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“.. ANNALES
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DE
TOURNAI
NOUVELLE SÉRIE, TOME 3.
1898
H. & L. CASTERMAN
LIBRAIRES-EDITEURS
TOURNAI
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY
95081 9A
rs AND
ASTOR, LUN
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TIONS
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at Fe
ANNALES
DE LA
SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
DE TOURNAI
SEANCE DU 8 OCTOBRE 1896.
M. LE CoMTE DE NÉDONCHEL, président.
M. EuùGÈnE Soi, secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de Juillet est lu et
adopté. M. le secrétaire dépose les ouvrages qu'il a
reçus pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Bulletin de l’Académie royale, 66° année, 3° série, t. 32,
n° 5, 6, 7 et 8.
On y trouve, p.211,une communication par M. F. Van Duyse,
sur une chanson de trouvère découverte aux archives commu-
nales de Tournai, intitulée « a li sui donnés ».
2. Analectes pour servir à l’histoire ecclésiastique de la Bel-
gique. 2° série, tome x, 2° livraison.
Dans un article de M. le chanoine Reusens, sur les chancel-
leries inférieures en Belgique, voir page 182-192 : Chancellerie
des évéques de Tournai.
3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, IV* série,
tome x, n®™ 4, 5, 6, 7 et 8.
4, Revue belge de Numismatique, 1894}, 2° et 4° livr.
— 6 —
5. Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, xL1x-
4° série, tome x, 2° livr.
6. Bulletin, 4° série, 2° partie, n° xxvu.
7. Mémoires de la Société d’émulation de Roubaix, 3° série,
tome Il.
8. Les armes de Douai et la bataille de Mons-en-Pevèle, par
M. Félix Brassart. Hommage de l'auteur.
M. le secrétaire fait part du décès de M. Justin
Bruyenne, membre titulaire, et ajoute que, chargé de
représenter la Commission royale des monuments à
ses funérailles, il a prononcé quelques paroles d'adieu
au nom de cette Commission et de notre Société. Il est
prié d'écrire la notice nécrologique, qui figurera dans
le tome des Annales en cours de publication, avec un
portrait de notre regretté collègue (1).
Il est donné lecture de la correspondance :
M. Charles Doutrepont annonce qu'il retire son
manuscrit sur le Dialecte tournaisien.
M. Louis Cloquet, notre confrère, chargé de la
construction de l'hôtel des postes en cette ville, annonce
qu’il aura à cœur de conserver les portes de l’ancien
cloître de la cathédrale et les anciennes sculptures
encastrées dans les murs voisins.
La Société d’émulation de Roubaix réclame divers
volumes manquant à ses collections. M. le trésorier
est prié de vérifier si ces volumes ne lui ont pas déjà
été fournis.
L'Académie royale annonce les sujets de concours
pour les années 1897, 1898 et 1899.
(1) Voir Annales, tome 1, p. 429.
—_ 7 —
M. le Président rapporte que le 17 août dernier, la
Gilde Saint-Luc a visité Tournai et a consacré quatre
jours à l'étude de ses monuments,
Le 17 août, à 5 heures du soir, notre Société réunie
au local des musées a fait une réception aux membres
de la Gilde conduits par leurs deux Vice-Présidents,
MM. le chanoine Delvigne et Jules Helbig, leur a
offert les vins d'honneur, et leura fait visiter les musées.
M. le Président dépose la lettre dé remerciment qui
lui a été adressée par le Bureau de la Gilde.
M. le Secrétaire ayant obtenu de nouveau la parole,
informe l'assemblée que l’Institut de France vient de
couronner l'Histoire des Chdtelains de Tournai, denotre
confrère M. Armand d’Herbomez. Cette communication
est accueillie par les applaudissements de l'assemblée,
M. le comte du Chastel lit une note sur un jeton
de la ville d'Amiens. On vote son insertion au
procès-verbal.
M. de la Grange annonce que le manuscrit de ses
Testaments tournaisiens est terminé et donne lecture
de cet ouvrage. Il sera décidé ultérieurement quand il
pourra être imprimé.
M. Soil donne lecture de deux notes envoyées par
M. le comte de Marsy : Un chirurgien lournaisien au
siècle dernier, et Bibliographie tournaisienne. On décide
leur insertion au procès-verbal.
MM. Soil et Desclée entretiennent l'assemblée du
Plan en relief de Tournai, dressé en 1701 et qui se
trouve conservé à l'Hôtel des Invalides, à Paris. Ils
font circuler les différentes photographies qu'ils ont
prises de ce plan en les accompagnant d'explications
— 8 —
sur les divers monuments qui y sont figurés. On décide
d'insérer leur communication dans le tome des Annales
en cours de publication avec un certain nombre de
clichés À déterminer à la séance de novembre.
UN JETON DE LA VILLE D'AMIENS.
Je donne au Musée de la Halle-aux-draps, un jeton
de la ville d'Amiens trouvé parmi d'anciennes boues
de la ville de Tournai, dans mon jardin 4 Kain, che-
min de la Tombe, n° 32. Je crois qu'il fut frappé vers
les années 1635-36, à l'époque où la Picardie fut
envahie par Jean de Weert, celui des généraux de
l'armée impériale allemande que les Français redou-
taient le plus.
A l’avers de cette pièce sont les armes unies de
France et de Navarre, timbrées de la couronne royale
et entourées des colliers des ordres de Saint-Michel et
du Saint-Esprit. La légende est :
LVDOVICVS. XIII. FRANCORVM ET NAVARÆ. REX.
Au revers se trouvent, encerclées dans une couronne
de fleurs, les armoiries de la ville d'Amiens : de
gueules diapré d'un lierre arraché d'argent, au chef de
France ancien [qui est d'azur semé de fleurs de lis dor,
dans les cas ordinaires, mais qui, dans la pièce ici
décrite, paraît être d'azur semé de petites fleurs de lis
d'or sur lesquelles brochent trois grandes fleurs de lis
rangées en fasce.| De ce côté, la légende est moins
banale, car elle est tirée des Armoiries et, sans elles,
ne saurait être; la voici :
Ÿ. VIMINE. JVNGOR. LILIIS. TENACI.
— 9 —
C'est-à-dire : Ze lierre est joint indissolublement
aux lis.
Le C* P.-A. pu CHASTEL DE LA HOWARDERIE.
Kain, 8 octobre 1896.
UN CHIRURGIEN TOURNAISIEN AU SIÈCLE DERNIER.
Parmi les pétitions imprimées pour l'obtention du
titre de maître en chirurgie devant le collège des chi-
rurgiens de Paris, figurent celles d'un tournaisien,
Jacques-Joseph Quique.
Elles forment une brochure de 7 pages, in-4°, sous
ce titre (1).
D. O. M.
De fracta fibula
Theses
Anatomico-chirurgicæ
A la fin, au milieu de la septième page, on lit :
Has Theses Deo Juvante, et Præside M. Petro-
Mathurino Botentuit-Langlois, Artium liberalium et
Chirurgiæ Magistro, antiquo Scholarum Practicarum
Professore ; tueri conabitur Jacobus-Josephus Quique,
Tornacensis, preclara Artium Facultatis in alma Uni-
versitate Parisiensi Magister necnon Augustissimi
Principis Atrebatum comitis, Chirurgus.
Die Sabbati 3] mensis Augusti, anno Reparatæ
(1) En téte une vignette gravée sur bois, représentant deux femmes
tenant l'une un livre et l’autre une sorte de cornue, se donnant la main
au-dessus d'un autel. A droite des groupes d'enfants,
— 10 —
Salutis Humanæ 1732, a sesqui-sécunda post meri-
diem ad septimam.
In regiis chirurgorum scholis.
pro actu publico
et solemni cooptatione.
Parissiis, typis Michælis Lambert, Regii chirurgiæ
Collegii necnon Academiæ Typographi, vid Cithareg (1).
Je ne trouve plus dans l'almanach de Versailles de
1789 le nom de Quique parmi les chirurgiens de la
maison du comte d'Artois, plus tard Charles X.
C' pE Marsy.
BIBLIOGRAPHIE TOURNAISIENNE.
Farcot (E.). De Paris à Tournai en + heures. His-
toire du ballon « Le Louis Blanc » par son aéronaute
E. Farcot. Octobre 1870. Dessins de Morin. Préface
de Nadar. Paris, chez Dentu, 1873. In-12, fig.
Exemplaire relié en chagrin rouge, fil. sur le dos et
sur les plats, tête dorée, non rognée.
N° 2728 du catalogue mensuel (n°22 décembre 1895)
de la librairie Aug. Fontaine, E. Rondeau successeur,
19, B* Montmartre, Paris. 30 francs.
Exemplaire unique, ajoute le rédacteur du cata-
logue, imprimé sur papier vergé, contenant la préface
de Nadar, 18 pages, dédié à Elisée Reclus (proscrit) à
Lugano. Affection et profond respect. Avec cette note
ms. de Nadar : Cet exemplaire SEUL contient celte pré-
face que l'excellent homme, auteur de ce petit livre,
m'avait demandée, mais qui parut lui causer quelque
(1) Bibliothèque du comte de Marsy.
appréhension. Il me demanda de la supprimer, ce qut
fut fait. Je n'en gardai qu'une épreuve pour moi. —
La garde contient une autre note relative à cette pré-
face. Nadar a ajouté aussi au volume quelques notes
et corrections de sa main.
Le volume est orné d'un titre et de deux fac-simile
de dessins de Morin.
De la Bibliothèque de Nadar, avec son chiffre au
dos et son eæ-Libris.
C'° DE Marsy.
— 12 —
ge
SEANCE DU 12 NOVEMBRE 1896.
M. LE ComTE DE NÉDONCHEL, Président.
M. EucÈène Soin, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance d'octobre est lu et
approuvé.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Mémoires de la Société académique du département de
l'Oise. Tome 16, l'° partie, Beauvais 1895.
2. Revue de la Société d’agriculture de Valenciennes, février
1895 à janvier 1896.
On y lit, page 369, un compte-rendu du congrès archéologique
de Tournai, par M. Richez.
3. Bulletin d'histoire ecclésiastique du diocèse de Valence....
Année 1895.
4. Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin historique,
année 1895, 3° et 4° fascicules.
5. Mémoires de la même Société. Tome xxul.
6. Cartulaire de Saint-Barthélemy de Béthune, par le Comte
A. de Loisne. Saint-Omer. 1895.
7. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'His-
toire. 5° série, tome 6. II° et III® bulletins.
8. Messager des sciences historiques. Année 1896, première
et deuxième livraisons.
On y voit page 80, une note du Comte de Limburg-Stirum
sur mattre G., peintre tournaisien au 13° siècle.
— 13 —
Voir aussi à la table des matières de cette Revue, en cours de
publication, la rubrique Tournai.
Tournat (Ville de). Lettre de Charles VI, roi de France, à ses
habitants. 1881. 366. — Réception de Jean de Nevers fils ainé
de Philippe le Hardi 1881. 366. — Tombée au pouvoir du duc
de Parme. 1877. 390. — Inauguration des archiducs Albert et
Isabelle. 1892. 417. — Antipathie des habitants contre les fran-
çais dans le régime impérial. 1894. 434, 435. — Médaille offerte
par le magistrat au commandant de l'artillerie (1814). 1883.
418. — L'organisation judiciaire dans l’ancienne commune.
1892. 487. — Concordat entre la ville et le Chapitre au sujet
de leur juridiction. 1887.71.— Acte en faveur du grand bégui-
nage. 1887. 73, 74. — Les tapissiers et haut-lisseurs 1892.
372. — Potiers et faienciers tournaisiens. 1887. 374. — Notes
sur la corporation des tailleurs de pierre. 1883. 214. — Le vieux
Marché aux poissons en 1553. 1881. 498. — Monographie de
l'église Saint-Jacques. 1881. 504. — Fondation de la chapelle
Sainte-Marie-Madeleine dans l’église Saint-Piat. 1886. 454. —
Abbaye de Saint-Martin. 1888. 489. 1891. 479. — Historiæ
Tornacenses. 1891. 480. — Diocèse, ses anciennes divisions.
1887. 67. — Divisions en archidiaconés. 1888. 437. — Délimi-
tation incertaine jusqu'au XIII® siècle entre cet évéché et celui
d'Utrecht. 1876. 166. — Ses archives. 1891. 356.
Tournay-Noyon (l'évèché de). 1891. 478. — Tentatives pour
la séparation de ces deux églises. 1892. 210. — Leur sépa-
ration. 1892. 300.
9. Annales du Cercle archéologique de Mons.
On y trouve : p. 1, le premier bailliage de Tournai-Tournaisis,
par M. Albert Allard.
P. 491, l’échevinage d’Antoing, par M. Ernest Mathieu.
P. 492, les cloches de Beclers, par le même.
10. Institut archéologique da Luxembourg, annales, tome 31.
M. Léon Germain, de Nancy, récemment nommé
membre correspondant, envoie les ouvrages ci-après,
qu'il offre à la compagnie et au sujet desquels elle lui
vote des remerciments.
Mélanges historiques sur la Lorraine.
Eglise de Mont devant Sassey.
—_ ]4 —
Les Briot et la famille de Pierre Wæriot,
Mont devant Sassey.
Observations sur les formules d'inscriptions des anciennes
cloches de Vitteaux,
Inscriptions de cheminées.
Notre-Dame du Bon-Secours.
Les dessins de Jean et de Joseph Richier.
Deux chartes du Cartulaire d'Orval.
Les anciennes cloches de Sangues.
Table d'horloges solaires.
Sainte Marie-Majeure patronne del’abbayede Pont-à-Mousson.
Grands et petits chevaux de Lorraine.
Origine de la croix de Lorraine.
Armorial des écuyers du Bailliage de Bar.
Les cloches du collège Gilles de Trèves à Bar-le-Duc.
L'acte de consécration du maitre-autel de l’église Saint-
Christophe à Neufchâteau.
Plaque de reliure aux armes de Jean-Vincent, Baron d’Autry.
Le bas-relief de Saint-Benoît en Weevre.
La maison de Tonnoy.
Deux fragments d'étude sur les vitraux de Verelise.
Les armoiries de la maison de la Vaulx.
Bibliographie.
Notice sur deux tableaux concernant la famille de Beauvau.
M. le Secrétaire fait part du décés de notre regretté
Vice-Président, M. le Chanoine Huguet.
Il a représenté la compagnie à ses funérailles et lui
a adressé les adieux de la Société et de la Commission
royale des monuments.
M. le Président ayant exprimé le désir qu'un article
nécrologique sur M. Huguet soit inséré dans le volume
des Annales en cours de publication, M. Soil donnelec-
ture d'une notice qu'il a rédigée à cette intention et on
vote son impression avec un portrait du regretté
défunt.
L'assemblée n'étant pas en nombre exigé par les sta-
tuts pour élire le nouveau Vice-Président, il est décidé
— 15 —
que la nomination aura lieu à la séance ordinaire de
décembre.
Sur le rapport fait par M. le Trésorier, on décide
d'envoyer à la Société d'émulation de Roubaix, les
volumes qu'elle réclame, sauf le tome 24 des Bulletins.
A la demande de MM. Desclée et Soil on décide
d'insérer dans le volume de 1897 leur communication
sur le plan de Tournai en 1701, qui devait figurer. dans
le volume de 1896.
Le même volume de 1897 pourrait comprendre les
Testaments Tournaisiens de M. de la Grange, ainsi que
Ja note présentée par le P. Léon-Aimé de Robiano, sur
le Couvent des Carmes de Tournai.
—co}{00-—
SEANCE DU 10 DECEMBRE 1896.
M. LE CoMTE DE N'ÉDONCHEL, Président.
M. Euakne Soir, Secrélaire.
Le procès-verbal de la séance de Novembre est lu et
approuvé.
M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a
reçues pour la Société.
1. Bulletin de l’Académie royale. 1896. N® 9 et 10.
2. Bulletin de l'Académie royale de médecine. 1896. Tome 10,
n° 9.
3. Mémoires couronnés par l’Académie royale de médecine.
Tome 14, 4° et 5° fase.
4, Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire, tome 6, 4° Bulletin.
5. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie.
34° année, n° 9, 10, 11 et 12.
6. Bulletin du Cercle historique et archéologique de Gand.
3° année n° 7, 4° année, n°5 2, 3, 4, 5.
Voir page 168 une dissertation sur l'école d'architecture
tournaisienne.
7. Revue bénédictine. 1896, n®* 6, 7, 8, 9, 11 et 12.
8. Cercle hutois des sciences et des arts. — Tome xr, 1"¢ liv.
9. Société royale belge de géographie. 20° année, n°* 2 et 3,
4 et 5.
10. Analecta bollandiana. Tome 15, fasc. 4.
— 17 —
11. Annales dela Société d'archéologie de Bruxelles. Tome 10,
liv. 3 et 4.
Voir page 316, la mention de quelques hautelisseurs tour nai-
siens établis 4 Anvers.
12. Annales de l’Académie d’archéologie de Belgique. 4° serie,
tome 1x, 3° et 4e livraisons.
13. Annalés de la Société archéologique de Namur. Tome 21,
2° livraison.
14. Documents et rapports de la Société paléontologique de
Charleroi. Tome 20, 2° livr.
Il est donné lecture de la correspondance.
Le vote pour la nomination d’un Vice-Président est
renvoyé 4 la séance de janvier 1897.
M. Maurice Houtart signale dans une note dont on
vote l'impression, certains documents sur l’administra-
tion de Mgr Hirn, évêque de Tournai, extraits de l’ou-
vrage intitulé La révolulion française en Belgique, par
M. Lanzac de Laborie.
M. René Desclée entretient l'assemblée de vestiges
de l'ancienne Halle des Consaux, et notamment d'une
cave voûtée trouvée dans le sol de la place du Parc,
lors de l'établissement d’un aqueduc.
On vote l'impression de cette communication.
De l'ouvrage intitulé « La domination française en
Belgique (1795-1814), » par L. de Lanzac de Labo-
rie (1), nous extrayons quelques renseignements inédits
concernant Tournai, puisés dans la série F des Archives
Nationales de Paris.
Tome 1, pp. 112 et 132. Détails biographiques sur
Bonaventure, originaire de Tournai.
(1) 2 vol. Paris, Plon et Nourrit, 1895.
ANNALES. IU, 2
— 18 —
P. 151. Destitution de la municipalité de Tournai
en 1797. (Archives Nationales de Paris F. l°, 11, Jem-
mapes 8.)
P. 165. Lettre d’un officier municipal de Tournai.
(Id.).
P. 203. Exécution de la loi proscrivant les signes
extérieurs du culte, en 1797. (F. 1°, 11, Jem-
mapes. )
P. 297. L'administration de Tournai revendique sur
Mons l'école centrale du département de J emmapes,
en 1796. (AF. 11, 108.)
P. 411. Nomination de François-Joseph Hirn en
qualité d’évéque de Tournai.
T. 11, p. 39. Etat de la prison de Tournai en 1813.
(Lettre du préfet Laussat au Ministre de l'Intérieur.
F. 16, 551). |
P. 62. Letires de De Rasse, maire. (F. 1°, 11, Jem-
mapes 8), et de B. de Béthune, second adjoint. (F. 1”,
11, Jemmapes 4), pour obtenir de l'avancement.
P. 112. Dotation du Séminaire, en 1808. (F. 19,
613.)
P. 118. L’évêque de Tournai refuse de prescrire
dans son diocèse le catéchisme impérial. (F. 19, 1073,
et 1074.)
P. 123. Correspondance du même prélat, relative à
la déclaration gallicane de 1682, remise en vigueur
par Napoléon. (F. 19, 818.)
PP. 235 et suiv., Mgr Hirn au Concile National de
1811.
P. 241. Son arrestation et son interrogatoire. (I. 7,
6567.)
P. 243. Interrogatoire de l'abbé Duvivier. (Id.).
P. 250. Attitude du Chapitre de Tournai à la suite
de la démission de Mgr Hirn, en 1812. (Id.).
—.19 —.
PP. 255 et'suiv. Nomination d'un nouvel évêque.
(F. 19, 1063; F. 7, 6526.)
Des travaux effectués en novembre 1896, rue et
place du Parc, pour l'établissement d'un égoût,
mirent au jour les fondations des anciens bâtiments
et dépendances de la Halle des Consaux, depuis le
milieu de la rue du Parc jusqu'en face de la seconde
maison située du côté nord de la place du Parc, après
la rue Garnier.
La tranchée profonde de deux à trois mètres, fit
découvrir dans l’axe de cette dernière rue, le mur
d'une cave à la hauteur de la voûte. Une ouverture y
fut pratiquée par laquelle il fut possible d'explorer
l'intérieur.
La cave comblée presque entièrement de matériaux
de démolitions paraît mesurer onze à douze mètres
de longueur sur cing à six mètres de largeur, 11 fut
impossible d'en mesurer la profondeur. La voûte sur-
baissée, formée de grosses pierres de trentesur soixante
centimètres était semblable à celle de la cave située
sous la cour de l'hôtel de ville. Vers le milieu du côté
sud, la voûte était percée d'une ouverture carrée. A
l'extrémité est, un corridor en pente remontait vers
ia surface du sol. Du côté opposé, et vers la salle des
Concerts, une petite salle formait emprise sur l'angle
de la cave et se prolongeait un peu au delà.
A partir de la rue Garnier, la tranchée longeait la
paroisud d’un mur de construction très solide d'environ
dix mètres de longueur, se prolongeant ensuite à
angle droit vers le milieu de la seconde maison de la
place du Parc. Le bas allait s’élargissant un peu.
Ce mur paraît avoir servi de base à la Tour des siz;
— 920 —
mais la situation exacte de cette tour n'a pas été,
croyons-nous, nettement déterminée jusqu'ici.
Un plan général de la Halle des Consaux et de ses
dépendances avait été dressé par Renard lors de sa
démolition. Nous en donnons un fac-simile, réduit à
l'échelle de 5, qui est celle qui a été adoptée pour le
plan cadastral de la ville de Tournai dressé en 1865
(n° 77 de la collection Dejardin) et dont la partie cor-
respondante est imprimée sur papier transparent, placé
au-dessus du relevé exécuté par Renard.
On voit que les alignements principaux formant le
périmètre de l'ensemble des anciens bâtiments se
retrouvent en beaucoup d’endroits du plan de 1865,
(ils y sont indiqués en traits forts) et permettent de
fixer l'emplacement exact qu'occupaient les bâtiments
disparus.
La cave découverte en 1896 ainsi que le mur, sont
indiqués par des hachures, et la tour des six occupe
dans le plan fait par Renard exactement l'emplacement
que les fouilles avaient désigné.
Par suite de la modification apportée au tracé de
la rue du Parc, du côté nord toute une série de mai-
sons sont venues remplir une partie de l'espace laissé
vide par la disparition des anciennes installations. Du
côté opposé, la rue a été au contraire formée en
empiétant sur les constructions alors existantes.
R. DESCLÉE.
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EXTRAIT DU PLAN CADASTRAL
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PLAN DE L'ANCIENNE HALLE DES CONSAUX
d'apres un dessir. de B Flenard (1221)
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— 2] —
SEANCE DU 14 JANVIER 1897.
M. LE COMTE DE NÉDONCHEL, Président.
M. Evuaene Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Bulletin de l’Académie royale... 66° année, 1896, n° 11.
2. Annuaire de l’Académie pour 1897.
3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 1v° série,
tome 10, n° 10.
4. Annales de l'Académie royale d'archéologie de Belgique,
4° série, tome x, 1r° livraison.
5. Bulletin, 4° série, 2° partie, tome xxv.
6. Revue belge de numismatique, 1897, 1 livraison.
7. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome vr.
8. Revue bénédictine, 1897, n° 1.
9. Annales de la société archéologique de l'arrondissement
de Nivelles, tome vi, l'° livraison.
10. Bulletin de la société d'art et d'histoire du diocèse de
Liege, tome x, 1" partie.
11. Mémoires et publications de la société des sciences des
arts et des lettres du Hainaut, année 1893.
— Voir dans l'ouvrage de M. E. Mathieu, histoire de l'en-
— 9 —
seignement primaire en Hainaut, les passages relatifs à
Tournai, et renseignés dans la table alphabétique. V° Tournai.
12. L’acceptation du testament de Charles II par Louis XIV,
par A. Legrelle.
13. Mémoires archéologiques par D. A. Van. Bastelaer,
tome vi.
14. Exposé de la situation administrative de la province du
Hainaut (pour 1896) et 3 annexes.
15. Le livre de l'abbé Guillaume de Ryckel, par H. Pirenne.
Il est donné lecture de la correspondance.
Le Cercle historique littéraire et artistique du
Luxembourg, demande l'échange de ses publications
avec les nôtres, ce qui est accepté.
Il est procédé par scrutin secret à la nomination
d'un vice-président en remplacement de M. le chanoine
Huguet décédé. M. le général de lormanoir de la
Cazerie est élu en cette qualité.
M. le comte du Chastel ayant attiré l'attention de
l'assemblée sur quelques dispositions du règlement qui
se contredisent sur certains points, l'assemblée, après
avoir pris connaissance de ces dispositions et les inter-
prétant conformément à la pratique constante de la
Société dit qu'elles doivent être entendues comme suit :
1. Le secrétaire a la direction des publications.
2. Le trésorier est chargé de faire parvenir aux
membres et aux sociétés lesdites publications.
3. Le bibliothécaire administre la bibliothèque et
gardeles archives dela Société. Il en dresse le catalogue.
Le même membre ayant fait observer que le règle-
ment aurait besoin d'être révisé sur certains points
qu’il indique, M. Allard veut bien se charger de pré-
— 23 —
senter un projet de révision des statuts et du réglement
qui sera discuté ultérieurement.
Le méme membre propose enfin de faire graver un
nouveau sceau de la Société, sur lequel’ figureraient
les armoiries de la ville. M. de la Grange fait observer
que ces armoiries sont généralement représentées d'une
manière très inexacte. Il ajoute qu'il étudie la ques-
tion des armoiries véritables de notre ville, et se pro-
pose de présenter bientôt à la Société le résultat de ses
recherches.
On remet la décision à prendre sur le sceau jus-
qu'après la communication de ce travail.
M. Soil dépose le manuscrit de M. Alfred Henri sur
Pierre Chaboutleau fondeur en cuivre. Il est chargé
d'en prendre communication et de faire rapport au
point de vue de l'impression de ce mémoire dans nos
publications.
M. de la Grange, sous le titre de rectification à un
vicux procès-verbal (celui de la séance du 8 octobre
1848) entretient l'assemblée d’un carreau en terre cuite
dont l'inscription a été mal lue.
Le même membre donne lecture d'une étude sur
l'ancienne Halle des Consauxæ. On vote l'impression de
ces deux communications.
I] dépose le manuscrit de son étude sur les Testa-
ments lournaisiens, dont l'impression a été votée pré-
cédemment et on décide que ce travail figurera au
tome 11 des Annales de la Société, dont l'impression
sera aussitôt commencée.
M. Hocquet lit une notice sur le cloître du Couvent
des Clairisses au 17° siècle. On en vote l'impression
avec une planche.
— 94 —
RECTIFICATION A UN VIEUX PROCES-VERBAL.
La séance du 5 octobre 1848 de la Société histo-
rique est certes bien éloignée; et le procés-verbal en a
été adopté depuis longtemps. C'est pourtant à ce pro-
cès-verbal que je voudrais faire une rectification, qui
s’étendra par la même occasion aux Potiers et faienciers
tournaisiens de M. Soil.
Donc le 5 octobre 1848, M. Peeters présentait à la
Société une petite note relative à des poteries émaillées
qu'il supposait de fabrication tournaisienne. Parmi les
pièces soumises à l'examen des membres de la Société,
il en était une, malheureusement aujourd'hui égarée,
qui offrait un intérêt tout spécial à cause de l'inscrip-
tion qu'elle portait. C'était un carreau vernissé « au
centre duquel figurent deux rats, tournés dos à dos et
s’escrimant de leurs queues. » Dans les angles sont des
quarts de cercles portant chacun un certain nombre de
lettres, que M. Peeters lisait : opus Hoc SANDONIS. Et
il se livrait à une savante dissertation sur certains
moulins à usage de potiers, montés sur bateaux et
appelés, paraît-il, au moyen âge sandoner et sandoni
par les italiens. Puis renonçant bientôt à cette expli-
— 95 —
cation un peu hasardée, il se demandait, ce qui paraît
plus vraisemblable, sil ne fallait pas chercher dans
cette inscription la signature du fabricant, et voir dans
Sandos, nom que l'on rencontre encore à Tournai,
celui d’un potier émailleur.
C'est cette dernière interprétation qu'adopte, à la
page 101 de l'ouvrage cité plus haut, notre érudit con-
frère M. Soil. Et il ajoute que, malgré ses recherches,
il n'a pu retrouver ce nom dans les listes d'artistes
qu'il a relevées. Cet insuccés n'aura pas lieu de sur-
prendre quand on saura que l'inscription hoc opus
sandonis n'a jamais existé.
Il est facile d'en donner une preuve matérielle et
palpable. Pour cela, reproduisez quatre fois le dessin
du carreau; juxtaposez ces quatre dessins de façon à
former un carré. Les quatre quarts de cercles, qui se
trouvent dans les angles du carreau, formeront un
cercle complet, et vous lirez : HOC OPUS DONISSAN.
Donissan est sans doute le nom du fabricant. Ce nom
ne se rencontre pas dans les listes de potiers données
par M. Soil; mais il existe dans l'ouest de la France,
vers l'Anjou. En tout cas, voilà la vraie piste à suivre
si l’on veut retrouver le lieu d'origine et la date de la
pièce qui a donné lieu à cette note.
À. DE LA GRANGE.
LA HALLE DES CONSAUX ET LA PETITE BOUCHERIE.
Il y a quelque temps, notre confrère M. Albert Allard
me signala un fort curieux document qu'il avait décou-
vert dans une des layettes de pièces non classées de nos
— 26 — |
archives communales (1). C'est un volumineux rouleau
de papier, long de 12 à 15 mètres et large de 25 cen-
timètres, qui fut écrit vers la fin du XIV° siècle. Il
contient une série de dépenses de toutes natures eflec-
tuées pendant le dernier quart de ce siècle; et son inté-
rêt estd'autant plus grand que nos comptes communaux
n'existent, d'une façon suivie, qu'à partir de 1394.
On y rencontre des dépenses faites pour des dons
offerts aux souverains et à des personnages de distinc-
tion qui passaient par Tournai ; les frais nécessités par
l'armement et l'équipement des communiers envoyés,
en diverses circonstances, à l’armée du Roi de France;
le compte des indemnités payées aux officiers de l’ar-
mée du roi, dont le butin avait été enlevé et les pri-
sonniers délivrés par le peuple de Tournai, après la
bataille de Rosebecque; des dépenses effectuées pour —
Ja construction de monuments communaux, etc.
Mais aucune de ces dépenses n'a un caractère de per-
manence; elles ne sont point soldées par les revenus
ordinaires de la commune; et chaque fois, il fallut
l'autorisation du souverain pour permettre à la ville de
créer les rentes viagères nécessaires pour y subvenir. Ces
autorisätions sont en général transcrites en tête de
chaque chapitre; et ces documents forment un utile
complément de notre chartrier ; parfois, il est vrai, on
a laissé en blano la place nécessaire à cette transcrip-
tion. On trouve ensuite l'indication du résultat de ces
autorisations, et l'emploi des deniers provenant de la
vente de ces rentes.
Ce document, on le voit par la courte analyse que je
viens d'en faire, est d’un haut intérêt; et plus d’un de
nos confrères y trouvera de curieux renseignements
(1) A. Allard. Le premier bailliage de Tournai-Tournaisis, p. 104.
CS
— 97 —
pour éclairer une foule de points de notre histoire com-
munale. Pour le moment je ne veux en extraire que
deux chapitres relatifs à des constructions dont mon
confrère, M. Cloquet et moi, avons déjà parlé ail-
leurs (t), alors que nous ne connaissions pas le docu-
ment que je signale.
I. Halle des Consaux.
Vers 1820 disparut l'ancienne Halle des Consaux,
que les historiens de Tournai ont fait remonter à la
première moitié du XIII° siècle, et qui en réalité ne
datait que du dernier quart du XIV°. Avait-elle tou-
jours occupé le même emplacement? Bien que Bozière
l'affirme (2), je dois émettre des doutes à ce sujet. Je
crois pouvoir dire qu’au moins postérieurement à l'in-
cendie de la Tour des Six en 1213 par Ferrand de
Portugal, et jusqu’en 1383, la Halle des Consaux était
située plus haut dans la rue Saint-Martin, mais évidem-
ment en dedans de la seconde enceinte de la ville.
En effet, au cours de mes recherches pour les Etudes
sus" l'art à Tournai, que j'ai jadis publiées en collabo-
ration avec M. L. Cloquet, j'avais rencontré un acte
de 1392 portant acquisition par Piérart Aubert, fail-
leur de ymages d'ivoire, d'une maison en la rue Saint-
Martin « devant le halle jadis dite et appellée des
eschevins (3). »
Cette maison ne formait pas l’angle de la rue et du
Grand Marché, car elle n'est pas indiquée dans l'acte
comme formant {ouquel; elle est mentionnée au con-
traire comme tenant des deux côtés à d'autres immeu-
(1) Etudes sur l'art à Tournai.
(2) Bozière. Tournai ancien et moderne, p. 299.
(3) Pièce justificative, nu. I.
— 9 —
bles. On objectera peut-étre que, sans former angle, la
demeure de Piérart Aubert pouvait pourtant étre située
vers le bas de la rue Saint-Martin, et par conséquent
en face de la halle disparue vers 1820, qui s’étendait
jusque sur l'emplacement de la place actuelle du Parc.
Les termes mêmes de notre contrat ne me semblent pas
permettre cette supposition. On n'eut pas dit en effet
que le lieu dont il s'agit était situé devant le halle jadis
dite et appellée des eschevins, si cette halle avait
encore été à leur usage. Le mot jadis montre bien que
la destination du monument avait changé depuis peu;
et, comme je le montrerai tout à l'heure, la halle des
consaux placée au pied de la Tour des Six, n'était
construite que depuis neuf ans à l'époque où fut rédigé
le contrat de Piérart Aubert. |
Je suis donc, me semble-t-il, en droit de conclure
que, durant la plus grande partie du XIV° siècle au
moins, la halle des échevins était située en la rue Saint-
Martin, mais plus haut que celle construite en 1383,
sans pourtant que je sois en état, pour le moment du
moins, de fixer cet emplacement d'une façon positive.
Je viens de donner ladate de 1383 comme étant celle
où les magistrats de Tournai avaient fait procéder à la
construction d'une nouvelle halle; il serait peut-être
plus exact de dire que ce travail était déjà entrepris
depuis un certain temps, et que ce fut seulement en
cette année qu'il fut terminé (1).
En effet, le 22 juillet 1383, le roi de France, rati-
fiant l'accord conclu entre les magistrats de la ville et
le maréchal de Sancerre relativement à la restitution
(1) Cette halle était connue, en 1396, sous le nom de Noefve halle.
Ainsi nous lisons dans le Compte général du 2° quart de cette année :
« A Pierre de Gand, févre, pour une noefve serrure à boche servant et
qui fu mise à l'huis de le noefve halle, devant le belfroy, viij sols. »
— 99 —
du droit de Commune, avait accordé aux premiers, pour
contribuer aux frais d'érection de la nouvelle halle,
une somme de mille livres à retenir sur les 12,000
qu'ils s'étaient engagés à payer (1).
Le roi motivait sa remise sur ce que « les habitans
de ladite ville avoient encomenchié faire un biel édifice
qui desjà a grandement cousté et coustera encores avant
qu'il soit parfait. » Il posait comme condition à cette
libéralité que, dans la halle neuve, serait disposé un
local « honeste et convenable pour tenir la jurisdiction
de nostre dit bailli illec. » Ce local, placé en face du
beffroi, devint plus tard la Halle des Doyens.
Le 22 août de la même année, le receveur de Ver-
mandois donnait à nos magistrats communaux récé-
pissé du payement des 12,000 francs de leur compo-
sition, après déduction des mille livres octroyées par le
roi pour la réfection de la halle des consaux (2).
L'architecte de cette construction fut Jacques de
Brabant, l'un denos plus grandsartistes du XIV® siècle,
dont le nom s'était déjà rencontré dans les comptes du
beffroi et du chœur de l'église Saint-Jacques. Il eut
comme auxiliaire dans le travail qui nous occupe, un
maître dont le nom est nouveau pour moi, Willemme
Hondreman. Je donnerai plus loin le relevé de quelques
dépenses faites à cette occasion (3).
Dans l'énumération d’ailleurs fort brève de notre
compte, nous trouvons un article relatif à la peinture
de trois ymages. Il s’agit là des statues du Roi et de
Ja Reine de France, ainsi que d’un « petit Dieu » qui
étaient sculptés sur la façade de la halle, comme nous
(1) Pièce justificative, n. II.
(2) Pièce justificative, n. I.
(3) Pièce justificative, n. IV.
— 39 —
le montre le payement fait en 1484 à Philippe Voisin
qui fut chargé de les repeindre (1).
Le travail entier, dont je viens de fixer la date, coûta
1494 francs d'or.
II. Petite Boucherie.
« La petite boucherie, située entre la placette aux
Oignons et la rue de la Croix d'or, est de construction
reculée, car elle est citée dans des actes d'intérêt privé
de la fin du XIV® siècle et du commencement du sui-
vant (2). » Cela est exact, mais manque de précision.
Je ne possède malheureusement qu'un seul document,
fort incomplet d'ailleurs et non daté, qui puisse aider à
fixer plus exactement l’époque de la fondation de la
petite boucherie (3).
Le rouleau de papier, dont j'ai parlé au début de
cette note, nous apprend que les magistratsde Tournai,
trouvant exagérés les prix que les bouchers dela grande
boucherie fixaient à leurs marchandises, résolurent
d'en créer une nouvelle dans le quartier de la paroisse
Saint-Jacques. Ils se firent autoriser, par lettres royales,
à effectuer un emprunt dans ce but; et cet emprunt fut
fixé à 100 livres de rentes viagères, au denier 10. Les
lettres royales font défaut dans notre chartrier com-
munal, et la place pour leur transcription est restée
en blanc dans notre rouleau. Nous savons seulement
que l'emprunt fut souscrit par des habitants de Tour-
nai et par un seul étranger résidant à Cambrai. La
somme obtenue se montait à mille francs d'or.
Mais en étudiant de plus près le rouleau que m'avait
(1) Compte général de l'année 1484.
(2) Boziére, Tournai ancien et moderne, p. 331.
(3) Pièce justificative, n. V.
— 3] —
signalé M. A. Allard, j'ai constaté que les actes y
étaient en général inscrits dans l'ordre chronologique,
sans que pourtant ce soit une règle absolue. Or l'acte
qui précède celui relatif à la création de la petite bou-
cherie est du 14 juillet 1385 ; celui qui le suit est du
10 septembre 1386. C'est donc entre ces deux dates
qu'il faut, je pense, fixer celle de la fondation de notre
petit monument, qui d’ailleurs n'a rien conservé de son
installation première et fut totalement transformé au
XVII? siècle (1). |
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
I. — Sacent tout chil qui cest escript verront ou oront que,
pardevant les eschevins de la ville et cité de Tournay, Jaque-
mars Gauwars, boulenghiers, a vendut, werpit et clamet quitte
& tousiours hiretablement a Piérart Aubert, tailleur de ymages
d'ivoire, une maison qui jadis fu Diérin de Wés, avæcq le comble
tout ainssi qu’il se appert aujourdhui, et tout l'iretage si comme
il s’estent et comprent en tous costés devant et dérière, par le
manière qu'il est ad présent partis et sevrés, et que lidis Gau-
wars en possessoit au jour de cest présent vendage, séant en le
rue Saint-Martin devant le halle jadis dite et appellée des esche-
vins, tenant a l’hiretage Jehan de Briffæl, cappellier, d'une part,
et à l'hiretage Jehan Wacheret, fustailleur, d'autre part, et par
dérière haboutant à l'hiretage le vaive et hoirs demoréz de feu
Jehan le Vorier...... Che fu fait l'an mil cce iiij** et unze, le
xxiij® jour dou mois de march. — Au dos est écrit : Escript Pié-
rart Aubert, tailleur d'images d'ivoire.
(Archives de Tournai. — Chirographes de
la cité. — Layette de 1391. — Orig. sur
parchemin.)
II. — A tous ceulx qui ces présentes lettres verront oy orront,
Jehan le Rice, receveur de Vermendois, Salut. Sacent tout que le
xxv¢ jour d’aoust l'an mil ccc iiij** et iij, nous recumes par les
prévos et jurés de la ville de Tournay les lettres du Roy, nostre
(1) E. J. Soil. Tournai archéologique en 1895, p. 73.
— 32 —
sire, et de nos seigneurs les généraulx conseilliers à Paris sur le
fait des aydes ordonnées pour la guerre, dont la teneur s ensieut.
Charles, par la grace de Dieu Roy de France, à nos amés et
féaulx les généraux conseilliers sur le fait des aydes ordonnées
pour la guerre, Salut et dilection. Savoir vous faisons que comme
nos bien amés les prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de nos-
tre ville de Tournai, pour eulx et pour toute la communauté et
les ainguliers de nostre dite ville, aient composés, accordé entre
les autrés coses avecques nostre chier et féal cousin, le conte de
Sancerre, et nos autres gens de nostre conseil que nous ordo-
names naghaires et envoyasmes en sa compagnie, réformateurs
en la province de Rains, à xij™ frans d'or que ilz nous doivent
payer une fois à deux termes, c'est assavoir la moitié en la fin
de ce préseht mois de jullet, et l'autre moitié à la feste del
Assumption Nostre-Dame prochain ensuivant; or aussi aient
accordé que nous aurions un bailli de Tournay et Tournésis qui
aura et tenra son siège et jurisdiction en le halle de ladite ville
sur l‘entréé d'’icelle au lès devers le belfroy, parmi certain accord
et ottroy qui fais leur ont esté pour ceste cause, sy comme ces
coses et pluiseurs autres sont plus ad plain contenus en nos let-
tres sur ce faites, se ondit liu ouquel nostre dit bailli doit tenir
son siège les habitans de ladite ville aient encomenchié faire
j biel édifice qui desja a grandement cousté et coustera encores
avant qu'il soit parfait, si comme nos dis cousins et conseilliers
nous ont as nous rapporté et tesmongnié, lequel édifice lesdis de
Tournay parferont si que il y aura lieu honeste et convenable
pour tenir la jurisdiction de nostre dit bailli illec. Nous, oy sur
ce le rapport d'iceulx nos cousin et conseilliers, avons ausdis
prévos, jurés, eschevins, eswardeurs, ou non et pour ladite com-
munauté, donné de grâce espécial et donnons par la teneur de
ces lettres mil frans d'or à prendre des xij™ frans d'or que il nous
doivent à une fois, comme dit est, à payer aux ij termes dessus
dis, à chascun la moitié, pour tourneret convertir, par leur main
ou leur commis à ce, en la perfection dudit édifice et non ail-
leurs. Sy vous mandons que par Bertrant A le Dent, recepveur
général desdis aydes et del émolument de ladite réformation,
vous fachiés baillier et délivrer les mil frans d’or dessusdis aus-
dits prévos, jurés, eschevins et eswardeurs ou non que dessus; et
nous volons que, par raportant ces lettres et recognoissance des
dessus nommés, il soient aloués ès comptes dudit recepveur,
nonobstant ordenances ou deffences au contraire. Donné à Paris
le xxij® jour de juillet l'an de grâce mil ccc iiij** et trois, et le
tiers de nostre règne. Par le Roy, à la relation de monseigneur
_ 33 —
le Duck de Bourgongne. Yvo: — Item, de par les généraulx et
conseilliers & Paris sur le fait des aydes ordonnés pour la guerre,
recepveur de Vermendois commis 4 recevoir les deniers de la
composition de la ville de Tournay, nous vous envoions les let-
tres du Roy nostre sire atachiés à ces présentes soubz l’un de nos
signes, et vous mandons que, après ce que leur aurés receu des
prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de la ville de Tournay la
somme de xj" frans d'or de et gour la somme de xij™ frans en
quoy il sunt tenus envers le Roy nostre dit seigneur par compo-
sition à eulx faitte, dont les dittes lettres font mention, vous à
iceulx prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de Tournay bail-
liés et délivrés la somme de mil frans restans de ladite somme de
xij™ frans, pour les causes contenues és dites lettres, par la
maniére que le Roy nostre dit seigneur le mande, nonobstant que
par ycelles soit mandé a Bertaut A le Dent, récepveur général
des dittes aydes, que il leur payast la dite somme. Donné a Paris
soubz nos signes le xj° jour d'aoust l'an mil ccc iiij** et iij. Ainsi
signé, Deoco. En tesmoing de ce nous avons mis nostre seel à ces
présentes lettres faites et données en l'an et jour dessasdis.
(Archives de Tournai. — 2° Cartulaire de
la ville (n° 7 de l'inv.), f° xlixretv.)
IIT. — Sacent tout que nous Jehan le Riche, receveur de Ver-
mendois, commis à recevoir les compositions, amendes et explois
taxées par nos seigneurs les généraulx réformateurs ordonnés de
par le Roy, nostre sire, ou province de Raine, cognoissons avoir
heu et receu des prévos, jurés, habitans et communauté de la
ville et cité de Toarnay la somme de douze mil frans d'or qu'il
devoient et en quoy il estoient tenu au Roy, nostre dit seigneur,
pour cause de certains composicions par eulx faitte à nos dits
seigneurs les généraulx réformateurs, c'est assavoir en deniers
comptans, par nous receus pour le Roy, nostre sire, onze mil
frans d'or, et mil frans d'or dont nous nous tenons pour comp-
tens, lesquelx mil frans d'or le Roy, nostre dit seigneur, leur a
donné, quittié et remis pour une fois pour tourner et convertir
ès réfections, édifice et réparations de le halle ordonnée à tenir
les plais dudit seigneur à Tournay, et non ailleurs, de laquelle
somme de xij™ frans d'or dessusdis, c'est assavoir onze mil frans
par nous receus comme dit est, mil frans à eulx donné pour une
fois pour convertir en la manière dessus déclarée, nous, pour le
Roy nostre dit seigneur, nous tenons pour comptent et bien
payés, et en quittons lesdis prévos, jurés, habitans et commu-
nauté de ladite ville et cité de Tournay à tousiours perpétuel-
ANNALES. III. 3
— 34 —
ment, et tous autres & qui quittance en puet et doit appartenir.
Donné soubz nostre scel et signe manuel le xxij° jour dou mois
d'aoust l'an de grace mil ccc iijj** et iij. Ainsi signé, Rice.
(Archives de Tournai. — 2° Cartulaire de
la ville (n° 7 de l'inv.), f 1.)
IV. — Item, est vérité que sur les mil lb. que le Roy nostre
sire donna à ladite ville pour faire et édeffyer une nouvelle halle
devant le helfroy, lesquelx mil furent pris en le composition
des xij™ faitte à nos dits seigneurs les réformateurs, comme dit
est dessus, les commis et députéz à faire ledit ouvrage ont, oul-
tre yceulx mil 1b., payet tant par avant la recepte d'iceuls mil
lb., comme depuis, les parties qui s’ensieuwent, c'est assavoir :
A maistre Jaques de Braibant, pour lui et pour maistre Wil-
lemme Hondreman son compaignon, pour le reste de l'ouvrage
dou pignon de pierre de leditte halle, lequel terme esquey &
payer à le Saint-Remy l'an iiij** et iij, iiij° frans.
Audit maistre Jaques, pour le pointure dou hachement, des
angles et del escut extant ou dit ouvrage, xv) frans.
A lui, pour l'amendement de le machonnerie jugié par ouvriers
en le présence des commis et députéz de par le conseil de ladite
ville, xxviij frans.
A lui, pour le reste de le pointure des ii) ymages et de taber-
nacle estans oudit ouvrage, xxx frans.
A Jehan de Trelon et Jehan Liégois, carpentiers, sur ce quo la
ville leur puet devoir & cause de le carpenterie de ledite halle,
presté à euls, xx Ib.
Somme des parties payés pour cause de ladite halle, oultre les
mil lb. dessus dittes, Liij® iijj** xiiij frans.
(Archives de Tournai. — Rouleau de papier
non classé, décrit en tête de cette note.)
V. — Item, que pour ce que il sembla estre expédient et chose
proufitable pour le commun peuple de ladite ville que une nou-
velle boucherie fuist faitte en ladite ville en le parosce de Saint-
Jaques, heu regard au fait des bouchiers de la grande boucherie
qui vendoyent leurs chars moult chièrement ainsi comme il leur
plaisoit, pour laquelle boucherie faire il convint accater certains
hiretages, et yceuls démolir pour édifyer ladite nouvelle bou-
cherie, laquelle coustenghe ladite ville ne pooit susporter, et pour
ce fu requis au Roy nostre sire qu'il lui pleust à donner licence
à la ville de vendre, sur le émolument de ladite boucherie,
—_ 35 —
C frans de rente à vie à racat, dont ladite ville a heu lettres du
Roy, nostredit seigneur.
[Les lettres ne sont pas transcrites, et manquent au chartrier
de la ville.]
Item, que par vertu desdites lettres la ville vendy, tant aux
habitans de la ville de Tournay commeà j estrangier de Cambray,
au pris de x den. le den., à ij vies à racat, cent frans.
[Le cartulaire des rentes vendues fait défaut dans nos
archives.]
Somme a par lui, pour les cent frans dessusdis, mil frans.
(Archives de Tournai. — Rouleau de papier
non classé, décrit en tête de cette note.)
À. DE LA GRANGE.
LE CLOITRE DES CLAIRISSES AU XVII: SIÈCLE.
Notre savant confrère, M. de la Grange, dans un
remarquable article intitulé : Histoire du couvent des
Clairisses de Tournai (1), écrit (2) : « Ce fut seulement
alors (3) que les religieuses Clairisses purent élever les
constructions définitives de leur couvent, telles qu'on
les voit au plan dressé en 1784 par l’arpenteur juré,
A.-J. Allard ».
« Je n'ai pu rencontrer aucun autre document, que
celui que je viens de signaler, concernant les bâtiments
claustraux ».
J'ai eu la bonne fortune de mettre la main, au dépôt
des Archives communales, sur une copie d’une lettre
adressée au roi par l’abbesse etlesreligieuses clairisses,
dont voici la teneur :
(1) Cf. Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai,
t. xx, p. 216.
(2) Op. cit., p. 224-225.
(3) 2 Janvier 1644.
— 36 —
Au Roy
Remonstrent en profonde humilité les Abbesse et
religieuses du pauvre cloistre de S'° Claire en la ville
de Tournay, que parmy l'héritaige amorty pour icelluy
couvent se trouve la cave d’un lieu secret, longue de
seize pieds et large de treize quon dit avoir servi tant
à ceux quy ont parcydevant possédé l’héritaige des
remonstrantes, que par Quintin Havet, leur voisin, et
ce par indivis, en sorte que la moitié de la ditte cave
est en dessoubs l'héritaige dudit Havet et l’aultre
moitié en dessoubs l'héritaige des remonstrantes. Et
commie on a trouvé messéant, et non sans péril d'incon-
vénient qu'un cloistre des filles religieuses se servirait
de semblable lieu non divisé d’arriére le voisin, les
Remonstrantes n'ayantes aultre lieu propre à ce, ont
supplié leur voisin de permettre qu'elles feroient y batir
sur leurs parte et à leurs fraix un mur par le milieu
pour la diviser. En quoy le dit Havet ne peut recep-
voir aucune incommodité, mais au contraire beaucoup
d’accommodement. Cependant l’on le trouve tant arresté
à refuser chose s’y raisonnable que ni pour prières et
supplications, ni pour l'instance de plusieurs person-
naiges de quallité et aultre, ny pour la remonstrance
des inconvéniens qui pourroient arriver, on n'a pu
obtenir par lespace de deux ans aultre chose que
l'exemple d'une extreme opiniastreté. Par quoy les
remonstrantes ayantes jusques ores estez fort incom-
modées, se retirent vers vostre Ma‘ la suppliant estre
servie d’auctoriser le magistrant d'icelle ville de veoir
ce lieu, pour l'intelligence duquel se joinct icy la carte
figurative, et puis leur rescription vœu par vostre
Ma‘, en ordonner côme elle trouvera convenir, quoi
faisant et™.
L'intérêt de ce document réside surtout en ce qu'il
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D. Jey dvtaoubs 1
ot Loge Ov 13 Lu Do
— 37 —
y est joint un dessin inédit représentant les bâtiments
conventuels des Clairisses en 1649, car notre lettre
porte en marge ces mots : « s'adressent les suppliantes
aux Eschevins de la ville de Tournay.... le 18 jan-
vier 1649 ».
C’est donc un plan perspectif du cloître des Clairisses
après l'acquisition de la maison de Nicolas de la Cha-
pelle, dans la grande rue S‘-Piat (1), acquisition dont
l'acte fut passé le 2 janvier 1644.
Il m'a semblé intéressant pour l'histoire des Com-
munautés religieuses de notre ville d'exhumer ce docu-
ment et je crois que nos Annales neferaient pas besogne
inutile en reproduisant ce dessin, probablementunique,
qui fixerait, à jamais, l'aspect du couvent des Clairisses
à Tournai, dans la première moitié du XVII° siècle.
A. Hocquer.
(1) Cf. Op. cit., p. 224.
SEANCE DU 11 FEVRIER 1897.
M. LE COMTE DE N&poncHEL, Président.
M. Euaéne Soir, Secrétaire.
Le procés-verbal de la séance de janvier est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a reçues
pour la société depuis la derniére réunion.
1. Bulletin de l'Académie royale des Sciences... de Belgique,
66° année, 3° série, tome 32, n° 12; id. tome 33, n° 1.
2. Collection des chroniques belges inédites — correspondance
du cardinal Granvelle, par Charles Piot, 1896.
3. Même collection: Chartes inédites de l'abbaye d'Orval, par
A. Delescluse.
4. Table chronologique des Chartes et diplômes imprimés
concernant l'histoire de la Belgique, par A. Wauters, tome 9.
5. Mémoires et publications de la société des Sciences des
arts et des lettres du Hainaut, année 1896.
6. Société royale belge de géographie. Bulletin, 20° année,
n° 6.
7. Compte-rendu des séances de la Commission royale d’his-
toire, 5° série, tome vi. V® Bulletin.
8. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série,
tome x, n° ll.
9. Revue Bénédictine, 1897, n° 2.
— 39 —
10. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 11,
1" livraison.
11. Bulletin du Cercle historique de Gand, 4° année, n* G et 7.
On y trouve, page 202 et suivantes, à propos d’une discussion
sur les caractères de l'architecture des monuments gantois, de
très intéressants aperçus sur l’école d'architecture tournaisienne.
Il est donné lecture de la correspondance.
La Société dunkerquoise pour l'encouragement des
sciences annonce qu'elle organise pour le 14 juillet
prochain une exposition artistique de photographie.
M. le Président fait connaître que la Société royale
de numismatique de Belgique tiendra cette année son
- assemblée générale à Tournai. On décide de lui faire
une réception semblable à celle qui a été faite au mois
d'août dernier à la Gilde Saint-Luc.
M. de la Grange signale dans la revue L'écriture, la
biographie d'un tournaisien Léon Hocquart. Il propose
de demander à l'auteur l'autorisation de la reproduire
dans nos Annales, ce qui est adopté.
M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de
M. C. Liégeois, demandant des renseignements sur
Gilles de Chin, en vue d'un travail qu'il prépare. Les
membres présents donnent quelques indications qui
seront transmises à l'écrivain.
M. Hocquet dépose le manuscrit d'une nouvelle
communication de M. d’Herbomez sur les Sources de
l'Histoire du Tournaisis, et relative aux manuscrits
conservés à la bibliothèque nationale de Paris. On en
vote l'impression.
M. Houtart demande s'il ne serait pas opportun
d'organiser quelques conférences cet hiver, sous la
_. 40 —
direction de la Société. L’un des premiers sujets qu'on
pourrait traiter serait le plan de Tournai de 1701
récemment étudié par deux de nos confrères. L’assem-
blée accueille avec beaucoup de sympathie cette pro-
position, mais un membre fait observer que le sujet
proposé par M. Houtart ne pourrait étre traité actuel-
lement, les auteurs s'étant engagés à le faire lors d'une
soirée qui va être donnée au profit de l'œuvre des
Enfants moralement abandonnés.
Sources de Uhistoire du Tournaisis.
LES MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE
DE PARIS.
Le cabinet des manuscrits de la Bibliothéque natio-
nale, où sont venus s’accumuler, depuis plus de cing
siècles, tant de volumes aussi remarquables par leur
texte que par la splendeur de leur décoration, est, à
l'heure actuelle, le plus grand dépôt de livres manus-
crits qui alt jamais existé. Le nombre de ces volumes
dépasse cent mille; et comme beaucoup d’entre eux
sont, en réalité, des recueils de chartes et de pièces
d'archives, c’est par millions qu'il faudrait compter les
documents que renferme le merveilleux dépôt de la rue
de Richelieu. Ces manuscrits de la Bibliothèque natio-
nale composent des Fonds et des Collections. Je réserve
pour plus tard la description des volumes intéressant
le Tournaisis dans les Collections de Flandre, de
Picardie et autres. Mais je dois rappeler qu'un certain
nombre de collections ont été successivement versées
dans les Fonds; telles la collection Béthune et la col-
lection Gaigniéres, qui n'existent plus en tant que
collections, et ont été fondues, la première dans le
— 4] —
Fonds français, la seconde, partie dans ce même Fonds
francais, partie dans le Fonds latin.
Les manuscrits de la Bibliothèque nationale ont été
classés par fonds suivant la langue employée dans ces
manuscrits. Il est bon d'observer toutefois que le clas-
sement n'est pas rigoureux, parce qu'il ne pouvait pas
l'être. On trouve donc, dans certains volumes du Fonds
latin des documents en langue française, comme il peut
arriver que tel manuscrit du Fonds italien contienne
des documents en espagnol, et vice versa.
Je parlerai d’abord du Fonds latin, qui se subdivise
en Fonds latin proprement dit, et en Fonds des nou-
velles acquisitions latines. C’est dans ce dernier fonds
que, depuis 1868, prennent place tous les manuscrits
en langue latine qui entrent à la Bibliothèque natio-
nale par acquisitions, dons, ou autrement. Le Fonds
français, dont il sera question ensuite, présente la
même subdivision. Après avoir examiné les manuscrits
du Fonds français, nous aurons donc à passer en revue
ceux du Fonds des nouvelles acquisitions françaises.
Nous complèterons cette étude des manuscrits de la
Bibliothèque nationale qui peuvent intéresser, à un
titre quelconque, le Tournaisis, en décrivant un
manuscrit du Fonds espagnol, et quelques manuscrits
du Fonds néerlandais.
§ I. Manuscrits du Fonds latin.
Les manuscrits latins 795, 803, 805, 806 et 809
sont des Lectionnaires. Ils n'ont d’autre intérêt, pour
l'histoire du Tournaisis, que leur provenance. Tous, en
effet, comme M. Léopold Delisle l'a établi dans son
beau livre, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque
nationale (t. 11, p. 409), ont été en la possession de
l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés-lez-Tournai.
— 42 —
Les ms. latins 1940 et 2677 sont entrés 4 la Bibl.
nat. avec les collections de Le Tellier. Avant d’appar-
tenir à cet archevêque de Reims, ils faisaient partie de
la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai,
comme en témoignent les inscriptions qu'on y peut lire:
« Liber Sancti Martini Tornacensis ecclesie. Servanti
benedictio, auferenti maledictio ». Ces ms. du
XII° siècle, qui contiennent, le premier, les quatre
livres de saint Augustin sur la doctrine chrétienne, et
une apologie de ces quatre livres par un anonyme, le
second, des œuvres de saint Jérôme, de saint Yves et
de saint Hilaire, n’intéresseraient le Tournaisis que
parce qu'ils proviennent de la grande abbaye bénédic-
tine tournaisienne, si le ms. lat. 1940 ne présentait,
sur le recto de son deuxième feuillet, le relevé des
donations de biens et dimes à Eparcy, faites à l’abbaye
de Saint-Martin par Clairambaud du Rosoy et autres.
Ces propriétés furent cédées par notre abbaye à celle
de Foigny après 1160. Comme les notes du folio 2° du
ms. lat. 1940 se rapportent au temps où l'abbaye de
Saint-Martin possédait encore Eparcy, on peut en
conclure que cette partie du ms. est antérieure à 1160.
Le ms. lat. 85664 provient également de Saint-
Martin de Tournai, et a appartenu, comme les précé-
dents, à Le Tellier. Il est du XIII° siècle et contient
notamment les lettres de l'évêque Etienne de Tournai,
précédées d'un index, et le Tractatus de pace, de
Guibert de Tournai.
On trouve dans le ms. lat. 8976, aux f° 37-45,
quelques notes sur le diocèse de Tournai, non pas sur
l'ancien diocèse, mais sur celui qui fut constitué en
1559. Ces notes, empruntées au XVII®° siècle, par
Henri Suarez, pour son Orbis christianus, à des ouvra-
ges de seconde main, sont très sommaires et sans
— 43 —
grande importance. Il peut cependant n'être pas sans
intérét de dire ici que notre volume contient un
résumé de l'histoire des évêques de Tournai, poussée
jusqu'à Maximilien Vilain de Gand (1621).
Les ms. lat. 9124 et 9125 ont été signalés par
M. Gachard, au tome 1, p. 294, de son livre La Biblio-
théque nationale à Paris, qui fait partie, comme on
sait, de la Collection des chroniques belges inédites.
M. Alphonse Wauters, dans les Bulletins de la Com-
mission royale d'histoire (4™° série, t. 11, p. 79-198), en
a également parlé. Ce sont des recueils de copies de
-chartes se rapportant aux années 1195-1594. Ces
recueils, constitués à Lille au XVII° siècle, sont
extrêmement importants pour l'histoire des rapports
de la France avec la Flandre. Pour l’histoire du Tour-
naisis, ils n'offrent qu'un intérêt secondaire. On trouve
cependant à glaner pour cette histoire dans le ms. lat.
9124, aux pages 1, 27, 111 et 151.
Le ms. lat. 10168 provient du chapitre de la cathé-
drale de Tournai. C’est un cahier de 12 feuillets de par-
chemin, du format que nous appellerions gr. in-4°.
Dans le haut du 1° feuillet, on lit : « Quaternus cen-
sarum et reddituum officii panis refectorii, factus et
renovatus in anno Domini millesimo quadringentesimo
quarto decimo ». Cette inscription détermine parfaite-
ment l’âge et le but de notre manuscrit. Ce compte de
l'office du réfectoire des chanoines de Tournai n'est
malheureusement arrivé à la Bibl. nat. qu’à l’état de
fragment.
‘Le ms. lat. 10169 se compose de 13 feuillets de
parchemin d'un petit format oblong, sur lesquels ont
été transcrites, au XV° siècle, quatorze chartes de la
première moitié du XIII° siècle, concernant toutes le
monastère de Notre-Dame-des-Prés-Porçins-lez-Tour-
—_ 44 —
nai. On peut dire, en conséquence, que le ms. lat. 10169
est un cartulaire des Prés-Porçins. On sait par une
note insérée au tome cxvi (f° 179) de la Collection
Moreau, comment ce ms. est entré à la Bibl. nat. Il
avait été envoyé à Moreau, pour le Dépôt général des
chartes de France, par dom Queinsert, qui l'avait pro-
bablement obtenu sans peine de l'abbesse des Prés-
Porçins; et du Dépôt des chartes il a passé rue de
Richelieu. Je n'ai pu vérifier si les quatorze chartes
qui sont copiées dans ce petit cartulaire se retrouvent
en original à Mons, aux Archives de l'Etat, dans le
Fonds des Prés-Porcins.
Il convient de signaler parmi les sources de l'his-
toire du Tournaisis les ms. lat. 10968 et 10969, qui
sont des cartulaires du chapitre de la cathédrale de
Cambrai, parce qu’ils contiennent naturellement, pour
la partie de la ville de Tournai qui, se trouvant sur la
rive droite de l’Escaut, ressortissait à l’évêque de Cam-
brai, quelques documents intéressants. Je me bornerai
à citer, pour prouver mon allégation, dans le 10968,
au f° 4&, la copie d’une charte de Nicolas, évêque de
Cambrai, datée de 1138, et concernant la paroisse de
Saint-Brice à Tournai; et dans le 10969, aux f°* 61> et
62°, la double copie d’une charte de Mathilde, abbesse
du Sart-Notre-Dame-lez-Tournai, datée de 1238, et
relative aux droits que le chapitre de Cambrai possé-
dait au Saulchoir.
Les ms. lat. 11733 et 12682, qui proviennent de
Saint-Germain-des-Prés, contiennent une copie du
XVII° siècle de la chronique d’Herman de Tournai.
Dans le 11733, aux f” 176 à 188, on trouve toute la
partie de cette chronique qui, dans l'édition du Spici-
lège, est publiée sous les numéros 1 à 40. Le reste se
trouve dans le 12682, aux f* 239 4 264. Cette copie,
— 45 —
exécutée d'après un manuscrit de l'abbaye de Saint-
Martin de Tournai, n'offre pas d'intérêt. Au contraire,
une Historia Sancti Martini Tornacensis, qui se trouve
aux f° 219 à 237 du ms. lat. 12682, ne manque pas
d'importance. Après l'histoire de la fondation, des
progrès, de la destruction et de la restauration de
l'abbaye de Saint-Martin, elle présente une liste des
abbés, depuis Eudes ou Odon, le restaurateur du
monastère en 1092, jusqu'à Pierre Cazier, trente-qua-
triéme abbé; puis, des documents divers sur les privi-
lèges accordés à l'abbaye par les papes, sur les églises
avec lesquelles l’abbaye de Saint-Martin était en com-
munion de prières, sur les Heroes et sur les Scriptores
San Marliniani. L'Hisloria se termine par un cata-
logue des reliques qui se conservaient à Saint-Martin -
au XVII° siècle. Il n'est pas impossible d'attribuer
cette Historia, dont on trouve aux f* 265 à 298 du
méme ms. lat. ]2682, une sorte de réplique, au sous-
prieur de Saint-Martin Gilles du Quesne. Le lat. 12682
contient donc, indépendamment d'un fragment de la
chronique d’Herman de Tournai, deux histoires en
latin, composées au XVII° siècle et s'arrétant toutes
deux en 1656, de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai.
Quelques notes et une lettre 4 Mabillon terminent ce
volume. Notes et lettre sont relatives 4 une préface
qu'un moine de Saint-Martin, nommé Willelmus, avait
rédigée pour les œuvres de saint Augustin, et que
dom Delannoy, moine de Citeaux, communiquait à
Mabillon, le 17 octobre 1678.
Comme les ms. lat. 11733 et 12682, le lat. 12910
vient de Saint-Germain-des-Prés, et comme eux il est
du XVIT° siècle. On y trouve, aux f°* 54 et 55, une
Narratio de prima constructione urbis Tornacensis, en
l'an 143 de la fondation de Rome. Il est à peine besoin
—— AG ——
de dire que cette narration est dénuée de valeur histo-
rique. Au f° 56° se voit une chronologie des évêques
de Tournai et une histoire ecclésiastique de leur dio-
cése, qui s’étend jusqu’au f° 71* où commence une
histoire de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai. Cette
histoire occupe les feuillets 71 & 96, dernier du
volume. Mais il convient de noter que les feuillets 73,
76, 78, 81 à 85, 87 à 89,91, 92 et 94, nefont pas suite
à ceux qui les précèdent. Ces feuillets, qui contiennent
des fragments, assemblés sans ordre, de la chronique
d’Herman de Tournai, ont été intercalés par erreur
dans l’histoire de l'abbaye de Saint-Martin. Celle-ci est
en latin, comme les autres parties du 12940 qui inté-
ressent Tournai. Ces divers morceaux, qui ne sont en
somme qu'un arrangement de la chronique d'Herman,
ne sont pas inédits. On les trouve imprimés au t. XIV
des Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, pp.329
et seq., sous le titre d’'Historiæ Tornacenses.
Dans son admirable livre sur Le cabinet des manus-
crits de la Bibliothèque nationale, M. Léopold Delisle
a signalé un certain nombre de volumes qui avaient été
donnés à la Sorbonne par des personnages se ratta-
chant au Tournaisis. Tels sont les ms. lat. 15430,
donné par Gautier de Douai, doyen de Tournai; le
lat. 15629, légué par Joseph de Bruges, chanoine de
Tournai; le lat. 15704, légué par un archidiacre de
Tournai du nom de Nicolas; le lat. 15721, qui pro-
vient d'un legs fait à la Sorbonne par l’évêque de Tour-
nai, Michel de Warenghien; le lat. 16514, qui porte
dans le haut de son f° 2 recto l'inscription « Liber Gal-
teri, thesaurarii Tornacensis »; et d’autres encore. Ces
ms. n'intéressent le Tournaisis qu’à raison des noms et
qualités de leurs donateurs. Pour le fond, ce sont des
livres classiques ou pieux, un Valére-Maxime, les
— 47 —
Sentences de Pierre Lombard, les ceuvres de saint
Denis l’Aréopagite, etc. On trouvera sur ces volumes -
* tous les détails voulus dans le livre de M. L. Delisle,
t. 1, pp. 147 et seq. Il suffit ici de signaler leur
existence.
Le ms. lat. 17029 a appartenu a Gaigniéres. On y
trouve, aux f* 75 à 82, d'une main du XVII? siècle,
quelques notes concernant les évêques de Tournai !
Gautier (1166), Jean de Thoisy (1411), d'Anglure de
Bourlemont (1668), Gilbert de Choiseul (1690), Cail-
lebot de la Salle (1690), de Coëtlogon (1707) et de
Beauvau (1707). Ces notes, accompagnées d’armoiries,
sont sans importance.
Le ms. lat. 17058 est un recueil de documents
originaux qui provient de la collection H. Bordier.
Parmi ces documents, il en est dix qui intéressent le
Tournaisis. Tous sont des actes d'intérêt privé passés
pardevant les échevins de Tournai, et sont rédigés en
français. La plupart constatent des ventes de biens
immeubles et sont peu importants. Ils se rapportent
aux années 1275 à 1300. On les trouve dans le volume
sous les numéros 18 à 27.
Le ms. lat. 17799 est une chronique de Tournai,
écrite au XV° siècle, et qui provient du couvent des
Blancs-Manteaux de Paris. Ce petit volume sur papier
ne comporte que 12 feuillets. Il commence ainsi : « De
antiquitate urbis Tornacensis. Anno ab Urbe condita
centesimo xliiij°, Tarquinius priscus, quintus rex
Romanorum, anno X° regni sui, Tornacum, notabi-
lem civitatem, construxit.... ». On voit par cette cita-
tion que le début de notre chronique se rattache au
genre fabuleux. Plus tard, à partir du f° 4, elle devient
plus sérieuse, et les notes qu'on y trouve sur les évêques
de Tournai, jusques et y compris Jean Chevrot, pour
— 48 —
si brèves qu'elles soient, ne laissent cependant pas
d'offrir un certain intérêt. Le commencement de notre
chronique est assez analogue aux récits publiés par le
chanoine De Smet, dans son Corpus chronicorum
Flandriæ (t. 11, pp. 483-501), et dans les Monum. Ger-
mania hist., (Script., t. x1v, pp. 329-340). La suite
différe par les détails de la chronique publiée aux
pages 566-575 du méme t. 11 du Corpus chron. Flan-
driæ, mais est presque identique à celle que le baron
de Reiffenberg a donnée en appendice à la Chronique
rimée de Philippe Mouskès, (t. 1, pp. 632-545).
Il me reste à parler du ms. lat. 18177. IL était
autrefois dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-
Martin de Tournai, et il a conservé la reliure du
XV: siècle qu'il portait dans cette bibliothèque, avec
la plaque de corne sous laquelle on lit : « Sermones
F. Willelmi que sic incipiunt : Dicite filie Sion.
cccxxxvill ». Ce chiffre se rapporte évidemment à un
ancien catalogue de la bibliothèque de Saint-Martin.
Le corps du ms. présente les sermons de Guillaume
de Lyon, d’une écriture du XIV® siècle. Mais sur les
feuillets qui précèdent ces sermons, on rencontre une
liste des abbés de Saint-Martin, écrite au XV° siècle,
et dont l’auteur s'est nommé. Après avoir cité les abbés
jusqu’au vingt-quatrième, Jean, alors en fonctions, le
scribe, en effet, a ajouté :
Johannes, vigenus quartus,
qui nunc preest, ita regnet,
morte functumque coronet
hunc Christus, ac celos donet
scriptori Mathie Grenet.
Anno 1497.
— 49 —
Ce M. Grenet était un personnage assez intéres-
sant. On trouvera sur lui et ses œuvres des rensei-
gnements dans ma notice sur Un manuscrit de Lyon,
publiée au t. 1 des Annales de la Société historique de
Tournal. | |
§ II. Manuscrits du Fonds des nouvelles acquisitions
latines. |
. Tous les ms. latins acquis par la Bibliothèque natio-
nale depuis 1868 sont rangés, comme je l'ai dit, dans
le Fonds des nouvelles acquisitions latines. Un assez
bon nombre des ms. de ce Fonds intéressent l'histoire
du Tournaisis plus ou moins. C’est d’abord celui qui
porte le n. 357, trés petit volume de 48 feuillets de
parchemin, écrit au XIII° siècle, qui a dû séjourner
assez longtemps à Tournai, mais dont un seul feuillet,
le dernier, offre quelque intérêt pour l’histoire de cette
ville. Sur le verso de ce feuillet 48, en effet, on lit ces
mots : « L’an m.ccccc. soixante sixe, contre les images
s'est mise la cannaille de Tournays malheureuse 4
jamais. Phle de Ghoy »; et sur le recto du même
feuillet, ces deux petites pièces de vers :
Mil ce ans lx et douse,
vint une mors laide et hisdouse,
qui parmi cest pais passa,
dont mains riches hom trespassa.
Et des vacches l'autre an apriés,
fu li mortories tout chi priés.
Mil ce xxili ciunquante,
et de semaines ne sai quante,
le nuit saint Jehan décolasse,
fist 4 Tournai tel eslavasse
ANNALES. III, 4
— 50 —
de pieres de v pols de tour,
voire de vi u là entour, |
qu’aucunes gens priés de c ans
ne virent onques en lor tans
cheir si grans pieres ne teus.
Et por cho point ne s’end’est teus
Jakes, ains l’a mis en mémorie
pour cho c’on n'oublit le temporie.
Sur l’une des feuilles de garde de notre ms., qui
porte une reliure moderne, on lit cette inscription,
écrite au crayon : « 125. Casterman. 22 septem-
bre 1819 ». M. Léopold Delisle, dans son livre inti-
tulé Manuscrits latins et français ajoutés aux Fonds
des nouvelles acquisitions pendant les années 1875-
1891, a copieusement décrit (p. 421), le ms. nouv. acq.
lat. 357.
Le ms. nouv. acq. lat. 1210 est un recueil de chartes
dont quelques-unes (n* 6, 8, 11, 14, 15, 16 et 18)
regardent Tournai. Ce sont des actes d'intérêt privé,
passés par devant les échevins ou les voirs-jurés de notre
ville. Ils sont au nombre de sept, tous en français, des
années 1275-1323. Parmi eux J'ai remarqué l'acte qui
porte le numéro 14. Il est daté du lundi avant la saint
Nicaise 1313. Les voirs-jurés de Tournai y constatent
la vente à Pieron de le Crois, le fruitier, par Jehan
Barais, de Watrelos, et ses deux enfants, des fruits de
dix de leurs arbres 4 Watrelos.
Les ms. nouv. acq. lat. 1219 et 1220 contiennent
une copie figurée, exécutée en 1873, du beau cartulaire
de l’abbaye de Saint-Amand-en-Pévele, conservé à
Lille dans les Archives du Nord. On connaît l'impor-
tance de ce cartulaire pour l'histoire du Tournaisis et
de ses annexes. Nous devons donc nous féliciter qu’il
— 5] —
y en ait maintenant deux exemplaires, un 4 Lille et
l'autre à Paris.
Le ms. nouv. acq. lat. 2183 est, comme le 1210, un
recueil de chartes. Il provient du calligraphe Taupier.
On y trouve quelques actes d'intérêt privé passés par-
devant les échevins de Tournai, de 1277 à 1324. Ce
ms. a été décrit par M. L. Delisle dans ses Mélanges
de paléographie et de bibliographie (pp. 388-391).
L'éminent administrateur général de la Bibliothèque
nationale ayant donné dans ce livre une analyse som-
maire de toutesles chartes querenferme le2183, je crois
inutile d’imprimer ici la notice de celles de ces chartes
françaises, au nombre de sept (n® 11, 14, 18, 21, 24,
25 et 29), qui proviennent des échevinages de Tournai.
Je ne m'étendrai pas sur le ms. nouv. acq. lat. 2195,
qui est le célèbre psautier quadriparti du XII° siècle,
provenant de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai, et
acheté en 1879 par la Bibliothèque nationale à la
vente Firmin-Didot. Ce ms. n’a, pour le Tournaisis,
d'autre intérêt que son origine. M. L. Delisle, dans ses
Mélanges de paléographie et de bibliographie (pp. 150-
154), a donné une description complète de ce beau
volume, à propos duquel on peut également consulter
Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale,
t. 1, p. 217. |
Nous revenons aux recueils de chartes avec le ms.
nouv. acq. lat. 2230. Ce recueil, qui contient des
chartes latines et françaises, avait été formé par
Léopold Pannier. Celles de ces chartes, au nombre de
. dix (n° 9 à 12, 19, 26, 29 à 32.), qui intéressent
Tournai, sont toutes en français. Ce sont des actes
d'intérêt privé provenant des échevinages de Tournai.
Dans ses Manuscrits latins et français ajoutés aux
Fonds des nouvelles acquisitions de 1875 à 1891,
M. L. Delisle en a donné une analyse à laquelle il
suffit de renvoyer le lecteur.
C'est encore un recueil de chartes que le ms. nouv.
acq. lat. 2306. Il en renferme deux qui intéressent
Tournai. La première (pièce 20 du recueil) est Je tes-
tament de Wicart de Maubrai, reçu par les échevins
de Tournai en mars 1289. La seconde, qui porte dans
le recueil le numéro 24, est une lettre adressée aux
échevins de Tournai par l'abbé d’Anchin, pour attester
que Eve li Adriens est la plus proche héritière de
Mariien, « ki fu femme Rohiert le Voirier ». La lettre
est du mardi des Pasqueres 1326.
Le ms. nouv. acq. lat. 2309, autre recueil de chartes,
a été décrit par M. L. Delisle, aux pages 647 et suiv.
deson livredéjà cité: Manuscrits latins et français, etc.
On trouve là une analyse détaillée de toutes les chartes
qui composent ce beau recueil, d'où j'ai tiré la charte
du châtelain Evrard Radou, publiée au t. 11 de mon
Histoire des châtelains de Tournai, sous le numéro 14.
Une autre charte du 2309 a été publiée intégralement
par M. Delisle (Op. cit., p. 648). Elle concerne Tour-
nai, de même que trente-trois autres du même recueil,
se rapportant aux années 1235 à 1310. Il paraît inutile
de réimprimer ici les analyses de ces chartes qu'a
données M. Delisle. Mais je dois signaler parmi elles
plusieurs testaments curieux faits par des Tournai-
siens (pièces 113, 114, 124, 129) et un acte, extrême-
ment intéressant au point de vue de l'exploitation des
forêts au moyen âge, par lequel l'abbé de Marchiennes
vend huit coupes dans les bois de Marchiennes au
bourgeois de Tournai Evrard Aletake. Cette charte,
qui est datée de février 1248, porte dans le ms. nouv.
acq. lat. 2309 le numéro 109.
— 53 — :
§ II. Manuscrits du Fonds français.
Il y a beaucoup de manuscrits du Fonds francais
dans lesquels on rencontre des documents concernant
le Tournaisis. Cela tient à ce qu'un grand nombre des
ms. de ce Fonds sont des recueils de pièces d'archives,
et que, dans les premières années du XVI° siècle
surtout, il se trouve que ces pièces font très souvent
mention de négociations du roi de France, soit avec le
roi d'Angleterre, soit avec l'Empereur, relatives à
notre province. Je nexaminerai pas les ms. du Fonds
français suivant leur ordre numérique. Au contraire,
je grouperai ceux de ces ms. qui ont pour le Tournai-
‘ sis un intérêt analogue. Ainsi le Fonds français con-
tient plusieurs ms. du Traité des six toisons par
Guillaume Fillastre, évêque de Tournai. Ces ms. n'ont
pour nous d'intérêt qu’à raison de la qualité de leur
auteur. Ce sont les ms. français 138, 139, 140, 141,
8998 et 16997. On trouve sur quelques-uns de ces
volumes, qui sont des exemplaires de grand luxe d’un
ouvrage très curieux, des renseignements abondants
dans Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi,
par Paulin Paris (t. 1, pp. 269-277).
C'est encore un ms. qui n'a pour nous d'intérêt que
par sa provenance, que le ms. fr. 1588. Il fut donné à
la Bibliothèque du roi, le 26 janvier 1715, par un cha-
noine de Tournai nommé Watcans. Ce chanoine, qui
n'était pas un personnage insignifiant, fut l'ami de
Baluze, de l'abbé Bignon, et d’autres savants éminents.
On trouve quelques renseignements sur lui au t. 11 des
Bulletins de la Société historique de Tournai (p. 207).
Au sujet du ms. fr. 1588, qui est un recueil de poésies,
la plupart émanant de Philippe de Remi, seigneur de
7 —
Beaumanoir, et qui, avant d’appartenir au chanoine
Watcans, avait fait partie de la célébre bibliothéque
de Charles de Croy, on consultera avec fruit Le cabinet
des manuscrits de M. Delisle (t. 1, p. 335 et t. 11,
pp. 206 et 359).
Il est difficile d'affirmer que le ms. fr. 5608 a pour
l'histoire du Tournaisis un intérêt supérieur. Il doit
cependant être mentionné parmi les sources de cette
histoire. C'est un cartulaire du comté de Hainaut, qui
contient, en effet, la copie de quelques pièces relatives
à l'histoire de notre province. Telles sont, au f° 93,
une traduction francaise de la charte de commune de
Tournai de 1187; au f° 96, une copie de la charte
d'août 1289 par laquelle Hugues de Châtillon, comte
de Saint-Pol, sa femme et ses fréres, vendirent les
Chauxfours à la ville de Tournai; et au f° 103°, une
copie de la charte de Louis X le Hutin, en date de
Paris, 24 octobre 1315, et relative à la délimitation
des frontières de France vers Tournai et Fémy. Ces
trois copies sont du XIV° siècle, comme toutes celles
que contient le ms. fr. 5608. Ce ms. comporte
105 feuillets de parchemin, du format petit in-folio. I]
est relié aux armes de Colbert. Je présume qu'il fut
envoyé de Lille au grand ministre par Denis Godefroy,
le savant garde des archives de la Chambre des
comptes de Lille. Les éditeurs des cartulaires du Hai-
naut, publiés dans les Monuments pour servir à l'his-
toire des provinces de Namur,etc., MM. de Reiffenberg
et Devillers, ne l'ont pas connu; et c'est grand dom-
mage, car ils auraient pu, sinon y puiser beaucoup de
documents qu'ils ne connaissaient pas par ailleurs, du
moins s'en servir pour améliorer sensiblement leur
publication.
Le ms. fr. 9492 vient de Du Cange. Il contient, de
— 55 —
la main du fameux érudit, des notes sur la géographie
de la France, parmi lesquelles il en est (p. 67) quel-
ques-unes relatives à Tournai. Ce sont de simples
renvois 4 des ouvrages imprimés, sans importance.
M. Gachard, dans La Bibliothéque nationale à Paris,
t. 1, pp. 415, a longuement décrit le ms. fr. 20363.
C'est une chronique de Flandre, composée au
XV° siècle, fort intéressante par elle-même, mais où
on ne trouve, pour l'histoire du Tournaisis, rien de
plus que dans la plupart des chroniques générales.
11 en est de même pour le ms. fr. 23014. également
décrit par Gachard (Ibidem, t. 1, pp. 30-55), et qui est
un volume des chroniques de Hainaut de Jean
Le Fèvre. Ce fragment des « Grandes hystoires de
Haynau >, écrit au XVI° siècle, se rapporte aux évé-
nements de la fin du XV° et du commencement du
XVI" siècles. On y trouve, aux f* 153-156, 162, 278
et 284, quelques renseignements pour l'histoire de
notre province. |
Après avoir signalé ces chroniques générales, venons
aux chroniques tournaisiennes. Il y en a plusieurs
dans le Fonds français de la Bibliothèque nationale.
Celle qui encombre les ms. fr. 9343 et 9344, quoique
sans valeur historique, est peut-être la plus curieuse.
Mais, à vrai dire, c’est moins une chronique qu’un
roman, le roman de Turnus, fondateur de Tournai.
Cependant, comme l’auteur inconnu de ce roman, s’il
n'était pas Tournaisien, connaissait du moins à fond
l'histoire de notre ville, le roman de Turnus n’est pas
aussi absolument dénué d'importance qu'on serait
d'abord tenté de le croire. C'est pour cela que je le
range parmi les chroniques tournaisiennes Les ms. fr.
9343 et 9344 sont deux beaux volumes écrits sur
papier au XV° siècle. Ils contiennent des miniatures
— 56 —
d'un style étrange. L’exemplaire est aux armes de
Bourgogne. Il est regrettable que le premier feuillet
du fr. 9343 ait été arraché en partie, car l'auteur, très
vraisemblablement, s'y nommait en toutes lettres.
Le ms. fr. 24052 contient toute une série de chro-
niques tournaisiennes, les unes en prose, les autres en
vers, la plupart présentant pour l'histoire du Tour-
naisis un vif intérêt. Ce ms. a été décrit par Gachard
(La Bibliothèque nationale à Paris, t. 1, pp. XXXIV et
&5-87), et par M. de Gaulle, dont l’article, publié
d'abord dans le Bulletin.de la Société de l'histoire de
France, a été réédité au t. 11 (pp. 129 et suiv.) des
Bulletins de la Société historique de Tournai. Le ms.
fr. 24052, intitulé Universalis, et relié aux armes de
Richelieu, paraît presque tout entier de la même main,
celle de Jehan Blampain, qui écrivait en 1507-1508.
Ses vingt-neuf premiers feuillets ne concernent pas
Tournai. A partir du f° 29°, au contraire, jusqu'au
feuillet 439, dernier du volume, le 24052 est exclusi-
vement tournaisien. Comme ce ms.:a été plusieurs fois
décrit, je n'entrerai pas à son sujet dans de grands
détails. Il suflira de dire qu'avant de se terminer
(f° 144-439) par le Kalendrier de la guerre de Tournay,
publié par Hennebert dans les Mémoires de la Société
historique de Tournai (t. 11 et 111), il ne présente pas
moins de quatre chroniques tournaisiennes différentes.
La première occupe les feuillets 29°-82°; elle est en
prose et nous offre, à côté de chapitres au moins
étranges, comme celui qui porte cette rubrique : « Cy
s'ensieult combien saint Lehire avoit de rente cescun
an », un certain nombre de détails, qui ne sont pas
dépourvus d'intérêt, sur les origines de l’histoire tour-
naisienne. Cette chronique s'arrête à la fondation de
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai par saint Eloi,
— 57 —
Celle qui la suit, et qui est en vers, nous relate les
événements jusquen 1340. Elle occupe les feuillets
83>-92> du fr. 24052. Sur les feuillets suivants (93-105
et 128), autre chronique en vers, précédée de cette
rubrique : « Chy aprés s’ensieult de la fortification de
Tournay, depuis le porte Saint Martin jusques à
l'Escault, et depuis l’Escault jusques aulx Cauffours,
et le Bruille, et ailleurs, fait par les bourgois et com-
munaulté deladite ville durant la guerre des Flamens >».
Il semble que Cousin, au t. 1, 1v° partie, pp. 92 et
suiv., de son Histoire de Tournay, n'ait fait qu'abréger
en prose notre chronique qui, au point de vue topo-
graphique, fournit sur Tournai de bons renseigne-
ments. Une. quatrième chronique commence sur le
feuillet 128, se continue sur les feuillets 129-143
d'abord, puis sur les feuillets 106-125. On y trouve
une foule de faits curieux relatifs à l’histoire tournai-
sienne. I] n'y a rien à dire des dizains, ballades et
autres pièces de vers qu'on rencontre sur les feuillets
125° à 127 du ms. fr. 24052 sinon qu'on y lit à
diverses reprises le nom.de Du Haveron, qui était
celui d'une importante famille tournaisienne, dont l'un
des membres a probablement possédé notre volume.
On trouve dans le ms. fr. 24430 deux chroniques
de Tournai en prose, et une histoire de saint Eleu-
thère en vers alexandrins. La première chronique
occupe les feuillets 113-116; elle est du genre fabu-
leux. La seconde s'étend sur les feuillets 151-169, et
se rattache au même genre. Ces deux chroniques
noffrent donc, au point de vue historique, qu'un
intérêt négatif. L'histoire desaint Eleuthére, ou, comme
dit l’auteur, de saint Lehire, n’a pas plus de valeur
bistorique. Lesdiverses descriptions qui ontété données
du ms. fr. 24430 me dispensent d'en parler longue-
— 58 —
ment. On peut voir à son sujet, dans les Bulletins de
la Commission royale d'histoire de Belgique (1™ série,
t. 111), une note de Francisque Michel; Zbidem, t. vi,
. un article de Gachard, et La Bibliothèque nationale à
Paris, du même Gachard (t. 1, pp. xxxrv et 84-85). Le
fr. 24480 était autrefois, comme le 24052, à la Sor-
bonne, et il est comme lui relié aux armes de Richelieu.
L'écriture de ce ms. est de la fin du XIIT° siècle.
. Un certain nombre de ms. du Fonds français ne pré-
sentent d'intérêt que pour l'histoire des familles ; ce
sont des documents généalogiques. Parmi ceux de ce
genre qu'il importe de signaler aux personnes qui
s’occupent de l’histoire tournaisienne, je citerai d’abord
le ms. fr. 10469. C'est un ms. du XVI° siècle, que
M. Gachard a décrit dans La Bibliothèque nationale à
Paris, t. 1, p. 455. On y trouve en abondance les
blasons coloriés et les notes généalogiques sur des
familles se rattachant au Tournaisis. En outre, on y
peut lire, à la page 239, un récit de la joûte qui eut
lieu à Tournai en 1331.
Le ms. fr. 25949 est un recueil d’armoiries de
royaumes, provinces, villes, etc., formé au XVII° sié-
cle. On y trouve, sous le numéro 1103, la description
des armoiries de la ville et de l'évêché de Tournai,
ainsi que de la province du Tournaisis. Cette descrip-
tion, qui n'est pas accompagnée de dessins, paraît
empruntée tout simplement à l'Histoire de Tournay,
du chanoine Cousin. Elle n'a pas d'importance.
On connaît la déplorable histoire des fréres de Launay,
célèbres fabricants de généalogies fausses, dont l'un fut
condamné à mort par le parlement de Tournai, et exé-
cuté dans notre ville en 1687. Les frères de Launay
possédaient un grand nombre de manuscrits. Ils furent
saisis, et cinquante-cinq d'entre eux furent déposés à
Lille où ils restèrent, dans les archives de la Chambre
des comptes, jusqu'en 1752. A ce moment le ministre
d’Argenson donna l'ordre de les envoyer à la Biblio-
théque du roi à Paris. Si l'ordre fut pleinement exé-
cuté, nous l'ignorons. Mais ce qui est certain, c'est
qu'actuellement il ne se trouve, à la Bibliothèque
nationale, que quarante-neuf des volumes confisqués à
Tournai chez les frères de Launay. Ces ms. portaient
autrefois, dans la série des Volumes reliés du Cabinet
des titres, à la Bibl. nat., les numéros 36 à 85. Il sont
maintenant dans le Fonds français, où ils occupent les
numéros 31812 à 31861. Il semble inutile d'insister
sur le genre d'intérêt que les ms. de Launay peuvent
présenter pour l'histoire. Ces recueils de généalogies
fausses ne doivent être consultés, naturellement,
qu'avec une extrême prudence. Cependant tout n'y est
pas faux, et il s’y trouve des copies de pièces, des des-
sins de pierres tombales, ét même des généalogies qui
peuvent être sérieusement utiles aux historiens. Les
érudits qui s'occupent de l'histoire des familles tour-
paisiennes devront donc consulter, parmi les ms.
de Launay, ceux qui portent actuellement dans le
Fonds français les numéros 31814, 31820, 31823 où
se trouve une généalogie de la famille du Chastel,
81828 où l’on remarque le dessin du tombeau des
de la Fosse, à Saint-Jacques de Tournai, 31829 et
31830 qui contiennent des généalogies quelque peu
fabuleuses de la famille de Mortagne, 31833 qui s'ouvre
par une généalogie des Mortagne-Landas, et contient
celle des familles de Nédonchel et de la Howarderie,
31838 où je remarque une note sur la fameuse joûte des
trente et un rois à Tournai, en 1331, les « Noms des
traistres qui obtinrent abolition du roy Charles [VII]
de France, pour avoir voulu mettre la ville de Tournay
— 60 —
és mains des Anglois », les noms des damoiseaux de
Tournai en 1439, et beaucoup de généalogies de
familles du Tournaisis, enfin le ms. fr. 31860, qui con-
tient deux généalogies différentes de la famille
de Mortagne, dont l'une (pp. 347 et suiv.), extréme-
ment développée.
Avant d'en arriver à la description des volumes
vraiment importants pour l’histoire du Tournaisis, qui
se trouvent dans le Fonds français de la Bibl. nat.,
je dirai quelques mots d'un coutumier de Tournai et
Tournaisis, qu'on rencontre dans ce même Fonds sous
le numéro 4517. C'est un volume de 70 feuillets de
papier, écrit dans les premières années du X VII° siècle,
sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle,
comme le prouve un passage du f° lxx du manuscrit.
Le titre de notre volume est : « Coustumes générales
des bailliages de Tournay et Tournésis ». Il a appar-
tenu à Colbert et il est très bien conservé.
J'en viens maintenant à parler de ceux des recueils
de pièces d'archives qui peuvent intéresser l'histoire
du Tournaisis dans le Fonds français de la Biblio-
thèque nationale. Ces recueils proviennent de sources
variées et sont nombreux. Ilssontsurtout précieux pour
l'histoire du XVI° siècle. On trouve à leur sujet des
indications dans Le cabinet des manuscrits, de
M. L. Delisle, et quelques notes dans La. Bibliotheque
nationale, par Gachard.
Le premier dans l'ordre numérique où j'ai constaté
la présence de documents tournaisiens, est le ms. fr.
2931. On y trouve, au f° 14, une lettre originale sur
papier des consaux de Tournai au roi François I*,
datée du 23 juillet 1521, et qui mériterait bien les
honneurs de la publication, et aux f°* 77 et 78 la copie
d'un rapport adressé de Tournai, le 18 août 1521, par
— 6] —
Montbrun, l'un des capitaines français qui comman-
daient alors dans notre ville, à un personnage qu'on
appelait Monseigneur, et qui était probablement le
duc de Vendôme. Il est question dans ce rapport des
agissements du baron de Ligne, qui se conduisait,
paraît-il, aux environs de Tournai comme si l’on était
dans l’état de guerre.
Dans le ms. fr. 2933, au f° 116, se trouve une lettre
originale de Champerroux, capitaine des piétons fran-
cais stationnés à Tournai, au roi François I‘, datée
de Tournai le 18 août 1521, comme le rapport de
Montbrun dont il vient d'être parlé, et où sont racon-
tées les mêmes choses que dans ce rapport. Dans ce
même ms. fr. 2933, au f° 136, commence une copie
collationnée par Robertet, de la reconnaissance au
roi de France du droit de régale dans l'évêché de
Tournai, faites le 25 octobre 1505 à Montilz-sous-Blois,
par Philibert Naturel, Wielant et Caulier, ambassa-
deurs du roi de Castille, au nom de ce monarque.
Dans le ms. fr. 2937, aux f** 95-99, j'ai remarqué
une copie du XVIT° siècle des « Instructions aux
évesque de Paris et sieur de Guiche, conseillers et
ambassadeurs du très chrétien roy de France, François,
premier de ce nom, envoiez devers le roy d'Angleterre,
son bon frère, cousin, allié et confédéré. » Ces Ins-
tructions étaient données en vue de la paix à conclure
entre Francois 1° et Henri VIII, paix qui amena la
rétrocession du Tournaisis par le monarque anglais au
roi de France. Elles ne disent, en somme, rien de plus
que le traité de paix lui-méme.
Les ms. fr. 2962 et 2963 contiennent plusieurs
documents précieux pour l’histoire de notre province.
C'est d’abord, dans le 2962, au f° 37, une lettre originale
du cardinal Wolsey à François I‘, datée du « manoir
— 62 —
de Grenewiche, le derrain jour d'octobre [1518]. » Le
prélat remercie le roi « d’estre content qu'il ait l’admi-
nistracion et gouvernement de l'évesché de Tournay, »
et lui demande, afin que nul n'en ignore, de déclarer
bien haut sa volonté à ce sujet. Puis, au f° 74, une
lettre originale de Charles-Quint à François I*, datée
de Gand, « le IX° de jung. » Le roi de France avait
écrit à Charles-Quint pour lui demander de mettre un
terme aux entreprises de ses sujets contre les habitants
de Tournai. Charles-Quint répond qu'il fera, le cas
échéant, « faire réparacion et administrer si bonne
justice à ceulx de Tournay, qu’ilz auroient cause d’eulx
en contenter. » Toujours dans le ms. fr. 2962, aux
f* 128 et suiv., je rencontre un très curieux rapport
d'un ambassadeur de France auprès du roi catholique.
Ce document qui n’est ni signé ni daté, montre mieux
que n'importe quel autre l'importance qu'avait Tournai
aux yeux des rois de France, d'Espagne et d’Angle-
terre. Bien que le catalogue de la Bibl. nat. attribue
ce rapport à l’année 1513, je préfère supposer qu'il fut
adressé à François I* en 1518. On trouverait encore
à glaner dans le ms. fr. 2962, car il n'est guère de
document de 1515 à 1526 qui ne contienne quelque
allusion à notre province. La même observation
s'applique au ms. fr. 2963, encore que ce recueil m’ait
paru moins important pour nous. J'y ai remarqué seu-
lement, au f° 147, une allusion aux villes de Tournai
et de Térouanne, dans une lettre de De Pins, datée de
Rome le 9 novembre 151., et adressée au trésorier de
France d’Aluye; et, ce qui vaut mieux, au f° 24, la
copie d'une lettre de François I*, datée d'Amiens le
19 novembre [1521], et adressée sans aucun doute aux
habitants de Tournai. Le monarque leur accuse récep-
tion d'une de leurs lettres, leur promet de tenter
— 63 —
l'impossible pour leur venir en aide, mais les autorise
à rendre leur ville, si dans le délai de quinze jours ils
n'ont pas été secourus par les troupes françaises.
On peut voir au sujet des ms. fr. 2966 et 2967 ce
que dit Gachard dans La Bibliothèque nationale à
Paris (t. 11; pp. 1-6), et consulter également le tome u
des Notices et extraits de manuscrits. Ces deux recueils
renferment des lettres et mémoires relatifs 4 la confé-
rence de Calais et à l’histoire en général pendant
l'année 1521. Il est souvent question du Tournaisis
dans ces documents, et notamment dans les rapports
adressés au roi de France par ses ambassadeurs. La
preuve sen trouve aux f”* 1, 27, 35, 38, 89 du ms. fr.
2966, et 14, 16, 20, 38, etc. du 2967. Mais il va de
soi que dans des négociations d’une nature aussi géné-
rale que celles qui se poursuivaient 4 Calais, le Tour-
naisis, sil en est alors souvent question, ne joue
qu'un rôle un peu effacé. Les deux recueils que je
signale n'en attestent pas moins la grande importance
que la cour de France attachait à la conservation de
notre province, et ils devront être dépouillés en entier
par l'érudit que tentera l'histoire si curieuse de la
séparation violente du Tournaisis et de la France,
en 1521. Parmi les documents que renferme le ms. fr.
2966, j'ai remarqué, au f° 165, un « Advis de mons.
le marschal de Chabannes pour le fait de l’avictaillement
de la ville et chasteau de Tournai. » Cet avis, signé
Chabannes, et daté de Calais, 19 août 1521, est par-
ticulièrement précieux pour nous.
Il y a plusieurs documents qui intéressent le Tour-
naisis dans le ms. fr. 3030. Tous, sauf une note très
curieuse qui se trouve au f° 35 et dont je vais tout à
l'heure reparler, m'ont paru se rapporter aux événements
de l’année 1521. Plusieurs ont une grande importance.
— 64 —
En voici l'énumération : Au f° 1, lettre originale de
Charles de Bourbon, duc de Vendôme, au roi Fran-
çois I°", datée de Ham, 12 août, où il est question de
Mortagne; au f° 3, autre lettre du même au même,
datée de La Fère, 13 août, concernant Mortagne et
Tournai; au f° 4, autre lettre du même: au même,
datée de S'-Quentin, 14 août, annonçant la prise de
S'-Amand en Pèvele par le seigneur de Ligne, et
exhortant le roi à secourir Tournai menacé: au f° 33,
rapport au roi sur le siège de S'-Amand par le seigneur
de Ligne, en août 1521 ; au f 35, note sur l'état des
frontières du nord de la France, sans date ni signa-
ture, où il est parlé de Tournai en ces termes : « Quant
à Tournay, les grans segneurs veullent qu'elle demeure
en son estat. Les Gantois et les Flamens veullent que
la muraille soit rasée, affin que si quelque a.... vient,
que le roy n'y peuwe mectre gens pour tenir les Fla-
mens subgetz » ; il est donc évident que cette note se
rapporte à une époque où Tournai avait cessé d'être
ville française, et très probablement à l'an 1522; au
f° 56, quelques mots sur Tournai dans une lettre au
trésorier de la Guierche, écrite de Boulogne, le 29 sep-
tembre par La Fayette; au f° 61, copie d'un sauf-
conduit délivré en l'abbaye de S'-Amand, le 9 août 1521,
par Antoine, comte de Faucquemberghe et baron de
Ligne, aux soldats français qu'il avait expulsés de
S'-Amand ; au f° 74, rapport sur les événements adve-
nus aux environs de Mortagne et de S'-Amand en
août 1521; au f 91, pièce non signée, adressée à
« Monseigneur », le 4 août, relative aux événements
qui ont précédés le siège de Tournai en 1521, et inti-
tulée « Advertissement de Tournay »; au f° 99, lettre
sans signature adressée au même « Monseigneur »,
parlant d’Helchin et de l'état du Tournaisis, datée du
— 65 —
château de Tournai, le 8 août ; enfin, au f° 100, minute
sans date d'un rapport extrêmement intéressant sur la
situation du Tournaisis, adressé comme les lettres
précédentes, qui semblent également étre des minutes,
à ce personnage qu'on appelle toujours « Monseigneur » ,
et que je crois être le duc de Vendôme.
Le ms. fr. 3045 est un autre recueil de documents
se rapportont au règne de François [°. Il contient,
comme le 3030, quelques pièces importantes pour
l'histoire de notre province. C'est d’abord, au f° 59,
une lettre originale de La Fayette au roi François I",
datée de Boulogne, 20 septembre [1521], où il est
question des opérations militaires qui s’exécutaient
aux alentours de Tournai et de Mortagne. « Sire »,
écrit La Fayette, « quant à Tournay je suys adverty
de vérité que mons. de Fiennes est à ung villaige
nommé Blandin, entre ledit Tournay et Courtray. Et
a ilij ou v mil hommes, et n’aproche point de plus
près. I] avoyt envoyé le frère de s° de Licques, avec-
ques v° hommes de pied et une pièce dartillerye ou
deux, pour rompre ung moulin auprés dudict Tournay.
La pluspart des gens demourérent dedans le canal
mortz, et la pièce d’artillerye menée audict Tournay.
Le s’ de Liques est devant Mortaigne... » Au f° 71 du
ms. fr. 3045 se trouve un document excellent. C'est
une lettre originale des Tournaisiens à François I*,
datée du 22 septembre [1521]. Nos ancétres y supplient
le roi de leur venir en aide, en leur envoyant, « le
plus brief que faire se porra, le secours de quelque
bon nombre de gens. Aultrement noz ennemis » ajou-
tent les gens de Tournai, « qui se augmentent et nous
environnent et pressent de plus en plus, & nostre grant
détriment et dangier, sont en voye de nous faire plus
grant ennuy ». Enfin dans notre ms. fr. 3045, au
ANNALES. III. 5
— 66 —
f° 55, dans un rapport adressé par Robert Gedoyn au
trésorier de France d’Aluye, et daté de Calais, 7 sep-
tembre [1521], se lit un passage intéressant relatif a
Tournal.
Je trouve dans le ms. fr. 3087, au f° 143, la minute
d'une lettre adressée par le roi de France au gouver-
neur de Tournai De Loges. Cette lettre. est datée
d’Amiens, 19 novembre [1521], comme celle adressée
par le roi aux habitants de Tournai, et que nous avons
signalée en parlant du ms. fr. 2962. C’est un docu-
ment qui honore grandement les Tournaisiens, à la
loyauté et au dévouement de qui François I* rend
hommage dans les termes les plus flatteurs. Le monar-
que y déclare qu'il ne veut pas la ruine de sa bonne
ville de Tournai. En conséquence, si dans le délai de
quinze jours le gouverneur n’a pas recu de nouvelles
du roi, il devra engager les habitants 4 traiter avec les
ennemis du royaume. Quant au gouverneur De Loges,
il se retirera dans le château, où il attendra les ordres
du roi.
Le ms. fr. 6836, qui formait autrefois le tome 1
de la Collection Galland, contient, en copie du
XVII° siècle, quelques documents concernant l’histoire
du Tournaisis. Indépendamment de divers arréts du
parlement de Paris qui ne sont pas inconnus, ce sont :
un rapport du maitre des requétes Henry de Marle,
sur des infractions commises à Tournai en 1451 contre
les ordonnances du roi (f° 44); une « Lettre par la-
quelle l’empereur Maximilien I* et sa femme lèvent
les deffences qu’ilz avoient faites à leurs subjectz d’avoir
aucun commerce avec ceux de Tournay, et permettent
aux dits de Tournay de jouir des biens qu'ilz avoient
dans le pays de leur obéissance. A Bruxelles, le
22 octobre 1478 » (f° 54°); et le « Don de la ville,
— 67 —
place, chastel, terre et seigneurie de Mortagne prés
Tournay en Tournésis, faict par le roy François I* en
faveur de Francois de Bourbon, comte de Saint-Pol,
en considération des services rendus à la conqueste et
garde du duché de Milan, pour en jouir et user, luy
et ses hoirs, sans réserver que les foy et hommages,
ressort et souveraineté, à la charge de la bien garder
et de payer les charges ordinaires. Faict à Paris, en
febvrier 1518 ». (f° 58).
Ce sont également des copies du XVII° siècle qu'on
trouve dans le ms. fr. 16873, qui est un recueil de
piéces, manuscrites et imprimées, sur les parlements.
Vers la fin de notre volume on rencontre quelques
. documents relatifs au Conseil souverain qui devait
devenir le Parlement de Tournai. Ce sont des pièces
officielles relatives à l'établissement de ce Conseil, aux
gages de ses magistrats, aux notaires et huissiers qui
en dépendaient, aux conflits des membres du Conseil
avec les chanoines de Tournai au sujet des places à
occuper respectivement par eux dans le chœur de la
cathédrale de Tournai, etc. Tout cela, sans être bien
neuf, vaut cependant d'être noté.
Dans le ms. fr. 20431, qui a appartenu au fameux
Gaignières, on trouve sur le f° 26 une lettre originale
des prévôts, jurés et consaulx de Tournai, datée du
20 avril [14687], et adressée au roi de France, pour
accréditer auprès de lui le greffier de Tournai Jehan
Maurre, chargé de lui « remonstrer et exposer aucunes
choses touchans les previlèges » de la ville de Tournai.
Le ms. fr. 20889 vient encore de la collection
Gaigniéres. Il renferme trois lettres relatives à l'évé-
que de Tournai, Jean de Thoisy. Ce sont des pièces
originales, qui semblent provenir de la Chambre des
comptes de Paris. Toutes trois sont collées sur le f° 11
— 68 —
du ms. Ce sont : 1° une lettre du roi Charles VI, datée
de Paris, 2 décembre 1410, en vidimus du prévôt de
Paris, délivré le 12 février 1411, allouant à l'évêque
de Tournai, conseiller du roi, une pension annuelle
de 1000 livres tournois; 2° un reçu original signé,
délivré le 30 mars 1411 par l’évêque J. de Thoisy à
Alexandre le Boursier, receveur général des aides
ordonnées pour la guerre, de la somme de 333 fr.
6 sous, 8 den. tourn., montant de quatre mois, échus
le 28 février, de la pension de 1000 liv. t. visée dans
la pièce précédente; 3° un semblable reçu délivré par
le même au même, le 22 juin 1411, de la somme de
200 fr., pour trois mois de ladite pension, échus le
31 mai 1411. Ce reçu est signé, comme le précédent,
« J., évesque de Tournay >» ; il portait un cachet dont
il ne subsiste plus que des traces.
Je rapproche du ms. fr. 20889 le fr. 25970, qui
contient trois quittances de Charles [de Hautbois],
évêque de Tournai, datées toutes trois de 1511. La
première porte dans le ms. le n° 1376. L’évéque, qui
prend ici les titres de conseiller du roi et de.« prési-
dent des généraulx de la justice des aides à Paris »,
y déclare, le 12 février 1511, avoir reçu 375 liv. tourn.
pour ses gages de président, du 1° octobre au 31 dé-
cembre 1510. Les deux autres quittances, sur par-
chemin comme la première, et comme elle signées
« Charles, 6v. de Tournay », portent les n° 1377 et
1378. Elles sont datées des 30 mai et 21 novem-
bre 1511, et délivrées, comme celle du 12 février, « à
maistre Guillaume Durant, notaire et secrétaire du
roy, receveur et paieur des gaiges des généraulx de la
justice et autres officiers de la court des aides. » L'une
et l'autre sont de 375 liv. tourn., et se rapportent aux
gages de l'évêque, en tant que président, du 1° janvier
— 69 —
au 31 mars, et du l° juillet au 30 septembre 1511.
Pour finir ce que j'ai à dire des manuscrits du Fonds
français de la Bibl. nat., il me reste à déclarer qu'on
trouve dans le ms. fr. 21815, au f° 335, le relevé d'un
arrêt du Conseil du roi, en date du 21 juillet 1704,
fixant à deux le nombre des imprimeurs de Tournai.
§ IV. Manuscrits du Fonds
‘des nouvelles acquisitions françaises.
La plupart des manuscrits de ce Fonds qui peuvent
intéresser le Tournaisis, contiennent des chartes d’inté-
rêt privé provenant de divers échevinages, de la Cité,
de Saint-Brice, du Bruille ou des Chauxfours qui exis-
taient au moyen âge dans la ville de Tournai. La Bibl.
nat., depuis plusieurs années, achète avec persistance
les documents de ce genre; elle a ainsi recueilli, pour
notre grand profit, plusieurs centaines de chirographes
tournaisiens. J'en parlerai tout à l'heure, car je veux
d'abord signaler les quelques ms. du Fonds des nouv.
acq. françaises qui concernent le Tournaisis sans être
des recueils de chartes de Tournai.
Le premier porte dans notre Fonds le numéro 478.
Il renferme des comptes du bailliage de Tournai pour
les années 1482-1485. Malheureusement le ms., d’ail-
leurs incomplet du commencement comme de la fin,
est dans un état de conservation lamentable. La plu-
part de ses 103 feuillets ont été mouillés et sont illi-
sibles ; et ce n'est qu'à grand’peine qu'on parvient à
reconnaître que les feuillets 68 à 102 sont occupés par
des transcriptions de lettres royales se rapportant à
l'organisation du bailliage, à sa compétence, à ses
officiers, etc.
Le ms. nouv. acq. fr. 1789 est extrêmement pré-
— 70 —
cieux. I] était au moment de la révolution à l’abbaye
de S'-Martin, d'où il fut emporté par dom Huré, qui
finit par le vendre à Arthur Dinaux. C'est de la biblio-
théque de cet érudit qu'il est passé à la Bibl. nat.
C'est un petit volume sur parchemin, relié en bois,
folioté de 1 à 104. Au tome 11 du Corpus chronicorum
Flandriæ, le chanoine De Smet l'a mal décrit (pp. 297
et suiv.). Il commence par un court poème en français,
intitulé : « Semper diligit qui amicus est », et dont le
chanoine De Smet a publié quelques fragments, (loc.
cit.). Vient ensuite, sur les f* 12 et suiv., le récit des
malheurs de l’abbaye de S'-Martin au XIV° siècle, et
de la restauration de ses finances. Le tout est suivi de
comptes des revenus et dépenses du monastère, et l'on
y trouve les détails les plus circonstanciés sur l'admi-
nistration de la grande abbaye bénédictine tournai-
sienne pendant les années 1331 à 1349. L'écriture de
ce manuscrit, très belle, doit être du milieu du
XIV® siècle. Il ne me surprendrait pas qu'elle soit celle
de l’abbé Gilles le Muisit, ou de son coadjuteur et
successeur, Jacques Muevin. En tout cas, si nous ne
sommes pas en présence d’un ms. autographe du célè-
bre chroniqueur tournaisien, nous avons ici deux de
ses œuvres incontestables; car c'est évidemment à
G. le Muisit qu'il faut rapporter, aussi bien le petit
poème par lequel s'ouvre le ms. nouv. acq. fr. 1789,
que le récit des événements arrivés à l'abbaye de
‘-Martin pendant le second quart du XIV® siècle. Il
est, je crois, bien inutile d'insister sur l'importance de
ce récit pour l'histoire intérieure de notre grand
monastère. Les comptes qui le suivent ne sont pas
moins intéressants. Le tout est en français.
Le ms. nouv. acq. fr. 4413 est un « Conseil de
Pierre de Fontaines » que je dois signaler ici parce
— 71] —
qu’il a appartenu à notre abbaye de S'-Martin. C'est
un volume de 198 feuillets de parchemin, écrit à
la fin du XIII° ou au commencement du XIV° siècle.
M. L. Delisle, dans ses Manuscrits latins et fran-
çais ajoutés aux Fonds des nouvelles acquisitions
pendant les années 1875-1891, a donné (p. 480), quel-
ques indications au sujet du 4413, qui, de la biblio-
thèque de S'-Martin de Tournai paraît être passé dans
celle d'un avocat de Valenciennes du nom de Regnart.
On trouve au f° 22° de notre ms. une note écrite au
XVI° siècle, et relative aux exploits des iconoclastes
à Tournai, en 1566.
Il est entré tout récemment à la Bibl. nat. un ms.
qui a pris, dans le Fonds des nouv. acq. fr., le
numéro 6592, et qui est de l'écriture de notre excel-
lent confrère le comte Paul du Chastel de la Howar-
derie-Neuvireuil. C'est une copie du ms. Lx de la
Bibliothèque communale de Tournai, ms. du X VIII°sié-
cle qui contient une « Déclaration des fiefs dépendans
de la terre et baronnie de Mortagne » au XVI° siècle.
Tous les autres ms. qu'il me reste à signaler dans
le Fonds des nouv. acq. fr. sont des recueils de chartes
tournaisiennes. On n'attend certainement pas de moi
que je donne ici l'inventaire complet des très nombreux
chirographes, émanant des divers échevinages de
Tournai, que l'on trouve dans ces divers recueils. Ce
travail, très long, donnerait au présent article des
dimensions excessives. Je me bornerai donc à signaler,
parmi les chirographes de Tournai qu'a recueillis la
Bibl. nat., ceux qui m'ont paru les plus intéressants.
M. Gachard, dans La Bibliothèque nationale à Paris
{t. 1, p. 469), a dit quelques mots insignifiants du
ms. nouv. acq. fr. 3117. Ce ms. contient trente-sept
chartes d'intérêt privé passées devant les échevins de
— 72 —
Tournai de 1273 à 1353. Parmi ces documents, j'en
ai distingué deux, qui sont : 1° la charte qui porte le
numéro 13, datée de mars 1299 (n. st.), qui est une
vente à Gilles dou Chabarait, par le mayeur des éche-
vins de Tournai, du consentement de ses compagnons
échevins, des prévôts, des jurés, « et de tout le consel
de le halle de Tournay +, d'une maison à Tournai, en
la Triperie; et 2°, la charte numéro 35, datée du
11 avril 1336 (v. st.), qui est une reconnaissance par
« Lotars de Biertaincrois, c’on dist li Plaidieres », à
Colard de le Cavée, d'une dette de « cent los de verdjus,
boin, loial et markant, de ij grains sans viermel, et
dou roisin qui venra sour ses vingnes tenant à
Morielporte ».
Le ms. nouv. acq. fr. 3549 a appartenu 4 Jules Boullé,
archiviste-paléographe, et a été donné par sa veuve a
la Bibl. nat. Les quelques documents tournaisiens
qu'on y rencontre ont beaucoup souffert. Ils se rap-
portent aux années 1256 4 1614. Ce sont des docu-
ments d'intérêt privé provenant des échevinages de
Tournai. M. L. Delisle en a dit quelques mots dans
ses Mélanges de paléographie et de bibliographie,
(p. 396). Parmi les piéces, je le répéte, trés délabrées
en général, que contient le 3549, je ne vois 4 signaler
que deux testaments qui se trouvent sous les numéros
7 et 8 du recueil. Le premier, daté du 7 janvier 1344
(n. st.), est celui de « Maroie dou Vivier, vaive de
Jehan Constant ». Il fut passé devant les échevins de
Tournai. Il est mutilé. Le second, daté du 30 octo-
bre 1359, mutilé comme le précédent, est celui de
« Jehane de Ronne, dite le Kauchetresse, béghine ».
Passé par devant les échevins de Tournai, il contient
nombre de donations 4 des établissements charitables
de notre ville.
— 73 —
ll n'y a pas moins de cent vingt-et-une chartes fran-
çaises originales, provenant des échevinages de Tournai,
dans les ms. nouv. acq. fr. 3595 et 3596. Ces chartes
d'intérêt privé sont des années 1241 à 1400. Soixante-
seize d'entre elles se rapportent au XIII° siècle.
M. L. Delisle, dans l'ouvrage cité Manuscrits latins et
français, etc., p. 650, a parlé de ces deux recueils.
Il est intéressant de remarquer que la plupart des
documents que contient le 3595 sont des actes de
reconnaissance de dette, passés non devant les éche-
vins, mais devant les voirs-jurés de Tournai. J’ai
remarqué, parmi les soixante-et-une pièces qui rem-
plissent le premier volume, sous le numéro 52, la
charte datée de janvier 1283 (n. st.), par laquelle « li
pourvéeur de le candelle de S. Piat » louent une mai-
son sise à Tournai, rue des Aveules, à Tumas de
Biétune. Le ms. 3596 est plus intéressant. Il y faut
signaler d’abord, sous le numéro 1, un codicille
curieux, fait en avril 1287, pour le testament dicté
par Watier Sarteau en novembre 1280. Puis le testa-
ment de Pierre de Corbri, de mai 1296 (n° 10), et
celui de Watier de Bigardes, de mars 1308 (n° 27).
On rencontre, en outre, dans le ms. nouv. acq. fr. 3596,
quelques comptes d'exécutions testamentaires et des
ventes de rentes par les prévôts et jurés de notre ville,
au commencement du XIV® siècle. Enfin, sous le nu-
méro 47 de ce même 3596 est un document qui diffère
complètement des précédents. Ce n'est plus, en effet, un
acte d'intérêt privé en forme de charte-partie, rédigé
en français et émanant d'un échevinage de Tournai;
c'est une charte latine, jadis scellée, datée d'octobre
1329, en vertu de laquelle Thierry, abbé de S'-Martin
de Tournai, prend à gages à l'année, pour suivre les
affaires de son abbaye, le clerc Jean de le Maletote.
— 74 —
Les pièces tournaisiennes qu'on trouve dans le ms.
nouv. acq. fr. 6267, sont au nombre de vingt-quatre,
des années 1242-1401. Elles proviennent des échevinages
de Tournai et avaient été recueillies par Henri Bordier,
de la bibliothèque de qui elles ont passé rue de Riche-
lieu. J'ai remarqué parmi ces documents celui qui
porte le numéro 11. C'est un jugement rendu « par les .
vies serementés carpentiers et maçons, et par les
serementés nouviaus carpentiers et maçons, et par les
eskievins » de Tournai, dans une question de mitoyen-
neté. L'acte, daté de mai 1285, est une sorte de
décision arbitrale, très curieuse. Je dois encore signa-
ler, dans le 6267, quelques transferts de rentes sur la
ville de Tournai (n°° 18, 20 et 22), et la pièce 12, qui
est le-contrat du mariage, passé en juillet 1286, de
Jakemon dou Carnoit avec Sainte dou Saucoit.
Autre recueil de chartes tournaisiennes sous le
n° 6351 du Fonds des nouv. acq. fr. Ce recueil a été
formé par Monteil, qui y a classé les documents sui-
vant leur nature. Ainsi les actes de vente sont mis
ensemble, de même les testaments, etc. Les pièces,
au nombre de quatre-vingt-dix-huit, proviennent toutes
des échevinages de Tournai; elles sont des années
1243 à 1400. Les plus intéressantes m'ont paru être
les testaments : celui de Margrite de Willem, de juil-
let 1296 (f° 132), de « Kateline li Brune, feme Jehan
Mainfroit, le loieur de dras », d'octobre 1299 (f° 134),
de Maroie de Tiefferies, de janvier 1311 (f 136), et
de Jehans li Drapiers, du 6 avril 1342 (f° 140). Mais
il convient de noter l'acte du 26 juillet 1370, qui se
trouve collé sur le feuillet 38. Ce n'est qu'une vente de
rente faite par Gossuin et Jaquemon le Louchier à
Jacques Wasteblé. Mais elle est passée par devant
« Guillaume Mauterne, sergant d'armes dou roy nostre
— 75> —
sire et prévost de Tournay ». C'est qu’alors la ville de
Tournai traversait une crise grave; la magistrature
élective ordinaire y était suspendue, et des fonction-
naires royaux administraient notre cité. L'acte du
26 juillet 1370 reflète une des révolutions communales
de Tournai. C'est à ce titre seulement qu'il est intéres-
sant. Enfin, en quittant le ms. nouv. acq. fr. 6351, je
signalerai la pièce qui y occupe le feuillet 47. Elle est
de janvier 1287 et porte vente, par le mayeur des
échevins de Tournai, « par l'assens de ses compaignons
eskievins », et celui « des prouvos et des jurés, et de
.tout le consel de le vile, pour chou ke cestoit tenure »,
d’une maison de la rue des Coriiers à Jehan Vilain, le
maceclier. En novembre 1296, une maison « par deçà
le porte Fierain » fut, pour le même motif, vendue
dans les mêmes conditions. C'est ce que nous apprend
la pièce collée sur le feuillet 53 du 6351.
§ V. Manuscrits des Fonds espagnol et néerlandais.
J'avais espéré que le Fonds italien de la Bibl. nat.,
dans lequel il se trouve des pièces d'archives du
X VI° siècle, me fournirait quelques manuscrits à si-
gnaler. Mon espoir s'est trouvé déçu. Si quelque ms.
du Fonds italien fait mention du Tournaisis, cette
mention est si bien cachée que je ne l'ai point apercue.
J'ai éprouvé également une déception en constatant la
pauvreté du Fonds espagnol en manuscrits devant
figurer parmi les sources de l’histoire du Tournaisis.
Ce Fonds est riche en documents diplomatiques, et
étant donnés les rapports de notre province avec
l'Espagne, je m'attendais à y faire une ample moisson.
Or je n'y ai trouvé à signaler qu'un seul ms., et dans
ce ms. qu'une seule pièce. Elle se trouve aux f°° 155-
RE
— 76 —
157 du ms. espagnol 422. C'est une copie du XVII siè-
cle des conditions de la capitulation de Tournai en
novembre 1581, après le siège où s'illustra la prin-
cesse d’Epinoy, et qui fit rentrer notre ville sous
l'autorité du prince de Parme. Le document est en
langage castillan.
Parmi les autres Fonds de la Bibl. nat., je ne vois
plus que le Fonds néerlandais où l'on puisse glaner
quelques minces renseignements sur notre petite pro-
vince. On les trouve dans les ms. néerl. 6, 7, 8 et 103.
Ils n'ont, comme on va le voir, qu'une importance
minime. — Dans le ms. néerl. 6, la piéce 59 est un.
avis, en francais, de jurisconsultes gantois, donné en
juin 1694, sur une prétention de l'official de Tournai
de connaître des testaments des clercs du diocèse de
Tournai, et de leur exécution. — La pièce 59 du ms.
néerl. 7 est la copie d'un arrêt, en français, du parle-
ment de Flandre, condamnant Jean de Launay à être
pendu. L'arrêt est. du 16 mai 1687. L’exécution le
suivit à vingt-quatre heures de distance. C’est en effet
le samedi 17 mai 1687, veille de la Pentecôte, à
3 heures aprés-midi, que le célébre faussaire expia ses
forfaits sur la grand’place de Tournai. — La pièce 18
du ms. néerl. 8 est un avis, en français, de juriscon-
sultes gantois, sur un différend qui s'était élevé, à la
fin du XVII° siècle, entre le chapitre et les magistrats
communaux de Tournai, à l'occasion des droits sut
l'Escaut cédés en 1293 par le chapitre à la ville,
moyennant paiement par elle d’un cens perpétuel. —
Enfin, le ms. néerl. 103 contient deux pièces pouvant
intéresser l'histoire du Tournaisis. La première, aux
frs 101-103, est une requête, en français, adressée au
roi Louis XIV. Elle est imprimée sans lieu ni date.
La seconde, aux f”* 109-111, est un « Mémoire pour
— 7 —
les états, villes et pais du ressort du parlement de *
Tournai. » Ce document, rédigé en français, est sans
date, mais postérieur à 1696. Les deux pièces que je
viens de signaler ont un but identique : assurer aux
gens du ressort du parlement de Tournai, suivant les
promesses à eux faites lors de leur réunion à la France,
en 1667, « qu'ils seraient régis et gouvernés suivant
leurs anciennes loix, usages et coutumes, qui sont
différentes de celles du royaume ».
ARMAND D HERBOMEZ.
Janvier 1897.
— 20 0200 —
— 78 —
SEANCE DU 18 MARS 1897.
M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président.
M. Euaëne Soin, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de février est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société.
1. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie,
35° année, 1 et 2.
2. Cartulaire d'Andenne, par L. Lahaye, tome 1.
3. Revue Bénédictine, mars 1897.
4. Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de
Liège, t. x, 1'° partie.
5. Publication de la Section historique de l'institut grand-
ducal de Luxembourg, volume x1v.
6. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1895,
n° +; 1896, n° 1.
7. Mémoires de l'Académie de Stanislas... 1895.
8. Bulletin de la Société dunkerquoise... 1896, 1.
9. Mémoires de la Société dunkerquoise... 1895, t. 28.
10. Société des Antiquaires de la Morinie. Bulletin. 177° et
178° livraison, 1896.
11. Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France,
année 1895.
— 79 —
12. Mémoires de la Société d’émulation d’Abbeville, tome 1,
fasc. 11 et 111.
13. Bulletin de la méme Société, 1894, 3 et 4; 1895, 1, 2,
3 et 4.
14. Société historique de Compiègne. Cartulaire de l'abbaye
de Saint-Corneille, 2¢ fascicule. L'instruction publique à
Compiègne en 1789.
15. Société d'émulation et des beaux-arts du Bourbonnais,
Bulletin-revue, 4° livr. 1893; id. 1894, 17 et 2e livr.
M. le général de Formanoir annonce que M. de Géra-
don et les héritiers de Fernand Saqueleu offrent 4 la
Société pour son musée, divers fragments de pierres
tombales provenant d'églises de Tournai, entre autres
les restes de la statue funéraire d'un Mouton (autrefois
à l’église Saint-Brice). Des remerciments leur sont
votés.
M. le Comte du Chastel dépose, de la part de
M. Félix Brassart, archiviste à Douai, l'histoire du
château et des châtelains de Douai, et demande pour lui
le titre de membre correspondant. Il sera statué à une
prochaine réunion sur présentation du bureau.
Le méme membre déclare avoir fait, en collabora-
tion avec M. Brassart un travail sur la querelle qu’eu-
rent au 14° siècle les sires de Cavrinnes et de Chin,
œuvre intitulée : Relation du champ clos de Nancy. Il
en lit l'introduction.
MM. Desclée et Soil entretiennent l'assemblée des
gravures qui doivent accompagner leur travail sur le
plan de Tournai en 1701. Une somme de 300 francs est
allouée pour la confection des planches.
—+0/ 0e
SEANCE DU 8 AVRIL 1897.
M. Le CoMTE DE NEDONCHEL, Président.
M. EUGÈNE Soir, Secrétaire.
. Le procès-verbal de la séance de mars est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion :
1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 67° année,
3° série, t. 33, n° 3.
2. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire, 5° série, tome vir, n° I.
On y lit, page 37 à 70 une note de M. d'Herbomez, intitulée :
Philippe le Bel et les Tournaisiens, preuves supplémentaires.
3. Bulletin des Commissions royales d’art et d'archéologie.
35¢ année, n° 3-6.
4. Bulletin de l’Académie rovale d'archéologie, 4° série,
2° partie, XXIx.
5. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome x1,
2e livr.
6. Cartulaire de la commune d’Andenne par Léon Lahaye,
tome 2.
Hommage de l’auteur, M. Edmond Michel : de l'importance
des voyages, au moyen age. — Un ancien monument gantois,
l'étape aux grains. — Compte rendu de l'ouvrage de Corrover :
l'architecture gothique.
— 81 —
M. le Secrétaire fait part de la mort de M. le cha-
noine Dubois, membre titulaire. Bien qu'il n’assistat
pas à nos réunions, le défunt a toujours porté beaucoup
d'intérêt aux travaux de la compagnie.
Le même membre annonce que les pierres tombales
données à la Société par la famille Saqueleu ont été
transportées au musée.
M. le Président de la Société française d'archéologie
annonce que le prochain Congrès aura lieu à Nîmes et
s'ouvrira le 18 mai. MM. le Comte de Nédonchel, de
la Grange et Soil sont délégués pour y représenter la
Société.
Sur la proposition du bureau, M. Félix Brassart,
archiviste 4 Douai est nommé membre correspondant.
On rappelle que la réunion de la Société royale de
numismatique aura lieu le 25 courant; les membres
sont priés de se joindre au bureau pour la recevoir.
M. le Comte du Chastel dépose le manuscrit du tra-
vail de M. Brassart dont il a été parlé a la précédente
séance.
M. Soil fait rapport sur le travail de M. Henri,
intitulé : Pierre Chaboutteau. On en vote l'impression.
M. Hocquet donne lecture d'une intéressante com-
munication sur un sceau des échevins du Bruille. On
en vote l'impression. |
ANNALES. II. 6
— 99 —
PIERRE CHABOTTEAU
FONDEUR EN CUIVRE BOUVIGNOIS, ETABLI A TOURNAI.
La dernière exposition d'art industriel, organisée
en 1888 à Bruxelles, nous a montré une merveilleuse
quantité d'objets mobiliers appartenant aux églises, et
dont la plupart seraient restés plongés dans l'oubli,
sans l’heureuse inspiration qu'ont eue les organisateurs
de s'adresser directement aux Conseils de fabrique des
églises du pays, pour les mettre au grand jour. Quel-
ques-uns ont été une véritable révélation pour les
amateurs d'histoire locale. |
La série des grandes pièces en cuivre de fonte ou
dinanderies (fonts baptismaux, lutrins, chandeliers,
tc.), formait un ensemble tel qu'on n'en avait jamais
vu réuni jusqu alors. Parmi ces dernières, nous avons
remarqué deux grands chandeliers en laiton, datés de
1642 et signés : Pierre Chabovtav, possédés par
l'église Saint-Brice de Tournai.
Messieurs les archéologues tournaisiens liront peut-
être avec quelque intérêt une courte notice sur cet
habile artisan d’une industrie dont Tournai, aussi bien
que les dinandiers des bords de la Meuse, ont le droit
de s‘enorgueillir.
- Nous nous proposons donc, dans ce but, de résoudre
ici deux questions.
Quel est ce Pierre Chabotteau et d'où vient-il po
Comment le trouve-t-on à Tournai?
Pierre Chabotteau était un des fils de Jean Chabot-
teau et de Claire Dolizy, qui tenaient, à Bouvignes,
l'antique auberge enseignée : A SAINT-ANTOINE, et
située Place du Marché.
A ses qualités de maître d'hôlel, Jean Chabotteau en
— 83 —
joignait bien d'autres, plus sérieuses, ainsi que nous
allons le voir.
Descendant d'une vieille famille qui, depuis plus
d'un siècle déjà, n'avait pas peu contribué à la prospé-
rité de Bouvignes, d'où elle semble être originaire,
(tout au moins cette branche, car il y avait des
Chabotteau à Dinant et partout dans le pays), Jean
Chabotteau ne le cédait en rien à ses ancêtres pour les
signalés services qu'il rendit à sa cité natale. On le
voit exercer les fonctions d’échevin en 1583, et, en
1587, celles non moins importantes de mambaur des
lieux pieux. Outre sa compétence en matière adminis-
trative, il en possédait également une bien plus grande
encore en matiére commerciale et industrielle. Ce qui
le prouve surabondamment, c'est que, par lettres
patentes du 8 décembre 1590, Philippe IT, à qui l'on
doit de ne pas avoir vu la batterie de cuivre disparaître
complètement des rives de la Meuse après les désastres
de 1554, le charge de rechercher, dans toute l'étendue
des Pays-Bas, et de confisquer les ouvrages de cuivre
qui n'auraient pas été fabriqués par les batteurs de
Namur ou de Bouvignes au moyen de la calamine du
Limbourg. « Comme il se trouve, disent ces lettres,
que aulcuns se seroyent advancé et sadvancent encoires
journellement de faire conduire et mener, acheter ou
distribuer es villes de par deca, tant de noz pays de
Brabant que Flandres, Artois, Haynnault, Lille, Douay
et Orchies, Tournay et Tournaisiz et aultres, telles et
semblables marchandises de batterye forgée de petite
calamyne estrangiére non marcquée de nostre marcque »
au détriment de nos bons sujets de Namur et Bou-
vignes, dont la marchandise est de beaucoup meilleure
et plus « loyalle », « désirant pourvoir de remède con-
venable en tant que possible sera a l'exlirpation des
— 84 —
dictes calamines deffendues, et pour le bon rapport que
faict nous a esté de la personne de Jehan Chabotteau,
commis sur le fait de la batterye, mesme de sa deaté-
rulé, vigilance et expérience en ladicte matière, eu sur
ce l'advis de no: amez et féaulx les gens de noz consaula
prive des finances », avons le dit Jehan Chabotteau
commis et autorisé, etc. (1).
Le 15 octobre 1608, d'après un document copié par
feu M. Pinchart, au registre des chartes à Lille (2),
Jean Chabotteau « receveur des mineraux au pays de
Limbourg », qui avait acquis dans son emploi de
grandes connaissances sur le parti à tirer des calamines
de Moresnet, Bleiberg, etc., obtient des archiducs
Albert et Isabelle, privilège pendant 24 ans pour
« l'invention de batterie à moulin usitée en Allemagne »
et pour y « battre et manufacturer ouvrages de cuivre,
scavoir : flasques qu'on appelle haulches de chaudières,
plats de laiton, fillet de laiton et autres ouvrages de
cuivre et de fer, mais non chaudrons et autres ouvrages
dépendans du métier de la batterie de Bouvignes (3) ».
On sait que les chaudrons fabriqués à Bouvignes
jouissaient d’une grande réputation de solidité et de
bonté parce que les batteurs étaient obligés, de par
leurs statuts, de les fabriquer à force de bras, etde faire
subir au cuivre une triple fusion qui exigeait chaque
fois une nouvelle dose de calamine, opération qui leur
demandait plus de temps, mais leur donnait une grande
supériorité sur les chaudrons fabriqués au moulin,
dont le métal ne demandait qu'une seule fusion.
(1) Registre aux priviléges de la ville de Bouvignes. Manuscrit du
XVII° siècle, folio 74. V° Arch. comm. de Bouvignes.
(2) Reg. 57, folio 4. Vo.
(3) Les grès céramés de Namur, par D. Vau de Casteele, dans le
Bulletin des Comm. royales d'art et d'archéol., année 1885.
_ 5 —
D'après ce qui précède, on peut juger si Jean Cha-
botteau mérite le qualificatif de « (piteux) surintendant
des batteries aux Pays-Bas et receveur général des
cuivres de Bourgogne » que nous lui trouvons attribué
assez légèrement, dans le Bulletin des Commissions
royales dart et d'archéologie.
Ses fils devaient recueillir en héritage les qualités
d'artiste et d'habile commerçant de leur père. L’ainé,
Walter, fut « commis à la marque des batteurs de
Bouvignes ». Il eut comme successeur dans ces fonc-
tions, en 1626, son frère Jean-Baptiste, plus connu
sous le nom de Capitaine Chabotteau (1) et au sujet
duquel des flots d'encre ont été versés dans presque
toutes les revues archéologiques du pays. C’est lui, en
effet, qui, voyant la batterie de cuivre expirante à
Bouvignes, tenta de la remplacer par l'industrie des
grès à l'imitation de ceux qui se faisaient en Allema-
gne. S'il fut un céramiste et un négociant malheureux,
on doit l’attribuer à sa trop grande activité qui le
portait à se lancer en même temps dans un trop grand
(1) Puisque nous parlons ici de J.-B. Chabotteau, qu'il nous soit
permis de rectifier une erreur qu’une mauvaise lecture, due à une
abréviation compliquée d'une piqüre d'eau dans le registre aux bap-
témes, nous a fait commettre dans nos NoTES SUK L’HISTOIRE DE Bou-
VIGNES, p. 173. Nous disions, en effet, que la première femme de J.-B.
fut Marie Marchal, et non Marie Marchant, contrairement a ce
qu'avait avancé M. D. Van de Casteele dans un savant article sur les
Grès NaAMuRoIS, du Bulletin des Comm. royales d'art et d'archéol.,
année 1885. Un examen plus attentif nous a fait reconnaître qu'il s'agit
bien de Marie Marchant. J.-B. Chabotteau eut d'elle deux filles, Claire
et Anne, et de sa seconde femme Héléne Cymont, veuve de Guillaume
Burlen, deux fils, Jean- Walter et Henri-Guillaume. M. Van de Casteele
apprendra sans doute avec quelque intérét que Je parrain et la mar-
raine de ce dernier enfant furent : Guillaume Dedeker, d’Anvers, et
Marie Lambillon, épouse de Pierre Massart, de Namur, deux de ses
associés pour la fabrication des grés, mais avec lesquels i] eut maille 4
partir plus tard.
— 86 —
nombre d'entreprises; il n’en est pas moins le promo-
teur d’une industrie dont les heureux résultats ajou-
tèrent un nouveau lustre à la gloire du pays namurois.
Enfin, le troisième fils de Jean Chabotteau, Pierre,
resté jusqu'aujourd'hui un inconnu, embrassa le noble
métier de batteur et fondeur en cuivre, auquel il avait
dû être initié dès sa plus tendre enfance et dont il est
le dernier maître pour ce qui concerne la fonderie de
cuivre à Bouvignes.
Avant de montrer comment Pierre Chabotteau vint
se fixer à Tournai, il est indispensable, croyons-nous,
de dire quelques mots de la batterie en cuivre à Bou-
vignes, au double point de vue technique et historique.
L'industrie du cuivre comporte deux branches dis-
tinctes, savoir : 1° la batterie, qui consiste à forger le
métal, toujours à chaud, comme le fer, et à lui donner
mille formes diverses, telles que bassins, chaudrons,
poëles, bassinoires, ustensiles de cuisines, etc., aux-
quels les batteurs, presque tous doublés d’un artiste,
savaient donné un certain cachet en les ornant, au
repoussé, de dessins les plus variés et les plus flatteurs
à l'œil. Le cuivre, par son extrême malléabilité, se
prétait admirablement à ce travail.
2° La fonderie, qui constitue, à proprement parler,
la dinanderie, ainsi appelée parce que ce sont les
Dinantais qui ont porté cet art à un très haut degré de
perfectionnement. Elle consiste à fondre le métal, puis
à le couler dans des moules préalablement façonnés
pour lui donner la forme voulue : cuves baptismales,
lutrins, chandeliers, cloches, chenets, etc.
Le cuivre devait être auparavant alié avec le carbo-
nate ou silicate de zinc, autrement dit : calamine, ce
qui contribuait à lui donner une grande dureté, et cette
belle couleur jaune doré si caractéristique des œuvres
— 87 —
sortant des ateliers dinantais ou bouvignois. Il va sans
dire que la plupart des grands objets de ce genre
étaient coulés en plusieurs pièces, qui étaient ensuite
ajustées. À la sortie du moule, chaque pièce était soi-
gneusement polie avec de la calamine finement pilée,
puis, à l'aide du burin, l'ouvrier accentuait les contours
ou les reliefs des dessins, ou corrigeait, par la cise-
lure, certains défauts que la fonte ne permettait pas
d'éviter. Le grand, et même, pouvons-nous dire, le
seul mérite de l'artiste résidait dans la conception du
sujet et la confection du moule à le reproduire.
Bien rares sont les œuvres de dinandiers signées
(comme celles de Pierre Chabotteau), aussi nos églises,
qui possèdent souvent des pièces remarquables, ne
sauraient nous indiquer si elles sortent des ateliers
dinantais, bouvignois, tournaisiens ou autres. Combien
d'artistes, par là même, resteront éternellement plongés
dans l'oubli pour avoir négligé une chose qui eut sou-
vent permis d'ajouter un nom illustre au livre d'or des
artistes belges.
Ceci dit, jetons un rapide coup d'œil sur la partie
historique. |
Si l’on en croit deux diplômes cités par M. Pin-
chart (1) dans son remarquable travail (malheureuse-
ment resté inachevé), sur la dinanderie, la batterie de
cuivre à Dinant, remonterait au temps de Charlema-
gne. Quoi qu'il en soit, il est certain quelle y était très
florissante au XII° siècle. On n'y faisait dans le prin-
cipe que des ustensiles de ménage et d’autres objets
d'une utilité journalière ; mais, à la longue, l'abondance
de vieux métaux, tels que déchets, ustensiles hors
(1) A. Pinchart : Histoire de la dinanterie, etc, — Bulletin des
Comm, royales, tomes x11 et XIV,
— 88 —
d'usage, etc., donna l'idée à quelque artiste batteur,
de refondre tout ce métal et d'en confectionner de
grandes pièces coulées. C'est incontestablement à
Dinant que revient l'honneur de l'invention d'un art qui
porte, à juste titre, le nom de dinanderie.
Le voisinage de gisements considérables de derle,
où terre plastique, nécessaire pour la fonte des tables
et la confection des moules aura, certes, contribué à
son développement et à sa prospérité. Plus tard Bou-
vignes, cité naissante, imita timidement sa voisine en
fabriquant des chaudrons. « Jl est évident, y lit-on
dans un diplôme du 20 janvier 1625 (1), que la fonda-
tion d'icelle ville at prins son origine sur le dict mestier
et stil de batterie des chauldrons et aultres ouvrages de
cuivre, voires que ce stil at jadis esté d'extimation sy
singulière que de rendre la dicte ville non seulement
opulente et populeuse, mars aussy, selon comme tesmot-
gnent les anchiens écrilz autenticques reposans és
archives de la dicte ville, aullant fameuse que nulle
aultre de noz pays de par deçà ».
Ce n'est que vers 1380 que les batteurs bouvignois,
voulant utiliser à leur tour les « mélaux vieux et rom-
pus que l'on appelle communément « potis », s'avisèrent
de faire, eux aussi, des objets en fonte. Dès lors
« on vit s'élever entre les deux villes une vraie jalousie
de gloire pour soy mesler d'un mesme mestier de
basterie » (2).
Chacun connaît les luttes sanglantes qui éclatérent
à ce sujet entre les deux cités rivales, luttes qui abou-
tirent à la destruction de Dinant, en 1466, par
(1) J. Borgnet : Cartulaire de la commune de Bouvignes,t. 1, p. 131.
(2) Croonendael : Chronique contenant l'estat ancien et moderne du
pays et conté de Namur, etc.
— 39 —
Philippe-le-Bon. Il est à supposer que les fondeurs
bouvignois acquérirent vite une grande renommée,
même à l'étranger, car les comptes de la Chartreuse de
Champmol, près de Dijon (années 1388 à 1390), cités
par Pinchart (1), mentionnent plusieurs batteurs en
cuivre de Dinant et de Bouvignes, auxquels on fit des
achats considérables, et dont quelques-uns même
durent se fixer à Dijon pour y accomplir les ouvrages
commandés. Mais une blessure mortelle fut portée à
la batterie bouvignoise, en 1554, par le siège meurtrier
que firent de la ville les sanguinaires soldats de
Henri II, roi de France. La plupart des artisans,
plutôt que de rester dans une ville ruinée et dépeuplée,
émigrèrent et allérent implanter leur industrie dans
des lieux plus propices. Tous les efforts de nos souve-
rains tendant à maintenir à Dinant ou à Bouvignes la
batterie de cuivre, furent vains. D'autres pays et
d’autres villes en profitèrent, notamment Tournai qui,
depuis le XV° siècle, possédait déjà dans ses murs
d’habiles fondeurs de cuivre, formés bien certainement
par des artistes dinantais.
Un diplôme du 5 septembre 1561 nous indique clai-
rement où étaient allés s'établir les batteurs de Bou-
vignes; il cite « Dynant, pays de Liège, Aix en
Allemagne et ailleurs hors de nos pays » (2).
Il existait également, à cette époque, trois grands
centres de fonderies de cuivre établis à Tournai, à
Bruxelles et à Middebourg-en-Flandre, vers lesquels
nos batteurs ne manquèrent pas de se diriger. À la
même époque on vit’ se fonder des ateliers du même
genre à Malines et à Louvain. Ne peut-on supposer
(1) Pinchart : Hist. de la dinanterie, loc. cit., t. xu, p. 517 sqq.
(2) Cartulaire de Bouvignes, t. 1, p. 291.
— 90 —
qu'ils le furent avec des débris de la batterie dinantaise
et bouvignoise ?
Trois édits de Philippe IT, datés respectivement des
années 1589, 1590 et 1593, ordonnent aux maîtres
batteurs bouvignois qui avaient quitté la ville depuis
1554, d'y rentrer sous peine de perdre leurs privi-
lèges; certaines faveurs sont aussi promises à ceux qui
y reviendraient. Mais l'industrie avait pris pied autre
part, notamment à Namur. Le 8 juin 1612, le mayeur
Polchet présente au Procureur-Général un mémoire
sur les moyens de restaurer la batterie à Bouvignes et
à Namur. « Il faudrait, dit-il, republier les placards
du 10 juillet 1591 et du 23 avril 1605, et les faire
strictement observer. Plusieurs maîtres de Bouvignes
sont allés demeurer à Dinant, où ils trouvent plus
d'avantages pour l'écoulement de leurs produits. On
devrait aussi rétablir les anciens impôts sur les chan-
deliers, dont ceux de Dinant sont libérés. Déjà plu-
sieurs maîtres s'offrent à venir au pays, mais il con-
viendrait de ne pas mettre de droit d'entrée sur les
objets de haute valeur, d'interdire les moulins à
eau, etc. » (1).
Toutefois, s'il n'existait plus à Bouvignes, au com-
mencement du X VII° siècle que des batteurs fabriquant
des chaudrons et de menus ustensiles, on y rencontre
encore deux fondeurs de grand mérite. C'était Antoine
de Nassogne et Pierre Chabotteau appartenant chacun
à deux familles riches et puissantes autant que jalouses
et rivales l’une de l'autre, grâce aux faveurs qu'elles
avaient obtenues de leurs souverains. On a vu celles
des Chabotteau, accordées par Philippe II et Albert et
Isabelle.
(1) Correspondance du Procureur-Général ; Archives de l'Etat, à
Namur.
— 9] —
Ces derniers princes favorisèrent, de leur côté, de
Nassogne. Par lettres d’exemptions du 18 Mars 1605,
ils accordent « à Antoine de Nassogne et Hubert Gobin,
son beau-filz, marchand: du mestier de batterie de cut-
wre, demeuraniz en nostre ville de Bouvignes, exemption
de la supériorité des majeur et eschevins du dict Bou-
vignes, les submectant avec leurs domestiques immedia-
tement à la gurisdiction de ceux de nostre conseille pro-
vincialle de Namur; » de plus, ils mettent sous leur
protection et sauvegarde spéciale, de Nassogne et
Gobin, « avec leurs femmes, enfants, domestiques,
ensemble leurs maisons, grains, fourrages, bestiaulx,
et tous aultres biens quelconques y estant, meubles et
immeubles, veuillans icelles maisons estre préservées
de toutes sortes dinsolences, foulles et degast, pilleries
et mangeries, et exemps de logement de tous gens de
guerre, et de guet et contribution....... Et affin que de
ce que dessus personne ne puisse prétendre cause
@ignorance, nous avons consenty et consentons qu'ils
pourront mettre et affixer noz blasons et pennonceaux
armoyéz de nos armoiries en telle endroict de leurs dic-
tes maisons qu'ils trouveront convenir. » On se demande
pourquoi semblables faveurs ?
Il faut bien certainement y voir une intrigue, menée
dans le but de soustraire les de Nassogne à l'autorité
des Chabotteau. M. H. Van Duyse (1) a conté, mal-
heureusement sans nous indiquer la source où il avait
puisé, une partie des querelles que la jalousie susci-
taient presque journellement entre ces deux familles,
querelles dont nous avions déjà trouvé des traces dans
les archives communales.
Quoi qu'il en soit, la guerre était ouverte entre les
(1) Bull. des Comm. royales, 1883.
Nassogne et les Chabotteau, et chacun cherchait par
tous les moyens 4 mettre son rival dans un état
d'infériorité.
Antoine de Nassogne nous a laissé une œuvre de
Jui; c'est le beau lutrin-pélican qui se trouve encore
dans l’église de Bouvignes à laquelle il a été donné, à
charge de dire, à perpétuité, une messe annuellement
pour lui et son épouse, Marguerite Le Bidart, messe
qui se dit encore de nos jours.
Il était autrefois fixé à une tombe plate en laiton,
portant les armes de : de Nassogne-Le Bidart. Cette
plaque est aujourd'hui reléguée nous ne savons dans
quel coin de l'église ou de la cure.
Nous avons exposé autre part (1) les exactions
odieuses auxquelles Bouvignes était livrée au X VII® siè-
cle. Chaque fois qu'un personnage important passait par
Ja ville, celle-ci était obligée de lui faire des présents,
parfois exagérés. Les comptes communaux en font foi. :
Dans celui de 1624 à 1632, nous la voyons acheter à
Dinant des « andicts » (landiers) de cuivre, pour les
présenter au comte de Saint-Aldegonde, et y faire ap-
poser les armoiries de la ville, par Pierre Chabotteau.
Un autre, celui de 1636 à 1640, contient cette men-
tion: « A Pierre Chabolteau, fondeur de pottis pour
deux paires de cheminons:(chenets) qu'ont esté présenté
à cerlain personnage... n
Les comptes de l'église mentionnent également plu-
sieurs achats faits à notre fondeur. Pour nous borner
à un seul, nous ne citerons que la livraison faite à
l'église, en 1633, par Pierre Chabotteau, d'une paire de
chandeliers pour le grand autel; on lui remit à cet effet
22 livres de métal provenant de la refonte des cloches.
(1) A. Henri : Notes sur l'histoire de Bouvignes, p. 94 sqq.
— 93 —
Aprés 1639, son nom ne se rencontre plus dans les
archives bouvignoises; c’est donc vers cette époque
qu'il alla se fixer à Tournai, où nous le retrouvons
en 1642, grâce à ses remarquables chandeliers de Saint-
Brice sur lesquels il eut l’heureuse idée d’apposer son
nom, ad perpetuam ret memoriam.
Ces chandeliers, hauts de un métre 90 centimétres
sont à tiges godronnées, en forme de balustres, séparées
par un nœud plat; les pieds triangulaires, sont reliés
entre eux par des têtes d’anges et surmontés chacun
d'un godet sur les trois angles. Ils sont un beau
modèle du style de l’époque.
D'après ce qu'on vient de lire, il n'est pas malaisé de
comprendre pour quels motifs Pierre Chabotteau quitta
les rives de la Meuse pour celles de l'Escaut, où il
devait trouver un champ plus vaste au talent qu'il pos-
sédait. Avant de terminer il n’est pas sans intérét, pour
les amateurs, de signaler six grands chandeliers que
possède encore l'église collégiale de Dinant. Ils sont
de la même époque et à peu près du même style que
ceux de Saint-Brice. Quatre appartenaient jadis à des
confréries, et deux sont signés: Nicolas Bello ma
fai. 1629; deux autres : Hubert Grognar ma faict.
1640. Quant aux deux derniers d'un style différent, ils
sont dus à la libéralité de Perpète Jacquemin, bourg-
mestre de Dinant et Marie Ghisen son épouse, ainsi
que nous l'indique l'inscription datée de 1668.
Alfred HENRI.
SEANCE DU 13 MAI 1897.
M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président.
M. EUGÈNE Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance d’avril est lu et adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou-
tumes de la ville de Furnes, tomes 2 et 3.
2. Cartulaire de la commune d'Andenne, par M. L. Lahaye.
tomes 1 et 2.
3. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 1v° série tome XI,
n° ] à 4.
4. Société d'archéologie de Bruxelles. Annuaire 1897.
M. d'Herbomez envoie de la part de l'auteur, Dom
Berlière un fascicule du Monasticon belge concernant
les monastères qui se trouvaient autrefois dans la pro-
vince actuelle du Hainaut, et au nombre desquels
figurent plusieurs abbayes de Tournai, notamment
Saint-Martin, Saint-Nicolas des Prés, le Saulchoir,
les prés Porçins et la Chartreuse de Chercq. Des
remerciments sont votés à l’auteur.
M. le Président rend compte de la réunion de la
Société belge de numismatique qui a eu lieu à Tournai
Je 25 avril dernier. Notre Société. lui a offert le vin
— 95 —
d’honneur dans la salle de réception des musées, 4 la
Halle aux draps, où la Société de numismatique a
ensuite tenu sa séance solennelle. La plupart des tra-
vaux qui y ont été communiqués avaient trait à la
numismatique tournaisienne. Aprèsla séance la Société _
a visité les musées, puis la cathédrale et son trésor.
Elle s'est ensuite réunie en un banquet à l’hôtel de la
petite Nef.
M. le Comte du Chastel lit une note sur deux
médailles tournaisiennes publiées par M. Serrure dans
la Gazette numismatique française. On en vote
l'impression.
M. René Desclée fournit des explications nouvelles
sur la topographie de l'ancienne halle des Consaux. On
décide de joindre à sa communication une planche
donnant le plan (d'après B. Renard) de cet édifice et
de ses dépendances. |
M. Allard donne lecture du texte révisé des statuts
et du règlement, qu'il a été chargé de faire. On adopte
sa rédaction, et on décide d'ajouter au texte révisé un
article visant le cas de dissolution de la Société. Le
texte de cet article, proposé par M. Soil est renvoyé
à la prochaine réunion pour être discuté.
UN JETON ET UNE MÉDAILLE RELATIFS A TOURNAI.
Sous le titre CONTRIBUTIONS A LA NUMISMATIQUE
TOURNAISIENNE, on trouve dans la Gasette numis-
malique française, aux pages 83 et 86 de sa première
livraison, deux articles signés Raymond SERRURE et
— 98 —
épicycloide, l'officier romain Paulus, à cheval, est sur
le chemin de Damas, marchant vers la droite (gauche
quant à l’avers); le cheval foudroyé s’abat et le cavalier
léve les yeux vers les rayons célestes qui opérent sa
conversion.
Kain, 12 mai 1897.
Le C* P. A. pu CHASTEL DE LA HOWARDERIE.
A PROPOS D'UN SCEAU DE L'ÉCHEVINAGE DU BRUILLE
(MAI 1935).
Avant 1289, la commune du Bruille, autrement dite
« le Château, » qui appartenait à la famille de Mor-
tagne et relevait partie du Comte de Flandre, partie du
Hainaut (1), entrait « comme un coin, » selon l'expres-
sion de notre érudit confrére, M. d’Herbomez, dans le
territoire de la Cité. Cette situation n'était rien moins
que nuisible aux intéréts de la commune de Tournai.
Aussi, en vue de rendre la défense plus facile en cas
de siége et surtout aussi pour « étendre la juridiction
de la commune sur un quartier constituant dans la
ville même de Tournai, un lieu d'asile pour les gens
qui avaient méfait dans la Cité et dans le Bourg de
Saint-Brice (2), » le magistrat tournaisien acquit de
Marie de Mortagne, en décembre 1288—janvier 1289,
la seigneurie du Bruille et le 30 mars 1289, Philippe
le Bel ratifiait cet achat.
On pourrait croire que l'acquisition du Bruille par
(1) Cfr. »'Hersomez. Comment le quartier du Chateau fut réuni à la
cité de Tournai en 1289. Bulletins de la Société historique de Tournat,
. 55.
. (2) »'Hersomez. Philippe le Bel et les Tournaisiens, p. 26.
— 99 —
les Tournaisiens marqua pour cette commune la fin de
l'existence de son échevinage distinct, comme ce fut le
cas pour le quartier des Chaufours. Mais il n’en est
rien et le Bruille eut sa vie propre et ses magistrats
particuliers jusqu’au rétablissement de la loi commu-
nale par Charles V, en février 1371 (n. s.).
Nous croyons n'apprendre rien à personne en disant
qu'au mois de février 1367 (n. s.), par suite de sédi-
tions et. de désordres de tous genres qui avaient éclaté
dans notre ville, le pouvoir central avait privé les
Tournaisiens de leur droit de commune et par consé-
quent de leur droit de nomination aux magistratures
communales. Pendant un espace de quatre ans, Tour-
nai n'eut plus ses magistrats ordinaires ; ils furent rem-
placés par un gouverneur royal auquel étaient adjoints
des conseillers choisis parmi les bourgeois des diffé-
rentes paroisses de la ville. Quand en février 1371
(n. s.) le roi se décida à rendre aux Tournaisiens leurs
anciennes prérogatives, il avait changé le nombre de
magistrats à élire et consacrait la fusion complète et
définitive de l’échevinage du Bruille avec celui de
Saint-Brice. Car, dit-il dans sa charte de 1371 (1), « ce
aiousté que des sept eswardeurs qui vouloient (2) estre
pris et esleuz en le paroche Saint-Brice de Tournay,
les deux en seront pris et esleuz en le paroche Saint-
Nicolas ou Bruille et les autres cinq en le paroche
Saint-Brice dessus dite... » et plus loin « ... Item que
les diz trante eswardeurs esliront quatorze preudommes
bourgois héritez et nez de la ville pour estre eschevins.
C'est assavoir sept deca escaut en la partie de l'eves-
chié de Tournay et sept oultre l’Escaut en la partie de
(1) Archives de Tournai. Chartrier, layette de 1371.
(2) Avaient coutume.
— 100 —
l'eveschié de Cambray (1), desquielz sept eschevins qui
seront pris en la partie de l’eveschié de Cambray, les
cing seront esleuz des bourgois et habitans en la paro-
che de Saint-Brice et les autres deux en la paroche du
Bruille. Et seront tenus les sept eschevins ainsi esleuz
en la partie de l'eveschié de Cambray de tenir leur
siège et cougnoistre et de terminer des causes à eulz
appartenans deux foiz la sepmaine au lieu acoustumé en
la paroche du Bruille et les autres jours des plaiz au
lieu et au siége acoustumé en la paroche de Saint-
Brice... » |
La suppression définitive de l’échevinage du Bruille
ne date en réalité que de cette année, bien qu’anté-
rieurement à 1371, Philippe VI de Valois l’eût déjà
aboli. Mais il fut forcé de le rétablir. Voici en quelles
circonstances. Au mois de mai 1333, la ville de Tour-
nai par suite de différentes causes que nous n’avons pas
à apprécier ici, se vit dépouillée de son droit de com-
mune et le roi de France ne laissa plus subsister que
deux échevinages (2). Mais au mois d'août 1340, après
la belle et héroïque défense de la place de Tournai par
ses habitants, Philippe de Valois reconnaissant, ren-
(1) Les quartiers de Tournai sur la rive droite de l'Escaut, c’est-a-
dire le Bourg de Saint-Brice, les Chaufours et le Bruille, dépendaient
de l'évêché de Cambrai.
(2) Item les Trente (Eswardeurs) dessusdiz pourront ellire quatorze
autres preudes hommes pour estre eschevins, c'est assavoir sept de ça
l'Estanc (sic) en la partie de l'éveschié de Tournay et sept de [la]
l'Estanc en la partie de l'éveschié de Cambray desquiez sept de la
l'Estanc, les dessusdiz trente elliront cincq en la parroisse de Saint-Brice
et deux ou Bruile....
Item que les diz Echevins de Saint-Brice et du Bruile soient tenuz
deux fois chascune sepmaine de tenir leur siége, ofr les plaidoieries et
faire leurs jugemens ou Bruille de touz meubles, chatieux et hérétages
dont question sera devant eulz du Bruile....
Archives de Tournai. Chartrier, layette de 1333,
— 101 —
dit aux Tournaisiens leurs anciennes franchises et
rétablit les trois échevinages de la Cité, de Saint-Brice
et du Bruille (1).
Ces suppressions et rétablissement momentanés de
Yéchevinage du Bruille prouvent bien que les Tournai-
siens tenaient à conserver leurs trois échevinages .
séparés. Ce n’est en effet qu’à partir de l’année 1374,
c’est-à-dire trois ans après la fusion définitive par ordre
royal, que les actes d'intérêt privé commencent à porter
cette mention « en le warde de l'eskevinage de Saint-
Brice et dou Bruille. .» Antérieurement à cette date et
malgré la charte de février 1371, on y trouve toujours
« en le warde des eskevins de Saint-Brice » « en le
warde des eskevins dou Bruille, » suivant que l'affaire
concerne spécialement des habitants ou de Saint-Brice
ou du Bruille.
De l'achat du Bruille par la ville de Tournai à son
adjonction définitive au Bourg de Saint-Brice, il se
passe en défalquant les années pendant lesquelles
l'échevinage fut supprimé, plus de soixante-dix ans
qui laissent au Bruille une existence propre, son maire
et ses échevins. Comment donc expliquer que le dépôt
des archives de Tournai ne possède qu'une seule
empreinte du sceau qu'employaïent les magistrats du
Bruille? Le musée d’antiquités de notre ville contient
bien une matrice d’un sceau du Bruille, attribué au
XII° siècle, duquel Boziére (2) donne un dessin et que
notre savant et charmant confrère M. de la Grange
(1) Item les diz trente Eswardeurs esliront vint et un preudhommes
bourgois héritiers et nés de Ja ville pour estre Eschevins, c'est assavoir
sept deca l'Escaut en la partie de l'éveschié de Tournay et sept oultre
l'Escaut en la partie Saint-Brixe et sept ou Bruille....
Archives de Tournai, Chartrier, layette de 1340.
(2) Tournai ancien et moderne, p. 303.
— 102 —
décrit (1) même de cette façon : « Sceau orbicu-
laire. 0,07. Un château à trois donjons crénelés.
Légende : + S. Juratorum et Scabinorum Ville de
Brile. 5% Sceau orbiculaire (contre-scel du Bruile) 0,03.
Ecusson triangulaire 4 la croix, qui constitue les
armoiries des anciens châtelains de Tournai. Légende.
Contra sigillum de Brile. » Seulement il a été jusque
maintenant impossible de trouver une empreinte de
cette matrice appendue à un acte authentique. Peut-être
y aura-t-il même lieu pour nous de revenir, plus tard,
sur cette question, qu'il n'est pas opportun de traiter en
ce moment.
Quoi qu'il en soit, au cours de notre travail de clas-
sement et de ‘mise en ordre des archives de Tournai,
le hasard nous a permis de mettre la main sur un acte
original du mois de mai 1255 portant un VERITABLE
sceau de l’échevinage de la commune du Bruille. Nous
en demandons une reproduction pour nos Annales et
notre long préambule n'a eu que le seul but de montrer
l'importance de ce sceau qui est unique aux archives
et l'intérêt que présente notre trouvaille.
Grâce aux connaissances sigillographiques de l'au-
teur des Généalogies tournaisiennes, M. le Comte du
Chastel de la Howarderie, nous en donnons ici la des-
cription la plus exacte possible :
Sceau orbiculaire; diamètre 0"048. Un château
représenté par une tour ouverte accompagnée de chaque
côté de murs maçonnés de quatre rangées de pierres,
crénelés de deux pièces et terminés chacun par une
petite tourelle couverte, le toit surmonté d'une boule;
la grande tour couverte d'un toit conique que termine
(1) Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai. T. 21,
p. 134, n° 3.
— 103 —
également une boule, se trouve accostée à la hauteur
des machicoulis de deux tours posées sur corbeaux et
semblables aux petites tourelles du bas, le tout repo-
sant sur une terrasse ondulée.
Légende : Sligillum Les Eskevins Es Biruille.
Ce sceau pend sur double queue de parchemin à
un document lui-même en parchemin dont voici la
teneur :
Sacent tout cil ki cest present escrit veront et oront,
ke Me Sire Pieres Maistres de lostelerie Saint Nicolay
del Bruille dales Tournay, frere Rollans et li consals
de lostelerie devant dite ont a rente a Monnart Brise-
bosc iretaulement une piece de tiere tenant a le tiere
Maryen de Felines quartier et demy et demy cent
parmy x. sals de blans et d’artisiens le quartier et le
remanant al allevant del quartier ki lieve tout ensanle
xvi sals et iij mailles de le monnoie devant dite, a
cascune fieste saint Jehan Baptiste, j denier u blanc u
— 104 —
artisien de cens, en tel muniére ke Monnart devant dis
doit paier a lostelerie devant dite cascun an iretaule-
ment à cascun Neel viij. sals et j denier de blans u
d’artisiens, et a cascun fieste saint Jehan Baptiste,
viij sals et une maille de blans u d'artisiens et le denier
de cens devant dite à cascune fieste saint Jehan Bap-
tiste, et ciste chose est faite pour le miols et pour le
preut de lostelerie devant nommée et par l'otroy ct le
consel de mon segneur larchedjakene de Braibant ki
par devant mon segneur Pieron adont maistre de loste-
lerie devant dite, Sohier Maton, Jehan de Bullemont,
Jehan Pipelart, et frére Rollant et le consel de le mai-
son devant dite loita et grea plainement, et par l’otroy
et le consel de mon segneur Pieron devant dit et par
l'otroi et le consel des eskievins del Bruille ki virent a
leur essiant ke ciste chose estoit li preus de le maison
devant dite, et pour cou ke ciste chose demeurt ferme
et estaule, et ke par longheur de tous re soit mis en
ouvlit, ne jamais 4 nul jour nus mals n’en soit fais, ne
nus tors n’en soit cuis, sia me sire Pieres, maistres de
l'ostelerie devant dite pendut sen propre saijel a ceste
cartre et li eskievin del Bruille i ont pendut le leur
propre saijel en confermement de cesti cbose.
Ce fu fait lan del incarnation Nostre-Segneur, m et
cc. et lv., el mois de may.
_ Peut-on assimiler cette hôtelleriede Saint-Nicolas du
Bruille à l'hôpital du Château dont parlent Bozière (1)
et M. Du Fief (2)? Nous n’osons répondre affirma-
tivement. |
Quoi qu'il en soit, un point nouveau est acquis,
(1) Tournai ancien et moderne, p. 451.
(2) Atlas des villes de la Belgique au XVI siècle. 15° livraison.
Tournai, p. 4. Etablissements de bienfaisance,
‘— 105 —
d'après un document (1) de janvier 1270 (n. s.), se rap-
portant à la même institution, c'est que cet hôpital du
Bruille était administré par « me Sire Pieres, priestre
dou Bruille et li eskievin de cest meismes liu, maistre
et pourveur (2) de lostelerie Saint Nicholai del bruille
dales Tournai.... »
A. HocqueErt.
(1) Archives de Tournai. Echevinage du Bruille. Layette de 1370.
(2) Administrateur.
— Koo
— 106 —
SEANCE DU 10 JUIN 1897.
M. LE GÉNÉRAL DE FormanoirR, Vice-Président.
M. Euaéne Sol, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de mai est lu etadopté.
M. le Secrétaire dépose les publications quil a
reçues pour la Société depuis la dernière séance.
1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 67° année,
n° 2-4.
2. Académie royale. Notices biographiques et bibliogra-
phiques. 1897.
3. Exposé de la situation administrative de la province du
Hainaut pour 1897.
4. Annales de la fédération archéologique de Belgique,
tome x1. Congrès de Gand.
5. Annales de l'Académie d’archéologie de Belgique, 4° série,
tome 10; 2° et 3¢ livr.
6. Bulletin de l'Institut archéologique liégeois. Tome 25.
7. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire, tome 7, 2° bull.
Il est donné lecture de la correspondance.
M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir
assister à la séance.
— 107 —
M. le Secrétaire de la Société belge de numismatique
envoie quelques fascicules de la Revue de numismatique
manquant à nos collections.
M. le Président du Congrès archéologique de
Malines prie la Société de désigner des délégués char-
gés de la représenter. MM. Soil et d'Herbomez sont
nommés en cette qualité.
On discute pour la seconde fois les articles du règle-
ment relatifs à la dissolution de la Société, mais
l'assemblée n'étant pas en nombre voulu par les statuts,
le vote sur ces articles est renvoyé à la prochaine
réunion. | |
M. de Formanoir félicite MM. Desclée et Soil du
succès de leur conférence, avec projections photogra-
phiques, sur Tournai en 1701, donnée le 8 courant au
profit de la Société protectrice des Enfants moralement
abandonnés. Un membre rappelle à ce propos la pro-
position de M. Houtart d'organiser l'hiver prochain
des conférences pour les membres honoraires de la
Société et leurs familles.
M. de la Grange donne lecture d’un travail sur les
armoiries communales de Tournai. On vote l'impres-
sion de cette communication.
LES VRAIES ARMES DE TOURNAI ET LE SCEAU
DE LA VILLE.
Un arrêté royal du 20 mars 1838, confirmant un
diplôme du 31 mars 1824, fixe les armoiries de Tour-
nai qu'il décrit en ces termes : « De gueules, chargé
d'un fort d'argent donjonné de trois tours de même, au
— 108 —
chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or,
l'écu timbré d’une couronne d'or. »
Sauf quelques critiques. de détail, tous ceux qui se
sont, jusqu'à ce jour, occupés du blason de Tournai (1)
admettent que ce sont bien là les armes anciennes de la
ville, en usage depuis 1426. Cet avis n’est pas le mien,
et je vais en donner la raison. Ce qui a amené l'erreur
commise, c'est qu'il est plus facile de regarder une
jolie miniature enluminée que de lire le diplôme qui
l'accompagne, plus facile aussi de l’interpréter au petit
bonheur que de se livrer à des recherches d'archives, de
rapprocher les vieux textes et d'en tirer les conclusions
qu'ils comportent. C'est ce travail que je vais entre-
prendre; et j'ai la conviction que le lecteur, qui voudra
bien me suivre jusqu’au bout de mon petit mémoire,
adoptera l'opinion que je préconise, bien qu'elle soit
en contradiction avec les idées généralement admises.
Les documents dont je vais avoir à faire usage pour
établir l'exactitude de ma thèse, ne sont pas inédits.
Ils ont presque tous été imprimés séparément dans
divers ouvrages, et cela tant bien que mal, plutôt
d'ailleurs mal que bien pour le plus important d'entre
eux, celui qui a fait naître les idées fausses qui se per-
pétuent. Hennebert en effet a cru pouvoir, laissant de
côté le diplôme original qu'il avait sous la main, se
contenter d’une mauvaise copie du XVI° siècle, insérée
dans un ancien cartulaire de la ville, en publiant dans
le Messager des sciences historiques les Lettres de
Charles VII autorisant les Tournaisiens à ajouter la
brisure aux fleurs de lis aux anciennes armes de la
ville. Je donnerai donc en annexe, à la fin de cette
(1) Consulter les Bull. de la Soc. hist. et litt. de Tournai, T. I,
p, 52; Ill, p. 249; V, p. 246; et les Mémoires de la même Société,
T. IV, p. 361.
— 109 —
notice, le texte exact de ce diplôme qui n'a jamais été
imprimé dans sa teneur réelle. ;
Cette question des armes de Tournai formera la pre-
miére partie de mon mémoire. Dans la seconde, je
dirai quelques mots relatifs aux sceaux dont la ville
fit usage à différentes époques. Là encore j'aurai
d’étranges erreurs à relever et à rectifier.
I Les vraies armes de Tournai.
Les armes primitives de la ville étaient des armes
parlantes; elles représentaient un Tournuy, selon
l'expression que nous rencontrons dans une foule d’an-
ciens textes. C'était la tour qu'on voyait sur la poitrine
de nos vieux communiers comme sur les banniéres de
Ja ville. Ainsi lors de l’entrée de Jean II, dit le Bon,
à Tournai en 1355, le Registre de cuir noir nous
apprend que « as premiers cresteaux dou belfroid
estoieat les 1j wettes et pluiseurs trumpeur qui là
trumpoient et cornolent; et avoient pennonceaus de
vermeil cendal à blans castellais des armes de le
ville. » Dans la méme circonstance, on offrit au roi
trois bœufs qui furent conduits par des varlets, « ces-
cun d'iceus vestis d'une vermeille cotte à blans castel-
lais des armes de le ville. » Nous retrouvons les mêmes
détails, avec des termes identiques, en 1382, lorsque
Charles VI vint pour la première fois à Tournai.
L'historien Cousin rapporte que « en l’année 1420
le Roy Charles (VI), selon quelques commentaires
manuscripts, donna à la ville de Tournay un chef
d'azur à trois fleurs de lys d'or avec une tour d'argent
en camp de gueule (1). »
(1) Jean Cousin. Histoire de Tournai, T. IV, p. 196.
— 110 —
Voici un point nouveau dans la question des armoi-
ries de Tournai : ce serait à Charles VI que revien-
drait d’avoir, dés 1420, brisé les armes de Tournai du
chef de France. Cousin est seul à parler de ce fait;
mais un document, que j'ai découvert dans nos archi-
ves, semble lui donner raison. Précisément en 1420 on
faisait procéder à quelques embellissements au beffroi,
et les comptes d’ouvrages de cette année portent la
mention suivante : « A Henri le Quien, pointre, pour
avoir fait et ordonné iij fleurs de lis d'or en une cam-
pagne d’asur, et le castiel de la ville audit pignon du
Belfroit, payé xij sols. »
Cette mention est unique; aucun autre acte, 4 ma
connaissance, n'existe, qui vienne confirmer le dire de
Cousin ; aucune lettre royale ne vient, 4 cette époque,
faire allusion 4 cette attribution des fleurs de lis; et
Charles VII, dans le diplôme dont je parlerai tout à
l'heure, ne la rappelle pas. Je crois donc qu'il ne faut
pas tirer de ce fait, que je devais pourtant signaler, la
conséquence absolue qu'il semble comporter. Il ne faut
voir la, je pense, qu'une tentative isolée de flatterie à
l'adresse du souverain, faite par un serviteur trop zélé,
de même que, comme je le prouverai plus loin, cela se
renouvela quelques années plus tard.
Ne donnant donc a ce fait qu’une importance rela-
. tive, arrivons au diplôme de 1426. Cousin, à son
sujet, s'exprime en ces termes : « Les affaires du Roy
Charles septième estoient en si pauvre estat, qu’encore
que la ville de Tournay par les séditions civiles fut fort
détériorée, si est-ce que pourtant qu'elle luy estoit
affectionnée, et estant située és fins de son royaume et
environnée de toutes parts des peuples et pays que ses
ennemys tenoient, avoitnéantmoins tousiours persévéré
en son obéissance, il en tenoit tel compte que pour la
— lll —
récompenser il octroia que ceux de Tournay pourroient
à tousiours mais avoir et porter és armes du corps de
la ville un chef des armes de France, trois fleurs de lis
d'or en champ d’azur plein. Donné à Meun-sur-Yévre
au mois de septembre l'an de grâce 1426, et de son
régne le quatre (1). »
Le diplôme original, dont Cousin cite textuellement
les derniéres lignes, existe dans les vitrines de notre
musée communal. Voyons donc ce que dit ce docu-
ment (2): Charles VII voulant récompenser les Tournai-
siens de leur fidélité inébranlable à sa personne et à la
couronne de France, leur accorde en 1426 de pouvoir,
s'il leur loyse, briser leurs armes d’un chef de France.
Remarquons bien le terme employé dans le diplôme;
c'est pour ne l'avoir pas lu ou pour l'avoir négligé,
qu'on a commis l'erreur que je cherche à rectifier. Pas
un seul mot, dans l'acte entier qui nous occupe, ne per-
mét de supposer que le roi a voulu imposer un nouveau
blason à Tournai ; il donne simplement une autorisa-
tion qu'il considère comme une marque d'honneur:
mais il laisse aux Tournaisiens le droit d'en user ou de
n'en pas user. Nous sommes bien loin, on le voit, des
conclusions si formelles de ceux qui se sont contentés
de regarder l'enluminure peinte au bas du diplôme.
Quand ces Lettres royales parvinrent-elles à Tournai?
voilà ce qu'il m'est impossible de dire. J'ai pu à
maintes reprises constater que, malgré la guerre qui
désolait la France, les rapports entre la Cour et Tour-
nal étaient fréquents : c'étaient tantôt des chevaucheurs
qui apportaient des lettres du roi, et auxquels la ville
accordait quelque gratification, tantôt des envoyés de
(1) Ibid, T. IV, p. 206.
(2) Pièce justificative n° I.
— 112 —
la ville qui allaient à Bourges, à Chinon ou à Loches
aux frais de la caisse communale. Presque toujours
lorsque les messagers remettaient aux consaux des
lettres royales, ceux-ci en consignaient l’analyse, sou-
vent le texte même, dans les registres de leurs délibé-
rations, et transmettaient leur contenu au peuple. Or
il n'est nulle part question, ni dans les Registres des
Consaux ni dans les Comptes communaux, de la remise
du diplôme royal dont nous parlons, et nos magistrats,
durant plusieurs années, semblent avoir voulu le tenir
secret.
Mais l'existence de ces Lettres de Charles VII finit
par transpirer. Des individus sans mandat, par excés
de zéle, firent apposer les armes, dont le roi avait
autorisé l'emploi, dans la halle des doyens et en divers
endroits de la ville. I] n’y avait plus moyen de garder le
silence; aussi le registre aux délibérations des consaux
porte, à la date du 4 juin 1429, cette mention : « De
mettre par bannières que on remette les armes dela ville
à l’anchien usaige selon les seaux de la ville. — Acordé. »
L'affaire en effet paraissait grave à nos magistrats :
en acceptant les nouvelles armes concédées par le roi,
ils craignaient de mécontenter le peuple qui semblait
considérer l'adjonction des fleurs de lis comme une
sorte de mainmise de la couronne sur ses privilèges ;
en ne les acceptant pas, ils couraient risque de
déplaire au souverain. Afin d'éviter ces deux inconvé-
nients, ils recoururent au moyen dont ils usaient dans
les circonstances scabreuses : renvoyer l'affaire aux
bannières, c'était esquiver les responsabilités person-
nelles. Les bannières s’étant prononcées, les magistrats
n'avaient plus qu'à exécuter leur décision. C'était donc
le peuple de Tournai qui, réuni dans ses comices, allait
définitivement trancher la question.
— 113 —
L'affaire fut mise le lendemain en délibération,
après qu'on eût communiqué par écrit aux bannières un
rapport sur la question qui leur était soumise (1). Dans
ce rapport les consaux laissent entrevoir quel est leur
avis personnel ; ils font remarquer que « lesdis sceaulx
(de la ville) ne sont aucunement muéz audit nouvel
usage, mais tousiours demouréz en leur premierestat. »
La fidélité des Tournaisiens à la couronne de France
est proverbiale; ce n'est donc pas pour faire injure au
roi qu'ils repousseront l'autorisation qui leur est accor-
dée : cette modification leur semble « non estre
honnourable pour la ville. » Les consaux admettraient
pourtant que le nouveau blason fut accepté pour cer-
tains usages accessoires, tels que la décoration de la
fierte des bourgeois que l’on portait à la procession.
Aussi ne devons nous pas être surpris de voir que
trente bannières, sur les trente-six dont se compo-
saientles métiers de Tournai, se soient prononcées pour
le maintien du blason ancien, « sans faire mutation des
armes ne quelque brisure y avoir. »
Forts de cette décision prise par le peuple réuni par
bannières, les consaux firent rétablir les anciennes
armes de la ville à la halle des doyens et dans les
autres lieux où on leur avait substitué les nouvelles (2).
Même après le diplôme de 1426 et jusqu'à la fin de
la première domination française, la tour continue à
former seule les armes de Tournai. Pour le prouver, il
me suffira d’énumérer chronologiquement les mentions
de nos comptes communaux où il en est question,
et aussi les jetons à l'usage de la ville qu'a décrits
M. le Comte de Nédonchel dans nos Bulletins.
(1) Pièce justificative n° II.
(2) Pièce justificative n° III.
ANNALES. III, 8
— }lt —
Le compte d'ouvrages de 1441 porte cette dépense :
« À Piérart Barat, pointre, pour avoir assis et fait, sur
deux baniérettes de samyt, deux castiaux d'argent à
chacune et faisant les armes de la ville, servans as deux
trompettes d’icelle, mises en la halle des doyens, xs.
vj d. » En 1455, Haquinet Quenon, également peintre,
peignait « à olle les montans de ploncq de le grant
halle, » et les semait « de castelz argentéz. »
Vers la même époque, en 1453, on faisait quelques
travaux aux fortifications de la porte Saint-Martin.
Dans ces circonstances une pierre, portant date ou
inscription, rappelait d'ordinaire ce souvenir. Or on a
retrouvé, il y a quelques années, en ce lieu, un grès
déposé aujourd'hui dans le musée de la ville : il repré-
sente une jolie tour à trois donjons, sans fleurs de lis,
avec la date « l'an mil 1iii°; » malheureusement une
cassure a détruit le restant de la date. Je ne puis donc
affirmer que ce soit là un argument indiscutable en
faveur de ma thèse; mais pourtant il est fort probable
que ce grès est postérieur à 1426, les travaux précé-
dents à la porte Saint-Martin datant de 1395.
. Un jeton tournaisien, décrit au tome vil de nos
Bulletins, et que M.le Comte de Nédonchel croit pou-
voir attribuer au règne de Louis XI, porte à l'avers
« une tour crenelée à deux donjons terminés par une
boule, accostée de deux fleurs de lys » avec cette
légende : Dieuv. nos. doin. pais. samour. Nous ren-
controns ici les fleurs de lis; mais elles ne sont que
deux, et ne sont pas posées en chef: ce n'est donc
évidemment pas la brisure de France, et cela ne con-
tredit en rien ma thèse.
« À Jehan Samin, tailleur d’imaiges, disent les
comptes d'ouvrages de 1469, pour avoir taillié deux
casteaux des armes de la ville, en la faulse cou-
— 115 —
ple de la maison du conchierge de la halle, x s. »
Citons encore deux jetons tournaisiens. L’un porte
à l'avers « une tour surmontée de deux pignons et
accolée de deux fleurs de lis couronnées. » C’est, dit
M. le Comte de Nédonchel, une piéce de circonstance
frappée à l’occasion de la naissance d'un fils d'un roi de
France, peut-être Charles VIII, en 1471. Le même
auteur décrit l’autre jeton de la façon suivante : « Une
femme coiffée à l'antique tient un écusson aux armes
de la ville (une tour), accostées de deux fleurs de lys.
— Légende : zett. en. la. mone. de. Tournai. 1491. »
Nous voici parvenus aux derniéres années du
XV° siècle, à la veille du jour où Tournai cessera
d’appartenir à la France. Avant d'aller plus loin,
résumons en quelques lignes les résultats de l'enquête
à laquelle nous venons de nous livrer. Charles VI selon
les uns, Charles VIT suivant le plus grand nombre et
conformément au diplôme encore existant, autorisa les
Tournaisiens à adjoindre à leur ancien blason un chef
de France. Ce fut, nous ne saurions trop le répéter,
une simple autorisation et non un ordre : les termes
du diplôme sont formels à cet égard. Les Tournaisiens
repoussèrent énergiquement cette prétendue marque
d'honneur et firent rétablir partout l'ancien blason.
Dans tous les faits que j'ai cités postérieurement à
1426, nous ne voyons jamais apparaître que la tour
pour armes de la ville; jamais nous ne rencontrons
l'adjonction des fleurs de lis au chef de l'écu. Il est donc
désormais absolument incontestable qu’à la fin du
XV° siècle, 75 ans après la délivrance du diplôme de
Charles VII, Tournai avait conservé intact son premier
écusson à la tour et rien qu 4 la tour.
Je dois pourtant dire ici que, si le chef de France
n'apparait jamais dans le blason tournaisien, le souve-
— 116 —
nir du diplôme de 1426 semble s'être perpétué, durant
la période francaise, dans le scel des doyens et sous-
doyens des métiers. Celui que nous voyons figurer au
bas d’un acte de 1458 représente un ange soutenant
deux écus accolés : l’un aux armes de France, l’autre à
la tour ouverte et hersée. Entre les pointes des écus,
un cerf couché. |
La matrice employée en 1480 diffère peu de la pré-
cédente : la disposition est la même, mais la gravure
est plus soignée. La tour, également ouverte et hersée,
présente une forme plus élancée; les trois donjons qui
la couronnent sont mieux accusés. Quant au cerf posé
au bas du sceau, il est debout au lieu d’être couché.
Ces fleurs de lis marquent bien la domination fran-
çaise, car au XVI° siècle (1532) nous retrouvons un
nouveau scel des. doyens, dans lequel les armes de
l'Empire remplacent le blason de France. Ces détails,
que je devais signaler, ne contredisent point ma thèse.
Continuons nos recherches et voyons si, depuis que
Tournai cessa d'appartenir à la France jusqu’à l'époque
où Louis XIV s’empara de nouveau de cette ville, il est
survenu quelque modification à ses armes, et si nous
rencontrons enfin les fleurs de lis dans son blason.
Les documents à consulter sont de trois sortes : les
chroniques, les jetons et les monuments. Etudious-les
successivement.
En fait de chroniques, nous n’en avons que deux, les
récits des Entrées de Philippe II et d'Albert et Isabelle
à Tournai, insérés au Registre de cuir noir et publiés
dans mes Entrées de souverains. En 1549, « les ser-
gens avoient à la poictrine ung escut d'argent où
estoient les armoiries impérialles et au dessoubz par
bas un Tournay d'argent. » De fleurs de lis, il n’en est
pas question.
— 117 —
En 1600, on voyait dans le cortége « tous lesdicts
sermens bravement équippés et aornés de leurs parures
et coulleurs, qui sont de rouge et de blancq. » S’il n’est
pas question ici de blason, du moins nous rencontrons
les couleurs de la ville rappelant le château d’argent en
champ de gueules; mais nous ne voyons figurer ni le
bleu ni le jaune, qui feraient allusion aux fleurs de lis
d'or en champ d'azur.
Aux preuves manuscrites, tirées des chroniques,
nous pouvons ajouter une délibération des Consaux.
Le 5 août 1572, ces magistrats décidaient de faire
faire six enseignes de taffetas cordé, de 10 à 12 aunes
chacune, pour les six compagnies bourgeoises, créées
par résolution du 25 juillet précédent, en prenant les
couleurs de la ville, savoir : le blanc et le rouge, avec
telle autre couleur que le capitaine voudra choisir, et
faisant peindre un Tournay à chaque enseigne. |
Les jetons tournaisiens, frappés durant la période
que nous étudions en ce moment, sont trop nombreux
pour que je les décrive tous ici; et d'ailleurs les élé-
ments de ce travail me font défaut, depuis que je suis
éloigné de Tournai. Sans l'excessive obligeance de
mon érudit confrère, M’ E. J. Soil, qui a bien voulu
faire pour moi le relevé des jetons de sa collection, il
ne me serait possible d'employer que les trop rares des-
criptions publiées dans nos bulletins par M. le Comte
de Nédonchel. Utilisons donc la gracieuse communica-
tion de notre excellent confrère.
En 1521, deux types se rencontrent : dans l’un la
tour se trouve accostée de deux fleurs de lys; dans
l'autre, elle est surmontée d’une aigle, armes de
l'empire, et accostée de deux K, initiale du nom de
Charles-Quint. |
En 1542, 1543, 1546, les jetons ne portent que la
— 118 —
tour à trois donjons. Voici comment M. le Comte de
Nédonchel décrit le jeton de 1553 : « une tour créne-
lée à trois donjons séparés par des pignons à pointes ;
elle a porte ouverte, herse et meurtrières; deux chiffres,
un 5 à la gauche et un 3 à la droite de la tour indi-
quent la date de la pièce 1553. » Nous retrouvons le
même type en 1554, 1555, 1560, 1563 et 1566.
L'année 1581 apporte une modification et nous
montre (exemple unique) la tour surmontée du chef de
France. Mais la monnaie obsidionale, frappée en la
. même année durant le fameux siège de la ville par le
Prince de Parme, reproduit le type ordinaire, la tour
sans l'accompagnement des fleurs de lys.
C'est encore la tour seule que nous retrouvons sur les
divers jetons de 1586, 1614, 1638, 1644, 1647, 1652,
1653, 1655, 1656, 1658, 1660 et 1665. Elle est cou-
ronnée de trois donjons, parfois de cing. Ainsi celui
de 1665, au revers duquel on lit : pour messieurs les
prévostz et iurés de Tournay. 1665, porte sur la face
un écusson à la tour crénelée de cinq pièces, sans
fleurs de lis.
J'ai dit plus haut que la troisième série de docu-
ments à consulter relativement à la question que je
traite, consiste dans les monuments. Je vais donc citer,
dans leur ordre chronologique, ceux que mes recherches
m'ont fait connaître.
« A Jehan de le Vallée, tailleur d'imaiges, et
Pierre de Ladderrière, pour avoir faict et taillié trois
lions de pied: et demy de hault, tenant chacun ung
escut où il y a ung Tournay ès deux, et au tierch les
armes de Flandres, lv} sols. » (Compte d'ouvrages
de 1538.)
« À Gilles Le Grand, pointre, pour avoir faict et
point à grand nombre de seaux de cuir, servant au
=
— 119 —
péril de feu, ung Tournay, xxviij lb. x s. » (Compte
d’ouvrages de 1570). | 7
Dans un petit travail que j'ai publié jadis (1), figure
une planche représentant un tableau 4 préter serment,
qui appartient à M. le Comte du Mortier. C'est un petit
triptyque sur l’un des volets duquel est sculpté S. Piat,
et dessous un écusson aux armes impériales ; sur l’autre
est S. Eleuthère, sous lequel sont les armes de Tournai,
la tour d'argent en champ de gueules sans la brisure
aux fleurs de lis. Par son aspect général, de même
que par la présence de l'aigle à double tête dans un
des écussons, cet objet peut être attribué à la seconde
moitié du XVI° siècle. . : :
Ne serait-ce pas à la même époque qu'il faudrait
rapporter le Quignon des Damoisaux, qui existe encore
dans le trésor de la. cathédrale? Voici ce qu’en dit
notre confrère, M. L. Cloquet dans son ouvrage
Tournai et Tournaisis : « On désignait sous le nom
de Quignon le grand médaillon en argent, artistement
ciselé, que le valet de la Confrérie des Damoisaux por-
tait aux processions; on y voit la ville de Tournai
sous la figure d’une pucelle assise au milieu d’un
château fort arrosé par l'Escaut, tenant deux écussons,
l'un, aux armes de l'empire, surmonté d’une couronne,
l'autre aux armes de Tournai. » |
Ces-deux écussons en émail sont attachés au Quignon
par de petits écrous. Le second ne porte que la tour
d'argent sur fond de gueules. Son mode d'attache pour-
rait faire supposer quil appartenait à un bijou plus
ancien. Je crois pourtant pouvoir le citer à titre
d'argument pour ma cause, en présence. de l’autre
écusson, attaché de la même manière, et qui ne saurait
être antérieur au milieu du XVI° siècle.
(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 10.
— 120 —
Au compte d’ouvrages de 1606, nous lisons : « A
Pierre Taverne, tailleur de pierres, pour avoir faict
ung Tournay et la date du temps sur une pierre ser-
vante de clef au manteau de la cheminée de la sallette
par bas en la halle Saint Brixe, v Ib. -
Un petit monument datant de 1631, la Croix-Notre-
Dame, qu'on voit encore le long du chemin de Tournai
à Cysoing, et qui marquait la limite de l'ancien pou-
voir de la ville, porte sur son soubassement les armes
de Tournai, ]’écu à la tour saus fleurs de lis.
Parvenus à l'époque où Louis XIV réunit Tournai à
la France, résumons la situation que nous fournissent
les documents cités. Sauf un jeton tournaisien, celui
des échevins de 1581, aucun récit contemporain, aucun
monument ne nous montrent les fleurs de lis dans le
blason de Tournai. Ne suis-je pas en droit d'affirmer
que les vraies armes de la ville sont celles uniquement
à la tour? Si, postérieurement au diplôme de 1426,
nous constatons qu'il fut apposé en certains lieux des
blasons avec fleurs de lis, c’est pour voir l’adminis-
tration communale, d'accord avec le peuple, protester
contre cette adjonction et payer le travail nécessité par
leur suppression. Ainsi, pendant 250 ans Tournai ne
porta que la tour sur ses enseignes.
Le fait par Charles-Quint d’avoir, en 1523, grande-
ment modifié la magistrature tournaisienne en en
excluant l'élément populaire, avait étouffé les idées
d'indépendance dans la population. Aussi n’y a-t-il pas
lieu d'être surpris si aucune protestation ne se fit
entendre lorsque, après la prise de Tournai en 1667
par Louis XIV, les fleurs de lis apparurent dans le
blason tournaisien. Il n’y eut aucun ordre du roi à ce
sujet, et la chose passa inaperçue.
Aussi d’Hozier, lorsqu'il rédigea l'Asmorial général
— 121 —
de France (1696-1710), put-il écrire : « La ville de
Tournay porte de gueules à une tour d'argent crénelée
de trois guérittes en saillie de mesme, massonnées de
sable et mouvantes de la pointe, et un chef d'azur
chargé de trois fleurs de lis d'or (1). -
Bien que l'adoption du chef de France dans les
armoiries tournaisiennes semble définitif à partir de
1667, ce ne fut pourtant pas une règle sans exception.
Ainsi un joli panneau de bois sculpté, qui fait actuel- -
lement partie de notre musée communal et qui semble
avoir appartenu à l’un des arcs de triomphe dressés
pour l'entrée de Louis XIV, porte l'écusson de France
couronné avec les anges pour supports. On voit au-des-
sous le blason de Tournai colorié, à la tour d'argent
sans le chef aux fleurs de lis.
Les comptes d'ouvrages, que j'ai déjà eu lieu de citer
à différentes reprises, nous montrent encore deux
exceptions à la règle nouvelle. Dans ceux de 1675,
nous lisons : « À Antoine de Berlaimont, peintre, pour
avoir peinct des Tournay -argentéz et aultres embel-
lissemens sur les chandeilles données à l'honneur de
S. Eluther, xls. »; et dans ceux de 1684 : « A Antoine
de Berlaimont (le fils), peintre, pour avoir peint six
Tournay sur du carton blan, et peint aultres embellis-
semens pour mettre sur six chandeilles dans l’église
cathédrale pendant la messe de S. Eluther, üj lb. »
La série des jetons tournaisiens, postérieurs 4 1667,
nous montre que, sous la domination autrichienne aussi
bien que sous le régime francais, le blason de Tournai
demeura tel que le décrit d’Hozier. Il en fut ainsi en
1667, 1683, 1686, 1714, 1716, 1745 et 1787.
(1) Bibliothèque Nationale 4 Paris. — Armorial général de d'Hozier.
Vol. Flandres, p. 953.
— 122 —
Je ne connais qu’une seule exception à cette règle,
et cette exception se présente sous la domination fran-
çaise. Lorsque, durant le siège de Tournai en 1709, le
marquis de Surville fit frapper des monnaies obsid1o-
nales, pas une seule ne reproduisit les armes de la
ville avec les fleurs de lis. Au contraire, le général
Cocheteux, qui les a décrites au tome rv des Mémoires
de notre Société, cite quatre variétés en cuivre qui ne
portent que la tour. Il me suffira d'en décrire une, les
autres ne présentant que de légères variantes.
_« Petit cuivre. Pièce de 2 patards (uniface). — Tor-
naco obsesso. Tour crénelée de quatre pièces, ajourée
d'un oculus, ouverte et hersée. Au-dessus de la tour le
chiffre 2, indice de la valeur: 2 patards ; au-dessous la
date 1709. Dans cette pièce, la tour se compose de dix
assises jusqu'aux crénaux, et les joins sont marqués
en relief (1). »
Lorsque survint la révolution brabançonne, T'écu aux
fleurs de lis surmontant la tour, continua - d’être
employé. Nous le trouvons au revers d’une pièce de
monnaie frappée par le gouvernement des Etats Bel-
giques en vertu du règlement du 14 août 1790 (2). On
y voit dans le haut un écusson de gueules à la tour
ouverte d'argent, donjonnée de trois pièces, au chef
cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or rangées.
Ce nouveau blason était si bien devenu le biason
tournaisien, que nous le retrouvons sur le sceau de
l'échevinage, qui fut gravé en 1793. Dans ma Des-
cription sommaire de quelques matrices de sceaux, j'ai
décrit celui-ci, qui appartient à notre musée communal,
de la façon suivante : « Sceau orbiculaire en cuivre.
(1) Mém. de la Soc. hist. de Tournai, T. IV, p. 148.
(2) Cte P. A. pu CHASTEL. À propos de trois médailles, p. 9.
— 123 —
Diam. = 0,039. — Un écusson de gueules 4 la tour
ouverte d’argent, donjonnée de trois tours de méme,
au chef cousu d’azur à trois fleurs de lis d'or rangéés.
L'écu posé sur deux palmes est surmonté d’une cou-
ronne de roses, et accosté des lettres S et B. —
Légende : CACHET DE LÉCHEVINAGE DE TOURNAY.
1793 (1). »
Me voici parvenu aux temps modernes, que je n'ai
pas à examiner. Au lecteur qui aura bien voulu me
suivre jusqu'au bout, de voir si mes arguments l'ont
convaincu et de décider si les vraies armes de Tournai
sont celles à la tour, qu'on employa tant que le peuple
sut conserver son indépendance, ou celles à la tour
brisées du chef de France, en usage depuis Louis XIV.
Les adversaires de la thèse que j'ai défendue dans
le travail précédent m'objecteront peut-être les nom-
breux exemples de blasons de Tournai, dans lesquels
se voit le chef aux fleurs de lis et qu’on rencontre dans
les anciens plans de la ville et au frontispice de cer-
tains livres sortis des presses de nos imprimeurs. La
collection Desmazières, léguée par notre regretté con-
frère à notre dépôt d'archives, fournit en effet plusieurs
exemples du blason de Tournai au chef de France. ©
À cette objection, il me sera facile de répondre tout
d'abord que, si certains plans portent les armes ainsi
modifiées, il en existe un tout aussi grand nombre où
l'on ne rencontre que la tour. Notre ancien confrère,
le capitaine A. Dejardin, en signale des exemples sous
les numéros 3, 5, 6, 7 et 37 de ses Plans de ia ville
de Tournai (2). 11 en indique, il est vrai, cinq autres
où se rencontrent les fleurs de lis; et l'un d'eux même
(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 134.
(2) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XVIII.
— 124 —
présente une particularité qui mérite d'être signalée.
Ce plan, dressé en 1708 par le sieur G. de Baillieul,
géographe, rue Saint-Séverin (à Paris), est orné, à la
partie supérieure, de 65 écussons de gentilshommes
tournaisiens. On y voit aussi, en haut à droite, le
blason de la ville avec le chef de France, qu'accom-
pagne cette légende : « Les armes de la ville de
Tournay donné (sic) par Charles 7 dit le Débonnaire,
roy de France, en 1420. - Malgré l'erreur historique
qu'elle renferme, cette légende était bonne à citer, car
elle rappelle le fait relaté par le chanoine Cousin, qui
attribue 4 Charles VI d’avoir, précisément dès 1420,
concédé à la ville de Tournai le droit. de briser ses
armes anciennes du chef de France.
Je ferai remarquer en second lieu que des plans et .
des marques d'imprimeurs, comme en employèrent
Anselme du Puicht (1699-1725) et Jovenau (1731-
1782), ne constituent pas des documents officiels. Or
il s'agit précisément de savoir quelles étaient les armes
dont la ville de Tournai usait officiellement. C'est pour
cela que, dans l'enquête à laquelle je me suis livré,
j'ai tenu à n’employer que des extraits de comptes, des
délibérations de magistrats, etc. D'ailleurs tous nos
plans reproduisant les fleurs de lis sont postérieurs au
règne de Louis XIV, sauf un qui date de 1574. N’ou-
blions pas du reste que, dans leur rapport de 1429
adressé aux Bannières, les Consaux disaient ne voir
aucun inconvénient à ce que l'on fit usage des fleurs
de lis en tout ce qui ne serait pas officiel.
De nouveau je demande au lecteur de se prononcer,
et de dire si les armes véritables de Tournai doivent
porter la brisure aux fleurs de lis.
— 125 —
II. Les sceaux de Tournai.
La question des sceaux dont les diverses juridictions
dela ville de Tournai firent usage à différentes époques,
serait curieuse à étudier. Ce travail tentera peut-être
un jour l'un ou l’autre de mes érudits confrères. Je me
bornerai donc, dans cette seconde partie de mon
mémoire, à relever une étrange erreur dans laquelle
une gravure fautive a fait tomber un savant archéo-
logue, et à fournir par là ma contribution à une étude
complète.
Le plus ancien sceau de Tournai, que je connaisse,
appartient à la fin du XIT° siècle. Il en existe un mou-
lage dans les vitrines du musée communal. Il repré-
sente une tour crénelée, sans toiture, accostée de deux
autres plus petites surmontées de toits coniques. Le
sceau usité au XIIT° siècle (1265), qui figure égale-
ment au musée, est presqu'identique, et ne présente
que de légères différences avec le précédent.
Il en serait pourtant tout autrement si l'on devait
s'en rapporter au savant ouvrage de monsieur Lecoy
de la Marche, Le XIII‘ siècle artistique. Suivant
l'érudit archéologue, qui pourtant ici s’est trompé, la
ville de Tournai aurait, dès le XIII° siècle, renoncé
au sceau dont elle usait pour y substituer une matrice
nouvelle représentant une enceinte fortifiée au centre
de laquelle se dresse le beffroi communal. C'est du
moins de cette façon qu'il faut, je pense, et bien que
l’auteur ne le dise pas dans son texte, interpréter la
présence, dans l'ouvrage cité, d'un prétendu sceau de
Tournai. S'il en était autrement, ce dessin, d'ailleurs
inexact, n'aurait aucune raison de figurer dans un
ouvrage traitant de l’art au XIIT° siècle.
— 126 —
Et tout d'abord cette gravure n'est pas, comme on
pourrait le croire et comme le dit d’ailleurs l'auteur,
la reproduction d'une empreinte authentique; c'est tout
simplement la réédition de la planche xxvirr du
Tournai ancien et moderne de Boziére, et ce sceau n’a
jamais existé. Comme je l'ai déjà fait remarquer ail-
leurs (1), l'artiste qui a gravé cette planche a commis
une erreur : il place une fleur de lis sur chacune des
bannières qui surmontent les toits coniques des tours.
Or, dans le sceau réel, ces bannières portent alterna-
tivement la fleur de lis et la tour, respectivement
emblémes du royaume de France et de la ville de
Tournai.
Mais ce n’est pas tout. Admettant que ce sceau ait
été reproduit d'une façon exacte, ce n'est pas au
XIII° siècle qu’il faudrait l’attribuer, mais bien 4 la
seconde moitié du XIV°. En effet le roi Charles V
ayant retiré le droit de Commune à Tournai en 1367,
ordonna par ses Lettres (2) que « y aura un scel qui
sera fait nouviel dedans lequel sera pourtrait et enpraint
une tour et environ les fleurs de lis, duquel seront
seellées les lettres desdits contraux et obligacions et
toutes autres dont mestier sera. » Ce ne fut donc,
comme je le disais, que dans la seconde moitié du
XIV® siècle que fut gravé le sceau qui nous occupe.
Le semis de fleurs de lis marqua la suppression du
droit de Commune et fut sans doute une des causes qui
firent rejeter le chef de France par les Tournaisiens
lorsque le roi Charles VII les autorisa à l’adjoindre à
leur ancien blason. |
Voici comment j'ai décrit ce sceau dans l'inventaire
(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 133.
(2) Pièce justificative n° IV.
— 127 —
de la section sigillographique du musée communal :
« Sceau orbiculaire en argent. D=0,077. — Sur nn
semis de fleurs de lis, le Beffroi muni de ses contre-
forts, galeries crénelées, campanile flanqué de tou-
relles, la flèche sommée d'un dragon ailé. Le monu-
ment s'élève au centre d’une enceinte de ville fortifiée
de six tours couvertes de toitures coniques. Au sommet
de chacune de ces tours et des tourelles du campanile,
un étendard portant alternatrvement-une fleur de lis
et une tour. — Légende : SIGILLUM COMMUNIE CIVITATIS
ET VILLE TORNACENSIS. » |
Disons en passant, comme l'a d’ailleurs déjà fait
Bozière, que l'existence de ce sceau en 1367 prouve
l'erreur de Poutrain, qui attribue le campanile et le
dragon du beffroi à la restauration qui suivit l'incendie
de 1390. On ne fit que rétablir l’ancien état de choses.
Vers la même époque, puisque je l'ai rencontré au
bas d'une charte de 1371, fut gravé un autre sceau
présentant une certaine analogie avec le précédent.
Pourtant il n'a que deux tours à l'enceinte, et elles
sont placées de chaque côté de la porte de la ville;
cette porte est surmontée d’une toiture plus élevée que
dans l’autre sceau; à droite et à gauche du beffroi,
nettement reconnaissable, sont placés deux autres
petits beffrois. La légende est : SIGILLUM AD CAUSAS
COMMUNIE TORNACENSIS.
Lorsque la Commune fut restituée à Tournai en 1370,
on continua à se servir du sceau fait en vertu des
Lettres de 1367; et désormais on ne cessa plus d'en
user. On se contenta de renouveler la matrice lorsque
cela devenait nécessaire : ainsi celle que possède encore
notre musée communal et qui a servi de modèle pour
la gravure erronée de l'ouvrage de Bozière, date de
1551. Nous lisons en effet dans le Compte général de
— 128 —
cette année : « A Jehan Gabry, le josne, orphévre,
pour avoir refait les grant et petit seaulx des mayeur
et eschevins de ladite ville (de Tournai), xv lb. =
La révolution brabançonne, comme je l'ai dit en
parlant des armoiries de la ville, modifia les choses en
1793, et employa le sceau que j'ai décrit plus haut,
lequel servit jusqu’à l'invasion française de la fin du
siècle dernier.
_—_,
NOTE COMPLÉMENTAIRE.
Ma notice relative aux armoiries de Tournai avait
été communiquée depuis longtemps à la Société histo-
rique, lorsque, à la veille de son impression, le hasard
de mes lectures me fit rencontrer un nouvel argument
à l'appui de ma thèse, qui m'avait échappé au cours de
mes précédentes recherches.
Philippe de Hurges parlant, dans ses Mémoires
d'eschevin, des numéraux remis en salaire aux jurés
et échevins de la ville, dit qu'ils sont « pièces de cuivre,
à peu près de la grandeur d'un liard, marqués d’un
costé des armes de la ville, qui est une tour (1). » Il
n'est nullement, comme on le voit, question de fleurs
de lis. Or Philippe de Hurges devait bien savoir
quelles étaient, de son temps, les vraies armoiries de
Tournai, à l'administration de laquelle il avait parti-
cipé soit comme échevin (1609-1611), soit comme juré
(1612-1613, 1616, 1618, 1620, 1622). Il est donc de
plus en plus incontestable que, au début du XVII°siécle,
la ville de Tournai et ses magistrats ne reconnaissaient
que la tour pour armoiries.
' A. DE LA GRANGE.
(1) Mém. de la Soc. hist. de Tournai. T. V, p. 30.
— 129 —
PIECES JUSTIFICATIVES.
I, — Lettres de Charles VII modifiant les armes de Tournai.
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France. Savoir faisons à
tous présens et advenir que ceulx repputons de perpétuelle
mémoire et haulte rémunération envers nous, de qui ses léables
et plus loéz fais et mérites tousiours en mieulx et à meillieur
entencion continuéz ont persisté en tout temps par vertueuse et
honorable constance en la vraye obéissance et subjection comme
loyaulx subjectz et soubzmis, obéissans à la eouronne de France,
et qui par singulière affection leur loyaulté gardée en la deue
et continue subjection de nostre majesté royal en leurs loyaulx
couraiges, et par effect véritable advoué nous ont et congneu à
leur naturel et souverain seigneur, pour quoy doncques raison
et bonne équicté admonesté et induit favorablement nostre
magnificence de tenir et avoir nos très chiers et bien améz les
prévostz, juréz, eschevine, eswardeurs, doyens et soubzdoyens,
communaulté et peuple, manans et habitans de nostre bonne
ville et cité de Tournay en singulière, espécial et amiable
recommandation, dignes envers nostre dite royale majesté par
leurs humbles mérites et commandables services à nous et à nos
progéniteurs Roys de France incessamment, de tel temps qu'il
n'est mémoire du contraire fait, et que cordialement de tout
leur povoir et vouloir à Ja couronne et maison de France ont
tousiours ensuyvans quant à ce les honnorables et vertueuses
meurs, conditions et manières de leurs vaillans et nobles prédé-
cesseurs, lesquelz oncques par paour, crainte ou puissance
d'ennemis, promesses, ne par leur donner à entendre fallaces et
illicites manières en dit, en fait ne en pensée, ne divertirent au
contraire, ains en tout humilité les avons trouvéz bons et loyaulx
subjectz et soubmis, obéissans et mesmement ou temps de ces
présentes guerres, lamentables et douloureuses divisions qui
tant longuement ont esté en ce royaume et encores sont, dont
c'est pitié, n’ont aucunement varyé, ne pour lors que feu nostre
seigneur et père, que Dieux absoille, estoit ès mains de ses
ennemis, et les mesmes ains ont tousiours léal regard de leur
futur et naturel seigneur, conchis et de tout disposéz de vivre et
morir avecques nous, envers tous et contre tous, ens et soubs
nostre dite royal obéissance persister et jusques à la mort,
laquelle chose tant méritoire jamais ne partira de nostre
couraige à leur pardurable loenge et accroissement d'onneur,
ainsi et syx cens années, tout bien défini, considéré l'assiette de
nostre dite bonne ville et cité, laquelle est ainsi comme és fins
ANNALES. Hi. 9
— 130 —
de nostre royaume, enclose et avironnée de toutes pars de gens,
peuples et pays à nous de présent non obéissans, de nous aussi
esloingnée et divisée par grant espace et distance de pays de
nostre obéissance, à l’occasion des terres et pays que nosdits
ennemis détiennent et occupent ; et ce néantmoins, par lone et
continuel désir en très fervent amour, humble vouloir et par-
faitte affection, persévéré ont tousiours et en mieulx en nostre
dite royal obéissance. Pour quoy nous, voulans iceulx rémunérer
de hault et digne honneur, à la léable recommandation d'eulz,
leurs successeurs et postérité, et ad ce comme pour le temps
advenir ainsi que en eulz en avons parfaite espérance et singu-
lière confiance soient plus curieux, abstrains et obligiéez à nous
servir et obéir et à la subgestion et obéissance de la maison
royal et couronne de France persister et demourer en singulier
faveur et augmentation de leur gloire et mérites, et pour
certaines autres causes et considérations à ce nous mouvans, à
icculz prévostz, juréz, eschevins. eswardeurs, doyens et soub-
doyens, communaulté et peuple, manans et habitans d'icelle
nostre bonne ville et cité de Tournay dessusdis, avons donné et
ottroyé, donnons et ottroyons de nostre certaine science, grace
espécial, plaine puissance et autorité royal, par la teneur de ces
présentes qu’ilz puissent et leur loyse avoir et porter à tousiours
mais, ès afmes de nostre dite ville, un chief des armes de
France, trois fleurs de lys d'or en champ d'azur tout plain, ainsi
et par la manière qu'il est yci pourtrait, figuré et armoyé
(à cette place sont dessinées et peintes les armes autorisées par
le roi), voulans et ottroyans par la teneur de ces présentes que
de ce et de noz présens don et ottroy ilz joyssent et usent à tout
temps perpétuellement ainsi comme dessus est pourtrait, figuré
et armoyé, et que ores ne en temps avenir ne leur soit contredit
ne obicé par qui que ce soit en aucune manière. Et ces présentes,
se mestier est, voulons estre enregistrées en la Chambre de nos
Comptes et ou Trésor de nos Chartres, et partout où il appar-
tiendra, aux quelles, affin que ce soit chose ferme et estable à
tousiours, nous avons fais mettre nostre scel. Donné à Meun-
sur-Yèvre, ou mois de septembre l'an de grâce mil cecc vingt et
six, et de nostre règne le quart.
Par le Roy en son Conseil. — Fresnoy.
(Musée communal. — Original sur parche-
mins, scellé sur lacs de soie rouge et
verte, du grand scel royal en cire verte).
H. — Rapport des consaux et décision des bannières.
Vous remonstrent lesdis consaulx, comme il soit en vos
— 131 —
mémoires quelles les armes de la ville ont esté de toute ancien-
neté et de tous temps les ait ladite ville heues et portées, et en
use en toutes honneurs. tant en sceaulx de la ville comme
autrement. Et ce nonobstant, sans vostre sceu et de nouvel, a
esté par aucuns particuliers, soubz umbre de certaine impétra-
tion du Roy, nostre sire à présent régnant, audeseure desdites
armes et en chief fait mettre une brisure de iij fleurs de lys d'or,
laquelle chose semble auxdis consaulx non estre honnourable
pour la ville, veu que de si long temps qu'il n'est mémoire, ladite
ville a esté tousiours francement tenue et gardée entière ens et
sou bz la subgection et seulle obéissance des Roys de France, et
que lesdis sceaulx ne sont aucunement muéz audit nouvel usage,
mais tousiours demouréz en leur premier estat. Et seroit chose
différente si les armes desdis sceaulx estoyent entières et on
volsist user en aucunes aultres manières, comme à le fiertre de
le procession et autrement, desdites armes à tout ledit chief de
fleurs de lis. Si vous plaise sur ce avoir advis et délibéracion,
assa voir en quelle manière il vous en plaist estre fait.
Rapporté par les doyens aux consaulx, le lundi vj® jour de
juing l'an xxix.
Chest le rapport que les doyens et soubdoyens des mestriers
de la ville et cité de Tournay font à messeigneurs les prévotz,
juréz, eschevins et eswardeurs d'icelle ville, des assens, advis,
délibérations et accors que les bonnes gens et peuple des
banières, assemblés par collèges ès lieux et plaches accoustumées
le dimenche v® jour de juing l'an mil iiij¢ xxix, ont eu sur
jiij poins et articles mis en termes de par vous et à eulz bailliés
par escript.
C'est assavoir, le second touchant les armes de la ville, si
comme il est deuement apparu auxdis doyens et soubdoyens par
lesdis rappors dont il ont fait le compte et extrais, par lesquelz
il ont trouvé que, du second article, xxx bannières, sans faire
mutation des armes ne quelque brisure y avoir.
(Archives de Tournai. — Registre aux
délibérations de bannières (n° 335 de
l'inv. prov.), f° 149).
Ill. — Payements effectués pour rétablir les armes anciennes
de la ville.
A Henri Alman, tailleur d'images, pour son sallaire d'avoir
esté, taillié et mis jus deux enquiefvures de trois fleurs de lis,
de deux escus armoyéz des armes de la ville, estans à l'encontre
du mur de la halle des doyens, que aucuns particuliers de la
ville y avoient fait mettre, et lesdis escus remis, ratechiéz et
— 132 —
mis à point par le manière qu'ilz estoyent anchiennement, par
marchié à luy fait. XX 8.
A maistre Robert Campin, pointre, pour avoir revernit et
repoint de vermilion lesdis deux escus, et deffait et effachié les
trois fleurs de lis quy estoient en chief armoyéz des armes de la
ville estant à l’uis et porget de le halle des juréz, et lesdis
escuchons repoins des armes de la ville en le manière accoustu-
mée, par marchié à luy fait. | x8.
A Jehan Le Latteur, couvreur d’escaille, pour avoir monté sur
le garitte de Morielporte, et y gratté jus et effachié l'enquiefvure
de trois fleur de lis audessus des armes de la ville quy estoyent
sur ladicte garitte, par marchié à luy fait, v8.
(Archives de Tournai. Compte d'ouvrages
de 1429. — Registre n° 4523 de l'inv.
prov. f° 33).
IV. — Charles V retire à Tournai le droit de Commune et
impose un sceau nouveau.
Charles, par la grâce de Dieu Roy de France. Comme très
grans dissensions et descors aient par lonc temps esté entre les
bourgois moyens et menus habitans de nostre cité et ville de
Tournay, et pour les mettre en bonne paix et tranquilité aions
envoyé par plusieurs foiz en ladite ville plusieurs solennelz
messagés, prélas et autres des genz de nostre conseil qui en
ladite ville ont esté longuement, et trouvé plusieurs voyes et
manières par lesquelles ils avoient promis et devoient estre et
demourer à bonne paix et accort d'ilec en avant, et ycelles voyes
n'aient voulu tenir, maiz les ont touz jours rompues et enfraintes
et ont esté depuis plus esmeuz et en plus grans descors et
mocions l’un contre l'autre que par avant, dont plusieurs plaintes
nous sont venues en nous signifiant et exposant que, se par nous
n'estoit pourveu sur ce de brief remède, ladite ville, pour les
descors que chascun jour lesdiz habitans avoient ensamble et les
grans et périlleuses commicions qui estoient entre eulx, estoit —
en voye de perdicion, et ycelle, qui est une des notables citéz
de nostre royaume, en avanture d’estre destruite. Nous, consi-
dérans les très grans maulx, dommages et périlz qui s'en pour-
roient ensuivre, voulans à yceulx obvier et lesdiz bourgois et
habitanz estre et demourer en bonne unité, paix et transquilité
à touz jours, avons voulu savoir les causes des dites commicions
et descors; et sur ce avons fait assambler nostre grant conseil
par plusieurs foiz, et y avons esté et vaqué en nostre personne
par plusieurs journées. Et finalement avons trouvé que nostre
dite cité et ville estoit en voye d'estre perdue et destruite, et
— 133 —
que lesdiz bourgois et habitans ne pourroient avoir accort ne
demourer en bonne paix tant comme il eussent corps et com-
mune et le gouvernement d'icelle cité et ville, at si elle n’estoit
entérinement sans moyen en nostre main et soubz nostre gou-
vernement. Savoir faisons à tous présens et avenir que Nous,
attendues les choses dessus dites, et que ladite cité a de touz
temps esté et est de l’ancien domaine de nous et de noz prédé-
cesseurs roys et de la couronne de France, et que plusieurs
autres grans et notables citéz. et villes de nostre royaume sont
tant seulement gouvernées par nous et noz offices qui ont touz
jours esté et sont bien honorablnment et seurement à leurs
granz proffiz tenues et gouvernées sans avoir aucunes commo-
cions ne destors, voulans sur ce remédier et pourveoir de
remède convenable par grant et meure délibération de plusieurs
saiges de nostre grant conseil, prélas, comtes et barons et
autres, clercs et lays, sur ce assembléz pour les choses dessus
dites, et autres justes et raisonnables causes nous mouvenz à ce,
avons ordené, décerné et déclaré, ordonnons, décernons et décla-
rons par ces présentes que lesdiz bourgois et habitans de ladite
cité et ville de Tournay n'auront de ci en avant corps ne com-
mune, ne par eulx ne sera gouvernée, ne n'auront en ycelle
aucune seigneurie, congnoissance ne exercicion de justice ne
jaridiction, ne en ycelle ne pourront avoir, mettre, instituer ne
establir juges ne officiers quelconques fort tant seulement quatre
procureurs et deux receveurs, dont l’un sera contreroleur,
lesquelx quatre procureurs et deux receveurs seront esleuz par
le gouverneur de ladite ville qui est à present et pour le temps
sera ou par son lieutenant, appellé ad ce lesdiz bourgois et
habitans, et confeorméz par nous, se mestier est. Et s'entremet-
tront, c'est assavoir les procureurs, de procurer tant seulement
les faiz prouffitables et nécessaires de ladite ville pardevers
nous, nos genz et officiers, et ailleurs où expédient et mestier
sera; et lesdis receveurs recevront les rentes et deniers et autres
prouffiz appartenans à ladite ville. Et que de ci en avant perpé-
tuelment sera en ma main et nous demourra, et à nos succes-
seurs Roys de France, sans moyen, toute laseigneurie, juridiction
et congnoissance d'icelle cité et ville et des bourgois et habitans
quelconques en ycelle de quelque estat ou condition qu'ils
soient, pour quelconques faiz et cas que ce soient, escheuz ou à
escheoir et avenir, sanz ce que yceulx bourgois ne habitans en
puissent ne doient congnoistre en aucune manière. Et y mettrons,
instituerons et établirons, nous et noz successeurs Roys de
France, perpétuelment gouverneur de par nous, et prévost,
pour le gouvernement d'icelle, et tabellion un ou plusieurs qui
— 134 —
recevra ou recevront les lettres obligatoires et contraux tant de
ladite ville comme d’autres. Et y aura un scel qui sera fait nou-
viel, dedans lequel sera pourtrait et empraint une tour et environ
les fleurs de liz, duquel seront scellées les lettres desdiz contraax
et obligacions et toutes autres dont mestrier sera. Et sera establi
de par nous de ci en avant certaine personne féable qui ledit
scel gardera, et aussi seront de par nous instituéz et establiz
tous autres sergens et officiers qui en nostre nom et de par nous
exerceront et feront leurs offices. Et congnoistra ledit prévost
des causes personnelles et civiles tant sealement; et des griefs
d'icelli prévost, sans moyen l'en appellera au gouverneur qui
pour le temps sera; et du gouverneur, sans moyen en nostre
parlement à Paris. Si donnons en mandement par ces présentes
à nov gouverneur et prévost de nostre dite ville, à présent
commis et députéz de par nous, et à chascun d'eux que nostre
présente ordenance, déclaracion et voulanté facent solennelment
publier en nostre dite ville de Tournay et ailleurs où mestier
sera, et ycelle facent garder, entretenir et acomplir de point en
point par lesdiz bourgois et habitans et autres personnes quel-
conques noz féaulx et subgéz sans les enfraindre ou souffrir estre
enfraintes en aucune manière de présent ne pour le temps
avenir, car ainsi le voulons nous et pour les causes dessuz dites,
non obstant quelconques grâces et privilèges ou autres lettres
quelconques par nous ou noz prédécesseurs Roy de France sur
quelconques formes de paroles à eulx octroyées, et que lesdiz
bourgois et habitans aient eu par aucun temps corps et commune
et le gouvernement d'icelle cité et ville, us ou coustumes que
auscuns pourroient dire ou alléguer contre la teneur de noz
présentes lettres et le contenu en ycelles, contre lesquelles nous
ne voulons qu'ils aient effect en aucune manière. Toutevoyes
n'est pas nostre entente que les autres grâces, privilèges, liber-
téz et franchises par nous ou noz prédécesseurs Roy de France
ausdiz bourgois et habitans ottroyéz, soient pour les choses
dessuz dites en autres causes empeschées; maiz voulons qu'il
soient et demeurent en leur force et vigueur, et que ce soit ferme
chose et estable à touz jours, nous avons fait mettre nostre scel
à ces présentes lettres. Donné à Paris ou moys de feurier l'an de
grâce mil ccc soixante six, et de nostre règne le tiers.
(Archives de Tournai. Chartrier. Layette
de 1366-67. — Original sur parchemin,
scellé du grand sceau royal en cire
verte, sur lacs de soie rouge et verte.
— 135 —
SEANCE DU 8 JUILLET 1897.
M. LE COMTE DE NÉDONCHEL, Président.
M. EoaËne Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de juin est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la société depuis la dernière réunion.
1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique. 67° année,
1897, n° 5. |
2. Programme des concours pour l’année 1897.
3. Bulletin du Cercle historique et archéologique de Gand.
4° année, n° 8; 5° année, n°5 1, 2, 3.
4, Société royale belge de géographie. Bulletin. 1897, n° 1
et 2.
5. Analecta bollandiana. Tome 16, fasc. 1.
6. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou-
tumes du pays de Looz, par L. Crahay. Tome 4.
7. Revue Bénédictine. 1897, n° 4 à 7.
8. De Wapenheraut. 1% année, n° I.
9. Messager des sciences historiques. Année 1881, 4° livr.
1885; 4° livr. 1896; 3° et 4° livr.
M. Raymond Serrure offre une brochure intitulée
Contribution à la numismatique tournaisienne, dans
— 136 —
laquelle il décrit un jeton de Gui Dimenche dit le
Lombard, et une médaille de Charles du Hautbois,
évêque de Tournai.
Remerciments.
On décide d'échanger nos publications contre celles
du Cercle historique du Luxembourg, et celles de
l'Université d'Heidelberg (die neuen Heidelberger
Jahrbücher).
On vote sur les articles nouveaux du règlement dis-
cutés dans les précédentes séances. Ils sont adoptés
dans les termes suivants :
TITRE IX.
De la dissolution de la Société.
ART. 42.
Les membres correspondants et honoraires n’ont
aucun droit dans les objets qui appartiennent à la
Société.
De méme les membres titulaires qui pour un motif
quelconque cessent de faire partie de la Société perdent
tout droit dans lesdits objets. Leurs héritiers, en cas
de décès, n'y ont également aucun droit.
En cas de dissolution, les archives, collections,
bibliothèque et avoir social sont dévolus à la ville de
Tournai, aprés apurement des dettes de la Société,
sans qu'aucun des membres, ménie titulaires, y puisse
rien prétendre.
ART. 43.
La dissolution de la Société ne pourra étre discutée
que sur la proposition écrite de cinq membres titu-
laires. Elle devra faire l'objet de deux délibérations
des seuls membres titulaires, à un mois d'intervalle
— 137 —
l'une de l'autre, et après avoir été portée à l'ordre du
jour, sur les convocations.
La décision prononçant la dissolution nesera valable
que si elle a réuni les deux tiers au moins des suffrages
des membres présents, et si les deux tiers au moins
des membres titulaires ont pris part au vote.
A défaut de réunir les deux conditions ci-dessus, le
vote sera renvoyé à une troisième assemblée, spéciale-
ment convoquée à cette fin, un jour de réunion ordi-
naire, et à cette assemblée la dissolution pourra être
prononcée à la simple majorité des suffrages, si l’as-
semblée comprend au moins les deux tiers des mem-
bres titulaires, ou à la majorité des deux tiers des
suffrages, si l'assemblée compte moins des deux tiers
des membres titulaires.
Tl est donné lecture d’une note envoyée par M. de
la Grange, sur Edouard Hocquart, né à Tournai le
8 juillet 1787. On en vote l'impression.
CONTRIBUTION A LA BIOGRAPHIE TOURNAISIENNE.
L’EcRITURE, revue mensuelle des arts et des sciences
graphiques, a publié, sous la signature E. Crépieux-
Jamin, une notice biographique et graphologique sur
un Tournaisien bien oublié de ses compatriotes, mais
qui eut, au début de ce siècle, son heure de notoriété.
Notre Société ayant l'habitude de recueillir dans ses
Annales tout ce qui peut intéresser notre ville, j'ai cru
bon de signaler ici ce qui concerne la vie et les œuvres
d'Edouard Hocquart. Laissant de côté ce qui a rapport
à la graphologie, j’emprunte à M. Crépieux-Jamin ce
qu'il dit de la vie de notre personnage.
A. DE LA GRANGE.
— 138 —
' Hocquart (Edouard-Auguste-Patrice), naquit à
Tournai le 8 juillet 1787.
Son pére, avocat au conseil de Hainaut, quitta la
Belgique en 1795 pour venir à Paris avec sa famille,
(composée de sa femme et de deux garcons, dont il
était l'aîné), dans le but d’entreprendre un commerce
de librairie. Il mourut vers 1806, laissant sa famille
dans une situation très précaire. Edouard Hocquart,
alors âgé de 19 ans, devint le seul soutien de sa famille.
I] arriva par son travail, tout en continuant le com-
merce de librairie, à soutenir sa mère, élever son jeune
frère et, peu à peu, payer les dettes assez considérables
de son père dont c'était le seul héritage.
Tout en faisant son commerce il apprit le métier de
graveur. I] commença par faire des vignettes pour
livres d'éducation, romans, etc., et en produisit en
grand nombre. Plus tard, s'étant adonné au dessin et
à la gravure des sujets de l’histoire naturelle, il exé-
cuta des œuvres importantes, entre autres les 180 plan-
ches de la phytographie médicale du docteur Roques.
Vers 1816, il conçut l'idée de la gravure sur acier;
ses premiers essais eurent lieu pour un ouvrage de
Marchand de Beaumont, sur les monuments du cime-
tière du Père-Lachaise, édité à Paris vers 1817, par
Moronval. Parvenu après beaucoup de peines et de
dépenses à vaincre les obstacles que lui opposaient les
planeurs (qui ne voulaient opérer que sur le cuivre),
le peu d'habitude des graveurs, et enfin l’imperfection
des aciers laminés d'alors, il établit sur acier par ses
propres travaux, et par ceux de quelques autres artistes,
un fonds considérable de marchand d’estampes com-
prenant l'imagerie de piété, les gravures pour l'édu-
cation, les cartes géographiques, etc.
I] ne voulut pas prendre de brévet pour cette appli-
— 139 —
cation de la gravure, non plus que pour le vernis au
pinceau, bien préférable pour l’eau forte et qu'il intro-
duisit à cette époque, c'est-à-dire en 1817. Au con-
traire il communiqua généreusement ses procédés.
C'est donc à tort qu'on attribue aux Anglais l'invention
et l'introduction en France de la sidérographie, qui a
rendu tant de services aux publications illustrées en
permettant de faire des tirages bien plus considérables
qu'avec le cuivre. |
Edouard Hocquart avait, du reste, l'esprit inventif,
car on a trouvé dans ses papiers un projet de moteur
à gaz qui date d'avant 1840.
Mais tous ces travaux étaient loin d'épuiser son
activité. Dès 1812 il avait publié le Zavater portatif,
puis l’Art de juger du caractère des hommes sur leur
écriture. |
En 1821, il donnait un petit volume intitulé Pre-
mières leçons d'histoire.
En 1822, un Dictionnaire classique des hommes
célèbres de toutes les nations depuis les temps les plus
reculés jusqu’à ce jour.
En 1825, la Morale en action, ou choix de faits
mémorables et instructifs. Cet ouvrage eut un succès
prodigieux et eut de nombreuses éditions jusqu en 1844.
En 1827, il publia l’Explication du tableau de l’his-
toire de la Grèce, d’après le voyage du jeune Anacharsis.
En 1829 parut le Monde ou panorama géographique
représentant les terres et mers du globe.
Hocquart aimait beaucoup ces publications en
tableaux. Il était en même temps qu'un inventeur, un
vulgarisateur très habile. -
On lui doit encore dans ce genre des alphabets ingé-
nieux, un tableau historique de la mythologie, une carte
ethnographique, zoologique et botanique de la terre.
— 140 —
A la même époque l'infatigable écrivain publia
l’Aimable moraliste, ou contes instructifs, puis les
Belles actions du duc de Berry, enfin un Petit Diction-
naire de la langue française. Ce Dictionnaire est, avec
la Morale en action, celui de ses ouvrages qui eut le
plus de succès. Il fut réimprimé de nombreuses fois ;
et la dix-huitiéme édition date de 1845.
A partir de 1832, époque 4 laquelle il fonda le
magasin d'estampes dont nous avons parlé, tout en
continuant son métier de graveur, ses occupations
nouvelles, très absorbantes, le détournèrent complète-
ment de ses publications. Les affaires, au début, lui
permirent d’amasser une somme considérable pour
l'époque, mais l'introduction de la lithographie en
France lui porta un coup mortel en permettant d’éta-
blir à de bas prix les images et les cartes géogra-
phiques,set en enlevant ainsi toute valeur aux nom-
breuses planches de cuivre qu’il possédait. C'est ainsi
qu'au lieu de l’enrichir son invention le ruina.
Précédemment il avait publié ses ouvrages sans
s'attacher à leur faire rapporter de l'argent; dès lors
il dût le faire pour vivre. Cette seconde période de
production littéraire débute par un ouvrage intitulé : _
Physionomies des hommes politiques du jour jugés
d'après le système de Lavater.
_ Nous renonçons à donner la liste complète des
œuvres de Hocquart; il a écrit des romans, des contes,
des relations de voyages. On le voit publier une
Géographie élémentaire, puis le Secrétaire de tout le
monde, puis encore la Tenue des livres avec un traité
de droit commercial. Il ne s'arrête pas en si bonne
route, il imprime les 57 Codes. De là à un gros
ouvrage à l'usage des constructeurs architectes, il y a
plusieurs pas, n'importe! Ce livre parut avec 58 plan-
— 14] —
ches et un dictionnaire de tous les termes techniques.
Bien entendu Hocquart n’a pas oublié la clientéle
des agriculteurs; il leur a offert le Bouvier modèle
traitant des soins à donner aux chevaux et à tous les
animaux de ferme, et le Jardinier pratique ou traité
usuel des plantes et des arbres utiles.
On doit encore à Hocquart la France monumentale,
guide du voyageur : c’est un très gros volume de près
de mille pages contenant la description des principaux
monuments de la France depuis l’époque celtique
jusqu'à la Renaissance. a
Au reste, tous les ouvrages de Hocquart sont
curieux, et presque tous ont été édités plusieurs fois.
Ils se font remarquer par une clarté et un esprit d'ordre
qui en rendent la compréhension très facile.
Il était simple et ne parlait pas volontiers de. ses
livres, n’en conservait même pas d'exemplaires pour
lui. Ses préférences étaient pour les sciences naturelles
dans lesquelles il était très versé. Il ne cessa pas de
travailler tant que ses forces le lui permirent, se
livrant tour à tour aux travaux littéraires et à la gra-
vure en taille douce qu'il pratiquait encore à 75 ans.
I] mourut en 1870, à Paris, où il avait passé toute
son existence, laissant à sa famille l'exemple d’une vie
exceptionnellement remplie et honorable.
——209%0e —
— 142 —
SEANCE DU 14 OCTOBRE 1897.
M. LE CoMTE DE NÉDONCHEL, Président.
M. EUGÈNE Sol, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de juillet est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a reçues
pour la Société depuis la dernière réunion :
1. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 67° année,
3e série, t. 34. 1897. N° 6, 7.
2. Id. Règlements et documents concernant les 3 classes.
3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série,
tome 9, n° 5, 6, 7.
4. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie.
35° année, n°°.7 à 12.
5. Mémoires couronnés de l'Académie de médecine. t. 15,
1°T fase.
6. Société belge de géographie. Bulletin. 1897, n°5 3, 4.
7. Annales de la Société archéologique de Namur. Tome 22,
3° livr.
8. Analectes d'histoire ecclésiastique. Tome 10, 3° livr.
9. Analecta bollandiana. Tome 16, fase. 2.
10. Revue bénédictine, 1897, n°5 8, 9, 10.
11. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand.
5° année, n° 4.
12. Inventaire archéologique de Gand. Fascicules 1 et 2.
— 143 —
13. Bulletin de l’Académie d'archéologie, 2° partie, t. xxx.
14. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome 7.
15. Rapport sur l'industrie minérale... dans la province du
Hainaut. 1896.
16. Annales du Cercle archéologique de Mons. T. 26 et 27.
On trouve dans le tome 27 une notice sur le village de
Wiers par M. Jules Renard. — Une autre sur Ellezelles par
M. Emmanuel De Gand. La table annonce encore une notice sur
Justin Bruyenne, page xx1, mais elle no se trouve pas dans le
volume.
17. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 11,
livr. 3 et 4.
M. le Secrétaire communique deux numéros de
l'Education populaire de septembre et octobre 1897,
qui lui ont été envoyés par M. Clément Lyon et où il
est question du peintre Rogier de le Pasture, dont
l'origine tournaisienne a été contestée par M. Wauters.
Plusieurs membres et en particulier M. de la Grange
ont fourni à M. Lyon des documents relatifs a
l'éminent peintre.
= M. de la Grange promet en outre de rassembler, en
un article nouveau, les preuves de son origine tour-
nalsienne. .
M. Soil entretient l’'assemblée de la découverte de
sépultures romaines 4 inhumation simple, trouvées au
mois de juillet dernier 4 Bruyelles-lez-Antoing, le long
de la limite de la commune de Calonne, prés du moulin
de Bruyelles (Videb. infra).
Le même membre annonce qu'il se propose, à la pro-
chaine séance, et suivant une coutume longtemps pra-
tiquée à la Société, d'entretenir l’assemblée d'un
voyage archéologique qu'il a fait en Bavière et en
Autriche cet été.
— ]44 —
On décide d'imprimer dans le volume d’Annales en
cours de publication la notice historique sur le couvent
des Carmes de Tournai, dont l’auteur le P. Jean-Aimé
de Robiano a revu le manuscrit en tenant compte de
certains désirs exprimés par la Société.
Sur la proposition du Secrétaire, des remerciments
sont votés à M. Vasseur-Delmée, éditeur à Tournai,
qui a gracieusement prêté ses bons offices pour la con-
fection des clichés qui doivent faire partie du volume
d’Annales en cours de publication.
SEANCE DU 14 NOVEMBRE 1897.
M. LE CoMTE DE NÉDoNCHEL, Président.
M. Evuaekne Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance d'octobre est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion :
1. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 67° année,
3° série, tome 34, n° 8.
2. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou-
tumes de la ville et chatellenie de Furnes, par Gillodts van
Severen.
3. Annales de la Société d’émulation de Bruges, 5° série, t. 1x,
liv. 2 et 3.
On y voit page 86 et suiv. des lettres de Marguerite de Parme
et de l'évêque de Tournai Gilbert d'Ongnies, relatives au sacca-
gement des iconoclastes en 1566, à Tournai.
4, Même collection, tome x, livr. 1 à 3.
5. Catalogue de la bibliothèque publique de la ville de
Tournai. Supplément, 1897.
6. M. J. Kaisin offre son rapport sur les Fouilles faites au
lieu dit Peruwez à Rognée.
7. Le D' Alexandre Faidherbe offre sa notice sur un médecin
théologien inconnu, extraite des annales de la Société scien-
tifique de Bruxelles. Année 1896.
ANNALES. III. 10
— 146 —:
Il s'agit de Benoit Perdu, médecin tournaisien, décédé en
cette ville le 5 juillet 1694.
Des remerciments leur sont votés.
M. Houtart s'excuse de ne pouvoir assister à la
séance.
M. Soil signale un mouvement qui semble se pro-
duire dans l'opinion publique en faveur de la conser-
vation des restes de nos anciens remparts situés entre
l'Escaut et la caserne de cavalerie. Il propose de pro-
fiter de cette occasion pour adresser une nouvelle
requête à l'Administration communale et soumet à
l'assemblée un projet de pétition qu’il a rédigé dans ce
sens. Ce projet et adopté et on décide son envoi à
l'Administration communale, ainsi qu'aux autorités et
aux associations qui pourront aider à la réalisation du
but poursuivi par la Société.
M. le général de Formanoir lit une note sur une
question très débattue au Congrès international des
architectes, à Bruxelles : la restauration des monuments.
M. Hocquet communique aussi une note de M. d’Her-
bomez sur la Maison de Tournai à Paris.
On décide l'impression de ces communications à la
suite du procès-verbal.
M. Soil ayant obtenu de nouveau la parole, entre-
tient l'assemblée d'un voyage archéologique en Bavière
et en Autriche et lui soumet les nombreuses photogra-
phies qu'il a rapportées de ces pays. A la demande
unanime des membres présents il accepte de faire un
résumé de cette communication qui sera inséré aux
Annales.
147 —
es
LA RESTAURATION DES MONUMENTS.
Le Congrès international des architectes a été ouvert
par le Roi, à Bruxelles, le 29 août 1897.
Le Congrès a tenu plusieurs séances très impor-
tantes, auxquelles ont pris part de nombreuses célé-
brités de l'architecture et plusieurs archéologues dis-
tingués de Belgique et de l'étranger.
Parmi les questions soumises au Congrès, je citerai
spécialement la troisième qui présente un grand intérêt
pour tous ceux qui s'occupent d'archéologie, parce
qu'elle a trait à une question qui divise ceux qui veulent
qu'on respecte religieusement les œuvres que nous a
léguées le passé, avec les modifications et additions
que les générations y ont successivement apportées et
ceux qui prétendent en élaguer tout ce qui n'appartient
pas au style primitif et le remplacer par une imitation
plus ou moins réussie de ce qui existait à l'origine.
Je pense qu'il est intéressant, au point de vue des
études auxquelles se livre notre Société, de consigner
dans nos Annales le texte de cette troisième question,
ainsi que la réponse que le Congrès y a faite et qu'il a
votée à l'unanimité.
Voici la question.
Doit-on, dans la restauration des monuments :
a) Respecter ou corriger les fautes de construction
des anciens :
b) Compléter leurs œuvres dans leurs parties ina-
chevées :
c) Supprimer certaines parties de construction ou
d'ameublement pour des raisons d'unification de style?
Et voici la réponse :
a) Les stades de la technique des bâtiments caracté-
— 148 —
risent les diverses époques du moyen âge et de la
Renaissance au même titre que les modifications de la
forme artistique; 11 serait condamnable de disjoindre
les deux facteurs qui coopérent au style architectural,
en voulant améliorer, disons moderniser, les éléments
d'une construction primitive ; |
b) Il convient de compléter l'œuvre dans ses parties
inachevées si le monument a des facteurs simples et peu
nombreux et si ceux-ci se trouvent dans un état de con-
servation tel que nul doute ne soit possible; si le cas
est douteux, il est préférable de s’abstenir;
c) La plupart de nos anciens monuments portent
l'empreinte des styles qui se sont succédé depuis leur
édification ; cette diversité même leur donne un charme
que l'on perdrait sans compensation suffisante en
sacrifiant ces adjonctions successives.
Nota. Il résulte toutefois de la discussion que cette
dernière décision ne doit s'appliquer, en fait d'ameuble-
ment, qu'aux objets qui ont un réel mérite et sont en
bon état de conservation ou du moins susceptibles
d'être convenablement réparés sans en altérer le
caractère.
Le vote unanime du Congrès offre un intérêt tout
spécial pour notre magnifique cathédrale, qui par suite
des modifications et des additions qu'elle a reçues dans
la succession des siècles, constitue un véritable traité
lapidaire d'histoire architecturale depuis les temps les
plus reculés jusqu'à nos Jours : dans la nef, le style
roman dans sa plus pure expression; dans le transept,
le style roman-bysantin ou de transition dans la plus
splendide manifestation qui se rencontre dans le
monde; le style ogival, dans le chœur qui ne le cède en
rien aux chœurs de Cologne et de Beauvais et l'emporte
même dans la hardiesse du chevet; la Renaissance,
— 149 —
dans le superbe jubé qui sépare le chœur du transept;
l'époque de Louis XV enfin dans le remarquable
maître-autel rapporté de l'église de l’Abbaye de Saint-
Martin.
Et ici qu'il me soit permis de constater que le vote du
Congrès architectural de Bruxelles tranche, en faveur
du maintien de cet admirable jubé en son emplacement
actuel, la question qui a soulevé tant de controverses
etsur laquelle les avis sont encore partagés aujourd'hui.
Ce vote assure aussi la conservation du maître-autel et
le met à l'abri des velléités d’unification qui, dans ces
derniers temps, ont fait disparaître de nos églises de
véritables chefs-d’ceuvre.
C'est ainsi que je ne puis m'empêcher de regretter la
suppression des deux grandioses autels néo-grecs du
transept, qui reliaient l'époque moderne aux siècles
précédents et complétaient en quelque sorte l'histoire
architecturale de la cathédrale depuis le dixième siècle
Jusqu'à nos jours.
Hier encore je n'aurais pas osé exprimer cette opi-
nion par crainte d'être taxé d'hérésie artistique,
aujourd'hui je me place, en l'émettant, sous l'égide du
Congrès international de Bruxelles.
G®! DE FORMANOIR DE LA CAZERIE.
Extrait du Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris
et de l'Ile-de-France (24° année, 1897).
LA MAISON DE LA VILLE DE TOURNAY A PARIS.
Dans les premières années du XIV° siècle, les rap-
ports de la ville de Tournay avec le roi, ses ministres,
son parlement, étaient devenus tout à fait fréquents.
— 190 —
I] n’y a donc pas lieu de s'étonner que cette ville ait
alors senti le besoin d'avoir à Paris une maison où
prendraient logis ses magistrats, procureurs ou messa-
gers, quand les affaires communales les appelleraient
dans la capitale. Donc, au mois de juin 1323, « Jehan
de Pesch et Arnoul le Musi, bourgois de Tournay, à
ce temps jurez de la communauté de lacité de Tournay,
et mestre Gerart de l'Espée, à ce temps semblablement
clerc de ladite cité et de ladite communauté d’icelle »
achetèrent, « ou non des gouverneurs de ladite com-
munauté de ladite cité de Tournay, et pour leurs suc-
cesseurs gouverneurs d'icelle communauté et pour
icelle communauté, et pour ceux qui de la dite com-
munauté ont ou auront cause, » une maison sise à
Paris, « en la rue aus Prouvaires, tenant d’une part
à la meson qui fu Hue Luissier, et d'autre part à la
meson qui fu Robert Roussel. » Les vendeurs étaient
« Jehan de Corbueil, bourgois de Paris, et Jehannot
de Corbueil, son filz. » Le prix de la vente fut de
200 livres parisis.
On conserve aux Archives communales de Tournay,
dans les layettes du Chartrier, quelques documents
relatifs à la vente que je viens de rapporter. Le pre-
mier, qui est l'acte de vente lui-même, passé pardevant
le prévôt de Paris Jehan Loncle, le lundi 20 juin 1323,
est en original sur parchemin, scellé sur double queue
du sceau du prévôt, en cire verte. Il est extrêmement
long et encombré de formules. Un deuxième document,
infiniment plus court, et cependant presque aussi
explicite, daté comme le précédent du 20 juin 1323,
émane de « Jehan Doissery, prévost de la prévosté
monseigneur l'évesque de Paris, que l'en dit le Four
l'évesque. » Il a pour but de constater que les proprié-
taires de la maison de la rue des Prouvaires s'étaient
— 151 —
dessaisis de cette maison en faveur de la ville de
Tournay. On s'explique aisément ici l'intervention du
prévôt du For l'évêque, puisque, aux termes de l'acte
de vente, la maison achetée par la ville de Tournay se
trouvait « en la censive de révérent père en Dieu mon-
segneur l'évesque de Paris. » L'acte émané de Jehan
Doissery est en original sur parchemin, scellé sur
double queue, aux Archives communales de Tournay.
En voici le texte.
« A touz ceus qui ces lettres verront, Jehan Doissery,
prévost de la prévosté monseigneur l’évesque de Paris
que l’en dit le Four l’évesque, salut.
Sachent tuit que l'an de grace mil trois cenz vint et
trois, le lundi vint jours dou moys de juing, se des-
saisirent en nostre main Jehan de Corbueil, bourgoys
de Paris, et Jehannot de Corbueil, son filz, de la meson
contenue és lettres parmi lesquelles ces présentes sont
annexées, laquelle il avoient vendue 4 Jehan de Pesch,
à Arnoul le Musy, bourgoys de Tournay, à ce temps
jurez dé la communauté de ladite cité de Tournay, et
à mestre Girart Alespée, à ce temps semblablement
clerc de ladite communauté et de ladite cité de
Tournay, achetanz ou non des gouverneurs de ladite
cité de Tournay, et pour leurs successeurs gouverneurs
de ladite communauté et pour ladite communauté, et
pour ceus qui d'icelle communauté ont ou auront cause,
pour le pris de deus cenz livres de Parisis, si comme
toutes ces choses sont plus plainement contenues esdites
lettres parmi lesquelles ces présentes sont annexées ;
de laquelle meson devantdite lesdiz vendeurs vouldrent,
et accordèrent, et nous requistrent que nous lesdiz
acheteurs achetanz ou non que dit est, meissions en
sesine, comme gouverneurs de ladite communauté, et
— 152 —
pour leurs successeurs gouverneurs de ladite commu-
nauté. Et nous, 4 leur requeste, de leur volenté et
accort, en avons saisiz et mis en sesine corporele lesdiz
gouverneurs ou non que dit est, sauf tout droit. Et
en avons receu noz ventes, sesiné et registré à tout ce
qui nous en appartient et puet appartenir, et en quit-
tons lesdiz acheteurs, et touz leurs successeurs gou-
verneurs de ladite communauté, et touz autres qui de
ladite communauté ont ou auront cause. En tesmoing
de ce, nous avons mis en ces lettres le seel de la pré-
vosté doudit monseigneur l’evesque. — Ce fu fait l'an
et le jour dessusdiz. — Thoumass... >
Le document qu'on vient de lire emprunte beaucoup
d’intérét au sceau dont il est muni. Ce sceau rond, en
cire verte, légérement ébréché, mais dont le contre-
sceau est intact, est, je crois, très rare. Il diffère par
ses dimensions de celui que Douët d’Arcq a décrit au
tome 11, p. 577, des Sceaux des Archives nationales,
sous le n° 7081, d'après un fragment dont les légendes
sont à peu près illisibles. Le sceau qui pend à notre
pièce du 20 juin 1323, en effet, n’a que 25 millimètres
de diamètre, tandis que le sceau des Archives natio-
nales (L. 1528), qui date de 1296, mesure 40 milli-
mètres. On voit sur l'exemplaire de Tournay, comme
sur celui décrit par Douét d’Arcq, une mitre traversée
par une crosse, et au contre-sceau une crosse entre
quatre fleurs de lis. La légende du sceau appendu à
l'acte de 1323 est la suivante : « [S.] de la pré[vouté
l’Jesves[quje de [Paris]. » Au contre-sceau on lit :
« + Contres’ de la prévouté l’esvesque d’ Pa’. -
Un troisiéme document, conservé aux Archives
communales de Tournay, se rapporte, non plus à la
vente de la maison de la rue des Prouvaires à la ville
— 1538 —
de Tournay, mais bien à la propriété de cette maison
elle-même, antérieurement à ladite vente. C'est un
arrêt du Parlement, signifié par le roi Philippe V, le
21 novembre 1321. Il est en vidimus original sur par-
chemin, scellé sur double queue, en cire verte, délivré
par le prévôt de Paris Jehan Loncle, le vendredi après
Noël 1322. Il a pour but de confirmer à Jehan de Cor-
beil, bourgeois de Paris, la propriété de la maison en
question, qui lui était contestée par un certain Pierre
Honoré. L'acte nous explique comment Jehan de Cor-
beil était devenu propriétaire de la maison qu'il devait
céder, le 23 juin 1323, à la ville de Tournay. Elle appar-
tenait à un lombard du nom de Corraldi (Corraldus
Lombardi), qui avait épousé une sœur de Jehan de
Corbeil, et qui, par testament, avait donné cette
maison à son beau-frère, avec les meubles qui la gar-
nissaient. L'arrêt du Parlement que je viens de rap-
porter n'est pas inconnu; il a, en effet, été analysé
sommairement par Boutaric, au T. 11, p. 400, des
Actes du Parlement, sous le n° 6541. |
I] n'y avait pas dix ans que la ville de Tournay était
en possession de sa maison de la rue des Prouvaires,
quand intervint l’arrét du Parlement du 4 juillet 1382
(Arch. nat., X!*6, fol. 247), qui condamnait cette
ville, rendue responsable de certains excés de pouvoir
de ses magistrats municipaux, 4 la perte de sa com-
mune et à la confiscation de tous ses biens. La maison
de la rue des Prouvaires fut donc confisquée par le
roi. Mais, dès le mois d'avril 1334, Philippe de Valois
rendait 4 la ville de Tournay sa maison de Paris. C’est
ce que nous apprend un acte conservé aux Archives
nationales (JJ. 69, n° 23), et dont je dois la: connais-
sance à l'amabilité de mon confrère M. Jules Viard.
Ce qui fait le gros intérêt de cette charte du roi Phi-
— 154 —
lippe VI, c'est qu’elle nous donne à connaître la posi-
tion de la maison de la ville de Tournay dans la rue
des Prouvaires. Elle était, dit cette charte, située « au
bout de la rue des Prouvéres, devers Saint-Eustache,
tenant d’un costé à la meson mestre Jean d’Aubigni et
d'un autre costé à Girart Hazard. » Les « Censiers du
temporel de l'évêché de Paris, » aujourd'hui aux
Archives nationales (S 1253 et suiv.), confirment le
dire de la charte de 1334. D'après eux la maison de
la ville de Tournay devait étre la quatriéme 4 gauche
dans la rue des Prouvaires, en partant de Saint-
Eustache. Elle se trouvait donc certainement dans la
partie de la rue qui a cédé la place aux nouvelles Halles
centrales. Les mémes « Censiers » nous apprennent
que la ville de Tournay ne garda pas longtemps la pro-
priété de sa maison de Paris. Dés 1373, cette maison,
en effet, appartenait 4 sire Pierre Domino, et lui-
même ne l'avait pas achetée de la ville de Tournay,
mais bien de maitre Philippe Ogier (Arch. nat., S
1253, fol. 138). Ainsi, moins de quarante ans après la
restitution par Philippe de Valois à la ville de Tournay
de sa maison de la rue des Prouvaires, celle-ci déjà
avait eu trois maîtres. Après Pierre Domino, elle
appartint à Jehan de Gaucourt, chevalier, puis succes-
sivement, au cours du XV° siècle, à Pierre Briffault,
à Charles Culdoe, à Jehan Gresle et à Baude Benault.
Elle passa alors aux mains de maître Jehan Coignet,
procureur au Parlement, qui la démolit et sur son sol
établit un jardin, vers l’an 1489. C'est du moins ce que
semble dire le Censier du temporel de l'évêché de Paris
pour cette année 1489, conservé aux Archives natio-
nales sous la cote S 1255, fol. 50°.
ARMAND D HERBOMEZ.
— ]55 —
REQUÊTE A L'ADMINISTRATION COMMUNALE DE TOURNAY
Tournay, le 11 novembre 1898.
MESSIEURS,
Le démantèlement de Tournai et la transformation
des anciens terrains militaires en boulevards ont créé
autour de cette ville un cercle ininterrompu de prome-
nades attrayantes et bien ordonnées; il en est ainsi
notamment pour les boulevards qui s'étendent depuis
la gare du chemin de fer jusqu’à l'hôpital civil, en pas-
sant par le pont Delwart et le pont des Trous, tan-
dis que l’autre partie des boulevards et en particulier
celle qui part de l'hôpital pour aboutir à l'ancienne
porte Marvis (en passant par le pont Soyer), semble
encore attendre les travaux complémentaires qui doi-
vent lui donner toute sa valeur et sa beauté.
Et cependant cette partie de nos promenades
-pourrait devenir véritablement belle si on y exécutait
quelques simples travaux de jardinage, d'abord en
” créant un parc public sur la partie de l’ancienne cita-
delle comprise entre les casernes actuelles et le boule-
vard qui passe derrière le palais de Justice; ensuite, en
encadrant d'un modeste jardinet les derniers vestiges
-de notre enceinte fortifiée qui se trouvent le long de la
petite rivière, entre l’Escaut et la caserne de cavalerie.
Un jardin public, sur une partie des anciens terrains
de la citadelle. et en face de la caserne de la citadelle,
serait très facile à disposer et aurait un aspect tout
particulièrement pittoresque, grâce aux accidents de
terrain et aux buttes nombreuses encore existantes,
qu'on utiliserait, avec le plus grand profit, pour la
création du parc.
— 156 —
Etabli sur la partie élevée de la ville, il offrirait aux
promeneurs l'air le plus pur; du sommet des buttes on
Jouirait de superbes panoramas de la ville, du mont de
la Trinité, du bassin de l'Escaut et des campagnes
environnantes. Aucun autre endroit de la ville n'offre
de semblables avantages.
Enfin, situé au centre d’une vaste étendue de terrains
à bâtir, beaucoup trop abondants pour les besoins
actuels de la ville, il donnerait certainement une
notable plus value aux terrains voisins.
Le second projet que nous voulons vous soumettre
consisterait à encadrer dans un modeste jardinet, qui
occuperait l'angle formé par l'Escaut et la petite
rivière, les ruines si pittoresques de nos anciens rem-
parts, savoir les deux tours Marvis fièrement plantées
sur le roc et se mirant dans la petite rivière, et le pan
de mur avec deux tours longeant les curoirs, au-dessus
duquel se profile une très belle vue de la ville, les
tours dela cathédrale, le beffroi, plusieurs clochers, etc.
Ce projet, faisons-le remarquer tout d’abord, ne com-
porterait qu’une dépense tout à fait insignifiante : plan-
tation de quelques arbustes et établissement d'un garde-
fou le long de la petite rivière ; il n’entraine le sacrifice
d’aucun terrain à bâtir, car si les restes des murs et des
tours étaient démolis, le terrain occupé par eux ne pour-
rait être vendu pour y bâtir, à cause de son peu de pro-
fondeur et de sa situation tout contre la petite rivière.
L'établissement de ce jardinet aura pour résultat
immédiat de clôturer en quelque sorte cette partie de la
ville et de donner un aspect pittoresque et coquet à un
quartier actuellement abandonné et désert. Mais en
même temps il aura ce résultat, plus appréciable encore,
d'assurer la conservation des derniers vestiges de notre
enceinte fortifiée, qu'à raison de leur valeur archéo-
— 157 —
logique et historique, nous avons à cœur de garder. Il
s'agit, en effet, des derniers témoins de l’histoire mili-
taire de notre ville, histoire glorieuse que ces murs
rappelleront aux générations les plus reculées; élevés
au 13° siècle, ils marquent les limites de la ville à
cette époque et témoignent ainsi de son importance
dans les temps passés.
Au point de vue archéologique enfin, ce sont des
spécimens, intéressants et rares, de l'architecture
militaire et qui donnent une idée exacte du système de
défense de la ville.
Les types d'architecture militaire deviennent de
Jour en jour plus rares, et ce sera un véritable mérite
pour notre ville de conserver et d'offrir à l’étude des
archéologues et des artistes, celui que nous possédons.
Qui pourrait contester l'intérêt que présentent par
elles-mêmes les tours Marvis, si pittoresques et encore
complètes, l'ensemble des tours et des courtines qui vu
obliquement, du côté de l'Escaut, donnent encore
l'illusion d’une enceinte continue. -
Peu de villes en Belgique possèdent des restes de
leurs fortifications anciennes (ce qui augmente la valeur
des nôtres) et d’ailleurs, celles d'une localité ne peu-
vent donner l’idée exacte de ce que sont celles d'une
autre ville, car elles ne se ressemblent pas. Qui ne sai-
sit à première vue la différence qu'offrent nos fortifica-
tions avec celles d’Aigues-Mortes, de Carcassonne, de
Saint-Malo, de Nuremberg, de Nimégue, etc., autant
de villes, autant de types différents. Les municipalités
de ces villes se sont imposé des sacrifices considérables
pour garder, à peu près complets, leurs murs de
défense; Tournai ne reculera pas devant une minime
dépense pour conserver les dernières pierres de sa fière
couronne murale!
— 158 —
La valeur de ces vestiges de notre enceinte fortifiée
du 13° siècle a été signalée à diverses reprises et par
les autorités les plus compétentes. Nous nous bornerons
à rappeler la visite faite à Tournai par Monsieur le
ministre Beernaert, à la suite de laquelle il proclama
à la Chambre des Représentants, le 27 mai 1891, les
intentions du gouvernement pour la restauration de
nos monuments d'architecture militaire: — le vœu
émis le 5 août 1895 par le Congrès de la fédération
archéologique de Belgique; — l'avis favorable du
comité provincial de la Commission royale des monu-
ments (rapport pour l’année 1896, page 2) qui conclut
comme suit: « La conservation de ces monuments
» séculaires est doublement désirable, dans lintérét du
- pays, vu que les restes de notre art militaire sont
» devenus très rares, et dans l'intérêt de Tournai, parce
+ que ces monuments sont les témdins vivants d'impor-
» tantes époques de son histoire, et qu'après une restau-
- ration, ils contribueront beaucoup au pittoresque et
> à l'originalité de sa physionomie. »
Le Conseil communal de Tournai a maintes fois
témoigné son intention de conserver les restes de nos
remparts et d'embellir leurs abords, notamment dans
les séances du 17 juin 1891 et du 20 avril 1895; la
presse locale tout entière s’est associé à cette pensée, et
les journaux étrangers l'ont soutenue dans la campagne
quelle a entamée à ce sujet; il suffira de citer le
Petit Bleu du 26 mars 1895 et le Petit Belge du
28 avril 1896.
Conserver des monuments anciens, intéressants par
les faits historiques qu’ils rappellent, par leur valeur
architecturale et artistique et par leur aspect pitto-
resque; les faire servir à l’embellissement d’un quartier
quelque peu déshérité, sans grever la caisse communale
— 159 —
d'une dépense appréciable, n'est-ce pas un objet digne
de l'attention et des soins d'une administration
éclairée? Vous le croirez sans doute et c’est ce qui nous
donne l'espoir que vous accueillerez favorablement
notre demande.
Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de notre
considération la plus distinguée.
POUR LE BUREAU :
Le Secrétaire, Le Président,
EUGÈNE Sor. C'° ne NEDONCHEL.
COMMUNICATION
faite à la Société historique et archéologique de Tournai
à propos d'un voyage en Bavière et en Autriche.
Les membres fondateurs de notre Société avaient
l'usage d'entretenir leurs confrères des voyages artis-
tiques qu'ils entreprenaient, élargissant ainsi un peu le
cadre des communications ordinaires faites dans nos
réunions, et ouvrant des horizons nouveaux à nos
études et à nos recherches. Ces récits apportaient une
certaine variété dans nos séances et dans les publica-
tions qui les relatent, sans que, paraît-il, nos confrères
ou nos lecteurs s’en soient plaints. M. le Chanoine
Huguet, notre ancien Vice-Président, a continué ces
traditions et notre excellent confrère, M. de la (range
et moi vous avons plusieurs fois fait rapport sur nos
voyages archéologiques, notamment aux Congrès fran-
çais. En votant l'impression de nos communications,
vous avez témoigné que vous y preniez quelque plaisir.
C'est ce qui m'engage à vous entretenir aujourd'hui
— 160 —
d'une excursion archéologique faite, cet été, en Bavière
et en Autriche.
Je n’ai nullement l'intention, croyez-le bien, de vous
narrer mon voyage par le menu; je veux seulement
vous signaler certaines observations faites au cours de
ce voyage et qui sont de nature à intéresser notre pays
et plus particulièrement encore notre ville.
Francfort, notre première étape, nous ménageait à
mon compagnon de voyage et à moi, à l'Institut
Staedel, ou Musée communal, une magnifique surprise :
cinq tableaux, parmi les meilleurs de notre grand
peintre Roger de le Pasture, ou Van der Weyden,
(n° 100 à 104 de la collection,) la Vierge, entourée de
saint Pierre, saint Jean, saint Cosme et saint Damien:
un triptyque : Scènes de la vie de saint Jean — deux
œuvres merveilleuses. — Un Christ en croix, une sainte
Vierge et une sainte Véronique; ces trois dernières
œuvres moins belles que les deux premières et qui
semblent être plutôt de l’école de Van der Weyden que
du maître lui-même. Ce musée possède encore beaucoup
de très bons tableaux des écoles flamande et hollandaise,
et, parmi les modernes, un Gallait, l'Abdication de
Charles-Quint, réduction du tableau conservé au musée
de Bruxelles.
A Nuremberg, Rothenbourg, et dans bien d’autres
villes de cette région, nous avons vu des exemples
frappants du cachet et du caractère à la fois pittoresque
et artistique que peut donner à une ville la conserva-
tion de ses anciennes maisons et des restes de ses
anciens remparts. Que notre ville ferait donc bien,
d'imiter ces villes allemandes où le souci du confor-
table et la recherche des derniers progrès dans toutes
— 161 —
les branches de l'activité humaine n'ont pas empêché
les municipalités de conserver avec un soin jaloux les
monuments témoins de l'histoire du passé, en les
parant, en les encadrant de jardinets tout à la fois
pittoresques et hygiéniques qui augmentent encore
leur charme!
Ce n’est point là que s’allongent à perte de vue
d'insipides rues droites ; elles sont au contraire ondu-
lées, comme nos rues Saint-Jacques et dela Madeleine;
d'une irrégularité extrêmement pittoresque et offrant
à chaque tournant de nouveaux points de vue.
Et qu'on n’aille pas se figurer que le maintien de
ces monuments anciens avec leurs accès parfois un peu
difficiles, leurs rues parfois étroites et sinueuses soit
incompatibles avec les’ exigences de la civilisation
moderne, les progrès de l'hygiène, la recherche du
luxe et du confort. La démonstration du contraire est
faite d’une façon péremptoire, dans ces belles villes
d'Allemagne, et cest merveille de voir comment
s'allient parfaitement la conservation du prestigieux
décor moyen âge de ces villes et les applications les
plus nombreuses et les plus perfectionnées de la
science, qui semble résumer et renfermer en elle tous
les progrès encore réalisables, l'électricité.
Le Musée germanique de Nuremberg est un des plus
considérables qui existent. Il est classé avec une
rigueur toute scientifique et parfaitement disposé pour
l'étude. Outre le catalogue général des collections, il
y a un guide (Führer) qui signale les objets les plus
dignes d'attention. Presque tous les musées d’Alle-
magne, et ils sont nombreux, sont établis d'après ce
type (1). Si je n'entre pas dans le détail des objets qu'il
(1) Die Kunst-und Kulturgeschichtlichen Sammlungen der germa-
ANNALES. III. 11
— 162 —
renferme, c'est que, comme son nom l'indique, il est
exclusivement consacré à la recherche et à l'étude des
arts et des industries de l'Allemagne, tandis que je n’ai
l'intention de vous entretenir ici que des choses qui
intéressent notre pays.
A Bamberg nous avons admiré une superbe cathé-
drale de la même époque, ou à peu près, que notre
cathédrale de Tournai, avec quatre tours importantes;
mais Bamberg pas plus que les cathédrales du Rhin avec
leurs multiples tours, tourelles et coupoles, ne l'emporte
en majesté ni en importance sur notre superbe cathé-
drale (je parle surtout de l'extérieur) et le faisceau
inimitable et si impressionnant de ses cinà clochers!
Ratisbonne, la ville qui a conservé le plus de monu-
ments romans, peut-être, offre pour ce motif un intérêt
tout particulier au voyageur tournaisien; ses monu-
ments n'ont malheureusement pas encore été remis en
bon état (sauf la cathédrale) et bon nombre d’entr’eux
se laissent seulement deviner, masqués et défigurés
qu'ils sont par un ignoble platras. Si on les réparait,
Ratisbonne deviendrait pour l'époque romane et la
période la plus ancienne du gothique ce qu'est Nurem-
berg pour la période du XVI° siècle : une ville mer-
veilleuse! Sa population est 4 peu de chose prés la
même que celle de Tournai.
À Munich, c'est dans les musées créés par la solli-
citude éclairée des rois de Bavière que nous retrouve-
rons notre grand de le Pasture. La réputation de la
Pinacotheque, ou Musée de peinture ancienne, est trop
grande pour qu'il soit besoin d'en parler. Dans la salle
nischen Museums. Wegweiser für die Besucher. Ausgabe für 1897.
In-18, 200 pages.
— 163 —
réservée à la vieille école des Pays-Bas et aux écoles
rhénane et souabe, qui semblent avoir suivi ses
traditions, brillent parmi les Metsys, les Memling et
les primitifs allemands, les œuvres de Roger de le
Pasture ou Van der Weyden; c'est un grand triptique
représentant l'Adoration des Mages (n° 101 à 103),
l’'Annonciation et la Présentation au temple; un saint
Luc peignant la Vierge (n° 100), plus beau encore que
le précédent, admirables peintures qu'on a pu égaler
mais non surpasser! Un petit tableau de Q. Metsys
(n° 181); portrait de Jean Carondelet, qu'il serait
curieux de comparer à celui que possède notre musée ;
une pieta, du même peintre; les sept joies de la Vierge
de Memling, sont de très belles toiles, faisant honneur
à notre école flamande.
Une grande salle, mieux encore, le salon d'honneur,
estréservé aux ceuvres de Rubens, quiest représenté par
toutes toiles de premier ordre. Parmi tant de chefs-
d'œuvre que je me sens incapable de décrire et d’appré-
cier comme il conviendrait et qui sont d'ailleurs
connus, je me borne à citer quatre portraits de Rubens
et de sa seconde femme Hélène Fourment (n°° 794, 798,
797, 795) qui, comme vous l’apprendra sans doute
bientôt un de nos confrères, M. Maurice Houtart, est
à peu près notre concitoyenne, puisqu'elle naquit d'un
père tournaisien et dont la famille est absolument
tournaisienne.
Je ne parlerai pas des édifices de Munich, de style
grec, ni même de ses monuments du moyen âge, qui
sont d'un style assez différent du nôtre, mais je ne peux
passer sous silence le Musée national ou Musée d'anti-
quités bavaroises (1). Ses nombreuses salles sont parta-
(1) Fübrer durch das Koniglich Bayerische national Museum in
München, München, 1896, 178 pages.
— 164 —
gées en deux sections. Dans la premiére section, les
objets sont groupés par ordre chronologique; après la
salle romano-germanique viennent les salles romanes,
gothiques, renaissance, etc.; chaque salle renfermant
des objets différents par leur matiére et leur usage,
mais appartenant à une même époque; dans la seconde
section, au contraire, les objets sont classés eu égard
à la matière ou au travail, telle la salle des fers forgés,
celle des bois sculptés, des armes, des étoffes, de la
céramique, etc., etc. J’ai eu le regret de constater que
nos porcelaines de Tournai n’y sont pas représentées.
De nombreuses fapisseries garnissent les murs des
diverses salles. Celles de Munich y sont naturellement
en grande quantité et elles témoignent d'une industrie
parvenue à un haut degré de perfection. Fondé en 1603
par un tapissier d'Enghien, Jean Van der Biest, l’ate-
lier de Munich, qui travaillait sous la surveillance
immédiate du prince, fournit plusieurs séries impor-
tantes de tapisseries pour les palais électoraux. Un
autre artiste flamand, Pierre de Witte, de Bruges, lui
fournit des cartons ou modèles de tapisseries ; on
conserve les pièces les plus intéressantes sorties de
leurs mains, au musée national. Cette première manu-
facture fut fermée en ]617 et c'est en 1718 seulement
qu'un nouvel atelier fut ouvert à Munich. Le musée
possède aussi des spécimens curieux de ce second
atelier, fondé par des ouvriers des Gobelins.
Mais à côté des tapisseries fabriquées à Munich, de
nombreuses tapisseries sorties des ateliers de Florence
et de Bruxelles, (les unes de G. Permans, d'autres du
XVI° siècle, etc.,) et, quelques pièces plus anciennes
provenant, croyons-nous, des ateliers de Tournai, figu-
rent aussi au musée national. Telle pourrait bien être
une Adoration des mages et des bergers, provenant de
— 165 —
la maison de Nassau de Nuremberg, indiquée dans le
catalogue comme « travail flamand 1470-1500 » et
dans laquelle on rencontre le point et la coloration des
tapisseries de Tournai; telle encore une merveilleuse
tenture, laine et or, admirable de couleur et de con-
servation, représentant un de ces sujets allégoriques si
chers au moyen âge : l’homme sollicité par les passions
sous la forme de femmes parées de mille charmes, est
poursuivi par la Justice divine dont la miséricorde
retient le glaive. La figure de Dieu le Fils domine la
composition. Au premier plan, le sol est semé de
fleurettes et de fraisiers en fruits. Les costumes sont
du XV° siècle, les noms des personnages, sont tracés,
en caractéres romains, 4 travers les habits; la bordure
est 4 fleurages gréles, d’un dessin trés riche.
Augsbourg, Ulm, Wurzbourg, Stuttgard, sont des
villes fort intéressantes, mais trop complétement alle-
mandes pour que nous y relevions quelque manifestation
de notre art national.
Au contraire dans le voisinage du Rhin, nous
voyons à Worms, à Spire et à Mayence de grandes
cathédrales romanes, qui ne manquent pas de points
de contact avec notre cathédrale de Tournai et dont le
style se rapproche sous certains rapports du sien. Le
roman rhénan est autre que le roman de la Souabe et
de la Franconie, son influence a été trés grande sur la
région de la Meuse et elle s'est fait sentir aussi dans la
région de l'Escaut. Nous le retrouvons dans la cathé-
drale de Strasbourg où certains détails, et notamment
les chapiteaux sculptés de la crypte, sont semblables à
ceux de Tournai.
L’Autriche, pays qui appartient déjà à l’Europe
orientale, n’a eu que peu de rapports artistiques avec
— 166 —
notre pays ; aussi est-ce seulement dans sa capitale, et
là, dans les musées, que nous pouvons espérer trouver
des choses de nature 4 nous intéresser, au point de vue
spécial où nous nous sommes placés.
Mais peut-on cependant parler de l'Autriche sans
saluer au passage ce fleuve si poétique et si grand
dans l’histoire, qui a nom le Danube ? Linz est une des
premières villes autrichiennes, situées sur ce fleuve,
dans lesquelles on s'arrête et nous y trouvons un
superbe musée archéologique, le Museum francisco-
carolinum (1), parfaitement installé dans un beau
monument tout neuf. Un détail qui vous intéressera,
spécialement, c'est que sa création et son installa-
tion sont dues à une entreprise particulière, quelque
chose comme notre Société historique et archéologique;
la disposition des salles et des collections qu'elles
renferment, est parfaite; c'est un vrai type de musée
provincial qu'on peut proposer comme modèle aux
villes ‘de l'importance de la nôtre. Il est au surplus
parfaitement tenu et la visite en est rendue facile par
un guide-catalogue comme on en rencontre dans
presque tous les grands musées allemands.
À Salsbourg, ville extrêmement pittoresque entourée
de montagnes, le côté villégiature l'emporte de beau-
coup sur le côté archéologique.
A Vienne enfin tous les genres d'intérêt se trouvent
réunis, mais seuls les musées nous arrêteront pour le
moment. |
J'avais espéré, en visitant les anciens appartements
de l'impératrice Marie-Thérèse, à la Hof burg ou
(1) Führer durch das Museum Francisco carolinum in Linz. Linz, 1895.
In-18, 160 pages, gravures.
— 167 —
Palais impérial, y trouver la fameuse statue de Sainte-
Thérèse, en porcelaine de Tournai, œuvre d’A. Gillis,
haute de cinq ou six pieds, que Peterinck offrit à
l'impératrice en 1756 et qui valut à son établissement
le titre de manufacture impériale et royale. Mon
espoir fut hélas déçu, comme il l'avait déjà été anté-
rieurement lorsque des recherches furent faites à mon
intention tant dans les divers palais impériaux que
dans les autres bâtiments de l’état.
Les musées devaient heureusement apporter de
larges compensations à ce désappointement.
On a réuni dans un immense palais les objets d'art
conservés autrefois dans divers musées et palais impé-
riaux et l’ensemble de ces collections constitue aujour-
d’hui le Musée artistique et historique, un des plus
considérables qui soient, et qui a été achevé en 1889
seulement (1). Le premier étage est occupé tout entier
par les peintures divisées en quatre sections princi-
pales : l'école allemande ancienne, l’école italienne,
l'école flamande et enfin les écoles modernes. Seule
l'école flamande nous arrêtera, et ici comme 4 Munich
elle brille d’un éclat sans pareil : Van Eyck, David,
Hugo van der Goes, Memling, Metsys, toute la pléiade,
et enfin Rubens qu'on ne peut apprécier si on n'a pas
vu la superbe série qui le représente dans ce musée.
Mais ses œuvres sont trop connues pour que je les
décrive et je ne citerai de lui, pour le même motif que
j'ai donné en parlant du musée de Munich, que le
n° 829, Portrait d'Hélène Fourment, seconde femme de
l'artiste, une des plus célèbres peintures de Rubens,
connue sous le nom de la femme à la pelisse; étrange
(1) Uebersicht der Kunsthistorischen Sammlungen der Allerhochten
Kaiserhauses- Wien 1897. In-18 de 383 pages.
— 168 —
portrait que peu de femmes autoriseraient, je crois,
mais qui donne une belle idée de la race tournai-
sienne à cette époque.
Quant à Roger de le Pasture il figure au musée
viennois avec trois perles : deux tout petits tableaux
qui sont bien ce qu'on peut imaginer de plus parfait,
sainte Catherine et la Vierge avec l'enfant Jésus,
(n* 632 et 633) et un beau triptique représentant Le
Crucifiement (n° 634) avec les figures de sainte Véronique
et de sainte Marie-Madeleine sur les volets.
Les expressions manquent pour signaler les mer-
veilles des salles du rez-de-chaussée où sont conservés
les produits des arts industriels, qui tous se distinguent
par la valeur des matériaux employés aussi bien que
par la perfection du travail; et cela se comprend si on
se rend compte que ce musée a été constitué par la
réunion des trésors des palais impériaux, à la diffé-
rence de la plupart de nos musées qui ont été formés
par des dons ou des achats d'objets isolés. Une série
absolument hors de pair est la collection des armes et
des armures, à laquelle notre musée de la porte de
Hal, à Bruxelles, serait à peine digne de servir d’anti-
chambre. Douze grandes salles la renferment. Parmi
les pièces principales je citerai seulement la série des
armures gothiques et celle des armures de tournoi,
ces dernières au nombre d'une quarantaine. Beaucoup
d'armures de nos anciens souverains : celle de Phi-
lippe le Beau, (n° 66); de Charles-Quint, enfant,
(n° 126) (armure noire) ; deux autres armures de Char-
les-Quint, (n°* 342 et 368) dont l’une, en acier bruni,
est ornée de bandes ciselées et dorées, splendide tra-
vail de la renaissance ; armure de Philippe IT (n° 395);
parties d’armure de Charles-Quint; casque, deux bou-
cliers et pistolets du même (n° 369 à 371, 379, 356
— 169 —
4 354). Epées de Philippe le Beau et de Charles-Quint
(275, 253, 263); armure du duc d’Albe, d'Alexandre
Farnése, de Don Juan d’Autriche, etc., etc.
Vienne posséde encore le Musée autrichien dart et
d'industrie annexé à une école d'art, et conçu dans
l'esprit du S. Kensington Museum de Londres (1). C'est
donc avant tout un ensemble de modèles de tous styles
et de toutes les époques (objets anciens, modernes, fac-
simile, etc.). Ce qui n'empêche pas d'y voir figurer,
surtout parmi les objets anciens, des pièces de la plus
haute valeur. Le classement général est fait au point
de vue des matériaux employés, il y a beaucoup d’éti-
quettes explicatives et très détaillées.
L’Arsenal impérial, musée militaire, renferme les
armes, les drapeaux, les objets d'équipement des armées
autrichiennes depuis la guerre de trente ans. Enfin, à
l'hôtel de ville, il y a un Musée historique (viennois)
où sont conservés des tableaux, dessins, gravures
offrant un intérêt local, les bannières des corpora-
tions, etc. On y a transféré aussi l’Arsenal des bour-
geois, assemblage d'armes et d’armures, en grande
abondance, mais de types assez peu variés, ce qui
s'explique, étant donnée l’origine de la collection.
La sagesse des nations dit qu'on s'instruit en voya-
geant, et cela est toujours vrai, mais il n'est peut-être
pas de pays où l’on apprenne autant que dans ceux
dont je viens de vous entretenir, grâce au grand nombre
et à l'excellentetenue des musées publics. Nous devrions
bien imiter nos voisins sur ce point.
Eugène Sort.
Tournai. Novembre 1897.
(1) Wegweiser durch das K-K Osterreichische Museum für Kunst
und Industrie. Wien 1891. In-18, 56 pages.
— 170 —
SEANCE DU 9 DECEMBRE 1897.
M. LE GENERAL DE ForMANOIR, Vice-Président.
M. Evaéne Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de novembre est lu et
approuvé.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages reçus pour la
Société depuis la dernière réunion.
1. Compte rendu des séances de la Commission royale d’his-
toire, 5° série. Tome 7, 3° Bulletin.
2. Inventaire des cartulaires conservés en Belgique, ailleurs
que dans les archives de l'Etat.
— Voir pour Tournai p. 56 et suivantes.
3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série.
Tome «x, n° 8.
4. Documents et rapports de la Société paléontologique, de
Charleroi. Tome 21.
I] est donné lecture d'une lettre de M. le chanoine
Vos, annonçant qu'il va publier un travail sur Les
dignités et les fonctions de l'ancien chapitre de la cathé-
drale de Tournai, et invitant nos confrères à y sous-
crire, — d'une lettre de l'Académie royale des Belles-
Lettres, d'histoire et des antiquités de Stockholm
demandant l'échange de ses publications aveclesnôtres,
ce qui est accepté.
— 171 —
M. Soil expose que depuis la dernière séance le texte
de la pétition relative à la conservation des restes de
nos remparts du 13° siècle, a été lithographié et que
des exemplaires ont été envoyés à différentes Sociétés
de la ville et de l'étranger avec prière de l'appuyer
auprès de l'administration communale.
Certaines adhésions sont déjà parvenues et en parti-
culier celles du Cercle artistique de Tournai, de la
Société du Cabinet littéraire, du comité provincial de
la Commission des monuments, de la Commission pour
la conservation des monuments et des sites, etc.
On décide de déposer le 11 courant la pétition, en
y joignant les premières adhésions dont il vient d'être
parlé ; et d’en adresser une copie à tous les membres du
Conseil communal et aux différents journaux de la ville
en les priant d'appuyer la demande de la Société.
M. le comte du Chastel donne lecture d'une note
intitulée : Corrections pour la page 47 du tome XXV
des Bulletins. On en vote l'impression à la suite du
procès-verbal.
M. le Secrétaire dépose le tome 11 des Annales qui
vient d'être imprimé. Il renferme un Choix de testa-
ments tournaisiens par M. de la Grange; Tournai
en 1701 par MM. Desclée et Soil; et Notes historiques
sur le couvent des Carmes par le P. Jean-Aimé de
Robiano. -
Corrections pour la page 47 du tome XXV des Bulletins
de la Société historique et littéraire de Tournai.
En 1895, un acte daté de 1526 où se trouvaient
réunis les noms de Forest, de Mortagne et du Plich,
m'avait fait croire à l’existence d’un fief du Ploich situé
— 172 —
dans le hameau de Forest en Bruille-lés-Mortagne sur
l'Escaut. |
Mais depuis, j'ai découvert que le fief pu PLoicH ou
pu PLouys qui fut tenu par Jehan Boutillier, le célèbre
jurisconsulte, gisait à Wattrelos-en-Ferrain. Il rele-
vait de l'abbaye de Saint-Bavon de Gand et fit partie
de la dot que reçut Marie de Halhuin, femme du lieu-
tenant du bailli de Tournaisis.
J'avais l'intention de faire connaître cela à notre
Société dès la première séance de printemps, lors-
qu'une rectification manuscrite anonyme que j'ai trouvée
glissée dans le tome 25 de nos Bulletins, est venue
précipiter ma communication.
D'après cet écrit le Plit ou Plich ainsi que Mortagne
désignent dans l'acte de 1526 des lieux dits sis à
Anvaing et à Forest-lès-Frasnes en Hainaut, comme
le prouvent les noms des coûtures de le Cailluijére et
de Vregiéfosse qui les accompagnent et désignent aussi
des lieux dits de la même commune de Forest.
Le C' P. A. pu CHASTEL.
Kain, 9 Décembre 1897.
— 173 —
SEANCE DU 13 JANVIER 1898.
M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président.
M. EucÈxne Sorr, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et
approuvé. |
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Recueil des ordonnances des Pays-Bas autrichiens. 3° série,
tome 9. |
2. Bulletin de l'Académie royale de Belgique. 3° série, t. 34,
1897. N° 9, 10, 11.
3. Bulletin de l'Académie royale de médecine. 4° série, t. 11,
n°5 9 et 10.
4, Id. Tables alphabétiques des tomes 1 à 20 de la 1r° série.
5. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire, 5° série, tome 7, 4° Bulletin.
6. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand.
5° année n° 5, 6, 7.
7. Institut archéologique du Luxembourg. Annales. 51° année,
tome 32.
8. Annales de la Société d'émulation de Bruges. 5° série,
tome 10, livr. 4.
9. Cercle hutois des sciences et des arts. Annales. Tome 11,
2° livr,
— 174 —
10. Revue bénédictine. 1897, n° 11 et 12, 1898, n° 1.
11. Bulletin des Commissions royales d'art et d’archéologie.
36° année, n°5 1 à 6.
12. Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la
Belgique. 2° série, tome 10, 4° livr.
13. Biographie Nationale. Tome 44, 2° fasc.
14. Revue belge de numismatique, 1897, 4° livraison.
15. Analecta bollandiana. Tome 16, fasc. 3 et 4.
16. Bulletin de la Société scientifique et littéraire du
Limbourg. Tome 17, 1° fase.
17. Ons hemecht (Luxembourg). 3¢ année, 1897, et 4° année,
n° 1.
Le même membre dépose les ouvrages ci-après :
Hommage des Auteurs :
M. Joseph Hubert. Comité provincial (du Hainaut) de la Com-
mission des monuments. Rapport annuel 1895 et 1896.
M. Félix Hachez. Voyage de Francois Vinchant en France
et en Italie (1609.)
M. Arthur Merghelynck. Ville d’Y pres, ses monuments. 1897.
Des remerciments sont votés aux auteurs.
Il est donné lecture de la correspondance.
Le comité du Congrès archéologique de 1898 prie la
Société de proposer dés sujets qui pourraient être
traités dens les réunions.
M. Lesenne envoie le prospectus d'une publication
qu'il va faire sur la chapelle du lycée de Saint-Omer,
et M. de Soignie le prospectus de son ouvrage :
L'Abeille à travers les âges.
Le comité organisateur d’une manifestation en
l'honneur de M. Alfred Bequet, Président de la
— 175 —
Société archéologique de Namur, invite la Société ay
participer.
M. le Trésorier rend compte de sa gestion pour la
2% moitié de 1896 et pour l’année 1897. Elle est
approuvée.
M. Soil rend compte de l'envoi et de la pétition
relative aux anciens remparts. Elle a reçu de tous côtés
le meilleur accueil et on peut espérer que le vœu
exprimé par la Société sera réalisé.
M. de la Grange lit une notice sur un conflit relaüf
à la confrérie de Notre-Dame de Hal. On en vote
l'impression.
M. le Comte du Chastel donne lecture de quelques
extraits de la généalogie de la famille Warison quill
vient de dresser. On vote l’impression de ce travail.
Le même membre annonce qu'il soccupe actuelle—
ment de la généalogie de la famille de la Fosse, quill
se propose de communiquer 4 la Société.
CONFLIT A PROPOS D’UNE ROBE.
En l’année 1272, Henri Fourrès fonda, à gauche dux
chœur de l’église de Saint-Quentin, une chapelle erx
l'honneur de Notre-Dame de Hal. Ce ne fut qu’en 140
qu’une confrérie de ce nom fut instituée canoniquemen €
par l'archevêque de Cambrai, Pierre d’Ailly.
« Cette confrérie était divisée en quatre bannières
(blanche, verte, rouge et violette). Tous les confrères
devaient faire, sous leur couleur respective, tous leg
quatre ans leur pèlerinage à Hal. Les confrères de,
— 176 —
Tournai étaient reçus à l'entrée de la ville de Hal
avant ceux de toute autre ville et avaient le privilège
de revêtir la Vierge miraculeuse d’une robe qu'ils lui
apportaient, comme de la porter les premiers, à la pro-
cession, à la sortie de l'église (1). »
Ce privilège fut contesté en 1644 par les Jésuites
aux confrères tournaisiens. J'ignore sur quel motif se
fondaient ces religieux pour soulever un pareil conflit;
les documents que j'ai eus sous les yeux n’en indiquent
aucun. Et il ne fallut pas moins que l'intervention du
prévôt de Tournai qui, selon un ancien usage, accom-
pagnait les pèlerins, pour maintenir nos compatriotes
dans l'exercice de leur privilège. Mais après le revête-
ment de la statue effectué, les Jésuites, profitant du
départ des Tournaisiens, firent enlever la robe qu'ils
avaient apportée, et y en substituèrent une autre qu'ils
offraient à la Vierge. Informés de cette substitution,
les maîtres de la confrérie tournaisienne revinrent à
l'église, firent remettre la robe enlevée, et après s'être
assurés que les Jésuites avaient agi sans l'ordre de leurs
supérieurs, réclamèrent un procès-verbal authentique
des faits.
Je transcris cet açte qui fait aujourd'hui partie des
riches dossiers tournaisiens de notre regretté confrère,
M. Desmazières, qui avait bien voulu me le com-
muniquer.
« Le troizième de septembre xvi- quarante-quatre,
pardevant Simon Le Maire, notaire roïal résident en
Tournay, soubsigné, présens les tesmoins cy-bas
nomméz, comparurent personnellement monsieur mais-
tre Jean Vannes, prebtre, bachelier formé en la faculté
de sainte théologie et doyen de la chrestienté du dio-
(1) L. Cloquet. Tournai et Tournaisis, p. 311, en note.
— 177 —
cése dudit Tournay et Tournésis, monsieur maistre
Robert Vannes, aussy bachelier en ladite théologie,
prebtre et pasteur de ls paroisse Sainte-Marguerite
audit Tournay, maistre Jean Allard, pareillement
prebtre et chapelain de l’église cathédralle de ladite
ville, Antoine Ollivier, marchand orphebvre, et Robert
Béghin, rejeteur d'icelle ville, ambedeux maistres de
la confrérie Nostre Dame de Halle instituée audit
Tournay, maistre Guillaume Lambert, conchierge de
la maison de ville audit lieu, et Gilles de Germe, ser-
viteur de ladite confrérie, lesquels comparans ont dit,
déclaré, attesté et pour chose véritable certifié, offrans
l'affirmer pardevant tous juges qu'il apertendra, que ce
jourdhuy sur les quatre ou cincq heures du soir ils se
sont tous, en qualité de pélerins, transporté dans
l'église de Nostre Dame de ladite ville de Halle à
effect de servir Dieu et sa sainte Mère en la suite et
compaignie de sire Maximilien Hovyne, escuier, sei-
gneur des Ruisseaux, etc., prévost de la commune
dudit Tournay député de la part de messeigneurs les
Consaulx illecq, avecq les seigneurs bailly et magis-
trat de ladite ville de Halle en la procession quy s'est
fait avecq le clergé et grand nombre de confréres, et
de présenter 4 l'image Nostre Dame la robe ordinaire
dont ils la revestent par chacun an. Ou estans arrivéz
et lesdits maistres disposéz 4 revestir ladite image a la
plus grande gloire de Dieu et de sadite sacrée Mère, à
l'accoustumée, ils en ont esté empeschéz jusques à trois
fois par aucuns Jésuites y estans et ne voulans ce per-
mettre à raison qu'eulx mesmes vouloient faire le del-
voir à l’exclusion desdits maistres; et de fait eussent
empesché sy bien l'exercice et causé quelque vaccarme
et scandal en l'église, sans la présence et authorité
dudit seigneur prévost, lequel, voyant tel désordre et
ANNALES. Il, 12
— 178 —
confusion causée par lesdits Jésuistes, a commandé
ausdits maistres de faire ledit debvoir, comme ils ont
fait, en revestans ladite vénérable image de la robe
dont ils estoient garnys.
» Tout ce que dessus lesdits comparans attestent
véritable, à eulx releu et requis de la part dudit sei-
gneur prévost d'en avoir acte pour s'en servir et pré-
valoir au besoing.
» Ce fut ainsy fait, passé et stipulé en ladite ville de
IIalle, les jour, mois et an que dessus, ès présences de
monsieur maistre Jean Mariel, prebtre, chapelain de
ladite cathédralle, et maistre Antoine Caret, fils
d’Antoine, résidens audit Tournay, tesmoins requis et
appelléz, ayans lesdits comparans signé la présente en
approbation de vérité. Signé : J. Vannes, R. Vannes
pasteur de S* Marguerite, J. Allard, Antoine Ollivier,
Robert Béghin, Guillaume Lambert, marcq Gilles de
Germe et S. Le Maire.
» À l'instant de la vesture et dispute cy-dessus, et la
compagnie retirée de ladite église, ledit seigneur pré-
vost estant adverty que lesdits Jésuites avoient fait
oster ladite robe et laissé la susdite ymage revestue
d'une autre robe blanche, de drap d'or, (comme elle
estoit le matin) at envoyé lesdits maistres demander au
Révérend Père Recteur Jésuite s’il avoit donné ordre
de dévestir ladite ymage et oster leurdite robe, comme
on lui avoit fait rapport; iceulx s'y sont transportéz
sito, et lui ayans parlé et demandé son intention sur ce
subjet, il leur a déclaré que, sy on avoit osté, ce n'avoit
esté de son consentement ny par son ordre, et qu'il n'en
avoit esté adverty, leur donnant charge de la remettre
eulx mesmes, comme ils ont fait à l’instant franche-
ment et librement sans que personne aucune leur ait
plus donné aucun empeschement ou destourbier. Ce que
— 179 —
lesdits maistres, pour ce aussy expressément compa-
rans, attestent avecq lesdits Carret et Gilles de Germe,
comme ayans esté présens, offrans l’affirmer pareille-
ment quand requis seront, ayans signé ceste à la pour-
suite dudit seigneur des Ruisseaux, avecq ledit Simon
Le Maire, notaire roial audit Tournay.
» Ce fut ainsy fait, passé et stipulé audit Hal, pré-
sens lesdits seigneurs Martel et maistre Jean Alard,
tesmoins requis et appelléz par ledit notaire soubsigné.
— Antoine Ollivier, Robert et Béghin, Antoine Caret,
marcq Gilles de Germe et S. Le Maire. -
L’affaire parut assez importante pour que le sieur
des Ruisseaux en fit rapport aux Consaulx, dans leur
séance du 6 septembre 1644. Ceux-ci, aprés avoir
reconnu que justice avait été rendue aux confréres de
Hal, ordonnérent que le procés-verbal, que je viens de
transcrire, fut conservé au ferme de la confrérie.
Depuis il ne fut plus fait mention de ce petit conflit.
®
A. DE LA GRANGE.
Généalogie de la famille bourgeoise WARISON
(1190 à 1416) alliée à la Maison princiére de Mortagne.
Le nom roman de cette famille se traduit en francais
par moisson sw pied, récolte sur pied, et en patois par
avétures, avétis, mots qui s’emploient ordinairement
au pluriel.
C'est une forme du mot garnison : ce qui garnit,
remplit, revêt. Nous croyons que c’est le sens du nom
warison que symbolisèrent les trois rameaux d'or que
fit peindre sur son écu, Jehan Warison lorsqu'il prit
part au tournoi des XXXI rois donné à Tournai les
17 et 18 Juin de l’année 1331.
— 180 —
ARMOIRIES : de gueules semé de billettes d'or, à quatre
croissants montants du même, dont trois posés l'un
au-dessus de l'autre sur le flanc seneslre de l'écu et
le 4° placé sur le troisième quartier ; au franc-quartier
fascé d'or et de gueules de six pièces (1);
Ou autrement :
de gueules semé de billettes d'or, à trois rameaux du
même; au franc-canion fascé d'or et d'azur de huit
pièces brochant sur le premier rameau (2).
I. Jackemes, Jaquemes ou Jaques Warison, né
dans le dernier tiers du XII° siècle, mort avant sep-
tembre 1258, était bourgeois de Tournai. Voici quelles
furent ses magistratures dans cette ville et dans des
administrations du voisinage :
Echevin de Tournai en 1223; échevins des Canf-
fours en 1223-24 et 1241; échevin de Saint-Brice en
1235, 47, 48, 50 et 54; chef-échevin ou maire dudit
lieu en 1256; échevin de « le poestet » de Warchin
en 1242 (3).
Il est nommé avec son fils Roaier, dans un acte de
l’année 1254, et avec son autre fils Micuiouzs, dans un
acte passé en 1258; mais c'est comme défunt qu'il
figure dans le second.
(1) TRÉSOk DE LA CATHÉDRALE DE T ouRNaI, Torche des Damoiseaux,
partie ancienne, deuxième division, troisième rangée en pal ou verticale.
(2) Manuscrits armoriés relatifs au Tournoi des XX XI rois.
(3) Pour éviter les répétitions oiseuses, nous déclarons que toutes
les indications datées qui n'ont pas pour complément des notes en fesant
connaître les sources, sont des extraits d'actes dits chirographes con-
servés dans les Archives de Tournai sous la dénomination d'A ctes divers
de la Cité et de Saint-Brice, et classés par paquets ou layettes dans
l'ordre chronologique. Pour vérification, il suffit de demander à
l'Archiviste, la layette de la date à contrôler.
— 181 —
Jacques laissa au moins, deux fils; savoir :
1° Sire Rocrer WARISON, qui suivra, II.
2° MicuaiouLs, Mikieus, Mikiel ou Michel Warison.
I] figure avec son père défunt dans un acte de l’année
1258, et avec son frère Rogier alors époux d’Angniés
N....., dans un chirographe passé en l’année 1260.
On trouve qu'il fut chef-échevin de Tournai en 1278
et qu'il mourut vers 1297-98. Il laissa un fils légitime
nommé Jehennet ou Jehan WARISON qui paraît avoir
pris la tonsure cléricale, selon un acte de 1297 assez
peu explicite.
II. Sire Rogier Warison, né avant 1234, majeur
avant 1254, marié avant 1260, mourut avant septembre
1288. En 1268, 11 fut l’un des procureurs de la ville
de Tournai dont il était bourgeois, et eut pour col-
légue en cette charge, Gossuin de Maubrai. En 1272,
il était maire du bourg des Cauffours, et on lit dans
le Registre des Faides (1), au recto du folio 31, qu'en
1273, Sire Rogier Warison était prévôt de Tournai.
On le rencontre encore comme échevin de Tournai et
des Cauffours au bas des actes d’intéréts privés passés
de 1278 à 1284 aux greffes de ces échevinages.
Rogier WarRison fut marié deux fois. Il épousa en
premières noces, avant 1260, Angniès N....., et en
secondes noces, avant 1274, Juliane A LE Take (2),
(1) BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE Tournal. Manuscrit CCXVII.
Livre ou Registre des Faides. On y lit au verso du folio 48, que le fils
de Jehan Rainneware fut tué d'un coup de couteau par Jehan Pipelart,
cousin de sire Rogier Warison.
(2) A le Take signifie à l'attache et vient du verbe germain taken,
prendre, retenir. Aussi donne-t-on le nom d'étacque, ou d'attache, à un
pieu servant le long des grands cours d’eau, à fixer les cables qui
amarrent les bateaux et les empêchent de dériver. Nous avons vu dans
un ancien armorial que la famille À Ze Take porta : d’asur à une
étacque d'argent, en pal.
— 182 —
fille d'Evrart A le Take (1), comme cela se lit au recto
du folio 31 du Registre des Faides.
La seconde épouse, devenue veuve, convola avant
1299, avec Jehan de Baelli (2) et mourut avant janvier
1315 (1316, n. st.), après avoir nommé pour exécu-
teurs de ses dernières volontés, son second mari et
D‘ Katerine Warison, l'une des filles de sa première
union.
Nous ne savons pas si de son premier mariage, Sire
Rogier Warison laissa des enfants, mais nous pouvons
affirmer quil fut père de quatre enfants tous indiqués
comme nés de Juliane À le Take. Ils suivent :
1° JAKEMES WARISON, qui suivra, III:
2° ANNECHON ou Agnès, mariée avant 1297, à Watier
DE BLANDAING (3).
3°N..... , mariée avant 1315, à Jehans CrueEus, fils
de Groul ou Géroulf Crueu (4).
4 KaATERINE. Elle est nommée avec son frère
Jakemes et leur mére dans un acte de 1306, et avec
feu son père et sa mère vivante en un acte de 1308.
On a vu plus haut que sa mère l'avait désignée pour
exécuter son testament.
(1) Evrart A Le Take fut maire du bourg de Saint-Brice en 1272.
Il mourut avant 1293, laissant sept enfants, savoir : JEHAN; JAKEMES;
Gizces; Dame JuLiang, veuve de Rogier Warison; N..., femme de
Gilles de Viès-Condet; OG1vainN, femme de Gilles de Maude, et N...
femme de Jakemes Copprt. (ARCHIVES DE Tournai, Chirographes de
Saint-Brice, layette 1293).
(2) Jehan DE Bag ut, de famille scabinale 4 Tournai, possédait un
manoir à Warchin.
(3) Un autre WATiER de Blandaing, mort veuf d'Isabiel de Waudri-
pont, vers 1287, laissa neuf enfants dont aucun ne se prénommait
WATIiER. Malgré cela trois Watigr de Blandaing vécurent à Tournai
dans la première moitié du XIV® siècle.
(4) La femme de Jehan Crueu pourrait être la veuve de Watier de
Blandaing, rien ne prouvant ni n'infirmant cela.
— 183 —
III. Jakemes Warison, né avant 1275, marié avant
1295, mourut avant 1324. Voilà tout ce que nous
avons pu recueillir sur le fils de Sire Rogier Warison.
Peut-être fut-1l juré de Tournai, mais nous ne l'avons
pas rencontré comme échevin de cette ville. C'est par
des actes passés à l'échevinage de Saint-Brice en 1319
et 1323 et à l’échevinage de Tournai en 1324 et 1325,
que nous connaissons les noms de ses cinq enfants
légitimes qui suivent :
1° Sire JEHAN WARISON, qui suivra, IV.
2° JAKEMES WARISON, qui suivra, IV dis.
3° JEHANE, mineure en 1319. Elle ne paraît pas
avoir contracté d'alliance.
4° MAROIE, femme avant 1325, de Jehan DE VEN-
DULE, fils de Rogier de Vendule et de Jehane N..... (1).
5° IsaBlEL, mariée à Colart DE LE CaucuiE. Elle
mourut à Tournai avant le 20 juillet 1357, laissant un
fils mineur nommé Colin ou Colart de le Cauchie (2).
- IV. Sire Jehan Warison, majeur en 1319, reçut en
1327, congiet ou permission de porter armures (3). Il
releva sa bourgeoisie de Tournai le 16 août 1328 (a),
dans l’année de son mariage.
Voici quelles furent ses magistratures.
Voir-juré en la paroisse de Saint-Piat en 1332, et
(1) Roger De VENDULE, mort avant 1325, avait laissé cinq enfants :
1° MARGUERITE femme de Simon de Prinches ; 29 KATHERINE, femme
de Jehan Bridoul le boulenghier ; 3° HkELiN, époux de Katherine
Desplechin ; 4° JuHAN qui donne sujet à cette note; 50 JULIANE, femme
de Colart li Carlier, orfèvre.
2) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments et donations.
Layette de l’année 1357. Le 20 juin 1357, Colart de le Cauchie donna
à son fils Colin, 45 livres tournois de rente à prendre chaque année
sur un bonnier de terres sis à Warchin et tenu par Pieres de Hostes.
(3) Idem. Registre 131 ou 2° Reg. de la loi, fol. 21, verso.
(4) Idem, ibidem. Fol. 23, verso,
— 184 —
en la paroisse de Notre-Dame en 1334, 37, 38; juré
de 1334 à 1341, et en 1343, 45, 46, 48, 49 et 51;
enfin second prévôt en 1352, année où il fut, avec
Vincans Dare pour collègue, gouverneur et mambour
de la maison des pauvres bourgeois de la rue Capon (1).
Il possédait des terres et fiefs à Gauraing dans le
Hainaut, ce qui le constituait homme féodal de la
Cour de Leuze comme nous l'apprend un acte de
l'année 1345 (2).
Sire Jehan Warison, qui fut le roi Loch de Rochelisse
du Tournoi de 1331, testa à Tournai, dans la paroisse
de Notre-Dame, le 13 octobre 1353, en faveur des
cinq enfants que lui avait donnés son épouse, Maigne
ou Marie-Magdeleine DE Trit, issue d'une famille
noble du Hainaut (3). On lit dans son testament qu'il
possédait conjointement avec sa femme, des terres et
fiefs à Aix-lés-Orchies, à Landas et à Nomaing. Il
choisit pour lieu de sépulture l'église des Fréres-
Mineurs dits Récollets et désigna pour exécuteurs
testamentaires, son épouse, son frère Jaquemes Wari-
son, et Jakemes de Ronk, auxquels il donna pour con-
seiller, Frère Willaume dou Porc.
Il dut mourir dans le courant de l'année de son tes-
tament, car en 1355, Maigne DE TRIT, sa veuve, était
remariée au valenciennois, Watier Brochon (4).
(1) En 1897, rue de la Téte d'or, nom dû à l'enseigne d'une maison
qui fut la résidence d'une branche de la famille Wettin.
(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI, Echevinage de la Cité,
" Layette de 1345.
(3) pe Trit ou pe TRITE : d'argent au croissant de gueules. Cette
famille qui doit son nom au village de Tritb-Saint-Léger, a produit
Renier de Trith, duc de Philippopolis en Roumélie, à la suite de la
conquête de l'empire grec par les Latins en 1204.
(4) Brocnon : d..... semé de billettes d..... au lion d..... brochant.
Parti féminin de l’écusson carré du sceau de Jehane BROCHONNE, veuve
— 18 —
Voici les cing enfants de sire Jehan Warison :
1° KATHERINE, religieuse à l'hôpital de Marvis en
Tournai avant juin 1353, vivait encore en 1359.
2° JEHANNE, mariée en 1352 à Willaumes PROUvOST
ou Prevost (1), bourgeois de Tournai par relief fait
le 16 janvier de la dite année (2) ou 1353 n. st., fils
d'un autre Willaumes Prouvost qui fut maire des éche-
vins de Tournai en 1343 (3). Jehanne Warison était
veuve avant le 8 avril 1374, et avait une fille :
A. Catherine PROUVOSTE ou PRÉVOSTE, veuve avant
le 27 septembre 1410, de Jehan Gober (4).
3° Maicne ou Marie-Magdeleine, seconde femme
par contrat passé avant le 10 septembre 1353, de
Pierre CENTMARS (5) le père, dit l'aîné, marchand
vinier, reçu bourgeois de Tournai les 21 septembre
de Gilles dit Hauwiel de Kiévraing (ARcH. DE TourNat, Quittances
scellées, 1468).
(1) Prévosr : d'asur à trois fermaux d'or, au chef du même chargé
d'un lion issant de gueules (Torche des Damoiseaux à la Cathédrale de
Tournai). Cimier : un dextzochère armé brandissant une épée au naturel,
— On trouve les stipulations du contrat du mariage Prouvost- Warison
dans un acte passé le 23 janvier 1357 (1358 n. st.) et conservé aux
Archives de Tournai parmi les contratsde mariage.
(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Registre 134, 5° registre de
la loi, fol. 255, recto.
(3) Willaumes Prouvosr, le père, acheta tout l'héritage sis en la
justice de Holaing, Jolain, Mierlaing, Bruyelle et Wès, que D°!!° Kate-
rine de Mierlaing avait porté en dot à son époux Bauduwin de Trase-
gnies, dit de Esquarmaing. (ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI,
Chirographes de la Cité, layette de l’année 1335. Acte passé avant le
prochain dimanche après la conception Notre-Dame, c’est-à-dire le
samedi 9 décembre 1335).
(4) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, layette de l’année
1410. Testament de Marie Warison, veuve de Pierre Centmars, l'ainé.
(5) Centmars ou CHANMART : de gueules à trois aigles d'argent.
Cimier : une téte de bœuf entre deux membres d'aigle posés les serres
en haut et affrontées. (ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Actes scellés
de l'année 1363. Sceau de Jakemes Chanmars).
— 186 —
1332 et 15 juin 1333 (1), propriétaire foncier à Néchin
et à Templeuve-lès-Dossemez, veuf de N.... Defier,
fils de Gillion le Mierchier, dit Centmars, et petit-fils
de Clays ou Colart (Nicolas) Centmars. — Pierre
Centmars, qui fut juré de Tournai en 1334, 35, 36,
42 et 46, puis échevin de saint Brice en 1337, 38 et
39, fut aussi échevin de la cité de Tournai en 1345,
1370, 71 et 72. Il testa le 16 octobre 1380 et mourut
avant le 30 mars de la même année (1381 n. st.), jour
de l'approbation de son testament. Il voulut être
enterré près de son père et de sa première femme dans
l'église des Frères-Mineurs à laquelle il fit un legs de
cinq mailles d’or afin qu'on y priat pour l’âme de son
serourge (beau-frère) Lotart (ou Gilles) DErtER. Des
deux fils nés de sa première femme, l’un, prénommé
JAQUEMIN, était mort, et l’autre était PIERRE Cenimars
dit le jeune. Mais du second lit, restaient un fils,
HANEKIN ou Jehan (dont les tuteurs en 1383 étaient
Jaques Warison et Jehan de Lautel) et deux filles,
MaRIE et JEHANNE Centmars, toytes deux religieuses.
Les exécuteurs testamentaires de Pierre Centmars
l'aîné furent sa femme, son fils Pierre et Jean le
Paret (2).
Le testament de Marie Warison fait le 27 septembre
1410, ne fut approuvé que le 13 décembre 1413, sur-
lendemain de son décès. On lit dans cet acte que la
testatrice, paroissienne de Sainte-Marguerite, avait
pour fille vivante Marie CENTMARS, religieuse à
Palmes (3), son autre fille, Jehanne, étant morte reli-
CA
(1) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Registre 132, 3° Reg. de la
loi, fol. 9, verso.
(2) Idem. Testaments, layette de l'année 1380.
(3) Dans un acte tournaisien, daté du 28 mars 1406, le couvent où
résidait Marie Centmars est ainsi dénommé : « Labbaye du Val des
Virgenez en Palemes dalés Audenarde. »
— 187 —
gieuse en l’abbaye des Prés porchins lès-Tournai;
qu'elle avait pour nièces, Catherine PRÉVOSTE, veuve
de Jehan Gobert; Jehanne WARISONNE, femme de sire
Jehan Coppet, et autre Jehanne WaRISONNE, veuve de
Watier Coppinghe. Marie Warison désigna pour exé-
cuteurs de ses derniéres volontés, sire Jehan Coppet,
second prévôt de Tournai; Maistre Jehan Dauffayt et
Jaquemart de le Cauchie (1). Elle fut mère de quatre |
enfants : A. Henri Centmars, vivant en 1364, mort
avant 1380; B. Jehan Centmars; C. Marie Centmars,
religieuse à Pamele; D. Jehanne Centmars, religieuse à
Notre-Dame du Conseil des Prés porchins, lès-Tournai.
4° HaNEKIN ou JEHAN WARISON, qui suivra, V.
0° JAKEMIN OU JACQUES, mineur en 1355, bourgeois
de Tournai par relief fait le 8 juillet 1379 (2). Voici
ses magistratures : Juré de Tournai en 1379; éwar-
deur pour la paroisse de Saint-Brice en 1380; échevin
de Saint-Brice en 1381, 82, &5, 86, 87, 88; éwardeur
pour la paroisse de Saint-Quentin en 1383-84. Il
mourut avant le 21 octobre 1388, après avoir testé le
25 septembre de la dite année, en élisant pour sa sépul-
ture le cimetière Dieu et Monsieur Saint-Franchois,
c'est-à-dire le cimetière des Récollets. Il avait pour
valet, Hennequin Warison le bâtard, qu'on trouve
aussi nommé dans un chirographe de la Cité passé en
l'année 1387. C'était le fils naturel de son frère Jehan.
JACQUES Warison désigna pour exécuter ses dernières
volontés, sa femme, son frère et son beau-frère, Pierre
le Muisi, « fils seigneur Piéron ~. Il avait épousé en
1379, Marguerite 1e Muist (3), fille de sire Pierre le
(1) ARCHIVES DK LA VILLE DE Tournat. Testaments, layette de
l’année 1413.
(2) Idem. Registre 136 ou 6¢ Registre de la loi, fol. 24, recto.
(3) Le Musi : de gueules à la bande d'or, chargée d'une aigle éployée
— 188 —
Muisi, grand prévét de Tournai en 1379-80, et d’An-
gniés Fouque, sa premiére femme. Devenue veuve,
Marguerite /e Muisi convola vers 1389-90, avec
Jaquemes Destréelles ou d’Estrayelles, qui fut juré de
Tournai et échevin de Saint-Brice. — Jacques Wari-
son ne laissa qu'une fille :
À. Jehanne. Elle avait pour tuteurs en 1388,
Brunyaut des Cauffours et Jehan du Marès, et en 1398,
elle était tenue pour majeure. Si nous en croyons le
testament de sa tante Marie Warison, veuve Centmars,
elle aurait eu pour premier époux, Watier CoPPINGHE,
lequel ne pouvait être qu'un veuf car on lit dans le
7° Registre de la loi de Tournai (1) au verso du folio
14, que Wattier Coppinghe, fils de feu Jehan, releva
sa bourgeoisie comme fils de bourgeois, le 31 juillet
1386, ce qui implique un mariage contracté dans les
douze mois qui précédérent ce relief. Selon ledit testa-
ment, JEHANNE était veuve de Watier Coppinghe en
1410, et selon des actes passés en 1417, elle était alors
remariée à Noble homme Robert DE BAUDIMONT,
écuyer, issu de la maison de Bourghielles et possédant
fiefs à Bachy (2).
V. Hanekin ou Jehan Warison était mineur en
1355, mais le 28 février 1356 (1357) il avait atteint
ou même dépassé l’âge de majorité, puisqu'il fut ledit
de sable, et accompagnée de six quintefeuilles du second posés en
orle. Cimier : deux tétes et cols d'aigle adossées, l’une à dextre,
d'argent; l'autre à senestre, de sable.
(1) ARCHIVES DR LA VILLE DE Tournal. Registre 137.
(2) La maison pe BouRGuIELLES, dite depuis pz Raves et De RESvES,
a donné naissance à de nombreuses branches portant des noms diffé-
rents, mais ayant toutes des armoiries formées d'un plain sous un chef.
Ces branches se nommèrent : de Roubaix, de Hem, de Bachy, de
Pieronmès, d’Eskerlimbruec ou @’Estarinbrucc, de Baudimont, de
Semerpont, du Chastillon, etc,
— 189 —
jour, procureur chargé des intéréts de Madame de
Pontraoul (1), veuve de Mgr Jacquemes Ghouchez, en
son vivant chevalier. Il paraît qu’il vécut hors de la
ville de Tournai ou du moins qu'il se maria sans y
relever son droit de bourgeoisie qu'il dut racheter pour
quatre livres tournois le 18 février 1389 v. st. (2).
Après ce rachat, il fut de la magistrature en qualité
de juré de 1392 à 1394, en 1396, et en 1401, et
d'éwardeur pour la paroisse de Saint-Jacques en 1398
et 1402. II mourut avant le 28 août 1402, jour où 11
fut remplacé dans ses fonctions d’éwardeur par Jak
Desplancques (3).
I] avait été en 1400, l’un des commissaires chargés
de voir à augmenter les revenus de la ville. Ses col-
lègues furent Jehan Wettin, fils de feu Jehan, juré, et
Jaques Davesnes, échevin.
Des actes de l’année 1386, nous le montrent époux
de D°"° Jehanne DAVELIN, ou D'AvELIN (4), fille de
Sire Jaquemes Davelin, possesseur de fiefs à Avelin-
lès-Lille, bourgeois de Tournai, second prévôt de
cette ville en 1355, etc., et d'Angniès de Condet, sa
seconde femme.
De cette union, naquit une fille :
A. Jehanne Elle épousa dans les derniers mois de
l'année 1401, Jehan Couppés ou Copper, bourgeois de
Tournai par relief fait le 19 mai 1402 (5), fils de feu
(1) C'était Marie A Lk TAKE qu'on trouve nommée Marguerite à la
page 247 du tome 1 de la nouvelle série des Archives historiques, etc.,
du Nord de la France publiées par M'° Dinaux et Leroy. — La seigneurie
de Pont-Raoul se trouve à Beuvrages-lès-Valenciennes,
(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournat, Registre 437 ou 7e Reg. de
la loi, folio 17, recto.
(3) Inem. Registre 138, 8° Reg. de la loi, folio 7.
(4) DavgLin : d'azur au sautoir d'or, chargé de cing guses, ou
tourteaux de gueules.
(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Registre 1358, folio 17, recto.
— 190 —
Jehan Copait, dit Couppès ou Coppet (1), jadis juré de
la dite ville, et de Maigne de Loncpayen. On peut voir
dans les registres de la Loi de Tournai, Sire Jehan
Coppet, second prévôt de Tournai en 1409, 10 et 20;
souverain prévôt en 1423-24; juré-boursier en 1401,
2, 3, 4, 6,8, 13 à 19, 23, 25; maïeur des échevins en
1421-22, etc. — Sire Jehan Coppet testa à Courtrai, le
31 janvier 1427 et mourut avant le 24 novembre 1428
étant veuf. Dans son testament qui se trouve à Tour-
nai, Sire Jehan Coppet fait connaître ses cing enfants
légitimes et sa fille naturelle Jaque Coppet, femme de
Rogier Thiri, laquelle reçut cent couronnes d'or en
capital. Les exécuteurs de cet acte furent Pierre le
Musi, Jaques Laloux, Estienne de Willeryes, Jehan
de I.euze (gendre du testateur) et Joffroy du Tielt (2).
— JEHANNE Warison fut mère de cinq enfants :
a) Haquinet Coppet. Il eut tous les fiefs que son père
possédait dans le Hainaut, dans la châtellenie de Lille
et dans le baillage de Douai. Sous le nom de JEHAN
Coppet, fils de feu Sire Jehan, il releva sa bourgeoisie
de Tournai, le 1* février 1433 v. st. (3). Sa femme,
épousée en 1433, fut Katherine De HELLEMMES (4), qui
était veuve avant le 11 avril 1456 (1457 n. st.)
b) Jaquelot ou Jaques Coppet.
c) Enguerand Coppet, bourgeois de Tournai par
relief fait le 23 janvier 1440 v. st. (5). Le 16 jan-
(1) Idem. Registre 134, 5° Reg. de la loi, folio 255, verso.
(2) Idem. Testaments, layette de l’année 1433.
(3) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Registre 141, 11° Reg. de la
loi, folio 28, recto,
(4) pk HRLLEMMES : de vair à la cotice de gueules. Cimier : une
hure de sanglier entre un vol.
(5) ARCH. DE LA VILLE DE Tournal. Registre 141, 11€ Reg. de la loi,
folio 33, verso.
_ 19] —
vier 1453 (1454 n. st.), Enguerrant Coppet et sa
femme, Valentine DE LE SAUCH, se ravestirent (1).
d) Jehanne Coppet, mariée en 1423, avec Jehan DE
Leuse (2), bourgeois de Tournai par relief fait le lundi
8 novembre 1423 (3), fils de feu Sire Mahieu de Leuse,
prévôt de Tournai à son tour, et de Marguerite de
Hellemmes.
e) Angniés Coppet,
Jehan Warison qui forme le degré V parait avoir
été pére d’un fils naturel :
B. Hanekin, Hennequin ou Jehan Warison, qui, en
1388, était le valet de son oncle Jaques Warison.
Branche cadette.
IV Pis Jaquemes WaRISON, mineur en 1319, mar-
chand détailleur, bourgeois de Tournai par relief fait
le 13 juin 1334 (4), fit partie de la Magistrature tour-
naisienne comme esliseur (électeur) à Saint-Quentin en
1334-35; l’un des XIII hommes en 1337-38 et 39;
sous-maire des XIII hommes en 1340-41 ; délégué aux
droits de la commune en 1345-46; éwardeur en 1347,
49, 52; échevin de Tournai en 1355 et 1364-65. — Il
testa le 8 mai 1365 et mourut avant le 14 juin de la
(1) pe Le Saucu : d'or à une aigle dazur sans bec, membrée de
gueules. .
(2) pp LeusE : d'azur à la bande de gueules bordée d’or, accompa-
gnée en chef d'une fleur de lis au pied coupé d'or posée sur le deuxième
quartier de l'écu.
(3) ARCHIVES DK LA VILLE DE Tournal. Registre 140, 10€ Reg. de la
loi, folio 21, verso.
(4) Idem, Registre 132, 3€ Reg. de la loi, folio 63, verso.
— 192 —
dite année, jour où son testament fut approuvé à
Tournai par les maïeur et échevins. Il avait confié cet
acte à M‘* Hughes le Monne dit Darbois, curé de la
paroisse de Notre-Dame. Il ÿ déclare d'abord avoir
deux filles, Mariette et Agnechon, nées de son épouse
De Angniès, puis, plus loin, il nomme une troisième
fille, Katherine, à laquelle il légue 50 florins d'or
frans (c'est-à-dire pour une fois) et cent sols de rente
sur la ville de Tournai, mais il ne fait nulle mention
de son fils Hanekin Warison. Il désigna pour exécu-
teurs testamentaires, sa femme, Lotart Hergot, Mahieu
Destrayelles et Jehan de Wervi. Le testament fut
ouvert devant la veuve du testateur, et D°® Marie de
Maire, veuve de Caron Destrayelles; D*"* Jehenne
femme de Gossuin dou Mortier le père; D‘ Marie
Warison, femme de Pierre Centmars le pére, et
Jakemes Wav ison, frère de la dite Marie (1).
Jacques Warison fut marié deux fois. Il épousa en
premières noces par contrat passé à Tournai le |* ghies-
kerech (juin) 1334, Maroie CAUWELIER (2), veuve de
Jehan Bosket, dit de Lille (3), laquelle testa le 15 mars
1351 (52 n. st.) et choisit sa sépulture dans l’église de
la paroisse de Saint-Quentin devant le premier benoîtier
(bénitier) (4). Elle désigna pour exétuter ses dernières
(1) Idem. Testaments, layette de l'année 1365.
(2) CAUWELIER ou CAULIER : d'argent à la fasce de 3 fusées et deux
demies de gueules. Victor‘ Bouton. Confrairie des partisans du duc
de Bourgogne en 1421. Bruxelles, 1872, in-4°, p. 27.
(3) Jehan Bosket, dit de Lille, marchand détailleur, testa A Tournai,
le 25 février 1333 (34 n. st.). Il était frère de Maigne Boskette, femme
de Jehan de Lomme, le père.
(4) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, layette de 1351.
On trouve aussi dans le testament de Marote CAUWELIERE : Jehanain
dou Vinage, de Estaimpuch (Estaimpuis); Jehanain Mouskette fille
de feu Jehan Mousket, et Jehanain, veuve de Jehan de Poucres
(de Poucques).
— 193 —
volontés, son second mari; Jaquemes Cauwelier, le
le vairier (fourreur), et Gillion de Broussielles. Parmi
ses premiers légataires, on remarque Jehan de Lomme
et ses sœurs Isabiel et Agniès, neveu et niéces de son
premier époux, et les enfants de S* Jehan de Hertaing,
jadis curé d’Orque, ainsi que la femme de Jaquemon
Dorque, sa cousine, et tous les Cauweliers tournaisiens.
Jaquemes Warison le détailleur épousa en secondes
noces avant le 24 octobre 1352, Agniés HERGOTTE (1),
fille de feu Jakemes Herghos ou Hergot (2). Bien
(1) ARCH. DE LA VILLE DE Tournal. Contrats de mariage. Liasse de
l'année 1352, acte post-nuptial.
(2) Hellin Hiergot, de Cisoing, fils de feu Gilles, est nommé dans un
chirographe de la cité de Tournai daté de l’année 13086. Voici ce que
nous savons sur la filiation de la famille Hercot (Heer Gott).
Il. Jakemes HerGos, tenant le fief du Daruth (à Baisieux-les-Cisoing),
jura sa bourgeoisie de Tournai, le 17 septembre 1342, en méme temps
que ses fils cadets Jakemins et Gilles (Arch. de T., Reg. 134, 5° Reg.
de la loi, fol. 30, verso). Il testa à Tournai, le 21 août 1349 et légua
à sa sœur AGNIËS, dix-huit rasières de blé 4 prendre sur le revenu de
son fief qui fut à Colart Waukier, et 4 recevoir pendant les trois années
prochaines après son trépas, 4 raison de six rasières en chacune année.
Parmi ses autres légataires, il faut remarquer Jaquemes Herghot, fils
de Willaumes ; les hoirs de Piéron Trikart, qui reçurent un quartier
de terre gisant à la Boussarderie (à Camphin-en-Pévele); les pauvres
de Chierench (Chéreng) qui eurent trois cents verges de terres À Escau-
pont, et les pauvres de Baisieu qui obtinrent un demi-bonnier de terres
au lieu dit la Croisette.
Son épouse nous est inconnue, mais il en avait eu au moins cinq
enfants, savoir :
1° JEAN, bourgeois de Tournai par achat fait pour 50 sols, le
26 mai 1338 (Reg. 133, 4° Reg. de la loi, fol. 33, verso). Il épousa
avant 1338, Maigne pk Havrainoourt, fille de Jehan et de Katherine
As Kariols. Il testa le 7 octobre 1360 en la paroisse de Saint-Quentin
& Tournai, fit un legs 4 sa belle-mére et donna toutes ses armures 4
son petit-fils Monnet. Il laissa un fils qui suit :
A. Simon Hergot, père de Monnet (Simonnet) et de Piéret.
2° N,.., morte avant août 1349, laissant trois enfants de son mariage
avec Raoul de Calonne, seigneur d’Escamaing (à Baisieux), auxquels
ANNALES. III, 13
— 194 —
qu'exclue de tous droits à un douaire dans le cas de
remariage, Agniés Hereaot convola, avant 1369, avec
Sire Gossuin le Louchier, ancien second prévét de
Tournai et ancien maire des échevins de cette ville,
veuf avec enfants de Katherine Dare.
leur ateul, Jakemes Warison, légua sept quartiers de terres sis à Camp-
haing (Camphin) devant le manoir de Jehan de Chalonne (Calonne),
plus un demi-bonnier sis à Rimbehaie et tenu de Jaquemon Gargate.
3° JAQUEMIN ou JAQUES, reçu bourgeois de Tournai le même jour
que son père. N'ayant point voulu « ouvrer » suivant les conseils de ce
dernier, il fut déshérité du capital auquel il avait droit et n’en reçut
que la rente viagère.
4° LorTarT ou GILLES, regu bourgeois de Tournai en même temps
que son père, fut seigoeur du Daruth. Il épousa par contrat du
4 janvier 1359 (1360 n. st. Arch. de Tournai, contrats de mariage,
liasse de 1359), Katherine d’A ubi, dite de Markette, sœur de Mahieu
d'Aubi dit de Markette, écuyer, et fille d'autre Mahieu, aussi écuyer,
et de Katerine d’Ere dont le testament fut fait 4 Tournai le jour de
Saint-Michel (29 septembre 1349). Gilles Hergot mourut avant la fin
de 1387, après avoir, en 1364, vendu à son beau-frère Mahieu d'Aubi,
un manoir sis à Holaing (Hollain). Le testament de sa veuve fait le
21 novembre 1414, nous fait connaître que Catherine d’Aubi, dite de
Markeite, mourut le 10 décembre 1414 en la paroisse de Sainte-
Marguerite 4 Tournai, et qu'elle désigna pour sa sépulture, la tombe
de son mari qui s’y trouvait dans le chœur de l'église. Cette damoiselle
avait trois niéces de son nom, D®!le Jehenne d’Aubr, Delle Leurence
d’Aubi et Delle Jehenne d’Aubi, femme de Jehan de Lattre et mère
de Catron de Lattre. L'une d’elles épousa plus tard Roland de Mangny.
Les autres légataires de Catherine d’Aubi furent Jaques le Louchier
fils Gossard; D** Catherine de le Porte, fille d'Alard; Dele Catherine
de le Porte, fille de Jehan; Dflle Marie de le Porte, veuve de Jehan
Centmars; De!!e Catherine de le Barre: Dee Jehenne de le Plancque
femme d'Andrieu Mignot et Biétrison Mignot, leur fille; Arnoullet
Voisin, tils de Jehan, et Hennette Regnart, fille de Jehan. Les exécu-
teurs de ce testament furent Madame de Cavrines, née Warison,
Delle Agniés Hergotte, fille de la testatrice, et Jaquemes Desfarvacques.
Gilles Hergot et Catherine d'Aubi laissérent une fille :
A. Agniés HERGOTTE, damoiselle du Daruth, avait pour tuteurs
avant 1387, Jaques le Louchier fils de Sgr Gossuin, et Pierre de le
Porte. C’est vers cette époque qu'elle épousa Jehan pr SAINT-AUBIN,
‘écuyer, fils de Gossuin de Saint-Aubin, chevalier, seigneur du Fresnoi
— 195 —
Jaquemes Warison fut père de quatre enfants qui
suivent :
Du premier lit :
l° KATHERINE. Elle mourut de la peste noire le
26 août 1400, en la paroisse de Saint-Pierre à Tour-
nai, dans le cimetiére de laquelle elle voulut avoir sa
sépulture. Son testament daté du 22 août 1400 et
approuvé par les maïeur et échevins le 28 dudit mois,
fait connaître qu'elle était veuve de Lotart (Gilles) DE
LE FALOTTE (1) ou de le Falette (2). Une clause de cet
acte fait honneur au courage et au bon cœur d'un
artisan gendre de la défunte.
En voici le libellé :
« Item à Jehan de le Cambre; caudrelier, mary de
» le dite Jehenne pour ce qu'il a visitté my et mes
» enfans, quatre louches d'argent. »
Cela veut dire que malgré le danger imminent quil
y avait à visiter les malades pendant une terrible
(a Willems), etc., et de N... Pourchiel, fille de Richard Pourchiel de
le Motte, chevalier, seigneur de Frémicourt, gouverneur de la Flandre
wallonne en 1364, etc., et de Marie des Wastines. — Le testament
d’Agniès Hergotte fut approuvé 4 Tournai le 14 juillet 1438 (Arch. de
T., testaments, 3° liasse de 1438). Cet acte nous apprend que la
testatrice a voulu être inhumée dans le cimetière de la paroisse de
Sainte-Marguerite; qu'elle avait une cousine mariée à un de Lattre et
mère de Catherine de Lattre, et une autre cousine mariée à Roland de
Mangny ou de Maugny et mère de Pasquete de Mangny ; qu'elle légua
dix livres tournois 4 Jehan de Calonne et 4 Olivier son fils, et qu'elle
choisit pour exécuter ses dernières volontés, Mgr de Carrines (Gérard II
de Mortagne d’Espierre), ledit Olivier de Calonne et Jaquemart le Roy.
Agniés Hergotte avait fait quelques donations aux églises de Baisieu
et de Cherench.
5° Aanits Hergotte, mariée 4 Jaquemes Warison. C'est elle qui a
motivé cette note.
(1) Intérieur de l'acte.
(2) Suscription de l'acte.
— 196 —
épidémie, le chaudronnier Jehan DE LE CAMBRE n'avait
pas hésité à rendre ses devoirs à sa belle-mère (1).
Katherine Warison fut mère de sept enfants, savoir :
A. Jaquemart DE LE FALOTTE, mort après le 22 et
avant le 28 août 1400;
B. Hennequin DE LE FALOTTE ;
C. Marie DE LE FALOTTE, mère de trois enfants
légitimes en 1400;
D. Jehanne DE LE 'ALOTTE, femme avant août 1400,
de Jehan de le Cambre, chaudronnier ;
E. Dame Margherite De LE FALOTTE, religieuse ;
F. Caisine ou Nicaisine DE LE FALOTTE ;
G. Katherine DE LE FALOTTE, morte avant le 22 août
1400.
Du second lit :
2° MARIETTE ou MARIE, mineure en 1369 sous la
tutelle de Jehan Warison, son cousin germain, et de
Gilles Herghot, son oncle maternel. Nous la trouvons
mariée avant la fin de l’année 1373, à Gérard pE Mor-
TAIGNE, dit d'Espierre, écuyer, seigneur de Cavrines (2),
qui devint chevalier avant septembre 1380, et qui
était le second fils d’Alard I de Mortaigne, sire et
baron d’Espierre, chevalier, et de Katherine de Pottes,
dame héritiére de Cavrines, etc. — Noble Dame Marie
(1) Les morts allaient vite à cette époque et des quatre exécuteurs
testamentaires choisis par Katherine Warison, l'un d'eux, son fils aîné,
mourut dans les cinq jours qui suivirent la confection du testament
et dût être remplacé par Jehan DE Barry. Les trois autres étaient sire
Jaques DE PEUVINAGE, curé de Saint-Pierre; Mathieu De GRISTELLE et
Madame DK CAvRINES (Marie Warison) que la testatrice nomme : « me
sœur moïenne «, ce qui implique l'existence en août 1400, d'A gniès
Wankison, troisième fille de Jaquemes Warison le détailleur.
(2) De MoRTAIGNE dit D'ESPIERRE : de gueules à la croix d'argent.
Cimier : deux pieds de cerf renversés. — Gérard brisait d'une molette
d'argent sur le premier canton.
— 197 —
Warisonne devint veuve de Hault et noble Monseigneur
Gérart de Mortengne le 27 juillet 1391, et elle testa
le 4 mai 1408. Elle voulut être enterrée dans l'église
de l’abbaye de Saint-Martin en Tournai, dans la pièce
de terre que son époux y avait achetée près de la cha-
pelle de Saint-Benoît. Son testament nous apprend
qu'elle légua quelques rentes à Hennette (Jehanne) de
Mortengne, fille naturelle que son fils Robert avait eue
d'Angniès Blancquestrain, et qu’elle voulut que le reste
de ses biens, tous legs acquittés, se partageât plus
tard par égales portions entre les enfants légitimes que
son fils avait et pouvait encore avoir de son épouse
Jehanne le Louchier. Cette clause fait supposer que le
4 mai 1408, Jehanne le Louchier déjà mère de
GÉRARD II et de JEHAN de Mortaigne dits d'Espierre,
était enceinte de l'enfant qui fut depuis ANNE de Mor-
taigne, dite d'Espierre, épouse d’Arnould du Chastel,
dit Houart, chevalier, sire de la Houarderie, seul
fils de Gérard du Chastel, dit Houart, sire de la
Houarderie, etc., et d’Isabeau de Hainaut, dite de
Bruielle. — Marie Warisonne mourut le 11 septembre
1416.
3° ANNECHON ou AGNIËs. Elle est désignée dans le
testament de son pére comme étant la seconde fille née
d'Agniès Hergotte. Elle vivait encore en 1400, selon
le testament de sa sceur ainée consanguine, Katherine
Warison.
4° HANNEKIN ou JEHAN, mineur en 1373, mourut
le 30 décembre 1380, à Tourrai, dans la paroisse de
Saint-Jacques, après y avoir testé le jour de Saint-
Miquiel ou 29 septembre de ladite année. Dans son
testament, il se déclara le fils de feu Jaquemon Warison
et de vivante Demisielle Agniés Hergotte, et légua tous
ses biens à son neveu Robiert DESPIERE fils de Mon-
— 198 —
seigneur Grart Despiere. Cet acte de derniére volonté
fut présenté par sire Jehan de Sainct Vas, curé de
Saint-Jacques, aux maïeur et échevins de Tournai qui
l'approuvèrent le 31 décembre 1380.
Autre branche.
I. N. Warison fut père de six enfants légitimes,
Savoir :
}° JAKEMES Vilains Warisons, époux de Martiien
QUENNESIER, mourut sans postérité avant 1307, étant
veuf. Ses héritiers furent ses frères et sœur, Jehans,
Colars, Gilles et Helle.
2° KATELINE, femme de Piere pe CIELE (1). Elle
décéda avant 1307, sans laisser d'enfants. Comme son
frère Jakemes, elle eut pour héritiers, ses frères et sa
sœur.
3° JEHAN WARISON, qui suivra, II.
4° CHOLART, CoLART ou Nicouas, mari de Kateline
DES CAUFFOURS, figure dans des actes passés à Tournai
de 1278 à 1307. Dans un chirographe de l'année
1296, il est accompagné de ses parents, Jakemes et
Mikious Warison. Il testa en 1316 en désignant pour
exécuter ses dernières volontés, Maistre Jehan Wari-
. son, Pieron des Cauffours et Maistre Théri le Grant.
On lit dans son testament qu'il avait acheté de son
beau frère Jehan des Cauffours, un manage sis en la
rue Castelaine (au Bruille-lés-Tournai) et qu'il le donne
à sa fille Paskette (2). — CoLart laissa deux filles :
À. Maroie.
B. Paskelte.
(1) Ciele ou Chielle, aujourd'hui Celles.
(2) ARCHIVES DR LA VILLE DE TouRNaI. Testaments, Layette de 1316.
— 199 —
O° GILLES, dit de Mainwault dans un chirographe
de l'an 1312. Il fut marié et laissa deux filles :
A. Hanette ou Jehanne Warisonne, dite de
Mainwault.
B. Cole ou Colette (pour Nicole), Warisonne dite de
Mainwault. Elle et sa sœur sont nommées cousines par
Maistre Jehan Warison et par Katherine Warison,
sœur dudit Maistre Jehan, dans leurs testaments datés
respectivement de 1355 et de 1363. Colette fut mariée
et mère d'un fils nommé Grard N......
6° HELLE, HELE ou HELENE, vivante en 1307.
II. Seigneur Jehan Warison, échevin du Bruille-
lés-Tournai en 1284, paraît avoir été prévôt de la cité
de Tournai. Il mourut avant 1313, laissant une veuve
dont nous ne connaissons que le prénom qui est
Juciane. Leurs cing enfants suivent; ce sont :
1° Maistre JEHAN Warison, prêtre, fut attaché au
service du grand autel de l'Eglise Cathédrale de Tournai,
c'est-à-dire qu'il fut l’un des grands vicaires qu'il ne
faut pas confondre avec les vicaires généraux. Il est
nommé dans un acte de l’année 1297, avec sa sœur
MARGHERITE, déjà nonne au Saulchoit, leur cousin
Jehan WaRISon qui était clerc, et une Zsabiël Wart-
son, de parenté non déterminée (1), mais que jé crois
être celle qui testa à Tournai en mars 1303, déshé-
ritant toute sa famille au profit des pauvres et de
quelques légataires (2).
(1) Elle se disait sœur d’un Jehan Warison et d'un Jaquemon Vilain
père de Béatris Vilain, et cousine de Jehan de le Luque (Chirographe
de 1297).
(2) Parmi les légataires, nous croyons devoir citer ici, Béatris de
Blandaing, Amelot (Amélie) de Canfaing, Demisiele Emme de Borgies
(à Mourcourt-lez-Tournai), la fille de Jehan d' Ere et la fille de Mariicn
d'Ere.
— 900 —
Maistre Jehan Warison testa deux fois. D’abord le
8 octobre 1349, époque de peste, puis le 10 juin 1355.
Nous ne parlons que du second testament, qui est le
plus important. Dans cet acte, le testateur se dit
« poissans de corage et sains de corps. » Parmi les
legs, nous remarquons ceux faits 4 son fils Jehan
Warison dit Esse; à sa sœur Katherine Warison; à
sa cousine Katherine Castaigne, et & ses cousines et
cousin, Hanette Warison dite de Mainwaut, Cole
Warison dite de Mainwaut, et Jaquemes Warison,
lequel recut un haubergeon et un volekin, qui sont des
pièces d'armures.
Les exécuteurs testamentaires furent Maistre Jehan
de le Hamaide, prêtre du grand autel de l’église de
Tournai et collègue du testateur, Jehan et Jaquemes
Warison, ses cousins, et Katherine Warison, sa sœur.
Maistre Jehan Warison mourut en 1359. Il avait
en un fils : .
A. Jehan Warison, dit Esse, testa le 13 novembre
1353, fondant des obits pour sa mére, pour sa tante
Dame Margherite Warison, et faisant un legs à son
autre tante Demoiselle Katherine Warison. Les exé-
cuteurs de ses dernières volontés furent sa femme, son
beau-frère et Jehan Julyen. Il avait épousé Katherine
PROUSETTE, sœur de Pierre Prouset et fille de Jehan
Prouset ou Prousait, boulenger. De cette union, il ne
paraît pas avoir eu postérité.
2° Dame MARGHERITE Warison, religieuse au Saul-
choit-lés-Tournai dés 1297, vivante en 1339, morte
avant 1353.
3° MaroïE ou Marie Warison, femme de Grars
Couvès ou Couvais (1).
(1) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. On y voit dans un chiro-
— 201 —
4° JEHANNE Warison, femme de Jakemes pou Pucu,
moulekinier. — Ces époux se ravestirent pardevant
les maire et échevins de saint Brice en octobre 1330,
et Jakemes dou Puch, testa devant ledit échevinage,
le 15 novembre 1339. Dans son testament, Jakemes
dou Puch mentionne les sceurs de sa femme, Dame
Margherite (la religieuse du Saulchoit) et Demoiselle
Katherine, ainsi que ses propres sœurs, Ysabiél,
Katherine et Jehanne dou Puch, les deux dernières
mariées et ayant des enfants. Il fit aussi des legs à son
frère Dierin dou Puch, chanoine régulier en l’abbaye
de Saint-Médard (Saint-Nicolas des Prés-lès-Tournai) ;
à Hanequin Warison, cousin de sa femme, et à Hane-
quin Julyen (1). Les exécuteurs de cet acte de dernière
volonté furent le grand-vicaire Jehan VWarison,
Jaquemes Warison cousin de la femme du testateur,
et Katherine Warison, sœur de ladite femme et du
grand-vicaire.
O° KATHERINE Warison. Elle testa au Bruille-lés-
Tournai, le 3 novembre 1363, en désignant pour
parents légataires, ses deux cousines Jehane et Colain
Warison (dites de Mainwaut dans le testament du grand-
vicaire Warison), la dernière mariée et mère d’un fils
nommé Grardin; puis Jehan de Vendule et ses sœurs,
ainsi qu'Agniès Warison. Une légataire de parenté
plus éloignée était Demoiselle Honnestaise de Mirau-
mont, mariée et mère d’un fils nommé Jehanin.
graphe de l’année 1325, que Juliane Warison, mère du prêtre Jehan
Warison, était aussi la mère de la femme de Grars Couvès et de
Dele Katherine Warison.
(1) Ce personnage demeurait au Mesnil, 4 Bramesnil-lez-Péruwelz.
— 202 —
Les WARISONS indéterminés.
1259. Biertrand WARISON, nommé dans un chiro-
graphe ou figure Jakemes Warison.
1287. Jakemes Warison, veuf de Maryen Escarbote
(Escarbot).
1290. Gosses Warisons (Gossuin Warison) dou
Mesnil (1). |
1293, août. Testament fait par Hues Warison,
époux de Marote N..... Il se dit père de quatre enfants
et frère de Gilles Warison et de Jehan Touretie.
1321, 1% mai. Jehan Warison devait épouser
Mariien, fille de Gillion le Taitntenier.
1335. Jehan Warison, manouvrier.
1345, 2 février. Maryen Warison, veuve de Jehan
Warison, courtillier.
Motif de cette publication et conclusion.
Cette généalogie a été écrite pour prouver qu'au
XIV® siècle, les artisans, les marchands au détail, les
riches bourgeois et les nobles s‘alliaient entre eux par
des mariages. L’idée de mésalliance, ce préjugé ridi-
cule, n’existait guére alors. Puisse-t-elle disparaitre
pour toujours!
SEANCE DU 9 FEVRIER 1898.
ee
M. LE GÉNÉRAL DE FORMANoIR, Vice-Président.
M. EucÈène Sois, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la société depuis la dernière réunion.
1. Société belge de géographie. Bulletin. 1897, n° 6.
2. Annales de la Société archéologique de Nivelles. Tome vi,
2° livr.
3. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome vi.
4. Neue heidelberger Jahrbticher... 7° année.
5. Smithsonian report. 1894.
6. Mémoires de l’Académie d'Arras, 2¢ série, tomes 25, 26,
et 27.
7. Société des Antiquaires de la Morinie. Année 1896,
3° et 4° fascicules, année 1897, 1° fascicule.
8. Id. les chartes de Saint-Bertin par l'abbé Bled. Tome 4,
1er fasc.
9. Comité archéologique de Senlis. 3° série, tome 10.
M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir
assister à la séance.
¢
— 204 —
M. Houtart entretient l'assemblée des rôles de la
capitation, impôt spécial établi en notre ville pendant
la domination française de 1667 à 1709 et de 1745
à 1749. Il produit des extraits de ces comptes et fait
observer l'importance qu'ils présentent au point de vue
de la statistique, de la population, de l'origine des
familles, des institutions, du commerce, etc.
L'assemblée prie M. Houtart de faire un travail
d'ensemble sur ce sujet, pour être inséré aux Annales,
ce qui est accepté par lui.
SEANCE DU 10 MARS 1898.
M. LE Core pE NÉDONCHEL, Président.
M. EucÈèxe Soin, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de février est lu et
adopté.
M. le Vice-Président félicite M. le Comte de Nédon-
chel de la mesure prise par l'Administration commu-
nale qui a donné son nom à la place du Vieux-Marché
à la Toile, derrière les musées. L'assemblée ratifie, de
ses applaudissements, les paroles de M. le Vice-
Président.
Il est donné lecture d’une lettre de M. le Comte de
Marsy, directeur de la Société française d'archéologie,
communiquant à la compagnie le compte rendu fait par
M. Léopold Delisle, dans le Journal des savants
(février 1898) de l'ouvrage récent de notre confrère,
M. d'Herbomez, sur les chartes de l'abbaye de Saint-
Martin à Tournai. |
M. le Bibliothécaire de l'Académie royale d’archéo-
logie de Belgique envoie le tome 7 des Annales de
l'Académie et les n°* | et 2 du tome 8, qui manquaient
à notre collection.
M. Soil met sous les yeux de l’assemblée les photo-
graphies de divers sceaux et contre-sceaux de la com-
— 206 —
mune de Tournai et notamment ceux du 13° du 15° et
du 16° siècle. On choisit ce dernier, dont la matrice est
conservée au musée d’antiquités, pour être reproduit
en vignette sur les publications de la Société et on
charge M. le Secrétaire d'en faire exécuter un cliché.
M. Hocquet communique un travail relatif à la
création et à la construction de la petite boucherie. On
en vote l'impression.
Après la séance de la Société, le comité organisateur
du CoNGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE 1895 s’est réuni sous la
présidence de M. le Comte de Nédonchel pour clôturer
la liquidation des comptes du Congrès.
Les médailles et les exemplaires du Compte rendu
restant disponibles ont été déposés au musée et à la
bibliothèque de la Société historique et archéologique.
— 207 —
SUR LA PETITE BOUCHERIE.
Notre excellent confrére, M. A. de la Grange, dans
une de ses récentes notes (1), a cru, en s'appuyant sur
un document reposant aux Archives de Tournai, pou-
voir fixer la date de la construction de la petite bou-
cherie entre le 14 juillet 1385 et le 10 septembre 1386.
Notre intention aujourd'hui est de résumer les
débats d’un curieux procès (2) advenu entre le magis-
trat de Tournai et les bouchers de la grande boucherie,
au sujet de l'édification de la petite boucherie, et de
rectifier en même temps quelque peu la date donnée
par notre collègue.
Vers la fin du XIV® siècle, nos magistrats commu-
naux voulaient faire construire une deuxième bou-
cherie dans un quartier autre que celui de la grande
halle à la viande. Ils avaient choisi la Placette aux
oignons, dans la paroisse Saint-Jacques. Mais les bou-
chers de l’ancienne boucherie, car tel était déjà alors
le nom de la grande boucherie, voulurent s'opposer
aux desseins des magistrats.
Pour expliquer leurs prétentions, ils alléguaient
qu'antérieurement à l'érection de la grande boucherie,
leurs prédécesseurs les bouchers étaient autorisés à
vendre de la viande au détail, dans leurs propres mai-
sons, sans que le magistrat pût de ce chef, procéder à
une inspection sanitaire.
Cette façon de faire fut trouvée nuisible à la santé
du peuple par les magistrats de Tournai, lesquels
créèrent une boucherie, la grande. Ilsla donnèrent à bail
(1) Société historique et archéologique de Tournai, Annales t. III,
(2) Pièce justificative, no I.
— 208 —
aux bouchers tournaisiens, contre paiement annuel
d'une somme globale de 172 livres tournois et sur pro-
messe, aux dires des bouchers, de n’en plus ériger une
autre sur le territoire de Tournai, la vente de la
viande au détail n'étant toutefois plus autorisée que
dans la boucherie.
Les bouchers prétendaient, en outre, avoir le droit
de prélever à leur profit, une somme de six deniers sur
vingt sous de viande vendue dans les tavernes, cabarets
ou ailleurs, hors de la grande boucherie (1) et se plai-
gnaient que, malgré tout, les magistrats communaux
avaient fait mettre la main à une nouvelle boucherie,
construite dans un endroit de la ville, Placeaux oignons,
(platea ad cepas), laquelle boucherie avait été louée à
des bouchers étrangers qui refusaient de payer les six
derniers aux vingt sous de viande vendue.
Telles étaient les plaintes adressées au roi de France,
Charles VI, par les bouchers de Tournai, en lui
demandant de rester en possession de leurs prérogatives.
Mais les magistrats opposèrent à toutes ces raisons
que le droit de commune accordé à la cité, leur confé-
rait toute justice sur la ville et ses habitants et par
conséquent sur les bouchers eux-mêmes; que n'ayant
jamais rien promis aux bouchers de la grande boucherie
ni à leurs prédécesseurs, il leur était loisible de faire
édifier une nouvelle boucherie et d'empêcher les bou-
chers qui y vendaient de payer les six deniers aux
vingt sous de viande vendue hors de la grande boucherie.
Réservant leur plus fort argument pour la fin, les
magistrats firent en outre remarquer au roi de France
qu’ils avaient ordonné la construction d'une nouvelle
(1) Pièce justificative, no [ « in cabaretis, tavernis vel alibi, extra
dictam antiquam carnificeriam... »
— 209 —
boucherie et avaient invité à venir s'y établir des bou-
chers qui débitaient de la viande hors la ville, au lieu-
dit « de mare -, parce que la population s'étant accrue
dans de très grandes porportions (1) et la halle à la
viande étant seule, les bouchers de celle-ci délivraient
leurs marchandises à des prix excessifs.
Notre magistrature communale concluait en priant
le roi de la laisser jouir de ses droits, de l’autoriser à
continuer la construction de la boucherie de la Place
aux oignons et d'accorder l'exemption des six deniers
aux vingt sous de viande vendue dans cette boucherie.
Par arrêt du Parlement de Paris du 26 janvier
1386 (2), notifié aux bouchers par Pierre de Lers, ser-
gent du bailliage de Tournai, le 27 janvier suivant (3),
le roi Charles VI admit toutes les conclusions du
magistrat et condamna les bouchers de la grande bou-
cherie à payer les frais faits par la ville pour ce procès.
La taxation de ces dépens fut remise à plus tard.
Une quittance du 7 août 1387 (4), laquelle repose
aux Archives de Tournai, nous apprend que ces frais
s'élévèrent à la somme 203 livres 9 sous 6 deniers
parisis et furent acquittés par Jean au Toupet; Jean
Villain; Jacques Quaquin; Jean Musart ; Sohier Groul
et Jean Constant, bouchers de Tournai.
Voici donc connues les causes qui poussérent nos
magistrats à ériger la petite boucherie sur la place où
elle existe encore actuellement, et dévoilés les inci-
dents que fit naître sa construction. Mais quelle peut
bien être la date de cette construction ?
(1) Encore une preuve de l'état prospère de la ville au XIVe siècle.
(2) Pièce justificative, n° I.
(3) » ” n° II. L'acte porte la date du 17 janvier 1387,
c'est le fait d'une erreur, il faut lire « le 27 janvier. »
(4) Pièce justificative, n° III,
ANNALES. IIT, | 14
— 210 —
M. de la Grange, comme je le disais plus haut, croit
pouvoir la placer entre le 14 juillet 1385 et le 10 sep-
tembre 1386, prenant comme preuve un document
transcrit dans un rouleau de papier se trouvant aux
Archives de Tournai. Il ajoute toutefois que « les actes
y étaient en général inscrits dans l’ordre chronolo-
gique, sans que pourtant ce soit une régle absolue. »
Nous croyons, pour notre part, que cette date doit
étre portée tin peu en arriére, au printemps de 1384.
Nous allons essayer de le démontrer.
Le rouleau de papier dont parle notre collégue au
début de sa note, fait mention d'un emprunt autorisé
par lettres royales et fixé à 100 livres de rentes
viagères au denier 10. Quoique notre arrêt du Parle-
ment de Paris n'en parle pas, le fait est cependant
exact, car les Consaux par délibération en date du
26 juin 1385 (1), affectèrent le produit de cet emprunt
à soutenir le procès que la ville avait pendant au Par-
lement de Paris, au sujet de la petite boucherie.
Le procès était donc déjà engagé en juin 1385; les
plaintes, preuves et conclusions des deux parties avaient
dû certainement être envoyées pour cette date. Or,
reprenons notre arrêt du Parlement du 26 janvier 1386,
analysé plus haut et voyons quels sont les arguments
employés par chacune des parties, arguments repro-
duits dans les préliminaires de l'arrêt et devant cer-
tainement datés d'avant juin 1385.
Les bouchers se plaignent « que les prévôts et jurés
avaient commencé à construire une boucherie sur la
Place aux oignons et y avaient fait dresser des
étaux (2). »
(1) Pièce justificative, no IV.
(2) « Nichilominus dicti prepositi et jurati construere et edificare ince-
perant quamdam novam carnificeriam in quodam loco seu platea ejus-
— 21t —
Le magistrat lui-méme dans son exposé ne contredit
pas et fait connaître au roi « qu'il a le droit d’ériger
une nouvelle boucherie, sans que les bouchers qui y
vendaient ou y vendraient, etc... (1) » et dans ses con-
clusions, il réclame du roi « de pouvoir construire la
boucherie de la Place aux oignons nouvellement ordon-
née et commencée (2). »
Et que fait l'arrêt? Il laisse aux prévôts et jurés le
droit « de construire surtout la boucherie de la Place
aux oignons nouvellement commencée et ordonnée (3). »
La petite boucherie était donc commencée avant
juin 1385. |
Nous disons même quelle était suffisamment avancée
avant cette époque, pour qu'on pôt y vendre. En effet,
si nous ouvrons les registres aux Ordonnances des
magistrats communaux, nous trouvons une publication
du 24 mars 1384 (4), prescrivant à ceux qui avaient
l'habitude de débiter de la viande salée, aux Pâques,
près le beffroi, de se rendre dorénavant en la Placette
aux oignons sous peine d'une amende de 10 livres; et
une autre de la même date (5) ordannant aux bouchers
et bouchères qui voudraient vendre leurs marchandises
à Pâques prochains, puis dans la suite, d'aller la
dem ville qui locus platea ad cepas nominabatur et ibidem erigi et
levari fecerant plura stalla.... »
(1) « .... Ipsamque novam carnificeriam retinendi... absque eo quod
carnifices qui in eadem carnes ad detaillum vendebant seu in futurum
vendereat.... » ~
(2) ... Quare petebant dicti opponentes (prévôts et jurés) quod pos-
sent stabilire et construere... maxime dictam carnificeriam in dicta
platea ad cepas, per ipsos noviter ordinatam et inceptam.
(3) Per judicium prefate Curie nostre dictum fuit quod dicti oppo-
nentes...... maxime dictam aliam carnificeriam in dicta platea ad cepas
per ipsos noviter inceptam et ordinatam.
(4) Pièce justificative, n° V.
(5) Pièce justificative, no VI.
— 212 —
débiter sur la Place aux oignons, sans qu'on pat leur
faire le moindre tort : allusion directe ici aux six
deniers sur les 20 sous de viande. Cette derniére
ordonnance nous confirme d’autant plus dans notre
manière de voir, quant à l'avancement des travaux,
qu'elle porte comme titre. « De le placette as ougnons
pour le nouvelle boucherie. » Il est vrai d'ajouter que
les magistrats disent dans cette ordonnance « voisent
au dit lieu de le plachette as ougnons desous hatons
ou autrement à fous estaus porter et vendre char.....
jusques ad ce que la ville y ara pourveu de place », ce
qui tenterait à faire croire que notre boucherie n'était
pas complètement munie de tous ses étaux. Mais cet
inconvénient temporaire nempéchait cependant la
vente.
Les registres aux Publications ne renferment plus
antérieurement ou postérieurement à la date du
24 mars 1384, d'ordonnance concernant la vente de
la viande à la petite boucherie; c'est donc que cet
établissement, quoique inachevé, fut ouvert pour la
première fois aux bouchers à Pâques 1385 (A. s.).
Nous croyons ne rien avancer de faux en concluant
que les travaux d'érection de notre petite boucherie
ont dû être commencés, comme c’est l'habitude d’ail-
leurs, pendant la bonne saison, et que nous pouvons
assigner, sans conteste, comme date à la construction
de notre petite halle à la viande, le printemps de 1384.
Adolphe Hocquer.
— 213 —
PIECES JUSTIFICATIVES.
N° I. — Arrét du Parlement de Paris contre les bouchers de
la grande boucherte, au sujet de la construction de la petite
boucherie.
Karolus, Dei gratia Francorum Rex. Notum facimus universis
presentibus pariter et futuris, quod lite mota in nostri parla-
menti Curia in casu novitatis et saisine, inter Johannem dictum
Autoupet; Johannem Villain; Jacobum Kaquim, Robertum
Musard, Soheaum dictum Groul, Johannem Constantum et alias
carnifices antique carnificerie ville nostre Tornacensis, in hac
parte consortes, actores et conquerentes ex una parte; Et pre-
positos, juratos, scabinos, eswardatores, seu inspectores et com-
munitatem dicte ville, opponeutes et defensores, ex altera;
Super eo quod dicti conquerentes proponebant quod, temporibus
retroactis, carnifices in dicta villa ad detaillum carnes vendendos
ipsis in eorum domibus vendebant, absque eo quod dicte carnes,
prout dicebant, visitarentur. Et ob hoc, pro bono et utilitate
. publicis, prepositi et jurati qui tune regimen dicte ville habebant,
in eadem villa, dictam carnificeriam cum stallis ad carnes ven-
dendum, in loco publico construi et edificari fecerunt, quamquid
carnificeriam carnificibus tunc in dicta villa carnes ad detaillum
vendendis, pro precio octoginta pro stalagio et nonaginta duarum
librarum turonensium pro malestota seu maletoleya anno quo-
libet in perpertuum sibi de dictis carnificibus solvendarum tra-
diderant et deliberaverant, qui prepositi et jurati eisdem carni-
ficibus promiserant quod nunquam in dicta villa aliam
carniticeriam fleri vel construi facerent; postmodum quod pre-
fati conquerentes et eorum predecessores a quibus causam
habebant, in dicta carnificeria et non alibi ad detaillum carnes
sufficientes pro omnibus habitantibus dicte ville, bono et justo
precio vendiderant, ipsis prepositis et juratis redditum predictum
anno quolibet solvendo. Preterea dicebant ipsi conquerentes
quod licet ipsi essent in possessione et saisina habendi et tenendi
dictam antiquam carnificeriam solam in dicta villa contradicen-
dique et impediendi ne dicti opponentes vel alii possent vel debe-
rent construere seu construi vel edificare, facere aliam novam
carnificeriam in dicta villa, in prejudicium dictorum conqueren-
tium, in possessioneque quod si aliquis vendebat carnes force-
matas vel alias quascumque, in dicta villa, captas in cabaretis,
tavernis vel alibi, extra dictam antiquam carnificeriam, habendi
et colligendi ad eorum utilitatem sex denarios pro quibusdam
— 214 —
viginti solidis dictarum carnium sic venditarum; dictisque pos-
Sessionibus et saisinis usi fuissent et gavisi dicti conquerentes
per se et suos predecessores a quibus causam habebant, per tan-
tum temporis spacium cujus hominis memoriain contrarium non
extabat et quod sufficiebat et sufficere debebat ad bonas posses-
sionem et saisinam acquirendas et retinendas. Nichilominus dicti
prepositi et jurati construere et edificare inceperant quamdam
novam carnificeriam in quodam loco seu platea ejusdem ville qui
locus platea ad cepas nominabatur, et ibidem erigi et levari fece-
rant plura stalla que pluribus carnificibus foraneis pro carnibus
ibidem vendendis tradiderant et locaverant, super quibus stallis
iidem carnifices carnes ad detaillum scinderant et vendiderant;
eisdemque conquerentibus pro quibusdam viginti solidisdictarum
carnium per ipsos extra dictam antiquam carnificeriam vendita-
rum sex denarios solvere recusaverant et contradixerant ipsos
conquerentes in dictis suis possessionibus et saisinis, indebite et
de novo perturbando, ut dicebant conquerentes predicti. Et ob
hoc certas querimonie litteras a nobis obtinuantas (sic) de qua-
rum executione dicti opponentes ad dictam curiam nostram
appellaverant, que appellatio per eandem curiam in opposicionem
comissa fuerat. Quare petebant dicti conquerentes in dictis suis :
possessionibusetsaisinis manuteneri et conservariimpedimentum-
que quod per dictos opponentes in dictis rebus contenciosis appo-
situm amoveri, manumque nostram in eisdem rebus propter
debatum partium appositam, ad dictorum conquerentium utili-
tatem levari at ipsos opponentes in eorum dampnis interesse et
expensis condemnari. Dictis opponentibus ex adverso inter cetera
proponentibus quod dicta villa Tornacensis erat fundata in cor-
pore collegio et communia pluribusque juribus, franchisiis et
libertatibus a predecessoribus nostris eidem datis et concessis et
a nobis confirmatis dotata et decorata. Et quod inter cetera dicti
prepositi et jurati pro et nomine tocius dicte communie seu
communati habuerant et habebant omnem justiciam et omne
dominium domanerium, in dicta villa et super omnibus habitan-
tibus in ea et maxime super dictis conquerentibus et in dictos
antiqua carnificeria; habebant etiam jus et erant in possessione
et saisina una cum dictis scabinis, eswardatoribus seu inspecto-
ribus faciendi quascumque ordinaciones, constituciones et statuta
ipsasque imitandi, corrigendi, augmentandi seu diminuendi in
toto vel in parte, prout eis pro bono et utilitate publicis dicte
ville videbatur expedire; ordinandique et contruendi seu cons-
trui vel edificari faciendi in dicta villa aliam novam carnifice-
riam et in alio loco quam ubi dicta antiqua carnificeria situa-
— 215 —
batur; ipsamque novam carnificeriam retinendi et in ea omnia
ad carnificeriam necessaria et utilia faciendi, absque eo quod
carnifices qui in eadem carnes ad detaillum vendebant seu in
futurum venderent, ipsis conquerentibus dictos sex denarios pro
quibusque viginti solidis carnium per ipsos in dicta nova carni-
ficeria venditarum solvere tenerentur; defendendique et prohi-
bendi ipsis carniticibus ne dictos sex denarios solverent ac ipsos
carnifices de dictis sex denariis solvendis tenendi quittos, liberos
et immunes nec umquam in contrarium premissorum opponentes
predicti ipsis conquerentibus vel eorum predecessoribus aliquid
promiserant, dictisque possessionibus et saiginis usi fuerant et
gavisi opponentes predicti, per se suosque predecessores a qui-
bus causam habebant, per tantum temporis spacium cujus homi-
nis memoria in contrarium non extabat et quod sufficiebat et suf-
ficere debebat ad bonas possessionem et saisinam acquirendas et
retinendas dictasque suas possessiones continuando prefati oppo-
nentes; habitis deliberatione et consilio cum omnibus cum qui-
bus pro negotiis concernentibus et tangentibus dictam commu-
niam deliberatio debebat haberi ac de ipsorum omni necnon
plurium virorum ecclesiasticorum nobilium et carnificum dicte
antique carniticerie voluntate, de liberatione pariter et consensu
attentuque in dicta villa populus qui plurimum augmentabatur
et quod dicta antiqua carnificeria sola in dicta villa existente,
conquerentes predicti carnes precio excessivo vendebant, pluri-
busque aliis justis et necessariis causis consideratis et attentis
pro bono et utilitate publicis, constituerant et ordinaverant
quod dicta nova carniticeria in dicta platea dicta ad cepas cons-
trueretur quam postmodum in ipsa platea, prout eis licebat,
construere et ordinare inceperant, in eadem stalla erigi et edifi-
cari faciendo, super quibus stallis plures carnifices qui antea in
laco dicto DE MARE extra dictam villam vendebant, carnes ad
detaillum vendiderant; propter quod tunc temporis, in utraque
dictarum carnificeriarum, carnes pro meliori pretio habebantur.
Nichilominus conquerentes predicti de premissis conquesti fuerant
et dictas querimonie litteras per ipsos impetratas, execucioni
demandari fecerant. Quare petebant dicti opponentes manuteneri
et conservari in possessione et saisina ordinandi et quod possent
stabilire et construere novam carnificeriam in dicta villa aliam
et in loco seu platea aliis et a dicta antiqua carnificeria sepa-
ratis; et maxime dictam carnificeriam in dicta platea ad cepas,
per ipsos noviter ordinatam et inceptam; edificandique vel edi-
ficari sustineri et reparari faciendi dictam carnificeriam, ut pre-
mittitur, per ipsos ordinatam juxta eorum ordinaciones et statuta
— 216 —
et in eadem carnificeria ponendi stalla et alia necessaria et utilia
ad carnificeriam habendam et tenendam, pro ibidem carnes ad
detaillum scindendo et vendendo, absque eo quod carnifices in
dicta nova carnificeria carnes scindentes vel ad detaillum ven-
dentes ipsi conquerentes dictos sex denarios pro quibusque
viginti solidis dictarum carnium ibidem per ipsos venditarum,
solvere tenerentur; in possessioneque etsaisina eisdem carnifi-
cibus prohibendi et defendendi ne ipsis conquerentibus dictos sex
denarios solverent ipsosque carnifices liberos et immunes tenendi
[et] solvendi dictos sex denarios, impedimentumque in dictis
rebus contenciosis appositam (sic) amoveri manumque nostram
in eisdem rebus propter debatum partium appositam ad ipsorum
opponencium utilitatem levari dictosque conquerentes in dicto-
rum opponentium expensis condempnari. Super quibus et aliis
pluribus hincinde propositis, inquesta facta, et ad judicandum
salvis reprobacionibus contra testes per utramque partem tra-
dittis recepta, ea visa et diligenter examinata, reperto quod sine
reprobationibus poterat judicari. Per judicium prefate curie
nostre dictum fuit quod dicti opponentes manutenebantur et
conservabuntur in dictis possessionibus et saisinis per ipsos
superius petitis et requisitis, videlicet ordinandi : Et quod pos-
sint stabilire et construere novam carnificeriam in dicta villa
aliam et in loco seu platea aliis, et a dicta antiqua carnificeria
separatis et maxime dictam aliam carnificeriam in dicta platea
ad cepas per ipsos noviter inceptam et ordinatam, ac ipsam car-
nificeriam juxta eorum debitas ordinaciones et statuta sustinendi
et reparandi; et in eadem ponendi stalla et alia necessaria et
utilia ad carnificeriam habendam et retinendam pro ibidem ad
detaillum carnes vendendo et scindendo, absque eo quod carni-
fices in ipsa nova carnificeria carnes strudentes vel ad detaillum
vendendos ipsis conquerentibus dictos sex denarios pro quibus-
dam viginti solidis dictarum carnium in dicta nova carnificeria
venditarum solvere teneantur, necnon in possessione et saisina
eisdem carnificibus prohibendi et defendendi ne dictos sex dena-
rios conquerentibus predictis solvant ac de ipsis sex denariis sol-
vendis eosdem carnifices tenendi liberos, quittos et immunes. Et
per idem judicium, dicta curia impedimentum in dictis rebus con-
tenciosis appositum amovit et amovet manumque nostram in
eisdem rebus propter debatum partium appositam ad utilitatem
dictorum opponencium levavit atque levat; ipsis conquerentibus
in dictorum opponencium expensis condempnando eadem taxa-
tione dicte curie nostre reservata. Quod ut firmum et stabile
permaneat in futurum, presentes litteras sigilli nostri jussimus
appensione muniri.
— 217 —
Datum et actum Parisius in Parlamento nostro, anno Domini
millesimo trecentesimo octogesimo sexto et Kegni nostri sep-
timo, vicesima sexta die mensis januarii.
Sar le repli: visa.
Per Judicium Curie.
Jouvences.
Au dos:
Arrest donné pour la ville contre les bouchiers pour cause do
le nonvelle boucherie.
Archives de Tournai. Chartrier, layette
de 1836. Original sur parchemin,
grand scel royal en cire verte, à lacs de
sote verte et rouge.
N° II. — Notification aux bouchers de la grande boucherie de
l'arrêt du Parlement par Pierre de Lers, sergent du roi.
A mes trés grans et redoubtés seigneurs messeigneurs tenans
le présent parlement du Roy nostre sire à Paris, Pierres de Lers
sergans du Roy nostre sire ou gouvernement des bailliages de
Tournay, tournesis, Mortaigne, saint Amant et des apparte-
nancez et li vénérez honneur, service et révérence, et moy
submis à tous vos commandemens et plaisirs, mes trés grans et
tres redoubtés seigneurs, plaise vous savoir que jou ay receu lez
lettrez du Roy nostre sire desqueilez la teneur sensieut: Karolus,
Dei gracia Francorum Rex, primo parlamenti nostri hostiario
aut servienti nostro qui super hoc fuerit requisitus, salutem.
Tibi committimus et mandamus quatenus viso quodam judicato
in nostro presenti parlamento die date presencium pro prepo-
sitis, juratie, scabinis, eswardatoribus seu inspectoribus et
communitate ville nostre Tornacensis contra Johanem dictum
Autouppet; Johanem Villain; Jacobus Kakin; Robertum Musa-
riti; Soheium dictum Groul; Johanem Constantum et alios car-
nifices antique carnificerie dicte ville Tornacensis, prolato illud
juxta suum tenorem et formam in litteris que executionem
exigunt executioni debite demandez (?) et in super prenominatos
carnifices ad certum et competentem diem ordinatum vel exor-
dinadum dicti nostri presentis parlamenti non obstante pro
sedeat adjiornes certas expensas in quibus per dictum judicatum
erga dictos prepositos et juratos, scabinos, eswardatores seu
inspectores et communitatem excuterunt condempnari, taxari
visuros et ulterius processuros ut fuerit rationis de dicto adjor-
namento curiam nostram certificando competenter [...... ] autem
[....... Jet! ] nostris tibi in hac parte parere volumus et
jubemus.
— 218 —
Datum Parisius in parlamento nostro, vicessima vj@ die
januari, anno Domini millesimo ccec° octogesimo sexto et Regni
nostri septimo — ainsi signeez : Per cameram — Jouvence. —
Par vertu desquellez lettrez dessus transcriptes et du pooir par
icellez a my commis a Je requeste du procureur général de la
ville et cité de Tournay le xvj° jour du mois de jenvier lan mil
cec iiijxx et vi me transportay par devers sire piere le Muisit
souverain prevost de laditte ville de Tournay auquel je requis
obeissance pour beu faire mon exploit lequelx me presenta Jehan
Cardonnier sergans bastonnier de leditte ville avoecq lequel
ledit jour me transportay tant aux personnez comme aux domi-
chillez de Jehan au touppet; Jehan Villain; Jakem Kaquin;
Robert Musart; Sohier Groul et Jehan Constant, lesquels et
cascun deux jou adiournay a lencontre dudit procureur de le
ville ou parlement du Roy nostre sire a Paris au xx® jour du
mois de mairch prochain venant pour veir tauxer les frais et
despens dont les dittes lettrez font mention précéder et aller
avant sur ce et en oultre seloncq le teneur des dittes lettrez par
le mauiere que raison donra. Et ce fait lendemain xvij° jour dudit
mois de jenvier me transportay en le viese et anchienne bou-
cherie de la ditte ville de Tournay avoecq moy ledit sergans
bastonnier et la adjournay comme dessus les autres bouchiers
de laditte boucherie liquel ont este consort et participant au
procés dont lesdittes lettrez font mention a lencontre dudit pro-
cureur. Audit jour et lieu tout par le fourme et maniere que par
le teneur dezdittes lettres appartenoit a este fait mestres grans
et redoubtes seigneurs tout ce que dit est, vous certetie je ainsi
par moy avoir este fait par ceste moye rellation scellée de mon
sceel qui fut faite et escriptes lan et xvjj* jour dessus dis lesqueiz
bouchiers adiournez me requist a avoir coppie dez dictes lettrez
et de ma rellation et je leur accorday. Donné comme dessus.
Archives de Tournai. Chartrier. Original
sur parchemin, jadis scellé sur s. q.
N° III. — Quittance des dépens du procès donné par le magis-
trat de Tournai aux bouchers de la grande boucherie.
A tous ceaus qui ces présentes lettres verront ou ouront,
Prouvos, jurés, Eschevins et Eswardeurs de la ville et cité de
Tournay, salut. Comme nous pour nous et la communité de
laditte ville, ayons obtenu certain arrest en la court de parle-
ment du Roy notre sire, à Paris en cas de complainte, de nou-
vellité, al encontre de Jehan au touppet, fil miquiel, Jehan
Villain, Jaque quaquin, Jehan Musart, Sohier Groul Jehan
Constant et autres bouchiers de Janchienne boucherie, pour
— 219 —
cause de la nouvelle boucherie par nous encommenchie à faire
et édiffyer en la plache aux augnons en la parrosce saint Jaques
en laditte ville, par lequel arrest avecq le princhipal avons
adjugié lesdis anchiens bouchiers ont este condempnés en nos
despens qui par le tauxacion et modéracion de Jaditte court de
parlement ont esté tauxés et moderés a la somme de deux cens
trois livres noef solx six deniers parisis, si comme par les lettrez
de laditte tauxacion et moderacion puet apparoir. Savoir fai-
sons que pour laditte taxacion et modéracion estre raemplie et
par le vertu de certaine execution sur ce faitte à nostre requeste,
Les dessus nommés Jehan Villain, Sohier Groul, Jaque Quaquin
et Jehan au touppet, nous ont fait gré et satisfacion de la ditte
somme de deux cens trois livres noef solx six deniers parisis et
ycelle somme nous confessons avoir heu et receu deulx et nous
en tenons pour comptens solx et plainement payés. Pour quoy
nous en avons quitté et quittons lesdis bouchiers et tous autres
_dusquelx quittance en puet ou doit appartenir à tous jours tous
quittes. En tesmoing de ce nous avons ces presentes lettrez
seellées du seel aux causes de la ditte ville et cité quy furent
faictes et donné le septisme jour du mois daoust lan mil
ccc iiijzx et sept.
[Et au dos]. Quittance pour les bouchiers.
Archives de Tournai. Chartrier. Original
sur parchemin, jadis scellé sur s. q.
N° IV. — Affectation de la somme produite par l'emprunt des
106 livres de rentes.
Le mardi xavj jour de juing (1385).
Le dit jour fu ordoné par les dis Consaulz que les deniers venus
et issus des c livres de rente vendues sour le nouvielle boucherie
soient par lavis et or denance de Jaque Centmars, Colard de Seclin
et Jehan le Flameng, til de feu Pierre, distribués a soustenir le
cause que le ville a en parlement contre les bouchiers de le
anchyene boucherie et ad ce faire sunt les iij dessus nommés
esleus.
Archives de Tournai. Inventaire provi-
sotre. Reg. n° 150, fol. 3, R°.
N° V. — Ordonnance du magistrat pour vendre dorénavant
les viandes salées à la Place aux oignons.
Des bacons.
Que tout chil qui vouront vendre bacons salés et qui soloient
seir emprès le belfroy voisent doresnavant seir et vendre les dis
— 220 — .
de mars par l’assent des iii consaux (24 mars 1384).
Archives de Tournai. Inventaire provi-
soire. Reg. no 3378 folio 165. Re.
N° VI. — Le magistrat permet aux bouchers et bouchères de
vendre de la viande à la Place aux vignons, sans que le moindre
tort puisse leur étre fait.
De le placette as ougnons pour le nouvelle boucherie.
Que tout boucher et bouchiere qui volonté aront de vendre
char as Paskes prochain venant et de la en avant voisent au dit
lieu de le plachette as ougnons desous haions ou autrement à
tous estaus porter et vendre char en le manière que on le vendera
en le boucherie de cette ville, jusques ad ce que la ville y ara
pourveu de place.
Et que il ne soit personne aucune sur quanques ils se poront
meffaire et estre pugny en le veue des prévos et jurés qui mefface
as bouchiers u a bouchière qui en le dicte placette seront ven-
dant char comme dit est ne à ceulx aussi qui lachatèrent, en
parler ne autrement. Faict le dict jour. (24 mars 1384).
Archives de Tournai. Inventaire provt-
soire. Reg. n° 3378, folio 155. Recto.
—09%{ 00e —
— 221 —
SEANCE DU 14 AVRIL 1898.
M. LE ComTE DE NÉDONCHEL, Président.
M. EucÈne Soin, Secrétaire.
Le procés-verbal de la séance de mars est lu et
adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la société depuis la dernière réunion.
1. Académie royale de Belgique. Annuaire, 1898.
2. Id. Bulletin, 1897. N° 12, 1898, n° 1.
3. Académie royale de médecine. Tome x1, n° 11,tomexu, n°1.
4. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire. Tome vir, 5° Bulletin.
5. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand.
6° année, n°5 1 et 2.
6. Annuaire de la Société d'archéologie de Bruxelles, 1898.
7. Annales, id. Tome 12, livr. 1.
8. Revue bénédictine. 1898, n° 2 et 3.
9. Ons hemecht. 1898, n° 2 et 3.
10. Collection des chroniques belges inédites :
Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège. Tome 3.
Chartes de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai. Tome 1.
11. Société des Antiquaires de la Picardie. Année 1896, n° 2,
3 et 4.
— 222 —
12. Id. Album archéologique, 12° fascicule.
13. Id. Notice sur le canton de Bernaville.
Il est donné lecture de la correspondance :
M. le général de Formanoir s'excuse de ne pouvoir
assister à la réunion. — M. le Gouverneur du Hainaut
informe la Société que le subside annuel que lui accorde
le Conseil provincial, est payable à Mons. — L'Académie
royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités de
Stockholm envoye ses publications : Antiquarisk tids-
krift for Suerige. Tomes 13, 14, 15 et 16. Monadsblad
1887 à 1893.
M. le Secrétaire signale dans la collection des chro-
niques belges inédites, la publication des chartes de
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai par M. A. d'Her-
bomez. Le tome I qui vient de paraître contient les
chartes de 1094 à 1244.
La Société verviétoise d'archéologie et d'histoire,
demande l'échange de ses publications avec les nôtres,
ce qui est accepté. |
M. le Président entretient l'assemblée de quelques
matrices de sceaux qu'il possède et promet de rédiger
une note descriptive de ces sceaux.
M. le Comte du Chastel donne lecture d'un travail
sur Eustache de le Fosse, voyageur tournaisien du
15° siècle, et sa famille. On en vote l'impression.
M. Soil communique quelques notes sur Piat-Joseph
Sauvage peintre tournaisien, de la fin du 18° siècle. Il
promet de les compléter et d'écrire pour les Annales
un travail d'ensemble sur ce peintre qui fut célèbre
et dont les œuvres ont été des plus abondantes.
— 223 —
EUSTACHE DE LE FOSSE,
VOYAGEUR TOURNAISIEN DU XV° SIÈCLE, ET SA FAMILLE
A la Bibliothèque de la ville de Valenciennes, se
trouve un manuscrit coté Q. 5. 9, lequel contient la
relation du voyage commercial que fit durant les
années 1479-1480, en Espagne, aux côtes occidentales
de l'Afrique et en Portugal, un tournaisien dont nos
historiens n'ont guère parlé jusqu’à ce jour. J’ai donné
dans mes Notices généalogiques, à la page 73 du
tome II, le nom de ce personnage en même temps que
ceux de sa femme et de deux de ses enfants, mais il
était réservé à M. R. FouLcé-DELBosc, de le faire
connaître historiquement par la publication de son
manuscrit dans la Revue hispanique où cet ouvrage est
proclamé celui d'un flamand de Tournay (1).
Appliquée à Eustache DE LE Fosse, cette qualifica-
tion m'a fortement choqué, car je crois qu'un homme
ayant nom et prénom français; qui est né sujet du roi
de France Charles VII, dans une ville de langue fran-
çaise ; qui a vécu dans cette ville sous les rois Louis X I,
Charles VIII, Louis XII et François I‘, et qui est
mort presqu'en même temps qu'y expirait la domina-
tion française, n'a pu mériter, sous aucun prétexte,
l'épithète de flamand. J'ose donc espérer que
M. Foutcu£-DELBosc comprendra que les Tournaisiens
ne furent jamais flamands ni sujets des Comtes de
Flandres: leur ville et son territoire nommé Tournaisis
ayant toujours formé deux seigneuries spéciales avant
leur reprise par Louis XIV et après le rétablissement
(1) La Revue hispanique, année 1897.
— 224 —
de la Maison d'Autriche jusqu’au moment où la pre-
mière République francaise en prit possession.
Mes recherches dans les Archives tournaisiennes me
permettent de reconstituer depuis le XIV° jusqu'au
XVIII* siècle, la filiation assez peu connue des DE LE
Fosse, dits de la Fosse. Je profite de la notoriété
nouvellement acquise par un des chefs de cette famille
pour en donner, ci-dessous, une généalogie qui pour
la branche anoblie, est presque complète.
Filiation de la famille DE LE FOSSE,
ou DE LA FOSSE dit PITHEM.
I. Mahieu ou Mathieu DE LE Fosse, carlier c’est-a-
dire charron, bourgeois de Tournai, mourut avant
juillet 1382 (1). Il laissa au moins, trois fils légitimes,
savoir :
1° JEHAN, cauceteur ou bonnetier, bourgeois de
Tournai par relief fait le 28 juillet 1382, mourut
avant novembre 1412 (2), laissant un fils légitime qui
suit :
A. Colin ou Nicolas, bourgeois de Tournai par achat
fait pour 50 sols parisis, le 14 novembre 1412 (3). Il
mourut avant le 18 novembre 1441, date ov son fils
ainé releva sa bourgeoisie. Ses trois enfants légitimes
suivent :
a) Jehan, boucher, bourgeois de Tournai par relief
fait le 18 novembre 1441;
b) Piérart ou Pierre, taintenier ou teinturier, bour-
fl) ARCHIVES DE LA VILLE DE TouRNAI. 6° Registre de la loi, n° 136
de l’Inventaire manuscrit, folio 25, verso.
(2) Idem, 9e Registre de la loi, n° 139, fol. 17, verso.
(3) Id., ibid., id.
— 995 —
geois de Tournai par achat fait pour 50 sols parisis,
le samedi 22 février 1443 (1444 n. st.);
c) Colart ou Nicolas, boucher de la grande bou-
cherie, bourgeois de Tournai par relief fait le
4 juin 1448 (3).
2° ALART ou ALARD DE LE FOSSE, qui sui-
vra, II.
3° GiLarT, GILLIART ou GILLES, tondeur de draps,
bourgeois de Tournai par achat fait pour 20 sols tour-
nois, le lundi 20 décembre 1423 (2), mourut avant le
19 décembre 1451 (3).
Le 22 juin 1422, Gillart pe LE Fosse et Jak Lefon-
taines (ou Desfontaines) étaient tuteurs des enfants du
second lit de feu Alart de le Fosse (4).
Un autre Gillart de le I’osse avait épousé avant 1419,
D°"° Jehenne du Parcq, veuve de Colart le Dormeur.
I] testa à Tournai, dans la paroisse de Saint-Brice, le
o novembre 14:32, y mourut le même jour, et son testa-
ment y fut approuvé le lendemain. Il paraît n'avoir pas
eu progéniture et ses exécuteurs testamentaires furent
Ernoul du Pret et Colart le Dormeur, sans doute un
fils de la première union de sa femme (5). Quant à
GILLART de le Fosse, frère d'Alart, il laissa un fils
légitime, savoir :
À. Jaquemart ou Jacques, taintenier ou teinturier,
(1) Les documents que j'ai pu recueillir sur les branches restées
roturières sont insuffisants pour en établir la filiation.
(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. 10° Registre de la loi,n° 140,
folio 22,
(3) Idem, 12¢ Registre de la loi, fol. 20, recto.
(4) Idem, Chirographes de l'Echevinage de la Cité, liasse de
l’année 1422.
(5) Id., Chirographes de la Cité, lasse de l’année 1419; Testaments,
paquet de 1432.
ANNALES. 111. 15
— 226 —
bourgeois de Tournai par achat fait pour 20 sols tour-
nois, le 19 décembre 1451 (i).
Peut-être faudrait-il ajouter aux enfants de Mathieu DE LE
Fosse, une fille mariée à Jak Desfontaines que des actes scabi-
naux déclarent le serouge (beau-frère) d'Alart de le Fosse, mais
je n’ai pu trouver la preuve de la façon dont cette alliance s'était
formée, car Jak Desfontaines a pu être tout aussi bien l'époux
d’une sœur de la seconde femme d’Alart de le Fosse que de la
propre sœur dudit Alart (2).
Il. Alart ou Alard pE LE Fosse, taintenier ou tein-
turier, bourgeois de Tournai par achat fait pour
50 sols parisis, le 15 décembre 1399 (3), demeura dans
ladite ville en la paroisse de Saint-Jacques où il mourut
avant le 15 avril 1420 (1421 n..st.), après y avoir testé
le 24 mars de la même année. Il voulut y être inhumé
dans le cimetière, près de sa première épouse, et dési-
gna pour exécuteurs testamentaires, sa seconde femme,
son frère Gillart de le Fosse et son serouge (ou beau-
frère) Jaquemart Desfontaines (4).
Il épousa en premières noces, Jehenne DAssoNNE-
VILLE, et en secondes noces, Angniès DE BRUÏELLE dite
Froumage.
Il laisse six enfants :
Du premier lit :
1° DanELeT ou DANIEL, bourgeois de Tournai par
achat fait pour 5 florins d'or, le mardi 11 mars 1420,
1421 n. st. (5). Il fut éwardeur pour la paroisse de
Saint-Jacques en 1421. Son épouse, Bauduine RENARE,
(1) Id., {2e Reg. de la loi, n° 142, fol. 20, recto.
(2) Id., Testaments, paquet de l'année 1420; Chiragraphes de la
Cité, liasse de 1422.
(3) Id., 8e Reg. de la loi, n° 138, fol. 14, recto.
(4) Id., Testaments, paquet de l'année 1420.
(5) Id., 40e Reg. de la loi, n° 140, fol. 17, recto.
— 227 —
testa étant veuve, dans ladite paroisse, le 3 novembre
1462 et y mourut avant le 10 du méme mois, aprés
avoir émis le vœu d'y être enterrée dans le cimetière.
N'ayant pas d'enfants, Bauduine Renare fit divers legs
et entre autres, en fit un de 30 livres tournois à par-
tager entre Colart, Colette et Marguerite de le Ven-
guière, enfants de feu Jehan. — D°"° Cole de le Ven-
quière, veuve de Jehan Rigault dit de Margais, fit
opposition à l'approbation du testament de Bauduine
Renare par les maïeur et échevins de Tournai (1).
Du second lit :
2° JAQUELOTTE Ou JACQUES.
3° Cotin, Cotart ou Nicozas DE LE FOSSE, qui
suivra, III.
4° HANETTE ou JEHANNE, mariée avant 1438, à
Jehan pu GARDIN (2).
5° BELOTTE ou ISABELLE, mariée avant 1438, à
Jehan 1e Maire dit Corageux de Santes (3).
6° ANNECHON ou ANGNIES, mariée avant le 4 juillet
1439 (4), à Tassart ou Eustache pu Puis, procureur en
cour laye ou avoué en cour laïque, lequel acheta le
droit de bourgeoisie à Tournai pour 50 sols parisis, le
13 avril 1445 avant Pâques, 1446 n. st. (5).
On verra plus loin au degré V, Jehan de le Fosse-
Ridon être l’un des tuteurs de Bon pu Puicx, fils de feu
Honorable homme Maistre Jehan du Puich, licencié-
ès-lois, en son vivant premier conseiller pensionnaire
de Tournai, etc., et d'Agnès des Farvacques.
(1) Id., Testaments. Paquet de l’année 1462,
(2) Id., Chirographes, liasse de l’année 1438.
(3) Id., ibid., et Chirographes de l'Echevinuge de Saint-Brice pour
l'année 1439.
(4) Id., Chir. de Saint-Brice, liasse de l'année. 1439.
(5) Id., 2e Registre de la loi, no 142, fol. 12, verso.
— 998 —
III. Colin, Colart ou Nicolas DE LE Fosse, rappa-
reilleur de draps, bourgeois de Tournai par relief fait
le 20 mai 1433 (1).
J’ai trouvé dans les chirographes de la Cité de
Tournai, un acte passé le 20 octobre 1433 et où sont
nommés Colart de le Fosse et Isabelle de Gois, sa
femme, ce qui pourrait s'appliquer à Colart fils d’Alart,
si malheureusement celui-ci n'avait pas deux autres
Colart dele Fosse pour contemporains, vivant à côté de
lui dans Tournai. Dans tous les cas, je puis établir que
Colart de le Fosse, fils d'Alart, avait pour femme
avant 1446, Marie DE LE Lys (2), qui fut la mère de ses
fils JEHAN et TassiN, qui suivent :
1° JEHAN, clerc, c’est-à-dire homme lettré, né vers
1446, mort le 5 avril 1519 avant Pâques, 1520 n. st. (3),
fut père par Marguerite Cuvelier, d'un fils naturel qui
suit :
A. Jenin, Janin ou Jehan de le Fosse, né vers la fin
de l’année 1483, mort en 1522 (4).
2° Tassi ou Eusracue DE LE FOSSE, qui
suit, IV.
IV. Tassin ou Eustache DE LE Fosse, qualifié Hono-
rable homme, naquit à Tournai vers 1451 (5). Il fut
(1) Id., {fe Registre de la lot, n° 141, fol. 27, verso.
(2) Id., Cartulaire des rentes dues par Tournai en 1493, tome I,
p. 384, où l’on voit qu'en février 1483 (1484 n. st.), Clare pr LE Lys,
veuve de Toussaint Bonhome, était la tante de Jehan de le Fosse, fils
de Marie de le Lys.
(3) Id., ibid., t. I, pp. 317, 384, 387, et Cartulaire des rentes dues
par Tournai en 1508, Reg. n° 2832, p. 281. — Johan de le Fosse est
dit défunt dans le testament de son frére Eustache daté du 23 mars 1522
(1523 n. st.).
(4) Id., ibid,, id.
(5) Id., Cartulaire des rentes dies par Tournai en 4468, fol. 57,
verso; Cartulaire des rentes dues en 1493, t I, p. 36.
— 999 —
destiné au commerce. Aprés avoir été quelque temps
commis-marchand, il s'embarqua à Bruges pour aller
visiter la péninsule ibérique, en 1479. Il ne fit que tra-
verser cette contrée du Nord au Sud, se dirigeant vers
Cadix pour y reprendre la mer et se rendre dans
l'Afrique occidentale afin d'y négocier des échanges de
marchandises, d'y récolter de la poudre d'or et d'y
faire la traite des nègres. Mais lui et ses compagnons
espagnols avaient compté sans les Portugais. Ceux-ci
les attaquèrent, les vainquirent et les retinrent
prisonniers.
Eustache de le Fosse eut alors à servir les Lusi-
taniens jusqu'à ce que ces braves l'emmenèrent dans
leur patrie où ne pouvant aborder à Lisbonne que
décimait une épidémie pestilentielle, ils. prirent terre
en 1480, à l'embouchure du fleuve Mira.
Dans les Etats du roi D. Joao, deuxième du nom,
qui prétendait au monopole du commerce de la
Guinée, un marchand étranger saisit trafiquant dans
l'Ouest africain encourait une condamnation à une
peine très sévère. Aussi notre concitoïen eut-il été
pendu ou étranglé s’il n'avait eu la chance de s'évader
et de gagner pédestrement l'Estramadure espagnole où
il fut bien accueilli. Revenu dans les Pays-Bas, il
regagna le Tournaisis et y vécut désormais dans le
commerce et les honneurs municipaux. A la fin de sa
vie, l’idée lui vint de rédiger la relation deses aventures
de terre et de mer durant les années 1479, 80 et 81.
Le manuscrit conservé à Valenciennes est une
copie de ce travail faite vingt-cinq ans après le décès
de l'auteur.
Eustache de le Fosse se maria à Tournai en 1485,
mais il n’y fit l'acquisition du droit de bourgeoisie que
le 6 avril 1494 avant Pâques (1495 n. st.) en payant
_— 939 —
20 sols tournois. Dans l'inscription de sa bourgeoisie,
il est dit natif de Tournai et fils de feu Colart (1). Il
était alors Massart ou receveur-général de ladite ville
ayant été nommé à cette fonction pour un terme de
quatre ans commencé le 1° octobre 1491 et finissant
le 30 septembre 1495. On le trouve aussi dans les
listes de la Magistrature tournaisienne, comme juré
en 1502; 3, 15, 16 et 17; comme éwardeur en la
paroisse de Saint-Jacques en méme temps que maire
des six élus en 1514 et 15, et comme échevin en 1514,
21, 22 et 23.
Jl testa à Tournai dans sa maison en la paroisse de
Saint-Jacques, le 23 mars 1522 (23 n. st.) jour du
Dimanche repus (2), et son testament, accompagné
d’un codicile fait le 20 avril 1523, fut approuvé le
27 dudit mois, aprés la mort du testateur arrivée dans
la nuit du 22 au 23 (3). Dans cet acte que recut Jehan
Quieret, prétre, lieutenant (4) de la paroisse de Saint-
Jacques et notaire apostolique, Eustache déclara vou-
loir étre enterré dans le cimetiére de ladite paroisse,
vers le Palais; il y désigna pour exécuteurs de ses
dernières volontés, Caron Merchier (5), marchand;
Jennin de le Fosse, son fils, et Maistre Pierre le Lieure,
son gendre. Parmi ses légataires en dehors de ses six
enfants, figure son cousin, le brugeois Franchois van
Heede (6).
(1) Id., 15e Reg. de la loi, n° 145, tol. 11, recto.
(2) Troisième dimanche de Caréme.
(3) La date du décès d’Eustache de le Fosse, fut enregistrée en marge
du fol. 57, verso, du Cartulaire des rentes de 1468; à la page 100 du
Cartulaire des rentes de 1508 (Reg. no 2832), et dans les Comptes-
généraux.
(4) Vicaire.
(5) Lisez : Cocquiel dit le Merchier. C'était le beau-frère du testateur.
(6) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, Paquet de ©
l'année 1522.
— 231 —
Eustache de le Fosse épousa en 1485, Nicaise Coc-
QUIEL, dite le Merchière, née vers 1469 (1), morte à
onsusse , 16 ........, fille de Caron Cocquiel dit le Mer-
chier et de Jehenne Carpentier dite du Bos (2).
Un acte passé à l'échevinage de Saint-Brice, le
5 mai 1491, fait connaître que feu Caron Cocquiel, dit
le Merchier, et feue D°"* Jehenne Carpentier, dite du
Bos, sa femme, possédèrent les fiefs du Crocquet et du
Maupret à Rumegnies (Rumillies-lés-Tournai) et qu "ils
avaient eu sept enfants :
A. Feue Catherine, décédée femme do Jehan Bacheler dit Coul-
tier; B. Nicaise (Caisotte ou Caisine), femme d'Eustache de le
Fosse: C. Miquiel, l'aisné; D. Miquiel, le Josne; E. Jossequin
(Josse); F. Colinet (Nicolas), et G. Caron (3).
Jehan Bacheler, dit Coultier, par un acte passé à
l'échevinage de la Cité de Tournai, le 4 mai 1491,
céda la septième partie du fief du Crocquet à Eustache
de le Fosse (4).
Ce dernier laissa six enfants qui suivent :
1° Tassin ou EusTaAcHE qualifié Damp Eustasse,
(1) Id., Cartulaire des rentes de 1493,t. I. pp. 36, 314 et 510.
(2) Caron Cocquiel dit le Merchier, né vers 1407-8, fut fils de Jehan
Cocquiel dit le Merchier et de Catherine Henry; — Jehenne Carpentier
dite du Bos, née vers 1433, était fille de Jehan Carpentier dit du Bos,
marchand grossier (en gros), né vers 1403, et de Nicaise Béghin, son
épouse, née vers 1413. (ArcH. pg TourNaï, Cartulaire des rentes dies
en 1468, fol. 5, verso.) Les armoiries des Cocquigt sont : coupé, en chef,
de gueules au lion passant d'or, couronné à l'antique du même, la
queue fourchée; et en pointe, d'argent à trois trèfles de sinople ombrés
d'or, 2 et 1. Celles des CARPENTIER dits pu Bos sont: de gueules au
lion d'or.
(3) ARCHIVES DE LA VILLE DE TourNat. Greffe de Saint-Brice, Chir.
de l’année 1491.
(4) Id., Greffe de la Cité, Chir. de l'année 1491.
_ 9399 —
religieux, dans le testament de son pére, naquit
vers 1486 (1).
2° PrercHon, qualifié Frère Pierre, religieux, dans
le testament paternel, naquit vers 1488 (2).
3° JENNETTE, dite Sœur Jehenne, religieuse au Val-
le-Duc (3), dans le testament paternel, naquit vers
1490 (4).
4° JENNIN ou JEHAN DE LE FOSSE, qui suivra, V.
5° N.....… , femme de Maître Pierre Le LIEURE ou LE
LiÈvre (5).
6° YSABELET ou ISABELLE, nommée dans le testament
de son père, naquit vers 1500 (6).
V. Jennin, plus tard Honorable homme Jehan DE LE
Fosse, né vers 1493 ( 1), acheta le droit de bourgeoisie
4 Tournai en payant 5 livres 6 sols 4 deniers flandres,
le 5 octobre 1532 (8), ce qui prouve son mariage anté-
(1) Id., Cartulaire des rentes de 1493,t.I, p. 317; t. II, folio 326,
recto. .
(2) Id., ibid., t. I, pp. 387 et 570; t. II, fol. 326.
(3) Ce monastére fut dans le diocése de Malines.
(4) ARCHIVES DE LA VILLE DR Tournal. Cartulaire des rentes dues
en 1493, t. 1, p. 570;t. II, fol. 326; Cartulatre des rentes dues en 1508
ou Reg. 2832, p. 391.
(5) Il y a lieu de croire que l'épouse de Mt Pierre Le Lièvre (qui
peut être un Pieter de Haze) était prénommée Anne et qu'elle convola
avec Jacques WkeLLENs dont feu M. Cu. PoPLIMONT a fait un gendre de
Jehan de le Fosse (fils d'Eustache) et de Catherine de Guerry, son
épouse prétendue. Voyez la Belgique héraldique, in-8°, Bruxelles,
G. Adrians, 1866, t. III, p. 550.
(6) ARCH. DE LA VILLE Dg Tournal. Cartulatre des rentes dues en
1508 ou Reg. 2852, p. 396. Isabelle fut la femme de Jacques ne CRAYER,
dont les crayons généalogiques de la famille Cocquiel ont fait une fille
de Jean pr LE Fosse-pe GUERRY (la Belgique héraldique, t. IL,
p. 550.)
(7) ARCH. DE LA VILLE DE TOURNAI. Cartulaire des rentes dues en
1493, t. I, p. 570; t. II, fol. 326.
(8) Id., 16¢ Registre de la loi, n° 146, fol. 26, recto.
— 933 —
rieur à cette date. Il fut membre de la Magistrature de
cette ville de l'année 1533 à l’année 1537 (1).
Son testament, fait 4 Tournai, dans la paroisse de
S.-Jacques, pardevant M‘* Jehan du Haultbois, notaire
apostolique et impérial, le 8 mai 1556, fut approuvé le
15 mars de la même année selon le comput de cette °
époque, mais le 15 mars 1557 selon le nouveau
style (2). Dans cet acte, Jehan de le Fosse déclara vou-
loir être enterré près de son père; donna à son fils
ANTHOINE, un arrière-fief nommé le Haultayt situé près
de la chapelle à Moullembais (3) et laissa à sa femme et
à ses filles, deux censes près de Courtrai, l’une située
sur la route vers Lille, l’autre sur la route vers Menin.
Les exécuteurs qu'il désigna furent son fils, son gendre
Gilles Jolly et sa femme Jacqueline Ridon (4).
C'est donc par erreur que les rectifications à la
généalogie de la famille Cocquier données à la suite
du tome III de la Belgique héraldique qu'a publiée
M. Charles Popuimonr, lui font épouser Catherine DE
GuERRY qui fut peut-être la première femme de son
petit-fils Jehan de le Fosse (ex-matre DARE) restée jus-
qu'à ce jour complètement inconnue des généalogistes.
La vraie femme de Jehan pe LE Fosse (fils d'Eus-
tache), épousée avant octobre 1532, fut Jacqueline
Ripon ou RuipoN, fille de Maître Gossuin Ridon,
notaire apostolique et impérial, et de Catherine du
Breucq (5), fille de Jacques du Breucq et de Jehanne
de Cordes dite du Quesne.
(1) Id., ibid.
(2) Id., Testaments, Paquet de l'année 1556.
(3) Moulembais ou Molembais, dans le canton de Celles en Hainaut,
près Tournai.
(4) Pierre de Bary, époux de Catherine Ridon, sœur de Jacqueline
est aussi nommé dans le testament de Jehan de le Fosse.
(5) Ce nom de du Breucg a été transformé en Le Breure. Voyez les
— 934 —
Jehan DE LE Fosse fait connaître par son testament
que sa femme lui avait apporté en dot entre autres
objets mobiliers « la table dhostel quy est sur le dres-
» choir de notre chambre où est la remembrance de
» Notre-Seigneur avecq les trois Maryes, le chandeler
'» de queuvre à douze branches qui pend en ladicte
» chambre, les deux grands chemineaulx (1), les este-
» Nelles (2), le fourcque (3), avec une pieche de tapis-
» serie brocqueterye (4) et le tableau du Bon Lazare. »
Un acte passé à l'échevinage de la Cité de Tournai,
le 26 mars 1535 (36 n. st.), fait connaître que Jehan
de le Fosse était l’un des tuteurs de Bon du Puich, fils
de feu Maitre Jehan du Puich ou du Puis, licencié-ès-
lois, premier conseiller pensionnaire de Tournai, etc.,
et de D*"* Agnès des Farvacques, son épouse. L'autre
tuteur était Guillaume de Heule, écuyer, seigneur du
Vert-Bos (à Bondues), époux de Marie du Puich, sœur
germaine dudit Bon (5).
Ces du Puich étaient les descendants de Tassart du
Puis ou du Puich, époux d’Angniés de le Fosse, qu'on
a rencontrée ci-devant, au degré II, n° 6.
Je n’ai pu trouver le blason complet des armoiries de
la famille Ripon, dont l’écusson chargé de trois mer-
leltes mais ne portant pas de hachures indicatrices des
émaux, figure sous le nom de Binou, à la page 163 du
Monuments anciens du C‘ pe SainT-GENOIS, tome I, première partie,
p. 1036, col. 1. J'ai répété cette erreur aux pages 184 et 381 du tome |!
des Notices généalogiques tournaisiennes.
(1) Chenets.
(2) Pincettes.
(3) Fourche destinée à remuer les gros morceaux de bois qu'on
brûlait alors dans les grandes cheminées ouvertes.
(4) Tapisserie brochée.
(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Chirographes de la Cité,
liasse de 1535.
— 935 —
Manuscrit CCXXVI de la Bibliothéque de Tournai
dans la reproduction de l’épitaphe de Jean-Baptiste
Luytens, qu'on peut voir encore en nature, encastrée
dans le pavement du chœur de l’église de Saint-Quentin
à Tournai, à droite de l'autel. Lorsqu’autrefois, igno-
rant jouvenceau, je copiais cette épitaphe, j'y lus pour
le nom du huitiéme écusson qui est le quatriéme quar-
tier de l'épouse, le mot Ripov, parce que le premier
jambage de la lettre finale n étant complétement effacé
n’a laissé subsister qu'un v parfait (1). Quant aux livres
que j'avais pu consulter sur ce nom, l’un (les Monu-
ments anciens du Comte de Saint-Genois) le donne
sous la forme Ridou, dans la seconde partie de son
tome I, aux pages 1008, col. 1 et 1017, col. 2, sous
les dates de 1661 et de 1766, bien qu'à la table il y
ait Ridon, et Annuaire de la Noblesse de Belgique
pour 1866, à la page 223, écrit Ripo (2).
Jehan de le Fosse et Jacqueline Ridon laissérent
cing enfants, qui sont tous nommés dans le testament
paternel et qui suivent :
1° ANTHONNE ou Antoine DE LE FOSSE, dit pe La
Fosse, qui suivra, VI.
2° Dame ANGniëz, religieuse en l'abbaye de Grœ-
ninghe-lés-Courtrai.
(1) Le C* P. A. pu CHAsTEL DE LA HoWARDERIE-NRUVIREUIL. Epi-
taphes et Blasons, p. 240.
(2) Devant les contradictions de ceux qui furent mes premiers maitres,
c'est avec plaisir que j'avoue mon erreur. Du reste, si j'en crois le des-
sin du Manuscrit CCXX VI, l'artiste graveur de l'inscription aurait com-
mis trois fautes : 1° En écrivant Bellangier, la où il faut Bérengier ;
2° En mettant l'écu de BERENGIEK comme deuxième quartier de l'époux
alors qu'il en est le quatrième; 3° En sculptant pour charge de cet écu,
les ailes d'un oiseau ou d'un ange (un vol), alors qu'il doit porter un
frontail avec ramures de renne, cerf du Nord, dont le nom vieux français
est rangier.
— 996 —
3° CATHERINE, mariée en premières noces, avant
mai 1556, à Gilles Jocy (1), qui devint échevin de
Saint-Brice et du Bruille et acheta le droit de bour-
geoisie 4 Tournai pour 8 livres flandres, le 12 juin
1560 (2). Devenue veuve après février 1572 (3), Cathe-
rine de le Fosse convola à Saint-Jacques de Tournai,
le 14 janvier 1578, avec Honorable homme Jehan
Loca. In (4), marchand détailleur de draps (5), bourgeois
de Tournai, membre de la Magistrature tournaisienne
de 1559 à 1577, seigneur de la Bilocherie (à Mour-
court) et du Bus (à Templeuve-Dossemer), fils de
Gilles Localin, natif de Helchin, et de Jehenne le Roy,
sa seconde femme. Jehan LocaLiN qui était veuf avec
un fils, de Barbe le Févre (ou le Febvre dit Mallet),
mourut à Tournai, dans la paroisse de Saint-Jacques,
le 21 juillet 1579, et Catherine DE LE Fossk, ou DE LA
Fosse, décéda dans la paroisse de Saint-Piat, dans la
même ville, le... mai 1589. Elle ne paraît pas avoir
laissé postérité.
4° Maris. Elle épousa à Saint-Jacques de Tournai,
(1) Testament de Jehan de le Fosse-Ridon fait le 8 mai 1556. —
H. VANDENBROECK, dans la Magistrature tournaisienne, page 134,
confond les divers Gilles JoLy ou JOLLY, en un seul.
(2) ARCHIVES DE LA VILLE NE TOURNAI. {7€ Reg. de la loi ou Reg. 147,
folio 33, recto.
(3) Le 18 février 1572 (1573 n. st.), par acte passé 4 l’échevinage de
Saint-Brice et du Bruille, Gt/les JoLLy donna au couvent des Chartreux
du Mont-Saint-Andrieu 4 Chercq, cinq maisons avec jardins qu'il possé-
dait entre les deux portes Moriel à Tournai. Cette donation fut acceptée
par vénérable et discret seigneur Monsieur Jehan Carette, écuyer, sei-
gneur des Fontaines et chanoine de la cathédrale de Tournai; Dom
Pierre Fierrin, prieur des Chartreux, et Dom Adrien Francart, leur
procureur (ARC&. DE TourNal, Donations).
(4) Locauin : de gueules au chevron d'argent, accompagné de trois
têtes et cols d’aigle d'or; au chef d'or.
(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai, Chirographes de l'échevinage
de Saint-Brice, liasse de l’année 1551.
@
— 237 —
le 25 mai 1562, Denis pr ViscrE ou DE VISSCHER (1),
marchand-brasseur, bourgeois de Tournai par relief
fait le 13 mai 1563, fils d’Arnould de Viscre, marchand-
brasseur, et de Jehenne de Préïs. — Denis de Viscre,
qui fut banni de Tournai pour hérésie en 1567 (2), avait
pour quartiers :
De Viscre, Hauvarlet, de Préis, de la Chapelle (4 la
croix ancrée).
Les deux filles qu’il eut de MARIE de le Fosse prirent
alliances dans les familles de Follinchove et Cocquiel
dit le Merchter..
9° JACQUELINE, mariée à Tournai, dans l'église de
Saint-Jacques, le 9 juillet 1571, avec Guillaume pe
MEULENAER.
VI. Anthonne DE LE Fosse ou Antoine de la Fosse
(dit Pitthem, selon les généalogistes), seigneur de
Robersart-sur-Selle (3), de Haultayt (4), etc., bourgeois
de Tournai par achat fait pour 8 livres flandres, le
13 juin 1559, fit partie de la Magistrature tournai-
sienne en qualité de juré et sous le nom de de la Fosse
(1) pz Viscre : d'argent au chevron de gueules, accompagné en chef,
de deux merlettes de sable, affrontées, et, en pointe, d'une étoile à six
du même
(2) A.-G. Caorin. Histoire de Tournai, t. 2, p. 189, en note, où
Denis De Viscre est nommé Visère. — ARCHIVES pg TourNal. Registre
aux causes et sentences criminelles, commençant le 13 mars 1566 et
finissant le 15 juin 1569, folio 14. Ayant voulu connaître le numéro
sous lequel ce registre était coté dans l'Inventaire manuscrit des
Archives de la ville de Tournai, nous n’avons pu le trouver. Il s'agirait
donc ici d’un registre des Archives de l'Etat, jadis 4 Tournai, aujourd'hui
& Mons.
(3) RoBersaxT, sis à Douchy, les-Valenciennes, le long du petit
cours d’eau nommé la Selle, était un fief avec Justice haute, moyenne
et basse, tenu du Comte de Hainaut et d'Ostrevant.
(4) Il y avait au Mont-Saint-Aubert un fief nommé Haultecq.
— 238 —
en 1559 et 1564 (1). Il est qualifié Honorable homme
et bourgeois, sans indication d’un degré de noblesse
quelconque, dans un acte passé à l'échevinage de
Tournai le 21 juillet 1565 (2).
Antoine DE LA Fosse, qui vivait encore en 1594, fut
marié avant 1558, avec Catherine Dark (3), fille de
Jacques Dare, bourgeois et magistrat de Tournai, etc.,
et d'Agnès le Louchier, dite de Courcelles (lés-Lens,
Artois). , ;
Bien que les généalogistes lui aient donné deux
enfants, je ne puis, étant mieux informé, lui accorder
qu'un fils et enfant unique nommé JEHAN DE LA
FOSSE, et qui suivra, VII.
VII. Jehan DE LA Fosse, écuyer, seigneur de
Robersart, Haultayt (4), etc., mort en 1599, fut
marié deux fois.
Je crois que sa première femme fut Catherine DE
(JUERRY que les généalogistes ont donnée pour épouse
à son aïeul Jehan de le Fosse-Ridon. Mais la seconde,
épousée à Tournai en 1592, dans l'église de Saint-
Jacques, fut Jehenne BERNARD (5), morte en ladite
paroisse de Saint-Jacques, le 25 février 1648 (6), fille
de Guillaume Bernard, écuyer, capitaine-gouverneur
(1) ARCHIVES De Tournai. 17e Registre dela loi,ou no 147, folios 33,
recto; 6, verso, et 8, recto.
(2) Idem, Chirographes de la Cité, liasse de l'année 1565,
(3) Dane : de gueules au chevron de vai, accompagné de trois crois-
sants d'or.
(4) Dans un ancien crayon généalogique, j'ai vu Anstaing pour le
nom de ce fief. C'est une erreur. ù
(0) Bexnaxp : de gueules à l'épée d'argent garnie d'or, posée en pal,
la pointe en bas, et accostéc de deux étoiles (parfois molettes) d'or.
(6) Le testament de Jeanne BerNarD fut approuvé à Tournai, le
28 février 1648. Arcuives DE Tournai, Testaments, Paquet de 1648.
— 239 —
de la ville de Damme, etc., et de Marie Wyts de
Berentrode, sa seconde femme. |
Jehan de la Fosse, deuxième du prénom, servit dans
les armées du roi Philippe II d'Espagne, souverain du
Tournaisis et comte de Hainaut et d'Ostrevant. De ses
deux unions, il laissa quatre enfants savoir :
Du premier lit :
l° JEAN, écuyer, seigneur de Robersart-sur-Selle,
etc., épousa Claude PHILIPPE (1) et mourut avant le
23 octobre 1606, ayant eu pour unique enfant, une
fille qui suit :
A. Marie, morte jeune.
Du second lit’:
2° Marig, baptisée à Tournai, dans l'église de
Saint-Jacques, le 8 avril 1593, fut tenue sur les fonts
par son ajeul paternel, Antoine de la Fosse, et par la
cousine de sa mère, Marie Bernard. Elle mourut à
Tournai, dans la paroisse de Sainte-Marie-Magdeleine,
le 13 avril 1643, après avoir épousé dans la même ville
par contrat du 13 mai 1623, et religieusement à Saint-
Jacques, le 16 dudit mois, Pierre DENNETIÈRES, écuyer
(depuis chevalier), seigneur de la Grugeonnerie (à Fro-
melles, près Lille), des Loges (à Callenelle, Hainaut),
etc., membre de la Magistrature tournaisienne de
1634 à 1639, second prévôt de Tournai dès le 28 mai
1639, mort en ladite paroisse de la Magdeleine, le
30 août de la même année, fils de Charles Dennetières,
écuyer, seigneur du Doncq (à Estaimbourg), etc., et de
Guillemette du Bois.de Geersfontaine. — Leur posté-
rité s’allia aux familles de la Fosse-Robersart, Hac-
(1) Claude PuiziPpx est nommée dans le testament de Marie DARE,
grand’tante de son époux, acte approuvé à Tournai, le 4 maj 1620
(ARCHIVKS DE TouRNAL, Testaments et donations, Paquet de l'année
1620). |
— 240 —
cart, de Spiennes, d Aubermont et Simon de Clairpuis,
durant les deux générations qu'elle eut du nom de
DENNETIÈRES (1).
3° PuiLiPPpe DE LA FOSSE,. dit Pitthem, qui
suivra, VIII. |
4° FRANÇOISE, baptisée à Tournai, dans l’église de
Saint-Jacques, le 20 février 1598, fut tenue sur les
fonts par son oncle paternel, Maximilien Bernard,
écuyer, et par sa grand'tante paternelle, Agnès Dare,
au nom de D** Françoise de Wiest (Wyts), grand’-
tante maternelle(2). Elle mourut jeune et sans alliance.
VIII. Philippe De LA Fosse, dit Pilthem, écuyer,
seigneur de Robersart-sur-Selle, etc., par relief opéré
en son nom par sa mère le 23 octobre 1606, et par lui-
même étant âgé de plus de quinze ans, le 15 octobre
1610, fut baptisé à Saint-Jacques de Toürnai, le
28 juillet 1595, et tenu sur les fonts par Georges de
Maubus, écuyer. et par Agnès Dare, sa grand'tante
paternelle. Il acheta le droit de bourgeoisie à Tournai,
pour 12 livres flandres en 1633, et fut juré de cette
ville en 1633 et en 1638 (3). Il mourut dans la dernière
année de sa magistrature, le 1° avril 1639, en la
paroisse de Saint-Jacques, dans l'église de laquelle il
(1) De l'alliance que la famille pg SPIENNES (nommée par erreur
d'Espiennes) contracta avec les DENNETIÈRES DE MONTPINCHON (jadis
du Doncq), naquit entre autres enfants, une fille qui épouse M. de
Pape, seigneur de Hallebast à Dickebusch-lès-Ypres. C'est de ce
mariage que sont issus tous les van DE KERCHOVE D'HaLLEBAsT et leurs
descendants par les femmes (Annuaire de la Noblesse de Belgique
pour 1858, p. 148, et pour 1864, p. 89).
(2) Agnès Dark était alors veuve de Gérard van Horstinck, dit de
Horst, écuyer, et Françoise WytTs avait pour époux Everard Beerwouts,
écuyer.
(3) ARCHIVES DE Tounnal. {8° Regisire de la lot, ou n° 148, folios 22,
recto et 24, verso,
— 241 —
avait épousé, le 23 juin 1629, Agnès BERNARD DE
TAINTEGNIES, damoiselle des deux fiefs de Laulnoit (à
Lamain), morte dans la méme paroisse le 8 mars
1665 (1), fille de Pierre Bernard, écuyer, seigneur de
Taintegnies, des fiefs de Laulnoit (2), et de Magdeleine
Hangouart.
Philippe pe LA Fosse testa à Tournai, le4juin 1635,
au moment d'aller rejoindre l’asmée du Cardinal-
infant (3). Ses cinq enfants suivent :
1° JEANNE, baptisée à Saint-Jacques de Tournai, le
9 février 1630, fut tenue sur les fonts par Maximilien
Bernard, écuyer, arrière-cousin paternel et maternel,
et par Jeanne Bernard, tante maternelle.
2° PIERRE-ANTOINE de la Fosse, dit Pitthem, écuyer,
seigneur de Robersart-sur-Selle par relief fait le
11 décembre 1647, puis de Laulnoit après le 8 mars
1665, fut baptisé à Saint-Jacques de Tournai, le
18 mai 1631, étant tenu sur les fonts par son aïeul
maternel, le seigneur de Taintegnies, et par son aïeule
paternelle, Jeanne Bernard. Il fit enregistrer ses
armoiries dans l’Armorial général de France en
1697 (4), mourut à Tournai, dans la paroisse de Notre-
Dame, le 26 février 1708, et fut inhumé dans l'église
(1) HoverLanT De BAUWELAER&. Essai chronologique pour servir à
l'histoire de Tournay,t. LX, p. 93.
(2) Le fief de Taintegnies relevait de Rumes, de même que les deux
fiefs de Laulnoit comprenant sept bonniers et sis à Lamain.
(3) Don Fernando d'A utriche-Espagne, fils cadet du roi Philippe IIT.
Il fut cardinal-archevêque de Tolède et généralissime des troupes
flamandes et espagnoles dans les Pays-Bas. Né en 1609, il mourut en
1641.
(4) D'Hozrer. Armorial de Flandre, etc., publié par Borg. D'Hau-
TERIVE, p. 25, n° JO]. ne LA Fosse porta : d'argent à trois roses de
gueules, boutonnées d'or, 2 et 1. Cimier : une aigle issante de gueules,
becquée d'or.
ANNALES. JIT. 16
— 242 —
de Sainte-Marie-Magdeleine de la méme ville, le sur-
lendemain. Il n'avait pas pris d’alliance.
3° MAGDELEINE, baptisée à Saint-Jacques de Tour-
nai, le 8 juillet 1832, eut pour parrain, son oncle par
alliance, Pierre Dennetiéres de la Grugeonnerie, et
pour marraine, son aieule maternelle, Magdeleine
Angouart (sic).
4° BERNARDINE, Daptisée à Saint-Jacques de Tour-
nai, le 27 août 1633, fut tenue sur les fonts par son
oncle maternel, Guillaume Bernard, écuyer, seigneur
de Lannoy, bailli de Rumes, de Moulembaix et de
Ghermegnies, etc., et par Agnès Bernard, sa grand’-
tante maternelle. Elle mourut à Tournai, dans la
paroisse de la Magdeleine, le 3 octobre 1686, et y fut
inhumée dans l'église. Elle avait épousé dans l'église
de Saint-Jacques de ladite ville, le 22 mars 1664, son
cousin germain, Maæximilien-Joseph DENNETIÈRES (1),
écuyer, seigneur d’Aubermez (à Blicquy-lès-Ath), etc.,
baptisé dans ladite église de Saint-Jacques, le 18 octo-
bre 1629, troisième fils du chevalier Pierre Dennetières
de la Grugeonnerie et de Marie de la Fosse, dite
Pilthem, qu'on a vue, ci-devant, degré VII, n° 2. Leur
postérité s'allia à la famille Simon de Clairpuis dans la
personne de Charles D&NNETIERES D'AUBERMEZ, cheva-
lier d’honneur au Parlement de Flandre (2). Elle est
éteinte.
(1) DENNETIERES DE I.A GRUGEONNERIE RT LD'AUBERMEZ : d'argent à
trois écussons d'azur chargés chacun d’une éloile d'or à six rats ; l’écu
brisé d’un croissant de gueules posé en abtme, comme marque de cadet.
(2) Le 7 février 1755, Marie-Alexandrine Simon, veuve du chevalier
d'Ennetières d'Aubermez, convola à Saint-Pierre de Douai, avec
Paul de Castillon de Bayne, chevalier de l'Ordre royal et Militaire de
Saint-Louis, officier français retraité (ARCHIVES DE LA VILLE DE Douai.
Registres des Paroisses, Saint-Pierre, mariages).
— 243 —
9° PiLiPPe-LÉON, écuyer, baptisé à Saint-Jacques
de Tournai, le 3 décembre 1636, mourut le 27 janvier
1659, et fut enterré dans l'église de Saint-Jean-
Baptiste de la même ville. Il avait eu pour parrain, son
oncle maternel, Jean Bernard, prêtre, chanoine de la
cathédrale de Tournai.
SEANCE DU 12 MAI 1898.
M. LE GENERAL DE ForMANOIR, Vice-Président.
M. Eucèxe Soir, Secrélaire.
Le procès-verbal de la séance d'avril est lu et adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages reçus pour la
Société depuis la dernière réunion.
H
1. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou-
tumes de Furnes, tome iv.
2. Mémoires et publications de la Société des Sciences des
arts et des lettres du Hainaut, 5° série, tome 9.
3. Mémoires de la Société académique du département de |
l'Oise. Tome 16, 2° partie.
4. Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie.
Tome 24.
5. Bulletin, id. 1897, 2° et 3° fascicules.
6. Mémoires de la Société dunkerquoise.... 29° vol. 1896.
Bulletin, id. 1896, 2° fasc. et 1897, 1° fasc.
7. Bulletin de la Commission des monuments historiques du
Pas-de-Calais, tome 2, 1°¢ livr.
8. Mémoires de la Société d’émulation de Roubaix, 3° série,
tome 3 et 4.
9. Bulletin d'histoire ecclésiastique du diocèse de Valence,
15° année, livraison supplémentaire, 16° et 17° années.
sa ——
— 245 —
10. Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France.
Année 1896. ;
11. Analecta bollandiana. Tome 17, fasc. 1 et 2.
12. Revue belge de numismatique, 1898, 1°r et 2¢ livr.
13. La Gazette numismatique, 2° année, n° 3, 5, 6, 7.
M. Lesneucq fait hommage de la monographie des
communes d'Ogy et de Ghoy dont il est l'auteur.
Remerciments. | |
On décide de faire imprimer cette année le tome III
des Annales qui comprendra les procès-verbaux des
séances depuis le 8 octobre 1896 et les travaux qui y
ont été lus.
MM. de Nédonchel, Houtart et Soil présentent
comme membre titulaire M. Constant Sonneville,
architecte à Tournai. Il sera voté sur cette présentation
à la prochaine séance.
MM. de la Grange et Soil sont désignés pour repré-
senter la Société au Congrès archéologique de Bourges,
organisé par la Société française d'archéologie.
MM. Soil et Houtart sont désignés, en qualité de
délégués au Congrès de la Fédération archéologique
de Belgique à Enghien.
M. de la Grange entretient l'assemblée de Rogier de
le Pasture dit Van der Weyden, et annonce qu'il va
présenter, à l'Académie d'archéologie de Belgique, un
travail où il établit l'origine tournaisienne du grand
peintre du 15° siècle.
— 246 —
SEANCE DU 9 JUIN 1898.
M. LE GÉNÉRAL DE FoRMANoIR, Vice-Président.
° M. Euaéne Soin, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de mai est lu et adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu’il a reçus
pour la Société.
1. Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique. 2° série,
tome 11, ]re livr.
2. Id. série des Cartulaires, 3° fasc.
. Société archéologique de Namur, rapport 1896.
. Id. Annales, t. 21, 3° liv.
. Société belge de géographie. Bulletin. 1898, n° 1.
. Bulletin de la Société verviétoise d'archéologie, 1° fasc.
NN OO OÙ À W
. Inventaire archéologique de Gand. Fascicules 3 à 6.
8. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand.
6° année, n° 3.
9. Annales, id. t. 3, 1° fasc.
10. Bulletin des Commissions royales d’art et d’archéologie.
34° année, n°5 5-10. |
11. Revue bénédictine, 1898 n° 4.
12. Bulletin de la Société d'histoire et d'art du diocèse de
Liège. Tome 10, 2° partie, tome 11.
— 247 —
13. Chronique de la Société d’art et d’histoire, (Liège).
N°5 1-6. |
14. Archives liégeoises. N°5 1 à 4.
15. Annales de la Société d’émulation de Bruges : Jean Brito,
prototypographe brugeois.
16. Annales de l’Académie d'archéologique de Belgique,
4° série, tome 10, 4° livraison, 5° série, tome 1, 1r° livr.
17. Bulletin, 5° série, tome 1.
M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir
assister à la réunion.
M. le Bibliothécaire de la ville de Courtrai demande
à acheter quelques volumes de nos publications dont il
donne le détail. On décide de les lui céder à raison de
3 francs le volume. |
M. Sonneville est élu, au scrutin secret, membre
titulaire de la Société.
M. Soil entretient l'assemblée, du don fait au musée
de nappes et serviettes en toile damassée représentant
la bataille de Fontenoy et le siège de Tournai. Il décrit
ces pièces et signale l'importance de la fabrication des
toiles damassées à Tournai. On décide l'impression de
sa communication, avec une planche.
TOILES DAMASSÉES
REPRÉSENTANT LA BATAILLE DE FONTENOY.
M. de Villers Grand’Champs vient de donner à la
ville de Tournai, pour son Musée d'antiquités, une
nappe et dix serviettes en toile damassée dont les
— 248 —
dessins représentent desscénes de la campagne de 1745
et en particulier la bataille de Fontenoy et la prise de
Tournai. |
La nappe mesure 2 m. 72 de longueur sur 2 m. 12
de largeur. Les divers sujets qui y sont représentés,
se répètent plusieurs fois, tantôt à l'endroit, tantôt
à l'envers, comme d'ordinaire dans les étoffes tissées.
Ce sont, en commençant par le bas :
1° La ville d’Antoing, figurée par un groupe d'habi-
tations, entourée d'arbres et de tentes de diverses
formes. Au-dessous, le mot : ANTOIN.
Le sujet mesure 60 centimètres de largeur, sur
16 centimètres de hauteur. Il est répété trois dans le
sens de la largeur de la nappe.
2° Groupe de cinq cavaliers. Deux sont coiffés de
tricornes et trois de casques de dragon. L'un d'eux a le
sabre levé, un autre tient un drapeau carré, avec une
fleur de lys.
Au dessous : B. DE FONTENOY.
Ce sujet est répété six fois dans le sens de la largeur
de la nappe (3 fois à l'endroit et 3 fois à l'envers). Il
mesure 31 cent. de largeur et 22 cent. de hauteur.
3° La ville de Tournai, entourée de remparts, avec
une porte au centre. Au dessus des remparts, pignons
et toitures des habitations et, dominant le tout, trois
tours ou clochers, celui du centre bas et large, ceux du
côtés plus élancés; dessin de fantaisie qui ne repré-
sente pas, mais rappelle de loin la cathédrale.
De chaque côté de la ville, deux canons braqués sur
elle, et le mot TOVRNAY.
Sujet répété trois fois; hauteur 22 cent. largeur
60 centimètres.
4° Le roi Louis XV, à cheval, tête nue, l'épée en
main, dans l'attitude d’un cavalier qui charge.
— 249 —
Au dessous : LOVIS XV ROY DE FRANCE ET
DE NAVARRE.
Sujet répété 6 fois (3 fois à l'endroit et 3 fois à
l'envers) hauteur 22 cent. largeur 22 cent.
5° Ecus aux armes du Roi de France et du Dauphin,
de forme ronde, couronnés; le premier entouré du col-
lier du Saint-Esprit et accosté de deux L couronnés;
le deuxième dans un cartouche. Semis de fleurs de lys.
Les écussons sont répétés 9 fois, dans le sens de la
largeur et alternent entr'eux. Hauteur 21 centimètres.
6° La bataille de Fontenoy, comme plus haut.
7° La ville de Tournai.
8° Louis XV.
9° Ecussons.
10° Bataille de Fontenoy.
11° Ville de Tournai.
Bordure. Un motif décoratif peu caractérisé, à
l'angle, puis dans le sens de la hauteur, en commençant
par le bas, et en remontant : un trophée d'armes — la
représentation et le nom de la ville d'ATH — trophée
— la représentation et le nom de la ville de MENIN
— trophée — ATH — trophée — MENIN — trophée
ATH. Motif décoratif, à l'angle.
Dans le sens de la largeur :
Trophée de drapeaux — représentation et nom de la
ville d'IPER (Ypres) — double trophée de drapeaux —
IPER — double trophée — IPER — trophée.
La largeur de la bordure est de 13 centimètres en
haut et en bas, et de 10 centimètres sur les côtés.
Serviettes :
En bas, le groupe de cavaliers, avec les mots
- B. DE. FONTENOY (répété deux fois); au-dessus la
ville de Tournai, avec des canons braqués sur elle
TOVRNAY; plus haut le roi Louis XV à cheval
— 950 —
(répété deux fois) LOVIS XV ROY DE-FRANCE ET
DE NAVARRE: tout en haut l’écu de France entre
deux écus du Dauphiné.
La bordure est semblable à celle de la nappe, avec
les noms de villes MENIN. IPER. ATH.
Les serviettes mesurent 1 mètre sur 82 centimètres.
Ces divers épisodes sont dessinés, faut-il le dire,
d'une manière très naïve et très rudimentaire; c'est en
vain qu'on y chercherait des détails intéressants sur les
villes qui y sont représentées, les costumes, les armes
et les accessoires de tous genres.
Le dessin au trait que nous donnons d'un fragment
d'une de ces toiles dafmassées, édifiera vite le lecteur
sur leur importance artistique ou documentaire.
L'intérêt qu'elles présentent est ailleurs et ‘réside
surtout dans leur valeur au point de vue d'une indus-
trie autrefois importante à Tournai et aujourd'hui bien
oubliée.
Tournai a fabriqué, en grande abondance, les toiles
tissées. La grande Halle aux draps, (c'est-à-dire aux
toiles) et le vieux Marché à la toile (aujourd'hui Place
de Nédonchel) rappellent les temps prospères de cette
industrie.
Lecocq dans son Coup d'œil sur la statistique,
publié en 1817, donne son état à une date où, sans
avoir disparu complètement, elle était déjà en pleine
décadence. Il n’en reste plus rien aujourd'hui.
La nappe et les serviettes données par M. de Villers
au musée ont-elles été fabriquées à Tournai, ou à Cour-
trai, ville où cette industrie, aujourd'hui florissante,
existe depuis une époque reculée ?
Nul ne pourrait Je dire, croyons-nous, les caractères
qui permettraient de distinguer les ouvrages de ces
— 2] —
deux fabriques n'ayant pas encore été déterminés. On
peut d’ailleurs se demander s'il en est qui soient appré-
ciables et pourraient être fixés avec certitude.
I] existe plusieurs services connus, représentant la
bataille de Fontenoy ; l'un d'eux appartient au prince
de Ligne, d'autres à M. Lucien Parey, au D* Van den
Corput, au Baron Joseph Béthune.
D'autre part on conserve à Tournai des nappes
d’autel et des services en toile damassée datant d’épo-
ques différentes et représentant des sujets variés. L'un
des plus anciens est la chasse à la licorne, dont
plusieurs variétés sont connues, et ont été décrites
par M. Cloquet, au tome XXII (p. 327) des Bulletins
de la Société historique et littéraire de Tournai; un
autre sujet traité de la même façon est l'arbre de Jessé;
de même encore des scènes de chasse, légendaires,
avec la licorne, ou profanes; des sujets tirés de l'His-
toire sainte (le sacrifice d'Abraham), etc.; presque
toutes ces pièces datent du 16° et du 17° siècles. Plus
tard on rencontrera surtout du linge de table avec
saint Georges, la légende de Geneviève de Brabant, etc.
À défaut de recherches spéciales dans nos archives,
que le temps ne m'a pas permis de faire, les quelques
passages ci-après, extraits de l'Intermédiaire des cher-
cheurs et des curieux, n° du 30 avril 1893, page 455,
montreront clairement que Tournai a fabriqué des
toiles damassées et que leur valeur était grande, étant
donnée la réputation dont elles jouissaient :
Laces « Une lettre de M™ de Maintenon datée de
» 1682 nous apprend que celle-ci voulut établir dans
. » ses terres une manufacture de linge de table ouvré
» comme celui de Tournai et qu'elle débaucha à cet
» effet, 25 ouvriers des Flandres. Déjà même au
— 252 —
» 16° siécle, les tisserands de Malines, de Courtrai,
» de Valenciennes e¢ de Tournai ouvrageaient leurs
- toiles de compositions plus ou moins riches oa com-
- pliquées qui réclamaient l'emploi de la tire et dans
» lesquelles certains personnages, certains faits histo-
» riques dessinés par des artistes spéciaux, étaient
- représentés.
ee » Aussi voit-on figurer dans la plupart des
» inventaires des nobles lignées de l'époque, un nombre
» plus ou moins considérable de nappes ou serviettes
» damassées diversement illustrées.
» C'est ainsi que l'inventaire de Marguerite d’Au-
» triche dressé à Malines en 1524 fait mention déjà de
» nappes damassées ouvraiges de Tournay et entr'autres
» d'une nappe damassée figurée de la passion au milieu,
> el aussi du nom de Jhésus.....
bese » Je possède dans mes collections une série
» spéciale et probablement unique de 65 spécimens
» d’anciennes nappes, napperons et serviettes damas-
86€8..... rappelant de grands faits historiques tels
» que les batailles de Fontenoy de Ramilies, de Mal-
» plaquet,..... les sièges de Lille, Termonde, Menin,
» Tournai, Ostende, Courtrai..... le mariage d'Albert
- et d'Isabelle..... l'histoire de la chaste Suzanne, celle
» d’Orphée et Eurydice,... etc. » (D° VAN DEN Corpur.)
Les notes qui précèdent n'ont qu'un but : attirer
l'attention des chercheurs sur une industrie artistique
tournaisienne oubliée et qui cependant a eu une réelle
importance; faire un peu de lumière sur l'histoire de
cette industrie et amener si possible, la découverte de
quelques-uns de ses produits.
Eugène Soir.
—0,0%00-———
SEANCE DU 10 NOVEMBRE 1898.
M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, vice-président.
M. EUGÈNE Sol, secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de juin est lu et
approuvé.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Bulletin de l’Académie royale 68 année, 3° série, tome 35,
n% 2, 3, 4, 6, idem, tome 36, n° 7 et 8.
2. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his-
toire, 5° série, tome 8. Bulletin 1 à 5 On y trouve, à la
page 313 : Frere Jean Angeli, épisode des conflits entre le
clergé séculier et le clergé régulier à Tournai (1428-1483) par
l'abbé Paul Demeuldre, bachelier en droit canon.
3. Bulletin de l'Académie royale de médecine, 4° série,
tome 12, n®* 2à 8.
4. Idem. Mémoires couronnés, tome 15, 2¢ et 3° fascicules.
? 9
5. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéolagie,
36° année, n° 11 et 12; 37° année n°8 1 et 2.
6. Société royale de géographie. Bulletin, 22° année, n° 2,
3 et 4.
7. Revue belge de Numismatique 1898, 3° et 4° livraison.
8. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 12,
livraisons 2, 3 et 4. A la page 182. Plombs de marchandises
— 254 —
sous le règne de Charles VI, par M. Edouard Laloire. L’auteur
cite deux plombs de Tournai, aux armes impériales portant la
marque : Comptoir de Tournay, et transit Tournay. |
9. Gazette Numismatique, 2¢ année, n°5 8, 9, 10 et 3° année,
n° 1.
10. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand,
6° année, n°8 4, 5 et 6.
11. Inventaire archéologique de Gand, fascicules vi et vu.
12. Archives liégeoises, 1"° année, n°5 5 à 10.
13. Revue Bénédictine 1898, n°5 5 à 10.
14, Académie d'archéologie. Bulletin, 5° série, 11 et ui.
15. Bulletin de la Société verviétoise d'archéologie 1898,
n° 2 à 4. :
Au début de la séance, M. le général de Formanoir,
vice-président, ayant pris la parole, s'exprime comme
suit :
« Je suis certain de répondre à vos intentions en
vous proposant de voter de chaleureuses félicitations à
notre confrère et dévoué secrétaire, M. Soil, pour le
succès qu'a obtenu l'Exposition d'art ancien, organisée
par ses soins à Tournai.
» La réussite de cette entreprise, si difficile à mener
à bonne fin, a dépassé toutes les prévisions.
» Ce qu'il lui a fallu de peines, de soins, d'énergie,
pour arriver à ce magnifique résultat est presque
incroyable. Et d’abord il a dû s'enquérir les personnes
de notre ville possédant des objets dignes de figurer
à l'exposition; puis, il a fallu se rendre chez elles,
vaincre leurs hésitations, obtenir leur adhésion. |
» Ces premières démarches couronnées de succès, 1l
s’est agi d’approprier, de meubler, de décorer le local
mis à la disposition du Comité ; de solliciter de droite
— 955 —
et de gauche le prét d’armoires et de tables-vitrines,
d'étagères, etc.
» Ces préparatifs terminés, il a fallu recevoir les
objets, qui arrivaient en rangs serrés car le temps
pressait, les vérifier, les classer, les étiqueter, les
placer de manière à les faire valoir et à satisfaire les
exposants, dans la limite du possible, et enfin établir
le catalogue qui devait être imprimé pour l'ouverture
de l'exposition, et qui le fut en effet, malgré les diffi-
cultés de toute nature que l'exécution de ce travail
rencontrait, provenant notamment de ce que des objets
promis n'étaient pas arrivés et que d'autres arrivaient
tardivement : il en venait encore la veille de l’ouver-
ture. Tant d'efforts ont été heureusement couronnés de
succès ; et ce succès n'aurait fait que grandir, si l’on
n'avait pas été obligé de fermer l'exposition au moment
où les étrangers commençaient à venir la visiter,
parce que les locaux qu'elle occupait devaient être
rendus à date fixe à leur destination d’Ecole moyenne.
» Tout l'honneur en revient à notre actif secrétaire ;
mais un reflet de cet honneur rejaillit naturellement
sur notre société, c'est pourquoi je vous propose de
voter l'insertion au procès-verbal des félicitations que
je lui adresse en votre nom.
» Et comme il semble désirable qu'il reste dans nos
Annales une trace durable de cette belle entreprise,
je vous propose d'y insérer un compte-rendu sommaire
de l'exposition, qui y serait tout à fait à sa place tant
au point de vue artistique et archéologique en général,
qu'au point de vue de notre histoire locale, puisqu'il
consacrerait le souvenir de nos anciennes industries,
naguère si florissantes, aujourd'hui disparues : tapis,
porcelaines, orfèvreries, etc., dont on a admiré à
l'Exposition de nombreux et splendides spécimens.
— 956 —
» Ce compte-rendu ne pourrait étre mieux fait que
par l'organisateur de l'exposition lui-même. »
M. Soil, aprés avoir remercié M. le Président de
ses paroles trop flatteuses, déclare se mettre 4 la dispo-
sition de la Société, et accepte de rédiger pour les
Annales, un compte-rendu de l'Exposition.
L'assemblée vote la confection de quatre planches,
qu'elle choisit parmi des photographies qui lui sont
soumises, pour accompagner ce compte-rendu.
Il est donné lecture de la correspondance :
M. le comte de Nédonchel, empêché, s'excuse de ne
pouvoir assister à la séance.
M. Th. Leuridan offre à la Société le manuscrit
d'une Histoire de l'avouerie et des avoués de Tournai.
MM. du Chastel et Hocquet sont chargés de faire
rapport sur ce travail.
M. Du Riez envoie une notice sur les de Lalaing.
On décide son dépôt aux archives.
M. de la Grange offre à la Société un exemplaire
de sa Notice sur Roger de le Pasture, peintre tournai-
sien, qu'il a fait paraître dans les Annales de l’Aca-
démie royale d’archélogie.
Il donne ensuite lecture de Noles sur quelques cou-
vents de femmes de Tournai. On en vote l'impression.
Le même membre entretient ensuite l'assemblée de
la seconde partie de son travail sur les testaments
tournaisiens, écrits depuis longtemps, mais qu’il n’a
pas joints aux testaments édités en 1897 dans la
crainte de donner de trop fortes dimensions à sa
communication.
— 257 —
L'accueil fait à ce travail par les érudits, et les
comptes rendus élogieux qu'en a faits le savant con-
servateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale,
M. Léopold Delisle, lui font croire qu'il y aurait
peut-être quelqu'utilité à publier la suite de son
manuscrit, et il le met à cette fin à la disposition de
la compagnie. On vote l'impression de ce travail
dans les Annales.
M. Soil dépose de la part de M”° Frédéric Godefroy
une notice nécrologique sur son mari qui à diverses
reprises est venu étudier dans notre dépôt d’Archives
et y a fait de nombreux emprunts pour son Diction-
natre de l'ancienne langue française. Remerciments.
Le même membre signale, dans une courte notice,
deux trouvailles d’antiquités romaines faites à Tournai
cette année; l’une à la rue Saint-Piat, n° 11 (maison
de M. Nys-Deffresnes), l'autre sur la Grand'Place,
en face de l'église Saint-Quentin.
A la suite de cette communication, plusieurs mem-
bres discutent l'importance et la configuration de
Tournai à l’époque romaine, et signalent l'intérêt que
présenterait l'étude complète de cette question.
MM. Houtart, Desclée et Soil présentent comme
membre titulaire le baron Armand del Fosse et
d'Espierres, propriétaire à Tournai.
Il sera statué sur cette présentation à la prochaine
réunion.
M. Hocquet entretient l'assemblée d'un travail qu'il
va publier sur l'origine des noms des rues de Tournai
et cite quelques interprétations nouvelles que ses
recherches dans nos Archives lui ont révélées. Cette
communication est écoutée avec beaucoup d'intérêt.
ANNALES. III. 17
— 958 —
ANTIQUITES ROMAINES TROUVÉES A TOURNAI EN 1898.
Au mois de juin 1898, en creusant une cave dans
la cour de l'habitation de M. Nys-Deffresnes, rue
Saint-Piat, n° 11, les ouvriers ont trouvé de nom-
breux débris de poterie romaine.
Le sol à l'endroit de cette cave, qui ne mesure qu'une
vingtaine de mètres carrés, avait déjà été remué dans
certaines parties, tandis que dans d’autres, il était
encore vierge. Dans les parties déjà fouillées, on croit
rencontrer la trace de plusieurs fours à poteries ; le bas
est rempli d'une terre noirâtre, saturée de morceaux
de cendre de bois, et dans laquelle on rencontre de
nombreux débris de poteries romaines de toutes formes
et de toutes qualités, en terre noire pour la plupart,
rouge, et rouge avec engobe blanche, associés à des
débris de poteries du moyen âge, ces derniers peu
nombreux.
À la partie supérieure, la terre est rouge et en
partie cuite. On ne rencontre aucune trace de cons-
truction en briques ou en pierres.
Dans la terre vierge on n'a trouvé que deux cruches
romaines, intactes. Elles sont en terre rouge, de
forme sphérique, assez élégante, à col étroit avec
anse, et mesurant 19 centimètres de hauteur. On n'a
pas retrouvé d’ossements, ce qui permet de supposer
qu'on se trouve plutôt en présence d'anciens fours à
poteries, de l'époque romaine, utilisés peut-être encore,
dans le haut moyen âge.
*
* *x
Au mois de septembre de la méme année, en faisant
les travaux pour l'installation d’un cirque sur la
— 259 —
Grand’Place, en face de l’église Saint-Quentin et a
quarante mètres de distance (environ) de la facade de
l'église, et perpendiculairement à celle-ci, on a mis au
jour de nouvelles sépultures faisant partie d’un cime-
tière romain dont l'existence est connue depuis long-
temps. Plusieurs vases en poterie romaine et en
particulier une élégante cruche en terre blanche de
forme sphérique, cerclée de raies horizontales, à pied
étroit, goulot étroit avec anse, haute de 22 centimètres;
des monnaies en bronzefort oxidées, enfin des ossements
et des clous de cercueil, qui indiquent des sépultures
à inhumation simple, ont été trouvés.
SÉPULTURES ROMAINES A BRUYELLES-LEZ-ANTOING.
Le 19 juillet 1897 et les jours qui suivirent, en
agrandissant une carrière de pierres, de la société
Dumon et C*, sise sur le territoire de Bruyelles, à
l'extrémité touchant Calonne, (et la propriété de
M. Soufflet-Leblond) à mi-hauteur entre l'Escaut et le
moulin de Bruyelles et 4600 mètres environ de l'Escaut,
on a trouvé plusieurs sépultures de l’époque romaine.
Ce sont des tombes à inhumation simple, comme le
démontrent les ossements, les traces de cercueil et les
clous découverts. Les corps avaient les pieds tournés
vers l'occident. On n’a pas relevé la présence de
poteries, mais quelques pièces de monnaie romaines,
en argent et en bronze ont été recueillies. Ce sont des
Gordien (237-244), Philippe Père (244-249) et Valen-
tinien (364-375) qui permettent de rapporter au 3° et
au 4° siècle l'existence des sépultures; elles se trou-
vaient à deux mètres et demi (ou environ) de profon-
deur, au-dessous du niveau naturel du sol.
*
* *
— 260 —
Dans le voisinage de ces tombes, à quelques mètres
de distance, on a relevé les traces d'un four. Il est
rond, et mesure trois mêtres environ de diamètre; le
fond forme un carneau noirci par le feu, autour d'un
massif, qui occupe le centre du four, terminé en pain
de sucre, comme un farot de four à chaux. Ce four a
une ouverture sur le devant; pas de voûte, mais un
remblai de cailloux, terre en partie cuite, mélée à du
sable non cuit, avec une coulée de chaux ou de plâtre.
On n'a pas trouvé, dans le voisinage, de briques
ni de pierres taillées. E. S.
EXPOSITION D'ART ANCIEN A TOURNAI.
L' Exposition d'art ancien organisée à Tournai au
profit de l'Association Congolaise et Africaine de la
Croix rouge, décidée et exécutée en deux mois et demi,
ouvrit ses portes le dimanche 11 Septembre 1898, en
présence de M. le lieutenant Masui, délégué par le
gouvernement du Congo, entouré des membres du
Comité organisateur, et fut visible jusqu’au dimanche 25
du même mois, chaque jour de 10 heures du matin à
© heures du soir.
224 exposants apportèrent plus de 6.000 objets,
classés et décriis sous les 2543 numéros d'un élégant
catalogue in-18 de 196 pages (1).
Les collections ont été disposées dans les magni-
fiques locaux de l'Institut de Demoiselles, (école moyenne
de l'Etat, pour filles) à la Rue Royale, libres en ce
(1) Le catalogue édité par la Maison Vasseur-Delmée, 4 500 exem-
plaires, fut rapidement enlevé. Vendu, au début, 75 centimes, il atteignit
au bout de peu de temps le prix de 1 franc et plus tard de 2 francs, et
il n'en restait plus, les derniers jours.
— 261 —
moment, à cause des vacances. Elles occupaient, outre
le vestibule d'entrée, la salle de récréation longue de
15 et large de 11 mètres; la salle de lecture grande
de 8 mètres sur 6; le préau, magnifique galerie longue
de 50 mètres et large de 7 mètres; et un long vestibule
reliant entre elles ces diverses salles (1).
Outre son but direct et immédiat qui était de recueil-
lir des fonds au profit de l'œuvre de la Croix rouge du
Congo, but qui a étélargementatteint puisqu’unesomme
de plus de 2.000 francs a été versée dans la caisse
de l'Association congolaise, l'exposition avait encore
un but secondaire, non moins important que le pre-
mier : contribuer à l'éducation artistique de la masse
du public, l’initier à la connaissance du beau, lui faire
apprécier la valeur d'œuvres d'un haut mérite et
empêcher ainsi la destruction ou la perte souvent
inconscienté de beaucoup de ces œuvres; mettre en
lumière et exalter devant une population parfois trop
indifférente, l'importance et la haute valeur de, plu-
sieurs industries artistiques tournaisiennes, autrefois
florissantes, aujourd'hui hélas, disparues.
Le second but n'a pas été moins atteint que le pre-
mier, comme l'ont prouvé l'affluence des visiteurs qui
ont parcouru les salles de l'exposition, et les compte-
rendus élogieux publiés par les journaux de la ville
et du dehors.
(1) La surveillance, aux heures d'ouverture était faite par des soldats
de cavalerie et d'infanterie, comme aux expositions similaires de
Bruxelles; et en outre, jour et nuit, par des agents de police et des veil-
leurs, ciroulant sans cesse dans les salles et leurs abords, et dormant à
tour de réle dans les salles même d'exposition. Des pompes à incendie
étaient installées aux deux extrémités des locaux, avec tous leurs acces-
soires, prêtes A manceurrer à la moindre alerte.
— 962 —
Ce double but de l'exposition explique encore le
.plan selon lequel elle a été conçue et la pensée qui a
présidé au classement des objets exposés.
Un premier groupe, composé exclusivement d'objets
congolais, occupe tout le vestibule d'entrée; les murs
sont couverts de trophées d’armes, d'outils, d'étoffes,
d'ustensiles divers, petits meubles, instruments de
musique, bijoux et parures, prétés par l'Etat indé-
pendant du Congo et par divers tournaisiens ayant
séjourné en Afrique ou y résidant encore, MM. Fiévez,
de Saint-Marc, Gorin, etc.
Il symbolise le but de l'œuvre que soulignent les
drapeaux du Congo et de la Croix rouge mêlés aux
drapeaux belges qui entourent le buste du Roi. Deux
jeunes Congolais, à la mine intelligente et éveillée,
élevés à l'établissement de Gsyseghem, Emile Kivoula
et Gérard Boina-Hmdala distribuent aux visiteurs des
brochures sur l’œuvre de la Croix rouge et par leurs
allées et venues et leur pittoresque langage, ils animent
l'entrée de l'exposition à laquelle ils donnent encore
plus de couleur locale.
Le second groupe comprend les objets anciens; il
forme l'exposition proprement dite et conformément au
but poursuivi, le groupement est fait d'une façon pitto-
resque et décorative, de manière à frapper le visiteur
et à lui causer une impression aimable et engageante
qui enlève en quelque sorte son adhésion au culte du
beau, aux productions de l'art ancien et l’intéresse
ainsi à la conservation des œuvres de l'antiquité.
Certes il eut été facile d'adopter un ordre purement
scientifique et de classer avec une sévère et froide cor-
rection les objets exposés, maïs on pouvait craindre
qu'une méthodetrop rigoureuse tournât au détriment du
but de vulgarisation poursuivi. Les visiteurs ont subi
ene ES "ee, ee —any)
— 963 —
l'impression qu'on s'était éfforçé de leur communiquer
et ainsi l'exposition d’art ancien a été, suivant l’inten-
tion de ses promoteurs : une grande manifestation
artistique, au service d'une entreprise éminemment
noble et généreuse.
*
* x
La premiére section, peintures, dessins et gravures
compte 251 numéros (1 à 228 et 2401 à 2423); les
peintures sont exposées dans une grande salle carrée
dont l'éclairage est excellent.
Tout d’abord, en entrant, on admire un très beau
tableau gothique, représentant le Portement de la
Croix (27), œuvre incontestable d'un grand artiste,
appartenant au comte du Mortier; 18 toiles de la
même époque complètent l'envoi de ce collectionneur
d'élite, œuvres très intéressantes, parmi lesquelles on
remarque un charmant petit tableau (femme lisant)
(32) et une Vierge allaitant l'enfant Jésus, avec un
fond de paysage révélant un maître.
Trois petits panneaux gothiques et deux énormes
volets de triptique représentant des défunts et leurs
enfants (25), ont été envoyés par l'église Saint-Piat.
Deux superbes toiles appartenant au comte de Nédon-
chel attirent de suite l'attention du visiteur; c'est le
portrait de la duchesse de Choiseul, endormie ou
rêveuse, près de sa toilette, œuvre de Drouais (74),
et le portrait du marquis de Choiseul par Largillère,
(non catalogué) deux peintres dont les œuvres sont
très recherchées de nos jours. Deux grands portraits
de l’école hollandaise (59 et 60), un tableau représen-
tant trois membres de la famille Miroult (58) et un
Crucifiement, attribué à Pourbus (61), sont exposés
par M. H. Mayer, descendant d'un artiste dont le
— 264 —
nom reviendra souvent sous notre plume dans la des-
cription des porcelaines de Tournai qui figurent à
l'Exposition. Portrait de Marie-Thérèse en costume
de veuve (143), attribué à Sauvage, exposé par la
douairiére de Lossy de Froyennes; un portrait de reli-
gieuse du couvent des Campeaux (52), qui pourrait
bien être de Van Oost (M. J. Wacquez) ; des panneaux
décoratifs de l’hétel de M. L. Duquesne, œuvre de
Plateau; enfin une série de portraits : Guillaume de
Melun, prince d’Epinoy (147), l'abbé Roussel, doyen
de Roubaix, Dom Cloquette, abbé de Villers, etc., etc.
Le second panneau renferme des chefs d'œuvre;
deux portraits : Nicolas d’Aubermont et Jeanne de
Gavre (11 et 12), par Holbein (1543), une superbe
marine de Teniers (16), un portrait d'Infante par
Velasquez (13), un portrait de Philippe IV enfant, par
Pantoja de la Cruz (14), les Filles de Loth, par Floris
(15), et plusieurs portraits de gentilshommes tournai-
siens, exposés par le général de Formanoir de la Caze-
rie; une Adoration des Mages, de Van Orley (135),
remarquable par la perfection avec laquelle sont trai-
tées les orfévreries et les étoffes, et des tableaux gothi-
ques, appartenant au comte de Robiano; quatre
Pourbus, un triptique gothique, trés intéressant, un
Baptême du Christ, de l'école de Patinier, un portrait
de Mgr Hirn, exposés par le Séminaire; trois por-
traits d’évéques de Tournai, exposés par l'Evêché (84
à 86), et parmi les petites toiles, la Mare aux Cou-
leuvres, de Diaz (20), envoyée par M. Gorin-Dubar
avec trois autres bons tableaux modernes.
Immédiatement contre ce panneau et tout près de
la porte, se trouvent groupées des œuvres très variées
de Piat Sauvage, peintre tournaisien, qui fut directeur
de notre Académie, après avoir longtemps vécu en
— 265 —
France, où il fut peintre du roi Louis XVI et chargé
à ce titre de la décoration de plusieurs châteaux
royaux. Son portrait par lui-même s'y trouve deux fois,
(exposé par M. Allard et M™° Yseux) (5 et 68); l’As-
somption de la Vierge (128), grisaille (1773), des bas-
reliefs ton bronze, et quelques tableaux en couleurs,
portraits, rondes d’amours, l'Enfant Jésus dormant sur
la croix (prêtés par M™° Goblet, M™° Yseux, MM. Vas-
seur, Allard et Carbonnelle-Théry), font connaftre le
talent du peintre sous ses différents aspects.
Le vestibule renferme encore deux grandes grisailles
exposées par la Cathédrale, et les vitrines, de nom-
breuses miniatures, ceuvres du méme maitre.
Mais avant de quitter ce panneau, signalons encore
un pastel de de Latour: Marie-Claire du Sart, marquise
du Chasteler (53), prêté par le baron du Sart de Bou-
land; deux tableaux de Garmeyn, sujets champêtres,
la Visite à la Ferme, de Teniers, et une tête de jeune
fille, de Greuse, exposés par M. Léon Motte, de
Roubaix.
Le troisiéme panneau contient deux portraits par
Van Dyck, dont l'un, une tête de femme (76), est
particuliérement remarquable; le portrait du cardinal
de Rohan (73), par Rigaud, et celui de la marquise
de Choiseul, en Diane chasseresse (72), propriété du
comte de Nédonchel; une Crucifixion, esquisse de
Rubens, et un grand tableau (l'Enfant Jésus et Saint-
Jean) de la méme école (139 et 136), au comte de
Robiano ; le portrait de Gaspard de Pollinchove, troi-
siéme du nom, en costume de président au Parlement
de Flandre (3), à M. Stiénon du Pré; un beau por-
trait de la comtesse de Soissons (43), au baron
A. d’Espierres; deux scènes de bataille, par Wouver-
mans (54), à M. J. Peeters, et plusieurs excellentes
— 966 —
natures mortes, dont la meilleure (93) est d'Albert
Cuyp (appartenant à M. G. Vienne).
Le quatrième panneau est occupé au centre par
deux vastes volets de triptique de l'école de Rubens
appartenant à la cathédrale, et deux portraits de types
bien différents (exposés par M. V. Carbonnelle); l’un
d'eux, appartenant à l’école française, et qui repré-
sente une dame en costume du siècle dernier (2),
possède une réelle valeur. Très bonne aussi est une
grisaille représentant la Vierge, d’après un bas-relief
de Della Robbia (48), à M. Casterman. Un beau trip-
tique de l’époque gothique représentant la Descente de
Croix, le Crucifiement et la mise au tombeau (103);
un panneau représentant l’Adoration des bergers (104),
sont exposés par M. A. Crombez. D'autres toiles méri-
teraient une description que le court espace dont nous
disposons ne permet pas de leur accorder. Signalons,
au point de vue archéologique seulement, une vue
intérieure de la Cathédrale, qui la représente telle
qu'elle était vers 1830, avant sa restauration.
Les gravures se trouvent dans la petite salle voisine
de celle des tableaux. On en remarque quelques bonnes
séries, coloriées, telle l’histoire de Paul et Virginie
(207 à 210), à la douairiére de Lossy, la Noce villa-
geoise (191 à 194), à M. A. Soil; trois bonnes gravures
d'après Sauvage, à M. Allard; d'autres parmi les-
quelles il faut citer la Galerie de bois, au Palais-Royal,
à M. Janssens (186), et des portraits de présidents au
Parlement de Tournai, exposés par MM. Allard et
Soil; grande gravure imprimée sur soie, œuvre de
Schmuxer d'après Plate montagne (thèse soutenuedevant
l'université de Vienne par Lamertyn et dédiée à son
protecteur le comte de Cuvelier, surintendant et direc-
— 967 —
teur général de Tournai et du Tournaisis) ; exposée par le
général de Formanoir (2416). Parmi les dessins, il en
est un qui attire l'attention, c'est une sépia rehaussée
de blanc, par Sauvage (219), appartenant à M. Ch.
Vasseur; à noter aussi des aquarelles de B. Pollet
représentant les dernières maisons en bois de Tournai
(213); des dessins de Philippe de Hurges, vues de
Tournai, exécutées en 1645, appartenant au comte du
Mortier, et un portrait de Donat Casterman (45), par
Ladam, peintre tournaisien du 18° siècle, exposé par
MM. Casterman; collection de gravures de choix
exposée par M™° A. Le Tellier, et enfin une série de
32 dessins à la plume, par Lecreux (211), exécutés pour
la manufacture de Peterinck, qui les a reproduits en
porcelaine et en biscuit, dont on peut voir quelques-
uns dans les vitrines de la grande galerie. Ces dessins
sont la propriété de M. Louis Delwart.
*
* *
La même salle renferme une partie des objets de la
seconde section : tapisseries et étoffes, qui se subdivise
en : tapisseries et tapis, dentelles, broderies, éventails,
vétements sacerdotaux, toiles damassées.
Ce sont d’abord, dans une grande vitrine, des orne-
ments d’églises prétés par la cathédrale, et plusieurs
églises de Tournai. Un superbe ornement blanc dont
les broderies retracent les scénes de la vie de Saint-
Pierre (374), à l'église Saint-Brice, se distingue
entre tous.
Dans une autre vitrine en face, les magnifiques den-
telles exposées par M™ Daimeries, guipures de Flandre,
de Lille, de Bruxelles (295 à 301); des bas d’aube en
guipure de Flandre à l'église Saint-Jacques (293 et
294) et à l'église de la Madeleine (290 à 292); une
— 968 —
collection d'échantillons de dentelles et de lacis (2430)
à M. Puissant; un grand couvre lit du 16° siècle, com-
posé de 21 carrés de lacis, représentant des scènes de
l'Histoire Sainte, alternant avec des bandes de toile
(2429). 2
La série des dentelles se continue dans le vestibule
où elles occupent plusieurs vitrines. Outre celles de la
‘Cathédrale (265 à 288), curieuses à plusieurs titres et
particulièrement bien disposées pour être examinées, ,
on en voit encore de beaux spécimens appartenant à
Ja baronne d’Espierres, M™* de Villers-Grandchamps,
Douterlungne et Peeters, la baronne J. Houtart, etc.
Deux vitrines renferment des broderies, une série de
bourses et des aumônières dont une remonte au
13° siècle et dont une autre porte les armes du roi
Louis XIV, exposées par le comte Lair, avec de trés
intéressants morceaux du 15° et du 16° siècle: des
tapisseries à l'aiguille pour écrans, prétées par
M™* Duquesne, d’Espierres et Delobel, et un magni-
fique fauteuil avec la scène du jugement de Paris; des
broderies d'un travail très délicat, à sujets religieux
et profanes, propriété de M™* de Baillencourt et
Delacre; des broderies à deux faces, à MM. Hocquez,
Fauquenoy, Gorin, etc.
Mais les pièces les plus importantes de cette série
sont exposées dans la grande galerie : nous voulons
parler des quatre superbes antipannes ou devants
d'autel du 17° siècle (313 à 316), d'une finesse et d'un
éclat sans pareil, propriété de l’église Saint-Brice, de
celui de l'église Saint-Piat (312) et des deux tapis à
l'aiguille, exécutés l’un en 1628 (323), l’autre en 1689
(335), ornés de personnages multiples, dans des enca-
drements d'un caractère très archaïque, exposés par
M*™ de Villers-Grandchamgs et par M. Hennebicq.
— —— +.
— 269 —
Ceci nous conduit dans la grande galerie, où sont
exposées deux des séries de la 2° section, les tapis-
series et les éventails.
* . *
Mais avant d'examiner en détail les objets exposés,
il convient de donner un coup d'œil d'ensemble à la
salle elle-même. C’est la grande galerie ou préau cou-
cert, longue de 50 mètres et large de 7 mètres.
À droite et à gauche s'étendent, en une longue suite,
les vitrines intercalées de meubles de tous styles,
surmontées de vases et de groupes, et encadrées de
tapisseries aux tons doux et harmonieux ou de brode-
ries riches et brillantes. L’éclat des bronzes dorés et
des faiences s'allie aux colorations chaudes et discrètes
des bois sculptés et à travers les vitrines étincellent
les porcelaines, les orfèvreries et la vaisselle d'argent
qu'un brillant soleil a fait resplendir pendant toute
la durée de l'Exposition; puis, occupant le centre de
la galerie, des vitrines plates renfermant les bijoux,
les miniatures, les manuscrits, les émaux, et deux
grands groupes de meubles anciens, ombragés de dra-
peaux de corporations ou de sociétés et composés le
premier de statues et de groupes en marbre blanc et
en terre cuite; le second de l’admirable statue en
argent de N.-D. d'Alsemberg, entourée d'ouvrages en
laiton, chefs-d’ceuvre de la dinanderie tournaisienne,
puis deux salons de style empire et tout au fond la
splendide tapisserie de Tournai, du 15° siècle, prétée
par M. Somzée et qui retrace l'histoire de Judith et
d’Holopherne.
Le visiteur s'arrête un instant, ébloui par l'éclat
de toutes ces splendeurs, puis, prenant à droite ou a
gauche, il commence l'examen détaillé des collections
— 270 —
renfermées dans les vitrines placées le long des murs.
Un ordre absolu et un classement parfaitement
méthodique n'ont pas été adoptés, nous l'avons dit,
dans l'arrangement des meubles et des vitrines, de
telle façon que tous les meubles renfermant des por-
celaines de Tournai, par exemple, ne se suivent pas,
mais sont répartis au contraire de côté et d'autre, dans
la salle. On a sacrifié un peu de la rigueur des prin-
cipes au désir de plaire aux yeux; mais cela n'est pas
un obstacle à l'étude des diverses branches des arts
décoratifs, les spécimens de chacune d'elles étant grou-
pés dans un même meuble.
Ceci dit, commençons notre visite par la droite, en
entrant, et suivons, à peu près au moins, l'ordre des
meubles-vitrines. Sur un premier meuble se trouvent
une pendule et deux candélabres énormes, en bronze
(1212-1213), de l'époque empire (Orphée), appartenant
à M. H. Dubiez. L'autre pendule (1272), qui lui fait
pendant, à gauche de l'entrée, est surmontée de la
figure d’Annibal et porte le nom de Lefebvre-Caters
et fils, le grand fabricant de bronzes et orfèvre qui
vivait à Tournai à la fin du 18° siècle et au commen-
cement du 19°. Son nom reviendra bien souvent sous
notre plume à propos des œuvres multiples dues à cet
artiste d'élite, qui sont un des plus grands attraits
de l'exposition.
Le premier grand meuble est en chêne et date de
l'époque de Louis XIV : il renferme une partie de la
collection de porcelaines de Tournai de M. C. Debue;
l'autre partie de sa collection étant classée dans un
second meuble vitré de style Louis XV placé de l’autre
côté de la salle. Quelques spécimens de fabriques
étrangères, voire même quelques faiences, sont mal-
heureusement mélés aux porcelaines de Tournai, ce
— 271 —
qui ne laisse pas de dérouter un peu ceux qui ne con-
naissent qu'imparfaitement lestypes denotre fabrication.
Une grande armoire-vitrine renferme de trés jolis
spécimens de porcelaines orientales et européennes,
riches de décor, chaudes de tons, trés variées. Elle
est surmontée de trois beaux groupes en bois scupté,
propriété de MM. le comte de Nédonchel, Duquesne
et Lehon, et de deux belles croix gothiques en bronze,
au comte de Nédonchel. Plus haut, et garnissant le
mur supérieur de la galerie sur toute son étendue, des
tapisseries de diverses époques et de diverses fabriques
dont nous parlerons plus loin.
Deux meubles bas, renfermant une partie de
l'ancienne collection Coenegracht-Dapsens, de Maes-
tricht, appartenant à M™ veuve Doignon. Ce sont des
porcelaines du Japon, décor bleu, souvent montées
en argent, et dont les Hollandais sont trés amateurs
et des porcelaines diverses de couleur. Les vitrines
sont surmontées, la première d'une série de vases en
Delft bleu, la seconde, d'une garniture de cing vases
en chine-capucine, montés en bronze, appartenant à
M. Bossut. Entre les deux vitrines, belle pendule à
gaîne, de style Louis XVI, à M”"° T'Sas.
Une grande armoire vitrée renferme des argenteries ;
nous en parlerons plus loin; elle est surmontée de
pièces de haute valeur : un christ en ivoire de très
grandes dimensions, attribué à Duquesnoy (M. le
D' Moreau); une grande statue de vierge, majolique
italienne de l'atelier d'un Della Robbia de Florence
(comte de Nédonchel); la grande croix en argent et
cuivre doré de l’église d'Antoing, œuvre des plus
remarquable de l'orfèvrerie tournaisienne du milieu du
18° siècle; une jolie vierge en bois du style Louis XV,
à M™ Allard, et un calvaire, à l'église de Froyennes.
— 272 —
Vient ensuite un groupe de meubles anciens : au
centre une pendule à gaîne, ébène et bronzes ciselés,
de style régence, à M™ la baronne Lefebvre; un
scriban à tiroirs, en ébène garni de cuivre, travail
espagnol du 16° siècle, (M. L. Duquesne), surmonté
d’une pendule écaille et cuivre, de genre Boule, époque
Louis XIV, à l'évêché de Tournai, de deux bras-
reliquaires en argent, du 17° siècle, à l'église Saint-
Jacques, et de deux drageoirs, en forme de cheval,
l’un au comte de Nédonchel, l’autre à M. H. Casterman ;
bureau à tambour, en marqueterie de bois, avec garni-
tures de cuivre, à M. H. Crombez; il supporte le
beau groupe, en biscuit de Tournai, de la Descente
de croix, par Lecreux, prêté par M™ Daubresse;
une très curieuse pendule de Raingo, en forme de lyre,
bronze vert et bronze doré, à M. H. Crombez, et une
autre pendule, de travail français, époque Louis XVI,
. avec figure allégorique de la douleur, à M. L. du Bus
de Warnaffe. Buste en argent de Saint-Quentin
(17° siècle) à l’église de Péruwelz.
L’armoire suivante, grande vitrine de trois mètres
. de large, renferme des Porcelaines de Tournai. Cette
série devait, naturellement, être une des plus impor-
tantes de l'exposition. Nous en parlerons plus loin
en détail.
Deux jolies paires de chenets en bronze doré et une
très belle pendule rocaille sur socle suspendu (1341),
à M. R. Desclée, surmontent cette vitrine.
Un nouveau groupe de meubles de style rocaille,
en bois précieux, richement décorés de cuivres ciselés,
nous arrête.
C'est, au centre, une chaise à porteurs (1005) trans-
formée en vitrine, (M. L. Duquesne), renfermant des
ivoires. Commode sur pieds (1105), et autre commode
— 273 —
à tiroirs (1023), d'un galbe très élégant, à MM. Cas-
terman et baron d'Espierres; grand bas-relief en
albâtre du 16° siècle, au comte de Robiano, et cru-
cifix en ivoire (1041), œuvre remarquable, attribuée
à l'école de Bologne, et qui semblerait plutôt être de
Duquesnoy, avec cadre en bois sculpté et doré, de
style florentin, au prince Ch. de Croy. Sur les com-
modes on a déposé deux écrins contenant de merveil-
leux services en porcelaine de Tournai.
La vitrine suivante, à deux corps, qui occupe le
centre du panneau, est remplie d’argenteries, et en
particulier d’argenteries de table, depuis Louis XIV
jusqu’à l'empire, qui, presque toutes, sont de fabrica-
tion tournaisienne. Avec les porcelaines de Tournai
dont nous avons déja parlé, et les bronzes dont nous
parlerons plus loin, elles constituent les séries les plus
intéressantes et les plus riches de l'exposition. Nous
les décrirons plus bas en détail.
L'œil encore ébloui par l'éclat de cette orfèvrerie se
pose avec complaisance sur les beaux meubles qui
avoisinent la grande vitrine des argenteries de table :
scriban en écaille et pendule (961 et 964) en marque-
terie, genre hollandais, à M. van de Kerchove d'Halle-
bast ; cabinet en laque de Coromandel (959), à M. le pré-
sident Allard, et plusieurs crucifix en écaille ou ébène,
garnis d'argent ou d'ivoire.
L’armoire suivante nous met de nouveau en présence
des chefs-d’cauvre de la manufacture de porcelaines de
Tournai : les groupes et les statuettes, œuvres de
Lecreux, pour la plupart, genre danslequel il a excellé.
Entre les deux armoires aux porcelaines, groupe de
meubles appartenant à M°° Delobel : chiffonnière et
deux scribans (990 à 992); ils sont surmontés d’un
ANNALES, III. 18
— 274 —
beau crucifix en buis (1024), dans un cadre doré,
époque Louis XIV, ayant appartenu 4 Barthélemy
du Mortier; trois pendules curieuses ont été placées
sur les meubles : la première, qui représente un char
attelé de deux chevaux (1143), est en bronze doré, de la
fabrique de Lefebvre-Caters, etappartient à M™*Goblet;
la seconde, en bronze et écaille verte, a la forme d'un
éléphant (1121), elle appartient au Chapitre de la
cathédrale; la troisième, écaille et cuivre, genre
Boule, époque Louis XIV (1342), a été prétée par le
baron Arm. d'Espierres.
Le groupe de meubles suivant est composé de bois
sculptés de la Renaissance (1095 à 1102), exposés par
M. Ch. Vasseur, le doyen et le plus expert des collec-
tionneurs tournaisiens. Ce sont des crédences à pans
coupés, des coffrets, des groupes, un petit retable
domestique, sculpté et peint, un calvaire, de travail
allemand, ayant conservé son ancienne polychromie,
une grande statue de sainte Catherine, de travail
français, et, plus loin, un groupe en buis, du 17° siècle,
représentant la Flagellation. M. J. Lescarts expose
aussi quelques bois sculptés : un cavalier, de grande
allure (fin du 15° siécle), un chevalier agenouillé, des
statuettes de saintes femmes (897 4 899), etc.
La grande armoire voisine renferme de très bonnes
piéces au méme collectionneur, et, en particulier, deux
châsses en émail de Limoges, du 12° siècle, de grande
valeur. Auprès d'elles sont groupées les orfèvreries
religieuses, boîtes aux saintes huiles, vases sacrés,
encensoirs, burettes, prêtés le plus généralement par
des églises de Tournai.
Puis viennent les bustes en bronze de personnages
célèbres, exécutés à la fin du 18° siècle par Lefebvre-
Caters, dont plusieurs fois déjà nous avons parlé. Ils
— 275 —
ont été prétés par MM. Crombez, Théry, Vasseur,
Defontaine, Soil, etc. .
Les planches inférieures de la méme armoire sont
occupées par des porcelaines de Nast, Valenciennes,
Berlin, Lille, Vienne, exposées par MM. De Smeth,
Bossut, Roussel, de Formanoir, de le Vingne.
‘Deux cabinets-scribans surmontés de chapelles en
écaille et cuivre doré(1062), appartenant à MM. V. Car-
bonnelle et L. Motte, et une horloge à cadrans multi-
ples, en cuivre, du 16° siècle, à M. H. Crombez, termi-
nent ce côté de la salle. Ils sont dominés par un très
beau Christ en ivoire (853), de l'époque Louis XIV, à.
M. L. Motte.
Le fond de la galerie, défendu par une balustrade
. et deux guerriers du 16° siècle, armés de toutes pièces,
appartenant à M. E. Soil, a été disposé de manière à
reproduire les deux plus beaux salons de style empire
de la ville, celui de la baronne Lefebvre et celui de
M. Bossut. Le premier est en soie verte et blanche :
garniture de fenêtres, canapés, fauteuils, chaises,
écrans: bustes de membres de la famille Lefebvre;
pendule, girandoles et candélabres en bronze vert et
bronze doré sur socles en marbre rouge (1280). Le
second, de formes beaucoup plus légéres, est garni en
soie rouge de Chine, brochée de blanc; il se distingue
par l'abondance de ses candélabres et de ses torchères,
de cinq modèles et de cinq grandeurs différentes; la
pendule (1227) est en bronze de deux tons et marbre
rouge. Ces bronzes sont de travail français, plus élé-
gants que les précédents, et, datant des premières
années de l'empire, ils gardent encore l'empreinte
du style Louis XVI.
Les meubles en acajou avec cuivres dorés (971 à
— 2716 —
977), qui garnissent ces deux salons, appartiennent
à M.A. Soil, la harpe à M. H. Stiénon du Pré.
Entre les deux salons, occupant le panneau du fond
de la salle, se déploie une immense tapisserie de
hautes-lisses, d'une conservation parfaite, riche de
dessin, aux couleurs vives et harmonieuses, aux détails
archéologiques les plus intéressants ; elle retrace plu-
sieurs scènes de l’histoire de Judith et d’Holopherne,
et appartient à la fabrication tournaisienne. Nous en
reparlerons plus loin.
Le côté gauche de la salle, que nous allons parcourir
maintenant, comprend treize meubles vitrines, séparés
les uns des autres, et encadrés par des meubles anciens
de tous genres.
Un élégant petit meuble en bois des Indes renferme :
la collection de porcelaines de M. Dutoit-Dapsens; il
est surmonté d'une petite chapelle, garnie en argent,
du 17° siècle, à M. Urbain.
Collection d'objets en cuivre fondu : chandeliers,
statuettes, bassinoires, mortiers et plats en cuivre
repoussé, à MM. Lesneucq, comte de Nédonchel, Puis-
sant, Wilms, de Villers-Grandchamps et Hocquez:
meuble à vitrine et à portes (M. De Smeth), de style
Louis XV. Armoire vitrée contenant des groupes êt
des porcelaines de Tournai, et d’autres groupes en
biscuit de la Courtille à Paris; grand meuble hollan-
dais à M. J. Peeters, surmonté de faïences de Rouen
et de Delft. - -
Armoire renfermant une collection d'instruments de
musique prétés par M. A. Soil, et parmi lesquels nous
notons un violoncelle et un violon de De Comble,
luthiertournaisien du 18° siècle; deux bonnets chinois,
fixés aux parois de l'armoire, ont appartenu à la
— 277 —
Société Philharmonique de Tournai, l'ancienne musique
de la garde bourgeoise, qui les reçut en prix à la Mairie
de Lille le 16 août 1808 (prétés par M. R. Canler).
Un meuble à deux corps, vitré, de style Louis XV,
contient la suite des porcelaines de Tournai exposées
par M. C. Debue, tandis qu'une armoire vitrée renferme
des types précieux des faïences de Tournai, apparte-
nant à MM. Clainpanain et A. Dumortier. Dans la
méme vitrine, parmi quelques ivoires, on admire
une charmante statuette de Vierge du 15° siècle (855),
à M. Durand.
Un élégant meuble de style Louis XV, à vitrine et à
tiroirs, renferme quelques spécimens rares de porce-
laines de Tournai de la collection de M. E. Soil.
Deux armoires-vitrines, séparées par un beau
meuble à deux corps de style Louis XV, appartenant à
M. E. Trivier, sont garnies de faïences diverses : Delft,
Bruxelles, Strasbourg, Rouen, Andenne etc. Au-dessus
d'elles un petit panneau de tapisserie de hautes-lisses,
représentant l'Ecce homo (253), prêté par la cathédrale,
estun spécimen superbe de la fabrication tournaisienne
du 15° siècle; curieux tapis à sujets variés (335), fait
à l'aiguille et daté de 1689, prêté par M. Hennebicq;
meuble de genre renaissance, envoyé par M. O. Dapsens
et qui renferme de très belles pièces de porcelaines
orientales provenant de l'ancienne collection Coene-
gracht, et une série de vases en poterie romaine (2391),
trouvés dans le sol en ouvrant une carrière à Allain.
Une vitrine exposée dans le vestibule, par M. P. Bour-
gois renferme également de très intéressantes poteries
romaines trouvées par lui dans le sol sur lequel est
bâtie sa maison à la rue Childéric (2380). |
Au centre de ce côté de la salle, grand meuble-
vitrine renfermant une série de pendules qui, avec
— 278 —
celles qui se trouvent disséminées dans la salle, cons-
titue une véritable collection de ce genre de meubles.
Les plus anciennes sont de style Louis XV, et il en
est une en vernis Martin, à ornements rocaille (2541),
exposée par M. Sonneville, qui est merveilleuse;
d’autres appartiennent à l'époque Louis XVI et mon-
trent bien l’excessive variété de ce style souple et
charmant, se prétant aux combinaisons les plus diver-
ses. La plupart cependant sont en forme de portique,
telles celles de MM. Roland, Carbonnelle-Théry,
Douterlungne, Huet, Bossut, d’Espierres; une d'elles,
toute en bronze, ornée d’amours (1313), appartenant à
M. H. Stiénon du Pré, montre la transition entre les
styles Louis XV et Louis XVI; enfin, les dernières
sont de style franchement empire, et parmi celles-ci
nous signalerons les vases en bronze doré (1215),
signés Lefebvre-Caters et fils, à MM. De Rick et
Defontaine.
Dans une grande vitrine plate, disposée devant ce
meuble, sont rangés de beaux cuivres repoussés et cise-
lés, des médaillons en marbre avec bustes en bronze
doré, divers menus objets en bois sculpté, des clefs et
autres objets en fer finement travaillés, des manuscrits
généalogiques 4 M. Stiénon du Pré (791-795), la crosse
de l’abbesse de Maubeuge, en ivoire sculpté et poly-
chromé (2458 bis), à M. le Comte de Nédonchel. En
face de la vitrine, table-bureau de style régence (1006),
en bois précieux garni de cuivres, à M. L. Duquesne.
Continuant l'examen de même côté de la grande
galerie, nous rencontrons successivement : un grand
meuble à portes, gothique, bien complet et pur de toute
restauration (1008), à M. P. Le Hon; il est surmonté
d'un magnifique retable gothique, en bois sculpté et
polychromé (905), à M. Charles Vasseur, et de deux
— 279 —
statues de Vierge en marbre, de style gothique, a
MM. le Comte de Nédonchel et P. Saintenoy ; armoire-
vitrine de faïences de Strasbourg et de Rouen, à
MM. Motte, Vasseur et Vienne, et de grès dont le plus
beau, une snelle blanche du XVI° siècle, appartient
également à M. Vasseur (1591). |
Meuble gothique (1007), à M. Le Hon, moins inté-
ressant que le précédent, surmonté d'une demi-armure
de lansquenet (1553), de quelques armes et de deux
grands chandeliers en cuivre, à M. E. Soil; meuble-
vitrine renfermant entr'autres choses une pendule et des
vases en cristal taillé, montés en bronze doré (1260),
époque empire, à M. A. Soil, et deux tableaux en bois
sculpté, en forme de triptique, du 16° siècle (946 et
947), sur lesquels les magistrats et les membres des
corporations prêtaient serment avant d'entrer en fonc-
tions : ils appartiennent à MM. le Comte du Mortier
et G. Lechien. Pyramide de six coffrets-scribans, en
écaille (962), exposés par M. E. van de Kerchove
d’Hallebast; armoire-vitrine avec une pendule en por-
celaine de Lille montée en bronze (1319), à M. Bekaert,
une autre pendule en biscuit de Tournai (2148), à
M. J.-B. Carbonnelle, un crucifix en ivoire dans un très
beau cadre sculpté Louis XIV, à la douairière
de Lossy de Froyennes; grand meuble Louis XIV,
en chêne, renfermant la collection de porcelaines de
Tournai de M. N. Bureau; on y rencontre la plupart
des types exécutés dans notre grande manufacture
(1817 à 1862); M. J.-B. Carbonnelle expose aussi sa
collection (1771 à 1816), groupée de la même façon
dans un autre grand meuble Louis XIV qui lui
appartient.
Une armoire-vitrine renferme des armes à MM. de
Villers, Vasseur et Soil, et deux autres contiennent les
— 280 —
étains exposés par MM. De Smeth, Delepine, Broquet,
A. Soil, E. Soil, Bonnet, Lefebvre, Dolez et autres :
ils témoignent de l'importance qu'atteignit autrefois
dans notre ville cette fabrication. La plupart des pièces
sont du 18° siècle; on en rencontre cependant du 17° et
même du 16° siècle, tels une coupe de corporation des
brasseurs, des buires élégantes et des chandeliers en
forme d'hommes d'armes.
Au-dessus de ces armoires se trouvent les antipannes
dont nous avons déjà parlé à propos des broderies, un
tapis à l'aiguille daté 1620 à M. de Villers-Grand-
champs, un grand médaillon rond, sculpté par Lecreux
et qui représente la Madeleine; enfin, terminant la
série des meubles de ce côté, une curieuse crédence de
style renaissance, à Madame E. Macau, sur laquelle
sont placées trois statues de Lecreux et de P. Dumor-
tier, sculpteurs tournaisiens.
Divers groupes disposés au centre de la salle ont dès
l'entrée, attiré nos regards par leur agencement pitto-
resque. C'est d’abord un poéle en faïence de Bruxelles
(1686), époque empire, prêté par M"° Bonnet et sur
leauel on a placé une belle pendule en bronze doré,
char attelé de tigres (1254), propriété de l'évêché;
vitrine renfermant de belles miniatures, à MM. de
Formanoir, Le Tellier, V. Carbonnelle, de Villers-
Grand’champs, Comte de Robiano; des ivoires, dyp-
tiques, brassards d’archers, rapes à tabac, médaillons,
à MM. de Nédonchel, Vasseur, Delacre, Longueville;
des éventails remarquables surtout par leur monture, à
M™* De Smeth, baronne Houtart, de Villers-Grand’-
champs, Delmotte, H. Liénart, Dutoit; puis un groupe
de meubles divers, dominés par des drapeaux de cor-
poration (338) prêtés par M. Empain, au centre des-
— 28) —
quels se dresse une belle figure en marbre blanc de
l'Espérance (1479), à M™ Bonnet; deux groupes en
terre cuite 4 MM. Van Nieuwenhuyse (1773) et Tri-
vier (1565), et deux statues d’enfants représentant le
printemps et l'été, à M. Wacquez (1567); plus bas, pen-
dule en bronze doré, époque empire, représentant le
Serment des trois Horaces (1246), à M"*° Dapsens-
Roger, et en face un canon en fer forgé (1526) du
XV° siècle, trouvé dans des fouilles et appartenant au
Comte du Mortier.
Derrière ce groupe et regardant l’autre côté de la
salle, une grande pendule à gaîne, de style Louis XVI,
à M. Bureau, et un meuble intéressant par ses naïves
sculptures (1104), à M. E. Empain, sur lequel on a
posé une très belle pendule, marbre blanc et bronze,
garnie de bronzes dorés de Lefebvre-Caters et de deux
statues assises, en biscuit de Tournai, sur socle émaillé
bleu de roi (1190); cette pièce, qui marque la transi-
tion entre les œuvres de l'époque Louis XVI et celles
de l'empire, est une des plus intéressantes de l'exposi-
tion ; elle semble avoir été exécutée d’après un modèle
de Paris, librement copié et que nous avons signalé
plus haut (1227). C'est la propriété de M. L. Théry;
à droite et à gauche deux belles croix de procession,
en argent, du XVI® siècle, exposées par le comte
du Mortier et l'église de Froyennes.
Vitrine renfermant des manuscrits, des incunables,
des reliures de valeur, au comte de Nédonchel (777 à
739) et MM. Casterman (776-809); des dessins de
tapis de Tournai, à M. L. Dumortier, et une série
de dessins originaux de Lecreux, d’après lesquels ont
été exécutés bon nombre de groupes ct de statuettes
de la Manufacture de porcelaines de Tournai (à
M. L. Delwart).
— 989 —
Plus loin, une commode en bois de rose, époque
Louis XV, garnie de magnifiques poignées et chutes
en cuivre ciselé (996), à M. H. Crombez, et statue
assise de guerrier romain (1236), bronze de grande
valeur, d'époque Renaissance, à M. Bossut; vitrine
renfermant une belle collection de montres, tabatières,
boîtes à mouches et bijoux divers; un modeste cha-
pelet auquel se rattache le souvenir historique de
l'ambassade de B. Du Mortier auprès du pape Pie VII
à Fontainebleau; la truelle avec laquelle Louis XIV
a posé la première pierre de l'église de l'abbaye
Saint-Martin, et enfin de beaux émaux champlevés
romans, croix, pixides, plaques, à MM. Vasseur,
comte de Nédonchel, Le Tellier, E. Soil, Casterman.
Un deuxième grand groupe se dresse un peu plus
loin; surmonté comme le premier de drapeaux anciens
de sociétés et de corporations prétés par M. Empain,
il est dominé par la grande statue en argent de
Notre-Dame d’Alsemberg (à l'église Saint-Piat), œuvre
tournaisienne, exécutée en 1759 (401), et d'un mérite
artistique exceptionnel.
Devant elle et sur les côtés sont des ouvrages en
Jaiton ou en cuivre fondu, spécimens devenus bien
rares d’une industrie tournaisienne autrefois florissante.
Chandelier-lectrier d’Antoing, grands chandeliers, dits
bourdons, de la Cathédrale, du 14° siècle; les énormes
chandeliers de l'église Saint-Brice, par Chabouteau
(1640) et douze chandeliers de toutes formes et de
toutes dimensions, du 17° siècle; à l’autre face. du
groupe, pendule de l'époque Louis XVI, à gaîne (915),
appartenant à M. A. Soil; scriban incrusté d'ivoire,
travail italien du 16° siècle (2469), au comte d'Hespel ;
candélabres en argent, travail français, époque
Louis XVI (2457), au comte de Beauffort et grand
— 983 —
groupe en biscuit de Tournai, la glorification de
Joseph II (1930), à M. E. Soil.
Bureau-secrétaire en bois incrusté d'ivoire, époque
Louis XIV (963), à M. E. van de Kerchove
d’Hallebast, adossé 4 une crédence en chêne de style
Renaissance (1017), à M°° E. Macau. Ils supportent
une superbe pendule, époque Louis XVI, genre por-
tique à colonnes, marbre blanc, garnie de grosses
guirlandes de feuillage en bronze doré (1179), à
M. Ch. Roger; deux candélabres très grands, marbre
blanc (1053), bronze doré et bronze noir, époque
empire, à l'Evêché, et une coupe sur pied en porce-
laine de Tournai, décorée de larges bandes dorées et
de trois tétes de bélier en biscuit, à M. E. Soil.
Derrière ces meubles, belle commode Louis XIV
en bois de marqueterie avec riche garniture de cuivres
ciselés, à M. Fauquenoy, et deux vitrines, la première
renfermant des manuscrits du 11° au 16° (316 à 826),
au Séminaire épiscopal et au comte de Nédonchel;
la seconde renfermant des porcelaines de Tournai.
Dans le vestibule qui précède la galerie, deux
grandes statues en faïence de Tournai, à M. Clainpa-
nain, deux beaux meubles Louis XV à quatre portes,
à MM. De Smeth et Desclée, un coffre en cuir décoré
aux fers de relieur, plusieurs coffrets, deux pendules
suspendues en cuivre et des girandoles semblables, à
MM. Roger et Dapsens-Roger, ainsi qu’un Christ en
bois qui était autrefois fixé contre une des tours de
l'ancien pont de l'Arche.
Lelong vestibule qui joint la grande galerie à la salle
des tableaux est garni de meubles et de vitrines en
partie déjà signalés, ainsi que d’une énorme et très fine
— 984 —
tapisserie de Bruxelles (249), du 18° siècle, rehaussée
de broderies au fil d’or, exposée par M. Serbat. Une
vitrine contient un bel ensemble de verres de Venise
appartenant, pour la plupart, au comte de Nédonchel ;
deux autres sont pleines de spécimens de faiences de
Tournai, exposés par MM. R. Desclée, C. Debue,
Gorin, Longueville et E. Soil. Meuble vitrine, à
M. Artisien (1954), avec des porcelaines de Tournai ;
enfin des meubles 4 MM. Gorin, Wilms, U. Verdure,
J.-B. Carbonnelle, etc.
k
+ *
Certaines séries composées plus particulièrement de
produits de l'industrie tournaisienne méritent, à ce
titre, d'être examinées et décrites en détail.
C'est ainsi que, pour en revenir aux œuvres de la
2"e section, dont nous avons déjà parlé, l'exposition
a réuni un bon nombre de fapisseries dont plusieurs
sont très intéressantes :
D'abord la grande tapisserie de hautes-lisses repré-
sentant l'histoire de Judith et d’Holopherne (239),
prêtée par M. Somzée. Cette magnifique tenture, qui
mesure environ six mètres de côté est un des meilleurs
spécimens de la fabrication tournaisienne à l'époque
de sa splendeur (fin du 15° siècle), lorsque les ducs
de Bourgogne et les souverains des pays voisins
se fournissaient en notre ville. Tout auprès se trouve
une portière en tapisserie aux armes des Etats du
Tournaisis, du 18° siècle (244), d'une autre fabrication,
hautes laines genre savonnerie, et offrant déjà le type
de ce qu'on appellera plus tard le tapis de Tournai. Le
meilleur spécimen de ce dernier genre est un petit tapis
de foyer (258), de style empire, prêté par la cathé- :
drale. Une seconde tapisserie de hautes-lisses mérite
_. 985 —
une mention toute spéciale, c’est le n° 240, prêté par
le musée de Lille, qui représente une scéne du déluge,
avec les armoiries et le nom de la religieuse donatrice :
Par sœur Marguerite Bouffiers, religieuse de céans.
Elle est datée 1549, porte la marque des ateliers de
Tournai (une tour), et offre une trés grande ressem-
blance avec la tapisserie du musée de Tournai : Les
anges annoncent à Abraham la naissance d@Isaac. Une
troisième pièce (259) paraît encore appartenir aux
manufactures tournaisiennes, mais date d'une époque
de décadence; elle représente une scène de l'histoire
sainte et appartient au 17° siècle.
Parmi les tapisseries dé fabrication étrangère, on
remarque un curieux sujet de taverne, du 16° siècle
(250), à M. Serbat ; 4 grandes tapisseries de Bruxelles
à M. Empain, de jolies tapisseries d'Audenarde, à
l'église Saint-Brice, et d’autres pièces à MM. du Bus
de Warnaffe, Ch. Roger, P. Lehon, Despret, et la
cathédrale de Tournai.
Presque toutes sont tendues dans la grande galerie,
sur le panneau de droite en entrant, au-dessus des
meubles et des vitrines.
“"
3™° section. L’orfévrerie religieuse est peu repré-
sentée, mais offre toutefois quelques très belles pièces :
telle est la statue de N.-D. d’Alsemberg (401) à
l'église Saint-Piat, en argent battu, datée 1759 et
portant les poinçons d'un orfévre tournaisien; la
magnifique croix de l'église d’Antoing (422) de
style Louis XV, antérieure à 1752, et qui paraît être
l'œuvre de Marc Lefebvre, orfévre tournaisien; le
buste de saint Quentin, en argent, du 17° siécle (2456)
à l'église de Péruwelz; une série de chrismatoires ou
boites aux saintes huiles, prétées par des églises de la
ville, crucifix, burettes, encensoirs, porte-paix, reli-
quaires, statuettes, lanternes de procession (407) ceuvre
de Lefebvre-Caters; l'orfèvrerie civile compte des
montres, des tabatières, des bonbonniéres, des étuis,
des boîtes, des drageoirs (493 et 495) des brocs, des
coupes de corporation, etc. Nous y reviendrons.
L'orfèvrerie, ou, pour parler plus exactement,
l'argenterie de table remplit deux grandes vitrines et
par son abondance comme par la beauté de ses pièces,
elle fut l’une des séries les plus intéressantes et les plus
inattendues de l'exposition.
Certes, les orfèvres tournaisiens ont été des artistes
de première valeur pour produire des œuvres telles
que celles qu’il nous est donné de voir ici rassemblées :
Lefebvre-Caters et, avant lui, Marc Lefebvre et Jac-
ques Lefebvre, forment une lignée d'artistes qui conti-
nuent au 18°siécle les traditions de leurs prédécesseurs
du même nom, auxquels sont dues tant d'œuvres
remarquables en bronze, au 15° siècle.
Les pièces d’argenterie de l'époque Louis XIV sont
naturellement en petit nombre : une cafetière et
des chandeliers à M. Stiénon du Pré, une cafetière
très décorée à M. J.-B. Carbonnelle, un bénitier à
M™ L. Bonnet, des chandeliers à M. Bossut et quel-
ques autres pièces moindres; les pièces Louis XV et
Louis X VI sont, au contraire, nombreuses et générale-
ment très remarquables. Citons, en suivant l'ordre des
vitrines, et avec la certitude d'en omettre beaucoup :
une magnifique cafetière du plus riche décor Louis XVI
(672), à M. V. Carbonnelle, qui expose en outre, un
ensemble exceptionnel de pièces de même style, mais
d'une époque différente, et des pièces époque empire;
cafetière de forme orientale, à long goulot, époque
— 987 —
Louis XVI (686), 4 M. Trivier; belle cafetiére, de
forme torse, époque Louis XV (651), à M. Leschevin;
autre cafetière, époque Louis XVI, très finement
décorée, marquée de poinçons tournaisiens et datée
1789 (655), à M. H. Casterman ; jolis sucriers à deux
coupes superposées, l'une pour le sucre candi, l'autre
pour le sucre blanc (688 et 563), à MM. Trivier
et A. Dumortier; un riche réchaud de table, époque
Louis XV (567), à M™° L. Pollet, qui expose encore
de très beaux huiliers décorés de têtes de bélier
(566), époque Louis XVI; divers porte-huilier de
forme torse, époque Louis XV: grande cafetière,
l'une des plus belles du genre, richement décorée de
médaillons et de guirlandes, époque Louis XVI (657),
à M. Ch. Roger; moutardier et poivrière formes torses,
époque Louis XV, à M. d'Ogimont, et porte-huilier en
forme de bateau décoré de dauphins, au même (625);
grande cafetière en forme de buire (584), très élégante,
la panse allongée, sur pied carré, décor de médaillons
et de feuillages, de fabrication tournaisienne, à
M. Huet, provenant de l’abbaye des Prés; cafetière de
style Louis XVI, d'un type et d’un faire tout différent,
de fabrication gantoise (512), à M. Beckaert; superbe
cafetière de style Louis XVI, comme les précédentes,
d'un décor riche et abondant, mais très différente de
conception et d'exécution, ornée de médaillons et de
guirlandes en vermeil, œuvre de Beghin, orfèvre mon-
tois (669), propriété de M. H. Delmotte. Cafetière de
même style, ornée de médaillons et de guirlandes
(562), d'un dessin beaucoup plus sévère, à M. A. Dumor-
tier. Cafetière en forme de buire (630). donnée par la
Ville de Tournai à P.-J. Trenteseaux, de Saint-
Léger, qui avait été proclamé primus à l’Université
de Louvain en 1795 (propriété de M™ Macau);
— 288 —
sucrier orné de guirlandes, travail français, époque
Louis XVI (525), au baron Armand d'Espierres ; ravis-
sante petite cafetière de style Louis XVI, très chargé
et très riche, sans cesser d'être élégant, décor de
médaillons, ayant une rose pour fretel (2455), à
M*™ Goblet. Puis, dans la partie inférieure du meu-
ble, la masse énorme des argenteries de l’époque
empire, porte-liqueurs à quatre carafes, sucriers et
porte-huilier presque tous à montants en forme de
cariatides, d'un style assez lourd et peu varié. —
La seconde vitrine d'argenteries ne renferme pas de
moins bonnes pièces que la première : les argenteries
exposées par M. E. Allard, parmi lesquelles il faut
citer, hors de pair, la coupe 4 tétes et pieds de bélier
(668), œuvre de Lefebvre-Caters, de style Louis XVI,
et un sucrier du même orfèvre, de style empire (661).
Celles de MM. P. Le Hon et de Smeth dont la cafe-
tière, de style Louis XVI, richement ornée, est une
pièce excellente (600); la cafetière en forme de buire
à long bec d’épanchement, genre oriental (523), au
comte de Robiano; deux saucières sur plateau, d'une
forme des plus élégante(543), œuvre de Marc Lefebvre,
à M. H. Stiénon du Pré; des cafetières de style
Louis XV à côtes torses, ornées de mascarons rocaille,
à M™ Daubresse et M. A. Ritte (685 et 647); de
bonnes pièces diverses à MM. de Formanoir de la
Cazerie, baron Houtart et de le Vingne.
Dans cette même vitrine se trouvent les objets pro-
venant de la chapelle de l’ancienne Corporation des
bateliers (447-451), deux ancres, un missel orné d'ar-
gent, des burettes avec leur plateau, un porte-paix en
ivoire monté en argent; ils sont la propriété du comte
du Mortier. Auprès d'eux, une coupe de corporation en
vermeil exposée par M. A. Hambye; des chandeliers
— 289 —
de l'époque Louis XIV (460), aux armes et au chiffre
du Roi Soleil, d'un travail des plus remarquable, à
l'église Notre-Dame; un gobelet sans pied et à mou-
lin, à M. Ghyselen ; une coupe en vermeil (526), œuvre
d'orfévrerie de la fin du 16° siècle, pièce historique aux
armes des barons del Fosse et d’Espierres; un broc du
16° siècle (477), en filigrane d'argent avec bandes et
monture en vermeil ciselé, à M'° de Villers Grand’-
Champs; un hanap et des coupes de corporation,
argent et vermeil, à M. E. Empain, et une infinité
d'autres pièces dont l'ensemble dénote, nous l'avons
déjà dit, une industrie artistique de haute valeur.
Les ivoires, les émaux et les miniatures sont peu
nombreux ; parmi les miniatures celles qui sont signées
de Sautage présentent un intérêt spécial parce qu'elles
révèlent le talent de l'artiste sous un aspect nouveau.
* . *
Les bois sculptés et les meubles, qui composent la
47° section ont été cités plus haut en même temps que
nous donnions une description générale des salles de
l'exposition.
Parmi les bronzes et les cuivres, il en est qui nous
intéressent particulièrement, parce qu’ils sont de fabri-
cation tournaisienne et représentent une industrie qui
fut florissante à Tournai pendant le moyen âge et
jusqu'à la fin du 18° siècle, la dinanderie. C’est d'abord
le chandelier-lutrin (1122) de l’église d’Antoing, qui
en possède deux semblables, et dont l’un porte cette
inscription : Che lestapliel fist Willaumes le fevre fon-
deur à Tournay (exécutés en 1442); les grands chan-
deliers dits bourdons (1121) du 14° siècle (appartenant
à la cathédrale); les énormes chandeliers de l'église
Saint-Brice (1334) exécutés en 1640 par Pierre Chabou-
ANNALES. I!!. 19
— 290 —
teau, et la série de chandeliers de méme époque, plus
petits, exposés par l'église Saint-Brice; les mortiers,
aquamaniles, chandeliers de tous genres, bénitiers,
statuettes et autres objets en laiton ou cuivre fondu et
ciselé, puis les chandeliers, plats, boîtes, cafetières,
rafraichissoirs, samovars, bassinoires, etc., en cuivre
repoussé et gravé; les montres, pendules et candelabres
en bronze doré, et enfin une série fort intéressante et
très abondante de petits bustes en bronze, datant dela fin
du 18° siècle, sortis de l'atelier de Lefebvre-Caters, où
les empereurs romains et les grands hommes de l’anti-
quité se trouvent mélés aux philosophes, aux généraux
et aux princes du 18° siècle. En même temps que ces
bustes, la même fabrique a produit des statues de
grandes dimensions, les unes en bronze doré, les autres
en bronze antique, employées généralement à orner des
pendules et des candelabres. L'exposition en possède
de très beaux spécimens : pendule à la marque de
Z. Raingo (1134) à M. H. Crombez; pendule surmontée
d'un amour dans un char traîné par des chevaux en
bronze doré (1143) de Lefebvre-Caters ; Orphée (1212
et 1299) à M. Dubiez et à M. Pollet; Lions (chenets)
de Lefebvre-Caters (1239) à M"* du Maisnil; char tiré
par des chèvres (1259); Annibal, avec le nom Lefebvre-
Caters et fils sur le cadran de l'horloge (1272) à
M. Van Nieuwenhuyse; Zéphire et l'Amour (1280),
et femmes représentant des victoires (1281) de la
fabrique de Lefebvre-Caters, appartenant à la baronne
Lefebvre, etc.
Les étains sans être abondants donnent une dizaine
de marques de fabricants tournaisiens du 17° et du
18° siècle.
*
k k
— 291 —
La céramique, qui forme la 5™° section devait
naturellement être bien représentée à l'exposition,
mais ici encore nous ne donnerons de détails que sur
les deux séries tournaisiennes, des faiences et des
porcelaines.
Signalons à ce sujet une faute d'impression du cata-
logue qui, à la page 13], après le n° 1711 devait
porter la mention IV. FaïENcEsS DE Tournal; ces mots
sont restés dans la casse du compositeur de sorte que
le lecteur ne sait pas que les n* 1712 à 1770 sont tous
des faïences de Tournai.
Bien que ces faïences aient été, au dire de docu-
ments officiels, beaucoup plus nombreuses que les
porcelaines, il y en a assez peu d'exemplaires connus
et certains, parce que les pièces sorties des fabriques
tournaisiennes ne portaient généralement pas de
marque. |
Tel est le cas pour deux pièces capitales exposées
par M. Clainpanain, les statues de saint François et
de saint Antoine de Padoue (1732) hautes de 75 cen-
timétres et datées 1773, bien évidemment tournai-
siennes; les nombreuses figures de chiens carlins
décorés au naturel, et les porte-huilier en forme d'âne
chargé de paniers, exposés par le même (1733 et 1734)
et par M. A. Dumortier (1731). MM. R. Desclée, Soil,
Debue, présentent des spécimens nombreux et très
variés des différents types connus de ces faiences qui
devront encore être étudiées longtemps avant qu'on
puisse reconstituer le catalogue complet des produits
des différentes usines de Tournai.
Les porcelaines au contraire ont été très nom-
breuses et ont causé aux visiteurs non initiés aux
beautés du Vieux Tournai, le plus grand étonnement
mêlé d’un sentiment de légitime fierté en songeant à
— 292 —
l'importance et à la haute valeur d'une fabrication
disparue hélas, tout récemment de la ville.
Les porcelaines étaient dispersées un peu partout
dans l'exposition prétant à toutes les parties et à tout
les groupements le charme de leur éclat et de leur
délicate beauté et nous devrons nous limiter à la des-
cription des pièces les plus remarquables, dans la
crainte de dépasser les justes limites imposées à ce
compte-rendu.
Le groupe en biscuit de la descente de Croix de
Lecreux (2138) à M™ Daubresse; le groupe de
Joseph II, 4 M. E. Soil; la pendule garnie de deux
statuettes en biscuit (1190) de M. Théry ont été
signalés plus haut. Des vitrines-armoires et des
vitrines-tables renferment les lots les plus considé-
rables de ces porcelaines, tandis que divers amateurs
ont groupé leur collection dans des meubles anciens
leur appartenant : nous allons décrire rapidement les
uns et les autres.
Dans une première vitrine se trouve le service du
Prince Charles de Lorraine, décor d'oiseaux au plu-
mage éclatant, filet bleu de roi rehaussé d’or sur le
marly, appartenant aujourd'hui à M‘ de Villers
Grand’Champs et à M. de Formanoir de la Cazerie
(1953 et 2110); deux charmants chandeliers, bleu de
roi veiné d'or (1951), à M°"° de Villers; une cafetière
de forme et de décor japonais (1905), au baron
Auguste d’Espierres; une assiette du service du duc
d'Orléans, décor d'oiseaux d'après Buffon, avec large
marly bleu de roi, rehaussé d'or, appartenant à
M. Ch. Vasseur (1975); plusieurs pièces d'un autre
service de même type et de même valeur (1934), à
M. Léon Motte; un grand vase (1977) signé Mayer
ones Cre
D
ws À
. 2
wt 4
— 293 —
à M™ Delobel, une soupiére et partie de service
à M™ Uihlein (1901 à 1904), décoré d'un grand
oiseau d'après Buffon également, avec large bande
bleu de roi, sur le marly. Ces pièces, qui datent de la
dernière période de la fabrication, et qui vraisembla-
blement sont de la main de Mayer, n’ont pas été ache-
vées : 11 y manque le décor d'or. Ce même service est
complété par une curieuse série de paysages, une
autre série de paysages d’après l'antique, et de bas-
reliefs également d'après l'antique.
Notons encore, dans la même vitrine, un très beau
service à café aux oiseaux, et un service de table, à
bouquets d'or (1865), au baron Armand d'Espierres ;
un autre service à café, décoré de fruits d’une touche
grasse et large (2505), à M. Anciaux; quelques jolies
pièces à M. Niffle-Anciaux; un très beau plateau
décoré d'un paysage, un sucrier ovale à fleurs (1974),
et des pièces décor bois, en trompe-l'œil, à M. Ch. Vas-
seur, etc.
L'armoire suivante nous met de nouveau en présence
d'une série de petits chefs-d'œuvre : les groupes et
les statuettes, œuvres de Lecreux pour la plupart,
genre dans lequel il a excellé. La fragilité et la déli-
catesse de la matiére employée est en parfait accord
avec les sujets gracieux traités le plus généralement,
et le style même de l'époque qui les a créés. On
comprend, dès lors, le charme qui se dégage de ces
œuvres d'art dont la variété infinie remplit d’éton-
nement; mais on ne songe pas tout d'abord aux
difficultés qu'il a fallu vaincre pour mener un groupe
à son entier achévement, à travers toutes les opérations
et lés risques qu'il traverse ; on ne se rend pas compte
de l'habileté de main qu'il faut pour achever et garnir,
comme on disait à la fabrique, un groupe. Après que
— 294 —
celui-ci est sorti du moule en piéces détachées, on doit
réunir ces piéces, grouper les personnages sur une ter-
rasse, les garnir 4 la main des divers accessoires qui
font leur mérite : feuilles des arbres, fleurettes du
socle, rubans et nœuds; puis on cuit au four avec
mille précautions, et le groupe qui a traversé heureu-
sement toutes ces épreuves prenait place alors sur les
tables ou dans les salons coquets du 18° siècle.
Mais des dangers perpétuels menacent ensuite son
existence, et il faut seulement s'étonner de ce que le
temps et la main brutale des hommes n'aient pas
anéanti jusqu'au dernier, ces fragiles chefs-d'œuvre
qu'on se dispute aujourd'hui à prix d'or!
La variété des groupes et des statuettes est infinie :
les uns sont émaillés en blanc, les autres privés
d’émail, sont appelés discuzts, et sont plus recherchés
encore que les premiers. Notre vitrine ne renferme que
des sujets familiers : Amours, représentant les quatre
saisons, bergers et bergéres, à M. V. Carbonnelle;
garçonnets à la balançoire, ou jouant avec une chèvre
(1863 et 1864), au baron A. d’Espierres; enfants
jouant au pied d'un arbre, et vases divers (1909 à
1911),-A M. A. Cherequefosse; petits amours-remou-
leurs et amours-pécheurs (1907), 4 M™ Goblet; la
leçon de flageolet (1950) à M. A. Soil; petits déni-
cheurs et oïiseleurs, quatre personnages formant un
beau groupe dont le modèle, dessiné par Lecreux se
voit dans une autre vitrine (2500), au comte d’Hes-
pel; la forge des cœurs, chasseur et chasseresse, autre
groupe de quatre figures (2003), à M. P. Le Hon;
amour chasseur, enfants jouant (1918 et 1919), à
M”* L. Pollet et M. de Villers Grand'champs ; statuette
. de Pomone, à M. L. Delwart; vases divers, à M. P.
Spreux et tant d’autres sujets qu'on ne peut détailler.
— 295 —
Sur les planches inférieures de la vitrine, bel
ensemble de porcelaines diverses, toujours tournai-
siennes bien entendu, des assiettes, bols, services à
café et à thé, décors de paysages en camaïeu rose, de
fleurs, d'oiseaux, de médaillons, à MM. Carbonnelle,
Cherequefosse, le vicomte de Maulde, Trivier, Lechien,
le comte Lair, L. Motte; des porcelaines décorées en
bleu, formant un ensemble aux types les plus variés et
qui représentent ce que bien des gens croient être les
seuls produits de la fabrique de Tournai : elles sont
exposées par M. V. Carbonnelle.
Dans une troisième armoire-vitrine, le splendide
service de table de M. Stinglhamber, aux formes si
élégantes du style rocaille, décoré de paysages en
camaieu rose-carmin avec filets d'or (1917); le service
à café pour 24 personnes, décoré en camaïeu rose-
pourpre, avec culs-de-lampe en or (1900), au comte de
Robiano, puis la collection de M. P. Le Hon (2003 a
2102), où figurent des types de presque tous les genres
de la fabrication tournaisienne, en couleurs et en bleu,
et celle de M. René Desclée (1939 à 2002), moins
nombreuse, mais encore trés curieuse.
Deux écrins renferment, le premier : un service à
thé, solitaire, décoré d'amours en camaïeu rose (1906)
pièce superbe à M. G. Vermersch; le second : un ser-
vice à café, décoré d'oiseaux au brillant plumage, enca-
drés de bandes bleu de roi rehaussées d'or (1868), à
M. de Cambronne.
De l'autre côté de la galerie, une armoire vitrée
contient un superbe plat décoré d'un sujet genre
Watteau (1936), à M. L. Motte; trois statuettes en
biscuit de Tournai : Hercule-enfant (2005), Neptune
(1911) et le roi de Hollande (1933), à MM. Lehon,
Soil et du Bus de Warnaffe.
— 996 —
Plus loin, dans une autre armoire, pendule en
biscuit de Tournai avec figure de l'astronomie (2148),
à M. J.-B. Carbonnelle.
Une vitrine plate renferme une série de plaques,
tabatières, bonbonniéres, boutons et médaillons, aux
décors variés. Citons un beau médaillon ovale repré-
sentant un paysage antique, peint en camaïeu rose, par
J.-J. Mayer (1985), exposé par son petit-fils M. H.
Mayer, avec d'autres pièces également remarquables
de la même fabrication, et en particulier un médail-
lon avec le portrait de Mayer par lui-même; une
magnifique tabatière (1980 et 1981), décor bois et
amours en grisaille (1899); une superbe tabatière fond
bleu de roi, à réserves décorées d’amours en camaieu
rose, au comte de Robiano; des tabatières et boîtes
de diverses formes, à M"* Longueville, MM. P. Le Hon
et E. Soil.
Comme nous le disions plus haut, des collec-
tions complètes ont été exposées par des amateurs
dans des meubles anciens, leur appartenant. Tel est
le cas pour MM. J.-B. Carbonnelle (1771 à 1816) et
N. Bureau (1817 à 1862), ainsi que par M. Debue
qui a garni deux meubles (1874 à 1895). On y ren-
contre des spécimens de la plupart des genres, de la
fabrication tournaisienne. Enfin, dans un meuble, de
style Louis XV, M. E. Soil expose quelques spécimens
rares, de cette même fabrication, et qui n'étaient pas
représentés dans les collections dont il vient d'être
parlé : assiettes décorées de scènes sino-européennes en
camaïeu vert, des copies de décors chinois de types
variés et rares, des pièces avec armoiries, un service
à thé, dit solitaire, aux oiseaux, des pièces diverses,
imitation de sapin avec paysages sur cartes en trompe-
l'œil, des boîtes en forme de fruit et des tabatières,
— 297 —
un groupe de trois personnages polychromé, etc.
(2508 à 2535).
+ *
Les œuvres d'art et les antiquités précieuses que
nous venons de décrire ne constituent, il faut l’avouer
avec regret et tout à la fois avec un certain orgueil,
qu'une partie de celles qui sont conservées à Tournai
et dans les environs, à peine la moitié, peut-être.
Le temps limité dont on disposait pour organiser
l'Exposition n'a pas permis de recueillir ou de con-
quérir les adhésions de tous ceux qui les possèdent.
Si tous avaient répondu à l'appel du comité, l'Exposi-
tion eut brillé d'un éclat incomparable; mais ce qui
diminue nos regrets c'est que vu l’exiguité des locaux,
déjà vastes cependant, où les collections étaient ins-
tallées, il n’eut pas été possible d'y recevoir beaucoup
plus d'objets que ceux qui y ont figuré.
Quoi qu'il en soit, grâce au grand nombre de visi-
teurs qu'elle a attirés, l'Exposition a atteint nous
l'avons dit plus haut, son but premier et immédiat
en recueillant une somme relativement forte pour
l'œuvre si hautement civilisatrice et humanitaire de
la Croix rouge du Congo.
Puisse-t-elle, de même, atteindre son but secondaire
et lointain : Eveiller l'amour du beau dans toutes les
classes de la population et le respect des chefs-d’ceuvre
que nous ont légués les siécles passés, avec le désir de
les imiter et même de les surpasser, à l’aide de moyens
multiples que l'étude et les progrès des sciences met-
tent aujourd'hui aux mains des travailleurs et des
artistes.
Eugène Sol.
Tournai. Novembre 1898,
— 298 —
NOTICES SUR QUELQUES COUVENTS DE TOURNAI.
Tournai, ancienne capitale du petit état du Tour-
naisis, possédait naguéres encore un dépôt d’archives
de l'Etat. Des combinaisons, qu'il ne m'appartient pas
de juger, ont amené le transport des documents qui
le composaient, à Mons, chef-lieu administratif du
Hainaut, qui n’eut jamais rien de commun avec le
Tournaisis historique. Le résultat le plus palpable
de ce transfert est de priver les tournaisiens de pièces
utiles à leur histoire pour les mettre à la disposition
de travailleurs érudits, comme on en rencontre tant à
Mons, qui d'ailleurs ne les utiliseront sans doute
jamais, l'histoire particulière de Tournai n'ayant pour
eux (et cela se comprend) qu'un fort médiocre intérêt.
Cette perte est d'autant plus fâcheuse que, donnés à la
ville par M. du Mortier, c’est par suite de la négli-
gence d’un ancien archiviste, que ces dossiers ont été
versés aux Archives de l'Etat.
Parmi les documents dont se composait ce dépôt,
se rencontraient ceux relatifs aux établissements reli-
gieux. Ils n'étaient pas, du moins pour certains
d'entre eux, en bien grand nombre. Pourtant cest
grâce à eux que j'ai pu faire autrefois l'Histoire du
couvent des Clairisses. Aujourd’hui pareil travail n'est
plus possible à Tournai; et pour parler des autres
couvents de religieuses, qui existaient autrefois en
grand nombre dans notre ville, nous ne possédons
plus que les rares documents de nos archives
communales.
Les registres de nos anciens consaux nous permet-
tront seulement de raconter dans quelles conditions
ces maisons religieuses ont pu s'établir dans nos
— 299 —
murs ; lls nous feront aussi connaître les rapports peu
nombreux qu'elles eurent avec nos administrations
communales. Cela ne formera pas une histoire com-
plète de ces anciens couvents. Faute de mieux, je
vais analyser le peu que ces registres m'ont appris
relativement aux Carmélites, Dominicaines, Annon-
ciades Célestes, religieuses de Sion et Ursulines.
I. Carmélites.
Désireuses de fonder à Tournai une maison de leur
ordre, les religieuses Carmélites de Mons acquirent
du comte de Solre, en 1613, moyennant le prix de
8000 florins, l’ancien hôtel de Beaufort, séant en la
rue d’Audenarde, aujourd'hui des Augustins. Le drott
descars, revenant à la ville pour cette vente, se mon-
tait à 400 florins. Sur le rapport du conseiller de
Cambry, qui rappelait les services rendus à la ville
par le père du vendeur pendant les vingt-deux ans
qu'il avait été gouverneur de Tournai, les consaux
décidèrent, dans leur séance du 4 juin 1613, de lui
faire remise de ce droit. Pour les remercicr de ce don,
qui pourtant profitait aux Carmélites plus qu'à lui-
même, le comte de Solre adressa aux magistrats la
lettre suivante :
« Messieurs, j'ay veu par voz lettres du 1iij° de ce
mois la quitance que vous avez fait du droit d’escars
deu à cause de la vente de la maison de Beaufort en
Tournay. La convention qui en avait esté faite de ma
part avecq celluy quy en avoit la charge des Carmé-
lines de Mons, est à charge que la somme me debvoit
estre furnie argent francq et net, sans estre tenue à
chose quelconque. Toutesfois je ne puis laîsser de
vous remerchier beaucoup de fois de vostre bonne
— 300 —
volunté, avecq asseurance que je m'en revengeray à
toutes occasions où j'auray moien de me faire paroistre,
messieurs, vostre entièrement affectionné à vous servir,
le Conte de Solre. De Hazevent, le xiüj° de juing
mil six cons treize. »
Cependant l’adhéritance de l'hôtel de Beaufort avait
souffert certains retards, car la R. M. Izabeau de
Saint-Pol, supérieure des Carmélites de Mons, écri-
vait, à la date du 1‘ mars 1614, aux consaux pour
les prier de hâter cette formalité; elle promettait
d’ailleurs d'envoyer, avant l'expiration des délais de
purge, l'autorisation qu'elle réclamait à Bruxelles pour
permettre à ses compagnes à s'établir à Tournai.
Peu de jours après en effet, les consaux recevaient
une lettre de recommandation, écrite de Bruxelles
par le comte d’Estaires sous la date du 17 mars 1614,
et une autre des chef et commis de finances, en date
du 19 du même mois. Ces derniers adressaient aux
consaux la requête des Carmélites de Mons, et récla-
maient une vue des lieux et l'avis de nos magistrats.
Ceux-ci, après avoir remis leur délibération à la
séance suivante, chargèrent le grand prèvôt et le con-
seiller de la ville de se rendre à Bruxelles afin de
suivre de plus près l'affaire. Le 30 avril 1614, les
délégués firent aux consaux le rapport suivant :
« Quand au fait des religieuses Carmélites pour
lesquelles messeigneurs les chiefs et commis aux
finanches ont escript, et monsieur le conte d'Esterre
en particulier, affin de les recepvoir en ceste ville et
de consentir à l'amortissement requis de leur part,
lesdits députéz ont déclaré que, en suitte de la charge
qu’ilz avoient de nostre part, ilz en ont parlé audit
seigneur conte et lui déclaré qu'estions assez enclins
et délibéréz de les recepvoir en ceste ville moïennant
— 301 —
qu'elles ne fussent à la charge d'icelle pour nouriture
et entretènement ny aultrement, comme aussy les
religieux deschausséz de meisme ordre, lesquels ordi-
nairement sont de leur suite pour leur administrer les
sacremens et faire aultres debvoirs dépendans de leur
ordre, pour la crainte qu’il y auroit que, allant men-
dier leurs nécessitéz, ilz trouveroient de la difficulté
à cause du grand nombre de poures bourgeois et
manans qu'il y a en ceste ville et la charge qu'ilz ont
de six ou sept ordres mendians en ladite ville; leur
aiant ledit seigneur déclaré, quand auxdites reli-
gieuses, qu'elles sont dotées de revenuz suffisans pour
leur nouriture et entreténement, par où que, de leur
costé, n'y a crainte que ladite ville en puist recepvoir
aulcune mise ou interrest ; et quand auxdits religieux
deschausséz, qu'ilz ne viendront en cestedite ville, et
que ce n’est chose nécessaire qu'ilz suyvent lesdites
religieuses. » |
Malgré les conclusions favorables de ce rapport,
les consaux, dans la séance du 13 mai, décidèrent de .
chercher tous les prétextes possibles pour éviter la
venue des Carmélites; pourtant si le comte d’Estaires
insiste trop, il faudra bien se soumettre, mais en
stipulant d'une façon formelle « que l'on ne leur
accorde amortissement fors en l'église. »
Nouveau rapport sous la date du 26 octobre 1614 :
« De messieurs de Guisegnies, grand prévost, et con-
seilier de Cordes, lesquels ont raporté que monseigneur
le conte de Bruay les auroit mandé exprès au chasteau
pour leur dire qu'il y a environ trois sepmaines que
l'on avoit fait grand alégresse et démonstration de
joye en la ville de Bruxelles à la bénédiction de l'église
des dames Carmélines, que ont fondé Leurs Altéges,
avecq procession solempnelle, lesquelles ont duré
— 302 —
l'espace de huit jours, d'une église à l'aultre, ayans
les rues estéz aornées et parées, le tout pour com-
plaire à Leursdites Altèzes, disant ledit seigneur
conte que, comme le jour de demain monsieur le doïen
Malcote et deux aultres chanoines doibvent chanter
messe solempnelle en la maison des Carmélines,
naghaires receues en ceste ville, et que és aultres
églises on debvoit sonner les cloches, il requéroit a
messieurs les consaulx ou aulcuns d'iceulx de volloir
assister à ladite messe, et en signe d'allégresse de
faire basteler au belfroy et quelques feuz de joye par
la ville, asseurant que ce faict seroit agréable à
Leursdites Altèzes, de tant meismes que il y entendoit
que on avoit faict ès villes de Douay et Vallenchiennes
samblables debvoirs et allégresses. » Inutile de dire
qu'on se conforma aux désirs exprimés par le comte
de Bruay.
Ce ne fut pourtant que le 28 novembre suivant que
furent délivrées les lettres patentes des archiducs
. autorisant les Carmélites à fixer leur résidence à
Tournai, leur accordant l’amortissement de leur maison
et le droit d'acquérir jusqu’à concurrence de 3000 florins
de revenus. Quant à l'autorisation officielle des con-
saux, elle ne fut accordée que le 25 mai 1621, sur
la réquisition de M. de Coupignies, chef des finances
et premier commissaire au renouvellement de la loi.
Mais déjà avant cette époque, les consaux avaient
accordé de larges subsides aux Carmélites : le
17 février 1615, ils leur donnaient 400 florins pour
les aider dans leurs constructions ; le 10 avril 1618,
c'était une nouvelle somme de 1000 florins, destinée à
élever le bâtiment du dortoir, qui devait avoir cent
et cinq pieds de long, trente de large, et autant
en hauteur. |
— 303 —
Ce fut le 11 avril 1627 qu'on posa la première pierre
de l’église des Carmélites, dont le couvent était dédié
à S. Joseph. Les consaux, invités à assister à cette
cérémonie, décidèrent de s’y rendre en corps; et peu
de jours après ils accordaient une gratification de
huit livres aux maçons qui avaient travaillé à cette
opération, comme nous le montre le document suivant
que j'ai trouvé parmi les pièces à l'appui des comptes
de cette année :
« Prévostz, jurés, mayeurs et eschevins de la ville
et cité de Tournay, a nostre amé Louis de Bargibant,
massart et recepveur général de ladite ville, Salut.
Nous vous ordonnons que, des deniers de vostre
recepte, ayez 4 vous rembourser des dix patacons,
vallissans huit livres flandres, que, par charge des
chefz de Nous Consaulx, le procureur de ceste ville a
donné et furny au maistre machon et aultres adsistans
lorsqu'à la solempnité faite au cloistre des dames
Carmélines lesdits chiefs, 4 ce députéz par Nous, y
ont fait les debvoirs d’y asseoir la première pierre
portant les armes de ceste ville au fondement de
l'église qu'elles y prétendent bastir et dresser... »
Les consaux ne se bornèrent pas à ce témoignage
de sympathie pour les Carmélites; ils y joignirent
bientôt, sur les instances du comte de Vertain, une
preuve encore plus palpable de leur bon vouloir.
Le 1* juin 1627 en effet, ils accordèrent à nos reli-
gieuses un nouveau subside de 4000 florins pour les
aider à achever leur église. Ce subside devait être
réparti sur deux années.
Nous ne possédons que peu de renseignements sur
cette église et sur le mobilier qui la garnissait. « On
y voit, nous dit le Calendrier de Tournay de 1775,
à côté de la grille des Dames, un tableau représentant
— 304 —
Notre-Seigneur qui apparaît à sainte Thérèse, peint
par Lucas François. A droite dans la croisée, est un
tableau représentant la fuite de la sainte Vierge en
Egypte, dans un paysage, peint par Wynkerbooms.
Tous les autres tableaux, de même que celui de
l'autel, sont de très belles copies d'après Rubens et
Vandyck, qui valent plus que de mauvais originaux. »
Dès leur arrivée à Tournai, nos religieuses avaient
reçu d’Antoinette de Bachy, à l'effet de meubler leur
chapelle, une image de la Vierge, « composée du bois
du chesne où at esté trouvé l’image de Notre-Dame
à Montaigu. » Par testament en date du 31 mars 1618,
la même donatrice légua aux Carmélites une somme
de deux cents florins pour décorer cette statue.
Une cérémonie intéressante eut lieu en 1727 dans
l'église de notre monastère. Voici ce que nous apprend
à ce sujet le registre aux délibérations des consaux,
_ sous la date du 14 octobre de cette année.
« De la requête des mères supérieure et religieuses
discrètes du couvent des Carmélites de cette ville,
disans qu'aiant plut à Notre Mère la sainte église de
mettre au nombre de ses saints le vénérable Père
Jean de la Croix, premier carme deschaussé et coadju-
teur de sainte Thérèse dans la réforme de leur ordre,
elles souhaiteroient avec grand zèle faire la solamnité
de la cannonization en leurdit couvent, qui sera le
19 de ce mois, pour suivre les desseins de Sa Sainteté
Benoit XIII°, notre souverain pontif, qu'at été fait
dans les pareils couvents d’autres villes, à quel effet
elles seront obligées de faire des dépenses considé-
rables auxquelles elles ne sont point en état de fournir
par raport à leur pauvreté; sujet qu'elles viennent en
tout respect sadresser 4 Vos Seigneuries pour qu’il
leur plairroit accorder leurs charité et bienveillance
— 305 —
ordinaire en pareil rencontre, prenant favorable égard
que ledit saint Jean de la Croix est de leur ordre, et,
ainsy qu'il est dit cy-devant, coadjuteur de sainte
Thérèse leur fondatrice, et ne désirant rien plus que
de faire connoître au publicq, avec la sainte église,
et le mérite de ses vertus et la grandeur de sa gloire,
il leur plairoit aussy d'assister à ladite solemnité et
de leur accorder une messe à l'honneur dudit saint
pendant le temps de l'octave, à célébrer le jour qu'il
leur plaira désigner. Quoy faisant, elles prieront le
Seigneur et imploreront le secours dudit saint pour la
santé, conservation et prospérité de Vos Seigneuries.
— On a été d’assens de leur accorder une messe des
consaux, mardy prochain. » |
Bien que, lors de leur admission à Tournai, il eût
été bien stipulé que les Carmélites de pourraient pas
étendre leur domaine immobilier en ville au-delà de
leur première acquisition, ces religieuses avaient
acheté, au début de 1628, deux petites maisons et un
jardin de soixante pieds, en façade sur la rue Claque-
dent. Elles en demandèrent l'amortissement, basant
cette réclamation sur l'enclavement de cette petite
propriété et son voisinage du lieu où elles célébraient
leurs offices. Leur demande fut agréée, mais à la con-
dition qu'elles borneraient 14 leurs acquisitions.
Ce furent en effet d'ordinaire des rentes sur la ville
qui constituèrent les revenus des Carmélites. Ainsi
lorsque Marguerite Baclan entra, le 8 octobre 1660,
chez ces religicuses, sa dot fut constituée au moyen
de trois lettres de rentes dont la ville autorisa le
transfert le 16 mai 1662. Ce furent encore des rentes
que leur transféra Anne-Marie Delevigne quand elle
fonda deux messes par semaine à perpétuité dans
l'église des Carmélites.e
ANNALES. II, 20
— 306 —
Dès le 3 novembre 1615, avant même que l’autori-
sation définitive de fixer leur résidence à Tournai ne
fut donnée aux religieuses Carmélites, les consaux
leur avaient accordé les droits qu'ils concédaient
d'ordinaire aux couvents : le droit de minck consis-
tant dans la permission d'acheter directement le pois-
son, et l'exemption d'impôt sur une certaine quantité
de bière et de vin. Mais des difficultés s'étant élevées
pour l'exercice de ces droits, nos magistrats, par
résolution du 24 octobre 1634, les confirmèrent en
stipulant toutefois que ces privilèges « seraient réglés
au pied des aultres maisons de religion. »
Les Carmélites déchaussées de Tournai apparte-
naient à la réforme de sainte Thérèse, et menaient
par conséquent une vie purement contemplative dans
leur clôture perpétuelle. Elles tombaient donc sous
le coup du décret du § décembre 1781, en vertu
duquel l'empereur Joseph II pronongait la suppression
des couvents qui vivaient « sans contribuer, d'une
manière visible, au bien-être du prochain et de la
société civile, en tenant des écoles, en servant des
malades, etc. » En conséquence, le sieur Miroux,
délégué par le fiscal de Bettignies, se rendit, le
24 avril 1782, au couvent des Carmélites pour saisir
les effets qui s'y trouvaient, en dresser inventaire et
reconnaître les biens qui leur appartenaient.
Ce ne fut qu'en 1783 que les religieuses quittèrent
leur cloître, pour y rentrer toutefois bientôt à l'époque
de la révolution brabançonne. « Cette réinstallation,
dit Bozière, donna lieu à une cérémonie à laquelle
figurèrent des députés des Consaux et du clergé, ainsi
que des patriotes en armes. L'autorité saisissait avec
bonheur l'occasion de cette rentrée pour faire une
démonstration anti-joséphiste, alors que la révolution
— 307 —
qui voulait le renversement du pouvoir de l'empereur
en Belgique était dans toute sa force. »
Mais cette accalmie ne fut pas de longue durée; et
l'invasion française de 1794 vint de nouveau fermer les
portes de notre monastère. L'église et les bâtiments
claustraux furent vendus et démolis. Il fallut attendre
jusqu'en 1829 pour voir les Carmélites fonder un nou-
veau couvent dans le quartier de Saint-Jean. Elles y
ont construit une jolie chapelle, ornée de belles statues
de Puyenbroeck. On y voit aussi un beau reliquaire,
qui peut-être appartint à l'ancien couvent, et qui a
figuré avec honneur dans certaines expositions rétro-
spectives. Voici la description qu'en fit autrefois
Mgr Voisin.
« Reliquaire-ostensoir en forme de cylindre en
cristal de roche à cinq faces, dont deux ornées d'une
série de baies trilobécs gravées. Ce cylindre est entouré
à chaque extrémité d’unc bande de filigrane en argent
doré semé de pierreries, et terminée par un pignon
percé d'une fenêtre ronde entourée de pierreries. Le
cylindre est soutenu par une tige hexagone à nœud
ciselé garni de boutons ou losange émaillés, qui s'élève
d'un pied hexagone évasé. Il reste les deux premières
lettres d'une inscription : D. N. — XIII siècle. »
II. Dominicaines.
Le 16 mai 1628, le Frère Jean Roman, vicaire de
la maison des Dominicains de Tournai, se présentait
à l'assemblée des consaux et leur représentait « que
par dévotion et codicille testamentaire de quelque
personne pieuse il auroit esté légaté au remonstrant
notable somme d'argent précisément et soubz condition
d'ériger une maison de filles du mesme ordre audit
— 308 —
Tournay et non aillieurs, ce que ne se pouvant faire
sans agréation et congé spécial de Vos Seigneuries,
pour la gloire de Dieu et augmentation de son saint
service, il demandait de permettre l'entrée desdites
religieuses soubz condition qu'elles ne seront aucune-
ment à la charge de ladite ville, comme elles ne sont
en toute autre place et lieu de ces provinces où elles
sont à présent establyes. » Il ajoutait qu'il n’y avait
rien à craindre sous ce rapport puisque, en vertu même
de leur règle, les Dominicaines devaient être suffisa-
ment dotées pour vivre en clôture sans être à charge
au public. Si l'autorisation n'était pas accordée, la
fondation serait perdue, car elle était faite pour Tournai
et rien que pour Tournai.
L'autorisation de résidence fut accordée le même
jour sous les restrictions ordinaires ; dotation suffisante
constituée en rentes plutôt qu'en immeubles, choix
d'un local ratifié par les consaux, juridiction main-
tenue à la ville sauf pour l'église et le dortoir.
« Adjoustant lesdits seigneurs consaulx quilz n'enten-
dent donner aulcun consentement que, pour plusieurs
bonnes considérations, elles puissent pour maintenant
ni pour l’advenir achepter la maison quy fut à mon-
sieur du Mont située en la rue Royale, ayant sortie sur
le Marchié-aux-vaches. »
Ce fut pourtant précisément cette maison où les
Dominicaines s’installèrent peu après leur arrivée à
Tournai. Aussi les consaux, informés de cette déso-
béissance à leurs ordres, firent appeler, le 23 décem-
bre 1628, le Frère Roman et lui signifièrent « le tort
que lesdites religieuses avoient faict ausdits seigneurs
chiefz de s’estre placées et adomicilées en ceste ville
puis peu de jours, s'y renfermées, y faict célébrer la
messe et aultrement sy comporté comme en ung
— 309 —
cloistre, sans en fachon quelconque en advertir lesdits
seigneurs, comme tenus estoyent....; et que faict
encore à remarquer, en la mesme maison que spéciale-
ment, pour plusieurs bonnes considérations, leur avoit
esté expressément deffendu, chose de mauvais goust et
ne se pouvant passer soubz silence. » En conséquence
on leur ordonne d’avoir à se soumettre aux conditions
de leur admission.
Le F. Roman ne put fournir d’excuses valables et
s'était retiré, lorsque les chefs des consaux le rappe-
lèrent pour lui signifier « qu’ilz persistent en leurs
résolutions et particulièrement de ne permectre leur
résidence en ladite maison quy fut monsieur du Mont ;
ains qu'elles ayent à en sortir au plus tôt après les
festes quoyement (?) et en modestie, et se retirer en
quelque autre, soit de celle du seigneur d’Esquelmes
où elles estoient arrivées, ou en aultres de leurs amis,
et s’y tenir sans y faire ny exercer aulcunes functions
publicques tant qu'elles auront satisfaict à ce quy leur
a esté ordonné. »
Des pourparlers eurent lieu pour l'acquisition de
diverses maisons. Il fut d'abord question de celle du
seigneur de Bercus, située dans la grande rue S. Jac-
ques, puis de celle du seigneur de la Howardrie. Enfin
on se décida pour celle du comte de Westmorland,
baron de Latimer, en la rue de la Tannerie. Le
21 août 1629, les consaux autorisèrent les échevins de
S. Brice à en adhériter les Dominicaines. Mais moins
d’un an après, s’éleva une nouvelle difficulté. Nos reli-
gieuses, sans prendre l'avis des consaux, avaient
acquis une nouvelle maison, rue Haigne, qui tenait à
leur couvent et l'y avaient annexée. Plainte du procu-
reur général de la ville, à la date du 11 juin 1630; vue
de lieux par les chefs; enfin autorisation, sous la date
+ — 310 —
du 25 juin, de conserver l'état de chose acquis, mais
avec défense expresse de renouveler ces agissements
et de s'étendre davantage.
Les travaux d’édification du couvent des Domini-
caines ne furent terminés qu'en 1631. Elles s'y instal-
lérent le 1° mai de cette année. Invités à assister à
cette cérémonie, les consaux promirent de s'y rendre
« un plus grand nombre que faire se poulra. » |
Nos archives communales ne renferment aucun
document qui nous renseigne sur les dispositions inté-
rieures de ce couvent ou sur son ameublement. Le
Calendrier de Tournai de 1775 ne mentionne rien de
remarquable chez nos Dominicaines. Tout au plus
pourrons-nous signaler le legs fait en 1652 par Claire
Le Clercq, veuve de Maximilien Heryne. Cette dame,
morte en 1655, avait donné « aux religieuses Domini-
caines, en considération et faveur de ses deux filles
illecq religieuses, deux grands chandeliers d'argent à
usage d'église, ung petit plat d'argent, deux pochons
d'argent et clochette aussy d'argent. =
En 1675, nos religieuses voulurent agrandir leur
couvent et construire un nouveau cloître. Elles ache-
tèrent dans ce but certains terrains, et se décidèrent
cette fois à réclamer l'autorisation des consaux.
Ceux-ci, après une vue de lieu, donnèrent leur consen-:
tement, mais à la condition que les maisons en façade
sur la rue Ilaigne seraient vendues dès que le mur de
clôture du couvent serait construit. Nos magistrats,
toujours attentifs aux intérêts de leurs administrés,
mirent aussi pour condition qu'elles « ne pourront
employer en leursdits ouvrages ct bastimens à cons-
truire, des ouvriers estrangers, fussent-ils maistres ou
valets, si ce n'est qu'iveux ouvriers se mettent soubs
quelque francq maistre d'icelle ville. -
— 3ll —
Au cours de leur séjour à Tournai, les religieuses
Dominicaines eurent plusieurs fois recours à la bien-
veillance des consaux; mais ce ne fut pas toujours
avec un égal succès.
Le 17 avril 1714, la prieure du couvent de Notre-
Dame du Rosaire exposait que le pape Clément avait
ordonné à toutes les maisons de l'ordre de S. Domi-
nique de célébrer solennellement la fête de S. Pie V.
Ces fêtes devant avoir lieu le deuxième dimanche de
juin 1714 et le 17 du même mois, elle prie les consaux
de faire chanter une messe à cette occasion, d'y assister
au plus grand nombre possible, et aussi de l'aider de
quelque somme d'argent. La célébration de la messe
lui fut accordée; quant au subside, les consaux le
refusèrent. Une cérémonie du même genre dût encore
avoir lieu le 13 juin 1728, à l'occasion de la canoni-
sation de la R. M. Agnès du Mont-Politien. Ce fut
pour les Dominicaines une raison de présenter aux
consaux une requête semblable à la précédente. Plus
heureuses cette fois, elles obtinrent une messe solen-
nelle et le don d’une somme de cent florins.
Le 22 décembre 1722, nouvelle requête des Domi-
nicaines. Elles se plaignent de leur misère qu'aggrave
encore le non payement des rentes dues par la ville et
qui constituaient le plus clair de leurs ressources.
Ayant constaté que, dans les lettres royales qui les
autorisaient à s'établir à Tournai, « il est expressément
porté qu'elles jouiront des mêmes franchises, exemp-
tions et privilèges dont jouissent toutes autres reli-
gieuses du même ordre ès pays de pardeçà, » elles
réclament l'exemption d'impôt sur la boisson. Se basant
sur ce que nos religieuses ne se conformaient pas aux
conditions de leur admission, qui limitaient leur
nombre à vingt, les consaux rejetèrent leur demande.
— 312 —
Le décret de Joseph II, relatif aux maisons reli-
gieuses, atteignait directement les Dominicaines dont
là vie était purement contemplative. En conséquence
le sieur de Bettignies, fiscal du conseil, se transporta
en personne, le 24 avril 1782, dans le couvent de nos
religieuses pour dresser inventaire de ce qui leur
appartenait, et bientôt après fit fermer leur maison.
Mais bientôt survint la révolution brabançonne ; nos
Dominicaines s’adressérent aux consaux le 11 mai
1790, et firent valoir « que, par l'époque heureuse de .
la révolution, un chacun a rentré dans ses droits; et
comme elles désirent de se réynir en communauté et
observer leurs vœux, elles supplient de pourvoir inces-
samment à leur rétablissement et aux moiens de les
réintégrer dans leur maison. » L'affaire fut renvoyée
au comité des fondations. L’invasion francaise de 1794
vint définitivement trancher la question; et l’ordre des
a
Dominicaines cessa d’exister à Tournai.
III. Annonciades Célestes.
Le 16 juin 1621, les archiducs Albert et Isabelle
écrivaient aux consaux de Tournai : « Chers et bien
aymés, Nous avons pour agréable que recepviez en
nostre ville de Tournay les religieuses de l'ordre de
l'Annunciation de Nostre-Dame désireuses d'y fonder
un couvent a leurs despens et sans y demander
l'aumosne; moyennant quoy, ne pouvant cette fonda-
tion tourner à votre préjudice et charge, Nous atten-
dons de votre zèle et piété, veu les choses de semblable
mérite, que lesdites religieuses vous seront bien venues
et admises sans y faire aucune difficulté. »
L'affaire en resta là pendant deux ans, durant
lesquels une demoiselle Catherine de Ilangouart fit des
— 313 —
démarches à Rome pour obtenir du pape l'autorisation
de fonder à Tournai un couvent d’Annonciades. Les
bulles obtenues, elle prit son recours aux archiducs
qui, à leur tour, consultèrent l'évêque et les consaux.
Les avis furent favorables ; celui des consaux est du
11 octobre 1623. Aussi le 30 du même mois, rece-
vait-on de Bruxelles la lettre suivante :
« Receu avons l'humble supplication et requeste de
demoiselle Catherine de Hangouart, fille de franche et
libre condition, contenant que, comme elle a obtenu
par bulle de Notre Saint Pére le Pape puissance de
dresser sa maison ou aultre en nostredite ville de
Tournay en monastére des Annunciates, ainsy nous a
très humblement suppliée qu'il nous pleust favoriser
ladite bulle de nos lettres de placet afin de la mettre
en exécution. Pour ce est-il que Nous, ces choses
considérées et sur icelles eu l'advis tant de l'évesque de
Tournay que de vous prévostz et juréz, mayeurs et
eschevins de nostre ville et cité susdite, inclinons favo-
rablement à la supplication et requeste de ladite
damoiselle Catherine Hangouart suppliante, luy avons
octroyé, consenti et accordé, octroyons, consentons et
accordons, en lui donnant congé et licence de grâce
espécialle, par ces présentes, qu'elle puist et pourra
mettre ou faire mettre à exécution deue lesdites bulles
apliquées selon leur forme et teneur, sans pour ce
aulcunement mesprendre. »
Toutes ces formalités remplies, Catherine de Han-
gouart fit venir de Pontarlier quelques religieuses An-
nonciades qu’elle installa provisoirement dans sa maison
de la paroisse de S. Piat. Puis, afin de donner à la fon-
dation qu'elle créait, une situation définitive, elle pro-
céda, par acte public, à la donation des fonds qui
devaient constituer l’avoir de Ja nouvelle communauté.
— 314 —
« André Catulle, prebtre, licentié és loix, official et
chanoine de l'église cathédrale de Tournay, juge et
commissaire spécialement député à cause de la dignité
de nostre officialat par nostre Saint Père Grégoire,
Pape quinziesme de ce nom, pour l'exécution d'une
bulle parlante de l'érection du monastère des Annon-
ciades de l'ordre de Saint Augustin en cette ville et
cité de Tournay. À tous ceux qui ces présentes lettres
voiront et oyront, scavoir faisons que le vingt sixiesme
de novembre de cet an 1626 comparurent pardevant
nous, et ès présences des tesmoings cy après dénom-
méz, damoiselle Catherine de Hangouart, fille de
franche et libre condition de feu Guillaume, durant sa
vie escuier, seigneur de Pietre, d’Espumereaux, de
la maisrie de Gondecourt, etc., d’Anthoinette de Croy
(lisez Croix), dame de le Court, etc., d’une part, et
les Révérendes Méres SS. Marie-Glaudine-Scholas-
tique, prieure, et Marie-Jenne-Magdeleine, sous-
prieure, au nom des religieuses et de tout le monas-
tére des Annonciades susdictes fondées par la premiére
comparante, d’autre part; et a cognu et confessé
icelle damoiselle Catherine de Hangouart avoir donné
et donner par ce présent instrument par donation
d’entrevif et irrévocable Ja somme de huict mils florins
carolus pour la fondation premiére dudit monastére
et pour achepter terres ou rentes conservables à per-
pétuité sans que jamais ellesne pourront estre aliénées ;
mais, toutesfois qu’elles seront vendues ou rembour-
sées, autant de fois les deuxiesmes comparantes et
leurs succédantes en offices et tout le couvent seront
tenus et obligées remploier les deniers en pareil ou
meillieur achapt de terres ou rentes, et faire mention
aux lettres d'achapt que lesdits deniers procédent de
la premiére fondation de ladite damoiselle de Han-
— 315 —
gouart, laquelle en oultre a confessé avoir donné et
donner aux susdittes RR. MM. et à leur monastère
la maison, jardin et héritage où elles sont à présent
en la paroisse de S. Piat, abordant de deux lez aux
jardins du refuge de l'abbaye de St Amand, et de
l'abbaye de S. Martin de l’ordre de S. Benoist, d’autre
lez à l'héritage de monsieur Cousin, chanoine de
Tournay .: de laquelle maison, s’il y avoit quelque
débat de $on vivant ou après sa mort, elle veut que
lesdittes RR. MM. succédantes en offices et couvent
ayent droit de prendre sur tous ses biens présens et
advenir la somme de cinq mille florins, lesquels (ledit
cas arrivant) elle leur donne par donation d’entrevif
et irrévocable à présent comme pour alors, et pour
quoy elle assujetti dois à présent tous ses biens susdits.
Semblablement confesse leur avoir donné et quitté,
donne et quitte tant que besoin est tous les frais et
despens qu'elle a fait tant pour la procuration de
laditte bulle de Notre Saint Père le Pape Grégoire XV
‘servant à l'érection du monastère, qui comance In
aposlolicæ dignitatis culmine constiluti, et pour obtenir
le placet de Nostre Sire le Roy d’Espaigne comme
aussy des deux cens florins qu'elle a fraié et déboursé
à cause du voyage d’icelles secondes comparantes pour
venir de Pontarlier en Bourgongne jusques à Tournay,
y estans par nous appellées pour l'érection et meilleure
direction dudit monastère. Item, laditte damoiselle
de Hangouart confesse avoir donné et donner aux
secondes comparantes tous et chacun mœubles et orne-
ments à elle auparavant appartenants, qu’elle a livré
et baillé audit monastère, tant servans à la chapelle
qu'à l'usage de la maison, portans trois cens florins
et davantage sauf meilleure et plus juste estimation,
ensemble de deux cens florins quelle a fraié pour
— 316 —
l’acommodation de laditte maison en monastère, et
six cens florins quelle a désigné et laissé pour la
fondation d'une lampe ardente en huille jour et nuit
devant le Saint Sacrement en la chapelle ou église
lorsqu'elles en auront, et généralement tous autres
despens et mises qui pourroient avoir esté frayées
par icelle damoiselle de Hangouart à cause de l’érec-
tion, fondation et direction dudit monastère: toutes
lesquelles choses elle leur at donné purement et sim-
plement pour l'amour de Dieu, honneur de la glorieuse
Vierge Marie Annonciade, rémission de ses péchéz et
salut de son âme, ne voulant que lesdittes religieuses
soient inquiétées de personne, mais qu'elles gouver-
nent les biens et revenus susdits comme leurs autres
biens qui appartiennent ou appartiendront à leur
monastère, selon leurs institutions et privilèges et en
suitte de la faculté que nous leur avons donné par
nos lettres patentes exécutoriales sur ladite bulle
de N. S. Père le Pape Grégoire XV, consentant
néantmoins laditte damoiselle de Hangouart que les :
secondes comparantes pouront vendre laditte maison,
où présentement est le monastère pour achepter une
autre place ou maison, si ainsy estoit trouvé convenir
à leur plus grande comodité et gloire de Dieu à con-
dition que sera fait mention aux lettres d'achapt, que
les deniers venans de laditte vendition de la maison
où estoit ledit premier monastère y ont esté emploiés.
Et afin qu'icelle fondation demeure à tousiours ferme
et stable, laditte damoiselle de Hangouart veut ct
entend que les susdits biens provenans d'elle seront
tousiours conservéz au mesme ordre aussy longtemps
qu'il sera en pied et maintenu; et en cas mesme que
le: monastère viendroit estre ruiné par fortune de
guerre ou autre accident, ce qu'à Dieu ne plaise, les
— 317 —
susdits biens ne pourront estre appliqués autrement
que ne portent et disposent les constitutions et privi-
lèges dudit ordre et monastère. Ont (lesdites secondes
comparantes) déclaré accepter et avoir pour agréable,
comme elles acceptent par ceste, confessant et décla-
rant en spécial avoir receu les susdits huict mille
florins carolus de fondation de ladite damoiselle
Catherine de Hangouart, et ce, partie en nœuf bon-
niers et deux cens de terres labourables gisans au
village de Landas qui ont esté acheptées quattre mille
et cent quarante sept florins, et autre partie, scavoir
est trois mil huict cens cincquante trois florins carolus,
en argent dont sera créé une lettre de rente de pareille
somme au denier vingt sur la ville de Tournay ou
ailleurs, asseurément; au moyen de quoy icelles
secondes comparantes, au nom de l'ordre et de tout
le couvent, ont promis de maintenir et entretenir
ladite fondation par elles et leurs succédantes en
offices et monastère, et mesme, recognoissant le bien
qu'il a pleu à ladite damoiselle de Hangouart faire et
procurer en érigeant ce monastère, l'ont recogneu pour
première fondatrice des Annonciades en cette ville de
Tournay, sobligeant luy offrir, si ainsy luy plait, ou
& messire Barthélemy de Hangouart, chevalier, sei-
gneur de le Court, etc., son frére, et successivement
au chef de la famille des Hangouarts, ou à faute de
sexe masculin descendant dudit seigneur de le Court
et de madame Marie de Pressy, sa femme en pre-
miéres nopces, à la plus proche parente portant le
surnom de Hangouart, une chandelle armoyée des
armes dudit monastère d'un costé, et de l’autre costé
des armoiries du chef des Hangouarts, et ce au jour
de S. Madelaine, par le prebtre célébrant la messe
à l'offertoire ou à la fin de la messe durant laquelle
— 318 —
elle debvra ardre, en la forme que se fait en aucunes
religions; et au cas que personne d'iceux à qui
appartiendra ne comparoistroit audit jour pour recep-
voir ladite chandelle après avoir esté ardante tout le
temps de la messe, ont promis de lenvoier à la place
qu'il leur plaira nommer en cette ville et non dehors;
et pour plus ample et perpétuelle mémoire du bénéfice
receu, lesdittes secondes comparantes ont promis
aussy et se sont obligées, outre les prières qui leur
sont prescriptes et ordinaires pour les patrons et fon-
dateurs spécialement, dire et faire célébrer tous les
ans et à perpétuité un obit ou anniversaire pour le
repos de l'âme de laditte damoiselle de Hangouart,
de ses parens et amis, à commencer au jour de son
trespas, avec vigiles à nœuf leçons et une messe de
Requiem, et en oultre qu'elles auront tousjours esgard
de recevoir aucunes filles de la parenté de laditte
damoiselle de Hangouart devant toute autre, si avant
qu'elles seront trouvées capables à la religion suivant
leurs constitutions: finallement elles ont offert en
action de grâce à laditte damoiselle Hangouart les
prières suffrages et communication de touttes les
bonnes œuvres qu'elles feront et faire pouront tant elles
que toutes les monastères à jamais pour les vivants et
trespasséz, comme les autres monastères ont accous-
tumé de faire pour leurs fondateurs accordans aussy.
que les feuz père et mère de laditte damoiselle, frères
et sœurs et leurs descendans soient participans des
prières, suffrages et faveurs susdits, le tout selon la
puissance accordée à leur monastère par laditte bulle
de Nostre Saint Père le Pape Grégoire XV, et autres
privilèges de leur ordre. Touttes lesquelles donations,
acceptations et obligations réciproques Nous, en la
qualité de juge et exécuteur apostolique susdit, avons
— 319 —
loué, confirmé et approuvé, louons, confirmons et
approuvons par cestes, et voulons estre inviolablement
observées, en y condemnant les parties de leur gré et
consentement; déclarans en outre que laditte damoi-
selle de Hangouart, par les donations que dessus, a
satisfait amplement à la fondation première et aux
conditions portées par la susmentionné bulle de
N.S. P. le Pape Grégoire XV en ce qui touchoit de
son intention et debvoir, demeurant icelle libre
d’augmenter ses faveurs et libéralités vers ledit monas-
tére si et comme elle trouvera convenir. En confir-
mation de tout ce que dessus, avons signé ce présent
instrument de nostre seigne manuel, et fait sceller
de nostre scel, avec apposition aussy des seignes
manuels et seaux des susdittes comparantes, en pré-
sence de messieurs maistres Anthoine Carpentier,
prebtre, pasteur de S. Pierre en Tournay, et maistre
Jacques Varlet, aussy prebtre, chapelain de S. Estienne
dit Notre Dame de Halle en l'église paroiscialle de
S. Quentin audit Tournay, témoins à ce requis et
appelléz. Faict au monastére susdit des Annonciades
en Tournay, les jour, mois et an que dessus. »
L'exécution de la clause de la remise d’un cierge
armorié à la fondatrice du couvent ou à ses héritiers
donna lieu à quelques difficultés à cause de la clôture
de nos religieuses. L'autorité ecclésiastique appelée
à se prononcer décida que la remise en serait faite à
l'église, et que, pour cette cérémonie, les grilles du
chœur seraient exceptionnellement ouvertes comme
lors des prises d'habit. Des lettres conformes à cette
décision furent délivrées par la prieure des Annon-
ciades à Catherine de Hangouart, le 10 mars 1628.
Revenons à l'installation de nos religieuses. Ainsi
que l'avait prévu l'acte de fondation, la maison, où
— 320 —
s'étaient installées les Annonciades à leur arrivée à
Tournai, ne leur suffisant pas, elles en achetèrent
deux autres dans la même rue, mais sur le rang
opposé, et en obtinrent l’adhéritement, le 2 mars 1627,
à charge de revendre leur première maison. Les con-
saux veillaient du reste à ce que leur domaine immo-
bilier ne prit pas d'extension : ainsi ils leur réfusèrent,
le 16 novembre 1627, l'autorisation pour les nouvelles
religieuses de payer leur dot en biens fonds.
Les travaux de construction ayant été promptement
entamés, on invita nos magistrats à assister à la pose
de la première pierre du couvent, qui devait avoir
lieu le 26 mars 1629. Cette invitation fut acceptée.
Au cours des travaux, on trouva le nouveau terrain
insuffisant; et sur leur réclamation, on accorda, le
25 septembre suivant, aux Annonciades la permission
d'y joindre un petit héritage à front de la rue
des Pigniers.
Un petit registre de comptes de la maison nous
renseigne sur quelques travaux. J'en extrais certains
passages en respectant l'orthographe tout à fait rudi-
mentaire de la sœur boursière :
« Payé pour la récrétion des machons lorsqu'ils ont
planté le may, le 11 d'octobre 1629, 5 francs. —
Payé a Michel Taverne pour avoir taillé une pierre de
l'Annonciad et une pierre avec le Nom de Jésus, pour
mettre dessus la porte de devan, la somme de 5 francs
10 sous. »
Le chapelain des Annonciades se présenta aux con-
saux, le 1° juillet 1631, et leur exposa que « demain
leur intention est sortir leur premiére maison pour
entrer en celle nouvellement bastye. » Ce transfert
devant avoir lieu solennellement par une procession
dans laquelle l'évêque portera le Saint-Sacrement, il
— 321 —
invite les consaux à y assister, et les prie de faire
carillonner pendant ce temps au beffroi. Les chefs
accordérent le carillon et promirent d'assister en per-
sonne à la procession.
Treize ans plus tard les Annonciades se décidérent
à faire construire une église. La première pierre en
fut posée le jour de Notre-Dame des Neiges (août 1624).
Après avoir honoré cette cérémonie de leur présence,
nos magistrats voulurent contribuer à l'embellissement
de l'édifice, et accordérent aux religieuses, le 30 mai
1645, une somme de 250 florins destinée à faire poser
à la façade principale de l'église une verrière portant
les armes de Tournai. Mais le 18 septembre de l’année
suivante, les Annonciades obtinrent l'autorisation
d'appliquer cette somme à l'édification d'un portail.
Le livre de compte, dont j'ai parlé plus haut, nous
fournit encore, un sujet de ce travail, quelques som-
maires renseignements que je transcris textuellement :
« Payé à la vesve Toilloy, ce 23 de novembre 1646,
pour l'enrichissement du pignons du portalle, la
somme de 18 francs. — Payé à Michel de le Mot,
pour avoir doré le cocque et pain le féticaur de la
sacristi, la somme de 6 francs 10 sous. »
Un grand nombre de messes étaient fondées dans
cette église. C'est un document appartenant à l’ancien
dépôt des. archives de l'Etat qui nous l’apprend.
« Voicy tous les jours de feste qu'il faut dire la messe
pour la fondation que mademoiselle de Hangouart a
faict à nostre monastère de l'Annonciade Céleste
de Tournay, l'an 1649.
Au mois de janvier :
1. Le jour de l'an,
2. l'Epiphanie.
ANNALES. III, 21 |
— 322 —
Au mois de février :
3. la Purification de Nostre Dame,
4. S. Mathias. ©
Au mois de mars :
9. S. Joseph,
6. l'Annonciade.
Au mois d'avril :
7. la première feste de Pasque,
8. la seconde feste de Pasque,
9. S. Marc.
Au mois de may :
10. S. Jacque et S. Philippe,
11. la Dédicace de Nostre Dame, :
12. Ascension de Nostre Seigneur,
13. la première feste de la Pentecoste,
14. la seconde feste de la Pentecoste.
Au mois de juin :
15. la feste du Trés Saint Sacrement,
16. la Nativité de S. Jehan,
17. S. Pierre et S. Paul.
Au mois de juillet :
18. la Visitation de Nostre Dame,
19. S. Marie Magdeleine,
20. S. Jacque.
Au mois d’aoust :
21. Nostre Dame au Neige,
22. S. Laurent,
23. l'Assomption de Nostre Dame,
24. S. Barthélemy,
25. S. Eleuthère,
26. S. Augustin.
— 323 —
Au mois de septembre :
27. la Nativité de Nostre Dame,
28. l'Exaltation de la Sainte Croix,
29. S. Mathieu,
30. S. Michel.
Au mois d'octobre :
31. S. Piat,
32. S. Luque,
33. S. Simon et S. Jude.
Au mois de novembre :
34. la feste de tous les Sains,
35. la feste des Morts,
36. S. Martin,
37. la Présentation de Nostre Seigneur,
38. S. Catherine, .
39. S. André,
Au mois de décembre :
40. la Conception de Nostre Dame.
41. nostre bienheureuse Mère Marie-Victoire,
42. S. Thomas,
43. la Nativité de Nostre Seigneur,
44. S. Estienne,
45. S. lehan,
46. la feste des S. Innocens. »
Pour achever de dire ce que nous savons relative-
ment à l'église des Annonciades, signalons-y « un
tapy ouvré de poinct de Turquy, » qu'on posait dans le
chœur lors des prises d’habit, et qui avait été donné en
1654 par la fondatrice même du couvent, qui y eut sa
sépulture. Sur le grand autel se dressait un tabernacle,
sans doute assez riche, car il coûte 300 florins. C'était
— 324 —
un don de Catherine-Thérése d’Ennetiéres, morte en
1668.
Comme tous les ordres religieux établis à Tournai,
les Annonciades jouissaient de certaines faveurs accor-
dées par le magistrat, entre autres la remise d'une
partie de l'impôt sur les boissons. Pour rendre cette
remise encore plus avantageuse, nos religieuses deman-
dèrent, en 1640, de pouvoir construire une brasserie
dans l'enclos de leur monastère. Cette faveur leur fut
accordée, mais à la condition de payer chaque année
une imposition taxée à la somme de 162 livres 10 sols. :
Lorsqu’en 1667 Louis XIV se fut emparé de Tour-
nai, le roi, sur les représentations de Vauban, décida
de construire une nouvelle citadelle sur les hauteurs
de la rive gauche de l’Escaut. Le monastère de nos
religieuses se trouva englobé dans le périmétre des
nouvelles fortifications. IL fallut donc se résoudre 4 un ©
nouveau changement de résidence; et on leur accorda
en échange l'ancien hôtel des gouverneurs de la ville,
situé dans le quartier du Château.
Voici comment s'exprime 4 ce sujet le « cahier et
priserie des héritages du château donnés en échange
aux particuliers pour ceux pris pour l'esplanade de la
citadelle (1669) :
« Aux religieuses Célestines pour l'église, maison,
jardin et héritage à elles appartenans, cotté dans ledit
plan de lesplanade n° 10, à elles assigné en échange
la maison, jardin et héritage qu’at occupé le gouver-
neur, avec la maison qui étoit annexée 4 la cure dudit
château, et les deux vieilles maisons qui sont entre
ladite maison de monsieur le gouverneur et celle de
la cure. » Ce terrain avait 210 pieds de façade, et
290 pieds de profondeur.
Lors de la démolition, il y a quelques années, de ce
— 325 —
qui restait de l’ancien couvent des Célestines, notre
confrére, monsieur L. Cloquet, a publié dans nos
Bulletins un petit travail archénlogique sur ce monas-
tére et y a joint une vue des derniers débris de l'ancien
hôtel des gouverneurs. Je ne puis mieux faire que d'y
renvoyer le lecteur. Je me bornerai à analyser les
documents que m'ont fournis nos archives.
Bien qu'installées dans leur nouveau local dès 1670,
ce ne fut qu'en 1683 que Les Célestines firent travailler
à leur chapelle. Le 27 avril de cette année, clles
demandaient aux consaux l'autorisation de reconstruire
un portail semblable à celui de leur ancien couvent.
Après vue de lieu, la permission leur fut accordée.
Mais ce travail n'allait pas sans un subside; aussi
voyons-nous qu'on leur accorde une aide de 5090 livres.
Le livre de comptes, que j'ai cité à plusieurs reprises,
nous fournit encore ici deux petits renseignements que
je transcris : « En 1702, payé le tailleur de pierres
pour 170 paires de careaux de marbre blanc et noir
pour le pavement du chœur de notre église, 425 florins.
— Achat d'un tableau de la Descente de Croix, moyen-
nant 24 florins, en novembre 1706, dont le cadre cotta
2 florins 16 patars. »
Comme les maisons religieuses, dont j'ai parlé dans
les chapitres précédents, le couvent des Célestines fut
fermé sous le régne de Joseph II. Ce fut le sieur
de Bettignies, fiscal du conseil, qui se chargea lui-
même de l'exécution des décrets de l'empereur. Les
Annonciades Célestes rentrèrent-elles dans leur couvent
lors de la révolution brabançonne? C'est probable,
bien que je n'ai rien rencontré à ce sujet. Dans tous
les cas, si la réouverture du monastère eut lieu, ce —
fut pour peu de temps, et l'invasion française de
la fin du siècle dernier vint définitivement disperser
— 396 —
nos religieuses, dont l'ordre ne se reconstitua pas à
Tournai.
IV. Religieuses de Sion.
S'il est un ordre religieux à Tournai, dont l’histoire
doive sembler facile à écrire, c'est assurément celui
des Sœurs de Notre-Dame de Sion. Les débuts de cet
ordre et les événements qui le concernent ont été
racontés jusqu'en 1644 par Jacques de la Porte, reli-
gieux Augustin (1), à la requête de Dame Claude de
Boulogne, Prieure du monastère. Le manuscrit en a
été retrouvé et acquis, il y a quelques années, par
monsieur le comte de Nédonchel, qui en a donné une
courte analyse dans nos Bulletins (2).
D'autre part les archives presque complètes de la
maison existaient, m’a-t-on assuré, dans l’ancien dépôt
des archives de l'Etat à Tournai. Mais le transfert de
ce dépôt à Mons s'est effectué avant que je puisse
dépouiller ce dossier. Dans ces conditions, il ne me
sera possible de dire que fort peu de choses relative-
ment à la maison de Sion. C'est celle en effet des
maisons religieuses de Tournai dont nos magistrats
ont eu le moins à s'occuper.
« A tous ceulx que ces présentes lettres voiront ou
oiront, Mayeur et eschevins de la ville et cité de
Tournay, Salut. Scavoir faisons que le jour et datte de
ces dittes présentes, pardevant nous comparut en sa
personne maître Jacques Bosquillion, prehtre, fonda-
teur de la bonne maison des filles dévotaires de la
société Notre Dame de Sion, située en la rue de le
(1) V. mon art. sur Jacques de la Porte et ses œuvres. — Bull. de
la Soc. hist, et lilt. T. XXIV, p. 8.
(2) Bull. de la Soc. hist. et litt. T. XXI, p. 205.
— 327 —
Gaine (actuellement des Filles-Dieu) dela ditte ville. Et
recognut que, désirant dotter honnestement la ditte
maison pour y estre entretenues et alimentées aprés
son trespas a perpétuité six filles vierges, il avait
donné, et par ces présentes donnoit par don d’entrevif,
irrévocable et sans rappel, les parties et sommes cy
après déclarées, ce acceptantes, pour et ou nom de la
ditte société, Michielle Barbieur, dame et maitresse,
Marie Barbieur, Anne Bosquillion et Catherine Jonc-
quois, jeusnes filles admises par ledit fondateur en
laditte maison, pour ce comparantes. Premiers, ledict
fondateur a donné et donne comme dessus 4 la ditte
maison et société présente et future tous et quelzconc-
ques ses biens meubles réputéz pour meubles, droictz
et actions mobiliaires, rentes héritiéres, cours et arrié-
raiges d'icelles et des censses deues, escheus et à
escheoir jusques au jour de son trespas, le tout pour
prendre, lever et avoir en tel estat que lors il sera
trouvé et non anchois où que les meubles soyent sceuz
et trouvéz, saulf les choses particuliérement données
ou légatées 4 aultres lieux ou personnes ; bien entendu
que, sy lesdis lieux ou personnes refusoient d'accepter
leurs dons ou légatz, et ou ne volsissent accomplir les
charges des dittes donations particuliéres, en ce cas
ledit fondateur donne a la ditte société, par semblable
donation d’entrevif, les donations et choses refusées,
soient metbles ou immeubles, le tout sans aultres
charges que dessoubz. Item, et donné et donne, comme
dessus, l’usufruict, proufictz et revenuz de toutes et
chacunes ses terres, maisons et héritaiges desquelles
il sera trouvé propriétaire et possesseur au jour de son
trespas, pour en joyr par la ditte société le terme ct
espace de douze ans continuelz aprés son trespas, a
charge des reliefz, rentes et arriéraiges que debveront
— 328 —
les dittes terres lesdis douze ans durans. Item, a donné
et donne comme dessus trois mil florins carolus de
vingt patars la piéce, 4 prendre, lever et avoir aprés
ledit terme de douze ans expiréz, et quant bon semblera
à laditte société, maistres ou commis, après ledit
trespas, sur toutes et quelzconcques les terres, maisons
et héritaiges à luy appertenantes ès chastelenies de
Lille, Douay, Orchies et appendences, et non ailleurs
ny sur aultres biens meubles ou immeubles, dont
laditte société, maitres et commis, polrat et polront,
durant ledit terme quant ilz trouveront convenir, faire
vendre et subaster lesdittes terres et maisons pour, sur
les deniers en procédans, lever et recepvoir laditte
somme de trois mille florins carolus ou tant que
lesdittes ventes porteront, tous droictz seigneurialx et
despens de justice préallablement payéz et défalquéz ;
et si lesdittes ventes portoient plus en francqz deniers,
ledit fondateur en at aussy faict pareille donation que
dessus 4 laditte société, 4 charge de remployer les
deniers qu'elles recepveront des dittes ventes en achapt
de rentes héritières ou des mesmes terres ou d’aultres
parties, par l’adveu des seigneurs, au proufict de laditte
société et maison de Sion. Et pour plus grande sceu-
reté desdittes donations, ledit fondateur a donné et
octroyé, donne et octroye par ces présentes à laditte
société, leurs maitres ou commis, puissance, auctorité
et mandement espécial de créer ou faire créer main
assize ou appréhender par mise de faict ou aultrement,
comme ils trouveront convenir, lesdittes terres, mai-
sons et héritaiges après ou devant son trespas, et les
faire vendre après ledit trespas. Lesdittes donations
faictes à charge que laditte société sera tenue de payer
les debtes, furnir et accomplir le testament, services,
obsecques et funérailles, dons et légatz testamentaires
— 399 —
ou aultres dudit fondateur et donateur; item, de célé-
brer aprés son dit trespas, en leur oratoire ou chapelle
de laditte société, s'il plaist à monseigneur le révéren-
dissime Evesque de Tournay ou aultre supérieur per-
metire, accorder et consentir d’en édifier, bastir ou
accommoder audit lieu une chapelle ou oratoire pour
célébrer, sinon aillieurs où bon leur semblera, trois
messes par sepmaines à perpétuité pour les âmes dudit
fondateur, de sœur Margueritte Bosquillion, religieuse
à Marvis, sa sœur, et aultres ses parens et amis vivans
et trespasséz, dont la première se dira le lundy ou
mardy du nom de Jhésus, la seconde le. vendredy de
Passion, et la tierche le sabmedy de Notre Dame;
item, de nourir et entretenir en laditte maison le
nombre de filles que receues par luy seront au jour de
son trespas, et, sil n'estoit complet de six, à charge
d'en admettre les premiers requérantes, trouvées
idoines et capables, en dedans trois ans après ledit
trespas ; item, à charge de bien et deuement entretenir
les hostieux et carpentaiges de laditte maison et les
meubles communs d'icelle maison en leur entier telz
qu'ils seront audit jour de son trespas, sans les pooir
vendre, donner ny alliéner. Sera tenue chaque fille
estofer sa chambrette à ses frais, coustz et despens, de
toutes choses convenables et accoustumées, ou les
payer au pourfict de laditte maison, sy ja laditte
chambrette estoit estofée de couche et aultres meubles,
et de s’accoustrer honnestement selon la coustume du
lieu et en conformilé des aultres consceurs de laditte
société ; et oultre ce, sy elle at ou attend aulcuns biens
meubles ou immeubles, de donner par don d'entrevif,
au proufict et pour augmentation des biens de laditte
maison, tous et chacuns ses biens meubles et réputéz
pour meubles, droictz et actions mobiliaires, item ses
— 330 —
immeubles ou la valeur en argent cler sur iceulx, pour
le moings aussy avant qu'elle aura ou polra prouficter
à l’advenir et coustera à laditte maison à cause de ses
despens de bouche, alimentations, sollicitudes, entre-
ténemens, médecines et aultres nécessitéz corporelles
durant la vie. Item, seront tenues les filles dévotaires,
admises en ladite société, de dire et réciter tots les
jours par ensemble en leur oratoire le petit office de
Notre Dame, les lectures et aultres prières pour les
fondateurs, bienfaiteurs, conservateurs, maitres, supe-
rintendens et leurs consœurs, et au reste se conduire
et régler à perpétuité suivant l'intention et ordonnances
dudit fondateur, contenues en ses escriptz pour ce
faictz et délivréz entre les mains desdittes maistresse
et filles. Toutes lesquelles donations, charges, devises
et conditions tant en particulier comme en général
lesdites maistresse et filles, comparantes en laditte
qualité tant pour elles que pour leurs successeuresses,
ont accepté et acceptent ces présentes, et promis les
tenir et ensuivre de poinct en poinct à jamais. Mesme-
désirant accomplir et effectuer de leur part ce que en
elles est, touchant les donations faire par les filles
admises comparantes, de rechief toutes en général en
laditte qualité, et chacune respectivement en son parti-
culier ont et a donné, donnent et donne tous et quelz-
concques les biens meubles, droictz et actions mobi-
liaires réputéz pour meubles, lettres de rente qu'elles
ont et avoir polront compéter et appartenir par succes-
sion, hoirie ou aultrement jusques audit jour, ou la
valeur et pris d'icelles terres, maisons et héritaiges où
qu'elles soient ou seront gisantes et séantes, pour par
laditte société en joyr, user et possesser depuis leurs
dits trespas en avant héritablement et à tousjours en
commun et en augmentation des biens de laditte
— 331 —
maison, à charge de leurs testamens, services, obsec-
ques et funérailles; ce que lesdis fondateur et filles,
l'une pour l’aultre en laditte qualité, ont accepté et
acceptent au proufict de laditte maison de Sion,
nonobstant droictz, stilz, us, coustumes de ville ou
pays ad ce contraires, ausquelz en général et à chacun
en particulier lesdictz comparans ont renonché et renon-
chent de leur plain gré et franche volonté mesmes au
droict, disant générale renonchiation non valoir, et à
toutes graces, préviléges et reliefz de droictz, soubz
l'obligation de tous leurs corps et biens meubles ou
immeubles vers tous seigneurs et justice, promectans
recognoistre quant et où besoing sera. En tesmoing
de ce, nous avons à ces dittes présentes faict mettre et
appendre le scel dudict eschevinaige, quy furent faictes
et données le second jour de juillet mil six cens et
huict. » |
Comme on le voit par l'acte que je viens de trans-
crire, cen était pas un couvent qu'avait fondé Jacques
Bosquillon, mais une sorte de refuge pour six filles.
Ce ne fut qu'en 1609, « la surveille de l’Ascension, »
que, sur l’instante demande de ces filles, l'évêque de
Tournai donna l’habit religieux 4 trois d'entre elles.
Appelé désormais à se développer promptement, le
nouvel ordre ne pouvait se contenter de la petite
maison que lui avait donnée son fondateur. Le nouveau
local était situé au Grand Rhoduit, et consistait en
une maison provenant des enfants de Nicolas de Flines,
dont les consaux autorisèrent l'achatle 29 janvier 1613.
Des démarchesfurent faites à Bruxelles afin d'obtenir
l'amortissement du nouveau monastère. Après une
assez longue enquête, nos magistrats, dans la séance
du 8 juillet 1614, accordérent « l'amortèssement du
lied où se érigera ledit monastère en y réservant
_— 332 —
néantmoins toute jurisdiction haulte, moienne et basse
que la ville y a. » A cette faveur les consaux ajoutaient
les autres priviléges dont jouissaient également les
maisons religieuses dont j'ai parlé précédemment.
L'aide en argent ne fit pas non plus défaut. Ainsi en
1619, lorsqu'il s’agit de mettre la dernière main à leur
chapelle, on accorda aux Dames de Sion.une somme
de 300 florins.
Je n'ai rencontré aucun document relatif à cette
église. Je sais seulement qu'on y vénérait les reliques
de S. Victor, et que l'apport de ces reliques donna lieu
à une cérémonie solennelle que mentionne le registre
aux délibérations des consaux dans les termes suivants :
« 3] juillet 1685. — De la requeste des Prieure et
religieuses du monastère de Sion en cette ville, disantes
qu'ayant esté favorisées de Rome du corps de S. Vic-
tor, martyr, comme il appert par la bulle de N. S. P.
le Pape Innocent xj”° et par l'approbation de Monsei-
gneur l’Evesque, elles ont obtenu de messeigneurs le
vicaire général et chanoines de la cathédrale que, le
sabmedy 18 aoust au soir, on sonne la grosse cloche
de ladite cathédrale pour annuncher la feste dudit saint
martyr au peuple ; que le lendemain matin on assamble
dans ladite cathédrale les réguliers, où on chantera la
grand messe dudit sainct, à la fin de laquelle se fera
une procession solemnelle qui sortira par le grand
portal et descendra par la rue du collége de S. Paul
vers la rue de Courtray, puis ira par la grande rue de
S. Jacques pardevant les RR. PP. Augustins pour de
là monter vers la porte de Lille, revenant droit au
Grand Marché par la petite rue du Rhoduit à la cha-
pelle desdites religieuses où on ne laissera entrer que
le clergé et messieurs du magistrat, à cause de la peti-
tesse de la chapelle, à laquelle procession lesdits sei-
— 333 —
gneurs ont permis que devancent quelques chariots de
triomphe et autres ornemens convenables; suivront
lesdits réguliers et messieurs les chanoines en corps
avec tout le clergé, au milieu duquel sera porté la
fiertre dudit corps saint par quatre prebtres. » En con-
séquence elles invitaient les consaux à assister à la
cérémonie, demandaient qu'on fit carillonner la veille
au beffroi, et que le lendemain on allumat un feu de
joie sur le Grand Marché. Ces demandes leur furent
accordées, °
L'ordre des religieuses de Sion prospéra rapidement ;
et avant la fin du siècle on comptait à Tournai qua-
rante religieuses, dont beaucoup, comme le fait remar-
quer M. le C* de Nédonchel dans sa note sur le
manuscrit de Jacques de la Porte, appartenaient aux
familles les mieux posées de Tournai. C’est ainsi que,
dès 1630, revétaient l’habit des sœurs de Sion deux
filles du seigneur de Merlin, grand prévôt de la ville;
celui-ci ayant invité ses collègues du magistrat à la
cérémonie, reciit d'eux une pièce de vin d’Ay.
Supprimées par l'édit de Joseph IT, les religieuses
de Sion rentrèrent dans leur monastère durant la
révolution brabançonne, mais pour peu de temps. Les
Français étant entrés à Tournai le 7 novembre 1792,
les commissaires de la république mirent les scellés au
couvent le 8 février 1793. Ce fut la fin du monastère
de Sion.
V. Ursulines.
Le 31 janvier 1654, le secrétaire de Robiano trans-
mettait aux consaux, de la part du Conseil privé, la
requête suivante adressée au roi d'Espagne par les
religieuses Ursulines de Lille, qui désiraient fonder à
Tournai des écoles gratuites pour les jeunes filles.
— 334 —
« Au Roy. — Remonstrent très humblement la
supérieure et aultres religieuses Ursulines, de l'ordre
de S. Augustin, résidentes en vostre ville de Lille,
que, pardessus les fonctions ordinaires et communes
dont ce sexe, voué singulièrement à Dieu en tous les
ordres, servent le publicque, les prières qu'elles font
jour et nuict pour leur procurer les aydes et advan-
taiges nécessaires, elles ont un quatriesme vœux essen-
tiel, d'enseignier sans aulcun salaire ou rétribution
temporelle les jeusnes filles les cathéchismes, leur
apprendre ce que la foy veut et commande, et tout le
reste servant à leur salut, et encore à lire, escrire,
coudre, sans obmettre chose aulcune qui puisse rendre
recommandable ce tendre aage au temps auquel elle a
plus de besoing d'instruction pertinente, de quoy elles
ont tasché de s'acquitter par tous les lieux de leur
demeure au contentement de vostredite ville, selon
qu'il appert par les attestations cy joinctes. Ors comme
elles désireroient, poussées de zèle des âmes, rendre
pareil service à vostre ville de Tournay, sans aulcune
charge d’icelle, à ceste cause elles ont recours à Vostre
Majesté, très humblement suppliants qu'elle soit servye
leur accorder, de grâce spécialle, demeure fixe et
habitation en ladite ville, et leur en faire dépescher
les lettres en tel cas pertinentes. =
Transmise aux consaux le 17 février 1654, cette
requête fut renvoyée aux chefs chargés de l’examiner
et d'en faire rapport. Ce fut le 3 mars suivant que le
projet de réponse au Conseil privé fut soumis aux déli-
bérations des consaux qui l’adoptèrent dans cette
forme :
« Messeigneurs, la requeste des religieuses Ursu-
lines, présentée à Sa Majesté et appostillée le dernier
de janvier passé, avecq lez lettres closes 4 nous addres-
— 330 —
sées sur ce sujet ayantes esté par nous examinées pour
reservir Sa Majesté de notre advis, avons trouvé à
propos de luy représenter avecq toute soubmission et
respect qu'en façon que ce soit ne pouvons approuver
leur entrée et introduction en cette ville, et que, s’il
nous est permis de nous y rendre opposans en justice,
pour diverses grandes considérations nous entrerons
en cette opposition et embrasserons ceste cause plus
que toute autre affaire qu'ayons à présent; et pour
monstrer que nostre procédé ne regarde en cela que
l'utilité publicque, et ne tend qu'à éviter diverses
incommodités et inconvénients de très grande consé-
quence, nous supplions Vos Seigneuries de faire
réflexion sur le grand nombre de religions et commu-
nautés quy sont establis en ceste ville et quy causent
en partie la grande pauvreté d’icelle et la mendicité
quy y régne aultant qu'en nulle ville de l’obéissance de
Sa Majesté, chacun rethirant ses aulmosnes et charités
des pauvres manans et indigens pour les employer aux
cloistres. I] est pourtant vray qu'ils occupent le plus
beau et le meileur de la ville, et en ont deslogé les —
bons bourgeois, d'où est venu ceste surcharge sy
griesve, nommément ès années dernières qu'avons esté
chargés de garnisons, et à l'occasion de ce ung aban-
donnement de la ville par le desgout de cette charge
et l’importunité d’ung tel nombre de religieux conti-
nuellement à leur porte, quy, avecq tout ce que dessus,
demeurent francqs des impostz et aultres charges et se
dispensent que trop souvent de faire part de leur fran-
chise et exemption à leurs amys, sans cent aultres
incommodités que causent les immunités, quy leur
donnent occasion de franchir touttes polices. Et com-
bien quil se polroit dire que ces inconvéniens ne se
retrouveroient pour l'entrée desdites requérantes,
— 336 —
néantmoings nous debvons estre asseuréz quil en sera
de mesmes en leur regard que de toutes aultres, les- -
quelles, nonobstant touttes précautions et promesses
quy ont esté éludées, n'ont laissé de passer oultre à ce
qu'elles avoyent entreprins, et avecq leurs poursuittes,
importunités tant en Cour qu'en ceste ville s'en sont
faict croire et pousser leurs dessins jusques à but pro-
posé, se moquant desdites précaution et promesse, et
rendant toutes leurs emprinses irréparables, tellement
qu'il ne se faut estonner sy, ayans esté si souvent
trompé en semblables occasions, nous tachons à pré-
sent de les éviter ; car quant au fruit qu'elles poudroyent
faire en ceste ville, ce que ne voulons à présent
débatre ny examiner, il nous semble qu’au regard de
l'institution des fillettes la chose est en icelle ville sy
bien réglé par diverses aultres escolles, que nous
n'avons aulcuns besoings desdites Ursulines, quy par
leurs nouveautés annéantiroient toutes lesdites aultres
escolles, comme il arrive en cas semblable; ce que
vraysemblablement causeroit plus de préjudice que
l'arrivée desdites Ursulines feroit de fruict. Mais il y
at une aultre raison plus pressante quy est que, passé
quelques années, sur semblable requeste de diverses
aultres religions, nous avons tousiours supplié Sa
Majesté de nous. en excuser et ne permettre que, contre
nostre consentement, elles y seroient, introduictes, et
en quoy nos prières, pour des grandes raisons, ont
esté exaucées ; en sorte que par diverses fois les Pères
Minimes, nonobstant leurs instances réitérées, ont esté
esconduicts, comme aussy les Pénitentes Capucines (1).
Et sy à présent on vient à se relaser en faveur desdites
e
(1) V. mon article Les Capucines. — Bull. de la Soc. hist. et litt.
T. XXIV, p. 392.
— 337 —
Ursulines, les aultres quy voiront ceste ouverture ne
mancqueront de s'en prévaloir et d'alléguer le fruict
quils pourront apporter soit par leurs functions ou
priéres ou tels aultres prétexts dont ilz sont assez
abondans, et penseront que ce leur serait fait injure
que. de leur refuser ceste entrée et l’accorder aux
aultres. Aussy sommes nous bien informéz qu'ils n’at-
tendent que cette occasion, laquelle il nous est plus
conseillable de prévenir que de nous exposer encoires
à nouvelles oppositions qu'il conviendra former contre
lesdites aultres religions; et puis nous ne scavons
point sy ce grand nombre d’escolles est prouffitable,
Sa Majesté ayant, seullement passé deux ans, fait
serrer les escolles que les Péres Augustins avoient icy
ouvert pour les enffants masles, et que presque les
mesmes raisons militent pour les escolles des filles.
Enfin encoires que ne pouvons représenter sy naifve-
ment les inconvéniens que supposons de ceste multi-
plicité de religion ét que prévoions debvoir supputer
par introduction de nouvelles, sy est-il que ne pouvons
aultrement croire qu'ils seront considérés par Vos Sei-
gneuries et remonstrés à Sa Majesté selon qu'ils sont
en la réalité, ct que Sa Majesté et Son Altesse Sérénis-
sime ne voldront faire aultrement en ceste occasion
qu'ont fait leurs prédécesseurs en semblable et, suyvant
ce, qu’ils n'introduiront lesdites requérantes contre les
très humbles prières et remonstrances que nous leur
faisons, et les raisons quy ne permettent que nous y
puissions donner nostre consentement, quy est l'endroit
où nous finissons la présente après nous estre signéz,
Messeigneurs, les très humbles et très obéissans les
prévosiz, juréz, mayeurs et eschevins de la ville et cité
de Tournay. »
Aprés un refus aussi net et aussi fortement motivé,
ANNALES. III, 22
— 338 —
on aurait pu croire que les Ursulines de Lille se le
seraient tenu pour définitif. Il n'en fut rien pourtant,
et le 6 octobre 1665 les consaux recevaient de Bruxelles
une nouvelle requête de nos religieuses, identique dans
le fond et même dans la forme, Cette fois, la protes-
tation vint des « dames et maistresses de l'escolle des
filles » qui prétendaient suffire aux besoins de la ville
et n'avoir que faire de la concurrence des Ursulines.
Et comme il s'était agi d'installer nos religieuses dans
les bâtiments du Séminaire, les Jésuites, voisins de ce
local et qui le convoitaient, se joignirent aux protes-
_ tataires, du moins en ce qui concernait le choix de la
résidence des Ursulines.
Malgré ces diverses oppositions et grâce aux hautes
influences qu'on avait fait agir, les consaux, dans leur
séance du 19 janvier 1666, finirent par donner leur
consentement à la demande qui leur était faite, mais
en posant les conditions suivantes :
« Premiers, les Ursulines estantes admises et
receues en ladite ville seront tenues d’estre tellement
dottées, et à en faire apparoir, qu'elles puissent vivre
sans mendier ny estre en aucune façon à charge au
publicq ou particulier.
» Sy payeront tous impos, assizes, maltotes et géné-
rallement tous droits qu'ont accoustumé payer tous
autres manans tant sur vivres, vestemens, mathériaux
à bastir, que sur toutes autres denrées et marchandises
nécessaires à leur subsistance, quy se lévent et col-
lectent présentement, et ceux quy pourront cy après
s’establir, et générallement supporteront toutes polices
et charges, à la réserve des personnelles, sans pouvoir
prétendre cy après aucune grâce ou exemption au con-
traire, à péril que, dès maintenant et pour lors, elle
est tenue pour nulle et qu'elles n'en pourront user.
» Seront obligées lesdites religieuses d'enseigner
filles de toutes conditions sans prendre aucun salaire,
rémunération, honnoraire ou recognoissance, soubs tel
nom qu'on les puisse nommer et qualifier, de laquelle
elles ne pourront se descharger à quel prétext que ce
soit, et ne pourront s'en exempter par bénéfice ou grâce
papale ou royale, auxquelles elles renonchent in formé.
» En outre elles seront tenues de prendre leur
demeure et résidence en la maison nommée le Sémi-
naire, en la rue des Allemans, paroisse de S. Piat,
appartenante à ladite ville.
» La propriété de laquelle leur serat transportée
avecq ses dépendences et appendences quy leurs seront
désignées avecq leurs consistences, tenans et habouts,
ou à la personne qu'elles dénommeront à ce; pour le
pris ef valeur de laquelle elles payeront et furniront
prestement la somme de douze mille florins de vingt
patars piéche, ou telle autre que l’on conviendra.
» Et où l’on trouveroit qu'elles ne se pourront placer
en ladite maison, elles pourront s'accommoder en
quelque autre lieu, pourveu que ce soit du gré et con-
sentement desdits seigneurs consaux.
» Ne pourront aussy lesdites religieuses dresser ou
ériger aucune brasserye enleurdite maison ; ains seront
tenues brasser aux brasseryes bourgeoises, comme font
plusieurs autres cloistres.
» Et seront obligées de faire aggréer lesdites condi-
tions par leurs supérieurs, et y satisfaire ponctuelle-
ment, à péril de perdre le fruit de la présente grâce.
» Réservant par exprès la justice et jurisdiction en
icelle compétente et appartenante à ladite ville, sans
mesme donner asile à telle personne que ce soit dans
leur dortoir, réfectoire ou aultre lieu de leur maison.
» Ne pourront icelles religieuses acquérir héritaiges
— 340 —
joindans celluy que dessus, ou autres en ladite ville,
sans le gré et consentement dudit magistrat ou de
leurs successeurs. »
N'ayant pu s'installer à leur arrivée à Tournai dans
les bâtiments du Séminaire, les Ursulines, en atten-
dant de trouver un local à leur convenance, se pla-
cèrent dans une maison proche du Marché-aux-Vaches,
et y ouvrirent de suite des écoles, qui d’ailleurs ne
tardèrent pas à être momentanément fermées par suite
de la grande épidémie de 1668. Ce ne fut qu'à la fin
d'avril ou en mai 1669 qu'elles en obtinrent la
réouverture.
La maison où les Ursulines s'étaient provisoirement
logées, ayant été acquise par les religieux de S. Marc,
elles furent contraintes de chercher un autre local.
Précisément alors l'hôtel d’Hoochstraete, situé’en la
rue des Carmes, s'étant trouvé à vendre, elles en firent
l'acquisition, qui fut ratifiée par les consaux le 24 sep-
tembre 1671. Quelques années après, sous prétexte
‘être logées trop à l’étroit, nos religieuses firent l'ac-
quisition de quelques petites maisons dans la rue des
Bouchers S.-Jacques ; mais on leur en refusa l'amortis-
sement, en se basant sur ce qu'il leur était interdit de
s'agrandir.
Cependant leur école avait beaucoup prospéré ; elles
_ avaient eu jusquà 70 pensionnaires payant 26 livres
de gros; mais en 1724 le prix de la pension était forte-
ment diminué; 1l n'était plus que de 18 livres. En
1732, une ère nouvelle de prospérité s'était ouverte
poùr les Ursulines : elles comptaient 52 religieuses et
80 pensionnaires. Ce nombre s’accrut encore, au point
que, leur couvent devenant trop petit, il fut question
en 1777 de les transférer dans le collége des ci-devant
Jésuites; et dans ce cas leur maison de la rue des
— 341 —
Carmes aurait servi à loger les orphelins. Il ne fut pas
d'ailleurs donné suite à ce projet.
Les Ursulines, grâce à leurs écoles, ne tombaient
pas sous le coup des décrets de Joseph II. Ce fut aussi
à cause de l'instruction gratuite qu'elles donnaient à la
jeunesse, qu'elles ne furent pas atteintes par le décret
de la république française qui fermait les couvents.
Actuellement encore nos religieuses continuent d’ensei-
gner les filles dans le même local où elles s'étaient
établies en 1671.
Nos archives tournaisiennes ne nous disent rien de
la chapelle des Ursulines. Le Calendrier de Tournai
1775 ne nous en parle pas non plus. Mais la liste des
objets d'art du diocèse de Tournai, qu'a publiée
Mgr Voisin dans le tome X de nos Bulletins, signale
différents objets qu'on y rencontre. Je transcris sa
description.
1. Statuette en ivoire de Saint Michel terrassant le
démon, montée sur un socle en ivoire et bois d’ébéne.
Ecole Flamande, XVII° siècle. Haut = 0,24.
2. Quatre chandeliers en argent, de 0,64 de hauteur.
Sur le pied qui est triangulaire, de la forme moderne
des chandeliers d'église, sont trois cartouches, dans
l'un desquels, sur chaque chandelier, sont deux écus.
Celui de dextre est écartelé, au premier et au qua-
trième, de gueules à une autruche d'argent, portant
en son bec un fer à cheval de même, percé de sable;
et au troisième, d'or à la croix pattée d'azur. Ce sont
les armes des Cordouan; mais l'ordre des quartiers
pourrait bien avoir été intervertir. L'autre écu, à sénes-
tre, est parti d'azur et d'argent, et chargé de trois
roses, deux en chef et une en pointe. Ces deux écus
sont timbrés ensemble d'un casque, taré en tiers, avec
une licorne pour cimier. Ces quatre chandeliers furent
— 349 —
donnés 4 la communauté par Jacques Cordouan et par
la dame Marie-Jeanne d’Auby, à l’occasion de l'entrée
de leur fille en religion sous le nom de mère Sainte-
Félicité, en 1703.
Cette religieuse Ursuline était Marie-Michelle Cor-
douan, née à Tournai et baptisée en l'église de
S.-Quentin le 21 janvier 1678.
Ajoutons enfin, d'après M. d'Herbomez, que la qua-
trième layette du Fonds de l'évêché de Tournai aux
archives du royaume à Bruxelles renferme, sous le
numéro 521, des inventaires des ornements sacer-
dotaux conservés dans le couvent des Ursulines à
Tournai en 1708 et 1730.
À. DE LA GRANGE.
LA CAPITATION A TOURNAI (1695-1747).
Les embarras financiers du règne de Louis XIV
sont bien connus. Quand après une série de guerres
déjà longue, il fallut faire face à l’Europe coalisée, le
gouvernement français ne négligea aucun moyen pour
subvenir à la détresse du trésor. Au nombre des
mesures prises et parmi les plus importantes figure la
« Déclaration du Roi pour l'établissement de la
Capitation générale » du 18 Janvier 1695.
Il y avait entre la capitation et les autres impôts —
une différence remarquable. Créée dans un moment ov
la patrie était en danger, où le peuple, à bout de
sacrifices, murmurait hautement, l'imposition nouvelle
frappait indistinctement tous les sujets du Roi, sans
tenir compte des privilèges et immunités qui sont le
caractère saillant de l'organisation fiscale de l’ancien
régime. Le Dauphin lui-même était inscrit en tête de
— 343 —
Ja liste des contribuables. Tout absolu que fut son
pouvoir, le souverain n'avait pas voulu porter sem-
blable atteinte à des droits séculaires, sans sauver au
moins les apparences; dans l'exposé des motifs de la
Déclaration, il semblait demander cette concession au
patriotisme de la noblesse « qui dans toutes les occa-
sions, disait-il, expose sa vie et verse si généreuse
ment son sang pour notre service. »
Quant au clergé, s'il était exempté, du moins provi-
soirement, c'est que le Roi ne doutait point « que ce
corps se porterait de lui-même à lui témoigner son
zèle dans cette conjoncture » et qu'on espérait obtenir
plus de sa bonne volonté que par la contrainte.
La capitation offre un autre point de vue intéressant;
c'est dans une certaine mesure, une taxe proportion-
nelle à la fortune de chacun. Le noble paie plus ou.
moins cher, suivant qu'il est titré, possesseur d’une
seigneurie ou d'un fief ou simple cadet; le bourgeois
selon sa profession, sa fortune, l'état de ses affaires ;
le fonctionnaire d’après sa charge. Il s’en suit que les
rôles de cet impôt équivalent pour ainsi dire à un
recensement des conditions sociales. De plus, ils sont
dressés par paroisses et par rues; ils conduisent le
lecteur de maison en maison, désignant l'habitant par
son nom, sa qualité, sa profession, tandis que le chiffre
de capitation, placé en regard de chaque nom, déter-
mine approximativement la fortune du contribuable.
Ces documents à la main, si quelque ami du vieux
Tournai visitait en détail le plan en relief de notre
ville en 1702, qui repose à l'hôtel des Invalides et
que nous ont décrit MM. Soil et Desclée (1), il pour-
rait, d'imagination, faire rentrer dans chaque maison
(1) Annales de notre Société, t. II, p. 369.
— 344 —
l'occupant de jadis et ranimer lacité de Louis XIV en lui
rendant sa population.
*
* *
Pour comprendre le sens et apprécier la valeur des
rôles de la capitation, il faut savoir comment et sur
quelles bases ils furent rédigés. Les fonctionnaires
chargés de ce travail étaient les intendants; mais,
comme ils n’auraient pu y suffire à eux seuls, on leur
avait adjoint différents auxiliaires. Pour la noblesse,
c'était un gentilhomme choisi par le Roi dans chaque
bailliage; pour les parlements, le premier président,
deux députés et le procureur-général ; dans les villes,
le magistrat municipal.
La capitation était due « par feux et par familles »
suivant un tarif arrêté pour la première fois au conseil
des finances le 12 Février 1695, plusieurs fois modifié
et complété dans la suite (1). Ce tarif divise les contri-
buables en vingt-deux. classes, auxquelles correspond
une échelle de taxes et détermine les catégories de
personnes que doit comprendre chacune des classes.
Les modernes partisans de ce qu'on nomme l'impôt sur
la fortune ou sur le revenu recourent à une déclara-
tion du contribuable pour fixer la matière imposable ;
Louis XIV, au contraire, confiait aux intendants la
tâche particulièrement délicate de taxer d'office ses
sujets, en les parquant dans les vingt-deux classes du
tarif. |
Enumérer toutes ces classes avec leurs innombrables
subdivisions estinutileici. Nous nous bornerons à citer
(1) Nous n'avons pas trouvé dans nos Archives communales le texte
de la Déclaration royale, ni celui du tarif; ils nous ont été fournis par
les Archives municipales de Lille. (Registres aux ordonnances, édits et
arrêts du Roi. 1694-1696, fol. 88 et suiv.; 1700-1702, fol. 37 et suiv )
— 345 —
celles qui furent appliquées 4 Tournai, en groupant
séparément les nobles, les fonctionnaires et les bour-
geois. Aussi bien, les bases de l'impôt étaient totale-
ment différentes, ainsi que les règles de la perception,
selon la qualité du contribuable. Si la capitation
portait une premiére atteinte aux immunités en
matière d'impôt, elle ne réalisait pas encore l'égalité
de tous devant le fisc, ses conditions étant plus douces
pour les nobles que pour les autres.
Noblesse.
7" classe. Les marquis, comtes, vicomtes
10° »
15"° »
] ge »
] Qme ”
et barons.
Les gentilshommes seigneurs
de paroisse.
Les gentilshommes possédant
fief et château.
Les écuyers mariés ou non.
Les gentilshommes n'ayant ni
fief ni château.
Magistrats et Fonctionnaires.
3"° classe. Les premiers-présidents des
gm ”
Qme »
] ] me »
parlements des provinces.
Les présidents à mortier des
parlements des provinces.
Les conseillers, chevaliers
d'honneur, procureurs et
avocats généraux des Cours
supérieures des provinces.
Les maires des villes où il y a
parlement ou autre compa-
gnie supérieure.
250 livres
120 »
40 >»
10 »
G »
1.000 livres
300 »
150 »
__ 346 —
Les secrétaires du roi des
petites chancelleries.
13™° classe. Les échevins, procureurs du
roi, grefliers et receveurs
des biens des villes où il y
a parlement ou autre com-
pagnie supérieure.
Les maires des villes du second
ordre.
16" » Les échevins, procureurs du
roi, grefliers et receveurs
des deniers communs des
villes du second ordre.
Les premiers huissiers des
compagnies supérieures des
| provinces.
17% » Les notaires des villes où il y
a parlement ou autre cour
supérieure.
Les avocats des cours supé-
rieures.
Les procureurs des parlements
et autres cours supérieures.
Les huissiers des cours supé-
rieures.
18" » Les tabellions des villes où il y
a parlement.
Lesnotairesdes villes dusecond
ordre.
Bourgeoisie.
10"° classe. Les banquiers et agents de
change.
100 livres
60 »
30 »
20 »
10 »
120 livres
— 347 —
11™° classe. Les marchands faisant com-
] Qme
] Aime
] ine
] 6me
] 7m
] gme
merce en gros.
. Les bourgeois des grosses
villes vivant de leursrentes.
Les marchands de vin privi-
légiés. —
Les bourgeois des villes du
second ordre vivant deleurs
rentes.
' Les fermiers desterres et biens
dont les baux excèdent
3.000 livres.
Les fermiers des moulins dont
les baux excèdent 2.000
livres.
Les gros marchands tenant
boutique.
Les marchands de vin, de blé
et de bois.
Les traiteurs.
Les messagers des villes où il
y a parlement ou autre cour
supérieure.
Partie des fermiers et labou-
reurs.
Partie des fermiers et labou-
reurs (1). |
Les médecins, chirurgiens et
apothicaires des villes du
premier et du second ordre.
Les barbiers et perruquiers
100 livres
60 »
50 »
40 »
30 »
20 »
(1) Nous avons constaté que l'on taxait les fermiers à une livre par
bonnier de terre occupé.
— 348 —
des villes du premier et du
second ordre.
Les artisans des grosses villes
tenant boutiqueetemployant
des garcons. 10 livres.
*
* *
La Déclaration royale prévoyait quelques cas
particuliers :
1° Les contribuables qui pouvaient, à raison de
leur qualité et de leurs fonctions, être classés dans
plusieurs catégories, n'étaient redevables que d’une
seule taxe, celle de la catégorie la plus imposée.
2° Les fils de famille mariés ou pourvus de char-
ges, même demeurant avec leurs parents, étaient
contribuables.
3° Les veuves devaient la moitié de ce qu’aurait
payé leur mari.
Si minutieuse que fut cette classification sociale,
elle ne laissait pas d'offrir des difficultés d’applica-
tion. Les intendants furent-ils maîtres de les trancher
à leur manière? Recurent-ils des instructions inter-
prétatives? ce qu'on appellerait aujourd'hui des circu-
laires ministérielles? Nous n’en savons rien, n'ayant
eu sous les yeux aucun document de cette nature.
Toujours est-il que dans bien des cas il fallut faire
prévaloir l'esprit de la loi sur la lettre. C’est ce que
nous constaterons par l'examen des rôles d'imposition.
La recette de la capitation se faisait, à la campagne
par les collecteurs des tailles; en ville par les rece-
veurs des deniers communs; pour les gentilshommes,
l'intendant devait commettre un receveur dans chaque
bailliage; les membres des parlements s’aquittaient
— 349 —
entre les mains des payeurs des gages de ces
compagnies.
Comme les besoins d'argent étaient pressants, on
avait pris soin de stipuler que le paiement se ferait en
deux termes égaux, « le premier dans le premier jour
de mars et le second dans le premier jour de juin
suivant. »
*
* x
La Déclaration royale avait été signée le 18 Janvier
1695. Dès le 30 de ce mois, les consaux furent avisés
par le baron de Rongy, grand-prévôt, que M. de
Bagnols, intendant de Flandre, avait envoyé à Tournai
le sieur Menneson, son secrétaire, « à effet de dresser,
» aveclesieur Cambier son subdélégué, à l'intervention
» de Messieurs du Magistrat, l'estat de la capitation
» que le Roi veut être imposée en cette ville à la
» charge des habitans d'icelle. » On décida de se
mettre à l'œuvre au plus tôt. |
Les délégués pour cette besogne furent le baron
de Rongy, M. du Chambge, mayeur et M. Varlut, tré-
sorier, outre le subdélégué, M. Cambier. Ils accom-
plirent leur tâche avec tant de zèle et de promptitude
que, dès le 23 Février, le grand-prévôt pouvait
rendre compte aux consaux d'un voyage qu'il avait
fait à Lille, en compagnie du mayeur et du trésorier,
dans le but de soumettre leur travail au sieur Men-
neson, avant d'y mettre la dernière main. Trois jours
après, ayant fini, ils retournérent chez l'intendant pour
‘ entendre ses observations; le haut fonctionnaire fut
sans doute satisfait, car nous ne voyons pas qu'il ait
exigé des corrections.
Toutefois, un incident survint; de nouvelles ins-
tructions arrivèrent de Versailles, réclamant l'inscrip-
— 350 —
tion des domestiques. Ce supplément de travail ne
demanda que huit jours. Le produit total de l'impôt
devait atteindre environ 32.000 livres.
* * *
Maïs le magistrat n'était pas au bout de ses peines.
A cause, sans doute, de la précipitation qu’on avait
dû mettre à la rédaction des rôles, mais surtout en
raison de la nature même de l'impôt, dès que les con-
tribuables connurent leur sort, les réclamations com-
mencérent à pleuvoir. .
La première en date fut celle de M. de Maulde,
gentilhomme auquel où avait attribué gratuitement le
titre de baron avec la capitation correspondante de
deux cent cinquante livres; or, il n'avait porté, disait-
il, que celui de marquis, et encore sans y avoir droit,
mais seulement parce qu'il était neveu du marquis de
Colembert; la capitation aidant, il semblait avoir
renoncé à toute velléité de ce genre et, très modeste-
ment, se plaignait de l'état de sa fortune et alléguait
sa qualité de cadet (1).
Les consaux examinérent quelques requétes; mais
comme il en venait à chaque séance, on ouvrit un
dossier et on les y classa, pour les transmettre a
l'intendant.
C’étaient surtout les artisans qui réclamaient et le
théme de leurs doléances ne variait guére. Chacun se
plaignait d'être soumis à la même taxe que tel autre
du méme métier, plus riche que lui, mais que le tarif,
avec ses catégories toutes faites, mettait sur le méme
pied. Pour en finir, les consaux proposérent à M. de
Bagnols de fixer dorénavant une somme d'impôt pour
(1) Consaux, 22 Mars 1695.
— 351 —
chaque corporation; les suppôts du ‘métier la réparti-
raient entre eux, en tenant compte des moyens de
chacun (1). L'intendant permit de faire « ce qui se
faisait à Paris. » Nous ne savons en quoi consistait ce
procédé; mais il y a lieu de croire qu'il déplut aux
chefs des corporations, car ceux-ci se prétérent d’assez
mauvaise grâce à fournir les renseignements qui leur .
furent demandés à cette fin (2).
x ° *
Au commencement de l’année suivante (1696), M. de
Bagnols réclama de nouveau la collaboration du magis-
trat de Tournai pour rédiger les rôles (3). On députa le
grand-prévôt, le mayeur et M. Cambier, conseiller dela
ville. Les réclamations furent assez rares; toutefois,
il paraît que la perception n'était pas facile, si l’on
- considère qu’au mois d'octobre les consaux se virent
obligés de prendre des mesures de rigueur, un tiers
de l'impôt n'étant pas encore rentré.
Par une disposition de l’édit qui établissait la
capitation, le Roi s'était engagé à la faire cesser trois
mois après la publication de la paix. Le traité de
Ryswyck mit donc fin à sa perception.
Mais l'expérience avait été favorable, et quand la
guerre de la succession d'Espagne vint réclamer un
nouvel effort financier, on sempressa de recourir une
seconde fois à la capitation. Ce fut l’objet d'une nou-
velle déclaration royale signée le 12 Mars 1701.
*
x *
(1) Consaux, 29 Mars 1695.
(2) Consaux, 29 Avril 1695.
(3) Consaux, 26 Février 1696.
— 352 —
Dès le mois d'Avril, les consaux furent requis de
« travailler à l'établissement de la capitation. » Ils
nommèrent les délégués ordinaires; mais, au mois
d'Août suivant (1), le projet de rôle qui avait été
envoyé à Lille fut retourné avec un ordre de M. de
Bagnols enjoignant d'imposer six mille livres de plus
- sur les bourgeois. Ceci provenait de ce que, le Parle-
ment ayant obtenu un dégrèvement, le Roi ne voulait
cependant rien y perdre et trouvait bon que la bour-
geoisie soldât la différence. Les consaux protestèrent
et députérent vers l’intendant le trésorier Varlut muni
d'une lettre contenant leurs observations. Mais celui-
ci rapporta pour toute réponse que les choses étaient
trop avancées et que l'on tiendrait compte de la récla-
mation l'année suivante.
Malgré l'augmentation des taxes, peu de réclama-
tions parvinrent aux consaux en 1701; la capitation ~
entrait dans les mœurs et l'on savait sans doute par
expérience l'inutilité des récriminations. Il ne fallut
pas, comme à Lille, en 1704, faire « deffense d'insulter
ou maltraiter de fait ou de paroles ceux qui sont
chargés du recouvrement de la capitation (2). »
A une plainte qui leur fut adressée le 11 Octobre,
les consaux répondirent le 18, en donnant un rensei-
gnement qui n'est pas sans intérêt, à savoir que la
capitation de soixante livres avait été appliquée à toute
personne qu'on présumait avoir au moins mille florins
de rentes.
En 1702, quand l’intendant envoya ses instructions
habituelles pour la confection des rôles, l’excés des
charges qui pesaient sur le peuple et la promesse du Rol
(1) Consaux, 17 Avril, 7 Août 1701.
(2) Lille. Archives communales, Ordonnances, 27 Novembre 1704.
— 353 —
lui furent rappelés; non pas en vain cette fois, car les
consaux furent autorisés 4 revenir aux chiffres de la
période antérieure (1695-1698) (1). Faible dédomma-
gement des subsides écrasants que le gouvernement
de Louis XIV ne cessait, à cette époque, de demander
à la ville.
* * *
La perception de la capitation se poursuivit sans
nouveaux incidents jusqu'en 1709. Alors, les vicissi-
tudes de la guerre séparèrent les destinées de Tournai
de celles de la France et nos ancêtres portèrent leurs
tributs à de nouveaux souverains.
L'impôt reparut sous la courte domination de
Louis XV (1745-1747). Sa perception n’amena aucun
épisode intéressant, mais il y a lieu de remarquer une
grande différence, au point de vue de l'application du
tarif, entre cette période et la précédente. Le Parle-
ment n'étant pas revenu, Tournai tomba au rang de
ville du second ordre: le taux des taxes en fut dimi-
nué : les échevins et les jurés payèrent quarante livres
au lieu de soixante, les rentiers de même, etc.
*
* *
Sous le n° 1250 de l'inventaire provisoire de nos
archives communales, on a réuni tous les documents
qui semblaient se rapporter à la capitation. Il en est
parmi ceux-ci qui regardent d’autres impôts ; certains,
qui furent peut-être des travaux préparatoires, seraient
mieux à leur place parmi les recensements de la popu-
lation (2). Nous n’avons conservé le texte complet des
(1) Consaux, 28 Janvier et 7 Février 1702.
(2) Signalons en particulier des relevés des habitants de Saint-Brice,
de la Madeleine et de Saint-Nicaise.
ANNALES. III, 23
— 354 —
rôles que pour les années 1695, 1706, 1707, 1708,
1746 et 1747. Le Parlement n'y est compris qu'en
1707 et 1708.
Mais aux piéces que possédent nos archives, il con-
vient d'ajouter un registre appartenant aux archives
départementales du Nord (Intendance du Hainaut
C. 859) et signalé par notre confrère M. A. d’Herbomez
dans le tome xxi, page 324, de nos Bulletins. Ce
registre contient le rôle de 1696 et c’est, à notre avis,
le plus précieux de tous par l'abondance et la précision
des détails.
Nos documents sont donc de deux époques séparées
par .un espace de quarante ans. Les uns, allant de
1695 à 1708, embrassent les dernières années de la
domination de Louis XIV: les autres, de 1745-1746,
sont contemporains de l'éphémère souveraineté de
Louis XV dans le Tournaisis. Les extraits qui sui-.
vront plus loin sont divisés en deux séries corres-
pondant à ces périodes. Pour la première, nous avons
pris comme base le registre de 1696 (des archives
départementales du Nord) et nous y ajoutons, en
caractères distincts, un certain nombre d'articles
relevés dans les autres; les rôles de 1746 et de 1747
sont à peu près identiques et peuvent aisément être
fondus en un seul.
Nous n'avons pas songé à publier intégralement ces
listes de contribuables encombrées de noms obscurs ou
disparus; mais en faire des extraits, de manière à ras-
sembler sous les yeux du lecteur les éléments quelque
peu notables de la population tournaisienne de ce
temps nous a paru intéressant. Nous y comprendrons
la magistrature, la noblesse, les professions libérales
et la bourgeoisie; dans cette derniére catégorie, nous
nous sommes arrétés 4 la capitation de vingt livres, au-
— 355 —
dessous de laquelle on tombe dans la classe des artisans.
En outre, nous avons relevé quelques noms et quelques
particularités dignes d’attention : écoles, enseignes, etc.
* *
C'est donc un tableau de la Société tournaisienne
que les rôles de la capitation mettent sous nos yeux;
en cela consiste leur principal intérét pour notre
histoire.
Voici d'abord la noblesse. Elle est divisée par le
tarif d'imposition en quatre classes principales : 1° les
princes et les ducs, — nous n'en rencontrerons pas à
Tournai; — 2° les marquis, comtes, vicomtes et
barons ; 3° les seigneurs de paroisses ; 4° les possesseurs
de fiefs. A côté de ceux-ci, il y a des cadets, des
gentilshommes sans biens et même des pauvres. Ici,
comme dans toute ville de province, ce sont les
simples possesseurs de fiefs qui composent la grande
majorité.
Titres et seigneuries sont rares dans notre noblesse.
A l’époque de Louis XIV, parmi plus de cent noms
inscrits sur la liste des nobles, nous n'avons relevé
qu'une dizaine de titrés : le baron de Rongy, chef de
l'antique maison de Roisin, la comtesse de Bergeyck,
née d'Ennetières, le baron de Haudion, le comte :
d’Halennes, les barons de Flers, d’Angerville, de
Warcoing, de Pottes, de Mooreghem et de Bousbeke (1).
Etaient seigneurs de paroisses ou, suivant une ex-
pression usitée dans les rôles, de « Villages à clocher, »
MM. de Chin, de Grandmetz, de Thun, de Wanne-
(1) Ces sept derniers titres appartenaient respectivement aux familles
de Harchies, d’Ostrel, de Lestendart, de Nassau, de Croix, van Spiere
et le Vaillant.
— 356 —.
hain, de Bourquembray, de Braffe, de Condette, de
Baillart et la douairiére d’Esquelmes (1).
Sous Louis XV, la proportion est restée la méme,
mais les noms ont changé. Nous retrouvons un baron
de Rongy et un baron de Bousbeke; à côté d'eux
sinscrivent les comtes de Mouscron (2), de Sainte-
Aldegonde, de Saint-Genois, d'Agasasa, la comtesse
d’Hust (3), le vicomte de Blois et le baron d’Espierres (4).
Malgré le caractère de stabilité que l'on attribue,
non sans raison à la société de l’ancien régime, les
vicissitudes de la fortune n'y étaient pas inconnues ;
elle avait ses parvenus et ses déchus. A Tournai,
l'aristocratie contemporaine de Louis XIV et de
Louis XV ne remonte pas, en général, 4 une origine
fort ancienne. Quelques vieux noms, transmis par une
longue suite de générations, jettent un écho des temps
lointains de la chevalerie et de la féodalité : Roisin,
Harchies, Maulde, Calonne, Croix, Haudion, Landas.
D'autres, non moins dignes de considération, rappellent
la grande bourgeoisie de l'époque communale : de
Saint-Genois, d’Aubermont, Bernard, Le Louchier,
d’Ennetiéres. Mais à côté de ces maisons anciennes,
d'autres s'élèvent. Une comparaison entre les rôles de
la capitation du temps de Louis XIV et ceux du règne
de Louis XV démontre combien l’accès de la noblesse
était largement ouvert en ce temps-là ; d'une période à
l'autre, une pléiade de noms passe de la liste des
bourgeois à celle des gentilshommes.
Une circonstance importante favorisait l’avènement
(1) Issus des familles de Bargibant, Brecht, de Landas, d’Ennetiéres,
de la Motte-Baraffe, de Gaest, de Maulde, Théry et Bernard.
(2) d'Ennetières.
(3) d'Esclaibes.
(4) Delfosse.
— 357 —
de couches nouvelles. C'était la présence à Tournai
d'un Parlement. Tout président, tout conseiller au
Parlement était anobli par sa charge et transmettait
à ses descendants la qualité de gentilhomme. Après
les de Bargibant et les Errembault, ce furent les de
Pollinchove, les de le Vigne, les Jacquerie, les Visart,
les de F lines, les de Franqueville et une foule d’autres
qui, par cette voie, entrérent dans la noblesse.
* * *
Tournai n'a pas gardé les archives de son Parle-
ment, pas plus que le Parlement lui-même, qui se
retira en 1709 devant les troupes de la coalition et
s'établit à Cambrai, puis à Douai sous le nom de Parle-
ment de Flandres. L'histoire de cette illustre compagnie
est encore à faire, car le président Pinault des Jaunaux
qui publia en 1702 une Histoise du Parlement de
Tournai n'est qu'un annaliste et son récit s'arrête
trop tôt.
C'est grace au Parlement que Tournai, sous Louis XIV
avait le rang de ville de premier ordre. Le personnel
de magistrats, d'avocats et d'officiers subalternes qui
gravitait autour de ce tribunal comptait, en 1707 et
1708, environ cent cinquante personnes inscrites aux
rôles de la capitation. On se figure aisément quelle
place considérable tenaient les gens de robe dans la
société tournaisienne de l'époque.
Lors de sa création, en 1668 le « Conseil Souverain
de Tournai » (qui devint Parlement en 1686) eut deux
présidents et sept conseillers. Le nombre de ceux-ci
fut peu après porté à neuf; ils se partageaient en deux
chambres. En 1689, les nouvelles conquêtes du roi
ayant étendu le ressort, on créa une troisième cham-
bre; en 1693, nouvelle augmentation du personnel ;
enfin en 1705, le nombre des présidents fut porté a
huit et celui des conseillers dépassa trente.
Primitivement, c'était le Roi qui nommait les offi-
ciers du Parlement; mais, depuis un édit de 1693, ces
fonctions, sauf celles de premier-président devinrent
héréditaires et vénales. Les présidents finançaient
45.000 livres, les conseillers 30.000, etc. Si le titu-
laire d’une charge voulait se retirer, il démissionnait
en faveur d'un successeur de son choix, qui lui rem-
boursait la finance; s’il mourait en fonctions, ses héri-
tiers cherchaient un acquéreur ou l'un d’eux prenait la
place; quand il s'agissait de charges nouvellement
créées, on « traitait avec le Roi. »
Ce système formait de véritables dynasties de magis-
trats; en voici quelques exemples pris dans le milieu
que nous étudions.
Fils d'un médecin, petit-fils d'un drapier de la
Grand’Place, Jacques-Martin de Pollinchove fut nommé
premier-président en 1691 ; son fils luisuccéda en 1710
et son petit-fils occupa le même siège à partir de 1780.
La famille Malbaux de Buissy compte quatre prési-
dents à mortier, de père en fils; les Bruneau en ont
trois, suivis d'un procureur général.
Pierre Hattu fit partie du Conseil Souverain, dès sa
création, comme conseiller, ensuite comme président
à mortier; deux de ses fils et un de ses petits-fils
furent conseillers; dans la famille de Mullet, quatre
conseillers; chez les de Forest, un conseiller, deux
présidents et un avocat général.
Parmi les familles d'origine tournaisienne, signa-
lons outre les de Pollinchove, les Jacquerie qui eurent
trois conseillers et un greffier, les De Flines, les de le
Vigne, etc.
*k
* *
— 359 —
La bourgeoisie, comme l'entendent les rôles de la
capitation, c’est l’ensemble des habitants de la ville,
déduction faite des nobles et des corps constitués.
Prenant ce mot dans une acception restreinte et plus
usuelle, nous comprenons sous la dénomination de
bourgeois les Notables, rentiers et négociants, à l’exclu-
sion, non seulement des ouvriers, mais des artisans et
des boutiquiers. La capitation de vingt livres nous
a paru marquer assez exactement cette ligne de
démarcation.
Ainsi réduite, il y a encore dans la bourgeoisie, des
distinctions à faire. Ses premiers rangs se confondent
pour ainsi dire avec les rangs de la noblesse infé-
rieure; il existe en effet (en assez grand nombre sous
Louis XIV, plus rares sous Louis XV) des bour-
geois vivant « noblement » ou « honnestement » sui-
vant les expressions du temps, c'est-à-dire de leurs
revenus et sans se livrer à l'industrie ou au commerce,
possédant des fiefs et faisant usage d’armoiries enre-
gistrées dans l’Armorial de France; pépinières de
magistrats et de fonctionnaires, les familles de cette
classe finirent presque toujours par sintroduire dans
Ja noblesse.
Un peu en dessous de cette élite, se placent les
riches négociants.
On trouverait, sil en était besoin, dans les rôles de
la capitation, la preuve du marasme dans lequel végé-
talent notre commerce et notre industrie dès le dix-
septième siècle. Tandis qu'à Lille plus de soixante-dix
négociants en gros furent taxés à cent livres, il n’y en
eut pas un seul à Tournai. Ce n'est pas, sans doute,
que le” commerce en gros fut inconnu ici, mais les
affaires de nos négociants étaient si peu brillantes
qu'on ne pouvait leur faire subir dans toute sa rigueur
— 360 —
l'article du tarif qui les concernait; ils payaient de
quarante à soixante livres. Remarquons que la plupart
de nos riches marchands étaient en méme temps des
rentiers; leur double qualité est énoncée dans les rôles ;
il semble méme que la capitation relativement élevée
dont on les frappe, vise plutôt leurs rentes que leur
chiffre d'affaires. Le négociant tournaisien avait, dès
ce temps-là, une tendance à immobiliser son capital
au lieu de le consacrer, comme dans les centres plus
actifs, à l'extension de ses affaires. Ce petit groupe de
riches marchands ne se rattache pas à une même
branche, ni aux spécialités de l'industrie tournai-
sienne; l’un est marchand de vin, l’autre marchand de
fer, un troisième marchand de bas, celui-ci chaufour-
nier, celui-là savonnier, etc. Ils forment le second élé-
ment de la haute bourgeoisie. La plupart sont bour-
geois de vieille race; beaucoup firent enregistrer dans
l'armorial général de France, leurs armoiries ou leur
chiffre; les descendants de plusieurs reçurent des
lettres de noblesse.
Les « gros marchands tenant boutique » — ainsi
s'exprime le tarif de la capitation — forment la bour-
geoisie moyenne. Ils devaient être taxés à trente livres;
mais nous savons qu'il était avec le tarif des accommo-
dements et l'intendant Dugué de Bagnols, qui ne
s abusait pas sur la situation du commerce tournaisien,
ne pouvait manquer de les appliquer ici. C'est pour-
quoi la capitation de vingt livres est plus fréquente,
parmi nos marchands, que celle de trente.
Si l’on parcourt la liste de ces négociants, les spécia-
lités tournaisiennes s'accusent. Les marchands de bas
sont de loin les plus nombreux, surtout das les
paroisses de Notre-Dame et de Saint-Brice; dans
celle-ci, les hautelisseurs, peu répandus dans le reste
— 361 —
de la ville, forment un groupe respectable; les mar-
chands de drap résident dans les paroisses de Saint-
Quentin et de Notre-Dame; a Notre-Dame aussi sont
cantonnés les orfèvres et à Saint-Jean les bateliers;
déjà les cabaretiers (au nombre de quatre-vingt-deux
en 1696) annoncent leur prépondérance future.
*
x *
Une promenade rétrospective dans le Tournai de
Louis XIV et de Louis XV n'est pas pour désorienter
un tournaisien moderne. Quartiers et rues avaient
à peu près la même physionomie, la même catégorie
d'habitants que de nos jours.
En ce temps-là, les paroisses de Notre-Dame et de
Saint-Quentin appartiennent surtout au commerce. Sur
la Grand'Place se succèdent à peu de distance les caba-
rets et les débits de vin; de la rue de Cologne au
Beffroi — côté que l'on appelle rue ou rang des Dra-
piers — se rencontrent quelques marchands de drap.
La rue des Orfèvres est occupée presque exclusivement
par la corporation qui lui a donné son nom (1). Rue
de Paris, rue de la Téte-d’Or, rue des Chapeliers, rue
de Cologne, rue des Maux, les magasins, comme de
nos jours, sont serrés les uns contre les autres; çà et là,
quelques maisons de rentiers. Dans la partie basse de
la paroisse de Notre-Dame s'élèvent des hôtels aristo-
cratiques : rue des Fossés, l'hôtel d'Esquelmes ; rue
Dame-Odile, l'hôtel de Dudzeele; marché au Charbon,
l'hôtel de Bargibant; rue de la Lanterne, l'hôtel
Errembault.
Paroisse de Saint-Jacques, les choses ont changé
notablement depuis le siècle de Louis XIV. Alors, la _
(1) Dans cette rue nous avons compté sept orfèvres en 1696.
— 362 —
rue des Carmes et celle du palais Saint-Jacques (y com-
pris la rue des Sceurs-Noires) formaient l’un des quar-
tiers les plus aristocratiques dela ville ; gentilshommes,
magistrats et avocats y voisinaient. Au contraire la
rue Saint-Jacques comptait peu d'habitants de marque;
nous devons cependant y signaler le bel hôtel du baron
de Pottes. Sur le quai des Salines étaient groupées
de nombreuses brasseries.
Rue de la Madeleine, s'élevait l'hôtel de Landas et
celui du président d’Hermaville; rue des Prés Por-
chains, l'hôtel De Spiennes; rue d’Audenarde, l'hôtel
de Calonne.
La paroisse de Saint-Nicolas est, sous Louis XIV,
celle des gens de robe. Conseillers, avocats et procu-
reurs y forment un monde 4 part autour du Parlement.
Plus tard et surtout à la fin du XVIII° siècle, le quar-
tier du Château se transformera en une sorte de fau-
bourg Saint-Germain; mais à l'époque dont nous nous
occupons, la noblesse y est moins nombreuse que sur
d'autres points de la ville.
Paroisse de Saint-Brice, le Becquerelle, les rues de
l'Abliau et d’Aubignies sont très bien habitées; nous
y trouvons le baron de Mooreghem, le baron de
Bousbeke, les Hannaert, les de Gaest, les Luytens, les
de la Hamayde, les de le Vigne, les de Calonne, les
Vrancx, etc. Rue de Pont, c'est le commerce et la
bourgeoisie riche qui dominent : les de Berlot, les de
Surmont, les Grau, les Liévou, les Dismal. Remar-
quons en passant rue du Quesnoy l'hôtel du premier-
président de Pollinchove.
La paroisse de Saint-Jean est pauvre; aucune
noblesse et trés peu de bourgeoisie. En repassant sur
la rive gauche de l'Escaut, nous notons, sur les quais
des Poissonceaux et Taillepierre quelques négociants
— 363 —
importants : Le Terre, du Pré, Wattrigant, de Gouy,
Dismal, Baudechon. La grande rue de Saint-Piat est
l'une des plus peuplées et des plus riches de la ville;
gentilshommes, gens de robe, rentiers, commerçants
y vivent côte à côte; au contraire la rue des Jésuites —
où s'élèvent l'hôtel d'Aubermont et l'hôtel de la Croix
de Maubray — et surtout la rue de la Ture semblent
réservées à la haute bourgeoisie et à la noblesse. Les
du Chambge, les de Flines, les de Calonne, les Rogiers,
les de Clippele, les Marlier, les de Berlo y voisinent.
= Dans la paroisse de Saint-Pierre, point de noblesse,
mais les riches marchands — les Scapcooman, les de
Surmont, les Lahaise, les Farin, les Lefebvre —
alignent leurs étalages dans la rue des Puits-l'Eau;
rue des Brasseurs, se succédent les brasseries de
l'Etoile, de la Rose et du Griffon.
La rue de Saint-Martin n’avait pas, sous Louis XIV,
les grands hôtels qui la distinguèrent depuis; nous y
trouvons seulement l'hôtel de Monnel; en 1746, deux
grands seigneurs — les comtes de Mouscron et de
Sainte-Aldegonde — ont leur résidence dans cette rue.
Enfin, la paroisse de Saint-Nicaise était pauvre,
comme aujourd'hui la paroisse de Sainte-Marguerite,
qui occupe à peu près le même territoire. Cependant la
rue As-Pois comptait quelques notables et la Roquette
Saint-Nicaise était habitée par le baron de Rongy,
grand prévôt en 1696.
* * *
Terminons ce coup d'œil sur la société tournai-
sienne d’autrefois par un trait secondaire, mais
curieux, que nous révèlent les rôles de la capitation,
nous voulons parler de la domesticité.
En 1696, la maison la mieux montée de Tournai
— 364 —
est celle du comte et de la comtesse d’Halennes (née de
Créquy), rue de Château ; elle se compose d’un cocher,
de trois laquais, d’une femme de chambre, d’une cuisi-
niére et d'une servante. Les maîtres payaient de ce
chef douze livres de capitation.
Quelques années plus tard, le baron de Haudion
entretenait un cocher, quatre valets et trois servantes.
Le baron de Pottes, dans son bel hôtel de la rue
Saint-Jacques, avait aux gages un cocher, deux valets,
une femme de chambre et une cuisinière. Même
service chef le baron de Flers. Le baron de Rongy, la
veuve du président de Bargibant, M. d’Hallebast, la
comtesse de Borgeyck, le baron de Bousbeke avaient
quatre domestiques.
Tel est le personnel des principales maisons de la
noblesse. Mais la plupart de nos gentilshommes ont
un train de vie plus simple; souvent ils se contentent
d'un valet et d'une servante, parfois de moins.
La bourgeoisie du temps de Louis XIV ne connaît
pas le luxe des domestiques. Chez les rentiers et les
riches marchands, sauf de très rares exceptions, ce
sont des simples servantes
qui font office de valets,
tiennent la maison propre, ont soin de l'équipage,
et quelquefois du jardinage (1),
et le plus souvent, il n’y en a qu'une par famille.
Nous sommes renseignés moins exactement sur les
parlementaires ; au lieu d'énumérer leurs domestiques,
les rôles se bornent à consigner la somme d'impôt
qu'ils payaient pour leur service. Toutefois, ces
chiffres font ressortir assez clairement l'importance
(1) La Fontaine, les Souhaits.
— 365 —
du Parlement et des gens de robe dans la société
tournaisienne de l'époque.
Les présidents versaient sept à neuf livres de capi-
tation pour leurs gens, c’est-à-dire autant que nos plus
grands seigneurs, un ou deux exceptés ; la moitié des
conseillers avaient trois ou quatre domestiques, par-
fois davantage. Au contraire, chez les avocats et les :
procureurs, l'existence était bourgeoise.
Sous Louis XV, le train de maison a augmenté
dans la noblesse et dans la haute bourgeoisie. Chez le
comte de Mouscron, huit domestiques ; chez le comte
de Sainte-Aldegonde, six ; chez la comtesse d’Hust, six
et un secrétaire. Le chiffre de quatre ou cinq domes-
tiques, rare dans la période précédente, est devenu
commun à la plupart des familles nobles. Si la vie
bourgeoise reste modeste et ne comporte pas de laquais,
pourtant l'unique servante d'autrefois paraît insuffi-
sante; dans les bonnes maisons, on en prend deux ou
trois et parfois — mais ce luxe est exceptionnel — un
valet ou une cuisinière.
Très rares sont les bourgeois qui roulent carrosse :
en 1746, le banquier Caters; sous Louis XIV,
MM. Varlut et Delfosse, gens de finance eux aussi,
l'un trésorier des Etats et l’autre de la ville.
— 366 —
EXTRAITS DES ROLES DE LA CAPITATION.
l Partie (1696-1708).
MESSIEURS DU MAGISTRAT (1).
Prévost.
M. le baron de Rongy (2). Livres 200
Un cocher, deux valets, deux servantes. » 8
Jurés.
Guillaume-François Ladam (3). » 60
Un valet et une servante. » 3
M. de Cocq (4). » 60
Une servante (5). 2 2
M. Muissart (6). n 60
M. d’Enghien (7). » 60
Un valet et une servante. ” 3
(1) Ce sont les magistrats en fonctions en 1696.
(2) Baudry-François de Roisin, prévôt de Tournai de 1686 à 1696
puis chevalier d'honneur au Parlement de cette ville. Il habitait en la
petite roc Saint-Nicaise, Cf. C'* du Chastel. Notices généalogiques tour-
naisiennes, tome III, page 376. Nous désignerons cet ouvrage dans les
notes suivantes par les initiales N. G. T.
(3) Ghislain-François Ladam, peintre de mérite, auquel MM. de la
Grange et Soil ont consacré des articles, le premier dans le Bulletin de
notre Société, T. XXIII, p. 389, le second dans la Biographie natio-
nale. Surintendant du Mont-de-piété, il habitait rue des Carmes.
(4) Pierre de Cocq, S' de Beaulieu, grand bailli du Temporel de
l'Evêché.
(5) Quand la domesticité se réduit à une servante, nous nous dispen-
sons, en règle générale d’en faire mention.
(6) Henri Muissart, écuyer, rue roc Saint-Nicaise.
(7) Jean-Baptiste-François, chevalier, seigneur de Wambroek, Haute-
— 367 —
M. de Beaufait (1). Livres 60
Un valet, deux servantes. | ” 5
M. Cambier (2). » 60
Conseillers pensionnaires et autres officiers.
M. Jacques de Surmont (3), 1* conseiller. Livres 80
Un valet et une servante. » 3
M. Pierre de Pollinchove (4), 2° conseiller. » 80
Un valet et une servante. ” 3
M. Jacquerye (5), greffier civil. » 60
Un valet et une servante. ” 3
M. Varlut (6), trésorier général et greffier des
finances. ” 60
Un cocher, un valet, deux servantes. » 7
M. le Blon, grand procureur. » 60
Un valet et une servante. » ‘
M. Hersecap, greffier criminel (7). » 40
M. de le Tombe, second procureur (8). 9 60
court, etc., bailli du Tournaisis, décédé en 1703, habitait en haut de
la rue des Jésuites. N. G. T. II, 22.
(1) Maximilien-François-Dominique de Calonne, écuyer, seigneur de
Beaufayt, habitait rue du Palais Saint-Jacques. N. G. T. I, 340.
(2) Michel-Dominique Cambier, habitait en haut dela ruedes Jésuites :
il fut conseiller du Roi et trésorier-général des États de Tournai.
N. G.T. II, 377.
(3) Avocat, échevin et juré de Tournai de 1651 à 1665, décédé en
1701, il habitait rue Saint-Piat. N. G. T. III, 510.
(4) Frère du premier-président du Parlement, avocat, décédé en 1706.
Il habitait rue du Quesnoy. N. G. T. Ill, 97.
(5) Adrien-Lamoral Jacquerie. N, G. T. If, 367. Il habitait en haut
de la rue de la Téte d’Or,
(6) Gaspar Varlut, échevin et juré de Tournai, conseiller du Roi,
anditeur-général des comptes. N. G. T. III, 596. Il Labitait rue Perdue,
(7) Etienne-Bruno, N, G, T. II, 269.
'8) Antoine-Louis, avocat, conseiller au bailliage, N. G T. III, 546.
a_i
— 368 —
Mayeur.
M. du Chambge (1). Livres 100
Ses domestiques. ” +99
- Echevins.
M. Jannart (2). » 60
Deux servantes. ” 4
M. Michel. » 60
M. du Broeucq, rapporté avec la chancel-
lerie (3).
M. André (4). » 60
M. Biesbroucq. | » 60
M. Richard. r 60.
N. conseiller pensionnaire de l’eschevinage. + 80
M. Camphain, greffier (5). » 60
Un valet et une servante. oo 3
M. Presin, greffier de Saint-Brice (s). » 40
Officiers du Clapet (7).
M. Nicolas du Rieu (s). (> 40
M. Dominique Seppa (9). » 10
M. Paul-Frangois Rose (10). " 10
(1) Charles-Joseph, écuyer, seigneur de la Saulderie, habitait rue des
Tanneurs. N. G. T. I. 428.
(2) Jacques Jannart. N, G. T. III, 512,
(3) Adrien Cazier, seigneur du Brœucq, ancien capitaine d'infanterie,
magistrat de Tournai de 1664 4 1696, receveur de la Chancellerie du
Parlement de Tournai, habitait rue de la Lanterne. N. G. T. II, 438.
(4) Jean André, avocat au Parlement de Flandre. N, G. T. I, 123.
(5) Jacques-Philippe Cazier, Sr de Camphin, anobli par l'achat d'une
charge de conseiller-secrétaire du Roi. N. G. T. II, 435, Il habitait rue
des Carrnes.
(6) Pierre, seigneur de la Grard-Croix, licencié és lois, plusieurs fois
échévin de Saint-Brice. N. G. T. III, 165.
(7) Impôt sur la bière.
(8) Greffier des finances et membre du Magistrat en 1664. N. G. T.
II, 331. (9) N. G. T. lll, 481.
(10) Devint trésorier receveur-général de Tournai. N. G. T. III, 396.
— 369 —
Cing assesseurs commis aux finances.
M. Gilles Midavaine. Livres 50
Deux servantes. » 4
M. Antoine Pottier, fils de Pierre. ” 50
M. Philippe du Mortier (1). » 50
M. Charles van der Heyden (2). on” BO
M. Gabriel-Joseph Hoverland (3). » : 80
GENTILSHOMMES ET NOBLES (4).
Paroisse Notre-Dame.
| 1696 1706-1708-
M™ la douairière d’Esquelmes, |
veuve de seigneur à clo- | |
cher (5). | Livres 60 ,
Un cocher, un valet, -une os
servante. | " Oo
M. de Luchain, son fils à
marier (6). ” oO
Madame.... belle-mère au S”
(1) N. G. T. If, 680.
(2) Jean-Baptiste-Charles, licencié és droit, fut trésorier-général de
Tournai. N. G. T. II, 280.
(3) N. G. T. II, 310.
(4) Dans le rôle de 1696, les nobles sont inscrits à la fin de chaque
paroisse. Nous avons adopté une autre méthode qui nous a paru plus
logique et qui est suivie dans les rôles des autres années; elle consiste 4
inscrire À la suite les gentilshommes de toutes les paroisses.
(5) Marie-Claire de Berghes Saint-Winnoc, veuve de Maximilien Ber-
nard, chevalier, seigneur d'Esquelmes. (Cf. C** du Chastel. Notes pour
servir à la généalogie de la famille Bernard, p. 82.) Elle habitait « en .
haut de la rue des Fossés, » probablement dans l'hôtel occupé aujour-
d’hui par M™* Delrue-Schrevens.
(6) Charles-Joseph Bernard, seigneur de Luchin.
ANNALES. III. 24
— 370 —
1696 1706-1708
procureur général au Par-
lement, bonne rentiére (1). Livres 30
N. le Chapelier, veuve du sieur
Dudzeele, vivant avocat
fiscal au bailliage (2). » 15 | 20
Une servante et un valet. » 3
M™ Vanderbecque, veuve du
sieur président Errem-
bault (3). _ » 150
M. Vanderbecque, son frére,
seigneur de Wastines (4). » 40 | 40
M‘ Bourquembray, sans
biens (5). » 3
Mr° du Moulin, son fils et sa
fille (6). » 40
Un cocher, un valet, une ser-
vante. ” 5
M™ du Bois, chez le chanoine,
son fils, veuve d'un maître
de la chambre des comptes
de Lille. » 75
(1) M™° Philippe, dont la fille avait épousé le procureur-général de
Baralle, N. G. T. I, 160. Elle babitait rue du Châtelet.
(2) Marie-Claire le Cappellier, veuve de Gilles-Francois Errembault,
Sr de Dudzeele, fils atné du président Louis Errembault. N. G. T. I,
405. Elle habitait rue Dame-Odile.
(3) Marie van der Becken, veuve de Louis Errembault, président du
Conseil de Flandre, ensuite président 4 mortier au Conseil Souverain de
Tournai, anobli par ses fonctions. M. d'Herbomez a ruconté, dans le
T.22 de nos Bulletins les démélés de la veuve d'Errembault avec l'archi-
viste Jean Godefroy à propos des papiers du président. Elle habitait,
ainsi que son frère, rue de la Lanterne.
(4) Denis-Joseph van der Becken résidait en 1705 dans la rue du
Palais Saint-Jacques. N. G. T. I, 205.
(5) Gertrude de la Motte-Baraffe. N. G. T. II, 731.
(6) Yolande de Formanoir, veuve d’Arnould Bernard, S° du Moulin.
(Cf. Cte du Chastel, famille Bernard, p. 79.)
— 371 —
1696 1706-1708
M” de Bargibant, veuve de pré-
sident du Parlement (i). Livres 150
Son fils, seigneur de paroisse (2). » 120 120
Deux servantes, un valet, un
cocher. » 7 7
Les Sœurs de M. le chanoine
Aingers (alias d'Hain-
gnière) pauvres. » 6 6
M*"* Bayart. a 30
M. le baron d'Haudion (3). » 250
Uncocher, quatrevalets, trots |
servantes. ” 12
M™ de Soubrechies (4). n 20
Un valet, deux servantes (5). » +)
Paroisse Saint-Piat,
M. de Maubray (6). Livres 40
Un valet, une servante. ” 3
M. Brecht, seign’ de Granmetz (7). » 120 120
Un valet, deux servantes. ” 5 9)
(1) Marie Picqnery, veuve de Jean de Bargibant, président à mortier
au Conseil Souverain de Tournai, anobli en 1664. Elle habitait aa
Marché au charbon.
(2) Marc-Antoine de Bargibant, S' de Chin. N. G. T. I, 177.
(3) Louis, baron de Haudion, membre de la Chambre de la noblesse
des Etats de Hainaut, habitait rue Claquedent en 1712, année de sa
mort. Cf. La noblesse belge, 1894, 1r° partie, p. 68.
(4) Marie-Madeleine-Thérèse de Calonne, veuve de François-Joseph
de la Hamayde, S" de Soubrechies, inscrit dans la bourgeoisie en 1696.
(Annuaire de la noblesse de Belgique, t. XXVIII, p. 162.)
(5) Les noms imprimés en italiques sont ceux que l'on ne rencontre pas
dans le rôle de 1696, mais qui apparaissent dans des registres postérieurs.
(6) Jean-François de la Croix, S' de Maubray, magistrat de Tournai
de 1674 à 1682, anobli en 1669. (Cf. C'° du Chastel. Généalogie de la
famille de la Croix.) II habitait rue des Jésuites.
(7) Jacques de Brecht, écuyer, S' de Grandmetz. N. G. T. III, 328,
Il babitait rue des Dominicains.
— TR —
1696 1706-1708
M”™ Brecht, sa mère, demeu-
rantchezlui, sansbiens(1). Livres 3
M. Errembaut, le cadet, ren-
tier (2). ” 60
M™ la veuve du président |
Hattu (3). » 150
Un valet, une servante. ” 3
M. du Véhu (4). 8 40
Me Hattu. ” | 40
D‘ Claire Berland ,femmesépa-
rée du sieur de Rabecg (5). ” 5)
Une servante. » 2
M”™ d’Autecourt, aussi séparée
de son mari, et sa fille (6). » 6 6
Un valet, une servante. ” 3
Le S’ du Quesnoy (7). n 40 40
Un valet, une servante. ” 3
M. de Montpinchon (8). » 40
(1) Veuve de Pierre de Brecht, conseiller des domaines et finances
de S. M. Catholique à Bruxelles.
(2) Laurent Joseph, S' du Coutre, fils cadet du président, auteur des
Errembault du Maisnil. Cf. La noblesse belge, 1891. 1 partie, p. 69.
(3) Anne-Isabelle le Moisne, veuve de Pierre Hattu, président à mor-
tier au Conseil Souverain de Tournai, anobli par cette charge. N.G. T.
II, 196. Elle habitait vis-à-vis le portail de Saint-Piat. |
(4) Maximilien Hattu, fils du président, S' du Vehu et conseiller au
Parlement de Flandre. .
(5) Sœur de l'apothicaire Michel Berlant. N. G, T. I, 129. Elle habi-
tait rue Merdenchon.
(6) Françoise-Thérèse de Léon, épouse de J.-B. d’Enghien, S' de
Hautecourt. N. G. T. II, 23.
(7) Jacques-Gaspar d'Aubermont, juré, puis mayeur de Tournai.
(Cf. T. 22 de nos Bulletins, p. 402.) L'hôtel d'Aubermont était situé
dans la rue des Jésuites.
(8) Jacques-Francois d'Ennetières, beau-père du précédent. Cf. Goe-
thals. Miroir des notabilités nobiliaires. I, 985.
— 373 —
1696 1706-1708
Les trois héritiers du sieur
d’Aubermez, deux filles et
un garçon (1). | Livres 4 ;
M. d'Aubermez, cadet (2). ” | 6
Deux da‘ des Sœurs. » 12
Une servante. ” 2
La dame douairiére du Quesnoy,
veuve d'un chevalier d’hon-
neur de la Cour (3). n 79
Ses deux filles (4). ” 6
Une servante. ” 2
Le sieur de la Bassarderie (5). ” 40
Un valet, une servante. . ” 3
Mla douairiérede la Plaine (6). =» 20
Une servante. ” 2
La dame douairiére de War-
noise (7). ” 6
Une servante. » 2
(1) Enfants de Maximilien d'Ennetières, St d'Aubremez et de la Gru-
sonnerie.
(2) Charles-Joseph d’Ennetiéres, fils de Maximilien, conseiller au
Parlement de Flandre en 1716,
(3) Robertine-Françoise Rym, veuve de Pierre d’Aubermont, cheva-
lier d'honneur au Conseil Souverain de Tournai, habitait « vis-a-vis du
parloir des Jésuites. » (V. manuscrit de Leman.)
(4) Adrienne-Thérèse et Marie-Robertine d’Aubermont.
(5) Nicolas-François le Vaillant, frère du S* de Waudripont, capi-
taine des gardes du roi d'Espagne. C’est l'auteur des le Vaillant du:
Châtelet et de Merlain. (Cf. Anauaire de la noblesse de Belgique.
T. XVIII, p. 244.)
(6) Antoinette-Jacqueline d’Enghien, veuve d'Arnould d'Ennetières,
S" de Laplaigne. Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires.
I, 955.
(7) Cornélie van Borsselen van der Hooge veuve de Gilles-François
Damman, S' de Warnoise. N. G. T. I, 119
— 374 —
1696 1706-1708
M. de Bourquembray (1). Livres 40
Une servante. ” 2
M™ de la Broye, demeurant aux .
Filles-Dieu. ” 6 6
Une servante. » 2
D‘ Angéline Daman. » 3
M™ de Popuelle (2). ” 20
Une servante. » 2
Paroisse Saint-Nicaise.
M. Charles de Monnel, Seigneur
de Lespinoy (3). . Livres 40
Un valet et une servante. » 3
M. Pierrede Monnel, son fils (4). » 3
M. de Walle (5). | ” 40 40
Un valet et une servante, un
cocher. n 3 o
M. de le Motte, son frére (6). » 40 40
M°" de Schynckele. » 6
(1) Maximilien-Robert de la Motte Baraffe, S' de Bourquembray.
N.G. T. II, 132. 11 se fixa plus tard daus la paroisse de Saint-Brice.
v. p. 383.
(2) Marie-Caroline d'Aubermont, veuve de Jean-François le Louchier,
S' de Popuelles, échevin, juré, mayeur et grand prévôt de Tournai.
N. G. T. II, 500.
(3) Juré, échevin, mayeur et second prévôt de Tournai; il habitait
rue Saint-Martin, du côté opposé 4 l'abbaye, près de la Cure de Saint-
Nicaise. N. G. T. II, 663.
(4) Juré, échevin et mayeur des échevinages de Tournai, décédé en
1730 sans postérité. N. G. T. II, 664.
(5) Jean de Landas, seigneur de le Walle, échevin de Tournai de
1685 à 1700. N. G. T. I, 68.
(6) Augustin-Dominique de Landas, seigneur des Mottes. Id. p. 69.
Ces deux fréres habitaient la basse roc Saint-Nicaise.
— 375 —
Paroisse Sainte-Marie-Madeleine.
1696 1706-1708
M. de la Tour, possédant fief (1). Livres 40
~ Un valet et une servante. » 3
M. de Thun, fils de M. de Lever-
ghem, Seigneur à clocher ou
de paroisse (2). » 120
Dam” Marie-Catherine de Lan-
das, fille audit sieur de
Levreghem (3). n :
M”™* du Vivier (4). n 20
M. d’Albasse, son beau-fils, avec
fief (5). » 40 40
Un valet, un cocher, une cui-
sinière et une servante. » 7 0
M™ de Callonne , veuve de
M. Cattablays (6). ” 3 6
Une servante. ” 2
M°"° Baraffe, fille noble. » 3
M°!° Lamotte, id. ” 3
(1) Edouard-Louis de Félizot, seigneur de la Tour, époux de Christine
de Landas. N. G. T. I, 70.
(2) Ferdinand-Francois de Landas, seigneur de Thun, fils de Pierre-
François, seigneur de Lewerghem. N. G. T. I, 70. Il habitait rue de la
Madeleine avec ses deux sœurs
(3) Sœur de Ferdinand et de Christine; elle épousa Jean-François de
Vertegans, cité plus haut.
(4) Cécile-Frangoise Dennetières de Montpinchon, veuve de Charles
Despiennes, seigneur du Vivier, habitait avec son gendre rue des Prés-
Porchains. Cf. Annuaire de la noblesse de Belgique, 1864, p. 88.
(5) Guillaume-Dominique de Pape, seigneur d’Hallebast, gendre de
Mre du Vivier, fut grand-prévôt de Tournai. La famille van de Kerchove
possède son portrait. (Id. p. 89.)
(6) Marie-Madeleine-Adolphine de Calonne de la Chapelle, veuve de
Louis-Raymond de Catelan, officier français, habitait rue d’Audenarde,
aujourd'hui des Augustins. N. G. T. I, 339.
— 376 —
1696 1706-1708
M°"° d’Angouart, de Lille. Livres . 3
M”° Desmaiziéres, veuve d'un gen-
tilhomme possédant fief (1). » 20
Un cocher et deux servantes. 2 6
M°!° Desmaisiéres, sa fille. » 3
M. de Schynckele, écuyer, pos-
sédant fief (2). » .40
Un valet et une servante. » 3
M. de Schynchele, cadet. n 6
M"! la veuve du sieur du Buis-
son, vivant commissaire
provincial. » 10
Un valet et une servante. » 3
M. des Parqueaux (3). 40
Un cocher, un valet, deux ser:-
vantes. ” 7
M. de Wannehain (4). n 120
Un valet. ” 1
M”™ de Bellain (5). » 20
Un cocher, un valet, une ser-
vante. » 5
M. de Robersart (6). » 40
M. d’Aubermez, l'aîné (7). » 40
Un cocher, un valet, deux ser-
vantes. » 7
(1) Charlotte-Thérèse de Berghe Saint-Winnoc, veuve de Jacques,
baron de Maisiéres d'Izier. (Annuaire de la noblesse,t. XX XV, p. 199.)
(2) Charles-Dominique de Schynckele, seigneur de Westbrouck.
(Annuaire de la noblesse, 1879, p. 296.)
(3) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Brice. V. p. 382.
(4) Tl habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379,
(5) Marie-Marguerite Pollet, veuve de Philibert de Succre, S* de
Bellaing. N. G. T. III, 489.
(6) 11 habitait en 1696 duns la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379.
(7) Fils de Maximilien d’Ennetiéres. Cf. Goethals. Miroir des nota-
bilités nobiliaires. I, 986.
\
\
— 377 —
1696 1706-1708
M. de Madre du Fay. _ Livres 40
Un valet. ” ]
M. Sourdeau. ” 40
Paroisse Saint-Quentin.
-
M. de la Hamayde, escuier, Sei-
gneur de Warnave, vivant
noblement et conseiller du
Mont de Piété et médiocre
rentier (1). Livres 40 40
Une servante. » 2 .
M. Georges le Prevost, Sei-
gneur de Villerie (2). » 40
Une servante. » 2
M. Pierre Ambroise de Bléry,
Seigneur de Navery, pos-
sédant fief (3). 40
Deux servantes et un valet. ° ) .
M™ de Bléry, sa mère. n 3
Nicolas Fourmanoir, Sei-
gneur de la Cazery, possé-
dant fief (4). » 40
Une servante. » 2
M™ Hendrix (5). ” 60
(1) Pierre-Joseph de la Hamayde, seigneur de Warnave et de Lus-
signy, fut échevin, juré et mayeur des échevins de Tournai. On lui doit
des notes biographiques et généalogiques que M. le C'* P. A. du Chas-
tel a éditées sous ce titre: Le Livre noir du patriciat tournaisien.
(2) Villers.
(3) N. G. T. I, 238.
(4) Nicolas-Bernard de Formanoir, seigneur de la Cazerie et d’Archi-
mont. Cf. Annuaire de la noblesse de Belgique, 1879, p. 19.
(5) Marie-Philippine de la Grange de Nédonchel, veuve de Jean
Henderickz, qui fut bourgmestre de Furnes, puis conseiller au Parle-
— 378 —
1696 1706-1708
Un cocher, un valet, deux ser-
vantes. Livres 7
M. de Flesquières (1). ” 40
Un valet, une servante. 2 3
Les demoiselles de Flesquières. » 18
Paroisse Saint-Jacques.
M. le baron d’Angreville (2). Livres 250
Un cocher, un valet, une ser-
vante. ” 5
M. le baron de Flers (3). » 250
Un cocher, deux valets, une
femme de chambre et une
servante. » 9
M. de Chastillon Malaise (4). » 40 40
Une servante, un cocher, un
valet. n 2 9)
M. de Chastillon, son fils, marié
à M‘ de Frise (5). » 40
Une servante. ” 2
M. de Pottes (6). » 120
ment de Flandre et anobli par cette charge. N. G. T. III, 824. Elle
habitait rue de Courtrai.
(1) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Brice. V. p. 382.
(2) Alexandre de Lestendart, baron d'Angeville, avait épousé Louise
de Toustain, veuve d'Antoine de Blois, vicomte d'Arondeau. Cf. Annuaire
de la noblesse, t, XVI, p. 66.
(3) Robert-Lamorald d’Ostrel. N. G. T. II, 44.
(4) Charles de Chastillon, chevalier, S' de Malaise. Cf. Annuaire de
la noblesse, t. XXIX, p. 113. Il habitait rue Saint-Jacques.
(5) Philippe-François de Chastillon, époux de Marie-Thérèse le Cap-
pellier de Frize, (Cf. Id. p. 114.)
(6) Pierre de Croix, baron de Pottes, habitait l'hôtel occupé aujour-
d'hui par Mme Edm. Desclée, rue Saint-Jacques. Il mourut en 1706, et
son frère Charles-Adrien, comte de Croix, lui succéda.
— 379 —
1696 1706-1708
Un cocher, deux valets, une
femme de chambre et une
cuisiniére. Livres 9
M. le comte de Croix. » 250
M. de Robersart (1). n 40
M. de Wannehain (2. » 120
Un valet. . ” ]
M. Thiéry, le jeune (3). » 120
M°"° Bonnet, sa femme, séparée
| de lui (4). » 30 6
M. de Chastillon d’Uldreucq (5). » 40
Deux servantes. »
Ses enfants. a. 40
M. de Maude (6). » 6 6
Un cocher, un valet, une ser-
vante. ” 5 5
M°' de Frise, possédant fief et
bonne rentiére (7). » 30 20
Un valet, une servante. » 3
M. des Ruysseaux, son fils (8). » 6 6
(1) Pierre-Antoine de la Fosse dit Pithem, écuyer, S' de Robersart,
N. G. T. Il, 74,
(2) Jean-François d’Ennetiéres, fils de Charles et de Catherine-Louise
de Landas, dame de Wannehbain. Cf. Goethals. Miroir des notabilités
nobiliaires. I, 960.
(3) Baudouin-Joseph Théry, S' de Baillart. N. G. T. III, 543.
(4) Jeanne-Frangoise Bonnet de Thimougies. N. G. T. I, 281.
(5) Charles-Frangois de Chastillon, S' d'Uldreucq. Cf Annuaire de
la noblesse de Belgique, t. XXIX, p. 116. Il habitait rue des Carmes.
(6) Peut-être Jacques de Maulde, S* de Boninghe. N. G. T. II, 604.
(7) Marie-Marguerite Hovyne, veuve de Gilles le Cappellier, S° de
Frize et de Fléquières, anobli en 1658, habitait au Paluis Saint-Jacques.
N. G.T. I, 405.
(8) Philippe le Cappellier, Sr des Ruysseaux, second fils des précé-
dents, échevin de Tournai en 1699, habitait au Palais Saint-Jacques.
N. G. T. I, 405.
— 380 —
1696 1706-1708
M”* la comtesse de Bergay (1). Livres 125
Un cocher, un valet, deux ser-
vantes. » 7
M. Preudhomme (2). " 40 40
Deux servantes. n 4 4
M. de Glimes, estranger et à
pension. » 6
M*"* Luytens d’Esparquaux (3 ) n 3 6
Une servante. » 2 2
M°"° Pally, veuvedu S' Liégeois(4). » 20
Une servante. » 2 |
M. de Nave (5). n 6
M™ de Luchin (6). n 20
Un valet, une servante. ” . 8
M. de Maude de Condet (1), de-
__ meurantchezM.duBreucg. » . 6-120
M. de Bouvry, cadet (s). » 6
M. de Gaest (9). ” 40-120
Un valet, une servante. » 3
(1) Marie-Françoise Dennetières, veuve en premières noces de Henri
de Croonendael et en secondes de J -B. de Brouchoven, Ct de Bergeyck.
Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires. 1, 962.
(2) Charles-Frangois Preud’homme, S' des Aulnois, membre du
magistrat de Tournai de 1686 à 1714. N. G. T. III, 172. Il habitait
rue des Sœurs noires.
(3) Marie-Claude de Monget, veuve de Guillaume Luytens, S™ des
Parqueaux, ou Marie-Madeleine Luytens, (Ann. de la noblesse, 1866,
p. 224.) N. G. T. II, 658.
(4) Marie-Anne Pally, veuve de Louis Liégeois. N. G. T. IT, 460.
(5) Charles-François de Nave, capitaine au régiment de Solre, habi-
tait à la Grande-Etoile, rue Saint-Jacques. N. G. T. III, 8.
(6) Marie-Madeleine de Succre, veuve de Charles-Joseph Bernard, S' de
Luchin, qui habitait avec M™¢ d'Esquelmes, sa mère, en 1696. V. p. 369.
(7) J.-B.-Lamoral-Joseph de Maulde (?) N. G. T. II, 603.
(8) V. p. 382.
(9) Michel de Gaest, S° de Corbry et de Braffe. N. G. T. I, 91. tl
habitait rue Saint-Jacques.
— 38] —
1696 1706-1708
M. de Visserye (1), Livres 6
Une servante. . ” 2
Paroisse Saint-Brice.
M. le baron de Morghem, che-
valier d'honneur à la Cour
du Parlement (2). Livres 250
Un cocher, un yalet, une ser-
vante. n 5
M°* de Moreghem. ” 6
M”™ de Carnin, veuve de M. Sal-
let (3). » 20
Une servante. | ” 2
M*° la veuve du S’ Sourdeau,
de Saint-Amand. ” 3
M. Jacques Hannart, Seigneur
de Beauregard (4). ” 40 40
M. Jean Hannart, son frère, sans |
fief. ” 6 40
M°"* Marie-Joseph Hannart, sa
sœur, veuve du S' Der-
lette (5). ” 3 6
Une servante. ” 2
M™ de Gaest, veuve (6). ” 20
(1) Charles-François de Vissery, ancien capitaine au régiment de
Solre, fut conseiller et mayeur des échevins. N. G. T. III, 637.
(2) Adrien van Spiere, baron de Mooreghem, ancien bourgmestre
d’Audenarde. (Cf. C du Chastel, Le Livre noir du patriciat tournai-
sien, p. 18). Il habitait rue du Becquerel. |
(3) Catherine-Thérèse le Boucq de Carnin, veuve 1° de Gérard de
Formanoir $' de la Cazerie, 2° de Jean-Jacques Sallet, St de Saint-Géry
et de Larbrassart. N. G. T. III, 459.
(4) N. G. T. Il, 169. La famille Hannart habitait rue d’Aubignies,
_ (5) Pierre de Coppehem, S‘ de Berlettes. N. G. T. II, 169. ,
(6) Suzanne le Flon, veuve de Pierre de Gaest, S' du Mortier. N, G.
T. II, 90. Elle habitait rue d’Aubignies.
— 382 —
1696 1706-1708
Une servante. Livres 2
Les deux fils de M™ Bouvry (1). » 20
M. Philippe-Joseph Luytens, Sei-
gneur d'Esparqueaux (2). » 40 40
Un valet, une servante. » 3
M. N. le Cappelier, Seigneur de
Fléquier (3). x 40
Un valet, deux servantes. » 5
M"° de Loucher, veuve de M. de
Vevelberghe (4). ? 20
Un valet, une servante. ” 3
M. le Vaillant, Seigneur de Wau-
dripont, baron de Bous-
becq (5). » 120 250
Un cocher, un valet, une fille
dechambre et une servante. ~» 8 7
M"™ de Loucher, veuve du S‘ de
Beaumez (6). ” 20
Un valet, une servante. ” 3
8
vo
©
M"°ladouairièrede Meulebecg (7).
(1) Marie-Madeleine de Maulde, veuve de Marc-Antoine Pally et de
Benoît Succa, S' de Bouverie. N. G. T. II, 604.
(2) Et plus tard de Bossuyt. Il habitait rue d'Aubignies en 1696, et
s'établit ensuite dans la paroisse de la Madeleine, Le comte H. de Beauf-
fort possède son portrait au château de Bossuyt. Cf. Annuaire de la
Noblesse, t. XX, p. 224.
(3) Charles-Frangois le Cappellier, S™ de Fléquières, habitait rue de
la Barre Saint-Brice. N. G, T. I, 405.
(4) Marie-Anne le Louchier, veuve de Philippe-François de la Rivière,
S' de Vevelsberghe. N. G. T. II, 500. Elle habitait rue Haigne.
(5) Guillaume-François le Vaillant, créé Baron de Bousbeque en
1697. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XVIII, p. 240. Il habitait rue de
l'Abliau. |
(6) Agnès-Françoise le Louchier, veuve de Joseph-Ghislain Denne-
tières, S’ de Beaumez. N. G. T. IT, 500. Elle habitait rue des Tanneurs.
(7) Marie-Lucréce Pally, veuve de Philippe De Vulder, St de Meul-
beke. N. G. T. III, 59 et 63. Elle habitait rue de l’Abliau.
— 383 —
Un valet, une servante.
M*"* de Pally, sa sœur.
Les deux d*”* d’Exarde, étran-
géres (1).
M°!e de la Motte, douairière de
Pronville (2).
Un valet, une servante.
M*"* Marie Pally, sa sœur.
M. de Rabecg (3).
M™ de Mars.
M” Rogiers, veuve de conseiller
de la chancellerie (4).
M. l'abbé de Bornein, pension-
naire chez le procureur Le-
quint.
Un valet.
M. de Bourquembray (5).
Un valet, une servante.
M. Desruisseau (6).
Un valet, une servante.
M. de Baudimont (1).
Un valet, une servante.
M°" de Bellerive.
Livres 3
” 3
” 6
» 20 6
2 3
” 3
” 20
” 3
” 50
» 6
” 120
” 3
” 40
” 3
” 40
” 3
” 40
5
Uncocher, un valet, uneservante. »
(1) Habitaient sar le quai.
1696 1706-1708
(2) Jeanne-Frangoise Pally, veuve d'Antoine-Philippe Wasselin de
Pronville, habitait rue Saint-Brice. N. G. T. ILI, 59.
(3) Jean-François Pally, S° de Rabecq, époux séparé de Claire Ber-
land. N. G. T. II, 62.
(4) Marie-Jeanne Legrand, veuve de Charles Rogiers, anobli par
l'achat d’une charge de conseiller-secrétaire du roi. N. G. T. IIT, 349.
(5) 11 habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Piat. V. p. 374.
(6) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379.
(7) Antoine-François de Cambry, S' de Baudimont. Cf. Nos Mémoi-
res, t. XXIII, p. 493.
— 384 —
Paroisse Saint-Nicolas.
_Une servante. » 2
Le sieur François du Hautport |
de Grandsart, possédant
fief (7). » 40
1696 1706-1708
M™ la veuve du sieur Mondet,
conseiller au Parlement (1). Livres 75
M. de Marne, étant des Etats
du Tournésis (2). » 60
Un valet et une servante. » 3
M. Dubois, Seigneur d’Inchy,
id. (3). x 60 40
Un valet et une servante. ” 3 3
M. Dubois, son fils, avocat (4). » 20
M™ d'Harnes (5). » 20
Une servante. ” 2
M™ la veuve du sieur du Mor-
tier, vivant secrétaire au-
diencier àlachancellerie(6). » 00
|
(1) Marie-Anne-Joseph Scorion, veuve en premières noces de Jean-
François de Gouy et en secondes d'Adrien Mondet, conseiller au Con-
seil Souverain de Tournai, anobli par cette charge. N. G. T. II, 652.
(2) Louis de Braux, écuyer, seigneur de Marne, juré de Tournai de
1682 à 1685, bailli des Etats du bailliage de Tournai et Tournaisis,
décédé en 1703. N. G.T. I, 308.
(3) Jean-Baptiste du Bois, seigneur d'Inchy. N. G. T. I, 245.
(4) Jean-Baptiste-Ignace du Bois.
(5) Jeanne-Joseph Salé, veuve de Guillaume du Bois, S' de Harnes.
N.G.T. I, 246.
(6) Madeleine Bonnet de Thimougies, veuve de Charles-Emmanuel
du Mortier, anobli par sa charge. N. G. T. II, 696.
(7) Jean-François de Hauport, seigneur de Grandsart. N. G. T.
LIT, 185.
— 385 —
M. le comte d'Halenne (1).
Une femme de chambre, une
servante, un cocher, trois
laquais, une cuisinière.
M™ la veuve dusieur Van Horne,
conseiller au Parlement (2).
Une servante.
M. le baron de Warcoing (3).
Un valet.
M. de Beaumez, possédant fief (4).
Un valet.
M*" Desmezières (5).
Une servante.
M*"* de Beaumez (6).
Une servante.
1696
Livres 250 |
” 12
, 75
, 2
» 200
” ]
1706-1708
125
16
DONS —
(1) Louis-Joseph de Harchies, comte d’Halennes, grard-prévôt de
Tournai, décédé en 1697; sa veuve Marie-Brigitte de Créquy, paya la
capitation en 1706-1708. N. G. T. II, 178.
(2) Anne Van Humen, veuve de Francois Van Hoorn. (Le Livre noir
du patriciat tournaisien, p. 34).
(3) Joseph de Nassau, comte de Corroy, baron de Warcoing. (Ann.
de la Noblesse belge, t. XX XVI, p. 237), habitait au quai de l'Arsenal.
(4) Pierre-François-Ghislain Dennetières, seigneur de Beaumez.
(Goethals, Miroir des Notabilités nobiliaires, I, 989).
(5) Cf, p. 376.
(6) Marie-Caroline-Françoise Dennetières, sœur de Pierre ci-dessus,
épousa en 1714, Antoine de Beauffremez.
ANNALES. 111.
— 38 —
BOURGEOISIE:
Paroisse Notre-Dame.
1696 1706-1703
Rug pes NoïRers.
M. Druet, avocat (1). : Livres 20
M. Michel, ci-devant entrepre-
neur des fourrages, petit ren-
tier. n° 20
Qual.
D‘" Catherine Rogier, rentière. » 20
D*"" Lafosse. ” 40
MARCHÉ AUX Poissons.
Le S* Proviner, procureur au
Parlement. ” 20
Rue pu Fossé.
Le maître du bureau de la poste
aux lettres. . 00
Deux maîtresses d'école. n
M. Vandale, procureur au Par-
lement. 2 20
Joseph Lebleu, marchand dro-
guiste. n 30
RUE DES VOITRIERS, DITE DE COURTRAY.
Louis Vanrode, tenant boutique
de toile. ” 20
M. Dupret, rentier médiocre. ” 40
M. Scorion, rentier médiocre (2). » 40
(1) Albert Druez fut conseiller au bailliage. N. G.T. I, 669.
(2) Jacques Scorion, seigoeur d’Ackelghem, époux de Marie-Angé-
lique Rogiers. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 321.
— 387 —
| | 1696 1706-1708
Le S‘ Rogier, son beau-frère, |
très petit rentier (1). livres 10
M. de Beime, procureur au Par-
lement. n 20
LeS’ Pierre Richard, marchand. » G60
Le S' J.-B. Marlier, rentier (2). » 60
Rue Nostre-Dame (3).
Jacques Ollivier, maistre orfévre,
rentier. n 60
Catherine Ollivier, sa sœur, ren-
tière, demeurant avec luy. ” 30
Jean-Baptiste Herbaut , mar-
chand de drap. » 40
Nicolas Mainet, marchand épi-
cier. » 20
Jean Deschamps, orfévre. » 20
Rug DAME-ODILE.
Le S” Jacques Pottier, rentier. » 40
D‘ Mignot, de Saint-Amand. » 60
RuE pu l'our CHAPITRE.
Claire Bauchamp, veuve de N.
Ricquet, droguiste (4). ” 20
M. Brisseau, avocat (5). Un 20 |
>
(1) Thiéry-Charles Rogiers, fils de Charles Rogiers, conseiller-secré-
taire du Roi, et de Marie-Jeanne le Grand, inscrite dans la noblesse de
Saint-Brice. N. G. T. III, 350.
(2) Licencié és droits, époux de Françoise de Clippele d'Attiche. N.
G. T. 11, 563.
(3) Dite aujourd’hui rue des Orfèvres.
(4) N. G. T. I, 529.
(5) Jacques-Philippe, échevin et conseiller de la Chambre de com-
merce de Tournai. N. G. T. [, 314.
— 388 —
1696 1706-1708
M. de Flines, avocat (1). Livres 20
M. Nicolas de Flines, son frére,
trés petit rentier. ” 10
M°!° Ranson, médiocre rentière. n 20 30
Roe pu CHAPITRE,
ALLANT A LA RUE DES MAUDITS.
M. Benard, contrôleur du bureau
des traites. ” 30
Deux servantes et un valet. ”
M. Sandras, receveur du bureau
des traites et des vivres. » 40
RUE DU TIÉTART, AU BAS QUARTIER.
Le S' Jean de le Croix. " 60
PLACETTE DU TIÉTART.
Un maitre d'école. ”
RUE DE LA CoRDONNERIE.
Martin Derasse, marchand de
draps (2). ” 40
La veuve Martin Derasse. ” 40
Le S* Paul-Joseph Le Sceultre,
petit rentier. ” 20 40
Nicolas des Forets, marchand
tenant boutique de bas. ” 20
(1) Pierre-Joseph de Flines. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique,
1866, p 151.
(2) Décédé en 1701, père de Denis et de Maximilien de Rasee, anoblis
en 1738, N. G. T. III, 261.
— 389 —
1696 1706-1708
Charles Maillet, marchand de
bas. Livres 30
Le S" Antoine Henry, rentier. ” 60
Le 8" Ignace Henry, son frère. 30
RUE DES CHAPELIERS.
La veuve du Pret, rentiére (1). n 20 30
Pierre Salomon Gruart, son gen-
dre, tenant sa boutique (2). n 20; 30-50
Liévin Wallecamp, drapier. ” | 30
Paul Grau, marchand de fer (3). n 60.
M'°° Sclippele, son gendre (4). ” 20
Paul-Joseph Grau (5). ” 00-60
Jeanne-Françoise Grau,sasœur. » 29
Le S' Sébastien Bernard, mar- |
chand de laine (6). n 40; 60-50
Pierre Lotard, tenant boutique
de bas. ” 20
La veuve du S" Pierre de Clippele,
rentiére (7). ” 40
Jean-François Isbecq, filletier (8). » 20
Le S" Felleries, avocat (9). ” 20
(1) Esther Salin, veuve de Martio du Pré. N. G. T. III, 143.
(2) Epoux de Marie-Antoinette du Pré, fut Grand ot Souverain Doyen
des Arts et Métiers. N. G. T. III, 143.
(3) N. G, T. Hl, 136.
(4) Jacques de Clippele, seigneur d'Attiche, époux de Marie-Joseph
Grau. N. G. T. I, 530.
(5) Fils de Paul, ci-dessus. N. G. T. II, 136.
(6) Magistrat de Tournai de 1685 4 1699, il appartenait a une bran-
che batarde de la famille patricienne de ce nom. Cf. Notes pour servir
à la généalogie de la famille Bernard, par le C‘* P. du Chastel, p. 110.
(7) Françoise du Mortier, veuve de Pierre de Clippele, seigneur
d Attiche, décédé en 1686. N. G.T. I, 529.
(8) N. G. T. IT, 346.
(9) Jean-Buptiste de Felleries. N. G. T. Il, 47.
— 390 —
1696 1706-1708
RuE aux Rats
Jacques Caulier, imprimeur. Livres 3
| RUE DE LA TESTE-D'OR.
‘Le procureur d'Onbry (i). oo 12
Marie-LouiseSellier, cabaretiére
à l'enseigne du Singe d'Or. — » 10
M. de Wilde, avocat (2). ” 20
M. Jacques, médecin. 3 ” 10
M*” Meurchin (3). n 20
Deux servantes. on 4
Pierre-Charles Richard, mar-
chand de vin. ” 40
Christian Pool, marchand bou-
tiquier de beurre et de fro-
mage (4). » 20 30
M. Delsaux, avocat et rentier (5). » 60
Deux servantes. 2 4
Roland Sagé, marchand de vin
en gros. ” 30
Denis Faucille, aubergiste à la
Teste d'Or. ” 10
Deux servantes et un valet. » 5
Antoine Pottier, marchand fille-
tier et rentier. ” 30
(1) Jean-Baptiste Simon, dit d'Ombry.
(2) Pierre-François de Wilde fut conseiller-pensionnaire et échevin
de Tournai. N. G. T. III, 684.
(3) Marie-Thérèse Charlez, veuve de François-Louis de Caloone de
Merchin: elle se remaria avec Jean-Baptiste Van der Heyden, écuyer.
N. G. T. I, 350.
(4) Pauwels, vatif de Waereghem, conseiller-assesseur aux finances
de Tournai. N. G. T. If, 71.
(5) Jacques-François le Machon, dit de le Sauch, écuver, conseiller
du Roi, seigneur de Maresville. N. G. T. I, 539.
— 391 —
1696 1706-1708
Jacques Potié, maître filletier et
ses Sœurs. Livres 39
Le S' Nicolas d’Assignies, mar-
chand (1). n 60 40
Le S" Jacques Havet, mar-
chand (2). # 60
RUE DE LA TURE.
D‘ Claire Berlo, veuve du S”
Wacquens, rentière (3). » 30
Et son fils. » 60
M. de Callonne Duquesne, avo-
cat et rentier (4). ” 60 | 60
Un valet et une servante. » 3 3
Le S' Thiéry Rogiers, rentier (5). » 30
Le S' Thiéry Rogiers, son fils,
ayant atteint la succession de
sa mère, demeurant avec son
père (6). 15
Guillaume Laurent, procureur
éscourslayes et notaire royal. » 20
N. de Lionne, avocat (7). ” 20
Le procureur Carpentier. ” 20
(1) Echevin de Tournai, N. G. T. I, 133.
(2) Echevin en 1702. N. G. T. Ef, 207.
(3) Isabelle-Claire de Berlot, veuve de Philippe Wakens, avocat. N.
G. T. 1. 224. |
(4) Roland-Joseph de Calonne, seigneur du Quesne et d'autres fiefs.
N.G. T. 1, 349.
(5) Décédé en 1699. N. G. T. Ill, 348.
(6) Décédé en 1704. Ibid.
(7) Jacques-François, avocat au Parlement, magistrat de Tournai en
1702. N G. T. Il, 477.
_ 392 —
1696 1706-1708
MARCHE AU BEURRE. |
Jacques Hubrecq, marchand. Livres 20
Pierre Liélart, marchand. n 30-40
Rue DE Paris.
Robert Farin, tenant boutique |
d'étoffes de soie. ” 30
Jean Obry, marchand d'essences |
et de gants pour lui et ses
sœurs. ” 30
Pierre-Abraham Poupet, mar-
chand. r 30 40
Le sieur Gabriel-Raphaël Por-
tois, bailli de Pecq (1). - 60
Deux servantes et un valet. " 9
Joseph Grandsire, bailli de Ve-
laines et avocat. " 20
La veuve Pierre Save, rentiére. n 30
Marie Bernard, veuve d’Estienne
Grau, marchande de fer (2). " 30
Charles Nostré, débitant de vin. : 30 20
Nicolas Inglebert, libraire et
imprimeur. - 6
Jacque Vinchent, libraire. 6
M. de le Vigne, avocat (3). "+ 20
Un valet, une servanie. » 3
(1) Gabriel-Frangois, bailli de Kain. N. G.T. If, p. 110.
(2) Décédée en 1703. N. G.T. Il, 134.
(3) Jérôme-François de le Vigne, membre de la magistrature de
Tournai de 1685 a 1688, était fils du conseiiler au Parlement Nicolas
de le Vigne; celui-ci vivant encore, ses enfants ne bénéficiaient pas de
l'anoblistement attaché aux fonctions parlementuires.
— 393 —
1696 1706-1708
|
MARCHE AUX POTERIES.
Philippe-François Helluy, apo-
thicaire. Livres 20
RUE SAINT-MARTIN.
Christian Fredricq, marchand
boutiquier. 20
Francois Couvin, marchand. » 30
Herman-François Couvin, mar-
chand. ” 40
Le $' Nicolas du Rieu, fils, avo- |
cat (1). " 20 20
Jean Pottier, rentier. n 40 | 40
Catherine Ollivier, veuve d’Eras-
me Hoverlant, rentiére (2). à 60 60
Le S" Hoverlant, châtelain de
Leuze (3). » 40
Le S” Hoverlant, avocat, son
frère (4). . 20
Jeanne Van Hoest, veuve du
sieur Inglebert, marchand en
gros. . 00
Jacques Herkeau, notaire. _ " 20 |
M. Marquette, médecin. n 10 |
Frangois Leman, médecin (5). » | 10
Le procureur Lecomte. " | 10
(1) N.G T. IT, 331.
(2)N.G. T. 1, 311.
(3) Charles-Dominique, fils d’Erasme et aïeul d'Hoverlant de
Beau welaere.
(4) Jean-Francois, seigneur du Carnois, échevin de Tonrnai en
1709 et 1711.
(5) V. p.
— 9394 —
1696 1706-1708
Anne Roty, veuve de N. Watte-
camp, tanneur, rentière. Livres 20 20
Bon de le Vigne, marchand et
bon rentier (1). ” 60
Catherine Mirou, veuve de N. de
le Motte, filletiére. ” 20 30
Martin Larmenien, vendeur de
liqueurs. ” 20
M. du Chambge, ci-devant gref- |
fier des Etats, rentier (2). ° 60
M°® la veuve Surmont (3). ” 40
Paroisse Saint-Piat.
GRANDE RUE (3).
Pierre Tasse, aubergiste à l’escu |
de France. Livres 10
Un valet et une servante. 3
Le S’ Jean-Francois de Calonne,
receveur et bailli (5). ” 10 20
(1) Deux familles de ce nom habitaient Tournai : celle de Bon, men-
tionné ci-dessus, s'appelait aussi de le Vingne, forme qui a été consa-
crée par l’état-civil moderne.
(2) Jean, S' de Hollay, Lassus, etc., bailli-général du temporel du
Chapitre de Notre-Dame, N. G. T. |, 697.
(3) Agnès de la Chapelle du Hennocq, venve de Jacques de Surmont,
échevin et juré de Tonroai de 1651 4 1665, premier conseiller pen-
sionnaire des prévôts et jurés. N. G. T. III, 510.
(4) Y compris la rue des Clairisses.
(5) Licencié és lois, membre du magistrat de Tournai de 1690 a
1706. N G. T. J, 358.
— 395 —
M°! La Charité, veuve du S' de
1696 1706-1708
Calonne (1). Livres 9
M. Lepan, procureur au Parle-
ment. » 20
Piat Houzé, marchand de bas (2). » 40 40
D°’° Agnès Varlut, veuve du
sieur Jean Lefebvre, mar-
chande (3). ” 30
Un valet et une servante. ” 3
D‘ Marie-Peronne Derie, veuve
de Jacques Henry, maître
‘brasseur et enfans. » 20
Jeanne Bride, veuve de ..... ,
drapier, rentière. » 30
François Roty, rentier. ” 60
Jean Caudron, marchand de
grains. 30
Pierre Nay, marchand de bas. » 20
Le sieur Degand, qui livre des
matelas et couvertes aux hos-
pitaux. » 30
Esther Bert, veuve de N. du
Pret, rentière. ” 30 |
D‘ la veuve de le Vigne (4). ” AQ
Le S” Bequet. n | 30
Le S' Jacques Janart (5). ” | 60
(1) Gillette de la Charité, veuve de Jean-Franguis de Calonne, mère
du précédent. N. G. T. I, 357 et 434.
(2) Cf. L'ouvrage intitulé : Famille Honzé de l'Aulnoit, par A. Houzé
de ]’Aulnoit, p. 7.
(3) Sœur du trésorier-général Varlut. N. G. T. III, 596.
(4) Marie-Françoise Sourdeau, veuve de Jacques-Procope de le Vigne,
châtelain de Leuze. N. G. T. IIIf, 611.
(5) Echevin en 1696. N. G.T. Ill, 512.
— 396 —
1696 1706-1708
Nicolas Polereau, marchand (1). Livres 40
Le S” Hersecap, avocat (2). ” 20
Le S” Maloteau, avocat (3). » | 20
RuE MERDENCHON. :
Arnoud Josson, marchand de |
bas (4). n | 30
Nicolas de Forest, marchand de
bas. ” 30
Philippe Roty, rentier. n 40
Jean-François Roly, son frère,
rentier. ” 40
Pierre Nay, marchand de bass). - 30
Pierre-Joseph Dupret, rentier. n 60
Gérard Serré, marchand. ” ! 20
RuE MADAME.
Guillaume-Francois Baclan, mar-
chand de bas et receveur de la
paroisse (6). ” 20 20
RUE DES CARLIERS.
Le brasseur de Saint-Pierre. » 10
Arnoud Lefebvre, marchand de
bas (7). | ” 60
L'avocat Bauduin. ” 20
(1) N. GT. IN, 139.
(2) N. G.T. Il, 269.
(3) N. G. T. U, 545 (Henri-Pbilippe) ou 548 (Ferdinand- {gnace).
(4) N. G.T. IL. 391.
(5) Cf. Grande rue de Saint-Piat ci-dessus.
(6) N. G. T. I, 159.
(7) St de Bary, de Lannoy, conseiller assesseur des finances de
Tournai, N.G T. II, 45.
— 397 —
1696 1706-1708
POISSONCEAUX.
Michel d’Assonville, notaireroyal Livres 20
Jacques le Terre, marchand (1). n 30 00
Le S' Vanlerberghe, procureur
au Parlement. n 20
Le S' Joseph du Pret, marchand
de fer (2). ” 60
Bon Ablay, maître plombier (3). —» 5
Jacques Wattrigant, marchand
de chaux (4). » 60
Un valet, une servante. ” 3
Hubert-Gery Descault, marc? (5). . » 20
Le S” Michel de Gouy, marc“ (6). » 40-50
Le S" Noë du Pré, son beau-
pére (7). ” 40
Le S" Jacques Dismal, marc’. ” 40
Le S" Philippe Dismal. » 40
LA TAILLE-PIERRE.
Lamoral-Jacques Dailly, rentier
petit. , n 20 |
Jean-Baptiste Baudechon, mar-
chand de charbon (s). ” 30 40
(1) Cf. Famille Houzé de l'Aulnoit, p. 316.
(2) N. G. T. If, 144. Son fils fut anobli en 1726.
(3) N. G. T. 1, 109.
(4) N. G. T. ILI, 646. Sa fille épousa Michel de Gaest, écuyer S' de
Corbry et de Braffe.
(5) St du Quesnoy et du Rosoir, builli de Warcoing. N. G. T. I, 630.
(6) Juré de Tournai en 1702. Auteur de la Famille de Gouy d'Anse-
rœul. Cf, Annuaire de la Noblesse, 1865, p. 108.
(7) Conseiller garde-scel au bailliage de Tournai. N. G. T. III, 142.
(8) J.-B Baudechon, échevin en 1709. N. G. T. I, 193.
— 398 —
. 1696 1706-1708
Jean-Baptiste Vranx, son gen- |
dre (4). ° Livres | 20
Rue CAUWE (2). |
Deux maîtresses d'école. ” |
RUE DES JESUITES.
Le S' Laurent, avocat. » 20
Une servante et un valet. ”
Le S' Pierre Blauwet, marchand
de bas. » 40
D‘"° Marie-Antoinette Wattri-
pont, rentière. ” 30 20
Gérard Spillebien, marchand
de bas. ”
Le sieur Adrien-F rancois Zivert,
marchand (3). » GO
La veuve du S' Zivert (4). » 60-40
Anne-Marie Le Luitre, rentière. » 30
D** Scorion. » 20
D°" Limbourg (5). » | 40
RUE DE LA TURE.
Dam‘'* Thérèse du Chambge,
rentière, veuve du S'" Van.
Rode (6) . ” 30 40
Deux servantes. ” 4
(1) Natif de Lille, inscrit en 1708 seulement. Cf. Annuaire de la
Noblesse, 1852, p. 296.
(2) Actuellement rue des Procureurs.
(3) Décédé en 1703. N. G. T. III, 697.
(4) Marie-Aldegonde Caniot.
(5) V. p.
(6) Veuve en premières noces de Philippe de Brienne, bailli de War-
coing, et en secondes de Denis van Rode, prévôt de Saint-Amand,
échevin de Tournai. N. G. T, I, 422.
— 399 —
1696 1706-1708
N. de Flines, fils de feu Noël,
RuE SAINTE-CATHERINE.
Le sieur d'Archies (8), greffier
des Etats. » 60
rentier (1). Livres 20
Son frère (2). n 20
Le S' Defeu, commis aux vivres. » 20
Un valet, une servante. ”
D*"* Locar, rentiére. » 30
M°"° sa fille. a 15
M. de Beaupret, marié avec la
fille M™° Méaulne (3), petite
rentiére. 20
LeS* Jacques Clippele, rentier(4). = 60
M°"° Saint-Aubin (5). ” 15
M“e Adrienne de Flines, veuve .
Limbourg et ses filles (6). n 60
Un valet, une servante. » - à
Le S" J.-B. Marlier, rentier (5). » 60
|
|
(1) Jean-François de Flines, conseiller référendaire à Ja chancellerie
du Parlement, reçu conseiller au Parlement en 1705, mort 4 Douai.
Annuaire de la Noblesse, t. XX, p. 160.
(2) Robert-Francois, reçu conseiller référendaire à la chance:lerie du
Parlement en 1706. (Id.).
(3) Claude-Bernard-Lonis-Maréchal de Bonpré, gendre de Louis
Haccart de Méaulne. N, G. T. II, 163.
(4) Jacques de Clippele, S* d’Attiche. N. G. T. I. 530. Il s'établit
plus tard dans la rue Sainte-Catherine, v. p. 400.
(5) Le Maistre de Saint-Aubin, Nous l'avons trouvée inscrite parmi
les nobles dans un rôle de 1702. N. G T. III. 480 et suiv.
(6) Marie-Anne de -Flines, veuve de Jean-Joseph van Limbourg,
bailli-général de la baronnie de Mortagne. N. G. T. Il, 476.
(7) N. G. T. If, 563.
(8) Antoine-Frangois de Harchies, bailli et receveur de l'abbaye de
Saint-Amand, greffier héréditaire des Etats du bailliage de Tournai,
N. G. T. II, 181.
— 400 —
1696 1706-1708
Le notaire Plateau. Livres 20
Le S’ de lOr, commissaire aux
vivres. ” 30
La veuve Sclippele, rentiére (1). » 30
Le S” Jacques de Clippele, mar-
chand (2). ” 00
Jeanne- Françoise Grau, sa
sœur (3). - ” 25
RuE pu WeEz.
Le S" du Moulin, seigneur de
Marquain en partie. ” 10
Un maître d'école. n
Paroisse Saint-Pierre.
RUE DES BRASSEURS (4).
Georges Parmentier, maitre bras-
seur à l'Estoile. Livres 10
Une servante et un valet. ” 3
Renard Buyet, id., à la Rose. ” 8
Louis d’Autrive, id., au Griffon. » 10
Jaspard Lorthioir, procureur ès
cours layes et notaire. 20
3
ro
©
Jean-François Lorthioir, avocat.
(1) Françoise du Mortier, veuve de Pierre de Clippele, S' d'Attiche.
N.G. T, 1, 529.
(2) Fils de la précédente.
(3) Jennne-Françoise Grau, sœur de Marie Grau qui avait épousé
Jacques de Clippele. N. G. T. If, 136.
(4) Cette rue et la suivante ne sont pas nommées dans notre texte:
un recensement contemporain nous a permis de réparer l'omission.
— 401 —
RuE pu Pot D'ETAIN.
Jean de Douay, fils, pelletier et
marchand de bas.
Jean de Douay, père, rentier.
Rug pu PuLAU.
M. Jacquelart, docteur en méde-
cine (1).
M. de le Vigne, châtelain de
Leuze, rentier (2).
Une servante et un valet.
Laurent Masure, marchand de
beurre.
Christophe Baucamp, marchand
de bas.
Gilles Baucamp (3).
Jeanne Derasse, veuve du Sieur
du Rieu, rentière (4).
Catherine de Rasse.
Jeanne Pels, veuve de Martin
Hennart, marchand de bas.
Pierre Scapcooman, marchand,
rentier (5).
* Jacques Lahaise.
Robert Farin.
Jacques de Surmont, rentier.
(1) N. G. T. II, 361.
(2) Jacques-Procope, seigneur du château
N. G.T. III, 611.
(3) de Beaucamps, fils de Christophe.
(4) N. G.T. III, 328.
(5 N. G.T. Ill, 478.
ANNALES. lil.
1696 1706-1708
” 20
” 20
n 10
” 60
» 20 50
” 20
” 50-40
7 20 30
” 30
” 20
» 60 60
» 20
» 25
” 20
de Havinnes et d’Argy.
26
— 402 —
1696 1706-1708
Jacomo de Surmont, marc (1. Livres 30
Marguerite de Rache, veuve de |
Charles Lefebvre, orfevrei2}. » 3
Pierre Lahaise, marchand de
bas (3). » 40 00
Un valet et une servante. »
Rue pu CHEVAY-SAINT-PIERRE.
Le Sieur Jean Scapcoman, mar-
chand (1). ” 60 60
Rce pu Pcrts-WaGxon.
M‘: Catherine Hoverlant, mar-
chande (5). ” 20 40
Jean Muidavaine, maître fille-
tier, marchand de bas. » 20 20
Jacquelin Vandale, veuve de
(Arnoud) Willemer,rentier. » 20
Paroisse Saint-Nicaise.
Rue DE LA Roca (6).
M. Antoine Thieffries, bon ren-
tier, ci-devant dépositaire
du bailliage (7). Livres 60 60
Le S’ avocat de Lionne. ” 20
(1) Jacques, dit Jacomo de Surmont, seigneur de Vieille-Croix. N.
G. T. II], 307. Nous pensons que ce nom et le précédent s'appliquent à
une seule et même personne.
(2) Aïeule de Piat et de Marc Lefebvre, les grands industriels tour-
naisiens du X VIIIe siècle.
(3) Ses descendants s’appelérent La Haise de Fontenelle.
(4) Magistrat de Tournai de 1687 a 1706. N. G. T. III, 478.
(5) N. G. T. If, 310.
(6) Partie de la rue roc Saint-Nicaise appelée petite roque ou roquette
Saint-Nicaise.
(7) N.G. T. IT, 545.
— 403 —
1696 1706-1708
RUE DES AVEUGLES.
D" Vangermez, veuve Fro-
mont (1). | Livres 20
CoIN DE LA ROQUETTE.
Le S‘ Herbau, rentier (2). n 60
Ruz PREVOST.
Le S* Jean-Baptiste Dubois,
mattre de la poste. ” 6
Trois postillons et une servante. ~»
Rue a Poix (3).
Pierre Thieffries, rentier (4). » 20 20
M. Couvreur, avocat (5). ” 20
M. Ranson, rentier (6). n 60 60
M. Felleries, rentier, pension-
naire chez le S' Ranson. ” 20
M. Losée, avocat. n 20
M‘"° Scorion, veuve du S' Vis-
sery, officier de cavalerie(7). » 3
(1) Marie-Jeanne de Vangermez, veuve de Henri de Froidmont,
N. G. T. III, 589.
(2) Jacques-Louis Herbaut. N. G. T. I, 636.
(3) Les quatre personnages dont les noms suivent habitaient dans
la partie de ls rue roc Saint-Nicaise appelée autrefois basse rogue ; le
reste de la liste appartient à la rue As-Pois,
(4) Frère d'Antoine ci-dessus.
(5) François-Mathieu, avocat au Parlement de Flandre, échevin de
Tournai en 1697 et 1698. N. G. T. I, 601.
(6) Joseph Ranson ou Rasson, Seigneur de Mourcourt. N. G. T. III,
224.
(7) Claire Scorion, veuve en premières noces de Henri de Sandrasky,
en secondes, de Charles-Antoine Cocquiel, dit le Merchier, et en
troisièmes, de Charles de Vissery, écuyer, Seigneur de Coudekerque.
N.G.T. III, 636.
— 404 —
Paroisse Sainte-Marie-Madeleine.
1696 1706-1708
GRANDE RUE.
M. du Fay, rentier (1). Livres 60
Un valet et une servante. ” 3
Le S‘ Leroy, greffier de la maré-
chaussée, petit rentier. ” 20
Une servante et un valet. » 3
Pierre Desmaitre, officier de
hautes œuvres. ” 4
Marie Inglebert, maît*° d'école. =» ]
Le S' Caulier, avocat. ” 20
Le S’ Van Melle, procureur au
Parlement. ” 20
Deux servantes. ” 4 |:
M. Donché, avocat, pensionnaire
chez ledit Van Melle (2). n 20
RUE D'AUDENARDE (3).
Le S' Jean-Francois Rose, bon
rentier (4). n 60 60
D** Perdu. 5 20
Le S' avocat Delerue, fils (5). n 20
Jean Lefebvre, rentier. ” 20
(1) Jacques, licencié és lois, Seigneur de la Tourette & Reveaux,
époux d’Elisabeth de Formanoir de la Cazerie. N. G. T. II, 40.
(2) François Douche, reçu conseiller au Parlement le 26 Mai 1696
et président à mortier en 1705 (Cf. Hist. du Parlement de Tournai,
par Pinault, p. 113 et Le livre noir du patriciat tournaisien, par le
Cte P. du Chastel, p. 52 et 55).
(3) De nos jours rue des Augustins.
(4) Jean-François Rose, licencié ès droit, magistrat de Tournai en
1664. N. G. T. III, 395.
(5) Etienne-François de le Rue de Bempte et de Meulbeke, époux de
Marie-Philippine de Cambry de Baudimont. N, G. T. I, 412.
— 405 —
1696 1706-1708
Ruse Mucxe-VACHE.
D*"* Tordreau, sœur de M. de
Crupilly (1). Livres 30
RuE DE L'ÉCORCHERIE.
Le S” Delerue, avocat (2). n 20
Le S* Laurent Drué (3). ” 20 30
Le S" Dupont, avocat. » 20
Paroisse Saint-Quentin.
GRAND MARCHÉ (4).
La veuve Arnoud du Poncheau,
marchandedelinet matelas. Livres 20
Le S’ de la Weestine, rentier (5). » 60 60
Isaac du Mortier, marchand trai-
teur, débiteur de vin. ” 20
Pierre Court, march* provençal. » 20
Hugues Chasse, quincailleur. n 30 30
Jean François Sory, boulanger. » 20
RuE pe COLOGNE.
Estienne de le Motte, marchand. » 30 30
Jean-François Dugardin, mar-
chand de bas. n 20
(1) Marie-Ursule Tordreau, fille de Charles, échevin de Valenciennes,
anobli en 1657 avec tout le magistrat de cette ville par le Roi d'Espagne.
N. G. T. IT, 569. Apparemment le gouvernement français ne reconnut
pas cet anoblissement,
(2) Jacques-François Delerue, père d'Etienne.
(3) Capitaine du Serment de Saint-Georges, père d'Albert Druez,
qu'on a vu plus haut.
(4) Côté de l'église de Saint-Quentin.
(5) Jacques-Fravçois de lu Woestine, Seigneur du Plouy. N. G. T.
11, 40 et Le livre noir du patriciat tournaisien, p. 33.
— 406 —
. 1696 170€-1708
Le S” Antoine de le Vingne, fils
de Bon, marchand. Livres 20
Adrien-François Zivert, mar-
chand (1). | x 90
Nicolas Ledoux, maître espe-
ronnier. » 20 20
Gilles Carette, marchand de vin
et maistre orfévre. » 30 30
Jean de Lattre, marchand chav-
dronnier. 2 40
. MARCHÉ a LA PAILLE.
M. Antoine Ternois avocat (2). » 20 20
Jean Hurteur, charretierde Lille. = 30
Une servante et deux valets. ”
D‘"° Marie du Chambge, veuve
du Sieur Hardy, conseiller
au bailliage, rentiére (3). » 30 60
RUE PERDUE.
Grégoire de le Court, procu-
reur postulant des Sièges
Subalternesetnotaireroyal. » 20
Bernard Mirou, maître du jeu
de paume (1). ” 10
Jeanne Joveneau, maîtresse de
l'autre jeu de paume. n 10
Le S' Gaspard Havet, avocat (5). » 20
(1) N. G.T. I, 697.
(2) Conseiller de la Chambre des Arts et Métiers. N. G. T. Ill, 531.
(3) N.G. T. I, 420.
(4) Cf. Bozière, p. 224.
(5) N. G, T. If, 209.
— 407 —
1696 1706-1708
Le S* Jacques-Philippe du Ray,
avocat (1). Livres 20 |. 20
Guillaume-Ignace Stéphany, re- |
ceveur. » 20 | 30-40
Le Sieur François Leman, licen-
cié en médecine (2). n 10
Joseph Serquy, vendeur de
_ volailles à Saint-Georges. ” 20
D™ la veuve du Conseiller
Surmont (3). n 40
La veuve Dupret. » 40
R&puir.
Marie-Jeanne Casse et deux de
sessœurs, maîtresses d'école
à l'enfant Jésus, enseignant
par charité. =
REPRISE DE LA PLACE (4).
Sébastien Saillart, médiocremar-
chand de grains. n 20 20
Pierre Masquillier,m™ de drap. » 40
Jacques Helbran, marchand dra-
pier et toilier. ” 20 20
Denis Baudechon, marchand de
vin (5). » 30 40
(1) Magistrat de Tournai de 1702 à 1715. N. G. T. HI, 317.
(2) Médecin, pensionnaire de Tournai, auteur d'un manuscrit intitulé
« Mémorial des choses advenues à Tournai de 1696 à 1735.» N.G.T.
II, 442.
(3) Agnès de la Chapelle du Hannocq, veuve de Jacques de Surmont.
N. G. T. Ill, 510.
(4) Depuis le beffroi jusqu'à Ja rue de Cologne; c'est le côté appelé
rang des drapiers,
(5) N.G. T. I, 193,
— 408 —
1696 1706-1708
Simon Dumont, drapier. Livres 20
Sa veuve. 20
Gilles Duburcq, drapier. » 30
Jacques Cauvin, marchand de
dentelles. ” 30
Isidore Longueville, débiteur de
vin (1). ” 30
La veuve Isidore Longueville et
son fils, marchands de vin. ” 60
Gérard Ernoud, drapier. n 20
Marie Bauduin, veuve de Gérard
Ernoud, drapier. ” 20
L'AUTRE RANG DE LA PLACE (2).
Le S' Jacques Havet, marchand
de bas (3). ” 60 60
Philippe Crocq, débiteur de vin. » 20
M. du Gardin, conseiller pen-
sionnaire aux Etats. n 80
Un valet et une servante. » 3
M. Jean Scorion, bailli d’Es-
pierres (4). ” 60
Jeanne-Marie Scorion,rentière(s). » 20
Françoise Frère, veuve de Tous-
saint Cheminot, tenant bouti-
que de liqueurs. » 20
(1) N. G. T. II, p. 486.
(2) « Allant vers le bailliage » est-il écrit dans le registre de 1706;
c'est-à-dire depuis le Beffroi jusqu'à la rue des Maux.
(3) Echevin en 1702, décédé en 1707. N. G. T. II, 207.
(4) Seigneur de la Blommerie. Cf. Annuaire de la Noblesse de
Belgique, 1868, p. 319.
(5) Sœur du précédent et de Robert Scorion. Id., p. 315.
— 409 —
1696 1706 1708
Robert du Vinage, cabaretier et
débiteur de vin. Livres 20
Louis-Gabriel Ternisien, gros
débiteur de vin. ” 30
Un valet et deux servantes. ” o
Jacques de Plisse, gros débiteur
de vin, cabaret. ” 30 30
Pierre de Plisse, son fils, mar-
chand de vin. ” 30
RuE DEs Maux.
M. de Vaudœuil, lieutenant de
la maréchaussée, gendre du
S’ Presin (1). n 3
de Jean (2). » 30
Bon de le Vigne, marchand (3). » 60
La veuve Bon de le Vigne. » 40
Jean-Baptiste Gouy, rentier. » 20 |
Marguerite Sellier, veuve de
De“ Anne-Gabrielle Presin, fille
Jaspard Mourcourt, banquiére |
et son fils. » 120
Deux servantes. ” 4
Le S’ J.-B. Dumortier, licencié
en médecine (4). n 10
(1) Amable Maupoint, Seigneur de Vendeul, conseiller du Roi,
lieutenant prévôt de la maréchaussée de Flandre et de Hainaut, gendre
de Pierre Presin, Seigneur de la Grard’Croix à Froyennes, greffier et
échevin de Saint-Brice. N. G. T. Ill, 165.
(2) N. G. T. If, 165.
(3) Cousin de Bon de le Vingne qui habitait rue Saïnt-Martin; il était
capitaine du Serment de Saint-Georges.
(4) N. G. T. II, 680.
— 410 —
1696 1706-1708
Le S” Jacques-Joseph Presin (1). Livres 40
L'avocat Mallet. ” 20
Paroisse Saint-Jacques.
Rug SAINT-JACQUES (2).
Jeanne Pels, veuve de Francois
de Hose, aubergiste au Lion
blanc. Livres 10
Le sieur Pierre Lefebvre, rentier. » 60
Les av“ Lefebvre. ” 40
Pierre Rousseau, cabaretier, dé-
biteur de vin. » 30 20
Le S' Berland, apothicaire (3). ” 10 30
Un valet et une servante. » 3 3
Jean-Joseph Ricquet, aubergiste
à la grande Estoile. » 10 20
Un valet et une servante. » 3 3
Denis Pissenier, maitre savon-
nier. ” 20 29
M. Lafosse, rentier. ” 60
D*"* Marie Lafosse, sa sœur. ” 20)
Le sieur Dubois, procureur au :
Parlement. n 20
Gilles Rose, maitre apothicaire,
rentier (4). ” 60 60
Le S* Nicaise Caniot, rentier (5). » 60
(1) Greftier de l'échevinage de Saint-Brice, conseiller trésorier-
général de Tournai, il fut anobli en 1754, N. G. T. ILI, 166.
(2) Y compris la rue du Bourdon Saint-Jacques.
(3) Honorable homme Michel Herland, frère de M'** de Rabecq. Sa
fille épousa Henri Maloteau, S' de Millevoye, N. G. T. I, 220.
(4) N. G. T. INT, 395.
(5) Juré de Tournui de 1686 à 1689, mort en 1703. N. G. T. I, 383.
— 411 —
1696 1706-1708
Le S' Zivert, son beau-fils (1). Livres 20 20
La veuve du S‘ Scorion, ren-
tière, et sa fille (2). ” 40
Deux servantes. n 4
Le S* Thiéry Errembaut, ren-
tier (3). » 60
Le S' Baclan, avocat (4). n 20
Le S" Coutteau, avocat. ” 90
Jean Vinchent, tabellion (5). ” 20
Jean-François Rose, apothi-
caire (6). | » 30
Anne-Henrielle Créteau et son
frère (7). ” 30
Le S" procureur de Vallet. ” 20
RuE DES CORRIERS.
Marie-Aldegonde Haché, mai-
tresse d'école. ”
Nicolas Daman, maitre d’école. ”
Pierre Lenglet, charretier de
Douai. ” 30
La veuve Dismal, brasseur 4
Sainte-Catherine. »
(1) Adrien-François, échevin de Tournai. N. G. T. III, 697.
(2) Élisabeth van der Meulen on du Moulin, veuve de Robert Scorion,
S’ d’Ackelghem. Annuaire de la Noblesse, 1868, p. 320.
(3) S* de Beaurepaire, bailli des États du Tournaisis, il fut anobli
en 1699. Il était neveu du président Louis Errembault. Uf. La Noblesse.
Belge.
(4) N. G. T. IT, 158.
(5) N. G. T. IN, 626.
(6) Fils de Gilles ci-dessus.
(7) N. G. T. I, 604.
— 412 —
1696 1706-1708
SUR LES SALINES.
Le S' Nicolas Jacquerye (1). Livres 25
Pierre Buyet, maître brasseur à
Saint-Jacques. ” 6
Ph. Dugardin, m‘° brasseur (2. —_» 6
Un valet, une servante. » 3
Jean Dismal, brasseur à l’escu. » 6
Pierre Buyet, brasseur 4 Saint-
Hermès. » 10
Deux valets, une servante. ” 5
Pierre-Salomon Landrieu, bras-
seur à Saint-Hermès. ” 10 20
Un valet, une servante. ” 3
La veuve Lesage, teinturiére. ” 20 |
Luc Dismal, brasseur à Saint-Jean. » 20 20
Un valet, une servante. ” 3 |: 3
La veuve Georges Brassart, bras-
seur à Saint-Laurent. ” 20 20
L’avocat Brassart, son fils. » 20
Denis-Joseph Baulin, march‘ (3). » 20
Un valet et une servante. # 3
M. Doison,docteuren médecine(4). » 10
Marguerite Ternois, veuve de
Georges Sellier, brasseur au
Pélican. » 10
Un valet. ” 1
(1) S* de Fréchies, licencié ès lois, bailli d'Howardries. N. G. T. II,
368.
(2) N.G T. II, 96.
(3) N. G. T. I, 198.
(4) Marc Doison, de Vendegies-au-Bois, médecin ordinaire du rot,
médecin pensionnaire et échevin de Tournai; son fils Philippe-Joseph
fut anobli en 1739. N. G. T. I, 608.
— 413 —
1696 1706-1708
Le S‘ Vanlerberghe, procureur
au Parlement. Livres 20
Jaspard de le Vigne (i), march. » 30
Bon Delevigne (2), marchand sa-
connier. ” 30
Charles Saillart,.marchand de
chevaux. . ” 20
Le sieur Perdu (3), docteur en
médecine. » 10
Ignace Morelle, aubergiste à la
Petite-Nef. ” 10
ALLANT AU VIEL MARCHE AUX POISSONS.
Jacques Balenghien, procureur
au Parlement. » 20
Le S° Warcqueau, id. " 20
Abraham-Roch Guelton, notaire. » 20
Le sieur de le Fosse, trésorier
du Tournaisis (4). ” 60
Deux valets et deux servantes. » 6
RUE DE LA TESTE D'ARGENT.
Guillaume Desquenne, marchand
toilier. n 20
Joseph Leriche, traiteur. » 20
(1) Fils aîné de Bon cité, p. 000. Nous le trouvons rue de l'Abliau
_ en 1706-1708.
(2) Frére du précédent, échevin en 1714.
(3) Philippe-Francois, médecin pensionnaire de la ville, mort en 1702.
N. G. T. Il, 74.
(4) Laurent de le Fosse, trésorier-général des Etats de Tournai et
Tournaisis pendant 56 ans, S' de la Locquerie et du Margnais, anobli
en 1696 est l'auteur de la famille des barons del Fosse et d’Espierres.
— 414 —
Rue pes Boucuers (5).
M. Wasberghe, rentier. n 30
Jeanne Odolf, veuve de Philippe
Petit et son fils, jeune médecin.
1696 1706-1708
RUE DE LE CIGNE.
La d°"* veuve du Fay (1), rentière
et sa fille (2). Livres 30 30
Jean-Baptiste Devoir, aubergiste
a la Grande-Nef. ” 10
Le S* Dupont, avocat, père. ” 20 20
Le S* Nicolas-François Dupont,
son fils, docteur en médecine. » 10
M°"° Rose, veuve du S' Créteau,
docteur en médecine et ren- |
tier (3). n 20
Antoine Lestienne, traiteur. ” 20
| Rue Piquer.
Le $” Cantaloup, rentier (4). n 60
Pierre Gobert, procureur au
Parlement. ” 20
Jean Van Houte, aubergiste au
Louvre. » 10 20
Un valet, une servante. ” 3 3
- Le S” Buyet, avocat. ” 20
ÿ
10 |
(1) Judith Manneke, veuve de Jacques du Fay. N. G. T. IT, 42.
(2) Marie-Jeanne du Fay, dame de Rongefort. N. G. T. II, 43.
(3) Marie-Catberine Rose, veuve de Claude Cresteau, médecin.
N. G.T. I, 603.
(4) Charles, échevin en 1664. N. G. T. I, 388.
(5) Il y avait dans cette rue quinze bouchers en 1696.
— 415 —
1696 1706-1708
MARCHE AUX BETES.
Le S" Cazier du Breucg (1). Livres 30
Le S” de Cocg (2). » 60
RuE pes CARMES.
Jean-Baptiste Simon, procureur
des cours layes et notaire (3). + 20
La veuve du procureur Simon (4). » 30
LeS" du Chambge, petitrentier(s). » 10
Jean-François Prevost, avocat(6). » 20 20
M. Couteau, avocat. » 20
La veuve Luytens, rentière (7). ” 30 60
Un valet, une servante. » 3 3
L'avocat Becourt. ” 20
J.-B. Sepa (8). n 20
La veuve du 8" Caniot, avocat (9). » 20
L'avocat Jacquelart (10). n 20
M. Ladam, maitre du Mont-de-
Piété (11). » 40
(1) Philippe-Albert Cazier, bailli général du temporel de l’Évêché,
membre du magistrat de Tournai de 1698 4 1715, anobli et créé che-
valier en 1729. N. G. T. II, 440.
(2) Mentionné ci-dessus; sa fille épousa M. Cazier du Breucq.
(3) Dit Simon d’Ombry. N. G. T. I, 425.
(4) Jeanne du Chambge, id.
(5) Gérard, id.
" (6) N. G. T. I, 175.
(7) Catherine-Louise Denis, veuve de Gilles Desmarets et de
J.-B. Luytens, dont le père, ancêtre des Luytens de Bossuyt, fut anobli
en 1627.
(8) N. G.T. III, 482.
(9) Anne Caniot, veuve de Pierre-Salomon Caniot, avocat, conseiller
au bailliage de Tournai. N. G. T. I, 385.
(10) Philippe-François-Joseph. N. G. T, II, 361.
(11) V. ci-dessus.
— 416 —
1696 1706-1708
Le S" de Surcques, juge des
traites (1). Livres
Rue pu PaLais (2).
M. de Poucques, avocat (3). ” 20
La v° Paul Gérard, rentière (4). » 40 40
M. Perdu, avocat (5). ” 20 20
Le S‘ Faligant, fermierdu vin(6). » 40
Jean Vinchent, notaire et tabel-
lionnaire (i). n 20
Roland-Frangois Waymel, avo-
cat (8). ” 20
Le S‘ d’Ysembart, rentier (9). » 40 60
Le S' Vertegans, avocat (10). ° 20
Toussaint Godefroy, procureur
Parlement. ” 20
(1) Pierre-Guillaume de Surcques, S‘ de Ligny, président-juge des
traites de Tournai, Douai et Orchies, fut conseiller au Conseil du
Hainaut ; il est parfois qualifié écuyer. N. G. T. III, 499.
(2) Avec la rue des Sœurs-Noires.
(3) Guillaume de Poucques fut conseiller au bailliage et conseiller
pensionnaire de la Chambre de Commerce de Tournai. N.G.T. III, 119.
(4) Marie-Catherine de Clippele de Rupilly, veuve > de Philippe Gérard,
juré de Tournai en 1664. N. G, T. II, 98.
(5) Benoit-Raphaél, gendre de la veuve Gérard. N. G. T. III, 74.
(6) Yves Faligan, S' de la Croix (Ann, de la Noblesse de Belgique,
t. XXXVIII, p. 126).
(7) Tabellion royal et tabellion garde-notes héréditaire, N. G. T.
III, 626.
(8) St du Parcq, devint avocat-général au Parlement de Tournai et
fut anobli par cette charge. N. G. T. III, 639.
(9) Charles-Frédéric d Ysembart, Seigneur de Vreichem et d'Autour,
né 4 Ath (Cf. Ann. de la Noblesse, t. XXI, p. 306).
(10) Jear-François Vertegans, Seigneur de Nordeloos, fut premier
conseiller pensionnaire de Tournai, anobli ou reconou noble en 1721
et créé chevalier en 1735. Nous le retrouverons dans les rôles de Ja
Capitation sous Louis XV. N. G. T. ITT, 606.
— 417 —
1696 1706-1708
Anne Malfait, veuve de... du
Pret, rentier (1). Livres 30
Le S' Louvigny, docteur en mé-
decine (2). ” 10
Le S° de le Rue, procureur au
Parlement. © 20
Claire Montrepin et Jeanne-
Françoise Duvivier,maîtresses
d’escole. ”
RuE CLACQUEDENNE.
Le S‘ d’Holain, bailly de War-
coing et rentier (3). » GO
Paroisse Saint-Brice.
RUE pu BEcQUEREL.
M° Marie du Rieu, veuve du
sieur Hierosme de le Vigne,
rentière (4). Livres 30
Dee Anne-Marie de le Vigne. ” 20
Ph. Lannoy, avocat. » 20
M. de la Hamayde (5). 60
Un valet et une servante. n 3
(1)N.G T. I, 143.
(2) Gendre de Ja veuve du Pré. N. G. T. Il, 504.
(3) Jean-Nicolas, S™ du Moncheau, licenrié ès lois, membre du
Magistrat de Touraai de 1679 4 1686. N. G. T. II, 290.
(4) Décédée en 1698. N. G. T. III, G11.
(5) Francois-Joseph de la Hamayde, seigneur de Soubrechies, capi-
taine au service de France, ensuite échevin et juré de Tournai, était
frère du seigneur de Warnave, qu'on a vu ci-dessus, II protesta de sa
qualité de gentilhomme ; sans la contester, les consaux renvoyèrent sa
requête à l'annéc suivante. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XXVIII,
p. 162).
ANNALES. fit. 27
— 418 —
1696 1706-1708
Le S' François-Louis de Cal-
lonne, S* de Meurchin (1), fief
et bon rentier. Livres 60
Un valet et une servante. ” 3
Trois dam‘ ses sœurs, ren-
tières, libres de condition. » 30
Le sieur Jacques Hudsebaut, bon
rentier (2). » 60
Jacques-Hyacinthe Hudsebaut,
bon rentier (3). ” 60
Deux servantes et un valet. ” 5)
M. de Moulembay, rentier (4). » 60
Michel de Gouy, marchand et
bon rentier (5). n 60
Le S" Lafosse, avocat. ” 20
Rug DES CACHETS.
Le S' Frédéric Le Tellier, ren-
tier (6). » 30
(1) Aïeul du célèbre contrôleur-général de Louis XVI; celui-ci naquit
à Douai, son père étant conseiller au Parlement de Flandre. N. G. T.
J, 350.
(2) N. G. T. II, 331.
(3) Anobli en 1698 par l'achat d une charge de Conseiller-Secrétaire
du Roi. |
(4) M° Charles de Moulembay, conseiller, lieutenant particulier du
bailliage de Tournai, anobli par l'achat d'une charge de Conseiller-
Secrétaire du Roi. N. G. T. II, 742.
(5) Juré de Tournai en 1702. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XIX,
p. 108.
(6) Seigneur de Fauchelles et avocat au Parlement. Cf. Annuaire de
la Noblesse, t. XXII, p. 322.
— 419 —
1696 1706-1708
Rue D'OBENY (1).
La veuve dusieur Jacques Vranx,
rentier. Livres 30
Le sieur Charles Portois, avo-
cat (2 (2 ). ” 20
Le S’ Jacques Van Rode, avo-
cat (3 3). ” 20
Del Catherine-Thérèse du Fay (4). » 50
Le S" Brifau. » 20
RUE DE LA BARRE SAINT-BRICE.
Gillette Inglebert, veuvede Pierre
Lestienne, marchand de bas. ” 20
Guillaume du Rieu, rentier (5). » 20
Trois maîtresses d'école. n 3
Le Sieur Houfflin, avocat. ” 20
Antoine Henry, rentier. ” 60
Ignace Henry, son frère. n 30
Rue DE CORDES.
Jean, Simon, Agnès et Margue-
rite Carette, frères et sœurs,
rentiers. ” 30
Agnès Carette. ” 40
(1) Actuellement rue de Rasse.
(2) Né à Renaix, membre du magistrat et conseiller pensionnaire de
Tournai. N. G. T. III, 112.
(3) Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires, t, I, p. 398 et
N.G.T. III, 341.
(4) N. G, T. Il, 40.
(5) Membre du Magistrat de Tournai en 1664. N. G. T. III, 330.
— 420 —
1696 1706-1708
RuE DE L'ABLIAU (1).
Pierre Bonnet, notaire royal (2). Livres 20
M. Quequelberghe, procureur
au Parlement. ” 20
Pierre-Albert Lequint, id. 8 20
Le S' Letteur, avocat. ” 20
Le S' Lespagnol, avocat. ” 20
Le S° Segar, président des
traites. ” 30
Quatre maîtresses d'école. ”
Le S‘ Jacques Marlier, rentier (>). » 60 | 60
Deux servantes. ”
Le S' Marlier, son frère. n 60
Gaspard de le Vigne, mar-
chand (4). n 40
Jean Garin, brasseur. ” 40
SUR LE Quay.
M°"° Françoise de Moulembay,
rentière. ” 20
M‘"° Barbe Moulembay, sasccur,
veuve du S' Van Acre, ren-
tiére (5). | ” 30
Calherine-Françoise Renuit, ren-
lière (6). » 20
Robert Grau, marchand (7). » 60
(1) Aujourd'hui rue des Campeaux.
(2) N. G, T. II, 227.
(3) Id. HI, 562.
(4) Déja cité p. 413.
(5) N. G. T. I, 742.
(6) Id. UT, 320.
(7) Id. IT, 135.
— 42] —
1696 1706-1708
RuE DE Pont.
Le sieur Jean-Baptiste Berlo,
rentier (1). Livres 40 40
Marie-Thérése Berlo, veuve de :
N. Cambier, rentier. ” 30 30
Jacques Dismal, marchand, et sa
sœur. ” 40
La veuve Pierre Surmont, ren-
tière (2). ” 30
Le S' Pierre Surmont. ” 00
Le Sieur Jacques Liévou, mar-
chand (3). n 60
Le Sieur Ignace Liévou, ren-
tier (4). » 60 60
Robert Grau, marchand (5). _ CO
M. Delattre, docteur en mé-
decine. ” 10
Jacques Watiecamps, père, tan-
neur. ” 20
D** Marie de la Fosse, rentière. » 40
RuE pu QUESNoy. |
Marc-Antoine Lericq, rentier. ” 60 | 00
La veuve Dumortier, rentière.
ÿ#
QC
(a,
(1) Id. II, 233.
(2) Adrienne-Marguerite Haugoubart, veuve de Pierre de Surmont.
N. G. T. III, 509.
(3) Né 4 Cambrai, membre du Magistrat de Tournai de 1669 4 1685,
décédé en 1705. N, G. T. II, 473.
(4) Fils du précédent, membre du Magistrat de Tournai de 1688
& 1694.
(5) Cité plus baut; if habitait, croyons-nous, au coin de la rue de
Pont et du quai Saint-Brice.
— 499 —
1696
Denis Vandale, rentier (1). Livres 40
Le sieur Nicolas Baulin, ren-
tier ( 2). » 60
N. Baulin, son fils, avocat (3). » 20
Deux maîtresses d'école. »
Lesieur Jean-François Felleries,
avocat (4). n 20
Le sieur Jean-Baptiste Felleries,
son fils, avocat. » 20
Ph. Liart, marchand de bas. ” 20
M. de Pollinchove, ancien con-
seiller (5). »
RuE DE MoRELLE.
Guillaume- François Bernard,
marchand de laine (6). » 20
Le S” Portois, avocat (7). ”
Ruse NEUVE.
Etienne Chamart, maître d'école. > ]
Jean Liénard, marchand de bas. »
RvuE DE Marvis.
Pierre Couvin, marchand gantier. » 30
Jacques Renuyt, marchand de
bas (3). ” 20
(1) N. G. T. I, 609.
(2) Id. I, 199.
1706-1708
40-30
30-40
40
20
30
(3) Denis Baulin, conseiller au bailliage; sa fille épousa le baron de
Cazier.
(4) Décédé en 1698. N. G. T. IT, 47.
(5) V. p. 367.
(6) Cf. Ce du Chastel. Généalogie de la famille Bernard, p. 111.
(7) V. p. 419.
(8) Décédé en 1705. N. G. T. IIT, 320.
— 423 —
1696 1706-1708
Le S" Renuyt, rentier (1). Livres 30
Jeanne le Blan, veuve de
N. Mailliet, marchande de
bas. ‘ ” 20
J.-B. Maillié, marchand de bas. » 30
Michel Cambier, marchand de
chevaux. ” 30 30
_ Antoine de le Vigne, marchand |
de sel et d'huile (2). n 30
RvuE SAINT-BRICE.
La veuve Pierre Monnier, auber-
giste au Chapeau vert. »
Le S* Pollereau, marchand (3). » 60
Deux servantes. ” 4
Francois Lucas, maitre d’école. ”
Pierre et Jean Spillebien, fréres,
marchands de bas. a. 20
Jacques-Albert Spillebien, avo-
cat. ” 20
Pierre Pontus, marchand de bas
et rentier. » 40
Jaspard Petit, marchand de bas. » 20
Nicolas Vandal, bon rentier (4). » 60
La veuve Thiébaut Taffin, née
Catherine Lamy. : 29
(1) Fils du précédent, magistrat de Tournai en 1706.
(2) Frère de Bon, cité p. 394. |
(3) Bailli du temporel de l’abbaye de Saint-Martin. N. G. T. III, 139.
(4) N. G, T. J, 609.
— 424 —
Rug pu Sceau.
Gaspar du Pret, rentier (1).
Marie Monart, veuve de Nicolas
Vandale, rentiére (2).
RuE HAGNE.
Erasme-Pierre Petit, marchand.
François Ramart, rentier.
Michel Liart, marchand de bas.
RuE CAMBRON.
Le S' Jacques Frighem, rentier.
RUE DES TANNEURS (:).
La veuve Bon Josson, bras-
seuse (4).
Un valet et une servante.
Sébastien Josson, son neveu,
avocat (5).
Pierre Fabien Bernard, mar-
chand (6).
Philippe Dismal, marchand.
Marie - Madeleine et Florence
Odolf.
Jacques Waltecamp, tanneur.
(1) Cf. N. G. T. Ill, 145, note 1.
(2) V. p. 423.
(3) Située sur l'emplacement du quai Vifquin,
1696
20
40
20
40
20
40
1706-1708
CO
30
40-30
20
30
(4) Barbe Sellier, veuve de Bon Josson; sa fille épousa Ghislain Fal-
ligan, S' de la Croix. N. G. T. If, 391.
(5) N. G. T. II, 392.
(6) Cf. Ct’ du Chastel. Généalogie de la famille Bernard, p. 109.
— 425 —
1696 1706-1708
Guillaume Isbecq, gantier (1). Livres 25
La veuve Pierre Dupret, tanneur. » 20
Jean de le Bury, br'asseur (2). ” 30
Paroisse Saint-Jean.
RuE DES CROISIERS.
Jacques le Roy, marchand de bas. Livres 20
. Jean Wattecamp, tanneur. ” 20
PLACETTE SAINT-J BRAN.
Nicolas du Laurent, tenant bil-
lard. ” 4
Les enfants Pierre Quievy, mar- |
chand de bas. ” 20
Pierre Carette, marchand tan-
neur. ” 20
Rue pu PoNCHEAU, DITE DU LucHET.
La veuve Pierre Lamy, rentière,
marchande (3). n 30 GO
Lesieur Robert Scorion de Léau-
court, avocat (4). ” 20 |
Nicolas Gérard, marchand de
bois. ” 30 |
(1) N. G.T. Il, 348.
(2) Id. I, 330.
(3) Marie-Catherine de Bacq, veuve de Pierre Lamy.
(4) Robert Scorion, seigneur de Léaucourt, échevin et greffier héré-
ditaire de Tournai, anobli en 1723 avec quatre degrés paternels et
maternels et confirmation d'armoiries: il avait épousé Marie-Catherine-
Louise Lamy, fille do Pierre ci-dessus. Cf, Annuaire de la Noblesse de
Belgique, 1868, p. 316.
— 426 —
1696 1706-1708
Pierre-Joseph Odolf, marchand
de grains. Livres 30 40
Claude Gillart, fermier des mou-
lins de la ville. ” 40
Jean Lefebvre, maftre batelier. » 40
Deux servantes et un valet. ”
Paroisse Saint-Nicolas.
QUAI.
Le sieur Jean-Francois du Mor-
tier, rentier ecclésiastique (1). Livres 40
Le S” Brisseau (2). n 20
M. Pissot, rentier (3). n 60 60
Maître Pierre Yolent, procureur
au Parlement (4). ” 20
Maitre Memesse, procureur au
Parlement. » 20
GRANDE RUE Du CHATEAU.
Jacques Delrue, marchand bou-
langer. » 20
D*"* Anne-Scolastique d’Huber-
lant, rentiére (5). 10
(1) Né 4 Lille d'une famille tournaisienne, il était veuf de Marie-
Joseph Visart. N. G.T. II, 698.
(2) Jacques-Philippe Brisseau, avocat, échevin de Tournai, conseiller
de la Chambre de commerce. N. G. T. I, 314.
(3) François Pissot, garde-magasin de la ville et citadelle de Tour-
nai, doyen des procureurs et receveur-payeur des gages. N, G. T.
IT, 181.
(4) Une de ses filles épousa Pierre-Joseph Dumortier, avocat au
Parlement de Flandre à Douai: la famille Dumon-Dumortier est issue
de ce mariage. N. G.T. II, 718.
(5) Veuve d'Amand-François Le Tellier, seigneur de la Cucquière.
N.G. T. III, 592.
— 427 —
1698 1706-1708
Maitre Josse Leblon, procureur
au Parlement. Livres 20
M. de Marbais, avocat au Par-
lement (1). n 20
N. Stordeur, procureur au Par-
lement. ” 20
Jean-Baptiste Thieffries, mar-
chand de chevaux. ” 30
Le S™ Van Biesbrouck, procu-
reur au Parlement (2). n 20
La veuve Biesbroucg. ” 20
M. Legay, avocat au Parlement. » 20
M. Dubois, avocat. ” 20
La D°" du Waut, pensionnaire
& Saint-André. » 30 30
D°" Perdu, à Saint-André. ” 20
PARLEMENT DE FLANDRES (3).
M. de Pollinchove, premier président (4). 1000 livres
Ses domestiques. 9 »
M. Bruneau, président 4 mortier (5). 300 »
Ses domestiques. 8 »
(1) Jean-Louis de Marbais, écuyer, seigneur de Rosenpré, échevin
de Tournai en 1686 et 1690, devint conseiller au Conseil d'Artois en
1703. N. G. T. Il, 555.
(2) Guillaume van Biesbrouck, époux de Marie-Adrienne Richard.
N.G.T.I, 374.
(3) Nous ne possédons la capitation du Parlement que pour les
années 1707 et 1708.
(4) Jacques-Martin de Pollinchove, nommé premier-président en
1691, démissionuaire en 1710, habitait rue du Quesnoy. N. G.T.
IT, 98.
(5) Antoine Bruneau, natif de Lille, et d'abord conseiller pension-
naire de cette ville, mourut 4 Douai en 1720. N.G.T. I, p.316.
— 428 —
M. d’Hermaville, id. (1). 300 livres
Ses domestiques. 7 »
M. des Jaunaux, id. (2). 300 »
Ses domestiques. 8 »
M. Couvreur, id. (3). 900 »
Ses domestiques. 7 »
M. de Buissy, id. (1). 9300 »
Ses domestiques. 9 »
M. Donche de Beaulieu, id. (5). 300 »
Ses domestiques. 6 »
M. de Pollinchove, id. (6). 300 »
Ses domestiques. 1 »
Chevaliers d’honneur.
Le baron de Morephem étant mort, son
gendre, M. de la Plaigne, a la survi-
vance comme chevalier d'honneur (;). 150 »
M. le baron de Rongies (#). 150 »
Ses domestiques. ll -
(1) Antoine du Bois de Hoves, seigneur d'Hermaville, natif d'Arras.
N. G. T. I, 261. Il habitait rue de la Mudeleine.
(2) Mathieu Pinault, seigneur des Jaunaux, auteur d'une histoire du
Parlement de Tournai, imprimée à Valenciennes en 1701, babitait en
1699 rue du Cloitre-Saint-André,
(3) François Couvreur, né à Ath, mort & Douai en exercice. N. G.T.
I, 597.
(4) Louis-Philippe Malbaux, dit de Buissy, né à Lille, mort à Douai
en exercice. N. G.T. I, 324.
(5) Francois Donche de Beaulieu, natif de Steenkerque les Furnes,
était avocat en 1696 (v. p 404).
(6) Charles de Pollinchove, fils du premier-président, remplaça son
père en 1710. IL avait été nommé président 4 mortier en 1705, lorsque
le nombre des présidents du Parlement de Tournai fut porté à huit (Le
livre noir du patriciat tournaisien, p. 16).
(7) Cité p. 381. Gaspar Dennetières, seigneur de la Plaigne, son
gendre, recueillit sa survivance en 1701. Goetbals. Miroir des notabi-
lités nobiliaires, I, 956.
(8) Cité p. 366.
— 429 —
M. le baron de Woërden (1). 150 livres
Ses domestiques. 1 »
Conseillers.
M. d’Angouart (2). | 150 »
Ses domestiques. T 1
M. de Roubaix (3). 150 »
Ses domestiques. | 7 »
M. de le Vigne (1). 150 »
Ses domestiques. | 3 »
M. de Mullet (5). 150 »
Ses domestiques. 6 »
M. Odemart (6). 150 »
Ses domestiques. 6 »
M. Pollet (7). 150 »
Ses domestiques. 5 »
M. Jacquerye (s). 150 »
Ses domestiques. 7 »
M. de la Verdure (9). 150 »
Ses domestiques. D »
(1) Michel-Ange, baron de Woerden, grand-bailli des Etats de Lille
(Annuaire de la noblesse de Belgique, t. XL, p. 226).
(2) Michel-Alexandre d’Hangouart de Ligni. Cf. Hoverlant. Essai
chronologique pour servir à l’histoire de Tournai, t. 73, p. 476.
(3) Alard de Roubaix, de Lille. N. G.T. III, 405, habitait rue Saint-
Jacques.
(4) Nicolas-François de le Vigne, né à Tournai, mort en fonctions à
Cambrai, habitait rue Saint-Brice. N. G. T. III, 612.
(5) Charles-Albert de Mullet, né à Tournai. N. G. T. II, 752,
(6) Bernard-François Odemar. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 511.
(7) Jacques Pollet, conseiller au bailliage, puis au Parlement. N. G.
T. Hf, 103.
(8) Michel-Baudri Jacquerye, né à Tournai, seigneur d’Estrayelles et
de la Balesquiére. N.G. T. II, 366. Il habitait dans la paroisse de Saint-
Nicolas.
(9) Georges de la Verdure, écuyer, né à Fruges. N. G. T. III, 598,
habitait rue de l'Hôpital N.-D.
— 430 —
M. de Mafñiles (1). 150 livres
Ses domestiques. 11 >»
M. Hannecart (2). 150 »
Ses domestiques. 5 on
M. de la Place (3). 150 »
Ses domestiques. rs »
M. Becuau (4). 150 »
Ses domestiques. 5 »
M. Lescaillet (5). 150 »
Ses domestiques. 6 »
M. de la Hamayde (6). 150 »
Ses domestiques. 2 »
M. de Forest (1). 150 »
Ses domestiques. © 3 on
M. Haitu du Véhu (s). | 150 »
Ses domestiques. G »
M. Visart de Ponange (9). 150 »
Ses domestiques. 5 »
(1) Ferdinand-Ignace de Hautport, seigneur de Mafiles, de Lille. N.
G, T. III, 184.
(2) Jacques-Philippe Hannecart de Briffœil, natif d’Ath, Cf. Hover-
lant, op. cit.,t. 73, p. 472.
(3) Victor-Albert de la Place, de Valenciennes. Cf. Hoverlant, op.
cit.,t. 73, p. 517.
(4) René Bécuau de Colombe, ancien chanoine de la cathédrale, con-
seiller clerc. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 346.
(5) Martin-Augustin Lescaillez, natif de Valenciennes. N, G. T. II, 448.
(6) Albert-Maurice de la Hamayde, seigneur de la Hautoy, chanoine
de la cathédrale, conseiller clerc. N. G. T. II, 664.
(7) Nicolas de Forest, né à Avesnes. N. G. T. II, 68.
(8) Maximilien Hattu, seigneur du Véhu, né à Douai, fils de Pierre
Hattu, président à mortier au Conseil souverain de Tournai. N. G.T.
II, 196.
(9) Jacques Visart, d'origine tournaisienne, auteur des comtes de
Bocarmé et de Bury. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864,
p. 257. °
— 431 —
M. Imbert d’Inglemaret (1). 150 livres
Ses domestiques. D »
M. Gérardel d’Aubencheul (2). 150 »
Ses domestiques. G »
M. de Burge (3). 150 »
Ses domestiques. 3 »
M. Boulé (4). 150 »
Ses domestiques. 1 >»
M. Bourdon (5). 150 »
Ses domestiques. 2 »
M. de Flines (6). 150 »
Ses domestiques. 1 >
M. de Franqueville (7). 150 »
Ses domestiques. 3 »
M. Lefebvre (8). 150 »
Ses domestiques. 3 »
M. Biscop (9). 150 »
Ses domestiques. 1 »
(1) Nicolas-François Imbert d'Inglemarez. Cf. Hoverlant, op.
t. 73, p. 486.
(2) Daniel-François Gérardel d'Aubencheul. Cf. Hoverlant, op.
t. 73, p. 464.
(3) Adrien-Nicolas de Burges. Cf. Hoverlant, op, cit., t. 73, p.
et Le livre noir du patriciat tournaisien, p. 63.
(4) Louis-Francois Boullé. Cf, Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 355.
(5) André Bourdon, conseiller clerc. Cf. Hoverlant, op. cit., t
p. 306.
. 73,
(6) Jean-François de Flines, de Tournai, fils de Robert, procureur-
général au Parlement. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1
p. 155.
866,
(7) Jacques de Franqueville d’Abancourt, de Cambrai, Cf. Hover-
lant, op. cit., t. 73, p. 455.
(8) Jean-Robert le Febvre d'Orval. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73,
p. 444.
(9) Baron Bisschoop de Laudette. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73,
p. 348.
— 432 —
M. Ruyant de Cambronne (1). 150 livres
Ses domestiques. 1 >
M. Hattu de Marseilles (2). 150 »
Ses domestiques. 6 »
M. Cordonnier (3). 150 »
Ses domestiques. 1] »
M. Thaten de Beautour (4). 150 »
Ses domestiques. D »
M. Save (5). 150 »
Ses domestiques. | 1 >
M. Coppin (6). 150 >
Ses domestiques. l »
M. l'avocat général (7). 150 >
Ses domestiques. 3 on
M. le procureur général (8). 150 »
Ses domestiques. 6 »
M. d’Esnaué, conseiller vétéran (9). 150 »
Ses domestiques. 3 »
M. Sallé, greffier en chef (10). 150 »
Ses domestiques. 8 -
M. Barbier de Blignier, greffier de la
1" Chambre. 00 »
Ses domestiques. 2 2
(1) Nicolas-Ghislain Ruyant, seigneur de Cambronne. Cf, Annuaire
de la Noblesse de Belgique, 1863, p. 245.
(2) Alexandre-Auguste Hattu, né à Tournai, fils du président Hattu
de Marseille.
(3) Jacques Dominique. Cf. Hoverlant, t. 73, p. 348.
(4) Ignace Theetten, seigneur de Bautour, de Staple. N.G. T. III, 532.
(5) Pierre Save, Cf. Hoverlant, t. 73, p. 535.
(6) Pierre-Michel-Joseph Coppin, de Douai. N. G. T. I, 558.
(7) Roland-Frangois Waymel du Parq. N. G. T. III, 639.
(8) Ladislas de Baralle, de Cambrai. N. G. T. I, 167.
(9) Jean-Antoine Desnauë, ancien conseiller au conseil provincial
d’ Artois.
(10) Antoine Salé, de Douai. Cf. Hoverlant, t. 73, p. 589.
— 433 —
M. Cambier (1), greffier de la 2™ Chambre. 50 livres
Ses domestiques. 2 »
M. Boullonnois (2), greffierdela3™ Chambre. 50 »
Ses domestiques. 2 »
M. Lequint (3), greffier de la 4™° Chambre. 50 »
Ses domestiques. 2 n
Trois commis à la peau. 30 »
M”™ la présidente Hattu (4). 150 »
Ses domestiques. 3 oon
M”* la présidente Errembaut (5). 150 »
Ses domestiques. D »
M™ Van Hoorn (6), veuve de conseiller. 19 »
Ses domestiques. 4 9
M™ Mondet (7), ” n 719 »
Ses domestiques. — 2 »
M”° de Flines du Fresnoy (s), n 75»
Ses domestiques. D »
M”™* Corduan (9), n n 19 »
Ses domestiques. O »
(1) Jean-Baptiste Cambier, de famille tournaisienne, décédé à Douai.
N.G. T. 1, 374.
(2) Etienne Boullonnois. Cf. Horerlant, t. 73 p. 573.
(3) Hoverlant, t. 73 p. 587.
(4) Anne-Isabelle le Moisne, dame de Cordes, veuve de Pierre Hattu,
Seigneur de Marseille, président 4 Mortier au Conseil Souverain de
Tournai. N. G. T. Il, 196.
(5) Marie Van der Becken, veuve de Louis Errembaut, président à
Mortier au Conseil Souverain de Tournai.
(6) Anne Van Humen, veuve de François Van Hoorn, conseiller au
Conseil Souverain de Tournai. (Le livre noir du patriciat tournaisien,
p. 35), habitait au Marché aux bêtes.
(7) Marie-Anne Scorion, veuve d'Adrien Mondet. N. G. T. II, 653.
(8) Anne-Thérèse Cocquiel dit le Merchier, veuve de Séraphin de
Flines, Seigneur du Fresnoy, décédé en 1703.
(9) Marie-Jeanne d’Auby de Quiéry, veuve de Jacques Cordouan, de
Douai, décédé en 1704.
ANNALES. Il. 28
— 434 —
Huissiers.
M. Delezenne. | 30 livres
M. Nerinckz. 20 »
M. Bez. 20 »
M. Meurin. | 20 »
M. Becquet. | 20 »
La veuve Meurillon. | 10 »
La veuve Cornillot. 10 »
M. d'Argence, payeur des gages. 250 »
Ses domestiques. ? »
M. Verport, receveur des consignations. 250 =
Ses domestiques. : T »
M. Tembreman, contrôleur des saisies réelles. 250 »
Ses domestiques. 2 »
Quatre contrôleurs des taxes de dépens. 40 »
Avocats.
Maître Jean Losée (1). 20 »
» Guillaume-Dominique Baclan (2). 22 »
» Michel Van Biesbroucq. 22»
» Pierre Briffaut. 22 0
» Mathieu-François Couvreur (3). 22 »
» Francois Cousteau. 22 »
» Nicolas-François Dupont. 22
» Jacques Brisseau (4). 22 »
» Jean Simon. 22 »
» François-Maurice Bonnier (5). 22 »
(1) Habitait rue Perdue.
(2) N. G. T. I, 158.
(3) N. G. T. I, 601. Il se qualifiait écuyer.
(4) N. G.T I, 314.
(5) Devint conseiller au Conseil provincial de Valenciennes et con-
seiller honoraire au Parlement de Flandre. N. G. T. I, 282.
— 435 —
Maitre Jean Vertegans (i). 22 livres
» Pierre-Joseph de Flines (2). 22»
» Antoine d’Inville. 20 »
e Pierre-François De Wilde. 22 p»
» Daniel Vrans (3). 20 »
» Amand-Frangois Le Tellier (4). 22»
» François-Joseph Desnaué. 22»
» Antoine Hersecap (5). 20 »
» Ignace-François Van Rode (6). 22 »
» Robert Scorion (7). 22 »
» Charles Portois (8). 22 »
» Jean-Baptiste Mallet. 22 »
» Jean-Baptiste de FlinesduFresnoy (9). 22 »
» Nicolas Goutier. 22 »
Procureurs.
M. Van Lerberghe, l'aîné. 22 »
M. Dubois. 22 »
M. Lequint (10). 22 »
M. Van Dale. 22 »
(1) Jean-François Vertegans, Seigneur de Nordeloos, né à Eggewaert-
Capelle, maintenu dans sa noblesse et anobli pour autant que de besoin
en 1721. N. G. T. III, 606. 11 babitait rue de Paris.
(2) Annuaire de Ja Noblesse de Belgique, t. XX, p. 151. N. G. T.
III, 684.
(3) Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. VI, p. 296.
(4) Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XXII, p. 322.
(5) N. G. T. II, 269.
(6) Goethals. Miroir des Notabilités nobHiaires, t. I, p. 400 et
N. G. T. I, 343. Son fils fut reconnu noble.
(7) Seigneur de Léaucourt. anobli en 1723. — Cf. Annuaire de la
Noblesse de Belgique, t. XXII, p. 316.
(8) N. G. T. Ill, 112.
(9) Fils du conseiller Séraphin de Flines, dont la veuve est inscrite,
p. 433. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XX, p. 156.
(10) Cf. Hoverlant, t. 73, p. 587.
— 436 —
Le Pan. 22
Warteau. 22
. Quicquelberghe. 20
Manesse. 22
Van Lerberghe, le jeune. 22
Tolent (1). 22
Le Blon. 22
Pronnier. 22
Biesbroucq. 20
Gobert. 20
Piedana. 20
Stordeur. 22
. De Wildere. 22
. Spriet. 20
Lelong. 20
. Herman. 20
Belin. 20
. Vregin. 20
. Vinchant (2). 22
. Van Melle. 22
v° Francois, commis du payeur des gages. 12
DEERE EERE ER EEREREEREE ES
Officiers de la Chancellerie
établie près le Parlement de Tournai.
M. Caneau (3). 100
Ses domestiques. +)
M. Jacobs d'Hailly. 100
M. Jacobs de la Cessoye. 100
M. de Lannoy. 100
(1) N. G. T. I, 717. I habitait rue des Sœurs-Noires.
(2) N. G. T. fl, 628.
(3) Pierre-Joseph Caneau, Seigneur de Cramelles. N. G. T. f,
. Balenghien. 22 livres
3% 3s 3 3 &$ 8 33% 8&8 Y% 31 ¥ LI NS FS BS FF
3 3 3 4 y
377.
— 437 —
M. Lefebvre. 100 livres
La charge vacante de M. Jacobs de Vertin. 100 »
M. Van Tienne. 100 »
M. Valgrat. 100 »
M. Demarcq. 100 >
M. Chrétien Libert. 100 »
M. François Libert. 100 >
M. Van Zeller. 100 »
M. Laderrière. 100 »
M. Pierre-Chrétien Libert. 100 »
Secrétaires du Roi audienciers.
. Mesgalant. 100
M ”
M. de Madre (1). 100 »
Ses domestiques. o »
M. Merlande. 100 »
M. Enlard. 100 »
Ses domestiques. | 3 n
Secrétaires du Roi contrôleurs.
M. Vangermez (2). 1CO -
M. Mesplan. 100 »
M. Boucquel. 100 >
Veuves (de Secrétaires du Roi).
M™ Bonnet (3). 00 »
Ses domestiques. 2
(1) Denis de Madre, Seigneur de Bourlivet, anobli par sa charge.
N.G. T. I, 517. Il habitait rue des Augustins.
(2) Pierre-Maximilien de Vangermez, Seigneur de Breuze, anobli
par sa charge. N. G. T. Ill, 590.
(3) Adrienne Delfosse, sœur de Laurent qu'on a vu p. 413, et veuve
de Claude Bonnet, seigneur de Thimougies. N. G. T. I, 280.
— 438 —
M”° Dumortier (1). 50 livres
M"° Hudsebaut (2). 00 »
Ses domestiques. 3 on
M”° Camphin (3). 50 »
Ses domestiques. 2 »
Receveurs des Emoluments du Sceau.
M. Cazier de Breucq (4). 30 »
Ses domestiques. 2 »
M. Ternisien. 30 »
Ses domestiques. 2 »
Référendaires.
M. De Ghewiet (5). 30 »
Ses domestiques 2 p»
M. de Sart. 30 »
M. Cazier du Breucq (6). 30 »
M. de Flines (7). 30 »
Greffier expéditionnaire.
M. Cambier. 60 »
Ses domestiques. 2
(1) Madeleine Bonnet, fille des précédents, veuve de Charles-Emma-
nuel du Mortier. N. G. T. II, 696.
(2) Marie-Josèphe de Moulembay, veuve de Jacques-Hyacinthe
Hudsebaut. N. G.T. II, 331.
(3) Marie-Josèphe Cazier, veuve de Jacques-Philippe Cazier, seigneur
de Camphain. N. G. T. IIT, 435.
(4) Adrien Cazier, seigneur du Breucq. N. G. T. II, 438. Il était
frére de Jacques-Philippe.
(5) Georges de Ghewiet. N. G. T. II, 103.
(6) Pierre-Joseph Cazier, fils d’Adrien. N. G. T. II, 439.
(7) Robert-François. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XX,
p. 160.
— 439 —
Chauffecires.
M. De la Salle. 30 livres
M. Constant. 30 »
Ses domestiques. 2 »
M. Robiens. 30 »
Ses domestiques. 8 »
M. Paul Baccart. 30 »
Valets de Chauffecires.
M. Deskevel. 30 »
M. Masquilier. 80 »
M. Moreau. 30 »
M. de Ronquier. 30 »
Porte-Coffre.
M. Barré. 30 »
M. Desnoyer. 30 »
M. Herscap (1). 30 »
M. Huyse. | 30 »
OFFICIERS DU BAILLIAGE (1).
M. Van der Gracht, grand bailli (3). 120 »
Trois valets, deux servantes. T »
M. Hattu, lieutenant-général (4). 100 »
Deux domestiques. 3 »
(1) Guillaume Hersecap. N. G. T. II, 268.
(2) En 1707 et 1708.
(3) Antoine-Ignace Van der Gracht, S‘ de Fretin. Cf. Aun. de la
Noblesse, t. XXXI, p. 249.
(4) Pierre-François Hattu, écuyer, S' de Cordes, fils du président au
Parlement. N. G. T. II, 196.
— 449 —
M. de Moulembay, lieutenant-particulier (1). 100 livres
Un domestique.
M. Des Champs, conseiller (2).
Deux domestiques.
M. Malotau, id. (3).
Un domestique.
M. Le Maire, id. (4).
Un domestique.
M. Druez, id. (5).
M
M
M
Un domestique.
. Hoverlant, id. (6).
. Baulin, id. (7).
Un domestique.
. Crombreughe, avocat du Roi.
Un domestique.
M. Simon, conseiller garde-scel.
Le greffier.
# 1% % 3 + 4 7% »
SE Sressrwsn8rw Sur
% + 3 8
—
OFFICIERS DE LA CHAMBRE DES ETATS
DE TOURNAI (:).
M. de Beaurepaire (9). 60 »
Ses domestiques. 3
{1) Charles de Moulembaix. N. G. T. II, 742.
- (2) Guillaume des Champs, S* de Béthomez. N. G. T. I, 429.
(3) Henri-Philippe Malotau. N. G. T. II, 545.
(4) Georges-Simon le Maire. N. G. T. Il, 520.
(5) Albert Druez. N. G. T. I, 660.
(6) Jacques-Gabriel Hoverlant, S' de la Motte, puis da Carnois.
N. G. T. II, 312.
(7) Denis Baulin. N. G. T. I, 200.
(8) En 1708.
(9) Thierry-Ignace Errembault, S' de Beaurepaire, bailli des Etats.
Cf. La Noblesse belge 1891, 17° partie, p. 72.
— 44] —
= = & © & = &
M. d'Havellus (1). . 60 livres
Ses domestiques, 3 »
. Dubois d'Inchy (2). 60 -
Ses domestiques. 1 -
. d'Hollain (3). 60 -
Ses.domestiques. 2 »
. Scorion (4). 60 -
Ses domestiques. 3 »
. Copin (5). 60 »
Ses domestiques. 3
. Delfosse (6). 60 »
Ses domestiques. 4 »
. de la Loquerye (7). 60 »
Ses domestiques. 4 »
. d'Harchies (s). 60 -
Ses domestiques. 2 »
(1) Jacques-Calixte de Calonne, S' d’Hauchin et d'Havelus, grand-
bailli de Mortagne et grand-prévôt de Saint-Amand. N. G. T. I, 356
(2) Jean-Baptiste du Bois, S* d’Inchy, grand-bailli de Rumes.
N.G. T. I, 245.
(3) Jean-Nicolas de Hollain, S° du Moncheau, bailli de Warcoing.
N. G. T. II, 290.
(4) Jean Scorion, St de la Blommerie, grand-bailli d’Espierres. Ann.
de la Noblesse, t. XXII, p. 319.
(5) Charles-Louis Coppin, S' d'Ossogne, ba:lli de Pecq. N. G. T.
T, 550.
(6) Nicolas Delfosse, créé baron d’Espierres en 1720, conseiller pen-
sionnaire des Etats. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XVII, p. 138.
(7) Laurent Delfosse, père du précédent, S' de la Locquerie et du
Marquais, trésorier général des Etats, fut anobli en 1696.
(8) Antoine-Francois de Harchies, greffier des Etats, bailli et rece-
veur de l'abbaye de Saint-Amand. N. G. T. II, 181.
— 44 —
EXTRAITS DES ROLES DE LA CAPITATION.
2° Partie (1746-1747).
MAGISTRAT.
Les Prévôt et Jurés.
1746
M. le grand prévôt. | vacat
M. Dusart, juré (1). 40 livres
Un valet, une servante. 3 »
27° juré. vacat
M. Cazier du Broeucq, id. (2). 40 livres
Un valet, une servante. 3 »
M. Vranx, id. (3). 40 »
M. Simonon, id. (4). 40 »
Un valet, une servante. 3 »
6™° juré. vacat
M. de Vertegans, conseiller (5). 40 »
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 n
M. Hoverlant, conseiller (6). 40 »
Une servante. ; 2°»
(1) Noél-Joseph le Couvreur, écuyer, S' du Sart, fils du président au
Parlement cité p. 428. N. G T. I, 597.
(2) René-François Cazier, chevalier, S' du Brœucq, bailli général
du temporel de l’Evêché. N. G. T. II, 440.
(3) Ignace-François Vranx, conseiller surintendant du Mont-de-Piété.
Cf. Aun. de la Noblesse, t. VI, p. 296.
(4) Jean-Baptiste Simonon, de Liège, anobli en 1750. N. G. T. II, 463.
(5) Jean-François Vertegans, inscrit au rôle de 1707-1708 (v. p. 435),
décédé en 1751. N. G. T. III, 606.
(6) Auguste-Gabriel-Joseph Hoverlant, S' du Carnois, anobli en 1780.
N. G. T. II, 312.
— 443 —
1746
M. Depestre, greffier (1). 40 livres
Une servante. | 2 »
M. Presin, trésorier (2). 40 »
Un valet, deux servantes. 5 »
M. Delvigne, procureur fiscal (3). 40 »
Un valet, une servante. 3 »
M. Hersecap, greffier criminel (4). 40 »
Une servante. 2 »
Le S° Faligan d'Ordillies, contrôleur (5). 40. »
Un valet, deux servantes. . D »
M. de la Croix, second fiscal (6). 20 »
Un valet, une servante. 3 on
1747
M. de Templeuve, grand prévôt (7). 65 livres
Un cocher, deux valets, un cuisinier,
deux filles de chambre et une rela-
veuse. | 12 »
M. du Sart, juré. 40 »
Un valet et une servante. 3 »
M. du Coutre, id. (8). 40 »
Un valet et une servante. 3 on
(1) Paul-Joseph de Pestre, écuyer. Cf. Annuaire de la Noblesse,
t. XXXV, p. 223.
(2) Jacques-Joseph Presin, S' du Hennocq, anobli en 1754. N. G. T.
Ill, 166. |
(3) Nicolas-Frangois-Joseph de le Vigne, écuyer. N. G. T. III, 614.
(4) Bruno-Dominique Hersecap, licencié és lois. N. G. T. II, 272.
(5) Ives-Joseph Falligan, écuyer, seigneur d'Hourdellies,
(6) Ghislain Falligan, père du précédent, seigneur de la Croix,
anobli en 1742 (Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique 1884, p. 129).
(7) Louis-Frangois-Joseph Desmaisiéres, S' de Templeuve. Cf. Ann.
de la Noblesse, t. XX VI, p. 111.
(8) Denis-Joseph Errembault, S' du Coutre, du Maisail, etc. Cf. La
noblesse belge 1891, 1'* partie, p. 69.
— 444 —
1747
M. Longueville, id. (4). 40 hvres
Un valet et une servante. 3»
M. Cazier du Broeucq, id. . 40 »
Un valet et une servante. 3 »
M. Cocquéau de Vestbroucq, id. (2). 40 »
Un valet et une servante. | 3 7
M. Van der Heyden, id. (3). 40 »
Un valet et une servante. 3 »
Les autres membres de ce collège sont les mêmes
qu'en 1747.
Eschevinage.
1746
M. Dubois, dit d'Hoves, mayeur (4). 65 livres
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 »
M. de Levreghem, échevin (5). 40 »
M. le baron d'Espierres, id. (6). 40 »
Un valet, un cocher, deux servantes. 7 »
M. de Vesbroucq, id. (7). 40 »
Un valet, une servante. 3 on
4e échevin. | vacat
M. Janart, id. 40 livres
| Une servante. 2 »
(1) Nicolas-Josepb, avocat. N. G. T. II, 487.
(2) Pierre Cocqueau, échevin en 1746, v. plus loin.
(3) Charles Van der Heyden, ancien capitaine au régiment de la
Marck. N. G. T. II, 281.
(4) Robert-Augustin du Bois de Hoves, écuyer, seigneur du grand
Manain, fut grand prévôt de Tournai. N. G. T. 1, 254.
(5) Charles-François de Vertegans, seigneur de Leverghem du chef
de sa femme Marie-Anne-Francoise de Landas. N. G. T. I, 70 et III, 607.
(6) Bruno-Auguste, baron del Fosse et d’Espierres (Cf, Annuaire de
la Noblesse de Belgique 1863, p. 141). D’après le tarif de Ja capitation,
il aurait di payer 250 livres 4 cause de son titre.
(7) Pierre-Louis Cocqueau, époux de Françoise de Schynckele, dame
de Westbrouck. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XX XIII, p. 75.
— 445 —
1746
M. Gaspard Delvingne, id. (1). . 40 livres
Deux servantes. 4
M. de la Balequier, conseiller (2). 40 »
Un valet, une servante. 3 on
M. Cazier de Bohé, greffier (3). 40 »
Un valet. 1 »
M. Meyer, greffier de Saint-Brice. 40 »
Un valet, une servante.
1747
M. de la Hamayde, mayeur (a). 65 livres
Un valet et deux servantes. o »
M. le baron d’Espierres, échevin. 40 »
Un cocher, un valet et deux servantes. 7 »
M. Jannart, id. 40 »
M. Dupret, id. (5). 40 »
Un valet et une servante. 3 »
M. De Bonnières, id. (6). 40 »
M. De Mortange, id. (7). 40 »
Une servante et un valet. 3 »
M. Liétart, id. 40 >
M. Delabalequerre, conseiller. 40 »
Un valet et une servante. 3 7
M. Cazier de Bohé, greffier. 40 »
(1) Fils de Gaspard de le Vingne, mentionné ci-dessus, p 420.
(2) Denis-Joseph Jacquerie, écuyer, seigneur de la Balesquière.
N. G.T. II, 367.
(3) Jacques Cazier, écuyer, seigneur de Bauhez. N. G. T. II, 437.
(4) Jean-François-Thierry-Joseph de la Hamayde, écuyer, seigneur
de Soubrechies, fils de François-Joseph, cité p. 417.
(5) Gaspard-Joseph du Pré, avocat, anobli en 1726; son père est
mentionné, p. 397. N. G. T. III, 146.
(6) Louis-Joseph Bonnier, dit de Bonnières, écuyer, seigneur de
Montgarni. N. G. T. J, 282. ©
(7) Louis-François-Adrien de le Vigne, écuyer, seigneur de Mortange,
avocat. N. G. T. III, 615.
— 446 —
. 1747
M. Meyer, greflier de Saint- Brice. 40 livres
Un valet et une servante. 3 »
Employés au bureau des traites de cette ville
et lieux en dépendants.
1746-1747
Le sieur Marchilie, receveur. 40 livres
Le sieur Vanderlant, contrôleur. 30 »
Onze employés.
État des employés dans les fermes d’eau-de-vie
et tabac.
Le sieur Levasseur, directeur. 20 »
Le sieur Haccart de Guisenie, contrôleur (1). 6 »
Le sieur Carpentier, receveur. 10 »
La veuve Midavaine, receveuse. 6 »
Vingt-six employés.
État des employés pour les droits de brasserie.
Le sieur de Calonne, receveur (2). : 10 »
Six employés.
Conseillers assesseurs.
Le sieur Liétard (3). 33 »
Le sieur Pauvwels (4). 33 »
Trois servantes. 6 »
(1) Louis-Pierre-Théodore Haccart, écuyer, S' de Ghissegnies.
N. G.T. II, 162.
(2) Hermés-FrancoisJoseph. N. G. T. I, 358.
(3) Il n'est pas inscrit au rôle de 1747.
(4) Pierre-Joseph Pauwels, fils de Christian, cité p. 390. N. G T.
I, 71.
— 447 —
1746-1747
Le sieur Druez de la Marliére (1). 33 livres
Un cocher, un valet, une servante. D »
Le sieur Nicolas-Joseph Delécole (2). 33 »
Le sieur Dumortier (3). 33»
Le sieur Jacques Baudhine, clerc de la géné-
rale recette, dit greffier des finances. 10 »
Commis au Clapet.
La veuve du sieur Garin, receveuse. 40 »
Le sieur Liévou, premier commis (4). 20 »
Le sieur Lacqueman, contrôleur (5). 20 »
Dix-sept massiers, sergents et autres.
Dix-sept sergents bâtonniers.
D —————
ÉTAT DES OFFICIERS DE LA CHAMBRE
DES ÉTATS DE TOURNAI.
M. Dubois de Harnes (6). 40 »
Domestiques. 3 »
M. Derasse (7). 40 »
Domestiques. 2 »
(1) Louis-Francois-Joseph Druez, S' de la Marliére 4 Orcq. fils de
l'avocat Druez, cité p. 386. N. G. T. I, 661.
(2) Ce Delescolle, fabricant d’étoffes, eut pour gendre Piat Lefebvre,
qui développa son industrie et en fit la Manufacture impériale et royale
de tapis. Cf. Les tapisseries de Tournai par E. Soil, p. 80.
(3) Pierre-Joseph du Mortier. N. G. T. II, 681.
(4) Jacques-Joseph Liévou? N. G. T. If, 474.
(5) Pas inscrit au rôle de 1747.
(6) Antoine-Guillaume Dubois, écuyer, seigneur de Harnes à Rumes,
député ordinaire des Etats de Tournai et Tournaisis en qualité de
grand bailli de Rumes. N. G. T. I, 246.
(7) Maximilien de Rasse, fils de Martin qu'on a vu p. 388, seigncur
=
— 448 —
1746-1747
M. Scorion (1). 40 livres
Domestiques. 2 »
M. De Gesnes. 40 »
Domestiques. | 1 >
M. Deuwaerders, conseiller (2). 40 »
Domestiques. 3 on
M. Van Rode, trésorier (3). 40 >
Domestiques. 3 »
M. Bonnet, greffier (4). | 40 »
Domestiques. 2 0
M. De Beaumarché, commissaire (5). 20 »
Domestique. 1 »
M. De Baupré, procureur syndic (8). 20 »
Domestique. 1 >»
Quatre huissiers.
de la Faillerie, anobli en 1738, député aux Etats en qualité de bailli de
Warcoing. N. G:T. III, 261.
(1) Jean-Robert-Ignace Scorion, seigneur de la Blommerie, grand
bailli d’Espierres et en cette qualité député ordinaire aux Etats, Cf.
Annuaire de la Noblesse de Belgique 1868, p. 319.
(2) Jean-Baptiste-Ignace-Joseph de le Vigne, écuyer, seigneur de
Deurwaerders, licencié ès droits. N. G. T. IT, 615. Jl habitait rue de
l'Abliau. |
(3) Ignace-Séraphin-Joseph Van Rode, écuyer, seigneur de Beauterre,
reconnu noble en 1758; il était fils d'Ignace-François, mentionné
p. 435, |
(4) Pierre-Antoine Bonnet. N. G. T. II, 279. .
(5) Charles-Joseph-François Roussin, écuyer, seigneur de Beau-
marché. N. G. T. I, 180.
(6) Maréchal de Bonpré. N. G. T. Il, 163.
— 449 —
OFFICIERS QUI COMPOSENT LE BAILLIAGE
DE TOURNAI.
1746-1747
M. Vander Gracht, grand bailli (1). 120 livres
Un valet et trois servantes. 6 »
Lieutenant-général. vacal
. Dumortier, lieutenant particulier (2). 100 livres
Trois domestiques. 4 »
. Dumortier, conseiller garde-scel (3). 30 »
Trois domestiques. 4 5»
. d’Ysembart de Vreichem, conseiller (4). 30 »
Deux domestiques. 2
. Decau, conseiller (5). 30
Deux domestiques. 2
. De Glarges, conseiller (6). 30 »
Deux domestiques. 3
. Druez, conseiller (7). 30
Un domestique. ]
Vacant : l'office de conseiller du s’ Perdu.
» l'office de conseiller du s’ Derasse.
= £ & EE & &
(1) Louis-Frangois Van der Gracht, seigneur de Fretin, fut président
du Conseil provincial établi à Tournai en 1776. Cf. Annuaire de la
Noblesse de Belgique, 1877, p. 251.
(2) Philippe-Hubert-Alexandre du Mortier. N. G. T. II, 682.
(3) François-Dominique du Mortier, père du précédent, loc. cit.
(4) Charles-Joseph d’Ysembart, écuyer, seigneur de Vreichem, fils
de Charles, cité p. 416. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique,
1867, p. 21.
(5) Guillaume-Charles-Joseph Décau, avocat, seigneur de Marquain.
N. G.T. I, 630.
(6) Jean-Baptiste-Léopold de Glarges, écuyer, seigneur de Condé.
N. G. T. If, 110.
(7) Amé-Guillaume-Joseph Druez, frère du seigneur de la Marliére.
N.G.T. I, 661.
ANNALES. III. 29
— 450 —
1746-1747
M. Coulon, avocat du Roy (1). 30 livres
Deux domestiques. 2
M. Le Couvreur, procureur du Roy (2). 30 »
Deux domestiques. 2 9
Vacant : l'office de greffier.
» l'office de receveur des épices.
Le sieur Malotau, premier commis-juré. 6 »
Deux domestiques. 3 »
Huit sergents à cheval, six sergents à pied,
un geôlier, un priseur.
CAPITATION DES NOBLES.
Paroisse Notre-Dame.
M. le comte de Sainte-Aldegonde (3). 250 livres
Un cocher, une cuisinière, une fille de
chambre, une garde et deux valets. 10 >»
M. de Templeuve (4). 120 »
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 »
M°!° de Cazier. 6 »
Une cuisiniére. 2 on
M. de Leverghem (5). 40 »
Une servante. 2 »
(1) Antoine-Joseph Coulon. N. G. T. III, 698.
(2) Henri-Joseph le Couvreur Delville. N. G T. I, 602.
(3) Philippe-Albert, comte de Sainte-Aldegonde, fils de Philippe-
Albert et de Catherine de Monnel, mourut en 1746; sa veuve, Rose
d’Esclaibes est inscrite pour 1747. Cf. Goethals. Miroir des notabilités
nobiliaires, t. Il, p. 615. Il habitait en haut de la rue Saint-Martin,
peut-être dans l'ancien hôtel de Monnel, qui dépendait de la paroisse
Saint-Nicaise en 1696, v. p. 374.
(4) V. p. 443.
(5) V. p. 444.
— 451 —
1746-1747
M. le comte de Mouscron (1). 250 livres
Un cuisinier, un cocher, trois ser-
vantes, trois valets. 15 »
Me d’Andelot. 20 »
Paroisse Saint-Piat.
M™ de Rasse (2). 6-20 livres
Deux servantes, un valet. D »
M”° de Rouchefort (3). 20 »
Une servante, un valet. 3 »
M. Coix de Kervil (4). 6 »
Une servante. | 2 on
M. de Ronne (5). 40 »
Une servante, un valet. 3 »
M. de Gaest (6). 120 »
Un cocher, une servante, un valet. D »
M. de Flines du Fresnoy (7). 40 »
Un cocher, une servante, un valet. D »
(1) Frédéric-Englebert-Maximilien-Joseph d’Ennetiéres, comte de
Mouscron, marquis des Mottes, baron de la Berliére. Cf. Goethals.
Miroir des notabilités nobiliaires, t. I, p. 970. Il habitait rue Saint-
Martin, dans l'hôtel qui appartient aujourd’hui à M. Louis Duquesne,
commissaire d'arrondissement. |
(2) Françoise-Caroline-Josèphe Van der Heyden, veuve de Denis-
Joseph de Rasse, anobli en 1738. N. G. T III, 261.
(3) Adrienne de la Motte Baraffe, veuve de Pierre d’Antoing, S' de
Rougefort 4 Mourcourt. N. G. T. II, 732.
(4) N. G. T. If, 546.
(5) François-Ghislain le Louchier, frère cadet du seigneur de
Popuelles. N. G. T. II, 501. Il habitait rue des Jésuites, dans l'hôtel
d'Aubermont, qu’il tenait de sa mère, Marie-Caroline d'Aubermont.
(6) Jacques-Michel de Gaest, seigneur de Braffe. N. G. T. II, 91.
Il habitait quai Taille-Pierre.
(7) Louis-Jean-Baptiste de Flines, seigneur du Fresnoy (Annuaire de
la Noblesse de Belgique, 1866, p. 157).
— 452 —
1746-1747
M. Dupret (1). 6 livres
Deux servantes. 4 n
M. Van der Heyden (2). 6 »
Deux servantes. 4 »
M”™ Roger (3). 6 »
Paroisse Saint-Quentin.
M°"° de Rumbecq (4). 6 livres
Une servante. 2
M. Dedel (5). 6
Une servante, un valet. 3 p»
M*"* de Roubaix (6). | 6
Une servante. 2
M. d’Ysembart d'Autour (7). 40 >»
Une servante. 2 n
(1) Gaspard-Joseph du Pré, avocat, membre de la Magistrature
tournaisienne de 1743 à 1759, anobli en 1726. N. G. T. Ill, 146,
habitait rue Saint-Piat.
(2) Peut-être Charles Van der Heyden, capitaire au régiment de Ja
Marck, membre de la Magistrature tournaisienne de 1746 & 1749.
N.G. T. II, 281. Il est inscrit aussi dans la bourgeoisie et habitait
rue de la Ture.
(3) Agnès-Josèphe le Febvre de Barry, veuve de Thierry-Charles
Rogiers, écuyer, seigneur de Saint-Antoine, N. G. T. III, 350.
(4) Sans doute une des filles de René de Thiennes, comte de Rumbeke,
baron d'Ere. Cf, Goethals, dictionnaire généalogique.
(5) Jacques Dedel, seigneur de Bricebergue, juré de Tournai, rece-
veur général des domaines. N. G. T. 1, 351. Inscrit dans la bourgeoisie
en 1746, il habitait rue Perdue.
(6) Marie-Catherine de Roubaix, dame de Portingal, fille du con-
seiller au Parlement, cité p. 429. N. G. T. III, 406. Elle était inscrite
dans la bourgeoisie en 1746.
(7) Adrien-Francois d'Ysembart, seigneur d’Autour, fils cadet de
Charles d'Ysembart, cité p. 416. Il babitait rue de Cologne. Cf.
Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1867, p. 307.
— 453 —
1746-1747
M°°° Cazier de Brankestin (1). 6 livres
Une servante. 2 »
M”™ la comtesse d'Hust (2). 125 »
Un secrétaire, un cocher, deux valets,
trois servantes. 14 >
M. Caneau de Cramelle (s). 6 »
M. de Mortange (1). 20 »
Paroisse Saint-Nicaise.
M™ Errembault de Chin (5). GO livres
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 »
M°"° de Beaurepaire, demeurant chez
M°° de Chin (6). 6 »
M°"* Hoverlant et sa sœur (7). 12 »
Une servante. 2 »
M. le baron de Rongy (8). 200 +.
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 »
(1) Marie-Ernestine-Henriette Cazier, dame de Braquestin, épousa
en 1750 René-Frangois Cazier du Breucq. N. G. T. II, 438. Ils Labi-
taient rue des Maux,
(2) Anne-Thérése de Renialme, dite de Cordes, veuve de Charles-
Alexandre d'Eselaibes, comte d'Hust. Elle se remaria en 1750 avec
Jean-Baptiste-Joseph de la Cour de Vilé. N. G. T. I, 570.
(3) Gabriel-Joseph Craneau, Seigneur de Cramelles. N. G. T. I, 378.
. (4) Louis-François-Adrien de le Vigne, seigneur de Mortange,
N. G. T. III, 615.
(5) Marie-Louise Delfosse, veuve de Marc-Antoine de Bargibant,
Sr de Chin, et de François-Louis Errembault S' du Rosoir. Cf. La
Noblesse belge 1891, 1° partie, p. 72. Elle babitait en la roque
Saint-Nicaise.
(6) Errembault de Beaurepaire.
(7) Anne-FrançoiseLouise et Élisabeth-Françoise Hoverlant du
Beddelard ; l’une d'elles est inscrite aussi duns la bourgeoisie, v. ci-après,
où est leur véritable place. N. G. T. Il, 314.
(8) Baudry-Francois-Nicolas de Roisin, fils de Baudry-Francois,
cité p. 366. N. G. T. Il, 370.
— 454 —
1746-1747
M°"* Caneau (1). 6 livres
M™ Musart. 6 »
Paroisse Sainte-Marie-Madeleine.
M°'e Luytens d’Esparqueau (2). 6 livres
Une servante. 2 »
M°"* de Foubert (3). 6 »
M. de Kerchove (4). 6 »
Une servante. 2 »
M™ de la Hamayde. 20 »
Une servante. 2 »
M°"° Cazier de la Potterie (5). 6 >
Paroisse Saint-Jacques.
M. Faligant et son frère, demeurant chez
M. de Vesbroucq (6). 12 livres
M. du Châtelet (7). 120 »
Un cocher, deux servantes, un valet. 7 2
(1) Ghislaine-Josèphe Caneau, fille d'un conseiller Secrétaire du Roi.
N. G. T. I, 380.
(2) Marguerite-Antoinette. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, ‘
1866, p. 226.
(3) Marie-Anne Isberghe Van den Steen de Fouberghe. N. G. T. II,
658.
(4) Charles-Norbert-Francois Van de Kerchove, né & Gand, était
gendre de Guillaume de Pape, Seigneur d'Hallebast, cité p. 375: il
habitait rue des Augustins.
(5) N. G. T. II, 438.
(6) Henri-Ive et Antoine-Joseph, Seigneur de Saint-Antoine, fils d'Ive
Falligan, cité p. 416, (Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1884,
pp. 127 et 128). Ils habitaient rue Saint-Jacques.
(7) Jean-François-André le Vaillant, Seigneur du Châtelet, de Merlain
et de Jollain, capitaine dans les gardes À cheval du Roi d'Espagne. Cf.
Annuaire de Ja Noblesse de Belgique, 1864, p. 246.
— 455 —
1746-1747
M. le chevalier d’Espierres, demeurant chez
M. son frère (t). 6 livres
M. Errembaut du Coutre (2). 40 >»
Une servante et un valet. 3 »
Me Errembaut, demeurant chez M. du
Coutre. 6 »
M. le comte de Saint-Genois (3). 250 »
Un cocher, deux servantes, un valet. 7 »
M. d'Hollain (4). | 40 »
Une servante. 2 »
M. du Fermont (5). 40 »
Un cocher, trois servantes, un valet. 9 »
M"° de Pascandal (6). 20 >
M. du Haulieu (7). | 40 »
Deux servantes et un valet. 5 on
(1) Antoine-François del Fosse, frère cadet du baron d'Espierres. La
famille Delfosse d'Espierres babitait, depuis 1704, l'hôtel occupé actuel-
lement par M. Jules Desclée, rue Saint-Jacques. Cf. Annuaire de la
Noblesse de Belgique, 1863, p. 141.
(2) Denis-Joseph Errembault, Seigneur du Coutre, mayeur des éche-
vinages. Cf. La Noblesse belge, 1891, 1™ partie, p. 69.
(3) Jérôme-Albert de Saint-Genois, comte de Grandbreucq et d’Esca-
vaffles, né à Ath, fut grand-prévét de Tournai, chambellan et conseiller
d'État de l'Impératrice Marie-Thérèse. N. G. T. III, 444. I] habitait
rue du palais Saint-Jacques.
(4) Pierre-François-Joseph de Hollain, petit-fils du bailli de Warcoing,
v. p. 417. Il habitait rue Saint-Jacques.
(5) Philippe-François des Enffans, Seigveur du Fermont, puis du
Ponthois. N. G. T. II, 10. Il habitait rue des Carmes.
(6) Marie-Albertine-Joséphe Errembault, veuve d’Eléonor le François
et d'Antoine Hovine, Seigneur de Paschendaele 4 Dottignies. Cf La
Noblesse belge, 1891, 1'e partie, p. 62. Sa résidence était rue des
Sœurs-Noires.
(7) François Bonaert, d'Ypres, époux de Claire le Francois, qui était
fille de M™* de Passchendaele et veuve d'Ignace de Flines, S* du Fresnoy
et de Hautlieu. Ann. de la Noblesse V, 99 et XX, 157.
— 456 —
1746-1747
M*"* de Beaurepaire (1), demeurant chez
M™ de Pasquendal. 6 livres
M. de Corbery (2). 40 >
Un valet, une servante. 3 on
M™ du Maisnil. 20 »
Une servante, un valet. 3 »
M°"° de Bocarmé (3). 6 -
Une servante. 2 »
M. de Lossy (4). 120 >
Une servante, un valet. 3 »
M"™ Cazier de Bohé (5). 20 »
Une servante. 2 »
M™ de Lendoncq, douairiére (6). 20 »
Un cocher, deux servantes, un valet. 7
M*"* de Visserie (7). 6
Une servante. 2 »
M. de Visserie (8). 6
M°"° de Mullet (5). 6
(1) Errembault de Beaurepaire.
(2) Jean-François-Joseph de Gaest, Seigneur de Corbry. N. G. T.
II, 91.
(3) Fille de Jean-François Visart, Seigneur de Ponange, Bury, Bitre-
mont et Bocarmé. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864,
p. 258.
(4) Jean-Baptiste de Lossy, Seigneur de Froyennes et de Warmez.
Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1861, p. 172.
(5) Marie-Anne Falligan, veuve de Jean-Benolt Cazier, Seigneur de
Bauhez, greffier héréditaire de l'échevinage de Tournai. N. G.T.II, 436.
(6) Marie-Philippine de Chastillon, veuve de Jean-Philippe Isebrant,
Seigneur de Lendoncq. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1850,
p. 214. ©
(7) Ciaire-Robertine-Angélique de Vissery, petite fillette de Charles-
Francois.
(8) Séraphin-Joseph-François de Vissery, Seigneur de Beaulieu,
frère de la précédente. N. G. T. III, 637.
(9) Marie-Constance de Mullet, dame de Noirterre, nièce du suivant.
— 457 —
. 746-1747
M. de Mullet (1). 6 livres
M™ de Gomesdias (2). 6 »
Une servante. 2 »
M™ Sourdeau. . 20 »
M°°° Dony (3). 6 »
Une servante. 2 »
Paroisse Saint-Brice.
M. de la Hamayde (4). 40 livres
Deux servantes et un valet. D »
M”° Lecocq (5). 20 »
Une servante. 2 »
M. de Maurepas (6). 40 »
Un cocher, deux valets, une servante. 6 »
M*"* de Wavrans (7). 6 »
M. Daman (s). 120 »
Un valet. " l >»
M. Doisson (9). 40 »
(1) Charles-Louis-Albert de Mullet, fils du conseiller au Parlement.
cité p. 429. N. G. T. II, 752.
(2) Cf. N. G. T. IT, 126.
(3) Jacobs d Ognies.
(4) Jean-François-Thierry-Joseph de la Hamayde, Seigneur de Sou-
brechies, mayeur, puis grand-prévôt de Tournai, fils de Français-
Joseph, cité p. 417. Il habitait au Becquerel.
(5) Anne-Marie-Christine de Haynin, veuve de Philippe François
Lecocqz.
(6) Léger-Charles-Maximilien Robert, Seigneur de Grand-Morpas
(Annuaire de la Noblesse, 1860, p. 233).
(7) Marie-Henriette de Wavrans, mariée en 1752 avec Charles
Presin. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XVI, p. 260.
(8) Antoine-Louis, vicomte d'Hérinnes, grand prévôt de Tournai.
N.G. T. I, 120.
(9) Marc-Joseph Doison, Seigneur de Neuville. N. G. T. I. 659,
anobli en 1739, habitait rue Barre Saint-Brice.
— 458 —
| 1746-1747
M™ de Viescourt (1). 20 livres
Une servante. 2 »
M. de Léaucourt (2). 120 >
Un cocher, une servante, un valet. D +
M™° de Bonstetten (3). 20 »
Une servante. 2 »
M. de la Catoire. 40 »
Une servante, un valet. 3 »
M™ de Warsage (4). 6 »
Une servante. | 2 »
M. le baron de Bousbecgq (5). 250 »
Une servante, un cocher, deux valets. 6 »
M°"* de Bousbeque (6). 6 »
Une fille de chambre. 2 »
M°"° du Chatelain (7). 6 »
M°"° de Rongy et sa sœur (8). 12 »
Une femme de chambre. 2 »
(1) Marie-Catherine de Sucere, veuve de François-Joseph de Cambry,
Seigneur de Viesecourt (Généalogie de la famille de Cambry par le
Cte P. A. du Chastel, au t. XXIII, de nos Mémoires, p. 491).
(2) Charles-Joseph-Ignace Scorion, Seigneur de [.éaucourt (Annuaire
de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 318).
(3) Agnès Mondet, veuve d'Albert, baron de Bonstetten (Annuaire
de la Noblesse de Belgique, 1852, p. 308).
(4) Marie-Catherine-Louise-Joseph de Calonne, veuve de Gilles de
l’Hostellerie de la Falloise, seigneur de Warsage, né A Wandre. N. G.
T. I, 349. Elle habitait rue de l'Abliau.
(5) Pierre le Vaillant, baron de Bousbeke, seigneur de Waudripont.
Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864, p. 242.
(6) Agnès le Vaillant, fille du précédent, mariée en 1746 avec Antoine
du Puich de Mesplace. Elle habitait rue du Sceau. |
(7) Anne-Victoire Chastelain de Poix. N. G. T. III, 60.
(8) Charlotte-Florence et Marie-Maximilienne-Albertine de Roisin
Rongy. N. G. T. IIIf, 369 et 370. Elles habitaient rue d’Obignies.
— 459 —
1746-1747
M. le chevalier de Maulde (1). 6 livres
Une servante, un valet. 3 »
“M°*"© Denain, chez M°* Renuit.
Paroisse Saint-Nicolas.
M”* Van der Gracht, douairiére (2). 20 livres .
M”™¢ Bernard (3). 6 »
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 >»
M. le comte d’Ayasasa (4). 290 »
Trois servantes, un valet. 7 »
M. Dudzelle (5). 120 >
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 »
M. de Maubray (6). 40 »
M™ sa mère (1). 20 »
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 =
M. d’Archimont (8). 40 >
Un valet, deux servantes. 3 »
(1) Alexandre-Jacques-François de Maulde, seigneur de Condette et
de Mansart, dit le baron de Maulde, N. G. T. II, 604. IL habitait au
Marché aux bêtes.
(2) Marie-Ernestine de Croonendale, vicomtesse de Vlieringhe. veuve
d'Antoine-Ignace Van der Gracht, seigneur de Fretin, grand-bailli héré-
ditaire de Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique, 1877, p. 249.
(3) Peut-être s'agit-il de Françoise-Albertino Bernard, baronne de
Taintegnies, veuve de Charles-Clément du Wault et d'Alexis de Sou-
chiéres. Cf. C* du Chastel, généalogie de la famille Bernard, p. 75.
(4) Frauçois-Gaston-Joseph d'Ayasasa, comte d’Orroir, fut mayeur
des échevinages et grand-prévôt de Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse,
1864, p. 49. Il habitait rue du Château.
(5) Denis-Errembaut, seigneur de Dudzeele. (La Noblesse belge,
1891, 1 partie, p. 63). Il habitait au quai de l’Arsenal.
(6) Chrétien-Alexandre-Joseph de la Croix, seigneur de Maubray.
Ann. de la Noblesse de Belgique, 1850, p. 74. Il babitait au quai de
l’Arsenal.
(7) Jeanne-Frangois Van Hoorn, veuve d'Ignace de la Croix. Id. p. 73.
(8) Léon-Antoine de Formanoir, seigneur d'Archiqont, frère du sei-
— 460 —
1746-1747
M. du Longparois (1). 40 livres
Une servante. 2 »
M”™* de Prone (2). | 20 »
Une femme de chambre. 2 »
M°"° de Saint-Maure (3). 20 »
Deux servantes. 4 >»
M. Cocqueau (4). 40 »
Deux servantes, un valet. 5 »
M”° de la Motte. 20 »
Une servante. 2 »
M. Duquelon, cadet (5). 6 »
M. de Cambry (6). 40 »
Une servante, un valet. 3 -
M. de la Cazerie (7). 40 »
Un valet, deux servantes. 5 »
M. le vicomte de Blois (8). 290 »
Un cocher, deux servantes, un valet. To
M°"° de l’Espée et sa sœur. 12 »
Deux servantes. A »
gneur de la Cazerie. Cf. Ann. de Ja Noblesse de Belgique, 1879,
p. 130. Habitait rue S.-Bruno.
(1) Léon-Antoine Scorion, seigneur du Longparois, ancien capitaine
au service de France; nous ne savons ce qui justifiait son inscription
dans Ja noblesse, Ann. de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 312.
(2) Marie-Dorothée de Succre, veuve de François-Joseph Colins, sei-
gneur de Proven. N. G, T. III, 491.
(3) Marie-Alexandrine de Succre, damoiselle de S.-Maur. Cf. Id.
(4) V. pp. 443 et 444.
(5) Emmanuel-Joseph de Cambry, seigneur da Quelon. (Cf, t. XXIII
de nos Mémoires, p. 496).
(6) Jacques-Antoine-Honoré de Cambry, seigneur de Baudimont.
(Id., p. 497). .
(7) Nicolas-Bernard de Formanoir, seigneur de la Cazerie, juré de
Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique, 1879, p. 120.
(8) Charles de Blois, vicomte d'Arondeau. Cf. Ann. de la Noblesse de
Belgique, 1862, p, 67.
— 461 —
CAPITATION DE LA BOURGEOISIE.
Paroisse Saint-Pierre.
Rue pu Curg&.
1746-1747
La veuve du sieur Coulon. 30 livres
Le S' Sergeant, médecin. 24 »
RUE DES BRASSEURS.
Joseph Marlière, brasseur. | 20 »
André Leclercq, marchand ds charbon. 20 »
Le S' Gorin, brasseur. 20 »
Rue pu PuiTs-BEAUDUIN-L'EAU.
Le S' Defontaine, marchand. | 30 »
Le S’ Maquet, id. 20 »
Le S' Cardinal, id. 30 »
Le S' Antoine du Flos, id. 20 »
Le S' André Fourny, marchand de bas. 20 »
Le S" Lefebvre, marchand orfèvre (1). 30 »
RUE DE LA TRIPPERIE. :
La veuve Desffrennes, marchande. 20 »
Rue Du CHEverT SAINT-PIERRE.
Le S' Duthoit, épicier et rentier. 20 »
Le S* Rose, maitre filletier (2). 40-20 »
(1) Jacques Lefebvre, fils de Charles et de Marguerite de Rasse cités
p. 402, grand et souverain doyen de la Chambre des Arts. (Goethals,
Miroir des notabilités nobiliaires, t. 2, p. 524).
(2) Adrien Rose, N. G, T. II, 398.
— 462 —
Rue pu Puicx- WAGNoN.
Jean Colin, marchand de toilette. 20 livres
Rue aux Rats.
Guillaume-Joseph Dujardin, marchand,
bailli des eaux. 24 »
Paroisse Notre-Dame.
SUR LE Quay.
Le S' Poulin, brasseur. 30 livres
Demoiselle de l'Espée, rentière. 20 »
Sa sœur (1). 20 »
Une fille de chambre, une cuisinière. 4 -
Rue pes Fossés.
Le S' de la Croix. 30 »
Le S° Tribout, bailli-receveur (2). 40 »
Le S' Delporte, brasseur. 30 »
RUE DE CouRTRAI.
Le S' Lamonier, marchand. 20 »
Rue pu Four-CHAPITRE.
Le S' Pottier, granger du Chapitre. 20 »
Le S” Joseph Lecomte, marchand. 20 »
Le S' Vanros, marchand de vin. 30 »
(1) En 1747, elles furent inscrites dans la noblesse de la paroisse
S.-Nicolas. Cf. p. 460.
(2) Albert-Alexandre Tribou, seigneur de Godebry, directeur des
terres franches du Touraoaisis. N. G. T. III, 583.
— 463 —
Rue DAME-ODILe.
M°"* Brisseau, rentiére (1). 30 livres
Un valet, une cuisiniére. 3 »
RvuE DES CHAPELIERS.
Jacques-Joseph Quennoy, march“ de toile. 20 »
Rue aux Rats.
Le S' Martin, médecin. 30 »
Rue DE LA TÊTE-D'Or.
Le S* Dujardin, traiteur. 20 »
Le S™ Poupé, marchand. RO »
Le S' Vandal, marchand de vin. 30 »
D°"* Holle, marchande de drap (2). 30 »
Une servante, un valet. 3 -
Jean-Baptiste Delhaye, traiteur. 20 »
RUE DE LA TURE.
D‘"* la veuve d'Ombry, rentière (3). 30 »
Une cuisinière, un valet. . 8 »
La veuve Pontus, rentière. 20 »
Le S' Haviguier. 20 »
Le S‘ avocat Dubiez, rentier (4). 20 »
Son frère, rentier (5). 20 »
(1) Marie-Claire-Henriette Vrancx, veuve de Michel-Joseph Brisseau.
licencié és droits. N. G. T. I, 315.
(2) Françoise-Josèphe Donné, veuve de Jean-Georges Holl, N. G. T.
IT, 72.
(3) Marie-Elisabeth Carlier, veuve de Jean-Baptiste Simoa, dit
d'Ombry, procureur. N.G.T. III, 321. ;
(4) Pierre-Liévin du Biez. N. G. T. I, 230.
(5) Nicolas-Joseph du Biez. N.G.T. I, 229.
— 464 —
Rue DES Prisons (1).
D‘"* Longueville, marchande de vin (2). 30 livres
Une cuisinière, un valet, une garde
d'enfants. D -
Rue DE Paris.
Le S’ Marliére, rentier (3). 40 »
Rue Saint-Martin.
De" la veuve Havet, rentiére (4). 30 »
Deux servantes. 4 -
Le S' Watecant, marchand ou rentier. 30 »
Le S* Leman, médecin (5). 10 »
Philippe Leleu. 20 »
Le S* Bechez, licencié-ès-lois (6). 30 »
Pierre Delrue, maître filletier. 20 »
Paroisse Sainte-Marie-Madeleine.
RUE DE LA MADELEINE.
De Marie-Anne Delmotte, rentière. 25 livres
(1) Partie de la rue de Paris.
(2) Claire Capron, veuve de Gérard Longueville, premier directeur
de la Chambre de commerce de Tournai. N. G. T. Il, 488.
(3) Robert-Joseph Marlier. N. G. T. If, 563.
(4) Anastasie Everardo, veuve de Noël-Joseph Havet, banquier, sei-
gneur de Chastillon. N. G, T. II, 208.
(5) Gabriel-Joseph Leman, fils de François cité p. 407. N. G. T.
Ul, 443.
(6) Pierre Béchet, seigneur de Deunisse & Bassenge (prov. de Liége).
N. G, T. II, 590.
— 465 —
QUARTIER SEPT-FONTAINES.
1746-1747
Le S* Rose, rentier (1). 30 livres
Les d*!** Rose, ses sœurs. 20 »
Le S* Caters, père (2). 60 »
Un cocher, deux servantes. 6 -
SALINES.
Le S' Rouzé, marchand. 20 »
Le S* de Clippele (3), marchand. 40 »
Paroisse Saint-Piat.
GRANDE RUE (4).
Paul-Joseph Derasse, marchand, 30 livres
La veuve Gaspard Marissal, maître filletier. 20 -
Le S* Delvigne, marchand (5). 40 >
Trois servantes. 6 -
Le S* Henri Delvingne, rentier (6). 40 »
François-JosephSellier, maîtrehautelisseur. 20 »
Les enfants du S' Théodore Houzé, négociant 40 -
Un valet, une servante. 3 -
(1) Jean-François-Joseph Rose, licencié ès droits, fils de Jean-Fran-
çois cité p. 404. N. G. T. III, 396.
(2) Jean Caters, né à Maeseyck et maître des postes de cette ville,
s'établit à Tournai vers 1710 et y fut receveur des aides et subsides
ainsi que des revenus de l'évêché. Cf. Ann. de la Noblesse, 1854, p. 73.
Ii tint une banque. Ses deux fils, Guillaume et Jean, commanditérent
les grandes industries tournaisiennes de la fin du XVIII° siècle ; le pre-
mier fut associé de Péterinck; le second, de Piat Lefebvre. (Voir les
travaux de M. Soil sur la porcelaine et les tapis de Tournai).
(3) Jacques-Francois de Clippele, fils de Jacques cité p. 399. N. G.
T. I, 531.
(4) Comprenant la rue des Clairisses,
(5) Jacques-Joseph de le Vingne, fils de Gaspar cité p. 420.
(6) Fils de Bon cité p. 413. N. G. T. II, 45.
ANNALES. II, 30
— 466 —
1746 1747
Le S* Bury, rentier (1). 30 livres
Pierre Hostin, maître hautelisseur. 20 »
Une servante, un valet. 3
M. Verdure, commerçant hautelisseur (2). 40 »
Deux servantes. 4 n
D*"* veuve Scapcoman, rentiére (3). 25
M. Pottier, chaufournier, marchand de vin. 40 »
Deux servantes. 4
Rue MERDENCHON.
Le S' Bury, rentier. 30 »
M°'!° de Forest, rentière. 20 »
M°'! Hautrive, rentiére. 40 »
Deux servantes. 4 »
Veuve Queutry, rentière. 20 »
Le S* Deletombe, avocat (4). 10 »
Rue Durz.
Le S' N. Spital, marchand. 20 »
Le S' Boucher, calandreur. 30 »
RuE QUENNESON (5).
M. de Clipele, prêtre (6). | 40 >
M°*'* Paludanus, maîtresse des Sept-Douleurs. 2
(1) Antoine-Joseph de le Bury, seigneur de la Crulerie (N. G.T. I,
331) ou Piat-Joseph de le Bury (Id., 329).
(2) Louis-Gabriel-Joseph Verdure, seigneur de Bethomez.
(3) Marie Dismal, veuve de Jean-Léopold Schaepcooman, licencié ès
lois. N. G. T. III, 479.
(4) Jean-Baptiste-Joseph Deletombe. N. G. T. III, 546.
(5) Aujourd’hui rue des Récollets.
(6) Paul-François de Clippele, ancien curé de Warcoing. N. G. T.
1, 530.
— 467 —
1746-1747
La maîtresse de la Maison des orphelines. _—3 livres
La Mère Syndic des Récollets. 4 »
Jacques-Simon Flameng, chaufournier. 30 »
Rug SAINTE-CATHERINE.
M“"* la veuve du S° Hoverland (1). 20 »
Rue Cau (2).
Jean-Joseph Vinchent, tabellion (3). 25 »
Rue DES J&SUITES.
Le S* Pontus, rentier (4). 20 »
Deux servantes. 4 2»
La mère de M. Pontus (5). 20 »
Deux maîtresses des Manarres. 6 »
M°'!° Calonne, rentière (6). 30 »
M°!° Lucas, rentière. 30 »
M°'° Havet, rentière. 30 »
M°'° Wattecamp, rentière. 30 »
Rue MADAME.
Le S' d’Avesnes, marchand de basetrentier. 30 =»
(1) Marie-Madeleine-Josèphe Anris, veuve de Jacques-Gabriel Hover-
lant, seigneur de la Motte, puis du Carnois, conseiller pensionnaire des
Etats da Tournaisis et conseiller du Mont-de-Piété. N. G. T. II, 312.
(2) Actuellement rue des Procureurs.
(3) Cf. N. GT. III, 627.
(4) Gabriel-Louis-Joseph Pontus, pauvriseur de Saint-Piat. N. G. T.
II, 269.
_ (5) Marie-Angélique Lorthioir, veuve de Jean-Joseph Pontus. Id.
p. 270.
(6) Marie-Françoise-Josèphe de Calonne(?) N. G. T. I, 359,
— 468 —
RUE DES CARLIERS.
1746-1747
M. de Flinnes, rentier (1). 40 livres
Son fils (2). 20 »
Deux servantes, un valet. 5 »
Adrien Posteau, maître brasseur. 30 »
La veuve du S' Bury, rentière (3). 40-30 »
Jacques-Joseph Dapsens, marchand (4). 10 »
André-Joseph Leclercq, march de charbon. 20 »
PoISSONCEAUX.
M. Wattecamp, maître filletier. 40 »
Sa belle-mère. 10 »
Charles-Joseph Desplanques, maît”®brasseur.. 30 »
La veuve Wattecamp(M°"°Gobert)rentière. 40-30 »
La veuve Bury, marchande. 24 »
Alexandre Dubois, marchand. 20 »
M. Gouy (le S* Degouy) rentier (5). 40 »
Une servante, un valet. 3 on
M. Delhaye, rentier. | 40 »
Deux servantes. 4 »
Rue TAILLEPIERRE.
M. Vranx, marchand (6). 40 »
(1) Guillaume-Procope de Flines, conseiller assesseur et administra-
teur des pauvres. Cf. Ann. de Ja Noblesse de Belgique, XX, p. 151.
(2) Pierre-Antoine-Joseph de Flines fut greffier héréditaire du bail-
liage de Tournai, Id. p. 152.
(3) Marie-Josèphe Liétar, veuve de Jean-Eloi de le Bury, conseiller
au bailliage de Tournai et Tournaisis. N. G. T. IT, 330.
(4) Marchand batelier et capitaine de la Compagnie bourgeoise des
canonniers.
(5) Michel-Joseph de Gouy, seigneur de la Motte, auteur de la famille
de Gouy d’Ansereul. Cf. Ann. de la Noblesse, 1865, p. 109.
(6) Cf. N. G. T. I, 193. ‘
— 469 —
| 1746-1747
M. Vranx, son fils. 20 livres
Deux servantes. 4 »
M°"* Carez, rentière, 30 »
RUE DE LA TURE.
M. Van der Heyden (1). 40 »
Deux servantes. 4 »
M*"* Louvigny, rentier (2). 20 >
M. Duhu, rentier. 40 >»
Deux servantes. 4 »
M°*"* Vanros. 20 »
RUE DE LE VINGNE (3).
Les deux d°’** Druez, rentière (4). 20 »
M°'"° Duprez, marchande. 40 »
RuE DpEs Fizzes-DIEu.
M°"° Marlière, rentiére (5). 30 »
Paroisse Saint-Nicaise.
RUE DE SAINT-MARTIN.
M° Lelong, procureur. 15 livres
Jean-François Lecomte, maître filletier. 20 »
M°"° Hoverlant de Bedelaert (6). 6 »
(1) Inscrit en 1746 seulement, à la fois dans la noblesse et dans la
bourgeoisie.
(2) Fille du médecin Louvignies cité p. 417. N. G. T. Il, 505.
(3) Actuellement rue des Jésuites.
(4) N. G. T. I, 661.
(5) Marie-Catherine-Aimée-Josèphe Marlier. N, G, T. II, 563.
(6) Fille de Charles Hoverlant, châtelain de Leuze, cité p. 393.
— 470 —
1746-1747
Son frère, avocat (1). 6 livres
M° Drogart, procureur (2). 10 »
Roca ET ROQUETTE.
Le S* Philippart, greffier. 20 »
Le S' Pierre-Paul Thieffry, marchand de
chevaux et rentier. 20 »
M. Van der Werven, rentier, (déchargé) (3). 40 »
Paroisse Saint-Brice.
BECQUEREL.
Le S' Sergeant, marchand quincailler. 20 livres
Le S' Farin, receveur du Mont-de-Piété. 15 »
M** Odolf, rentiére. 10 »
M°"° Croquison, rentiére. 20 »
M. Hudsebaud (noble) (4). AO »
M°"° de Wavrans (5). | 30 »
M. Mayer. 30 »
RuE pu SONDART.
Le S' Degouy, rentier (6). 30 »
Deux servantes. 4
(1) Charles Hoverlant, seigneur du Beddelard, conseiller pension-
naire de la ville de Tournai en 1752, père de l'historien Hoverlant de
Beauwelaere. N. G. T. II, 314 et 315.
(2) Le procureur Jacques-Ignace Drogart fut père de, Drogart-
Derasse, officier municipal de Tournai sous la République française.
N. G.T. HII, 273,
(3) Peut-être Cornélis van de Werve, écuyer, seigneur d'Hemelryk,
commandant de la place de Tournai. Cf. N. G. T. III, 272.
(4) Louis-Charles-Joseph Hudsebaut, écuyer, prêtre. N. G. T. II, 332.
(5) Marie-Henriette de Wavrans, nièce du précédent, mariée en 1752
avec Charles Presin, seigneur de Grard’Croix, Cf. Ann. de la Noblesse,
1862, p. 260. Elle est inscrite aussi dans la noblesse, v. p. 457
(6) Michel-Dominique-Joseph de Gouy, fils de Michel-Joseph, cité
— 47) —
Rug D'OBIGNIES.
Codron, marchand.
Agnés Hennart, marchande, et son frére.
La veuve de Roissart, receveuse (1).
BARRE SAINT-BRICE.
Charles Desplanques.
M°"* Duclos supérieure des Monelles ; deux
maitresses.
M*"* Droissart, rentiére (2).
Sa sœur (3).
RETOUR DE LA BARRE.
Le sieur Vranx, avocat (4).
M°"* Vranx, rentiére (5).
Deux servantes.
M°"° Hélène Houfilin, rentière.
RUE DES JARDINS.
Nicolas-Joseph Lecrainier, marchand debas.
RuE DE LA Tour DE MaARvis.
D‘! Petit, rentiére.
Pierre-Joseph Bariseau, chaufournier.
p. 468, fut seigneur d'Ausereul et échevin de Touroai. Cf. Ann. de la
Noblesse, 1865, p. 109.
(1) Marie-Philippine de Lorthioir, veuve de Bruno-Albert-Joseph de
Roissart, seigneur de Rigaud. N, G. T. III, 391.
(2) Marie-Hélène de Roissart, sœur du précédent. Id.
(3) Thérèse-Françoise de Roissart. Id.
(4) Ignace-François Vranx, juré et échevin de Tournai, surintendant
du Mont-de-Piété ; sa veuve et ses enfants furent anoblis en 1771. Cf.
Ann. de la Noblesse, VI, 296.
(5) Née Marie-Barbe-Marguerite Houfflin, Id.
1746-1747
20 livres
20
15
”
”
— 472 —
Louis Roger, chirurgien.
Deux garçons de boutique.
RuE SAINT-BRICE.
Bernardin Dehouzé.
Gilles-Albert Goblez, apothicaire (1).
RuE DE CAMBRON.
D°”° la veuve Legris.
Rue HAIGNE.
La veuve Jean-Baptiste Duflos, marchande.
La veuve du S‘ Legris, rentiére.
Marie-Joseph Dupont, marchande.
Rug CLERCAMP.
Le S’ Pierre-Francois Bouché, marchand
de bas.
Rue DES TANNEURS (2).
La veuve Poupé, brasseresse.
Le S* Lemaire, maitre filletier et rentier.
Le S* Flameng, brasseur. |
Deux valets, deux servantes.
Jeanne-Françoise Dujardin.
Le S° Houzé, marchand (3).
1746-1747
20 livres
2 on
20 »
10 -
20 »
20 »
30 »
20 »
20 »
90 »
40 »
40 »
6 »
20 »
40 »
(1) Gilles-Albert-Joseph Goblet, né à Châtelet, père de François-
Magloire Goblet, procureur-général au conseil de Tournai-Tournaisis
sous Joseph II, sous-préfet de l’arrondissement de Tournai et membre
du Corps législatif sous l'Empire français. N. G. T. II, 119.
(2) Située sur l'emplacement du quai Vifquin.
(3) Gaspard-Joseph Houzé, Cf. Houzé de l'Aulnoit, op. cit., p. 16.
— 473 —
1746-1747
Le S' Pancouque (1). 30 livres
Bon Delevingne, marchand (2). 80 »
Deux servantes. 4 »
La sœur du S' Dismal. 20 »
La veuve Ernest Parmentier, brasseuse. 30 »
Deux valets, une servante. 4 »
Jean-Baptiste Delroisse, marchand. — 20 »
Le S’ Antoine Flameng, tanneur. 40 »
Michel Bouché, marchand. 20 »
Rug DE L'ABLIAU (3).
Le S' Marlier, rentier. 30 »
La d°"° veuve Lahaise, marchande. 30 »
Le S’ de Clippel (4). 30 »
Deux servantes. À n
Le S' Liénart l’aîné, teinturier. 15 »
Le S' Michel Delos, maître brasseur. 30 »
Deux valets, une servante. 4 n
Mee Lhermitte, rentière. 30 »
Deux servantes. | 4 »
M°"° Delevingne, rentière. 20 »
SUR LE QUAY.
Henri-Benoît de Clairfay, marchand. 30 »
La veuve Delobelle, marchande. 20 »
Le S' Gruart, teinturier. 20 »
Le S' Daluin, brasseur. 30 »
Deux valets, deux servantes. 6 »
(1) I habitait rue du Cigne en 1746, v. p. 481.
(2) Fils de Gaspar cité pp. 445 et 48].
(3) Actuellement rue des Campeaux.
(4) Léopold-Honoré de Clippele, seigneur d’Hem. N. G. T. I, 531.
— 474 —
Rue DE Pont.
1746-1747
Robert Dath, marchand de drap. 20 livres
Jean-Baptiste-Joseph de Roissart, maitre
filletier (1). 20 »
La veuve Olivier Miroux, marchande. 30 »
Pierre-Simon Bouché, marchand de bas. 6 »
La veuve du $” Legry, rentier. 30 »
Guillaume Renart-Ternois, apothicaire(2). 15-20 »
Le S' Devaux, médecin. 10 »
Rue pu QUESNOY.
Les d°’** Lericq, rentières. 30 »
Le S* Delmotte. 40 »
Le S' Malbecq, médecin. 10 »
M°"° Preyez. | 30 »
La veuve du S* Copin, rentière. 30 »
Rue pu Noviciat (3).
Georges-Joseph Craix, marchand de bas. 20 »
La veuve du $' Rousseau, receveuse. 30 »
Philippe Hennebaut, marchand de bas. 20 »
D‘ Renuit, rentière (4). | 30 »
La NEUVE Rue.
Charles Paulart, rentier. 20 »
Arnoud-Joseph Mailliet, marchand de bas. 20 »
(1) Frère du seigneur de Rigaud mentionné ci-dessus. N. G, T.
III, 390.
(2) N. G. T. IL, 529.
(3) D'après Bozière, ce serait une partie de la rue du Quesnoy. Cf.
Tournai ancien et moderne, p. 276.
(4) Catherine-Françoise Renuit. N. G. T. III, 320.
— 475 —
La veuve de la Censerie, chaufournier.
Alexandre-Auguste Pennincq, chaufournier.
RuE DE LA Tour DE MarviIs.
Pierre-Antoine Lachenal.
Le S' Daluin, marchand de bas.
Paroisse Saint-Jean (1).
RUE DE LA GALTERIE.
Le S' Gilles, chauffournier.
PLACETTE SAINT-J EAN.
D°"° Isbecque et sa sœur.
Le S* Derasse, chaufournier (1).
Le S' Pennincq, chaufournier.
Le S' Delrue, maître cirier.
Paroisse Saint-Quentin.
Rue pu PourcELer (3).
Le S‘ Antoine Delevingne, négociant (4).
Charles Delmarle, marchand de fer.
François-Simon Souris, marchand.
1746-1747
30 livres
30 »
30 »
20 >»
40-30 livres
40 » -
40 »
30 »
35 on
30 livres
20 »
20 »
(1) Il y avait sur le territoire de cette paroisse treize bateliers ; nom-
bre d’entre eux étaient de la famille Midavaine.
(2) Henri de Rasse, aleul de Charles de Rasse, maire de Tournai.
N. G. T. II, 271.
(3) Côté de Ja grand'place où se trouvait la maison du Porcelet,
habitée actuellement par M. le C‘e du Mortier,
(4) Habitait rue du Cygne en 1747.
— 476 —
Rue pe CoLoGNE.
1746-1747
Le S* Denis Baudechon, rentier (1). 40 livres
Marie-Catherine Renier, march‘ de drap. 20 »
Antoine Vitas, marchand. 30 »
Le S' Bruno Stienne, maître orfèvre. 29 »
Le S° François Rabau, marchand. 30 »
Gilles Wartel, marchand de fer. 20 »
André Van de Stienne. 20 »
Rue pes DRAPIERS (2).
Marc Lefèvre, maître orfèvre (3). 20 »
Piat, son frère (4). 6 »
François Dufour, apothicaire. 20 »
Rue pu Betrrot (5).
Joseph Lemoine, marchand. 20 »
Nicolas Joveneau, libraire. 20 »
Deux servantes. 4 »
Antoine Barbieux, aubergiste et traiteur. 20 »
Un valet, une servante. 3 »
Pierre-Joseph Drapier, marchand. 20 »
Thiébaut Du Bois, maître des postes. 20 »
Quatre valets, une servante. 6 a
(1) N. G.T.I, 193.
(2) Côté de la grand'place qui fait face 4 la halle aux draps.
(3) Père de Lefebvre-Caters, orfèvre et fabricant de bronze, et de
Lefebvre-Boucher, banquier. Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobi-
liaires, t, 2, p. 529.
(4) Ce Piat Lefebvre, porté au rôle de la capitation comme simple
artisan, est le créateur de notre célèbre manufacture de tapis. Le point
de départ de sa fortune industrielle fut son mariage avec la fille du
hautelisseur Delescolle en 1755.
(5) Troisième côté de la grand'place.
— 477 —
Rue DoRÉE.
1746-1747
Jean Ghecquiére, marchand de blé. 30 livres
De"* la veuve Havet, rentiére (1). 20 »
Rue PERDUE. |
M. Dedel, ancien mayeur (2). 20 -
Antoine Sauvage, maître vitrier (3). 6 »
M Waffelart. 40 »
Jean Legros, maître du jeu de Paulme. 10 »
Le S* Liévin Du Hu, rentier (4). 30 »
Rue pes Maux.
M°"* de Roubaix (5). 40 »
Jean-Baptiste Dumortier (6). 40 »
Deux servantes. 4°»
Le S* François Desruez, apothicaire (7). 20 »
RÉDUIT DES Sons.
Joseph Ghequière, marchand. 20 »
M°"* la veuve Viniére. 40 »
Valentin Hasbroucq, procureur. 10 »
(1) Louise-Thérèse Lefébure, veuve de Pierre-François Havet, licencié
ès droits, membre de la magistrature tournaisienne, bailli d'Antoing.
N. G. T. If, 210.
(2) Jacques Dedel, écuyer, seigneur de Bricebergue, juré de Tournai
et receveur-général des domaines. N. G. T. I. 350. Il fut inscrit dans
la noblesse en 1747,
(3) Père du peintre Piat Sauvage.
(4) Marie-Madeleine du Hu épouse en 1738, à Saint-Quentin, André
de Cambry, seigneur de la Fosse, capitaine au Royal-Wallon.
(5) Marie-Catherine de Roubaix de Portingal, inscrite dans la -
noblesse en 1747,
(6) Jean-Baptiste-Joseph du Mortier, bachelier en médecine et en
sciences, seigneur de Trimont, décédé en 1746. N. G. T. II, 680.
(7) En 1747 seulement.
— 478 —
Paroisse Saint-Nicolas.
Qual.
1746-1747
Le S' Delmasure, rentier. 25 livres
M°"* Baclan, marchande-ciriére (1). 25 »
Le S' Joseph Morand, march° de charbon. 20 »
Le S' Pierre-Antoine Defontaine, recev’. 30-25 »
La veuve Bonnet, notaire. | 30 »
GRANDE RUE.
M°"° Renuit, rentiére (2). 40-30 »
Son fils (3). 20 »
M. Goossens, officier du Mont-de-Piété. 20 »
M°"° de Rupilly (4). 30-20 »
Deux servantes. 4 n
M** Le Tellier (5). 30 »
Paroisse Saint-Jacques.
Rug SAINT-JACQUES (6).
Guillaume Hague, marchand joailler et
banquier. 40 livres
(1) Catherine-Louise Caniot, veuve de Robert-François Baclan. N.
G. T. I, 159.
(2) Jeanne-Catherine de Surmont, dame de Vieille-Croix, veuve de
Jacques Renuit, avocat en parlement, membre de la magistrature tour-
naisienne, N. G. T. III, 321.
(3) Michel-Joseph Renuit, anobli en 1751. Cf. Id.
(4) Françoise-Josèphe Rogiers, veuve de Robert-Joseph de Clippele,
seigneur de Rupilly, Wambrechies, etc. N. G. T. I, 529.
(5) Marie-Catherine Scorion, veuve en premiéres noces de Maximilien
de Vangermez et en secondes d'Amand-François Le Tellier, seigneur
de la Cocquerie, déjà cité p. 435.
(6) Et du Bourdon Saint-Jacques.
— 479 —
1746-1747
Madame Thiéry, rentiére (1). 40 livres
Deux servantes. 4 »
Le S* Tribou (2). 30 »
Le S' Vanaverbeck. 30 »
Le S* Prévost, apothicaire (3). 20 »
Le S' Pissenier, rentier. AO »
Deux servantes. 4 »
Sa sœur. 40 »
M°"° Zivert, rentière (4). 40 »
RUE DES CORRIERS.
La veuve Vinchent, rentiére (5). 20 »
M*"* Baclan (6). 40 »
Le S* Havet, licencié (7). 40 »
Une servante et un valet. 3 on
Les SALINES.
M°'° Laurent, marchande de charbon. 20 »
Philippe Moncheur, marchand de charbon. 30 »
La veuve Flament, rentière. _ 20 »
La veuve Rosier, brasseresse. 30 p»
Philippe-Joseph Patte, march‘ de charbon. 20 =>»
Sébastien Delerue. 20 »
(1) Jeanne-Françoise Bonnet de Thimougies, veuve de Bauduin-Joseph
Théry, écuyer, seigneur de Baillart. N. G. T. III, 543.
(2) Albert-Alexandre Tribou, seigneur de Godebry. N. G. T. III, 583.
(3) Louis-Auguste Prévost, grand et souverain doyen de la Chambre
des Arts et Métiers. N. G. T III, 176.
(4) Marie-Catherine Caniot, veuve d’Adrien-Frangois Zivert, qu’on a
vu p. 411.
(5) Jacqueline Willems, veuve de Jean Vinchent, tabellion royal et
tabellion garde-notes héréditaire. N. G. T. II[, 626.
(6) Anne-Cécile-Thérèse Baclan. N. G. T. I, 158.
(7) Jean-Baptiste-Joseph Havet, licencié ès lois, membre de la magis-
trature tournaisienne. N. G. T. Il, 211.
— 480 —
1746-1747
Gaspar Mourcou, brasseur. 30 livres
Un valet, une servante. 3 »
Le S' Maillet, brasseur. 30 »
Sa sœur. 20 »
Deux valets, une servante. 4 »
Jacques Gallez, marchand de charbon. 20 »
Le S‘ Cornil, id. 20 »
Veuve Nicolas de Gage, batelier, marchand
de charbon. 20 »
Le S' Tieffry, marchand de charbon. 30 »
Veuve Dismal, brasseresse. 30 »
Un valet, une servante. 3 on
Albert-Joseph Chantreaux, salingueur. 20 »
RUE DE LE CIGNE (1).
Bernard Delebecq, marchand de charbon. 30
Nicolas Mascart, id. 30 »
Jean-Baptiste Wattelart, épicier. 30 »
Le S’ André Delcroix, marchand. 20 »
Le S' Han, id. 20 »
La veuve Caniot, rentière (2). 30 »
M°"° veuve Vanlerberghe, rentière. 40-20 »
Deux servantes. 4 »
Jacques De Clippele, march‘ rentier (3). 40 -
Philippe Desplanques, march‘ filletier. 35 »
(1) Actuellement rue du Cygne.
(2) Marie-Louise Bruyer, veuve de Pierre-François-Joseph Caniot,
avocat, échevin de Tournai et grand-bailli du Chapitre. N. G. T. I,
386. En 1746, elle habitait rue des Carmes.
(3) Il habitait aux Salines en 1747, v. p. 465.
— 48] —
Virux MARCHÉ av Poisson.
Francois Poutrain, filletier.
Le S‘ Gaspard de le Vingne, marchand (1).
Deux servantes.
Gérard Verdure, son beau-fils.
PLACETTE AUX OIGNONS.
Philippe Le Comte, marchand de vin.
Le S' Bouliez, licencié en droit.
RuE DE LA TÊTE D'ARGENT.
Jean-Baptiste Bien, maître chaudronnier.
Alexis Leroy, id.
RUE DE LE CIGNE (autre côté).
M. Pancouque, avocat (2).
Jean Anris, maître filletier.
Antoine de le Vingne, marchand.
Dominique Germain, maître filletier.
PoRTE DE LILLE.
M°"° de Flines, rentiére (3).
Rue Picqvert.
Bruno Sellier, maitre filletier.
1746-1747
20 livres
40 » :
4 »
20 »
30 »
40 »
30 »
30 »
40 »
20 >
30 »
20 »
40 »
20 »
(1) Echevin cn 1746, fils de Gaspar, inscrit en 1696, v. pp. 413
et 420.
(2) Ferdinand Pancouque, seigneur de Warnifosse, avocat, bailli do
Maulde sur l'Escant et receveur-général ile la baronnie d'Antoing. Cf.
Annuaire de la Noblesse, XXVI, p. 320.
(3) Marie-Anne-Dorothée Malotau, veuve do Nicolas do Flines. Cf.
Annuaire de la Noblesse, XX, p. 151.
ANNALES. Il!.
31
— 482 —
Rue DES CARMES.
| 1746-1747
Jacques de Fines, secrétaire du M'-de-Piété. 6 livres
Le S' Vandal, architecte. 15 »
M°"° Marie-Françoise Morelle, rentière. 20 »
Mee Havet, rentière. 20 »
Le S' Chamu, rentier. 20 »
M°"° Caniot, rentière (1). 40 »
M°"° Herkeau, id. 20 »
M. Simonon (?). 40 »
M. Jacquelart, médecin (3). 30 »
Sœurs-Noires.
M. de Courtray, médecin (4). 10 »
M°'° Perdu (5). 30 »
(1) Marie-Louise Bruyer, veuve de Pierre-François-Joseph Caniot,
avocat, échevin et grand-bailli du Chapitre de Tonrnai. N.G.T. I, 386.
(2) Jean-Baptiste Simonon, de Liége, juré de Tournai en 1746,
anobli en 1750. N. G. T. II, 463.
(3) Adrien-François, fils de Jacques cité p. 401. N. G. T. Il, 362.
(4) Philippe-Maximilien-Josoph. N. G. T. I, 592.
(5) Marie-Robertine des Champs de Béthomez, veuve de Benolt-
Joseph Perdu, avocat, conseiller au bailliage de Tournai et Tournaisis.
N. G. T. Ill, 75.
TABLE DES NOMS DE FAMILLE.
_——@00——
Ablay. 397.
Acker (van). 420.
Andelot (d'). 451.
André. 368.
Angeville (de) v. Lestendart
(de).
Angouart (d’) v. Hangouart
d'
Anris. 481.
Antoing (d’). 451.
Archimont (d’) v. Formanoir
(de).
Argence (d') v. Lefebvre.
Assignies (d’). 391.
Assonville (d’). 397.
Aubermont (d”). 372, 373.
Aubremez (d') v. Ennetiéres
- (d”).
Autrive (d’) v. Hautrive (d’).
Avesnes (d’). 467.
Ayasasa (d'). 459.
Baccart. 439.
Baclan. 396, 411, 43-4, 478, 479.
Balenghien. 413, 436.
Balesquière (de la) v. Scorion.
Baraffe (de) v. Motte (de la).
Baralle (de). 432.
Barbier de Blignières. 432.
Barbieux. 476. |
Bargibant (de). 371.
Bariseau. 471.
Barré. 439.
Bassarderie (de la) v. Vaillant
(le).
Baucamps ou Bauchamps (de).
387, 401.
Baudechon. 397, 407, 476.
Baudhine. 447.
Baudimont(de) v.Cambry (de).
Bauduin. 396, 408.
Baulin. 412, 422, 440.
Bayart. 371.
Beaufait (de). v. Calonne (de).
Beaumarché (de) v. Roussin.
Beaumez(de)v. Ennetiéres(d’).
Beaupré (de) v. Maréchal.
Beaurepaire (de) v. Errem-
bault.
Bechez. 464.
Becken (van der). 370.
Becourt. 415.
Becquet. 434.
Becuau. 430.
Beime (de). 387.
Belin. 436,
Bellain (de) v. Succre (de).
Bellerive (de). 383.
Benard. 388.
Bequet. 395. .
Bergeyck (de). 380.
Berland. 372, 410.
Berlettes (de) v. Coppehem
(de).
Berlot (de). 391, 421.
Bernard. 369, 370, 380, 389,
392, 422, 424, 459.
Bert. 395.
Bez. 434.
Bien. 481.
— 484 —
Biesbroucq (van). 368, 427,
434, 436.
Biscop. 431.
Blauwet. 398.
Bléry (de). 377.
Blois (de). 460.
Bocarmé (de) v. Visart.
Bois (du). 370.
Bois de Harnes et d’Inchy (du).
384, 441, 447.
Bois de Hoves et d'Hermaville
(du). 428, 444.
Bonaert. 455.
Bonnet. 379, 420, 437, 448,
478.
Bonnier. 434.
Bonnières (de). 445.
Bonstetten (de). 458.
Bornein (de). 383.
Boucher. 466, 472, 473, 474.
Boucq (le). 381.
Boucquel. 437.
Boulé. 431.
Bouliez. 481.
Boulonnois. 433.
Bourdon. 431.
Bourquembray (de) v. Mottc-
Baraffe (de la).
Bousbeke (de) v. Vaillant (le).
Bouvry (de) v. Succa (de).
Brassart. 412.
Braux (de). 384.
Brecht. 371.
Breucq (du) v. Cazier.
Bride. 395.
Brifaut. 419, 434.
Brisseau. 387, 426, 434, 463.
Broye (de la). 374.
Bruneau. 427.
Buisson (du). 376.
Buissy (de) v. Malbaux.
Burge (de) 431.
Bury (de le). 425, 466, 468.
Buyet. 400, 412, 414.
Calonne (de). 367, 375, 390,
391, 394, 395,418, 441, 446,
467.
Cambier. 367, 421, 423, 433,
438.
Cambry (de). 383, 458, 460.
Camphin (de) v. Cazier.
Caneau. 436, 453, 454.
Caniot. 410, 415, 480, 482.
Cantaloup. 414.
Cappellier (le). 370, 378, 379,
382, 383.
Cardinal. 461.
Carette. 406, 419, 425.
Carez. 469.
Carnin (de) v. Roucq (le).
Carpentier. 391, 446.
Casse. 407.
Catelan (de). 375.
Caters. 465.
Catoire (de la). 458.
Caudron. 395.
Caulier. 390, 404.
Cauvin. 408.
Cazerie (de la) v. Formanoir
(de).
Cazier. 368, 415, 438, 442,
444, 445, 450, 453, 454, 456.
Chamart. 422.
Chambge (du). 368, 394, 398,
406, 415.
Champs (des). 440.
Chamu. 482,
Chantreaux. 480.
Charité (de la). 395.
Chasse. 405.
Chastelain. 458.
Chastillon (de). 378, 379.
Châtelet (du) v. Vaillant (lc).
Cheminot. 408.
Clairfay (de). 473.
Clippele (de). 389, 399, 400,
465, 466, 473, 478, 480.
Cocq (de). 366, 415.
— 485 —
Cocquéau. 444, 460.
Codron. 471.
Coix de Kervil. 451.
Colin. 462.
Colins. 460.
Constant. 439.
Coppehem (de). 381.
Coppin. 432, 441, 474.
Corbry (de) v. Gaest (de).
Cordonnier. 432.
Corduan. 433.
Cornil. 480.
Cornillot. 434.
Coulon. 450, 461.
Court. 405.
Court (de le) 406.
Courtray (de). 482.
Couteau. 411, 415, 434.
Coutre (du) v. Errembault.
Couvin. 393, 422.
Couvreur. 403, 428, 434, 442,
443, 450.
Craix. 474.
Cresteau ou Créteau. 411, 414.
Crocq. 408.
Croix (de). 378, 379.
Croix (de la). 371, 459, 462.
Croix (de la) v. Faligant.
Croix (de le). 388.
Crombreughe. 440.
Croquison. 470.
Crupilly (de) v. Tordreau.
Dailly. 397.
Dale (van). 386, 402, 422, 423,
424, 435, 463, 482.
Daluin. 473, 475.
Damman. 373, 374, 411, 457.
Dapsens. 468.
Dath. 474.
Décau. 449.
Dedel. 452, 477.
Defeu. 399.
Defontaine. 461, 478.
Degage. 480.
Degand. 395.
Dehouzé. 472.
Delacenserie. 475.
Delattre v. Lattre (de).
Delcroix. 480.
Delebecq. 480.
Delecourt v. Court (de le).
Delerue v. Rue (de le).
Delescole. 447.
Deletombe v. Tombe (de le).
Delevigne ou Delevingne v.
Vigne ou Vingne (de le).
Delezenne. 434.
Delfosse v. Fosse (de le).
Delhaye. 463, 468.
Delmarle. 475.
Delmasure. 478.
Delmotte. 464, 474.
Delobelle. 473.
Delos. 473.
Delporte. 462.
Delroisse. 473.
Delrue. 426, 464, 475.
Delsaux v. Sauch (de le).
Delvigne ou Delvingne v.
Vigne ou Vingne (de le).
Demarcq. 437.
Denain. 459.
Derasse v. Rasse (le).
Derie. 395.
Descault. 397.
Deschamps. 387.
Desfrennes. 461.
Deskevel. 439.
Desmaisiéres. 376, 385, 443,
450.
Desmaitre. 404.
Desnauë. 432, 435.
Desnoyer. 439.
Despiennes. 375.
Desplanques. 468, 471, 480.
Desquenne. 413.
Desruez. 477.
— 486 —
Deuwaerders (de) v. Vigne (de
le).
Devallet v. Vallet (de).
Devaux. 474.
Devoir. 414.
Devulder. 382.
Dismal. 397, 411, 412, 421,
424, 473, 480.
Dogny .v, Oignies (d').
Doison. 412, 457.
Donche. 404, 428.
Douay (de). 401.
Drapier. 476.
Drogart. 470.
Droissart v. Roissart (ile).
Druez. 386, 405, 440, 447, 449,
469.
Dubiez. 463.
Dubois. 403, 410, 427, 435,
468, 476.
Dubois v. Bois (du).
Duburcq. 408.
Duclos. 471.
Dudzeele (de) v. Errembault.
Daflos. 461, 472.
Dufour. 476.
Dugardin. 405, 408, 412.
Duhaut. 427.
Duhu. 469, 477.
Dujardin. 462, 463, 472.
Dulaurent. 425.
Dumont. 408.
Dumortier v. Mortier (du).
Dupont. 405, 414, 434, 472.
Dupré v. Pré (du),
Duray v. Ray (du).
Durieu v. Ricu (du).
‘Duthoit. 461.
Duvivier. 417.
Enfans (des). 455,
Enghien (d’). 366, 372.
Enlard. 437.
Ennetiéres (d'). 372, 373, 376,
379, 382, 385, 428, 451.
Ernoud. 408.
Errembault.370,372, 411,433,
440, 443, 453, 455, 456, 459.
Esclaibes (d'). 453.
Espée (de 1"). 460, 462.
Espierres (d') v. Fosse (de le).
Esquelmes (d’) v. Bernard.
Exaerde (d’). 383.
Faligant. 416, 443, 454.
Farin. 392, 401, 470.
Faucille. 390.
Fay (du). 404, 414, 419.
Félizot (de). 375. ;
Felleries (de). 389, 403, 422.
Fermont (du) v. Enfans (des).
Flameng. 467, 472, 473, 479.
Flers (de) v. Ostrel (d').
Flesquiéres (de) v. Cappellier
(le).
Flines (de). 388, 399, 431, 433,
435, 438, 451, 468, 481, 482.
Forest (de). 396, 430, 466.
Forests (des). 388.
Formanoir (de), 377, 459, 460.
Fosse (de la). 421.
Fosse dit Pithem (de la). 376,
379.
Fosse (del ou de Ic). 413, 441,
444, 445, 455,
Fouberghe (de) v. Steen (van
den).
Fourny. 461.
Francois. 436.
Franqueville (de). 431.
Frédricq. 393.
Frère. 408.
Frighem. 424.
Frise (de) v. Cappellier (le).
Froidmont ou Fromont (de).
403.
Gaest (de). 380, 38], 451, 456.
Gallez. 480.
— 487 —
Garin. 420, 447.
Gérard. 416, 425.
Gérardel d'Aubencheul. 431.
Germain. 481.
Gesnes (de). 448.
Ghecquière. 477.
Ghewiet (de). 438.
Gillart. 426.
Gilles. 475.
Glarges (de). 449.
Glimes (de). 380.
Gobert. 414, 436, 468.
Goblet. 472.
Godefroy. 416.
Gomes Diaz. 457.
Goossens. 478.
Gorin. 461.
Goutier. 435.
Gouy (de). 397, 409, 418, 468,
470.
Gracht (van der). 439, 449,
459.
Grandsire. 392.
Grau. 389, 392, 400, 420, 421.
Gruart. 389, 473.
Guelton. 413.
Haccart. 399, 446.
Hache. 411.
Hague. 478.
Haingnére (d°). 371.
Halennes (d’) v. Harchies (de).
Hallebast (de) v. Pape (de).
Hamayde (de la). 371, 377,
417, 430, 445, 454, 457.
Han. 480.
Hangouart (d’). 376, 429.
Hannart. 381. ;
Hannecart. 430.
Harchies (de). 385, 399, 441.
Hardy. 406.
Harnes (de) v. Bois (du).
Hasbroucq. 477.
Hattu. 372, 430, 432, 433, 439.
Haudion (de). 371.
Hautecourt(de) v.Enghien(d').
Hautlieu (du) v. Bonaert.
Hautport (de). 384, 430.
Hautrive (d”). 400, 466.
Havelus (d') v. Calonne (de).
Havet. 391, 406, 408, 464, 467,
477, 479, 482.
Haviguier. 463.
Helbran, 407.
Helluy. 393.
Hendricx. 377.
Hennart. 401, 471.
Hennebaut. 474.
Henry. 389, 395, 419.
Herbaut. 387, 403.
Herkeau. 393, 482.
Herman. 436.
Hermaville (d’) v. Bois (du).
Hersecap. 367. 396, 435, 439,
443.
Heyden (van der). 369, 444,
452, 469.
Holl. 463.
Hollain (de). 417, 441, 455.
Hoorn (van). 385, 433.
Hose (de). 410.
Hostin. 466.
Houfflin. 419, 471.
Houzé. 395, 465, 472.
Hoverland. 369, 393, 402, 440,
442, 453, 467, 469, 470.
Hovine. 455.
Huberlant (d’). 426.
Hubrecq. 392.
Huüdsebaut. 418, 438, 470.
Hurteur. 406.
Hust (d’) v. Esclaibes (d’).
Huyse. 439.
Imbert. 431.
Inglebert. 392, 393, 104, 419.
Inville (d'). 435.
Iolent v. Yolent.
— 488 —
Isbecque. 389, 425, 475.
Isebrant. 456.
Jacobs. 436, 437.
Jacquelart. 401, 415, 482.
Jacquerye. 367, 412, 429.
Jacques. 390.
Jannart. 368, 395, 444, 445.
Jaunaux (des) v. Pinault.
Josson. 396, 424.
Joveneau. 406, 476.
Kerchove (van de). 454.
Lachenal. 475.
Lacqueman. 447.
Ladam. 366, 415.
Laderrièro. 437.
Lafosse. 386, 410, 418.
Lahaise. 401, 402, 473.
Lamonier. 462.
Lamy. 423, 425.
Landas (de), 374, 375.
Landrieu. 412.
Lannoy (de). 417, 436.
Laplaigne (de) v. Ennetiéros
_(d).
Larménien. 394.
Lattre (de). 406, 421.
Laurent. 391, 398, 479.
Léaucourt (de) v. Scorion.
Leblan. 423
Lebleu. 386.
Leblon. 367, 427, 436.
Lebôucq v. Boucg (le).
Leclercq. 461, 468.
Lecocq. 457.
Lecomte. 393, 462, 469, 481.
Lecrainier. 471.
Ledoux. 406.
Lefebvre. 395, 396, 402, 404,
410, 426, 431, 437, 461, 476.
Lefebvre d’Argence. 434.
Legay. 427.
Legris. 472, 474.
Legros. 477.
Leleu. 464.
Lelong. 436, 469.
Lemaire. 440, 472.
Leman. 393, 407, 464.
Lemoine. 476.
Lendoncq (de) v. Isebrant.
Lenglet. 411.
Lepan. 395, 436.
Lequint. 420, 433, 425.
Leriche. 413.
Lericq. 42], 474.
Leroy. 404, 425, 481.
Lesage. 412. .
Lescaillet. 430.
Lespagnol. 420.
Lestendart (de). 378.
Lestienne. 414, 419.
Letteur. 420.
Levasseur. 446.
Leverghem (de) v. Landas(de)
et Vortegans.
Lhermitte. 473.
Liart. 422, 424.
Libert. 437.
Liégeois. 380.
Liénart. 422, 473.
Liétart. 392, 445, 446.
Liévou. 421, 447.
Limbourg (van). 398, 399.
Lionne (de). 391, 402.
Locart. 399.
_Locquerie (de la) v. Fosse (de
le).
Longparois (du) v. Scorion.
Longueville. 408, 444, 464.
Lorthioir. 400.
Losée. 403, 434.
Lossy (de). 456.
Lotard. 389.
Louchier (le). 374, 382, 451.
Louviguy. 417, 469.
Lucas. 423, 467.
Luchin (de) v. Bernard.
— 489 —
Luitre (le). 398.
Luytens. 376, 380, 382, 415,
454.
Madre (de). 377, 437.
Maffies (de) v. Hautport (de),
Maillet. 389, 423, 474, 480.
Mainet. 387,
Maisnil (du) v. Errembault.
Maistre de Saint-Aubin (le).
399.
Malbaux. 428.
Malbecq. 474.
Malfait. 417.
Mallet. 410, 435.
Maloteau. 396, 440, 450.
Manesse. 436.
Maquet. 461.
Marbais (de). 427.
Marchilie. 446.
Maréchal de Beaupré. 399,
448.
Marissa]. 465.
Marlier. 387, 399, 420, 461,
464, 469, 473.
Marne (de) v. Braux (de).
Marquette. 393.
Mars (de). 383.
Martin. 463.
Mascart. 480.
Masquilier. 407, 439.
Masure. 401.
Maubray (de) v. Croix (de la).
Maulde (de), 379, 380, 459.
Maupoint de Vaudeuil. 409.
Mayer. 470.
Méaulne (de) v. Haccart..
Melle (van). 404.
Memesse. 426.
Merlande. 437.
Mesgalant. 437.
Mesplan. 437.
Meulebeke (de) v. Devulder.
Meurchin (de) v. Calonne (de).
Meurillon. 434.
Meurin. 434.
Meyer. 445, 446.
Michel. 368, 386.
Midavaine. 369, 402, 446.
Mignot. 387.
Miroult. 394, 406, 474.
Monart. 424.
Moncheur. 479.
Mondet. 384, 433.
Monnel (de), 374.
Monnier. 423.
Montpinchon (de) v. Ennetiè-
res (d°).
Montrepin, 417.
Mooreghem (de) v. Spiere
(van).
Morand. 478.
Moreau. 439.
Morelle. 413, 482.
Morpas (de) v. Robert.
Mortange (de) v. Vigne (de le).
Mortier (da). 369, 384, 405,409,
421, 426, 438, 447, 449, 477.
Motte (de la). 370, 374, 375,
383, 460.
Motte (de la) v. Wasselin, 383.
Motte (de le). 394, 405.
Mottes (des) v. Landas (de).
Moulembay (de). 418, 420, 440.
Moulin (du). 400.
Moulin (du) v. Bernard.
Mourcour. 409, 480.
Mouscron (de) v. Ennetiéres
(d”).
Muidavaine v. Midavaine.
Muissart. 366, 454.
Mullet (de). 429, 456, 457.
Nassau (de). 385.
Nave (de). 380.
Nay. 395, 396.
Nerinckz. 434.
Nostré, 392.
— 490 —
Obry. 392.
Odemaer. 429.
Odolf. 414, 424, 426, 470.
Oignies (d'). 457.
Ollivier. 387, 393.
Ombry (d') v. Simon.
Oost (van). 393.
Or (de 1°}. 400.
Ostrel (d’). 378.
Pally. 372, 380, 383.
Paludanus. 466.
Pancouque. 473, 481.
Pape (de). 375.
Parmentier. 400, 473.
Parqueaux (des) v. Luytens.
Paschendaele (de) v. Hovine.
Patte. 479.
Paulart. 474.
Pauwels, 390, 446.
Pels. 401, 410.
Pennineg. 475.
Perdu. 404, 413, 416, 427, 449,
482.
Pestre (do). 443.
Petit. 414, 423, 424, 471.
Philippart. 470.
Philippe. 370,
Piedana, 436.
Pinault. 428.
Pissenier. 410, 479.
Pissot. 426.
Place (de la). 430.
Plateau. 400.
Plisse (de). 409.
Polereau. 396, 423.
Pollet. 429.
Pollinchove (de). 367, 422,
497, 498.
Poncheau (du). 405.
Pontus. 423, 463, 467.
Popuelles (de) v. Louchier (le).
Portoig. 392, 419, 422, 435.
Posteau. 468.
Pottes (de) v. Croix (de).
Pottier. 369, 387, 390, 391, .
393, 462, 466.
Poucques (de). 416.
Poulin. 462.
Poupet. 392, 463, 472,
Poutrain. 481.
Pré ou Pret (du). 386, 389,
395, 396, 397, 407, 417, 424,
425, 445, 452, 469.
Presin, 368, 409, 410, 443.
Preud'homme. 380, 396.
Prevost. 415, 379.
Prevost (le). 377,
Preyez. 474.
Pronnier. 436.
Proven (de) v. Colins.
Proviner. 386.
Quelon (du) v. Cambry (de).
Quennoy. 463.
Quesnoy(du) v,Aubermont(d’).
Queutry. 466.
Quicquelberghe. 420, 436.
Quievy. 425.
Rabau. 476.
Rabecq (de) v. Pally.
Ramart. 424.
Ranson. 388, 403.
Rasse (de). 388, 401, 402, 447,
449, 451, 465, 475.
Ray (du). 407.
Renier. 476.
Renuit. 420, 422, 423, 459,
474, 478.
Richard. 368, 387, 390.
Rieu (du). 368, 393, 401, 417,
419.
Riquet. 387, 410.
Rivière (de la}. 382.
Robersart (de) v. Fosse dit
Pithem (de la).
Robert. 457.
— 491 —
Robiens. 439.
Rode (van). 386, 398, 419, 435,
448.
Roger. 472.
Rogiers. 383, 386, 391, 452.
Roisin (de). 366, 428, 453, 458.
Roissart (de). 471, 474.
Rongy (de) v. Roisin (de).
Ronquier (de). 439.
Rose. 368, 404, 410, 411, 414,
461, 465.
Rosier. 479.
Rosne (de) v. Louchier (le).
Roty. 394, 395, 396.
Roubaix. 429, 452, 477.
Rougefort (de) v. Antoing (d’).
Rousseau. 410, 474.
Roussin de Beaumarché. 448.
Rouzé. 465.
Rue (de le). 404, 405, 417, 479.
Ruisseaux (des) v. Cappel-
lier (le).
Rumbeke(de) v. Thiennes (de).
Rupilly (de) v. Clippele (de).
Ruyant de Cambronne. 432.
Sagé. 390,
Saillart. 407, 413.
Saint-Aubin(de) v. Maistre(le).
Sainte-Aldegonde (de). 450.
Saint-Genois (de). 455.
Saint-Maur (de) v. Succre (de).
Salle (de la), 439.
Sallé. 432.
Sallet. 381.
Sandras. 388.
Sart (de). 438.
Sart (du) v. Couvreur.
Sauch (de le). 390.
Sauvage. 477.
Save. 392, 432.
Scapcoman. 401, 402, 466.
Sceultre (le). 388.
Schynckele (de). 374, 376.
Scorion. 386, 398, 403, 408,
411, 425, 435, 441, 445, 448,
458, 460.
Segar. 420.
Sellier. 390, 409, 412, 465, 481.
Sepa. 368, 415.
Sergeant. 461, 470.
Serquy. 407.
Serré. 396.
Simon. 390, 415, 434, 440, 463.
Simonon. 442, 482.
Sory. 405.
Soubrechies (de) v. Hamayde
(de la).
Sourdeau. 377, 381, 457.
Souris. 475.
Spiere (Van). 381, 428.
Spillebien. 398, 423.
Spital. 466.
Spriet. 436.
Steen (Van den). 454.
Stephany. Stephany. 407.
Stienne. 476.
Stordeur. 427, 436.
Succa (de). 380, 382.
Succre (de). 376, 460.
Surcques (de). 416.
Surmont (de). 367, 394, 401,
402, 407, 421.
Taffin. 423.
Tasse. 304. |
Tellier (le). 418, 435, 478.
Tembreman. 434.
Templeuve (de) v. Desmai-
siéres.
Ternisien. 409, 438.
Ternois. 406, 412, 474.
Terre (le). 397.
Thaten do Beautour. 432.
Thieffries ou Thieffry. 402,
403, 427, 470, 480.
Thienen (Van). 437.
Thiennes (de). 452.
— 492 —
Thiery. 379, 479.
Thun (de) v. Landas (de).
Tombe (de le). 367, 466.
Tordreau. 405.
Tour (de la) v. Félizot (de).
Tribou. 462, 479.
Vaillant (le). 373, 382, 454,458.
Valgart. 437.
Vallet (de). 411.
Vanaverbeck. 479.
Vandale v. Dale (Van).
Vanderlant. 446.
Vandestienne. 476.
Vangermez (de), 403, 437.
Vanhoute. 414.
Vanlerberghe. 397, 413, 435,
436, 480.
Vanros. 462, 469.
Vantienne v. Thienen (van).
Varlut. 367. 395.
Vaudeuil (de) v. Maupoint.
Véhu (du) v. Hattu.
Verdure. 466, 481.
Verdure (de la). 429.
Verpoort. 434.
Vertegans (de). 416, 435, 442,
444, 450.
Vestbroucq (de) v. Cocqueau.
Viesecourt (de) v.Cambryt(de).
Vigne ou Vingne (de le). 392,
394, 395, 401, 406, 409, 413,
417, 420, 423, 429, 443, 445,
448, 453, 465, 473, 475, 481.
Vinage (du). 409.
Vinchent. 392, 411, 416, 436,
467, 479.
Vinière. 477.
Visart. 430, 456.
Vissery (de). 381, 403, 456.
Vitas. 476.
Vivier (du) v. Despiennes.
Vranx, 398, 419, 435, 442,
468, 469, 471.
Vregin. 436.
Wacquens. 391.
* Waffelart. 477.
Walle (de) v. Landas (de).
Wannehain (de) v. Ennetiéres
(d’).
Warcoing (de) v. Nassau (de).
Warcqueau. 413.
Warnoise (de) v. Damman.
Warsage (de). 458.
Warteau. 436.
Wartel. 476.
Wasberghe. 414.
Wasselin de Pronville. 383.
Wastines (de) v. Becken (Van
der).
Wattecamps. 389, 394, 421,
424, 425, 464, 467, 468.
Wattelart. 486.
Wattrigant. 397.
Wattripont. 398.
Waut (du) v. Duhaut.
Wavrans. 457, 470.
Waymel. 416, 432.
Werven (Van der). 470.
Westbroucq (de) v. Cocquéau.
Wevelsberghe (de) v. Rivière
(de la).
Wilde (de). 390, 435,
Wildere (de). 436.
Willemer. 402.
Woérden (de). 429.
Woestine (de la). 405.
Yolent. 426, 436.
* Ysembart (d'). 416, 449, 452.
Zeller (Van). 437.
Zivert. 398, 406, 411, 479.
72 079f00——-
— 493 —
SEANCE DU 15.DECEMBRE 1898.
M. ze Comte pe NÉDoNCHEL, Président.
M. Euaëèxe Soir, Secrétaire.
Le procès-verbal de la séance de novembre est lu
et adopté.
M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu’il a reçus
pour la Société depuis la dernière réunion.
1. Mémoires de la Société d’émulation d’ Abbeville. Tome 19.
(4° Série, tome 11, 2° partie.)
2. Même Société, bulletin trimestriel, 1896 et 1897.
Même Société, le Cartulaire du comté de Ponthieu, tome 1.
3. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du
département du Nord. 3° Série, tome v.
Voir, à la page 183, les épices au Parlement de Tournai et
au Parlement de Flandres, par le baron A. de Warenghien.
4. Société historique de Compiègne. Procès-verbaux et rap-
ports. V, 1896: VI, 1897.
5. Même Société : l'Alimentation à Compiègne. (Patissiers
et bouchers.)
6. Même Société : les Francs-Archers de Compiègne et le
camp de Compiègne en 1739, par le baron de Bonnault d'Houet.
7. Bulletin de la Société archéologique du midi de la France.
Série in-8°, n° 21.
8. Mémoires de la Société académique du département de
l'Oise. (Beauvais.) T. xvi, 3° partie.
— 494 —
9. Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France.
Année 1897.
10. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 1897,
n% 1, 2 et 3.
11. Mémoires, id. Cartulaire du Chapitre de la cathédrale
d'Amiens. 1°" fascicule.
12. Bulletin de la Société dunkerquoise pour l’encouragement
des sciences, des lettres et des arts. 1897, 2¢ fascicule.
13. Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille.
Mémoires, 5° série, fascicules I à VI.
14. Comité archéologique de Senlis. Comptes rendus et
Mémoires. 4° Série, tome I.
15. Société des Antiquaires de la Morinie. Bulletin histori-
que. 46° année. 184° et 185° livraisons.
16. Bulletin de l'Université de Toulouse. Fascicules 1 à 4.
17. Mémoires de l’Académie de Stanislas. 1896. 147¢ année,
5° série, tome 14.
18. Société d'agriculture, des sciences et des arts de Valen-
ciennes. Revue, tome 46, n°5 ] à 12.
M. Bertrand, bibliothécaire-archiviste à Ath, offre
un exemplaire de son Catalogue de la Bibliothèque
publique de la ville d'Ath. Remerciments.
M. Hocquet donne lecture d'un rapport sur l'His-
toire de l'avouerie et des avoués de Tournai de M. Th.
Leuridan. On vote, conformément à son rapport,
l'impression de ce travail et on décide d'y joindre une
planche de sceaux des avoués de Tournai.
Il est procédé au vote sur la présentation du baron
Armand del Fosse et d’Espierres, comme membre
titulaire. Il est élu en cette qualité.
— 495 —
L'élection du Bureau est renvoyée à la séance de
janvier. |
M. Soil complète les renseignements qu’il a donnés
à une précédente séance sur le peintre Piat Sauvage.
Ils seront joints au travail qu’il a rédigé sur cet artiste
dont la notoriété fut grande et sur lequel l'attention
du public s'est portée d'une manière toute particu-
lière en ces derniers temps.
—eokoer—
SOCIÉTÉ
HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
de Tournai.
STATUTS.
ARTICLE 1.
La Societé a pour objet la culturo de l’histoire et
de l'archéologie.
Elle prend le titre de « Société historique et archéo-
logique (1) de Tournai. -
ARTICLE 2.
Les travaux de la Société embrassent toutes les
matières que comprennent l’histoire et l'archéologie,
dans le sens le plus étendu de ces mots : histoire,
archéologie, numismatique, paléographie, diplomati-
que, épigraphie, géographie et topographie anciennes,
biographie, philologie, ethnographie, bibliographie,
folklore, etc.
ARTICLE 3.
La Société correspond avec les Sociétés savantes
belges et étrangères, qui sont instituées dans les
mêmes vues.
(1) Séance du 13 février 1596.
— 497 —
ARTICLE .4.
La Société se compose de membres titulaires, de.
membres correspondants et de membres honoraires (1).
ARTICLE 5. |
Les membres titulaires doivent avoir leur résidence
ordinaire à Tournai, ou dans les environs, mais à une
distance qui leur permette d'assister régulièrement aux
séances. |
Les membres correspondants sont pris, tant en Bel-
gique qu'à l'étranger, parmi les hommes connus par
des travaux analogues à ceux dont la Société s'occupe.
Quand ils assistent aux séances, ils ont voix délibéra-
tive dans les discussions scientifiques.
Les membres honoraires se recrutent parmi les per-
sonnes de la ville et du dehors qui s'intéressent aux
travaux de la Société. Ils n’assistent point aux séances
ordinaires (2).
ARTICLE 6.
Les officiers de la Société sont : le président, le
vice-président, le secrétaire, le trésorier et le biblio-
thécaire-archiviste (3).
Ils sont élus pour trois ans et peuvent être réélus.
ARTICLE 7.
La Société se réunit en séance ordinaire une fois
par mois. Il peut y avoir des séances extraordinaires.
(1) Séances des 12 octobre 1882 et 10 novembre 1892.
(2) Ibid.
(3) Séances des 3 février et 7 avril 1859.
ANNALES, II, 32
— 498 —
ARTICLE 8.
L'élection des membres se fait aux séances men-
suelles seulement, et toujours au scrutin secret.
ARTICLE 9.
Les fonds de la Société se composent :
1° Des cotisations payées par les membres titulaires,
les membres correspondants et les membres hono-
raires (1).
2° Des sommes qui peuvent lui être accordées à
titre de subsides.
ARTICLE 10.
La Société détermine la somme qu'il est indispen-
sable d'appliquer aux dépenses administratives de
l'association. Le reste des fonds est consacré :
1° Aux recherches, études et publications qui for-
ment le principal objet de son institution.
2° À donner des prix ou médailles aux auteurs étran-
gers à la Société qui auraient présenté des ouvrages
inédits jugés dignes de cette distinction.
ARTICLE 11.
La Société forme ses collections particulières de
livres, de manuscrits, d'objets d'art et d'antiquités.
(1) Séances des 14 juillet 1887 et 10 novembre 1892.
— 499 —
REGLEMENT.
TITRE I.
Du comité permanent.
ARTICLE ].
Les officiers institués par l'article 6 des statuts, for-
ment un Comité permanent auquel est dévolue l’admi-
nistration intérieure de la Société.
I] dirige les travaux et les publications.
ARTICLE 2.
Le renouvellement triennal du Comité a lieu dans
la séance ordinaire du mois de décembre, pourvu que
le nombre des membres titulaires présents, s'élève à la
moitié plus un; à défaut de quoi l'élection est remise
à la séance ordinaire suivante.
L'élection de chacun des officiers ne sera valable
qu'autant qu'elle aura réuni la majorité des suffrages.
_ ARTICLE 3.
Le président maintient l’ordre dans les réunions,
fait appliquer les statuts et règlements, et veille à
l'exécution des résolutions prises.
Il nomme toutes les commissions et les compose de
trois membres; cependant une commission peut être
nommée au scrutin secret et à la majorité des voix, si
la demande en est faite par trois sociétaires.
Le président seul a le droit de demander et de
recueillir les voix, il résume les discussions et pro-
clame le résultat des délibérations.
— 500 —
Il signe les diplômes, les procès-verbaux des séances
et tous les actes que la Société juge susceptibles de
cette formalité.
Il ordonne les dépenses conformément aux crédits
ouverts par le budget et suivant les résolutions spécia-
les prises pendant le cours de l'exercice.
Il assiste de droit aux séances des commissions, et
y a voix délibérative.
Il fait convoquer, quand il le trouve convenable, la
Société en assemblée extraordinaire, par l'entremise
du secrétaire.
ARTICLE 4.
Le vice-président remplace le président toutes les fois
que celui-ci est absent ou empêché. IL est lui-même
suppléé par le plus ancien des membres titulaires pré-
sents à la séance.
ARTICLE 5.
Le secrétaire rédige les procès-verbaux des séances
et, après leur adoption, les signe avec le président.
I] est chargé de la correspondance. Toutes les lettres
quil écrit au nom de la Société, sont transcrites dans
un registre spécial.
Il demeure dépositaire du sceau de la Société.
Il donne communication de la correspondance immé-
diatement après la lecture du procès-verbal de la
séance précédente et rend compte de l'exécution des
mesures prises par le comité permanent. . -
Il donne avis de leur nomination aux membres nou-
vellement élus et leur adresse un exemplaire des statuts
et règlement.
Il délivre les diplômes et contresigne tous les actes
émanant de la Société.
Il dirige, en se conformant aux dispositions de
— 50] —
Yarticle 33 ci-aprés, la publication des Annales et des
autres ouvrages dont la Société a voté l'impression.
Il garde les collections de la Société, dont il est
chargé de dresser le catalogue.
Indépendamment du registre de la correspondance,
et de celui des procés-verbaux, il tient deux registres
d'ordre : l'un, contenant les noms, âge, qualités et
demeure des membres: l'autre, l'inventaire des titres
de la Société.
I] présente à la séance de Décembre, le compte rendu
des travaux de la Société pendant l’année.
En cas d'absence, il délègue ses pouvoirs 4 un mem-
bre qu'il propose à l'acceptation de la Société.
ARTICLE 6.
Les fonctions du trésorier consistent :
1° À recevoir contre quittance, la cotisation et les
amendes dues par les sociétaires ;
2° A faire l'envoi des publications de la Société;
3° A compter au secrétaire, sur les états formés par
celui-ci, d'après les notes des fournisseurs, et sur le
visa du président, les sommes dont l'emploi a été
autorisé.
Ces états une fois soldés restent entre les mains du
trésorier pour servir à l'appui du compte de sa gestion.
Ce compte est rendu dans la séance ordinaire de
Janvier, il présente en balance les dépenses et les
recettes faites pour la Société par le trésorier depuis
la reddition du compte précédent.
En cas d’absence il fait connaître au président le
membre qui doit le remplacer.
ARTICLE 7.
Le bibliothécaire-archiviste est chargé de la conser-
vation des archives et de la bibliothéque de la Société.
Il en dresse le catalogue (1).
TITRE II.
Des séances de la Société.
ARTICLE 8.
La Société se réunit de droit et sans convocation
préalable, le deuxième (2) jeudi de chaque mois, à
quatre heures et demie du soir, dans la salle destinée
à ses séances.
Si le .deuxième jeudi du mois est un jour férié, la
séance est remise au jeudi suivant (3).
La séance commence à quatre heures et demie (4) pré-
cises, quel que soit le nombre des membres présents.
ARTICLE 9.
Les séances extraordinaires ont lieu au jour et à
l'heure indiqués par les lettres de convocation, dont la
remise au domicile des membre devra toujours précé-
der de deux jours au moins le jour de la réunion
ARTICLE 10.
Le président peut admettre à la séance, des savants,
des littérateurs, des personnages de distinction étran-
gers, soit à la ville, soit au pays.
(1) Séances des 3 février et 7 avril 1859.
(2) Ibid.
(3) Séance du 20 septembre 1877.
(4) Séance du 12 mars 1880.
— 503 —
ARTICLE 1].
Le membre titulaire qui n’assiste pas à la séance,
soit ordinaire soit extraordinaire, est passible d’une
amende de un franc au profit de la caisse de la Société,
sil ne prévient pas par écrit le président de son
absence.
Il est dressé un tableau des absences pour la percep-
tion des amendes, et cette perception s'opère à lexpi-
ration de chaque semestre, à la diligence du trésorier
et contre quittance.
ARTICLE 12.
: L'ordre des séances est réglé ainsi qu'il suit :
1° Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de
la réunion précédente, et consigne dans celui du jour
les modifications dont sa rédaction a paru susceptible.
2° Il donne connaissance des lettres reçues ou écrites
ainsi que des communications faites à la Société.
3° L'assemblée s'occupe des rapports que le comité
peut avoir à faire sur des objets d'administration
intérieure.
4° Le président donne lecture de l'ordre du jour,
après épuisement duquel l'assemblée consacre le reste
de la séance aux lectures, et aux discussions qu'elles
peuvent soulever.
Avant de se séparer, l'assemblée, par l'organe du
président, règle autant que possible, l’ordre du jour de
la séance suivante.
ARTICLE 13.
Le procès-verbal mentionne les mémoires et notices
dont il est donné lecture et qui sont déposés entre les
mains du secrétaire ; sil y a des discussions, il en est
fait également mention, mais sans reproduction des
— 5014 —
arguments dont il a été fait usage, 4 moins que les
auteurs ne les produisent par écrit.
ARTICLE 14.
[impression des mémoires ou notices dont la Société
a reçu communication n'a lieu qu'après que l'assemblée
l'a décidée et du consentement de l'auteur.
Elle peut subordonner son vote à des changements
à faire par ce dernier.
ARTICLE 15.
Quand des planches devront être jointes à un tra-
vail, l'impression de la notice et la gravureseront votées
séparément.
ARTICLE 16.
Chacun des membres soit titulaires, soit correspon-
dants, est invité à faire à la Société des communica-
tions en rapport avec l'une des matières indiquées par
le programme servant d'introduction aux statuts.
Le comité permanent veillera à ce qu'il y ait autant
que possible, une lecture par séance.
Chaque membre a la faculté de faire lire son travail
par un collègue.
ARTICLE 17.
La lecture annoncée par l'ordre du jour distribué aux
membres a la priorité sur toute autre qui n'aurait pas
été soumise à cette formalité.
— 505 —
TITRE III.
Conditions et mode d'admission des membres.
ARTICLE 18.
Pour étre admis 4 faire partie de la Société, en qua-.
lité de membre titulaire, il faut avoir son domicile à
Tournai, ou à une distance assez rapprochée pour
qu’elle ne soit pas un obstacle à la fréquentation régu-
lière des assemblées ordinaires: il faut en outre être
présenté par trois membres titulaires.
ARTICLE 19.
La proposition d'admission doit être adressée au
président qui en donne communication en assemblée.
ARTICLE 20.
L’admission ne peut avoir lieu qu'après un scrutin
secret, ouvert à la séance suivante; elle n’est prononcée
que dans le cas où elle a réuni les deux tiers dessuffrages
des membres présents.
ARTICLE 21.
La nomination n'est considérée comme définitive, et
le membre nommé n'est inscrit sur la liste, qu'après
qu'il a pris l'engagement par écrit de remplir les
obligations qui lai sont imposées par le règlement et
les statuts de la Société.
ARTICLE 22.
L’admission en qualité de membre correspondant a
lieu sur la proposition du comité permanent et à la
majorité des suffrages (1).
(1) Séance du 10 novembre 1892.
Les membres correspondants ne sont pas astreints au paiement de la
— 506 —
ARTICLE 23..
Le membre qui ne peut assister 4 la séance a la
faculté de voter par procuration; il fait connaître par
écrit au président, le nom du collègue qu'il a chargé
-de son vote.
ARTICLE 24.
Si l'admission est consentie, elle est annoncée par le
secrétaire à la personne intéressée, avec invitation de
se présenter à la séance suivante.
ARTICLE 25.
Les membres honoraires sont admis sur la simple
présentation d'un membre titulaire.
————
TITRE IV.
Obligations et devoirs des sociétaires.
ARTICLE 26.
Les membres titulaires ont à payer un droit de
diplôme de cinq francs, après l’acquittement duquel le
diplôme leur est remis.
ARTICLE 27.
Un diplôme est également délivré aux membres
correspondants.
ARTICLE 28.
La cotisation annuelle des membres titulaires est
fixée à dix (1) francs et celle des membres honoraires
à cinq francs, payables entre les mains du trésorier.
cotisation de cinq francs, mais les publications de la Société ne seront
adressées qu’A ceux qui paieront cette cotisation annuelle.
(1) Séance du 13 juillet 1881.
— 507 —
ARTICLE 29.
Chaque membre titulaire, honoraire ou corres- .
pondant est invité à faire part à la Société des décou-
vertes qu'il pourrait faire ou dontil aurait connaissance ;
à rechercher les monuments et décorations architec-
toniques existant encore, les objets que des fouilles
récentes auraient mis à découvert, à en faire l’histo-
rique, à en rechercher l’âge, à en constater l'état de
dégradation, à les dessiner si cela lui est possible, et
à faire ses observations sur les moyens de les conserver.
ARTICLE 30.
Tous les membres sont invités à faire hommage à la
Société de leurs ouvrages et de ceux qu'ils auraient en
double dans leur bibliothèque.
ARTICLE 31.
Tous membre correspondant qui laisse écouler plus de
deux ans sans se rappeler au souvenir de la Société par
quelquecommunication, peut étreréputédémissionnaire.
ARTICLE 92.
Tous les membres de la Société peuvent prendre
communication des objets, des livres et des manuscrits
qui lui appartiennent; mais aucun de ces objets ne
- peut étre déplacé que pour un temps déterminé et sous
récépissé.
TITRE V.
Publications.
ARTICLE 33.
La Société fait imprimer chaque année un volume
qui contient soit les procès-verbaux des séances d'une
— 508 —
certaine période, avec les notices qui y ont été lues,
ainsi que, sil y a lieu, d’autres travaux de peu d’éten-
due; soit les mémoires et ouvrages plus considérables
qui lui ont été présentés et dont elle a voté l'impression.
ARTICLÉ 34.
Les cinquante volumes parus, jusqu'en 1895, de
Bulletins et de Mémoires forment la première série des
publications de la Société. La division ancienne en
Bulletins et Mémoires est supprimée. La nouvelle série
portera pour titre : ANNALES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE
ET ARCHÉOLOGIQUE DE TOURNAI.
ARTICLE 35.
Toutes les sociétés savantes avec lesquelles la Société
entretient des rapports suivis reçoivent un exemplaire
de chacune de ses publications.
Il en est de même des membres titulaires, honoraires
et correspondants, moyennant, pour ces derniers, le
paiement entre les mains du trésorier de la cotisation
annuelle des membres honoraires.
ARTICLE 36.
Les auteurs des mémoires et des notices publiés par
la Société peuvent être autorisés à en faire aux frais
de la Société (1), un tirage particulier de cinquante
exemplaires, lesquels ne leur seront délivrés qu'un mois
après la publication du volume.
La Société se réserve d'autoriser un tirage plus
considérable, sur la demande de l’auteur.
Dans tous les cas, les tirés à part devront porter en
(1) Séance du 7 décembre 1848.
— 509 —
tête cette mention : « Extraits des publications de la
Société historique et archéologique de Tournai. -
TITRE VI.
Comptabilité.
ARTICLE 37.
Dans le cas de mort, de démission ou de départ
imprévu d'un membre titulaire pendant le cours d'un
exercice, la cotisation par lui versée reste acquise à la
Société.
En aucun cas, la cotisation versée ne peut être
retirée.
ARTICLE 38.
Dans la séance ordinaire de janvier, une commis-
sion de trois membres est nommée pour examiner les
comptes du trésorier. |
Elle fait son rapport dans la séance suivante.
ARTICLE 39.
Après l'apurement du compte du trésorier, la Société
établit son budget pour l'exercice courant.
TITRE VII.
Discipline intérieure.
ARTICLE 40.
Tout membre titulaire qui, sans cause connue et
légitime laisse écouler six mois sans assister aux
séances, pourra être déclaré démissionnaire.
— 510 —
ARTICLE 41.
La Société s'interdit formellement toute discussion
étrangère aux matières qui font l'objet de ses études.
TITRE VIII.
Des modifications au présent réglement.
ARTICLE 42.
Les propositions tendant à des changements, addi-
tions ou modifications au présent règlement doivent
être faites par écrit et remises au président; il en est
donné lecture immédiatement, maïs elles ne peuvent
être adoptées qu'après avoir été discutées dans deux
assemblées.
Les deux tiers au moins des voix de tous les mem-
bres titulaires sont nécessaires pour l'adoption des
propositions de cette nature.
ARTICLE 43.
Après deux séances successives, dans lesquelles le
nombre des membres présents n'aurait pas été suffisant,
il pourra être procédé au vote, comme s'il s'agissait .
d'une proposition ordinaire.
— 011 —
TITRE IX (1).
Des droits des membres sur l'actif de la Société
et de la dissolution de celle-ci.
ARTICLE 44.
Les membres correspondants et honoraires n'ont
aucun droit dans les objets qui appartiennent à la
Société.
De même les membres titulaires qui pour un motif
quelconque cessent de faire partie de la Société perdent
tout droit dans lesdits objets. Leurs héritiers, en cas
de décès, n’y ont également aucun droit.
ARTICLE 45.
En cas de dissolution, les archives, collections,
bibliothèque et avoir social sont dévolus à la ville de
Tournai, après apurement des dettes de la Société,
sans qu'aucun des membres, même titulaires, y puisse
rien prétendre.
ARTICL& 46.
La dissolution de la Société ne pourra être pro-
noncée que sur la proposition écrite de cinq membres
titulaires.
Elle devra faire l’objet de deux délibérations des
seuls membres titulaires, à un mois d'intervalle l'une
de l’autre, après avoir été portée à l'ordre du jour, sur
les convocations.
La décision prononçant la dissolution ne sera
exécutée que si elle a réuni les deux tiers des suffrages
des membres présents, et si les deux tiers au moins des
membres titulaires ont pris part au vote.
(1) Séance du 10 juillet 1897.
— 512 —
A défaut de réunir les deux conditions ci-dessus, le
vote sera renvoyé à une troisième assemblée spéciale-
ment convoquée à cette fin, un jour de réunion ordi-
naire, et à cette assemblée, la dissolution pourra être
prononcée à la simple majorité des suffrages si l’assem-
blée comprend au moins les deux tiers des membres
titulaires présents, ou à la majorité des deux tiers des
suffrages si l'assemblée ne comprend qu'un nombre
moindre de membres titulaires.
Le présent règlement révisé conformément à la
délibération du 14 janvier 1897 a été adopté aux
séances des 13 mai et 10 juillet 1897.
LISTE DES MEMBRES
DK LA
SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
DE TOURNAI.
mp @=——…
COMITÉ PERMANENT ().
Officiers.
Messieurs
Le couTe DE N&poncHEL, Président.
LE GÉNÉRAL DE FoRMANOIR DE LA CAZBRIE, Vice-Pré-
| sident. °
Evakne Sor, Secrétaire.
RENÉ DescLée, Trésorier.
ADoLPHE Hocquer, Bibliothécaire.
MEMBRES TITULAIRES
‘ par ordre d'ancienneté.
Messieurs
de Nédonchel (le comte) Georges, % 43 C. @, membre
de la commission des Archives, dela Bibliothéque,
des Musées de tableaux et d’antiquités (1851).
du Mortier (le comte), @, propriétaire (1861).
Vos (le chanoine) J., archiviste de l'évêché (1868).
Soil Eugène, I.4 &, juge d'instruction, conservateur
des Musées d’antiquités et de tableaux, membre de
la Commission royale des monuments (mai 1876).
(1) Elu le 12 janvier 1899.
ANNALES. III.
33
— 514 —
Messieurs
Cloquet Louis, % @, professeur à l'université de Gand,
membre de la Commission royale des monuments,
secrétaire de la Revue de l'art chrétien,
(novembre 1876).
Piret Adolphe, géologue (novembre 1877}. .
d'Herbomez Armand, ancien élève de l'Ecole des
Chartes (février 1879).
Peeters Jules, docteur en droit, industriel (juin 1880).
de la Grange Amaury, membre de la Commission du
Musée de tableaux et d’antiquités, des Archives:
(juillet 1880). |
Maquest Pierre, ancien archiviste de l'Etat et de la
Ville (juin 1882).
de Formanoir de la Cazerie A., C.#% uC. &, général
en retraite, membre de la Commission de l’Aca-
démie de peinture et des Musées de tableaux et
d’antiquités (février 1884).
van de Kerchove Amédée, propriétaire (février 1884).
Goffin Pierre, curé de Saint-Nicolas (avril 1885).
du Chastel de la Howarderie (le comte) P., propriétaire
à Kaïn-lez-Tournai, (novembre 1887).
Houtart Maurice, avocat, conseiller provincial (février
1890).
du Sart de Bouland, Raoul, # %x C. @, docteur en
droit, gouverneur du Hainaut, vice-président de
la Société d'économie sociale belge, etc., (mars
1892). | |
Bourla Chrétien, bibliothécaire de la ville (janvier
1894).
Allard Albert, avocat, membre des Commissions des
Archives et de la Bibliothèque (janvier 1894).
Blondel Alfred, ingénieur (novembre 1894).
Croquet (l'abbé) J.-B. J., curé de Maulde (nov. 1894).
— 515 —
Messieurs
Desclée René, avocat (décembre 1894).
Hocquet Adolphe, archiviste et bibliothécaire-adjoint
de la ville (mars 1896).
Sonneville Constant, 4}, architecte, membre de la
Commission royale des monuments (juin 1898).
del Fosse et d’Espierres, (le baron) Armand, propriétaire
(décembre 1898).
——M@e——
MEMBRES HONORAIRES.
| | I. — A Tournai.
Messieurs
Allard E., Président du tribunal civil.
Asou A., avocat et échevin des Beaux-Arts.
Bossut Jules, industriel, agent consulaire de France.
Boucher Jules, industriel, échevin des finances.
Bourgois V., brasseur.
Broquet L., avocat et ancien membre de la Chambre
des représentants.
M°°° Bruyenne, propriétaire.
Carbonnelle J.-B., propriétaire.
Carbonnelle-Théry G., brasseur.
Casterman H., éditeur, conseiller communal.
Casterman L., éditeur, conseiller provincial.
Cercle artistique (le Président du).
Cherequefosse Alfred, banquier.
Choisez O., marchand-tailleur.
Coppin, (le chanoine), directeur du séminaire.
Cordonnier A., architecte.
Crombé Léon, notaire.
Crombé Emile, négociant.
Decallonne Simon, éditeur.
Defontaine Idés, avocat.
— 516 —
Messieurs
de Formanoir de la Cazerie O., avocat, conseiller
communal.
Delmotte H., agent de la banque nationale.
Delobe A., pharmacien.
Madame Delobel, propriétaire.
Delrue Emile, négociant, conseiller provincial et
communal.
Delrue H., négociant.
Delval O., juge au tribunal civil.
Delwart L., industriel, échevin des travaux publics.
Deneubourg J.-B., chanoine, archidiacre de la cathé-
drale. |
de Porre, architecte.
de Rasse (le baron) L., propriétaire.
De Rick A., avocat, conseiller communal.
Descamps E., ancien substitut du Procureur du Roi.
Desclée H., industriel.
Desclée-Dumon P., propriétaire.
De Smeth L., notaire.
Doye A., (le chanoine).
Dubiez II., agent de change.
du Bus de Warnaffe E., avocat.
du Bus de Warnaffe Léon, directeur de la banque
centrale tournaisienne.
Ducolombier F., peintre.
Dumon E., vice-président honoraire du tribunal civil.
Dumortier Alexis, fils.
Dumortier Henri, juge.
Duquesne H., représentant et bourgmestre de Vaulx.
Duquesne L., commissaire d'arrondissement.
Errembault du Maisnil V., propriétaire.
Fournier Laurent, avocat.
Fournier Charles, avocat.
— 517 —
Messieurs
Glorieux E., notaire, conseiller provincial et com-
munal.
Goblet Alfred, avocat.
Hainaut E., ingénieur des ponts et chaussées.
Hoyois J., avocat, membre de la Chambre des
représentants.
Huet E., notaire, sénateur.
Isbecque Edmond, agent de change.
Isbecque L., ingénieur au chemin de fer.
Jacob Fernand, avocat.
Jobken E., préfet des études à l’Athénée royal.
Joveneau A., industriel.
Labis A., juge d'instruction.
Lefebvre A., avocat.
Le Hon P., notaire.
Leman d’ Herbomer, négociant.
Leroy, (lechanoine), vicaire-général, doyen du Chapitre.
Liénart Paul, industriel.
Mayer H., avocat.
Pion L., directeur de l'Académie de peinture.
Pollet-Liagre J., peintre.
Quanonne Alfred, propriétaire.
Roger Charles, notaire.
Schrevens Emile, docteur en médecine.
Semet Célestin, propriétaire.
Semet Julien, avocat.
Soil Amédée, conseiller communal.
Spreux P., fils, brasseur.
Stiénon du Pré (le comte), membre de la Chambre des
représentants.
Théry L., notaire.
Madame V. Tonnelier, propriétaire.
van de Kerchove G., propriétaire.
— 518 —
Messieurs
Van den Bulcke A., ancien commissaire d’ arrondis-
sement.
Vanderborght Jean, industriel.
Vandris J.-B., propriétaire.
Van Elegem N., chanoine.
Van Nieuwenhuyse, brasseur et conseiller communal.
Vasseur-Delmée, éditeur.
Vasseur Charles, dessinateur.
Vienne G., juge de paix.
Wacquez J., greffier du tribunal de commerce.
Wauthier, chanoine, professeur au séminaire.
II. — A l'étranger.
Messieurs
Anserœul. Daumeries, brasseur.
Antoing. S. A. le Prince C. de Ligne.
” Blesin, régisseur particulier.
Arras. Adolphe de Cardevacque.
Ath. Vandenabeele V., conducteur prin-
cipal des ponts et chaussées.
Bossuyt. Le comte de Beaufort.
Bourghelles. Gustave de la Grange.
Braffe. Le Maistre d'Anstaing, proprié-
taire.
Bruxelles. J. Bara, ministre d'Etat, sénateur.
mo M°*"* Th. Bossut, propriétaire.
2 de Koninck, bibliothécaire-adjoint
de la Chambre des représentants.
» le comte de Ghellinck A., proprié-
taire. |
” Devaux Eugène, artiste peintre.
x Duvivier, avocat.
Chercq.
Cobrieux.
Ellezelles.
Frasnes.
Froidmont.
Froyennes.
Gand.
Gesves.
Lessines.
Leuze.
Liège.
Lille.
Londres.
Maulde.
Merchtem.
Mons.
Mouscron.
Moustiers.
Orcg.
Paris.
Péruvwelz.
Pottes.
— 519 —
Messieurs
Thorn, bourgmestre.
Le baron de la Grange.
De Gand, secrétaire communal.
Gracia Ed., notaire, conseiller pro-
vincial.
Bôval E., notaire, bourgmestre.
Delannay E., médecin et conseiller
provincial.
M"° Bonnet L.
Diegerick, archiviste.
La comtesse de Limminghe.
Lesneucq, secrétaire communal.
Delmée J.-B., juge de paix.
Helbig, artiste peintre.
de Rasse, Charles, inspecteur de
l'enregistrement.
Mourcour Stanislas.
Dulau, libraire.
le vicomte Cossée de Maulde.
Michel Edmond.
Puissant E., professeur de religion.
Desprets, négociant.
Le baron du Sart de Bouland.
Crombez A., propriétaire.
Noté J., de l'Opéra.
Despret Léon.
Desmons E., notaire. ° ;
Deswattines E., juge de paix.
Frison A., ancien juge de paix.
Pecquereau, notaire, conseiller pro-
vincial.
Ramegnies-Chin. de Villers Grand’Champs, proprié-
taire.
Messieurs
Renaix. Joly V., avocat.
Roubaix. Dubois A., architecte.
Rumillies. Le comte de Robiano
Ryswyck. Vosterman van Oyen, genéalogiste.
Stutigard. Le comte d’Hédicourt.
Taintegnies. du Cellier, notaire, cons. provincial.
Templeuve. Pillons A., notaire.
? Coppez Georges, juge de paix.
Vitry-en-Artois. Du Riez, Félix, archéologue.
Wez. Le comte A. du Chastel de la Howar-
derie, ministre résident, bourg-
mestre de Wez.
Ypres. Merghelynck de Beauworde, A.
MEMBRES CORRESPONDANTS (1).
I. — En Belgique.
Messieurs
Le Roy Alphonse, professeur à l'Université de Liège.
Devillers Léopold, conservateur des Archives de l'Etat
et de la ville à Mons.
Hachez F., directeur au ministère de la justice à
Bruxelles.
Reusens Ed., chanoine et professeur à l'Université de
Louvain.
Frésart Jules, banquier à Liège.
Bosmans (l'abbé), archiviste de la maison d'Aremberg
4 Enghien.
*Matthieu E., avocat à Enghien.
(1) Les membres correspondants ne sont pas astreints au paiement de
la cotisation annuelle de 5 francs, mais les publications de la Société
ne sont envoyées qu’é ceux d'entre eux qui acquittent cette cotisation.
Leurs noms sont marqués d'un astérisque.
— 521 —
Messieurs
Van Bastelaer D., président de la Société archéolo-
gique de Charleroi 4 Bruxelles. -
Dufief Jean, secrétaire de la Société belge de géogra-
phie à Bruxelles.
* Van den Gheyn, Gabriel (le chanoine), directeur de
l'Institut Saint-Liévin à Gand.
Beernaert A., ministre d'Etat, président de la Chambre
des représentants 4 Bruxelles.
*Smekens Th., président honoraire du tribunal de
1** instance à Anvers. |
Hymans Henri, conservateur des estampes à la biblio-
thèque royale à Bruxelles.
Hubert Joseph, architecte, membre de la Commission
royale des monuments à Mons.
Saintenoy Paul, architecte à Bruxelles.
de Jonghe B. (le vicomte), président de la Société royale
belge de numismatique à Bruxelles.
*d’Ursel Hippolite (le comte), président de la Société
royale belge de géographie 4 Bruxelles.
*Delvigne A., (le chanoine) curé de Saint-Josse ten
Noode, vice-président de la gilde Saint-Luc.
*de Maere A., (le baron) château d’Aertrycke par
Thourout.
Houzeau de le Haye A., président de la Société des
arts et des lettres du Hainaut à Mons.
Jacques V., docteur en médecine, secrétaire de la
Société d’anthropologie de Bruxelles.
II. — A l'étranger.
Messieurs
Lecesne P., vice-président du Conseil de préfecture
à Arras.
Loriquet, archiviste du Pas-de-Calais à Arras.
ANNALES. JU, | ' 33*
— 522 —
Messieurs
De Cardevacque Adolphe, membre de l'Académie
d'Arras à Arras.
Le comte de Marsy, directeur de la Société française
d'archéologie, à Compiègne.
*Leuridan Th., ancien archiviste dela villede Roubaix.
Finot, archiviste du département du Nord à Lille.
Hautcœur (Mgr), recteur des facultés catholiques à
ille.
Le R. P. Camille de la Croix, à Poitiers.
Sorel Alex., président honoraire du tribunal civil de
Compiègne. |
Cons H., recteur de l'Académie de Poitiers.
Lair (le comte) Charles, archéologue, château de Blou,
(Maine-et-Loire).
Germain de Maidy L., archéologue à Nancy.
Bled O., (le chanoine) président de la Société des Anti-
quaires de la Morinie 4 Saint-Omer.
de Hautecloque (le comte) G., à Arras.
Brassart Félix, archiviste de la ville de Douai.
AUTORITES ET ETABLISSEMENTS PUBLICS
auxquels la Société adresse ses publications.
Sa Majesté le Roi.
M. le Ministre de la Justice.
M. le Gouverneur du Hainaut.
M. le Greffier provincial.
M. le Bourgmestre de Tournai.
Mgr l'Evêque de Tournai.
— 523 —
La Bibliothéque royale de Bruxelles.
» centrale du ministère de l'Intérieur à
Bruxelles.
» de l'université de Liège.
” de l'université de Gand.
” de la Chambre des représentants, à
Bruxelles. *
» de la direction des lettres et des
sciences.
te
La Bibliothèque publique de la ville de Tournai.
Le dépôt d’Archives de la ville de Tournai.
Le ministère de l'Intérieur et de l’Instruction publique
(dix exemplaires).
SOCIÉTÉS BELGES
avec lesquelles 11 y a échange de publications.
Anvers. Académie royale d'archéologie de Bel-
gique.
Arlon. Institut archéologique de Luxembourg.
Bruges. Société d’émulation pour l'étude de l’his-
toire et des antiquités de la Flandre.
” Société archéologique.
Bruxelles. Commission royale d'histoire (rue de la
Paille).
” Commissions royales d'art et d’archéolo-
gie (rue Montoyer, 22).
Académie royale de Belgique.
Académie royale de médecine.
Société royale de numismatique.
Société belge de géographie.
% 3 3 #8
Brucelles.
Louvain.
Malines.
Maredsous.
Mons.
Namur.
Nivelles.
Tongres. :
Tournai.
fn
Verviers.
— 524 —
Commission royale pour la publication
des anciennes lois et ordonnances (rue
Ducale, 2).
Analecta Bollandiana.
Société archéologique de Bruxelles (rue
Ravenstein, 11).
Société paléontologique et archéologique.
Cercle archéologique.
Messager des sciences historiques de Bel-
gique (rue des Baguettes, 22).
Cercle historique et archéologique.
Cercle hutois des sciences et des arts.
Institut archéologique.
Société libre d’émulation.
Société liégeoise de littérature wallonne.
Société d'art et d'histoire du diocèse de
Liège. |
Analectes pour servir à l'histoire ecclésias-
tique de Belgique.
Société archéologique.
Revue bénédictine.
Société des sciences, des lettres et des
arts du Hainaut.
Cercle archéologique.
Société archéologique.
Société archéologique.
Société scientifique et littéraire.
Le touriste.
Cercle artistique.
Société verviétoise d'archéologie et d'his-
toire.
— 595 —
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Abbeville (Somme).
Amiens ®
Arras (Pas-de-Calais)
Boulogne-sur-Mer »
Caen (Calvados).
Compiègne (Oise).
Douai (Nord).
Dunkerque (Nord).
Heidelberg (Allemagne).
Lille (Nord).
Luxembourg.
Nancy (Meurthe-et- Moselle).
Paris.
Reims (Marne).
Roubaix (Nord).
Société d’émulation.
Société des Antiquaires de
la Picardie.
Académie des sciences,
belles-lettres et arts.
Commission des monu-
ments du Pas-de-Calais.
Société francaise d'archéo-
logie.
Société historique.
Société d'agriculture, des
sciences et des arts.
Comité flamand deFrance.
Neuenheidelberger Jahr-
bucher.
Archives du département
du Nord.
Commission historique du
département du Nord.
Société des sciences, de
l'agriculture et des arts.
Cerclehistoriquelittéraire
et artistique.
Académie de Stanislas.
Société de l'histoire de
France.
Académie nationale.
Société d’émulation.
Saint-Omer (Pas-de-Calais). Société des Antiquaires
de la Morinie.
— 526.—
Saint-Quentin (Aisne).
Senlis (Oise).
Stockholm (Suède).
Toulouse.
Valence.
Valenciennes.
Société. académique des
sciences, des arts et des
belles-lettres.
Société archéologique.
Académie royale des bel-
les-lettres d'histoire et
des antiquités.
Société académique fran-
co-hispano-portugaise.
Société archéologique du
Midi de France.
Société d'histoire ecclé-
siastique et d’archéo-
logie.
Société d'agriculture, des
sciences et des arts. .
— 597 —
ERRATA.
Page 172, ligne 7. Au lieu de Halhuin, lisez :
Halluin.
Page 175, ligne 6. Au lieu de De l'envoi et de la
pétition, lisez : De l'envoi de la pétition.
Page 179, dernière ligne. Au lieu de 17 et 18 juin,
lisez: : 3 et 4 juin. |
Page 183, ligne 23. Cette ligne doit être terminée
par 2 points.
Page 201, note 1. Cette note qui s'applique au ren-
voi qu'on trouve page 202, ligne 7, doit être remplacée
à la page 201 par celle-ci : ARCHIVES pk TOURNAI.
Testaments, layètte de l'année 1339.
Page, 217, ligne 11. Au lieu de 1836, lisez : 1386.
Page 226, ligne 23. Au lieu de /aisse, lisez : laissa.
Page 237, note 1, ligne 2. Après le mot six, inter-
calez rais.
Page 254, ligne 26. Au lieu de s'enquérir les, lisez :
s'enquérir des.
Page 262, ligne 16. Au lieu de Gsyseghem, lisez :
Ghyseghem.
—-2040e——
— 598 —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES.
CS ee
A
Abbaye de Saint-Martin, 222.
Allard A., m. titulaire, 13. 22,
95.
Amiens, jeton 7.
Angeli (Frère Jean), 253.
Annales, 171. 245.
Annonciades (voir Célestines).
Antiquités romaines, 143. 257.
258. 259.
Antoing,. l'échevinage, 13.
Architecture tournaisienne, 16.
Archives de Tournai, 5.
Armoiries de Tournai, 107.
Ath, 494,
Avouerie et avoués de Tournai,
256, 494.
Bailliage de Tournai, 13.
Bataille de Fontenoy, 247.
Bavière et Autriche, 143. 146.
159.
Béclers (les cloches), 13.
Bequet A., (manifestation), 175.
Berlière (Dom), auteur, 94,
Bibliographie tournaisienne, 7.
10.
Bibliothèque nationale a Paris,
39. 40.
Boucherie (petite), 25, 206, 207.
Brassart F , m. correspondant,
79, 81.
Bruille (le), 81. 98,
Bruyelles, 143, 259.
Bruyenne J., m. titulaire, 6.
C
Capitation (la) à Tournai, 204.
342.
Carmes (couvent des), 15. 144.
Carmélites, 299.
Carreaux de terre cuite, 24,
Célestines, 312.
Chaboutteau Pierre, fondeur, 23.
81. 82.
Chancellerie des évêques de Tour-
ai, 5.
Chanson de trouvère, 5.
Chapitre de Tournai, 170.
Chatelains de Tournai, 7.
Chirurgien tournaisien, 7. 9.
Clairisses (couvent des), 23. 35.
Cloquet L., m. titulaire, 6.
Conférences, 39. 107.
Conflit à propos d’une robe, 175.
Confrérie de Notre-Dame de Hal,
175.
Congrés archéologique de Tour-
nai, 12. 206.
Congrès archéologique de Bour-
ges, 245.
Congrès archéologique d'En-
ghien, 245.
Congrès archéologique de Ma-
lines, 113.
Couvents de femmes a Tournai,
256. 298,
— 529 —
D
de Formanoir de la Cazerie, vice-
président, 22. 79. 146. 147.
205. 254.
de la Grange A., m. titulaire, 7.
15. 23. 39. 107. 137. 143. 175.
245. 256.
de Lalaing, généalogie, 256.
de le Pasture, Rogier, dit Van der
Weyden, peintre, 143. 245.
de le Fosse Eustache, 223.
del Fosse et d’Espierres A., m.
titulaire, 257. 494.
de Marsy (le comte), 7. 205.
Demeuldre P., adteur, 253.
de Nédonchel (le comte) G., pré-
sident, 205. 222.
de Robiano (le P.) J.-A., 15.
144.
Desclée R., m. titulaire, 7. 15.
17. 19. 95.
d'Herbomez A., m. titulaire, 7.
39. 107. 146, 205. 222.
Dialecte tournaisien, 6.
Domination française en Bel-
gique, 17.
Dominicaines, 307.
Donissan hoc opus, 24.
Doutrepont Ch., auteur, 6.
Dubois(le chanoine), m. titulaire,
81.
du Chastel de la Howarderie (le
comte) P., m. titulaire, 7. 22.
79. 95. 171. 175. 222.
Dunkerque, Société pour l'encou-
ragement des sciences, 39.
Duriez, auteur, 256.
Echanges de publications, 523.
Ellezelles, 143,
Enseignement primaire, 21.
Epices (en justice), 493.
Errata, 527.
Exposition d’art ancien, 254.
260.
Faidherbe Al., auteur, 145.
Fontenoy, 247.
Fortifications de Tournai, 146.
155. 171. 175.
G
G., peintre tournaisien, 12.
Germain de Maidy L., m. corres-
pondant, 13.
Ghoy, 245.
Gilde Saint-Luc, 7.
Godefroy Frédéric, écrivain, 257.
H
Halle des Consaux, 17. 19. 23.
25. 95.
Henri Alfred, auteur, 23.
Heidelberg, échange de publica-
tions, 136.
Hirn, évêque de Tournai, 17.
Histoire du Tournaisis, 39, 40.
Hocquart Léon, 39, 137.
Hocquet Ad., m. titulaire, 23.
81. 206. 257. 494.
Hôtel des Postes, 7.
Houtart M.. m. titulaire, 17.
39. 204. 245. 342.
Huguet L., m. titulaire, 14.
I
Iconoclastes, 145.
Impôts, 342.
L
Lanzac de Laborie, auteur, 17. :
Lesneucq J., auteur, 245.
Leuridan Th., auteur, 256. 494.
Luxembourg, Cercle historique.
Echange, 23. 136.
Lyon Cl., auteur, 143.
?
— 530 —
M .
Maison de Tournai à Paris, 146.
149.
Matthieu E., auteur, 13. 21.
Membres (liste des), 513.
Messager des sciences histo-
riques, 13.
Monastéres tournaisiens, 94.
Monuments (restauration des),
147.
Musée de la Société, 79. 81.
N
Numismatique, 7. 8. 95. 135.
” (Société royale
. de), 39. 94.
O
Ogy, 245.
P
Parlement de Tournai, 493,
Perdu Benoît, médecin, 146.
Pétition au Conseil communal,
146. 155. 171.
Plan de Tournai. 7, 79.
Plombs de marchandises, 253.
Poste (nouvelle), 6.
Publications, échanges, 523.
R
Règlement de la Société, 22. 95.
107. 136. 496.
Relation du champclosde Nancy,
79. 81,
Remparts de Tournai, 146. 155.
171. 175.
Restauration des monuments,
147.
Reusens (le chanoine), 5.
Richez A., auteur, 12.
Rogier (voir de le Pasture).
Roubaix, Société d'émulation, 6.
15.
Rues de Tournai, 257.
Sacqueleu (don au: musée), 79.
81.
Sandonis, hoc opus (v. Donie-
- san).
Sauvage Piat,. ‘peintre, 495.
Sceau des échevins du Bruille,
81. 98,
Sceau de Tournai, 107. 205.
» de la Société, 23.
Séanoe du 8 octobre 1896.5.
» 12 novembre » 12.
10 décembre » 16.
-« 14 janvier 1897.21.
» Ill février » 38.
” 18 mars ” 78.
» 8 avril ” 80.
» 13 mai » 94.
» 10 juin ». 106.
* 8 juillet » 135.
+ 14 octobre » -142,
» ll novembre «+ 146.
" 9 décembre «- 170.
- 13 janvier 1898.173.
" 9 février » 203.
» 10 mars » 205.
» 14 avril » 221.
» 12 mai » 244,
” 9 juin ” 246.
~ ll novembre » 253,
» 15 décembre » 493.
Sépultures romaines (voir anti-
quités).
Sion (religieuses de), 326.
Sociétés correspondantes, 523. -
Soil E., m. titulaire, 7. 14, 15.
81. 107. 143. 146. 205, 245.
247. 254. 257. 495.
Sonneville C., m. titulaire, 243.
241.
Sources de l'histoire du Tour-
naisis (voir Histoire).
Statuts, 496.
— 53) —
T | V
Testaments tournaisiens, 7. 15. Van der Weyden (voir de le
Pasture).
23. 256. Vv D P 5
Toiles damassées, 247. Yee ae Deluée. éditer | 144
Tournai en 1701, 7. 14. 107. Vos J. (lechanoine), m. titulaire,
170.
U .
| | Warison, généalogie, 175. 179.
Ursulines, 333. Wiers, 143.
—-7g,0e——
Tournai, typ Casterman. — &02
ANNALES
DE LA
SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
DE TOURNAI
ANNALES
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
DE
TOURNAI
NOUVELLE SERIE, TOME 4.
1899
H. & L. CASTERMAN
LIBRAIRES-ÉDITEURS
TOURNAI
ANNALES
DE LA
SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
DE TOURNAI
EXTRAITS DE TESTAMENTS TOURNAISIENS
(4501—1791).
Il y a quelques années, la Société historique et
archéologigue de Tournai voulut bien accueillir dans
ses Annales un choix d'extraits de testaments tournai-
siens antérieurs au XVI° siècle. A cette époque déjà
J'avais préparé une suite à ces extraits, en dépouillant
la collection complète des testaments qui reposent dans
les archives de la ville,et cela jusqu'à la fin de l’ancien
régime. C'est cette seconde partie que je viens offrir
aux chercheurs.
Son plan étant le même que celui de la première
partie, je n'ai pas à l’exposer ici de nouveau.
C'est à la table qui termine ce volume qu'il faudra
encore recourir pour se rendre compte du but et de
l'utilité de ce travail. Certes les textes postérieurs au
XV° siècle offrent un intérêt moindre que ceux des
siècles antérieurs : les coutumes et les usages se rap-
prochent déjà des nôtres. La langue française tendant
à s'épurer, les anciennes locutions, que recherchent avec
ardeur les lexicographes, ne se rencontrent plus aussi
fréquentes. Par compensation certaines modifications
—6—
dans nos églises ont persisté jusqu'à présent; certains
objets mobiliers, désignés dans des testaments relative-
ment récents, pourront être identifiés. Peut-être même
la description de quelques tableaux, que renseignent
nos textes, et leur lieu de gisement permettront-ils de
lesretrouver et d'augmenter ainsi les listes déjà connues
des œuvres de leurs auteurs. Qu'on me permette de
relever quelques exemples qui pourront servir de justi-
fication à la publication que j'entreprends en ce
moment.
Ce fut en 1517 que fut posée la première pierre de la
chapelle paroissiale, accolée à la nef de la cathédrale :
divers legs furent faits pour subvenir à cette construc-
tion qui dura quelques années; nous constatons en effet
qu'en 1525 elle n'était pas encore terminée (n° 81).
M. Ad. Delannoy a écrit un fort intéressant volume
concernant les Divers hospices de Tournai. Un d'eux
pourtant lui a échappé : c'est celui qu'avait fondé Loys
Maillet, prêtre, chapelain de S. Brice, et qui était situé
dans la rue du Quesnoy. Le texte que nous donnons
(n° 92), et qui date de 1531, montre également l'erreur
qu'a commise Bozière lorsqu'il dit, dans son Tournai
ancien et moderne, que ce ne fut qu'à la fin du
XVI° siècle qu'on donna à la rue où était notre hospice
le nom qu'elle porte encore ; ce nom lui appartenait dès
la première moitié du siècle.
Nos textes nous font connaître deux auteurs tour-
naisiens qu'aucun bibliographe n'avait signalé, et dont
d'ailleurs les ouvrages sont sans doute perdus, n'ayant
jamais été imprimés. Jean de la Forge avait composé
un Traité de rhétorique (n° 157); quant à Antoine Le
Clerc, il avait donné une continuation à l’œuvre de
l'historien Jean Cousin (n° 386).
La pêche à la ligne a, de tout temps, passionné bien
7 —
des gens. A Tournai, les amateurs de ce sport étaient
déjà constitués en société en 1565 (n° 167).
Le n° 508 nous montrera ce qui constituait l'embryon
d’une collection, ce qu’on appelait autrefois le cabinet
d'un curieux.
Sous le n° 596 nous rencontrerons deux tableaux
représentant la cathédrale et l'abbaye de S. Martin
dans la première moitié du XVIII* siècle. Il serait
bien intéressant de les retrouver.
L'usage d’attacher des blasons aux différents cierges
qui environnent le catafalque dans les cérémonies
funéraires existait avant 1585, comme le prouve le
texte n° 191. C'est d'ailleurs le plus ancien dans lequel
Jai constaté cette coutume encore existante.
La seconde moitié du XVI° siècle avait été témoin
des ravages d’un grand nombre d’églises par les icono-
clastes. Le texte n° 245 nous montre que les dévasta-
tions faites vers 1567 aux églises de Schellebelle et de
Wetteren, en Flandre, n'étaient pas encore effacées
en 1612. |
Monsieur le chanoine Van den Ghein s’est, à plu-
sieurs reprises, occupé des caveaux funéraires poly-
chromés; il a constaté leur existence surtout dans les
pays flamands. On en rencontrait aussi 4 Tournai ainsi
que nous le montre le texte suivant d’un testament de
1614: « Je choisi ma sépulture dessoubz la paroisse
Notre-Dame, ordonnant que la vaussure de dessus
ladite fosse sera pointe de quelque représentation
pieuse. »
L'abbé Feretti, chapelain aux honneurs de Francois-
Ernest de Salm, évéque de Tournai, est connu par
quelques tableaux qui ornaient la chapelle de S. Vin-
cent et plusieurs salles du palais épiscopal. Il n'était
pas seulement peintre, mais aussi mathématicien. A ce
— 8 —
titre il avait essayé de résoudre le fameux problème de
la quadrature du cercle, et dédié son travail aux puis-
sances maritimes. Le n° 626 nous montre qu'il avait
escompté les gratifications qu'il espérait en obtenir,
dans le but de constituer à sa filleule une dote de six
mille fiorins.
Quelques noms d'artistes figurent dans nos testa-
ments. Parmi ceux qu'est en droit de réclamer l’école
artistique de Tournai, je citerai Michel Bouillon dont
l'église de S. Brice possède encore des œuvres impor-
tantes, Ladam, de la famille duquel je me suis occupé
précédemment et dont je pourrais aujourd'hui augmen-
ter la liste des travaux, l'orfèvre Sailly, etc. -
Certains termes, que j'ai relevés dans les textes qui
suivent, restent pour moi sans valeur précise; ils n'en
méritaient que davantage d'être signalés. Qu’étaient-ce
que les services funéraires intitulés petit ou gros
laboureur, et qui se célébraient en l’église S. Brice? Il
s’agit assurément de ce que maintenant on appelleservi-
ces de première ou de seconde classe; mais la définition
exacte de ces anciens termesserait intéressante à donner.
Dans un compte-rendu, peut-être trop indulgent
(mais j'aurais tort de m'en plaindre), de la première
partie de mon travail, que M. Léopold Delisle a publié
dans le Journal des Savants, l'éminent administrateur
de la Bibliothèque Nationale à Paris exprime le regret
que l’auteur « n’ait pas cru utile de donner quelques
notions sur la collection qu'il a dépouillée avec tant de
soin et de sagacité. Il aurait dû traiter, au moins
sommairement, dans sa préface, la forme des testaments
et les conditions dans lesquelles ils étaient reçus et
conservés à l'échevinage de Tournai. » Peut-être est-il
encore temps de réparer cet oubli; c'est ce que je vais
tenter de faire.
_ 9 —
Parlant des actes qui font l’objet de ce travail, la
Coutume de Tournai s'exprime en ces termes : « Qu'un
testateur faisant son testament n’est tenu garder les
solemnités requises de droit, mais suffit qu'il apperre
de sa volonté derniére, par écriture signée de sa main
et reconnue pardevant deux témoins, ou que le testa-
ment soit passé pardevant deux de la loy, ou pardevant
notaire ou autre personne publiques et deux témoins(1). »
Le testament olographe est celui que nous rencon-
trons le plus fréquemment, comme on le constate facile-
ment par les extraits que nous donnons plus loin. Le
testateur, dans ce cas, s'exprime à la première per-
sonne, tandis que les stipulations sont formulées à la
troisième lorsque le testament est fait devant les fonc-
tionnaires désignés par la Coutume. Remarquons en
passant que l'instruction devait être assez répandue à
Tournai, dans les classes moyennes, car les neuf
dixièmes des testaments sont olographes. Quelque soit
d'ailleurs la forme de nos actes testamentaires, leur
mode de conservation et d'exécution était toujours le
même.
Aussitôt le décès du testateur, un certain nombre de
personnes, parmi lesquelles se rencontre d'ordinaire le
curé de la paroisse, présentait l'acte aux échevins en
affirmant que c'était bien le testament du défunt. On
rédigeait un procès-verbal de ce dépôt, que l’on faisait
suivre de la copie intégrale du testament; puis on ins-
crivait la formule d’emprise, c'est-à-dire la déclaration
des exécuteurs testamentaires acceptant leurs fonctions.
Toute cette rédaction était faite en double sur une seule
feuille de parchemin; on réservait entre les deux copies
(1) Les coutumes, stils et usages de l’échevinage de la ville et cité
de Tournai. — Tournai, Joveneau, 1778,
— 10 —
un espace large de deux ou trois doigts dans lequel on
écrivait en grands caractères le mot éestament ou plus
souvent mémore, parfois même le nom du scribe qui
avait transcrit l'acte. La feuille de parchemin était
alors coupée en deux en travers du mot écrit en grands
caractères. L'un des exemplaires était remis aux exécu-
teurs testamentaires; l'autre était déposé au greffe
échevinal, qui conservait également l'original du testa-
ment. Cette façon de procéder explique la masse
énorme des testaments que possèdent encore nos
archives communales, malgré de fâcheuses dilapi-
dations : leur nombre s'élève à plus de 15000.
Une remarque qui n'aura certainement pas échappé
aux lecteurs qui auront bien voulu parcourir les deux
volumes d'extraits que je leur présente, c'est que, aux
époques les plus anciennes, on ne rencontre presque
pas de testaments de membres du clergé; vers la fin du
XIV® siècle, ces actes commencent à faire leur appa-
rition ; ils deviennent de plus en plus nombreux à
mesure que nous approchons des temps modernes. La
raison s'en trouve dans les privilèges ecclésiastiques.
Tant que les chanoines avaient vécu dans leur
cloître, la juridiction spéciale qui régissait leurs actes
n'avait donné lieu à aucune contestation : ils étaient en
terre d'église. Mais quand ils renoncérent à la vie en
commun et se logérent en des maisons situées sous la
juridiction de la ville, il n'en fut plus de même. |
Des conflits s’élevérent entre le chapitre et les éche-
vins, chacun réclamant le droit d'approbation des tes-
taments. L'affaire prit une telle importance qu'on la
déféra au Parlement à Paris.
La justice était, assure-t-on, boiteuse au XV" siècle.
Toujours est-il qu'elle marchait bien lentement, et que
les procès entamés nourrissaient d'ordinaire plusieurs
— ]1 —
générations d'avocats. Aussi était-il de l'intérêt des
plaideurs de choisir des arbitres, et surtout de s'incliner
devant leur décision. Ce respect des décisions arbi-
trales était du reste admis dans ces temps anciens où
l'honnêteté n'avait pas encore fait place aux vulgaires
ambitions.
C'est au mode de l'arbitrage qu’eurent donc recours
le chapitre et les échevins, pour mettre fin au débat qui
s'était élevé entre eux. Voici quelle fut la décision
intervenue en 1427 dans cette affaire. Je la transcris
d'après une copie de 1525 qui faisait partie des dossiers
de M. Desmazières.
Accord entre ceula de la Ville et le Chapitre de
Tournay à cause des testaments des bénéfictéz de ladite
église, trespasséz ès maisons subjectes.
« À tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou
orront, doyen et chapitre de l’église, prévostz, juréz,
eschevins, eswardeurs, doyens et soubz doyens des
mestiers de la ville et’ cité de Tournay, Salut et con-
gnoissance de vérité. Savoir faisons que des procès,
questions et débas piéchà menéz et encommenchiéz en
la Court de Parlement du Roy nostre sire darrain tres-
passé, que Dieu pardoinst, entre nous doyen et cha-
pitre dessusdits, complaingnans en cas de saisine et
de nouvellité, d'une part, et nous prévostz, juréz et
aultres recteurs et aultres gouverneurs de ladite ville
et cité, opposans et aultrement, d'autre part, à cause
des testamens des bénéficiéz en ladite église, trespasséz
ès maisons subjectes aux eschevinaiges de ladite ville,
et de leurs biens meubles trouvéz en icelles, ensemble
de l'approbation, emprinse et congnissance desdis tes-
tamens et de la reddition et comptes des exécutions et
biens d’iceulx, et des inventoires et vendues desdis
biens, et aultres choses narées plus ad plain ès dis pro-
—- 12 —
cès, dont chacun de nous disoit et maintenoit à lui en
devoir avoir la congnissance. Nous, pour tenir et norir
bonne paix ensemble, eschiever les frais et despens qui
sur ce sen polroient ensuyr, et adfin que par nosdis
débas et procès les acomplissemens desdistestamens ne
soyent retardéz, délayéz ou empeschiéz, et pour cer-
taines aultres causes et considérations à ce nous mou-
vans, sommes condeschendus en accord ensemble par
le moyen et délibéracion des conseilliers que nous
aviens en temps passé audit Parlement, et aultrement,
par la manière contenue en certaine cédulle contenant
ledit accord, dont la teneur s'ensuit.
Sur les débas et procès meus et pendans entre véné-
rables seigneurs doyen et chappitre de l'église de
Tournay, d'une part, et honnourables hommes les pré-
vostz, juréz, eschevins et eswardeurs pour et ou nom
de ladite ville, d'autre part, pour raison des testamens
des chanoïnes et aultres bénéficiéz en ladite église,
subjectz desdis de chappitre, ést assavoir cannonnes,
grant vicaires, curés, leurs lieutenans et aultres chap-
pellains, bénéficyéz et officyers subjectz ausdis de
chappitre dénomméz ou cry de l'Assencion, demourans
és maisons subjectes à ladite ville, de l'approbacion
et congnissance d'iceulx testamens, et reddicion des
comptes, semble au conseil desdites parties, par
manière d'avis, que lesdites parties polront estre d’ac-
cord en la manière qui s'ensuit. Est assavoir que, en
tant qu’il touche les dessusnomméz, l’approbacion de
leursdits testamens et aussy l’audicion et reddicion des
comptes compétera et appartiendra ausdis de chappitre,
sy non que les testateurs aient expressément soubzmis
leursdis testamens et exécucions d'iceulx à la loy et
justice de ladite ville; ouquel cas la congnoissance
appartiendra pleinement à icelle ville. Et s'il advenoit
— 13 —
que les gens d'église subjectz desdis de chappitre
dessusnomméz eussent fait testamens par vertu desquelz
il fust nécessité de vendre, aliéner ou transporter
aucuns héritaiges, cens ou rentes ou aultres immeubles
estans en la justice de ladite ville de Tournay, icelle
vente ou transport se fera pardevant les eschevins
d'icelle ville et en auront leurs drois pareillement
que des aultres habitans d'icelle, la congnoissance
desdis testamens tousiours demorant à iceulx de
chappitre.
Item, toutes et quantes fois que aucuns des dessusdis
gens d'église trespasséz auront aucuns biens meubles
en la justice de la ville de Tournay, ayent fait testa-
ment ou non, lesdis eschevins polront, se bon leur
semble, iceulx biens faire seeller soubz leur main, et
mectre maneurs, se mestier est, pour les garder et
conserver au prouffit de cellui ou ceulx à qui il appar-
tiendront, en la manière qu'ilz ont accoustumé de
faire ès maisons des personnes layes et subjectes à
eulx, et lesdis de chappitre non. Mais sy tost que les
exécuteurs qui auront empris l'exécution des testamens
les venront requérir à avoir, lesdis eschevins, après
ce qui leur sera apparu de l'approbation d'iceulx tes-
tamens avoir esté faite pardevant lesdis de chappitre,
seront tenus de dessailer, délaisier et délivrer lesdis
biens ausdis exécuteurs sans délay, et ce par inven-
toire faite par leur main en la présence d'un des
clercqs desdis de chappitre se estre y veult; et ne leur
pourront refuser ne contredire, sy non toutesvoyes
quil y eubt 4 ce apparant aucun qui se opposast et
requist estre oys au contraire sans fraulde.
Et se lesdis bénéficiéz et subgectz ausdis de chap-
pitre moroient intestas, semblablement lesdis eschevins
polront mectre en leur main, inventoryer et faire
— ]4 —
prisier, et en après seront tenus de iceulx baillier et
délivrer ausdis de chappitre ou leurs procureurs lesdis
biens meubles estans en leur jurisdiction, ou cas que
aultre empeschement n'y aroit et qui se apparoit aucun
qui y prétendist avoir aucun plus grand droit que
lesdis de chappitre et sans fraulde, comme dessus, en
baillant iceulx de chappitre caucion qui seroit souffis-
sant, en ladite ville, de iceulx biens reffondre, ou le
valleur en la main desdis eschevins, se eulx à ce
appelléz et oys pardevant lesdis eschevins il appert et
soit par eulx déclaré autre y avoir plus grand droit
que lesdis de chappitre.
Item, accordé est que, toutes et quantes fois que
aucuns biens meubles des trespasséz bénéficyéz et
subgects desdis de chappitre seront bailliéz et délivréz
comme dessus est dit, lesquelz on disposera 4 vendre
et cryer en ladite ville, icelle vente et cryée se fera
par les cryeurs juréz d'icelle ville, lesquelz, à chacune
fois que le cas y eschéra, feront serment à iceulx de
chappitre ou à leurs officyers de bien et léalment faire
ladite vente et cryée; et ne polront lesdis de chappitre,
pour cause des choses dessusdites, prétendre à avoir
jurisdiction, justice, congnoissance ne aucune domi-
nation en la terre et justice de ladite ville ne sur les
subgects d'icelle, ne iceulx de la ville sur ceulx de
chappitre. Et seront les testamens et exécutions
d'iceulx dont 1l a esté et est question, et ceulx qui
depuis sont advenus et escheus, gouvernéz par les
exécuteurs d’iceulx, et les comptes rendus selon lor-
donnance et délibération dessusdits. | |
Et semble aux conseilliers desdites parties que par-
tant les parties se polront départir de tous procès
encommenchiéz à cause des testamens, exécutions et
aultres choses dessusdites, et sans amende, et les
— ]5 —
despens compenséz s’il plaist au Roy nostre sire et à
sa court de Parlement.
Tout lequel accord ainsy advisé et délibéré par nos
dessusdis conseilliers, nous et chacun de nous en droit
soy et pour tant que touchier lui peult et doit, en
icellui ratiffiant, approuvant et ayant pour agréable,
promectons et avons en convent loyalment, de bonne
foy et sans fraulde détenir, faire tenir et entretenir de
point en point selon sa forme et teneur, et d'en user
doresenavant toutes et quantes fois que le cas y
eschéra, tout ainsy et par la manière que oudit accord
est contenu, exprimé et déclaré; et de icellui accord
faire passer par la court dudit Parlement du Roy
nostre sire, sy mestier est, le plus brief que bonnement
faire se polra. Et en oultre, moyennant ledit accord,
nous, parties dessusdites et chacune de nous, nous
depportons de toutes impétracions royaulx ou aultres
faites à l’occasion desdis procès et questions pour le
fait desdis testamens et aultres choses contenues oudit
accord, sans en volloir user doresenavant l’un contre
l'aultre en quelque manière que ce puist estre.
En tesmoing desquelles choses dessusdites et de
chacune d’icelles, nous parties devant dites avons faict
mectre les seaulx desdites église, ville et cité à ces
présentes lettres qui furent faites et données ledeuxiesme
jour du mois de may l'an de grâce mil quatre cens
vingt sept. — Signées sur le reply, J. Denise et
J. Haluyn. »
Collation faite de ceste présente coppie aux
principalles et originalles lettres, par
moy, Rogier du Fief, premier greffier de
ladite ville et cité de Tournay. Et est
ladite coppie mot aprés autre correspon-
dant ausdites originalles lettres, tesmoing
— 16 —
mon seing manuel cy mis, le douziesme
jour du mois de jullet l'an mil cincq cens
vingt cincq.
(Signé) Du Fier, avec paraphe.
Quel que soit le testateur, qu'il fut laïc ou membre
du clergé, la forme des testaments est toujours la
même. Après avoir fixé le lieu de sa sépulture et par-
fois les cérémonies de ses funérailles, le testateur
énumère les legs divers qu’il fait à ses parents ou à
ses amis; enfin il désigne ses exécuteurs testamen-
taires. Cette règle générale a pourtant subi parfois
quelques modifications. C'est ainsi que j'ai rencontré,
une seule fois il est vrai, dans notre collection tour-
naisienne, un testament posthume.
Ce fait curieux, et qui peut-être ne s’est reproduit
nulle part, méritait d'être signalé. J'en ai déjà fait
l'objet d’une communication spéciale, parue dans le
tome 1 de nos Annales. Malgré cette publication anté-
rieure, je pense que, par sa singularité, cet acte mérite
de figurer dans un recueil spécial aux testaments tour-
naisiens. Aussi le dépouillant des commentaires dont
je l'avais accompagné dans ma notice, je reproduis ici
le texte de ce document unique. On me pardonnera,
j'espère, cette redite grâce a l'intérêt de curiosité
qu'elle présente.
Testament de Cornille Ras.
« Sacent tous ceulx qui ces présens escriptz de tes-
tament voiront ou oiront que, pardevant les eschevins
de la ville et cité de Tournay congrégéz et assembléz
en leur auditoire le dix nceufiesme jour de juing mil
—17 —
- ~ cens dix nœf, sont personnellement venus et com-
- ‘us Jehan Desmartin, escuyer, seigneur des Fores-
ux, et honorable homme Sébastien du Chambge,
tbedeux juréz de ceste ville, lesquelz ont présenté
cte dont a esté faict lecture, contenant ce que s'en-
it. Le sabmedy huictiéme de juing mil six cens dix
ef, monsieur chanoine Steenhuys et Sébastien du
nrambge estans allé visiter Cornille Ras, servante à
—onsieur d’Aubermets, et l’admonestans de soy recom-
iander à Dieu et soy résoudre à sa saincte volonté,
ur déclara qu’elle vouloit donner au pauvre, et dési-
it faire ses dispositions. A quoy survint ledit sieur
— ’Aubermets et Jean Mondé, son homme; et après
— voir dict une partie de ses intentions, pria d'avoir
- — nonsieur des Foresteaux, qu'on alla quérir. Et en sa
- - Drésence et des dessus nomméz, fit les donations et
-- -— 2rdonnances qui s’ensuivent. Après aucuns discours et
propos par elle tenus qu'elle voulloit disposer et donner
— au pauvre, interroguée combien, respondit Beaucoup.
- Et sur ce que luy fut objecté qu'elle avoit ja donné à
l'église de Saint Jacques, pour des bastons d'argent
_ et des encenssoirs, quattre cens florins, et dont l'acte
_. €n estoit passé pardevant maistre Adam, at déclaré
___.. que non et quelle ne scait d’avoir rien faict ny donné;
et que sy on a escrit cela, on l’a trompé; qu'elle n'en-
tend nullement de l'avoir faict, et que, si quelque
chose en estoit escript, elle le révocquoit. Luy estant
remonstré que c’estoit bien faict de donner à l'église,
a respondu souventesfois qu’elle entend donner au
- 3 Pauvre. Iterroguée sur la particularité de ses légatz,
| a respondu qu'elle veut donner au pauvre, et particu-
--- lièrement à ceulx de la paroisse Saint Jacques, cin-
quante florins; aux pauvres prenans l'enseigne, deux
rasières de bled converties en pains; au vesvé de
2
a
ANNALES, IV.
— 18 —
ladicte paroisse, deux livres de gros; et chacune
vesve, une miche; à l’église dudict lieu de Saint Jac-
ques, quattre livres de gros; 4 plusieurs pauvres,
trois rasiéres de bled converties en pains, et deux
livres de gros en argent à distribuer à la volonté des
exécuteurs ; aux orphelins, orphelines et enfans trouvéz,
cincq livres de gros; aux Sceurs Grises, une livre de
gros; & Roguine, une livre de gros; 4 Jean Mondé,
Clare et Jenne, domesticques de monsieur d’Aubermeiz,
de la toille pour chemises ; à la fille Pierre Henneton,
ung quiéty; à Catherine Malfer, ung aultre quiety; à
ung pauvre garçon de Wière, nommé Angèle, cincq
florins à l'advanche d'un habit; à monsieur des Fores-
teaux et du Chambge, ses pourchelines et belles choses
quy sont en son coffre, disant en ces termes : Prenez
encoires quelque chose ; je veulx que vous ayez dadvan-
taige, mes bons amys. Sur ce qu'ilz respondirent qu'ilz
ne demandoient rien, Je vous prie, prenez mes belles
choses et pourchelines; je le veulx, et cest encotres
trop peu. Enquis si elle ne vouloit rien donner a
monsieur d’Aubermetz, mademoiselle Steenhuyse ny
monsieur le chanoine, pour souvenance de l’anchienne
amitié, respondit en riant : Hé! hé! non; il: sont trop
riches. Que donneroy-je à ces gens là? Enquise ce
qu'elle vouloit donner à ses parens, respondit qu'il
fauloit premier songner des pauvres; qu'ilz auroient
le bien de le Val, voulant dire son bien de Flandres,
ne se souciant de ce que touchoit ses parens. priant
lesdictz seigneurs des Foresteaux et du Chambge :
Hé! mes bons amys, faites accomplir tout cela, et
faictes tout comme vous voulez. De quoy ne fut faict
aucun acte publicq, pensant qu'elle retourneroit à
meilleure disposition pour bien exprimer son intention
sur son bien de Flandres. À quoy estoient aussy présens
— 19 —
mademoiselle de Steenhuyse, le sœur de ladicte Cor-
nille, sa niepce Loyse, lesdictes Clare, Jenne et
aultres. Depuis elle at diverses fois déclaré qu'elle
vouloit que ce que dessus sortit effect, et qu’elle n’en-
tendoit que la donation qu’on luy disoit avoir faict
pardevant maistre Adam, fut bonne.
» Le lundy dix septiéme dudit mois de juing, estant
ledict du Chambge venu visiter ladicte Cornille, il la
trouva de meilleur jugement qu'elle n'avoit esté de
toute sa maladie, encoires que ceulx qui la sollicitoient
disoient qu'elle dormoit tousjours. Sitost que icelluy
du Chambge lui eut demandé de sa santé, Je n'en puis
plus ; et déclara qu'elle vouloit que ses affaires fussent
bien faictes. Enquise quelles affaires, Tout ce que je
vous ay dernièrement ordonné, et à monsieur des
Foresteaux. Ledict du Chambge lui réplicqua si elle
n'entendoit que la donation, faicte au prouffict de
l'église Sainct Jacques pardevant maistre Adam, sor-
tiroit effect comme un bon œuvre et pieux, at derechef
respondu : Non, non, je vous l'ay souvent dit. Je veux
donner aux pauvres. Luy fut respondu : Bien. On
donnera aux pauvres, aux orphelins, trouvés, et
comme vous avez ordonné. Respondit : Hé! Ouy, ouy,
je cous prie. Sy déclara qu'elle donnoit son meilleur
cottron à la vesve Toussain du Mont; à la touresse,
son second; à sa niepce Louyse, ses trois aultres.
Enquise si le surplus de son bien seroit party en trois
parts, scavoir sa sœur, Pierre et Loyse Ras, et Michiel
Ras, en hésitant dit : Non Michiel. Il: partiront, il:
partiront; que lui du Chambge et monsieur des Fores-
teaux estoient des gens de bien, et leur donnoit puis-
sance de tout faire et de faire pryer Dieu pour son
Ame. Vous scavez bien tout faire. Hésitant tousiours
lorsqu'on parloit de ses parens, tesmoignant beaucoup
— 20 —
d'affection à sa niepce Loyse. Et à ce estoit présente
ladicte Loyse, Catherine Malfer et du Chambge, qui
n'en fit faire acte publicq, pensant qu'elle se guérissoit,
et aussy que monsieur d’Aubermetz, son maistre,
estoit absent. |
» Après laquelle lecture ainsy faicte que dict est,
serolt comparu en jugement monsieur maistre Adrien
de Steenhuyse, prebtre, chanoine de l’église Nostre
Dame, lequel mectant la main à la poictrine a certifié
d’avoir esté présent aux propos par ladicte défuncte
tenus.
» Le vingt deuxiéme dudict mois, messire Charles
de Maldere, chevalier, seigneur d’Aubermetz, et Jean
Mondet, son serviteur, ayant ouy la lecture dudict
acte, ont affirmé par serment solennel le contenu en
icelluy estre véritable. »
EXTRAITS DE TESTAMENTS TOURNAISIENS.
ee
XVI° SIECLE.
1. Thomas Henuyet, prétre, natif de S. Amand-en-
Pévèle, testa le 21 juillet 1501. — Eslis sépulture
pour mon corps enterrer ou cloistre de l'église des
Frères Chartrois empréz Tournay. Item, donne à
l'église et couvent des Croisiéz une chanteplure (1) et
fontaine de ploncq, comme elle est, pour asseoir au
cloistre de leur couvent. Item, et 4 ladite église des
Chartrois, ung tavlet de monseigneur S. Thomas de
Cantorbie, en plate pointure, lequel vœil estre porté
devant mon corps à l'enterrement d'icelluy, et assiz
devant la place où mondit corps sera enterré. —
6 octobre 1501.
2. Jaque Le Veau, veuve de Gillart Le Febvre,
native de la paroisse S. Jacques et y demeurant, testa
le 22 septembre 1501. — Je donne à ladite église
S. Jaques une nappe, le plus grande des trois; et si
voel et ordonne que, quant les tables d’autelz de
S. Jaques et Nostre Dame seront dorées, qu'il soient
prins vingt solz tournois sur mes plus apparans biens.
— 6octobre 1501.
3. Glaude Jomart, sergent bâtonnier de la ville, :
(1) La chanteplure est un robinet ou un entonnoir.
_ 99 —
testa le 15 novemhre 150]. — Je désire estre mon
corps ensépulturé et inhumé au cymitiére Nostre
Dame de Tournay, au lieu dit le Moncheau (1), soubz
ou auprés le goutiére tirant vers le célier au vin. Item,
je ordonne et veel lors estre porté devant mon corps
mon bon haubergon et me espée, que je donne et
présente à la Vierge Marie de Tournay. Item, je
donne à Nicolas de Belles, clercq à maistre Laurent
du Bos, les perles, pierres et toute l'enseigne et brou-
dure de ma meilleure robe de sergentrie. Item,
donne a Pierrechon du Chambge, aussy clercq, le
plus belle espée ou aultre baston que j'auray au jour
de mon trespas en ma maison.
4. Gille Douvrin, veuve de Baulduin Villain, testa
le 1° mars 1501. — Je eslis ma sépulture en l’église
du Grant Béghinaige, à l’opposite du crucefix. Item,
à Ysabel, ma fille, je lui donne ung hanap d'argent,
ung Repos et les aournemens servans audit Repos,
avecq unes patrenostres de coral et une coroye de
desoubz qui est estoffée d’argent doré. Item, je donne
encores à madite fille ung livre appelé le Le Légende
dorée, en franchois, et unes Heures à deux cloans .
doréz. — 23 mai 1502.
5. Jeanne Poullain, vetve de Gabriel Hovart,
testa le 29 avril 1502. — Item, donne à Nostre Dame
en ladite église de le Magdelaine une chainture de
deseure, d'argent doré, pour servir et honnourer aux
bons jours icelle bonne Dame. Item, à Marie Magde-
laine, madite patronne, une aultre chainture d'argent
de deseure, pour décorer ladite sainte aux bons jours.
_— 17 mai 1503.
(1) Le Moncheau est la placette située au côté méridional de la
cathédrale.
e
— 93 —
6. Jehan de Rateneur, tapissier, testa le 30 juillet
1502. — Je donne à Pasquier Carpentier tous les
patrons de pappier que j'ay et qu'il a à moy apparte-
nant. — 6 août 1502.
7. Jehan Le Clercq et Jeanne Vachon, sa femme,
testérent le 1° janvier 1502. — Icelluy requiert de
avoir le sépulture du corps de luy et de sa femme en
la chappelle S. Nicollay de ladite église S. Quentin,
de pooir mectre une lame sur leurdite sépulture, et
de mectre une épitaffe en ladite cappelle, et devant
icelle épitaffe mectre une candeille ardant dimences et
festes. — 18 janvier 1502.
8. Jehan Ségard, prêtre, testa le 18 janvier 1502.
— Je vœil estre ensevelis en la fourme qui s'ensieut,
c'est assavoir avec aube, çainture, fanon, estolle et
casure ; et ne vœil mon corps estre mis en biere ne en
luyseau, mais dedens une natte, le plus simplement
que faire se poelt. Item, le palle des poures, et non
aultre. Item, je vœil avoir, en la fosse où mon corps
sera mis, deux petits pos de terre, en ung du vin, en
l'aultre eauwe, une petite candeille de chire, ung calice
de chire ou de terre. Item, je ne vœil point avoir
grand sonnaige de clocques, mais le moins que faire
se peelt. Item, je voeil que, se on troeuve chappelle ou
église qui ait aournement mendre que les miens, que
on les prende pour moy mettre dedens; et il auront
les miens. — 20 mars 1502.
9. Jacques du Bos, prétre et chanoine de Tournay,
testa le 18 février 1502. — Eslis ma sépulture au
clostre de ladite église Nostre Dame, dessoubz le lame
où mon père et ma mère gisent, en requérant que le
tabliau estant devant ladite sépulture, à l'un des léz
de la frumeture, soit faicte monseigneur S. Jacques et
en bas la représentation de ma personne, et à l’autre
— 94 —
léz l'imaige de la glorieuse Vierge Marie, Saincte
Barbe et Apolonie, bien honnestement estoffé ; et que
ce soit fait au despens de mon exécution, se en mon
vivant ne le avoie fait. — 7 août 1503.
10. Angnièz de Saint Genois, veuve de Quentin
Gargatte, testa le 24 avril 1503 après Pâques. — Sy
eslis sépulture pour mon corps gésir et enterrer en
l'église S. Franchois, en la chappelle Saincte Anne,
emprès de mondit feu mary. Item, je donne à Simon-
nette, ma fille, femme de Hermès de Fatrissart, une
chambre de tapisserie enthièrement à fons pers,
comme elle est, semée d’oiselerie, et armoyée des
armes de feu Quentin Gargatte, mon mary. —
29 avril 1503.
11. Jehenne Gellée, veuve de Colart du Havron,
testa le 3 mai 1503. — Je donne à Jehane du Méz,
ma fille, femme de Gillart le Paige, mon Repos de
Jésus doré et estoffé, tout ainsi qu'il est, custode et
tout. Item, donne à Colle, ma fille, femme de Arnoul
de Lannoy, ung bachin ouvret et l’orchercel, mes
Heures, ung crucefilz doré, les ymaiges de Nostre
Dame et S. Jehan y servant, avecq une aultre ymaige
de Nostre Dame et ung de S. Jacques. Item, donne à
ma sœr de l'ospital de Marvis ung tavlet de Saint
Saulveur. — 8 mai 1503.
12. Ernoul Dimence, époux de Claude Bouchard,
testa le 13 juillet 1503. — Je eslis ma sépulture pour
mon corps enterrer et sépulturer en l’église Nostre
Dame desoubz la lame où sont enterréz mon père et ma
demoiselle mère, à qui Dieu pardoinst, laquelle lame
est armoyée de leurs armes, et assize du renc S. Loys
audevant del huys de la chappelle paroiscialle d’icelle
église. Item, je donne à Ghuy, mon filz, pour
_ mémoire et souvenance, et affln qu'il ait mémoire
_ 95 —
pryer Dieu pour moy et mon ame, mon aniel d'or ens
ouquel a enchassé ung escuchon de déamant. —
19 juillet 1503.
13. Marguerite Prévost testa le 22 août 1503. —
Eslis ma sépulture pour mon corps inhumer et
enterrer ou chimitière Dieu et monseigneur S. Jaques,
mondit patron, en laquelle église je donne, à l'advan-
chement de dorer le table d’autel de la Vierge Marie,
la somme de une livre de gros, et avecq ce une
coroye de dessoubz estoffée d'argent. — 4 septembre
1503.
14. Jacque le Jouene, fille de feu Piérart et femme
de Mahieu Mallet, testa le 22 août 1503. — Eslis
sépulture pour mon corps inhumer dedens l'église des
Frères Myneurs de S. Franchois en Tournay, devant
l'imaige et représentation du crucefix. — 18 décembre
1504.
15. Jacques Journet testa le 11 avril 1504. —
Item, je donne à l’église de Thieullain ung Agnus Dei
enquassé en argent, de douze sols ou mieulx, pour
servir aux jours de la Vierge Marie et aux aultres
grandes festes solennelles. Et pareillement je donne à
ladite église de Thieullain ung tableau d'une ymage
de la Vierge Marie. — 8 mai 1504.
16. Jeanne Faignoise testa le 19 avril 1504 aprés
Pâques. — Eslis ma sépulture pour mon corps
inhumer et enterrer ou cimitière de Dieu et monsei-
gneur S. Jaques; et donne et légate à ladite église
S. Jaques, à l'advanchement de dorer les deux tables
d'autel, c'est assavoir de Nostre Dame et de S. Jaques,
ung Agnus Dei d'argent doret à tout ung chief
de S. Jaques, de cocquilles de perles. — 8 juin
1506.
17. Ysabel Baron, veuve de Jehan Le Péletier dit
— 26 —
d'Enghien, testa le 8 mai 1504. — Je donne à sœr
Ysabel Le Péletier, ma fille, le livre où il y a
La Vie de Jhésus Crist, Passion el Résurection, et ce
pour l'ospital où elle demeure. — 11 avril 1505
après Pâques.
18. Jeanne Le Gallois, veuve de Pasquier Le Bacre,
testa le 23 décembre 1504. — Je donne à Agnès de
le Haye mon treschoir (1) et autel d’albastre qui est
dessus, aorné de candelers, coussins et autres aorne-
mens appartenant audit autel. — 2 avril 1506.
19. Rasse Barat testa le 28 mai 1505. — Quant à
mon corps je le délaisse à la terre, requérant icelluy
estre inhumé et enterré en l'église dudit S. Jaques,
mondit patron, à laquelle je donne pour mon enterre-
ment, oultre et pardessus une table d’autel que ay par
ci-devant donnée à ladite église, soixante sols tournois
pour une fois. — 4 septembre 1505. .
20. Gillart de Roullon, époux de Jeanne Garda-
voir, testa le 11 septembre 1505. — Je veel estre
donné, de mes biens, une livre de gros pour et en
advanchement des dorures des deux tables d’autelz,
est assavoir de Nostre Dame et monseigneur S. Jaques
en ladite église S. Jaques, et pour chacune table dix
solz de gros quant lesdites tables seront dorées ou
commencées 4 dorer.
21. Catherine Jacquemart, femme de Rasse Busquet,
charpentier, testa le 27 septembre 1505. — Je donne
ung chappellet de blancq ambre a le Vierge Marie en
le chappelle de la paroisce Nostre Dame en Tournay;
et ne veil point qu'il soit vendu durant la vie dudit
Rasse, mon mary. Item, à la Vierge Marie de la
(1) Je pense qu'il faut lire dreschoir, meuble que l'on rencontre
dans tous les inventaires.
— 97 —
oaroisce S. Jaques, unes patrenostres de coral, par
condition comme dessus. — 6 octobre 1505.
22. Grard David, natif de Tournai, testa le 22 mai
1506. — Esliz la sépulture de mon corps au cimen-
tière de la paroisce de S. Quentin et en la place où
Oste Bellaporta, mon grant sire, ma grant mére, mon
père, ma mère, mes frères, mes scers sont enterréz,
soubz une pierre là où il y a ung Agnus Dei défiguré
en ladite pierre.
23. Catherine Thiebault, veuve de Jean Coutelier,
testa le 10 novembre 1506. — Je donne à icelle église
S. Quentin une couronne de laitton doré, et ce pour
servir à la décoration de l’ymage de la glorieuse
Vierge Marie. — 12 novembre 1506.
24. Jehan Hauroye, époux d'Anne du Ponchel,
testa le 4 janvier 1506. — Esliz sépulture pour mon
corps en l’église S. Pierre devant l’épitaphe de sire
Guillemme Hauroye, mon feu sire oncle, jadis curé de
ladite église. Et vœil avoir mes services honnestement
fais et chantéz et célébréz en ladite église S. Pierre en
la manière qui s'ensuit : premiers, voeil que à mon
enterrement monseigneur le curé, accompaignié de
ses chappelains et clercqs, viengnent quérir mon
corps et le compaignier jusques à sa sépulture. —
1° février 1506.
29. Jehan Hazart testa le 15 avril 1507 après
Pâques. — Je donne aux religieuses de l'ospital
S. Jehan, que on dist de le Plancque, en Tournay, la
somme de trois livres de gros pour une fois, pour et
en advanchement d'une chibolle dont elles ont néces-
sité pour y mectre le Corpus Domini. — 6 octobre
1507.
26. Jehan de Herselles testa le 19 avril 1507 après
Pâques. — Laisse et donne à ladite église S. Nicaise
— 98 —
la somme de trois livres de gros pour faire dorer le
tabernacle du repositoire du S. Sacrement en ladite
église, se de son vivant ne l'avoit fait faire. —
23 décembre 1507.
27. Nicolas Baceler, écuyer, lieutenant général du
baillage, testa le 16 août 1507. — Pour mon corps
inhumer, je prens et eslis lieu et place en une cappelle
que je ordonne estre faite, par ce présent testament,
ou cymentière et attre de l'église des religieulx
Chartroux léz ceste ville de Tournay. Et vœl et
ordonne que, audit lieu où mondit corps sera enterré,
soit fait et construit une petite cappelle de la fachon,
longheur, largheur, et haulteur de voulture, d’huis,
verrières et autel, comme celle du S. Sépulcre Nostre
Saulveur et Rédempteur Jhésus en Jhérusalem, et
comme une qui est à Paris en l'église du Temple, et
une aultre à Vallenchiennes; et y vœl bien y estre mis
et employé, de mes biens, jusques à la somme de
quarante livres de gros, se tant en fault. Et pour
l’advanchement d'une casulle, donne à ladite religion
des Chartroux mon grand paleto de velours qui servira
aux messes tant qu'il polra. — 23 août 1507.
28. Ghérard de Campes testa le 6 mars 1507. — Je
donne à la fabrique de l'église de Nostre Dame mon
éspée à tout le fourieau au cliepiau (1) d'argent. —
20 mars 1507.
29. Sœur Marguerite Fournier, béguine, testa le
12 avril 1507. — Je donne à l’église du Béghinaige
une demie douzaine de coussins ouvréz de pellican, pour
servir en la cappelle Nostre Dame en icelle église. Item,
donne ung tavlet de la Samaritaine pour servir dedens
(1) Clieprau ne se rencontre pas dans les dictionnaires, Serait-ce la
pièce de métal qui termine la pointe du fourreau
.— 29 —
le coer contre le treillich à l’opposite du tavlet de la
Nativité. Item, donne à Willaume du Bar, clercq
dudit Béghinaige, ung tavlet de S. Jérosme et ung
bénitoir de keuvre. Item, donne à me marine une
S. Margueritte d'alebastre. Item, donne à maistre
Michiel Cambry une table d’autel où il y a un crucefix.
Item, donne à Gervais Cambry ung Repos de Jhésus
et ce qui y appartient. Item, donne à Ghillemot
Cambry ung chief S. Jehan à pendre en une chambre.
Item, donne à Jennette de Landas ung chappelet de
coral à enseignes d'argent doré, et y pend ung chief
S. Jehan d'argent doré. Item, donne à Catherinette de
Landas ung chappelet de cristal enseigné de jeet où
pend ung Agnus Dei d'argent doré. Item, donne à
Magdelaine de Landas ung tavlet à ymage de Nostre
Dame, à tout ung voire. Item, donne à Géneviève de
Landas une petite tavlette où Joseph est menant Marie
en Egipte. Item, donne à Marion Meurisse ung chappel-
let de blancq ambre à enseignes d’argent doré, et ung
S. Jaques. Item, donne à Magdelaine Meurisse ung
Agnus Dei encassé en soye. Item, donne à me cousine
de Vangermés une S. Elizabeth d’albastre. Item, donne
à Margotine Hauvarlet ung candelabre de queuvre à
six branches. Item, donne à sœr Ysabeau de Lattre,
demourante à Arcte Vie, ung Psaullier de David,
enluminé d'or et d’asur. Item, donne à maistre Jehan
Florens le livre de la Cité de Dieu (1). Item, donne a
mademoiselle de Tournay ung livre de l’A pocalypse.
Item, donne 4 Chonnette Vregeloise ung tavlet de
Nostre Dame où sont les quatre Evangilles. — 15 sep-
tembre 1507.
30. Jehan de Laffoy, bourgeois, fils de feu Henry,
(1) Ouvrage bien connu, dont l’auteur est S. Augustin.
— 30 —.
testa le 19 mars 1508. — Je donne à ladite religion
des Cordeliers une des espines de la couronne de
Jhésus, nostre Créateur; laquelle espine je vel et
ordonne estre mis et encassé en une reliquiaire d’ar-
gent doré pesant marcq et demy. Et à l’avanchement
d’icelluy, je donne mon signet dor, armoyé de mes
armes, pesant treize estrelins d'or fin, et mon seel
d'argent pesant vingt estrelins, à condition que, tous
les ans, lesdiz Cordeliers, au jour que mon obit se
fera, seront tenus de apporter ou faire apporter ledit
reliquiaire sur le grant autel. Item, je donne à ladite
église S. Pierre ung Agnus Dei d'argent dorré, à con-
dition que, à bons jours solempnelz, le curé sera tenu
de donner à baisier ledit Agnus Dei aux paroischiens
venans à l'offrande, au lieu de la platine. Item, je
donne à sire Jehan Parisis, curé de le Magdelaine en
Tournay, une croisette d'argent dorré à ung crucifix
d'un costé et d'aultre costé l'imaige de la Vierge Marie.
Item, je donne à Nicollas Savary, filz de feu Jacques,
ung livre appellé le Roman de la roze, historié d'or et
d’asur. Item, je donne à Jennes Savary, son frère,
unes Heures à l'usaige de femme, à cloant d'argent
doré. Item, je donne à Henry de Fatrissart unes
patrenostres d'ivoire et l'anneau turquoys pendant
ausdites patrenostres. Item, je donne à Jehan de
Barry, mon cousin, unes patrenostres de cassidonne
avec ung S. Cristofle d'argent doré. Item, je donne à
Symon de Hornut, mon bon amit, ung livre appellé
Le Jeu de paulme moralisié. Item, je donne à Jéromme
Dennetières ung livre appellé Suétom et Saluste. Item,
je donne 4 Hlaquinet de Forest, filz de Liénart de
Ovide de Métamorfose. Item, je donne à maistre Jehan
Haccart, licencié en loix, Jes deux volumes de Valére-
le-Grand. — 27 mars 1508 avant Pâques.
— 3] —
31. Marie de le Croix, veuve de Jean Fournier,
testa le 28 juin 1509. — Je laisse le résidu de mes
biens à mes deux filles, à la charge que elles seront
tenues de faire faire, par l'ordonnance de mes exécu-
teurs, ung petit épitaffe qui se mettera et assira en le
chappelle de Nostre Dame de Haulx en l'église
S. Quentin; en laquelle épitaffe je voel et ordonne de
y avoir l'imaige de S. Pol bien doret, et les repré-
sentations de Jehan Fournier, mon mary, et de moy
d'ung costé et d'aultre dudit ymaige. Et dessoubz
ledite épitaffe, je vœil qu'il soit gravé en laitton le
contenu et naré de la fondation de l’eauwe benoitte
qui se fait à l'heure devant grant messe, tous les
dimences, en ladite église S. Quentin, fondée par
mondit feu mary et moy. — 9 juillet 1509.
32. Catherine de Cordes, veuve de noble homme
Jehan des Wastines dit Gallois, testa le 18 janvier
1510. — Je donne 4 ung nommé Mikieu de Cordes,
filz de Jehan et nepveu à ladite deffuncte, unes Heures
de Nostre Dame en parchemin à ung cloant de laiton.
Item, je donne à une nommée Katau Le Fèvre unes
autres Heures enluminées d'or et d'azur. — 23 janvier
1510.
33. Marie Le Fèvre testa le 13 mars 1510. — Item,
je donne le banquier de pellican à l'église S. Brixe,
et ce pour parer l'église, et qu'il soit porté devant mon
corps en portant à sa sépulture. Item, je donne à
ladite église ung long doublier pour mectre autour du
grand autel aux jours de Noël et Pasques, quant on
rechoit son Créateur. Item, je donne le plat bachin
pour pourcachier en l'église S. Brixe. Item, je donne
à madame l’abesse du Sauchoit ung gobelet d'argent, et
avecq ce une table à trois fuellets qui est en le chambre
par terre, et ung capelet de blancq ambre. Item, je
— 32 —
donne à le femme Lupart Grenut une bonne nappe, et
avecq ce ung tableau de S. Bernard. Item, je donne à
Jaquet Le Fèvre limaige de la Vierge Marie qui est
pointe d'or et d’asur; et avecq ce lui appartient ung
tavelet des Trois Rois.’
34. Jehan Mondet, fils de feu Jehan, testa le
20 mars 1510. — Pour mon corps enterrer et sépul-
turer je eslis lieu au cloistre de l'église Nostre Dame,
au devant du tableau du Dieu de Lucques; et veul
avoir mis, au candelabre devant ledit ymaige de
Nostre Dame, une candeille de chire pesant trois
livres. — 7 avril 1510 avant Pâques.
35. Marie Caillette, veuve de Henry Pippelart,
testa le 25 avril 1511. — Je donne à Agniès Pippe-
lart, ma fille, quatre sarges de tapisserie, les deux,
servans à lit et couche, ouvré à mourisque, et les deux
autres, samblablement servans à lit et couche, de
grosse verdure, douze coussins de tapisserie aïant au
millieu de chacun d'iceulx ung cat, une table d’autel
où il y a ung S. Nicolas. — 16 août 1511.
36. Jeanne Herequiel testa le 10 octobre 1511. —
Item, donne à le fabrique Nostre Dame ung habille-
ment pour servir quand on porte ung enffant à baptesme,
de noir camelot doublé d'escarlatte, 4 ung caproncheau
de satin à tout ung bort de noir velour par bas environ
large de trois dois, et une auvelette (1) de samy cou-
verte de fin or, et ung warcollet de blancq samy et
les bors et fringes de fin or avec noire soye. Item, je
donne 4 le paroisse Nostre Dame une bourse de satin
estoffée de cinceq cloquettes d'argent. — 28 janvier
1511. ;
37. Ourse de Lahors, veuve d’Alard Carpentier dit
(1) Auvelette est un diminutif d’aube.
— 33 —
Robastre, testa le 17 mars 1511. — Item, à la con-
frarie Nostre Dame ordonnée en ladite église S. Jaques,
je donne mon tableau de S. Ourse fait de broudure, 4
condition que les gouverneurs de ladite confrarie
seront tenus de le baillier et faire mectre sur le grant
autel du cœur chacun an le jour de la solempnité des
Unze mil Vierges, et là le laissier durant le saint ser-
vice divin. — 24 mai 1512.
38. Marguerite du Moulin, veuve de Jehan du Bos,
testa le 10 mai 1512. — La sépulture de mondit corps
prens et eslis dedens l’abeye de S. Martin, en alant au
cœur devant le cappelle de S. Benoit à l'endroit du
pilier de l’épithafel de l'abbé Damp Jehan Flameng,
hors du cœur. Item, à Damp Jehan du Bos, abbé de
S. Martin, mon filz, je donne une aighiére d'argent à
laquelle, sur le couvescle, est esmaillié S. Jehan.
39. Colart Piétris, fondeur, testa le 7 novembre
1512. — Donne 4 Brixe Piétris trois coussins de ver-
dure ésquelz y avoit une piétris au millieu. Item, donne
& Franchoise Piétris, ma fille, ung coffret de kuir
boully, ung ymaige de Nostre Dame d’albastre, et
‘ung couteau virlé d’argent à tout le manche de jaspre.
— 10 mars 1512.
40. Nicaise Faroul, veuve de Jehan Werbecque et
de Jehan de le Croix, testa le 20 novembre 1512. —
Pour mon corps inhumer et enterrer, je ordonne et
eslis ma sépulture en la chappelle de S. Julien,
ordonnée et scituée en l'église paroischialle deS. Jehan.
Item, vœl et ordonne que, en portant mon corps en
terre, il y ait quatre flambeaulx autour de la croix et
pour révérence d'icelle et non ailleurs; et que lesdis
flambeaux puissent aussy servir à l’entour de ladite
croix qui sera mise au chief de la couche durant
l'office de mes trois services. Item, je donne à l'honneur
ANNALES. IV. 3
— 34 —
de la glorieuse Vierge Marie ung anel d'or tortinet,
qui est en mon coffre, lequel sera vendu par les exécu-
teurs de mondit testament, pour l'argent venant de la
vente d'icelluy employer selon leur advis à la déco-
ration de l'image et représentation de la benoite
Vierge Marie et aournement de son autel en l'église
dudit S. Jehan. — 13 avril 1513 après Pâques.
41. Nicolle Bosquet, prêtre, curé d'Alain, testa le
22 janvier 1512. — Eslis la sépulture de mon corps,
lequel retournera en cendres, en l'église et au cuer de
S. Jehan Baptiste, devant le grant autel. Item, à icelle
église de S. Jehan je donne mon Bréviaire escripte à
Ja main, pour servir à mes successeurs curés. Je donne
mon Missiel à l'usaige de Tournay impriméz (1), pour
servir à icelle église. Item, à le princhauté de
S. Jehan (2), dont je suis confrère, je donne une coulpe
de cristallain avecq sa custode. Item, à le suer ren-
cluse de S. Jehan je donne ung livre en franchois,
escript à la main, nomméz Horloge de sapience (3), et
ce pour demourer au renclusaige. Item, à maistre
Simon Robette je donne les Amphorismes de Ypo-
crates (4) et ung aultre livre nomméz Practica magnum.
Item, 4 sire Alard, mon lieutenant, je donne les Ser-
mones Vincenti de tempore et de sanctis in eodem volu-
mine (5). — 3 février 1512. |
42. Barbe van Cucq, veuve de Tilleman van Zantes,
orfévre, testa le 5 février 1512. — Item, donne à
(1) C’est le Missel imprimé a Paris en 1498 par Jehan Higman, dont
notre bibliothèque communale possède un des rares exemplaires.
(2) Chaque paroisse de Tournai avait sa confrérie de rhétoriciens,
(3) Nous avons déjà rencontré cet ouvrage.
(4) Les Aphorismes d'Hippocrate.
(5) S. Vincent Ferrier, auteur de ces sermons, était un religieux
dominicain, originaire d’Espagne.
— 35 —
maistre Vincent le Neckere, mary de Jehenne de
Zantes, ma fille, ung annel d'or esmaillié de noir, et
pardedens escript Domine exaudi. Item, donne à ladite
Jehenne van Zantes, ma fille, une table d’autel à tout
trois ymaiges de pierre, l’un de Nostre Dame, l’aultre
de S. Agniés et le tierche de le Magdelaine. —
11 mars 1512.
43. Antoine de Clermès, bourgeois, testa le 30 juin
1513. — Voel que mon corps, après mon trespas, soit
mis et posé dedens une natte d’estrain et non aultre-
ment. Item, donne à Loys de Clermés, paige à mon-
seigneur le vicomte de Gand, une petite arbalestre à
tout ung tryeulle (1). Item aprés, donne 4 sire Guil-
lemme de Clermés ung petit baston turquois, qui m’a
mon vivant requis de avoir. Prye que mes amy ne
aultres ne portent, le jour de mon enterrement ou ser-
vice, aulcun dœl, focques (2) leurs noires robes. —
14 juillet 1513.
44. Robert Ponghel, parmentier, testa le 13 août
1514. — Je donne à Jehan du Bus mon bon bonnet
ayant ung petit S. Jaques d'argent dorré. — 15 août
1514.
45. Clément Sarasin, tapissier 4 broque, testa en
1514 (sans date). — Pour mon corps estre ensépul-
turéz, je eslis à estre devant l'autel de la glorieuse
Vierge Marie en l'église de S. Jaques, là je fis enclore
l'autel de escrignerie, et luy ay donné une table d'autel
par bas; et pour ceste, je donne À l’église deux livres
de gros affin de rassembler argent pour dorer le table
dudit autel de la Vierge Marie. Item, je ordonne pour
ma confrarie de Nostre Dame ung rabateau de tapis-
(1) Le tryeulle est le treuil qui servait 4 bander l'arbalôte,
(2) Focques, terme patois qui signifie excepté,
— 36 —
serie, affin de le tendre devant elle au Candeler; et le
jour S. Géneviesye je prie qui soit pendus devant elle
une fois l'an, pour ce que c'est le patron de nostre
mestier. Item, j'ordonne à le niepce de me première
femme, sœur Grarde de Mortaigne, qui demeure à
Audenarde, demye douzaine de coussins de verdure.
Item, je donne à monsieur le procureur Loy de le Rue
une verghe d'or grosse; et se luy donne ung drap de
Turquie, faict de nostre mestier. Item, je donne audit
Olivier, mon compère, tous les patrons d'Erculets (1)
et autres, sinon ung de Moyse, qui est de pappier, que
je donne à mon frère Jaques Sarasin. Et si donne une
table d’autel de toille à tout ung Dieu Piteux, à l'autel
de nostre confrarie de S. Michiel à Frères Mineurs.
46. Antoine Saison testa le 15 septembre 1514. —
Vœil et ordonne pour le salut de mon ame estre donné
à l'église S. Brixe deux livres de gros pour emploier
à faire une robbe de blancq damas à le très sacrée
Vierge Marie, mère de nostre Créateur et Rédempteur.
47. Michel Le Clercq testa le 16 septembre 1514.
— Je prie estre enterréz en l’église S. Quentin, en la
chappelle S. Nicolas. Item, je donne à l’avanchement
de la réparation de l’ymage S. Barbe et des conphanons
de ladite confrarie, scituée en l’église S. Quentin, ung
noble à la rose. — 4 décembre 1514.
48. Pasquier du Bos, prétre, ancien curé de Villers-
S. Amand, chapelain de S. Nicolas 4S. Nicaise, testa
le 20 septembre 1514. — Voeil avoir convoy et quatre
flambeaux avoecq ung calice de chire et cincq chan-
deillettes ardantes sur ledit calice quant on le portera
en terre.
49. Marguerite de le Tombe, béguine, testa le
(1) Ce sont les cartons de la vie d'Hercule.
— 37 —
7 mars 1514. — Donne à la femme Jaques Thys me
clocque (1), fourniau et tout ce qui est appartenant à faire
yauwe rose, toutes mes yauwes, bouteilles et fiolles,
et tous mes villiers, romarins et loiriers (2).
50. Jehan des Tillæs dit Gosseau, époux de Jeanne
Bariseel, testa le 21 mars 1514. — Donne à lhospital
de Marvis ung tablet en poincture le Congiet de
Nostre Seigneur et de la Vierge Marie; et aux Frères
Mineurs, ung tablet en poincture de la Vierge Marie à
tout son enffant; encore à sœr Jehenne Gellée, de
hospital de Marvis, ung autel d’ung crucifix et deux
saints doréz dedens.
51. Colinet Mousquet, âgé de 21 ans, testa le 3 juil-
let 1515. — Je donne à l'église S. Pierre Jes aourne-
mens d'un autel servant # dire messe, et ung angelot
pour les clocques. — 20 août 1515.
52. Clarette Ferrette, femme d’Arnoul Thomas,
maréchal, testa le 14 juillet 1515.— Aux Augustins je
donne ung Jésus et deux coussins de tapisserie ; et aux
Chartreux une Nostre Dame dorée et eslevée. —
23 juillet 1515.
53. Piat Desperchin testa le 28 avril 1516. — Je
donne à Piéronnelle, ma fille, ung aneau d'or emmail-
liet, et’ une table d’autel à tout ung S. Jaques et
S. Anthonne. Item, je donne 4 Cornilles Desperchin,
mon filz, ung comptoir à dire messe, et ung S. Piat de
bois doré. — 9 juillet 1516.
04. Jeanne Fourquiau testa le 16 novembre 1516. —
Je donne à Lupart Grenut ung Dieu Piteux 4 deux
foeillets; à Jacques Grenut, le Repos de Jhésus,
comme est accoustréz, avecq deux petits candelers a
(1) La clocque ou cloche est l'alambic servant à distiller,
(2) Violettes, romarins et lauriers,
— 38 —
brocques ; à maistre Simon Grenut, une Nostre Dame
dorrée dedens sa custode, et trois coussins de tapis-
_ serie signéz de pellicans, le bancquier à ce servant; à
Pasquette Le Ducq, scer à Callotte, grande dame, ung
Jhésus auprés de Nostre Dame la Brune; 4 maistre
Jehan Le Ghay, ung ymaige nommée Nostre Dame la
Brune. — 3 décembre 1516.
55. Marguerite Strect testa le 9 avril J516 avant
Pâques. — Je eslis me sépulture ou chimentiére de
l'église monseigneur S. Jaques, mon bon patron. Et
pour icelle cause je donne à ladite église une paire
d'agrapins d’argent. Item, je voel et ordonne que, le
plus tost aprés mon trespas que bonnement faire se
polra, on face ung voyaige 4 Nostre Dame de Haulx
et à Halsemberghe; item, ung aultre voyaige à Nostre
Dame de Hauls; item, ung aultre voyaigeaS. Adrien (1),
à piedz nudz et sans chemise; item, ung aultre voyaige
à Nostre Dame de Messine; item, ung aultre voyaige
aS. Piat de Seclin; item, ung voyaige à S. Anthonne
de Barbefosse. — 20 avril 1517.
56. Marie Gossarde testa le 21 août 1517. — Je
donne 4 le nouvelle église parroiscialle (2) cincquante
gros. Item, je donne une hardellée de patrenostre de
corail 4 S. Morand, pour servir audit ymage. —
7 septembre 1517.
57. Catherine Crocquevillain, veuve de Guérard de
Baudimont, testa le 2 janvier 1517. — Je eslis ma
sépulture pour mon corps inhumer et enterrer en
l'église madame S. Marguerite, auprès dudit Guérard,
(1) Pélerinage 4 S. Adrien de Grammont.
(2) Il s'agit de la nouvelle chapelle paroissiale de Notre-Dame. Ce
fut en 1516, nous dit Bozière dans son Tournai ancien et moderne,
que le comte de Montoye, gouverneur de la ville pour Henri VIII, en
posa la première pierre.
— 39 —
mon mary, devant la croix et crucifix d'icelle église.
— 10 septembre 1519.
58. Marguerite Morelle, veuve de Clément Cazier,
testa le 12 juin 1518. — Je donne à l’église S. Brixe
six escus d'or pour augmenter et refectionner le casule
et les deux tuniquiaux quy servent aux messes, services
et obys des trespasséz. Item, pour la refection de
l'image monseigneur S. Pierre de ladite église, dix
gros. — 26 juin 1518.
59. Arnoul Thonis testa le 25 juillet 1518. — Eslis
ma sépulture au chimentiére S. Jaques, auprés du petit
huys, là où il y a une croix. Item, vœil et ordonne
avoir ung Dieu Piteux ou lieu où est la croix, et une
petite traille de fer audevant. — 18 août 1518.
60. Karon Rose, bonnetier, testa le 24 novembre
1518. — Eslis ma sépulture pour mondit corps enter-
rer ou chimentière de l'église Nostre Dame, auprès du
tableau de l'image Nostre Dame, envers le lieu où ma
feue femme fut sépulturée.
61. Martin Aullet, marchand, testale7 février 1518.
— Item, donne à ladite église S. Marguerite une cappe
de velours violet, semblable à une casure donnée à
icelle par feu Franchois de le Porte.
62. Arnoul de Cordes, marchand et bourgeois de
Tournai, testa le 25 février 1518.— Je donne 4 ladite
église Nostre Dame cent escus d'or au soleil pour
acheter rente hiretable pour employer à la fondacion
de trois chandelles de chire que je veel estre mises et
continuer à tousiours sur le candeler de laiton estant
présentement devant l'autel et ymaige de la Vierge
Marie en. ladite église, pour illecq estre alumées et
ardans tous les sabmedys et aultres jours et festes
solempneles.
63. Jehenne Le Févre, veuve de Jacques Le Vroult,
— 40 —
testa le 1* mai 1519. — Je donne à Belotte, me
niéche, fille de Toussains Le Févre, ung tableau de la
Vierge Marie. Item, je donne à Marguerite, me nièche,
fille de Toussains Le Févre, ung aneau d’or en forme
de signet. Item, je donne à Jennette Le Favre, femme
de Nicaise Le Merchier, une bourse d’escarlatte, cloc-
quetée d'argent, et ung Repos dorré tout estoffé. —
23 mai 1519.
64. Jehan Grenier, fils de feu Pasquier, marchand
et bourgeois de Tournai, testa le 11 juillet 1519. —
Je eslis ma sépulture pour mon poure corps estre
inhumé et enterré en la chappelle des Sept Sacremens
en l’église S. Quentin, en mectant une lame ou tombe
sur mon corps. Item, je veel et ordonne que soient deux
chappes de velours rouge, semblables 4 celle que mon
feu père fist faire pour l’église S. Quentin, c’est assavoir
à orfroys de velours bleu semé de fleurs de lys d'or,
lesquelles deux chappes je donne et vœil estre délivrées
à ladite église pour l'usage du service divin et des
obits de mondit feu père. — 10 février 1519.
65. Claude de le Cappelle testa le 29 juillet 1519. —
Pour et en l'aide des orghes de ladite église S. Jacques,
je donne douze patars. — 3 août 1519.
66. Nicolle Pottier, veuve de Jehan Engrand et
femme de Nicolas Fourneau, mayeur des échevins,
testa le 16 août 1519. — Voeil donner et donne à
l'église de S. Quentin une livre de gros à l'avanche-
ment du lichener d'icelle église. — 18 janvier 1519.
67. Eluthère Bernard, veuf de Marie Pippart, testa
le 31 octobre 1519. — Pour mon corps inhumer, je
prie messieurs du chappitre de la vénérable église de
Tournay me octroyer lieu ou cloistre d'icelle église
avecq ma deffuncte espeuse Marye Pippart, emprès
l'huys de la grande escolle, joindant le piller de le
— 4] —
parroische, et devant ung tableau de mes ancestres,
les Rahiers; et ou lieu emprès plus proppice soit mis
et atachié une épitaphe de laiton où soit gravet la
représentation du Jugement ou millieu, et a ung costé
monseigneur S. Eluthére me présentant, et d’aultre
costé la Vierge Marie présentant madite femme devant
Dieu tenant Jugement, as mains joinctes, et en mes
mains ung palme en récordation du sainct voyaige de
Jhérusalem que j'ai fait; et dessoubz soit escript la
dacte du trespas de moy et de madicte femme. Et veult
estre porté en terre en ung simple vassiel sans crette.
— 9 janvier 1520.
68. Marie le Coustre, veuve de Mahieu Mallet, testa
le 1‘ août 1520. — Je donne à le femme Jehan de
Genappe, destailleur de drap, une piéche de tapisserie
verde ayant une bergerie. — 16 août 1520.
69. Marie Le Clercq, veuve d'Olivier Dommessent,
testa le 5 mars 1520 avant Pâques. — Item, veul les
deux pillers du cœur, assavoir le pillié de S. Joseph
et du Dieu Piteux, en l'église S. Quentin, estre doréz
et poins comme les pilliers de S. Gabriel. — 4 avril
1521.
70. Jacques Le Roux, sayeteur, testa le 6 octobre
1521. — Item, je donne à le nouvelle église encom-
menchiée (1) ung escu d'or. — 7 octobre 1521.
71. Jehan Moreau testa le 22 mars 1521. — Item,
je ordonne estre faict une coulomble de keuvre devant
le S. Sacrement, et pardeseure estre fait tout plain de
petits candèles pareil aux deux que sire Nicolas Le
Clercq a encommenchiet. — 27 mars 1521.
72. Gille Marin, veuve d’Antoine Delebecque, testa
le 23 août 1522. — Item, je donne à l'église S. Brixe,
(1) Eglise de Notre-Dame.
— 42 —
pour faire deux candelers devant le grant autel servant
aux candelers derrenèrement fais, deux escus d'or.
Item, à le fille Guillaume de le Dalle, un cappelet de
coral, y pendant ung S. Quentin. — 7 septembre 1522.
73. Gilles du Rys, bourgeois, testa le 5 février 1522.
— Je eslis lieu et sépulture dedens l'église dudit
S. Quentin, audevant de la représentation de la
Vierge Marie par moy donnée à ladite église. —
4 mars 1522.
74. Arnoul Quoille, conseiller et procureur en cour
laye, fils de feus Jehan et Ysabelle de Millatre, et époux
de Guillemette Parent, testa le 2 mars 1522. — Item,
aux practitiens de court laye, pour eulx récréer
ensemble, et prier Dieu pour madicte ame, je leur
donne quarante solz tournois.
75. Jehan Polut l'aîné, étainier, époux d'Agnès de
l'Estrée, testa le 14 avril 1523 après Pâques. —
Donne en l'avanchemerit du nouvel ouvrage de ladite
paroische Nostre Dame une livre de gros. Je donne à
Haquino Polut, filz de mon filz, à présent demorant
avecq moy, est assavoir six cens de fin estain et six
cens d’estain commun tous mis en œvre, est assavoir de
toutes sortes d’ouvraiges telles et si faictes fachons que
il appartient audit mestier, pour furnir ung ouvroir de
mon stil et mestier, à les prendre en mes ouvraiges de
moy laissés. Donne à Jean Plateau une tasse d'argent
telle que elles sont à piet en ma maison ; et audit Jehan
Polut, mon filz, une esgierre d'argent estant emmaillié.
— 9 novembre 1523.
76. Philippe du Quesne testa le 18 octobre 1523. —
Pour la refection des vériéres de l'église de S. Piat,
donne cincq solz tournois. — 26 octobre 1523.
77. Michel de Hornoy, fils de feu Jehan, natif d'Hes-
din, époux d’Alyson Lamyt, testa le 22 mars 1523. —
— 43 —
A Jehan Thouart je donne une rapière, se elle est en
nature à mon trespas; et à Lion Le Sage, ung petit
bracquemart. — 1° juin 1524.
78. Jehan Chotin, sergent à verge, testa le 29 avril
1524. — Pour mon corps estre ensevely eslis l'église
S. Pieres, à laquelle donne ung tableau d’une Nostre
Dame de Pitié. — 2 mai 1524.
79. Jehan Fornier, veuf de Jeanne Seellier, testa le
27 novembre 1525. — Je donne à Jennette, ma fille,
une Nostre Dame et tabernacle doréz servant sur ung
dreschoir, et une demye douzaine de coussins escrips
de une devise O mater Dey. — 11 décembre 1525.
80. Marguerite Le Cocq, veuve de Pierre de Laous-
tre, testa le 7 décembre 1525. — Veul que mon corps
soit ensepvelit en une natte, et que ce que le luisiel
cousteroit soit donné pour Dieu. Item, donne à Mar-
guerite Le Cocq, ma fillælle, unes Heures couvertes de
quamelot à cloans d'argent tortinés. Item, je donne à
Magdelaine, à présent espeuse de Nicolas Fourneau,
et à maistre Jehan de Haultbois, son filz, une tablette
d’autel où il y a point l'ymage du crucefix, de Nostre
Dame et de S. Jehan. Item, je donne 4 maistre Gilles
du Rys ung tableau crucefix à tout Nostre Dame,
S. Jehan et Magdelaine au pied de la croix. —
2 décembre 1527.
81. Jeanne Tiestelin, veuve de Gillart Mourin, testa
le 26 décembre 1525. — Je donne à la fabricque de
l'église Nostre Dame de Tournay, en l'avanchement de
l'église et paroisce Nostre Dame que on fait nœve, mon
large tissut de soye estoffé d’argent. — 28 juin 1527.
82. Jehan Dupréz testa le 1° février 1525. — J'or-
donne 4 mon église de S. Brixe ung philippus d’or pour
l'avanchement du candeler devant le S. Sacrement de
l'autel.
— 44 —
83. Marie de le Becque, fille de Wattier et femme de
Philippe Botoul, testa le 28 juillet 1526. — Eslis ma
sépulture pour mon corps enterrer en l'église et cou-
vent de monseigneur S. Franchois, en la chappelle quy
fot monseigneur S. Hubert, nommée la chappelle des
Botoulz, empréz mon mary, soubz la lame de ses feuz
pére et mére. A la fabricque Nostre Dame de Tournay,
dont je suis consær, je donne une hardelée de patre-
nostres de rouge coral à enseigne cornilles de perles,
contenant deux chappellés entiers et dix patrenostres.
— 12 septembre 1526.
81. Agnès de le Wastine, veuve de Michel de le
Porte, testa le 1° juillet 1528. — Je donne à Callotte
Le Heu mon cappelet de coral où pend pour enseignes
en fourme de croix de cocquilles de perles et ung bul-
lette de S. Quentin en argent. Item, je donne à la vesve
Lion Hazouwart ung Repos en tel estat qu'il est de
présent.
85. Pasquier Laigneau testa le 1* juin 1529. — Je
eslis ma sépulture en l'attre de devant de S. Jehan
Baptiste, mon patron, devant le sépulcre de Nostre
Seigneur Jésus Crist. Item, je donne à Jennette de le
Motte, fille de Jehan de le Motte, tesneur, ung petit
Jésus tout acoustré, avec ung S. Jehan. Item, je donne
à Chonnette de le Motte, sœur à ladite Jennette, ung
S. Nicolay et une S. Katherine. — 13 juin 1529.
86. Claude Dimenche dit Le Lombart, chevalier de
Jérusalem, seigneur de Froyennes, testa le 18 octobre
1529. - Je veus et ordonne que, à porter mon corps
en terre, on ne prengne aultre palle sinon ung linchel
blancq armoyé pour toutes armoiries d’une croix noire;
sy deffens que aultre armoirie y soit mise. Deffens
aussy que de ma chevalerie on ne fasse quelque men-
cion. Je donne à ma niepce, femme à sire Simon Ber-
— 45 —
nard, mon ymaige de Nostre Dame qui tient son
enffant en ses bras, de tapisserie, avecq les chassis de
bois pour y mectre quand on veult. — 2 juin 1539.
87. Jehan Liébart testa le 5 mars 1529. — Ordonne
mon corps estre enterré et sépulturé au chimitiére et
attre de l’église S. Nicaise, envers et au devant où sol-
loit estre l'entrée du renclusaige à présent démoly et
deffaict. — 28 mars 1530.
88. Catherine de Mouchin, veuve de Pierre d’Ablain,
testa le 31 juillet 1530. — Je donne à madite église
paroiscialle S. Quentin une piéche de tapisserie figu-
rant le Mariaige de la glorieuse Vierge Marie à
Joseph, laquelle veul aux bons jours estre mise, à la
manière accoustumée, à la chaiére du lichené de ladite
église S. Quentin. — 3 août 1530.
89. Philippe Boutoul, bourgeois, testa le 6 août
1530. — Sy eslis ma sépulture pour mon corps enter-
rer en l’église et couvent de monseigneur S. Franchois,
en la chappelle quy fut S. Hubert, nommée la chappelle
des Boutouls, soubz la lame où mes feuz père et mère,
fréres et scers, ma femme et aultres qui y sont sépul-
turéz. — 22 août 1530.
90. Ysabel Clément, femme de Pol de le Motte,
testa le jour de Toussains 1530. — Je donne à la fille
Simon de Casault, femme à Jehan de Quarmont, deux
gobeletz d'argent et une baghe d'or servant à nettoier
les dens. — 14 novembre 1530.
91. Caron d’Estrayelles, bourgeois, seigneur de
Mouchin, testa le 15 février 1530. — Eslis pour la
sépulture de mon corps la place et lieu en l’église
paroiscialle de S. Jacques, en dessoubz la nœve ver-
rière au cœur, laquelle verrière est deseure l'huys de
la trésorie. Item, je donne à l'église de Blandain une
grosse clocque, telle qu'il conviendra pour faire ung
— 46 —
tresple (1) à ladite église. Item, je vœul et ordonne que
soit mis sur mon corps, au convoy et pareillement au
jour de mon service, le palle des prinches (2).
92. Loys Maillet, prétre, chapelain fondé des églises
S. Brice, S. Jean et S. Pierre, testa le 25 avril 1531.
— Je eslis ma sépulture pour mon corps traire à pou-
riture, en l'église de S. Brixe, mon patron, auprès de
mon hostel de S. Anne (3), au lieu le plus convenable.
Item, je veel et ordonne que il soit mis sur mon corps
ung Agnus Dei de keuvre ront, où il y ait escript : Cy
gist le corps sire Loys Maillet, prebtre, fondateur des
poures anchiens preudhommes en le rue du Quesnoy,
par derrière tenant à la chimentiére dudit S. Brixe. —
13 novembre 1531.
93. Guillaume de Landas testa le 10 juin 153]. —
Je laisse à mondit fils, maistre Jehan, ma table
d’ostel estant en ma chambre, assavoir les casures,
nappes, aubes et tout aultre chose servant audit autel,
avoecq ung bénittoir, ung pochon et petite bouteille
d'argent servant à dire ladite messe. — 19 juin 1531.
94. Jeanne de Wattripont, veuve de Pierre du
Framoy, testa le 14 février 1531. — Je donne et
ordonne à l'église de Kain ung crucefix de bos à deux
imaiges, l'une de la bonne Mère et l'aultre de S. Jehan
Evangéliste. — 15 février 1531.
95. Jehenne du Rieu testa le 29 avril 1532. — Je
donne à la confrarie Nostre Dame ung chappelet
nommé Palma Christi, et ung petit candeler de cœuvre
pour servir à l’hostel, et le candeillier qui est audit
candeler. — 30 avril 1532.
(1) Le tresple est l'accord de trois cloches.
(2) C’est le drap mortuaire qui servait aux confrères des sociétés de
rhétorique.
(3) La chapelle Ste Anne existait aS. Brice dès le 13° siècle.
— 47 —
96. Nicaise de Bruge, veuve de Collart Raison,
testa le 9 mai 1532. — Je donne a Jennette Martin,
fille de ma fille, demi dousaine de coussins verdures,
et ung tableau où il y a ung Dieu en croix. —
7 octobre 1532.
97. Marguerite de Lannoy testa le 10 août 1532.
— À demoiselle Agnièz Bourgois, je lui donne ung
tableau là où est l’imaige de la Vierge Marie. —
© mai 1539.
98. Jehan d’Escaubecque testa le 19 mars 1532. —
Item, je donne à ladite église S. Brixe une livre de
gros à l’advanchement du candeler de devant le grant
autel, lequel candeler, de l'ung des léz en partie, n'est
que de bois, pour l'aidier à parfaire de laiton comme
les aultres léz. — 30 avril 1533.
99. Izabiel du Moulin, veuve de Jehan des Mares
dit Magret etd’Arnoul Joveneau, censier de Barbissart,
testa le 5 août 1533. — Veel et ordonne mon corps
estre enterré et sépulturé en la cimentière de l’église
S. Marguerite, à laquelle je donne ung capelet de
blancq ambre pour mectre à l'imaige de la Vierge
Marie. — 10 septembre 1533.
100. Gilles de Viscre, brasseur, testa le 13 août
1533. — Je eslis ma sépulture en la chimentiére de
monseigneur S. Jaques, assés près du petit huys,
devant le Dieu Piteux qui est du costé vers le marchié.
101. Jehan Germain, veuf en secondes noces de
Leurence Frappé, testa le 9 décembre 1533. — Je
donne à l'église d’Esplechin une petite aigière d'argent
pour convertir ainsy que bon leur semblera. Item, je veel
et ordonne certaines tapisseries, estans cyans, ayans
les armes des abbés Dampt Jehan Flameng et du Bos (1)
(1) Jeban Flameng et Jehan du Bos étaient deux anciens abbés de
S. Martin.
— 48 —
soyent remises et bailliéz à la garde de aulcuns
commis par monseigneur le cardinal en ladite abbaye.
— 22 décembre 1533.
102. Anthoinette de Terrasse, femme de Loys
Pochon, testa le 9 décembre 1533. — Je donne une
ameraude au Saint Sacrement de l'église monseigneur
S. Pierre; et ung chappelet de coral & la confrarie
Nostre Dame fondée en ladite église, pour dudict
chappelet aorner et décorer l'image de Nostre Dame
aux jours sollempnéz. Item, je donne au grant autel
de ladite église deux serviettes et ung corporal. —
9 avril 1534 après Pâques.
103. Jehan Blocqueau, marchand, testa le 23 jan-
vier 1533. — Vœl que la verrière paroischialle (à
Notre Dame), de laquelle j'ay fait marché à Lyon
Rollier, voirier de ladite église de Nostre Dame, soit
parfaite et achevée en madite paroische, comme je lay
devisé. — 26 janvier 1533.
104. Jeanne Billot testa le 1° avril 1533. — Je
donne à Annette Flameng une pièce de tapisserie,
demy douzaine de servyettes, une nappe de ouvrage
de Venize et une de grain de bled, un anneau d'or où
il y a une pointe de dyamant, ung ceer d'or où il y a
ung esmail où est S. Anne. Item, à Loysette Flameng
je donne le tavlet de Nostre Dame. — 5 décembre
1538. |
105. Catherine de Quarmont, veuve de Jehan
Hazart, testa en avril 1534. — Je veil et ordonne
que il soit faict, au coeur de ladicte église S. Jaques,
et payé des biens qui de moy demouront, une verghe
de keuvre pareille à celle de devant, et deux angéles
de keuvre sur les deux collombes de derriére le grand
autel. — 16 avril 1534.
106. Jeanne Joseph, veuve de Mahieu Fouré, testa
— 49 —
le 29 juin 1534. — Ledite demiselle voelt et ordonne
estre mis et posé ung épitaphe de pierre blanche où
sont les représentations d'icelle et de sondit mary,
lequel épitaphe a esté commenchié de ladite demiselle
Jehenne Joseph, en son vivant. — 17 juillet 1538.
107. Jeanne Gosserie, veuve de Jean Rousseau,
testa le jour de S. Laurent 1534. — Je donne à
l'imaige de la Vierge Marie en ladite église S. Mar-
guerite mes chappelets de coral, contenant trois chap-
pelets, avecq l'enseigne y pendant, pour le décorer les
bons jours comme il est de coustume, à condition
que l'on promecte de les non vendre pour quelque
raison que ce soit. Item, je donne à Simon Gosserie
mon tableau ce l'imaige de la Vierge Marie à tout
ung voire devant. Item, je donne à Jehan Adin, mon
nepveu, le tableau de la Passion, et avecq ce le chief
de S. Jehan Baptiste. Item, je donne à Marguerite
de le Croix, ma niepce, mon grand Vita Christi et deux
vollumes. Item, je donne à Marion de le Croix le
tableau de S. Catherine de Senes avecq le livre de
sa Légende(i); et à Jennette, sa sœur, le beau Jhésus;
et à Phelippotte, sa sœur, le livre de la Légende dorée
avecq aultres histoires dedens escriptes. — 29 avril
1538.
108. Catherine de Marcoing, femme de Simon de
Casault, conseiller et procureur en cour laye, testa le
27 novembre 1534. — Je donne à ladite église de
S. Quentin, pour pendre et demourer au devant du
S. Sacrement au coer d'icelle église, ung Agnus d'or
pendant à tout une chainne d'argent doré, et deux
(1) Il parut à la fin du 15° siècle plusieurs Légendes de Ste Catherine
de Sienne, tant en italien et en latin qu’en francais; ces ouvrages sont
tous fort rares. Je ne connais pas les auteurs de ces Légendes.
ANNALES. IV. 4
— 50 —
houppes de soye perlisiées. Item, donne aussy à la
Vierge Marie une hardelée de patrenostres 4 enseignes
dorées à tout ung Agnus d'or, que vœil estre mis devant
son imaige. Item, donne a demiselle Marie de
Tournay, vesve de feu Rogier du Fief, ung agnel d’or
à table de rubis. — 16 décembre 1534.
109. Gilles Jolly, jadis mayeur de l'échevinage de
S. Brice, testa le 25 juillet 1535. — Pour sa sépul-
ture eslisoit lieu et plache en la chimitière de devant
de ladite église S. Brixe, au devant de la fenestre par
laquelle on donne et distribue les enseignes et aul-
mosnes aux poures d'icelle église. — 29 juillet 1535.
110. Jhéromme Dennetière testa le 21 octobre 1535.
— Je eslis ma sépulture en l'église de S. Brixe, en la
chappelle S. Marcoul, au devant du tableau S. Fran-
chois. — 27 octobre 1535.
111. Jehenne Fournier, veuve de Jehan Cambry,
testa le 27 janvier 1535. — D’abondant donne à
ladite église S. Quentin, ma parroiche, la somme de
vingt livres de gros pour une fois, pour les employer
en advanchement de nouveauls aornemens à la déco-
ration du saint service divin, et à les furnir quand l'on
besongnera à faire lesdits nouveaulx aornemens, et
non advant. — 11 décemdre 1538.
112. Agniéz Joseph, veuve de Jehan Bourgois,
testa le 16 août 1536. — Item, je donne à l'église du
Grant Béghuinaige ung Agnus Dei encassé en argent
doret, pour en faire une paix a servir 4 ladite église.
— 30 avril 1537.
113. Jeanne Desfontaines, femme de Thielman
Isemtach, orfévre, testa le 13 décembre 1536. —
Donne à son filz Anthonne une couppe d'argent et ung
couteau virelé d’argent, une cottelette de camelot noir
pour faire une casulle, et tout le velour, c'est assavoir
— 5] —
de bonne grace manches et pour faire la croix de
ladite casulle. Item, une croix de fin or, quattre
anneaux d'or, ung à deux pierres, une grande verge,
ung aultre à pierre de grenade et une petite vergette.
— 22 décembre 1536.
114. Thomas de le Porte testa le 16 avril 1537
avant Pâques. — Vœil mon corps estre inhumé
dedens le cimentière de ma patronne S. Margueritte,
à laquelle église je donne à l’avanchement de l'œuvre
des orghes (1) commanchiet la somme de douze solz
flandres. — 29 avril 1538.
115. Luc Pol testa le 2 juin 1538. — Je vœl que
mon corps soit mis en sépulture en une natte et sur
une asselle pour le porter à sa sépulture. — 15 sep-
tembre 1539.
116. Agnès Vergelois, fille de feus Jehan et
Jehenne de le Cappelle, testa le 25 janvier 1538. —
Item, je laisse à l'église dudit S. Jacques ung
blancq palle et une nappe enseignée de la mesme
enseigne dudit pal, desquelz je vauldray estre servy
au jour de mon trespas et services sans nulz despens
de mes biens par moy délaissiéz, et pour servir aussy
conséquentement & toutes celles lesquelles décéderont
en l’estat de virginité. — 2 avril 1538.
117. Marie Mollette testa le 18 mars 1538. — Je
donne à l'église de le Magdelaine ung tavlet, et est ung
Dieu en croix, couvert de voire. — 24 mars 1538.
118. Jehan Oston, premier clerc et greffier de la
ville, testa le 25 avril 1539 après Pâques. — Je eslis
sépulture en l'église S. Quentin allentrée de la chap-
pelle de Haulx pardedens Iadite chappelle, en donnant
(1) J'ai publié le contrat de fabrication de ces orgues, (Etudes sur
l'art à Tournai, t. I, p. 277).
_ 52 —
à l'église, pour illecq estre sépulturé, et aussy ma
femme après son trespas, une esghuière d'argent
tortinée qui servira à la rénovation de l’eauwe baptis-
male et au lavement des autelz le jour du blancq
joedy chascun an, pour y mectre le vin. Et qu'il y ait
dessus ma tombe ung rond de pierre où sera gravé au
mittan le nom de Jhésus, en hault mon nom en ceste
sorte Osrox, et en bas la date de l'an de mon trespas en
chiffre et au brief. — 29 août 1540.
119. Ysabeau Brunielle, veuve de Jehan Pissenier,
testa le 18 août 1539. — Je donne à Jennette de le
Lys, fille de Jehan, ung chappelet de coral à tout ung
Agnus Dei encassé, et l'imaige de S. Franchois, et
une chaine d'argent à tout une ancollie (1) au deboult,
et une bourse de rouge velour à tous les boutons de
perles, et unes Heures couvertes de noir camelot à
tous les cloans d'argent. — 14 février 1539.
120. Pasquette Parente testa le 13 septembre 1539.
— Je vœil que, pendant mon service, il soyent treize
enffans sans sens et entendement, à tout chacun ung
chappelet de bos en leurs mains. Je donne en le
mendre chappelle qu'il soit en l'église de le Magde-
laine, ung plat d'estain pesant cincq quartrons pour,
quand on baillera de l’eauwe au prebtre, pour le rece-
voir. — 10 novembre 1539.
121. Jehan le Marchant dit de Genappe testa le
8 juin 1540. — Je donne à Marie, ma fille, femme de
Franchois Cocquiel dit le Merchier, le beau Repos
et tous les accoustremens ad ce sevans, tant baghes,
custodes, chappelet de coral, Agnus Dey et aultres
servans audit Repos. .
122. Clémence de Wendeville, veuve de François
(1) L'ancollie est la fleur de l’aquilée.
— 53 —
Ricart et de Gilles Paret, testa le 14 janvier 1540. —
A donné icelle testatresse 4 sire Pierre de Wendeville,
prebtre, son nepveu, trois coussins de tapisserie ayant
Yimaige d’Hercules, avecq trois aultres coussins d’aul-
tre tapisserie ; item, ung anneau d'or à pierre de ruby.
123. Anne Aucquier, veuve de Nicolas de le Haye,
testa le 23 février 1510. — Sy eslis ma sépulture pour
mon corps estre inhumé au cimitière de l'église
S. Nicaise, mon patron, à laquelle église je donne
une pièce de tapisserie où est ung ymaige de le Mag-
delaine, pour icelle estre tendue en ladite église ès
jours solempnelz. — 18 août 1544.
124. Jacques de Preys, prêtre, testa le 26 mars
1540. — Je laisse mon corps à la terre, priant estre
enterré en l'église S. Brixe d'encosté l'autel Nostre
Dame des Moutons (1), à dextre d’icelle. Vœil avoir
quatre flambeaux, et deux chandeilles sur l'autel, et
deux sur la tombe. — 31 mars 1540.
125. Jehan de Berlot testa le 31 mai 1541. — Je
donne 4 ladite parroische Nostre Dame deux coussins
d’asur semés de fleurs de lys d'or — 3 juin 154).
126. Rogier de Hostel, peintre, testa le 22 juin
1541. — Donne à Kalotte de Hostel, ma niepce,
fille de Michiel, mon filz, ung tableau imparfait de
estoffe et de poincture. — 30 janvier 1541.
127. Marie Le Saige, veuve de Baulduin de le
Cappelle, testa le 10 octobre 1541. — Je eslis ma
sépulture pour mon corps enterrer en l'église
S. Jacques ou lieu où mon feu mary est gisant, or-
donnant et voeillant par exprès estre faict et mise une
lamme en icelluy lieu, gravée et pourtraict des per-
sonnes de mondit feu mary et de moy. — 23 juin 1542.
(1) C'est une chapelle fondée au 13° siècle 4 l'église S. Brice.
_ 54 —
128. Nicolas Joveneau, teinturier, fils de feu
Nicolas, testa le 6 octobre 1542. — Je eslis la sépul-
ture de mon corps en l'église de la religion monsei-
gneur S. Augustin pour y estre inhumé et enterré
audevant de l'épitaffie de la Transfiguration Nostre
Seigneur, où mesdits feus père et mère ont esté
enterréz, et que mondit feu père a fait faire. —
9 octobre 1542.
129. Quentin Bonnier testa le 23 janvier 1543. —
Je laisse mon corps à la terre, en paiant le deu de
nature, priant qu'il soit sépulturé et enterré en l'attre
de l’église Nostre Dame auprès de la chappelle où par
nuyt a une lampe ardant, auquel lieu mes feuz père et
mère ont esté sépulturéz. Je donne à Jehan Bonnier,
mon filz, ung signet d'or venant de mon feu père, et
avæcq ce des Heures en vellin escriptes à la main, de
lettre de fourme. — 9 avril 1553.
130. Gérardine Scindieu, veuve de maître Jehan
Le Cocq, testa le 5 février 1543. — Je donne à
l'église de le Magdelaine ma meilleure nappe royée,
et ung Jésus à tout un repos et tout ainsi qu'il est à
présent aorné, et ce pour parer ladite église. —
24 octobre 1544.
131. Marie Boullenghier, veuve de moiseigneur de
Mauville et femme de messire Loys de Lannoy, che-
valier, seigneur de la Mottrye et de Wasnes, testa le
19 novembre 1540. — Item, ordonne que de ma cotte
simple de satin brochiet soit faict une chappe ou
casure à orfroy de velour noir armoyés des armes de
monseigneur de la Mottrye, mon mary, et de moy; et
que elle soit donnée en l’église où seray enterrée.
Item, voeil et ordonne que la chasure quy est faicte
armoyée des armes de feu monseigneur de Mauville
et de moy soit donnée à la chappelle des Fiesnes où
— 55 —
mondit seigneur est enterré en l’église S. Aubert de
Cambray. Et quant à l'aultre chasure, aussy de velour
noir et de drap d'or, je ordonne qu'elle soit donnée à
l'église S. Julien de Ath. — 12 mai 1544.
132. Marguerite des Wastines, veuve de Jehan de
le Motte, crassier, testa le 26 janvier 1544. — Eslis
ma sépulture en la chimentière dudit lieu de S. Jehan
Baptiste, pour laquelle sépulture je donne à l'église
ung chappelet de blanque ambre et ung aniau d'or
pour la refection de la cibol et lieu où repose le corps
de mon Dieu. — 12 février 1544.
133. Marie de Villers, veuve de Martin Wuidalle,
testa le 15 septembre 1545. — Je donne à l'église
S. Jehan des Causfours une nappe, là plus grande de
nostre maison, pour servir à l’hostel Nostre Dame en
ladicte église. Item, je donne à la paroisse Nostre
Dame une paire de houppeaulx de soye et ung Jésus
à mectre sur l'autel. — 16 octobre 1545.
134. Alizon Couteau testa le 10 décembre 1546. —
Je donne à l'église de le Magdelaine une table de
autel à laquelle y a une ymage de la Vierge Marie
d'allebattre avecq ung Véronicle semé de pluiseurs
fleurs de soye. Item, je donne à l'église du Grant
Béghinaige six livres flandres, et ce pour parfaire une
cappe de satin de Bruges que on a donné à ladite
église. Item, je donne à l’église de S. Nicaise deux
coussins de soye pour mettre d’auprés le Saint Sacre-
ment. — 29 février 1546.
135. Pierre du Chambge testa le 13 février 1546.
— Je donne à Thiéry d’Appelterre ma petite turquoise
et ma jacinte (1). Je donne audit Jehan Baceler mon
agathe noire, servant au grand doyt. Je donne à Jehan
(1) On appelait jacinthe une variété du rubis.
— 56 —
d'Assignies mon cel de cat et une petite verghe d'or
servant à porter avecq ledit œl de cat. — 20 août 1547.
136. Pasque Bruyant, veuve de Piérart Sallet, testa
le 27 avril 1548. — Je laisse mon corps à la terre, en
payant le deu de nature, pryant que il soit sépulturé
et enterré en l’attre de l’église S. Jacques, vers le
passaige du curé. Je donne à Anthonnette de le Mer,
vesve de feu Nicolas Sallet, mon filz, une couche, une
paire de gourdines de saye et deux rabateaux rouges
de tapisserie, et une quayère à dos de cuvelier, et deux
anneaulx d'or, l’un appellé cercle (1) et l’aultre verghe (2)
d'or. — 20 août 1548.
137. Waultre Sohier, premier clerc de l’église
S. Brice, et Jehenne de le Fosse, sa femme, testérent
conjointement le 1° avril 1549. — Item, donnoient et
donnent à ladite église S. Brixe, à prendre après leurs
dits trespas, une grande table d’autel où est pourtraict
Ja ramembranche du crucefix, et une piéche de tappis-
serie & grand brancquaige, contenant treize aulnes ou
environ.
138. Gilles Loccallin, fils de Salomon, testa le
30 avril 1550. — Item, donne à ma femme ung
tableau là où est la représentation de Dieu en croix,
fermant à deux fœilletz là où est ma figure et la
sienne. — 5 septembre 1554.
139. Jehan Maillet, bonnetier, testa le 1° mai 1550.
— Pour ma sépulture je donne à mon église paroi-
chialle de S. Brixe mon pourpoint ayant les manches
de damas. Item, donne ung bancquier faict à l'esguille,
de tapisserie, 4 ladite église. — 16 mai 1550.
140. Jacques de Landas, marchand, testa le 8 mai
(1) Le cercle était une bague plate, comme le bord d'une couronne.
(2) La verghe avait la forme arrondie. comme une baguette.
— 57 —
1551. — Je donne a mon église (de S. Brice), et pour
Yentreténement d'icelle, cincquante livres de gros, et
ce à l'advanchement de deux chappes, une kasure et
deux tournikeaulx noirs pour servir aux obsecques des
trespasséz, ou blanchs pour servir aux «jours de la
Vierge Marie. — 27 mai 1551.
141. Michel Querquefæille testa le 10 juin 1551.
— Je donne à la paroische Nostre Dame une piéche
de tapisserie de verdure. — 29 février 1551.
142. Piéronne Tasse, veuve de Simon Bourgeois,
testa le 18 juillet 1551. — Je donne à ladite église
S. Pierre ung beau drap de tapisserye, de vingt trois
aulnes ou environ. Donne à mondit filz, Simon Bour-
geois, ung goblet d'argent à pied, ayant mes armoyries
dedens. — 8 mai 1553.
143. Barbe Le Roy, femme de maître Jacques
Calewart, greffier de la cour spirituelle de Tournai,
testa le 16 avril 1552 après Pâques. — Donne à la mère
dudit Jacques, son mary, la représentation de Nostre
Seigneur en croix, pandant présentement en la couche
en la chambre par terre. Item, à maistre Jehan Cale-
wart, le tableau où sont poincts les mistères du Nou-
veau et Vieu Testament. Item, à sa commère, femme
de Jacques de Malle, donne son chappelet de noir
gaiet avecq les grains et les enseignes d'or, et le
baghue y pendante quy est ung blaneq saphir encassé
en or. — 14 juin 1557.
144. Péronne de Noefville, veuve de Jacques de
Landas (voir n° 140), testa le 25 août 1553. — Je
vœil et ordonne que, endedens l'an après mondit tres-
pas, soit faict en ladite église S. Brixe ung chandeler
de quyvre servant à l’autel S. Brixe, mon patron, au
lieu de cestuy de fer qui y est à présent; et qu'il soit
faict en la meilleure sorte et forme que la place le
— 58 —
requerra, sans toutesfois y mectre piedz. Et quand l'on
recoustera et réparera les orgues de ladite église
S. Brixe, je donne en advanchement la somme de
douze livre de gros. Sy donne et légate 4 Jehan de le
Forge trois livres impriméz, avecq ung tableau encassé
en miroir. Item, donne et légate à l'église S. Brixe,
pour décorement d'icelle, ung tableau à trois ymaiges
estant sur le dréchoir de la chambre par terre. —
29 décembre 1553. |
145. Lucq de le Fosse, époux de Barbe de Cou-
rière, testa le 4 mai 1554. — Sy donne à Jehan Robin,
mon beau filz 4 cause de Margotine ma fille, sadicte
femme, à prendre hors de ma vasselle d'argent, une
tasse pesant huyt onces ou environ, et mon grand
tableaa paint de Faulx Riche. Je requiers 4 mes enffans
de voulloir donner et laissier avoir 4 Barbe, leur
mère, mon tableau à deux fœilletz paint, la Vierge
Marie et S. Marguerite et S. Barbe. — 13 août 1554.
146. Jehan de le Fosse, époux de Jacqueline Ridon,
testa le 12 mai 1556. — Pour aultant que, par le
traictié de mariaige de moy et de ma femme et espeuze
Jacqueline Ridon, appert qu'elle auroit et a porté en
mariaige avecq moy entre aultres meubles la table
d’hostel quy est sur le dreschoir de nostre chambre,
où est la remembrance de Nostre Seigneur avecq les
trois Maryes, le chandeler de queuvre 4 douze branches
quy pend en ladite chambre, les deux grands chemi-
neaulx, les estenelles (1), le fourcque, avecq une piéche
de tapisserye brocqueterye, et le tableau du bon
Lazare, je voel et ordonne qu'elle les prenche et aiche
à son seul prouffict. — 15 mars 1556.
147. Laurent Gaillié testa le 11 août 1556. — Je
(1) Estenelles = tenailles, pincettes.
— 59 —
donne à Lucq Hallié, mon beau père, ung gobelet
d'argent sans pied, à cuvelette. Pareillement je donne
à ma fille Margotine une chainture d'argent avecq une
ameraulde y servant, avecq ung demy chint d'argent
où il y a une poirré d'argent dorré y pendant au boud.
Je donne pareillement à ma belle mère, femme de
Lucq Hallié, ung tableau où il y a painct les Trois
Rois. Je luy donne ung coussin faict à l’esguille, où il
y a ung paon. Je donne à ma sœur Barbe une hochette
d'argent où il y a ung dent de leu encasset. Je donne
à Magdelène Sailly ung dent de leu encasset en argent.
— 13 août 1556.
148. Philippe de Cordes, procureur du roi, testa le
7 septembre 1556. — Sy eslis ma sépulture, s'il plaist
aux égliseurs et aultres paroischiens de S. Quentin,
dont je suis natif et baptisté és fons de ladite paroische,
pardevant l’hostel monseigneur S. Sébastien, au lieu
plus convenable; audevant de laquelle sera mis ung
tableau estant présentement en ma maison, où sont les
Trois Rois, lequel contient en brief la fondation d'une
messe, faicte par moy et ma femme, chacun mercquedy
de l’an à perpétuité et par chacune sepmaine, laquelle
se chante à l’hostel dudit S. Bastien et à l'honneur
monseigneur S. Rocq. Item, je donne à monsieur
maistre Pasquier Grenier les œuvres que j'ay de Algiat
et Budens (1), estant en deux volumes. — 31 août 1558.
149. Pierre Calimiel, escrinier, fils de feu Louis,
testa le 25 septembre 1556. — Je donne à l'église de
Nomaing ung tableau 4 deux feulletz, et, pour le faire
poindre, deux livres de gros en délivrant au pointre
(1) André Alciat est l’auteur d'un livre d’Emblémes. — Quant à
Guillaume Budé, on lui doit le Traité de l'institution d'un prince,
adressé à Francois I°'.
— 60 —
l'ordonnance de l'histoire, avecq les supplians dona-
teur et donatresse mis 4 chascun fuelletz, assavoir
dudit Pierre Calmiel et Pasque Corvillain, ma pre-
miére femme. — 29 septembre 1556.
150. Ernoul Winocque testa le 17 décembre 1556.
— Je donne à sœur Marguerite Winocque, ma fille,
demourant à Anvers, une petite vassielle d’argent que
on appelle vulgairement montre. — 23 décembre 1556.
151. Pierre d'Escobecq, gantier, veuf de Jeanne
Picque et époux de Jeanne Le Witre, testa le 4 jan-
vier 1556. — Il a donné à ladite église S. Brixe une
piéche detappisserie où est pourtraicte la remembrance
de Jésus Christ estant au Jardin des Olliviers. —
© mars 1556.
152. Jehenne Anrys, veuve de Josse Stalins, testa
Je 17 juin 1557. — Elle donne et légate 4 la maison
des Fréres Mineurs de ceste dite ville une casure de
damas rouge, la croisure de fil d'or, avecq l'estolle,
manipulle, amyct, aube et sain (1). — 2] juin 1557.
153. Michel de Pontrewart, bourgeois, testa le
21 juin 1557. — Désire avoir sa sépulture au cyme-
tière paroischial de S. Marie Magdeléne en Tournay,
audevant de l’épytaphe et entre le crucefix donnéz et
ordonnéz par luy. — 1° septembre 1557.
154. Héléne du Fresnoy, femme de Jacques Bouton,
échevin de S. Brice, testa le 13 juillet 1557. — Quant
à mon corps, je le laisse à la terre dont il est yssu,
vueillant et ordonnant icelluy estre sépulturé et inhumé
en l’église S. Brixe, mon patron ; et sur la place où je
seray enterré, y aura mise et posée une lame portant
la pourtraicture d’ung mort. — 4 août 1558.
155. Marie de Sailli testa le 14 août 1557. — Voœil
(1) Sain = ceinture.
— 61 —
et ordonne à la confrarie de la Vierge Marie en ladite
église paroischialle de le Magdelaine, ung chapplet de
blancq ambre avecq une petite croix d'argent dorré.
Item, je donne à ladicte église ung petit tableau là où
est contenue l'imaige de la Samaritaine. — 16 août
1557.
156. Jehan Bernard, prêtre, chanoine de Tournai,
testa le 31 janvier 1557. — Eslit la sépulture de son
corps, Sil plaict à ses bons seigneurs et confrères mes-
seigneurs doyen et chapitre, devant le grant autel
Nostre Dame, duquel il a faict faire la table d’albastre,
et au lieu plus propice qu’on trouvera; sur laquelle sa
sépulture il désire estre mise et posée une lame.
157. Jehan de le Forge, prêtre, chapelain des hautes .
formes, testa le 11 mars 1559. — Je eslis ma sépul-
ture dedens l'église des Frères de Saincte Croix en
ceste ville, au costé du grand autel dedens leur cœur,
comme leur ay monstré. Item, je veulx que tous mes
livres en latin soient donnéz à la librairie desdis Croi-
siéz; et ceux en franchois à Lucq Haillier, excepté
mon livre de Réthoricque que j'ay composé (1), lequel
je donne pour une souvenance à Philippe de Lannais,
marchant, mon nepveu, et le Catalogus sanctorum à
sire Michiel le Herry, curé de Froyenne. Et à Mariette
de le Forge, femme et espeuze audit Philippe de
Lannais, je donne ung Repos avecq deux angèles de
bois doret. Item, je veulx que mon baston virelet
d'argent soit donné à maistre Pierre Dennetiéres, afin
qui prie Dieu pour moy quand il portera le baston.
Item, je veulx que il soit délivré au susdit couvent des
Croisiers ung tableau à deux fœilletz qui est en ma
(1) Cet ouvrage et son auteur sont restés inconnus à Foppens et au
chanoine Waucquier.
— 62 —
chambre, pour le mectre dedens leur coeur avecq le
grand chandelier, droict devant où seray entherré. —
15 janvier 1559.
158. Jehan Joseph, bourgeois, testa le 22 mai 1559.
— Mon corps je le laisse pour sépulturer en l’église
S. Brixe; et pour ma sépulture je donne à ladite
église ung grand missel à dire messes, une casuble de
satin noir, estolle, phanon, aulbe, amictz et le cint. —
25 août 1559.
159. Christienne Willebrecht testa le 19 octobre
1559. — Item, à Marie Steenkiste, sœur dudit curé
de S. Quentin, au lieu de sa mère trespassée, luy
donne les Trois Roys painciz sur toille. — 12 août
1562.
160. Nicolas de Boubaix, écuyer, seigneur de
Wasmes, testa le 29 avril 1560 après Pâques. — Je
donne 4 mon cousin Jacques de Boubaix, escuyer, sei-
gneur d’Anvain, ma grande couppe d'argent doret.
Item, je donne à mon cousin Adolf de Boubaix, filz
dudit seigneur d’Anvain, ma robe de velour noir, mon
espée damasquée avecq le poignart, chainture et
sipsiére (1). — 8 mai 1560.
161. Gérard Delmont, prétre et chanoine de Tournai,
testa le 30 avril 1560. — Mon corps je le laisse à la
terre saincte pour avoir sa sépulture en ladite église
Nostre Dame, priant et requérant à mes vénérables
seigneurs ct bons confrères messieurs de chapitre qu'il
leur plaise consentir que mondit corps soit posé et
sépulturé tenant la lamme de feu maistre Gaulthier
Wassonne, et que ung tableau soit mis avecq l'effigie
de Nostre Dame la glorieuse Vierge Marie avecq mon-
(1) Sipstère ne se rencontre pas dans les dictionnaires. Ne serait-ce
pas une variante de gibecière }
— 63 —
seigneur S. Nicolas tenant mon effligie revesty; et que
à l’entour de la pierre de ma dite sépulture soit mise
une lame de cuivre contenant mon épitaphe. Je donne
a Jehan Heister le buffet estant en madite chambre,
avecq le tableau et le tappis de table de tapisserye
armoyé de mes armes. Je donne à ma belle sœur,
Anne Baudanne, deux tasses d'argent bouillonnéz de
trois bouillons, à bas pied, doréz par le bordt d’en
hault.
162. Jehenne Carpentier, veuve de Nicolas Verra,
testa le 4 juin 1560. — Je donne à Jehan Le Prebtre,
mon beau filz, ung tableau de S. Jhéromme. —
1*-juillet 1560.
163. Jehan Odolf l’ainé et Catherine Fautres, sa
femme, testérent conjointement le 17 février 1561. —
Nous donnons et légatons à ladite église S. Nicaise,
à prendre après le décès et trespas du dernier vivant
de nous deux et non anchois, deux potteauins d'estain,
deux houppeaulx de soye, deux chandeliers de keuvre,
deux chandeilles de bois painctes et ung rabateau de
damas vert avecq les poirres de bois dorrées, le tout
pour parer le grand autel aux jours sollempnelz. Item,
nous donnons, comme dessus, à ladite église ung
tableau painct sur toille à l’imaige du Gardin d’Olivet,
pour mectre au pillier devant la chappelle des fons.
— 21 octobre 1565.
164. Marie de le Motte, veuve de Bonaventure de
Thieffries, peintre, testa le 19 septembre 1563. — A
Baulduin de Haultighem, filz de Andrys, je donne ung
drageoir d'argent, estant ung instrument comme ung
portefeu servant à prendre dragerie. — 29 mai 1570.
165. Barbe d’Estrayelles, femme de Louys de Cler-
més, testa le 11 décembre 1564. — Eslys me sépul-
ture en l'église de la Magdeleyne, au cœur devant le
— 64 —
Saint Sacrement, s'il est possible. Je donne à icelle
église de la Magdeleyne une grande cheyne d’aur, à
charge d’en faire deux gourdines au grand autel d’icelle
église, de couleur rouge cramoisy, et ung drap d’autel
de velour rouge cramoisy, avecq mes armoiryes tant
‘aux gourdines comme aussy audict drap d’autel. De
la reste d’ycelle cheyne, ordonne estre faict ung repo-
sitoire du Saint Sacrement deseure ledict grand autel ;
et pour parachever ledict repositoire du Sainct Sacre-
ment, je donne aussy une cheyne d'argent. Je donne
ma bonne robe de velour noir pour faire ung ciel et
tabernacle du Sainct Sacrement, servant 4 porter ledict
Sainct Sacrement à la procession; le tout avecq mes
armoiryes. Je donne aussy une devanture de velour
noir à icelle église de la Magdeleyne pour faire une
robe à parer l’ymage S. Marie Magdeleyne. —
20 décembre 1564. |
166. Hélaine Exester, veuve de Georges de Lestrée,
testa le 11 mai 1565. — Je donne à ladicte église (de
S. Catherine) une table d’autel pour estre mise et assize
devant la tombe où je seray ensépulturée. Je donne à
Franchoise de Lestrée, femme à maistre Pierre Bacq,
ung petit Repos de bois doréz. Je donne à maistre
George de Herchuéz un tabeleau de bois où est pour-
traict l’imaige de la Vierge Marie. — 28 janvier 1565.
167. Mahieu de Fregeo, poissonnier de mer, testa
le 27 mai 1565. — Je donne à mes confrères pesqueurs
à le ligne, lesquelz j'ay hantéz, pour eulx récréer,
quattre livres flandres. Je donne à Eleuthère de Bai-
sieu tous mes hangins et aultres ostieux servans à
pesquier à le ligne. — 30 mai 1565.
168. Jehenne Le Louchière, veuve de Jehan Coulon,
testa le 27 juillet 1565. — Je donne à ma fille Chres-
tienne Coulon une pièce de tapisserie, ung petit tablet
— 65 —
de S. Anne. Je donne & Jehenne Coullon ung tabelet
des Sept Douleurs. Je donne à Nicolas Coullon ung
tableau de la Magdelaine et ung de Promesse d’amour.
Je donne à damp Robert Coulon, mon filz, religieulx,
ung petit tableau du Nom du Jésus. — 12 novembre
1565. ; |
169. Barbe d’Ongnies, fille de messire François,
chevalier, seigneur de Beaulepaire, testa le 28 octobre
1565. — Et pour plus grande décoration du lieu où
repose le Sainct Sacrement de l'autel en ladite par-
roische S. Jacques, je veux et ordonne que mesdits
exécuteurs en facent faire les gourdines de caphas (1)
vert avecq ung rabateau de pareille coulleur, où
seront enpreintes mes armoiries. Sy ne veux oblyer
ma damoiselle de Haudyon, à laquelle je délaisse une
vergue à teste de mor. Et sy délaisse pareillement
à Anne d’Ongnyes, ma niepce, une petite chainette
de perle avecq des jarbes d'or. — 28 décembre 1565.
170. Agnès Fortin, veuve de sire Jehan Joseph,
bourgeois, testa le 25 décembre 1565. — Sy eslis la
sépulture pour mon corps enterrer, en l'église dudit
S. Brixe, devant l'autel S. Marcoul, auprès de la
sépulture de feu sire Jhérome Dennetière, du léz
tenant vers la thésaurie. — 24 janvier 1565. |
171. Jehenne Carlier, veuve de Jehan de le Rue,
testa le 14 janvier 1565. — Je donne à ladite église
(de S. Marguerite) une piéche de thoille fort belle,
contenant huyct aulnes, pour faire aulbes de prebtres
servant à célébrer messe. — 21 janvier 1565.
172. Nicolas de Haultighem testa le 21 avril 1566.
— Je donne à Jacques Bernard, mon beau tilz, une
(1) Le capha ou cafa est une sorte de satin, d'une qualité inférieure,
dont la chulue est de soie et le reste en fil.
ANNALES. 1V. 5
— 66 —
table d’autel ayant la pourtraicture de ung Dieu en
croix. — 28 novembre: 1571.
173. Agnès de le Croix, souveraine et maîtresse des
béguines du Grand Béguinage, testa le 23 juin 1567.
— Mon corps je le laisse à la terre dont il vient, pour
estre mis et sépulturé ens l’église Dieu et du Béghi-
naige, endessoubz le répositoire du Sainct Sacrement,
où sera mise sus ma sépulture une lame de pierre. —
30 juin 1567.
174. Nicolas Roty, bourgeois, testa le 21 octobre
1569. — Je donne à Arthus Roty, mon nepveu, une
piéche de tapisserie du viéz et nouveau testament. —
27 octobre 1569. . |
175. Jehan de la Forge, libraire, veuf de Martine
du Rieu et époux d'Anne de Berlot, testa le
13 juillet 1570. — Je vœulx et ordonne que maistre
Pierre, mon filz, ait et tienne pour ly ung voire à
pied d'argent et une imaige de Nostre Dame quy
vient de feu monsieur maistre Pierre Manchicourt,
quy fut son parin. — 25 août 1572.
176. Jeanne Capelier, veuve de Gilles du Rieu,
testa le 12 octobre 1572. — Item, je donne à l’église
dudict S. Brixe ung bancquié de tapisserie de
menues verdures, contenant environ douze aunes.
Item, je donne à maistre Nicolas Liébart, conseillier
des mayeur et eschevins de Tournay, ung gobelet
d'argent à cuvelette semé de fleurs de lys. — 4 juillet
1573.
177. Marie de Haudion, dite de Ghiebrechies, veuve
de Jehan de Venduille, écuyer, seigneur de Gouver-
gnyes, testa le 15 mai 1574. — Veult et ordonne
ladite damoiselle comparante que ladite damoiselle
Yolente de Venduille, sa fille, femme et espeuze
audict seigneur d'Estrayelles, ayt et tiengne pour sa
— 67 —
part ès biens mobiliaires estans en sa maison, nœf
piéches de tapisseries armoyées des armes my-parties
dudict seigneur de Gouvergnyes et de Ghiebrechies,
estimées et prisées, lesdites nœf piéches de tapisse-
ries, à la somme de trente livres de vingt gros flandres
la livre. Item, veult et ordonne ladicte damoiselle
comparante que Marye de Venduille, sa fille maisnée,
ayt et tiengne pour sa part ès dits biens mobiliaires
ung bachin et une esguière couverte, le tout d'argent,
armoyées desdites armes my-parties dudict seigneur
de Gouvergnyes et Ghiebrechies, ledict bachin pesant
cinquante nœf onches deux estrelins et demy, et
l'esguière vingt six onches sept estrelins et demy;
item, une sallière en forme de heph, pesant dix nœf
onches sept estrelins. — 7 octobre 1574.
178. Thomas le Maire, bourgeois, testa le 27 octobre
1574. — Mon corps je délaisse 4 la terre pour estre
inhumé et enterré en ladicte églize S. Nicaise, au plus
près que faire se porra du siége où je m'assis journel-
lement quand je suys en icelle églize. Je donne a
icelle églize, pour et à l’advanchement de l'édification
et refection d’ung nouveau lhuissenet (1), la somme de
quatre livres de gros. — 15 novembre 1574.
179. Balthazar Boursy testa le 9 août 1575. — J’ay
donné & mon cousin, demourant 4 Gaurin, une har-
quebouze, une rapiére, ensamble une cuirache. —
11 août 1575.
180. Wauldrue Le Loultre, veuve de Loys Le
Prinche, testa le 13 janvier 1576. — Je donne à
Agnièz Le Prince, fille de mondit mary Loys, ung
anneau d'or à pierre, et une table d’autel couverte de
voirre. Item, je laisse et donne à Loys du Tret, mon
(1) Il s'agissait de faire un nouveau jubé 4 l'église S. Nicaise.
— 68 —
demy frère, une imaige de Nostre Dame d’albastre. —
30 janvier 1576.
18]. Claude Warin, veuf de Catherine Maclin,
testa le 18 juillet 1576. — Je veux et ordonne que
mon filz, damp Jhéromme Wari, religieux profès de
l'abbaye saint Martin de ceste ville, pourveu qu'il soit
encoires estudiant à l'Université de Louvain ou aultre
Université, pour augmentation et oultre ce que lui
donne son pére abbé de ladicte abbaye, quy est de
vingt livres de gros tant pour sa table que pour son
vestiaire et aultres nécessitéz, jouysse de une rente de
vingt quatre livres flandres. Item, je donne 4 mondict
filz,damp Jhéromme, les livres traictans de la Saincte
Escripture, tant en langue latine que en aultre langue,
telz qu'il vouldra choisir en ma librairie. Item, je
donne à la paroische Nostre Dame, pour décorer
ladicte paroische, ung tableau où est pourtraict la
figure de la Saincte Trinité, clouant à deux huychetz
ou fœuilliéz auxquelz sont pourtraictz ma figure et
celle de ma femme Catherine Maclin, ordonnant qu’il
soit mis sur l'autel S. Laurens. — 28 novembre 1576.
182. Jehan Localin, veuf de Barbe Le Febvre, testa
le 3 juillet 1579. — Voeil que mon corps, instrumens
de touttes iniquitéz et vices, soit ensepveliz et ensé-
pulturéz en l'église paroischialle de monsieur S. Jac-
ques en Tournay, audevant de l'hostel et épitafle
de monsieur S. Jacques, mon patron, audevant du
siège la où Barbe Le Febvre, ma deffuncte femme, est
ensépulturée. Je ordonne que dessus ma sépulture soit
misse et assize une lame de pierre polie, de la
longheur de cincq à six piedz de long, sur laquelle
lame soit gravé S. Jehan l'Evangéliste avecque une
S. Barbe, et aux quattre coings de ladicte lame les ©
quattres Evangélistes, et escript allentour de ladicte
— 69 —
lame le jour et an de mondict trespas et de madicte
femme. J’ordonne et donne 4 nostre dicte église de
monsieur S. Jacques, nostre patron, ung tableau la
où est pourtraict la figure de la benœtte Vierge
Marie, et aux feuilles d’icelui tableau où est la pour-
traicture de moy et de ma deffuncte femme, pour estre
mis audevant de nostre sépulture. Et s'y ordonne à
mes exécuteurs qu'ils facent dessoubz ledict tableau
ung épitafle de cuyvre, et que soit gravé S. Jehan
l'Evangéliste et une S. Barbe et aussy mes armoieries
avecq mémoire de moy et de madicte femme, ensemble
de y faire atacher ung moyen chandeler du cuivre. —
21 juillet 1579.
183. Philippe du Tilleux testa le 7 décembre 1580.
— Ordonne à ses enffans successeurs, s'il advient que
de leur vivant les Chartreux lès ceste ville peuvent
reédifier paisiblement leur cloistre et maison (1) pour
y faire demeure comme devant le saccagement et
troublez advenuz du passé, qu'ilz facent faire une
verriére audict cloistre, en place que leur polra estre
accordé, de telle forme et paincture comme est ung
sien tableau de Cruchefix avecq les Sept Douleurs, sa
pourtraicture, sa femme et enffans; pour quoy ordonne
une livre de gros. — 18 décembre 1580.
184. Jacques de Moulembais, bourgeois, veuf de
Marie de Lescluse, testa le 8 décembre 1580. — Je
donne audict Charles, mon filz, la Bible Sacrée en
franchois, affin qu'il puisse veoir venir les faictz admi-
rables de nostre bon Dieu. — 12 décembre 1580.
185.- Charlotte de Hainin, femme de Pierre de
Voisin, seigneur d’Amesin, testa le 27 janvier 1582.
(1) La Chartreuse de Chercq avait été pillée et en partie détruite par
les Iconoclastes en 1565.
_ 70 —
— Je donne à ladicte église de Piéronne une casuble
avecq l’estolle et la petite estolle à mectre sur le bras,
d'une estoffe de soye jaulne figurée de soye verde,
aiant la croisure de velour rouge, avæcq les armes
dudict seigneur d’Amesin, men mary, et les miennes.
Item, je donne à madame de Messine, ma bonne scer,
pour souvenance et par ce qu'elle aime les enfans, une
verghe d’or emmaillée de noir, en laquelle est engravée
la teste d'ung petit enffant. Item, je donne à madicte
nièce, Catherine de Willeberch, deux paires de
bracheletz d'or, si comme une paire emmaillée de
couleur et l’aultre paire de jaserain (1); item, ung
chapelet d’agate acoutré d'or, ung aultre chapelet de
senteur (2) avecq une médaille d'or; une croix d'or
enrichie d’ung caillou de ruby au milieu et quatre
perles. — 21 février 1583.
186. Liévin de Glas, serrurier, veuf de N...., de
Catherine Chamart et d'Anne Lapparlier, testa le
17 septembre 1582. — Supplie que mon corps soit
inhumé et sépulturé en ladicte église S. Brixe,
audevant de l’ymage de monsieur S. Liévin que j’ay
donnée pour aournement et décoration d'icelle église.
— 12 avril 1584.
187. Angele Utenecouste et Catherine Martin, sa
femme, testèrent conjointement le 22 novembre 1582.
Nous donnons à ladicte église (de S. Nicaise) une
piéche de tapisserye tapissée à ymaige d'Orgœl et
Humilité, et douze livres flandres pour employer à
l'advanchement de une table d’hostel. Nous donnons
encore à ladicte église, pour et à l’advanchement de
(1) Jaserain -chaînette composée de petites agrafes ou mailles d'or
ou d'argent.
(2) Sorte de bois dont on fait encore des grains de chapelet.
— 7] —
faire et construire ung lhuissenet à icelle église, sy
icelluy se faict, deux livres de gros. Nous donnons à
Nicolas Utenecouste, nostre filz, une ronde verghe d'or
ouvert, et une hochette d'argent servant à enffant. —
10 décembre 1582.
188. Piéronne Bourdeaudhuy, veuve de Jehan
Baptesme, testa le 4 mars 1584. — Je donne à ma
fille, Marguerite Baptesme, ung rabateau de tapisserie,
ung Jésus avecq une baiette (1), ung tableau où est
l'image de Nostre Dame de Pitié, deux aultres petits
tableaux, deux chandeliers de cuivre d'aultel, ung
petit benoitier de cuivre, ung coussin tapisserie avecq
une licorne. — 19 mars 1584.
189. Catherine de Wauldripont, dame dudit lieu,
veuve de Jean le Vaillant, écuyer, seigneur des
Vallées, testa le 16 mai 1584. — Ordonne que, sur la
sépulture de son corps, soit mise et posée une lame de
pierre bleue avec sa représentation et ses armoyries
et quartiers; et que en une plate de cuyvre ou pierre
bleue, que l'on fera mettre et asseoir au lieu le plus
propre à l'opposite de ladite lame, soit gravée la fon-
dation de son obit. — 22 janvier 1599.
190. Marie Sallé testa le 24 janvier 1585. —
Veuille estre enterré et inhumé en l’attre et chimen-
tière de ladicte église S. Jacques, derrière le cœur
d’icelle ; et que sur mondit corps soit seullement mis
une croix de vaucque (2) avecq ung chapeau de roses,
sans aultres jolitéz. — 17 mars 1585.
191. Catherine de Callonne, veuve de Cornille de
Wysfliet, écuyer, testa le 13 février 1585. — Ordonne
mon corps estre inhumé en l’église S. Jacques, auprès
(1) La baiette est une petite jupe. |
(2) Vaucque, d'après Godefroy, signifie non orné, simple.
— 72—
de mon feu père; et que mes services et obsecques y
soient faictz et célébréz à nœf pseaumes et nœf lechons,
avecq convoy à mon enterrement de seize flambeaux
portéz par seize pobres personnes revestus chacun de
trois aulnes de drap noir, lesquelz seront tenus aussy
de eulx trouver et comparoir en icelle église le jour
de mondit service; et que sur chacune torse soient
attachées et posées par blasons les armoiryes tant de
mondit feu mary comme de moy; avec ce, que soit
aussy fait deux aultres grands blasons sur lesquelz
seront aussy pourtraictz et poséz lesdites armoiryes,
l'un desquelz sera porté à mondit enterrement et après
mis dessus l'huis de mon logis mortuaire, et l’aultre
pour demeurer et estre mis en ladite église S. Jacques.
Item, je donne à l'himaige de la Vierge Marie d'icelle
église S. Jacques une devanture de velour rouge
cramoisy, passementée de passemens d'or et d'argent.
— 15 mars 1985.
192. Madeleine de Cambry, veuve de maitre Nicolas
Liébart, licencié és droit, bourgeois et conseiller des
mayeur et échevins de Tournai, testa le 3 mai 1588.
— Quant à mon corps, j'en eslys la sépulture au cœur
de l’église S. Jacques en ceste ville de Tournay,
auprés du corps de mondit feu mary, ordonnant, si
je mouroye hors de cestedite ville, mon corps y estre
apporté au plus tost que faire se poura; et que en la
lame mise sur la sépulture de mondit mary, soit
insculptée la représentation d’iceluy et de moy, avecq
les jours et ans de nos trespas, si de mon vivant je n’y
avoye pourveu. — 20 juin 1589.
193. Anne Limnander, veuve de maitre Mathias de
Herchin, testa le 29 juillet 1588. — Je donne à mon filz
Jehan, affin qu'il ayt souvenance de moy, une pensée
d'or que je délaisse; et à mon filz Pierre, un ruby
— 73 —
esmaillié; et à Agnéz Desmaretz, ung anneau d'or a
trois perles. — 15 août 1588.
_ 194. Arnould du Trieu testa le 14 février 1589. —
Je donne à l'église de ladite paroisce Nostre Dame, en
advanchement des cappes de blanc damas, la somme
de quatre livres de gros. — 27 février 1589.
195. Catherine Landrieu, veuve de Saulve Lanceau,
âgée de 74 ans, testa le 2 octobre 1589. — A Judicq
de Werp, jhésuistresse, je luy donne pour souvenanche
l'imaige de S. Catherine taillée, et celle de Judicq
avecq le Jugement, de pierre blanche, et S. Franchois
encassé en voire. Item, pour mémoire je donne à Anne
de Croisille mon petit tableau où je suis en pointure;
et à monsieur maistre Jehan, son nepveu, je luy laisse
l'imaige de la Vierge Marie d’alebastre, pour orner
l'autel de sa chapelle. — 19 octobre 1589.
196. Jacqueline Waudripont, dame dudit lieu,
testa le 15 novembre 1590. — Je donne au couvent
des Cordeliers d’Ath, pour estre converty et employé a
faire ung calice, la somme de cinquante florins. —
17 janvier 1591.
197. Marguerite d’Aubicicourt, veuve de Denys
Taffin, testa le 27 novembre 1590. — Je donne à Josine
Taffin, ma fille, ung anneau d'or avecq une pierre de
saphir bleu; item, ung aultre anneau d'or avecq une
petite table de ruby fait à l’anticque ; item, ung aultre
avec une table de ruby, la pierre relevée en pate.
Item, je donne à Denys Taffin, mon filz, ung anneau
d'or auquel est encassée une turquoise ; item, ung
aultre anneau d'or avecq une pierre carée. —
3 décembre 1590.
198. Jean de Névèle, bourgeois, époux de Cathe-
rine Campenaire, testa le 15 février 1591. —
J’ordonne que, au jour de l'inhumation de mon corps,
— 74 —
sy ainsy se pœult faire, et sinon le lendemain matin,
en blancq abis soient célébrées trente messes pour
quelque réfrigération à ma poure ame. Je donne à
l'église S. Quentin, à l’advanchement de faire et
acoustrer les ornemens de l’église et aultres choses
nécessaires, pour uné fois, vingt quatre livres flan-
dres. Je donne à Anthoine Dancquoisne, bour-
geois demorant à Lille, mon frère par anchienne
amitié, pour mémoire et souvenanche, mon récure-
dent d'or, au boult duquel est mon cachet, pesant une
onche trois quartz. Item, je donne à mon compère
Jan de le Vingne, pour une souvenanche, mon signéz
d'or pesant xviij estrelins ou peu moins. Item, je
donne à sœur Marguerite Flamen, prieuse de l’hospital
Nostre Dame en Tournay, ma croix de fin or
ermaillié pesant une onche cincq estrelins, dedens
laquelle y a de la Sainte Vraye Croix ot Nostre
Seigneur souffrit mort et passion, ensemble pluiseurs
dignitéz rapportées du Saint Sépulcre de Jhérusalem
que du Mont de Calvaire, comme le tout est plus
amplement narréz en certain billet enserré en ladite
croix; à sœur Géneviéve de Landas, religieuse audit
hospital, pour souvenanche, ung tableau où est pour
éfigie S. Jehan Baptiste preschant au désert; et a
sceur Jaqueline Flameng, ung tableau eslevé de
l'éfigie Nostre Dame de Laurette, taillié de pierre de
touche; et à sœur Jaqueline Moenttre, ung tableau de
la Nativité de Nostre Seigneur, serrant avecq deux
huis; et à sœur Jeanne Percou dit Bouton, ung
tableau où est l'éfigie S. Jhiéromme; et à sœur
Jeanne Houart, ung cruchefix d’albattre hault eslevé.
— 24 février 1592.
199. Jean Waucquet, escrinier, veuf de Catherine.
le Neckere, testa le 13 août 1591. — Je donne à ladite
_ 75 —
église S. Pierre tout ce quelle me peut debvoir jusques
aujourdhui à cause d'ouvrage d’escrinerye fait tant aux
sièges que aultres lieux de ladite église. — 28 août
1591. |
200. Agnès de Marchenelles, fille de feu noble
homme Anthoine seigneur de Marchenelles, Quove-
camp, Fresne, Derniaulx, des Mottes, etc., et veuve de
feu aussy noble homme Arnould de Saint Genois, sei-
gneur de Grand Brœucq, testa le 16 janvier 1592. —
Je donne à l'église dudit Escanafle me devanture de
satin jaulne avecq les manches du mesme, pour en faire
une robbe à l'imaige de la Vierge Marie; et de ce qui
en restera, s'en poura accoustrer le repositoire du
Saint Sacrement; et aussy s'en poura faire quelque
bourse de corporal. Je donne aussy à l'église dudit
S. Franchois de ceste ville de Tournay, ung drap d’au-
tel de damas cramoisy. Je donne ma piéche de tapis-
serie à l'église de S. Jacques en Tournay. Je donne
aussy à Florent de Gréboval, mon fillœul, deux dou-
zaines de boutons d'or, que luy seront délivrés preste-
ment mon trespas advenu, et des plus beaux que
délaisseray. — 20 janvier 1594.
201. Marie David, veuve de Gilles du Quesne, testa
le 8 décembre 1592. — Je donne à Agniéz Le Clercq,
fille de maistre Jehan Le Clercq, mon grand miroir de
cristal. Item, je donne à mon filz Andrieu du Quesne,
marchand, demeurant 4 présent en la ville de Liége,
une pièce de vasselle y ayant ung quesne. Item, je
donne a Nicolas Gobert, mon beau filz, une aultre
piéce de vasselle y ayant une erche. Item, je donne 4
mon beau filz Anthoine Jacquerie une aultre piéce de
vasselle y ayant une escafotte. — 6 novembre 1597.
202. Catherine du Tillœul, veuve de Nicolas
Haroult, testa le 21 mars 1593. — Je donne à chacun
— 76 —
de mes enffans une vasselle d'argent, toute d'une sorte,
avecq chacun une S. Catherine et le sainct de leurs
noms, faisant reffondre les menres et les faire de gran-
deur honneste. — 24 mars 1593. .
203. Marie Benneau, femme de Michel Visart, testa
le 29 novembre 1594. — Item, a donné et légaté à
Marguerite Hughues, fille de ladite Hester Vizart, ung
anneau d'or avecq une pierre rouge, venant de son
père grand, Andrieu Benneau; item, une vasselle d'ar-
gent pesant six onces, dedens laquelle sera engravée
l'imaige de la glorieuse Vierge Marie, que les exécu-
teurs d’icelle son testament feront faire incontinent son
trespas advenu. — 6 juin 1601.
204. Jeanne de le Ville, veuve d’Amand Gardavoir
et femme de Christophe Leulier, testa le 25 avril 1595.
— Je donne 4 mondit filz, Guillaume Gardavoir, trois
annelz d'or joindans et tenans ensemble avecq ung
aultre portant la Table de Moyse. — 29 mai 1595.
205. Noél du Chasteler testa le 18 septembre 1595.
— Je donne à Franchoise Chasteler, ma fille, présente-
ment demeurante à Gand, une coupe tasse d'argent,
ung goblet aussy d’argent à boire bière sur lequel son
nom est gravé, ung aultre goblet, aussy d'argent bouil-
lonné, à boire vin, et une cullière aussy d'argent. —
25 septembre 1595.
206. Anne de Saint Genois, fille de feu noble homme
Nicolas de Saint Genois, écuyer, seigneur de la Ber-
liére, testa en juillet 1596. — Mon corps sera porté par
sœurs des Campeaux de ceste ville, accompaignié de
douze poures filles que choisiront mes exécuteurs, les-
quelles porteront chacune une torse; et leur sera donné
à chacune deux aulnes de drap noir qu'elles porteront
en forme de manteau, et ung linge sur la teste, comme
religieuses. Sy seront requises et appellées trois
_ 77 —
damoiselles de qualité, pour les deux porter chacune
une couronne sur ung Coussin ajensy d'un beau mou-
choir, la troisième damoiselle une baghue, ainsy qu'est
acoustumé faire pour les damoiselles de sa qualité.
Que, réservant ma sépulture, y soit fait seulement une
croix de careaulx jaulnes ; et en la muraille, audevant
d'icelle, taillé et posé ung moyen épitaphe de pierre
noire polye, et en icelle gravé ung crucifix et ma repré-
sentation devant mes quartiers et mes armoiries; et
embas en une table de cuivre sera gravé ma mémoire
avecq les fondations que je faicts. — 10 juillet 1596.
207. Charles van der Doncq, bourgeois, veuf de
Jacqueline du Hem et époux de Martine Martin, testa
le 20 juillet 1596. — Je laisse mon corps à la terre
dont il est issu, et laisse la sépulture en l'église
S. Quentin audict Tournay, emprès celle de Jacque-
line du Hem, quy fut ma première femme, qu'est aux
carolles (1) pardevant la trésaurie. Je donne à ladite
église S. Quentin la table d’autel d'alebatre où est tail-
lié l'effigie de mon Rédempteur ; et oultre ce, je ordonne
à mesdits exécuteurs de faire faire aux despens de leur
exécution les sallaires et despens qu'il conviendra
débourser pour la fachon des cassy, huis, pintures et
escriptures selon que l'œuvre le requéra, vœuillant que
aux fœuilletz je soye pourtraict avec ma première
femme et mes enffans; et laquelle table sera mise et
posée contre l'encloture du cœur et à l'opposite de mon
enterrement. — 16 août 1596.
208. Barbe Rogier, veuve de Pierre Warocquet,
testa le 6 janvier 1698. — Item, ordonne et donne à
l'église de S. Nicaise ung tableau figuré d'un crucifix
en ung cassis de bois. — 12 janvier 1696.
(1) On donne à Tournai le nom de carolles au déambulatoire du
chœur.
— 78 —
209. Magdelaine de Wittem, veuve de messire Jehan
Grenu, chevalier, seigneur de Marques, l'Honnois,
Ramegnies, grand prévôt de Tournai, testa le 1° avril
1598. — Est mon intention que le tableau que ay faict
poindre pour l'épitaffe de mondit feu mary et le mien
soit au plus tost dressé et mis, sy ne l’ay faict faire de
mon vivant, à l'opposite et audevant de la tombe de
mondit feu mary, que ledit fossier sera tenu ouvrir et
clore à chacune fois que procession se fera au cloistre
Nostre Dame, comme aussy d'espourer (1) et nettoier
quand besoing sera. — 20 novembre 1600.
210. Jeanne van der Donca, fille de feu Charles et
de Martine Martin, religieuse à l’abbaye des Prés Por-
chains, testa le 15 avril 1599. — Je donne à ladite
église et abbaye de Nostre Dame des Pretz Porchains,
pour parfaire et achever les pintures des huys, cassis
et aultres lieux nécessaires de la table d’autel donné
par mondit feu père pour le grand autel de ladite
église, la somme de cent livres flandres. — 25 juin
1599.
(1) Espourer est un terme encore en usage dans le patois et qui
signifie épousseter.
XVII° SIECLE.
211. Hiéromme Dennetiéres, écuyer, fils de feu
Pierre, testa le 12 janvier 1601. — Je eslis sépulture
en l’église S. Marie Magdelaine, audevant dudit ostel,
proche de l'imaige de la Trinité. Item, j’ordonne, sy
de mon vivant je nay faict faire ung beau tableau pour
estre posé à l'église de S. Jacques ou bien une table
d’ostel, j'ordonne à mes exécuteurs de faire faire l’ung
ou l’aultre, ung an après mondit trespas, ordonnant
estre employé pour une fois cent florins. Item, j'ordonne
à l'église du Béguinage, à l’avanchement d’ung drap
d’autel au cœur, six florins. Item, j’ordonne tant au
grand autel que à l’autel de la Magdelaine et de la
Vierge Marie que de S. Maturin, à chacun d'iceulx
autels, une nappe d'autel, et à l'hostel de ladite Magde-
laine ung drap d'ostel de velour griz ou verd. Et aussy
j'ordonne au cloistre des Augustins de ceste ville ung
drap d'ostel de velour cramoisy, pour leur grand autel.
— 15 septembre 1610.
212. Antoinette Prévost, veuve de Jean Desrosières
et femme de Pierre Desgniault, testa le 25 juin 1601.
— Je donne et légate à Jos Desrozières, fils de
Anthoine, mon chapelet de coralavecune croix d'argent
doré, et ung anneau d'or à teste de mort pour luy faire
quelque baghue, le cas advenant que Dieu permect
qu’il prend l’estat sacerdotal. — 24 septembre 1601.
213. Jeanne Maronnier, veuve de Pierre Le Blan,
testa le 13 juillet 1601. — Je prive et exhéréde Didier
Le Blan, mon filz, pour son mauvais gouvernement et
— 80 —
désobéissance qu'il m'a fait, et aultres justes causes et
considérations à ce me mouvant; toutesfois sy à l'ave-
nir il se venoit à soy mieux comporter et obtenir de
leurs Altézes rémission de l'homicide par lui commis,
et non autrement, je veulx qu'il viengne à partir en
mesdits biens aussy avant que sesdis frère et sœur,
chacun pour tiers. — 18 juillet 1601.
214. Jehenne Sacquin, veuve de Guillaume Le Cerf,
testa le 25 octobre 1601. — Je donne à Jehenne Sac-
quin, vesve de feu Jehan de Haynault, une pensée d'or
et ung pot de cuivre. — 30 avril 1607.
215. Jeanne Le Joincte, veuve de Gilles Frighenne,
testa le 10 novembre 1601. — Je donne à Jehenne
Frighenne, fille de feu Samuél, une pensée d'or pour
une mémoire et souvenance. — 15 novembre ]601.
216. Hector Odolf testa le 22 février 1602. — Je
donne à l'église de S. Nicaise, à l’advanchement d’ung
candélabre devant l’autel S. Nicaise, une obligation,
passée pardevant notaires, portant la somme de cinc-
quante livres flandres. — 27 février 1602.
217. Mahieu Vincquière testa le 9 décembre 1602.
— Quant à mon corps, le laisse à la terre dont il est
issu, vœuillant et ordonnant qu'il soit inhumé au grant
altre des morts de ladite église S. Brixe; et que au
pied de la place soit mis et apposé une croix de bois
assez haulte, en laquelle soit despainte le Jugement de
Nostre Seigneur avecq deux angles trompans (1) et
annonchans son événement, et au pied d'icelle la répu-
tance et quelque mémoire de moy. — 20 décembre
1602.
218. Catherine de la Hamaide, veuve d'Henry
(1) C'était la représentation du Jugement dernier, et deux anges qui
sonnaient de la trompette.
_ 8] —
Goudt, écuyer, testa le 10 décembre 1602. — Je donne
à ladite église S. Quentin une petite table d’autel fort
dorée avecq ung crucefix au milieu, estant ordinaire-
ment en ma sallette de devant, pour pendre au plus
près de ma sépulture. Item, je donne à Martin Goudt,
mon filz, trois chandeliers grandz ou ouvréz de certain
brancaige, deux sallières ouvrées de meisme, un grand
chandelier à double brancaige, six coussins faicts à
l'esghuille, toutes les pièces de lassement de diverses
couleurs meslées qui seront trouvées en ma maison
après mon trespas, deux hanepeaux (1) de soye avecq
les potz y servans, deux tapis de table, une petite
pièche de tapisserye de verdure faict à grand fœuil-
laige avecq la figure de plusieurs oseaux, ung tableau
paint à l’huille où est pourtraict les Quatre Evangé-
listes, avecq le custode de bois y servant, une chaiére
d'homme couverte de certain ouvraige verd et rouge,
trois coussins de tapisserye de verdure, une table d'au-
tel paincte à l'huille, au milieu de laquelle sont pour-
traicts les Trois Rois adorans Nostre Seigneur. —
19 octobre 1607.
219. Jean Le Conte, prêtre et curé de S. Jean, testa
le 3 septembre 1603. — Que mon corps soit inhumé
au mitan du chœur, asscavoir entre les deux pulpitres
de cuivre et de fer. Sur mon tombeau l'on y fera mec-
tre une lame de pierre longue de cincq piedz, au mitan
de laquelle sera ung crasselin (2) et escuchon dans lequel
sera une croix et chappeau d’espine avecq mon dicton,
et desoubz un calice. J’ordonne sept flambeaulx, des-
(1) Hanepeaux est ici mis pour houppeaux, sorte de plumet tenant
lieu de bouquets.
(2) Le crasselin est une petite lampe ; c'est un souvenir des lampes
funéraires. Notre patois a conservé le mot crachet pour désigner cer-
tains luminaires naguéres encore en usage dans les campagnes,
ANNALES. IV. 6
— 92 —
quelz les cincq seront à la bierre, le sixiesme devant
l'autel de la Vierge Marie, et le septiesme devant l'autel
de S. Jehan, mon patron. — 5 avril 1606.
220. Nicolas Robert testa le 23 septembre 1603. —
Je donne 4 Marie Robert, ma niepce, ung enneau d’or
en forme de cachet, pour une mémoire. Item, je donne
à mon fillæul, frère Jacques Hespiel, prieur de Beau-
repert, affin qu'il prie Dieu pour mon âme, mon hor-
loge avecq les appeaulx et ses appartenances pour en
joyr viagièrement, weullant que, son trespas advenu,
ladite horloge avecq ses appartenances retourne à ma
sœur Jacqueline aussy viagiairement, pour, son trespas
advenu, appartenir à sa sœur Ollive et maistre Jehan —
Richart, son mary.
221. Jeanne Desmaretz, veuve de Jean Douville,
testa le 18 novembre 1603. — Je donne et légate a
Pierre Douville, mon filz, ung chandelabre de cuivre;
item, une longue nappe damassée; item, deux tableaux
de paincture à l’huille, l’ung sur bois portant l'imaige
de S. Pierre preschant, et l'autre sur toille enchassée
en bois, portant les imaiges du roy David ct du roy
Salomon, lequel sert au manteau de la cheminée de la
sallette de la maison où soullons demourer en la rue
Capon par bas. Item, je donne et légate à Jehenne
Douville, fille de mondit filz Pierre, ung tableau painct
sur toille encasséc en bois, contenant la représentation
du Sacrifice de David. — 3 juillet 1607.
222. Henry Mosnier, lapidaire, testa le 24 novem-
bre 1603. — Donne aux enffans dudit de Roucques,
telz qu’ilz sont à présentet non aultrement, une callesin
pesant six livres, scavoir une pierre aultrement appel-
lée en franchois Jsadre, pierre contre la gravelle, vail-
lable once pour le moings cent florins. — 20 aout
1607.
— 83 —
223. Anne Lagaige testa le 10 février 1604. —
Quant à son corps, le laisse à la terre, dont 1l est issu,
veuillant et ordonnant qu'il soit porté, avec six flam-
beaux, par les religieuses Artes-Vies, en ladite église
S. Catherine, pour estre enterré audevant de l'hostel
Nostre Dame; et que pardessus sondit corps soit mise
une lame gravée. — 5 avril 1604.
- 224. Nicolas le Poyvre, écuyer, testa le 15 juin
1604. — Je donne à Guillaume de Blasere mon bra-
selet d'or; et à Jean de Blasere, aussy mon nepveu, ma
médaille d'argent avec deux médailles d'or, lesquelles
ne sont point encloz au braselet, et ung anneau d'or
avecq une pierre qui fortifie la veue; item, 4 Lambrecht
de Blasere, ungne pièce d'or turquisses (1), trois pièces
d'argent antiques, ung aultre d'argent doré, ungne
pièce d'or laquelle porte pour effigie l'anneau de Nostre
Seigneur. — 5 février 1610.
225. Agnès de Lestrée, veuve de Jacques Bouton,
testa le 14 novembre 1604. — Je donne 4 mesdites
cousines vesves de Flines et d’Appleterre, chacune une
cullière d'argent, pour souvenance et amitié. Item, je
donne 4 Simon Vervenne, mon cousin, ung anneau dor
4 choisir entre ceulx qui seront trouvéz aprés mon tres-
pas. — 17 novembre 1604.
226. Jeanne Cousin, veuve de Quentin Haroult,
testa le 19 janvier 1605. — Je donne à Jacques
Haroult, filz de Jehan, ung pot de ver couvert d'argent;
et à Gérard Haroult, son frère, une clochette d'argent.
— 9 février 1605.
227. Madeleine Helbaut testa le 20 janvier 1605. —
Je donne pour emploïer tant à l'entreténement de l'autel
que à l'advanchement d’une robbe à la Vierge Marie
(1) De Turquie.
_ 84 —
de l'église cathédralle de ceste ville, la somme de
quatre livres de gros, deux florins chacune livre de
gros. Item, je donne à Izabeau Vervy ung rabateau,
faict à l'esguille, de diverses couleurs. — 28 février
1605.
228. Jacqueline Faucquet, veuve de Séverin Boien,
testa le 18 février 1605. — Je donne à Séverin Gros-
seau le pourtraict de feu Séverin Boien, mon mary.
Item, je donne à Denis Grosseau le jeusne une pièce
de peinture estant pourtraict de Judicq et Holoferne.
Item, je donne à Jehenne, ma servante, une Agnus
d'argent.
229. Jacques Lanselle, marchand, testa le 22 mars
1605 — Je donne à l’église et paroisse Nostre-Dame
une pièche de tappisserie estant présentement sur mon
lict. — 23 mars 1605.
230. Marie Desmaret, veuve de Quentin Moyart,
testa le 31 mars 1605. — Je donne à l'église S. Mar-
gueritte une grande nappe, et ung agneau d'or a
limaige de la Vierge Marie de ladite paroisse S. Mar-
gueritte. — 1° avril 1605.
231. Jean Deghe testa le 2 mai 1605.— Je donne à
la chapelle des Filles-Dieu à S. Piat ung chandelier
pour mectre et atachier au mur audevant de l'imaige
S. Jehan, que leur ay donné, et avecq ung demy cher-
cle avecq des gourdines pour tirer audevant dudit
imaige.
232. Vast Paucquet, bourgeois, testa le 28 novem-
bre 1605. — Je donne et légate à Yzabeau Pocquet,
ma fille aisnée, femme de Balthazar Dismal, ung cha-
pelet de coral avecq les pater d'argent doré, ung
S. Pierre d’argent doré avecq une pierre embas, estant
escript sur le doz dudit imaige Pierre Terreau, avecq
une branchette de coral rouge encassé en argent, avecq
—_ 85 —
une croix d'argent doré aïant l’imaige de Nostre-Sei-
gneur et de la Vierge Marie. D’avantaige, je laisse à
icelle Izabeau un anneau d'or, aultre anneau d’or rond
de mariaige de ma dite feue femme sa mère, ung
anneau d'or à blanche table esmaillié, ung anneau d'or
avecq une perle, et une petite chainette d'argent. Et à
Marie Pocquet, ma fille, femme à Jehan de Moronval,
cousturier, luy donne et légate semblablementune croix
d'argent avecq un crucefy eslevé, avecq ung curdent et
une louchette d'argent se mettant le tout dedans ladite
croix, le signé d'or de madite feue femme, sa mère, ung
anneau d'or tortiné à fachon de vers, et avecq ce une
chafnette d'argent au boult de laquelle y at une croix
d'argent doré platte avecq l'effigy de Nostre-Seigneur.
— 2 janvier 1606.
233. Marie van der Straten, veuve de Jean de Case-
makere, testa le 17 mai 1606. — Ordonne et donne
à l'église paroiscialle de S. Nicaise, pour peindre sur
la table d'autel, estant présentement au cœur, deux
images, l’une de la Vierge Marie et l'aultre de
monsieur S. Jehan l'Evangéliste, pour une fois la
somme de soixante livres flandres. À mademoiselle de
Hurge, donne ung petit autel comme il est acoustré,
ung cœur d'argent et une baghe d'argent doré. —
24 mai 1606.
234. Antoinette Poullereau, native de Pippaix,
maîtresse d'école, testa le 14 mai 1608. — Quant à mon
corps, je requiers et prie qu'après mon trespas il soit
enterré en l'église de la Société de Jésus en ceste ville
de Tournay, devant la chapelle de Nostre-Dame entre
les deux premiers pilliers, sil se peut faire, ou selon
la commodité du lieu. Je donne mon Agnus d'argent et
mon chapelet d’orenge à mon frère Michiel, et ma croix
d'argent et mon petit noir chapelet à mon frère Jacques.
— 8 —
230. Marie de Lannoy, veuve de monsieur de Cor-
vigny, gouverneur de Grave, testa le 14 juillet 1608.
— J'ordonne que soit mise une pierre en ladite église
de S. Jacques, où sera représentée madite sœur et
moy, en quoy emplieroit mes exécuteurs cincquante
florins. En oultre se fera ung épitaffe de cuivre en la
muraille, où se couchera par escript la fondation de
mon obit. Item, je donne à Marie de Lannoy, ma
niepce, femme à monseigneur d’Hallennes, ma tappis-
serie avecq la bordure orrengée, appellé grands dents.
— 15 septembre 1608.
236. Jeanne Joseph, fille de Michel, testa le
29 novembre 1608. — Je donne à la chappelle Nostre-
Dame de Ilalzembergue, fondée en ladite église
S. Piat, ung mouchoir de calix (1), avecq ung rabat
servant audit autel. Item, je donne à monseigneur le
pasteur de ladite église ung tabeleau là ot Nostre-
Seigneur est en croix, enchassé en voire, avecq mon
baston (2) de confrarie, affin qu'il lui plaise prier Dieu
pour mon âme. Item, je donne à Catherine Lahaize,
fille de Pierre, deux annelz d'or, l'un a quattre perles
et une pensée.
237. Marie Saiguier, âgée de 18 ans, testa le
24 mars 1609. — Elle donne à sa sœur Anne une
verghe d'or enchassée d’une pierre rouge. Item aussy,
elle donne à son frère Jean une chinture d'argent avecq
les chaînettes y servant d'argent, nommée en commun
gasserant ou herniculles. Item, elle donne à la fille
Guillaume Moncheau ung poupon d'argent servant à
chinture. — 3 avril 1609.
238. Anne Prévost, âgée de 51 ans, testa le 12 mai
(1) C’est sans doute un purificatoir.
(2) Cierge.
— §7 —
1609. — Donne à l'église de S. Jacques, pour l’orne-
ment du chœur, deux tableaux de satin jaune, et pour
la chappelle de la Vierge Marie deux Jésus vestus de
satin rouge; pour la chappelle de S. Elizabeth (au
Béguinage), deux coussins de satin jaune.
239. Marie Pesin testa le 1‘ septembre 1609. —
Je donne à ma sœur Jenne Pesin ung chevet, avecq
ung rolle de la Descente des Roys de Franche. —
16 septembre 1609.
240. François de Bargibant testa le 12 janvier
1610. — Je veulx et ordonne qu'en icelle église
S. Pierre soit faicte une épitaffe au lieu plus propre et
proche de ma sépulture, vaillable trois cens livres flan-
dres, avecq ung pourtraict le plus dévotieux que faire
se polra, et aux fœuilletz les pourtraicts de moy, ma
feue femme et enffans selon leur ordre et habitz, et
pardessoubz une lame de cuivre où seront escriptz les
jours et ans du trespas desdits deffunctz selon que se
trouvera escript en mon livre-journal. — 18 juillet
1616.
241. Adrienne Le Roy, veuve de Philippe Desbou-
vries, testa le 8 février 1610. — A la paroiche Nostre-
Dame de ceste ville, je donne ma tapisserie figurée a
l’imaige et histoire de Salomon, pour la décoration de
l'église.
242. Jeanne des Espringalles, veuve de Simon
Grenut, chevalier, seigneur du Fay, testa le 24 octobre
1610. — Je donne à ladite église S. Quentin la somme
de deux cens florins carolus pour une fois, pour faire
ung épitaphe en mémoire de mondit feu mary et de
moy, lequel épitaphe sera mis et posé au cœur de
ladite église. — 30 octobre 1610.
243. Jean de Male, veuf de Jeanne d’Apleterre,
testa le 28 juin 1611. — Je requiers, si faire se peut,
— 88 —
que mon corps soit ensépulturé dans l’enfermeture de
la paroische Nostre-Dame, auprés du tombeau de feue
ma bien aymée femme Jenne d’Apleterre; et que lépi-
taphe que j'ai préparé de mon vivant, de la Nativité de
Nostre-Seigneur, soit mis à mon église paroischiale
(de S. Jean), contre le mur auprès des orgues. À ma
sœur, dame Jenne de Male, religieuse à l’abbaye des
Pretz Prochains, je laisse l’usaige, sa vie durant, de
mesdites lunettes et custode d'argent. — 4 juillet 1611.
244. Nicolas Monnart testa le 3 février 1612. — Je
veu que à mon filz Jean soient laissés les pourtraicts
de moy et de ma femme, points à l’huille sur deux
tableaux estant en ma salette, pour mémoire de moy et
de sa mère, et pour 1cy après les monstrer à ses frères
et sœurs, et eulx retourner après luy. Je donne à mon
filz Noël, religieux à l'abbaye de...... (déchirure dans
l'acte), deux aultres tableaux points à l’huille, estant en
ma salette, l’ung estant la remembrance de Nostre-Sei-
gneur descendant de la croix, et l’aultre de la benoite
Vierge Marie, et che pour les maistre en sa chambre
à celle fin qu'il aise mémoire de prier Dieu pour mon
âme et pour celle de sa mère. Item, je donne à nostre
église de monseigneur S. Jacques mon crucifix, avecq
la Nostre-Dame de Sicquem (1) encassé en or fin, repo-
sant audessus dudit crucifix, pour orner le grand autel
de nostre dicte paroisse et pour estre recommandé aux
priéres et oroisons des gens de bien.
245. Jean Moenens, fils de feu Jean, natif de Schelle-
belle, testa le 7 mars 1612. — Et comme l'église
paroichialle de Schellebelle a esté depiécha par les sec-
taires et ennemis de nostre saincte foy catholicque,
apostolicque et romaine quasy du tout ruinée, bruslée
(1) C'est un lieu de pèlerinage situé dans le Brabant.
— 89 —
et saccagée, n’estant encoires deuement réparée et mise
en estat deu, je luy donne et légate à l'effet et advan-
chement de ladite réparation, la somme de cent livres
tournois. Item, à l’église paroichialle de Wettere,
aussy pays de Denremonde, à présent pareillement
démolie et non deuement réparée, comme dessus je luy
donne et légate aussy semblable somme de cent florins
carolus. Item, je donne à Marie Bacheler, fille de
madite niepce, une noix d'Inde enchassée et bordée
avec pied d'argent, et aussy luy donne demye douzaine
de culiers d'argent.
246. Isabeau Destailleur, veuve de Cornille Belle-
vergue, testa le 15 mars 1612. — Je donne à l'autel
S. Jean d’icelle église S. Marguerite une nappe royée,
ung Jésus accoustré d'une robbe de satin rouge, deux
houppeaux de soie, deux chandeilles de bois blanche,
deux coussins de diverses couleurs, ung aultre grand
coussin pour agenouillier le pasteur, et une couronne
servant à couronner le Saint-Sacrement. Item, Je
donne à Robert Moreau, haultelisseur, demeurant au
Chasteau, ung tableau du Despendement de la croix
de Nostre-Seigneur, avecq ung aultre tableau petit,
semblable au susdit, à Simon Petit. — 24 mars 1614.
247. Jeanne de Rickevart, épouse divorsée de
Jacques Ymelot, testa le 17 mai 1612. — Sy at aussy
ladite damoiselle de Rickevart donné au seigneur de
Gramé une médaille contenant sept diamans encassé en
or. Item, at aussy donné et donne à Marie de Ricke-
vart, sa sœur, son effigie et la pourtraicture de son
grand père.
218. Jeanne Desbouveries, femme de Denis du
Chambge, testa le 28 mai 1612. — Je donne et légate
à la paroisse de Nostre Dame une mienne table d’autel
signée de l’Epiphanie ou Adoration des Rois, reposant
— 90 —
sur le buffet de nostre grande salette, venant de mes
père et mère, pour, après le décès de mondit mary,
estre posée avoecq soubscription par forme d’escripture
en lettres d’or, au mieux agensy qu'ils polront, con-
tenant ces mots ou leur substance, que ladite table est
là mise par Denis du Change, marchant, et Jenne
Desbouveries, sa femme, pour décoration de ladite
paroisse et en mémoire de Phelippes Desbouveries,
vivant aussy marchant, et damoiselle Adrienne Le
Roy, sa femme, pour servir d'occasion à leurs bien-
veeillans de prier Dieu pour le salut de leurs âmes.
Quant aux effigies et pourtraictz de mes père et mère
et maistre Galter Le Roy, mon oncle, j'entend que,
après le trespas de mon mary, en souvenance deux, ils
soient mis és mains de maistre Nicaise Bourdeaus.
J'entens aussy que la tapisserie, laquelle m'est succédée
de ma mère, moindre en grandeur mais plus fine que
les autres, soit et appartienne, après le décès de mondit
mary, aux Péres de la Société de Jésus de ceste ville,
en décoration de leur église.
249. Charles de la Hamaide, fils de Rogier et d’Isa-
beau de Tenremonde, testa le 12 juillet 1612. — Eslis
ma sépulture, mon âme séparée de mon corps, au lieu
de ma résidence, devant tel lieu ou plache que mes
proces amis trouveront bon, au cœur ou nef d'icelle,
ou sera mise une lame ou épitaphe de pierre, mes
armes et cartiers gravés, et recordation des trespassés,
affin de par les passans y avoir une prière salutaire.
200. Cornille Plateau et Catherine Saumont tes-
térent le 18 décembre 1612. — Ordonne que soit faict
au grand autel dudit S. Nicaise ung drap d’autel de
chansean (1) de couleur brun noir avecq une croix rouge
(1) Chansean pour changean, sorte d'étoffe de soie, qui se fabriquait
spécialemeat 4 Valenciennes.
— 9] —
au millieu, avecq passement et fringes semblablement
rouges. — 13 février 1613.
251. Agnès Daire, veuve de Gérard Horstinck,
testa le 29 mars 1613. — Considérant les services,
plaisirs et amitiéz que j’ay receu de feu Jean de la
Fosse, seigneur de Robersart, mon nepveu, je donne
à son filz Philippe, mon fillceul, ma plus grande pièche
de tappisserie que j'ay besoigné de ma main. Item,
pour les mesmes considérations, je donne à sa fille,
damoiselle Marie, tous mes ouvrages que J'ay besoigné
de ma main avecq du fillet blancq dessus le lachement,
et quatre courtines de taffetacramoisy. — 17 août 1618.
252. Isabeau Lemaire, veuve d’Adrien Hovine, testa
le 2 août 1613. — Je donne à l'église dudit S. Nicaise
ung table d’autel sur laquelle est pinte l'Histoire des
Trois Rois. Item, 4 Catherine Théart, ma niepce, je
donne ung tasse d'argent avecq une roze. — 19 janvier
1615.
203. Gervais de Cambry testa le 12 janvier 1614.
— Ordonne que, au lieu et en l'église où je seray
ensépulturé, soit, audevant de ma sépulture, érigé cer-
tain épitaphe jusques à la valeur de deux cens florins
pour une fois et pour le moins. Item, je donne 4 Frére
Denis Taffin, mon cousin, religieux de Chasteau-
l'Abbaye, pour mémoire de moy, une croix d’or massi,
venante de feue nostre tante damoiselle Joraine Taffin,
et un livre en latin intitulé la Bregita (1), avecq ma
petite table d’hostel quy est sur le buffet en ma salette.
Item, je donne à Fédricq de Preis, mon nepveu, douze
plats boutons d'or emmaillés, estans et servans à un
mien cordon de chapeau. Item, je donne à damoiselle
(1) Le titre véritable est Revelationes sanctæ Brigitte, dont il y a de
nombreuses éditions.
— D —
Marguerite de Preys, femme à Charles Hannart, sei-
gneur de Biselingue, l'un de mes anneaux à pierre de
zaphire, ascavoir celluy taillié à divers coings. Item,
je donne à Gervais Hannart, mon fillœul, fils dudit
Charles Hannart, pour mémoire et souvenance de moy,
la bague d'or emmailliée quy est à mon bon chapeau,
contenante ung ruby, diamant et trois perles. Item, Je
donne à ma fillæule Franchoise Surhon, mon Agnus
Dey enchassé en or. — 21 janvier 1614.
204. Pasque Obry testa le 1] avril 1614. — A
l’advanchement que pour faire ung cœur en la chapelle
des pauvres aveugles (1) en la paroisse S. Nicaise, at
donné trente six livres flandres.
25. Armand Estienne, dit de Malines, testa le
30 avril 1614. — Je laisse mon corps à la terre dont
il est issu, pour estre enterré ou cloistre de Nostre
Dame, où je choisi ma sépulture dessoubz la paroisse,
ordonnant que la vaussure de dessus ladite fosse sera
pointe de quelque représentation pieuse, à la discrétion
de mes exécuteurs. — 28 avril 1621.
206. Marie de Barbaize, veuve de Jacques de
Thouars, écuyer, seigneur de Cattegnyes, testa le
27 mai 1614. — Je donne à Magdelaine, ma fille
aisnée, ung den de loup enchassé en or. Item, je donne
a ladite Magdelaine ma chaine de perle avecq une croix
d'or et de pierrerye, une aultre chaisne d'or grosse de
trois tours, quinze boutons d'or, une esguille d'or, une
paire de bracheletz d'or. Item, je donne à Jenne, aussy
ma fille, une aultre chaine d'or de huit tours, à petits
chaisnons, avecq quinze boutons d’or et une croix de
pierrerye. — 30 mai 1614.
(1) La Maison des Aveugles fut fondée en 135! par Laurent de Hol-
lande, dans la rue Tuepois.
— 93 —
257. Marie Bulteau, veuve de Simon Simon, testa
le 2 juin 1614. — Je.veulx et ordonne à mesdits exé-
cuteurs que, incontinent ou peu aprés mon trespas
advenu, ils aient à faire ung épitafle de bois où sera
pourtraict Nostre Saulveur en croix avecq la Vierge
Marie et S. Jean, et aux fœuilletz les pourtraictures
de monditfeu mary, de moy et de douze enffans qu'avons
eu ensamble, le mieulx qu'on pourra; et hors desdits
fœuilletz, ce que trouveront bon mesdits exécuteurs;
de telle grandeur et semblable, ou à peu près, que
cellui de feu le seigneur du Fay. — 15 juillet 1615.
208. Eloy Le Veau testa le 17 juin 1614. — Je
donne et légate à Eloy, mon filz aisné, une chaine
d'argent dorée, mon signé d’or, ma turquoise enchassée
en or, une vasselle d'argent portant l'effigte de S. Eloi,
ung bècre et sallière d'argent; à Jean, mon filz puisné,
une vasselle d'argent, un anneau d'or à pierre de ruby,
ung ‘aultre anneau à pierre de diamant, une petite
clochette et gondolle d'argent. — 19 juin 1614.
259. Nicolas Robert, prêtre et chanoine de Renaix,
testa en juin 1614. (Voir n° 220). — Quant à mon
corps, je prie et requiers mes exécuteurs le vouloir
faire enterrer et ensépulturer, sy possible est, en
l'église paroissialle de S. Piat en Tournay, lieu de ma
naissance et sépulture de mes feus père et mère, dési-
gnant à ce pour lieu et place particulière pour y
dresser quelque épitafe en mémoire de moy au milieu
de la chapelle Nostre Dame de Haulsemberghe à
l'opposite de l'autel près de la muraille, où je veu et
ordonne qu'il soit posé une belle lame. Item, contre
ladite muraille dudit endroit y soit dressé ung beau
tableau ou épitafe en pierre tailliée ou pour le moings
en bois pinct, suffisant et pour durer longues années.
Item, pour souvenance et mémoire de moy, je donne
— 94 —
et laisse à ladite église de Renay le tableau estant sur
mon buffet, représentant Nostre Seigneur portant sa
croix, auquel y sera mis ung cul de lampe ou certain
pied pour y mectre quelque escriteau, pour l’attacher
et poser en tel place de ladite église que mes exécu-
teurs trouveront la plus convenable. — 17 juillet 1614.
260. Ysabeau le Prévost, béguine, testa le 13 jan-
vier 1615. — Je donne à l'église S. Marie Magdelaine
une paire de coussins de satin blancq royé d'or, avecq
une boitte de corporal aussy de sattin blancq royé d'or.
Item, je donne à ladite église des Augustins six pièches
de parement d’aultel. Item, je donne à l’église S. Jac-
ques deux tableaux d’allebastre molue et deux tableaux
de bois doré avecq des voirs, pour la décoration du
grand aultel. Item, je donne à la maison de S. Agnès (1),
pour la décoration de leur oratoire, deux grands Jésus
avecq les aornemens à eulx servans. Item, je donne à
mon cousin Anthonne de le Court une croix de S.’ Gré-
goire attouré et aornée de fleures d'argent, avecq
l'imaige de la Vierge Marie composée du bois de
Nostre Dame de Montaigu (2). — 4 mai 1615.
261. Claire de Hanne, veuve d'Antoine Simon, testa
le 14 juillet 1615. — Au regard des vasselles et argen-
teries, je légate à ma fille Jenne une vasselle d'argent
ayant la marcque de mon mary gravée dessus, et
oultre ce une sallière d'argent. Item, je donne à ma
fille Marie une aultre vasselle d'argent ayant pareil--
lement la marcque de mon feu mary gravée dessus, et
avecq ce une sallière d'argent. Je donne à ma fille
Clare la couppe d'argent dorée avecq un petit goblet
(1) Consulter sur cet ordre la notice que je lui ai consacrée, au
tome XXIV des Bulletins de la Soc. hist. de Tournai.
(2) Lieu de pèlerinage célèbre en Belgique.
— 95 —
d'argent quy est comme ung cuvelet. Item, je donne
à mon filz Jean la vasselle avecq la figure de Vénus et
la coquille de perle encassé en argent doré, avecq ung
pot de pierre couvert d’ung couvercle d'argent, et
oultre ce ung anneau à poincte de diamant et une
verghe d'or ronde. Item, je donne à ma fille Catherine
une vasselle ayant dessus comme en forme de balle de
laine, et avecq ce ung petit goblet ayant dessoubz
la marcque de mon feu mary. Item, je donne à ma fille
Franchoise la grande vasselle que luy at estée donnée
à son baptesme, avecq deux cullières pareilles à la
demye douzaine. Je donne à ma fille Anne le plus petit
grand becre d'argent avecq la petite vasselle d'argent
n'ayant aulcune graveur au mittant, item deux culières
d'argent pareilles à la demye douzaine, et ung anneau
ayant des perles allentour, appellé capeau d'Espaigne.
. Item, je donne à Magdelaine, ma fille, le plus grand
beckere d'argent où est escript dessoubz le nom de ma
belle-mère Franchoise Pelet, avecq une petite pource-
laine encassé en argent doré, et oultre ce deux culières
d'argent pareilles à la demye douzaine, et deux aultres
culières d'argent quy sont journellement au mesnaige,
avecq ung anneau d'or estant ung signet. Item, je
donne ma chaine d'argent dorée à mes deux petites
filles, Anne et Magdelaine. D’avantaige je veulx et
ordonne que, durant le terme de deux ans aprés mon
trespas, mes filles à marier demoreront avecq mon filz
Jean sans paier aulcune table, ains feront le provision
du mesnaige ainsy que de mon vivant et comme à pré-
sent sans chambgement, dont ceulx quy seront mariéz
viendront festes et dimanches au soupper, comme ilz
ont accoustumé de faire. — 19 février 1618.
262. Marguerite de Fiefz, veuve de Raphaël Lange,
testa le 7 janvier 1616. — Donne à l'autel S. Maturin
— 96 —
de l'église paroissialle de Marie Magdelaine ung Agnus
Dei d'argent qu'elle a, pesant une once ou environ
d'argent. Item, donne à l'église d’lvernyes deux petits
tableaux de bois, lung portant l'imaige de Marie
Magdelaine, l’aultre des Sept Douleurs. Et à l'abbaye
de Groeninghe léz Courtray, elle donne deux tableaux
de bois où sont les imaiges de Dieu le Père et Dieu le
Filz. — 20 avril 1626. |
263. Jeanne de Lannoy testa le 7 janvier 1616. —
Je donne à Marie de Lannoy, fille de Jean, une paire
de cousteau avecq une chainette d'argent, telle que je
porte. Item, je donne à Catherine de Lannoy, fille de
Guillaume, un anneau d'or avecq un ruby dessus. Item,
je donne à Jenne de Lannoy, fille dudit Guillaume,
une verghe d'or, telle que je porte à présent.
- 264. Anne de Bernemicourt, douairière de Querec-
ques, testa le 20 mai 1616. — Je rends mon corps a
la terre, pour estre inhumé en la chapelle de la
paroisse en l’église de S. Pierre en ceste ville d'Aire,
dessoubz le tombeau y estant, venant des prédécesseurs
de monsieur de Querecques, mon mary. Je donne 4
l'autel d'icelle paroisse une devanture de satin cramoisy
où seront brodéz les armes de Croy et Bernimicourt
avecq les effigies de S. Eustache et de madame
S. Anne; 4 monsieur le vicomte de la Thieulloie, mon
nepveu, mon carquant (1) d'or enrichy de pierries;
à monsieur de Cottenes, ma monstre d'horloge avecq
le resveil; à dame Margueritte, sa fille, une culliére
d'or enrichie de pierries ; à maistre Jacques Descamps,
greffier de ceste ville, la somme de deux cens florins
une fois, pour estre emploiéz en deux couppes où seront
armoiées mes armes.
(1) Carquant, synonyme de carcan, sorte de collier.
— 97 —
265. Catherine Drapier, veuve de Gilles Cachoire,
testa le 12 février 1617. — Je donne 4 Nicolas
Cachoire, mon filz aisné, mon cheval et ma charette
avecq les harnesures y servantes. D’avantaige, je lui
cède et accorde en louwage, pour le terme de nœuf
ans, à en joyr après ma mort, mon moulin à l'eaue,
l’estable de cheval, les six marteaux, le levier, le coc-
quilliart et tous aultres ustensilz dépendans dudit
moulin. — 15 février 1617.
266. Simon Deswatines, capitaine enseigne de la
compagnie collonelle du régiment de Don Guillelme
Verdugo, s'acheminant à la guerre d'Italye pour le ser-
vice de Sa Majesté Catholicque, testa le 19 avril 1617.
— Je veulx que soit érigé ung épitaphe en ladite
église S. Jacques, audevant du lieu où sont enterréz
mes feuz père et mère, jusques à la valeur de trois cens
florins. — 29 août 1622.
267. Gérard Liebart, chevalier, seigneur de Mer-
lain, testa le 7 juin 1617.— Pour mon corps inhumer
et ensépulturer, j'ay esleu et choisy lieu et place au
cœur de l'église paroischialle de S. Jacques; audevant
de laquelle sépulture je veux et entend estre faict et
dressé ung épitaphe de valeur de cincq cens florins, et
qu'iceluy épitaphe représente la Nativité de Nostre-
Seigneur, et les fœuillets ma pourtraicture et de ma
femme moderne, Catherine van der Mecht (1). Item, je
donne à l'église de S. Marguerite une chasuble, deux
tunicques et deux chappes de damas cramoisy, avec
passemens d'or pour représenter les croix et bandes
respectivement desdites chasuble et tunicques armoyées
de mes armoieries en broderie. Item, je donne audit
maistre Jacques de Landas, conseiller de S. Brixe,
(1) Son vrai nom est Catherine van der Meersch. (Du Chastel. —
Généalogies tournaisiennes. T. II, p. 455.)
ANNALES. IV. 7
— 98 —
mon grand amy, l'ung de mes bassins d'argent à laver,
ascavoir celuy quy est armoié de mes armes seules. —
28 avril 1618.
268. Ambroise Pippart, sorrurier, testa le 3 septem-
bre 1617. — Je donne à maistre Fremin Pippart, mon
filz, certaine baghue de christal en forme de cœur
environné d'un cercle d'argent doré et ung crucefix de
mesme pardessus, avecq ung dizain d'ambre blancq,
venant de son grand père. Je donne à icelle Susanne,
ma fille, deux anneaulx d'or avecq lesquelz j'ay espousé
sa mère, ung chapelet d'argent, ung petit livret à
cloans d'argent. — 4 avril 1618.
269. Marie Monnier, jésuitesse, sœur de Quinte
Monnier, testa le 11 septembre 1617. — Je donne à
Anne Tordeau, demeurante à Vallenchiennes, une
petite pourchelaine à pied d'argent. Je donne à la cha-
pelle des Jhésuistresses deux paires de houpeaux de
soye, ensemble les potz doréz y servans; aussy je donne
mon pulpitre 4 ladite chappelle. — 15 septembre 1617.
270. Marguerite de Lobelle testa le31 octobre 1617.
— Je donne à l’église de S. Marguerite une robbe de
satin blancq, laquelle sera bordée d'un passement d'or,
pour parer et aorner l'imaigede la Vierge Marie d'icelle
église, vaillable quinze florins. — 6 novembre 1617.
271. Antoinette de Bachy, fille de Gilles, testa le
31 mars 1618. — Elle donne cent florins à l’église
paroissialle S. Brixe audit Tournay pour en estre faict
et dressé en ladicte église une imaige de S. Anthone.
Sy donne à la maison et religion des Carmélines la
somme de deux cens florins, pareillement pour une
fois, pour en aorner l’image de Nostre-Dame qu'elle
at donné a ladite maison des Carmélines, composée du
bois du chesne où at esté trouvé l'imaige de Nostre-
Dame à Montaigu. — 5 avril 1618.
— 99 —
272. Jacques du Mortier testa le 11 juillet 1618.—_
Je donne à la susdite église S. Jacques la somme de
deux cens florins carolus pour une fois, à payer et fur-
nir pour et en advanchement d’un doxal (1) nouveau, et
lorsqu'il s’érigera et non devant ny à aultre effect.
Item, je veulx qu'il soit dressé en ladite église un épi-
taphe en forme de table d’autel pour estre contigu à
celle de feu monsieur Liebart, audevant dudit autel
Nostre-Dame, vaillable la somme de cent florins;
comme aussy sera faict et dressé certain escript en cui-
vre contenant mes fondations. — 23 juin 1636.
273. Marie de Lannoy, veuve de Jean de Hénin-
Liétart, chevalier, seigneur de Cuvillers, testa le
4 octobre 1618. — J’ordonne à l’église de monsieur
S. Piat ma tenture de tapisserie contenant huict piéches,
pour se servir les bons jours à tendre l’église, aussy
toutes les piéches de caffas cramoisy et caffas blanc que
jay accommodé pour mettre à l’autel Nostre-Dame et
de monsieur S. Piat, avecq les gourdines et rabatteau
semblable, et la robbe de Nostre-Dame figurée rouge
et blanc, et deux quarreaux (2) de satin cramoisy et les
trois piéches d'ouvraige blanc pour mettre devant les
autels, dont l’une est par quarreaux; et aussy un drap
d’autel de caffas cramoisy avecq les fringes jaulnes,
que jay faict pour servir à l'autel de monsieur
S. Roch. Item, je ordonne à madamoiselle de Cuvillers,
chanoinesse de Maubeuze, la peincture de feu monsieur
de Cuvillers, son pére. Item, je ordonne 4 madamoi-
selle Clare de Steenhuys une tasse d'argent la plus pro-
. fonde que j'ay, et ung petit fer de gauffres pour faire
les oblies (3). Item, je ordonne à ma fillœule Marie du
(1) Doxal—jubé.
(2) Ce sont des coussins. Le terme existe encore en patois.
(3) Il s'agit ici d’un fer & hosties.
Bois une aultre tasse d'argent plus platte avecq mes
armoiries au milieu. Item, je ordonne à ma niepce
Helleine de Lannoy, chanoinesse de Maubeuze, mon
bachin d'argent avecq les bords doréz et l'esguicrre
semblable, et mes deux sallières dorées, et trois petites
sallières d'argent pour mettre sur les assiettes, ethuict
cuillers d'argent. — 9 décembre 1625. |
274. Robert Lamy, couturier, époux de Jeanne
Noncle, testa le 12 octobre 1618. — Donnons à
l'église de S. Pierre, pour et à l’advanchement des
orgues, la somme de 24 livres.
275. Michelle de Harchies, veuve de Jean d’Ausque,
chevalier, seigneur d’Aux, de la Nieppe, etc., testa le
22 janvier 1619. — Donne à madame de la Cornuse,
sa cousine, son grand reliquaire d'or; à sœur Maroie
de Harchies, sa sœur, religieuse, son benoistier
d'argent, à madame de Failly, aussy sa sœur, les deux
sallières d'argent doré, ensemble tout ce qu'est et
appartient au cabinet, si comme le pied de miroir d’ar-
gent, une tapisserie de cuir doré; 4 demoiselle de
Millomméz, sa niepce, la tour de chaine de pierrerie
avecq la bague; à monsieur de Rhodes, son nepveu,
une douzaine de boutons d’or avec le passement d'or;
à damoiselle Gervaise, le jaseran (1) d'argent avecq la
culière pendant de clef d'argent; à madame de Hel-
lemmes, sa belle sceur, une paire de bracheletz d'agatte
avecq des jarbes d'or; à monsieur de la Cornuse, une
coppette dorée; 4 madame de Grincourt, ung curdent
d'or; à monsieur le pasteur de S. Jacques, ung petit
Agnus d'or. — 4 février 1619.
276. Madeleine Théart, âgée de 56 ans, testa le
26 janvier 1619. — Quant 4 mon corps je le délaisse
(1) Le jaseran est une chaînette composée de petites mailles d’or ou
d'argent.
— 101 —
& Ja terre dont il est procédé, pour estre inhumé et
ensépulturé en la chapelle de Halzembergue, devant
l’authel de la Vierge Marie en ladite chapelle. Item, je
veulx que devant mon tombeau soit mis et posé cer-
taine table d’authel représentant les Trois Rois adorans
Nostre-Seigneur, avec mon pourtraict. Item, je donne
à dame Agnès Le Bon, religieuse au Sauchoit, mon
tableau de S. Véronique, quy sera posé et mis en leur
église, afin que les religieuses prient Dieu pour le salut
de mon âme. Je donne à monsieur Monnel ung Agnus
d’or avecq trois chainettes.
277. Marguerite Liebart, fille de feu Simon et
femme de Jean d’Espiennes, écuyer, testa le 6 mars
1619. — Je veult et ordonne qu'il soit mis une pierre
sur ma tombe avecq l’efligie de deux personnages, l'ung
de mon mary et l’aultre de moy, avecq les armoiries
d'ambedeux. — 17 février 1620.
278. Barbe du Bois, veuve de Barthélemy Liebart,
testa le 17 août 1619. — Je donne à damoiselle Cathe-
rine Liebart, veuve de feu Pierre Desmartin, ma cou-
sine, ma petite tasse d'argent en laquelle je bois jour-
nellement. Je donne à maistre Jean Liebart trois
coussins de tapisserie armoyéz avecq chiens. Item, je
donne quatre coussins faits à l’esguille à damoiselle
Catherine de la Chapelle; item, aultres deux coussins
semblables à damoiselle Marie du Bois, ma niepce. —
5 février 1621.
279. Marrie Darre, veuve en 2‘ noces de Thobias
de Haydendale, licencié en médecine, testa le 19 août
1619. — Quant au lieu de ma sépulture, j'entends et
veulx qu'il soit au cimetière de ladite paroisse S. Jac-
ques, et ce du costé de l'occident, vis-à-vis le tombeau
relevé de ceux du surnom de Farvacques quy joinct la
trésorie d’icelle église.
— 102 —
280. Anne Mamuchet, femme de Pierre de le Croix,
hautelisseur, testa le 30 septembre 1619. — Elle veult
et ordonne que soit distribué 4 dame Susanne Mamu-
chet, sa sœur, dame religieuse à l’abbaye du Saulchoit
près Tournay, ung chappelet avecq une médaille dorée
du Père Ignace (1), l'ymage de S. Anne et une croix de
cuyvre avecq une Nostre-Dame de Montagus; oultrece,
une petite ymaige de S. Anne. Si donne et légate a
dame Jenne de le Croix, religieuse 4 l’abbaye de Sains
préz Douay, ung chappelet ayant trois 4 quatre
médailles d'argent, et pardessus ce une Nostre-Dame
de Montagus, et avecq ce une petite ymaige de
S. Anne. — 6 octobre 1619.
281. Quinte Monnier, fondatrice des Jésuitesses de
Tournai, testa le 19 décembre 1619. — Je donne à
Guillemette Locque, à Franchoise Poullereau, à Barbe
La Fosse, à chasque, ung tableau où qu'il y a des reli-
quaires. Item, je donne à la chappelle de nostre Escolle
mon tableau du bienheureux Père Ignace. Item, je
donne à la femme Claude Joveneau l'image de Nostre-
Dame de Sicquem. — 22 décembre 1619.
282. Guillaume de la Fosse, apothicaire, testa le
11 juin 1620. — Je donne et laisse à mondit filz,
maistre Jean, toutes les drogues médicinales, chucres,
espéces (2) et généralement tout ce enthiérement quy
est à ma maison et bouticle, dépendant de mon art et
stil d’apoticaire, avecq tous les utensilz servans 4 mon-
dit art et bouticle, sans aulcune chose réserver, et dont
jay usé et me servy de mon vivant pour ce subject,
entre lesquelz seront comprins deux gobletz et une spa-
tulle d'argent composées pour ledit stil, oultre plus les
(1) Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites.
(2) Espèces épices.
— 103 —
boittes, fiolles et aultres choses estant de mondit bou-
ticle; pardessus ce, les plantes de mon jardin, ensemble
les libvres quy seront trouvés en ma maison traictans
de la médecine ou de l'art d’apoticaire; et ce, parmy
et moyennant la somme de dix mil florins carolus. —
25 janvier 1621.
283. Virgille Robert testa le 20 juin 1620. — Je
donne à ladite église S. Marie Magdelaine trois florins,
lesquelz seront pour avoir quelque aournement ou
tableau pour la décoration de l'autel de la Vierge
Marie d'icelle église. Item, je donne à ladite église
S. Marie Magdelaine aultres deux livres de gros pour
estre employéez en ung ymage de S. Alexis, laquelle
sera posé en icelle église, afin d’estre recommandé aux
priéres des gens des biens.
284. Madeleine du Mont, veuve de Jean du Pret,
testa le 3 septembre 1621. — Je donne à l'église de
S. Piat, en advanchement du portal d’escrignerie qui
se doibt faire et érigier, quinze livres flandres. Item,
je donne à ladite église ma tapisserie de verdure. —
8 octobre 1621.
285. Pierre Maillart, prêtre, chanoine et chantre de
la cathédrale, testa le 4 juillet 1622. — Quant à mon
corps, Je désire qu'il soit mis en terre devant lachapelle
de S. Paul (en la Cathédrale) que j'ay faict réparer.
Item, à sire Philippe Petit, chapelain des haultes
fourmes, je luy donne un batton pour aller hors, avecq
le manche d'argent. Item, à maistre Jean Moulembais,
aussy chapelain des haultes fournies, je luy donne un
* tableau que j'ay eu de monsieur Ghersen, et un verre
à pied d'argent. Je laisse à ladite chapelle de S. Paul
les ornemens dont je me servy, asscavoir trois aubes et
amicts, quatre chasubles asscavoir une blanche, une
rouge, une verde et une viollée; item, un drap d’autel
— 104 —
de rouge velour et un de blan damas, un plat et potte-
quins d'argent, un messel et plusieurs beaux corporaulx
et bourses, et deux houppeaux avecq les potz doréz. Je
donne à la chapelle de Nostre-Dame del Tombe une
face ou tableau de Nostre-Dame 4 deux fueullets,
estant sur l'un pourtraict et sur l’autre l’imaige de
S. Pierre. Item, je donne 4 la chapelle de S. Paul en
l'église cathédralle un tableau à fond d'albastre aussy
à deux fueullets. Item, à sire Pierre du Pont, un petit
baston auquel sont encasséz ‘des perles, avecq sa cus-
tode. Item, à maistre Nicolas Vise, chanoine semi-pré-
bendé, un tableau de S. Hiérosme, venant de feu
maistre Philippe, maistre de chant de la chapelle du
roy. — 28 septembre 1635.
286. Agnés Cambier, veuve de Jacques de Calonne,
receveur de l'office du réfectoire, testa le 14 juin 1623.
— Je donne à sœur Marie de Calonne, religieuse au
couvent d’Auldenarde, ung tableau pint à l'huille repré-
sentant l'Adoration des Trois Rois, avecq ung petit
tableau de S. Agnès. Item, je donne à mondit filz
Michiel les deux bécres, salliéres et six culiéres
d’argent, que je délaisseray 4 mon trespas. — 2] juin
1623.
287. Marguerite Belier, veuve de Nicolas Utenee-
choute, testa le 22 juillet 1623. — Que soit posé une
lame de pierre sur mondit tombeau (en l'église
S. Nicaise). Item, je donne aux Pères de la Société de
Jésus en la paroisse S. Piat, ung vasseau d'argent,
faict en manière d’escafotte pour eulx en servir à l'au-
tel. Item, à Catherine Uteneechoute, ma fille, vesve de .
feu seigneur du Maret, luy donne ung anneau d'espou-
. sée, ung Safire, ung aultre appoincté de diamant et une
ameraulde; et à Pierre Cappelier, son filz, ung anneau
à turquoise, avecq tous les livres que l'on trouvera en
— 105 —
ma maison mortuaire, en latin. A Marguerite Capelier,
sa sœur, ma fillœulle, je donne une vasselle d'argent
où est engravé l'Histoire du Temps. Item, je donne a
ma fille Anne ung coffre bendé de larges bendes de fer
avecq ce qu'il y a dedens, si comme demy chaine d'or
avecq quatre poirettes, deux rubis, deux diamans, une
ameraulde enrichie de trois perles. — 11 décembre
1623.
288. Françoise du Mont, veuve de Jacques Payelle,
testa le 14 août 1623. — Elle veut et ordonne que soit
délivré à ladite église de S. Piat une tapisserie vail-
lable dix livres de gros, de six florins la pièche, de
laquelle elle en faict don et légat pour ornement de
ladite église. Item, elle donne à sa fille, sœur Fran-
choise, religieuse au couvent des Sœurs Grises, un
tableau de Ecce homo estant en sa maison. Item, à sa
fille dame Michelle, religieuse à Audenarde, la vais-
selle à elle donnée pour baptesme, comme aussy un
pareil tableau que dessus, qui sera acheté des deniers
de sa maison mortuaire.
289. Marguerite Deffresnes, veuve de Simon Carnoy,
testa le 12 septembre 1623. — Je donne à Quentin
Carnoy, mon filz, ma vaisselle d'argent en laquelle est
emprinte la Nativité de Nostre-Seigneur. Je donne
à Guillemette Carnoy, ma fille, une mienne vasselle
d'argent en laquelle est gravée la marque d'un certain
marchant de Malines appellé Jean van Rayman. —
25 janvier 1624.
290. Léon de Harchies, seigneur de Miloméz, testa
le 15 janvier 1624. — Mon corps je délaisse à la terre
dont il est procédé, pour estre inhumé en l’église de
S. Jacques au cœur, ordonnant y estre posé une lame,
et mes armoiries et cotte d'armes estre mises avecq mes
quatre quartiers contre le pillier, ainsy que sont celles
— 106 —
de feu monsieur de Failly. Item, je donne à Jaspard,
mon filz aisné, une tenture de lict de champ de velour
cramoisy bordé de satin blan et cordon dor. Item,
à Jean Drincwaert, escuyer, mon second filz, une ten-
ture de lict de velour pourpre bordé d'argent et de
cordon d'or. Item, je donne à Jacques Jhérosme de
Maulde, mon filloeul, une tasse d'argent où sont gra-
vées mes armoiries et celles de ma femme. Item, je
donne à mondit filz Drincwaert une tasse d'argent où
sont les armoiries de Mérode et de Montfort; et le sur-
plus de mes vasselles, assavoir ung bachin, esghierre,
deux chandeliers, deux sallières, douze culières d’ar-
gent, avecq mes tapisseries, je les donne et légate à
mondit filz aisné. — 1° avril 1624.
291. Loys Bernard, bourgeois, testa le 16 janvier
1624. — Je donne à mon filz Nicolas les parties que
s'ensuivent : premiers, une table d’autel fermante, con-
tenant le pourtrait de Nostre-Seigneur Jésus-Christ en
croix, trois tableaux qui sontles pourtraictures de mon
grand père et de ma grande mère Bernard et de mon
grand père Nicolas de Hautighem, ma grande tapis-
serie, deux plats de fine gallère blan, une cocquille de
perles sans pied et ung fœuiliet de table verny. —
24 mai 1624.
292. Georges Michau testa le 23 décembre 1624. —
Je donne à ma fille Magdelaine, laquelle j'ay eu avecq
ma seconde femme Magdelaine du Trieu, une vaisselle
d'argent avecq l'Histoire de Marie Magdelaine lavant
les pieds de Nostre-Seigneur Jésus-Christ. — 19 sep-
tembre 1625.
293. Louise de Harchies, veuve de Jacques de
Failly, écuyer, testa le 14 février 1625. — Au regard
des arréraiges que me seront deuz audit jour de mon
trespas par le seigneur de Bernissart, je donne iceulx
— 107 —
arréraiges à ladite dame Jacqueline de Harchies, dame
de Mansart, à charge que ladite dame sera tenue de
payer et furnir pour une fois a ladite église de
S. Jacques la somme de cent florins carolus pour et
à l'advanchement d'une paire de bastons d'argent pour
les clercqs, auxquelz seront mis et engravéz les armes
de mon feu mary avecq les miennes.
294. Nicolas de Herchin, bourgeois et chirurgien,
testa le 11 octobre 1625. — A Père Germain, luy
donne mon petit Journal Romain à quatre petits coings
d'argent et deux petits cloans aussy d'argent. —
20 octobre 1625.
295. Antoinette Le Luytre testa le 17 décembre
1625. — A la chapelle de Nostre Dame du Rosaire
de ladite maison des Pères Dominicains, je donne
deux cens florins pour un calice. À mon frère maistre
Jérosme, je donne deux chapeletz de coralz et trois
enseingnes d'argent, avec une petite lampe d'argent.
— 3 février 1627.
296. Wallerand de Landas, écuyer, fils de Walle-
rand et d’Antoinette des Espringalles, testa le 29 jan-
vier 1626. — Je veux et ordonne que mesdits exécuteurs
ayent à faire faire une lame de cuivre avecq une cornise
de pierre, quy sera enté dans le mur de l’église (des
Augustins), proche le lieu de ma sépulture, où sera
insculpté la remembranche de Nostre Seigneur en
croix et mon effigie à genoux devant ledit crucifix,
avecq mes armes, où sera aussy escript : Cy gist
Wallerand de Landas, escuyer. — 23 octobre 1645.
297. Jacques Tays, musicien, testa le 16 mars 1626.
— Je donne 4 ladite maison et religion des Fréres
Mineurs une table d’autel en laquelle est représenté et
pourtraict la Circoncision de Nostre Seigneur, pour
icelle estre posée et attachée audevant du lieu où
— 108 —
-mondit corps sera mis en sépulture. Item, je donne
à Philippe Tays, mon filz, tous mes armes, instrumens
et livres de musicque. Item, je donne audit Philippe
Tays une vasselle d'argent y ayant engravé au milieu
d'icelle un S. Jacques. Item, je donne à ladite Jenne
Tays, ma fille, une vasselle d’argent y ayant engravé
au milieu un 8. Franchois. — 1" avril 1626.
298. Martine Gavelle, veuve de Denis de la Riviére,
testa le 2 avril 1626. — Mon corps je délaisse 4 la
terre dont il est procédé, pour estre inhumé et ensépul-
turé en l'église de S. Marie Magdelaine avec une lame
sur mon tombeau, sur laquelle sera gravée une teste
de mort avecq les jour, mois et an de mon trespas. Je
donne à l’autel de la Très Saincte Trinité quarante huit
florins pour achepter ung calice pour le service dudit
autel, ensemble six florins pour acheter des corpo-
raulx et ornemens de calice, donnant aussy pour servir
à ladite messe deux pcchons et ung plat d’estain à
laver. Je donne en oultre audit autel tous les aorne-
mens que j'ay chez moy et desquelz j’ay accoustumé de
le parer les jours sollemnels, ascavoir trois nappes et
trois serviettes damassées, ung parement d’autel d’ar-
moisin (1) rouge, une paire de gourdaines blanches
damassées, une aultre paire de gourdaines de changean
rouge, six tableaux d’allebastre, ung crucifix, ung
tableau couvert de vitre, deux houppeaux de soye de
diverses couleurs avecq les potz y servans, deux chan-
deliers de cuivre et deux petits angles de plastre doré.
Je donne encoire 4 ladite église S. Magdelaine la
somme de cent florins une fois, pour estre emploïé à
une couronne de cuivre portant douze chandeilles, et
icelle couronne estre pendue hors du cœur d'icelle
(1) L'armoisin est une sorte de taffetas.
— 109 —
église audevant du grand crucifix, et non aultre part.
— 13 mai 1633.
299. Catherine Simon, fille d’Antoine et de Clare de
Hasne, testa le 25 juin 1626. — Je donne 4 Marie
Simon, ma sœur, ung grand tableau estant l'histoire
de la Femme adultére. Je donne à ma niepce Anne
Laurent une paire de manches de couteaux d'argent.
Item, je donne à Franchoise Simon, ma sœur, un
goblet d'argent ayant la figure de S. Franchois gravée
dessus, ma croix d’or, deux tableaux d’allebatre. Item,
je donne à Anne Simon, ma sœur, un tableau de
Nostre Dame. — 12 janvier 1632.
300. Marie Bernard, veuve de Charles de Cordes,
écuyer, seigneur de Guisegnies, La Barre, etc., testa
le 29 août 1626. — Ordonne que mon corps soit
enterré en la chapelle de Nostre Dame du Bruisle,
scituée dans la paroisse de S. Nicolas au Chasteau. Je
veulx que soit mise sur ma tombe une lame de pierre
ou marbre telle que j'ay ordonné audit Chasteau. Je
donne 4 Maximilien Gais, mon fillceul et nepveu, une
croix d'or; et à Jeanne Gais, sa sœur et ma niepce,
ung Agnus de christal. Je donne à ladite damoiselle
Marye de Cordes une bague d'or en laquelle il y at
quatre perles, deux diamants et ung caillou de rubbis;
la figure d'icelle bague est une grande M. Je donne
encore à Marye de Cordes ung jazeran ou cinture d'or
massif. — 3 novembre 1628.
301. Chrestienne d’Oultreman, fille de feu Jean,
testa le 11 septembre 1626. — J'ay eslis place pour
mon corps en l'église de monseigneur S. Jacques,
auprès de la sépulture de feue ma sœur, au cœur de
ladicte église, du costé gauce proche du pilpitre des
chantres. Je veulx et ordonne que mesdits exécuteurs,
incontinent ou peu aprés mondit trespas advenu, ayent
— 110 —
à faire faire un épitaphe de bois, de tel grandeur et
semblable ou à peu près de celuy de ma sœur, où soit
pourtrait le martire de S. Chrestienne, et aux fœuilletz
S. Franchois et S. Clare, et hors d’iceulx fœuilletz ce
qu'ilz trouveront bon, pour estre mis et posé en icelle
église à l'endroit de madite sépulture. Je donne et
légate à mon nepveu Charles Franchois ung agneau
d'or avecq une teste rouge, une médaille d'or le fond
blanc, une couppe d'argent, une petite verge d'or avecq
la pierre du soleil, de la lune et des estoilles. Je donne
et légate à ma niepce un plat et esghiére d'argent doré,
une couppe-tasse d'argent dorée, une tasse aussy
d'argent dorée, un bénitoir d'argent, une escuyelle
d'argent, une chaisne d'or de six tours, une aultre de
trois tours, deux paires de brachelléz d'or, un brachelet
à boutons aussy d'or, une aultre petite chenette d'or,
une baghe d'or en forme de croix agensé de rubis, ung
chapelet d'or, deux paires de pendans d'oreille aussy
d'or, une culière d'argent dorée, une scribanne de cuir
dorée, ung tapy de Turquy. — 27 mars 1628.
302. Daniel van Linth, bourgeois, testa le 21 novem-
bre 1626. — At ordonné et légaté pour une table
d’autel que l'on fera et dressera en l’église paroiscialle
de Merchtem, jurisdiction de Bruxelles, dont il est
natif, où sera dépinct l’Assomption de Nostre Dame,
la somme de trois cens florins. — 2 décembre 1626.
303. Hermès Le Clercq, docteur en médecine, testa
le 8 mars 1627. — Je donne et légate au monastére
des Chartreux lèz Tournay une année de mes gages de
médecin de ladite ville, pour faire mettre au coeur de
leurs églises quelques tableaux des martirs de leur
ordre. Item, je donne et légate au monastére des Prets
Prochains le berceau du petit Jésus, qui vient des
ancestres de feue ma femme. Item, je donne et légate
— 111 —
à madame Marguerite Le Clercq, abbesse du susdit
monastère des Pretz, ma fille, une vaisselle armoyée
des armes de feue grande mère Le Clercq, qu'elle luy
a donné à son baptesme, outre une couppe d'argent qui
m'a servie à chauffer ma boisson. Item, je donne à
Jenne Le Clercq, procuratrice dudit monastère, ma
fille, une vaisselle armoyée des armes de feu grand
père de Montifaut. Item, je donne et légate à damp
Agatanche Le Clercq, mon filz, une vaisselle à bords
doré, armoyée des armes de monsieur de Moucron;
item, la Linsisgraphie (?) de Belleforest (1) en trois
volumes, les chartes d’Abrahamus Ortelius (2), avecq
tous les livres de théologie, de dévotion et histoires.
Item, je donne et légate à monsieur maistre Franchois
Caron, chanoine de Tournai, l'esguière d'argent que
m'a donnée feue madame Jolente de Werchin; item,
un livre in-folio contenant les œuvres de Joannes
Molanus (3); item, l'œuvre de la Practique de Mercu-
rialis (4), in-folio; item, les œuvres de Joannes Fer-
nelius (5), in-octavo. Item, je légate à maistre Antoine
de Vie, chirurgien, un livre in-folio couvert en cuir,
intitulé : Chirurgia Germanica, et un autre livre de
l'Instrument scarificateur et des herbes vulnéraires.
— 18 août 1629. |
(1) François de Belleforest, n6 4 Sarzan en 1530, mourut 4 Paris
en 1583. L'ouvrage ici repris n’est pas cité par Brunet.
(2) Ortelius, célèbre géographe du XVI siècle. Il s'agit sans doute
de son Theatrum orbis terrarum.
(3) Jean Molanus ou van der Meulen, professeur de théologie 4 Lou-
vain, naquit à Lille en 1533 et mourut en 1585.
(4) Jérôme Mercurialis, médecin, naquit 4 Forli en 1530 et mourut
eu 1606. Il est l’auteur de la Medicina practica.
(5) Jean Fernel, né & Montdidier en 1485, mourut en 1558. Il
s’adonna d'abord 4 la philosophie, puis 4 la médecine, et devint premier
médecin du roi de France Henri II.
— 112 —
304. Jean du Quesnoy, chevalier, seigneur de Le
Loire, testa le 7 octobre 1627. — Quant 4 mon corps
je le délaisse 4 la terre dont il est issu, pour estre
inhumé et ensépulturé en l'église des Pères Augustins
d'icelle ville, à l'allée de l'autel de la Vierge Marie
d'icelle église. Item, je veulx et ordonne que soit faict,
- mise et posée une pierre sur ma sépulture, en laquelle
seront gravées mes armes.
305. Piérart Cazier, greffier de la ville, fils de
François, natif de Fleurbaix pays de l’Alleu, testa le
6 novembre 1627. — Mon corps je délaisse à la terre
dont il est issu, pour estre enterré et ensépulturé ou
chimentiére de la paroisse de S. Brixe, audevant de
la représentation des Sept Douleurs de la Vierge
Marie, que j’ay faict construire passé quelques années.
— 24 janvier 1635.
306. Marie Deghe, veuve de Frédéric Laigneau,
testa le 5 janvier 1628. — Je donne au couvent de
Wulpen à Furnembach, pour aorner leur église et
faire ung imaige de taille de monsieur S. Norbert,
pour une fois, la somme de vingt quatre livres flandres.
Item, je donne à Marie de le Marre, ma niepce, pour
mémoire, une pourchelaine à pied doré. Item, je donne
à Jeanne Laigneau une louche d'argent avecq une
armoirie. — 12 janvier 1628.
307. Anne Arrous, veuve d’Antoine de le Hedde,
testa le 21 juin 1628. — Je donne à Isabeau de le
Hedde, ma fille, une louche d'argent et deux Toisons
d'or de l'empereur Charles le Quind, provenans de son
baptesme.
308. Catherine Havet testa le 3 mars 1629. —
J'ordonne à l’imaige de Nostre Dame en la parroisse
de S. Albin en Douay ung Agnus d'argent rempli de
la Saincte Vraye Croix; et à l'imaige de S. Catherine,
— 113 —
deux enseignes aussy d'argent. — 1° juin 1629.
309. Francoise van den Berghe, veuve de Jean Den-
netiéres, testa le 12 mars 1629. — Je eslis sépulture
en la ville de Tournay en l'église de S. Piat, auprès
de feu mondit mary, en la chapelle S. Barbe. Donne
à mon filz Jacques mon grand reschaud d'argent. Item,
donne à Charles-Philippe et à Claude, mes fils et fille,
aussy à chacun un reschaud d'argent semblables l'un à
l'autre, et audit Charles-Philippe un petit bénitoir
d'argent. — 4 avril 1630.
310. Clare de Houthem, veuve de messire Robert
de Bersacques, chevalier, lieutenant du château de
Tournai, testa le 31 mars 1629. — Pour mon corps
inhumer et ensépulturer, j’ay eslis place en l'église ©
S. Nicolas au Chasteau de Tournay, auprès de la sépul-
ture de mon feu mary. Item, je donne et légate à mon
filz les parties suyvantes, sy comme une chaîne d'or,
un curdent, une image de Nostre Dame de Montagu,
une croix d'or, les espées et pendans de mondit feu
mary, un cordon d'or de chapeau, ung bachin et une
esghière d'argent, une tasse d'argent les bors doréz
avecq le couvercle, les armes de Croy au mitan, et ung
fort beau tapis d'ouvraige, cincq pièches de tapisseries
d'ouvraige blanc, et une aultre tenture de lict que j'ay
faict et non poinct du tout achevée. — 23 mai 1630.
311. Beltremieu Farvacque, béguine, testa le 2 mai
1629. — Je veulx avoir ma sépulture devant l'imaige
S. Marie Magdelaine en l'église dudit Béghinaige. Je
donne à lesdites deux chapelles (de S. Elisabeth et des
Onze Mille Vierges) de l’église dudit Béghinaige tout
le parrement de l'église quy est en mon cofire. Je
donne ma bonne affulure à la chappelle S. Elizabeth
pour faire deux corporaux. Je donne à sœur Marie
Lefebvre mon chappelet avecq un reliquaire; item, a
ANNALES. iV. 8
— 114 —
sœur Péronne de le Ville, le livre S. Augustin et un
tableau du crucifix; à Jenne Roget, l'Imitation de
Jésus Christ. Item je donne 4 monsieur Vize, chanoine,
un tableau Ecce homo. Item, je donne à Jean Nolf un
tableau du Bon Pasteur. — 25 mai 1629.
312. Jaspard de Harchies, seigneur de Milloméz,
testa le 10 décembre 1629. — Mon corps je délaisse
à la terre dont il est issu, pour estre inhumé et ensé-
pulturé au chœur de l’église des Pères Augustins, près
ma feue mère et de ma tante. Je veulx et ordonne que
sur ma sépulture soit mise et posée une lame de pierre.
— 29 décembre 1630.
313. Jean Le Blan et Jeanne Roze, sa femme, tes-
tèrent le 10 juillet 1630. — Donne ladite testatrice un
drap d'autel de cuir doré avecq l’imaige de S. Agathe,
au prouflit de l'église de S. Piat. — 26 février 1631.
314. Pierre de Formanoir, seigneur de Merlain,
prévôt de Tournai, testa le 13 juillet 1630. — Quant
à mon corps Je le laisse à la terre dont il est issu, pour
estre inhumé en l'église de Jolain, en la chapelle de
S. Sauve auprès de mon oncle messire Nicolas de For-
manoir, vivant prebtre, seigneur dudit Merlain, et de
damoiselles Marie Liebart et Cécille Alegambe, mes
deux bonnes et vertueuses femmes ; audevant de laquelle
sépulture, au plat pan où il y a représentation de
YAdoration des Trois Roix, l’on y mettera un épitaphe
à la discrétion de mes exécuteurs. Je laisse à Jenne de
Formanoir, ma fille, la croix d'or garnie de diamants
ayant appartenu à Isabelle, sa sœur, à présent reli-
gieuse à Sion. — 20 juillet 1630.
315. Roland Lubrez testa le 16 décembre 1630. —
Je donne à ma fille Catherine un pot de gallère bleu.
— 12 novembre 1632. |
316. Jeanne Sar, fille de Jean, béguine, testa le
— 115 —
23 décembre 1630. — Je donne 4 la chapelle de
S. Elizabette mes petites hardes d’autel, comme son
Jésus avecq les reliquaires, une Nostre Dame parée,
et le reste qu'elle at. Je donne à sceure Jeanne Decq
une chainture noire et le livre de l’Abrégé du Pont;
et à sœure Magdelaine Broudeur, le livre de la Villa
Caty; et à sœure Anne Bauduin, ung livre à noire
couverture; à sœure Piéronne de le Ville, les Petites
Heures de Nostre Dame; a sceure Jeanne Lefebvre,
ung petit livre; à sœure Guillemette Roze, son Agnus
d'argent qu'elle porte journellement, son chapelet à six
dizaines et ung livre du Jardin Nostre Dame. Je prens
et choisis pour mes exécuteurs messieurs le chanoine
Vize, auquel je donne une toile contenant la Coro-
nation de Nostre Dame, et maistre Remy Plouvier,
chapelain des haultes formes de l’église cathédrale
Nostre Dame en Tournay, auquel je donne ung petit
tableau contenant ung Dieu Piteux.
317. Jean Baudry, veuf d'Anne Poitau et d’Aliénor
Hua, testa le 6 mars 1631. — Je donne à l'église
dudit S. Brixe la table d’autel ayant pour représen-
tation la Résurrection de Jésus Christ nostre Rédemp-
teur, ordonnant et enchargeant mesdits exécuteurs de
moy faire pindre endessoubs ladite table, ou du moings
à l’un des huys d’icelle, avecq ung crucifix, et derrière
moy mon filz Pierre Baudry, et a l'aultre l'image de
monsieur S. Jean. — 2 mai 1631.
318. Catherine Hughe, veuve de N. Bourla et de
Francois du Pret, testa le 16 avril 1631. — Je donne
à Jean Bourla, mon filz, une vasselle ayant dedans
l'image de S. Jean Baptiste entredoré, et une hochette
d'argent qui lui a esté donnée pour son baptesme.
Item, je donne 4 ma fille Barbe du Pret quattre
coussins, les deux de tapisseries et les deux autres
— 116 —
faits à l'esguille, et trois sailliéres d'argent. Je donne
pareillement à ma fille Jenne du Pret une sallière
d'argent ayant la représentation de S. Philippe. Item,
Je donne 4 mon fils Jean du Pret une vasselle d'argent
avecq la représentation de S. Jean. Item, je donne
semblablement à mon filz Franchois du Pret une
vasselle d'argent ayant l'image de S. Véronicque.
Item, je donne aussy à mon filz Jaspard du Pret une
vasselle d'argent ayant gravé l'image S. Catherine. —
7 mai 1631.
319. Quinte Boye testa le 18 avril 1631. — Je
donne à Pierre Hughe le quabinet où Nostre Dame
de Sichem est imposée; item, à Gilles Hughe, son
frère, ung S. Franchois dans ung ver rond, et ce qu'il
at dedans ; item, à Cécile Hughe et Théodore, deux
tableaux de mesme fachon avecq l'image de Nostre
Dame dedens; item, à Jolente du Pretz, servante de
maistre Gilles Hughe, ung tableau de bois en glace
où que le petit Jésus porte sa croix; item, à Gilles
Houfflin, un tableau de Nostre Dame de Hal; 4 mon
confesseur qui sera alors, une petite blance boite avecq
deux Agnus, l’une venant de Romme et l’aultre de
Hiérusalem, non encassées; item, à maistre Gilles
Hughe, ung tableau de la Nativité, entourré de plu-
sieurs fleures; item, à grand’mére Meslé, luy donne
mon chappelet de bois de Nostre Dame de Sichem
avecq une croix d'argent au bout, là où que mon nom
est escrit. — 18 février 1632.
320. Florence de Cambry, veuve de Gilles de Chas-
tillon, écuyer, testa le 30 juillet 1631. — Je donne à
ladite église S. Pyat ung pal de velour noir, auquel
debveront estre imposé en brodure mes armes en
alliance avecq celles de Chastillon. — 13 juillet 1633.
321. Marguerite Sailly, veuve de Nicolas dé Mor-
— 117 —
lies, testa le 13 janvier 1632. — Je donne à mon filz
Pierre Morlies ung coffre de cuir boully bendé de fer,
avecq mon anneau d'or rond et ung aultre portant une
teste de mort. Je donne à Jacques, mon filz, ung tappy
de table qu’il at composé pour chef-d'œuvre. — 19 avril
1632.
322. Antoine de Gaest, écuyer, testa le 1°" septembre
1632. — Mon corps je délaisse 4 la terre dont il est
issu, pour estre inhumé et ensépulturé en l'église des
Pères Augustins, audevant de S. Charles Boromée,
joindant le pillier. Je donne à l'église de S. Jacques,
dont je suis paroischien, la somme de trois livres de
gros pour emplier en une chasuble noire. Je donne à
mon frère Michel de Gaest, escuyer, mes escouppettes
avecq mon espée d'argent. — 10 septembre 1632.
323. Gaspard du Fay, fils de Hugues, testa le
6 décembre 1632. -- Donne et lègue, et par droit de
particulière institution délaisse pour une fois et pour
tout à Séverin du Fay, son frère, la somme de deux
cens livres tournois, de laquelle somme ses dits exécu-
teurs feront faire une coupe, laquelle sera gardée par
ledit Séverin du Fay, son frère, en mémoire et souve-
nance dudit testateur, et sur laquelle il veult et ordonne
estre escript et devisé : Trop est avare à quy Dieu ne
suffit. — 16 février 1633.
324. Jean de Buyre, prêtre et chapelain de S. Cathe-
rine à S. Jacques, testa le 22 août 1633. — Mon corps
je délaisse à la terre d'où il est issu, pour estre inhumé
et ensépulturé en ma chapelle en l'église S. Jacques,
audevant de mon imaige, où je choisis ma sépulture.
Je veux et ordonne que mon calix avecq le plat et pottes
entredoréz, avec ma casure et la rouge boitte avecq
les corporalles, et les sacques avecq les purificatoires,
soient donnés à l'église de Souastre. — 27 juin 1635.
— 118 —
325. Laurence Waucquet testa le 31 août 1634. —
Je donne au Pére Nicaise, religieux augustin, ung
crucefix avecq les images de la Vierge Marie et
S. Jean, de chire blanche, avec le piétement, et une
Nostre. Dame de Montaigu d’escrignerie. Item, je
donne 4 la chappelle Nostre Dame-du-bois léz Antoing
les trois tableaux de pintures pendans à la sallette de
ma maison. — 17 janvier 1641.
326. Guillaume Moncheau testa le 13 novembre
1634. — Veulx que ledit Pierre, mon plus jeusne filz,
emporteroit une petite vasselle d'argent qu'il at gagnié
à la lotterie. — 14 avril 1638.
327. Elaine de le Motte, veuve de Nicaise Monnart,
testa le 27 mars 1635. — Je donne à ma sœur, pour
mémoire de moy, un tableau ayant la représentation
de Nostre Seigneur et de la Magdelaine. Item, je
donne à Nicaise Rogier une coupe d'or d’Allemaigne.
— 5 décembre 1635.
328. Agnés Inglebert, veuve de Brixe Le Gry et
d'Antoine de le Vigne, testa le 15 mars 1636. — Je
donne à l’abbaye de S. Marcq ung bénitoir d'argent
pesant trente onches. — 21 avril 1636.
329. Barbe Flameng, fille de Pierre et de Louise de
le Rue, testa le 6 mai 1636. — A Nostre Dame de
Foy, 4 Froyenne, je donne une fois trente patars. Je
donne à l'église d’Espierre, à advanchement d’un voile
à l'imaige Nostre Dame, trois florins. Je donne à
Marie du Bois, femme de Toussainct le Conte, mon
bénitoir en cuyvre; et à sa fille Marie, mon Agnus
d'argent. — 21 juillet 1636.
330. Catherine du Méz, veuve de Jean Le Brun,
testa le 12 juin 1636. — Quand au résidu de tous mes
biens, je les laisse et donne à l’église S. Marie Magde-
laine, ma paroisse, l'instituant mon héritière univer-
— 119 —
selle, à condition que, d'iceux biens, serat faict et
construict une lampe d'argent, vaillable vingt livres
de gros, pour mettre audevant du sainct Sacrement de
l'autel, et une robe de velour rouge avecq du passe-
ment de bon or à l'imaige de Nostre Dame en icelle
église. — 5 juin 1641.
331. Anne de Bary, veuve de Jean Meurisse, testa
le 8 juillet 1636. — Donne aux Pères Carmes d'icelle
ville un bac de pierre d’Escochine, sur lequel sont les
armoiries de Meurisse. Item, a donné et donne à damoi-
selle Jeanne Wargnies, sa petite fille, un bachin et
esghière d'argent, une escuyelle, six culières, six four-
chettes les plus pesantes, deux grandes sallières, une
tasse armoyée des armes de Bary, un moustardier, un
petit goblet et un bénitoir, le tout d'argent; item, la
Légente des Saincts, en deux volumes; item, un reli-
quaire d'or, un rabateau de cheminée faict à l’esguille
avecq les armoiries des Meurisse, un aultre plus petit
de buffet, et une chaiére au sermon de tapisserie.
Item, à Franchoise Wargnies, aussy sa petite fille,
elle luy donne une vasselle d'argent avecq les armes
des Meurisse, venant du baptesme de sa mére, six
culiéres d'argent, un pot couvert d'argent doré et une
sallière aussy d’argent. — 13 août 1636.
332. Barbe Goudt, fille de Henry et de Catherine
de la Hamaide, testa en octobre 1636. — Sy veux et
ordonne que soit posé allendroit de ma sépulture ung
tableau peinct à l'huille contenant la représentation de
l’Annunciation de Nostre Dame, ou de S. Barbe, ou
aultres, à la discrétion de mon exécuteur ; et sur ma
sépulture sera posé une petite pierre avecq mes armes.
— 20 juillet 1640.
333. Françoise van Orsele testa le 30 décembre
1636. — Je veux que l’on fasse une robbe de velour
— 120 —
cramoisy avecq six voies de passement d'or pardevant,
et trois embas, pour. icelle estre mise devant l’image
de Nostre Dame de ladite église de S. Catherine.
Item, je donne encoire pour l'ornement de ladicte
image mon chapelet d'argent avecq le patter d'or.
Item, je donne à l’autel de S. Nicolas de ladicte
paroisse six tableaux d’albatre avecq mon crucifix et
trois rabateaux, deux faicts à l’esguille et l’aultre à
bordure, et une Nostre Dame; item, tous mes tableaux
avecq une table d’autel en laquelle est dépeinte l'image
des Trois Rois. Item, je donne 4 ladicte église de
S. Catherine l'anneau d’espousailles de feue ma mère
avecq ung ruby, et ung aultre petit agneau que feu
mon frére le Jésuiste me donna le jour qu'il entra en
la Compagnie de Jésus. — 30 mai 1644.
334. Catherine Delpissote, veuve de Jean Dismal,
brasseur, testa le 17 janvier 1637. — Je donne à
Catherine Dismal, ma fille, mes bons bracheletz a
grenade avecq des clouans d’or, mon esguille et relic-
quaire d’or, mon fer de fin or que je porte ordinaire-
ment, mon anneau avecq un diamant, une verge d'or
à six et une avecq trois perles. Je donne à ladite Cathe-
rine, ma fille, hors part, mon petit coffre d'ivoire; et
à Jean Dismal, mon filz, aussy hors part, une fleur
appellée de Jéricho avecq une petite couple et couver-
ture à ce servant. — 27 juillet 1637.
330. Alexandre du Vivier et Agnès Morlies testèrent
le 16 mars 1637. — Sy donnons à nostre fille Anne
une goudelle (1) d'argent; à Catherine, une vasselle
d'argent siselet avecq des fruis, et oval; à Magdelaine,
une aultre vasselle siselet à escafotte. — 24 novembre
1649.
(1) Goudelle ou gondelle est un synonyme de gondole.
— 12) —
336. Samuel Coppin, bourgeois et marchand apothi-
caire, testa le 5 juin 1637. — Il donne et légate à
Anne, sa fille, la Légende de la Vie des Saincts et
Sainctes, et oultre ce tous les ornemens et imaiges qu'il
peult avoir servans à un autel, nomément l'imaige de
Nostre Dame avecq un rabateau et un tableau de
Nostre Dame pour servir de table d’autel. Et à son
filz Rolland-Franchois, i] donne aussy le grand mortier
de bronse, et une vasselle d'argent en laquelle est
l'image d'une saincte portant une croix. — 4 décembre
1641.
337. Antoine du Chastel, chevalier, vicomte d’Hau-
bourdin et d'Emmerin, testa le 11 octobre 1637. —
Je donne à mon fils Jean-Marcq-Anthoine tous les
meubles qu'on trouvera, sauf ceux provenans de ma
femme deuxiesme, Jeanne-Lamberte de Croy, ou faits
d'entre elle et moy avecq nos armes et chifres, que je
laisse à Charles-Alexandre-Menas du Chastel, mon
deuxiesme fils dudit mariage, luy laissant aussy la
scribane d’ébenne avecq les baghes y incluses. Je
donne aussy à ma fille Jeanne du Chastel mon £cce
homo d'or et soye tissu. — 4 juin 1640.
338. Philippe de Hurges, fils d’Eustache et de Fran-
coise Visée, veuf de Marguerite Monnel, testa le
12 janvier 1638. — Je donne à Waldrud-Cécile du
Mont, ma niepce, pour dresser ung authel du S. Sacre-
ment lorsque le saccre de S. Jacques se fera par les
rues, ung bois, passet et marchepiedt d’authel, une
nappe, ung crucifix, une Nostre Dame et S. Jean de
bois peinct; item, deux bocquets de fleurs de soye, et
les deux pots de bois peints, une image de la Vierge
Marie, ung pavillon de fleurs de soye, passet et gour-
dines de toillette d’Italie, deux relicquaires de velour
rouge broudéz, les passets de toillette d'Italie d'or et
— 122 —
rouge et les bendes pareilles ; item, deux petits coussins
de velours rouge et deux de velours verd, le tout
broudé ; item, deux tableaux d’albatre, les plus grands;
item, ung tableau Ecce homo, et une Nostre Dame de
bois peincte ; item, ung drap d’autel blan damassé, quy
servira pour dossere; item, ung aultre drap d’autel de
satin de diverses couleurs, bendé allentour de toillette
d'Italie, d'or et rouge; item, une bande de garde d'or
et d'argent, avecq les armes de Croy et de la Lingne,
les gourdines de crespon blan pour couvrir ledit autel,
avecq les fronteaux de mesme gage doubléz de filet
d'or, et aussy avecq de la dentelle d'argent; item, ung
tapy velu de Turquie, et ung coussin de velour rouge,
et deux anges et quattre chandeliers de bois peincts.
Donne à mondit fils Philippe de Hurges ma couppe
dorée avecq l’histoire de Phaéton au fond; et à mondit
cousin, maistre Nicolas Vizée, chanoine, une cocquille
d'argent avecq ung escusson d'argent, au pied gravé
des armes des Croy. — 23 avril 1639.
339. Cornil de Hellem, bourgeois, testa le 7 février
1638. — Je donne a ladite église S. Jean une petite
table d’autel où je suis en effigie avecq ma femme pré-
sente, pour estre posée audevant de ma sépulture. —
18 février 1638.
340. Jeanne Sueur, veuve de Philippe Le Clercq,
écuyer, seigneur des Noïelles, testa le 13 juillet 1638.
— Je donne à mon filz, Charles-Philippe Le Clercq,
prebtre, une vasselle d'argent provenant du baptesme,
à luy donnée par son grand père Chastillon, portant
au piedt ung escripteau en faisant mention, et douze
tableaux d’allebastre portant les figures des Douze
Empereurs, pendans au manteau de la cheminée de la
petite sallette. — 21 juillet 1638.
341. Guillaume d'Espiennes, écuyer, testa le 26 jan-
— 123 —
vier 1639. — Mon corps je délaisse à la terre dont il
est issu, pour estre inhumé et ensépulturé en l'église
de la Maison de Probation de la Compagnie de Jésus
audit S. Brixe. J’ordonne en faveur de la confrarie du
vénérable et auguste S. Sacrement de l'autel, instituée
en l'église paroissialle dudit S. Brixe, cincquante
florins une fois pour faire ung ornement qui servira au
repositoire du S. Sacrement lorsqu'il est posé sur le
grand autel. Et comme il n’y at jusques ous en ladite
église aucun sermon fondé durant l’octave dudit véné-
rable S. Sacrement, j'entend et ordonne que fondation
en soit faicte pour y prescher durant ladite saincte
octave par ung révérend père Capuchin ou par un révé-
rend père de la Compagnie de Jésus, du novitiat. —
27 juillet 1639.
342. Anne Vincg, fille d’Adrien, testa le 23 février
1639. — Je donne à l’ornement de l’autel Nostre
Dame de ladite église S. Pyat mon fer d’argent, et a
l'advanchement des argenteries faites et à faire à ladite
église six livres flandres. Je donne à Anne Moreau,
ma belle mère, mon relicquaire d'argent. — 28 février
1639.
343. Constantin Willocqueau, premier conseiller
pensionnaire, testa le 2 mars 1639. — Pour mémoire
de moy, je donne à ladicte paroisse Nostre Dame huict
piéches de tapisseries représentantes l'Histoire du roy
Acab, présentement tendues à ma grande salle, char-
geant mes héritiers de fonder quelque somme par an
pour les pendre et dépendre à ladicte paroisse aux bons
jours de festes, dédicasses et ataux; ensemble, de
faire faire ung baldaquin pour porter lorsque con-
viendra sortir l'église de Nostre Dame le S. Sacrement
pour administrer les malades. — 21 octobre 1652. :
344. Jean Cappelier, bourgeois, testa le 15 avril
— 124 —
1639. — Il] donne audit Charles Cappelier, son filz,
deux couppes d'argent doré, venans des confrères du
Jardin des canonniers, et trois agneaux d'or venans de
sa mère. — 4 mai 1639.
345. Jean de Flines, conseiller et procureur fiscal
au baillage, testa le 6 août 1639. — En laquelle église
S. Brixe j'ordonne estre faicte et posée quelque table
d’autel ou épitaphe jusques à la valeur de deux cens
florins une fois, peu plus ou moins. Item, je veulx et
ordonne que soit laissé suivre 4 madite femme ung
cabinet d’escrignerye et les aornemens y servans,
l'imaige de Nostre Dame d’albastre, deux, l'une sur
bois et l’aultre sur toille, de l'imaige de Nostre Dame,
une aultre de la Trinité, ung bocal de cristal à couvert
et pied d'argent, deux couppes de crystal couvertes,
l’une dorée et gravée et l'aultre non, ung miroir à bois
d’ébenne et le cassy d'un aultre grand miroir aussy de
bois d’ébenne doré. — 7 novembre 1641.
346. Jean Wattecamp, marchand, testa le 23 jan-
vier 1640. — Je donne à mon filz Pierre Wattecamp
le grand becquer d'argent, puis ma carabine, mon
espée et dacque et flacis (1), et un anneau d'or qui at
une turquois que j'aye tousiours porté. Je donne et
vœlt quy soit délivré à ma fille Jeanne Watecamp les
deux petit becquere d'argent quy sont en ma maison.
347. Guillaume Bruno, organiste de la cathédrale,
testa le 16 avril 1640. — Mon corps je délaisse à la
terre dont il est procédé, pour y estre inhuméz et
sépulturéz aux carraulx et cloistre de ladite église,
proche du filz du comte Anglois. Je délaisse à maistre
Antoine Lequien, prebtre et chapelain des basses
formes de ladite église, mon portrait et le petit tableau
(1) Flacis ou flachet, espèce de bâton.
— 125 —
où qu'il y at Thomas Morus, avecq aussy tous mes
livres tant musicques que autres à moy appartenans.
Item, je luy donne aussy ung : manicordion. — 23 a
1640.
348. Anne Cachoire, veuve de Michel Visart, testa
le 17 avril 1640. — Je donne à l'église de ladite
paroisse Nostre Dame la piéche de tapisserie que Jj'ay
plusieurs fois prestée pour décorer icelle église.
349. Catherine de Preys, veuve de Guillaume Le
Sueur, testa le 15 mai 1640. — Je donne aux Pères
Augustins une table d’autel vaillable cincq cens florins,
pour estre posée à l’autel de S. Nicolas de Tollentin
en leur église.
350. Jeanne Bernard, veuve de Jean de la Fosse,
écuyer, seigneur de Robersart, testa le 19 novembre
1640. — A ma petite fille Cécille-Franchoise Denne-
tières, je luy donne et laisse mon livre de mémoire
deans lequel est escript la forme pour faire et composer
les drogues que je fais tous les ans pour le service des
pauvres, avecq la presse estampoir, la palette, les
telles et plats de bois, et générallement toutes aultres
choses en dépendentes, servans à faire et composer
lesdites drogues, unguents, huilles et aultres médi-
caments, que seront trouvéz à mon trespas, sans rien
réserver. — 28 février 1648.
301. Catherine de Lescault testa le 14 juin 1641.
— À monsieur maistre Franchois Le Clercq, prebtre,
chanoine et docteur en médecine, je donne un chappe-
let venant de S. Claude, avecq la croix et enseigne
d'argent. — 2 mars 1646.
302. Gilles de le Hedde testa le 28 juin 1641. —
Je donne à Jeanne Le Clercq, fille de Jean, ma niepce,
deux agneaux dor, ung signet et ung rond, une chaine
dorée, ung cornet d'argent, une culiére et trois dou-
— 126 —
zaines de boutons, le tout d'argent. Je donne à ma
sœur Anne de le Hedde mon tapy de chef-d'œuvre par
moy faict.
393. Jolende de Bersacques testa le 10 juillet 1641.
— Je donne à ma sœur dame Anne, religieuse à
Ghislainghien, la Vie des Saincts, ung tableau de
S. Franchois, ma Nostre Dame de Montagu avecq la
chasse d’esbenne, ma scribanne de bois, ung coffre de
cuir bouly. Item, je donne mon bachin et esghier
d'argent à madame de Beaumés. Item, je donne à
mademoiselle de Beaumés mon bassin et esghier de
pourcheline blan et bleu. Item, 4 damoiselle Isabeau
Denthier, je luy donne mes quatre grands plats avecq
deux telles de mesme. Item, a damoiselle Franchoise
Denthier, cincq moyens plats de pourchelaine et ung
tableau de S. Franchois. Item, je donne à la femme
Jean-Paul Cantaloup mon pot couvert d’argent. Item,
à mon frère, je luy donne ma saliére d'argent; item,
à mon nepveu, mes deux gondolles d'argent doré.
Item, à ma niepce, je luy donne ma scribanne d'es-
benne, le miroir d’esbenne et mes deux petites chaiéres
d’ouvraiges. Item, je donne à madame de Viceau une
Nostre Dame de bois taillée, qu'elle donne son Enfant
au béat Félix aussy taillé, sur ung petit piétement.
Item, le tableau de S. Bonaventure pour les Capu-
chaines, l'Ecce homo pour les Pénitentes de Lille, et
l'autre tableau de S. Franchois pour ma sœur dame
' Anne. — 4 janvier 1642.
354. Jeanne Capelier, veuve de Gabriel Belier,
testa le 31 juillet 1641. — Je donne à Frère Pierre
Belier, mon nepveu, religieux dominicain en icelle
ville, la somme de trois cens livres flandres pour estre
employée à une chasur; sur laquelle chasur j’ordonne
estre posées les imaiges de Nostre Dame, l'ange
— 127 —
Gabriel, S. Pierre et S. Anne avecq les armoiries de
feu mon mary et moy. — 9 août 1641.
doo. Anne Le Ricque testa le 7 août 1641. — Je
donne à ladite église de S. Marie Magdelaine la
somme de douze livres une fois pour estre employée à
ung devant d’autel noir, et qu'au milieu d'icelluy soit
apposée une croix rouge, pour servir d’embellissement
à l’autel de la S. Trinité. — 16 août 1641.
306. Catherine Vise, fille d’André et de Jeanne
Despretz, testa le 28 septembre 1641. — Je donne à
l'abbaye de Sion en Tournay l'imaige de Nostre Dame
de Montaigu avecq ung rayon d'argent et la nice
d'ébenne. — 10 avril 1642.
397. Augustin de Baynast, écuyer, seigneur d'Au-
benchœul, Auchy, Hamel, etc., testa le 5 octobre
1641. — Laisse mon corps en la terre pour estre
inhumé en l'église des RR. PP. Mineurs de l'ordre de
S. Franchois de Paul en la ville de Douay, priant
lesdits Péres me recepvoir pour fondateur de leurdite
église, et pour l'érection de laquelle église je leur
donne vingt mil florins une fois. Item, je donne aux
Pères Récolletz de Tournay la somme de seize cens
florins pour rebastir et rétablir l'infirmerie dudit
couvent. — 9 octobre 1641.
358. Catherine de Wint, veuve de Pierre d'Oyen-
brughe, testa le 3 janvier 1642. — Mon corps je laisse
” à la terre, dont il est issu, pour estre enterrée au clois-
tre et monastére de S. André, au chasteau de Tournay,
soubs la lame de pierre de feu monsieur de Renty,
vivant lieutenant gouverneur de la ville et chasteau de
Tournay. Je dénomme et eslis mon exécuteur la per-
sonne de Gilles Errembault, greffier de l’eschevinage de
Tournay, lequel je prie vouloir emprendre une piéche
dorée appellée sous indecheldre. — 21 août 1642.
_ ]28 —
359. Anne Coninck testa le 27 janvier 1642. —
A Judicth de Wert je donne un petit signé à pélican.
Item, à monsieur maistre Charles Ernaut, pour
mémoire de moy, je luy donne une médaille d'argent
doré du Sainct Sacrement de Miracle. — 21 février
1642.
360. Philippe de Hurges, licencié-ès-lois et con-
seiller au baillage, testa le 14 mars 1642. — Mon
corps je laisse en la terre dont il est issu, voullant
qu'il soit enterré et ensépulturé en l'église des Pères
du Novitiat de la Société de Jésus en Tournay. Je
veux que sur mon tombeau soit mis et posé une lame
de cuivre contenant mes qualitéz, mon âge et le jour
de ma mort, ensambles ceux de l'aaige, jour et la mort
de damoiselle Margueritte de Surhon, ma femme. —
3 juillet 1643.
361. Catherine Mouchon, veuve de Nicolas de Wert,
testa le 3() août 1642. — Je donne à ladite église
S. Nicaise la meilleure tapisserie qui sera trouvée en
ma maison mortuaire au jour de mon trespas. Je donne
à Guillaume Wille, mon nepveu, ung tableau portant
l'imaige de la Vierge Marie. — 27 octobre 1642.
362. Jeanne de la Hamaide, veuve de Jean de Cal-
lonne, testa le 30 avril 1643. — Je donne à ma
fillœule Jenne-Franchoise de la Hamaide unecocquille
de perle hors laquelle sort une limasse d'argent dorée.
— 19 juin 1651. |
363. Isabeau Vanthune, veuve de Jean Picq, testa
le 14 août 1643. — Je donne à Anne Picq, ma fille,
un relicquaire d'argent à elle donné pour baptesme,
lequel relicquaire elle at présentement chez elle. Item,
je donne à Franchoise Picq, aussi ma fille, ung coffre
d’escrignerie estant 4 une chambre nommé Jérusalem,
comme aussy un relicquaire et une barquette d'argent
— 129 —
à elle donné à son baptesme. — 17 septembre 1643.
364. Isabeau Poppé, veuve de Michel Delecourt,
testa le 13 décembre 1643. — Je donne à Barbe Hap-
par, ma niéche, une table d’autel en laquelle est pour-
traict Nostre Sauveur avecq ses douze appostres. Je
donne aussy 4 Jean Poppet, fils de Jean, une pourche-
laine d’argent et ung tableau avecq les pourtraicts
de Nostre-Dame, S. Joseph et des Trois Rois. —
13 novembre 1649.
365. Philippotte de Surmont, veuve de Jacques du
Mortier, testa le 3 mars 1644. — Je donne 4 Jacques
de Surmont, mon nepveu, un tableau représentant la
Crucifixion de Nostre Seigneur entre deux larrons
avecq aultres personnages. Item, je donne aussy ung
tableau de Crucifix 4 Marie de Surmont. Item, je donne
à Jacqueline de Surmont un autre tableau ayant l'image
de S. Franchois. Je donne audit Pierre du Coulombier
un tableau de Hérodias et un pourtrait de maistre
Léon du Mortier. Je donne à mon nepveu Pierre de
Surmont les pourtraits de feu mon mary et moy, avecq
les verges et courdines estans. Je donne à Jolande
Malioz une image de Nostre Dame dorée. —
20 novembre 1645.
366. Guillaume de Bachy, seigneur de Fléquières,
testa le 8 avril 1644. — Je donne aux Pères Domi-
nicains la somme de cent florins une fois pour estre
empliéz à l'achapt d'une lampe d'argent qui debvra
estre posée audevant de l'image Nostre Dame du
Rosaire. Je donne aussy à la chapelle Nostre Dame de
la Tombe une aultre lampe d'argent de la valeur de
cincquante florins. — 13 mai 1644.
367. Louis de Cordes, écuyer, seigneur d'Ingle-
maretz, testa le 14 mai 1644. — Je donne à Maxi-
milien-Franchois de Cordes, filz de monsieur de
ANNALES, IV. 9
— 130 —
Guizegnies, mon petit nepveu, une couppe d'argent
dorée ayant audessus les armes de Croy. Je donne
à Jenne-Louyse de Cordes, sa sœur et ma fillceule, une
baghue faicte en forme de rose, contenante environ
quarante diamants. Je donne 4 Louys-Pierre Haccart,
mon filloeul, ma chaine d'or faicte à petits chaisnons.
— 30 septembre 1645,
368. Anne Regnault, veuve de Nicolas Laurent,
testa le 20 mai 1644. — Je donne audit Jean Laurent,
mon filz, une vaisselle d'argent représentant le Bap-
tesme de Nostre Seigneur. Je donne aladite Marie Lau-
rent, ma fille, une salliére d'argent sur laquelle d'un
costé sont escripts ce mots: Sermo vester semper tn
gratia sale sit conditus. Je donne à ladite Antonnette
Laurent, ma fille, une aultre sallière d'argent sur
laquelle aussy d’un costé sont escripts ces mots : Quid-
quid obluleris sacrificii sale condies. Je donne à
Simon Harou, filz de Quentin et de Clare Laurent, ma
fille deffuncte, une vasselle d'argent où est gravée
l'imaige de S. Clare. — 7 septembre 1644.
369. Guillemette Théart, veuve de Noël Le Bon,
testa le 5 septembre 1644.— Je donne à mon filz Noël
ung bénitoir d'argent, une vasselle d'argent où est
imprimée au milieu l'Arche Noëlle (i), et quattres
cuillières longues d'argent. Item, je donne à mon filz
Georges une vasselle d'argent où est escript le nom de
Magdelaine Théart, une petite vasselle en forme de
calix et une baghue d'or. Item, je donne à mon filz
Nicolas une vasselle d’argent ayante la Conversion de
S. Paul, une petite vaisselle émaillée et une baghue
d’or. Item, je donne à ma fille Marie, femme et espeuze
de Charles Harou, une couppe d'argent doré et ung
(1) Il s'agit de l'Arche de Noë.
— 131 —
goblet d'argent où est escript son nom, et une baghue
d'or. Item, je donne à ma fille Franchoise une sallière
dorée et six cuillières d'argent rondes, avecq une baghue
d'or. Item, je donne à ma fille Marie-Magdelaine une
pareille salliére d’argent doré, une femme portante un
seau aussy d'argent sur sa teste, et une cuillière
d'argent longue, et une baghue d'or. Finablement, je
donne à ma fille Agnès deux vasselles d'argent, lung
ayant l'histoire de Susanne et l’aultre l'histoire de
David, et aussy une baghue d'or. — 23 septembre
1644.
370. Agnès Frisoy, fille de Thomas, testa le
10 novembre 1644. — Je donne et ordonne au
R. P. Louys Broux, religieux dominicain en Tournay,
ma Légende des Saincts du R. P. Ribadenira. —
11 janvier 1649.
371. Hughes de Cambry, écuyer, selgneur de Bau-
dimont, testa le 28 novembre 1644. — Je laisse mon
corps à la terre dont il est issu, pour y estre enterré et
inhumé en l'église parroissialle dudit S. Jacques,
audevant de mon épitaphe que j'y ay faict dresser en
mémoire de mes bons parents et de laditte feue
damoiselle Jenne de Heydendale, mon espeuze. Item,
je veux et ordonne que sur ladite épitaphe et sépul-
ture posée en ladite église S. Jacques soit faict men-
tion et notice tant de mon nom, soubnom et qualité,
que de celuy de madite feue compaigne, avecq les
jours de chacun nos trespas. Je donne et délaisse
à mon filz Emanuel une grande tapisserie où est la
représentation de S. Jean-Baptiste; item, deux chemi-
nons de cuivre estans en ma grande sallette, et sur
lesquels y a les armes des Cambry; item, ung tableau
où est mon efligie ; item, ung aultre où est la représen-
tation de Nostre Dame au milieu, et aux fœuillets
— 132 —
celles de mes anchestres ; ensemble toutes les armures,
harquebuses, pistoulets, espées et aultres armes sans
aulcune réserver. Item, je délaisse, donne et assigne
à mon filz Emanuel certain fief (1), tenu de la Thésorie
Nostre Dame audit Tournay, pour lequel chacun an
chasque enffant allant 4 la grande escolle prés de
l'église Nostre Dame sont tenus, le lundy suivant le
jour de la Trés Saincte Trinité, donner et délivrer au
seigneur possesseur dudict fief une graffe de fer avecq
lesquelles on souloit cy devant escripre sur table de
chire, et dont ledit seigneur d’icelluy fief donne charge
ledit jour auxdicts estudians d'aller aux champs et
aller chanter quelque hymne et ung De profundis en
l'église du Mont S. Audebert dict La Trinité. —
16 décembre 1647.
372. Jacqueline Rouillon, veuve de Jean du Jorieu,
testa le 13 mai 1645. — Je donne à Margueritte du
Jorieu, ma fille, femme 4 Jean du Mortier, une tapis-
serie faicte à l’esguille portant l'effigie des Trois Roys
au milieu. Je donne pareillement 4 Marie du Jorieu,
ma fille, femme à Franchois Caille, ung rabateau
pareillement faict à l’esguille et par elle composé; et
à Marie Caille, mon relicquaire d'or. — 19 mai 1645.
373. Jean de Wert, bourgeois, testa le 25 mai
1645. — Je donne à la maison des religieuses des
Artvies en ceste ville, ung crucifix d’argent sur un bois
d’ébenne. — 10 juin 1645.
374. Clare Morly, veuve de François Mancque,
testa le 25 juillet 1645. — Je donne à Jean Mancque,
mon filz, ung tapy de table quy est son chief d'œuvre
de haultelisseur. — 6 septembre 1645.
(1) Ce fief a déjà été signalé au n° 981 du tome premier de mes extraits
de testaments.
— 133 —
375. Anne Janssens testa le 2 août 1645. — Je
donne à Isabeau Janssens, ma sœur, un anneau de
S. Joseph, et un fer et esguille d’argent. Item, je donne
à Franchoise Janssens, aussy ma sœur, ung anneau
à diamant, ung bécre d'argent. Item, je donne à la
femme d'honnorable homme Nicolas Delfosse, recep-
veur des Estats du Tournaisis, une chaiére au ser-
mon (1) de tapisserie, ung petit relicquaire et une petite
Agnus d'or. Item, je donne à Anne Le Roy ung
anneau d'or avecq un clabecq (2). — 3 novembre
1645. |
376. Marie de le Forée, femme de Jacques Bon-
marché, testa le 3 août 1645. — Je donne et légate
à l’image de Nostre Dame de Hal en l’église S. Quentin
mon reliquaire d'argent que je porte. Je donne aussy à
Franchoise de le Forée, ma sœur, ung agneau d'or de
S. Joseph. — 8 avril 1646.
377. Anne de Wert testa le 12 août 1645. — Je
légate 4 Guillaume de Wert, mon frére, deux vers de
Venise enchasséz en argent, estans dans mon mestier (3).
Je donne et laisse 4 Jenne Wille, femme 4 Guillaume
Mimbosch, la tapisserie servant de couverte à mon lict,
et ung benoistier d'argent. — 11 octobre 1645.
378. Jean Boucher, prêtre, docteur et doien de la
sacrée faculté de théologie en l'Université de Paris,
senieur de la maison de Sorbone, chanoine et archi-
diacre de Tournai (4), testa le 17 février 1646. —
Quant à mon corps, je suplie messieurs mes confrères
(1) Chaise d'église.
(2) Clabecg —clabel qui signifie, d'après Roquefort, un morceau de
fer pointu qui sert 4 attacher,
(3) Le mestier est un terme général qui s'applique 4 toutes sortes de
meubles.
(4) Voir sur Jean Boucher les Mém. de la Soc. hist. et bitt. T. IV.
— 134 —
quil puisse estre enterré devant la chaire du prédi-
cateur. Je donne à la fabrique de l'église mon almusse
et surpris, ou chappe et sarot, selon le temps. Je donne
aussy à Basuenne Vervenne, dévote, ma Nostre Dame
de Sychem enchassée avecq vitre, ensemble mon image
de Nostre Dame de Fov, quy est à part, comme aussy
ma petite boitte d'argent où sont mes armes. —
20 avril 1618.
3:9. Jean de la Hamaide testa le 1* octobre 1616.
— J'ordonne estre mis une épitaphe à la muraille,
proche et à costé de l'autel de Nostre Dame :4 S. Mar-
gueritte’, où à présent il y at encoreune vieille peinture
contre icelle, qui at esté faite par mes ancestres. —
12 octobre 16:0.
3&0. Anne Tatlin, veuve de Jean Julien, testa le
8 novembre 1646. — Donne à la susdite éghse (de
S. Catherine: huict livres flandres à condition d'entre-
tenir la chandeille que l'on fera brusler devant l'image
de la Circoncision dedens ladite église, quy est posée
devant le tombeau de feu mon mary. — 21 novembre
1646.
381. Marguerite de Langre, femme de Jean Hovyne,
testa le 3 avril 16-47. — Mon corps je laisse à la terre
dont il est issu, pour estre enterré et ensépulturé en
l'église de la paroisse S. Nicaise de ceste ville, proche
de celle de mes feuz pére et mére; et que sur madite
sépulture soit posée une Jame de pierre avecq inscrip-
tion signifiant la sépulture tant de mesdits feuz pére,
mère et frère que de mov. Je laisse et donne à ladite
église S. Marguerite les draps d'autel, courdines, pas-
sets, crucifix d'argent et autres accomodations avecq
lesquelles je suis accoustumé parer et aorner l'autel de
madame S. Marguerite en ladicte église. — 8 avril
1645.
— 135 —
382. Marie Anthoine, veuve de Jacques de Frèze,
testa le 6 avril 1647. — Je donne à Frère Martin
Plamont, hermite au Mont S. Aubert, ma dresche
d’escrigneries, comme aussy à Père Gilles Barbion,
compaignon audit Frére Martin, ung livre escript de
la main de mondit feu frère pasteur, quy est l'Abrégé
de la Saincte Théologie. — 11 avril 1647.
383. Jean Haccart, écuyer, seigneur du Ponthois, et
Marie Gommer, sa femme, testèrent le 17 avril 1647.
— Sy donnons à ladicte église S. Jacques une cou-
ronne de cuivre semblable à celle de la Magdelaine,
pour estre mise et pendue devant le crucifix quy est
audeseur le doxsal. — 30 septembre 1648.
384. Jacques Le Prebtre, bourgeois, testa le 12 sep-
tembre 1647. — Je donne à mon nepveu Jacques
Brienne, filz de Jacques, ung image de S. Jacques
taillié en bois, et à Catherine Brienne, sa sœur, ung
couvertoir à fleurs de lys. — 13 décembre 1647.
385. Jean-Baptiste d'Hoverlande, écuyer, et Fran-
çoise Cocquiel, sa femme, testèrent le 20 octobre 1647.
— Pour nos corps inhumer et sépulturer avons esleu
et choisi nostre sépulture en l’église de Lys, deans la
chappelle de S. Lucq, proche où est sépulturé Jean-
Baptiste-Charles d'Hoverlande, nostre très cher filz.
Item, voulons et ordonnons, après rachapt total des
rentes tant héritières que fonsières par nous deues sur
noz biens, que nosdits exécuteurs (après avoir faict
apparoir de la descharge) auront de là en avant à
emplier tous les revenus de noz biens ainsy nets et des-
chargez au bastiment d'une chappelle dédiée à l’hon-
neur des Sept Douleurs de la Mère de Dieu, dont
l'antique imaige de Nostre Dame tenant son filz mort
est à la sale de dérière deans la muraille de nostre mai-
son de la rue S. Martin, d'où en debvra estre tirée, et
— 196 —
entée et posée dessus l’autel principal de laditte chap-
pelle quy debvra estre presque semblable à celle de
Nostre Dame du Bois proche d’Anthoing, avecq trois
autels : le principal dédié à Nostre Dame des Sept
Douleurs, le deuxiesme au petit Jésus, Sauveur du
monde, estant au milieu entre sa Mére et Joseph,
l'autre à madame S. Anne ayant entre la Vierge et
elle le petit Jésus et S. Jean-Baptiste, ses saincts
neveux. Item, voulons et ordonnons que laditte chap-
pelle soit bastie sur noz terres d’Outerbecque vers
Lannoy, scavoir dans le petit pret contre et entre nos
dréves, aprés ung rechaussement convenable quy se
fera du milieu dudit pret par les fossés qu'ordonnons
estre fossoiéz aux costéz deladitte chappelle, et l'entrée
estre faicte par le costé de Jaditte chappelle par la
drève des Aubleaux; et ainsy sera icelle bacicolée
et en eaues de tous costéz, et bastye en vray vallée.
Item, voulons et ordonnons que laditte chappelle soit
aornée convenablement et ameublé pour y dire le ser-
vice divin, tant d’ornements honestes pour l'autel,
tables d’autel avecq noz armes, une lampe d'argent de
médiocre grandeur et aultres meubles à ce servants et
nécessaires. Item, voulons et ordonnons que, audessus
de la porte et entrée de laditte chappelle, soit posée
une imaige taillée de Nostre Dame tenant entre ses
bras son filz mort descendu de la croix; et que soit
escript audessoubz d’icelle en grosses lettres : Ad te
suspiramus gementés et flentes in hac lachri-
marum valle; et plus haut que soient posées noz
armes, tant l'écusson que celuy quarré d'alliance,
avecq l'année de l'édiffication de laditte chappelle.
Item, voulons et ordonnons aux exécuteurs de nostredit
testament, après qu'ilz auront passé l'accord de trois
messes fondées en la chappelle de S. Eloy. contigüe
— 137 —
nostre maison de la rue S. Martin en la ville de Tour-
nay, de donner 4 ladite chappelle de S. Eloy ung
ornement complet, scavoir ung devant d’autel, une
casuble, deux tuniques de satin blanc, trois aubes de
linge blan avecq une estolle et manipule, et y faire
apposer noz armes tant aux aubes que casuble et tuni-
ques, l’écusson avecq les griffons d'or et la croix
flamboyante d'argent, en broderie, et bordées d’hon-
neste passement d'or une voye; le tout pour estre mis
aux jours sollempnels de S. Eloy durant la grande
messe par nous ordonné d’estre fondée, et les aultres
jours de la sepmaine ausquels nos messes fondées
seront dites et deschargées. Item, voulons et ordon-
nons à nosdits exécuteurs de donner à ladite chappelle
de S. Eloy quattre imaiges embossés, décentement
faictes et dorées, représentantes les anges de Dieu, les-
quels, tous les lundys, debvront estre posées sur |’autel
durant la célébration de la messe fondée à perpétuité en
leur honneur. Item,ordonnons à nosdits exécuteurs de
donner et faire bastire à l'entrée de ladite chappelle de
S. Eloy, pardessus la porte, ung déambulacre ou dog-
sal pour la commodité des chantres et aysance du
peuple aux jours sollempnels, soit que l’entrée se face
par la gallerie de nostre maison ou par une montée
dans la chappelle. Item, voulons et ordonnons que,
par nosdits exécuteurs, soit donné à l'église de la
paroisse de Nostre Dame en Tournay ung ciel ou
pavillon à deux bastons, de velours rouge à franges
d'or et soye rouge, avecq noz armes, pour estre porté
pardessus le pasteur ou prebtre portant le Sainct
Sacrement par la rue aux malades de ladite paroisse,
enchargeant bien estroictement l'héritier jouissant de
noz biens de prendre soing sur l'entretien dudit
pavillon. — 27 avril 1648.
— 138 —
386. Antoine Le Clercq, prêtre et chanoine de
Tournai, testa le 6 février 1649. — Au cloistre de
l'ospital de Tourquoin je donne cincquante florins une
fois pour une verrière au cœur de leur église. A mais-
tre Jean Clément, mon ami, je donne mes deux escon-
dilles d’argent, ma Légent des Saincts nouvelles, mes
deux tomes de monsieur Cousin adjouté par moy
Antonne Le Clercq (1), et ung de mes sarros de toille
de Comine. — 29 juillet 1650.
387. Mathias Cornil, prétre et chapelain des hautes
formes, testa le 23 mars 1649. — Mon corps je laisse
à la terre, d'où il est issu, priant messieurs les doyen
et chapitre de Tournay permectre iceluy estre enterré
et sépulturé au cloistre de l'église Cathédralle devant
la Croix à l'herbe. Item, j'ordonne à la trésorie deladite
église Cathédralle ung calice avecq les ornemens que
Jay, servant à dire la messe. — 3 juin 1650.
388. Arthus du Fief et Catherine du Chambge tes-
tèrent le 12 juillet 1649. — Nous donnons pour déco-
rer l'imaige de Nostre Dame de Hal en l’église dudit
S. Quentin ung relicquaire et chaine d'or. Item,
nous donnons à l'imaige de Nostre Dame du Rosaire
des Dominicains une baghue ou rose de diamant. Sy
donnons une croix d'or de diamant au S. Sacrement de
laditte paroisse de S. Quentin. Pareillement nous
donnons pour orner l’imaige de Nostre Dame des Sept
Douleurs, aux RR. PP. Récollects dudit Tournay,
une croix d'or. Semblablement nous donnons à l’imaige
de Nostre Dame de la chappelle de La Tombe ung
Agnus d'or. Sy donnons pour orner l'imaige de Nostre
(1) Voila un continuateur de 1’ Histoire de Tournai du chanoine Cou-
sin, qui était inconnu jusqu'à présent, et dont l'œuvre n'est pas par-
venue jusqu'à nous.
— 139 —
Dame de Tongre, en l'église paroissialle de S. Jacques,
ung S. Esprit d'or avecq des diamants. — 22 septembre
1649.
389. Alexandre Belhaye, bourgeois, testa le 22 sep-
tembre 1649. — Je donne à ladite église de la Magde-
laine ung tableau représentant Nostre Seigneur au
bancquet du farisien.
390. Arthus du Fief, seigneur des Hottels (vid. n°388),
testa, étant veuf, le 8 octobre 1649. — Je veulx qu'il
soit posé une lamme de marbre blan honnorablement
travaillée sur la sépulture de madite feue femme et
chère compaigne. Je veulx qu'en la décoration de
S. Quentin soit faict ung image et statut droict de cui-
vre, le représentant et à son honneur, vaillable six
cens livres flandres; et qu'icelle soit posée au milieu
du doxsalle d’icelle église avecq ung grand chandelier
aussy de cuivre audevant. — 16 octobre 1649.
391. Marie Haccart, veuve de Jean de Chastillon,
écuyer, testa le 7 février 1650. — A mon fils Nicolas
je donne et laisse le bassin et esguière d'argent; à ma
fille Jenne, les grands chandeliers et esmouchettes,
avecq ung goblet aussy d'argent; à ladite Marguerite-
Hipolite, ma seconde fille, je donne et légate mes deux
sallières d'argent doré; et à madite fille Antonnette,
les petits chandeliers d'argent, avecq une escuielle et
sallière d’argent. — 8 juin 1650.
392. Pierre de Saint-Genois, chevalier, seigneur du
Ménage, testa le 14 juillet 1650. — Eslisant sa sépul-
ture au cœur de l'église paroissialle de S. Piat; et que
soit apposée une lame de marbre avecq ses quartiers.
A madame la baronne de Male, sa niepce, il donne et
légate une couple (i) de bois d’Inde, agencée d’argent
(1) Une coupe.
— 149 —
doré. Au Pére Guillaume de Sivry, religieux Récollect,
pour la bonne amitié qu'il luy porte et afin qu'il ayt
mémoire de luy en ses priéres, il donne ung image de
Nostre Dame avecq les agenchissements. Au Père Phi-
lippe de Sivry, frére audit Pére Guillaume, ung aultre
image de la Vierge avecq le pied de bois et agenche-
ment d'argent. — 7 octobre 1652.
393. Marie Damas testa le 6 août 1650. — Je donne
4 ma cousine, damoiselle Catherine Bourgeois, une
culliére d'argent pliante, avecq Nostre Dame dessus le
manche. — 18 juillet 1652.
394. Catherine Philippe testa le 20 octobre 1650.
— Je légate à Jenne Carré une piéche d'argent que les
commissaires ont au renouvellement de la loy, et ung
chapelet avecq pluiseurs médalles d'argent. Item,
a Jenne Watripont, fille de Vaspasien, ma cousine, je
donne ung agneau d'or avecq une piere, lequel est en
sa maison, avecq pluiseurs mirlificqueries (1) d’ung
cabinet. Mon Agnus d'or je le laisse à Nostre Dame de
Consolation, à l'église Cathédralle de Tournay.
395. Marie Faucquet, fille de feu Léon, testa le
15 avril 1651. — Elle donne aux Pères Carmes tout
ce entièrement quy dépend de son autel, en quoy sont
comprins deux chandeliers d'argent et une lampe, saulf
deux tableaux et deux houpeaux. Item, elle donne aux-
dits Pères Carmes sa croix d'or avecq un perle embas,
pour estre employé à la décoration de Nostre Dame du
Mont Carmel, scitué audit lieu. Elle donne à la déco-
ration de Nostre Dame de Halle, en la paroisse de
S. Quentin en Tournay, ung agneau d'or à blanche
pierre clabecque. Elle donne pareillement sen Nom de
(1) Mirlifiquerie, d'après Hécart, signifie admirable; se dit des
curiosilés.
— 141 —
Jésus d'or, pour estre employé à la décoration de
Nostre Dame de Tongres, en la paroisse S. Jacques.
396. Jeanne de le Fosse testa le 20 mai 1651. —
A Nostre Dame au cloistre des Dominicains, je donne
ma cotte d’armoisin bleuse, voulante aussy que soit
faict ung image de bois représentante S. Jenne et
l'aposer en l’église de Nomaing; pour la valeur d'icelle
sera payé vingt quatre livres. Item, je donne à Cathe-
rine Henry mon fer d'argent avecq le pendant d'or
y apposé; item, quatre chemises y ayantes des den-
telles; et pardessus ce, mon relicquaire d'or faict en
forme de cocq. Item, je donne 4 maistre Jean du
Rivaige une painture représentante Nostre Dame et le
petit Jésus; oultre ce, une image de marbre. —
31 mai .1651.
397. Marie Brassart testa le 4 octobre 1651. —
Elle me fit apporter deux pots de galère couverts d'ar-
gent et les pieds aussy garnis d'argent; item, ung
bénitoir d'argent avecq l’asperge (1) à la manche d’ar-
gent, avecq l'agrappe pour le pendre, portant au boult
ung crucifix, une Nostre Dame et ung S. Jean; item,
deux brachelets de coralle, pour les remettre dans le
gros de son meuble; item, une petite croix d'or avecq
ung chainon d'or, qu'elle at donné à Nostre Dame de
Foy, en l'église des Jésuistes.
398. Marie de Walle, veuve de Jacques Coultelier,
testa le 28 mai 1652. — Je donne à sœur Marye-
Joseph, ma fille, religieuse au monastère de S. André,
au Chasteau de Tournay, ung tableau portant l'effigie
Ecce homo. — 9 septembre 1655.
399. Claire Le Clercq, veuve de Maximilien Hovyne,
testa le 5 décembre 1652. — Item, donne et légate aux
(1) C'est le goupillon.
— 142 —
religieuses Dominicaines en ceste ville, en considé-
ration et faveur de ses deux filles illecq religieuses,
deux grands chandeliers d'argent à usage d’église, ung
petit plat d'argent, deux pochons d'argent et clochette
aussy d'argent. Item, que soit délivré à sadite fille
Marie-Margueritte, une vasselle d'argent portante
l'effigie de S. Margueritte, venante de son baptesme.
— 5 juillet 1655.
400. Cécile d’Anthoing, veuve de Jean Haron et de
Hugues du Fay, maître de la monnaie de Tournai,
testa le 17 décembre 1652. — A la confrarie Nostre
Dame du Rosaire, érigée aux Pères Dominicains,
je donne une de mes tapisseries faictes à ondes. Item,
je donne et légate à mon fils Jacques Harou ma tapis-
serie faicte à l'esguille de petits points; à mes petites
filles Marie-Magdelaine et Cécille Haroult, enffans de
feu Gérard mon filz, aussy une tapisserie estant le fond
bleu; à mon fils Séverain du Fay, une autre grande
tapisserie aussy faicte à l'esguille. — 26 mars 1653.
401. Marguerite Willefart testa le 12 mai 1653. —
Que mon corps soit inhumé devant l'autel et image de
Nostre Dame de Tongre, en la paroisse S. Jacques.
Item, je donne pour l'honneur et prouffict de l’image de
Nostre Dame de Montaigu, en la chapelle desdits
Pères Carmes, donné par feue madame de Ghecq, ma
très honorée dame, deux chappelets, l’un noir et l'aul-
tre de cocquilles de perles, avecq leur garniture. —
4 juin 1653.
402. Catherine de Hangouart, fille de Guillaume et
d'Antoinette de Croix, testa le 16 mai 1653. — Quant
au lieu de ma sépulture, si avant que les Annonciades
auroient à mon trespas bastie leur église, mon désir et
volonté est d'y estre ensépulturé proche du grant autel.
Item, je donne à mademoiselle Barbe Luytens deux
— 143 —
tableaux du Salvator et de Nostre Dame. Item, je
donne à ma fillceulle Catherine Bridou mon tableau de
S. Catherine de Sienne. Item, je donne 4 dame Marie-
Margueritte de Hangouart, ma niepce, le tableau de
Nostre Dame quy est en ma chambre; et à dame Agnès
de Hangouart, sa sœur, mon tableau de S. Hiérosme.
Item, à Marie Descamps je donne ung petit tableau de
la Déposition Nostre Seigneur de la croix. A Anne
Ceuquelaire, je donne ung tableau de S. Anne. Item,
je donne ausdites Annonciades ung tapy ouvré de point
de Turquy, duquel elles se servent aux vestures et pro-
fesses. — 21 août 1654.
403. Marguerite Cornille, veuve de Roland de
Comyn, testa le 29 août 1653. — Je donne à Anne
Berth, vesve de Jacques Inglebert, ma cousine, ung
tableau de la Table de Moise. Item, à ma petite niepce
Marguerite Delerue, fille de Gérard, mon tapis faict à
l'aiguille. Item, je donne à ladite Gabrielle Delerue, sa
sœur, ma monstre au vin (1) gravée d'un singe doré,
au milieu, et une petite cocquille de perle à pied doré.
Item, audit Gérard Delerue, deux tableaux représentans
mon mary et moy.
404. Nicolas Le Sueur, licenciés-ès-lois, seigneur
des Aulnois, testa le 24 mars 1654. — Mon corps je
délaisse à la terre, voulant qu'il soit inhumé en l'église
des RR. PP. Augustins, au plus proche que faire se
poura de l’aultel de S. Nicolas de Tollentin, dans une
cave que l'on fera dresser, et mon cœur aux
RR. PP. Carmes dans la sépulture que mon beau
frère a choisy ; et que soit posé à chasque église, sur
mon corps et cœur, une lamme de marbre. Item, je
donne au sieur Preudhomme la tapisserie de cuir doré
(1) C'est une tasse de dégustation.
— 144 —
estante 4 la grande sallette. Item, je donne mon bachin
et esguierre d'argent audit Charles-Franchois-Ange
Preudhomme, mon nepveu; et à ma sœur Anne Le
Sueur une serpentine couverte d'argent. — 1° avril
1656.
405. Anne de Coudenhove, veuve de Jean du Ques-
noy, chevalier, seigneur de Le Loire, testa le 3 avril
1654. — Je donne à la dame du Haulpont, ma niepce,
ma tapisserie de cuir doré avecq le bénitoir d'argent;
et A ma niepce Anne Thérése de Lannoy, ma bague en
forme d’A, avecq ma ceinture d'argent et pendant de
clefs. — 1] décembre 1654.
406. Ponthus d’Assonleville, chevalier, seigneur de
Brévillers, testa le 24 mars 1655. — Je donne aux
RR. PP. Dominicains de ceste ville ung palle de
velour noir avecq la croix de velour blanche ou rouge
& leur choix, vaillable cent cincquante florins. —
11 octobre 1655.
407. Barbe Chevalier testa le 24 mai 1655. — Je
donne à Gillette Hubert, fille de Charles, une petite
Agnus d'or estante chez moy, y ayant pour marcque
ung Nom de Jésus. — 21 juin 1655.
408. Catherine de le Pissotte, en religion sceur
Marie-Cécile, novice au couvent de S. André, testa
le 29 janvier 1656. — Comme en l'église dudit monas-
tére (de S. André) il at grand besoing des orgues pour
la décoration de l'office divin, et qu'à cest effect j’ay
apprin à Jouer, J ordonne la somme de mil florins une
fois. — 3 février 1656.
409. Marguerite du Chambge, veuve de Michel
Presin, testa le 5 novembre 1656. — J’ordonne que
soit posé ung épitaphe en ladite église de S. Quentin,
en ma mémoire et de mondit mary, de la valeur de six
cens livres flandres. Item, j'ordonne estre faict une
— 145 —
robbe ou quelqu’autre ornement à l’image de Nostre
Dame posé au costé du cœur de l'église dudit S. Quen-
tin, de la valeur de quinze à seize florins. — 15 novem-
bre 1656.
410. Barbe Phlippo testa le 29 novembre 1656. —
Je donne 4 Jean, Anne et Marie Carpentier ma Légente
de la vie des Saincts; 4 Anne de Lécluse, mon petit
cabinet et le tableau du Jardin des Ollives. —
11 décembre 1656.
41]. Jacqueline du Trieu, veuve de Nicolas Coutry,
testa le 12 février 1657. — Mon corps je laisse 4 la
terre dont il est issu, pour estre inhumé et ensépulturé
en l'église dudit S. Pierre, proche de mon feu mary,
avecq une pierre grise à la muraille audevant du tom-
beau, avecq ung escriteau. Donne à l’église de S. Pierre
son grand bénitoir de cuivre pour poser au milieu de
ladite église. Item, donne à l’abbaye et couvent de
S. Martin, pour et affin que les religieux ayent mémoire
d'elle en leurs prières, le grand candelabre de sa
sallette. -— 12 mars 1657.
412. Clare Simon, veuve de Michel Le Hardy, testa
le 18 mars 1657. — Je donne à ma fille Clare, femme
à Franchois Phlipo, mon pot au vin couvert d'argent.
Je donne à mon filz Jacques mon agneau d'or à pointe
de diamant et une vasselle avecq S. Catherine imprimée
sus. — 22 mars 1697.
413. Anne Clément, béguine, testa le 11 juin 1657.
— Je donne à mon cousin, maistre Michel Brohée,
chapelain, une table avecq des laïettes, et S. Michel,
et le portraict de mon frère, et deux chaïères de tapis-
series ; item, ma Légende de tous les Saincts. Item, je
donne à Pierre Cornu deux livres : l’Imitation de Jésus
Christ etle Mémorial de la vie chrestienne. — 15 février
1664.
ANNALES, IV. 10
— 146 —
414. Francoise Hannoteau, fille de Jean, testa le
18 juin 1657. — Je donne à ladite Compagnie de Jésus
mon crucifix d'argent, ung tableau de S. Ignace et des
Miracles de S. Franchois Zavier. Je donne 4 ladite
église S. Piat mon tableau de l'Adoration des Trois
Roys, pour poser à la chapelle S. Aldegonde. Je donne
& mes niepces de la maison et religion de Sion en ceste
ville, mon cabinet de Nostre Dame de Foy enrichy
d'argenteries. — 30 juillet 1657.
415. Marguerite de Thouars, fille de Jacques,
écuyer, et de Marie de Barbaise, testa le2 mai 1658.
— Pour la bonne affection que je porte à l'église de
ladite Compagnie de Jésus, je donne et légate 4 ladite
église la somme de six cent florins une fois, pour estre
applicquée et employée à orner les murailles des deux
costéz du coeur et du grand autel de ladite église et
non ailleurs, à peine de nullité de cette mienne dona-
tion, et à condition bien expresse de mettre pardessus
ledit ornement, de l’un ou de l'autre costé, une statue
du bienheureux Louys de Gonzague, mon patron, à
l'honneur duquel je veux estre fait une lampe d'argent
pour pendre devant ladite statue. — 8 juillet 1667.
416. Jeanne Hague testa le 28 décembre 1658. —
Je donne à l’hostel S. Eloy, fondé en l'église parois-
siale de S. Marguerite en ceste ville, ung drap d’autel
de tele estoffe que trouveront convenir mesdits exécu-
teurs. J'ordonne que soit faict une robe pour couvrir
l'image de S. Venise en ladite paroisse S. Marguerite.
— 29 janvier 1659. |
417. Etienne Dailly testa le 25 avril 1659. — Sy
entend que le contract que j'ay faict avecq maistre Jean
Boniface pour l’encloture de ladite chappelle d’Alsem-
berghue soit mis à exécution et accomply selon sa
forme et teneur. — 30 août 1663.
re
it tg
— 147 —
418. Marie Frison testa le 7 décembre 1659. — Je
veux et ordonne que mondit corps soit couvert d’ung
tombeau avecq ung pal de fine saie blanche dessus,
croisé de soie bleuse, l'espace d’ung an; et après ladite
année escoulée, sera applicqué à la décoration de
l'autel S. Catherine en l'église paroissialle audit
Tournay pour en faire ung drap d’autel, et ladite croi-
sure pour en faire des voillez et chose nécessaire a
ladite image; pour la tainture et accomodation de
quoy je donne la somme de vingt quatre florins. Item,
je veux et ordonne qu'après ladite année expirée ma
fosse soit réparée et couverte d’une pierre ou épitaphe
vaillable seize à dix huit florins. Item, je donne à
ladite église S. Catherine deux tableaux, l'ung repré:
sentant Nostre Seigneur au Sépulcre, et l’autre Nostre
Seigneur portant sa croix. — 15 décembre 1659.
419. Catherine de Roisin, veuve d’Arnould Hover-
lant, testa le 8 janvier 1661. — Elle at donné à Clare,
sa fille, deux rabatteaux faicts à l'éguille, soie et
sayette, avecq des effigies de bestes; item, sa navire
d'argent doré. A ladite Jenne, sa fille, elle luy at
donné et légaté une tapisserie faicte à l'esguille, sem-
blable aux rabatteaux cy dessus. A ladite Catherine,
sa fille, elle luy at donné sa vasselle d'argent avecq la
représentation de S. Catherine. A Louis et Gérard
Hoverland, ses fils, elle leur at donné et légaté à
chacun d’iceulx une sallière d'argent quarrée; et par-
dessus ce, audit Gérard deux fourcettes d'argent, et
audit Louis deux culières d'argent. A Arnould Hover-
land, son fils, elle luy at donné et légaté sa sallière
d'argent à trois pillets, et sa vasselle aussy d'argent
avecq la représentation de S. Arnould.
420. Marie-Françoise Desmaistres, veuve d’Eleu-
thère de Chastillon, écuyer, testa le 25 mars 1661. —
— 148 —
Je vœux et entend que soit mis et posé sur ma tombe
ung épitaphe semblable à feu monsieur de le Malaize,
vivant grand prévost de ceste ville de Tournay, mon
beau père, et que soit gravé ou taillé sur icelle telle
mémoire que mesdits exécuteurs trouveront le mieux
convenir. Item, je donne ma baghe d'espousaille à
Nostre Dame de le Vieu Leuze; oultre ce, ung enffant
de chire blanche pesant une livre. Item, je donne et
légate ma juppe de drappe d’escarlatte galonnée, pour
estre employé à ung devant d’autel du grand autel de
Monstrœul-au-bois.
421. Charles Cocquel, fils de Chrétien et de Cathe-
rine Cocquiel, et veuf d'Anne Scorion, testa à Madrid
le 18 juin 1662. — Sy déclare que j'ay passé deux
actes en faveur de don Augustin de Montoya, portans
quattre mille ducats de plate qu'il ma prestés pour
satisfaire à certaine lettre qui se debvoit par la com-
pangnie passée que j'ay tenue avec Anthoine Galle. Et
pour gage et asseurance de remboursement, ay mis ès
mains de Martin de Ugarte, bourgeois de ceste ville
de Madrid, les biens qui s’ensuivent :
Deux tapisseries avecq douze draps contenans trois
cens nonante cincq aulnes, vaillables septante réaulx
de billon, et, réduictes en plate, font dix huict mille
quattre cens trente trois réaulx ;
Ung colier d'or et diamants, estimé à six cent
septante ducats de plate;
Une baghe d'or et diamans, à trois lacs de mesme,
apprétiée à six cent quarante ducats;
Une casse de pourtraict d’or esmaillé de blanc,
noir, or et verd, prisée à cent et six ducats ;
Ung anneau avecq ung diamant, creu à quattre cent
quattre vingt ducats;
— 149 —
Une petite croix d'or esmaillé et à diamans, à cent
et quattre ducats ;
Ung anneau d'or garny de vingt nœf diamans, estimé
à cent et seize ducats ;
Ung anneau d'or à trois diamans, estimé à nonante
et six ducats ;
Une sallière d'argent, prisée douze cent réaulx. —
16 octobre 1662. — |
422. Agnès Bernard, veuve de Philippe de la Fosse
dit Pithem, écuyer, seigneur de Robersart, testa le
4 août 1662. — Je laisse à Pierre-Anthoine de la
Fosse, escuyer, mon fils, mon bassin et esguiére d’ar-
gent, ma vasselle d'argent doré formée de pointe de
diamans, un reliquaire d'or, une bague d'or en laquelle
est enclose une pointe de diamans. Je donre pareille-
ment 4 Bernardine de la Fosse, ma fille, un petit
bassin et esguiére d’argent, une paire de petits chan-
deliers d'argent, une sallière d’argent, cincq boittes
d’argent, un port miroir d'argent, une grande escuvette
d'argent et une petite, trois petits coffres d'argent, une
petite escuelle d'argent avecq cincq culières, une
bague garnie de diamans et rubis, représentante une
salamandre, y pendante une grosse perle, une rose de
rubys environnée de perles et diamans entremesléz,
trois bracelets de perles contenans quinze cens grains,
ung petit tour de chaine d'or, une paire de pendans
d'oreilles, des petits portraits, une tenture de lict de
lacement ouvrée d'orange et verd avecq les ridaux
d’armoisin verd. — 9 avril 1665.
423. Maximilien Cambier, fils de Pierre et de
Jeanne Béghin, testa le 11 décembre 1662. — Je
donne aux Révérendes Mères Carmélites ung grand
tableau représentant Jésus Christ en croix. — 29 dé-
cembre 1662.
— 150 —
424. Jacques Le Flon, écuyer, seigneur de Royau-
court, testa le 26 janvier 1663. — Mon corps je
délaisse 4 la terre dont il est issu, pour estre inhumé
en l'église des RR. PP. Augustins, auprès de deffuncte
damoiselle Susanne Pally, ma femme. Je légate à mon
fils Jean-Jacques Le Flon le portraict de la Marie-
Magdelaine, et ung aultre portraict représentant une
ruine, faict par Warnier. — 22 septembre 1663.
429. Marie Beccu, veuve de Philippe Carrette, testa
le 5 juillet 1663.— Je donne audit Philippe-Anthoine,
mon filz, mon pourtraict avecq ceulx de mon mary et
de ma fille religieuse. Item, je donne à Agnès Carrette,
ma fille, ung beccre et deux culiéres et deux four-
chettes d’argent, un tableau de crucifix et un de
S. Jérosme. Item, à Marie Barbe Carrette, aussy ma
fille, je luy donne un beccre, deux culiéres et deux
fourchettes d'argent, avecq trois tableaux scavoir lung
représentant le Crucifix, le deuxiesme Ja Résurrection
de Nostre Seigneur, et l'aultre l'image de Ja glorieuse
Vierge Marie. Item, à Pierre Carrette, mon fils, je luy
donne aussy un beccre, deux culiéres et deux four-
chettes d'argent, avecq deux tableaux scavoir l'un
représentant Adam et Eve, l’autre les Cincq sens de
nature. — à août 1665.
426. Hélène de Weintre, veuve de maître Bauduin
Vas, chirurgien, testa le 18 juillet 1663. — Je donne
à Anne-Marie Vas, ma fille, quatre tableaux peints à
l'huile, sy comme la Nativité de Nostre Seigneur,
S. Rocq et les portraicts de mondit feu mary et de
moy. — 28 juillet 1668.
427. Anne Saillart, fille de Maurice et de Barbe
Pezin, testa le 21 août 1663. — J’ordonne que soit
faicte une table d’autel, de la valeur de deux cens
florins, et qu’elle soit posée en la chapelle S. Pierre
ee eS egy —
mae 1 f
— 151 —
en ladite église S. Quentin, ou bien au cœur sil y at
plache. — 12 octobre 1665.
428. Jean de la Grange, prêtre, testa le 11 mars
1664. — Je donne à ladite église cathédralle une
image d'argent de la glorieuse Vierge Marie avec son
pied d’estal, à charge et condition qu'elle sera mise et
posée sur le grand autel tous les jours de festes de
laditte Vierge, et qu'elle sera portée chacun an le jour
de la procession généralle de ceste ville par deux de
la confrarie de Nostre Dame de Lorette ou aultres
personnes que les maistres y pourront commettre avec
deux aultres personnes qui accompagneront ladite
image avec hache (1) ardante à chacun costé. — 2 mai
1664.
429. Marie Belier, veuve de François du Bosquel,
écuyer, seigneur de Fausardrie, testa le 7 mai 1664. —
Je donne à ma niepce Jeanne-Marguerite Calonne, ung
grand aguier d'or, que son grand père et sa grand
mère sont pourtraicts. — 30 juin 1664.
430. Marie Douchet, veuve de Jaspard Binoy, testa
le 13 mars 1667. — A l'église S. Quentin je donne
mon crucifix d’argent avecq quatre chandeliers argen-
téz, deux pots et houppeaux, et une paire de piramide(e).
431. Jeanne Robert, veuve de Jean Rodrigue, testa
le 2 octobre 1667. — Je donne à Jenne Hoverland
mon cabinet représentant l'image de la Vierge, devant
laquelle je fais mes priéres, avecq tout ce qui est
dedans en fleures et ornemens. — 17 octobre 1667.
432. Barbe Le Boucq dit de Carnin, veuve de Phi-
lippe Grenut, testa le 24 février 1668. — Je donne
(1) On donnait le nom de hache à certaines sortes de cierges.
(2) Ce meuble, souvent en marbre, parfois en bois, se rencontre
encore dans quelques églises.
— 152 —
mon relicquaire d'or à Nostre Dame du Rosaire, vou-
Jant que sitost mon trespas i] soit délivré ausdits Pères
Dominicains. Item, je donne à l'église paroissialle de
S. Nicaise en ceste ville, mon nœu de diamants que
Jay ché moy, pour orner le vénérable Saint Sacrement,
et me tapisserie d'escarpette pour l'ornement de la
chapelle S. Charles Borromé en laditte église. —
26 juillet 1673.
433. Lamoral de Vos, écuyer, seigneur de Herle-
bault, fils de Ferdinand et de Françoise de Trame-
court, testa le 17 avril 1668. — Audevant de ma
sépulture sera fait un épitaphe sans les quartiers, mais
bien avec deux pilliers 4 costé et la représentation de
quelque histoire pieuse, vaillable pour le moins cent
patacons. Item, je quitte et donne 4 monsieur de
Wasmes, mon cousin, mon caroche et harnaschure.
— 30 avril 1668.
434. Marie Baute, veuve de Nicolas Capron, testa
le 15 juillet 1668. — Je donne à l'autel de S. Paul,
dit Nostre Dame de Consolation, en l'église de S. Piat,
un crucifix d’alebastre avecq tout la Passion, et encore
une autre croix avecq un crucifix de bui. Item, je
donne encore audit autel de Nostre Dame de Conso-
_ lation deux gourdines d'armoisin rouge, et deux raba-
teaux semblables, pour faire le pavillons de Nostre
Dame le jour de sa Conception, et une paire d’anges.
Et quant au boit et ornement de mon couronnement
avecq tout ce qui en dépent de son acomodation, sy
comme un tableau quy sert de table d’autel représen-
tant le Crucificement de Nostre Seigneur, un drap
d’autel de damat rouge avecq les trois hauteurs de
passet et caret semblable, un aultre caret de velour
rouge brodé, item ung crucifix et ung Nostre Dame et
deux grands boquets et quattre chandeliers, le tout
— 153 —
d'écaille, et deux paires d’anges et deux demy corps
argenté avecq des relicques dedans, et deux piramides
avecq aussy des relicques, une paire de pot argenté et
deux bocquets de paille, et une couronne dorée pour
couronner à chacun fois le Saint Sacrement, lequel je
laisse à mon fils Arnould-François Capron. Et quant à
mon Bételien (1) et tout la représentation de person-
naige quy en dépend de la Nativité du petit Jésus et
l'adoration des Trois Roys, et tout le petit ustensille
d'argent quy y sert, je le donne à ma niéche Marie
Barbe Monnart. — 2 janvier 1675.
435. Catherine-Thérèse Dennetières, fille de Jean,
chevalier, seigneur de Beaumé, et de Florence de
Catris, testa le 14 août 1668. — Je légate ausdits
RR. PP. Jésuistes dudit collége mon bassin et esguiére
d'argent doré pour en faire une lampe pour estre posé
devant ledit autel de la Vierge, et la somme de cent
florins une fois pour estre mise en cours de rente quy
sera employé 4 furnir l'huille d'olive à ladite lampe.
Item, je donne aux Sœurs Grises trente florins pour
une récréation, à charge de parer le pasle qui couvrira
mon corps, que je vœux estre de charge blanche avecq
la croix de satin blan, pour couvrir ma tombe. Item,
je laisse ma croix d'or garnie de rubis pour estre
applicqué à la remonstrance du Saint Sacrement en
l'église des pauvres Clarisses. Item, je donne mon
chappelet de corail avecq la médaille d’or pour estre
pendu à l’image de Nostre Dame du Rosaire en l'église
des Dominicains. Item, je donne la somme de trois
cens florins pour estre employéz à faire un tabernacle
du Très Sainct Sacrement sur le grand autel de l’église
des Célestines. — 27 septembre 1668.
(1) C'est une crèche.
— 154 —
436. Georges-Bernardin Viseur, licencié en méde-
cine, testa le 15 août 1668. — Je donne à la confrarie
de la Trés Saincte et Adorable Trenité, érigée en la
susdite paroisse de S. Brixe, quinze florins une fois
pour estre employéz 4 la rédemption des captives.
Item, je donne dix livres de gros pour estre employéz
à deux couronnes d'argent doré, l’une pour l'enffant
Jésus et l'aultre pour la Vierge tiltrée du Rosaire,
érigée en Tournay. -— 27 août 1668.
437. Françoise Hubo testa le 7 octobre 1668. —
Elle donne deux cens florins à l'église des Pères de la
Compagnie de Jésus pour estre emplié à une lampe
d'argent à l'honneur de S. François Xavier en ladite
église. Item, un cœur d'argent de quatre florins,
quelle a promis à S. Rose aux Dominicains. —
8 octobre 1668.
438. Marie Coutteau, veuve de Léon du Pont, testa
le 11 novembre 1668. — A Marie-Anne du Pont,
femme audit Baclan, ma fille, je luy donne une grande
tapisserie où il y a deux grands personnages. —
21 novembre 1668.
439. Nicolas Bommart, chaufournier, testa le 23 jan-
vier 1669. — Je donne audit Jacques-Franchois Bom-
mart, mon fils, religieux, une orloghe que je porte
journellement sur moy. — 30 janvier 1669.
440. Nicolas Caniot, veuf de Marie-Françoise Leu-
rent, testa le 28 juin 1669. — Sy vœu et ordonne que
soit donné pour mémoire à mon fils Salmont une piéce
de pinture de maistre Michel Boulion, remply de fleurs
avecq le milieu où est représenté S. Joseph avecq un
ange. Item, je donne pareillement à mon fils François-
Louis une piéce venant dudit Boulion, avecq-des fleurs
au milieu où y est l’image du petit Jésus avecq les
instruments de la Passion. Item, je donne à mon fils
— 155 —
Jean-Baptiste une autre piéce y ayant des fruits, au
milieu des bestes mort un bacanalle. Finallement je
donne à mon fils Thomas-Thiéry une piéce de pinture
dudit Bouillon, de fruits où il y at deux melons et un
pot de pommes d’amour. — 9 septembre 1669.
44]. Gérart Delmont testa le 28 octobre 1669. —
A l'église S. Aubert dit de la Trinité, je donne pour
ornemens une chasure et deux tunicques de satin blan
brodé en or et soy. — 4 novembre 1669.
442. Marguerite Reversteur, fille de Nicolas, testa
le 30 novembre 1669. — A mon nepveu Jean-Fran-
chois, je luy donne une image d’albatre du bienheureux
Louys. — 14 novembre 1670.
443. Guillaume André testa le 3 mai 1670. — Mon
corps je laisse à la terre dont il est issu, pour estre
enterré en l'église paroissialle duditS. Quentin audevant
du crucifix qui est audessus de la porte du cœur. Donne
à sa fille Marie André, femme à Cornil Jacopsen, son
chandelier d'argent, pour mémoire et amitié qu'il luy
porte. — 14 mai 1670.
444. Barbe Deleville, femme de Gérard Delrue,
testa le 8 août 1670. — Je donne à Marie Delville,
vesve de Guillaume Le Veau, ma sceur, mon aigneau
d'or en forme de couronne d’espines. — 24 juillet 1671.
445. Adrienne de Lattre testa le 31 décembre 1670.
— J'ordonne une couronne à l'image Nostre Dame en
l'église paroissialle de Hérines-sur-Escauld, vaillable
la somme de huict livres. — 2 octobre 1671.
446. Marie-Madeleine de Hoorst, béguine, testa le
20 janvier 1672. — Je donne à Jean-Bauduin van
Houlten, prebtre et pasteur de Dottignies, un tableau
représentant la Face de Nostre Seigneur. — 9 juin
1683.
447. Jeanne Rengé, veuve de Michel Parent, testa
— 156 —
Je 6 mai 1672. — Je donne à Aleuarde Desmons,
demeurant à Lille, ma croix d'argent dorré, portante
à deux costés la remembrance de Nostre Seigneur en
croix. — 12 octobre 1672.
448. Jacques Le Febvre, fils de Charles, testa le
10 novembre 1672. — A mon frère Jaspard, demeu-
rant en Espaigne, je donne mon arbalettre. À ma sœur
Marie-Magdelaine je donne mon miroir. Au sieur
Jacques Berland je donne une manche de couteau d’ar-
gent massif. À Denis Berland, fils dudit Jacques, je
luy donne une crois d'or, vaillable quattre patagons. —
30 décembre 1672.
449. Anne Roupin testa le 2 mai 1673. — Item, je
donne à l’infirmerie des religieuses Clairisses un buffet
soustenu par deux colonnes tournées. Je donne mon
benoitier d'argent et un pot couvert d'argent aux reli-
gieuses Clairisses, pour en faire un petit ciboire quy
servira à communier les séculiers. Laisse mon petit
coffre et ce qu'il se trouvera dedans, pour en orner
mon imaige de S. Anne et de la Vierge, reposante en
la chapelle des susdites Clairises. Item, je légate
auxdites religieuses Clairisses un tableau représentant
la Déposition de la croix, pour servir d'ornement à
leurdite chapelle. — 10 mai 1673.
450. Nicolas de la Chapelle, chevalier, seigneur de
Mallery, testa le 6 novembre 1673. — Eslis ma sépul-
ture en l'église des RR. PP. Augustins de cette ville,
sur laquelle sera mis une pierre de pareille grandeur
que celle du sieur de la Chapelle, avecq mémoire des
fondations faites. Ausquels (ayant recognu le besoing
qu'ils ont d'un cloistre pour y faire les processions et y
porter le vénérable et très sainct Sacrement de l’authel).
je leur donne, pour l’advanchement d'un nouveau,
mille florins une fois. — 24 décembre 1675.
— 157 —
451. Jean de Gauley, licencié és lois, testa le
4 décembre 1673. — Je donne à ma belle-sceur, damoi-
selle Marguerite Cocquiel dict Merchier, pour souve-
nance de moy, et afin qu'elle prie pour le repos de mon
âme, une vasselle d’argent, pesant quinze à seize onces,
venant de nos beau-père et belle-mère, y estant au
milieu pour inscription ces mots : Au jugement chacun
sera merchier. — 15 juin 1676.
452. Jacqueline Le Clercq testa le 12 janvier 1674.
— Donne à l'image de S. Joseph à l'église desdits
Carmes, ung relicquaire d'argent; et à l'image de
Nostre Dame des Sept Douleurs, ausdits Récollects,
une bague d'or où est escript S. Joseph. — 22 janvier
1674.
453. Rachel du Coulombier testa le 25 juillet 1674.
— À Isabeau Bonnet je donne un tableau représentant
. S. Aldegonde; à Jacqueline Het, un aultre tableau
représentant Nostre Dame des Sept Douleurs; à Eli-
sabeth Marchand, un tableau représentant Nostre Sau-
veur flagellé. — 6 août 1674.
454. Simon de Felleries testa le 14 décembre 1674.
— Sy donne à ladite Marie-Thérèse, ma fille, une
bague à grande rose de diamans, quy se porte aux
seins ; et à laditte Marie-Jenne, la plus grande paire
de chandeliers d'argent que j’ay chez moy, luy laissant
un petit colier de perles quy luy at esté donné par sa
sœur religieuse. Je donne ultérieurement à mesdites
filles un aultre colier de plus grosses perles, à diviser
entre elles deux, avecq l’espinette. A mon fils Claude
jeluy donne un bénitoire d'argent buriné, et une grande
assiette d'argent. A ma fille Louyse-Franchoise, je luy
donne une paire de petits chandeliers d'argent et deux
grandes sallières aussy d'argent. Item, je donne à ma
fille Agnès-Dorothée deux autres grandes sallières d'ar-
— 158 —
gent avecq une douzaine de culiéres et sept fourchettes
d’argent. — 19 décembre 1674.
455. Ignace-Francois Vanrode, prétre, chanoine de
S. Géry à Cambrai, testa le 9 septembre 1675. —
Pour sépulture de mon corps je choisy la chapelle des
Dennetiéres en l'église de S. Piat. Item, j'ordonne que
mon reliquaire d’or fin et la chaisne avecq laquelle je
l'ay porté, quy est de mesme, fut donné et mis à l'image
miraculeuse Nostre Dame de Tongre, proche d’Ath (1).
— 28 septembre 1675.
456. Anne Le Sueur, veuve de Nicolas de Preu-
dhomme, écuyer, seigneur de Pleumont, testa le
5 octobre 1675. — Je donne à Philippe-Albert-Joseph
- Preudhomme, escuyer, seigneur de Pleumont, mon
fils, mon grand scribane et un tour de chainne d'or à
petits chainnons, auquel pend un curedente. Je donne
à Charles-François-Ange Preudhomme, aussy escuyer,
seigneur des Aulnois, mon fils, ma tapisserie de
l'Enfant prodigue.
457. Francois Wils, prêtre, testa le 17 octobre
1675. — Veux et ordonne que, pour orner la neffe de
nostre église, me soit faictun épitaphe ou compartiment
semblable à celluy Nostre Dame la Brune, et l'exposer
ou pilier opposit à celuy du costé de la paroisse, dési-
rant que ce soit quelque mistére et à l'honneur de
S. Joseph. J’ordonne aussy que soit donné à la con-
frarie de la Trés Saincte Trinité, érigée en la paroisse
de S. Quentin de cette ville, la somme de vingt quatre
florins au prouffit et rédemption des captives.
458. Philippe-Albert-J osephde Preudhomme, écuyer,
seigneur de Pleumont, testa le 10 octobre 1676. — A
(1) C'est bien la le texte da testament. Mais ne s'agirait-il pas plutôt
de Notre-Dame de Hal!
—. 159 —
laditte Anne-Adrienne-Théresse, ma fillceulle, fille de
mondit frère, je luy donne ma tapisserie d'Audenarde.
— 20 novembre 1676.
409. Marie-Marguerite de Landas, veuve de Charles-
Adolphe-Dominique de la Chapelle dit de Callonne,
écuyer, seigneur de Honnevain, Beaufaict, testa le
8 novembre 1676. — Je déclare que ma tapisserie
d’aultelisse, tendue à ma salle, sera réservée pour mon
fils, comme venant de son père, à quy je la donne
avecq mon grand bassin et esguière d'argent, et une
petite bague émaillé de bleu garny de diamant, ensemble
une haucette (1) d'or avecq sa chainette aussy d'or, et
une médaille pareillement d'or représentant Nostre
Dame de Cambray. — 13 janvier 1677.
460. Jeanne de Carondelet, dame de Wins et de
Prémesques, veuve de Philippe du Chastel, seigneur
de Beauvolers, et de Jacques de Landas, vicomte de
Heule, testa le 9 janvier 1677. — Je donne à la cha-
pelle de Nostre Dame audit Prémecque, sy je ne l'avois
faict paravant mon trespas, une casule de satin blan
et le drap d’autel de pareil estoffe, avec les passets
couverts ; ma bague d’espousaille de mon premier mary,
à l'image de la Vierge y estante; et celle de mon second
mary, au vénérable Saint Sacrement. Je donne encore
à mondit nepveu, aisné fils de mondit frère, mon
pacquet de nuit d’armoisin bleu brodé de fleurs de lys
au naturel avec des perles, doublé d’armoisin cramoisy,
la toilette blanche quy doibt servir à s’estendre dessus,
que j'ay tramée de mes mains; item, quatre coffrets
d’argent, la louche et estuy, qui sont six piéces toutes
taillées au jour; item, vingt cincq piéces émaillées sur
cuivre, où sont despints les mistéres de la Passion de
(1) Il s'agit ici d'un Aochet d'enfant.
— 160 —
Nostre Sauveur, lesquelles sont dignes d'en faire une
table d’autel en la chapelle de la demeure dudit sei-
gneur. Item, je donne à mon susdit nepveu une bague
où est le cachet des armes de Montigny, un relicquaire
de cristal enchassé en or avec de la Sainte Vraye Croix,
un escusson d'argent avec les armes de Carondelet et de
Lannoy; item, une pierre de couleur orangère, ayante
propriété de guérir les personnes qui s’assaignent par
le nez, l'applicquant au col, et pareillement celles
s’assaignantes par bas, estant applicquée sur les reins,
laquelle est coussue sur une estroite bande de cuir;
item, une croix d’esbainne ès laquelle sont enchasséz
aucunes relicques de saints, et entre aultres un os de
Aye que l'on sert ordinairement pour estre aydé és
procés. Voulant et ordonnant que soit dressé un épi-
taphe avec mes seize quartiers, de marbre blan, posé
au chœur de l'église de Prémecque. — 4 septembre
1678.
46]. Catherine Forestier, veuve de Michel Prévost,
testa le 29 janvier 1677. — Je donne 4 Marie-Jeanne
Saillart, fille d’Anthoine et de Michelle Forestier, ma
niepce, un petit coffre, estant chez Jean Saillart, déno-
tant quatre petits pillets avecq une S. Catherine au
milieu. — 12 février 1677.
462. Florence Noé testa le 8 mai 1677. — Pour la
bonne amitié que je porte 4 ma damoisselle Messat,
niepce de monsieur Génaro, doyen de la cathédrale de
Tournay, je donne une paire de chandeliers d'argent,
vaillable cincquante florins. — 9 juin 1679.
463. Barbe Roussel, veuve de Jean Hicquet, testa
le 17 mai 1677. — A damoiselle Adrienne Haugou-
bart, veuve de Pierre de Surmont, elle luy donne deux
tableaux de peinture où sont représentées les Histoires
du faux riche et les Cincq filles. — 16 juin 1677.
— 161 —
464. Isabeau Varvenne, veuve de Gérard Le Febvre,
testa le 24 juillet 1677. — Je donne à Elizabeth Le
Febvre, fille de Jean Baptiste, mon bénitoir d'argent
avecq son asperges. Item, je donne à Bastienne Le
Febvre, aussy ma niepce, mon reliquair d'or, une
salière d'argent, un tableau représentant le Martire de
S. Sébastienne. Item, je donne à mon fils Joseph Le
Febvre une salière, un moustardier, un bècre, le tout
d'argent. Item, je donne à Marie Magdelenne Rys un
tableau représentant S. Marie-Magdelenne avecq les
Vies des saincts hermites du désert. Je donne à Anne
Bourla une Vierge de douleur entaillé ; item, à Jeanne
Gauley une S. Anne entaillé. — 30 juillet 1677.
465. Marguerite de Surhon, veuve de Philippe de
Hurges, testa le 10 janvier 1678. — A Marguerite de
Marotte, ma niepce, je donne un tableau représentant
Jésus, Maria, Joseph, et ung aultre de Nostre Dame
de Montaigu. Aux Révérends Péres Augustins, je
donne une lampe d'argent pour estre posé devant l'autel
de S. Augustin, vaillable trois cens flarins. — 30 octobre
1681.
466. Pierre-François Hozeustesta le 10 février 1678.
— Je donne et légate à Jean-Baptiste Laurent, chape-
lain, fils de Guillaume, une boitte avecq un mouchoir
de calix; item, un Bréviaire en deux tomes, et un
Missel et un Bible. Au sieur advocat Vanlierd, mon
ami, pour mémoire je luy donne Luzageus (?), Belisius
Autumnus, Lespers en trois tomes; item, un livre des
Placcarts escript à la main, autres livres manuscripts,
comme aussy Abraham Wezelle De pactis nuptialibus,
Ordelengus De jure conjugium ; item, Anthoine Perisii
Institutiones; item, les Arrests de Papon. A Don
Charles Jennart, mon cousin, religieux 4 S. Martin,
ANNALES. IV. 11
— 162 —
je luy donne Theatrum mundi en deux tomes. —
2 mars 1678.
467. Sœur Marie-Claire de ]’Enfant Jésus, recluse
de S. Jean, testa le 3 juillet 1678. — Je laisse et
donne à l'Enfant Jésus et à Nostre Dame de Conso-
lation les sceptres et couronnes d'argent, comme aussy
toutes le robbes et ornemens que j’ay faict. Je laisse et
donne toutes les chasures, tunicques et chappes que
j'ay faict, pour s’en servir à l’autel de Nostre Dame de
Consolation, sans s’en pouvoir servir à autre chapelle,
comme de mesme pour les nappes, serviettes, aubes,
ceintures et amites, corporaux et purificatoire que j'y
ay faict. — 20 juillet 1678.
468. Jaspard Campenon testa le 8 octobre 1678. —
Je veut et entend que, sitost mon trespas, sy avant que
je ne l'ay fait faire de mon vivant, que fut doré, aux
despens de ma maison mortuaire, le bouts des pilliéz
de la table d’autel de Nostre Dame de la Gissenne (1)
en ladite paroisse S. Jacques. — 17 octobre 1678.
469. Catherine de Bétencourt, veuve de Charles de
Saint Genois, testa le 13 octobre 1678. — Je donne
deux de mes principaux chandeliers d'argent pour l'or-
nement de Nostre Dame de Tongre 4S. Jacques. —
17 octobre 1678.
470. Francoise Payelle, veuve de Pierre Chanoine,
testa le 11 novembre 1678. — J’ordonne que soit
dressé un épitaphe au pilier où ma sœur a fait poser
l'Ange Gardien (à S. Piat), d'une mesme forme que celle
de N. Henry, brasseur de S. Piat, et que le pourtraict
soit de la Visitation de la Vierge à S. Elizabeth. —
31 mai 1686.
(1) La chapelle de Notre-Dame de la Gésine était située a l'église de
Saint-Jacques.
— 163 —
471. Jean Brunfaut et Catherine de Bouchain, sa
femme, testèrent le 24 novembre 1678. — Nous don-
nons & laditte église S. Quentin huict piéces de tapis-
series quy ont ja servies à l'ornement du cœur de ladite
église; et à celluy quy aurat soing de les applicquer
les jours solennels, et de les dépendre et bien replier,
luy donnons trois florins par an. Nous donnons 4 la
chapelle de S. Rocq en ladite paroisse S. Jacques un
ornement de tapy rouge brodé de dentelle de bon
argent, avecq un devant d’autel et passet de satin blan,
un autre devant d'autel de velour et dama rouge, six
chandeliers de bois argenté, quatre chandeliers de
cuivre, crucifix, boucquets et tous aultres ornemens
destinéz à ladite chapelle. Nous donnons aussy à ladite
chapelle les deux fiertres d'argent quy sont renserrées
dans ledit authel de S. Rocq, que nous avons fait com-
poser tant de nos deniers que par la libéralité d'aultres
personnes. — 20 septembre 1679.
472. Martin de Male testa le 24 janvier 1679. — A
Jean-François de Male, mon fils, je luy donne le bassin
et esguière d'argent, avec le grand diamant du doigt
de sa feue mère, et la belle monstre garnie de cristal.
— 9 août 1690.
473. Léonore de Chastillon testa le 22 avril 1679.
— Je donne à madame de Montpinchon, ma cousine,
mon relicquaire d'or dans lequel il y at un agneau pas-
qual. Je donne à mademoiselle Sueur, ma cousine, une
croix d'or esmaillé. — 13 mai 1679.
474. Anne-Adrienne d'Hollain, veuve de Philippe
Hovyne, écuyer, seigneur du Ruisseau, testa le 30 juin
1679. — Donne aussy la somme de douze florins une
fois, pour faire ou raccommoder la paix où repose la
relicque de S. Ibert à Espain. — 10 novembre 1681.
475. Gilles de Walle, prêtre, testa le 7 août 1679.
— 164 —
— Je donne à l'église de Warcoing l'un de mes calices
d'argent avecq le pied de cuivre argenté, platine et
culière d'argent, l'une de mes aubes, cingle, amict et
ma casuble, voile servant 4 deux usages pour les filles
et pour les trespasséz. Je donne à l'église de Gaurain
ma casuble rouge fleuragé avecq la croix blanche,
calice, platine et culiére, aube, boitte avecq un Missel,
quy me servoient audit lieu pour dire messe. Recom-
mandant à mondit nepveu, maistre Gilles de Walle, de
bien conserver mon ornement de satin brodé, et d’avoir
soin de le faire porter s'en servir aux messes solennelles
qui se célébrent en la chapelle de Nostre Dame de Hal
en l'église de S. Quentin. — 2 juillet 1681.
476. Jeanne de Warigny, veuve de Pierre Cazier,
testa le 22 août 1679. — Voulant disposer d'aucuns
de mes mœubles, je donne à mon fils aisné Nicolas
Cazier ma grand saliére d’argent avecq quattre branches
et pots et tout ce qui suit. A mon fils Adrien Cazier, je
lui donne une saliére quarré, avet un benoistié d'argent
qui est travaillé. A ma fille Marie-Joseph, je luy donne
mon bacin avec l’esguier où il a les armes des Meurisse,
et ma scribanne avec les pieds. — 22 décembre 1689.
477. Catherine Cuvelier, veuve de François de Lan-
das, écuyer, seigneur des Mottes, testa le 8 avril 1680.
— Pour mémoire dequelque bonté, ausdits RR. PP. Do-
minicains elle leur donne gratuitement trois cens flo-
rins quy seront employé à faire, en son temps, le siège
confessionnal du Père Claude de Landas, son fils. Sui-
vant le pouvoir qu'elle at eu de feu son mary de dis-
poser deses mœubles et vaisselle, elle at disposé d'iceulx
en la forme suivante : Premièrement, que Jean de
Landas, escuyer, aura et qu’elle luy donne un bassin
et esguière d'argent, une sallière, demye douzaine de
culières et demye douzaine de fourchettes, avecq un
— 165 —
benoitier, le tout d’argent. A Augustin de Landas,
aussy son fils, elle luy at donné une paire de grands
chandeliers d'argent avecq les esmouchettes y servantes,
une gondole d’argent doré, demy douzaine de culiéres
d'argent, demy douzaine de fourchettes d'argent, avecq
aussy un moustardier pareillement d'argent. Marie-
Magdeleine de Landas, ma fille, je veult et entend
qu'elle ayt aussy avant part les petits chandeliers et
esmouchettes y servans aussy d'argent, comme aussy
deux réchaux, deux assiettes pareillement y servans
aussy d'argent, ensemble une demye douzaine de
culiéres avecq le reste des fourchettes, le tout d’argent.
— 23 mai 1581.
478. Marie Terroine, fille de Pierre et de Martine
del Roille, testa le 1° août 1680. — Je donne une
bague d'or de S. Joseph pour applicquer à l'image de
Nostre Dame à costé du siège de vérité en l'église
cathédrale dudit Tournay. Je donne une autre bague
d'or avecq une pierre blance à Nostre Dame de Bon
Secours audit S. Brixe. Je légate mon chaplet noir
avecq plusieurs médailles d'argent à l'image Nostre
Dame du Parcq à Forest. Je donne un petit chapelet
blan et un rosaire aussy blan avecq médailles d'argent,
Yun à Nostre Dame de Foy, et l’autre 4 son fils Jésus
qu'elle tient entre ses bras, au village d'Obigies d'où je
suis native. — 22 mars 1686.
479. Marie Quarantelivres testa le 3 août 1680. —
A Marie Coubeau, je luy donne l'image de la Vierge
avec son cabinet et autres ornemens y servans ; item,
ma Légente des Saints. À Marie-Magdelaine Quarante-
livres, ma niepce, femme à Noë Le Loir, je luy donne
deux culières d'argent et un tableau représentant la
Descente de Nostre Seigneur de la croix. Je donne à la
chappelle de nostre Maison (des Jésuitesses) deux
— 166 —
tableaux, l'ung représentant l'Adoration des trois roys,
et l’autre Nostre Seigneur avec Marthe et Magdelaine.
— 31 mars 1685.
480. Daniel-François Hagens, prêtre, testa le
19 décembre 1681. — Mon corps je laisse à la terre
pour estre enterré en l'église de S. Nicaise, devant
l'autel dudit sainct. Aussy s'entend que l’on mette une
pierre sépulchralle de quatre pieds quaréz avecq cette
inscription : Icy gist Daniel-François Hagens, prebtre,
nalif d'Anvers, et chappelain en cette église, ayant fondé
deux messes par sepmaine, précisément à onze heures
les festes et dimanches, pour la commodité des paro-
chiens. Je laisse à l’église de S. Nicaise pour tousiours
mon calice, plat et pottschains (1), avec une chasuble de
. toille d’or battu, estolle et manipule. Item, je donne
à l’église paroichiale de Roubaix, où je possède le can-
tuaire de S. Jean Baptiste, deux casubles, estolles et
manipules, voilles de calice, corporal et purificatoires,
et boettes, scavoir le blan et le rouge, avecq mon Mis-
sel. Item, je donne une chasuble verd avecq les mani-
pules, boettes, corporal et voilles de calix à l'église
collégialle d’Antoing, et une violette avecq ses appen-
dances. Item, je laisse à ma fillæulle Magdelon fille de
monsieur Feuillant Deschamps, bailly d’Antoing, mon
pourtraict faict par le sieur Ladam. Item, je donne au
sieur Jean Le Leu, bailly de Giberchies, mon ticque-
tacq (2). Item, je donne à la bibliothèque de S. Martin
mon livre peinct de toutes les bestes à quatre pieds,
ensemble un platfonten prospective d'un ange racourcy
entre des balustres. Item, je laisse et donned monsieur
Jacques-Martin de Pollinchove, conseiller du Roy en
(1) Plateau et burettes.
(2) C'est un jeu de trictrac.
— 167 —
son Conseil Souverain de Tournay, un tableau d'un
Petit Jésus triomphant de la mort, environné de fleurs
et de fruits, avecq son quadre d'or bruny, et un pros-
pective en trois feuilles avecq les bois quy servent à
couvrir mes peintures. Item, je donne à monsieur
Pierre de Pollinchove, second conseiller pensionnaire
de Tournay, un tableau représentant le Jugement de
Midas, avecq sa moulure de caine (1), les figures faictes
par le jeusne Francq et Abraham Stevins, ensemble un
grand prospective commencé, ou il sy retreuve un
chien. Item, je donne 4 monsieur Mazurel, chanoisne
de la cathédralle de cette ville, deux peintures repré-
sentantes la Vérité et la Vanité. Item, je laisse aux
RR. PP. Dominicquains un tableau d’un Petit Jésus
triomphant de la mort et péché, avecq son quadre
chargé de testes de Chérubins dorées. — 20 mai 1682.
481. Marie-Anne Allegambe testa le 19 août 1682.
— .Mon corps je délaisse à la terre dont il est issu,
pour estre inhumé et enterré en la paroisse de l’église
Nostre Dame devant l’image de Nostre Dame Mon-
tague de cette ville. Je donne ma chinture et pendans
d'argent pour la décoration de l'image de Nostre Dame
de Halle en la paroisse S. Quentin. Je donne à la déco-
ration de l'image de Nostre Dame de Miséricorde,
estant aux carolles de l'église cathédrale de cette ville
à l'épitaphe des sieurs Bernard, l'un de mes agneaux
d'or. Je donne à l'image de S. Anne à ladite paroisse
Nostre Dame, où il y at une lampe, mon aultre
agneau d'or. — 5 juin 1684.
482. Saincte Le Maire testa le 18 septembre 1682.
— Je donne cincquante florins une fois à l'advanche-
ment d'une image d'argent d'un S. Charles Borromée
(1) Cadre de chêne.
— 168 —
quy se doibt faire pour l'église paroissialle de
S. Nicaise. A l'hospital d’Orchies elle at aussy donné
une escuyelle d'argent pour estre applicqué pour faire
une boitte aussy d'argent où y sera mis l'encens pour
encenser le Vénérable. — 12 octobre 1682.
483. Françoise Hovine, veuve de sire Jean Desmar-
tins, écuyer, seigneur de Foresteau, testa le 3 juin
1683. — Je donne aux religieuses des Campeaux, de
l'ordre de S. Augustin en Tournay, la paire de petits
chandeilliers d'argent quy sont armoyéz de mes armes,
pour servir à l'autel où le Très Vénérable Saint Sacre-
ment sera posé. À Françoise-Godelive Rohart, ma
fillœulle, je donne mon assiette d'argent doré. —
21 avril 1688.
484. Quintin Rogiers, seigneur du Chastelet, cha-
noine de la collégiale d’Antoing, testa le 5 novembre
1683. — Je donne et légue à ma niepce Marie-Magde-
laine du Rieu ma grande saliére major d'argent doré,
comme aussy mon plus grand plat d'argent avecq des
fleurs relevéz en bosse. Je donne et lègue aussy pour
mémoire à mon nepveu et filloeul Thiéry Rogiers mon
grand plat et aiguiére d'argent entredoréz, portant mes
armes y gravéz. Je donne et légue pareillement a
Marie-Gabrielle Rogiers, ma niepce et filleule, mon
grand pot bleu portant une grande couverte d'argent
doré sans borre. Je donne à mon nepveu, Thiéry-
Charles Rogiers, lun de mes grands plats d'argent
frazé, gravé de mes armes audedans. — 10 octobre
1684.
485. Catherine Desmaizières, veuve d’Adrien de le
Becque, testa le 21 février 1684. — D’abondant je
donne et légate à Philippotte de le Becque, ma fille, la
tenture de cuir d'or quy est en la sallette de la maison
où je réside, en oultre un tableau quy est allendroit de
— 169 —
la cheminée de la mesme sallette avecq les deux pour-
traicts quy sont à costéz. — 14 août 1684.
486. Pétronille Risberch testa le 4 mars 1684. —
Je donne à damoiselle Catherine de Douay, veuve du
sieur Jean Gilles, mon image de Nostre Dame, avec la
couronne d'or, fleurs d'or, perles et les autres accom-
modemens y servans. Je donne en oultre à ladite
damoiselle un pot de pourchelaine couvert d'argent. —
6 février 1686.
487. Jeanne Desmons, veuve de Gilles Errembault,
testa le 24 mars 1684. — J’ordonne qu'aux fraiz de
mon exécution, ladite chapelle du Vénérable (en l'église
S. Quentin) soit pavé de marbre blan eutremeslé de
pierres bleues polies, avec une grande pierre au milieu
ou dans la muraille, et un escriteau du nom et qualité
de mondit marit et du mien. — 20 septembre 1684.
488. Marie-Louise Obert testa le 12 septembre 1684.
— Venant à la disposition demon bien, je donne à mon
frére, aisné fils du sieur Charles-Philippe Obert,
viscomte de Chausne, ma monstre.A ma sceur Pélagie,
fille aisnée dudit seigneur viscomte mondit pére, je
légate mon sabre d'argent (1). A ma sœur, deuxième
fille dudit sieur viscomte de Chausne mondit pére, je
donne et légate un coeur garny de diamant. A ma
sœur, troisiesme fille dudit sieur viscomte de Chausne,
je donne et légate mes deux boittes d'argent. —
20 mars 1686.
489. Waltére Vandergracht, baron d'Ere, seigneur
d’Hulst, Paschendael, etc., testa le 20 décembre 1684.
— Je donne et légate à damoiselle Jenne-Franchoise
de Thiennes, fille de messire Louys-Thomas de
Thiennes, comte de Rumbeke, et de dame Magdelaine-
(1) Ne s'agit-il pas d'une broche?
— I70 —
Charlotte Vandergracht, ma fille, un grand bois de
lict avec la teinture d’une serge brune ou perpétuanne
doublée d'armoisin ou taffetas de fond blant à flammes
de toutes sortes de couleurs, et icelle teinture de serge
ou perpétuanne ornée ou enrichie de boucquets de
fleurs de soye de toutes sortes de couleurs, avecq une
couverte d'armoisin ou taffetas blan à flammes de toutes
sortes de couleurs sur le lict. Plus je donne et légate
encores à ladite Jenne-Franchoise un grand bassin et
esguière d'argent dorréz, marquéz des armes de Jérosme
Andréa, escuyer, estant avecq un lévrier dedans, pour
Javer les mains. Plus, je donne et légate à Philippe-
Franchois de Thiennes, fils de messire Louys-Thomas
de Thiennes, un bassin et esguiére d'argent doré allen-
tour, gravéz des armes de Jérosme Andréa, escuyer,
au milieu de la mesme esguiére estant un lévrier en
icelle aussy gravé allentour, pour laver les mains; le
bassin est pareillement gravé. Plus, je donne et légate
à Adrienne-Robertine de Thiennes, fille dudit messire
Louys-Thomas, un bassin et esguière d'argent avecq
les armes de du Chastel rompues avecq des quartiers.
Plus, je donne et légate à Dorothée de Thiennes, fille
dudit messire Louys-Thomas, un grand bassin d'argent
avecq nos armes au milieu, dont nous nous servons
journellement à laver les mains allans à table; et se
met sur le buffet. Plus, je donne et légate à Maximi-
lien-Charles de Thiennes, fils dudit messire Louys-
Thomas, un grand bassin et esguière d'argent avecq
les armes de Vandergracht et de du Chastel rompues
avecq aulcuns quartiers de dame Susanne-Thérèse du
Chastel, baronne d’Ere, ma femme, au milieu. Plus,
je donne et légate à René-Charles de Thiennes,
escuyer, fils aisné de messire Louys-Thomas de
Thiennes, un grand bassin et esguiére d'argent doré
— 171 —
entièrement et relevé en bosse avecq des fleurs allen-
tour, et les armes des Estats du pays d’Arthois mises
et gravées au milieu en fin or. Je donne et légate
encores au mesme René-Charles une grande couppe
d'argent doré avecq les armes de la ville d'Utrecq. —
15 avril 1687.
490. Marie-Magdelaine de Callonne, veuve d'Ignace-
Frangois Vanrode, testa le 27 septembre 1685. —
_ Elle donne à damoiselle Marie-Magdelaine Berlette
une médalle d'or de Nostre Dame de Cambray. Item,
elle donne une juppe de brocard verd pleine de fleurs
blanches pour enestre fait un devant d’autel pour servir
à celuy de Nostre Dame de Bon Secours en ladite
église de S. Brixe. — 8 octobre 1685.
491. Magdelaine Mullart testa le 21 octobre 1685.
— Je donne et légue 4 mademoiselle la veuve du pro-
cureur du Saulchoit un pot couvert d'argent. Item, à
Péronne Canivet un petit bénitoir d'argent avecq
l'asperge. À mademoiselle Marie-Magdelaine Lambert,
ma Légente des Saincts: avec le Boucquet sacré du
P. Boucher. A la maistresse du logis où je décéderay,
je donne mon petit cabinet de bois d’escrinerie avec les
images y estantes. — 4 janvier 1686.
492. Marie Wynts testa le 3 avril 1686. — A Phi-
lippe de Courtray, je luy donne un bassin, une
fouhière (1), un petit coffre à faire ses aisemens (2). —
8 avril 1686.
493. Marc Damien, veuf de Bartholomine Brancart,
testa le 17 avril 1686. — Je veux que dessus mon
tombeau il y soit posé une grande croix, comme celle
(1) C'est, selon Hécart, une chauffrette, un foyer porta ti. Godefroy
le traduit par réchaud.
(2) C'est sans doute une chaise-percée.
— 172 —
qui est devant le portail de l'église S. Nicaise. Et
comme ordinairement entre le bracage on met des
planches pour remplir les espaces vuides, je veux
qu elles soient remplies de bois de la mesme grosseur
que les travers, et qu'il y soit peint l’image de S. Marc
Evangéliste au droit costé, et S. Barthélemie à gauche,
avec cette escriteau : Chrestiens qui par icy passez,
priez pour les trespasséz Marc Damien et Bartholomine
Brancart. — 19 décembre 1690. |
494. Benoît Perdu, médecin, testa le 27 août 1689.
— On portera aux pauvres Clarisses de Tournay la
somme de quinze florins une fois, à condition de faire
faire cent disciplines par leur communauté à mon
intention, contant chacque discipline à trois patars.
— 7 juillet 1694.
495. Catherine Hocquet, veuve de Georges du Gar-
din, testa le 9 décembre 1689. — J’ordonne que soit
fait une paire de chandeliers d'argent pour estre mise
aux jours solemnels sur le grand autel de ladite église
S. Jacques, et qu'ils soient faits pour suivre avec pro-
portion les deux aultres paires qu'on a donné cy-devant.
496. Adrienne-Catherine Grenu, fille d'Antoine et
de Laurence Delmotte, testa le 12 mars 1691. — A
ma nièce Marie-Adrienne Quarré, fille de ma sœur
Jeanne, je donne un crucifix d'argent, avec une posture
représentante la Vierge Marie, avecq leur respectif
piétement d'argent, ensamble ma scribanne, qui sont
des pièces d’antiquité. — 18 mai 1691.
497. Charles-Ignace Demaine et Marie Malfait, sa
femme, testèrent le 11 avril 1691. — Venant à la dis-
position de nos biens temporels, nous donnons à
François van Eeden, nostre fils et beau fils, un tableau
représentant un butor et un herron, un autre repré-
sentant un Bachus pressant le roisin, et un autre où
En ——— —— —-
— 173 —
sont dépeints les Cincq sens de nature. Item, à nostre
fils François-Joseph, nous luy donnons un tableau quy
représente deux petits enffants nuds faisant des bouil-
lons, un autre quy représente aussy deux petits enffants
nuds dont l'un a les yeux bendéz, ledit tableau estant
environné de festons de fleurs, et un autre tableau quy
est le portrait de monsieur Charles Duhot, chanoine de
la cathédralle de Tournay, nostre grand oncle. Item,
4 nostre fille Marie-Catherine, nous donnons un tableau
représentant une Cuisine où il y a un quartier de
mouton dépeint, et un autre représentant un lièvre
pendu à un arbre. Item, nous donnons à nostre fille
Marie Jeanne un tableau des meures renversées par la
rupture d'une escuelle de galère; item, un autre repré-
sentant la Vierge tenant son Enfant Jésus entre ses
bras, avecq festons de fleurs alentour. — 12 août 1709.
498. Maître Claude-François Franeau, prêtre, curé
de S. Nicolas du Bruille, testa le 29 juin 1691. — Je
laisse mon corps à la terre dont il est issu, pour estre
inhumé en laditte église de S. Nicolas, entre les deux
pasteurs derniers terminéz. Je donne à Henry Fra-
neau, mon oncle, ma Légente des Saints. Item, à
Antoine Franeau, fils dudit Henry, mon cousin, je lui
donne une petite sallière, une culière et une fourchette
d'argent. Je donne mon Bréviaire nouveau en quattre
parties à mon cousin Guillaume Baclan, fils d’Adrien
et de Liévine Chastelet. Je donne à monsieur Cachoir
deux tableaux esgaux de Nostre Seigneur et de Nostre
Dame ; et à monsieur André, un pourtray du Sauveur
et un de S. Magdelaine ou Pélagie. — 11 août 1691.
499. Adrienne-Lambert Morel Tangry, baronne
douairiére de Feur, testa le 17 décembre 1691. — Je
laisse mon corps à la terre d'où il procède, élisant ma
sépulture dans le cœur de l’église de Haultrive, ordon-
— 174 —
nant que soit mis sur ma sépulture une pierre de
marbre noir avecq un épitaphe de ma descente, adjous-
tant à la fin que je suis la dernière de ma famille. —
26 octobre 1694. |
500. Hugues Deschamps, prêtre, testa le 1° février
1692. — Je donne à mon nepveu l'Opérateur ma petite
scribante quy est sur ma table, et le livre intitulé Gui-
chardin Histoire générale des Pays Bas. Je donne à
Marie-Elisabeth mon coffre et mon chiflot (1) d'argent.
Je donne à Marie-Jacqueline mon bénitoir d'argent et
la Vie des Saincts. Je donne à mon beau frère, Pierre
Lehon, le Roy d’Espaigne et mon crucifix. Je donne
au docteur Cosses, mon cousin, les portraits de feu
monsieur maistre Adrien Driscart, pasteur de Nostre
Dame, et son père. — 5 juin 1697.
501. Agnès Wéry, native de Condé, testa le 5 décem-
bre 1692. — Je donne 4 celluy ou celle quy aura soing
(comme jay eu jusques à présent) d’orner et accom-
moder la Nostre Dame tenant son Jésus entre ses
bras, en entrant dans ladite église de S. Quentin à
gauche, une fois trois florins, en laissant à ladite
Nostre Dame sa couronne d'argent avecq tous les orne-
mens à ce nécessaires. — 15 décembre 1692.
502. Nicolas Sourdeau testa le 14 janvier 1693. —
Je donne aux religieuses Clarisses de cette ville une
paire de chandeliers d'argent relevé en bosse, pour
estre mise à costé du Très Vénérable Saint Sacrement,
lorsqu'il sera exposé en leur église.
003. Jossine-Anne Planchon testa le 2 novembre
1693. — Je veux et ordonne que, sur le lieu de ma
sépulture (aux Dominicains) soit posé une pierre de
marbre de nœuf carreaux, mesme au cas de mort par
(1) Sifflet.
a es ay
— 175 —
contagion, voulant pour le moins en ce cas que l'on
pose une partie de mes os audit lieu par moy choisy
pour ma sépulture. Item, je veux et ordonne que l'on
fasse une nouvelle chaise prédicatoire dans l'église des
Péres Dominicains de cette ville, pour laquelle je veux
que soit compté et donné ausdits Péres la somme de
six cens florins. Item, je donne ausdits Péres Carmes
la somme de deux cens florins une fois pour estre
emploiée 4 une cloche sur laquelle sera gravée mon
nom en qualité de donatrice, qui sera posée dans le
clocher de leur église. Item, je donne à monsieur
Antoine Le Blon, grand procureur de cette ville de
Tournay, une salière d'argent que j'ay, provenant de
l'empereur Charles Quint. — 9 décembre 1693.
504. Joraine de Reuse, veuve de Pierre Gaillet,
testa le 17 novembre 1693. — Elle donne à Albert
Monnier et Dorothée sa femme, scavoir audit Monnier
un tableau qui représente la Naissance de l'Enfant
Jésus, et à sadite femme deux tableaux, scavoir un
. représentant son pourtray, et l’autre la Vierge et
S. Joseph. Elle donne au sieur Louis Grau un tableau
ayant le bor doré, représentant l'Assomption de la
Vierge, et un grand plat de galère doré. — 23 novem-
bre 1693.
009. Jeanne de Succa testa le 20 mai 1694. — Je
donne au sindicq des Pères Capucins de cette ville la
somme de mil florins pour l’advancement du chœur de
leur église. — 24 mai 1694.
506. Marie-Magdelaine Vanderghinst, veuve d'Hu-
bert Caudron, testa le 25 juin 1694. — Je donne pour
la décoration des chapelles de S. Jean Baptiste et de
S. Hubert audit hospital de le Plancque tous les cuirs
doréz quy se trouveront deans ma maison mortuaire,
avec mon crucifie d'argent et les garnitures en dépen-
— 176 —
dantes, 4 condition bien expresse que lesdits cuirs
doréz, non plus que ledit crucifie, ne pourront estre
employéz à d'autre usage quès dites deux chapelles.
Je donne à Elisabeth, femme à Philippe Le Fébure,
mon facteur à Lille, mon tableau de la Flagellation en
bosse. — 14 juillet 1694.
507. Adrienne Willens testa le 27 août 1694. — At
déclaré donner à Pierre de Ridders sa Légente des
Saincts, composé par le R. P. Ribba de Neyra (sic),
jésuiste, in magno folio, afin qu'il prie Dieu pour son
âme. — 4 septembre 1694.
508. Jean Baptiste Petit, bachelier ès lois et notaire,
testa le 11 novembre 1694. — Je donne à Nostre
Dame de Tongre, dont son image est à la paroisse de
S. Jacques, le colier d'or antique garny de pierreries,
tel qu'il est en ma maison mortuaire, lequel sera atta-
ché et mit au col de ladite image tous les dimanches
et grands festes de l'année, aussy ma belle bague à
sept diamant à son plus grand ornement et à la plus
grande gloire de Dieu. Aussy je donne treize tableaux |
représentans Nostre Seigneur et les douze Apostres aux
susdits RR. PP. Carmes, pour estre mis dans leur
église. Aussy je donne le tableau où est représenté la
Vierge et le Petit Jésus avec le S. Esprit, S. Joseph
et une Vierge auprès du Petit Jésus, aux susdits
RR. PP. Capucins, pièce sur bois et antique. Item,
je lègue et donne au fils aisné de mon frère Jaspard
Petit, ma cappotte de drap doublé de bleu, ayant du
velour aux manches, et garny d'un galon d'or; aussy
un tableau où est représenté Nostre Seigneur au Jardin
des olives, où il y a un ange et Judas avecq des satel-
lites, c'est une nuit; un autre tableau avec un vitre,
où est représenté Nostre Seigneur sur la croix avec
deux anges quy reçoivent son sang, le tout fait à la
— 177 —
plume sur du velin, et mis en quadre travaillé; finalle-
ment, le tableau où est représenté une bataille d'im-
potens et mendians, avec trois autres, un à quadre de
bois d’ébène représentant Neptune caressant sa maîtresse
et un favory la sienne, un à quadre doré représentant
Sodome, Lot et ses filles, et le troizième représentant
un chat qui prend un poulet ou oiseau en présence de
de ses petits allarméz, et une assiette d'argent presque
toute dorée à huict coings; et un vieu livre intitulé
Propriélaires des choses (1). Item, je lègue et donne à
Pierre-Erasme, mon nepveu, second fils de mon frère
Jaspard, mon grand tapis de Turquy, fait à petit
careau de toutes sortes de couleurs. Item, je légue et
donne à Marie-Jeanne Petit, femme à Michel-Francois
Hugues, appotiquaire, ma niepce, une tasse d'argent
avec deux anses, travaillé dehors et dedans, une petite
escuelle d'argent travaillé partout par des enfoncemens
en forme de canaux, ayant son fond travaillé en relief,
deux fourchettes et deux culières d'argent, aussy tous
les anticailles de mer, si comme la scie, l'estoille, le
remora ou caméléon, l'œuf d’austreche et les noix
d’Indes, avec le pied d’élant, une grosse corne de teste,
et un petit tableau où il y a un homme tenant un ver
de vin en main, riant estrangement, où y est escript :
Nous sommes à deux. Item, je lègue et donne à la
femme de l'appotiquaire Prévost un grand tableau où
est représenté Mercure avec diverses damoiselles gar-
nyes de boucquets de fleurs. Item, je lègue et donne au
boulanger vis-à-vis le pont du vieu chasteau un tableau
où est représenté un boureau qui présente la teste de
(1) Sous le titre de De proprietatibus rerum, Barthélemi l'Anglais,
dit de Glanville composa vers le milieu du XIII¢ siècle une Encyclo-
pédie latine, qui fut traduite par Jean Corbichon au siècle suivant.
ANNALES. IV. 12
— DR —
S. Jean dans un plat, et deux femmes. Item, je légue
et donne 4 monsieur de Guide, advocat, le tableau ot
est représenté Néron avec sa court regardant mourir
Senecq le pied en l'eaue. Item, je lègue et donne au
cœur de l’église de l'abbaye de Chisoing un tableau
représentant le Bon Dieu au sépulcre, et audessus un
ange bras ouvert et yeux au ciel, mis dans un beau
quadre travaillé et doré. Item, je prie monsieur de La
Hamayde, l'aisné, d’aggréer un tableau où est repré-
senté Judich ayant coupé la teste 4 Holofernes, venant
de la vendue de feu grand vicaire Fleurent, ou la pièce
de Brugle, plus long que hault, ayant plusieurs figures,
venant de la vendue du sieur Berthe, à son choix. Je
luy donne encore un petit tableau à huict coings,
venant de la vendue de madame de Libert, où il y a
un moine ou hermite lisant devant un crucifix, avec
une ville dérière luy; aussy un autre petit tableau
représentant une teste seul, venant de la vendue du
sieur Coppin; item, une petite caisse en forme de livre
avec des clouans d'argent, et dedans deux petites
miniatures, l’une représentant une dame et l’autre un
ange, peints sur cuivre rouge ou métail; encore, une
urne antique trouvé dans les ouvrages de la citadelle,
d'une matière brune. — 27 novembre 1694.
509. Jean de le Croix et Marie Hardy, sa femme,
testèrent conjointement le 9 mars 1695. — Comme
nous avons remarqué que l’église dudit Teintenie est
fort petite pour le grand nombre de paroissiens, nous
voulons et ordonnons que les premiers nœf cens florins,
à provenir des revenus de nos biens, soient employéz
pour augmenter et grandir ladite église d’une chapelle
à l'honneur de S. Jean-Baptiste, conformément à la
chapelle qui est à droite de ladite église, priant mon-
sieur le prélat de S. Martin de vouloir céder son fond
— 179 —
dit de S. Amand tenant au cimetière. — 13 juin
1696.
510. JeanneCambier, veuvede Michel Vanscoonhove,
testa le 19 octobre 1695. — Je donne a ma fille Louise
une bague ronde, en forme de rose; et à Sébastienne
Ladan, sa fille, je luy donne pour mémoire un S. Esprit
de diamans. — 16 décembre 1697.
511. Catherine du Mortier, veuve de Jacques La
Haise, testa le 16 octobre 1697. — Je donne une
lampe d'argent, de cincquante florins, pour estre mis
devant l'autel de Nostre Dame de Halle dans la paroisse
de S. Quentin de cette ville. — 5 décembre 1698.
512. Adrien-Lamoral Jacquerye, greffier en chef de
la ville, testa le 29 juillet 1698. — Je veu qu'il me
soit dressé en ladite chapelle dudit Bon Secours (à
Nostre Dame), outre une pierre sépulcrale, un épi-
taphe de marbre de la valeur au moins de quatre cens
florins, qui sera posé dans un lieu convenable. —
11 janvier 1706. |
513. Pierre Le Fébue, fils de Pierre et de Marie
Scorion, testa le 3 décembre 1698. — Inventaire de
mes argenteries qui seront parties selon le contenu
dans mon testament : un bassin et l'esguière; une
grande salière dorée ; une autre grande ; deux assiettes,
une dorée et une autre sans dorure; une paire de chan-
deliers et deux émouchettes ; deux escuelles, l'une avec
couverte et l’autre sans couverte; deux moutardiers et
un petit goblé à pannade; une grande culière pour la
souppe ; une douzaine de culières et fourchettes, et une
douzaine de couteaux à manches d'argent; un réchau
d'argent ; deux boittes à poudre pour la toillette, avec
une petite boitte à mouches; deux petits flacons d'ar-
gent; une montre; item, une demie douzaine de cuil-
lières et fourchettes à la vieille mode; encore une
— 180 —
petite culière; une petite table et une tabacquiére
d'argent avec mon chiffre; une hochette d'or avec une
chaisne d'or; un benoitier et un petit Christ d'argent
sur une petite croix d’ébéne.
XVIII® SIÈCLE.
014. Elisabeth Vandermeulen, veuve de Robert Sco-
rion, testa le 29 janvier 1701. — Je donne et lègue
une lampe d’argent, pesante entre six et sept onces,
à ladite église S. Jacques, pour estre posée devant
l'image du Bon Dieu aux saints fonts de baptesme.
Item, je donne et légue à Nostre Dame de Bonsecours
à Péruwéz une couronne d'argent à la discrétion de
mes exécuteurs. — 21 mars 1701.
515. Catherine Le Grand, femme d’Hubert Feutré,
. testa le 11 novembre 170]. — Donnant à l'église de
la Magdelaine deux cens florins, laquelle somme
sera employé à l’avancement d'un tabernacle pour y
reposer le Vénérable Saint Sacrement. — 5 novembre
1706.
916. Marie-Anne Thiéfries testa le 11 avril 1703.
— Elle donne et légatte à damoiselle Marie-Antoinette
Le Cappellier, fille du seigneur de Flesquiéres, son
grand miroir bordé d’escaille tortue, un étuy composé
de cuilliére, fourchette d'argent et un couteau avec le
manche d'argent.
517. Catherine-Agnés de Maulde, dame de Condette,
testa le 10 juillet 1703. — Je déclare de donner à mon
petit fils Jean-Baptiste-Lamorald de Maulde ma toil-
lette de velour rouge avec le miroir, l'étuy et la platte
à fleur d'or, mon bassin et esguierre d'argent, une
escuelle d’argent avec la couverte, mes deux boittes
d’argent, une petite salierre d'argent avec mes armes,
un sucrier, un goblet et une couple de chandeliers
— 182 —
d'argent travaillé sur le bord et gravé de mes armes de
Maulde, deux bagues de diamans pour mettre aux
doigts. — 26 septembre 1703.
018. Jeanne-Marguerite Zivert, femme de Charles
de Lamprel, testa le 26 décembre 1703. — Je donne
et légate à Jeanne-Thérèse-Antoinette Zivert mon petit
coffre garny de cocquille de perle et mon coulier de
perle; et à ma sœur Marie-Barbe Zivert, mon coffre
couvert de velour rouge; item, à mon oncle Ignace-
François Baclan, prebtre, chanoine de Renaix, un pot
de fine pourcelaine couverte d'argent. Donnant et léga-
tant à mondit oncle Ignace-Francois Baclan un livre
écrit en lettre gothique, contenant plusieurs offices avec
des praintes (1). — 31 décembre 1703.
519. Marie-Anne Dupret testa le 7 mai 1704. — Je
donne à ladite église S. Brixe cent florins de vingt
pattars chacun, que je veux qu'ils soient employéz pour
horner et embellir l'autel de derrière le cœur de ladite
église, et les images de la Deschente de la croix quy
sont audessus du mesme autel. — 18 février 1710.
020. François Lasne, dit Desnoyers, testa le 10 juil-
let 1704. — Je donne à monsieur Potier, clercq de la
paroisse de Nostre Dame, un tableau représentant la
Sainte Vierge au pied de la croix; au sieur Darman-
ville, secrétaire de Monseigneur, un tableau représen-
tant S. l'rançois, mon patron. Item, je donne à mon-
sieur du Breucq, trésorier de la chancellerie de
Tournay, Nostre Seigneur en croix, de la main de
monsieur Van Osse, et une pièce de tapisserie, Histoire
de Melqui Sedec (sic). — 13 avril 1709.
(1) Le sens attribué 4 ce mot par Roquefort ne peut avoir ici aucune
signification. Godefroy, de son côté, l'interprète par empreintes, qui ne
semble pas non plus s'appliquer à notre texte.
— 183 —
021. Maître Jean Le Ricq, prêtre, chanoine de
Messines, testa le 30 octobre 1705. — Il donne
à Catherine Le Ricq, sa sœur et veuve de Jean Far-
del, une piéce de tapisserie qui couvre présentement
la porte de sa sallette, son escribanne d’escailles tor-
tues, la tapisserie de toille d’Anghien rouge; et a
Marie-Joseph Fardelle, sa niéce, sa boette d’argent et
les trois piéces de vieille tapisserie qui sont dans ses
chambres. A Marie-Jeanne Le Ricq, femme du sieur
Ceuninck, sa sœur, 11 donne son grand miroir au cadre
de cuivre doré, avec sa grande table d’escaille tortue;
à Louis Ceuninck, son neveu, sa montre d'argent la
plus unie;et à Marie-Albertine Ceuninck, il donne une
petite boette à mouches d'argent un peu travaillé. A
Jean Le Ricq, son neveu et fillœul, il donne sa montre
d'argent un peu gravée. Il veut que la couverture de sa
montre d'or serve à fabriquer un cœur d'or autant beau,
grand et pesant qu'il se pourra, lequel il offre, du
meilleur de son âme, en présent perpétuel pour estre
apposé à la grande remontrance de l'église du Noviciat
des RR. PP. Jésuistes de cette ville. — 6 septembre
1706.
522. Jean Declerfay, fils de feu Jean, testa le
17 décembre 1705. — Pour récréation, je donne aux
RR. PP. Capucins cent carpes de portion valable six
patars chacune. Item, pour les RR. PP. Capucins de
la résidence de Condé, je leur donne pour récréation
cincquante carpes de portion valable six patars cha-
cune. — 4 janvier 1706.
523. Guillaume-Procope de F lines, prêtre, chape-
lain de la paroisse S. Piat, testa le 2 avril 1706.— Je
donne la somme de six cens florins une fois, pour estre
emploié & remplacer le capitale de pareille somme
donnée par une fondation du sieur pasteur Mathias
— 184 —
Seillier à l'église de S. Piat, lequel capital a esté
emploié pour faire le busque d'argent de S. Piat à la
solemnité de son jubilé qui fut en l'an mil six cens
nonante neuf; ce qu'il fut fait alors par ce qu'il man-
quoit cette somme pour faire ledit busque d’argent, et
que d’ailleurs on croioit ne devoir point négliger les
présens trés considérables que le zéle de quelques per-
sonnes offroit pour cet ouvrage. Je donne à ma niepce
Marie-Anne de Flines mon prie-dieu avec l'image en
sculpture du crucifix qui est audessus dudit prie-dieu.
— 26 juin 1709.
524. Adrienne-Marguerite Haugoubart, veuve de
Pierre de Surmont, et Marie-Marguerite de Surmont,
sa fille, testèrent le 14 mars 1707. — Nous choisissons
nos sépultures en l’église de S. Brixe, au cœur de
ladite église près des cantuairs, où nous voulons que
soit dressée sur la muraille la plus voisine et la mieux
exposée à la veue des fidèles, un épitaphe de marbre,
semblable ou aprochant celuy de mademoiselle Landas,
sur lequel seront escrits les fondations que nous aurons
faites concernant les messes et petites vespres des
Morts. — 16 janvier 1716.
025. Pierre Leman, prêtre, ancien curé d’Hollain et
directeur de l'hôpital S. François dit Montifaux, testa
le 28 juin 1708. — Je donne à monsieur Le Clercq,
pasteur de la Magdelaine, un livre qui porte pour titre
Instructio ad parochos, composé par Géry l'Espagnol.
— 3 décembre 1717.
526. Nicolas Marissal, hautelisseur, testa le 17 sep-
tembre 1708. — I] donne 4 Catherine Meurisse une
grande couppe d’argent venant des cannoniers lorsqu'il
a esté Roy du Serment, pesant vingt un 4 vingt deux
onces. — 28 septembre 1708.
527. Laurence Delevigne, veuve de Pierre Cau-
—$ —— —
1
— 185 —
chefer, testa le 22 octobre 1710. — A sa nièce Héleine
Delevigne, fille de son frére Roland, elle luy donne
une garderobbe de bois de noyer avec les fayances quy
sont dessus, et celles quy sont dessus la cheminée; plus
elle luy donne encore un grand miroir, un ménager
avec dix huict assiettes de fayance, touttes d'une
parure. — 14 novembre 1710.
528. Charles Pottier, prétre, prieur des bacheliers
en théologie de l'Université de Douai, testa le 3 juin
1711. — Je donne au sieur du Clos, pasteur d'Esple-
chin, les livres suivans : Lessius, Saul, Exrex (?),
Becanus et les œuvres du sieur Jacques Marchand. —
15 juin 1712.
529. Anne-Marguerite Genevier testa le 22 août
1712. — Je charge mes héritiers de donner à ladite
paroisse S. Jacques deux pièces de tapisserie d’haute-
lisse à l'effet d’estre posé et servir à chacque costé du
grand autel les jours sollemnels, à condition que les-
dites tappisseries ne pouront estre prestéz ny servir
ailleurs; autrement je révocque ladite donation, et
jordonne à mes héritiers de les retirer et les donner à
quelque autre église. J’ordonne que la table d’autel,
que ma sceur Marie a donné et fait faire en ladite
paroisse, soit blanchie et doré d’or matte, 4 condition
qu'elle ne poura estre tendue en aucune manière que ce
soit, et que les esglisseurs et margueliers devront de ce
répondre. — 13 janvier 1713.
530. Marie-Magdelaine Taffin testa le 31 décembre
1712. — J’ordonne auxdits RR. PP. Dominicains dix
huict florins annuellement à perpétuité à prendre sur
le loyer de la plus petite maison gisante derriére leur
jardin en la Rocq de Saint Nicaise, pour chanter un
obit annuel avecq prose et comendas, sonnants les clo-
ches le jour auparavant et pendant la prose, avecq un
— 186 —
tombeau à quattre chandeilles sur la pierre sépulcrale,
et quattre à l’autel, pour le repos de mon âme. —
12 novembre 1714.
O31. Guillaume André, prêtre et chapelain en
l'église S. Quentin, testa le 10 février 1713. — I] laisse
son corps à la terre d'où il est issu, pour estre inhumé
en ladite église paroissialle de S. Quentin, vis-à-vis
de l'ancien autel de S. Sébastien. Il donne à ladite
paroisse un tableau représentant Dieu en croix, comme
aussy deux tableaux représentant les faces du Seigneur
et de la Vierge, pour estre placés en la chapelle de
Nostre Dame de Halle. Il donne un Agnus Dei, en
forme de reliquaire avec une croix d'or audessus,
contenant de la Sainte Croix, à maistre Bruno-Fran-
çois Le Ricq, prêtre, son neveu. Il donne au couvent
des religieuses Célestines une paire de tableaux repré-
sentant aussy les faces de Dieu et de la Vierge. —
20 février 1713.
032. Catherine de May, fille de feu Gilles, testa le
16 mars 1713. — Je donne à Marie-Jeanne Rigau,
femme audit Daniel Vanhove, mon cabinet et sa
garniture consistant en images, petits tableaux et
jolitées (1). — 20 septembre 1720.
533. — François Pottier, fils de François et
d’Elisabeth Ponchau, baptisé en la paroisse Nostre
Dame le 21 novembre 1640, prêtre le 5 juin 1667,
clercq le 22 mai 1676, testa le 1° avril 1713. — Je
donne mes surplis à ladite Adoration de Jésus à
S. Jean, pour servir aux adorateurs pendant les heures
de leurs adorations. — 1] décembre 1713.
534. Catherine du Fay testa le 5 avril 1713. —
(1) Hécart traduit ce mot par menus ouvrages propres au
ménage.
— 187 —
Elle donne et lègue aux PP. Capucins de cette ville,
en avancement de la table d’autel du chœur de leur
église, la somme de quinze cens florins une fois. Elle
donne aux Ursulines de cette ville sa barriére de dia-
mans pour estre applicquéz dans un rond allentour du
Bon Dieu dans la remontrance. Elle donne aux reli-
gieuses Carmélites de cetteditte ville sa croix de dia-
mans et les deux boutons aussy de diamans pour
applicquer à l'honneur de Dieu comme dessus. Item,
elle donne au couvent de l'abbaye des Prés Prochains
son colier de perle pour la décoration du Saint Sacre-
ment. — 12 juillet 1713.
535. Robert-Ignace Tordreau, seigneur de Crupilly,
testa le 8 août 1713. — Je donne à maistre Houzé,
prestre et curé du village de Froyenne, ma montre. Je
donne aussy au sieur Hattu de Cordes ma belle bague
de diamans, mon épée d'argent et un fusil à choisir par
lui entre ceux qui m'appartiennent. — 6 septembre
1713.
536. Jeanne Errembault, veuve de Laurent Del-
fosse, écuyer, seigneur de Marquais, testa le 19 sep-
tembre 1713. — Ordonne qu'il sera fait un épitaphe
de marbre en la manière que l'on est convenu avec
N. Baisieux, sculteur de cette ville. Veut aussy que le
sieur du Marquais, son fils, ait deux boettes d'argent
de toilette, dont la façon est ordonnée à Haghe,
orphèvre. — 22 septembre 1713.
037. Edouard Louis de Felizot, écuyer, seigneur
de la Tour, testa le 15 février 1714, — Je donne à la
dame d’Estiembecq, ma belle sœur, le lict garny de la
chambre où ellecouche, avecq la tapisserie de carpette,
et six chesses de cuir bouillie, et la peinture de dessus
la cheminée de laditte chambre, qui est une Susanne
qui se baigne. Je donne à Marie-Catherine de Landas,
— 188 —
ma belle sceur, la tapisserie de verdure pendant 4 ma
salle. —- 30 août 1715.
538. Sébastienne Saget, veuve d'Antoine Harart,
testa le 17 avril 1714. — Elle donne et légate à Fran-
çoise-Louise Hazart, sa fille, vingt cincq livres de gros
pour estre emploié à une croix de diaman à lacapucine,
et ce pour les bons services qu'elle luy a rendu.
23 mai 1714.
539. Luc Duquesne, prêtre, chapelain des hautes
formes, testa le 15 décembre 1715. — J’ordonne que
soit fait une couverture de piliers aux carolles (de la
cathédrale) en marbres, ordonnant pour cet effet estre
payéz huit cent florins. — 4 février 1726.
940. Denis de Madre, écuyer, seigneur du Fay, et
Jeanne-Françoise de la Hamaide, testérent le 6 avril
1717. — Nous laissons nos corps à la terre dont ils
sont issus; nous choisissons nostre sépulture à l'église
paroissialle de Cobrieux, à la chapelle de S. Amand.
Nous donnons à Denis-François-Joseph de Madre le
plat et l'éguière d'argent, et la monstre d'argent, et
l'espée d'argent. Plus nous donnons encore un miroir
à quadre doré. Et à Marie-Jeanne-Françoise de Madre
nous donnons les deux grandes boettes d'argent, comme
aussy l’escribane noire d’ébéne, comme aussy deux
chandeliers d'argent, scavoir l'un à platine à manche
d'argent, et un quarré avec une émouchette aussy
d'argent, et la galère avec un pied et deux oreilles
d'argent, et le couillier de perles, avec les deux boettes
ouvrage d'Allemagne. — 5 novembre 1721.
541. Robert Dugardin testa le 30 avril 1717. —- Je
donne et lègue à monsieur Baclan, fils de l'avocat de
ce nom, le tableau représentant S. Jérosme, avecq son
cadre doré ; à monsieur Jean-Baptiste Mondet, la couple
de chandelier d'argent, à l'usage courant, avecq son
RS "EE mg - aw |
— 189 —
émouchette; 4 mademoiselle Scorion la dévote, notre
sœure, le tableau représentant Jésus crucifié, ou l’une
des petites scribanes de cuivre doré ; à monsieur Scorion,
bailly des Etats, le tableau représentant la Trompette ;
à mademoiselle La Plomerye, sa fille, la table hollan-
doise de la seconde salle; à son frère l’abbé, l'estuye
appellé communément le cabaret. — 29 octobre 1717.
042. Jean-Baptiste Vansommere, tailleur, testa le
oO mai 1718. — Déclare pour héritier universel Claude-
François Vansommere, son fils, voulant et entendant
que les deux chandeliers d'argent, une monstre de
poche, une hochette avec sa chaine d'argent, une paire
de boutons d'or, deux cannes de roseaux et leurs pommes
d'argent, un pot de cristal couvert d'argent, un petit
pot couvert d'argent, une petite tasse aussy d'argent,
une bague d’or garnie d’un diaman, une paire de boucle
d'argent, une bague d'or ronde, deux pendants d'oreilles
d'or, deux paires de boutons de culotte d'argent soient
gardéz et conservéz sans pouvoir estre vendus. —e
16 mai 1718.
043. Marie-Philippine-Huberte de la Grange de
Nédonchel, dame de Froyennes, veuve de Jean Hein-
derycx, testa le 12 octobre 1718. — Elle donne a
l'église paroissialle de Froyennes son grand crucifix
garny d'argent, ordonnant à ses exécuteurs testamen-
taires de le faire mettre és mains du sieur pasteur de
ladite église pour servir sur le grand autel d'icelle. —
28 août 1721.
544. Marie-Françoise Delcroix, fille de feu Arnould,
testa le 11 mars 1719. — Mon corps je veu qu'il soit
inhumé et enterré en l’église S. Brixe, vis-à-vis l'image
de Nostre Dame dit Sept Douleurs, où je veu que me
soit dit et célébré un service appellé Petit laboureur,
mon corps présent si faire se peut. — 21 avril 1719.
— 190 —
545. Simon-Joseph du Mortier, prêtre, licencié ès
lois, testa le 19 juin 1719. — Je donne aux sieur et
damoiselle Richard, chez qui je demeure, ma monstre
et mon réchaud et tayer d'argent. — 23 juin 1719.
546. Marie-Gabrielle Poupé, fille de feu Jean-Bap-
tiste, testa le 9 juillet 1719. — Je donne au couvent
des Carmélites, pour l’ornement du Vénérable Saint
Sacrement, mon coulié de fines perles et mes boucles
d'oreilles garnies de diamans. Je donne aux religieuses
de S. Jean-Baptiste dit Delplancque, en cette ville,
mon meilleur habit de damas, ma croix de diamant et
ma bague à sept diamans, et deux tabliers brodéz, pour
l’embélissement de leur chapelle. — 4 septembre 1719.
547. Gilles de Walle, prêtre, chapelain des hautes
formes, testa le 14 juillet 1719. — Il donne à la
paroisse de Notre Dame ses chasubles blanche, rouge
et verde, et une aube, pour sen servir à la messe de
six heures qu'il veut estre dite et célébrée en ladite
“paroisse tous les dimanches à perpétuité. Il donne a
la trésorie de la cathédrale, à l'usage de la chapelle
de S. Gilles, une chasuble de damas blan, une rouge
fleuragée et une aube. Il donne à Gilles de Beaucamps,
son neveu, ses orgues, son clavecin, un benoitier d'ar-
gent, une petite couple de chandelier, une émouchette
et porte-mouchette, le tout d’argent. — 6 septembre
1719.
548. Guillaume F'lincon testa le 29 septembre 1719.
— Je donne a Philippe-Simon Fincon, mon cousin,
le tableau qui est audessus de la cheminée de la sal-
lette, représentant la bataille de S. Jacques. —
6 juin 1721.
549. Marie-Catherine Dorothée Vanderheuyr testa
le 19 janvier 1720. — Je donne et lègue aux reli-
gieuses Clarisses de cette ville mes deux chandeliers
— 191 —
d'argent pour ornement de leur église; je leur donne
aussy mon prie-dieu dans l'état qu'il est, sans que l’on
en puisse dispenser une seule pièce. — 3 novembre
1723.
550. Hélène Bonnet, femme de Joseph de Bève,
testa le 2 août 1720. — Elle donne à Marie-Michelle-
Thérèse Bonnet, femme à Nicolas Plancque, un pot
bleu couvert d'argent, sur laquelle couverture il est
gravé S. Sébastien. — 13 septembre 1720.
551. Pierre Save, conseiller au Parlement de Flan-
dres, testa le 5 décembre 1720. — Je donne et lègue
aux RR. PP. Dominicains de Tournay une paire de
brasselets composée de petites perles fines, contenant
cent vingt sept, pour estre employéz à l’ornement et
décoration de Nostre Dame du Rosaire. Item, je leur
donne et légue quatre aulnes d'une étoffe cerise à fleurs .
d’or et d'argent, pour en faire une escharpe pour porter
le Saint Sacrement ou pour donner la bénédiction. Je
donne à l'église d'Hellesmes, près d'Hornain dans la
chatellenie de Bouchain, cincq aulnes et demie d'étoffe
bleue, rayée d'argent tant en dedans que dehors, pour
en estre fait une escharpe à l'usage que dessus et un
‘voile de calice. Je donne à mon confrère le conseiller
Coppin mon encrier de chagrin, garny d'argent tant en
dedens que dehors, avec une demie douzaine de tasses
et souscoupes. Je donne et lègue au sieur Robert-
François Maloteau, greffier héréditaire du baillage de
Tournay et Tournésis, mon bassin d'argent à raser
avec la boette à savonnettes aussy d'argent. Je donne
à monsieur d’Ennetiéres d’Auberméz, chevalier d’hon-
neur au Parlement de Flandres, six de mes belles
tasses à thé ou à caffé, avec les six petites culières
d'argent. Je donne à Pierre-François Lamosnier mon
Dictionnaire historique de Moréri, avec la Description
— 192 —
des Pays-Bas de Guychardin. Je donne à maistre Jean-
Francois Lamosnier, avocat postulant au Grand Con-
seil de Malines, les livres suivans : la Coufume du
baillage de Tournay avec le procès-verbal pour l'omo-
logation ; les Arrets de monsieur Dufief, luy conseillant
de choisir plutot ceux qui ne sont pas reliéz, estans
copiéz sur l'original et contenant les Arrets du Conseil
d'Etat à Brucelles; les Arrêts de monsieur Cuvelter ;
ceux de monsieur Grispere; le Commentaire sur les
Coutumes d'Artois, par monsieur Desmazures, en cincq
volumes; Arrets du Parlement de Flandre, rédigéz par
feu monsieur le président d'Hermanville; les Arrets
recœuillis par feu monsieur le conseiller Pollet, impri-
méz ; et un livre escrit de ma main, contenant les Notes
dudit feu monsieur Pollet; le Commentaire de la Cou-
tume de Tournay, par monsieur Deflines; un livre
couvert de veau, intitulé Conférence des avocats sur
la Coutume de Tournay; monsieur Danty, De la preuve
par témoins; Privilegia nominationum Lovanienstum ;
Arrets de Chenu, avec ses cent questions; Coutumes
de Tournay, avec les Placcarts ; Essay de la rédaction
des Coutumes du baillage de Tournay; Abraham a
Wesel, De remissione mercedis ; et les Nottes que j'ay
tenu depuis que je suis conseiller, sur les Arrets rendus
au Parlement. Je donne à Moutonne, nièce à madame
Coppin, mes deux petites boittes à mouches d'argent.
— 20 décembre 1720.
092. Gabriel Deswéz, pasteur de Pottes, testa le
7 juillet 1721. — J'ordonne six cent livres une fois
pour faire une table d’autel 4 la chapelle de Notre
Dame de l'église paroissialle de Pottes, et aussy pour
un confessionale. Item, j'ordonne que toutes mes argen-
teries fussent employées à la confection d’un ciboire
pour ladite église de Pottes. — 11 septembre 1722.
— 193 —
553. Jean-Baptiste Mannier, prêtre, chapelain des
hautes formes, testa le 2 mai 1722. — Je donne à
l'église des Dames d’Avesnes, près d'Arras, mon calice
d'argent avec son étuy. Item, je donne aussy aux reli-
gieuses professes de ladite abbaye toutes les Œuvres
de Grenade qui se trouveront au jour de ma mort parmy
mes livres, avec la Perfection chrestienne en trois
volumes du P. Rodriguez, pour servir de lecture spiri-
tuelle aux jeunes demoiselles relligieuses. Je donne à
la bibliotecque du séminaire de Hénin, en la ville de
Douay, le Dictionnaire historique de Morery, et touttes
les Œutres de monsieur de Sacy. Je donne ma pendule
sonnante aux religieuses Delplancque (1).
554. Jean-François Harout testa le 6 mai 1722. —
1] donne à maître Jean Harout, prêtre, chapelain de la
Cathédrale de cette ville, son frère, son escuielle d’ar-
gent avecq sa couverte, un pot de cristalle à couverte
d'argent et deux chaises à points travailléz à l'éguille.
11 donne à Gaspard Harout, maître apotiquaire, son
frère, sa montre de poche et un pot à couverte d'argent.
Il donne à Luc Harout, aussy son frère, sa tabacquière
d'escaille de tortue garnie d'argent. — 13 mai 1722.
000.Marie-MadeleineMeuris, veuvede Jean Delhaye,
testa le 20 février 1723. — Venant au surplus de mes
biens, je veux qu'iceux soient vendus pour des deniers
contourner à faire une cloture de marbres à la chapelle
Notre Dame des Anges en l'église de la paroisse
S. Quintin, conformément et pareille à celle de Notre
Dame de Halle vis-à-vis, et de rehaulcher la table
d’autel comme celuy de la chapelle Notre Dame de
Halle, pour autant que se pourra faire. — 9 août 1723.
(1) C'était un hôpital de Tournai, qui existe encore et sert d’hospice
aux vieillards,
ANNALES. IV. 13
— 194 —
006. Vincent de Backer, imprimeur, testa le
24 juillet 1723. — Je donne à ma nièce Marie-Joseph
Rasson un benoitié d’argent en forme de teste d’ange.
— 26 janvier 1724.
007. Guillaume-Ignace Stephany, bailli de la tréso-
rerie du chapitre, testa le 23 avril 1724. — Il donne
au sieur Delmotte, prestre et bénéficier de S. Jacques
en cette ville, son beau-frére, deux tableaux dits les
Ubrecht ; et à mademoiselle Delmotte, sa belle-sceur,
quatre tableaux représentant les Quatre saisons. —
19 mai 1724. | |
598. Jean-Baptiste Hayt, prêtre, curé de S. Jean,
testa le 30 septembre 1724. — Je donne à l’église de
S. Jean ma chasuble blanche. Je donne à l'église de
Gottegnies deux chasubles rouge et violette, et un
calix à moy appartenant. — 19 juillet 1730. |
599. Gilles-Albert Goblet, prêtre, curé de S. Brice,
testa le 9 janvier 1725. — Donne à l'église d'Haussy,
où il a cy devant esté curé, la somme de trente florins
pour deux hobbes (1) dont elle a besoing.
060. Jacques-Alphonse Le Sart, écuyer, seigneur
de La Dessous, testa le 30 mai 1725. — Mon corps
sera enterré en l'église de la Madelaine, à la gauche
entre le banc des marguillers et le balustre, auprés du
corps de dame Anne-Elisabeth de La Derriére, mon
épouse, où il sera mis un marbre convenable. Il sera
donné à la paroisse de la Madelaine six cens florins
une fois pour concourir avec les autres paroissiens à
faire un lambris au cœur, et à décorer la table d’autel
et le grand Christ. Sera encore donné cent florins une
fois pour faire robes et ornements aux statues de
S. Joseph et de S. Anne qui sont à chaque costés du
(1) Hobbes veut dire cabanes. Ne s’agirait-il pas ici de confessionnaux ?
— 195 —
cœur. Je légate à maderoiselle Catherine de La Der-
riére, ma filleule, une escribanne en vernis noir de la
Chine, garnis d'argent. — 7 novembre 1725.
561. François-Roch d’Alogny de la Grois testa le
1* avril 1726. — Je supplie messieurs du Chapitre de
vouloir bien accepter le portrait de feu monseigneur
de Fénelon, archevéque de Cambray, nostre métropo-
litain ; le tableau estant beau et sa mémoire très respec-
table, je souhaiterois qu'il fut placé dans le lieu capi-
tulaire 4 costé de la porte 4 main droite en entrant,
où la place est vuide. Je donne à monsieur de Malin-
guehem mon crucifix à cadre doré, ma Magdeleine et
le portrait de monseigneur de la Salle.
562. Joachim Pottier, fils de Francois et de Fran-
coise Lespescier, testa le 4 jwilet 1726. — Je donne
au sieur Falligan de la Croix, second procureur fiscal,
une petite coupe de santé avec un Cupidon d'argent. A
mademoiselle la femme du sieur Antoine Delvigne, à
la Teste d'or, neuf couteaux à manches d'argent. A
mademoiselle Soyhier, femme au sieur Delahaye, ma
cousine, je luy donne un tableau de S. Sébastien tra-
vaillé en relief. — 23 juillet 1726.
063. Marie-Catherine Choncg testa le 13 décembre
1726. — Je donne à Marguerite Vienne, fille de Jean,
maître maréchal, un petit cabinet où il y a le portrait
de la Vierge, un Christ de bois de bendes et deux
chandeliers de cuivre. — 12 mai 1727.
564. Henry Collé, prétre et chapelain des hautes
formes, natif de Mons, testa le 16 décembre 1726. —
J'ordonne qu'il soit donné à Marie-Catherine Hostelart
un petit crucifix de bois d'ébhinne, avec une médaille
de Notre Dame de Hal. J’ordonne qu'il soit donné à
monsieur Ignace L'Hermitte, grand vicaire de la
Cathédralle de Tournay, une couple de coquille de
— 196 —
perle avec son piedement et garniture d'argent; je luy
donne aussy une canette violette de Namur avec sa
couverture d’argent.
565. Claude de Berlaymont, prêtre, curé de S. Brice,
testa le 30 décembre 1726. — On ne sonnera pour
mon trépas et funérailles que les deux petites cloches
appellées Clarette et Barbette; deux cierges sur l’autel
pendant l'office et la messe ; ma sépulture au cimetière
clos, dessous la pierre où il se fait annuellement le
reposoir 4 la Commémoration des fidels trespasséz. Je
légue au sieur Delcambre, mon vicaire, le livre de la
Morale chrétienne. Henry de la Croix, mon neveu,
chanoine de S. Géry à Cambray, aura tous les livres
que j'ay mis en dépôt chez son père, à condition qu'il
donnera à monsieur Théodore Lamelin, chanoine dudit
S. Géry, le Sermonaire entier de Bourdaloue ; il don-
nera pareillement les 3 tomes de Grotius à mon frère
le cadet. J'ay trouvé bon d’ordonner le Traitté de la
pierre en deux volumes à monsieur et à madame de
Morcourt, pour qu'ils aientchacunle leur. — 18 novem-
bre 1729.
566. Marie-Jeanne Descamps, fille de feu Thomas
et de Jacqueline Malfait, testa le 12 février 1727. —
Je donne et lègue à l’église paroissialle de S. Pierre
en cette ville deux piéces de tapisserie d’hautelise que
mon exécuteur fera fabriquer et achétera, confor-
mément 4 ma volonté et fixation de prix, la et ainsy
que je luy ay déclaré et précisé, à effet d'estre posées
et placées audessus des formes du chœur à chaque costé
du grand autel les jours solemnels, pour y servir
d'ornement à toujours, à condition et charge bien
expresse que lesdites deux pièces de tapisseries ne
pouront à jamais estre prestés et appliqués à qui et
sous prétexte que ce puisse estre, ni servir ailleurs soit
— 197 —
dehors ou dedans ladite église qu’audessus desdites
formes du chœur. — 6 août 1727.
567. Marie-Madeleine Buchart, fille de Pierre, testa
le 28 juillet 1727. — Je donne à Cécile-Joseph Taisne,
fille de Gilles-Joseph et de Marie-Marguerite Dubois,
un petit livre de prierre, de couverture rouge bordé
d'argent. — 3 octobre 1727.
568. Jeanne de La Deuze, fille de Jacques et de
Marie Liebart, testa le 1° octobre 1727. — Aux Révé-
rends Pères Augustins je donne quinze florins une fois
- pour estre employé à un ornement de l'image de
S. Joachim estant au pilliet au milieu des deux autels
de leur église. — 6 octobre 1727.
069. François de Marotte, seigneur de Lustin, testa
le 27 octobre 1727. — Il donne et légate à monsieur
Dostein, doyen de la cathédrale de Namur, sa couple
de chandelier d'argent et sa montre. Item, à l’église
paroissialle de S. Jacques en cette ville, il donne ses
cincq pièces de tapisseries d’hautelisse pour orner
ladite église aux festes solemnelles et à celle de l'Ado-
ration du Vénérable Saint Sacrement. — 23 février
1729.
970. Catherine-Françoise Dupire testa le 30 décem-
bre 1727. — Elle donne à Marie-Anne Bapaume une
boucle d'argent et sa chinture de soye, avec son man-
chon. — 12 juin 1732.
571. Philippe Wattecant, prêtre, testa le 27 mai
1728. — Je donne à la trésorie de laditte cathédralle
ma chape de moire d'or. A l'église de Chercq, ma chape
de calmanne (1). À l'église de S. Quentin en cette ville,
je donne ma chasuble blanche de moire d'argent avec
tout ce qui en dépend. Item, à l’église de S. Nicaise,
(1) Calmanne=grosse étoffe de laine a raies. (Vermesse).
— 198 —
ma chasuble violette avec tout ce qui en dépend. A
demoiselle de Surmont, ma fileule, je donne mon
poivrier d'argent. — 4 juin 1728.
572. Gilles-Joseph du Toict testa le 29 novembre
1729. — Je donne et légue 4 Philippe-Joseph, mon
fils, ma montre et mes deux tabaquières, l’une d'argent
et l'autre d'écaille tortue. — 25 janvier 1730.
73. Pierre-François Huon, prêtre, chapelain de la
paroisse S. Jacques, testa le 3 février 1730. — Je
donne à Marie-Madelaine Havez, ma filleulle, un pot
de galère couvert d'argent. Je donne à François-Feuil-
lant Capron ma montre et ma tabacquière d'argent. Je
donne à l'église paroissialle de S. Jacques cent florins
une fois pour un marche-pied du grand autel.
574. Honoré-Charles-Luc de Demuin, chanoine,
testa le 30 mai 1730. — Je donne au séminaire de
Tournay l'Explication de l'Ancien et du Nouvcau Testa-
ment selon le sens spirituel et littéral, qui consiste en
trente deux volumes in-octavo (1). — 23 mars 1738.
075. Jeanne-Agnés Delfosse, veuve de Baudry-Fran-
çois de Roisin, baron de Selles et de Rongy, testa le
29 juin 1730. — Je donne et légate à mon fils messire
Baudry-François-Nicolas de Roisin, baron de Selles
et de Rongy, une tapisserie d’hautelisse de verdure,
contenant sept pièces. — 29 novembre 1730.
516. Marie-Jeanne Vandale testa le 8 novembre
1730. — Elle donne six florins dix patars à la chapelle
de l’Agonie aux Jésuistes (2), pour y faire chanter une
messe solemnelle. — 22 décembre 1730.
071. Jeanne-Chrétienne Brouta testa le 4 décembre
(1) Œuvre de Le Maistre de Sacy, édition de 1682.
(2) Voir sur cette confrérie, la note que j'ai publiée dans les Bult.
de la Soc. hist, de Tournai, T. XXV, p. 35.
— 199 —
1730. — Elle donne à Marie-Angélique Staps, sa nièce,
fille de feu Philippe-François, douze cuillères, douze
fourchettes d'argent, six cuilliéres au thé, un moutar-
dier avec sa cuillière, deux sallières, le tout d'argent,
et un pot à couverte d'argent. — 3 janvier 1731.
578. Pierre-Ernest Copin testa le 15 mai 1731. —
Je donne à l'église de Flobecq, pour orner l'autel de
S. Constantin, une paire de chandeliers d'argent, tels
qu’ils se trouveront à ma maison mortuaire. — 27 jan-
vier 1740. | |
919. Marie-Anne Deflines, veuve de Philippe-Albert
Cazier du Breucq, testa le 15 juin 1732. — Elle donne
à son neveu Pierre-Joseph Deflines sa montre à répé-
tition. — 20 juin 1731.
580. Marie-Michelle-Thérèse Bonnet, veuve de Nico-
las Plancque, testa le 1° juillet 1731. — Elle donne
à Catherine Varlet son grand miroir. Elle donne à
Bruno et Joseph Plancque, ses beaux frères, à chacun
un pot couvert d'argent, sur lesquelles couvertures est
gravé S. Louis. — 6 juillet 1731.
581. Agnès-Elisabeth Vanderheyden testa le 20 août
1732. — Elle donne et légate à sa sœur Caroline-
Joseph, épouse du sieur de Rasse, sa charlotte (1) de
diamans, et ses chaises et fauteuils de tapisseries. --
29 septembre 1732.
582. Gaspard Laurent, chapelain des hautes formes,
testa le 4 avril 1733. — Je déclare de donner à Pierre-
François Man, mon neveu, une cuilier à la soupe et
une à ragou, tout deux d'argent, avec une escuelle et
sa couverture d'argent. — 26 octobre 1735.
583. Catherine-Joseph Guogné testa le 8 avril 1733.
(1) Vermesse dit qu'on donnait le nom de charlotte aux croix garnies
de pierres fines,
— 900 —
— Elle donne et légate pour servir dans la chapelle à
costé où ledit sieur pasteur célèbre la messe en ladite
église S. Brixe, deux cabinets, scavoir l'un avec
S. Anne et l’autre avec la Vierge. Elle donne et légate
pareillement à l'église du village de Mourcourt un
autre cabinet y étant la Vierge des Sept Douleurs. —
28 avril 1734.
084. Marie-Barbe de Calonne, veuve de Jérôme-
François de le Vigne, écuyer, testa le 14 avril 1733.
— Je donne et lègue à Nicolas-François-Joseph, mon
fils aisné, ma perdrix composée de cocquille de perles,
_ dont le piétement est d'argent doré. A Marie-Barbe-
Magdeleine-Joseph, ma fille, je donne et lègue ma
bague et perles, ma boucle de cinture de diamans, mon
chapelet de ruby émaillet, une jacinthe enchassée en
or, ma toillette se consistant en quattre boettes d’ar-
gent, une brosse garnie d'argent, une petite paire de
chandeliers d'argent et mon miroir. — 30 octobre
1750.
585. Noël-François Descau testa le 15 juillet 1733.
— Donne et légate au sieur advocat Descau, son
neveu, une horloge pendule avec sa quaise. Donnant
ledit comparant au sieur Philippe Dismal, ancien
échevin, son ami, pour mémoire sa chaise roulante avec
les coussins et choses y servantes et y annexées. —
14 octobre 1733.
586. Pierre-Martin-Joseph Carette, prétre et vicaire
de S. Piat, testa le 7 février 1734. — Je veux être
enterré au son de la cloche de l'enseigne, dans la gale-
rie qui conduit de l'église de S. Piat à la maison du
pasteur. Que tout se fasse sans chandelles, sans flam-
beaux, avec la croix de cuivre. Je demande d'être mis
dans mon tombeau à face découverte jusqu'à l'instant
qu’on viendra prendre mon corps pour le porter au lieu
— 201 —
de sa sépulture. Je veux que mes quatre Bréviaires,
mon Journal, mon Propre de Tournai, les Nouveaux
Offices soient donnés à un pauvre séminariste qui
devra s'engager dans les ordres sacrés. — 5 août 1735.
O87. Gérard Waghemans, maître scribanier et
menuisier, testa le 4 mars 1734. — IL donne à Jac-
ques-François Bernard, son ouvrier, en considération
des grands services qu’il luy a rendu, une paire de
scies, une paire de guillammes (1), une plenne, une
varloppe, un rabot ordinaire et un de fer, deux sisaux
et un marteau. — 28 août 1734.
588. Jeanne-Elizabeth Michelain de Jearny, fille de
Nicolas Michelain, écuyer, seigneur de Jearny, testa
le 8 avril 1735. — Mon corps je laisse à la terre pour
estre inhumé en la chapelle desdites Sœurs Grises,
devant l'image de Nostre Dame de Bonne Espérance
avec une pierre sépulchralle de quattre carreaux de
marbre blan. Donne à monsieur l'Hermitte mon
réveille, une cassette à compartiment, une écritoire de
marbre et son dessu. À mademoiselle l'Hermitte, ma
théere d'argent et quatre petites culières, deux chan-
deliers garny d'ivoire, le portrait de S. François de
Salle et celuy de mademoiselle Chantal, et aussy un
guéridon de bois de noyé. Aux religieuses Sœurs
Grises, tous mes livres et la tablette dans lesquels ils
sont, la boiserie de la cheminée, les deux croissant,
deux tableaux de Jésus et Marie qui sont audessus de
la cheminée, et le petit Aimons-Dieu, et aussy celuy
de l’Agneau Pascalle qui est à mon priedieu, mon baro-
mette, un coffre de tapisserie fait à l’éguille, et aussy
l’éturpin pour dévider du fille. — 17 octobre 1738.
(1) Le guillaumme est un outil de menuisier, dont il y a plusieurs
sortes, telles qne le guillaume debout, le guillaume à recaler, etc.
— 202 —
O89. Alexis Lambert, prêtre et chanoine de Cam-
brai, testa le 10 juin 1735. — Je donne pour mémoire
à monsieur de Rozière de la Hovardrye, échevin de la
ville de Douay, mon cher et intime amis, un tableau
avec son quadre doré représentant la Charité romaine;
et à madame son épouse, un fauteuil de tapisserie. Je
donne à monsieur Parent, eschevin de la ville de Lille,
mon très cher et intime amis, un tableau représentant
Hérodias avec la teste de S. Jean; et à monsieur Bar-
baze,son beau fils, mon portrait de Vandeick. Je donne
à l'abbaye des Prets de Tournay un grand tableau avec
son quadre doré représentant la Flagellation du Sei-
gneur, et deux autres petits tableaux octogones, scavoir
une Déposition de la Croix et un S. Francois. Je donne
de plus à la chapelle de Nostre Dame de Grâce (à Cam-
brai) mon beau tableau de S. Jean l'Evangéliste fait
par Raphaël, priant messieurs du chapitre de luy
donner place convenable dans ladite chapelle, et de ne
jamais permettre qu'on y retouche, comme aussy d'y
faire tendre un petit rideau de taffetas pour éviter les
injures du tems. — 23 novembre 1736.
590. Marie-Claire Wacquéz testa le 17 janvier 1736.
— Elle donne au Vénérable de laditte paroisse de
S. Nicolas sa croix de diamant enchassés en argent; et
un goblet d'argent à l'église de laditte paroisse pour
servir à laver les doigts des prêtres aprés avoir donné
la communion. — 12 octobre 1736.
591. Jean-François Rapparlier, prêtre et chapelain
des hautes formes, testa le 2 juillet 1737.— Je donne
à Jean-Francois Capron, demeurant à Comines, un
livre intitulé Histoire universelle du monde par Belle-
forest. Je donne à monsieur Bailly, clerc de la trésorie,
deux tableaux qui sont à ma place d'entrée, qui
n’étoient qu'un et que j'ay fait séparer en deux. Je
— 203 —
donne à monsieur de Wasmes, prêtre, un. tableau
représentant Jésus dans la créche, et encore un autre
représentant S. Marie Magdeleine. — 12 juillet 1737.
092. Françoise de Clippelle, veuve de Jean-Baptiste-
Joseph Marlier, testa le 9 septembre 1737. — Elle
donne et légue à demoiselle Marie-Catherine-Aimée, sa
fille, deux boettes, deux chandeliers d'argent, avec un
coffre d’écaille tortue garnye d'argent, et toutes autres
choses qui sont sur sa table et dans sa chambre, com-
pris la tapisserie. — 19 décembre 1738.
093. Marguerite Delevigne, veuve de Jean-Baptiste
Pottier, testa le 4 janvier 1739. — A Marie-Catherine
et Agnès Delevigne, filles de mon frère Gérard, je leur
légue mes deux habits l’un de damas et l’autre de gri-
sette de soye avec mes deux jupes, y compris celle de
brocard avec une dentelle d'argent, une toillette à
figure, deux belles coiffures à dentelles. — 7 janvier
1739. |
094. Jean-Baptiste Corman, prêtre, curé de Mar-
quain, testa le 29 juillet 1740. — Je donne à l'église
de Marquain un petit ciboire d'argent doré pour porter
le saint viaticque aux malades, avec la boicte aux
saintes huilles; item, ma chasupe de damas blan;
item, un grand chandelié de cuivre qui pend au milieu
de ladite église; item, deux petits anges adorateurs,
de bois doré; item,un Antiphonnaire et Processionnel.
095. Philippe-Robert Le Clément du Molinel, cha-
noine, testa le 17 décembre 1740. — Je laisse à la
fabricque (de la cathédrale) tous les marbres en bloc a
. moy appartenans, qui se trouvent dans la grange des
dismes, pour servir à la cathédralle conformément à la
volonté du chapitre. Déclare ledittestateur comprendre
dans les blocqs de marbres légués par son testament,
tous les mabres qui sont sciéz, à condition néanmoins
— 204 —
de par le chapitre applicquer ceux qu'il en faudra à la
chapelle de Notre Dame, et le surplus, avec le produit
des cuivres de la chapelle susdite, à l’'embellissement
de celle de S. André. — 21 octobre 1742.
096. Antoine-Joseph Nolf, prêtre et chapelain de la
cathédrale, testa le 15 février 1741. — Je donne a la
bibliothèque de la cathédrale de Tournay mes deux
peintures représentant l'église de la cathédralle et
l'église de S. Martin. Je donne à monsieur le péni-
tencier Wautiez un grand tableau représentant la Cha-
rité romaine. Item, je donne aux RR. PP. Augustins
toutes les dépouilles de ma chapelle, mon calice, mes
chasubles, missel, aubes, purificatoire, corporaux et
bourses. — 22 févricr 1741.
597. Maric-Francoise Pottier testa le 4 octobre 1741.
— A la femme de maitre Amand Marceuil, elle luy
donne pour mémoire un tableau représentant une
Vierge, S. Jean et deux anges cœuillans des fleurs.
593. Marie-Catherine Renard, veuve d'Henri Le-
febvre, testa le 4 décembre 1711. — Elle donne à
Notre Dame de Bon Secours à S. Brixe sa rose de dia-
mans pour servir d'ornement à son image. Elle donne
encore et légue à Antoine Landrieu, son voisin et bon
amis, un tapis comme aussy la Légende des saints.
Elle donne à Rose Bouché, aussy son amie, un pot de
cristail couvert d’argent. — 20 octobre 1743.
599. Picrre-François Sacré, prêtre, testa le 27 juil-
let 1742. — Je donne à ma nièce Jeanne-Joseph
Sacré le pouvoir de prendre les tableaux ou miniature
qui sont à la salle, avec la thèse de satin, la belle cage -
pour mettre un oyseau, le petit corps saint qui est à
ma chambre et la frise de la place d'entrée à pente les
polles, le cuire doré de la salle. — 7 décembre 1746.
600. Marie-Albertine de Pronville, veuve d'Henry-
— 205 —
Albert de Nœuforge, testa le 27 janvier 1744. —
Nous donnons à la noble dame Marie-Albertine Chas-
telain une médaille de S. Héleine entourréz de quatre
diamans, que nous portons au bras. Item, nous donnons
à notre nièce Anne-Victoire Chastelain la médaille
d'or venant de noble et généreux seigneur Jean-Bap-
tiste Pally, capitaine des gardes de Sa Sainteté, à qui
Innocent dixième en a fait présent. Item, nous donnons
à noble seigneur notre petit neveu un de nos deux
carosses à son choix, et notre grand lit à la duchesse
en or et en soie, et la tapisserie de point à l'éguille
qui y assorti avec des bandes de velours, et les chaises
et fauteuilles qui sont dans notre salle. Nous luy
donnons aussy un petit homme qui tient un seau sur sa
teste, pour boire les santés. Nous luy donnons de plus
les armes qui nous restent de feu notre très précieux
marit, c'est-à-dire fusils, brides avec des bouclettes
d'argent, corps de chasse et une chemise de maille,
vieille antiquité de nos ancestres. Nous donnons à la
damoiselle Catherine-Thérése Gauchée une couple de
chandeliers d’argent avec les bords gaudronnéz. Item,
nous luy donnons une table de bois de la Chine, un
miroir avec les bords d’écaille de tortue, une petite
écritoire de bois de senteur et une cassette de bois de
noier couverte de tapisserie. — 15 décembre 17-44.
601. Pierre Carette, prétre et clerc de S. Nicaise,
testa le 5 décembre 1744. — Mon corps sera inhumé
en l’église S. Nicaise, si je meure y clerc, au pied de
l'escalier de la chaire des prédicateurs, avec une pierre
de quatre caraux marquée d'un petit calice, et dessous :
QUAM SPECIOSI PEDES EVANGELIZANTIUM PACEM, etc.
Rom. 10. 15. Hic 3ACET Perrus CARETTE, PRESBYTER
ET CLERICUS S" NICASII SPATIO 47 ANNORUM. OBIIT......
ANNO 174.. LECTORES, PRECAMINI UT QUANTO CITIUS
— 206 —
REQUIESCAT IN PACE. Je délaisse 4 mon dernier direc-
teur qui m’aura fermé les yeux, les trois tomes des
Meditations du R. P. Segneri, et l'Amicus fidelis
usque ad mortem. Je délaisse à mon neveu curé la
Théologie du P. Leman, in-folio. Au neveu P. Maxi-
milien de l’Enfant Jésus, carme déchaussé, le manus-
crit des Œuvres mystiques de S. Jean de la Croix, et
celui des Lettres de la Séraphique S. Thérèse, et celui
de l'Histoire ecclésiastique de monsieur Fleuri, et les
autres manuscrits à son choix, ne voulant point qu'ils
soient entre les mains des graissiers. Les deux tomes
des Prédications de feu monsieur Deflines, trépassé en
odeur de sainteté, je les délaisse à la bibliothèque de
monsieur le pasteur de S. Piat. — 17 février 1745.
602. Marie-Catherine-Thérèse de Landas, épouse de
François Vertegans, testa le 24 janvier 1746. — Elle
donne et laisse à damoiselle Christine-Adolphine-Thé-
rèse de Landas de Thun, sa nièce, sa belle tapisserie
de verdure pendante en la grande salle. Elle donne et
laisse encore à la même damoiselle de Landas de Thun
six sièges de tapisseries pareilles à celles que la testa-
trice luy a presté; et à ses deux sœurs, sa couple de
chandeliers d'argent travaillés en quarré, et ses deux
plus grandes boettes de toillette aussy d'argent. —
3 janvier 1748.
G03. Jean-Constantin-Adolphe de Rottkirchen de
Moreken, diacre et chanoine de Tournai, testa le
1° février 1746. — Je donne au sieur Léotard mon
chandelier de matines, et à mademoiselle sa sœur
Marie-Hélène un balet d’ivoir orné par les Chartreux.
Je donne et légate à messire mon cher confrère baron
de Woestenraedt mon couteau de chasse et ma cave de
voyage avec ses flacons. Je donne à messire mon cher
confrére Jean-Pontien Flamige mon tableau du bien-
— 207 —
heureux François Hiéronimos, deux paires de lunettes
avec étuye d’écaille tortue, mon Antifonnaire de Fer-
ris en gros caractère et l'Histoire des Forestiers de
Flandre. Je donne et légate à ma très chère nièce et
filleule, Françoise-Constantine de Mazza, mon réchaud
d'argent, mon assiette et huillier, deux culiéres à
ragout et un bénitier d'argent. Je donne à Dom
Augustin, maîtres des cuisines de l’abbaye S. Martin,
mon crucifix de composition et ma bague de cristal. —
11 mars 1748.
604. Jeanne-Joseph Dourgeois testa le 14 mars
. 1746. — Je veux qu'il soit donné à ma sœur Marie-
Jeanne la Vie de madame de Chantale.Qu'il soit aussy
donné à ma sœur Catherine deux tabliéz de toille
peinte à petites fleurs. — 16 août 1751.
605. Marie-Michelle Wanin, veuve de Denis Raout,
testa le 19 mars 1746. — A Caroline Cerequefosse, sa
nièce, elle luy-donne un S. Esprit garny de diamant.
— 17 août 1746.
606. Jacques-François Delrue, prêtre, chapelain des
hautes formes et directeur de la maison des Choraux,
testa le 8 juin 1746. — Je donne à l'église de Lamain,
lieu de ma naissance, mon missel, mon aube, amictes,
corporaux et purificatoires. Je donne 4 monsieur Mon-
niez, mon bon ami, maître de musique de la cathédrale,
mon atlas Ortelius avec les cartes enluminées, et
l'Histoire romaine par monsieur Rollin et monsieur
Crevier son continuateur. Je donne au collége de
S. Paul les ouvrages d'Erasme en dix tomes in-folio;
item, Thesaurus Ciceronianus Roberti Stephani; le
Thédtre des Grecs, en trois tomes, par le P. Brumois,
jésuite; ma Bible grecque et ma Bible hébraïque et
grecque avec l'interprétation latine d’Arias Montanus;
et aussi le Dictionnaire hébraïque de Buxtorf. Je
— 208 —
donne 4 monsieur Poteau, grand vicaire de la cathé-
drale, une Théologie en six tomes, ad usum seminarii
episcopi Petrocorensis, édition de Paris 1695; et aussi
les Délices des Pais-Bas, enrichis de figures, en trois
tomes. Je donne à la maison des Choraux ma tapisserie
de cuire doré, celle de carpette à la chambre des
étrangers, et toutes les Thèses que j'ai fait mettre en
cadre, et le tableau de S. Jérôme.— 22 janvier 1748.
607. Noël-Thérèse de Flines testa le 17 octobre
1746. — J’abandonne mon corps à la terre pour être
inhumé dans l'église de la paroisse S. Nicolas au
Bruille, à côté de la chapelle de la Vierge contigue le
reclusage. Je donne à l'église paroissialle de S. Nico-
las du Bruille 4 Tournay la somme de six cens florins
une fois pour être employé à l'avancement des chande-
liers d'argent à faire faire pour le maître autel de ladite
église. — 13 février 1747.
608. Gaspard Delneste testa le 6 janvier 1747.— Il
veut qu'il luy soit fait et célébré dans l’église parois-
siale de S. Brixe un service quon appelle le Gros
laboureur. — 21 octobre 1754.
609. Marie-Jeanne-Françoise Havet testa le 16 mars
1747. — Elle légue au sieur Havet, prêtre, chapelain
d'hautes formes de la cathédrale, son neveu et filleul,
deux saladiers d'argent; à Pierre-Joseph Pauwels, son
petit neveu et filæul, sa théière de même métail; et à
Marie-Jeanne-Françoise-Joseph Longueville, aussi sa
petite nièce et fillœule, sa caffetière d'argent et une
solida entourée de diamans, qu'elle porte ordinaire-
ment au col. — 8 janvier 1753.
610. Thérèse L’Hermitte, fille de Dominique et
d'Elisabeth Cousemaque, testa le 16 mai 1749. — Je
choisis ma sépulture dans ma paroisse de S. Brixe,
dans la chapelle de Notre Dame de Bon Secours der-
— 209 —
riére le chœur, et ordonne qu’il soit mis une pierre
sépulchralle de huit carraux. Je donne pour la déco-
ration de la remontrance de la paroisse d’Armentiére
ma croix de diamant faite en rose. Je donne à ladite
paroisse le devant de ma toilette avec sa dentelle, pour
en estre fait un obe. — 12 août 1749.
611. Bernard-Joseph Debeugne testa le 29 sep-
tembre 1750. — Je donne à Bernard-Joseph Poutrin,
mon filleul, une quliére, une fourgette d'argent, un
couteau à manche d'argent fleuragé. — 26 octobre
1750.
612. Marie-Louise Delfosse, veuve de Francois-
Louis Errembault, écuyer, testa le 22 décembre 1750.
— Elle donne et légue 4 damoiselle Marie-Thérése-
Charlotte-Guiléne Sourdeau d’Hodion, sa petite fille
puisnée, sa croix et ses boucles de diamans, et un
bénitier d'argent, un sucrier, poivrier, moutardier et —
son grand cabaret d'argent, un service de douze
culières, douze fourchettes et douze couteaux d'argent
à son choix, un grand couteau et une grande fourchette
pour servir, deux grandes culières à la soupe, quatre
à ragout et une aux olives, le tout d'argent et d'une
même façon, avec un tire-moelle et deux saladiers
aussi d'argent, deux salières avec leurs couvertures
autrement dites cuisinières, et deux autres sans cou-
vertures, deux couples de chandeliers, deux réchaux,
un porte-huillier et huilliers y appartenans, un grand
bassin et son esguierre, et douze cullières à café, le
tout de même métail d'argent. — 11 avril 1755.
613. Jacques Dusart, ancien doyen des bateliers,
testa le 8 janvier 1751. — Il veut que son corps soit
inhumé auprès du grand portail de ladite église
S. Jean, en dehors de l'église; et que la pierre sépul-
chralle qu'il a fait faire y soit attachée ou renfermée
ANNALES. 1V. 14
— 210 —
dans la muraille. I11-donne ct légate à la chapelle de
Sainte Famille en ladite église S. Jean Baptiste son
beau crucifix d'argent. — 1‘ décembre 1751.
614. Marie-Francoise Carré, fille de Bauduin et de
Jeanne de Grenu, testa le 4 mars 1751. — Je donne à
Adrienne-Catherine Lahaise un crucifix d'argent sur
une croix de bois d’ébennes, un bénitier d'argent avec
un goupillon à manche d'argent, le portrait en cadre
rond de ma tante Grenu, avec une scribanne a tiroirs.
Item, je donne à Jeanne Deldale l’autre portrait de
Marie Carré semblable au précédent. — +4 décembre
1758. |
615. Jean-Baptiste Descarpentries, prêtre, chanoine
et écolâtre de la collégiale de S. Amé, professeur royal
de langue hébraïque en l’Université de Douai, testa le
6 mars 1753. — Je donne à maître Sion, religieux de
l'abbaye de S. Amand, président du séminaire dudit
S. Amand en cette ville, un tableau représentant la
S. Vierge, qui m'a été donné par feue madame la prin-
cesse d'Isenghien. Je donne à l’église de S. Amé à
Douay la somme de quatre mil florins pour être
employé à faire un baldaquin, si je ne l’ay fait faire de
mon vivant. (En marge : Cecy a été exécuté de mon
vivant.) — 13 juin 1755.
616. Anne-Thérèse Dumoulin testa le 17 mars 1754.
— Elle donne à Marie-Thérèse Turlu, sa nièce et fil-
leule, femme à Simon-François Masquilier, maître
boulenger, un tableau de cuivre rouge à quadre doré,
représentant l'image de S. Thérèse. Item, donne et
légue à Allard Turlu, son petit neveu, un reliquaire
d'or dans lequel on croit être inséré une parcelle de la
Sainte Vraye Croix. — 3 janvier 1755.
617. Isabelle Vanrode, veuve de Mathieu-François
Sergeant, médecin, testa le 17 octobre 1755. — Son
— 211 —
intention est que son corps soit inhumé auprès de celuy
de son époux, et que pour eux deux le sculpteur Noël,
dit Germain, fasse et pose une pierre sépulcrale telle
qu’il scait. — 24 octobre 1759.
618. Anne-Victoire Chatelain, fille de Pierre, che-
valier, seigneur de Poix, Robersart, etc.,et de Marie-
Florence Wasselin de Pronville, testa le 1° décembre
1755. — Je légue et donne à dame Marie-Albertine
Chatelain, ma chère sœure, veuve de monsieur Lebrun,
demeurante à Paris, le portrait, en mignature et
entourré de diamants, de madame Chatelain, notre très
honorée mère. Je rends à madame Dursen Chatelain,
demeurant à Cambray, le portrait de feu mon père,
qu'elle a eu la bonté de me donner après la mort de
feu mon frère. Je donne à monsieur de Longueville,
premier conseiller pensionnaire de cette ville de
Tournay, un de mes clavecins. — 24 avril 1750.
619. Jeanne-Thérése Flament testa le 29 avril 1757.
— Je donne à mon frère Jean-Baptiste Flament, reli-
gieux à S. Bertin, ma tabatière d'or. Item, je donne à
Jeanne-Thérèse Bonet, ma filleule, ma charlotte de
diamant. — 2 janvier 1760.
620. Françoise-Joseph Rogiers, veuve de Robert-
Joseph Declipele, seigneur de Rupilly, testa le
15 mars 1759. — Elle donne et légue 4 dame Marie-
Robertine-Caroline-Joseph de Rupilly, sa fille, doua-
riére de monsieur Deflines Dufresnoy, deux vesseilles
de filagramme d'argent, avec une petite boitte aussy de
filagramme, et une soucoupe de porcelaine avec un
piétement d’argent doré. — 16 juillet 1764.
621. Léonard de Coninck, prêtre, chanoine et offi-
cial du diocèse de Tournai, testa le 10 mai 1760. — Je
donne à Elisabeth Monnier, veuve du sieur Castelle,
ma petite niéce, demeurante 4 Roubaix, ma pendule
— 212 —
angloise qui est à ma chambre, avec sa caisse et orne-
mens. Item, je donne à Bonne Monnier, libre de con-
dition, aussi ma petite nièce, ma montre d'or. Item, à
monsieur Mounier, religieux de S. Martin, mon neveu,
tout ce que j'ai escrit et fait escrire (1). Les Quatre
Elemens en miniature, pour dame Henriette, religieuse
au Brigitte de Valenciennes. Louis XIV en blan, et
quatre poté d'oreille d’our artificiel (2), à monsieur
Grau. La masse d'argent (3) pour l'official à venir. —
26 octobre 1761.
622. Martin-Jean-Charles Van Assche, chanoine de
Tournai, testa le 12 janvier 1762. — Je donne et légue
à ma sœur la religieuse et supérieure de Terbanque,
deux grands Agnus Dei enchassés en argent. Je donne
et légue à mon neveu et filleul Alphonse de Solares,
officier, mon écritoire d'argent avec plat et autres
pièces attachées, tel qu'il se trouve. Je donne et légue
à messieurs du Chapitre le Traité de la vraie église en
trois volumes grand in-quarto, et la Théologie scholas-
tique en quatorze volumes, tous ouvrages de Son Emi-
nence le Cardinal Gotti; item, les reliques qui se trou-
veront avec leurs authentiques, savoir une particule
des ossemens de S. Pierre Apôtre, de S. Antoine
de Padoue, de S. Apoline, 8. Lucie, S. Blaise et
S. Anselme, et autres. — 4 novembre 1773.
623. Pierre-Marie de Calonne de Beaufaict, prétre
et chanoine de Tournai, testa le 17 octobre 1762. —
Je prie trés humblement mes chers confréres de per-
mettre que mon corps soit inhumé dans le cimetier
muraillé, vis-à-vis de l’épitaphe de marbre posé en
(1) Consulter, à propos de Léonard de Coninck et de ses œuvres, le
tome X des Mém. de la Soc. hist. de Tournai.
(2) Il s'agit de quatre pots de fleurs artificielles.
(3) On portait devant l'Official une masse, insigne de ses fonctions.
— 213 —
mémoire de mes parens contre le clocher Brunin. Je
donne au grand et maitre autel de la paroisse de
S. Brixe, où mes autheurs sont inhumés, le beau Mis-
sel relié en maroquin bleu, qui se trouve enfermé dans
ma bibliothéque. Je donne aussi 4 la paroisse du village
d’Hérinnes sur l’Escauld, une urne qui se trouve dans
la remise du château du Petit Billemont audit
Hérinnes. Je donne pareillement à la sacristie des
dames de Berlaimont à Bruxelles, chanoinesses régu-
lières de l’ordre de S. Augustin, en mémoire de feu la
demoiselle d’Herbais, ma chère nièce, autrefois reli-
gieuse de cette maison, ma belle aube à dentelles avec
mon calice de vermeil. A la demoiselle Desthiennes
d’Ere, je lui donne mon portrait au pastelle, dans un
cadre doré, avec une demie douzaine de tasse et sous-
tasse au chocolat.
624. Joachim Pesez, prêtre et chapelain des hautes
formes, testa le 13 janvier 1763. — Je lègue à mon
frère, graveur à Paris, vingt cinq petits écus de trois
livres.
625. Christine Parent testa le 29 août 1763. —
Elle donne a Francois Petit, son neveu, un petit cabi-
net avec les cœurs d'argent, et une petite tabatier de
nacre de perle. — 31 août 1763.
626. Etienne Feretti, prêtre, chapelain aux honneurs
de l’évéché de Tournai, testa le 22 mai 1764. — Veut
et entend ledit sieur testateur que, dans le cas que les
puissances maritimes luy feroient des gratifications
pour le projet des longitudes et le sistème de la qua-
drature du cercle qui leur a fait et envoié, que sa
fillieulle prenne et lève, des premiers deniers desdites
gratifications, une dote de six milles florins une fois.
627. Marie-frauçoise Lestienne, veuve de Pierre-
Ernest Coppin, testa le 22 janvier 1765. — A Marie-
— 214 —
Elisabeth Cuvelier la testatrice lui donne une écuelle
d'argent, gravée sur les manches S. Pierre et S. Mar-
guerite. Elle donne à la chapelle des Ursulines de
Tournay son Christ d'argent. Finallement elle donne
et lègue à Marie-Alexise Dupont, femme à Nicolas
Bisman, un pot couvert d'argent, sur lequel est gravé
un cocq. — 29 mai 1765.
628. Marie-Françoise Alexandre, veuve de Jacques
Martin, testa le 31 mai 1766. — Ladite testatrice
légue à la demoiselle Eeys, épouse du sieur Bordery,
maître de musique de la paroisse de S. Etienne a
Lille, un goblet et sa couverture d'argent, et une taba-
tière d’écaille de mer, garnie en argent. — 30 janvier
1769.
629. Marie-Joseph Portois, veuve de Michel-Joseph
Rot, testa le 6 janvier 1768. — Elle donne et légate
à ladite église paroissialle de S. Pierre une croix d'or
enrichie de treize diamans 4 table, avec une grosse
perle fine y pendante, pour estre attachée 4 la remon-
trance de ladite église. — 28 mars 1768.
630. Elisabeth-Arnouldine Vandael, veuvedeJacques
Simon, maître orfévre, testa le 31 janvier 1769. —
Elle donne et légue 4 Frangoise Fontaine, sa petite
fille, une croix 4 girandolle avec pendant, une bague,
le tout de diamant, une chaine, une poche (2), un béni-
tier, le tout en argent. — 20 avril 1769.
631. Guillaume-Joseph Delattre, prétre et pasteur
de S. Piat, testa le 13 décembre 1770. — Je donne à
monsieur et maître Nicolas Hiacinthe Vanros, prêtre
et pasteur de Lesdain, une tabatière d'argent et mon
atlas composé par Ortélius. Et à monsieur François
Vanros, marchand de vins à Tournay, je luy donne une
(1) Ducange donne au mot poche la signification de cuiller.
— 215 —
douzaine d’assiettes de porcelaines. — 10 novembre
1779.
632. Charles-Joseph Brassart, ancien curé d'Erquin-
ghem-le-sec et de Willem, testa le 25 octobre 1771. —
Je prie monsieur Macaux, nostre digne président (des
Anciens prêtres), d'accepter pour mémoire les Mœurs
des Israëlites, le Saint Concile de Trente, les Pensées
de monsieur Paschal et la Coutume de Lille. Je laisse
à Scholastique, ma nièce, au jour huy supérieure au
dévotére de S. François à Aire rue de S. Pierre, les
Réflexions chrétiennes du R. P. Neveu, jésuite, en
quatre tomes; la Journée chrétienne, où il y a des
méditations, composé par le R. P. Deville, jésuitte; le
portrait de feu I'Illustrissime Evéque de pieuse
mémoire (1); deux tableaux qui représentent S. Joseph
et l'Ange Gardien, travaillé en soye; et un crucifix
enchassé dans un cadre de bois argenté; un autre petit
crucifix de cuivre; une écritoire de fayance; et une
cassette de bois faite par feu Denys-Jacques, chartreux
à Gonay; et une petite clochette de cuivre, avec une
petite lanterne travaillée en cuivre.
633. Caroline-Louise-Thérèse Janart testa le 3 avril
1772. — Elle légue à l’église S. Piat deux robbes pour
en faire des ornements, dont l'une de taffetas jonquille
et l'autre de taffetas verd. Elle donne aux religieuses
Clarisses deux autres robes pour en faire aussi des
ornements à leur église, l'une de taffetas couleur
citron et l’autre de satin bleu et blanc. — 14 mai 1781.
634. Marie-Hélène de Roissart testa le22 août 1772.
— Je donne et légue à Antoinette-Henriette de Rois-
sart, ma nièce, épouse du sieur Espital, ma robbe de
(1) Il s’agit de Erangois-Ernest de Salm-Reifferscheid, qui occupa le
siège de Tournai de 1731 à 1770.
— 216 —
damas petit gris avec le jupon pareil, ma robe de gros
de Tour verdade avec le jupon de damas royé, et mon
escribanne garnie en écussons d'argent. À Hélène-
Agnès-Joseph de Roissart, fille de Bruno-Alexandre,
ma petite nièce et filleulle, je luy donne et légue ma
robe de gros de Tour bleu avec son jupon, mes deux
robes de perse. A Hélène-Oportune-Joseph de Rois-
sart, fille de Jean-Baptiste-Joseph, aussi ma petite
nièce et filleulle, je luy donne et légue pareillement ma
robe de damas jonquil et le jupon pareil, ma robe de
damas verd avec le jupon de damas de trois couleurs.
— 5 octobre 1772.
635. Florence-Joseph Delebecq testa le 15 avril
1773. — Elle légue et donne aux cincq enfans de
Marie-Françoise Delebecq, sa sœur, épouse du sieur
Dominique Tonnelier, savoir à André, une théyère
d'argent; à Agnès, une bague garnie de sept diamans,
et un collier de perles fines; à Thérèse, une paire de
boucles d'oreilles et sa plus belle cœffure ; à Jeanne,
trois paires de boucles et une crépine (1), l’un et l'autre
d'argent, une tabatiére d’aimail, des cisaux, aussy l’un
et l'autre garnis d'argent, et un nœud d'amour ; à Flo-
rence, sa belle charlotte garnie de diamans. — 19 avril
1773.
636. Marie-Anne-Joseph Barbieux testa le 1° sep-
tembre 1774. — A Marie-Anne-Joseph Jacquart, sa
fillceule, elle lui donne sa croix d'or garnie de
diamant, sa plus belle robe en soie avec une juppe de
tafletas verd, une cceffure de dentelle, et une paire
d'engageante (2) à double rang. Elle donne et légue à
(1) La crépine, d'après Godefroy, est une parure de crèpe.
(2) Une engageante, selon Hécart, est une manchette de femme
formée de deux à trois rangs inégaux, plus courte sur le devant du
bras, tandis que le côté du coude est fort long.
— 217 —
Lucie-Joseph Bossut, sa cousine, une robe de satin
jaune avec une jupe de moire rayée blanc et rouge,
comme aussi une coeffure et une paire d’engageante
double brodée. — 5 février 1781.
637. Denis-Joseph Errembault, écuyer, seigneur du
Coutre, Maisnil, etc., testa le 15 avril 1778. — Je
donne à mon petit fils Denis-Joseph, mon fillœul, mon
épée la garde damasquinée en or, ma montre d'or avec
la chaine aussi d'or et le cachet et tout ce qui se trou-
- vera pendant à ladite chaine. Je lui donne aussi un
reliquaire garni en or, que je portois sur moi. Je
donne à mon petit fils Auguste une épée d'acier
incrustée en or, mon couteau de chasse la poignée de
nacre de perle garnie en argent, et une bague avec une
pierre qu'on dit être hiacynthe. — 13 octobre 1784.
638. Népomucène Tassart, prêtre et chapelain de la
cathédrale, testa le 6 mai 1778. — Je donne et légue
à demoiselle Pétronille Fenaux mon optique et toutes
les estampes y concernantes. — 19 juin 1781.
639. Anne-Ursule Prévost testa le 14 avril 1781.
— Elle donne et légue à damoiselle Victoire Rasson
ses boucles d'oreilles en diamans. Item, donne et légue
à Anne-Marie Duvivier, sa petite nièce, sa solidate
garnie en or. — 3 janvier 1787.
640. Henriette-Robertine-Joseph de Gaest, veuve
de Jean-Aimé-Louis de Fines, écuyer, seigneur du
Fresnoy, testa le 23 août 1785. — Je donne et légate
à ma sœur Louise de Gaest, et je la prie d’accepter
comme une marque de mon amitié et de service, mon
bougeoir d'argent avec deux services, et une couple de
flambeaux aussi d'argent, faits par Sailly (1), orfévre a
Tournai. — 1° septembre 1785.
(1) Consulter pour Sailly les Etudes sur l'art à Tournai par Cloquet
et de la Grange, tome II, p. 443,
— 218 —
641. Pierre-Joseph Dismal testa le 12 septembre
1786. — A Charles-Joseph Manisfeld, il lui donne sa
montre d'argent et l'un de ses bichourats. — 18 sep-
tembre 1786.
642. Antoine-Joseph Monnier, grand vicaire de la
cathédrale, testa le 30 décembre 1791. — Il donne et
légue à la bibliothèque de la Cathédrale les musiques
gravées ou imprimées, avec quelques manuscrits en
grande sinphonie de la composition de monsieur de
Campra. Il légue à la maison des enfants de chœur les -
autres manuscrits en musique, avec tous les parties qui
y ont raports, basse, violons, et tout ce qui peut con-
tribuer à leurs progrès. — 8 mars 1792.
TABLE DES MATIERES (1).
——.0—
Abbaye de Cysoing : 508.
Abbaye de Greeninghe : 262.
Abbaye de Saint-Martin : 38,
101, 181, 411, 480, 509.
Abbaye Saint-Médard : 328.
Abbaye des Prés Porcains :
210, 303, 534, 589.
Abbaye du Saulchoir : 276.
Adoration : 533.
Affulure : 311.
Agathe : 135, 185, 275.
Agnus Dei : 15, 16, 29, 30,
108, 112, 119, 121, 228, 234,
293, 262, 275, 276, 300, 308,
316, 319, 329, 375, 388, 394,
407, 531, 622.
Agrafe : 55.
Aiguiére : 38, 75, 101, 118,
177, 273, 290, 301, 303, 310,
331,353, 391, 404, 422, 429,
435,459, 472, 476, 477, 484,
489, 513, 517, 540, 612.
Aiguille : 256, 334, 375.
Alambic : 49.
Albätre : 18, 29, 39, 134, 156,
180, 195, 198, 207, 260, 285,
298, 299, 333, 340, 434, 442.
Alliage : 603.
Ambre : 21, 29, 33, 99, 132,
155, 268.
Ancolie : 119.
Ange : 105, 298, 434, 594.
Anneau : 12, 30, 40, 42, 53,
63, 104, 108, 113, 122, 132,
136, 180, 193, 197, 203, 204,
212, 220, 224, 225, 230, 232,
236, 253, 258, 261, 263, 268,
287, 301, 321, 333, 334, 344,
346, 352, 375, 376, 394, 395,
412, 421, 444, 481.
Annonciades : 402, 435, 531.
Antoing : 480.
Arbalète : 43, 448.
Armentières : 610.
Armes à feu : 322, 346, 371,
535, 600.
Armes défensives :
371, 600.
Armes offensives : 3, 28, 77,
160, 179, 297, 310, 322, 346,
371, 600, 637.
Armoiries : 10, 12, 385, 460.
Arquebuse : 179.
Assiettes : 273, 454, 477, 483,
513, 603, 63).
Atlas : 303, 606, 631.
Aube : 8, 93, 152, 171, 285,
047, 606, 623.
Augustins : 52, 128, 211, 260,
3, 179,
(1) Les nombres renvoient aux testaments et non aux pages. — Les noms
des villes et villages sont imprimés en italiques ; ceux des artistes en petites
capitales,
— 220 —
304, 312, 322, 349, 404,
424, 450, 465, 568, 596.
Aumuse : 378.
Autel : 18, 50, 51, 53, 93, 233.
519.
Auterive : 499.
Auvelette : 36.
Avesnes-lez-Arras : 553.
Aveugles (hospice des) : 254.
Bac : 331.
Bague : 45, 90, 135, 136, 169,
185, 187, 233, 237, 353, 261,
263, 268, 275, 300, 301, 337,
367, 369, 388, 405, 420, 421,
422, 452, 454, 459, 460, 472,
478, 508, 510, 517, 535, 542,
_ 546, 584, 603, 630, 635, 637.
Bail : 265.
BaIsIEux (sculpteur) : 536.
Balai : 603.
Baldaquin :
615.
Banquier : 33, 54, 139, 176.
Baromètre : 588.
Barrière de diamants : 534.
Bassin : 11, 33, 177, 267, 273,
_ 290, 310, 331, 353, 391, 404,
492, 435, 459, 472, 476, 477,
489, 492, 513, 517, 551,612.
Bâton : 43, 157, 285.
Bâton de chantre : 295.
Bècre : 258, 261, 286, 346,
375, 425, 464.
Béguinage : 4, 29, 112, 134,
173, 211, 238, 311, 316.
Bénitier : 29, 93, 188, 275,
301, 309, 328, 329, 331, 369,
377, 397, 405, 411, 449, 454,
464, 476, 477,491, 500, 513,
547, 556, 603, 612, 614, 630.
Bible : 184, 606.
Bichourat : 641.
Bière : 67, 80.
Blandain : 91.
165, 343, 385,
em eee ee
Bocal : 345.
Bois de senteur : 185, 600.
Bois de l'Inde : 392.
Boiserie : 588.
Boite : 319, 378, 421, 422,
487, 513, 517,521, 536, 540,
551, 584, 592, 602, 620.
BonIFACE (sculpteur) : 417.
Bonnet : 44.
Boucle : 542, 570, 584, 612,
635.
Boucles d'oreilles : 301, 422,
542, 546, 635, 639.
Bougeoir : 640.
BouILLon (peintre) : 440.
Bouquet : 434, 471.
Bourse : 36, 63, 119.
Bouton : 119, 200, 253, 256,
215, 352, 534, 542.
Bracelets : 185, 224, 256, 275,
‘ 301, 334, 397, 422, 551.
Braquemart : 77.
BREUGHLE (peintre) : 508.
Bréviaire : 41, 466, 498, 586.
Broche : 488.
Broderie : 37, 125, 218, 318,
419, 554, 632.
Broqueterie : 146.
Brosse : 584.
Buffet : 161, 449.
Burettes : 8, 93, 163, 285,
298, 324, 399, 480.
Buste, : 16, 434, 523.
Cabaret : 541, 612.
Cabinet : 275, 319, 345, 410,
414, 431, 479, 491, 532, 563,
583, 625.
Cachet : 637.
Cadre : 345, 480, 508, 521,
561, 632.
Cafa : 169, 273.
Cafetière : 609.
Cage : 599.
Calice : 8, 48, 196, 295, 298,
— 22] —
. 324, 387, 475, 480, 553, 596,
623.
Caméléon : 508.
Camelot : 36, 80, 113.
Campeaux (religieuses des) :
206, 483.
Candelabre : 29, 34, 82, 95,
98, 146, 216, 221, 411.
Canne : 542.
Cannette de Namur : 564.
Canonniers : 344, 526.
Capucins : 505, 508, 522, 534.
Capucines : 353.
Carmes : 331, 395, 401, 404,
452, 503, 508.
Carmélites : 271, 423, 534,
546.
Carolles : 207, 347, 481, 539.
Carpes : 522.
Carrosse : 433, 600.
Cartons de tapisseries : 6, 45.
Cassette : 588, 600, 632.
Cassidoine : 30.
Cave de voyage : 603.
Caveau polychrome : 255.
Ceinture : 5, 147, i60, 237,
300, 316, 405, 481, 570.
Chaine : 108, 119, 169, 232,
256, 258, 261, 263, 275, 287,
301, 310, 352, 367, 388, 422,
455, 456, 630, 637.
Chaire : 503.
Chaise : 136, 218, 331, 353,
375, 413, 537, 554, 581, 600,
602.
Chaise percée : 492.
Chaise roulante : 585.
Chambre de tapisserie : 10.
Chandeliers : 18, 54, 62, 72,
95, 144, 163, 182, 188, 218,
231, 290, 298, 390, 391, 395,
399, 422, 430, 443, 451, 462,
469, 471, 477, 483, 495, 502,
513, 517, 540, 541, 542, 547,
549, 563, 578, 584, 588, 592,
594, 600, 602, 607, 612,640.
Chandelier de matines : 603.
Chandelle : 7, 34, 48, 163,
246, 380.
Changeant : 250.
Chanteplure : 1.
Chape : 61, 64, 131, 134, 140.
194, 267, 378, 571.
Chapeau de fleurs : 190.
Chapelet : 21, 29, 33, 72, 83,
84, 95, 99, 102, 107, 119,
120, 121, 132, 143, 155, 185,
212, 232, 234, 268, 280, 295,
311,315, 319, 333, 351, 394,
401, 435, 478, 584.
Chapelle : 27, 385.
Chapelle de Saint-Eloi : 385.
Chaperon : 36.
Charlotte : 581, 619, 635.
Charrette : 265.
Chartreux : 1, 27, 52, 183,
303.
Châsse : 471.
Chasuble : 8, 58, 93, 113, 131,
140, 152, 185, 267, 285, 322,
324, 354, 441, 460, 475, 480,
547, 558, 571, 594.
Chef de Saint-Jean : 29, 107.
Chemise : 396.
Chemise de mailles : 600.
Chenets : 146, 371.
Chercg : 571.
Cheval : 265.
Chevalerie : 86.
Chevet : 239.
Choraux : 606, 642.
Chrismatoire : 594.
Ciboire : 552, 594.
Cibolle : 25, 132.
Cierge : 236, 428.
Cimetière antique : 508.
Cire : 8, 48, 325, 420.
Ciseaux : 635.
— 222 —
Clabecq : 375, 395.
Clarisses : 435, 449, 494, 502,
549, 633.
Clipeau : 28.
Cloche : 51, 91, 503, 565.
Clochette : 36, 226, 258, 399,
632.
Cloitre : 183.
Cloture : 45, 417, 555, 595.
Cobrieux : 540.
Cœur : 104, 233, 437, 487,
521, 625.
Coffret : 39, 287, 321, 334,
353, 363, 422, 460, 461,500,
508, 518, 588, 592.
Coiffure . 44, 593, 635, 636.
Collége Saint-Paul : 606.
Collier : 264, 421, 454, 508,
518, 534, 540, 546, 635
Communion : 449, 590.
Confessionnal : 477, 552, 559.
Confrérie : 37, 41, 45, 47, 95,
102, 167, 236, 341, 428, 436,
457, 576.
Coquille : 338, 362, 403, 518,
- 564, 584.
Cor de chasse : 600.
Corail : 4, 21, 29, 56, 72, 83,
84, 102, 107,119, 121, 212,
232, 295, 397.
Cordeliers (d’A¢h) : 196.
Cordon de chapeau : 310.
Corne : 508.
Cornet : 352.
Corporal : 102, 236, 285, 298,
311, 466.
Corporalier : 200, 260, 285,
324, 466, 480.
Cotte : 113, 131, 396.
Couche : 136
Coulombes : 71, 98, 105, 144.
Coupe : 41, 113, 160, 261, 264,
275, 301, 303, 323, 327, 334,
338, 344, 345, 367, 369, 392,
403, 489, 526, 562, 564, 600.
Couronne : 23, 216, 434, 436,
445. 467, 501, 514.
Couronne de lumière : 298,
383.
Couronnement : 434.
Courroie : 4, 13.
Coussins : 18, 29, 35, 39, 45,
54, 79, 96, 122, 125, 134,
147, 188, 218, 238, 246, 260,
273, 278, 318.
Couteau : 39, 113, 263, 513,
516, 562, 611, 612.
Couteau de chasse : 603.
Couvent d’Arte-Vie : 373.
Couvent de Berlaimont : 623.
CouventdeSainte-Agnès : 260.
Couvent de Saint-André : 358,
408.
Couvent de Sion : 356, 414.
Couvent de W’ulpen : 306.
Couvertoir : 384.
Crépine : 635.
Cristal : 29, 41, 201, 268, 300,
345, 460, 542, 554, 598, 603.
Croisiers : 1, 157.
Croix : 30, 113, 185, 198, 217,
232, 234, 253, 260, 280, 299,
300, 310, 314, 388, 395, 397,
421, 434, 435, 447, 448, 460,
473, 493, 534, 538, 546, 590,
610, 612, 629, 630, 636.
Croix de saint Grégoire : 260.
Croix triomphale : 560,
Crucifix : 11, 94, 198, 244,
298, 333, 373, 414, 430, 434,
471, 496, 500, 506, 543, 561,
563, 564, 603, 613, 614, 627,
632.
Cuillére : 205, 225, 245, 261,
264, 273, 286, 290, 301, 331,
352, 369, 393, 419, 422, 425,
454, 477, 479, 498, 508, 513,
— 293 —
516, 551, 577, 582, 588, 603,
611, 612.
Cuir : 275, 301, 313, 404, 405,
485, 506, 599, 606.
Cuir bouilli : 39, 321, 353,
537.
Cuirasse : 179.
Cure-dents : 198, 232, 275,
310, 456.
Custode : 11, 54.
Cuvette : 422.
Damas : 46, 139, 163, 194,
200.
De HosTEL (peintre) : 126.
DE LE FORGE : 157.
De LE HeDpe (tapissier) : 352.
Dents : 90.
Dent de loup : 147, 256.
Dentelle : 396, 471, 593, 610,
623, 636.
Deuil : 43, 191.
Devanture : 165, 191, 200,
264, 355, 471.
Diamant : 12, 104, 247, 472,
581, 598, 605, 619, 629. 630,
635, 639.
Discipline : 494
Dominicains : 295, 366, 388,
396, 400, 406, 432, 435, 437,
477, 480, 503, 530, 551.
Dominicaines : 399.
Dorure : 2, 13, 16, 20, 26, 45,
69, 468, 529.
Doublier : 33.
Drageoir : 164.
Drap : 165, 200, 211, 250, 285,
416.
Drap de Turquie : 45.
Dressoir : 18, 79, 382.
Eau bénite : 31, 118.
Ecaille-tortue : 516, 521, 554,
572, 592, 600, 603.
Eece homo : 337, 338, 353,
398.
Echarpe : 551.
Ecuelle : 301, 331, 391, 422,
482, 508, 513, 517,554, 582,
627.
Eglise de la Madeleine : 5,
117, 120, 130, 134, 153, 155,
165, 211, 260, 262, 283, 298,
330, 355, 389, 515, 560.
Eglise de Notre-Dame : 3, 9,
12, 21, 28, 34, 36, 56, 60,
62, 67, 70, 75, 81, 83, 103,
125, 129, 141, 156, 161, 181,
194, 209, 227, 229, 241, 243,
248, 255, 285, 343, 347, 348,
378, 385, 387, 394, 428, 478,
481, 512, 539, 547, 571,595,
623, 642.
Eglise de Saint-Albin (à
Douai) : 308.
Eglise de Saint-Amé (à
Douai) : 615.
Eglise de Saint-Aubert (à Cam-
| brat): 131.
Eglise Saint-Brice : 33, 46,
58, 72, 82, 92, 98, 109, 110,
124, 137, 139, 140, 144, 151,
154, 158, 170, 186, 217,271,
305, 317, 341, 345, 436, 478,
490, 519, 524, 544, 565, 583,
598, 608, 610, 623.
Eglise de Sainte-Catherine :
166, 223, 333, 380, 418.
Eglise de Saint-Jacques : 2,
13, 16, 19, 20, 21, 37, 45
55, 59, 65, 91, 100, 105, 116,
127, 136, 169, 182, 190, 191,
192, 200, 211, 235, 238, 244,
260, 266, 267,272, 279, 290,
293, 301, 322, 324, 438, 371,
383, 388, 395, 401, 468, 469,
471, 495, 508, 514, 529, 569,
573.
Eglise de Saint-Jean : 40, 41,
— 224 —
85, 132, 133, 243, 339, 533,
558, 613.
Eglise de Saint-Julien(a Ath):
131.
Eglise de Sainte-Marguerite :
57, 61, 99, 107, 114, 171,
230, 246, 267, 270, 379, 381,
416.
Eglise de Saint-Nicaise : 26,
87, 123, 134, 163, 178, 187,
216, 233, 250, 252, 287, 361,
381, 432, 480, 482, 571, 601.
Eglise de Saint-Nicolas : 300,
310, 498, 590, 607.
Eglise de Saint-Piat : 76,231,
236, 259, 273, 276, 284, 288,
309, 313, 320, 342, 392, 414,
417, 434, 455, 470, 586, 633.
Eglise de Saint-Pierre : 24,
30, 51, 78, 102, 142, 199,
240, 264, 274, 411, 566, 829.
Eglise de Saint-Quentin : 7,
22, 23, 31, 47, 64, 66, 69,
73, 88, 108,111, 118, 148,
198, 207, 218, 242, 376, 388,
390, 395, 409, 427, 430, 443,
457, 471, 475, 481, 487, 50],
511, 531, 555, 571.
Email : 38, 42, 53, 75, 104,
185, 198, 253, 369, 460, 473,
584, 635.
Emeraude : 102, 147, 287.
Emprunt : 421.
Encrier : 551, 588, 600, 622,
632.
Engageante : 636.
Engins : 167.
Enluminures : 29, 30, 32, 480.
Enseigne : 308.
Epée : 3, 28, 160, 310, 322,
371, 535, 540, 637.
Epine : 30.
Epitaphe : 7, 31, 106, 128,
235, 242, 266, 371, 409, 470,
493, 512, 601 -
Escafotte : 287.
Escanafftes : 200.
Escondilles : 386.
Escrinerie : 345, 333, 363,
382, 449, 491.
Espain : 474,
Espierres : 329.
Esplechin : 101.
Estampes : 638.
Etain : 75, 120, 163, 298.
Etoffe : 551.
Etoile de mer : 508.
Etui : 516.
Eturpin : 588.
Ex voto : 420.
Faïence : 527, 550, 564, 632.
Fauteuil : 581, 589, 600.
Fer (bijou) : 342, 375, 396.
Fer (métal) : 59.
Fer & hosties : 273.
Féte patronale : 45.
Fief : 371.
Filles-Dieu : 231.
Flacons : 513.
Fleurs : 134, 621.
Fleur de Jéricho : 334,
Flobecq : 578.
Fondations : 62, 92, 206, 272,
341, 343, 385, 480, 523, 524
530, 547, 576.
Fontaine : I.
Fouhiére : 492.
Fourche : 146.
Fourchette : 331, 419, 425,
454, 477, 498, 508, 513, 516,
577, 611, 612.
Fourneau : 49.
Fourreau : 28.
FRANC-LE-JEUNE : 480.
Frères Mineurs : 10, 14, 30,
50, 83, 89, 152, 200, 297.
3
— 995 —
Frères Mineurs (de Douai) :
357.
Frise : 599.
Froyennes : 329, 543.
Galère : 315, 397, 504, 540,
573,
Garderobe : 527.
Gauffrier : 273.
Gaurain : 475.
Gobelet : 33, 90, 142, 147,
176, 205, 261, 299, 331, 369,
391, 513, 517, 590, 628.
Gondole : 258, 335, 353, 363,
419, 477.
Gonfanons : 47.
Gottignies : 558.
Gourdines : 136, 165, 169,
231, 251, 273, 298, 434.
Grenat : 113.
HAGHE (orfèvre) : 536
Hanap : 4.
Harnachement
600.
Haubergeon : 3.
Haussy : 559.
Hellesmes : 551.
Hérinnes : 445, 623,
Herniculles : 237.
Heures : 4, 11, 30, 32, 80, 129,
316.
Hobbes : 559.
Hochet : 147, 187, 318, 459,
513, 542.
Homicide : 213.
Hopital Delplanque : 25, 506,
546, 553.
Hopital Marvis : 50.
Hôpital de Tourcoing : 386.
Hôpital d'Orchies : 482
Horloge : 220, 585, 588.
Houppes : 108, 133, 163 218,
246, 209, 285, 298, 430.
Huile : 435.
ANNALES. IV.
265, 433,
Huilier : 603, 612.
Instruments de musique : 297, .
347, 454, 547, 618, 642.
Isadre : 222.
-Ivergnies : 262.
Ivoire : 30, 334, 588, 603.
Jacinthe : 135, 584. 637.
Jais : 143.
Jaspre 39.
Jésuites : 234, 248, 287, 341,
360, 397, 414, 415, 435, 437,
521, 576.
Jésuitesses : 269. 281, 479.
Jendi Saint : 118.
Jolain : 314.
Jolités : 532.
Journet : 294, 586. |
Jubé : 66, 178, 187, 272, 385.
Jubilé : 528.
Jupe : 490, 634, 636.
Kain : 94, 285, 366, 388.
Laboureur (gros ou petit) :
544, 608.
LADAM (peintre) : 480.
Laiton : 23, 29, 31, 62, 71,
92, 95, 105, 144, 146, 161,
163, 182, 188, 214, 221, 235,
240, 272, 280, 298, 329, 336,
360, 371, 383, 390, 411, 521,
D41, 563, 594, 632.
Lamuin : 606.
Lambris : 560.
Lames funéraires : 7, 9, 12,
22, 64, 92, 118, 127, 154,
156, 161, 173, 182, 189, 192,
219, 223, 235, 259, 277, 237,
290, 298, 300, 304, 312, 332,
358, 360, 381, 390, 392, 404,
418, 420, 450, 480, 499, 503,
512, 601, 610, 617. |
Lampe : 295, 330, 366, 395,
415, 435, 437, 465, 511, 514.
Lanterne : 632.
15
— 226 —
Lassement : 218, 251.
La Tombe : 285, 366, 388.
Légende dorée : 4, 107.
Lit : 489, 537, 600.
Livres : 4, 11, 17, 29, 30, 41,
107, 148, 157, 181, 253, 268.
282, 287, 297, 303, 311, 316,
331, 336, 347, 350, 353, 370,
382, 386, 410, 413, 464, 466,
479, 480, 491, 498, 500, 507,
508, 518, 525, 528, 551, 553,
565, 567, 574, 586, 591, 594,
598, 601, 603, 606,621, 622,
632, 642.
Livre de raison : 240.
Loterie : 326.
Louche et louchette : 232,
306, 307, 460.
Lunettes : 243, 603.
Lys : 385.
Manches de couteaux : 299,
448, 513, 516, 562, 611.
Manchon : 570.
MANCQUE (tapissier) : 374.
Manicordion : 347.
Marbre : 588, 595.
Marchepied : 573.
Marquain : 594.
Masse : 621.
Médailles : 224, 247, 280, 301,
359, 394, 459, 490, 564, 600.
Médicaments : 350.
Ménager : 527.
Merchtem : 302.
Miniature : 508, 599, 618, 621.
Mirlifiqueries : 394.
Miroir: 201, 275, 345, 353,
422, 448, 516, 517, 521, 527,
540, 580, 584, 600.
Missel : 41, 285, 606, 623.
Monchel : 3.
Monnaie: 224.
Montre : 150, 264, 439, 472,
488, 513, 521, 535, 540, 542,
545, 554, 569, 572, 573, 579,
621, 637, 641.
Montrœul-au-bois : 420.
Mont Saint-Aubert : 371, 382,
441.
Mortier : 336.
Mouchettes : 391, 477, 513,
540, 547.
Moulin : 265.
Mourcourt : 583.
Moutardier : 331,464, 477,513,
577, 612.
Nacre : 625, 637.
Nappe : 2, 33, 93, 104, 116,
130, 133, 211,221, 230, 246,
298.
Natte : 8, 43, 80, 115.
Navette : 482.
Nef: voir Gondole.
NoëL (sculpteur) : 617.
Nœud : 432.
Nœud d'amour : 635.
Noix d'Inde : 245, 508.
Nomain : 149, 396.
Nom de Jésus : 395, 407.
Notre-Dame de Bonsecours {à
Péruicelz) : 514.
Notre-Dame de Consolation :
467.
Notre-Dame de Grace (a Cam-
brat) : 589.
Notre-Dame de Tongres : 455.
Notre-Dame du Bois (lès À n-
toing) : 325, 385.
Notre-Dame du Parc (à Fo-
rest) : 478.
Obigies : 479.
Œil de chat : 135.
uf d’autruche : 508.
Optique : 638.
Orchuel : 11.
Orfrois : 64, 131, 267.
— 227 —
Orgues : 65, 114, 144, 274,
408, 547.
Ornement : 8, 111, 152, 158,
185, 198, 285, 336, 385, 475,
596, 606, 633.
Outerbecque : 385.
Outils de menuisier : 587.
Ouvrage de Venise : 104.
Paix : 30, 112, 474.
Paletot : 27.
Palma Christi : 95.
Paquet de nuit : 460.
Parements : 260, 298, 311.
Pastel : 623.
Patrenostres : 4, 2], 30, 56,
83, 108.
Pauvres : 109.
Pavement : 487.
Pécheurs à la ligne: 167.
Peinture : 1, 9, 33, 50, 80,
126, 143, 146, 147, 149, 159,
163, 166, 195, 210, 217, 218,
221, 228, 233, 240, 244, 255,
257, 262, 286, 288, 291, 302,
314, 316, 325, 327, 332, 347,
364, 365, 379, 389, 396, 414,
415, 424, 440, 446, 449, 463,
464, 465, 479, 480, 485, 493,
497, 498, 504, 506, 508, 520,
531, 537, 541, 548, 589, 596,
597, 603, 606, 621, 632.
Pèlerinage : 55, 260.
Pendule : 553, 585, 621.
Pénitentes (à Lille) : 353.
Pensée : 193, 214, 215, 236.
Pension : 181, 261.
Perdrix : 584.
Perles : 3, 119, 236, 454, 546,
551, 629.
PESEZ (graveur à Paris): 624.
Pied d'élan : 508.
Pierreries : 3, 508.
Piliers : 69.
Plantes médicinales : 49, 282.
Plat : 120, 298, 301, 353, 484,
540.
Plâtre : 298.
Plomb : 1.
Poche : 630.
Poéle: 8, 86, 91, 116, 320,
406, 418, 435, 475.
Poignard : 160.
Poivrier : 571, 612.
Porcelaine : 261, 269, 306,
353, 364, 484, 486, 518, 620,
631.
Portail : 284.
Portraits : 228, 244, 247, 248,
273, 291, 347, 365, 371, 422,
424, 495, 426, 480, 485, 497,
500, 561, 588, 614, 618, 623,
632.
Pot: 214,218, 261, 269, 298,
315, 331, 353, 397, 412, 430,
449, 491, 542, 550, 554, 577,
580, 598, 627.
Poterie : 8.
Pottes : 552.
Praticiens : 74.
Prédication : 341.
Prémesque : 460.
Prie-Dieu : 523, 549.
Privation d'héritage : 213.
Procession : 338, 428.
Psautier : 29.
Pupitre : 219, 269.
Pyramide : 430, 434.
Quadrature du cercle : 626.
Rabateau : 45, 136, 163, 169,
188, 227, 236, 273, 331, 333,
372, 419, 434.
Rachat de captifs : 436, 457.
RAPHAËL : 589.
Rapière : 77, 179.
Réchaud : 309, 477, 513, 545,
603, 612.
— 998 —
Recluse : 41, 87, 607.
Récolets : 357, 388, 452.
Reliquaire : 30, 198, 275, 281,
311, 331, 334, 342, 363, 372,
375, 376, 388, 396, 422, 432,
452, 455, 460, 464, 473, 599,
616, 622, 637.
Remèdes : 49, 222, 224, 282,
460.
Renaiz : 259.
Repos: 4, 11, 29, 54, 63, 84,
85, 121, 130, 133, 157, 166,
188, 246, 260, 303, 434
Repositoir : 26, 79, 165, 169,
200, 338, 341.
Retable : 2, 13, 16,19, 20, 29,
35, 42, 45, 80, 137, 146, 156,
166, 172, 180, 207, 210, 218,
233, 248, 252, 253, 272, 276,
291, 297, 302, 339, 349, 364,
427, 468, 529, 553, 555.
Rhétoriciens : 41, 91, 157.
Rideau : 422.
Robe : 3, 46, 160, 165, 200,
270, 273, 330, 333, 409, 167,
560, 633, 634, 636.
Rois de France : 239.
ROLLIER (verrier): 103.
Rose : 598, 610.
Roubaix : 480.
Rubis : 108, 122, 185, 197, 253,
258, 263, 287.
Sacre : 338.
SAILLY (orfèvre) : 640.
SAILLY (tapissier) : 321.
Sainte Epine : 30.
Saint Christophe : 30.
Saint Esprit : 388, 510, 605.
Saint Sépulcre : 27.
Saladier : 609, 612.
Salière : 177, 218, 258, 261,
273, 275, 286, 290, 318, 331,
353, 368, 369, 391, 419, 421,
422, 454, 464, 476, 477, 484,
498, 503, 513, 517, 577, 612.
Salle capitulaire : 561.
Samit : 36.
Saphir : 143, 197, 253, 287.
Sarge : 35.
Satin : 36, 131, 134, 200, 264.
Sceau : 30.
Sceptre : 467.
Schellebelle : 245.
Scie : 508.
Scribane : 301, 337, 353, 456,
476, 496, 500, 521, 540, 541,
560, 614, 634.
Sculpture : 52, 53, 195, 198,
271, 306, 353, 384, 396, 442,
461, 464, 523, 562, 603.
Séminaire : 574.
Séminaire d’Hénin (à Douai) :
553.
Serpentine : 404.
Serviettes : 102, 104, 298.
Sifflet : 500.
Signet : 30, 129, 198, 258, 359.
Sipsière f?) : 160.
Sœurs-Grises : 435, 588.
Soie : 81, 133, 134.
Solida : 609, 639.
Sonnerie : 8, 530.
Souastre : 324.
Soucoupe : 551, 620, 623.
Sous-indrecheldre : 358.
Stalles : 199, 566.
Statues et statuettes : 5, 11,
39, 50, 52, 54, 58, 85, 134,
180, 271,281, 283,306, 310,
325, 353, 390, 392, 396, 415,
428, 482, 486, 496, 560, 568.
STEVINS (peintre) : 480.
Sucrier : 517, 612.
Surplis : 533.
Tabatière : 513, 554, 572,573,
619, 625, 628, 631, 635.
— 229 —
Tabernacle : 26, 79, 165, 169,
435, 515.
Table: 413,513, 521,541, 588,
600.
Tableaux: 1, 11, 15, 29, 33,
50, 63, 78, 80, 96, 97, 104,
107, 117, 126, 143, 144, 145,
146, 147, 155, 157, 159, 161,
162, 163, 166, 168, 181, 182,
188, 195, 198, 208, 218, 221,
236, 238, 246, 262, 276, 281,
285, 286, 288, 299, 303, 311,
319, 333, 347, 361, 378, 389,
398, 402, 403, 410, 411, 418,
423, 425, 426, 453, 524, 557,
588, 591, 615, 616.
Tableau de laiton : 31, 67, 182,
206, 296.
Tableau funéraire: 9, 148,
161, 206, 240, 243, 253, 257,
259, 267, 301, 314, 317, 380,
433, 457, 460, 536, 613.
Tablier : 546, 604.
Taffetas : 298.
Taintegnies : 509.
Tapis : 161, 301,310, 321, 352,
374, 402, 403, 471, 508, 598.
Tapisserie : 6, 10, 29, 33, 35,
39, 45, 52, 54, 68, 79, 86, 88,
96, 101, 104, 122, 123, 136,
137, 139, 141, 142, 146, 151,
161, 168, 174, 176, 177, 187,
188, 200, 218, 229, 235, 241,
248, 251, 273, 275, 278, 284,
288, 290, 310, 318, 343, 348,
361, 371, 375, 377, 400, 419,
421, 432, 438, 456, 458, 459,
471, 520, 521, 529, 537, 566,
569, 575, 581, 588,'589, 592,
600, 602, 606.
Tasse : 75, 145, 161, 205, 252,
273, 278, 290, 310, 331, 508,
542, 551, 623.
Telles : 353.
Tenailles : 146.
Tenture de lit : 290, 310, 422,
489. -
Théière : 545, 588, 609, 635.
Thèse : 599, 606.
Thieullain : 15.
Tire-moëlle : 612.
Toile : 171, 386.
Toile d’Enghien : 521.
Toile peinte : 604.
Toison d'or : 307.
Traille : 59.
Tresple ; 91.
Treuil : 43.
Trictrac 480.
Triptique: 9, 33, 138, 144,
145, 149, 181, 182, 207, 209,
240, 257, 285.
Tuniques : 58, 140, 267, 441.
Turquoise : 135, 197, 258, 287.
Université : 18].
Urne : 508, 623.
Ursulines : 524, 627.
Usages funéraires: 1,3, 8,24,
33, 40, 43, 48, 67, 86, 91,
115, 116, 120, 124, 190, 191,
192, 198, 206, 219, 223, 418,
503, 530, 565, 586.
Vaisselle : 201, 202, 203, 250,
261,287, 288, 289, 292, 297,
303, 318, 326, 335, 336, 340,
368, 369, 399, 412, 419, 422,
451, 620.
VAN Dyck: 589.
VAN Oost: 520.
VAN Rayman, (orfèvre) : 289.
Velours : 27, 36, 61, 64, 113,
119, 131, 160, 165, 191, 290,
330, 333, 406.
Verre : 175, 226, 285, 377.
Verrières : 76, 91, 103, 183,
386.
— 230 —
Vêtement : 36, 139, 420, 508, Warcoing : 475.
517, 546,593, 610, 634, 636. Warcolet : 36.
Vieux Leuze : 420. WARNIER (peintre): 424.
Voile : 329. WaAucQuEeT (escrinier) : 199.
Vraie Croix: 198, 308, 460, Wetteren : 245.
531, 616. Wulpen : 306.
L’AVOUERIE DE TOURNAI
LAVOUERIE DE TOURNAI
ESSAI
SUR L'HISTOIRE DE CETTE INSTITUTION
— 2 00e —
AVANT-PROPOS.
« L’avouerie de Tournai, a dit l’auteur de l'excel-
lente Histoire des Châtelains de cette ville, est une ins-
titution jusqu'ici fort mystérieuse et qui appellerait une
bonne monographie. » Or, me trouvant quelque peu
préparé par des études spéciales, non pour entreprendre
la « bonne monographie » désirée, — les éléments
manqueraient d'ailleurs, — mais pour apporter à l’his-
toire de l’avouerie de Tournai une sérieuse contri-
bution, je saîsis cette occasion de donner signe de vie
à la vaillante Société historique et archéologique qui,
depuis longtemps déjà, m'a accueilli au nombre de ses
membres correspondants.
Dégager l'origine, la nature et la condition de
Yavouerie de Tournai, suivre les transformations de
cette institution « jusqu'ici mystérieuse »; soulever
autant que possible le voile qui couvre le rôle des
avoués dans la vie publique de la cité; rectifier et
compléter leur généalogie, tel a été le but du travail
qui va suivre. La tâche, jo le proclame avec gratitude,
— 234 —
m'a été grandement facilitée par le concours de mes
érudits confrères : M. Félix Brassart de Douai,
M. le comte P.-A. du Chastel de la Howarderie et
M. l'archiviste Hocquet. A la docte compagnie de
Tournai de juger si le résultat obtenu est digne de son
bienveillant suffrage.
PREMIERE PARTIE : L'OFFICE.
SI.
L'avouerie laïque.
On rencontre au moyen âge, indépendamment du
villicus ou major dont l’action était essentiellement
agricole, divers officiers ministeriales d'assez humble
condition, à l'origine, connus sous les noms dejudices,
prepositi, advocati, auxquels les Capitulaires attri-
buent la police et la justice sur tous les habitants de
leur ressort. Ils ne jugeaient pas directement, mais
provoquaient le jugement des échevins, scabini, et des
pairs quils présidaient et dont ils exécutaient les sen-
tences sans participer à leurs décisions. Sous ce rap-
port le titre de jusficiarius que prirent les délégués
ecclésiastiques dans les possessions des établissements
religieux exprimait mieux le rôle qui leur était
attribué. Le terme « le justice » est resté pour désigner,
dans les campagnes du Tournaisis et du Hainaut,
l'officier spécialement chargé de la justice et de la
police d'une paroisse (1).
La dénomination d’avoué avait diverses acceptions
et désignait desfonctionnaires d'ordres différents. Dans
(1) Chargé « des eskevins à semonre por loi dire et por loi faire. + —
Alulfus le Justice; Gossuin, justice de Froyennes. (A. d'Herbomez,
Histoire des Châtelains de Tournai de la maison de Mortagne, T. I,
pp. 139 et 141; T. II, pp. 75, 179 et autres).
— 236 —
le sens le plus large et le plus ordinaire, elle s’appli-
quait aux défenseurs des églises, advocati seu defen-
sores ecclesiarum, qui étaient en général de hauts
personnages, capables, par la position qu'ilsoccupaient,
d'assurer à leurs clients une protection efficace; mais
l'avoué dont il est ici question, l'advocatus laicus, était
un officier de moindre condition au début et dont le
rôle judicaire et de police était limité aux fonds et aux
personnes d'une localité formant son district et à
laquelle il était exclusivement attaché. Dans cet ordre
d'avoués laïcs on distinguait nécessairement l’avoué
urbain auquel le milieu où s'exerçait son action
assurait par le fait une situation supérieure à celle de
l'avoué rural.
L'expression laïc par opposition à ecclésiastique ne
s'attache nullement, on le conçoit, au caractère ni de
l'officier, ni du pouvoir qu'il représentait, mais bien à
l'objet même de l'office : l'administration de la justice
et de la police d’une paroisse ou d’une cité. Dans ce sens
une avouerie était laïque même quand elle avait été
instituée par une autorité ecclésiastique.
L’avoué est, dans les Capitulaires, l’objet de nom-
breuses prescriptions. Charlemagne recommande à ses
envoyés, missi dominici, d'établir des avoués dans tous
les lieux, per singula loca (1), de les choisir parmi ceux
qui savent et veulent terminer les causes selon la jus-
tice, et de remplacer par de meilleurs ceux qu'ils
trouveront mauvais (2). Si un avoué, dit le livre
septième des Capitulaires, est convaincu d'avoir agi
(1) Capitularium tertium anni 803, upud Baluze, T. I, col. 392.
(2) De advocatis et judicibus comitum.... tales eligantur quales et
sciant et velint juste causas terminare, et ubi mali inventi fuerint a
missis nostris mittantur meliores. (Capitul. tertium anni 805. Baluze,
T. 1, col. 432.)
— 237 —
avec injustice et cupidité dans quelque cause, qu'il soit
rejeté de l'assemblée des hommes honnêtes et de la
communion des juges (1).
L'institution des avoués laïcs, comme celle des pré-
vôts et des maires, est propre aux deux premières
races de nos rois. Les avoueries héréditaires qui ont
subsisté existaient à l'état d'offices amovibles avant que
le régime féodal les ait érigées en fiefs. On n'a pas plus
créé d’avoués héréditaires que de prévôts et de maires
sous la féodalité, on les a subis comme l’attestent les
luttes incessantes qu'il a fallu soutenir contre leurs
usurpations et leurs injustices. Déjà au XI° siècle on
distinguait avec soin, comme ayant plus grande valeur,
les biens que l'on donnait exempts d'avouerie : Omnino
libera et sine advocatura (2).
On trouve des avoueries laïques dans les domaines
des rois et des comtes et dans ceux qu'ils avaient cédés
avec leurs ministériels avant ou après que ceux-ci fus-
sent devenus héréditaires de par le régime féodal.
En 1096, le comte Robert le jeune donne en gage,
pour la somme de vingt marcs, aux églises de Notre-
Dame et de Saint-Eloi, à Noyon, l'avouerie de Noyelles,
dans la châtellenie de Lille, que son vassal Saswalon
tenait de lui en bénéfice et avait remise entre ses mains
au moment de partir pour Jérusalem (3). Noyelles,
(1) Si advocatus in causa suscepta iniqua cupiditate fuerit repertus
a conventu honestorum et judiciorum communione separetur. (Ibidem,
col. 1059.)
(2) Voir la charte par laquelle Baudouin Ie", comte de Hainaut et
comte de Flandre, donue 4 l’abbaye d'Hasnon de nombreuses possessions
en 1065. Imprimée dans Duvivier, Le Hainaut ancien, codex diploma-
ticus, n° 51.
(3) In vadimonio trado ecclesie Sancte Marie Noviomensi et ecclesie
Sancti Eligii advocaturam quam Saswalo de me in beneficio tenuerat,
in villa que dicitur Nigella, in Castellaria Islensi, quam et michi
— 238 —
ancien fisc royal du temps de Saint- Evrard deCysoing,
faisait alors partie du domaine particulier du comte et
c'est bien ici l’avouerie laïque d'une ville.
Faute de distinguer les avoueries laïques des avoue-
ries ecclésiastiques et de reporter leur origine aux
deux premières races, on risque de ne pouvoir expli-
quer en toute satisfaction certains faits relatés dans les
chartes et qui, pourtant, doivent se déduire naturelle-
ment si peu précises que soient les données qu’elles four-
nissent. L’ Histoire des Chätelains de Tournai mentionne
quelques avoueries dans les campagnes du Tournaisis,
notamment à Kain et à Froidmont (1). A Kain, la
nature de l’avouerie se décéle d’elle-méme; elle était,
au milieu du XIII° siècle, aux mains du maire hérédi-
taire et il n y a pas à se méprendre sur son caractère
laïc et local. Pour Froidmont, la difficulté n'est
qu'apparente.
Le châtelain de Tournai devait sa protection à
l'abbaye de Saint-Amand pour les biens qu’elle possé-
dait dans les limites de la châtellenie, savoir les
villages de Hertain, Willemeau et Iroidmont. Cette
protection constituait bien une avouerie ecclésiastique,
mais comment expliquer que dans les actes intéressant
ces trois villages, 1l ne soit parlé que de l’avouerie de
Froidmont? (2) C'est qu'indépendamment de l’avouerie
ecclésiastique exercée par le châtelain et qui s’étendait
d'une manière générale sur ces possessions de l’abbaye
dans une circonscription qui échappait à l'autorité
immédiate du comte de Flandre, il y avait à Froid-
mont une avouerie particulière, antérieure et d'un
reddidit Jherusalem iturus. (Bulictin de la commission royale
d'Histoire de Belgique, 4° série, T. IL, p. 181.)
(1) A. d’Herbomez, T. II. preuves, n° 131 et 133.
(2) A. d'Herbomez, T. I, p. 236.
— 939 —
ordre tout différent, une avouerie laique et locale dont
les droits étaient à réserver, avouerie qui n'existait pas
dans les deux autres villages.
Jean Cousin et les auteurs qu'il cite, dissertant sur
les avoués, n'ont pas méconnu la nécessité d'une dis-
tinction entre ces officiers. « Voilà, dit le chanoine
» tournaisien, une interprétation de laquelle on ne doit
» pas inférer que tous advoués ou chastelains ont esté
» advoués ou chastelains des églises, car il y en a de
» deux sortes : les uns estoient advoués de monastères
- ou autres églises, et les autres estoient advoués des
» villes, communautés ou pays, comme advoués
+ d'Ausbourg, de Zurich, de Béthune, de Bergues,
» d'Arras (1). »
Malgré les efforts tentés pour trouver à l’avouerie de
Mons un caractère ecclésiastique (2), il est hors de
doute que cette avouerie était purement laïque et abso-
lument distincte de l’avouerie de Sainte-Waudru. Elle
existait probablement au VII* siècle dans le domaine
du comte Madelgaire et aura été cédée avec ce
domaine et ses mancipiis, par Waudru, épouse du
comte, au monastère fondé par elle sur les hauteurs du
Castrilocus; mais les avoués de Mons, eussent-ils été
créés dans les deux siècles suivants, conformément aux
prescriptions des Capitulaires qui recommandaient
d'en établir partout, per singula loca, qu'ils n'en
auraient pas moins le caractère d’adrocati laïci ou
d'officiers ministériels et locaux. L'attribution aux
comtes de la dignité abbatiale séculière du monastère
n’a apporté à la condition originaire de l'avouerie de
(1) Histoire de Tournay. Livre III, p. 254.
(2) Voir Ernest Matthieu, l’Avouerie de Mons dans les Annales de
l'Académie d'archéologie de Belgique, 1885.
— 940 —
Mons, devenue fief, d’autre changement que de la faire
relever de la cour féodale de Hainaut.
Sans doute, l’avoué de Mons, comme tous les off-
ciers héréditaires, a du céder devant les progrés irré-
sistibles des institutions communales ; mais si celles-ci
ont absorbé son autorité judiciaire et son influence
dans la cité, elles ont forcément respecté ses droits
utiles qui constituaient une propriété. Cette propriété
a pu passer, dès le XII° siècle, aux mains de chevaliers
et de hauts personnages sans qu'on dût s'étonner de ce
fait qui est loin d’être isolé; le contraire serait plutôt
l'exception.
8 II.
L’avouerie de Tournai; époque féodale : apogée.
A Tournai, comme ailleurs, l’avouerie remontait aux
premiéres races de nos rois; quand elle apparait pour
la première fois au XI° siècle, c’est comme une institu-
tion connue et fonctionnant depuis longtemps, et nulle
part elle ne se montre telle qu'on puisse lui attribuer
un caractère ecclésiastique. En aucun temps l’avoué de
Tournai ne se révèle comme le défenseur de l'église; il
n'avait la garde ni de la demeure ni des biens de
l'évêque; c'était l'advocatus laicus, l'avoué de la Ville,
« ejusdem urbis advocatus (1). »
Sans doute, l'avoué relevait son office de l’évêque,
mais de l’évêque prince temporel, substitué aux droits
du Roi par la donation de Chilpéric en 562 et confirmé
(1) Heriman, Narratio restaurationis abbatiæ Santi Martini, apud
D'Achery, § 9.
— 241 —
dans cette possession par Charles le Chauve en 854 (1);
et c'est précisément en ces temps que les évêques de
_ Tournai ont dû créer l’avouerie de Tournai, pour assu-
rer la justice et la police de la ville où toute autorité
leur était dévolue sous la suzeraineté royale. La
charte de Chilpéric peut être fausse, mais les droits du
Souverain n'ont pas moins été exercés, sans contes-
tation sérieuse, par les évêques de Tournai, pendant
plusieurs siècles, et avaient dû bénéficier depuis long-
temps de la prescription quand ils furent formellement
reconnus, vers 901, par une charte de Charles le
Simple (2).
Il est difficile, on le conçoit, en l’absence de tous
renseignements, de définir les attributions originaires
de l’avoué de Tournai; on ne peut, à cette fin, qu'émet-
tre des conjectures basées sur des données générales,
et encore est-il prudent de se borner aux assimilations
les plus probables que ces données générales peuvent
comporter.
L’avoué constatait les forfaits, les délits et les con-
traventions, instruisait sommairement les causes et
attrayait en justice les prévenus et les délinquants. Il
provoquait le jugement des pairs et des échevins, exé-
cutait leurs sentences et il lui revenait de ce chef une
part déterminée, le tiers ordinairement, des fruits de
justice. Selon l'usage de ces temps anciens, l'avoué
avait, pour lui tenir lieu d’émoluments, la jouissance,
à titre de bénéfice, d’un domaine particulier propor-
tionné à l'importance de ses attributions.
De même que les autres officiers de tous degrés, les
(1) Le Maistre d’Anstaing, Recherches sur l'église cathédrale de
Notre-Dame de Tournai, T, II, p. 49.
(2) A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la maison
de Mortagne, T. 1, p. 24.
ANNALES. IV. 16
— 9249 —
avoués laïcs, grâce aux progrès de la féodalité, finirent
par rendre héréditaires leur office, le domaine, les ren-
tes et les revenus qui s’y rattachaient. L'histoire du
X 1° siècle est remplie des luttes engagées contre leurs
usurpations et contre le principe d'hérédité qui achevait
de s'établir partout dans les avoueries comme dans les
prévôtés et les mairies. Déjà l'avouerie de Tournai ne
paraît plus que comme un fief qui passe de père au fils,
de l'oncle au neveu et dont le titulaire dispose comme
de son patrimoine, et dès la fin de ce XI* siècle, elle
était aux mains de nobles personnages, puissants par
leur famille et leurs richesses.
A part les attributions, qui presque toujours diffe-
raient d'un lieu à un autre, il y a, semble-t-il, un rap-
prochement à faire entre l'avouerie de Tournai et la
prévôté de Saint-Amand. De chaque côté l'office relève
d'un prélat agissant comme seigneur de la Ville, abs-
traction faite de son caractère ecclésiastique. L'avoué
de Tournai, comme le prévôt de Saint-Amand, a rendu
héréditaires sa charge et son bénéfice; tous deux sont,
au XII° siècle, d'illustres personnages (1), et tous deux
s'attirent par leurs usurpations et leurs méfaits de
sévères répressions.
L'importance du rôle de l'avoué de Tournai procédait
moins, peut-être, des attributions en elles-mêmes que
de l'influence acquise en dehors d'elles par l'officier qui
(1) Philippe d'Alsace, députant quelques-uns de ses hommes pour
régler en son nom un différend relatif à la dimo de Menin, s'exprime
ainsi : « Ex parte nostra viris illustribus, domino Rogero de Warcon
et Lamberto de Vixta ac Rogero, preposito de Haluin, et Stephano
preposito Sancti Amandi, Michaele etiam Castellano Duacensi. -
(Archives de la ville de Douai. Cartulaire de l'abbaye d'Hasnon,
fo 73. — Imprimé dans l'Histoire de Menin, par le D' Rembry-Barth,
T. IV, p. 536.)
— 243 —
en était investi et du prestige qui s'attache à toute
haute position sociale; sous ce rapport la maison
d’Avesnes ne le cédait à aucune autre en noblesse et en
illustration. Néanmoins cette importance était réelle
en soi. Chef de la justice dans une antique cité dont les
seigneurs, chargés de l'administration de deux dio-
cèses, étaient souvent absents et ne pouvaient donner
aux intérêts temporels de leurs sujets qu'un temps
limité, l’action de l’avoué devait s'exercer dans des
conditions différentes de celles qu'on peut avoir étudiées
dans d’autres milieux; ce qui a pu donner le change
sur la nature de l’avouerie de Tournai.
Un document irrécusable établit péremptoirement
que l'avoué de Tournai n'avait nullement le caractère
de défenseurs de l'église; mais s’il n'était pas le gar-
dien de l'évêque et de ses biens, il était le principal
représentant de son pouvoir dans la Ville qui échappait
à l’action du châtelain, et il n’est pas étonnant qu’à ce
titre, joint à l'éclat d'une illustre extraction, il ait joui
de la plus grande considération. Ses prétentions, même
non admises, au mobilier de l'évêque défunt, et surtout
le droit de grâce à sa joyeuse entrée faisaient de cet
officier, si non une sorte de prince, au moins un
personnage de premier plan.
À une époque qui peut coincider avec la fondation,
en 1126, de l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, les
évêques paraissent avoir accru les attributions de
l'avoué. Jusques-la, ils avaient eu, pour assurer la ren-
trée des droits et revenus qu'ils possédaient à Tournai,
un prévôt dont l'existence est constatée à la fin du
X [° siècle et au début du siècle suivant, en la personne
du prévôt Thetbert traitreusement assassiné, d'après
Hériman, par l'avoué Fastré IT, et en celle du prévôt
Thierri, l'un des trois laïcs qui souscrivirent, en 1101,
— 944 —
un accord préparé dans le synode que présidait
l'évêque Baudry (1). Soit que cette charge n'ait pas été
inféodée, soit qu'elle ait fait retour aux évêques, sei-
gneurs de Tournai, il est présumable que ceux-ci con-
cédèrent à l’avoué la perception de certains droits
entre autres les droits seigneuriaux de tonlieu, d’affo-
rage et decambage avec la juridiction qui s’y rattachait
et moyennant une portion déterminée de la recette.
C'est ainsi que s'expliquerait la part, tenue en fief des
évêques par l'avoué, des droits de cambage levés dans
la brasserie du monastère de Saint-Nicolas-des-Prés (2).
Considérées dans leur ensemble, les attributions de
l'avoué telles qu'elles sont ici présumées ne laissaient
pas que d'être redoutables, aux XI° et XII° siècles.
L'avoué ne devait-il pas mettre parfois au service de ses
haines privées le pouvoir exécutif qui lui était confié?
N’abuserait-il pas de sa position pour se laisser aller à
ses penchants de convoitise et d’usurpation? Nes'érige-
rait-il pas en despote et ne ferait-il pas de sa charge
une source d’exactions et d'injustices? La haine mor-
telle conçue par un avoué des premiers temps contre le
prévôt qui protégeait et défendait les pauvres sujets du
seigneur évêque, l’envahissement, au nom d'un de ses
successeurs, des biens de l'évêque défunt, établiraient
que ces appréhensions étaient au moins en partie
fondées.
De même que pour les attributions dévolues à l’avoué
de Tournai, il est mal aisé de déterminer les droits
utiles et les revenus originairement affectés ou ulté-
rieurement rattachés à son office. Outre les fruits de
Justice afférents à sa charge, outre sa part présumée
(1) Voir le § IV.
(2) J. Vos, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 92.
— 945 —
des droits seigneuriaux dont il assurait la rentrée et
celle rappelée plus haut qu'il prélevait dans lecambage
de la brasserie du monastère de Saint-Nicolas-des-
Prés, quelques documents mentionnent, mais sans en
indiquer l'origine, des droits et revenus à distinguer
de ceux qui provenaient de ses biens propres.
En 1130, l'évêque Simon, confirmant le rachat fait
par le chapitre de Tournai de l'autel de Saint-Denis
(Saint-Genois), réserve la part que tient l’avoué :
Preter illam partem quam tenet advocatus (1). L'avoué
de Tournai tenait aussi de l'évêque une partie du moins
de l'autel d’Helchin ou de sa dime : Aléare de Helchin
et minulam decimam ejusdem Ville (2). Cette dime
d'Helchin et de Saint-Genois avait une valeur assez
importante puisque l'un des avoués, Gilles d’Aigre-
mont, la cède à titre de gage pour la somme de
600 livres à l'évêque de Tournai qui, en 1234, donne
les fruits de ladite dîme à l’abbaye des Prés-Porcins
qu'il venait de fonder aux portes de Tournai. Une
clause de l'acte de donation laisse aux héritiers de
l'avoué le pouvoir de racheter le bien engagé, mais on
ne voit pas qu'ils aient usé de cette faculté (3).
Quant au domaine attaché à son office, l’avoué
Walter en fit don à l'abaye de Saint-Nicolas-des-Prés,
en 1137. A cette date, l'évêque Simon fait connaître
que de son assentiment, Walter, avoué de Tournai,
a donné à l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés toute la
terre de son fief qu'il tenait de lui évêque, située au-
delà du ruisseau de Barges non loin du monastère, à
(1) Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai,
T. XVI, pp. 77, et 78.
(2) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des- Prés, n° 98.
(3) Voir au § VIII.
— 246 —
charge d'une redevance annuelle de quatre deniers
payable à l'évêque de Tournai (1).
Les avoués de Tournai possédaient en outre dans la
région des biens à raison desquels ils étaient vassaux
du châtelain de Tournai, de l'abbaye de Saint-Amand
ou d’autres suzerains non toutefois comme officiers,
mais comme seigneurs particuliers. Dès lors la
recherche de ces biens et les transactionsauxquelles ils
ont donné lieu seraient ici hors du cadre de cette
étude; elles trouveront place dans les notices des pos-
sesseurs respectifs.
§ III.
Ere communale; décadence et transformation
de l'avouerie.
La puissance temporelle des évêques de Tournai fut
singulièrement compromise par l'arrivée, en 1187, de
Philippe-Auguste qui sut se concilier l'esprit des habi-
tants et les soumettre à son pouvoir. Par suite se trou-
vèrent considérablement amoindries la prééminence et
l'autorité que l'avoué, l’homme lige des seigneurs
évêques, pouvait avoir acquise dans son office et dans
le rang social qu'il occupait (2). Il est vrai que la
(1) Sicut totam jure hereditario possidebat. Sed quia de feodo suo
erat quod de me humili ministro Beate Marie et domino suo tenebat,
ut legitima foret donatio a me tam suis quam religiosorum precibus
impetravit, ut sub oculis et testimonio homimum meorum ipsam
terram totam sicut de feodo suo constituerat, cum Nicholao eo tem-
pore primo herede suo in manu mea emancipatam omnino redderet
et liberam, eo videlicet tenore ut predictis fratribus eam concederem
sub aliquo censu amuatim persolvendo. (J, Vos, L'abbaye de Saint-
Nicolas-des-Prés, T. I, p. 35 et cartulaire, n° 8.)
(2) A cette époque la maison d'Aigremont soudée sur celle des
d’Avesnes était en possession de l'Avouerie de Tournai.
— 247 —
charte de commune octroyée à Tournai par le monarque
français réserve le droit de l’avoué (i); mais elle le
soumet en certains cas à la juridiction du prévôt, chef
de la nouvelle magistrature (2), qui peut l’ajourner par
devant lui et même saisir les biens qu'il possède dans
- la commune s'il ne comparait pas au jour assigné (3).
Elle conserve à l'avoué sa part des amendes prononcées
au sujet des forfaits quelle prévoit, mais elle la subor-
donne au jugement des jurés (4) qui peuvent se croire
juges des cas où cette part est à percevoir. Enfin, la
charte de commune laisse à l’avoué une certaine juri-
diction puisqu'elle lui suppose, comme au châtelain,
des sergents pouvant être, à l'occasion, les agents de
ses violences à l'égard des biens des bourgeois. Elle
laisse, en un mot, à l’avoué ses attributions judiciaires
et de police séculaires, mais désormais restreintes aux
non bourgeois. Or, c'est précisément cette juridiction
se perpétuant par l'hérédité et dont l'exercice pouvait
laisser à l'officier féodal quelque influence qui devint
l'objet des méfiances de la Commune.
Substituée à l'autorité royale dans la Ville, suscep-
tible et jalouse comme toutes ses congénères, la
(1) « Has itaque prœnominatas consuetudines concedimus, salvo jure
ecclesiarum, castellani et advocati. »
(2) Tandis qu'4 Tournai le chef de la magistrature communale
prenait le nom de prévôt, 4 Ypres, 4 Bailleul, 4 Warneton, il prenait
celui d'avoué, et, à vrai dire, ce nom d'avoué qualifiait mieux le défen-
seur des bourgeois et de leurs biens, le gardien de leurs privilèges et
de leurs franchises, le protecteur des droits de la commune.
(3) = Si forte castellanus sive advocatus aut eorum servientes res
civium violenter abstulerint, præpositus eos ad diem citabit; si ad
diem venire noluerint satisfacturi, præpositus eorum res quæ ad com-
muriam pertinent saisire debet quo usque satisfactionem fecerint
condignam, » | |
(4) = In emendationibus forisfactorum babeant castellanus et advo-
catus portionem suam ad judicium juratorum. »
— 248 —
commune de Tournai ne devait qu'impatiemment souf-
frir un partage quelconque du pouvoir, et il était à
prévoir qu'après avoir absorbé la juridiction de l’avoué
sur les bourgeois, lesquels ne pouvaient même plus s'y
soumettre n'étant justiciables que de l’échevinage, elle
ne cesserait de fixer un œil d'envie sur ce que l'office
ébréché conservait encore d'action de par la charte de
Philippe-Auguste.
La Commune, à vrai dire, était dans son rôle en
cherchant avec persistance à annihiler tout pouvoir qui
pouvait limiter le plein exercice de l'autorité que le
roi lui avait déléguée; mais la juridiction et les fruits
de justice réservés à l’avoué par la charte de 1187
constituaient une propriété dont on ne pouvait le
dépouiller sans indemnité, et si modeste que fat ce lot
il n'en était pas moins en butte aux convoitises du
magistrat qui ne dissimulait même pas ses vues de
domination exclusive dans la Ville.
En 1234, à la mort de l'avoué, les gens de loi obli-
gèrent son successeur, Anselme II d’Aigremont, à
reconnaître par serment qu'il ne pouvait vendre
l'avouerie qui lui venait de son père, si ce n'était à un
bourgeois de Tournai agréé par la Commune, et que,
même à un bourgeois de Tournai, il ne pouvait l’enga-
ger pour plus de huit ans, sous peine de 500 livres
parisis au profit de la Commune (1). Il semble que les
magistrats de Tournai songeaient dès lors à se ménager,
pour un avenir peu éloigné, la possibilité de se déba-
rasser complètement de l’avoué, et c’est sans doute des
idées de rachat qui les préoccupaient quand ils inter-
disaient à l’avoué la faculté d'engager son avouerie
(1) Annales de la Société historique et archéologique de Tournai,
nouvelle série, T. I, pp. 29 et 30.
— 249 —
pour plus de huit ans. Mais ce mobile, tout plausible
qu'il paraisse, ne justifie pas l'acte autoritaire des
magistrats, incompréhensible en son exigence si on
n'en avait l'explication dans ce qui va suivre.
En juin et novembre de cette année 1234, le même
Anselme d’Aigremont eut au sujet de son avouerie un
démélé d'intérêts avec l’évêque de Tournai, ainsi qu'il
résulte de deux actes analysés dans la table de quatre
volumes de documents recueillis aux archives de
l'évêché de Tournai, vers 1668, par Denis Godefroy,
historiographe de Louis XIV, laquelle table est publiée
dans le tome 16 des Bulletins de la Société historique
et littéraire de Tournai (1).
L'acte de juin, « le samedi après l'Ascension, » est
» une sentence qui condamne Anselme, avoué de
» Tournai, à payer à l'évêque deux cents livres parisis
» pour le marché de l’avouerie de Tournai qu'il avait
» achetée. » — Par l'acte de novembre, le samedi après
la Toussaint, Anselme, chevalier et avoué de Tournai,
maté sans doute par la sentence qui précède, se met à
la discrétion de l'évêque dans une difficulté survenue
au sujet de soixante livres de blanc et d’artésiens que
le prélat lui demandait.
Telle qu'elle est formulée l'analyse de ces deux actes
devient aussi une énigme. Au mois de mai précédent,
Anselme affirmait que l’avouerie de Tournai lui venait
de Gilles, son père; que pouvait-il avoir acheté sous
ce nom d’avouerie? Une explication se présente pour-
tant : les évêques, forcés d'abandonner à la Commune
l'autorité qu'ils avaient si longtemps exercée sous la
suzeraineté des rois de France, conservaient néanmoins
les droits utiles et les revenus qu'ils possédaient dans
(1) Page 8.
— 950 —
la cité. Déjà. ils avaient attribué à l’avoué, si ma con-
jecture est fondée, la charge d'assurer judiciairement.
la rentrée de ces droits et revenus et, en 1234, fatigué
des conflits incessants que le magistrat lui suscitait,
l'évêque Walter de Marvis avait vendu à Anselme
d'Aigremont, à titre de fief, ces droits mêmes, tels que
les péages, les cambages, les forages et autres avec la
justice afférente aux dits droits; et c'est le-marché
intervenu à cette occasion qui avait amené le différend
visé par la sentence du mois de juin. Quant à la diffi-
culté mentionnée dans l'acte de novembre suivant, si
elle ne procède pas du même marché, il faut, en l’état
où on la trouve, renoncer à toute investigation sur son
origine.
Et qu'on le remarque bien, ce n’est pas là une simple
conjecture sans appui dans les textes. Plus tard,
quand l'avoué cède à bail son avouerie à la Commune
de Tournai, elle comprend la série des droits qui
appartenaient originairement à l'évêque et que l’avoué
a fait siens en les achetant.
Dès lors l’avouerie a changé de condition et en
déterminant les effets de cette transformation, dont les
actes de 1234 marquent l'origine, on peut établir en
quelque sorte le bilan de l'office au XIII° siècle.
« Toute la seigneurie et justice » que l'avoué a dans
Tournai et sa banlieue consiste « en wienages ou tra-
vers, en fouées, en pêcheries en cambages, en forages,
en lois, en justices et en amendes des droits de
commune. » Les lois, les justices et les amendes, c'est
ce que l’avoué a retenu de ses premières attributions,
à savoir sa participation aux fruits de Ja justice crimi-
nelle et sa juridiction restreinte aux non bourgeois.
Elles comprennent aussi la justice afférente aux droits
récemment acquis. Les foués et les pêcheriers, les
— 9] —
wienages ou travers, les cambages et les forages, c’est-
4-dire les droits acquis en 1234, forment, semble-t-il, le
principal fonds de l’avouerie. L’avoué n'est plus le
représentant, dans la Ville, de l’autorité épiscopale
elle-même battue en brèche, ce n’est plus même un
officier dans la pleine acceptation du mot, c'est le pos-
sesseur d'un fief dont le produit réside surtout dans la
réalisation de quelques droits justiciables. |
Bien qu'ainsi transformée, l'avouerie reste dans les
mêmes conditions qu'autrefois vis-à-vis du seigneur
évêque de qui elle relevait et de la Commune qui la
surveille, avec cette différence toutefois que celle-ci n’a
plus à considérer l’avouerie que comme un fief ordi-
naire, jouissant encore de quelques prérogatives sans
doute, mais sur lequel plane son autorité administra-
tive au même titre que sur les autres fiefs dans la
Ville; de là l'interdiction quelque peu excessive,
imposée à l’avoué, de disposer de sa chose autrement
que dans l'intérêt de la Commune.
Malheureusement à partir de ce moment le silence
des documents s'étend d'une manière absolue sur l'ins-
titution pendant plus d'un demi siècle. Ce qu'on peut
néanmoins présumer c'est que durant ce temps l'aver-
sion de la magistrature tournaisienne pour les offices
héréditaires ne fit que croître en raison du dévelop-
pement de l'esprit communal, et que bientôt elle se
traduirait en actes plus exigeants encore. Désormais,
en effet, la commune entend couvrir de sa sauvegarde
et de sa protection, danstoute l'étendue de l'échevinage
et sous quelque seigneurie qu'ils se trouvent, ses bour-
geois et leurs fils, leur personne et leurs biens. Les
avoués comme les châtelains auront à faire de nouvelles
concessions à la Commune jusque dans leur domaine
particulier.
_ 959 —
§ IV.
Fin de l'avouerie de Tournai.
A la fin du XIII* siècle, dit M. d'Herbomez, quand
la Commune voulut devenir complètement maîtresse
chez elle et annihiler les pouvoirs qui limitaient le
sien, elle commença par s'assurer la possession de la
plupart des droits dont le châtelain jouissait encore.
Elle les prit d’abord à bail, au mois d'avril 1287, en
attendant qu'il lui fût possible de les racheter (1). De
même elle agit à l'égard de l'avouerie de Tournai. En
avril 1287 aussi, elle prit à cense pour neuf années
« les droits de justice, wienage et autres » que l'avoué
avait en cette ville et dans la banlieue, moyennant une
rente annuelle de 160 livres tournois, plus une somme
de 470 livres comme prix d'achat si on s'en rapporte
aux termes, d'ailleurs précis, du contrat; mais il se
peut que cette somme soit fictive et ait été stipulée
éventuellement comme base d'indemnité en cas de
dédit. J] n'en est plus fait mention dans un acte de
même date où l’avoué confirmela cense qu'il aconsentie
pour neuf années.
« S'il y aun empêchement, provenant de la part du
Roi ou de l'évêque, à la libre jouissance de cette cense,
l'avoué devra remettre aux prévôts et jurés de Tournai
le prix d'achat, soit 470 livres tournois, outre une
somme égale comme amende. — Si l'empêchement
vient de l’avoué lui-même ou de ses héritiers, ou s'il y
a vente, l'avoué devra payer une amende s'élevant
(1) Histoire des Chatelains de Tournai, T. I, p. 185.
— 953 —
à 940 livres, plus une somme égale au prix d'achat de
la cense (1). »
Etant donné qu'à cette époque les revenus annuels
de la châtellenie de Tournai, évalués À 764 livres
10 sous, représentaient une centaine de mille francs (2),
les 160 livres que la Commune s'engage à payer
annuellement pour la cense de l'avouerie représente-
raient plus de 20 mille francs de notre monnaie
actuelle et c'est là la seule base qui permette de se
faire une idée de la valeur matérielle de l'office.
A la même date Renier, dit Borgne d’Aigremont,
chevalier, avoué de Tournai, fait savoir qu’à la suite
de plusieurs débats et conflits, il a fait avec les prévôts
et jurés de la Commune de Tournai un accord qui règle
les cas où les bourgeois de Tournai jouissent de leurs
franchises dans les terres de l’avoué et dans celles de
ses hommes hors de la franche Ville. Cet accord ren-
ferme les mêmes dispositions que l'accord passé égale-
ment en avril 1287, et dans un but identique, entre la
Commune et la châtelaine représentée par ses tuteurs,
au sujet de leur juridiction respective surles bourgeois
de Tournai (3).
L’avoué abandonne, en faveur des bourgeois et des
fils de bourgeois, une grande partie de ses droits de
justice criminelle dans ses terres et dans celles de ses
hommes. Il ne fait guère de réserve qu'en ce qui con-
cerne la fraude des droits de wienage qui tiennent de
son office, mais il excepte de la jouissance des fran-
chises dans son domaine privé, les non bourgeois fus-
(1) Premier cartulaire de Tournai, p. 50; communication de
M. le comte du Chastel de la Howarderie.
(2) A. d'Herbomez, T. I, p. 296.
(3) Voir A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai,
Preuves, n° 184.
— 254 —
sent-ils levants et couchants dans la Cité........ « Et
est à savoir que l'avoué ni ses hommes ne peuvent sai-
sir ni les biens ni les meubles des bourgeois ou des fils
de bourgeois à moins que d’aucuns de ceux-ci ne
singérent de passer leurs marchandises par terre ou
par eau en fraude des droits de wienage, auquel cas
l'avoué peut arrêter les marchandises. Et si des non
bourgeois fraudaient le wienage ou menaient bêtes de
bourgeois en dommage d’autrui contre le ban des sei-
gneurs, ou commettaient quelque infraction contre
le ban d'août, l'avoué etses hommes peuvent les justicier
selon l'usage du lieu. Partant, il est entendu que la
Commune de Tournai ne peut ni ne doit défendre et
garantir en rien, hors de sa justice, les hôtes couchants
et levants de la cité non bourgeois ni fils de bourgeois,
qui commettraient quelque méfait sur les terres de
l'avoué ou de ses hommes. »
Dans le même acte, l’avoué confirme le contrat rela-
tif à la cense des droits de justice, wienage et autres
qu'il a dans Tournai et sa banlieue : « De rechef je,
Renier dessus dit, ai affermé et donné à cense, pour
neuf années à venir et consécutives, aux prévôts et
jurés, pour eux et pour toute la Commune de Tournai,
toute la seigneurie et justice que j'ai à Tournaiet dans
sa banlieue, en l'un et l’autre côté de l'Escaut, en
wienages qu'on a coutume de prendre à Tournai et au
travers du dehors, en fouées, en pêcheries, en cam-
bages, en forages, en lois, en justices, en amendes des
droits des communes et en toutes autres choses en
quelconque manière que je les aie ou puisse avoir et de
quelconque seigneur que je les tienne et puisse tenir,
moyennant 160 livres tournois, que lesdits prévôt et
jurés en doivent rendre et payer chacun an durant la
cense, la moitié à la Saint-Remi et l’autre moitié aux
— 955 —
Paques, à Tournai, 4 moi ou à mon certain commande-
ment (1). Il est entendu que dans cette cense ne sont
pas compris les hommages gisant en la cité de
Tournai et dans sa banlieue que l’on tient de moi et de
mes maisons, et la droiture que l'évêque, à sa venue,
doit à l’avoué de Tournai (2), lesquels je retienssans les
affermer.
« Et s’il advenait que quelqu'un passat outre le dis-
trict de la justice de Tournai sans payer le wienage ou
le travers, encore qu'il ne fit pas entré dans ce dis-
trict, ceux de Tournai, s'ils l’atteignaient en ma terre
ou en celle de mes hommes, pourraient l'arrêter lui et
les siens de par moi et en mon nom, les ramener à
Tournai et les tenir tant qu'ils aient payé à ceux de
Tournai le wienage ou le travers et l'amende telle
qu'on a coutume de la percevoir (3). » ........ Et pour
que toutes ces choses soient fermes et stables, j'ai ces
présentes lettres scellées de mon propre scel. « Ce fu
fait l’an de gratie m. deus cens quatrevinsetsiet el mois
davril (4). »
(1) Il n'est plus question, dans cette confirmation, du prix d’achat
de 470 livres, à rendre à la commune en cas d'opposition de la part du
Roi ou de l’Evéque, ce qui corrobore mes doutes sur la réalité de cette
valeur fictive, à mon sens, malgré les termes précis du premier acte.
Dans l'accord identique passé entre la commune et les tuteurs de la
châtelaine de Tournai ne figure aucun prix d'achat autre que la rente
annuelle.
(2) Je n'ai pas trouvé en quoi consistait « li droiture que li evesques,
à se venue, doit al avoet de Tournai. » L'Historien des Châtelains de
Tournai qui mentionne le fait, en ce qui concernait ces officiers, no le
commente pas. (T. I, p. 183.)
(3) Voir la ratitication, par la Chatelaine de Tournai, d'un acte
identique dans A. d'Herbomez, Les Châtelains de Tournai, T, II,
preuves, n° 183.
(4) Premier Cartulaire de Tournai, fol. 66 et 67. Communication
due à l’obligeance de M. Hocquet, archiviste communal de Tournai.
— 26 —
D'après une charte reposanten original aux Archives
de Tournai, le bail des droits de l’avouerie, contracté
pour neuf ans, ne parvint pas à son terme à cause de
l'opposition de l'évêque et du Chapitre; il fut résilié le
27 avril 1294, par Hellin d'Armentières et sa femme
qui s’engagèrent à payer l'amende de 940 livres tour-
nois stipulée au contrat, et l'on ne voit pas qu'il ait été
renouvelé depuis comme le dit Poutrain (1). Néanmoins
les mêmes personnages, et à la même date, ratifièrent
l'accord fait, en avril 1287, entre les prévôts et jurés de
Tournai et Renier d’Aigremont au sujet des franchises
dont les bourgeois de cette ville pouvaient jouir dans
les terres de l’avoué (2).
Quoi qu'il en soit l’avouerie de Tournai: a, dès lors,
perdu tout prestige, et sauf la prérogative, que conser-
vent les avoués comme les châtelains, de faire à Tour-
nai une entrée solennelle et d'amnistier les bannis
à cette occasion, l'institution qui avait autrefois valu à
l'officier féodal honneur et puissance, ne représente
plus guère qu'une valeur cotée, qu'en souvenir du passé
on appelle encore l’avouerie.
On approchait du dénouement. En 1320, l'évêque,
qui jouissait encore à Tournai de droits et de préroga-
tives considérables, mais souvent contestés par la
Commune et par les rois de France, acceptait en
homme habile et avec empressement, dit le Maistre
d'Anstaing, l'offre de Philippe le Long d'échanger ces
droits et privilèges peu respectés contre de belles pro-
priétés qui devinrent plus tard l'origine de la fortune
de l'évêché (3). Parmi les droits cédés par l'évêque Gui
(1) Histoire de Tournai, T. II, 12° avoué.
(2) Communication de M. le comte du Chastel.
(3) Recherches sur l'église cathédrale de Notre-Dame de Tournai,
T. II, p. 69.
— 207 —
de Boulogne se trouvait l'hommage de l'avouerie de
Tournai; mais l’avoué n'eut plus à relever son office
qu'il vendit au roi Charles le Bel, le mercredi avant la
Saint-Jean-Baptiste 1323 (1).
Au siècle suivant l'hôtel de l'avouerie, situé près de
la maison des Filles-Dieu, existait encore, à ce qu'il
semble. Une veuve testant le 3 mai 1434, donnait aux
Filles-Dieu « emprès l’adværie » V sous tournois (2).
*
* *
L'étude qui précède me laisse la pleine conviction
que l'avouerie de Tournai remontait au moins à
l'époque Carlovingienne, qu'elle était exclusivement
laïque de sa nature et qu'avant d'apparaître pour la
première fois et alors comme une institution connue et
fonctionnant depuis un temps immémorial, elle s'était
transformée en bénéfice héréditaire à la faveur du
régime féodal. Sans doute des inductions seules cons-
tatent ce passé préhistorique, mais elles sont rigou-
reuses et je les tiens pour fondées.
Que cette avouerie n'ait eu nullement le caractère
d'une institution destinée à défendre l'église de Tour-
nai, son chef et ses biens, cela est prouvé par la
curieuse charte de 1151. Que sa mission ait été d’assu-
rer la justice et la police dela ville soumise à l'autorité
de l’évêque, prince temporel, et qu'à cette finelle ait eu
la juridiction nécessaire et les moyens de l'exercer,
cela ressort des termes mêmes dela charte de Philippe-
Auguste de 1187.
(1) Poutrain, Histoire de Tournai, T. Il, 15° avoué.
(2) A. de la Grange, Choix de Testaments tournaisiens, dans les
Annales de la Société historique ct archéologique de Tournai, nou-
velle série, T. II, p. 768.
ANNALES. IV. 17
— 958 —
Dès la fin du XII° siècle, une puissance nouvelle,
irrésistible, la Commune, absorbe l'action de l’avoue-
rie, ne lui laissant que sa participation matérielle aux
fruits de la justice criminelle et une juridiction res-
treinte. Delà cette autre transformation qui se déduit
des actes de 1234 logiquement interprétés : l'évêque
vend à l’avoué une partie de ses droits en les ratta-
chant à l’ancien office, et cet office, bien qu'il reprenne
ainsi une certaine consistance, n'est plus en réalité que
l'exploitation d'un fief ordinaire avec quelques préroga-
tives qui seules rappellent sa prééminence et son pres-
tige d'autrefois. C'est dans cet état qu'il est pris à bail
par la Commune en 1287 et qu'il s'éteint en 1323. —
Telle est dans ses grandeslignes l'histoire del'avouerie
de Tournai.
SECONDE PARTIE : LES OFFICIERS.
§ V.
Les premiers avoués connus et la chronique d'Hériman.
« C'est d'Hériman que nous tenons, dit Poutrain,
» tout ce que nous sçavons de nos premiers avoués »,
et c’est encore vrai. Or, le but d'Hériman dans son
récit de la restauration du Monastère de Saint-Martin
de Tournai (1), était de démontrer que cette abbaye
remontait à une haute antiquité; qu'elle avait été
détruite par les Normands à la fin du IX° siècle et
qu'elle était abandonnée depuis plus de 200 ans quand
en 1092, l'écolâtre Odon, obéissant aux appels réitérés
de la grâce, vint avec quelques religieux relever le
monastère de ses ruines. Et c'est surtout à l'appui de
sa démonstration qu'Hériman met en scène les avoués
de Tournai, sans se préoccuper ni de leur origine ni de
leur condition, et 1l en parle comme on parle de fonc-
tionnaires établis et exerçant depuis un temps immé-
morial. Si à l'époque où il vivait, c’est-à-dire à la fin
du XI° siècle, l'institution avait été récente, Hériman,
qui se laisse aller si facilement aux digressions,
n'aurait pas manqué de disserter sur une création d'où
(1) Narratio restaurationis abbatiæ Sancti Martini Tornacensis,
dans le Spicilegium de D’Achery, T. II, p. 888: — et dans le Corpus
chronicorum Flandriæ de J. J. de Smet.
lui venaient ses principaux acteurs. Avant son temps
il y eut, à n'en pas douter, des avoués à Tournai;
mais en l'absence de toute mention certaine, force est
de s’en tenir à céux qu'il signale au cours de sa narra-
tion. Le plus ancien est Bauduin que le chroniqueur
dit avoir hanté dans sa jeunesse.
1. Baupuin, 1075 environ.
Vers 1075, après la guerre-qu'il avait soutenue avec
succès contre Richilde, Robert le Frison, cherchant à
se consolider dans son usurpation du comté de Flandre,
envoya une ambassade à l'empereur Henri IV dans le
but de le bien disposer en sa faveur. Hériman rap-
porte, au sujet de cette ambassade, une anecdote que
l'un des messagers de Robert le Frison, Bauduin,
avoué de Tournai, lui raconta maintes fois. Quand
Bauduin et ses compagnons approchèrent de Cologne,
ils rencontrérent une dame d’honnéte apparence qui
leur demanda qui ils étaient, d'où ils venaient et où
ils allaient. À cette question les députés se turent.
Alors la dame reprit : « Je sais bien que vous êtes les
messagers du comte Robert de Flandre, lequel a
manqué au serment qu'il avait prêté à son frère Bau-
duin de Mons, a tué son neveu Arnoul et lui a pris
son héritage. Il vous envoie pour obtenir la grâce et
l'amitié de l'Empereur. Sachez donc que cette démarche
tournera à bien, que l'Empereur vous accueillera
favorablement; sachez aussi que le comte Robert et
son fils tiendront la Flandre en paix, mais que son
petit-fils mourra sans enfants mâles; qu'un jeune
prince venant de la Dacie lui succédera et mourra
de même sans enfants; qu'après lui deux concurrents
se disputeront le comté; que l'un des deux tuera
— 261 —
l'autre et possédera la Flandre ainsi que ses descen-
dants jusqu'au temps de l'Antéchrist. » J'étais jeune
encore, ajoute Hériman, quand Bauduin, avoué de
Tournai, me raconta ce fait; maintenant que j'arrive
à la vieillesse, je vois de mes propres yeux que la
prophétie s'accomplit (1).
L’avoué Bauduin renonça au monde et se fit moine
à l'abbaye du Bec en Normandie (2). Hériman lui
donne pour successeur Radulphe, très illustre che-
valier, né de la même souche, mais il résulte de la
narration même du chroniqueur que ce Radulphe n’a
pu suivre immédiatement Bauduin. L’avoué qui vient
en second lieu est Fastré 1°.
Quel est ce Bauduin et quels liens l’attachaient à
son successeur? La narration ne le dit pas. Il n’est
guère vraisemblable que Fastré fût son fils, car il
aurait donné à l’un de ses enfants le nom de Bauduin
qu'on ne retrouve pas dans sa descendance. Etait-il
son parent auquel, en se retirant du monde, il aurait
transmis l'avouerie? Il faut renoncer à répondre à ces
questions pourtant des plus intéressantes si l’on consi-
dère que Fastré I est la souche de la seconde et
illustre maison d'Avesnes d'où sont sortis trois comtes
de Hainaut et de Hollande, un comte de Blois, les
sires d’Esclaibes et-autres personnages de haut rang.
On ignorera longtemps sans doute par quelle voie
l’avouerie de Tournai parvint aux mains de Fastré.
(1) Narratio, apud D'Achery, § 13. — Voir de Smet, Corpus chro-
nicorum Flandriæ, T. I, p. 63 et T. II, p. 46. — Edward Le Glay
dans son Histoire des comtes de Flandre, T. I, p. 209, a rapporté cette
anecdote d'après Li estore des C. de Flandre, f° 54 v°, dont l'auteur
l'avait évidemment prise dans Hérimao.
(2) Narratio, § 40.
— 262 —
2. Fastré Ier, + avant 1092.
Après avoir rappelé que l’abbaye de Saint-Martin
avait été détruite par les paiens et que les terres
qu’elle possédait dans la province se trouvaient aux
mains des laïcs, Hériman rapporte que Fastré, Fas-
tredus, avoué de Tournai, ejusdem urbis advocatus,
était de ceux qui tenaient en bénéfice, des mains de
l'évêque, des terres de cette église; que voyant Ida,
sa femme, sœur de Thierri d’Avesnes, distribuer les
dites terres à des paysans pour les cultiver et les
habiter, il la réprimandait disant qu'elle se repentirait
d'avoir aliéné ces biens parce que bientôt la divine
Piété rétablirait l'abbaye (1).
l'astré chevauchait souvent avec ses chevaliers vers
l'abbaye en ruine, et là, il exprimait avec larmes son
ardent désir de la voir restaurée, et quand ses compa-
gnons l’engageaient à y placer quelques moines des
monastères voisins, il répondait qu'il n'en trouvait
aucun qui voulût s'établir dans une telle pauvreté,
que s’il en rencontrait qui fussent disposés à restaurer
l'église, il ne laisserait pas à ses fils un pied de sa
terre et donnerait tout ce qu'il possédait à cette église.
Mais il ne lui fut pas donné de voir ses vœux se
réaliser, car avant l’arrivée d'Odon, il fut tué par ses
ennemis le jour de saint Médard, laissant des fils qui
paraissaient moins favorables que lui au rétablisse-
ment du Monastère (2). Ces fils étaient Fastré II, qui
(1) Ce passage d’Hériman n'est pas très clair. C'est Fastré qui tenait
en bénéfice des mains de l'évêque des terres de Saint-Martin : « de
manu episcopi tenebat in beneficio, » et ce:t Ida, sœur de Thierri
d'Avesnes, qui dispose de ces biens comme siens, en maîtresse et contre
le gré de son mari.
(2) Narratio, apud D'Achery, § 9.
— 9263 —
fut avoué de Tournai, et Gossuin, héritier de la sei-
gneurie d'Avesnes par sa mère, Ida, sœur de Thierri
d'Avesnes.
S'il y avait identité, et cela est très probable, entre
Fastré I* et Fastré de Tournai qui avec Gérulphe le
châtelain et autres signe une charte de 1065 par
laquelle Anselme de Ribemont cède à l'abbaye d’Elnon
ou de Saint-Amand la villa de Hertain (1), la seconde
et glorieuse maison d'Avesnes, issue de mâle en mâle
de Gossuin, serait d'origine tournaisienne.
Ce Gossuin a été surnommé d'Oisy, mais ce sur-
nom ne signifie pas que Gossuin était de la maison
d'Oisy, il indique simplement qu'il était né dans cette
villa; Gilbert de Mons, la plus haute autorité en cette
matière, le dit positivement : « Vir quidam nobilis,
» Gosuinus nomine, de villa in Cameracesio, quæ
» Oysis dicitur, oriundus, » ce que son commentateur
traduit ainsi : « Un homme de race noble, Gossuin,
» natif d'Oisy en Cambresis » (2). Hériman, qui com
naissait bien la famille des avoués de Tournai, ne dit
nullement qu'ils étaient issus de la maison d'Oisy,
et les chartes du temps ne font aucune allusion à cette
extraction (3). Que Ida d’Avesnes ait mis son fils au
monde pendant un séjour temporaire ou accidentel
chez les maîtres de la villa d'Oisy, ses amis ou alliés,
(1) Cette charte porte la date de MLXX, nécessairement fautive
puisque Bauduin de Lille, qui y figure, était mort le 1°" septembre 1067.
M. Wauters dans les Bulletins de la Commission royale d'histoire de
Belgique (4° série, T. II, p. 87), propose de lire 1065, MLXV.
(2) Chronique de Hainaut, traduite et annotée par le marquis de
Godefroy Menilglaise, T. I, p. 58; tome 14 des Mémoires de la Société
historique et littéraire de Tournai.
(3) On peut voir dans Le Hainaut ancien de Duvivier sept ou huit de
ces chartes de 1106 à 1128, qui concernent Gossuin, neveu de Thierri
d'Avesnes, Gossuin, seigneur d'Avesnes, Gossuin d'Avesnes.
— 964 —
cela n'offre rien qui doive étonner; mais une autre
origine a été donnée. Suivant la Chronique de Cam-
brai, Hugues I*, châtelain de cette ville, retiré a
Inchy, aurait confié la garde de son château d'Oisy
à « Gossuin de l'illustre maison connue sous le nom
» d’Avesnes. Les historiens l'ont surnommé d'Oisy,
» non qu'il en fût seigneur, mais parce qu'il y
» résidait (1) . »
Dans l’une comme dans l’autre version, on le voit,
le surnom d'Oisy est personnel à Gossuin et c'est à
tort qu'on l'a appliqué à sa maison, et aussi à tort
que le continuateur des généalogies de Bauduin
d’Avesnes a qualifié Gossuin châtelain de Cambrai.
Il n'y a pas place pour lui, dit notre érudit confrère
M. Brassart, de Douai, sur la liste des châtelains de
Cambrai, sires d'Oisy, qu'on possède très complète
dressée sur titre des fonds cambraisiens. Enfin, si,
comme ledit Mouskès, Bouchard d’Avesnes et son
frère Gui, qui étaient avec l'empereur Othon, ont
vraiment crié : Oizi! à la bataille de Bouvines, ce ne
peut être qu'en souvenir de Gossuin, le premier
seigneur de leur race. Il n’y a donc pas lieu de suivre
Poutrain et l'historien des seigneurs d’Avesnes (2) qui,
avec Jacques de Guyse (3) et Jacques Lepez (4), affir-
ment que Fastré I*, père de Gossuin était de la
maison d'Oisy. C'est encore une légende à détruire,
et l'origine tournaisienne me paraît incontestable.
(1) Oisy et ses seigneurs, par À. de Cardevacque, dansle T. XX XVIIe
des Mémoires de lu Société d’émulation de Cambrai, p. 91. L'auteur
cite comme source Ja Chronique de Cambrai insérée dans le Recueil des
Historiens de la France, T. XIII, p. 184.
(2) Michaux, Chronologie des seigneurs d’Avesnes, 17 et suiv.
(3) Annal. Hann., édition de marquis de Fortia.
(4) Chronicon Lætiense, édition de Reiffenberg, Monuments pour
servir à l'histoire des provinces de Namur, Hainaut, etc., 416.
— 965 —
3. FASTRÉ II, avant 1092, + après 1111? — Rapovens.
Du temps de Fastré, fils de Fastré et de Ida
d’Avesnes, Radulphe de Osmunt, père de l'abbé Héri-
man (1), avait à Tournai deux frères germains, cheva-
liers : Thetbert et Thierri le Monétaire. Thetbert,
prévôt de l’évêque Radbod, lui prétait foi et hommage
comme à son seigneur et s'était attiré la haine de
l'avoué Fastré en défendant et protégeant les pauvres
sujets du prélat. Fastré se fit par ruse le familier de
la maison et un jour, étant à la chasse, il tua Thetbert
qui, ne lui soupçonnant aucun mauvais dessein,
n'était pas sur ses gardes. Après ce crime, fuyant la
province, Fasiré se réfugia chez son oncle Thierri
d’Avesnes et y séjourna pendant environ trois ans.
L’évéque Radbod le déshérita complètement et donna
l'avouerie à Radulphe. D'aucuns, dit Hériman, virent
en cela la volonté de Dieu, parce que Radulphe, le
nouvel avoué, à la prière de l'évêque, rendit sans
difficulté à Saint-Martin les terres qu'il tenait en
bénéfice, tandis que Fastré II avait maintes fois
déclaré que lui ne les aurait cédées en aucune
manière (2).
Odon accomplissait alors son œuvre et l'église de
Saint-Martin, dit Hériman, commençant à prospérer,
des citoyens de Tournai allèrent vers l’évêque Radbod
et lui désignant les terres anciennes qui, à la destruc-
tion du monastère, avaient été recueillies par ses pré-
décesseurs et étaient tenues de lui en bénéfice, ils le
supplièrent de les rendre à leur première destination.
Le prélat appela secrètement l’avoué Radulphe et
(1) D'après une note de l'éditeur de la Chronique, § 10.
(2) Narratio, § 59.
l'engagea à remettre, pour le salut de son âme, aux
pauvres moines les terres qu'il tenait de lui, ce que
l'avoué fit de bonne grâce (1). |
Cependant les parents de Thetbert vengeaient sa
mort et déjà deux chevaliers de la maison de Fastré
avaient été tués; mais une réconciliation, ménagée
par Thetbert lui-même dont Hériman rapporte l'ap-
parition à un religieux de Tournai, non dormienti
sed vigilanti, permit à Fastré, après plusieurs
années d'absence, de recouvrer à la fois l'amitié des
parents et son héritage que l'évêque Radbod lui
rendit. Pour cimenter cette paix, Fastré donna sa
fille Sarra en mariage à Gossuin, fils de Thierri le
Monétaire, frère de la victime. Il donna de plus vingt
livres d'argent que les parents remirent à Saint-
Martin (2). Quant à Radulphe, frère de Thetbert, il
se fit moine de Saint-Martin et prit une grande part
à la restauration complète de l'abbaye (3).
D'autres personnages de l'un et de l’autre sexe,
renonçant au siècle, vinrent à Saint-Martin et y
apportèrent de leurs biens. De ce nombre fut la
noble dame Ida, l'épouse de Fastré 1° qui avait tant -
désiré le rétablissement du Monastère, mais qui,
prévenu par la mort, n'avait pu en être témoin.
Quand Ida vit les moines de Saint-Martin s’efforcer
de racheter les terres qu'elle avait elle-même aliénées,
elle regretta vivement sa faute et se souvint avec
douleur de ce que son mari lui avait prédit (4). Elle
donna à l'abbaye, entre autres biens, une maison
dans Ja ville et un moulin en deca de Maire. Malgré
(1) Narratio, § 40.
(2) Narratio, § 59.
(3) Ibidem, § 60 et 61.
(4) Ibidem, § 9. 7
— 267 —
sa haute condition elle ne voulut jamais étre parmi les
autres religieuses que la derniére des servantes (1).
L’assassinat de Thetbert a été perpétré au plus tard
en 1092; en comptant les trois années que le meur-
trier passa chez son oncle Thierri d’Avesnes on arrive
à 1095. Sans doute, à cette date, l'évêque Radbod,
qui rétablit Fastré II dans son office et dans son héri-
tage, vivait encore puisquil assista, cette année
même, au concile de Plaisance en Lombardie et qu'il
ne mourut quen 1098; mais il n’est pas dit que les évé-
nements qui viennent d'être rapportés se soient accom-
plis dans les dernières années de sa vie, employées
d’ailleurs à sa justification des crimes de simonie dont
on l’accusait. Par ces considérations on peut, semble-
t-il, admettre que l'avènement de Fastré II avait eu
lieu dès avant 1092.
Un accord au sujet du moulin du Becherd (2), daté
de l’église de Tournai, le 3 des Calendes de mars 1101,
ou 1102 suivant le nouveau style, et conclu dans un
synode présidé par l'évêque Baudri, est signé, après
les ecclésiastiques, par trois laïcs : le seigneur
Guérard, l’avoué Fastré, Festrado advocato, et le
prévôt Thierri (3). Le seigneur Guérard est vraisem-
blablement le frére de Thierri et de Ida d’Avesnes,
par conséquent l'oncle maternel de Fastré II. Le
prévôt Thierri serait le successeur du prévôt Thetbert
dont on vient de voir la fin tragique. C'est ici la
derrière mention connue de F'astré Il, avoué, à moins
qu'on ne l'identifie avec Fastré de Tournai, Fastradus
(1) Ibidem, § 56.
(2) Nous croyons qu'il faut lire Becherel pour Becquerel. Un moulin
dit du Becquerel se trouvait 4 Tournai, sur la rive droite de l'Escaut.
(3) Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, T. 16,
p. 75, note 8.
— 968 —
de Tornaco, qui figure dans une charte du comte de
Flandre, datée de Lille, le 5 août 1111 (1), ce qui
paraît possible.
Au dire d’Hériman, le fils d’Ida d’Avesnes, atteint
par la maladie, se fit moine 4 Saint-Martin et y
mourut laissant l'avouerie à son fils Walter qui va
‘ suivre. La femme de Fastré, Richilde, imitant la
mère de son mari, se fit religieuse au même lieu et
y vécut vingt années dans l'humilité, bien quelle fat
très noble et très riche (2).
§ VI.
Maison d’Avesnes.
Vedric, sire d’Avesnes et de Leuze, mort en 1066,
fut père de Thierri et de Gérard d’Avesnes, qui mou-
rurent sans enfants, et de Ida d’Avesnes, mariée a
Fastré 1°, avoué de Tournai.
Thierri d’Avesnes, grand brûleur d’abbayes, dit le
D’ Le Glay, touché enfin de remords, rebâtit, entre
autres couvents, celui de Liessies où l'évêque de
Cambrai plaça des religieux de l’ordre de Saint-Benoît.
Ada, sa femme, dont il avait dû se séparer pour cause
de parenté, se fit une habitation auprès de l'abbaye
relevée par son mari et y vécut pieusement jusqu'en
1114, époque présumée de sa mort (3). N'ayant pas de
génération, Thierri d'Avesnes laissa, vers 1106, son
héritage à son neveu Gossuin, l’un des deux fils de sa
(1) A. d'Herbomez, Histoire des châtelains de Tournai, T. I, p. 45,
d’après le Cartulaire de Saint-Amand, T. Il, f 15 bis.
(2) Narratio, § 57.
(3) Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Liessies et de Maroilles,
1853.
— 269 —
sœur Ida. Celui-ci avait épousé Agnès, fille du célèbre
Anselme de Ribemont.
Gossuin alla en terre sainte, construisit la tour
d’Avesnes et se rebella contre le comte de Hainaut
qui l'en punit sévèrement (1). On ne le désigne, dans
les chartes, que sous le nom de Gossuin d’Avesnes.
En 1106, Gossuin donna à l’abbaye de Liessies, pour
l'âme de son oncle Thierri, la villa de Fourmies avec
ses serfs et ses dépendances (2). A part quelques
moments d'oubli qui lui attirérent l'excommunication,
en 1111, pour avoir envahi violemment Jes biens de
l'église de Liessies (3), Gossuin se montra libéral
envers cette abbaye (4). L'abbé Regnier, acceptant les
donations faites à son église par Gossuin et Agnès,
seigneur et dame d’Avesnes, stipule que dans le cas
où Agnès voudrait embrasser la vie religieuse, elle
jouirait des maisons construites auprès de l'abbaye .
par la dame Ada et en outre de deux prébendes (5).
Elle se fit en effet religieuse.
Gossuin d’Avesnes, à qui Agnès de Ribemont
n'avait pas donné de progéniture, se fit moine à
Liessies et institua de son vivant, pour son successeur,
Walter, fils de son frère Fastré II, avoué de
Tournai (6). Gossuin était mort en 1127 (7), alors que
son neveu était depuis longtemps déjà avoué de Tournai.
(1) Gilbert, Chronique de Hainaut, édition du marquis de Godefroy
Ménilglaise, T. I, pp. 58 et 60, et note 56.
(2) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, XCV et CV.
(3) Ibidem, XCVIII et CI.
(4) Le Glay, Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Liessies, p. 34.
— Duvivier, Codex diplomaticus, CV.
(5) Le Glay, Mémoire, pièces justificatives, 1.
(6) Hériman, Narratio, § 57.
(7) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, CXV bis
et CXVI.
— 270 —
4. WALTER, avant 1116, ¢ en 1147.
Parmi les témoins d'une charte de 1114, émanée de
Bauduin à la Hache, comte de Flandre, qui recon-
naît avoir cédé à Lambert, abbé de Saint-Bertin, une
bergerie près de Furnes, en échange de la villa
d'Ostresele (i), et parmi ceux des lettres de 1116 du
même prince dispensant les habitants d’Ypres du duel
judiciaire et de l'épreuve du feu et de l'eau, figure
Walterius ou Walterus Tornacensis (2) qui serait notre
avoué de Tournai, si on ne le revendiquait, avec plus
de probabilité peut-être, comme châtelain, fils
d'Evrard I* (3). Mais en la même année 1116, le 16 du
mois de décembre, la charte par laquelle le comte
Bauduin, étant avec sa cour en l’abbaye de Saint-
Amand, règle les droits et les devoirs du prévôt de
‘cette ville, vassal de l'abbé, a pour témoin, entre
autres personnages, Gualterus filius Fastredi, et c’est
bien ici l'avoué de Tournai (4).
Walter ou Gautier d’Avesnes, dit Plukel, quitta,
comme son oncle Gossuin, le nom de Tournai pour
prendre celui d’Avesnes. — |] fit don, dit Hériman,
au monastére de Saint-Martin, pour le salut de son
père et de sa mère, d'un moulin sur le Riez, supra
Ries fluviolum, et tant qu'il vécut 11 fut comme le père
de cette église. Il épousa Ida, fille du châtelain de
Tournai, dont il eut plusieurs fils et filles, et surpassa
(1) Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, T. I, p. 47.
(2) Diegerick, Inventaire analytique des chartes et documents
appartenant aux Archives de la ville d'Ypres, T. I, no 111.
(3) Voir A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, T. I, p. 45.
(4) Liber albus, cartulaire du fonds de Saint-Amand aux Archives du
Nord, f 16. — Brassart, Histoire du Château et de la Châtellenie de
Douai, T. I, p. 316.
-- ee — 1
— 271 —
tous ses prédécesseurs en puissance et en richesses.
D'abord avoué de Tournai, la succession de son oncle
le mettait en possession de la ville d'Avesnes et de
presque toute la région appelée le Brabant (1).
Repentant des nombreux crimes qu'il avait commis
et voulant vivre en paix en éteignant la guerre qui
sévissait depuis de longues années entre le comte de
Mons et les seigneurs d’Avesnes, il donna son fils
Thierri, chevalier, en mariage à la sœur du comte
Bauduin. Mais ce jeune seigneur ne se contentant pas
des richesses paternelles, fit de fréquentes excursions
sur les terres du duc de Lothier et de l'évêque de
Liège, ramenant butin et prisonniers, jusqu'à ce qu'un
jour, fier de ses succès, s'étant avancé trop loin avec
cent cavaliers, il ne put opérer sa retraite et fut tué
par les gens de pied de l’évêque. On le rapporta,
non sans grand péril, au monastère de Liessies (2).
Le fait est antérieur à 1137, car l’avoué Walter,
donnant, cette année, à l'abbaye de Saint-Nicolas-
des-Prés toute la terre de son fief tenu de l'évêque de
Tournai, a pour premier héritier son fils Nicolas,
cum Nicholao eo tempore primo herede suo. L'histo-
rien de cette abbaye, rapportant la charte de 1137,
qualifie Walter le plus illustre et le plus puissant des
(1) Le Brabant était un morcellement de l’ancien Archidiaconé de ce
nom. Il s'étendait sur la rive droite de l'Escaut et do Ja Haine. Dans
l'ordre ecclésiastique comme dans l'ordre civil cette région n'était plus
que nominale. (Duvivier), On trouve aussi les noms de Burbant et de
Petit-Brabant comme désignation de cette contrée.
(2) Narratio, 57, — Evidemment pour ses méfaits, Thierri fut
enterré hors de l’âtre de Liessies; ce ne fut que longtemps après qu'il
y fut transporté grace à l'abbé Helgot (1153-1191). (Collection Moreau,
vol. 72, f* 131). Communication de M. Félix Brassart, de Douai. —
C'est 4 tort qu’on a fait de ce Thierri un seigneur de Mortagne et cha-
telain de Tournai. (Voir d'Herbomez, T. I, pp. 45 et 46).
— 272 —
avoués de Tournai, mais c'est par erreur qu'il le dit
seigneur d'Oisy (4).
En 1142, Walter ou Gautier d’Avesnes souscrit deux
chartes de Bauduin V, comte de Hainaut, qui, par la
premiére, concédait aux chevaliers du Temple cent
-journels de terre à Frameries, et, par la seconde, con-
firmait à l'abbaye de Saint-Denis en Brocqueroie la
possession du village du méme nom. Signum Gualteri
ou Galteri Pulechel (2).
Vers 1145, Gautier d’Avesnes reconnut et confirma
la donation faite en 1114, par son oncle Gossuin, de
la villa de Ramousies à l’abbaye de Liessies. Il vint
pour ce motif à Liessies et jura cette reconnaisance
devant le grand autel en présence de nombreux
témoins. Il avait fait don à l'abbaye de deux moulins
à Étrungt, et cette donation fut confirmée avec celle
de Ramousies par Nicolas, évêque de Cambrai (3).
Si, comme le dit Hériman, Walter fut tant qu'il
vécut le père de l'abbaye de Saint-Martin, il n'agit pas
de même à l'égard des autres monastères, car on le
voit, au sujet de biens sis à Givry, molester indigne-
ment l'abbaye d’Hautmont dont il était l’avoué.
Excommunié lui et toute sa terre, il avait fini par se
soumettre et, en présence des évêques de Cambrai et
d'Arras, de sept abbés et de plusieurs nobles sei-
gneurs de la région, il avait confessé l'injustice de ses
violences, déclarant qu'à l'avenir, ni lui ni ses succes-
seurs ne troubleraient l’abbaye dans ses possessions (4).
(1) J. Vos, L'abbaye de Saint-Médard ou de Saint-Nicolas-des-Prés,
T. I, Histoire, p. 35 et T. II, Cartulaire, n. 8.
(2) Duvivier, Le Huinaut ancien, Codex diplomaticus, CXX bis
et CXX ter.
(3) Le Glay, Mémoire sur les Archives de Liessies et de Maroilles,
pp. 7 et 34.
(4) Duvivier, Codex diplomaticus, CX XII bis.
— 273 —
D'un autre côté, on dit que saint Bernard avait dû
s’entremettre pour faire cesser les vexations qu'il
faisait subir à l'abbaye de Liessies (1).
Au dire d’Hériman, Walter donna, de son vivant, à
son fils Nicolas, la ville d’Avesnes et le Brabant en y
ajoutant le château de Walecourt (2), et attribua à son
fils Gossuin l’avouerie de Tournai. Il avait maintes
fois déclaré à Hériman, sicut mihi multoties dixit,
qu'il se serait volontiers fait moine si sa femme l'avait
permis. A la fête de la Toussaint (1147), il se rendit
à la cour de Mons et tandis qu'il y plaidait contre le
comte Bauduin qui voulait lui enlever le château de
Trélon, il fut pris d’une soudaine colère, perdit la
parole et expira la nuit suivante. Ses fils le rappor-
térent à l’abbaye de Liessies où il fut inhumé, pleuré
de toute la province comme le père des pauvres et des
églises (3). Sur ce dernier point, on sait à quoi
s'en tenir.
. Suivant Gilbert de Mons, Gautier, cité à la cour de
Hainaut, y mourut subitement (1); Bauduin d’Avesnes
dit quil expira en disputant contre ses juges et le
représente comme un homme cruel, ravisseur du bien
d'autrui (5). Tous deux placent sa mort en 1147; le
nécrologe de Saint-Nicolas-des-Prés la marque au
17 décembre (6).
Des documents nous apprennent rétrospectivement,
(1) Le Marquis de Godefroy Ménilglaise dans son édition de la Chro-
nique de Gilbert de Mons, note 110.
(2) Petite ville du pays de Namur.
(3)-Narratio, § 57.
(4) Chronique du Hainaut, édition du marquis de Godefroy Ménil-
glaise, T. 1, pp. 112 et 116.
(5) Ibidem, note 110.
(6, J. Vos, T. If, p. 416.
ANNALES. IV. 18
— 274 —
en 1149 et 1152, que Walter, avoué de Tournai, fils
de Fastré, était autrefois vassal de l'abbaye de Saint-
Amand pour une terre à Quatrechain, « Apud castrici-
nium in pago Tornacensi, » à cause de laquelle il
fournissait chaque année un cheval lorsque les reli-
gieux allaient visiter leurs possessions au dela du
Rhin; mais qu'il remit en auméne ses droits sur cette
terre 4 ladite église de Saint-Amand en posant de sa
main, sur l'autel, un gazon comme la représentation
sensible et symbolique du bien cédé (1).
Walter laissait de Ida de Mortagne, sa femme :
1° Nicolas qui continua la maison d'Avesnes. Il
avait épousé Mathilde de La Roche, fille de Henri de
Namur, comte de la Roche-en-Ardennes et de Durbuy,
d'où un fils Jacques qui lui succéda vers 1177, et une
fille, Ida, qui s’allia à Guillaume IV, châtelain de
Saint-Omer (2). Dans l'acte de donation de 1137, il
est dit l'aîné des héritiers de Walter, son père, qu'il
imita dans ses tentatives d’usurpation. En 1147, il
était en contestation avec l'abbaye d'Hautmont (3),
et en 1149, au nom de son frère l’avoué Gossuin,
parti pour la croisade, il envahissait la demeure et les
biens de l'évêque de Tournai. En l’année 1151, il
faisait un accord avec l'abbaye de Maroilles au sujet
de leurs droits respectifs en diverses localités. Dans
(1) Et idem advocatus (Gualterus filius Fastredi) terram illam eidem
ecclesie in elemosinam perpetuo possidendam concessit et supra altare
ejusdem ecclesie manu propria per cespitem posuit. (J. Vos, Cartulaire
de Saint-Nicolas-des-Prés, n°* 13 et 14. De terra Galteri adrocati
apud Castrecin.) |
(2) Les généalogies de Bauduin d’Avesnes, citées par Giry dans ses
Chatelains de Saint-Omer, disent bien que Ida était fille de Nicolas et
sœur de Jacques d'Avesnes ; c'est donc à tort que Poutrain la fait fille
de Walter et sœur de Nicolas.
(3) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, CXXII bis.
— 275 —
cet acte intervenaient Mathilde son épouse, Fastré
et l’archidiacre Evrard, ses frères (1).
2° Gossuin d’Avesnes, avoué de Tournai, qui va
suivre.
3° Fastré, dit frère de Nicolas d’Avesnes et père
de Gossuin qui devint évêque de Tournai en 1203 (2).
Fastré, qu'on retrouve en 1151, avec ses frères
Nicolas et Gossuin, dans la charte de l'évêque Gérard,
et en 1177 dans les chartes de son frère Nicolas,
était seigneur de Willem. Il avait épousé une dame
nommée Basile laquelle avait fondé, en l'église cathé-
drale, un anniversaire qu'on célébrait le 13 janvier.
Elle était morte en 1150 (3).
4° Evrard, évêque de Tournai, qui, en 1175, con-
firme la donation faite autrefois par son père Walter
à l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, de sa terre
située au delà du riez de Barges (4).
5° Pétronille d'Avesnes, épouse de Jean II, sire
de Cysoing, dite sœur de l'évêque Evrard. Suivant
Hériman, Walter eut quaire filles qu'il donna à de
riches maris : ef quatuor filias dedit divitibus maritis(5).
Les noms et les alliances des trois autres filles ne
nous sont pas parvenus.
5. GOSSUIN D'AVESNES, 1147, 7 avant 1166.
On lit dans la Chronique de Tournai (6) que Gossuin,
avoué de Tournai, vendit à l’abbaye de Saint-Martin,
(1) Duvivier, Codex diplomaticus, CXXIV bis.
(2) J. Vos, l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, T. I, p. 68.
(3) Le Maistre d’Anstaing, Recherches sur l'histoire et l'architecture
de Notre-Dame de Tournai, T. II, p. 54. — Cousin, Histoire de
Tournay, livre IV, p. 3.
(4) J. Vos, Curtulaire, n° 37.
(5) Narratio, § 57.
(6) Chronica Tornacensis, sive excerptum ex diversis auctoribus
— 276 —
pour 180 marcs, un moulin sur l'Escaut, dit de
Fossato, qu’il tenait en fief de l'évêque et de l'église
Notre-Dame; que l'évêque Anselme autorisa cette
vente et la confirma de son autorité en présence et de
l'assentiment du clergé de l'église appelé en témoignage.
Si le fait est exactement rapporté, il n'a pu avoir
lieu qu'en 1146-1147, entre l'élévation d’Anselme à
l'évêché de Tournai et le départ de Gossuin pour la
croisade et en admettant avec Hériman que Gossuin
possédait dès lors l’avouerie de Tournai laquelle lui
aurait été attribuée du vivant de son père (1). — Dans
la suite, l’abbaye de Saint-Martin acquit d’autres terres
à Warcum, de l'assentiment dudit Gossuin de qui
elles relevaient (2).
Gossuin, fils de Walter d’Avesnes et de Ida de
Mortagne partit, en 1147, pour la seconde croisade
avec le comte Thierri d'Alsace. Il était encore absent
à la mort de l'évêque Anselme, en 1149, alors que
son frère aîné Nicolas d’Avesnes, sous ombre de
sauvegarder les droits de l'avoué, envahissait les
biens de l'évêché. Ceci est consigné dans une charte
de l'évêque Gérard.
Le prélat rapporte qu'à la mort de son prédécesseur
Anselme, premier évêque depuis la séparation de
Collectum, apud J.-J. de Smet, Corpus Chronicorum Flandriæ, T, IU,
p. 563. « Unde accidit ut Gossuinus, Tornacensis advocatus, quoddam
molendinum in scaldo, quod dicitur de Fossato, quod de episcopo Tor-
nacensi et ecclesia B. Maria in feodo tenebat, novies vigenas marcas
nobis venderet, concedente Anselmo episcopo et privilegii sui aucto-
ritate confirmante, personis ecclesia qui interfuerunt et assensum præ-
buerunt in testimonium subvocatis. »
(1) Tunc pater nimio moerore perculsus, timens que diversos for-
tunæ casus...... in vita sua...... tertio vero filio (Gossuino) advoca-
tionem Tornacensem tradidit. (Narratio, apud d’Achery, § 57.)
(2) Chronique de Tournai, p. 563.
— LT —
l'évêché de Tournai de celui de Noyon, Nicolas
d’Avesnes avait envahi et occupé injustement certaine
maison et les biens de l'évêque, prétendant que la
garde custodia, tutela, de la demeure et des choses
épiscopales appartenait de droit à son frère Gossuin,
avoué, qui était en ce moment parti pour Jérusalem.
Toutefois, à son retour, Gossuin, recevant de l'évêque
l'investiture de son office, reconnut qu'il n'avait
nullement le droit qu'on lui attribuait. Nicolas
d'Avesnes, qui avait été excommunié, confessa ses
injustices en présence de l'évêque et de ses gens, du
clergé et du peuple de Tournai; ses frères Gossuin
et Fastré jurèrent avec lui qu'ils n'élèveraient plus
jamais, ni leurs successeurs, aucune prétention de ce
chef, et le dommage fait à l'évêque et à l’église de
Tournai ayant été réparé, l'excommunication put
être levée (1).
Quatre des enfants de Walter, y compris l’avoué
Gossuin, figurent ensemble dans un acte concernant
l'abbaye de Cysoing. L’évéque Evrard d'Avesnes
rappelle qu'en sa présence, alors qu'il était encore
archidiacre de Tournai, (c'est-à-dire de 1145 à 1170)
et en présence de Nicolas d’Avesnes et de Gossuin,
avoué de Tournai, ses frères, fratrum meorum, Jean
avoué de Cysoing, atteint d’une grave infirmité, se
rendit à l’église de Saint-Calixte et donna en aumône,
pour le salut de son âme et de celles de ses parents,
à l’abbé Anselme, à ses successeurs et aux chanoines
l'eau de la petite rivière et celle du marais, ajoutant
à cette donation l'amortissement de deux bonniers
de terre à Louvil; que Jean étant mort de cette
-(1) Imprimé dans Poutrain, Histoire de Tournai, pièces justificatives,
p. 17, sous la date 1156 qu'on reporte avec raison à l'année 1151,
— 2738 —
infirmité et ayant été inhumé dans l'église de Saint-
Calixte, dame Pétronille, son épouse, sœur de l'évêque,
uxor ejus, soror mea, Pierre, frère de Jean, et tous les
hommes de Cysoing et de Louvil, pour le salut dudit
Jean et pour leur propre salut, renoncèrent sponta-
nément 4 tout droit d'usage dans certaine partie d’un
bois et d'une aunaie près de Louvil appartenant à
l'abbaye (1). Mais les chartes ajoutent que ces conces-
sions si bien affirmées par l'évêque de Tournai et qui.
outre les deux frères du prélat, avaient eu pour
témoins beaucoup d’autres hommes libres, furent
niées par dame Pétronille, par Pierre, frère de Jean,
et par les hommes de Cysoing. L'évêque dut lancer
contre eux, contre sa propre sœur, l'excommunication
à laquelle mit fin, en 1179, une transaction que
Pétronille et son fils Jean III jurérent sur les saintes
reliques d'observer fidèlement (2).
C'est tout ce que l'on sait de Gossuin d’Avesnes.
Il laissa une fille, Ida d’Avesnes, laquelle porta
l'avouerie de Tournai dans la maison d’Aigremont ce
que démontrent les documents qui vont suivre.
(1) Fonds de Cysoing, original scellé. — Imprimé dans Miræus,
T. I, p. 551, sous la date circa annum 1186 ; mais cet acte est anté-
rieur même à 1179. — I. de Coussemaker, Cartulaire de l'abbaye de
Cysoing, n° XX XII.
(2) Fonds de Cysoing, original. Imprimé dans I. de Coussemaker,
n° XXXIV.
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— 280 —
§ VII. -
Maison d'Aigremont.
La maison d'Aigremont pour être politiquement
moins célèbre et moins connue que la maison d’Avesnes
ne manque pas néanmoins d'illustration. Dans les
titres, elle remonte à la seconde moitié du XI° siècle
dans la personne d’Anselme d’Aigremont, père
d'Etienne, qui, au mois de septembre 1112, signait à
Sainghin-en-Mélantois une charte relatant l'accord
intervenu entre l'abbaye de Saint-Quentin-en-Lisle et
le maire de Sainghin. Signum Stephani, filit Anselmi
de Aigremont (1).
Elle tirait son nom de l'importante seigneurie
d’Aigremont à Ennevelin, laquelle relevait de la Salle
de Lille avec toute justice haute, moyenne et basse, et
comprenait, à l'époque des dénombrements: 1° un lieu
seigneurial et une cense avec 27 bonniers 850 verges ;
2° une chapelle à laquelle les seigneurs d’Aigremont
avaient affecté 10 bonniers d’héritage et 29 rasières
d'avoine ; 3° une halle pour y tenir les plaids; 4° des
rentes sur 40 bonniers 14 cents d’héritages et 50 hom-
mages à Ennevelin, à Templeuve-en-Pèvele, à Avelin
et à Fretin. Mais cette seigneurie avait cessé d’appar-
tenir aux avoués de Tournai dès avant 1242; elle était
alors aux mains d'une branche cadette de la maison
d'Aigremont qu'on retrouve jusqu'à l'extrême fin du
XIV® siècle. Depuis, les familles de Grantraing, de
(1) Bibliothèque nationale, no 12,895, fonds latin, Cartulaire de
Saint-Quentin-en-Lisle, {f° 66 vo. — Imprimé dans Th. Leuridan, Sta-
tristique féodale de la Châtellenie de Lille, Introduction et Prolégo-
mènes, chap. V, en note,
— 28] —
Thieulaine,van den Eeckhoute et Jacops se succédérent
à la seigneurie d’Aigremont qui fut érigée en marqui-
sat en 1773.
6. ANsELME [¢, 1166-1197?
En 1166, l’avoué de Tournai s'appelait Anselme,
Ansellus, nom traditionnel en quelque sorte dans la
famille d’Aigremont, dit M. A. d'Herbomez (1), et, en
effet, on le rencontre, souvent même plusieurs fois,
dans chaque génération. Un chevalier ayant vendu à
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai une terre située
à Warnave et qu’il tenait de l’avoué Anselme, celui-ci
de l’assentiment de sa femme nommée Ida, investit
l’abbaye de cette terre en présence du châtelain de
Tournai (2). C'est donc avant 1166 que s’est opérée la
transmission de l’avouerie de Tournai des d’Avesnes
aux d'Aigremont, et cette transmission fut la suite
naturelle de l'alliance d’Anselme avec Ida, fille de
l'avoué Gossuin d'Avesnes et petite-fille de l’avoué
Walter d’Avesnes; alliance qui très probablement
avait apporté à Anselme l'hommage de cette terre à
Warnave.
Anselme d’Aigremont, chevalier, pair de Lille
en 1183 (3), assiste, en 1187, son parent Gérard III,
prévôt de Douai, ratifiant les conventions arrêtées
entre Gérard IT, son père et l’abbaye du Câteau-Cam-
braisis au sujet de la terre de Cuincy-le-Prévôt (4).
(1) Histoire des Chdtelains de Tournai de la maison de Mortagne,
T. I, p. 200. |
(2) Poutrain, Histoire de Tournai, T. II, — A. d'Herbomez,
preuves, n° 7.
(3) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye de Loos, n° 28.
(4) Ibidem, Fonds de l'abbaye du Cateau. — Brassart, Histoire du
Chateau et de la Chatellenie de Douai, preuves, p. 125.
— 98 —
Gérard III avait épousé Ida de Saint-Omer, fille de
Willaume, châtelain de cette ville, et petite-fille de
Nicolas d’Avesnes, lequel était frère de Gossuin
d'Avesnes, beau-père d’Anselme d'Aigremont. Ida de
Saint-Omer et Ida, femme d'Anselme d'Aigremont,
avaient, la première pour bisaïeul, la seconde pour
aieul Walter d’Avesnes, avoué de Tournai.
_ Anselme n'existait plus en 1197. Si alors il avait été
de ce monde, il aurait figuré dans l'acte de Bauduin,
comte de Flandre, accordant une trêve aux Tournai-
siens qu'il assiégait, acte rapporté ci-après et où sont
mentionnés ses deux fils Gilles et Gossuin d'Aigremont.
Anselme eut de son union avec Ida d’Avesnes, portant
le nom desa mère et de son aïeule, trois fils et une fille,
qui tous quatre figurent dans un acte du mois de juillet
1215, analysé plus bas.
1° Gossuin d’Aigremont, avoué de Tournai, qui suit.
2° Gilles, seigneur d'Aigremont, avoué de Tournai
après son frère.
3° Anselme d'Aigremont, dit frère de Gossuin. Il
prend le nom patronymique de sa mère et se nomme
« Anselmus de Avesnes » dans un acte de 1199 envi-
ron où il désigne sa femme sous l'initiale M (1). Cet
Anselme, souche des seigneurs de Liez à Raimbaucourt,
doit être le chevalier d'Aigremont qui, entre 1208
et 1220, cède à l'abbaye d’Anchin douze parties d'une
dime audit Raimbaucourt (2). Il est surnommé le Roi,
Dominus Anselmus rex de Aigremont, c'est-à-dire sans
doute chevalier du Roi ou de l'hôtel du Roi, dans un
(1) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 65, sous la date
1198; mais on sait que Pierre de Corbeil, auquel Anselme s'adresse,
n’a été sacré évêque de Cambrai qu'en 1199. |
(2) Escalier, Abbaye d’Anchin, p. 148. — Statistique Archéologique
du Nord, publiée par la Commission historique.
— 983 —
titre de l’abbaye d’Hasnon du 10 mars 1215 (v. st.) où
il intervient comme arbitre pour régler un différend
entre l’abbé et le pannetier de l’abbaye (1).
En novembre 1221, Ansial d'Aigremont ratifie la
vente d'un muid d’avoine faite par Juliane, mairesse de
Brai (à Raimbaucourt), et par ses héritiers à l’abbaye
des Prés, de Douai (2). — En 1223, le méme Ansial
d'Aigremont fait connaître une vente consentie par
Lambert Biaufils aux religieuses des Prés (3).
On connaît à Anselme d'Aigremont, dit le Roi, un
fils, Jean, seigneur de Liez dont il prit le nom et qui,
en novembre 1243, s'intitule ainsi : « Ego Johannes de
Lies, filius Anselmi militis Domini Regis (4), » d'où les
de Liez, lesquels portérent la fasce d'hermines des
d'Aigremont, accompagnée en chef de trois fermaux
rangés (5). — Suivant toute apparence, Anselme avait
un autre fils, Gérard d’Aigremont qui, à partirde 1234-
1242, va continuer la branche des seigneurs d’Aigre-
mont détachée de celle des avoués de Tournai (6).
(1) Bibliothèque nationale. Collection Moreau, vol. 108, f 76. —
Imprimé dans Dewez, Histoire de l'abbaye de Saint-Pierre d’Hasnon,
p. 569.
(2) Noël Valois, Cartulaires de l'abbaye de Notre-Dame des Prés,
de Douai, p. 12; A, f 39 ve.
(3) Ibidem, p. 14; A, 39 r°, Les cartulaires ici visés, l’un du
XI11° siècle, coté A; l'autre du XIV® siècle, coté B, ont été acquis par le
British Museum. Un séjour 4 Londres a permis à M. Valois, archiviste
paléographe, d'en donner l'analyse dans uae brochure in-8°, Paris,
Picard, 1881].
(4) L'abbé Jules Dewez, Histoire de l'abbaye de Saint-Pierre
d'Hasnon, p. 569.
(5) Statistique archéologique du département du Nord, p. 911, où
une faute typographique a substitué le mot féruseaux au mot fermaux.
— On rencontre au même lieu : Jean, sire des Liés, en 1278, et mes-
sire Jean des Liés, en 1286. (Hautcœur, cartulaire de Flines, pp. 224
et 275).
(6) Voir à l'A ppendice : Branche cadette des seigneurs d'Aigremont.
— 984 —
4° Méliciane d’Aigremont, épouse de Hugues des
Watines et mère d'Agnès des Watines qui épousa
Baudouin VII, sire de Comines, auquel elle donna
Bauduin VIII, Jean de Comines et des filles. Hugues
des Watines ou des Wastines, chevalier, figure dans
les titres de 1215 à 1230.
7. Gossuin D'AIGREMONT, 1197-1216.
En 1197, Bauduin, comte de Flandre et de Hainaut,
en guerre avec Philippe-Auguste, assiégeait Tournai.
A la prière des bourgeois de cette ville, il consent à
conclure avec eux une tréve qui est confirmée et jurée
par les témoins, entre autres, les fréres Gilles et Gos-
suin d’Aigremont: Ægidius et Gossuinus fratres de
Aigremont. Le comte impose des conditions pour
sûreté desquelles les Tournaisiens donnent comme
cautions: Walter d’Avesnes, Roger de Courtrai,
Gilles d’Aigremont, Boissart et Gilles de Bourghelles,
Gautier de Mouchin et autres (1).
Vers 1199, Gossuin revendiquait des droits sur
l'alleu de Gaurain que le chevalier Manassès, en se fai-
sant moine à Saint-Ghislain, avait donné en aumône à
cette abbaye et que celle-ci avait vendu, en 1165, à
l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, vente confirmée
par Nicolas d'Avesnes vers 1177. C'est à ce propos
qu’Anselme, frère de Gossuin, déclare à Pierre de Cor-
beil, évêque élu de Cambrai, qui sans doute avait
invoqué son témoignage, que les prétentions et les tra-
casseries de Gossuin étaient absolument injustes et
(1) Poutrain, Histoire de Tournai, p. 171 et aux pièces justificati-
ves, p. 19. — Cité par Reiffenberg. Monuments; et par Bozière,
Armorial, p. 149 du T. IV des Mémoires de la Sociélé historique et
littéraire de Tournai, 1859.
_ 985 —
qu'il n’avait aucun droit sur cet alleu (1). Dans cette
lettre, Anselme, qui se nomme d’Avesnes, se dit avoué
de Tournai; mais de l’ensemble des documents on
peut inférer qu'il n'exerçait cet office qu'accidentelle-
ment, à cause de l’absence ou de la maladie de son frère,
et que c'est au même titre que Gilles d'Aigremont,
autre frère de Gossuin, remplit en 1204 les fonctions
d’avoué de Tournai (2).
L'un des actes qui vont suivre démontre que Gos-
suin descendait bien par sa mère de la maison d'Aves-
nes puisqu'il revendique comme son bisaïeul Walter
d’Avesnes, l’avoué de Tournai.
Au mois de juillet 1215, Gossuin, avoué de Tournai,
atteint d'une grave maladie, donne à l’abbaye de
Saint-Nicolas-des Prés 30 sous, monnaie de Flandre,
et un muid de blé de rente sur la dime d’Helchin,
à charge de célébrer après son décès son anniversaire
et celui de son épouse, et avant son décès l’anniver-
saire de son père et de sa mère. À cette donation, il fait
intervenir Gilles, son frère, seigneur d’Aigremont,
héritier présomptif de la dîme sur laquelle la rente est
assignée ; le seigneur Anselme, aussi son frère, le sei-
gneur Hugues des Watines, mari de sa sœur, et enfin
le curé de Wez (3).
Dans un acte du même mois de juillet 1215,
Gossuin déclare n'avoir ni lui, ni ses frères, ni leurs
successeurs, aucun ‘droit sur la terre donnée par son
bisaieul Walter, avoué, à l'abbaye de Saint-Nicolas-
des-Prés et demande pardon des tracasseries quil a
suscitées aux religieux au sujet de cette terre (4). Au
(1) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 23, 39 et 65.
(2) I. de Coussemaker, Cartulaire de l'abbaye de Cysoing, p. 84.
(3) J. Vos, Cartulaire de Saint. Nicolas-des-Prés, u° 85.
(4) Ibidem, n° 86. « Ego Gossuinus, advocatus Tornacensis.... ter-
— 986 —
mois de juillet 1216, en présence du seigneur Anselme,
son frére, il remet aux religieux de Saint-Nicolas-des-
Prés la part de cervoise qui lui revenait comme droit
d’afforage dans la brasserie de cette église (1). —
Gossuin, qui avait recouvré une apparence de santé,
s'était consacré au Seigneur en entrant au monastère.
Il y mourut quelques jours après, le 23 juillet suivant
le nécrologe de l'abbaye (2), laissant l'avouerie de
Tournai à son frère Gilles d’Aigremont. :
Au mois de décembre de cette année 1216, Gossuin,
évêque de Tournai, déclare qu'en sa présence et de son
assentiment, Gossuin de bonne mémoire, naguère
avoué de Tournai, sur le point de mourir, « dum in
extremis laboraret; » a donné à l'abbaye de Saint-Nico-
las-des-Prés une rente annuelle d'un muid de blé et
30 sous sur la dime d’Helchin, ainsi que la part qui lui
revenait sur le droit d’afforage dans la brasserie de
cette église, lesquels dime et droit il tenait en fief
dudit évéque; que cette donation a été faite du consen-
tement de Gilles, seigneur d’Aigremont, son frère, à
qui l’avouerie de Tournai devait revenir et était en
effet parvenue (3).
ram quam proavus mcus bone memorie Galterus advocatus, ecclesie
Sancti Nicholai de Pratis in elemosinam dedit super qua eandem eccle-
siam aliquando inquietavi, postmodum saniori usus concilio eidem
ecclesie quitam clamavi, et me vel fratres meos vel successores meos
nil juris in ea habere plenissime recognovi, et de dampnis et injuriis
que pro reclamatione illa intuleram, veniam et fratribus peti et
impetravi. »
(1) Zbidem, n° 91.
(2) J. Vos, T. 1°, p. 383. — Son obit se chantait à la Cathédrale
de Tournai le 12 des Kalendes d’Août qui est le 21 juillet. (Obituaire
de Notre-Dame de Tournai, 4 l'évêché; note communiquée pur M. le
Comte du Chastel de la Howarderie.)
(3) Ibidem, Cartulaire, n° 92,
— 287 —
§ VII.
Maison d’Aigremont (suite); séparation de la branche
des avoués de Tournai.
8. GiLLEs, 1216-1232.
Gilles, seigneur d’Aigremont est l'un des témoins de
la réparation faite à l'abbé de Loos, en 1195, par
Roger d’Englos (i). Nous l'avons vu jurer avec son
frère Gossuin l'exécution fidèle de la trêve accordée
en 1197, par Bauduin, comte de Flandre et de
Hainaut, aux Tournaisiens assiégés, et faire partie
des cautions données par ceux-ci pour sûreté des
conditions qui leur étaient imposées. — En cette
même année 1197, Gilles est témoin d'un acte du
comte Bauduin relatif à un échange de biens entre
Gérard, prévôt de Saint-Amand, et l'abbaye du lieu.
S. Egidii de Agremont (2). Nous l'avons vu aussi, en
1204, qualifié avoué de Tournai : « Var nobilis
Egidius advocatus Tornacensis, » mais il est évident,
d’après l'ensemble des documents qui viennent d'être
analysés, qu'à cette époque il ne devait exercer
l'office d’avoué qu'accidentellement et à cause d’un
empêchement du titulaire.
Gilles d’Aigremont paraît encore dans divers actes
de 1205 à 1212 (3). En mai de cette dernière année,
(1) Fonds de l'abbaye de Loos. — Collection Moreau, vol. 96, f° 150.
(2) Archives de l'abbaye de Saint-Amand. Sceau brisé. — Collec-
tion Moreau, vol. 98, © 88,
(3) Cartulaire de l'abbaye de Cysoing, f xxxt v°. — I. de Cousse-
maker, p. 85, anno 1205. — Archives du Nord, Cartulaire de l’abbaye
de Saint-Amand, T. Il, f° 20, anno 1206. — Feys et Nelis, Cartulaire
— 988 —
il signe une charte ratifiant l’achat fait par l’abbaye
d’Anchin de la dime de Templeuve en Pèvele. Son
sceau rond, de 55 mill., figure un écu au lion passant :
Sigillum Lgidii d’ Aigremont (1). — En juin de cette
année 1212, Gilles souscrit un acte de Fernand,
comte de Flandre, prenant sous sa protection l'abbaye
de Saint-Nicolas-des-Prés lez-Tournai (2). — Le
24 octobre 1214, il est caution pour la comtesse
Jeanne souscrivant aux conditions dictées par le vain-
queur de Bouvines au sujet de la délivrance du comte
Fernand (3). — En 1216 il succède à son frère Gossuin
dans l'office d’avoué de Tournai.
En 1218, Gilles, avoué de Tournai, seigneur
d'Aigremont, déclare qu'il a donné à l’abbaye de Saint-
Nicolas-des-Prés une rente de 30 sous, monnaie de
Flandre, sur l’autel d’Helchin et sur la menue dime
de ce lieu (4). En 1219, il est présent lorsque l'abbé
et le couvent de Saint-Amand donnent à Arnoul
d’Audenarde la garde perpétuelle de leur bois de
Saint-Sauveur (5). En 1221, il est témoin de la vente
faite par Bernard du Bois au Chapitre de Saint-Pierre
de Lille, de dimes à Marquette et à Sequedin.
« S. Egidii de Aigremont militis (6). » En 1222, il est
au nombre des témoins d'une charte de la comtesse
de Flandre concernant la réconciliation d’Evrard IV,
chatelain de Tournai, avec Walter, évêque de cette
de la Prévôté de Saint-Martin d'Ypres, n° 70. — Brassart, Histoire du
Château et de la Chatellenie de Douai, p. 545, anno 1208.
(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 403.
(2) Archives du Nord, Premier Cartulaire de Flandre, pièce 33.
(3) Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, T. I, pp. 407 et 408.
(4) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 98.
(5) Archives du Nord, Cartulaire rouge, p. 71.
(6) Mgr Huutcœur, Cartulaire de Saint Pierre de Lille, p. 161.
— 289 —
ville. « £. de Aigremont (1) ». En 1224, il est chargé,
avec Roger, châtelain de Lille, et Pierre du Breucq,
d'examiner le différend mf entre la comtesse Jeanne
et les Templiers au sujet de la fête que ceux-ci avaient
à Ypres à l'époque de l'Ascension (2).
Au mois de mai 1226, noble chevalier Gilles,
seigneur d'Aigremont, fait connaître que Lebert Gri-
siau, bourgeois de Tournai, a vendu à l'abbaye de
Saint-Nicolas-des-Prés une rente annuelle de 32 sous,
monnaie de Tournai, sur une terre sise à Lamain qu'il
tenait en fief dudit seigneur et que celui-ci, devant ses
hommes, pairs du vendeur, a concédé à l’abbaye
l'hommage de cette terre à charge de 12 deniers de
cens annuel à percevoir à la Saint-Remi par ses
agents de Wez. Deux chartes de l'évêque et de
l'archidiacre de Tournai concernant cette même rente
désignent le noble homme Gilles d’Aigremont comme
avoué de Tournai et confirment le cens annuel de
12 deniers qu'il s'est réservé de percevoir dans l'octave
de la Saint-Remi, soit par lui-même soit par ses
agents de Wez : « prefato Egidio vel ministris suis
apud Wes » (3). Cette clause et l'intervention du curé
de Wez dans une donation de Gossuin, frère de Gilles,
citée plus haut, établissent que, dès ce temps, les
avoués de la maison d'Aigremont possédaient la terre
de Wez, et laissent présumer que ce domaine avait
été apporté à leur père par Ida d’Avesnes.
Le 11 mai 1226, Gilles d’Aigremont est l'un des
(1) Cousin, Histoire de Tournay, T. IV, p. 32. — Poutrain, Histoire
de Tournai, pièces justificatives, p. 23. — Voir les Mémoires de la
Société historique et littéraire de Tournai, T. I, p. 243. |
(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes de
Rupelmonde, p. 184.
(3) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 101, 102 et 103.
ANNALES. IV. ’ 19
__ 999 —
témoins de l'échange fait par les doyen et chapitre de
Notre-Dame de Courtrai de leur dime de Hangherel
contre la moitié de celle que possédait à Morenghem
noble homme Jean IV de Cysoing (1). On connaît les
liens de parenté qui unissaient Gilles d’Aigremont à
Jean IV de Cysoing; tous deux avaient pour bisaïeul
commun Walter d’Avesnes, avoué de Tournai. Cette
dime de Hangherel ou Angarel avait été donnée a
Notre-Dame de Courtrai, en 1206, pour la fondation
d’une chapellenie, par Pétronille d’Avesnes, fille de
Walter et épouse de Jean II de Cysoing (2).
Le 14 décembre de cette année 1226, avec le châte-
lain de Lille et cing autres chevaliers, Gilles d’Aigre-
mont garantit l'exécution des conventions passées
entre le roi de France et Jeanne, comtesse de Flandre,
pour la délivrance du comte Fernand (3).
En juillet 1230, Gilles d’Aigremont, avoué de
Tournai, approuve la vente faite par l'un de ses fieffés
à Walter de Marvis, évêque de Tournai, d'un manse
et d'un pré vers la Sainte-Fontaine : « Versus sanclum
fontem, » et remet libre de tout droit et de tout ser-
vice féodal ce manse et ce pré dont il tenait l'hommage
dudit évêque. L'un des témoins de cet acte est Hugues
des Wastines, le mari de la sœur de Gilles (4). Il
s’agit ici des Prés-Porcins où l’évêque Walter fit
édifier une maison dans laquelle il établit une abbaye
de vierges de l'ordre de Saint-Victor de Paris. Le
prélat donna à cette abbaye, entre autres biens, les
fruits de la dime d’Helchin et de Saint-Genois que
(1) Mussely et Molitor, Cartulaire de Notre-Dame de Courtrai, p. 57.
(2) Ibidem, pp. 32 et 34. — Th. Leuridan, Les Sires de Cysoing
et leur domaine féodal, pp. 34 et 46.
(3) Teulet, Layettes du trésor des Chartes, T. II, p. 103.
(4) Bibliothèque nationale, manuscrit latin 10169, f° 9 vo.
— 291 —
Gilles d’Aigremont lui avait remise en gage pour la
somme de 600 livres de Flandre. L’acte stipulait que
si les héritiers de Gilles rachetaient cette dime, les
600 livres provenant du rachat seraient remises à
l'abbaye (1).
Le 11 août 1230, Gilles, sire d’Aigremont, est l’un
des témoins de Wautier, châtelain de Raches, donnant
en mariage à sa fille Marie la terre de Gérard de
Cans. Dominus Egidius de Egremont (2). En février
1231, les chevaliers Gilles d’Aigremont et Philippe
de Dergneau, réunis à Courtrai, prononcent un arbi-
trage entre l'abbé de Saint-Amand et le comte de
Flandre au sujet de la haute justice de Bouvines (3).
Au mois d'avril de cette année 1231, Gilles d’Aigre-
mont et quatre autres seigneurs déclarent qu'Arnoul
de Landas et ses fils ont renoncé à leurs prétentions
contre le comte de Flandre (4).
Gilles, dont la femme n’est pas connue et que les
titres disent père d’Anselme qui va suivre, arrivait
alors au terme de sa longue carrière. Il était mort
probablement au mois d'octobre 1232, alors que son
fils Anselme se qualifie seigneur d’Aigremont (5). Il
figure bien encore en février 1238 dans une charte où
le châtelain de Raches reconnaît qu'il n'a aucun droit
sur les marais de F lines; mais le texte de cette
charte rappelle un fait antérieur à la mort de Jeanne
(1) Acte du mois de Juin 1234, la seconde- férie après la Trinité. —
Communication de M. F. Brassart, archiviste communal de Douai,
(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 45.
(3) Brassart, Une vieille généalogie de Wavrin, p. 143.
(4) Chambre des Comptes, Inventaire analytique, n° 536.
(5) « Ansial, chevalier, seigneur d’Aigremont, s'engage À indemniser
les religieuses des Prés, si la vente qu'il vient de leur faire n’est pas
ratifiée. » (Noël Valois, Cartulaires de l'abbaye de Notre-Dame des Prés
de Douai, p. 18; A, {° 63 r°, ch. Lx1.)
— 992 —
de Constantinople, c'est-à-dire antérieur à 1233
quadam die diu preterita (1).
Ici se présente une difficulté à résoudre. Outre
Anselme II, son successeur à l’avouerie de Tournai,
Gilles laissait-il un autre fils, Gérard, qui lui aurait
succédé à la seigneurie d'Aigremont? Rien ne prête à
l'affirmative. On voit même Anselme II, se qualifier
seigneur d'Aigremont en octobre 1232 et encore au
mois de mai 1234. Ce qui est certain, c'est que vers
ce temps-là, la succession de Gilles se divise sans
retour : à Anselme II et à ses descendants l'avouerie
de Tournai; à Gérard et à sa postérité la seigneurie
d’Aigremont. Mais quel est ce Gérard? A mon humble
avis c'est un fils à Anselme, frère de Gilles, soit que la
seigneurie d'Aigremont lui ait été attribuée à la suite
d'un arrangement de famille, les deux fils aînés
d’Anselme [* n'ayant pu retenir l'un l’avouerie, l’autre
la seigneurie d’Aigremont que sous réserve de la part
ou de la légitime du cadet; soit que cette seigneurie
ait été vendue 4 Gérard par Anselme II qui avait à
satisfaire à des obligations pressantes, ou que, vendue
à un tiers, Gérard l'ait revendiquée à titre de retrait
lignager. Toujours est-il qu'à partir de 1234,
Anselme IT et ses descendants cessent absolument de
se dire seigneurs d’Aigremont.
Ce Gérard, sire d’Aigremont, figure dans les titres
de 1242 à 1260; sa postérité est reportée à la fin de
la présente étude comme appendice, pour ne pas
interrompre ici la suite des avoués.
(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, n° xxi.
nn mg mets |
— 293 —
§ IX.
Maison d'Aigremont (suite).
9. ANSELME II, 1232-1266?
Avant de parvenir à l'avouerie de Tournai, Anselme II
se révèle dans divers actes qu'il est utile de rappeler.
En septembre et octobre 1227, Anselme d’Aigremont,
fils de Gilles, « Domini Egidii de Acri Monte filius, »
du consentement de Sarra, sa femme, vend au chapitre
de Saint-Pierre de Lille tout ce qu'il tient en fief du
prévôt et dudit chapitre à Arleux-en-Gohelle. Pierre,
évêque d'Arras, approuve et ratifie la substitution du
douaire de Sarra, lequel est suffisamment garanti sur
d’autres biens (1). Le sceau d’Anselme, rond, de
55 mill., figure un écu au lion passant, la tête de
face. Sigillum. Anselmi de Aigremont (2). — Cette
Sarra, en épousant Anselme d’Aigremont, était veuve
et avait retenu de son premier mari un fils, Hellin de
Beausart, qu'on retrouve avec elle dans un titre de
1241.
En février 1228, Anselme d’Aigremont déclare que
son homme, Simon de Naves, a engagé à l’abbaye de
Saint-Aubert, à Cambrai, la dime qu'il tient de lui en
fief sur le territoire d’Iwuy. La femme de Simon ne
pouvant comparaître personnellement, approuve l’en-
gagement de cette dime devant Amand de Naves,
oncle de l'épouse d’Anselme d’Aigremont. Celui-ci,
n'ayant pas son scel, prie Maître Jean de Hérines,
(1) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, pp. 192
et 193. Trois actes.
(2) Demay, Scequa de la Flandre, n° 397,
— 994 —
chanoine de Cambrai, d'apposer son sceau à cette
charte (1).
En cette année 1228, Anselme d’Aigremont, cheva-
lier, reconnaît que bien quil ait vendu le fief de
Werkin qu'il tenait de Robert, avoué d'Arras, seigneur
de Béthune et de Tenremonde, il reste cependant
homme-lige dudit avoué et promet de continuer à lui
rendre les mêmes services qu'avant cette vente (2).
En octobre 1232, Anselme d’Aigremont, avec Sara,
sa femme, vend aux religieuses de l'abbaye des Prés
de Douai 30 muids d'avoine, 69 gélines, 2 chapons,
GO pains de la valeur d'un douaisien, 9 douaisiens de
rente et 2] bonniers de terre situés dans la paroisse
de Templeuve (3). Il s'engage à indemniser les reli-
gieuses de toutes les pertes qu'elles auraient à subir
dans le cas où le comte de Flandre ne confirmerait pas
la vente qui leur a été faite. Dans cet acte Anselme,
chevalier, est qualifié seigneur d'Aigremont (4), d'où
la présomption que son père n'existait plus alors.
En novembre de cette année 1232, Anselme
d’Aigremont et Sara, sa femme, donnent aux reli-
gieuses des Prés 31 gélines, 31 pains de la valeur d'un
douaisien et 2 douaisiens de rente (5). A la méme
(1) Histoire d'Iwuy, par l'abbé O. Dehaisnes et l'abbé A. Bontemps,
p. 402.
(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes des
Comtes de Flandre, à Rupelmonde, n° 32. L'hommage-lige, & la fois
réel et personnel, liait le vassal À ce point qu'il ne se trouvait point
déchargé de ses obligations en aliénant le fief qu'il avait accepté A ce
prix; plus personnel que réel, magis cohæret persone quam patri-
monio, car c'était pour s'assurer plus particulièrement de la fidélité et
du service personnel du vassal que l'hommage-lige était réclamé.
(3) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame des Prés de Douai,
p. 18. — A, f 41 vo, ch. Lxxxvul.
(4) Ibidem, p. 18. — A, f 63 r°, ch. Lxt.
(5) Ibidem, p. 18. — A, f° 40 vo, ch. Lxxxvi.
— 295 —
date, ils vendent aux dites religieuses 30 bonniers de
terre situés en la paroisse de Marcq (1). En 1232
encore, Anselme avait vendu aux mémes religieuses
la terre de Cacompré tenant au chemin qui va de Tem-
pleuve à Pont-à-Marcq (2). Au mois de mars 1233,
Gérard, sire de Waudripont, promet d'obliger les
héritiers de Jean de Comines, dont il est l’oncle et le
tuteur, à werpir, quand ils seront en âge, l’abbaye de
cette terre. Jean de Comines était fils d'Agnès qui
était elle-même fille de Méliciane, sœur de Gilles
d'Aigremont, lequel était le père d’Anselme. On
demandait donc le consentement d'enfants qui étaient
parents à un degré bien éloigné du vendeur (3). De
plus on avait exigé d’Arnoul d’Audenarde qu'il se
portât caution des engagements pris envers l'abbaye
par Gérard de Waudripont, son vassal (4).
En novembre 1232, en sa cour de Templeuve,
Anselme d'Aigremont, chevalier, déclarait que Gossars
de Lalaing, chevalier, avait vendu à Saint-Amé de
Douai 6 bonniers de terre qu'il tenait de lui Anselme
et situés entre Antrœuilles, Ennetières et Avelin.
La charte d’Anselme est munie d'un grand sceau au
lion (5).
Par deux chartes du mois de mai 1234, Anselme,
qualifié sire d’Aigremont et de Wez, dans l’une, sire
de Wez seulement dans l’autre, avoué de Tournai,
reconnaît qu'il ne peut vendre l’avouerie qui lui vient
(1) Ibidem, pp. 18, 19. — A, f° 41 1°, ch. Lxxxvir.
(2) Ibidem, p. 19. — A, P 63 r°, ch. xevit.
(3) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame de Douai, p. 19. — A,
fo 48 r°, ch. xovit.
(4) Ibidem, {° 481°, ch. xovit.
(5) Archives de Saint-Amé. — Note communiquée par M. F. Bras-
sart, archiviste communal de Douai.
— 296 —
de Gilles, son père, ni l’engager si ce n’est à un bour-
geois de Tournai agréé par la commune, et que, même
à un bourgeois de Tournai, il ne peut l’engager pour
plus de huit ans sous peine de 500 livres parisis au
profit de la commune. Il assigne en garantie tous les
fruits de son avouerie et tout ce qu'il possède à Wez
de droit héritage et ce qu'il y attend. Sara, femme
d’Anselme, jure de son côté qu'elle observera ces con-
ventions. Les deux actes, insérés dans les Annales de
la Société historique et archéologique de Tournai (1),
sont munis l'un et l'autre : 1° d’un sceau orbiculaire
contenant un écusson chargé d'un loup rampant (Lion
passant). Légende : Sig. Anselmi de Aigromonte ;
2° d'un sceau ogival où figure une dame vêtue d’un
manteau de vair et tenant un lis dans la main droite.
Légende : Sigillum Sarain de Nave.
Les différentes généalogies de la famille d’Aigremont
donnent, dit-on, à la femme d’Anselme le nom de
Sarah de Wez. Je ne connais pas ces généalogies et
jignore méme leur existence, mais on voit assez par
le sceau décrit par M. de la Grange, de Tournai, que
Sara était de la famille de Naves dans le Cambraisis.
Poutrain, dans son histoire de Tournai (2), cite les
deux actes de 1234 qu'il n'a peut-être pas lus et dit que
« Anselme épousa Sarra qui lui aura apporté la terre
» de Wez. » C'est une erreur qu'Anselme réfute ici
même : « De ce lor ai-jo doné en gages.... tout ce ke
» jo ai à Wez de droit iretage, et tout ce ke jo i atenc. »
On ne parle pas autrement d'un bien de famille qu'on
a recueilli par héritage et qui laisse encore des espé-
rances à l'héritier. On a vu d'ailleurs que Gossuin,
(1) Nouvelle Série, T. I, pp. 29 et 30. Article de M. A. de la Grange.
(2) T. Il, p. 651.
— 297 —
oncle, et Gilles, pére d’Anselme, avaient successive-
ment possédé la seigneurie de Wez.
En juin et novembre de la méme année 1234,
Anselme était en démélé d'intérêts avec l’évêque de
Tournai qui, d'après l'analyse de deux actes donnée
par Denis Godefroy (1), lui aurait vendu l’avouerie,
tandis que Anselme déclare qu'elle lui venait de son
père. Je n'ai pas trouvé d'autre explication à cette
énigme que la conjecture émise au § III, à savoir que
l'évêque aura cédé une partiede ses droits seigneuriaux
à Anselme, en les rattachant à l'avouerie, et que
l'inexécution des conventions par l'acquéreur aura
amené le différend. |
On a vu qu'en juillet 1230, Gilles d’Aigremont avait
remis libre de tout droit et de tout service féodal le
pré où l'évêque Walter de Marvis fit construire une
abbaye de femmes. Au mois de novembre 1237, le
jour des âmes, l'évêque Walter constate qu'en sa cour
épiscopale, le noble seigneur Anselme, avoué de Tour-
nai et son homme, avec Sara, son épouse, a renoncé
de bonne volonté à toute action contre ce monastère à
raison du pré où il est élevé (2).
En février 1241 (n. st.), Sara, femme d’Anselme
d'Aigremont, et son fils et héritier, Hellin de Beausart,
autorisent Simon de Naves à vendre la dime d'Iwuy à
l'abbaye de Saint-Aubert (3). En août 1242, Anselme
et Sara, sa femme, amortissent au profit de l'abbaye
(1) Bulletins de la Société historique et litiéraire de Tournai, T. XVI,
p. 98.
(2) Archives de l’abbaye des Prés-lez-Tournai. — Miræus et Fop-
pens, T. II, p. 1224. — Communication de M. F. Brassart, archiviste
communal de Douai.
13) Le Glay, Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Saint-Aubert
à Cambrai, — Dehaisnes et Bontemps, Histoire d’Iwuy, p. 412,
— 998 —
de Vaucelles, des terres 4 Beauvois. Le sceau d’Anselme
est rond, de 65 mill. et figure un lion. + SigiZlum :
Anselmi : de : Agromonte; celui de sa femme est
ogival, de 65 mill. et figure une dame debout, en robe
et en manteau vairé, coiffure carrée à mentonnière.
+ Sigillum : Sarain : de Nave (1). — Par ses lettres de
1244, Anselme approuve la vente faite par Simon de
Naves à l'abbaye de Saint-Aubert des dimes qu'il pos-
sédait à Iwuy, vente qui avait eu lieu en présence de
Sara et de ses hommes, Anselme étant absent et audela
des mers : me absente et transvecto in partibus trans-
marinis (2). Anselme était sans doute allé en Terre-
Sainte. |
En janvier 1246, Anselme d’Aigremont avec Arnoul,
sire de Cysoing, Gilles de Fretin et 17 autres cheva-
liers, se portent cautiuns pour les d'Avesnes qu'ils
exécuteront la sentence qui sera portée par Louis, roi
de France, et Odon, évêque de Tusculum, arbitres du
différend qui divisait les fils de la comtesse Margue-
rite (3). Le 25 août 1247, Anselme, avoué de Tournai,
avec le châtelain et le prévôt de cette ville, assiste à
la translation des reliques de saint Éleuthère dans
une nouvelle châsse en la cathédrale de Tournai (4). —
Le 28 mars 1250, il intervient dans les lettres de
Walter, évêque de Tournai, relatives à la vente faite
par Arnoul, châtelain de Tournai, d'une partie de la
justice de Saint-Genois et d'Helchin qu'il tenait en fief
dudit évêque. « Anselmo de Acrimonte, advocato
Tornacensi (5). »
(1) Demay, Sceaux de la Flandre, T. Il, n°* 398 et 399.
(2) Histoire d’Iwuy, p. 414.
(3) Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, T. II, pp. 592, 593.
(4) Cousin, Histoire de Tournay, liv. vi, chap. 11, p. 571, d'après un
registre du Chapitre de Tournai.
(5) Joseph de Laborde, Layettes du Trésor des Chartes, T, Ill,
p. 575d.
— 999 —
Au mois de juillet 1251, Anselme d'Aigremont,
chevalier, avoué de Tournai, fait un échange de terre
avec l'abbaye de Saint-Martin de cette ville (1). En
1255, il tenait en fief du châtelain de Tournai l’hom-
mage d'une terre de la prévôté dé Saint-Amand (2). —
Au mois d'août 1256, Anselme d’Aigremont, chevalier,
et Renier, son fils et héritier, se désistent d’un droit
qu'ils prétendaient avoir sur un bien à Merlaing,
appartenant à l’abbaye de Saint-Nicolas-au-Bois, ledit
desistement fait entre les mains du châtelain de Tour-
nai en présence de ses hommes (3).
La sentence de 1246, qui attribuait le Hainaut aux
d’Avesnes et la Flandre aux Dampierre, avait bien
résolu certaines difficultés, mais n'avait pu éteindre
l'animosité profonde qui régnait dans cette famille.
Enfin, après plus de dix ans de conflits déplorables,
un traité de paix fut conclu à Bruxelles, en 1256. Les
seigneurs du pays et parmi eux Anselme d'Aigremont
et Renier le Borgne, son fils, se constituèrent cautions
pour Jean et Bauduin d’Avesnes qui juraient d'observer
ce traité (4). Les liens de parenté qui unissaient les
d’Aigremont aux d’Avesnes les portaient naturellement
à intervenir pour ces derniers.
En 1258, Anselme d’Aigremont, chevalier, seigneur
de Wez, investissait les moines de Loos de tout ce que
Florin de Saint-Jacques, bourgeois de Tournai, et
(1) A. d'Herbomez, Histoire des Chatelains de Tournai de la maison
de Mortagne, preuves, n° 84.
(2) Ibidem, n° 90.
(3) Bibliothèque nationale, Extraits des titres de l'abbaye de Saint-
Nicolas-au-Bois, par Dom Caffiaux, xxvi, f” 332. Communication de
M. F. Brassart, archiviste communal de Douai.
(4) Wauters, Table chronologique des chartes et diplômes imprimés
concernant l'Histoire de la Belgique, T. V, p. 134.
— 300 —
Ogine, sa femme, leur avaient donné audit Wez (1). —
Au mois de mars 1260, il assiste, comme juge, le
châtelain de Tournai décidant en faveur de l'abbaye
de Château dans un différend qu'elle avait avec Jacques
de Buerie au sujet d'un bien acheté par elle d’Alard
d’Esclaibes (2).
Anselme II d’Aigremont, chevalier, avoué de Tour-
nai, paraît avoir contracté une seconde alliance. Par
ses lettres de janvier 1259, (peut-étre 1260 selon le
nouveau style), lettres confirmées par son fils Renier,
il reconnaissait avoir donné en mariage 4 Boussarde,
sa femme, mille livres tournois pour lesquelles il lui
assigne 42 bonniers de bois 4 Wez tenus de la com-
tesse de Flandre (3). A cette date, Anselme dont un
petit-fils était chevalier en 1261, devait être déjà bien
avancé en âge.
Le 21 janvier 1261, Anselme d'Aigremont, cheva-
lier, avoué de Tournai et sire de Wez, vendait à
l'abbaye de Loos, d'accord avec Renier, son fils aîné,
chevalier: Anselme, son autre fils: Gilles, aussi che-
valier, fils aîné de Renier, un domaine considérable à
Wez (4), qui semble avoir été la plus importante des
possessions des avoués de Tournai de la maison
d’Aigremont. A cette époque, Anselme II d'Aigremont,
chevalier, avoué de Tournai et sire de Wez, avait
changé ses armoiries. La charte du 12 janvier 1261,
est munie d'un sceau rond de 62 mill., figurant un écu
(1) A. d’Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la maison
de Mortagne, preuves, n° 97.
(2) Ibidem, n° 99.
(3) Table de quatre volumes de documents recueillis aux Archives de
l'évêché de Tournai par Denis Godefroy; Bulletins de la Société his-
torique et littéraire de Tournai, T. XVI, p. 106.
(4) A. d’Herbomez, Les Châtejains de Tournai, preuves, n° 103.
— 301 —
à la face d’hermines. Sigillum. Anselmi. de. Agro-
monte. militis. Contre-sceau : écu à la fasce d’hermines.
Secretum meum michi (1).
M. A. d’Herbomez a constaté dans une charte origi-
nale d’Anselme d’Aigremont, du mois de mai 1261,
une dette de 400 livres contractée par le châtelain
Arnoul envers un bourgeois d'Arras. Il mentionne
aussi une garantie donnée à la commune de Bruille
en mai 1265 par plusieurs chevaliers parmi lesquels
Anselme d’Aigremont, avoué de Tournai (2), qui à
cette heure devait être près du terme de sa longue
carrière. On présume qu'il mourut vers 1266.
Anselme d’Aigremont laissait de sa première femme,
Sara de Naves :
1° Renier dit le Borgne d’Aigremont qui lui succéda
à l’avouerie de Tournai.
2° Anselme, qui assistait à l'acte du 21 janvier
1261, cité plus haut.
3° Robert d'Aigremont qui assistait aussi à l'acte
du 21 janvier 1261. Une portion de la seigneurie de
Wez lui appartenait; il la vendit, au mois d'août 1261,
à Evrard de Mortagne, chanoine de Tournai, qui des-
* tinait son acquisition à la fondation de la paroisse
Sainte-Catherine en cette ville (3). On retrouve Robert
d’Aigremont en 1274, qualifié chevalier et renonçant
à tous droits sur la terre de Wez.
(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 336.
(2) A. d’Herbomez, Les Châtelains de Tournai, T. I, p. 90.
(3) de la Grange, Obituaire de la paroisse Sainte-Catherine, dans les
Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai, T. XXV,
pp. 145 et 146.
— 302 —
§ X.
Maison d’Aigremont (suite).
10. RENIER LE Borone, 1266?- 1289.
On vient de voir Renier, en 1256, caution pour les
d’Avesnes, avec son père dont il était l'héritier pré-
somptif. En 1260, il confirme les lettres de son pére
assignant un douaire à sa seconde femme. En 1261,
à la vente d'un domaine important à Wez faite a
_ l'abbaye de Loos, il est dit fils aîné, chevalier, et il a
lui-même pour fils aîné, Gilles d’Aigremont, aussi
chevalier. Peut-être faut-il, comme je le fais sans
hésitation, lui attribuer, plutôt qu’à son frère Anselme,
le fait suivant :
En 1265, plusieurs Tournaisiens prirent part à
l'expédition de Charles d'Anjou dans le royaume de
Naples, expédition qu'on a appelée la Croisade de
Pouille. Parmi ces Tournaisiens, dit M. d’Herbomez,
figure « Anselme d’Aigremont, décoré, en 1269, du
titre de chevalier de l'hôtel du roi de Sicile et qui :
appartenait certainement à la famille des avoués de
Tournai (1). » Ce fait cité d’après les Archives Ange-
vines de Naples de Paul Durrieu, est autrement rap-
porté par Li Miusis. Un chevalier, sire de Wez et
avoué de Tournai, qui faisait partie de l'expédition du
prince Robert de Flandre en Italie sous le roi de
Sicile, son beau-père, tua, dans un gué où l'on abreu-
vait les chevaux, un chevalier de l'hôtel du Roi. Grâce
au prince Robert, il échappa à la justice du monarque
(1) Histoire cles Châtelains de Tournai, T. I, p. 89.
— 303 —
et put revenir chez lui (1). Le chroniqueur ne nomme
pas le chevalier sire de Wez et avoué de Tournai,
mais le trait semble ne pouvoir être attribué qu'à
Renier qui seul des fils d’Anselme portait ce double
titre..
Absent quand son pére mourut, Renier ne put étre
immédiatement investi de l'avouerie; ce n'est que
longtemps après qu'on le trouve en exercice, et son
absence s'explique si naturellement par sa participation
à la Croisade de Pouille, que ma conviction est faite
sur son identité avec le meurtrier du chevalier de
l'hôtel du roi de Sicile.
Poutrain a comblé à sa manière l'intervalle, inex-
plicable pour lui, entre 1266, époque présumée de la
mort d’Anselme, et 1274, date de la première appari-
tion de Renier comme avoué. Il a supposé qu'une fille
d’Anselme II, du nom de Sara, s'était alliée à Arnoul
du Wez, fils de Guillaume d’Evregnies, et que cet
Arnoul avait été avoué de Tournai vers 1266. La sup-
position n'est pas heureuse; on ne s’y arrête pas.
Aucune affinité n'existait entre ces personnages et les
d'Aigremont.
Quoi qu'il en soit, Renier ne reparaît qu'au mois
d'avril 1274. On le voit à cette date vendre à l'abbaye
de Saint-Pierre de Gand un fief qu'il tenait des moines
de Saint-Amand, à Hollain et Jollain, et céder à
ceux-ci, en compensation, un fief à Wez. Sara, sa
(1) J.-J, de Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. II, p. 158.
« Alius itaque miles dominus de Wes prope Tornacum, et advocatus
Tornacensis, quendam militem de hospitio dicti domini regis Sicilia, in
quodam vado, ubi equi adaquantur, interfecit, rex autem mandavit
Roberto genero suo, quod dictum militem sibi mitterat ad faciendam
justitiam. Robertus autem, habito consilio cum suis, renuit sibi mit-
tere. Quomodo autem miles evaserit, nescirem dicere veritatem, sed
scio quod a suum locum reversus est. »
— 304 —
femme, Sara, sa fille, et Robert d'Aigremont, cheva-
lier, son frère, renoncent à tous droits qu’ils pouvaient
avoir sur le fief vendu (1).
Au mois de mai de la même année 1274, une enquête
est tenue à cause d'un différend entre le châtelain et
Yavoué de Tournai, d’une part, et les échevins de
Tournai d'autre part, sur un point de juridiction.
Après avoir entendu le témoignage de 33 bourgeois
ayant tous été du magistrat, la paix est conclue. Cette
note que je trouve dans Vandenbroeck (2) est laconique,
mais il y a lieu d'y voir un de ces « debas et contens »
qui amenèrent, en 1287, l'accord fait avec la commune
par les tuteurs de la châtelaine Marie et par l'avoué
Renier le Borgne d’Aigremont au sujet des franchises
dont les bourgeois de Tournai doivent jouir dans les
terres de la châtelaine, dans celles de l’avoué et dans
celles de leurs hommes (3).
Au mois d'août 1275, Renier le Borgne d’Aigremont,
avoué de Tournai, est l'un des principaux témoins de
Jean, sire de Mortagne et châtelain de Tournai, promul-
guant la loi de Marquain (4). Il est encore cité en 1276
dans un acte de l’abbaye de Saint-Pierre de Gand (5).
A la requête de Philippe Mouskès, l'avoué est admo-
nesté pour n'avoir pas porté un cierge à la procession,
(1) A. d'Herbomez, Les Chätelains de Tournai, preuves, n® 150 et
151. — Van Lokeren, Chartes et documents de l’albaye de Saint-
Pierre, à Gand, n® 844 à 847.
(2) Extraits analytiques des anciens registres des consaulx de la
ville de Tournai, T. 1, p. 265; T. VII des Mémoires de la Société his-
torique et littéraire de Tournai.
(3) Voir A. d'Herbomez, Les Chatelains de Tournai, T. II, preuves,
n° 184. L'accord fait avec l'avoué contient les mêmes dispositions.
(4) Registre du Chapitre de Tournai. — Imprimé dans J. Cousin,
Histoire de Tournai, livre IV, pp. 76-79.
(5) Vao Lokeren, n° 873.
— 305 —
comme l'y obligeait sa qualité d'homme ligede l'évêque.
Cette note que je prends dans Le Maistre d’Anstaing (1),
diffère quelque peu de ce qui estrapporté dans Wauters
d'après les Bulletins de la Société historique et littéraire
de Tournai (2). Le 7 février 1276, Yofficial de l'évêché
de Tournai déclare que Renier le Borgne (Strabo),
avoué de Tournai, a reconnu qu'il était en défaut de
remettre à la cathédrale, le jour de la Purification,
une chandelle de cire conformément à l'usage suivi de
toute ancienneté (3).
En juillet 1277, Renier, chevalier, avoué de Tournai
et sire de Wez, reconnaît la rente due au chapitre de
Tournai sur les biens vendus à l'abbaye de Loos par
feu Anselme son père (4). Son sceau, le premier que
l'on rencontre au type équestre, est rond, de 58 mill.;
le bouclier et la housse portant une fasce d'hermines.
Sigillum. Reneri. le. Borgne. de. Aigremont. advocati.
de. Tornaco. — Contre-sceau aux armes de la face.
+ Secretum Reneri (5).
Au mois de mars 1281 (v. st.) Renier d’Aigremont,
avoué de Tournai, avec Jean, sire de Ere, et Jean de
(1) Recherches sur l'église cathédrale de Notre-Dame de Tournai,
T. Il, p. 64.
(2) T. IX, p. 189.
(3) Table chronologique des Chartes et diplômes concernant l'histoire
de la Belgique, T. V, p. 580. — Voir Cousin, Histoire de Tournay,
liv. 4, p. 76. — « Il m'est advis, dit Cousin, que Messieurs de la ville
» de Tournay ont succédé & l'advoué, et qu'ils font tous les ans quelque
» sorte d'honneur en l’église cathédrale à la grand’messe de la feste de
» la Purification Nostre Dame (Quand les Prévosts vont à l'offrande
» avec chascun un cierge porté devant eux et une torche allumée qu'ils
« laissent à l'église ardans aux bourdons de cuivre vis-à-vis le grand-
» autel) au lieu de l'hommage que l'advoué faisoit à l’Evesque. »
(Livre 3, pp. 257 et 258.)
(4) Fonds de l'abbaye de Loos.
(5) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 337.
ANNALES. IV. 20
— 306 —
Haudion, chevaliers, se déclare caution du comte Gui
envers Jean Sartiaux, bourgeois de Tournai (1).
Il résulte des lettres du comte Gui, du 2 septembre
1283, relatives au douaire de Béatrix, dame de Cour-
trai, que la difficulté mue à ce sujet était soumise au
roi de Jérusalem et que plusieurs chevaliers, entre
autres le Borgne d’Aigremont, s'étaient obligés à faire
respecter par le comte la décision qui interviendrait (2).
Renier dit le Borgne d’Aigremont paraît comme
témoin en février 1285, dans une charte du comte Gui (3).
On le retrouve en 1286, chevalier, avoué de Tournai
et sire de Wez, avec son sceau équestre à la fasce
d’hermines (4).
Au mois d'avril 1287, Renierdit Borgned’Aigremont,
chevalier, avoué de Tournai, donne à cense de 9 ans à
la commune de Tournai, tous les droits de justice,
wienage et autres qu'il avait en cette ville et dans la
banlieue moyennant une rente annuelle de 160 livres
tournois (5). — Dans le même mois, Renier fait avec
le magistrat de Tournai un accord au sujet des fran-
chises dont les bourgeois de Tournai peuvent jouir en
les terres de l’avoué. Il confirme dans cet accord le
contrat relatif à la cense des droits de justice, wienage
et autres qu'il avait dans Tournai et sa banlieue (6).
En avril 1288, Renier d’Aigremont, chevalier, sire
de Wez et avoué de Tournai, investissait l’église de
(1) Archives départementales, Inventaire Sommaire, B. 182.
(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes des
comtes de Flandre à Rupelmonde, n° 339.
(3) fer Cartulaire de Flandre, p. 447, et 3¢ Cartulaire, p. 240. —
Bulletin du Comité flamand de France, T. IV, p. 87.
(4) Fonds de l'abbaye de Loos. — Collection Moreau, vol. 208,
fo 221.
(5). fer Cartulaire de Tournai, p. 50.
(6) Ibidem, p. 66.
— 307 —
Tournai de trois bonniers de terre 4 elle donnés par
« Jean de Wes, clerc qu'on disoit Canebouf (1). » —
En la méme année Renier et sa femme fondaient un
obit pour le salut de leurs âmes (2). — On voit par
l'état de la fortune mobiliére de la châtelaine, dressé
en avril 1291, qu'à cette époque ladite châtelaine
devait encore 200 livres parisis à l’avoué de Tournai,
le Borgne d’Aigremont (3); mais celui-ci était mort en
1289 et la mention n’a, en ce qui le concerne, qu'une
portée rétrospective.
Renier avait épousé Sara, dame d’Evin, dont il eut :
1° Gilles, chevalier, qui, dans l'acte du 21 janvier
1261, est dit fils aîné « ainsnés fius. » Il mourut avant
son père et même avant 1274, puisqu'il ne figure pas
dans l’acte de vente du mois d'avril de cette année,
laissant un fils en bas âge appelé Anselme du nom de
son aïeul, et qui devint avoué de Tournai en 1302,
après sa tante.
2° Sara. qui, avec sa mère et par avoué, intervint
dans l’acte de vente du mois d'avril 1274, et qui depuis
épousa Hellin d'Armentières auquel elle porta l'avouerie
de Tournai recueillie en 1289.
11. SARA D’AIGREMONT, épouse d'Hellin d’Armentiéres,
1289-1302.
D'après Li Muisis, Hellin d’Armentiéres fit sa pre-
mière entrée à Tournai, comme avoué, en 1289 (4). —
(1) Cousin, Histoire de Tournay, liv. 4, p. 87.
(2) Poutrain, Histoire de Tournai, T. II, 12° avoué.
(3) A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, T. I, p. 202, et
preuves n° 18].
(4) De Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. II, p. 162.
Anno MCCLXXxIX, venit primo in Tornaco tanquam advocatus Torna-
— 308 —
Le jour de la Saint-André (30 novembre) 1289, Hellin
d’Armentiéres, avoué de Tournai, est signataire d’une
charte par laquelle Jean Berthout (alias Bertaut), se1-
gneur de Gramines, et son fils ainé, Jean de Berlaer,
déclarent avoir reçu de Marie, demoiselle de Mortagne
et châtelaine de Tournai, fille de Jean, seigneur de
Mortagne et châtelain de Tournai, les 1600 livres
tournois que ledit Jean, seigneur de Mortagne, avait
promises au seigneur de Gramines à son mariage avec
Marie, sœur dudit Jean, seigneur de Mortagne. Les
témoins de cet acte furent : La demoiselle de Mortagne,
— Guillaume de Mortagne, seigneur de Rumeis, —
Jean de Mortagne, sire d'Espières, — Hellin d’Ar-
mentières, avoué de Tournai, des bourgeois de
Tournai, etc. (1).
Les Archives de Tournai conservent deux actes ori-
ginaux du même jour, 27 avril 1294, émanés d'Hellin
d’Armentiéres, seigneur de Wez, avoué de Tournai,
et demoiselle Sare, sa femme, fille de Renier jadis dit
Borgne d’Aigremont, chevalier, avoué de Tournai.
Par le premier acte, ils ratifient l'accord fait, en
avril 1287, entre les prévôts et jurés de Tournai et
Renier d'Aigremont, au sujet des franchises dont les
bourgeois de cette ville doivent jouir dans les terres
de l’avoué. Par le second acte, ils font connaître que,
à cause de l’opposition de l'évêque et du chapitre, ils
sont forcés de retirer la cense de 9 ans donnée à la
commune de Tournai par Renier d’Aigremont en avril
1287.
Ces deux actes sont munis de leurs sceaux. Celui du
censis Hellinus d'Armentières (Chronique de Li Muisis : De Castellano
Tornacensis et de Advocato aliqua notabilia,) — Cousin, liv. 1v, p. 88.
(1) Archives nationales, J. 528, n° 30. — Messager des Sciences
historique de Belgique. Gand, année 1889, p. 104.
— 309 —
mari est rond, sans contre-sceau, et représente un
dextrochére soutenant un écu, avec cette légende :
+ Bovllete Helli(n) Darmi{en)tières. Celui de la femme
est ovale et figure une dame les mains levées, portant
sur le poing dextre un oiseau. Dans le champ, de
chaque côté de la dame, deux petits écussons, l'un aux
armes du mari, l’autre à la face d’herminesd’Aigremont.
Légende : S. Sarain, femme Henllin Darmentières (1).
Cet Hellin était fils d'Agnès, dame d’Armentiéres,
et descendait des seigneurs d'Armentières de la Maison
de Mortagne (2). On retrouve Hellin, sire d'Armen-
tières, chevalier, parmi les défenseurs de Lille, en
1297. Son sceau représente un dextrochère tenant un
écusson (3). Le dextrochère figure dans les armes pri-
mitives des de Mortagne, châtelains de Tournai (4).
Quant à la fille de Renier le Borgne d’Aigremont,
elle ne reparait plus après 1294. Elle n'a pas laissé
de génération, et à la mort d'Hellin d’Armentiéres,
en 1302, l’avouerie de Tournai, fit retour à la famille
d'Aigremont.
§ XI.
Dernier avoué du nom d Aigremont.
Famille Pilate.
12. ANSELMB III, 1302-1317.
De l'examen attentif des documents du temps, il
paraît évident que la veuve d’un d’Aigremont, ayant un
(1) Communication de M. le Comte du Chastel de la Howarderie.
(2) Voir A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la
maison de Mortagne, notamment T. I, p. 71 et T. II, pp. 220 et 221.
(3) Douét d’Arcq, collection de Sceaux, n° 1208.
(4) Voir A, d'Herbomez, T. I, pp. 57 et 84.
— 310 —
fils encore enfant du nom d’Anselme, s'est remariée à
Engherrand Pilate, bourgeois de Douai; que cette
veuve est celle de Gilles, fils ainé de Renier le Borgne
d’Aigremont, et que c'est son fils qui, à la mort
d'Hellin d'Armentières, recueillit l'héritage de sa tante
Sara d’Aigremont.
On sait que la représentation dans la succession aux
fiefs n'était pas reconnue et que si l'aîné mâle était
mort avant son père laissant un fils en bas-âge, celui-ci
était exclu même au profit de ses tantes à défaut de
mâles; nos coutumes préférant une fille nubile, qui
pouvait procurer immédiatement un mari pour vassal,
à un enfant en bas-âge qu'il fallait mettre en garde
noble. C’est ainsi que Sara avait recueilli l’avouerie de
Tournai; mais cet enfant restant seul survivant repre-
TT ñait naturellement ses droits à l'héritage de son aïeul.
La famille patricienne Pilate était connue à Douai
depuis le début du XIII* siècle. En mai 1207,
Gérard III, prévôt de Douai, confirmant l'engagement
d'une dime sise à Marquette-en-Ostrevant, a pour
témoins, entre autres bourgeois de Douai, Galterus
Pilate et Gérard, son frère (1). — En octobre 1225,
Wautier IV, châtelain de Douai, vend à Wautier
Pilate et à Wion Audefroit cinq muids de terre à
Gœulzin (2).
Au mois de mai 1229, Marguerite, dame de Dam-
pierre, s'oblige à payer à Wautier Pilate, bourgeois
de Douai, 200 livres, monnaie de Flandre, qu’il avait
prêtées à Robert, avoué d'Arras (3). — Au mois de
—
(1) Brassart, Histoire du Château et de la Chdtellenie de Douai,
T. 1, p. 328 et Preuves, p. 127.
(2) Ibtdem, T. I, p. 123.
(3) Inventaire analytique des Archives de la Chambre des Comptes,
à Lille, n° 496.
— 3ll —
janvier de l'année suivante, la comtesse Jeanne promet
de dédommager ledit Robert, avoué d'Arras, de la
somme de 1000 livres parisis pour laquelle il s’était
porté caution envers Wautier Pilate, Jean du Four,
Gui Audefroi et Jean Pain-Mouillet, bourgeois de
Douai (1).
Au mois de novembre 1247, Robert, comte d'Artois,
déclare qu'il a rendu à Lanvin Pilate, bourgeois de
Douai, 30 rasières de terres labourables, à Flers et à
Courcelles, qu'il avait fait saisir et pour lesquelles
Lanvin Pilate lui a fait hommage-lige, y obligeant
ses hoirs (2). |
Au cours des XIII° et XIV° siècles, on compte de
nombreux membres de cette famille dans l'échevinage
de Douai. Le sceau de l'un d'eux figure un écu à trois
châteaux, soutenu par un homme sauvage, supporté
par deux lions dans une étoile (3).
Suivant une généalogie insérée dans le manuscrit
de Dom Caffiaux (4), Engherrand Pilate serait fils de
Lanvin qui vivait en 1230, et de Eremberghe Picquette,
fille de Regnier. Il était chef échevin en 1295 et 1301,
frére de Jakeme Pilate, et eut de son union avec la
veuve d’Aigremont: —
1° Ricard Pilate qui, à la mort d’Anselme, son frère
utérin, recueillera l’avouerie de Tournai.
2° Lanvin Pilate, mort avant 1339; c'est sans doute
celui qui, en 1284, était trésorier de l'église de Saint-
Amé de Douai (5).
(1) Inventaire analytique des Archives de la Chambre des Comptes,
n° 510.
(2) Ibidem, n° 909.
(3) Demay, Sceaux de la Flandre, T. I, p. 496,
(4) Bibliothèque nationale. Trésor généalogique de France. Recherches
sur la famille Le Scellier.
(5) Hautcœur, Cartulaire de l'abbaye de Flines, T. I, p. 258.
— 312 —
-3° Sarain, femme de Jakemon A le Take.
Quant à Anselme que l'on confondait avec les enfants
d’Engherrand, il était depuis longtemps chevalier
lorsqu'il succéda à Hellin d'Armentières. En juillet
1291, une cense à Ostricourt était tenue de « Monsin-
gneur Ansiel d'Esgremont (1). »
Dans la guerre faite par Philippe le Bel au comte
Gui de Dampierre, le chevalier Anselme d’Aigremont
s'était rangé dans le parti des Léliards ou gens du
Lys. En 1298, le lendemain de la Saint-Pierre d'hiver,
(29 décembre), Raoul de Clermont, gouverneur de la
Flandre « nouvellement acquise, » assignait au nom
du Roi, à messire Ansiaus d’Aigremont, un fief de
40 livres de rente, sa vie durant, en considération des
griefs, dommages et pertes qu'il avait éprouvés dans
cette guerre et du « boin et loyal portement » qu'il
avait fait et soutenu pour la cause du Roi. Ladite
rente à recevoir du receveur du Roi qui pour le temps
sera en Flandre (2).
Anselme avait été antérieurement l'objet d'un sem-
blable bienfait de la part du comte Gui qui lui avait
constitué une rente de 40 livres sur le gavéne de Sin (3),
et cette rente lui fut même confirmée par Charles de
Valois, frère de Philippe le Bel, qui par mandement
prescrivit à Brun de Brunenberg, gardien de Douai,
de faire jouir Anselme d’Aigremont de la rente à lui
assignée par Gui de Dampierre (4). Anselme n'est pas
le seul gentilhomme qui ait agi de la sorte; mais en
est-il plus excusable?
(1) Archives de Douai. Communication de M. Félix Brassart.
(2) Archives du Nord, 5¢ Cartulaire de Flandre, B. 1563, pièce 68.
(3) Ibidem; p. 19 du T. II de l’Inventaire Sommaire des Archives
de la Chambre des Comptes, à Lille.
(4) Ibidem, p. 21.
— 313 —
Anselme est repris dans la liste des fieffés de la
chatellenie de Lens, vers 1300, comme homme demi-
lige (1).
Anselme III d'Aigremont, avoué, fit sa joyeuse
entrée à Tournai en 1302. « Mortuo Hellino d'Armen-
tiéres, venit successor ejus, dominus Anselmus de
Aigremont, tanquam advocatus Tornacensis (2). »
La chronique wallonne de la guerre entre le roi
Philippe le Bel et le comte Gui de Dampierre rapporte
que le 17 avril 1303, « Messire Ansiaus d’Aigremont,
avoué de la ville de Tournai, » sortit avec les capi-
taines de la garnison française pour aller courir le
pays ennemi, et quil prit part à une escarmouche
contre les Lillois (3). — Anselme d'Aigremont figure
avec son titre d’avoué dans le rôle des chevaliers de
Flandre et leurs gages au terme de l’Ascension 1303(4).
Diverses notes du temps concernant la famille Pilate
et notre avoué témoignent d'une situation financière
obérée. Engherrand et messire Ansiaus d’Aigremont
avaient emprunté à Douai de fortes sommes qu'ils
avaient peine à rembourser, et peut-être faut-il attri-
buer à cet état de gêne la vente que dut faire Anselme
de la seigneurie de Wez, l'antique domaine de ses
ancêtres, apporté jadis par Ida d’Avesnes à la maison
d’Aigremont? L’acquéreur, paraît-il était de la parenté
du comte de Flandre et suivait le parti des Flamands.
On lit dans la chronique de Li Muisis qu’en septembre
1303, après la nativité de la Vierge, les Tournaisiens
(1) Bibliothèque nationale, manuscrit français, 6365.
(2) Chronique de Li Muisis, apud J. J. de Smet, Corpus chroni.
corum Flandriæ, T, Il, p. 162. — Cousin, Histoire de Tournay,
liv. iv, p. 98.
(3) Ibidem.
(4) Recueil des Historiens de la France, T. XXII, p. 766.
— 314 —
ayant appris qu’autrefois, (sans doute au temps d'Hellin
d’Armentiéres, l’un des défenseurs de Lille), le comte
de Flandre était venu à plusieurs reprises en l'hôtel
du Sire de Wez, allèrent détruire le château et le
village (1).
Peut-être encore faut-il attribuer au même état de
gène l’aliénation qu’aurait faite Anselme du domaine
d'Évin apporté dans la famille par son aïeule Sara? Il
est possible queles seigneurs d’Aigremont de la branche
cadette aient revendiqué ce domaine à titre de retrait
lignager, et c'est ainsi que s'expliquerait la qualifica-
tion de sire d’Evin que prend le seigneur d’Aigremont
de 1326 (2).
Messire Anselmed’Aigremontse retrouve dans divers
documents de 1307 à 1310 (3). En cette dernière année,
le mardi après la fête de Saint-Jean, il assiste à Mau-
buisson, à la suite des seigneurs du Hainaut, au contrat
de mariage de la sœur du comte de Hainaut avec le
fils ainé du comte de Clermont (4). — En 1311, il
intervient dans une sentence rendue, le 16 avril de
cette année, par la cour féodale du chastel de Douai,
renforcée de plusieurs hommes de fief de la salle de
Lille, au profit de l'abbaye d’Anchin contre la châte-
~~
(1) Apud J.-J. de Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. IL,
p. 200. — Cousin, liv. 1v, p. 98.
(2) Voir I. de Coussemaker, Cartulaire de Cysoing, p. 119, sous
la fausse date 1296, et l’Inventaire Sommaire des Archives de la
Chambre des Comptes, de Lille, B. 608.
(3) Fonds Colbert-Flandres, 187, f° 41, année 1307. — Bibliothèque
Nationale, Dom Caffiaux, Trésor généalogique, T. III, p. 32, année 1307.
— Archives de Douai, chirographe, mai 1309, Communications de
M. F. Brassart.
(4) Devillers, Monuments pour servir à l'h'stoire de Namur, etc.,
T. Ill, p. 592. — 5¢ Cartulaire de Hainaut, n° 25, f° 62 ve,
— 315 —
laine de Rache, au sujet d’une écluse du ruisseau dit
le Bouchard prés de la Scarpe (1).
En décembre 1315, Anselme d’Aigremont figure
comme homme de fief de l’abbé de Saint-Amand (2).
En 1316, il sert le roi à Calais où il donne quittance
d’un cheval, délivrée au nom des maréchaux de France.
Son sceau est à la fasce d’hermines (3). On le rencontre
encore, le 27 mars 1317, (n. st.), comme l'un des
arbitres entre les héritiers Pilate et le Chapitre de Saint-
Amé (4). — Il mourut cette année 1317, sans généra-
tion, laissant l’avouerie à son frère utérin Ricart Pilate.
13. Ricarp Picare, 1317-1323.
Ricard Pilate, avoué, fit sa première entrée à Tour-
nai, le mardi 13 septembre 1317, ramenant, dit Pou-
train d'après les registres de la ville, tous bannis à
trois ans, 4 un an, 4 dix livres et dessous dix livres...
On lui envoya un tonnel de bon vin et quatre poissons (5).
Le 29 septembre 1318, « Rikart Pilate, dit le avoeet
de Tornai, » est assigné comme témoin dans un procès
de juridiction entre la ville et Saint-Amé de Douai (6).
Le 24 novembre 1319, « Ricars Pilate, advoes de
Tournay, » frère (utérin) de sire Ansiaus d’Aigremont,
chevalier, vend 4 la table du Saint-Esprit de Saint-
(1) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye d'Anchin, original. —
Imprimé dans Brassart, Histoire du Château et de la Châtellenie de
Douai, Preuves, p. 417.
(2) Collection Moreau, vol, 221, f° 213; Archives de l'abbaye de
Saint-Amand.
(3) Demay, Collection Clairambault, I, n° 37.
(4) Archives du Nord, Fonds de Saint-Amé de Douai.
(5) Histoire de Tournay, T. II. Ricard Pilate n'était nullement sire
d’Aigremont comme l'avance Poutrain.
(6) Archives de Douai, Ancienne layette 33.
— 316 —
Nicolas de Douai une rente sur le moulin des Wez (1).
Le mercredi avant la Saint-Jean-Baptiste 1323,
« Ricars Pilate et demisiele Eve, sa femme, » vendent
le fief de l'avouerie de Tournai au roi Charles le Bel
qui en possédait déjà l'hommage par suite d'échange
avec l’évêque de Tournai. Le douaire dont l'avouerie
était chargée fut reporté sur un fief gisant à Ennevelin
appelé le Marais Sébinois (2).
Le Marais Sébinois, à Ennevelin, tenu de la Salle
de Lille 4 10 livres de relief, comprenait 6 bonniers
de prés et bois démembrés du fief du Bois et sis 4 la
Broye sur le chemin conduisant 4 La Poullée (3). Sui-
vant toute apparence Ricard Pilate avait recueilli ce
fief de la succession d’Anselme III d’Aigremont, son
frèreutérin. Plus tard le Marais Sébinois était aux mains
de Jean Kieret ou Quieret, seigneur de Franssures,
qui, en 1361, possédait une maison dite la Bretesque
(aujourd'hui le Dauphin) sur le marché au bléde Douai,
laquelle avait aussi appartenu à « feu noble homme
Mgr Anseaulx d’Aigremont, chevalier, advoes de
Tournai (4). »
Ricard Pilate continua, tant quil vécut, a étre
appelé l’avoué. Il était mort avant le 3 juin 1344,
d'après une sentence où figurent ses fils Piéron et
(1) Archives des hospices de Douai, Cartulaire de la Table du Saint-
Esprit de Saint-Nicolas de Douai. Anselme est dit par erreur Sire
d’Aigremont.
(2) Archives Nationales, J, 229, piéce 28. Communication de
M. F. Brassart, de Douai.
(3) Th. Leuridan, Statisque féodale du Nord, La Pevele, dans le
Bulletin de la commission historique, T. XIII, 1877.
(4) Communication de M. F. Brassart, de Douai d'après l'inventaire
supplémentaire des Archives des hospices de cette ville, manuscrit
253 bis, Fonds des Chartriers; et d'après le Registre K de l'Hôtel de
Ville, p. 109.
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— 318 —
Lanvin Pilate, le premier comme exécuteur testamen-
taire de feu Ricard Pilate dit l’avoué, son père (1).
§ XII.
Les avoués de Tournaid'aprèsleursdiversesrelations :
conclusion.
La pénurie de documents sur les avoués de Tournai
se fait surtout sentir à propos de leurs rapports, comme
officiers, avec les évêques de qui ils tiennent leur man-
dat et avec la commune qui vise sans cesse à absorber
leur action; comme seigneurs avec les établissements
religieux du pays, avec les comtes de Flandre et avec
le châtelain de Tournai. Néanmoins, après avoir étudié
de près la nature de leur office, exposé leur succession
chronologique et mis en œuvre tout ce que de patientes
recherches ont permis de réunir sur leur généalogie,
je ne pouvais, dans l'intérét même de ce travail, décli-
per la tâche de faire ressortir, dans une revue rétros-
pective, l'importance de ces personnages d’après leurs
relations connues, et malgré la pauvreté des ressources
dont on dispose, j'essaie de m’acquitter de cette tâche
enmanièredeconclusionetdansl'ordreindiqué ci-dessus.
1° Avec les évêques de Tournai : Il n'est guère pos-
sible d'inférer de la chronique d’Hériman quelque
donnée certaine sur les rapports des avoués de son
temps avec l’évêque de Tournai. D'une manière géné-
rale le chroniqueur représente ces rapports comme
ceux du principal fonctionnaire laïc que le seigneur
(1) Archives de Douai, Ancienne layette 33, rouleau en parchemin.
— Bibliothèque Nationale, Dom Caffiaux, Trésor généalogique, T. IT,
p. 082. Communication de M. Brassart. .
— 319 —
évéque entretenait au service de la cité dont il était le
maître, et c'est sous l'aspect de personnages de premier
plan que figurent les avoués de Tournai dans toute la
narration d'Hériman. Le plus ancien se révèle dans
une mission politique qu'on ne confie qu’à un officier
de haute considération. Fastré 1° chevauche d’ordi-
naire avec une suite de chevaliers (1). Il s'allie à la
sœur de l’opulent Thierri d'Avesnes et devient ainsi la
souche de la seconde et illustre maison de ce nom.
Son petit-fils, Walter d’Avesnes, marche de pair avec
le châtelain de Tournai dont il épouse la fille.
La charte de 1151 par laquelle l'évêque Gérard
s'élève contre Nicolas d’Avesnes qui, sous ombre de
sauvegarder les droits de son frère absent, avait envahi
la demeure et les biens de l'évêque au moment de la
séparation de l'évêché de Tournai de celui de Noyon,
démontre que les prélats de Tournai avaient à se tenir
en garde contre la puissance de l'avoué de cette ville,
bien quil fit leur homme-lige. Il faut néanmoins
reconnaître que dans la suite, à part quelque conflit
d'intérêts insuffisamment définis et certaine incorrec-
tion dans l’accomplissement de ses obligations de
vassal, l'avoué de Tournai fut plutôt soumis que
rebelle à l'autorité de l’évêque.
2° Avec la commune : Anselme, le premier avoué
de la Maison d’Aigremont, qui avait dû voir la nais-
sance de la commune de Tournai ou, si l'on veut, sa
consécration officielle par la charte de Philippe-Auguste,
n'a pas laissé de souvenir de ses rapports avec ce pou-
voir nouveau qui saffirmait comme une menace contre
l'action des avoués. En 1197, quand Bauduin, comte
(1) « Idem etiam Fastredus multoties cum militibus suis equitans »
(§ 9).
— 990 —
de Flandre, en guerre avec le monarque francais,
assiégeait Tournai et consentait à conclure une trêve
avec les bourgeois de cette ville, ce sont les fils
d’Anselme, Gilles, seigneur d’Aigremont, et Gossuin,
l’avoué, qui jurent la trêve et répondent de l'exécution
des conditions que le comte impose aux assiégés. On ne
réclame de semblables garanties que des gens de valeur.
Les deux actes du mois de mai 1234 par lesquels
Anselme II d’Aigremont est forcé de reconnaître quil
ne peut disposer de son avouerie qu'en faveur d'un
bourgeois de Tournai, prouveraient que dès lors les
rapports entrecet officier et la communesont empreints,
du côté de celle-ci, d'une sorte de défiance témoignant
que déjà elle ne supportait plus qu'avec impatience le
pouvoir juridictionnel des avoués. Sans doute elle par-
vint enfin à annihiler ce pouvoir qui limitait sa pleine
action, c'était fatal; mais elle dut laisser aux avoués
leurs droits utiles, leur titre et les honneurs qui s’y
rattachaient. On vit même l’un d'eux prendre, pour son
sceau d’avoué, le type équestre qui était un attribut
réservé aux grands seigneurs. La prérogative de faire
une entrée solennelle et d’amnistier les bannis à cette
occasion tenait de la souveraineté; elle dénote toute la
considération dont l'officier féodal, au déclin de sa
charge, était encore entouré dans la ville et marque
le rang élevé qu'il y avait occupé. Ce n'est pas à des
fonctions subalternes qu'un tel privilège avait pu être
attribué ou reconnu; Buzelin, dont le témoignage, il
est vrai, ne saurait être ici invoqué que comme opinion,
le pensait ainsi : Erat ea dignitas Tornaci maxima (1).
3° Avec les établissements religieux du pays. L'avoué
Walter est représenté par Bauduin d’Avesnes comme
(1) Gall-Fland., pp. 114-115.
— 32] —
un homme cruel et ravisseur du bien d’autrui; mais
ses cruautés et ses injustices se sont exercées dans une
autre contrée et le sévère jugement de l'Histoire atteint
plutôt en lui le seigneur d’Avesnes que l’avoué de
Tournai. A Tournai, d'après Hériman, Walter fut
tant qu'il vécut le père de l'abbaye Saint-Martin et,
suivant l'historien de l'abbaye de Saint-Nicolas-des-
Prés, il fut un insigne bienfaiteur de ce monastère.
Néanmoins Walter semble avoir transmis à quelques-
uns de ses descendants le triste héritage de ses instincts
‘ déprédateurs et de ses violences à l'égard des églises.
Son fils Nicolas d’Avesnes l’imita, on vient de le voir,
dans ses tentatives d’envahissement et d’usurpation ;
mais on retrouve ce seigneur bien amendé à la fin de
sa carrière, vers 1177, dans deux chartes par lesquelles
il prend sous sa protection spéciale certains biens acquis
par l’abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés et qui étaient
tenus de lui.
La fille de Walter, Pétronille d’Avesnes, veuve de
Jean II de Cysoing, fut d’une véhémence extréme a
l'égard des religieux de Saint-Calixte.
Gossuin d’Aigremont obéit d'abord à l'esprit de con-
voitise qui avait animé ses prédécesseurs de la maison
d’Avesnes à laquelle il tenait par sa mère Ida. Il élève
des prétentions sur des biens appartenant depuis long-
temps au monastère de Saint-Nicolas-des-Prés ; 1l tour-
mente les religieux au sujet de la terre qui leur avait
été donnée, en 1137, par son bisaieul Walter et qui
était le domaine attaché à l’avouerie de Tournai. Tou-
tefois Gossuin finit par reconnaître l'injustice de ses
revendications; il obtient son pardon et meurt sous
l'habit des moines de Saint-Nicolas-des-Prés facile-
ment oublieux de ses tracasseries. Avant de mourir il
fait un don à l’abbaye et en cela il est suivi par Gilles,
ANNALES. IV. 21
— 322 —
son frère et successeur, qui, en outre, cède au monas-
tère, en 1226, l'hommage d'une terre sise à Lamain.
— Les torts matériels sont réparés, et quant aux tra-
casseries, inexcusables sans doute, elles ne semblent
nullement revêtir le caractère de cruauté que le chro-
niqueur reproche au seigneur d'Avesnes.
4° Avec les comtes de Flandre : A la fois possesseur
de domaines importants et avoué de Tournai, Gilles
d’Aigremont fut l’un des personnages les plus remar-
quables et les plus influents de sa maison. Nombreuses
sont les chartes où, durant sa longue carrière, il inter-
vint soit comme témoin, soit comme acteur et à titre
deseigneur, dans l’une et l’autre châtellenies de Tournai
et de Lille. On l’a vu, en 1197, appelé non seulement
à signer la trêve accordée aux bourgeois de Tournai
par le comte de Flandre, mais encore à faire partie
des cautions données par la commune pour sûreté des
conventions stipulées dans cette trêve; en 1214, se
porter garant pour la comtesse Jeanne souscrivant aux
dures conditions dictées par le vainqueur de Bouvines,
et, en 1222, assister sa souveraine rétablissant la paix
entre l'évêque et le châtelain de Tournai. Ses rapports
avec la princesse sont ceux d'un conseiller fidèle, d'un
sujet dévoué dont les services sont requis dans maintes
circonstances souvent délicates.
Les successeurs de Gilles furent aussi mélés aux
événements politiques de leur temps. En 1246 et dix
ans plus tard, Anselme II et son fils Renier le Borgne
d’Aigremont sant appelés à se porter cautions pour les
d’Avesnes auxquels des sympathies de race les atta-
chaient. Dans la terrible guerre qui éclata, à la fin du
XIII*siécle, entre Gui de Dampierre et Philippele Bel,
l’avoué Hellin d’Armentiéres se trouve parmi les défen-
seurs de Lille. L’acte d’Anselme III qui, tenant une
— 323 —
pension du comte Gui, le trahit pour embrasser une
cause que le sentiment patriotique et celui de la recon-
naissance aurait dû lui rendre doublement odieuse, est
un acte peu honorable par ce chevalier; mais on con-
viendra que si les séductions du Roi s’attachérent à
corrompre sa fidélité comme celles des principaux sei-
gneurs flamands, c'est que, comme eux, il exerçait
autour de lui une influence bonne à acquérir et à utili-
ser. Il faut d'ailleurs se souvenir qu’Anselme descendait
des avoués de Tournai, qu'il était lui-même l'héritier
de l’avouerie, et que Tournai était une ville française.
5° Avec le châtelain de Tournai : La châtellenie de
Tournai ne ressemblait pas à celles de Lille, de Douai,
de Lens et autres. Ici c'était le comte qui était seigneur
de tout le pays, dans le Tournaisis c'était le châtelain,
le comte n'en étant que le suzerain. Néanmoins le
châtelain de Tournai, tout puissant dans la châtellenie,
n'avait pas d'action dans la ville qui constituait, sous
le régime féodal du moins, le ressort exclusif de
l'avoué. Il s'en suit que les rapports de celui-ci avec le
châtelain n'ont pu être que des rapports de vassal à
seigneur, et telles ont été en effet les relations de
l'avoué avec le châtelain de qui il tenait quelques fiefs
et hommages en dehors de son office. Non seulement
ces relations furent sans nuage, mais elles prirent
parfois le caractère de services rendus par l'avoué au
châtelain. C'est ainsi qu'en 1261 et en 1265, Anselme II
garantit le payement de dettes contractées par le châte-
lain Arnoul envers des bourgeois d'Arras, et quen
1291, le Borgne d'Aigremont était le créancier de la
châtelaine Marie pour 200 livres parisis. On sait
d'ailleurs que les avoués de Tournai descendaient par
les femmes du premier châtelain de la maison de
Mortagne.
— 324 —
En somme, les avoués de Tournai furent loin d’étre
des personnages sans influence et sans pouvoir. Les
évêques, dont l’avoué était le principal représentant
dans la cité, eurent parfois à compter avec l'autorité
et le prestige qu'il sy était acquis. Sous la commune
même, qui le jalousait et qui finit par absorber son
action juridictionnelle, l'avoué ne cessa de jouir d'une
considération et de prérogatives qui témoignent de
l'importance de l'officier. Comme seigneur on ne sau-
rait refuser aux avoués de Tournai une puissance et
une illustration, inégales sans doute dans les familles
où ils se recrutérent héréditairement et sous les diffé-
renis régimes qu'ils traversèrent, mais réelle en tous
temps.
APPENDICE,
Branche cadette des seigneurs d’Aigremont.
1. GéRARD, sire d'Aigremont, 1242, + avant 1260.
On a vu au § VII, comme troisième fils d'Anselme I*
et comme frère de Gossuin et de Gilles d'Aigremont,
un Anselme lequel, vers 1199, prend le nom patrony-
mique de sa mère, « Anselmus de Avesnes » et est, en
1216, surnommé Le Roi, « Dominus Anselmus rex de
Aigremont. » Cet Anselme, souche des seigneurs de
Liez, à Raimbaucourt, est très probablement le père
de Gérard d’Aigremont qui, à partir de 1234-1242,
continue la branche des seigneurs d’Aigremont déta-
chée de celle des avoués de Tournai; opinion fondée
sur les rapports et les intérêts communs subsistant
longtemps après chez les de Liez et les seigneurs
d’Aigremont, et sur l'étude comparée des sceaux.
— 325 —
Ce qui est constant c’est qu'à la mort de Gilles,
avoué de Tournai, une branche distincte possède exclu-
sivement la seigneurie d’Aigremont; quelle se déve-
loppe parallèlement à la branche mère et que Gérard
était, en 1242, le chef de cette branche nouvelle. A
cette date, Gérard, sire d’Aigremont, approuve un
arbitrage entre l'abbé de Cysoing, d'une part, Arnoul
de Landas, chevalier, et Nicole del Bos, d'autre part,
au sujet des limites de leurs terres respectives.
Ces derniers tenaient leurs dites terres de Gérard, sire
d’Aigremont (1). |
En mars 1244, Gérard, seigneur d’Aigremont, fait
connaître que Huon d'Ardompré, son ami, a vendu à
l'abbaye des Prés, de Douai, 2 bonniers et un quartier
de terre devant la porte du Cachompré (2). En novem-
bre 1246, Gérard, seigneur d’Aigremont, ratifie un
achat de 10 bonniers de terre et des rentes 4 Brun-
mortier en la paroisse d’Annceullin, fait par l’abbaye
des Prés (3). Son sceau rond, de 57 mill., figure un
écu au lion passant couronné. + Sigillum. Domini.
Gerardi. de. Acrimonte (4).
Le lion passant, c'est l’ancien blason de la maison
d'Aigremont; ici, il est couronné pour distinguer les
armes de Gérard de celle de la branche des avoués.
Le successeur de Gérard venant alors que les armoiries
d’Aigremont sont changées, adoptera la fasce d’her-
mines, mais en conservant, comme souvenir de son
(1) Archives du Nord, Fonds de Cysoing, n° 77. Cet acte est aussi
inséré dans Jes lettres de Gilles, Sire d'Aigremont et d’Evin, chevalier,
du 3 décembre 1326, imprimées dans I. de Coussemaker, Cartulaire
de Cysoing, p. 119. squs la fausse date 1226.
(2) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame des Prés, de Douai,
p. 27; A, f 44r°.
(3) Ibidem, p. 30; A, f 52 vo.
(4) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 402.
— 396 —
origine, le lion placé au canton dextre de lécu. Le
fils de celui-ci, devenant le chef de la famille par la
mort de l'avoué Anselme III, reprendra les armes
pleines, la fasce d'hermines. Après lui, les cadets bri-
seront ces armes soit d'une étoile ou d'un croissant, au
canton dextre, soit d'un filet en bande, soit de l'étoile
et du filet réunis. De leur côté les de Liez porteront la
fasce d’hermines sommée de trois fermaux. Cette suc-
cession naturelle corrobore l'opinion émise plus haut
qu'Anselme dit le Roi, troisième fils de l'avoué
Anselme I* est l’auteur de la branche cadette et des
deux rameaux qui la partagent en seigneurs d’Aigre-
mont et en seigneurs de Liez.
Gérard, dont on ne connaît pas la femme, était mort
en 1260. En janvier de cette année, Gérard de Landas,
donnant à l'abbaye de Fines, sous condition de rachat
facultatif, ses revenus provenant du marais de Bon-
nance, à Templeuve, prie l'héritier de Gérard d’Aigre-
mont de qui il tenait ces revenus en fief, de ratifier
cette donation (1). L’héritier de Gérard était Anselme
qui suit :
2. ANSELMB, sire d'Aigremont, 1260-1281.
Une sentence arbitrale de la comtesse Marguerite,
du 23 octobre 1270, sur divers différends d'intérêts
entre Robert de Wavrin, sénéchal de Flandre, et Jean,
chatelain de Lille, cite le seigneur d’Aigremont comme
ayant reçu 140 livres du châtelain payant pour le
compte du sénéchal (2).
En juillet 1277, Anselme d’Aigremont, chevalier,
(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 131.
(2) Archives du Nord, 1 Cartulaire de Flandre, p. 122, f° 38 vo.
— Imp. dans Th. Leuridan, Les Châtelains de Lille, p. 258.
— 327 —
déclare qu'ayant vu les lettres par lesquelles Gérard
de Landas, seigneur de Aines, avait donné à l'abbaye
de Flines, en janvier 1260, ses revenus provenant du
Marais de Bonnance, il approuve la donation et la
convention faites avec l'abbesse et promet d’en garantir
l'exécution (1).
En février 1279, Anselme, sire d'Aigremont, che-
valier, et Jean de Lyés se portent ensemble cautions
envers l’abbaye de F'lines pour une terre acquise d’une
demoiselle mineure. « Nous Jehans de Lyés et Nous
» Ansiaus, sire d’Aygremont, chevalier, faisons savor »
que Gillette d’Aniche, ayant vendu à l'abbaye de
Flines ses droits sur une terre s'étendant à Villers
(-au-Tertre) et à Bugnicourt, « ke on tient de medame
» le contesse de Flandres et de Haynau et de monsigneur
» Bauduin de Rumaucourt.... pryé nous a et requis ke
» nous l'ostajons enviers l'église de Felines, » promet-
tant de faire werpir ladite église par sa fille aussitét
que celle-ci aura atteint son âge(2). Le sceau d’Anselme
est rond, de 43 mill., et figure un écu à la fasce
d’hermines, accompagnée d’un lion passant au can-
ton dextre : + Seel monsigneur Ansel, chevalier
dEgremont (3). Il est encore cité dans un acte de la
même abbaye du 5 mai 1281 (4).
Dans une enquête du 11 décembre 1310, relative
aux marais de Bonnance, une religieuse de F'lines
dépose qu'un jour (qui pouvait remonter à une trentaine
d'années), Anselme d’Aigremont, père de Gilles de qui
les marais de Bonnance étaient tenus en fief, se rendit
à Flines et pria l’abbesse et le couvent de l'aider à
(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 219.
(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 221.
(3) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 400.
(4) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 248. Mgr Ansiel d'Aygremont.
— 328 —
marier sa fille. Il prétendait que l'abbaye y était tenue
en raison de l'assignation à elle faite sur Bonnance ;
mais il nobtint rien (1).
A l'époque de cette enquête, Anselme était sorti de
ce monde; la religieuse en parle comme d'un seigneur
qui n'existe plus et auquel son fils a succédé. On voit,
en effet, celui-ci faire, en juin 1310, acte desuzeraineté
à l'égard des marais de Bonnance tenus de la seigneurie
d'Aigremont (2). — Anselme laissait :
lo N. d'Aigremont, fille qui était à marier vers
1280 et dont on ne connaît pas l'alliance.
2° Gilles qui lui succéda à la seigneurie d'Aigremont.
3. GILLES, sire d’Aigremont, 1310-1334.
Gilles d’Aigremont, chevalier, ayant fait assigner à
sa cour, en juin 1310, tous ceux qui croyaient avoir
des droits sur les marais de Bonnance, le procureur
du monastère de Flines exhiba, le 11 décembresuivant,
le titre de 1277 qui fut trouvé bon et valable (3).
Le 3 décembre 1326, Gilles, sire d'Aigremont et
d’Evin, vidime l'acte d'arbitrage de 1242 entre l'abbé
de Cysoing, d'une part, Ernoul de Landas et Nicolon
del Bos, d'autre part, sur les limites de leurs terres
respectives (4). C'est la seule fois que la seigneurie
d’Evin reparait depuis la mort de Sara qui l'avait
apportée en mariage à l'avoué Renier le Borgne
d'Aigremont. Dans l'ordre naturel des choses, la sei-
gneurie d’Evin dut être recueillie d'abord par Sara,
(1) Hautcœur, Cartulaire de l'abbaye de Flines, pp. 512 et 514.
(2) Ibidem.
(3) Ibidem.
(4) L. de Coussemaker, Cartulaire de Cysoing, p. 119, sous la fausse
date 1226. — Archives du Nord, Inventaire Sommaire, B. 608.
— 399 —
épouse d'Hellin d'Armentières; ensuite par l'avoué
Anselme III, son neveu; et enfin par les seigneurs
d'Aigremont et de la branche cadette; mais tant d'évé-
nements ont pu, en un demi-siècle, déranger cet ordre
naturel. Gilles, sire d Aigremont, devenu le chef de la
famille depuis la mort en 1317, de l’avoué Anselme III,
reprit les armes pleines, la fasce d'hermines, adoptées
vers 1261 par l'avoué Anselme IT; c'était son droit.
Aurait-il en même temps recueilli la seigneurie d’Evin?
Ou bien aurait-il revendiqué à titre de retrait lignager
ce domaine que Anselme III, pressé d'argent et sans
génération, aurait aliéné? Aucun document connu ne
permet de répondre à cette double question.
Le 18 février 1328, Gilles, sire d’Aigremont, che-
valier, souscrit un acte qui confirme l'abbaye des Prés
de Douai, dans la possession d’une terre à Cachompré.
Son sceau, rond, de 22 mill. figure un écu à la fasce
d'hermines. + Seel Gilles d’ Atgremont (1). — Le 10février
1330, Gilles, sire d'Aigremont, chevalier, et Anselme
d'Aigremont, dit Le Borgne, son fils aîné, écuyer,
reconnaissent avoir recu le prix des rentes vendues au
Chapitre de Saint-Pierre de Lille, pour une chapellenie
fondée en l'église de Saint-Pierre de Flers, par Agnès,
veuve de messire Adam de Mastaing (2). — Monseigneur
Gilles, sire d'Aigremont, était échevin des Timaux de
la Salle de Lille, le 20 janvier 1334 (3), et le 30 juin
de la même année (4), après laquelle on ne le retrouve
plus.
I] laissait, entre autres enfants peut être, Anselme
dit le Borgne, l'aîné, qui vient d'être cité, et très pro-
(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 404. — Noël Valois, p. 45.
(2) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 654.
(3) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 558.
(4) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 666.
— 330 —
bablement Gilles d Aigremont. Tous deux assistent, le
14 juin 1330, à un acte d'arrentement de terres par
échange, à Ennevelin. Le sceau du premier présente
un écu à la fasce d'hermines accompagnée d'un lion
passant au canton dextre : Ansiel Dégremont. Le sceau
du second présente un écu à la fasce d'hermines accom-
pagnée dune étoile au canton dextre : Seel Gillion
Dégremont (1). Le lion et l'étoile comme brisure.
4. ANSELME IT, d’Aigremont dit le Borgne, 1334?-1364 ?
De cet Anselme, qui a dû succéder à son père dans
la seigneurie d'Aigremont et prendre dès lors les
armes pleines de la famille, on ne trouve pas d'autre
mention que dans l'acte du 10 février 1330; celles
qu'on pourrait rencontrer par la suite seraient com-
prises entre les années 1334 et 1364. Je le présume
père de Jean, qui suit.
©. JEAN I, sire d’Aigremont, 1364.
Un acte de 1364 par lequel sont reconnus les droits
de l'abbaye des Prés, de Douai, sur la justice de
Cachompré, est scellé par Jean, sire d’Aigremont,
écuyer, dont l'écu est à la fasce d’hermines : + See
Jehan Dégremont ; —parJean Dégremontdit Antreulles,
dont l’écu à la fasce d’hermines est brisé d'un filet en
bande : + S. Jehan Daigremont ; — par Gilles d’Aigre-
mont, dit Antreulles, dont le sceau offre un écu à la
fasce d'hermines, accompagnée d'une étoile, au filet
en bande brochant : + Seel Giles Degremont. Ces deux
(1) Archives du Nord, Abbiette de Lille. — Demay, Sceaux de la
Flandre, n°* 401 et 405.
— 331 —
derniers comme hommes de fief dudit sire d Aigre-
mont (1). En 1375 un Gillion d’Aigremont était bailli
des religieux d’Anchin (2).
Jean I* serait le père de Jean II et de Gilles, suc-
cessivement seigneurs d’Aigremont, et peut être aussi
d’Anselme d Aigremont, témoin en 1389 d'une acqui-
sition de rente faite par l’Abbiette de Lille. Le sceau
de celui-ci présente un écu à la fasce d'hermines
accompagnée d'un croissant au canton dextre : + Seel
Ansiel Dergremont (3).
6. Jean II, seigneur d’Aigremont, + avant le 26 avril 1391.
Ce que l'on sait de Jean II se'borne à cette note
qu’à son trépas, advenu avant le 26 avril 1391, la sei-
gneurie d Aigremont passa à son frère Gilles.
7. Guzs II, sire d'Aigremont, 1391.
Gilles servait, le 26 avril 1391, le rapport et dénom-
brement de son fief d Aigremont gisant 4 Ennevelin et
en plusieurs autres paroisses de la châtellenie de Lille,
à lui échu par le trépas de Jean d’Aigremont, son
frère ; lequel fief était chargé d'un viage au profit de
Mgr de Tourmignies et de Madame, sa femme, et
aussi d’un demi-quint que pouvait réclamer Jacques
de Le Blaquerne et Pierre de Laubel à cause de sa
femme Jacqueline d'Aigremont (4).
(1) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye des Prés. — Demay, Sceaux
de la Flandre, n° 406, 407, 408.
(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 664.
(3) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 3018.
(4) Archives de la Chambre des Comptes, n° 74. Rapports et dénom-
brements originaux des fiefs mouvants de la Salle de Lille.
— 332 —
Déjà, antérieurement à 1372, un demi-quint avait
été écliché de la seigneurie d'Aigremont et constituait
le fief Cosset, au hameau d’Ardompré, à Templeuve ;
l'autre demi-quint, sensiblement le même que le fief
Cosset, consistait en 38 cents de terre, 12 rasières et
2 havots d'avoine, 2 chapons, 5 sous, 15 œufs, 5 hom-
mages, etc. (1). — Le petit sceau appendu au dénom-
brement du fief d'Aigremont servi par Gilles figure la
fasce d'hermines dans un encadrement gothique.
Il y a très probablement affinité entre les sires
de Tourmignies qui portaient aussi la fasce d hermines
et chez lesquels le prénom de Gilles était en quelque
sorte héréditaire. Déjà, en 1274, Gillion de Tourmi-
gnies, chevalier, assistait, comme avoué, Sara, fille de
Renier le Borgne d'Aigremont, avoué de Tournai (2).
Dans les actes du siècle suivant, Gilles de Tourmignies
et Gilles d'Aigremont figurent plusieurs fois ensemble
comme chevaliers, échevins des Thimaux (3). En 1372,
Gilles, seigneur de Tourmignies, chevalier, et en
1390, Gilles, seigneur de Tourmignies, possédaient,
au hameau d’Ardompré à Templeuve, le fief Cosset,
« jadis écliché du fief d Aigremont (4). » Et voici que
le 26 avril 139], le rapport du fief d’Aigremont cons-
tate que cette seigneurie était chargée d'un viage au
profit de Monseigneur de Tourmignies et de Madame,
sa femme (5). — Au 30 septembre de la même année
(1) Archives de la Chambre des Comptes, n° 93. Recueil général des
fiefs tenus de la Salle de Lille, par Jean Schapelinck, greffier du
Bailliage de Lille, f° 157.
(2) A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, preuves, n° 151.
(3) Voir Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 558; — Mgr Haotcceur,
Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 666. |
(4) Jean Schapeliock, Recueil général des fiefs, f° 123 v°.
(5) Rapports et dénombrements originaux, n° 74 de l'État général
des registres de la Chambre des Comptes de Lille.
— 333 —
1391, Gilles, seigneur de Tourmignies, pair du chateau
d’Epinoy, portait la fasce dhermines au lambel de
trois pendants (1).
En 1397-1398, un proces était intenté par l'abbesse
et le couvent de Notre-Dame des Prés, de Douai,
contre Gilles, écuyer, seigneur d’Aigremont, Jean
Brunel, son bailli, Gillard d'Aigremont, bâtard, et
Pol d'Aigremont, sergents dudit Gilles d'Aigremont,
touchant un abus de pouvoir commis par ces derniers
dans la juridiction de la terre de Cachompré apparte-
nant à la susdite abbaye (2). C'est le dernier seigneur
connu du nom d'Aigremont.
(1) Communication de M. Brassart, de Douai.
_ (2) Archives du Nord, Fonds de l’abbaye-des-Prés, Carton 5; origi-
naux en parchemin.
TABLE.
Première partie : l'Office.
§ I. L’avouerie laïque
§ II. L'avouerie de Tournai; époque féodale ; apogée .
§ III. Ere communale; décadence et transformation.
§ IV. Fin de avouerie de Tournai .
Deuxiéme partie : les Officiers.
§ V. Les premiers avoués connus et la chronique d'Hériman.
1. Bauduin.
2. Fastré 1er,
3. Fastré 11 et Radulphe.
§ VI. Maison d'Avesnes .
4. Walter.
5. Gossuin d'Avesnes.
8 VII. Maison d’Aigremont
6. Anselme I¢r,
7. Gossuin d’Aigremont,
§ VIII. Maison d’Aigremont (suite); séparation de la branche
des avoués de Tournai,
8. Gilles.
§ IX. Maison d’Aigremont (suite) .
9. Anselme II.
§ X. Maison d’Aigremont (suite) .
10. Renier le Borgne.
11. Sara, épouse d'Hellin d’Armentiéres.
§ XI. Dernier avoué du nom d’Aigremont. Famille Pilate .
12. Anselme III.
13. Ricard Pilate.
. 235
. 240
. 246
. 252
. 259
. 268
. 280
. 287
. 293
. 302
. 309
§ XII. Les avoués de Tournai d'après leurs diverses relations ;
conclusion . .
Appendice. Branche cadette d' Aigremont .
—0 29% 0e —
. 318
. 324
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TABLE DES MATIERES
contenues dans le Tome IV des Annales.
8
Extraits de testaments tournaisiens (1501 à 1791) par
M. À. de la Grange ..........8. à
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . 219
L'avouerie de Tournai, essai sur l'histoire de cette institution |
par M. Th. Leuridan . . . . . . . . . . . . 23]
Table. . . . . ee ee we . . . . . . . . 334
La troisième partie du tome IV des Annales comprend la Table
méthodique des matières contenues dans la première Série
(Bulletins et Mémoires) des publications de la Société historique
et littéraire de Tournai (1845 à 1895) par M. le D' Desmons.
Pour la facilité des recherches cette table a reçu une pagi-
nation spéciale et elle a été brochée séparément.
Tournai, typ. Casterman. — 822
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