquet,  esc,  sr  de  Grandval,  lieut.  cri  m., 

75  ans. 
3i     »  Michel  Fumée,  30  ans. 


-  151  - 

1729  a*    »  Charlotte- Françoise  Coullard,  30  ans. 

1730  7  janvier   Marguerite  du  Guay,  v*  Onfroy,  proc.  en  él.,  60  ans. 

28  février    N.  d.  Blanche  Avenei,  fe  Thomas  Le  Brethon,  esc,  sr 

de  Percy,  sgr  de  Berolle,  40  ans. 

39      »         N.  h.  René  de  Grimouville,  esc,  sr  de  Sully,  70  ans. 

10  mai         N.  d.  Magdelaine  Brazard,  ve  mess.  Jean-Louis  Le  Pelle- 
tier, esc,  sr  de  Molandain,  anc.  lieut.  col.  d'infant., 
70  ans. 
5  août        Me  Guillaume  Liard,  chap.  de  S'  Sauveur,  décédé  à  S1 

André,  par  Rohée,  curé  de  la  Poterie,  préfet  de  la 
Confrérie  des  Prêtres,  de  S1  André. 

30  sept.       Mess.  Guillaume  de  Canivet,  esc,  sr  du  Moiay  et  de 

Vierville,  70  ans. 

1731  20  janvier   N...  ve  Labarre,  vers  100  ans. 

»         Thomas  Baucher,  mtre  drapier,  50  ans. 
ai  mars       Marguerite  de  Scelles,  ve  Me  Gabriel  Geffroy,  cons.  du 

Roy,  ass.  en  vie  à  Caen,  73  ans. 
8  mai         N.  d.  Marie  de  Hérissy,  f*  du  marquis  de  Fontenay, 

48  ans  (1). 
M°  Georges  Maresq,  proc  en  baill.  et  vie,  71  ans. 
D»e  Claude  Le  Vaillant,  80  ans. 
Me  Louis  Gosset,  sp  du  Taillis,  avl  à  Bayeux  et  greff.  au 

grenier  à  sel,  75  ans. 
Dlle  Anne  de  la  Cour  de  Baussy,  80  ans. 
Louis  Fumée,  3  ans. 

1732  13  janvier   J.-B.  Armand  Le  Roux  de  Langerie,  8  ans. 

39  juin  Marie-Jeanne  Godard  de  Bellefontaine,  fille  Olivier  Go- 
dard, esc,  sg*  et  patron  d'Isigny,  du  Bo(s)c,  de  Moon, 
lieut.  gén.  civ.  et  crim.  en  baill. 

1733  30  janvier    Madeleine  Jean,  ve  Charles  Coul[l]ard,  90  ou  93  ans. 

23      »         Gabriel-Charles  Regnauld,  sr  de  Préville,  présid1  au 

grenier  à  sel,  33  ans,  par  n.  et  d.  p.  J.-B.  Nicolas  Le 
Petit  de  Montfleury,  pbre,  ch.  de  Bayeux. 

23  février    Anne  Nouuel,  70  ans. 
5  mai         Françoise  Bunouf,  v«  Thomas  Bougy,  md  drapier. 

10  nov.        Anne  Quetisan,  v°  Mr  Regnauld  de  Préville,  75  ans,  par 

le  ch.  d'Arry. 

(f)  Voir  Béziers,  p.  83. 


18   » 

34  juillet 

ier  août 

34  oct. 

5  nov. 

—  152  — 


1733 

2)  déc. 

1734 

a  janvier 

15  mars 

33  avril 

18  juin 

*735 

11  février 

2  mars 

13  mai 

51  déc. 

*736 

5  janvier 

10    » 

18    » 

3  février 

5  mai 

14  juin 

3  août 

3  nov. 

1737 

ier  janvier 

16  février 

31  mars 

3  avril 

14  juin 

23  août 

37  nov. 

1738 

3  janvier 

<3      * 

30  mars 

24  mars 

38  avril 

Catherine  Conard,  65  ans. 

Jacqueline  de  la  Bazonnière,  v*  Jacques  Ridel,  sr  de  la 

Maresquerie,  cons.  du  Roy  en  baill.  et  vie. 
Françoise  Fossard,  f*  Pierre  Hudebert,  cabaretier. 
Pierre  Lhonoré  de  Surmont,  16  ans. 
Jean  Heuzebrocq,  60  ans. 
Dl,e  Marie- Anne  de  Bailleul,  ve  Me  Jean-Louis  Hermerel, 

lieut.  gén.de  police,  décédée  à  S1  Loup,  et  comm. 

ass.  aux  jurid.  de  Bayeux,  64  ans. 
Michel-Henri  du  Bois,  18  ans. 
Michel-Léonor  Le  Vanier,  proc,  40  ans. 
MagdeleineDesvandes,v«Descajeul,esc.srdeBricqueville. 
Barbe  Menard,  ve  Cicille  des  Graviers,  80  ans. 
Elisabeth  Gosselin,  34  ans. 
Gillette  Decajeul,  50  ans. 

Nicolas  Godefroy,  fils  Philippe  et  Jeanne  Patry,  3  ans. 
N.  d.  Marie  Hélies,  ve  Mess.  Charles  Basire,  esc,  sg*  de 

Villodon,  70  ans. 
Catherine  Labey. 

N.  dl,e  Marie-Magdelaine  Levaillant,  85  ans. 
Marie- Louise  Guiton,  33  ans. 
Dlle  Renée  Scelles,  75  ans. 
Magdelaine  Regnauld,  ve  du  Bois,  proc,  81  ans. 
D1,a  Claude  Fumée,  30  ans. 
Marguerite  Corneilleau  ,  ve  Bihoreau  d'Escures ,  officier 

chez  le  Roy,  70  ans. 
Me  Thomas  Le  Cauchois,  70  ans. 
Marie- Anne  du  Pastey  du  Chastenicr,  ve  Gardin,  et  après 

Louis-Pierre  Le  Brun,  50  ans. 
Marin  Tostain,  80  ans. 

Marie  Renestain,  ve  Robert  des  Marais,  85  ans. 
Hervé-Louis  Yver,  domestique  de  M.  de  Sérillac,  50  ans. 
D*  Charlotte  de   Criel  d'Orival,  f«  Néel  Désifs,  cons. 

proc.  du  Roy,  en  baill.  et  vie  à  Saint-Lô,  50  ans. 
N.  d"e  Marie-Marthe  deCanivet,ve  du  sr  des  Prés  Scelles, 

83  ans. 
N.  d.  Marie  Lourdet,   ve  Edouard   Hélyes,   esc,    sr  de 

Clinchamp,  lieut.  gén.  civ.  et  crim.  en  baill.,  80  ans. 


-  153  - 

1738  15  mai         Marguerite  Pépin,  fe  Jean  Le  Barrier,  serrurier,  33  ans. 

1739  4  février    Jeanne-Angélique  Le  Coq,  v«  de  M.  de  Surmont. 
31    »  François  Delauney,  cap.  de  la  bourgeoisie,  7a  ans. 

ir  mai  Me  Antoine  Le  M  a  rois,  proc.  du  Roy  en  police,  70  ans. 

37      »  Jacques-Nicolas  Fumée,  40  ans. 

16  juillet  Louise  Fouin,  39  ans. 

1740  18  janvier  Haut  et  puissant  sgr  messire  Pierre-Jacques- Antoine  de 

Faudoas,  chev.,  comte  de  Sérillac,  Anglesquevjlle, 
Tribehou  et  autres  lieux,  lieut.  du  Roy  en  Normandie, 
gouverneur  pour  S.  M.  des  ville  et  château  d'Avranches 
60  ans. 
19        »       M*  Thomas-Etienne  Trolong,  sr  du  Mesnil,  cons.  en  bail. 

et  vie,  60  ans. 
i«r  février   Catherine  Gosselin,  v*  Nicolas-Michel  Buhot,  s*  de  Bu- 

céels,  60  ans. 
5      »  N. . .  Montagne,  cap.  aide-major,  au  rég*  royal  Piedmont 

cavalerie,  ch6*  de  S*  Louis  (O.  M.)  d'Equer,  paroisse 
de  Provence,  50  ans. 
7      »  Jean  Le  Courtois,  proc. 

14      »  Suzanne  Fleury,  f°  de  la  Londe,  av*  ,  34  ans. 

35      »         Jeanne  Noël,  fe  Exupère  Fauvel,  chandelier,  73  ans. 
33  mars        Thomas  de  Launey,  30  ans. 
10  mai  Marie  Le  Lorier,  Ve  Louis  Gosset,  sr  du  Taillis,  av1  , 

65  ans. 
3  juin         N.  d.  Jacqueline  du  Châtel,  v«  François  de  Fortescu, 

esc,  81  ans. 
Catherine-Philippe  Trolong,  30  ans. 
M*  Charles-Simon  Richard,  directeur  des  aydes,  40  ans. 
DUe  Marguerite  Hermerel  t  ve  François  Amé,  sr  de  la 

Forte-Main. 
Magdeleine  Legras,  f*  Jean-Louis  Lecomte,  proc. 
Jean  Le  Petit,  esc,  sr  de  Montfleury. 
Marie-Magdelaine  Picot,  ve  en  troisièmes  noces  du  sr 

Connétable,  90  ans. 
Jacques  Suhard,  esc,  sr  de  Loucelles,  cons.  et  av*  du 

Roy,  en  baill.  et  vie,  84  ans. 
Marie  Scelles,  fe  Nicolas  Thiélocque,  30  ans. 
Marie  Pasturel,  89  ans. 


15  août 

28  oct. 

1741 

31  janvier 

3S         » 

39         » 

9  mars 

33  mai 

11  juin 

6  oct. 

—  154  — 


i74i 

i7 

» 

«4 

» 

a  nov. 

4 

» 

9 

» 

174* 

6  avril 

3i 

août 

ier  déc. 


II     » 

1743  31  janvier 

13  février 
16  mars 

2T      » 

3  avril 


4    » 


4    » 

35    » 

19  sept. 

36  occ. 

6    » 

1744 

38  avril 

Ier  juin 

«745 

18  mars 

Marguerite  Françoise  Robbes,  fe  Guillaume-Alexandre 
Le  Roux,  cher,  sgr  de  Langrie  et  de  S*  Amador,  60  ans. 

Charles  Le  Maigre,  esc,  sr  de  Lan,  80  ans. 

Jeanne-Germaine  Fumée,  50  ans. 

Susanne  Conard,  dite  du  Haut  Clos,  de  S*  Exupère, 
73  ans. 

Marie  Delahaye,  fe  Jean  Le  Barrier,  mtre  serrurier,  16  ans. 

N.  d11*  Catherine  Boullot,  40  ans. 

Charles  Le  Boursier,  m*6  de  pension  en  la  ville  de  Paris, 
par86  S*  Benoît»  45  ans. 

Mess.  Jean-Marc- Antoine  d'Hermerel,  esc,  sg*  de  Vau- 
c elles,  cons.  du  Roy,  trésorier  de  France  en  la  géné- 
ralité de  Caen,  3a  ans. 

N.  d.  Marie-Anne  de  Hérissy,  ve  Jean- Antoine  Le  Bre- 
ton, esc,  sr  de  Bérolles,  76  ans. 

N.  d.  Magdeleine  Le  Sueur  de  Fresnes,  ve  Philippes- 
Antoine  Le  Breton,  esc,  sr  de  Cambes. 

N.  dl,e  Marie-Françoise  de  Couvert,  de  Coulons,  ia  ans. 

N.  d.  Madelaine  de  la  Motte,  £•  M.  [Antoine]  de  Séran, 
esc,  65  ans. 

N.  d,le  Marie-Roberde-Emilie  de  Canivet,  du  Moley, 
10  ans  6  mois. 

Pierre  Cicille,  sr  des  Graviers,  greffier  en  él.  et  control. 
des  traites  de  la  Romaine  pour  la  ville  de  Bayeux, 
47  ans. 

Antoine  de  Séran,  esc,  cons.  du  Roy  en  bai  11.  et  vie, 
83  ans. 

Elisabeth  Hébert,  chandelière,  60  ans. 

Louis  Gosset,  pbre,  vicaire  du  lieu,  dans  le  chœur,  par 
n.  et  d.  p.  Michel  Suhard,  p*»*,  ch.  et  vie  gén, 

#. . .  de  Grampré,  esc 

Françoise  Ducastel,  ve  Leclerc,  90  ou  9a  ans. 

Anne  Rochard,  ve  Thomas  Le  Lorier,  av*  en  baiil.  et 
vie,  83  ans,  de  S*  Patrice. 

Olive  Onfroy,  v°  Yves  Bethon,  73  ans. 

Antoine  Bihoreau,  cons.  du  Roy,  assess.  en  bail,  et  vie, 
44  ans. 

Me  Jacques  Boy  vin,  pbre,  chap.  de  S*  Nicolas  des  Cour- 


-  155  — 


1745 

ii  avril 

23  mai 

19  juillet 

19  août 

?  nov. 

18  déc. 


1746  18  janvier 
19  février 


tils,  dans  le  chœur,  par  n.  et  d.  p.  J.-B.  Daugier,  ch. 

d'Arry,  et  sous-préfet  de  la  confrérie  S*  Révérend. 
René  Le  Fillastre,  sr  de  la  Haiserie,  ancien   lieut.  de 

cav.  au  rég*  de  Condé,  72  ans  6  mois. 
François  Patry,  esc,  7a  ans. 

M0  Pierre  Gaugain,  cons.  subs1  en  baill.  et  vie,  60  ans. 
Jean  LeVaillant,  esc.,chev.  de  Sk  Louis  (O.  M.),anc.cap. 

au  rég*  de  Médoc,  55  ans. 
Le  Courtois,  pbre,  chap.  de  S*  Nicolas,  inhumé  par  M. 

de  Pierre,  vie.  de  S*  Sauveur. 
N.  d.  Marie  Hervé  de  Carbonnel,  v6  M.  le  comte  de 

Sérillac,  64  ans. 
Mess.  Pierre-Augustin  de  Boran,  chev.,  sgr  et  marquis 

de  Castilly,  34  ans  6  mois. 
Michelle-xMarguerite  de  Crammetot,  ve  Fumée,  cons.  du 

Roy,  en  baill.  et  vie,  78  ans. 
Claude  de  La  Londe,  12  ans. 
Françoise   Deschamps,  fe  Onfroy   [François-Raphaël], 

proc,  42  ans. 
Me  Ambroise  Le  Royer,  directeur  des  aydes,  30  ans. 
François-Guillaume-Pierre  Bosquet  (Bauquet)  de  Grand- 
val,   fils   François   Guillaume,   esc,  cons.  du   Roy, 

lieut.  crim.  à  Bayeux,  9  ans. 
Marie-Marguerite  Le  Cochois  [Cau-],  21  ans. 
Jacques  Potier,  cons.  enq.,  60  ans. 
Jacques- Julien  Ballet,  fermier,  receveur  de  l'Evêché, 

43  ans. 
Marie-Anne  Regnauld  de  Préville,  60  ans. 
Françoise  Le  Neveu,  ve  Pierre  Cicile,  sr  des  Graviers, 

greff.  en  Tél.,  45  ans. 
Marguerite  de  la  Rivière,  de  Romilly,  60  ans. 
Louis-Victor-Auguste  de  Petitcœur,  esc,  sr  de  Beau- 
vallon,  9  ans. 
Arnette-François  Langlois,  esc,  sr  du  Fréloys,  chev.  de 

S*  Louis  (O.  M.),  cap.  à  Rohan  Cavalerie,  45  ans. 
Marie  Fcron,  fe  Michel  Gouesmel,  bourg,  de  Bayeux, 

md  vinaigrier,  75  ans. 
1 1  sept.         Hervé  Guillaume,  fils  posthume  de  n.  homme  Charles- 


*7 

» 

H 

mars 

21 

» 

*7 

avril 

28 

sept. 

jer 

nov. 

6 

» 

10 

» 

l141  3i 

janvier 

6 

mai 

10 

» 

14  juillet 


3»      » 


-  156  — 


1746  3°  nov- 

1747  7  déc. 

1748  10  février 

7  avril 
15  mai 
7  juillet 


16  août 

'749 

1 3  avril 

ÏJ      » 

9  juillet 

11  oct.  . 

7  déc. 

14    » 

30    » 

1750 

aj  avril 

aa  mai 

14  sept. 

16    » 

10  nov. 

30  » 


18  déc. 


1731     6  mars 


Louis  Le  Chanoine,  esc,  sgr  de  Juaye,  prés,  en  élect. 

et  n.  d.  Françoise-Thérèse  de  Montaut  Guillaume 

d'Aigneaux,  mort  depuis  4  mois  et  n.  d.  Marie-Anne- 
Blanche  Le  Brethon. 
Dlle  Monique  de  Canivet,  10  ans. 
Pierre-Antoine  Maheust,  av*  en  baill.  et  vie. 
Anne  Le  Provost,  v°  de  Launey,  cap.  de  la  bourgeoisie, 

57  ans. 
Marie-Anne  Gaugain ,  f6  Pierre  Fauvel ,  md  épicier , 

40  ans. 
Susanne  Champeaux,  ve  Jean  Heuzebroc,  mtre  cuisinier 

et  bourg,  de  Bayeux. 
Claude  Néel,  f6  Richard-Louis  Ousouf,  cons.  subst., 

*>*>  ans. 
Dlle  Catherine  Le  Tellier,  77  ans. 
Catherine  Chasot,  v°  Boulot,  78  ans. 
Michel  Gouesmel,  75  ans. 
Estienne  Lesueur,  md  perruquier,  71  ans. 
'Henry  Dubois,  recev.  part,  des  eaux  et  forêts,  53  ans. 
Marie-Magdeleine  de  (le)  Forestier,  ve  Morin,  35  ans. 
Dlle  Catherine  Leporcher,  ve  Jacques  Chardin,  cap.  de 

vaisseau,  60  ans. 
D.  p.  Michel  Le  Marois,  anc.  curé  de  Tour,  80  ans. 
N.  d.  Marie-Magdeleine  Avenel,  fe  Pierre  Le  Maigre, 

esc,  sr  de  Vallary,  6a  ans. 
Marguerite  Campagne,  88  ans. 
N.  d.  Christine  de  Grimouville,  v°  René  Philippes,  esc., 

sr  de  Hautmesnil,  84  ans. 
Antoine  Le  Maigre,  esc,  sr  de  Lan,  50  ans. 
N.  d.  Marie-Thérèse  de  Gaillard,  f*  mons.  de  Pleure, 

anc.  cons.  au  Parlement  de  Paris,  60  ans. 
Marie-Madeleine  Pasturel,Ye  de  Lignerolles  Hue, bourg. 

de  Bayeux,  morte  aux  Hospitalières,  où  elle  était 

pensionnaire,  —  dans  la  nef. 
N.  d.  Jeanne-Marguerite  Catherine  du  Fayel,  f0  François- 
Auguste  d'Arclais,  esc,  sr  de  Beaupigny,  23  ans. 
Me  Vincent-François  Le  Fetay,  pbre,  chap.  des  Cour- 

tils,  79  ans,  par  n.  et  d.  p.  J.-B.  François  Le  Boursier, 


157  — 


1751  ^3  mai 

25  juillet 

26  » 
13  sept. 

28  oct. 

175a  ai  janvier 
26      » 
24  février 
38  mars 
28    » 

5  avril 

18    » 
21  mai 

26  oct. 

1753  5  janvier 

18  février 
i6r  mars 
28  avril 

6  oct. 
15  déc. 

1754  10  janvier 
10  février 

18      » 

30  mars 

7  mai 


ch.  de  la  Cath.  et  préfet  de  la  confrérie  S*  Révèrent, 

—  dans  le  cbœur. 
Marie-Magdeleine  Poitevin,  ve  Jean-François  Hébert  de 

Marigny,  bourg,  de  Bayeux,  73  ans. 
D»*  Marie  Osber  du  Teil,  fille  Robert,  esc,  s'  du  Teil 

et  Marie- Anne  Avenel,  12  ans. 
Emilie  de  Petitcœur  de  Beauvallon,  10  ans. 
Madeleine  de  Marguerie,  v«  Gabriel  Burel,  81  ans,  par 

Nicolas  Morel,  pbre,  ch6  de  S1  Pierre. 
Marie-Magdeleine-Françoise  Guerruel,  fe  François  Le 
Vanier,  av*  en  baill.,  50  ans. 
Léonard  Huet,  écolier,  17  ans. 

Mess.  Adrien  de  Saffray,  chev.,  sgr  d'Engranville,  55  ans. 
Pierre  Hudebert,  bourg,  de  Bayeux,  83  ans. 
J.-B.  Bonnemie,  sr  Despréaux,  cap.  à  Rohan,  inf.,  28  ans. 
Marie  Gouesmel,  42  ans. 
Elisabeth-Françoise    Le    Bègue    Boulard ,    v«  Charles 

Equier  (Hettier?),  s*  de  Montigny,  cap.  à  Bretagne,  inf. 
Catherine  Faucon,  v6  Etienne  Lesueur,  anc.  entreposeur 

de  tabac  et  mtre  perruquier,  70  ans. 
Jean  de  Man vieux,  esc,  exempt  de  la  maréchaussée  de 

Normandie,  44  ans. 
Marie  Costey,  ve  Adrien  Philippe,  94  ans. 
Marie-Anne  Le  Bègue,  f«  Nicolas  Bodard,  intendant  de 

la  maison  de  Tévêque,  64  ans. 
Richard  Jehanne,  bourg,  de  Bayeux,  md  épicier,  71  ans. 
Marie-Françoise  Le  Petit  de  Monfleury,  53  ans. 
Edouard  Le  Maigre,  esc,  sr  de  Lan,  54  ans. 
Marie  Onfroy,  ve  Nicolas  Guitton  de  la  Croix,  79  ans. 
Joseph-Hervé  Le  Roy,  s*  des  Valettes,  84  ans. 
Marie-Catherine-Charlotte  Toustain,  7;  ans. 
Mess.  Guillaume-Alexandre  Le  Roux  de  Langrie,  esc, 

sg*  et  patron  de  S1  Amador,  81  ans. 
Marie-Susanne  Luthon  (Bethon  ?),  ve  Robert  Clément, 

bourg,  de  Bayeux,  80  ans. 
Gabriel  Moisson,  mtre  chandelier,  77  ans. 
Jeanne  Geoffroy,  fille  feu  Geoffroy,  av1  du  Roy  à 
•  Bayeux,  76  ans. 


-  158  — 


1754  *5  nov- 

13  déc. 

1755  a  février 

9      » 

13  mars 
9  avril 

15  juillet 


13  oct. 
24    » 

1756    6  janvier 
ai  mai 

24  août 

ao  sept. 


1er  oct. 

4 

déc. 

8 

» 

*5 

» 

»7*7 

ao 

février 

8' 

mars 

17  déc. 

ag    » 
1758  13  janvier 


Etienne-Gaëtan-Dominique  Maillet  de  Filbert,  recev. 

gén.  des  aydes  de  cette  ville,  48  ans. 
N.  dlle  Jeanne  Hébert  Desvaudores,  90  ans. 
Pierre  Le  Maigre,  esc,  sr  de  Vallary,  anc.  cap.  au  rég. 

de  Blaisois,  71  ans. 
Françoise  Tillard  ,   fe  Philippe  Clément ,  rad  épicier , 

34  ans. 
Jeanne  Hébert  Desvaudores,  65  ans. 
Marie-Thérèse  Leriche,  ve  mess.  Adrien  de  Saffray, 

chev.,  sgr  et  patron  d'Engranville.  64  ans. 
Me  Adrien-Henry   Halley,  anc.  proc.  au  baill.  et  ci- 
devant  recev.  des  pauvres  valides  de  l'Hôp.  gén.  , 

7a  ans. 
Jacques  Le  Boucher,  esc,  sr  du  Homme,  45  ans. 
de  Bailleul,  Louis-François ,  mousquetaire  de  la  iM  cio 

de  la  garde  du  roy,  à  S'-Germain-de-la-Lieue. 
Marie-Thérèse  Letellier,  87  ans. 
Marie-Magdeleine-Charlotte  Dubos,  f8  Joseph  Tesson, 

chev.  sgr  de  Douville  Quesnay,  Miharang,  65  ans. 
Nicolas-Thomas  Fumée,  sr  des  Londes,  av.  au  baill., 

39  ans. 
Susanne  Le  Patoù,  fe  Hervé-François  Bihoreau ,  sr  de  la 

Bosquerie,  53  ans  6  mois. 
Marie  Burel,  fe  Jean- Antoine Gosset,  sr  du  Taillis,  4a  ans. 
J.-B.  Progin,  deVaureux,  diocèse  de  Fribourg,  anc- 

suisse  de  Mb*  de  Luynes. 
Jacques  Le  Cousté,  fils  François,  laboureur,  55  ans. 
Mess.  Jean-Nicolas  de  Pleure,  chev.,  sgr  de  Romilly,  La 

Ferté,  Vilneuil  et  autres  lieux  ,  anc  cons.  bon.  en  la 

grande  Chambre  du  Parlement  de  Paris,  77  ans. 
Claude  de  Pierre,  av*  à  Bayeux,  75  ans. 
Jeanne-Joachime  Le  Marois,  4  ans,  fille  Pierre,  sgr  de 

S1  Jores  et  Henriette  Le  Cauchois. 
Me  Pierre  Langlois,  chap.  de  S1  Nicolas,  67  ans,  dans  le 

chœur,  par  n.  et  d.  p.  Richard  Gosset,  ch. 
Marguerite-Catherine  de  Launey,  30  ans. 
Marie  Ardanville,  ve  Geofroy  des  Marois, cons.  à  Bayeux, 

65  ans. 


159  — 


1758  a8      » 

27  février 

6  mars 
10    » 


18  avril 
23    » 

35  mai 
6  oct. 
ai    » 

si    » 

11  déc. 

1739    8  février 
18  juin 

10  nov. 

1760  a;  mai 
33  juin 


3  déc. 

4  > 
1761  17  janvier 

19  avril 

5  mai 


N.  d.  Susanne  Duhayer  des  Maley  (Deshayes  du  Moley  ?), 
fe  Mess.  Estienne  de  Lescaley,  55  ans. 

Marie  Huet,  fille  feu  Jean  Huet  Desjardins  et  Marie 
Marquier,  ao  ans. 

D*1*  Olive  Desmares,  fe  Poitevin,  proc.  en  baill.,  50  ans. 

Mess.  Bernardin-André  de  Tessel ,  chev.  de  la  Bigne, 
sgr  du  Mesny  (du  Mesnil  ?),  maréch.  des  logis  des  che- 
vau-légers  de  la  garde  ordinaire  du  Roy,  maître  de 
camp  de  cavalerie,  chev.  de  S*  Louis,  venant  de  Lin- 
ge vres,  70  ans. 

N.  d.  Madeleine  Morel,  f*  Mess.  Charles-Adrien  de  la 
Rivière,  sr  de  Roumirière,  60  ans,  de  la  Poterie. 

Jeanne  Fouin,  ve  René  Le  Fiilastre ,  sr  de  la  Haiserie, 
lieut.  de  cav.,  pensionnaire  du  Roy,  60  ans. 

François  Huet,  14  ans,  fils  [feu]  Jean  Huet  Desjardins. 

Madelaine  Le  Petit  de  Montfleury,  ao  ans. 

Charles-Adrien  de  la  Rivière,  esc. ,  sr  de  Rominière, 
apporté  de  la  Poterie,  70  ans. 

Mess.  Charles-Adrien  de  la  Rivière  ,  sp  de  Rouminière, 
73  ans,  de  la  Poterie. 

Jacques-Joseph-Alphonse  Legagneur,  marchand,  de  S1 
Pierre  de  Caen,  65  ans. 

François  Maresq,  proc.  en  baill.,  64  ans. 

N.  d.  Léonor-Philippe  de  Hautmesny  [-mesnil],  f6  mess. 
Jean  Le  Petit,  chev.,  s*  de  Monfleury,  55  ans. 

François-Guillaume  Bauquet,  esc,  s*  de  Grand  val,  lieut. 
gén.  crim.  anc.  et  alternatif  en  baill.,  7a  ans. 

N.  dlle  Madeleine-Philippe  de  Hautmesnil,  60  ans. 

Marie-Jacqueline  de  Siresmes,  fille  mess.  Charles-Fran- 
çois de  Siresmes,  chev.,  sg*  de  la  Ferrière,  d'Homay 
(du  Hommet  ?)  et  la  Vaquerie,  3  ans. 

J.-B.  Deschamps,  &  du  Hutrel  (Haterel  ?),  bourg,  de 
Bayeux,  faisant  valoir  une  terre  à  S*  Marcou. 

Marie- Anne-Charlotte  [de]  la  Rivière  dé  Romilly,  7a  ans. 

Martin-Robert  Hue,  sT  de  Lignerolles,  50  ans. 

N.  d,le  Françoise  Le  Messager,  des  Oubeauz,  femme  de 
chambre  de  la  marquise  de  Castilly,  60  ans. 

Elisabeth  dfe  Monfiquet,  83  ans. 


160  — 


1761  28  mai 

13  juillet 
3  sept. 
38  déc. 

1763    9  février 


38      » 
8  mars 

18    » 

30      » 
30      » 

34  juillet 

35  sept. 
1763  10  février 

33        » 


30  mars 

30  juillet 

10  sept. 

19  oc  t. 

17  nov. 

1764 

5  avril 

33    » 

34    > 

9  juin 

9  juillet 


Barbe  Langevin,  f«  Me  Michel  du  Bois,  av*  en  baill., 

68  ans. 
Michel  des  Marais,  80  ans. 

Louise  Baucher,  v*  Richard  Jebanne,  épicier,  70  ans. 
François-Hervé  de  Bihoreau,  sr  de  la  Bosquerie,  officier 

chez  le  Roy,  64  ans. 
Pierre  Le  Vanier,  p1»*6,  chap.  de  S1  Nicolas,  dans  le 

chœur,  par  n.  et  d.  p.  Clément-François  Jahiet,  pbpe, 

ch.  de  Merville,  65  ans. 
M*  Charles  Bihoreau,  s'  d'Escures,  pbre,  64  ans. 
Me  Thomas  Le  Pelley,  p1"*,  chap.  des  Courtils ,  76  ans. 
N.  et  d  p.  Me  Adrien-Thomas  du  Hamel  de  Conjon, 

76  ans. 
M6  Jacques  de  la  Londe,  lie.  aux  loix,  doyen  des  avto  au 

baill.,  68  ans. 
Marie-Anne  Duval  Jacquelin ,  v*  Martin-Robert  Hue, 

sr  de  Lignerolles,  54  ans. 
Me  Michel  Dubois,  av1  en  baill.,  84  ans. 
Julien  Le  Maigre,  esc.,  sr  Delan,  80  ans. 
N.  d.  Marie-Madelaine  Le  Sueur  des  Fresnes,  fe  Mess. 

Jean-Antoine  Le  Breton,  esc.,  sr  de  Cambes,  44  ans. 
N.  d11*  Marie-Marguerite   Brouault,  dite    de  Beau  val, 

d'Hébécrevon,  74  ans. 
Joachim  Poirée,  aubergiste,  6;  ans. 
Michelle  Le  Vanier,  75  ans. 
Claude  Picart  dit  d'Augicourt,  ancien  valet  de  chambre 

du  cardinal  de  Luynes,  archev.  de  Sens,  originaire  de 

Franche-Comté,  77  ans. 
Charles  de  Launey,  sr  du  Vignet,  33  ans. 
M6  Richard-Louis  Ousouf ,  sr  du  Taillis  ,  cons.  du  Roy, 

subst.  postulant  en  baill.,  70  ans. 
Anne-Elisabeth  Benard  de  Maisons,  v*  Mess.  Jacques  de 

Thioult,esc.,chevMsgr  etmarquisdeVaussieux,8aans. 
Marguerite  Geofroy,  ve  Le  Cauchois,  73  ans. 
Jacques-Philippe  Neuville,  37  ans,  de  S1  Exupère. 
Marie-Madelaine-Elisabeth  Michel ,  60  ans ,  v«  Halley , 

proc.  du  Roy  en  baill.  et  siège  présidial  de  Caen. 
N.  d.  Marie  Strapart»  v9  Mess,  de  Landes,  esc,  chev.  de 


-  161  - 


1764  33  août 

33  OCt. 

19  déc. 

1765  4  février 
14  mars 
34  avril 

1766  4  mai 
4  sept. 

6    » 

1767  38  février 
31  mars 


39    > 


27  avril 


36  déc. 
1768  33  janvier 


28  avril 

38  mai 
6  juin 


as  août 


S1  Louis,  commandant  du  fort  des  Bains  dans  le  Rqus- 
sillon,  58  ans. 

Charles-Louis  Aubry,  sr  de  Trungy,  esc,  45  ans. 

Anne  Septier,  fe  Me  Charles  Jehanne ,  md  poulaillier, 
bourg,  de  Bayeux,  40  ans. 

JeanCheneaux,  contrôleur  des  actes. 

Anne  Cayer,  ve  Michel  Desmarais,  proc.  en  él.,  88  ans. 

Marie  Cayer,  ve  Charles  Roger.  md  drapier,  85  ans. 

N.  d.  Louise-Victoire-Emilie  Elies  (Hélyes),  fe  Mess. 
François-Antoine,  esc,  sgr  de  Beau  vallon,  60  ans. 

Me  Pierre  Le  Roy,  av*  en  baill.,  70  ans. 

N.  d.  Marie  Le  Bedey  de  Vaux,  v°  Antoine  Le  Maigre, 
esc,  sr  Delan,  68  ans. 

Jacques  du  Douet,  md  drapier,  66  ans. 

Jacques  Hébert,  sr  de  la  Mare,  65  ans. 

N.  d.  Nicole-Charlotte  Chaudrelo  (Choderlos?)  de  La- 
clos, de  Paris,  v*  Messire  Michel  Toustain  de  Fonte- 
nelle,  chev.,  sgr  de  Juaye  et  mestre  de  camp  de  dra- 
gons et  en  3mes  noces  de  Mess.  François-Charles- An- 
dré Blondel  deSissone,  esc,  major  de  cavalerie  du 
rég.  Royal  Piedmont  et  chev.  de  Sk  Louis,  83  ans. 

N.  d.  Marie-Susanne  de  Pierrepont,  ve  Me  Antoine  Le 
Marois,  anc  proc.  du  Roy  de  police,  75  ans. 

D116  Jacqueline  Le  Rouge,  v6  Me  Michel  Le  Courtois, 
av*  au  baill.,  79  ans. 

Pierre  Huard,  mtre  traiteur,  65  ans. 

Mess.  René  Patry  des  Alleurs,  esc,  chev.  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  S*  Louis,  ancien  off.  au  Royal  Dauphin 
étranger,  39  ans. 

Marie-Marguerite  Dubois,  Ve  Me  Claude  de  Pierre,  av1 
en  baill.,  89  ans. 

François  Le  Pelley,  bourg,  de  Bayeux,  77  ans. 

N.  d.  Elizabeth-Armande  Le  Métayer,  fe  mess.  Michel- 
Louis-François  de  la  Londe,  esc,  sgr  de  Pontécoulant, 
cons.  du  Roy,  maître  ordinaire  en  la  Cour  des  Comp- 
tes, aydes  et  finances  de  Normandie,  34  ans. 

N.  dlïe  Hyacinthe-Louise-Auguste  Be[r]thauld  de  Che- 
mauld  (?),  55  ans. 

11 


—  162  - 


1769  I2  aVfil 


14  juin 


14  juillet 


1770  37  mars 

i*r  mai 

9  oct. 

34    > 
8  nov. 


1771    6  janvier 


14      > 

22  mai 

30  août 

24  oct. 

25  > 

23  nov. 
1772  17  janvier 


18      » 


Anne-Gabrielle  de  Garselles,  ve  J.-B.  Deschamps,  sf 
Duhutrel,  80  ans. 

Mess.  Gabriel-Philippes  de  Tourville,  sr  de  Marigny; 
chev.  de  Tordre  royal  et  mil.  de  S*  Louis ,  ancien 
cap.  à  Beauce  infant. ,  et  anc.  commandant  à  Mont- 
Epinguay,  82  ans. 

D,le  Marie- Alexandrine-Justine  de  Matagu  (Moatagu  ?), 
fille  mess.  Dominique* Barnabe-Pierre,  esc,  et  n.  d. 
Marie-Françoise  Lequeus  de  Varville,  10  ans. 

Mess.  François-Antoine  de  Petitcœur,  esc,  sr  de  Beau- 
vallon,  68  ans. 

H.  et  p.  dlle  Michelle  de  Faudoas  Duhomet  (du  Hom- 
met),  60  ans. 

Marie-Catherine  Hudebert,  fe  Jacques  Thommine,  me- 
nuisier, 50  ans. 

Mess.  Nicolas-Michel  de  Rotzde  la  Madeleine,  esc.,  58  ans. 

Mess.  Jean-Alexandre  de  Couvert  de  Coulons,  esc. 
chev.,  sgr  de  Breuville  (Brunville),  anc.  cap.  d'inf., 
pensionnaire  du  Roy,  70  ans. 

N.  d.  Catherine-Thérèse  Héron ,  v«  mess.  Pierre  de 
Sabine,  esc,  chev.  sgr  et  patron  de  Brieux,  comte  de 
La  Quaize,  chev.  de  Tordre  roy.  et  mil.  de  S1  Louis, 
gentilhomme  ordin.  de  la  maison  du  Roy,  77  ans. 

Philippe  Clément,  droguiste,  57  ans. 

Hémery  (Henry)  Joseph,  marquis  de  Faudoas  ,  officier 
au  rég.  de  Navarre,  22  ans. 

Me  François-Raphaël  Onfroy,  proc  en  él.,  73  ans. 

M*  Jean-René  Macé,  av1  au  Parlement  et  postulant  au 
baill.,  70  ans. 

Messire  Louis  Dubosq,  chev.  de  Beaumont,  officier  de  la 
\tû  Qe  des  mousquetaires,  40  ans. 

Me  Jean  Fumée,  cons.  hon.  en  baill.,  78  ans. 

N.  d.  Marie-Madeleine-Charlotte  Rogier  de  TEpinay, 
fe  J.-B.-Jacques-Gabriel  de  la  Londe  de  Sle  Croix,  cons. 
du  Roy  au  Conseil  supérieur  de  Bayeux,  et  lieut.  gén. 
civil  du  bailliage  et  siège  royal,  22  ans. 

Mess.  Vincent-Marie  de  Kiescau,  off.  à  Navarre  inf.  de 
S*  Pierre  de  Léon,  près  Morlaix,  26  ans. 


—  163  — 


*77a    3  février 
a  3  avril 

3  juin 
28  oct. 


19  déc. 

'773 

15  janvier 

*9  mars    • 

5  mai 

9  juin 

ier  août 

17  nov. 


18    > 


15  déc. 


1774    5  janvier 


27  avril 


4  mai 


Mess.  Gilles-François  Subtil,  esc,  sg*  de  Port,  de  Gom- 
mes et  autres  lieux,  69  ans. 

N.  d.  Marie  Hébert  de  Vaudores,  ve  mess.  Jacques  des 
Montiers,  esc.,  (sg*  )  de  la  Couronne,  77  ans. 

Mess.  Philippe  de  Vernay,  esc,  80  ans. 

H.  et  p.  d.  Marie-Thérèse  de  Boran,  dame  et  patronne 
de  Castilly,  Mestry,  La  Folie,  Morsalines,  S*  André 
de  Bayeux.  Fontenay  le  Marmion,  f°  h.  et  p.  sgr  mess. 
Marie  Charles- Antoine  de  Faudoas,  Mi8  de  Faudoas, 
Canisy,  lieut.  du  Roy  au  bai  11.  de  Cotentin,  gouv.  des 
ville  et  château  d'Avranchès,  chev.  o.  roy.  et  mil.  de 
S1  Louis,  sgr  et  patron  d'Englesqueville,  le  Homraet, 
Tribehou  et  autres  lieux,  54  ans. 

Jean-Julien  Coltée,  bourg,  de  Bayeux,  73  ans. 

Jeanne  Osbert,  v*  Jacques  Septier,  8;  ans. 

Me  Jean-Louis  Le  Comte,  proc.  en  baill.,  60  ans. 

Anne  Le  Grain,  ve  Gabriel  Auvray,  bourg,  de  Bayeux, 
8a  ans. 

Me  Jacques- Vincent  Le  Tourneur,  pbr6,  chap.  des  Cour- 
tils  et  consr  de  ville,  dans  le  chœur,  68  ans. 

Me  Jacques-François  Potier  de  Prestreville,  p***  et  prieur 
de ,  7;  ans. 

M*  Gabriel  Baillet,  pbw,  chap.  de  S1  Sauveur  et  des 
Courtils,  chœur  de  la  parroisse  S*  Sauveur  dans  S1 
Nicolas,  7a  ans. 

N.  dame  Marie-Anne  de  la  Gonnivière,  v°  mess.  Robert 
Renard,  esc,  74  ans,  de  S1  Ouen  du  Chastel. 

Me  Jean-Pierre  Coquatrix,  anc.  av*  au  Parlement  de 
Normandie  et  doyen  de  MM.  les  Av*«  au  Conseil  de 
Bayeux,  dans  l'église  de  la  parroisse  S1  Sauveur  dans 
S*  Nicolas,  33  ans. 

Jean  Roucelin,  de  Versailles,  anc.  secr.  du  marquis  de 
Balleroy,  et  greffier  delà  haute  justice  de  ce  lieu,  66  ans. 

Catherine  Le  Romain,  v«  Etienne-Thomas  Trolong,  sf 
du  Mesnil,  cons.  du  Roy,  ass.  en  baill.  et  vie,  dans 
l'église  S1  Sauveur  en  S1  Nicolas,  80  ans. 

Catherine  Artu,  f*  Charles  Moulin,  54  ans,  de  S1  Ouen 
du  Chastel. 


i774    9Ju,n 
ii  août 


33  sept. 

27  oct. 
29  déc. 


1775  i"  février 
20  nov. 

1$  déc. 


1776    2  juin 


Ier  sept. 
30  nov. 
1788  19  mai 

4  sept. 
1790  15  mars 


—  164  - 

Pierre  Moulin,  huissier  priseur-vendeur,  30  ans,  église 
de  S1  Sauveur  en  S1  Nicolas. 

Agnès  Subtil,  v*  mess.  Charles-Jacques  de  Marguerie, 
esc,  anc.  cap.  à  La  Marche  inf.  et  maj.  de  la  capitainerie 
de  Port-en-Bessin,  40  ans,  à  S*  Sauveur  en  S1  Nicolas. 

Michelle  Peschard,  ve  Michel  Deslandes,  proc.  en  baill. 
de  Vire  et  proc.  fiscal  au  Bény,  95  ans. 

Mess.  Aimé  Le  Maigre,  esc,  sr  de  Vallary,  41  ans. 

Dlle  Anne-Marie-Madelaine  Dupont,  fille  Me  Antoine- 
Gabriel  Dupont,  anc  av1,  proc  au  Parlement  de  Nor- 
mandie, et  Marie- Anne  Lemarchand,  ai  ans. 

Me  Jean-Louis  Godard,  recev.  gén.  de  l'Evêché,  58  ans. 

N.  d.  Marie  d'Agneaux,  f*  mess.  Jean  Le  Petit  de  Mon- 
fleury,v*en  i™8  noces  de  mess,  delà  CourCaugy,  7oans. 

Mess.  Pierre-Jacques-Mathieu  Moisson,  esc,  sp  d'Ur- 
ville,  sgp  et  patron  de  Vaux  et  de  la  Ferrière,  anc.  dir. 
de  T Académie  des  Sciences  de  Caen,  68  ans. 

N.  d.  Anne  Thillaye,  fe  mess  Paul-Jean-Jacques  Phi- 
lippes,  chev.  de  Marigny,  anc.  cap.  de  dragons,  chev. 
o.  roy.  et  mil.  de  Sk  Louis,  pensionnaire  du  Roy,  26  ans. 

Anne  Moisson,  v*  Claude  Picard  dit  d'Augicourt,  64  ans. 

Pierre  Porée,  aubergiste,  35  ans. 

Marguerite  Parisse,  f6  Louis  Desnaye,  30  ans,  de  S1  Ouen 
du  Chastel. 

Marie- Anne  Loisel,  ai  ans. 

Jeanne-Françoise  Loisel,  16  ans.  (Est-ce  dans  l'Eglise  ?). 


II. 
N.-D.  DES  FOSSÉS 


Cette  paroisse,  dont  l'église,  située  sur  le  bord  des  fossés  du  château, 
fut  détruite  en  is6a,  «  de  peur  de  nuire  à  la  défense  du  château  menacé 
de  siège  par  les  religionnaires  ».  Elle  eut,  d'abord,  son  office  transféré  à 
S1  Nicolas  des  Courtils,  puis  fut  réunie  à  S*  Sauveur  le  13  nov.  1713. 

Les  paroissiens  étaient  donc  inhumés  dans  S*  Sauveur. 

1693  11  nov.        D,,a  Silvère  Lombard,  ve  Gabriel  Bunel,  esc*  s*  des 

Anglers,  55  ans. 


.—  165  — 


1699  *3  mars 

1700  13  juin 

99    » 

1701  16  mars 

170a  19  mai 
1703  17  mars 
18      » 
ai  sept. 


Thomas  Morel,  esc,  68  ans. 

Michel  Dubois,  8  ans. 

Françoise  Dubois,  fille  François,  proc,  7  ans. 

Magdelène  Regnauld,  ve  M6  Michel  Hermerel,  bourg., 

60  ans. 
Thomas  Regnauld,  sr  de  Bellemare,  83  ans. 
Marie  Centsols,  ve  Me  Jean  Gosset,  av1,  86  ans. 
Jean  de  Lastelle,  commis  greff.  en  vie,  30  ans. 
Françoise  Féron,  f6  Guillaume  Fouin,  proc.  commun, 


7$  ans. 
1 704    8  janvier    Marie  Coulard,  5  ans. 


III. 
S*  ANDRÉ 

Cette  église  étant  au-dessus  de  la  porte  de  ce  nom,  aucune  inhumation 
n'y  fut  faite.  Les  morts  notables  de  la  paroisse  furent  déposés  à  S1  Nicolas 
des  Courtils,  jusqu'en  1704  ou  environ,  et  ensuite  à  S1  Malo. 

Se  reporter  dès  lors  à  ces  deux  églises. 

S1  André  avait  une  extension  de  6  à  7  maisons  hors  des  murs,  du  côté 
de  l'ouest.  Il  aboutissait  inclusivement,  par  la  maison  des  religieux  de 
Longues,  à  la  paroisse  de  S*  Malo,  et  par  l'hôtel  de  Faudoas,  dont  il  récla- 
me une  portion,  à  celle  de  S1  Sauveur. 

Son  office  avait  été  transféré  à  S1  Malo  dès  1682. 


IV. 
S1  EXUPÈRE 


«  Par  respect  pour  les  cendres  des  Saints  Evèques,  on  n'enterre  per- 
sonne dans  l'église  Sk  Exupère  depuis  un  temps  immémorial  ».  (Béziers). 

Le  hameau  de  Bellefontaine  et  partie  de  celui  de  Cremelles  en  dépen- 
daient. Par  suite  de  la  réunion  de  S1  Georges,  la  paroisse  s'étendait,  au 
couchant,  jusqu'à  celle  de  S*  Vigor  le  Petit. 

1645  17  sept.        Me  Robert  Le  Poivre,  pbr«,  ancien  curé  de  S*  Exupère, 

mort  au  presbytère,  74  ans,  enterré  au  portail  de 
l'église. 

166a  M°  Jean  Le  Petit,  p*>*  obitier  à  S*  Exupère. 


-  166  - 

1664  18  février    Anne  du  Bousquet,  esc,  s*  de  Vienne,  fils  Pierre,  esc., 

sr  de  la  Mutte,  de  la  parr.  S1  Mâlo,  aa  ans.  €  au  portail 
de  l'église,  du  côté  du  grand  chemin,  place  qu'ils 
disent  leur  appartenir  »,  après  avoir  abjuré  l'hérésie, 
le  dimanche  13  dudij  mois  et  an.  9 

1665  35  sept.        Me  Jean  Le  Petit,  pbr«  obitier,  27  ans  7  mois,  devant  le 

portail. 
1667    7  juin         N.  p.  Jean  Corbet,  pbr«,  ch.  de  Port,  et  vie.  gén.  des 

évêques  Servien  et  de  Nesmond,  décédé  en  sa  maison 

sise  à  S*  Loup,  69  ans,  enterré  au  cimetière,  contre  le 

gable  du  chœur  de  l'église  paroissiale  (1). 
1691    9  juillet      Me  Pierre  Biet,  curé  de  S1  Exupère,  dans  le  portail,  à 

main  droite  de  son  église. 
1728  2)  déc.         Me  François-Guillaume  Regnault  de  Préville,  pbre,  40 

ans,  sous  le  portail,  par  M*  Eustache  Rohée,  curé  de 

la  Poterie. 
1747    a  mai  Pierre  Lesseline,  curé  de  céans,  sous  la  porte  de  l'église, 

62  ans,  par  Thomas  Regnauld  de  Préville,  curé  de 

S*  Sauveur,  doyen  de  la  Chrétienté. 
(En  1753,  le  sr  Le  Prestre,  curé,  fit  allonger  la  nef  de 

16  pieds,  si  bien  que  les  corps  inhumés  au  portail  sont 

maintenant  dans  l'intérieur  de  l'église). 


V. 

S1  GEORGES 

(réuni  à  St  Exupère  en  1680) 


En  1680,  l'église  S*  Georges  est  mise  en  interdit,  parce  qu'elle  tombait 
en  ruines,  et  son  ancien  cimetière  devient  celui  de  l'hôpital  général  (au- 
jourd'hui séchoir  de  l'hospice). 

En  »68i,  avec  les  matériaux  de  démolition  de  S*  Sauveur  (chapelle  S* 
Etienne),  on  construisit,  rue  S4  Jean,  le  mur  bordant  le  cimetière  de 
l'hospice. 

Le  décret  d'union  ne  fut  toutefois  rendu  qu'en  juillet  1754. 

Cette  église  occupait  l'emplacement  de  l'école  Charleraagne  Delamare. 

1670  27  août        Françoise  Osmont,  fe  Philippe  Laniepce. 

(1)  Voir  Biziers,  p.  91.        - 


167 1     5  juillet 
167a    a  oct. 

1675  10  juillet 

1679  (?)  février 
35      » 

1680  19  janvier 

9  février 


-  167  — 

Anthoisne  Le  Savoureux.  • 

Guillaume  du  Jardin,  fils  Me  Pierre,  6  ans. 

Guillaume  Le  Maistre,  86  ans. 

Marie- Anne  Basley,  13  ou  14  ans. 

Guillaume  Le  Lièvre,  75  ans. 

Jacqueline  Eudelin,  f*  Jean  Taillepied,  6a  ans. 

Jean  Taillepied,  46  ans. 


VI. 
S*  SYMPHORIEN 


10  déc. 


S*  Symphorien  était  petite  et  assez  mal  construite.  Il  n'y  avait  qu'une 
aile,  au  N.,  bâtie  en  1439.  Il  y  avait  deux  chapelles  contiguës  au  cime- 
tière :  S*  Jean,  où  étaient  les  fonts  baptismaux,  et  qui,  en  1773,  servait  de 
cellier  au  presbytère  ;  et  S1  Louis,  abandonnée  pour  faciliter  l'entrée  du 
cimetière  et  abattue  en  1732,  quand  on  élargit  la  rue  aux  dépens  de  ce 
cimetière. 

Cette  paroisse  était  la  plus  étendue  et  comprenait  a. 000  âmes. 

i6ao  a^  mai         «Jacques,  fils  Guille  de  Lastelle,  mon  escolier   (c'est 

Robert  Davauleau ,  principal  du  collège  et  ch.  de 
Grisy,  curé  depuis  1615,  qui  parle),  âgé  de  16  à  17  ans, 
devant  l'autel  de  Monsieur  S*  Sébastien.  Plaise  àN.  S. 
user  de  miséricorde  envers  luy.  » 

Richard  Noël,  de  S1  Laurent,  près  le  pilier  de  la  nef  où 
est  pendu  le  bénistier. 

Raoulette  Postel,  v«  Louis  Le  Febvre,  nef,  devant  Tau- 
tel  S*  Sébastien. 

Germain,  fils  André  Gilles. 

Thomine  Moustier,  fe  Gilles  Le  Boursier,  près  l'autel 
Notre-Dame. 

Me  Pierre  Richier,  apoticaire,  bourg,  de  Bayeux. 

André  Gilles,  bourg,  de  Bayeux,  près  la  porte  de  l'é- 
glise. 

Anne  Le  Savoureux,  f*  Jean  Le  Boix. 

Me  Anthoine  Le  Guey,  devant  l'autel  de  la  chapelle 
dite  vulgairement  en  droit  du  lion. 

«  La  nuictdu  douze  jour  de  mars  mil  six  centz  vingt-deux 


j6ai 

34  février 

33  mai 

8  août 

17    » 

14  nov. 

*3  déc. 

i6aa 

15  février 

1a  mars 

—  168  — 


1634 

19  oct. 

1635 

11  mai 

[1627 

38  août 

9  déc. 

1638 

37  oct. 

14  nov. 

1699 

35  mai 

38  itiai 

13  oct. 

1630 

38  mars 

12  avril 

163 1 

4  août 

4    » 

17    » 

10  sept. 

nov. 

33  déc. 

1632 

8  mars 

35  mai 

35  juillet 

36  déc. 

1633 

18  mars 

6  mai 

7  sept. 

1634 

n  mars 

8  juillet 


fut  proditoirement  et  malicieusement  assassiné  en  son 

lict Sébastien  Pitet,  mercier,  demeurant  rue  aux  Coqs», 

près  l'autel  S*  Sébastien. 
Guillaume  Noël,  de  S1  Vigoret. 
Jean  Bailleul,  sr  de  la  Fosse,  de  S*  Sauveur. 
Michelle,  fille  Pierre  Mallet,  11  ans  4  mois,  morte  à 

Vaucelles,  y  inhumée  près  la  chapelle  S1  Julien  des 

Champs,  à  cause  de  la  contagion.] 
Susanne,  fille  Lambert  Folliot,  1  mois. 
Noëlle  La  Perche,  ve  Michel  Le  Cavelier,  60  ans. 
Marguerite,  fille  Michel  Le  Savoureux,  6  semaines. 
Gillette  Chefdeville,  ve  Charles  Folliot,  60  ans. 
«  Jacques  Capelle,  31  ans,  décédé  à  la  Capellette,  inhumé 

dans  le  bas  de  l'église,  dans  le  bas  de  la  chapelle  ap- 
pelée de  lion.  » 
Olivier  Havard,  en  la  nef  en  bas. 
Catherine  Centsouls,  fe  François  Regnauld,  fils  Henry, 

40  ans. 
Marie  Pierre,  fe  Nicolas  Philippe. 
Marie,  fille  MeiJean  Richier,  3  ans  7  mois. 
Une  fille  de  Me  Philippes  Euldes  et  de  Magdeleine  Her- 

merel. 
François,  fils  Jean  Vauchis,  fils  François. 

À7 ve  Guillaume  Gênas,  décédée  à  S*  Malo,  80  ans. 

Fille  de  Robert  Agnetz,  av1,  et  Marie  Folliot. 

Simon  Le  Libois,  hostelier. 

Pierre  Le  Boursier,  «,8  a.,  frère  de  Louis  Le  Boursier,  pbre. 

Anne,  fille  Lambert  Folliot,  et  Anne  Blanlo,  4  ans. 

Me  Jacques  Lhonorey,  pbre,  chap.  et  ôbitier. 

Anne  Lefebvre,  fe  Me  Guillaume  d'Authie,  57  ans,  rue 

du  Champ  fleury. 
Charlotte  Pitet,  60  ans. 
Marie  Anfrie,  v°  Me  Hervé  Richier,  73  ans. 
Me  Nicolas  Lebourg,  70  ans. 
Noël,  enfant  unique  de  Guillaume  Folliot,  fils  Richard 

et  Jeanne  Blanlo. 
Françoise  Cauvet ,  fe  M0  Guillaume  Hermerel ,  cons. 

du  Roy,  recev.  des  tailles,  60  ans. 


—  16»  — 


1634 

30  oct. 

17  nov. 

1635  93  sept. 

iw  nov. 

1636 

ai  juin 

10  juillet 

7  sept. 

1637 

5  mars 

9    » 

96  avril 

8  juillet 

99  août 


[93  sept. 


1638 

8  mars 

15  juin 

16  nov. 

19  déc. 

17    » 

91      » 

1639 

31  oct. 

1640 

13  janvier 

1641 

90  février 

98  août 

8  déc. 

1649 

27  mars 

9  juin 

» 

9  juillet 

II 


Barbe,  fille  Charles  Noël,  8  ans. 

Jacqueline  Noël,  fe  Me  Jean  Ricfaier,  apoticaire,  37  ans. 

Me  Denis  Bailleul,  sr  de  Cachy,  esleu,  contr.  à  Bayeux, 
43  ans. 

Guille  d'Authie,  80  ans. 

Jeanne  Gires,  v*  Olivier  Havard,  50  ans. 

Henry  Regnauld,  77  ans. 

Anne  Rebarbe,  v°  Jean  Tillard,  décédée  à  S*  Nicolas  des 
Courtils,  76  ans. 

Jeanne,  fille  François  Desmares  et  Jeanne  Regnauld. 

Catherine  Marguerie,  fe  Jean  d'Authie,  ier  esleu,  à 
Bayeux. 

Pierre  Halley,  décédé  à  Argouges,  40  ans. 

Perrette  Nicole,  fille  feu  Claude  et  Anne  Ouzouf,  90  ans. 

Jeanne,  fille  M6  Guillaume  Nicole,  sr  de  la  Champaigne, 
9  mois. 

Marin  Thomas,  mort  à  la  Conciergerie  de  cette  ville, 
inhumé  entre  la  porte  et  la  montée  de  la  tour.] 

Richard  Folliot,  79  ans,  chapelle  S**  Anne. 

Jeanne,  fille  Guillaume  Folliot,  fils  Charles. 

Noël  Nicolle,  40  ans  (maison  Me  Jacques  Hermerel,  rue 
du  Champ  Fleury). 

Jacques  Noël,  décédé  à  S1  Vigor,  près  la  porte. 

Olivier,  fils  Guille  Nicolle,  sr  de  la  Champaigne. 

Perrette  Martin,  fe  Jean  Hébert,  40  ans. 

Catherine,  fe  n.  h.  Guille  de  Grimouville,  sr  de  S1  Ger- 
main de  la  Lieue,  39  ans. 

Louis  Le  Boursier,  p1*6,  obitier,  56  ans. 

Guillaume  Estrevaulx,  pbro,  97  ans. 

François  Regnauld,  fils  Henry,  60  ans. 

Robert-Nicolas  Gilles,  9  jours. 

Marguerite,  fille  Guillaume  Nicole,  sr  de  la  Champai- 
gne. 6  ans. 

Michel,  fils  Me  Henry  Lequesne,  3  semaines. 

Marie,  fille  M6  David  La  Niepce,  3  mois. 

Marie  Nicole,  fe  Jean  Péry,  tabellion ,  rue  du  Champ 
fleury. 

Marie,  fille  Jean  Péry,  19  jours. 


-  170  — 


164a 

18  sept. 

13  nov. 

1643 

15  janvier 

17      » 

27      » 

6  février 

• 

13  mars 

21    » 

» 

23  avril 

19  mai 

7  juin 

5  sept. 

1644 

30  mars 

3  avril 

38  mai 

5  juillet 

17      » 

26      » 

16  août 

28      > 
25  nov. 

164s  30  janvier 
14  mars 

33  avril 


11  mai 

30  sept. 

16  nov. 

1646 

6  février 

Jean  Le  Breton,  boulanger,  64  ans. 

Jacques  Ouzouf ,  md  drapier,  bourg,  de  S1  Symphorien, 
72  ans. 

Jean  Vauchis,  fils  Guillaume,  60  ans. 

Perrette  La  Valette,  fe  Richard  Estrevaulx,  49  ans. 

Charles  Benard,  65  ans,  près  la  petite  porte. 

Jacques  Hermerel,  esleu,  rue  du  Champ  fleury. 

Marie  Estrevaulx,  16  a.  5  m.,  devant  l'autel  S1  Sébastien. 

Jean  Le  Savoureux,  81  ans. 

DUe  Gabriel  le  de  Grimouville ,  fille  n.  h.  Guillaume  de 
Grimouville,  sr  de  S*  Germain. 

Marie,  fille  Guillaume  Moillard,  3  ans  8  mois. 

François,  fils  Latnbeft  Folliot,  5  semaines. 

Jacques,  fils  François  Desmares,  9  mois. 

Catherine  N. . .,  ve  Jean  Damigny,  50  ans. 

Marc-Robert  Le  Bourg,  75  ans. 

Denis  Folliot,  1 1  ans. 

Jacques  Ouzouf,  71  ans. 

Perrine  Guillot,  fe  Guillaume  Moillard. 

Jacqueline  Benard,  17  ans  5  mois. 

M.  Louise  Regnauld,  fille  Martin ,  président  du  grenier 
à  sel,  cons.  ass. ,  sr  du  Castel ,  dans  la  nef,  jouxte  le 
premier  pilier  au-dessous  de  l'autel  N.-D. 

Catherine  Hermerel,  fe  Richard  de  Magni,  64  ans,  pro- 
che l'autel  S*  Sébastien. 

Jean  filsGuérin  Duboscq,  proc.  comm.,  5  jours. 

Magdelène  Blondel,  fe  Guillaume  Le  Midou,  esc,  sr  de 
la  Chesnée,  6s  ans. 

Anne,  fille  Lambert  Folliot,  11  ans  8  mois. 

Jeanne,  fille  Martin  Regnauld,  présid.  du  grenier  à  sel, 
5  ans  4  mois. 

M*  Jean  (d')  Authie,  cons.  du  Roy  et  premier  esleu  ,  45 
ans. 

Lubin  Coulombel,  huissier  au  grenier  à  sel,  45  ans. 

Jacqueline,  fille  Me  Jacques  Gilles ,  sr  de  Lainneville 
(Landeville?) 

Jeanne  Noël,  fe  Me  Martin  Regnauld,  49  ans. 

Bernard  Renouf,  fils  Richard. 


-  171  — 


1646    ier  avril 

«3     » 

28     » 

28     » 
30  mai 


11  juin 

10  juillet 

1647 

13  janvier 

10  février 

ao  sept. 

nov. 

3  déc. 

1648 

34  janvier 

*5      » 

38      » 

39  avril 

9  mai 

93  août 

1649 

31  mai 

27  juin 

3  juillet 

16  août 

3  déc. 

1650 

8  janvier 

3  février 

3  avril 


Jacques  Bougourd,  sr  de  la  Rémondière. 

Jean  Vauchis,  sergent,  38  ans. 

Jean,  fils  feu  Jean  Vauchis,  huissier,  s  mois. 

Françoise  Eulde ,  fille  M6  Philippes  Euldes ,  ss  ans , 

novice  des  Ursulines,  d'où  sortie  parceque  malade. 
N.  h.  Guillaume  de  Grimouville,  55  ans,  à  la  diligence 

de  M.  de  S1  Germain  de  la  Lieue,  son  fils. 
Me  Raphaël  Le  François,  peintre,  40  ans. 
Pierre,  fille  Me  Guillaume  Nicole. 
Marguerite  Renauld ,  fille  feu  François  et   Catherine 

Centsols,  29  ans. 
Estienne  de  Grimouville,  esc.;  sr  de  Vaux  S*  Clair,  76  ans. 
Me  Jean  Folliot,  fils  Richard. 
Robine  Houel,  ve  Marin  Giot,  84  ou  85  ans,  morte  à 

Thôpital,  à  la  diligence  de  Me  Richard  Durand ,  son 

fils. 
Charles  Noël,  décédé  à  S*  Vigor  le  Petit,  9  à  10  ans. 
Marie,  fille  Guérin  du  Bosq,  3  jours. 
Jeanne  Houel,  f°  Guérin  Dubosq,  proc.  comm.  33  ans. 
Barbe,  fille  Jean  Bonnemie,  6  jours. 
Me  Richard  Boutemont,  p*™  choriste,  75  ans  8  mois  16 

jours,  dans  le  chœur. 
Robert  Folliot,  fils  Lambert,  a  jours. 
Catherine  Nicolle,  v°  Richard  Folliot,  78  ans ,  dans  la 

petite  chapelle  S16  Anne. 
Guillaume  Hubert,  68  ans. 
Marguerite,  petite-fille  de  Me  Jacques  Gilles,  sr  de  Lan- 

neville  (Landeville  ?),  5  à  6  semaines. 
Anne  Le  Vieux,  f8  Jacques  Valette,  35  ans. 
Philippes  Eudes,  sr  de  la  Bleste,  7;  ans. 
Jean,  fils  Jean  Bonnemie,  6  ans. 
Guillaume  Le  Libois,  9  mois. 
Louis  Pinel,  pbre,  40  ans,  près  de  l'autel  N.  D.  du  côté 

de  la  mer,  par  les  confrères  de  la  confrérie  des  pbrea, 

dont  est  le  chef  M6  Hélie ,  chancelier,  et  son  service 

fait  avec  honneur. 
Marguerite-Magdelène,  fille  Lambert  Folliot  et  Anne 

Blanlo. 


—  172  — 


1650 

30  avril 

33  mai 

16  déc. 

1651 

10  mai 

35  mai 

19  juillet 

7  sept. 

i6;a 

a  juin 

18  juillet 

6  sept. 

16  déc. 

1653 

7  février 

34     » 

30  avril 

14  mai 

15  juillet 

13  août 

30  oct. 

4  nov. 

34  déc. 

34  déc. 

1654 

3  mars 

34    > 

13  avril 

33  août 


François  Le  Boix,  cirier,  55  ans. 

Jeanne,  fille  François  Desmares,  décédée  à  la  Magde- 
lène,  9  ans  10  mois. 

Anne  Ouzouf,  ve  Claude  Nicolle,  73  ans. 

Me  Jacques  Gilles. 

Richard  Renouf. 

Jeanne  Regnauld,  fe  Me  François  Desmares,  sp  du  Mou- 
lin, décédée  à  la  Magdeleine. 

Jean  Basiret,  fils  Louis,  33  ans. 

Magdeleine,  fille  Guillaume  Nicolle,  1  an  18  jours. 

Marie,    fille  Guillaume    Folliot,   fils    Richard,  6  ans 
1  m.  2  j. 

Catherine  Le  Couturier,  morte  à  Saint-Martin,  76  ans. 

Jeanne  Guillot,  fe  M*  Thomas  Fouques,  huissier  royal, 
6s  ans. 

Jean  Le  Boix,  bourg,  de  S1  Symphorien,  97  ans. 

Philippe  ,  fils  Jacques  Gilles,  sr  de  Lannerville  (Lande- 
ville  ?)  7  semaines. 

Jean  Fouquet,  60  ans. 

Guillaume  Le  Parsonnier,  chandelier,  53  ans  (au  6  mai 
dans  autre  registre). 

Gilles  Pipon. 

Renoberdedu  Fresne,  ve  Guillaume  Bailleul,  puis  Pierre 
Toustain,  contr.  esleu,  décédée  à  S'-Sauveur,  86  ou  88 
ans,  au  convoi  de  laquelle  a  assisté  le  vén.  Chapitre. 

Jean  Folliot,  fils,  Charles,  40  ans. 

Martin,  fils  Jean  Bonnemie,  6  à  7  mois  {aliâs  6  nov.). 

N.  petit  enfant  de  Jean  Alexandre,  décédé  sur  la  Mag- 
delène. 

Raphaël  Alexandre,  fils  Jean, 

Marie,  fille  Lucas  Le  Marois,  3  ans  1/3. 

Martin  Regnault,  enquesteur,  70  ans. 

Guillaume  Gênas  de  la  Couture ,  71  ans  (aliàs  14  avril 
et  60  ans). 

Me  J.-B.  Le  Maigre,  pbr0,  35  à  36  ans,  musicien  basse- 
contre  en  l'église  Cathédrale,  résidant  avec  Jacques  , 
son  père,  en  la  rue  du  Petit-Rouen,  dans  le  chœur, 
par  Descrametot,  pbre,  ch.  de  Mathieu. 


—  173  — 


1654  3°  aoùt 

9  sept. 

38  oct. 

37  nov. 

1655  7  janvier 
16  avril 


39 

sept. 

*9 

» 

10 

déc. 

1636 

31 

9 
janvier 

16 

juillet 

7 

oct. 

1657 

15 

mars 

38 

» 

38 

» 

10 

avril 

M 

» 

*5 

mai 

35 

août 

35 

sept. 

4 

noV. 

8 

nov. 

16^8 

3l 

janvier 

17 

mars 

33 

mars 

11 

mai 

Sébastien,  fils  Guillaume  Moillard,  8  mois. 

Marguerin  Pitet,  84  ans  {aliàs  Marguerin  Péry). 

Catherine  Baril,  fe  Charles  Nicole,  bourg,  de  Saint-Syra- 
phorien,  30  ans. 

Elisabeth  Noël,  morte  à  Saint- Vigor,  9  ans. 

Jeanne  Olive  (aliàs  Olivier),  ve  N ,  58  ou  59  ans. 

Dans  le  chœur  de  la  chapelle  joignante  vers  le  septen- 
trion ,  M6  Guillaume  Hermerel ,  recev.  des  tailles  en 
élect. ,  77  ans ,  diligence  de  Me  Nicole,  son  neveu  et 
commis,  en  l'absence  de  son  fils  M*  Olivier  Hermerel, 
sr  de  Belval. 

François  Noël,  39  ans. 

Noël  Auge,  35  ans. 

Pierre  Le  Quesne,  sr  de  Longchamp,  86  ans  (aliàs  10  nov. 
et  80  ans>. 

Basile  Guérin,  v«  Claude  Le  Laboureur,  80  ans. 

Michelle,  fille  M*  Charles  Nicolle  Firville,  7  ans  14  j. 

Louis  Nicole,  bourg,  de  S1  Symphorien,  71  ans. 

Dlle  Louise  de  Montficquet,  appelée  vulgairement  la 
demoiselle  de  Baine,  63  ans  (aliàs  70  ans  environ). 

Jean  Nicole,  fils  Louis,  33  ans. 

Jeanne  Péry,  fe  Jean  Neully  (?),  33  ans. 

Magdelène  Gazel,  par  Jean  Hélie,  chancelier  de  l'Eglise 
Cath.,  v6  Guillaume  Hubert,  78  ans. 

Anne  du  Chesne,  70  ans. 

Jean  Richer,  57  ans,  par  Jean  Hélie,  pbre,  chancelier. 

M*  Noël  Le  Savoureux,  lieut.  en  élect.,  50  ans,  mort  en 
cette  parroisse  chez  le  chanoine  de  La  Haye,  son 
frère. 

Simonne,  ve  Phillebert  Nicollas,  80  ans. 

Guille  Leboix,  15  jours. 

Rauline,  fille  Tillard,  66  ans. 

Me  Robert  Agnetz,  sr  de  la  Fosse,  av*  à  Bayeux,  73  ans, 
au  pied  du  degré  par  où  Ton  monte  au  presbytère  de 
lad.  paroisse. 

Thomas  Halot,  66  ans. 

Marguerite  Havard,  v*  Henry  Blanlo,  75  ans. 

Lambert  Tillard,  77  ans. 


—  174  — 


i6<,8 

11  juin 

14  oct. 

33  oct. 

16  nov. 

1659 

14  janvier 

33  avril 

- 

13  août 

9  nov. 

IG     » 

13  déc. 

14    » 

l660 

12  janvier 

1 5  avril 

18  juillet 

19  déc. 

l66l 

15  avril 

34    » 

3  nov. 

l663 

16  février 

11  mars 

30  nov. 

1663 

11  mars 

» 

8  avril 

20    » 

Ier  mai 

14  » 


Lambert  Davo,  78  ans. 

DU*  Catherine  Bailleul,  f*  M*  Jacques  Gilles,  sr  de  Lan- 

neville  (Landeville  ?),  36  ans  6  mois,  par  Descrametot, 
che  de  Mathieu. 
Michelle,  fille  Jean  Nicolle  et  Jeanne  Blondel,  3  mois. 
Jacques,  fils  François  Pipon,  1  mois  ou  6  semaines. 
Jean  Noël,  décédé  à  Trungy,  70  ans,  par  le  ch.  de  Ma- 
thieu. 
Gabrielle  Gaucher,  5  ans  7  mois. 
Barbe  Levesque,  v*  Jean  Le  Breton,  60  ou  70  ans. 
Susanne  Le  Vautier,  v*  Michel  Briant,  46  ans  (aîiàs  50 

ans).  «  Et  a  laissé  la  paroisse  remplie  de  l'odeur  de 

de  sa  bonne  vie  ». 
Raoulin  Clouaire,  70  ans. 
Jean  Fouques,  huissier,  40  ans. 
Jacques  Binet,  d.  les  Mesnils,  65  ans. 
Gilles,  fils  Thomas  Regnault,  3  jours. 
Anne  Pitard,  87  ans. 
Thomas,  fils  Guillaume  Moillard,  8  ans  8  mois.  €  Estant 

allé  se  baigner  à  la  rivière  prochaine  y  demeura  noie.  » 
Anne,  fille  Robert  Valette,  6  semaines. 
Gilles  Bonnemie,  3  mois. 
Philippe  Nicole,  75  ans. 
Jacques  Le  Maigre,  66  ou  67  ans. 
Joachim  Colombel,  p*"*,  curé  de  S*  Symphorien,  neveu 

du  curé  Davauleau  ,  40  ans,  proche  le  Sancta  Sancto- 

rum,  à  côté  de  la  porte  de  la  sacristie,  par  M*  Pierre 

Bihoreau,  p*>*«,  ch.  de  S*  Germain. 
Henry  Folliot,  sous-diacre,  37  ans  a  mois  5  jours. 
Marie,-  fille  feu  Jean  Folliot,  fils  Charles,  1,5  ans. 
Jacques  Vauchis,  13  ans. 
Me  Gilles  Julian,  pbr*,  choriste  de  la  parr.  48  ans,  dans 

le  chœur  «  laissant  à  tout  le  monde  une  bonne  odeur 

de  sa  vie  ». 
Olive,  fille  feu  Jean  Folliot,  fils  Charles,  30  ans  4  mois. 
François  de  la  Mare,  jeune  escholier  demeurant  chez 

Lambert  Folliot,  natif  de  Formigny,  9  à  10  ans. 
Jacques  du  Jardin,  ap  jours. 


-  175 


1663 

4  août 
a6  sept. 
Ier  oc  t. 

34    » 
8  déc. 

1664 

31         » 

33  janvier 
1er  février 
14  avril 

19  juin 
ao  juillet 
31  août 

1665 

33  sept. 
5  janvier 

6  février 

16  mars 
19  oct. 
31     » 


Magdalène,  fille  Mr  des  Perrelles. 

M  arguer it te,  fille  Rauld,  sr  des  Perrelles,  4  ou  ■>  ans. 

M*  Martin  Regnauld,  présid.  au  grenier  à  sel,  68  ans. 

Louis  Basiret,  bourg,  de  S1  Symphorien,  77  ans. 

Philippine  Lesueur,  76  ans. 

Pierre  Le  Bois  ou  Boix,  47  ans. 

Contest  Jane,  3  ans. 

Jeanne  Ausmoat,  83  ans. 

Me  Pierre  Catherin,  pbr6,  ch.  et  curé  d'Esquay,  30  ans 
9  mois,  par  Me  Michel  Hubert,  p**6,  ch.  de  la  Vieille. 
—  Catherin  était  natif  de  S*  Symphorien. 

Lambert  Folliot,  bourg,  de  S*  Symphorien,  70  ans. 

Jeanne  Regnauld,  16  mois. 

M*  Robert  Davauleau,  pbr«,  principal  du  collège  et  ch. 
de  Grisy,  ancien  curé  de  S*  Symphorien,  par  Bagnols, 
ch.  d'Esquay,  de  S1  Loup. 

Perrette  Jeanne. 

«  L'an  de  grâce  166s,  le  dymanche  4m«  jour  de  janvier, 
Me  Claude  de  Bellecour,  pb'«,  provençal,  75  ans, 
après  avoir  esté  trente  ans  ministre  à  Castoros,  par  la 
grâce  de  Dieu  et  l'aide  de  la  S*e  Vierge,  qu'il  invoquait 
estant  ministre,  comme  il  m'a  dit,  et  sa  femme  ayant 
reçu  la  santé,  l'ayant  invoqué,  enfin  revint  en  l'église. 
Après  avoir  vescu  sept  à  huit  ans  en  ceste  ville  et 
estimé  de  haute  vertu  rendit  son  âme  à  Dieu,  après 
s'estre  confessé,  communié  deux  fois  en  sa  maladie  et 
avoir  reçeu  l'extrême-onction  et  avoir  esté  8  à  10 
jours  malade  dans  les  pleurs  et  le  repentir.  Son  corps 
fut  inhumé,  le  jour  ensuivant,  dans  le  chœur  de  lad. 
église,  sous  le  lieuterin,  près  de  honorable  et  vénéra- 
ble personne  Me  Robert  Davauleau,  vivant  pbfe,  curé 
dudit  lieu  et  chanoine  de  Grisy,  qui  décéda  le  aome 
août  1664.  » 

Marie  Folliot,  ve  en  dernières  noces  de  Robert  Agnetz, 
av*  ,  près  le  bénistier,  70  ans. 

Anne  Eulde,  35  ans. 

Michelle  Le  Quesntfy,  50  ans,  proche  le  bénistier. 

Nicolas  de  Croc,  66  ans»  , 


—  176  — 


i666  13  février 
27  avril 


20  mai 
34  sept. 
8  nov. 
1667  29  juillet 


a  août 


14     » 

iaouaioct. 
6  nov. 

1669  14  janvier 
27  février 

8  mars 
39  juin 

30  août 
29  oct. 

1670  26  janvier 

31  août 

1671  12  mai 
13  juin 

21  sept. 

24    » 
31  oct. 

1672  7  juillet 
13  août 

1673  21  mars 

22  août 


Gabriel  Le  Marois,  3  mois  1/2. 

Me  Olivier  Hermerel,  esc,  recev.  des  tailles,  mort  le 

jour  de  Pâques,  2;  avril,  à  sa  maison  de  Chouain, 

chœur. 
Jeanne  Blondel,  45  ans,  rapportée. 
Marie  Labogan,  70  ans. 
Jean  Blanlo,  60  ans. 

Me  Jacques  Gilles,  sr  de  Lanneville  ?  (sur  un  autre  re- 
gistre, à  cette  date  :  Michel  Philippes,  sr  de  Lanne- 

ville,  93  ans). 
François  de  Gri  mou  ville ,  esc.,  sr  des  Trublés  ,  67  ans, 

sur  un  autre  registre,  à  cette  date  :  Françoise  de  Gri- 

mouville,  ve  du  sr  des  Trublets). 
N.  fille  de  Adriane  Le...,  fe  Jean  Nicolle,  fils  Louis, 

1  jour,  chapelle  S*  Jean. 
Marie  Coillard,  72  ou  76  ans. 
Jullien  ou  Jullez  Le  Savoureux,  30  ans ,  proche  le  bé- 

nistier. 
Marie  Vaugis  (Vauchis),  72  ans. 
Raouline  LeForestief,  72  ans, 
Magdeleine  Desmares,  v«  Martin  Regnauld,  86  ans. 
David  Aubry,  35  ans. 
François  Gaucher,  27  à  28  ans. 
Jacques  Gravé,  70  ans,  chapelle  S1  Jean. 
Françoise  Nicole,  fe  Louis  Conard,  esc. ,  sr  du  Homme, 

22  ans,  de  S*  Sauveur. 
Anne  Le  Brethon,  v*  Jean  Néel,  61  ans,  de  la  Madelène. 
Me  Lambert  de  La  Niepce,  bourg,  de  S1  Symphorien. 
Catherine  Nicolle,   f*  Jean  Folliot,  70  ans,   chapelle 

S16  Anne. 
Noël  Vimont,  bourgeois  de  Bayeux,  54  ans. 
Jeanne  Poincheval,  fe  Jean  Hamon,  74  ans. 
Catherine  Noèl ,  fe  Me  Sébastien  Le  Maigre  ,  av1  en  él., 

58  ans,  proche  la  petit  porte. 
Anne  Folliot,  30  ans. 
Jeanne  Folliot,  27  ans,  fille  Guillaume. 
Sébastien  Folliot,  fils  Louis  et  Anne  Vauchis,  2  ans. 
M*  Charles  Nicolle,  63  ans. 


—  177  - 


1673  1er  oct. 

1674  16  février 
13  déc. 

17  » 

*5    > 

1675  a  5  janvier 

24  février 

25  * 
10  mai 

6  juillet 

1676  17  janvier . 

7  déc. 

1677  26  février 

18  juin 

1678  38  février 
38  mai 

1679  27  janvier 
23  sept. 
18  déc. 

30  » 
32  » 
39      » 

1680  si  août 

1681  4  février 
9  mai 

3  août 

12  oct. 
38    » 

1684  16  juin 
16  nov. 

33    » 

1685  39  janvier 
31  mars 

13  mai 


Charlotte  Hauvet,  v«  Me  Thomas  Hubert,  65  ans. 

Jacques  Blanlo,  53  ans, 

Marie  Thurry,  fe  Me  Germain  Laniepce,  35  ou  36  ans. 

M°  Sébastien  Le  Maigre,  av*  en  élect.,  68  ans. 

Jean  Péry,  83  ans. 

Susanne  Lochard,  f*  Jean  Bernard,  esc,  sr  des  Hameaux, 

75  ans. 
Pierre  Le  Débonnaire,  43  ans. 
Jeanne  Cicille,  f6  Pierre  Le  Bourcier,  33  ans. 
Françoise  de  Chouain,  fe  Jean  Le  Canu,  45  ans. 
Olivier  Le  Feubre,  fils  Joachim,  bourg,  de  Bayeux,  51 

ans. 
Me  Guillaume  Nicolle,  7a  ans. 
M6  Jean  Folliot,  86  ans. 
Me  Michel  de  la  Gouesle,  pbre,  31  ans. 
Jacques  Hubert,  de  S*  George,  24  ans. 
Marguerite  Pierre,  84  ans. 
Marie  Regnauld,  17  ans. 
Marie  Davauleau,  84  ans. 
Guillaume  Folliot,  79  ans. 
Me  Guérin  Dubosq,  77  ans. 
Lambert  Le  Rouge,  44  ans. 
Jacques  Gilles,  3  mois  9  jours. 
Jeanne  Pellerin,  ve  Denis  Bailleul,  87  ans. 
Jeanne  Bonnemie,  9  mois. 

Jeanne  Le  Brethon,  fe  Me  Jean  Bonnemie,  25  ans. 
Jean  Vauchis,  81  ans. 

Hector  Le  Haguays,  bourg,  de  S1  Symphorien,  80  ans. 
Françoise  Ousouf,  fe  Thomas  Regnauld,  45  ans. 
Marguerite  Colombel,  f°  Pierre  Le  Maigre,  47  ans. 
Elisabeth  de  Condé,  v«  Jean  Néel,  86  ou  87  ans. 
Richard  Oger,  60  ans. 
Magdelène  Regnault,  ve  Gilles  Le  Libois. 
Joachim  Gisles,  30  mois. 
Pierre  Dupuis,  pbr«,  63  ans. 
Symphorien  Greffin,  p1*6,  38  ans. 
Isaac  Gilles,  av1  ,  38  ans  7  mois  5  jours. 
Louise  Durand,  v*  Olivier  Herraerel,  «>8  ans. 

ta 


—  178  - 


1685  iojuin 

1686  13  février 
18  mai 

17  juin 
7  juillet 

1687  34  janvier 

5  février 

4  mars 


1688 

33  avril 

5  juin 

» 

1689 

17  janvier 

18  février 

38  sept. 

6  nov. 

1691 

3  nov. 

169a 

34  février 

ao  mars 

}o  avril 

4  juillet 

1693 

33  janvier 

30  avril 

27  déc. 

1694 

36  mars 

9  mai 

23    » 

7  juin 

37    » 

3  juillet 

5  oct. 

[695 

6fév. 

19    » 

3  mars 

Anne  Vauchis,  f6  Me  Louis  Fôlliot,  38  ans. 

Jacques  du  Biée,  58  ans. 

Françoise  Fossé,  f»  Louis  Le  Gris,  34  ans. 

François  Mériotte,  46  ans,  chap.  S*  Jean. 

M0  Jean  Tillard,  68  ans. 

Marie  Le  Haguays,  fe  Pierre  du  Jardin,  45  ans. 

Jean  Jacques  Dubosq,  fils  Thomas ,  sr  du  Breuil  et   Le- 

cocq,  6  semaines. 
Le  cœur  de  Claude  Olivier  Hermerel,  apporté  et  mis  en 

r  église. 
Pierre  Le  Hérissy,  14  ans. 
Isaac  de  Crocq,  7  ans. 
Me  Robert  Le  Maigre,  sous»diacre,  27  ans. 
Jean  Louis,  sr  de  TEspiné,  40  ans. 
Françoise  Moillard,  v°  Jean  Vauchis. 
François  Folliot,  55  ans. 
Bertrand  Langlois,  as  ans. 
Gisles  Richer,  58  ans. 
Anne  de  Tour,  68  ans. 
Sébastien  Gaucher,  sr  de  la  Noôe  (Noë) ,  maître  de  la 

poste  à  Bayeux,  4a  ans. 
Pierre  Conard,  a6  ans. 
Angélique  Destrevaux,  f8  Jacques  de  Gouet ,  esc,  sr  de 

Vieuxpont,  80  ans. 
Gabriel  Le  Chevalier  La  Barre,  esc,  71  ans 
Catherine  du  Jardin,  fe  M°  Jean  Tillard,  55  ans. 
Anne  Le  Maigre,  36  ans. 
Marguerin  Mariète,  83  ans. 
François  Folliot,  17  ans. 
Me  Jean  Torel,  75  ans. 
M9  Isaac  Lefrançois ,  p1**,  ^5  ans,  proche  l'autel  de  la 

Vierge. 
M*  François  Le  Bouteiller,  50  ans. 
Dll«  Marquise  Marguerite  Gisles,  15  ans  6  mois. 
Jean  Jouanne,  34  ans. 

Marguerite  Blondel,  v«  Olivier  Lefebvre,  83  ans. 
Jacques  Mauminot,  74  ans. 
Anne  Dubreuil  f*  Pierre  Droest(Drooet?),  58  a .  >chap.S'Jean . 


—  179  — 


169}    9  mars 
31    » 

3  oct. 

4  nov. 

1696  37  janvier 

iep  avril 
7  nov. 
13     » 

1697  9&  janvier 
99  mars 

1698  20    » 
18  mai 

1699  33  oct. 

1700  15  janvier 
33  juin 


1701 

15  janvier 

5  février 

6  avril 

17  sept. 

1703 

17  janvier 

38  mars 

31  avril 

Ier  oct. 

1703 

35  mars 

3  avril 

31  mai 

1704 

11  mars 

18    » 

30    » 

9  juillet 

37    » 

Abraham  Grout,  50  ans. 

Marie  Annç  Lelibois,  13  ans. 

Antoinette  de  Moulagny,  v*  Jacques  Hudebert,  esc,  sr  de 
la  Noe,  73  ans. 

Françoise  Vautier,  ve  Noël  Vimont,  80  ans. 

Roberte  du  Bourg,  ve  Me  Hector  Le  Haguays,  75  ans. 

Marie  Houel,  v«  Me  Jean  Péry,  95  ans. 

Pierre  Sabourault,  48  ans. 

Charles  François  Joseph  d'Hermerel,  1  m.  is  j. 

Me  Philippe  Aubert,  av* ,  83  ans. 

Marie  Buisson,  60  ans. 

Marie  Jeanne  Destrevaux,  75  ans. 

Blanche  Le  Diacre,  36  ans. 

Jacqueline  de  Louvières,  fe  François  Delbeuf  (de  Bré- 

beuf  ?)esc,  55  ans. 
Judith  Bihoreau,  v*  m*  Philippe  Auber,  av1  ,  75  ans. 

Philippe  Pigache,  pbr6,  choriste  du  lieu  et  chap.  de  S1 
Vincent  en  la  Cathédrale,  68  ans. 

Mc  Pierre  Le  Diacre. 

Me  Germain  Greffin,  pbre,  77  ans  6  m. 

Me  Jean  Julien,  pbre,  curé  de  S*  Martin-des-Entrées, 

81  ans. 
Thomas  Le  Clerc,  diacre,  33  ans. 
Guillaume  Martin,  bourg,  de  Caen,  87  ans. 
N.  dame  Charlotte   Hellouin,  f8  Marc  Antoine  d'Her- 
merel, esc,  sp  du  Martel,  30  ans. 
Marie  Boutemont,  90  ans. 
Antoine  Dubosq,  13  ans. 

Jacqueline  La  Gouelle,  fe  Pierre  Letorel,  65  ans. 
Jeanne  Roger,  f°  Jean  Bidot,  64  ans. 
Jeanne  Le  Boix,  85  ans. 
Magdeleine  du  Val,  43  ans. 
Pierre  Hudebert,  esc,  53  ans. 
Magdeleine  Binet,  30  ans. 
Marguerite  Pigache,  40  ans. 
Susanne  Folliot,  70  ans. 
Me  Charles  Folliot,  esleu.,  64  ans. 
Barbe  Jeanne  d'Hermerel,  3  ans. 


—  180  — 


Renée  Le  Boucher,  ve  Pierre  Hudebert,  esc,  50  ans. 

Nicolas  Conard,  41  ans. 

Michel  Bertauld,  40  ans. 

Martine  Gênas,  v*  Denis  Adeline,  68  ans. 

Me  Charles  Duhamel,  chir.,  48  ans. 

J.  B.  Philippe,  pbre,  prieur  de  Juaye,  76  ans. 

Me  Noël  Folliot,  bourg,  de  Bayeux,  73  ans. 

François  Amé,  sr  de  la  Forte-Main,  53  ans. 

Charlotte  Néel,  6  mois. 

Thomas  Fouquet,  bourg,  de  Bayeux,  66  ans. 

Marie  Regnauld,  fe  Marin  Landa,  88  ans. 

Jacques  Philippe  Fouques,  38  ans. 

Michel  Anne,  sr  de  la  Forte-Main,  38  ans. 

J.  B.  Grot. 

M*  Jacques  Le  Diacre,  35  ans. 

Marguerite  Le  Canu,  37  ans. 

François  Gosset,  4  ans. 

Pierre  Aubert,  34  ans. 

Me  Jean  Le  Diacre ,  greff.  ,  secrétaire  de  i'Hôtel-de- 

Ville,  40  ans. 
Me  Richard  Pigache,  pbpe,  curé  de  S*  Floxel,  69  ans. 
Louis  Folliot,  13  ans,  par  J.  B.  Pasturel,    pbre,  ch.  de 

Goupillières. 
Jacques  Clément  Bunouf,  décédé  à  la  Madeleine,  31  ans. 
Pierre  Lechevalier. 

Marie  Langlois,  fe  M*  François  Allard,  30  ans. 
Jeanne  Gisles,  ve,Me  Lambert  de  Crocq,  66  ans. 
Me  Pierre  Le  Maigre,  81  ans. 
[Cet  acte  est  le  dernier  de  la  paroisse  S'-Symphorien  ,  qui  désormais 
s'appellera  SX-JEAN,  par  ordonnance  de  M«r  de  Nesmond.] 
14  oct.         Martine  Pain,  fe  Me  Marin  Landa,  37  ans. 

Françoise  Belisan,  fe  Sébastien  Gaucher,  sr  de  la  Noe, 

43  ans. 
Marie  Deschamps,  v«  Me  Nicolas  Péry,  70  ans. 
Marie  Anne  Jeanne  Gosset,  3  ans  6  mois. 
Me  Pierre  du  Jardin,  ass.  au  siège  de  Bayeux,  79  ans. 
Louis  Le  Bouteiller,  37  ans. 
Perrette  Poitevin,  67  ans. 


1705 

1 5  janvier 

5  avril 

3  mai 

3    » 

17    > 

16  août 

33  déc. 

1707 

31  avril 

1708 

8  février 

14    » 

*7    » 

34  mars 

8  mai 

ao    » 

1709 

33  avril 

1 5  oct. 

10  nov. 

1710 

15  avril 

34    » 

9  mai 

8  oct. 

4  nov. 

5    » 

21     » 

3  déc. 

1711 

8  sept. 

7  déc. 


1713  32  février 
15  avril 

3X)     » 

29  déc. 
1713  18  mai 


-  181  — 


171;  aa  mai 
31  juillet 

1714  9  mai 
5  juin 

17 15  a  février 
16      » 

aa  avril 

17 16  6  février 
8      * 

ao  avril 
34    » 
30  juin 
3  août 

38  sept. 

3  nov. 
15    » 

1717  7  janvier 
5  oct. 

1718  17  sept. 

1719  9  janvier 

3  mai 

33  nov. 
1730  39  janvier 

19  février 

4  avril 
8    » 

14    » 

39  » 
14  août 

3  oct. 
1  721  31  mars 
ier  mai 

34  déc. 


Jean  Catherine,  49  ans. 

Michel  Le  Clerc,  15  ans. 

Marc  Antoine  Levéel,  13  ans. 

Antoine  de  Brébeuf,  esc. 

Jacqueline  Le  Filliastre,  64  ans. 

Marie  Gisles,  75  ans. 

Marie  Vauchis,  v«  Me  Pierre  Le  Diacre,  73  ans. 

Françoise  Le  Chanoine,  5  mois. 

Jeanne  Bourdon,  60  ans. 

Contest  Bertauld,  68  ans. 

Gabrièle  Le  Fessier,  fe  Jacques  Néel  Champeaux,  35  a. 

Pierre  Folliot,  11  ans. 

Marie  Guérin,  fe  Gilles  Alix,  50  ans. 

Françoise  Roberte  Suhard,  ve  de  Bernard  de  Savignac 
de  Gondrin. 

Françoise  Charlotte  du  Jardin,  35  ans. 

Magdeleine  de  Marconets,  ve  Antoine  de  Brébeuf,  esc. 

Catherine  Fouques,  35  ans. 

Marie  Magdalène  Le  Fessier,  43  ans. 

Me  Marin  Landa,  74  ans. 

Sébastien  Folliot,  bourg,  de  Bayeux. 

Marguerite  Paisant,  43  ans. 

Marie  Verson,  58  ans. 

Thomas  Lagouelle,  74  ans. 

Germaine  Le  Personnier,  v°  Pierre  Le  Débonnaire,  93  a. 

Michel  Le  Chevalier,  68  ans. 

Jeanne  Débonnaire,  fe  Sébastien  Le  Maigre,  55  ans. 

Jean  Gosset,  sr  de  la  Couture,  55  ans. 

Marie  Magdelène  Colombel,  84  ans. 

Françoise  Le  Quesne,  ve  Me  Sébastien  Folliot,  73  ans. 

Me  Robert  Gisles,  67  ans. 

Me  Gisles  Tavigny,  54  ans. 

Marie  Marguerite  Scelles,  17  ans. 

N.  et  d.  p.  Me  Pierre  Auber,  pb*e,  curé  dudit  lieu  depuis 
l'espace  de  51  ans  révolus  et  accomplis,  après  avoir 
mené  une  vie  entièrement  ecclésiastique  et  pastorale, 
âgé  de  76  ans,  dans  le  chœur  de  l'église,  immédiate- 
ment sous  la  lampe,  par  Me  Pierre  Le  Marois,  pbre, 


—  182  - 


i7*a    7  mai 
9  août 
1723  19  janvier 

a  février 


curé  de  S*  Martin,  doyen  de  la  chrétienté;  présents  : 
Me  J.  B.  du  Bosq,  pbre,  vie.  du  lieu  ;  Mes  lsaac  Fran- 
çois Aubry,  Gilles  Tillard,  Guillaume  Adeline,  Vin- 
cent Lagouelle,  pbpes,  y  desservant  ;  Etienne  Fossey 
et  Marin  Langlois,  diacres. 

Jacques  Le  Laboureux,  45  ans. 

Françoise  Sallen,  fe  Me  Marc  Antoine  Bourdon,  44  ans. 

Marie  Perrette  (aliàs  Pétronille)  Le  Cocq,  fe  Thomas  du 
Bosq,  esc,  sr  du  Breuil,  70  ans,  dans  la  nef. 

Julien  Le  Routier,  u  ans. 


4  ou  30 avril  Barbe  Le  Rouge,  ve  du  sT  de  la  Richardière,  62  ans. 


3  oct, 


1724  30  mars 

a  avril 

8    » 

1725 

20  août 

3  nov. 

6    » 

16     » 

i7a7 

8  février 

9      » 

18  mai 

29  oct. 

1728 

10  février 

26  mai 

6  nov. 

1729 

9  juin 

27    » 

26  sent. 

* 

1730 

16  janvier 

ao      » 

1731 

6  avril 

13  nov. 

Me  Guillaume  Adeline,  pbre,  obitier  de  S1  Jean,  50  ansr 
confrère  de  S*  Révérend. 

Me  Robert  Bidot.  46  ans. 

Me  François  Fellecoq,  pbre,  a8  ans,  par  Me  Pasturel,  ch. 
de  Goupillières. 

Louis  du  Trésor,  esc,  17  ans. 

Marie  Poitevin,  fe  Pierre  Le  Véel,  aubergiste  des  Armes 
de  France. 

Me  Martin  Leclerc,  huissier  audiencier,  55  ans. 

Jeanne  Le  Rouge,  ve  Jean  Le  Cieux,  28  ans. 

Me  Gilles  Tillard,  pbre,  obitier,  64  ans,  sous  le  portail. 

Blanche  Tostain,  ve  Jean  du  Boscq,  82  ans. 

Me  François  lsaac  Aubry,  pbre,  obitier,  par  Thomas  de 
Bernesq,  pbre,ch.  de  la  Cathédrale,  proche  la  sacristie. 

Magdeleine  Mauminot,  v*  Joachim  Aubry,  55  ans. 

M*  Marc  Antoine  Bourdon,  48  ans. 

Jacques  Gilles  de  Landeville,  av*  du  roy,  47  ans. 

Marie  Folliot,  fe  Pierre  Le  Chevalier,  40  ans. 

François  Le  Sueur. 

Robert  Javalet,  50  ans. 

Denis  Folliot,  85  ans. 

Me  Thomas  du  Boscq,  esc,  sr  du  Breuil,  cons.  du  roy, 

anc.  recev.  des  tailles,  88  ans. 
Jean  Le  Rouge,  7a  ans. 
Marguerite  Le(s)caley,  80  ans. 
Pierre  Dumont,  41  ans. 
AmbroisePaysant,  cons.,  élu  en  é.l.,  72  ans. 


i 


-  183  - 


173a    8  août 


11    » 


1733  2  mai 
8  sept. 

16  oct. 

1734  37  juillet 

4  déc. 

1735  19  sept. 
a8  déc. 

1736  a6  juillet 

1737 

3  oct. 

1738  10  avril 
ï  739  34  janvier 


10  juillet 
ta      » 

1740  99  février 

7  avril 

3  déc. 

7     » 

1741  18  avril 

7  août 
174a    7  mai 
1743  18  janvier 

5  avril 

8  mai 


Marguerite  de  Croc,  f*  Thomas-Claude  Planson,  pre- 
mier capitaine  de  la  ville,  54  ans. 

€  iV.Floriet,  contrôleur  général  des  fermes  du  Roy  pour 
le  département  de  Caen,  lequel  fut  assassiné,  le  sa- 
medi 9  du  présent  mois,  sur  les  10  h.  1/2  du  soir,  près 
la  balle  au  blé,  4a  ans.  » 

Anonyme  du  Breuil,  1  jour. 

Françoise  Catherine  Marc,  fe  de  Beaumont  Ourouf, 
cons.  du  roy  en  baill.  et  vie  ,  34  ans. 

Mô  J.  B.  Paysant,  sr  des  Mesnils,  vicomte  et  mère  (sic) 
de  cette  ville,  37  ans. 

Catherine  Bernaye,  v*  Thomas  Lagoille,  70  ans. 

Catherine  Lepersonnier,  9a  ans. 

Jacques  Le  Clerc,  36  ans. 

Gabriel  Bouillot,  35  ans. 

Magdeleine  du  Jardin,  ve  Bourdon,  60  ans. 

Elisabeth  de  Croc,  ve  Michel  Molandain,  74  ans. 

Geneviève  Le  Chartier,  ve  en  secondes  noces  du  sr  de  la 
Barre,  esc,  88  ans. 

Catherine  Robert,  ve  Germain  Quétissant,  77  ans,  chap. 
Toussaints. 

Marc  Antoine  de  Hermerel,  esc,  sr  du  Martel,  sgp  et 
patron  d'Agy,  lieut.  part,  en  baill.  et  subdélégué  de 
Monsieur  l'Intendant,  78  ans. 

Laurent  Le  Rouge,  45  ans. 

Adrien  Le  Rouge,  36  ans. 

Jean  de  Chéron  (Cairon),  esc,  sgr  d'Arquelais  (d'Ar- 
clais),  33  ans. 

Catherine  Sabourolt  (-ault  ?)  d.  de  la  Richardière,  P 
Pierre  du  Hutrel,  60  ans. 

François  Allard,  d.  Lapresle,  64  ans. 

Sébastien  Le  Maigre,  78  ans. 

Claire  Le  Véel,  ve  J.-B.  Cicile,  66  ans. 

Thomas  Claude  Planson,  cap.  de  la  bourg.  73  ans. 

Nicolas  Le  Débonnaire,  70  ans. 

Marie  Giard,  ve  Thomas  Fouques,  80  ans. 

Marguerite  Le  Maigre,  60  ans. 

Radegonde  Le  Diacre,  ve  Lambert  Tillard,  70  ans. 


—  184  — 


*74J 

a  a  jura 

17  août 

7  déc. 

1744 

13  mars 

16  juin 

iBf  août 

28   » 

6  sept. 
174c  39  avril 


39  juin 

1746  38  février 

3  avril 

5  nov. 

1747  15  avril 

1748  14  mai 
14  juin 
14  août 


1749  7  janvier 
}i  déc. 

1750  9  mai 

13  déc. 

1751  6  janvier 


Marie  Magdelaîne  Philippes  de  la  Boullerie,  f«  J.  B. 

du  Bosq,  sr  de  Beaumont,  cons.  du  roy,  rec.  anc.  des 

tailles,  34  ans. 
Guillaume  Joly,  employé  dans  les  fermes  du  roy,  65  a. 
Catherine  Lubin,  v*  Charles  Folliot,  esleu,  88  ans. 
Charles  Le  Marchand,  m*re  mercier,  bourg.de  S1  Jean,  54  a. 
Anne  Le  Vanier,  ve  Jean  Le  Rouge,  apoticaire,  83  ans. 
Claire  Gillone  Langevin,  fe  François  Antoine  du  Neuf- 
bourg  Crespin,  4a  ans. 
Antoisne  Pigault,  écolier,  natif  de  Beuzeville  (Manche), 

demeurant  chez  Me  Fellecoq,  m*re  de  pension,  ao  ans. 
Marguerite  Foucques,  70  ans. 
M6  Pierre  Jouanne,  diacre,  de  la  paroisse  de  Uttry,  pris 

de  mal  dans  le  séminaire  où  il  était  à  faire  sa  mission 

pour  le  saint  ordre  de  pbro. 
Elisabeth  Duval,  f*  Louis  de  la  Planche,  bourg,  de  Caen, 

proche  le  balustre  de  l'autel  Toussaints. 
Catherine  Le  Maigre,  fe  Richard  Jean,  md  mercier,  37  a. 
Bonne  Tavigny,  v«  Nicolas  Le  François,  aubergiste  à 

Isigny,  8a  ans. 
Jean  Antoine  Exupère  Nicolas  Bethon  ,  employé  dans 

les  fermes  du  roy,  34  ans. 
Marie-Magdeleine  Renouvin,  v°  Nicolas  Le  Débonnaire, 

mlre  chandelier,  65  ans. 
Marie  Ursule,  connue  sous  le  nom  de  Foucques,  11  ans. 
Jeanne  Le  Maigre,  80  ans. 
Marie  Anne  de  Bréville,  35  ans,  v*  Jean  deChairon,  esc, 

sr  d' Ardais. 
Susanne  Binet,  v6  Jean  Gosset,  av\  77  ans. 
François  Antoisne  Crespin  du  Neufbourg,  57  ans. 
J.  B.  Dubosq,  sr  de  Beaumont,  sgr  du  Pray  et  autres 

lieux,  cons.  du  roy.  recev.  anc.  des  tailles,  60  ans. 
Susanne  Ménard,  fe  Me  Michel  Lechevalliej",  mire  bour- 

(re)lier,  70  ans. 
Marie  de  La  Niepce,  fe  Augustin  Aubry,  vinaigrier,  63  a. 
Michel  François  Duplessis,  mlre  droguiste-épicier-confi- 
seur à  Caen,  décédé  chez  le  sr  curé  (Pierre  de  la 

Planche),  son  beau-frère. 


—  185 


1751 

17  sept. 

1753 

ia  mars 

» 

15  juin 

Ier  juillet 

1753 

20  janvier 

5  février 

7  juillet 

7  août 

1754 

9  janvier 

37  sept. 

*755 

la  mars 

1756 

31  mars 

16  sept. 

16  oct. 

H57 

ier  janvier 

6      » 

3  mai 

5  nov. 

1758 

10  janvier 

5  février 

25  mars 

19  avril 

24    » 
15  mai 

24    » 

26  oct. 


Jean  François  de  la  Rivière,  esc,  s?  de  Rotniliy,  33  ans. 
Marie  Magdeleine  Le  Cat,  f*  Michel  François  Duhamel, 

notaire,  50  ans. 
Augustin  Àubry,  mtre  vinaigrier,  67  ans. 
Nicolas  Bethon,  mtr°  chandelier,  72  ans. 
Pierre  Le  Rouge,  pbre,  vie.  de  la  paroisse. 
Louis  de  la  Planche,  bourg,  de  Caen,  père  du  curé  de 

S*  Jean,  79  ans. 
Nicolas  Renouvin,  huissier  au  grenier  à  sel,  40  ans. 
Louise  Charlotte  Gosselin,  de  Longieau,  33  ans. 
Elisabeth  Marguerite  Gosselin,  de  Longieau,  27  ans. 
Marie  Magdeleine  Piédagnel,  75  ans. 
Paul  Oger,  aubergiste,  72  ans. 
Thomas  Adeline,  sr  de  la  Vignaye,  bourg,  de  S*  Jean, 

61  ans. 
Marie  Anne  Jeanne  Françoise  Ousouf  de  Beaumont,  18  a. 
J.  B.  Sabourauld,  29  ans. 
David  Deehayes,  escholier,  «  natif  dans  l'Amérique  », 

30  ans,  c  pensionnaire  chez  M.  le  Principal  ». 
Pierre  Godefroy,  écolier,  16  ans. 
Thomas  Contrairie,  écolier,  1}  ans. 
Raoult  Sabourault,  d.  la  Richardière,  68  ans. 
Marie   Laloe,  fe  Noël  La  Brecque,  maître   menuisier, 

par  Gouet,  curé  de  S1  Loup,  doyen  de  la  chrétienté, 

60  ans. 
Louise  Le  Midou,  ve  Charles  Le  Marchand,  md  drapier, 

75  ans. 
Marie  Jeanne  Angélique  du  Castel  Ousouf,  ve  Thomas 

Adline,  s*  de  la  Vignaye,  70  ans. 
Marie  Madeleine  Bethon,  f°  Charles  Benard,  huissier, 

40  ans. 
Anne  Jeanne  Malenfant,  v«  Mess.  Pierre  de  Monfiquet, 

80  ans. 
François  Philippe  Le  Vallois,  md  mercier,  40  ans. 
Jeanne  Lenteigne,  ve  J.  B.  Ousouf  de  Beaumont,  42  a. 
Marie  de  Lagouelle,  66  ans. 
Michel  François  Duhamel,  not.  roy.  et  apost.  à  Bayeux 

69  ans. 


—  186  — 


*759 

5  février 

9  avril 

5  déc. 

1760 

2  sept. 

1761 

10  nov. 

176a 

30  oct. 

19  nov. 

i763 

34  janvier 

13  août 

9  oct. 

» 

1764 

17  avril 

22  août 

2  oct. 

1765 

10  janvier 

1 5  avril 

25  mai 

1766 

19  janvier 

8  février 

17      » 

10  avril 


1767  17  janvier 


22    » 


27  juin 

25  nov. 

1768 

2  janvier 

19      » 

26  avril 

3  juillet 

Catherine  Tassin,  ve  Gilles  AJlix,  md  1  75  ans. 

Antoisne  Le  Forestier,  M*  chandelier,  trésorier  en  charge 
de  la  paroisse,  52  ans. 

Jeanne  Eudelin,  fe  Pierre  Duruel,  n***0  chandelier,  57  a. 

Exupère  Bidot,  42  ans. 

Catherine  Nicolle,  v*  Adrien  Le  Rouge,  55  ans. 

Thomas  Gouesmel,  pbre1  33  ans. 

J.  B.  Le  Courtois,  pbr0,  43  ans. 

Marie  Le  Sénécal,  f*  Jullien  Folliot,  bourg.,  60  ans. 

Marie  Piédagnel,  ve  Vincent  Renouvin,  bourg.,  90  ans. 

Marie  Mauminot,  75  ans. 

Félicité  Pierre  Mauricet,  60  ans. 

Pierre  du  Mutrel,  md  mercier,  91  ans. 

Michel  Le  Chevalier,  bourg.,  81  ans. 

Marie  Susanne  Gosse t,  65  ans. 

Mess.  Louis  Jacques  de  la  Houssaye,  esc,  sr  du  Plessis, 
pensionnaire  au  collège,  16  ans. 

Etienne  Bidot,  bourg.,  60  ans. 

N.  d.  Augustine  Susanne  Le  Fournier,  Ve  mess.  Marc 
François  du  Hamel,  esc,  sgr  de  Fontaines,  58  ans. 

René  de  Launé,  cons.  élu  en  éleot.,  92  ans. 

Paul  Gosset,  sr  de  la  Couture,  68  ans. 

Michelle  Jacqueline  Le  Vanier,  fe  Pierre  .Robert  Le  Va- 
rier, bourg,  de  Bayeux,  27  ans. 

Marie  Accard,  ve  Antoine  Liégard,  puis  Jean  Laurens, 
aubergistes,  88  ans. 

Clément  Jahiet,  bourg,  de  Bayeux,  greffier  de  Tofficia- 
lité  diocésaine,  69  ans. 

N.  d.  Marie  Françoise  Rivière,  v°  Raphaël  du  Fresne, 
esc,  sr  du  Motel,  58  ans. 

Philippe  Le  Maigre,  md  mercier,  74  3ns. 

Pierre  Vauquelin,  m*ra  menuisier,  78  ans,  chap.  de  l'Hô- 
pital Général. 

Robert  Mallet,  bourg,  de  Bayeux,  72  ans. 

Mess.   Jean  de  Montfiquet ,  esc.  ,  porte-étendard  des 
gardes  du  roy,  chev.  de  S*  Louis,  55  ans. 

Messire  Louis  Descajeul,  77  ans. 

Jacques  Louis  Patry,  esc.,  anc  cap.  de  milice,  75  ans. 


-  187  — 


1768  IO  oct. 

1769  7  juillet 


19  oct. 

1770  27  juin 

1771  aa  février 
16  mars 
18  mai 

37  oct. 

aa  déc. 
177a    4  mars 

6  mai 
1773     6  janvier 


11  avril 


13    » 
35  mai 


16  oct. 


Françoise  Jahiet,  fille  feu  Clément,  35  ans. 

D.  p.  Pierre  de  la  Planche,  pbre,  anc.  curé  de  S*  Jean, 
administrateur  général  de  l'hôpital  des  pauvres  de 
cette  ville,  71  ans,  dans  le  chœur,  par  François  Vi- 
mard,  curé  de  S1  Martin,  doyen  de  la  chrétienté  ;  pré- 
sents Nicolas  Le  François  de  La  Fontaine,  François 
Robine,  Jacques  Scelles,  Jean  Antoine  Malherbe, 
curés  de  S*  Exupère,  de  S'  Laurent,  de  S1  Ouen  du 
Château  et  de  S*  Vigor. 

François  Folliot,  sr  de  Baubignon,  75  ans. 

D.  p.  Denis  Duhamel,  pbre,  anc.  curé  de  Magny,  de  la 
confrérie  de  S1  Révèrent,  82  ans,  nef. 

Susanne  Osmont,  f°  Nicolas  Creveuil,  md  aubergiste, 
bourg,  de  S*  Jean,  56  ans,  nef. 

D.  p.  François  Marc  Le  Vallois,  pbw,  de  cette  paroisse, 
30  a.,  dans  l'aile  de  tous  les  Saints,  vis-à-vis  de  l'autel. 

Pierre  François  Le  Sueur,  fils  feu  Jacques  François  d'Es- 
quay,  mort  chez  Duruel,  notaire,  son  oncle. 

Marie  Quétissant,  v*  Nicolas  Bethon,  md  chandelier, 
84  ans,  aile  de  tous  les  Saints. 

Marie  Magdelène  Renouvin,  fG  Jacques  Seigle,  bache- 
lier en  droit,  ai  ans. 

Pierre-Adrien  Folliot,  bourg.,  aa  ans  3  mois. 

Julien  Folliot,  sr  de  Pouligny,  bourg.,  86  ans. 

D.  p.  Pierre  Le  Romain,  p1*0,  curé  de  Rye,  7a  a.,  mort 
en  S1  Jean.- 

Françoise  Liégard,  v°  Pierre  Dumont,  ci-dev.  aubergiste 
à  Caen,  morte  hier  à  l'auberge  du  Grand  Hôtel,  dans 
la  nef. 

M*  David  Regnauld  Maheust,  ci-devant  exempt  de  la 
maréchaussée  de  France  à  Bayeux,  lieutenant  de  l'hô- 
tel royal  des  Invalides,  70  ans. 

Marie  Poitevin,  fe  Nicolas  Mauny,  md  droguiste,  68  a. 
Marguerite  de   Lagouelle,  ve  Jacques  Le  Clerc,  puis 
Robert  Mallet,  mlro  chandelier,  bourg,  de  Bayeux, 
décédée  chez  le  curé  de  Sully,  77  ans. 
Luce  Le  Doray,  v©du  sr  Deslongchamps  Maheust,  puis 
du  sr  des  Isles  Lefèvre,  74  ans. 


-  188  - 


1773     9  nov< 


16  déc. 

1774  4  mai 
36  juillet 
34  oct. 

28  nov. 

1775  15  mai 
13  juillet 

3  août 


1776 

11  janvier 

39  juillet 

19  août 

1777 

si  janvier 

7  août 

17  sept. 

1778  11  mars 
13  mai 


N.  d.  Marie  Louise  Godard,  ve  Lemonnier,  proc.  du 
roy  en  él.,  68  ans,  par  Le  François  La  Fontaine,  curé 
de  S*  Exupère. 

Mess.  Denis  Hervé  Le  Roy,  esc.,  sr  de  S1  Sauveur,  av1  au 
Conseil  supérieur  et  en  baill.,  33  ans. 

N.  d"*  Marie  Françoise  Néel  de  la  Caillerie,  70  ans. 

Gabriel  Mounniot,  ci-dev.  md  chapelier,  65  ans. 

Marie  Eugénie  Duruel,  fe  Louis  Laurent,  md  aubergiste, 
36  ans. 

Me  Jacques  Folliot,  bourg.,  83  a.,  aile  de  tous  les  Saints. 

Me  Germain  Pierre  Gouesmel,  mtre  chandelier,  45  ans. 

Me  Nicolas  Mauny,  md  droguiste,  bourg,  de  Bayeux, 
85  ans. 

Anne  Françoise  Viger,  fe  Jacques  Olivier  Duhamel,  av* 
en  Parlement  et  au  baill.,  cons.  du  Roy,  lieu  t.  gén.  de 
l'amirauté  de  Bayeux  et  échevin  de  la  ville,  37  ans. 

Marie  Anne  Le  Dorey,  ve  Clément  Jahiet,  bourg,  de 
Bayeux  et  greff.  de  l'officialité,  66  ans. 

Pierre  Robert  Le  Vanier,  bourg,  de  Bayeux,  34  ans. 

Pierre  Antoine  Duruel,  bourg,  de  Bayeux  et  commis 
pour  l'exercice  de  la  charge  de  notaire  royal  et  apos- 
tolique de  cette  ville,  43  ans. 

D.  p.  Louis  Nicolas  Le  Métais,  curé  de  S1  Jean,  44  ans, 
chœur,  par  François  Vimard,  ancien  curé  de  S*  Mar- 
tin de  Bayeux,  doyen  de  la  chrétienté,  présents  :  Ni- 
colas Le  François  La  Fontaine,  Augustin  Anne  Maresq, 
Jacques  Scelles,  curés  de  S*  Exupère,  S1  André,  S1 
Ouen  du  Château  ;  Louis  Bernard  Collot,  supérieur 
du  Séminaire. 

N.  d.  Marie  d'Etienne,  v«  mess.  Jacques  Louis  Patry, 
esc,  sr  de  Vaux,  80  ans. 

Marie  Magdeleine  Elisabeth  Onfroy,  fe  Etienne  Guitton 

de  la  Croix,  bourg,  de  Bayeux,  57  ans. 
Michel  Etienne,  aubergiste,  48  ans. 

Jean  Le  Cieux,  huissier,  «>i  ans. 


-  189  — 

VII. 
S*  FLOXEL 


Cette  paroisse  fut  réunie  à  S'-Symphorien ,  le  38  mai  1709,  à  cause  de 
la  pauvreté  et  du  délabrement  de  son  église. 


1635  30  nov. 
33  déc. 

1636  35  août 


1639 


13  oct. 


'630    7  avril 
1631  33  juin 


1633  11  déc. 


1636  sa  avril 

1637  l9      * 
1639  31  janvier 
1655  )6  avril 

1666  35    » 

1677  7  mars 

1678  18  février 

1679  3  sept. 


Magdaleine  Paris,  fille  Philippe  et  Jeanne  Rivière,  a  m. 

Bertrand  Le  Goupil,  fils  Jean,  en  présence  des  confrères 
de  la  Charité  de  S*  Symphorien. 

Gilles  Le  Coq,  curé  du  lieu  ,  professeur  au  Collège  de 
Bayeux,  «mort  en  soignant  jour  et  nuit  les  malades  de 
la  peste»,  30  a.,  à  l'entrée  de  l'église,  sous  la  tour(i). 

Charles  Hébert,  fils  Henri,  serg1  royal ,  en  présence  de 
la  Charité  des  Cordeliers. 

Marie  Tostain,  ve  Jacques  Hébert,  en  présence  des  Cha- 
rités de  Bayeux. 

Jacques  Scelles,  fils  Michel,  de  Nonnant,  demeur*  à  S* 
Floxeh  en  présence  de  la  Charité  des  P.  Augustins. 

Jacques  Hébert ,  fils  Henri ,  en  présence  du  curé  de 
Longues,  dom  Jean  Cochard ,  pbre,  religieux  et  sous- 
prieur  de  S*  Vigor-le-Grand,  etc. 

Pierre  Verel,  en  présence  du  sp  curé  de  S*  Sauveur,  Me 
Jacques  Héroult,  et  des  Charités  de  Bayeux  en  la  plus 
grande  partie. 

Guillaume  Le  Hérici,  en  présence  de  Me  Jacques  Hé- 
roult, pbpe%  chap.  des  Courtils. 

Isa  beau  Fouin,  v°  en  ireB  noces  du  sr  Verel. 

Catherine  Le  Diacre,  fe  Jean  Le  Goupil. 

Guillaume  Hermerel,  esc,  cons.  du  Roy,  rec.  des  tailles, 
76  ans,  au  pied  du  pilier  vis-à-vis  la  sacristie  (3). 

Olivier  Hermerel,  esc,  aussi  rec.  des  tailles,  époux 
Louise  Durand,  63  a.,  auprès  de  son  père  (3). 

Isabeau  Vimard,  3  ans. 

François  Hubert,  67  ans. 

Marie  Le  Saleur. 


(1)  Voir  Béliers,  page  95. 
(3)  Voir  Béziers,  page  96. 
(3)  Voir  Béziers,    ibid. 


-  190  — 


1684  M  juillet 
14  août 

1692  18  février 
11  déc. 

1696  37  mars 
s  juin 
34  nov. 

1700  28  février 


10  avril 

1701     7  oct. 

170a  ai  avril 
ier  août 

1703  a  sept. 

1704  2  janvier 

1706  36      » 
23  mai 

1707  30  déc. 

1708  14  août 

1709  3  mai 


Gabriel  Le  Diacre. 

Jacqueline  Vauchis,  fe  François  Lejeune  ,  inhumée  par 

M*  Raoul  Le  Parfait,  curé  de  la  Magdelaine. 
Anne  Dolbel,  fe  Jean  Le  Héricy,  50  ans. 
Pierre  Rinboult,  56  ans  3  mois. 

François  Quétisant,  fils  Germain  et  Catherine  Robert,3  a. 
Pierre  Le  Diacre,  53  a.  6  m.,  devant  l'autel  de  la  Vierge. 
Jeanne  Le  Roux,  fe  Guillaume  Mancel,  43  ans  6  mois. 
Anonyme  de  Parey,  esc,  fils  mons.  Guy  François,  esc, 
baron  de  Combray  et  dame  Marie  Marguerite  Poirier 
de  Taillepied,  a  mois,  devant  l'autel  de  la  Vierge. 
François  Quétisant,  fille  Germain  et  Catherine  Robert, 

2  mois,  devant  l'autel  Toussaints. 
Pierre  Quétisant,  fils  Germain,  esc,  9  jours  devant  l'au- 
tel Toussaints. 
Dianne  Quétisant,  fa  Jacques  Lavoisne,  70  ans. 
Marie  Poictevin,  v6  Thomas  Robert,  80  ans. 
Germain  Hue,  56  ans. 
Elisabeth  Cosne,  v«  Pierre  Baston,  78  ans. 
Guillaume  Le  Héricy,  70  ans. 
Anonyme  de  Combray,  fils  Guy,  6  jours. 
CatherineHue,fille  Germain  et  Françoise  Baston, 9  m.  16  j. 
Nicolas  Déprès. 
Marin  Le  Goupil. 


VIII. 
S'  LAURENT 


Avant  1106,  cette  paroisse  était  dans  l'enceinte  delà  ville.  Il  y  a  eu 
plusieurs  églises  successives.  Le  chœur  fut  allongé  de  16  pieds  en  1765, 
et  exhaussé  de  14  au-dessus  de  la  nef. 

?  H.  h.  James  Le  Maigre,  bourg,  de  Bayeux  (1). 

1475    6  sept.        Guillaume-Raoul  Vignel,  pbpe,  chap»  en  la  Cathédrale, 

curé  de  S*  Laurent,  devant  l'autel  de  la  Vierge  (2). 

(1)  Voir  Bézitrs,  page  98. 
(9)  Voir  Beziers,    ibid. 


-  191  — 


1662    7  mars 

1674  13  déc. 

1675  9  mars 
8  avril 

1676  7  juin 

36  oct. 

1678  4  janvier 

7  août 
38    » 

1679  14  déc. 

1680  3  août 

1681  23    » 
1683  11  avril 

8  juillet 
4  sept. 

1685  26     » 

18  oct. 


1686 

8  mars 

ai  avril 

*3     > 

1687 

34  nov. 

s8    » 

1688 

31  février 

11  mars 

30  avril 

3  juillet 

4  oct. 


Mathurin,  fils  feu  Matburin  Quima  et  Renée  Scelles,  5  a. 

de  S1  Exupère. 
Marin  Vaultier,  80  ans. 
Elisabeth  Onfroy,  33  ans. 
Michel  Onfroy,  14  ans. 
M6  Nicolas  Malenfant,  73  a.,  par  M*  Thomas  Mannoury, 

archid.  en  la  Cathéd. 
Marie  de  Brécy,  f8  Lespiney  Rogier ,  lieut.  gén.  en  la 

vicomte,  par  le  même. 
Marie  Costil,  v*  Michel  Benoit,  lieut.  en  l'amirauté  de 

France,  95  ans  passés. 
Marie  Malenfant,  18  ans. 
Nicolas  de  Vaux,  40  ans. 
Richard  Le  Petit,  bourg,  de  S*  Laurent,  60  ans. 
Gyonne  Malenfant,  ve  Jean  Leforestier,  80  ans. 
Jean  Bonnemie. 
Gabriel  Malenfant,  3  ans,  par  Thomas  Lefort,  neveu  de 

Jacques  Lefort,  curé. 
Gabriel  Lucas,  4  ans  6  mois. 
Marguerite  Gohier,  ve  Àr...  David,  55  ans. 
Me  Philippe  Le  Parfait,  pbre,  au-dessus  des  fonts,  lieu  de 

la  sépulture  de  ses  père  et  mère. 
Gabriel  Rogier,  fils  du  sr  de  Lespiney  Rogier,  Michel, 

lieut.  gén.  en  la  vie,  de  S1  André,  6  mois,  proche 

l'autel  S*e  Anne.  (Le  reg.  de  S*  André  lui  donne  14  m.) 
Françoise  Le  Barbey,  fille  Charles,  esc,  sT  de  Reviers, 

3  ans. 
DU*  Jacqueline  Menard,  fe  M*  Gabriel  Rogier,  av*  . 
Nicolas  Bourrey,  35  ans. 
Louis  Halley,  78  ans,  à  côté  des  fonts. 
Suzanne  Leforestier,  f*  Gabriel  Jahiet,  près  la  tombe  de 

Me  René  Leforestier. 
M*  Michel  Malenfant,  cons.  ass.  en  baill.  et  vie,  43  a. 
Jacqueline  Malenfant,  sa  fille. 
Blanche  Françoise  Bonnemie  ,  fille  Jean-Etienne  ,  sr  des 

Préaulx,  par  Olivier  Bonnemie,  ch^de  S1  Patrice,  1  j. 
D11*  Madeleine  Rogier,  v6  Michel  Malenfant ,  cons.  ass. 
Marie  Le  Parfait,  fe  Louis  Verson,  37  ans. 


—  192  - 


i688  35  nov. 
1689       août 


35  sept. 

36    » 

1690 

11  janvier 

30  mai 

1691 

ao  avril 

27  juin 

1694 

a  janvier 

1695 

37  sept. 

1696 

39  oct. 

1697 

36  nov. 

a8    » 

1698 

16  mai 

1699 

10  août 

1700 

ao  sept. 

1701 

ia  février 

30        » 

39  avril 

as  déc. 

1703 

13  avril 

1705 

» 

1706 

1 5  février 

ao  juillet 

1707 

6  juillet 

1708 

19  février 

Ier  oct. 

1709 

37  février 

Jean  Blanlo,  pbre,  curé  de  S1  Sulpice ,  y  décédé ,  dans  la 

chap.  Ste  Anne,  place  de  la  sépulture  de  son  père. 
#. . .  Bonnemie,  fille  J.  B.,  sr  des  Préaulx  et  Françoise 

Rogier. 
Me  Joachim  Blanlo,  huissier. 
Marie  Madeleine  Rogier,  fille  M*  Michel,  sT  de  l'Espi- 

ney,  3  ans. 
Jean  Souef,  55  ans. 
Etienne  Leprovost,  4;  ans. 

DIl«  Françoise  Rogier, fe  J.  B.  Bonnemie,  s*  des  Préaulx. 
D,,e  Marguerite  Rogier,  fille  Me  Gabriel  Rogier,  avl, 

38  à  30  ans. 
Me  Gabriel  Rogier,  av*  ,  inhumé  par  MM.  du  Chapitre. 
Marotte  Gardin,  f°  Joachim  Langlois,  73  à  74  ans. 
Sébastienne  N. . .,  f*  Loisel. 
Catherine  Collibert,  fe  Jean  Lecompte. 
Guillemette  Leforestier,  80  ans. 
Marie  Leclerc,  Me  Leclerc,  huissier,  5  ans. 
Jean  de  Gouet,  esc.,  sr  des  Essarts,  mari  de  Françoise 

Campain. 
François  Pitard,  fils  du  sr  de  la  Fosse,  18  ans. 
Jeanne  Lemaigre,  80  ans. 
Paul  Leharibel,  d.  Lavigne,  hôtelier  au  Louvre. 
Jeanne  Bailleul,  f*  Michel  Rogier,  esc. ,  sr  de  Lespiney, 

lieut.  en  vie. 
Jean  de  Vaux,  fils  Simon,  31  ans,  près  les  fonts. 
Michel  Jahiet,  fils  du  sr  Jahiet,  bourg,  de  la  paroisse. 
Jacques  Lefort,  pbrQ,curé  du  lieu,  devant  le  grand  autel, 

prés.  Jacques  Maloisel  et  Joachim  de  la  Haye,  pfres, 

ce  dernier  desservant  l'église. 
Jacqueline  Barbey,  f°  Me  Michel  Pitard ,  huissier  au 

grenier  à  seL 
Me  Michel  Pitard,  veuf  Jacqueline  Barbey. 
Jean  Michel  de  Malenfant,  gendarme  de  la  garde  du 

Roi. 
Françoise  Campain. 

Nicolas  Nicolles,  brigadier  au  grenier  à  sel. 
Jacqueline  Gosselin  de  Go  ville. 


-  193  — 


1709  17  mars 

7  juin 

1710  30  mai 

7  juillet 

1711  5  nov. 
aa    » 

1713  19  oct. 

33  » 
1713  37  mai 

171 5  2  janvier 

34  nov. 

1716  11     » 

1717  4  mars 

1718  18  août 

1719  31    » 

1730    4  janvier 

1733  11  avril 

8  août 
1735  5  sept. 
1730  10    » 

35  nov. 


1731  13  juin 

33  juillet 
1733     5  mai 
1733  33  mars 

1736  34  août 

1737  13  avril 


1744  16  janvier 


Jacques  Rossel,  sr  de  la  Huderie. 

Jeanne  Marie  Jean,  77  ans. 

Philippe  Faucon,  33  ans. 

Michel  Leriche,  pbre,  obitier,  70  ans. 

Anne  Jahiet,  13  ans. 

François  Thomas  Jahiet,  acolythe. 

Marie  Halley,  ve  Pierre  Lebourgeois. 

Anne  Halley,  fe  xMe  Borel,  de  Renchy* 

Dlle  Françoise  de  Grandval,  3;  ans. 

Joachim  Langlois,  mégissier,  86  ans. 

Dlle  Thérèse  d'Orbigny,  78  ans. 

Julien  Rogier,  cons.  du  roy,  esleu  en  él.,  49  ans. 

Barbe  Hébert,  60  ans. 

Gilles  Adeline,  bourg,  de  Bayeux,  80  ans. 

Jacques  Bouré,  33  ans,  domestique  chez  M.  Launé-Hue, 
vie.  gén.,  de  S1  Sauveur. 

Marie  Gosselin,  ve  Julien  Rogier,  cons.  du  roi ,  chœur, 
par  permission  et  sans  attribution  de  droit. 

Dlle  Marie  Françoise  Lequeus  de  Varville,  9  ans. 

DUe  Monique  Lequeus  de  Varville,  9  ans. 

Jeanne  de  Beauval,  70  ans. 

FrançoisedeVaux,veJacquesdeBaudre,  bourg.de  Bayeux. 

N.  et  dise.  pers.  Clément  Lequeus,  lieut.  gén.  ancien 
civil  et  criminel,  dans  le  chœur,  par  permission  d'An- 
toine Le  Fort,  che  ,  sgr  et  patron  de  S1  Laurent,  vie. 
gén.  de  l'évêque. 

Marie  Simonne  Lequeus  de  Varville,  9  ans. 

Michel  Durozier,  bourg,  de  Bayeux,  85  ans. 

Nicolas  Lequeus  de  Varville,  12  ans. 

Louis  Adeline,  md  ,  bourg,  de  Bayeux. 

Jacques  Adeline,  bourg,  de  la  parr.,  73  ans. 

Joachim  de  Lesnerac,  esc.,  sr  de  Mesniville,  chœur,  par 
pure  considération  et  sans  aucune  attribution  de  droit, 
par  permission  de  dise,  pers.,  Me  Hébert.  che  de  S( 
Laurent  et  patron  du  lieu. 

N,  d.  Françoise  Hélie  de  Clinchamps,  ve  Clément  Le- 
queus de  Varville ,  lieut.  gén.  et  anc.  viconte  de 
Bayeux. 


—  194  — 


1745  lx>  avriï 

28  mai 
13  nov. 

1746  30  janvier 


1747  11  mars 

9  nov. 

1748  13  avril 

1749  26      » 

1750  31  janvier 

10  sept. 

175 1  Ier  mars 


1752  24  sept. 

1756  31  janvier 

1757  iep  février 

Ier      » 

23  oct. 

I758    22      » 
29      » 

3  nov. 
1764  19  février 

1766  23  mars 
1768  24  février 

24  sept. 


Marie  Anne  du  Bousquet,  v*  Nicolas  Le  Lorier,  sr  de 

Torteval,  85  ans. 
Marie  Louise  Françoise  du  Thon  de  Bretteville,  29  a.  6  m. 
Marie  Chalopin,  fe  Laperruque,  70  ans. 
Michel  Rogier,  sr  de  TEpinay,  lieut.  gén.  hon.  en  vie, 
98  ans,  chœur,  par  permission  de  M*  Hébert,  ch*  , 
patron. 

pile  Marguerite  Le  Fillastre,  ve  Jean  de  Guienro,  esc., 
69  ans. 

Françoise  Adeline,  72  ans. 

Marie  Anne  Rogier,  19  ans. 

Michel  J.  B.  du  Pouché  (Dupucey  ?)  Rogier,  20  ans. 

Gabriel  du  Rozier,  sr  de  la  Londe,  bourg,  de  Bayeux, 
66  ans. 

Madeleine  Folliot  de  Dos  ville  (Folliot  Dozeville  ?),  f° 
Paisant,  sr  des  Vallées,  32  ans. 

Robert  Le  Fillastre,  pbre,  curé  du  lieu,  70  ans,  chœur, 
par  Me  Gouet,  curé  de  S1  Loup,  doyen  de  la  chré- 
tienté. Il  mourut  subitement  en  disant  la  messe. 

Marie  Anne  Rogier,  v9  Le  Brethon,  esc,  décédée  à  S* 
Patrice,  62  ans. 

Marie  du  Rozier,  ve  Nicolas  Poidevin,  70  ans,  nef. 

N.  pers.  Alexandre  Léonor  de  Cingal,  décédé  à  S1  Sau- 
veur, 45  ans. 

N.  d.  Legrand  du  Ca(s)telet,  fe  Jean  de  Monfiquet,  esc, 
chevr  de  S*  Louis,  48  ans,  nef. 

Gabriel  Augustin  de  Roncherolles,  sg*  de  la  Bazoque  et 
de  la  Londe,  50  ans,  chœur. 

Françoise  Le  Vaillant,  v«  Guillaume  de  Courseulles, 
chev.,  sgr  de  la  Bréviaire,  anc.  cap.  d'inf.,  72  ans. 

Marie  Gouville,  f*  Michel  Liégard,  aubergiste. 

Marie  Maufras,  Ve  Jean  James,  bourg,  de  la  parr. 

Jean  François  de  Canivet,  chev.,  sgr  du  Molay,  78  ans, 
chapelle  de  la  Vierge. 

Pierre  Sevestre,  md  épicier,  62  ans. 

Louis  Cauvin,  72  ans. 

Jacques  Labrèque,  pbre,  curé  du  lieu,  44  ans,  chœur, 
par  Me  François  Vimard,  doyen  de  la  chrétienté. 


—  195  — 


1769  12  déc. 
1771     a  nov. 


1773  aj  janvier 
37  déc. 
3  mars 


!774 


Gabriel  Philippe  Moisson,  bourg,  de  Bayeux,  aa  ans. 
Anne  Charlotte  Le  Petit  du  Longpré,  f*  Philippe  Le 

Queus,  proc.  du  roy  des  eaux  et  forêts,  37  ans,  nef. 
François  Bidot,  bourg,  de  Bayeux,  60  ans. 
Laurent  Gosselin,  sr  de  Longeau,  50  ans. 
Catherine  Le  Haribel,  ve  Durozier,  sr  de  la  Londe,  bourg. 

de  Bayeux,  80  ans,  nef. 
Marie  Anne  Moisson,  f°- Jean  Anne  d.  Lefébure,  md  de 

dentelles,  35  ans,  nef. 
François  Langevin,  concierge  aux  prisons  du  Conseil 

Supérieur,  63  ans. 
1775  19  janvier    Suzanne  Dufour,  v«  François  Seignet,  76  ans,  nef. 


a;  mai 


37  juin 


IX 
S1  LOUP 


Cette  paroisse  était  divisée  en  deux  parties  :  S*  Loup  sur,  qui  compo- 
sait le  faubourg,  et  S*  Loup  hors  ,  qui  comprenait  la  campagne.  L'église 
était  située  à  l'extrémité  du  faubourg,  vers  la  campagne. 

1610  19  juillet      Magdeleine  de  Baussy,  fille  n.  h.  Marc  de  Baussy. 

Catherine  Bougourt,  fe  Michel  Capelle,  bourg. 
Françoise  Bunel,  ve  M*  Gille  Le  Parquoys,  av*. 
Me  Jacques  Hubert  aux  jouxte  de  la  cornière  de  l'autel 

N.  D. 
Perrette  Hélyes,  v«  n.  h.  Claude  Caillet. 
M*  Adrien  Le  Meauffays. 
Michel  Capelle,  l'aîné. 
Perrette  Le  Maroys,  fe  Lucas  Vautyer. 
Noëlle  Le  Parquoys. 
Vén.  p.  Me  Jean  Le  Boullenc,  pbre,  ci-devant  curé  de 

Trévières,  chœur,  entre  les  deux  huys  du  chancel  de 

ladite  église. 
Pierre  de  Baussy,  esc.,  nef  près  la  tour. 
Marie  du  Hamel,  f*n.  h.  M*  Thomas  Le  Mercier, cons.  ass. 
Jean  de  Bougran,  sr  de  Nilly. 
Michel  Bunel,  esc,  ch.  de  Cully,  curé  de  Housteville, 

fils  n.  p.  Germain  Bunel,  sT  des  Isles. 


1611  10  mars 

1612  a8  août 
14  sept. 

1613  a8  mars 
aa  déc. 

1614  17  oct. 
161;  33  juin 
16 17  18  janvier 

aa  avril 


1618 
1619 


8  nov. 


—  196  — 


1619 

» 

12  déc. 

1620 

29  février 

27  avril 

1622 

iep  nov. 

1623 

22  mai 

1624 

18  avril 

1644 

17  juin 

1645 

2  déc. 

1646 

14  janvier 

2  mai 

1649 

20  août 

1650 

9  janvier 

21  juin 

29    » 

1651 

13  août 

1652 

7  juin 

3  oct. 

1653 

4  janv. 

1654 

31  mai 

1656 

19  janvier 

1657 

8  avril 

• 

10    » 

1638 

29  janvier 

1659 

23    » 

30  mai 

12  déc. 

» 

1660 

2}  juin 

1662 

22  avril 

28    » 

1663 

16  juin 

17  sept. 

28    » 

1664 

27  mars 

N.  h.  Antoine  Hélyes,  sr  du  Mutefel. 

Marguerite  de  Bonnissent,  v«  Me  Jean  du  Hamel,  sr  de 

Baussy,  chap.  N.  D. 
Jeanne  Vautier,  fille  Lucas,  grande  chapelle  de  l'église. 
Marc  de  Baussy,  nef  près  l'autel  Sie  Marguerite. 
Jean  de  Baussy.  nef. 
Marthe  Blet,  v°  Pierre  de  Baussy,  esc. 
Jeanne  du  Bousquet,  f°  n.  h.  Jean  Blondel,  sr  de  la  Ro- 

zière,  sous  le  crucifix. 
Me  Charles  Hacquemans,  avl. 
Raphaël  de  Chantelou,  sr  du  Mole,  esc. 
Jean  Cauvin. 
Jean  Bunouf,  bourg. 
Me  Gabriel  Bonnemie,  pbre. 
Germaine  de  Monceaux. 
Anne  Née,  ve  Thomas  Le  Marois. 
Jean  Le  Masson. 
Jeanne  Le  Noël. 
Georges  Le  Meigre. 

Me  Jean  Le  Gambier,  pbre,  obitier  de  céans. 
Guillemette  Vauquelin,  ve  Raphaël  Alexandre. 
Christophle  de  Chantelou. 
Marie  Tanquerel,  ve  Jean  Cauvin,  de  S*  Exupère. 
Jean  Blanlo. 

Magdaleine  Totain,  fe  Charles  Alexandre. 
Marin  de  Baussy,  fils  Charles  sg*  des  Arbretz. 
Guillaume  Laloe,  50  ans. 
Jean  Daniel,  pbre. 
Charles  Lemesle,  20  ans. 
Louis  Le  Noëlle. 

Thomas  Bourdon,  fils  aîné  de  Me'Estienne. 
J.  B.  Blanlo. 

Catherine  Pellevey,  f«  Guillaume  Cousin. 
Jeanne  Flambart,  f°  Me  Germain  Cauvin,  serg.,  35  ans- 
Barbe  du  Pont,  f«  n.  h.  Marc  Le  Barbey. 
Françoise  Blondel,  ve  Raphaël  de  Chantelou,  esc,  sr  de 

Molles. 
Perrette  de  Baussy,  fe  Me  Estienne  Bourdon,  75  ans. 


—  197  - 


1664  31  oct- 
ao  nov. 

1665  13  avril 
31  juillet 
iep  nov. 

1666  9  janvier 
Ier  nov. 


8  nov. 


a  déc. 


1667  5  janvier 

4  février 
8  mars 

ier  juin 

24  déc. 

1668  6  janvier 

1669  3  février 

15  mai 

5  juillet 

8      » 
39  sept. 
15  oct. 
23     » 

1670  28  février 
30  mars 
18  avril 

22  oct. 

25  déc. 


Catherine  Bourdon,  fille  Charles. 
Jacqueline  Papillon,  fe  Jean  Bonnemie,  70  ans. 
Guillaume  Burel,  22  ans. 
Marie  Cabot,  fe  Simon  Cousin. 
Me  Estienne  Bourdon,  75  ans. 

François  de  Baussy,  serg*  ,  75  ans,  de  Brunville,  nef. 
Chapelle  N.  D.  Pierre  Née,  fils  Richard,  et  Marie  du 
Rosier,  décédée  dans  la  maison  des  hoirs  Jean  Chipel, 

sise  proche  les  fossés  de  la  ville. 
Nef.  Jeanne  Bunouf,  fe  Alphonse  Laurent,  barbier  à 

Bayeux,  45  ans. 
Nef.  Jean  Laurent,  fils  Alphonse  et  Jeanne  Bunouf,  dé- 
cédé maison  Thomas  Vitard,  proc.  en  baill.  et  vic.f 

13  à  14  ans. 
Nef.  Charles  Le  Mesle,  droguiste,  60  ans. 
Nef.  Marie  Le  Haribel,  ve  François  Le  Marois,  70  ans. 
Jean  Bonnemie,  boulanger,  86  ans,  nef. 
Nef.  Pierre  Le  Haribel,  68  ans. 
Robert  Née,  fils  Richard  et  Marie  du  Rozier,  7  mois, 

chap.  N.  D. 
Nef.  Jean  Bonnemie,  fils  Denis,  huissier  audiencier,  7  j. 
Catherine  Dolbel,  ve  en  dernières  noces  de  Charles  Bra- 

zard,  esc,  sp  de  Couvert,  66  ans. 
Nef.  Etienne  Fleury,  fils  Marc,  chirurgien,  et  Perrette 

Le  Haribel,  2  ans. 
Nef.  Catherine  Le  Bouvier,  fe  Michel  Le  Marchand, 

25  à  26  ans. 
Simon  Douétil,  boulanger,  28  ans. 
Gilles  Burel,  fermier  du  sr  du  Fresne  Baussy,  ^  a.,  nef. 
Marie  Le  Véel,  fille  Jacques  et  Hélaine  Auber,  1  an,  nef. 
Marie  Hue,  fille  Jacques  et  Marie  Barbé,  12  j. 
Félix  Gavarre,  serg*  ,  50  ans. 
Nef.  Marie  d'Estria,  ve  Germain  de  Baussy,  76  ans. 
Nef.  Jacques  Douétil,  fils  feu  Simon  et  Jacqueline  Ga- 

varre,  16  à  17  m. 
Chapelle  N.  D.  Marin  Turgis,  fils  Thomas  et  Jeanne 

Binet,  6  sem. 
Chœur.  Raphaël  de  Chantelou,  esc,  sr  du  lieu. 


—  198  - 


1671  a6  janvier 

28  déc. 
1673  29  janvier 

20  février 
30  mars 

12  sept. 


7  déc. 

1673 

30  mai 

1675 

9  janvier 

28  juillet 

20  nov. 

1676 

26  mars 

23  sept. 

18  oct. 

2  déc. 

5    > 

1677 

22  février 

7  avril 

23  juin 

1678 

21    » 

13  oct. 

4  déc. 

1679 

31  août 

23  sept. 

26    » 

22  oct. 

1680 

6  janvier 

10  mai 

26  juin 

Nef.  Michel  Dolay,  fils  feu  Marin,  chirurg.,  et  Marie 

Maresq,  8  à  9  ans. 
Nef.  Catherine  Le  Marois,  ve  François  de  Baussy,  7a  a. 
Nef.  Jeanne  de  Gassier,  fe  Antoine  André,  esc.,  sr  de 

Monts  Arganchy,  80  ans. 
Chap.  N.  D.  Estienne  Le  Comte,  28  ans. 
Nef.  Magdeleine  Le  Véel,  fille  Brix  et  Jeanne  Auber, 

22  jours. 
Chap.  N.  D.  Jeanne  Le  Clerc,  fille  Guillaume  et  Marie 

Vautier,  18  ans. 
Nef.  Richard  Le  Cœur,  50  ans. 
Nef.  Charles  Cauvin,  fils  Germain  et  Catherine  Nicolle, 

9  ans. 
Charles  Le  Privey,  fils  Jacques  et  Françoise  Bunouf, 

7  ans,  nef. 
Françoise  Jeanne,  v°  Jean  Le  Masson,  60  ans,  nef. 
Guillaume  Le  Clerc,  cabaretier,  54  ans,  chap.  N.  D. 
Louise  Merline,  f8  Me  Pierre  Le  Maigre,  av1  en  élect., 

chap.  N.  D. 
Me  François  Cupercy,  pbre,  choriste. 
Jeanne  Bonnemie,  ve  Philippe  Gavarre,  chap.  N.  D. 
Catherine  Pilet,  fe  Nicolas  Daniel,  55  ans. 
Jean  Le  Maigre,  75  ans,  chap.  N.  D. 
Anne  Balargent,  fe  Guille  Cousin,  74  ans,  nef. 
Jean  de  Baussy,  36  ans,  nef. 
Marie  Guillebert,  9  à  10  ans,  nef. 
Jeanne  Hervieu,  f6  Gieffroy  Benard,  45  ans,  chap.  N.  D. 
M°  Marc  Barbé,  sr  d'Arnouville,  85  ans,  chap.  N.  D. 
Me  Ambroise  Quétissens,  pbre  obitier,  60  ans,  dans  le 

portail  de  l'église. 
Perrette  Rocquier,  fe  René  Amé,  60  ans,  chap.  N.  D. 
Jeanne  Martin,  40  ans,  nef. 

Antoine  André,  s*  de  Moon-Arganchy,  60  ans,  nef. 
Jacques  Leclerc,  fils  Thomas  et  Jeanne  Desmaresq,  3  m., 

chap.  N.  D. 
Gion  Le  Haribel,  70  ans,  nef. 
Nicolas  Aubin,  chap.  N.  D. 
Marguerite  Coullard,  fille  M0  Charles,  changeur,  13  a. 


10  déc. 

i68a 

Ier  avril 

1683 

la  mai 

a6  déc. 

168; 

5  août 

1686 

8  février 

21  août 

1687 

15  oct. 

1690 

i**  juillet 

1692 

3  oct. 

-  199  — 

1681  34  janvier    M6  Gion  Alexandre,  pbre  obitier,  50  ans,  en  la  place  de 

sa  famille,  à  la  porte  du  cimetière. 
17  oct.         Gabriel  Le  Breton,  esc.,  55  ans,  nef,  proche  du  chœur, 

sous  le  crucifix. 
Magdeleine  Bonnemie,  7  ans. 
Catherine  du  Quesné,  fille  Bénédit  Brazard,  escr  ,  sr  du 

Quesné,  7  ans. 
Raphaël  Alexandre,  68  ans. 
Nicolas  Daniel,  69  ans. 
Pierre  Artur,  43  ans. 

Louise  du  Closmesnil,  40  ans,  chap.  N.-D. 
Françoise  Petitcœur,  f8  rae  Jacques  Bougourd,  procp  . 
Alphonse  Laurens,  63  ans,  près  les  fonts. 
Marie  Desmares,  v6  ...  Jehan,  7;  ans,  nef. 
j*r  juillet    Geffroi  Benard,  praticien,  56  ans,  chap.  N.  D. 

Jacques  Guillebert,  esc.,  av1  à  Bayeux,  fils  Jean,  esc,  sr 

de  la  Croix  et  feue  Sébastienne  Cailly,  a8  ans,  proche 

la  chaire. 

1693  7  nov.         Elisabeth  Sanxon,  v®  Alphonse  Laurens,  60  ans,  proche 

la  petite  porte  de  Bayeux  du  devers  les  fonts. 
11  déc.         M*  Jean  Bonnemie,  sr  des  Préaux,  4a  ans,  chap.  Sainte 

Marguerite. 

1694  9  avril        D.  et  v.  p.  M*  Vincent  Lagouelle,  p1*0,  proche  le  Crucifix. 
13  sept.        François  de  Baussy,  70  à  71  ans,  chap.  Ste  Marguerite. 

1696  la  avril        Marie  Tallent,  fe  m*  Jean  Bonnemie,  56  ans,  au-dessous 

de  la  chapelle  S*6  Marguerite. 
18  nov.        Jeanne  Cailly,  78  ans,  proche  la  chaire. 

1697  a  nov.        Me  Jean  Bonnemye,  demeurant  au  hamel  de  Brun  ville, 

78  a.,  au-dessous  de  la  chap.  S*e  Marguerite. 

1699  33  mai         Olivier  Bonnemie,  fils  M*  Olivier,  sr  des  Isles,  cons.  es- 

leu  à  Bayeux  et  Magdeleine  de  Couvert,  6  mois,  au- 
dessous  de  la  chap.  Ste  Marguerite. 
15  nov.        Me  Thomas  Le  Haribel,  54  ans,  proche  la  porte  allant  à 

la  tour. 

1701     4  janvier     Me  Charles  Coullard  s*  le  Changeur  (sic),  63  ans,  mort 

dans  sa  maison  de  Brunville,  nef,  vis  à  vis  la  chap.  N.  D. 

170a    Ier  sept.      Catherine  Bourdon,  ve  Gion  Le  Haribel,  83  ans,  nef, 

vis-à-vis  la  tour. 


j 


-  200  — 


1702  io  déc. 

1703  3  août 
1705  4  février 


10  déc. 
1707  19  nov. 

8  déc. 


1708  20  janvier 
31  déc. 


1710     5  mai 


14  sept. 


1712  14  mars 


•       • 


1714  17  janvier 


1716  22  février 


•       a 


1717     3  janvier 


5      » 


1718  il  sept. 


1719  25  mars 


1720 


Gionne  de  la  Mare.  ve  Raphaël  de  Chanteloup,   esc. 

86  ou  7  ans,  chap.  N.  D.  à  côté  de  l'autel  contre  la  nef. 
M°  Toussaints  Roussel,  de  S*  Sulpice  de  Paris,  70  ans, 

chap.  N.  D.  jouxte  l'autel  du  côté  de  Bayeux. 
Me  Gabriel  Bonnemie,  50  ans,   vis-à-vis   des  fonts  du 

côté  de  Brun  ville. 
Marie  Cailly,  90  ans,  proche  la  chaire. 
Jean  de  Cabazac,  esc  ,  fils  feu  Olivier,  esc,  et  Louise  de 

Godefroy,  7  ans,  chap.  N.  D. 
Marie  Anne  Dolbel,  fille  Nicolas,  esc,  lieut  des  Eaux 

et  Forêts,  et  Françoise  de  Campion,  8  ans,  chap.  N.  D. 

proche  le  balustre. 
Claire  Le  Haribel,  fille  Me  Jacques  et  Claire  Hermerel, 

5  ans,  vis-à-vis  l'autel  Sle  Marguerite. 
Catherine  Le  Haribel,  fe  Mfi  Louis  Sandrine,  cons.  subst. 

du  proc.  du  Roy  à  Baveux,  58  ans,  proche  la  chap. 

Ste  Marguerite. 
Françoise  Cousin,  fe  Marc  de  Baussy,  esc,  sr  d*Asnières, 

55  ans,  chap.  Ste  Marguerite,  de  S1  André. 
Jacques  Le  Haribel,  fils  Me  Jacques  et  Claire  Le  Haribel, 

17  mois,  au-dessous  de  la  chap.  S**  Marguerite. 
Me  Louis  Sandrine ,  subst.  du  roy,  trésorier   de  cette 

église,  58  ans. 
Magdeleine  Deschamps,  90  à  91  ans,  au-dessous  de  la 

petite  porte. 
Magdeleine  La  Vieille,  ve  Mr  Descallier,  chap.  N.  D. 

vis-à-vis  l'autel. 
Catherine  Nicolle,  ve  Germain  Cauvin,  60  ans ,  proche 

les  fonts  du  côté  de  Bayeux. 
Etienne  Hamel,  fermier  de  M.  du  Cayer,  au  hamel  de  la 

Mare,  60  ans,  bas  de  l'église  du  côté  de  Brunville. 
Françoise  Varin  ,  ve  Michel,   proc.  à  Bayeux  ,  sœur  du 

curé  de  céans.  69  ans,  proche  l'autel  de  la  Vierge,  du 

côté  du  balustre. 
Me  Nicolas  du  Fresne,  dem*  en  sa  maison  au  pont  Rocq, 

60  ans,  au-dessous  de  la  petite  porte. 
Renée  Olive.  fe  Bernardin  Cardine  ,  fermier  à  la  Motte 

63  ans,  nef  du  côté  du  couchant, 


—  201  - 


1720  ao  avril 

27  sept. 

1721  29    »  . 

1722  ier  avril 
1733     7  mars 

6  avril 
19    » 

1724  21  août 

1725  13  oct. 


1727  22  mars 


Ier  sept. 

1728  22  mai 

29    » 

26  juin 

1729  31  mars 

173*  18    » 

25  sept. 
1732  19  février 


•  • 


1733  30  janvier 


3  mars 


27  juin 


Une  fille  d'un  jour,  née  de  Michel  Bonnemie ,  sp  des 

Préaux,  cons.  ass.,  et  d'Elisabeth  Molandain,  nef. 
Françoise  Le  Grain,  fe  Me  Douesnel. 
Louis  Thomas  Sandrine,  34  ans  .  au-dessous  de  la  chap. 

S*  Michel. 
Susanne  de  la  Folie  de  Baudres,  69  a.,  chap.  N.-D. 
Olivier  Bonnemie,  65   ans,  nef  du  côté  de  la  chap.  de 

S*  Michel. 
Marie  Sandrine,  fe  Nicolas  Paysant,  40  ans. 
Me  Nicolas  de  Launé,  pbre  habitué,  35  ans. 
Jeanne  Pigacbe,  ve  Estienne  Hamel ,  60  ans,  proche  la 

grande  porte  de  la  nef. 
Madeleine  Radulphe,  ve  n.  h.  François  Théroude,  esc, 

sr  de  Fatouville,  et  n.  h.  Gabriel  de  la  Folie,  sr  de 

Thionville,  72  ans,  chap.  de  la  Vierge. 
Jacqueline  Madeleine  de  la  Folie,  fe  Jean  Louis  Le  Hari- 

bel,  lie.  aux  lois,  38  a.,  nef,  proche  la  chap.  Si0  Mar- 
guerite. 
Madelaine  Sallent,  fe  Richard  Damigny,  fermier  de  la 

terre  de  Baussy,  56  ans,  nef  du  côté  de  Bayeux. 
Mc  Nicolas  Paisant,  48  ans. 
V.  et  d.  p.  Me  Michel  Varin,  pbre,  curé  de  céans ,  76 

ans,  chœur. 
Madeleine  Le  Vaillant,  ve  Mess.  Suhard ,  esc,  sr  de 

Glatigny,  90  ans,  nef,  du  côté  de  Bayeux. 
Me  Jacques  Bonnemie,  pbre,  vie  de  céans,  40  a.,  nef,  par 

le  curé  de  la  Poterie,  préf.  de  la  confrérie  des  pbr08. 
Me  Pierre  Le  Haribel,  sr  de  la  Guerre,  80  ans,  au  milieu 

de  la  nef  vis-à-vis  son  père. 
Jeanne  Suhard,  ve  Mr  de  la  Ménardière,  esc  chap.  de  la 

Vierge. 
Marie  de  Baussy,  ve  du  sr  Dupuis,  70  ans,  chap.  Sie  Mar- 
guerite. 
Anne  Hallard,  fe  Thomas  Carabœuf  ,  32  ans,  nef,  proche 

la  balustrade  de  la  chap.  de  la  Vierge. 
Ester  Gênas,  f°  Me  Pierre  Cauvin,  proc  en  él.,  78  ans, 

proche  les  fonts. 
Marie  Anne  de  Beaugendre,  18  ans,  fille  feus  Jacques, 


—  202  — 


1735  "  août 
30  déc. 


1736  6  août 


1738  9  nov. 
1740  ai  sept. 


1741  13  août 

174a  24  mars 
4  nov. 

1746  9  juin 

1747  28  oct. 

1748  10  janvier 

22  avril 

1749  21  oct. 

1750  30  janvier 

23  nov. 

1751  19  nov. 

1753  21  février 
14  avril 

1754  26  août 

1755  4  janvier 

1756  4      » 


esc,  sr  des  Essarts,  et  n.  d.  Jacqueline  Le  Patou  et 
nièce  de  M.  du  Moley,  chap.  de  la  Vierge. 

Jean  de  Véchy,  17  ans,  nef. 

Me  Thomas  Le  Haribel,  s*  de  Courteil,  cons.  aux  juri- 
dictions de  Bayeux,  39  ans,  nef,  proche  la  chap.  S1* 
Marguerite. 

Marie  du  Moncel,  f6  M6  Brunville  Coullard,  cons.  ass. 
aux  jurid.  de  Bayeux,  nef,  proche  le  balustre  de  la 
chap.  de  la  Vierge. 

Me  Pierre  Cau vin,  proc.  en  él.,  72  a  ,  nef  (de  S*  Sauveur). 

Me  Jacques  Thouesny,  pbre,  curé  de  céans,  48  a.,  chœur 
du  côté  deTEpitre,  par  Me  Jacques  Boivin,  pbre,  chap. 
des  Courtils,  préfet  de  la  confrérie  S1  Révérend. 

M6  Michel  Bonnemie,  sp  des  Préaux,  cons.  du  roy  en 
bail,  et  vie,  pr.  la  balustrade  de  la  chap.  Sle  Marguerite. 

J.  J.  Le  Marcand,  51  ans. 

Susanne  Scelles,  v°  Robert  Guillebert,  esc,  80  ans. 

Jean  Morel,  esc,  sr  de  Servigny,  14  a.,  par  Me  Charles 
Bonaventure  Champignolle,  pbre  de  la  mission. 

Henry  Robert  Le  Noël,  esc,  sr  deCanville,  75  ans. 

Magdeleine  Fleury,  ve  en  dernières  noces  de  Nicolas 
Julien,  sr  de  la  Héberdière. 

N.  dIle  Susanne  Le  Noël  de  Canville,  7;  ans. 

Robert  Douesnel,  bourg,  de  Bayeux,  huissier  appariteur 
de  l'officialité,  70  ans. 

Claire  Thérèse  d'Hermerel,  ve  Jacques  Le  Haribel,  90  a. 

Antoine  Gabriel  de  Réchignac,  recev.  des  aydes,  23  a. 

Lambert  Bonnemie,  sr  des  Préaux,  lieut.  au  rég*  Dau- 
phin français  cavalerie,  30  ans. 

Gabriel  Léonard  de  la  Haye,  sr  de  Baussy,  garde  de  la 
porte  chez  le  roy,  50  ans. 

Marie  Fleury,  Ve  Antoine  Canivet,  archer  de  la  prévôté 
de  Normandie,  80  ans. 

Thomas  Jean  Le  Parsonnier,  sr  de  la  Piquerie,  major  de 
la  bourg.,  55  ans. 

D.  p.  Luc  Charles  Faucillon  de  l'Epiney,  pbre,  70  ans. 

N.  d.  Louise  Elisabeth  de  la  Ménardière,  ve  Henry  Ro- 
bert Le  Noël,  esc,  sr  de  Canville,  80  ans. 


-  203 


1757  M  avfil 


33     » 

1760  33  janvier 
sa  mai 
ii  nov. 

1763    2  février 

14      » 

17      > 
1763     5  avril 
1765  17  mai 

Ier  juin 
13    » 

1767  24  nov. 

1768  31  mars 

1769  11  oct. 

1770  30  mai 

1771  10  juin 

8  sept. 

• 

1773    3  avril 
1773  33  janvier 


19  mars 


1774     5  oct. 


Jeanne  Françoise  Louise  du  Bois  de  la  Motte,  f6  Nicolas 
Michel  de  Rotz,  esc,  sgr  de  la  Madelaine  et  de  S1  Lam- 
bert en  partie,  45  ans. 

Guillaume  de  Rotz,  esc,  sgr  de  la  Madelaine  et  de  S1 
Lambert,  30  ans. 

N.  d»e  Le  Patou  du  Moley,  30  ans. 

N.  d»e  Françoise  Le  Noël  de  Canville,  50  ans. 

Catherine  de  la  Mare,  f*  M°  Jacques  François  Le  Vanier, 
bourg,  de  Bayeux,  60  ans. 

Claire  Françoise  Le  Haribel,  f8  Georges  Aveline,  sr  de 
Courtaudin,  60  ans. 

N.  d.  Marguerite  de  Rotz  de  la  Madelaine,  ve  mess. 
Olivier  de  Baudre,  sr  de  la  Poterie,  50  ans. 

Marie  Madeleine  Renée  LeParsonnier  delaPiquerie,3ia. 

Madelaine  de  la  Vieille,  ve  Michel  Cotard,  93  ans. 

Me  Jean  François  Marc  Le  Parsonnier,  sr  de  la  Piquerie, 
30  ans. 

François  Thomas  Le  Haribel,  sr  de  la  Guerre,  31  ans. 

Me  Louis  Thomas  Le  Haribel,  pbre,  chap.  en  la  Cathéd., 
33  ans. 

Marie  Martin,  ve  Guillaume  Paisant,  78  ans. 

Françoise  Le  Haribel,  fe  Gabriel  Bonnemie,  sr  des  Isles, 
65  ans. 

Jacqueline  Catherine  Le  Haribel  de  la  Guerre,  s6  ans. 

Guillaume  Fleury,  chirurgien,  de  S*  Ouen. 

D.  p.  M°  Mathieu  Douesnel,  pbro,  de  la  paroisse,  39  a. 

Marie  Charlotte  Julien  de  la  Héberdière,  f°  Jean  Charles 
Tostain,  anc  notaire,  60  ans. 

Marie  Madeleine  Le  Monnier,  fe  Marc  Fleury,  major  de 
la  bourg.,  48  ans. 

Jeanne  de  Baudre,  ve  Mess.  Louis  Le  Patouf,  sgr  du 
Moley,  S1  Sauveur,  Brucheville  et  autres  lieux,  lieut. 
gén.  en  vie,  70  ans. 

Mess.  Jean  Charles  François  Adoubedant,  sgr  de  Rau- 
ville  des  Pieux,  et  autres  lieux,  cons.  au  Conseil  supé- 
rieur de  Bayeux,  45  ans. 

Jean  Louis  Le  Haribel,  cons.  du  roy,  lieut.  en  la  maî- 
trise des  eaux  et  forêts,  80  ans. 


-  204  — 


1774  10  nov- 

1775  24  avril 

16  déc. 

1776  25  août 

1777  2  mars 


9  mai 

6  août 
30  sept. 
16  oct. 
1778    2  avril 


N.  d.  Marie  Borel,  ve  Marie  Hervé  Jean  François  Le 

Pelletier,  sgr  de  Molandé  et  Alais. 
Madeleine  Jean  de  la  Mare,  fe  Jean  Antoine  Le  Vieux, 

bourg.,  73  ans. 
François  Douesnel,  huissier  appariteur  en  l'officialité, 

62  ans. 
J.  B.  Noël  Douesnel,  av1,  30  ans. 
Madelaine  Charlotte  de  Roncherolles,  ve  Mess.  Henry 

Charles  de  Couvains,  chev.,  sgr  et  patron,  et  haut 

justicier  de  Couvains,  Pleines  Œuvres  et  autres  lieux, 

72  ans. 
Anne  Marthe  de  Canivet,  ve  Jean  Thomas  Le  Parson- 

nier,  sr  de  la  Piquerie,  major  de  la  bourg.,  77  ans. 
N.  h.  Pierre  de  Vernay  du  Cayé,  pbr0,  ch.  de  Cussy,  84  a. 
Noël  Nicolas  Le  Vieulle,  bourg.,  66  ans. 
Marc  Fleury,  major  de  la  bourg.,  79  ans. 
Louis  Legras  Desjardins,  md  drapier,  46  ans. 


X 
LA  MADELAINE 

Cette  paroisse,  située  au  pied  des  murs  de  la  ville  entre  S1  Jean  et 
S*  Martin,  était  fort  peu  étendue. 

1587  14  juillet      Lubin  ou  Lubinet  Le  Breton  (1). 

Nicolas  Le  Breton,  fils  Lubin  (1). 
Pierre  Phelippe  ,  chapelle  de  Buisson ,  par  Me  Robert 

Davauleau,  pbr°,  curé  de  S1  Symphorien. 
Catherine  Pinel,  fe  Pierre  Lechesne,  sr  du  Caretier,  par 

Aumont,  curé  de  S*  Vigor,  che  de  Cully. 
Jacques  Le  Breton,   par   Me  René  Le  Forestier,   pbpe, 

chap.  des  Courtils. 
Martin  Rault,  fils  Michel,  chap.  N.  D.,  par  le  che  de 

Feuguerolles. 
Amiel  Duval,  f°  Pierre  Masure. 


1605  13  juin 
1628     ier  juin 

8  nov. 

ier  déc. 

1630  13  mai 


2  déc. 


(1)   Voir  Béziers,  page  10a.  Ils  portaient  d'arpent,  au  chevron    de  sable,  accompagné  de  3 
hermines,  a  et  1. 


—  205  — 


1633  15  nov. 

1634  35  sept. 
30  nov. 

1635  7    » 

1636  14  janvier 


6  oct. 

1637  15  juillet 

1638  33  oct. 

1639  17  janvier 

35  sept. 

36  » 

1640  13  janvier 


39  déc. 
1641  34  avril 


is  mai 


30  sept. 


18  oct. 

1643  13  mars 
13  avril 

19  juillet 


Jean  Phelippe ,  dans  la  chap.  de  Buisson  ,  par  Me  Fran- 
çois Heuste,  curé  de  céans. 

Michel  Hardouin,  sr  de  la  Chaussaye  (Saussaye?),  33  a. 

Bonne  Agnetz,  f8  Thomas  Philippe,  50  ans. 

Anne  Ménard ,  fe  Mathurin  Vanguère  ,  trésorier  de  la 
paroisse,  33  ans. 

Michel  Raoul,  enquesteur  pour  le  Roy  et  prés,  au  gre- 
nier à  sel ,  45  ans ,  chap.  N.  D. ,  par  Michel  Rocher, 
che  de  Bernesq,  pénitencier  et  vie.  gén.  de  Tévêque, 
assisté  d'une  douzaine  de  Mess,  du  Chapitre. 

Angénine  (-géline  ?)  Fouques,  fe  Bertrand  Desprès,  40  a. 

Toussaint  Levallois,  30  ans. 

Henri  Pinel,  73  ans. 

Jean  Masure,  fils  Pierre,  30  ans,  de  S*  Exupère. 

Robert  de  la  Guerre,  bourg,  de  la  Magdelène,  33  ans, 

Jacques  Basley,  35  ans. 

Germain  Poullain,  ve  Philippe  Heuste  ,  mère  du  curé, 
80  ans,  nef,  du  côté  de  la  maison  qui  fut  Hardouyn, 
par  M0  François  Descrametot,  ch.  de  Mathieu,  et  curé 
de  S*  Georges, présence  de  CharlesOsmont  (Aumont), 
che  de  Cully  et  curé  de  S*  Vigor,  Mea  Jacques  Pou- 
chin  et  Pierre  Briand,  gr.  vie.  de  la  Cath. 

Jacques  Le  Brethon,  fils  François.  36  ans,  nef. 

Richard  Vaultiej,  pbre  obitier,  60  ans,  chœur,  du  côté 
et  contre  la  muraille  du  (presbytère?),  par  Me  Robert 
Daveauleau,  etc. 

Michel  Levallois,  fils  Toussaint,  30  ans,  nef. 

Catherine  Agnetz,  50  ans,  proche  les  fonts. 

Jordaine  Lenepveu,  Ve  Jean  Philippes ,  décédée  à  Tracy 
chez  Me   Hudebert  de   la  Noe  ,   70  ans ,    chap.   S* 
Jacques. 

Marie  Le  Moigne,  fe  Gabriel  Javallet,  30  a.,  nef. 

Guillaume  Penelle,  74  a.,  nef,  proche  les  fonts. 

Germain  Hardouin,  33  ans,  nef. 

Barbe  Maquière,  fe  Germain  Descrametot ,  esc. ,  sr  de  S1 
Georges,  par  Me  Michel  Rocher,  ch.  de  Bernesq. 

Colasse  Croslebois,  ve  Guillaume  Duvigney,  70  a. ,  nef. 

Jean  Le  Brethon,  83  ans,  nef. 


-  206  — 


1643  34  mars 

15  nov. 

1644  15  janvier 
13  août 

1 5  sept. 
Ier  nov. 

1645  23  février 

4  sept. 

1646  2  mai 

1649  94  janvier 

13  février 

1650  23  mai 
25  juin 

16  août 

1 1  sept. 

14  » 
1653  iep  janvier 

14      » 

1654    12         » 

14  avril 

9  juin 

13  sept. 

3  ? 

8  avril 

2  mai 

10  mai 
27    » 
1656    6  février 
13  mai 


Françoise  Le  Grand,  ve  Pierre  Philippes ,  60  ans ,  chap. 

S*  Jacques. 
Isabeau  Guernet,  fe  Jean  Ménard,  huissier,  50  ans,  nef. 
Guillemette  Le  Brethon,  ve  Gléophas  Costil,  70  ans. 
Gionne  Hasley,  fe  Pierre  Masure,  4;  ans,  nef. 
Philippe  de  Couvert,  fils  Philippe,  22  ans,  nef. 
Jeanne  Jean,  fe  Guillaume  Dubosq,  maître  faiseur  d'eau- 
de-vie,  22  ans. 
Pasquette  Delà  porte  ,  v*  Guillaume  Penelle  ,  60  a. ,  nef. 
Isabeau  Guillemette,  fe  Pierre  Masure,  50  ans. 
Guillaume  Raoul,  sr  de  la  Guerre,  31  a.,  chap.  N.  D. 
Pierre  Torel,  mort  au  Croissant,  de  S1  Symphorien. 
Marie  Le  Brethon,  ve  Jacques  Laniepce,  35  ans. 
Marin  Basley,  34  ans  6  mois,  nef. 
Thomas  Philippe,  bourg,  de  la  Madeleine,  70  a.,  nef. 
Philippe  Jean,  custos ,  24  ans  6  mois ,  chap.  S*  Jacques, 

contre  la  paroi  au  coin  du  côté  de  répitre. 
Jorette,  fe  Philippe  de  (Couvert),  hostelier  aux  3  rois, 

70  ans,  nef. 
Catherine  (de  Couvert),  sœur  Philippe,  70  ans,  nef. 
Jacques  Le  Roy,  80  ans,  nef,  contre  le  gable,  derrière  les 

fonts. 
Marie  Touffaire,  fille  Antoine,  27  ans  6  mois,  nef,  auprès 

de  sa  mère. 
Catherine  Bougourd,  f*Louis  Duhamel,  chir.,  de  S1  Sym- 
phorien, 47  ans,  nef. 
Marin  Tanquerel,  bourg.,  52  ans,  nef. 
Hélène  Crestay  (-ey),  fille  Gilles,  19  a.,  chap.  S1  Jacques. 
Philippe  de  Couvert,  7;  ans,  nef,  devant  Je  crucifix. 
Catherine  Capelle,  ve  Jacques  le  Royer,  84  ans,  nef. 
Marguerite  Descrametot,  f°  Jacques  de  Talvas,  esc. ,  sT 

du  Pray,  av1,  3;  ans. 
Catherine  Lemarois,  fe  François  Desmares  ,  md  drapier, 

86  ans,  nef. 
Alix  Dufey,  v6  Jean  de  la  (Guerre),  86  ans,  nef. 
Marie  Le  Brethon,  v«  Marin  Tanquerel,  42  ans,  nef. 
Martin  Le  Brethon,  sr  de  la  Guesterie,  70  ans. 
Germain  Descrametot*  esc,  sr  de  S*  Georges ,  décédé  h 


—  207  — 


1657 

20  février 

12  oct. 

1658 

19  avril 

14  sept. 

25  oct. 

19  déc. 


19    » 


1659    4  mai 
16  juillet 
18  déc. 


22    » 

1660  21  juillet 

ier  sept. 

1661  Ier  avril 
28  sept. 

1662  20  mars 
12  août 
19    * 

1663  11  février 

Ier  avril 


S1  Sauveur,  dans  le  chœur,  sous  le  banc,  proche  la 
chap.  S*  Jacques. 

Nicollas  Philippe ,  décédé  à  S*  Vigor,  70  a.,  chap.  S1 
Jacques. 

Collette  Lefebvre,  ve  Toussaint  Levallois,  80  ans,  nef. 

Jeanne  Biaise ,  ve  Nicollas  Thorel,  de  S1  Symphorien, 
80  ans,  nef. 

Mathurin  Tanquerel,  bourg,  de  la  Madeleine,  58  a.,  nef. 

Germain  Thorel,  pbpe  obitier  de  céans ,  38  ans ,  chœur, 
du  côté  de  la  sacristie,  par  M*  Hélyes ,  chancelier  de 
la  Cath.,  présence  de  plus  de  60  prêtres  de  la  Congré- 
gation des  pbre8  de  la  ville  et  faubourgs,  de  S*  Sym- 
phorien. 

Martin  le  Prévost,  serg.  des  quatriesmes  en  la  yiconté, 
42  ans,  nef. 

Catherine  Alexandre,  v*  Martin  Raoul ,  sr  de  la  Guerre, 
lieut.  de  robe  longue  du  sr  grand  prevost  de  Norman- 
die, 80  ans,  chap.  N.  D.,  sous  la  tombe  de  son  mari. 

Marie  Laniepce,  fe  Guillaume  Langlois ,  av1,  26  a. ,  nef. 

Gilles  (Millet  ?},  hostelier  aux  3  rois,  50  ans,  nef. 

Thomas  Le  Fort,av*  en  él.,  70  a.,  nef,  devant  le  crucifix, 
par  le  ch.  de  S1  Laurent,  son  fils. 

Madeleine  Raoul,  v°  Thomas  Le  Fort,  nef,  proche  son 
mari,  par  le  même  chanoine. 

Jeanne  Duhamel,  fe  Denys  Champeaux,  25  ans. 

Anne  Basley,  fille  feu  Marin,  15  ans,  nef,  par  M*  Fran- 
çois Descrametot,  ch.  de  Mathieu. 

Marie  Hasley,  fe  Guillaume  Castel,  archer  du  grenier  à 
sel,  55  ans,  nef. 

Guillemette  Vauchis,  ve  Guillaume  Tanquerel ,  environ 
100  ans,  nef. 

Catherine  Tanquerel,  fille  Guillaume,  50  ans,  nef. 

Germain  Le  Fort,  35  ans,  nef. 

Gervais  Gênas,  bourg,  de  la  Madelaine ,  trésorier  de 
r église,  40  ans,  nef. 

François  Desmares,  md  drapier,  50  ans,  nef. 

Pierre  Masure,  hostelier  du  Cheval  Blanc,  nef,  en  la 
place  de  leur  maison. 


-  m  - 


1663 

26  juillet 

12  déc. 

1664 

13  janvier 

1666 

12  oct. 

8  nov. 

i*r  déc. 

1667 

26  mai 

1668 

31  janvier 

6  mai 

17  déc. 

1669 

20  oct. 

1670 

7  janvier 

19  avril 

4  sept. 

13  déc. 

1671 

16  mars 

9  déc. 

1672 

Ier  nov. 

• 

27  déc. 

1673 

18  oct. 

1674 

13  janvier 

17  mars 

23  mai 

3  juillet 

I675 

2  avril 

16    » 

18    » 

9  mai 

20  août 

Pierre  de  Talvas,  esc,  sr  de  la  Madelaine,  décédé  à 
S*  Sauveur,  75  ans. 

Pierre  Le  Maistre,  36  ans. 

Jacqueline  du  Hamel,  f°  Jacques  de  Talvas,  esc,  sr  du 
Pray,avl,  décédée  à  S1  Sauveur,  24  a.,  parlech.  deTanis. 

Jean  Duvey,  fils  François,  décédé  à  S'  Vigor,  90  ans. 

Pierre  Masure,  fils  Pierre,  de  S1  Symphorien,  42  a.,  nef. 

Isaac  Le  Maroys,  bourg,  de  la  Madeleine,  45  ans,  nef. 

Judith  Artur,  ve  Nicollas  Duhamel,  85  ans,  nef. 

Jeanne  de  Magny,  fe  Jean  Duvey,  fils  Renobert,  75  a.,  nef. 

Catherine  d'Hérouville,  18  ans,  nef. 

Catherine  Doulcet,  fe  Raphaël  Le  Royer,  70  ans,  nef. 

Marie  Guillebert,  v°  Guillaume  Dubosq,  40  ans,  nef. 

Jean  Duvey,  fils  Renobert,  72  ans,  nef. 

Marie  du  Vigney,  f6  Jacques  La  Brèque,  55  ans,  nef. 

Jean  Alexandre,  proc.  comm.  en  élect.,  48  ans,  sous  l'ar- 
cade de  la  chap.  N.  D. 

Pierre  Laisné,  79  ans,  chap.  S1  Jacques. 

Bonaventure  Hébert,  fe  Jacques  Crestay,  33  ans ,  chap. 
S*  Jacques. 

Michel  Robine,  24  ans,  nef. 

Joachim  Héroult,  38  ans. 

Jeanne  Basley,  fe  Nicolas  Le  Brethon,  proc.  du  roy  en 
l'amirauté,  66  ans,  nef. 

Jean  Michel,  55  ans,  nef. 

Jacques  Lebourgeois,  63  ans,  nef. 

David  Ridel,  bourg,  de  la  Madelaine,  45  ans,  nef. 

René  Le  Fort,  av*  en  él.,  42  ans,  sous  le  crucifix,  lieu  de 
leur  sépulture,  par  Me  Lamy,  ch.  de  Bernesq ,  théolo- 
gal, prieur  de  l'Hôtel  Dieu,  gr.  vie.  de  l'évêque.  —  (Ce 
Lefort  est  le  frère  du  curé.) 

Louis  du  Hamel,  chirurgien  à  S*  Symphorien,  64  ans. 

Marguerite  Le  Marois,  18  ans,  nef. 

Michelle  Tanquerel,  ve  Jacques  Briand,  70  ans,  nef. 

Magdeleine  Varignon,  fe  Raoul  Duhamel,  60  ans,  nef. 

Nicolas  Le  Brethon,  proc.  du  roy  en  l'amirauté,  nef. 

Louis  Le  Romain,  proc.  en  élect.,  30  ans,  nef. 

Michelle  James,  ve  Nicollas  Basley,  70  ans,  nef. 


—  209  — 


1676    7  mars 
3  mai 


1681     ?  février 

8  avril 
168a  16  juillet 
1686  30      » 
1689  14  février 
27  avril 
3  juillet 
1693  33  déc. 

1693  9  mars 
38  déc. 

1694  19  sept. 

1695  16  février 
31  août 
33  sept. 

1696  30  mars 

1698  10  juin 
1701  35  avril 
13  juin 
10  déc. 

1703  33  mars 

17  avril 

1 5  oct. 

3  nov. 
23  déc. 

1704  3i  février 


Jeanne  Sandrine,  fe  Jean  Dubosq,  30  ans,  nef. 

Me  Samson  Heuste,  p***,  curé  de  la  Magdelaine ,  77  a., 

présence  de  tous  les  confrères  de  la  confrérie  des  p)***, 

par  Lepersonnier,  curé  de  S1  Sauveur,  de  S1  Sauveur. 
(Registre  illisible  jusqu'en  1681). 
Robert  JV...,  70  ans. 

Antoine  Touffaire,  bourg,  de  la  Madeleine,  8s  ans. 
Une  fille  de  Robert  Denis  et  Marie  Le  Loup,  5  à  6  ans. 
Jacques  Le  Fort,  fils  Michel,  6  ans. 
Magdeleine  N. . .,  v«  Philippe  Richer,  70  ans. 
Marie  Dodin,  ve  Raoul  Le  Bourgeois,  boulanger,  63  a. 
François  Germaine  Le  Barbé.  3  ans. 
Thomas  Duvey,  pbr«  obitier  de  céans,  décédé  à  Douvres, 

chœur. 
Catherine  de  S1  Martin,  fille  Jean,  chandellier,  5  ans. 
Marguerite  Verel,  30  ans. 
Robert  Le  Bourgeois,  boulanger,  34  ans. 
Jeanne  Goville,  ve  en  dern.  noces  de  David  Ridel ,  73  a. 
Olivier  Le  Loup,  md  ,  bourg,  de  la  Madeleine,  53  ans. 
D»«  Gillette  de  Montfiquet,  f«  Michel  Le  Fort ,  teintu- 
rier, sr  de  S1  Ouen,  neveu  du  curé,  39  ans. 
Dl,e  Jeanne  Hébert,  ve  François  Onfroy,  esc.,  sr  de 

S1  Vast,  73  ans. 
Pierre  Le  Bourgeois,  boulanger,  43  ans. 
Catherine  Millet,  fille  de  famille,   48  ans. 
JoachimeLeFort,f*PierreHébert,esc.,sfdeVaudore,43a. 
Jean  du  Hamel,  fils  Charles,  de  S*  Symphorien ,  33  ans. 
Marie  Morel,  ve  en  dernières  noces  du  sr  d'Argouges, 

esc,  de  S1  Martin,  chap.  N.  D. 
Guillemette  Briant,  fe  en  secondes  noces  de  Pierre  Le 

Haribel,  droguiste,  80  ans,  bas  de  la  nef. 
Marie  Lhonorey,  v*  en  dernières  noces  de  Jean  Pinel, 

80  ans,  nef. 
Marie  Le  Fessier,  16  ans. 
Madeleine  Petitcœur,  fe  Michel  Le  Fort ,  teinturier  et 

lieut.  de  la  bourg.,  58  ans. 
Philippine  Lanflubé,  v*  Guillaume  du  Vigney,  par  M* 

Thomas  Le  Fort,  ch»  de  Cully. 


—  210  — 


1705  19  mars 
4  avril 

4  juin* 

1707  4  déc. 

1708  19  mai 

7  déc. 

1709  7  février 
14  août 

1710  8  oct. 

5  nov. 


1711 

9  déc. 

171a 

29  mars 

19  avril 

14  mai 

27  oct. 

15  nov. 

1714 

18  mai 

25    » 

11  juin 

2  sept. 

26  déc. 

1715 

2  février 

26  juillet 

7  oct. 

1716 

12  avril 

31  juillet 

1720 

14  février 

Marie  Duhamel,  v«  Nicolas  Henry,  boulanger,  64  ans. 

D»«  Jacqueline  Le  Fillastre,  f«  M*  René  Le  Fort,  83  ans. 

Pierre  Fréard,  praticien,  4;  ans. 

Charles  Le  Bourgeois,  boulanger,  65  ans. 

Marie  Delà  marre  Hardouin,  76  ans. 

Pierre  Terrée,  cordonnier,  46  ans,  nef,  avec  la  permission 

de  Tévéque. 
François  Jean,  clerc,  16  ans. 

Marie  Richer,  ve  en  secondes  noces  de  Doguet,  80  a. 
Marguerite  Touffaire,  fileuse,  v°  Gabriel  Duhamel,  70  a. 
Marie  Magdelaine  Pinel,  f«  Pierre  Guaguin  (Gaugain  ?), 

64  ans,  par  Me  Thomas  le  Fort,  ch.  de  Cully. 
N.  et  d.  p.  M6  Raoul  Le  Parfait,  curé  de  céans,  chœur 

du  côté  de  Tépitre,  par  Me  Pierre  Le  Marois,  curé  de 

S*  Martin  de  la  porte ,  doyen  de  la  chrétienté  ,  assisté 

des  curés  de  la  ville  et  faubourg  et  autres  prêtres. 
Michel  Le  Fort,  teinturier,  55  ans. 
Jean  du  Trésor,  esc.,  13  ans  6  mois. 
Françoise  Rault,  fe  Jacques  Houlette. 
Marie  de  Tournière,  fe  Louis  du  Trésor,  esc.  45  ans. 
Marguerite  Alexandre,  v°  François  Tassin  Le  Breton, 

45  ans,  chap.  de  la  Vierge. 
Germain  Duval,  50  ans. 

Marie  Henri,  f*  Charles  Denise,  bourg,  de  Bayeux,  46  a. 
Louis  Le  Vieux,  apprenti  droguiste  chez  M.  Dupont- 

Gaugain,  19  ans  6  mois. 
Jacques  Bénard,  sr  des  Loges. 
Michel  Godebin,  teinturier. 
Noëlle  Tauquerel,  t*  Denis  Le  Baron,  78  ans. 
Marie  Magdeleine  Alexandre,  f8  Jacques  Tavignie  ,  sr  du 

Taillie,  décédée  à  S1  Martin,  45  a.,  par  le  ch.  d'Audrieu. 
Louis  Le  Masson,  receveur  des  aydes. 
Judith  Bellissant,  79  ans,  sous  la  balustrade  du  chœur, 

proche  la  chap.  de  la  Vierge. 
Catherine  Poitevin,  20  ans. 
Marie  Cornet,  v*  du  sr  La  Caillerie,  65  ans. 
Marguerite  Pigache,  v«  Rémond  Gardin,  78  ans. 
Marie  du  Rosier,  v«  N Néel,  décédée  à  S*  Martin. 


—  211  — 


1720 

8  juillet 

1731 

4  février 

17  nov. 

1733 

3  janvier 

31      » 

31  juillet 

i7*4 

35  juin 

17*5 

33  avril 

Ier  sept. 

3    » 

25    » 

1737 

33  mai 

3  sept. 

1738  13  ^vril 

1731     9  mai 
33  sept. 

1733  18  janvier 

33  mai 


8  juillet 
ai      » 
18  sept. 


1736  39  sept. 
1738    5  janvier 


3i      » 


Germain  Dubosq,  vinaigrier,  70  ans,  milieu  de  la  nef. 

Michel  S1  Martin,  sous-diacre. 

Anne  Houlette,  6  ans  8  jours. 

Jacques  de  Sallen,  esc,  sr  de  Verée  (VéretPJ. 

Jean  S1  Martin,  md  chandellier. 

Robert  Hardouin,  garde  du  scel,  53  ans  6  mois. 

Jacqueline  Houlette,  fille  Jacques,  3  ans. 

Jacques  Lafosse  Gênas,  teinturier. 

Me  Thiraôléon  de  Hôtman,  sg1  de  Baron  ,  chev.  profès 
de  Tordre  de  S*  Jean  de  Jérusalem,  dans  le  choeur. 

Anne  Le  Breton,  fe  Jacques  Houlette,  35  a.,chap.  N.  D. 

Jacques  Le  Marois,  cons.  du  roy,  enq.,  comm.  exam.,  79  a. 

Olivier  Le  Bédé,  esc,  sgr  de  Vaux,  viconte  de  Bayeux, 
63  ans,  pr.  la  chaire. 

Marguerite  d'Escajeul,  ve  Philippe  Damours,  esc, 
75  ans,  chœur. 

J.  B.  Lefort,  sr  de  S*  Ouen,  md  teinturier  et  lieut.  de  la 
bourg.,  chœur,  proche  le  lutrin. 

Marie  Laurent,  fe  Jacques  Hardouin,  de  S*  Jean  ,  37  ans. 

Anne  Le  Bedey,  fe  Jacques  Hébert,  esc,  sr  d'Orval,  dé- 
cédée à  S*  Jean,  37  ans,  chap.  S*  Jacques. 

Thomas  Néel,  md  drapier,  au  pied  de  la  petite  porte  de 
la  nef. 

Jean  Martin,  pbre,  curé  de  Létanville,  ayant  résigné  à  M* 
Terrée ,  obitier  de  céans ,  94  ans,  chœur,  côté  de 
l'évangile  au  pied  du  Sancta  Sanctorum. 

Catherine  Millet,  80  ans,  sous  la  chaire. 

Joachim  François  Gabriel  de  la  Prairie. 

Nef.  Gi-lles  de  Caux,  cont.  gén.  des  fermes  du  roy,  veuf 
de  Marie  Mpntebert ,  décédé  subitement,  48  ans.  (51 
ans,  d'après  les  frères  Parfait.  Moreri  le  fait  mourir 
en  1737,  à  68  ans.) 

François  du  Barri ,  esc. ,  cornette  au  rég.  la  Cornette 
Blanche,  dont  3  compagnies  sont  en  garnison. 

Jacques  Maloisel,  pbre,  «  devenu  médecin  d'eau  de  fon- 
taine, dont  il  aurait  fait  de  grandes  cures  et  en  grand 
nombre  »,  58  ans. 

Jean  Poitevin,  doyen  des  procureurs  en  baill.  et  vie 


-  212  — 


1738  II  oct. 
1740    9  janvier 

17  mars 


35  avril 
1743    8  janvier 

1743  19  mai 

1744  4  mars 

1745  9  oct. 
23    » 

1746  3  janvier 


is  sept. 


1747  37  mai 


29    » 

1749  33  août 

1750  18  janvier 

3  février 

13  oct. 

7  nov. 

1751  37    » 
1733  17  mars 

1753    9  juillet 


Marie  Poitevin,  v«  Me  Poitevin,  proc,  73  ans. 
Marie  Charlotte  de  Foulques  (de  Faoulcq?)  de  la  Vilette, 
fe  Isaac  de  Canivet,  ch\  sgr  du  Moley,  60  a.,  chœur. 
Jacques  Hébert,  sr  d'Orval,  exempt  de  la  maréchaussée 
par  Me  Mancel ,  ch.  de  Damvou  (peut-être  avec  sa  f\ 
chap.  S*  Jacques,  33  sept.  1731),  de  S*  Jean. 

Jacques  Houlette,  bourg,  de  Bayeux,  md  épicier,  60  ans. 

Marguerite  Paris,  ve  J.  B.  Robin  de  Coudraie. 

Georges  Loir,  exempt  de  la  maréchaussée,  40  ans. 

Marie  Magdeleine  Folliot ,  ve  Jean  Le  Fort,  s*  de  S* 
Ouen,  55  ans,  chœur. 

Jacques  Hardouin,  33  ans. 

Marie-Magdeline  S1  Martin,  33  ans. 

Robert  Gosselin,  pbre  et  desservant  de  céans,  par  com- 
mission de  Tévèque,  43  ans,  par  Régna  uld  de  Pré  ville, 
pbre,  curé  de  S1  Sauveur,  doyen  de  la  chrétienté  ,  à  la 
prière  de  Me  Thomas  Terrée,  pbre,  commis  à  la  des- 
serte de  la  paroisse. 

Marie  Jeannine  S1  Martin,  f°  Le  Vilain  de  la  Chapelle, 
greffier  au  baill.de  Caen,  38  a.,  nef,  côté  de  l'évangile. 

Pierre  Hébert,  esc,  sp  des  Vaux  d'Aure,  cap.  de  la  Coste, 
rég.  d'Estreham,  84  a.,  chap.  S1  Jacques,  par  M.  Le 
Sueur  Dufréne  (Desfresnes  ?),  pbpe,  ch.  de  Cambremer, 
de  S*  Sauveur. 

Lambert  Folliot,  70  ans,  nef. 

Antoine  Ridel,  de  Colombières,  dem*  à  la  Madeleine. 

Jean  de  Sk  Martin,  chandellier. 

Marguerite  Catherine  Desprey  Halé ,  fille  Mr  de  S*  Mar- 
tin, décédée  à  S*  Martin. 

Françoise  Le  Fort,  fille  Me  Michel  Le  Fort,  sr  de  S1  Ouen, 
et  Françoise  Dubosq,  7  ans  6  mois. 

Gabriel  Duval,  aubergiste,  51  ans  6  mois. 

Marie  Magdeleine  de  la  Londe  Senot,  33  ans. 

Gabriel  Pouchin,  curé  de  céans  ,  68  a.,  chœur,  par  Mr 

Gouet,  curé  de  S*  Loup,  doyen  de  la  chrétienté. 
Marie  Magdeleine  Buisson,  fe  Jean  Louis  Le  Parsonnier, 
sr  des  Ro  uges  terres ,  cons.,  proc.  du  roy  en  baill.  et 
maire  de  la  ville  de  Bayeux,  34  ans. 


-  813  - 


1754 

a  juillet 

i755 

8  février 

!756 

ai      » 

10  mai 

12    » 

ia  sept. 

7  oct. 

1757 

ai  février 

*759 

16  déc. 

176a 

a  août 

3  oct. 

i763 

3  juin 

1764 

17  mars 

18  avril 

17  juin 

1765 

30  mars 

1766 

31  janvier 

29  avril 

25  mai 

1767 

39  janvier 

8  février 

24  mars 

1768 

10  février 

1769 

19  sept. 

îa  oct. 

1770  30  mars 

19  juin 

aa  août 

1771 

a  mai 

29  août 


Henri  François  Halle ,  proc.  en  baill.,  époux  de  Marie 

Planchon,  38  ans. 
Marie  de  Cerrès,  décédée  à  S*  Sauveur,  35  ans. 
Michel  Claude  Néel,  cavalier  de  la  maréchaussée,  5a  a. 
Constance  Le  Fort,  6  ans. 

François  Gouix,  proc.  en  él.  et  grenier  à  sel,  6a  ans. 
Louis  François  Faussillon  {sic)  de  la  Frette,  anc.  off.  de 

marine,  63  ans. 
Jacques  Hardouin,  md  ,  64  ans. 
Jacques  François  Houlette,  30  ans. 
J.  B.  Terrée,  73  ans. 

Jeanne  Françoise  Champeaux,  v*  Bazire,  md  à  S1  Lo,68  a. 
Barbe  Beaulieu,  v«  J.  B.  Terrée,  cordonnier,  77  ans. 
Augustin  Duval,  décédé  à  S*  Jean,  33  ans. 
Marguerite  Le  Brethon,  v«  Philippe  Paris,  épicier,  76  a., 

chap.  de  la  Vierge. 
Anne  Daniel,  v*  Jacques  Lenjalley,  80  ans. 
Etienne  Planchon,  curé  de  céans  ,  chœur,  par  Me  Fran- 
çois Vimard,  curé  de  S*  Martin  et  doyen  des  curés  de 
la  ville,  de  S1  Jean. 
Marie  Jeanne  Savary,  35  ans. 
Gilles  Le  Bas,  marchand,  de  Bricqueville,  60  ans. 
Catherine  Biet,  fe  Jean  Le  Fébure,  md  de  dentelles,  50  a. 
Nicolas  Vallée,  docteur  en  médecine,  anc.  échevin,  50  a. 
Thomas  Robert  de  Cerès,  maître  chandellier,  50  ans. 
Catherine  Cicille,  55  ans. 

Anne  Duval,  v6  Jacques  Hardouin,  drapier,  71  ans. 
Catherine  Valleran,  v*  Jacques  Houlette. 
Marc  Antoine  Pierre  de  Cerrès,  lieut.  gén.  en  l'amirauté 
de  France,  pour  les  sièges  de  Bayeux ,  Grandcamp, 
Isigny  et  dépendances,  échevin,  55  ans. 
Gaspard  Le  Roy,  sr  du  Val,  8a  ans. 
Gabriel  Briard,  85  ans. 

François  Champeaux,  v°  François  Gaux,  md  ,  80  ans. 
Marie  Gosselin,  ve  Pierre  de  Cerrès,  cordonnier,  84  a. 
Claude  Thomasse  Savary,  v«  Gaspard  Le  Roy,  sr  du 

Val,  7a  ans. 
François  Langlois,  80  ans. 


-  214  - 


x773  33  janvier    Marie  Viel,  90  ans. 

30  nov.        Marguerite  Le  Cordier,  ve  Jean  Viel,  tailleur,  59  ans. 


XI 
S4  MALO 

S*  Malo  commençait  du  côté  de  S*  André,  à  la  maison  vis-à-vis  celle 

des  religieux  de  Longues,  et  s  étendait  des  deux  côtés  de  la  rue,  en  allant 

à  S'  Martin,  jusqu'à  la  maison  qui  fait  face  à  la  rue  des  Cuisiniers.   Elle 

avait,  dans  cette  rue,  5  à  6  maisons  à  droite  en  tirant  vers  la  Cathédrale 

et  environ  la  moitié  de  la  rue  Franche. 


1634    4  déc. 

24    > 
1625  27  juillet 
31  août 
8  sept, 

1628  6  août 

1629  29  mars 


1630 

12  août 

1631 

39  avril 

4  mai 

15  juillet 

» 

30  sept. 

8  déc. 

J632 

17  janvier 

N.  h.  Augustin  Potier,  sr  de  Semilly,  par  Me  Jean  Ro- 
cher, ch.  de  Bernesq,  curé  de  S1  Sauveur,  de  S1  André. 

Me  Jean  Rocher,  ch.  de  Bernesq. 

Marie  Quesnel,  f«  M*  Robert  Le  Breton,  av',  de  S1  Sauveur. 

N.  h.  Louis  Freslard,  dr  en  méd.,  de  S1  Sauveur. 

M0  Michel  Maheust,  pbre,  chap.  de  la  Cathédrale,  dans 
la  chap.  N.  D.,  de  S1  Sauveur. 

N.  h.  Jacques  Hébert,  vivant  sgr  de  Brunville,  du  Bosq 
et  de  Moon,  av1  à  Bayeux  (1). 

Marie  Mallet,  fe  Gilles  Crestel,  21  ans,  «après  avoir 
reçu  les  bénédictions  et  purifications  ordonnées  aux 
femmes  accouchées  après  avoir  produit  un  enfant 
masle  mort  et  non  à  terme  »,  de  S*  André. 

Mess.  Richard  Bethon,  esc,  sr  de  la  Rosière,  cons.,  av* 
du  Roy  en  él.  et  grenier  à  sel  et  Ier  capitaine  de  la 
ville,  inhumé  dans  sa  chap.,  de  S1  André. 

Me  Richard  Lochard. 

Charlotte  fille  Me  Richard  Lochard. 

Magdalène  Blondel,  fe  Me  Charles  Mannouri,sr  de  Ferval 
et  av*  à  Bayeux. 

Magdelaine  fille  Me  Thomas  Eurry. 

Jacques  Eurry. 

Renée  Hue,  f°  n.  h.  Thomas  Osber,  sr  du  Manoir. 

François  Le  Patouf,  fils  du  sr  de  la  Montagne,  décédé  à 
Caen. 


(1)  Voir  Bézicrs,  p,  107. 


—  215  - 


1633  Le  Bailly  Jean  et  Pierre,  frères,  hauts  vicaires  de  la 

Cathédrale  (1). 
Marguerite  Lescallé,  ve  du  sr  de  Monceaux. 
Marie  Léonard,  f*  M6  Louys  Crespin,  bourg. 
Jeanne  Rictens,  ve  du  sr  de  la  Rosière  Miharanc. 
Germain  Carel. 

Jacqueline  Crespin,  f8  Rémon  Le  Moyne. 
Isabeau  Hardy,  ve  Jacques  Daon. 
Ier  janvier N.  h.  Sébastien  Hue,  sr  du  Grand  Bosq. 
M6  David  Grandin,  diacre. 
Jean  de  Bougran,  esc..  srde  Nilly. 
Me  Charles  Asselin. 
Rémon  Le  Moyne,  chap.  S1  Roch. 
Marie  André,  Ve  du  sf  de  Nilly,  70  ans. 
Anne  Bailleul,  ve  Richard  Leclair,  sr  de  la  Morinière. 
Charlotte  Buhot,  fille  feu  Nicolas,  av1. 
Marie  Le  Maigre,  v°  René  Lochard,  70  ans. 
Rachel  Le  Tonnelier,  fe  du  sr  Brunville,  Jean,  av1. 
Germaine  Petitcœur,  ve  du  sr  de  la  Brière. 
Marie  Lieust,  v«  Me  Jacques  Le  Moyne,  chap.  S1  Roch. 
M°  Jean  Lochard,  80  ans. 
Me  Charles  Maunoury,  av'. 
Susanne  Olive,  fe  M0  Nicolas  Gaugain. 
Raphaël  Le  Charton. 
Catherine  de  la  Pallue. 
Thomas  Hardy,  100  ans. 
Marie  Geraume,  f8  M*  Philippe  Lecolier,  sr  de  la  Boulée, 

70  ans,  de  S*  André. 
Me  Robert  Le  Charton,  34  ans,  de  S1  André. 
M6  Jean  Benoist,  ass.  à  Bayeux. 
Me  Joachim  Potier,  sr  de  Cantilly. 
Jacques  Gaugain. 

Catherine  Hardouin,  fe  Richard  Cosnard,  70  ans. 
Denise  Tyssart,  v«  Me  François  Lhonoré,  75  ans. 
Marie  Le  Petit,  v«  Thomas  Hardy,  80  ans. 
Richard  Conard,  70  ans. 


1634 

19  août 

1635 

17  janvier 

M      » 

is  mars 

ao  juin 

3  oct. 

1636 

Ier  janvie 

11  avril 

17  oct. 

15  nov. 

3;  déc. 

1637 

6  avril 

4  mai 

34    » 

sa  juin 

^  juillet 

9  oct. 

38  nov. 

1638 

8  mai 

Ier  juin 

1639 

14  janvier 

3  sept. 

5  nov. 

31  déc. 

1640 

16  janvier 

18  juillet 

1641 

2  janvier 

s6      » 

37      » 

13  nov. 

» 

164a 

19  janvier 

7  mars 

(1)  Voir  Béziers,  p.  109. 


-  216  — 


1643 

7  août 

1644 

17  janvier 

12  mai 

14    » 

5  juillet 

13  août 

17  sept. 

1645 

29  mars 

30  avril 

10  juin 

17  oct. 

13  nov. 

1646 

18  juin 

1647 

ier  janvier 

22  sept. 

25    > 

22  nov. 

26  déc. 

1648 

2  janvier 

27  mars 

1649 

26  juin 

17  oct. 

1650 

31  mai 

30  juillet 

9  août 

6  sept. 

1651 

Ier  juin 

10  oct. 

1652 

2  mai 

5  juillet 

1653 

26    » 

18  sept. 

M*  Robert  Martin,  pbre,  chap.  du  lieu,  cbap.  S1  Sébastien. 

Juliane  Fouquerays,  ve  Jean  Gaugain,  70  ans. 

M°  Marin  Jean,  sr  des  Fossés. 

Marie  Dupont,  fe  M*  Jacques  Beauvalet,  esc.,  doct.  en 
médecine. 

M*  Jacques  de  Beauvallet,  esc,  doct.  en  méd. 

Guille  Le  Cordier. 

Anne  Le  Patouf,  f»  Robert  Conard. 

Magdelaine  de  Launay,  fe  Me  Gabriel  Desmares,  greff. 
en  viconté. 

Jeanne  Le  Terrier,  fe  Henry  Duval. 

Marie  Blanlo,  f°  Claude  Le  Moyne. 

Marie  Lochard,  f°  Me  Richard  Hélyes,  esc,  sr  de  Subies, 
cons.  du  Roy  et  grenetier  à  Bayeux. 

Perrette  Euldes,  fe  Me  Thomas  Eurry,  68  ans. 

Me  Richard  Carel,  70  ans. 

Catherine  Nicolle,  Ie  Richard  Conard. 

Michelle  Le  Maigre,  ve  Charles  Eurry,  67  ans. 

Marguerite  de  Douvre,  fe  Me  Richard  Lastelle. 

Me  Nicolas  Gaugain. 

N.  h.  M«  Robert  Le  Brethon,  cons.  et  lieut.  crim.  en  él. 
70  ans. 

Magdeleine  Varin,  ve  du  sr  de  Salez,  80  ans. 

Me  Pierre  Hermerel,  esc,  cons.  du  Roy,  lieut.  part.  civ. 
et  crim. 

Jeanne  Blondel,  fe  Me  Roger  Le  Provost. 

M6  Richard  Carel,  av*  en  él.,  3;  ans. 

Jacqueline  Lochard,  ve  Pierre  Halley. 

Me  Pierre  Lair,  av1. 

Jeanne  Le  Moyne,  fe  Gilles  Le  Libois. 

Guillemette  Nicolle,  fe  Me  François  Daon. 

Me  Robert  Daon,  pbre. 

Anne  Le  Cordier,  fe  Richard  Deschevaux. 

Guillaume  Buhot,  75  à  76  ans. 

Anne  Denis,  ve  MQ  Nicolas  Gaugain. 

Jacqueline  Le  Maigre,  ve  Me  Richard  Carel. 

Susanne  Néel,  ve  Me  Jacques  Hébert,  esc,  sr  de  Brun- 
ville. 


—  217  — 


1654  37  ma* 

35  nov. 

16;;  30  mars 
30  avril 

1656  6  mars 
iep  avril 

3  juillet 
19  sept. 

1657  14  nov. 

1658  14  janvier 

36  nov. 

1659  iS  mars 

8  juin 
30  sept. 

1660  37  janvier 

35  mai 
15  juillet 

8  déc. 

12  » 

1661  31  janvier 

4  mars 

30  » 
93  sept. 
29  oct. 

1663  14  janvier 

13  mars 

9  sept. 

31  oct. 
13  nov. 

1663  17  février 

4  mars 

5  » 
10  mai 

17  juin 


M*  Jean  Le  François,  p*'6,  chap.  de  céans. 

Me  Jacques  Hermerel,  esc.,  cons.  du  roy  et  esleu. 

Gillette  Le  Tellier,  f*  Guille  Nicolle. 

Guille  Picot,  76  ans. 

Me  Pierre  Jean,  av1. 

Jeanne  Quesnel,  v*  Raphaël  Le  Charton,  76  ans. 

Henry  du  Val. 

M*  Richard  de  Lastelle. 

Perrette  Conard,  ve  M*  Pierre  Lair. 

M»  Estienne  Lhonoré,  apothicaire. 

Richard  Conard,  fils  Richard,  8  ou  9  ans. 

Michel  Anfrye. 

M*  Louys  Crespin. 

M6  Pierre  Auber,  p*",  curé  de  S1  André,  près  la  chap. 

N.  D. 
Me  Guy  Mannoury,  pbw,  chap.  de  S1  Malo  et  de  la  chap. 

S**  Luce,  dedans  la  chap.  S*6  Luce. 
M*  Thomas  Eurry. 
Jean  de  Launey. 
M*  Jean  Auber,  av. 

Marie  Magdeleine  Lamy,  fe  J.  B.  Dolbel. 
M«  Thomas  Vallée,  pbw,  curé  de  S1  Georges. 
Marie  Françoise  Flambart,  v«  M*  Thomas  Sanson. 
Henrye  Dangy,  fe  N.  Maroley. 

M*  Jean  Adeline,  pbre,  chap.  de  céans,  chap.  S1  Sébastien. 
M6  Richard  Le  Maigre,  proc.  comm.  en  élect.,  55  ans, 

de  S*  Loup. 
Magdelaine  Dupuis,  f*  Marin  Anfrye,  50  a  ,  de  S*  André. 
Regnault  Bailloz,  domestique  de  la  marquise  deCreully, 

dem1  à  la  maison  d'Orbendelles. 
Gillette  Fontaine.  fe  Nicolas  Cotentin,  30  a.,  de  S1  André. 
Jean  Hermerel,  chap.  N.  D. 
Me  François  Daon,  tabellion,  56  ans. 
Jean  Scelles,  63  ans,  de  S1  André. 
Magdelaine  de  Villays,  fe  du  sr  de  S*  Amator. 
Marie  Adeline,  f*  M«  Michel  Le  Tellier,  av1. 
Richard  Deschevaux. 
Me  Robert  Lair,  av1. 


i663 

19  juin 

39  juillet 

16  août 

6  sept. 

1a    » 

14    » 

8  nov. 

ai     » 

-  818  — 

Michelle  Bethon,  v6  Jean  de  Bougueran,  esc,  sr  de  Nilly, 
75  ans,  chap.  S1  Louis,  de  S*  André. 

Ma  Pierre  Le  Maigre,  av*  en  él. 

Robert  Gousseaume,  fils  Richard  et  Marie  Souffland, 
7  à  8  ans,  de  S1  André. 

Me  Robert  Le  Mo/ne,  av. 

Françoise  Conard,  fe  Jean  Le  Romain. 

M6  François  Le  Haribel,  av\ 

Jean  Le  Romain. 

Me  Michel  Le  Telier,  av1. 
1664  Le  17  janvr  c  Anne  du  Bousquet,  esc.,  fils  du  sr  de  la  Mutie,  22  ans, 

a,  en  la  communion  de  notre  mère  Sle  Eglise,  rendu 
son  âme  à  Dieu,  après  avoir  abjuré  la  religion  pré- 
tendue réformée  et  avoir  reconnu  la  vraye  église  apos- 
toliqueetavoir  renoncé  à  la  confession  des  Calvinistes, 
et  après  s'être  confessé,  receu  le  Très-Saint  Viatique 
du  corps  de  N.  S.  et  l'Extrême-Onction.  Son  corps  a 
été  porté  de  S1  Malo  à  S*  Exupère  et  inhumé  dans  le 
portail  de  lad.  église,  assisté  du  Cœur  et  Chapitre  de 
l'église  Cathédrale  de  Bayeux,  où  M.  le  Doyen  a  faict 
le  service  de  lad.  inhumation  ;  et  le  diacre  et  le  sous- 
diacre  étaient  l'archidiacre  de  Caen  et  le  chanoine  de 
Brécy  ;  et  la  messe  chantée  en  musique,  où  toutes  les 
charités  des  paroisses  assistèrent,  ensemble  toutes  les 
religions,  mendiants  et  capucins,  avec  tout  le  corps 
de  la  justice  en  habit  décent,  tontes  les  cloches  de 
l'église  Cathédralesonnantes,  avec  une  grande  affluence 
de  peuple  qu'on  ayt  vue  de  longtemps  aux  processions 
générales. 

Guillemette  Fauvel,  f*  Me  Guille  Eurry. 

Léonor  Vaultier,  esc,  sr  de  Bapaume. 

Jacques  Le  Charton. 

Marie  Le  Charton,  f*  M6  Jean  Hardy,  orfèvre. 

Jacques  Hermerel,  esc,  15  à  16  a.,  près  la  chap.  N.  D. 

c  Denis  Ratel,  maistre  du  plat  d 'esta  in,  ayant  esté  frapé 
d'un  coup  de  pistollet  dans  le  ventre  ». 

Olivier  Hermerel. 

Catherine  Buhot,  v«  Me  Estienne  Lhonoré. 


6  juillet 

29  sept. 

1663 

16  avril 

18  mai 

18  nov. 

a8    » 

8déc. 

1666 

)o  janvier 

—  219  - 


i666  34  mars 
la  mai 
33  juin 

1667     5  janvier 


2  août 

1668  38  mai 

15  juin 

15  déc. 

1669 

7  janvier 

10  février 

13  mai 

11  sept. 

l3    » 

1670 

19  avril 

VJ     » 

9  juillet 

6  oct. 

1671 

7  février 

ao    » 

10  mars 

a  mai 

4    » 

18  juillet 

a  oct. 

167a 

a  janvier 

*5      » 

31  avril 

13  sept. 

9  déc. 

1675 

6  février 

Marie  de  Nilly  de  Bougran,  40  ans,  de  S*  André. 

Guille  du  Jardin. 

Me  Philippe  Le  Breton,  esc  ,  s*  de  la  Mare,  lieut.  civ.  et 
crim.  en  él.,  ass.  à  Bayeux. 

Gabriel  de  Bougran,  sr  de  S1  Amator,  de  côté  la  chap. 
S*  Louys. 

Marie  de  Grimouville. 

Louise  Le  Maigre,  fille  Richard,  proc.  en  él.,  et  Marie 
Le  Moine,  de  S1  Loup  Brunville,  18  à  19  ans,  nef. 

Pierre  Auvray  dict  La  Forest. 

Jean  Vauquelin. 

René  Paris. 

M0  Pierre  Vallée,  av*. 

Marie  Bougran,  v«  Léonor  Vaultier,  sr  de  Bapaume. 

M*  Jacques  Lambert,  esc»,  sr  de  Baussy,  grenetier. 

Anne  Le  Maigre,  fe  Me  Jacques  Lair,  de  S*  Martin. 

Anne  Bethon,  90  ans,  chap.  S*  Louis,  de  S*  André. 

Anne  Le  Moyne,  ve  Pierre  Auvray. 

Marie  Le  Bedey,  ve  Gabriel  Guérin. 

Jacques  Hermerel,  fils  Louis  et  Catherine  Conard,  ia  a., 
de  S1  André. 

Me  Guillaume  Daon,  pbre. 

Mess.  Guillaume  Hébert  de  Brunville,  sr  du  Bosq. 

Nicolas  Cotentin,  3a  ans,  de  S*  André. 

M«  Jean  Hardy. 

M6  Robert  Le  Moigne,  av,  inhumé  dans  la  chap.  dud. 
Moigne  dans  Tégl.  S1  Malo. 

Jean  Hasley,  huissier. 

Marie  Hermerel. 

Germain  Le  Brethon. 

Catherine  Hardy,  ve  Charles  Asselin. 

Guillemette  Le  Pipperel,  ve  Guille  Le  Cordier. 

Jean  Pesquerel. 

Nicolas  Buhot.    - 

M0  JoachimCousture,  pbpe,  curé  de  céans,  68  a.,  devant  le 
grand  autel,  dans  le  chœur,  par  les  prêtres  de  la  Con- 
grégation au  nombre  de  plus  de  50.  La  cérémonie  fut 
faite  par  Me  Laray,  pbr°,  doct.  deSorbonneet  vie.  gén. 


-  280  - 


1673  17  mars 


6  août 
ta  déc. 


1674    7  sept. 

ia  oct. 

1679  37  mai 
1681  a6  oct. 

1683  ao  janvier 

8  juin 


19  sept. 

1684  a8  nov. 

1685  7  janvier 
aa  février 

18  nov. 

1686  a6  janvier 

1687  10  février 
16  mars 

Ier  avril 


Elisabeth  Le  Marchand,  f*  Pierre  Lambert,  esc.,  sr  de 
Baussy,  par  n.  et  d.  p.  Pierre  de  Bihoreau,  p*™,  ch. 
de  S1  Germain. 

Guillaume  Tulloup,  bourg.,  48  ans. 

M*  Jean  Tulloup,  pbre,  cbap.  de  céans,  qui  fonda  trois 
services  solennels  pour  les  défunts  et  deux  messes 
basses  le  samedi  et  le  dimanche,  par  71  livres  de  rente, 
«j2  ou  53  ans.  (Il  demeurait  rue  Franche,  dans  une 
maison  appartenant  au  sr  Buhot,  anc.  ch.  de  Cartigtty.) 
dans  la  nef,  devant  le  crucifix,  proche  la  balustrade 
du  chœur,  par  les  prêtres  de  la  Congrégation.  Hélyes, 
ch.  d'Albret,  célébrant. 

Philippe  Le  Breton,  esc,  11  a.,  par  n.  p.  Me  Michel  Le 
Brun,  p^,  ch.  de  Gavrus,  de  S1  Sauveur. 

Marie  Le  Moine,  v*  Richard  Le  Maigre,  proc.  en  él., 
60  ans,  de  S1  Loup. 

Marguerite  Gourry,  v«  Jacques  Lair,  75  a.,  de  S1  André. 

Charles  de  Bougran,  esc,  sr  de  Boishairon,  6a  ans,  de 
S*  André  (1). 

D"*  Catherine  de  Bougran  du  Manoir,  70  a.,  dans  la 
chap.  et  sépulture  de  ses  parents  (S1  Louis),  de  S*  André. 

DU*  Germaine  Potier,  f*  Me  Richard  Hélyes,  esc,  sp  de 
Subies,  de  S*  André. 

Mess.  Richard  Hélyes,  esc,  sr  de  Subies,  lieu  t.  gén.  civ. 
et  crim.  en  bailliage,  76  a.,  dans  sa  chap.,  de  S' André. 

Michel  Le  Bel,  50  a.,  de  S1  André. 

Louise  Mallet,  63  ou  4  ans,  v*  Guillaume  Le  Clair. 

Me  Michel  Hermerel,  esc.,  sr  de  Sequerond  (Secque- 
mont),  cons.  du  Roy  en  baill.  et  vie 

Me  Jacques  Lair,  drapier,  48  ans. 

Joachim  Houdeville,  ia  ans. 

Anne  Le  Lorier,  ve  Richard  Du  val,  70  a. 

M*  Claude  Le  Moyne,  mort  à  Renchy. 

Charles  Mongodin,  fils  Olivier,  6  ans. 

Thomas  Le  Vallois,  fils  Jean,  13  a.,  de  S*  André. 


(1)  L'office  de  S1  André  fut  transféré  à  S1  Malo  en  1683.  Le  curé,  sans  église,  ni  cimetière, 
y  disait  une  basse  messe  à  8  heures,  les  fêtes  et  dimanches,  à  l'autel  de  la  chapelle  S1"  Luce, 
et  «Tait  permission  d'assister  en  surplis  à  l'office  paroissial  de  S1  Malo. 


—  221  — 


1687.   ^  ^P*- 

1688  35  mars 
19  juillet 
31  oct. 

1 1  déc. 

1689  26  sept. 

3  déc. 

1690  aa  août 

1693  33  mai 

17  août 
37  oct. 

1694  12  avril 

3  août 
Ier  oct. 


1695  19  sept. 

1696  s  janvier 
36  mai 

19  oct. 


t 

23  » 

33  nov. 

1697 

7  juin 

30  août 

1698 

18  janvier 

Marie  Havard,  ve  Jean  Pesquerel,  estamier,  30  ans. 
Françoise  Philippe,  ve  N. . .  Aumont ,  morte  à  Renchy. 
Anonyme  Aubry,  7  ans. 
Jeanne  Eurry,  v*  Denis  Anfrye,  73  ans. 
Jeanne  Lefort,  f*  Jacques  Mauminot. 
Richard  Conard,  sr  de  Haut  Clos,  65  à  6  ans. 
Guillemette  Vauchy,  v»  Robert  David,  73  ans. 
Gabrielle  Onfroy,  f°  Charles  de  Mongodin,  peintre,  pro- 
che la  grande  porte  de  la  rue. 
Catherine  Carel,  v*  M0  Jean  Richer,  a  pot  h.,  78  a.,  pro- 
che la  porte  de  la  rue. 
M*  Pierre  Laisné,  av1,  fils  M*  Jean,  av1,  33  a.,  vis*à-vis 

la  chaire. 
Marguerite  du  Bosq,  f°  Ma  Pierre  Buhot,  a  pot  h.,  milieu 

de  la  nef,  vis-à-vis  la  chaire. 
Jeanne  Le  Touzé,  34  a.,  au  bas  de  l'église,  derrière  la 

porte  de  dessus  la  rue. 
Etienne  Onfroy,  bourg,  de  Caen,  77  a.,  mort  en  voyage, 

de  S1  André. 
Anne  Le  Chevalier,  de  S1  Malo,  fille  feu  Gabriel,  sr  de 

la  Barre,  esc,  33  ans,  au  milieu  de  l'église. 
Ravend  Piédoue,  chev.,  sg*  de  la  Hoguette,  cons.  du 
roy  en  ses  conseils,  grand  prévôt  gén.  de  Normandie, 
31  ans. 
Judith  Françoise  Carel,  ve  Jean  de  Petitcœur,  esc,  sr 

de  Beauvalon,  vis-a-vis  la  chaire. 
Me  Nicolas  Le  Romain,  av1,  vis-à-vis  la  chaire. 
Jeanne  Bougourd,  fille  Michel,  proc,  19  a.,  proche  la 

porte. 
Charles  de  Marguerie,  11  à  13  ans,  fils  René,  esc.,  sgr  de 

Colleville-sur-Mer,  proche  la  chaire. 
Françoise  de  S*6  Marie,  96  a.,  proche  la  chap.  S1  Joseph. 
Louis  Aubry,  esc  .  cons.  du  roy,  rec.  des  tailles ,  63  ans, 

nef,  proche  le  premier  pilier  vis-à-vis  la  chaire. 
Me  Jacques  Mauminot,  40  ans,  bas  de  la  nef. 
Madeleine  Chauveau,  v*  du  sr  Hugot,  ingénieur  du  roi, 

vis-à-vis  la  porte  de  la  nef. 
Anne  Eudelin,  v»  Jean  Chéradame,  75  a.,  de  S»  André. 


—  222  — 


1693  *3  ^P*' 


9  déc. 
1699  10  mai 


37  déc. 


1700 


Mons.  Maître,  esc,  sr  de  Nerval,  cons.  du  roy  au  Parle- 
ment de  Normandie,  proche  la  chap.  N.  D. 

Olivier  Mongodin,  peintre,  90  ans. 

Susanne  Gréard  (Gérard  ?),  v«  N. . .  d'Estrevaux,  bourg., 
proche  le  pilier  de  vis  à-vis  la  porte  de  la  rue. 

Marie  François,  f«  Pierre  Le  Libois,  off.  chez  le  roy,  42  a. 
iw  janvier  Anne  Omont ,  fe  Me  Pierre  Bethon  ,  av',  proche  le  pre- 
mier pilier  de  h  nef. 

Charles  Lair,  bourg.,  proche  la  chap.  de  S*  Joseph. 

Me  Michel  Bertrand,  56  à  7  ans,  doct.  en  méd. 

Me  Jean  Le  Charton,  bourg.,  75  ans. 

Me  Michel  Bougourd,  diacre. 

Me  Nicolas  Auber,  av'. 

D"*  Magdeleine  Hélyes,  17  a.,  chap.  de  ses  parents  ,  de 
S'  André. 

David  Eudelin,  bourg. 

Françoise  N. . .,  ve  Richard  Conard. 

Me  Raphaël  Le  François,  p**0,  chap.  de  céans,  proche 
la  porte  de  la  sacristie. 

Pierre  Béatrix,  esc.,  sr  de  Morainville,  63  a.,  de  S1  André. 

Jacqueline  Richer,  ve  Me  Jean  Le  Rouge. 

Jean  François  d'Héricy,  3a  ans,  de  S1  André. 

Marie  Fréard,  ve  Charles  Bougrand  ,  esc,  sr  de  Bois- 
hairon,  61  ans,  de  S*  André. 

Me  Nicolas  Clément,  pbre,  chap.  de  céans,  proche  le 
premier  pilier  du  chœur. 

Renée  Chauveau,  nef,  proche  la  grande  porte. 

Michel  Eudelin,  ai  ans,  vis-à-vis  le  pilier  proche  la 
porte  du  cimetière. 

Sébastien  Guérin,  35  ans,  fils  M*  Gilles,  md  ,  proche  la 
chaire. 

Me  Pierre  Bethon,  av*  et  eschevin  de  cette  église  ,  nef, 
proche  le  premier  pilier. 

Marguerite  Cheffault,  85  ans. 

Me  Charles  Le  Haribel,  pbre,  curé  de  céans,  par  les  prê- 
tres de  la  confrérie  ;  €  sa  vie  a  été  très  exemplaire  et 
sa  mort  très-édifiante  ;  son  détachement  pour  les 
biens  de  la  terre  était  entier  et  ses  vues  pour  la  gloire 


3  mars 

16  juillet* 

1701 

6  mai 

34  déc. 

1703 

8  février 

1703 

ier  mars 

• 

33  déc. 

1705 

6  février 

33  mars 

8  juin 

30  juillet 

1706 

si  sept. 

19  déc. 

1707 

9  février 

33  nov. 

31  déc. 

1708 

13  janvier 

3  mai 

1709  34  janvier 
6  mai 


-  223  — 


1709 

20  mai 

15  oct. 

1710 

30  mai 

14  juillet 

6  sept. 

1711 

9  mars 

3  août 

2J  OCt. 

171a 

19  nov. 

16  déc. 

1713 

9  janvier 

i«*  août 

25  sept. 

1714 

19  avril 

» 

1716 

21  mai 

2  nov. 

1717 

19  août 

29  oct. 

1719 

30  mars 

9  oct. 

•  * 

» 

1720 

15  février 

5  mars 

6     > 

27-avril 

28  mai 

de  Dieu  et  le  soulagement  des  pauvres  très-pures  et 

très-généreuses  »,  70  ans. 
Susanne  Bertrand,  fe  Me  Jean  Guérin,  s*  du  Mesnil ,  73 

ou  33  ?  ans. 
Me  Pierre  Buhot,  apoth.,  88  ans. 
Michel  Hermerel,  esc,  sr  de  Vaux,  vicomte  de  Bayeux, 

58  ans. 
Susanne  Le  Romain,  40  ans. 
Françoise  Le  Charton,  40  ans* 

Louis  Philippe  de  Méhérenc,  esc,  3  ans,  de  S1  André. 
Anne  Le  Romain ,  16  ans,  fille  Jean  ,  sr  des  Halans  et 

Marguerite  Bourson. 
Jacques  Hermerel,  90  ans. 
Susanne  Néel,  v«  Mr  Sermont  (Surmont?),  50  ans. 
Richard  Conard,  51  ans. 

Pierre  Benoist  Le  Barbé,  esc,  sr  de  Vouilli,  53  ans. 
Marie  Françoise  Descrametot,  fe  Mr  de  Vaux  Le  Bedey, 

33  ans. 
Marie  de  Cuqu,  ve  N. . .  Daon,  75  ans. 
Jean  Le  Romain,  sr  des  Halans,  commissaire  des  guerres 

en  cette  ville. 
Guillaume  Couver,  45  ans. 
Philippe  Gabriel  de  Méhérenc,  de  S*  André. 
Exupère  Suhard,  esc. 
Me  Etienne  Le  Tellier,  av1. 
Claire  Conard,  81  ans. 
Thomas  Monthieux  de  Tary,  17  ans,  nef. 
Jean  Le  Romain,  18  à  19  ans. 
Joachim  Hélyes,  esc,  sr  de  Bomparc,  sgr  et  patron  de 

S1  André,  ass.  à  Bayeux,  75  ans. 
Anne Mongaudin,  f*  Jacques  Moussard,  architecte,  38  a., 

nef. 
Nef.  Jeanne  Le  Vavasseur,  fe  Gilles  Cicille,  79  ans. 
Nef.  Renée  de  Rouenville  (Royville?),  f°  du  sp  de  Val- 

deris,  86  ans. 
Nef.  Louis  Thomas  Le  Romain, 'av1,  49  ans. 
Pétronille  Le  Haribel,  ve  Marc  Fleury  en  premières 
noces,  75  ans. 


-  224  - 


1720  ao  oct. 
1731  10  février 

8  juin 
1723  17  mai 

3  juin 

4  juillet 

16  déc. 

1734  10  mars 

13  oct. 

1735  35  février 

5  juin 
3  déc. 

1737  10  janvier 
31  mai 

3  oct. 

1738  s6  janvier 

1739  13  nov. 

1730  30  mai 
35  juin. 

10  oct. 
1733  34  février 

28  mai 
3  août 

1733  18  février 

1734  14  mars 

1735  31  juillet 

1736  17  nov. 

1737  39  juillet 


Barbe  Chanteloup,  v*  du  sp  de  Beauvais  ,  esc.t  69  à  70  a. 

Me  Jacques  Bougour,  proc,  70  ans. 

Thomas  Le  Bouteiller,  39  ans,  nef. 

Marie  Le  Moine,  f*  Mons.  Le  Bretbon,  esc  ,  a8  a.,  nef. 

Nef.  Thomas  Douétil,  30  à  31  ans. 

Nef.  Romain  Le  François,  sr  de  Villevieux,  de  S1  Malo 

de  Tlsle,  73  à  3  ans. 
Gabriel  Pontis,  pbre,  chap,  de  céans,  mort  subitement, 

57  à  8  ans,  près  la  sacristie. 
Anne  Chéradame,  v*  du  sr  Deslongsparcs ,  6a  ans,  par 
Pierre  de  Méhérenc  .  desservant  la  cure,  de  S1  André. 
Nef.  Magdelaine  Bougour,  33  à  4  ans ,  pr.  la  S*6  Vierge. 
Nef.  Gilles  Cicille,  chandellier,  81  ans. 
Louis  Le  Brun,  73  ou  3  ans. 
Gaspard  Le  Grand,  53  ou  4  ans. 
Nef.  Jeanne  Le  Parsonnier,  v°  Le  Romain,  av1. 
Mess.  François  Gasquoin,  chev.  de  Valence,  34  a. 
Nef.  Marguerite  Boursse,  vG  du  sr  Romain,  commissaire, 

60  ans. 
François  Samuel  Banages,  esc,  sr  des  Anguérants,  50  a. 
N.  d,le  Madeleine  Louise  Benoist  de  Crémy,  73  ans,  de 

S1  André. 
Elisabeth  Guilmette,  v"  Simon  Macey,  54  ou  ;  ans. 
N.  d.  Madeleine  de  Fréard,  fe  Thomas  de  Petitcœur, 

esc,  sr  de  S*  Vast,  74  ans. 
Anne  Achard,  v«  Louis  Moussard,  83  a.,  proche  les  fonts. 
Philippes  Foliot ,  sr  de  la  Chaussée ,  cons.  au  grenier  à 

sel,  63  ans,  nef. 
Nef.  François,  Lhonoré,  55  ans. 
Nef,  pr.  le  pilier  de  la  S*  Vierge.  J.  B.  Farcy,  74  ans. 
Marie  Lucas,  v*  Le  Moigne. 

Nef.  Anne  Elisabeth  Bertrand,  v«  Crepel,  av1,  73  ans. 
Jeanne  Fortin,  f6  M6  Claude  Fleury,  chir.  royal,  74  ans, 

de  S1  André. 
Nef.  Gisles  Moussard,  clerc  tonsuré*  18  ans. 
N.  d.  Marie  du  Hamel,  v«  Joachim  Hélyes,  esc,  sr  de 
Bonparc,  chap.  du  bas  de  la  nef  du  côté  du  cimetière. 
("Chapelle  S*  Richard.) 


-m- 


1739  11  août 

9  sept. 

ia  nov. 

1740  aa  février 
35  avril 
18  mai 

1er  oct. 

1741  14  nov. 
174a  33  avril  ' 

37  nov. 
174?  13  janvier 

7  août 

1745  1»  février 

33  mars 

1746  3  janvier 


39  janvier 

1747    8  août 
1750  10  janvier 

30  février 


ao  avril 
7  août 

30  déc. 


tlaode  Fleury,  chirurg.  royal,  74  ans,  de  5*  André. 

N;  d.  Marie  Anne  de  Neuville,  ▼•  Mess.  Pierre  de  la  Ri- 
vière, esc,  sg*  et  patron  de  Hériïs,  de  S1  André, 

Marie  Eudes,  v*  Jacques  Gênas,  s*  de  la  Guerre,  90  ans. 

Thomas  de  Petitcœur,  esc.,  $r  de  S*  Vast,  84  ans. 

Marie  Anne  Senot  de  la  Peintrerie,  70  ans. 

Jean  Pierre  de  Montfiquet,  esc,  s*  de  S*  Céleri  n,  69  a. 

Marie  Françoise  Fleury,  fe  Le  Tuai  Thomas,  de  S*  André. 

J.  B.  Lhonoré,  6a  ans. 

Magdelaine  Gênas,  v»  du  s*  Bougoufd,  proc,  83  ans. 

Robert  Le  Vanier,  37  ans. 

Charlotte  Gênas,  f*  François  Gênas,  sr  de  Rubercy, 
bourg,  de  Bayeux,  vivant  noblement,  58  ans. 

Nef.  Elisabeth  Berteaume,  f8  du  s*  Eurry,  av\  50  ans. 

Charlotte  Bauquet,  fille  N. . .  Bauquet,  esc.,  sr  de  la  Bis- 
sonnerie  (-ière  ?),  35  ans. 

Jean  Guérin,  sr  du  Mesnil,  changeur  pour  le  roy,  74  a. 

Mess.  Augustin  de  Faoulcq.  si  a.,  chev.,  marquis  de 
Faoulcq,  de  Jucoville,  sg*  et  haut  justicier  de  La 
Cambe,  sg*  et  patron  de  Grandcamp,  Létanville  et 
autres  lieux,  lieut.  aux  gardes  françaises,  cap.  et  garde 
côte  de  l'amirauté  de  Grandcamp,  de  S1  André. 

Françoise  Le  Rouge,  ve  Olivier  Le  Bedey,  esc,  sr  de 
Vaux,  8;  ans. 

Jacques  Gênas  de  Rubercy,  minoré,  23  ans. 

N.  h.  Philippe  Germain  Le  Barbey  d'Aulney ,  sous- 
diacre,  30  a.,  sous  la  fenêtre  entre  la  chaire  et  la  porte. 

N.  d.  Marie  de  Méhérenc  [fille  Thomas,  sr  de  la  Garende], 
ve  Mess.  Exupère  Suhard,  esc,  par  Me  Michel  Dupray 
Marye,  ch.  de  Mathieu,  «  qui  reçut  les  sacrements 
avec  tous  les  sentiments  de  piété  qu'on  n'a  point  cessé 
de  remarquer  en  elle  tant  qu'elle  a  vécu  et  de  charité 
qui  lui  ont  fait  mériter  la  qualité  de  mère  des  pauvres». 

Pierre  de  Hécici ,  esc . ,  60  a . ,  aile  du  côté  droit,  de  S1  André. 

Jacques  Moussard,  architecte,  bourg,  de  Bayeux,  76  a., 
par  Antoine  Viel  d'Anctoville,  pbre,  archid.  de  Bayeux. 

Marie  Marguerite  Bougourd,  ve  Robert,  s^du  Taillys, 
de  S1  Vigor  le  Petit,  70  ans/ 

»5 


-a»  — 


•        • 


17^1  37  janvier 


1751  33  mai 


39  juillet 


3;  sept. 


7  déc. 
1753    Ier  février 

8  mars 


3;  mai 
6  déc. 
1794  2;  janvier 


15  août 

30  déc. 

1755  3  mars 

1er  avrii 

33      » 

3  juin 

1756  3  janvier 

7  mars 


D"e  Catherine  Bazile  Eudelin,  v*  Pierre  Antoine  Ma- 
heust,  av*  aux  sièges  de  Bayeux,  65  ans. 

Adrien  Charles  Anfrye,  anc.  proc.  au  Parlement  de 
Rouen,  av1  à  Bayeux,  73  ans. 

Me  Jacques  Le  Guedoys,  p*™,  curé  de  céans,  73  ans, 
chœur,  par  Me  Jacques  Gouet,  curé  de  S1  Loup,  doyen 
de  la  chrétienté,  de  S*  Patrice. 

Me  Jacques  Simon  Bougourd,  av1  en  bai  IL,  5;  ans,  de 
S*  Patrice. 

N.  d.  Judith  Françoise  de  Petitcœur,  ve  Charles  du 
Manoir,  esc.,  60  ans,  vis-à-vis  la  chaire. 

Me  Michel  Hubert  Bougourd,  anc.  proc.  en  baill.,  66  a. 

Germaine  Le  Guelinel,  fille  M*  Jacques,  s*  de  Ligne- 
rolles, cons.  du  roy  en  él., et  Jeanne  Le  BouteiUer,  1 1  a. 

[Le  Tuai,  curé,  fait  sonner  avec  la  grosse  cloche  le  trépas 
de  M*  Thomas  Le  Bourgeois,  p*™,  décédé  sur  la 
paroisse  et  inhumé  à  la  Cathédrale,  le  9  mars.] 

Marguerite  Jeanne  du  Taillye-Ousouf,  f°  du  sr  Pierre 
Lecocq,  bourg.,  45  a.,  de  S1  Vigor. 

Françoise-Charlotte  Vaultier,  ve  Raphaël  Eurry,  sr  de 
Cris  tôt,  93  ans. 

Me  Guillaume  de  la  Haye,  pbre,  curé  de  S1  André,  70  a., 
dans  le  haut  de  l'aile,  près  le  chœur,  orig.  de  Campa- 
gnol les,  dioc.de  Cou  tances.  (Onsonn&U  grossecloche). 

Marie  Anne  Jolly,  fe  Nicolas  Le  Rouge,  sr  de  Préfon- 
taine, chir.,  36  ans. 

François  Cicille,  74  ans. 

Germaine  Ousouf,  Ve  Thomas  François  Le  BouteiDer, 
md,  67  ans. 

Françoise  Le  Nepveu,  ve  Me  Gabriel  Toussaint,  s*  Duro- 
ray,  av1  en  baill.,  9a  ans. 

Thérèse  Charlotte  Heudinne  de  Coupigny,  f»  Gérard, 
Bunel,  esc.,  58  ans. 

Me  François  Louis  Le  Glaive,  8a  ans. 

N.  h.  Mess.  Jean  Antoine  de  la  Rivière,  esc.,  sg*  de 
Hérils,  de  S1  André. 

Jeanne  Françoise  Cicille,  fe  M*  Jean  Verel,  md  épicier, 
)o  ans, 


-fc« 


•  • 


1757  «4  janvier 
14  avril 
ai  juillet 

ao  sept. 

1758  8  janvier 

4  déc. 

1759  10  février 


23  oct. 


1760  10  mai 


ia  mai 


1761  16  mars 

29  juin 
1761    8  janvier 

30  > 
ia  mars 

3  nov. 


1764  13  février 


1765  15  janvier 


Nef,  proche  le  pilier  de  la  Vierge.  Marie  Magdelaine 

Hue,  ve  J.  B.  Feret,  droguiste,  91  ans. 
Susanne  Fouques,  fille  Me  Thomas,  86  ans,  proche  les 

fonts. 
Gabriel  Brunet,  pbre,  obitier  et  chap.  de  céans,  28  ans, 

haut  de  l'aile. 
Catherine  Bertrand,  ve  du  sr  la  Chaussée  Folliot,  84  a. 
Marie  Le  Romain,  ve  Louis  Le  Rouge,  sr  de  Préfontaine, 

chirarg.,  88  ans. 
Nef.  Me  Charles  Michel  Guérin,  pbre,  77  ans. 
Gilles  Hodierne,  greffier  au  bailliage,  4s  ans. 
Me  J.  B.  Hélyes,  esc.,  sr  de  Bonparc,  anc.  cap.  à  Berry- 

cavalerie,  79  ans,  de  S*  André  ,  c  inhumé  en  la  chap. 

S1  Richard,  en  conséquence  de  la  fondation  d'un  Ri- 
chard Hélyes,  que  sa  famille  aura  dansicelle  chapelle 

sa  sépulture  »  —  par  M.  Béziers,  curé  de  S*  André. 
Catherine  Le  Brun,  fille  Louis  et  Françoise  Selle ,  v* 

Gilles  Hodierne,  60  ans. 
Louis  Maresq,  fils  Pierre  et  Françoise  Duval,  27  ans,  vie. 

de  céans,  entre  le  grand  autel  et  l'autel  S1  Sébastien. 
D,to  Susanne  Héroult,  v«  Adrien  Anfrye,  av*  en  baill., 

79  ans.  de  S1  André. 
Marie  Magdalène  de  Hébert ,  v*  Pierre  Le  Pesqueur, 

sr  de  Coujon,  75  ans. 
M*  François  Crepel,  cons.  et  anc.  av*  du  Roy  en  baill., 

63  ans. 
N.  d.  Marie  Geneviève  Morel,  v*  Mess.  Jean  Antoine  de 

la  Rivière,  chev.,  sgr  de  Hérils ,  87  ans ,  de  S1  André. 
René  François  Cousin,  4a  ans. 
N.  h.  Mess.  Michel  Hélyes,  esc,  sr  de  Subies,  par  le 

curé  de  S1  André,  85  ans,  chap.  S*  Richard. 
Magdelaine  Germaine  André ,  v*  M*  Robert  Gosselin, 

chev. ,  sg*  d'Aunay ,  le  Quesnay,  Noyers  et  autres 

lieux,  80  ans. 
Marie  Anne  Le  Cocq ,  fille  Pierre,  bourg.,  et  Marie 

Jeanne  du  Taillie  Oussouf,  34  ans. 
Pierre  Le  Cocq,  bourg.,  53  ans. 
Catherine  Guérin ,  v*  Pierre  Thomas  Le  Lorier,  s*  de 


-8Ê8- 


1765  ii  mars 


33    » 


5jum 


16      > 
1766  31  mars 

4  avril 


ai  juillet 


1767  13  janvier 


19      » 


15  avril 


6  nov. 


1768  13  avril 


ai  oct. 


1769  a6  janvier 
2a  juillet 
ao  déc. 

1770  a8  janvier 
34  février ] 


Bapaume,  major  de  la  bourg,  de  Bayeiix,  57  ans,  de 
la  Capellette. 

Marie  Catherine  Elisabeth  Bétourné,  de  S*  Sauveur,  fille 
du  sr  de  Bétourné.  cons.  du  roy,  enquesteur  au  baill. 
civil,  et  crim.,  19  ans. 

Catherine  des  Illes  Bonnemie,  f°  Louis  François  Le  Coq, 
36  ans. 

D"e  Marie  Marguerite  Renée  de  Lavalley,  f»  M*  Lambert 
Adrien  Anfrye ,  av*  au  Parlement  de  Normandie  et 
maire  de  Bayeux,  de  S*  André. 

Françoise  Germaine  Guérin  de  la  Houssaye,  ai  ans. 

N.  d.  Marie  Guilmette  de  Marguerie,  Ve  n.  h.  Nicolas 
Michel  du  Hamel  de  Coujon,  59  ans. 

Mess.  Jean  Jacques  de  la  Rivière,  chev.,  sgr  et  patron  de 
Hérils,  chev.  de  S1  Louis,  pensionnaire  du  roi ,  ci-de- 
vant cap.  d'artillerie,  79  ans,  de  S*  André. 

N.  et  d.  p.  Michel  Conseil,  pbre,  orig.  de  St  Malo,  ch. 
de  Rouen,  en  la  prébende  de  Nécy,  38  ans,  vis-à-vis  la 
chap.  S*  Sébastien. 

D.  p.  Pierre  Philippe ,  pbre  régulier  de  l'hôtel  dieu  de 
Caen  et  anc.  prieur  de  Graye,  78  ans. 

Me  Jean  Pierre  Béthourné ,  sr  de  S1  Sauveur,  cons.  en- 
questeur, commiss.  et  exatnin.  en  baill.,  55  ans. 
Pierre  Gisles  de  Landeville  ,  esc,  sr  de  Clerbec,  anc. 
garde  du  roy,  chev.  de  S1  Louis,  48  ans. 

Marie  Catherine  Françoise  Basile  Gênas  de  Rubercy, 
18  ans. 

Gabriel  Toustain  Duroray,  av*  ,  71  ans. 

Thomas  Robert  Tranquille  Mourot,  fils  Thomas  et  Ca- 
therine Le  Gris,  6  ans. 

François  Gênas,  sr  de  Rubercy,  86  ans ,  proche  la  chap. 
Sto  Croix,  de  S*  Sauveur. 

Elisabeth  Béthourné  de  S1  Sauveur,  fille  feu  Jean  Pierre 
et  Françoise  Folliot,  aa  ans  6  mois. 

J.  J.  d'Antignate,  esc,  cons.  du  roy,  rec  des  tailles, 
5«>  ans. 

Ravend  Rasiph  Jahiet,  sr  de  la  Couture,  69  ans. 

N.  d"*  Marie  Madeleine  Le  Vaillant,  8a  ans» 


—  S20  - 


1770  ii  oct 

1771  a  avril 


18  nov. 


•       • 


177a    7  janvier 


3  février 
1773    a     * 


17  mars 


18  nov, 

1774  30  août 

93  sept. 


1775  ai  nov. 


1778  34  avril 


Jacques  Augustin  Eudelin  ,  anC.  dir.  des  postes  de 
Bayeux,  7a  ans. 

Marie  Anne  Le  Parsonnier,  ve  Mess.  Bernardin  de  la  Ju- 
mellière,  esc.,  chev.  de  S4  Louis,  anc.  cap.  à  Royal-, 
artillerie,  5a  ans. 

N.  dlle  Marie  Claude  Hélyes  de  Bonparc ,  91  ans,  de  S1 
André,  chap.  S'  Richard. 

c  M°  François  Gênas,  sr  du  Homme ,  cons.  du  roy,  anc. 
vicomte  de  Bayeux ,  commiss.  subdélégué  pour  Tél.. 
de  Bayeux,  administrateur  des  hôpitaux  de  cette  ville 
et  prévôt  de  l'administration  économique  de  cette  pa- 
roisse, 91  ans.  » 

Françoise  Tillard,  v*  Jean  François  Fouet,  76  ans. 

N.  d.  Marie  Louise  Joséphine  Truttié,  f9  Mess,  Bon  Fran- 
çois Bonaventure  Crepel,  esc,  cons.  du  Roy  au  Con- 
seil supérieur  de  Bayeux,  lieut.  part,  civil  et  ass.  crim. 
en  baill.  et  siège  royal  de  ce  lieu,  ao  ans. 

Marie  Françoise  Le  Guelinel,  fille  Jacques  Le  Guelinel 
de  Lignerolles,  cons.  en  él.  et  Jeanne  Le  Bouteiller, 
19  ans. 

Marie  Anne  Bougourd,  78  ans. 

Pierre  Augustin  Eudelin,  bourg.,  37  ans. 

Nicolas  Eurry ,  cons.  ass.  en  baill.,  ancien  maire  de 
Bayeux  et  €  membre  de  l'administration  économique 
de  cette  paroisse,  80  ans  ». 

Nicolas  Le  Rouge,  sr  de  Préfontaine,  chir.  royal  en  cette 
ville  et  c  membre  de  l'admin.  écon.  de  cette  parr., 
74  ans  ». 

Me  Joseph  Exupère  Pierre  Fauvel,  av1  en  baill.,  4a  ans. 


XII 
S*  MARTIN 


S*  Martin  comprenait  la  me  de  ce  nom,  de  la  maison  faisant  face  à  la 
rue  des  Cuisiniers  à  la  rivière  d'Aure,  avec  la  moitié  de  la  rue  Laitière  et 
une  extension  rue  des  Cuisiniers,  à  gauche  en  allant  vers  la  Cathédrale, 
jusqu'à  la  grande  porte  faisant  face  à  la  dernière  maison  de  §'  Malo, 


-  230  — 

Son  église  attenait  primitivement  au  mur  de  la  ville.  Elle  fut  recons- 
truite, en  1761,  partie  sur  l'ancien  mur,  partie  sur  le  cimetière.  La  quin- 
caillerie James,  ou  plutôt  ses  magasins,  sont  construits  sur  son  emplace- 
ment. 
16a;  31  mai         Pierre  Boivin,  par  le  cb.  de  Bernesq,  curé  de  S1  Sauveur, 

de  S*  Sauveur. 
1643    S    »  Pierre  Loisel,  pbre,  curé  de  S1  Martin,  régent  au  collège, 

40  ans,  de  S*  Symphorien. 
1651  37  février    Magdeleine  Le  Boucher,  f*  du  s*  du  Longbuisson,  de 

S*  André 
Suzanne  Mannoury,  v*  Denis  Binet,  près  la  porte  du 

cimetière. 
Jacques  Le  Paulmier,  de  S1  André. 
Près  la  porte  du  cimetière.  M°  Jacques  Le  Paulmier, 

chandellier,  101  ans,  de  S*  André. 
Marguerite  Sebire,  f*  Pierre  Hubert,  près  le  confessionnal. 
Marie  Senot,  ve  Venant  Béatrix,  près  le  banc  de  Jean 

Varin,  sr  du  Val. 
Guillaume  Petitcœur,  bourg,  de  S1  Martin,  près  l'autel 
de  la  Vierge. 
1658  35  février     Michel  Le  Nourrichel,  bourg,  de  S1  Martin,  près  la  porte 

du  portail. 
16^9  31  avril        Madeleine  Thorel,  ve  Guillaume  Mahieu  et  Pierre  de 

S*  Martin,  vis-à-vis  l'autel  S1  Jacques. 
9  déc.         Françoise  Hardy,  fe  Regnauld  Denys. 
1660  15  mai  Michel  Varin,  sous-diacre* 

14  déc.         Jacqueline  Philippe,  f*  Denis  Gueroult,  60  ans. 
1663  30  mars        Anne  Hue,  fille  Jean,  15  ans  6  mois,  proche  les  fonts. 
;  nov.        Charles  Lecoq,  sr  de  Ganonville,  av,  sous  son  banc,  au 

côté  gauche  de  l'autel  N.  D. 
21    »  Charles  Boivin,  fils  Pierre,  3  ans,  près  le  bénitier. 

38    »  Jacqueline  Desmares,  60  ans. 

1663  i«>  mars        N. . .  d'Aunay,  à  côté  de  l'autel  N.  D.,  à  la  place  de  son 

mari  vers  le  cimetière. 
34  avril        Judith  Dufresne,  f*  Jean  Varin,  s*  du  Val,  au  pied  de 

l'autel  S*  Jacques. 
13  mai  Guillaume  Desmares,  fils  du  sr  greffier  de  la  viconté, 

30  ans,  devant  l'autel  N.  D. 


1655 

13  mars 

6  juillet 

36      » 

10  déc. 

i6s6 

9  mars 

1657 

10  sept. 

-ÔS1  - 


1663  24  mai 
33  juillet 


9  oct. 


37  nov. 

1664 

18  cet. 

ltt$ 

11  février 

43  avril 

18  mai 

1666 

*f  avril 

6  juin 

1667 

6  janvier 

38  février 

• 

mai 

33  oct. 

1668 

14  février 

1669 

31  janvier 

16  avril 

33  juin 

1670 

38  sept. 

1671 

5  mars 

17  mai 

31  juillet 

18  août 


31     » 


1672    7  janvier 


Thomas  Le  Grain,  de  Colleville,  72  a.,  devant  la  chaire, 

sous  le  crucifix. 
Noël  Le  Coq,  cons.  ass.  et  recev.  des  aydes,  88  aM  chœur, 

sous  le  pupitre,  par  permission  du  s*  ch.  de  S1  Martin. 
Raouline  Hue,  décédée  à  Mosles,  13  ans  6  mois,  devant 

le  crucifix. 
Jean  Hue,  s*  de  Lignerolles,  près  la  porte  vers  les  fonts. 
Guillaume  Osmont,  5  ans  6  mois,  près  le  pilier  N.  D. 
Guillaume  Osmont,  3  semaines,  id. 

Catherine  Leroyer,  1  an  6  mois, 
Marie  Osmont,  près  le  gros  pilier. 
Marie  Lebailly,  83  ans. 
Gabriel  Desmares,  greff.  du  sr  viconte ,  93  a.,  sous  une 

tombe,  devant  l'image  S1  Louis,  à*  côté  de  l'autel  S1 

Pierre. 
Anne  Cousin,  Ve  Ménard,  au  pied  de  la  porte  du  cimetière. 
Jeanne  Philipes ,  v*  Le  Savoureux ,  près  la  porte  de  la 

sacristie. 
Louis  Osmont,  greff.  de  Tél.,  au  pied  du  pilier  N.  D. 
Marie  Pesquerel ,  sous  une  tombe  appartenant  au  Brun 

(orfèvre  ?). 
Charles  Boivin,  proc.  comm.  au  siège  de  Bayeux ,  73  a. 
Guillaume  Desmares,  bourg,  de  S1  Martin. 
Michel  Béatrix. 

Jeanne  Herbeline,  fe  François  Ménard. 
Jeanne  Binet,  fille  Michel,  sr  de  Pouligny,  5  ans. 
Jean  Le  Breton,  devant  les  fonts. 
Anne  Guilbert,  v*  Guillaume  Thorel. 
Jean  André,  entre  la  tombe  de  feue  Mme  Thorel  et  une 
tombe  dont  le  côté  est  devant  le  petit  pilier  rond  du 

côté  de  la  (rue  ?). 
Jacqueline*  Bailleul ,  v«  Charles  Boivin,  proc.  comm., 

chœur,  près  l'autel  S1  Pierre. 
Catherine  Dubois,  fille  Gabriel,  sr  de  la  Motte  et  Louise 

Cousin,  derrière  le  banc  de  la  maison  qui  fut  au.  • . 
Louise  Levallois ,  f8  Louis  Moussart ,  47  ans,  au  bas  de 

l'église.  La  tète  est  proche  le  gable  et  le  milieu  du 

corps  jouxta  le  pilier  qui  porte  les  fonts. 


-288  - 


167» 

6  février 

1673 

3  janvier 

38  mars 

30    > 

1674 

39  juin 

7  oct. 

1675 

u  juillet 

31      » 

16  août 

39  sept. 

96  oct. 

1676 

6  janvier 

* 

17  février 

6  mars 

5  juin 

39  juillet 

31  août 

30  sept. 

13  oct. 

1678 

36  janvier 

4  juillet 

1679 

7  sept. 

• 

13     » 

5  oct. 

1680 

1 1  déc. 

l68l 

ier  mars 

•  39    » 


31  mai 


Germain  Lescollant,  38  ans,  au  bas  de  l'église  ,  vers  les 
fonts  et  la  muraille  de  l'église  du  côté  du  cimetière. 

Pierre  Cupersy,  xo.  ans. 

Magdelène  de  Bailleul,  13  ans»  de  S*  Sauveur. 

DUe  Madeleine  Bailleul,  v*  M*  de  Chouain. 

Anne  Lefèvre,  ve  Thomas  Le  Grain,  80  ans. 

Renée  Vincent,  v*  Charles  Lecoq,  sr  de  Canonville,  40  a. 

Marie  Germaine  Lhonoré ,  fille  François  ,  sr  de  la  Mare, 
a  pot  h.,  et  Françoise  Desmares,  4  ans. 

Michel  Le  Breton,  18  ans, 

Anne  Bouillot,  f°  Thomas  Cupersy,  49  ans. 

François  Vauchis,  fe  Jacques  Lair,  md  drapier,  34  ans. 

Jeanne  Lebrun,  f*  Jacques  Pesquerel.,  bourg.,  de  S*  Mar- 
tin, au  bas  de  l'église. 

Etiennette  Hubert,  v©  Guillaume  Petitcœur,  73  ans. 

Louis  Hue,  fils  feu  Jean,  sr  de  Lignerolles,  et  Marie  Tho- 
rel,  18  ans,  sous  l'arche  du  bas  de  l'église ,  au  pied  du 
pilier. 

Blanche  Lair,  fille  Jacques,  et  feue  Françoise  Vauchis,  3  a. 

J.  B.  Lhonoré,  fils  François,  sr  de  la  Marre,  1  mois  1/2. 

Jean  Le  Brun,  orfèvre,  65  ans. 

Pierre  Hubert,  chandellier,  55  ans. 

Jean  Hubert. 

Jacqueline  Hubert,  30  ans. 

Jacques  Lhonoré,  fils  François ,  sr  de  la  Mare  ,  et  Fran- 
çoise Desmares,  7  mois. 

Jacques  Varin,  fils  Jean,  sr  du  Val,  40  ans. 

Jean  Levasnier. 

Blanche  Restout,  68  ans. 

Michel  Béatrix,  av* ,  60  ans. 

Jacques  Pesquerel,  estamier,  55  ans,  à  l'entrée  de  la 
grande  porte,  au  pied  du  bénitier. 

Françoise  Hue,  fe  Eustache  Eudes ,  bourg,  de  Bayeux, 
33  ans,  au  milieu  de  la  nef. 

Thomas  Le  Parfait,  bourg,  de  Bayeux,  md  drapier,  60  a., 
à  côté  de  la  grande  porte,  côté  du  cimetière. 

Marie  Hue,  fille  feu  Jean  et  Marie  Thorel,  30  a.,  au  pied 
de  l'autel  de  1a  Vierge,  côté  du  cimetière. 


• 


-  233  - 


i68i    9  juillet 


1683  17  avril  ' 
1683  36  juin 


1684  3  janvier 

1685  ia  janvier 

17  février 
37  avril 


39    » 
a  août 
1686  35  février 

30  mars 
6  juillet 

18  août 


4  oct. 
1687        ? 


Gilles  Cupersy,  fils  Thomas,  bourg,  de  Bayeux,  et  Anne 
Bouillot,  17  a.  3  m.,  à  l'entrée  de  la  grande  porte,  côté 
de  la  grande  rue. 

Guillaume  de  S*  Martin,  bourg,  de  Bayeux,  cirier,  60  a., 
nef,  côté  de  la  grande  rue. 

Raphaël  Lhonoré,  fils  François,  apoth.,  et  Françoise 
Desmares,  4  ans  6  m.,  à  côté  de  l'autel  de  la  Vierge, 
côté  grande  rue. 

Catherine  Lair,  v*  Jean  Le  Brun. 

Jacqueline  de  Bernesq,  mère  de  Louis  Guerren,  curé  de 
S*  Martin,  78  ans,  devant  l'autel  S1  Pierre. 

Jacques  Vauchis,  décédé  ?  Vaux-sur-Aure,  76  ans,  au 
milieu  de  la  nef. 

c  Mess.  Jean  Le  Gras,  av*  en  bailliage  et  vie.  de  Bayeux, 
sénéchal  du  Chapitre,  dans  le  chœur,  du  côté  de  la 
rue,  par  n.  et  d.  p.  Mr  de  Camilly,  archid.  d'Hyesmes, 
et  théologal  en  l'église  Cathédrale,  assisté  du  véné- 
rable Chapitre  et  de  tous  les  officiers  de  lad.  église 
en  corps  qui  ont  chanté  la  messe  en  musique,  en  re- 
connaissance des  grands  services  qu'avait  rendus  le 
défunt  à  lad.  église  en  qualité  de  sénéchal  ». 

Elizabeth  Coifier,va  François  d'Anisy,  esc.,  sr  de  Cricque- 
ville,  à  côté  de  l'autel. de  la  Vierge,  vers  le  cimetière. 

Charles  Hue,  s*  des  Boulots,  décédé  à  Cahagnolles,  66  a., 

'   nef,  au  lieu  de  sépulture  de  ses  parents  et  amis. 

Pierre  Danctoville,  55  aM  au-dessus  de  la  petite  porte 
du  cimetière. 

Charles  Legras,  sr  de  la  Galeste,  garde  du  corps  de  feue 
la  reine  mère,  68  a.,  nef. 

Michel  Binet,  sr  de  Polligny  (Pouligny),  nef,  côté  du 
cimetière. 

Dlle  Perrette  Duphael  (Dufayel),  f«  Germain  André,  esc, 
sr  de  S*  André,  65  a..,  devant  l'autel  N.  D.,  côté  de 
l'aile. 

Marie  Eude,  fille  Eustache  et  feue  Françoise  Hue,  11  a., 
nef,  proche  le  pilier. 

Marie  Boulot  (Bouillot  ?)  de  la  Masurerie,  33  ans,  nef,  à 
côté  de  la  grande  porte,  côté  de  la  rue. 


-  2â4  - 


1688  14  mai 


ao  août 


91 

» 

• 

ai 

oct. 

28 

» 

1689 

7 

février 

ao 

» 

• 

ï€ 

mars 

14  juillet 


18      » 


1690 

17  juillet 

' 

4  nov. 

11  déc. 

1691 

8  février 

13  mars 


39  nov. 


169a  13  mai 


33  sept. 


1693  13  avril 


M»  Robert  Desmares,  p**»,  natif  de  cette  paroisse,  mais 
décédé  en  celle  de  S1  Sauveur,  68  ans,  vis-à-vis  l'ima- 
ge S1  Louis. 

Robert  Jouast,  domestique  de  Germain  André,  escM  sr 
de  S*  André,  90  a.,  proche  les  fonts. 

Lambert  Lefébure,  mégissier,  44  ans. 

Elizabeth  Hue,  74  a.vau  bout  du  dernier  pilier  de  la  nef. 

Marie  Françoise  Hue,  fille  M*  GuàHaune,  sr  de  Ligne- 
roUes, 8  ana,  près  le  dernier  pilier  de  la  nef. 

Jacqueline  Champdavoine,  v*  Michel  Béairix,  serg%  8e  a. 

Gabriel  Hue,  fils  Guillaume,  a  a.,  sous  la  chaire. 

Guillaume  Hue,  s*  de  LigneroUes,  ctrier,  ver»  le  milieu 
de  la  nef,  en  descendant  vers  la  porte. 

Marie  André,  fille  Jean  François,  esc.,  s*  du  Manoir, 
proc.  du  Roy,  a  a.  1  m.,  au  pied  de  l'autel  de  la  Vierge. 

Catherine  Gohier,  v9  Me  Jean  Legras,  av\  70  a.,  chœur, 
par  permission  de  n.  et  d.  p.  M*  Jacques  de  la  Mariouze, 
ch.  de  S*  Martin,  patron  et  sgr  de  la  paroisse. 

Jean  Varin,  sr  du  Val,  87  a.  8  m.,  nef,  vis-à-vis  le  cru- 
cifix. 

Michel  Lescollant,  drapier,  3a  a.,  aile  de  la  nef,  sous  les 
marches  de  la  petite  porte  pour  aller  au  cimetière. 

Marie  Féron.  f°  Robert  Menard,  archer  en  la  gabelle, 
44  a.,  à  l'entrée  de  la  grande  porte  du  cimetière. 

Anne  Letellier ,  v©  Durand  Laloe  et  Charles  Legras , 
sr  de  la  Galeste,  garde  du  corps  de  feue  la  reine  mère, 
80  a.,  nef,  du  côté  de  la  grande  rue. 

Henri  Varin,  sr  de  Beaulieu,de  Lingèvres,  50  a.,  au  haut 
de  la  nef,  à  côté  de  la  sépulture  de  Me  Jean  Varin,  son 
oncle. 

Madeleine  Le  Sénéchal,  f9  Pierre  Martin,  nef,  près  les 
fonts. 

Marie  Thorel,  Ve  Jean  Hue,  sr  de  LigneroUes,  bourg,  de 
S1  Martin,  73  ans,  milieu  de  la  nef. 

Es  tienne  Lescollant,  md  drapier,  37  a.,  nef,  près  la  porte 
qui  va  au  cimetière. 

J.  B.  Bretaigne,  fils  Me  Bertrand  et  feue  Adrienne  de 
Prépetit,  aile,  près  l'autel  N.  D. 


-  Ô35  - 


1693  16  oct. 

1694  30  mai 

3  août 


1696    9  janvier 


19  mars 


33  avril 

14  juillet 

-  99  déc. 
1698    6  février 


11      » 


20  mars 

. 

10  déc. 

1699 

15  février 

11  juin 

1700 

4  janvier 

1 5  février 

a8  mars 

31  mai 

1701 

14  janvier 

9  mars 

i7°3 

ai  avril 

1704 

7  janvier 

Jeanne  Le  Parfait,  f*  Olivier  Hermerel,  mercier,,  27  a. 
•  6  m.,  bas  de  l'église. 

Etienne  Borel,  cornette  au  régiment  de  Presle,  cavalerie, 
30  ans. 

Anne  Le  Chevalier  de  S1  Mâlo  La  Barre,  fille  feu  Ga- 
briel Lechevallier  La  barre,  esc,  s*  de  S*  Mâlo  et  Jac- 
queline de  Loupvières,  33  ans,  milieu  de  la  nef. 

Gabriel  Lefessier,  coutelier,  70  ans,  proche  la  grande 
porte,  côté  du  cimetière. 

Germain  André,  esc,  sr  de  S1  André,  80  a.,  à  côté  de 
l'autel  N.  D.,  vers  le  cimetière. 

Robert  Bretaigne,  97  ans,  aile  de  l'église,  au  pied  du 
pilier  vis-à-vis  la  porte  du  cimetière. 

Robert  Le  François,  pbre,  curé  de  la  Folie,  k  côté  de 
l'autel  N.  D.,  vers  la  rue. 

Suzanne  Legalois,v*  Thomas  Le  Parfait,  82  a.  4  m.,  nef. 

Marie  Molendain,  fille  feu  Lambert  et  Catherine  de 
Tour,  55  ans,  nef. 

J.  B.  Hue,  fils  feu  Guillaume,  sr  de  Lignerolles,  et  Ma- 
deleine Conard,  bourg,  de  Bayeux,  16  ans,  nef. 

Michel  Verso  n,  drapier,  68  ans,  nef. 

Anne  Marie  de  l'Escalley,  fille  feu  Louis,  esc,  et  feue 
Anne  de  Bully,  de  Campigny,  protestante  convertie, 
37  ans,  à  Tentrée  de  la  grande  porte,  côté  de  la  rue. 

Louis  Guerren,  pbre,  curé  du  lieu,  60  a.,  chœur,  près  la 
sacristie. 

Guillaume  Le  Comte,  65  ans. 

Germaine  Levanier,  70  ans,  près  le  1er  pilier. 

Jacques  Le  Parfait ,  4;  ans ,  à  Tentrée  de  la  porte,  du 
côté  gauche  en  entrant. 

Louis  Guerren-,  83  ans,  dans  l'aile  du  chœur. 

Jacques  Lefessier,  aile  de  la  nef. 

Elisabeth  Folliot,  f8  Héroult,  serg1,  milieu  de  la  nef. 

Guillemette  Boucher,  ve  Jacques  Lefessier,  53  ans. 

Marguerite  Cupersy,  v«  Jacques  Le  Parfait. 

Françoise  Menard  ,  v«  Lambert  Lefèvre  ,  66  ans  6  mois. 

Robert  Le  Parfait,  lieut.  au  Quart-Bouillon,  55  ans,  dé- 
cédé à  S(  Sauveur,  nef. 


j 


—  836  — 


1704  **7  oct- 

1705  10  janvier 

11  février 


1 6  avril 


16  juin 
1706    6  mai 

36  juillet 


7  nov. 


•      • 


1707  35  janvier 

1708  31  mars 

6oçt. 


36    » 


1709 

12  mars 

13     » 

14     » 

'          « 

90  déc. 

1710 

18  juillet 

16  déc. 

1711 

ai  février 

30  oct. 

16  nov. 

171a 

11  mars 

1713 

7  oct. 

Jacqueline  Héroult,  fille  Jean,  serg* ,  17  ans,  aile. 
Anne  Lebrçthon,  fille  Nicolas,  53  ans. 
Madeleine  Gehanne,  39  ans,  aile.  -  . 

Marie  Louise  Catherine  de  Bailleul,  fille  Jean  des  Valde- 

ris  de  Bailleul,  esc,  cons,  en  baill.  et  vie,  et  dMe  Ma- 
rie Françoise  Restout  de  la  Place,  6  jours,  aile. 
Marie  Françoise  Restout  de  la  Place,  f°  Jean  de  Bailleul 

des  Yalderis,  esc. ,  cons.  ass.,  33  ans,  aile  de  l'église. 

attenant  le  chœur. 
Jean  Héroult,  huissier  en  la  maison  de  ville,  64  ans, 

proche  la  porte  du  cimetière. 
Jean  de  Bailleul,  esc,  cons.  du  roy,  ass-  à  Bayeux,  décé- 

déà  S1  Yigor»4oaM  en  l'église, attenant  le  chœurd'icelle. 
Charlotte  du  Tertre,  fe  Baucham  (Beauchamp?),  esc, 

72  ans. 
Anne  Lepaulmier,  v°  Germain  Lescollant ,  73  ans,  près 

les  fonts. 
Thomas  Lenourrichel,  68  ans. 
Jacques  Lefrançois,  md  mercier,  80  ans. 
Jean  François  André,  cons.  du  roy.  son  proc  en  baill. 

ville  et  communauté  de  Bayeux,  60  ans,  devant  l'autel 

de  la  Vierge. 
Charles  Le  Barbé,  ecs.,  sr  de  Reviers,  7;  ans,  dans  l'aile, 

près  la  tombe  de  Mr  de  S*  André. 
Jacques  Girardin,  50  ans,  nef, 
Suzanne  Corbet,  fe  François  Varin,  esc,  sr  du  Moustier, 

cons.  ass.  en  baill.,  milieu  de  la  nef,  sous  le  crucifix. 
Charlotte  Picot,  fe  Guillaume  Cauvin,  53  ans,  nef. 
Michel  Blondel,  esç,  sr  des  Monts,  de  Rye,  64  ans,  nef, 

près  l'autel  de  la  Vierge. 
Marie  Desmares,  si  ans,  nef. 
Marie  Corbet,  49  ans,  nef,  sous  la  chaire. 
Louis  Moussard,  md  lanternier,  83  ans.  nef. 
Marie  Desmares,. fille  Olivier,  8  ans  6  mois,  nef. 
Madeleine  Molandain,  v*  Robert  de  Tour,  80  a.,  nef. 
DUe  Marie  Lucas,  v°  Me  Corbet,  84  ans,  nef. 
Jeanne  Le  Haguais,  v°  François.  Toustain ,  esc. ,  sr  de  la 

Colombe,  68  ans,  dans  Tailç. 


—  237  - 

1713  aS  nov.      Xharles  Salen,  58  ans,  nef. 

17 14  14    »  Marguerite  Levéel,  ve  Joachim  Menard,  76  ans,  aile. 

1715  ai  mars     .  Antoine  Petitot,  90  ans,  nef,  près  le  pilier. 

a  avril        Michelle  Le  Diacre,  ve  Guillaume  Lecomte,  86  ans,  près 

'     le  pilier  du  côté  de  la  porte  du  cimetière, 
24  mai         Madeleine  Hébert,  fille  François  Hébert,  s*  de  Marigny, 

employé  dans  les  aydôs ,  e. t  dlle  Françoise  Poictevja, 
4  ans,  nef,  près  le  pilier. 

1716  10  janvier.  François  Varin,  esc.,  sr  du  Val,  cons.v  ass.  en  baill.,  nef, 

près  la  chaire. 
Thomas  Poictevin,  md  potier  (Tétain,  65  ans,  nef. 
Marie  Anne  Le  Parfait,  fe  de  Séran4  esc,  26  ans,  bas  de 

la  nef. 
Isaac  Pierre  de  Prépetit,  esc.,  60  ans. 
N.  d,  Françoise  Letaillani,  ve  M6  Le  Barbé,  s*  de  Mé- 
tiers, 65  ans. 
Renée  Eudes,  v«  Charles  Saleû,  décédée  à  S1  Sauveur,  nef. 
Pierre  Exupère  Tuloup,  97  ans,  av*  ,  décédé  à  S1  Sau- 
veur, nef. 
Jeanne  Hue,  70  ans,  nef. 
Catherine  Barbé,  .37  ans. 
Guionné  Barbé,  78  ans* 

Michel  David,  38  ans,  proche  là  porte  du  cimetière. 
Hervé  Michel,  40  ans,  nef. 

Pierre  Le  Brun,  md  drapier,  70  a.,  nef,  près  le  pilier. 
Germaine  de  Cingal,  f*  Michel  Le  Barbé,  esc,  sr  d'Aul- 

fcé,  aile,  proche  l'autel  de  la  Vierge. 
Aubert  Hue,  sr  de  Lignerolles,  md  épicier,  35  ans,  nef. 
Marie  Corbet,  v«  du  sc  Desmares,  oflF.  chez  le  roy,  65  a. 
Marie  Jeanne  Raoul,  f*  Lediacre,  23  ans,  devant  l'autel 
S*  Pierre. 
1  15  sept. . .  .  Pierre  Suhard,  chèv.f  sgp  de  S*  Sulpice,  87  ans  t  proche 

la  sacristie. 
.  17^7  10  avril      .  Thotbâs  Le  Romain,  huissier  audienc.  en  élech,  6a  a. 
.33  mai  .       Madeleine  Desmares,  38  ans. 
a  déc.         Michel  Maitrel,  56  ans. 
,*7$8  *3  jwyiôf    Françoi$e  Lesueur,  f«  Louis  Delamare,  esc.,  13  *„  nef. 
30  avril        Pierre  Gauguin»  m*  épicier,  80  ans,  près  les  fonts. 


a  avril 

1717 

19  avril 

34  déc. 

1719 

19  avril 

1730 

a  avril 

ai  mai 

• 

4  juillet 

38  sept. 

173* 

ier  févri 

9  avril 

39  août 

1733  23  juillet 

3  août 

1734 

a;  avril 

1735 

a  août 

1736 

a.9  •  »     • 

-  238  — 

1730  23  janvier    Marie  Lerouge,  ▼*  Gaugain,  6c  ans,  nef. 

août        Jeanne  Le  Conte,  v*  Le  Romain,  74  a.,  bas  de  la  nef. 
11  nov.        Catherine  Conard,  v«  Pierre  Le  Brun,  md  drapier,  70  a«, 

nef. 
173a    6  oc  t.         Angélique  Trolong,  fe  des  Linières  Legras,  cons.  ass., 

nef. 
1734    6  juillet     Gabriel  Michel,  a*  an»,  nef. 

1736  16  sept.        Charlotte  Bourdon,  f»  du  s*  de  Bucéels,  av\  93  ans. 

11  déc.         Michel  Le  Barbé,  esc.,  s*  d'Aulney,  68  a.,  près  l'autel  de 

la  Vierge. 

1737  9  janvier    Pierre  le  Marois,  curé  du  lieu,  décédé  à  S*  Sauveur, 

chœur,  en  qualité  de  doyen. 

26  août        Madeleine  Bonnemie  Desperreaux,  fe  Guillaume  Costé, 

receveur  du  grenier  à  sel,  54  ans. 

1738  15  mai    •      N.  du*  Anne  Elisabeth  Le  Pelley,  45  ans.    , 

1739  8  avril        Jacques  Louis  Leroy,  esc.,  sg*  de  la  Ferrière,  40  a.,  près 

l'autel  de  la  Vierge. 

27  mai         Raphaël  Desmares,  78  a.,  vers  le  milieu  de  la  nef,  dans 

le  passage  allant  au  chœur. 

1740  a  février    Claude  Guilbert,  f*  Litare,  médecin,  80  a.,  près  les  fonts. 

1741  a8  mars        Pierre  Legras,  cons.,  près  la  chap.  de  la  Vierge. 

9  mai  Anonyme,  fille  Mess.  Charles  Tanneguy  du  Chastel, 

chev..  sgr  de  Castillon  et  Jeanne  Françoise  Madeleine 
Miffaut,  8  ans  6  mois. 

1743  a  avril        Blanche  Gohier,  v*  Michel  Maitrel ,  menuisier  formier, 

75  ans,  côté  du  cimetière. 
17  avril        Jacqueline  Bauquet ,  v*  du  Chastel ,  esc. ,  de  S1  Lubin, 

locataire  à  S1  Martin,  80  ans,  nef. 
38  sept.        Olivier  Desmares,  orfèvre,  fils  Michel,  milieu  de  la  nef. 
35  nov.        Jacques  Béatrix,  huissier,  fils  Thomas,  nef,  côté  de 

la  rue. 

1744  14  janvier    Suzanne  Leloup,  fille  Gilles  et  f°  René  Lefessier  Lislet, 

mercière,  60  ans. 
174;    a      »         Marie  Hélène  Charlotte  d' Ardais  ,  f*  du  sr  de  Manvieu, 

esc,  exempt  de  la  maréchaussée ,  30  ans,  près  l'autel 
S*  Pierre. 
1 7  juillet      Pierre  Desmares,  argentier,  fils  Olivier,  décédé  à  S1  Malo, 

30  ans,  vers  le  milieu  de  la  nef. 


1745  31  juillet     Marie  Poitevin,  f*  Thomas  Jehanne,  poulaillier,  70  a. 
13  août        Madeleine  Bourdon  ,  fille  Jacques ,  bourg,  de  Bayeux, 

70  ans,  proche  la  sacristie. 

1746  a  mars       Pierre  Michel,  commissaire  de  police,  55  ans.    . 

1 747  *  5  Ju*n         Julitte  Le  Vaillant  de  Vaucelles  de  Beuvrigny,  84  ans, 

au  dessous  du  pilier  de  la  nef. 
99  août        Anne  Seigle ,  f»  Michel  David  d.  Cavée,  38  a. ,  près  les 

fonts. 

1749  19  mars       Marguerite  Gou ville  de  Tourville,  du  Mesnil-Patry,  35  a. 

1750  38  juin         Françoise  Fouet,  v*  Michel  David,  boulanger,  décédée 

à  S1 Jean,  7a  ans. 
4  oct.         Marie  Le  François,  v*  Michel  Lécolant,  mde  drapière, 

87  ans. 

1751  7  juin        Jeanne  Hue  de  Lignerolles,  v*  Hervé  Michel,  sr  Dubis- 

son,  droguiste,  décédée  à  S1  Sauveur,  70  ans. 

1753  17  février     René  Gilles  Delaroche,  fils  Gilles,  marchand,  a;  ans. 

1754  19  avril        Marie- Anne  Le  Pelley,  de  Baugy,  80  ans. 

8  nov.        Jeanne  Françoise  Desmares,  50  ans,  près  le  pilier  d'en 

bas. 
1756  33  juillet      Germain  Bubot,  dit  S1  Germain,  anc.  serg*  au  rég*  de 

Beauvais,  87  ans. 
10  oct.         Guillaume  Litare,  docteur  en  médecine,  90  ans. 
17^7    7  février    Madelaine  Françoise  Dubois,  fe  Pierre  Valerend,  70  a. 
29  juin         Michelle  Aumont,  Ve  Michel,  commis,  de  police,  md# 

droguiste,  70  ans. 
1758  17  juin         Claude  Gosselin,  fe  Gilles  de  Cingal,  esc.,  près  l'autel 

de  la  Vierge. 
2  sept.       Jeanne  Françoise  Varin,  v*  Mess.  Thomas  Alin,  esc.,  sr 

de  la  Bertinière,  80  ans. 
176a    9  oct.         Marguerite  Descheveaux,  v0  Thomas  Couespel,  83  ans, 

vers  le  bas  de  la  nouvelle  église  dont  partie  bénie, 
avec  permission. 
1763    4  juin        Catherine  Cicirre,  ve  Gabriel  Bisson,  91  ans. 
1764*10  juin         Marie  Madeleine  Eudes,  ve  Olivier  Desmares,  orfèvre, 

8;  ans. 
176)  aa  janvier    Michel  Folliot,  étamier,  86  ans. 

13  février     René  Lefessier,  surnommé  Lislet,  greff.  des  insinua- 
»  tions,  80  ans. 


-  240  — 


1766 

ai  janvier 

a  mars 

» 

18  déc. 

1768 

16  mars 

ai    » 

34  avril 

1*  juillet 

19  sept. 

34  déc. 

1770 

a  février 

ai  mars 

a;    » 

• 

5  avril 

4  nov. 

1771 

9  mai 

33  juin 

1771 

ao  nov. 

1772 

5  mars 

a8    » 

39  déc. 

1773 

4  sept. 

^774 

3  mars 

14  avril 

8  juillet 

10  août 


'  Catherine  Du  val,  v«  Pierre  Sa  lien,  tanneur,  décédée  à 

S*  Vigor  le  Petit,  65  ans.  - 
René  Seigle,  mtre  chapelier,  7a  ans. 
Charles  Buhot,  av*  en  baill.,  cons.  contrôl.  au  grenier  à 

sel,  admin.  des  pauvres  de  l'hôpital,  50  ans. 
Louise  Le  Brun,  ve  Le  Vigoureux ,  sr  de  la  Houblon- 

nière,  50  ans. 
Pierre  Jehanne,  poulaillier,  70  ans. 
Gilles  de  Cingal,  esc,  s*  des  Monts,  69  ans. 
].  B.  Duval,  proc  en  baill. 
Françoise  Poitevin,  f»  Augustine  Raoult  de  la  Chesnaye, 

droguiste,  74  ans. 
Augustin  Raould  de  la  Chaisnée,  md  droguiste,  80  ans. 
Pierre  Laurent  Le  Boucher,  fils  Laurent  Pierre  ,  apoth., 

16  ans. 
Robert  Chédeville,  77  ans. 

Monique  Lefort,  ve  Michel  Folliot ,  potier  d'étain ,  75  a. 
Gabriel  Halle,  md  gross.  mercier,  bourg,  de Bayeux,  86  a. 
Gabrielle  Jouas,  ve  Gabriel  Halle,  70  ans. 
Jacques  Germain  de  Monfiquet,  esc,  75  ans. 
Claude  Jacqueline  Ousouf,  v°  Pierre  Tillard ,  bourg,  de 

Bayeux,  7)  ans. 
Joseph  Seigle,  md  chapelier,  bourg,  de  Bayeux.        # 
Pierre  Maistrel,  md  drapier  et  bourg,  de  Bayeux,  7a  a. 
Marie  Charlotte  de  Collibœuf,  fe  Gilles  Michel  Le  Bar- 
bey, esc,  sr  d'Aulnay,  48  ans. 
Nicolas  Toustain,  sr  de  la  Couture,  70  ans. 
Jeanne  Jacqueline  Halley,  fe  Alexandre  Robert  Le  Paul- 

mier,  recev.  de  Mgr  l'Evêque,  48  a.,  au  pied  de  l'autel 

de  la  Vierge. 
Nicolas  Nicolle,  md  mercier,  bourg,  de  S*  Martin,  58  a. 
Marguerite  Toustain,  f«  Pépin,  bourg,  de  Bayeux,  63  a. 
Mess.  Nicolas  Néel,  esc,  sgr  de  la  Haye  Picquenot,  du 

Hommet  et  de  Néville,  anc  écuyer  de  main  de  feu 
Mme  la  Dauphine,  décédé  dans  l'auberge  où  pend  pour 
enseigne  l'image  S1  Martin,  55  a.,  sous  le  crucifix. 
Antoine  Joseph  Vimard  de  Villermont,  de  Lons  le  Saul- 
nier,  en  Franche-Comté,  4;  ans. 


1774  25  a°ùt 


2  OCt. 


35    » 

*775 

31  janvier 

a 5  février 

16  mai 

4  juin 

ai  juillet 

1776 

Ier  mars 

aa  nov. 

im 

14  mai 

17  oct. 

1779 

39  sept. 

-  â4i  - 

Madeleine  Ravenelle,  ve  Robert  Chédeville,  bourg,  de 

Bayeux,  83  ans. 
Thomas  François  Lefévre,  cavalier  de  la  maréchaussée, 

65  ans. 
Michel  Vauquelin,  clerc  custos,  35  ans. 
Françoise  Desperelle  Leloup,  75  ans. 
Marguerite  Eudelin,  v°  Pierre  Jehanne,  md  poulaillier, 

8^  ans. 
Thomas  François  Avice,  d'Arromanches,  33  ans. 
Marie  Anne  Desmares,  75  ans. 
Michel  de  Montfiquet,  chev.  de  S*  Louis,  mestre  de 

camp  de  cavalerie  et  ci-devant  commandant  dans  le 

vieux  château  du  vieux  palais  de  Rouen,  70  ans. 
Robert  Pilet,  md  mégissier,  74  ans. 
Marie  Jeanne  Maindouce,  P  Robert  Le  Parfait,  nef. 
Anne  Varin,  ve  Gabriel  Duval,  86  ans. 
Marie  Angélique  Legras,  fe  Me  Alexis  André  Pain,  sr  de 

la  Couture,  bourg,  de  Bayeux,  68  ans,  nef. 
Jean  Taille  pied,  domestique  de  l'abbé  de  Beaumont  ,  34 

ans  (maladie  épid.),  de  S1  Sauveur. 


XIII 
N.  D.  DE  LA  POTHERIE 


L'église  était  sur  les  glacis  des  fossés  du  Château,  au  midi  et  dans  le 
faubourg  de  S1  Loup.  La  tour  fut,  en  176a,  transférée  du  milieu  de  l'église 
au  bas  de  la  nef. 

Le  territoire  de  cette  paroisse  comprenait  la  rue  de  ce  nom,  quelques 
maisons  bâties  vers  1770,  près  la  Porte  Arborée,  et  la  campagne  jusqu'à 
Nihault,  hameau  dont  moitié  en  dépendait. 

1595  39  déc.         Marie  fe  Jean  Le  Parfait,  l'aîné,  nef. 

Michel  Champeaux,  devant  l'autel  S1  Marcoul. 

N. . .  fe  Jacques  Champeaux,  de  S1  Loup. 

Catherine  Havard,  de  S1  André. 

Perrette. 

Henry  Anfrye. 

Raphaël  Dodin. 

16 


1 597  7  aVfil 
1622  iep  mai 

1624  15  oct. 

1634  îa  déc. 

1636  31  oct. 

1637  a  sePtB 


-  242  - 


1638  )o  juin 
1641  10  janvier 

11  avril 
164a  14  janvier 

16  oct. 
1644  31  juillet 
1649    3  oct. 
1651     a  sept. 
165a  33  février 
1653     7  juillet 

14    » 

99  sept. 
165.5  aa  janvier 

1656  10  juillet 

1657  16  juillet 

1659  a7  ma* 
6  sept.   . 

1661     9  février 
28  oct. 

1663    6  mars 
14  mai 

1663  29  mars 

8  août 

1664  35  déc. 
1666  30  mars 

1669  13  juin 

1670  9  février 

1674  15  février 

1678  15  février 

9  sept. 
1681  ? 

13  juin 
168a  30  août 
4  oct. 

ai  nov. 
1684  ai  juin 


Me  Théodore  Dodin. 

Sébastienne  Fallé,  ve  Mr  de  Renchy. 

M°  Jacques  Chefdeville,  pbre. 

Mme  de  Douville. 

Raoulline  Le  Fillastre. 

Me  Charles  Bougourd,  pbr«,  che  de  Gueron. 

M°  Michel  Houllette,  pb". 

Pierre  Herbarey. 

Gabriel  Herbarey,  fils  Pierre. 

Guiile  Le  Mareschal. 

Guillaume  Le  Mareschal,  de  S1  Loup. 

Susanne  Moiard  (Moillard),  de  S1  Loup. 

Barbe  Le  Hot. 

Raould  Senot. 

Jeanne  Jouenne,  fe  Me  Régné  de  Condé,  av1. 

Magdeleine,  fille  Jean  Anfrye,  fe  Pierre  Néel. 

Jacqueline  Lengloys,  ve  Raphaël  Dodin. 

Me  Robert  Anfrye,  pbre,chap.  de  S*  Nicolas  des  Courtils. 

Anne  Le  Vanier,  fe  Jacques  Anfrye. 

Catherine  Beatrix,  fe  Jean  Tuasne. 

Régnée  du  Douet,  ve  Estienne  Leclerc. 

D"e  Marin  Blanchard. 

Anne  fille  Julien  Anfrye. 

Me  Laurens  Anfrye,  bourg,  de  Bayeux,  67  a.,  de  S1  André. 

Anne  Lebourg,  ve  Pierre  Le  Mareschal. 

Gervais  Gaultier,  55  a.,  devant  le  crucifix,  de  S*  Loup. 

Me  Philippe  Harbarel,  chap.  de  S1  Nicolas  des  Courtils, 

décédé  à  S1  Ouen  des  Fossés. 
DIIe  Marguerite  Cingal,  v6  du  s*  de  la  Potherie,- devant 

la  chap.  S^Marcoul. 
Jean  Anfrie. 

Jeanne  Le  Munier,  ve  Robert  Jabard. 
Marie  Anfrie,  fe  Me  Godfroy,  av*  du  Roy. 
Mr  du  Quesnay  Brassard,  esc,  près  les  fonts. 
Jeanne,  fille  Richard  Noël. 
Jacqueline  Haribel,  v°  Jean  Anfrie. 
Julien  Anfrie,  sous  la  chaire. 
Dlle  Magdeleine  Béatrix. 


—  243  - 


1685     ier  février 
» 

1687  9  avril 

1688  7  mai 

1690  aa  août 
13  mai 
31  mai 
31  juillet 

7  nov. 
10  déc. 

1691  ier  août 
1693  16  mars 

16  juillet 
1693  17  février 
25    » 

1697  20  oct. 

1700    8  janvier 


1701  13  déc. 
170a  11  mai 

1705  14  janvier 
ia  février 

1706  15  nov. 
171 1    3  mars 

1713  29  avril 

1714  14  nov. 
1716  34  déc. 


1717  ai  juillet 

1718  18  mai 


Marie  Trouvé,  ve  Herbarel. 

Enfant  ondoyé  de  Me  Jacques  Anfrie. 

Denis  Le  Paulmier. 

Rauline  Vauquelin,  ve  Juliien  Anfrie. 

Louis  Hébert,  7a  ans,  de  S1  Loup. 

Dlle  de  S1  Manvieu,  près  les  fonts. 

Louise  de  Cussy. 

Catherine,  fille  Jacques  du  Bosq. 

Michelle  Hervieu,  au  bas  de  l'église. 

Me  Jacques  Millet,  pbre  obitier,  près  l'autel  S*  Marcoul. 

Françoise  Le  Clerc. 

DlIe  Catherine  Bunel,v©  du  s*  delaMotte  Derel (d'Airel). 

Marguerite  Havard,vê  Jacques  Lhonoré,8o  a., de  S1  Loup. 

Thomas,  fils  Jean  Michel,  proc.  au  siège,  10  à  11  ans. 

a  jumeaux  mâles  de  Me  Martin  Le  Clerc,  huissier,  bap- 
tisés par  la  sage-femme. 

Une  fille  de  Pierre  Cauvin,  proc.  en  él.,  époux  Esther 
Gérault. 

J.  B.  Hersan,  pbr«,  curé  du  lieu,  par  Me  Charles  Osmont, 
pbre,  ch.  de  Cussy,  préfet  de  la  confrérie  des  prêtres 
de  la  ville  et  assisté  d'iceux,  dans  le  chœur. 

Louis  Anfrie,  fils  Julien  et  Raouline  Rouxelin,  64  ans. 

Marguerite  Molandain,  fille  M*  Michel  et  Elisabeth  De- 
croc,  4  ans,  près  la  porte  de  la  nef,  vers  le  cimetière. 

N.  pers.  Charles  Le  Forestier,  esc,  s*  des  Marais,  80  a. 

Marguerite  Piavant,  f8  Pierre  de  Condé. 

Jacques  Anfrie,  offic.  au  grenier  à  sel,  80  ans. 

M*  Charles  Hervé  Bihoreau,  pbre,  chap.  de  S*  Antonin 
à  la  Cathédrale  et  curé  de  S1  Sauveur,  chœur,  40  ans. 

Jeanne  Le  Gué,  38  ans,  près  les  fonts. 

Jacqueline  Léger, f*  Philippe  Gille, 38  a., au basde l'église. 

Jacques  Gohier,  curé  du  lieu,  inhumé  dans  le  chœur, 
près  de  Me  J.  B.  Hersan  [du  Ronceray],  un  de  ses 
prédécesseurs,  par  Me  Le  Marois,  pbre,  curé  de  S1 
Martin,  doyen  de  la  chrétienté,  présence  de  MM.  les 
préfets  et  prêtres  de  la  confrérie. 

Jean  Madeline,  nef,  68  ans. 

Jeanne  Ousouf,  ve  Louis  Anfrye,  70  ans. 


-  S44  — 


1719 

18  août 

1731 

6  sept. 

17*3 

30  déc. 

17*4 

8  avril 

17*5 

7  oct. 

11  nov. 

1728 

16  déc. 

17*9 

11  janvier 

1733 

6  mars 

4  mai 

1737 

7  avril 

6  sept. 

1740 

7  janvier 

1741 

33  mars 

3  nov. 

1742 

5  oct. 

1743 

11  février 

39  mai 

35  juin 

35  août 


1744  11  avril 
23  sept. 


Marguerite  Lecourtois,  fille  feu  Baltazard   Lecourtois, 

proc,  45  ans. 
Philippes,  sr  de  Delleville,  mort  à  S1  Vigor,  70  ans. 
Michel  Le  Nepveu,  pbre,  curé  de  S1  Patrice,  inhume  dans 

l'église  Anne  Raoullin,  ve  Thomas  Rohée,  mère  du 

curé,  79  ans. 
Michel  de  Rotz,  esc,  sr  de  Montorre,  46  ans. 
Jacques  Ridel,  sr  de  la  Maresquerie,  cons.  ass.  en  bail- 
liage, 31  ans. 
Madeleine  Le  Bourgeois,  ve  en  dernières  noces  de  Tho- 
mas Vitard,  anc.  ass.  au  siège  de  Bayeux,  env.  100  a. 
Jeanne  Duquesny,  ve  Jacques  Anfrye,  85  ans. 
Me  Robert  Le  Bret,  pbre,  de  la  Lande-Patry,  précepteur 

des  enfants  de  Mr  de  la  Poterie  Anfrye,  s6  ans. 
Mathurin  Lenouvel,  70  ans. 
Jullien  Anfrye,  57  ans,  inhumé  par  Me  Jacques  Thoues- 

ny,  pbre,  curé  de  S*  Loup. 
Me  Antoine  Dajon,  clerc,  inhumé  par  Me  Hébert ,  pbre, 

grand  préfet  de  la  confrérie  S*  Révèrent. 
Charlotte  Anfrye,  ve  Mathurin  Lenouvel,  60  ans. 
Jean  François  Hébert,  sr  de  Marigny,  75  ans. 
Marie  Le  Bouteiller,  fe  Jacques  Heuvey,  60  ans,  nef. 
Michel  Molandain,  fils  feu  Michel  et  Elisabeth  Decroc, 

48  ans,  nef,  près  les  fonts  baptismaux. 
Olivier  de  Condé,  55  ans,  nef. 
Guillaume  de  Rotz,  esc,  sgr  de  la  Madeleine  et  de  S1 

Lambert,  68  ans. 
Nicolas  Philippe,  sr  de  Ruel ,  cap.  de  la  bourç. ,  46  ans. 
Eustache  Rohée ,  curé  du  lieu,  63  ans ,  chœur,  par  le 

curé  de  S*  Sauveur,  Regnauld  de  Préville,  présents  P. 

de  la  Planche,  curé  de  S1  Jean  et  autres. 
Françoise  Catherine  Pitard ,  ve  Guillaume  Le  Moine, 

puis  Olivier  de  Condé,  inhumée  par  Julien  Vaubail- 

lon,  pbre,  desservant  le  déport  de  la  Poterie. 
Françoise  Catherine  du  Bosq,  ve  Jacques  Benard  ,  64  a. 
Robert  du  Bosq,  curé  du  lieu,  73  ou  7^  ans,  chœur,  par 

Regnauld  de  Préville,  curé  de  S*  Sauveur  et  doyen  de 

la  chrétienté. 


—  245  — 


1746  30  août 

1751  20  nov. 

1756  3  février 

2  avril 

1757  5  mai 

1758  8  janvier 

1759  12  nov. 

1761  25  janvier 
26  mars 

1762  14  février 

1763  29  avril 

1765  20  mai 

1766  8  mars 

20  déc. 
1768     5  avril 

1770  31  janvier 
1773  10  mai 


*774 

1775  25  janvier 

1777  14  mars 


1779  12  mars 


Marguerite  de  la  Vielle ,  fe  Me  Sébastien  Lavalley,  doct. 
en  méd. 

Marie  Madeleine  Anfrie,  fe  Louis  Anfrie,  79  ans. 

Marie  Anne  Perrette  Hainfray,  fe  Charles  Anfrie,  esc, 
60  ans,  nef. 

Messire  Charles  Anfrie,  esc,  sp  de  la  Poterie,  81  a.,  nef. 

Me  Sébastien  Lavalley,  doct.  en  méd.,  cons.  proc.  du 
roy  en  la  maitrise  des  eaux  et  forêts,  67  ans. 

Anne  Magdeleine  Cosne,  fe  Jean  François  Anfrie  ,  60  a, 

Michel  Jacqueline,  76  ans,  nef. 

Guillaume  Costé,  anc,  recev.  des  gabelles,  8s  ans. 

Louis  Anfrie,  82  ans,  nef. 

Louis  Lithare,  60  ans,  nef. 

Michel  Condé,  très,  en  charge  de  la  paroisse,  48  a.,  nef. 

Jeanne  Françoise  Morel  de  Servigny,  f°  Messire  J.  B.  Ro- 
ger, esc,  sr  de  TEspiney,  chev.  de  S*  Louis,  37  a.,  nef. 

Jeanne  Jourdan,  64  ans,  nef. 

Barbe  Jourdan,  69  ans,  nef. 

Jeanne  Le  Vastois,  f8  Marin  Tassine,  70  ans,  nef. 

J.  B.  Roger,  esc,  sr  de  TEspinay,  anc.  garde  du  roy, 
chev.  de  S*  Louis,  73  ans,  nef. 

Marie  Guilbert,  ve  Louis  Michel,  82  ans,  nef. 

Marie  Monique  Michel  Le  Vallois,  fille  Gabriel ,  cons- 
au  Conseil  supérieur  de  Bayeux,  et  Anne  Françoise 
Mariette,  9  ans,  nef. 

Françoise  Condé,  v6  Landry,  d'Etreham,  88  ans,  nef. 

N.  d.  Marie  Françoise  de  Gou ville,  du  Mesny-Patry, 

ve  Costel,  5*2  ans,  nef. 
Louis  Thomas  Le  Barbier,  curé  du  lieu,  70  ans,  inhumé 

.  dans  le  chœur  par  François  Vimard,  doyen  de  la  chré- 
tienté, présents  Collot,  supérieur  du  Séminaire,  On- 
froy,  curé  de  S*  Sauveur,  Poitevin  ,  de  la  Madeleine, 
Douesnel,  de  S»  Loup,  Nicole ,  de  S1  Martin,  Maresq, 
S*  André,  et  N.  Thielloque,  pbr«. 
Me  Pierre  Labbé,  mtre  d'école  et  de  pension,  «^  ans  (très 
douteux,  plutôt  au  cimetière). 


*** 


-  246  - 


2  août 


XIV 
S*  OUEN  DU  CHATEAU 

S' Ôuen  du  Château  fut  originairement  la  chapelle  bâtie  par  Richard  Ier, 
duc  de  Normandie,  vers  950  ou  960.  Il  devint  paroisse  à  la  fin  du  xiv* 
siècle.  Notre  registre  lui  maintient  son  titre  de  «  capellette  »  ou  «  chape- 
lette  ».  Son  territoire  ne  consistait  que  dans  quelques  maisons  éparses  çà 
et  là  dans  les  faubourgs  de  S(  Patrice  et  de  S*  Loup. 

1624  11  août        M8  Robert  Quétil,  de  S*  Loup. 

1630  ia  janvier    Anne  Pesquerel,  18  a.,  par  «  le  curé  de  N.  D.  de  la  Cha- 

pelette  des  Fossez  »,  de  S*  André. 
1633  10  janvier    Mess.  Germain  de  Lescalley,  sr  de  Danval,Tour  et  Vau- 

ceulles,  maître  d'hôtel  ordinaire  de  S.  M.,  chev.  de  la 

Jarretière  en  Angleterre,  70  ans,  de  S*  André. 
Michel  Herman,  40  ans,  «  église  de  la  Chapelette  »,  de 

S*  André. 
Anne  de  Brésy,  par  Guillaume  Dorée,  curé  de  cette 

paroisse,  de  S*  André. 
N.  h.  Me  Jacques  Potier,  sr  de  Pierrepont,  56  ans,  de 

S*  André. 
MQ  Marin  Couespel,  sp  de  la  Couespelière,  greff.,  68  a., 

de  S*  André. 
Me  Robert  Néel,  av1,  sr  de  la  Caillerie,  67  a.,  de  S1  André. 
Diïe  Catherine  Juyot,  d'Angiers,  63  ans,  à  la  Chapelette, 

de  S*  André. 
François  Bunel,  3  ans,  à  la  Chapelette,  de  S*  André. 
Florence  Bailleul,  fe  Richard  Adeline,  de  S*  André. 
Charles  Dutremble,  s'  de  la  Perruque,  av1,  79  ans,  de 

S*  André. 
Marguerite  Ravenel,  fe  Pierre  Lescollant,  bourg,  de  S1 

André. 
Simone  Soufland,  40  ans,  de  S1  André. 
Jean  Dorée,  60  a.,  par  M* René  Le  Forestier,  de  S1  Sauveur. 
Philippe  Vimart,  70  ans. 

François  Mutel,  28  ans,  domestique  du  Gouverneur.      • 
Thérèse  Adélaïde  Françoise  de  Couvert,  fille  messire 

Raoul,  gouverneur  et  Ester  Chardon,  1  an  1/2,  chœur. 
1705  11  janvier    Marie  Perrée,  ve  Jean  de  Launay,  bourg.,  70  ans. 


1639  25  juin 
1641     9  février 
1644    4  mai 


11  août 
1645  14  nov. 

1648  13  juin 
1650  2  juin 
1652  22  nov. 

1654    9  août 

1667  2  avril 
1669  21  avril 
1675  4  mars 
169 1  4  avril 
1702  18  juillet 


-  247  - 


1707    3  juin 

17 16    i«f  février 

1719  15  avril 
1790  ai  mars 


98  mai 
173a  26  janvier 

1733  37  avril 

1738  a  février 

1730    7  déc. 

1739  18  juin 
1749  37  déc. 

1753     3  juin 
1753  18  août 


1754  37  avril 
1758    9 nov. 


Elisjbet  Taillepied,  v*  Jean  Pluquet,  le  jeune,  bourg,  de 
Bayeux. 

Jacques  Lecolant,  ancien  domestique  de  Mme  de  Cou- 
lons, proche  les  fonts. 

Marguerite  du  Fort,  66  ans. 

c  Aujourd'hui  si  mars  1730,  inhumation  dans  l'église 
du  corps  du  fils  de  M.  de  Baussy  et  du  fils  de  M.  de 
Beaupré,  qui  furent  tués  hier  par  un  éclat  de  canon 
qu'on  tira  à  l'arrivée  de  S.  A.  Mgr  de  Lorraine,  pré- 
sence des  chapelains  de  S1  Patrice  ». 

Thomas  Colleville,  57  ans. 

Etienne  de  la  Lande,  cocher  de  Mme  de  Coulons,  au  pied 
de  la  chaire,  40  ans. 

Mess.  Robert  Artur  d'Auderville,  73  ans,  par  Levaillant, 
théologal. 

Jacques  Le  Fort,  88  ans,  officier  chez  le  roi  Louis  XIV, 
près  les  fonts,  auprès  de  son  épouse. 

MichelHue,  jardinier  dugouverneur, 40  a.,prèslesfonts. 

Françoise  Touesny,  73  ans,  nef. 

Marie  Magdeleine  Costentin,  fe  Jean  Boivin,  bourg,  de 
Bayeux,  75  ans. 

Jean  Boivin,  bourg,  de  Bayeux,  85  ans,  nef. 

Mess.  François  Charles  Alexandre  de  Couvert,  fils  Pierre 
Alexandre,  gouverneur,  écuyer  de  la  Reine  et  n.  d. 
Charlotte  Lequeus  de  Varville,  3  ans  1/3,  chœur. 

N.  d.  Charlotte  Lequeus  de  Varville,  fe  Pierre  Alexandre 
Couvert,  36  à  37  ans. 

Marie  Madeleine  Damigny,  de  S(  Patrice. 


XV 
S»  OUEN  DES  FAUBOURGS 


Cette  église  n'était,  non  plus,  à  l'origine  qu'une  chapelle.  Elle  existait 
dès  1165.  Elle  était  sur  l'emplacement  du  bureau  d'actroi  actuel. 
1661    4  février    Jacques  Champion,  pbM,  curé  du  lieu,  devant  le  grand 

autel. 
38  déc.        Jeanne  Gohier,  fillç  Michel,  1  an,  nef, 


-  848  - 


i66a 

6  juin 

1663 

13  juillet 

1666 

3  oct. 

1670 

38    » 

1673 

7    » 

1678    3  mai 


1693  13  juin 


1693 

20 

sept. 

1694 

26 

janvier 

1699 

12 

juin 

1700 

l8 

nov. 

1701 

6  février 

1702 

Ier  août 

1706 

3  sept. 

1707  30  déc. 

1710 

12  juillet 

1715 

34      » 

im 

2      » 

'737 

10  février 

x739 

5  juillet 

1746    9  avril 


Michel  Gohier,  2  ans,  nef. 

Germaine  Gohier,  fille  Michel,  4  a.  6  m.,  nef. 

Guillaume  Gohier,  fils  Michel,  nef,  par  Me  Jacques  Le- 
fort,  curé  de  S1  Laurent. 

Raphaël  Le  Royer,  près  l'autel  S*  Barthélémy. 

Me  Jean  François  Le  Royer,  bourg,  de  Bayeux  et  officier 
de  S.  M.,  près  l'autel  N.  D.  et  auprès  de  son  père. 

Dlle  Renée  Destrevaux,  36  a.,  ve  Jean  François  Le  Royer. 
de  S1  Symphorien,  comme  elle  l'avait  souhaité  par  sa 
fondation  faite  en  faveur  du  curé  et  des  pbres  de  S'Ouen. 

Françoise  Delessart,  90  ans,  f°  Guillaume  Personnier, 
bourg.,  de  S*  Sauveur. 

Jacques  Potier,  esc,  sr  d'Arromanches,  77  ans. 

Vincent  Lebourg,  93  ans. 

Anne  de  Guierro,  7  ans. 

Michel  Le  Personnier,  pbre,  curé  du  lieu,  55  a.,  par  n.  et 
d.  pers.  Nicolas  Larchant,  pbre,  ch.  de  Grisy  et  prin- 
cipal du  Collège,  présents  Mes  Raphaël  Pluquet,  Jac- 
ques et  Joseph  Féron,  pbres,  et  tous  les  membres  de 
la  confrérie  des  pbres  de  Bayeux. 

Elisabeth  Bertrand,  40  ans,  près  les  fonts. 

Gilles  Rouland,  62  ans. 

Pierre  Estienne,  43  ans. 

Françoise  David,  ve  Gabriel  Lefessier,  bourg,  de  Bayeux, 
de  S1  Floxel,  74  ans. 

Jean  Louis  Lefessier,  curé  du  lieu,  46  ans. 

Une  fille  de  Pierre  Etienne  et  Jeanne  Roquette,  1  an  6  m. 

Me  Jean  Lefrançois,  pbre  et  obitier  du  lieu,  par  M€  Gilles 
Adam,  préfet  de  la  confrérie  des  pbres  de  la  ville. 

Une  fille  de  Joseph  Sallen  et  de  Jeanne  Lefebvre,  8  a. 

Me  Ambroise  Philippe,  pbre,  curé  du  lieu  et  chap.  en 
l'église  Cathédrale,  par  Regnauld  de  Préville,  pbro, 
curé  de  S*  Sauveur,  doyen  de  la  chrétienté,  présents 
Gabriel  Hébert,  curé  de  S1  Patrice,  et  Robert  Féron, 
pbre,  obitier  de  la  même  paroisse. 

Jacques  Regnauld,  pbpe,  curé  du  lieu,  45  a.,  décédé  à 
S'  Laurent,  par  le  curé  de  S1  Sauveur,  doyen  de  la 
chrétienté. 


1761     a8  nov. 


—  249  — 

« 

René  François  Le  Maigre,  sr  de  Vallary,  hbc.  officier  à 
Aubusson-cavalerie.  •  ' 


XVI 
S*  PATRICE 


1600  11  août 


S*  Patrice,  dont  la  nef  fut  exhaussée  de  3  pieds  en  1745  et  le  chœur, 
relevé  en  entier  en  1747,  n'avait  pas  de  bas-côtés,  mais  seulement  deux 
chapelles  formant  croisée  :  Tune  au  nord,  du  vocable  de  S*6  Geneviève  ; 
l'autre  au  sud,  où  était  érigée  la  Confrérie  de  l'Immaculée  Conception. 

1599  x4  seP*«        Me  Pierre  de  Sallen,  pb*e,  curé  de  S1  Georges,  chap.  des 

Innocents  à  la  Cathédrale,  lequel  donna  sa  cure  à  M* 
Roulland  Le  Febvre,  pbr«,  de  la  parr.  de  Barbeville. 

Me  Regnauld  Blanchet,  curé  de  Surrain  (première  inhu- 
mation faite  dans  l'église  par  moi  Martin  Gouesmel, 
vicaire). 

Me  Robert  de  Montigny,  pbr6,  chap.  de  S*e  Honorine  à 
la  Cathédrale  et  obitier  de  S*  Patrice. 

Pierre  Le  Grulley,  pbre,  g*  vicaire  à  la  Cathédrale. 

Jaquette,  ve  Jaspar  Dolley,  chir. 

Jehan  Scelles,  pbre. 

Nef.  Guille  Merville. 

Nef.  Catherine  Merville,  fille  Guille. 

N.  h.  Germain  Bunel,  ch.de  Cully,  chap.  S'*  Geneviève. 

Marguerite  Sanson,  ve  Pierre  Hébert,  de  S1  Laurent. 

Me  Jacques  Hébert,  p1*6,  décédé  de  la  contagion,  au 
portail  de  l'église  sous  la  première  pierre  de  l'église. 

Anselme  Osmont,  s*  de  la  Fontaine,  av\  derrière  les 
fonts. 

Me  David  de  la  Hâve,  chir. 

M°  Durand  Sanson,  contr.  esleu. 

Marguerite  Le  Fournier,  fe  Simon  Collibert. 

M«  Jehan  du  Vigney,  pb™,  obitier  du  lieu,  chap.  S** 
Geneviève. 

Jenne  Vasel,  f*  M*  Charles  Sanson,  s'  des  Carrières. 

M°  Jean  Le  Grand,  av1. 


1607  ai  oct. 

la  nov. 

a  oct. 
1614  14  juillet 
1616  ai  sept. 
1617 
1637  15  juin 

6  juillet 

8  oct. 


i6a8 


37  mai 


1639  27  février 
1630  25  oct. 
14  nov. 

» 


163 1 


14  déc. 
4  janvier 


1er  février  Lambert  Campain,  fils  feu  Simon,  vivant  esleu  à  Bayeux. 


—  250  — 


1633 

3  janvier 

33  mars 

1633 

16  avril 

4  oct. 

1634 

11  sept. 

1635 

30  mai 

1636 

34  oct. 

1637 

8  janvier 

3  avril 

3  août 

10    > 

1639 

34  juillet 

1640 

39  mars 

17  avril 

1641 

8    » 

1646 

3  juin 

1647 

34  sept. 

1648 

39  février 

14  mars 

17  nov. 

1649 

37  janvier 

17  mars 

1630 

8  avril 

1651 

14  nov. 

1653 

30  mai 

19  août 

17  sept. 

30     » 

1653 

36  avril 

1654 

16    » 

1655 

10    » 

1656 

5  janvier 

Germaine  de  Sa  lien,  devant  l'autel  N.  D. 

Me  Jean  Agnest. 

Gabriel,  fils  feu  M6  Daniel  de  La  Haye. 

Me  Pierre  Hélie,  esc,  sr  des  Castelets. 

Françoise  Mulot,  fille  Julien,  fe  Nicolas  Le  Roy,  4  ou  5 
pieds  au-dessus  des  fonts  (mère  de  M0  Pierre  Le  Roy, 
vicaire  du  lieu,  faisant  fonctions  de  curé). 

Jean  Hairon. 

Jacques  Le  Véel. 

Michel  Sanson,  esc,  sr  de  Mosles,  gentilhomme  ordi- 
naire du  Roi. 

Jeanne  Fromond,  ve  Me  Centsoulz. 

M©  Guille  Dolley. 

Dlle  Rauline  Fromont,  v°  Durand  Sanson,  contr.  esleu. 

Hon.  h.  Nicolas  Le  Roy,  78  ans,  au-dessus  des  fonts 
(père  du  vicaire). 

Me  Germain  Bunel,  esc,  sr  des  Isles,  cons.  du  Roy  et 
lient,  cri  m.,  de  S(  Sauveur,  près  le  tombeau  de  son 
père. 

Anne  Binet,  ve  M6  Charles  Millet, esc,  sr  de  Bois-grenier. 

Me  Jacques  Le  Fillastre,  pbre,  sr  des  Isles. 

Simon  Collibert,  75  ans. 

Marguerite  de  Douvre,  fe  Richard  de  Lastelle. 

M0  Martin  Gouesmel,  pbre  obitier. 

Dlle  Catherine  Fromont. 

Marie  Lemarois,  f°  M6  Jacques  Campain. 

Gaspar  Sanson,  pbre. 

M°  Jacques  Dolley,  chir.,  83  ans,  de  S1  André. 

Catherine  Hélye,  vQ  Olivier  de  Cabazac,  esc. 

Guillaume  Campain. 

Daniel  Roger. 

Anne  Le  Terrier,  de  Barbeville. 

David  Philippes. 

Marie  du  Hamel,  de  Grainville. 

Anne  Foliot,  fe  Me  Jacques  Campain 

Me  Augustin  Dosley,  pbre. 

Sébastien  Hébert. 

Jacques  Le  YéeL 


—  251  — 


1657  *o  avril 
39  août 

1658  8  avril 

1659  14  août 

27  » 
1663    4    » 

1665  13  juin 

1666  18  mars 

1667  16  mars 
21  juillet 

8  déc. 

1668  10  juillet 

1669  5  juin 
1er  sept. 
6    » 

14  nov. 

1670  2  janvier 

28  mars 

8  mai 
6  déc. 

10    » 

12  » 

167 1  23  février 

13  déc. 

1672  20  mars 

10  avril 

9  mai 

1673  9  février 

1 3  avril 

14  » 
14  oct. . 

24  » 

25  nov. 

1674  24  janvier 
18  février 


Anne  Le  Maigre,  fe  Anne  Le  Terrier. 

Françoise  Haslé,  v*  Jacques  Laloe. 

Jean  Doitil, 

Me  Michel  Daniel,  pbre  obitier. 

Charles  Poitevin. 

Suzanne  fille  François  Doley,  4  ans,  de  S1  Symphorien. 

Jacques  Poincheval,  5  ans  2  mois. 

Michel  de  Tour,  39  ans. 

Jean  Poincheval,  4  ans. 

Guille  Jourdan,  40  ans,  près  les  fonts. 

Martine  Retout,  fe  Pierre  Poitevin,  78  ans. 

Robert  Marcel,  70  ans. 

Jean  Jean,  60  ans. 

Charles  Sanson,  80  ans. 

Jacques  Philippe,  fils  Me  Ambroise,  contr.  au  grenier  à 

sel,  6  mois. 
Jeanne  Leforestier,  fe  Pierre  Poitevin,  le  jeune,  45  a. 
Robert  Poincheval,  fils  Gabriel  et  Rauline  Jean  ,  s  ans. 
Anne  Roger,  35  ans. 
Marguerite  Durozier,  16  ans. 
Marie  Le  Gras,  60  ans. 
Michel  Sanson,  12  ans. 
Catherine  Ouenne,  70  ans. 
Catherine  de  la  Londe,  50  ans. 
Philippe  Lorier,  60  ans,  près  les  fonts. 
Michelle  du  Fresne ,  fille  Me  Thomas  et  Gabrielle  Le- 

moine. 
Me  Pierre  LeRoy,  pbre,  vie.  du  lieu. 
Jacques  Néel,  esc,  sp  de  la  Caillerie,  72  ans. 
Nicolas  Baslé,  84  ans. 
Françoise  Le  Lorier,  v°  Pierre  Philippe,  70  ans,  de 

S*  Malo. 
Christophe  Baslé. 
Marie  Le  Petit,  fille  Jean,  6  ans. 
Jean  Guillemette,  25  ans. 

Marie  Néel,  fille  Robert  et  Marie  Cornet,  6  semaines. 
Philippe  Richer,  66  ans,  par  le  ch.  de  Bretteville. 
Marie  Ouenne,  ve  Jacques  Levéel,  75  ans. 


—  252  — 


1674  ao  février 

aa     » 

5  juillet 
37     » 

30  oct. 


ao  nov. 

1675 

5  avril 

;  juillet 

19  août 

19  sept. 

16  oct 

30     » 

ai  nov. 

1er  déc. 

1676 

a  5  janvier 

ia  mars 

5  mai 

10  déc. 

1677 

6  mars 

7    » 


aa    » 


30  sept. 
15  oct. 
1678  ia  janvier 


Ier  juillet 


François  Le  Petit,  fils  Jean,  sr  de  la  Pommeraye  et  Fran- 
çoise de  Percaval,  ;  ans. 
Marie  Crestel,  ve  Guillaume  Conseil. 
Catherine,  fille  François  Jean,  3  ans. 
Françoise   Vaultier,  fille  Michel,   18  ans,  par  le  ch. 

d'Albret. 
Olivier  Anfrie,  73  ans,  par  Jean  Michel  Bagnols,  ch. 

d'Esquay. 
Me  Michel  Maufras,  pbre,  custos,  par  Me  Pierre  L honoré, 

pbre,  ch.  de  Cartigny,  33  ans. 
Thomas  Lebourgeois. 

Jacqueline  Théroulde,  fe  du  sr  des  Essarts,  60  ans. 
Michel  Vautier,  huissier,  58  ans. 
Guyonne  Le  Débonnaire,  ve  Philippe  Lorier,  par  le  ch. 

d'Albray. 
François  Dosley,  45  ans. 
Robert  Gosset ,  proc.  com.  à   Bayeux ,  38  ans ,  par  M* 

Jean  Lamy,  pbre,  dr  en  théologie,  de  la  Madelaine. 
Me  Jacques  Goubot,  pbre,  31  a.,  par  lech.  de  S*  Laurent. 
N.  h.  Michel  de  l'Escalley,  esc,  sr  du  Val ,  63  ans ,  par 

le  ch.  de  Gavrus. 
Nicolas  Le  Terrier,  75  ans. 
Jacqueline  Martin,  ve  Michel  Censols. 
Guillaume  James,  74  ans. 
François  Taillepied,  45  ans. 
Marie  Le  Vautier,  fe  Jacques  L'Escalley,  esc,  sr  de  Tor- 

teval,  par  Tarchid.  d'Hyesmes. 
Me  Henry  de  Boix  Grenier,  pbre,  ch.  régulier,  prieur  de 

Carville,  40  ans. 
M*  Dominique  Retout,  48  ans,  par  n.  p.  Jean  Michel 

Bagnols,  pénitencier,  ch.  d'Esquay. 
Jacqueline  Molandain,  19  ans,  par  le  ch.  de  Gavrus. 
J.  B.,  fils  Ambroise  Philippe,  cont.  au  grenier  à  sel,  2  a. 
N.  h.  Jacques  de  Lescalley,  esc,  sr  de  Torteval,  75  ans, 
par  Me  Thomas  Manoury,  pbre,  archid.  d'Hyesmes, 
de  S*  Symphorien. 
Jacqueline  du  Hamel,  fe  M°  Jacques  Desterville,  esc, 
cons.  du  roy,ass.  à  Bayeux,  par  lech.  de  S1  Germain. 


—  253  — 


1678  12  sept. 


35    * 


13  oct. 


5  nov. 

i<*  déc. 

1679 

Ie*  juin 

1680 

6  janvier 

37  février 

13  mai 

16    » 

33      » 

30      » 

34  juillet 

si  sept. 

3;  déc. 

1681 

37  mai 

7  oct. 

1683 

13  janvier 

30  mars 

» 

10  sept. 

1683 

19  oct. 

1684 

18  avril 

s6  août 

1685 

7  février 

5  avril 

17  juin 

13  oct. 

1686 

8  mars 

3  mai 

13  juin 

Marguerite  Le  Brethon,  v«  Mr  de  la  Caillerie,  70  ans, 

par  M.  Tarchid.  des  Vez. 
M6  Roger  Lavalley,  pbre,   chap.  de  la  chap.  N.  D.  de 
Bayeux,  47  ans,  par  le  ch.  de  Feuguerolles. 

Me  Jean  Le  Prévost,  pbre,  vie.  de  S*  Patrice,  50  ans,  par 
Mr  Le  Brethon,  ch.  de  Feuguerolles. 

Thomas,  fils  Ambroise  Philippe,  7  ans  i/s. 

Une  petite  fille  pour  le  feu  s*  de  la  Pommeraye,  5  ans. 

Marguerite  Léger,  v°  Jean  Jean,  80  ans,  par  le  ch.  de 
Gavrus. 

Thomas,  fils  Mr  de  Lichaux  (Nichaux  ?),  3  m.  3  j. 

Pierre  Le  Grand,  pbre,  85  ans,  parle  ch.  de  Feuguerolles. 

Adrian  Poitevin.  66  ans. 

Catherine  Agnest,  fille  feu  Me  Robert. 

Marguerite  Agnest. 

Catherine  Gouet,  35  ans. 

Joacim  Le  Petit,  33  ans. 

Un  enfant  pour  Nicolas  Le  Terrier. 

Philippe  Pignolet,  34  ans. 

Magdeleine  Néel,  v*  du  s*  de  la  Fresnée. 

Un  enfant  pour  Michel  Féron. 

Un  enfant  pour  François  Jean. 

Michel  Féron,  45  ans. 

Anne  Le  Terrier,  60  ans. 

Pierre  Poitevin,  84  a.,  par  M.  d'Albray,  ch.  de  Bayeux. 

Philippe  Gouesmel,  v«  Robert  Marcel,  80  ans. 

Michelle  Agnetz,  v6  Jean  Nicolle,  50  ans. 

Jeanne  Le  Libois,  3;  ans,  par  Mr  de  Cartigny,  ch.  de 
Bayeux. 

Me  Ambroise  Philippe,  50  ans,  par  n.  et  d.  p.  Me  Du- 
hamel, chancelier  et  ch.  de  Bayeux. 

Marie  Boivin,  83  ans. 

M*  Pierre  Agnest,  70  ans. 

Robert  Néel,  esc.,  sr  de  la  Caillerie,  50  ans,  par  Me  Tho- 
mas du  Hamel,  chancelier  en  l'église  de  Bayeux. 

François  Jean,  45  ans. 

Jean  Bouillot,  45  a,,  par  M.  de  Mons,  ch.  de  Bayeux. 

Me  Jean  Gaugain,  50  ans. 


—  254  — 


i686 

juin 

1687 

ier  janvier 

33  juillet 

ior  nov. 

i°r  déc. 

36     » 


1688  34  mars 


15  avril 


31  mai 

15  nov. 

37  déc. 

1689 

39  avril 

33  mai 

37  juin 

i«r  juillet 

33      » 

1690 

11  février 

169 1 

33  janvier 

9  mai 

10    » 

31  nov. 

1692 

16  oct. 

1693 

13  janvier 

6  février 

11      » 

13  mars 

6  juin 

10    » 

33     » 

17  juillet 

14  nov. 

Marie  Jean,  fille  François  et  Marie  Le  H  a  ri  bel,  10  ans. 

Marguerite  Sanson,  ve  Me  François  Dollé,  45  ans. 

Un  fils  pour  Me  Thomas  Le  Lorier,  avl. 

Guillaume  Philippe,  13  à  13  ans. 

Une  fille  pour  Mess.  François  Eudes,  esc,  sr  de  Colnay, 

et  dame  Anne  Campain,  3  mois, 
Une  fille  pour  René  joachim  de  Lescalley  et  Catherine 

de  S1  Sauveur,  9  à  10  mois. 
Une  fille  pour  M0  Guillaume  Leguédois  et  Marie  Agnest, 

1  an. 
Nicole  de  Quétisant,  obitier  de  S*  Patrice,  60  ans. 
Michelle  Bouillot,  fe  Hervé  de  la  Londe ,  60  ans,  par  Mr 

le  Chancelier,  ch.  de  Bayeux. 
Me  Hervé  de  la  Londe,  68  ans. 
Me  Thomas  Molendain,  par  le  ch.  de  Brécy. 
Thomas  du  Fresne,  77  ans. 
Philippe  Le  Lorier,  19  ans. 
Jacques  Le  Roux,  serg1  ,  40  ans. 
Une  fille  de  17  mois. 
Fille  de  7  ans  pour  le  sr  de  Conteville. 
Jeanne,  fille  du  sr  de  Cormel  (Cromel  ?)  Rou illard,  élu 

à  Bayeux,  u  ans. 
Nicolasse  Havard,  fe  M6  Jean  Brunet,  serg1  en  él. 
Jacqueline  de  Cornet,  ve  du  sr  de  la  Brière. 
René  Suhard,  esc,  sr  de  Coujon. 
Germaine  Ursule  Vautier,  fe  M0  Pierre  Le  Lorier,  anc. 

cont.  des  écuries  de  feu  M.  le  Prince,  55  ans. 
Me  Nicolas  Poitevin,  proc  comm.,  par  le  ch.  de  Froide 

rue. 
Jean  Jean,  fils  François,  13  ans. 
Charlotte  Sanson,  fe  Me  Robert  Agnetz,  70  ans. 
Gabrielle  Le  Moine,  v*  Thomas  du  Fresne,  60  ans. 
Fils  de  François  Robert  Desmares,  officier,  2  ans. 
Henry  Philippes,  30  ans. 
Anne  Poincheval,  30  ans. 
Jean  Poitevin,  50  ans. 
Petite-fille  pour  M.  de  Vallières,  5  ans. 
Catherine  Morel,  fe  Christophle  Travers,  50  ans. 
Marie  Madeleine  Dolet,  19  ans. 


—  255  — 


1693 

ia  déc. 

1694 

35  janvier 

33  février 

36     » 

37  sept. 

1695 

3  mars 

13    » 

14  mai 

18    > 

39  juin 

1696 

7  janvier 

3  sept. 

1697 

3  avril 

13       > 

7  juin 

30     » 

1698 

18  janvier 

15  juin 

35  sept. 

13  déc. 

1699 

35  janvier 

3  février 

ai  sept. 

1700 

5  janvier 

7  avril 

18  avril 

34     > 

18  juin 

13  juillet 

11  nov. 

1701 

10  janvier 

19  avril 


Jacqueline  Robillard,  60  ans. 

Marie  Goubot,  90  ans. 

Perrette  Milet,  45  ans. 

Gabriel  Dubois,  45  ans. 

D116  Marie  Hébert,  75  ans. 

Jeanne  Centsols,  70  ans. 

Une  petite  fille  pour  M.  Leguedois,  5  ans. 

Guille  Le  Guedois,  échevin.  60  ans. 

Me  Robert  Pican,  pbre  obitier,  35  ans. 

Petite  fille  pour  Guille  Tassin  et  Françoise  Jouet,  4  a. 

N.  et  d.  p.  Robert  de  Bouran,  pkre,  60  ans. 

Rauline  Desprez,  45  ans. 

Nicolas  de  Croq,  43  ans. 

Germaine  Bunouf,  60  ans. 

DUe  Anne  Petitcœur,  fd  Mr  du  Breuil,  esc,  65  ans. 

Jacques  Tavigny,  80  ans. 

Marguerite  Haribel,  ve  Guillaume  Jourdan,  60  ans,  de 

S*  André. 
Marguerite  Le  Cave,  30  ans. 
Henry  Poitevin,  31  ans. 

N.  d.  Claude  d'Ecageul,  ve  du  sgr  de  Colombie. 
Pierre  Legambier,  85  ans. 
Me  Pierre  Boivin,  78  ans. 
Me  Jacques  Poincheval,  ptpe,  curé  du  lieu ,  par  Nicolas 

Larchant,  ch.  de  Bayeux, 
Marie  Vaultier,  40  ans. 
Par  Me  Jean  Auvray,  pbpe,  ch.  de  S*  Patrice  et  patron  de 

lad.  paroisse,  Jean  Bouvet,  55  ans. 
Anne  Guisart  de  Gourmont,  38  ans. 
Me  Henri  Retout,  pbre,  obitier  de  S*  Patrice  et  chap.  à 

la  Cathédrale,  74  ans,  par  le  vénérable  Chapitre  de 

Bayeux. 
Dlle  Marie  de  Colney,  19  ans. 
Catherine  de  S*  Sauveur,  50  ans. 
Marie  d'Ecajeul,  1  j. 
Anne  du  Fayel,  fils  Louis,  esc,  et  Marguerite  Suhard, 

décédée  aux  Ursulines,  7  a. 
Pierre  Poitevin,  75  a. 


—  256  — 


1701  aa  avril 


8  mai 
27    » 
3  août 

1702  11  avril 
15    » 

1703  12  janvier 

24  » 

6  mars 
23     » 

7  avril 

25  sept. 

1704  17  avril 

18  mai 


1705  24  février 

7  mai 
9  juin 
12    » 

16  nov. 

1706  9  février 
16  avril 

1707  ier  juillet 
10      » 

28  oc  t. 


Elisabeth  de  Lanquetot,  f&  n.  h.  Olivier  Décajeul,  esc.f 
sr  de  Vaux,  21a.,  par  N. . .  Lhonoré,  pb«,  ch.  de  Car- 
tigny. 
Nicolas  Sanson,  de  S1  Ouen  du  Chastel,  64  a.,  par  M? 

François  Avoine,  curé  de  S1  Ouen. 
Françoise  Sanson,  fille  feii  Nicolas  et  Marie  Gosset,  de 

S*  Ouen  du  Chastel,  24  ans. 
Jacqueline  Le  Biais,  fille  feu  Gabriel,  sT  de  la  Vallée,  et 
'  Françoise  Le  Cambaye  (?)  27  ans,  de  S*  Ouen  du  Chastel. 
Daniel  du  Gripel,  esc,  sr  de  Beauvais,  48  ans. 
Marie  Doslé,  f°  Me  Jean  de  la  Londe,  45  a. 
Jeanne  Le  Tellier,  84  ans. 
Thomas  Gaultier,  esc,  sp  de  S1  Vast. 
Jean  Néel,  esc,  sr  de  Huppain,  68  ans. 
Marie  Loisel,  65  ans. 
Robert  Bunouf,  serg1,  35  ans. 
François  Gosset,  78  a.,  de  la  Capellette. 
Catherine  Pitet,  v«  Me  Robert  Agnets,  sr  des  Bouillons, 

85  ans. 
Me  Michel  de  Lastelle,  sr  des  Bourrelets,  lieut.  de  la 

bourg.,  62  ans. 
Me  Antoine  Toustain,  pbM,chap.  en  cette  église,  et  chap. 
de  S16  Geneviève,  77  ans,  dans  lad.  chap.,  par  M* 
Pierre  Auber,  pbre,  curé  de  Sfc  Siphorien  et  préfet  de 
la  confrérie  des  prêtres  érigée  dans  l'église  des  RR. 
PP.  Augustins  de  Bayeux,  sous  le  titre  du  glorieux 
S»  Révérend. 
Jean  Le  Tourneur,  65  a. 
Susanne  Regnault,  18  a. 
Anne  Centsols,  ve  Me  Jacques  Sebire,  64  a. 
Me  Henry  François  de  S*  Quentin,  79  a.,  esc,  sr  d'A- 

prigny. 
Me  Jean  Charles  Fafin,  sr  des  Longs  Champs,  70  a. 
Magdeleine  Durosier,  48  a. 
Pierre  Brunet,  de  S*  Ouen,  8  a. 
Clément  Sémelaigne,  3  a. 
Marie  Esther  Carel,  ve  monsp  de  Tournière. 
Michel  Le  Véel,  87  a. 


—  257  - 


1707 

35  déc. 

1708 

16  mai 

18  août 

ai     > 

17  sept. 

13  nov. 

I7°9  31  mars 

» 

18  juin 

19  déc. 

1710 

6  oct. 

aa  nov. 

• 

aé  déc. 

31    » 

1711 

33  janvier 

ra  février 

37  mai 

35  juillet 

16  sept. 

36  oct. 

171a 

4  février 

a8  mars 

10  avril 


s8    > 

13  juin 

10  oct. 

1713  37  mai 

1714  6  avril 

36  juillet 

1715 

37    » 
14  déc. 

Jacqueline  Poincheval,  35  a. 

Jacqueline  Le  Véel,  50  a. 

Anne  Lastelle,  65  a. 

Marie  Haribel,  v«  François  Jean,  60  a. 

AnneMarest,  ai  ans. 

Magdeleine  Le  Forestier,  f6  Mr  du  Rosier. 

Charlotte  Desprex,  f*  Sébastien  de  Condé,  34  a. 

Olivier  Cairon,  esc.,  74  a. 

Louise  Vaultier,  69  a. 

Toussaint  Le  Barillier,  60  a. 

Marie  Hébert,  78  a. 

M6  Michel  de  Lanquetot,  cons.  en  él. 

Pierre  Collibert,  36  ans. 

Philippe  Le  Gambier,  60  ans. 

Me  Pierre  Boivin,  pbre,  desservant  à  Ste  Marguerite  de 

Ducy,  33  ans. 
Guillaume  Collibert,  75  ans. 
Petit  enfant  pour  Me  J.  B.  Philippe,  cons.  du  Roi. 
Françoise  Marguerite  du  Fayel,  décédée  chez  les  Ursu- 

lines,  10  ans. 
Catherine  Ànfrie,  f°  Jean  Lhonneur,  27  a. 
Jean  de  Monfiquet,  esc,  sa  a. 
Marie  Molandain,  4  a. 

Jeanne  Hébert,  v»  Me  Michel  de  Lanquetot,  cons.  du 
Roi  en  él. 

Petite  fille  pour  M.  d'Argouges,  nommée  Magdelaine, 
5  ans. 

Marie  Agnest,  ve  Me  Guillaume  Le  Guedois,  65  a. 

Renée  Néel,  fille  Olivier  Néel,  esc,  sr  de  la  Caillerie  et 
Jeanne  Lemaigre,  3  m. 

Nicolas  Devaux,  décédé  à  Engranville,  86  a. 

Jean  de  la  Londe,  60  a. 

M6  Jacques  Aupoix,  pb«>,  88  a.,  par  Me  Le  Vaillant,  curé 
de  S1  Exupère  et  préfet  de  la  confrérie  des  pbre»,  décédé 
au  couvent  de  la  Charité. 

Anne  Jean,  3  a. 

Charlotte  Retout,  fe  mons.  de  Grandchamp,  86  a. 

Gaspard  Poitevin,  1  à. 

»7 


-  258  — 


171;  33  déc. 

34  > 

1716  34  janvier 

ier  mai 

10  » 
37  juin 

171 7  8  janvier 

33  mars 
39  avril 

11  mai 

35  » 

34  sept. 
8oct. 

18    > 

1718  38  janvier 

36  février 
Ier  mai 

33  juin 

13  oct. 

37  » 

1719  8  mai 

10  nov. 

11  » 
1730    5  février 

37  » 

4  mars 

3;    » 
13  avril 

38  > 
3  mai 

9    » 


Thomas  Guillemette,  76  a.  (de  la  Capellette  ou  S1  Ouen 

du  Cbastel). 
Anne  Guillemette,  78  a. 
Anne  Richard,  70  a. 
Un  fils  de  15  j.  pour  Michel  Le  Marois  et  Anne  Le  Ha- 

ribel. 
M6  Nicolas  Philippe,  sr  de  Grandchamp,  69  a. 
Pierre  Le  Vasnier,  6  a. 
Marguerite  Poitevin,  8  a. 
Richard  Le  Lorier,  71  a. 
René  Hébert,  esc,  sT  de  Sk  Clair. 
Denise  Demares,  v*  Pierre  Boivin. 
Louis  du  Trésor,  esc,  cy-devant  de  la  religion  prétendue 

réformée,  après  avoir  abjuré  son  hérésie. 
Michel  Jean,  3  ans  1/3. 
Pierre  Las  tel  le,  39  ans. 
Jacqueline  Sanxon,f*  Gilles  Colleville,  50  a.,  de  S1  Ouen 

du  Chastel. 
Marie  Desprez,  75  a. 

Marie  Héliot,  v6  Toussaint  Le  Barillier,  60  ans. 
Me  Simon  Macé,  recev.  des  consignations. 
Françoise  Elisabeth  de  Grosourdy,  v4  Mr  d'Englesque- 

ville,  55  a. 
Anne  Guillot,  f8  Robert  Le  Barbier. 
Charlotte  Morel,  v«  Mr  d'Aprigny,  73  a. 
Thérèse  Macé,  5  a. 
Pierre  Borel,  84  a. 
Jeanne  Guilbert,  8s  a. 

Madeleine  Hue,  f«  du  sr  Chevalier,  de  S*  Malo. 
Dame  Françoise  de  Beaumer,  v«  Thomas  Vaultier,  esc., 

s'  de  S*  Vast. 

Jean  Le  Vanier,  av\  par  M®  Josset,  gd  pénitencier  du 

diocèse. 
Me  Adrien  Poitevin,  50  a. 

D»«  Jacqueline  Onfroy,  v«  M*  Ambroise  Philippe,  83  a. 
Susanne  Delauney,  17  a. 
Catherine  Robbe,  v«  de  M*  Danmartin,  75  a. 
Robert  Le  Barbier,  80  a. 


—  2S9  — 


1730 

as  août 

3  sept. 

38    » 

i7*i 

ier  mai 

33      » 

♦ 

34  juin 

- 

37    » 

3  oct. 

17*  a 

16  janvier 

11  avril 

14  juin 

• 

15    » 

17»? 

i«r  avril 

3  mai 

2  oct. 

1734 

15  janvier 

31  mai 

13  juin 

1 

19  déc. 

17a;  17  mai 

35  juillet 

1726 

33  juin 

18  juillet 

1737  38. déc. 

31    » 

1738  18  mai 
34  juin 

1739  38  février 
1730  35  janvier 


Jean  Pluquet,  67  a. 

Hubert  Dubosq,  60  a. 

Madelaine  Folliot,  f6  Me  Surget,  56  a. 

Marie  Anne  Le  Lorier,  5  a. 

Gilles  Le  Tirel,  pbre,  prieur  de  Saon,  inhume  Heqri 

Ceiitsols,  67  ans. 
François  Véchy,  67  a. 

M6  François  Pierre  Dubosq,  pbM,  36  a.,  chap.  S*6  Gene- 
viève. 
Marie  de  Vaux,  ve  Philippe  Le  Gambier,  55  a. 
Nicolas  Anthoine  Canivet,  10  a. 
Eulalie  Maubray,  10  a.,  couvent  de  la  Charité. 
Me  Nicolas  Poitevin,  41  ans. 
Me  Pierre  Le  Lorier,  84  a. 
Françoise  Foucault,  ve  Le  Goupil. 
Antoine  Canivet,  sr  de  Val  mont,  68  ans. 
Jean  de  Monfiquet,  esc,  par  M°  Àmbroise  P.hilippe, 

pbret  curé  de  S*  Ouen,  faubourgs,  67  ans. 
Marie  Osbert,  ve  Laurent  Hue. 
Joseph  Collibert,  17  ans. 
Louise  Renée  Dargoiiges,  18  a. 
M°  Jean  Le  Regnart,  p^,  chap.  en  cette  église,  40  a., 

par  Mr  de  la  Cotte  Bigardière,  préfet  de  la  confrérie 

des  pbra,  chap.  de  la  Vierge. 
Françoise  Le  Véel,  v«  Jean  Le  Tourneur,  77  ans. 
Michel  Molandain,  60  ans. 
Marie  Françoise  de  Douvre,  v«  Julien  Le  Maigre  ,  esc, 

79  ans. 
Pierre  Pitard,  35  ans. 
Marie  Quenauld,  94  ans. 
Pierre  Regardembas,  acolythe,  50  â.,  par  J.  B.  Pasturel, 

ch.  de  Goupillières. 
Thomas  Poitevin,  12  ans. 
Me  J.  B.  Philippe,  cons.  ass.  en  baill.,  48  a. 
René  Joachim  de  Lescalley,  s*  de  Valières,  74  a. 
Nicolas  Poitevin,  sr  de  Launay,  55  a.,  nef,  de  S1  Sauveur. 
Marie  Anne  de  la  Morlière,  f*  M6  Michel  de  la  Londe, 

cons.  du  roj,  ass,  en  baill.  et  vie,  70  a. 


-  260  — 


I73°    7  a°û* 
33  déc. 


1733  *6  février 
39  mars 


11  sept. 


30    » 


•  • 


173)  11  janvier 


37  mai 


13  nov. 


1734  19  mars 


173;  3o  avril 


30  juin 


39  juillet 

1736  33  juin 

8  sept. 

1737  17  avril  (?) 
ou  15  juin 


5  juillet 
30  sept. 


Pierre  Gaudeffroy,  av\  41  a. 

N.  et  d.  p.  Robert  Philippe,  pbr6,  ch.  de  Castillon,  par 

MM.  du  Chapitre.  Officiant  n.  et  d.  p.  Pierre  du  Ver- 

nay  du  Cahier,  ch.  de  Cussy,  nef. 
Pierre  Le  Gambier,  40  a. 
N.  d.  Marie  Augran,  v*  Philippe  de  Boran,  chev.,  sgr 

marquis  de  Castilly,  par  M*  Ambroise  Philippe,  pbre, 

curé  de  S1  Ouen-faubourgs ,  chap.  de  la  Vierge,  par 

permission  du  ch.  de  S*  Patrice,  de  S1  Sauveur. 
Me  Thomas  Le  Breton,  clerc,  chap.  de  S*Q  Madeleine, 

cons.  enquest.  et  examin.  au  siège  de  Bayeux.  Nef. 
Marie  Jeanne  Convenant,  v*  Jean  de  Montfiquet,  esc, 

cons.  du  Roy  au  siège  de  Bayeux,  74  a.  Nef. 
M6  Joseph  Feron,  p1"*,  chap.  de  S1  Patrice,  par  M*  Gilles 

Adam,  pbre,  préfet  de  la  confrérie  des  pbre*  de  Bayeux, 

dans  le  chœur. 
Anonyme  de  Coupigny,  pensionnaire  à  la  Charité,  14  ou 

15  ans,  nef. 

DUe  Louise  Le  Chanoine  du  Manoir,  pens.  à  la  Charité, 

16  a.,  nef. 

Anne  Le  Haribel,  f»  Michel  Le  Marois,  55  ans. 

Jacques  Marie,  64  ans. 

M*  Nicolas  Le  Barillier,  pb*«,  47  a.,  inhumé  par  le  préfet 
de  la  confrérie  des  pbre8  de  S1  Révérend,  chœur. 

M*  Jacques  Fontaine,  pbre,  originaire  de  Dosseville, 
diocèse  dp  Coutances,  habitué  à  S1  Gervais  de  Paris, 
décédé  subitement. 

Marie  Anne  Bidot,  ve  Louis  Lentrin,  avl,  39  ans. 

Jeanne  Pégot,  ve  Hébert  Dubosq. 

M6  Pierre  de  Monfiquet,  esc.,  sr  de  Culy,  48  a. 

M*  Michel  Le  Nepveu,  pbr«,  curé  de  S1  Patrice,  inhumé 
par  M°  Hébert,  curé  de  S1  Vigor  le  Grand,  préfet  de 
la  confrérie  des  pb*««,  par  permission  du  curé  de 
S4  Sauveur,  doyen  de  la  chrétienté.  Chœur. 

L'acte,  à  la  seconde  date,  étant  signé,  me  semble  préfé- 
rable. 

Regnobert  Gueret,  33  a. 

M6  Adrien  Pluquet,  47  a. 


—  861  — 


im 

3  nov. 

1738 

5  janvier 

16  juillet 

18  oc  t. 

«739 

ai  mars 

f 

i6r  avril 

5  juillet 

I740 

5  janvier 

aç  février 

si  mars 

10  avril 

36  déc. 

1741 

4  avril 

35  mai 

15  juillet 

94  oct. 

1742 

23  mai 

13  juillet 

3  sept. 

11  déc. 

*743 

ao  février 

1745  30  janvier 

a;  mars 


29     » 
1746  17  février 


Me  Jacques  Michel,  pbro,  par  M«  Jacques  Boivin,  pb*e, 

sous-préfet  de  leur  confrérie. 
Michel  Le  Marois,  55  a. 
Mess.  René  Charles  Henry  de  S*  Quentin,  esc,  s*  d'A- 

prigny,  56  ans. 
Madeleine  de  Russy,  fe  Fontaine,  50  a. 
DUe  Françoise  Hébert  de  la  Noe,  7a  a. 
N.  h.  Bernardin  Morin,  esc,  sr  d'Escajeul,  75  a. 
M*  Ambroise  Philippe,  curé  de  S*  Ouen-faubourgs,  mort 

dans  sa  maison,  paroisse  S*  Patrice. 
Marie  Guillot,  fe  Robert  Le  Barbier,  60  ans. 
Me  Raphaël  Pluquet,  pbre,  chap.  de  la  paroisse,  88  ans, 

chœur,  par  Me  Jacques  Boivin,  pbre,  chap.  des  Cour- 

tils,  sous- préfet  de  la  confrérie  des  pbr0B. 
Jean  Louis  François  Gaux,  10  a.,  nef. 
Jacqueline  Dolay,  v«  Me  Jean  Le  Vanier,  av't  65  a.,  nef. 
M6  Michel  de  la  Londe,  cons.  ass.,  80  a„  nef. 
D1,e  Marie  Pétronille  d'Argouges,  5a  a.,  nef, 
Marie  Vaultier,  f6  Dupray  Le  Lorier,  60  a. 
N.  d"*  Marguerite  Néel  de  la  Caillerie,  55  a.,  nef. 
Louis  François  de  Bailleul,  mousquetaire  de  la  i1"0  cle  de 

la  garde  du  roy,  40  a.,  de  S4  Sauveur. 
Elisabeth  Molandain,  ve  Michel  Bonnemie,  srdes  Préaux, 

cons.  ass.  en  baill.  et  vie,  5a  a.,  nef. 
J.  B.  Duchastel,  esc,  nef. 
Robert  Le  Barbier,  70  a. 
Catherine  Regnauld  de  Préville,  v«  Guillaume  De(r)en- 

nes,  esc,  s'  de  la  Blanche  Pierre,  50  a.,  nef. 
Me  Jean  Jean,  trésorier  en  charge,  55  a.,  nef. 
Louise  Largillier,  fe  mess.  Pierre  Dargouges,  esc,  69  a. 
Cécille  de  la  Londe,  ve  Le  Lorier  de  la  Richardière, 

bourg,  de  Bayeux,  89  a.,  nef. 
Nicolas  Le  Lorier,  sr  de  Torteval,  a  ne.  lieut.  de  robe 

longue  en  la  maréchaussée  générale  de  Normandie, 

80  a.,  mort  à  S*  Laurent,  nef. 
Guillaume  Collibert,  m*  bouvier,  45  a.,  nef. 
Marie  Sallen,  f«  Robert  Jean,  bourg,  chandelier,  75  ans, 

nef. 


—  368  — 


1-746 

ii  mars 

io  avril 

8  août 

16  nov. 

9  déc. 

1748 

14  août 

a  déc. 

i749 

35  janvier 

1  3  février 

27  avril 

36  mai 
1750  11  nov, 
1753  16  janvier 
1%  février 
14  mai 

7  oct. 

19  nov. 


* 

31      » 

1753 

7  avril 

1754 

31  février 

3  mai 

30    » 

1755 

30  janvier 

Marie  Anne  Le  Marois,  f*  Jhomas  Du  val,  md  mercier, 

33  a.,  nef. 
Pierre  Gaugain,  md  droguiste,  bourg,  de  Bayeuz,  77  a. 
N.  d.  Madeleine  Roger,  v«  François  Eurry,  esc,  sg*  et 

patron  de  Noron,  64  a. 
Jacqueline  Borel,  ve  Jean  Salen,  bourg,  mercier,  75  a. 
Marie  Catherine  Louise  Harel,  fe  Olivier  Desplanches, 

sr  d'Hérouville,  cons.  élu  d'él.  à  Caen,  60  a. 
Nicolasse  Le  Tourneur,  ve  Jacques  Marie,  gref.  en  bai  11., 

75  ans. 
Joachim  Càllipel,  bourg.,  48  a.,  nef. 
Anne  Quétissant,  fe  Jean  Creveuil,  aubergiste,  50  a. 
Blanche  Françoise  Malenfant,  v*  Philippes,  cons.  ass. 

en  baill.,  75  a-»  ne^ 
Michel  Néel,  esc,  sr  de  la  Caillerie,  77  a.,  dans  la  chap. 

Ske  Susanne  attenant  au  chœur. 
Françoise  de  la  Londe,  85  a.,  nef. 
Françoise  Borel,  73  ans,  nef. 

Marie  Gouet,  v°  Me  Pierre  Gaugain,  droguiste,  77  a. 
Jeanne  Le  Vasnier,  ve  Adrien  Poitevin,  77  a.,  nef. 
Marguerite  de  la  Rue,  ve  Me  Robert  Le  Paulmier,  av1  en 

baill.,  pensionnaire  à  la  Charité,  73  a  ,  nef. 
N.  d.  Marguerite  Fralain,  v*  mess.  René  de  S1  Quentin, 

sT  d'Aprigny,  67  a.,  nef. 
Claude  Philippe,  esc,  sr  de  Vaudemont,  a  ne  cons. 

proc.  du  Roy  en  baill.,  73  a.,  nef. 
Me  Emerit  Le  Vanier,  av*  en  baill.,  53  a.,  nef. 
J.  B.  Hervieu,  p1*0  et  obitier  d'Ecrammeville,  43  ans, 

mort  sur  la  paroisse. 
Mess.  Pierre  d'Argouges,  esc,  80  a.,  chœur,  par  permis- 
sion des  chanoines  seigneurs  et  patrons  de  l'église  (1). 
Robert  Jean,  sr  de  la  Mare,  md  chandelier,  80  a.,  nef. 
Pierre  Rémond  Thomas  Le  Lorier,  sr  du  Pray,  capitaine 

commandant  de  la  bourgeoisie  de  la  ville  de  Bayeux, 

84  a.,  nef. 
André  Maurice  Voisin,  cons.  du  Roy  en  él.,  8;  a  ,  nef. 


(1)  Les  chanoines  de  S1  Patrice  et  de  Vaucelles,  alternativement. 


-  263  — 


17)6    6  mai 
ia  sept. 
1757    9  août 

38    » 


37 

oct. 

33 

déc. 

33   » 

1758  5  février 

1759  33  mars 
36  avril 

30  mai 


1760  sa  janvier 

1761  3  février 

37  mai 
> 

1763  37  déc. 

1764  si  janvier 

13  février 
1766  30  janvier 


30  mars 


Dame  Elisabeth  Thérèse  Antoinette  Le  Maître,  v«  Adrien 
Paris,  sr  du  Clos,  90  a.,  morte  aux  Ursulines,  nef. 

Mess.  Joachim  Joseph  de  Patry,  esc,  51  a.,  nef. 

Françoise  Cicille,  f*Thomas  Le  Barbier,  bourg,  81  a.,  nef. 

Dlle  Magdeleine  Noël  Duprey,  de  Canchy,  morte  aux 
Ursulines,  93  ans. 

Mess.  Claude  Joachim  Hélyes,  esc.,  s*  du  Mesnil- Amant, 

34  a. ,  chap.  Sle  Geneviève  attenant  au  chœur. 

M°  Robert  Lamoureux,  pbr°,  originaire  de  S*  Julien  de 
Caen,  73  a.,  nef. 

Marie  Anne  Philippe,  f»  Nicolas  Le  Bras,  md  bouvier, 
37  a.,  nef. 

M*  Robert  Regnauld,  pbre  de  la  parr.,  37  a.,  nef.  . 

Me  Thomas  Le  Barbier,  bourg.,  73  a.,  nef. 

Marguerite  Damame,  v°  Adrien  Burnel,  70  a.,  nef. 

N.  d.  Marie  Elisabeth  de  la  Valle  Gourmons,  de  S*  Ger- 
main du  Cotentin,  v«  Dumoutiers,  av1,  morte  à  la 
Charité,  53  a. 

Michel  Exupère  Gouville,  chanoine  régulier  de  Pré- 
montré et  prieur-curé  de  S1  Hilaire  de  Briouze,  dioc. 
de  Sées,  53  a.,  tombé  malade  chez  Liégard,  à  Tau- 
berge  qui  porte  pour  enseigne  le  Luxembourg,  in- 
humé par  Mathieu  Bunot,  sous-prieur  de  Mondaye, 
dans  le  chœur. 

Anne  Tariel,  v*  Julien  Renchy,  57  a.,  nef. 

Marie  Anne  Brunet,  v*  M*  Eraerit  Le  Vanier,  av1,  60  a., 
nef. 

Marie Tostain, ve  Jean  Jean,  bourg,  chandelier, 75  aM  nef. 

D11*  Michelle  de  la  Londe,  pens.  de  la  Charité,  55  a.,  nef. 

Jacques  Antoine  Sorel,  av1  en  baill.,  33  a.,  nef. 

Nicolas  Le  Lorier,  s'  de  S*  Vast,  anc.  cap.  de  la  bour- 
geoisie, 35  ou  36  a.,  nef. 

Susanne  Le  Vanier,  f»  Philippe  Vallerent,  md  bourgeois, 

35  ou  36  a.,  nef,  de  S*  Jean. 

M6  Lambert  Adrien  Anfrie,  av1  au  Parlement  de  Nor- 
mandie et  au  baill.  de  Bayeux  et  anc.  Maire  de  la 
Ville,  55  a.,  mort  subitement,  nef. 

N.  d.  Anne  Perrettede  Hermerel,  f*  mess.  Jacques  Tho- 


—  564  — 

mas  de  Vauquelin,  esc,  sgr  de  Creulley,  de  Fresney 
et  S*  Gabriel,  26  ans,  nef. 
1766  15  juin         Guillaume  Nicolas  Le  Vanier,  mlre  chir.,  37- a.,  nef. 

30  juillet      Pierre  Seigle,  md,  de  la  par.  S1  Pierre  d'Arthenay,  50  a., 

nef. 
7  sept.        Geneviève  de  Beaudre,  f*  Jean  Le  Vanier,  73  a.,  nef. 
16  oct.         Mess.  Charles  des  Routeurs,  esc,  chev.  de  S*  Louis. 

sgr  de  la  Rocq[ue],  anc.  officier  à  Brissac-cav.,  76  a., 
nef. 
21    »  Mess.  Pierre  de  Roy  ville,  esc,  sr  de  Conjon,  cons.  du 

Roy  et  son  avocat  en  baill.,  56  a.,  nef. 

1768  10  janvier    Julien  Vincent  Le  Loup,  sr  des  Forges,  bourg.,  77  a.,  nef. 

7  mars       N.  d.  Jeanne  Le  Maigre,  v*  Olivier  Néel,  esc,  sr  de  la 

Caillerie,  85  a.,  nef. 
15    *  Marie  Anne  Le  Lorier,  fille  feu  Nicolas,  sr  de  S'  Vast,  et 

Françoise  Piquet,  9  a.,  nef.    , 

1769  30  janvier    Mess.  Jean  Charles  Philippe  de  Marigny,  sgr  de  Hain- 

ville,  38  a. 

27  mai  Mess.  Augustin  Thomas  Hélyes,  sr  de  Bomparc,  sgr  et 

patron  du  Mesnil-Amant,  Mesnil-Villemant,  la  Bigne 
et  autres  lieux,  80  a.,  chap.  de  la  Vierge. 

20  nov.        N,  d.  Geneviève  Loir,  f°  Pierre  Germain  Louis  Le  Pel- 

tier,  esc,  sr  de  Molandey,  27  a.,  chap.  de  la  Vierge. 

1770  4  mars        Catherine  Michelle  Maheust,  ve  Charles  Antoine  Le 

Febvre  de  la  Meutte,  50  a.,  chap.  de  la  Vierge. 

21  »  Gérard  Bunel,  esc.,  87  a.,  chap.  de  la  Vierge. 

1771  22  février     Christophe  Catherin,  55  a.,  chap.  S*0  Geneviève. 

28  mars        N.  d.  Bonne  Barbe  Jaqueline  Minffant,  v°  mess.  Joseph 

Le  Vaillant,  chev.,  sgr  de  Vaucelles,  et  mess.  Thomas 
Augustin  de  Bonpart,  75  a.,  chap.  S*6  Geneviève. 
4  déc         Elisabeth  Hervieu,  f*  J.  B.  Etienne,  vitrier,  49  a.,  nef. 

1772  16  janvier    N.  d.  Marie  Léonard,  f*  Nicolas  Michel  Buhot,  sr  de 

Blémont,  cap.  des  milices  gardes-côtes,  69  a.,  chap. 

Sle  Geneviève. 
18  avril        Marie  Hardy,  v*  Augustin  Eudelin,  64  a.,  chap.  Sto  Gene- 
viève. 
27  mai         Nicolas  Michel  Buhot,  s*  de  Blémont,  cap.  des  milices 

garde-côtes,  69  a.,  chap.  Sk0  Geneviève. 


-  265  — 

1772  3  juin         Claudine  Clément,  pens.  aux  Ursulines,  18  a.  ,  chap. 

de  la  Vierge. 
5  nov.        M6  Gilles  Le  Vanier,  av*  en  baill.,  46  a.,  nef. 

1773  5  mai         N.  d.  Renée  d'Argouges,  fe  mess.  François  de  Vernay, 

esc,  chev.  deCayé,  chev.  de  S1  Louis,  65  a.,  chap.  Ste 

Geneviève. 
ier  juin      Mess.  J.  B.  de  Fortescu,  esc,  48  a«,  chap.  de  la  Vierge, 
ao  oct.         Françoise  Le  Nepveu,  ve  Jean  Biaise,  md  bourg.,  80  a., 

nef. 
14  déc.         J.  J.  Christophe  Vallée,  sp  de  Villy,  cons.  du  Roy,  prés. 

au  grenier  à  sel  et  quart  bouillon  et  anc.  garde  du 

corps,  50  a.,  chap.  S10  Geneviève. 

1774  16  janvier    N.  d.  Anne  d'Amours,  dame  de  Banville  et  Villiers-le- 

Sec,  ve  mess.  René  Joseph  de  Patry,  esc,  morte  à 
S*  Laurent.  78  a.,  nef. 

26  mars       Etienne  Chuquet,  bourg.,  57  a.,  chap.  Ste  Geneviève. 

25  avril        Catherine  Elisabeth  Gonfrey  de  Pîerreville,  ve  Nicolas 

Le  Vanier,  chir.,  38  a.,  nef. 
9  mai  D.  p.  Regnauld  Outhier,  p*"*,  anc.  ch.  de  la  Cathédrale, 

80  a.,  chap.  de  la  Vierge. 

27  juin         DUe  Françoise  de  Pierres  de  Courcy,  pensionnaire  aux 

Ursulines,  30  a.,  chap.  de  la  Vierge. 
11  juillet      Mess.  François  de  Verney,  chev.  de  Cayé,  anc.  cap.  de 

grenadiers  à  Cambrésis,  chev.  de  S*  Louis,  74  a.,  chap. 
S*6  Geneviève. 

26  nov.        D.  Marie  Hélène  Gaspard,  v«  Me  Duvignot  (Duvignet?), 

pensionnaire  à  la  Charité,  84  a.,  chap.  de  la  Vierge. 
29    »  Charles  Liégard,m|pe en  chir.,  45  a.,  chap.  Ste  Geneviève. 

1775  9  janvier    Michel  Le  Bas,  md  ,  bourg,  de  Bayeux,  65  a.,  nef. 

9  juin         Marie- Anne  Le  Paulmier,  pens.  chez  les  Ursulines,  16  a., 

chap.  de  la  Vierge. 

5  nov.        Me  François  Dauvel,  av*  en  baill.,  27  a.,  nef. 

1776  30  janvier    M*  Thomas  Maufras,  pbw,  obitier  de  S*  Patrice,  76  a., 

mort  à  S*  André,  chap.  de  la  Vierge. 

4  avril        M6  Richard  Louis  Bunouf,  proc.  en  baill.,  66  a.,  nef. 

6  juin         Marguerite  Sollier,  fe  Douesnel,  bourg,  de  Bayeux,  67  a., 

chap.  de  la  Vierge. 

5  juillet      Antoine  Collibert,  bourg,  de  Bayeux,  97  a.,  nef. 


-  266  — 

Marie-Jeanne  Lefèvre,  v«  mess.  Pierre  de  Neufmaison, 
79  a.,  morte  à  la  Charité,  chap.  de  la  Vierge. 
1778  34  février    N.  d.  Madelaine  Radulph,  ve  du  s*  des  Forges  Leloup, 

65  a.,  nef. 


1777    i«r  mai 


XVII 
S'  VIGOR  LE  PETIT 


iéai 

18  nov. 

11633 

ia  avril 

1634 

ao  février 

17  juin 

1J62.5 

7  mars 

16  août 

a6  sept. 

39  oct. 

1636 

19  juin 

38  sept. 

3  oct. 

9    » 

3  nov. 

*5    > 

1627 

9  février 

30  mars 

1628 

7  janvier 

38  août 

31  oct. 

1639 

39  mars 

1630 

15  février 

163 1 

31  janvier 

11  février 

3  mars 

38  juillet 


21  oct. 


Jean  Guillemette. 

Charles  Le  Vigneron. 

Cardine  Martin,  ve  Jean  Guillemette. 

Marguerite  Le  Sueur,  ve  Vigor  Duhamel. 

La  veuve  François  Mannouri,  élu,  chœur. 

M6  Guillaume  Duhamel,  p*>re,  chœur. 

Raulette  Euldes,  fe  Jean  Le  Bas. 

Pierre  du  Hamel. 

Catherine  de  Marcon.ès,  4  a.,  chqeur. 

Hervé,  fils  Guillaume  Euldes,  3  mois. 

Gilles,  fils  Grégoire  de  la  Mare  et  Anne  Tallevast,  3  m. 

Gilles,  fils  n.  h.  René  Descajeul,  sf  de  Boisgentil,  9  a.  10  j. 

Charles  de  la  Mare,  fils  Anthoine  et  Jeanne  Anfrie,  3  sem. 

Barbe  La  Caille,  fe  Jean  de  la  Mare,  50  a.,  près  les  fonts, 

par  le  ch.  de  Brécy. 
Pierre  Buhot,  70  a.,  nef. 
Jeanne  Daon,  f°  Me  Charles  Le  Tellier,  av1. 
Gilles  de  la  Mare,  fils  Grégoire,  3  m. 
Estienne,  fils  Me  Charles  Le  Tellier,  av1,  3  m. 
Grégoire  Adelinne,  35  à  a6  a. 
Michel,  fils  Grégoire  de  la  Mare,  5  m. 
Perrette  Pothier,  fe  Jacques  Mannourri.  • 
Jacques  du  Huterel,  50  a. 

Thomas  Nativelle,  65  a.,  au  pied  de  l'autel  S*  Jacques. 
Vertueuse  femme  Renée  Lavalette,  fe  Guillaume  Euldes, 

43a.,  jouxte  les  deux  autels  de  la  nef. 
François  Eude,  sr  de  Long(u)eval,  fils  Guillaume   Eulde 

l'aîné,  et  mari  de  Catherine  Aubert,  3;  a. 
François  de  Maigne,  70  à  79a,,  .nef. 


—  â67  — 


163a 

14  janvier 

* 

38  juillet 

14  août 

35    » 

1633 

38  janvier 

13  mai 

5  juillet 

1634 

37  sept. 

163s 

14  août 

38  nov. 

1637 

35  mars 

39  avril 

39  juin 

13  juillet 

1638 

36  janvier 

38  oct. 

7  déc. 

31      » 

1639 

5  juin 

3  avril 

4  juillet 

17  mars 

9  sept. 

1649 

10  juin 

1650 

39  mars 

37  mai 

17  juillet 

1651 

1 5  nov. 

34  déc. 

1659 

16  juin 

39  juillet 

Ier  sept. 

33  nov. 

30  déc. 

1653 

19  janvier 

1654 

35     » 

Perrette  Henri,  65  a. 

Jacques  Bellot  (neveu  du  vicaire-curé  Briand),  10  a. 

Guillaume  Eulde,  63  a>,  sous  le  crucifix. 

Héleine  Briand  (sœur  du  vie. -curé),  34  a.,  près  les  fonts, 
par  Me  Jean  Desprez,  curé  de  S*  Sauveur 

Guillaume  Guillemette,  près  les  fonts. 

Catherine  du  Boosq,  65  a.,  au  droict  du  crucifix. 

Catherine  Le  Faru,  f».  Michel  du  Jardin,  68  a. 

Elisabeth  de  la  Mare,  10  à  ia  a. 

Anne  Tallevast,  f*  Grégoire  de  la  Mare. 

Jean  Hallard,  68  a.,  près  les  fonts. 

Guillemette  du  Boosq,  70  à  73  a.,  nef. 

Charles  Bellot,  18  a.,  nef. 

Un  laquais  de  sa  à  33  a. 

Perrette  Foison,  fe  Jean  de  la  Mare,  57  a. 

Françoise  Philipe,  15  à  16  a. 

Marie  Le  Tellier,  fille  Charles,  av1. 

Madeleine,  fille  Jean  Aze,  10  a. 

Jacqueline  Estrevaux,  fe  Jean  Pery,  tabellion,  40  a. 

Raulette,  v«  Jacques  Hubert,  76  a. 

Barbe,  fille  Grégoire  de  la  Mare. 

Marie  Nicolle,  f*  Thomas  Gouet,  43  ou  43  a. 

Estienne  Bellot. 

Jacques  de  Montrosty,  50  a. 

Jean  Glatigny,  55  ans. 

César  Eudes. 

Elisabeth  du  Fau. 

Marie  Hamel,  f6  Noël  Laniepce. 

Collasse  Buhot. 

Julie  Le  Roy,  fe  Antoine  Le  Vasnier ,  près  le  grand  au- 
tel, par  M.  de  Mathieu,  p*>r°,  ch.  en  la  Cathédrale. 

Marie  Noël,  fe  Jean  Pinel. 

Jean  Le  Baust. 

Marie  Vautier. 

Guille  Merlinc. 

Paul  La  Louey. 

Jacques  Harache. 

Guille  Nativelle. 


J 


—  868  — 


1654  36  avril 

9  juin 
6  déc. 

1655  9    » 

1656  4  janvier 
1697  2I     * 

1658  30  juillet 

1659  9  mars 
4  avril 

Ier  juillet 

6  » 

4  août 
29  oct. 

1660  14  avril 

1661  18  août 

2  déc. 
1663     2  février 

7  avril 

8  déc. 
1665  24    » 

1667  6  mai 

1668  11  février 
ai      > 

19  août 

1669  27  avril 
13  nov. 

1670  15  mai 

1671  10  avril 

1672  8  janvier 
13  mai 

1673  18  janvier 

26  juin 

1674  24  mai 

7  sept. 

8  » 


Richarde  de  Magne  (Magni  ?J. 

Jacqueline  Le  Lyeu,  v*  Guille  Merlinc,  l'aîné. 

Eustache  Eudes. 

Elisabeth  N. . .,  f«  Geffroy  Guéret. 

Pierre  Martin. 

Marie  Halle,  f*  Marin  Paris. 

Marie  Hamel,  fe  Guillaume  Nativelle. 

Estienne  Le  Page. 

Antoine  Le  Vasnyer. 

Jacques  Quéde ville. 

François  Leroux. 

Perrette  Le  Petit. 

Jeanne  Halle,  f*  Guille  Eudes. 

Grégoire  de  la  Mare. 

Juliane  de  la  Mare. 

Me  Charles  Le  Tellier  (sr  de  la  Bertinière),  av». 

Thomas  Gouet. 

Marguerite  Dagnerville,  f*  du  sr  d'Hermanville. 

Robert  Fouque. 

Marin  Paris,  par  le  g<*  doyen  du  Chapitre. 

N. . .,  f*  de  Lairac,  esc.,  sr  de  S1  N, . . 

Jeanne  Drurie,  f8  Jacques  Bellot. 

Jacques  Le  Prévost. 

Marin  Bellot. 

Georgine  Hébert,  ve  Jean  Ase. 

Jacques  Eudes. 

Madeleine  Touesny,  f*  Toussaint  Dumont. 

Noël  Leniepce. 

Laurent  Le  Masurier. 

Marguerite  Pinel. 

Jeanne  la  Reine,  ve  Eustache  Eudes ,  84  a.,  par  le  prieur 

de  la  Maison-Dieu,  ch.  de  Vendes. 
Jacqueline  Le  Moyne,  v»  Jacques  Eudes,  par  le  ch.  de 

Bernesq,  théologal. 
Jean  Pinel,  50  ou  55  ans. 
Susanne  Paris,  ve  Estienne  Blot. 
Jeanne  Le  Petit,  ve  Noël  N. . . ,  70  ans. 
Magdeleine  Puchon  (Pinchon?),  f  François  Beaulieu,  95  a. 


à 


—  269  — 


1675 

4  sept. 

17    » 

1676 

3  juillet 

10     » 

1678 

35  oct. 

1679 

28  janvier 

8  juin 

19  sept. 

1680 

16  mai 

10  juillet 

17  août 

9  oct. 

1683 

3  oct. 

1683 

15  sept. 

1684 

8  février 

1686 

27  mars 

15  avril 

36  août 

8  oct. 

1687 

14  janvier 

15  mars 

9  juillet 

1688 

ai  janvier 

24  sept. 

24  déc. 

1689  30  sept. 

7  déc. 

1690 

ai  février 

1691 

ao  janvier 

1699 

34  mai 

1693 

19  janvier 

1"  déc 


Marie  Frandemiche,  fe  Charles  Gouet,  70  ans. 

Guille  Philippe,  74  ans. 

Françoise  de  Bernier,  v«  Guille  Philippe. 

Me  Michel  Macé,  proc.  en  baill.  et  vie,  par  vén.  et  d.  p. 
Jean  Lamy,  d*  en  Sor bonne,  ch.  et  gd  vie.  de  Tév. 

Jeanne  Lefebvre,  f8  Estienne  Paysant,  a6  ans,  par  le 
grand-chantre  de  la  Cathédrale. 

Michel  Le  Roux,  58  ans. 

Jean  Guéri n,  66  ans. 

Guille  Le  Coq. 

Jacques  Barbeville,  de  Magny. 

François  Le  Bas,  05  ans. 

Catherine  Eudes,  f8  Gabriel  Gênas. 

Gabrielle  Paris,  ve  Michel  Féron,  proc.,  6;  ans. 

Marin  Le  Roux. 

Marie  Monnier,  v*  Estienne  Paris. 

Charles  Gouet,  83  ans,  par  le  ch.  d'Audrieu. 

Jacques  Gouet,  4^  ans,  par  le  ch.  de  Froide  rue. 

Jean  Eudes,  80  ans,  par  le  ch.  de  Tanis. 

Germaine  Hermerel. 

Anne  Le  Terrier,  v«  Guille  Nativelle,  88  ans. 

Toussaint  Dumont. 

Jacqueline  Le  Prévost,  ve  Augustin  Auger,  80  ans. 

Jacques  Lecompte,  mégissier. 

Marie  Tavigny,  de  Sa(o)n. 

Me  Gilles  Desmonts,  p*re,  vie.  curé,  80  ans,  par  M9  Bo- 
naventure  Bernet,  sup.  du  sém. 

Marguerite  Lastelle,  f°  Guillaume  Le  Roux,  40  ans. 

Magdelène  Fèret,  fe  Michel  Touesny,  33  ans. 

Elisabeth  Thérèse  Michelle  Le  Maignen,  1  mois. 

Philippe  Bisson,  pbw,  curé  de  la  parr.  de  la  Chapelle- 
Bitche,  mort  à  l'hôtel  dieu. 

Anne  Euldes,  fille  Thomas,  par  M*  Jacques  Alexandre, 
chap.  de  S*  Nicolas  à  la  Cath. 

Catherine  Martin,  30  ans. 

Jean  Le  Vanier,  fils  Paul  Antoine  et  Catherine  Ré- 
gna uld,  6  ans. 

Pierre  Le  Bas,  fils  Jacques  et  Catherine  de  la  Haye ,  4  a. 


—  270  — 


1694 

20  juillet 

i*95 

34  janvier 

10  juin 

4  sept. 

1699 

ai  août 

1700 

38  janvier 

33  avril 

14  juin 

6  août 

33  nov. 


1701     a  mars 


30  avril 
1703     ier    » 

1703  7  mars 
14  avril 
30    » 

1704  13  déc. 
1706-37  janvier 

1707  18  juillet 
17  août 

1708  14  oct. 

1709  37  février 

1710  33  janvier 


37  juin 
39  juillet 

Ï711  34  avril 
Ier  mai 

•    .      8    » 


Renée  Gouet,  f6  François  Le  Bas,  50  ans. 
Julienne  de  Montroty,  v6  Jean  Eudes,  70  ans. 
Martin  Martin,  53  ans,  du  côté  de  la  petite  porte, 
Michelle  Le  Vanier,  fille  Paul  Antoine  et  Catherine  Re- 

gnauld,  10  à  1 1  mois. 
Esther  Paris,  v°  Michel  Le  Roux,  80  ans. 
Marie  Maitrel,  39  ans. 
René  Gardin,  tanneur,  43  ans. 
Pierre  Le  Coq,  6  ans  1/3,  sous  la  chaire. 
Marie  Le  Magnen,  fille  Pierre  et  Catherine  Merlinc,  10  a. 
M6  Pierre  Pihan,  pbw,  de  Vire  ,  chap.  de  S*  Gabriel ,  75 

ans,  mort  à  l'Hôtel  dieu,  par  d.  p.  Olivier  du  Quesnay, 

•sup.  du  sera. 
David  Le  Magnen ,  commis  aux  aydes ,  frère  du  trésorier 

du  sel,  décédé  à  S1  Laurent,  38  ans,  au  haut  du  chœur, 

du  côté  de  l'évangile,  par  d.  p.  Me  J.  B.  Peschard, 

chanc.  et  ch.  de  S**  Honorine. 
Adrienne  La  Niepce,  6;  ans,  par  n.  p.  Nicolas  de  Gri- 

mouville,  ch.  de  Grisy  et  principal  du  collège. 
Marie  Anne  Dujardin,  f*  Me  Gilles  Lecoq ,  38  ans ,  par 

le  même. 
Marie  Anne  Houlette,  18  ans. 
Marguerite  Pouchin,  fe  Me  Jacques  Belot,  6;  ans. 
Marie  Verson,  ve  N. . .,  65  ans. 
Guillaume  Le  Roux,  51  ans. 
Madelaine  Gardin,  v*  Nicolas  Gardin,  7;  ans. 
Guillaume  Tison,  80  ans. 
Jacques  Bellot,  78  ans. 

François  Morel,  fils  Michel  et  Jeanne  Houlette. 
Jeanne  Moulin,  v°  Martin  Martin,  65  uns.    . 
Anne  Françoise  Catherine  Le  Maignen  ,  fille  feu  Pierre, 

sr  de  Condé,  16  a.,  par  vén.  p.  Me  de  Launey  Hue, 

gd  vie.  de  Tévêque. 
Germaine  Houlette,  30  ans. 
Pierre  Picquenot,  7  ans. 

Anne  Vimard,  fe  Etienne  Paisanf,  md  tanijçur,  70  ans. 
Marie  Anne  Frestel,  f6  Pierre  Merlinc,  19  ans. 
Anne  Campion,  v*  Jacques  Tavigny>  80  ans.    , 


—  271  — 


171a  18  mars 

1713  16  février 
31  avril 

8  nov. 

1714  9  février 

1717  5  déc. 

1718  10  juillet 

1 

1719  11  août 
31  oct. 


1730  1er  mai 
33  sept. 

3  oct. 
19  nov. 

1731  18  janvier 

6  mars 
19  mai 
1734  31  avril 

Ier  mai 

1737  ier  avril 

1738  35  janvier 
39  oct. 

1739  13  mars 
18  avril 


8  sept. 

17  déc. 
1733  18  avril 
173.3  10  mars 

J73&    9  sept. 


Jean  Branche,  8  ans. 

Etienne  Paysant,  76  ans. 

Françoise  Pierrepont,  v«  Pierre  de  Marguerie,  esc,  65  a. 

Anne  Françoise  Le  Chanoine,  morte  à  S1  Jean,  }  ans. 

Jacques  Le  Bas,  tanneur,  48  ans. 

Guillaume  Le  Bas,  pbre. 

Louis  Martin,  m*™  tanneur,  décédé  dans  un  voyage  à 

Caen,  par  J.  Conty,  sup.  du  sém. 
Gabriel  Le  Roux,  5}  ans. 
Françoise  Le  Maignen  de  Condé ,  f*  Gilles  Lechanoine 

Dumanoir,   prés,   en  élect.  et  maire  de  la  ville  de 

Bayeux,  dans  le  chœur,  par  M*  Germain  Martin,  pbre. 
Jeanne  Eude,  v*  Jacques  Gouet,  73  ans. 
Guillaume  Gênas,  55  ans. 
Nicolas  Le  Moussu,  13  ans. 
Marie  Anne  Suhard,  3  ans,  chœur. 
Thomas  Eudes,  60  ans. 
Françoise  Eudes,  30  ans. 
Germain  Le  Bas,  50  ans. 
N.  d.  Marguerite  Thérèse  Chrétienne  Philippe  de  Haut- 

vigney,  f*  Raphaël  d'Anisy,  esc,  sr  de  S*  Aubin,  37  a. 
Jeanne  Le  Vaillant,  f°  Mr  d'Agneaux  Châteauroux,  70  a. 
Germain  Picquenot,  67  ans. 
Germain  Martin,  14  ans. 
Gilles  Le  Coq,  65  ans. 
Jacqueline  Guérin,  f°  Etienne  Thouesny. 
Gilles  Le  Chanoine  du  Manoir,  prés,  en  élect.  (avait 

acheté  la  charge  de  maire,  en  171 1,  de  Georges  Ma- 

resq,  proc  en  baill.,  qui  s'en  était  rendu  adjudicataire 

à  la  licitation  d'Hermerel,  a  ne.  vicomte-maire). 
Abraham  Le  Chanoine,  frère  du  précédent,  55  ans, 

chœur. 
Anne  La  Nièce,  Ve  Germain  Piquenot. 
Madeleine  Cupersy,  v6  Olivier  Salen,  84  a. 
Jean  Le  Maréchal  de  la  Bretonnière,  époux  d'Anne  de 

Malfiliâtre,  nef. 
N.  p.  Jean  de  Biais ,  époux  Marie-Magdeleine  Goyer, 

65  a.,  nef 


-  272  - 


1739  n  Juin 

1740  9  juillet 

19  déc. 
30    » 

1741  16  avril 

28  déc. 
174a    6  juin 

1743  1;  noT. 

18  déc. 

1746  16  mars 

4  mai 

1747  18  avril 

1749  14  avril 
36  déc. 

1750  18  février 
15  août 
39  nov. 

1751  10  avril 
13    » 

1759  aa  janvier 
35      » 
15  février 
7  nov. 
aa  déc. 

1753  *3  juin 
a8    » 

1754  16  mai 


Marie  Anne  de  la  Perrière;  60  a.,  nef. 

Louis  Martin,  fils  feu  Louis,  m*  tanneur,  et  Marguerite 

Thouesny,  38  a.,  nef. 
Charlotte  Crepel,  ve  Gille  de  Manvieux,  esc.  69  a. 
Me  Pierre  Martin,  tanneur,  époux  Susanne  Lentrin,  54  a. 
N.  d.  Louise  Anne  de  Beltenger,  ve  Agnan  Le  Mancel, 

esc,  s*  de  Secqueville,  70  a. 
Christophe  d'Agneaux,  esc,  sr  de  Châteaurouge,  époux 

Magdelaine  de  Bré ville,  79  a.,  nef. 
N.  d.  Hélène  d'Epiney,  ve  mess.  Gilles  de  Marguerie, 

chev.,  sgr  de  Colleville,  95  a. 
Jeanne  Martin,  fe  François  de  Caen,  tanneur,  35  a. 
Marguerite  Picquot  de  la  Ménardiète,  v«  du  s*  de  For- 

migny,  71  a. 
Isaac  Diaulne,  trésorier  en  charge,  époux  d'AnneCrespin. 
Germain  Martin,  tanneur,  époux  Marie  Madeleine  Ga- 

brièle  Quesruel,  39  a.,  par  Blanchet,  sup.  du  sém. 
Adrienne  Tanquerel,  f«  Jean  Hardouin,  mégissier,  tré- 
sorier en  charge,  53  a. 
Pierre  Scelles,  sr  des  Fossés,  époux  Marie  Piquenot, 

bourg,  de  Bayeux. 
Marguerite  Geneviève  Faulcon,  ve  Philippe  Le  Tellier, 

78  ans. 
Jeanne  Martin,  fe  Jean  Gaucher,  tanneur,  34  ans. 
Nicolas  Hardouin,  tanneur,  68  a. 
Gabriel  Gaucher,  tanneur,  veuf  Jeanne  Martin,  a6  a. 
Catherine  Scelle,  80  a. 
Madeleine  de  Fosse,  14  ans. 
Catherine  Cousin,  47  a. 
Anne  Daguet,  ve  Jean  Manneville,  88  ans. 
Marie  Anne  Lecoq,  56  ans. 

Marie  Le  Roux,  ve  Nicolas  Hardouin,  tanneur,  53  a. 
Jacques  Hardouin,  huissier  audiencier,  veuf  Jeanne  Le 

Haribel,  68  a. 
Marie  Piquenot,  Ve  Pierre  Scelles,  sr  des  Fossés,  41a. 
Me  Gilles  Martin,  md  tanneur,  7a  a. 
Marie  Ouzouf,  v*  Michel  Le  Vanier,  gendarme  de  la 

garde,  chev.  de  S*  Louis. 


-  273  — 


1756  2}  mars 
1758  10    » 

13  avril 

1760  3  février 
20  déc. 

1761  38  mars 
1764  ia  février 

ai  mai 
15  juin 
176$  ao  avril 

1767  a6  déc. 

1768  14  janvier 

10  mai 
1770     Ier  février 
1774  35  nov. 

1776  4  déc. 

1777  *7  mai 


Thomas  Dudouet,  mftre  mercier. 

Louis  Jacques  Feret,  sr  des  Vaux,  cons.  du  Roy,  présid* 

du  grenier  à  sel,  51  a.,  chœur. 
Marie  Anne  Binet,  v*  Gilles  Martin,  m*  tanneur,  76  a. 
Claude  Destrevaux,  50  a. 
Susanne  Destrevaux,  47  a. 

Jacques  Louis  de  Marguerie,  esc.,  sr  de  Vienne,  66  a. 
Marie  Anne  Deschamps,  fille  feu  J.  B.  sr  du  Hutrel  et 

Madeleine  Durand. 
Thomas  Le  Roux,  md  tanneur,  6a  a. 
Jeanne  Deschamps,  fille  feu  le  sr  du  Hutrel,  ;  a. 
Marie  Anne  Douesnel,  fille  M*  Robert,  huissier  à  Trungy, 

14  a. 
Françoise  Elisabeth  de  Guerpel,  v*  Pierre  de  Marguerie, 

esc,  sr  de  S*  Côme,  84  a. 
Marie  Anne  Cicille,  f°  Alexandre  Potier,  md  tanneur, 

37  a. 
Anne  Claude  Sauvegrain,  55  a. 
Jean  Louis  Le  Chevalier,  esc,  sr  de  S*  Mâlo,  6a  a. 
Pierre  Desaulnets,  époux  Anne  Davot,  50  à  55  a. 
Madeleine  Destrevaux,  orig.  de  Nonant,  72  a. 
Marguerite  Fauvel,  f®  N. . .  Douesnel,  tanneur,  38  a. 


îft 


Une  dévotion  particulière  aux  saints  fondateurs  ou  protecteurs  des 
communautés  religieuses,  le  désir  de  faire  des  aumônes  plus  ou  moins 
larges  à  leurs  membres,  peut-être  aussi  un  secret  orgueil,  déterminaient 
parfois  les  fidèles  à  choisir  leurs  sépultures  dans  les  chapelles  de  ces  éta- 
blissements. Les  registres  paroissiaux,  antérieurs  à  1789,  conservés  à 
l'Hôtel-de-Ville  de  Bayeux,  et  dans  lesquels  nous  avons  puisé  les  longues 
listes  qui  précèdent,  constatent  aussi  les  inhumations  faites  dans  ces  cha- 
pelles. Nous  en  ajouterons  donc  le  relevé  aux  premières  listes,  afin  de 
fournir  à  nos  lecteurs  une  nomenclature  complète  de  l'hypogée  bayeu- 
sain  dans  les  édifices  consacrés  au  culte,  excepté  toutefois  l'église  Cathé- 
drale. La  paroisse  indiquée  est  celle  d'où  proviennent  les  défunts. 


ftft 


—  274  - 

I 
AUGUST1NS 

.  L'église  des  Augustins,  sise  rue  des  Bouchers,  avait  un  chœur  spacieux 
et  élevé  ;  la  nef,  plus  étroite,  avait  au  N.  plusieurs  chapelles  très  bien 
décorées.  Une  chapelle  souterraine,  située  au  bout  du  chœur,  fut  abattue 
en  .1758. 

1463    3  août        Près  la  chaire  du  côté  du  midi,  fr.  Jean  Le  Vautier,  ba- 
chelier in  sacra  pagina. 
la    »  Fr.  Richard  du  Hamel,  de  S1  Fromond,  bachelier  in 

sacra  pagina,  vers  la  chap.  S*  Celer  in. 

1469  31    »  Ghap.  des  Cordonniers,  fr.  Guillaume  Legris,  bachelier 

in  sacra  pagina. 

•1480    3  juillet      Vén.  fr.  Guillaume  Lécuyer,  maître  bachelier  in  sacra 

pagina,  anc.  porte  du  cloître,  tout  proche  la  chap.  des 
Cordonniers  (1). 

162 1  93  déc.         N.  d.  Renée  de  Beaumaistre,  Ve  n.  sgr  mess.  François  de 

Héricy,  chev.  de  l'Ordre  du  Roy,  sgr  de  Creullet, 
S*  Sauveur. 

i6a8    7  sept.        Anne  de  Bérigny,  f8  Gilles  Crespel,  30  a.,  S*  André. 

1637  a6  mai  N.  h.  Jacques  Senot,  sr  de  Rondemare,  S*  Malo. 

7  juillet      M*  Jullian  Crepel,  40  a  ,  nef,  S1  André. 
3  août        Jeanne  Damengnie,  fe  M*  Henry  Collibert,  85  a.,  nef, 

S'  André. 

164a  33  nov.        Charles  Fierville,  chir.,  40  a.,  S1  Symphorien. 

164;  4  déc.  Jean  Bouillon,  sr  de  N. . .,  bourg,  et  échevin  de  Cher- 
bourg, décédé  en  revenant  de  Paris,  chez  Pierre  Masure, 
à  l'enseigne  du  Cheval-Blanc,  nef,  la  Madeleine. 

1646  18  février    Anne  Davot,  v*  du  s*  de  Pierrepont  Potier,  80   a., 

S»  Malo. 
13  oct.         Jean  Le  Héricy,  sr  de  Creullet  et  de  Couvert,  85  ou  84  aM 

mort  de  la  veille,  au  coin  du  g*  autel  et  son  cœur  aux 
Cordeliers. 

1647  6  janvier    Henry  Collibert,  bourg,  de  Bayeux,  76  a.,  S*  André. 

9  juillet      M«  Pierre  Minfaut,  esc.,  s'  de  la  Chapelle,  cons.  ass., 

58  a.,  S*  Malo. 

(1)  Pour  ces  quatre  inhumations,  v»  Béziers,  p.  i38  et  i3g. 


-  275  — 


1648  10  avril 

a  nov. 

1649  10  sept. 
1650 

1651  16  mars 

165a  aa    » 

1653  14  juillet 

1654  9  avril 


17  août 


3  déc. 


1656  39  avril 


31  mai 
1657  !3  avr^ 

4  mai 
39  sept. 
i6«#  38  juillet 

1659  1)  mars 
i«  sept. 


1660  16  août 
1663  31  avril 

1663  34  mars 

1664  36  juin 


N. . .,  v«  Péry,  80  a.,  S*  Symphorien. 

Louys  des  Favières  (Ferrières  ?),  esc.,  S1  Malo. 

N.  h.  Me  Pierre  Beauvallet,  dr  en  médecine,  S*  Malo. 

La  dame  de  Creullet,  60  a.,  inhumée  auprès  de  son  mari. 

Pierre  Collibert,  frère  Henry,  bourg,  de  Bayeux,  70  a., 

S*  André. 
Françoise  Bailleul,  S1  Malo. 
Marie  Hermerel,  v°  du  sr  Beauvallet,  S*  Malo. 
Jean  de  Harcourt,  fils  n.  sgr  Jacques  de  Harcourt,  baron 
d'Olonde,  et  Françoise  de  S*  Ouen,  3  a  ,  décédé  chez 
son  aïeule  maternelle,  Adriane  de  Varinières,  dame  de 
Tordouet,  v*  Jean  de  S1  Ouen,  sgr  de  Tordouet,  Magny, 
Fresnay,  etc.,  S*  Symphorien. 
Lucresse  Le  François,  f«  Pierre  Toustain,  bourg.,  65  a., 

S*  André. 
Catherine  Le  Savoureux,  f°  M6  Henry  Bucaille,  huissier, 

sr  de  S1  Martin,  30  a.,  S1  André. 
Me  Thomas  Roger,  sr  du  Vignet,  cons.  et  proc.  du  roy 
en  élect.  etgreff.  héréd.  des  insinuations,  46  a.,  chœur, 
S*  André. 
Anne  Roger,  fe  Chevalier,  S*  Malo. 
Anne  Duchesne,  sage-femme,  ve  Charles  Fierville,  chir., 

S1  Symphorien. 
Charles  Vimard,  bourg.,  54  a.,  S*  Patrice. 
Jean  Danctoville,  47  a.,  S*  André. 
Marie  Dérouville,  fe  François  André,  esc,  sr  de  Mo[o]n, 

S*  Loup. 
Jeanne  Calbri,  fe  Marin  Goubot,  S1  Patrice. 
Pierre  Cauchard  d.  Larose,  40  a.,  d'Hermanville,  tombé 
malade  chez  Pierre  Masure,  au  Cheval  Blanc,  nef. 
Sept  ou  huit  Augustins  étaient  présents  à  l'inhuma- 
tion. La  Madeleine. 
Perrette  Cupercy,  v°  Robert  Mainfray,  S1  Loup. 
Pierre  Prevel,  sr  de  Mainfray,  S1  Vigoret. 
Jacqueline  Le  Brethon,  v«  Robert  Roger,  s*  du  Vigne, 

cons.  ass.  et  premier  esleu,  45  a.,  S1  André. 
D»e  Marguerite  Le  Roy,  S*  Sauveur. 
Jacques  Péry,  bourg.,  66  a.,  S*  André. 


-  276  - 

1667  Anne  de  Bretteville,  f*  n.  h.  N...  Minfaut,  sg*  de  la 

Bigne,  S1  Sauveur. 

1668  34  mars        Me  Jean  Le  Courtois,  proc.  en  él.,  S*  Sauveur. 

1669  a3  ma*  Pierre  Tostain,  bourg.,  75  a.,  S*  André. 

3  sept.        Jacques  Aumont,  fils  Michel ,  garde  de  S.  M.,  S1  André. 
18  nov.        Jean  Petitcœur,  esc,  sr  de  S*  Vast,  S*  Malo. 

1670  4  janvier    Marguerite  Collibert,  68  a.,  S1  André. 

17  mai  DUo  Louise  Le  Bedey,  v*  Thomas  Le  Héricy,  esc.,  sr  de 

la  Brasserie,  chap.  derrière  le  chœur,  S1  Sauveur. 
31  oct.         Jean  Adeline,  bourg.,  63  a.,  S1  André. 

1671  36  janvier    Elisabeth  Le  François,  f*  René  de  Talvast,  esc,  s*  des 

Montz,  69  a.,  S*  Loup. 
7  février     Henry  Bucaille,  huissier,  bourg.,  48  a.,  S1  André, 
ai  nov.        M*  Jean  Janvret,  pbpe,  S1  Malo. 
167a  38  mai         Noël  Pesquerel,  bourg.,  54  a.,  S*  André. 

1673  39  janvier    Marie  Larcher,  5  a.,  S*  Patrice. 

1674  8  mars        Jeanne  Gervais,  ve  Jacques  James,  bourg,  de  Bayeux, 

80  a.,  Madeleine. 
a8  oct.  Pierre  Crepel,  bourg,  et  huissier,  44  a.,  S*  André. 

1675  39  mars        Marie  Le  Vaultier,  v®  François  Bucaille,  90  a.,  S*  André. 
13  mai  Charlotte  Bucaille,  v«  Jean  Halley,  huissier,  bourg., 

68  a.,  S*  André. 
39  oct.  Renée  Dupuis,  fe  Gabriel  Collibert,  34  a.,  S*  André. 

1676  mai  Potier,  sr  de  Semilly,  sg*  en  partie  d'Asnelles  et  d'Arro- 

manches. 
30  juin         Jeanne  Bénard,  ve  MM.de  la  Chamelle  Minfaut  et  la  Mare 

Le  Breton,  S1  Sauveur. 

1677  7  mai         Di|e  Esther  Le  Héricy,  ve  Jacques  de  Saon,  esc,  sr  de 

Longues,  —  Pierre  de  Pierrepont ,  esc,  sr  du  lieu,  — 

et  Jean  de  Croisilles  ,  esc,  sr  de  Croisilles,  S1  André. 
34  sept.        Catherine   Le  Nourricier,  f6  Pierre  Collibert,  bourg., 

S*  André. 
Jacqueline  Le  Dordinier,  v«  Gilles  d'Anctoville,  80  a., 

S1  Exupère. 
Michel  Bucaille,  huissier  et  bourg.,  33  a.,  S1  André. 
Françoise  Collibert,  14  ans,  S1  André. 
Anne  Rogier,  fe  Mp  de  la  Fosse  Buhot.  par  le  ch.  de 

Goupillières,  S*  Patrice. 


1678 

37  janvier 

31  août 

37  oct. 

1679 

34  juin 

—  277  - 


1679  I2  nov- 

3  déc. 

1680  9  sept. 

16  déc. 

« 

1681  30  mars 

17  avril 
1689  39  janvier 

30  février 

1683  3  avril 
30  août 

1684  3  février 

1685  35  sept. 

1687  si  janvier 

4  mai 

1688  4  avril 

1689  ^  janvier 

1693  34     » 

1694  3  mars 
6  nov. 

1695  11  juillet 

1698    2  février 
9  mars 

1700  35  juin 

1701  19  déc. 

1703  31  janvier 

33  mars 

1704  3  nov. 

1707  31  février 


Gabriel  Collibert,  bourg.,  s6  ans,  S1  André. 

Joachim  Maufras,  6  à  7  ans,  S1  Laurent. 

Marie  Lessard,   ve  de  l'hostelier  du  Luxembourg,  S1 
Laurent. 

Charlotte  Le  Tellier,  dame  de  Franqueville  et  de  Dam- 
pierre,  80  ans,  S1  Sauveur. 

M*  Jacques  de  la  Cour,  p*>re,  chap.  de  Cambon,  S1  Laurent. 

Jean  Delaunay,  1  ;  ans,  S»  Sauveur. 

Jeanne  Gênas,  v«  Pierre  Crepel,  bourg.,  53  a.,  S*  André. 

Jean  Delaunay,  perruquier,  70  ans,  S*  Sauveur. 

Nicolas  Vaultier,  50  ans,  S1  Patrice. 

Louise  de  la  Conté,  60  ans,  S1  Sauveur. 

Richard  Hermerel,  esc,  18  ans,  S1  Sauveur. 

Jean  de  Launé,  65  ans,  Sk  Loup. 

Thomas  Rouland,  70  ans,  S1  Sauveur. 

Charlotte  d'Anisy,  ve  mons.  du  Vivier,  av1,  96  ans, 
S1  Sauveur. 

Isaac  Le  Bedey,  esc. ,  sg*  de  Vaux ,  vicomte  de  Bayeux, 
80  ans,  S1  Sauveur. 

Emon,  sr  de  la  Vermondière,  gendarme  de  la  garde  du 
roy,  65  ans,  S*  Patrice. 

Jacques  Dollebel,  55  ans,  S*  Sauveur. 

Elisabeth  Malfilastre,  f6  M°  Maillé,  53  a.,  S*  Sauveur. 

Françoise  Rogier,  30  ans,  S*  Sauveur. 

Jeanne  Simon,  v*  n.  h.  Mr  de  Neufbourg,  65  a.,  S1  Vi- 
goret. 

Louis  François  Aubry,  esc,  sr  de  Trungy,  S*  Malo. 

Marquise  Bailleul,  S1  Malo. 

Martin  Rapilli,  cocher,  S*  Sauveur. 

Marie  Françoise  Boquet  (sic),  fille  Guillaume ,  esc,  sT 
de  Grandval,  lieut.  cri  m.,  S*  Malo. 

Françoise  Le  Cambais,  v°  Me  Le  Biais,  esc. ,  S1  Ouen 
Château. 

Marie  Simon,  S*  Malo. 

Catherine  Merling,  Ve  Pierre  Le  Maignen,  sr  de  Condé, 
et  recev.  du  sel,  S1  Vigoret. 

Charlotte  de  Bailleul,  fille  François  et  Louise  de  Fon- 
taine, S*  Vigoret.  )•" 


-  278  — 


1707  iç  déc.. 
171 1    3  février 


18  juillet 
7  déc. 
1718    7  janvier 
20  déc. 

■ 

1701     3  mai 
179a  39  nov. 
1795    6  déc. 


1734  31  juillet 

1799  23  avril 
1738  12  mars 
1743  18  déc. 

1746    3  juillet 

1753  35  février 

30  mai 
1761  37  juillet 

ier  août 
1763    9  février 

33  déc. 

39    » 
1763  13  mars 


Nicolas  de  Bédiers,  dr  en  médecine,  46  a.,  S*  André. 

Antoine  Dubois  ,  esc,  sr  de  Vidouville ,  prés,  en  él.  et 
grenier  à  sel,  maître  des  eaux  et  forêts ,  60  a.,  S1  Sau- 
veur. 

Charlotte  de  Neveux,  de  Courseulles,  50  a..  S1  Laurent. 

Anne  N. . .,  fe  Caval,  66  ans,  Sx  Martin. 

Sylvie  Savary,  86  ans,  S1  Sauveur. 

Barthélémy  Fleuret,  mtre  d'hôtel  de  de  Nesmond,  74  a., 
S*  Sauveur  (1). 

Mess.  Jacques  d'Argouges  de  Gratot,  esc,  31  a.,  S1  Malo. 

N.  d.  Catherine  Maillard,  ve  Levaillant,  70  a.,  S*  Sauveur. 

N.  d.  Elisabeth  Antoinette  de  Bellemare,  fe  Marie  Clé- 
ment Nicolas  de  la  Rivière,  ch.,  sg*  haut  justicier  de 
Meuvaines,  sgr  et  patron  de  S1  Germain  du  Crioult 
Gousey  (-vixj,  Rommilly,  Mesnilsalles,etc<,  S*  André. 

Jeanne  Fromond  ,  ve  Me  Germain  Merlinc,  80  a.,  S1 
Vigoret. 

Antoine  Le  Bretton,  esc,  sr  de  Bérolles,  70  a.,  S'Sauveur. 

Charlotte  Le  Vaillant,  ve  deGrimouville,75  a.,  S1  Martin. 

François  Guillaume  Bosquet,  esc,  sr  de  Mauny,  50  a*. 
S1  Exupère. 

Marie  Magdelaine  Mérite,  fille  feu  Louis  et  Jeanne  Doues- 
nel,  66  a.,  S'  Malo. 

Marie  Thérèse  Closet,  ve  Robert  Piquet,  sr  de  Valgeois, 
78  ans,  de  S1  Malo. 

Marguerite  Susanne  de  Bailleul,  38  a.,  S*  Sauveur. 

Thomas  Jehanne,  dir.  de  la  messagerie,  89  a.,  nef,  S1 
Martin. 

Léonard  Rémon, du  diocèse  d'Evreux^oa^ne^S1  Martin. 

Anne  de  Montfiquet,  v°  Guillaume  Joly,  87  a.,      id. 

Louise  Lepley,  fe  Gardin,  apothicaire,  30  a.,  id. 

Charles  Lélu,  maréchal,  55  a.,  id. 

Marguerite  Françoise  Damours,  v«  François  Patry,  esc, 
70  a.,  S*  Martin. 


(1)  II  léguait  1.000  livres  pour  constituer  5o  livres  de  rente,  dont  ta  livres  pour  les  prédi- 
cateurs des  trois  jours  gras  à  S1  Sauveur  et  le  surplus  pour  les  pauvres.  Il  avait  déjà  fondé 
l'école  du  Grand  Bureau,  par  aoo  livres  de  rente. 


-  279  - 


1793    9Ju*n 
31  août 


Julitte  Hébert,  fe  René  Seigle,  80  a.,  S<  Martin. 
Marie  Maistrel,  f*  Louis  Thomas  Aveline,  s*  du  Ribet, 
36  a.,  nef,  S1  Martin. 


II 
CORDELIERS 


L'église  des  Cordeliers,  située  au  faubourg  S1  Loup,  renfermait,  d'après 
Béziers,  les  tombeaux  de  quelques  princes  de  la  maison  d'Orléans  et  de 
quelques  évêques  qui  étaient  dans  le  chœur.  Les  Protestants  les  saccagè- 
rent en  1562.  Cette  église  était  grande  et  bien  décorée. 


1374  36  déc. 
1610  19  janvier 


9  sept. 


1613 

9  août 

37  oct. 

1613 

so  janvier 

1632 

30  mars 

Ier  avril 

ier  mai 

1633 

8  janvidt 

1636 

9  juin 

1643 

9  février 

1645 

15  déc. 

1649 

14  juin 

1650 

34  janvier 

33  août 

30  sept. 


Bienh.  Grégoire,  88  a.,  dans  un  mausolée  au  milieu  du 

chœur. 
Sous  la  lampe  du  chœur,  fr.  François  Feuardent,  dr  et 

gardien  de  Paris. 
Pierre  Dodin,  fils  M°  Théodore,  par  N. . .  Patou,  sr  des 

Castries,  gardien  du  couvent,  S1  Loup. 
Me  Denis  Le  Meauffays,  greff.  en  baill.,  S1  Loup. 
Hélène  Lenglois,  fe  Toussaint  Vymarc,  par  R.  P.  frère 

Julien  de  Castries,  S*  Loup. 
François  Le  Nouel,  esc,  sr  de  Canville,  S*  Loup. 
Thimotée  Marcel,  sr  de  la  Vallée,  S*  Sauveur. 
N. . .  f8  Jean  Leroux,  S1  Loup. 
Marie  Dodin,  f*  Jean  Merlinc,  S*  Loup. 
N.  h.  Georges  de  la  Dangie,  esc,  sp  d'Englesque ville  et 

prés,  en  élect.,  par  Me  Jean  Rocher,  ch.  de  Beraesq, 

curé  de  S*  Sauveur,  S*  André. 
Me  Louis  Deschâmps,  nef,  vis-à-vis  du  crucifix,  S1  André. 
Magdeleine  Couverant  (Courrant  ?),  fe  Me  Jean  Pesque- 

rel,  73  a.,  chœur,  du  côté  de  l'Evangile,  S1  André. 
Marie  Demyharenc,  63  a.,  S*  André. 
Guillaume  Crabin,  tisserand,  nef,  La  Madeleine. 
Me  Jean  Potier,  S*  Malo. 
Perrette  Philippe,  Ve  M*  Thomas  Gazel,  sr  de  la  Cail- 

lerie,  S*  Loup. 
Jean  Pesquerel,  bourg.,  73  a.,  chœur,  à  côté  de  sa  f , 

S*  André. 


—  280  — 


165a 

9  avril 

1653 

ai  février 

xa  sept. 

29    > 

1657 

a  février 

1658 

1661 

13  sept. 

4  nov. 

16  déc. 

166a  a6    > 

1663 

31  mars 

6  mai 

4  juin 

14  sept. 

16  nov. 

1664 

6  février 

la  nov. 

aa 


166;  aa  juillet 

1666  14      > 

1667  ç  sept. 
35  nov. 


1668  a  nov. 

1669  4  mars 
37  juin 
a8  août 
12  sept. 

1670  5  avril 


François  Le  Fillastre,  enquesteur,  commis,  exam.,  par 
Michel  Le  Rocher,  pb*«,  ch.,  S*  Vigoret. 

Charles  de  la  Court,  esc,  la  Poterie. 

Estienne  Auber,  chapelier,  S*  Malo. 

Laurent  Goutiaume,  S*  Loup. 

Michelle  Lair,  de  .Cahagnes,  ve  en  dernières  noces  de 
M0  Jean  Morel,  proc.  en  élect.,  de  la  Poterie. 

Tassin  Le  Breton,  la  Madeleine. 

D"*  N. , .  ve  M'  de  Govin  (Goville  ?),  Poterie. 

Marie  Gosset,  ve  Jean  Le  Rour,  S*  Loup. 

Marie  Guineux,  v°  François  Guillebert,  S*  Loup. 

Me  Thomas  Vitard,  proc.  comm.,  Poterie. 

DlJ®  Marie  Le  Roy,  S*  Sauveur. 

François  Le  Nouelle,  esc,  sr  de  Canville,  S*  Loup. 

N...f* Mr  de  Carville,  Poterie. 

Charles  Bourdon,  35  a.,  S*  Loup. 

Henry  Halle,  p1"*,  curé  de  Huppain,  détenu  prisonnier 
en  la  conciergerie  de  Bayeux,  S*  Sauveur. 

Françoise  Endrian,  v°  Me  Marc  Fleury,  chir.,  S*  André. 

Marguerite  Le  Haribeh  fille  Charles  et  Catherine  Le 
Coq,  S*  Loup. 

Susanne  Le  Véel,  fille  Jacques,  par  le  P.  Couvert,  gar- 
dien du  Couvent,  S*  Loup. 

Denis  Chipel,  90  a.,      id. 

Me  Charles  du  Hamel,  sr  de  Baussy,  Poterie. 

Charles  Brazard,  esc.,  79  a.,  chap.  S*  RoctH  S1  Loup. 

M*  Gabriel  Hersan,  bourg,  de  Falaise,  peintre  à  Bayeux, 
père  du  curé  de  la  Poterie,  chap.  S1  Roch.,  côté  droit, 
proche  d'un  banc  qui  tient  d  un  côté  au  balustre, 
Poterie  ou  S*  Martin  ?  ? 

Olive  Eulde,  v«  M°  Robert  Destrevaux,  90  a.,  à  la  Cam- 
bette,  S1  Loup. 

Mc  Pierre  Le  Fort,  recev.  des  quatrièmes,  S1  Malo. 

César  d'Hérouville,  16  a.,  Poterie. 

Jacques  de  Maillot,  esc,  N.  D.  Fossés. 

Marie  de  Baudre,  65  a.,  S*  Sauveur. 

Marie  Gohier,  fille  Michel,  sr  des  Vergées,  et  Margue- 
rite Blanchet,  5  a.,  S1  Loup. 


—  281  — 


1670  ai  oc  t. 


1671 


107a 

a  mars 

9  sept. 

1673 

9  février 

33  nov. 

1674 

a;  avril 

33  août 

1675 

ia  février 

16  mars 

8  juin 

1676 

a6  avril 

a  sept. 

14  oct. 

1679  8  mars 
a6  mai 
a6  oct. 

1680  1a  mai 


1681 


Jean  Le  Patou,  esc.,  s*  de  la  Montagne,  prés,  en  él.,  78 

ou  80  a.  (Archives  du  Calvados),  S1  Exupère. 
ior  nov.      Estienne  Gohier,  s'  de  l'Espinay,  37  a.,  S*  Loup. 
Ier  février  Gilles  Gohier,  fils  Me  Michel  et  Blanchet,  4  a.  a  m., 

S*  Loup. 
Guillaume  Leclerc,  fils  Guillaume  et  Marie  Vautier, 

23  a.,- S*  Loup. 
Marguerite  Le  Courtois,  f8  Simon  Le  Maroys,  S*  Patrice. 
Marie  Gauguain,  f°  Charles  Le  Bourgeois,  boulanger, 

35  a.,  S*  Loup. 
Robert  du  Vivier,  esc,  s*  des  Préaux,  55  a.,  S*  Sauveur, 
Marin  de  Clomesnil,  60  a.,  Sk  Loup. 
Martin  Guillebert,  55  a.,  S1  Loup. 
Denis  Bonnemie,  huiss.  audienc,  45  a.,  S1  Loup. 
Anne  Gohier,  fille  Me  Michel  et  Blanchet,  S*  Loup. 
Anne  de  Lessard,  65  a.,.  S*  Sauveur. 
Marie  Néel,  fille  Richard  et  Marie  du  Rosier,  5  a.,  S1  Loup. 
Françoise  Néel,  id.  4  a.      id. 

Jean  François  Le  Noël,  esc,  fils  Raphaël  et  N. . .  Fabien, 

3  a.,  S*  Loup. 
Marie  Daugier,  dame  de  Castilly  et  d'Agy,  ve  Mr  de 

Castilly,  58  a.  (cœur  à  Castilly),  S*  Sauveur. 
Marie  Gobier,  fille  Me  Michel  et  Blanchet,  4  a.,  S1  Loup. 
N. . .  Née],  fille  Richard  et  du  Rosier,  5  a.,  S1  Loup. 
Jacqueline  Hébert,  55  a.,  S1  Loup. 
François  André,  sr  d'Arguenchy,  esc,  lequel  avait  esté 

tué  la  nuit,  pour  ses  délits  et  par  l'ordonnance  du 

lieut.  crim.  de  cette  ville,  Poterie. 
M*  François  Fréard,  curé  de  Manvieux,  décédé  chez  le 

sr  du  Castel,  son  frère,  prés,  les  ch.  de  Vendes  et  Mis- 

sy,  S*  Loup. 
N. . .  Quetil,  fille  Thomas  et  Marguerite  de  Bérolles, 

3  ou  4  ans,  S*  Loup. 
Jeanne  Gohier,  îs  à  16  a.,  S*  Loup. 
Mess.  Jacques  Corbet,  s*  de  S*  Martin,  S1  Martin. 
Guillemette  La  Rupdelle,  Poterie. 
Françoise  Hersan,  sœur  du  curé  de  la  Poterie,  chap. 

S*  Roch,  Poterie. 


1683  38  février 

1684  3  juin 
168;  33  avril 

33  oct, 
17  déc. 


—  282  — 


i686    6  mars 

1689  10  mai 
17  juin 

1690  3a  juillet 


1691  16  avril 
6  mai 
1-693  1  ;  sept, 
as  déc. 
1694  35  nov. 

1696  19  nov. 

1698  9  mai 

1699  4  juin 

Ier  nov. 

1700  4  mai 
1703  13  nov. 
1705  14  août 


•       • 


1707    4  janvier 

1710  14     » 

171 1  ier  mars 
1713  14  nov. 

33  déc. 

17 13  19  février 
30  mai 

1714  6  janvier 
1716    5     » 


Jacqueline  Le  Brethon,  ffl  Me  Jean  Michel,  proc..  37  a., 

S*  Loup. 
Anne  Michel,  6  a.  6  m.,  S1  Sauveur. 
Me  Thomas  Qiietil,  bourg.,  S1  Sauveur. 
Elisabeth  Scelles,  fille  M«  Richard,  av\  et  fe  de  Marc 

Antoine  Fréard,  esc,  sr  du  Castel,  contr.  gén.  des 

finances  en  la  Généralité  de  Caen  et  rec.  des  décimes 

du  diocèse  de  Baveux,  so  a.,  S1  Loup. 
Marie  Fouques,  72  a.,  S*  Sauveur. 
Jean  Néel,  Poterie. 
Charles  Verel,  60  a.,  S*  Loup. 
Marie  Galop,  v*  Denis  Bonnemie,  60  a.,  S*  Loup. 
Jeanne  Le  Débonnaire,  fe  Richard  Larchan,  70  ans,  S* 

Loup. 
Charles  Fleury,  fils  Jean,  bourg.,  30  a.,  S1  André. 
Marguerite  Le  Noël,  ve  M6  Pierre  Pilon,  58  a.,  S*  Loup. 
Germain  Le  Barbier,  maistre  de  rhostellerie  de  l'Aigle 

d'Or,  55  ans,  S*  Loup. 
Marie  Dan,  f6  Thomas  Néel,  proc.  de  Monseigneur  de 

Bayeux,  S*  Sauveur. 
Dll#  Marie  de  Montfréard,  ve  n.  h.  Richard  Suhard,  esc, 

sT  du  Perray,  Poterie. 
Françoise  Baslé,  v6  de  Mr  Bourdon  et  de  Mp  Le  Romain, 

av1,  75  ans,  S*  Loup. 
Elisabeth  Molandain ,  f°  M*  Antoine  Vitard ,  sr  de  la 

Vauterie,  cons.  enquesteur,  S*  Loup. 
Renée  Destreveaux,  ve  Jacques  Fréard  du  Castel,  esc.f 

recev.  des  décimes  (père  de  Marc  Antoine) ,  S*  Loup. 
N. . .  Desmares,  fille  Me  François  etMagdelaine  Corbet, 

S1  Loup. 
François  Desmares,  off.  che2  le  roi,  57  ans,  S1  Loup. 
Estienne  Bourdon,  50  ans.  S*  Patrice. 
Raphaël  Le  Noël,  esc.,  sr  de  Cau ville  ,  69  ans ,  S*  Loup. 
Simon  Vautier,  esc,  S*  Sauveur. 
Claude  Galimard,  av*  au  Parlement  de  Paris,  55  ans, 

chap.  S*  Roch,  Poterie. 
N.  dile  Françoise  de  la  Motte,  36  ans,  S1  Sauveur. 
Marc  Antoine  Fréard,  esc,  sr  du  Castel,  cont.  des  fi- 


-  283  — 


1716  33  janvier 
19  août 

1718  36     > 

17 19  35  janvier 

33  mai 
1735  34  mars 
1730  18    » 

35  oct. 

1733    9  juin 

1737  3  janvier 
1746  34  mars 

15  juin 
1756  14  déc. 

1758  18  oct. 
1766  17  mars 

34  » 

1769  30  oct. 

1770  8  avril 
1773  33  oct. 


nances,  bois  et  domaines,  et  rec.  des  décimes  du  dio- 
cèse, 66  ans,  S*  Loup. 

M*  Julien  de  la  Cotte,  hostelier  de  rhostellerie  de  Y  Ai- 
gle d'Or,  48  ans,  S*  Loup. 

N.  d.  Françoise  Poirier,  v*  en  dernières  noces  de  Gabriel 
Vautier,  esc.  (sr  de  la  Motte  ?),  88  ans,  Poterie. 

Magdeleine  Vitard,  fille  Me  Antoine  ,  cons.  enquest.,  et 
Elisabeth  Molandain,  30  ans,  S1  Loup. 

N.  h.  Vercingentorix  René  Vautier,  esc.,  sr  de  la  Motte, 
60  ans,  Poterie. 

Jeanne  Bataille,  ve  Claude  Gallimard,  S*  André. 

Raphaël  Le  Noël,  esc,  sr  de  Cauville,  80  a.,  S1  Loup. 

M*  Gilles  La  Rose,  73  ans,  S1  Loup. 

Antoine  Vitard  ,  sr  de  la  Vauterie  ,  enquesteur  examina- 
teur, 79  ans,  Poterie. 

Catherine  Le  Lièvre,  ve  de  MM.  Barbey  et  de  la  Cotte 
Bigardière,  73  ans,  S1  Loup. 

M*  François  de  la  Cotte,  sr  de  la  Bigardière,  33  a.,  S*  Loup. 

Louise  Françoise  de  Bailleul ,  fe  Raould  Adrien  Fréard 
du  Castel,  esc,  sr  du  Castel,  44  ans.  S*  Loup. 

Vautier,  Gabrielle,  v*  Simon,  esc,  sr  de  S*  Simon,  91  a. 

Valentin  Fréard,  esc  ,  sr  du  Castel ,  lieut.  col.  à  Berry- 
Infanterie,  chev.  de  S*  Louis,  S*  Loup. 

Thomas  de  Launay,  esc,  sr  deRosmesnil,  70  a.,  S1  Loup. 

Mess.  Raould  Adrien  Fréard,  escMsrduCastel, 70a., S1  Loup. 

Félix  Fréard,  fils  n.  h.  François  Fréard,  esc,  sr  du  Cas- 
tel,  et  n.  d.  Claire  Morin,  3  ans,  S*  Loup. 

Jean  François  Anfry,  80  ans,  nef.  Poterie. 

Gabriel  Piperel,  37  ans,  nef,  Poterie. 

Claire  Françoise  Morin,  f*  Mess.  François  Fréard,  sr  du 
Castel,  30  ans,  S1  Loup. 


III 
CAPUCINS 


Ce  couvent  était  situé  rue  S*  Georges,  hors  la  ville. 

?  D»6  de  Harcourt,  v6  de  Rupalé ,  laquelle  avait  bâti  et 

orné  la  chapelle  des  religieux. 


—  284  — 

1653  ao  janvier    Chœur.  Me  Antoine  Descrametot ,  pbre,  anc.  chantre  et 

ch.  de  Mathieu,  principal  fondateur  du  couvent,  par 
le  ch.  de  Bernesq,  devant  le  Chapitre  en  corps.  On 
n'y  porta  point  la  croix,  parce  qu'il  était  décédé  hors 
des  limites  et  qu'il  avait  résigné  sa  dignité  et  sa  pré- 
bende. On  sonna  à  la  Cathédrale  les  moindres  clo- 
ches. Il  était  de  la  confrérie  des  pauvres,  88  ans  (i). 

Père  Honoré,  Gardien,  6o  ans. 

Anne  de  Valois,  fe  Raphaël  Descrametot,  43  ans. 

Raphaël  Descrametot,  esc,  73  ans. 

N.  et  d.  p.  Jacques  Descrametot,  pbpe,  ch.  de  Tanis,  78  a. 

Julienne  Thérèse  de  Brébeuf,  v*  Gabriel  Descrametot, 
esc.,  sr  de  S1  Georges,  73  ans. 

Jacques  Louis  Descrametot,  sgr  de  Lingèvres ,  Bucéels 
et  autres  lieux,  «  à  cause  du  droit  de  sépulture  qu'il  y 
avait  ». 

Tous  de  S*  Exupère. 


1675    7  mai 
1688  36  février 
1708    6  mars 
1710  38  mai 
1756         ? 

1765  17  déc. 


IV 
BÉNÉDICTINES 


Leur  église  était  située  hors  la  ville,  parroisse  de  la  Potherie. 


1659  14  oct. 

35  nov. 
1663  11  mai 
1665  13  oct. 
1670  30  déc. 

167a  39  janvier 
1676  19  oct. 
1688  13  sept. 


François  de  Valois,  sr  de  Boisguillebert  d'Escoville  , 
mort  à  Caen,  corps  à  Hérouvillette  ,  cœur  ici. 

Anne,  fe  Gaspard  Angot,  Poterie. 

Gaspard  Angot,  jardinier  de  Mme  TAbbesse,  Poterie. 

Henri  de  Valois,  sgr  de  Flamanville,  4;  a.,  mort  à  Rouen. 

Robert  Le  Vallois,  chev.,  sgr  d'Escoville,  91  ans,  par  de 
Franqueville,  doyen. 

Mme  Descoville,  abbesse  des  Bénédictines,  5 6°  année. 

Mm6  Descoville  Boivin,  84  ou  5  ans. 

Marie  Guesnon,  tourière,  Poterie. 


(1)  Voir  Béziers,  page  i54* 


—  885  — 


URSULINES 


Au  faubourg  S1  Patrice,  dans  l'ancien  couvent  des  Billettes. 


1634 

1685  33  mars 


33  sept. 


Françoise  d'Harcourt ,  fondatrice  ,  morte  en  1638 ,  le  9 
juillet,  transférée  dans  le  chœur  de  l'église. 

Me  Michel  LeTousay,  pbw,  chap.  des  religieuses,  67  a., 
par  le  ch.  de  Feuguerolles,  S1  Patrice. 

Bonne  Claude  Dutouet,  ve  Mr  de  Damigny,  S*  Sauveur. 


VI 
CHARITÉ 


Leur  église  était  rue  du  Marché.  Il  y  avait  deux  chapelles. 


1704  33  mai 

1718    4  mai 

1734  39  mars 

»     4  juin 
1771  ? 


1635  7  mai 
33  sept. 

1626    8  avril 
163 1  11  mai 
1634  a7  janvier 

1636  14  juin 
1653  18  nov. 
1709  13  déc. 

1737  33  avril 


Marguerite  Magdelène  Farcy,  fille  M0  Jean  et  Magdelène 

Hue,  9  ans,  S*  Patrice. 
Robert  Rogier,  sr  du  Vigney,  cons.  proc.  du  roy  en  élec. 

et  grenier  à  sel,  75  ans,  S*  Sauveur. 

Magdelaine  d'Auxais,  v*  Roger  du  Vigney,  88  a.,  S*  Sau- 
veur. 
Hyacinthe  Hauchemail,  du  Cotentin. 
N.  dlle  Françoise  Desaleurs,  64  ans,  S*  Patrice. 


VII 
HOTEL-DIEU  ET  SÉMINAIRE 

M*  Robert  Crespin,  pbre,  sous-prieur. 

Jeanne  Polin,  S*  Vigoret. 

Jacques  Baupigny,  S1  Vigoret. 

Frère  Nicolas  Le  Dars,  pbpe,  sous-prieur. 

Guillaume  Duhamel,  religieux. 

Michel  Thorel,  religieux. 

Elisabeth  Gobert,  fe  du  s*  de  Bonfossé,  S*  Vigoret. 

M°  Jean  Violette,  pbw,  d*  en  théologie  ,  confesseur  des 

religieuses  de  l'Hôtel-Dieu. 
Marie  Guérin,  sr  de  la  Charité,  S*  Georges. 


1761  a*>  niars 
1767  14  oct. 


177a    8  juillet 


—  286  — 

Me  Ambroise  Hamel,   pbre,  desservant  l'hôtel  Dieu  de 

Bayeux,  36  ans. 
N.  et  d.  p.  Jean  Dumont,  pbre,  du  diocèse  de  Viviers,  dr 

en  Sorb.,' prieur  de  Rochegude,  abbé  command.  de 

l'abbaye  roy.  de  N.  D.  de  Champagny,  vie.  gén.  de 

Bayeux,  vice-chancelier  de  l'Université  de  Caen,  anc. 

ch.  archid.  et  vie.  gén.  d'Evreux,  mort  à  lévèché, 

S1  Sauveur. 
Lecomte,  J.  BM  né  à  S1  Sauveur  de  Bayeux,  anc.  curé  de 

Thaon,  pendant  37  ans,  chap.  desCourtils  en  1762, 

80  ans  moins  10  jours), 


VIII 
PRIEURÉ  DE  S*  VIGOR 


16*8         ? 
ai  avril 

1648  30  mai 
1730    5  juillet 

178a    3  mars 


Àumont,  curé  de  S*  Vigor,  ch.  de  Cully. 

Jean  Balley,  religieux,  chapelle  du  chœur  de  lad.  ab- 
baye, par  le  P.  Gardien  des  Cordeliers. 

Catherine  d'Esterville,  de  S*  Mâlo. 

N.  d.  Marie  Anne  Elisabeth  Le  Vicomte  ,  f»  Antoine  de 
Banville,  esc,  de  S1  Patrice. 

Dom  Louis  François  d'Albignac,  pbre,  rel.  de  la  cong. 
de  S1  Maur,  47  ans,  mort  à  S1  André. 


E.  ANQUETIL. 


—  287  — 


Compte-Rendu  des  Séances 


Séance  du  Samedi  17  Décembre  1908 

Présents  :  MM.  Gabriel  Desclosières ,  président  ;  Anquetil ,  vice-prési- 
dent ;  Garnier,  secrétaire  ;  Rémy,  archiviste  ;  l'abbé  Aubraye  et  Coueffin. 

Absents  excusés  :  MM.  Angérard,  Boudet,  Le  Duc  et  Loîsel. 

Après  Téloge  funèbre  de  M.  de  Courson,  sont  admis  au  nombre  des 
membres  de  la  Société,  MM.  l'abbé  Aubraye,  Coueffin,  Pierre  Delmas, 
Ernult,  Gustave  Lefrançois,  Gaston  Le  Mullois,  Pelcerf,  Radiguet,  Saunier, 
Tuebœuf  et  l'abbé  Turpin. 

M.  Anquetil  dépose  sur  le  bureau  le  ioa  volume  des  Mémoires  de  la 
Société. 

M.  le  Président  entretient  l'Assemblée  du  classement  des  sites  à 
conserver. 

M.  Le  Duc  attire  l'attention  sur  le  mauvais  état  du  soubassement  du 
Monument  de  Formigny. 

M.  le  Président  communique  le  programme  du  Congrès  des  Sociétés 
Savantes,  à  Rennes. 

On  vote  une  subvention  de  10  fr.  pour  la  souscription  en  vue  du  rachat 
de  la  maison  de  Corneille. 

M.  le  Trésorier  a  envoyé  un  extrait  de  la  situation  financière  accusant 
un  excédent  d'avoir  en  caisse  de  1975  fr.  85, 

MM.  Desclosières  et  Anquetil  parlent  de  l'admission  d'Associés  libres, 
des  Directeurs  des  Sociétés  Musicales  et  des  Membres  de  la  Société  de 
Photographie  c  La  Bajocasse  ». 

Il  est  décidé  que  les  Sociétaires  inscrits  cette  année  auront  droit  à  la 
publication  Le  Livre  Rouge,  moyennant  ;  fr.  par  exemplaire. 

M.  Desclosières  lit  son  étude  sur  les  Mobiles  de  P arrondissement  de 
Bayeux,  à  V Armée  de  la  Loire,  et  M.  Anquetil  communique  Quelques 
feuillets  de  vieux  Registres,  très  intéressants  pour  l'histoire  locale. 


-  288  — 

Séance  du  Jeudi  18  Mars  1909 

Présents:  MM,  Gabriel  Desclosières ,  président;  Anquetil,  vice-prési- 
dent ;  Delmas,  maire  de  Bayeux  ;  Le  Lièvre,  secrétaire  honoraire;  Garnier, 
secrétaire  ;  Rémy,  archiviste  ;  Clouet ,  principal  du  Collège  ;  l'abbé  Au- 
braye,  l'abbé  Belliard ,  l'abbé  Bourienne,  Coueffin  ,  l'abbé  Deslandes, 
Dumans,  gtitnne,  de  Goroiecourt,  l'abbé  Le  Mâle,  Le  Mfere,  Le  Roy , 
Mabire,  Pelcerf  et  Verdier. 

Absents  excusés  :  MM.  Angérard,  Boudet  et  Loisel. 

Après  l'éloge  funèbre  de  M.  Dupuis,  ancien  maire  d'Arromanches,  on 
s'entretient  du  soubassement  du  Monument  de  Formigny  et  du  classement 
du  clocher  de  Sainte-Marguerite-de-Ducy. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  Bureau  des  articles  de  M.  Vuagneux,  sur 
la  Fontaine  de  Vaucluse  et  les  améliorations  accomplies  par  Julien  à 
Lutèce. 

La  Société,  renouvelant  le  vœu  émis  dans  la  séance  du  13  avril  1907, 
émet  le  vœu  que  soient  conservés  dans  la  Ville  de  Bayeux,  et  autant  que 
possible  dans  les  locaux  qui  leur  étaient  traditionnellement  affectés y  tous 
objets  offrant  un  intérêt  artistique  ou  historique,  existant  dans  les  immeu- 
bles dévolus  par  la  loi  du  2  janvier  190J. 

Sont  admis  au  nombre  des  membres  de  la  Société  :  MM.  Gênas,  Jeun- 
homme  et  Clouet. 

M.  Anquetil  donne  lecture  d'un  travail  sur  les  Cloches  de  la  Cathé- 
drale de  Bayeux. 

M.  le  Président  analyse  les  ouvrages  offerts  à  la  Société  depuis  sa  der- 
nière réunion. 

La  Société  adhère  pour  une  part  à  la  Société  Populaire  des  Beaux- Arts. 

M.  Garnier  donne  lecture  d'une  brochure  intitulée  Catéchisme  Nor- 
mand, offerte  par  M.  Dillaye. 

M.  Le  Lièvre  communique  son  étude  sur  les  Armoiries  des  Evêques  et 
des  Doyens  du  Chapitre  de  Bayeux. 


Séance  du  Samedi  25  Septembre  1909 

Présents:  MM.  Gabriel  Desclosières,  président;  Anquetil,  vice-prési- 
dent ;  Garnier,  secrétaire  ;  Guisle  et  Thieulin. 
Absents  excusés  :  MM.  Delmas,  maire  de  Bayeux  ;  Rémy,  archiviste  ; 


—  289  — 

Angérard,  Boudet,  Jeunhomme,  Le  Duc,  Le  Gras»  Portalis,  Vuagneux  et 
Mm«  la  Vte88e  du  Pontavice. 

M.  Destouches  est  admis  au  nombre  des  membres  de  la  Société. 

M.  Anquetil  dépose  sur  le  Bureau  le  premier  volume  du  Livre  Rouge% 
à  la  publication  duquel  M.  le  Baron  Gérard  a  bien  voulu  contribuer  pour 
aoo  francs. 

M.  Garnier  donne  lecture  d'une  Etude  de  M.  Dillaye,  sur  les  Raim- 
baux y  entrepreneurs  à  Brioude,  originaires  de  Lantheuil. 

M.  Anquetil  communique  la  suite  de  son  travail  sur  les  Cloches  de  la 
Cathédrale. 


Séance  du  Mardi  22  Mars  1910 

Présents:  MM.  Gabriel  Desclosières,  président;  Anquetil,  vice-prési- 
dent ;  Garnier,  secrétaire  ;  Rémy,  archiviste;  Clouet,  Coueffin  et  Verdier. 

Absents  excusés  :  MM.  Angérard,  Jeunhomme,  Loisel  et  Vuagneux. 

MM.  Gosselin  et  Gautret  sont  admis  au  nombre  des  Membres  de  la 
Société. 

M.  le  Trésorier  a  envoyé  un  extrait  de  la  situation  financière,  acccusant 
un  excédent  d'avoir  en  caisse  de  2.219  fr.  04. 

M.  Boudet  a  envoyé  une  note  sur  le  fonctionnement  du  Syndicat  d'ini- 
tiative. 

M.  Clouet  fait  une  lecture  sur  les  Essais  poétiques  d'Armand  Lilman. 

M.  Desclosières  analyse  une  Etude  de  M.  Emile  Lauvrière  sur  Edgar  Poe. 

M.  Anquetil  termine  la  séance  par  une  rapide  analyse  des  publications 
reçues  depuis  la  dernière  réunion. 


l9 


—  290  — 


NÉCROLOGIES 


Depuis  la  publication  de  notre  dernier  volume,  la  iport  gourmande 
nous  a  privés  de  douze  Membres  de  notre  Compagnie,  enlevés,  les  uns 
dans  la  force,  les  autres  dans  la  maturité  de  l'âge,  quelques-un»  dftft»  les 
paisibles  années  d'une  vieillesse  honorée. 

M.  le  Dr  GALLIER 

Le  27  janvier  1909,  mourait  à  Bayeux,  entouré  de  l'estime  générale, 
M.  Léon-Emmanuel  GALLIER,  docteur  en  médecine,  membre  du  Conseil 
Municipal.  Il  n'avait  que  46  ans  !. . .  Une  foule  considérable  se  pressait 
aux  obsèques  de  cet  homme  de  bien,  témoignant  ainsi  de  ses  regrets  et  de 
son  affection  pour  lui. 

Une  plume  amie  se  fit  alors  l'interprète  de  tous  dans  les  lignes  qui 
suivent  : 
«  Les  meilleurs  ne  font  que  passer  ici-bas  ! 

«  Celui  qui  leur  assigne  un  poste  dans  son  harmonie  mondiale,  les  eu 
relève,  à  sa  volonté  souveraine,  souvent  trop  tôt,  à  notre  gré,  comme  pour 
nous  faire  déplorer  davantage  leur  court  passage  parmi  nous. 

«  M.  Léon-Emmanuel  Gallier,  docteur  en  médecine,  dont  nous  déplo- 
rons aujourd'hui  le  décès  prématuré,  fut  une  de  ces  natures  d'élite,  pres- 
que aussitôt  disparues  que  manifestées. 

«  Né  à  Truttemer-le-Grand,  le  4  janvier  1863,  d'une  vieille  dynastie 
d'honorables  cultivateurs,  le  regretté  défunt,  après  de  brillantes  huma- 
nités à  Vire,  étudia  la  médecine  à  Caen  et  à  Paris,  et  à  peine  en  possession 
de  son  diplôme  de  docteur,  vint,  en  1893,  fixer  sa  résidence  à  Bayeux. 

«  L'aménité  de  son  caractère,  son  généreux  empressement  à  se  rendre 
à  l'appel  de  tous  ceux  qui  lui  demandaient  soulagement  ou  guérison,  le 
mirent  vite  en  relief  et  lui  gagnèrent  une  nombreuse  clientèle. 

€  Affable  à  tous,  secourable  aux  humbles,  pitoyable  envers  les  pauvres, 
d'un  dévouement  professionnel  à  toute  épreuve,  M.  le  docteur  Gallier 
était  adoré  de  ses  malades  pour  lesquels  il  se  révélait,  non  seulement  un 


-  a»i  — 

médecin  d'une  haute  valeur,  mais  encore  l'homme  au  cœur  compatis- 
sant, dont  la  parole  réconforte  et  relève  les  courages  abattus  et  console 
les  grandes  douleurs. 

«  Affectueux  et  tenace  comme  tous  les  Bocains,  cet  homme  éminem- 
ment aimable  alliait  à  une  rare  énergie  une  égalité  d'humeur  inaltérable. 
C'était  un  roc  de  granit  au  milieu  de  la  houle  des  passions.  Toujours 
gracieux,  toujours  souriant,  son  visage  reflétait  la  bonté,  la  bienveillance, 
l'amour  de  la  concorde  et  de  la  paix. 

«  De  ce  faisceau  de  séduisantes  qualités,  il  ne  demeure  plus  qu'un 
souvenir  !  mais  un  souvenir  vivace,  enraciné,  pour  beaucoup,  dans  la 
reconnaissance  des  services  rendus,  et  pour  ses  nombreux  amis,  dans  le 
charme  de  son  commerce  familier. 

«  Universellement  aimé  et  apprécié,  M.  Gallier  avait  été  appelé,  par  la 
reconnaissance  de  ses  concitoyens,  à  siéger,  un  des  premiers,  au  Conseil 
de  la  Cité. 

«Le  docteur  Gallier,  que  les  pauvres  acclamaient  leur  médecin,  meurt, 
laissant  un  nom  autant  aimé  qu'honoré,  digne  récompense  d'une  vie 
toute  de  devoir,  —  jusqu'à  la  veille  de  sa  dernière  heure,  —  vie  brève, 
mais  plus  riche  en  œuvres  que  beaucoup  de  longues  carrières  ». 

E.  A. 

M;  GUÉRET-DESNOYERS 

M.  GUÉRET-DESNOYERS,Pibrre-Louis-Charles,  décédé,  plein  de  jours, 
le  4  novembre  1909,  était  le  doyen  de  notre  Société,  dont  il  avait,  pour 
ainsi  dire,  été  un  des  membres  fondateurs,  il  y  a  tantôt  70  ans.  Il  faisait 
aussi  partie  de  l'Association  Normande,  de  la  Société  Philharmonique  et 
de  la  plupart  de  nos  Sociétés  locales.  Sa  bienfaisance  intelligente  s'exer- 
çait indistinctement  sur  tous  les  déshérités  de  la  fortune. 

Né  à  Caen,  le  19  août  1815,  M.  Guéret-Desnoyers  avait  épousé,  le  10 
octobre  1843,  *a  fiile  de  M.  le  Président  Pezet,  une  des  illustrations  de  la 
Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettrés  de  Bayeux,  dont  il 
eut  deux  enfants,  M°"  Delmas  et  M.  René  Guéret-Desnoyers,  actuellement 
maître  des  requêtes  au  Conseil  d'Etat.  Depuis  son  mariage,  M.  Desnoyers 
habita  toujours  notre  ville,  où  la  distinction  de  ses  manières  et  l'aménité 
de  ses  relations  le  firent  rechercher  et  hautement  apprécier  dans  la  meil- 
leure société  de  Bayeux  et  des  environs. 

Esprit  très  cultivé,  causeur  aimable  et  intéressant,  musicien  de  grand 
mérite,  la  sûreté  de  son  goût  et  la  perfection  de  son  exécution  en  firent 


—  092  — 

un  de6  meilleurs  violons  de  la  Société  Philharmonique  et  lui  valurent, 
dans  les  salons  où  on  aimait  à  l'entendre,  de  nombreux  et  légitimes  succès. 

M.  Desnoyers  ne  se  renfermait  pas  uniquement  dans  les  relations  de 
famille  et  de  société  ;  bienveillant  et  serviable,  il  aimait  à  se  rendre  utile 
à  ses  concitoyens  et  à  s'occuper  efficacement  de  leurs  intérêts  :  il  remplit 
longtemps  les  fonctions  de  président  de  la  Fabrique  de  Saint-Patrice  et 
de  Membre  du  Conseil  des  Directeurs  de  la  Caisse  d'Epargne  de  Bayeux. 

La  mort  de  cet  aimable  vieillard,  si  admirablement  conservé  jusqu'à 
ces  derniers  temps,  causa  dans  notre  ville  une  douloureuse  impression. 

M.  le  Dr  BASLEY 

Un  triple  éloge  funèbre,  —  celui  d'un  camarade  d'enfance,  M.  G. 
Desclosières,  notre  distingué  président,  celui  d'un  confrère,  enfin  ,  celui 
du  Maire  de  Bayeux,  —  a  été  consacré  à  la  mémoire  de  M.  le  Dr  BASLEY, 
Antoine-Jacques,  médecin  en  chef  des  Hospices,  conseiller  municipal  et 
ancien  adjoint,  membre  et  ancien  président  de  l'Association  des  Anciens 
Elèves  du  Collège,  président  de  la  Société  de  Secours  Mutuels  des  Sapeurs- 
Pompiers,  chevalier  de  la  Légion  d'Honneur. 

Voici  en  quels  termes,  d'une  simplicité  et  d'une  cordialité  touchantes, 
M.  Desclosières  a  évoqué  tout  un  monde  de  souvenirs  : 

«  La  ville  de  Bayeux,  dit-il,  a  perdu,  le  16  novembre  1909,  un  de  ses 
plus  honorables  et  utiles  enfants. 

c  Né  à  Bayeux,  en  mai  1828,  Auguste  Basley,  fils  d'un  avoué  au  Tribu- 
nal civil,  qui  habitait,  3,  rue  des  Ursulines,  suivit,  dès  ses  premières 
années,  l'école  enfantine  de  l'estimée  Mademoiselle  Caenchy,  maison  rue 
Saint-Martin,  en  face  la  rue  des  Cuisiniers.  Il  s'y  rencontra  avec  les  enfants 
de  notables  familles  de  la  bourgeoisie  bayeusaine  d'alors  :  Marc  et  Joseph 
Le  Sénécal,  Stéphen  et  Léon  Le  Paulmier,  Ludovic  Le  Tuai,  Adjutor 
Duvant,  Roger  Delalonde,  sans  omettre  son  voisin  de  la  rue  des  Ursulines, 
n°  5,  Gabriel  Desclosières,  dont  il  était  le  premier  et  journalier  camarade* 
Dès  ce  début  d'éducation  scolaire ,  Auguste  Basley  se  fit  remarquer  par 
son  exactitude,  ses  habitudes  d'ordre  et  de  discipline,  son  aimable 
caractère. 

«  Elève  du  Collège  de  Bayeux,  depuis  la  Huitième  jusqu'à  la  Philosophie, 
Auguste  Basley  fut  un  des  meilleurs  écoliers  de  ses  classes,  apprécié  de 
ses  professeurs,  aimé  de  ses  camarades  par  sa  nature  calme,  réservée  et 
affectueuse. 


—  293  — 

c  Son  désir  d'exercer  une  profession  réellement  pratique  et  utile  à  ses 
semblables,  le  dirigea  vers  l'étude  de  la  médecine  et  reçu  Docteur,  il 
vint  s'installer  à  Bayeux,  dans  la  maison  de  la  rue  de  la  Poterie,  où  il  est 
décédé.  Très  bien  accueilli  par  un  des  Docteurs  bayeusains  des  plus 
renommés  de  cette  époque,  M.  Féron ,  Basley  débuta  sous  son  favorable 
patronage. 

«  Le  développement  de  sa  clientèle  lui  ayant  acquis  un  bon  renom,  le 
jeune  Docteur  devint  sucessivement  médecin  des  Hospices ,  conseiller 
municipal,  chirurgien  chef  de  l'Hôpital,  adjoint  au  Maire  de  Bayeux  et  fut 
récompensé  de  ses  services  par  la  décoration  de  la  Légion  d'honneur.  Le 
nombreux  concours  de  Bayeusains ,  entourant  le  char  funèbre  du  bon 
Docteur,  attestait  l'estime  et  l'affection  qui  accompagnaient  sa  mémoire. 
Dans  la  séance  du  Conseil  Municipal  de  fin  novembre,  réminent  Maire  de 
Bayeux,  M.  Delmas,  a  rappelé  en  termes  parfaits  les  services  rendus  par 
le  Docteur  Basley  aux  Hospices,  aux  établissements  d'utilité  publique  et 
à  la  Municipalité. 

«  Quelques  jours  après  le  décès  du  regretté  Docteur,  paraissait  la  pre- 
mière édition  des  Dictionnaires  Biographiques  départementaux  (Librairie 
Flammarion,  Paris,  R.  Wagner,  éditeur,  14,  rue  du  Regard),  à  la  page  53, 
nous  retrouvons  une  Notice  retraçant  les  traits  généreux  de  l'honorable 
existence  que  nous  venons  de  résumer.  Nous  y  lisons  des  renseignements 
qui  nous  manquaient  :  «  Médecin  du  Bureau  de  Bienfaisance,  de  la  Société 
de  Secours  Mutuels,  membre  du  Conseil  d'Hygiène,  il  conquit  ses  diplô- 
mes de  chirurgien  et  médecin  en  chef  de  l'Hôpital.  »  Aussi,  la  date  précise 
de  sa  promotion  dans  la  Légion  d'honneur,  6  janvier  1890. 

«  A  tous  ces  renseignements,  qui  nous  font  connaître  déjà  l'existence 
du  Docteur  Basley,  au  sein  de  sa  ville  natale ,  nous  n'avons  plus  que  ces 
cinq  mots  à  ajouter  :  Vie  laborieusement  remplie.  Dévouement,  Désinté- 
ressement. » 

MM.  LE  PELLERIN  et  LELU 

Dans  un  même  jour,  ai  mars  1910,  la  mort  nous  enlevait  deux  collègues, 
M.  Jacqpes  LE  PELLERIN,  négociant,  et  M.  Philippe-Emile  LELU.  L'un  et 
l'autre  jouissaient  de  l'estime  de  leurs  Concitoyens  qu'ils  représentèrent 
au  Conseil  de  la  Cité.  M.  Le  Pellerin,  un  des  plus  dévoués  bienfaiteurs  de 
nos  sociétés  locales,  est  décédé  dans  l'exercice  de  son  mandat,  à  l'âge  de 
68  ans.  M.  Lelu,  qui  siégea  fort  longtemps  au  Conseil  Municipal  et  avait 
exercé;  avec  un  entier  dévouement,  les  fonctions  d'adjoint  au  Maire  sous 


-  294  — 

la  municipalité  Niobey,  s'était  retiré  des  affaires  publiques  quand  l'âge 
inexorable  ne  lui  avait  plus  permis  d'y  consacrer  tous  ses  instants.  Il 
s'est  éteint  nonagénaire,  laissant  après  lui  d'unanimes  regrets  parmi  les 
pauvres. 

M.  de  L1ÉNARD 

Un  autre  membre  du  Conseil  Municipal  et  membre  assidu  de  notre 
Compagnie  :  M.  db  LIÉNARD,  Anatole-Charlhs-Louis,  un  des  directeurs 
de  la  Caisse  d'épargne  de  notre  ville,  mourut  le  5  avril  1910,  dans  sa  73e 
année.  Sous  des  apparences  modestes,  M.  de  Liénard  était  un  lettré  qui  a 
doté  notre  Bibliothèque  municipale  d'un  nombre  respectable  de  traduc- 
tions d'auteurs  grecs.  D'un  commerce  agréable,  le  défunt  ne  comptait  que 
des  amis  parmi  ceux  de  nos  concitoyens  qui  avaient  l'honneur  de  le 
connaître. 

M.  de  LÉONARD  JUVIGNY 

M.  de  LÉONARD  JUVIGNY,  Pierre- Victor-Auguste,  décédé  à  Caen,  le 
36  août  1910,  consécutivement  à  une  opération  chirurgicale  à  laquelle  il 
avait  cru  devoir  se  soumettre,  Membre  de  la  Société  Française  d'Archéo- 
logie,de  l'Association  Normande  et  aussi  denotreplusmodesteCompagnie, 
M.  de  Léonard  Juvigny,  dont  le  père  fut  président  de  la  Société  Philhar- 
monique, était  aussi  membre,  et  membre  de  valeur,  de  cette  Société 
musicale.  Il  prêtait  volontiers  l'appui  de  son  talent  à  toutes  nos  fêtes  ou 
réunions  locales,  tant  religieuses  que  laïques.  Il  aimait  aussi  les  arts 
plastiques  et  favorisait  les  artistes  locaux  auxquels  il  confia  le  soin  d'em- 
bellir son  hôtel.  Une  assistance  des  plus  nombreuses  accompagna  au 
champ  du  repos  sa  dépouille  mortelle. 

MM.  DUPUIS,  JOURDAIN  et  TRANCHEFORT 

Hors  nos  murs,  nous  avons  eu  le  regret  d'enregistrer  la  perte  de  trois 
autres  sociétaires,  MM.  DUPUIS,  JOURDAIN  et  TRANCHEFORT. 

Le  premier,  ancien  instituteur,  s'était  fait  recevoir  agent-voyer,  et  dans 
l'exercice  de  cette  profession,  s'était  attiré  l'affection  et  l'estime  des  habi- 
tants du  canton  de  Ryes.  Il  avait  pris  sa  retraite  à  Arromanches  où  la 
confiance  de  ses  concitoyens  lui  avait  offert  l'écharpe  de  maire. 

M.  Tranchefort,  architecte,  expert  de  mérite,  fils  de  ses  œuvres,  a  laissé 
dans  le  pays  la  réputation  d'un  loyal  et  très  honnête  homme. 


—  895  — 

M.  Sylvain  Jourdain,  né  à  Bayeux  en  1839,  suivit  les  cours  de  notre 
Collège,  puis  après  quelques  études  médicales,  se  livra  tout  entier  à  celle 
de  la  zoologie,  pour  laquelle  il  avait  un  goût  très  prononcé. 

En  1860,  il  publia  une  thèse  de  doctorat  ès-sciences  naturelles  sur  la 
veine  porte  rénale  che\  les  vertébrés»  qui  est  devenue  classique.  Il  fit 
paraître  ensuite  un  grand  nombre  de  recherches  sur  l'anatomie  comparée 
des  vertébrés. 

Successivement  professeur  au  collège  de  Thiers,  au  lycée  de  La  Rochelle, 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier,  il  termina  sa  carrière  comme 
professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Nancy. 

M.  Jourdain  était  membre  de  la  Société  de  Biologie,  de  la  Société  Ento- 
mologique  et  d'un  grand  nombre  de  Sociétés  savantes. 

Il  mourut  à  Portbail,  dans  les  derniers  jours  d'avril. 

Son  convoi  funèbre  fut  escorté  par  une  foule  de  femmes  et  d'enfants 
venus  rendre  un  suprême  hommage  à  l'ami  et  au  bienfaiteur  des  humbles 
et  des  pauvres  auxquels  sa  main  discrète  s'ouvrit  toujours  largement. 


La  plupart  de  ces  collègues,  empêchés  par  leurs  occupations  journa- 
lières, n'assistaient  pas  fréquemment  à  nos  séances  et  n'ont  pas  donné  de 
travaux  pour  nos  Mémoires  ;  mais  ils  n'en  étaient  pas  moins  zélés  pour  le 
bon  renom  de  notre  Cité  ,  s'intéressaient  vivement  à  tout  ce  qui  pouvait 
y  contribuer  et  se  faisaient  honneur  de  compter  parmi  les  Membres  de 
notre  Compagnie. 

A  ce  titre,  nous  leur  devions  de  ne  pas  laisser  leurs  noms  tomber  dans, 
l'oubli. 

Puisse  notre  prochain  volume  n'avoir  pas  à  enregistrer  un  aussi 
nombreux  nécrologe  ! 


—  296  — 


BtVVAYIftit   FiHAItClIS&S 

au  10  Octobre  1910 


RECETTES 

Cotisations 455  fr.  »» 

Intérêts  des  Fonds  à  la  Caisse  d'Epargne 43       42 

Reliquat  au  31  Décembre  1909 9.919      04 

Total 9.719  fr.  46 

DÉPENSES 

Avances  du  Trésorier  et  autres.     ...  91  fr.  30 

Impressions  et  Accessoires 300      »» 

Total 591  fr.  30    ci.     521       30 

Reliquat  au  10  Octobre  1910.     .....  9.198  fr.  16 

En  un  Livret  de  Caisse  d'Epargne,  nu- 
méro 18.503,  de 1.499  fr.  17 

Et  reliquat  en  espèces  de 698      99 


1 
i 

I 


—  297  — 


TABLE  DES  MATIÈRES 


PAGES 


E.  Lefébure.  —  Histoire  de  la  Dentelle  à  Bayeux.  Première  partie. 

Au  xv*  et  au  xviii*  siècles i 

E.  Lalouel.  —  De  la  puissance  de  la  voix  humaine 38 

Refus  des  Grands  Chapeaux  par  le  Corps  de  Ville.  3 1 

E.  Anquetil.  —  Cloches  et  Carillons  de  la  Cathédrale  de  Bayeux  .  33 

E.  Anquetil.  — •  Sépultures  des  églises  paroissiales  de  Bayeux  .     .  195 

C.  Garnier.  —  Comptes- Rendus  des  Séances 387 

Situation  financière  de  la  Société 390 

Divers.  —  Nécrologies 391 


ERRATUM 

t*  Béziers  (pages  83,  4  et  5)  indique  comme  enterrés  à  S»  Nicolas  des  Courtils,  avant  la  liste 
que  nous  donnons,  p.  i3o  ci-dessus  : 

En  i557,  i3  sept.,  François  de  la  Rivière,  sgr  de  RommiMy  et  de  Hériz,!.  gén.  en  rie,  48a. 

En  i584,  >3  déc.,  Jacqueline  Cossey,  sa  v%  65  a. 

Tous  les  deux  dans  la  chap.  de  gauche,  dite  de  la  Gapelletle. 

En  i5o5,  n.  h.  Etienne  Duhamel,  avl  et  Anne  Le  Huey,  sa  f»,  près  la  balustrade  du  chœur, 
à  droite. 

a*  Supprimer  à  la  page  *46, 1.  3  :  «  Notre  registre  lui  maintient  son  titre  de  Capellette  ou 
Chapclette  ». 

Les  inhumations  indiquées  à  cette  page  comme  ayant  eu  lieu  à  l'église  de  la  CHapeleUe, 
eurent  lieu  en  réalité  dans  la  chapelle  de  gauche  de  S1  Nicolas  des  Courtils,  dite  de  la  Capel- 
lette (voir  Béziers,  Mém.  publiés  par  G.  Le  Hardy,  p.  65),  dans  laquelle  l'office  de  N.  D.  des 
Fossés  ou  de  la  Capellette,  parroisse  sur  le  territoire  de  laquelle  se  trouvait  la  collégiale  des 
Courtils,  avait  été  transféré  après  i56a. 

Le  territoire  de  N.  D.  des  Fossés  comprenait  les  parties  S.  des  rues  S*  Nicolas,  de  Geôle, 
des  Ursulines,  un  côté  de  la  rue  Quincangrogne  et  le  chemin  du  Roy  (partie  de  la  rue  Bour- 
besneur.  de  la  rue  allant  de  la  mère-église  au  Chastel  au  tournant).  (Voir  Béziers,  Mém.  éd. 
Le  Hardy,  p.  63  et  un  acte  de  1 399  aux  Archives  du  Calvados). 


L 


1 


■V 


EN   VENTE i 

MÉMOIRES    DE    LA    SOCIÉTÉ    D* AGRICULTURE.     SCIENCES 
ARTS   ET   BELLES-LETTRES   DE    HAYEUX 


T.  l«,in-8°  de 

T.  2,  in- 8°  de 

T.  3,  in-8°  de 

T.  4,  in-8»  de 

T.  5,  in-8°  de 

T.  G,  in-8»  de 

T.  7,  in-8»  de 

T.  8,  in-8'  de 

T.  9,  in-8°  de 

T.  10,  in-8-  de 


350  p 

450  p 
476  p 
392  p 
400  p 
550  p 
531  p 
316  p 
470  p 
495  p 


•1 


•  i 


•  t 


•  1 


•  < 


•  I 


M 


1842 

1844 
1846 
1850 
1852 
1858 
1859 
1879 
1882 
1887 


PRIX  6  Fr 


PRIX  4  Fr. 


MÉMOIRES   DE    LA   SOCIÉTÉ    DES    SCIENCES,    ARTS 
ET   BELLES-LETTRES   DE    BAYEUX 


T. 
T. 


l»r,in-8-  de  124  p.,  1891 
2,  iu-8°  de  182  p.,  1894 

T.    6,  in-8°  de  158  p.,  1901 

T.  7,  in-8°  de  213  p.,  1902 

T.  8,  in-8°  de  189  p.,  1905 

T.  9,  in-8°  de  202  p.,  1907 

T.  10,  in-8»  de  197  p.,  1908 

T.  11,  in-8°  de  297  p.,  1910 
Les  Tomes  3,  4  et  5  sont  épuisés. 


\ 


PRIX  6  Fr. 
PRIX  5  Fr. 


PRIX  6  Fr. 


PRIX  8  Fr. 


Le  premier  volume  du  Livre  Rouge  de  l'Evêchè 
de  Bai/eux  est  paru. 

Le  second  sera  publié  prochainement. 


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S'adresser  à  MM.  les  libraires  VALETTE,  rue 
Saint-Malo,  65,  à  Bayeux,  et  L.  JOUAN,  rue  Saint- 
Pierre,  111,  Caen.