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Full text of "Memoires"

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“.. ANNALES 


SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE 


DE 


TOURNAI 


NOUVELLE SÉRIE, TOME 3. 


1898 
H. & L. CASTERMAN 


LIBRAIRES-EDITEURS 


TOURNAI 


THE NEW YORK 
PUBLIC LIBRARY 








95081 9A 


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ASTOR, LUN 
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TIONS 





550% 


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ANNALES 


DE LA 


SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 


DE TOURNAI 


SEANCE DU 8 OCTOBRE 1896. 





M. LE CoMTE DE NÉDONCHEL, président. 
M. EuùGÈnE Soi, secrétaire. 





Le procès-verbal de la séance de Juillet est lu et 
adopté. M. le secrétaire dépose les ouvrages qu'il a 
reçus pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Bulletin de l’Académie royale, 66° année, 3° série, t. 32, 
n° 5, 6, 7 et 8. 

On y trouve, p.211,une communication par M. F. Van Duyse, 
sur une chanson de trouvère découverte aux archives commu- 
nales de Tournai, intitulée « a li sui donnés ». 


2. Analectes pour servir à l’histoire ecclésiastique de la Bel- 
gique. 2° série, tome x, 2° livraison. 

Dans un article de M. le chanoine Reusens, sur les chancel- 
leries inférieures en Belgique, voir page 182-192 : Chancellerie 
des évéques de Tournai. 


3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, IV* série, 
tome x, n®™ 4, 5, 6, 7 et 8. 


4, Revue belge de Numismatique, 1894}, 2° et 4° livr. 


— 6 — 


5. Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, xL1x- 
4° série, tome x, 2° livr. 


6. Bulletin, 4° série, 2° partie, n° xxvu. 


7. Mémoires de la Société d’émulation de Roubaix, 3° série, 
tome Il. 


8. Les armes de Douai et la bataille de Mons-en-Pevèle, par 
M. Félix Brassart. Hommage de l'auteur. 


M. le secrétaire fait part du décès de M. Justin 
Bruyenne, membre titulaire, et ajoute que, chargé de 
représenter la Commission royale des monuments à 
ses funérailles, il a prononcé quelques paroles d'adieu 
au nom de cette Commission et de notre Société. Il est 
prié d'écrire la notice nécrologique, qui figurera dans 
le tome des Annales en cours de publication, avec un 
portrait de notre regretté collègue (1). 


Il est donné lecture de la correspondance : 
M. Charles Doutrepont annonce qu'il retire son 
manuscrit sur le Dialecte tournaisien. 


M. Louis Cloquet, notre confrère, chargé de la 
construction de l'hôtel des postes en cette ville, annonce 
qu’il aura à cœur de conserver les portes de l’ancien 
cloître de la cathédrale et les anciennes sculptures 
encastrées dans les murs voisins. 


La Société d’émulation de Roubaix réclame divers 
volumes manquant à ses collections. M. le trésorier 
est prié de vérifier si ces volumes ne lui ont pas déjà 
été fournis. 


L'Académie royale annonce les sujets de concours 
pour les années 1897, 1898 et 1899. 


(1) Voir Annales, tome 1, p. 429. 


—_ 7 — 


M. le Président rapporte que le 17 août dernier, la 
Gilde Saint-Luc a visité Tournai et a consacré quatre 
jours à l'étude de ses monuments, 

Le 17 août, à 5 heures du soir, notre Société réunie 
au local des musées a fait une réception aux membres 
de la Gilde conduits par leurs deux Vice-Présidents, 
MM. le chanoine Delvigne et Jules Helbig, leur a 
offert les vins d'honneur, et leura fait visiter les musées. 

M. le Président dépose la lettre dé remerciment qui 
lui a été adressée par le Bureau de la Gilde. 


M. le Secrétaire ayant obtenu de nouveau la parole, 
informe l'assemblée que l’Institut de France vient de 
couronner l'Histoire des Chdtelains de Tournai, denotre 
confrère M. Armand d’Herbomez. Cette communication 
est accueillie par les applaudissements de l'assemblée, 


M. le comte du Chastel lit une note sur un jeton 
de la ville d'Amiens. On vote son insertion au 
procès-verbal. 


M. de la Grange annonce que le manuscrit de ses 
Testaments tournaisiens est terminé et donne lecture 
de cet ouvrage. Il sera décidé ultérieurement quand il 
pourra être imprimé. 


M. Soil donne lecture de deux notes envoyées par 
M. le comte de Marsy : Un chirurgien lournaisien au 
siècle dernier, et Bibliographie tournaisienne. On décide 
leur insertion au procès-verbal. 


MM. Soil et Desclée entretiennent l'assemblée du 
Plan en relief de Tournai, dressé en 1701 et qui se 
trouve conservé à l'Hôtel des Invalides, à Paris. Ils 
font circuler les différentes photographies qu'ils ont 
prises de ce plan en les accompagnant d'explications 


— 8 — 


sur les divers monuments qui y sont figurés. On décide 
d'insérer leur communication dans le tome des Annales 
en cours de publication avec un certain nombre de 
clichés À déterminer à la séance de novembre. 


UN JETON DE LA VILLE D'AMIENS. 


Je donne au Musée de la Halle-aux-draps, un jeton 
de la ville d'Amiens trouvé parmi d'anciennes boues 
de la ville de Tournai, dans mon jardin 4 Kain, che- 
min de la Tombe, n° 32. Je crois qu'il fut frappé vers 
les années 1635-36, à l'époque où la Picardie fut 
envahie par Jean de Weert, celui des généraux de 
l'armée impériale allemande que les Français redou- 
taient le plus. 

A l’avers de cette pièce sont les armes unies de 
France et de Navarre, timbrées de la couronne royale 
et entourées des colliers des ordres de Saint-Michel et 
du Saint-Esprit. La légende est : 


LVDOVICVS. XIII. FRANCORVM ET NAVARÆ. REX. 


Au revers se trouvent, encerclées dans une couronne 
de fleurs, les armoiries de la ville d'Amiens : de 
gueules diapré d'un lierre arraché d'argent, au chef de 
France ancien [qui est d'azur semé de fleurs de lis dor, 
dans les cas ordinaires, mais qui, dans la pièce ici 
décrite, paraît être d'azur semé de petites fleurs de lis 
d'or sur lesquelles brochent trois grandes fleurs de lis 
rangées en fasce.| De ce côté, la légende est moins 
banale, car elle est tirée des Armoiries et, sans elles, 
ne saurait être; la voici : 


Ÿ. VIMINE. JVNGOR. LILIIS. TENACI. 


— 9 — 


C'est-à-dire : Ze lierre est joint indissolublement 
aux lis. 


Le C* P.-A. pu CHASTEL DE LA HOWARDERIE. 


Kain, 8 octobre 1896. 


UN CHIRURGIEN TOURNAISIEN AU SIÈCLE DERNIER. 


Parmi les pétitions imprimées pour l'obtention du 
titre de maître en chirurgie devant le collège des chi- 
rurgiens de Paris, figurent celles d'un tournaisien, 
Jacques-Joseph Quique. 

Elles forment une brochure de 7 pages, in-4°, sous 
ce titre (1). 

D. O. M. 
De fracta fibula 
Theses 
Anatomico-chirurgicæ 


A la fin, au milieu de la septième page, on lit : 


Has Theses Deo Juvante, et Præside M. Petro- 
Mathurino Botentuit-Langlois, Artium liberalium et 
Chirurgiæ Magistro, antiquo Scholarum Practicarum 
Professore ; tueri conabitur Jacobus-Josephus Quique, 
Tornacensis, preclara Artium Facultatis in alma Uni- 
versitate Parisiensi Magister necnon Augustissimi 
Principis Atrebatum comitis, Chirurgus. 

Die Sabbati 3] mensis Augusti, anno Reparatæ 


(1) En téte une vignette gravée sur bois, représentant deux femmes 
tenant l'une un livre et l’autre une sorte de cornue, se donnant la main 
au-dessus d'un autel. A droite des groupes d'enfants, 





— 10 — 


Salutis Humanæ 1732, a sesqui-sécunda post meri- 
diem ad septimam. 

In regiis chirurgorum scholis. 

pro actu publico 

et solemni cooptatione. 

Parissiis, typis Michælis Lambert, Regii chirurgiæ 
Collegii necnon Academiæ Typographi, vid Cithareg (1). 


Je ne trouve plus dans l'almanach de Versailles de 
1789 le nom de Quique parmi les chirurgiens de la 
maison du comte d'Artois, plus tard Charles X. 


C' pE Marsy. 


BIBLIOGRAPHIE TOURNAISIENNE. 


Farcot (E.). De Paris à Tournai en + heures. His- 
toire du ballon « Le Louis Blanc » par son aéronaute 
E. Farcot. Octobre 1870. Dessins de Morin. Préface 
de Nadar. Paris, chez Dentu, 1873. In-12, fig. 

Exemplaire relié en chagrin rouge, fil. sur le dos et 
sur les plats, tête dorée, non rognée. 

N° 2728 du catalogue mensuel (n°22 décembre 1895) 
de la librairie Aug. Fontaine, E. Rondeau successeur, 
19, B* Montmartre, Paris. 30 francs. 

Exemplaire unique, ajoute le rédacteur du cata- 
logue, imprimé sur papier vergé, contenant la préface 
de Nadar, 18 pages, dédié à Elisée Reclus (proscrit) à 
Lugano. Affection et profond respect. Avec cette note 
ms. de Nadar : Cet exemplaire SEUL contient celte pré- 
face que l'excellent homme, auteur de ce petit livre, 
m'avait demandée, mais qui parut lui causer quelque 


(1) Bibliothèque du comte de Marsy. 


appréhension. Il me demanda de la supprimer, ce qut 
fut fait. Je n'en gardai qu'une épreuve pour moi. — 
La garde contient une autre note relative à cette pré- 
face. Nadar a ajouté aussi au volume quelques notes 
et corrections de sa main. 

Le volume est orné d'un titre et de deux fac-simile 
de dessins de Morin. 

De la Bibliothèque de Nadar, avec son chiffre au 
dos et son eæ-Libris. 

C'° DE Marsy. 


— 12 — 





ge 


SEANCE DU 12 NOVEMBRE 1896. 





M. LE ComTE DE NÉDONCHEL, Président. 
M. EucÈène Soin, Secrétaire. 





Le procès-verbal de la séance d'octobre est lu et 
approuvé. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Mémoires de la Société académique du département de 
l'Oise. Tome 16, l'° partie, Beauvais 1895. 


2. Revue de la Société d’agriculture de Valenciennes, février 
1895 à janvier 1896. 

On y lit, page 369, un compte-rendu du congrès archéologique 
de Tournai, par M. Richez. 


3. Bulletin d'histoire ecclésiastique du diocèse de Valence.... 
Année 1895. 


4. Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin historique, 
année 1895, 3° et 4° fascicules. 


5. Mémoires de la même Société. Tome xxul. 


6. Cartulaire de Saint-Barthélemy de Béthune, par le Comte 
A. de Loisne. Saint-Omer. 1895. 


7. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'His- 
toire. 5° série, tome 6. II° et III® bulletins. 


8. Messager des sciences historiques. Année 1896, première 
et deuxième livraisons. 

On y voit page 80, une note du Comte de Limburg-Stirum 
sur mattre G., peintre tournaisien au 13° siècle. 


— 13 — 


Voir aussi à la table des matières de cette Revue, en cours de 
publication, la rubrique Tournai. 

Tournat (Ville de). Lettre de Charles VI, roi de France, à ses 
habitants. 1881. 366. — Réception de Jean de Nevers fils ainé 
de Philippe le Hardi 1881. 366. — Tombée au pouvoir du duc 
de Parme. 1877. 390. — Inauguration des archiducs Albert et 
Isabelle. 1892. 417. — Antipathie des habitants contre les fran- 
çais dans le régime impérial. 1894. 434, 435. — Médaille offerte 
par le magistrat au commandant de l'artillerie (1814). 1883. 
418. — L'organisation judiciaire dans l’ancienne commune. 
1892. 487. — Concordat entre la ville et le Chapitre au sujet 
de leur juridiction. 1887.71.— Acte en faveur du grand bégui- 
nage. 1887. 73, 74. — Les tapissiers et haut-lisseurs 1892. 
372. — Potiers et faienciers tournaisiens. 1887. 374. — Notes 
sur la corporation des tailleurs de pierre. 1883. 214. — Le vieux 
Marché aux poissons en 1553. 1881. 498. — Monographie de 
l'église Saint-Jacques. 1881. 504. — Fondation de la chapelle 
Sainte-Marie-Madeleine dans l’église Saint-Piat. 1886. 454. — 
Abbaye de Saint-Martin. 1888. 489. 1891. 479. — Historiæ 
Tornacenses. 1891. 480. — Diocèse, ses anciennes divisions. 
1887. 67. — Divisions en archidiaconés. 1888. 437. — Délimi- 
tation incertaine jusqu'au XIII® siècle entre cet évéché et celui 
d'Utrecht. 1876. 166. — Ses archives. 1891. 356. 

Tournay-Noyon (l'évèché de). 1891. 478. — Tentatives pour 
la séparation de ces deux églises. 1892. 210. — Leur sépa- 
ration. 1892. 300. 


9. Annales du Cercle archéologique de Mons. 

On y trouve : p. 1, le premier bailliage de Tournai-Tournaisis, 
par M. Albert Allard. 

P. 491, l’échevinage d’Antoing, par M. Ernest Mathieu. 

P. 492, les cloches de Beclers, par le même. 


10. Institut archéologique da Luxembourg, annales, tome 31. 


M. Léon Germain, de Nancy, récemment nommé 
membre correspondant, envoie les ouvrages ci-après, 
qu'il offre à la compagnie et au sujet desquels elle lui 
vote des remerciments. 


Mélanges historiques sur la Lorraine. 
Eglise de Mont devant Sassey. 


—_ ]4 — 


Les Briot et la famille de Pierre Wæriot, 

Mont devant Sassey. 

Observations sur les formules d'inscriptions des anciennes 
cloches de Vitteaux, 

Inscriptions de cheminées. 

Notre-Dame du Bon-Secours. 

Les dessins de Jean et de Joseph Richier. 

Deux chartes du Cartulaire d'Orval. 

Les anciennes cloches de Sangues. 

Table d'horloges solaires. 

Sainte Marie-Majeure patronne del’abbayede Pont-à-Mousson. 

Grands et petits chevaux de Lorraine. 

Origine de la croix de Lorraine. 

Armorial des écuyers du Bailliage de Bar. 

Les cloches du collège Gilles de Trèves à Bar-le-Duc. 

L'acte de consécration du maitre-autel de l’église Saint- 
Christophe à Neufchâteau. 

Plaque de reliure aux armes de Jean-Vincent, Baron d’Autry. 

Le bas-relief de Saint-Benoît en Weevre. 

La maison de Tonnoy. 

Deux fragments d'étude sur les vitraux de Verelise. 

Les armoiries de la maison de la Vaulx. 

Bibliographie. 

Notice sur deux tableaux concernant la famille de Beauvau. 


M. le Secrétaire fait part du décés de notre regretté 
Vice-Président, M. le Chanoine Huguet. 

Il a représenté la compagnie à ses funérailles et lui 
a adressé les adieux de la Société et de la Commission 
royale des monuments. 

M. le Président ayant exprimé le désir qu'un article 
nécrologique sur M. Huguet soit inséré dans le volume 
des Annales en cours de publication, M. Soil donnelec- 
ture d'une notice qu'il a rédigée à cette intention et on 
vote son impression avec un portrait du regretté 
défunt. 


L'assemblée n'étant pas en nombre exigé par les sta- 
tuts pour élire le nouveau Vice-Président, il est décidé 


— 15 — 


que la nomination aura lieu à la séance ordinaire de 
décembre. 


Sur le rapport fait par M. le Trésorier, on décide 
d'envoyer à la Société d'émulation de Roubaix, les 
volumes qu'elle réclame, sauf le tome 24 des Bulletins. 


A la demande de MM. Desclée et Soil on décide 
d'insérer dans le volume de 1897 leur communication 
sur le plan de Tournai en 1701, qui devait figurer. dans 
le volume de 1896. 


Le même volume de 1897 pourrait comprendre les 
Testaments Tournaisiens de M. de la Grange, ainsi que 
Ja note présentée par le P. Léon-Aimé de Robiano, sur 
le Couvent des Carmes de Tournai. 


—co}{00-— 


SEANCE DU 10 DECEMBRE 1896. 


M. LE CoMTE DE N'ÉDONCHEL, Président. 
M. Euakne Soir, Secrélaire. 


Le procès-verbal de la séance de Novembre est lu et 
approuvé. 


M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a 
reçues pour la Société. 

1. Bulletin de l’Académie royale. 1896. N® 9 et 10. 

2. Bulletin de l'Académie royale de médecine. 1896. Tome 10, 
n° 9. 

3. Mémoires couronnés par l’Académie royale de médecine. 
Tome 14, 4° et 5° fase. 


4, Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire, tome 6, 4° Bulletin. 


5. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie. 
34° année, n° 9, 10, 11 et 12. 


6. Bulletin du Cercle historique et archéologique de Gand. 
3° année n° 7, 4° année, n°5 2, 3, 4, 5. 

Voir page 168 une dissertation sur l'école d'architecture 
tournaisienne. 


7. Revue bénédictine. 1896, n®* 6, 7, 8, 9, 11 et 12. 
8. Cercle hutois des sciences et des arts. — Tome xr, 1"¢ liv. 


9. Société royale belge de géographie. 20° année, n°* 2 et 3, 
4 et 5. 


10. Analecta bollandiana. Tome 15, fasc. 4. 


— 17 — 


11. Annales dela Société d'archéologie de Bruxelles. Tome 10, 
liv. 3 et 4. 

Voir page 316, la mention de quelques hautelisseurs tour nai- 
siens établis 4 Anvers. 


12. Annales de l’Académie d’archéologie de Belgique. 4° serie, 
tome 1x, 3° et 4e livraisons. 


13. Annalés de la Société archéologique de Namur. Tome 21, 
2° livraison. 


14. Documents et rapports de la Société paléontologique de 
Charleroi. Tome 20, 2° livr. 


Il est donné lecture de la correspondance. 


Le vote pour la nomination d’un Vice-Président est 
renvoyé 4 la séance de janvier 1897. 


M. Maurice Houtart signale dans une note dont on 
vote l'impression, certains documents sur l’administra- 
tion de Mgr Hirn, évêque de Tournai, extraits de l’ou- 
vrage intitulé La révolulion française en Belgique, par 
M. Lanzac de Laborie. 


M. René Desclée entretient l'assemblée de vestiges 
de l'ancienne Halle des Consaux, et notamment d'une 
cave voûtée trouvée dans le sol de la place du Parc, 
lors de l'établissement d’un aqueduc. 

On vote l'impression de cette communication. 


De l'ouvrage intitulé « La domination française en 
Belgique (1795-1814), » par L. de Lanzac de Labo- 
rie (1), nous extrayons quelques renseignements inédits 
concernant Tournai, puisés dans la série F des Archives 
Nationales de Paris. 

Tome 1, pp. 112 et 132. Détails biographiques sur 
Bonaventure, originaire de Tournai. 


(1) 2 vol. Paris, Plon et Nourrit, 1895. 
ANNALES. IU, 2 





— 18 — 


P. 151. Destitution de la municipalité de Tournai 
en 1797. (Archives Nationales de Paris F. l°, 11, Jem- 
mapes 8.) 

P. 165. Lettre d’un officier municipal de Tournai. 
(Id.). 

P. 203. Exécution de la loi proscrivant les signes 
extérieurs du culte, en 1797. (F. 1°, 11, Jem- 
mapes. ) 

P. 297. L'administration de Tournai revendique sur 
Mons l'école centrale du département de J emmapes, 
en 1796. (AF. 11, 108.) 

P. 411. Nomination de François-Joseph Hirn en 
qualité d’évéque de Tournai. 

T. 11, p. 39. Etat de la prison de Tournai en 1813. 
(Lettre du préfet Laussat au Ministre de l'Intérieur. 
F. 16, 551). | 

P. 62. Letires de De Rasse, maire. (F. 1°, 11, Jem- 
mapes 8), et de B. de Béthune, second adjoint. (F. 1”, 
11, Jemmapes 4), pour obtenir de l'avancement. 

P. 112. Dotation du Séminaire, en 1808. (F. 19, 
613.) 

P. 118. L’évêque de Tournai refuse de prescrire 
dans son diocèse le catéchisme impérial. (F. 19, 1073, 
et 1074.) 

P. 123. Correspondance du même prélat, relative à 
la déclaration gallicane de 1682, remise en vigueur 
par Napoléon. (F. 19, 818.) 

PP. 235 et suiv., Mgr Hirn au Concile National de 
1811. 

P. 241. Son arrestation et son interrogatoire. (I. 7, 
6567.) 

P. 243. Interrogatoire de l'abbé Duvivier. (Id.). 

P. 250. Attitude du Chapitre de Tournai à la suite 
de la démission de Mgr Hirn, en 1812. (Id.). 





—.19 —. 


PP. 255 et'suiv. Nomination d'un nouvel évêque. 
(F. 19, 1063; F. 7, 6526.) 


Des travaux effectués en novembre 1896, rue et 
place du Parc, pour l'établissement d'un égoût, 
mirent au jour les fondations des anciens bâtiments 
et dépendances de la Halle des Consaux, depuis le 
milieu de la rue du Parc jusqu'en face de la seconde 
maison située du côté nord de la place du Parc, après 
la rue Garnier. 

La tranchée profonde de deux à trois mètres, fit 
découvrir dans l’axe de cette dernière rue, le mur 
d'une cave à la hauteur de la voûte. Une ouverture y 
fut pratiquée par laquelle il fut possible d'explorer 
l'intérieur. 

La cave comblée presque entièrement de matériaux 
de démolitions paraît mesurer onze à douze mètres 
de longueur sur cing à six mètres de largeur, 11 fut 
impossible d'en mesurer la profondeur. La voûte sur- 
baissée, formée de grosses pierres de trentesur soixante 
centimètres était semblable à celle de la cave située 
sous la cour de l'hôtel de ville. Vers le milieu du côté 
sud, la voûte était percée d'une ouverture carrée. A 
l'extrémité est, un corridor en pente remontait vers 
ia surface du sol. Du côté opposé, et vers la salle des 
Concerts, une petite salle formait emprise sur l'angle 
de la cave et se prolongeait un peu au delà. 

A partir de la rue Garnier, la tranchée longeait la 
paroisud d’un mur de construction très solide d'environ 
dix mètres de longueur, se prolongeant ensuite à 
angle droit vers le milieu de la seconde maison de la 
place du Parc. Le bas allait s’élargissant un peu. 

Ce mur paraît avoir servi de base à la Tour des siz; 


— 920 — 


mais la situation exacte de cette tour n'a pas été, 
croyons-nous, nettement déterminée jusqu'ici. 

Un plan général de la Halle des Consaux et de ses 
dépendances avait été dressé par Renard lors de sa 
démolition. Nous en donnons un fac-simile, réduit à 
l'échelle de 5, qui est celle qui a été adoptée pour le 
plan cadastral de la ville de Tournai dressé en 1865 
(n° 77 de la collection Dejardin) et dont la partie cor- 
respondante est imprimée sur papier transparent, placé 
au-dessus du relevé exécuté par Renard. 

On voit que les alignements principaux formant le 
périmètre de l'ensemble des anciens bâtiments se 
retrouvent en beaucoup d’endroits du plan de 1865, 
(ils y sont indiqués en traits forts) et permettent de 
fixer l'emplacement exact qu'occupaient les bâtiments 
disparus. 

La cave découverte en 1896 ainsi que le mur, sont 
indiqués par des hachures, et la tour des six occupe 
dans le plan fait par Renard exactement l'emplacement 
que les fouilles avaient désigné. 

Par suite de la modification apportée au tracé de 
la rue du Parc, du côté nord toute une série de mai- 
sons sont venues remplir une partie de l'espace laissé 
vide par la disparition des anciennes installations. Du 
côté opposé, la rue a été au contraire formée en 
empiétant sur les constructions alors existantes. 


R. DESCLÉE. 


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EXTRAIT DU PLAN CADASTRAL 





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À Sulatractiona dérouvertes en 1906 





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PLAN DE L'ANCIENNE HALLE DES CONSAUX 


d'apres un dessir. de B Flenard (1221) 


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— 2] — 


SEANCE DU 14 JANVIER 1897. 


M. LE COMTE DE NÉDONCHEL, Président. 
M. Evuaene Soir, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Bulletin de l’Académie royale... 66° année, 1896, n° 11. 

2. Annuaire de l’Académie pour 1897. 

3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 1v° série, 
tome 10, n° 10. 

4. Annales de l'Académie royale d'archéologie de Belgique, 
4° série, tome x, 1r° livraison. 

5. Bulletin, 4° série, 2° partie, tome xxv. 

6. Revue belge de numismatique, 1897, 1 livraison. 

7. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome vr. 

8. Revue bénédictine, 1897, n° 1. 


9. Annales de la société archéologique de l'arrondissement 
de Nivelles, tome vi, l'° livraison. 

10. Bulletin de la société d'art et d'histoire du diocèse de 
Liege, tome x, 1" partie. 

11. Mémoires et publications de la société des sciences des 


arts et des lettres du Hainaut, année 1893. 
— Voir dans l'ouvrage de M. E. Mathieu, histoire de l'en- 





— 9 — 


seignement primaire en Hainaut, les passages relatifs à 
Tournai, et renseignés dans la table alphabétique. V° Tournai. 


12. L’acceptation du testament de Charles II par Louis XIV, 
par A. Legrelle. 


13. Mémoires archéologiques par D. A. Van. Bastelaer, 
tome vi. 


14. Exposé de la situation administrative de la province du 
Hainaut (pour 1896) et 3 annexes. 


15. Le livre de l'abbé Guillaume de Ryckel, par H. Pirenne. 


Il est donné lecture de la correspondance. 


Le Cercle historique littéraire et artistique du 
Luxembourg, demande l'échange de ses publications 
avec les nôtres, ce qui est accepté. 


Il est procédé par scrutin secret à la nomination 
d'un vice-président en remplacement de M. le chanoine 
Huguet décédé. M. le général de lormanoir de la 
Cazerie est élu en cette qualité. 


M. le comte du Chastel ayant attiré l'attention de 
l'assemblée sur quelques dispositions du règlement qui 
se contredisent sur certains points, l'assemblée, après 
avoir pris connaissance de ces dispositions et les inter- 
prétant conformément à la pratique constante de la 
Société dit qu'elles doivent être entendues comme suit : 

1. Le secrétaire a la direction des publications. 

2. Le trésorier est chargé de faire parvenir aux 
membres et aux sociétés lesdites publications. 

3. Le bibliothécaire administre la bibliothèque et 
gardeles archives dela Société. Il en dresse le catalogue. 


Le même membre ayant fait observer que le règle- 
ment aurait besoin d'être révisé sur certains points 
qu’il indique, M. Allard veut bien se charger de pré- 


— 23 — 


senter un projet de révision des statuts et du réglement 
qui sera discuté ultérieurement. 


Le méme membre propose enfin de faire graver un 
nouveau sceau de la Société, sur lequel’ figureraient 
les armoiries de la ville. M. de la Grange fait observer 
que ces armoiries sont généralement représentées d'une 
manière très inexacte. Il ajoute qu'il étudie la ques- 
tion des armoiries véritables de notre ville, et se pro- 
pose de présenter bientôt à la Société le résultat de ses 
recherches. 

On remet la décision à prendre sur le sceau jus- 
qu'après la communication de ce travail. 


M. Soil dépose le manuscrit de M. Alfred Henri sur 
Pierre Chaboutleau fondeur en cuivre. Il est chargé 
d'en prendre communication et de faire rapport au 
point de vue de l'impression de ce mémoire dans nos 
publications. 


M. de la Grange, sous le titre de rectification à un 
vicux procès-verbal (celui de la séance du 8 octobre 
1848) entretient l'assemblée d’un carreau en terre cuite 
dont l'inscription a été mal lue. 


Le même membre donne lecture d'une étude sur 
l'ancienne Halle des Consauxæ. On vote l'impression de 
ces deux communications. 

I] dépose le manuscrit de son étude sur les Testa- 
ments lournaisiens, dont l'impression a été votée pré- 
cédemment et on décide que ce travail figurera au 
tome 11 des Annales de la Société, dont l'impression 
sera aussitôt commencée. 


M. Hocquet lit une notice sur le cloître du Couvent 
des Clairisses au 17° siècle. On en vote l'impression 
avec une planche. 


— 94 — 


RECTIFICATION A UN VIEUX PROCES-VERBAL. 


La séance du 5 octobre 1848 de la Société histo- 
rique est certes bien éloignée; et le procés-verbal en a 
été adopté depuis longtemps. C'est pourtant à ce pro- 
cès-verbal que je voudrais faire une rectification, qui 
s’étendra par la même occasion aux Potiers et faienciers 
tournaisiens de M. Soil. 

Donc le 5 octobre 1848, M. Peeters présentait à la 
Société une petite note relative à des poteries émaillées 
qu'il supposait de fabrication tournaisienne. Parmi les 
pièces soumises à l'examen des membres de la Société, 
il en était une, malheureusement aujourd'hui égarée, 
qui offrait un intérêt tout spécial à cause de l'inscrip- 
tion qu'elle portait. C'était un carreau vernissé « au 
centre duquel figurent deux rats, tournés dos à dos et 
s’escrimant de leurs queues. » Dans les angles sont des 





quarts de cercles portant chacun un certain nombre de 
lettres, que M. Peeters lisait : opus Hoc SANDONIS. Et 
il se livrait à une savante dissertation sur certains 
moulins à usage de potiers, montés sur bateaux et 
appelés, paraît-il, au moyen âge sandoner et sandoni 
par les italiens. Puis renonçant bientôt à cette expli- 


— 95 — 


cation un peu hasardée, il se demandait, ce qui paraît 
plus vraisemblable, sil ne fallait pas chercher dans 
cette inscription la signature du fabricant, et voir dans 
Sandos, nom que l'on rencontre encore à Tournai, 
celui d’un potier émailleur. 

C'est cette dernière interprétation qu'adopte, à la 
page 101 de l'ouvrage cité plus haut, notre érudit con- 
frère M. Soil. Et il ajoute que, malgré ses recherches, 
il n'a pu retrouver ce nom dans les listes d'artistes 
qu'il a relevées. Cet insuccés n'aura pas lieu de sur- 
prendre quand on saura que l'inscription hoc opus 
sandonis n'a jamais existé. 

Il est facile d'en donner une preuve matérielle et 
palpable. Pour cela, reproduisez quatre fois le dessin 
du carreau; juxtaposez ces quatre dessins de façon à 
former un carré. Les quatre quarts de cercles, qui se 
trouvent dans les angles du carreau, formeront un 
cercle complet, et vous lirez : HOC OPUS DONISSAN. 
Donissan est sans doute le nom du fabricant. Ce nom 
ne se rencontre pas dans les listes de potiers données 
par M. Soil; mais il existe dans l'ouest de la France, 
vers l'Anjou. En tout cas, voilà la vraie piste à suivre 
si l’on veut retrouver le lieu d'origine et la date de la 
pièce qui a donné lieu à cette note. 


À. DE LA GRANGE. 


LA HALLE DES CONSAUX ET LA PETITE BOUCHERIE. 


Il y a quelque temps, notre confrère M. Albert Allard 
me signala un fort curieux document qu'il avait décou- 
vert dans une des layettes de pièces non classées de nos 





— 26 — | 
archives communales (1). C'est un volumineux rouleau 
de papier, long de 12 à 15 mètres et large de 25 cen- 
timètres, qui fut écrit vers la fin du XIV° siècle. Il 
contient une série de dépenses de toutes natures eflec- 
tuées pendant le dernier quart de ce siècle; et son inté- 
rêt estd'autant plus grand que nos comptes communaux 
n'existent, d'une façon suivie, qu'à partir de 1394. 

On y rencontre des dépenses faites pour des dons 
offerts aux souverains et à des personnages de distinc- 
tion qui passaient par Tournai ; les frais nécessités par 
l'armement et l'équipement des communiers envoyés, 
en diverses circonstances, à l’armée du Roi de France; 
le compte des indemnités payées aux officiers de l’ar- 
mée du roi, dont le butin avait été enlevé et les pri- 
sonniers délivrés par le peuple de Tournai, après la 
bataille de Rosebecque; des dépenses effectuées pour — 
Ja construction de monuments communaux, etc. 

Mais aucune de ces dépenses n'a un caractère de per- 
manence; elles ne sont point soldées par les revenus 
ordinaires de la commune; et chaque fois, il fallut 
l'autorisation du souverain pour permettre à la ville de 
créer les rentes viagères nécessaires pour y subvenir. Ces 
autorisätions sont en général transcrites en tête de 
chaque chapitre; et ces documents forment un utile 
complément de notre chartrier ; parfois, il est vrai, on 
a laissé en blano la place nécessaire à cette transcrip- 
tion. On trouve ensuite l'indication du résultat de ces 
autorisations, et l'emploi des deniers provenant de la 
vente de ces rentes. 

Ce document, on le voit par la courte analyse que je 
viens d'en faire, est d’un haut intérêt; et plus d’un de 
nos confrères y trouvera de curieux renseignements 


(1) A. Allard. Le premier bailliage de Tournai-Tournaisis, p. 104. 


CS 





— 97 — 


pour éclairer une foule de points de notre histoire com- 
munale. Pour le moment je ne veux en extraire que 
deux chapitres relatifs à des constructions dont mon 
confrère, M. Cloquet et moi, avons déjà parlé ail- 
leurs (t), alors que nous ne connaissions pas le docu- 
ment que je signale. 


I. Halle des Consaux. 


Vers 1820 disparut l'ancienne Halle des Consaux, 
que les historiens de Tournai ont fait remonter à la 
première moitié du XIII° siècle, et qui en réalité ne 
datait que du dernier quart du XIV°. Avait-elle tou- 
jours occupé le même emplacement? Bien que Bozière 
l'affirme (2), je dois émettre des doutes à ce sujet. Je 
crois pouvoir dire qu’au moins postérieurement à l'in- 
cendie de la Tour des Six en 1213 par Ferrand de 
Portugal, et jusqu’en 1383, la Halle des Consaux était 
située plus haut dans la rue Saint-Martin, mais évidem- 
ment en dedans de la seconde enceinte de la ville. 

En effet, au cours de mes recherches pour les Etudes 
sus" l'art à Tournai, que j'ai jadis publiées en collabo- 
ration avec M. L. Cloquet, j'avais rencontré un acte 
de 1392 portant acquisition par Piérart Aubert, fail- 
leur de ymages d'ivoire, d'une maison en la rue Saint- 
Martin « devant le halle jadis dite et appellée des 
eschevins (3). » 

Cette maison ne formait pas l’angle de la rue et du 
Grand Marché, car elle n'est pas indiquée dans l'acte 
comme formant {ouquel; elle est mentionnée au con- 
traire comme tenant des deux côtés à d'autres immeu- 


(1) Etudes sur l'art à Tournai. 
(2) Bozière. Tournai ancien et moderne, p. 299. 
(3) Pièce justificative, nu. I. 








— 9 — 


bles. On objectera peut-étre que, sans former angle, la 
demeure de Piérart Aubert pouvait pourtant étre située 
vers le bas de la rue Saint-Martin, et par conséquent 
en face de la halle disparue vers 1820, qui s’étendait 
jusque sur l'emplacement de la place actuelle du Parc. 
Les termes mêmes de notre contrat ne me semblent pas 
permettre cette supposition. On n'eut pas dit en effet 
que le lieu dont il s'agit était situé devant le halle jadis 
dite et appellée des eschevins, si cette halle avait 
encore été à leur usage. Le mot jadis montre bien que 
la destination du monument avait changé depuis peu; 
et, comme je le montrerai tout à l'heure, la halle des 
consaux placée au pied de la Tour des Six, n'était 
construite que depuis neuf ans à l'époque où fut rédigé 
le contrat de Piérart Aubert. | 

Je suis donc, me semble-t-il, en droit de conclure 
que, durant la plus grande partie du XIV° siècle au 
moins, la halle des échevins était située en la rue Saint- 
Martin, mais plus haut que celle construite en 1383, 
sans pourtant que je sois en état, pour le moment du 
moins, de fixer cet emplacement d'une façon positive. 

Je viens de donner ladate de 1383 comme étant celle 
où les magistrats de Tournai avaient fait procéder à la 
construction d'une nouvelle halle; il serait peut-être 
plus exact de dire que ce travail était déjà entrepris 
depuis un certain temps, et que ce fut seulement en 
cette année qu'il fut terminé (1). 

En effet, le 22 juillet 1383, le roi de France, rati- 
fiant l'accord conclu entre les magistrats de la ville et 
le maréchal de Sancerre relativement à la restitution 


(1) Cette halle était connue, en 1396, sous le nom de Noefve halle. 
Ainsi nous lisons dans le Compte général du 2° quart de cette année : 
« A Pierre de Gand, févre, pour une noefve serrure à boche servant et 
qui fu mise à l'huis de le noefve halle, devant le belfroy, viij sols. » 








— 99 — 


du droit de Commune, avait accordé aux premiers, pour 
contribuer aux frais d'érection de la nouvelle halle, 
une somme de mille livres à retenir sur les 12,000 
qu'ils s'étaient engagés à payer (1). 

Le roi motivait sa remise sur ce que « les habitans 
de ladite ville avoient encomenchié faire un biel édifice 
qui desjà a grandement cousté et coustera encores avant 
qu'il soit parfait. » Il posait comme condition à cette 
libéralité que, dans la halle neuve, serait disposé un 
local « honeste et convenable pour tenir la jurisdiction 
de nostre dit bailli illec. » Ce local, placé en face du 
beffroi, devint plus tard la Halle des Doyens. 

Le 22 août de la même année, le receveur de Ver- 
mandois donnait à nos magistrats communaux récé- 
pissé du payement des 12,000 francs de leur compo- 
sition, après déduction des mille livres octroyées par le 
roi pour la réfection de la halle des consaux (2). 

L'architecte de cette construction fut Jacques de 
Brabant, l'un denos plus grandsartistes du XIV® siècle, 
dont le nom s'était déjà rencontré dans les comptes du 
beffroi et du chœur de l'église Saint-Jacques. Il eut 
comme auxiliaire dans le travail qui nous occupe, un 
maître dont le nom est nouveau pour moi, Willemme 
Hondreman. Je donnerai plus loin le relevé de quelques 
dépenses faites à cette occasion (3). 

Dans l'énumération d’ailleurs fort brève de notre 
compte, nous trouvons un article relatif à la peinture 
de trois ymages. Il s’agit là des statues du Roi et de 
Ja Reine de France, ainsi que d’un « petit Dieu » qui 
étaient sculptés sur la façade de la halle, comme nous 


(1) Pièce justificative, n. II. 
(2) Pièce justificative, n. I. 
(3) Pièce justificative, n. IV. 





— 39 — 


le montre le payement fait en 1484 à Philippe Voisin 
qui fut chargé de les repeindre (1). 

Le travail entier, dont je viens de fixer la date, coûta 
1494 francs d'or. 


II. Petite Boucherie. 


« La petite boucherie, située entre la placette aux 
Oignons et la rue de la Croix d'or, est de construction 
reculée, car elle est citée dans des actes d'intérêt privé 
de la fin du XIV® siècle et du commencement du sui- 
vant (2). » Cela est exact, mais manque de précision. 
Je ne possède malheureusement qu'un seul document, 
fort incomplet d'ailleurs et non daté, qui puisse aider à 
fixer plus exactement l’époque de la fondation de la 
petite boucherie (3). 

Le rouleau de papier, dont j'ai parlé au début de 
cette note, nous apprend que les magistratsde Tournai, 
trouvant exagérés les prix que les bouchers dela grande 
boucherie fixaient à leurs marchandises, résolurent 
d'en créer une nouvelle dans le quartier de la paroisse 
Saint-Jacques. Ils se firent autoriser, par lettres royales, 
à effectuer un emprunt dans ce but; et cet emprunt fut 
fixé à 100 livres de rentes viagères, au denier 10. Les 
lettres royales font défaut dans notre chartrier com- 
munal, et la place pour leur transcription est restée 
en blanc dans notre rouleau. Nous savons seulement 
que l'emprunt fut souscrit par des habitants de Tour- 
nai et par un seul étranger résidant à Cambrai. La 
somme obtenue se montait à mille francs d'or. 

Mais en étudiant de plus près le rouleau que m'avait 


(1) Compte général de l'année 1484. 
(2) Boziére, Tournai ancien et moderne, p. 331. 
(3) Pièce justificative, n. V. 


— 3] — 


signalé M. A. Allard, j'ai constaté que les actes y 
étaient en général inscrits dans l'ordre chronologique, 
sans que pourtant ce soit une règle absolue. Or l'acte 
qui précède celui relatif à la création de la petite bou- 
cherie est du 14 juillet 1385 ; celui qui le suit est du 
10 septembre 1386. C'est donc entre ces deux dates 
qu'il faut, je pense, fixer celle de la fondation de notre 
petit monument, qui d’ailleurs n'a rien conservé de son 
installation première et fut totalement transformé au 
XVII? siècle (1). | 


PIÈCES JUSTIFICATIVES. 


I. — Sacent tout chil qui cest escript verront ou oront que, 
pardevant les eschevins de la ville et cité de Tournay, Jaque- 
mars Gauwars, boulenghiers, a vendut, werpit et clamet quitte 
& tousiours hiretablement a Piérart Aubert, tailleur de ymages 
d'ivoire, une maison qui jadis fu Diérin de Wés, avæcq le comble 
tout ainssi qu’il se appert aujourdhui, et tout l'iretage si comme 
il s’estent et comprent en tous costés devant et dérière, par le 
manière qu'il est ad présent partis et sevrés, et que lidis Gau- 
wars en possessoit au jour de cest présent vendage, séant en le 
rue Saint-Martin devant le halle jadis dite et appellée des esche- 
vins, tenant a l’hiretage Jehan de Briffæl, cappellier, d'une part, 
et à l'hiretage Jehan Wacheret, fustailleur, d'autre part, et par 
dérière haboutant à l'hiretage le vaive et hoirs demoréz de feu 
Jehan le Vorier...... Che fu fait l'an mil cce iiij** et unze, le 
xxiij® jour dou mois de march. — Au dos est écrit : Escript Pié- 
rart Aubert, tailleur d'images d'ivoire. 


(Archives de Tournai. — Chirographes de 
la cité. — Layette de 1391. — Orig. sur 
parchemin.) 


II. — A tous ceulx qui ces présentes lettres verront oy orront, 
Jehan le Rice, receveur de Vermendois, Salut. Sacent tout que le 
xxv¢ jour d’aoust l'an mil ccc iiij** et iij, nous recumes par les 
prévos et jurés de la ville de Tournay les lettres du Roy, nostre 


(1) E. J. Soil. Tournai archéologique en 1895, p. 73. 





— 32 — 


sire, et de nos seigneurs les généraulx conseilliers à Paris sur le 
fait des aydes ordonnées pour la guerre, dont la teneur s ensieut. 
Charles, par la grace de Dieu Roy de France, à nos amés et 
féaulx les généraux conseilliers sur le fait des aydes ordonnées 
pour la guerre, Salut et dilection. Savoir vous faisons que comme 
nos bien amés les prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de nos- 
tre ville de Tournai, pour eulx et pour toute la communauté et 
les ainguliers de nostre dite ville, aient composés, accordé entre 
les autrés coses avecques nostre chier et féal cousin, le conte de 
Sancerre, et nos autres gens de nostre conseil que nous ordo- 
names naghaires et envoyasmes en sa compagnie, réformateurs 
en la province de Rains, à xij™ frans d'or que ilz nous doivent 
payer une fois à deux termes, c'est assavoir la moitié en la fin 
de ce préseht mois de jullet, et l'autre moitié à la feste del 
Assumption Nostre-Dame prochain ensuivant; or aussi aient 
accordé que nous aurions un bailli de Tournay et Tournésis qui 
aura et tenra son siège et jurisdiction en le halle de ladite ville 
sur l‘entréé d'’icelle au lès devers le belfroy, parmi certain accord 
et ottroy qui fais leur ont esté pour ceste cause, sy comme ces 
coses et pluiseurs autres sont plus ad plain contenus en nos let- 
tres sur ce faites, se ondit liu ouquel nostre dit bailli doit tenir 
son siège les habitans de ladite ville aient encomenchié faire 
j biel édifice qui desja a grandement cousté et coustera encores 
avant qu'il soit parfait, si comme nos dis cousins et conseilliers 
nous ont as nous rapporté et tesmongnié, lequel édifice lesdis de 
Tournay parferont si que il y aura lieu honeste et convenable 
pour tenir la jurisdiction de nostre dit bailli illec. Nous, oy sur 
ce le rapport d'iceulx nos cousin et conseilliers, avons ausdis 
prévos, jurés, eschevins, eswardeurs, ou non et pour ladite com- 
munauté, donné de grâce espécial et donnons par la teneur de 
ces lettres mil frans d'or à prendre des xij™ frans d'or que il nous 
doivent à une fois, comme dit est, à payer aux ij termes dessus 
dis, à chascun la moitié, pour tourneret convertir, par leur main 
ou leur commis à ce, en la perfection dudit édifice et non ail- 
leurs. Sy vous mandons que par Bertrant A le Dent, recepveur 
général desdis aydes et del émolument de ladite réformation, 
vous fachiés baillier et délivrer les mil frans d’or dessusdis aus- 
dits prévos, jurés, eschevins et eswardeurs ou non que dessus; et 
nous volons que, par raportant ces lettres et recognoissance des 
dessus nommés, il soient aloués ès comptes dudit recepveur, 
nonobstant ordenances ou deffences au contraire. Donné à Paris 
le xxij® jour de juillet l'an de grâce mil ccc iiij** et trois, et le 
tiers de nostre règne. Par le Roy, à la relation de monseigneur 





_ 33 — 


le Duck de Bourgongne. Yvo: — Item, de par les généraulx et 
conseilliers & Paris sur le fait des aydes ordonnés pour la guerre, 
recepveur de Vermendois commis 4 recevoir les deniers de la 
composition de la ville de Tournay, nous vous envoions les let- 
tres du Roy nostre sire atachiés à ces présentes soubz l’un de nos 
signes, et vous mandons que, après ce que leur aurés receu des 
prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de la ville de Tournay la 
somme de xj" frans d'or de et gour la somme de xij™ frans en 
quoy il sunt tenus envers le Roy nostre dit seigneur par compo- 
sition à eulx faitte, dont les dittes lettres font mention, vous à 
iceulx prévos, jurés, eschevins et eswardeurs de Tournay bail- 
liés et délivrés la somme de mil frans restans de ladite somme de 
xij™ frans, pour les causes contenues és dites lettres, par la 
maniére que le Roy nostre dit seigneur le mande, nonobstant que 
par ycelles soit mandé a Bertaut A le Dent, récepveur général 
des dittes aydes, que il leur payast la dite somme. Donné a Paris 
soubz nos signes le xj° jour d'aoust l'an mil ccc iiij** et iij. Ainsi 
signé, Deoco. En tesmoing de ce nous avons mis nostre seel à ces 
présentes lettres faites et données en l'an et jour dessasdis. 


(Archives de Tournai. — 2° Cartulaire de 
la ville (n° 7 de l'inv.), f° xlixretv.) 


IIT. — Sacent tout que nous Jehan le Riche, receveur de Ver- 
mendois, commis à recevoir les compositions, amendes et explois 
taxées par nos seigneurs les généraulx réformateurs ordonnés de 
par le Roy, nostre sire, ou province de Raine, cognoissons avoir 
heu et receu des prévos, jurés, habitans et communauté de la 
ville et cité de Toarnay la somme de douze mil frans d'or qu'il 
devoient et en quoy il estoient tenu au Roy, nostre dit seigneur, 
pour cause de certains composicions par eulx faitte à nos dits 
seigneurs les généraulx réformateurs, c'est assavoir en deniers 
comptans, par nous receus pour le Roy, nostre sire, onze mil 
frans d'or, et mil frans d'or dont nous nous tenons pour comp- 
tens, lesquelx mil frans d'or le Roy, nostre dit seigneur, leur a 
donné, quittié et remis pour une fois pour tourner et convertir 
ès réfections, édifice et réparations de le halle ordonnée à tenir 
les plais dudit seigneur à Tournay, et non ailleurs, de laquelle 
somme de xij™ frans d'or dessusdis, c'est assavoir onze mil frans 
par nous receus comme dit est, mil frans à eulx donné pour une 
fois pour convertir en la manière dessus déclarée, nous, pour le 
Roy nostre dit seigneur, nous tenons pour comptent et bien 
payés, et en quittons lesdis prévos, jurés, habitans et commu- 
nauté de ladite ville et cité de Tournay à tousiours perpétuel- 

ANNALES. III. 3 























— 34 — 


ment, et tous autres & qui quittance en puet et doit appartenir. 
Donné soubz nostre scel et signe manuel le xxij° jour dou mois 
d'aoust l'an de grace mil ccc iijj** et iij. Ainsi signé, Rice. 


(Archives de Tournai. — 2° Cartulaire de 
la ville (n° 7 de l'inv.), f 1.) 


IV. — Item, est vérité que sur les mil lb. que le Roy nostre 
sire donna à ladite ville pour faire et édeffyer une nouvelle halle 
devant le helfroy, lesquelx mil furent pris en le composition 
des xij™ faitte à nos dits seigneurs les réformateurs, comme dit 
est dessus, les commis et députéz à faire ledit ouvrage ont, oul- 
tre yceulx mil 1b., payet tant par avant la recepte d'iceuls mil 
lb., comme depuis, les parties qui s’ensieuwent, c'est assavoir : 

A maistre Jaques de Braibant, pour lui et pour maistre Wil- 
lemme Hondreman son compaignon, pour le reste de l'ouvrage 
dou pignon de pierre de leditte halle, lequel terme esquey & 


payer à le Saint-Remy l'an iiij** et iij, iiij° frans. 
Audit maistre Jaques, pour le pointure dou hachement, des 
angles et del escut extant ou dit ouvrage, xv) frans. 


A lui, pour l'amendement de le machonnerie jugié par ouvriers 
en le présence des commis et députéz de par le conseil de ladite 


ville, xxviij frans. 
A lui, pour le reste de le pointure des ii) ymages et de taber- 
nacle estans oudit ouvrage, xxx frans. 


A Jehan de Trelon et Jehan Liégois, carpentiers, sur ce quo la 
ville leur puet devoir & cause de le carpenterie de ledite halle, 


presté à euls, xx Ib. 
Somme des parties payés pour cause de ladite halle, oultre les 
mil lb. dessus dittes, Liij® iijj** xiiij frans. 


(Archives de Tournai. — Rouleau de papier 
non classé, décrit en tête de cette note.) 


V. — Item, que pour ce que il sembla estre expédient et chose 
proufitable pour le commun peuple de ladite ville que une nou- 
velle boucherie fuist faitte en ladite ville en le parosce de Saint- 
Jaques, heu regard au fait des bouchiers de la grande boucherie 
qui vendoyent leurs chars moult chièrement ainsi comme il leur 
plaisoit, pour laquelle boucherie faire il convint accater certains 
hiretages, et yceuls démolir pour édifyer ladite nouvelle bou- 
cherie, laquelle coustenghe ladite ville ne pooit susporter, et pour 
ce fu requis au Roy nostre sire qu'il lui pleust à donner licence 
à la ville de vendre, sur le émolument de ladite boucherie, 


—_ 35 — 


C frans de rente à vie à racat, dont ladite ville a heu lettres du 
Roy, nostredit seigneur. 

[Les lettres ne sont pas transcrites, et manquent au chartrier 
de la ville.] 

Item, que par vertu desdites lettres la ville vendy, tant aux 
habitans de la ville de Tournay commeà j estrangier de Cambray, 
au pris de x den. le den., à ij vies à racat, cent frans. 

[Le cartulaire des rentes vendues fait défaut dans nos 
archives.] 

Somme a par lui, pour les cent frans dessusdis, mil frans. 


(Archives de Tournai. — Rouleau de papier 
non classé, décrit en tête de cette note.) 


À. DE LA GRANGE. 


LE CLOITRE DES CLAIRISSES AU XVII: SIÈCLE. 


Notre savant confrère, M. de la Grange, dans un 
remarquable article intitulé : Histoire du couvent des 
Clairisses de Tournai (1), écrit (2) : « Ce fut seulement 
alors (3) que les religieuses Clairisses purent élever les 
constructions définitives de leur couvent, telles qu'on 
les voit au plan dressé en 1784 par l’arpenteur juré, 
A.-J. Allard ». 

« Je n'ai pu rencontrer aucun autre document, que 
celui que je viens de signaler, concernant les bâtiments 
claustraux ». 

J'ai eu la bonne fortune de mettre la main, au dépôt 
des Archives communales, sur une copie d’une lettre 
adressée au roi par l’abbesse etlesreligieuses clairisses, 
dont voici la teneur : 


(1) Cf. Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai, 
t. xx, p. 216. 

(2) Op. cit., p. 224-225. 

(3) 2 Janvier 1644. 


— 36 — 


Au Roy 

Remonstrent en profonde humilité les Abbesse et 
religieuses du pauvre cloistre de S'° Claire en la ville 
de Tournay, que parmy l'héritaige amorty pour icelluy 
couvent se trouve la cave d’un lieu secret, longue de 
seize pieds et large de treize quon dit avoir servi tant 
à ceux quy ont parcydevant possédé l’héritaige des 
remonstrantes, que par Quintin Havet, leur voisin, et 
ce par indivis, en sorte que la moitié de la ditte cave 
est en dessoubs l'héritaige dudit Havet et l’aultre 
moitié en dessoubs l'héritaige des remonstrantes. Et 
commie on a trouvé messéant, et non sans péril d'incon- 
vénient qu'un cloistre des filles religieuses se servirait 
de semblable lieu non divisé d’arriére le voisin, les 
Remonstrantes n'ayantes aultre lieu propre à ce, ont 
supplié leur voisin de permettre qu'elles feroient y batir 
sur leurs parte et à leurs fraix un mur par le milieu 
pour la diviser. En quoy le dit Havet ne peut recep- 
voir aucune incommodité, mais au contraire beaucoup 
d’accommodement. Cependant l’on le trouve tant arresté 
à refuser chose s’y raisonnable que ni pour prières et 
supplications, ni pour l'instance de plusieurs person- 
naiges de quallité et aultre, ny pour la remonstrance 
des inconvéniens qui pourroient arriver, on n'a pu 
obtenir par lespace de deux ans aultre chose que 
l'exemple d'une extreme opiniastreté. Par quoy les 
remonstrantes ayantes jusques ores estez fort incom- 
modées, se retirent vers vostre Ma‘ la suppliant estre 
servie d’auctoriser le magistrant d'icelle ville de veoir 
ce lieu, pour l'intelligence duquel se joinct icy la carte 
figurative, et puis leur rescription vœu par vostre 
Ma‘, en ordonner côme elle trouvera convenir, quoi 
faisant et™. 

L'intérêt de ce document réside surtout en ce qu'il 


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— 37 — 


y est joint un dessin inédit représentant les bâtiments 
conventuels des Clairisses en 1649, car notre lettre 
porte en marge ces mots : « s'adressent les suppliantes 
aux Eschevins de la ville de Tournay.... le 18 jan- 
vier 1649 ». 

C’est donc un plan perspectif du cloître des Clairisses 
après l'acquisition de la maison de Nicolas de la Cha- 
pelle, dans la grande rue S‘-Piat (1), acquisition dont 
l'acte fut passé le 2 janvier 1644. 

Il m'a semblé intéressant pour l'histoire des Com- 
munautés religieuses de notre ville d'exhumer ce docu- 
ment et je crois que nos Annales neferaient pas besogne 
inutile en reproduisant ce dessin, probablementunique, 
qui fixerait, à jamais, l'aspect du couvent des Clairisses 
à Tournai, dans la première moitié du XVII° siècle. 


A. Hocquer. 


(1) Cf. Op. cit., p. 224. 





SEANCE DU 11 FEVRIER 1897. 





M. LE COMTE DE N&poncHEL, Président. 
M. Euaéne Soir, Secrétaire. 





Le procés-verbal de la séance de janvier est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a reçues 
pour la société depuis la derniére réunion. 


1. Bulletin de l'Académie royale des Sciences... de Belgique, 
66° année, 3° série, tome 32, n° 12; id. tome 33, n° 1. 


2. Collection des chroniques belges inédites — correspondance 
du cardinal Granvelle, par Charles Piot, 1896. 


3. Même collection: Chartes inédites de l'abbaye d'Orval, par 
A. Delescluse. 


4. Table chronologique des Chartes et diplômes imprimés 
concernant l'histoire de la Belgique, par A. Wauters, tome 9. 


5. Mémoires et publications de la société des Sciences des 
arts et des lettres du Hainaut, année 1896. 


6. Société royale belge de géographie. Bulletin, 20° année, 
n° 6. 


7. Compte-rendu des séances de la Commission royale d’his- 
toire, 5° série, tome vi. V® Bulletin. 


8. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série, 
tome x, n° ll. 


9. Revue Bénédictine, 1897, n° 2. 





— 39 — 


10. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 11, 
1" livraison. 


11. Bulletin du Cercle historique de Gand, 4° année, n* G et 7. 
On y trouve, page 202 et suivantes, à propos d’une discussion 
sur les caractères de l'architecture des monuments gantois, de 
très intéressants aperçus sur l’école d'architecture tournaisienne. 


Il est donné lecture de la correspondance. 


La Société dunkerquoise pour l'encouragement des 
sciences annonce qu'elle organise pour le 14 juillet 
prochain une exposition artistique de photographie. 


M. le Président fait connaître que la Société royale 
de numismatique de Belgique tiendra cette année son 
- assemblée générale à Tournai. On décide de lui faire 
une réception semblable à celle qui a été faite au mois 
d'août dernier à la Gilde Saint-Luc. 


M. de la Grange signale dans la revue L'écriture, la 
biographie d'un tournaisien Léon Hocquart. Il propose 
de demander à l'auteur l'autorisation de la reproduire 
dans nos Annales, ce qui est adopté. 


M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de 
M. C. Liégeois, demandant des renseignements sur 
Gilles de Chin, en vue d'un travail qu'il prépare. Les 
membres présents donnent quelques indications qui 
seront transmises à l'écrivain. 


M. Hocquet dépose le manuscrit d'une nouvelle 
communication de M. d’Herbomez sur les Sources de 
l'Histoire du Tournaisis, et relative aux manuscrits 
conservés à la bibliothèque nationale de Paris. On en 
vote l'impression. 


M. Houtart demande s'il ne serait pas opportun 
d'organiser quelques conférences cet hiver, sous la 





_. 40 — 


direction de la Société. L’un des premiers sujets qu'on 
pourrait traiter serait le plan de Tournai de 1701 
récemment étudié par deux de nos confrères. L’assem- 
blée accueille avec beaucoup de sympathie cette pro- 
position, mais un membre fait observer que le sujet 
proposé par M. Houtart ne pourrait étre traité actuel- 
lement, les auteurs s'étant engagés à le faire lors d'une 
soirée qui va être donnée au profit de l'œuvre des 
Enfants moralement abandonnés. 


Sources de Uhistoire du Tournaisis. 


LES MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE 
DE PARIS. 


Le cabinet des manuscrits de la Bibliothéque natio- 
nale, où sont venus s’accumuler, depuis plus de cing 
siècles, tant de volumes aussi remarquables par leur 
texte que par la splendeur de leur décoration, est, à 
l'heure actuelle, le plus grand dépôt de livres manus- 
crits qui alt jamais existé. Le nombre de ces volumes 
dépasse cent mille; et comme beaucoup d’entre eux 
sont, en réalité, des recueils de chartes et de pièces 
d'archives, c’est par millions qu'il faudrait compter les 
documents que renferme le merveilleux dépôt de la rue 
de Richelieu. Ces manuscrits de la Bibliothèque natio- 
nale composent des Fonds et des Collections. Je réserve 
pour plus tard la description des volumes intéressant 
le Tournaisis dans les Collections de Flandre, de 
Picardie et autres. Mais je dois rappeler qu'un certain 
nombre de collections ont été successivement versées 
dans les Fonds; telles la collection Béthune et la col- 
lection Gaigniéres, qui n'existent plus en tant que 
collections, et ont été fondues, la première dans le 


— 4] — 


Fonds français, la seconde, partie dans ce même Fonds 
francais, partie dans le Fonds latin. 

Les manuscrits de la Bibliothèque nationale ont été 
classés par fonds suivant la langue employée dans ces 
manuscrits. Il est bon d'observer toutefois que le clas- 
sement n'est pas rigoureux, parce qu'il ne pouvait pas 
l'être. On trouve donc, dans certains volumes du Fonds 
latin des documents en langue française, comme il peut 
arriver que tel manuscrit du Fonds italien contienne 
des documents en espagnol, et vice versa. 

Je parlerai d’abord du Fonds latin, qui se subdivise 
en Fonds latin proprement dit, et en Fonds des nou- 
velles acquisitions latines. C’est dans ce dernier fonds 
que, depuis 1868, prennent place tous les manuscrits 
en langue latine qui entrent à la Bibliothèque natio- 
nale par acquisitions, dons, ou autrement. Le Fonds 
français, dont il sera question ensuite, présente la 
même subdivision. Après avoir examiné les manuscrits 
du Fonds français, nous aurons donc à passer en revue 
ceux du Fonds des nouvelles acquisitions françaises. 
Nous complèterons cette étude des manuscrits de la 
Bibliothèque nationale qui peuvent intéresser, à un 
titre quelconque, le Tournaisis, en décrivant un 
manuscrit du Fonds espagnol, et quelques manuscrits 
du Fonds néerlandais. 


§ I. Manuscrits du Fonds latin. 


Les manuscrits latins 795, 803, 805, 806 et 809 
sont des Lectionnaires. Ils n'ont d’autre intérêt, pour 
l'histoire du Tournaisis, que leur provenance. Tous, en 
effet, comme M. Léopold Delisle l'a établi dans son 
beau livre, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque 
nationale (t. 11, p. 409), ont été en la possession de 
l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés-lez-Tournai. 


— 42 — 

Les ms. latins 1940 et 2677 sont entrés 4 la Bibl. 
nat. avec les collections de Le Tellier. Avant d’appar- 
tenir à cet archevêque de Reims, ils faisaient partie de 
la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai, 
comme en témoignent les inscriptions qu'on y peut lire: 
« Liber Sancti Martini Tornacensis ecclesie. Servanti 
benedictio, auferenti maledictio ». Ces ms. du 
XII° siècle, qui contiennent, le premier, les quatre 
livres de saint Augustin sur la doctrine chrétienne, et 
une apologie de ces quatre livres par un anonyme, le 
second, des œuvres de saint Jérôme, de saint Yves et 
de saint Hilaire, n’intéresseraient le Tournaisis que 
parce qu'ils proviennent de la grande abbaye bénédic- 
tine tournaisienne, si le ms. lat. 1940 ne présentait, 
sur le recto de son deuxième feuillet, le relevé des 
donations de biens et dimes à Eparcy, faites à l’abbaye 
de Saint-Martin par Clairambaud du Rosoy et autres. 
Ces propriétés furent cédées par notre abbaye à celle 
de Foigny après 1160. Comme les notes du folio 2° du 
ms. lat. 1940 se rapportent au temps où l'abbaye de 
Saint-Martin possédait encore Eparcy, on peut en 
conclure que cette partie du ms. est antérieure à 1160. 

Le ms. lat. 85664 provient également de Saint- 
Martin de Tournai, et a appartenu, comme les précé- 
dents, à Le Tellier. Il est du XIII° siècle et contient 
notamment les lettres de l'évêque Etienne de Tournai, 
précédées d'un index, et le Tractatus de pace, de 
Guibert de Tournai. 

On trouve dans le ms. lat. 8976, aux f° 37-45, 
quelques notes sur le diocèse de Tournai, non pas sur 
l'ancien diocèse, mais sur celui qui fut constitué en 
1559. Ces notes, empruntées au XVII®° siècle, par 
Henri Suarez, pour son Orbis christianus, à des ouvra- 
ges de seconde main, sont très sommaires et sans 


— 43 — 


grande importance. Il peut cependant n'être pas sans 
intérét de dire ici que notre volume contient un 
résumé de l'histoire des évêques de Tournai, poussée 
jusqu'à Maximilien Vilain de Gand (1621). 

Les ms. lat. 9124 et 9125 ont été signalés par 
M. Gachard, au tome 1, p. 294, de son livre La Biblio- 
théque nationale à Paris, qui fait partie, comme on 
sait, de la Collection des chroniques belges inédites. 
M. Alphonse Wauters, dans les Bulletins de la Com- 
mission royale d'histoire (4™° série, t. 11, p. 79-198), en 
a également parlé. Ce sont des recueils de copies de 
-chartes se rapportant aux années 1195-1594. Ces 
recueils, constitués à Lille au XVII° siècle, sont 
extrêmement importants pour l'histoire des rapports 
de la France avec la Flandre. Pour l’histoire du Tour- 
naisis, ils n'offrent qu'un intérêt secondaire. On trouve 
cependant à glaner pour cette histoire dans le ms. lat. 
9124, aux pages 1, 27, 111 et 151. 

Le ms. lat. 10168 provient du chapitre de la cathé- 
drale de Tournai. C’est un cahier de 12 feuillets de par- 
chemin, du format que nous appellerions gr. in-4°. 
Dans le haut du 1° feuillet, on lit : « Quaternus cen- 
sarum et reddituum officii panis refectorii, factus et 
renovatus in anno Domini millesimo quadringentesimo 
quarto decimo ». Cette inscription détermine parfaite- 
ment l’âge et le but de notre manuscrit. Ce compte de 
l'office du réfectoire des chanoines de Tournai n'est 
malheureusement arrivé à la Bibl. nat. qu’à l’état de 
fragment. 

‘Le ms. lat. 10169 se compose de 13 feuillets de 
parchemin d'un petit format oblong, sur lesquels ont 
été transcrites, au XV° siècle, quatorze chartes de la 
première moitié du XIII° siècle, concernant toutes le 
monastère de Notre-Dame-des-Prés-Porçins-lez-Tour- 


—_ 44 — 


nai. On peut dire, en conséquence, que le ms. lat. 10169 
est un cartulaire des Prés-Porçins. On sait par une 
note insérée au tome cxvi (f° 179) de la Collection 
Moreau, comment ce ms. est entré à la Bibl. nat. Il 
avait été envoyé à Moreau, pour le Dépôt général des 
chartes de France, par dom Queinsert, qui l'avait pro- 
bablement obtenu sans peine de l'abbesse des Prés- 
Porçins; et du Dépôt des chartes il a passé rue de 
Richelieu. Je n'ai pu vérifier si les quatorze chartes 
qui sont copiées dans ce petit cartulaire se retrouvent 
en original à Mons, aux Archives de l'Etat, dans le 
Fonds des Prés-Porcins. 

Il convient de signaler parmi les sources de l'his- 
toire du Tournaisis les ms. lat. 10968 et 10969, qui 
sont des cartulaires du chapitre de la cathédrale de 
Cambrai, parce qu’ils contiennent naturellement, pour 
la partie de la ville de Tournai qui, se trouvant sur la 
rive droite de l’Escaut, ressortissait à l’évêque de Cam- 
brai, quelques documents intéressants. Je me bornerai 
à citer, pour prouver mon allégation, dans le 10968, 
au f° 4&, la copie d’une charte de Nicolas, évêque de 
Cambrai, datée de 1138, et concernant la paroisse de 
Saint-Brice à Tournai; et dans le 10969, aux f°* 61> et 
62°, la double copie d’une charte de Mathilde, abbesse 
du Sart-Notre-Dame-lez-Tournai, datée de 1238, et 
relative aux droits que le chapitre de Cambrai possé- 
dait au Saulchoir. 

Les ms. lat. 11733 et 12682, qui proviennent de 
Saint-Germain-des-Prés, contiennent une copie du 
XVII° siècle de la chronique d’Herman de Tournai. 
Dans le 11733, aux f” 176 à 188, on trouve toute la 
partie de cette chronique qui, dans l'édition du Spici- 
lège, est publiée sous les numéros 1 à 40. Le reste se 
trouve dans le 12682, aux f* 239 4 264. Cette copie, 





— 45 — 


exécutée d'après un manuscrit de l'abbaye de Saint- 
Martin de Tournai, n'offre pas d'intérêt. Au contraire, 
une Historia Sancti Martini Tornacensis, qui se trouve 
aux f° 219 à 237 du ms. lat. 12682, ne manque pas 
d'importance. Après l'histoire de la fondation, des 
progrès, de la destruction et de la restauration de 
l'abbaye de Saint-Martin, elle présente une liste des 
abbés, depuis Eudes ou Odon, le restaurateur du 
monastère en 1092, jusqu'à Pierre Cazier, trente-qua- 
triéme abbé; puis, des documents divers sur les privi- 
lèges accordés à l'abbaye par les papes, sur les églises 
avec lesquelles l’abbaye de Saint-Martin était en com- 
munion de prières, sur les Heroes et sur les Scriptores 
San Marliniani. L'Hisloria se termine par un cata- 
logue des reliques qui se conservaient à Saint-Martin - 
au XVII° siècle. Il n'est pas impossible d'attribuer 
cette Historia, dont on trouve aux f* 265 à 298 du 
méme ms. lat. ]2682, une sorte de réplique, au sous- 
prieur de Saint-Martin Gilles du Quesne. Le lat. 12682 
contient donc, indépendamment d'un fragment de la 
chronique d’Herman de Tournai, deux histoires en 
latin, composées au XVII° siècle et s'arrétant toutes 
deux en 1656, de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai. 
Quelques notes et une lettre 4 Mabillon terminent ce 
volume. Notes et lettre sont relatives 4 une préface 
qu'un moine de Saint-Martin, nommé Willelmus, avait 
rédigée pour les œuvres de saint Augustin, et que 
dom Delannoy, moine de Citeaux, communiquait à 
Mabillon, le 17 octobre 1678. 

Comme les ms. lat. 11733 et 12682, le lat. 12910 
vient de Saint-Germain-des-Prés, et comme eux il est 
du XVIT° siècle. On y trouve, aux f°* 54 et 55, une 
Narratio de prima constructione urbis Tornacensis, en 
l'an 143 de la fondation de Rome. Il est à peine besoin 








—— AG —— 


de dire que cette narration est dénuée de valeur histo- 
rique. Au f° 56° se voit une chronologie des évêques 
de Tournai et une histoire ecclésiastique de leur dio- 
cése, qui s’étend jusqu’au f° 71* où commence une 
histoire de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai. Cette 
histoire occupe les feuillets 71 & 96, dernier du 
volume. Mais il convient de noter que les feuillets 73, 
76, 78, 81 à 85, 87 à 89,91, 92 et 94, nefont pas suite 
à ceux qui les précèdent. Ces feuillets, qui contiennent 
des fragments, assemblés sans ordre, de la chronique 
d’Herman de Tournai, ont été intercalés par erreur 
dans l’histoire de l'abbaye de Saint-Martin. Celle-ci est 
en latin, comme les autres parties du 12940 qui inté- 
ressent Tournai. Ces divers morceaux, qui ne sont en 
somme qu'un arrangement de la chronique d'Herman, 
ne sont pas inédits. On les trouve imprimés au t. XIV 
des Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, pp.329 
et seq., sous le titre d’'Historiæ Tornacenses. 

Dans son admirable livre sur Le cabinet des manus- 
crits de la Bibliothèque nationale, M. Léopold Delisle 
a signalé un certain nombre de volumes qui avaient été 
donnés à la Sorbonne par des personnages se ratta- 
chant au Tournaisis. Tels sont les ms. lat. 15430, 
donné par Gautier de Douai, doyen de Tournai; le 
lat. 15629, légué par Joseph de Bruges, chanoine de 
Tournai; le lat. 15704, légué par un archidiacre de 
Tournai du nom de Nicolas; le lat. 15721, qui pro- 
vient d'un legs fait à la Sorbonne par l’évêque de Tour- 
nai, Michel de Warenghien; le lat. 16514, qui porte 
dans le haut de son f° 2 recto l'inscription « Liber Gal- 
teri, thesaurarii Tornacensis »; et d’autres encore. Ces 
ms. n'intéressent le Tournaisis qu’à raison des noms et 
qualités de leurs donateurs. Pour le fond, ce sont des 
livres classiques ou pieux, un Valére-Maxime, les 











— 47 — 


Sentences de Pierre Lombard, les ceuvres de saint 
Denis l’Aréopagite, etc. On trouvera sur ces volumes - 
* tous les détails voulus dans le livre de M. L. Delisle, 
t. 1, pp. 147 et seq. Il suffit ici de signaler leur 
existence. 

Le ms. lat. 17029 a appartenu a Gaigniéres. On y 
trouve, aux f* 75 à 82, d'une main du XVII? siècle, 
quelques notes concernant les évêques de Tournai ! 
Gautier (1166), Jean de Thoisy (1411), d'Anglure de 
Bourlemont (1668), Gilbert de Choiseul (1690), Cail- 
lebot de la Salle (1690), de Coëtlogon (1707) et de 
Beauvau (1707). Ces notes, accompagnées d’armoiries, 
sont sans importance. 

Le ms. lat. 17058 est un recueil de documents 
originaux qui provient de la collection H. Bordier. 
Parmi ces documents, il en est dix qui intéressent le 
Tournaisis. Tous sont des actes d'intérêt privé passés 
pardevant les échevins de Tournai, et sont rédigés en 
français. La plupart constatent des ventes de biens 
immeubles et sont peu importants. Ils se rapportent 
aux années 1275 à 1300. On les trouve dans le volume 
sous les numéros 18 à 27. 

Le ms. lat. 17799 est une chronique de Tournai, 
écrite au XV° siècle, et qui provient du couvent des 
Blancs-Manteaux de Paris. Ce petit volume sur papier 
ne comporte que 12 feuillets. Il commence ainsi : « De 
antiquitate urbis Tornacensis. Anno ab Urbe condita 
centesimo xliiij°, Tarquinius priscus, quintus rex 
Romanorum, anno X° regni sui, Tornacum, notabi- 
lem civitatem, construxit.... ». On voit par cette cita- 
tion que le début de notre chronique se rattache au 
genre fabuleux. Plus tard, à partir du f° 4, elle devient 
plus sérieuse, et les notes qu'on y trouve sur les évêques 
de Tournai, jusques et y compris Jean Chevrot, pour 


— 48 — 


si brèves qu'elles soient, ne laissent cependant pas 
d'offrir un certain intérêt. Le commencement de notre 
chronique est assez analogue aux récits publiés par le 
chanoine De Smet, dans son Corpus chronicorum 
Flandriæ (t. 11, pp. 483-501), et dans les Monum. Ger- 
mania hist., (Script., t. x1v, pp. 329-340). La suite 
différe par les détails de la chronique publiée aux 
pages 566-575 du méme t. 11 du Corpus chron. Flan- 
driæ, mais est presque identique à celle que le baron 
de Reiffenberg a donnée en appendice à la Chronique 
rimée de Philippe Mouskès, (t. 1, pp. 632-545). 

Il me reste à parler du ms. lat. 18177. IL était 
autrefois dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint- 
Martin de Tournai, et il a conservé la reliure du 
XV: siècle qu'il portait dans cette bibliothèque, avec 
la plaque de corne sous laquelle on lit : « Sermones 
F. Willelmi que sic incipiunt : Dicite filie Sion. 
cccxxxvill ». Ce chiffre se rapporte évidemment à un 
ancien catalogue de la bibliothèque de Saint-Martin. 
Le corps du ms. présente les sermons de Guillaume 
de Lyon, d’une écriture du XIV® siècle. Mais sur les 
feuillets qui précèdent ces sermons, on rencontre une 
liste des abbés de Saint-Martin, écrite au XV° siècle, 
et dont l’auteur s'est nommé. Après avoir cité les abbés 
jusqu’au vingt-quatrième, Jean, alors en fonctions, le 
scribe, en effet, a ajouté : 


Johannes, vigenus quartus, 

qui nunc preest, ita regnet, 

morte functumque coronet 

hunc Christus, ac celos donet 

scriptori Mathie Grenet. 
Anno 1497. 





— 49 — 


Ce M. Grenet était un personnage assez intéres- 
sant. On trouvera sur lui et ses œuvres des rensei- 
gnements dans ma notice sur Un manuscrit de Lyon, 
publiée au t. 1 des Annales de la Société historique de 
Tournal. | | 


§ II. Manuscrits du Fonds des nouvelles acquisitions 
latines. | 


. Tous les ms. latins acquis par la Bibliothèque natio- 
nale depuis 1868 sont rangés, comme je l'ai dit, dans 
le Fonds des nouvelles acquisitions latines. Un assez 
bon nombre des ms. de ce Fonds intéressent l'histoire 
du Tournaisis plus ou moins. C’est d’abord celui qui 
porte le n. 357, trés petit volume de 48 feuillets de 
parchemin, écrit au XIII° siècle, qui a dû séjourner 
assez longtemps à Tournai, mais dont un seul feuillet, 
le dernier, offre quelque intérêt pour l’histoire de cette 
ville. Sur le verso de ce feuillet 48, en effet, on lit ces 
mots : « L’an m.ccccc. soixante sixe, contre les images 
s'est mise la cannaille de Tournays malheureuse 4 
jamais. Phle de Ghoy »; et sur le recto du même 
feuillet, ces deux petites pièces de vers : 


Mil ce ans lx et douse, 

vint une mors laide et hisdouse, 

qui parmi cest pais passa, 

dont mains riches hom trespassa. 
Et des vacches l'autre an apriés, 

fu li mortories tout chi priés. 


Mil ce xxili ciunquante, 
et de semaines ne sai quante, 
le nuit saint Jehan décolasse, 
fist 4 Tournai tel eslavasse 
ANNALES. III, 4 


— 50 — 


de pieres de v pols de tour, 

voire de vi u là entour, | 
qu’aucunes gens priés de c ans 

ne virent onques en lor tans 

cheir si grans pieres ne teus. 

Et por cho point ne s’end’est teus 
Jakes, ains l’a mis en mémorie 
pour cho c’on n'oublit le temporie. 


Sur l’une des feuilles de garde de notre ms., qui 
porte une reliure moderne, on lit cette inscription, 
écrite au crayon : « 125. Casterman. 22 septem- 
bre 1819 ». M. Léopold Delisle, dans son livre inti- 
tulé Manuscrits latins et français ajoutés aux Fonds 
des nouvelles acquisitions pendant les années 1875- 
1891, a copieusement décrit (p. 421), le ms. nouv. acq. 
lat. 357. 

Le ms. nouv. acq. lat. 1210 est un recueil de chartes 
dont quelques-unes (n* 6, 8, 11, 14, 15, 16 et 18) 
regardent Tournai. Ce sont des actes d'intérêt privé, 
passés par devant les échevins ou les voirs-jurés de notre 
ville. Ils sont au nombre de sept, tous en français, des 
années 1275-1323. Parmi eux J'ai remarqué l'acte qui 
porte le numéro 14. Il est daté du lundi avant la saint 
Nicaise 1313. Les voirs-jurés de Tournai y constatent 
la vente à Pieron de le Crois, le fruitier, par Jehan 
Barais, de Watrelos, et ses deux enfants, des fruits de 
dix de leurs arbres 4 Watrelos. 

Les ms. nouv. acq. lat. 1219 et 1220 contiennent 
une copie figurée, exécutée en 1873, du beau cartulaire 
de l’abbaye de Saint-Amand-en-Pévele, conservé à 
Lille dans les Archives du Nord. On connaît l'impor- 
tance de ce cartulaire pour l'histoire du Tournaisis et 
de ses annexes. Nous devons donc nous féliciter qu’il 


— 5] — 


y en ait maintenant deux exemplaires, un 4 Lille et 
l'autre à Paris. 

Le ms. nouv. acq. lat. 2183 est, comme le 1210, un 
recueil de chartes. Il provient du calligraphe Taupier. 
On y trouve quelques actes d'intérêt privé passés par- 
devant les échevins de Tournai, de 1277 à 1324. Ce 
ms. a été décrit par M. L. Delisle dans ses Mélanges 
de paléographie et de bibliographie (pp. 388-391). 
L'éminent administrateur général de la Bibliothèque 
nationale ayant donné dans ce livre une analyse som- 
maire de toutesles chartes querenferme le2183, je crois 
inutile d’imprimer ici la notice de celles de ces chartes 
françaises, au nombre de sept (n® 11, 14, 18, 21, 24, 
25 et 29), qui proviennent des échevinages de Tournai. 

Je ne m'étendrai pas sur le ms. nouv. acq. lat. 2195, 
qui est le célèbre psautier quadriparti du XII° siècle, 
provenant de l’abbaye de Saint-Martin de Tournai, et 
acheté en 1879 par la Bibliothèque nationale à la 
vente Firmin-Didot. Ce ms. n’a, pour le Tournaisis, 
d'autre intérêt que son origine. M. L. Delisle, dans ses 
Mélanges de paléographie et de bibliographie (pp. 150- 
154), a donné une description complète de ce beau 
volume, à propos duquel on peut également consulter 
Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, 
t. 1, p. 217. | 

Nous revenons aux recueils de chartes avec le ms. 
nouv. acq. lat. 2230. Ce recueil, qui contient des 
chartes latines et françaises, avait été formé par 
Léopold Pannier. Celles de ces chartes, au nombre de 
. dix (n° 9 à 12, 19, 26, 29 à 32.), qui intéressent 
Tournai, sont toutes en français. Ce sont des actes 
d'intérêt privé provenant des échevinages de Tournai. 
Dans ses Manuscrits latins et français ajoutés aux 
Fonds des nouvelles acquisitions de 1875 à 1891, 


M. L. Delisle en a donné une analyse à laquelle il 
suffit de renvoyer le lecteur. 

C'est encore un recueil de chartes que le ms. nouv. 
acq. lat. 2306. Il en renferme deux qui intéressent 
Tournai. La première (pièce 20 du recueil) est Je tes- 
tament de Wicart de Maubrai, reçu par les échevins 
de Tournai en mars 1289. La seconde, qui porte dans 
le recueil le numéro 24, est une lettre adressée aux 
échevins de Tournai par l'abbé d’Anchin, pour attester 
que Eve li Adriens est la plus proche héritière de 
Mariien, « ki fu femme Rohiert le Voirier ». La lettre 
est du mardi des Pasqueres 1326. 

Le ms. nouv. acq. lat. 2309, autre recueil de chartes, 
a été décrit par M. L. Delisle, aux pages 647 et suiv. 
deson livredéjà cité: Manuscrits latins et français, etc. 
On trouve là une analyse détaillée de toutes les chartes 
qui composent ce beau recueil, d'où j'ai tiré la charte 
du châtelain Evrard Radou, publiée au t. 11 de mon 
Histoire des châtelains de Tournai, sous le numéro 14. 
Une autre charte du 2309 a été publiée intégralement 
par M. Delisle (Op. cit., p. 648). Elle concerne Tour- 
nai, de même que trente-trois autres du même recueil, 
se rapportant aux années 1235 à 1310. Il paraît inutile 
de réimprimer ici les analyses de ces chartes qu'a 
données M. Delisle. Mais je dois signaler parmi elles 
plusieurs testaments curieux faits par des Tournai- 
siens (pièces 113, 114, 124, 129) et un acte, extrême- 
ment intéressant au point de vue de l'exploitation des 
forêts au moyen âge, par lequel l'abbé de Marchiennes 
vend huit coupes dans les bois de Marchiennes au 
bourgeois de Tournai Evrard Aletake. Cette charte, 
qui est datée de février 1248, porte dans le ms. nouv. 
acq. lat. 2309 le numéro 109. 


— 53 — : 
§ II. Manuscrits du Fonds français. 


Il y a beaucoup de manuscrits du Fonds francais 
dans lesquels on rencontre des documents concernant 
le Tournaisis. Cela tient à ce qu'un grand nombre des 
ms. de ce Fonds sont des recueils de pièces d'archives, 
et que, dans les premières années du XVI° siècle 
surtout, il se trouve que ces pièces font très souvent 
mention de négociations du roi de France, soit avec le 
roi d'Angleterre, soit avec l'Empereur, relatives à 
notre province. Je nexaminerai pas les ms. du Fonds 
français suivant leur ordre numérique. Au contraire, 
je grouperai ceux de ces ms. qui ont pour le Tournai- 
‘ sis un intérêt analogue. Ainsi le Fonds français con- 
tient plusieurs ms. du Traité des six toisons par 
Guillaume Fillastre, évêque de Tournai. Ces ms. n'ont 
pour nous d'intérêt qu’à raison de la qualité de leur 
auteur. Ce sont les ms. français 138, 139, 140, 141, 
8998 et 16997. On trouve sur quelques-uns de ces 
volumes, qui sont des exemplaires de grand luxe d’un 
ouvrage très curieux, des renseignements abondants 
dans Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, 
par Paulin Paris (t. 1, pp. 269-277). 

C'est encore un ms. qui n'a pour nous d'intérêt que 
par sa provenance, que le ms. fr. 1588. Il fut donné à 
la Bibliothèque du roi, le 26 janvier 1715, par un cha- 
noine de Tournai nommé Watcans. Ce chanoine, qui 
n'était pas un personnage insignifiant, fut l'ami de 
Baluze, de l'abbé Bignon, et d’autres savants éminents. 
On trouve quelques renseignements sur lui au t. 11 des 
Bulletins de la Société historique de Tournai (p. 207). 
Au sujet du ms. fr. 1588, qui est un recueil de poésies, 
la plupart émanant de Philippe de Remi, seigneur de 

















7 — 


Beaumanoir, et qui, avant d’appartenir au chanoine 
Watcans, avait fait partie de la célébre bibliothéque 
de Charles de Croy, on consultera avec fruit Le cabinet 
des manuscrits de M. Delisle (t. 1, p. 335 et t. 11, 
pp. 206 et 359). 

Il est difficile d'affirmer que le ms. fr. 5608 a pour 
l'histoire du Tournaisis un intérêt supérieur. Il doit 
cependant être mentionné parmi les sources de cette 
histoire. C'est un cartulaire du comté de Hainaut, qui 
contient, en effet, la copie de quelques pièces relatives 
à l'histoire de notre province. Telles sont, au f° 93, 
une traduction francaise de la charte de commune de 
Tournai de 1187; au f° 96, une copie de la charte 
d'août 1289 par laquelle Hugues de Châtillon, comte 
de Saint-Pol, sa femme et ses fréres, vendirent les 
Chauxfours à la ville de Tournai; et au f° 103°, une 
copie de la charte de Louis X le Hutin, en date de 
Paris, 24 octobre 1315, et relative à la délimitation 
des frontières de France vers Tournai et Fémy. Ces 
trois copies sont du XIV° siècle, comme toutes celles 
que contient le ms. fr. 5608. Ce ms. comporte 
105 feuillets de parchemin, du format petit in-folio. I] 
est relié aux armes de Colbert. Je présume qu'il fut 
envoyé de Lille au grand ministre par Denis Godefroy, 
le savant garde des archives de la Chambre des 
comptes de Lille. Les éditeurs des cartulaires du Hai- 
naut, publiés dans les Monuments pour servir à l'his- 
toire des provinces de Namur,etc., MM. de Reiffenberg 
et Devillers, ne l'ont pas connu; et c'est grand dom- 
mage, car ils auraient pu, sinon y puiser beaucoup de 
documents qu'ils ne connaissaient pas par ailleurs, du 
moins s'en servir pour améliorer sensiblement leur 
publication. 

Le ms. fr. 9492 vient de Du Cange. Il contient, de 


— 55 — 


la main du fameux érudit, des notes sur la géographie 
de la France, parmi lesquelles il en est (p. 67) quel- 
ques-unes relatives à Tournai. Ce sont de simples 
renvois 4 des ouvrages imprimés, sans importance. 

M. Gachard, dans La Bibliothéque nationale à Paris, 
t. 1, pp. 415, a longuement décrit le ms. fr. 20363. 
C'est une chronique de Flandre, composée au 
XV° siècle, fort intéressante par elle-même, mais où 
on ne trouve, pour l'histoire du Tournaisis, rien de 
plus que dans la plupart des chroniques générales. 

11 en est de même pour le ms. fr. 23014. également 
décrit par Gachard (Ibidem, t. 1, pp. 30-55), et qui est 
un volume des chroniques de Hainaut de Jean 
Le Fèvre. Ce fragment des « Grandes hystoires de 
Haynau >, écrit au XVI° siècle, se rapporte aux évé- 
nements de la fin du XV° et du commencement du 
XVI" siècles. On y trouve, aux f* 153-156, 162, 278 
et 284, quelques renseignements pour l'histoire de 
notre province. | 

Après avoir signalé ces chroniques générales, venons 
aux chroniques tournaisiennes. Il y en a plusieurs 
dans le Fonds français de la Bibliothèque nationale. 
Celle qui encombre les ms. fr. 9343 et 9344, quoique 
sans valeur historique, est peut-être la plus curieuse. 
Mais, à vrai dire, c’est moins une chronique qu’un 
roman, le roman de Turnus, fondateur de Tournai. 
Cependant, comme l’auteur inconnu de ce roman, s’il 
n'était pas Tournaisien, connaissait du moins à fond 
l'histoire de notre ville, le roman de Turnus n’est pas 
aussi absolument dénué d'importance qu'on serait 
d'abord tenté de le croire. C'est pour cela que je le 
range parmi les chroniques tournaisiennes Les ms. fr. 
9343 et 9344 sont deux beaux volumes écrits sur 
papier au XV° siècle. Ils contiennent des miniatures 


— 56 — 


d'un style étrange. L’exemplaire est aux armes de 
Bourgogne. Il est regrettable que le premier feuillet 
du fr. 9343 ait été arraché en partie, car l'auteur, très 
vraisemblablement, s'y nommait en toutes lettres. 

Le ms. fr. 24052 contient toute une série de chro- 
niques tournaisiennes, les unes en prose, les autres en 
vers, la plupart présentant pour l'histoire du Tour- 
naisis un vif intérêt. Ce ms. a été décrit par Gachard 
(La Bibliothèque nationale à Paris, t. 1, pp. XXXIV et 
&5-87), et par M. de Gaulle, dont l’article, publié 
d'abord dans le Bulletin.de la Société de l'histoire de 
France, a été réédité au t. 11 (pp. 129 et suiv.) des 
Bulletins de la Société historique de Tournai. Le ms. 
fr. 24052, intitulé Universalis, et relié aux armes de 
Richelieu, paraît presque tout entier de la même main, 
celle de Jehan Blampain, qui écrivait en 1507-1508. 
Ses vingt-neuf premiers feuillets ne concernent pas 
Tournai. A partir du f° 29°, au contraire, jusqu'au 
feuillet 439, dernier du volume, le 24052 est exclusi- 
vement tournaisien. Comme ce ms.:a été plusieurs fois 
décrit, je n'entrerai pas à son sujet dans de grands 
détails. Il suflira de dire qu'avant de se terminer 
(f° 144-439) par le Kalendrier de la guerre de Tournay, 
publié par Hennebert dans les Mémoires de la Société 
historique de Tournai (t. 11 et 111), il ne présente pas 
moins de quatre chroniques tournaisiennes différentes. 
La première occupe les feuillets 29°-82°; elle est en 
prose et nous offre, à côté de chapitres au moins 
étranges, comme celui qui porte cette rubrique : « Cy 
s'ensieult combien saint Lehire avoit de rente cescun 
an », un certain nombre de détails, qui ne sont pas 
dépourvus d'intérêt, sur les origines de l’histoire tour- 
naisienne. Cette chronique s'arrête à la fondation de 
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai par saint Eloi, 


— 57 — 


Celle qui la suit, et qui est en vers, nous relate les 
événements jusquen 1340. Elle occupe les feuillets 
83>-92> du fr. 24052. Sur les feuillets suivants (93-105 
et 128), autre chronique en vers, précédée de cette 
rubrique : « Chy aprés s’ensieult de la fortification de 
Tournay, depuis le porte Saint Martin jusques à 
l'Escault, et depuis l’Escault jusques aulx Cauffours, 
et le Bruille, et ailleurs, fait par les bourgois et com- 
munaulté deladite ville durant la guerre des Flamens >». 
Il semble que Cousin, au t. 1, 1v° partie, pp. 92 et 
suiv., de son Histoire de Tournay, n'ait fait qu'abréger 
en prose notre chronique qui, au point de vue topo- 
graphique, fournit sur Tournai de bons renseigne- 
ments. Une. quatrième chronique commence sur le 
feuillet 128, se continue sur les feuillets 129-143 
d'abord, puis sur les feuillets 106-125. On y trouve 
une foule de faits curieux relatifs à l’histoire tournai- 
sienne. I] n'y a rien à dire des dizains, ballades et 
autres pièces de vers qu'on rencontre sur les feuillets 
125° à 127 du ms. fr. 24052 sinon qu'on y lit à 
diverses reprises le nom.de Du Haveron, qui était 
celui d'une importante famille tournaisienne, dont l'un 
des membres a probablement possédé notre volume. 
On trouve dans le ms. fr. 24430 deux chroniques 
de Tournai en prose, et une histoire de saint Eleu- 
thère en vers alexandrins. La première chronique 
occupe les feuillets 113-116; elle est du genre fabu- 
leux. La seconde s'étend sur les feuillets 151-169, et 
se rattache au même genre. Ces deux chroniques 
noffrent donc, au point de vue historique, qu'un 
intérêt négatif. L'histoire desaint Eleuthére, ou, comme 
dit l’auteur, de saint Lehire, n’a pas plus de valeur 
bistorique. Lesdiverses descriptions qui ontété données 
du ms. fr. 24430 me dispensent d'en parler longue- 


— 58 — 


ment. On peut voir à son sujet, dans les Bulletins de 
la Commission royale d'histoire de Belgique (1™ série, 
t. 111), une note de Francisque Michel; Zbidem, t. vi, 
. un article de Gachard, et La Bibliothèque nationale à 
Paris, du même Gachard (t. 1, pp. xxxrv et 84-85). Le 
fr. 24480 était autrefois, comme le 24052, à la Sor- 
bonne, et il est comme lui relié aux armes de Richelieu. 
L'écriture de ce ms. est de la fin du XIIT° siècle. 

. Un certain nombre de ms. du Fonds français ne pré- 
sentent d'intérêt que pour l'histoire des familles ; ce 
sont des documents généalogiques. Parmi ceux de ce 
genre qu'il importe de signaler aux personnes qui 
s’occupent de l’histoire tournaisienne, je citerai d’abord 
le ms. fr. 10469. C'est un ms. du XVI° siècle, que 
M. Gachard a décrit dans La Bibliothèque nationale à 
Paris, t. 1, p. 455. On y trouve en abondance les 
blasons coloriés et les notes généalogiques sur des 
familles se rattachant au Tournaisis. En outre, on y 
peut lire, à la page 239, un récit de la joûte qui eut 
lieu à Tournai en 1331. 

Le ms. fr. 25949 est un recueil d’armoiries de 
royaumes, provinces, villes, etc., formé au XVII° sié- 
cle. On y trouve, sous le numéro 1103, la description 
des armoiries de la ville et de l'évêché de Tournai, 
ainsi que de la province du Tournaisis. Cette descrip- 
tion, qui n'est pas accompagnée de dessins, paraît 
empruntée tout simplement à l'Histoire de Tournay, 
du chanoine Cousin. Elle n'a pas d'importance. 

On connaît la déplorable histoire des fréres de Launay, 
célèbres fabricants de généalogies fausses, dont l'un fut 
condamné à mort par le parlement de Tournai, et exé- 
cuté dans notre ville en 1687. Les frères de Launay 
possédaient un grand nombre de manuscrits. Ils furent 
saisis, et cinquante-cinq d'entre eux furent déposés à 


Lille où ils restèrent, dans les archives de la Chambre 
des comptes, jusqu'en 1752. A ce moment le ministre 
d’Argenson donna l'ordre de les envoyer à la Biblio- 
théque du roi à Paris. Si l'ordre fut pleinement exé- 
cuté, nous l'ignorons. Mais ce qui est certain, c'est 
qu'actuellement il ne se trouve, à la Bibliothèque 
nationale, que quarante-neuf des volumes confisqués à 
Tournai chez les frères de Launay. Ces ms. portaient 
autrefois, dans la série des Volumes reliés du Cabinet 
des titres, à la Bibl. nat., les numéros 36 à 85. Il sont 
maintenant dans le Fonds français, où ils occupent les 
numéros 31812 à 31861. Il semble inutile d'insister 
sur le genre d'intérêt que les ms. de Launay peuvent 
présenter pour l'histoire. Ces recueils de généalogies 
fausses ne doivent être consultés, naturellement, 
qu'avec une extrême prudence. Cependant tout n'y est 
pas faux, et il s’y trouve des copies de pièces, des des- 
sins de pierres tombales, ét même des généalogies qui 
peuvent être sérieusement utiles aux historiens. Les 
érudits qui s'occupent de l'histoire des familles tour- 
paisiennes devront donc consulter, parmi les ms. 
de Launay, ceux qui portent actuellement dans le 
Fonds français les numéros 31814, 31820, 31823 où 
se trouve une généalogie de la famille du Chastel, 
81828 où l’on remarque le dessin du tombeau des 
de la Fosse, à Saint-Jacques de Tournai, 31829 et 
31830 qui contiennent des généalogies quelque peu 
fabuleuses de la famille de Mortagne, 31833 qui s'ouvre 
par une généalogie des Mortagne-Landas, et contient 
celle des familles de Nédonchel et de la Howarderie, 
31838 où je remarque une note sur la fameuse joûte des 
trente et un rois à Tournai, en 1331, les « Noms des 
traistres qui obtinrent abolition du roy Charles [VII] 
de France, pour avoir voulu mettre la ville de Tournay 


— 60 — 


és mains des Anglois », les noms des damoiseaux de 
Tournai en 1439, et beaucoup de généalogies de 
familles du Tournaisis, enfin le ms. fr. 31860, qui con- 
tient deux généalogies différentes de la famille 
de Mortagne, dont l'une (pp. 347 et suiv.), extréme- 
ment développée. 

Avant d'en arriver à la description des volumes 
vraiment importants pour l’histoire du Tournaisis, qui 
se trouvent dans le Fonds français de la Bibl. nat., 
je dirai quelques mots d'un coutumier de Tournai et 
Tournaisis, qu'on rencontre dans ce même Fonds sous 
le numéro 4517. C'est un volume de 70 feuillets de 
papier, écrit dans les premières années du X VII° siècle, 
sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle, 
comme le prouve un passage du f° lxx du manuscrit. 
Le titre de notre volume est : « Coustumes générales 
des bailliages de Tournay et Tournésis ». Il a appar- 
tenu à Colbert et il est très bien conservé. 

J'en viens maintenant à parler de ceux des recueils 
de pièces d'archives qui peuvent intéresser l'histoire 
du Tournaisis dans le Fonds français de la Biblio- 
thèque nationale. Ces recueils proviennent de sources 
variées et sont nombreux. Ilssontsurtout précieux pour 
l'histoire du XVI° siècle. On trouve à leur sujet des 
indications dans Le cabinet des manuscrits, de 
M. L. Delisle, et quelques notes dans La. Bibliotheque 
nationale, par Gachard. 

Le premier dans l'ordre numérique où j'ai constaté 
la présence de documents tournaisiens, est le ms. fr. 
2931. On y trouve, au f° 14, une lettre originale sur 
papier des consaux de Tournai au roi François I*, 
datée du 23 juillet 1521, et qui mériterait bien les 
honneurs de la publication, et aux f°* 77 et 78 la copie 
d'un rapport adressé de Tournai, le 18 août 1521, par 


— 6] — 


Montbrun, l'un des capitaines français qui comman- 
daient alors dans notre ville, à un personnage qu'on 
appelait Monseigneur, et qui était probablement le 
duc de Vendôme. Il est question dans ce rapport des 
agissements du baron de Ligne, qui se conduisait, 
paraît-il, aux environs de Tournai comme si l’on était 
dans l’état de guerre. 

Dans le ms. fr. 2933, au f° 116, se trouve une lettre 
originale de Champerroux, capitaine des piétons fran- 
cais stationnés à Tournai, au roi François I‘, datée 
de Tournai le 18 août 1521, comme le rapport de 
Montbrun dont il vient d'être parlé, et où sont racon- 
tées les mêmes choses que dans ce rapport. Dans ce 
même ms. fr. 2933, au f° 136, commence une copie 
collationnée par Robertet, de la reconnaissance au 
roi de France du droit de régale dans l'évêché de 
Tournai, faites le 25 octobre 1505 à Montilz-sous-Blois, 
par Philibert Naturel, Wielant et Caulier, ambassa- 
deurs du roi de Castille, au nom de ce monarque. 

Dans le ms. fr. 2937, aux f** 95-99, j'ai remarqué 
une copie du XVIT° siècle des « Instructions aux 
évesque de Paris et sieur de Guiche, conseillers et 
ambassadeurs du très chrétien roy de France, François, 
premier de ce nom, envoiez devers le roy d'Angleterre, 
son bon frère, cousin, allié et confédéré. » Ces Ins- 
tructions étaient données en vue de la paix à conclure 
entre Francois 1° et Henri VIII, paix qui amena la 
rétrocession du Tournaisis par le monarque anglais au 
roi de France. Elles ne disent, en somme, rien de plus 
que le traité de paix lui-méme. 

Les ms. fr. 2962 et 2963 contiennent plusieurs 
documents précieux pour l’histoire de notre province. 
C'est d’abord, dans le 2962, au f° 37, une lettre originale 
du cardinal Wolsey à François I‘, datée du « manoir 


— 62 — 


de Grenewiche, le derrain jour d'octobre [1518]. » Le 
prélat remercie le roi « d’estre content qu'il ait l’admi- 
nistracion et gouvernement de l'évesché de Tournay, » 
et lui demande, afin que nul n'en ignore, de déclarer 
bien haut sa volonté à ce sujet. Puis, au f° 74, une 
lettre originale de Charles-Quint à François I*, datée 
de Gand, « le IX° de jung. » Le roi de France avait 
écrit à Charles-Quint pour lui demander de mettre un 
terme aux entreprises de ses sujets contre les habitants 
de Tournai. Charles-Quint répond qu'il fera, le cas 
échéant, « faire réparacion et administrer si bonne 
justice à ceulx de Tournay, qu’ilz auroient cause d’eulx 
en contenter. » Toujours dans le ms. fr. 2962, aux 
f* 128 et suiv., je rencontre un très curieux rapport 
d'un ambassadeur de France auprès du roi catholique. 
Ce document qui n’est ni signé ni daté, montre mieux 
que n'importe quel autre l'importance qu'avait Tournai 
aux yeux des rois de France, d'Espagne et d’Angle- 
terre. Bien que le catalogue de la Bibl. nat. attribue 
ce rapport à l’année 1513, je préfère supposer qu'il fut 
adressé à François I* en 1518. On trouverait encore 
à glaner dans le ms. fr. 2962, car il n'est guère de 
document de 1515 à 1526 qui ne contienne quelque 
allusion à notre province. La même observation 
s'applique au ms. fr. 2963, encore que ce recueil m’ait 
paru moins important pour nous. J'y ai remarqué seu- 
lement, au f° 147, une allusion aux villes de Tournai 
et de Térouanne, dans une lettre de De Pins, datée de 
Rome le 9 novembre 151., et adressée au trésorier de 
France d’Aluye; et, ce qui vaut mieux, au f° 24, la 
copie d'une lettre de François I*, datée d'Amiens le 
19 novembre [1521], et adressée sans aucun doute aux 
habitants de Tournai. Le monarque leur accuse récep- 
tion d'une de leurs lettres, leur promet de tenter 


— 63 — 


l'impossible pour leur venir en aide, mais les autorise 
à rendre leur ville, si dans le délai de quinze jours ils 
n'ont pas été secourus par les troupes françaises. 

On peut voir au sujet des ms. fr. 2966 et 2967 ce 
que dit Gachard dans La Bibliothèque nationale à 
Paris (t. 11; pp. 1-6), et consulter également le tome u 
des Notices et extraits de manuscrits. Ces deux recueils 
renferment des lettres et mémoires relatifs 4 la confé- 
rence de Calais et à l’histoire en général pendant 
l'année 1521. Il est souvent question du Tournaisis 
dans ces documents, et notamment dans les rapports 
adressés au roi de France par ses ambassadeurs. La 
preuve sen trouve aux f”* 1, 27, 35, 38, 89 du ms. fr. 
2966, et 14, 16, 20, 38, etc. du 2967. Mais il va de 
soi que dans des négociations d’une nature aussi géné- 
rale que celles qui se poursuivaient 4 Calais, le Tour- 
naisis, sil en est alors souvent question, ne joue 
qu'un rôle un peu effacé. Les deux recueils que je 
signale n'en attestent pas moins la grande importance 
que la cour de France attachait à la conservation de 
notre province, et ils devront être dépouillés en entier 
par l'érudit que tentera l'histoire si curieuse de la 
séparation violente du Tournaisis et de la France, 
en 1521. Parmi les documents que renferme le ms. fr. 
2966, j'ai remarqué, au f° 165, un « Advis de mons. 
le marschal de Chabannes pour le fait de l’avictaillement 
de la ville et chasteau de Tournai. » Cet avis, signé 
Chabannes, et daté de Calais, 19 août 1521, est par- 
ticulièrement précieux pour nous. 

Il y a plusieurs documents qui intéressent le Tour- 
naisis dans le ms. fr. 3030. Tous, sauf une note très 
curieuse qui se trouve au f° 35 et dont je vais tout à 
l'heure reparler, m'ont paru se rapporter aux événements 
de l’année 1521. Plusieurs ont une grande importance. 


— 64 — 


En voici l'énumération : Au f° 1, lettre originale de 


Charles de Bourbon, duc de Vendôme, au roi Fran- 


çois I°", datée de Ham, 12 août, où il est question de 
Mortagne; au f° 3, autre lettre du même au même, 
datée de La Fère, 13 août, concernant Mortagne et 
Tournai; au f° 4, autre lettre du même: au même, 
datée de S'-Quentin, 14 août, annonçant la prise de 
S'-Amand en Pèvele par le seigneur de Ligne, et 
exhortant le roi à secourir Tournai menacé: au f° 33, 
rapport au roi sur le siège de S'-Amand par le seigneur 
de Ligne, en août 1521 ; au f 35, note sur l'état des 
frontières du nord de la France, sans date ni signa- 
ture, où il est parlé de Tournai en ces termes : « Quant 
à Tournay, les grans segneurs veullent qu'elle demeure 
en son estat. Les Gantois et les Flamens veullent que 
la muraille soit rasée, affin que si quelque a.... vient, 
que le roy n'y peuwe mectre gens pour tenir les Fla- 
mens subgetz » ; il est donc évident que cette note se 
rapporte à une époque où Tournai avait cessé d'être 
ville française, et très probablement à l'an 1522; au 
f° 56, quelques mots sur Tournai dans une lettre au 
trésorier de la Guierche, écrite de Boulogne, le 29 sep- 
tembre par La Fayette; au f° 61, copie d'un sauf- 
conduit délivré en l'abbaye de S'-Amand, le 9 août 1521, 
par Antoine, comte de Faucquemberghe et baron de 
Ligne, aux soldats français qu'il avait expulsés de 
S'-Amand ; au f° 74, rapport sur les événements adve- 
nus aux environs de Mortagne et de S'-Amand en 
août 1521; au f 91, pièce non signée, adressée à 
« Monseigneur », le 4 août, relative aux événements 
qui ont précédés le siège de Tournai en 1521, et inti- 
tulée « Advertissement de Tournay »; au f° 99, lettre 
sans signature adressée au même « Monseigneur », 
parlant d’Helchin et de l'état du Tournaisis, datée du 


— 65 — 


château de Tournai, le 8 août ; enfin, au f° 100, minute 
sans date d'un rapport extrêmement intéressant sur la 
situation du Tournaisis, adressé comme les lettres 
précédentes, qui semblent également étre des minutes, 
à ce personnage qu'on appelle toujours « Monseigneur » , 
et que je crois être le duc de Vendôme. 

Le ms. fr. 3045 est un autre recueil de documents 
se rapportont au règne de François [°. Il contient, 
comme le 3030, quelques pièces importantes pour 
l'histoire de notre province. C'est d’abord, au f° 59, 
une lettre originale de La Fayette au roi François I", 
datée de Boulogne, 20 septembre [1521], où il est 
question des opérations militaires qui s’exécutaient 
aux alentours de Tournai et de Mortagne. « Sire », 
écrit La Fayette, « quant à Tournay je suys adverty 
de vérité que mons. de Fiennes est à ung villaige 
nommé Blandin, entre ledit Tournay et Courtray. Et 
a ilij ou v mil hommes, et n’aproche point de plus 
près. I] avoyt envoyé le frère de s° de Licques, avec- 
ques v° hommes de pied et une pièce dartillerye ou 
deux, pour rompre ung moulin auprés dudict Tournay. 
La pluspart des gens demourérent dedans le canal 
mortz, et la pièce d’artillerye menée audict Tournay. 
Le s’ de Liques est devant Mortaigne... » Au f° 71 du 
ms. fr. 3045 se trouve un document excellent. C'est 
une lettre originale des Tournaisiens à François I*, 
datée du 22 septembre [1521]. Nos ancétres y supplient 
le roi de leur venir en aide, en leur envoyant, « le 
plus brief que faire se porra, le secours de quelque 
bon nombre de gens. Aultrement noz ennemis » ajou- 
tent les gens de Tournai, « qui se augmentent et nous 
environnent et pressent de plus en plus, & nostre grant 
détriment et dangier, sont en voye de nous faire plus 
grant ennuy ». Enfin dans notre ms. fr. 3045, au 

ANNALES. III. 5 


— 66 — 


f° 55, dans un rapport adressé par Robert Gedoyn au 
trésorier de France d’Aluye, et daté de Calais, 7 sep- 
tembre [1521], se lit un passage intéressant relatif a 
Tournal. 

Je trouve dans le ms. fr. 3087, au f° 143, la minute 
d'une lettre adressée par le roi de France au gouver- 
neur de Tournai De Loges. Cette lettre. est datée 
d’Amiens, 19 novembre [1521], comme celle adressée 
par le roi aux habitants de Tournai, et que nous avons 
signalée en parlant du ms. fr. 2962. C’est un docu- 
ment qui honore grandement les Tournaisiens, à la 
loyauté et au dévouement de qui François I* rend 
hommage dans les termes les plus flatteurs. Le monar- 
que y déclare qu'il ne veut pas la ruine de sa bonne 
ville de Tournai. En conséquence, si dans le délai de 
quinze jours le gouverneur n’a pas recu de nouvelles 
du roi, il devra engager les habitants 4 traiter avec les 
ennemis du royaume. Quant au gouverneur De Loges, 
il se retirera dans le château, où il attendra les ordres 
du roi. 

Le ms. fr. 6836, qui formait autrefois le tome 1 
de la Collection Galland, contient, en copie du 
XVII° siècle, quelques documents concernant l’histoire 
du Tournaisis. Indépendamment de divers arréts du 
parlement de Paris qui ne sont pas inconnus, ce sont : 
un rapport du maitre des requétes Henry de Marle, 
sur des infractions commises à Tournai en 1451 contre 
les ordonnances du roi (f° 44); une « Lettre par la- 
quelle l’empereur Maximilien I* et sa femme lèvent 
les deffences qu’ilz avoient faites à leurs subjectz d’avoir 
aucun commerce avec ceux de Tournay, et permettent 
aux dits de Tournay de jouir des biens qu'ilz avoient 
dans le pays de leur obéissance. A Bruxelles, le 
22 octobre 1478 » (f° 54°); et le « Don de la ville, 


— 67 — 


place, chastel, terre et seigneurie de Mortagne prés 
Tournay en Tournésis, faict par le roy François I* en 
faveur de Francois de Bourbon, comte de Saint-Pol, 
en considération des services rendus à la conqueste et 
garde du duché de Milan, pour en jouir et user, luy 
et ses hoirs, sans réserver que les foy et hommages, 
ressort et souveraineté, à la charge de la bien garder 
et de payer les charges ordinaires. Faict à Paris, en 
febvrier 1518 ». (f° 58). 

Ce sont également des copies du XVII° siècle qu'on 
trouve dans le ms. fr. 16873, qui est un recueil de 
piéces, manuscrites et imprimées, sur les parlements. 
Vers la fin de notre volume on rencontre quelques 
. documents relatifs au Conseil souverain qui devait 
devenir le Parlement de Tournai. Ce sont des pièces 
officielles relatives à l'établissement de ce Conseil, aux 
gages de ses magistrats, aux notaires et huissiers qui 
en dépendaient, aux conflits des membres du Conseil 
avec les chanoines de Tournai au sujet des places à 
occuper respectivement par eux dans le chœur de la 
cathédrale de Tournai, etc. Tout cela, sans être bien 
neuf, vaut cependant d'être noté. 

Dans le ms. fr. 20431, qui a appartenu au fameux 
Gaignières, on trouve sur le f° 26 une lettre originale 
des prévôts, jurés et consaulx de Tournai, datée du 
20 avril [14687], et adressée au roi de France, pour 
accréditer auprès de lui le greffier de Tournai Jehan 
Maurre, chargé de lui « remonstrer et exposer aucunes 
choses touchans les previlèges » de la ville de Tournai. 

Le ms. fr. 20889 vient encore de la collection 
Gaigniéres. Il renferme trois lettres relatives à l'évé- 
que de Tournai, Jean de Thoisy. Ce sont des pièces 
originales, qui semblent provenir de la Chambre des 
comptes de Paris. Toutes trois sont collées sur le f° 11 














— 68 — 


du ms. Ce sont : 1° une lettre du roi Charles VI, datée 
de Paris, 2 décembre 1410, en vidimus du prévôt de 
Paris, délivré le 12 février 1411, allouant à l'évêque 
de Tournai, conseiller du roi, une pension annuelle 
de 1000 livres tournois; 2° un reçu original signé, 
délivré le 30 mars 1411 par l’évêque J. de Thoisy à 
Alexandre le Boursier, receveur général des aides 
ordonnées pour la guerre, de la somme de 333 fr. 
6 sous, 8 den. tourn., montant de quatre mois, échus 
le 28 février, de la pension de 1000 liv. t. visée dans 
la pièce précédente; 3° un semblable reçu délivré par 
le même au même, le 22 juin 1411, de la somme de 
200 fr., pour trois mois de ladite pension, échus le 
31 mai 1411. Ce reçu est signé, comme le précédent, 
« J., évesque de Tournay >» ; il portait un cachet dont 
il ne subsiste plus que des traces. 

Je rapproche du ms. fr. 20889 le fr. 25970, qui 
contient trois quittances de Charles [de Hautbois], 
évêque de Tournai, datées toutes trois de 1511. La 
première porte dans le ms. le n° 1376. L’évéque, qui 
prend ici les titres de conseiller du roi et de.« prési- 
dent des généraulx de la justice des aides à Paris », 
y déclare, le 12 février 1511, avoir reçu 375 liv. tourn. 
pour ses gages de président, du 1° octobre au 31 dé- 
cembre 1510. Les deux autres quittances, sur par- 
chemin comme la première, et comme elle signées 
« Charles, 6v. de Tournay », portent les n° 1377 et 
1378. Elles sont datées des 30 mai et 21 novem- 
bre 1511, et délivrées, comme celle du 12 février, « à 
maistre Guillaume Durant, notaire et secrétaire du 
roy, receveur et paieur des gaiges des généraulx de la 
justice et autres officiers de la court des aides. » L'une 
et l'autre sont de 375 liv. tourn., et se rapportent aux 
gages de l'évêque, en tant que président, du 1° janvier 


— 69 — 


au 31 mars, et du l° juillet au 30 septembre 1511. 
Pour finir ce que j'ai à dire des manuscrits du Fonds 
français de la Bibl. nat., il me reste à déclarer qu'on 
trouve dans le ms. fr. 21815, au f° 335, le relevé d'un 
arrêt du Conseil du roi, en date du 21 juillet 1704, 
fixant à deux le nombre des imprimeurs de Tournai. 


§ IV. Manuscrits du Fonds 
‘des nouvelles acquisitions françaises. 


La plupart des manuscrits de ce Fonds qui peuvent 
intéresser le Tournaisis, contiennent des chartes d’inté- 
rêt privé provenant de divers échevinages, de la Cité, 
de Saint-Brice, du Bruille ou des Chauxfours qui exis- 
taient au moyen âge dans la ville de Tournai. La Bibl. 
nat., depuis plusieurs années, achète avec persistance 
les documents de ce genre; elle a ainsi recueilli, pour 
notre grand profit, plusieurs centaines de chirographes 
tournaisiens. J'en parlerai tout à l'heure, car je veux 
d'abord signaler les quelques ms. du Fonds des nouv. 
acq. françaises qui concernent le Tournaisis sans être 
des recueils de chartes de Tournai. 

Le premier porte dans notre Fonds le numéro 478. 
Il renferme des comptes du bailliage de Tournai pour 
les années 1482-1485. Malheureusement le ms., d’ail- 
leurs incomplet du commencement comme de la fin, 
est dans un état de conservation lamentable. La plu- 
part de ses 103 feuillets ont été mouillés et sont illi- 
sibles ; et ce n'est qu'à grand’peine qu'on parvient à 
reconnaître que les feuillets 68 à 102 sont occupés par 
des transcriptions de lettres royales se rapportant à 
l'organisation du bailliage, à sa compétence, à ses 
officiers, etc. 

Le ms. nouv. acq. fr. 1789 est extrêmement pré- 


— 70 — 


cieux. I] était au moment de la révolution à l’abbaye 
de S'-Martin, d'où il fut emporté par dom Huré, qui 
finit par le vendre à Arthur Dinaux. C'est de la biblio- 
théque de cet érudit qu'il est passé à la Bibl. nat. 
C'est un petit volume sur parchemin, relié en bois, 
folioté de 1 à 104. Au tome 11 du Corpus chronicorum 
Flandriæ, le chanoine De Smet l'a mal décrit (pp. 297 
et suiv.). Il commence par un court poème en français, 
intitulé : « Semper diligit qui amicus est », et dont le 
chanoine De Smet a publié quelques fragments, (loc. 
cit.). Vient ensuite, sur les f* 12 et suiv., le récit des 
malheurs de l’abbaye de S'-Martin au XIV° siècle, et 
de la restauration de ses finances. Le tout est suivi de 
comptes des revenus et dépenses du monastère, et l'on 
y trouve les détails les plus circonstanciés sur l'admi- 
nistration de la grande abbaye bénédictine tournai- 
sienne pendant les années 1331 à 1349. L'écriture de 
ce manuscrit, très belle, doit être du milieu du 
XIV® siècle. Il ne me surprendrait pas qu'elle soit celle 
de l’abbé Gilles le Muisit, ou de son coadjuteur et 
successeur, Jacques Muevin. En tout cas, si nous ne 
sommes pas en présence d’un ms. autographe du célè- 
bre chroniqueur tournaisien, nous avons ici deux de 
ses œuvres incontestables; car c'est évidemment à 
G. le Muisit qu'il faut rapporter, aussi bien le petit 
poème par lequel s'ouvre le ms. nouv. acq. fr. 1789, 
que le récit des événements arrivés à l'abbaye de 
‘-Martin pendant le second quart du XIV® siècle. Il 
est, je crois, bien inutile d'insister sur l'importance de 
ce récit pour l'histoire intérieure de notre grand 
monastère. Les comptes qui le suivent ne sont pas 
moins intéressants. Le tout est en français. 
Le ms. nouv. acq. fr. 4413 est un « Conseil de 
Pierre de Fontaines » que je dois signaler ici parce 


— 71] — 


qu’il a appartenu à notre abbaye de S'-Martin. C'est 
un volume de 198 feuillets de parchemin, écrit à 
la fin du XIII° ou au commencement du XIV° siècle. 
M. L. Delisle, dans ses Manuscrits latins et fran- 
çais ajoutés aux Fonds des nouvelles acquisitions 
pendant les années 1875-1891, a donné (p. 480), quel- 
ques indications au sujet du 4413, qui, de la biblio- 
thèque de S'-Martin de Tournai paraît être passé dans 
celle d'un avocat de Valenciennes du nom de Regnart. 
On trouve au f° 22° de notre ms. une note écrite au 
XVI° siècle, et relative aux exploits des iconoclastes 
à Tournai, en 1566. 

Il est entré tout récemment à la Bibl. nat. un ms. 
qui a pris, dans le Fonds des nouv. acq. fr., le 
numéro 6592, et qui est de l'écriture de notre excel- 
lent confrère le comte Paul du Chastel de la Howar- 
derie-Neuvireuil. C'est une copie du ms. Lx de la 
Bibliothèque communale de Tournai, ms. du X VIII°sié- 
cle qui contient une « Déclaration des fiefs dépendans 
de la terre et baronnie de Mortagne » au XVI° siècle. 

Tous les autres ms. qu'il me reste à signaler dans 
le Fonds des nouv. acq. fr. sont des recueils de chartes 
tournaisiennes. On n'attend certainement pas de moi 
que je donne ici l'inventaire complet des très nombreux 
chirographes, émanant des divers échevinages de 
Tournai, que l'on trouve dans ces divers recueils. Ce 
travail, très long, donnerait au présent article des 
dimensions excessives. Je me bornerai donc à signaler, 
parmi les chirographes de Tournai qu'a recueillis la 
Bibl. nat., ceux qui m'ont paru les plus intéressants. 

M. Gachard, dans La Bibliothèque nationale à Paris 
{t. 1, p. 469), a dit quelques mots insignifiants du 
ms. nouv. acq. fr. 3117. Ce ms. contient trente-sept 
chartes d'intérêt privé passées devant les échevins de 


— 72 — 


Tournai de 1273 à 1353. Parmi ces documents, j'en 
ai distingué deux, qui sont : 1° la charte qui porte le 
numéro 13, datée de mars 1299 (n. st.), qui est une 
vente à Gilles dou Chabarait, par le mayeur des éche- 
vins de Tournai, du consentement de ses compagnons 
échevins, des prévôts, des jurés, « et de tout le consel 
de le halle de Tournay +, d'une maison à Tournai, en 
la Triperie; et 2°, la charte numéro 35, datée du 
11 avril 1336 (v. st.), qui est une reconnaissance par 
« Lotars de Biertaincrois, c’on dist li Plaidieres », à 
Colard de le Cavée, d'une dette de « cent los de verdjus, 
boin, loial et markant, de ij grains sans viermel, et 
dou roisin qui venra sour ses vingnes tenant à 
Morielporte ». 

Le ms. nouv. acq. fr. 3549 a appartenu 4 Jules Boullé, 
archiviste-paléographe, et a été donné par sa veuve a 
la Bibl. nat. Les quelques documents tournaisiens 
qu'on y rencontre ont beaucoup souffert. Ils se rap- 
portent aux années 1256 4 1614. Ce sont des docu- 
ments d'intérêt privé provenant des échevinages de 
Tournai. M. L. Delisle en a dit quelques mots dans 
ses Mélanges de paléographie et de bibliographie, 
(p. 396). Parmi les piéces, je le répéte, trés délabrées 
en général, que contient le 3549, je ne vois 4 signaler 
que deux testaments qui se trouvent sous les numéros 
7 et 8 du recueil. Le premier, daté du 7 janvier 1344 
(n. st.), est celui de « Maroie dou Vivier, vaive de 
Jehan Constant ». Il fut passé devant les échevins de 
Tournai. Il est mutilé. Le second, daté du 30 octo- 
bre 1359, mutilé comme le précédent, est celui de 
« Jehane de Ronne, dite le Kauchetresse, béghine ». 
Passé par devant les échevins de Tournai, il contient 
nombre de donations 4 des établissements charitables 
de notre ville. 


— 73 — 


ll n'y a pas moins de cent vingt-et-une chartes fran- 
çaises originales, provenant des échevinages de Tournai, 
dans les ms. nouv. acq. fr. 3595 et 3596. Ces chartes 
d'intérêt privé sont des années 1241 à 1400. Soixante- 
seize d'entre elles se rapportent au XIII° siècle. 
M. L. Delisle, dans l'ouvrage cité Manuscrits latins et 

français, etc., p. 650, a parlé de ces deux recueils. 
Il est intéressant de remarquer que la plupart des 
documents que contient le 3595 sont des actes de 
reconnaissance de dette, passés non devant les éche- 
vins, mais devant les voirs-jurés de Tournai. J’ai 
remarqué, parmi les soixante-et-une pièces qui rem- 
plissent le premier volume, sous le numéro 52, la 
charte datée de janvier 1283 (n. st.), par laquelle « li 
pourvéeur de le candelle de S. Piat » louent une mai- 
son sise à Tournai, rue des Aveules, à Tumas de 
Biétune. Le ms. 3596 est plus intéressant. Il y faut 
signaler d’abord, sous le numéro 1, un codicille 
curieux, fait en avril 1287, pour le testament dicté 
par Watier Sarteau en novembre 1280. Puis le testa- 
ment de Pierre de Corbri, de mai 1296 (n° 10), et 
celui de Watier de Bigardes, de mars 1308 (n° 27). 
On rencontre, en outre, dans le ms. nouv. acq. fr. 3596, 
quelques comptes d'exécutions testamentaires et des 
ventes de rentes par les prévôts et jurés de notre ville, 
au commencement du XIV® siècle. Enfin, sous le nu- 
méro 47 de ce même 3596 est un document qui diffère 
complètement des précédents. Ce n'est plus, en effet, un 
acte d'intérêt privé en forme de charte-partie, rédigé 
en français et émanant d'un échevinage de Tournai; 
c'est une charte latine, jadis scellée, datée d'octobre 
1329, en vertu de laquelle Thierry, abbé de S'-Martin 
de Tournai, prend à gages à l'année, pour suivre les 
affaires de son abbaye, le clerc Jean de le Maletote. 


— 74 — 


Les pièces tournaisiennes qu'on trouve dans le ms. 
nouv. acq. fr. 6267, sont au nombre de vingt-quatre, 
des années 1242-1401. Elles proviennent des échevinages 
de Tournai et avaient été recueillies par Henri Bordier, 
de la bibliothèque de qui elles ont passé rue de Riche- 
lieu. J'ai remarqué parmi ces documents celui qui 
porte le numéro 11. C'est un jugement rendu « par les . 
vies serementés carpentiers et maçons, et par les 
serementés nouviaus carpentiers et maçons, et par les 
eskievins » de Tournai, dans une question de mitoyen- 
neté. L'acte, daté de mai 1285, est une sorte de 
décision arbitrale, très curieuse. Je dois encore signa- 
ler, dans le 6267, quelques transferts de rentes sur la 
ville de Tournai (n°° 18, 20 et 22), et la pièce 12, qui 
est le-contrat du mariage, passé en juillet 1286, de 
Jakemon dou Carnoit avec Sainte dou Saucoit. 

Autre recueil de chartes tournaisiennes sous le 
n° 6351 du Fonds des nouv. acq. fr. Ce recueil a été 
formé par Monteil, qui y a classé les documents sui- 
vant leur nature. Ainsi les actes de vente sont mis 
ensemble, de même les testaments, etc. Les pièces, 
au nombre de quatre-vingt-dix-huit, proviennent toutes 
des échevinages de Tournai; elles sont des années 
1243 à 1400. Les plus intéressantes m'ont paru être 
les testaments : celui de Margrite de Willem, de juil- 
let 1296 (f° 132), de « Kateline li Brune, feme Jehan 
Mainfroit, le loieur de dras », d'octobre 1299 (f° 134), 
de Maroie de Tiefferies, de janvier 1311 (f 136), et 
de Jehans li Drapiers, du 6 avril 1342 (f° 140). Mais 
il convient de noter l'acte du 26 juillet 1370, qui se 
trouve collé sur le feuillet 38. Ce n'est qu'une vente de 
rente faite par Gossuin et Jaquemon le Louchier à 
Jacques Wasteblé. Mais elle est passée par devant 
« Guillaume Mauterne, sergant d'armes dou roy nostre 


— 75> — 


sire et prévost de Tournay ». C'est qu’alors la ville de 
Tournai traversait une crise grave; la magistrature 
élective ordinaire y était suspendue, et des fonction- 
naires royaux administraient notre cité. L'acte du 
26 juillet 1370 reflète une des révolutions communales 
de Tournai. C'est à ce titre seulement qu'il est intéres- 
sant. Enfin, en quittant le ms. nouv. acq. fr. 6351, je 
signalerai la pièce qui y occupe le feuillet 47. Elle est 
de janvier 1287 et porte vente, par le mayeur des 
échevins de Tournai, « par l'assens de ses compaignons 
eskievins », et celui « des prouvos et des jurés, et de 
.tout le consel de le vile, pour chou ke cestoit tenure », 
d’une maison de la rue des Coriiers à Jehan Vilain, le 
maceclier. En novembre 1296, une maison « par deçà 
le porte Fierain » fut, pour le même motif, vendue 
dans les mêmes conditions. C'est ce que nous apprend 
la pièce collée sur le feuillet 53 du 6351. 


§ V. Manuscrits des Fonds espagnol et néerlandais. 


J'avais espéré que le Fonds italien de la Bibl. nat., 
dans lequel il se trouve des pièces d'archives du 
X VI° siècle, me fournirait quelques manuscrits à si- 
gnaler. Mon espoir s'est trouvé déçu. Si quelque ms. 
du Fonds italien fait mention du Tournaisis, cette 
mention est si bien cachée que je ne l'ai point apercue. 
J'ai éprouvé également une déception en constatant la 
pauvreté du Fonds espagnol en manuscrits devant 
figurer parmi les sources de l’histoire du Tournaisis. 
Ce Fonds est riche en documents diplomatiques, et 
étant donnés les rapports de notre province avec 
l'Espagne, je m'attendais à y faire une ample moisson. 
Or je n'y ai trouvé à signaler qu'un seul ms., et dans 
ce ms. qu'une seule pièce. Elle se trouve aux f°° 155- 


RE 


— 76 — 


157 du ms. espagnol 422. C'est une copie du XVII siè- 
cle des conditions de la capitulation de Tournai en 
novembre 1581, après le siège où s'illustra la prin- 
cesse d’Epinoy, et qui fit rentrer notre ville sous 
l'autorité du prince de Parme. Le document est en 
langage castillan. 

Parmi les autres Fonds de la Bibl. nat., je ne vois 
plus que le Fonds néerlandais où l'on puisse glaner 
quelques minces renseignements sur notre petite pro- 
vince. On les trouve dans les ms. néerl. 6, 7, 8 et 103. 
Ils n'ont, comme on va le voir, qu'une importance 
minime. — Dans le ms. néerl. 6, la piéce 59 est un. 
avis, en francais, de jurisconsultes gantois, donné en 
juin 1694, sur une prétention de l'official de Tournai 
de connaître des testaments des clercs du diocèse de 
Tournai, et de leur exécution. — La pièce 59 du ms. 
néerl. 7 est la copie d'un arrêt, en français, du parle- 
ment de Flandre, condamnant Jean de Launay à être 
pendu. L'arrêt est. du 16 mai 1687. L’exécution le 
suivit à vingt-quatre heures de distance. C’est en effet 
le samedi 17 mai 1687, veille de la Pentecôte, à 
3 heures aprés-midi, que le célébre faussaire expia ses 
forfaits sur la grand’place de Tournai. — La pièce 18 
du ms. néerl. 8 est un avis, en français, de juriscon- 
sultes gantois, sur un différend qui s'était élevé, à la 
fin du XVII° siècle, entre le chapitre et les magistrats 
communaux de Tournai, à l'occasion des droits sut 
l'Escaut cédés en 1293 par le chapitre à la ville, 
moyennant paiement par elle d’un cens perpétuel. — 
Enfin, le ms. néerl. 103 contient deux pièces pouvant 
intéresser l'histoire du Tournaisis. La première, aux 
frs 101-103, est une requête, en français, adressée au 
roi Louis XIV. Elle est imprimée sans lieu ni date. 
La seconde, aux f”* 109-111, est un « Mémoire pour 


— 7 — 


les états, villes et pais du ressort du parlement de * 
Tournai. » Ce document, rédigé en français, est sans 
date, mais postérieur à 1696. Les deux pièces que je 
viens de signaler ont un but identique : assurer aux 
gens du ressort du parlement de Tournai, suivant les 
promesses à eux faites lors de leur réunion à la France, 
en 1667, « qu'ils seraient régis et gouvernés suivant 
leurs anciennes loix, usages et coutumes, qui sont 
différentes de celles du royaume ». 


ARMAND D HERBOMEZ. 
Janvier 1897. 


— 20 0200 — 


— 78 — 


SEANCE DU 18 MARS 1897. 


M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président. 
M. Euaëne Soin, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de février est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société. 


1. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie, 
35° année, 1 et 2. 


2. Cartulaire d'Andenne, par L. Lahaye, tome 1. 
3. Revue Bénédictine, mars 1897. 


4. Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de 
Liège, t. x, 1'° partie. 


5. Publication de la Section historique de l'institut grand- 
ducal de Luxembourg, volume x1v. 


6. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1895, 
n° +; 1896, n° 1. 


7. Mémoires de l'Académie de Stanislas... 1895. 
8. Bulletin de la Société dunkerquoise... 1896, 1. 
9. Mémoires de la Société dunkerquoise... 1895, t. 28. 


10. Société des Antiquaires de la Morinie. Bulletin. 177° et 
178° livraison, 1896. 


11. Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, 
année 1895. 


— 79 — 


12. Mémoires de la Société d’émulation d’Abbeville, tome 1, 
fasc. 11 et 111. 


13. Bulletin de la méme Société, 1894, 3 et 4; 1895, 1, 2, 
3 et 4. 


14. Société historique de Compiègne. Cartulaire de l'abbaye 
de Saint-Corneille, 2¢ fascicule. L'instruction publique à 
Compiègne en 1789. 


15. Société d'émulation et des beaux-arts du Bourbonnais, 
Bulletin-revue, 4° livr. 1893; id. 1894, 17 et 2e livr. 


M. le général de Formanoir annonce que M. de Géra- 
don et les héritiers de Fernand Saqueleu offrent 4 la 
Société pour son musée, divers fragments de pierres 
tombales provenant d'églises de Tournai, entre autres 
les restes de la statue funéraire d'un Mouton (autrefois 
à l’église Saint-Brice). Des remerciments leur sont 
votés. 


M. le Comte du Chastel dépose, de la part de 
M. Félix Brassart, archiviste à Douai, l'histoire du 
château et des châtelains de Douai, et demande pour lui 
le titre de membre correspondant. Il sera statué à une 
prochaine réunion sur présentation du bureau. 

Le méme membre déclare avoir fait, en collabora- 
tion avec M. Brassart un travail sur la querelle qu’eu- 
rent au 14° siècle les sires de Cavrinnes et de Chin, 
œuvre intitulée : Relation du champ clos de Nancy. Il 
en lit l'introduction. 


MM. Desclée et Soil entretiennent l'assemblée des 
gravures qui doivent accompagner leur travail sur le 
plan de Tournai en 1701. Une somme de 300 francs est 
allouée pour la confection des planches. 


—+0/ 0e 





SEANCE DU 8 AVRIL 1897. 





M. Le CoMTE DE NEDONCHEL, Président. 
M. EUGÈNE Soir, Secrétaire. 





. Le procès-verbal de la séance de mars est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion : 


1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 67° année, 
3° série, t. 33, n° 3. 


2. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire, 5° série, tome vir, n° I. 

On y lit, page 37 à 70 une note de M. d'Herbomez, intitulée : 
Philippe le Bel et les Tournaisiens, preuves supplémentaires. 


3. Bulletin des Commissions royales d’art et d'archéologie. 
35¢ année, n° 3-6. 


4. Bulletin de l’Académie rovale d'archéologie, 4° série, 
2° partie, XXIx. 


5. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome x1, 
2e livr. 


6. Cartulaire de la commune d’Andenne par Léon Lahaye, 
tome 2. 


Hommage de l’auteur, M. Edmond Michel : de l'importance 
des voyages, au moyen age. — Un ancien monument gantois, 
l'étape aux grains. — Compte rendu de l'ouvrage de Corrover : 
l'architecture gothique. 


— 81 — 


M. le Secrétaire fait part de la mort de M. le cha- 
noine Dubois, membre titulaire. Bien qu'il n’assistat 
pas à nos réunions, le défunt a toujours porté beaucoup 
d'intérêt aux travaux de la compagnie. 


Le même membre annonce que les pierres tombales 
données à la Société par la famille Saqueleu ont été 
transportées au musée. 


M. le Président de la Société française d'archéologie 
annonce que le prochain Congrès aura lieu à Nîmes et 
s'ouvrira le 18 mai. MM. le Comte de Nédonchel, de 
la Grange et Soil sont délégués pour y représenter la 
Société. 


Sur la proposition du bureau, M. Félix Brassart, 
archiviste 4 Douai est nommé membre correspondant. 


On rappelle que la réunion de la Société royale de 
numismatique aura lieu le 25 courant; les membres 
sont priés de se joindre au bureau pour la recevoir. 


M. le Comte du Chastel dépose le manuscrit du tra- 
vail de M. Brassart dont il a été parlé a la précédente 
séance. 


M. Soil fait rapport sur le travail de M. Henri, 
intitulé : Pierre Chaboutteau. On en vote l'impression. 


M. Hocquet donne lecture d'une intéressante com- 
munication sur un sceau des échevins du Bruille. On 
en vote l'impression. | 


ANNALES. II. 6 


— 99 — 


PIERRE CHABOTTEAU 
FONDEUR EN CUIVRE BOUVIGNOIS, ETABLI A TOURNAI. 


La dernière exposition d'art industriel, organisée 
en 1888 à Bruxelles, nous a montré une merveilleuse 
quantité d'objets mobiliers appartenant aux églises, et 
dont la plupart seraient restés plongés dans l'oubli, 
sans l’heureuse inspiration qu'ont eue les organisateurs 
de s'adresser directement aux Conseils de fabrique des 
églises du pays, pour les mettre au grand jour. Quel- 
ques-uns ont été une véritable révélation pour les 
amateurs d'histoire locale. | 

La série des grandes pièces en cuivre de fonte ou 
dinanderies (fonts baptismaux, lutrins, chandeliers, 

tc.), formait un ensemble tel qu'on n'en avait jamais 
vu réuni jusqu alors. Parmi ces dernières, nous avons 
remarqué deux grands chandeliers en laiton, datés de 
1642 et signés : Pierre Chabovtav, possédés par 
l'église Saint-Brice de Tournai. 

Messieurs les archéologues tournaisiens liront peut- 
être avec quelque intérêt une courte notice sur cet 
habile artisan d’une industrie dont Tournai, aussi bien 
que les dinandiers des bords de la Meuse, ont le droit 
de s‘enorgueillir. 

- Nous nous proposons donc, dans ce but, de résoudre 
ici deux questions. 

Quel est ce Pierre Chabotteau et d'où vient-il po 

Comment le trouve-t-on à Tournai? 

Pierre Chabotteau était un des fils de Jean Chabot- 
teau et de Claire Dolizy, qui tenaient, à Bouvignes, 
l'antique auberge enseignée : A SAINT-ANTOINE, et 
située Place du Marché. 

A ses qualités de maître d'hôlel, Jean Chabotteau en 


— 83 — 


joignait bien d'autres, plus sérieuses, ainsi que nous 
allons le voir. 

Descendant d'une vieille famille qui, depuis plus 
d'un siècle déjà, n'avait pas peu contribué à la prospé- 
rité de Bouvignes, d'où elle semble être originaire, 
(tout au moins cette branche, car il y avait des 
Chabotteau à Dinant et partout dans le pays), Jean 
Chabotteau ne le cédait en rien à ses ancêtres pour les 
signalés services qu'il rendit à sa cité natale. On le 
voit exercer les fonctions d’échevin en 1583, et, en 
1587, celles non moins importantes de mambaur des 
lieux pieux. Outre sa compétence en matière adminis- 
trative, il en possédait également une bien plus grande 
encore en matiére commerciale et industrielle. Ce qui 
le prouve surabondamment, c'est que, par lettres 
patentes du 8 décembre 1590, Philippe IT, à qui l'on 
doit de ne pas avoir vu la batterie de cuivre disparaître 
complètement des rives de la Meuse après les désastres 
de 1554, le charge de rechercher, dans toute l'étendue 
des Pays-Bas, et de confisquer les ouvrages de cuivre 
qui n'auraient pas été fabriqués par les batteurs de 
Namur ou de Bouvignes au moyen de la calamine du 
Limbourg. « Comme il se trouve, disent ces lettres, 
que aulcuns se seroyent advancé et sadvancent encoires 
journellement de faire conduire et mener, acheter ou 
distribuer es villes de par deca, tant de noz pays de 
Brabant que Flandres, Artois, Haynnault, Lille, Douay 
et Orchies, Tournay et Tournaisiz et aultres, telles et 
semblables marchandises de batterye forgée de petite 
calamyne estrangiére non marcquée de nostre marcque » 
au détriment de nos bons sujets de Namur et Bou- 
vignes, dont la marchandise est de beaucoup meilleure 
et plus « loyalle », « désirant pourvoir de remède con- 
venable en tant que possible sera a l'exlirpation des 


— 84 — 


dictes calamines deffendues, et pour le bon rapport que 
faict nous a esté de la personne de Jehan Chabotteau, 
commis sur le fait de la batterye, mesme de sa deaté- 
rulé, vigilance et expérience en ladicte matière, eu sur 
ce l'advis de no: amez et féaulx les gens de noz consaula 
prive des finances », avons le dit Jehan Chabotteau 
commis et autorisé, etc. (1). 

Le 15 octobre 1608, d'après un document copié par 
feu M. Pinchart, au registre des chartes à Lille (2), 
Jean Chabotteau « receveur des mineraux au pays de 
Limbourg », qui avait acquis dans son emploi de 
grandes connaissances sur le parti à tirer des calamines 
de Moresnet, Bleiberg, etc., obtient des archiducs 
Albert et Isabelle, privilège pendant 24 ans pour 
« l'invention de batterie à moulin usitée en Allemagne » 
et pour y « battre et manufacturer ouvrages de cuivre, 
scavoir : flasques qu'on appelle haulches de chaudières, 
plats de laiton, fillet de laiton et autres ouvrages de 
cuivre et de fer, mais non chaudrons et autres ouvrages 
dépendans du métier de la batterie de Bouvignes (3) ». 

On sait que les chaudrons fabriqués à Bouvignes 
jouissaient d’une grande réputation de solidité et de 
bonté parce que les batteurs étaient obligés, de par 
leurs statuts, de les fabriquer à force de bras, etde faire 
subir au cuivre une triple fusion qui exigeait chaque 
fois une nouvelle dose de calamine, opération qui leur 
demandait plus de temps, mais leur donnait une grande 
supériorité sur les chaudrons fabriqués au moulin, 
dont le métal ne demandait qu'une seule fusion. 


(1) Registre aux priviléges de la ville de Bouvignes. Manuscrit du 
XVII° siècle, folio 74. V° Arch. comm. de Bouvignes. 

(2) Reg. 57, folio 4. Vo. 

(3) Les grès céramés de Namur, par D. Vau de Casteele, dans le 
Bulletin des Comm. royales d'art et d'archéol., année 1885. 


_ 5 — 


D'après ce qui précède, on peut juger si Jean Cha- 
botteau mérite le qualificatif de « (piteux) surintendant 
des batteries aux Pays-Bas et receveur général des 
cuivres de Bourgogne » que nous lui trouvons attribué 
assez légèrement, dans le Bulletin des Commissions 
royales dart et d'archéologie. 

Ses fils devaient recueillir en héritage les qualités 
d'artiste et d'habile commerçant de leur père. L’ainé, 
Walter, fut « commis à la marque des batteurs de 
Bouvignes ». Il eut comme successeur dans ces fonc- 
tions, en 1626, son frère Jean-Baptiste, plus connu 
sous le nom de Capitaine Chabotteau (1) et au sujet 
duquel des flots d'encre ont été versés dans presque 
toutes les revues archéologiques du pays. C’est lui, en 
effet, qui, voyant la batterie de cuivre expirante à 
Bouvignes, tenta de la remplacer par l'industrie des 
grès à l'imitation de ceux qui se faisaient en Allema- 
gne. S'il fut un céramiste et un négociant malheureux, 
on doit l’attribuer à sa trop grande activité qui le 
portait à se lancer en même temps dans un trop grand 


(1) Puisque nous parlons ici de J.-B. Chabotteau, qu'il nous soit 
permis de rectifier une erreur qu’une mauvaise lecture, due à une 
abréviation compliquée d'une piqüre d'eau dans le registre aux bap- 
témes, nous a fait commettre dans nos NoTES SUK L’HISTOIRE DE Bou- 
VIGNES, p. 173. Nous disions, en effet, que la première femme de J.-B. 
fut Marie Marchal, et non Marie Marchant, contrairement a ce 
qu'avait avancé M. D. Van de Casteele dans un savant article sur les 
Grès NaAMuRoIS, du Bulletin des Comm. royales d'art et d'archéol., 
année 1885. Un examen plus attentif nous a fait reconnaître qu'il s'agit 
bien de Marie Marchant. J.-B. Chabotteau eut d'elle deux filles, Claire 
et Anne, et de sa seconde femme Héléne Cymont, veuve de Guillaume 
Burlen, deux fils, Jean- Walter et Henri-Guillaume. M. Van de Casteele 
apprendra sans doute avec quelque intérét que Je parrain et la mar- 
raine de ce dernier enfant furent : Guillaume Dedeker, d’Anvers, et 
Marie Lambillon, épouse de Pierre Massart, de Namur, deux de ses 
associés pour la fabrication des grés, mais avec lesquels i] eut maille 4 
partir plus tard. 


— 86 — 


nombre d'entreprises; il n’en est pas moins le promo- 
teur d’une industrie dont les heureux résultats ajou- 
tèrent un nouveau lustre à la gloire du pays namurois. 

Enfin, le troisième fils de Jean Chabotteau, Pierre, 
resté jusqu'aujourd'hui un inconnu, embrassa le noble 
métier de batteur et fondeur en cuivre, auquel il avait 
dû être initié dès sa plus tendre enfance et dont il est 
le dernier maître pour ce qui concerne la fonderie de 
cuivre à Bouvignes. 

Avant de montrer comment Pierre Chabotteau vint 
se fixer à Tournai, il est indispensable, croyons-nous, 
de dire quelques mots de la batterie en cuivre à Bou- 
vignes, au double point de vue technique et historique. 

L'industrie du cuivre comporte deux branches dis- 
tinctes, savoir : 1° la batterie, qui consiste à forger le 
métal, toujours à chaud, comme le fer, et à lui donner 
mille formes diverses, telles que bassins, chaudrons, 
poëles, bassinoires, ustensiles de cuisines, etc., aux- 
quels les batteurs, presque tous doublés d’un artiste, 
savaient donné un certain cachet en les ornant, au 
repoussé, de dessins les plus variés et les plus flatteurs 
à l'œil. Le cuivre, par son extrême malléabilité, se 
prétait admirablement à ce travail. 

2° La fonderie, qui constitue, à proprement parler, 
la dinanderie, ainsi appelée parce que ce sont les 
Dinantais qui ont porté cet art à un très haut degré de 
perfectionnement. Elle consiste à fondre le métal, puis 
à le couler dans des moules préalablement façonnés 
pour lui donner la forme voulue : cuves baptismales, 
lutrins, chandeliers, cloches, chenets, etc. 

Le cuivre devait être auparavant alié avec le carbo- 
nate ou silicate de zinc, autrement dit : calamine, ce 
qui contribuait à lui donner une grande dureté, et cette 
belle couleur jaune doré si caractéristique des œuvres 


— 87 — 


sortant des ateliers dinantais ou bouvignois. Il va sans 
dire que la plupart des grands objets de ce genre 
étaient coulés en plusieurs pièces, qui étaient ensuite 
ajustées. À la sortie du moule, chaque pièce était soi- 
gneusement polie avec de la calamine finement pilée, 
puis, à l'aide du burin, l'ouvrier accentuait les contours 
ou les reliefs des dessins, ou corrigeait, par la cise- 
lure, certains défauts que la fonte ne permettait pas 
d'éviter. Le grand, et même, pouvons-nous dire, le 
seul mérite de l'artiste résidait dans la conception du 
sujet et la confection du moule à le reproduire. 

Bien rares sont les œuvres de dinandiers signées 
(comme celles de Pierre Chabotteau), aussi nos églises, 
qui possèdent souvent des pièces remarquables, ne 
sauraient nous indiquer si elles sortent des ateliers 
dinantais, bouvignois, tournaisiens ou autres. Combien 
d'artistes, par là même, resteront éternellement plongés 
dans l'oubli pour avoir négligé une chose qui eut sou- 
vent permis d'ajouter un nom illustre au livre d'or des 
artistes belges. 

Ceci dit, jetons un rapide coup d'œil sur la partie 
historique. | 

Si l’on en croit deux diplômes cités par M. Pin- 
chart (1) dans son remarquable travail (malheureuse- 
ment resté inachevé), sur la dinanderie, la batterie de 
cuivre à Dinant, remonterait au temps de Charlema- 
gne. Quoi qu'il en soit, il est certain quelle y était très 
florissante au XII° siècle. On n'y faisait dans le prin- 
cipe que des ustensiles de ménage et d’autres objets 
d'une utilité journalière ; mais, à la longue, l'abondance 
de vieux métaux, tels que déchets, ustensiles hors 


(1) A. Pinchart : Histoire de la dinanterie, etc, — Bulletin des 
Comm, royales, tomes x11 et XIV, 


— 88 — 


d'usage, etc., donna l'idée à quelque artiste batteur, 
de refondre tout ce métal et d'en confectionner de 
grandes pièces coulées. C'est incontestablement à 
Dinant que revient l'honneur de l'invention d'un art qui 
porte, à juste titre, le nom de dinanderie. 

Le voisinage de gisements considérables de derle, 
où terre plastique, nécessaire pour la fonte des tables 
et la confection des moules aura, certes, contribué à 
son développement et à sa prospérité. Plus tard Bou- 
vignes, cité naissante, imita timidement sa voisine en 
fabriquant des chaudrons. « Jl est évident, y lit-on 
dans un diplôme du 20 janvier 1625 (1), que la fonda- 
tion d'icelle ville at prins son origine sur le dict mestier 
et stil de batterie des chauldrons et aultres ouvrages de 
cuivre, voires que ce stil at jadis esté d'extimation sy 
singulière que de rendre la dicte ville non seulement 
opulente et populeuse, mars aussy, selon comme tesmot- 
gnent les anchiens écrilz autenticques reposans és 
archives de la dicte ville, aullant fameuse que nulle 
aultre de noz pays de par deçà ». 

Ce n'est que vers 1380 que les batteurs bouvignois, 
voulant utiliser à leur tour les « mélaux vieux et rom- 
pus que l'on appelle communément « potis », s'avisèrent 
de faire, eux aussi, des objets en fonte. Dès lors 
« on vit s'élever entre les deux villes une vraie jalousie 
de gloire pour soy mesler d'un mesme mestier de 
basterie » (2). 

Chacun connaît les luttes sanglantes qui éclatérent 
à ce sujet entre les deux cités rivales, luttes qui abou- 
tirent à la destruction de Dinant, en 1466, par 


(1) J. Borgnet : Cartulaire de la commune de Bouvignes,t. 1, p. 131. 
(2) Croonendael : Chronique contenant l'estat ancien et moderne du 
pays et conté de Namur, etc. 


— 39 — 


Philippe-le-Bon. Il est à supposer que les fondeurs 
bouvignois acquérirent vite une grande renommée, 
même à l'étranger, car les comptes de la Chartreuse de 
Champmol, près de Dijon (années 1388 à 1390), cités 
par Pinchart (1), mentionnent plusieurs batteurs en 
cuivre de Dinant et de Bouvignes, auxquels on fit des 
achats considérables, et dont quelques-uns même 
durent se fixer à Dijon pour y accomplir les ouvrages 
commandés. Mais une blessure mortelle fut portée à 
la batterie bouvignoise, en 1554, par le siège meurtrier 
que firent de la ville les sanguinaires soldats de 
Henri II, roi de France. La plupart des artisans, 
plutôt que de rester dans une ville ruinée et dépeuplée, 
émigrèrent et allérent implanter leur industrie dans 
des lieux plus propices. Tous les efforts de nos souve- 
rains tendant à maintenir à Dinant ou à Bouvignes la 
batterie de cuivre, furent vains. D'autres pays et 
d’autres villes en profitèrent, notamment Tournai qui, 
depuis le XV° siècle, possédait déjà dans ses murs 
d’habiles fondeurs de cuivre, formés bien certainement 
par des artistes dinantais. 

Un diplôme du 5 septembre 1561 nous indique clai- 
rement où étaient allés s'établir les batteurs de Bou- 
vignes; il cite « Dynant, pays de Liège, Aix en 
Allemagne et ailleurs hors de nos pays » (2). 

Il existait également, à cette époque, trois grands 
centres de fonderies de cuivre établis à Tournai, à 
Bruxelles et à Middebourg-en-Flandre, vers lesquels 
nos batteurs ne manquèrent pas de se diriger. À la 
même époque on vit’ se fonder des ateliers du même 
genre à Malines et à Louvain. Ne peut-on supposer 


(1) Pinchart : Hist. de la dinanterie, loc. cit., t. xu, p. 517 sqq. 
(2) Cartulaire de Bouvignes, t. 1, p. 291. 


— 90 — 


qu'ils le furent avec des débris de la batterie dinantaise 
et bouvignoise ? 

Trois édits de Philippe IT, datés respectivement des 
années 1589, 1590 et 1593, ordonnent aux maîtres 
batteurs bouvignois qui avaient quitté la ville depuis 
1554, d'y rentrer sous peine de perdre leurs privi- 
lèges; certaines faveurs sont aussi promises à ceux qui 
y reviendraient. Mais l'industrie avait pris pied autre 
part, notamment à Namur. Le 8 juin 1612, le mayeur 
Polchet présente au Procureur-Général un mémoire 
sur les moyens de restaurer la batterie à Bouvignes et 
à Namur. « Il faudrait, dit-il, republier les placards 
du 10 juillet 1591 et du 23 avril 1605, et les faire 
strictement observer. Plusieurs maîtres de Bouvignes 
sont allés demeurer à Dinant, où ils trouvent plus 
d'avantages pour l'écoulement de leurs produits. On 
devrait aussi rétablir les anciens impôts sur les chan- 
deliers, dont ceux de Dinant sont libérés. Déjà plu- 
sieurs maîtres s'offrent à venir au pays, mais il con- 
viendrait de ne pas mettre de droit d'entrée sur les 
objets de haute valeur, d'interdire les moulins à 
eau, etc. » (1). 

Toutefois, s'il n'existait plus à Bouvignes, au com- 
mencement du X VII° siècle que des batteurs fabriquant 
des chaudrons et de menus ustensiles, on y rencontre 
encore deux fondeurs de grand mérite. C'était Antoine 
de Nassogne et Pierre Chabotteau appartenant chacun 
à deux familles riches et puissantes autant que jalouses 
et rivales l’une de l'autre, grâce aux faveurs qu'elles 
avaient obtenues de leurs souverains. On a vu celles 
des Chabotteau, accordées par Philippe II et Albert et 
Isabelle. 


(1) Correspondance du Procureur-Général ; Archives de l'Etat, à 
Namur. 


— 9] — 


Ces derniers princes favorisèrent, de leur côté, de 
Nassogne. Par lettres d’exemptions du 18 Mars 1605, 
ils accordent « à Antoine de Nassogne et Hubert Gobin, 
son beau-filz, marchand: du mestier de batterie de cut- 
wre, demeuraniz en nostre ville de Bouvignes, exemption 
de la supériorité des majeur et eschevins du dict Bou- 
vignes, les submectant avec leurs domestiques immedia- 
tement à la gurisdiction de ceux de nostre conseille pro- 
vincialle de Namur; » de plus, ils mettent sous leur 
protection et sauvegarde spéciale, de Nassogne et 
Gobin, « avec leurs femmes, enfants, domestiques, 
ensemble leurs maisons, grains, fourrages, bestiaulx, 
et tous aultres biens quelconques y estant, meubles et 
immeubles, veuillans icelles maisons estre préservées 
de toutes sortes dinsolences, foulles et degast, pilleries 
et mangeries, et exemps de logement de tous gens de 
guerre, et de guet et contribution....... Et affin que de 
ce que dessus personne ne puisse prétendre cause 
@ignorance, nous avons consenty et consentons qu'ils 
pourront mettre et affixer noz blasons et pennonceaux 
armoyéz de nos armoiries en telle endroict de leurs dic- 
tes maisons qu'ils trouveront convenir. » On se demande 
pourquoi semblables faveurs ? 

Il faut bien certainement y voir une intrigue, menée 
dans le but de soustraire les de Nassogne à l'autorité 
des Chabotteau. M. H. Van Duyse (1) a conté, mal- 
heureusement sans nous indiquer la source où il avait 
puisé, une partie des querelles que la jalousie susci- 
taient presque journellement entre ces deux familles, 
querelles dont nous avions déjà trouvé des traces dans 
les archives communales. 

Quoi qu'il en soit, la guerre était ouverte entre les 


(1) Bull. des Comm. royales, 1883. 


Nassogne et les Chabotteau, et chacun cherchait par 
tous les moyens 4 mettre son rival dans un état 
d'infériorité. 

Antoine de Nassogne nous a laissé une œuvre de 
Jui; c'est le beau lutrin-pélican qui se trouve encore 
dans l’église de Bouvignes à laquelle il a été donné, à 
charge de dire, à perpétuité, une messe annuellement 
pour lui et son épouse, Marguerite Le Bidart, messe 
qui se dit encore de nos jours. 

Il était autrefois fixé à une tombe plate en laiton, 
portant les armes de : de Nassogne-Le Bidart. Cette 
plaque est aujourd'hui reléguée nous ne savons dans 
quel coin de l'église ou de la cure. 

Nous avons exposé autre part (1) les exactions 
odieuses auxquelles Bouvignes était livrée au X VII® siè- 
cle. Chaque fois qu'un personnage important passait par 
Ja ville, celle-ci était obligée de lui faire des présents, 
parfois exagérés. Les comptes communaux en font foi. : 
Dans celui de 1624 à 1632, nous la voyons acheter à 
Dinant des « andicts » (landiers) de cuivre, pour les 
présenter au comte de Saint-Aldegonde, et y faire ap- 
poser les armoiries de la ville, par Pierre Chabotteau. 
Un autre, celui de 1636 à 1640, contient cette men- 
tion: « A Pierre Chabolteau, fondeur de pottis pour 
deux paires de cheminons:(chenets) qu'ont esté présenté 
à cerlain personnage... n 

Les comptes de l'église mentionnent également plu- 
sieurs achats faits à notre fondeur. Pour nous borner 
à un seul, nous ne citerons que la livraison faite à 
l'église, en 1633, par Pierre Chabotteau, d'une paire de 
chandeliers pour le grand autel; on lui remit à cet effet 
22 livres de métal provenant de la refonte des cloches. 


(1) A. Henri : Notes sur l'histoire de Bouvignes, p. 94 sqq. 


— 93 — 


Aprés 1639, son nom ne se rencontre plus dans les 
archives bouvignoises; c’est donc vers cette époque 
qu'il alla se fixer à Tournai, où nous le retrouvons 
en 1642, grâce à ses remarquables chandeliers de Saint- 
Brice sur lesquels il eut l’heureuse idée d’apposer son 
nom, ad perpetuam ret memoriam. 

Ces chandeliers, hauts de un métre 90 centimétres 
sont à tiges godronnées, en forme de balustres, séparées 
par un nœud plat; les pieds triangulaires, sont reliés 
entre eux par des têtes d’anges et surmontés chacun 
d'un godet sur les trois angles. Ils sont un beau 
modèle du style de l’époque. 

D'après ce qu'on vient de lire, il n'est pas malaisé de 
comprendre pour quels motifs Pierre Chabotteau quitta 
les rives de la Meuse pour celles de l'Escaut, où il 
devait trouver un champ plus vaste au talent qu'il pos- 
sédait. Avant de terminer il n’est pas sans intérét, pour 
les amateurs, de signaler six grands chandeliers que 
possède encore l'église collégiale de Dinant. Ils sont 
de la même époque et à peu près du même style que 
ceux de Saint-Brice. Quatre appartenaient jadis à des 
confréries, et deux sont signés: Nicolas Bello ma 
fai. 1629; deux autres : Hubert Grognar ma faict. 
1640. Quant aux deux derniers d'un style différent, ils 
sont dus à la libéralité de Perpète Jacquemin, bourg- 
mestre de Dinant et Marie Ghisen son épouse, ainsi 
que nous l'indique l'inscription datée de 1668. 


Alfred HENRI. 


SEANCE DU 13 MAI 1897. 


M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président. 
M. EUGÈNE Soir, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance d’avril est lu et adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou- 
tumes de la ville de Furnes, tomes 2 et 3. 


2. Cartulaire de la commune d'Andenne, par M. L. Lahaye. 
tomes 1 et 2. 


3. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 1v° série tome XI, 
n° ] à 4. 


4. Société d'archéologie de Bruxelles. Annuaire 1897. 


M. d'Herbomez envoie de la part de l'auteur, Dom 
Berlière un fascicule du Monasticon belge concernant 
les monastères qui se trouvaient autrefois dans la pro- 
vince actuelle du Hainaut, et au nombre desquels 
figurent plusieurs abbayes de Tournai, notamment 
Saint-Martin, Saint-Nicolas des Prés, le Saulchoir, 
les prés Porçins et la Chartreuse de Chercq. Des 
remerciments sont votés à l’auteur. 


M. le Président rend compte de la réunion de la 
Société belge de numismatique qui a eu lieu à Tournai 
Je 25 avril dernier. Notre Société. lui a offert le vin 


— 95 — 


d’honneur dans la salle de réception des musées, 4 la 
Halle aux draps, où la Société de numismatique a 
ensuite tenu sa séance solennelle. La plupart des tra- 
vaux qui y ont été communiqués avaient trait à la 
numismatique tournaisienne. Aprèsla séance la Société _ 
a visité les musées, puis la cathédrale et son trésor. 
Elle s'est ensuite réunie en un banquet à l’hôtel de la 
petite Nef. 


M. le Comte du Chastel lit une note sur deux 
médailles tournaisiennes publiées par M. Serrure dans 
la Gazette numismatique française. On en vote 
l'impression. 


M. René Desclée fournit des explications nouvelles 
sur la topographie de l'ancienne halle des Consaux. On 
décide de joindre à sa communication une planche 
donnant le plan (d'après B. Renard) de cet édifice et 
de ses dépendances. | 


M. Allard donne lecture du texte révisé des statuts 
et du règlement, qu'il a été chargé de faire. On adopte 
sa rédaction, et on décide d'ajouter au texte révisé un 
article visant le cas de dissolution de la Société. Le 
texte de cet article, proposé par M. Soil est renvoyé 
à la prochaine réunion pour être discuté. 


UN JETON ET UNE MÉDAILLE RELATIFS A TOURNAI. 


Sous le titre CONTRIBUTIONS A LA NUMISMATIQUE 
TOURNAISIENNE, on trouve dans la Gasette numis- 
malique française, aux pages 83 et 86 de sa première 
livraison, deux articles signés Raymond SERRURE et 


— 98 — 


épicycloide, l'officier romain Paulus, à cheval, est sur 
le chemin de Damas, marchant vers la droite (gauche 
quant à l’avers); le cheval foudroyé s’abat et le cavalier 
léve les yeux vers les rayons célestes qui opérent sa 
conversion. 


Kain, 12 mai 1897. 


Le C* P. A. pu CHASTEL DE LA HOWARDERIE. 


A PROPOS D'UN SCEAU DE L'ÉCHEVINAGE DU BRUILLE 
(MAI 1935). 


Avant 1289, la commune du Bruille, autrement dite 
« le Château, » qui appartenait à la famille de Mor- 
tagne et relevait partie du Comte de Flandre, partie du 
Hainaut (1), entrait « comme un coin, » selon l'expres- 
sion de notre érudit confrére, M. d’Herbomez, dans le 
territoire de la Cité. Cette situation n'était rien moins 
que nuisible aux intéréts de la commune de Tournai. 
Aussi, en vue de rendre la défense plus facile en cas 
de siége et surtout aussi pour « étendre la juridiction 
de la commune sur un quartier constituant dans la 
ville même de Tournai, un lieu d'asile pour les gens 
qui avaient méfait dans la Cité et dans le Bourg de 
Saint-Brice (2), » le magistrat tournaisien acquit de 
Marie de Mortagne, en décembre 1288—janvier 1289, 
la seigneurie du Bruille et le 30 mars 1289, Philippe 
le Bel ratifiait cet achat. 

On pourrait croire que l'acquisition du Bruille par 


(1) Cfr. »'Hersomez. Comment le quartier du Chateau fut réuni à la 
cité de Tournai en 1289. Bulletins de la Société historique de Tournat, 
. 55. 
. (2) »'Hersomez. Philippe le Bel et les Tournaisiens, p. 26. 


— 99 — 


les Tournaisiens marqua pour cette commune la fin de 
l'existence de son échevinage distinct, comme ce fut le 
cas pour le quartier des Chaufours. Mais il n’en est 
rien et le Bruille eut sa vie propre et ses magistrats 
particuliers jusqu’au rétablissement de la loi commu- 
nale par Charles V, en février 1371 (n. s.). 

Nous croyons n'apprendre rien à personne en disant 
qu'au mois de février 1367 (n. s.), par suite de sédi- 
tions et. de désordres de tous genres qui avaient éclaté 
dans notre ville, le pouvoir central avait privé les 
Tournaisiens de leur droit de commune et par consé- 
quent de leur droit de nomination aux magistratures 
communales. Pendant un espace de quatre ans, Tour- 
nai n'eut plus ses magistrats ordinaires ; ils furent rem- 
placés par un gouverneur royal auquel étaient adjoints 
des conseillers choisis parmi les bourgeois des diffé- 
rentes paroisses de la ville. Quand en février 1371 
(n. s.) le roi se décida à rendre aux Tournaisiens leurs 
anciennes prérogatives, il avait changé le nombre de 
magistrats à élire et consacrait la fusion complète et 
définitive de l’échevinage du Bruille avec celui de 
Saint-Brice. Car, dit-il dans sa charte de 1371 (1), « ce 
aiousté que des sept eswardeurs qui vouloient (2) estre 
pris et esleuz en le paroche Saint-Brice de Tournay, 
les deux en seront pris et esleuz en le paroche Saint- 
Nicolas ou Bruille et les autres cinq en le paroche 
Saint-Brice dessus dite... » et plus loin « ... Item que 
les diz trante eswardeurs esliront quatorze preudommes 
bourgois héritez et nez de la ville pour estre eschevins. 
C'est assavoir sept deca escaut en la partie de l'eves- 
chié de Tournay et sept oultre l’Escaut en la partie de 


(1) Archives de Tournai. Chartrier, layette de 1371. 
(2) Avaient coutume. 


— 100 — 


l'eveschié de Cambray (1), desquielz sept eschevins qui 
seront pris en la partie de l’eveschié de Cambray, les 
cing seront esleuz des bourgois et habitans en la paro- 
che de Saint-Brice et les autres deux en la paroche du 
Bruille. Et seront tenus les sept eschevins ainsi esleuz 
en la partie de l'eveschié de Cambray de tenir leur 
siège et cougnoistre et de terminer des causes à eulz 
appartenans deux foiz la sepmaine au lieu acoustumé en 
la paroche du Bruille et les autres jours des plaiz au 
lieu et au siége acoustumé en la paroche de Saint- 
Brice... » | 

La suppression définitive de l’échevinage du Bruille 
ne date en réalité que de cette année, bien qu’anté- 
rieurement à 1371, Philippe VI de Valois l’eût déjà 
aboli. Mais il fut forcé de le rétablir. Voici en quelles 
circonstances. Au mois de mai 1333, la ville de Tour- 
nai par suite de différentes causes que nous n’avons pas 
à apprécier ici, se vit dépouillée de son droit de com- 
mune et le roi de France ne laissa plus subsister que 
deux échevinages (2). Mais au mois d'août 1340, après 
la belle et héroïque défense de la place de Tournai par 
ses habitants, Philippe de Valois reconnaissant, ren- 


(1) Les quartiers de Tournai sur la rive droite de l'Escaut, c’est-a- 
dire le Bourg de Saint-Brice, les Chaufours et le Bruille, dépendaient 
de l'évêché de Cambrai. 

(2) Item les Trente (Eswardeurs) dessusdiz pourront ellire quatorze 
autres preudes hommes pour estre eschevins, c'est assavoir sept de ça 
l'Estanc (sic) en la partie de l'éveschié de Tournay et sept de [la] 
l'Estanc en la partie de l'éveschié de Cambray desquiez sept de la 
l'Estanc, les dessusdiz trente elliront cincq en la parroisse de Saint-Brice 
et deux ou Bruile.... 

Item que les diz Echevins de Saint-Brice et du Bruile soient tenuz 
deux fois chascune sepmaine de tenir leur siége, ofr les plaidoieries et 
faire leurs jugemens ou Bruille de touz meubles, chatieux et hérétages 
dont question sera devant eulz du Bruile.... 

Archives de Tournai. Chartrier, layette de 1333, 


— 101 — 


dit aux Tournaisiens leurs anciennes franchises et 
rétablit les trois échevinages de la Cité, de Saint-Brice 
et du Bruille (1). 

Ces suppressions et rétablissement momentanés de 
Yéchevinage du Bruille prouvent bien que les Tournai- 
siens tenaient à conserver leurs trois échevinages . 
séparés. Ce n’est en effet qu’à partir de l’année 1374, 
c’est-à-dire trois ans après la fusion définitive par ordre 
royal, que les actes d'intérêt privé commencent à porter 
cette mention « en le warde de l'eskevinage de Saint- 
Brice et dou Bruille. .» Antérieurement à cette date et 
malgré la charte de février 1371, on y trouve toujours 
« en le warde des eskevins de Saint-Brice » « en le 
warde des eskevins dou Bruille, » suivant que l'affaire 
concerne spécialement des habitants ou de Saint-Brice 
ou du Bruille. 

De l'achat du Bruille par la ville de Tournai à son 
adjonction définitive au Bourg de Saint-Brice, il se 
passe en défalquant les années pendant lesquelles 
l'échevinage fut supprimé, plus de soixante-dix ans 
qui laissent au Bruille une existence propre, son maire 
et ses échevins. Comment donc expliquer que le dépôt 
des archives de Tournai ne possède qu'une seule 
empreinte du sceau qu'employaïent les magistrats du 
Bruille? Le musée d’antiquités de notre ville contient 
bien une matrice d’un sceau du Bruille, attribué au 
XII° siècle, duquel Boziére (2) donne un dessin et que 
notre savant et charmant confrère M. de la Grange 


(1) Item les diz trente Eswardeurs esliront vint et un preudhommes 
bourgois héritiers et nés de Ja ville pour estre Eschevins, c'est assavoir 
sept deca l'Escaut en la partie de l'éveschié de Tournay et sept oultre 
l'Escaut en la partie Saint-Brixe et sept ou Bruille.... 

Archives de Tournai, Chartrier, layette de 1340. 

(2) Tournai ancien et moderne, p. 303. 


— 102 — 


décrit (1) même de cette façon : « Sceau orbicu- 
laire. 0,07. Un château à trois donjons crénelés. 
Légende : + S. Juratorum et Scabinorum Ville de 
Brile. 5% Sceau orbiculaire (contre-scel du Bruile) 0,03. 
Ecusson triangulaire 4 la croix, qui constitue les 
armoiries des anciens châtelains de Tournai. Légende. 
Contra sigillum de Brile. » Seulement il a été jusque 
maintenant impossible de trouver une empreinte de 
cette matrice appendue à un acte authentique. Peut-être 
y aura-t-il même lieu pour nous de revenir, plus tard, 
sur cette question, qu'il n'est pas opportun de traiter en 
ce moment. 

Quoi qu'il en soit, au cours de notre travail de clas- 
sement et de ‘mise en ordre des archives de Tournai, 
le hasard nous a permis de mettre la main sur un acte 
original du mois de mai 1255 portant un VERITABLE 
sceau de l’échevinage de la commune du Bruille. Nous 
en demandons une reproduction pour nos Annales et 
notre long préambule n'a eu que le seul but de montrer 
l'importance de ce sceau qui est unique aux archives 
et l'intérêt que présente notre trouvaille. 

Grâce aux connaissances sigillographiques de l'au- 
teur des Généalogies tournaisiennes, M. le Comte du 
Chastel de la Howarderie, nous en donnons ici la des- 
cription la plus exacte possible : 

Sceau orbiculaire; diamètre 0"048. Un château 
représenté par une tour ouverte accompagnée de chaque 
côté de murs maçonnés de quatre rangées de pierres, 
crénelés de deux pièces et terminés chacun par une 
petite tourelle couverte, le toit surmonté d'une boule; 
la grande tour couverte d'un toit conique que termine 


(1) Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai. T. 21, 
p. 134, n° 3. 


— 103 — 


également une boule, se trouve accostée à la hauteur 
des machicoulis de deux tours posées sur corbeaux et 
semblables aux petites tourelles du bas, le tout repo- 
sant sur une terrasse ondulée. 

Légende : Sligillum Les Eskevins Es Biruille. 


Ce sceau pend sur double queue de parchemin à 
un document lui-même en parchemin dont voici la 
teneur : 

Sacent tout cil ki cest present escrit veront et oront, 
ke Me Sire Pieres Maistres de lostelerie Saint Nicolay 
del Bruille dales Tournay, frere Rollans et li consals 
de lostelerie devant dite ont a rente a Monnart Brise- 
bosc iretaulement une piece de tiere tenant a le tiere 
Maryen de Felines quartier et demy et demy cent 
parmy x. sals de blans et d’artisiens le quartier et le 
remanant al allevant del quartier ki lieve tout ensanle 
xvi sals et iij mailles de le monnoie devant dite, a 
cascune fieste saint Jehan Baptiste, j denier u blanc u 


— 104 — 


artisien de cens, en tel muniére ke Monnart devant dis 
doit paier a lostelerie devant dite cascun an iretaule- 
ment à cascun Neel viij. sals et j denier de blans u 
d’artisiens, et a cascun fieste saint Jehan Baptiste, 
viij sals et une maille de blans u d'artisiens et le denier 
de cens devant dite à cascune fieste saint Jehan Bap- 
tiste, et ciste chose est faite pour le miols et pour le 
preut de lostelerie devant nommée et par l'otroy ct le 
consel de mon segneur larchedjakene de Braibant ki 
par devant mon segneur Pieron adont maistre de loste- 
lerie devant dite, Sohier Maton, Jehan de Bullemont, 
Jehan Pipelart, et frére Rollant et le consel de le mai- 
son devant dite loita et grea plainement, et par l’otroy 
et le consel de mon segneur Pieron devant dit et par 
l'otroi et le consel des eskievins del Bruille ki virent a 
leur essiant ke ciste chose estoit li preus de le maison 
devant dite, et pour cou ke ciste chose demeurt ferme 
et estaule, et ke par longheur de tous re soit mis en 
ouvlit, ne jamais 4 nul jour nus mals n’en soit fais, ne 
nus tors n’en soit cuis, sia me sire Pieres, maistres de 
l'ostelerie devant dite pendut sen propre saijel a ceste 
cartre et li eskievin del Bruille i ont pendut le leur 
propre saijel en confermement de cesti cbose. 

Ce fu fait lan del incarnation Nostre-Segneur, m et 
cc. et lv., el mois de may. 
_ Peut-on assimiler cette hôtelleriede Saint-Nicolas du 
Bruille à l'hôpital du Château dont parlent Bozière (1) 
et M. Du Fief (2)? Nous n’osons répondre affirma- 
tivement. | 

Quoi qu'il en soit, un point nouveau est acquis, 


(1) Tournai ancien et moderne, p. 451. 
(2) Atlas des villes de la Belgique au XVI siècle. 15° livraison. 
Tournai, p. 4. Etablissements de bienfaisance, 


‘— 105 — 


d'après un document (1) de janvier 1270 (n. s.), se rap- 
portant à la même institution, c'est que cet hôpital du 
Bruille était administré par « me Sire Pieres, priestre 
dou Bruille et li eskievin de cest meismes liu, maistre 
et pourveur (2) de lostelerie Saint Nicholai del bruille 
dales Tournai.... » 


A. HocqueErt. 


(1) Archives de Tournai. Echevinage du Bruille. Layette de 1370. 
(2) Administrateur. 


— Koo 


— 106 — 


SEANCE DU 10 JUIN 1897. 


M. LE GÉNÉRAL DE FormanoirR, Vice-Président. 
M. Euaéne Sol, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de mai est lu etadopté. 


M. le Secrétaire dépose les publications quil a 
reçues pour la Société depuis la dernière séance. 


1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique, 67° année, 
n° 2-4. 


2. Académie royale. Notices biographiques et bibliogra- 
phiques. 1897. 


3. Exposé de la situation administrative de la province du 
Hainaut pour 1897. 


4. Annales de la fédération archéologique de Belgique, 
tome x1. Congrès de Gand. 


5. Annales de l'Académie d’archéologie de Belgique, 4° série, 
tome 10; 2° et 3¢ livr. 


6. Bulletin de l'Institut archéologique liégeois. Tome 25. 

7. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire, tome 7, 2° bull. 

Il est donné lecture de la correspondance. 


M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir 
assister à la séance. 


— 107 — 


M. le Secrétaire de la Société belge de numismatique 
envoie quelques fascicules de la Revue de numismatique 
manquant à nos collections. 


M. le Président du Congrès archéologique de 
Malines prie la Société de désigner des délégués char- 
gés de la représenter. MM. Soil et d'Herbomez sont 
nommés en cette qualité. 


On discute pour la seconde fois les articles du règle- 
ment relatifs à la dissolution de la Société, mais 
l'assemblée n'étant pas en nombre voulu par les statuts, 
le vote sur ces articles est renvoyé à la prochaine 
réunion. | | 


M. de Formanoir félicite MM. Desclée et Soil du 
succès de leur conférence, avec projections photogra- 
phiques, sur Tournai en 1701, donnée le 8 courant au 
profit de la Société protectrice des Enfants moralement 
abandonnés. Un membre rappelle à ce propos la pro- 
position de M. Houtart d'organiser l'hiver prochain 
des conférences pour les membres honoraires de la 
Société et leurs familles. 


M. de la Grange donne lecture d’un travail sur les 
armoiries communales de Tournai. On vote l'impres- 
sion de cette communication. 





LES VRAIES ARMES DE TOURNAI ET LE SCEAU 
DE LA VILLE. 


Un arrêté royal du 20 mars 1838, confirmant un 
diplôme du 31 mars 1824, fixe les armoiries de Tour- 
nai qu'il décrit en ces termes : « De gueules, chargé 
d'un fort d'argent donjonné de trois tours de même, au 


— 108 — 


chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or, 
l'écu timbré d’une couronne d'or. » 

Sauf quelques critiques. de détail, tous ceux qui se 
sont, jusqu'à ce jour, occupés du blason de Tournai (1) 
admettent que ce sont bien là les armes anciennes de la 
ville, en usage depuis 1426. Cet avis n’est pas le mien, 
et je vais en donner la raison. Ce qui a amené l'erreur 
commise, c'est qu'il est plus facile de regarder une 
jolie miniature enluminée que de lire le diplôme qui 
l'accompagne, plus facile aussi de l’interpréter au petit 
bonheur que de se livrer à des recherches d'archives, de 
rapprocher les vieux textes et d'en tirer les conclusions 
qu'ils comportent. C'est ce travail que je vais entre- 
prendre; et j'ai la conviction que le lecteur, qui voudra 
bien me suivre jusqu’au bout de mon petit mémoire, 
adoptera l'opinion que je préconise, bien qu'elle soit 
en contradiction avec les idées généralement admises. 

Les documents dont je vais avoir à faire usage pour 
établir l'exactitude de ma thèse, ne sont pas inédits. 
Ils ont presque tous été imprimés séparément dans 
divers ouvrages, et cela tant bien que mal, plutôt 
d'ailleurs mal que bien pour le plus important d'entre 
eux, celui qui a fait naître les idées fausses qui se per- 
pétuent. Hennebert en effet a cru pouvoir, laissant de 
côté le diplôme original qu'il avait sous la main, se 
contenter d’une mauvaise copie du XVI° siècle, insérée 
dans un ancien cartulaire de la ville, en publiant dans 
le Messager des sciences historiques les Lettres de 
Charles VII autorisant les Tournaisiens à ajouter la 
brisure aux fleurs de lis aux anciennes armes de la 
ville. Je donnerai donc en annexe, à la fin de cette 


(1) Consulter les Bull. de la Soc. hist. et litt. de Tournai, T. I, 
p, 52; Ill, p. 249; V, p. 246; et les Mémoires de la même Société, 
T. IV, p. 361. 


— 109 — 


notice, le texte exact de ce diplôme qui n'a jamais été 
imprimé dans sa teneur réelle. ; 

Cette question des armes de Tournai formera la pre- 
miére partie de mon mémoire. Dans la seconde, je 
dirai quelques mots relatifs aux sceaux dont la ville 
fit usage à différentes époques. Là encore j'aurai 
d’étranges erreurs à relever et à rectifier. 


I Les vraies armes de Tournai. 


Les armes primitives de la ville étaient des armes 
parlantes; elles représentaient un Tournuy, selon 
l'expression que nous rencontrons dans une foule d’an- 
ciens textes. C'était la tour qu'on voyait sur la poitrine 
de nos vieux communiers comme sur les banniéres de 
Ja ville. Ainsi lors de l’entrée de Jean II, dit le Bon, 
à Tournai en 1355, le Registre de cuir noir nous 
apprend que « as premiers cresteaux dou belfroid 
estoieat les 1j wettes et pluiseurs trumpeur qui là 
trumpoient et cornolent; et avoient pennonceaus de 
vermeil cendal à blans castellais des armes de le 
ville. » Dans la méme circonstance, on offrit au roi 
trois bœufs qui furent conduits par des varlets, « ces- 
cun d'iceus vestis d'une vermeille cotte à blans castel- 
lais des armes de le ville. » Nous retrouvons les mêmes 
détails, avec des termes identiques, en 1382, lorsque 
Charles VI vint pour la première fois à Tournai. 

L'historien Cousin rapporte que « en l’année 1420 
le Roy Charles (VI), selon quelques commentaires 
manuscripts, donna à la ville de Tournay un chef 
d'azur à trois fleurs de lys d'or avec une tour d'argent 
en camp de gueule (1). » 


(1) Jean Cousin. Histoire de Tournai, T. IV, p. 196. 





— 110 — 


Voici un point nouveau dans la question des armoi- 
ries de Tournai : ce serait à Charles VI que revien- 
drait d’avoir, dés 1420, brisé les armes de Tournai du 
chef de France. Cousin est seul à parler de ce fait; 
mais un document, que j'ai découvert dans nos archi- 


ves, semble lui donner raison. Précisément en 1420 on 


faisait procéder à quelques embellissements au beffroi, 
et les comptes d’ouvrages de cette année portent la 
mention suivante : « A Henri le Quien, pointre, pour 
avoir fait et ordonné iij fleurs de lis d'or en une cam- 
pagne d’asur, et le castiel de la ville audit pignon du 
Belfroit, payé xij sols. » 

Cette mention est unique; aucun autre acte, 4 ma 
connaissance, n'existe, qui vienne confirmer le dire de 
Cousin ; aucune lettre royale ne vient, 4 cette époque, 
faire allusion 4 cette attribution des fleurs de lis; et 
Charles VII, dans le diplôme dont je parlerai tout à 
l'heure, ne la rappelle pas. Je crois donc qu'il ne faut 
pas tirer de ce fait, que je devais pourtant signaler, la 
conséquence absolue qu'il semble comporter. Il ne faut 
voir la, je pense, qu'une tentative isolée de flatterie à 
l'adresse du souverain, faite par un serviteur trop zélé, 
de même que, comme je le prouverai plus loin, cela se 
renouvela quelques années plus tard. 

Ne donnant donc a ce fait qu’une importance rela- 
. tive, arrivons au diplôme de 1426. Cousin, à son 
sujet, s'exprime en ces termes : « Les affaires du Roy 
Charles septième estoient en si pauvre estat, qu’encore 
que la ville de Tournay par les séditions civiles fut fort 
détériorée, si est-ce que pourtant qu'elle luy estoit 
affectionnée, et estant située és fins de son royaume et 
environnée de toutes parts des peuples et pays que ses 
ennemys tenoient, avoitnéantmoins tousiours persévéré 
en son obéissance, il en tenoit tel compte que pour la 


— lll — 


récompenser il octroia que ceux de Tournay pourroient 
à tousiours mais avoir et porter és armes du corps de 
la ville un chef des armes de France, trois fleurs de lis 
d'or en champ d’azur plein. Donné à Meun-sur-Yévre 
au mois de septembre l'an de grâce 1426, et de son 
régne le quatre (1). » 

Le diplôme original, dont Cousin cite textuellement 
les derniéres lignes, existe dans les vitrines de notre 
musée communal. Voyons donc ce que dit ce docu- 
ment (2): Charles VII voulant récompenser les Tournai- 
siens de leur fidélité inébranlable à sa personne et à la 
couronne de France, leur accorde en 1426 de pouvoir, 
s'il leur loyse, briser leurs armes d’un chef de France. 
Remarquons bien le terme employé dans le diplôme; 
c'est pour ne l'avoir pas lu ou pour l'avoir négligé, 
qu'on a commis l'erreur que je cherche à rectifier. Pas 
un seul mot, dans l'acte entier qui nous occupe, ne per- 
mét de supposer que le roi a voulu imposer un nouveau 
blason à Tournai ; il donne simplement une autorisa- 
tion qu'il considère comme une marque d'honneur: 
mais il laisse aux Tournaisiens le droit d'en user ou de 
n'en pas user. Nous sommes bien loin, on le voit, des 
conclusions si formelles de ceux qui se sont contentés 
de regarder l'enluminure peinte au bas du diplôme. 

Quand ces Lettres royales parvinrent-elles à Tournai? 
voilà ce qu'il m'est impossible de dire. J'ai pu à 
maintes reprises constater que, malgré la guerre qui 
désolait la France, les rapports entre la Cour et Tour- 
nal étaient fréquents : c'étaient tantôt des chevaucheurs 
qui apportaient des lettres du roi, et auxquels la ville 
accordait quelque gratification, tantôt des envoyés de 


(1) Ibid, T. IV, p. 206. 
(2) Pièce justificative n° I. 


— 112 — 


la ville qui allaient à Bourges, à Chinon ou à Loches 
aux frais de la caisse communale. Presque toujours 
lorsque les messagers remettaient aux consaux des 
lettres royales, ceux-ci en consignaient l’analyse, sou- 
vent le texte même, dans les registres de leurs délibé- 
rations, et transmettaient leur contenu au peuple. Or 
il n'est nulle part question, ni dans les Registres des 
Consaux ni dans les Comptes communaux, de la remise 
du diplôme royal dont nous parlons, et nos magistrats, 
durant plusieurs années, semblent avoir voulu le tenir 
secret. 

Mais l'existence de ces Lettres de Charles VII finit 
par transpirer. Des individus sans mandat, par excés 
de zéle, firent apposer les armes, dont le roi avait 
autorisé l'emploi, dans la halle des doyens et en divers 
endroits de la ville. I] n’y avait plus moyen de garder le 
silence; aussi le registre aux délibérations des consaux 
porte, à la date du 4 juin 1429, cette mention : « De 
mettre par bannières que on remette les armes dela ville 
à l’anchien usaige selon les seaux de la ville. — Acordé. » 

L'affaire en effet paraissait grave à nos magistrats : 
en acceptant les nouvelles armes concédées par le roi, 
ils craignaient de mécontenter le peuple qui semblait 
considérer l'adjonction des fleurs de lis comme une 
sorte de mainmise de la couronne sur ses privilèges ; 
en ne les acceptant pas, ils couraient risque de 
déplaire au souverain. Afin d'éviter ces deux inconvé- 
nients, ils recoururent au moyen dont ils usaient dans 
les circonstances scabreuses : renvoyer l'affaire aux 
bannières, c'était esquiver les responsabilités person- 
nelles. Les bannières s’étant prononcées, les magistrats 
n'avaient plus qu'à exécuter leur décision. C'était donc 
le peuple de Tournai qui, réuni dans ses comices, allait 
définitivement trancher la question. 


— 113 — 


L'affaire fut mise le lendemain en délibération, 
après qu'on eût communiqué par écrit aux bannières un 
rapport sur la question qui leur était soumise (1). Dans 
ce rapport les consaux laissent entrevoir quel est leur 
avis personnel ; ils font remarquer que « lesdis sceaulx 
(de la ville) ne sont aucunement muéz audit nouvel 
usage, mais tousiours demouréz en leur premierestat. » 
La fidélité des Tournaisiens à la couronne de France 
est proverbiale; ce n'est donc pas pour faire injure au 
roi qu'ils repousseront l'autorisation qui leur est accor- 
dée : cette modification leur semble « non estre 
honnourable pour la ville. » Les consaux admettraient 
pourtant que le nouveau blason fut accepté pour cer- 
tains usages accessoires, tels que la décoration de la 
fierte des bourgeois que l’on portait à la procession. 
Aussi ne devons nous pas être surpris de voir que 
trente bannières, sur les trente-six dont se compo- 
saientles métiers de Tournai, se soient prononcées pour 
le maintien du blason ancien, « sans faire mutation des 
armes ne quelque brisure y avoir. » 

Forts de cette décision prise par le peuple réuni par 
bannières, les consaux firent rétablir les anciennes 
armes de la ville à la halle des doyens et dans les 
autres lieux où on leur avait substitué les nouvelles (2). 

Même après le diplôme de 1426 et jusqu'à la fin de 
la première domination française, la tour continue à 
former seule les armes de Tournai. Pour le prouver, il 
me suffira d’énumérer chronologiquement les mentions 
de nos comptes communaux où il en est question, 
et aussi les jetons à l'usage de la ville qu'a décrits 
M. le Comte de Nédonchel dans nos Bulletins. 


(1) Pièce justificative n° II. 
(2) Pièce justificative n° III. 
ANNALES. III, 8 





— }lt — 


Le compte d'ouvrages de 1441 porte cette dépense : 
« À Piérart Barat, pointre, pour avoir assis et fait, sur 
deux baniérettes de samyt, deux castiaux d'argent à 
chacune et faisant les armes de la ville, servans as deux 
trompettes d’icelle, mises en la halle des doyens, xs. 
vj d. » En 1455, Haquinet Quenon, également peintre, 
peignait « à olle les montans de ploncq de le grant 
halle, » et les semait « de castelz argentéz. » 

Vers la même époque, en 1453, on faisait quelques 
travaux aux fortifications de la porte Saint-Martin. 
Dans ces circonstances une pierre, portant date ou 
inscription, rappelait d'ordinaire ce souvenir. Or on a 
retrouvé, il y a quelques années, en ce lieu, un grès 
déposé aujourd'hui dans le musée de la ville : il repré- 
sente une jolie tour à trois donjons, sans fleurs de lis, 
avec la date « l'an mil 1iii°; » malheureusement une 
cassure a détruit le restant de la date. Je ne puis donc 
affirmer que ce soit là un argument indiscutable en 
faveur de ma thèse; mais pourtant il est fort probable 
que ce grès est postérieur à 1426, les travaux précé- 
dents à la porte Saint-Martin datant de 1395. 

. Un jeton tournaisien, décrit au tome vil de nos 
Bulletins, et que M.le Comte de Nédonchel croit pou- 
voir attribuer au règne de Louis XI, porte à l'avers 
« une tour crenelée à deux donjons terminés par une 
boule, accostée de deux fleurs de lys » avec cette 
légende : Dieuv. nos. doin. pais. samour. Nous ren- 
controns ici les fleurs de lis; mais elles ne sont que 
deux, et ne sont pas posées en chef: ce n'est donc 
évidemment pas la brisure de France, et cela ne con- 
tredit en rien ma thèse. 

« À Jehan Samin, tailleur d’imaiges, disent les 
comptes d'ouvrages de 1469, pour avoir taillié deux 
casteaux des armes de la ville, en la faulse cou- 


— 115 — 


ple de la maison du conchierge de la halle, x s. » 

Citons encore deux jetons tournaisiens. L’un porte 
à l'avers « une tour surmontée de deux pignons et 
accolée de deux fleurs de lis couronnées. » C’est, dit 
M. le Comte de Nédonchel, une piéce de circonstance 
frappée à l’occasion de la naissance d'un fils d'un roi de 
France, peut-être Charles VIII, en 1471. Le même 
auteur décrit l’autre jeton de la façon suivante : « Une 
femme coiffée à l'antique tient un écusson aux armes 
de la ville (une tour), accostées de deux fleurs de lys. 
— Légende : zett. en. la. mone. de. Tournai. 1491. » 

Nous voici parvenus aux derniéres années du 
XV° siècle, à la veille du jour où Tournai cessera 
d’appartenir à la France. Avant d'aller plus loin, 
résumons en quelques lignes les résultats de l'enquête 
à laquelle nous venons de nous livrer. Charles VI selon 
les uns, Charles VIT suivant le plus grand nombre et 
conformément au diplôme encore existant, autorisa les 
Tournaisiens à adjoindre à leur ancien blason un chef 
de France. Ce fut, nous ne saurions trop le répéter, 
une simple autorisation et non un ordre : les termes 
du diplôme sont formels à cet égard. Les Tournaisiens 
repoussèrent énergiquement cette prétendue marque 
d'honneur et firent rétablir partout l'ancien blason. 
Dans tous les faits que j'ai cités postérieurement à 
1426, nous ne voyons jamais apparaître que la tour 
pour armes de la ville; jamais nous ne rencontrons 
l'adjonction des fleurs de lis au chef de l'écu. Il est donc 
désormais absolument incontestable qu’à la fin du 
XV° siècle, 75 ans après la délivrance du diplôme de 
Charles VII, Tournai avait conservé intact son premier 
écusson à la tour et rien qu 4 la tour. 

Je dois pourtant dire ici que, si le chef de France 
n'apparait jamais dans le blason tournaisien, le souve- 


— 116 — 


nir du diplôme de 1426 semble s'être perpétué, durant 
la période francaise, dans le scel des doyens et sous- 
doyens des métiers. Celui que nous voyons figurer au 
bas d’un acte de 1458 représente un ange soutenant 
deux écus accolés : l’un aux armes de France, l’autre à 
la tour ouverte et hersée. Entre les pointes des écus, 
un cerf couché. | 

La matrice employée en 1480 diffère peu de la pré- 
cédente : la disposition est la même, mais la gravure 
est plus soignée. La tour, également ouverte et hersée, 
présente une forme plus élancée; les trois donjons qui 
la couronnent sont mieux accusés. Quant au cerf posé 
au bas du sceau, il est debout au lieu d’être couché. 

Ces fleurs de lis marquent bien la domination fran- 
çaise, car au XVI° siècle (1532) nous retrouvons un 
nouveau scel des. doyens, dans lequel les armes de 
l'Empire remplacent le blason de France. Ces détails, 
que je devais signaler, ne contredisent point ma thèse. 

Continuons nos recherches et voyons si, depuis que 
Tournai cessa d'appartenir à la France jusqu’à l'époque 
où Louis XIV s’empara de nouveau de cette ville, il est 
survenu quelque modification à ses armes, et si nous 
rencontrons enfin les fleurs de lis dans son blason. 
Les documents à consulter sont de trois sortes : les 
chroniques, les jetons et les monuments. Etudious-les 
successivement. 

En fait de chroniques, nous n’en avons que deux, les 
récits des Entrées de Philippe II et d'Albert et Isabelle 
à Tournai, insérés au Registre de cuir noir et publiés 
dans mes Entrées de souverains. En 1549, « les ser- 
gens avoient à la poictrine ung escut d'argent où 
estoient les armoiries impérialles et au dessoubz par 
bas un Tournay d'argent. » De fleurs de lis, il n’en est 
pas question. 


— 117 — 


En 1600, on voyait dans le cortége « tous lesdicts 
sermens bravement équippés et aornés de leurs parures 
et coulleurs, qui sont de rouge et de blancq. » S’il n’est 
pas question ici de blason, du moins nous rencontrons 
les couleurs de la ville rappelant le château d’argent en 
champ de gueules; mais nous ne voyons figurer ni le 
bleu ni le jaune, qui feraient allusion aux fleurs de lis 
d'or en champ d'azur. 

Aux preuves manuscrites, tirées des chroniques, 
nous pouvons ajouter une délibération des Consaux. 
Le 5 août 1572, ces magistrats décidaient de faire 
faire six enseignes de taffetas cordé, de 10 à 12 aunes 
chacune, pour les six compagnies bourgeoises, créées 
par résolution du 25 juillet précédent, en prenant les 
couleurs de la ville, savoir : le blanc et le rouge, avec 
telle autre couleur que le capitaine voudra choisir, et 
faisant peindre un Tournay à chaque enseigne. | 

Les jetons tournaisiens, frappés durant la période 
que nous étudions en ce moment, sont trop nombreux 
pour que je les décrive tous ici; et d'ailleurs les élé- 
ments de ce travail me font défaut, depuis que je suis 
éloigné de Tournai. Sans l'excessive obligeance de 
mon érudit confrère, M’ E. J. Soil, qui a bien voulu 
faire pour moi le relevé des jetons de sa collection, il 
ne me serait possible d'employer que les trop rares des- 
criptions publiées dans nos bulletins par M. le Comte 
de Nédonchel. Utilisons donc la gracieuse communica- 
tion de notre excellent confrère. 

En 1521, deux types se rencontrent : dans l’un la 
tour se trouve accostée de deux fleurs de lys; dans 
l'autre, elle est surmontée d’une aigle, armes de 
l'empire, et accostée de deux K, initiale du nom de 
Charles-Quint. | 

En 1542, 1543, 1546, les jetons ne portent que la 


— 118 — 


tour à trois donjons. Voici comment M. le Comte de 
Nédonchel décrit le jeton de 1553 : « une tour créne- 
lée à trois donjons séparés par des pignons à pointes ; 
elle a porte ouverte, herse et meurtrières; deux chiffres, 
un 5 à la gauche et un 3 à la droite de la tour indi- 
quent la date de la pièce 1553. » Nous retrouvons le 
même type en 1554, 1555, 1560, 1563 et 1566. 

L'année 1581 apporte une modification et nous 
montre (exemple unique) la tour surmontée du chef de 
France. Mais la monnaie obsidionale, frappée en la 
. même année durant le fameux siège de la ville par le 
Prince de Parme, reproduit le type ordinaire, la tour 
sans l'accompagnement des fleurs de lys. 

C'est encore la tour seule que nous retrouvons sur les 
divers jetons de 1586, 1614, 1638, 1644, 1647, 1652, 
1653, 1655, 1656, 1658, 1660 et 1665. Elle est cou- 
ronnée de trois donjons, parfois de cing. Ainsi celui 
de 1665, au revers duquel on lit : pour messieurs les 
prévostz et iurés de Tournay. 1665, porte sur la face 
un écusson à la tour crénelée de cinq pièces, sans 
fleurs de lis. 

J'ai dit plus haut que la troisième série de docu- 
ments à consulter relativement à la question que je 
traite, consiste dans les monuments. Je vais donc citer, 
dans leur ordre chronologique, ceux que mes recherches 
m'ont fait connaître. 

« A Jehan de le Vallée, tailleur d'imaiges, et 
Pierre de Ladderrière, pour avoir faict et taillié trois 
lions de pied: et demy de hault, tenant chacun ung 
escut où il y a ung Tournay ès deux, et au tierch les 
armes de Flandres, lv} sols. » (Compte d'ouvrages 
de 1538.) 

« À Gilles Le Grand, pointre, pour avoir faict et 
point à grand nombre de seaux de cuir, servant au 


= 


— 119 — 


péril de feu, ung Tournay, xxviij lb. x s. » (Compte 
d’ouvrages de 1570). | 7 

Dans un petit travail que j'ai publié jadis (1), figure 
une planche représentant un tableau 4 préter serment, 
qui appartient à M. le Comte du Mortier. C'est un petit 
triptyque sur l’un des volets duquel est sculpté S. Piat, 
et dessous un écusson aux armes impériales ; sur l’autre 
est S. Eleuthère, sous lequel sont les armes de Tournai, 
la tour d'argent en champ de gueules sans la brisure 
aux fleurs de lis. Par son aspect général, de même 
que par la présence de l'aigle à double tête dans un 
des écussons, cet objet peut être attribué à la seconde 
moitié du XVI° siècle. . : : 

Ne serait-ce pas à la même époque qu'il faudrait 
rapporter le Quignon des Damoisaux, qui existe encore 
dans le trésor de la. cathédrale? Voici ce qu’en dit 
notre confrère, M. L. Cloquet dans son ouvrage 
Tournai et Tournaisis : « On désignait sous le nom 
de Quignon le grand médaillon en argent, artistement 
ciselé, que le valet de la Confrérie des Damoisaux por- 
tait aux processions; on y voit la ville de Tournai 
sous la figure d’une pucelle assise au milieu d’un 
château fort arrosé par l'Escaut, tenant deux écussons, 
l'un, aux armes de l'empire, surmonté d’une couronne, 
l'autre aux armes de Tournai. » | 

Ces-deux écussons en émail sont attachés au Quignon 
par de petits écrous. Le second ne porte que la tour 
d'argent sur fond de gueules. Son mode d'attache pour- 
rait faire supposer quil appartenait à un bijou plus 
ancien. Je crois pourtant pouvoir le citer à titre 
d'argument pour ma cause, en présence. de l’autre 
écusson, attaché de la même manière, et qui ne saurait 
être antérieur au milieu du XVI° siècle. 


(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 10. 


— 120 — 


Au compte d’ouvrages de 1606, nous lisons : « A 
Pierre Taverne, tailleur de pierres, pour avoir faict 
ung Tournay et la date du temps sur une pierre ser- 
vante de clef au manteau de la cheminée de la sallette 
par bas en la halle Saint Brixe, v Ib. - 

Un petit monument datant de 1631, la Croix-Notre- 
Dame, qu'on voit encore le long du chemin de Tournai 
à Cysoing, et qui marquait la limite de l'ancien pou- 
voir de la ville, porte sur son soubassement les armes 
de Tournai, ]’écu à la tour saus fleurs de lis. 

Parvenus à l'époque où Louis XIV réunit Tournai à 
la France, résumons la situation que nous fournissent 
les documents cités. Sauf un jeton tournaisien, celui 
des échevins de 1581, aucun récit contemporain, aucun 
monument ne nous montrent les fleurs de lis dans le 
blason de Tournai. Ne suis-je pas en droit d'affirmer 
que les vraies armes de la ville sont celles uniquement 
à la tour? Si, postérieurement au diplôme de 1426, 
nous constatons qu'il fut apposé en certains lieux des 
blasons avec fleurs de lis, c’est pour voir l’adminis- 
tration communale, d'accord avec le peuple, protester 
contre cette adjonction et payer le travail nécessité par 
leur suppression. Ainsi, pendant 250 ans Tournai ne 
porta que la tour sur ses enseignes. 

Le fait par Charles-Quint d’avoir, en 1523, grande- 
ment modifié la magistrature tournaisienne en en 
excluant l'élément populaire, avait étouffé les idées 
d'indépendance dans la population. Aussi n’y a-t-il pas 
lieu d'être surpris si aucune protestation ne se fit 
entendre lorsque, après la prise de Tournai en 1667 
par Louis XIV, les fleurs de lis apparurent dans le 
blason tournaisien. Il n’y eut aucun ordre du roi à ce 
sujet, et la chose passa inaperçue. 

Aussi d’Hozier, lorsqu'il rédigea l'Asmorial général 


— 121 — 


de France (1696-1710), put-il écrire : « La ville de 
Tournay porte de gueules à une tour d'argent crénelée 
de trois guérittes en saillie de mesme, massonnées de 
sable et mouvantes de la pointe, et un chef d'azur 
chargé de trois fleurs de lis d'or (1). - 

Bien que l'adoption du chef de France dans les 
armoiries tournaisiennes semble définitif à partir de 
1667, ce ne fut pourtant pas une règle sans exception. 
Ainsi un joli panneau de bois sculpté, qui fait actuel- - 
lement partie de notre musée communal et qui semble 
avoir appartenu à l’un des arcs de triomphe dressés 
pour l'entrée de Louis XIV, porte l'écusson de France 
couronné avec les anges pour supports. On voit au-des- 
sous le blason de Tournai colorié, à la tour d'argent 
sans le chef aux fleurs de lis. 

Les comptes d'ouvrages, que j'ai déjà eu lieu de citer 
à différentes reprises, nous montrent encore deux 
exceptions à la règle nouvelle. Dans ceux de 1675, 
nous lisons : « À Antoine de Berlaimont, peintre, pour 
avoir peinct des Tournay -argentéz et aultres embel- 
lissemens sur les chandeilles données à l'honneur de 
S. Eluther, xls. »; et dans ceux de 1684 : « A Antoine 
de Berlaimont (le fils), peintre, pour avoir peint six 
Tournay sur du carton blan, et peint aultres embellis- 
semens pour mettre sur six chandeilles dans l’église 
cathédrale pendant la messe de S. Eluther, üj lb. » 

La série des jetons tournaisiens, postérieurs 4 1667, 
nous montre que, sous la domination autrichienne aussi 
bien que sous le régime francais, le blason de Tournai 
demeura tel que le décrit d’Hozier. Il en fut ainsi en 
1667, 1683, 1686, 1714, 1716, 1745 et 1787. 


(1) Bibliothèque Nationale 4 Paris. — Armorial général de d'Hozier. 
Vol. Flandres, p. 953. 


— 122 — 


Je ne connais qu’une seule exception à cette règle, 
et cette exception se présente sous la domination fran- 
çaise. Lorsque, durant le siège de Tournai en 1709, le 
marquis de Surville fit frapper des monnaies obsid1o- 
nales, pas une seule ne reproduisit les armes de la 
ville avec les fleurs de lis. Au contraire, le général 
Cocheteux, qui les a décrites au tome rv des Mémoires 
de notre Société, cite quatre variétés en cuivre qui ne 
portent que la tour. Il me suffira d'en décrire une, les 
autres ne présentant que de légères variantes. 

_« Petit cuivre. Pièce de 2 patards (uniface). — Tor- 
naco obsesso. Tour crénelée de quatre pièces, ajourée 
d'un oculus, ouverte et hersée. Au-dessus de la tour le 
chiffre 2, indice de la valeur: 2 patards ; au-dessous la 
date 1709. Dans cette pièce, la tour se compose de dix 
assises jusqu'aux crénaux, et les joins sont marqués 
en relief (1). » 

Lorsque survint la révolution brabançonne, T'écu aux 
fleurs de lis surmontant la tour, continua - d’être 
employé. Nous le trouvons au revers d’une pièce de 
monnaie frappée par le gouvernement des Etats Bel- 
giques en vertu du règlement du 14 août 1790 (2). On 
y voit dans le haut un écusson de gueules à la tour 
ouverte d'argent, donjonnée de trois pièces, au chef 
cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or rangées. 

Ce nouveau blason était si bien devenu le biason 
tournaisien, que nous le retrouvons sur le sceau de 
l'échevinage, qui fut gravé en 1793. Dans ma Des- 
cription sommaire de quelques matrices de sceaux, j'ai 
décrit celui-ci, qui appartient à notre musée communal, 
de la façon suivante : « Sceau orbiculaire en cuivre. 


(1) Mém. de la Soc. hist. de Tournai, T. IV, p. 148. 
(2) Cte P. A. pu CHASTEL. À propos de trois médailles, p. 9. 


— 123 — 


Diam. = 0,039. — Un écusson de gueules 4 la tour 
ouverte d’argent, donjonnée de trois tours de méme, 
au chef cousu d’azur à trois fleurs de lis d'or rangéés. 
L'écu posé sur deux palmes est surmonté d’une cou- 
ronne de roses, et accosté des lettres S et B. — 
Légende : CACHET DE LÉCHEVINAGE DE TOURNAY. 
1793 (1). » 

Me voici parvenu aux temps modernes, que je n'ai 
pas à examiner. Au lecteur qui aura bien voulu me 
suivre jusqu'au bout, de voir si mes arguments l'ont 
convaincu et de décider si les vraies armes de Tournai 
sont celles à la tour, qu'on employa tant que le peuple 
sut conserver son indépendance, ou celles à la tour 
brisées du chef de France, en usage depuis Louis XIV. 

Les adversaires de la thèse que j'ai défendue dans 
le travail précédent m'objecteront peut-être les nom- 
breux exemples de blasons de Tournai, dans lesquels 
se voit le chef aux fleurs de lis et qu’on rencontre dans 
les anciens plans de la ville et au frontispice de cer- 
tains livres sortis des presses de nos imprimeurs. La 
collection Desmazières, léguée par notre regretté con- 
frère à notre dépôt d'archives, fournit en effet plusieurs 
exemples du blason de Tournai au chef de France. © 

À cette objection, il me sera facile de répondre tout 
d'abord que, si certains plans portent les armes ainsi 
modifiées, il en existe un tout aussi grand nombre où 
l'on ne rencontre que la tour. Notre ancien confrère, 
le capitaine A. Dejardin, en signale des exemples sous 
les numéros 3, 5, 6, 7 et 37 de ses Plans de ia ville 
de Tournai (2). 11 en indique, il est vrai, cinq autres 
où se rencontrent les fleurs de lis; et l'un d'eux même 


(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 134. 
(2) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XVIII. 


— 124 — 


présente une particularité qui mérite d'être signalée. 

Ce plan, dressé en 1708 par le sieur G. de Baillieul, 
géographe, rue Saint-Séverin (à Paris), est orné, à la 
partie supérieure, de 65 écussons de gentilshommes 
tournaisiens. On y voit aussi, en haut à droite, le 
blason de la ville avec le chef de France, qu'accom- 
pagne cette légende : « Les armes de la ville de 
Tournay donné (sic) par Charles 7 dit le Débonnaire, 
roy de France, en 1420. - Malgré l'erreur historique 
qu'elle renferme, cette légende était bonne à citer, car 
elle rappelle le fait relaté par le chanoine Cousin, qui 
attribue 4 Charles VI d’avoir, précisément dès 1420, 
concédé à la ville de Tournai le droit. de briser ses 
armes anciennes du chef de France. 

Je ferai remarquer en second lieu que des plans et . 
des marques d'imprimeurs, comme en employèrent 
Anselme du Puicht (1699-1725) et Jovenau (1731- 
1782), ne constituent pas des documents officiels. Or 
il s'agit précisément de savoir quelles étaient les armes 
dont la ville de Tournai usait officiellement. C'est pour 
cela que, dans l'enquête à laquelle je me suis livré, 
j'ai tenu à n’employer que des extraits de comptes, des 
délibérations de magistrats, etc. D'ailleurs tous nos 
plans reproduisant les fleurs de lis sont postérieurs au 
règne de Louis XIV, sauf un qui date de 1574. N’ou- 
blions pas du reste que, dans leur rapport de 1429 
adressé aux Bannières, les Consaux disaient ne voir 
aucun inconvénient à ce que l'on fit usage des fleurs 
de lis en tout ce qui ne serait pas officiel. 

De nouveau je demande au lecteur de se prononcer, 
et de dire si les armes véritables de Tournai doivent 
porter la brisure aux fleurs de lis. 


— 125 — 


II. Les sceaux de Tournai. 


La question des sceaux dont les diverses juridictions 
dela ville de Tournai firent usage à différentes époques, 
serait curieuse à étudier. Ce travail tentera peut-être 
un jour l'un ou l’autre de mes érudits confrères. Je me 
bornerai donc, dans cette seconde partie de mon 
mémoire, à relever une étrange erreur dans laquelle 
une gravure fautive a fait tomber un savant archéo- 
logue, et à fournir par là ma contribution à une étude 
complète. 

Le plus ancien sceau de Tournai, que je connaisse, 
appartient à la fin du XIT° siècle. Il en existe un mou- 
lage dans les vitrines du musée communal. Il repré- 
sente une tour crénelée, sans toiture, accostée de deux 
autres plus petites surmontées de toits coniques. Le 
sceau usité au XIIT° siècle (1265), qui figure égale- 
ment au musée, est presqu'identique, et ne présente 
que de légères différences avec le précédent. 

Il en serait pourtant tout autrement si l'on devait 
s'en rapporter au savant ouvrage de monsieur Lecoy 
de la Marche, Le XIII‘ siècle artistique. Suivant 
l'érudit archéologue, qui pourtant ici s’est trompé, la 
ville de Tournai aurait, dès le XIII° siècle, renoncé 
au sceau dont elle usait pour y substituer une matrice 
nouvelle représentant une enceinte fortifiée au centre 
de laquelle se dresse le beffroi communal. C'est du 
moins de cette façon qu'il faut, je pense, et bien que 
l’auteur ne le dise pas dans son texte, interpréter la 
présence, dans l'ouvrage cité, d'un prétendu sceau de 
Tournai. S'il en était autrement, ce dessin, d'ailleurs 
inexact, n'aurait aucune raison de figurer dans un 
ouvrage traitant de l’art au XIIT° siècle. 


— 126 — 


Et tout d'abord cette gravure n'est pas, comme on 
pourrait le croire et comme le dit d’ailleurs l'auteur, 
la reproduction d'une empreinte authentique; c'est tout 
simplement la réédition de la planche xxvirr du 
Tournai ancien et moderne de Boziére, et ce sceau n’a 
jamais existé. Comme je l'ai déjà fait remarquer ail- 
leurs (1), l'artiste qui a gravé cette planche a commis 
une erreur : il place une fleur de lis sur chacune des 
bannières qui surmontent les toits coniques des tours. 
Or, dans le sceau réel, ces bannières portent alterna- 
tivement la fleur de lis et la tour, respectivement 
emblémes du royaume de France et de la ville de 
Tournai. 

Mais ce n’est pas tout. Admettant que ce sceau ait 
été reproduit d'une façon exacte, ce n'est pas au 
XIII° siècle qu’il faudrait l’attribuer, mais bien 4 la 
seconde moitié du XIV°. En effet le roi Charles V 
ayant retiré le droit de Commune à Tournai en 1367, 
ordonna par ses Lettres (2) que « y aura un scel qui 
sera fait nouviel dedans lequel sera pourtrait et enpraint 
une tour et environ les fleurs de lis, duquel seront 
seellées les lettres desdits contraux et obligacions et 
toutes autres dont mestier sera. » Ce ne fut donc, 
comme je le disais, que dans la seconde moitié du 
XIV® siècle que fut gravé le sceau qui nous occupe. 
Le semis de fleurs de lis marqua la suppression du 
droit de Commune et fut sans doute une des causes qui 
firent rejeter le chef de France par les Tournaisiens 
lorsque le roi Charles VII les autorisa à l’adjoindre à 
leur ancien blason. | 

Voici comment j'ai décrit ce sceau dans l'inventaire 


(1) Bull. de la Soc. hist. de Tournai, T. XXI, p. 133. 
(2) Pièce justificative n° IV. 


— 127 — 


de la section sigillographique du musée communal : 
« Sceau orbiculaire en argent. D=0,077. — Sur nn 
semis de fleurs de lis, le Beffroi muni de ses contre- 
forts, galeries crénelées, campanile flanqué de tou- 
relles, la flèche sommée d'un dragon ailé. Le monu- 
ment s'élève au centre d’une enceinte de ville fortifiée 
de six tours couvertes de toitures coniques. Au sommet 
de chacune de ces tours et des tourelles du campanile, 
un étendard portant alternatrvement-une fleur de lis 
et une tour. — Légende : SIGILLUM COMMUNIE CIVITATIS 
ET VILLE TORNACENSIS. » | 

Disons en passant, comme l'a d’ailleurs déjà fait 
Bozière, que l'existence de ce sceau en 1367 prouve 
l'erreur de Poutrain, qui attribue le campanile et le 
dragon du beffroi à la restauration qui suivit l'incendie 
de 1390. On ne fit que rétablir l’ancien état de choses. 

Vers la même époque, puisque je l'ai rencontré au 
bas d'une charte de 1371, fut gravé un autre sceau 
présentant une certaine analogie avec le précédent. 
Pourtant il n'a que deux tours à l'enceinte, et elles 
sont placées de chaque côté de la porte de la ville; 
cette porte est surmontée d’une toiture plus élevée que 
dans l’autre sceau; à droite et à gauche du beffroi, 
nettement reconnaissable, sont placés deux autres 
petits beffrois. La légende est : SIGILLUM AD CAUSAS 
COMMUNIE TORNACENSIS. 

Lorsque la Commune fut restituée à Tournai en 1370, 
on continua à se servir du sceau fait en vertu des 
Lettres de 1367; et désormais on ne cessa plus d'en 
user. On se contenta de renouveler la matrice lorsque 
cela devenait nécessaire : ainsi celle que possède encore 
notre musée communal et qui a servi de modèle pour 
la gravure erronée de l'ouvrage de Bozière, date de 
1551. Nous lisons en effet dans le Compte général de 


— 128 — 


cette année : « A Jehan Gabry, le josne, orphévre, 
pour avoir refait les grant et petit seaulx des mayeur 
et eschevins de ladite ville (de Tournai), xv lb. = 

La révolution brabançonne, comme je l'ai dit en 
parlant des armoiries de la ville, modifia les choses en 
1793, et employa le sceau que j'ai décrit plus haut, 
lequel servit jusqu’à l'invasion française de la fin du 


siècle dernier. 
_—_, 


NOTE COMPLÉMENTAIRE. 


Ma notice relative aux armoiries de Tournai avait 
été communiquée depuis longtemps à la Société histo- 
rique, lorsque, à la veille de son impression, le hasard 
de mes lectures me fit rencontrer un nouvel argument 
à l'appui de ma thèse, qui m'avait échappé au cours de 
mes précédentes recherches. 

Philippe de Hurges parlant, dans ses Mémoires 
d'eschevin, des numéraux remis en salaire aux jurés 
et échevins de la ville, dit qu'ils sont « pièces de cuivre, 
à peu près de la grandeur d'un liard, marqués d’un 
costé des armes de la ville, qui est une tour (1). » Il 
n'est nullement, comme on le voit, question de fleurs 
de lis. Or Philippe de Hurges devait bien savoir 
quelles étaient, de son temps, les vraies armoiries de 
Tournai, à l'administration de laquelle il avait parti- 
cipé soit comme échevin (1609-1611), soit comme juré 
(1612-1613, 1616, 1618, 1620, 1622). Il est donc de 
plus en plus incontestable que, au début du XVII°siécle, 
la ville de Tournai et ses magistrats ne reconnaissaient 
que la tour pour armoiries. 

' A. DE LA GRANGE. 


(1) Mém. de la Soc. hist. de Tournai. T. V, p. 30. 


— 129 — 


PIECES JUSTIFICATIVES. 


I, — Lettres de Charles VII modifiant les armes de Tournai. 

Charles, par la grâce de Dieu Roy de France. Savoir faisons à 
tous présens et advenir que ceulx repputons de perpétuelle 
mémoire et haulte rémunération envers nous, de qui ses léables 
et plus loéz fais et mérites tousiours en mieulx et à meillieur 
entencion continuéz ont persisté en tout temps par vertueuse et 
honorable constance en la vraye obéissance et subjection comme 
loyaulx subjectz et soubzmis, obéissans à la eouronne de France, 
et qui par singulière affection leur loyaulté gardée en la deue 
et continue subjection de nostre majesté royal en leurs loyaulx 
couraiges, et par effect véritable advoué nous ont et congneu à 
leur naturel et souverain seigneur, pour quoy doncques raison 
et bonne équicté admonesté et induit favorablement nostre 
magnificence de tenir et avoir nos très chiers et bien améz les 
prévostz, juréz, eschevine, eswardeurs, doyens et soubzdoyens, 
communaulté et peuple, manans et habitans de nostre bonne 
ville et cité de Tournay en singulière, espécial et amiable 
recommandation, dignes envers nostre dite royale majesté par 
leurs humbles mérites et commandables services à nous et à nos 
progéniteurs Roys de France incessamment, de tel temps qu'il 
n'est mémoire du contraire fait, et que cordialement de tout 
leur povoir et vouloir à Ja couronne et maison de France ont 
tousiours ensuyvans quant à ce les honnorables et vertueuses 
meurs, conditions et manières de leurs vaillans et nobles prédé- 
cesseurs, lesquelz oncques par paour, crainte ou puissance 
d'ennemis, promesses, ne par leur donner à entendre fallaces et 
illicites manières en dit, en fait ne en pensée, ne divertirent au 
contraire, ains en tout humilité les avons trouvéz bons et loyaulx 
subjectz et soubmis, obéissans et mesmement ou temps de ces 
présentes guerres, lamentables et douloureuses divisions qui 
tant longuement ont esté en ce royaume et encores sont, dont 
c'est pitié, n’ont aucunement varyé, ne pour lors que feu nostre 
seigneur et père, que Dieux absoille, estoit ès mains de ses 
ennemis, et les mesmes ains ont tousiours léal regard de leur 
futur et naturel seigneur, conchis et de tout disposéz de vivre et 
morir avecques nous, envers tous et contre tous, ens et soubs 
nostre dite royal obéissance persister et jusques à la mort, 
laquelle chose tant méritoire jamais ne partira de nostre 
couraige à leur pardurable loenge et accroissement d'onneur, 
ainsi et syx cens années, tout bien défini, considéré l'assiette de 
nostre dite bonne ville et cité, laquelle est ainsi comme és fins 

ANNALES. Hi. 9 


— 130 — 


de nostre royaume, enclose et avironnée de toutes pars de gens, 
peuples et pays à nous de présent non obéissans, de nous aussi 
esloingnée et divisée par grant espace et distance de pays de 
nostre obéissance, à l’occasion des terres et pays que nosdits 
ennemis détiennent et occupent ; et ce néantmoins, par lone et 
continuel désir en très fervent amour, humble vouloir et par- 
faitte affection, persévéré ont tousiours et en mieulx en nostre 
dite royal obéissance. Pour quoy nous, voulans iceulx rémunérer 
de hault et digne honneur, à la léable recommandation d'eulz, 
leurs successeurs et postérité, et ad ce comme pour le temps 
advenir ainsi que en eulz en avons parfaite espérance et singu- 
lière confiance soient plus curieux, abstrains et obligiéez à nous 
servir et obéir et à la subgestion et obéissance de la maison 
royal et couronne de France persister et demourer en singulier 
faveur et augmentation de leur gloire et mérites, et pour 
certaines autres causes et considérations à ce nous mouvans, à 
icculz prévostz, juréz, eschevins. eswardeurs, doyens et soub- 
doyens, communaulté et peuple, manans et habitans d'icelle 
nostre bonne ville et cité de Tournay dessusdis, avons donné et 
ottroyé, donnons et ottroyons de nostre certaine science, grace 
espécial, plaine puissance et autorité royal, par la teneur de ces 
présentes qu’ilz puissent et leur loyse avoir et porter à tousiours 
mais, ès afmes de nostre dite ville, un chief des armes de 
France, trois fleurs de lys d'or en champ d'azur tout plain, ainsi 
et par la manière qu'il est yci pourtrait, figuré et armoyé 
(à cette place sont dessinées et peintes les armes autorisées par 
le roi), voulans et ottroyans par la teneur de ces présentes que 
de ce et de noz présens don et ottroy ilz joyssent et usent à tout 
temps perpétuellement ainsi comme dessus est pourtrait, figuré 
et armoyé, et que ores ne en temps avenir ne leur soit contredit 
ne obicé par qui que ce soit en aucune manière. Et ces présentes, 
se mestier est, voulons estre enregistrées en la Chambre de nos 
Comptes et ou Trésor de nos Chartres, et partout où il appar- 
tiendra, aux quelles, affin que ce soit chose ferme et estable à 
tousiours, nous avons fais mettre nostre scel. Donné à Meun- 
sur-Yèvre, ou mois de septembre l'an de grâce mil cecc vingt et 
six, et de nostre règne le quart. 
Par le Roy en son Conseil. — Fresnoy. 
(Musée communal. — Original sur parche- 
mins, scellé sur lacs de soie rouge et 
verte, du grand scel royal en cire verte). 


H. — Rapport des consaux et décision des bannières. 
Vous remonstrent lesdis consaulx, comme il soit en vos 


— 131 — 


mémoires quelles les armes de la ville ont esté de toute ancien- 
neté et de tous temps les ait ladite ville heues et portées, et en 
use en toutes honneurs. tant en sceaulx de la ville comme 
autrement. Et ce nonobstant, sans vostre sceu et de nouvel, a 
esté par aucuns particuliers, soubz umbre de certaine impétra- 
tion du Roy, nostre sire à présent régnant, audeseure desdites 
armes et en chief fait mettre une brisure de iij fleurs de lys d'or, 
laquelle chose semble auxdis consaulx non estre honnourable 
pour la ville, veu que de si long temps qu'il n'est mémoire, ladite 
ville a esté tousiours francement tenue et gardée entière ens et 
sou bz la subgection et seulle obéissance des Roys de France, et 
que lesdis sceaulx ne sont aucunement muéz audit nouvel usage, 
mais tousiours demouréz en leur premier estat. Et seroit chose 
différente si les armes desdis sceaulx estoyent entières et on 
volsist user en aucunes aultres manières, comme à le fiertre de 
le procession et autrement, desdites armes à tout ledit chief de 
fleurs de lis. Si vous plaise sur ce avoir advis et délibéracion, 
assa voir en quelle manière il vous en plaist estre fait. 

Rapporté par les doyens aux consaulx, le lundi vj® jour de 
juing l'an xxix. 

Chest le rapport que les doyens et soubdoyens des mestriers 
de la ville et cité de Tournay font à messeigneurs les prévotz, 
juréz, eschevins et eswardeurs d'icelle ville, des assens, advis, 
délibérations et accors que les bonnes gens et peuple des 
banières, assemblés par collèges ès lieux et plaches accoustumées 
le dimenche v® jour de juing l'an mil iiij¢ xxix, ont eu sur 
jiij poins et articles mis en termes de par vous et à eulz bailliés 
par escript. 

C'est assavoir, le second touchant les armes de la ville, si 
comme il est deuement apparu auxdis doyens et soubdoyens par 
lesdis rappors dont il ont fait le compte et extrais, par lesquelz 
il ont trouvé que, du second article, xxx bannières, sans faire 
mutation des armes ne quelque brisure y avoir. 

(Archives de Tournai. — Registre aux 
délibérations de bannières (n° 335 de 
l'inv. prov.), f° 149). 


Ill. — Payements effectués pour rétablir les armes anciennes 
de la ville. 

A Henri Alman, tailleur d'images, pour son sallaire d'avoir 
esté, taillié et mis jus deux enquiefvures de trois fleurs de lis, 
de deux escus armoyéz des armes de la ville, estans à l'encontre 
du mur de la halle des doyens, que aucuns particuliers de la 
ville y avoient fait mettre, et lesdis escus remis, ratechiéz et 


— 132 — 


mis à point par le manière qu'ilz estoyent anchiennement, par 
marchié à luy fait. XX 8. 

A maistre Robert Campin, pointre, pour avoir revernit et 
repoint de vermilion lesdis deux escus, et deffait et effachié les 
trois fleurs de lis quy estoient en chief armoyéz des armes de la 
ville estant à l’uis et porget de le halle des juréz, et lesdis 
escuchons repoins des armes de la ville en le manière accoustu- 
mée, par marchié à luy fait. | x8. 

A Jehan Le Latteur, couvreur d’escaille, pour avoir monté sur 
le garitte de Morielporte, et y gratté jus et effachié l'enquiefvure 
de trois fleur de lis audessus des armes de la ville quy estoyent 
sur ladicte garitte, par marchié à luy fait, v8. 

(Archives de Tournai. Compte d'ouvrages 
de 1429. — Registre n° 4523 de l'inv. 
prov. f° 33). 


IV. — Charles V retire à Tournai le droit de Commune et 
impose un sceau nouveau. 

Charles, par la grâce de Dieu Roy de France. Comme très 
grans dissensions et descors aient par lonc temps esté entre les 
bourgois moyens et menus habitans de nostre cité et ville de 
Tournay, et pour les mettre en bonne paix et tranquilité aions 
envoyé par plusieurs foiz en ladite ville plusieurs solennelz 
messagés, prélas et autres des genz de nostre conseil qui en 
ladite ville ont esté longuement, et trouvé plusieurs voyes et 
manières par lesquelles ils avoient promis et devoient estre et 
demourer à bonne paix et accort d'ilec en avant, et ycelles voyes 
n'aient voulu tenir, maiz les ont touz jours rompues et enfraintes 
et ont esté depuis plus esmeuz et en plus grans descors et 
mocions l’un contre l'autre que par avant, dont plusieurs plaintes 
nous sont venues en nous signifiant et exposant que, se par nous 
n'estoit pourveu sur ce de brief remède, ladite ville, pour les 
descors que chascun jour lesdiz habitans avoient ensamble et les 
grans et périlleuses commicions qui estoient entre eulx, estoit — 
en voye de perdicion, et ycelle, qui est une des notables citéz 
de nostre royaume, en avanture d’estre destruite. Nous, consi- 
dérans les très grans maulx, dommages et périlz qui s'en pour- 
roient ensuivre, voulans à yceulx obvier et lesdiz bourgois et 
habitanz estre et demourer en bonne unité, paix et transquilité 
à touz jours, avons voulu savoir les causes des dites commicions 
et descors; et sur ce avons fait assambler nostre grant conseil 
par plusieurs foiz, et y avons esté et vaqué en nostre personne 
par plusieurs journées. Et finalement avons trouvé que nostre 
dite cité et ville estoit en voye d'estre perdue et destruite, et 


— 133 — 


que lesdiz bourgois et habitans ne pourroient avoir accort ne 
demourer en bonne paix tant comme il eussent corps et com- 
mune et le gouvernement d'icelle cité et ville, at si elle n’estoit 
entérinement sans moyen en nostre main et soubz nostre gou- 
vernement. Savoir faisons à tous présens et avenir que Nous, 
attendues les choses dessus dites, et que ladite cité a de touz 
temps esté et est de l’ancien domaine de nous et de noz prédé- 
cesseurs roys et de la couronne de France, et que plusieurs 
autres grans et notables citéz. et villes de nostre royaume sont 
tant seulement gouvernées par nous et noz offices qui ont touz 
jours esté et sont bien honorablnment et seurement à leurs 
granz proffiz tenues et gouvernées sans avoir aucunes commo- 
cions ne destors, voulans sur ce remédier et pourveoir de 
remède convenable par grant et meure délibération de plusieurs 
saiges de nostre grant conseil, prélas, comtes et barons et 
autres, clercs et lays, sur ce assembléz pour les choses dessus 
dites, et autres justes et raisonnables causes nous mouvenz à ce, 
avons ordené, décerné et déclaré, ordonnons, décernons et décla- 
rons par ces présentes que lesdiz bourgois et habitans de ladite 
cité et ville de Tournay n'auront de ci en avant corps ne com- 
mune, ne par eulx ne sera gouvernée, ne n'auront en ycelle 
aucune seigneurie, congnoissance ne exercicion de justice ne 
jaridiction, ne en ycelle ne pourront avoir, mettre, instituer ne 
establir juges ne officiers quelconques fort tant seulement quatre 
procureurs et deux receveurs, dont l’un sera contreroleur, 
lesquelx quatre procureurs et deux receveurs seront esleuz par 
le gouverneur de ladite ville qui est à present et pour le temps 
sera ou par son lieutenant, appellé ad ce lesdiz bourgois et 
habitans, et confeorméz par nous, se mestier est. Et s'entremet- 
tront, c'est assavoir les procureurs, de procurer tant seulement 
les faiz prouffitables et nécessaires de ladite ville pardevers 
nous, nos genz et officiers, et ailleurs où expédient et mestier 
sera; et lesdis receveurs recevront les rentes et deniers et autres 
prouffiz appartenans à ladite ville. Et que de ci en avant perpé- 
tuelment sera en ma main et nous demourra, et à nos succes- 
seurs Roys de France, sans moyen, toute laseigneurie, juridiction 
et congnoissance d'icelle cité et ville et des bourgois et habitans 
quelconques en ycelle de quelque estat ou condition qu'ils 
soient, pour quelconques faiz et cas que ce soient, escheuz ou à 
escheoir et avenir, sanz ce que yceulx bourgois ne habitans en 
puissent ne doient congnoistre en aucune manière. Et y mettrons, 
instituerons et établirons, nous et noz successeurs Roys de 
France, perpétuelment gouverneur de par nous, et prévost, 
pour le gouvernement d'icelle, et tabellion un ou plusieurs qui 


— 134 — 


recevra ou recevront les lettres obligatoires et contraux tant de 
ladite ville comme d’autres. Et y aura un scel qui sera fait nou- 
viel, dedans lequel sera pourtrait et empraint une tour et environ 
les fleurs de liz, duquel seront scellées les lettres desdiz contraax 
et obligacions et toutes autres dont mestrier sera. Et sera establi 
de par nous de ci en avant certaine personne féable qui ledit 
scel gardera, et aussi seront de par nous instituéz et establiz 
tous autres sergens et officiers qui en nostre nom et de par nous 
exerceront et feront leurs offices. Et congnoistra ledit prévost 
des causes personnelles et civiles tant sealement; et des griefs 
d'icelli prévost, sans moyen l'en appellera au gouverneur qui 
pour le temps sera; et du gouverneur, sans moyen en nostre 
parlement à Paris. Si donnons en mandement par ces présentes 
à nov gouverneur et prévost de nostre dite ville, à présent 
commis et députéz de par nous, et à chascun d'eux que nostre 
présente ordenance, déclaracion et voulanté facent solennelment 
publier en nostre dite ville de Tournay et ailleurs où mestier 
sera, et ycelle facent garder, entretenir et acomplir de point en 
point par lesdiz bourgois et habitans et autres personnes quel- 
conques noz féaulx et subgéz sans les enfraindre ou souffrir estre 
enfraintes en aucune manière de présent ne pour le temps 
avenir, car ainsi le voulons nous et pour les causes dessuz dites, 
non obstant quelconques grâces et privilèges ou autres lettres 
quelconques par nous ou noz prédécesseurs Roy de France sur 
quelconques formes de paroles à eulx octroyées, et que lesdiz 
bourgois et habitans aient eu par aucun temps corps et commune 
et le gouvernement d'icelle cité et ville, us ou coustumes que 
auscuns pourroient dire ou alléguer contre la teneur de noz 
présentes lettres et le contenu en ycelles, contre lesquelles nous 
ne voulons qu'ils aient effect en aucune manière. Toutevoyes 
n'est pas nostre entente que les autres grâces, privilèges, liber- 
téz et franchises par nous ou noz prédécesseurs Roy de France 
ausdiz bourgois et habitans ottroyéz, soient pour les choses 
dessuz dites en autres causes empeschées; maiz voulons qu'il 
soient et demeurent en leur force et vigueur, et que ce soit ferme 
chose et estable à touz jours, nous avons fait mettre nostre scel 
à ces présentes lettres. Donné à Paris ou moys de feurier l'an de 
grâce mil ccc soixante six, et de nostre règne le tiers. 
(Archives de Tournai. Chartrier. Layette 
de 1366-67. — Original sur parchemin, 
scellé du grand sceau royal en cire 
verte, sur lacs de soie rouge et verte. 


— 135 — 


SEANCE DU 8 JUILLET 1897. 





M. LE COMTE DE NÉDONCHEL, Président. 
M. EoaËne Soir, Secrétaire. 





Le procès-verbal de la séance de juin est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la société depuis la dernière réunion. 


1. Bulletin de l’Académie royale de Belgique. 67° année, 
1897, n° 5. | 


2. Programme des concours pour l’année 1897. 


3. Bulletin du Cercle historique et archéologique de Gand. 
4° année, n° 8; 5° année, n°5 1, 2, 3. 


4, Société royale belge de géographie. Bulletin. 1897, n° 1 
et 2. 


5. Analecta bollandiana. Tome 16, fasc. 1. 


6. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou- 
tumes du pays de Looz, par L. Crahay. Tome 4. 


7. Revue Bénédictine. 1897, n° 4 à 7. 
8. De Wapenheraut. 1% année, n° I. 
9. Messager des sciences historiques. Année 1881, 4° livr. 


1885; 4° livr. 1896; 3° et 4° livr. 


M. Raymond Serrure offre une brochure intitulée 
Contribution à la numismatique tournaisienne, dans 


— 136 — 


laquelle il décrit un jeton de Gui Dimenche dit le 
Lombard, et une médaille de Charles du Hautbois, 
évêque de Tournai. 

Remerciments. 


On décide d'échanger nos publications contre celles 
du Cercle historique du Luxembourg, et celles de 
l'Université d'Heidelberg (die neuen Heidelberger 
Jahrbücher). 


On vote sur les articles nouveaux du règlement dis- 
cutés dans les précédentes séances. Ils sont adoptés 
dans les termes suivants : 


TITRE IX. 
De la dissolution de la Société. 


ART. 42. 


Les membres correspondants et honoraires n’ont 
aucun droit dans les objets qui appartiennent à la 
Société. 

De méme les membres titulaires qui pour un motif 
quelconque cessent de faire partie de la Société perdent 
tout droit dans lesdits objets. Leurs héritiers, en cas 
de décès, n'y ont également aucun droit. 

En cas de dissolution, les archives, collections, 
bibliothèque et avoir social sont dévolus à la ville de 
Tournai, aprés apurement des dettes de la Société, 
sans qu'aucun des membres, ménie titulaires, y puisse 


rien prétendre. 
ART. 43. 


La dissolution de la Société ne pourra étre discutée 
que sur la proposition écrite de cinq membres titu- 
laires. Elle devra faire l'objet de deux délibérations 
des seuls membres titulaires, à un mois d'intervalle 


— 137 — 


l'une de l'autre, et après avoir été portée à l'ordre du 
jour, sur les convocations. 

La décision prononçant la dissolution nesera valable 
que si elle a réuni les deux tiers au moins des suffrages 
des membres présents, et si les deux tiers au moins 
des membres titulaires ont pris part au vote. 

A défaut de réunir les deux conditions ci-dessus, le 
vote sera renvoyé à une troisième assemblée, spéciale- 
ment convoquée à cette fin, un jour de réunion ordi- 
naire, et à cette assemblée la dissolution pourra être 
prononcée à la simple majorité des suffrages, si l’as- 
semblée comprend au moins les deux tiers des mem- 
bres titulaires, ou à la majorité des deux tiers des 
suffrages, si l'assemblée compte moins des deux tiers 
des membres titulaires. 


Tl est donné lecture d’une note envoyée par M. de 
la Grange, sur Edouard Hocquart, né à Tournai le 
8 juillet 1787. On en vote l'impression. 





CONTRIBUTION A LA BIOGRAPHIE TOURNAISIENNE. 


L’EcRITURE, revue mensuelle des arts et des sciences 
graphiques, a publié, sous la signature E. Crépieux- 
Jamin, une notice biographique et graphologique sur 
un Tournaisien bien oublié de ses compatriotes, mais 
qui eut, au début de ce siècle, son heure de notoriété. 
Notre Société ayant l'habitude de recueillir dans ses 
Annales tout ce qui peut intéresser notre ville, j'ai cru 
bon de signaler ici ce qui concerne la vie et les œuvres 
d'Edouard Hocquart. Laissant de côté ce qui a rapport 
à la graphologie, j’emprunte à M. Crépieux-Jamin ce 
qu'il dit de la vie de notre personnage. 


A. DE LA GRANGE. 


— 138 — 


' Hocquart (Edouard-Auguste-Patrice), naquit à 
Tournai le 8 juillet 1787. 

Son pére, avocat au conseil de Hainaut, quitta la 
Belgique en 1795 pour venir à Paris avec sa famille, 
(composée de sa femme et de deux garcons, dont il 
était l'aîné), dans le but d’entreprendre un commerce 
de librairie. Il mourut vers 1806, laissant sa famille 
dans une situation très précaire. Edouard Hocquart, 
alors âgé de 19 ans, devint le seul soutien de sa famille. 
I] arriva par son travail, tout en continuant le com- 
merce de librairie, à soutenir sa mère, élever son jeune 
frère et, peu à peu, payer les dettes assez considérables 
de son père dont c'était le seul héritage. 

Tout en faisant son commerce il apprit le métier de 
graveur. I] commença par faire des vignettes pour 
livres d'éducation, romans, etc., et en produisit en 
grand nombre. Plus tard, s'étant adonné au dessin et 
à la gravure des sujets de l’histoire naturelle, il exé- 
cuta des œuvres importantes, entre autres les 180 plan- 
ches de la phytographie médicale du docteur Roques. 

Vers 1816, il conçut l'idée de la gravure sur acier; 
ses premiers essais eurent lieu pour un ouvrage de 
Marchand de Beaumont, sur les monuments du cime- 
tière du Père-Lachaise, édité à Paris vers 1817, par 
Moronval. Parvenu après beaucoup de peines et de 
dépenses à vaincre les obstacles que lui opposaient les 
planeurs (qui ne voulaient opérer que sur le cuivre), 
le peu d'habitude des graveurs, et enfin l’imperfection 
des aciers laminés d'alors, il établit sur acier par ses 
propres travaux, et par ceux de quelques autres artistes, 
un fonds considérable de marchand d’estampes com- 
prenant l'imagerie de piété, les gravures pour l'édu- 
cation, les cartes géographiques, etc. 

I] ne voulut pas prendre de brévet pour cette appli- 


— 139 — 


cation de la gravure, non plus que pour le vernis au 
pinceau, bien préférable pour l’eau forte et qu'il intro- 
duisit à cette époque, c'est-à-dire en 1817. Au con- 
traire il communiqua généreusement ses procédés. 
C'est donc à tort qu'on attribue aux Anglais l'invention 
et l'introduction en France de la sidérographie, qui a 
rendu tant de services aux publications illustrées en 
permettant de faire des tirages bien plus considérables 
qu'avec le cuivre. | 

Edouard Hocquart avait, du reste, l'esprit inventif, 
car on a trouvé dans ses papiers un projet de moteur 
à gaz qui date d'avant 1840. 

Mais tous ces travaux étaient loin d'épuiser son 
activité. Dès 1812 il avait publié le Zavater portatif, 
puis l’Art de juger du caractère des hommes sur leur 
écriture. | 

En 1821, il donnait un petit volume intitulé Pre- 
mières leçons d'histoire. 

En 1822, un Dictionnaire classique des hommes 
célèbres de toutes les nations depuis les temps les plus 
reculés jusqu’à ce jour. 

En 1825, la Morale en action, ou choix de faits 
mémorables et instructifs. Cet ouvrage eut un succès 
prodigieux et eut de nombreuses éditions jusqu en 1844. 

En 1827, il publia l’Explication du tableau de l’his- 
toire de la Grèce, d’après le voyage du jeune Anacharsis. 

En 1829 parut le Monde ou panorama géographique 
représentant les terres et mers du globe. 

Hocquart aimait beaucoup ces publications en 
tableaux. Il était en même temps qu'un inventeur, un 
vulgarisateur très habile. - 

On lui doit encore dans ce genre des alphabets ingé- 
nieux, un tableau historique de la mythologie, une carte 
ethnographique, zoologique et botanique de la terre. 


— 140 — 


A la même époque l'infatigable écrivain publia 
l’Aimable moraliste, ou contes instructifs, puis les 
Belles actions du duc de Berry, enfin un Petit Diction- 
naire de la langue française. Ce Dictionnaire est, avec 
la Morale en action, celui de ses ouvrages qui eut le 
plus de succès. Il fut réimprimé de nombreuses fois ; 
et la dix-huitiéme édition date de 1845. 

A partir de 1832, époque 4 laquelle il fonda le 
magasin d'estampes dont nous avons parlé, tout en 
continuant son métier de graveur, ses occupations 
nouvelles, très absorbantes, le détournèrent complète- 
ment de ses publications. Les affaires, au début, lui 
permirent d’amasser une somme considérable pour 
l'époque, mais l'introduction de la lithographie en 
France lui porta un coup mortel en permettant d’éta- 
blir à de bas prix les images et les cartes géogra- 
phiques,set en enlevant ainsi toute valeur aux nom- 
breuses planches de cuivre qu’il possédait. C'est ainsi 
qu'au lieu de l’enrichir son invention le ruina. 

Précédemment il avait publié ses ouvrages sans 
s'attacher à leur faire rapporter de l'argent; dès lors 
il dût le faire pour vivre. Cette seconde période de 
production littéraire débute par un ouvrage intitulé : _ 
Physionomies des hommes politiques du jour jugés 
d'après le système de Lavater. 

_ Nous renonçons à donner la liste complète des 
œuvres de Hocquart; il a écrit des romans, des contes, 
des relations de voyages. On le voit publier une 
Géographie élémentaire, puis le Secrétaire de tout le 
monde, puis encore la Tenue des livres avec un traité 
de droit commercial. Il ne s'arrête pas en si bonne 
route, il imprime les 57 Codes. De là à un gros 
ouvrage à l'usage des constructeurs architectes, il y a 
plusieurs pas, n'importe! Ce livre parut avec 58 plan- 


— 14] — 


ches et un dictionnaire de tous les termes techniques. 

Bien entendu Hocquart n’a pas oublié la clientéle 
des agriculteurs; il leur a offert le Bouvier modèle 
traitant des soins à donner aux chevaux et à tous les 
animaux de ferme, et le Jardinier pratique ou traité 
usuel des plantes et des arbres utiles. 

On doit encore à Hocquart la France monumentale, 
guide du voyageur : c’est un très gros volume de près 
de mille pages contenant la description des principaux 
monuments de la France depuis l’époque celtique 
jusqu'à la Renaissance. a 

Au reste, tous les ouvrages de Hocquart sont 
curieux, et presque tous ont été édités plusieurs fois. 
Ils se font remarquer par une clarté et un esprit d'ordre 
qui en rendent la compréhension très facile. 

Il était simple et ne parlait pas volontiers de. ses 
livres, n’en conservait même pas d'exemplaires pour 
lui. Ses préférences étaient pour les sciences naturelles 
dans lesquelles il était très versé. Il ne cessa pas de 
travailler tant que ses forces le lui permirent, se 
livrant tour à tour aux travaux littéraires et à la gra- 
vure en taille douce qu'il pratiquait encore à 75 ans. 

I] mourut en 1870, à Paris, où il avait passé toute 
son existence, laissant à sa famille l'exemple d’une vie 
exceptionnellement remplie et honorable. 


——209%0e — 


— 142 — 








SEANCE DU 14 OCTOBRE 1897. 


M. LE CoMTE DE NÉDONCHEL, Président. 
M. EUGÈNE Sol, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de juillet est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les publications qu'il a reçues 
pour la Société depuis la dernière réunion : 


1. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 67° année, 
3e série, t. 34. 1897. N° 6, 7. 


2. Id. Règlements et documents concernant les 3 classes. 


3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série, 
tome 9, n° 5, 6, 7. 


4. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie. 
35° année, n°°.7 à 12. 


5. Mémoires couronnés de l'Académie de médecine. t. 15, 
1°T fase. 


6. Société belge de géographie. Bulletin. 1897, n°5 3, 4. 

7. Annales de la Société archéologique de Namur. Tome 22, 
3° livr. 

8. Analectes d'histoire ecclésiastique. Tome 10, 3° livr. 

9. Analecta bollandiana. Tome 16, fase. 2. 

10. Revue bénédictine, 1897, n°5 8, 9, 10. 


11. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand. 
5° année, n° 4. 


12. Inventaire archéologique de Gand. Fascicules 1 et 2. 


— 143 — 
13. Bulletin de l’Académie d'archéologie, 2° partie, t. xxx. 
14. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome 7. 


15. Rapport sur l'industrie minérale... dans la province du 
Hainaut. 1896. 


16. Annales du Cercle archéologique de Mons. T. 26 et 27. 

On trouve dans le tome 27 une notice sur le village de 
Wiers par M. Jules Renard. — Une autre sur Ellezelles par 
M. Emmanuel De Gand. La table annonce encore une notice sur 
Justin Bruyenne, page xx1, mais elle no se trouve pas dans le 
volume. 


17. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 11, 
livr. 3 et 4. 


M. le Secrétaire communique deux numéros de 
l'Education populaire de septembre et octobre 1897, 
qui lui ont été envoyés par M. Clément Lyon et où il 
est question du peintre Rogier de le Pasture, dont 
l'origine tournaisienne a été contestée par M. Wauters. 
Plusieurs membres et en particulier M. de la Grange 
ont fourni à M. Lyon des documents relatifs a 

l'éminent peintre. 
= M. de la Grange promet en outre de rassembler, en 
un article nouveau, les preuves de son origine tour- 
nalsienne. . 


M. Soil entretient l’'assemblée de la découverte de 
sépultures romaines 4 inhumation simple, trouvées au 
mois de juillet dernier 4 Bruyelles-lez-Antoing, le long 
de la limite de la commune de Calonne, prés du moulin 
de Bruyelles (Videb. infra). 


Le même membre annonce qu'il se propose, à la pro- 
chaine séance, et suivant une coutume longtemps pra- 
tiquée à la Société, d'entretenir l’assemblée d'un 
voyage archéologique qu'il a fait en Bavière et en 
Autriche cet été. 


— ]44 — 


On décide d'imprimer dans le volume d’Annales en 
cours de publication la notice historique sur le couvent 
des Carmes de Tournai, dont l’auteur le P. Jean-Aimé 
de Robiano a revu le manuscrit en tenant compte de 
certains désirs exprimés par la Société. 


Sur la proposition du Secrétaire, des remerciments 
sont votés à M. Vasseur-Delmée, éditeur à Tournai, 
qui a gracieusement prêté ses bons offices pour la con- 
fection des clichés qui doivent faire partie du volume 
d’Annales en cours de publication. 


SEANCE DU 14 NOVEMBRE 1897. 


M. LE CoMTE DE NÉDoNCHEL, Président. 
M. Evuaekne Soir, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance d'octobre est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion : 


1. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 67° année, 
3° série, tome 34, n° 8. 


2. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou- 
tumes de la ville et chatellenie de Furnes, par Gillodts van 
Severen. 


3. Annales de la Société d’émulation de Bruges, 5° série, t. 1x, 
liv. 2 et 3. 

On y voit page 86 et suiv. des lettres de Marguerite de Parme 
et de l'évêque de Tournai Gilbert d'Ongnies, relatives au sacca- 
gement des iconoclastes en 1566, à Tournai. 


4, Même collection, tome x, livr. 1 à 3. 

5. Catalogue de la bibliothèque publique de la ville de 
Tournai. Supplément, 1897. 

6. M. J. Kaisin offre son rapport sur les Fouilles faites au 
lieu dit Peruwez à Rognée. 


7. Le D' Alexandre Faidherbe offre sa notice sur un médecin 
théologien inconnu, extraite des annales de la Société scien- 
tifique de Bruxelles. Année 1896. 


ANNALES. III. 10 


— 146 —: 


Il s'agit de Benoit Perdu, médecin tournaisien, décédé en 
cette ville le 5 juillet 1694. 
Des remerciments leur sont votés. 


M. Houtart s'excuse de ne pouvoir assister à la 
séance. 


M. Soil signale un mouvement qui semble se pro- 
duire dans l'opinion publique en faveur de la conser- 
vation des restes de nos anciens remparts situés entre 
l'Escaut et la caserne de cavalerie. Il propose de pro- 
fiter de cette occasion pour adresser une nouvelle 
requête à l'Administration communale et soumet à 
l'assemblée un projet de pétition qu’il a rédigé dans ce 
sens. Ce projet et adopté et on décide son envoi à 
l'Administration communale, ainsi qu'aux autorités et 
aux associations qui pourront aider à la réalisation du 
but poursuivi par la Société. 


M. le général de Formanoir lit une note sur une 
question très débattue au Congrès international des 
architectes, à Bruxelles : la restauration des monuments. 


M. Hocquet communique aussi une note de M. d’Her- 
bomez sur la Maison de Tournai à Paris. 

On décide l'impression de ces communications à la 
suite du procès-verbal. 


M. Soil ayant obtenu de nouveau la parole, entre- 
tient l'assemblée d'un voyage archéologique en Bavière 
et en Autriche et lui soumet les nombreuses photogra- 
phies qu'il a rapportées de ces pays. A la demande 
unanime des membres présents il accepte de faire un 
résumé de cette communication qui sera inséré aux 
Annales. 


147 — 


es 
LA RESTAURATION DES MONUMENTS. 


Le Congrès international des architectes a été ouvert 
par le Roi, à Bruxelles, le 29 août 1897. 

Le Congrès a tenu plusieurs séances très impor- 
tantes, auxquelles ont pris part de nombreuses célé- 
brités de l'architecture et plusieurs archéologues dis- 
tingués de Belgique et de l'étranger. 

Parmi les questions soumises au Congrès, je citerai 
spécialement la troisième qui présente un grand intérêt 
pour tous ceux qui s'occupent d'archéologie, parce 
qu'elle a trait à une question qui divise ceux qui veulent 
qu'on respecte religieusement les œuvres que nous a 
léguées le passé, avec les modifications et additions 
que les générations y ont successivement apportées et 
ceux qui prétendent en élaguer tout ce qui n'appartient 
pas au style primitif et le remplacer par une imitation 
plus ou moins réussie de ce qui existait à l'origine. 

Je pense qu'il est intéressant, au point de vue des 
études auxquelles se livre notre Société, de consigner 
dans nos Annales le texte de cette troisième question, 
ainsi que la réponse que le Congrès y a faite et qu'il a 
votée à l'unanimité. 

Voici la question. 

Doit-on, dans la restauration des monuments : 

a) Respecter ou corriger les fautes de construction 
des anciens : 

b) Compléter leurs œuvres dans leurs parties ina- 
chevées : 

c) Supprimer certaines parties de construction ou 
d'ameublement pour des raisons d'unification de style? 

Et voici la réponse : 

a) Les stades de la technique des bâtiments caracté- 





— 148 — 


risent les diverses époques du moyen âge et de la 
Renaissance au même titre que les modifications de la 
forme artistique; 11 serait condamnable de disjoindre 
les deux facteurs qui coopérent au style architectural, 
en voulant améliorer, disons moderniser, les éléments 
d'une construction primitive ; | 

b) Il convient de compléter l'œuvre dans ses parties 
inachevées si le monument a des facteurs simples et peu 
nombreux et si ceux-ci se trouvent dans un état de con- 
servation tel que nul doute ne soit possible; si le cas 
est douteux, il est préférable de s’abstenir; 

c) La plupart de nos anciens monuments portent 
l'empreinte des styles qui se sont succédé depuis leur 
édification ; cette diversité même leur donne un charme 
que l'on perdrait sans compensation suffisante en 
sacrifiant ces adjonctions successives. 

Nota. Il résulte toutefois de la discussion que cette 
dernière décision ne doit s'appliquer, en fait d'ameuble- 
ment, qu'aux objets qui ont un réel mérite et sont en 
bon état de conservation ou du moins susceptibles 
d'être convenablement réparés sans en altérer le 
caractère. 

Le vote unanime du Congrès offre un intérêt tout 
spécial pour notre magnifique cathédrale, qui par suite 
des modifications et des additions qu'elle a reçues dans 
la succession des siècles, constitue un véritable traité 
lapidaire d'histoire architecturale depuis les temps les 
plus reculés jusqu'à nos Jours : dans la nef, le style 
roman dans sa plus pure expression; dans le transept, 
le style roman-bysantin ou de transition dans la plus 
splendide manifestation qui se rencontre dans le 
monde; le style ogival, dans le chœur qui ne le cède en 
rien aux chœurs de Cologne et de Beauvais et l'emporte 
même dans la hardiesse du chevet; la Renaissance, 


— 149 — 


dans le superbe jubé qui sépare le chœur du transept; 
l'époque de Louis XV enfin dans le remarquable 
maître-autel rapporté de l'église de l’Abbaye de Saint- 
Martin. 

Et ici qu'il me soit permis de constater que le vote du 
Congrès architectural de Bruxelles tranche, en faveur 
du maintien de cet admirable jubé en son emplacement 
actuel, la question qui a soulevé tant de controverses 
etsur laquelle les avis sont encore partagés aujourd'hui. 
Ce vote assure aussi la conservation du maître-autel et 
le met à l'abri des velléités d’unification qui, dans ces 
derniers temps, ont fait disparaître de nos églises de 
véritables chefs-d’ceuvre. 

C'est ainsi que je ne puis m'empêcher de regretter la 
suppression des deux grandioses autels néo-grecs du 
transept, qui reliaient l'époque moderne aux siècles 
précédents et complétaient en quelque sorte l'histoire 
architecturale de la cathédrale depuis le dixième siècle 
Jusqu'à nos jours. 

Hier encore je n'aurais pas osé exprimer cette opi- 
nion par crainte d'être taxé d'hérésie artistique, 
aujourd'hui je me place, en l'émettant, sous l'égide du 
Congrès international de Bruxelles. 


G®! DE FORMANOIR DE LA CAZERIE. 


Extrait du Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris 
et de l'Ile-de-France (24° année, 1897). 


LA MAISON DE LA VILLE DE TOURNAY A PARIS. 


Dans les premières années du XIV° siècle, les rap- 
ports de la ville de Tournay avec le roi, ses ministres, 
son parlement, étaient devenus tout à fait fréquents. 


— 190 — 


I] n’y a donc pas lieu de s'étonner que cette ville ait 
alors senti le besoin d'avoir à Paris une maison où 
prendraient logis ses magistrats, procureurs ou messa- 
gers, quand les affaires communales les appelleraient 
dans la capitale. Donc, au mois de juin 1323, « Jehan 
de Pesch et Arnoul le Musi, bourgois de Tournay, à 
ce temps jurez de la communauté de lacité de Tournay, 
et mestre Gerart de l'Espée, à ce temps semblablement 
clerc de ladite cité et de ladite communauté d’icelle » 
achetèrent, « ou non des gouverneurs de ladite com- 
munauté de ladite cité de Tournay, et pour leurs suc- 
cesseurs gouverneurs d'icelle communauté et pour 
icelle communauté, et pour ceux qui de la dite com- 
munauté ont ou auront cause, » une maison sise à 
Paris, « en la rue aus Prouvaires, tenant d’une part 
à la meson qui fu Hue Luissier, et d'autre part à la 
meson qui fu Robert Roussel. » Les vendeurs étaient 
« Jehan de Corbueil, bourgois de Paris, et Jehannot 
de Corbueil, son filz. » Le prix de la vente fut de 
200 livres parisis. 

On conserve aux Archives communales de Tournay, 
dans les layettes du Chartrier, quelques documents 
relatifs à la vente que je viens de rapporter. Le pre- 
mier, qui est l'acte de vente lui-même, passé pardevant 
le prévôt de Paris Jehan Loncle, le lundi 20 juin 1323, 
est en original sur parchemin, scellé sur double queue 
du sceau du prévôt, en cire verte. Il est extrêmement 
long et encombré de formules. Un deuxième document, 
infiniment plus court, et cependant presque aussi 
explicite, daté comme le précédent du 20 juin 1323, 
émane de « Jehan Doissery, prévost de la prévosté 
monseigneur l'évesque de Paris, que l'en dit le Four 
l'évesque. » Il a pour but de constater que les proprié- 
taires de la maison de la rue des Prouvaires s'étaient 


— 151 — 


dessaisis de cette maison en faveur de la ville de 
Tournay. On s'explique aisément ici l'intervention du 
prévôt du For l'évêque, puisque, aux termes de l'acte 
de vente, la maison achetée par la ville de Tournay se 
trouvait « en la censive de révérent père en Dieu mon- 
segneur l'évesque de Paris. » L'acte émané de Jehan 
Doissery est en original sur parchemin, scellé sur 
double queue, aux Archives communales de Tournay. 
En voici le texte. 


« A touz ceus qui ces lettres verront, Jehan Doissery, 
prévost de la prévosté monseigneur l’évesque de Paris 
que l’en dit le Four l’évesque, salut. 

Sachent tuit que l'an de grace mil trois cenz vint et 
trois, le lundi vint jours dou moys de juing, se des- 
saisirent en nostre main Jehan de Corbueil, bourgoys 
de Paris, et Jehannot de Corbueil, son filz, de la meson 
contenue és lettres parmi lesquelles ces présentes sont 
annexées, laquelle il avoient vendue 4 Jehan de Pesch, 
à Arnoul le Musy, bourgoys de Tournay, à ce temps 
jurez dé la communauté de ladite cité de Tournay, et 
à mestre Girart Alespée, à ce temps semblablement 
clerc de ladite communauté et de ladite cité de 
Tournay, achetanz ou non des gouverneurs de ladite 
cité de Tournay, et pour leurs successeurs gouverneurs 
de ladite communauté et pour ladite communauté, et 
pour ceus qui d'icelle communauté ont ou auront cause, 
pour le pris de deus cenz livres de Parisis, si comme 
toutes ces choses sont plus plainement contenues esdites 
lettres parmi lesquelles ces présentes sont annexées ; 
de laquelle meson devantdite lesdiz vendeurs vouldrent, 
et accordèrent, et nous requistrent que nous lesdiz 
acheteurs achetanz ou non que dit est, meissions en 
sesine, comme gouverneurs de ladite communauté, et 


— 152 — 


pour leurs successeurs gouverneurs de ladite commu- 
nauté. Et nous, 4 leur requeste, de leur volenté et 
accort, en avons saisiz et mis en sesine corporele lesdiz 
gouverneurs ou non que dit est, sauf tout droit. Et 
en avons receu noz ventes, sesiné et registré à tout ce 
qui nous en appartient et puet appartenir, et en quit- 
tons lesdiz acheteurs, et touz leurs successeurs gou- 
verneurs de ladite communauté, et touz autres qui de 
ladite communauté ont ou auront cause. En tesmoing 
de ce, nous avons mis en ces lettres le seel de la pré- 
vosté doudit monseigneur l’evesque. — Ce fu fait l'an 
et le jour dessusdiz. — Thoumass... > 


Le document qu'on vient de lire emprunte beaucoup 
d’intérét au sceau dont il est muni. Ce sceau rond, en 
cire verte, légérement ébréché, mais dont le contre- 
sceau est intact, est, je crois, très rare. Il diffère par 
ses dimensions de celui que Douët d’Arcq a décrit au 
tome 11, p. 577, des Sceaux des Archives nationales, 
sous le n° 7081, d'après un fragment dont les légendes 
sont à peu près illisibles. Le sceau qui pend à notre 
pièce du 20 juin 1323, en effet, n’a que 25 millimètres 
de diamètre, tandis que le sceau des Archives natio- 
nales (L. 1528), qui date de 1296, mesure 40 milli- 
mètres. On voit sur l'exemplaire de Tournay, comme 
sur celui décrit par Douét d’Arcq, une mitre traversée 
par une crosse, et au contre-sceau une crosse entre 
quatre fleurs de lis. La légende du sceau appendu à 
l'acte de 1323 est la suivante : « [S.] de la pré[vouté 
l’Jesves[quje de [Paris]. » Au contre-sceau on lit : 
« + Contres’ de la prévouté l’esvesque d’ Pa’. - 

Un troisiéme document, conservé aux Archives 
communales de Tournay, se rapporte, non plus à la 
vente de la maison de la rue des Prouvaires à la ville 


— 1538 — 


de Tournay, mais bien à la propriété de cette maison 
elle-même, antérieurement à ladite vente. C'est un 
arrêt du Parlement, signifié par le roi Philippe V, le 
21 novembre 1321. Il est en vidimus original sur par- 
chemin, scellé sur double queue, en cire verte, délivré 
par le prévôt de Paris Jehan Loncle, le vendredi après 
Noël 1322. Il a pour but de confirmer à Jehan de Cor- 
beil, bourgeois de Paris, la propriété de la maison en 
question, qui lui était contestée par un certain Pierre 
Honoré. L'acte nous explique comment Jehan de Cor- 
beil était devenu propriétaire de la maison qu'il devait 
céder, le 23 juin 1323, à la ville de Tournay. Elle appar- 
tenait à un lombard du nom de Corraldi (Corraldus 
Lombardi), qui avait épousé une sœur de Jehan de 
Corbeil, et qui, par testament, avait donné cette 
maison à son beau-frère, avec les meubles qui la gar- 
nissaient. L'arrêt du Parlement que je viens de rap- 
porter n'est pas inconnu; il a, en effet, été analysé 
sommairement par Boutaric, au T. 11, p. 400, des 
Actes du Parlement, sous le n° 6541. | 

I] n'y avait pas dix ans que la ville de Tournay était 
en possession de sa maison de la rue des Prouvaires, 
quand intervint l’arrét du Parlement du 4 juillet 1382 
(Arch. nat., X!*6, fol. 247), qui condamnait cette 
ville, rendue responsable de certains excés de pouvoir 
de ses magistrats municipaux, 4 la perte de sa com- 
mune et à la confiscation de tous ses biens. La maison 
de la rue des Prouvaires fut donc confisquée par le 
roi. Mais, dès le mois d'avril 1334, Philippe de Valois 
rendait 4 la ville de Tournay sa maison de Paris. C’est 
ce que nous apprend un acte conservé aux Archives 
nationales (JJ. 69, n° 23), et dont je dois la: connais- 
sance à l'amabilité de mon confrère M. Jules Viard. 
Ce qui fait le gros intérêt de cette charte du roi Phi- 


— 154 — 


lippe VI, c'est qu’elle nous donne à connaître la posi- 
tion de la maison de la ville de Tournay dans la rue 
des Prouvaires. Elle était, dit cette charte, située « au 
bout de la rue des Prouvéres, devers Saint-Eustache, 
tenant d’un costé à la meson mestre Jean d’Aubigni et 
d'un autre costé à Girart Hazard. » Les « Censiers du 
temporel de l'évêché de Paris, » aujourd'hui aux 
Archives nationales (S 1253 et suiv.), confirment le 
dire de la charte de 1334. D'après eux la maison de 
la ville de Tournay devait étre la quatriéme 4 gauche 
dans la rue des Prouvaires, en partant de Saint- 
Eustache. Elle se trouvait donc certainement dans la 
partie de la rue qui a cédé la place aux nouvelles Halles 
centrales. Les mémes « Censiers » nous apprennent 
que la ville de Tournay ne garda pas longtemps la pro- 
priété de sa maison de Paris. Dés 1373, cette maison, 
en effet, appartenait 4 sire Pierre Domino, et lui- 
même ne l'avait pas achetée de la ville de Tournay, 
mais bien de maitre Philippe Ogier (Arch. nat., S 
1253, fol. 138). Ainsi, moins de quarante ans après la 
restitution par Philippe de Valois à la ville de Tournay 
de sa maison de la rue des Prouvaires, celle-ci déjà 
avait eu trois maîtres. Après Pierre Domino, elle 
appartint à Jehan de Gaucourt, chevalier, puis succes- 
sivement, au cours du XV° siècle, à Pierre Briffault, 
à Charles Culdoe, à Jehan Gresle et à Baude Benault. 
Elle passa alors aux mains de maître Jehan Coignet, 
procureur au Parlement, qui la démolit et sur son sol 
établit un jardin, vers l’an 1489. C'est du moins ce que 
semble dire le Censier du temporel de l'évêché de Paris 
pour cette année 1489, conservé aux Archives natio- 
nales sous la cote S 1255, fol. 50°. 


ARMAND D HERBOMEZ. 


— ]55 — 


REQUÊTE A L'ADMINISTRATION COMMUNALE DE TOURNAY 


Tournay, le 11 novembre 1898. 


MESSIEURS, 


Le démantèlement de Tournai et la transformation 
des anciens terrains militaires en boulevards ont créé 
autour de cette ville un cercle ininterrompu de prome- 
nades attrayantes et bien ordonnées; il en est ainsi 
notamment pour les boulevards qui s'étendent depuis 
la gare du chemin de fer jusqu’à l'hôpital civil, en pas- 
sant par le pont Delwart et le pont des Trous, tan- 
dis que l’autre partie des boulevards et en particulier 
celle qui part de l'hôpital pour aboutir à l'ancienne 
porte Marvis (en passant par le pont Soyer), semble 
encore attendre les travaux complémentaires qui doi- 
vent lui donner toute sa valeur et sa beauté. 

Et cependant cette partie de nos promenades 
-pourrait devenir véritablement belle si on y exécutait 

quelques simples travaux de jardinage, d'abord en 
” créant un parc public sur la partie de l’ancienne cita- 
delle comprise entre les casernes actuelles et le boule- 
vard qui passe derrière le palais de Justice; ensuite, en 
encadrant d'un modeste jardinet les derniers vestiges 
-de notre enceinte fortifiée qui se trouvent le long de la 
petite rivière, entre l’Escaut et la caserne de cavalerie. 

Un jardin public, sur une partie des anciens terrains 
de la citadelle. et en face de la caserne de la citadelle, 
serait très facile à disposer et aurait un aspect tout 
particulièrement pittoresque, grâce aux accidents de 
terrain et aux buttes nombreuses encore existantes, 
qu'on utiliserait, avec le plus grand profit, pour la 
création du parc. 


— 156 — 


Etabli sur la partie élevée de la ville, il offrirait aux 
promeneurs l'air le plus pur; du sommet des buttes on 
Jouirait de superbes panoramas de la ville, du mont de 
la Trinité, du bassin de l'Escaut et des campagnes 
environnantes. Aucun autre endroit de la ville n'offre 
de semblables avantages. 

Enfin, situé au centre d’une vaste étendue de terrains 
à bâtir, beaucoup trop abondants pour les besoins 
actuels de la ville, il donnerait certainement une 
notable plus value aux terrains voisins. 

Le second projet que nous voulons vous soumettre 
consisterait à encadrer dans un modeste jardinet, qui 
occuperait l'angle formé par l'Escaut et la petite 
rivière, les ruines si pittoresques de nos anciens rem- 
parts, savoir les deux tours Marvis fièrement plantées 
sur le roc et se mirant dans la petite rivière, et le pan 
de mur avec deux tours longeant les curoirs, au-dessus 
duquel se profile une très belle vue de la ville, les 
tours dela cathédrale, le beffroi, plusieurs clochers, etc. 

Ce projet, faisons-le remarquer tout d’abord, ne com- 
porterait qu’une dépense tout à fait insignifiante : plan- 
tation de quelques arbustes et établissement d'un garde- 
fou le long de la petite rivière ; il n’entraine le sacrifice 
d’aucun terrain à bâtir, car si les restes des murs et des 
tours étaient démolis, le terrain occupé par eux ne pour- 
rait être vendu pour y bâtir, à cause de son peu de pro- 
fondeur et de sa situation tout contre la petite rivière. 

L'établissement de ce jardinet aura pour résultat 
immédiat de clôturer en quelque sorte cette partie de la 
ville et de donner un aspect pittoresque et coquet à un 
quartier actuellement abandonné et désert. Mais en 
même temps il aura ce résultat, plus appréciable encore, 
d'assurer la conservation des derniers vestiges de notre 
enceinte fortifiée, qu'à raison de leur valeur archéo- 


— 157 — 


logique et historique, nous avons à cœur de garder. Il 
s'agit, en effet, des derniers témoins de l’histoire mili- 
taire de notre ville, histoire glorieuse que ces murs 
rappelleront aux générations les plus reculées; élevés 
au 13° siècle, ils marquent les limites de la ville à 
cette époque et témoignent ainsi de son importance 
dans les temps passés. 

Au point de vue archéologique enfin, ce sont des 
spécimens, intéressants et rares, de l'architecture 
militaire et qui donnent une idée exacte du système de 
défense de la ville. 

Les types d'architecture militaire deviennent de 
Jour en jour plus rares, et ce sera un véritable mérite 
pour notre ville de conserver et d'offrir à l’étude des 
archéologues et des artistes, celui que nous possédons. 

Qui pourrait contester l'intérêt que présentent par 
elles-mêmes les tours Marvis, si pittoresques et encore 
complètes, l'ensemble des tours et des courtines qui vu 
obliquement, du côté de l'Escaut, donnent encore 
l'illusion d’une enceinte continue. - 

Peu de villes en Belgique possèdent des restes de 
leurs fortifications anciennes (ce qui augmente la valeur 
des nôtres) et d’ailleurs, celles d'une localité ne peu- 
vent donner l’idée exacte de ce que sont celles d'une 
autre ville, car elles ne se ressemblent pas. Qui ne sai- 
sit à première vue la différence qu'offrent nos fortifica- 
tions avec celles d’Aigues-Mortes, de Carcassonne, de 
Saint-Malo, de Nuremberg, de Nimégue, etc., autant 
de villes, autant de types différents. Les municipalités 
de ces villes se sont imposé des sacrifices considérables 
pour garder, à peu près complets, leurs murs de 
défense; Tournai ne reculera pas devant une minime 
dépense pour conserver les dernières pierres de sa fière 
couronne murale! 


— 158 — 


La valeur de ces vestiges de notre enceinte fortifiée 
du 13° siècle a été signalée à diverses reprises et par 
les autorités les plus compétentes. Nous nous bornerons 
à rappeler la visite faite à Tournai par Monsieur le 
ministre Beernaert, à la suite de laquelle il proclama 
à la Chambre des Représentants, le 27 mai 1891, les 
intentions du gouvernement pour la restauration de 
nos monuments d'architecture militaire: — le vœu 
émis le 5 août 1895 par le Congrès de la fédération 
archéologique de Belgique; — l'avis favorable du 
comité provincial de la Commission royale des monu- 
ments (rapport pour l’année 1896, page 2) qui conclut 
comme suit: « La conservation de ces monuments 
» séculaires est doublement désirable, dans lintérét du 
- pays, vu que les restes de notre art militaire sont 
» devenus très rares, et dans l'intérêt de Tournai, parce 
+ que ces monuments sont les témdins vivants d'impor- 
» tantes époques de son histoire, et qu'après une restau- 
- ration, ils contribueront beaucoup au pittoresque et 
> à l'originalité de sa physionomie. » 

Le Conseil communal de Tournai a maintes fois 
témoigné son intention de conserver les restes de nos 
remparts et d'embellir leurs abords, notamment dans 
les séances du 17 juin 1891 et du 20 avril 1895; la 
presse locale tout entière s’est associé à cette pensée, et 
les journaux étrangers l'ont soutenue dans la campagne 
quelle a entamée à ce sujet; il suffira de citer le 
Petit Bleu du 26 mars 1895 et le Petit Belge du 
28 avril 1896. 

Conserver des monuments anciens, intéressants par 
les faits historiques qu’ils rappellent, par leur valeur 
architecturale et artistique et par leur aspect pitto- 
resque; les faire servir à l’embellissement d’un quartier 
quelque peu déshérité, sans grever la caisse communale 


— 159 — 


d'une dépense appréciable, n'est-ce pas un objet digne 
de l'attention et des soins d'une administration 
éclairée? Vous le croirez sans doute et c’est ce qui nous 
donne l'espoir que vous accueillerez favorablement 
notre demande. 

Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de notre 
considération la plus distinguée. 


POUR LE BUREAU : 


Le Secrétaire, Le Président, 


EUGÈNE Sor. C'° ne NEDONCHEL. 


COMMUNICATION 


faite à la Société historique et archéologique de Tournai 
à propos d'un voyage en Bavière et en Autriche. 


Les membres fondateurs de notre Société avaient 
l'usage d'entretenir leurs confrères des voyages artis- 
tiques qu'ils entreprenaient, élargissant ainsi un peu le 
cadre des communications ordinaires faites dans nos 
réunions, et ouvrant des horizons nouveaux à nos 
études et à nos recherches. Ces récits apportaient une 
certaine variété dans nos séances et dans les publica- 
tions qui les relatent, sans que, paraît-il, nos confrères 
ou nos lecteurs s’en soient plaints. M. le Chanoine 
Huguet, notre ancien Vice-Président, a continué ces 
traditions et notre excellent confrère, M. de la (range 
et moi vous avons plusieurs fois fait rapport sur nos 
voyages archéologiques, notamment aux Congrès fran- 
çais. En votant l'impression de nos communications, 
vous avez témoigné que vous y preniez quelque plaisir. 

C'est ce qui m'engage à vous entretenir aujourd'hui 


— 160 — 


d'une excursion archéologique faite, cet été, en Bavière 
et en Autriche. 

Je n’ai nullement l'intention, croyez-le bien, de vous 
narrer mon voyage par le menu; je veux seulement 
vous signaler certaines observations faites au cours de 
ce voyage et qui sont de nature à intéresser notre pays 
et plus particulièrement encore notre ville. 


Francfort, notre première étape, nous ménageait à 
mon compagnon de voyage et à moi, à l'Institut 
Staedel, ou Musée communal, une magnifique surprise : 
cinq tableaux, parmi les meilleurs de notre grand 
peintre Roger de le Pasture, ou Van der Weyden, 
(n° 100 à 104 de la collection,) la Vierge, entourée de 
saint Pierre, saint Jean, saint Cosme et saint Damien: 
un triptyque : Scènes de la vie de saint Jean — deux 
œuvres merveilleuses. — Un Christ en croix, une sainte 
Vierge et une sainte Véronique; ces trois dernières 
œuvres moins belles que les deux premières et qui 
semblent être plutôt de l’école de Van der Weyden que 
du maître lui-même. Ce musée possède encore beaucoup 
de très bons tableaux des écoles flamande et hollandaise, 
et, parmi les modernes, un Gallait, l'Abdication de 
Charles-Quint, réduction du tableau conservé au musée 
de Bruxelles. 


A Nuremberg, Rothenbourg, et dans bien d’autres 
villes de cette région, nous avons vu des exemples 
frappants du cachet et du caractère à la fois pittoresque 
et artistique que peut donner à une ville la conserva- 
tion de ses anciennes maisons et des restes de ses 
anciens remparts. Que notre ville ferait donc bien, 
d'imiter ces villes allemandes où le souci du confor- 
table et la recherche des derniers progrès dans toutes 


— 161 — 


les branches de l'activité humaine n'ont pas empêché 
les municipalités de conserver avec un soin jaloux les 
monuments témoins de l'histoire du passé, en les 
parant, en les encadrant de jardinets tout à la fois 
pittoresques et hygiéniques qui augmentent encore 
leur charme! 

Ce n’est point là que s’allongent à perte de vue 
d'insipides rues droites ; elles sont au contraire ondu- 
lées, comme nos rues Saint-Jacques et dela Madeleine; 
d'une irrégularité extrêmement pittoresque et offrant 
à chaque tournant de nouveaux points de vue. 

Et qu'on n’aille pas se figurer que le maintien de 
ces monuments anciens avec leurs accès parfois un peu 
difficiles, leurs rues parfois étroites et sinueuses soit 
incompatibles avec les’ exigences de la civilisation 
moderne, les progrès de l'hygiène, la recherche du 
luxe et du confort. La démonstration du contraire est 
faite d’une façon péremptoire, dans ces belles villes 
d'Allemagne, et cest merveille de voir comment 
s'allient parfaitement la conservation du prestigieux 
décor moyen âge de ces villes et les applications les 
plus nombreuses et les plus perfectionnées de la 
science, qui semble résumer et renfermer en elle tous 
les progrès encore réalisables, l'électricité. 

Le Musée germanique de Nuremberg est un des plus 
considérables qui existent. Il est classé avec une 
rigueur toute scientifique et parfaitement disposé pour 
l'étude. Outre le catalogue général des collections, il 
y a un guide (Führer) qui signale les objets les plus 
dignes d'attention. Presque tous les musées d’Alle- 
magne, et ils sont nombreux, sont établis d'après ce 
type (1). Si je n'entre pas dans le détail des objets qu'il 


(1) Die Kunst-und Kulturgeschichtlichen Sammlungen der germa- 
ANNALES. III. 11 


— 162 — 


renferme, c'est que, comme son nom l'indique, il est 
exclusivement consacré à la recherche et à l'étude des 
arts et des industries de l'Allemagne, tandis que je n’ai 
l'intention de vous entretenir ici que des choses qui 
intéressent notre pays. 


A Bamberg nous avons admiré une superbe cathé- 
drale de la même époque, ou à peu près, que notre 
cathédrale de Tournai, avec quatre tours importantes; 
mais Bamberg pas plus que les cathédrales du Rhin avec 
leurs multiples tours, tourelles et coupoles, ne l'emporte 
en majesté ni en importance sur notre superbe cathé- 
drale (je parle surtout de l'extérieur) et le faisceau 
inimitable et si impressionnant de ses cinà clochers! 


Ratisbonne, la ville qui a conservé le plus de monu- 
ments romans, peut-être, offre pour ce motif un intérêt 
tout particulier au voyageur tournaisien; ses monu- 
ments n'ont malheureusement pas encore été remis en 
bon état (sauf la cathédrale) et bon nombre d’entr’eux 
se laissent seulement deviner, masqués et défigurés 
qu'ils sont par un ignoble platras. Si on les réparait, 
Ratisbonne deviendrait pour l'époque romane et la 
période la plus ancienne du gothique ce qu'est Nurem- 
berg pour la période du XVI° siècle : une ville mer- 
veilleuse! Sa population est 4 peu de chose prés la 
même que celle de Tournai. 


À Munich, c'est dans les musées créés par la solli- 
citude éclairée des rois de Bavière que nous retrouve- 
rons notre grand de le Pasture. La réputation de la 
Pinacotheque, ou Musée de peinture ancienne, est trop 
grande pour qu'il soit besoin d'en parler. Dans la salle 


nischen Museums. Wegweiser für die Besucher. Ausgabe für 1897. 
In-18, 200 pages. 





— 163 — 


réservée à la vieille école des Pays-Bas et aux écoles 
rhénane et souabe, qui semblent avoir suivi ses 
traditions, brillent parmi les Metsys, les Memling et 
les primitifs allemands, les œuvres de Roger de le 
Pasture ou Van der Weyden; c'est un grand triptique 
représentant l'Adoration des Mages (n° 101 à 103), 
l’'Annonciation et la Présentation au temple; un saint 
Luc peignant la Vierge (n° 100), plus beau encore que 
le précédent, admirables peintures qu'on a pu égaler 
mais non surpasser! Un petit tableau de Q. Metsys 
(n° 181); portrait de Jean Carondelet, qu'il serait 
curieux de comparer à celui que possède notre musée ; 
une pieta, du même peintre; les sept joies de la Vierge 
de Memling, sont de très belles toiles, faisant honneur 
à notre école flamande. 

Une grande salle, mieux encore, le salon d'honneur, 
estréservé aux ceuvres de Rubens, quiest représenté par 
toutes toiles de premier ordre. Parmi tant de chefs- 
d'œuvre que je me sens incapable de décrire et d’appré- 
cier comme il conviendrait et qui sont d'ailleurs 
connus, je me borne à citer quatre portraits de Rubens 
et de sa seconde femme Hélène Fourment (n°° 794, 798, 
797, 795) qui, comme vous l’apprendra sans doute 
bientôt un de nos confrères, M. Maurice Houtart, est 
à peu près notre concitoyenne, puisqu'elle naquit d'un 
père tournaisien et dont la famille est absolument 
tournaisienne. 

Je ne parlerai pas des édifices de Munich, de style 
grec, ni même de ses monuments du moyen âge, qui 
sont d'un style assez différent du nôtre, mais je ne peux 
passer sous silence le Musée national ou Musée d'anti- 
quités bavaroises (1). Ses nombreuses salles sont parta- 


(1) Fübrer durch das Koniglich Bayerische national Museum in 
München, München, 1896, 178 pages. 








— 164 — 


gées en deux sections. Dans la premiére section, les 
objets sont groupés par ordre chronologique; après la 
salle romano-germanique viennent les salles romanes, 
gothiques, renaissance, etc.; chaque salle renfermant 
des objets différents par leur matiére et leur usage, 
mais appartenant à une même époque; dans la seconde 
section, au contraire, les objets sont classés eu égard 
à la matière ou au travail, telle la salle des fers forgés, 
celle des bois sculptés, des armes, des étoffes, de la 
céramique, etc., etc. J’ai eu le regret de constater que 
nos porcelaines de Tournai n’y sont pas représentées. 

De nombreuses fapisseries garnissent les murs des 
diverses salles. Celles de Munich y sont naturellement 
en grande quantité et elles témoignent d'une industrie 
parvenue à un haut degré de perfection. Fondé en 1603 
par un tapissier d'Enghien, Jean Van der Biest, l’ate- 
lier de Munich, qui travaillait sous la surveillance 
immédiate du prince, fournit plusieurs séries impor- 
tantes de tapisseries pour les palais électoraux. Un 
autre artiste flamand, Pierre de Witte, de Bruges, lui 
fournit des cartons ou modèles de tapisseries ; on 
conserve les pièces les plus intéressantes sorties de 
leurs mains, au musée national. Cette première manu- 
facture fut fermée en ]617 et c'est en 1718 seulement 
qu'un nouvel atelier fut ouvert à Munich. Le musée 
possède aussi des spécimens curieux de ce second 
atelier, fondé par des ouvriers des Gobelins. 

Mais à côté des tapisseries fabriquées à Munich, de 
nombreuses tapisseries sorties des ateliers de Florence 
et de Bruxelles, (les unes de G. Permans, d'autres du 
XVI° siècle, etc.,) et, quelques pièces plus anciennes 
provenant, croyons-nous, des ateliers de Tournai, figu- 
rent aussi au musée national. Telle pourrait bien être 
une Adoration des mages et des bergers, provenant de 


— 165 — 


la maison de Nassau de Nuremberg, indiquée dans le 
catalogue comme « travail flamand 1470-1500 » et 
dans laquelle on rencontre le point et la coloration des 
tapisseries de Tournai; telle encore une merveilleuse 
tenture, laine et or, admirable de couleur et de con- 
servation, représentant un de ces sujets allégoriques si 
chers au moyen âge : l’homme sollicité par les passions 
sous la forme de femmes parées de mille charmes, est 
poursuivi par la Justice divine dont la miséricorde 
retient le glaive. La figure de Dieu le Fils domine la 
composition. Au premier plan, le sol est semé de 
fleurettes et de fraisiers en fruits. Les costumes sont 
du XV° siècle, les noms des personnages, sont tracés, 
en caractéres romains, 4 travers les habits; la bordure 
est 4 fleurages gréles, d’un dessin trés riche. 


Augsbourg, Ulm, Wurzbourg, Stuttgard, sont des 
villes fort intéressantes, mais trop complétement alle- 
mandes pour que nous y relevions quelque manifestation 
de notre art national. 

Au contraire dans le voisinage du Rhin, nous 
voyons à Worms, à Spire et à Mayence de grandes 
cathédrales romanes, qui ne manquent pas de points 
de contact avec notre cathédrale de Tournai et dont le 
style se rapproche sous certains rapports du sien. Le 
roman rhénan est autre que le roman de la Souabe et 
de la Franconie, son influence a été trés grande sur la 
région de la Meuse et elle s'est fait sentir aussi dans la 
région de l'Escaut. Nous le retrouvons dans la cathé- 
drale de Strasbourg où certains détails, et notamment 
les chapiteaux sculptés de la crypte, sont semblables à 
ceux de Tournai. 


L’Autriche, pays qui appartient déjà à l’Europe 
orientale, n’a eu que peu de rapports artistiques avec 


— 166 — 


notre pays ; aussi est-ce seulement dans sa capitale, et 
là, dans les musées, que nous pouvons espérer trouver 
des choses de nature 4 nous intéresser, au point de vue 
spécial où nous nous sommes placés. 

Mais peut-on cependant parler de l'Autriche sans 
saluer au passage ce fleuve si poétique et si grand 
dans l’histoire, qui a nom le Danube ? Linz est une des 
premières villes autrichiennes, situées sur ce fleuve, 
dans lesquelles on s'arrête et nous y trouvons un 
superbe musée archéologique, le Museum francisco- 
carolinum (1), parfaitement installé dans un beau 
monument tout neuf. Un détail qui vous intéressera, 
spécialement, c'est que sa création et son installa- 
tion sont dues à une entreprise particulière, quelque 
chose comme notre Société historique et archéologique; 
la disposition des salles et des collections qu'elles 
renferment, est parfaite; c'est un vrai type de musée 
provincial qu'on peut proposer comme modèle aux 
villes ‘de l'importance de la nôtre. Il est au surplus 
parfaitement tenu et la visite en est rendue facile par 
un guide-catalogue comme on en rencontre dans 
presque tous les grands musées allemands. 


À Salsbourg, ville extrêmement pittoresque entourée 
de montagnes, le côté villégiature l'emporte de beau- 
coup sur le côté archéologique. 


A Vienne enfin tous les genres d'intérêt se trouvent 
réunis, mais seuls les musées nous arrêteront pour le 
moment. | 

J'avais espéré, en visitant les anciens appartements 
de l'impératrice Marie-Thérèse, à la Hof burg ou 


(1) Führer durch das Museum Francisco carolinum in Linz. Linz, 1895. 
In-18, 160 pages, gravures. 


— 167 — 


Palais impérial, y trouver la fameuse statue de Sainte- 
Thérèse, en porcelaine de Tournai, œuvre d’A. Gillis, 
haute de cinq ou six pieds, que Peterinck offrit à 
l'impératrice en 1756 et qui valut à son établissement 
le titre de manufacture impériale et royale. Mon 
espoir fut hélas déçu, comme il l'avait déjà été anté- 
rieurement lorsque des recherches furent faites à mon 
intention tant dans les divers palais impériaux que 
dans les autres bâtiments de l’état. 

Les musées devaient heureusement apporter de 
larges compensations à ce désappointement. 

On a réuni dans un immense palais les objets d'art 
conservés autrefois dans divers musées et palais impé- 
riaux et l’ensemble de ces collections constitue aujour- 
d’hui le Musée artistique et historique, un des plus 
considérables qui soient, et qui a été achevé en 1889 
seulement (1). Le premier étage est occupé tout entier 
par les peintures divisées en quatre sections princi- 
pales : l'école allemande ancienne, l’école italienne, 
l'école flamande et enfin les écoles modernes. Seule 
l'école flamande nous arrêtera, et ici comme 4 Munich 
elle brille d’un éclat sans pareil : Van Eyck, David, 
Hugo van der Goes, Memling, Metsys, toute la pléiade, 
et enfin Rubens qu'on ne peut apprécier si on n'a pas 
vu la superbe série qui le représente dans ce musée. 

Mais ses œuvres sont trop connues pour que je les 
décrive et je ne citerai de lui, pour le même motif que 
j'ai donné en parlant du musée de Munich, que le 
n° 829, Portrait d'Hélène Fourment, seconde femme de 
l'artiste, une des plus célèbres peintures de Rubens, 
connue sous le nom de la femme à la pelisse; étrange 


(1) Uebersicht der Kunsthistorischen Sammlungen der Allerhochten 
Kaiserhauses- Wien 1897. In-18 de 383 pages. 


— 168 — 


portrait que peu de femmes autoriseraient, je crois, 
mais qui donne une belle idée de la race tournai- 
sienne à cette époque. 

Quant à Roger de le Pasture il figure au musée 
viennois avec trois perles : deux tout petits tableaux 
qui sont bien ce qu'on peut imaginer de plus parfait, 
sainte Catherine et la Vierge avec l'enfant Jésus, 
(n* 632 et 633) et un beau triptique représentant Le 
Crucifiement (n° 634) avec les figures de sainte Véronique 
et de sainte Marie-Madeleine sur les volets. 

Les expressions manquent pour signaler les mer- 
veilles des salles du rez-de-chaussée où sont conservés 
les produits des arts industriels, qui tous se distinguent 
par la valeur des matériaux employés aussi bien que 
par la perfection du travail; et cela se comprend si on 
se rend compte que ce musée a été constitué par la 
réunion des trésors des palais impériaux, à la diffé- 
rence de la plupart de nos musées qui ont été formés 
par des dons ou des achats d'objets isolés. Une série 
absolument hors de pair est la collection des armes et 
des armures, à laquelle notre musée de la porte de 
Hal, à Bruxelles, serait à peine digne de servir d’anti- 
chambre. Douze grandes salles la renferment. Parmi 
les pièces principales je citerai seulement la série des 
armures gothiques et celle des armures de tournoi, 
ces dernières au nombre d'une quarantaine. Beaucoup 
d'armures de nos anciens souverains : celle de Phi- 
lippe le Beau, (n° 66); de Charles-Quint, enfant, 
(n° 126) (armure noire) ; deux autres armures de Char- 
les-Quint, (n°* 342 et 368) dont l’une, en acier bruni, 
est ornée de bandes ciselées et dorées, splendide tra- 
vail de la renaissance ; armure de Philippe IT (n° 395); 
parties d’armure de Charles-Quint; casque, deux bou- 
cliers et pistolets du même (n° 369 à 371, 379, 356 


— 169 — 


4 354). Epées de Philippe le Beau et de Charles-Quint 
(275, 253, 263); armure du duc d’Albe, d'Alexandre 
Farnése, de Don Juan d’Autriche, etc., etc. 

Vienne posséde encore le Musée autrichien dart et 
d'industrie annexé à une école d'art, et conçu dans 
l'esprit du S. Kensington Museum de Londres (1). C'est 
donc avant tout un ensemble de modèles de tous styles 
et de toutes les époques (objets anciens, modernes, fac- 
simile, etc.). Ce qui n'empêche pas d'y voir figurer, 
surtout parmi les objets anciens, des pièces de la plus 
haute valeur. Le classement général est fait au point 
de vue des matériaux employés, il y a beaucoup d’éti- 
quettes explicatives et très détaillées. 

L’Arsenal impérial, musée militaire, renferme les 
armes, les drapeaux, les objets d'équipement des armées 
autrichiennes depuis la guerre de trente ans. Enfin, à 
l'hôtel de ville, il y a un Musée historique (viennois) 
où sont conservés des tableaux, dessins, gravures 
offrant un intérêt local, les bannières des corpora- 
tions, etc. On y a transféré aussi l’Arsenal des bour- 
geois, assemblage d'armes et d’armures, en grande 
abondance, mais de types assez peu variés, ce qui 
s'explique, étant donnée l’origine de la collection. 

La sagesse des nations dit qu'on s'instruit en voya- 
geant, et cela est toujours vrai, mais il n'est peut-être 
pas de pays où l’on apprenne autant que dans ceux 
dont je viens de vous entretenir, grâce au grand nombre 
et à l'excellentetenue des musées publics. Nous devrions 
bien imiter nos voisins sur ce point. 

Eugène Sort. 


Tournai. Novembre 1897. 


(1) Wegweiser durch das K-K Osterreichische Museum für Kunst 
und Industrie. Wien 1891. In-18, 56 pages. 


— 170 — 


SEANCE DU 9 DECEMBRE 1897. 


M. LE GENERAL DE ForMANOIR, Vice-Président. 
M. Evaéne Soir, Secrétaire. 





Le procès-verbal de la séance de novembre est lu et 
approuvé. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages reçus pour la 
Société depuis la dernière réunion. 


1. Compte rendu des séances de la Commission royale d’his- 
toire, 5° série. Tome 7, 3° Bulletin. 


2. Inventaire des cartulaires conservés en Belgique, ailleurs 
que dans les archives de l'Etat. 
— Voir pour Tournai p. 56 et suivantes. 


3. Bulletin de l’Académie royale de médecine, 4° série. 
Tome «x, n° 8. 


4. Documents et rapports de la Société paléontologique, de 
Charleroi. Tome 21. 


I] est donné lecture d'une lettre de M. le chanoine 
Vos, annonçant qu'il va publier un travail sur Les 
dignités et les fonctions de l'ancien chapitre de la cathé- 
drale de Tournai, et invitant nos confrères à y sous- 
crire, — d'une lettre de l'Académie royale des Belles- 
Lettres, d'histoire et des antiquités de Stockholm 
demandant l'échange de ses publications aveclesnôtres, 
ce qui est accepté. 


— 171 — 


M. Soil expose que depuis la dernière séance le texte 
de la pétition relative à la conservation des restes de 
nos remparts du 13° siècle, a été lithographié et que 
des exemplaires ont été envoyés à différentes Sociétés 
de la ville et de l'étranger avec prière de l'appuyer 
auprès de l'administration communale. 

Certaines adhésions sont déjà parvenues et en parti- 
culier celles du Cercle artistique de Tournai, de la 
Société du Cabinet littéraire, du comité provincial de 
la Commission des monuments, de la Commission pour 
la conservation des monuments et des sites, etc. 

On décide de déposer le 11 courant la pétition, en 
y joignant les premières adhésions dont il vient d'être 
parlé ; et d’en adresser une copie à tous les membres du 
Conseil communal et aux différents journaux de la ville 
en les priant d'appuyer la demande de la Société. 


M. le comte du Chastel donne lecture d'une note 
intitulée : Corrections pour la page 47 du tome XXV 
des Bulletins. On en vote l'impression à la suite du 
procès-verbal. 


M. le Secrétaire dépose le tome 11 des Annales qui 
vient d'être imprimé. Il renferme un Choix de testa- 
ments tournaisiens par M. de la Grange; Tournai 
en 1701 par MM. Desclée et Soil; et Notes historiques 
sur le couvent des Carmes par le P. Jean-Aimé de 
Robiano. - 


Corrections pour la page 47 du tome XXV des Bulletins 
de la Société historique et littéraire de Tournai. 


En 1895, un acte daté de 1526 où se trouvaient 
réunis les noms de Forest, de Mortagne et du Plich, 
m'avait fait croire à l’existence d’un fief du Ploich situé 


— 172 — 


dans le hameau de Forest en Bruille-lés-Mortagne sur 
l'Escaut. | 

Mais depuis, j'ai découvert que le fief pu PLoicH ou 
pu PLouys qui fut tenu par Jehan Boutillier, le célèbre 
jurisconsulte, gisait à Wattrelos-en-Ferrain. Il rele- 
vait de l'abbaye de Saint-Bavon de Gand et fit partie 
de la dot que reçut Marie de Halhuin, femme du lieu- 
tenant du bailli de Tournaisis. 

J'avais l'intention de faire connaître cela à notre 
Société dès la première séance de printemps, lors- 
qu'une rectification manuscrite anonyme que j'ai trouvée 
glissée dans le tome 25 de nos Bulletins, est venue 
précipiter ma communication. 

D'après cet écrit le Plit ou Plich ainsi que Mortagne 
désignent dans l'acte de 1526 des lieux dits sis à 
Anvaing et à Forest-lès-Frasnes en Hainaut, comme 
le prouvent les noms des coûtures de le Cailluijére et 
de Vregiéfosse qui les accompagnent et désignent aussi 
des lieux dits de la même commune de Forest. 


Le C' P. A. pu CHASTEL. 


Kain, 9 Décembre 1897. 


— 173 — 


SEANCE DU 13 JANVIER 1898. 





M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, Vice-Président. 
M. EucÈxne Sorr, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et 
approuvé. | 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Recueil des ordonnances des Pays-Bas autrichiens. 3° série, 
tome 9. | 


2. Bulletin de l'Académie royale de Belgique. 3° série, t. 34, 
1897. N° 9, 10, 11. 


3. Bulletin de l'Académie royale de médecine. 4° série, t. 11, 
n°5 9 et 10. 


4, Id. Tables alphabétiques des tomes 1 à 20 de la 1r° série. 


5. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire, 5° série, tome 7, 4° Bulletin. 

6. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand. 
5° année n° 5, 6, 7. 


7. Institut archéologique du Luxembourg. Annales. 51° année, 
tome 32. 


8. Annales de la Société d'émulation de Bruges. 5° série, 
tome 10, livr. 4. 


9. Cercle hutois des sciences et des arts. Annales. Tome 11, 
2° livr, 


— 174 — 
10. Revue bénédictine. 1897, n° 11 et 12, 1898, n° 1. 


11. Bulletin des Commissions royales d'art et d’archéologie. 
36° année, n°5 1 à 6. 


12. Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la 
Belgique. 2° série, tome 10, 4° livr. 


13. Biographie Nationale. Tome 44, 2° fasc. 
14. Revue belge de numismatique, 1897, 4° livraison. 
15. Analecta bollandiana. Tome 16, fasc. 3 et 4. 


16. Bulletin de la Société scientifique et littéraire du 
Limbourg. Tome 17, 1° fase. 


17. Ons hemecht (Luxembourg). 3¢ année, 1897, et 4° année, 
n° 1. 


Le même membre dépose les ouvrages ci-après : 


Hommage des Auteurs : 
M. Joseph Hubert. Comité provincial (du Hainaut) de la Com- 
mission des monuments. Rapport annuel 1895 et 1896. 


M. Félix Hachez. Voyage de Francois Vinchant en France 
et en Italie (1609.) 


M. Arthur Merghelynck. Ville d’Y pres, ses monuments. 1897. 


Des remerciments sont votés aux auteurs. 


Il est donné lecture de la correspondance. 


Le comité du Congrès archéologique de 1898 prie la 
Société de proposer dés sujets qui pourraient être 
traités dens les réunions. 


M. Lesenne envoie le prospectus d'une publication 
qu'il va faire sur la chapelle du lycée de Saint-Omer, 
et M. de Soignie le prospectus de son ouvrage : 
L'Abeille à travers les âges. 


Le comité organisateur d’une manifestation en 
l'honneur de M. Alfred Bequet, Président de la 


— 175 — 
Société archéologique de Namur, invite la Société ay 
participer. 


M. le Trésorier rend compte de sa gestion pour la 
2% moitié de 1896 et pour l’année 1897. Elle est 
approuvée. 


M. Soil rend compte de l'envoi et de la pétition 
relative aux anciens remparts. Elle a reçu de tous côtés 
le meilleur accueil et on peut espérer que le vœu 
exprimé par la Société sera réalisé. 


M. de la Grange lit une notice sur un conflit relaüf 
à la confrérie de Notre-Dame de Hal. On en vote 
l'impression. 


M. le Comte du Chastel donne lecture de quelques 
extraits de la généalogie de la famille Warison quill 
vient de dresser. On vote l’impression de ce travail. 

Le même membre annonce qu'il soccupe actuelle— 
ment de la généalogie de la famille de la Fosse, quill 
se propose de communiquer 4 la Société. 


CONFLIT A PROPOS D’UNE ROBE. 


En l’année 1272, Henri Fourrès fonda, à gauche dux 
chœur de l’église de Saint-Quentin, une chapelle erx 
l'honneur de Notre-Dame de Hal. Ce ne fut qu’en 140 
qu’une confrérie de ce nom fut instituée canoniquemen € 
par l'archevêque de Cambrai, Pierre d’Ailly. 

« Cette confrérie était divisée en quatre bannières 
(blanche, verte, rouge et violette). Tous les confrères 
devaient faire, sous leur couleur respective, tous leg 
quatre ans leur pèlerinage à Hal. Les confrères de, 


— 176 — 


Tournai étaient reçus à l'entrée de la ville de Hal 
avant ceux de toute autre ville et avaient le privilège 
de revêtir la Vierge miraculeuse d’une robe qu'ils lui 
apportaient, comme de la porter les premiers, à la pro- 
cession, à la sortie de l'église (1). » 

Ce privilège fut contesté en 1644 par les Jésuites 
aux confrères tournaisiens. J'ignore sur quel motif se 
fondaient ces religieux pour soulever un pareil conflit; 
les documents que j'ai eus sous les yeux n’en indiquent 
aucun. Et il ne fallut pas moins que l'intervention du 
prévôt de Tournai qui, selon un ancien usage, accom- 
pagnait les pèlerins, pour maintenir nos compatriotes 
dans l'exercice de leur privilège. Mais après le revête- 
ment de la statue effectué, les Jésuites, profitant du 
départ des Tournaisiens, firent enlever la robe qu'ils 
avaient apportée, et y en substituèrent une autre qu'ils 
offraient à la Vierge. Informés de cette substitution, 
les maîtres de la confrérie tournaisienne revinrent à 
l'église, firent remettre la robe enlevée, et après s'être 
assurés que les Jésuites avaient agi sans l'ordre de leurs 
supérieurs, réclamèrent un procès-verbal authentique 
des faits. 

Je transcris cet açte qui fait aujourd'hui partie des 
riches dossiers tournaisiens de notre regretté confrère, 
M. Desmazières, qui avait bien voulu me le com- 
muniquer. 

« Le troizième de septembre xvi- quarante-quatre, 
pardevant Simon Le Maire, notaire roïal résident en 
Tournay, soubsigné, présens les tesmoins cy-bas 
nomméz, comparurent personnellement monsieur mais- 
tre Jean Vannes, prebtre, bachelier formé en la faculté 
de sainte théologie et doyen de la chrestienté du dio- 


(1) L. Cloquet. Tournai et Tournaisis, p. 311, en note. 


— 177 — 


cése dudit Tournay et Tournésis, monsieur maistre 
Robert Vannes, aussy bachelier en ladite théologie, 
prebtre et pasteur de ls paroisse Sainte-Marguerite 
audit Tournay, maistre Jean Allard, pareillement 
prebtre et chapelain de l’église cathédralle de ladite 
ville, Antoine Ollivier, marchand orphebvre, et Robert 
Béghin, rejeteur d'icelle ville, ambedeux maistres de 
la confrérie Nostre Dame de Halle instituée audit 
Tournay, maistre Guillaume Lambert, conchierge de 
la maison de ville audit lieu, et Gilles de Germe, ser- 
viteur de ladite confrérie, lesquels comparans ont dit, 
déclaré, attesté et pour chose véritable certifié, offrans 
l'affirmer pardevant tous juges qu'il apertendra, que ce 
jourdhuy sur les quatre ou cincq heures du soir ils se 
sont tous, en qualité de pélerins, transporté dans 
l'église de Nostre Dame de ladite ville de Halle à 
effect de servir Dieu et sa sainte Mère en la suite et 
compaignie de sire Maximilien Hovyne, escuier, sei- 
gneur des Ruisseaux, etc., prévost de la commune 
dudit Tournay député de la part de messeigneurs les 
Consaulx illecq, avecq les seigneurs bailly et magis- 
trat de ladite ville de Halle en la procession quy s'est 
fait avecq le clergé et grand nombre de confréres, et 
de présenter 4 l'image Nostre Dame la robe ordinaire 
dont ils la revestent par chacun an. Ou estans arrivéz 
et lesdits maistres disposéz 4 revestir ladite image a la 
plus grande gloire de Dieu et de sadite sacrée Mère, à 
l'accoustumée, ils en ont esté empeschéz jusques à trois 
fois par aucuns Jésuites y estans et ne voulans ce per- 
mettre à raison qu'eulx mesmes vouloient faire le del- 
voir à l’exclusion desdits maistres; et de fait eussent 
empesché sy bien l'exercice et causé quelque vaccarme 
et scandal en l'église, sans la présence et authorité 
dudit seigneur prévost, lequel, voyant tel désordre et 
ANNALES. Il, 12 


— 178 — 


confusion causée par lesdits Jésuistes, a commandé 
ausdits maistres de faire ledit debvoir, comme ils ont 
fait, en revestans ladite vénérable image de la robe 
dont ils estoient garnys. 

» Tout ce que dessus lesdits comparans attestent 
véritable, à eulx releu et requis de la part dudit sei- 
gneur prévost d'en avoir acte pour s'en servir et pré- 
valoir au besoing. 

» Ce fut ainsy fait, passé et stipulé en ladite ville de 
IIalle, les jour, mois et an que dessus, ès présences de 
monsieur maistre Jean Mariel, prebtre, chapelain de 
ladite cathédralle, et maistre Antoine Caret, fils 
d’Antoine, résidens audit Tournay, tesmoins requis et 
appelléz, ayans lesdits comparans signé la présente en 
approbation de vérité. Signé : J. Vannes, R. Vannes 
pasteur de S* Marguerite, J. Allard, Antoine Ollivier, 
Robert Béghin, Guillaume Lambert, marcq Gilles de 
Germe et S. Le Maire. 

» À l'instant de la vesture et dispute cy-dessus, et la 
compagnie retirée de ladite église, ledit seigneur pré- 
vost estant adverty que lesdits Jésuites avoient fait 
oster ladite robe et laissé la susdite ymage revestue 
d'une autre robe blanche, de drap d'or, (comme elle 
estoit le matin) at envoyé lesdits maistres demander au 
Révérend Père Recteur Jésuite s’il avoit donné ordre 
de dévestir ladite ymage et oster leurdite robe, comme 
on lui avoit fait rapport; iceulx s'y sont transportéz 
sito, et lui ayans parlé et demandé son intention sur ce 
subjet, il leur a déclaré que, sy on avoit osté, ce n'avoit 
esté de son consentement ny par son ordre, et qu'il n'en 
avoit esté adverty, leur donnant charge de la remettre 
eulx mesmes, comme ils ont fait à l’instant franche- 
ment et librement sans que personne aucune leur ait 
plus donné aucun empeschement ou destourbier. Ce que 


— 179 — 


lesdits maistres, pour ce aussy expressément compa- 
rans, attestent avecq lesdits Carret et Gilles de Germe, 
comme ayans esté présens, offrans l’affirmer pareille- 
ment quand requis seront, ayans signé ceste à la pour- 
suite dudit seigneur des Ruisseaux, avecq ledit Simon 
Le Maire, notaire roial audit Tournay. 

» Ce fut ainsy fait, passé et stipulé audit Hal, pré- 
sens lesdits seigneurs Martel et maistre Jean Alard, 
tesmoins requis et appelléz par ledit notaire soubsigné. 
— Antoine Ollivier, Robert et Béghin, Antoine Caret, 
marcq Gilles de Germe et S. Le Maire. - 

L’affaire parut assez importante pour que le sieur 
des Ruisseaux en fit rapport aux Consaulx, dans leur 
séance du 6 septembre 1644. Ceux-ci, aprés avoir 
reconnu que justice avait été rendue aux confréres de 
Hal, ordonnérent que le procés-verbal, que je viens de 
transcrire, fut conservé au ferme de la confrérie. 
Depuis il ne fut plus fait mention de ce petit conflit. 


® 
A. DE LA GRANGE. 


Généalogie de la famille bourgeoise WARISON 
(1190 à 1416) alliée à la Maison princiére de Mortagne. 


Le nom roman de cette famille se traduit en francais 
par moisson sw pied, récolte sur pied, et en patois par 
avétures, avétis, mots qui s’emploient ordinairement 
au pluriel. 

C'est une forme du mot garnison : ce qui garnit, 
remplit, revêt. Nous croyons que c’est le sens du nom 
warison que symbolisèrent les trois rameaux d'or que 
fit peindre sur son écu, Jehan Warison lorsqu'il prit 
part au tournoi des XXXI rois donné à Tournai les 
17 et 18 Juin de l’année 1331. 


— 180 — 


ARMOIRIES : de gueules semé de billettes d'or, à quatre 
croissants montants du même, dont trois posés l'un 
au-dessus de l'autre sur le flanc seneslre de l'écu et 
le 4° placé sur le troisième quartier ; au franc-quartier 
fascé d'or et de gueules de six pièces (1); 

Ou autrement : 
de gueules semé de billettes d'or, à trois rameaux du 
même; au franc-canion fascé d'or et d'azur de huit 
pièces brochant sur le premier rameau (2). 


I. Jackemes, Jaquemes ou Jaques Warison, né 
dans le dernier tiers du XII° siècle, mort avant sep- 
tembre 1258, était bourgeois de Tournai. Voici quelles 
furent ses magistratures dans cette ville et dans des 
administrations du voisinage : 

Echevin de Tournai en 1223; échevins des Canf- 
fours en 1223-24 et 1241; échevin de Saint-Brice en 
1235, 47, 48, 50 et 54; chef-échevin ou maire dudit 
lieu en 1256; échevin de « le poestet » de Warchin 
en 1242 (3). 

Il est nommé avec son fils Roaier, dans un acte de 
l’année 1254, et avec son autre fils Micuiouzs, dans un 
acte passé en 1258; mais c'est comme défunt qu'il 
figure dans le second. 


(1) TRÉSOk DE LA CATHÉDRALE DE T ouRNaI, Torche des Damoiseaux, 
partie ancienne, deuxième division, troisième rangée en pal ou verticale. 

(2) Manuscrits armoriés relatifs au Tournoi des XX XI rois. 

(3) Pour éviter les répétitions oiseuses, nous déclarons que toutes 
les indications datées qui n'ont pas pour complément des notes en fesant 
connaître les sources, sont des extraits d'actes dits chirographes con- 
servés dans les Archives de Tournai sous la dénomination d'A ctes divers 
de la Cité et de Saint-Brice, et classés par paquets ou layettes dans 
l'ordre chronologique. Pour vérification, il suffit de demander à 
l'Archiviste, la layette de la date à contrôler. 


— 181 — 


Jacques laissa au moins, deux fils; savoir : 

1° Sire Rocrer WARISON, qui suivra, II. 

2° MicuaiouLs, Mikieus, Mikiel ou Michel Warison. 
I] figure avec son père défunt dans un acte de l’année 
1258, et avec son frère Rogier alors époux d’Angniés 
N....., dans un chirographe passé en l’année 1260. 
On trouve qu'il fut chef-échevin de Tournai en 1278 
et qu'il mourut vers 1297-98. Il laissa un fils légitime 
nommé Jehennet ou Jehan WARISON qui paraît avoir 
pris la tonsure cléricale, selon un acte de 1297 assez 
peu explicite. 

II. Sire Rogier Warison, né avant 1234, majeur 
avant 1254, marié avant 1260, mourut avant septembre 
1288. En 1268, 11 fut l’un des procureurs de la ville 
de Tournai dont il était bourgeois, et eut pour col- 
légue en cette charge, Gossuin de Maubrai. En 1272, 
il était maire du bourg des Cauffours, et on lit dans 
le Registre des Faides (1), au recto du folio 31, qu'en 
1273, Sire Rogier Warison était prévôt de Tournai. 
On le rencontre encore comme échevin de Tournai et 
des Cauffours au bas des actes d’intéréts privés passés 
de 1278 à 1284 aux greffes de ces échevinages. 

Rogier WarRison fut marié deux fois. Il épousa en 
premières noces, avant 1260, Angniès N....., et en 
secondes noces, avant 1274, Juliane A LE Take (2), 


(1) BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE Tournal. Manuscrit CCXVII. 
Livre ou Registre des Faides. On y lit au verso du folio 48, que le fils 
de Jehan Rainneware fut tué d'un coup de couteau par Jehan Pipelart, 
cousin de sire Rogier Warison. 

(2) A le Take signifie à l'attache et vient du verbe germain taken, 
prendre, retenir. Aussi donne-t-on le nom d'étacque, ou d'attache, à un 
pieu servant le long des grands cours d’eau, à fixer les cables qui 
amarrent les bateaux et les empêchent de dériver. Nous avons vu dans 
un ancien armorial que la famille À Ze Take porta : d’asur à une 
étacque d'argent, en pal. 


— 182 — 


fille d'Evrart A le Take (1), comme cela se lit au recto 
du folio 31 du Registre des Faides. 

La seconde épouse, devenue veuve, convola avant 
1299, avec Jehan de Baelli (2) et mourut avant janvier 
1315 (1316, n. st.), après avoir nommé pour exécu- 
teurs de ses dernières volontés, son second mari et 
D‘ Katerine Warison, l'une des filles de sa première 
union. 

Nous ne savons pas si de son premier mariage, Sire 
Rogier Warison laissa des enfants, mais nous pouvons 
affirmer quil fut père de quatre enfants tous indiqués 
comme nés de Juliane À le Take. Ils suivent : 

1° JAKEMES WARISON, qui suivra, III: 

2° ANNECHON ou Agnès, mariée avant 1297, à Watier 
DE BLANDAING (3). 

3°N..... , mariée avant 1315, à Jehans CrueEus, fils 
de Groul ou Géroulf Crueu (4). 

4 KaATERINE. Elle est nommée avec son frère 
Jakemes et leur mére dans un acte de 1306, et avec 
feu son père et sa mère vivante en un acte de 1308. 
On a vu plus haut que sa mère l'avait désignée pour 
exécuter son testament. 


(1) Evrart A Le Take fut maire du bourg de Saint-Brice en 1272. 
Il mourut avant 1293, laissant sept enfants, savoir : JEHAN; JAKEMES; 
Gizces; Dame JuLiang, veuve de Rogier Warison; N..., femme de 
Gilles de Viès-Condet; OG1vainN, femme de Gilles de Maude, et N... 
femme de Jakemes Copprt. (ARCHIVES DE Tournai, Chirographes de 
Saint-Brice, layette 1293). 

(2) Jehan DE Bag ut, de famille scabinale 4 Tournai, possédait un 
manoir à Warchin. 

(3) Un autre WATiER de Blandaing, mort veuf d'Isabiel de Waudri- 
pont, vers 1287, laissa neuf enfants dont aucun ne se prénommait 
WATIiER. Malgré cela trois Watigr de Blandaing vécurent à Tournai 
dans la première moitié du XIV® siècle. 

(4) La femme de Jehan Crueu pourrait être la veuve de Watier de 
Blandaing, rien ne prouvant ni n'infirmant cela. 


— 183 — 


III. Jakemes Warison, né avant 1275, marié avant 
1295, mourut avant 1324. Voilà tout ce que nous 
avons pu recueillir sur le fils de Sire Rogier Warison. 
Peut-être fut-1l juré de Tournai, mais nous ne l'avons 
pas rencontré comme échevin de cette ville. C'est par 
des actes passés à l'échevinage de Saint-Brice en 1319 
et 1323 et à l’échevinage de Tournai en 1324 et 1325, 
que nous connaissons les noms de ses cinq enfants 
légitimes qui suivent : 

1° Sire JEHAN WARISON, qui suivra, IV. 

2° JAKEMES WARISON, qui suivra, IV dis. 

3° JEHANE, mineure en 1319. Elle ne paraît pas 
avoir contracté d'alliance. 

4° MAROIE, femme avant 1325, de Jehan DE VEN- 
DULE, fils de Rogier de Vendule et de Jehane N..... (1). 

5° IsaBlEL, mariée à Colart DE LE CaucuiE. Elle 
mourut à Tournai avant le 20 juillet 1357, laissant un 
fils mineur nommé Colin ou Colart de le Cauchie (2). 
- IV. Sire Jehan Warison, majeur en 1319, reçut en 
1327, congiet ou permission de porter armures (3). Il 
releva sa bourgeoisie de Tournai le 16 août 1328 (a), 
dans l’année de son mariage. 

Voici quelles furent ses magistratures. 

Voir-juré en la paroisse de Saint-Piat en 1332, et 


(1) Roger De VENDULE, mort avant 1325, avait laissé cinq enfants : 
1° MARGUERITE femme de Simon de Prinches ; 29 KATHERINE, femme 
de Jehan Bridoul le boulenghier ; 3° HkELiN, époux de Katherine 
Desplechin ; 4° JuHAN qui donne sujet à cette note; 50 JULIANE, femme 
de Colart li Carlier, orfèvre. 

2) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments et donations. 
Layette de l’année 1357. Le 20 juin 1357, Colart de le Cauchie donna 
à son fils Colin, 45 livres tournois de rente à prendre chaque année 
sur un bonnier de terres sis à Warchin et tenu par Pieres de Hostes. 

(3) Idem. Registre 131 ou 2° Reg. de la loi, fol. 21, verso. 

(4) Idem, ibidem. Fol. 23, verso, 


— 184 — 


en la paroisse de Notre-Dame en 1334, 37, 38; juré 
de 1334 à 1341, et en 1343, 45, 46, 48, 49 et 51; 
enfin second prévôt en 1352, année où il fut, avec 
Vincans Dare pour collègue, gouverneur et mambour 
de la maison des pauvres bourgeois de la rue Capon (1). 

Il possédait des terres et fiefs à Gauraing dans le 
Hainaut, ce qui le constituait homme féodal de la 
Cour de Leuze comme nous l'apprend un acte de 
l'année 1345 (2). 

Sire Jehan Warison, qui fut le roi Loch de Rochelisse 
du Tournoi de 1331, testa à Tournai, dans la paroisse 
de Notre-Dame, le 13 octobre 1353, en faveur des 
cinq enfants que lui avait donnés son épouse, Maigne 
ou Marie-Magdeleine DE Trit, issue d'une famille 
noble du Hainaut (3). On lit dans son testament qu'il 
possédait conjointement avec sa femme, des terres et 
fiefs à Aix-lés-Orchies, à Landas et à Nomaing. Il 
choisit pour lieu de sépulture l'église des Fréres- 
Mineurs dits Récollets et désigna pour exécuteurs 
testamentaires, son épouse, son frère Jaquemes Wari- 
son, et Jakemes de Ronk, auxquels il donna pour con- 
seiller, Frère Willaume dou Porc. 

Il dut mourir dans le courant de l'année de son tes- 
tament, car en 1355, Maigne DE TRIT, sa veuve, était 
remariée au valenciennois, Watier Brochon (4). 


(1) En 1897, rue de la Téte d'or, nom dû à l'enseigne d'une maison 
qui fut la résidence d'une branche de la famille Wettin. 

(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI, Echevinage de la Cité, 
" Layette de 1345. 

(3) pe Trit ou pe TRITE : d'argent au croissant de gueules. Cette 
famille qui doit son nom au village de Tritb-Saint-Léger, a produit 
Renier de Trith, duc de Philippopolis en Roumélie, à la suite de la 
conquête de l'empire grec par les Latins en 1204. 

(4) Brocnon : d..... semé de billettes d..... au lion d..... brochant. 
Parti féminin de l’écusson carré du sceau de Jehane BROCHONNE, veuve 


— 18 — 


Voici les cing enfants de sire Jehan Warison : 

1° KATHERINE, religieuse à l'hôpital de Marvis en 
Tournai avant juin 1353, vivait encore en 1359. 

2° JEHANNE, mariée en 1352 à Willaumes PROUvOST 
ou Prevost (1), bourgeois de Tournai par relief fait 
le 16 janvier de la dite année (2) ou 1353 n. st., fils 
d'un autre Willaumes Prouvost qui fut maire des éche- 
vins de Tournai en 1343 (3). Jehanne Warison était 
veuve avant le 8 avril 1374, et avait une fille : 

A. Catherine PROUVOSTE ou PRÉVOSTE, veuve avant 
le 27 septembre 1410, de Jehan Gober (4). 

3° Maicne ou Marie-Magdeleine, seconde femme 
par contrat passé avant le 10 septembre 1353, de 
Pierre CENTMARS (5) le père, dit l'aîné, marchand 
vinier, reçu bourgeois de Tournai les 21 septembre 


de Gilles dit Hauwiel de Kiévraing (ARcH. DE TourNat, Quittances 
scellées, 1468). 

(1) Prévosr : d'asur à trois fermaux d'or, au chef du même chargé 
d'un lion issant de gueules (Torche des Damoiseaux à la Cathédrale de 
Tournai). Cimier : un dextzochère armé brandissant une épée au naturel, 
— On trouve les stipulations du contrat du mariage Prouvost- Warison 
dans un acte passé le 23 janvier 1357 (1358 n. st.) et conservé aux 
Archives de Tournai parmi les contratsde mariage. 

(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Registre 134, 5° registre de 
la loi, fol. 255, recto. 

(3) Willaumes Prouvosr, le père, acheta tout l'héritage sis en la 
justice de Holaing, Jolain, Mierlaing, Bruyelle et Wès, que D°!!° Kate- 
rine de Mierlaing avait porté en dot à son époux Bauduwin de Trase- 
gnies, dit de Esquarmaing. (ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI, 
Chirographes de la Cité, layette de l’année 1335. Acte passé avant le 
prochain dimanche après la conception Notre-Dame, c’est-à-dire le 
samedi 9 décembre 1335). 

(4) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, layette de l’année 
1410. Testament de Marie Warison, veuve de Pierre Centmars, l'ainé. 

(5) Centmars ou CHANMART : de gueules à trois aigles d'argent. 
Cimier : une téte de bœuf entre deux membres d'aigle posés les serres 
en haut et affrontées. (ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Actes scellés 
de l'année 1363. Sceau de Jakemes Chanmars). 


— 186 — 


1332 et 15 juin 1333 (1), propriétaire foncier à Néchin 
et à Templeuve-lès-Dossemez, veuf de N.... Defier, 
fils de Gillion le Mierchier, dit Centmars, et petit-fils 
de Clays ou Colart (Nicolas) Centmars. — Pierre 
Centmars, qui fut juré de Tournai en 1334, 35, 36, 
42 et 46, puis échevin de saint Brice en 1337, 38 et 
39, fut aussi échevin de la cité de Tournai en 1345, 
1370, 71 et 72. Il testa le 16 octobre 1380 et mourut 
avant le 30 mars de la même année (1381 n. st.), jour 
de l'approbation de son testament. Il voulut être 
enterré près de son père et de sa première femme dans 
l'église des Frères-Mineurs à laquelle il fit un legs de 
cinq mailles d’or afin qu'on y priat pour l’âme de son 
serourge (beau-frère) Lotart (ou Gilles) DErtER. Des 
deux fils nés de sa première femme, l’un, prénommé 
JAQUEMIN, était mort, et l’autre était PIERRE Cenimars 
dit le jeune. Mais du second lit, restaient un fils, 
HANEKIN ou Jehan (dont les tuteurs en 1383 étaient 
Jaques Warison et Jehan de Lautel) et deux filles, 
MaRIE et JEHANNE Centmars, toytes deux religieuses. 
Les exécuteurs testamentaires de Pierre Centmars 
l'aîné furent sa femme, son fils Pierre et Jean le 
Paret (2). 

Le testament de Marie Warison fait le 27 septembre 
1410, ne fut approuvé que le 13 décembre 1413, sur- 
lendemain de son décès. On lit dans cet acte que la 
testatrice, paroissienne de Sainte-Marguerite, avait 
pour fille vivante Marie CENTMARS, religieuse à 
Palmes (3), son autre fille, Jehanne, étant morte reli- 


CA 


(1) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Registre 132, 3° Reg. de la 
loi, fol. 9, verso. 

(2) Idem. Testaments, layette de l'année 1380. 

(3) Dans un acte tournaisien, daté du 28 mars 1406, le couvent où 
résidait Marie Centmars est ainsi dénommé : « Labbaye du Val des 
Virgenez en Palemes dalés Audenarde. » 


— 187 — 


gieuse en l’abbaye des Prés porchins lès-Tournai; 
qu'elle avait pour nièces, Catherine PRÉVOSTE, veuve 
de Jehan Gobert; Jehanne WARISONNE, femme de sire 
Jehan Coppet, et autre Jehanne WaRISONNE, veuve de 
Watier Coppinghe. Marie Warison désigna pour exé- 
cuteurs de ses derniéres volontés, sire Jehan Coppet, 
second prévôt de Tournai; Maistre Jehan Dauffayt et 
Jaquemart de le Cauchie (1). Elle fut mère de quatre | 
enfants : A. Henri Centmars, vivant en 1364, mort 
avant 1380; B. Jehan Centmars; C. Marie Centmars, 
religieuse à Pamele; D. Jehanne Centmars, religieuse à 
Notre-Dame du Conseil des Prés porchins, lès-Tournai. 

4° HaNEKIN ou JEHAN WARISON, qui suivra, V. 

0° JAKEMIN OU JACQUES, mineur en 1355, bourgeois 
de Tournai par relief fait le 8 juillet 1379 (2). Voici 
ses magistratures : Juré de Tournai en 1379; éwar- 
deur pour la paroisse de Saint-Brice en 1380; échevin 
de Saint-Brice en 1381, 82, &5, 86, 87, 88; éwardeur 
pour la paroisse de Saint-Quentin en 1383-84. Il 
mourut avant le 21 octobre 1388, après avoir testé le 
25 septembre de la dite année, en élisant pour sa sépul- 
ture le cimetière Dieu et Monsieur Saint-Franchois, 
c'est-à-dire le cimetière des Récollets. Il avait pour 
valet, Hennequin Warison le bâtard, qu'on trouve 
aussi nommé dans un chirographe de la Cité passé en 
l'année 1387. C'était le fils naturel de son frère Jehan. 
JACQUES Warison désigna pour exécuter ses dernières 
volontés, sa femme, son frère et son beau-frère, Pierre 
le Muisi, « fils seigneur Piéron ~. Il avait épousé en 
1379, Marguerite 1e Muist (3), fille de sire Pierre le 


(1) ARCHIVES DK LA VILLE DE Tournat. Testaments, layette de 
l’année 1413. 


(2) Idem. Registre 136 ou 6¢ Registre de la loi, fol. 24, recto. 
(3) Le Musi : de gueules à la bande d'or, chargée d'une aigle éployée 





— 188 — 


Muisi, grand prévét de Tournai en 1379-80, et d’An- 
gniés Fouque, sa premiére femme. Devenue veuve, 
Marguerite /e Muisi convola vers 1389-90, avec 
Jaquemes Destréelles ou d’Estrayelles, qui fut juré de 
Tournai et échevin de Saint-Brice. — Jacques Wari- 
son ne laissa qu'une fille : 

À. Jehanne. Elle avait pour tuteurs en 1388, 
Brunyaut des Cauffours et Jehan du Marès, et en 1398, 
elle était tenue pour majeure. Si nous en croyons le 
testament de sa tante Marie Warison, veuve Centmars, 
elle aurait eu pour premier époux, Watier CoPPINGHE, 
lequel ne pouvait être qu'un veuf car on lit dans le 
7° Registre de la loi de Tournai (1) au verso du folio 
14, que Wattier Coppinghe, fils de feu Jehan, releva 
sa bourgeoisie comme fils de bourgeois, le 31 juillet 
1386, ce qui implique un mariage contracté dans les 
douze mois qui précédérent ce relief. Selon ledit testa- 
ment, JEHANNE était veuve de Watier Coppinghe en 
1410, et selon des actes passés en 1417, elle était alors 
remariée à Noble homme Robert DE BAUDIMONT, 
écuyer, issu de la maison de Bourghielles et possédant 
fiefs à Bachy (2). 

V. Hanekin ou Jehan Warison était mineur en 
1355, mais le 28 février 1356 (1357) il avait atteint 
ou même dépassé l’âge de majorité, puisqu'il fut ledit 


de sable, et accompagnée de six quintefeuilles du second posés en 
orle. Cimier : deux tétes et cols d'aigle adossées, l’une à dextre, 
d'argent; l'autre à senestre, de sable. 

(1) ARCHIVES DR LA VILLE DE Tournal. Registre 137. 

(2) La maison pe BouRGuIELLES, dite depuis pz Raves et De RESvES, 
a donné naissance à de nombreuses branches portant des noms diffé- 
rents, mais ayant toutes des armoiries formées d'un plain sous un chef. 
Ces branches se nommèrent : de Roubaix, de Hem, de Bachy, de 
Pieronmès, d’Eskerlimbruec ou @’Estarinbrucc, de Baudimont, de 
Semerpont, du Chastillon, etc, 


— 189 — 


jour, procureur chargé des intéréts de Madame de 
Pontraoul (1), veuve de Mgr Jacquemes Ghouchez, en 
son vivant chevalier. Il paraît qu’il vécut hors de la 
ville de Tournai ou du moins qu'il se maria sans y 
relever son droit de bourgeoisie qu'il dut racheter pour 
quatre livres tournois le 18 février 1389 v. st. (2). 
Après ce rachat, il fut de la magistrature en qualité 
de juré de 1392 à 1394, en 1396, et en 1401, et 
d'éwardeur pour la paroisse de Saint-Jacques en 1398 
et 1402. II mourut avant le 28 août 1402, jour où 11 
fut remplacé dans ses fonctions d’éwardeur par Jak 
Desplancques (3). 

I] avait été en 1400, l’un des commissaires chargés 
de voir à augmenter les revenus de la ville. Ses col- 
lègues furent Jehan Wettin, fils de feu Jehan, juré, et 
Jaques Davesnes, échevin. 

Des actes de l’année 1386, nous le montrent époux 
de D°"° Jehanne DAVELIN, ou D'AvELIN (4), fille de 
Sire Jaquemes Davelin, possesseur de fiefs à Avelin- 
lès-Lille, bourgeois de Tournai, second prévôt de 
cette ville en 1355, etc., et d'Angniès de Condet, sa 
seconde femme. 

De cette union, naquit une fille : 

A. Jehanne Elle épousa dans les derniers mois de 
l'année 1401, Jehan Couppés ou Copper, bourgeois de 
Tournai par relief fait le 19 mai 1402 (5), fils de feu 


(1) C'était Marie A Lk TAKE qu'on trouve nommée Marguerite à la 
page 247 du tome 1 de la nouvelle série des Archives historiques, etc., 
du Nord de la France publiées par M'° Dinaux et Leroy. — La seigneurie 
de Pont-Raoul se trouve à Beuvrages-lès-Valenciennes, 

(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournat, Registre 437 ou 7e Reg. de 
la loi, folio 17, recto. 

(3) Inem. Registre 138, 8° Reg. de la loi, folio 7. 

(4) DavgLin : d'azur au sautoir d'or, chargé de cing guses, ou 
tourteaux de gueules. 

(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Registre 1358, folio 17, recto. 


— 190 — 


Jehan Copait, dit Couppès ou Coppet (1), jadis juré de 
la dite ville, et de Maigne de Loncpayen. On peut voir 
dans les registres de la Loi de Tournai, Sire Jehan 
Coppet, second prévôt de Tournai en 1409, 10 et 20; 
souverain prévôt en 1423-24; juré-boursier en 1401, 
2, 3, 4, 6,8, 13 à 19, 23, 25; maïeur des échevins en 
1421-22, etc. — Sire Jehan Coppet testa à Courtrai, le 
31 janvier 1427 et mourut avant le 24 novembre 1428 
étant veuf. Dans son testament qui se trouve à Tour- 
nai, Sire Jehan Coppet fait connaître ses cing enfants 
légitimes et sa fille naturelle Jaque Coppet, femme de 
Rogier Thiri, laquelle reçut cent couronnes d'or en 
capital. Les exécuteurs de cet acte furent Pierre le 
Musi, Jaques Laloux, Estienne de Willeryes, Jehan 
de I.euze (gendre du testateur) et Joffroy du Tielt (2). 
— JEHANNE Warison fut mère de cinq enfants : 

a) Haquinet Coppet. Il eut tous les fiefs que son père 
possédait dans le Hainaut, dans la châtellenie de Lille 
et dans le baillage de Douai. Sous le nom de JEHAN 
Coppet, fils de feu Sire Jehan, il releva sa bourgeoisie 
de Tournai, le 1* février 1433 v. st. (3). Sa femme, 
épousée en 1433, fut Katherine De HELLEMMES (4), qui 
était veuve avant le 11 avril 1456 (1457 n. st.) 

b) Jaquelot ou Jaques Coppet. 

c) Enguerand Coppet, bourgeois de Tournai par 
relief fait le 23 janvier 1440 v. st. (5). Le 16 jan- 


(1) Idem. Registre 134, 5° Reg. de la loi, folio 255, verso. 

(2) Idem. Testaments, layette de l’année 1433. 

(3) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. Registre 141, 11° Reg. de la 
loi, folio 28, recto, 

(4) pk HRLLEMMES : de vair à la cotice de gueules. Cimier : une 
hure de sanglier entre un vol. 

(5) ARCH. DE LA VILLE DE Tournal. Registre 141, 11€ Reg. de la loi, 
folio 33, verso. 


_ 19] — 


vier 1453 (1454 n. st.), Enguerrant Coppet et sa 
femme, Valentine DE LE SAUCH, se ravestirent (1). 

d) Jehanne Coppet, mariée en 1423, avec Jehan DE 
Leuse (2), bourgeois de Tournai par relief fait le lundi 
8 novembre 1423 (3), fils de feu Sire Mahieu de Leuse, 
prévôt de Tournai à son tour, et de Marguerite de 
Hellemmes. 

e) Angniés Coppet, 





Jehan Warison qui forme le degré V parait avoir 
été pére d’un fils naturel : 

B. Hanekin, Hennequin ou Jehan Warison, qui, en 
1388, était le valet de son oncle Jaques Warison. 





Branche cadette. 


IV Pis Jaquemes WaRISON, mineur en 1319, mar- 
chand détailleur, bourgeois de Tournai par relief fait 
le 13 juin 1334 (4), fit partie de la Magistrature tour- 
naisienne comme esliseur (électeur) à Saint-Quentin en 
1334-35; l’un des XIII hommes en 1337-38 et 39; 
sous-maire des XIII hommes en 1340-41 ; délégué aux 
droits de la commune en 1345-46; éwardeur en 1347, 
49, 52; échevin de Tournai en 1355 et 1364-65. — Il 
testa le 8 mai 1365 et mourut avant le 14 juin de la 


(1) pe Le Saucu : d'or à une aigle dazur sans bec, membrée de 
gueules. . 

(2) pp LeusE : d'azur à la bande de gueules bordée d’or, accompa- 
gnée en chef d'une fleur de lis au pied coupé d'or posée sur le deuxième 
quartier de l'écu. 

(3) ARCHIVES DK LA VILLE DE Tournal. Registre 140, 10€ Reg. de la 
loi, folio 21, verso. 

(4) Idem, Registre 132, 3€ Reg. de la loi, folio 63, verso. 


— 192 — 


dite année, jour où son testament fut approuvé à 
Tournai par les maïeur et échevins. Il avait confié cet 
acte à M‘* Hughes le Monne dit Darbois, curé de la 
paroisse de Notre-Dame. Il ÿ déclare d'abord avoir 
deux filles, Mariette et Agnechon, nées de son épouse 
De Angniès, puis, plus loin, il nomme une troisième 
fille, Katherine, à laquelle il légue 50 florins d'or 
frans (c'est-à-dire pour une fois) et cent sols de rente 
sur la ville de Tournai, mais il ne fait nulle mention 
de son fils Hanekin Warison. Il désigna pour exécu- 
teurs testamentaires, sa femme, Lotart Hergot, Mahieu 
Destrayelles et Jehan de Wervi. Le testament fut 
ouvert devant la veuve du testateur, et D°® Marie de 
Maire, veuve de Caron Destrayelles; D*"* Jehenne 
femme de Gossuin dou Mortier le père; D‘ Marie 
Warison, femme de Pierre Centmars le pére, et 
Jakemes Wav ison, frère de la dite Marie (1). 

Jacques Warison fut marié deux fois. Il épousa en 
premières noces par contrat passé à Tournai le |* ghies- 
kerech (juin) 1334, Maroie CAUWELIER (2), veuve de 
Jehan Bosket, dit de Lille (3), laquelle testa le 15 mars 
1351 (52 n. st.) et choisit sa sépulture dans l’église de 
la paroisse de Saint-Quentin devant le premier benoîtier 
(bénitier) (4). Elle désigna pour exétuter ses dernières 


(1) Idem. Testaments, layette de l'année 1365. 

(2) CAUWELIER ou CAULIER : d'argent à la fasce de 3 fusées et deux 
demies de gueules. Victor‘ Bouton. Confrairie des partisans du duc 
de Bourgogne en 1421. Bruxelles, 1872, in-4°, p. 27. 

(3) Jehan Bosket, dit de Lille, marchand détailleur, testa A Tournai, 
le 25 février 1333 (34 n. st.). Il était frère de Maigne Boskette, femme 
de Jehan de Lomme, le père. 

(4) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, layette de 1351. 
On trouve aussi dans le testament de Marote CAUWELIERE : Jehanain 
dou Vinage, de Estaimpuch (Estaimpuis); Jehanain Mouskette fille 
de feu Jehan Mousket, et Jehanain, veuve de Jehan de Poucres 
(de Poucques). 


— 193 — 


volontés, son second mari; Jaquemes Cauwelier, le 
le vairier (fourreur), et Gillion de Broussielles. Parmi 
ses premiers légataires, on remarque Jehan de Lomme 
et ses sœurs Isabiel et Agniès, neveu et niéces de son 
premier époux, et les enfants de S* Jehan de Hertaing, 
jadis curé d’Orque, ainsi que la femme de Jaquemon 
Dorque, sa cousine, et tous les Cauweliers tournaisiens. 
Jaquemes Warison le détailleur épousa en secondes 
noces avant le 24 octobre 1352, Agniés HERGOTTE (1), 
fille de feu Jakemes Herghos ou Hergot (2). Bien 


(1) ARCH. DE LA VILLE DE Tournal. Contrats de mariage. Liasse de 
l'année 1352, acte post-nuptial. 

(2) Hellin Hiergot, de Cisoing, fils de feu Gilles, est nommé dans un 
chirographe de la cité de Tournai daté de l’année 13086. Voici ce que 
nous savons sur la filiation de la famille Hercot (Heer Gott). 

Il. Jakemes HerGos, tenant le fief du Daruth (à Baisieux-les-Cisoing), 
jura sa bourgeoisie de Tournai, le 17 septembre 1342, en méme temps 
que ses fils cadets Jakemins et Gilles (Arch. de T., Reg. 134, 5° Reg. 
de la loi, fol. 30, verso). Il testa à Tournai, le 21 août 1349 et légua 
à sa sœur AGNIËS, dix-huit rasières de blé 4 prendre sur le revenu de 
son fief qui fut à Colart Waukier, et 4 recevoir pendant les trois années 
prochaines après son trépas, 4 raison de six rasières en chacune année. 
Parmi ses autres légataires, il faut remarquer Jaquemes Herghot, fils 
de Willaumes ; les hoirs de Piéron Trikart, qui reçurent un quartier 
de terre gisant à la Boussarderie (à Camphin-en-Pévele); les pauvres 
de Chierench (Chéreng) qui eurent trois cents verges de terres À Escau- 
pont, et les pauvres de Baisieu qui obtinrent un demi-bonnier de terres 
au lieu dit la Croisette. 

Son épouse nous est inconnue, mais il en avait eu au moins cinq 
enfants, savoir : 

1° JEAN, bourgeois de Tournai par achat fait pour 50 sols, le 
26 mai 1338 (Reg. 133, 4° Reg. de la loi, fol. 33, verso). Il épousa 
avant 1338, Maigne pk Havrainoourt, fille de Jehan et de Katherine 
As Kariols. Il testa le 7 octobre 1360 en la paroisse de Saint-Quentin 
& Tournai, fit un legs 4 sa belle-mére et donna toutes ses armures 4 
son petit-fils Monnet. Il laissa un fils qui suit : 

A. Simon Hergot, père de Monnet (Simonnet) et de Piéret. 

2° N,.., morte avant août 1349, laissant trois enfants de son mariage 
avec Raoul de Calonne, seigneur d’Escamaing (à Baisieux), auxquels 

ANNALES. III, 13 





— 194 — 


qu'exclue de tous droits à un douaire dans le cas de 
remariage, Agniés Hereaot convola, avant 1369, avec 
Sire Gossuin le Louchier, ancien second prévét de 
Tournai et ancien maire des échevins de cette ville, 
veuf avec enfants de Katherine Dare. 


leur ateul, Jakemes Warison, légua sept quartiers de terres sis à Camp- 
haing (Camphin) devant le manoir de Jehan de Chalonne (Calonne), 
plus un demi-bonnier sis à Rimbehaie et tenu de Jaquemon Gargate. 

3° JAQUEMIN ou JAQUES, reçu bourgeois de Tournai le même jour 
que son père. N'ayant point voulu « ouvrer » suivant les conseils de ce 
dernier, il fut déshérité du capital auquel il avait droit et n’en reçut 
que la rente viagère. 

4° LorTarT ou GILLES, regu bourgeois de Tournai en même temps 
que son père, fut seigoeur du Daruth. Il épousa par contrat du 
4 janvier 1359 (1360 n. st. Arch. de Tournai, contrats de mariage, 
liasse de 1359), Katherine d’A ubi, dite de Markette, sœur de Mahieu 
d'Aubi dit de Markette, écuyer, et fille d'autre Mahieu, aussi écuyer, 
et de Katerine d’Ere dont le testament fut fait 4 Tournai le jour de 
Saint-Michel (29 septembre 1349). Gilles Hergot mourut avant la fin 
de 1387, après avoir, en 1364, vendu à son beau-frère Mahieu d'Aubi, 
un manoir sis à Holaing (Hollain). Le testament de sa veuve fait le 
21 novembre 1414, nous fait connaître que Catherine d’Aubi, dite de 
Markeite, mourut le 10 décembre 1414 en la paroisse de Sainte- 
Marguerite 4 Tournai, et qu'elle désigna pour sa sépulture, la tombe 
de son mari qui s’y trouvait dans le chœur de l'église. Cette damoiselle 
avait trois niéces de son nom, D®!le Jehenne d’Aubr, Delle Leurence 
d’Aubi et Delle Jehenne d’Aubi, femme de Jehan de Lattre et mère 
de Catron de Lattre. L'une d’elles épousa plus tard Roland de Mangny. 
Les autres légataires de Catherine d’Aubi furent Jaques le Louchier 
fils Gossard; D** Catherine de le Porte, fille d'Alard; Dele Catherine 
de le Porte, fille de Jehan; Dflle Marie de le Porte, veuve de Jehan 
Centmars; De!!e Catherine de le Barre: Dee Jehenne de le Plancque 
femme d'Andrieu Mignot et Biétrison Mignot, leur fille; Arnoullet 
Voisin, tils de Jehan, et Hennette Regnart, fille de Jehan. Les exécu- 
teurs de ce testament furent Madame de Cavrines, née Warison, 
Delle Agniés Hergotte, fille de la testatrice, et Jaquemes Desfarvacques. 

Gilles Hergot et Catherine d'Aubi laissérent une fille : 

A. Agniés HERGOTTE, damoiselle du Daruth, avait pour tuteurs 
avant 1387, Jaques le Louchier fils de Sgr Gossuin, et Pierre de le 
Porte. C’est vers cette époque qu'elle épousa Jehan pr SAINT-AUBIN, 
‘écuyer, fils de Gossuin de Saint-Aubin, chevalier, seigneur du Fresnoi 


— 195 — 


Jaquemes Warison fut père de quatre enfants qui 
suivent : 

Du premier lit : 

l° KATHERINE. Elle mourut de la peste noire le 
26 août 1400, en la paroisse de Saint-Pierre à Tour- 
nai, dans le cimetiére de laquelle elle voulut avoir sa 
sépulture. Son testament daté du 22 août 1400 et 
approuvé par les maïeur et échevins le 28 dudit mois, 
fait connaître qu'elle était veuve de Lotart (Gilles) DE 
LE FALOTTE (1) ou de le Falette (2). Une clause de cet 
acte fait honneur au courage et au bon cœur d'un 
artisan gendre de la défunte. 

En voici le libellé : 

« Item à Jehan de le Cambre; caudrelier, mary de 
» le dite Jehenne pour ce qu'il a visitté my et mes 
» enfans, quatre louches d'argent. » 

Cela veut dire que malgré le danger imminent quil 
y avait à visiter les malades pendant une terrible 


(a Willems), etc., et de N... Pourchiel, fille de Richard Pourchiel de 
le Motte, chevalier, seigneur de Frémicourt, gouverneur de la Flandre 
wallonne en 1364, etc., et de Marie des Wastines. — Le testament 
d’Agniès Hergotte fut approuvé 4 Tournai le 14 juillet 1438 (Arch. de 
T., testaments, 3° liasse de 1438). Cet acte nous apprend que la 
testatrice a voulu être inhumée dans le cimetière de la paroisse de 
Sainte-Marguerite; qu'elle avait une cousine mariée à un de Lattre et 
mère de Catherine de Lattre, et une autre cousine mariée à Roland de 
Mangny ou de Maugny et mère de Pasquete de Mangny ; qu'elle légua 
dix livres tournois 4 Jehan de Calonne et 4 Olivier son fils, et qu'elle 
choisit pour exécuter ses dernières volontés, Mgr de Carrines (Gérard II 
de Mortagne d’Espierre), ledit Olivier de Calonne et Jaquemart le Roy. 

Agniés Hergotte avait fait quelques donations aux églises de Baisieu 
et de Cherench. 

5° Aanits Hergotte, mariée 4 Jaquemes Warison. C'est elle qui a 
motivé cette note. 

(1) Intérieur de l'acte. 

(2) Suscription de l'acte. 


— 196 — 


épidémie, le chaudronnier Jehan DE LE CAMBRE n'avait 
pas hésité à rendre ses devoirs à sa belle-mère (1). 

Katherine Warison fut mère de sept enfants, savoir : 

A. Jaquemart DE LE FALOTTE, mort après le 22 et 
avant le 28 août 1400; 

B. Hennequin DE LE FALOTTE ; 

C. Marie DE LE FALOTTE, mère de trois enfants 
légitimes en 1400; 

D. Jehanne DE LE 'ALOTTE, femme avant août 1400, 
de Jehan de le Cambre, chaudronnier ; 

E. Dame Margherite De LE FALOTTE, religieuse ; 

F. Caisine ou Nicaisine DE LE FALOTTE ; 

G. Katherine DE LE FALOTTE, morte avant le 22 août 
1400. 

Du second lit : 

2° MARIETTE ou MARIE, mineure en 1369 sous la 
tutelle de Jehan Warison, son cousin germain, et de 
Gilles Herghot, son oncle maternel. Nous la trouvons 
mariée avant la fin de l’année 1373, à Gérard pE Mor- 
TAIGNE, dit d'Espierre, écuyer, seigneur de Cavrines (2), 
qui devint chevalier avant septembre 1380, et qui 
était le second fils d’Alard I de Mortaigne, sire et 
baron d’Espierre, chevalier, et de Katherine de Pottes, 
dame héritiére de Cavrines, etc. — Noble Dame Marie 


(1) Les morts allaient vite à cette époque et des quatre exécuteurs 
testamentaires choisis par Katherine Warison, l'un d'eux, son fils aîné, 
mourut dans les cinq jours qui suivirent la confection du testament 
et dût être remplacé par Jehan DE Barry. Les trois autres étaient sire 
Jaques DE PEUVINAGE, curé de Saint-Pierre; Mathieu De GRISTELLE et 
Madame DK CAvRINES (Marie Warison) que la testatrice nomme : « me 
sœur moïenne «, ce qui implique l'existence en août 1400, d'A gniès 
Wankison, troisième fille de Jaquemes Warison le détailleur. 

(2) De MoRTAIGNE dit D'ESPIERRE : de gueules à la croix d'argent. 
Cimier : deux pieds de cerf renversés. — Gérard brisait d'une molette 
d'argent sur le premier canton. 


— 197 — 


Warisonne devint veuve de Hault et noble Monseigneur 
Gérart de Mortengne le 27 juillet 1391, et elle testa 
le 4 mai 1408. Elle voulut être enterrée dans l'église 
de l’abbaye de Saint-Martin en Tournai, dans la pièce 
de terre que son époux y avait achetée près de la cha- 
pelle de Saint-Benoît. Son testament nous apprend 
qu'elle légua quelques rentes à Hennette (Jehanne) de 
Mortengne, fille naturelle que son fils Robert avait eue 
d'Angniès Blancquestrain, et qu’elle voulut que le reste 
de ses biens, tous legs acquittés, se partageât plus 
tard par égales portions entre les enfants légitimes que 
son fils avait et pouvait encore avoir de son épouse 
Jehanne le Louchier. Cette clause fait supposer que le 
4 mai 1408, Jehanne le Louchier déjà mère de 
GÉRARD II et de JEHAN de Mortaigne dits d'Espierre, 
était enceinte de l'enfant qui fut depuis ANNE de Mor- 
taigne, dite d'Espierre, épouse d’Arnould du Chastel, 
dit Houart, chevalier, sire de la Houarderie, seul 
fils de Gérard du Chastel, dit Houart, sire de la 
Houarderie, etc., et d’Isabeau de Hainaut, dite de 
Bruielle. — Marie Warisonne mourut le 11 septembre 
1416. 

3° ANNECHON ou AGNIËs. Elle est désignée dans le 
testament de son pére comme étant la seconde fille née 
d'Agniès Hergotte. Elle vivait encore en 1400, selon 
le testament de sa sceur ainée consanguine, Katherine 
Warison. 

4° HANNEKIN ou JEHAN, mineur en 1373, mourut 
le 30 décembre 1380, à Tourrai, dans la paroisse de 
Saint-Jacques, après y avoir testé le jour de Saint- 
Miquiel ou 29 septembre de ladite année. Dans son 
testament, il se déclara le fils de feu Jaquemon Warison 
et de vivante Demisielle Agniés Hergotte, et légua tous 
ses biens à son neveu Robiert DESPIERE fils de Mon- 


— 198 — 


seigneur Grart Despiere. Cet acte de derniére volonté 
fut présenté par sire Jehan de Sainct Vas, curé de 
Saint-Jacques, aux maïeur et échevins de Tournai qui 
l'approuvèrent le 31 décembre 1380. 





Autre branche. 


I. N. Warison fut père de six enfants légitimes, 
Savoir : 

}° JAKEMES Vilains Warisons, époux de Martiien 
QUENNESIER, mourut sans postérité avant 1307, étant 
veuf. Ses héritiers furent ses frères et sœur, Jehans, 
Colars, Gilles et Helle. 

2° KATELINE, femme de Piere pe CIELE (1). Elle 
décéda avant 1307, sans laisser d'enfants. Comme son 
frère Jakemes, elle eut pour héritiers, ses frères et sa 
sœur. 

3° JEHAN WARISON, qui suivra, II. 

4° CHOLART, CoLART ou Nicouas, mari de Kateline 
DES CAUFFOURS, figure dans des actes passés à Tournai 
de 1278 à 1307. Dans un chirographe de l'année 
1296, il est accompagné de ses parents, Jakemes et 
Mikious Warison. Il testa en 1316 en désignant pour 
exécuter ses dernières volontés, Maistre Jehan Wari- 
. son, Pieron des Cauffours et Maistre Théri le Grant. 
On lit dans son testament qu'il avait acheté de son 
beau frère Jehan des Cauffours, un manage sis en la 
rue Castelaine (au Bruille-lés-Tournai) et qu'il le donne 
à sa fille Paskette (2). — CoLart laissa deux filles : 

À. Maroie. 

B. Paskelte. 


(1) Ciele ou Chielle, aujourd'hui Celles. 
(2) ARCHIVES DR LA VILLE DE TouRNaI. Testaments, Layette de 1316. 


— 199 — 


O° GILLES, dit de Mainwault dans un chirographe 
de l'an 1312. Il fut marié et laissa deux filles : 

A. Hanette ou Jehanne Warisonne, dite de 
Mainwault. 

B. Cole ou Colette (pour Nicole), Warisonne dite de 
Mainwault. Elle et sa sœur sont nommées cousines par 
Maistre Jehan Warison et par Katherine Warison, 
sœur dudit Maistre Jehan, dans leurs testaments datés 
respectivement de 1355 et de 1363. Colette fut mariée 
et mère d'un fils nommé Grard N...... 

6° HELLE, HELE ou HELENE, vivante en 1307. 

II. Seigneur Jehan Warison, échevin du Bruille- 
lés-Tournai en 1284, paraît avoir été prévôt de la cité 
de Tournai. Il mourut avant 1313, laissant une veuve 
dont nous ne connaissons que le prénom qui est 
Juciane. Leurs cing enfants suivent; ce sont : 

1° Maistre JEHAN Warison, prêtre, fut attaché au 
service du grand autel de l'Eglise Cathédrale de Tournai, 
c'est-à-dire qu'il fut l’un des grands vicaires qu'il ne 
faut pas confondre avec les vicaires généraux. Il est 
nommé dans un acte de l’année 1297, avec sa sœur 
MARGHERITE, déjà nonne au Saulchoit, leur cousin 
Jehan WaRISon qui était clerc, et une Zsabiël Wart- 
son, de parenté non déterminée (1), mais que jé crois 
être celle qui testa à Tournai en mars 1303, déshé- 
ritant toute sa famille au profit des pauvres et de 
quelques légataires (2). 


(1) Elle se disait sœur d’un Jehan Warison et d'un Jaquemon Vilain 
père de Béatris Vilain, et cousine de Jehan de le Luque (Chirographe 
de 1297). 

(2) Parmi les légataires, nous croyons devoir citer ici, Béatris de 
Blandaing, Amelot (Amélie) de Canfaing, Demisiele Emme de Borgies 
(à Mourcourt-lez-Tournai), la fille de Jehan d' Ere et la fille de Mariicn 
d'Ere. 


— 900 — 


Maistre Jehan Warison testa deux fois. D’abord le 
8 octobre 1349, époque de peste, puis le 10 juin 1355. 
Nous ne parlons que du second testament, qui est le 
plus important. Dans cet acte, le testateur se dit 
« poissans de corage et sains de corps. » Parmi les 
legs, nous remarquons ceux faits 4 son fils Jehan 
Warison dit Esse; à sa sœur Katherine Warison; à 
sa cousine Katherine Castaigne, et & ses cousines et 
cousin, Hanette Warison dite de Mainwaut, Cole 
Warison dite de Mainwaut, et Jaquemes Warison, 
lequel recut un haubergeon et un volekin, qui sont des 
pièces d'armures. 

Les exécuteurs testamentaires furent Maistre Jehan 
de le Hamaide, prêtre du grand autel de l’église de 
Tournai et collègue du testateur, Jehan et Jaquemes 
Warison, ses cousins, et Katherine Warison, sa sœur. 

Maistre Jehan Warison mourut en 1359. Il avait 
en un fils : . 

A. Jehan Warison, dit Esse, testa le 13 novembre 
1353, fondant des obits pour sa mére, pour sa tante 
Dame Margherite Warison, et faisant un legs à son 
autre tante Demoiselle Katherine Warison. Les exé- 
cuteurs de ses dernières volontés furent sa femme, son 
beau-frère et Jehan Julyen. Il avait épousé Katherine 
PROUSETTE, sœur de Pierre Prouset et fille de Jehan 
Prouset ou Prousait, boulenger. De cette union, il ne 
paraît pas avoir eu postérité. 

2° Dame MARGHERITE Warison, religieuse au Saul- 
choit-lés-Tournai dés 1297, vivante en 1339, morte 
avant 1353. 

3° MaroïE ou Marie Warison, femme de Grars 
Couvès ou Couvais (1). 


(1) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. On y voit dans un chiro- 


— 201 — 


4° JEHANNE Warison, femme de Jakemes pou Pucu, 
moulekinier. — Ces époux se ravestirent pardevant 
les maire et échevins de saint Brice en octobre 1330, 
et Jakemes dou Puch, testa devant ledit échevinage, 
le 15 novembre 1339. Dans son testament, Jakemes 
dou Puch mentionne les sceurs de sa femme, Dame 
Margherite (la religieuse du Saulchoit) et Demoiselle 
Katherine, ainsi que ses propres sœurs, Ysabiél, 
Katherine et Jehanne dou Puch, les deux dernières 
mariées et ayant des enfants. Il fit aussi des legs à son 
frère Dierin dou Puch, chanoine régulier en l’abbaye 
de Saint-Médard (Saint-Nicolas des Prés-lès-Tournai) ; 
à Hanequin Warison, cousin de sa femme, et à Hane- 
quin Julyen (1). Les exécuteurs de cet acte de dernière 
volonté furent le grand-vicaire Jehan VWarison, 
Jaquemes Warison cousin de la femme du testateur, 
et Katherine Warison, sœur de ladite femme et du 
grand-vicaire. 

O° KATHERINE Warison. Elle testa au Bruille-lés- 
Tournai, le 3 novembre 1363, en désignant pour 
parents légataires, ses deux cousines Jehane et Colain 

Warison (dites de Mainwaut dans le testament du grand- 

vicaire Warison), la dernière mariée et mère d’un fils 
nommé Grardin; puis Jehan de Vendule et ses sœurs, 
ainsi qu'Agniès Warison. Une légataire de parenté 
plus éloignée était Demoiselle Honnestaise de Mirau- 
mont, mariée et mère d’un fils nommé Jehanin. 


graphe de l’année 1325, que Juliane Warison, mère du prêtre Jehan 
Warison, était aussi la mère de la femme de Grars Couvès et de 
Dele Katherine Warison. 

(1) Ce personnage demeurait au Mesnil, 4 Bramesnil-lez-Péruwelz. 





— 202 — 


Les WARISONS indéterminés. 


1259. Biertrand WARISON, nommé dans un chiro- 
graphe ou figure Jakemes Warison. 

1287. Jakemes Warison, veuf de Maryen Escarbote 
(Escarbot). 

1290. Gosses Warisons (Gossuin Warison) dou 
Mesnil (1). | 

1293, août. Testament fait par Hues Warison, 
époux de Marote N..... Il se dit père de quatre enfants 
et frère de Gilles Warison et de Jehan Touretie. 

1321, 1% mai. Jehan Warison devait épouser 
Mariien, fille de Gillion le Taitntenier. 

1335. Jehan Warison, manouvrier. 

1345, 2 février. Maryen Warison, veuve de Jehan 
Warison, courtillier. 


Motif de cette publication et conclusion. 


Cette généalogie a été écrite pour prouver qu'au 
XIV® siècle, les artisans, les marchands au détail, les 
riches bourgeois et les nobles s‘alliaient entre eux par 
des mariages. L’idée de mésalliance, ce préjugé ridi- 
cule, n’existait guére alors. Puisse-t-elle disparaitre 
pour toujours! 


SEANCE DU 9 FEVRIER 1898. 


ee 


M. LE GÉNÉRAL DE FORMANoIR, Vice-Président. 
M. EucÈène Sois, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la société depuis la dernière réunion. 
1. Société belge de géographie. Bulletin. 1897, n° 6. 


2. Annales de la Société archéologique de Nivelles. Tome vi, 
2° livr. 


3. Cercle archéologique de Malines. Bulletin, tome vi. 
4. Neue heidelberger Jahrbticher... 7° année. 
5. Smithsonian report. 1894. 


6. Mémoires de l’Académie d'Arras, 2¢ série, tomes 25, 26, 
et 27. 


7. Société des Antiquaires de la Morinie. Année 1896, 
3° et 4° fascicules, année 1897, 1° fascicule. 


8. Id. les chartes de Saint-Bertin par l'abbé Bled. Tome 4, 
1er fasc. 


9. Comité archéologique de Senlis. 3° série, tome 10. 
M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir 


assister à la séance. 


¢ 


— 204 — 


M. Houtart entretient l'assemblée des rôles de la 
capitation, impôt spécial établi en notre ville pendant 
la domination française de 1667 à 1709 et de 1745 
à 1749. Il produit des extraits de ces comptes et fait 
observer l'importance qu'ils présentent au point de vue 
de la statistique, de la population, de l'origine des 
familles, des institutions, du commerce, etc. 

L'assemblée prie M. Houtart de faire un travail 
d'ensemble sur ce sujet, pour être inséré aux Annales, 
ce qui est accepté par lui. 


SEANCE DU 10 MARS 1898. 


M. LE Core pE NÉDONCHEL, Président. 
M. EucÈèxe Soin, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de février est lu et 
adopté. 


M. le Vice-Président félicite M. le Comte de Nédon- 
chel de la mesure prise par l'Administration commu- 
nale qui a donné son nom à la place du Vieux-Marché 
à la Toile, derrière les musées. L'assemblée ratifie, de 
ses applaudissements, les paroles de M. le Vice- 
Président. 


Il est donné lecture d’une lettre de M. le Comte de 
Marsy, directeur de la Société française d'archéologie, 
communiquant à la compagnie le compte rendu fait par 
M. Léopold Delisle, dans le Journal des savants 
(février 1898) de l'ouvrage récent de notre confrère, 
M. d'Herbomez, sur les chartes de l'abbaye de Saint- 
Martin à Tournai. | 


M. le Bibliothécaire de l'Académie royale d’archéo- 
logie de Belgique envoie le tome 7 des Annales de 
l'Académie et les n°* | et 2 du tome 8, qui manquaient 
à notre collection. 


M. Soil met sous les yeux de l’assemblée les photo- 
graphies de divers sceaux et contre-sceaux de la com- 


— 206 — 


mune de Tournai et notamment ceux du 13° du 15° et 
du 16° siècle. On choisit ce dernier, dont la matrice est 
conservée au musée d’antiquités, pour être reproduit 
en vignette sur les publications de la Société et on 
charge M. le Secrétaire d'en faire exécuter un cliché. 


M. Hocquet communique un travail relatif à la 
création et à la construction de la petite boucherie. On 
en vote l'impression. 


Après la séance de la Société, le comité organisateur 
du CoNGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE 1895 s’est réuni sous la 
présidence de M. le Comte de Nédonchel pour clôturer 
la liquidation des comptes du Congrès. 

Les médailles et les exemplaires du Compte rendu 
restant disponibles ont été déposés au musée et à la 
bibliothèque de la Société historique et archéologique. 


— 207 — 


SUR LA PETITE BOUCHERIE. 


Notre excellent confrére, M. A. de la Grange, dans 
une de ses récentes notes (1), a cru, en s'appuyant sur 
un document reposant aux Archives de Tournai, pou- 
voir fixer la date de la construction de la petite bou- 
cherie entre le 14 juillet 1385 et le 10 septembre 1386. 

Notre intention aujourd'hui est de résumer les 
débats d’un curieux procès (2) advenu entre le magis- 
trat de Tournai et les bouchers de la grande boucherie, 
au sujet de l'édification de la petite boucherie, et de 
rectifier en même temps quelque peu la date donnée 
par notre collègue. 

Vers la fin du XIV® siècle, nos magistrats commu- 
naux voulaient faire construire une deuxième bou- 
cherie dans un quartier autre que celui de la grande 
halle à la viande. Ils avaient choisi la Placette aux 
oignons, dans la paroisse Saint-Jacques. Mais les bou- 
chers de l’ancienne boucherie, car tel était déjà alors 
le nom de la grande boucherie, voulurent s'opposer 
aux desseins des magistrats. 

Pour expliquer leurs prétentions, ils alléguaient 
qu'antérieurement à l'érection de la grande boucherie, 
leurs prédécesseurs les bouchers étaient autorisés à 
vendre de la viande au détail, dans leurs propres mai- 
sons, sans que le magistrat pût de ce chef, procéder à 
une inspection sanitaire. 

Cette façon de faire fut trouvée nuisible à la santé 
du peuple par les magistrats de Tournai, lesquels 
créèrent une boucherie, la grande. Ilsla donnèrent à bail 


(1) Société historique et archéologique de Tournai, Annales t. III, 
(2) Pièce justificative, no I. 


— 208 — 


aux bouchers tournaisiens, contre paiement annuel 
d'une somme globale de 172 livres tournois et sur pro- 
messe, aux dires des bouchers, de n’en plus ériger une 
autre sur le territoire de Tournai, la vente de la 
viande au détail n'étant toutefois plus autorisée que 
dans la boucherie. 

Les bouchers prétendaient, en outre, avoir le droit 
de prélever à leur profit, une somme de six deniers sur 
vingt sous de viande vendue dans les tavernes, cabarets 
ou ailleurs, hors de la grande boucherie (1) et se plai- 
gnaient que, malgré tout, les magistrats communaux 
avaient fait mettre la main à une nouvelle boucherie, 
construite dans un endroit de la ville, Placeaux oignons, 
(platea ad cepas), laquelle boucherie avait été louée à 
des bouchers étrangers qui refusaient de payer les six 
derniers aux vingt sous de viande vendue. 

Telles étaient les plaintes adressées au roi de France, 
Charles VI, par les bouchers de Tournai, en lui 
demandant de rester en possession de leurs prérogatives. 

Mais les magistrats opposèrent à toutes ces raisons 
que le droit de commune accordé à la cité, leur confé- 
rait toute justice sur la ville et ses habitants et par 
conséquent sur les bouchers eux-mêmes; que n'ayant 
jamais rien promis aux bouchers de la grande boucherie 
ni à leurs prédécesseurs, il leur était loisible de faire 
édifier une nouvelle boucherie et d'empêcher les bou- 
chers qui y vendaient de payer les six deniers aux 
vingt sous de viande vendue hors de la grande boucherie. 

Réservant leur plus fort argument pour la fin, les 
magistrats firent en outre remarquer au roi de France 
qu’ils avaient ordonné la construction d'une nouvelle 


(1) Pièce justificative, no [ « in cabaretis, tavernis vel alibi, extra 
dictam antiquam carnificeriam... » 


— 209 — 


boucherie et avaient invité à venir s'y établir des bou- 
chers qui débitaient de la viande hors la ville, au lieu- 
dit « de mare -, parce que la population s'étant accrue 
dans de très grandes porportions (1) et la halle à la 
viande étant seule, les bouchers de celle-ci délivraient 
leurs marchandises à des prix excessifs. 

Notre magistrature communale concluait en priant 
le roi de la laisser jouir de ses droits, de l’autoriser à 
continuer la construction de la boucherie de la Place 
aux oignons et d'accorder l'exemption des six deniers 
aux vingt sous de viande vendue dans cette boucherie. 

Par arrêt du Parlement de Paris du 26 janvier 
1386 (2), notifié aux bouchers par Pierre de Lers, ser- 
gent du bailliage de Tournai, le 27 janvier suivant (3), 
le roi Charles VI admit toutes les conclusions du 
magistrat et condamna les bouchers de la grande bou- 
cherie à payer les frais faits par la ville pour ce procès. 
La taxation de ces dépens fut remise à plus tard. 

Une quittance du 7 août 1387 (4), laquelle repose 
aux Archives de Tournai, nous apprend que ces frais 
s'élévèrent à la somme 203 livres 9 sous 6 deniers 
parisis et furent acquittés par Jean au Toupet; Jean 
Villain; Jacques Quaquin; Jean Musart ; Sohier Groul 
et Jean Constant, bouchers de Tournai. 

Voici donc connues les causes qui poussérent nos 
magistrats à ériger la petite boucherie sur la place où 
elle existe encore actuellement, et dévoilés les inci- 
dents que fit naître sa construction. Mais quelle peut 
bien être la date de cette construction ? 


(1) Encore une preuve de l'état prospère de la ville au XIVe siècle. 
(2) Pièce justificative, n° I. 
(3) » ” n° II. L'acte porte la date du 17 janvier 1387, 
c'est le fait d'une erreur, il faut lire « le 27 janvier. » 
(4) Pièce justificative, n° III, 
ANNALES. IIT, | 14 


— 210 — 


M. de la Grange, comme je le disais plus haut, croit 
pouvoir la placer entre le 14 juillet 1385 et le 10 sep- 
tembre 1386, prenant comme preuve un document 
transcrit dans un rouleau de papier se trouvant aux 
Archives de Tournai. Il ajoute toutefois que « les actes 
y étaient en général inscrits dans l’ordre chronolo- 
gique, sans que pourtant ce soit une régle absolue. » 

Nous croyons, pour notre part, que cette date doit 
étre portée tin peu en arriére, au printemps de 1384. 
Nous allons essayer de le démontrer. 

Le rouleau de papier dont parle notre collégue au 
début de sa note, fait mention d'un emprunt autorisé 
par lettres royales et fixé à 100 livres de rentes 
viagères au denier 10. Quoique notre arrêt du Parle- 
ment de Paris n'en parle pas, le fait est cependant 
exact, car les Consaux par délibération en date du 
26 juin 1385 (1), affectèrent le produit de cet emprunt 
à soutenir le procès que la ville avait pendant au Par- 
lement de Paris, au sujet de la petite boucherie. 

Le procès était donc déjà engagé en juin 1385; les 
plaintes, preuves et conclusions des deux parties avaient 
dû certainement être envoyées pour cette date. Or, 
reprenons notre arrêt du Parlement du 26 janvier 1386, 
analysé plus haut et voyons quels sont les arguments 
employés par chacune des parties, arguments repro- 
duits dans les préliminaires de l'arrêt et devant cer- 
tainement datés d'avant juin 1385. 

Les bouchers se plaignent « que les prévôts et jurés 
avaient commencé à construire une boucherie sur la 
Place aux oignons et y avaient fait dresser des 
étaux (2). » 


(1) Pièce justificative, no IV. 
(2) « Nichilominus dicti prepositi et jurati construere et edificare ince- 
perant quamdam novam carnificeriam in quodam loco seu platea ejus- 


— 21t — 


Le magistrat lui-méme dans son exposé ne contredit 
pas et fait connaître au roi « qu'il a le droit d’ériger 
une nouvelle boucherie, sans que les bouchers qui y 
vendaient ou y vendraient, etc... (1) » et dans ses con- 
clusions, il réclame du roi « de pouvoir construire la 
boucherie de la Place aux oignons nouvellement ordon- 
née et commencée (2). » 

Et que fait l'arrêt? Il laisse aux prévôts et jurés le 
droit « de construire surtout la boucherie de la Place 
aux oignons nouvellement commencée et ordonnée (3). » 

La petite boucherie était donc commencée avant 
juin 1385. | 

Nous disons même quelle était suffisamment avancée 
avant cette époque, pour qu'on pôt y vendre. En effet, 
si nous ouvrons les registres aux Ordonnances des 
magistrats communaux, nous trouvons une publication 
du 24 mars 1384 (4), prescrivant à ceux qui avaient 
l'habitude de débiter de la viande salée, aux Pâques, 
près le beffroi, de se rendre dorénavant en la Placette 
aux oignons sous peine d'une amende de 10 livres; et 
une autre de la même date (5) ordannant aux bouchers 
et bouchères qui voudraient vendre leurs marchandises 
à Pâques prochains, puis dans la suite, d'aller la 


dem ville qui locus platea ad cepas nominabatur et ibidem erigi et 
levari fecerant plura stalla.... » 

(1) « .... Ipsamque novam carnificeriam retinendi... absque eo quod 
carnifices qui in eadem carnes ad detaillum vendebant seu in futurum 
vendereat.... » ~ 

(2) ... Quare petebant dicti opponentes (prévôts et jurés) quod pos- 
sent stabilire et construere... maxime dictam carnificeriam in dicta 
platea ad cepas, per ipsos noviter ordinatam et inceptam. 

(3) Per judicium prefate Curie nostre dictum fuit quod dicti oppo- 
nentes...... maxime dictam aliam carnificeriam in dicta platea ad cepas 
per ipsos noviter inceptam et ordinatam. 

(4) Pièce justificative, n° V. 

(5) Pièce justificative, no VI. 


— 212 — 


débiter sur la Place aux oignons, sans qu'on pat leur 
faire le moindre tort : allusion directe ici aux six 
deniers sur les 20 sous de viande. Cette derniére 
ordonnance nous confirme d’autant plus dans notre 
manière de voir, quant à l'avancement des travaux, 
qu'elle porte comme titre. « De le placette as ougnons 
pour le nouvelle boucherie. » Il est vrai d'ajouter que 
les magistrats disent dans cette ordonnance « voisent 
au dit lieu de le plachette as ougnons desous hatons 
ou autrement à fous estaus porter et vendre char..... 
jusques ad ce que la ville y ara pourveu de place », ce 
qui tenterait à faire croire que notre boucherie n'était 
pas complètement munie de tous ses étaux. Mais cet 
inconvénient temporaire nempéchait cependant la 
vente. 

Les registres aux Publications ne renferment plus 
antérieurement ou postérieurement à la date du 
24 mars 1384, d'ordonnance concernant la vente de 
la viande à la petite boucherie; c'est donc que cet 
établissement, quoique inachevé, fut ouvert pour la 
première fois aux bouchers à Pâques 1385 (A. s.). 

Nous croyons ne rien avancer de faux en concluant 
que les travaux d'érection de notre petite boucherie 
ont dû être commencés, comme c’est l'habitude d’ail- 
leurs, pendant la bonne saison, et que nous pouvons 
assigner, sans conteste, comme date à la construction 
de notre petite halle à la viande, le printemps de 1384. 


Adolphe Hocquer. 


— 213 — 


PIECES JUSTIFICATIVES. 


N° I. — Arrét du Parlement de Paris contre les bouchers de 
la grande boucherte, au sujet de la construction de la petite 
boucherie. 

Karolus, Dei gratia Francorum Rex. Notum facimus universis 
presentibus pariter et futuris, quod lite mota in nostri parla- 
menti Curia in casu novitatis et saisine, inter Johannem dictum 
Autoupet; Johannem Villain; Jacobum Kaquim, Robertum 
Musard, Soheaum dictum Groul, Johannem Constantum et alias 
carnifices antique carnificerie ville nostre Tornacensis, in hac 
parte consortes, actores et conquerentes ex una parte; Et pre- 
positos, juratos, scabinos, eswardatores, seu inspectores et com- 
munitatem dicte ville, opponeutes et defensores, ex altera; 
Super eo quod dicti conquerentes proponebant quod, temporibus 
retroactis, carnifices in dicta villa ad detaillum carnes vendendos 
ipsis in eorum domibus vendebant, absque eo quod dicte carnes, 
prout dicebant, visitarentur. Et ob hoc, pro bono et utilitate 
. publicis, prepositi et jurati qui tune regimen dicte ville habebant, 
in eadem villa, dictam carnificeriam cum stallis ad carnes ven- 
dendum, in loco publico construi et edificari fecerunt, quamquid 
carnificeriam carnificibus tunc in dicta villa carnes ad detaillum 
vendendis, pro precio octoginta pro stalagio et nonaginta duarum 
librarum turonensium pro malestota seu maletoleya anno quo- 
libet in perpertuum sibi de dictis carnificibus solvendarum tra- 
diderant et deliberaverant, qui prepositi et jurati eisdem carni- 
ficibus promiserant quod nunquam in dicta villa aliam 
carniticeriam fleri vel construi facerent; postmodum quod pre- 
fati conquerentes et eorum predecessores a quibus causam 
habebant, in dicta carnificeria et non alibi ad detaillum carnes 
sufficientes pro omnibus habitantibus dicte ville, bono et justo 
precio vendiderant, ipsis prepositis et juratis redditum predictum 
anno quolibet solvendo. Preterea dicebant ipsi conquerentes 
quod licet ipsi essent in possessione et saisina habendi et tenendi 
dictam antiquam carnificeriam solam in dicta villa contradicen- 
dique et impediendi ne dicti opponentes vel alii possent vel debe- 
rent construere seu construi vel edificare, facere aliam novam 
carnificeriam in dicta villa, in prejudicium dictorum conqueren- 
tium, in possessioneque quod si aliquis vendebat carnes force- 
matas vel alias quascumque, in dicta villa, captas in cabaretis, 
tavernis vel alibi, extra dictam antiquam carnificeriam, habendi 
et colligendi ad eorum utilitatem sex denarios pro quibusdam 


— 214 — 


viginti solidis dictarum carnium sic venditarum; dictisque pos- 
Sessionibus et saisinis usi fuissent et gavisi dicti conquerentes 
per se et suos predecessores a quibus causam habebant, per tan- 
tum temporis spacium cujus hominis memoriain contrarium non 
extabat et quod sufficiebat et sufficere debebat ad bonas posses- 
sionem et saisinam acquirendas et retinendas. Nichilominus dicti 
prepositi et jurati construere et edificare inceperant quamdam 
novam carnificeriam in quodam loco seu platea ejusdem ville qui 
locus platea ad cepas nominabatur, et ibidem erigi et levari fece- 
rant plura stalla que pluribus carnificibus foraneis pro carnibus 
ibidem vendendis tradiderant et locaverant, super quibus stallis 
iidem carnifices carnes ad detaillum scinderant et vendiderant; 
eisdemque conquerentibus pro quibusdam viginti solidisdictarum 
carnium per ipsos extra dictam antiquam carnificeriam vendita- 
rum sex denarios solvere recusaverant et contradixerant ipsos 
conquerentes in dictis suis possessionibus et saisinis, indebite et 
de novo perturbando, ut dicebant conquerentes predicti. Et ob 
hoc certas querimonie litteras a nobis obtinuantas (sic) de qua- 
rum executione dicti opponentes ad dictam curiam nostram 
appellaverant, que appellatio per eandem curiam in opposicionem 
comissa fuerat. Quare petebant dicti conquerentes in dictis suis : 
possessionibusetsaisinis manuteneri et conservariimpedimentum- 
que quod per dictos opponentes in dictis rebus contenciosis appo- 
situm amoveri, manumque nostram in eisdem rebus propter 
debatum partium appositam, ad dictorum conquerentium utili- 
tatem levari at ipsos opponentes in eorum dampnis interesse et 
expensis condemnari. Dictis opponentibus ex adverso inter cetera 
proponentibus quod dicta villa Tornacensis erat fundata in cor- 
pore collegio et communia pluribusque juribus, franchisiis et 
libertatibus a predecessoribus nostris eidem datis et concessis et 
a nobis confirmatis dotata et decorata. Et quod inter cetera dicti 
prepositi et jurati pro et nomine tocius dicte communie seu 
communati habuerant et habebant omnem justiciam et omne 
dominium domanerium, in dicta villa et super omnibus habitan- 
tibus in ea et maxime super dictis conquerentibus et in dictos 
antiqua carnificeria; habebant etiam jus et erant in possessione 
et saisina una cum dictis scabinis, eswardatoribus seu inspecto- 
ribus faciendi quascumque ordinaciones, constituciones et statuta 
ipsasque imitandi, corrigendi, augmentandi seu diminuendi in 
toto vel in parte, prout eis pro bono et utilitate publicis dicte 
ville videbatur expedire; ordinandique et contruendi seu cons- 
trui vel edificari faciendi in dicta villa aliam novam carnifice- 
riam et in alio loco quam ubi dicta antiqua carnificeria situa- 


— 215 — 


batur; ipsamque novam carnificeriam retinendi et in ea omnia 
ad carnificeriam necessaria et utilia faciendi, absque eo quod 
carnifices qui in eadem carnes ad detaillum vendebant seu in 
futurum venderent, ipsis conquerentibus dictos sex denarios pro 
quibusque viginti solidis carnium per ipsos in dicta nova carni- 
ficeria venditarum solvere tenerentur; defendendique et prohi- 
bendi ipsis carniticibus ne dictos sex denarios solverent ac ipsos 
carnifices de dictis sex denariis solvendis tenendi quittos, liberos 
et immunes nec umquam in contrarium premissorum opponentes 
predicti ipsis conquerentibus vel eorum predecessoribus aliquid 
promiserant, dictisque possessionibus et saiginis usi fuerant et 
gavisi opponentes predicti, per se suosque predecessores a qui- 
bus causam habebant, per tantum temporis spacium cujus homi- 
nis memoria in contrarium non extabat et quod sufficiebat et suf- 
ficere debebat ad bonas possessionem et saisinam acquirendas et 
retinendas dictasque suas possessiones continuando prefati oppo- 
nentes; habitis deliberatione et consilio cum omnibus cum qui- 
bus pro negotiis concernentibus et tangentibus dictam commu- 
niam deliberatio debebat haberi ac de ipsorum omni necnon 
plurium virorum ecclesiasticorum nobilium et carnificum dicte 
antique carniticerie voluntate, de liberatione pariter et consensu 
attentuque in dicta villa populus qui plurimum augmentabatur 
et quod dicta antiqua carnificeria sola in dicta villa existente, 
conquerentes predicti carnes precio excessivo vendebant, pluri- 
busque aliis justis et necessariis causis consideratis et attentis 
pro bono et utilitate publicis, constituerant et ordinaverant 
quod dicta nova carniticeria in dicta platea dicta ad cepas cons- 
trueretur quam postmodum in ipsa platea, prout eis licebat, 
construere et ordinare inceperant, in eadem stalla erigi et edifi- 
cari faciendo, super quibus stallis plures carnifices qui antea in 
laco dicto DE MARE extra dictam villam vendebant, carnes ad 
detaillum vendiderant; propter quod tunc temporis, in utraque 
dictarum carnificeriarum, carnes pro meliori pretio habebantur. 
Nichilominus conquerentes predicti de premissis conquesti fuerant 
et dictas querimonie litteras per ipsos impetratas, execucioni 
demandari fecerant. Quare petebant dicti opponentes manuteneri 
et conservari in possessione et saisina ordinandi et quod possent 
stabilire et construere novam carnificeriam in dicta villa aliam 
et in loco seu platea aliis et a dicta antiqua carnificeria sepa- 
ratis; et maxime dictam carnificeriam in dicta platea ad cepas, 
per ipsos noviter ordinatam et inceptam; edificandique vel edi- 
ficari sustineri et reparari faciendi dictam carnificeriam, ut pre- 
mittitur, per ipsos ordinatam juxta eorum ordinaciones et statuta 


— 216 — 


et in eadem carnificeria ponendi stalla et alia necessaria et utilia 
ad carnificeriam habendam et tenendam, pro ibidem carnes ad 
detaillum scindendo et vendendo, absque eo quod carnifices in 
dicta nova carnificeria carnes scindentes vel ad detaillum ven- 
dentes ipsi conquerentes dictos sex denarios pro quibusque 
viginti solidis dictarum carnium ibidem per ipsos venditarum, 
solvere tenerentur; in possessioneque etsaisina eisdem carnifi- 
cibus prohibendi et defendendi ne ipsis conquerentibus dictos sex 
denarios solverent ipsosque carnifices liberos et immunes tenendi 
[et] solvendi dictos sex denarios, impedimentumque in dictis 
rebus contenciosis appositam (sic) amoveri manumque nostram 
in eisdem rebus propter debatum partium appositam ad ipsorum 
opponencium utilitatem levari dictosque conquerentes in dicto- 
rum opponentium expensis condempnari. Super quibus et aliis 
pluribus hincinde propositis, inquesta facta, et ad judicandum 
salvis reprobacionibus contra testes per utramque partem tra- 
dittis recepta, ea visa et diligenter examinata, reperto quod sine 
reprobationibus poterat judicari. Per judicium prefate curie 
nostre dictum fuit quod dicti opponentes manutenebantur et 
conservabuntur in dictis possessionibus et saisinis per ipsos 
superius petitis et requisitis, videlicet ordinandi : Et quod pos- 
sint stabilire et construere novam carnificeriam in dicta villa 
aliam et in loco seu platea aliis, et a dicta antiqua carnificeria 
separatis et maxime dictam aliam carnificeriam in dicta platea 
ad cepas per ipsos noviter inceptam et ordinatam, ac ipsam car- 
nificeriam juxta eorum debitas ordinaciones et statuta sustinendi 
et reparandi; et in eadem ponendi stalla et alia necessaria et 
utilia ad carnificeriam habendam et retinendam pro ibidem ad 
detaillum carnes vendendo et scindendo, absque eo quod carni- 
fices in ipsa nova carnificeria carnes strudentes vel ad detaillum 
vendendos ipsis conquerentibus dictos sex denarios pro quibus- 
dam viginti solidis dictarum carnium in dicta nova carnificeria 
venditarum solvere teneantur, necnon in possessione et saisina 
eisdem carnificibus prohibendi et defendendi ne dictos sex dena- 
rios conquerentibus predictis solvant ac de ipsis sex denariis sol- 
vendis eosdem carnifices tenendi liberos, quittos et immunes. Et 
per idem judicium, dicta curia impedimentum in dictis rebus con- 
tenciosis appositum amovit et amovet manumque nostram in 
eisdem rebus propter debatum partium appositam ad utilitatem 
dictorum opponencium levavit atque levat; ipsis conquerentibus 
in dictorum opponencium expensis condempnando eadem taxa- 
tione dicte curie nostre reservata. Quod ut firmum et stabile 
permaneat in futurum, presentes litteras sigilli nostri jussimus 
appensione muniri. 


— 217 — 


Datum et actum Parisius in Parlamento nostro, anno Domini 
millesimo trecentesimo octogesimo sexto et Kegni nostri sep- 
timo, vicesima sexta die mensis januarii. 


Sar le repli: visa. 
Per Judicium Curie. 

Jouvences. 
Au dos: 


Arrest donné pour la ville contre les bouchiers pour cause do 
le nonvelle boucherie. 

Archives de Tournai. Chartrier, layette 
de 1836. Original sur parchemin, 
grand scel royal en cire verte, à lacs de 
sote verte et rouge. 


N° II. — Notification aux bouchers de la grande boucherie de 
l'arrêt du Parlement par Pierre de Lers, sergent du roi. 

A mes trés grans et redoubtés seigneurs messeigneurs tenans 
le présent parlement du Roy nostre sire à Paris, Pierres de Lers 
sergans du Roy nostre sire ou gouvernement des bailliages de 
Tournay, tournesis, Mortaigne, saint Amant et des apparte- 
nancez et li vénérez honneur, service et révérence, et moy 
submis à tous vos commandemens et plaisirs, mes trés grans et 
tres redoubtés seigneurs, plaise vous savoir que jou ay receu lez 
lettrez du Roy nostre sire desqueilez la teneur sensieut: Karolus, 
Dei gracia Francorum Rex, primo parlamenti nostri hostiario 
aut servienti nostro qui super hoc fuerit requisitus, salutem. 
Tibi committimus et mandamus quatenus viso quodam judicato 
in nostro presenti parlamento die date presencium pro prepo- 
sitis, juratie, scabinis, eswardatoribus seu inspectoribus et 
communitate ville nostre Tornacensis contra Johanem dictum 
Autouppet; Johanem Villain; Jacobus Kakin; Robertum Musa- 
riti; Soheium dictum Groul; Johanem Constantum et alios car- 
nifices antique carnificerie dicte ville Tornacensis, prolato illud 
juxta suum tenorem et formam in litteris que executionem 
exigunt executioni debite demandez (?) et in super prenominatos 
carnifices ad certum et competentem diem ordinatum vel exor- 
dinadum dicti nostri presentis parlamenti non obstante pro 
sedeat adjiornes certas expensas in quibus per dictum judicatum 
erga dictos prepositos et juratos, scabinos, eswardatores seu 
inspectores et communitatem excuterunt condempnari, taxari 
visuros et ulterius processuros ut fuerit rationis de dicto adjor- 
namento curiam nostram certificando competenter [...... ] autem 
[....... Jet! ] nostris tibi in hac parte parere volumus et 
jubemus. 


— 218 — 


Datum Parisius in parlamento nostro, vicessima vj@ die 
januari, anno Domini millesimo ccec° octogesimo sexto et Regni 
nostri septimo — ainsi signeez : Per cameram — Jouvence. — 
Par vertu desquellez lettrez dessus transcriptes et du pooir par 
icellez a my commis a Je requeste du procureur général de la 
ville et cité de Tournay le xvj° jour du mois de jenvier lan mil 
cec iiijxx et vi me transportay par devers sire piere le Muisit 
souverain prevost de laditte ville de Tournay auquel je requis 
obeissance pour beu faire mon exploit lequelx me presenta Jehan 
Cardonnier sergans bastonnier de leditte ville avoecq lequel 
ledit jour me transportay tant aux personnez comme aux domi- 
chillez de Jehan au touppet; Jehan Villain; Jakem Kaquin; 
Robert Musart; Sohier Groul et Jehan Constant, lesquels et 
cascun deux jou adiournay a lencontre dudit procureur de le 
ville ou parlement du Roy nostre sire a Paris au xx® jour du 
mois de mairch prochain venant pour veir tauxer les frais et 
despens dont les dittes lettrez font mention précéder et aller 
avant sur ce et en oultre seloncq le teneur des dittes lettrez par 
le mauiere que raison donra. Et ce fait lendemain xvij° jour dudit 
mois de jenvier me transportay en le viese et anchienne bou- 
cherie de la ditte ville de Tournay avoecq moy ledit sergans 
bastonnier et la adjournay comme dessus les autres bouchiers 
de laditte boucherie liquel ont este consort et participant au 
procés dont lesdittes lettrez font mention a lencontre dudit pro- 
cureur. Audit jour et lieu tout par le fourme et maniere que par 
le teneur dezdittes lettres appartenoit a este fait mestres grans 
et redoubtes seigneurs tout ce que dit est, vous certetie je ainsi 
par moy avoir este fait par ceste moye rellation scellée de mon 
sceel qui fut faite et escriptes lan et xvjj* jour dessus dis lesqueiz 
bouchiers adiournez me requist a avoir coppie dez dictes lettrez 
et de ma rellation et je leur accorday. Donné comme dessus. 

Archives de Tournai. Chartrier. Original 
sur parchemin, jadis scellé sur s. q. 


N° III. — Quittance des dépens du procès donné par le magis- 
trat de Tournai aux bouchers de la grande boucherie. 

A tous ceaus qui ces présentes lettres verront ou ouront, 
Prouvos, jurés, Eschevins et Eswardeurs de la ville et cité de 
Tournay, salut. Comme nous pour nous et la communité de 
laditte ville, ayons obtenu certain arrest en la court de parle- 
ment du Roy notre sire, à Paris en cas de complainte, de nou- 
vellité, al encontre de Jehan au touppet, fil miquiel, Jehan 
Villain, Jaque quaquin, Jehan Musart, Sohier Groul Jehan 
Constant et autres bouchiers de Janchienne boucherie, pour 


— 219 — 


cause de la nouvelle boucherie par nous encommenchie à faire 
et édiffyer en la plache aux augnons en la parrosce saint Jaques 
en laditte ville, par lequel arrest avecq le princhipal avons 
adjugié lesdis anchiens bouchiers ont este condempnés en nos 
despens qui par le tauxacion et modéracion de Jaditte court de 
parlement ont esté tauxés et moderés a la somme de deux cens 
trois livres noef solx six deniers parisis, si comme par les lettrez 
de laditte tauxacion et moderacion puet apparoir. Savoir fai- 
sons que pour laditte taxacion et modéracion estre raemplie et 
par le vertu de certaine execution sur ce faitte à nostre requeste, 
Les dessus nommés Jehan Villain, Sohier Groul, Jaque Quaquin 
et Jehan au touppet, nous ont fait gré et satisfacion de la ditte 
somme de deux cens trois livres noef solx six deniers parisis et 
ycelle somme nous confessons avoir heu et receu deulx et nous 
en tenons pour comptens solx et plainement payés. Pour quoy 
nous en avons quitté et quittons lesdis bouchiers et tous autres 
_dusquelx quittance en puet ou doit appartenir à tous jours tous 
quittes. En tesmoing de ce nous avons ces presentes lettrez 
seellées du seel aux causes de la ditte ville et cité quy furent 
faictes et donné le septisme jour du mois daoust lan mil 
ccc iiijzx et sept. 
[Et au dos]. Quittance pour les bouchiers. 
Archives de Tournai. Chartrier. Original 
sur parchemin, jadis scellé sur s. q. 


N° IV. — Affectation de la somme produite par l'emprunt des 
106 livres de rentes. 

Le mardi xavj jour de juing (1385). 

Le dit jour fu ordoné par les dis Consaulz que les deniers venus 
et issus des c livres de rente vendues sour le nouvielle boucherie 
soient par lavis et or denance de Jaque Centmars, Colard de Seclin 
et Jehan le Flameng, til de feu Pierre, distribués a soustenir le 
cause que le ville a en parlement contre les bouchiers de le 
anchyene boucherie et ad ce faire sunt les iij dessus nommés 
esleus. 

Archives de Tournai. Inventaire provi- 
sotre. Reg. n° 150, fol. 3, R°. 


N° V. — Ordonnance du magistrat pour vendre dorénavant 
les viandes salées à la Place aux oignons. 
Des bacons. 
Que tout chil qui vouront vendre bacons salés et qui soloient 
seir emprès le belfroy voisent doresnavant seir et vendre les dis 








— 220 — . 


de mars par l’assent des iii consaux (24 mars 1384). 
Archives de Tournai. Inventaire provi- 
soire. Reg. no 3378 folio 165. Re. 


N° VI. — Le magistrat permet aux bouchers et bouchères de 
vendre de la viande à la Place aux vignons, sans que le moindre 
tort puisse leur étre fait. 

De le placette as ougnons pour le nouvelle boucherie. 

Que tout boucher et bouchiere qui volonté aront de vendre 
char as Paskes prochain venant et de la en avant voisent au dit 
lieu de le plachette as ougnons desous haions ou autrement à 
tous estaus porter et vendre char en le manière que on le vendera 
en le boucherie de cette ville, jusques ad ce que la ville y ara 
pourveu de place. 

Et que il ne soit personne aucune sur quanques ils se poront 
meffaire et estre pugny en le veue des prévos et jurés qui mefface 
as bouchiers u a bouchière qui en le dicte placette seront ven- 
dant char comme dit est ne à ceulx aussi qui lachatèrent, en 
parler ne autrement. Faict le dict jour. (24 mars 1384). 

Archives de Tournai. Inventaire provt- 
soire. Reg. n° 3378, folio 155. Recto. 


—09%{ 00e — 


— 221 — 


SEANCE DU 14 AVRIL 1898. 


M. LE ComTE DE NÉDONCHEL, Président. 
M. EucÈne Soin, Secrétaire. 


Le procés-verbal de la séance de mars est lu et 
adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la société depuis la dernière réunion. 


1. Académie royale de Belgique. Annuaire, 1898. 
2. Id. Bulletin, 1897. N° 12, 1898, n° 1. 
3. Académie royale de médecine. Tome x1, n° 11,tomexu, n°1. 


4. Compte rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire. Tome vir, 5° Bulletin. 


5. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand. 
6° année, n°5 1 et 2. 


6. Annuaire de la Société d'archéologie de Bruxelles, 1898. 
7. Annales, id. Tome 12, livr. 1. 

8. Revue bénédictine. 1898, n° 2 et 3. 

9. Ons hemecht. 1898, n° 2 et 3. 


10. Collection des chroniques belges inédites : 
Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège. Tome 3. 
Chartes de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai. Tome 1. 


11. Société des Antiquaires de la Picardie. Année 1896, n° 2, 
3 et 4. 


— 222 — 


12. Id. Album archéologique, 12° fascicule. 
13. Id. Notice sur le canton de Bernaville. 


Il est donné lecture de la correspondance : 

M. le général de Formanoir s'excuse de ne pouvoir 
assister à la réunion. — M. le Gouverneur du Hainaut 
informe la Société que le subside annuel que lui accorde 
le Conseil provincial, est payable à Mons. — L'Académie 
royale des belles-lettres, d'histoire et des antiquités de 
Stockholm envoye ses publications : Antiquarisk tids- 
krift for Suerige. Tomes 13, 14, 15 et 16. Monadsblad 
1887 à 1893. 


M. le Secrétaire signale dans la collection des chro- 
niques belges inédites, la publication des chartes de 
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai par M. A. d'Her- 
bomez. Le tome I qui vient de paraître contient les 
chartes de 1094 à 1244. 


La Société verviétoise d'archéologie et d'histoire, 
demande l'échange de ses publications avec les nôtres, 
ce qui est accepté. | 


M. le Président entretient l'assemblée de quelques 
matrices de sceaux qu'il possède et promet de rédiger 
une note descriptive de ces sceaux. 


M. le Comte du Chastel donne lecture d'un travail 
sur Eustache de le Fosse, voyageur tournaisien du 
15° siècle, et sa famille. On en vote l'impression. 


M. Soil communique quelques notes sur Piat-Joseph 
Sauvage peintre tournaisien, de la fin du 18° siècle. Il 
promet de les compléter et d'écrire pour les Annales 
un travail d'ensemble sur ce peintre qui fut célèbre 
et dont les œuvres ont été des plus abondantes. 


— 223 — 


EUSTACHE DE LE FOSSE, 
VOYAGEUR TOURNAISIEN DU XV° SIÈCLE, ET SA FAMILLE 


A la Bibliothèque de la ville de Valenciennes, se 
trouve un manuscrit coté Q. 5. 9, lequel contient la 
relation du voyage commercial que fit durant les 
années 1479-1480, en Espagne, aux côtes occidentales 
de l'Afrique et en Portugal, un tournaisien dont nos 
historiens n'ont guère parlé jusqu’à ce jour. J’ai donné 
dans mes Notices généalogiques, à la page 73 du 
tome II, le nom de ce personnage en même temps que 
ceux de sa femme et de deux de ses enfants, mais il 
était réservé à M. R. FouLcé-DELBosc, de le faire 
connaître historiquement par la publication de son 
manuscrit dans la Revue hispanique où cet ouvrage est 
proclamé celui d'un flamand de Tournay (1). 

Appliquée à Eustache DE LE Fosse, cette qualifica- 
tion m'a fortement choqué, car je crois qu'un homme 
ayant nom et prénom français; qui est né sujet du roi 
de France Charles VII, dans une ville de langue fran- 
çaise ; qui a vécu dans cette ville sous les rois Louis X I, 
Charles VIII, Louis XII et François I‘, et qui est 
mort presqu'en même temps qu'y expirait la domina- 
tion française, n'a pu mériter, sous aucun prétexte, 
l'épithète de flamand. J'ose donc espérer que 
M. Foutcu£-DELBosc comprendra que les Tournaisiens 
ne furent jamais flamands ni sujets des Comtes de 
Flandres: leur ville et son territoire nommé Tournaisis 
ayant toujours formé deux seigneuries spéciales avant 
leur reprise par Louis XIV et après le rétablissement 


(1) La Revue hispanique, année 1897. 


— 224 — 


de la Maison d'Autriche jusqu’au moment où la pre- 
mière République francaise en prit possession. 

Mes recherches dans les Archives tournaisiennes me 
permettent de reconstituer depuis le XIV° jusqu'au 
XVIII* siècle, la filiation assez peu connue des DE LE 
Fosse, dits de la Fosse. Je profite de la notoriété 
nouvellement acquise par un des chefs de cette famille 
pour en donner, ci-dessous, une généalogie qui pour 
la branche anoblie, est presque complète. 


Filiation de la famille DE LE FOSSE, 
ou DE LA FOSSE dit PITHEM. 


I. Mahieu ou Mathieu DE LE Fosse, carlier c’est-a- 
dire charron, bourgeois de Tournai, mourut avant 
juillet 1382 (1). Il laissa au moins, trois fils légitimes, 
savoir : 

1° JEHAN, cauceteur ou bonnetier, bourgeois de 
Tournai par relief fait le 28 juillet 1382, mourut 
avant novembre 1412 (2), laissant un fils légitime qui 
suit : 

A. Colin ou Nicolas, bourgeois de Tournai par achat 
fait pour 50 sols parisis, le 14 novembre 1412 (3). Il 
mourut avant le 18 novembre 1441, date ov son fils 
ainé releva sa bourgeoisie. Ses trois enfants légitimes 
suivent : 

a) Jehan, boucher, bourgeois de Tournai par relief 
fait le 18 novembre 1441; 

b) Piérart ou Pierre, taintenier ou teinturier, bour- 


fl) ARCHIVES DE LA VILLE DE TouRNAI. 6° Registre de la loi, n° 136 
de l’Inventaire manuscrit, folio 25, verso. 

(2) Idem, 9e Registre de la loi, n° 139, fol. 17, verso. 

(3) Id., ibid., id. 


— 995 — 


geois de Tournai par achat fait pour 50 sols parisis, 
le samedi 22 février 1443 (1444 n. st.); 

c) Colart ou Nicolas, boucher de la grande bou- 
cherie, bourgeois de Tournai par relief fait le 
4 juin 1448 (3). 

2° ALART ou ALARD DE LE FOSSE, qui sui- 
vra, II. 

3° GiLarT, GILLIART ou GILLES, tondeur de draps, 
bourgeois de Tournai par achat fait pour 20 sols tour- 
nois, le lundi 20 décembre 1423 (2), mourut avant le 
19 décembre 1451 (3). 

Le 22 juin 1422, Gillart pe LE Fosse et Jak Lefon- 
taines (ou Desfontaines) étaient tuteurs des enfants du 
second lit de feu Alart de le Fosse (4). 

Un autre Gillart de le I’osse avait épousé avant 1419, 
D°"° Jehenne du Parcq, veuve de Colart le Dormeur. 
I] testa à Tournai, dans la paroisse de Saint-Brice, le 
o novembre 14:32, y mourut le même jour, et son testa- 
ment y fut approuvé le lendemain. Il paraît n'avoir pas 
eu progéniture et ses exécuteurs testamentaires furent 
Ernoul du Pret et Colart le Dormeur, sans doute un 
fils de la première union de sa femme (5). Quant à 
GILLART de le Fosse, frère d'Alart, il laissa un fils 
légitime, savoir : 

À. Jaquemart ou Jacques, taintenier ou teinturier, 


(1) Les documents que j'ai pu recueillir sur les branches restées 
roturières sont insuffisants pour en établir la filiation. 

(2) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai. 10° Registre de la loi,n° 140, 
folio 22, 

(3) Idem, 12¢ Registre de la loi, fol. 20, recto. 

(4) Idem, Chirographes de l'Echevinage de la Cité, liasse de 
l’année 1422. 

(5) Id., Chirographes de la Cité, lasse de l’année 1419; Testaments, 
paquet de 1432. 


ANNALES. 111. 15 





— 226 — 


bourgeois de Tournai par achat fait pour 20 sols tour- 
nois, le 19 décembre 1451 (i). 


Peut-être faudrait-il ajouter aux enfants de Mathieu DE LE 
Fosse, une fille mariée à Jak Desfontaines que des actes scabi- 
naux déclarent le serouge (beau-frère) d'Alart de le Fosse, mais 
je n’ai pu trouver la preuve de la façon dont cette alliance s'était 
formée, car Jak Desfontaines a pu être tout aussi bien l'époux 
d’une sœur de la seconde femme d’Alart de le Fosse que de la 
propre sœur dudit Alart (2). 


Il. Alart ou Alard pE LE Fosse, taintenier ou tein- 
turier, bourgeois de Tournai par achat fait pour 
50 sols parisis, le 15 décembre 1399 (3), demeura dans 
ladite ville en la paroisse de Saint-Jacques où il mourut 
avant le 15 avril 1420 (1421 n..st.), après y avoir testé 
le 24 mars de la même année. Il voulut y être inhumé 
dans le cimetière, près de sa première épouse, et dési- 
gna pour exécuteurs testamentaires, sa seconde femme, 
son frère Gillart de le Fosse et son serouge (ou beau- 
frère) Jaquemart Desfontaines (4). 

Il épousa en premières noces, Jehenne DAssoNNE- 
VILLE, et en secondes noces, Angniès DE BRUÏELLE dite 
Froumage. 

Il laisse six enfants : 

Du premier lit : 

1° DanELeT ou DANIEL, bourgeois de Tournai par 
achat fait pour 5 florins d'or, le mardi 11 mars 1420, 
1421 n. st. (5). Il fut éwardeur pour la paroisse de 
Saint-Jacques en 1421. Son épouse, Bauduine RENARE, 


(1) Id., {2e Reg. de la loi, n° 142, fol. 20, recto. 

(2) Id., Testaments, paquet de l'année 1420; Chiragraphes de la 
Cité, liasse de 1422. 

(3) Id., 8e Reg. de la loi, n° 138, fol. 14, recto. 

(4) Id., Testaments, paquet de l'année 1420. 

(5) Id., 40e Reg. de la loi, n° 140, fol. 17, recto. 


— 227 — 


testa étant veuve, dans ladite paroisse, le 3 novembre 
1462 et y mourut avant le 10 du méme mois, aprés 
avoir émis le vœu d'y être enterrée dans le cimetière. 
N'ayant pas d'enfants, Bauduine Renare fit divers legs 
et entre autres, en fit un de 30 livres tournois à par- 
tager entre Colart, Colette et Marguerite de le Ven- 
guière, enfants de feu Jehan. — D°"° Cole de le Ven- 
quière, veuve de Jehan Rigault dit de Margais, fit 
opposition à l'approbation du testament de Bauduine 
Renare par les maïeur et échevins de Tournai (1). 

Du second lit : 

2° JAQUELOTTE Ou JACQUES. 

3° Cotin, Cotart ou Nicozas DE LE FOSSE, qui 
suivra, III. 

4° HANETTE ou JEHANNE, mariée avant 1438, à 
Jehan pu GARDIN (2). 

5° BELOTTE ou ISABELLE, mariée avant 1438, à 
Jehan 1e Maire dit Corageux de Santes (3). 

6° ANNECHON ou ANGNIES, mariée avant le 4 juillet 
1439 (4), à Tassart ou Eustache pu Puis, procureur en 
cour laye ou avoué en cour laïque, lequel acheta le 
droit de bourgeoisie à Tournai pour 50 sols parisis, le 
13 avril 1445 avant Pâques, 1446 n. st. (5). 

On verra plus loin au degré V, Jehan de le Fosse- 
Ridon être l’un des tuteurs de Bon pu Puicx, fils de feu 
Honorable homme Maistre Jehan du Puich, licencié- 
ès-lois, en son vivant premier conseiller pensionnaire 
de Tournai, etc., et d'Agnès des Farvacques. 


(1) Id., Testaments. Paquet de l’année 1462, 

(2) Id., Chirographes, liasse de l’année 1438. 

(3) Id., ibid., et Chirographes de l'Echevinuge de Saint-Brice pour 
l'année 1439. 

(4) Id., Chir. de Saint-Brice, liasse de l'année. 1439. 

(5) Id., 2e Registre de la loi, no 142, fol. 12, verso. 


— 998 — 


III. Colin, Colart ou Nicolas DE LE Fosse, rappa- 
reilleur de draps, bourgeois de Tournai par relief fait 
le 20 mai 1433 (1). 

J’ai trouvé dans les chirographes de la Cité de 
Tournai, un acte passé le 20 octobre 1433 et où sont 
nommés Colart de le Fosse et Isabelle de Gois, sa 
femme, ce qui pourrait s'appliquer à Colart fils d’Alart, 
si malheureusement celui-ci n'avait pas deux autres 
Colart dele Fosse pour contemporains, vivant à côté de 
lui dans Tournai. Dans tous les cas, je puis établir que 
Colart de le Fosse, fils d'Alart, avait pour femme 
avant 1446, Marie DE LE Lys (2), qui fut la mère de ses 
fils JEHAN et TassiN, qui suivent : 

1° JEHAN, clerc, c’est-à-dire homme lettré, né vers 
1446, mort le 5 avril 1519 avant Pâques, 1520 n. st. (3), 
fut père par Marguerite Cuvelier, d'un fils naturel qui 
suit : 

A. Jenin, Janin ou Jehan de le Fosse, né vers la fin 
de l’année 1483, mort en 1522 (4). 

2° Tassi ou Eusracue DE LE FOSSE, qui 
suit, IV. 


IV. Tassin ou Eustache DE LE Fosse, qualifié Hono- 
rable homme, naquit à Tournai vers 1451 (5). Il fut 


(1) Id., {fe Registre de la lot, n° 141, fol. 27, verso. 

(2) Id., Cartulaire des rentes dues par Tournai en 1493, tome I, 
p. 384, où l’on voit qu'en février 1483 (1484 n. st.), Clare pr LE Lys, 
veuve de Toussaint Bonhome, était la tante de Jehan de le Fosse, fils 
de Marie de le Lys. 

(3) Id., ibid., t. I, pp. 317, 384, 387, et Cartulaire des rentes dues 
par Tournai en 1508, Reg. n° 2832, p. 281. — Johan de le Fosse est 
dit défunt dans le testament de son frére Eustache daté du 23 mars 1522 
(1523 n. st.). 

(4) Id., ibid,, id. 

(5) Id., Cartulaire des rentes dies par Tournai en 4468, fol. 57, 
verso; Cartulaire des rentes dues en 1493, t I, p. 36. 


— 999 — 


destiné au commerce. Aprés avoir été quelque temps 
commis-marchand, il s'embarqua à Bruges pour aller 
visiter la péninsule ibérique, en 1479. Il ne fit que tra- 
verser cette contrée du Nord au Sud, se dirigeant vers 
Cadix pour y reprendre la mer et se rendre dans 
l'Afrique occidentale afin d'y négocier des échanges de 
marchandises, d'y récolter de la poudre d'or et d'y 
faire la traite des nègres. Mais lui et ses compagnons 
espagnols avaient compté sans les Portugais. Ceux-ci 
les attaquèrent, les vainquirent et les retinrent 
prisonniers. 

Eustache de le Fosse eut alors à servir les Lusi- 
taniens jusqu'à ce que ces braves l'emmenèrent dans 
leur patrie où ne pouvant aborder à Lisbonne que 
décimait une épidémie pestilentielle, ils. prirent terre 
en 1480, à l'embouchure du fleuve Mira. 

Dans les Etats du roi D. Joao, deuxième du nom, 
qui prétendait au monopole du commerce de la 
Guinée, un marchand étranger saisit trafiquant dans 
l'Ouest africain encourait une condamnation à une 
peine très sévère. Aussi notre concitoïen eut-il été 
pendu ou étranglé s’il n'avait eu la chance de s'évader 
et de gagner pédestrement l'Estramadure espagnole où 
il fut bien accueilli. Revenu dans les Pays-Bas, il 
regagna le Tournaisis et y vécut désormais dans le 
commerce et les honneurs municipaux. A la fin de sa 
vie, l’idée lui vint de rédiger la relation deses aventures 
de terre et de mer durant les années 1479, 80 et 81. 

Le manuscrit conservé à Valenciennes est une 
copie de ce travail faite vingt-cinq ans après le décès 
de l'auteur. 

Eustache de le Fosse se maria à Tournai en 1485, 
mais il n’y fit l'acquisition du droit de bourgeoisie que 
le 6 avril 1494 avant Pâques (1495 n. st.) en payant 


_— 939 — 


20 sols tournois. Dans l'inscription de sa bourgeoisie, 
il est dit natif de Tournai et fils de feu Colart (1). Il 
était alors Massart ou receveur-général de ladite ville 
ayant été nommé à cette fonction pour un terme de 
quatre ans commencé le 1° octobre 1491 et finissant 
le 30 septembre 1495. On le trouve aussi dans les 
listes de la Magistrature tournaisienne, comme juré 
en 1502; 3, 15, 16 et 17; comme éwardeur en la 
paroisse de Saint-Jacques en méme temps que maire 
des six élus en 1514 et 15, et comme échevin en 1514, 
21, 22 et 23. 

Jl testa à Tournai dans sa maison en la paroisse de 
Saint-Jacques, le 23 mars 1522 (23 n. st.) jour du 
Dimanche repus (2), et son testament, accompagné 
d’un codicile fait le 20 avril 1523, fut approuvé le 
27 dudit mois, aprés la mort du testateur arrivée dans 
la nuit du 22 au 23 (3). Dans cet acte que recut Jehan 
Quieret, prétre, lieutenant (4) de la paroisse de Saint- 
Jacques et notaire apostolique, Eustache déclara vou- 
loir étre enterré dans le cimetiére de ladite paroisse, 
vers le Palais; il y désigna pour exécuteurs de ses 
dernières volontés, Caron Merchier (5), marchand; 
Jennin de le Fosse, son fils, et Maistre Pierre le Lieure, 
son gendre. Parmi ses légataires en dehors de ses six 
enfants, figure son cousin, le brugeois Franchois van 
Heede (6). 


(1) Id., 15e Reg. de la loi, n° 145, tol. 11, recto. 

(2) Troisième dimanche de Caréme. 

(3) La date du décès d’Eustache de le Fosse, fut enregistrée en marge 
du fol. 57, verso, du Cartulaire des rentes de 1468; à la page 100 du 
Cartulaire des rentes de 1508 (Reg. no 2832), et dans les Comptes- 
généraux. 

(4) Vicaire. 

(5) Lisez : Cocquiel dit le Merchier. C'était le beau-frère du testateur. 

(6) ARCHIVES DE LA VILLE DE TOURNAI. Testaments, Paquet de © 
l'année 1522. 


— 231 — 


Eustache de le Fosse épousa en 1485, Nicaise Coc- 
QUIEL, dite le Merchière, née vers 1469 (1), morte à 
onsusse , 16 ........, fille de Caron Cocquiel dit le Mer- 
chier et de Jehenne Carpentier dite du Bos (2). 

Un acte passé à l'échevinage de Saint-Brice, le 
5 mai 1491, fait connaître que feu Caron Cocquiel, dit 
le Merchier, et feue D°"* Jehenne Carpentier, dite du 
Bos, sa femme, possédèrent les fiefs du Crocquet et du 
Maupret à Rumegnies (Rumillies-lés-Tournai) et qu "ils 
avaient eu sept enfants : 


A. Feue Catherine, décédée femme do Jehan Bacheler dit Coul- 
tier; B. Nicaise (Caisotte ou Caisine), femme d'Eustache de le 
Fosse: C. Miquiel, l'aisné; D. Miquiel, le Josne; E. Jossequin 
(Josse); F. Colinet (Nicolas), et G. Caron (3). 


Jehan Bacheler, dit Coultier, par un acte passé à 
l'échevinage de la Cité de Tournai, le 4 mai 1491, 
céda la septième partie du fief du Crocquet à Eustache 
de le Fosse (4). 


Ce dernier laissa six enfants qui suivent : 
1° Tassin ou EusTaAcHE qualifié Damp Eustasse, 


(1) Id., Cartulaire des rentes de 1493,t. I. pp. 36, 314 et 510. 

(2) Caron Cocquiel dit le Merchier, né vers 1407-8, fut fils de Jehan 
Cocquiel dit le Merchier et de Catherine Henry; — Jehenne Carpentier 
dite du Bos, née vers 1433, était fille de Jehan Carpentier dit du Bos, 
marchand grossier (en gros), né vers 1403, et de Nicaise Béghin, son 
épouse, née vers 1413. (ArcH. pg TourNaï, Cartulaire des rentes dies 
en 1468, fol. 5, verso.) Les armoiries des Cocquigt sont : coupé, en chef, 
de gueules au lion passant d'or, couronné à l'antique du même, la 
queue fourchée; et en pointe, d'argent à trois trèfles de sinople ombrés 
d'or, 2 et 1. Celles des CARPENTIER dits pu Bos sont: de gueules au 
lion d'or. 

(3) ARCHIVES DE LA VILLE DE TourNat. Greffe de Saint-Brice, Chir. 
de l’année 1491. 

(4) Id., Greffe de la Cité, Chir. de l'année 1491. 


_ 9399 — 


religieux, dans le testament de son pére, naquit 
vers 1486 (1). 

2° PrercHon, qualifié Frère Pierre, religieux, dans 
le testament paternel, naquit vers 1488 (2). 

3° JENNETTE, dite Sœur Jehenne, religieuse au Val- 
le-Duc (3), dans le testament paternel, naquit vers 


1490 (4). 
4° JENNIN ou JEHAN DE LE FOSSE, qui suivra, V. 
5° N.....… , femme de Maître Pierre Le LIEURE ou LE 


LiÈvre (5). 
6° YSABELET ou ISABELLE, nommée dans le testament 
de son père, naquit vers 1500 (6). 


V. Jennin, plus tard Honorable homme Jehan DE LE 
Fosse, né vers 1493 ( 1), acheta le droit de bourgeoisie 
4 Tournai en payant 5 livres 6 sols 4 deniers flandres, 
le 5 octobre 1532 (8), ce qui prouve son mariage anté- 


(1) Id., Cartulaire des rentes de 1493,t.I, p. 317; t. II, folio 326, 
recto. . 

(2) Id., ibid., t. I, pp. 387 et 570; t. II, fol. 326. 

(3) Ce monastére fut dans le diocése de Malines. 

(4) ARCHIVES DE LA VILLE DR Tournal. Cartulaire des rentes dues 
en 1493, t. 1, p. 570;t. II, fol. 326; Cartulatre des rentes dues en 1508 
ou Reg. 2832, p. 391. 

(5) Il y a lieu de croire que l'épouse de Mt Pierre Le Lièvre (qui 
peut être un Pieter de Haze) était prénommée Anne et qu'elle convola 
avec Jacques WkeLLENs dont feu M. Cu. PoPLIMONT a fait un gendre de 
Jehan de le Fosse (fils d'Eustache) et de Catherine de Guerry, son 
épouse prétendue. Voyez la Belgique héraldique, in-8°, Bruxelles, 
G. Adrians, 1866, t. III, p. 550. 

(6) ARCH. DE LA VILLE Dg Tournal. Cartulatre des rentes dues en 
1508 ou Reg. 2852, p. 396. Isabelle fut la femme de Jacques ne CRAYER, 
dont les crayons généalogiques de la famille Cocquiel ont fait une fille 
de Jean pr LE Fosse-pe GUERRY (la Belgique héraldique, t. IL, 
p. 550.) 

(7) ARCH. DE LA VILLE DE TOURNAI. Cartulaire des rentes dues en 
1493, t. I, p. 570; t. II, fol. 326. 

(8) Id., 16¢ Registre de la loi, n° 146, fol. 26, recto. 


— 933 — 


rieur à cette date. Il fut membre de la Magistrature de 
cette ville de l'année 1533 à l’année 1537 (1). 

Son testament, fait 4 Tournai, dans la paroisse de 
S.-Jacques, pardevant M‘* Jehan du Haultbois, notaire 
apostolique et impérial, le 8 mai 1556, fut approuvé le 
15 mars de la même année selon le comput de cette ° 
époque, mais le 15 mars 1557 selon le nouveau 
style (2). Dans cet acte, Jehan de le Fosse déclara vou- 
loir être enterré près de son père; donna à son fils 
ANTHOINE, un arrière-fief nommé le Haultayt situé près 
de la chapelle à Moullembais (3) et laissa à sa femme et 
à ses filles, deux censes près de Courtrai, l’une située 
sur la route vers Lille, l’autre sur la route vers Menin. 
Les exécuteurs qu'il désigna furent son fils, son gendre 
Gilles Jolly et sa femme Jacqueline Ridon (4). 

C'est donc par erreur que les rectifications à la 
généalogie de la famille Cocquier données à la suite 
du tome III de la Belgique héraldique qu'a publiée 
M. Charles Popuimonr, lui font épouser Catherine DE 
GuERRY qui fut peut-être la première femme de son 
petit-fils Jehan de le Fosse (ex-matre DARE) restée jus- 
qu'à ce jour complètement inconnue des généalogistes. 

La vraie femme de Jehan pe LE Fosse (fils d'Eus- 
tache), épousée avant octobre 1532, fut Jacqueline 
Ripon ou RuipoN, fille de Maître Gossuin Ridon, 
notaire apostolique et impérial, et de Catherine du 
Breucq (5), fille de Jacques du Breucq et de Jehanne 
de Cordes dite du Quesne. 


(1) Id., ibid. 

(2) Id., Testaments, Paquet de l'année 1556. 

(3) Moulembais ou Molembais, dans le canton de Celles en Hainaut, 
près Tournai. 

(4) Pierre de Bary, époux de Catherine Ridon, sœur de Jacqueline 
est aussi nommé dans le testament de Jehan de le Fosse. 

(5) Ce nom de du Breucg a été transformé en Le Breure. Voyez les 


— 934 — 


Jehan DE LE Fosse fait connaître par son testament 
que sa femme lui avait apporté en dot entre autres 
objets mobiliers « la table dhostel quy est sur le dres- 
» choir de notre chambre où est la remembrance de 
» Notre-Seigneur avecq les trois Maryes, le chandeler 
'» de queuvre à douze branches qui pend en ladicte 
» chambre, les deux grands chemineaulx (1), les este- 
» Nelles (2), le fourcque (3), avec une pieche de tapis- 
» serie brocqueterye (4) et le tableau du Bon Lazare. » 

Un acte passé à l'échevinage de la Cité de Tournai, 
le 26 mars 1535 (36 n. st.), fait connaître que Jehan 
de le Fosse était l’un des tuteurs de Bon du Puich, fils 
de feu Maitre Jehan du Puich ou du Puis, licencié-ès- 
lois, premier conseiller pensionnaire de Tournai, etc., 
et de D*"* Agnès des Farvacques, son épouse. L'autre 
tuteur était Guillaume de Heule, écuyer, seigneur du 
Vert-Bos (à Bondues), époux de Marie du Puich, sœur 
germaine dudit Bon (5). 

Ces du Puich étaient les descendants de Tassart du 
Puis ou du Puich, époux d’Angniés de le Fosse, qu'on 
a rencontrée ci-devant, au degré II, n° 6. 

Je n’ai pu trouver le blason complet des armoiries de 
la famille Ripon, dont l’écusson chargé de trois mer- 
leltes mais ne portant pas de hachures indicatrices des 
émaux, figure sous le nom de Binou, à la page 163 du 


Monuments anciens du C‘ pe SainT-GENOIS, tome I, première partie, 
p. 1036, col. 1. J'ai répété cette erreur aux pages 184 et 381 du tome |! 
des Notices généalogiques tournaisiennes. 

(1) Chenets. 

(2) Pincettes. 

(3) Fourche destinée à remuer les gros morceaux de bois qu'on 
brûlait alors dans les grandes cheminées ouvertes. 

(4) Tapisserie brochée. 

(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournal. Chirographes de la Cité, 
liasse de 1535. 


— 935 — 


Manuscrit CCXXVI de la Bibliothéque de Tournai 
dans la reproduction de l’épitaphe de Jean-Baptiste 
Luytens, qu'on peut voir encore en nature, encastrée 
dans le pavement du chœur de l’église de Saint-Quentin 
à Tournai, à droite de l'autel. Lorsqu’autrefois, igno- 
rant jouvenceau, je copiais cette épitaphe, j'y lus pour 
le nom du huitiéme écusson qui est le quatriéme quar- 
tier de l'épouse, le mot Ripov, parce que le premier 
jambage de la lettre finale n étant complétement effacé 
n’a laissé subsister qu'un v parfait (1). Quant aux livres 
que j'avais pu consulter sur ce nom, l’un (les Monu- 
ments anciens du Comte de Saint-Genois) le donne 
sous la forme Ridou, dans la seconde partie de son 
tome I, aux pages 1008, col. 1 et 1017, col. 2, sous 
les dates de 1661 et de 1766, bien qu'à la table il y 
ait Ridon, et Annuaire de la Noblesse de Belgique 
pour 1866, à la page 223, écrit Ripo (2). 

Jehan de le Fosse et Jacqueline Ridon laissérent 
cing enfants, qui sont tous nommés dans le testament 
paternel et qui suivent : 

1° ANTHONNE ou Antoine DE LE FOSSE, dit pe La 
Fosse, qui suivra, VI. 

2° Dame ANGniëz, religieuse en l'abbaye de Grœ- 
ninghe-lés-Courtrai. 


(1) Le C* P. A. pu CHAsTEL DE LA HoWARDERIE-NRUVIREUIL. Epi- 
taphes et Blasons, p. 240. 

(2) Devant les contradictions de ceux qui furent mes premiers maitres, 
c'est avec plaisir que j'avoue mon erreur. Du reste, si j'en crois le des- 
sin du Manuscrit CCXX VI, l'artiste graveur de l'inscription aurait com- 
mis trois fautes : 1° En écrivant Bellangier, la où il faut Bérengier ; 
2° En mettant l'écu de BERENGIEK comme deuxième quartier de l'époux 
alors qu'il en est le quatrième; 3° En sculptant pour charge de cet écu, 
les ailes d'un oiseau ou d'un ange (un vol), alors qu'il doit porter un 
frontail avec ramures de renne, cerf du Nord, dont le nom vieux français 
est rangier. 


— 996 — 


3° CATHERINE, mariée en premières noces, avant 
mai 1556, à Gilles Jocy (1), qui devint échevin de 
Saint-Brice et du Bruille et acheta le droit de bour- 
geoisie 4 Tournai pour 8 livres flandres, le 12 juin 
1560 (2). Devenue veuve après février 1572 (3), Cathe- 
rine de le Fosse convola à Saint-Jacques de Tournai, 
le 14 janvier 1578, avec Honorable homme Jehan 
Loca. In (4), marchand détailleur de draps (5), bourgeois 
de Tournai, membre de la Magistrature tournaisienne 
de 1559 à 1577, seigneur de la Bilocherie (à Mour- 
court) et du Bus (à Templeuve-Dossemer), fils de 
Gilles Localin, natif de Helchin, et de Jehenne le Roy, 
sa seconde femme. Jehan LocaLiN qui était veuf avec 
un fils, de Barbe le Févre (ou le Febvre dit Mallet), 
mourut à Tournai, dans la paroisse de Saint-Jacques, 
le 21 juillet 1579, et Catherine DE LE Fossk, ou DE LA 
Fosse, décéda dans la paroisse de Saint-Piat, dans la 
même ville, le... mai 1589. Elle ne paraît pas avoir 
laissé postérité. 

4° Maris. Elle épousa à Saint-Jacques de Tournai, 


(1) Testament de Jehan de le Fosse-Ridon fait le 8 mai 1556. — 
H. VANDENBROECK, dans la Magistrature tournaisienne, page 134, 
confond les divers Gilles JoLy ou JOLLY, en un seul. 

(2) ARCHIVES DE LA VILLE NE TOURNAI. {7€ Reg. de la loi ou Reg. 147, 
folio 33, recto. 

(3) Le 18 février 1572 (1573 n. st.), par acte passé 4 l’échevinage de 
Saint-Brice et du Bruille, Gt/les JoLLy donna au couvent des Chartreux 
du Mont-Saint-Andrieu 4 Chercq, cinq maisons avec jardins qu'il possé- 
dait entre les deux portes Moriel à Tournai. Cette donation fut acceptée 
par vénérable et discret seigneur Monsieur Jehan Carette, écuyer, sei- 
gneur des Fontaines et chanoine de la cathédrale de Tournai; Dom 
Pierre Fierrin, prieur des Chartreux, et Dom Adrien Francart, leur 
procureur (ARC&. DE TourNal, Donations). 

(4) Locauin : de gueules au chevron d'argent, accompagné de trois 
têtes et cols d’aigle d'or; au chef d'or. 

(5) ARCHIVES DE LA VILLE DE Tournai, Chirographes de l'échevinage 
de Saint-Brice, liasse de l’année 1551. 


@ 


— 237 — 


le 25 mai 1562, Denis pr ViscrE ou DE VISSCHER (1), 
marchand-brasseur, bourgeois de Tournai par relief 
fait le 13 mai 1563, fils d’Arnould de Viscre, marchand- 
brasseur, et de Jehenne de Préïs. — Denis de Viscre, 
qui fut banni de Tournai pour hérésie en 1567 (2), avait 
pour quartiers : 

De Viscre, Hauvarlet, de Préis, de la Chapelle (4 la 
croix ancrée). 

Les deux filles qu’il eut de MARIE de le Fosse prirent 
alliances dans les familles de Follinchove et Cocquiel 
dit le Merchter.. 

9° JACQUELINE, mariée à Tournai, dans l'église de 
Saint-Jacques, le 9 juillet 1571, avec Guillaume pe 
MEULENAER. 


VI. Anthonne DE LE Fosse ou Antoine de la Fosse 
(dit Pitthem, selon les généalogistes), seigneur de 
Robersart-sur-Selle (3), de Haultayt (4), etc., bourgeois 
de Tournai par achat fait pour 8 livres flandres, le 
13 juin 1559, fit partie de la Magistrature tournai- 
sienne en qualité de juré et sous le nom de de la Fosse 


(1) pz Viscre : d'argent au chevron de gueules, accompagné en chef, 
de deux merlettes de sable, affrontées, et, en pointe, d'une étoile à six 
du même 

(2) A.-G. Caorin. Histoire de Tournai, t. 2, p. 189, en note, où 
Denis De Viscre est nommé Visère. — ARCHIVES pg TourNal. Registre 
aux causes et sentences criminelles, commençant le 13 mars 1566 et 
finissant le 15 juin 1569, folio 14. Ayant voulu connaître le numéro 
sous lequel ce registre était coté dans l'Inventaire manuscrit des 
Archives de la ville de Tournai, nous n’avons pu le trouver. Il s'agirait 
donc ici d’un registre des Archives de l'Etat, jadis 4 Tournai, aujourd'hui 
& Mons. 

(3) RoBersaxT, sis à Douchy, les-Valenciennes, le long du petit 
cours d’eau nommé la Selle, était un fief avec Justice haute, moyenne 
et basse, tenu du Comte de Hainaut et d'Ostrevant. 

(4) Il y avait au Mont-Saint-Aubert un fief nommé Haultecq. 








— 238 — 


en 1559 et 1564 (1). Il est qualifié Honorable homme 
et bourgeois, sans indication d’un degré de noblesse 
quelconque, dans un acte passé à l'échevinage de 
Tournai le 21 juillet 1565 (2). 

Antoine DE LA Fosse, qui vivait encore en 1594, fut 
marié avant 1558, avec Catherine Dark (3), fille de 
Jacques Dare, bourgeois et magistrat de Tournai, etc., 
et d'Agnès le Louchier, dite de Courcelles (lés-Lens, 
Artois). , ; 

Bien que les généalogistes lui aient donné deux 
enfants, je ne puis, étant mieux informé, lui accorder 
qu'un fils et enfant unique nommé JEHAN DE LA 
FOSSE, et qui suivra, VII. 


VII. Jehan DE LA Fosse, écuyer, seigneur de 
Robersart, Haultayt (4), etc., mort en 1599, fut 
marié deux fois. 

Je crois que sa première femme fut Catherine DE 
(JUERRY que les généalogistes ont donnée pour épouse 
à son aïeul Jehan de le Fosse-Ridon. Mais la seconde, 
épousée à Tournai en 1592, dans l'église de Saint- 
Jacques, fut Jehenne BERNARD (5), morte en ladite 
paroisse de Saint-Jacques, le 25 février 1648 (6), fille 
de Guillaume Bernard, écuyer, capitaine-gouverneur 


(1) ARCHIVES De Tournai. 17e Registre dela loi,ou no 147, folios 33, 
recto; 6, verso, et 8, recto. 

(2) Idem, Chirographes de la Cité, liasse de l'année 1565, 

(3) Dane : de gueules au chevron de vai, accompagné de trois crois- 
sants d'or. 

(4) Dans un ancien crayon généalogique, j'ai vu Anstaing pour le 
nom de ce fief. C'est une erreur. ù 

(0) Bexnaxp : de gueules à l'épée d'argent garnie d'or, posée en pal, 
la pointe en bas, et accostéc de deux étoiles (parfois molettes) d'or. 

(6) Le testament de Jeanne BerNarD fut approuvé à Tournai, le 
28 février 1648. Arcuives DE Tournai, Testaments, Paquet de 1648. 


— 239 — 


de la ville de Damme, etc., et de Marie Wyts de 
Berentrode, sa seconde femme. | 

Jehan de la Fosse, deuxième du prénom, servit dans 
les armées du roi Philippe II d'Espagne, souverain du 
Tournaisis et comte de Hainaut et d'Ostrevant. De ses 
deux unions, il laissa quatre enfants savoir : 

Du premier lit : 

l° JEAN, écuyer, seigneur de Robersart-sur-Selle, 
etc., épousa Claude PHILIPPE (1) et mourut avant le 
23 octobre 1606, ayant eu pour unique enfant, une 
fille qui suit : 

A. Marie, morte jeune. 

Du second lit’: 

2° Marig, baptisée à Tournai, dans l'église de 

Saint-Jacques, le 8 avril 1593, fut tenue sur les fonts 
par son ajeul paternel, Antoine de la Fosse, et par la 
cousine de sa mère, Marie Bernard. Elle mourut à 
Tournai, dans la paroisse de Sainte-Marie-Magdeleine, 
le 13 avril 1643, après avoir épousé dans la même ville 
par contrat du 13 mai 1623, et religieusement à Saint- 
Jacques, le 16 dudit mois, Pierre DENNETIÈRES, écuyer 
(depuis chevalier), seigneur de la Grugeonnerie (à Fro- 
melles, près Lille), des Loges (à Callenelle, Hainaut), 
etc., membre de la Magistrature tournaisienne de 
1634 à 1639, second prévôt de Tournai dès le 28 mai 
1639, mort en ladite paroisse de la Magdeleine, le 
30 août de la même année, fils de Charles Dennetières, 
écuyer, seigneur du Doncq (à Estaimbourg), etc., et de 
Guillemette du Bois.de Geersfontaine. — Leur posté- 
rité s’allia aux familles de la Fosse-Robersart, Hac- 


(1) Claude PuiziPpx est nommée dans le testament de Marie DARE, 
grand’tante de son époux, acte approuvé à Tournai, le 4 maj 1620 
(ARCHIVKS DE TouRNAL, Testaments et donations, Paquet de l'année 
1620). | 


— 240 — 


cart, de Spiennes, d Aubermont et Simon de Clairpuis, 
durant les deux générations qu'elle eut du nom de 
DENNETIÈRES (1). 

3° PuiLiPPpe DE LA FOSSE,. dit Pitthem, qui 
suivra, VIII. | 

4° FRANÇOISE, baptisée à Tournai, dans l’église de 
Saint-Jacques, le 20 février 1598, fut tenue sur les 
fonts par son oncle paternel, Maximilien Bernard, 
écuyer, et par sa grand'tante paternelle, Agnès Dare, 
au nom de D** Françoise de Wiest (Wyts), grand’- 
tante maternelle(2). Elle mourut jeune et sans alliance. 


VIII. Philippe De LA Fosse, dit Pilthem, écuyer, 
seigneur de Robersart-sur-Selle, etc., par relief opéré 
en son nom par sa mère le 23 octobre 1606, et par lui- 
même étant âgé de plus de quinze ans, le 15 octobre 
1610, fut baptisé à Saint-Jacques de Toürnai, le 
28 juillet 1595, et tenu sur les fonts par Georges de 
Maubus, écuyer. et par Agnès Dare, sa grand'tante 
paternelle. Il acheta le droit de bourgeoisie à Tournai, 
pour 12 livres flandres en 1633, et fut juré de cette 
ville en 1633 et en 1638 (3). Il mourut dans la dernière 
année de sa magistrature, le 1° avril 1639, en la 
paroisse de Saint-Jacques, dans l'église de laquelle il 


(1) De l'alliance que la famille pg SPIENNES (nommée par erreur 
d'Espiennes) contracta avec les DENNETIÈRES DE MONTPINCHON (jadis 
du Doncq), naquit entre autres enfants, une fille qui épouse M. de 
Pape, seigneur de Hallebast à Dickebusch-lès-Ypres. C'est de ce 
mariage que sont issus tous les van DE KERCHOVE D'HaLLEBAsT et leurs 
descendants par les femmes (Annuaire de la Noblesse de Belgique 
pour 1858, p. 148, et pour 1864, p. 89). 

(2) Agnès Dark était alors veuve de Gérard van Horstinck, dit de 
Horst, écuyer, et Françoise WytTs avait pour époux Everard Beerwouts, 
écuyer. 

(3) ARCHIVES DE Tounnal. {8° Regisire de la lot, ou n° 148, folios 22, 
recto et 24, verso, 


— 241 — 


avait épousé, le 23 juin 1629, Agnès BERNARD DE 
TAINTEGNIES, damoiselle des deux fiefs de Laulnoit (à 
Lamain), morte dans la méme paroisse le 8 mars 
1665 (1), fille de Pierre Bernard, écuyer, seigneur de 
Taintegnies, des fiefs de Laulnoit (2), et de Magdeleine 
Hangouart. 

Philippe pe LA Fosse testa à Tournai, le4juin 1635, 
au moment d'aller rejoindre l’asmée du Cardinal- 
infant (3). Ses cinq enfants suivent : 

1° JEANNE, baptisée à Saint-Jacques de Tournai, le 
9 février 1630, fut tenue sur les fonts par Maximilien 
Bernard, écuyer, arrière-cousin paternel et maternel, 
et par Jeanne Bernard, tante maternelle. 

2° PIERRE-ANTOINE de la Fosse, dit Pitthem, écuyer, 
seigneur de Robersart-sur-Selle par relief fait le 
11 décembre 1647, puis de Laulnoit après le 8 mars 
1665, fut baptisé à Saint-Jacques de Tournai, le 
18 mai 1631, étant tenu sur les fonts par son aïeul 
maternel, le seigneur de Taintegnies, et par son aïeule 
paternelle, Jeanne Bernard. Il fit enregistrer ses 
armoiries dans l’Armorial général de France en 
1697 (4), mourut à Tournai, dans la paroisse de Notre- 
Dame, le 26 février 1708, et fut inhumé dans l'église 


(1) HoverLanT De BAUWELAER&. Essai chronologique pour servir à 
l'histoire de Tournay,t. LX, p. 93. 

(2) Le fief de Taintegnies relevait de Rumes, de même que les deux 
fiefs de Laulnoit comprenant sept bonniers et sis à Lamain. 

(3) Don Fernando d'A utriche-Espagne, fils cadet du roi Philippe IIT. 
Il fut cardinal-archevêque de Tolède et généralissime des troupes 
flamandes et espagnoles dans les Pays-Bas. Né en 1609, il mourut en 
1641. 

(4) D'Hozrer. Armorial de Flandre, etc., publié par Borg. D'Hau- 
TERIVE, p. 25, n° JO]. ne LA Fosse porta : d'argent à trois roses de 
gueules, boutonnées d'or, 2 et 1. Cimier : une aigle issante de gueules, 
becquée d'or. 

ANNALES. JIT. 16 





— 242 — 


de Sainte-Marie-Magdeleine de la méme ville, le sur- 
lendemain. Il n'avait pas pris d’alliance. 

3° MAGDELEINE, baptisée à Saint-Jacques de Tour- 
nai, le 8 juillet 1832, eut pour parrain, son oncle par 
alliance, Pierre Dennetiéres de la Grugeonnerie, et 
pour marraine, son aieule maternelle, Magdeleine 
Angouart (sic). 

4° BERNARDINE, Daptisée à Saint-Jacques de Tour- 
nai, le 27 août 1633, fut tenue sur les fonts par son 
oncle maternel, Guillaume Bernard, écuyer, seigneur 
de Lannoy, bailli de Rumes, de Moulembaix et de 
Ghermegnies, etc., et par Agnès Bernard, sa grand’- 
tante maternelle. Elle mourut à Tournai, dans la 
paroisse de la Magdeleine, le 3 octobre 1686, et y fut 
inhumée dans l'église. Elle avait épousé dans l'église 
de Saint-Jacques de ladite ville, le 22 mars 1664, son 
cousin germain, Maæximilien-Joseph DENNETIÈRES (1), 
écuyer, seigneur d’Aubermez (à Blicquy-lès-Ath), etc., 
baptisé dans ladite église de Saint-Jacques, le 18 octo- 
bre 1629, troisième fils du chevalier Pierre Dennetières 
de la Grugeonnerie et de Marie de la Fosse, dite 
Pilthem, qu'on a vue, ci-devant, degré VII, n° 2. Leur 
postérité s'allia à la famille Simon de Clairpuis dans la 
personne de Charles D&NNETIERES D'AUBERMEZ, cheva- 
lier d’honneur au Parlement de Flandre (2). Elle est 
éteinte. 


(1) DENNETIERES DE I.A GRUGEONNERIE RT LD'AUBERMEZ : d'argent à 
trois écussons d'azur chargés chacun d’une éloile d'or à six rats ; l’écu 
brisé d’un croissant de gueules posé en abtme, comme marque de cadet. 

(2) Le 7 février 1755, Marie-Alexandrine Simon, veuve du chevalier 
d'Ennetières d'Aubermez, convola à Saint-Pierre de Douai, avec 
Paul de Castillon de Bayne, chevalier de l'Ordre royal et Militaire de 
Saint-Louis, officier français retraité (ARCHIVES DE LA VILLE DE Douai. 
Registres des Paroisses, Saint-Pierre, mariages). 


— 243 — 


9° PiLiPPe-LÉON, écuyer, baptisé à Saint-Jacques 
de Tournai, le 3 décembre 1636, mourut le 27 janvier 
1659, et fut enterré dans l'église de Saint-Jean- 
Baptiste de la même ville. Il avait eu pour parrain, son 
oncle maternel, Jean Bernard, prêtre, chanoine de la 
cathédrale de Tournai. 


SEANCE DU 12 MAI 1898. 





M. LE GENERAL DE ForMANOIR, Vice-Président. 
M. Eucèxe Soir, Secrélaire. 





Le procès-verbal de la séance d'avril est lu et adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages reçus pour la 
Société depuis la dernière réunion. 


H 
1. Recueil des anciennes coutumes de la Belgique. — Cou- 
tumes de Furnes, tome iv. 


2. Mémoires et publications de la Société des Sciences des 
arts et des lettres du Hainaut, 5° série, tome 9. 


3. Mémoires de la Société académique du département de | 


l'Oise. Tome 16, 2° partie. 


4. Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie. 
Tome 24. 


5. Bulletin, id. 1897, 2° et 3° fascicules. 


6. Mémoires de la Société dunkerquoise.... 29° vol. 1896. 
Bulletin, id. 1896, 2° fasc. et 1897, 1° fasc. 


7. Bulletin de la Commission des monuments historiques du 
Pas-de-Calais, tome 2, 1°¢ livr. 

8. Mémoires de la Société d’émulation de Roubaix, 3° série, 
tome 3 et 4. 


9. Bulletin d'histoire ecclésiastique du diocèse de Valence, 
15° année, livraison supplémentaire, 16° et 17° années. 


sa —— 


— 245 — 


10. Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France. 
Année 1896. ; 


11. Analecta bollandiana. Tome 17, fasc. 1 et 2. 
12. Revue belge de numismatique, 1898, 1°r et 2¢ livr. 
13. La Gazette numismatique, 2° année, n° 3, 5, 6, 7. 


M. Lesneucq fait hommage de la monographie des 
communes d'Ogy et de Ghoy dont il est l'auteur. 
Remerciments. | | 


On décide de faire imprimer cette année le tome III 
des Annales qui comprendra les procès-verbaux des 
séances depuis le 8 octobre 1896 et les travaux qui y 
ont été lus. 


MM. de Nédonchel, Houtart et Soil présentent 
comme membre titulaire M. Constant Sonneville, 
architecte à Tournai. Il sera voté sur cette présentation 
à la prochaine séance. 


MM. de la Grange et Soil sont désignés pour repré- 
senter la Société au Congrès archéologique de Bourges, 
organisé par la Société française d'archéologie. 


MM. Soil et Houtart sont désignés, en qualité de 
délégués au Congrès de la Fédération archéologique 
de Belgique à Enghien. 


M. de la Grange entretient l'assemblée de Rogier de 
le Pasture dit Van der Weyden, et annonce qu'il va 
présenter, à l'Académie d'archéologie de Belgique, un 
travail où il établit l'origine tournaisienne du grand 
peintre du 15° siècle. 





— 246 — 


SEANCE DU 9 JUIN 1898. 


M. LE GÉNÉRAL DE FoRMANoIR, Vice-Président. 
° M. Euaéne Soin, Secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de mai est lu et adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu’il a reçus 
pour la Société. 


1. Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique. 2° série, 
tome 11, ]re livr. 


2. Id. série des Cartulaires, 3° fasc. 

. Société archéologique de Namur, rapport 1896. 

. Id. Annales, t. 21, 3° liv. 

. Société belge de géographie. Bulletin. 1898, n° 1. 


. Bulletin de la Société verviétoise d'archéologie, 1° fasc. 


NN OO OÙ À W 


. Inventaire archéologique de Gand. Fascicules 3 à 6. 


8. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand. 
6° année, n° 3. 


9. Annales, id. t. 3, 1° fasc. 


10. Bulletin des Commissions royales d’art et d’archéologie. 
34° année, n°5 5-10. | 


11. Revue bénédictine, 1898 n° 4. 


12. Bulletin de la Société d'histoire et d'art du diocèse de 
Liège. Tome 10, 2° partie, tome 11. 





— 247 — 


13. Chronique de la Société d’art et d’histoire, (Liège). 
N°5 1-6. | 


14. Archives liégeoises. N°5 1 à 4. 


15. Annales de la Société d’émulation de Bruges : Jean Brito, 
prototypographe brugeois. 


16. Annales de l’Académie d'archéologique de Belgique, 
4° série, tome 10, 4° livraison, 5° série, tome 1, 1r° livr. 


17. Bulletin, 5° série, tome 1. 


M. le Comte de Nédonchel s'excuse de ne pouvoir 
assister à la réunion. 


M. le Bibliothécaire de la ville de Courtrai demande 
à acheter quelques volumes de nos publications dont il 
donne le détail. On décide de les lui céder à raison de 
3 francs le volume. | 


M. Sonneville est élu, au scrutin secret, membre 
titulaire de la Société. 


M. Soil entretient l'assemblée, du don fait au musée 
de nappes et serviettes en toile damassée représentant 
la bataille de Fontenoy et le siège de Tournai. Il décrit 
ces pièces et signale l'importance de la fabrication des 
toiles damassées à Tournai. On décide l'impression de 
sa communication, avec une planche. 


TOILES DAMASSÉES 
REPRÉSENTANT LA BATAILLE DE FONTENOY. 


M. de Villers Grand’Champs vient de donner à la 
ville de Tournai, pour son Musée d'antiquités, une 
nappe et dix serviettes en toile damassée dont les 





— 248 — 


dessins représentent desscénes de la campagne de 1745 
et en particulier la bataille de Fontenoy et la prise de 
Tournai. | 

La nappe mesure 2 m. 72 de longueur sur 2 m. 12 
de largeur. Les divers sujets qui y sont représentés, 
se répètent plusieurs fois, tantôt à l'endroit, tantôt 
à l'envers, comme d'ordinaire dans les étoffes tissées. 

Ce sont, en commençant par le bas : 

1° La ville d’Antoing, figurée par un groupe d'habi- 
tations, entourée d'arbres et de tentes de diverses 
formes. Au-dessous, le mot : ANTOIN. 

Le sujet mesure 60 centimètres de largeur, sur 
16 centimètres de hauteur. Il est répété trois dans le 
sens de la largeur de la nappe. 

2° Groupe de cinq cavaliers. Deux sont coiffés de 
tricornes et trois de casques de dragon. L'un d'eux a le 
sabre levé, un autre tient un drapeau carré, avec une 
fleur de lys. 

Au dessous : B. DE FONTENOY. 

Ce sujet est répété six fois dans le sens de la largeur 
de la nappe (3 fois à l'endroit et 3 fois à l'envers). Il 
mesure 31 cent. de largeur et 22 cent. de hauteur. 

3° La ville de Tournai, entourée de remparts, avec 
une porte au centre. Au dessus des remparts, pignons 
et toitures des habitations et, dominant le tout, trois 
tours ou clochers, celui du centre bas et large, ceux du 
côtés plus élancés; dessin de fantaisie qui ne repré- 
sente pas, mais rappelle de loin la cathédrale. 

De chaque côté de la ville, deux canons braqués sur 
elle, et le mot TOVRNAY. 

Sujet répété trois fois; hauteur 22 cent. largeur 
60 centimètres. 

4° Le roi Louis XV, à cheval, tête nue, l'épée en 
main, dans l'attitude d’un cavalier qui charge. 


— 249 — 


Au dessous : LOVIS XV ROY DE FRANCE ET 
DE NAVARRE. 

Sujet répété 6 fois (3 fois à l'endroit et 3 fois à 
l'envers) hauteur 22 cent. largeur 22 cent. 

5° Ecus aux armes du Roi de France et du Dauphin, 
de forme ronde, couronnés; le premier entouré du col- 
lier du Saint-Esprit et accosté de deux L couronnés; 
le deuxième dans un cartouche. Semis de fleurs de lys. 

Les écussons sont répétés 9 fois, dans le sens de la 
largeur et alternent entr'eux. Hauteur 21 centimètres. 

6° La bataille de Fontenoy, comme plus haut. 

7° La ville de Tournai. 

8° Louis XV. 

9° Ecussons. 

10° Bataille de Fontenoy. 

11° Ville de Tournai. 

Bordure. Un motif décoratif peu caractérisé, à 
l'angle, puis dans le sens de la hauteur, en commençant 
par le bas, et en remontant : un trophée d'armes — la 
représentation et le nom de la ville d'ATH — trophée 
— la représentation et le nom de la ville de MENIN 
— trophée — ATH — trophée — MENIN — trophée 
ATH. Motif décoratif, à l'angle. 

Dans le sens de la largeur : 

Trophée de drapeaux — représentation et nom de la 
ville d'IPER (Ypres) — double trophée de drapeaux — 
IPER — double trophée — IPER — trophée. 

La largeur de la bordure est de 13 centimètres en 
haut et en bas, et de 10 centimètres sur les côtés. 

Serviettes : 

En bas, le groupe de cavaliers, avec les mots 
- B. DE. FONTENOY (répété deux fois); au-dessus la 
ville de Tournai, avec des canons braqués sur elle 
TOVRNAY; plus haut le roi Louis XV à cheval 





— 950 — 
(répété deux fois) LOVIS XV ROY DE-FRANCE ET 
DE NAVARRE: tout en haut l’écu de France entre 
deux écus du Dauphiné. 
La bordure est semblable à celle de la nappe, avec 
les noms de villes MENIN. IPER. ATH. 
Les serviettes mesurent 1 mètre sur 82 centimètres. 


Ces divers épisodes sont dessinés, faut-il le dire, 
d'une manière très naïve et très rudimentaire; c'est en 
vain qu'on y chercherait des détails intéressants sur les 
villes qui y sont représentées, les costumes, les armes 
et les accessoires de tous genres. 

Le dessin au trait que nous donnons d'un fragment 
d'une de ces toiles dafmassées, édifiera vite le lecteur 
sur leur importance artistique ou documentaire. 

L'intérêt qu'elles présentent est ailleurs et ‘réside 
surtout dans leur valeur au point de vue d'une indus- 
trie autrefois importante à Tournai et aujourd'hui bien 
oubliée. 

Tournai a fabriqué, en grande abondance, les toiles 
tissées. La grande Halle aux draps, (c'est-à-dire aux 
toiles) et le vieux Marché à la toile (aujourd'hui Place 
de Nédonchel) rappellent les temps prospères de cette 
industrie. 

Lecocq dans son Coup d'œil sur la statistique, 
publié en 1817, donne son état à une date où, sans 
avoir disparu complètement, elle était déjà en pleine 
décadence. Il n’en reste plus rien aujourd'hui. 

La nappe et les serviettes données par M. de Villers 
au musée ont-elles été fabriquées à Tournai, ou à Cour- 
trai, ville où cette industrie, aujourd'hui florissante, 
existe depuis une époque reculée ? 

Nul ne pourrait Je dire, croyons-nous, les caractères 
qui permettraient de distinguer les ouvrages de ces 


— 2] — 
deux fabriques n'ayant pas encore été déterminés. On 
peut d’ailleurs se demander s'il en est qui soient appré- 
ciables et pourraient être fixés avec certitude. 

I] existe plusieurs services connus, représentant la 
bataille de Fontenoy ; l'un d'eux appartient au prince 
de Ligne, d'autres à M. Lucien Parey, au D* Van den 
Corput, au Baron Joseph Béthune. 

D'autre part on conserve à Tournai des nappes 
d’autel et des services en toile damassée datant d’épo- 
ques différentes et représentant des sujets variés. L'un 
des plus anciens est la chasse à la licorne, dont 
plusieurs variétés sont connues, et ont été décrites 
par M. Cloquet, au tome XXII (p. 327) des Bulletins 
de la Société historique et littéraire de Tournai; un 
autre sujet traité de la même façon est l'arbre de Jessé; 
de même encore des scènes de chasse, légendaires, 
avec la licorne, ou profanes; des sujets tirés de l'His- 
toire sainte (le sacrifice d'Abraham), etc.; presque 
toutes ces pièces datent du 16° et du 17° siècles. Plus 
tard on rencontrera surtout du linge de table avec 
saint Georges, la légende de Geneviève de Brabant, etc. 


À défaut de recherches spéciales dans nos archives, 
que le temps ne m'a pas permis de faire, les quelques 
passages ci-après, extraits de l'Intermédiaire des cher- 
cheurs et des curieux, n° du 30 avril 1893, page 455, 
montreront clairement que Tournai a fabriqué des 
toiles damassées et que leur valeur était grande, étant 
donnée la réputation dont elles jouissaient : 

Laces « Une lettre de M™ de Maintenon datée de 
» 1682 nous apprend que celle-ci voulut établir dans 
. » ses terres une manufacture de linge de table ouvré 
» comme celui de Tournai et qu'elle débaucha à cet 
» effet, 25 ouvriers des Flandres. Déjà même au 

















— 252 — 


» 16° siécle, les tisserands de Malines, de Courtrai, 
» de Valenciennes e¢ de Tournai ouvrageaient leurs 
- toiles de compositions plus ou moins riches oa com- 
- pliquées qui réclamaient l'emploi de la tire et dans 
» lesquelles certains personnages, certains faits histo- 
» riques dessinés par des artistes spéciaux, étaient 
- représentés. 

ee » Aussi voit-on figurer dans la plupart des 
» inventaires des nobles lignées de l'époque, un nombre 
» plus ou moins considérable de nappes ou serviettes 
» damassées diversement illustrées. 

» C'est ainsi que l'inventaire de Marguerite d’Au- 
» triche dressé à Malines en 1524 fait mention déjà de 
» nappes damassées ouvraiges de Tournay et entr'autres 
» d'une nappe damassée figurée de la passion au milieu, 
> el aussi du nom de Jhésus..... 

bese » Je possède dans mes collections une série 
» spéciale et probablement unique de 65 spécimens 
» d’anciennes nappes, napperons et serviettes damas- 
 86€8..... rappelant de grands faits historiques tels 
» que les batailles de Fontenoy de Ramilies, de Mal- 
» plaquet,..... les sièges de Lille, Termonde, Menin, 
» Tournai, Ostende, Courtrai..... le mariage d'Albert 
- et d'Isabelle..... l'histoire de la chaste Suzanne, celle 
» d’Orphée et Eurydice,... etc. » (D° VAN DEN Corpur.) 


Les notes qui précèdent n'ont qu'un but : attirer 
l'attention des chercheurs sur une industrie artistique 
tournaisienne oubliée et qui cependant a eu une réelle 
importance; faire un peu de lumière sur l'histoire de 
cette industrie et amener si possible, la découverte de 
quelques-uns de ses produits. 


Eugène Soir. 
—0,0%00-——— 


SEANCE DU 10 NOVEMBRE 1898. 


M. LE GÉNÉRAL DE FORMANOIR, vice-président. 
M. EUGÈNE Sol, secrétaire. 


Le procès-verbal de la séance de juin est lu et 
approuvé. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu'il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Bulletin de l’Académie royale 68 année, 3° série, tome 35, 
n% 2, 3, 4, 6, idem, tome 36, n° 7 et 8. 


2. Compte-rendu des séances de la Commission royale d'his- 
toire, 5° série, tome 8. Bulletin 1 à 5 On y trouve, à la 
page 313 : Frere Jean Angeli, épisode des conflits entre le 
clergé séculier et le clergé régulier à Tournai (1428-1483) par 
l'abbé Paul Demeuldre, bachelier en droit canon. 


3. Bulletin de l'Académie royale de médecine, 4° série, 
tome 12, n®* 2à 8. 


4. Idem. Mémoires couronnés, tome 15, 2¢ et 3° fascicules. 
? 9 


5. Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéolagie, 
36° année, n° 11 et 12; 37° année n°8 1 et 2. 


6. Société royale de géographie. Bulletin, 22° année, n° 2, 
3 et 4. 


7. Revue belge de Numismatique 1898, 3° et 4° livraison. 


8. Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, tome 12, 
livraisons 2, 3 et 4. A la page 182. Plombs de marchandises 


— 254 — 


sous le règne de Charles VI, par M. Edouard Laloire. L’auteur 
cite deux plombs de Tournai, aux armes impériales portant la 
marque : Comptoir de Tournay, et transit Tournay. | 


9. Gazette Numismatique, 2¢ année, n°5 8, 9, 10 et 3° année, 
n° 1. 


10. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand, 
6° année, n°8 4, 5 et 6. 


11. Inventaire archéologique de Gand, fascicules vi et vu. 
12. Archives liégeoises, 1"° année, n°5 5 à 10. 

13. Revue Bénédictine 1898, n°5 5 à 10. 

14, Académie d'archéologie. Bulletin, 5° série, 11 et ui. 


15. Bulletin de la Société verviétoise d'archéologie 1898, 
n° 2 à 4. : 


Au début de la séance, M. le général de Formanoir, 
vice-président, ayant pris la parole, s'exprime comme 
suit : 

« Je suis certain de répondre à vos intentions en 
vous proposant de voter de chaleureuses félicitations à 
notre confrère et dévoué secrétaire, M. Soil, pour le 
succès qu'a obtenu l'Exposition d'art ancien, organisée 
par ses soins à Tournai. 

» La réussite de cette entreprise, si difficile à mener 
à bonne fin, a dépassé toutes les prévisions. 

» Ce qu'il lui a fallu de peines, de soins, d'énergie, 
pour arriver à ce magnifique résultat est presque 
incroyable. Et d’abord il a dû s'enquérir les personnes 
de notre ville possédant des objets dignes de figurer 
à l'exposition; puis, il a fallu se rendre chez elles, 
vaincre leurs hésitations, obtenir leur adhésion. | 

» Ces premières démarches couronnées de succès, 1l 
s’est agi d’approprier, de meubler, de décorer le local 
mis à la disposition du Comité ; de solliciter de droite 


— 955 — 


et de gauche le prét d’armoires et de tables-vitrines, 
d'étagères, etc. 

» Ces préparatifs terminés, il a fallu recevoir les 
objets, qui arrivaient en rangs serrés car le temps 
pressait, les vérifier, les classer, les étiqueter, les 
placer de manière à les faire valoir et à satisfaire les 
exposants, dans la limite du possible, et enfin établir 
le catalogue qui devait être imprimé pour l'ouverture 
de l'exposition, et qui le fut en effet, malgré les diffi- 
cultés de toute nature que l'exécution de ce travail 
rencontrait, provenant notamment de ce que des objets 
promis n'étaient pas arrivés et que d'autres arrivaient 
tardivement : il en venait encore la veille de l’ouver- 
ture. Tant d'efforts ont été heureusement couronnés de 
succès ; et ce succès n'aurait fait que grandir, si l’on 
n'avait pas été obligé de fermer l'exposition au moment 
où les étrangers commençaient à venir la visiter, 
parce que les locaux qu'elle occupait devaient être 
rendus à date fixe à leur destination d’Ecole moyenne. 

» Tout l'honneur en revient à notre actif secrétaire ; 
mais un reflet de cet honneur rejaillit naturellement 
sur notre société, c'est pourquoi je vous propose de 
voter l'insertion au procès-verbal des félicitations que 
je lui adresse en votre nom. 

» Et comme il semble désirable qu'il reste dans nos 
Annales une trace durable de cette belle entreprise, 
je vous propose d'y insérer un compte-rendu sommaire 
de l'exposition, qui y serait tout à fait à sa place tant 
au point de vue artistique et archéologique en général, 
qu'au point de vue de notre histoire locale, puisqu'il 
consacrerait le souvenir de nos anciennes industries, 
naguère si florissantes, aujourd'hui disparues : tapis, 
porcelaines, orfèvreries, etc., dont on a admiré à 
l'Exposition de nombreux et splendides spécimens. 


— 956 — 


» Ce compte-rendu ne pourrait étre mieux fait que 
par l'organisateur de l'exposition lui-même. » 


M. Soil, aprés avoir remercié M. le Président de 
ses paroles trop flatteuses, déclare se mettre 4 la dispo- 
sition de la Société, et accepte de rédiger pour les 
Annales, un compte-rendu de l'Exposition. 

L'assemblée vote la confection de quatre planches, 
qu'elle choisit parmi des photographies qui lui sont 
soumises, pour accompagner ce compte-rendu. 


Il est donné lecture de la correspondance : 


M. le comte de Nédonchel, empêché, s'excuse de ne 
pouvoir assister à la séance. 


M. Th. Leuridan offre à la Société le manuscrit 
d'une Histoire de l'avouerie et des avoués de Tournai. 
MM. du Chastel et Hocquet sont chargés de faire 
rapport sur ce travail. 


M. Du Riez envoie une notice sur les de Lalaing. 
On décide son dépôt aux archives. 


M. de la Grange offre à la Société un exemplaire 
de sa Notice sur Roger de le Pasture, peintre tournai- 
sien, qu'il a fait paraître dans les Annales de l’Aca- 
démie royale d’archélogie. 

Il donne ensuite lecture de Noles sur quelques cou- 
vents de femmes de Tournai. On en vote l'impression. 

Le même membre entretient ensuite l'assemblée de 
la seconde partie de son travail sur les testaments 
tournaisiens, écrits depuis longtemps, mais qu’il n’a 
pas joints aux testaments édités en 1897 dans la 
crainte de donner de trop fortes dimensions à sa 
communication. 


— 257 — 


L'accueil fait à ce travail par les érudits, et les 
comptes rendus élogieux qu'en a faits le savant con- 
servateur des manuscrits de la Bibliothèque nationale, 
M. Léopold Delisle, lui font croire qu'il y aurait 
peut-être quelqu'utilité à publier la suite de son 
manuscrit, et il le met à cette fin à la disposition de 
la compagnie. On vote l'impression de ce travail 
dans les Annales. 


M. Soil dépose de la part de M”° Frédéric Godefroy 
une notice nécrologique sur son mari qui à diverses 
reprises est venu étudier dans notre dépôt d’Archives 
et y a fait de nombreux emprunts pour son Diction- 
natre de l'ancienne langue française. Remerciments. 


Le même membre signale, dans une courte notice, 
deux trouvailles d’antiquités romaines faites à Tournai 
cette année; l’une à la rue Saint-Piat, n° 11 (maison 
de M. Nys-Deffresnes), l'autre sur la Grand'Place, 
en face de l'église Saint-Quentin. 

A la suite de cette communication, plusieurs mem- 
bres discutent l'importance et la configuration de 
Tournai à l’époque romaine, et signalent l'intérêt que 
présenterait l'étude complète de cette question. 


MM. Houtart, Desclée et Soil présentent comme 
membre titulaire le baron Armand del Fosse et 
d'Espierres, propriétaire à Tournai. 

Il sera statué sur cette présentation à la prochaine 
réunion. 


M. Hocquet entretient l'assemblée d'un travail qu'il 
va publier sur l'origine des noms des rues de Tournai 
et cite quelques interprétations nouvelles que ses 
recherches dans nos Archives lui ont révélées. Cette 
communication est écoutée avec beaucoup d'intérêt. 

ANNALES. III. 17 


— 958 — 


ANTIQUITES ROMAINES TROUVÉES A TOURNAI EN 1898. 


Au mois de juin 1898, en creusant une cave dans 
la cour de l'habitation de M. Nys-Deffresnes, rue 
Saint-Piat, n° 11, les ouvriers ont trouvé de nom- 
breux débris de poterie romaine. 

Le sol à l'endroit de cette cave, qui ne mesure qu'une 
vingtaine de mètres carrés, avait déjà été remué dans 
certaines parties, tandis que dans d’autres, il était 
encore vierge. Dans les parties déjà fouillées, on croit 
rencontrer la trace de plusieurs fours à poteries ; le bas 
est rempli d'une terre noirâtre, saturée de morceaux 
de cendre de bois, et dans laquelle on rencontre de 
nombreux débris de poteries romaines de toutes formes 
et de toutes qualités, en terre noire pour la plupart, 
rouge, et rouge avec engobe blanche, associés à des 
débris de poteries du moyen âge, ces derniers peu 
nombreux. 

À la partie supérieure, la terre est rouge et en 
partie cuite. On ne rencontre aucune trace de cons- 
truction en briques ou en pierres. 

Dans la terre vierge on n'a trouvé que deux cruches 
romaines, intactes. Elles sont en terre rouge, de 
forme sphérique, assez élégante, à col étroit avec 
anse, et mesurant 19 centimètres de hauteur. On n'a 
pas retrouvé d’ossements, ce qui permet de supposer 
qu'on se trouve plutôt en présence d'anciens fours à 
poteries, de l'époque romaine, utilisés peut-être encore, 
dans le haut moyen âge. 


* 
* *x 


Au mois de septembre de la méme année, en faisant 
les travaux pour l'installation d’un cirque sur la 





— 259 — 


Grand’Place, en face de l’église Saint-Quentin et a 
quarante mètres de distance (environ) de la facade de 
l'église, et perpendiculairement à celle-ci, on a mis au 
jour de nouvelles sépultures faisant partie d’un cime- 
tière romain dont l'existence est connue depuis long- 
temps. Plusieurs vases en poterie romaine et en 
particulier une élégante cruche en terre blanche de 
forme sphérique, cerclée de raies horizontales, à pied 
étroit, goulot étroit avec anse, haute de 22 centimètres; 
des monnaies en bronzefort oxidées, enfin des ossements 
et des clous de cercueil, qui indiquent des sépultures 
à inhumation simple, ont été trouvés. 





SÉPULTURES ROMAINES A BRUYELLES-LEZ-ANTOING. 


Le 19 juillet 1897 et les jours qui suivirent, en 
agrandissant une carrière de pierres, de la société 
Dumon et C*, sise sur le territoire de Bruyelles, à 
l'extrémité touchant Calonne, (et la propriété de 
M. Soufflet-Leblond) à mi-hauteur entre l'Escaut et le 
moulin de Bruyelles et 4600 mètres environ de l'Escaut, 
on a trouvé plusieurs sépultures de l’époque romaine. 

Ce sont des tombes à inhumation simple, comme le 
démontrent les ossements, les traces de cercueil et les 
clous découverts. Les corps avaient les pieds tournés 
vers l'occident. On n’a pas relevé la présence de 
poteries, mais quelques pièces de monnaie romaines, 
en argent et en bronze ont été recueillies. Ce sont des 
Gordien (237-244), Philippe Père (244-249) et Valen- 
tinien (364-375) qui permettent de rapporter au 3° et 
au 4° siècle l'existence des sépultures; elles se trou- 
vaient à deux mètres et demi (ou environ) de profon- 
deur, au-dessous du niveau naturel du sol. 


* 
* * 


— 260 — 


Dans le voisinage de ces tombes, à quelques mètres 
de distance, on a relevé les traces d'un four. Il est 
rond, et mesure trois mêtres environ de diamètre; le 
fond forme un carneau noirci par le feu, autour d'un 
massif, qui occupe le centre du four, terminé en pain 
de sucre, comme un farot de four à chaux. Ce four a 
une ouverture sur le devant; pas de voûte, mais un 
remblai de cailloux, terre en partie cuite, mélée à du 
sable non cuit, avec une coulée de chaux ou de plâtre. 

On n'a pas trouvé, dans le voisinage, de briques 
ni de pierres taillées. E. S. 


EXPOSITION D'ART ANCIEN A TOURNAI. 


L' Exposition d'art ancien organisée à Tournai au 
profit de l'Association Congolaise et Africaine de la 
Croix rouge, décidée et exécutée en deux mois et demi, 
ouvrit ses portes le dimanche 11 Septembre 1898, en 
présence de M. le lieutenant Masui, délégué par le 
gouvernement du Congo, entouré des membres du 
Comité organisateur, et fut visible jusqu’au dimanche 25 
du même mois, chaque jour de 10 heures du matin à 
© heures du soir. 

224 exposants apportèrent plus de 6.000 objets, 
classés et décriis sous les 2543 numéros d'un élégant 
catalogue in-18 de 196 pages (1). 


Les collections ont été disposées dans les magni- 
fiques locaux de l'Institut de Demoiselles, (école moyenne 
de l'Etat, pour filles) à la Rue Royale, libres en ce 


(1) Le catalogue édité par la Maison Vasseur-Delmée, 4 500 exem- 
plaires, fut rapidement enlevé. Vendu, au début, 75 centimes, il atteignit 
au bout de peu de temps le prix de 1 franc et plus tard de 2 francs, et 
il n'en restait plus, les derniers jours. 


— 261 — 


moment, à cause des vacances. Elles occupaient, outre 
le vestibule d'entrée, la salle de récréation longue de 
15 et large de 11 mètres; la salle de lecture grande 
de 8 mètres sur 6; le préau, magnifique galerie longue 
de 50 mètres et large de 7 mètres; et un long vestibule 
reliant entre elles ces diverses salles (1). 


Outre son but direct et immédiat qui était de recueil- 
lir des fonds au profit de l'œuvre de la Croix rouge du 
Congo, but qui a étélargementatteint puisqu’unesomme 
de plus de 2.000 francs a été versée dans la caisse 
de l'Association congolaise, l'exposition avait encore 
un but secondaire, non moins important que le pre- 
mier : contribuer à l'éducation artistique de la masse 
du public, l’initier à la connaissance du beau, lui faire 
apprécier la valeur d'œuvres d'un haut mérite et 
empêcher ainsi la destruction ou la perte souvent 
inconscienté de beaucoup de ces œuvres; mettre en 
lumière et exalter devant une population parfois trop 
indifférente, l'importance et la haute valeur de, plu- 
sieurs industries artistiques tournaisiennes, autrefois 
florissantes, aujourd'hui hélas, disparues. 

Le second but n'a pas été moins atteint que le pre- 
mier, comme l'ont prouvé l'affluence des visiteurs qui 
ont parcouru les salles de l'exposition, et les compte- 
rendus élogieux publiés par les journaux de la ville 
et du dehors. 


(1) La surveillance, aux heures d'ouverture était faite par des soldats 
de cavalerie et d'infanterie, comme aux expositions similaires de 
Bruxelles; et en outre, jour et nuit, par des agents de police et des veil- 
leurs, ciroulant sans cesse dans les salles et leurs abords, et dormant à 
tour de réle dans les salles même d'exposition. Des pompes à incendie 
étaient installées aux deux extrémités des locaux, avec tous leurs acces- 
soires, prêtes A manceurrer à la moindre alerte. 


— 962 — 


Ce double but de l'exposition explique encore le 
.plan selon lequel elle a été conçue et la pensée qui a 
présidé au classement des objets exposés. 

Un premier groupe, composé exclusivement d'objets 
congolais, occupe tout le vestibule d'entrée; les murs 
sont couverts de trophées d’armes, d'outils, d'étoffes, 
d'ustensiles divers, petits meubles, instruments de 
musique, bijoux et parures, prétés par l'Etat indé- 
pendant du Congo et par divers tournaisiens ayant 
séjourné en Afrique ou y résidant encore, MM. Fiévez, 
de Saint-Marc, Gorin, etc. 

Il symbolise le but de l'œuvre que soulignent les 
drapeaux du Congo et de la Croix rouge mêlés aux 
drapeaux belges qui entourent le buste du Roi. Deux 
jeunes Congolais, à la mine intelligente et éveillée, 
élevés à l'établissement de Gsyseghem, Emile Kivoula 
et Gérard Boina-Hmdala distribuent aux visiteurs des 
brochures sur l’œuvre de la Croix rouge et par leurs 
allées et venues et leur pittoresque langage, ils animent 
l'entrée de l'exposition à laquelle ils donnent encore 
plus de couleur locale. 

Le second groupe comprend les objets anciens; il 
forme l'exposition proprement dite et conformément au 
but poursuivi, le groupement est fait d'une façon pitto- 
resque et décorative, de manière à frapper le visiteur 
et à lui causer une impression aimable et engageante 
qui enlève en quelque sorte son adhésion au culte du 
beau, aux productions de l'art ancien et l’intéresse 
ainsi à la conservation des œuvres de l'antiquité. 

Certes il eut été facile d'adopter un ordre purement 
scientifique et de classer avec une sévère et froide cor- 
rection les objets exposés, maïs on pouvait craindre 
qu'une méthodetrop rigoureuse tournât au détriment du 
but de vulgarisation poursuivi. Les visiteurs ont subi 





ene ES "ee, ee —any) 


— 963 — 


l'impression qu'on s'était éfforçé de leur communiquer 
et ainsi l'exposition d’art ancien a été, suivant l’inten- 
tion de ses promoteurs : une grande manifestation 
artistique, au service d'une entreprise éminemment 


noble et généreuse. 
* 
* x 


La premiére section, peintures, dessins et gravures 
compte 251 numéros (1 à 228 et 2401 à 2423); les 
peintures sont exposées dans une grande salle carrée 
dont l'éclairage est excellent. 

Tout d’abord, en entrant, on admire un très beau 
tableau gothique, représentant le Portement de la 
Croix (27), œuvre incontestable d'un grand artiste, 
appartenant au comte du Mortier; 18 toiles de la 
même époque complètent l'envoi de ce collectionneur 
d'élite, œuvres très intéressantes, parmi lesquelles on 
remarque un charmant petit tableau (femme lisant) 
(32) et une Vierge allaitant l'enfant Jésus, avec un 
fond de paysage révélant un maître. 

Trois petits panneaux gothiques et deux énormes 
volets de triptique représentant des défunts et leurs 
enfants (25), ont été envoyés par l'église Saint-Piat. 
Deux superbes toiles appartenant au comte de Nédon- 
chel attirent de suite l'attention du visiteur; c'est le 
portrait de la duchesse de Choiseul, endormie ou 
rêveuse, près de sa toilette, œuvre de Drouais (74), 
et le portrait du marquis de Choiseul par Largillère, 
(non catalogué) deux peintres dont les œuvres sont 
très recherchées de nos jours. Deux grands portraits 
de l’école hollandaise (59 et 60), un tableau représen- 
tant trois membres de la famille Miroult (58) et un 
Crucifiement, attribué à Pourbus (61), sont exposés 
par M. H. Mayer, descendant d'un artiste dont le 


— 264 — 


nom reviendra souvent sous notre plume dans la des- 
cription des porcelaines de Tournai qui figurent à 
l'Exposition. Portrait de Marie-Thérèse en costume 
de veuve (143), attribué à Sauvage, exposé par la 
douairiére de Lossy de Froyennes; un portrait de reli- 
gieuse du couvent des Campeaux (52), qui pourrait 
bien être de Van Oost (M. J. Wacquez) ; des panneaux 
décoratifs de l’hétel de M. L. Duquesne, œuvre de 
Plateau; enfin une série de portraits : Guillaume de 
Melun, prince d’Epinoy (147), l'abbé Roussel, doyen 
de Roubaix, Dom Cloquette, abbé de Villers, etc., etc. 
Le second panneau renferme des chefs d'œuvre; 
deux portraits : Nicolas d’Aubermont et Jeanne de 
Gavre (11 et 12), par Holbein (1543), une superbe 
marine de Teniers (16), un portrait d'Infante par 
Velasquez (13), un portrait de Philippe IV enfant, par 
Pantoja de la Cruz (14), les Filles de Loth, par Floris 
(15), et plusieurs portraits de gentilshommes tournai- 
siens, exposés par le général de Formanoir de la Caze- 
rie; une Adoration des Mages, de Van Orley (135), 
remarquable par la perfection avec laquelle sont trai- 
tées les orfévreries et les étoffes, et des tableaux gothi- 
ques, appartenant au comte de Robiano; quatre 
Pourbus, un triptique gothique, trés intéressant, un 
Baptême du Christ, de l'école de Patinier, un portrait 
de Mgr Hirn, exposés par le Séminaire; trois por- 
traits d’évéques de Tournai, exposés par l'Evêché (84 
à 86), et parmi les petites toiles, la Mare aux Cou- 
leuvres, de Diaz (20), envoyée par M. Gorin-Dubar 
avec trois autres bons tableaux modernes. 
Immédiatement contre ce panneau et tout près de 
la porte, se trouvent groupées des œuvres très variées 
de Piat Sauvage, peintre tournaisien, qui fut directeur 
de notre Académie, après avoir longtemps vécu en 





— 265 — 


France, où il fut peintre du roi Louis XVI et chargé 
à ce titre de la décoration de plusieurs châteaux 
royaux. Son portrait par lui-même s'y trouve deux fois, 
(exposé par M. Allard et M™° Yseux) (5 et 68); l’As- 
somption de la Vierge (128), grisaille (1773), des bas- 
reliefs ton bronze, et quelques tableaux en couleurs, 
portraits, rondes d’amours, l'Enfant Jésus dormant sur 
la croix (prêtés par M™° Goblet, M™° Yseux, MM. Vas- 
seur, Allard et Carbonnelle-Théry), font connaftre le 
talent du peintre sous ses différents aspects. 

Le vestibule renferme encore deux grandes grisailles 
exposées par la Cathédrale, et les vitrines, de nom- 
breuses miniatures, ceuvres du méme maitre. 

Mais avant de quitter ce panneau, signalons encore 
un pastel de de Latour: Marie-Claire du Sart, marquise 
du Chasteler (53), prêté par le baron du Sart de Bou- 
land; deux tableaux de Garmeyn, sujets champêtres, 
la Visite à la Ferme, de Teniers, et une tête de jeune 
fille, de Greuse, exposés par M. Léon Motte, de 
Roubaix. 

Le troisiéme panneau contient deux portraits par 
Van Dyck, dont l'un, une tête de femme (76), est 
particuliérement remarquable; le portrait du cardinal 
de Rohan (73), par Rigaud, et celui de la marquise 
de Choiseul, en Diane chasseresse (72), propriété du 
comte de Nédonchel; une Crucifixion, esquisse de 
Rubens, et un grand tableau (l'Enfant Jésus et Saint- 
Jean) de la méme école (139 et 136), au comte de 
Robiano ; le portrait de Gaspard de Pollinchove, troi- 
siéme du nom, en costume de président au Parlement 
de Flandre (3), à M. Stiénon du Pré; un beau por- 
trait de la comtesse de Soissons (43), au baron 
A. d’Espierres; deux scènes de bataille, par Wouver- 
mans (54), à M. J. Peeters, et plusieurs excellentes 


— 966 — 


natures mortes, dont la meilleure (93) est d'Albert 
Cuyp (appartenant à M. G. Vienne). 

Le quatrième panneau est occupé au centre par 
deux vastes volets de triptique de l'école de Rubens 
appartenant à la cathédrale, et deux portraits de types 
bien différents (exposés par M. V. Carbonnelle); l’un 
d'eux, appartenant à l’école française, et qui repré- 
sente une dame en costume du siècle dernier (2), 
possède une réelle valeur. Très bonne aussi est une 
grisaille représentant la Vierge, d’après un bas-relief 
de Della Robbia (48), à M. Casterman. Un beau trip- 
tique de l’époque gothique représentant la Descente de 
Croix, le Crucifiement et la mise au tombeau (103); 
un panneau représentant l’Adoration des bergers (104), 
sont exposés par M. A. Crombez. D'autres toiles méri- 
teraient une description que le court espace dont nous 
disposons ne permet pas de leur accorder. Signalons, 
au point de vue archéologique seulement, une vue 
intérieure de la Cathédrale, qui la représente telle 
qu'elle était vers 1830, avant sa restauration. 


Les gravures se trouvent dans la petite salle voisine 
de celle des tableaux. On en remarque quelques bonnes 
séries, coloriées, telle l’histoire de Paul et Virginie 
(207 à 210), à la douairiére de Lossy, la Noce villa- 
geoise (191 à 194), à M. A. Soil; trois bonnes gravures 
d'après Sauvage, à M. Allard; d'autres parmi les- 
quelles il faut citer la Galerie de bois, au Palais-Royal, 
à M. Janssens (186), et des portraits de présidents au 
Parlement de Tournai, exposés par MM. Allard et 
Soil; grande gravure imprimée sur soie, œuvre de 
Schmuxer d'après Plate montagne (thèse soutenuedevant 
l'université de Vienne par Lamertyn et dédiée à son 
protecteur le comte de Cuvelier, surintendant et direc- 


— 967 — 


teur général de Tournai et du Tournaisis) ; exposée par le 
général de Formanoir (2416). Parmi les dessins, il en 
est un qui attire l'attention, c'est une sépia rehaussée 
de blanc, par Sauvage (219), appartenant à M. Ch. 
Vasseur; à noter aussi des aquarelles de B. Pollet 
représentant les dernières maisons en bois de Tournai 
(213); des dessins de Philippe de Hurges, vues de 
Tournai, exécutées en 1645, appartenant au comte du 
Mortier, et un portrait de Donat Casterman (45), par 
Ladam, peintre tournaisien du 18° siècle, exposé par 
MM. Casterman; collection de gravures de choix 
exposée par M™° A. Le Tellier, et enfin une série de 
32 dessins à la plume, par Lecreux (211), exécutés pour 
la manufacture de Peterinck, qui les a reproduits en 
porcelaine et en biscuit, dont on peut voir quelques- 
uns dans les vitrines de la grande galerie. Ces dessins 
sont la propriété de M. Louis Delwart. 


* 
* * 


La même salle renferme une partie des objets de la 
seconde section : tapisseries et étoffes, qui se subdivise 
en : tapisseries et tapis, dentelles, broderies, éventails, 
vétements sacerdotaux, toiles damassées. 

Ce sont d’abord, dans une grande vitrine, des orne- 
ments d’églises prétés par la cathédrale, et plusieurs 
églises de Tournai. Un superbe ornement blanc dont 
les broderies retracent les scénes de la vie de Saint- 
Pierre (374), à l'église Saint-Brice, se distingue 
entre tous. 

Dans une autre vitrine en face, les magnifiques den- 
telles exposées par M™ Daimeries, guipures de Flandre, 
de Lille, de Bruxelles (295 à 301); des bas d’aube en 
guipure de Flandre à l'église Saint-Jacques (293 et 
294) et à l'église de la Madeleine (290 à 292); une 


— 968 — 


collection d'échantillons de dentelles et de lacis (2430) 
à M. Puissant; un grand couvre lit du 16° siècle, com- 
posé de 21 carrés de lacis, représentant des scènes de 
l'Histoire Sainte, alternant avec des bandes de toile 
(2429). 2 

La série des dentelles se continue dans le vestibule 
où elles occupent plusieurs vitrines. Outre celles de la 
‘Cathédrale (265 à 288), curieuses à plusieurs titres et 


particulièrement bien disposées pour être examinées, , 


on en voit encore de beaux spécimens appartenant à 
Ja baronne d’Espierres, M™* de Villers-Grandchamps, 
Douterlungne et Peeters, la baronne J. Houtart, etc. 
Deux vitrines renferment des broderies, une série de 
bourses et des aumônières dont une remonte au 
13° siècle et dont une autre porte les armes du roi 
Louis XIV, exposées par le comte Lair, avec de trés 
intéressants morceaux du 15° et du 16° siècle: des 
tapisseries à l'aiguille pour écrans, prétées par 
M™* Duquesne, d’Espierres et Delobel, et un magni- 
fique fauteuil avec la scène du jugement de Paris; des 
broderies d'un travail très délicat, à sujets religieux 
et profanes, propriété de M™* de Baillencourt et 
Delacre; des broderies à deux faces, à MM. Hocquez, 
Fauquenoy, Gorin, etc. 

Mais les pièces les plus importantes de cette série 
sont exposées dans la grande galerie : nous voulons 
parler des quatre superbes antipannes ou devants 
d'autel du 17° siècle (313 à 316), d'une finesse et d'un 
éclat sans pareil, propriété de l’église Saint-Brice, de 
celui de l'église Saint-Piat (312) et des deux tapis à 
l'aiguille, exécutés l’un en 1628 (323), l’autre en 1689 
(335), ornés de personnages multiples, dans des enca- 
drements d'un caractère très archaïque, exposés par 
M*™ de Villers-Grandchamgs et par M. Hennebicq. 





— —— +. 





— 269 — 


Ceci nous conduit dans la grande galerie, où sont 
exposées deux des séries de la 2° section, les tapis- 
series et les éventails. 

* . * 

Mais avant d'examiner en détail les objets exposés, 
il convient de donner un coup d'œil d'ensemble à la 
salle elle-même. C’est la grande galerie ou préau cou- 
cert, longue de 50 mètres et large de 7 mètres. 

À droite et à gauche s'étendent, en une longue suite, 
les vitrines intercalées de meubles de tous styles, 
surmontées de vases et de groupes, et encadrées de 
tapisseries aux tons doux et harmonieux ou de brode- 
ries riches et brillantes. L’éclat des bronzes dorés et 
des faiences s'allie aux colorations chaudes et discrètes 
des bois sculptés et à travers les vitrines étincellent 
les porcelaines, les orfèvreries et la vaisselle d'argent 
qu'un brillant soleil a fait resplendir pendant toute 
la durée de l'Exposition; puis, occupant le centre de 
la galerie, des vitrines plates renfermant les bijoux, 
les miniatures, les manuscrits, les émaux, et deux 
grands groupes de meubles anciens, ombragés de dra- 
peaux de corporations ou de sociétés et composés le 
premier de statues et de groupes en marbre blanc et 
en terre cuite; le second de l’admirable statue en 
argent de N.-D. d'Alsemberg, entourée d'ouvrages en 
laiton, chefs-d’ceuvre de la dinanderie tournaisienne, 
puis deux salons de style empire et tout au fond la 
splendide tapisserie de Tournai, du 15° siècle, prétée 
par M. Somzée et qui retrace l'histoire de Judith et 
d’Holopherne. 


Le visiteur s'arrête un instant, ébloui par l'éclat 
de toutes ces splendeurs, puis, prenant à droite ou a 
gauche, il commence l'examen détaillé des collections 


— 270 — 


renfermées dans les vitrines placées le long des murs. 

Un ordre absolu et un classement parfaitement 
méthodique n'ont pas été adoptés, nous l'avons dit, 
dans l'arrangement des meubles et des vitrines, de 
telle façon que tous les meubles renfermant des por- 
celaines de Tournai, par exemple, ne se suivent pas, 
mais sont répartis au contraire de côté et d'autre, dans 
la salle. On a sacrifié un peu de la rigueur des prin- 
cipes au désir de plaire aux yeux; mais cela n'est pas 
un obstacle à l'étude des diverses branches des arts 
décoratifs, les spécimens de chacune d'elles étant grou- 
pés dans un même meuble. 

Ceci dit, commençons notre visite par la droite, en 
entrant, et suivons, à peu près au moins, l'ordre des 
meubles-vitrines. Sur un premier meuble se trouvent 
une pendule et deux candélabres énormes, en bronze 
(1212-1213), de l'époque empire (Orphée), appartenant 
à M. H. Dubiez. L'autre pendule (1272), qui lui fait 
pendant, à gauche de l'entrée, est surmontée de la 
figure d’Annibal et porte le nom de Lefebvre-Caters 
et fils, le grand fabricant de bronzes et orfèvre qui 
vivait à Tournai à la fin du 18° siècle et au commen- 
cement du 19°. Son nom reviendra bien souvent sous 
notre plume à propos des œuvres multiples dues à cet 
artiste d'élite, qui sont un des plus grands attraits 
de l'exposition. 

Le premier grand meuble est en chêne et date de 
l'époque de Louis XIV : il renferme une partie de la 
collection de porcelaines de Tournai de M. C. Debue; 
l'autre partie de sa collection étant classée dans un 
second meuble vitré de style Louis XV placé de l’autre 
côté de la salle. Quelques spécimens de fabriques 
étrangères, voire même quelques faiences, sont mal- 
heureusement mélés aux porcelaines de Tournai, ce 


— 271 — 


qui ne laisse pas de dérouter un peu ceux qui ne con- 
naissent qu'imparfaitement lestypes denotre fabrication. 

Une grande armoire-vitrine renferme de trés jolis 
spécimens de porcelaines orientales et européennes, 
riches de décor, chaudes de tons, trés variées. Elle 
est surmontée de trois beaux groupes en bois scupté, 
propriété de MM. le comte de Nédonchel, Duquesne 
et Lehon, et de deux belles croix gothiques en bronze, 
au comte de Nédonchel. Plus haut, et garnissant le 
mur supérieur de la galerie sur toute son étendue, des 
tapisseries de diverses époques et de diverses fabriques 
dont nous parlerons plus loin. 

Deux meubles bas, renfermant une partie de 
l'ancienne collection Coenegracht-Dapsens, de Maes- 
tricht, appartenant à M™ veuve Doignon. Ce sont des 
porcelaines du Japon, décor bleu, souvent montées 
en argent, et dont les Hollandais sont trés amateurs 
et des porcelaines diverses de couleur. Les vitrines 
sont surmontées, la première d'une série de vases en 
Delft bleu, la seconde, d'une garniture de cing vases 
en chine-capucine, montés en bronze, appartenant à 
M. Bossut. Entre les deux vitrines, belle pendule à 
gaîne, de style Louis XVI, à M”"° T'Sas. 

Une grande armoire vitrée renferme des argenteries ; 
nous en parlerons plus loin; elle est surmontée de 
pièces de haute valeur : un christ en ivoire de très 
grandes dimensions, attribué à Duquesnoy (M. le 
D' Moreau); une grande statue de vierge, majolique 
italienne de l'atelier d'un Della Robbia de Florence 
(comte de Nédonchel); la grande croix en argent et 
cuivre doré de l’église d'Antoing, œuvre des plus 
remarquable de l'orfèvrerie tournaisienne du milieu du 
18° siècle; une jolie vierge en bois du style Louis XV, 
à M™ Allard, et un calvaire, à l'église de Froyennes. 





— 272 — 


Vient ensuite un groupe de meubles anciens : au 
centre une pendule à gaîne, ébène et bronzes ciselés, 
de style régence, à M™ la baronne Lefebvre; un 
scriban à tiroirs, en ébène garni de cuivre, travail 
espagnol du 16° siècle, (M. L. Duquesne), surmonté 
d’une pendule écaille et cuivre, de genre Boule, époque 
Louis XIV, à l'évêché de Tournai, de deux bras- 
reliquaires en argent, du 17° siècle, à l'église Saint- 
Jacques, et de deux drageoirs, en forme de cheval, 
l’un au comte de Nédonchel, l’autre à M. H. Casterman ; 
bureau à tambour, en marqueterie de bois, avec garni- 
tures de cuivre, à M. H. Crombez; il supporte le 
beau groupe, en biscuit de Tournai, de la Descente 
de croix, par Lecreux, prêté par M™ Daubresse; 
une très curieuse pendule de Raingo, en forme de lyre, 
bronze vert et bronze doré, à M. H. Crombez, et une 
autre pendule, de travail français, époque Louis XVI, 
. avec figure allégorique de la douleur, à M. L. du Bus 
de Warnaffe. Buste en argent de Saint-Quentin 
(17° siècle) à l’église de Péruwelz. 

L’armoire suivante, grande vitrine de trois mètres 
. de large, renferme des Porcelaines de Tournai. Cette 
série devait, naturellement, être une des plus impor- 
tantes de l'exposition. Nous en parlerons plus loin 
en détail. 

Deux jolies paires de chenets en bronze doré et une 
très belle pendule rocaille sur socle suspendu (1341), 
à M. R. Desclée, surmontent cette vitrine. 

Un nouveau groupe de meubles de style rocaille, 
en bois précieux, richement décorés de cuivres ciselés, 
nous arrête. 

C'est, au centre, une chaise à porteurs (1005) trans- 
formée en vitrine, (M. L. Duquesne), renfermant des 
ivoires. Commode sur pieds (1105), et autre commode 


— 273 — 


à tiroirs (1023), d'un galbe très élégant, à MM. Cas- 
terman et baron d'Espierres; grand bas-relief en 
albâtre du 16° siècle, au comte de Robiano, et cru- 
cifix en ivoire (1041), œuvre remarquable, attribuée 
à l'école de Bologne, et qui semblerait plutôt être de 
Duquesnoy, avec cadre en bois sculpté et doré, de 
style florentin, au prince Ch. de Croy. Sur les com- 
modes on a déposé deux écrins contenant de merveil- 
leux services en porcelaine de Tournai. 

La vitrine suivante, à deux corps, qui occupe le 
centre du panneau, est remplie d’argenteries, et en 
particulier d’argenteries de table, depuis Louis XIV 
jusqu’à l'empire, qui, presque toutes, sont de fabrica- 
tion tournaisienne. Avec les porcelaines de Tournai 
dont nous avons déja parlé, et les bronzes dont nous 
parlerons plus loin, elles constituent les séries les plus 
intéressantes et les plus riches de l'exposition. Nous 
les décrirons plus bas en détail. 


L'œil encore ébloui par l'éclat de cette orfèvrerie se 
pose avec complaisance sur les beaux meubles qui 
avoisinent la grande vitrine des argenteries de table : 
scriban en écaille et pendule (961 et 964) en marque- 
terie, genre hollandais, à M. van de Kerchove d'Halle- 
bast ; cabinet en laque de Coromandel (959), à M. le pré- 
sident Allard, et plusieurs crucifix en écaille ou ébène, 
garnis d'argent ou d'ivoire. 

L’armoire suivante nous met de nouveau en présence 
des chefs-d’cauvre de la manufacture de porcelaines de 
Tournai : les groupes et les statuettes, œuvres de 
Lecreux, pour la plupart, genre danslequel il a excellé. 

Entre les deux armoires aux porcelaines, groupe de 
meubles appartenant à M°° Delobel : chiffonnière et 


deux scribans (990 à 992); ils sont surmontés d’un 
ANNALES, III. 18 





— 274 — 


beau crucifix en buis (1024), dans un cadre doré, 
époque Louis XIV, ayant appartenu 4 Barthélemy 
du Mortier; trois pendules curieuses ont été placées 
sur les meubles : la première, qui représente un char 
attelé de deux chevaux (1143), est en bronze doré, de la 
fabrique de Lefebvre-Caters, etappartient à M™*Goblet; 
la seconde, en bronze et écaille verte, a la forme d'un 
éléphant (1121), elle appartient au Chapitre de la 
cathédrale; la troisième, écaille et cuivre, genre 
Boule, époque Louis XIV (1342), a été prétée par le 
baron Arm. d'Espierres. 

Le groupe de meubles suivant est composé de bois 
sculptés de la Renaissance (1095 à 1102), exposés par 
M. Ch. Vasseur, le doyen et le plus expert des collec- 
tionneurs tournaisiens. Ce sont des crédences à pans 
coupés, des coffrets, des groupes, un petit retable 
domestique, sculpté et peint, un calvaire, de travail 
allemand, ayant conservé son ancienne polychromie, 
une grande statue de sainte Catherine, de travail 
français, et, plus loin, un groupe en buis, du 17° siècle, 
représentant la Flagellation. M. J. Lescarts expose 
aussi quelques bois sculptés : un cavalier, de grande 
allure (fin du 15° siécle), un chevalier agenouillé, des 
statuettes de saintes femmes (897 4 899), etc. 

La grande armoire voisine renferme de très bonnes 
piéces au méme collectionneur, et, en particulier, deux 
châsses en émail de Limoges, du 12° siècle, de grande 
valeur. Auprès d'elles sont groupées les orfèvreries 
religieuses, boîtes aux saintes huiles, vases sacrés, 
encensoirs, burettes, prêtés le plus généralement par 
des églises de Tournai. 

Puis viennent les bustes en bronze de personnages 
célèbres, exécutés à la fin du 18° siècle par Lefebvre- 
Caters, dont plusieurs fois déjà nous avons parlé. Ils 





— 275 — 


ont été prétés par MM. Crombez, Théry, Vasseur, 
Defontaine, Soil, etc. . 

Les planches inférieures de la méme armoire sont 
occupées par des porcelaines de Nast, Valenciennes, 
Berlin, Lille, Vienne, exposées par MM. De Smeth, 
Bossut, Roussel, de Formanoir, de le Vingne. 

‘Deux cabinets-scribans surmontés de chapelles en 
écaille et cuivre doré(1062), appartenant à MM. V. Car- 
bonnelle et L. Motte, et une horloge à cadrans multi- 
ples, en cuivre, du 16° siècle, à M. H. Crombez, termi- 
nent ce côté de la salle. Ils sont dominés par un très 
beau Christ en ivoire (853), de l'époque Louis XIV, à. 
M. L. Motte. 


Le fond de la galerie, défendu par une balustrade 
. et deux guerriers du 16° siècle, armés de toutes pièces, 
appartenant à M. E. Soil, a été disposé de manière à 
reproduire les deux plus beaux salons de style empire 
de la ville, celui de la baronne Lefebvre et celui de 
M. Bossut. Le premier est en soie verte et blanche : 
garniture de fenêtres, canapés, fauteuils, chaises, 
écrans: bustes de membres de la famille Lefebvre; 
pendule, girandoles et candélabres en bronze vert et 
bronze doré sur socles en marbre rouge (1280). Le 
second, de formes beaucoup plus légéres, est garni en 
soie rouge de Chine, brochée de blanc; il se distingue 
par l'abondance de ses candélabres et de ses torchères, 
de cinq modèles et de cinq grandeurs différentes; la 
pendule (1227) est en bronze de deux tons et marbre 
rouge. Ces bronzes sont de travail français, plus élé- 
gants que les précédents, et, datant des premières 
années de l'empire, ils gardent encore l'empreinte 
du style Louis XVI. 

Les meubles en acajou avec cuivres dorés (971 à 


— 2716 — 


977), qui garnissent ces deux salons, appartiennent 
à M.A. Soil, la harpe à M. H. Stiénon du Pré. 

Entre les deux salons, occupant le panneau du fond 
de la salle, se déploie une immense tapisserie de 
hautes-lisses, d'une conservation parfaite, riche de 
dessin, aux couleurs vives et harmonieuses, aux détails 
archéologiques les plus intéressants ; elle retrace plu- 
sieurs scènes de l’histoire de Judith et d’Holopherne, 
et appartient à la fabrication tournaisienne. Nous en 
reparlerons plus loin. 


Le côté gauche de la salle, que nous allons parcourir 
maintenant, comprend treize meubles vitrines, séparés 
les uns des autres, et encadrés par des meubles anciens 
de tous genres. 

Un élégant petit meuble en bois des Indes renferme : 
la collection de porcelaines de M. Dutoit-Dapsens; il 
est surmonté d'une petite chapelle, garnie en argent, 
du 17° siècle, à M. Urbain. 

Collection d'objets en cuivre fondu : chandeliers, 
statuettes, bassinoires, mortiers et plats en cuivre 
repoussé, à MM. Lesneucq, comte de Nédonchel, Puis- 
sant, Wilms, de Villers-Grandchamps et Hocquez: 
meuble à vitrine et à portes (M. De Smeth), de style 
Louis XV. Armoire vitrée contenant des groupes êt 
des porcelaines de Tournai, et d’autres groupes en 
biscuit de la Courtille à Paris; grand meuble hollan- 
dais à M. J. Peeters, surmonté de faïences de Rouen 
et de Delft. - - 

Armoire renfermant une collection d'instruments de 
musique prétés par M. A. Soil, et parmi lesquels nous 
notons un violoncelle et un violon de De Comble, 
luthiertournaisien du 18° siècle; deux bonnets chinois, 
fixés aux parois de l'armoire, ont appartenu à la 


— 277 — 


Société Philharmonique de Tournai, l'ancienne musique 
de la garde bourgeoise, qui les reçut en prix à la Mairie 
de Lille le 16 août 1808 (prétés par M. R. Canler). 

Un meuble à deux corps, vitré, de style Louis XV, 
contient la suite des porcelaines de Tournai exposées 
par M. C. Debue, tandis qu'une armoire vitrée renferme 
des types précieux des faïences de Tournai, apparte- 
nant à MM. Clainpanain et A. Dumortier. Dans la 
méme vitrine, parmi quelques ivoires, on admire 
une charmante statuette de Vierge du 15° siècle (855), 
à M. Durand. 

Un élégant meuble de style Louis XV, à vitrine et à 
tiroirs, renferme quelques spécimens rares de porce- 
laines de Tournai de la collection de M. E. Soil. 

Deux armoires-vitrines, séparées par un beau 
meuble à deux corps de style Louis XV, appartenant à 
M. E. Trivier, sont garnies de faïences diverses : Delft, 
Bruxelles, Strasbourg, Rouen, Andenne etc. Au-dessus 
d'elles un petit panneau de tapisserie de hautes-lisses, 
représentant l'Ecce homo (253), prêté par la cathédrale, 
estun spécimen superbe de la fabrication tournaisienne 
du 15° siècle; curieux tapis à sujets variés (335), fait 
à l'aiguille et daté de 1689, prêté par M. Hennebicq; 
meuble de genre renaissance, envoyé par M. O. Dapsens 
et qui renferme de très belles pièces de porcelaines 
orientales provenant de l'ancienne collection Coene- 
gracht, et une série de vases en poterie romaine (2391), 
trouvés dans le sol en ouvrant une carrière à Allain. 
Une vitrine exposée dans le vestibule, par M. P. Bour- 
gois renferme également de très intéressantes poteries 
romaines trouvées par lui dans le sol sur lequel est 
bâtie sa maison à la rue Childéric (2380). | 

Au centre de ce côté de la salle, grand meuble- 
vitrine renfermant une série de pendules qui, avec 


— 278 — 


celles qui se trouvent disséminées dans la salle, cons- 
titue une véritable collection de ce genre de meubles. 
Les plus anciennes sont de style Louis XV, et il en 
est une en vernis Martin, à ornements rocaille (2541), 
exposée par M. Sonneville, qui est merveilleuse; 
d’autres appartiennent à l'époque Louis XVI et mon- 
trent bien l’excessive variété de ce style souple et 
charmant, se prétant aux combinaisons les plus diver- 
ses. La plupart cependant sont en forme de portique, 
telles celles de MM. Roland, Carbonnelle-Théry, 
Douterlungne, Huet, Bossut, d’Espierres; une d'elles, 
toute en bronze, ornée d’amours (1313), appartenant à 
M. H. Stiénon du Pré, montre la transition entre les 
styles Louis XV et Louis XVI; enfin, les dernières 
sont de style franchement empire, et parmi celles-ci 
nous signalerons les vases en bronze doré (1215), 
signés Lefebvre-Caters et fils, à MM. De Rick et 
Defontaine. 

Dans une grande vitrine plate, disposée devant ce 
meuble, sont rangés de beaux cuivres repoussés et cise- 
lés, des médaillons en marbre avec bustes en bronze 
doré, divers menus objets en bois sculpté, des clefs et 
autres objets en fer finement travaillés, des manuscrits 
généalogiques 4 M. Stiénon du Pré (791-795), la crosse 
de l’abbesse de Maubeuge, en ivoire sculpté et poly- 
chromé (2458 bis), à M. le Comte de Nédonchel. En 
face de la vitrine, table-bureau de style régence (1006), 
en bois précieux garni de cuivres, à M. L. Duquesne. 

Continuant l'examen de même côté de la grande 
galerie, nous rencontrons successivement : un grand 
meuble à portes, gothique, bien complet et pur de toute 
restauration (1008), à M. P. Le Hon; il est surmonté 
d'un magnifique retable gothique, en bois sculpté et 
polychromé (905), à M. Charles Vasseur, et de deux 


— 279 — 


statues de Vierge en marbre, de style gothique, a 
MM. le Comte de Nédonchel et P. Saintenoy ; armoire- 
vitrine de faïences de Strasbourg et de Rouen, à 
MM. Motte, Vasseur et Vienne, et de grès dont le plus 
beau, une snelle blanche du XVI° siècle, appartient 
également à M. Vasseur (1591). | 

Meuble gothique (1007), à M. Le Hon, moins inté- 
ressant que le précédent, surmonté d'une demi-armure 
de lansquenet (1553), de quelques armes et de deux 
grands chandeliers en cuivre, à M. E. Soil; meuble- 
vitrine renfermant entr'autres choses une pendule et des 
vases en cristal taillé, montés en bronze doré (1260), 
époque empire, à M. A. Soil, et deux tableaux en bois 
sculpté, en forme de triptique, du 16° siècle (946 et 
947), sur lesquels les magistrats et les membres des 
corporations prêtaient serment avant d'entrer en fonc- 
tions : ils appartiennent à MM. le Comte du Mortier 
et G. Lechien. Pyramide de six coffrets-scribans, en 
écaille (962), exposés par M. E. van de Kerchove 
d’Hallebast; armoire-vitrine avec une pendule en por- 
celaine de Lille montée en bronze (1319), à M. Bekaert, 
une autre pendule en biscuit de Tournai (2148), à 
M. J.-B. Carbonnelle, un crucifix en ivoire dans un très 
beau cadre sculpté Louis XIV, à la douairière 
de Lossy de Froyennes; grand meuble Louis XIV, 
en chêne, renfermant la collection de porcelaines de 
Tournai de M. N. Bureau; on y rencontre la plupart 
des types exécutés dans notre grande manufacture 
(1817 à 1862); M. J.-B. Carbonnelle expose aussi sa 
collection (1771 à 1816), groupée de la même façon 
dans un autre grand meuble Louis XIV qui lui 
appartient. 

Une armoire-vitrine renferme des armes à MM. de 
Villers, Vasseur et Soil, et deux autres contiennent les 


— 280 — 


étains exposés par MM. De Smeth, Delepine, Broquet, 
A. Soil, E. Soil, Bonnet, Lefebvre, Dolez et autres : 
ils témoignent de l'importance qu'atteignit autrefois 
dans notre ville cette fabrication. La plupart des pièces 
sont du 18° siècle; on en rencontre cependant du 17° et 
même du 16° siècle, tels une coupe de corporation des 
brasseurs, des buires élégantes et des chandeliers en 
forme d'hommes d'armes. 

Au-dessus de ces armoires se trouvent les antipannes 
dont nous avons déjà parlé à propos des broderies, un 
tapis à l'aiguille daté 1620 à M. de Villers-Grand- 
champs, un grand médaillon rond, sculpté par Lecreux 
et qui représente la Madeleine; enfin, terminant la 
série des meubles de ce côté, une curieuse crédence de 
style renaissance, à Madame E. Macau, sur laquelle 
sont placées trois statues de Lecreux et de P. Dumor- 
tier, sculpteurs tournaisiens. 


Divers groupes disposés au centre de la salle ont dès 
l'entrée, attiré nos regards par leur agencement pitto- 
resque. C'est d’abord un poéle en faïence de Bruxelles 
(1686), époque empire, prêté par M"° Bonnet et sur 
leauel on a placé une belle pendule en bronze doré, 
char attelé de tigres (1254), propriété de l'évêché; 
vitrine renfermant de belles miniatures, à MM. de 
Formanoir, Le Tellier, V. Carbonnelle, de Villers- 
Grand’champs, Comte de Robiano; des ivoires, dyp- 
tiques, brassards d’archers, rapes à tabac, médaillons, 
à MM. de Nédonchel, Vasseur, Delacre, Longueville; 
des éventails remarquables surtout par leur monture, à 
M™* De Smeth, baronne Houtart, de Villers-Grand’- 
champs, Delmotte, H. Liénart, Dutoit; puis un groupe 
de meubles divers, dominés par des drapeaux de cor- 
poration (338) prêtés par M. Empain, au centre des- 





— 28) — 


quels se dresse une belle figure en marbre blanc de 
l'Espérance (1479), à M™ Bonnet; deux groupes en 
terre cuite 4 MM. Van Nieuwenhuyse (1773) et Tri- 
vier (1565), et deux statues d’enfants représentant le 
printemps et l'été, à M. Wacquez (1567); plus bas, pen- 
dule en bronze doré, époque empire, représentant le 
Serment des trois Horaces (1246), à M"*° Dapsens- 
Roger, et en face un canon en fer forgé (1526) du 
XV° siècle, trouvé dans des fouilles et appartenant au 
Comte du Mortier. 

Derrière ce groupe et regardant l’autre côté de la 
salle, une grande pendule à gaîne, de style Louis XVI, 
à M. Bureau, et un meuble intéressant par ses naïves 
sculptures (1104), à M. E. Empain, sur lequel on a 
posé une très belle pendule, marbre blanc et bronze, 
garnie de bronzes dorés de Lefebvre-Caters et de deux 
statues assises, en biscuit de Tournai, sur socle émaillé 
bleu de roi (1190); cette pièce, qui marque la transi- 
tion entre les œuvres de l'époque Louis XVI et celles 
de l'empire, est une des plus intéressantes de l'exposi- 
tion ; elle semble avoir été exécutée d’après un modèle 
de Paris, librement copié et que nous avons signalé 
plus haut (1227). C'est la propriété de M. L. Théry; 
à droite et à gauche deux belles croix de procession, 
en argent, du XVI® siècle, exposées par le comte 
du Mortier et l'église de Froyennes. 

Vitrine renfermant des manuscrits, des incunables, 
des reliures de valeur, au comte de Nédonchel (777 à 
739) et MM. Casterman (776-809); des dessins de 
tapis de Tournai, à M. L. Dumortier, et une série 
de dessins originaux de Lecreux, d’après lesquels ont 
été exécutés bon nombre de groupes ct de statuettes 
de la Manufacture de porcelaines de Tournai (à 
M. L. Delwart). 


— 989 — 


Plus loin, une commode en bois de rose, époque 
Louis XV, garnie de magnifiques poignées et chutes 
en cuivre ciselé (996), à M. H. Crombez, et statue 
assise de guerrier romain (1236), bronze de grande 
valeur, d'époque Renaissance, à M. Bossut; vitrine 
renfermant une belle collection de montres, tabatières, 
boîtes à mouches et bijoux divers; un modeste cha- 
pelet auquel se rattache le souvenir historique de 
l'ambassade de B. Du Mortier auprès du pape Pie VII 
à Fontainebleau; la truelle avec laquelle Louis XIV 
a posé la première pierre de l'église de l'abbaye 
Saint-Martin, et enfin de beaux émaux champlevés 
romans, croix, pixides, plaques, à MM. Vasseur, 
comte de Nédonchel, Le Tellier, E. Soil, Casterman. 

Un deuxième grand groupe se dresse un peu plus 
loin; surmonté comme le premier de drapeaux anciens 
de sociétés et de corporations prétés par M. Empain, 
il est dominé par la grande statue en argent de 
Notre-Dame d’Alsemberg (à l'église Saint-Piat), œuvre 
tournaisienne, exécutée en 1759 (401), et d'un mérite 
artistique exceptionnel. 

Devant elle et sur les côtés sont des ouvrages en 
Jaiton ou en cuivre fondu, spécimens devenus bien 
rares d’une industrie tournaisienne autrefois florissante. 
Chandelier-lectrier d’Antoing, grands chandeliers, dits 
bourdons, de la Cathédrale, du 14° siècle; les énormes 
chandeliers de l'église Saint-Brice, par Chabouteau 
(1640) et douze chandeliers de toutes formes et de 
toutes dimensions, du 17° siècle; à l’autre face. du 
groupe, pendule de l'époque Louis XVI, à gaîne (915), 
appartenant à M. A. Soil; scriban incrusté d'ivoire, 
travail italien du 16° siècle (2469), au comte d'Hespel ; 
candélabres en argent, travail français, époque 
Louis XVI (2457), au comte de Beauffort et grand 


— 983 — 


groupe en biscuit de Tournai, la glorification de 
Joseph II (1930), à M. E. Soil. 

Bureau-secrétaire en bois incrusté d'ivoire, époque 
Louis XIV (963), à M. E. van de Kerchove 
d’Hallebast, adossé 4 une crédence en chêne de style 
Renaissance (1017), à M°° E. Macau. Ils supportent 
une superbe pendule, époque Louis XVI, genre por- 
tique à colonnes, marbre blanc, garnie de grosses 
guirlandes de feuillage en bronze doré (1179), à 
M. Ch. Roger; deux candélabres très grands, marbre 
blanc (1053), bronze doré et bronze noir, époque 
empire, à l'Evêché, et une coupe sur pied en porce- 
laine de Tournai, décorée de larges bandes dorées et 
de trois tétes de bélier en biscuit, à M. E. Soil. 

Derrière ces meubles, belle commode Louis XIV 
en bois de marqueterie avec riche garniture de cuivres 
ciselés, à M. Fauquenoy, et deux vitrines, la première 
renfermant des manuscrits du 11° au 16° (316 à 826), 
au Séminaire épiscopal et au comte de Nédonchel; 
la seconde renfermant des porcelaines de Tournai. 


Dans le vestibule qui précède la galerie, deux 
grandes statues en faïence de Tournai, à M. Clainpa- 
nain, deux beaux meubles Louis XV à quatre portes, 
à MM. De Smeth et Desclée, un coffre en cuir décoré 
aux fers de relieur, plusieurs coffrets, deux pendules 
suspendues en cuivre et des girandoles semblables, à 
MM. Roger et Dapsens-Roger, ainsi qu’un Christ en 
bois qui était autrefois fixé contre une des tours de 
l'ancien pont de l'Arche. 


Lelong vestibule qui joint la grande galerie à la salle 
des tableaux est garni de meubles et de vitrines en 
partie déjà signalés, ainsi que d’une énorme et très fine 


— 984 — 


tapisserie de Bruxelles (249), du 18° siècle, rehaussée 
de broderies au fil d’or, exposée par M. Serbat. Une 
vitrine contient un bel ensemble de verres de Venise 
appartenant, pour la plupart, au comte de Nédonchel ; 
deux autres sont pleines de spécimens de faiences de 
Tournai, exposés par MM. R. Desclée, C. Debue, 
Gorin, Longueville et E. Soil. Meuble vitrine, à 
M. Artisien (1954), avec des porcelaines de Tournai ; 
enfin des meubles 4 MM. Gorin, Wilms, U. Verdure, 
J.-B. Carbonnelle, etc. 
k 
+ * 

Certaines séries composées plus particulièrement de 
produits de l'industrie tournaisienne méritent, à ce 
titre, d'être examinées et décrites en détail. 

C'est ainsi que, pour en revenir aux œuvres de la 
2"e section, dont nous avons déjà parlé, l'exposition 
a réuni un bon nombre de fapisseries dont plusieurs 
sont très intéressantes : 

D'abord la grande tapisserie de hautes-lisses repré- 
sentant l'histoire de Judith et d’Holopherne (239), 
prêtée par M. Somzée. Cette magnifique tenture, qui 
mesure environ six mètres de côté est un des meilleurs 
spécimens de la fabrication tournaisienne à l'époque 
de sa splendeur (fin du 15° siècle), lorsque les ducs 
de Bourgogne et les souverains des pays voisins 
se fournissaient en notre ville. Tout auprès se trouve 
une portière en tapisserie aux armes des Etats du 
Tournaisis, du 18° siècle (244), d'une autre fabrication, 
hautes laines genre savonnerie, et offrant déjà le type 
de ce qu'on appellera plus tard le tapis de Tournai. Le 
meilleur spécimen de ce dernier genre est un petit tapis 
de foyer (258), de style empire, prêté par la cathé- : 
drale. Une seconde tapisserie de hautes-lisses mérite 


_. 985 — 


une mention toute spéciale, c’est le n° 240, prêté par 
le musée de Lille, qui représente une scéne du déluge, 
avec les armoiries et le nom de la religieuse donatrice : 
Par sœur Marguerite Bouffiers, religieuse de céans. 
Elle est datée 1549, porte la marque des ateliers de 
Tournai (une tour), et offre une trés grande ressem- 
blance avec la tapisserie du musée de Tournai : Les 
anges annoncent à Abraham la naissance d@Isaac. Une 
troisième pièce (259) paraît encore appartenir aux 
manufactures tournaisiennes, mais date d'une époque 
de décadence; elle représente une scène de l'histoire 
sainte et appartient au 17° siècle. 

Parmi les tapisseries dé fabrication étrangère, on 
remarque un curieux sujet de taverne, du 16° siècle 
(250), à M. Serbat ; 4 grandes tapisseries de Bruxelles 
à M. Empain, de jolies tapisseries d'Audenarde, à 
l'église Saint-Brice, et d’autres pièces à MM. du Bus 
de Warnaffe, Ch. Roger, P. Lehon, Despret, et la 
cathédrale de Tournai. 

Presque toutes sont tendues dans la grande galerie, 
sur le panneau de droite en entrant, au-dessus des 
meubles et des vitrines. 

“" 

3™° section. L’orfévrerie religieuse est peu repré- 
sentée, mais offre toutefois quelques très belles pièces : 
telle est la statue de N.-D. d’Alsemberg (401) à 
l'église Saint-Piat, en argent battu, datée 1759 et 
portant les poinçons d'un orfévre tournaisien; la 
magnifique croix de l'église d’Antoing (422) de 
style Louis XV, antérieure à 1752, et qui paraît être 
l'œuvre de Marc Lefebvre, orfévre tournaisien; le 
buste de saint Quentin, en argent, du 17° siécle (2456) 
à l'église de Péruwelz; une série de chrismatoires ou 





boites aux saintes huiles, prétées par des églises de la 
ville, crucifix, burettes, encensoirs, porte-paix, reli- 
quaires, statuettes, lanternes de procession (407) ceuvre 
de Lefebvre-Caters; l'orfèvrerie civile compte des 
montres, des tabatières, des bonbonniéres, des étuis, 
des boîtes, des drageoirs (493 et 495) des brocs, des 
coupes de corporation, etc. Nous y reviendrons. 

L'orfèvrerie, ou, pour parler plus exactement, 
l'argenterie de table remplit deux grandes vitrines et 
par son abondance comme par la beauté de ses pièces, 
elle fut l’une des séries les plus intéressantes et les plus 
inattendues de l'exposition. 

Certes, les orfèvres tournaisiens ont été des artistes 
de première valeur pour produire des œuvres telles 
que celles qu’il nous est donné de voir ici rassemblées : 
Lefebvre-Caters et, avant lui, Marc Lefebvre et Jac- 
ques Lefebvre, forment une lignée d'artistes qui conti- 
nuent au 18°siécle les traditions de leurs prédécesseurs 
du même nom, auxquels sont dues tant d'œuvres 
remarquables en bronze, au 15° siècle. 

Les pièces d’argenterie de l'époque Louis XIV sont 
naturellement en petit nombre : une cafetière et 
des chandeliers à M. Stiénon du Pré, une cafetière 
très décorée à M. J.-B. Carbonnelle, un bénitier à 
M™ L. Bonnet, des chandeliers à M. Bossut et quel- 
ques autres pièces moindres; les pièces Louis XV et 
Louis X VI sont, au contraire, nombreuses et générale- 
ment très remarquables. Citons, en suivant l'ordre des 
vitrines, et avec la certitude d'en omettre beaucoup : 
une magnifique cafetière du plus riche décor Louis XVI 
(672), à M. V. Carbonnelle, qui expose en outre, un 
ensemble exceptionnel de pièces de même style, mais 
d'une époque différente, et des pièces époque empire; 
cafetière de forme orientale, à long goulot, époque 





— 987 — 


Louis XVI (686), 4 M. Trivier; belle cafetiére, de 
forme torse, époque Louis XV (651), à M. Leschevin; 
autre cafetière, époque Louis XVI, très finement 
décorée, marquée de poinçons tournaisiens et datée 
1789 (655), à M. H. Casterman ; jolis sucriers à deux 
coupes superposées, l'une pour le sucre candi, l'autre 
pour le sucre blanc (688 et 563), à MM. Trivier 
et A. Dumortier; un riche réchaud de table, époque 
Louis XV (567), à M™° L. Pollet, qui expose encore 
de très beaux huiliers décorés de têtes de bélier 
(566), époque Louis XVI; divers porte-huilier de 
forme torse, époque Louis XV: grande cafetière, 
l'une des plus belles du genre, richement décorée de 
médaillons et de guirlandes, époque Louis XVI (657), 
à M. Ch. Roger; moutardier et poivrière formes torses, 
époque Louis XV, à M. d'Ogimont, et porte-huilier en 
forme de bateau décoré de dauphins, au même (625); 
grande cafetière en forme de buire (584), très élégante, 
la panse allongée, sur pied carré, décor de médaillons 
et de feuillages, de fabrication tournaisienne, à 
M. Huet, provenant de l’abbaye des Prés; cafetière de 
style Louis XVI, d'un type et d’un faire tout différent, 
de fabrication gantoise (512), à M. Beckaert; superbe 
cafetière de style Louis XVI, comme les précédentes, 
d'un décor riche et abondant, mais très différente de 
conception et d'exécution, ornée de médaillons et de 
guirlandes en vermeil, œuvre de Beghin, orfèvre mon- 
tois (669), propriété de M. H. Delmotte. Cafetière de 
même style, ornée de médaillons et de guirlandes 
(562), d'un dessin beaucoup plus sévère, à M. A. Dumor- 
tier. Cafetière en forme de buire (630). donnée par la 
Ville de Tournai à P.-J. Trenteseaux, de Saint- 
Léger, qui avait été proclamé primus à l’Université 
de Louvain en 1795 (propriété de M™ Macau); 





— 288 — 


sucrier orné de guirlandes, travail français, époque 
Louis XVI (525), au baron Armand d'Espierres ; ravis- 
sante petite cafetière de style Louis XVI, très chargé 
et très riche, sans cesser d'être élégant, décor de 
médaillons, ayant une rose pour fretel (2455), à 
M*™ Goblet. Puis, dans la partie inférieure du meu- 
ble, la masse énorme des argenteries de l’époque 
empire, porte-liqueurs à quatre carafes, sucriers et 
porte-huilier presque tous à montants en forme de 
cariatides, d'un style assez lourd et peu varié. — 

La seconde vitrine d'argenteries ne renferme pas de 
moins bonnes pièces que la première : les argenteries 
exposées par M. E. Allard, parmi lesquelles il faut 
citer, hors de pair, la coupe 4 tétes et pieds de bélier 
(668), œuvre de Lefebvre-Caters, de style Louis XVI, 
et un sucrier du même orfèvre, de style empire (661). 
Celles de MM. P. Le Hon et de Smeth dont la cafe- 
tière, de style Louis XVI, richement ornée, est une 
pièce excellente (600); la cafetière en forme de buire 
à long bec d’épanchement, genre oriental (523), au 
comte de Robiano; deux saucières sur plateau, d'une 
forme des plus élégante(543), œuvre de Marc Lefebvre, 
à M. H. Stiénon du Pré; des cafetières de style 
Louis XV à côtes torses, ornées de mascarons rocaille, 
à M™ Daubresse et M. A. Ritte (685 et 647); de 
bonnes pièces diverses à MM. de Formanoir de la 
Cazerie, baron Houtart et de le Vingne. 

Dans cette même vitrine se trouvent les objets pro- 
venant de la chapelle de l’ancienne Corporation des 
bateliers (447-451), deux ancres, un missel orné d'ar- 
gent, des burettes avec leur plateau, un porte-paix en 
ivoire monté en argent; ils sont la propriété du comte 
du Mortier. Auprès d'eux, une coupe de corporation en 
vermeil exposée par M. A. Hambye; des chandeliers 


— 289 — 


de l'époque Louis XIV (460), aux armes et au chiffre 
du Roi Soleil, d'un travail des plus remarquable, à 
l'église Notre-Dame; un gobelet sans pied et à mou- 
lin, à M. Ghyselen ; une coupe en vermeil (526), œuvre 
d'orfévrerie de la fin du 16° siècle, pièce historique aux 
armes des barons del Fosse et d’Espierres; un broc du 
16° siècle (477), en filigrane d'argent avec bandes et 
monture en vermeil ciselé, à M'° de Villers Grand’- 
Champs; un hanap et des coupes de corporation, 
argent et vermeil, à M. E. Empain, et une infinité 
d'autres pièces dont l'ensemble dénote, nous l'avons 
déjà dit, une industrie artistique de haute valeur. 

Les ivoires, les émaux et les miniatures sont peu 
nombreux ; parmi les miniatures celles qui sont signées 
de Sautage présentent un intérêt spécial parce qu'elles 
révèlent le talent de l'artiste sous un aspect nouveau. 


* . * 

Les bois sculptés et les meubles, qui composent la 
47° section ont été cités plus haut en même temps que 
nous donnions une description générale des salles de 
l'exposition. 

Parmi les bronzes et les cuivres, il en est qui nous 
intéressent particulièrement, parce qu’ils sont de fabri- 
cation tournaisienne et représentent une industrie qui 
fut florissante à Tournai pendant le moyen âge et 
jusqu'à la fin du 18° siècle, la dinanderie. C’est d'abord 
le chandelier-lutrin (1122) de l’église d’Antoing, qui 
en possède deux semblables, et dont l’un porte cette 
inscription : Che lestapliel fist Willaumes le fevre fon- 
deur à Tournay (exécutés en 1442); les grands chan- 
deliers dits bourdons (1121) du 14° siècle (appartenant 
à la cathédrale); les énormes chandeliers de l'église 
Saint-Brice (1334) exécutés en 1640 par Pierre Chabou- 


ANNALES. I!!. 19 


— 290 — 


teau, et la série de chandeliers de méme époque, plus 
petits, exposés par l'église Saint-Brice; les mortiers, 
aquamaniles, chandeliers de tous genres, bénitiers, 
statuettes et autres objets en laiton ou cuivre fondu et 
ciselé, puis les chandeliers, plats, boîtes, cafetières, 
rafraichissoirs, samovars, bassinoires, etc., en cuivre 
repoussé et gravé; les montres, pendules et candelabres 
en bronze doré, et enfin une série fort intéressante et 
très abondante de petits bustes en bronze, datant dela fin 
du 18° siècle, sortis de l'atelier de Lefebvre-Caters, où 
les empereurs romains et les grands hommes de l’anti- 
quité se trouvent mélés aux philosophes, aux généraux 
et aux princes du 18° siècle. En même temps que ces 
bustes, la même fabrique a produit des statues de 
grandes dimensions, les unes en bronze doré, les autres 
en bronze antique, employées généralement à orner des 
pendules et des candelabres. L'exposition en possède 
de très beaux spécimens : pendule à la marque de 
Z. Raingo (1134) à M. H. Crombez; pendule surmontée 
d'un amour dans un char traîné par des chevaux en 
bronze doré (1143) de Lefebvre-Caters ; Orphée (1212 
et 1299) à M. Dubiez et à M. Pollet; Lions (chenets) 
de Lefebvre-Caters (1239) à M"* du Maisnil; char tiré 
par des chèvres (1259); Annibal, avec le nom Lefebvre- 
Caters et fils sur le cadran de l'horloge (1272) à 
M. Van Nieuwenhuyse; Zéphire et l'Amour (1280), 
et femmes représentant des victoires (1281) de la 
fabrique de Lefebvre-Caters, appartenant à la baronne 
Lefebvre, etc. 

Les étains sans être abondants donnent une dizaine 
de marques de fabricants tournaisiens du 17° et du 
18° siècle. 


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— 291 — 


La céramique, qui forme la 5™° section devait 
naturellement être bien représentée à l'exposition, 
mais ici encore nous ne donnerons de détails que sur 
les deux séries tournaisiennes, des faiences et des 
porcelaines. 

Signalons à ce sujet une faute d'impression du cata- 
logue qui, à la page 13], après le n° 1711 devait 
porter la mention IV. FaïENcEsS DE Tournal; ces mots 
sont restés dans la casse du compositeur de sorte que 
le lecteur ne sait pas que les n* 1712 à 1770 sont tous 
des faïences de Tournai. 

Bien que ces faïences aient été, au dire de docu- 
ments officiels, beaucoup plus nombreuses que les 
porcelaines, il y en a assez peu d'exemplaires connus 
et certains, parce que les pièces sorties des fabriques 
tournaisiennes ne portaient généralement pas de 
marque. | 

Tel est le cas pour deux pièces capitales exposées 
par M. Clainpanain, les statues de saint François et 
de saint Antoine de Padoue (1732) hautes de 75 cen- 
timétres et datées 1773, bien évidemment tournai- 
siennes; les nombreuses figures de chiens carlins 
décorés au naturel, et les porte-huilier en forme d'âne 
chargé de paniers, exposés par le même (1733 et 1734) 
et par M. A. Dumortier (1731). MM. R. Desclée, Soil, 
Debue, présentent des spécimens nombreux et très 
variés des différents types connus de ces faiences qui 
devront encore être étudiées longtemps avant qu'on 
puisse reconstituer le catalogue complet des produits 
des différentes usines de Tournai. 

Les porcelaines au contraire ont été très nom- 
breuses et ont causé aux visiteurs non initiés aux 
beautés du Vieux Tournai, le plus grand étonnement 
mêlé d’un sentiment de légitime fierté en songeant à 





— 292 — 


l'importance et à la haute valeur d'une fabrication 
disparue hélas, tout récemment de la ville. 


Les porcelaines étaient dispersées un peu partout 
dans l'exposition prétant à toutes les parties et à tout 
les groupements le charme de leur éclat et de leur 
délicate beauté et nous devrons nous limiter à la des- 
cription des pièces les plus remarquables, dans la 
crainte de dépasser les justes limites imposées à ce 
compte-rendu. 

Le groupe en biscuit de la descente de Croix de 
Lecreux (2138) à M™ Daubresse; le groupe de 
Joseph II, 4 M. E. Soil; la pendule garnie de deux 
statuettes en biscuit (1190) de M. Théry ont été 
signalés plus haut. Des vitrines-armoires et des 
vitrines-tables renferment les lots les plus considé- 
rables de ces porcelaines, tandis que divers amateurs 
ont groupé leur collection dans des meubles anciens 
leur appartenant : nous allons décrire rapidement les 
uns et les autres. 

Dans une première vitrine se trouve le service du 
Prince Charles de Lorraine, décor d'oiseaux au plu- 
mage éclatant, filet bleu de roi rehaussé d’or sur le 
marly, appartenant aujourd'hui à M‘ de Villers 
Grand’Champs et à M. de Formanoir de la Cazerie 
(1953 et 2110); deux charmants chandeliers, bleu de 
roi veiné d'or (1951), à M°"° de Villers; une cafetière 
de forme et de décor japonais (1905), au baron 
Auguste d’Espierres; une assiette du service du duc 
d'Orléans, décor d'oiseaux d'après Buffon, avec large 
marly bleu de roi, rehaussé d'or, appartenant à 
M. Ch. Vasseur (1975); plusieurs pièces d'un autre 
service de même type et de même valeur (1934), à 
M. Léon Motte; un grand vase (1977) signé Mayer 


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— 293 — 


à M™ Delobel, une soupiére et partie de service 
à M™ Uihlein (1901 à 1904), décoré d'un grand 
oiseau d'après Buffon également, avec large bande 
bleu de roi, sur le marly. Ces pièces, qui datent de la 
dernière période de la fabrication, et qui vraisembla- 
blement sont de la main de Mayer, n’ont pas été ache- 
vées : 11 y manque le décor d'or. Ce même service est 
complété par une curieuse série de paysages, une 
autre série de paysages d’après l'antique, et de bas- 
reliefs également d'après l'antique. 

Notons encore, dans la même vitrine, un très beau 
service à café aux oiseaux, et un service de table, à 
bouquets d'or (1865), au baron Armand d'Espierres ; 
un autre service à café, décoré de fruits d’une touche 
grasse et large (2505), à M. Anciaux; quelques jolies 
pièces à M. Niffle-Anciaux; un très beau plateau 
décoré d'un paysage, un sucrier ovale à fleurs (1974), 
et des pièces décor bois, en trompe-l'œil, à M. Ch. Vas- 
seur, etc. 

L'armoire suivante nous met de nouveau en présence 
d'une série de petits chefs-d'œuvre : les groupes et 
les statuettes, œuvres de Lecreux pour la plupart, 
genre dans lequel il a excellé. La fragilité et la déli- 
catesse de la matiére employée est en parfait accord 
avec les sujets gracieux traités le plus généralement, 
et le style même de l'époque qui les a créés. On 
comprend, dès lors, le charme qui se dégage de ces 
œuvres d'art dont la variété infinie remplit d’éton- 
nement; mais on ne songe pas tout d'abord aux 
difficultés qu'il a fallu vaincre pour mener un groupe 
à son entier achévement, à travers toutes les opérations 
et lés risques qu'il traverse ; on ne se rend pas compte 
de l'habileté de main qu'il faut pour achever et garnir, 
comme on disait à la fabrique, un groupe. Après que 





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celui-ci est sorti du moule en piéces détachées, on doit 
réunir ces piéces, grouper les personnages sur une ter- 
rasse, les garnir 4 la main des divers accessoires qui 
font leur mérite : feuilles des arbres, fleurettes du 
socle, rubans et nœuds; puis on cuit au four avec 
mille précautions, et le groupe qui a traversé heureu- 
sement toutes ces épreuves prenait place alors sur les 
tables ou dans les salons coquets du 18° siècle. 

Mais des dangers perpétuels menacent ensuite son 
existence, et il faut seulement s'étonner de ce que le 
temps et la main brutale des hommes n'aient pas 
anéanti jusqu'au dernier, ces fragiles chefs-d'œuvre 
qu'on se dispute aujourd'hui à prix d'or! 

La variété des groupes et des statuettes est infinie : 
les uns sont émaillés en blanc, les autres privés 
d’émail, sont appelés discuzts, et sont plus recherchés 
encore que les premiers. Notre vitrine ne renferme que 
des sujets familiers : Amours, représentant les quatre 
saisons, bergers et bergéres, à M. V. Carbonnelle; 
garçonnets à la balançoire, ou jouant avec une chèvre 
(1863 et 1864), au baron A. d’Espierres; enfants 
jouant au pied d'un arbre, et vases divers (1909 à 
1911),-A M. A. Cherequefosse; petits amours-remou- 
leurs et amours-pécheurs (1907), 4 M™ Goblet; la 
leçon de flageolet (1950) à M. A. Soil; petits déni- 
cheurs et oïiseleurs, quatre personnages formant un 
beau groupe dont le modèle, dessiné par Lecreux se 
voit dans une autre vitrine (2500), au comte d’Hes- 
pel; la forge des cœurs, chasseur et chasseresse, autre 
groupe de quatre figures (2003), à M. P. Le Hon; 
amour chasseur, enfants jouant (1918 et 1919), à 
M”* L. Pollet et M. de Villers Grand'champs ; statuette 
. de Pomone, à M. L. Delwart; vases divers, à M. P. 
Spreux et tant d’autres sujets qu'on ne peut détailler. 


— 295 — 


Sur les planches inférieures de la vitrine, bel 
ensemble de porcelaines diverses, toujours tournai- 
siennes bien entendu, des assiettes, bols, services à 
café et à thé, décors de paysages en camaïeu rose, de 
fleurs, d'oiseaux, de médaillons, à MM. Carbonnelle, 
Cherequefosse, le vicomte de Maulde, Trivier, Lechien, 
le comte Lair, L. Motte; des porcelaines décorées en 
bleu, formant un ensemble aux types les plus variés et 
qui représentent ce que bien des gens croient être les 
seuls produits de la fabrique de Tournai : elles sont 
exposées par M. V. Carbonnelle. 

Dans une troisième armoire-vitrine, le splendide 
service de table de M. Stinglhamber, aux formes si 
élégantes du style rocaille, décoré de paysages en 
camaieu rose-carmin avec filets d'or (1917); le service 
à café pour 24 personnes, décoré en camaïeu rose- 
pourpre, avec culs-de-lampe en or (1900), au comte de 
Robiano, puis la collection de M. P. Le Hon (2003 a 
2102), où figurent des types de presque tous les genres 
de la fabrication tournaisienne, en couleurs et en bleu, 
et celle de M. René Desclée (1939 à 2002), moins 
nombreuse, mais encore trés curieuse. 

Deux écrins renferment, le premier : un service à 
thé, solitaire, décoré d'amours en camaïeu rose (1906) 
pièce superbe à M. G. Vermersch; le second : un ser- 
vice à café, décoré d'oiseaux au brillant plumage, enca- 
drés de bandes bleu de roi rehaussées d'or (1868), à 
M. de Cambronne. 

De l'autre côté de la galerie, une armoire vitrée 
contient un superbe plat décoré d'un sujet genre 
Watteau (1936), à M. L. Motte; trois statuettes en 
biscuit de Tournai : Hercule-enfant (2005), Neptune 
(1911) et le roi de Hollande (1933), à MM. Lehon, 
Soil et du Bus de Warnaffe. 


— 996 — 


Plus loin, dans une autre armoire, pendule en 
biscuit de Tournai avec figure de l'astronomie (2148), 
à M. J.-B. Carbonnelle. 

Une vitrine plate renferme une série de plaques, 
tabatières, bonbonniéres, boutons et médaillons, aux 
décors variés. Citons un beau médaillon ovale repré- 
sentant un paysage antique, peint en camaïeu rose, par 
J.-J. Mayer (1985), exposé par son petit-fils M. H. 
Mayer, avec d'autres pièces également remarquables 
de la même fabrication, et en particulier un médail- 
lon avec le portrait de Mayer par lui-même; une 
magnifique tabatière (1980 et 1981), décor bois et 
amours en grisaille (1899); une superbe tabatière fond 
bleu de roi, à réserves décorées d’amours en camaieu 
rose, au comte de Robiano; des tabatières et boîtes 
de diverses formes, à M"* Longueville, MM. P. Le Hon 
et E. Soil. 

Comme nous le disions plus haut, des collec- 
tions complètes ont été exposées par des amateurs 
dans des meubles anciens, leur appartenant. Tel est 
le cas pour MM. J.-B. Carbonnelle (1771 à 1816) et 
N. Bureau (1817 à 1862), ainsi que par M. Debue 
qui a garni deux meubles (1874 à 1895). On y ren- 
contre des spécimens de la plupart des genres, de la 
fabrication tournaisienne. Enfin, dans un meuble, de 
style Louis XV, M. E. Soil expose quelques spécimens 
rares, de cette même fabrication, et qui n'étaient pas 
représentés dans les collections dont il vient d'être 
parlé : assiettes décorées de scènes sino-européennes en 
camaïeu vert, des copies de décors chinois de types 
variés et rares, des pièces avec armoiries, un service 
à thé, dit solitaire, aux oiseaux, des pièces diverses, 
imitation de sapin avec paysages sur cartes en trompe- 
l'œil, des boîtes en forme de fruit et des tabatières, 


— 297 — 


un groupe de trois personnages polychromé, etc. 
(2508 à 2535). 


+ * 


Les œuvres d'art et les antiquités précieuses que 
nous venons de décrire ne constituent, il faut l’avouer 
avec regret et tout à la fois avec un certain orgueil, 
qu'une partie de celles qui sont conservées à Tournai 
et dans les environs, à peine la moitié, peut-être. 
Le temps limité dont on disposait pour organiser 
l'Exposition n'a pas permis de recueillir ou de con- 
quérir les adhésions de tous ceux qui les possèdent. 
Si tous avaient répondu à l'appel du comité, l'Exposi- 
tion eut brillé d'un éclat incomparable; mais ce qui 
diminue nos regrets c'est que vu l’exiguité des locaux, 
déjà vastes cependant, où les collections étaient ins- 
tallées, il n’eut pas été possible d'y recevoir beaucoup 
plus d'objets que ceux qui y ont figuré. 


Quoi qu'il en soit, grâce au grand nombre de visi- 
teurs qu'elle a attirés, l'Exposition a atteint nous 
l'avons dit plus haut, son but premier et immédiat 
en recueillant une somme relativement forte pour 
l'œuvre si hautement civilisatrice et humanitaire de 
la Croix rouge du Congo. 

Puisse-t-elle, de même, atteindre son but secondaire 
et lointain : Eveiller l'amour du beau dans toutes les 
classes de la population et le respect des chefs-d’ceuvre 
que nous ont légués les siécles passés, avec le désir de 
les imiter et même de les surpasser, à l’aide de moyens 
multiples que l'étude et les progrès des sciences met- 
tent aujourd'hui aux mains des travailleurs et des 
artistes. 

Eugène Sol. 

Tournai. Novembre 1898, 





— 298 — 


NOTICES SUR QUELQUES COUVENTS DE TOURNAI. 


Tournai, ancienne capitale du petit état du Tour- 
naisis, possédait naguéres encore un dépôt d’archives 
de l'Etat. Des combinaisons, qu'il ne m'appartient pas 
de juger, ont amené le transport des documents qui 
le composaient, à Mons, chef-lieu administratif du 
Hainaut, qui n’eut jamais rien de commun avec le 
Tournaisis historique. Le résultat le plus palpable 
de ce transfert est de priver les tournaisiens de pièces 
utiles à leur histoire pour les mettre à la disposition 
de travailleurs érudits, comme on en rencontre tant à 
Mons, qui d'ailleurs ne les utiliseront sans doute 
jamais, l'histoire particulière de Tournai n'ayant pour 
eux (et cela se comprend) qu'un fort médiocre intérêt. 
Cette perte est d'autant plus fâcheuse que, donnés à la 
ville par M. du Mortier, c’est par suite de la négli- 
gence d’un ancien archiviste, que ces dossiers ont été 
versés aux Archives de l'Etat. 

Parmi les documents dont se composait ce dépôt, 
se rencontraient ceux relatifs aux établissements reli- 
gieux. Ils n'étaient pas, du moins pour certains 
d'entre eux, en bien grand nombre. Pourtant cest 
grâce à eux que j'ai pu faire autrefois l'Histoire du 
couvent des Clairisses. Aujourd’hui pareil travail n'est 
plus possible à Tournai; et pour parler des autres 
couvents de religieuses, qui existaient autrefois en 
grand nombre dans notre ville, nous ne possédons 
plus que les rares documents de nos archives 
communales. 

Les registres de nos anciens consaux nous permet- 
tront seulement de raconter dans quelles conditions 
ces maisons religieuses ont pu s'établir dans nos 


— 299 — 


murs ; lls nous feront aussi connaître les rapports peu 
nombreux qu'elles eurent avec nos administrations 
communales. Cela ne formera pas une histoire com- 
plète de ces anciens couvents. Faute de mieux, je 
vais analyser le peu que ces registres m'ont appris 
relativement aux Carmélites, Dominicaines, Annon- 
ciades Célestes, religieuses de Sion et Ursulines. 


I. Carmélites. 


Désireuses de fonder à Tournai une maison de leur 
ordre, les religieuses Carmélites de Mons acquirent 
du comte de Solre, en 1613, moyennant le prix de 
8000 florins, l’ancien hôtel de Beaufort, séant en la 
rue d’Audenarde, aujourd'hui des Augustins. Le drott 
descars, revenant à la ville pour cette vente, se mon- 
tait à 400 florins. Sur le rapport du conseiller de 
Cambry, qui rappelait les services rendus à la ville 
par le père du vendeur pendant les vingt-deux ans 
qu'il avait été gouverneur de Tournai, les consaux 
décidèrent, dans leur séance du 4 juin 1613, de lui 
faire remise de ce droit. Pour les remercicr de ce don, 
qui pourtant profitait aux Carmélites plus qu'à lui- 
même, le comte de Solre adressa aux magistrats la 
lettre suivante : 

« Messieurs, j'ay veu par voz lettres du 1iij° de ce 
mois la quitance que vous avez fait du droit d’escars 
deu à cause de la vente de la maison de Beaufort en 
Tournay. La convention qui en avait esté faite de ma 
part avecq celluy quy en avoit la charge des Carmé- 
lines de Mons, est à charge que la somme me debvoit 
estre furnie argent francq et net, sans estre tenue à 
chose quelconque. Toutesfois je ne puis laîsser de 
vous remerchier beaucoup de fois de vostre bonne 


— 300 — 


volunté, avecq asseurance que je m'en revengeray à 
toutes occasions où j'auray moien de me faire paroistre, 
messieurs, vostre entièrement affectionné à vous servir, 
le Conte de Solre. De Hazevent, le xiüj° de juing 
mil six cons treize. » 

Cependant l’adhéritance de l'hôtel de Beaufort avait 
souffert certains retards, car la R. M. Izabeau de 
Saint-Pol, supérieure des Carmélites de Mons, écri- 
vait, à la date du 1‘ mars 1614, aux consaux pour 
les prier de hâter cette formalité; elle promettait 
d’ailleurs d'envoyer, avant l'expiration des délais de 
purge, l'autorisation qu'elle réclamait à Bruxelles pour 
permettre à ses compagnes à s'établir à Tournai. 

Peu de jours après en effet, les consaux recevaient 
une lettre de recommandation, écrite de Bruxelles 
par le comte d’Estaires sous la date du 17 mars 1614, 
et une autre des chef et commis de finances, en date 
du 19 du même mois. Ces derniers adressaient aux 
consaux la requête des Carmélites de Mons, et récla- 
maient une vue des lieux et l'avis de nos magistrats. 
Ceux-ci, après avoir remis leur délibération à la 
séance suivante, chargèrent le grand prèvôt et le con- 
seiller de la ville de se rendre à Bruxelles afin de 
suivre de plus près l'affaire. Le 30 avril 1614, les 
délégués firent aux consaux le rapport suivant : 

« Quand au fait des religieuses Carmélites pour 
lesquelles messeigneurs les chiefs et commis aux 
finanches ont escript, et monsieur le conte d'Esterre 
en particulier, affin de les recepvoir en ceste ville et 
de consentir à l'amortissement requis de leur part, 
lesdits députéz ont déclaré que, en suitte de la charge 
qu’ilz avoient de nostre part, ilz en ont parlé audit 
seigneur conte et lui déclaré qu'estions assez enclins 
et délibéréz de les recepvoir en ceste ville moïennant 


— 301 — 


qu'elles ne fussent à la charge d'icelle pour nouriture 
et entretènement ny aultrement, comme aussy les 
religieux deschausséz de meisme ordre, lesquels ordi- 
nairement sont de leur suite pour leur administrer les 
sacremens et faire aultres debvoirs dépendans de leur 
ordre, pour la crainte qu’il y auroit que, allant men- 
dier leurs nécessitéz, ilz trouveroient de la difficulté 
à cause du grand nombre de poures bourgeois et 
manans qu'il y a en ceste ville et la charge qu'ilz ont 
de six ou sept ordres mendians en ladite ville; leur 
aiant ledit seigneur déclaré, quand auxdites reli- 
gieuses, qu'elles sont dotées de revenuz suffisans pour 
leur nouriture et entreténement, par où que, de leur 
costé, n'y a crainte que ladite ville en puist recepvoir 
aulcune mise ou interrest ; et quand auxdits religieux 
deschausséz, qu'ilz ne viendront en cestedite ville, et 
que ce n’est chose nécessaire qu'ilz suyvent lesdites 
religieuses. » | 

Malgré les conclusions favorables de ce rapport, 
les consaux, dans la séance du 13 mai, décidèrent de . 
chercher tous les prétextes possibles pour éviter la 
venue des Carmélites; pourtant si le comte d’Estaires 
insiste trop, il faudra bien se soumettre, mais en 
stipulant d'une façon formelle « que l'on ne leur 
accorde amortissement fors en l'église. » 

Nouveau rapport sous la date du 26 octobre 1614 : 
« De messieurs de Guisegnies, grand prévost, et con- 
seilier de Cordes, lesquels ont raporté que monseigneur 
le conte de Bruay les auroit mandé exprès au chasteau 
pour leur dire qu'il y a environ trois sepmaines que 
l'on avoit fait grand alégresse et démonstration de 
joye en la ville de Bruxelles à la bénédiction de l'église 
des dames Carmélines, que ont fondé Leurs Altéges, 
avecq procession solempnelle, lesquelles ont duré 





— 302 — 


l'espace de huit jours, d'une église à l'aultre, ayans 
les rues estéz aornées et parées, le tout pour com- 
plaire à Leursdites Altèzes, disant ledit seigneur 
conte que, comme le jour de demain monsieur le doïen 
Malcote et deux aultres chanoines doibvent chanter 
messe solempnelle en la maison des Carmélines, 
naghaires receues en ceste ville, et que és aultres 
églises on debvoit sonner les cloches, il requéroit a 
messieurs les consaulx ou aulcuns d'iceulx de volloir 
assister à ladite messe, et en signe d'allégresse de 
faire basteler au belfroy et quelques feuz de joye par 
la ville, asseurant que ce faict seroit agréable à 
Leursdites Altèzes, de tant meismes que il y entendoit 
que on avoit faict ès villes de Douay et Vallenchiennes 
samblables debvoirs et allégresses. » Inutile de dire 
qu'on se conforma aux désirs exprimés par le comte 
de Bruay. 

Ce ne fut pourtant que le 28 novembre suivant que 
furent délivrées les lettres patentes des archiducs 
. autorisant les Carmélites à fixer leur résidence à 
Tournai, leur accordant l’amortissement de leur maison 
et le droit d'acquérir jusqu’à concurrence de 3000 florins 
de revenus. Quant à l'autorisation officielle des con- 
saux, elle ne fut accordée que le 25 mai 1621, sur 
la réquisition de M. de Coupignies, chef des finances 
et premier commissaire au renouvellement de la loi. 

Mais déjà avant cette époque, les consaux avaient 
accordé de larges subsides aux Carmélites : le 
17 février 1615, ils leur donnaient 400 florins pour 
les aider dans leurs constructions ; le 10 avril 1618, 
c'était une nouvelle somme de 1000 florins, destinée à 
élever le bâtiment du dortoir, qui devait avoir cent 
et cinq pieds de long, trente de large, et autant 
en hauteur. | 


— 303 — 


Ce fut le 11 avril 1627 qu'on posa la première pierre 
de l’église des Carmélites, dont le couvent était dédié 
à S. Joseph. Les consaux, invités à assister à cette 
cérémonie, décidèrent de s’y rendre en corps; et peu 
de jours après ils accordaient une gratification de 
huit livres aux maçons qui avaient travaillé à cette 
opération, comme nous le montre le document suivant 
que j'ai trouvé parmi les pièces à l'appui des comptes 
de cette année : 

« Prévostz, jurés, mayeurs et eschevins de la ville 
et cité de Tournay, a nostre amé Louis de Bargibant, 
massart et recepveur général de ladite ville, Salut. 
Nous vous ordonnons que, des deniers de vostre 
recepte, ayez 4 vous rembourser des dix patacons, 
vallissans huit livres flandres, que, par charge des 
chefz de Nous Consaulx, le procureur de ceste ville a 
donné et furny au maistre machon et aultres adsistans 
lorsqu'à la solempnité faite au cloistre des dames 
Carmélines lesdits chiefs, 4 ce députéz par Nous, y 
ont fait les debvoirs d’y asseoir la première pierre 
portant les armes de ceste ville au fondement de 
l'église qu'elles y prétendent bastir et dresser... » 

Les consaux ne se bornèrent pas à ce témoignage 
de sympathie pour les Carmélites; ils y joignirent 
bientôt, sur les instances du comte de Vertain, une 
preuve encore plus palpable de leur bon vouloir. 
Le 1* juin 1627 en effet, ils accordèrent à nos reli- 
gieuses un nouveau subside de 4000 florins pour les 
aider à achever leur église. Ce subside devait être 
réparti sur deux années. 

Nous ne possédons que peu de renseignements sur 
cette église et sur le mobilier qui la garnissait. « On 
y voit, nous dit le Calendrier de Tournay de 1775, 
à côté de la grille des Dames, un tableau représentant 


— 304 — 


Notre-Seigneur qui apparaît à sainte Thérèse, peint 
par Lucas François. A droite dans la croisée, est un 
tableau représentant la fuite de la sainte Vierge en 
Egypte, dans un paysage, peint par Wynkerbooms. 
Tous les autres tableaux, de même que celui de 
l'autel, sont de très belles copies d'après Rubens et 
Vandyck, qui valent plus que de mauvais originaux. » 

Dès leur arrivée à Tournai, nos religieuses avaient 
reçu d’Antoinette de Bachy, à l'effet de meubler leur 
chapelle, une image de la Vierge, « composée du bois 
du chesne où at esté trouvé l’image de Notre-Dame 
à Montaigu. » Par testament en date du 31 mars 1618, 
la même donatrice légua aux Carmélites une somme 
de deux cents florins pour décorer cette statue. 

Une cérémonie intéressante eut lieu en 1727 dans 
l'église de notre monastère. Voici ce que nous apprend 
à ce sujet le registre aux délibérations des consaux, 
_ sous la date du 14 octobre de cette année. 

« De la requête des mères supérieure et religieuses 
discrètes du couvent des Carmélites de cette ville, 
disans qu'aiant plut à Notre Mère la sainte église de 
mettre au nombre de ses saints le vénérable Père 
Jean de la Croix, premier carme deschaussé et coadju- 
teur de sainte Thérèse dans la réforme de leur ordre, 
elles souhaiteroient avec grand zèle faire la solamnité 
de la cannonization en leurdit couvent, qui sera le 
19 de ce mois, pour suivre les desseins de Sa Sainteté 
Benoit XIII°, notre souverain pontif, qu'at été fait 
dans les pareils couvents d’autres villes, à quel effet 
elles seront obligées de faire des dépenses considé- 
rables auxquelles elles ne sont point en état de fournir 
par raport à leur pauvreté; sujet qu'elles viennent en 
tout respect sadresser 4 Vos Seigneuries pour qu’il 
leur plairroit accorder leurs charité et bienveillance 


— 305 — 


ordinaire en pareil rencontre, prenant favorable égard 
que ledit saint Jean de la Croix est de leur ordre, et, 
ainsy qu'il est dit cy-devant, coadjuteur de sainte 
Thérèse leur fondatrice, et ne désirant rien plus que 
de faire connoître au publicq, avec la sainte église, 
et le mérite de ses vertus et la grandeur de sa gloire, 
il leur plairoit aussy d'assister à ladite solemnité et 
de leur accorder une messe à l'honneur dudit saint 
pendant le temps de l'octave, à célébrer le jour qu'il 
leur plaira désigner. Quoy faisant, elles prieront le 
Seigneur et imploreront le secours dudit saint pour la 
santé, conservation et prospérité de Vos Seigneuries. 
— On a été d’assens de leur accorder une messe des 
consaux, mardy prochain. » | 

Bien que, lors de leur admission à Tournai, il eût 
été bien stipulé que les Carmélites de pourraient pas 
étendre leur domaine immobilier en ville au-delà de 
leur première acquisition, ces religieuses avaient 
acheté, au début de 1628, deux petites maisons et un 
jardin de soixante pieds, en façade sur la rue Claque- 
dent. Elles en demandèrent l'amortissement, basant 
cette réclamation sur l'enclavement de cette petite 
propriété et son voisinage du lieu où elles célébraient 
leurs offices. Leur demande fut agréée, mais à la con- 
dition qu'elles borneraient 14 leurs acquisitions. 

Ce furent en effet d'ordinaire des rentes sur la ville 
qui constituèrent les revenus des Carmélites. Ainsi 
lorsque Marguerite Baclan entra, le 8 octobre 1660, 
chez ces religicuses, sa dot fut constituée au moyen 
de trois lettres de rentes dont la ville autorisa le 
transfert le 16 mai 1662. Ce furent encore des rentes 
que leur transféra Anne-Marie Delevigne quand elle 
fonda deux messes par semaine à perpétuité dans 
l'église des Carmélites.e 

ANNALES. II, 20 


— 306 — 


Dès le 3 novembre 1615, avant même que l’autori- 
sation définitive de fixer leur résidence à Tournai ne 
fut donnée aux religieuses Carmélites, les consaux 
leur avaient accordé les droits qu'ils concédaient 
d'ordinaire aux couvents : le droit de minck consis- 
tant dans la permission d'acheter directement le pois- 
son, et l'exemption d'impôt sur une certaine quantité 
de bière et de vin. Mais des difficultés s'étant élevées 
pour l'exercice de ces droits, nos magistrats, par 
résolution du 24 octobre 1634, les confirmèrent en 
stipulant toutefois que ces privilèges « seraient réglés 
au pied des aultres maisons de religion. » 

Les Carmélites déchaussées de Tournai apparte- 
naient à la réforme de sainte Thérèse, et menaient 
par conséquent une vie purement contemplative dans 
leur clôture perpétuelle. Elles tombaient donc sous 
le coup du décret du § décembre 1781, en vertu 
duquel l'empereur Joseph II pronongait la suppression 
des couvents qui vivaient « sans contribuer, d'une 
manière visible, au bien-être du prochain et de la 
société civile, en tenant des écoles, en servant des 
malades, etc. » En conséquence, le sieur Miroux, 
délégué par le fiscal de Bettignies, se rendit, le 
24 avril 1782, au couvent des Carmélites pour saisir 
les effets qui s'y trouvaient, en dresser inventaire et 
reconnaître les biens qui leur appartenaient. 

Ce ne fut qu'en 1783 que les religieuses quittèrent 
leur cloître, pour y rentrer toutefois bientôt à l'époque 
de la révolution brabançonne. « Cette réinstallation, 
dit Bozière, donna lieu à une cérémonie à laquelle 
figurèrent des députés des Consaux et du clergé, ainsi 
que des patriotes en armes. L'autorité saisissait avec 
bonheur l'occasion de cette rentrée pour faire une 
démonstration anti-joséphiste, alors que la révolution 


— 307 — 


qui voulait le renversement du pouvoir de l'empereur 
en Belgique était dans toute sa force. » 

Mais cette accalmie ne fut pas de longue durée; et 
l'invasion française de 1794 vint de nouveau fermer les 
portes de notre monastère. L'église et les bâtiments 
claustraux furent vendus et démolis. Il fallut attendre 
jusqu'en 1829 pour voir les Carmélites fonder un nou- 
veau couvent dans le quartier de Saint-Jean. Elles y 
ont construit une jolie chapelle, ornée de belles statues 
de Puyenbroeck. On y voit aussi un beau reliquaire, 
qui peut-être appartint à l'ancien couvent, et qui a 
figuré avec honneur dans certaines expositions rétro- 
spectives. Voici la description qu'en fit autrefois 
Mgr Voisin. 

« Reliquaire-ostensoir en forme de cylindre en 
cristal de roche à cinq faces, dont deux ornées d'une 
série de baies trilobécs gravées. Ce cylindre est entouré 
à chaque extrémité d’unc bande de filigrane en argent 
doré semé de pierreries, et terminée par un pignon 
percé d'une fenêtre ronde entourée de pierreries. Le 
cylindre est soutenu par une tige hexagone à nœud 
ciselé garni de boutons ou losange émaillés, qui s'élève 
d'un pied hexagone évasé. Il reste les deux premières 
lettres d'une inscription : D. N. — XIII siècle. » 


II. Dominicaines. 


Le 16 mai 1628, le Frère Jean Roman, vicaire de 
la maison des Dominicains de Tournai, se présentait 
à l'assemblée des consaux et leur représentait « que 
par dévotion et codicille testamentaire de quelque 
personne pieuse il auroit esté légaté au remonstrant 
notable somme d'argent précisément et soubz condition 
d'ériger une maison de filles du mesme ordre audit 


— 308 — 


Tournay et non aillieurs, ce que ne se pouvant faire 
sans agréation et congé spécial de Vos Seigneuries, 
pour la gloire de Dieu et augmentation de son saint 
service, il demandait de permettre l'entrée desdites 
religieuses soubz condition qu'elles ne seront aucune- 
ment à la charge de ladite ville, comme elles ne sont 
en toute autre place et lieu de ces provinces où elles 
sont à présent establyes. » Il ajoutait qu'il n’y avait 
rien à craindre sous ce rapport puisque, en vertu même 
de leur règle, les Dominicaines devaient être suffisa- 
ment dotées pour vivre en clôture sans être à charge 
au public. Si l'autorisation n'était pas accordée, la 
fondation serait perdue, car elle était faite pour Tournai 
et rien que pour Tournai. 

L'autorisation de résidence fut accordée le même 
jour sous les restrictions ordinaires ; dotation suffisante 
constituée en rentes plutôt qu'en immeubles, choix 
d'un local ratifié par les consaux, juridiction main- 
tenue à la ville sauf pour l'église et le dortoir. 
« Adjoustant lesdits seigneurs consaulx quilz n'enten- 
dent donner aulcun consentement que, pour plusieurs 
bonnes considérations, elles puissent pour maintenant 
ni pour l’advenir achepter la maison quy fut à mon- 
sieur du Mont située en la rue Royale, ayant sortie sur 
le Marchié-aux-vaches. » 

Ce fut pourtant précisément cette maison où les 
Dominicaines s’installèrent peu après leur arrivée à 
Tournai. Aussi les consaux, informés de cette déso- 
béissance à leurs ordres, firent appeler, le 23 décem- 
bre 1628, le Frère Roman et lui signifièrent « le tort 
que lesdites religieuses avoient faict ausdits seigneurs 
chiefz de s’estre placées et adomicilées en ceste ville 
puis peu de jours, s'y renfermées, y faict célébrer la 
messe et aultrement sy comporté comme en ung 


— 309 — 

cloistre, sans en fachon quelconque en advertir lesdits 
seigneurs, comme tenus estoyent....; et que faict 
encore à remarquer, en la mesme maison que spéciale- 
ment, pour plusieurs bonnes considérations, leur avoit 
esté expressément deffendu, chose de mauvais goust et 
ne se pouvant passer soubz silence. » En conséquence 
on leur ordonne d’avoir à se soumettre aux conditions 
de leur admission. 

Le F. Roman ne put fournir d’excuses valables et 
s'était retiré, lorsque les chefs des consaux le rappe- 
lèrent pour lui signifier « qu’ilz persistent en leurs 
résolutions et particulièrement de ne permectre leur 
résidence en ladite maison quy fut monsieur du Mont ; 
ains qu'elles ayent à en sortir au plus tôt après les 
festes quoyement (?) et en modestie, et se retirer en 
quelque autre, soit de celle du seigneur d’Esquelmes 
où elles estoient arrivées, ou en aultres de leurs amis, 
et s’y tenir sans y faire ny exercer aulcunes functions 
publicques tant qu'elles auront satisfaict à ce quy leur 
a esté ordonné. » 

Des pourparlers eurent lieu pour l'acquisition de 
diverses maisons. Il fut d'abord question de celle du 
seigneur de Bercus, située dans la grande rue S. Jac- 
ques, puis de celle du seigneur de la Howardrie. Enfin 
on se décida pour celle du comte de Westmorland, 
baron de Latimer, en la rue de la Tannerie. Le 
21 août 1629, les consaux autorisèrent les échevins de 
S. Brice à en adhériter les Dominicaines. Mais moins 
d’un an après, s’éleva une nouvelle difficulté. Nos reli- 
gieuses, sans prendre l'avis des consaux, avaient 
acquis une nouvelle maison, rue Haigne, qui tenait à 
leur couvent et l'y avaient annexée. Plainte du procu- 
reur général de la ville, à la date du 11 juin 1630; vue 
de lieux par les chefs; enfin autorisation, sous la date 


+ — 310 — 


du 25 juin, de conserver l'état de chose acquis, mais 
avec défense expresse de renouveler ces agissements 
et de s'étendre davantage. 

Les travaux d’édification du couvent des Domini- 
caines ne furent terminés qu'en 1631. Elles s'y instal- 
lérent le 1° mai de cette année. Invités à assister à 
cette cérémonie, les consaux promirent de s'y rendre 
« un plus grand nombre que faire se poulra. » | 

Nos archives communales ne renferment aucun 
document qui nous renseigne sur les dispositions inté- 
rieures de ce couvent ou sur son ameublement. Le 
Calendrier de Tournai de 1775 ne mentionne rien de 
remarquable chez nos Dominicaines. Tout au plus 
pourrons-nous signaler le legs fait en 1652 par Claire 
Le Clercq, veuve de Maximilien Heryne. Cette dame, 
morte en 1655, avait donné « aux religieuses Domini- 
caines, en considération et faveur de ses deux filles 
illecq religieuses, deux grands chandeliers d'argent à 
usage d'église, ung petit plat d'argent, deux pochons 
d'argent et clochette aussy d'argent. = 

En 1675, nos religieuses voulurent agrandir leur 
couvent et construire un nouveau cloître. Elles ache- 
tèrent dans ce but certains terrains, et se décidèrent 
cette fois à réclamer l'autorisation des consaux. 
Ceux-ci, après une vue de lieu, donnèrent leur consen-: 
tement, mais à la condition que les maisons en façade 
sur la rue Ilaigne seraient vendues dès que le mur de 
clôture du couvent serait construit. Nos magistrats, 
toujours attentifs aux intérêts de leurs administrés, 
mirent aussi pour condition qu'elles « ne pourront 
employer en leursdits ouvrages ct bastimens à cons- 
truire, des ouvriers estrangers, fussent-ils maistres ou 
valets, si ce n'est qu'iveux ouvriers se mettent soubs 
quelque francq maistre d'icelle ville. - 


— 3ll — 


Au cours de leur séjour à Tournai, les religieuses 
Dominicaines eurent plusieurs fois recours à la bien- 
veillance des consaux; mais ce ne fut pas toujours 
avec un égal succès. 

Le 17 avril 1714, la prieure du couvent de Notre- 
Dame du Rosaire exposait que le pape Clément avait 
ordonné à toutes les maisons de l'ordre de S. Domi- 
nique de célébrer solennellement la fête de S. Pie V. 
Ces fêtes devant avoir lieu le deuxième dimanche de 
juin 1714 et le 17 du même mois, elle prie les consaux 
de faire chanter une messe à cette occasion, d'y assister 
au plus grand nombre possible, et aussi de l'aider de 
quelque somme d'argent. La célébration de la messe 
lui fut accordée; quant au subside, les consaux le 
refusèrent. Une cérémonie du même genre dût encore 
avoir lieu le 13 juin 1728, à l'occasion de la canoni- 
sation de la R. M. Agnès du Mont-Politien. Ce fut 
pour les Dominicaines une raison de présenter aux 
consaux une requête semblable à la précédente. Plus 
heureuses cette fois, elles obtinrent une messe solen- 
nelle et le don d’une somme de cent florins. 

Le 22 décembre 1722, nouvelle requête des Domi- 
nicaines. Elles se plaignent de leur misère qu'aggrave 
encore le non payement des rentes dues par la ville et 
qui constituaient le plus clair de leurs ressources. 
Ayant constaté que, dans les lettres royales qui les 
autorisaient à s'établir à Tournai, « il est expressément 
porté qu'elles jouiront des mêmes franchises, exemp- 
tions et privilèges dont jouissent toutes autres reli- 
gieuses du même ordre ès pays de pardeçà, » elles 
réclament l'exemption d'impôt sur la boisson. Se basant 
sur ce que nos religieuses ne se conformaient pas aux 
conditions de leur admission, qui limitaient leur 
nombre à vingt, les consaux rejetèrent leur demande. 





— 312 — 


Le décret de Joseph II, relatif aux maisons reli- 
gieuses, atteignait directement les Dominicaines dont 
là vie était purement contemplative. En conséquence 
le sieur de Bettignies, fiscal du conseil, se transporta 
en personne, le 24 avril 1782, dans le couvent de nos 
religieuses pour dresser inventaire de ce qui leur 
appartenait, et bientôt après fit fermer leur maison. 
Mais bientôt survint la révolution brabançonne ; nos 
Dominicaines s’adressérent aux consaux le 11 mai 
1790, et firent valoir « que, par l'époque heureuse de . 
la révolution, un chacun a rentré dans ses droits; et 
comme elles désirent de se réynir en communauté et 
observer leurs vœux, elles supplient de pourvoir inces- 
samment à leur rétablissement et aux moiens de les 
réintégrer dans leur maison. » L'affaire fut renvoyée 
au comité des fondations. L’invasion francaise de 1794 
vint définitivement trancher la question; et l’ordre des 


a 


Dominicaines cessa d’exister à Tournai. 


III. Annonciades Célestes. 


Le 16 juin 1621, les archiducs Albert et Isabelle 
écrivaient aux consaux de Tournai : « Chers et bien 
aymés, Nous avons pour agréable que recepviez en 
nostre ville de Tournay les religieuses de l'ordre de 
l'Annunciation de Nostre-Dame désireuses d'y fonder 
un couvent a leurs despens et sans y demander 
l'aumosne; moyennant quoy, ne pouvant cette fonda- 
tion tourner à votre préjudice et charge, Nous atten- 
dons de votre zèle et piété, veu les choses de semblable 
mérite, que lesdites religieuses vous seront bien venues 
et admises sans y faire aucune difficulté. » 

L'affaire en resta là pendant deux ans, durant 
lesquels une demoiselle Catherine de Ilangouart fit des 


— 313 — 


démarches à Rome pour obtenir du pape l'autorisation 
de fonder à Tournai un couvent d’Annonciades. Les 
bulles obtenues, elle prit son recours aux archiducs 
qui, à leur tour, consultèrent l'évêque et les consaux. 
Les avis furent favorables ; celui des consaux est du 
11 octobre 1623. Aussi le 30 du même mois, rece- 
vait-on de Bruxelles la lettre suivante : 

« Receu avons l'humble supplication et requeste de 
demoiselle Catherine de Hangouart, fille de franche et 
libre condition, contenant que, comme elle a obtenu 
par bulle de Notre Saint Pére le Pape puissance de 
dresser sa maison ou aultre en nostredite ville de 
Tournay en monastére des Annunciates, ainsy nous a 
très humblement suppliée qu'il nous pleust favoriser 
ladite bulle de nos lettres de placet afin de la mettre 
en exécution. Pour ce est-il que Nous, ces choses 
considérées et sur icelles eu l'advis tant de l'évesque de 
Tournay que de vous prévostz et juréz, mayeurs et 
eschevins de nostre ville et cité susdite, inclinons favo- 
rablement à la supplication et requeste de ladite 
damoiselle Catherine Hangouart suppliante, luy avons 
octroyé, consenti et accordé, octroyons, consentons et 
accordons, en lui donnant congé et licence de grâce 
espécialle, par ces présentes, qu'elle puist et pourra 
mettre ou faire mettre à exécution deue lesdites bulles 
apliquées selon leur forme et teneur, sans pour ce 
aulcunement mesprendre. » 

Toutes ces formalités remplies, Catherine de Han- 
gouart fit venir de Pontarlier quelques religieuses An- 
nonciades qu’elle installa provisoirement dans sa maison 
de la paroisse de S. Piat. Puis, afin de donner à la fon- 
dation qu'elle créait, une situation définitive, elle pro- 
céda, par acte public, à la donation des fonds qui 
devaient constituer l’avoir de Ja nouvelle communauté. 


— 314 — 


« André Catulle, prebtre, licentié és loix, official et 
chanoine de l'église cathédrale de Tournay, juge et 
commissaire spécialement député à cause de la dignité 
de nostre officialat par nostre Saint Père Grégoire, 
Pape quinziesme de ce nom, pour l'exécution d'une 
bulle parlante de l'érection du monastère des Annon- 
ciades de l'ordre de Saint Augustin en cette ville et 
cité de Tournay. À tous ceux qui ces présentes lettres 
voiront et oyront, scavoir faisons que le vingt sixiesme 
de novembre de cet an 1626 comparurent pardevant 
nous, et ès présences des tesmoings cy après dénom- 
méz, damoiselle Catherine de Hangouart, fille de 
franche et libre condition de feu Guillaume, durant sa 
vie escuier, seigneur de Pietre, d’Espumereaux, de 
la maisrie de Gondecourt, etc., d’Anthoinette de Croy 
(lisez Croix), dame de le Court, etc., d’une part, et 
les Révérendes Méres SS. Marie-Glaudine-Scholas- 
tique, prieure, et Marie-Jenne-Magdeleine, sous- 
prieure, au nom des religieuses et de tout le monas- 
tére des Annonciades susdictes fondées par la premiére 
comparante, d’autre part; et a cognu et confessé 
icelle damoiselle Catherine de Hangouart avoir donné 
et donner par ce présent instrument par donation 
d’entrevif et irrévocable Ja somme de huict mils florins 
carolus pour la fondation premiére dudit monastére 
et pour achepter terres ou rentes conservables à per- 
pétuité sans que jamais ellesne pourront estre aliénées ; 
mais, toutesfois qu’elles seront vendues ou rembour- 
sées, autant de fois les deuxiesmes comparantes et 
leurs succédantes en offices et tout le couvent seront 
tenus et obligées remploier les deniers en pareil ou 
meillieur achapt de terres ou rentes, et faire mention 
aux lettres d'achapt que lesdits deniers procédent de 
la premiére fondation de ladite damoiselle de Han- 


— 315 — 


gouart, laquelle en oultre a confessé avoir donné et 
donner aux susdittes RR. MM. et à leur monastère 
la maison, jardin et héritage où elles sont à présent 
en la paroisse de S. Piat, abordant de deux lez aux 
jardins du refuge de l'abbaye de St Amand, et de 
l'abbaye de S. Martin de l’ordre de S. Benoist, d’autre 
lez à l'héritage de monsieur Cousin, chanoine de 
Tournay .: de laquelle maison, s’il y avoit quelque 
débat de $on vivant ou après sa mort, elle veut que 
lesdittes RR. MM. succédantes en offices et couvent 
ayent droit de prendre sur tous ses biens présens et 
advenir la somme de cinq mille florins, lesquels (ledit 
cas arrivant) elle leur donne par donation d’entrevif 
et irrévocable à présent comme pour alors, et pour 
quoy elle assujetti dois à présent tous ses biens susdits. 
Semblablement confesse leur avoir donné et quitté, 
donne et quitte tant que besoin est tous les frais et 
despens qu'elle a fait tant pour la procuration de 
laditte bulle de Notre Saint Père le Pape Grégoire XV 
‘servant à l'érection du monastère, qui comance In 
aposlolicæ dignitatis culmine constiluti, et pour obtenir 
le placet de Nostre Sire le Roy d’Espaigne comme 
aussy des deux cens florins qu'elle a fraié et déboursé 
à cause du voyage d’icelles secondes comparantes pour 
venir de Pontarlier en Bourgongne jusques à Tournay, 
y estans par nous appellées pour l'érection et meilleure 
direction dudit monastère. Item, laditte damoiselle 
de Hangouart confesse avoir donné et donner aux 
secondes comparantes tous et chacun mœubles et orne- 
ments à elle auparavant appartenants, qu’elle a livré 
et baillé audit monastère, tant servans à la chapelle 
qu'à l'usage de la maison, portans trois cens florins 
et davantage sauf meilleure et plus juste estimation, 
ensemble de deux cens florins quelle a fraié pour 


— 316 — 


l’acommodation de laditte maison en monastère, et 
six cens florins quelle a désigné et laissé pour la 
fondation d'une lampe ardente en huille jour et nuit 
devant le Saint Sacrement en la chapelle ou église 
lorsqu'elles en auront, et généralement tous autres 
despens et mises qui pourroient avoir esté frayées 
par icelle damoiselle de Hangouart à cause de l’érec- 
tion, fondation et direction dudit monastère: toutes 
lesquelles choses elle leur at donné purement et sim- 
plement pour l'amour de Dieu, honneur de la glorieuse 
Vierge Marie Annonciade, rémission de ses péchéz et 
salut de son âme, ne voulant que lesdittes religieuses 
soient inquiétées de personne, mais qu'elles gouver- 
nent les biens et revenus susdits comme leurs autres 
biens qui appartiennent ou appartiendront à leur 
monastère, selon leurs institutions et privilèges et en 
suitte de la faculté que nous leur avons donné par 
nos lettres patentes exécutoriales sur ladite bulle 
de N. S. Père le Pape Grégoire XV, consentant 
néantmoins laditte damoiselle de Hangouart que les : 
secondes comparantes pouront vendre laditte maison, 
où présentement est le monastère pour achepter une 
autre place ou maison, si ainsy estoit trouvé convenir 
à leur plus grande comodité et gloire de Dieu à con- 
dition que sera fait mention aux lettres d'achapt, que 
les deniers venans de laditte vendition de la maison 
où estoit ledit premier monastère y ont esté emploiés. 
Et afin qu'icelle fondation demeure à tousiours ferme 
et stable, laditte damoiselle de Hangouart veut ct 
entend que les susdits biens provenans d'elle seront 
tousiours conservéz au mesme ordre aussy longtemps 
qu'il sera en pied et maintenu; et en cas mesme que 
le: monastère viendroit estre ruiné par fortune de 
guerre ou autre accident, ce qu'à Dieu ne plaise, les 


— 317 — 


susdits biens ne pourront estre appliqués autrement 
que ne portent et disposent les constitutions et privi- 
lèges dudit ordre et monastère. Ont (lesdites secondes 
comparantes) déclaré accepter et avoir pour agréable, 
comme elles acceptent par ceste, confessant et décla- 
rant en spécial avoir receu les susdits huict mille 
florins carolus de fondation de ladite damoiselle 
Catherine de Hangouart, et ce, partie en nœuf bon- 
niers et deux cens de terres labourables gisans au 
village de Landas qui ont esté acheptées quattre mille 
et cent quarante sept florins, et autre partie, scavoir 
est trois mil huict cens cincquante trois florins carolus, 
en argent dont sera créé une lettre de rente de pareille 
somme au denier vingt sur la ville de Tournay ou 
ailleurs, asseurément; au moyen de quoy icelles 
secondes comparantes, au nom de l'ordre et de tout 
le couvent, ont promis de maintenir et entretenir 
ladite fondation par elles et leurs succédantes en 
offices et monastère, et mesme, recognoissant le bien 
qu'il a pleu à ladite damoiselle de Hangouart faire et 
procurer en érigeant ce monastère, l'ont recogneu pour 
première fondatrice des Annonciades en cette ville de 
Tournay, sobligeant luy offrir, si ainsy luy plait, ou 
& messire Barthélemy de Hangouart, chevalier, sei- 
gneur de le Court, etc., son frére, et successivement 
au chef de la famille des Hangouarts, ou à faute de 
sexe masculin descendant dudit seigneur de le Court 
et de madame Marie de Pressy, sa femme en pre- 
miéres nopces, à la plus proche parente portant le 
surnom de Hangouart, une chandelle armoyée des 
armes dudit monastère d'un costé, et de l’autre costé 
des armoiries du chef des Hangouarts, et ce au jour 
de S. Madelaine, par le prebtre célébrant la messe 
à l'offertoire ou à la fin de la messe durant laquelle 


— 318 — 


elle debvra ardre, en la forme que se fait en aucunes 
religions; et au cas que personne d'iceux à qui 
appartiendra ne comparoistroit audit jour pour recep- 
voir ladite chandelle après avoir esté ardante tout le 
temps de la messe, ont promis de lenvoier à la place 
qu'il leur plaira nommer en cette ville et non dehors; 
et pour plus ample et perpétuelle mémoire du bénéfice 
receu, lesdittes secondes comparantes ont promis 
aussy et se sont obligées, outre les prières qui leur 
sont prescriptes et ordinaires pour les patrons et fon- 
dateurs spécialement, dire et faire célébrer tous les 
ans et à perpétuité un obit ou anniversaire pour le 
repos de l'âme de laditte damoiselle de Hangouart, 
de ses parens et amis, à commencer au jour de son 
trespas, avec vigiles à nœuf leçons et une messe de 
Requiem, et en oultre qu'elles auront tousjours esgard 
de recevoir aucunes filles de la parenté de laditte 
damoiselle de Hangouart devant toute autre, si avant 
qu'elles seront trouvées capables à la religion suivant 
leurs constitutions: finallement elles ont offert en 
action de grâce à laditte damoiselle Hangouart les 
prières suffrages et communication de touttes les 
bonnes œuvres qu'elles feront et faire pouront tant elles 
que toutes les monastères à jamais pour les vivants et 
trespasséz, comme les autres monastères ont accous- 
tumé de faire pour leurs fondateurs accordans aussy. 
que les feuz père et mère de laditte damoiselle, frères 
et sœurs et leurs descendans soient participans des 
prières, suffrages et faveurs susdits, le tout selon la 
puissance accordée à leur monastère par laditte bulle 
de Nostre Saint Père le Pape Grégoire XV, et autres 
privilèges de leur ordre. Touttes lesquelles donations, 
acceptations et obligations réciproques Nous, en la 
qualité de juge et exécuteur apostolique susdit, avons 


— 319 — 


loué, confirmé et approuvé, louons, confirmons et 
approuvons par cestes, et voulons estre inviolablement 
observées, en y condemnant les parties de leur gré et 
consentement; déclarans en outre que laditte damoi- 
selle de Hangouart, par les donations que dessus, a 
satisfait amplement à la fondation première et aux 
conditions portées par la susmentionné bulle de 
N.S. P. le Pape Grégoire XV en ce qui touchoit de 
son intention et debvoir, demeurant icelle libre 
d’augmenter ses faveurs et libéralités vers ledit monas- 
tére si et comme elle trouvera convenir. En confir- 
mation de tout ce que dessus, avons signé ce présent 
instrument de nostre seigne manuel, et fait sceller 
de nostre scel, avec apposition aussy des seignes 
manuels et seaux des susdittes comparantes, en pré- 
sence de messieurs maistres Anthoine Carpentier, 
prebtre, pasteur de S. Pierre en Tournay, et maistre 
Jacques Varlet, aussy prebtre, chapelain de S. Estienne 
dit Notre Dame de Halle en l'église paroiscialle de 
S. Quentin audit Tournay, témoins à ce requis et 
appelléz. Faict au monastére susdit des Annonciades 
en Tournay, les jour, mois et an que dessus. » 
L'exécution de la clause de la remise d’un cierge 
armorié à la fondatrice du couvent ou à ses héritiers 
donna lieu à quelques difficultés à cause de la clôture 
de nos religieuses. L'autorité ecclésiastique appelée 
à se prononcer décida que la remise en serait faite à 
l'église, et que, pour cette cérémonie, les grilles du 
chœur seraient exceptionnellement ouvertes comme 
lors des prises d'habit. Des lettres conformes à cette 
décision furent délivrées par la prieure des Annon- 
ciades à Catherine de Hangouart, le 10 mars 1628. 
Revenons à l'installation de nos religieuses. Ainsi 
que l'avait prévu l'acte de fondation, la maison, où 


— 320 — 


s'étaient installées les Annonciades à leur arrivée à 
Tournai, ne leur suffisant pas, elles en achetèrent 
deux autres dans la même rue, mais sur le rang 
opposé, et en obtinrent l’adhéritement, le 2 mars 1627, 
à charge de revendre leur première maison. Les con- 
saux veillaient du reste à ce que leur domaine immo- 
bilier ne prit pas d'extension : ainsi ils leur réfusèrent, 
le 16 novembre 1627, l'autorisation pour les nouvelles 
religieuses de payer leur dot en biens fonds. 

Les travaux de construction ayant été promptement 
entamés, on invita nos magistrats à assister à la pose 
de la première pierre du couvent, qui devait avoir 
lieu le 26 mars 1629. Cette invitation fut acceptée. 
Au cours des travaux, on trouva le nouveau terrain 
insuffisant; et sur leur réclamation, on accorda, le 
25 septembre suivant, aux Annonciades la permission 
d'y joindre un petit héritage à front de la rue 
des Pigniers. 

Un petit registre de comptes de la maison nous 
renseigne sur quelques travaux. J'en extrais certains 
passages en respectant l'orthographe tout à fait rudi- 
mentaire de la sœur boursière : 

« Payé pour la récrétion des machons lorsqu'ils ont 
planté le may, le 11 d'octobre 1629, 5 francs. — 
Payé a Michel Taverne pour avoir taillé une pierre de 
l'Annonciad et une pierre avec le Nom de Jésus, pour 
mettre dessus la porte de devan, la somme de 5 francs 
10 sous. » 

Le chapelain des Annonciades se présenta aux con- 
saux, le 1° juillet 1631, et leur exposa que « demain 
leur intention est sortir leur premiére maison pour 
entrer en celle nouvellement bastye. » Ce transfert 
devant avoir lieu solennellement par une procession 
dans laquelle l'évêque portera le Saint-Sacrement, il 


— 321 — 


invite les consaux à y assister, et les prie de faire 
carillonner pendant ce temps au beffroi. Les chefs 
accordérent le carillon et promirent d'assister en per- 
sonne à la procession. 

Treize ans plus tard les Annonciades se décidérent 
à faire construire une église. La première pierre en 
fut posée le jour de Notre-Dame des Neiges (août 1624). 
Après avoir honoré cette cérémonie de leur présence, 
nos magistrats voulurent contribuer à l'embellissement 
de l'édifice, et accordérent aux religieuses, le 30 mai 
1645, une somme de 250 florins destinée à faire poser 
à la façade principale de l'église une verrière portant 
les armes de Tournai. Mais le 18 septembre de l’année 
suivante, les Annonciades obtinrent l'autorisation 
d'appliquer cette somme à l'édification d'un portail. 

Le livre de compte, dont j'ai parlé plus haut, nous 
fournit encore, un sujet de ce travail, quelques som- 
maires renseignements que je transcris textuellement : 
« Payé à la vesve Toilloy, ce 23 de novembre 1646, 
pour l'enrichissement du pignons du portalle, la 
somme de 18 francs. — Payé à Michel de le Mot, 
pour avoir doré le cocque et pain le féticaur de la 
sacristi, la somme de 6 francs 10 sous. » 

Un grand nombre de messes étaient fondées dans 
cette église. C'est un document appartenant à l’ancien 
dépôt des. archives de l'Etat qui nous l’apprend. 
« Voicy tous les jours de feste qu'il faut dire la messe 
pour la fondation que mademoiselle de Hangouart a 
faict à nostre monastère de l'Annonciade Céleste 
de Tournay, l'an 1649. 


Au mois de janvier : 
1. Le jour de l'an, 
2. l'Epiphanie. 


ANNALES. III, 21 | 


— 322 — 


Au mois de février : 
3. la Purification de Nostre Dame, 
4. S. Mathias. © 


Au mois de mars : 
9. S. Joseph, 
6. l'Annonciade. 


Au mois d'avril : 
7. la première feste de Pasque, 
8. la seconde feste de Pasque, 
9. S. Marc. 


Au mois de may : 

10. S. Jacque et S. Philippe, 

11. la Dédicace de Nostre Dame, : 
12. Ascension de Nostre Seigneur, 
13. la première feste de la Pentecoste, 
14. la seconde feste de la Pentecoste. 


Au mois de juin : 

15. la feste du Trés Saint Sacrement, 
16. la Nativité de S. Jehan, 

17. S. Pierre et S. Paul. 


Au mois de juillet : 

18. la Visitation de Nostre Dame, 
19. S. Marie Magdeleine, 

20. S. Jacque. 


Au mois d’aoust : 

21. Nostre Dame au Neige, 

22. S. Laurent, 
23. l'Assomption de Nostre Dame, 
24. S. Barthélemy, 

25. S. Eleuthère, 

26. S. Augustin. 


— 323 — 


Au mois de septembre : 

27. la Nativité de Nostre Dame, 
28. l'Exaltation de la Sainte Croix, 
29. S. Mathieu, 

30. S. Michel. 


Au mois d'octobre : 

31. S. Piat, 

32. S. Luque, 

33. S. Simon et S. Jude. 


Au mois de novembre : 

34. la feste de tous les Sains, 

35. la feste des Morts, 

36. S. Martin, 

37. la Présentation de Nostre Seigneur, 
38. S. Catherine, . 

39. S. André, 


Au mois de décembre : 

40. la Conception de Nostre Dame. 

41. nostre bienheureuse Mère Marie-Victoire, 
42. S. Thomas, 

43. la Nativité de Nostre Seigneur, 

44. S. Estienne, 

45. S. lehan, 

46. la feste des S. Innocens. » 


Pour achever de dire ce que nous savons relative- 
ment à l'église des Annonciades, signalons-y « un 
tapy ouvré de poinct de Turquy, » qu'on posait dans le 
chœur lors des prises d’habit, et qui avait été donné en 
1654 par la fondatrice même du couvent, qui y eut sa 
sépulture. Sur le grand autel se dressait un tabernacle, 
sans doute assez riche, car il coûte 300 florins. C'était 


— 324 — 


un don de Catherine-Thérése d’Ennetiéres, morte en 
1668. 

Comme tous les ordres religieux établis à Tournai, 
les Annonciades jouissaient de certaines faveurs accor- 
dées par le magistrat, entre autres la remise d'une 
partie de l'impôt sur les boissons. Pour rendre cette 
remise encore plus avantageuse, nos religieuses deman- 
dèrent, en 1640, de pouvoir construire une brasserie 
dans l'enclos de leur monastère. Cette faveur leur fut 
accordée, mais à la condition de payer chaque année 
une imposition taxée à la somme de 162 livres 10 sols. : 

Lorsqu’en 1667 Louis XIV se fut emparé de Tour- 
nai, le roi, sur les représentations de Vauban, décida 
de construire une nouvelle citadelle sur les hauteurs 
de la rive gauche de l’Escaut. Le monastère de nos 
religieuses se trouva englobé dans le périmétre des 
nouvelles fortifications. IL fallut donc se résoudre 4 un © 
nouveau changement de résidence; et on leur accorda 
en échange l'ancien hôtel des gouverneurs de la ville, 
situé dans le quartier du Château. 

Voici comment s'exprime 4 ce sujet le « cahier et 
priserie des héritages du château donnés en échange 
aux particuliers pour ceux pris pour l'esplanade de la 
citadelle (1669) : 

« Aux religieuses Célestines pour l'église, maison, 
jardin et héritage à elles appartenans, cotté dans ledit 
plan de lesplanade n° 10, à elles assigné en échange 
la maison, jardin et héritage qu’at occupé le gouver- 
neur, avec la maison qui étoit annexée 4 la cure dudit 
château, et les deux vieilles maisons qui sont entre 
ladite maison de monsieur le gouverneur et celle de 
la cure. » Ce terrain avait 210 pieds de façade, et 
290 pieds de profondeur. 

Lors de la démolition, il y a quelques années, de ce 


— 325 — 


qui restait de l’ancien couvent des Célestines, notre 
confrére, monsieur L. Cloquet, a publié dans nos 
Bulletins un petit travail archénlogique sur ce monas- 
tére et y a joint une vue des derniers débris de l'ancien 
hôtel des gouverneurs. Je ne puis mieux faire que d'y 
renvoyer le lecteur. Je me bornerai à analyser les 
documents que m'ont fournis nos archives. 

Bien qu'installées dans leur nouveau local dès 1670, 
ce ne fut qu'en 1683 que Les Célestines firent travailler 
à leur chapelle. Le 27 avril de cette année, clles 
demandaient aux consaux l'autorisation de reconstruire 
un portail semblable à celui de leur ancien couvent. 
Après vue de lieu, la permission leur fut accordée. 
Mais ce travail n'allait pas sans un subside; aussi 
voyons-nous qu'on leur accorde une aide de 5090 livres. 
Le livre de comptes, que j'ai cité à plusieurs reprises, 
nous fournit encore ici deux petits renseignements que 
je transcris : « En 1702, payé le tailleur de pierres 
pour 170 paires de careaux de marbre blanc et noir 
pour le pavement du chœur de notre église, 425 florins. 
— Achat d'un tableau de la Descente de Croix, moyen- 
nant 24 florins, en novembre 1706, dont le cadre cotta 
2 florins 16 patars. » 

Comme les maisons religieuses, dont j'ai parlé dans 
les chapitres précédents, le couvent des Célestines fut 
fermé sous le régne de Joseph II. Ce fut le sieur 
de Bettignies, fiscal du conseil, qui se chargea lui- 
même de l'exécution des décrets de l'empereur. Les 
Annonciades Célestes rentrèrent-elles dans leur couvent 
lors de la révolution brabançonne? C'est probable, 
bien que je n'ai rien rencontré à ce sujet. Dans tous 
les cas, si la réouverture du monastère eut lieu, ce — 
fut pour peu de temps, et l'invasion française de 
la fin du siècle dernier vint définitivement disperser 


— 396 — 


nos religieuses, dont l'ordre ne se reconstitua pas à 
Tournai. 


IV. Religieuses de Sion. 


S'il est un ordre religieux à Tournai, dont l’histoire 
doive sembler facile à écrire, c'est assurément celui 
des Sœurs de Notre-Dame de Sion. Les débuts de cet 
ordre et les événements qui le concernent ont été 
racontés jusqu'en 1644 par Jacques de la Porte, reli- 
gieux Augustin (1), à la requête de Dame Claude de 
Boulogne, Prieure du monastère. Le manuscrit en a 
été retrouvé et acquis, il y a quelques années, par 
monsieur le comte de Nédonchel, qui en a donné une 
courte analyse dans nos Bulletins (2). 

D'autre part les archives presque complètes de la 
maison existaient, m’a-t-on assuré, dans l’ancien dépôt 
des archives de l'Etat à Tournai. Mais le transfert de 
ce dépôt à Mons s'est effectué avant que je puisse 
dépouiller ce dossier. Dans ces conditions, il ne me 
sera possible de dire que fort peu de choses relative- 
ment à la maison de Sion. C'est celle en effet des 
maisons religieuses de Tournai dont nos magistrats 
ont eu le moins à s'occuper. 

« A tous ceulx que ces présentes lettres voiront ou 
oiront, Mayeur et eschevins de la ville et cité de 
Tournay, Salut. Scavoir faisons que le jour et datte de 
ces dittes présentes, pardevant nous comparut en sa 
personne maître Jacques Bosquillion, prehtre, fonda- 
teur de la bonne maison des filles dévotaires de la 
société Notre Dame de Sion, située en la rue de le 


(1) V. mon art. sur Jacques de la Porte et ses œuvres. — Bull. de 
la Soc. hist, et lilt. T. XXIV, p. 8. 
(2) Bull. de la Soc. hist. et litt. T. XXI, p. 205. 


— 327 — 


Gaine (actuellement des Filles-Dieu) dela ditte ville. Et 
recognut que, désirant dotter honnestement la ditte 
maison pour y estre entretenues et alimentées aprés 
son trespas a perpétuité six filles vierges, il avait 
donné, et par ces présentes donnoit par don d’entrevif, 
irrévocable et sans rappel, les parties et sommes cy 
après déclarées, ce acceptantes, pour et ou nom de la 
ditte société, Michielle Barbieur, dame et maitresse, 
Marie Barbieur, Anne Bosquillion et Catherine Jonc- 
quois, jeusnes filles admises par ledit fondateur en 
laditte maison, pour ce comparantes. Premiers, ledict 
fondateur a donné et donne comme dessus 4 la ditte 
maison et société présente et future tous et quelzconc- 
ques ses biens meubles réputéz pour meubles, droictz 
et actions mobiliaires, rentes héritiéres, cours et arrié- 
raiges d'icelles et des censses deues, escheus et à 
escheoir jusques au jour de son trespas, le tout pour 
prendre, lever et avoir en tel estat que lors il sera 
trouvé et non anchois où que les meubles soyent sceuz 
et trouvéz, saulf les choses particuliérement données 
ou légatées 4 aultres lieux ou personnes ; bien entendu 
que, sy lesdis lieux ou personnes refusoient d'accepter 
leurs dons ou légatz, et ou ne volsissent accomplir les 
charges des dittes donations particuliéres, en ce cas 
ledit fondateur donne a la ditte société, par semblable 
donation d’entrevif, les donations et choses refusées, 
soient metbles ou immeubles, le tout sans aultres 
charges que dessoubz. Item, et donné et donne, comme 
dessus, l’usufruict, proufictz et revenuz de toutes et 
chacunes ses terres, maisons et héritaiges desquelles 
il sera trouvé propriétaire et possesseur au jour de son 
trespas, pour en joyr par la ditte société le terme ct 
espace de douze ans continuelz aprés son trespas, a 
charge des reliefz, rentes et arriéraiges que debveront 


— 328 — 


les dittes terres lesdis douze ans durans. Item, a donné 
et donne comme dessus trois mil florins carolus de 
vingt patars la piéce, 4 prendre, lever et avoir aprés 
ledit terme de douze ans expiréz, et quant bon semblera 
à laditte société, maistres ou commis, après ledit 
trespas, sur toutes et quelzconcques les terres, maisons 
et héritaiges à luy appertenantes ès chastelenies de 
Lille, Douay, Orchies et appendences, et non ailleurs 
ny sur aultres biens meubles ou immeubles, dont 
laditte société, maitres et commis, polrat et polront, 
durant ledit terme quant ilz trouveront convenir, faire 
vendre et subaster lesdittes terres et maisons pour, sur 
les deniers en procédans, lever et recepvoir laditte 
somme de trois mille florins carolus ou tant que 
lesdittes ventes porteront, tous droictz seigneurialx et 
despens de justice préallablement payéz et défalquéz ; 
et si lesdittes ventes portoient plus en francqz deniers, 
ledit fondateur en at aussy faict pareille donation que 
dessus 4 laditte société, 4 charge de remployer les 
deniers qu'elles recepveront des dittes ventes en achapt 
de rentes héritières ou des mesmes terres ou d’aultres 
parties, par l’adveu des seigneurs, au proufict de laditte 
société et maison de Sion. Et pour plus grande sceu- 
reté desdittes donations, ledit fondateur a donné et 
octroyé, donne et octroye par ces présentes à laditte 
société, leurs maitres ou commis, puissance, auctorité 
et mandement espécial de créer ou faire créer main 
assize ou appréhender par mise de faict ou aultrement, 
comme ils trouveront convenir, lesdittes terres, mai- 
sons et héritaiges après ou devant son trespas, et les 
faire vendre après ledit trespas. Lesdittes donations 
faictes à charge que laditte société sera tenue de payer 
les debtes, furnir et accomplir le testament, services, 
obsecques et funérailles, dons et légatz testamentaires 


— 399 — 


ou aultres dudit fondateur et donateur; item, de célé- 
brer aprés son dit trespas, en leur oratoire ou chapelle 
de laditte société, s'il plaist à monseigneur le révéren- 
dissime Evesque de Tournay ou aultre supérieur per- 
metire, accorder et consentir d’en édifier, bastir ou 
accommoder audit lieu une chapelle ou oratoire pour 
célébrer, sinon aillieurs où bon leur semblera, trois 
messes par sepmaines à perpétuité pour les âmes dudit 
fondateur, de sœur Margueritte Bosquillion, religieuse 
à Marvis, sa sœur, et aultres ses parens et amis vivans 
et trespasséz, dont la première se dira le lundy ou 
mardy du nom de Jhésus, la seconde le. vendredy de 
Passion, et la tierche le sabmedy de Notre Dame; 
item, de nourir et entretenir en laditte maison le 
nombre de filles que receues par luy seront au jour de 
son trespas, et, sil n'estoit complet de six, à charge 
d'en admettre les premiers requérantes, trouvées 
idoines et capables, en dedans trois ans après ledit 
trespas ; item, à charge de bien et deuement entretenir 
les hostieux et carpentaiges de laditte maison et les 
meubles communs d'icelle maison en leur entier telz 
qu'ils seront audit jour de son trespas, sans les pooir 
vendre, donner ny alliéner. Sera tenue chaque fille 
estofer sa chambrette à ses frais, coustz et despens, de 
toutes choses convenables et accoustumées, ou les 
payer au pourfict de laditte maison, sy ja laditte 
chambrette estoit estofée de couche et aultres meubles, 
et de s’accoustrer honnestement selon la coustume du 
lieu et en conformilé des aultres consceurs de laditte 
société ; et oultre ce, sy elle at ou attend aulcuns biens 
meubles ou immeubles, de donner par don d'entrevif, 
au proufict et pour augmentation des biens de laditte 
maison, tous et chacuns ses biens meubles et réputéz 
pour meubles, droictz et actions mobiliaires, item ses 


— 330 — 


immeubles ou la valeur en argent cler sur iceulx, pour 
le moings aussy avant qu'elle aura ou polra prouficter 
à l’advenir et coustera à laditte maison à cause de ses 
despens de bouche, alimentations, sollicitudes, entre- 
ténemens, médecines et aultres nécessitéz corporelles 
durant la vie. Item, seront tenues les filles dévotaires, 
admises en ladite société, de dire et réciter tots les 
jours par ensemble en leur oratoire le petit office de 
Notre Dame, les lectures et aultres prières pour les 
fondateurs, bienfaiteurs, conservateurs, maitres, supe- 
rintendens et leurs consœurs, et au reste se conduire 
et régler à perpétuité suivant l'intention et ordonnances 
dudit fondateur, contenues en ses escriptz pour ce 
faictz et délivréz entre les mains desdittes maistresse 
et filles. Toutes lesquelles donations, charges, devises 
et conditions tant en particulier comme en général 
lesdites maistresse et filles, comparantes en laditte 
qualité tant pour elles que pour leurs successeuresses, 
ont accepté et acceptent ces présentes, et promis les 
tenir et ensuivre de poinct en poinct à jamais. Mesme- 
désirant accomplir et effectuer de leur part ce que en 
elles est, touchant les donations faire par les filles 
admises comparantes, de rechief toutes en général en 
laditte qualité, et chacune respectivement en son parti- 
culier ont et a donné, donnent et donne tous et quelz- 
concques les biens meubles, droictz et actions mobi- 
liaires réputéz pour meubles, lettres de rente qu'elles 
ont et avoir polront compéter et appartenir par succes- 
sion, hoirie ou aultrement jusques audit jour, ou la 
valeur et pris d'icelles terres, maisons et héritaiges où 
qu'elles soient ou seront gisantes et séantes, pour par 
laditte société en joyr, user et possesser depuis leurs 
dits trespas en avant héritablement et à tousjours en 
commun et en augmentation des biens de laditte 


— 331 — 


maison, à charge de leurs testamens, services, obsec- 
ques et funérailles; ce que lesdis fondateur et filles, 
l'une pour l’aultre en laditte qualité, ont accepté et 
acceptent au proufict de laditte maison de Sion, 
nonobstant droictz, stilz, us, coustumes de ville ou 
pays ad ce contraires, ausquelz en général et à chacun 
en particulier lesdictz comparans ont renonché et renon- 
chent de leur plain gré et franche volonté mesmes au 
droict, disant générale renonchiation non valoir, et à 
toutes graces, préviléges et reliefz de droictz, soubz 
l'obligation de tous leurs corps et biens meubles ou 
immeubles vers tous seigneurs et justice, promectans 
recognoistre quant et où besoing sera. En tesmoing 
de ce, nous avons à ces dittes présentes faict mettre et 
appendre le scel dudict eschevinaige, quy furent faictes 
et données le second jour de juillet mil six cens et 
huict. » | 

Comme on le voit par l'acte que je viens de trans- 
crire, cen était pas un couvent qu'avait fondé Jacques 
Bosquillon, mais une sorte de refuge pour six filles. 
Ce ne fut qu'en 1609, « la surveille de l’Ascension, » 
que, sur l’instante demande de ces filles, l'évêque de 
Tournai donna l’habit religieux 4 trois d'entre elles. 
Appelé désormais à se développer promptement, le 
nouvel ordre ne pouvait se contenter de la petite 
maison que lui avait donnée son fondateur. Le nouveau 
local était situé au Grand Rhoduit, et consistait en 
une maison provenant des enfants de Nicolas de Flines, 
dont les consaux autorisèrent l'achatle 29 janvier 1613. 

Des démarchesfurent faites à Bruxelles afin d'obtenir 
l'amortissement du nouveau monastère. Après une 
assez longue enquête, nos magistrats, dans la séance 
du 8 juillet 1614, accordérent « l'amortèssement du 
lied où se érigera ledit monastère en y réservant 


_— 332 — 


néantmoins toute jurisdiction haulte, moienne et basse 
que la ville y a. » A cette faveur les consaux ajoutaient 
les autres priviléges dont jouissaient également les 
maisons religieuses dont j'ai parlé précédemment. 
L'aide en argent ne fit pas non plus défaut. Ainsi en 
1619, lorsqu'il s’agit de mettre la dernière main à leur 
chapelle, on accorda aux Dames de Sion.une somme 
de 300 florins. 

Je n'ai rencontré aucun document relatif à cette 
église. Je sais seulement qu'on y vénérait les reliques 
de S. Victor, et que l'apport de ces reliques donna lieu 
à une cérémonie solennelle que mentionne le registre 
aux délibérations des consaux dans les termes suivants : 

« 3] juillet 1685. — De la requeste des Prieure et 
religieuses du monastère de Sion en cette ville, disantes 
qu'ayant esté favorisées de Rome du corps de S. Vic- 
tor, martyr, comme il appert par la bulle de N. S. P. 
le Pape Innocent xj”° et par l'approbation de Monsei- 
gneur l’Evesque, elles ont obtenu de messeigneurs le 
vicaire général et chanoines de la cathédrale que, le 
sabmedy 18 aoust au soir, on sonne la grosse cloche 
de ladite cathédrale pour annuncher la feste dudit saint 
martyr au peuple ; que le lendemain matin on assamble 
dans ladite cathédrale les réguliers, où on chantera la 
grand messe dudit sainct, à la fin de laquelle se fera 
une procession solemnelle qui sortira par le grand 
portal et descendra par la rue du collége de S. Paul 
vers la rue de Courtray, puis ira par la grande rue de 
S. Jacques pardevant les RR. PP. Augustins pour de 
là monter vers la porte de Lille, revenant droit au 
Grand Marché par la petite rue du Rhoduit à la cha- 
pelle desdites religieuses où on ne laissera entrer que 
le clergé et messieurs du magistrat, à cause de la peti- 
tesse de la chapelle, à laquelle procession lesdits sei- 


— 333 — 


gneurs ont permis que devancent quelques chariots de 
triomphe et autres ornemens convenables; suivront 
lesdits réguliers et messieurs les chanoines en corps 
avec tout le clergé, au milieu duquel sera porté la 
fiertre dudit corps saint par quatre prebtres. » En con- 
séquence elles invitaient les consaux à assister à la 
cérémonie, demandaient qu'on fit carillonner la veille 
au beffroi, et que le lendemain on allumat un feu de 
joie sur le Grand Marché. Ces demandes leur furent 
accordées, ° 

L'ordre des religieuses de Sion prospéra rapidement ; 
et avant la fin du siècle on comptait à Tournai qua- 
rante religieuses, dont beaucoup, comme le fait remar- 
quer M. le C* de Nédonchel dans sa note sur le 
manuscrit de Jacques de la Porte, appartenaient aux 
familles les mieux posées de Tournai. C’est ainsi que, 
dès 1630, revétaient l’habit des sœurs de Sion deux 
filles du seigneur de Merlin, grand prévôt de la ville; 
celui-ci ayant invité ses collègues du magistrat à la 
cérémonie, reciit d'eux une pièce de vin d’Ay. 

Supprimées par l'édit de Joseph IT, les religieuses 
de Sion rentrèrent dans leur monastère durant la 
révolution brabançonne, mais pour peu de temps. Les 
Français étant entrés à Tournai le 7 novembre 1792, 
les commissaires de la république mirent les scellés au 
couvent le 8 février 1793. Ce fut la fin du monastère 
de Sion. 


V. Ursulines. 


Le 31 janvier 1654, le secrétaire de Robiano trans- 
mettait aux consaux, de la part du Conseil privé, la 
requête suivante adressée au roi d'Espagne par les 
religieuses Ursulines de Lille, qui désiraient fonder à 
Tournai des écoles gratuites pour les jeunes filles. 


— 334 — 


« Au Roy. — Remonstrent très humblement la 
supérieure et aultres religieuses Ursulines, de l'ordre 
de S. Augustin, résidentes en vostre ville de Lille, 
que, pardessus les fonctions ordinaires et communes 
dont ce sexe, voué singulièrement à Dieu en tous les 
ordres, servent le publicque, les prières qu'elles font 
jour et nuict pour leur procurer les aydes et advan- 
taiges nécessaires, elles ont un quatriesme vœux essen- 
tiel, d'enseignier sans aulcun salaire ou rétribution 
temporelle les jeusnes filles les cathéchismes, leur 
apprendre ce que la foy veut et commande, et tout le 
reste servant à leur salut, et encore à lire, escrire, 
coudre, sans obmettre chose aulcune qui puisse rendre 
recommandable ce tendre aage au temps auquel elle a 
plus de besoing d'instruction pertinente, de quoy elles 
ont tasché de s'acquitter par tous les lieux de leur 
demeure au contentement de vostredite ville, selon 
qu'il appert par les attestations cy joinctes. Ors comme 
elles désireroient, poussées de zèle des âmes, rendre 
pareil service à vostre ville de Tournay, sans aulcune 
charge d’icelle, à ceste cause elles ont recours à Vostre 
Majesté, très humblement suppliants qu'elle soit servye 
leur accorder, de grâce spécialle, demeure fixe et 
habitation en ladite ville, et leur en faire dépescher 
les lettres en tel cas pertinentes. = 

Transmise aux consaux le 17 février 1654, cette 
requête fut renvoyée aux chefs chargés de l’examiner 
et d'en faire rapport. Ce fut le 3 mars suivant que le 
projet de réponse au Conseil privé fut soumis aux déli- 
bérations des consaux qui l’adoptèrent dans cette 
forme : 

« Messeigneurs, la requeste des religieuses Ursu- 
lines, présentée à Sa Majesté et appostillée le dernier 
de janvier passé, avecq lez lettres closes 4 nous addres- 


— 330 — 


sées sur ce sujet ayantes esté par nous examinées pour 
reservir Sa Majesté de notre advis, avons trouvé à 
propos de luy représenter avecq toute soubmission et 
respect qu'en façon que ce soit ne pouvons approuver 
leur entrée et introduction en cette ville, et que, s’il 
nous est permis de nous y rendre opposans en justice, 
pour diverses grandes considérations nous entrerons 
en cette opposition et embrasserons ceste cause plus 
que toute autre affaire qu'ayons à présent; et pour 
monstrer que nostre procédé ne regarde en cela que 
l'utilité publicque, et ne tend qu'à éviter diverses 
incommodités et inconvénients de très grande consé- 
quence, nous supplions Vos Seigneuries de faire 
réflexion sur le grand nombre de religions et commu- 
nautés quy sont establis en ceste ville et quy causent 
en partie la grande pauvreté d’icelle et la mendicité 
quy y régne aultant qu'en nulle ville de l’obéissance de 
Sa Majesté, chacun rethirant ses aulmosnes et charités 
des pauvres manans et indigens pour les employer aux 
cloistres. I] est pourtant vray qu'ils occupent le plus 
beau et le meileur de la ville, et en ont deslogé les — 
bons bourgeois, d'où est venu ceste surcharge sy 
griesve, nommément ès années dernières qu'avons esté 
chargés de garnisons, et à l'occasion de ce ung aban- 
donnement de la ville par le desgout de cette charge 
et l’importunité d’ung tel nombre de religieux conti- 
nuellement à leur porte, quy, avecq tout ce que dessus, 
demeurent francqs des impostz et aultres charges et se 
dispensent que trop souvent de faire part de leur fran- 
chise et exemption à leurs amys, sans cent aultres 
incommodités que causent les immunités, quy leur 
donnent occasion de franchir touttes polices. Et com- 
bien quil se polroit dire que ces inconvéniens ne se 
retrouveroient pour l'entrée desdites requérantes, 


— 336 — 


néantmoings nous debvons estre asseuréz quil en sera 
de mesmes en leur regard que de toutes aultres, les- - 
quelles, nonobstant touttes précautions et promesses 
quy ont esté éludées, n'ont laissé de passer oultre à ce 
qu'elles avoyent entreprins, et avecq leurs poursuittes, 
importunités tant en Cour qu'en ceste ville s'en sont 
faict croire et pousser leurs dessins jusques à but pro- 
posé, se moquant desdites précaution et promesse, et 
rendant toutes leurs emprinses irréparables, tellement 
qu'il ne se faut estonner sy, ayans esté si souvent 
trompé en semblables occasions, nous tachons à pré- 
sent de les éviter ; car quant au fruit qu'elles poudroyent 
faire en ceste ville, ce que ne voulons à présent 
débatre ny examiner, il nous semble qu’au regard de 
l'institution des fillettes la chose est en icelle ville sy 
bien réglé par diverses aultres escolles, que nous 
n'avons aulcuns besoings desdites Ursulines, quy par 
leurs nouveautés annéantiroient toutes lesdites aultres 
escolles, comme il arrive en cas semblable; ce que 
vraysemblablement causeroit plus de préjudice que 
l'arrivée desdites Ursulines feroit de fruict. Mais il y 
at une aultre raison plus pressante quy est que, passé 
quelques années, sur semblable requeste de diverses 
aultres religions, nous avons tousiours supplié Sa 
Majesté de nous. en excuser et ne permettre que, contre 
nostre consentement, elles y seroient, introduictes, et 
en quoy nos prières, pour des grandes raisons, ont 
esté exaucées ; en sorte que par diverses fois les Pères 
Minimes, nonobstant leurs instances réitérées, ont esté 
esconduicts, comme aussy les Pénitentes Capucines (1). 
Et sy à présent on vient à se relaser en faveur desdites 


e 


(1) V. mon article Les Capucines. — Bull. de la Soc. hist. et litt. 
T. XXIV, p. 392. 


— 337 — 


Ursulines, les aultres quy voiront ceste ouverture ne 
mancqueront de s'en prévaloir et d'alléguer le fruict 
quils pourront apporter soit par leurs functions ou 
priéres ou tels aultres prétexts dont ilz sont assez 
abondans, et penseront que ce leur serait fait injure 
que. de leur refuser ceste entrée et l’accorder aux 
aultres. Aussy sommes nous bien informéz qu'ils n’at- 
tendent que cette occasion, laquelle il nous est plus 
conseillable de prévenir que de nous exposer encoires 
à nouvelles oppositions qu'il conviendra former contre 
lesdites aultres religions; et puis nous ne scavons 
point sy ce grand nombre d’escolles est prouffitable, 
Sa Majesté ayant, seullement passé deux ans, fait 
serrer les escolles que les Péres Augustins avoient icy 
ouvert pour les enffants masles, et que presque les 
mesmes raisons militent pour les escolles des filles. 
Enfin encoires que ne pouvons représenter sy naifve- 
ment les inconvéniens que supposons de ceste multi- 
plicité de religion ét que prévoions debvoir supputer 
par introduction de nouvelles, sy est-il que ne pouvons 
aultrement croire qu'ils seront considérés par Vos Sei- 
gneuries et remonstrés à Sa Majesté selon qu'ils sont 
en la réalité, ct que Sa Majesté et Son Altesse Sérénis- 
sime ne voldront faire aultrement en ceste occasion 
qu'ont fait leurs prédécesseurs en semblable et, suyvant 
ce, qu’ils n'introduiront lesdites requérantes contre les 
très humbles prières et remonstrances que nous leur 
faisons, et les raisons quy ne permettent que nous y 
puissions donner nostre consentement, quy est l'endroit 
où nous finissons la présente après nous estre signéz, 
Messeigneurs, les très humbles et très obéissans les 
prévosiz, juréz, mayeurs et eschevins de la ville et cité 
de Tournay. » 

Aprés un refus aussi net et aussi fortement motivé, 

ANNALES. III, 22 


— 338 — 


on aurait pu croire que les Ursulines de Lille se le 
seraient tenu pour définitif. Il n'en fut rien pourtant, 
et le 6 octobre 1665 les consaux recevaient de Bruxelles 
une nouvelle requête de nos religieuses, identique dans 
le fond et même dans la forme, Cette fois, la protes- 
tation vint des « dames et maistresses de l'escolle des 
filles » qui prétendaient suffire aux besoins de la ville 
et n'avoir que faire de la concurrence des Ursulines. 
Et comme il s'était agi d'installer nos religieuses dans 
les bâtiments du Séminaire, les Jésuites, voisins de ce 
local et qui le convoitaient, se joignirent aux protes- 
_ tataires, du moins en ce qui concernait le choix de la 
résidence des Ursulines. 

Malgré ces diverses oppositions et grâce aux hautes 
influences qu'on avait fait agir, les consaux, dans leur 
séance du 19 janvier 1666, finirent par donner leur 
consentement à la demande qui leur était faite, mais 
en posant les conditions suivantes : 

« Premiers, les Ursulines estantes admises et 
receues en ladite ville seront tenues d’estre tellement 
dottées, et à en faire apparoir, qu'elles puissent vivre 
sans mendier ny estre en aucune façon à charge au 
publicq ou particulier. 

» Sy payeront tous impos, assizes, maltotes et géné- 
rallement tous droits qu'ont accoustumé payer tous 
autres manans tant sur vivres, vestemens, mathériaux 
à bastir, que sur toutes autres denrées et marchandises 
nécessaires à leur subsistance, quy se lévent et col- 
lectent présentement, et ceux quy pourront cy après 
s’establir, et générallement supporteront toutes polices 
et charges, à la réserve des personnelles, sans pouvoir 
prétendre cy après aucune grâce ou exemption au con- 
traire, à péril que, dès maintenant et pour lors, elle 
est tenue pour nulle et qu'elles n'en pourront user. 


» Seront obligées lesdites religieuses d'enseigner 
filles de toutes conditions sans prendre aucun salaire, 
rémunération, honnoraire ou recognoissance, soubs tel 
nom qu'on les puisse nommer et qualifier, de laquelle 
elles ne pourront se descharger à quel prétext que ce 
soit, et ne pourront s'en exempter par bénéfice ou grâce 
papale ou royale, auxquelles elles renonchent in formé. 

» En outre elles seront tenues de prendre leur 
demeure et résidence en la maison nommée le Sémi- 
naire, en la rue des Allemans, paroisse de S. Piat, 
appartenante à ladite ville. 

» La propriété de laquelle leur serat transportée 
avecq ses dépendences et appendences quy leurs seront 
désignées avecq leurs consistences, tenans et habouts, 
ou à la personne qu'elles dénommeront à ce; pour le 
pris ef valeur de laquelle elles payeront et furniront 
prestement la somme de douze mille florins de vingt 
patars piéche, ou telle autre que l’on conviendra. 

» Et où l’on trouveroit qu'elles ne se pourront placer 
en ladite maison, elles pourront s'accommoder en 
quelque autre lieu, pourveu que ce soit du gré et con- 
sentement desdits seigneurs consaux. 

» Ne pourront aussy lesdites religieuses dresser ou 
ériger aucune brasserye enleurdite maison ; ains seront 
tenues brasser aux brasseryes bourgeoises, comme font 
plusieurs autres cloistres. 

» Et seront obligées de faire aggréer lesdites condi- 
tions par leurs supérieurs, et y satisfaire ponctuelle- 
ment, à péril de perdre le fruit de la présente grâce. 

» Réservant par exprès la justice et jurisdiction en 
icelle compétente et appartenante à ladite ville, sans 
mesme donner asile à telle personne que ce soit dans 
leur dortoir, réfectoire ou aultre lieu de leur maison. 

» Ne pourront icelles religieuses acquérir héritaiges 


— 340 — 


joindans celluy que dessus, ou autres en ladite ville, 
sans le gré et consentement dudit magistrat ou de 
leurs successeurs. » 

N'ayant pu s'installer à leur arrivée à Tournai dans 
les bâtiments du Séminaire, les Ursulines, en atten- 
dant de trouver un local à leur convenance, se pla- 
cèrent dans une maison proche du Marché-aux-Vaches, 
et y ouvrirent de suite des écoles, qui d’ailleurs ne 
tardèrent pas à être momentanément fermées par suite 
de la grande épidémie de 1668. Ce ne fut qu'à la fin 
d'avril ou en mai 1669 qu'elles en obtinrent la 
réouverture. 

La maison où les Ursulines s'étaient provisoirement 
logées, ayant été acquise par les religieux de S. Marc, 
elles furent contraintes de chercher un autre local. 
Précisément alors l'hôtel d’Hoochstraete, situé’en la 
rue des Carmes, s'étant trouvé à vendre, elles en firent 
l'acquisition, qui fut ratifiée par les consaux le 24 sep- 
tembre 1671. Quelques années après, sous prétexte 

‘être logées trop à l’étroit, nos religieuses firent l'ac- 
quisition de quelques petites maisons dans la rue des 
Bouchers S.-Jacques ; mais on leur en refusa l'amortis- 
sement, en se basant sur ce qu'il leur était interdit de 
s'agrandir. 

Cependant leur école avait beaucoup prospéré ; elles 
_ avaient eu jusquà 70 pensionnaires payant 26 livres 
de gros; mais en 1724 le prix de la pension était forte- 
ment diminué; 1l n'était plus que de 18 livres. En 
1732, une ère nouvelle de prospérité s'était ouverte 
poùr les Ursulines : elles comptaient 52 religieuses et 
80 pensionnaires. Ce nombre s’accrut encore, au point 
que, leur couvent devenant trop petit, il fut question 
en 1777 de les transférer dans le collége des ci-devant 
Jésuites; et dans ce cas leur maison de la rue des 


— 341 — 


Carmes aurait servi à loger les orphelins. Il ne fut pas 
d'ailleurs donné suite à ce projet. 

Les Ursulines, grâce à leurs écoles, ne tombaient 
pas sous le coup des décrets de Joseph II. Ce fut aussi 
à cause de l'instruction gratuite qu'elles donnaient à la 
jeunesse, qu'elles ne furent pas atteintes par le décret 
de la république française qui fermait les couvents. 
Actuellement encore nos religieuses continuent d’ensei- 
gner les filles dans le même local où elles s'étaient 
établies en 1671. 

Nos archives tournaisiennes ne nous disent rien de 
la chapelle des Ursulines. Le Calendrier de Tournai 
1775 ne nous en parle pas non plus. Mais la liste des 
objets d'art du diocèse de Tournai, qu'a publiée 
Mgr Voisin dans le tome X de nos Bulletins, signale 
différents objets qu'on y rencontre. Je transcris sa 
description. 

1. Statuette en ivoire de Saint Michel terrassant le 
démon, montée sur un socle en ivoire et bois d’ébéne. 
Ecole Flamande, XVII° siècle. Haut = 0,24. 

2. Quatre chandeliers en argent, de 0,64 de hauteur. 
Sur le pied qui est triangulaire, de la forme moderne 
des chandeliers d'église, sont trois cartouches, dans 
l'un desquels, sur chaque chandelier, sont deux écus. 
Celui de dextre est écartelé, au premier et au qua- 
trième, de gueules à une autruche d'argent, portant 
en son bec un fer à cheval de même, percé de sable; 
et au troisième, d'or à la croix pattée d'azur. Ce sont 
les armes des Cordouan; mais l'ordre des quartiers 
pourrait bien avoir été intervertir. L'autre écu, à sénes- 
tre, est parti d'azur et d'argent, et chargé de trois 
roses, deux en chef et une en pointe. Ces deux écus 
sont timbrés ensemble d'un casque, taré en tiers, avec 
une licorne pour cimier. Ces quatre chandeliers furent 


— 349 — 


donnés 4 la communauté par Jacques Cordouan et par 
la dame Marie-Jeanne d’Auby, à l’occasion de l'entrée 
de leur fille en religion sous le nom de mère Sainte- 
Félicité, en 1703. 

Cette religieuse Ursuline était Marie-Michelle Cor- 
douan, née à Tournai et baptisée en l'église de 
S.-Quentin le 21 janvier 1678. 

Ajoutons enfin, d'après M. d'Herbomez, que la qua- 
trième layette du Fonds de l'évêché de Tournai aux 
archives du royaume à Bruxelles renferme, sous le 
numéro 521, des inventaires des ornements sacer- 
dotaux conservés dans le couvent des Ursulines à 
Tournai en 1708 et 1730. 

À. DE LA GRANGE. 


LA CAPITATION A TOURNAI (1695-1747). 


Les embarras financiers du règne de Louis XIV 
sont bien connus. Quand après une série de guerres 
déjà longue, il fallut faire face à l’Europe coalisée, le 
gouvernement français ne négligea aucun moyen pour 
subvenir à la détresse du trésor. Au nombre des 
mesures prises et parmi les plus importantes figure la 
« Déclaration du Roi pour l'établissement de la 
Capitation générale » du 18 Janvier 1695. 

Il y avait entre la capitation et les autres impôts — 
une différence remarquable. Créée dans un moment ov 
la patrie était en danger, où le peuple, à bout de 
sacrifices, murmurait hautement, l'imposition nouvelle 
frappait indistinctement tous les sujets du Roi, sans 
tenir compte des privilèges et immunités qui sont le 
caractère saillant de l'organisation fiscale de l’ancien 
régime. Le Dauphin lui-même était inscrit en tête de 


— 343 — 


Ja liste des contribuables. Tout absolu que fut son 
pouvoir, le souverain n'avait pas voulu porter sem- 
blable atteinte à des droits séculaires, sans sauver au 
moins les apparences; dans l'exposé des motifs de la 
Déclaration, il semblait demander cette concession au 
patriotisme de la noblesse « qui dans toutes les occa- 
sions, disait-il, expose sa vie et verse si généreuse 
ment son sang pour notre service. » 

Quant au clergé, s'il était exempté, du moins provi- 
soirement, c'est que le Roi ne doutait point « que ce 
corps se porterait de lui-même à lui témoigner son 
zèle dans cette conjoncture » et qu'on espérait obtenir 
plus de sa bonne volonté que par la contrainte. 

La capitation offre un autre point de vue intéressant; 
c'est dans une certaine mesure, une taxe proportion- 
nelle à la fortune de chacun. Le noble paie plus ou. 
moins cher, suivant qu'il est titré, possesseur d’une 
seigneurie ou d'un fief ou simple cadet; le bourgeois 
selon sa profession, sa fortune, l'état de ses affaires ; 
le fonctionnaire d’après sa charge. Il s’en suit que les 
rôles de cet impôt équivalent pour ainsi dire à un 
recensement des conditions sociales. De plus, ils sont 
dressés par paroisses et par rues; ils conduisent le 
lecteur de maison en maison, désignant l'habitant par 
son nom, sa qualité, sa profession, tandis que le chiffre 
de capitation, placé en regard de chaque nom, déter- 
mine approximativement la fortune du contribuable. 
Ces documents à la main, si quelque ami du vieux 
Tournai visitait en détail le plan en relief de notre 
ville en 1702, qui repose à l'hôtel des Invalides et 
que nous ont décrit MM. Soil et Desclée (1), il pour- 
rait, d'imagination, faire rentrer dans chaque maison 


(1) Annales de notre Société, t. II, p. 369. 


— 344 — 


l'occupant de jadis et ranimer lacité de Louis XIV en lui 


rendant sa population. 
* 
* * 


Pour comprendre le sens et apprécier la valeur des 
rôles de la capitation, il faut savoir comment et sur 
quelles bases ils furent rédigés. Les fonctionnaires 
chargés de ce travail étaient les intendants; mais, 
comme ils n’auraient pu y suffire à eux seuls, on leur 
avait adjoint différents auxiliaires. Pour la noblesse, 
c'était un gentilhomme choisi par le Roi dans chaque 
bailliage; pour les parlements, le premier président, 
deux députés et le procureur-général ; dans les villes, 
le magistrat municipal. 

La capitation était due « par feux et par familles » 
suivant un tarif arrêté pour la première fois au conseil 
des finances le 12 Février 1695, plusieurs fois modifié 
et complété dans la suite (1). Ce tarif divise les contri- 
buables en vingt-deux. classes, auxquelles correspond 
une échelle de taxes et détermine les catégories de 
personnes que doit comprendre chacune des classes. 
Les modernes partisans de ce qu'on nomme l'impôt sur 
la fortune ou sur le revenu recourent à une déclara- 
tion du contribuable pour fixer la matière imposable ; 
Louis XIV, au contraire, confiait aux intendants la 
tâche particulièrement délicate de taxer d'office ses 
sujets, en les parquant dans les vingt-deux classes du 
tarif. | 

Enumérer toutes ces classes avec leurs innombrables 
subdivisions estinutileici. Nous nous bornerons à citer 


(1) Nous n'avons pas trouvé dans nos Archives communales le texte 
de la Déclaration royale, ni celui du tarif; ils nous ont été fournis par 
les Archives municipales de Lille. (Registres aux ordonnances, édits et 
arrêts du Roi. 1694-1696, fol. 88 et suiv.; 1700-1702, fol. 37 et suiv ) 


— 345 — 


celles qui furent appliquées 4 Tournai, en groupant 
séparément les nobles, les fonctionnaires et les bour- 
geois. Aussi bien, les bases de l'impôt étaient totale- 
ment différentes, ainsi que les règles de la perception, 
selon la qualité du contribuable. Si la capitation 
portait une premiére atteinte aux immunités en 
matière d'impôt, elle ne réalisait pas encore l'égalité 
de tous devant le fisc, ses conditions étant plus douces 
pour les nobles que pour les autres. 


Noblesse. 


7" classe. Les marquis, comtes, vicomtes 


10° » 
15"° » 
] ge » 
] Qme ” 


et barons. 

Les gentilshommes seigneurs 
de paroisse. 

Les gentilshommes possédant 
fief et château. 

Les écuyers mariés ou non. 

Les gentilshommes n'ayant ni 
fief ni château. 


Magistrats et Fonctionnaires. 


3"° classe. Les premiers-présidents des 


gm ” 
Qme » 
] ] me » 


parlements des provinces. 

Les présidents à mortier des 
parlements des provinces. 

Les conseillers, chevaliers 
d'honneur, procureurs et 
avocats généraux des Cours 
supérieures des provinces. 

Les maires des villes où il y a 
parlement ou autre compa- 
gnie supérieure. 


250 livres 
120 » 
40 >» 
10 » 
G » 


1.000 livres 


300 » 


150 » 


__ 346 — 


Les secrétaires du roi des 
petites chancelleries. 

13™° classe. Les échevins, procureurs du 
roi, grefliers et receveurs 
des biens des villes où il y 
a parlement ou autre com- 
pagnie supérieure. 

Les maires des villes du second 
ordre. 

16" » Les échevins, procureurs du 
roi, grefliers et receveurs 
des deniers communs des 
villes du second ordre. 

Les premiers huissiers des 
compagnies supérieures des 
| provinces. 

17% » Les notaires des villes où il y 
a parlement ou autre cour 
supérieure. 

Les avocats des cours supé- 
rieures. 

Les procureurs des parlements 
et autres cours supérieures. 

Les huissiers des cours supé- 
rieures. 

18" » Les tabellions des villes où il y 
a parlement. 

Lesnotairesdes villes dusecond 
ordre. 


Bourgeoisie. 


10"° classe. Les banquiers et agents de 
change. 


100 livres 
60 » 
30 » 
20 » 
10 » 
120 livres 


— 347 — 


11™° classe. Les marchands faisant com- 


] Qme 


] Aime 


] ine 


] 6me 


] 7m 


] gme 


merce en gros. 


. Les bourgeois des grosses 


villes vivant de leursrentes. 
Les marchands de vin privi- 
légiés. — 
Les bourgeois des villes du 
second ordre vivant deleurs 
rentes. 


' Les fermiers desterres et biens 


dont les baux excèdent 
3.000 livres. 

Les fermiers des moulins dont 
les baux excèdent 2.000 
livres. 

Les gros marchands tenant 
boutique. 

Les marchands de vin, de blé 
et de bois. 

Les traiteurs. 

Les messagers des villes où il 
y a parlement ou autre cour 
supérieure. 


Partie des fermiers et labou- 


reurs. 

Partie des fermiers et labou- 
reurs (1). | 
Les médecins, chirurgiens et 

apothicaires des villes du 
premier et du second ordre. 
Les barbiers et perruquiers 


100 livres 
60 » 
50 » 
40 » 
30 » 
20 » 


(1) Nous avons constaté que l'on taxait les fermiers à une livre par 
bonnier de terre occupé. 


— 348 — 


des villes du premier et du 
second ordre. 
Les artisans des grosses villes 
tenant boutiqueetemployant 
des garcons. 10 livres. 


* 
* * 


La Déclaration royale prévoyait quelques cas 
particuliers : 

1° Les contribuables qui pouvaient, à raison de 
leur qualité et de leurs fonctions, être classés dans 
plusieurs catégories, n'étaient redevables que d’une 
seule taxe, celle de la catégorie la plus imposée. 

2° Les fils de famille mariés ou pourvus de char- 
ges, même demeurant avec leurs parents, étaient 
contribuables. 

3° Les veuves devaient la moitié de ce qu’aurait 
payé leur mari. 

Si minutieuse que fut cette classification sociale, 
elle ne laissait pas d'offrir des difficultés d’applica- 
tion. Les intendants furent-ils maîtres de les trancher 
à leur manière? Recurent-ils des instructions inter- 
prétatives? ce qu'on appellerait aujourd'hui des circu- 
laires ministérielles? Nous n’en savons rien, n'ayant 
eu sous les yeux aucun document de cette nature. 
Toujours est-il que dans bien des cas il fallut faire 
prévaloir l'esprit de la loi sur la lettre. C’est ce que 
nous constaterons par l'examen des rôles d'imposition. 

La recette de la capitation se faisait, à la campagne 
par les collecteurs des tailles; en ville par les rece- 
veurs des deniers communs; pour les gentilshommes, 
l'intendant devait commettre un receveur dans chaque 
bailliage; les membres des parlements s’aquittaient 


— 349 — 


entre les mains des payeurs des gages de ces 
compagnies. 

Comme les besoins d'argent étaient pressants, on 
avait pris soin de stipuler que le paiement se ferait en 
deux termes égaux, « le premier dans le premier jour 
de mars et le second dans le premier jour de juin 


suivant. » 


* 
* x 


La Déclaration royale avait été signée le 18 Janvier 
1695. Dès le 30 de ce mois, les consaux furent avisés 
par le baron de Rongy, grand-prévôt, que M. de 
Bagnols, intendant de Flandre, avait envoyé à Tournai 
le sieur Menneson, son secrétaire, « à effet de dresser, 
» aveclesieur Cambier son subdélégué, à l'intervention 
» de Messieurs du Magistrat, l'estat de la capitation 
» que le Roi veut être imposée en cette ville à la 
» charge des habitans d'icelle. » On décida de se 
mettre à l'œuvre au plus tôt. | 

Les délégués pour cette besogne furent le baron 
de Rongy, M. du Chambge, mayeur et M. Varlut, tré- 
sorier, outre le subdélégué, M. Cambier. Ils accom- 
plirent leur tâche avec tant de zèle et de promptitude 
que, dès le 23 Février, le grand-prévôt pouvait 
rendre compte aux consaux d'un voyage qu'il avait 
fait à Lille, en compagnie du mayeur et du trésorier, 
dans le but de soumettre leur travail au sieur Men- 
neson, avant d'y mettre la dernière main. Trois jours 
après, ayant fini, ils retournérent chez l'intendant pour 
‘ entendre ses observations; le haut fonctionnaire fut 
sans doute satisfait, car nous ne voyons pas qu'il ait 
exigé des corrections. 

Toutefois, un incident survint; de nouvelles ins- 
tructions arrivèrent de Versailles, réclamant l'inscrip- 








— 350 — 


tion des domestiques. Ce supplément de travail ne 
demanda que huit jours. Le produit total de l'impôt 
devait atteindre environ 32.000 livres. 


* * * 

Maïs le magistrat n'était pas au bout de ses peines. 
A cause, sans doute, de la précipitation qu’on avait 
dû mettre à la rédaction des rôles, mais surtout en 
raison de la nature même de l'impôt, dès que les con- 
tribuables connurent leur sort, les réclamations com- 
mencérent à pleuvoir. . 

La première en date fut celle de M. de Maulde, 
gentilhomme auquel où avait attribué gratuitement le 
titre de baron avec la capitation correspondante de 
deux cent cinquante livres; or, il n'avait porté, disait- 
il, que celui de marquis, et encore sans y avoir droit, 
mais seulement parce qu'il était neveu du marquis de 
Colembert; la capitation aidant, il semblait avoir 
renoncé à toute velléité de ce genre et, très modeste- 
ment, se plaignait de l'état de sa fortune et alléguait 
sa qualité de cadet (1). 

Les consaux examinérent quelques requétes; mais 
comme il en venait à chaque séance, on ouvrit un 
dossier et on les y classa, pour les transmettre a 
l'intendant. 

C’étaient surtout les artisans qui réclamaient et le 
théme de leurs doléances ne variait guére. Chacun se 
plaignait d'être soumis à la même taxe que tel autre 
du méme métier, plus riche que lui, mais que le tarif, 
avec ses catégories toutes faites, mettait sur le méme 
pied. Pour en finir, les consaux proposérent à M. de 
Bagnols de fixer dorénavant une somme d'impôt pour 


(1) Consaux, 22 Mars 1695. 


— 351 — 


chaque corporation; les suppôts du ‘métier la réparti- 
raient entre eux, en tenant compte des moyens de 
chacun (1). L'intendant permit de faire « ce qui se 
faisait à Paris. » Nous ne savons en quoi consistait ce 
procédé; mais il y a lieu de croire qu'il déplut aux 
chefs des corporations, car ceux-ci se prétérent d’assez 
mauvaise grâce à fournir les renseignements qui leur . 
furent demandés à cette fin (2). 


x ° * 

Au commencement de l’année suivante (1696), M. de 
Bagnols réclama de nouveau la collaboration du magis- 
trat de Tournai pour rédiger les rôles (3). On députa le 
grand-prévôt, le mayeur et M. Cambier, conseiller dela 
ville. Les réclamations furent assez rares; toutefois, 
il paraît que la perception n'était pas facile, si l’on 
- considère qu’au mois d'octobre les consaux se virent 
obligés de prendre des mesures de rigueur, un tiers 
de l'impôt n'étant pas encore rentré. 

Par une disposition de l’édit qui établissait la 
capitation, le Roi s'était engagé à la faire cesser trois 
mois après la publication de la paix. Le traité de 
Ryswyck mit donc fin à sa perception. 

Mais l'expérience avait été favorable, et quand la 
guerre de la succession d'Espagne vint réclamer un 
nouvel effort financier, on sempressa de recourir une 
seconde fois à la capitation. Ce fut l’objet d'une nou- 
velle déclaration royale signée le 12 Mars 1701. 


* 
x * 


(1) Consaux, 29 Mars 1695. 
(2) Consaux, 29 Avril 1695. 
(3) Consaux, 26 Février 1696. 


— 352 — 


Dès le mois d'Avril, les consaux furent requis de 
« travailler à l'établissement de la capitation. » Ils 
nommèrent les délégués ordinaires; mais, au mois 
d'Août suivant (1), le projet de rôle qui avait été 
envoyé à Lille fut retourné avec un ordre de M. de 
Bagnols enjoignant d'imposer six mille livres de plus 

- sur les bourgeois. Ceci provenait de ce que, le Parle- 
ment ayant obtenu un dégrèvement, le Roi ne voulait 
cependant rien y perdre et trouvait bon que la bour- 
geoisie soldât la différence. Les consaux protestèrent 
et députérent vers l’intendant le trésorier Varlut muni 
d'une lettre contenant leurs observations. Mais celui- 
ci rapporta pour toute réponse que les choses étaient 
trop avancées et que l'on tiendrait compte de la récla- 
mation l'année suivante. 

Malgré l'augmentation des taxes, peu de réclama- 
tions parvinrent aux consaux en 1701; la capitation ~ 
entrait dans les mœurs et l'on savait sans doute par 
expérience l'inutilité des récriminations. Il ne fallut 
pas, comme à Lille, en 1704, faire « deffense d'insulter 
ou maltraiter de fait ou de paroles ceux qui sont 
chargés du recouvrement de la capitation (2). » 

A une plainte qui leur fut adressée le 11 Octobre, 
les consaux répondirent le 18, en donnant un rensei- 
gnement qui n'est pas sans intérêt, à savoir que la 
capitation de soixante livres avait été appliquée à toute 
personne qu'on présumait avoir au moins mille florins 
de rentes. 

En 1702, quand l’intendant envoya ses instructions 
habituelles pour la confection des rôles, l’excés des 
charges qui pesaient sur le peuple et la promesse du Rol 


(1) Consaux, 17 Avril, 7 Août 1701. 
(2) Lille. Archives communales, Ordonnances, 27 Novembre 1704. 


— 353 — 


lui furent rappelés; non pas en vain cette fois, car les 
consaux furent autorisés 4 revenir aux chiffres de la 
période antérieure (1695-1698) (1). Faible dédomma- 
gement des subsides écrasants que le gouvernement 
de Louis XIV ne cessait, à cette époque, de demander 
à la ville. 

* * * 

La perception de la capitation se poursuivit sans 
nouveaux incidents jusqu'en 1709. Alors, les vicissi- 
tudes de la guerre séparèrent les destinées de Tournai 
de celles de la France et nos ancêtres portèrent leurs 
tributs à de nouveaux souverains. 

L'impôt reparut sous la courte domination de 
Louis XV (1745-1747). Sa perception n’amena aucun 
épisode intéressant, mais il y a lieu de remarquer une 
grande différence, au point de vue de l'application du 
tarif, entre cette période et la précédente. Le Parle- 
ment n'étant pas revenu, Tournai tomba au rang de 
ville du second ordre: le taux des taxes en fut dimi- 
nué : les échevins et les jurés payèrent quarante livres 
au lieu de soixante, les rentiers de même, etc. 


* 
* * 


Sous le n° 1250 de l'inventaire provisoire de nos 
archives communales, on a réuni tous les documents 
qui semblaient se rapporter à la capitation. Il en est 
parmi ceux-ci qui regardent d’autres impôts ; certains, 
qui furent peut-être des travaux préparatoires, seraient 
mieux à leur place parmi les recensements de la popu- 
lation (2). Nous n’avons conservé le texte complet des 


(1) Consaux, 28 Janvier et 7 Février 1702. 
(2) Signalons en particulier des relevés des habitants de Saint-Brice, 
de la Madeleine et de Saint-Nicaise. 
ANNALES. III, 23 


— 354 — 


rôles que pour les années 1695, 1706, 1707, 1708, 
1746 et 1747. Le Parlement n'y est compris qu'en 
1707 et 1708. 

Mais aux piéces que possédent nos archives, il con- 
vient d'ajouter un registre appartenant aux archives 
départementales du Nord (Intendance du Hainaut 
C. 859) et signalé par notre confrère M. A. d’Herbomez 
dans le tome xxi, page 324, de nos Bulletins. Ce 
registre contient le rôle de 1696 et c’est, à notre avis, 
le plus précieux de tous par l'abondance et la précision 
des détails. 

Nos documents sont donc de deux époques séparées 
par .un espace de quarante ans. Les uns, allant de 
1695 à 1708, embrassent les dernières années de la 
domination de Louis XIV: les autres, de 1745-1746, 
sont contemporains de l'éphémère souveraineté de 
Louis XV dans le Tournaisis. Les extraits qui sui-. 
vront plus loin sont divisés en deux séries corres- 
pondant à ces périodes. Pour la première, nous avons 
pris comme base le registre de 1696 (des archives 
départementales du Nord) et nous y ajoutons, en 
caractères distincts, un certain nombre d'articles 
relevés dans les autres; les rôles de 1746 et de 1747 
sont à peu près identiques et peuvent aisément être 
fondus en un seul. 

Nous n'avons pas songé à publier intégralement ces 
listes de contribuables encombrées de noms obscurs ou 
disparus; mais en faire des extraits, de manière à ras- 
sembler sous les yeux du lecteur les éléments quelque 
peu notables de la population tournaisienne de ce 
temps nous a paru intéressant. Nous y comprendrons 
la magistrature, la noblesse, les professions libérales 
et la bourgeoisie; dans cette derniére catégorie, nous 
nous sommes arrétés 4 la capitation de vingt livres, au- 


— 355 — 


dessous de laquelle on tombe dans la classe des artisans. 
En outre, nous avons relevé quelques noms et quelques 
particularités dignes d’attention : écoles, enseignes, etc. 


* * 

C'est donc un tableau de la Société tournaisienne 
que les rôles de la capitation mettent sous nos yeux; 
en cela consiste leur principal intérét pour notre 
histoire. 

Voici d'abord la noblesse. Elle est divisée par le 
tarif d'imposition en quatre classes principales : 1° les 
princes et les ducs, — nous n'en rencontrerons pas à 
Tournai; — 2° les marquis, comtes, vicomtes et 
barons ; 3° les seigneurs de paroisses ; 4° les possesseurs 
de fiefs. A côté de ceux-ci, il y a des cadets, des 
gentilshommes sans biens et même des pauvres. Ici, 
comme dans toute ville de province, ce sont les 
simples possesseurs de fiefs qui composent la grande 
majorité. 

Titres et seigneuries sont rares dans notre noblesse. 
A l’époque de Louis XIV, parmi plus de cent noms 
inscrits sur la liste des nobles, nous n'avons relevé 
qu'une dizaine de titrés : le baron de Rongy, chef de 
l'antique maison de Roisin, la comtesse de Bergeyck, 
née d'Ennetières, le baron de Haudion, le comte : 
d’Halennes, les barons de Flers, d’Angerville, de 
Warcoing, de Pottes, de Mooreghem et de Bousbeke (1). 
Etaient seigneurs de paroisses ou, suivant une ex- 
pression usitée dans les rôles, de « Villages à clocher, » 
MM. de Chin, de Grandmetz, de Thun, de Wanne- 


(1) Ces sept derniers titres appartenaient respectivement aux familles 
de Harchies, d’Ostrel, de Lestendart, de Nassau, de Croix, van Spiere 
et le Vaillant. 


— 356 —. 


hain, de Bourquembray, de Braffe, de Condette, de 
Baillart et la douairiére d’Esquelmes (1). 

Sous Louis XV, la proportion est restée la méme, 
mais les noms ont changé. Nous retrouvons un baron 
de Rongy et un baron de Bousbeke; à côté d'eux 
sinscrivent les comtes de Mouscron (2), de Sainte- 
Aldegonde, de Saint-Genois, d'Agasasa, la comtesse 
d’Hust (3), le vicomte de Blois et le baron d’Espierres (4). 

Malgré le caractère de stabilité que l'on attribue, 
non sans raison à la société de l’ancien régime, les 
vicissitudes de la fortune n'y étaient pas inconnues ; 
elle avait ses parvenus et ses déchus. A Tournai, 
l'aristocratie contemporaine de Louis XIV et de 
Louis XV ne remonte pas, en général, 4 une origine 
fort ancienne. Quelques vieux noms, transmis par une 
longue suite de générations, jettent un écho des temps 
lointains de la chevalerie et de la féodalité : Roisin, 
Harchies, Maulde, Calonne, Croix, Haudion, Landas. 
D'autres, non moins dignes de considération, rappellent 
la grande bourgeoisie de l'époque communale : de 
Saint-Genois, d’Aubermont, Bernard, Le Louchier, 
d’Ennetiéres. Mais à côté de ces maisons anciennes, 
d'autres s'élèvent. Une comparaison entre les rôles de 
la capitation du temps de Louis XIV et ceux du règne 
de Louis XV démontre combien l’accès de la noblesse 
était largement ouvert en ce temps-là ; d'une période à 
l'autre, une pléiade de noms passe de la liste des 
bourgeois à celle des gentilshommes. 

Une circonstance importante favorisait l’avènement 


(1) Issus des familles de Bargibant, Brecht, de Landas, d’Ennetiéres, 
de la Motte-Baraffe, de Gaest, de Maulde, Théry et Bernard. 

(2) d'Ennetières. 

(3) d'Esclaibes. 

(4) Delfosse. 


— 357 — 


de couches nouvelles. C'était la présence à Tournai 
d'un Parlement. Tout président, tout conseiller au 
Parlement était anobli par sa charge et transmettait 
à ses descendants la qualité de gentilhomme. Après 
les de Bargibant et les Errembault, ce furent les de 
Pollinchove, les de le Vigne, les Jacquerie, les Visart, 
les de F lines, les de Franqueville et une foule d’autres 
qui, par cette voie, entrérent dans la noblesse. 


* * * 

Tournai n'a pas gardé les archives de son Parle- 
ment, pas plus que le Parlement lui-même, qui se 
retira en 1709 devant les troupes de la coalition et 
s'établit à Cambrai, puis à Douai sous le nom de Parle- 
ment de Flandres. L'histoire de cette illustre compagnie 
est encore à faire, car le président Pinault des Jaunaux 
qui publia en 1702 une Histoise du Parlement de 
Tournai n'est qu'un annaliste et son récit s'arrête 
trop tôt. 

C'est grace au Parlement que Tournai, sous Louis XIV 
avait le rang de ville de premier ordre. Le personnel 
de magistrats, d'avocats et d'officiers subalternes qui 
gravitait autour de ce tribunal comptait, en 1707 et 
1708, environ cent cinquante personnes inscrites aux 
rôles de la capitation. On se figure aisément quelle 
place considérable tenaient les gens de robe dans la 
société tournaisienne de l'époque. 

Lors de sa création, en 1668 le « Conseil Souverain 
de Tournai » (qui devint Parlement en 1686) eut deux 
présidents et sept conseillers. Le nombre de ceux-ci 
fut peu après porté à neuf; ils se partageaient en deux 
chambres. En 1689, les nouvelles conquêtes du roi 
ayant étendu le ressort, on créa une troisième cham- 
bre; en 1693, nouvelle augmentation du personnel ; 


enfin en 1705, le nombre des présidents fut porté a 
huit et celui des conseillers dépassa trente. 

Primitivement, c'était le Roi qui nommait les offi- 
ciers du Parlement; mais, depuis un édit de 1693, ces 
fonctions, sauf celles de premier-président devinrent 
héréditaires et vénales. Les présidents finançaient 
45.000 livres, les conseillers 30.000, etc. Si le titu- 
laire d’une charge voulait se retirer, il démissionnait 
en faveur d'un successeur de son choix, qui lui rem- 
boursait la finance; s’il mourait en fonctions, ses héri- 
tiers cherchaient un acquéreur ou l'un d’eux prenait la 
place; quand il s'agissait de charges nouvellement 
créées, on « traitait avec le Roi. » 

Ce système formait de véritables dynasties de magis- 
trats; en voici quelques exemples pris dans le milieu 
que nous étudions. 

Fils d'un médecin, petit-fils d'un drapier de la 
Grand’Place, Jacques-Martin de Pollinchove fut nommé 
premier-président en 1691 ; son fils luisuccéda en 1710 
et son petit-fils occupa le même siège à partir de 1780. 
La famille Malbaux de Buissy compte quatre prési- 
dents à mortier, de père en fils; les Bruneau en ont 
trois, suivis d'un procureur général. 

Pierre Hattu fit partie du Conseil Souverain, dès sa 
création, comme conseiller, ensuite comme président 
à mortier; deux de ses fils et un de ses petits-fils 
furent conseillers; dans la famille de Mullet, quatre 
conseillers; chez les de Forest, un conseiller, deux 
présidents et un avocat général. 

Parmi les familles d'origine tournaisienne, signa- 
lons outre les de Pollinchove, les Jacquerie qui eurent 
trois conseillers et un greffier, les De Flines, les de le 
Vigne, etc. 


*k 
* * 





— 359 — 


La bourgeoisie, comme l'entendent les rôles de la 
capitation, c’est l’ensemble des habitants de la ville, 
déduction faite des nobles et des corps constitués. 
Prenant ce mot dans une acception restreinte et plus 
usuelle, nous comprenons sous la dénomination de 
bourgeois les Notables, rentiers et négociants, à l’exclu- 
sion, non seulement des ouvriers, mais des artisans et 
des boutiquiers. La capitation de vingt livres nous 
a paru marquer assez exactement cette ligne de 
démarcation. 

Ainsi réduite, il y a encore dans la bourgeoisie, des 
distinctions à faire. Ses premiers rangs se confondent 
pour ainsi dire avec les rangs de la noblesse infé- 
rieure; il existe en effet (en assez grand nombre sous 
Louis XIV, plus rares sous Louis XV) des bour- 
geois vivant « noblement » ou « honnestement » sui- 
vant les expressions du temps, c'est-à-dire de leurs 
revenus et sans se livrer à l'industrie ou au commerce, 
possédant des fiefs et faisant usage d’armoiries enre- 
gistrées dans l’Armorial de France; pépinières de 
magistrats et de fonctionnaires, les familles de cette 
classe finirent presque toujours par sintroduire dans 
Ja noblesse. 

Un peu en dessous de cette élite, se placent les 
riches négociants. 

On trouverait, sil en était besoin, dans les rôles de 
la capitation, la preuve du marasme dans lequel végé- 
talent notre commerce et notre industrie dès le dix- 
septième siècle. Tandis qu'à Lille plus de soixante-dix 
négociants en gros furent taxés à cent livres, il n’y en 
eut pas un seul à Tournai. Ce n'est pas, sans doute, 
que le” commerce en gros fut inconnu ici, mais les 
affaires de nos négociants étaient si peu brillantes 
qu'on ne pouvait leur faire subir dans toute sa rigueur 


— 360 — 


l'article du tarif qui les concernait; ils payaient de 
quarante à soixante livres. Remarquons que la plupart 
de nos riches marchands étaient en méme temps des 
rentiers; leur double qualité est énoncée dans les rôles ; 
il semble méme que la capitation relativement élevée 
dont on les frappe, vise plutôt leurs rentes que leur 
chiffre d'affaires. Le négociant tournaisien avait, dès 
ce temps-là, une tendance à immobiliser son capital 
au lieu de le consacrer, comme dans les centres plus 
actifs, à l'extension de ses affaires. Ce petit groupe de 
riches marchands ne se rattache pas à une même 
branche, ni aux spécialités de l'industrie tournai- 
sienne; l’un est marchand de vin, l’autre marchand de 
fer, un troisième marchand de bas, celui-ci chaufour- 
nier, celui-là savonnier, etc. Ils forment le second élé- 
ment de la haute bourgeoisie. La plupart sont bour- 
geois de vieille race; beaucoup firent enregistrer dans 
l'armorial général de France, leurs armoiries ou leur 
chiffre; les descendants de plusieurs reçurent des 
lettres de noblesse. 

Les « gros marchands tenant boutique » — ainsi 
s'exprime le tarif de la capitation — forment la bour- 
geoisie moyenne. Ils devaient être taxés à trente livres; 
mais nous savons qu'il était avec le tarif des accommo- 
dements et l'intendant Dugué de Bagnols, qui ne 
s abusait pas sur la situation du commerce tournaisien, 
ne pouvait manquer de les appliquer ici. C'est pour- 
quoi la capitation de vingt livres est plus fréquente, 
parmi nos marchands, que celle de trente. 

Si l’on parcourt la liste de ces négociants, les spécia- 
lités tournaisiennes s'accusent. Les marchands de bas 
sont de loin les plus nombreux, surtout das les 
paroisses de Notre-Dame et de Saint-Brice; dans 
celle-ci, les hautelisseurs, peu répandus dans le reste 


— 361 — 


de la ville, forment un groupe respectable; les mar- 
chands de drap résident dans les paroisses de Saint- 
Quentin et de Notre-Dame; a Notre-Dame aussi sont 
cantonnés les orfèvres et à Saint-Jean les bateliers; 
déjà les cabaretiers (au nombre de quatre-vingt-deux 
en 1696) annoncent leur prépondérance future. 


* 
x * 


Une promenade rétrospective dans le Tournai de 
Louis XIV et de Louis XV n'est pas pour désorienter 
un tournaisien moderne. Quartiers et rues avaient 
à peu près la même physionomie, la même catégorie 
d'habitants que de nos jours. 

En ce temps-là, les paroisses de Notre-Dame et de 
Saint-Quentin appartiennent surtout au commerce. Sur 
la Grand'Place se succèdent à peu de distance les caba- 
rets et les débits de vin; de la rue de Cologne au 
Beffroi — côté que l'on appelle rue ou rang des Dra- 
piers — se rencontrent quelques marchands de drap. 
La rue des Orfèvres est occupée presque exclusivement 
par la corporation qui lui a donné son nom (1). Rue 
de Paris, rue de la Téte-d’Or, rue des Chapeliers, rue 
de Cologne, rue des Maux, les magasins, comme de 
nos jours, sont serrés les uns contre les autres; çà et là, 
quelques maisons de rentiers. Dans la partie basse de 
la paroisse de Notre-Dame s'élèvent des hôtels aristo- 
cratiques : rue des Fossés, l'hôtel d'Esquelmes ; rue 
Dame-Odile, l'hôtel de Dudzeele; marché au Charbon, 
l'hôtel de Bargibant; rue de la Lanterne, l'hôtel 
Errembault. 

Paroisse de Saint-Jacques, les choses ont changé 
notablement depuis le siècle de Louis XIV. Alors, la _ 


(1) Dans cette rue nous avons compté sept orfèvres en 1696. 


— 362 — 


rue des Carmes et celle du palais Saint-Jacques (y com- 
pris la rue des Sceurs-Noires) formaient l’un des quar- 
tiers les plus aristocratiques dela ville ; gentilshommes, 
magistrats et avocats y voisinaient. Au contraire la 
rue Saint-Jacques comptait peu d'habitants de marque; 
nous devons cependant y signaler le bel hôtel du baron 
de Pottes. Sur le quai des Salines étaient groupées 
de nombreuses brasseries. 

Rue de la Madeleine, s'élevait l'hôtel de Landas et 
celui du président d’Hermaville; rue des Prés Por- 
chains, l'hôtel De Spiennes; rue d’Audenarde, l'hôtel 
de Calonne. 

La paroisse de Saint-Nicolas est, sous Louis XIV, 
celle des gens de robe. Conseillers, avocats et procu- 
reurs y forment un monde 4 part autour du Parlement. 
Plus tard et surtout à la fin du XVIII° siècle, le quar- 
tier du Château se transformera en une sorte de fau- 
bourg Saint-Germain; mais à l'époque dont nous nous 
occupons, la noblesse y est moins nombreuse que sur 
d'autres points de la ville. 

Paroisse de Saint-Brice, le Becquerelle, les rues de 
l'Abliau et d’Aubignies sont très bien habitées; nous 
y trouvons le baron de Mooreghem, le baron de 
Bousbeke, les Hannaert, les de Gaest, les Luytens, les 
de la Hamayde, les de le Vigne, les de Calonne, les 
Vrancx, etc. Rue de Pont, c'est le commerce et la 
bourgeoisie riche qui dominent : les de Berlot, les de 
Surmont, les Grau, les Liévou, les Dismal. Remar- 
quons en passant rue du Quesnoy l'hôtel du premier- 
président de Pollinchove. 

La paroisse de Saint-Jean est pauvre; aucune 
noblesse et trés peu de bourgeoisie. En repassant sur 
la rive gauche de l'Escaut, nous notons, sur les quais 
des Poissonceaux et Taillepierre quelques négociants 


— 363 — 


importants : Le Terre, du Pré, Wattrigant, de Gouy, 
Dismal, Baudechon. La grande rue de Saint-Piat est 
l'une des plus peuplées et des plus riches de la ville; 
gentilshommes, gens de robe, rentiers, commerçants 
y vivent côte à côte; au contraire la rue des Jésuites — 
où s'élèvent l'hôtel d'Aubermont et l'hôtel de la Croix 
de Maubray — et surtout la rue de la Ture semblent 
réservées à la haute bourgeoisie et à la noblesse. Les 
du Chambge, les de Flines, les de Calonne, les Rogiers, 
les de Clippele, les Marlier, les de Berlo y voisinent. 
= Dans la paroisse de Saint-Pierre, point de noblesse, 
mais les riches marchands — les Scapcooman, les de 
Surmont, les Lahaise, les Farin, les Lefebvre — 
alignent leurs étalages dans la rue des Puits-l'Eau; 
rue des Brasseurs, se succédent les brasseries de 
l'Etoile, de la Rose et du Griffon. 

La rue de Saint-Martin n’avait pas, sous Louis XIV, 
les grands hôtels qui la distinguèrent depuis; nous y 
trouvons seulement l'hôtel de Monnel; en 1746, deux 
grands seigneurs — les comtes de Mouscron et de 
Sainte-Aldegonde — ont leur résidence dans cette rue. 

Enfin, la paroisse de Saint-Nicaise était pauvre, 
comme aujourd'hui la paroisse de Sainte-Marguerite, 
qui occupe à peu près le même territoire. Cependant la 
rue As-Pois comptait quelques notables et la Roquette 
Saint-Nicaise était habitée par le baron de Rongy, 
grand prévôt en 1696. 

* * * 

Terminons ce coup d'œil sur la société tournai- 
sienne d’autrefois par un trait secondaire, mais 
curieux, que nous révèlent les rôles de la capitation, 
nous voulons parler de la domesticité. 

En 1696, la maison la mieux montée de Tournai 


— 364 — 


est celle du comte et de la comtesse d’Halennes (née de 
Créquy), rue de Château ; elle se compose d’un cocher, 
de trois laquais, d’une femme de chambre, d’une cuisi- 
niére et d'une servante. Les maîtres payaient de ce 
chef douze livres de capitation. 

Quelques années plus tard, le baron de Haudion 
entretenait un cocher, quatre valets et trois servantes. 

Le baron de Pottes, dans son bel hôtel de la rue 
Saint-Jacques, avait aux gages un cocher, deux valets, 
une femme de chambre et une cuisinière. Même 
service chef le baron de Flers. Le baron de Rongy, la 
veuve du président de Bargibant, M. d’Hallebast, la 
comtesse de Borgeyck, le baron de Bousbeke avaient 
quatre domestiques. 

Tel est le personnel des principales maisons de la 
noblesse. Mais la plupart de nos gentilshommes ont 
un train de vie plus simple; souvent ils se contentent 
d'un valet et d'une servante, parfois de moins. 

La bourgeoisie du temps de Louis XIV ne connaît 
pas le luxe des domestiques. Chez les rentiers et les 
riches marchands, sauf de très rares exceptions, ce 
sont des simples servantes 


qui font office de valets, 
tiennent la maison propre, ont soin de l'équipage, 
et quelquefois du jardinage (1), 


et le plus souvent, il n’y en a qu'une par famille. 
Nous sommes renseignés moins exactement sur les 
parlementaires ; au lieu d'énumérer leurs domestiques, 
les rôles se bornent à consigner la somme d'impôt 
qu'ils payaient pour leur service. Toutefois, ces 
chiffres font ressortir assez clairement l'importance 


(1) La Fontaine, les Souhaits. 


— 365 — 


du Parlement et des gens de robe dans la société 
tournaisienne de l'époque. 

Les présidents versaient sept à neuf livres de capi- 
tation pour leurs gens, c’est-à-dire autant que nos plus 
grands seigneurs, un ou deux exceptés ; la moitié des 
conseillers avaient trois ou quatre domestiques, par- 
fois davantage. Au contraire, chez les avocats et les : 
procureurs, l'existence était bourgeoise. 

Sous Louis XV, le train de maison a augmenté 
dans la noblesse et dans la haute bourgeoisie. Chez le 
comte de Mouscron, huit domestiques ; chez le comte 
de Sainte-Aldegonde, six ; chez la comtesse d’Hust, six 
et un secrétaire. Le chiffre de quatre ou cinq domes- 
tiques, rare dans la période précédente, est devenu 
commun à la plupart des familles nobles. Si la vie 
bourgeoise reste modeste et ne comporte pas de laquais, 
pourtant l'unique servante d'autrefois paraît insuffi- 
sante; dans les bonnes maisons, on en prend deux ou 
trois et parfois — mais ce luxe est exceptionnel — un 
valet ou une cuisinière. 

Très rares sont les bourgeois qui roulent carrosse : 
en 1746, le banquier Caters; sous Louis XIV, 
MM. Varlut et Delfosse, gens de finance eux aussi, 
l'un trésorier des Etats et l’autre de la ville. 





— 366 — 


EXTRAITS DES ROLES DE LA CAPITATION. 


l Partie (1696-1708). 


MESSIEURS DU MAGISTRAT (1). 


Prévost. 
M. le baron de Rongy (2). Livres 200 
Un cocher, deux valets, deux servantes. » 8 
Jurés. 
Guillaume-François Ladam (3). » 60 
Un valet et une servante. » 3 
M. de Cocq (4). » 60 
Une servante (5). 2 2 
M. Muissart (6). n 60 
M. d’Enghien (7). » 60 
Un valet et une servante. ” 3 


(1) Ce sont les magistrats en fonctions en 1696. 

(2) Baudry-François de Roisin, prévôt de Tournai de 1686 à 1696 
puis chevalier d'honneur au Parlement de cette ville. Il habitait en la 
petite roc Saint-Nicaise, Cf. C'* du Chastel. Notices généalogiques tour- 
naisiennes, tome III, page 376. Nous désignerons cet ouvrage dans les 
notes suivantes par les initiales N. G. T. 

(3) Ghislain-François Ladam, peintre de mérite, auquel MM. de la 
Grange et Soil ont consacré des articles, le premier dans le Bulletin de 
notre Société, T. XXIII, p. 389, le second dans la Biographie natio- 
nale. Surintendant du Mont-de-piété, il habitait rue des Carmes. 

(4) Pierre de Cocq, S' de Beaulieu, grand bailli du Temporel de 
l'Evêché. 

(5) Quand la domesticité se réduit à une servante, nous nous dispen- 
sons, en règle générale d’en faire mention. 

(6) Henri Muissart, écuyer, rue roc Saint-Nicaise. 

(7) Jean-Baptiste-François, chevalier, seigneur de Wambroek, Haute- 





— 367 — 


M. de Beaufait (1). Livres 60 
Un valet, deux servantes. | ” 5 
M. Cambier (2). » 60 


Conseillers pensionnaires et autres officiers. 


M. Jacques de Surmont (3), 1* conseiller. Livres 80 


Un valet et une servante. » 3 
M. Pierre de Pollinchove (4), 2° conseiller. » 80 
Un valet et une servante. ” 3 
M. Jacquerye (5), greffier civil. » 60 
Un valet et une servante. ” 3 
M. Varlut (6), trésorier général et greffier des 
finances. ” 60 
Un cocher, un valet, deux servantes. » 7 
M. le Blon, grand procureur. » 60 
Un valet et une servante. » ‘ 
M. Hersecap, greffier criminel (7). » 40 
M. de le Tombe, second procureur (8). 9 60 


court, etc., bailli du Tournaisis, décédé en 1703, habitait en haut de 
la rue des Jésuites. N. G. T. II, 22. 

(1) Maximilien-François-Dominique de Calonne, écuyer, seigneur de 
Beaufayt, habitait rue du Palais Saint-Jacques. N. G. T. I, 340. 

(2) Michel-Dominique Cambier, habitait en haut dela ruedes Jésuites : 
il fut conseiller du Roi et trésorier-général des États de Tournai. 
N. G.T. II, 377. 

(3) Avocat, échevin et juré de Tournai de 1651 à 1665, décédé en 
1701, il habitait rue Saint-Piat. N. G. T. III, 510. 

(4) Frère du premier-président du Parlement, avocat, décédé en 1706. 
Il habitait rue du Quesnoy. N. G. T. Ill, 97. 

(5) Adrien-Lamoral Jacquerie. N, G. T. If, 367. Il habitait en haut 
de la rue de la Téte d’Or, 

(6) Gaspar Varlut, échevin et juré de Tournai, conseiller du Roi, 
anditeur-général des comptes. N. G. T. III, 596. Il Labitait rue Perdue, 

(7) Etienne-Bruno, N, G, T. II, 269. 

'8) Antoine-Louis, avocat, conseiller au bailliage, N. G T. III, 546. 


a_i 


— 368 — 


Mayeur. 

M. du Chambge (1). Livres 100 

Ses domestiques. ” +99 

- Echevins. 

M. Jannart (2). » 60 

Deux servantes. ” 4 
M. Michel. » 60 
M. du Broeucq, rapporté avec la chancel- 

lerie (3). 

M. André (4). » 60 
M. Biesbroucq. | » 60 
M. Richard. r 60. 
N. conseiller pensionnaire de l’eschevinage. + 80 
M. Camphain, greffier (5). » 60 

Un valet et une servante. oo 3 
M. Presin, greffier de Saint-Brice (s). » 40 

Officiers du Clapet (7). 

M. Nicolas du Rieu (s). (> 40 
M. Dominique Seppa (9). » 10 
M. Paul-Frangois Rose (10). " 10 


(1) Charles-Joseph, écuyer, seigneur de la Saulderie, habitait rue des 
Tanneurs. N. G. T. I. 428. 

(2) Jacques Jannart. N, G. T. III, 512, 

(3) Adrien Cazier, seigneur du Brœucq, ancien capitaine d'infanterie, 
magistrat de Tournai de 1664 4 1696, receveur de la Chancellerie du 
Parlement de Tournai, habitait rue de la Lanterne. N. G. T. II, 438. 

(4) Jean André, avocat au Parlement de Flandre. N, G. T. I, 123. 

(5) Jacques-Philippe Cazier, Sr de Camphin, anobli par l'achat d'une 
charge de conseiller-secrétaire du Roi. N. G. T. II, 435, Il habitait rue 
des Carrnes. 

(6) Pierre, seigneur de la Grard-Croix, licencié és lois, plusieurs fois 
échévin de Saint-Brice. N. G. T. III, 165. 

(7) Impôt sur la bière. 

(8) Greffier des finances et membre du Magistrat en 1664. N. G. T. 
II, 331. (9) N. G. T. lll, 481. 

(10) Devint trésorier receveur-général de Tournai. N. G. T. III, 396. 


— 369 — 


Cing assesseurs commis aux finances. 


M. Gilles Midavaine. Livres 50 

Deux servantes. » 4 
M. Antoine Pottier, fils de Pierre. ” 50 
M. Philippe du Mortier (1). » 50 
M. Charles van der Heyden (2). on” BO 
M. Gabriel-Joseph Hoverland (3). » : 80 


GENTILSHOMMES ET NOBLES (4). 


Paroisse Notre-Dame. 

| 1696 1706-1708- 

M™ la douairière d’Esquelmes, | 
veuve de seigneur à clo- | | 


cher (5). | Livres 60 , 
Un cocher, un valet, -une os 
servante. | " Oo 
M. de Luchain, son fils à 
marier (6). ” oO 


Madame.... belle-mère au S” 


(1) N. G. T. If, 680. 

(2) Jean-Baptiste-Charles, licencié és droit, fut trésorier-général de 
Tournai. N. G. T. II, 280. 

(3) N. G. T. II, 310. 

(4) Dans le rôle de 1696, les nobles sont inscrits à la fin de chaque 
paroisse. Nous avons adopté une autre méthode qui nous a paru plus 
logique et qui est suivie dans les rôles des autres années; elle consiste 4 
inscrire À la suite les gentilshommes de toutes les paroisses. 

(5) Marie-Claire de Berghes Saint-Winnoc, veuve de Maximilien Ber- 
nard, chevalier, seigneur d'Esquelmes. (Cf. C** du Chastel. Notes pour 
servir à la généalogie de la famille Bernard, p. 82.) Elle habitait « en . 
haut de la rue des Fossés, » probablement dans l'hôtel occupé aujour- 
d’hui par M™* Delrue-Schrevens. 

(6) Charles-Joseph Bernard, seigneur de Luchin. 

ANNALES. III. 24 





— 370 — 
1696 1706-1708 


procureur général au Par- 
lement, bonne rentiére (1). Livres 30 
N. le Chapelier, veuve du sieur 
Dudzeele, vivant avocat 
fiscal au bailliage (2). » 15 | 20 
Une servante et un valet. » 3 
M™ Vanderbecque, veuve du 
sieur président Errem- 
bault (3). _  » 150 
M. Vanderbecque, son frére, 
seigneur de Wastines (4). » 40 | 40 
M‘ Bourquembray, sans 


biens (5). » 3 
Mr° du Moulin, son fils et sa 
fille (6). » 40 
Un cocher, un valet, une ser- 
vante. ” 5 


M™ du Bois, chez le chanoine, 
son fils, veuve d'un maître 
de la chambre des comptes 
de Lille. » 75 


(1) M™° Philippe, dont la fille avait épousé le procureur-général de 
Baralle, N. G. T. I, 160. Elle babitait rue du Châtelet. 

(2) Marie-Claire le Cappellier, veuve de Gilles-Francois Errembault, 
Sr de Dudzeele, fils atné du président Louis Errembault. N. G. T. I, 
405. Elle habitait rue Dame-Odile. 

(3) Marie van der Becken, veuve de Louis Errembault, président du 
Conseil de Flandre, ensuite président 4 mortier au Conseil Souverain de 
Tournai, anobli par ses fonctions. M. d'Herbomez a ruconté, dans le 
T.22 de nos Bulletins les démélés de la veuve d'Errembault avec l'archi- 
viste Jean Godefroy à propos des papiers du président. Elle habitait, 
ainsi que son frère, rue de la Lanterne. 

(4) Denis-Joseph van der Becken résidait en 1705 dans la rue du 
Palais Saint-Jacques. N. G. T. I, 205. 

(5) Gertrude de la Motte-Baraffe. N. G. T. II, 731. 

(6) Yolande de Formanoir, veuve d’Arnould Bernard, S° du Moulin. 
(Cf. Cte du Chastel, famille Bernard, p. 79.) 





— 371 — 
1696 1706-1708 


M” de Bargibant, veuve de pré- 
sident du Parlement (i). Livres 150 
Son fils, seigneur de paroisse (2). » 120 120 
Deux servantes, un valet, un 
cocher. » 7 7 
Les Sœurs de M. le chanoine 
Aingers (alias d'Hain- 


gnière) pauvres. » 6 6 
M*"* Bayart. a 30 
M. le baron d'Haudion (3). » 250 
Uncocher, quatrevalets, trots | 
servantes. ” 12 
M™ de Soubrechies (4). n 20 
Un valet, deux servantes (5). » +) 
Paroisse Saint-Piat, 
M. de Maubray (6). Livres 40 
Un valet, une servante. ” 3 
M. Brecht, seign’ de Granmetz (7). » 120 120 
Un valet, deux servantes. ” 5 9) 


(1) Marie Picqnery, veuve de Jean de Bargibant, président à mortier 
au Conseil Souverain de Tournai, anobli en 1664. Elle habitait aa 
Marché au charbon. 

(2) Marc-Antoine de Bargibant, S' de Chin. N. G. T. I, 177. 

(3) Louis, baron de Haudion, membre de la Chambre de la noblesse 
des Etats de Hainaut, habitait rue Claquedent en 1712, année de sa 
mort. Cf. La noblesse belge, 1894, 1r° partie, p. 68. 

(4) Marie-Madeleine-Thérèse de Calonne, veuve de François-Joseph 
de la Hamayde, S" de Soubrechies, inscrit dans la bourgeoisie en 1696. 
(Annuaire de la noblesse de Belgique, t. XXVIII, p. 162.) 

(5) Les noms imprimés en italiques sont ceux que l'on ne rencontre pas 
dans le rôle de 1696, mais qui apparaissent dans des registres postérieurs. 

(6) Jean-François de la Croix, S' de Maubray, magistrat de Tournai 
de 1674 à 1682, anobli en 1669. (Cf. C'° du Chastel. Généalogie de la 
famille de la Croix.) II habitait rue des Jésuites. 

(7) Jacques de Brecht, écuyer, S' de Grandmetz. N. G. T. III, 328, 
Il babitait rue des Dominicains. 





— TR — 
1696 1706-1708 


M”™ Brecht, sa mère, demeu- 
rantchezlui, sansbiens(1). Livres 3 
M. Errembaut, le cadet, ren- 


tier (2). ” 60 
M™ la veuve du président | 
Hattu (3). » 150 
Un valet, une servante. ” 3 
M. du Véhu (4). 8 40 
Me Hattu. ” | 40 


D‘ Claire Berland ,femmesépa- 
rée du sieur de Rabecg (5). ” 5) 
Une servante. » 2 
M”™ d’Autecourt, aussi séparée 


de son mari, et sa fille (6). » 6 6 
Un valet, une servante. ” 3 
Le S’ du Quesnoy (7). n 40 40 
Un valet, une servante. ” 3 
M. de Montpinchon (8). » 40 


(1) Veuve de Pierre de Brecht, conseiller des domaines et finances 
de S. M. Catholique à Bruxelles. 

(2) Laurent Joseph, S' du Coutre, fils cadet du président, auteur des 
Errembault du Maisnil. Cf. La noblesse belge, 1891. 1 partie, p. 69. 

(3) Anne-Isabelle le Moisne, veuve de Pierre Hattu, président à mor- 
tier au Conseil Souverain de Tournai, anobli par cette charge. N.G. T. 
II, 196. Elle habitait vis-à-vis le portail de Saint-Piat. | 

(4) Maximilien Hattu, fils du président, S' du Vehu et conseiller au 
Parlement de Flandre. . 

(5) Sœur de l'apothicaire Michel Berlant. N. G, T. I, 129. Elle habi- 
tait rue Merdenchon. 

(6) Françoise-Thérèse de Léon, épouse de J.-B. d’Enghien, S' de 
Hautecourt. N. G. T. II, 23. 

(7) Jacques-Gaspar d'Aubermont, juré, puis mayeur de Tournai. 
(Cf. T. 22 de nos Bulletins, p. 402.) L'hôtel d'Aubermont était situé 
dans la rue des Jésuites. 

(8) Jacques-Francois d'Ennetières, beau-père du précédent. Cf. Goe- 
thals. Miroir des notabilités nobiliaires. I, 985. 


— 373 — 
1696 1706-1708 


Les trois héritiers du sieur 
d’Aubermez, deux filles et 


un garçon (1). | Livres 4 ; 

M. d'Aubermez, cadet (2). ” | 6 
Deux da‘ des Sœurs. » 12 
Une servante. ” 2 


La dame douairiére du Quesnoy, 
veuve d'un chevalier d’hon- 


neur de la Cour (3). n 79 

Ses deux filles (4). ” 6 

Une servante. ” 2 

Le sieur de la Bassarderie (5). ” 40 

Un valet, une servante. . ” 3 

Mla douairiérede la Plaine (6). =» 20 

Une servante. ” 2 
La dame douairiére de War- 

noise (7). ” 6 

Une servante. » 2 


(1) Enfants de Maximilien d'Ennetières, St d'Aubremez et de la Gru- 
sonnerie. 

(2) Charles-Joseph d’Ennetiéres, fils de Maximilien, conseiller au 
Parlement de Flandre en 1716, 

(3) Robertine-Françoise Rym, veuve de Pierre d’Aubermont, cheva- 
lier d'honneur au Conseil Souverain de Tournai, habitait « vis-a-vis du 
parloir des Jésuites. » (V. manuscrit de Leman.) 

(4) Adrienne-Thérèse et Marie-Robertine d’Aubermont. 

(5) Nicolas-François le Vaillant, frère du S* de Waudripont, capi- 
taine des gardes du roi d'Espagne. C’est l'auteur des le Vaillant du: 
Châtelet et de Merlain. (Cf. Anauaire de la noblesse de Belgique. 
T. XVIII, p. 244.) 

(6) Antoinette-Jacqueline d’Enghien, veuve d'Arnould d'Ennetières, 
S" de Laplaigne. Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires. 
I, 955. 

(7) Cornélie van Borsselen van der Hooge veuve de Gilles-François 
Damman, S' de Warnoise. N. G. T. I, 119 





— 374 — 
1696 1706-1708 


M. de Bourquembray (1). Livres 40 
Une servante. ” 2 
M™ de la Broye, demeurant aux . 
Filles-Dieu. ” 6 6 
Une servante. » 2 
D‘ Angéline Daman. » 3 
M™ de Popuelle (2). ” 20 
Une servante. » 2 
Paroisse Saint-Nicaise. 
M. Charles de Monnel, Seigneur 
de Lespinoy (3).  . Livres 40 
Un valet et une servante. » 3 
M. Pierrede Monnel, son fils (4). » 3 
M. de Walle (5). | ” 40 40 
Un valet et une servante, un 
cocher. n 3 o 
M. de le Motte, son frére (6). » 40 40 
M°" de Schynckele. » 6 


(1) Maximilien-Robert de la Motte Baraffe, S' de Bourquembray. 
N.G. T. II, 132. 11 se fixa plus tard daus la paroisse de Saint-Brice. 
v. p. 383. 

(2) Marie-Caroline d'Aubermont, veuve de Jean-François le Louchier, 
S' de Popuelles, échevin, juré, mayeur et grand prévôt de Tournai. 
N. G. T. II, 500. 

(3) Juré, échevin, mayeur et second prévôt de Tournai; il habitait 
rue Saint-Martin, du côté opposé 4 l'abbaye, près de la Cure de Saint- 
Nicaise. N. G. T. II, 663. 

(4) Juré, échevin et mayeur des échevinages de Tournai, décédé en 
1730 sans postérité. N. G. T. II, 664. 

(5) Jean de Landas, seigneur de le Walle, échevin de Tournai de 
1685 à 1700. N. G. T. I, 68. 

(6) Augustin-Dominique de Landas, seigneur des Mottes. Id. p. 69. 
Ces deux fréres habitaient la basse roc Saint-Nicaise. 


— 375 — 


Paroisse Sainte-Marie-Madeleine. 


1696 1706-1708 

M. de la Tour, possédant fief (1). Livres 40 
~ Un valet et une servante. » 3 
M. de Thun, fils de M. de Lever- 

ghem, Seigneur à clocher ou 

de paroisse (2). » 120 
Dam” Marie-Catherine de Lan- 

das, fille audit sieur de 


Levreghem (3). n : 
M”™* du Vivier (4). n 20 
M. d’Albasse, son beau-fils, avec 
fief (5). » 40 40 
Un valet, un cocher, une cui- 
sinière et une servante. » 7 0 
M™ de Callonne , veuve de 
M. Cattablays (6). ” 3 6 
Une servante. ” 2 
M°"° Baraffe, fille noble. » 3 
M°!° Lamotte, id. ” 3 


(1) Edouard-Louis de Félizot, seigneur de la Tour, époux de Christine 
de Landas. N. G. T. I, 70. 

(2) Ferdinand-Francois de Landas, seigneur de Thun, fils de Pierre- 
François, seigneur de Lewerghem. N. G. T. I, 70. Il habitait rue de la 
Madeleine avec ses deux sœurs 

(3) Sœur de Ferdinand et de Christine; elle épousa Jean-François de 
Vertegans, cité plus haut. 

(4) Cécile-Frangoise Dennetières de Montpinchon, veuve de Charles 
Despiennes, seigneur du Vivier, habitait avec son gendre rue des Prés- 
Porchains. Cf. Annuaire de la noblesse de Belgique, 1864, p. 88. 

(5) Guillaume-Dominique de Pape, seigneur d’Hallebast, gendre de 
Mre du Vivier, fut grand-prévôt de Tournai. La famille van de Kerchove 
possède son portrait. (Id. p. 89.) 

(6) Marie-Madeleine-Adolphine de Calonne de la Chapelle, veuve de 
Louis-Raymond de Catelan, officier français, habitait rue d’Audenarde, 
aujourd'hui des Augustins. N. G. T. I, 339. 


— 376 — 
1696 1706-1708 
M°"° d’Angouart, de Lille. Livres . 3 
M”° Desmaiziéres, veuve d'un gen- 
tilhomme possédant fief (1). » 20 


Un cocher et deux servantes. 2 6 
M°!° Desmaisiéres, sa fille. » 3 
M. de Schynckele, écuyer, pos- 
sédant fief (2). »  .40 
Un valet et une servante. » 3 
M. de Schynchele, cadet. n 6 


M"! la veuve du sieur du Buis- 
son, vivant commissaire 


provincial. » 10 
Un valet et une servante. » 3 
M. des Parqueaux (3). 40 
Un cocher, un valet, deux ser:- 
vantes. ” 7 
M. de Wannehain (4). n 120 
Un valet. ” 1 
M”™ de Bellain (5). » 20 
Un cocher, un valet, une ser- 
vante. » 5 
M. de Robersart (6). » 40 
M. d’Aubermez, l'aîné (7). » 40 
Un cocher, un valet, deux ser- 
vantes. » 7 


(1) Charlotte-Thérèse de Berghe Saint-Winnoc, veuve de Jacques, 
baron de Maisiéres d'Izier. (Annuaire de la noblesse,t. XX XV, p. 199.) 

(2) Charles-Dominique de Schynckele, seigneur de Westbrouck. 
(Annuaire de la noblesse, 1879, p. 296.) 

(3) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Brice. V. p. 382. 
(4) Tl habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379, 

(5) Marie-Marguerite Pollet, veuve de Philibert de Succre, S* de 
Bellaing. N. G. T. III, 489. 

(6) 11 habitait en 1696 duns la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379. 

(7) Fils de Maximilien d’Ennetiéres. Cf. Goethals. Miroir des nota- 
bilités nobiliaires. I, 986. 


\ 
\ 


— 377 — 
1696 1706-1708 
M. de Madre du Fay. _ Livres 40 


Un valet. ” ] 
M. Sourdeau. ” 40 


Paroisse Saint-Quentin. 


- 


M. de la Hamayde, escuier, Sei- 
gneur de Warnave, vivant 
noblement et conseiller du 
Mont de Piété et médiocre 


rentier (1). Livres 40 40 
Une servante. » 2 . 
M. Georges le Prevost, Sei- 
gneur de Villerie (2). » 40 
Une servante. » 2 


M. Pierre Ambroise de Bléry, 
Seigneur de Navery, pos- 


sédant fief (3). 40 
Deux servantes et un valet. ° ) . 
M™ de Bléry, sa mère. n 3 


Nicolas Fourmanoir, Sei- 
gneur de la Cazery, possé- 


dant fief (4). » 40 
Une servante. » 2 
M™ Hendrix (5). ” 60 


(1) Pierre-Joseph de la Hamayde, seigneur de Warnave et de Lus- 
signy, fut échevin, juré et mayeur des échevins de Tournai. On lui doit 
des notes biographiques et généalogiques que M. le C'* P. A. du Chas- 
tel a éditées sous ce titre: Le Livre noir du patriciat tournaisien. 

(2) Villers. 

(3) N. G. T. I, 238. 

(4) Nicolas-Bernard de Formanoir, seigneur de la Cazerie et d’Archi- 
mont. Cf. Annuaire de la noblesse de Belgique, 1879, p. 19. 

(5) Marie-Philippine de la Grange de Nédonchel, veuve de Jean 
Henderickz, qui fut bourgmestre de Furnes, puis conseiller au Parle- 


— 378 — 


1696 1706-1708 

Un cocher, un valet, deux ser- 
vantes. Livres 7 
M. de Flesquières (1). ” 40 
Un valet, une servante. 2 3 
Les demoiselles de Flesquières. » 18 


Paroisse Saint-Jacques. 


M. le baron d’Angreville (2). Livres 250 
Un cocher, un valet, une ser- 

vante. ” 5 

M. le baron de Flers (3). » 250 
Un cocher, deux valets, une 
femme de chambre et une 


servante. » 9 
M. de Chastillon Malaise (4). » 40 40 
Une servante, un cocher, un 
valet. n 2 9) 
M. de Chastillon, son fils, marié 
à M‘ de Frise (5). » 40 
Une servante. ” 2 
M. de Pottes (6). » 120 


ment de Flandre et anobli par cette charge. N. G. T. III, 824. Elle 
habitait rue de Courtrai. 

(1) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Brice. V. p. 382. 

(2) Alexandre de Lestendart, baron d'Angeville, avait épousé Louise 
de Toustain, veuve d'Antoine de Blois, vicomte d'Arondeau. Cf. Annuaire 
de la noblesse, t, XVI, p. 66. 

(3) Robert-Lamorald d’Ostrel. N. G. T. II, 44. 

(4) Charles de Chastillon, chevalier, S' de Malaise. Cf. Annuaire de 
la noblesse, t. XXIX, p. 113. Il habitait rue Saint-Jacques. 

(5) Philippe-François de Chastillon, époux de Marie-Thérèse le Cap- 
pellier de Frize, (Cf. Id. p. 114.) 

(6) Pierre de Croix, baron de Pottes, habitait l'hôtel occupé aujour- 
d'hui par Mme Edm. Desclée, rue Saint-Jacques. Il mourut en 1706, et 
son frère Charles-Adrien, comte de Croix, lui succéda. 


— 379 — 
1696 1706-1708 


Un cocher, deux valets, une 
femme de chambre et une 


cuisiniére. Livres 9 
M. le comte de Croix. » 250 
M. de Robersart (1). n 40 
M. de Wannehain (2. » 120 
Un valet. . ” ] 
M. Thiéry, le jeune (3). » 120 
M°"° Bonnet, sa femme, séparée 
| de lui (4). » 30 6 
M. de Chastillon d’Uldreucq (5). » 40 
Deux servantes. » 
Ses enfants. a. 40 
M. de Maude (6). » 6 6 
Un cocher, un valet, une ser- 
vante. ” 5 5 
M°' de Frise, possédant fief et 
bonne rentiére (7). » 30 20 
Un valet, une servante. » 3 
M. des Ruysseaux, son fils (8). » 6 6 


(1) Pierre-Antoine de la Fosse dit Pithem, écuyer, S' de Robersart, 
N. G. T. Il, 74, 

(2) Jean-François d’Ennetiéres, fils de Charles et de Catherine-Louise 
de Landas, dame de Wannehbain. Cf. Goethals. Miroir des notabilités 
nobiliaires. I, 960. 

(3) Baudouin-Joseph Théry, S' de Baillart. N. G. T. III, 543. 

(4) Jeanne-Frangoise Bonnet de Thimougies. N. G. T. I, 281. 

(5) Charles-Frangois de Chastillon, S' d'Uldreucq. Cf Annuaire de 
la noblesse de Belgique, t. XXIX, p. 116. Il habitait rue des Carmes. 

(6) Peut-être Jacques de Maulde, S* de Boninghe. N. G. T. II, 604. 

(7) Marie-Marguerite Hovyne, veuve de Gilles le Cappellier, S° de 
Frize et de Fléquières, anobli en 1658, habitait au Paluis Saint-Jacques. 
N. G.T. I, 405. 

(8) Philippe le Cappellier, Sr des Ruysseaux, second fils des précé- 
dents, échevin de Tournai en 1699, habitait au Palais Saint-Jacques. 
N. G. T. I, 405. 





— 380 — 
1696 1706-1708 


M”* la comtesse de Bergay (1). Livres 125 
Un cocher, un valet, deux ser- 


vantes. » 7 
M. Preudhomme (2). " 40 40 
Deux servantes. n 4 4 
M. de Glimes, estranger et à 
pension. » 6 
M*"* Luytens d’Esparquaux (3 ) n 3 6 
Une servante. » 2 2 
M°"° Pally, veuvedu S' Liégeois(4). » 20 
Une servante. » 2 | 
M. de Nave (5). n 6 
M™ de Luchin (6). n 20 
Un valet, une servante. ” . 8 
M. de Maude de Condet (1), de- 
__ meurantchezM.duBreucg. » . 6-120 
M. de Bouvry, cadet (s). » 6 
M. de Gaest (9). ” 40-120 
Un valet, une servante. » 3 


(1) Marie-Françoise Dennetières, veuve en premières noces de Henri 
de Croonendael et en secondes de J -B. de Brouchoven, Ct de Bergeyck. 
Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires. 1, 962. 

(2) Charles-Frangois Preud’homme, S' des Aulnois, membre du 
magistrat de Tournai de 1686 à 1714. N. G. T. III, 172. Il habitait 
rue des Sœurs noires. 

(3) Marie-Claude de Monget, veuve de Guillaume Luytens, S™ des 
Parqueaux, ou Marie-Madeleine Luytens, (Ann. de la noblesse, 1866, 
p. 224.) N. G. T. II, 658. 

(4) Marie-Anne Pally, veuve de Louis Liégeois. N. G. T. IT, 460. 

(5) Charles-François de Nave, capitaine au régiment de Solre, habi- 
tait à la Grande-Etoile, rue Saint-Jacques. N. G. T. III, 8. 

(6) Marie-Madeleine de Succre, veuve de Charles-Joseph Bernard, S' de 
Luchin, qui habitait avec M™¢ d'Esquelmes, sa mère, en 1696. V. p. 369. 

(7) J.-B.-Lamoral-Joseph de Maulde (?) N. G. T. II, 603. 

(8) V. p. 382. 

(9) Michel de Gaest, S° de Corbry et de Braffe. N. G. T. I, 91. tl 

habitait rue Saint-Jacques. 


— 38] — 
1696 1706-1708 
M. de Visserye (1), Livres 6 
Une servante. . ” 2 


Paroisse Saint-Brice. 


M. le baron de Morghem, che- 
valier d'honneur à la Cour 


du Parlement (2). Livres 250 
Un cocher, un yalet, une ser- 
vante. n 5 
M°* de Moreghem. ” 6 
M”™ de Carnin, veuve de M. Sal- 
let (3). » 20 
Une servante. | ” 2 
M*° la veuve du S’ Sourdeau, 
de Saint-Amand. ” 3 
M. Jacques Hannart, Seigneur 
de Beauregard (4). ” 40 40 
M. Jean Hannart, son frère, sans | 
fief. ” 6 40 


M°"* Marie-Joseph Hannart, sa 
sœur, veuve du S' Der- 


lette (5). ” 3 6 
Une servante. ” 2 
M™ de Gaest, veuve (6). ” 20 


(1) Charles-François de Vissery, ancien capitaine au régiment de 
Solre, fut conseiller et mayeur des échevins. N. G. T. III, 637. 

(2) Adrien van Spiere, baron de Mooreghem, ancien bourgmestre 
d’Audenarde. (Cf. C du Chastel, Le Livre noir du patriciat tournai- 
sien, p. 18). Il habitait rue du Becquerel. | 

(3) Catherine-Thérèse le Boucq de Carnin, veuve 1° de Gérard de 
Formanoir $' de la Cazerie, 2° de Jean-Jacques Sallet, St de Saint-Géry 
et de Larbrassart. N. G. T. III, 459. 

(4) N. G. T. Il, 169. La famille Hannart habitait rue d’Aubignies, 

_ (5) Pierre de Coppehem, S‘ de Berlettes. N. G. T. II, 169. , 

(6) Suzanne le Flon, veuve de Pierre de Gaest, S' du Mortier. N, G. 
T. II, 90. Elle habitait rue d’Aubignies. 





— 382 — 
1696 1706-1708 


Une servante. Livres 2 
Les deux fils de M™ Bouvry (1). » 20 
M. Philippe-Joseph Luytens, Sei- 


gneur d'Esparqueaux (2). » 40 40 
Un valet, une servante. » 3 
M. N. le Cappelier, Seigneur de 
Fléquier (3). x 40 
Un valet, deux servantes. » 5 
M"° de Loucher, veuve de M. de 
Vevelberghe (4). ? 20 
Un valet, une servante. ” 3 


M. le Vaillant, Seigneur de Wau- 
dripont, baron de Bous- 


becq (5). » 120 250 
Un cocher, un valet, une fille 
dechambre et une servante. ~» 8 7 
M"™ de Loucher, veuve du S‘ de 
Beaumez (6). ” 20 
Un valet, une servante. ” 3 


8 
vo 
© 


M"°ladouairièrede Meulebecg (7). 


(1) Marie-Madeleine de Maulde, veuve de Marc-Antoine Pally et de 
Benoît Succa, S' de Bouverie. N. G. T. II, 604. 

(2) Et plus tard de Bossuyt. Il habitait rue d'Aubignies en 1696, et 
s'établit ensuite dans la paroisse de la Madeleine, Le comte H. de Beauf- 
fort possède son portrait au château de Bossuyt. Cf. Annuaire de la 
Noblesse, t. XX, p. 224. 

(3) Charles-Frangois le Cappellier, S™ de Fléquières, habitait rue de 
la Barre Saint-Brice. N. G, T. I, 405. 

(4) Marie-Anne le Louchier, veuve de Philippe-François de la Rivière, 
S' de Vevelsberghe. N. G. T. II, 500. Elle habitait rue Haigne. 

(5) Guillaume-François le Vaillant, créé Baron de Bousbeque en 
1697. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XVIII, p. 240. Il habitait rue de 
l'Abliau. | 

(6) Agnès-Françoise le Louchier, veuve de Joseph-Ghislain Denne- 
tières, S’ de Beaumez. N. G. T. IT, 500. Elle habitait rue des Tanneurs. 

(7) Marie-Lucréce Pally, veuve de Philippe De Vulder, St de Meul- 
beke. N. G. T. III, 59 et 63. Elle habitait rue de l’Abliau. 


— 383 — 


Un valet, une servante. 

M*"* de Pally, sa sœur. 

Les deux d*”* d’Exarde, étran- 
géres (1). 

M°!e de la Motte, douairière de 
Pronville (2). 

Un valet, une servante. 

M*"* Marie Pally, sa sœur. 

M. de Rabecg (3). 

M™ de Mars. 

M” Rogiers, veuve de conseiller 
de la chancellerie (4). 

M. l'abbé de Bornein, pension- 
naire chez le procureur Le- 
quint. 

Un valet. 
M. de Bourquembray (5). 
Un valet, une servante. 

M. Desruisseau (6). 

Un valet, une servante. 

M. de Baudimont (1). 

Un valet, une servante. 

M°" de Bellerive. 


Livres 3 
” 3 
” 6 
» 20 6 
2 3 
” 3 
” 20 
” 3 
” 50 
» 6 
” 120 
” 3 
” 40 
” 3 
” 40 
” 3 
” 40 
5 


Uncocher, un valet, uneservante. » 


(1) Habitaient sar le quai. 


1696 1706-1708 


(2) Jeanne-Frangoise Pally, veuve d'Antoine-Philippe Wasselin de 


Pronville, habitait rue Saint-Brice. N. G. T. ILI, 59. 


(3) Jean-François Pally, S° de Rabecq, époux séparé de Claire Ber- 


land. N. G. T. II, 62. 


(4) Marie-Jeanne Legrand, veuve de Charles Rogiers, anobli par 
l'achat d’une charge de conseiller-secrétaire du roi. N. G. T. IIT, 349. 

(5) 11 habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Piat. V. p. 374. 

(6) Il habitait en 1696 dans la paroisse de Saint-Jacques. V. p. 379. 

(7) Antoine-François de Cambry, S' de Baudimont. Cf. Nos Mémoi- 


res, t. XXIII, p. 493. 


— 384 — 


Paroisse Saint-Nicolas. 


_Une servante. » 2 

Le sieur François du Hautport | 
de Grandsart, possédant 

fief (7). » 40 


1696 1706-1708 
M™ la veuve du sieur Mondet, 
conseiller au Parlement (1). Livres 75 
M. de Marne, étant des Etats 
du Tournésis (2). » 60 
Un valet et une servante. » 3 
M. Dubois, Seigneur d’Inchy, 
id. (3). x 60 40 
Un valet et une servante. ” 3 3 
M. Dubois, son fils, avocat (4). » 20 
M™ d'Harnes (5). » 20 
Une servante. ” 2 
M™ la veuve du sieur du Mor- 
tier, vivant secrétaire au- 
diencier àlachancellerie(6). » 00 
| 


(1) Marie-Anne-Joseph Scorion, veuve en premières noces de Jean- 
François de Gouy et en secondes d'Adrien Mondet, conseiller au Con- 
seil Souverain de Tournai, anobli par cette charge. N. G. T. II, 652. 

(2) Louis de Braux, écuyer, seigneur de Marne, juré de Tournai de 
1682 à 1685, bailli des Etats du bailliage de Tournai et Tournaisis, 
décédé en 1703. N. G.T. I, 308. 

(3) Jean-Baptiste du Bois, seigneur d'Inchy. N. G. T. I, 245. 

(4) Jean-Baptiste-Ignace du Bois. 

(5) Jeanne-Joseph Salé, veuve de Guillaume du Bois, S' de Harnes. 
N.G.T. I, 246. 

(6) Madeleine Bonnet de Thimougies, veuve de Charles-Emmanuel 
du Mortier, anobli par sa charge. N. G. T. II, 696. 

(7) Jean-François de Hauport, seigneur de Grandsart. N. G. T. 
LIT, 185. 


— 385 — 


M. le comte d'Halenne (1). 

Une femme de chambre, une 
servante, un cocher, trois 
laquais, une cuisinière. 

M™ la veuve dusieur Van Horne, 
conseiller au Parlement (2). 

Une servante. 

M. le baron de Warcoing (3). 

Un valet. 

M. de Beaumez, possédant fief (4). 

Un valet. 

M*" Desmezières (5). 

Une servante. 

M*"* de Beaumez (6). 
Une servante. 


1696 
Livres 250 | 


” 12 
, 75 
, 2 
» 200 
” ] 


1706-1708 


125 


16 


DONS — 


(1) Louis-Joseph de Harchies, comte d’Halennes, grard-prévôt de 
Tournai, décédé en 1697; sa veuve Marie-Brigitte de Créquy, paya la 
capitation en 1706-1708. N. G. T. II, 178. 

(2) Anne Van Humen, veuve de Francois Van Hoorn. (Le Livre noir 


du patriciat tournaisien, p. 34). 


(3) Joseph de Nassau, comte de Corroy, baron de Warcoing. (Ann. 
de la Noblesse belge, t. XX XVI, p. 237), habitait au quai de l'Arsenal. 
(4) Pierre-François-Ghislain Dennetières, seigneur de Beaumez. 
(Goethals, Miroir des Notabilités nobiliaires, I, 989). 


(5) Cf, p. 376. 


(6) Marie-Caroline-Françoise Dennetières, sœur de Pierre ci-dessus, 


épousa en 1714, Antoine de Beauffremez. 


ANNALES. 111. 


— 38 — 


BOURGEOISIE: 
Paroisse Notre-Dame. 
1696 1706-1703 
Rug pes NoïRers. 
M. Druet, avocat (1). : Livres 20 
M. Michel, ci-devant entrepre- 
neur des fourrages, petit ren- 


tier. n° 20 
Qual. 
D‘" Catherine Rogier, rentière. » 20 
D*"" Lafosse. ” 40 


MARCHÉ AUX Poissons. 
Le S* Proviner, procureur au 
Parlement. ” 20 
Rue pu Fossé. 
Le maître du bureau de la poste 


aux lettres. . 00 
Deux maîtresses d'école. n 
M. Vandale, procureur au Par- 

lement. 2 20 
Joseph Lebleu, marchand dro- 

guiste. n 30 


RUE DES VOITRIERS, DITE DE COURTRAY. 
Louis Vanrode, tenant boutique 


de toile. ” 20 
M. Dupret, rentier médiocre. ” 40 
M. Scorion, rentier médiocre (2). » 40 


(1) Albert Druez fut conseiller au bailliage. N. G.T. I, 669. 
(2) Jacques Scorion, seigoeur d’Ackelghem, époux de Marie-Angé- 
lique Rogiers. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 321. 


— 387 — 
| | 1696 1706-1708 
Le S‘ Rogier, son beau-frère, | 


très petit rentier (1). livres 10 
M. de Beime, procureur au Par- 

lement. n 20 
LeS’ Pierre Richard, marchand.  » G60 
Le S' J.-B. Marlier, rentier (2).  » 60 


Rue Nostre-Dame (3). 
Jacques Ollivier, maistre orfévre, 


rentier. n 60 
Catherine Ollivier, sa sœur, ren- 

tière, demeurant avec luy. ” 30 
Jean-Baptiste Herbaut , mar- 

chand de drap. » 40 
Nicolas Mainet, marchand épi- 

cier. » 20 
Jean Deschamps, orfévre. » 20 


Rug DAME-ODILE. 


Le S” Jacques Pottier, rentier. » 40 
D‘ Mignot, de Saint-Amand. » 60 


RuE pu l'our CHAPITRE. 

Claire Bauchamp, veuve de N. 
Ricquet, droguiste (4). ” 20 
M. Brisseau, avocat (5). Un 20 | 


> 


(1) Thiéry-Charles Rogiers, fils de Charles Rogiers, conseiller-secré- 
taire du Roi, et de Marie-Jeanne le Grand, inscrite dans la noblesse de 
Saint-Brice. N. G. T. III, 350. 

(2) Licencié és droits, époux de Françoise de Clippele d'Attiche. N. 
G. T. 11, 563. 

(3) Dite aujourd’hui rue des Orfèvres. 

(4) N. G. T. I, 529. 

(5) Jacques-Philippe, échevin et conseiller de la Chambre de com- 
merce de Tournai. N. G. T. [, 314. 


— 388 — 


1696 1706-1708 
M. de Flines, avocat (1). Livres 20 
M. Nicolas de Flines, son frére, 
trés petit rentier. ” 10 
M°!° Ranson, médiocre rentière. n 20 30 
Roe pu CHAPITRE, 
ALLANT A LA RUE DES MAUDITS. 
M. Benard, contrôleur du bureau 
des traites. ” 30 
Deux servantes et un valet. ” 
M. Sandras, receveur du bureau 
des traites et des vivres. » 40 
RUE DU TIÉTART, AU BAS QUARTIER. 
Le S' Jean de le Croix. " 60 
PLACETTE DU TIÉTART. 
Un maitre d'école. ” 
RUE DE LA CoRDONNERIE. 
Martin Derasse, marchand de 
draps (2). ” 40 
La veuve Martin Derasse. ” 40 
Le S* Paul-Joseph Le Sceultre, 
petit rentier. ” 20 40 
Nicolas des Forets, marchand 
tenant boutique de bas. ” 20 


(1) Pierre-Joseph de Flines. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique, 
1866, p 151. 

(2) Décédé en 1701, père de Denis et de Maximilien de Rasee, anoblis 
en 1738, N. G. T. III, 261. 


— 389 — 
1696 1706-1708 


Charles Maillet, marchand de 


bas. Livres 30 
Le S" Antoine Henry, rentier. ” 60 
Le 8" Ignace Henry, son frère. 30 

RUE DES CHAPELIERS. 
La veuve du Pret, rentiére (1). n 20 30 
Pierre Salomon Gruart, son gen- 

dre, tenant sa boutique (2). n 20; 30-50 

Liévin Wallecamp, drapier. ” | 30 


Paul Grau, marchand de fer (3). n 60. 
M'°° Sclippele, son gendre (4). ” 20 


Paul-Joseph Grau (5). ” 00-60 
Jeanne-Françoise Grau,sasœur. » 29 
Le S' Sébastien Bernard, mar- | 

chand de laine (6). n 40; 60-50 
Pierre Lotard, tenant boutique 

de bas. ” 20 
La veuve du S" Pierre de Clippele, 

rentiére (7). ” 40 
Jean-François Isbecq, filletier (8). » 20 
Le S" Felleries, avocat (9). ” 20 


(1) Esther Salin, veuve de Martio du Pré. N. G. T. III, 143. 

(2) Epoux de Marie-Antoinette du Pré, fut Grand ot Souverain Doyen 
des Arts et Métiers. N. G. T. III, 143. 

(3) N. G, T. Hl, 136. 

(4) Jacques de Clippele, seigneur d'Attiche, époux de Marie-Joseph 
Grau. N. G. T. I, 530. 

(5) Fils de Paul, ci-dessus. N. G. T. II, 136. 

(6) Magistrat de Tournai de 1685 4 1699, il appartenait a une bran- 
che batarde de la famille patricienne de ce nom. Cf. Notes pour servir 
à la généalogie de la famille Bernard, par le C‘* P. du Chastel, p. 110. 

(7) Françoise du Mortier, veuve de Pierre de Clippele, seigneur 
d Attiche, décédé en 1686. N. G.T. I, 529. 

(8) N. G. T. IT, 346. 

(9) Jean-Buptiste de Felleries. N. G. T. Il, 47. 


— 390 — 
1696 1706-1708 


RuE aux Rats 
Jacques Caulier, imprimeur. Livres 3 
| RUE DE LA TESTE-D'OR. 
‘Le procureur d'Onbry (i). oo 12 
Marie-LouiseSellier, cabaretiére 
à l'enseigne du Singe d'Or. — » 10 
M. de Wilde, avocat (2). ” 20 
M. Jacques, médecin. 3 ” 10 
M*” Meurchin (3). n 20 
Deux servantes. on 4 
Pierre-Charles Richard, mar- 
chand de vin. ” 40 
Christian Pool, marchand bou- 
tiquier de beurre et de fro- 
mage (4). » 20 30 
M. Delsaux, avocat et rentier (5). » 60 
Deux servantes. 2 4 
Roland Sagé, marchand de vin 
en gros. ” 30 
Denis Faucille, aubergiste à la 
Teste d'Or. ” 10 
Deux servantes et un valet. » 5 
Antoine Pottier, marchand fille- 
tier et rentier. ” 30 


(1) Jean-Baptiste Simon, dit d'Ombry. 

(2) Pierre-François de Wilde fut conseiller-pensionnaire et échevin 
de Tournai. N. G. T. III, 684. 

(3) Marie-Thérèse Charlez, veuve de François-Louis de Caloone de 
Merchin: elle se remaria avec Jean-Baptiste Van der Heyden, écuyer. 
N. G. T. I, 350. 

(4) Pauwels, vatif de Waereghem, conseiller-assesseur aux finances 
de Tournai. N. G. T. If, 71. 

(5) Jacques-François le Machon, dit de le Sauch, écuver, conseiller 
du Roi, seigneur de Maresville. N. G. T. I, 539. 


— 391 — 
1696 1706-1708 


Jacques Potié, maître filletier et 


ses Sœurs. Livres 39 
Le S' Nicolas d’Assignies, mar- 

chand (1). n 60 40 
Le S" Jacques Havet, mar- 

chand (2). # 60 


RUE DE LA TURE. 


D‘ Claire Berlo, veuve du S” 


Wacquens, rentière (3). » 30 
Et son fils. » 60 
M. de Callonne Duquesne, avo- 
cat et rentier (4). ” 60 | 60 
Un valet et une servante. » 3 3 


Le S' Thiéry Rogiers, rentier (5). » 30 
Le S' Thiéry Rogiers, son fils, 

ayant atteint la succession de 

sa mère, demeurant avec son 


père (6). 15 
Guillaume Laurent, procureur 

éscourslayes et notaire royal. » 20 
N. de Lionne, avocat (7). ” 20 
Le procureur Carpentier. ” 20 


(1) Echevin de Tournai, N. G. T. I, 133. 

(2) Echevin en 1702. N. G. T. Ef, 207. 

(3) Isabelle-Claire de Berlot, veuve de Philippe Wakens, avocat. N. 
G. T. 1. 224. | 

(4) Roland-Joseph de Calonne, seigneur du Quesne et d'autres fiefs. 
N.G. T. 1, 349. 

(5) Décédé en 1699. N. G. T. Ill, 348. 

(6) Décédé en 1704. Ibid. 

(7) Jacques-François, avocat au Parlement, magistrat de Tournai en 
1702. N G. T. Il, 477. 





_ 392 — 
1696 1706-1708 


MARCHE AU BEURRE. | 
Jacques Hubrecq, marchand. Livres 20 
Pierre Liélart, marchand. n 30-40 
Rue DE Paris. 


Robert Farin, tenant boutique | 
d'étoffes de soie. ” 30 
Jean Obry, marchand d'essences | 

et de gants pour lui et ses 


sœurs. ” 30 
Pierre-Abraham Poupet, mar- 
chand. r 30 40 
Le sieur Gabriel-Raphaël Por- 
tois, bailli de Pecq (1). - 60 
Deux servantes et un valet. " 9 
Joseph Grandsire, bailli de Ve- 
laines et avocat. " 20 
La veuve Pierre Save, rentiére. n 30 
Marie Bernard, veuve d’Estienne 
Grau, marchande de fer (2). " 30 
Charles Nostré, débitant de vin.  : 30 20 
Nicolas Inglebert, libraire et 
imprimeur. - 6 
Jacque Vinchent, libraire. 6 
M. de le Vigne, avocat (3). "+ 20 
Un valet, une servanie. » 3 


(1) Gabriel-Frangois, bailli de Kain. N. G.T. If, p. 110. 

(2) Décédée en 1703. N. G.T. Il, 134. 

(3) Jérôme-François de le Vigne, membre de la magistrature de 
Tournai de 1685 a 1688, était fils du conseiiler au Parlement Nicolas 
de le Vigne; celui-ci vivant encore, ses enfants ne bénéficiaient pas de 
l'anoblistement attaché aux fonctions parlementuires. 


— 393 — 
1696 1706-1708 
| 
MARCHE AUX POTERIES. 


Philippe-François Helluy, apo- 
thicaire. Livres 20 
RUE SAINT-MARTIN. 


Christian Fredricq, marchand 


boutiquier. 20 
Francois Couvin, marchand. » 30 
Herman-François Couvin, mar- 

chand. ” 40 
Le $' Nicolas du Rieu, fils, avo- | 

cat (1). " 20 20 
Jean Pottier, rentier. n 40 | 40 
Catherine Ollivier, veuve d’Eras- 

me Hoverlant, rentiére (2). à 60 60 
Le S" Hoverlant, châtelain de 

Leuze (3). » 40 
Le S” Hoverlant, avocat, son 

frère (4). . 20 
Jeanne Van Hoest, veuve du 

sieur Inglebert, marchand en 

gros. . 00 
Jacques Herkeau, notaire. _ " 20 | 
M. Marquette, médecin. n 10 | 
Frangois Leman, médecin (5). » | 10 
Le procureur Lecomte. " | 10 


(1) N.G T. IT, 331. 
(2)N.G. T. 1, 311. 
(3) Charles-Dominique, fils d’Erasme et aïeul d'Hoverlant de 
Beau welaere. 
(4) Jean-Francois, seigneur du Carnois, échevin de Tonrnai en 
1709 et 1711. 
(5) V. p. 


— 9394 — 


1696 1706-1708 

Anne Roty, veuve de N. Watte- 

camp, tanneur, rentière. Livres 20 20 
Bon de le Vigne, marchand et 

bon rentier (1). ” 60 
Catherine Mirou, veuve de N. de 

le Motte, filletiére. ” 20 30 
Martin Larmenien, vendeur de 

liqueurs. ” 20 
M. du Chambge, ci-devant gref- | 

fier des Etats, rentier (2). ° 60 
M°® la veuve Surmont (3). ” 40 

Paroisse Saint-Piat. 
GRANDE RUE (3). 

Pierre Tasse, aubergiste à l’escu | 

de France. Livres 10 

Un valet et une servante. 3 
Le S’ Jean-Francois de Calonne, 

receveur et bailli (5). ” 10 20 


(1) Deux familles de ce nom habitaient Tournai : celle de Bon, men- 
tionné ci-dessus, s'appelait aussi de le Vingne, forme qui a été consa- 
crée par l’état-civil moderne. 

(2) Jean, S' de Hollay, Lassus, etc., bailli-général du temporel du 
Chapitre de Notre-Dame, N. G. T. |, 697. 

(3) Agnès de la Chapelle du Hennocq, venve de Jacques de Surmont, 
échevin et juré de Tonroai de 1651 4 1665, premier conseiller pen- 
sionnaire des prévôts et jurés. N. G. T. III, 510. 

(4) Y compris la rue des Clairisses. 

(5) Licencié és lois, membre du magistrat de Tournai de 1690 a 
1706. N G. T. J, 358. 


— 395 — 
M°! La Charité, veuve du S' de 


1696 1706-1708 


Calonne (1). Livres 9 
M. Lepan, procureur au Parle- 
ment. » 20 
Piat Houzé, marchand de bas (2). » 40 40 


D°’° Agnès Varlut, veuve du 
sieur Jean Lefebvre, mar- 
chande (3). ” 30 
Un valet et une servante. ” 3 
D‘ Marie-Peronne Derie, veuve 
de Jacques Henry, maître 


‘brasseur et enfans. » 20 
Jeanne Bride, veuve de ..... , 

drapier, rentière. » 30 
François Roty, rentier. ” 60 
Jean Caudron, marchand de 

grains. 30 
Pierre Nay, marchand de bas. » 20 


Le sieur Degand, qui livre des 
matelas et couvertes aux hos- 


pitaux. » 30 
Esther Bert, veuve de N. du 

Pret, rentière. ” 30 | 
D‘ la veuve de le Vigne (4). ” AQ 
Le S” Bequet. n | 30 
Le S' Jacques Janart (5). ” | 60 


(1) Gillette de la Charité, veuve de Jean-Franguis de Calonne, mère 
du précédent. N. G. T. I, 357 et 434. 

(2) Cf. L'ouvrage intitulé : Famille Honzé de l'Aulnoit, par A. Houzé 
de ]’Aulnoit, p. 7. 

(3) Sœur du trésorier-général Varlut. N. G. T. III, 596. 


(4) Marie-Françoise Sourdeau, veuve de Jacques-Procope de le Vigne, 
châtelain de Leuze. N. G. T. IIIf, 611. 


(5) Echevin en 1696. N. G.T. Ill, 512. 


— 396 — 


1696 1706-1708 
Nicolas Polereau, marchand (1). Livres 40 
Le S” Hersecap, avocat (2). ” 20 
Le S” Maloteau, avocat (3). » | 20 
RuE MERDENCHON. : 

Arnoud Josson, marchand de | 

bas (4). n | 30 
Nicolas de Forest, marchand de 

bas. ” 30 
Philippe Roty, rentier. n 40 
Jean-François Roly, son frère, 

rentier. ” 40 
Pierre Nay, marchand de bass). - 30 
Pierre-Joseph Dupret, rentier. n 60 
Gérard Serré, marchand. ” ! 20 

RuE MADAME. 

Guillaume-Francois Baclan, mar- 

chand de bas et receveur de la 

paroisse (6). ” 20 20 

RUE DES CARLIERS. 

Le brasseur de Saint-Pierre. » 10 
Arnoud Lefebvre, marchand de 

bas (7). | ” 60 
L'avocat Bauduin. ” 20 


(1) N. GT. IN, 139. 

(2) N. G.T. Il, 269. 

(3) N. G. T. U, 545 (Henri-Pbilippe) ou 548 (Ferdinand- {gnace). 

(4) N. G.T. IL. 391. 

(5) Cf. Grande rue de Saint-Piat ci-dessus. 

(6) N. G. T. I, 159. 

(7) St de Bary, de Lannoy, conseiller assesseur des finances de 
Tournai, N.G T. II, 45. 


— 397 — 
1696 1706-1708 


POISSONCEAUX. 

Michel d’Assonville, notaireroyal Livres 20 
Jacques le Terre, marchand (1). n 30 00 
Le S' Vanlerberghe, procureur 

au Parlement. n 20 
Le S' Joseph du Pret, marchand 

de fer (2). ” 60 
Bon Ablay, maître plombier (3). —» 5 
Jacques Wattrigant, marchand 

de chaux (4). » 60 

Un valet, une servante. ” 3 
Hubert-Gery Descault, marc? (5). . » 20 
Le S” Michel de Gouy, marc“ (6). » 40-50 
Le S" Noë du Pré, son beau- 

pére (7). ” 40 
Le S" Jacques Dismal, marc’. ” 40 
Le S" Philippe Dismal. » 40 


LA TAILLE-PIERRE. 


Lamoral-Jacques Dailly, rentier 


petit. , n 20 | 
Jean-Baptiste Baudechon, mar- 
chand de charbon (s). ” 30 40 


(1) Cf. Famille Houzé de l'Aulnoit, p. 316. 
(2) N. G. T. If, 144. Son fils fut anobli en 1726. 
(3) N. G. T. 1, 109. 


(4) N. G. T. ILI, 646. Sa fille épousa Michel de Gaest, écuyer S' de 
Corbry et de Braffe. 


(5) St du Quesnoy et du Rosoir, builli de Warcoing. N. G. T. I, 630. 


(6) Juré de Tournai en 1702. Auteur de la Famille de Gouy d'Anse- 
rœul. Cf, Annuaire de la Noblesse, 1865, p. 108. 


(7) Conseiller garde-scel au bailliage de Tournai. N. G. T. III, 142. 
(8) J.-B Baudechon, échevin en 1709. N. G. T. I, 193. 





— 398 — 
. 1696 1706-1708 
Jean-Baptiste Vranx, son gen- | 
dre (4). ° Livres | 20 
Rue CAUWE (2). | 


Deux maîtresses d'école. ” | 


RUE DES JESUITES. 


Le S' Laurent, avocat. » 20 

Une servante et un valet. ” 
Le S' Pierre Blauwet, marchand 

de bas. » 40 
D‘"° Marie-Antoinette Wattri- 

pont, rentière. ” 30 20 
Gérard Spillebien, marchand 

de bas. ” 
Le sieur Adrien-F rancois Zivert, 

marchand (3). » GO 
La veuve du S' Zivert (4). » 60-40 
Anne-Marie Le Luitre, rentière. » 30 
D** Scorion. » 20 
D°" Limbourg (5). » | 40 


RUE DE LA TURE. 


Dam‘'* Thérèse du Chambge, 
rentière, veuve du S'" Van. 


Rode (6) . ” 30 40 
Deux servantes. ” 4 


(1) Natif de Lille, inscrit en 1708 seulement. Cf. Annuaire de la 
Noblesse, 1852, p. 296. 

(2) Actuellement rue des Procureurs. 

(3) Décédé en 1703. N. G. T. III, 697. 

(4) Marie-Aldegonde Caniot. 

(5) V. p. 

(6) Veuve en premières noces de Philippe de Brienne, bailli de War- 
coing, et en secondes de Denis van Rode, prévôt de Saint-Amand, 
échevin de Tournai. N. G. T, I, 422. 


— 399 — 


1696 1706-1708 
N. de Flines, fils de feu Noël, 


RuE SAINTE-CATHERINE. 


Le sieur d'Archies (8), greffier 
des Etats. » 60 


rentier (1). Livres 20 
Son frère (2). n 20 
Le S' Defeu, commis aux vivres. » 20 
Un valet, une servante. ” 
D*"* Locar, rentiére. » 30 
M°"° sa fille. a 15 
M. de Beaupret, marié avec la 
fille M™° Méaulne (3), petite 
rentiére. 20 
LeS* Jacques Clippele, rentier(4). = 60 
M°"° Saint-Aubin (5). ” 15 
M“e Adrienne de Flines, veuve . 
Limbourg et ses filles (6). n 60 
Un valet, une servante. » - à 
Le S" J.-B. Marlier, rentier (5). » 60 
| 
| 


(1) Jean-François de Flines, conseiller référendaire à Ja chancellerie 
du Parlement, reçu conseiller au Parlement en 1705, mort 4 Douai. 
Annuaire de la Noblesse, t. XX, p. 160. 

(2) Robert-Francois, reçu conseiller référendaire à la chance:lerie du 
Parlement en 1706. (Id.). 

(3) Claude-Bernard-Lonis-Maréchal de Bonpré, gendre de Louis 
Haccart de Méaulne. N, G. T. II, 163. 

(4) Jacques de Clippele, S* d’Attiche. N. G. T. I. 530. Il s'établit 
plus tard dans la rue Sainte-Catherine, v. p. 400. 

(5) Le Maistre de Saint-Aubin, Nous l'avons trouvée inscrite parmi 
les nobles dans un rôle de 1702. N. G T. III. 480 et suiv. 

(6) Marie-Anne de -Flines, veuve de Jean-Joseph van Limbourg, 
bailli-général de la baronnie de Mortagne. N. G. T. Il, 476. 

(7) N. G. T. If, 563. 

(8) Antoine-Frangois de Harchies, bailli et receveur de l'abbaye de 
Saint-Amand, greffier héréditaire des Etats du bailliage de Tournai, 
N. G. T. II, 181. 





— 400 — 
1696 1706-1708 


Le notaire Plateau. Livres 20 
Le S’ de lOr, commissaire aux 

vivres. ” 30 
La veuve Sclippele, rentiére (1). » 30 
Le S” Jacques de Clippele, mar- 

chand (2). ” 00 
Jeanne- Françoise Grau, sa 

sœur (3). - ” 25 


RuE pu WeEz. 


Le S" du Moulin, seigneur de 
Marquain en partie. ” 10 
Un maître d'école. n 


Paroisse Saint-Pierre. 


RUE DES BRASSEURS (4). 


Georges Parmentier, maitre bras- 


seur à l'Estoile. Livres 10 

Une servante et un valet. ” 3 
Renard Buyet, id., à la Rose. ” 8 
Louis d’Autrive, id., au Griffon. » 10 
Jaspard Lorthioir, procureur ès 

cours layes et notaire. 20 


3 
ro 
© 


Jean-François Lorthioir, avocat. 


(1) Françoise du Mortier, veuve de Pierre de Clippele, S' d'Attiche. 
N.G. T, 1, 529. 

(2) Fils de la précédente. 

(3) Jennne-Françoise Grau, sœur de Marie Grau qui avait épousé 
Jacques de Clippele. N. G. T. If, 136. 

(4) Cette rue et la suivante ne sont pas nommées dans notre texte: 
un recensement contemporain nous a permis de réparer l'omission. 


— 401 — 


RuE pu Pot D'ETAIN. 


Jean de Douay, fils, pelletier et 
marchand de bas. 
Jean de Douay, père, rentier. 


Rug pu PuLAU. 


M. Jacquelart, docteur en méde- 
cine (1). 

M. de le Vigne, châtelain de 
Leuze, rentier (2). 

Une servante et un valet. 

Laurent Masure, marchand de 
beurre. 

Christophe Baucamp, marchand 
de bas. 

Gilles Baucamp (3). 

Jeanne Derasse, veuve du Sieur 
du Rieu, rentière (4). 

Catherine de Rasse. 

Jeanne Pels, veuve de Martin 
Hennart, marchand de bas. 

Pierre Scapcooman, marchand, 
rentier (5). 

* Jacques Lahaise. 

Robert Farin. 

Jacques de Surmont, rentier. 


(1) N. G. T. II, 361. 


(2) Jacques-Procope, seigneur du château 


N. G.T. III, 611. 
(3) de Beaucamps, fils de Christophe. 
(4) N. G.T. III, 328. 
(5 N. G.T. Ill, 478. 


ANNALES. lil. 


1696 1706-1708 


” 20 
” 20 
n 10 
” 60 
» 20 50 
” 20 
” 50-40 
7 20 30 
” 30 
” 20 
» 60 60 
» 20 
» 25 
” 20 


de Havinnes et d’Argy. 


26 


— 402 — 
1696 1706-1708 


Jacomo de Surmont, marc (1. Livres 30 
Marguerite de Rache, veuve de | 
Charles Lefebvre, orfevrei2}.  » 3 
Pierre Lahaise, marchand de 
bas (3). » 40 00 
Un valet et une servante. » 


Rue pu CHEVAY-SAINT-PIERRE. 
Le Sieur Jean Scapcoman, mar- 
chand (1). ” 60 60 
Rce pu Pcrts-WaGxon. 
M‘: Catherine Hoverlant, mar- 


chande (5). ” 20 40 
Jean Muidavaine, maître fille- 
tier, marchand de bas. » 20 20 


Jacquelin Vandale, veuve de 
(Arnoud) Willemer,rentier. » 20 


Paroisse Saint-Nicaise. 


Rue DE LA Roca (6). 


M. Antoine Thieffries, bon ren- 

tier, ci-devant dépositaire 

du bailliage (7). Livres 60 60 
Le S’ avocat de Lionne. ” 20 


(1) Jacques, dit Jacomo de Surmont, seigneur de Vieille-Croix. N. 
G. T. II], 307. Nous pensons que ce nom et le précédent s'appliquent à 
une seule et même personne. 

(2) Aïeule de Piat et de Marc Lefebvre, les grands industriels tour- 
naisiens du X VIIIe siècle. 

(3) Ses descendants s’appelérent La Haise de Fontenelle. 

(4) Magistrat de Tournai de 1687 a 1706. N. G. T. III, 478. 

(5) N. G. T. If, 310. 

(6) Partie de la rue roc Saint-Nicaise appelée petite roque ou roquette 
Saint-Nicaise. 

(7) N.G. T. IT, 545. 


— 403 — 
1696 1706-1708 


RUE DES AVEUGLES. 
D" Vangermez, veuve Fro- 
mont (1). | Livres 20 
CoIN DE LA ROQUETTE. 
Le S‘ Herbau, rentier (2). n 60 


Ruz PREVOST. 


Le S* Jean-Baptiste Dubois, 
mattre de la poste. ” 6 
Trois postillons et une servante. ~» 


Rue a Poix (3). 


Pierre Thieffries, rentier (4). » 20 20 
M. Couvreur, avocat (5). ” 20 
M. Ranson, rentier (6). n 60 60 
M. Felleries, rentier, pension- 

naire chez le S' Ranson. ” 20 
M. Losée, avocat. n 20 
M‘"° Scorion, veuve du S' Vis- 

sery, officier de cavalerie(7). » 3 


(1) Marie-Jeanne de Vangermez, veuve de Henri de Froidmont, 
N. G. T. III, 589. 

(2) Jacques-Louis Herbaut. N. G. T. I, 636. 

(3) Les quatre personnages dont les noms suivent habitaient dans 
la partie de ls rue roc Saint-Nicaise appelée autrefois basse rogue ; le 
reste de la liste appartient à la rue As-Pois, 

(4) Frère d'Antoine ci-dessus. 

(5) François-Mathieu, avocat au Parlement de Flandre, échevin de 
Tournai en 1697 et 1698. N. G. T. I, 601. 

(6) Joseph Ranson ou Rasson, Seigneur de Mourcourt. N. G. T. III, 
224. 

(7) Claire Scorion, veuve en premières noces de Henri de Sandrasky, 
en secondes, de Charles-Antoine Cocquiel, dit le Merchier, et en 
troisièmes, de Charles de Vissery, écuyer, Seigneur de Coudekerque. 
N.G.T. III, 636. 


— 404 — 


Paroisse Sainte-Marie-Madeleine. 


1696 1706-1708 
GRANDE RUE. 


M. du Fay, rentier (1). Livres 60 
Un valet et une servante. ” 3 
Le S‘ Leroy, greffier de la maré- 
chaussée, petit rentier. ” 20 
Une servante et un valet. » 3 
Pierre Desmaitre, officier de 
hautes œuvres. ” 4 
Marie Inglebert, maît*° d'école. =» ] 
Le S' Caulier, avocat. ” 20 
Le S’ Van Melle, procureur au 
Parlement. ” 20 
Deux servantes. ” 4 |: 
M. Donché, avocat, pensionnaire 
chez ledit Van Melle (2). n 20 


RUE D'AUDENARDE (3). 
Le S' Jean-Francois Rose, bon 


rentier (4). n 60 60 
D** Perdu. 5 20 
Le S' avocat Delerue, fils (5). n 20 
Jean Lefebvre, rentier. ” 20 


(1) Jacques, licencié és lois, Seigneur de la Tourette & Reveaux, 
époux d’Elisabeth de Formanoir de la Cazerie. N. G. T. II, 40. 

(2) François Douche, reçu conseiller au Parlement le 26 Mai 1696 
et président à mortier en 1705 (Cf. Hist. du Parlement de Tournai, 
par Pinault, p. 113 et Le livre noir du patriciat tournaisien, par le 
Cte P. du Chastel, p. 52 et 55). 

(3) De nos jours rue des Augustins. 

(4) Jean-François Rose, licencié ès droit, magistrat de Tournai en 
1664. N. G. T. III, 395. 

(5) Etienne-François de le Rue de Bempte et de Meulbeke, époux de 
Marie-Philippine de Cambry de Baudimont. N, G. T. I, 412. 


— 405 — 
1696 1706-1708 


Ruse Mucxe-VACHE. 
D*"* Tordreau, sœur de M. de 


Crupilly (1). Livres 30 
RuE DE L'ÉCORCHERIE. 
Le S” Delerue, avocat (2). n 20 
Le S* Laurent Drué (3). ” 20 30 
Le S" Dupont, avocat. » 20 


Paroisse Saint-Quentin. 


GRAND MARCHÉ (4). 


La veuve Arnoud du Poncheau, 
marchandedelinet matelas. Livres 20 


Le S’ de la Weestine, rentier (5). » 60 60 
Isaac du Mortier, marchand trai- 

teur, débiteur de vin. ” 20 
Pierre Court, march* provençal. » 20 
Hugues Chasse, quincailleur. n 30 30 
Jean François Sory, boulanger. » 20 


RuE pe COLOGNE. 


Estienne de le Motte, marchand.  » 30 30 
Jean-François Dugardin, mar- 
chand de bas. n 20 


(1) Marie-Ursule Tordreau, fille de Charles, échevin de Valenciennes, 
anobli en 1657 avec tout le magistrat de cette ville par le Roi d'Espagne. 
N. G. T. IT, 569. Apparemment le gouvernement français ne reconnut 
pas cet anoblissement, 

(2) Jacques-François Delerue, père d'Etienne. 

(3) Capitaine du Serment de Saint-Georges, père d'Albert Druez, 
qu'on a vu plus haut. 

(4) Côté de l'église de Saint-Quentin. 

(5) Jacques-Fravçois de lu Woestine, Seigneur du Plouy. N. G. T. 
11, 40 et Le livre noir du patriciat tournaisien, p. 33. 


— 406 — 


. 1696  170€-1708 
Le S” Antoine de le Vingne, fils 
de Bon, marchand. Livres 20 
Adrien-François Zivert, mar- 
chand (1). | x 90 
Nicolas Ledoux, maître espe- 
ronnier. » 20 20 
Gilles Carette, marchand de vin 
et maistre orfévre. » 30 30 
Jean de Lattre, marchand chav- 
dronnier. 2 40 
. MARCHÉ a LA PAILLE. 
M. Antoine Ternois avocat (2). » 20 20 
Jean Hurteur, charretierde Lille. = 30 
Une servante et deux valets. ” 
D‘"° Marie du Chambge, veuve 
du Sieur Hardy, conseiller 
au bailliage, rentiére (3). » 30 60 
RUE PERDUE. 
Grégoire de le Court, procu- 
reur postulant des Sièges 
Subalternesetnotaireroyal.  » 20 
Bernard Mirou, maître du jeu 
de paume (1). ” 10 
Jeanne Joveneau, maîtresse de 
l'autre jeu de paume. n 10 


Le S' Gaspard Havet, avocat (5). » 20 


(1) N. G.T. I, 697. 

(2) Conseiller de la Chambre des Arts et Métiers. N. G. T. Ill, 531. 
(3) N.G. T. I, 420. 

(4) Cf. Bozière, p. 224. 

(5) N. G, T. If, 209. 


— 407 — 
1696 1706-1708 


Le S* Jacques-Philippe du Ray, 


avocat (1). Livres 20 |. 20 
Guillaume-Ignace Stéphany, re- | 

ceveur. » 20 | 30-40 
Le Sieur François Leman, licen- 

cié en médecine (2). n 10 


Joseph Serquy, vendeur de 
_ volailles à Saint-Georges. ” 20 
D™ la veuve du Conseiller 


Surmont (3). n 40 
La veuve Dupret. » 40 
R&puir. 


Marie-Jeanne Casse et deux de 
sessœurs, maîtresses d'école 
à l'enfant Jésus, enseignant 
par charité. = 


REPRISE DE LA PLACE (4). 
Sébastien Saillart, médiocremar- 
chand de grains. n 20 20 
Pierre Masquillier,m™ de drap. » 40 
Jacques Helbran, marchand dra- 


pier et toilier. ” 20 20 
Denis Baudechon, marchand de 
vin (5). » 30 40 


(1) Magistrat de Tournai de 1702 à 1715. N. G. T. HI, 317. 

(2) Médecin, pensionnaire de Tournai, auteur d'un manuscrit intitulé 
« Mémorial des choses advenues à Tournai de 1696 à 1735.» N.G.T. 
II, 442. 

(3) Agnès de la Chapelle du Hannocq, veuve de Jacques de Surmont. 
N. G. T. Ill, 510. 

(4) Depuis le beffroi jusqu'à Ja rue de Cologne; c'est le côté appelé 
rang des drapiers, 

(5) N.G. T. I, 193, 


— 408 — 
1696 1706-1708 


Simon Dumont, drapier. Livres 20 
Sa veuve. 20 
Gilles Duburcq, drapier. » 30 
Jacques Cauvin, marchand de 
dentelles. ” 30 
Isidore Longueville, débiteur de 
vin (1). ” 30 
La veuve Isidore Longueville et 
son fils, marchands de vin. ” 60 
Gérard Ernoud, drapier. n 20 
Marie Bauduin, veuve de Gérard 
Ernoud, drapier. ” 20 


L'AUTRE RANG DE LA PLACE (2). 


Le S' Jacques Havet, marchand 

de bas (3). ” 60 60 
Philippe Crocq, débiteur de vin. » 20 
M. du Gardin, conseiller pen- 


sionnaire aux Etats. n 80 

Un valet et une servante. » 3 
M. Jean Scorion, bailli d’Es- 

pierres (4). ” 60 
Jeanne-Marie Scorion,rentière(s). » 20 


Françoise Frère, veuve de Tous- 
saint Cheminot, tenant bouti- 
que de liqueurs. » 20 


(1) N. G. T. II, p. 486. 

(2) « Allant vers le bailliage » est-il écrit dans le registre de 1706; 
c'est-à-dire depuis le Beffroi jusqu'à la rue des Maux. 

(3) Echevin en 1702, décédé en 1707. N. G. T. II, 207. 

(4) Seigneur de la Blommerie. Cf. Annuaire de la Noblesse de 
Belgique, 1868, p. 319. 

(5) Sœur du précédent et de Robert Scorion. Id., p. 315. 





— 409 — 
1696 1706 1708 


Robert du Vinage, cabaretier et 


débiteur de vin. Livres 20 
Louis-Gabriel Ternisien, gros 

débiteur de vin. ” 30 

Un valet et deux servantes. ” o 
Jacques de Plisse, gros débiteur 

de vin, cabaret. ” 30 30 
Pierre de Plisse, son fils, mar- 

chand de vin. ” 30 


RuE DEs Maux. 


M. de Vaudœuil, lieutenant de 
la maréchaussée, gendre du 


S’ Presin (1). n 3 

de Jean (2). » 30 
Bon de le Vigne, marchand (3). » 60 
La veuve Bon de le Vigne. » 40 
Jean-Baptiste Gouy, rentier. » 20 | 


Marguerite Sellier, veuve de 


De“ Anne-Gabrielle Presin, fille 
Jaspard Mourcourt, banquiére | 


et son fils. » 120 

Deux servantes. ” 4 
Le S’ J.-B. Dumortier, licencié 

en médecine (4). n 10 


(1) Amable Maupoint, Seigneur de Vendeul, conseiller du Roi, 
lieutenant prévôt de la maréchaussée de Flandre et de Hainaut, gendre 
de Pierre Presin, Seigneur de la Grard’Croix à Froyennes, greffier et 
échevin de Saint-Brice. N. G. T. Ill, 165. 

(2) N. G. T. If, 165. 

(3) Cousin de Bon de le Vingne qui habitait rue Saïnt-Martin; il était 
capitaine du Serment de Saint-Georges. 

(4) N. G. T. II, 680. 


— 410 — 
1696 1706-1708 


Le S” Jacques-Joseph Presin (1). Livres 40 
L'avocat Mallet. ” 20 


Paroisse Saint-Jacques. 


Rug SAINT-JACQUES (2). 


Jeanne Pels, veuve de Francois 
de Hose, aubergiste au Lion 


blanc. Livres 10 
Le sieur Pierre Lefebvre, rentier. » 60 
Les av“ Lefebvre. ” 40 
Pierre Rousseau, cabaretier, dé- 
biteur de vin. » 30 20 
Le S' Berland, apothicaire (3). ” 10 30 
Un valet et une servante. » 3 3 
Jean-Joseph Ricquet, aubergiste 
à la grande Estoile. » 10 20 
Un valet et une servante. » 3 3 
Denis Pissenier, maitre savon- 
nier. ” 20 29 
M. Lafosse, rentier. ” 60 
D*"* Marie Lafosse, sa sœur. ” 20) 
Le sieur Dubois, procureur au : 
Parlement. n 20 
Gilles Rose, maitre apothicaire, 
rentier (4). ” 60 60 
Le S* Nicaise Caniot, rentier (5). » 60 


(1) Greftier de l'échevinage de Saint-Brice, conseiller trésorier- 
général de Tournai, il fut anobli en 1754, N. G. T. ILI, 166. 

(2) Y compris la rue du Bourdon Saint-Jacques. 

(3) Honorable homme Michel Herland, frère de M'** de Rabecq. Sa 
fille épousa Henri Maloteau, S' de Millevoye, N. G. T. I, 220. 

(4) N. G. T. INT, 395. 

(5) Juré de Tournui de 1686 à 1689, mort en 1703. N. G. T. I, 383. 


— 411 — 
1696 1706-1708 
Le S' Zivert, son beau-fils (1). Livres 20 20 


La veuve du S‘ Scorion, ren- 

tière, et sa fille (2). ” 40 

Deux servantes. n 4 
Le S* Thiéry Errembaut, ren- 

tier (3). » 60 
Le S' Baclan, avocat (4). n 20 
Le S" Coutteau, avocat. ” 90 
Jean Vinchent, tabellion (5). ” 20 
Jean-François Rose, apothi- 

caire (6). | » 30 
Anne-Henrielle Créteau et son 

frère (7). ” 30 
Le S" procureur de Vallet. ” 20 


RuE DES CORRIERS. 


Marie-Aldegonde Haché, mai- 
tresse d'école. ” 

Nicolas Daman, maitre d’école. ” 

Pierre Lenglet, charretier de 


Douai. ” 30 
La veuve Dismal, brasseur 4 
Sainte-Catherine. » 


(1) Adrien-François, échevin de Tournai. N. G. T. III, 697. 

(2) Élisabeth van der Meulen on du Moulin, veuve de Robert Scorion, 
S’ d’Ackelghem. Annuaire de la Noblesse, 1868, p. 320. 

(3) S* de Beaurepaire, bailli des États du Tournaisis, il fut anobli 
en 1699. Il était neveu du président Louis Errembault. Uf. La Noblesse. 
Belge. 

(4) N. G. T. IT, 158. 

(5) N. G. T. IN, 626. 

(6) Fils de Gilles ci-dessus. 

(7) N. G. T. I, 604. 


— 412 — 
1696 1706-1708 


SUR LES SALINES. 


Le S' Nicolas Jacquerye (1). Livres 25 
Pierre Buyet, maître brasseur à 


Saint-Jacques. ” 6 
Ph. Dugardin, m‘° brasseur (2. —_» 6 

Un valet, une servante. » 3 
Jean Dismal, brasseur à l’escu. » 6 
Pierre Buyet, brasseur 4 Saint- 

Hermès. » 10 

Deux valets, une servante. ” 5 
Pierre-Salomon Landrieu, bras- 

seur à Saint-Hermès. ” 10 20 

Un valet, une servante. ” 3 
La veuve Lesage, teinturiére. ” 20 | 
Luc Dismal, brasseur à Saint-Jean. » 20 20 

Un valet, une servante. ” 3 |: 3 
La veuve Georges Brassart, bras- 

seur à Saint-Laurent. ” 20 20 
L’avocat Brassart, son fils. » 20 
Denis-Joseph Baulin, march‘ (3). » 20 

Un valet et une servante. # 3 
M. Doison,docteuren médecine(4). » 10 
Marguerite Ternois, veuve de 

Georges Sellier, brasseur au 

Pélican. » 10 

Un valet. ” 1 


(1) S* de Fréchies, licencié ès lois, bailli d'Howardries. N. G. T. II, 
368. 

(2) N.G T. II, 96. 

(3) N. G. T. I, 198. 

(4) Marc Doison, de Vendegies-au-Bois, médecin ordinaire du rot, 
médecin pensionnaire et échevin de Tournai; son fils Philippe-Joseph 
fut anobli en 1739. N. G. T. I, 608. 





— 413 — 
1696 1706-1708 
Le S‘ Vanlerberghe, procureur 


au Parlement. Livres 20 
Jaspard de le Vigne (i), march. » 30 
Bon Delevigne (2), marchand sa- 


connier. ” 30 
Charles Saillart,.marchand de 

chevaux. . ” 20 
Le sieur Perdu (3), docteur en 

médecine. » 10 
Ignace Morelle, aubergiste à la 

Petite-Nef. ” 10 


ALLANT AU VIEL MARCHE AUX POISSONS. 


Jacques Balenghien, procureur 

au Parlement. » 20 
Le S° Warcqueau, id. " 20 
Abraham-Roch Guelton, notaire. » 20 
Le sieur de le Fosse, trésorier 

du Tournaisis (4). ” 60 

Deux valets et deux servantes. » 6 


RUE DE LA TESTE D'ARGENT. 


Guillaume Desquenne, marchand 
toilier. n 20 
Joseph Leriche, traiteur. » 20 


(1) Fils aîné de Bon cité, p. 000. Nous le trouvons rue de l'Abliau 
_ en 1706-1708. 

(2) Frére du précédent, échevin en 1714. 

(3) Philippe-Francois, médecin pensionnaire de la ville, mort en 1702. 
N. G. T. Il, 74. 

(4) Laurent de le Fosse, trésorier-général des Etats de Tournai et 
Tournaisis pendant 56 ans, S' de la Locquerie et du Margnais, anobli 
en 1696 est l'auteur de la famille des barons del Fosse et d’Espierres. 











— 414 — 


Rue pes Boucuers (5). 


M. Wasberghe, rentier. n 30 
Jeanne Odolf, veuve de Philippe 
Petit et son fils, jeune médecin. 


1696 1706-1708 
RUE DE LE CIGNE. 
La d°"* veuve du Fay (1), rentière 
et sa fille (2). Livres 30 30 
Jean-Baptiste Devoir, aubergiste 
a la Grande-Nef. ” 10 
Le S* Dupont, avocat, père. ” 20 20 
Le S* Nicolas-François Dupont, 
son fils, docteur en médecine. » 10 
M°"° Rose, veuve du S' Créteau, 
docteur en médecine et ren- | 
tier (3). n 20 
Antoine Lestienne, traiteur. ” 20 
| Rue Piquer. 
Le $” Cantaloup, rentier (4). n 60 
Pierre Gobert, procureur au 
Parlement. ” 20 
Jean Van Houte, aubergiste au 
Louvre. » 10 20 
Un valet, une servante. ” 3 3 
- Le S” Buyet, avocat. ” 20 


ÿ 


10 | 


(1) Judith Manneke, veuve de Jacques du Fay. N. G. T. IT, 42. 

(2) Marie-Jeanne du Fay, dame de Rongefort. N. G. T. II, 43. 

(3) Marie-Catberine Rose, veuve de Claude Cresteau, médecin. 
N. G.T. I, 603. 

(4) Charles, échevin en 1664. N. G. T. I, 388. 

(5) Il y avait dans cette rue quinze bouchers en 1696. 


— 415 — 
1696 1706-1708 


MARCHE AUX BETES. 
Le S" Cazier du Breucg (1). Livres 30 
Le S” de Cocg (2). » 60 
RuE pes CARMES. 


Jean-Baptiste Simon, procureur 


des cours layes et notaire (3). + 20 
La veuve du procureur Simon (4). » 30 
LeS" du Chambge, petitrentier(s). » 10 
Jean-François Prevost, avocat(6).  » 20 20 
M. Couteau, avocat. » 20 
La veuve Luytens, rentière (7). ” 30 60 

Un valet, une servante. » 3 3 
L'avocat Becourt. ” 20 
J.-B. Sepa (8). n 20 
La veuve du 8" Caniot, avocat (9). » 20 
L'avocat Jacquelart (10). n 20 
M. Ladam, maitre du Mont-de- 

Piété (11). » 40 


(1) Philippe-Albert Cazier, bailli général du temporel de l’Évêché, 
membre du magistrat de Tournai de 1698 4 1715, anobli et créé che- 
valier en 1729. N. G. T. II, 440. 

(2) Mentionné ci-dessus; sa fille épousa M. Cazier du Breucq. 

(3) Dit Simon d’Ombry. N. G. T. I, 425. 

(4) Jeanne du Chambge, id. 

(5) Gérard, id. 

" (6) N. G. T. I, 175. 

(7) Catherine-Louise Denis, veuve de Gilles Desmarets et de 
J.-B. Luytens, dont le père, ancêtre des Luytens de Bossuyt, fut anobli 
en 1627. 

(8) N. G.T. III, 482. 

(9) Anne Caniot, veuve de Pierre-Salomon Caniot, avocat, conseiller 
au bailliage de Tournai. N. G. T. I, 385. 

(10) Philippe-François-Joseph. N. G. T, II, 361. 
(11) V. ci-dessus. 


— 416 — 
1696 1706-1708 


Le S" de Surcques, juge des 
traites (1). Livres 


Rue pu PaLais (2). 


M. de Poucques, avocat (3). ” 20 
La v° Paul Gérard, rentière (4).  » 40 40 
M. Perdu, avocat (5). ” 20 20 


Le S‘ Faligant, fermierdu vin(6). » 40 
Jean Vinchent, notaire et tabel- 


lionnaire (i). n 20 
Roland-Frangois Waymel, avo- 

cat (8). ” 20 
Le S‘ d’Ysembart, rentier (9). » 40 60 
Le S' Vertegans, avocat (10). ° 20 
Toussaint Godefroy, procureur 

Parlement. ” 20 


(1) Pierre-Guillaume de Surcques, S‘ de Ligny, président-juge des 
traites de Tournai, Douai et Orchies, fut conseiller au Conseil du 
Hainaut ; il est parfois qualifié écuyer. N. G. T. III, 499. 

(2) Avec la rue des Sœurs-Noires. 

(3) Guillaume de Poucques fut conseiller au bailliage et conseiller 
pensionnaire de la Chambre de Commerce de Tournai. N.G.T. III, 119. 

(4) Marie-Catherine de Clippele de Rupilly, veuve > de Philippe Gérard, 
juré de Tournai en 1664. N. G, T. II, 98. 

(5) Benoit-Raphaél, gendre de la veuve Gérard. N. G. T. III, 74. 

(6) Yves Faligan, S' de la Croix (Ann, de la Noblesse de Belgique, 
t. XXXVIII, p. 126). 

(7) Tabellion royal et tabellion garde-notes héréditaire, N. G. T. 
III, 626. 

(8) St du Parcq, devint avocat-général au Parlement de Tournai et 
fut anobli par cette charge. N. G. T. III, 639. 

(9) Charles-Frédéric d Ysembart, Seigneur de Vreichem et d'Autour, 
né 4 Ath (Cf. Ann. de la Noblesse, t. XXI, p. 306). 

(10) Jear-François Vertegans, Seigneur de Nordeloos, fut premier 
conseiller pensionnaire de Tournai, anobli ou reconou noble en 1721 
et créé chevalier en 1735. Nous le retrouverons dans les rôles de Ja 
Capitation sous Louis XV. N. G. T. ITT, 606. 





— 417 — 
1696 1706-1708 


Anne Malfait, veuve de... du 


Pret, rentier (1). Livres 30 
Le S' Louvigny, docteur en mé- 

decine (2). ” 10 
Le S° de le Rue, procureur au 

Parlement. © 20 


Claire Montrepin et Jeanne- 
Françoise Duvivier,maîtresses 
d’escole. ” 


RuE CLACQUEDENNE. 


Le S‘ d’Holain, bailly de War- 
coing et rentier (3). » GO 


Paroisse Saint-Brice. 


RUE pu BEcQUEREL. 


M° Marie du Rieu, veuve du 
sieur Hierosme de le Vigne, 


rentière (4). Livres 30 
Dee Anne-Marie de le Vigne. ” 20 
Ph. Lannoy, avocat. » 20 
M. de la Hamayde (5). 60 

Un valet et une servante. n 3 


(1)N.G T. I, 143. 

(2) Gendre de Ja veuve du Pré. N. G. T. Il, 504. 

(3) Jean-Nicolas, S™ du Moncheau, licenrié ès lois, membre du 
Magistrat de Touraai de 1679 4 1686. N. G. T. II, 290. 

(4) Décédée en 1698. N. G. T. III, G11. 

(5) Francois-Joseph de la Hamayde, seigneur de Soubrechies, capi- 
taine au service de France, ensuite échevin et juré de Tournai, était 
frère du seigneur de Warnave, qu'on a vu ci-dessus, II protesta de sa 
qualité de gentilhomme ; sans la contester, les consaux renvoyèrent sa 
requête à l'annéc suivante. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XXVIII, 
p. 162). 


ANNALES. fit. 27 


— 418 — 
1696 1706-1708 


Le S' François-Louis de Cal- 
lonne, S* de Meurchin (1), fief 


et bon rentier. Livres 60 

Un valet et une servante. ” 3 
Trois dam‘ ses sœurs, ren- 

tières, libres de condition. » 30 
Le sieur Jacques Hudsebaut, bon 

rentier (2). » 60 
Jacques-Hyacinthe Hudsebaut, 

bon rentier (3). ” 60 


Deux servantes et un valet. ” 5) 
M. de Moulembay, rentier (4). » 60 
Michel de Gouy, marchand et 
bon rentier (5). n 60 
Le S" Lafosse, avocat. ” 20 


Rug DES CACHETS. 


Le S' Frédéric Le Tellier, ren- 
tier (6). » 30 


(1) Aïeul du célèbre contrôleur-général de Louis XVI; celui-ci naquit 
à Douai, son père étant conseiller au Parlement de Flandre. N. G. T. 
J, 350. 

(2) N. G. T. II, 331. 

(3) Anobli en 1698 par l'achat d une charge de Conseiller-Secrétaire 
du Roi. | 

(4) M° Charles de Moulembay, conseiller, lieutenant particulier du 
bailliage de Tournai, anobli par l'achat d'une charge de Conseiller- 
Secrétaire du Roi. N. G. T. II, 742. 

(5) Juré de Tournai en 1702. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XIX, 
p. 108. 

(6) Seigneur de Fauchelles et avocat au Parlement. Cf. Annuaire de 
la Noblesse, t. XXII, p. 322. 


— 419 — 
1696 1706-1708 


Rue D'OBENY (1). 


La veuve dusieur Jacques Vranx, 


rentier. Livres 30 
Le sieur Charles Portois, avo- 
cat (2 (2 ). ” 20 
Le S’ Jacques Van Rode, avo- 
cat (3 3). ” 20 
Del Catherine-Thérèse du Fay (4). » 50 
Le S" Brifau. » 20 
RUE DE LA BARRE SAINT-BRICE. 
Gillette Inglebert, veuvede Pierre 
Lestienne, marchand de bas. ” 20 
Guillaume du Rieu, rentier (5). » 20 
Trois maîtresses d'école. n 3 
Le Sieur Houfflin, avocat. ” 20 
Antoine Henry, rentier. ” 60 
Ignace Henry, son frère. n 30 
Rue DE CORDES. 
Jean, Simon, Agnès et Margue- 
rite Carette, frères et sœurs, 
rentiers. ” 30 
Agnès Carette. ” 40 


(1) Actuellement rue de Rasse. 

(2) Né à Renaix, membre du magistrat et conseiller pensionnaire de 
Tournai. N. G. T. III, 112. 

(3) Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobiliaires, t, I, p. 398 et 
N.G.T. III, 341. 

(4) N. G, T. Il, 40. 

(5) Membre du Magistrat de Tournai en 1664. N. G. T. III, 330. 


— 420 — 
1696 1706-1708 


RuE DE L'ABLIAU (1). 


Pierre Bonnet, notaire royal (2). Livres 20 
M. Quequelberghe, procureur 


au Parlement. ” 20 
Pierre-Albert Lequint, id. 8 20 
Le S' Letteur, avocat. ” 20 
Le S' Lespagnol, avocat. ” 20 
Le S° Segar, président des 
traites. ” 30 
Quatre maîtresses d'école. ” 
Le S‘ Jacques Marlier, rentier (>). » 60 | 60 
Deux servantes. ” 
Le S' Marlier, son frère. n 60 
Gaspard de le Vigne, mar- 
chand (4). n 40 
Jean Garin, brasseur. ” 40 


SUR LE Quay. 


M°"° Françoise de Moulembay, 

rentière. ” 20 
M‘"° Barbe Moulembay, sasccur, 

veuve du S' Van Acre, ren- 


tiére (5). | ” 30 
Calherine-Françoise Renuit, ren- 

lière (6). » 20 
Robert Grau, marchand (7). » 60 


(1) Aujourd'hui rue des Campeaux. 
(2) N. G, T. II, 227. 

(3) Id. HI, 562. 

(4) Déja cité p. 413. 

(5) N. G. T. I, 742. 

(6) Id. UT, 320. 

(7) Id. IT, 135. 


— 42] — 
1696 1706-1708 


RuE DE Pont. 


Le sieur Jean-Baptiste Berlo, 


rentier (1). Livres 40 40 
Marie-Thérése Berlo, veuve de : 

N. Cambier, rentier. ” 30 30 
Jacques Dismal, marchand, et sa 

sœur. ” 40 
La veuve Pierre Surmont, ren- 

tière (2). ” 30 
Le S' Pierre Surmont. ” 00 
Le Sieur Jacques Liévou, mar- 

chand (3). n 60 
Le Sieur Ignace Liévou, ren- 

tier (4). » 60 60 
Robert Grau, marchand (5). _ CO 
M. Delattre, docteur en mé- 

decine. ” 10 
Jacques Watiecamps, père, tan- 

neur. ” 20 
D** Marie de la Fosse, rentière. » 40 


RuE pu QUESNoy. | 


Marc-Antoine Lericq, rentier. ” 60 | 00 
La veuve Dumortier, rentière. 


ÿ# 
QC 
(a, 


(1) Id. II, 233. 

(2) Adrienne-Marguerite Haugoubart, veuve de Pierre de Surmont. 
N. G. T. III, 509. 

(3) Né 4 Cambrai, membre du Magistrat de Tournai de 1669 4 1685, 
décédé en 1705. N, G. T. II, 473. 

(4) Fils du précédent, membre du Magistrat de Tournai de 1688 
& 1694. 

(5) Cité plus baut; if habitait, croyons-nous, au coin de la rue de 
Pont et du quai Saint-Brice. 





— 499 — 


1696 

Denis Vandale, rentier (1). Livres 40 
Le sieur Nicolas Baulin, ren- 

tier ( 2). » 60 
N. Baulin, son fils, avocat (3). » 20 
Deux maîtresses d'école. » 
Lesieur Jean-François Felleries, 

avocat (4). n 20 
Le sieur Jean-Baptiste Felleries, 

son fils, avocat. » 20 
Ph. Liart, marchand de bas. ” 20 
M. de Pollinchove, ancien con- 

seiller (5). » 

RuE DE MoRELLE. 

Guillaume- François Bernard, 

marchand de laine (6). » 20 
Le S” Portois, avocat (7). ” 

Ruse NEUVE. 
Etienne Chamart, maître d'école. > ] 
Jean Liénard, marchand de bas. » 
RvuE DE Marvis. 

Pierre Couvin, marchand gantier. » 30 
Jacques Renuyt, marchand de 

bas (3). ” 20 

(1) N. G. T. I, 609. 


(2) Id. I, 199. 


1706-1708 
40-30 


30-40 


40 


20 


30 


(3) Denis Baulin, conseiller au bailliage; sa fille épousa le baron de 


Cazier. 
(4) Décédé en 1698. N. G. T. IT, 47. 
(5) V. p. 367. 


(6) Cf. Ce du Chastel. Généalogie de la famille Bernard, p. 111. 


(7) V. p. 419. 
(8) Décédé en 1705. N. G. T. IIT, 320. 


— 423 — 
1696 1706-1708 


Le S" Renuyt, rentier (1). Livres 30 
Jeanne le Blan, veuve de 
N. Mailliet, marchande de 


bas. ‘ ” 20 
J.-B. Maillié, marchand de bas. » 30 
Michel Cambier, marchand de 
chevaux. ” 30 30 
_ Antoine de le Vigne, marchand | 
de sel et d'huile (2). n 30 


RvuE SAINT-BRICE. 


La veuve Pierre Monnier, auber- 


giste au Chapeau vert. » 
Le S* Pollereau, marchand (3). » 60 

Deux servantes. ” 4 
Francois Lucas, maitre d’école. ” 
Pierre et Jean Spillebien, fréres, 

marchands de bas. a. 20 
Jacques-Albert Spillebien, avo- 

cat. ” 20 
Pierre Pontus, marchand de bas 

et rentier. » 40 


Jaspard Petit, marchand de bas.  » 20 
Nicolas Vandal, bon rentier (4). » 60 
La veuve Thiébaut Taffin, née 

Catherine Lamy. : 29 


(1) Fils du précédent, magistrat de Tournai en 1706. 

(2) Frère de Bon, cité p. 394. | 

(3) Bailli du temporel de l’abbaye de Saint-Martin. N. G. T. III, 139. 
(4) N. G, T. J, 609. 


— 424 — 


Rug pu Sceau. 


Gaspar du Pret, rentier (1). 
Marie Monart, veuve de Nicolas 
Vandale, rentiére (2). 


RuE HAGNE. 


Erasme-Pierre Petit, marchand. 
François Ramart, rentier. 
Michel Liart, marchand de bas. 


RuE CAMBRON. 


Le S' Jacques Frighem, rentier. 


RUE DES TANNEURS (:). 


La veuve Bon Josson, bras- 
seuse (4). 
Un valet et une servante. 

Sébastien Josson, son neveu, 
avocat (5). 

Pierre Fabien Bernard, mar- 
chand (6). 

Philippe Dismal, marchand. 

Marie - Madeleine et Florence 
Odolf. 

Jacques Waltecamp, tanneur. 


(1) Cf. N. G. T. Ill, 145, note 1. 
(2) V. p. 423. 


(3) Située sur l'emplacement du quai Vifquin, 


1696 


20 
40 
20 


40 


20 
40 


1706-1708 


CO 


30 


40-30 


20 
30 


(4) Barbe Sellier, veuve de Bon Josson; sa fille épousa Ghislain Fal- 


ligan, S' de la Croix. N. G. T. If, 391. 
(5) N. G. T. II, 392. 


(6) Cf. Ct’ du Chastel. Généalogie de la famille Bernard, p. 109. 


— 425 — 
1696 1706-1708 


Guillaume Isbecq, gantier (1). Livres 25 
La veuve Pierre Dupret, tanneur. » 20 
Jean de le Bury, br'asseur (2). ” 30 


Paroisse Saint-Jean. 


RuE DES CROISIERS. 


Jacques le Roy, marchand de bas. Livres 20 
. Jean Wattecamp, tanneur. ” 20 


PLACETTE SAINT-J BRAN. 


Nicolas du Laurent, tenant bil- 


lard. ” 4 
Les enfants Pierre Quievy, mar- | 
chand de bas. ” 20 
Pierre Carette, marchand tan- 
neur. ” 20 
Rue pu PoNCHEAU, DITE DU LucHET. 
La veuve Pierre Lamy, rentière, 
marchande (3). n 30 GO 
Lesieur Robert Scorion de Léau- 
court, avocat (4). ” 20 | 
Nicolas Gérard, marchand de 
bois. ” 30 | 


(1) N. G.T. Il, 348. 

(2) Id. I, 330. 

(3) Marie-Catherine de Bacq, veuve de Pierre Lamy. 

(4) Robert Scorion, seigneur de Léaucourt, échevin et greffier héré- 
ditaire de Tournai, anobli en 1723 avec quatre degrés paternels et 
maternels et confirmation d'armoiries: il avait épousé Marie-Catherine- 
Louise Lamy, fille do Pierre ci-dessus. Cf, Annuaire de la Noblesse de 
Belgique, 1868, p. 316. 





— 426 — 
1696 1706-1708 
Pierre-Joseph Odolf, marchand 


de grains. Livres 30 40 
Claude Gillart, fermier des mou- 

lins de la ville. ” 40 
Jean Lefebvre, maftre batelier. » 40 

Deux servantes et un valet. ” 


Paroisse Saint-Nicolas. 


QUAI. 


Le sieur Jean-Francois du Mor- 
tier, rentier ecclésiastique (1). Livres 40 


Le S” Brisseau (2). n 20 
M. Pissot, rentier (3). n 60 60 
Maître Pierre Yolent, procureur 

au Parlement (4). ” 20 
Maitre Memesse, procureur au 

Parlement. » 20 


GRANDE RUE Du CHATEAU. 


Jacques Delrue, marchand bou- 
langer. » 20 
D*"* Anne-Scolastique d’Huber- 


lant, rentiére (5). 10 


(1) Né 4 Lille d'une famille tournaisienne, il était veuf de Marie- 
Joseph Visart. N. G.T. II, 698. 

(2) Jacques-Philippe Brisseau, avocat, échevin de Tournai, conseiller 
de la Chambre de commerce. N. G. T. I, 314. 

(3) François Pissot, garde-magasin de la ville et citadelle de Tour- 
nai, doyen des procureurs et receveur-payeur des gages. N, G. T. 
IT, 181. 

(4) Une de ses filles épousa Pierre-Joseph Dumortier, avocat au 
Parlement de Flandre à Douai: la famille Dumon-Dumortier est issue 
de ce mariage. N. G.T. II, 718. 

(5) Veuve d'Amand-François Le Tellier, seigneur de la Cucquière. 
N.G. T. III, 592. 


— 427 — 
1698 1706-1708 
Maitre Josse Leblon, procureur 


au Parlement. Livres 20 
M. de Marbais, avocat au Par- 

lement (1). n 20 
N. Stordeur, procureur au Par- 

lement. ” 20 
Jean-Baptiste Thieffries, mar- 

chand de chevaux. ” 30 
Le S™ Van Biesbrouck, procu- 

reur au Parlement (2). n 20 
La veuve Biesbroucg. ” 20 
M. Legay, avocat au Parlement. » 20 
M. Dubois, avocat. ” 20 
La D°" du Waut, pensionnaire 

& Saint-André. » 30 30 
D°" Perdu, à Saint-André. ” 20 


PARLEMENT DE FLANDRES (3). 
M. de Pollinchove, premier président (4). 1000 livres 


Ses domestiques. 9 » 
M. Bruneau, président 4 mortier (5). 300 » 
Ses domestiques. 8 » 


(1) Jean-Louis de Marbais, écuyer, seigneur de Rosenpré, échevin 
de Tournai en 1686 et 1690, devint conseiller au Conseil d'Artois en 
1703. N. G. T. Il, 555. 

(2) Guillaume van Biesbrouck, époux de Marie-Adrienne Richard. 
N.G.T.I, 374. 

(3) Nous ne possédons la capitation du Parlement que pour les 
années 1707 et 1708. 

(4) Jacques-Martin de Pollinchove, nommé premier-président en 
1691, démissionuaire en 1710, habitait rue du Quesnoy. N. G.T. 
IT, 98. 

(5) Antoine Bruneau, natif de Lille, et d'abord conseiller pension- 
naire de cette ville, mourut 4 Douai en 1720. N.G.T. I, p.316. 





— 428 — 


M. d’Hermaville, id. (1). 300 livres 
Ses domestiques. 7 » 
M. des Jaunaux, id. (2). 300 » 
Ses domestiques. 8 » 
M. Couvreur, id. (3). 900 » 
Ses domestiques. 7 » 
M. de Buissy, id. (1). 9300 » 
Ses domestiques. 9 » 
M. Donche de Beaulieu, id. (5). 300 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. de Pollinchove, id. (6). 300 » 
Ses domestiques. 1 » 


Chevaliers d’honneur. 


Le baron de Morephem étant mort, son 
gendre, M. de la Plaigne, a la survi- 


vance comme chevalier d'honneur (;). 150 » 
M. le baron de Rongies (#). 150 » 
Ses domestiques. ll - 


(1) Antoine du Bois de Hoves, seigneur d'Hermaville, natif d'Arras. 
N. G. T. I, 261. Il habitait rue de la Mudeleine. 

(2) Mathieu Pinault, seigneur des Jaunaux, auteur d'une histoire du 
Parlement de Tournai, imprimée à Valenciennes en 1701, babitait en 
1699 rue du Cloitre-Saint-André, 

(3) François Couvreur, né à Ath, mort & Douai en exercice. N. G.T. 
I, 597. 

(4) Louis-Philippe Malbaux, dit de Buissy, né à Lille, mort à Douai 
en exercice. N. G.T. I, 324. 

(5) Francois Donche de Beaulieu, natif de Steenkerque les Furnes, 
était avocat en 1696 (v. p 404). 

(6) Charles de Pollinchove, fils du premier-président, remplaça son 
père en 1710. IL avait été nommé président 4 mortier en 1705, lorsque 
le nombre des présidents du Parlement de Tournai fut porté à huit (Le 
livre noir du patriciat tournaisien, p. 16). 

(7) Cité p. 381. Gaspar Dennetières, seigneur de la Plaigne, son 
gendre, recueillit sa survivance en 1701. Goetbals. Miroir des notabi- 
lités nobiliaires, I, 956. 


(8) Cité p. 366. 


— 429 — 


M. le baron de Woërden (1). 150 livres 
Ses domestiques. 1 » 
Conseillers. 
M. d’Angouart (2). | 150 » 
Ses domestiques. T 1 
M. de Roubaix (3). 150 » 
Ses domestiques. | 7 » 
M. de le Vigne (1). 150 » 
Ses domestiques. | 3 » 
M. de Mullet (5). 150 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. Odemart (6). 150 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. Pollet (7). 150 » 
Ses domestiques. 5 » 
M. Jacquerye (s). 150 » 
Ses domestiques. 7 » 
M. de la Verdure (9). 150 » 
Ses domestiques. D » 


(1) Michel-Ange, baron de Woerden, grand-bailli des Etats de Lille 
(Annuaire de la noblesse de Belgique, t. XL, p. 226). 

(2) Michel-Alexandre d’Hangouart de Ligni. Cf. Hoverlant. Essai 
chronologique pour servir à l’histoire de Tournai, t. 73, p. 476. 

(3) Alard de Roubaix, de Lille. N. G.T. III, 405, habitait rue Saint- 
Jacques. 

(4) Nicolas-François de le Vigne, né à Tournai, mort en fonctions à 
Cambrai, habitait rue Saint-Brice. N. G. T. III, 612. 

(5) Charles-Albert de Mullet, né à Tournai. N. G. T. II, 752, 

(6) Bernard-François Odemar. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 511. 

(7) Jacques Pollet, conseiller au bailliage, puis au Parlement. N. G. 
T. Hf, 103. 

(8) Michel-Baudri Jacquerye, né à Tournai, seigneur d’Estrayelles et 
de la Balesquiére. N.G. T. II, 366. Il habitait dans la paroisse de Saint- 
Nicolas. 

(9) Georges de la Verdure, écuyer, né à Fruges. N. G. T. III, 598, 
habitait rue de l'Hôpital N.-D. 


— 430 — 


M. de Mafñiles (1). 150 livres 
Ses domestiques. 11 >» 
M. Hannecart (2). 150 » 
Ses domestiques. 5 on 
M. de la Place (3). 150 » 
Ses domestiques. rs » 
M. Becuau (4). 150 » 
Ses domestiques. 5 » 
M. Lescaillet (5). 150 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. de la Hamayde (6). 150 » 
Ses domestiques. 2 » 
M. de Forest (1). 150 » 
Ses domestiques. © 3 on 
M. Haitu du Véhu (s). | 150 » 
Ses domestiques. G » 
M. Visart de Ponange (9). 150 » 
Ses domestiques. 5 » 


(1) Ferdinand-Ignace de Hautport, seigneur de Mafiles, de Lille. N. 
G, T. III, 184. 

(2) Jacques-Philippe Hannecart de Briffœil, natif d’Ath, Cf. Hover- 
lant, op. cit.,t. 73, p. 472. 

(3) Victor-Albert de la Place, de Valenciennes. Cf. Hoverlant, op. 
cit.,t. 73, p. 517. 

(4) René Bécuau de Colombe, ancien chanoine de la cathédrale, con- 
seiller clerc. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 346. 

(5) Martin-Augustin Lescaillez, natif de Valenciennes. N, G. T. II, 448. 

(6) Albert-Maurice de la Hamayde, seigneur de la Hautoy, chanoine 
de la cathédrale, conseiller clerc. N. G. T. II, 664. 

(7) Nicolas de Forest, né à Avesnes. N. G. T. II, 68. 

(8) Maximilien Hattu, seigneur du Véhu, né à Douai, fils de Pierre 
Hattu, président à mortier au Conseil souverain de Tournai. N. G.T. 
II, 196. 

(9) Jacques Visart, d'origine tournaisienne, auteur des comtes de 
Bocarmé et de Bury. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864, 
p. 257. ° 


— 431 — 


M. Imbert d’Inglemaret (1). 150 livres 
Ses domestiques. D » 
M. Gérardel d’Aubencheul (2). 150 » 
Ses domestiques. G » 
M. de Burge (3). 150 » 
Ses domestiques. 3 » 
M. Boulé (4). 150 » 
Ses domestiques. 1 >» 
M. Bourdon (5). 150 » 
Ses domestiques. 2 » 
M. de Flines (6). 150 » 
Ses domestiques. 1 > 
M. de Franqueville (7). 150 » 
Ses domestiques. 3 » 
M. Lefebvre (8). 150 » 
Ses domestiques. 3 » 
M. Biscop (9). 150 » 
Ses domestiques. 1 » 


(1) Nicolas-François Imbert d'Inglemarez. Cf. Hoverlant, op. 
t. 73, p. 486. 

(2) Daniel-François Gérardel d'Aubencheul. Cf. Hoverlant, op. 
t. 73, p. 464. 

(3) Adrien-Nicolas de Burges. Cf. Hoverlant, op, cit., t. 73, p. 
et Le livre noir du patriciat tournaisien, p. 63. 

(4) Louis-Francois Boullé. Cf, Hoverlant, op. cit., t. 73, p. 355. 

(5) André Bourdon, conseiller clerc. Cf. Hoverlant, op. cit., t 
p. 306. 


. 73, 


(6) Jean-François de Flines, de Tournai, fils de Robert, procureur- 


général au Parlement. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1 
p. 155. 


866, 


(7) Jacques de Franqueville d’Abancourt, de Cambrai, Cf. Hover- 


lant, op. cit., t. 73, p. 455. 


(8) Jean-Robert le Febvre d'Orval. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, 


p. 444. 


(9) Baron Bisschoop de Laudette. Cf. Hoverlant, op. cit., t. 73, 


p. 348. 


— 432 — 


M. Ruyant de Cambronne (1). 150 livres 
Ses domestiques. 1 > 
M. Hattu de Marseilles (2). 150 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. Cordonnier (3). 150 » 
Ses domestiques. 1] » 
M. Thaten de Beautour (4). 150 » 
Ses domestiques. D » 
M. Save (5). 150 » 
Ses domestiques. | 1 > 
M. Coppin (6). 150 > 
Ses domestiques. l » 
M. l'avocat général (7). 150 > 
Ses domestiques. 3 on 
M. le procureur général (8). 150 » 
Ses domestiques. 6 » 
M. d’Esnaué, conseiller vétéran (9). 150 » 
Ses domestiques. 3 » 
M. Sallé, greffier en chef (10). 150 » 
Ses domestiques. 8 - 
M. Barbier de Blignier, greffier de la 
1" Chambre. 00 » 
Ses domestiques. 2 2 


(1) Nicolas-Ghislain Ruyant, seigneur de Cambronne. Cf, Annuaire 
de la Noblesse de Belgique, 1863, p. 245. 

(2) Alexandre-Auguste Hattu, né à Tournai, fils du président Hattu 
de Marseille. 

(3) Jacques Dominique. Cf. Hoverlant, t. 73, p. 348. 

(4) Ignace Theetten, seigneur de Bautour, de Staple. N.G. T. III, 532. 

(5) Pierre Save, Cf. Hoverlant, t. 73, p. 535. 

(6) Pierre-Michel-Joseph Coppin, de Douai. N. G. T. I, 558. 

(7) Roland-Frangois Waymel du Parq. N. G. T. III, 639. 

(8) Ladislas de Baralle, de Cambrai. N. G. T. I, 167. 

(9) Jean-Antoine Desnauë, ancien conseiller au conseil provincial 
d’ Artois. 

(10) Antoine Salé, de Douai. Cf. Hoverlant, t. 73, p. 589. 


— 433 — 
M. Cambier (1), greffier de la 2™ Chambre. 50 livres 





Ses domestiques. 2 » 
M. Boullonnois (2), greffierdela3™ Chambre. 50 » 
Ses domestiques. 2 » 
M. Lequint (3), greffier de la 4™° Chambre. 50 » 
Ses domestiques. 2 n 
Trois commis à la peau. 30 » 
M”™ la présidente Hattu (4). 150 » 
Ses domestiques. 3 oon 
M”* la présidente Errembaut (5). 150 » 
Ses domestiques. D » 
M™ Van Hoorn (6), veuve de conseiller. 19 » 
Ses domestiques. 4 9 
M™ Mondet (7), ” n 719 » 
Ses domestiques. — 2 » 
M”° de Flines du Fresnoy (s), n 75» 
Ses domestiques. D » 
M”™* Corduan (9), n n 19 » 
Ses domestiques. O » 


(1) Jean-Baptiste Cambier, de famille tournaisienne, décédé à Douai. 
N.G. T. 1, 374. 

(2) Etienne Boullonnois. Cf. Horerlant, t. 73 p. 573. 

(3) Hoverlant, t. 73 p. 587. 

(4) Anne-Isabelle le Moisne, dame de Cordes, veuve de Pierre Hattu, 
Seigneur de Marseille, président 4 Mortier au Conseil Souverain de 
Tournai. N. G. T. Il, 196. 

(5) Marie Van der Becken, veuve de Louis Errembaut, président à 
Mortier au Conseil Souverain de Tournai. 

(6) Anne Van Humen, veuve de François Van Hoorn, conseiller au 
Conseil Souverain de Tournai. (Le livre noir du patriciat tournaisien, 
p. 35), habitait au Marché aux bêtes. 

(7) Marie-Anne Scorion, veuve d'Adrien Mondet. N. G. T. II, 653. 

(8) Anne-Thérèse Cocquiel dit le Merchier, veuve de Séraphin de 
Flines, Seigneur du Fresnoy, décédé en 1703. 

(9) Marie-Jeanne d’Auby de Quiéry, veuve de Jacques Cordouan, de 
Douai, décédé en 1704. 

ANNALES. Il. 28 


— 434 — 





Huissiers. 

M. Delezenne. | 30 livres 
M. Nerinckz. 20 » 
M. Bez. 20 » 
M. Meurin. | 20 » 
M. Becquet. | 20 » 
La veuve Meurillon. | 10 » 
La veuve Cornillot. 10 » 
M. d'Argence, payeur des gages. 250 » 
Ses domestiques. ? » 
M. Verport, receveur des consignations. 250 = 
Ses domestiques.  : T » 
M. Tembreman, contrôleur des saisies réelles. 250  » 
Ses domestiques. 2 » 
Quatre contrôleurs des taxes de dépens. 40 » 

Avocats. 

Maître Jean Losée (1). 20 » 
»  Guillaume-Dominique Baclan (2). 22 » 
» Michel Van Biesbroucq. 22» 
» Pierre Briffaut. 22 0 
»  Mathieu-François Couvreur (3). 22 » 
» Francois Cousteau. 22 » 
»  Nicolas-François Dupont. 22 
» Jacques Brisseau (4). 22 » 
» Jean Simon. 22 » 
»  François-Maurice Bonnier (5). 22 » 


(1) Habitait rue Perdue. 

(2) N. G. T. I, 158. 

(3) N. G. T. I, 601. Il se qualifiait écuyer. 

(4) N. G.T I, 314. 

(5) Devint conseiller au Conseil provincial de Valenciennes et con- 
seiller honoraire au Parlement de Flandre. N. G. T. I, 282. 


— 435 — 

Maitre Jean Vertegans (i). 22 livres 
»  Pierre-Joseph de Flines (2). 22» 
» Antoine d’Inville. 20 » 
e  Pierre-François De Wilde. 22 p» 
» Daniel Vrans (3). 20 » 
» Amand-Frangois Le Tellier (4). 22» 
»  François-Joseph Desnaué. 22» 
» Antoine Hersecap (5). 20 » 
»  Ignace-François Van Rode (6). 22 » 
» Robert Scorion (7). 22 » 
» Charles Portois (8). 22 » 
» Jean-Baptiste Mallet. 22 » 
» Jean-Baptiste de FlinesduFresnoy (9). 22 » 
» Nicolas Goutier. 22 » 

Procureurs. 

M. Van Lerberghe, l'aîné. 22 » 

M. Dubois. 22 » 

M. Lequint (10). 22 » 

M. Van Dale. 22 » 


(1) Jean-François Vertegans, Seigneur de Nordeloos, né à Eggewaert- 
Capelle, maintenu dans sa noblesse et anobli pour autant que de besoin 
en 1721. N. G. T. III, 606. 11 babitait rue de Paris. 

(2) Annuaire de Ja Noblesse de Belgique, t. XX, p. 151. N. G. T. 
III, 684. 

(3) Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. VI, p. 296. 

(4) Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XXII, p. 322. 

(5) N. G. T. II, 269. 

(6) Goethals. Miroir des Notabilités nobHiaires, t. I, p. 400 et 
N. G. T. I, 343. Son fils fut reconnu noble. 

(7) Seigneur de Léaucourt. anobli en 1723. — Cf. Annuaire de la 
Noblesse de Belgique, t. XXII, p. 316. 

(8) N. G. T. Ill, 112. 

(9) Fils du conseiller Séraphin de Flines, dont la veuve est inscrite, 
p. 433. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XX, p. 156. 

(10) Cf. Hoverlant, t. 73, p. 587. 


— 436 — 


Le Pan. 22 
Warteau. 22 
. Quicquelberghe. 20 
Manesse. 22 
Van Lerberghe, le jeune. 22 
Tolent (1). 22 
Le Blon. 22 
Pronnier. 22 
Biesbroucq. 20 
Gobert. 20 
Piedana. 20 
Stordeur. 22 
. De Wildere. 22 
. Spriet. 20 
Lelong. 20 
. Herman. 20 
Belin. 20 
. Vregin. 20 
. Vinchant (2). 22 
. Van Melle. 22 
v° Francois, commis du payeur des gages. 12 


DEERE EERE ER EEREREEREE ES 


Officiers de la Chancellerie 
établie près le Parlement de Tournai. 


M. Caneau (3). 100 

Ses domestiques. +) 
M. Jacobs d'Hailly. 100 
M. Jacobs de la Cessoye. 100 
M. de Lannoy. 100 


(1) N. G. T. I, 717. I habitait rue des Sœurs-Noires. 
(2) N. G. T. fl, 628. 
(3) Pierre-Joseph Caneau, Seigneur de Cramelles. N. G. T. f, 


. Balenghien. 22 livres 


3% 3s 3 3 &$ 8 33% 8&8 Y% 31 ¥ LI NS FS BS FF 


3 3 3 4 y 


377. 


— 437 — 


M. Lefebvre. 100 livres 
La charge vacante de M. Jacobs de Vertin. 100 » 
M. Van Tienne. 100 » 
M. Valgrat. 100 » 
M. Demarcq. 100 > 
M. Chrétien Libert. 100 » 
M. François Libert. 100 > 
M. Van Zeller. 100 » 
M. Laderrière. 100 » 
M. Pierre-Chrétien Libert. 100 » 


Secrétaires du Roi audienciers. 
. Mesgalant. 100 


M ” 
M. de Madre (1). 100 » 
Ses domestiques. o » 
M. Merlande. 100 » 
M. Enlard. 100 » 
Ses domestiques. | 3 n 


Secrétaires du Roi contrôleurs. 


M. Vangermez (2). 1CO - 
M. Mesplan. 100 » 
M. Boucquel. 100 > 


Veuves (de Secrétaires du Roi). 


M™ Bonnet (3). 00 » 
Ses domestiques. 2 


(1) Denis de Madre, Seigneur de Bourlivet, anobli par sa charge. 
N.G. T. I, 517. Il habitait rue des Augustins. 

(2) Pierre-Maximilien de Vangermez, Seigneur de Breuze, anobli 
par sa charge. N. G. T. Ill, 590. 

(3) Adrienne Delfosse, sœur de Laurent qu'on a vu p. 413, et veuve 
de Claude Bonnet, seigneur de Thimougies. N. G. T. I, 280. 


— 438 — 


M”° Dumortier (1). 50 livres 

M"° Hudsebaut (2). 00 » 
Ses domestiques. 3 on 

M”° Camphin (3). 50 » 
Ses domestiques. 2 » 


Receveurs des Emoluments du Sceau. 


M. Cazier de Breucq (4). 30 » 
Ses domestiques. 2 » 
M. Ternisien. 30 » 
Ses domestiques. 2 » 
Référendaires. 
M. De Ghewiet (5). 30 » 
Ses domestiques 2 p» 
M. de Sart. 30 » 
M. Cazier du Breucq (6). 30 » 
M. de Flines (7). 30 » 


Greffier expéditionnaire. 


M. Cambier. 60 » 
Ses domestiques. 2 


(1) Madeleine Bonnet, fille des précédents, veuve de Charles-Emma- 
nuel du Mortier. N. G. T. II, 696. 

(2) Marie-Josèphe de Moulembay, veuve de Jacques-Hyacinthe 
Hudsebaut. N. G.T. II, 331. 

(3) Marie-Josèphe Cazier, veuve de Jacques-Philippe Cazier, seigneur 
de Camphain. N. G. T. IIT, 435. 

(4) Adrien Cazier, seigneur du Breucq. N. G. T. II, 438. Il était 
frére de Jacques-Philippe. 

(5) Georges de Ghewiet. N. G. T. II, 103. 

(6) Pierre-Joseph Cazier, fils d’Adrien. N. G. T. II, 439. 

(7) Robert-François. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, t. XX, 
p. 160. 








— 439 — 


Chauffecires. 
M. De la Salle. 30 livres 
M. Constant. 30 » 
Ses domestiques. 2 » 
M. Robiens. 30 » 
Ses domestiques. 8 » 
M. Paul Baccart. 30 » 
Valets de Chauffecires. 
M. Deskevel. 30 » 
M. Masquilier. 80 » 
M. Moreau. 30 » 
M. de Ronquier. 30 » 
Porte-Coffre. 
M. Barré. 30 » 
M. Desnoyer. 30 » 
M. Herscap (1). 30 » 
M. Huyse. | 30 » 
OFFICIERS DU BAILLIAGE (1). 
M. Van der Gracht, grand bailli (3). 120 » 
Trois valets, deux servantes. T » 
M. Hattu, lieutenant-général (4). 100 » 
Deux domestiques. 3 » 


(1) Guillaume Hersecap. N. G. T. II, 268. 

(2) En 1707 et 1708. 

(3) Antoine-Ignace Van der Gracht, S‘ de Fretin. Cf. Aun. de la 
Noblesse, t. XXXI, p. 249. 

(4) Pierre-François Hattu, écuyer, S' de Cordes, fils du président au 
Parlement. N. G. T. II, 196. 


— 449 — 


M. de Moulembay, lieutenant-particulier (1). 100 livres 
Un domestique. 
M. Des Champs, conseiller (2). 
Deux domestiques. 
M. Malotau, id. (3). 
Un domestique. 
M. Le Maire, id. (4). 
Un domestique. 
M. Druez, id. (5). 
M 
M 
M 


Un domestique. 
. Hoverlant, id. (6). 
. Baulin, id. (7). 
Un domestique. 
. Crombreughe, avocat du Roi. 
Un domestique. 
M. Simon, conseiller garde-scel. 
Le greffier. 


# 1% % 3 + 4 7% » 


SE Sressrwsn8rw Sur 


% + 3 8 


— 


OFFICIERS DE LA CHAMBRE DES ETATS 
DE TOURNAI (:). 


M. de Beaurepaire (9). 60 » 
Ses domestiques. 3 


{1) Charles de Moulembaix. N. G. T. II, 742. 
- (2) Guillaume des Champs, S* de Béthomez. N. G. T. I, 429. 

(3) Henri-Philippe Malotau. N. G. T. II, 545. 

(4) Georges-Simon le Maire. N. G. T. Il, 520. 

(5) Albert Druez. N. G. T. I, 660. 

(6) Jacques-Gabriel Hoverlant, S' de la Motte, puis da Carnois. 
N. G. T. II, 312. 

(7) Denis Baulin. N. G. T. I, 200. 

(8) En 1708. 

(9) Thierry-Ignace Errembault, S' de Beaurepaire, bailli des Etats. 
Cf. La Noblesse belge 1891, 17° partie, p. 72. 


— 44] — 


= = & © & = & 


M. d'Havellus (1). . 60 livres 
Ses domestiques, 3 » 
. Dubois d'Inchy (2). 60 - 
Ses domestiques. 1 - 
. d'Hollain (3). 60 - 
Ses.domestiques. 2 » 
. Scorion (4). 60 - 
Ses domestiques. 3 » 
. Copin (5). 60 » 
Ses domestiques. 3 
. Delfosse (6). 60 » 
Ses domestiques. 4 » 
. de la Loquerye (7). 60 » 
Ses domestiques. 4 » 
. d'Harchies (s). 60 - 
Ses domestiques. 2 » 


(1) Jacques-Calixte de Calonne, S' d’Hauchin et d'Havelus, grand- 
bailli de Mortagne et grand-prévôt de Saint-Amand. N. G. T. I, 356 

(2) Jean-Baptiste du Bois, S* d’Inchy, grand-bailli de Rumes. 
N.G. T. I, 245. 

(3) Jean-Nicolas de Hollain, S° du Moncheau, bailli de Warcoing. 
N. G. T. II, 290. 

(4) Jean Scorion, St de la Blommerie, grand-bailli d’Espierres. Ann. 
de la Noblesse, t. XXII, p. 319. 

(5) Charles-Louis Coppin, S' d'Ossogne, ba:lli de Pecq. N. G. T. 
T, 550. 

(6) Nicolas Delfosse, créé baron d’Espierres en 1720, conseiller pen- 
sionnaire des Etats. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XVII, p. 138. 

(7) Laurent Delfosse, père du précédent, S' de la Locquerie et du 
Marquais, trésorier général des Etats, fut anobli en 1696. 

(8) Antoine-Francois de Harchies, greffier des Etats, bailli et rece- 
veur de l'abbaye de Saint-Amand. N. G. T. II, 181. 


— 44 — 


EXTRAITS DES ROLES DE LA CAPITATION. 


2° Partie (1746-1747). 


MAGISTRAT. 
Les Prévôt et Jurés. 
1746 
M. le grand prévôt. | vacat 
M. Dusart, juré (1). 40 livres 
Un valet, une servante. 3 » 
27° juré. vacat 
M. Cazier du Broeucq, id. (2). 40 livres 
Un valet, une servante. 3 » 
M. Vranx, id. (3). 40 » 
M. Simonon, id. (4). 40 » 
Un valet, une servante. 3 » 
6™° juré. vacat 
M. de Vertegans, conseiller (5). 40 » 
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 n 
M. Hoverlant, conseiller (6). 40 » 
Une servante. ; 2°» 


(1) Noél-Joseph le Couvreur, écuyer, S' du Sart, fils du président au 
Parlement cité p. 428. N. G T. I, 597. 

(2) René-François Cazier, chevalier, S' du Brœucq, bailli général 
du temporel de l’Evêché. N. G. T. II, 440. 

(3) Ignace-François Vranx, conseiller surintendant du Mont-de-Piété. 
Cf. Aun. de la Noblesse, t. VI, p. 296. 

(4) Jean-Baptiste Simonon, de Liège, anobli en 1750. N. G. T. II, 463. 

(5) Jean-François Vertegans, inscrit au rôle de 1707-1708 (v. p. 435), 
décédé en 1751. N. G. T. III, 606. 

(6) Auguste-Gabriel-Joseph Hoverlant, S' du Carnois, anobli en 1780. 
N. G. T. II, 312. 


— 443 — 


1746 
M. Depestre, greffier (1). 40 livres 
Une servante. | 2 » 
M. Presin, trésorier (2). 40 » 
Un valet, deux servantes. 5 » 
M. Delvigne, procureur fiscal (3). 40 » 
Un valet, une servante. 3 » 
M. Hersecap, greffier criminel (4). 40 » 
Une servante. 2 » 
Le S° Faligan d'Ordillies, contrôleur (5). 40. » 
Un valet, deux servantes. . D » 
M. de la Croix, second fiscal (6). 20 » 
Un valet, une servante. 3 on 
1747 
M. de Templeuve, grand prévôt (7). 65 livres 
Un cocher, deux valets, un cuisinier, 
deux filles de chambre et une rela- 
veuse. | 12 » 
M. du Sart, juré. 40 » 
Un valet et une servante. 3 » 
M. du Coutre, id. (8). 40 » 
Un valet et une servante. 3 on 


(1) Paul-Joseph de Pestre, écuyer. Cf. Annuaire de la Noblesse, 
t. XXXV, p. 223. 

(2) Jacques-Joseph Presin, S' du Hennocq, anobli en 1754. N. G. T. 
Ill, 166. | 

(3) Nicolas-Frangois-Joseph de le Vigne, écuyer. N. G. T. III, 614. 

(4) Bruno-Dominique Hersecap, licencié és lois. N. G. T. II, 272. 

(5) Ives-Joseph Falligan, écuyer, seigneur d'Hourdellies, 

(6) Ghislain Falligan, père du précédent, seigneur de la Croix, 
anobli en 1742 (Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique 1884, p. 129). 

(7) Louis-Frangois-Joseph Desmaisiéres, S' de Templeuve. Cf. Ann. 
de la Noblesse, t. XX VI, p. 111. 

(8) Denis-Joseph Errembault, S' du Coutre, du Maisail, etc. Cf. La 
noblesse belge 1891, 1'* partie, p. 69. 


— 444 — 


1747 
M. Longueville, id. (4). 40 hvres 
Un valet et une servante. 3» 
M. Cazier du Broeucq, id. . 40 » 
Un valet et une servante. 3 » 
M. Cocquéau de Vestbroucq, id. (2). 40 » 
Un valet et une servante. | 3 7 
M. Van der Heyden, id. (3). 40 » 
Un valet et une servante. 3 » 


Les autres membres de ce collège sont les mêmes 
qu'en 1747. 


Eschevinage. 
1746 
M. Dubois, dit d'Hoves, mayeur (4). 65 livres 
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 » 
M. de Levreghem, échevin (5). 40 » 
M. le baron d'Espierres, id. (6). 40 » 
Un valet, un cocher, deux servantes. 7 » 
M. de Vesbroucq, id. (7). 40 » 
Un valet, une servante. 3 on 
4e échevin. | vacat 
M. Janart, id. 40 livres 
| Une servante. 2 » 


(1) Nicolas-Josepb, avocat. N. G. T. II, 487. 

(2) Pierre Cocqueau, échevin en 1746, v. plus loin. 

(3) Charles Van der Heyden, ancien capitaine au régiment de la 
Marck. N. G. T. II, 281. 

(4) Robert-Augustin du Bois de Hoves, écuyer, seigneur du grand 
Manain, fut grand prévôt de Tournai. N. G. T. 1, 254. 

(5) Charles-François de Vertegans, seigneur de Leverghem du chef 
de sa femme Marie-Anne-Francoise de Landas. N. G. T. I, 70 et III, 607. 

(6) Bruno-Auguste, baron del Fosse et d’Espierres (Cf, Annuaire de 
la Noblesse de Belgique 1863, p. 141). D’après le tarif de Ja capitation, 
il aurait di payer 250 livres 4 cause de son titre. 

(7) Pierre-Louis Cocqueau, époux de Françoise de Schynckele, dame 
de Westbrouck. Cf. Ann. de la Noblesse, t. XX XIII, p. 75. 


— 445 — 


1746 
M. Gaspard Delvingne, id. (1). . 40 livres 
Deux servantes. 4 
M. de la Balequier, conseiller (2). 40 » 
Un valet, une servante. 3 on 
M. Cazier de Bohé, greffier (3). 40 » 
Un valet. 1 » 
M. Meyer, greffier de Saint-Brice. 40 » 
Un valet, une servante. 
1747 
M. de la Hamayde, mayeur (a). 65 livres 
Un valet et deux servantes. o » 
M. le baron d’Espierres, échevin. 40 » 
Un cocher, un valet et deux servantes. 7 » 
M. Jannart, id. 40 » 
M. Dupret, id. (5). 40 » 
Un valet et une servante. 3 » 
M. De Bonnières, id. (6). 40 » 
M. De Mortange, id. (7). 40 » 
Une servante et un valet. 3 » 
M. Liétart, id. 40 > 
M. Delabalequerre, conseiller. 40 » 
Un valet et une servante. 3 7 
M. Cazier de Bohé, greffier. 40 » 


(1) Fils de Gaspard de le Vingne, mentionné ci-dessus, p 420. 

(2) Denis-Joseph Jacquerie, écuyer, seigneur de la Balesquière. 
N. G.T. II, 367. 

(3) Jacques Cazier, écuyer, seigneur de Bauhez. N. G. T. II, 437. 

(4) Jean-François-Thierry-Joseph de la Hamayde, écuyer, seigneur 
de Soubrechies, fils de François-Joseph, cité p. 417. 

(5) Gaspard-Joseph du Pré, avocat, anobli en 1726; son père est 
mentionné, p. 397. N. G. T. III, 146. 

(6) Louis-Joseph Bonnier, dit de Bonnières, écuyer, seigneur de 
Montgarni. N. G. T. J, 282. © 

(7) Louis-François-Adrien de le Vigne, écuyer, seigneur de Mortange, 
avocat. N. G. T. III, 615. 


— 446 — 


. 1747 
M. Meyer, greflier de Saint- Brice. 40 livres 
Un valet et une servante. 3 » 


Employés au bureau des traites de cette ville 


et lieux en dépendants. 
1746-1747 
Le sieur Marchilie, receveur. 40 livres 
Le sieur Vanderlant, contrôleur. 30 » 


Onze employés. 


État des employés dans les fermes d’eau-de-vie 


et tabac. 
Le sieur Levasseur, directeur. 20 » 
Le sieur Haccart de Guisenie, contrôleur (1). 6 » 
Le sieur Carpentier, receveur. 10 » 
La veuve Midavaine, receveuse. 6 » 


Vingt-six employés. 


État des employés pour les droits de brasserie. 


Le sieur de Calonne, receveur (2). : 10 » 
Six employés. 


Conseillers assesseurs. 


Le sieur Liétard (3). 33 » 
Le sieur Pauvwels (4). 33 » 
Trois servantes. 6 » 


(1) Louis-Pierre-Théodore Haccart, écuyer, S' de Ghissegnies. 
N. G.T. II, 162. 

(2) Hermés-FrancoisJoseph. N. G. T. I, 358. 

(3) Il n'est pas inscrit au rôle de 1747. 

(4) Pierre-Joseph Pauwels, fils de Christian, cité p. 390. N. G T. 
I, 71. 


— 447 — 


1746-1747 

Le sieur Druez de la Marliére (1). 33 livres 
Un cocher, un valet, une servante. D » 
Le sieur Nicolas-Joseph Delécole (2). 33 » 
Le sieur Dumortier (3). 33» 

Le sieur Jacques Baudhine, clerc de la géné- 
rale recette, dit greffier des finances. 10 » 
Commis au Clapet. 

La veuve du sieur Garin, receveuse. 40 » 
Le sieur Liévou, premier commis (4). 20 » 
Le sieur Lacqueman, contrôleur (5). 20 » 


Dix-sept massiers, sergents et autres. 
Dix-sept sergents bâtonniers. 


D ————— 


ÉTAT DES OFFICIERS DE LA CHAMBRE 
DES ÉTATS DE TOURNAI. 


M. Dubois de Harnes (6). 40 » 
Domestiques. 3 » 
M. Derasse (7). 40 » 
Domestiques. 2 » 


(1) Louis-Francois-Joseph Druez, S' de la Marliére 4 Orcq. fils de 
l'avocat Druez, cité p. 386. N. G. T. I, 661. 

(2) Ce Delescolle, fabricant d’étoffes, eut pour gendre Piat Lefebvre, 
qui développa son industrie et en fit la Manufacture impériale et royale 
de tapis. Cf. Les tapisseries de Tournai par E. Soil, p. 80. 

(3) Pierre-Joseph du Mortier. N. G. T. II, 681. 

(4) Jacques-Joseph Liévou? N. G. T. If, 474. 

(5) Pas inscrit au rôle de 1747. 

(6) Antoine-Guillaume Dubois, écuyer, seigneur de Harnes à Rumes, 
député ordinaire des Etats de Tournai et Tournaisis en qualité de 
grand bailli de Rumes. N. G. T. I, 246. 

(7) Maximilien de Rasse, fils de Martin qu'on a vu p. 388, seigncur 


= 





— 448 — 


1746-1747 

M. Scorion (1). 40 livres 
Domestiques. 2 » 
M. De Gesnes. 40 » 
Domestiques. | 1 > 
M. Deuwaerders, conseiller (2). 40 » 
Domestiques. 3 on 
M. Van Rode, trésorier (3). 40 > 
Domestiques. 3 » 
M. Bonnet, greffier (4). | 40 » 
Domestiques. 2 0 
M. De Beaumarché, commissaire (5). 20 » 
Domestique. 1 » 
M. De Baupré, procureur syndic (8). 20 » 
Domestique. 1 >» 


Quatre huissiers. 


de la Faillerie, anobli en 1738, député aux Etats en qualité de bailli de 
Warcoing. N. G:T. III, 261. 

(1) Jean-Robert-Ignace Scorion, seigneur de la Blommerie, grand 
bailli d’Espierres et en cette qualité député ordinaire aux Etats, Cf. 
Annuaire de la Noblesse de Belgique 1868, p. 319. 

(2) Jean-Baptiste-Ignace-Joseph de le Vigne, écuyer, seigneur de 
Deurwaerders, licencié ès droits. N. G. T. IT, 615. Jl habitait rue de 
l'Abliau. | 

(3) Ignace-Séraphin-Joseph Van Rode, écuyer, seigneur de Beauterre, 
reconnu noble en 1758; il était fils d'Ignace-François, mentionné 
p. 435, | 

(4) Pierre-Antoine Bonnet. N. G. T. II, 279. . 

(5) Charles-Joseph-François Roussin, écuyer, seigneur de Beau- 
marché. N. G. T. I, 180. 

(6) Maréchal de Bonpré. N. G. T. Il, 163. 


— 449 — 


OFFICIERS QUI COMPOSENT LE BAILLIAGE 
DE TOURNAI. 


1746-1747 
M. Vander Gracht, grand bailli (1). 120 livres 
Un valet et trois servantes. 6 » 
Lieutenant-général. vacal 
. Dumortier, lieutenant particulier (2). 100 livres 
Trois domestiques. 4 » 
. Dumortier, conseiller garde-scel (3). 30 » 
Trois domestiques. 4 5» 


. d’Ysembart de Vreichem, conseiller (4). 30 » 
Deux domestiques. 2 

. Decau, conseiller (5). 30 
Deux domestiques. 2 

. De Glarges, conseiller (6). 30 » 
Deux domestiques. 3 

. Druez, conseiller (7). 30 
Un domestique. ] 

Vacant : l'office de conseiller du s’ Perdu. 

» l'office de conseiller du s’ Derasse. 


= £ & EE & & 


(1) Louis-Frangois Van der Gracht, seigneur de Fretin, fut président 
du Conseil provincial établi à Tournai en 1776. Cf. Annuaire de la 
Noblesse de Belgique, 1877, p. 251. 

(2) Philippe-Hubert-Alexandre du Mortier. N. G. T. II, 682. 

(3) François-Dominique du Mortier, père du précédent, loc. cit. 

(4) Charles-Joseph d’Ysembart, écuyer, seigneur de Vreichem, fils 
de Charles, cité p. 416. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 
1867, p. 21. 

(5) Guillaume-Charles-Joseph Décau, avocat, seigneur de Marquain. 
N. G.T. I, 630. 

(6) Jean-Baptiste-Léopold de Glarges, écuyer, seigneur de Condé. 
N. G. T. If, 110. 

(7) Amé-Guillaume-Joseph Druez, frère du seigneur de la Marliére. 
N.G.T. I, 661. 

ANNALES. III. 29 


— 450 — 


1746-1747 
M. Coulon, avocat du Roy (1). 30 livres 
Deux domestiques. 2 
M. Le Couvreur, procureur du Roy (2). 30 » 
Deux domestiques. 2 9 
Vacant : l'office de greffier. 
» l'office de receveur des épices. 
Le sieur Malotau, premier commis-juré. 6 » 
Deux domestiques. 3 » 
Huit sergents à cheval, six sergents à pied, 
un geôlier, un priseur. 
CAPITATION DES NOBLES. 
Paroisse Notre-Dame. 
M. le comte de Sainte-Aldegonde (3). 250 livres 


Un cocher, une cuisinière, une fille de 
chambre, une garde et deux valets. 10 >» 


M. de Templeuve (4). 120 » 
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 » 
M°!° de Cazier. 6 » 
Une cuisiniére. 2 on 
M. de Leverghem (5). 40 » 
Une servante. 2 » 


(1) Antoine-Joseph Coulon. N. G. T. III, 698. 

(2) Henri-Joseph le Couvreur Delville. N. G T. I, 602. 

(3) Philippe-Albert, comte de Sainte-Aldegonde, fils de Philippe- 
Albert et de Catherine de Monnel, mourut en 1746; sa veuve, Rose 
d’Esclaibes est inscrite pour 1747. Cf. Goethals. Miroir des notabilités 
nobiliaires, t. Il, p. 615. Il habitait en haut de la rue Saint-Martin, 
peut-être dans l'ancien hôtel de Monnel, qui dépendait de la paroisse 
Saint-Nicaise en 1696, v. p. 374. 

(4) V. p. 443. 

(5) V. p. 444. 


— 451 — 


1746-1747 
M. le comte de Mouscron (1). 250 livres 
Un cuisinier, un cocher, trois ser- 
vantes, trois valets. 15 » 
Me d’Andelot. 20 » 
Paroisse Saint-Piat. 

M™ de Rasse (2). 6-20 livres 
Deux servantes, un valet. D » 
M”° de Rouchefort (3). 20 » 
Une servante, un valet. 3 » 
M. Coix de Kervil (4). 6 » 
Une servante. | 2 on 
M. de Ronne (5). 40 » 
Une servante, un valet. 3 » 
M. de Gaest (6). 120 » 
Un cocher, une servante, un valet. D » 
M. de Flines du Fresnoy (7). 40 » 
Un cocher, une servante, un valet. D » 


(1) Frédéric-Englebert-Maximilien-Joseph d’Ennetiéres, comte de 
Mouscron, marquis des Mottes, baron de la Berliére. Cf. Goethals. 
Miroir des notabilités nobiliaires, t. I, p. 970. Il habitait rue Saint- 
Martin, dans l'hôtel qui appartient aujourd’hui à M. Louis Duquesne, 
commissaire d'arrondissement. | 

(2) Françoise-Caroline-Josèphe Van der Heyden, veuve de Denis- 
Joseph de Rasse, anobli en 1738. N. G. T III, 261. 

(3) Adrienne de la Motte Baraffe, veuve de Pierre d’Antoing, S' de 
Rougefort 4 Mourcourt. N. G. T. II, 732. 

(4) N. G. T. If, 546. 

(5) François-Ghislain le Louchier, frère cadet du seigneur de 
Popuelles. N. G. T. II, 501. Il habitait rue des Jésuites, dans l'hôtel 
d'Aubermont, qu’il tenait de sa mère, Marie-Caroline d'Aubermont. 

(6) Jacques-Michel de Gaest, seigneur de Braffe. N. G. T. II, 91. 
Il habitait quai Taille-Pierre. 

(7) Louis-Jean-Baptiste de Flines, seigneur du Fresnoy (Annuaire de 
la Noblesse de Belgique, 1866, p. 157). 


— 452 — 


1746-1747 

M. Dupret (1). 6 livres 
Deux servantes. 4 n 
M. Van der Heyden (2). 6 » 
Deux servantes. 4 » 
M”™ Roger (3). 6 » 

Paroisse Saint-Quentin. 
M°"° de Rumbecq (4). 6 livres 


Une servante. 2 

M. Dedel (5). 6 
Une servante, un valet. 3 p» 

M*"* de Roubaix (6). | 6 
Une servante. 2 

M. d’Ysembart d'Autour (7). 40 >» 
Une servante. 2 n 


(1) Gaspard-Joseph du Pré, avocat, membre de la Magistrature 
tournaisienne de 1743 à 1759, anobli en 1726. N. G. T. Ill, 146, 
habitait rue Saint-Piat. 

(2) Peut-être Charles Van der Heyden, capitaire au régiment de Ja 
Marck, membre de la Magistrature tournaisienne de 1746 & 1749. 
N.G. T. II, 281. Il est inscrit aussi dans la bourgeoisie et habitait 
rue de la Ture. 

(3) Agnès-Josèphe le Febvre de Barry, veuve de Thierry-Charles 
Rogiers, écuyer, seigneur de Saint-Antoine, N. G. T. III, 350. 

(4) Sans doute une des filles de René de Thiennes, comte de Rumbeke, 
baron d'Ere. Cf, Goethals, dictionnaire généalogique. 

(5) Jacques Dedel, seigneur de Bricebergue, juré de Tournai, rece- 
veur général des domaines. N. G. T. 1, 351. Inscrit dans la bourgeoisie 
en 1746, il habitait rue Perdue. 

(6) Marie-Catherine de Roubaix, dame de Portingal, fille du con- 
seiller au Parlement, cité p. 429. N. G. T. III, 406. Elle était inscrite 
dans la bourgeoisie en 1746. 

(7) Adrien-Francois d'Ysembart, seigneur d’Autour, fils cadet de 
Charles d'Ysembart, cité p. 416. Il babitait rue de Cologne. Cf. 
Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1867, p. 307. 


— 453 — 


1746-1747 
M°°° Cazier de Brankestin (1). 6 livres 
Une servante. 2 » 
M”™ la comtesse d'Hust (2). 125 » 
Un secrétaire, un cocher, deux valets, 
trois servantes. 14 > 
M. Caneau de Cramelle (s). 6 » 
M. de Mortange (1). 20 » 
Paroisse Saint-Nicaise. 
M™ Errembault de Chin (5). GO livres 
Un cocher, un valet, deux servantes. 7 » 
M°"° de Beaurepaire, demeurant chez 
M°° de Chin (6). 6 » 
M°"* Hoverlant et sa sœur (7). 12 » 
Une servante. 2 » 
M. le baron de Rongy (8). 200 +. 


Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 » 


(1) Marie-Ernestine-Henriette Cazier, dame de Braquestin, épousa 
en 1750 René-Frangois Cazier du Breucq. N. G. T. II, 438. Ils Labi- 
taient rue des Maux, 

(2) Anne-Thérése de Renialme, dite de Cordes, veuve de Charles- 
Alexandre d'Eselaibes, comte d'Hust. Elle se remaria en 1750 avec 
Jean-Baptiste-Joseph de la Cour de Vilé. N. G. T. I, 570. 

(3) Gabriel-Joseph Craneau, Seigneur de Cramelles. N. G. T. I, 378. 
. (4) Louis-François-Adrien de le Vigne, seigneur de Mortange, 
N. G. T. III, 615. 

(5) Marie-Louise Delfosse, veuve de Marc-Antoine de Bargibant, 
Sr de Chin, et de François-Louis Errembault S' du Rosoir. Cf. La 
Noblesse belge 1891, 1° partie, p. 72. Elle babitait en la roque 
Saint-Nicaise. 

(6) Errembault de Beaurepaire. 

(7) Anne-FrançoiseLouise et Élisabeth-Françoise Hoverlant du 
Beddelard ; l’une d'elles est inscrite aussi duns la bourgeoisie, v. ci-après, 
où est leur véritable place. N. G. T. Il, 314. 

(8) Baudry-Francois-Nicolas de Roisin, fils de Baudry-Francois, 
cité p. 366. N. G. T. Il, 370. 


— 454 — 


1746-1747 
M°"* Caneau (1). 6 livres 
M™ Musart. 6 » 


Paroisse Sainte-Marie-Madeleine. 


M°'e Luytens d’Esparqueau (2). 6 livres 
Une servante. 2 » 
M°"* de Foubert (3). 6 » 
M. de Kerchove (4). 6 » 
Une servante. 2 » 
M™ de la Hamayde. 20 » 
Une servante. 2 » 
M°"° Cazier de la Potterie (5). 6 > 


Paroisse Saint-Jacques. 


M. Faligant et son frère, demeurant chez 


M. de Vesbroucq (6). 12 livres 
M. du Châtelet (7). 120 » 
Un cocher, deux servantes, un valet. 7 2 


(1) Ghislaine-Josèphe Caneau, fille d'un conseiller Secrétaire du Roi. 
N. G. T. I, 380. 

(2) Marguerite-Antoinette. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, ‘ 
1866, p. 226. 

(3) Marie-Anne Isberghe Van den Steen de Fouberghe. N. G. T. II, 
658. 

(4) Charles-Norbert-Francois Van de Kerchove, né & Gand, était 
gendre de Guillaume de Pape, Seigneur d'Hallebast, cité p. 375: il 
habitait rue des Augustins. 

(5) N. G. T. II, 438. 

(6) Henri-Ive et Antoine-Joseph, Seigneur de Saint-Antoine, fils d'Ive 
Falligan, cité p. 416, (Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1884, 
pp. 127 et 128). Ils habitaient rue Saint-Jacques. 

(7) Jean-François-André le Vaillant, Seigneur du Châtelet, de Merlain 
et de Jollain, capitaine dans les gardes À cheval du Roi d'Espagne. Cf. 
Annuaire de Ja Noblesse de Belgique, 1864, p. 246. 


— 455 — 


1746-1747 
M. le chevalier d’Espierres, demeurant chez 
M. son frère (t). 6 livres 
M. Errembaut du Coutre (2). 40 >» 
Une servante et un valet. 3 » 
Me Errembaut, demeurant chez M. du 
Coutre. 6 » 
M. le comte de Saint-Genois (3). 250 » 
Un cocher, deux servantes, un valet. 7 » 
M. d'Hollain (4). | 40 » 
Une servante. 2 » 
M. du Fermont (5). 40 » 
Un cocher, trois servantes, un valet. 9 » 
M"° de Pascandal (6). 20 > 
M. du Haulieu (7). | 40 » 
Deux servantes et un valet. 5 on 


(1) Antoine-François del Fosse, frère cadet du baron d'Espierres. La 
famille Delfosse d'Espierres babitait, depuis 1704, l'hôtel occupé actuel- 
lement par M. Jules Desclée, rue Saint-Jacques. Cf. Annuaire de la 
Noblesse de Belgique, 1863, p. 141. 

(2) Denis-Joseph Errembault, Seigneur du Coutre, mayeur des éche- 
vinages. Cf. La Noblesse belge, 1891, 1™ partie, p. 69. 

(3) Jérôme-Albert de Saint-Genois, comte de Grandbreucq et d’Esca- 
vaffles, né à Ath, fut grand-prévét de Tournai, chambellan et conseiller 
d'État de l'Impératrice Marie-Thérèse. N. G. T. III, 444. I] habitait 
rue du palais Saint-Jacques. 

(4) Pierre-François-Joseph de Hollain, petit-fils du bailli de Warcoing, 
v. p. 417. Il habitait rue Saint-Jacques. 

(5) Philippe-François des Enffans, Seigveur du Fermont, puis du 
Ponthois. N. G. T. II, 10. Il habitait rue des Carmes. 

(6) Marie-Albertine-Joséphe Errembault, veuve d’Eléonor le François 
et d'Antoine Hovine, Seigneur de Paschendaele 4 Dottignies. Cf La 
Noblesse belge, 1891, 1'e partie, p. 62. Sa résidence était rue des 
Sœurs-Noires. 

(7) François Bonaert, d'Ypres, époux de Claire le Francois, qui était 
fille de M™* de Passchendaele et veuve d'Ignace de Flines, S* du Fresnoy 
et de Hautlieu. Ann. de la Noblesse V, 99 et XX, 157. 


— 456 — 


1746-1747 
M*"* de Beaurepaire (1), demeurant chez 
M™ de Pasquendal. 6 livres 
M. de Corbery (2). 40 > 
Un valet, une servante. 3 on 
M™ du Maisnil. 20 » 
Une servante, un valet. 3 » 
M°"° de Bocarmé (3). 6 - 
Une servante. 2 » 
M. de Lossy (4). 120 > 
Une servante, un valet. 3 » 
M"™ Cazier de Bohé (5). 20 » 
Une servante. 2 » 
M™ de Lendoncq, douairiére (6). 20 » 


Un cocher, deux servantes, un valet. 7 
M*"* de Visserie (7). 6 

Une servante. 2 » 
M. de Visserie (8). 6 
M°"° de Mullet (5). 6 


(1) Errembault de Beaurepaire. 

(2) Jean-François-Joseph de Gaest, Seigneur de Corbry. N. G. T. 
II, 91. 

(3) Fille de Jean-François Visart, Seigneur de Ponange, Bury, Bitre- 
mont et Bocarmé. Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864, 
p. 258. 

(4) Jean-Baptiste de Lossy, Seigneur de Froyennes et de Warmez. 
Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1861, p. 172. 

(5) Marie-Anne Falligan, veuve de Jean-Benolt Cazier, Seigneur de 
Bauhez, greffier héréditaire de l'échevinage de Tournai. N. G.T.II, 436. 

(6) Marie-Philippine de Chastillon, veuve de Jean-Philippe Isebrant, 
Seigneur de Lendoncq. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1850, 
p. 214. © 

(7) Ciaire-Robertine-Angélique de Vissery, petite fillette de Charles- 
Francois. 

(8) Séraphin-Joseph-François de Vissery, Seigneur de Beaulieu, 
frère de la précédente. N. G. T. III, 637. 

(9) Marie-Constance de Mullet, dame de Noirterre, nièce du suivant. 


— 457 — 


. 746-1747 

M. de Mullet (1). 6 livres 
M™ de Gomesdias (2). 6 » 
Une servante. 2 » 
M™ Sourdeau. . 20 » 
M°°° Dony (3). 6 » 
Une servante. 2 » 

Paroisse Saint-Brice. 

M. de la Hamayde (4). 40 livres 
Deux servantes et un valet. D » 
M”° Lecocq (5). 20 » 
Une servante. 2 » 
M. de Maurepas (6). 40 » 
Un cocher, deux valets, une servante. 6 » 
M*"* de Wavrans (7). 6 » 
M. Daman (s). 120 » 
Un valet. " l >» 
M. Doisson (9). 40 » 


(1) Charles-Louis-Albert de Mullet, fils du conseiller au Parlement. 
cité p. 429. N. G. T. II, 752. 

(2) Cf. N. G. T. IT, 126. 

(3) Jacobs d Ognies. 

(4) Jean-François-Thierry-Joseph de la Hamayde, Seigneur de Sou- 
brechies, mayeur, puis grand-prévôt de Tournai, fils de Français- 
Joseph, cité p. 417. Il habitait au Becquerel. 

(5) Anne-Marie-Christine de Haynin, veuve de Philippe François 
Lecocqz. 

(6) Léger-Charles-Maximilien Robert, Seigneur de Grand-Morpas 
(Annuaire de la Noblesse, 1860, p. 233). 

(7) Marie-Henriette de Wavrans, mariée en 1752 avec Charles 
Presin. Cf. Annuaire de la Noblesse, t. XVI, p. 260. 

(8) Antoine-Louis, vicomte d'Hérinnes, grand prévôt de Tournai. 
N.G. T. I, 120. 

(9) Marc-Joseph Doison, Seigneur de Neuville. N. G. T. I. 659, 
anobli en 1739, habitait rue Barre Saint-Brice. 


— 458 — 


| 1746-1747 

M™ de Viescourt (1). 20 livres 
Une servante. 2 » 
M. de Léaucourt (2). 120 > 
Un cocher, une servante, un valet. D + 
M™° de Bonstetten (3). 20 » 
Une servante. 2 » 
M. de la Catoire. 40 » 
Une servante, un valet. 3 » 
M™ de Warsage (4). 6 » 
Une servante. | 2 » 
M. le baron de Bousbecgq (5). 250 » 
Une servante, un cocher, deux valets. 6 » 
M°"* de Bousbeque (6). 6 » 
Une fille de chambre. 2 » 
M°"° du Chatelain (7). 6 » 
M°"° de Rongy et sa sœur (8). 12 » 
Une femme de chambre. 2 » 


(1) Marie-Catherine de Sucere, veuve de François-Joseph de Cambry, 
Seigneur de Viesecourt (Généalogie de la famille de Cambry par le 
Cte P. A. du Chastel, au t. XXIII, de nos Mémoires, p. 491). 

(2) Charles-Joseph-Ignace Scorion, Seigneur de [.éaucourt (Annuaire 
de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 318). 

(3) Agnès Mondet, veuve d'Albert, baron de Bonstetten (Annuaire 
de la Noblesse de Belgique, 1852, p. 308). 

(4) Marie-Catherine-Louise-Joseph de Calonne, veuve de Gilles de 
l’Hostellerie de la Falloise, seigneur de Warsage, né A Wandre. N. G. 
T. I, 349. Elle habitait rue de l'Abliau. 

(5) Pierre le Vaillant, baron de Bousbeke, seigneur de Waudripont. 
Cf. Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1864, p. 242. 

(6) Agnès le Vaillant, fille du précédent, mariée en 1746 avec Antoine 
du Puich de Mesplace. Elle habitait rue du Sceau. | 

(7) Anne-Victoire Chastelain de Poix. N. G. T. III, 60. 

(8) Charlotte-Florence et Marie-Maximilienne-Albertine de Roisin 
Rongy. N. G. T. IIIf, 369 et 370. Elles habitaient rue d’Obignies. 


— 459 — 


1746-1747 
M. le chevalier de Maulde (1). 6 livres 
Une servante, un valet. 3 » 
“M°*"© Denain, chez M°* Renuit. 
Paroisse Saint-Nicolas. 
M”* Van der Gracht, douairiére (2). 20 livres . 
M”™¢ Bernard (3). 6 » 
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 >» 
M. le comte d’Ayasasa (4). 290 » 
Trois servantes, un valet. 7 » 
M. Dudzelle (5). 120 > 
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 » 
M. de Maubray (6). 40 » 
M™ sa mère (1). 20 » 
Un cocher, deux servantes, deux valets. 8 = 
M. d’Archimont (8). 40 > 
Un valet, deux servantes. 3 » 


(1) Alexandre-Jacques-François de Maulde, seigneur de Condette et 
de Mansart, dit le baron de Maulde, N. G. T. II, 604. IL habitait au 
Marché aux bêtes. 

(2) Marie-Ernestine de Croonendale, vicomtesse de Vlieringhe. veuve 
d'Antoine-Ignace Van der Gracht, seigneur de Fretin, grand-bailli héré- 
ditaire de Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique, 1877, p. 249. 

(3) Peut-être s'agit-il de Françoise-Albertino Bernard, baronne de 
Taintegnies, veuve de Charles-Clément du Wault et d'Alexis de Sou- 
chiéres. Cf. C* du Chastel, généalogie de la famille Bernard, p. 75. 

(4) Frauçois-Gaston-Joseph d'Ayasasa, comte d’Orroir, fut mayeur 
des échevinages et grand-prévôt de Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse, 
1864, p. 49. Il habitait rue du Château. 

(5) Denis-Errembaut, seigneur de Dudzeele. (La Noblesse belge, 
1891, 1 partie, p. 63). Il habitait au quai de l’Arsenal. 

(6) Chrétien-Alexandre-Joseph de la Croix, seigneur de Maubray. 
Ann. de la Noblesse de Belgique, 1850, p. 74. Il babitait au quai de 
l’Arsenal. 

(7) Jeanne-Frangois Van Hoorn, veuve d'Ignace de la Croix. Id. p. 73. 

(8) Léon-Antoine de Formanoir, seigneur d'Archiqont, frère du sei- 


— 460 — 


1746-1747 
M. du Longparois (1). 40 livres 
Une servante. 2 » 
M”™* de Prone (2). | 20 » 
Une femme de chambre. 2 » 
M°"° de Saint-Maure (3). 20 » 
Deux servantes. 4 >» 
M. Cocqueau (4). 40 » 
Deux servantes, un valet. 5 » 
M”° de la Motte. 20 » 
Une servante. 2 » 
M. Duquelon, cadet (5). 6 » 
M. de Cambry (6). 40 » 
Une servante, un valet. 3 - 
M. de la Cazerie (7). 40 » 
Un valet, deux servantes. 5 » 
M. le vicomte de Blois (8). 290 » 
Un cocher, deux servantes, un valet. To 
M°"° de l’Espée et sa sœur. 12 » 
Deux servantes. A » 


gneur de la Cazerie. Cf. Ann. de Ja Noblesse de Belgique, 1879, 
p. 130. Habitait rue S.-Bruno. 

(1) Léon-Antoine Scorion, seigneur du Longparois, ancien capitaine 
au service de France; nous ne savons ce qui justifiait son inscription 
dans Ja noblesse, Ann. de la Noblesse de Belgique, 1868, p. 312. 

(2) Marie-Dorothée de Succre, veuve de François-Joseph Colins, sei- 
gneur de Proven. N. G, T. III, 491. 

(3) Marie-Alexandrine de Succre, damoiselle de S.-Maur. Cf. Id. 

(4) V. pp. 443 et 444. 

(5) Emmanuel-Joseph de Cambry, seigneur da Quelon. (Cf, t. XXIII 
de nos Mémoires, p. 496). 

(6) Jacques-Antoine-Honoré de Cambry, seigneur de Baudimont. 
(Id., p. 497). . 

(7) Nicolas-Bernard de Formanoir, seigneur de la Cazerie, juré de 
Tournai. Cf. Ann. de la Noblesse de Belgique, 1879, p. 120. 

(8) Charles de Blois, vicomte d'Arondeau. Cf. Ann. de la Noblesse de 
Belgique, 1862, p, 67. 


— 461 — 


CAPITATION DE LA BOURGEOISIE. 





Paroisse Saint-Pierre. 


Rue pu Curg&. 


1746-1747 
La veuve du sieur Coulon. 30 livres 
Le S' Sergeant, médecin. 24 » 
RUE DES BRASSEURS. 
Joseph Marlière, brasseur. | 20 » 
André Leclercq, marchand ds charbon. 20 » 
Le S' Gorin, brasseur. 20 » 
Rue pu PuiTs-BEAUDUIN-L'EAU. 
Le S' Defontaine, marchand. | 30 » 
Le S’ Maquet, id. 20 » 
Le S' Cardinal, id. 30 » 
Le S' Antoine du Flos, id. 20 » 
Le S' André Fourny, marchand de bas. 20 » 
Le S" Lefebvre, marchand orfèvre (1). 30 » 
RUE DE LA TRIPPERIE. : 
La veuve Desffrennes, marchande. 20 » 
Rue Du CHEverT SAINT-PIERRE. 
Le S' Duthoit, épicier et rentier. 20 » 
Le S* Rose, maitre filletier (2). 40-20 » 


(1) Jacques Lefebvre, fils de Charles et de Marguerite de Rasse cités 
p. 402, grand et souverain doyen de la Chambre des Arts. (Goethals, 
Miroir des notabilités nobiliaires, t. 2, p. 524). 

(2) Adrien Rose, N. G, T. II, 398. 


— 462 — 
Rue pu Puicx- WAGNoN. 
Jean Colin, marchand de toilette. 20 livres 


Rue aux Rats. 


Guillaume-Joseph Dujardin, marchand, 
bailli des eaux. 24 » 


Paroisse Notre-Dame. 


SUR LE Quay. 


Le S' Poulin, brasseur. 30 livres 

Demoiselle de l'Espée, rentière. 20 » 

Sa sœur (1). 20 » 
Une fille de chambre, une cuisinière. 4 - 


Rue pes Fossés. 


Le S' de la Croix. 30 » 
Le S° Tribout, bailli-receveur (2). 40 » 
Le S' Delporte, brasseur. 30 » 


RUE DE CouRTRAI. 


Le S' Lamonier, marchand. 20 » 


Rue pu Four-CHAPITRE. 


Le S' Pottier, granger du Chapitre. 20 » 
Le S” Joseph Lecomte, marchand. 20 » 
Le S' Vanros, marchand de vin. 30 » 


(1) En 1747, elles furent inscrites dans la noblesse de la paroisse 
S.-Nicolas. Cf. p. 460. 

(2) Albert-Alexandre Tribou, seigneur de Godebry, directeur des 
terres franches du Touraoaisis. N. G. T. III, 583. 


— 463 — 


Rue DAME-ODILe. 


M°"* Brisseau, rentiére (1). 30 livres 
Un valet, une cuisiniére. 3 » 


RvuE DES CHAPELIERS. 


Jacques-Joseph Quennoy, march“ de toile. 20 » 


Rue aux Rats. 
Le S' Martin, médecin. 30 » 


Rue DE LA TÊTE-D'Or. 


Le S* Dujardin, traiteur. 20 » 
Le S™ Poupé, marchand. RO » 
Le S' Vandal, marchand de vin. 30 » 
D°"* Holle, marchande de drap (2). 30 » 

Une servante, un valet. 3 - 
Jean-Baptiste Delhaye, traiteur. 20 » 


RUE DE LA TURE. 


D‘"* la veuve d'Ombry, rentière (3). 30 » 

Une cuisinière, un valet. . 8 » 
La veuve Pontus, rentière. 20 » 
Le S' Haviguier. 20 » 
Le S‘ avocat Dubiez, rentier (4). 20 » 
Son frère, rentier (5). 20 » 


(1) Marie-Claire-Henriette Vrancx, veuve de Michel-Joseph Brisseau. 
licencié és droits. N. G. T. I, 315. 

(2) Françoise-Josèphe Donné, veuve de Jean-Georges Holl, N. G. T. 
IT, 72. 

(3) Marie-Elisabeth Carlier, veuve de Jean-Baptiste Simoa, dit 
d'Ombry, procureur. N.G.T. III, 321. ; 

(4) Pierre-Liévin du Biez. N. G. T. I, 230. 

(5) Nicolas-Joseph du Biez. N.G.T. I, 229. 





— 464 — 


Rue DES Prisons (1). 


D‘"* Longueville, marchande de vin (2). 30 livres 
Une cuisinière, un valet, une garde 
d'enfants. D - 


Rue DE Paris. 
Le S’ Marliére, rentier (3). 40 » 


Rue Saint-Martin. 


De" la veuve Havet, rentiére (4). 30 » 

Deux servantes. 4 - 
Le S' Watecant, marchand ou rentier. 30 » 
Le S* Leman, médecin (5). 10 » 
Philippe Leleu. 20 » 
Le S* Bechez, licencié-ès-lois (6). 30 » 
Pierre Delrue, maître filletier. 20 » 


Paroisse Sainte-Marie-Madeleine. 


RUE DE LA MADELEINE. 


De Marie-Anne Delmotte, rentière. 25 livres 


(1) Partie de la rue de Paris. 

(2) Claire Capron, veuve de Gérard Longueville, premier directeur 
de la Chambre de commerce de Tournai. N. G. T. Il, 488. 

(3) Robert-Joseph Marlier. N. G. T. If, 563. 

(4) Anastasie Everardo, veuve de Noël-Joseph Havet, banquier, sei- 
gneur de Chastillon. N. G, T. II, 208. 

(5) Gabriel-Joseph Leman, fils de François cité p. 407. N. G. T. 
Ul, 443. 

(6) Pierre Béchet, seigneur de Deunisse & Bassenge (prov. de Liége). 
N. G, T. II, 590. 


— 465 — 


QUARTIER SEPT-FONTAINES. 


1746-1747 

Le S* Rose, rentier (1). 30 livres 
Les d*!** Rose, ses sœurs. 20 » 
Le S* Caters, père (2). 60 » 
Un cocher, deux servantes. 6 - 

SALINES. 
Le S' Rouzé, marchand. 20 » 
Le S* de Clippele (3), marchand. 40 » 
Paroisse Saint-Piat. 
GRANDE RUE (4). 

Paul-Joseph Derasse, marchand, 30 livres 
La veuve Gaspard Marissal, maître filletier. 20 - 
Le S* Delvigne, marchand (5). 40 > 
Trois servantes. 6 - 
Le S* Henri Delvingne, rentier (6). 40 » 


François-JosephSellier, maîtrehautelisseur. 20 » 
Les enfants du S' Théodore Houzé, négociant 40 - 
Un valet, une servante. 3 - 


(1) Jean-François-Joseph Rose, licencié ès droits, fils de Jean-Fran- 
çois cité p. 404. N. G. T. III, 396. 

(2) Jean Caters, né à Maeseyck et maître des postes de cette ville, 
s'établit à Tournai vers 1710 et y fut receveur des aides et subsides 
ainsi que des revenus de l'évêché. Cf. Ann. de la Noblesse, 1854, p. 73. 
Ii tint une banque. Ses deux fils, Guillaume et Jean, commanditérent 
les grandes industries tournaisiennes de la fin du XVIII° siècle ; le pre- 
mier fut associé de Péterinck; le second, de Piat Lefebvre. (Voir les 
travaux de M. Soil sur la porcelaine et les tapis de Tournai). 

(3) Jacques-Francois de Clippele, fils de Jacques cité p. 399. N. G. 
T. I, 531. 

(4) Comprenant la rue des Clairisses, 

(5) Jacques-Joseph de le Vingne, fils de Gaspar cité p. 420. 

(6) Fils de Bon cité p. 413. N. G. T. II, 45. 


ANNALES. II, 30 


— 466 — 


1746 1747 
Le S* Bury, rentier (1). 30 livres 
Pierre Hostin, maître hautelisseur. 20 » 


Une servante, un valet. 3 
M. Verdure, commerçant hautelisseur (2). 40 » 
Deux servantes. 4 n 
D*"* veuve Scapcoman, rentiére (3). 25 
M. Pottier, chaufournier, marchand de vin. 40 » 
Deux servantes. 4 


Rue MERDENCHON. 


Le S' Bury, rentier. 30 » 
M°'!° de Forest, rentière. 20 » 
M°'! Hautrive, rentiére. 40 » 

Deux servantes. 4 » 
Veuve Queutry, rentière. 20 » 
Le S* Deletombe, avocat (4). 10 » 

Rue Durz. 

Le S' N. Spital, marchand. 20 » 
Le S' Boucher, calandreur. 30 » 


RuE QUENNESON (5). 


M. de Clipele, prêtre (6). | 40 > 
M°*'* Paludanus, maîtresse des Sept-Douleurs. 2 


(1) Antoine-Joseph de le Bury, seigneur de la Crulerie (N. G.T. I, 
331) ou Piat-Joseph de le Bury (Id., 329). 

(2) Louis-Gabriel-Joseph Verdure, seigneur de Bethomez. 

(3) Marie Dismal, veuve de Jean-Léopold Schaepcooman, licencié ès 
lois. N. G. T. III, 479. 

(4) Jean-Baptiste-Joseph Deletombe. N. G. T. III, 546. 

(5) Aujourd’hui rue des Récollets. 

(6) Paul-François de Clippele, ancien curé de Warcoing. N. G. T. 
1, 530. 


— 467 — 


1746-1747 

La maîtresse de la Maison des orphelines. _—3 livres 
La Mère Syndic des Récollets. 4 » 
Jacques-Simon Flameng, chaufournier. 30 » 

Rug SAINTE-CATHERINE. 
M“"* la veuve du S° Hoverland (1). 20 » 
Rue Cau (2). 
Jean-Joseph Vinchent, tabellion (3). 25 » 
Rue DES J&SUITES. 

Le S* Pontus, rentier (4). 20 » 
Deux servantes. 4 2» 
La mère de M. Pontus (5). 20 » 
Deux maîtresses des Manarres. 6 » 
M°'!° Calonne, rentière (6). 30 » 
M°!° Lucas, rentière. 30 » 
M°'° Havet, rentière. 30 » 
M°'° Wattecamp, rentière. 30 » 


Rue MADAME. 


Le S' d’Avesnes, marchand de basetrentier. 30 =» 


(1) Marie-Madeleine-Josèphe Anris, veuve de Jacques-Gabriel Hover- 
lant, seigneur de la Motte, puis du Carnois, conseiller pensionnaire des 
Etats da Tournaisis et conseiller du Mont-de-Piété. N. G. T. II, 312. 

(2) Actuellement rue des Procureurs. 

(3) Cf. N. GT. III, 627. 

(4) Gabriel-Louis-Joseph Pontus, pauvriseur de Saint-Piat. N. G. T. 
II, 269. 

_ (5) Marie-Angélique Lorthioir, veuve de Jean-Joseph Pontus. Id. 

p. 270. 

(6) Marie-Françoise-Josèphe de Calonne(?) N. G. T. I, 359, 


— 468 — 


RUE DES CARLIERS. 


1746-1747 

M. de Flinnes, rentier (1). 40 livres 
Son fils (2). 20 » 
Deux servantes, un valet. 5 » 
Adrien Posteau, maître brasseur. 30 » 
La veuve du S' Bury, rentière (3). 40-30 » 
Jacques-Joseph Dapsens, marchand (4). 10 » 


André-Joseph Leclercq, march de charbon. 20 » 


PoISSONCEAUX. 


M. Wattecamp, maître filletier. 40 » 
Sa belle-mère. 10 » 
Charles-Joseph Desplanques, maît”®brasseur.. 30 » 
La veuve Wattecamp(M°"°Gobert)rentière. 40-30 » 


La veuve Bury, marchande. 24 » 
Alexandre Dubois, marchand. 20 » 
M. Gouy (le S* Degouy) rentier (5). 40 » 
Une servante, un valet. 3 on 
M. Delhaye, rentier. | 40 » 
Deux servantes. 4 » 


Rue TAILLEPIERRE. 
M. Vranx, marchand (6). 40 » 


(1) Guillaume-Procope de Flines, conseiller assesseur et administra- 
teur des pauvres. Cf. Ann. de Ja Noblesse de Belgique, XX, p. 151. 

(2) Pierre-Antoine-Joseph de Flines fut greffier héréditaire du bail- 
liage de Tournai, Id. p. 152. 

(3) Marie-Josèphe Liétar, veuve de Jean-Eloi de le Bury, conseiller 
au bailliage de Tournai et Tournaisis. N. G. T. IT, 330. 

(4) Marchand batelier et capitaine de la Compagnie bourgeoise des 
canonniers. 

(5) Michel-Joseph de Gouy, seigneur de la Motte, auteur de la famille 
de Gouy d’Ansereul. Cf. Ann. de la Noblesse, 1865, p. 109. 

(6) Cf. N. G. T. I, 193. ‘ 


— 469 — 


| 1746-1747 
M. Vranx, son fils. 20 livres 
Deux servantes. 4 » 
M°"* Carez, rentière, 30 » 
RUE DE LA TURE. 
M. Van der Heyden (1). 40 » 
Deux servantes. 4 » 
M*"* Louvigny, rentier (2). 20 > 
M. Duhu, rentier. 40 >» 
Deux servantes. 4 » 
M°*"* Vanros. 20 » 
RUE DE LE VINGNE (3). 
Les deux d°’** Druez, rentière (4). 20 » 
M°'"° Duprez, marchande. 40 » 
RuE DpEs Fizzes-DIEu. 
M°"° Marlière, rentiére (5). 30 » 
Paroisse Saint-Nicaise. 
RUE DE SAINT-MARTIN. 
M° Lelong, procureur. 15 livres 
Jean-François Lecomte, maître filletier. 20 » 
M°"° Hoverlant de Bedelaert (6). 6 » 


(1) Inscrit en 1746 seulement, à la fois dans la noblesse et dans la 
bourgeoisie. 

(2) Fille du médecin Louvignies cité p. 417. N. G. T. Il, 505. 

(3) Actuellement rue des Jésuites. 

(4) N. G. T. I, 661. 

(5) Marie-Catherine-Aimée-Josèphe Marlier. N, G, T. II, 563. 

(6) Fille de Charles Hoverlant, châtelain de Leuze, cité p. 393. 


— 470 — 


1746-1747 
Son frère, avocat (1). 6 livres 
M° Drogart, procureur (2). 10 » 
Roca ET ROQUETTE. 
Le S* Philippart, greffier. 20 » 
Le S' Pierre-Paul Thieffry, marchand de 
chevaux et rentier. 20 » 


M. Van der Werven, rentier, (déchargé) (3). 40 » 


Paroisse Saint-Brice. 


BECQUEREL. 
Le S' Sergeant, marchand quincailler. 20 livres 
Le S' Farin, receveur du Mont-de-Piété. 15 » 
M** Odolf, rentiére. 10 » 
M°"° Croquison, rentiére. 20 » 
M. Hudsebaud (noble) (4). AO » 
M°"° de Wavrans (5). | 30 » 
M. Mayer. 30 » 


RuE pu SONDART. 


Le S' Degouy, rentier (6). 30 » 
Deux servantes. 4 


(1) Charles Hoverlant, seigneur du Beddelard, conseiller pension- 
naire de la ville de Tournai en 1752, père de l'historien Hoverlant de 
Beauwelaere. N. G. T. II, 314 et 315. 

(2) Le procureur Jacques-Ignace Drogart fut père de, Drogart- 
Derasse, officier municipal de Tournai sous la République française. 
N. G.T. HII, 273, 

(3) Peut-être Cornélis van de Werve, écuyer, seigneur d'Hemelryk, 
commandant de la place de Tournai. Cf. N. G. T. III, 272. 

(4) Louis-Charles-Joseph Hudsebaut, écuyer, prêtre. N. G. T. II, 332. 

(5) Marie-Henriette de Wavrans, nièce du précédent, mariée en 1752 
avec Charles Presin, seigneur de Grard’Croix, Cf. Ann. de la Noblesse, 
1862, p. 260. Elle est inscrite aussi dans la noblesse, v. p. 457 

(6) Michel-Dominique-Joseph de Gouy, fils de Michel-Joseph, cité 


— 47) — 
Rug D'OBIGNIES. 


Codron, marchand. 

Agnés Hennart, marchande, et son frére. 

La veuve de Roissart, receveuse (1). 
BARRE SAINT-BRICE. 


Charles Desplanques. 


M°"* Duclos supérieure des Monelles ; deux 


maitresses. 
M*"* Droissart, rentiére (2). 
Sa sœur (3). 


RETOUR DE LA BARRE. 


Le sieur Vranx, avocat (4). 
M°"* Vranx, rentiére (5). 

Deux servantes. 
M°"° Hélène Houfilin, rentière. 


RUE DES JARDINS. 


Nicolas-Joseph Lecrainier, marchand debas. 


RuE DE LA Tour DE MaARvis. 


D‘! Petit, rentiére. 
Pierre-Joseph Bariseau, chaufournier. 


p. 468, fut seigneur d'Ausereul et échevin de Touroai. Cf. Ann. de la 


Noblesse, 1865, p. 109. 


(1) Marie-Philippine de Lorthioir, veuve de Bruno-Albert-Joseph de 


Roissart, seigneur de Rigaud. N, G. T. III, 391. 


(2) Marie-Hélène de Roissart, sœur du précédent. Id. 


(3) Thérèse-Françoise de Roissart. Id. 


(4) Ignace-François Vranx, juré et échevin de Tournai, surintendant 
du Mont-de-Piété ; sa veuve et ses enfants furent anoblis en 1771. Cf. 


Ann. de la Noblesse, VI, 296. 
(5) Née Marie-Barbe-Marguerite Houfflin, Id. 


1746-1747 
20 livres 


20 
15 


” 


” 


— 472 — 


Louis Roger, chirurgien. 
Deux garçons de boutique. 


RuE SAINT-BRICE. 


Bernardin Dehouzé. 
Gilles-Albert Goblez, apothicaire (1). 


RuE DE CAMBRON. 


D°”° la veuve Legris. 


Rue HAIGNE. 


La veuve Jean-Baptiste Duflos, marchande. 
La veuve du S‘ Legris, rentiére. 
Marie-Joseph Dupont, marchande. 


Rug CLERCAMP. 


Le S’ Pierre-Francois Bouché, marchand 
de bas. 


Rue DES TANNEURS (2). 


La veuve Poupé, brasseresse. 
Le S* Lemaire, maitre filletier et rentier. 
Le S* Flameng, brasseur. | 

Deux valets, deux servantes. 
Jeanne-Françoise Dujardin. 
Le S° Houzé, marchand (3). 


1746-1747 
20 livres 

2 on 
20 » 
10 - 
20 » 
20 » 
30 » 
20 » 
20 » 
90 » 
40 » 
40 » 

6 » 
20 » 
40 » 


(1) Gilles-Albert-Joseph Goblet, né à Châtelet, père de François- 
Magloire Goblet, procureur-général au conseil de Tournai-Tournaisis 
sous Joseph II, sous-préfet de l’arrondissement de Tournai et membre 
du Corps législatif sous l'Empire français. N. G. T. II, 119. 


(2) Située sur l'emplacement du quai Vifquin. 


(3) Gaspard-Joseph Houzé, Cf. Houzé de l'Aulnoit, op. cit., p. 16. 


— 473 — 


1746-1747 
Le S' Pancouque (1). 30 livres 
Bon Delevingne, marchand (2). 80 » 
Deux servantes. 4 » 
La sœur du S' Dismal. 20 » 
La veuve Ernest Parmentier, brasseuse. 30 » 
Deux valets, une servante. 4 » 
Jean-Baptiste Delroisse, marchand. — 20 » 
Le S’ Antoine Flameng, tanneur. 40 » 
Michel Bouché, marchand. 20 » 
Rug DE L'ABLIAU (3). 
Le S' Marlier, rentier. 30 » 
La d°"° veuve Lahaise, marchande. 30 » 
Le S’ de Clippel (4). 30 » 
Deux servantes. À n 
Le S' Liénart l’aîné, teinturier. 15 » 
Le S' Michel Delos, maître brasseur. 30 » 
Deux valets, une servante. 4 n 
Mee Lhermitte, rentière. 30 » 
Deux servantes. | 4 » 
M°"° Delevingne, rentière. 20 » 
SUR LE QUAY. 
Henri-Benoît de Clairfay, marchand. 30 » 
La veuve Delobelle, marchande. 20 » 
Le S' Gruart, teinturier. 20 » 
Le S' Daluin, brasseur. 30 » 
Deux valets, deux servantes. 6 » 


(1) I habitait rue du Cigne en 1746, v. p. 481. 

(2) Fils de Gaspar cité pp. 445 et 48]. 

(3) Actuellement rue des Campeaux. 

(4) Léopold-Honoré de Clippele, seigneur d’Hem. N. G. T. I, 531. 


— 474 — 


Rue DE Pont. 


1746-1747 

Robert Dath, marchand de drap. 20 livres 
Jean-Baptiste-Joseph de Roissart, maitre 

filletier (1). 20 » 
La veuve Olivier Miroux, marchande. 30 » 
Pierre-Simon Bouché, marchand de bas. 6 » 
La veuve du $” Legry, rentier. 30 » 
Guillaume Renart-Ternois, apothicaire(2). 15-20 » 
Le S' Devaux, médecin. 10 » 

Rue pu QUESNOY. 
Les d°’** Lericq, rentières. 30 » 
Le S* Delmotte. 40 » 
Le S' Malbecq, médecin. 10 » 
M°"° Preyez. | 30 » 
La veuve du S* Copin, rentière. 30 » 
Rue pu Noviciat (3). 
Georges-Joseph Craix, marchand de bas. 20 » 
La veuve du $' Rousseau, receveuse. 30 » 
Philippe Hennebaut, marchand de bas. 20 » 
D‘ Renuit, rentière (4). | 30 » 
La NEUVE Rue. 

Charles Paulart, rentier. 20 » 


Arnoud-Joseph Mailliet, marchand de bas. 20 » 


(1) Frère du seigneur de Rigaud mentionné ci-dessus. N. G, T. 
III, 390. 

(2) N. G. T. IL, 529. 

(3) D'après Bozière, ce serait une partie de la rue du Quesnoy. Cf. 
Tournai ancien et moderne, p. 276. 

(4) Catherine-Françoise Renuit. N. G. T. III, 320. 


— 475 — 


La veuve de la Censerie, chaufournier. 


Alexandre-Auguste Pennincq, chaufournier. 


RuE DE LA Tour DE MarviIs. 


Pierre-Antoine Lachenal. 
Le S' Daluin, marchand de bas. 


Paroisse Saint-Jean (1). 
RUE DE LA GALTERIE. 


Le S' Gilles, chauffournier. 


PLACETTE SAINT-J EAN. 


D°"° Isbecque et sa sœur. 

Le S* Derasse, chaufournier (1). 
Le S' Pennincq, chaufournier. 
Le S' Delrue, maître cirier. 


Paroisse Saint-Quentin. 
Rue pu PourcELer (3). 


Le S‘ Antoine Delevingne, négociant (4). 
Charles Delmarle, marchand de fer. 
François-Simon Souris, marchand. 


1746-1747 
30 livres 
30 » 
30 » 
20 >» 

40-30 livres 
40 » - 
40 » 
30 » 
35 on 
30 livres 
20 » 
20 » 


(1) Il y avait sur le territoire de cette paroisse treize bateliers ; nom- 


bre d’entre eux étaient de la famille Midavaine. 


(2) Henri de Rasse, aleul de Charles de Rasse, maire de Tournai. 


N. G. T. II, 271. 


(3) Côté de Ja grand'place où se trouvait la maison du Porcelet, 


habitée actuellement par M. le C‘e du Mortier, 
(4) Habitait rue du Cygne en 1747. 





— 476 — 


Rue pe CoLoGNE. 


1746-1747 
Le S* Denis Baudechon, rentier (1). 40 livres 
Marie-Catherine Renier, march‘ de drap. 20 » 
Antoine Vitas, marchand. 30 » 
Le S' Bruno Stienne, maître orfèvre. 29 » 
Le S° François Rabau, marchand. 30 » 
Gilles Wartel, marchand de fer. 20 » 
André Van de Stienne. 20 » 
Rue pes DRAPIERS (2). 
Marc Lefèvre, maître orfèvre (3). 20 » 
Piat, son frère (4). 6 » 
François Dufour, apothicaire. 20 » 
Rue pu Betrrot (5). 

Joseph Lemoine, marchand. 20 » 
Nicolas Joveneau, libraire. 20 » 

Deux servantes. 4 » 
Antoine Barbieux, aubergiste et traiteur. 20 » 

Un valet, une servante. 3 » 
Pierre-Joseph Drapier, marchand. 20 » 
Thiébaut Du Bois, maître des postes. 20 » 

Quatre valets, une servante. 6 a 


(1) N. G.T.I, 193. 

(2) Côté de la grand'place qui fait face 4 la halle aux draps. 

(3) Père de Lefebvre-Caters, orfèvre et fabricant de bronze, et de 
Lefebvre-Boucher, banquier. Cf. Goethals. Miroir des notabilités nobi- 
liaires, t, 2, p. 529. 

(4) Ce Piat Lefebvre, porté au rôle de la capitation comme simple 
artisan, est le créateur de notre célèbre manufacture de tapis. Le point 
de départ de sa fortune industrielle fut son mariage avec la fille du 
hautelisseur Delescolle en 1755. 

(5) Troisième côté de la grand'place. 


— 477 — 


Rue DoRÉE. 
1746-1747 
Jean Ghecquiére, marchand de blé. 30 livres 
De"* la veuve Havet, rentiére (1). 20 » 
Rue PERDUE. | 
M. Dedel, ancien mayeur (2). 20 - 
Antoine Sauvage, maître vitrier (3). 6 » 
M Waffelart. 40 » 
Jean Legros, maître du jeu de Paulme. 10 » 
Le S* Liévin Du Hu, rentier (4). 30 » 
Rue pes Maux. 
M°"* de Roubaix (5). 40 » 
Jean-Baptiste Dumortier (6). 40 » 
Deux servantes. 4°» 
Le S* François Desruez, apothicaire (7). 20 » 
RÉDUIT DES Sons. 
Joseph Ghequière, marchand. 20 » 
M°"* la veuve Viniére. 40 » 
Valentin Hasbroucq, procureur. 10 » 


(1) Louise-Thérèse Lefébure, veuve de Pierre-François Havet, licencié 
ès droits, membre de la magistrature tournaisienne, bailli d'Antoing. 
N. G. T. If, 210. 

(2) Jacques Dedel, écuyer, seigneur de Bricebergue, juré de Tournai 
et receveur-général des domaines. N. G. T. I. 350. Il fut inscrit dans 
la noblesse en 1747, 

(3) Père du peintre Piat Sauvage. 

(4) Marie-Madeleine du Hu épouse en 1738, à Saint-Quentin, André 
de Cambry, seigneur de la Fosse, capitaine au Royal-Wallon. 

(5) Marie-Catherine de Roubaix de Portingal, inscrite dans la - 
noblesse en 1747, 

(6) Jean-Baptiste-Joseph du Mortier, bachelier en médecine et en 
sciences, seigneur de Trimont, décédé en 1746. N. G. T. II, 680. 

(7) En 1747 seulement. 


— 478 — 


Paroisse Saint-Nicolas. 


Qual. 
1746-1747 
Le S' Delmasure, rentier. 25 livres 
M°"* Baclan, marchande-ciriére (1). 25 » 


Le S' Joseph Morand, march° de charbon. 20 » 
Le S' Pierre-Antoine Defontaine, recev’. 30-25 » 
La veuve Bonnet, notaire. | 30 » 


GRANDE RUE. 


M°"° Renuit, rentiére (2). 40-30 » 
Son fils (3). 20 » 
M. Goossens, officier du Mont-de-Piété. 20 » 
M°"° de Rupilly (4). 30-20 » 

Deux servantes. 4 n 
M** Le Tellier (5). 30 » 


Paroisse Saint-Jacques. 
Rug SAINT-JACQUES (6). 


Guillaume Hague, marchand joailler et 
banquier. 40 livres 


(1) Catherine-Louise Caniot, veuve de Robert-François Baclan. N. 
G. T. I, 159. 

(2) Jeanne-Catherine de Surmont, dame de Vieille-Croix, veuve de 
Jacques Renuit, avocat en parlement, membre de la magistrature tour- 
naisienne, N. G. T. III, 321. 

(3) Michel-Joseph Renuit, anobli en 1751. Cf. Id. 

(4) Françoise-Josèphe Rogiers, veuve de Robert-Joseph de Clippele, 
seigneur de Rupilly, Wambrechies, etc. N. G. T. I, 529. 

(5) Marie-Catherine Scorion, veuve en premiéres noces de Maximilien 
de Vangermez et en secondes d'Amand-François Le Tellier, seigneur 
de la Cocquerie, déjà cité p. 435. 

(6) Et du Bourdon Saint-Jacques. 


— 479 — 


1746-1747 

Madame Thiéry, rentiére (1). 40 livres 

Deux servantes. 4 » 
Le S* Tribou (2). 30 » 
Le S' Vanaverbeck. 30 » 
Le S* Prévost, apothicaire (3). 20 » 
Le S' Pissenier, rentier. AO » 

Deux servantes. 4 » 
Sa sœur. 40 » 
M°"° Zivert, rentière (4). 40 » 

RUE DES CORRIERS. 

La veuve Vinchent, rentiére (5). 20 » 
M*"* Baclan (6). 40 » 
Le S* Havet, licencié (7). 40 » 

Une servante et un valet. 3 on 

Les SALINES. 

M°'° Laurent, marchande de charbon. 20 » 
Philippe Moncheur, marchand de charbon. 30 » 
La veuve Flament, rentière. _ 20 » 
La veuve Rosier, brasseresse. 30 p» 
Philippe-Joseph Patte, march‘ de charbon. 20 =>» 
Sébastien Delerue. 20 » 


(1) Jeanne-Françoise Bonnet de Thimougies, veuve de Bauduin-Joseph 
Théry, écuyer, seigneur de Baillart. N. G. T. III, 543. 

(2) Albert-Alexandre Tribou, seigneur de Godebry. N. G. T. III, 583. 

(3) Louis-Auguste Prévost, grand et souverain doyen de la Chambre 
des Arts et Métiers. N. G. T III, 176. 

(4) Marie-Catherine Caniot, veuve d’Adrien-Frangois Zivert, qu’on a 
vu p. 411. 

(5) Jacqueline Willems, veuve de Jean Vinchent, tabellion royal et 
tabellion garde-notes héréditaire. N. G. T. II[, 626. 

(6) Anne-Cécile-Thérèse Baclan. N. G. T. I, 158. 

(7) Jean-Baptiste-Joseph Havet, licencié ès lois, membre de la magis- 
trature tournaisienne. N. G. T. Il, 211. 








— 480 — 


1746-1747 

Gaspar Mourcou, brasseur. 30 livres 
Un valet, une servante. 3 » 
Le S' Maillet, brasseur. 30 » 
Sa sœur. 20 » 
Deux valets, une servante. 4 » 
Jacques Gallez, marchand de charbon. 20 » 
Le S‘ Cornil, id. 20 » 

Veuve Nicolas de Gage, batelier, marchand 

de charbon. 20 » 
Le S' Tieffry, marchand de charbon. 30 » 
Veuve Dismal, brasseresse. 30 » 
Un valet, une servante. 3 on 
Albert-Joseph Chantreaux, salingueur. 20 » 


RUE DE LE CIGNE (1). 


Bernard Delebecq, marchand de charbon. 30 


Nicolas Mascart, id. 30 » 
Jean-Baptiste Wattelart, épicier. 30 » 
Le S’ André Delcroix, marchand. 20 » 
Le S' Han, id. 20 » 
La veuve Caniot, rentière (2). 30 » 
M°"° veuve Vanlerberghe, rentière. 40-20 » 

Deux servantes. 4 » 
Jacques De Clippele, march‘ rentier (3). 40 - 
Philippe Desplanques, march‘ filletier. 35 » 


(1) Actuellement rue du Cygne. 

(2) Marie-Louise Bruyer, veuve de Pierre-François-Joseph Caniot, 
avocat, échevin de Tournai et grand-bailli du Chapitre. N. G. T. I, 
386. En 1746, elle habitait rue des Carmes. 

(3) Il habitait aux Salines en 1747, v. p. 465. 


— 48] — 
Virux MARCHÉ av Poisson. 


Francois Poutrain, filletier. 


Le S‘ Gaspard de le Vingne, marchand (1). 


Deux servantes. 
Gérard Verdure, son beau-fils. 


PLACETTE AUX OIGNONS. 


Philippe Le Comte, marchand de vin. 
Le S' Bouliez, licencié en droit. 


RuE DE LA TÊTE D'ARGENT. 


Jean-Baptiste Bien, maître chaudronnier. 
Alexis Leroy, id. 


RUE DE LE CIGNE (autre côté). 


M. Pancouque, avocat (2). 

Jean Anris, maître filletier. 

Antoine de le Vingne, marchand. 
Dominique Germain, maître filletier. 


PoRTE DE LILLE. 


M°"° de Flines, rentiére (3). 


Rue Picqvert. 


Bruno Sellier, maitre filletier. 


1746-1747 
20 livres 
40 » : 
4 » 
20 » 
30 » 
40 » 
30 » 
30 » 
40 » 
20 > 
30 » 
20 » 
40 » 
20 » 


(1) Echevin cn 1746, fils de Gaspar, inscrit en 1696, v. pp. 413 


et 420. 


(2) Ferdinand Pancouque, seigneur de Warnifosse, avocat, bailli do 
Maulde sur l'Escant et receveur-général ile la baronnie d'Antoing. Cf. 


Annuaire de la Noblesse, XXVI, p. 320. 


(3) Marie-Anne-Dorothée Malotau, veuve do Nicolas do Flines. Cf. 


Annuaire de la Noblesse, XX, p. 151. 
ANNALES. Il!. 


31 


— 482 — 


Rue DES CARMES. 


| 1746-1747 
Jacques de Fines, secrétaire du M'-de-Piété. 6 livres 
Le S' Vandal, architecte. 15 » 
M°"° Marie-Françoise Morelle, rentière. 20 » 
Mee Havet, rentière. 20 » 
Le S' Chamu, rentier. 20 » 
M°"° Caniot, rentière (1). 40 » 
M°"° Herkeau, id. 20 » 
M. Simonon (?). 40 » 
M. Jacquelart, médecin (3). 30 » 

Sœurs-Noires. 
M. de Courtray, médecin (4). 10 » 
M°'° Perdu (5). 30 » 


(1) Marie-Louise Bruyer, veuve de Pierre-François-Joseph Caniot, 
avocat, échevin et grand-bailli du Chapitre de Tonrnai. N.G.T. I, 386. 

(2) Jean-Baptiste Simonon, de Liége, juré de Tournai en 1746, 
anobli en 1750. N. G. T. II, 463. 

(3) Adrien-François, fils de Jacques cité p. 401. N. G. T. Il, 362. 

(4) Philippe-Maximilien-Josoph. N. G. T. I, 592. 

(5) Marie-Robertine des Champs de Béthomez, veuve de Benolt- 
Joseph Perdu, avocat, conseiller au bailliage de Tournai et Tournaisis. 
N. G. T. Ill, 75. 








TABLE DES NOMS DE FAMILLE. 


_——@00—— 


Ablay. 397. 

Acker (van). 420. 

Andelot (d'). 451. 

André. 368. 

Angeville (de) v. Lestendart 
(de). 

Angouart (d’) v. Hangouart 
d' 


Anris. 481. 

Antoing (d’). 451. 

Archimont (d’) v. Formanoir 
(de). 

Argence (d') v. Lefebvre. 

Assignies (d’). 391. 

Assonville (d’). 397. 

Aubermont (d”). 372, 373. 

Aubremez (d') v. Ennetiéres 

- (d”). 

Autrive (d’) v. Hautrive (d’). 

Avesnes (d’). 467. 

Ayasasa (d'). 459. 


Baccart. 439. 

Baclan. 396, 411, 43-4, 478, 479. 
Balenghien. 413, 436. 
Balesquière (de la) v. Scorion. 
Baraffe (de) v. Motte (de la). 
Baralle (de). 432. 

Barbier de Blignières. 432. 
Barbieux. 476. | 
Bargibant (de). 371. 
Bariseau. 471. 

Barré. 439. 

Bassarderie (de la) v. Vaillant 


(le). 


Baucamps ou Bauchamps (de). 
387, 401. 

Baudechon. 397, 407, 476. 

Baudhine. 447. 

Baudimont(de) v.Cambry (de). 

Bauduin. 396, 408. 

Baulin. 412, 422, 440. 

Bayart. 371. 

Beaufait (de). v. Calonne (de). 

Beaumarché (de) v. Roussin. 

Beaumez(de)v. Ennetiéres(d’). 

Beaupré (de) v. Maréchal. 

Beaurepaire (de) v. Errem- 
bault. 

Bechez. 464. 

Becken (van der). 370. 

Becourt. 415. 

Becquet. 434. 

Becuau. 430. 

Beime (de). 387. 

Belin. 436, 

Bellain (de) v. Succre (de). 

Bellerive (de). 383. 

Benard. 388. 

Bequet. 395. . 

Bergeyck (de). 380. 

Berland. 372, 410. 

Berlettes (de) v. Coppehem 
(de). 

Berlot (de). 391, 421. 

Bernard. 369, 370, 380, 389, 
392, 422, 424, 459. 

Bert. 395. 

Bez. 434. 

Bien. 481. 


— 484 — 


Biesbroucq (van). 368, 427, 
434, 436. 

Biscop. 431. 

Blauwet. 398. 

Bléry (de). 377. 

Blois (de). 460. 

Bocarmé (de) v. Visart. 

Bois (du). 370. 

Bois de Harnes et d’Inchy (du). 
384, 441, 447. 

Bois de Hoves et d'Hermaville 
(du). 428, 444. 

Bonaert. 455. 

Bonnet. 379, 420, 437, 448, 
478. 

Bonnier. 434. 

Bonnières (de). 445. 

Bonstetten (de). 458. 

Bornein (de). 383. 

Boucher. 466, 472, 473, 474. 

Boucq (le). 381. 

Boucquel. 437. 

Boulé. 431. 

Bouliez. 481. 

Boulonnois. 433. 

Bourdon. 431. 

Bourquembray (de) v. Mottc- 
Baraffe (de la). 

Bousbeke (de) v. Vaillant (le). 

Bouvry (de) v. Succa (de). 

Brassart. 412. 

Braux (de). 384. 

Brecht. 371. 

Breucq (du) v. Cazier. 

Bride. 395. 

Brifaut. 419, 434. 

Brisseau. 387, 426, 434, 463. 

Broye (de la). 374. 

Bruneau. 427. 

Buisson (du). 376. 

Buissy (de) v. Malbaux. 

Burge (de) 431. 

Bury (de le). 425, 466, 468. 

Buyet. 400, 412, 414. 


Calonne (de). 367, 375, 390, 
391, 394, 395,418, 441, 446, 
467. 

Cambier. 367, 421, 423, 433, 
438. 

Cambry (de). 383, 458, 460. 

Camphin (de) v. Cazier. 

Caneau. 436, 453, 454. 

Caniot. 410, 415, 480, 482. 

Cantaloup. 414. 

Cappellier (le). 370, 378, 379, 
382, 383. 

Cardinal. 461. 

Carette. 406, 419, 425. 

Carez. 469. 

Carnin (de) v. Roucq (le). 

Carpentier. 391, 446. 

Casse. 407. 

Catelan (de). 375. 

Caters. 465. 

Catoire (de la). 458. 

Caudron. 395. 

Caulier. 390, 404. 

Cauvin. 408. 

Cazerie (de la) v. Formanoir 
(de). 

Cazier. 368, 415, 438, 442, 
444, 445, 450, 453, 454, 456. 

Chamart. 422. 

Chambge (du). 368, 394, 398, 
406, 415. 

Champs (des). 440. 

Chamu. 482, 

Chantreaux. 480. 

Charité (de la). 395. 

Chasse. 405. 

Chastelain. 458. 

Chastillon (de). 378, 379. 

Châtelet (du) v. Vaillant (lc). 

Cheminot. 408. 

Clairfay (de). 473. 

Clippele (de). 389, 399, 400, 
465, 466, 473, 478, 480. 

Cocq (de). 366, 415. 


— 485 — 


Cocquéau. 444, 460. 
Codron. 471. 

Coix de Kervil. 451. 

Colin. 462. 

Colins. 460. 

Constant. 439. 

Coppehem (de). 381. 
Coppin. 432, 441, 474. 
Corbry (de) v. Gaest (de). 
Cordonnier. 432. 

Corduan. 433. 

Cornil. 480. 

Cornillot. 434. 

Coulon. 450, 461. 

Court. 405. 

Court (de le) 406. 

Courtray (de). 482. 
Couteau. 411, 415, 434. 
Coutre (du) v. Errembault. 
Couvin. 393, 422. 


Couvreur. 403, 428, 434, 442, 


443, 450. 
Craix. 474. 


Cresteau ou Créteau. 411, 414. 


Crocq. 408. 

Croix (de). 378, 379. 

Croix (de la). 371, 459, 462. 
Croix (de la) v. Faligant. 
Croix (de le). 388. 
Crombreughe. 440. 
Croquison. 470. 

Crupilly (de) v. Tordreau. 


Dailly. 397. 


Dale (van). 386, 402, 422, 423, 


424, 435, 463, 482. 
Daluin. 473, 475. 


Damman. 373, 374, 411, 457. 


Dapsens. 468. 

Dath. 474. 

Décau. 449. 

Dedel. 452, 477. 
Defeu. 399. 
Defontaine. 461, 478. 


Degage. 480. 

Degand. 395. 

Dehouzé. 472. 

Delacenserie. 475. 

Delattre v. Lattre (de). 

Delcroix. 480. 

Delebecq. 480. 

Delecourt v. Court (de le). 

Delerue v. Rue (de le). 

Delescole. 447. 

Deletombe v. Tombe (de le). 

Delevigne ou Delevingne v. 
Vigne ou Vingne (de le). 

Delezenne. 434. 

Delfosse v. Fosse (de le). 

Delhaye. 463, 468. 

Delmarle. 475. 

Delmasure. 478. 

Delmotte. 464, 474. 

Delobelle. 473. 

Delos. 473. 

Delporte. 462. 

Delroisse. 473. 

Delrue. 426, 464, 475. 

Delsaux v. Sauch (de le). 

Delvigne ou Delvingne v. 
Vigne ou Vingne (de le). 

Demarcq. 437. 

Denain. 459. 

Derasse v. Rasse (le). 

Derie. 395. 

Descault. 397. 

Deschamps. 387. 

Desfrennes. 461. 

Deskevel. 439. 

Desmaisiéres. 376, 385, 443, 
450. 

Desmaitre. 404. 

Desnauë. 432, 435. 

Desnoyer. 439. 

Despiennes. 375. 

Desplanques. 468, 471, 480. 

Desquenne. 413. 

Desruez. 477. 


— 486 — 


Deuwaerders (de) v. Vigne (de 
le). 

Devallet v. Vallet (de). 

Devaux. 474. 

Devoir. 414. 

Devulder. 382. 

Dismal. 397, 411, 412, 421, 
424, 473, 480. 

Dogny .v, Oignies (d'). 

Doison. 412, 457. 

Donche. 404, 428. 

Douay (de). 401. 

Drapier. 476. 

Drogart. 470. 

Droissart v. Roissart (ile). 

Druez. 386, 405, 440, 447, 449, 
469. 

Dubiez. 463. 

Dubois. 403, 410, 427, 435, 
468, 476. 

Dubois v. Bois (du). 

Duburcq. 408. 

Duclos. 471. 

Dudzeele (de) v. Errembault. 

Daflos. 461, 472. 

Dufour. 476. 

Dugardin. 405, 408, 412. 

Duhaut. 427. 

Duhu. 469, 477. 

Dujardin. 462, 463, 472. 

Dulaurent. 425. 

Dumont. 408. 

Dumortier v. Mortier (du). 

Dupont. 405, 414, 434, 472. 

Dupré v. Pré (du), 

Duray v. Ray (du). 

Durieu v. Ricu (du). 

‘Duthoit. 461. 

Duvivier. 417. 


Enfans (des). 455, 

Enghien (d’). 366, 372. 
Enlard. 437. 

Ennetiéres (d'). 372, 373, 376, 


379, 382, 385, 428, 451. 
Ernoud. 408. 
Errembault.370,372, 411,433, 

440, 443, 453, 455, 456, 459. 
Esclaibes (d'). 453. 

Espée (de 1"). 460, 462. 
Espierres (d') v. Fosse (de le). 
Esquelmes (d’) v. Bernard. 
Exaerde (d’). 383. 


Faligant. 416, 443, 454. 

Farin. 392, 401, 470. 

Faucille. 390. 

Fay (du). 404, 414, 419. 

Félizot (de). 375. ; 

Felleries (de). 389, 403, 422. 

Fermont (du) v. Enfans (des). 

Flameng. 467, 472, 473, 479. 

Flers (de) v. Ostrel (d'). 

Flesquiéres (de) v. Cappellier 
(le). 

Flines (de). 388, 399, 431, 433, 
435, 438, 451, 468, 481, 482. 

Forest (de). 396, 430, 466. 

Forests (des). 388. 

Formanoir (de), 377, 459, 460. 

Fosse (de la). 421. 

Fosse dit Pithem (de la). 376, 
379. 

Fosse (del ou de Ic). 413, 441, 
444, 445, 455, 

Fouberghe (de) v. Steen (van 
den). 

Fourny. 461. 

Francois. 436. 

Franqueville (de). 431. 

Frédricq. 393. 

Frère. 408. 

Frighem. 424. 

Frise (de) v. Cappellier (le). 

Froidmont ou Fromont (de). 
403. 


Gaest (de). 380, 38], 451, 456. 
Gallez. 480. 


— 487 — 


Garin. 420, 447. 
Gérard. 416, 425. 


Gérardel d'Aubencheul. 431. 


Germain. 481. 
Gesnes (de). 448. 
Ghecquière. 477. 
Ghewiet (de). 438. 
Gillart. 426. 
Gilles. 475. 
Glarges (de). 449. 
Glimes (de). 380. 
Gobert. 414, 436, 468. 
Goblet. 472. 
Godefroy. 416. 
Gomes Diaz. 457. 
Goossens. 478. 
Gorin. 461. 
Goutier. 435. 


Gouy (de). 397, 409, 418, 468, 


470. 


Gracht (van der). 439, 449, 


459. 
Grandsire. 392. 
Grau. 389, 392, 400, 420, 421. 
Gruart. 389, 473. 
Guelton. 413. 


Haccart. 399, 446. 

Hache. 411. 

Hague. 478. 

Haingnére (d°). 371. 

Halennes (d’) v. Harchies (de). 

Hallebast (de) v. Pape (de). 

Hamayde (de la). 371, 377, 
417, 430, 445, 454, 457. 

Han. 480. 

Hangouart (d’). 376, 429. 

Hannart. 381. ; 

Hannecart. 430. 

Harchies (de). 385, 399, 441. 

Hardy. 406. 

Harnes (de) v. Bois (du). 

Hasbroucq. 477. 


Hattu. 372, 430, 432, 433, 439. 


Haudion (de). 371. 

Hautecourt(de) v.Enghien(d'). 

Hautlieu (du) v. Bonaert. 

Hautport (de). 384, 430. 

Hautrive (d”). 400, 466. 

Havelus (d') v. Calonne (de). 

Havet. 391, 406, 408, 464, 467, 
477, 479, 482. 

Haviguier. 463. 

Helbran, 407. 

Helluy. 393. 

Hendricx. 377. 

Hennart. 401, 471. 

Hennebaut. 474. 

Henry. 389, 395, 419. 

Herbaut. 387, 403. 

Herkeau. 393, 482. 

Herman. 436. 

Hermaville (d’) v. Bois (du). 

Hersecap. 367. 396, 435, 439, 
443. 

Heyden (van der). 369, 444, 
452, 469. 

Holl. 463. 

Hollain (de). 417, 441, 455. 

Hoorn (van). 385, 433. 

Hose (de). 410. 

Hostin. 466. 

Houfflin. 419, 471. 

Houzé. 395, 465, 472. 

Hoverland. 369, 393, 402, 440, 
442, 453, 467, 469, 470. 

Hovine. 455. 

Huberlant (d’). 426. 

Hubrecq. 392. 

Huüdsebaut. 418, 438, 470. 

Hurteur. 406. 

Hust (d’) v. Esclaibes (d’). 

Huyse. 439. 


Imbert. 431. 

Inglebert. 392, 393, 104, 419. 
Inville (d'). 435. 

Iolent v. Yolent. 


— 488 — 


Isbecque. 389, 425, 475. 
Isebrant. 456. 


Jacobs. 436, 437. 
Jacquelart. 401, 415, 482. 
Jacquerye. 367, 412, 429. 
Jacques. 390. 

Jannart. 368, 395, 444, 445. 
Jaunaux (des) v. Pinault. 
Josson. 396, 424. 
Joveneau. 406, 476. 


Kerchove (van de). 454. 


Lachenal. 475. 

Lacqueman. 447. 

Ladam. 366, 415. 

Laderrièro. 437. 

Lafosse. 386, 410, 418. 

Lahaise. 401, 402, 473. 

Lamonier. 462. 

Lamy. 423, 425. 

Landas (de), 374, 375. 

Landrieu. 412. 

Lannoy (de). 417, 436. 

Laplaigne (de) v. Ennetiéros 
_(d). 

Larménien. 394. 

Lattre (de). 406, 421. 

Laurent. 391, 398, 479. 

Léaucourt (de) v. Scorion. 

Leblan. 423 

Lebleu. 386. 

Leblon. 367, 427, 436. 

Lebôucq v. Boucg (le). 

Leclercq. 461, 468. 

Lecocq. 457. 

Lecomte. 393, 462, 469, 481. 

Lecrainier. 471. 

Ledoux. 406. 

Lefebvre. 395, 396, 402, 404, 
410, 426, 431, 437, 461, 476. 

Lefebvre d’Argence. 434. 

Legay. 427. 

Legris. 472, 474. 


Legros. 477. 
Leleu. 464. 
Lelong. 436, 469. 
Lemaire. 440, 472. 
Leman. 393, 407, 464. 
Lemoine. 476. 
Lendoncq (de) v. Isebrant. 
Lenglet. 411. 
Lepan. 395, 436. 
Lequint. 420, 433, 425. 
Leriche. 413. 
Lericq. 42], 474. 
Leroy. 404, 425, 481. 
Lesage. 412. . 
Lescaillet. 430. 
Lespagnol. 420. 
Lestendart (de). 378. 
Lestienne. 414, 419. 
Letteur. 420. 
Levasseur. 446. 
Leverghem (de) v. Landas(de) 
et Vortegans. 
Lhermitte. 473. 
Liart. 422, 424. 
Libert. 437. 
Liégeois. 380. 
Liénart. 422, 473. 
Liétart. 392, 445, 446. 
Liévou. 421, 447. 
Limbourg (van). 398, 399. 
Lionne (de). 391, 402. 
Locart. 399. 


_Locquerie (de la) v. Fosse (de 


le). 
Longparois (du) v. Scorion. 
Longueville. 408, 444, 464. 
Lorthioir. 400. 
Losée. 403, 434. 
Lossy (de). 456. 
Lotard. 389. 
Louchier (le). 374, 382, 451. 
Louviguy. 417, 469. 
Lucas. 423, 467. 
Luchin (de) v. Bernard. 


— 489 — 


Luitre (le). 398. 
Luytens. 376, 380, 382, 415, 
454. 


Madre (de). 377, 437. 

Maffies (de) v. Hautport (de), 

Maillet. 389, 423, 474, 480. 

Mainet. 387, 

Maisnil (du) v. Errembault. 

Maistre de Saint-Aubin (le). 
399. 

Malbaux. 428. 

Malbecq. 474. 

Malfait. 417. 

Mallet. 410, 435. 

Maloteau. 396, 440, 450. 

Manesse. 436. 

Maquet. 461. 

Marbais (de). 427. 

Marchilie. 446. 

Maréchal de Beaupré. 399, 
448. 

Marissa]. 465. 

Marlier. 387, 399, 420, 461, 
464, 469, 473. 

Marne (de) v. Braux (de). 

Marquette. 393. 

Mars (de). 383. 

Martin. 463. 

Mascart. 480. 

Masquilier. 407, 439. 

Masure. 401. 

Maubray (de) v. Croix (de la). 

Maulde (de), 379, 380, 459. 

Maupoint de Vaudeuil. 409. 

Mayer. 470. 

Méaulne (de) v. Haccart.. 

Melle (van). 404. 

Memesse. 426. 

Merlande. 437. 

Mesgalant. 437. 

Mesplan. 437. 

Meulebeke (de) v. Devulder. 

Meurchin (de) v. Calonne (de). 


Meurillon. 434. 

Meurin. 434. 

Meyer. 445, 446. 

Michel. 368, 386. 

Midavaine. 369, 402, 446. 

Mignot. 387. 

Miroult. 394, 406, 474. 

Monart. 424. 

Moncheur. 479. 

Mondet. 384, 433. 

Monnel (de), 374. 

Monnier. 423. 

Montpinchon (de) v. Ennetiè- 
res (d°). 

Montrepin, 417. 

Mooreghem (de) v. Spiere 
(van). 

Morand. 478. 

Moreau. 439. 

Morelle. 413, 482. 

Morpas (de) v. Robert. 

Mortange (de) v. Vigne (de le). 

Mortier (da). 369, 384, 405,409, 

421, 426, 438, 447, 449, 477. 

Motte (de la). 370, 374, 375, 
383, 460. 

Motte (de la) v. Wasselin, 383. 

Motte (de le). 394, 405. 

Mottes (des) v. Landas (de). 

Moulembay (de). 418, 420, 440. 

Moulin (du). 400. 

Moulin (du) v. Bernard. 

Mourcour. 409, 480. 

Mouscron (de) v. Ennetiéres 
(d”). 

Muidavaine v. Midavaine. 

Muissart. 366, 454. 

Mullet (de). 429, 456, 457. 


Nassau (de). 385. 
Nave (de). 380. 
Nay. 395, 396. 
Nerinckz. 434. 
Nostré, 392. 


— 490 — 


Obry. 392. 

Odemaer. 429. 

Odolf. 414, 424, 426, 470. 
Oignies (d'). 457. 
Ollivier. 387, 393. 
Ombry (d') v. Simon. 
Oost (van). 393. 

Or (de 1°}. 400. 

Ostrel (d’). 378. 


Pally. 372, 380, 383. 

Paludanus. 466. 

Pancouque. 473, 481. 

Pape (de). 375. 

Parmentier. 400, 473. 

Parqueaux (des) v. Luytens. 

Paschendaele (de) v. Hovine. 

Patte. 479. 

Paulart. 474. 

Pauwels, 390, 446. 

Pels. 401, 410. 

Pennineg. 475. 

Perdu. 404, 413, 416, 427, 449, 
482. 

Pestre (do). 443. 

Petit. 414, 423, 424, 471. 

Philippart. 470. 

Philippe. 370, 

Piedana, 436. 

Pinault. 428. 

Pissenier. 410, 479. 

Pissot. 426. 

Place (de la). 430. 

Plateau. 400. 

Plisse (de). 409. 

Polereau. 396, 423. 

Pollet. 429. 

Pollinchove (de). 367, 422, 
497, 498. 

Poncheau (du). 405. 

Pontus. 423, 463, 467. 

Popuelles (de) v. Louchier (le). 

Portoig. 392, 419, 422, 435. 

Posteau. 468. 


Pottes (de) v. Croix (de). 

Pottier. 369, 387, 390, 391, . 
393, 462, 466. 

Poucques (de). 416. 

Poulin. 462. 

Poupet. 392, 463, 472, 

Poutrain. 481. 

Pré ou Pret (du). 386, 389, 
395, 396, 397, 407, 417, 424, 
425, 445, 452, 469. 

Presin, 368, 409, 410, 443. 

Preud'homme. 380, 396. 


 Prevost. 415, 379. 


Prevost (le). 377, 
Preyez. 474. 
Pronnier. 436. 
Proven (de) v. Colins. 
Proviner. 386. 


Quelon (du) v. Cambry (de). 
Quennoy. 463. 

Quesnoy(du) v,Aubermont(d’). 
Queutry. 466. 
Quicquelberghe. 420, 436. 
Quievy. 425. 


Rabau. 476. 

Rabecq (de) v. Pally. 

Ramart. 424. 

Ranson. 388, 403. 

Rasse (de). 388, 401, 402, 447, 
449, 451, 465, 475. 

Ray (du). 407. 

Renier. 476. 

Renuit. 420, 422, 423, 459, 
474, 478. 

Richard. 368, 387, 390. 

Rieu (du). 368, 393, 401, 417, 
419. 

Riquet. 387, 410. 

Rivière (de la}. 382. 

Robersart (de) v. Fosse dit 
Pithem (de la). 

Robert. 457. 


— 491 — 


Robiens. 439. 

Rode (van). 386, 398, 419, 435, 
448. 

Roger. 472. 

Rogiers. 383, 386, 391, 452. 

Roisin (de). 366, 428, 453, 458. 

Roissart (de). 471, 474. 

Rongy (de) v. Roisin (de). 

Ronquier (de). 439. 

Rose. 368, 404, 410, 411, 414, 
461, 465. 

Rosier. 479. 

Rosne (de) v. Louchier (le). 

Roty. 394, 395, 396. 

Roubaix. 429, 452, 477. 

Rougefort (de) v. Antoing (d’). 

Rousseau. 410, 474. 

Roussin de Beaumarché. 448. 

Rouzé. 465. 

Rue (de le). 404, 405, 417, 479. 

Ruisseaux (des) v. Cappel- 
lier (le). 

Rumbeke(de) v. Thiennes (de). 

Rupilly (de) v. Clippele (de). 

Ruyant de Cambronne. 432. 


Sagé. 390, 

Saillart. 407, 413. 
Saint-Aubin(de) v. Maistre(le). 
Sainte-Aldegonde (de). 450. 
Saint-Genois (de). 455. 
Saint-Maur (de) v. Succre (de). 
Salle (de la), 439. 

Sallé. 432. 

Sallet. 381. 

Sandras. 388. 

Sart (de). 438. 

Sart (du) v. Couvreur. 

Sauch (de le). 390. 

Sauvage. 477. 

Save. 392, 432. 

Scapcoman. 401, 402, 466. 
Sceultre (le). 388. 
Schynckele (de). 374, 376. 


Scorion. 386, 398, 403, 408, 
411, 425, 435, 441, 445, 448, 
458, 460. 

Segar. 420. 

Sellier. 390, 409, 412, 465, 481. 

Sepa. 368, 415. 

Sergeant. 461, 470. 

Serquy. 407. 

Serré. 396. 

Simon. 390, 415, 434, 440, 463. 

Simonon. 442, 482. 

Sory. 405. 

Soubrechies (de) v. Hamayde 
(de la). 

Sourdeau. 377, 381, 457. 

Souris. 475. 

Spiere (Van). 381, 428. 

Spillebien. 398, 423. 

Spital. 466. 

Spriet. 436. 

Steen (Van den). 454. 

Stephany. Stephany. 407. 

Stienne. 476. 

Stordeur. 427, 436. 

Succa (de). 380, 382. 

Succre (de). 376, 460. 

Surcques (de). 416. 

Surmont (de). 367, 394, 401, 
402, 407, 421. 


Taffin. 423. 

Tasse. 304. | 

Tellier (le). 418, 435, 478. 

Tembreman. 434. 

Templeuve (de) v. Desmai- 
siéres. 

Ternisien. 409, 438. 

Ternois. 406, 412, 474. 

Terre (le). 397. 

Thaten do Beautour. 432. 

Thieffries ou Thieffry. 402, 
403, 427, 470, 480. 

Thienen (Van). 437. 

Thiennes (de). 452. 


— 492 — 


Thiery. 379, 479. 

Thun (de) v. Landas (de). 
Tombe (de le). 367, 466. 
Tordreau. 405. 

Tour (de la) v. Félizot (de). 
Tribou. 462, 479. 


Vaillant (le). 373, 382, 454,458. 

Valgart. 437. 

Vallet (de). 411. 

Vanaverbeck. 479. 

Vandale v. Dale (Van). 

Vanderlant. 446. 

Vandestienne. 476. 

Vangermez (de), 403, 437. 

Vanhoute. 414. 

Vanlerberghe. 397, 413, 435, 
436, 480. 

Vanros. 462, 469. 

Vantienne v. Thienen (van). 

Varlut. 367. 395. 

Vaudeuil (de) v. Maupoint. 

Véhu (du) v. Hattu. 

Verdure. 466, 481. 

Verdure (de la). 429. 

Verpoort. 434. 

Vertegans (de). 416, 435, 442, 
444, 450. 

Vestbroucq (de) v. Cocqueau. 

Viesecourt (de) v.Cambryt(de). 

Vigne ou Vingne (de le). 392, 
394, 395, 401, 406, 409, 413, 
417, 420, 423, 429, 443, 445, 
448, 453, 465, 473, 475, 481. 

Vinage (du). 409. 

Vinchent. 392, 411, 416, 436, 
467, 479. 

Vinière. 477. 

Visart. 430, 456. 

Vissery (de). 381, 403, 456. 

Vitas. 476. 

Vivier (du) v. Despiennes. 


Vranx, 398, 419, 435, 442, 
468, 469, 471. 
Vregin. 436. 


Wacquens. 391. 


* Waffelart. 477. 


Walle (de) v. Landas (de). 

Wannehain (de) v. Ennetiéres 
(d’). 

Warcoing (de) v. Nassau (de). 

Warcqueau. 413. 

Warnoise (de) v. Damman. 

Warsage (de). 458. 

Warteau. 436. 

Wartel. 476. 

Wasberghe. 414. 

Wasselin de Pronville. 383. 

Wastines (de) v. Becken (Van 
der). 

Wattecamps. 389, 394, 421, 
424, 425, 464, 467, 468. 

Wattelart. 486. 

Wattrigant. 397. 

Wattripont. 398. 

Waut (du) v. Duhaut. 

Wavrans. 457, 470. 

Waymel. 416, 432. 

Werven (Van der). 470. 

Westbroucq (de) v. Cocquéau. 

Wevelsberghe (de) v. Rivière 
(de la). 

Wilde (de). 390, 435, 

Wildere (de). 436. 

Willemer. 402. 

Woérden (de). 429. 

Woestine (de la). 405. 


Yolent. 426, 436. 


* Ysembart (d'). 416, 449, 452. 


Zeller (Van). 437. 
Zivert. 398, 406, 411, 479. 


72 079f00——- 





— 493 — 


SEANCE DU 15.DECEMBRE 1898. 





M. ze Comte pe NÉDoNCHEL, Président. 
M. Euaëèxe Soir, Secrétaire. 





Le procès-verbal de la séance de novembre est lu 
et adopté. 


M. le Secrétaire dépose les ouvrages qu’il a reçus 
pour la Société depuis la dernière réunion. 


1. Mémoires de la Société d’émulation d’ Abbeville. Tome 19. 
(4° Série, tome 11, 2° partie.) 


2. Même Société, bulletin trimestriel, 1896 et 1897. 
Même Société, le Cartulaire du comté de Ponthieu, tome 1. 


3. Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du 
département du Nord. 3° Série, tome v. 

Voir, à la page 183, les épices au Parlement de Tournai et 
au Parlement de Flandres, par le baron A. de Warenghien. 


4. Société historique de Compiègne. Procès-verbaux et rap- 
ports. V, 1896: VI, 1897. 

5. Même Société : l'Alimentation à Compiègne. (Patissiers 
et bouchers.) 


6. Même Société : les Francs-Archers de Compiègne et le 
camp de Compiègne en 1739, par le baron de Bonnault d'Houet. 


7. Bulletin de la Société archéologique du midi de la France. 
Série in-8°, n° 21. 


8. Mémoires de la Société académique du département de 
l'Oise. (Beauvais.) T. xvi, 3° partie. 





— 494 — 


9. Annuaire-Bulletin de la Société de l’histoire de France. 
Année 1897. 


10. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 1897, 
n% 1, 2 et 3. 


11. Mémoires, id. Cartulaire du Chapitre de la cathédrale 
d'Amiens. 1°" fascicule. 


12. Bulletin de la Société dunkerquoise pour l’encouragement 
des sciences, des lettres et des arts. 1897, 2¢ fascicule. 


13. Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille. 
Mémoires, 5° série, fascicules I à VI. 


14. Comité archéologique de Senlis. Comptes rendus et 
Mémoires. 4° Série, tome I. 


15. Société des Antiquaires de la Morinie. Bulletin histori- 
que. 46° année. 184° et 185° livraisons. 


16. Bulletin de l'Université de Toulouse. Fascicules 1 à 4. 


17. Mémoires de l’Académie de Stanislas. 1896. 147¢ année, 
5° série, tome 14. 


18. Société d'agriculture, des sciences et des arts de Valen- 
ciennes. Revue, tome 46, n°5 ] à 12. 


M. Bertrand, bibliothécaire-archiviste à Ath, offre 
un exemplaire de son Catalogue de la Bibliothèque 
publique de la ville d'Ath. Remerciments. 


M. Hocquet donne lecture d'un rapport sur l'His- 
toire de l'avouerie et des avoués de Tournai de M. Th. 
Leuridan. On vote, conformément à son rapport, 
l'impression de ce travail et on décide d'y joindre une 
planche de sceaux des avoués de Tournai. 


Il est procédé au vote sur la présentation du baron 
Armand del Fosse et d’Espierres, comme membre 
titulaire. Il est élu en cette qualité. 


— 495 — 


L'élection du Bureau est renvoyée à la séance de 
janvier. | 


M. Soil complète les renseignements qu’il a donnés 

à une précédente séance sur le peintre Piat Sauvage. 
Ils seront joints au travail qu’il a rédigé sur cet artiste 
dont la notoriété fut grande et sur lequel l'attention 
du public s'est portée d'une manière toute particu- 
lière en ces derniers temps. 


—eokoer— 





SOCIÉTÉ 


HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE 


de Tournai. 





STATUTS. 


ARTICLE 1. 


La Societé a pour objet la culturo de l’histoire et 
de l'archéologie. 

Elle prend le titre de « Société historique et archéo- 
logique (1) de Tournai. - 


ARTICLE 2. 


Les travaux de la Société embrassent toutes les 
matières que comprennent l’histoire et l'archéologie, 
dans le sens le plus étendu de ces mots : histoire, 
archéologie, numismatique, paléographie, diplomati- 
que, épigraphie, géographie et topographie anciennes, 
biographie, philologie, ethnographie, bibliographie, 
folklore, etc. 

ARTICLE 3. 


La Société correspond avec les Sociétés savantes 
belges et étrangères, qui sont instituées dans les 
mêmes vues. 


(1) Séance du 13 février 1596. 





— 497 — 


ARTICLE .4. 


La Société se compose de membres titulaires, de. 
membres correspondants et de membres honoraires (1). 


ARTICLE 5. | 


Les membres titulaires doivent avoir leur résidence 
ordinaire à Tournai, ou dans les environs, mais à une 
distance qui leur permette d'assister régulièrement aux 
séances. | 

Les membres correspondants sont pris, tant en Bel- 
gique qu'à l'étranger, parmi les hommes connus par 
des travaux analogues à ceux dont la Société s'occupe. 
Quand ils assistent aux séances, ils ont voix délibéra- 
tive dans les discussions scientifiques. 

Les membres honoraires se recrutent parmi les per- 
sonnes de la ville et du dehors qui s'intéressent aux 
travaux de la Société. Ils n’assistent point aux séances 
ordinaires (2). 

ARTICLE 6. 


Les officiers de la Société sont : le président, le 
vice-président, le secrétaire, le trésorier et le biblio- 
thécaire-archiviste (3). 

Ils sont élus pour trois ans et peuvent être réélus. 


ARTICLE 7. 


La Société se réunit en séance ordinaire une fois 
par mois. Il peut y avoir des séances extraordinaires. 


(1) Séances des 12 octobre 1882 et 10 novembre 1892. 
(2) Ibid. 
(3) Séances des 3 février et 7 avril 1859. 
ANNALES, II, 32 


— 498 — 


ARTICLE 8. 


L'élection des membres se fait aux séances men- 
suelles seulement, et toujours au scrutin secret. 


ARTICLE 9. 


Les fonds de la Société se composent : 
1° Des cotisations payées par les membres titulaires, 
les membres correspondants et les membres hono- 
raires (1). 
2° Des sommes qui peuvent lui être accordées à 
titre de subsides. 
ARTICLE 10. 


La Société détermine la somme qu'il est indispen- 
sable d'appliquer aux dépenses administratives de 
l'association. Le reste des fonds est consacré : 

1° Aux recherches, études et publications qui for- 
ment le principal objet de son institution. 

2° À donner des prix ou médailles aux auteurs étran- 
gers à la Société qui auraient présenté des ouvrages 
inédits jugés dignes de cette distinction. 


ARTICLE 11. 


La Société forme ses collections particulières de 
livres, de manuscrits, d'objets d'art et d'antiquités. 


(1) Séances des 14 juillet 1887 et 10 novembre 1892. 





— 499 — 


REGLEMENT. 


TITRE I. 
Du comité permanent. 


ARTICLE ]. 


Les officiers institués par l'article 6 des statuts, for- 
ment un Comité permanent auquel est dévolue l’admi- 
nistration intérieure de la Société. 

I] dirige les travaux et les publications. 


ARTICLE 2. 


Le renouvellement triennal du Comité a lieu dans 
la séance ordinaire du mois de décembre, pourvu que 
le nombre des membres titulaires présents, s'élève à la 
moitié plus un; à défaut de quoi l'élection est remise 
à la séance ordinaire suivante. 

L'élection de chacun des officiers ne sera valable 
qu'autant qu'elle aura réuni la majorité des suffrages. 


_ ARTICLE 3. 


Le président maintient l’ordre dans les réunions, 
fait appliquer les statuts et règlements, et veille à 
l'exécution des résolutions prises. 

Il nomme toutes les commissions et les compose de 
trois membres; cependant une commission peut être 
nommée au scrutin secret et à la majorité des voix, si 
la demande en est faite par trois sociétaires. 

Le président seul a le droit de demander et de 
recueillir les voix, il résume les discussions et pro- 
clame le résultat des délibérations. 


— 500 — 


Il signe les diplômes, les procès-verbaux des séances 
et tous les actes que la Société juge susceptibles de 
cette formalité. 

Il ordonne les dépenses conformément aux crédits 
ouverts par le budget et suivant les résolutions spécia- 
les prises pendant le cours de l'exercice. 

Il assiste de droit aux séances des commissions, et 
y a voix délibérative. 

Il fait convoquer, quand il le trouve convenable, la 
Société en assemblée extraordinaire, par l'entremise 
du secrétaire. 


ARTICLE 4. 


Le vice-président remplace le président toutes les fois 
que celui-ci est absent ou empêché. IL est lui-même 
suppléé par le plus ancien des membres titulaires pré- 
sents à la séance. 


ARTICLE 5. 


Le secrétaire rédige les procès-verbaux des séances 
et, après leur adoption, les signe avec le président. 

I] est chargé de la correspondance. Toutes les lettres 
quil écrit au nom de la Société, sont transcrites dans 
un registre spécial. 

Il demeure dépositaire du sceau de la Société. 

Il donne communication de la correspondance immé- 
diatement après la lecture du procès-verbal de la 
séance précédente et rend compte de l'exécution des 
mesures prises par le comité permanent. . - 

Il donne avis de leur nomination aux membres nou- 
vellement élus et leur adresse un exemplaire des statuts 
et règlement. 

Il délivre les diplômes et contresigne tous les actes 
émanant de la Société. 

Il dirige, en se conformant aux dispositions de 





— 50] — 


Yarticle 33 ci-aprés, la publication des Annales et des 
autres ouvrages dont la Société a voté l'impression. 

Il garde les collections de la Société, dont il est 
chargé de dresser le catalogue. 

Indépendamment du registre de la correspondance, 
et de celui des procés-verbaux, il tient deux registres 
d'ordre : l'un, contenant les noms, âge, qualités et 
demeure des membres: l'autre, l'inventaire des titres 
de la Société. 

I] présente à la séance de Décembre, le compte rendu 
des travaux de la Société pendant l’année. 

En cas d'absence, il délègue ses pouvoirs 4 un mem- 
bre qu'il propose à l'acceptation de la Société. 


ARTICLE 6. 


Les fonctions du trésorier consistent : 

1° À recevoir contre quittance, la cotisation et les 
amendes dues par les sociétaires ; 

2° A faire l'envoi des publications de la Société; 

3° A compter au secrétaire, sur les états formés par 
celui-ci, d'après les notes des fournisseurs, et sur le 
visa du président, les sommes dont l'emploi a été 
autorisé. 

Ces états une fois soldés restent entre les mains du 
trésorier pour servir à l'appui du compte de sa gestion. 

Ce compte est rendu dans la séance ordinaire de 
Janvier, il présente en balance les dépenses et les 
recettes faites pour la Société par le trésorier depuis 
la reddition du compte précédent. 

En cas d’absence il fait connaître au président le 
membre qui doit le remplacer. 


ARTICLE 7. 


Le bibliothécaire-archiviste est chargé de la conser- 
vation des archives et de la bibliothéque de la Société. 
Il en dresse le catalogue (1). 


TITRE II. 
Des séances de la Société. 


ARTICLE 8. 


La Société se réunit de droit et sans convocation 
préalable, le deuxième (2) jeudi de chaque mois, à 
quatre heures et demie du soir, dans la salle destinée 
à ses séances. 

Si le .deuxième jeudi du mois est un jour férié, la 
séance est remise au jeudi suivant (3). 

La séance commence à quatre heures et demie (4) pré- 
cises, quel que soit le nombre des membres présents. 


ARTICLE 9. 


Les séances extraordinaires ont lieu au jour et à 
l'heure indiqués par les lettres de convocation, dont la 
remise au domicile des membre devra toujours précé- 
der de deux jours au moins le jour de la réunion 


ARTICLE 10. 


Le président peut admettre à la séance, des savants, 
des littérateurs, des personnages de distinction étran- 
gers, soit à la ville, soit au pays. 


(1) Séances des 3 février et 7 avril 1859. 
(2) Ibid. 

(3) Séance du 20 septembre 1877. 

(4) Séance du 12 mars 1880. 


— 503 — 
ARTICLE 1]. 


Le membre titulaire qui n’assiste pas à la séance, 
soit ordinaire soit extraordinaire, est passible d’une 
amende de un franc au profit de la caisse de la Société, 
sil ne prévient pas par écrit le président de son 
absence. 

Il est dressé un tableau des absences pour la percep- 
tion des amendes, et cette perception s'opère à lexpi- 
ration de chaque semestre, à la diligence du trésorier 
et contre quittance. 


ARTICLE 12. 


: L'ordre des séances est réglé ainsi qu'il suit : 

1° Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de 
la réunion précédente, et consigne dans celui du jour 
les modifications dont sa rédaction a paru susceptible. 

2° Il donne connaissance des lettres reçues ou écrites 
ainsi que des communications faites à la Société. 

3° L'assemblée s'occupe des rapports que le comité 
peut avoir à faire sur des objets d'administration 
intérieure. 

4° Le président donne lecture de l'ordre du jour, 
après épuisement duquel l'assemblée consacre le reste 
de la séance aux lectures, et aux discussions qu'elles 
peuvent soulever. 

Avant de se séparer, l'assemblée, par l'organe du 
président, règle autant que possible, l’ordre du jour de 
la séance suivante. 

ARTICLE 13. 


Le procès-verbal mentionne les mémoires et notices 
dont il est donné lecture et qui sont déposés entre les 
mains du secrétaire ; sil y a des discussions, il en est 
fait également mention, mais sans reproduction des 


— 5014 — 


arguments dont il a été fait usage, 4 moins que les 
auteurs ne les produisent par écrit. 


ARTICLE 14. 


[impression des mémoires ou notices dont la Société 
a reçu communication n'a lieu qu'après que l'assemblée 
l'a décidée et du consentement de l'auteur. 

Elle peut subordonner son vote à des changements 
à faire par ce dernier. 


ARTICLE 15. 


Quand des planches devront être jointes à un tra- 
vail, l'impression de la notice et la gravureseront votées 
séparément. 

ARTICLE 16. 


Chacun des membres soit titulaires, soit correspon- 
dants, est invité à faire à la Société des communica- 
tions en rapport avec l'une des matières indiquées par 
le programme servant d'introduction aux statuts. 

Le comité permanent veillera à ce qu'il y ait autant 
que possible, une lecture par séance. 

Chaque membre a la faculté de faire lire son travail 
par un collègue. 


ARTICLE 17. 


La lecture annoncée par l'ordre du jour distribué aux 
membres a la priorité sur toute autre qui n'aurait pas 
été soumise à cette formalité. 








— 505 — 


TITRE III. 
Conditions et mode d'admission des membres. 


ARTICLE 18. 


Pour étre admis 4 faire partie de la Société, en qua-. 
lité de membre titulaire, il faut avoir son domicile à 
Tournai, ou à une distance assez rapprochée pour 
qu’elle ne soit pas un obstacle à la fréquentation régu- 
lière des assemblées ordinaires: il faut en outre être 
présenté par trois membres titulaires. 


ARTICLE 19. 


La proposition d'admission doit être adressée au 
président qui en donne communication en assemblée. 


ARTICLE 20. 


L’admission ne peut avoir lieu qu'après un scrutin 
secret, ouvert à la séance suivante; elle n’est prononcée 
que dans le cas où elle a réuni les deux tiers dessuffrages 
des membres présents. 


ARTICLE 21. 


La nomination n'est considérée comme définitive, et 
le membre nommé n'est inscrit sur la liste, qu'après 
qu'il a pris l'engagement par écrit de remplir les 
obligations qui lai sont imposées par le règlement et 
les statuts de la Société. 


ARTICLE 22. 


L’admission en qualité de membre correspondant a 
lieu sur la proposition du comité permanent et à la 
majorité des suffrages (1). 


(1) Séance du 10 novembre 1892. 
Les membres correspondants ne sont pas astreints au paiement de la 


— 506 — 


ARTICLE 23.. 


Le membre qui ne peut assister 4 la séance a la 
faculté de voter par procuration; il fait connaître par 
écrit au président, le nom du collègue qu'il a chargé 
-de son vote. 

ARTICLE 24. 

Si l'admission est consentie, elle est annoncée par le 
secrétaire à la personne intéressée, avec invitation de 
se présenter à la séance suivante. 


ARTICLE 25. 


Les membres honoraires sont admis sur la simple 
présentation d'un membre titulaire. 


———— 


TITRE IV. 
Obligations et devoirs des sociétaires. 


ARTICLE 26. 


Les membres titulaires ont à payer un droit de 
diplôme de cinq francs, après l’acquittement duquel le 
diplôme leur est remis. 


ARTICLE 27. 


Un diplôme est également délivré aux membres 
correspondants. 
ARTICLE 28. 
La cotisation annuelle des membres titulaires est 
fixée à dix (1) francs et celle des membres honoraires 
à cinq francs, payables entre les mains du trésorier. 


cotisation de cinq francs, mais les publications de la Société ne seront 
adressées qu’A ceux qui paieront cette cotisation annuelle. 
(1) Séance du 13 juillet 1881. 


— 507 — 


ARTICLE 29. 


Chaque membre titulaire, honoraire ou corres- . 
pondant est invité à faire part à la Société des décou- 
vertes qu'il pourrait faire ou dontil aurait connaissance ; 
à rechercher les monuments et décorations architec- 
toniques existant encore, les objets que des fouilles 
récentes auraient mis à découvert, à en faire l’histo- 
rique, à en rechercher l’âge, à en constater l'état de 
dégradation, à les dessiner si cela lui est possible, et 
à faire ses observations sur les moyens de les conserver. 


ARTICLE 30. 


Tous les membres sont invités à faire hommage à la 
Société de leurs ouvrages et de ceux qu'ils auraient en 
double dans leur bibliothèque. 


ARTICLE 31. 
Tous membre correspondant qui laisse écouler plus de 


deux ans sans se rappeler au souvenir de la Société par 
quelquecommunication, peut étreréputédémissionnaire. 


ARTICLE 92. 
Tous les membres de la Société peuvent prendre 
communication des objets, des livres et des manuscrits 
qui lui appartiennent; mais aucun de ces objets ne 


- peut étre déplacé que pour un temps déterminé et sous 
récépissé. 


TITRE V. 
Publications. 


ARTICLE 33. 


La Société fait imprimer chaque année un volume 
qui contient soit les procès-verbaux des séances d'une 


— 508 — 


certaine période, avec les notices qui y ont été lues, 
ainsi que, sil y a lieu, d’autres travaux de peu d’éten- 
due; soit les mémoires et ouvrages plus considérables 
qui lui ont été présentés et dont elle a voté l'impression. 


ARTICLÉ 34. 


Les cinquante volumes parus, jusqu'en 1895, de 
Bulletins et de Mémoires forment la première série des 
publications de la Société. La division ancienne en 
Bulletins et Mémoires est supprimée. La nouvelle série 
portera pour titre : ANNALES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE 
ET ARCHÉOLOGIQUE DE TOURNAI. 


ARTICLE 35. 


Toutes les sociétés savantes avec lesquelles la Société 
entretient des rapports suivis reçoivent un exemplaire 
de chacune de ses publications. 

Il en est de même des membres titulaires, honoraires 
et correspondants, moyennant, pour ces derniers, le 
paiement entre les mains du trésorier de la cotisation 
annuelle des membres honoraires. 


ARTICLE 36. 


Les auteurs des mémoires et des notices publiés par 
la Société peuvent être autorisés à en faire aux frais 
de la Société (1), un tirage particulier de cinquante 
exemplaires, lesquels ne leur seront délivrés qu'un mois 
après la publication du volume. 

La Société se réserve d'autoriser un tirage plus 
considérable, sur la demande de l’auteur. 

Dans tous les cas, les tirés à part devront porter en 


(1) Séance du 7 décembre 1848. 





— 509 — 


tête cette mention : « Extraits des publications de la 
Société historique et archéologique de Tournai. - 


TITRE VI. 
Comptabilité. 


ARTICLE 37. 


Dans le cas de mort, de démission ou de départ 
imprévu d'un membre titulaire pendant le cours d'un 
exercice, la cotisation par lui versée reste acquise à la 
Société. 

En aucun cas, la cotisation versée ne peut être 
retirée. 

ARTICLE 38. 


Dans la séance ordinaire de janvier, une commis- 
sion de trois membres est nommée pour examiner les 
comptes du trésorier. | 

Elle fait son rapport dans la séance suivante. 


ARTICLE 39. 


Après l'apurement du compte du trésorier, la Société 
établit son budget pour l'exercice courant. 


TITRE VII. 
Discipline intérieure. 


ARTICLE 40. 


Tout membre titulaire qui, sans cause connue et 
légitime laisse écouler six mois sans assister aux 
séances, pourra être déclaré démissionnaire. 


— 510 — 


ARTICLE 41. 


La Société s'interdit formellement toute discussion 
étrangère aux matières qui font l'objet de ses études. 


TITRE VIII. 


Des modifications au présent réglement. 


ARTICLE 42. 


Les propositions tendant à des changements, addi- 
tions ou modifications au présent règlement doivent 
être faites par écrit et remises au président; il en est 
donné lecture immédiatement, maïs elles ne peuvent 
être adoptées qu'après avoir été discutées dans deux 
assemblées. 

Les deux tiers au moins des voix de tous les mem- 
bres titulaires sont nécessaires pour l'adoption des 
propositions de cette nature. 


ARTICLE 43. 


Après deux séances successives, dans lesquelles le 
nombre des membres présents n'aurait pas été suffisant, 
il pourra être procédé au vote, comme s'il s'agissait . 
d'une proposition ordinaire. 


— 011 — 


TITRE IX (1). 


Des droits des membres sur l'actif de la Société 
et de la dissolution de celle-ci. 


ARTICLE 44. 


Les membres correspondants et honoraires n'ont 
aucun droit dans les objets qui appartiennent à la 
Société. 

De même les membres titulaires qui pour un motif 
quelconque cessent de faire partie de la Société perdent 
tout droit dans lesdits objets. Leurs héritiers, en cas 
de décès, n’y ont également aucun droit. 


ARTICLE 45. 


En cas de dissolution, les archives, collections, 
bibliothèque et avoir social sont dévolus à la ville de 
Tournai, après apurement des dettes de la Société, 
sans qu'aucun des membres, même titulaires, y puisse 
rien prétendre. 

ARTICL& 46. 


La dissolution de la Société ne pourra être pro- 
noncée que sur la proposition écrite de cinq membres 
titulaires. 

Elle devra faire l’objet de deux délibérations des 
seuls membres titulaires, à un mois d'intervalle l'une 
de l’autre, après avoir été portée à l'ordre du jour, sur 
les convocations. 

La décision prononçant la dissolution ne sera 
exécutée que si elle a réuni les deux tiers des suffrages 
des membres présents, et si les deux tiers au moins des 
membres titulaires ont pris part au vote. 


(1) Séance du 10 juillet 1897. 


— 512 — 


A défaut de réunir les deux conditions ci-dessus, le 
vote sera renvoyé à une troisième assemblée spéciale- 
ment convoquée à cette fin, un jour de réunion ordi- 
naire, et à cette assemblée, la dissolution pourra être 
prononcée à la simple majorité des suffrages si l’assem- 
blée comprend au moins les deux tiers des membres 
titulaires présents, ou à la majorité des deux tiers des 
suffrages si l'assemblée ne comprend qu'un nombre 
moindre de membres titulaires. 


Le présent règlement révisé conformément à la 
délibération du 14 janvier 1897 a été adopté aux 
séances des 13 mai et 10 juillet 1897. 








LISTE DES MEMBRES 


DK LA 


SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 


DE TOURNAI. 


mp @=——… 


COMITÉ PERMANENT (). 
Officiers. 
Messieurs 
Le couTe DE N&poncHEL, Président. 
LE GÉNÉRAL DE FoRMANOIR DE LA CAZBRIE, Vice-Pré- 
| sident. ° 
Evakne Sor, Secrétaire. 
RENÉ DescLée, Trésorier. 
ADoLPHE Hocquer, Bibliothécaire. 





MEMBRES TITULAIRES 
‘ par ordre d'ancienneté. 
Messieurs 
de Nédonchel (le comte) Georges, % 43 C. @, membre 
de la commission des Archives, dela Bibliothéque, 
des Musées de tableaux et d’antiquités (1851). 
du Mortier (le comte), @, propriétaire (1861). 
Vos (le chanoine) J., archiviste de l'évêché (1868). 
Soil Eugène, I.4 &, juge d'instruction, conservateur 
des Musées d’antiquités et de tableaux, membre de 
la Commission royale des monuments (mai 1876). 


(1) Elu le 12 janvier 1899. 


ANNALES. III. 


33 


— 514 — 
Messieurs 


Cloquet Louis, % @, professeur à l'université de Gand, 
membre de la Commission royale des monuments, 
secrétaire de la Revue de l'art chrétien, 
(novembre 1876). 

Piret Adolphe, géologue (novembre 1877}. . 

d'Herbomez Armand, ancien élève de l'Ecole des 
Chartes (février 1879). 

Peeters Jules, docteur en droit, industriel (juin 1880). 

de la Grange Amaury, membre de la Commission du 
Musée de tableaux et d’antiquités, des Archives: 
(juillet 1880). | 

Maquest Pierre, ancien archiviste de l'Etat et de la 
Ville (juin 1882). 

de Formanoir de la Cazerie A., C.#% uC. &, général 
en retraite, membre de la Commission de l’Aca- 
démie de peinture et des Musées de tableaux et 
d’antiquités (février 1884). 

van de Kerchove Amédée, propriétaire (février 1884). 

Goffin Pierre, curé de Saint-Nicolas (avril 1885). 

du Chastel de la Howarderie (le comte) P., propriétaire 
à Kaïn-lez-Tournai, (novembre 1887). 

Houtart Maurice, avocat, conseiller provincial (février 
1890). 

du Sart de Bouland, Raoul, # %x C. @, docteur en 
droit, gouverneur du Hainaut, vice-président de 
la Société d'économie sociale belge, etc., (mars 
1892). | | 

Bourla Chrétien, bibliothécaire de la ville (janvier 
1894). 

Allard Albert, avocat, membre des Commissions des 
Archives et de la Bibliothèque (janvier 1894). 

Blondel Alfred, ingénieur (novembre 1894). 

Croquet (l'abbé) J.-B. J., curé de Maulde (nov. 1894). 





— 515 — 
Messieurs 
Desclée René, avocat (décembre 1894). 
Hocquet Adolphe, archiviste et bibliothécaire-adjoint 
de la ville (mars 1896). 
Sonneville Constant, 4}, architecte, membre de la 
Commission royale des monuments (juin 1898). 
del Fosse et d’Espierres, (le baron) Armand, propriétaire 
(décembre 1898). 


——M@e—— 


MEMBRES HONORAIRES. 
| | I. — A Tournai. 

Messieurs 
Allard E., Président du tribunal civil. 
Asou A., avocat et échevin des Beaux-Arts. 
Bossut Jules, industriel, agent consulaire de France. 
Boucher Jules, industriel, échevin des finances. 
Bourgois V., brasseur. 
Broquet L., avocat et ancien membre de la Chambre 

des représentants. 
M°°° Bruyenne, propriétaire. 
Carbonnelle J.-B., propriétaire. 
Carbonnelle-Théry G., brasseur. 
Casterman H., éditeur, conseiller communal. 
Casterman L., éditeur, conseiller provincial. 
Cercle artistique (le Président du). 
Cherequefosse Alfred, banquier. 
Choisez O., marchand-tailleur. 
Coppin, (le chanoine), directeur du séminaire. 
Cordonnier A., architecte. 
Crombé Léon, notaire. 
Crombé Emile, négociant. 
Decallonne Simon, éditeur. 
Defontaine Idés, avocat. 





— 516 — 

Messieurs 

de Formanoir de la Cazerie O., avocat, conseiller 
communal. 

Delmotte H., agent de la banque nationale. 

Delobe A., pharmacien. 

Madame Delobel, propriétaire. 

Delrue Emile, négociant, conseiller provincial et 
communal. 

Delrue H., négociant. 

Delval O., juge au tribunal civil. 

Delwart L., industriel, échevin des travaux publics. 

Deneubourg J.-B., chanoine, archidiacre de la cathé- 
drale. | 

de Porre, architecte. 

de Rasse (le baron) L., propriétaire. 

De Rick A., avocat, conseiller communal. 

Descamps E., ancien substitut du Procureur du Roi. 

Desclée H., industriel. 

Desclée-Dumon P., propriétaire. 

De Smeth L., notaire. 

Doye A., (le chanoine). 

Dubiez II., agent de change. 

du Bus de Warnaffe E., avocat. 

du Bus de Warnaffe Léon, directeur de la banque 
centrale tournaisienne. 

Ducolombier F., peintre. 

Dumon E., vice-président honoraire du tribunal civil. 

Dumortier Alexis, fils. 

Dumortier Henri, juge. 

Duquesne H., représentant et bourgmestre de Vaulx. 

Duquesne L., commissaire d'arrondissement. 

Errembault du Maisnil V., propriétaire. 

Fournier Laurent, avocat. 

Fournier Charles, avocat. 


— 517 — 
Messieurs 


Glorieux E., notaire, conseiller provincial et com- 
munal. 

Goblet Alfred, avocat. 

Hainaut E., ingénieur des ponts et chaussées. 

Hoyois J., avocat, membre de la Chambre des 
représentants. 

Huet E., notaire, sénateur. 

Isbecque Edmond, agent de change. 

Isbecque L., ingénieur au chemin de fer. 

Jacob Fernand, avocat. 

Jobken E., préfet des études à l’Athénée royal. 

Joveneau A., industriel. 

Labis A., juge d'instruction. 

Lefebvre A., avocat. 

Le Hon P., notaire. 

Leman d’ Herbomer, négociant. 

Leroy, (lechanoine), vicaire-général, doyen du Chapitre. 

Liénart Paul, industriel. 

Mayer H., avocat. 

Pion L., directeur de l'Académie de peinture. 

Pollet-Liagre J., peintre. 

Quanonne Alfred, propriétaire. 

Roger Charles, notaire. 

Schrevens Emile, docteur en médecine. 

Semet Célestin, propriétaire. 

Semet Julien, avocat. 

Soil Amédée, conseiller communal. 

Spreux P., fils, brasseur. 

Stiénon du Pré (le comte), membre de la Chambre des 
représentants. 

Théry L., notaire. 

Madame V. Tonnelier, propriétaire. 

van de Kerchove G., propriétaire. 


— 518 — 
Messieurs 


Van den Bulcke A., ancien commissaire d’ arrondis- 
sement. 

Vanderborght Jean, industriel. 

Vandris J.-B., propriétaire. 

Van Elegem N., chanoine. 

Van Nieuwenhuyse, brasseur et conseiller communal. 

Vasseur-Delmée, éditeur. 

Vasseur Charles, dessinateur. 

Vienne G., juge de paix. 

Wacquez J., greffier du tribunal de commerce. 

Wauthier, chanoine, professeur au séminaire. 


II. — A l'étranger. 


Messieurs 
Anserœul. Daumeries, brasseur. 
Antoing. S. A. le Prince C. de Ligne. 
” Blesin, régisseur particulier. 
Arras. Adolphe de Cardevacque. 
Ath. Vandenabeele V., conducteur prin- 
cipal des ponts et chaussées. 
Bossuyt. Le comte de Beaufort. 
Bourghelles. Gustave de la Grange. 
Braffe. Le Maistre d'Anstaing, proprié- 
taire. 
Bruxelles. J. Bara, ministre d'Etat, sénateur. 
mo M°*"* Th. Bossut, propriétaire. 
2 de Koninck, bibliothécaire-adjoint 
de la Chambre des représentants. 
» le comte de Ghellinck A., proprié- 
taire. | 
” Devaux Eugène, artiste peintre. 


x Duvivier, avocat. 





Chercq. 
Cobrieux. 
Ellezelles. 
Frasnes. 


Froidmont. 


Froyennes. 


Gand. 
Gesves. 
Lessines. 
Leuze. 
Liège. 


Lille. 
Londres. 
Maulde. 
Merchtem. 
Mons. 
Mouscron. 
Moustiers. 
Orcg. 
Paris. 
Péruvwelz. 


Pottes. 


— 519 — 


Messieurs 


Thorn, bourgmestre. 

Le baron de la Grange. 

De Gand, secrétaire communal. 

Gracia Ed., notaire, conseiller pro- 
vincial. 

Bôval E., notaire, bourgmestre. 

Delannay E., médecin et conseiller 
provincial. 

M"° Bonnet L. 

Diegerick, archiviste. 

La comtesse de Limminghe. 

Lesneucq, secrétaire communal. 

Delmée J.-B., juge de paix. 

Helbig, artiste peintre. 

de Rasse, Charles, inspecteur de 
l'enregistrement. 

Mourcour Stanislas. 

Dulau, libraire. 

le vicomte Cossée de Maulde. 

Michel Edmond. 

Puissant E., professeur de religion. 

Desprets, négociant. 

Le baron du Sart de Bouland. 

Crombez A., propriétaire. 

Noté J., de l'Opéra. 

Despret Léon. 

Desmons E., notaire. ° ; 

Deswattines E., juge de paix. 

Frison A., ancien juge de paix. 

Pecquereau, notaire, conseiller pro- 
vincial. 


Ramegnies-Chin. de Villers Grand’Champs, proprié- 


taire. 


Messieurs 

Renaix. Joly V., avocat. 
Roubaix. Dubois A., architecte. 
Rumillies. Le comte de Robiano 
Ryswyck. Vosterman van Oyen, genéalogiste. 
Stutigard. Le comte d’Hédicourt. 
Taintegnies. du Cellier, notaire, cons. provincial. 
Templeuve. Pillons A., notaire. 

? Coppez Georges, juge de paix. 
Vitry-en-Artois. Du Riez, Félix, archéologue. 
Wez. Le comte A. du Chastel de la Howar- 


derie, ministre résident, bourg- 
mestre de Wez. 
Ypres. Merghelynck de Beauworde, A. 





MEMBRES CORRESPONDANTS (1). 


I. — En Belgique. 

Messieurs 

Le Roy Alphonse, professeur à l'Université de Liège. 

Devillers Léopold, conservateur des Archives de l'Etat 
et de la ville à Mons. 

Hachez F., directeur au ministère de la justice à 
Bruxelles. 

Reusens Ed., chanoine et professeur à l'Université de 
Louvain. 

Frésart Jules, banquier à Liège. 

Bosmans (l'abbé), archiviste de la maison d'Aremberg 
4 Enghien. 

*Matthieu E., avocat à Enghien. 


(1) Les membres correspondants ne sont pas astreints au paiement de 
la cotisation annuelle de 5 francs, mais les publications de la Société 
ne sont envoyées qu’é ceux d'entre eux qui acquittent cette cotisation. 

Leurs noms sont marqués d'un astérisque. 


— 521 — 
Messieurs 


Van Bastelaer D., président de la Société archéolo- 
gique de Charleroi 4 Bruxelles. - 

Dufief Jean, secrétaire de la Société belge de géogra- 
phie à Bruxelles. 

* Van den Gheyn, Gabriel (le chanoine), directeur de 
l'Institut Saint-Liévin à Gand. 

Beernaert A., ministre d'Etat, président de la Chambre 
des représentants 4 Bruxelles. 

*Smekens Th., président honoraire du tribunal de 
1** instance à Anvers. | 

Hymans Henri, conservateur des estampes à la biblio- 
thèque royale à Bruxelles. 

Hubert Joseph, architecte, membre de la Commission 
royale des monuments à Mons. 

Saintenoy Paul, architecte à Bruxelles. 

de Jonghe B. (le vicomte), président de la Société royale 
belge de numismatique à Bruxelles. 

*d’Ursel Hippolite (le comte), président de la Société 
royale belge de géographie 4 Bruxelles. 

*Delvigne A., (le chanoine) curé de Saint-Josse ten 
Noode, vice-président de la gilde Saint-Luc. 

*de Maere A., (le baron) château d’Aertrycke par 
Thourout. 

Houzeau de le Haye A., président de la Société des 
arts et des lettres du Hainaut à Mons. 

Jacques V., docteur en médecine, secrétaire de la 
Société d’anthropologie de Bruxelles. 





II. — A l'étranger. 
Messieurs 


Lecesne P., vice-président du Conseil de préfecture 
à Arras. 


Loriquet, archiviste du Pas-de-Calais à Arras. 
ANNALES. JU, | ' 33* 


— 522 — 
Messieurs 


De Cardevacque Adolphe, membre de l'Académie 
d'Arras à Arras. 

Le comte de Marsy, directeur de la Société française 
d'archéologie, à Compiègne. 

*Leuridan Th., ancien archiviste dela villede Roubaix. 

Finot, archiviste du département du Nord à Lille. 

Hautcœur (Mgr), recteur des facultés catholiques à 

ille. 

Le R. P. Camille de la Croix, à Poitiers. 

Sorel Alex., président honoraire du tribunal civil de 
Compiègne. | 

Cons H., recteur de l'Académie de Poitiers. 

Lair (le comte) Charles, archéologue, château de Blou, 
(Maine-et-Loire). 

Germain de Maidy L., archéologue à Nancy. 

Bled O., (le chanoine) président de la Société des Anti- 
quaires de la Morinie 4 Saint-Omer. 

de Hautecloque (le comte) G., à Arras. 

Brassart Félix, archiviste de la ville de Douai. 





AUTORITES ET ETABLISSEMENTS PUBLICS 


auxquels la Société adresse ses publications. 


Sa Majesté le Roi. 





M. le Ministre de la Justice. 
M. le Gouverneur du Hainaut. 
M. le Greffier provincial. 

M. le Bourgmestre de Tournai. 





Mgr l'Evêque de Tournai. 


— 523 — 
La Bibliothéque royale de Bruxelles. 


» centrale du ministère de l'Intérieur à 
Bruxelles. 

» de l'université de Liège. 

” de l'université de Gand. 

” de la Chambre des représentants, à 
Bruxelles. * 

» de la direction des lettres et des 
sciences. 


te 


La Bibliothèque publique de la ville de Tournai. 
Le dépôt d’Archives de la ville de Tournai. 


Le ministère de l'Intérieur et de l’Instruction publique 
(dix exemplaires). 





SOCIÉTÉS BELGES 
avec lesquelles 11 y a échange de publications. 


Anvers. Académie royale d'archéologie de Bel- 
gique. 

Arlon. Institut archéologique de Luxembourg. 

Bruges. Société d’émulation pour l'étude de l’his- 
toire et des antiquités de la Flandre. 


” Société archéologique. 
Bruxelles. Commission royale d'histoire (rue de la 
Paille). 
” Commissions royales d'art et d’archéolo- 


gie (rue Montoyer, 22). 
Académie royale de Belgique. 
Académie royale de médecine. 
Société royale de numismatique. 
Société belge de géographie. 


% 3 3 #8 


Brucelles. 


Louvain. 


Malines. 


Maredsous. 


Mons. 


Namur. 
Nivelles. 


Tongres. : 


Tournai. 
fn 


Verviers. 


— 524 — 


Commission royale pour la publication 
des anciennes lois et ordonnances (rue 
Ducale, 2). 

Analecta Bollandiana. 

Société archéologique de Bruxelles (rue 
Ravenstein, 11). 

Société paléontologique et archéologique. 

Cercle archéologique. 

Messager des sciences historiques de Bel- 
gique (rue des Baguettes, 22). 

Cercle historique et archéologique. 

Cercle hutois des sciences et des arts. 

Institut archéologique. 

Société libre d’émulation. 

Société liégeoise de littérature wallonne. 

Société d'art et d'histoire du diocèse de 
Liège. | 

Analectes pour servir à l'histoire ecclésias- 
tique de Belgique. 

Société archéologique. 

Revue bénédictine. 

Société des sciences, des lettres et des 
arts du Hainaut. 

Cercle archéologique. 

Société archéologique. 

Société archéologique. 

Société scientifique et littéraire. 

Le touriste. 

Cercle artistique. 

Société verviétoise d'archéologie et d'his- 
toire. 


— 595 — 


SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES. 


Abbeville (Somme). 
Amiens ® 


Arras (Pas-de-Calais) 
Boulogne-sur-Mer » 
Caen (Calvados). 


Compiègne (Oise). 
Douai (Nord). 


Dunkerque (Nord). 


Heidelberg (Allemagne). 


Lille (Nord). 


Luxembourg. 


Nancy (Meurthe-et- Moselle). 


Paris. 


Reims (Marne). 
Roubaix (Nord). 


Société d’émulation. 
Société des Antiquaires de 
la Picardie. 

Académie des sciences, 
belles-lettres et arts. 
Commission des monu- 

ments du Pas-de-Calais. 
Société francaise d'archéo- 
logie. 
Société historique. 
Société d'agriculture, des 
sciences et des arts. 
Comité flamand deFrance. 
Neuenheidelberger Jahr- 
bucher. 

Archives du département 
du Nord. 

Commission historique du 
département du Nord. 

Société des sciences, de 
l'agriculture et des arts. 

Cerclehistoriquelittéraire 
et artistique. 

Académie de Stanislas. 

Société de l'histoire de 
France. 

Académie nationale. 

Société d’émulation. 


Saint-Omer (Pas-de-Calais). Société des Antiquaires 


de la Morinie. 


— 526.— 


Saint-Quentin (Aisne). 


Senlis (Oise). 
Stockholm (Suède). 


Toulouse. 


Valence. 


Valenciennes. 


Société. académique des 
sciences, des arts et des 
belles-lettres. 

Société archéologique. 

Académie royale des bel- 
les-lettres d'histoire et 
des antiquités. 

Société académique fran- 
co-hispano-portugaise. 

Société archéologique du 
Midi de France. 

Société d'histoire ecclé- 
siastique et d’archéo- 
logie. 

Société d'agriculture, des 
sciences et des arts. . 





— 597 — 


ERRATA. 


Page 172, ligne 7. Au lieu de Halhuin, lisez : 
Halluin. 

Page 175, ligne 6. Au lieu de De l'envoi et de la 
pétition, lisez : De l'envoi de la pétition. 

Page 179, dernière ligne. Au lieu de 17 et 18 juin, 
lisez: : 3 et 4 juin. | 

Page 183, ligne 23. Cette ligne doit être terminée 
par 2 points. 

Page 201, note 1. Cette note qui s'applique au ren- 
voi qu'on trouve page 202, ligne 7, doit être remplacée 
à la page 201 par celle-ci : ARCHIVES pk TOURNAI. 
Testaments, layètte de l'année 1339. 

Page, 217, ligne 11. Au lieu de 1836, lisez : 1386. 

Page 226, ligne 23. Au lieu de /aisse, lisez : laissa. 

Page 237, note 1, ligne 2. Après le mot six, inter- 
calez rais. 

Page 254, ligne 26. Au lieu de s'enquérir les, lisez : 
s'enquérir des. 


Page 262, ligne 16. Au lieu de Gsyseghem, lisez : 
Ghyseghem. 


—-2040e—— 


— 598 — 








TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 


CS ee 


A 


Abbaye de Saint-Martin, 222. 

Allard A., m. titulaire, 13. 22, 
95. 

Amiens, jeton 7. 

Angeli (Frère Jean), 253. 

Annales, 171. 245. 

Annonciades (voir Célestines). 

Antiquités romaines, 143. 257. 
258. 259. 

Antoing,. l'échevinage, 13. 

Architecture tournaisienne, 16. 

Archives de Tournai, 5. 

Armoiries de Tournai, 107. 

Ath, 494, 

Avouerie et avoués de Tournai, 
256, 494. 


Bailliage de Tournai, 13. 

Bataille de Fontenoy, 247. 

Bavière et Autriche, 143. 146. 
159. 

Béclers (les cloches), 13. 

Bequet A., (manifestation), 175. 

Berlière (Dom), auteur, 94, 

Bibliographie tournaisienne, 7. 
10. 

Bibliothèque nationale a Paris, 
39. 40. 

Boucherie (petite), 25, 206, 207. 

Brassart F , m. correspondant, 
79, 81. 

Bruille (le), 81. 98, 


Bruyelles, 143, 259. 
Bruyenne J., m. titulaire, 6. 


C 
Capitation (la) à Tournai, 204. 
342. 


Carmes (couvent des), 15. 144. 

Carmélites, 299. 

Carreaux de terre cuite, 24, 

Célestines, 312. 

Chaboutteau Pierre, fondeur, 23. 
81. 82. 

Chancellerie des évêques de Tour- 
ai, 5. 

Chanson de trouvère, 5. 

Chapitre de Tournai, 170. 

Chatelains de Tournai, 7. 

Chirurgien tournaisien, 7. 9. 

Clairisses (couvent des), 23. 35. 

Cloquet L., m. titulaire, 6. 

Conférences, 39. 107. 

Conflit à propos d’une robe, 175. 

Confrérie de Notre-Dame de Hal, 
175. 

Congrés archéologique de Tour- 
nai, 12. 206. 

Congrès archéologique de Bour- 
ges, 245. 

Congrès archéologique d'En- 
ghien, 245. 

Congrès archéologique de Ma- 
lines, 113. 

Couvents de femmes a Tournai, 
256. 298, 








— 529 — 


D 


de Formanoir de la Cazerie, vice- 
président, 22. 79. 146. 147. 
205. 254. 

de la Grange A., m. titulaire, 7. 
15. 23. 39. 107. 137. 143. 175. 
245. 256. 

de Lalaing, généalogie, 256. 

de le Pasture, Rogier, dit Van der 
Weyden, peintre, 143. 245. 

de le Fosse Eustache, 223. 

del Fosse et d’Espierres A., m. 
titulaire, 257. 494. 

de Marsy (le comte), 7. 205. 

Demeuldre P., adteur, 253. 

de Nédonchel (le comte) G., pré- 
sident, 205. 222. 

de Robiano (le P.) J.-A., 15. 
144. 

Desclée R., m. titulaire, 7. 15. 
17. 19. 95. 

d'Herbomez A., m. titulaire, 7. 
39. 107. 146, 205. 222. 

Dialecte tournaisien, 6. 

Domination française en Bel- 
gique, 17. 

Dominicaines, 307. 

Donissan hoc opus, 24. 

Doutrepont Ch., auteur, 6. 

Dubois(le chanoine), m. titulaire, 
81. 

du Chastel de la Howarderie (le 
comte) P., m. titulaire, 7. 22. 
79. 95. 171. 175. 222. 

Dunkerque, Société pour l'encou- 
ragement des sciences, 39. 

Duriez, auteur, 256. 


Echanges de publications, 523. 
Ellezelles, 143, 

Enseignement primaire, 21. 
Epices (en justice), 493. 


Errata, 527. 
Exposition d’art ancien, 254. 
260. 


Faidherbe Al., auteur, 145. 

Fontenoy, 247. 

Fortifications de Tournai, 146. 
155. 171. 175. 


G 


G., peintre tournaisien, 12. 

Germain de Maidy L., m. corres- 
pondant, 13. 

Ghoy, 245. 

Gilde Saint-Luc, 7. 

Godefroy Frédéric, écrivain, 257. 


H 


Halle des Consaux, 17. 19. 23. 
25. 95. 

Henri Alfred, auteur, 23. 

Heidelberg, échange de publica- 
tions, 136. 

Hirn, évêque de Tournai, 17. 

Histoire du Tournaisis, 39, 40. 

Hocquart Léon, 39, 137. 

Hocquet Ad., m. titulaire, 23. 
81. 206. 257. 494. 

Hôtel des Postes, 7. 

Houtart M.. m. titulaire, 17. 
39. 204. 245. 342. 

Huguet L., m. titulaire, 14. 


I 


Iconoclastes, 145. 
Impôts, 342. 


L 


Lanzac de Laborie, auteur, 17. : 

Lesneucq J., auteur, 245. 

Leuridan Th., auteur, 256. 494. 

Luxembourg, Cercle historique. 
Echange, 23. 136. 

Lyon Cl., auteur, 143. 


? 


— 530 — 


M . 
Maison de Tournai à Paris, 146. 
149. 
Matthieu E., auteur, 13. 21. 
Membres (liste des), 513. 
Messager des sciences histo- 
riques, 13. 
Monastéres tournaisiens, 94. 
Monuments (restauration des), 
147. 
Musée de la Société, 79. 81. 


N 
Numismatique, 7. 8. 95. 135. 
” (Société royale 
. de), 39. 94. 
O 
Ogy, 245. 
P 


Parlement de Tournai, 493, 
Perdu Benoît, médecin, 146. 
Pétition au Conseil communal, 
146. 155. 171. 
Plan de Tournai. 7, 79. 
Plombs de marchandises, 253. 
Poste (nouvelle), 6. 
Publications, échanges, 523. 


R 
Règlement de la Société, 22. 95. 
107. 136. 496. 
Relation du champclosde Nancy, 
79. 81, 
Remparts de Tournai, 146. 155. 
171. 175. 


Restauration des monuments, 


147. 
Reusens (le chanoine), 5. 
Richez A., auteur, 12. 
Rogier (voir de le Pasture). 
Roubaix, Société d'émulation, 6. 
15. 
Rues de Tournai, 257. 


Sacqueleu (don au: musée), 79. 
81. 
Sandonis, hoc opus (v. Donie- 
- san). 
Sauvage Piat,. ‘peintre, 495. 
Sceau des échevins du Bruille, 
81. 98, 
Sceau de Tournai, 107. 205. 
» de la Société, 23. 
Séanoe du 8 octobre 1896.5. 
» 12 novembre » 12. 
10 décembre » 16. 


-« 14 janvier 1897.21. 
» Ill février » 38. 
” 18 mars ” 78. 
» 8 avril ” 80. 
» 13 mai » 94. 
» 10 juin ». 106. 
* 8 juillet » 135. 
+ 14 octobre » -142, 
» ll novembre «+ 146. 
" 9 décembre «- 170. 
- 13 janvier 1898.173. 
" 9 février » 203. 
» 10 mars » 205. 
» 14 avril » 221. 
» 12 mai » 244, 
” 9 juin ” 246. 
~ ll novembre » 253, 


» 15 décembre » 493. 
Sépultures romaines (voir anti- 
quités). 
Sion (religieuses de), 326. 
Sociétés correspondantes, 523. - 
Soil E., m. titulaire, 7. 14, 15. 
81. 107. 143. 146. 205, 245. 
247. 254. 257. 495. 
Sonneville C., m. titulaire, 243. 
241. 
Sources de l'histoire du Tour- 
naisis (voir Histoire). 
Statuts, 496. 


— 53) — 


T | V 
Testaments tournaisiens, 7. 15. Van der Weyden (voir de le 
Pasture). 

23. 256. Vv D P 5 
Toiles damassées, 247. Yee ae Deluée. éditer | 144 
Tournai en 1701, 7. 14. 107. Vos J. (lechanoine), m. titulaire, 

170. 
U . 
| | Warison, généalogie, 175. 179. 
Ursulines, 333. Wiers, 143. 
—-7g,0e—— 


Tournai, typ Casterman. — &02 


ANNALES 


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SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 


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SOCIETE HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE 


DE TOURNAI 


EXTRAITS DE TESTAMENTS TOURNAISIENS 
(4501—1791). 


Il y a quelques années, la Société historique et 
archéologigue de Tournai voulut bien accueillir dans 
ses Annales un choix d'extraits de testaments tournai- 
siens antérieurs au XVI° siècle. A cette époque déjà 
J'avais préparé une suite à ces extraits, en dépouillant 
la collection complète des testaments qui reposent dans 
les archives de la ville,et cela jusqu'à la fin de l’ancien 
régime. C'est cette seconde partie que je viens offrir 
aux chercheurs. 

Son plan étant le même que celui de la première 
partie, je n'ai pas à l’exposer ici de nouveau. 

C'est à la table qui termine ce volume qu'il faudra 
encore recourir pour se rendre compte du but et de 
l'utilité de ce travail. Certes les textes postérieurs au 
XV° siècle offrent un intérêt moindre que ceux des 
siècles antérieurs : les coutumes et les usages se rap- 
prochent déjà des nôtres. La langue française tendant 
à s'épurer, les anciennes locutions, que recherchent avec 
ardeur les lexicographes, ne se rencontrent plus aussi 
fréquentes. Par compensation certaines modifications 


—6— 


dans nos églises ont persisté jusqu'à présent; certains 
objets mobiliers, désignés dans des testaments relative- 
ment récents, pourront être identifiés. Peut-être même 
la description de quelques tableaux, que renseignent 
nos textes, et leur lieu de gisement permettront-ils de 
lesretrouver et d'augmenter ainsi les listes déjà connues 
des œuvres de leurs auteurs. Qu'on me permette de 
relever quelques exemples qui pourront servir de justi- 
fication à la publication que j'entreprends en ce 
moment. 

Ce fut en 1517 que fut posée la première pierre de la 
chapelle paroissiale, accolée à la nef de la cathédrale : 
divers legs furent faits pour subvenir à cette construc- 
tion qui dura quelques années; nous constatons en effet 
qu'en 1525 elle n'était pas encore terminée (n° 81). 

M. Ad. Delannoy a écrit un fort intéressant volume 
concernant les Divers hospices de Tournai. Un d'eux 
pourtant lui a échappé : c'est celui qu'avait fondé Loys 
Maillet, prêtre, chapelain de S. Brice, et qui était situé 
dans la rue du Quesnoy. Le texte que nous donnons 
(n° 92), et qui date de 1531, montre également l'erreur 
qu'a commise Bozière lorsqu'il dit, dans son Tournai 
ancien et moderne, que ce ne fut qu'à la fin du 
XVI° siècle qu'on donna à la rue où était notre hospice 
le nom qu'elle porte encore ; ce nom lui appartenait dès 
la première moitié du siècle. 

Nos textes nous font connaître deux auteurs tour- 
naisiens qu'aucun bibliographe n'avait signalé, et dont 
d'ailleurs les ouvrages sont sans doute perdus, n'ayant 
jamais été imprimés. Jean de la Forge avait composé 
un Traité de rhétorique (n° 157); quant à Antoine Le 
Clerc, il avait donné une continuation à l’œuvre de 
l'historien Jean Cousin (n° 386). 

La pêche à la ligne a, de tout temps, passionné bien 


7 — 
des gens. A Tournai, les amateurs de ce sport étaient 
déjà constitués en société en 1565 (n° 167). 

Le n° 508 nous montrera ce qui constituait l'embryon 
d’une collection, ce qu’on appelait autrefois le cabinet 
d'un curieux. 

Sous le n° 596 nous rencontrerons deux tableaux 
représentant la cathédrale et l'abbaye de S. Martin 
dans la première moitié du XVIII* siècle. Il serait 
bien intéressant de les retrouver. 

L'usage d’attacher des blasons aux différents cierges 
qui environnent le catafalque dans les cérémonies 
funéraires existait avant 1585, comme le prouve le 
texte n° 191. C'est d'ailleurs le plus ancien dans lequel 
Jai constaté cette coutume encore existante. 

La seconde moitié du XVI° siècle avait été témoin 
des ravages d’un grand nombre d’églises par les icono- 
clastes. Le texte n° 245 nous montre que les dévasta- 
tions faites vers 1567 aux églises de Schellebelle et de 
Wetteren, en Flandre, n'étaient pas encore effacées 
en 1612. | 

Monsieur le chanoine Van den Ghein s’est, à plu- 
sieurs reprises, occupé des caveaux funéraires poly- 
chromés; il a constaté leur existence surtout dans les 
pays flamands. On en rencontrait aussi 4 Tournai ainsi 
que nous le montre le texte suivant d’un testament de 
1614: « Je choisi ma sépulture dessoubz la paroisse 
Notre-Dame, ordonnant que la vaussure de dessus 
ladite fosse sera pointe de quelque représentation 
pieuse. » 

L'abbé Feretti, chapelain aux honneurs de Francois- 
Ernest de Salm, évéque de Tournai, est connu par 
quelques tableaux qui ornaient la chapelle de S. Vin- 
cent et plusieurs salles du palais épiscopal. Il n'était 
pas seulement peintre, mais aussi mathématicien. A ce 


— 8 — 


titre il avait essayé de résoudre le fameux problème de 
la quadrature du cercle, et dédié son travail aux puis- 
sances maritimes. Le n° 626 nous montre qu'il avait 
escompté les gratifications qu'il espérait en obtenir, 
dans le but de constituer à sa filleule une dote de six 
mille fiorins. 

Quelques noms d'artistes figurent dans nos testa- 
ments. Parmi ceux qu'est en droit de réclamer l’école 
artistique de Tournai, je citerai Michel Bouillon dont 
l'église de S. Brice possède encore des œuvres impor- 
tantes, Ladam, de la famille duquel je me suis occupé 
précédemment et dont je pourrais aujourd'hui augmen- 
ter la liste des travaux, l'orfèvre Sailly, etc. - 

Certains termes, que j'ai relevés dans les textes qui 
suivent, restent pour moi sans valeur précise; ils n'en 
méritaient que davantage d'être signalés. Qu’étaient-ce 
que les services funéraires intitulés petit ou gros 
laboureur, et qui se célébraient en l’église S. Brice? Il 
s’agit assurément de ce que maintenant on appelleservi- 
ces de première ou de seconde classe; mais la définition 
exacte de ces anciens termesserait intéressante à donner. 

Dans un compte-rendu, peut-être trop indulgent 
(mais j'aurais tort de m'en plaindre), de la première 
partie de mon travail, que M. Léopold Delisle a publié 
dans le Journal des Savants, l'éminent administrateur 
de la Bibliothèque Nationale à Paris exprime le regret 
que l’auteur « n’ait pas cru utile de donner quelques 
notions sur la collection qu'il a dépouillée avec tant de 
soin et de sagacité. Il aurait dû traiter, au moins 
sommairement, dans sa préface, la forme des testaments 
et les conditions dans lesquelles ils étaient reçus et 
conservés à l'échevinage de Tournai. » Peut-être est-il 
encore temps de réparer cet oubli; c'est ce que je vais 
tenter de faire. 





_ 9 — 


Parlant des actes qui font l’objet de ce travail, la 
Coutume de Tournai s'exprime en ces termes : « Qu'un 
testateur faisant son testament n’est tenu garder les 
solemnités requises de droit, mais suffit qu'il apperre 
de sa volonté derniére, par écriture signée de sa main 
et reconnue pardevant deux témoins, ou que le testa- 
ment soit passé pardevant deux de la loy, ou pardevant 
notaire ou autre personne publiques et deux témoins(1). » 

Le testament olographe est celui que nous rencon- 
trons le plus fréquemment, comme on le constate facile- 
ment par les extraits que nous donnons plus loin. Le 
testateur, dans ce cas, s'exprime à la première per- 
sonne, tandis que les stipulations sont formulées à la 
troisième lorsque le testament est fait devant les fonc- 
tionnaires désignés par la Coutume. Remarquons en 
passant que l'instruction devait être assez répandue à 
Tournai, dans les classes moyennes, car les neuf 
dixièmes des testaments sont olographes. Quelque soit 
d'ailleurs la forme de nos actes testamentaires, leur 
mode de conservation et d'exécution était toujours le 
même. 

Aussitôt le décès du testateur, un certain nombre de 
personnes, parmi lesquelles se rencontre d'ordinaire le 
curé de la paroisse, présentait l'acte aux échevins en 
affirmant que c'était bien le testament du défunt. On 
rédigeait un procès-verbal de ce dépôt, que l’on faisait 
suivre de la copie intégrale du testament; puis on ins- 
crivait la formule d’emprise, c'est-à-dire la déclaration 
des exécuteurs testamentaires acceptant leurs fonctions. 
Toute cette rédaction était faite en double sur une seule 
feuille de parchemin; on réservait entre les deux copies 


(1) Les coutumes, stils et usages de l’échevinage de la ville et cité 
de Tournai. — Tournai, Joveneau, 1778, 


— 10 — 


un espace large de deux ou trois doigts dans lequel on 
écrivait en grands caractères le mot éestament ou plus 
souvent mémore, parfois même le nom du scribe qui 
avait transcrit l'acte. La feuille de parchemin était 
alors coupée en deux en travers du mot écrit en grands 
caractères. L'un des exemplaires était remis aux exécu- 
teurs testamentaires; l'autre était déposé au greffe 
échevinal, qui conservait également l'original du testa- 
ment. Cette façon de procéder explique la masse 
énorme des testaments que possèdent encore nos 
archives communales, malgré de fâcheuses dilapi- 
dations : leur nombre s'élève à plus de 15000. 

Une remarque qui n'aura certainement pas échappé 
aux lecteurs qui auront bien voulu parcourir les deux 
volumes d'extraits que je leur présente, c'est que, aux 
époques les plus anciennes, on ne rencontre presque 
pas de testaments de membres du clergé; vers la fin du 
XIV® siècle, ces actes commencent à faire leur appa- 
rition ; ils deviennent de plus en plus nombreux à 
mesure que nous approchons des temps modernes. La 
raison s'en trouve dans les privilèges ecclésiastiques. 

Tant que les chanoines avaient vécu dans leur 
cloître, la juridiction spéciale qui régissait leurs actes 
n'avait donné lieu à aucune contestation : ils étaient en 
terre d'église. Mais quand ils renoncérent à la vie en 
commun et se logérent en des maisons situées sous la 
juridiction de la ville, il n'en fut plus de même. | 

Des conflits s’élevérent entre le chapitre et les éche- 
vins, chacun réclamant le droit d'approbation des tes- 
taments. L'affaire prit une telle importance qu'on la 
déféra au Parlement à Paris. 

La justice était, assure-t-on, boiteuse au XV" siècle. 
Toujours est-il qu'elle marchait bien lentement, et que 
les procès entamés nourrissaient d'ordinaire plusieurs 


— ]1 — 


générations d'avocats. Aussi était-il de l'intérêt des 
plaideurs de choisir des arbitres, et surtout de s'incliner 
devant leur décision. Ce respect des décisions arbi- 
trales était du reste admis dans ces temps anciens où 
l'honnêteté n'avait pas encore fait place aux vulgaires 
ambitions. 

C'est au mode de l'arbitrage qu’eurent donc recours 
le chapitre et les échevins, pour mettre fin au débat qui 
s'était élevé entre eux. Voici quelle fut la décision 
intervenue en 1427 dans cette affaire. Je la transcris 
d'après une copie de 1525 qui faisait partie des dossiers 
de M. Desmazières. 

Accord entre ceula de la Ville et le Chapitre de 
Tournay à cause des testaments des bénéfictéz de ladite 
église, trespasséz ès maisons subjectes. 

« À tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou 
orront, doyen et chapitre de l’église, prévostz, juréz, 
eschevins, eswardeurs, doyens et soubz doyens des 
mestiers de la ville et’ cité de Tournay, Salut et con- 
gnoissance de vérité. Savoir faisons que des procès, 
questions et débas piéchà menéz et encommenchiéz en 
la Court de Parlement du Roy nostre sire darrain tres- 
passé, que Dieu pardoinst, entre nous doyen et cha- 
pitre dessusdits, complaingnans en cas de saisine et 
de nouvellité, d'une part, et nous prévostz, juréz et 
aultres recteurs et aultres gouverneurs de ladite ville 
et cité, opposans et aultrement, d'autre part, à cause 
des testamens des bénéficiéz en ladite église, trespasséz 
ès maisons subjectes aux eschevinaiges de ladite ville, 
et de leurs biens meubles trouvéz en icelles, ensemble 
de l'approbation, emprinse et congnissance desdis tes- 
tamens et de la reddition et comptes des exécutions et 
biens d’iceulx, et des inventoires et vendues desdis 
biens, et aultres choses narées plus ad plain ès dis pro- 


—- 12 — 


cès, dont chacun de nous disoit et maintenoit à lui en 
devoir avoir la congnissance. Nous, pour tenir et norir 
bonne paix ensemble, eschiever les frais et despens qui 
sur ce sen polroient ensuyr, et adfin que par nosdis 
débas et procès les acomplissemens desdistestamens ne 
soyent retardéz, délayéz ou empeschiéz, et pour cer- 
taines aultres causes et considérations à ce nous mou- 
vans, sommes condeschendus en accord ensemble par 
le moyen et délibéracion des conseilliers que nous 
aviens en temps passé audit Parlement, et aultrement, 
par la manière contenue en certaine cédulle contenant 
ledit accord, dont la teneur s'ensuit. 

Sur les débas et procès meus et pendans entre véné- 
rables seigneurs doyen et chappitre de l'église de 
Tournay, d'une part, et honnourables hommes les pré- 
vostz, juréz, eschevins et eswardeurs pour et ou nom 
de ladite ville, d'autre part, pour raison des testamens 
des chanoïnes et aultres bénéficiéz en ladite église, 
subjectz desdis de chappitre, ést assavoir cannonnes, 
grant vicaires, curés, leurs lieutenans et aultres chap- 
pellains, bénéficyéz et officyers subjectz ausdis de 
chappitre dénomméz ou cry de l'Assencion, demourans 
és maisons subjectes à ladite ville, de l'approbacion 
et congnissance d'iceulx testamens, et reddicion des 
comptes, semble au conseil desdites parties, par 
manière d'avis, que lesdites parties polront estre d’ac- 
cord en la manière qui s'ensuit. Est assavoir que, en 
tant qu’il touche les dessusnomméz, l’approbacion de 
leursdits testamens et aussy l’audicion et reddicion des 
comptes compétera et appartiendra ausdis de chappitre, 
sy non que les testateurs aient expressément soubzmis 
leursdis testamens et exécucions d'iceulx à la loy et 
justice de ladite ville; ouquel cas la congnoissance 
appartiendra pleinement à icelle ville. Et s'il advenoit 


— 13 — 


que les gens d'église subjectz desdis de chappitre 
dessusnomméz eussent fait testamens par vertu desquelz 
il fust nécessité de vendre, aliéner ou transporter 
aucuns héritaiges, cens ou rentes ou aultres immeubles 
estans en la justice de ladite ville de Tournay, icelle 
vente ou transport se fera pardevant les eschevins 
d'icelle ville et en auront leurs drois pareillement 
que des aultres habitans d'icelle, la congnoissance 
desdis testamens tousiours demorant à iceulx de 
chappitre. 

Item, toutes et quantes fois que aucuns des dessusdis 
gens d'église trespasséz auront aucuns biens meubles 
en la justice de la ville de Tournay, ayent fait testa- 
ment ou non, lesdis eschevins polront, se bon leur 
semble, iceulx biens faire seeller soubz leur main, et 
mectre maneurs, se mestier est, pour les garder et 
conserver au prouffit de cellui ou ceulx à qui il appar- 
tiendront, en la manière qu'ilz ont accoustumé de 
faire ès maisons des personnes layes et subjectes à 
eulx, et lesdis de chappitre non. Mais sy tost que les 
exécuteurs qui auront empris l'exécution des testamens 
les venront requérir à avoir, lesdis eschevins, après 
ce qui leur sera apparu de l'approbation d'iceulx tes- 
tamens avoir esté faite pardevant lesdis de chappitre, 
seront tenus de dessailer, délaisier et délivrer lesdis 
biens ausdis exécuteurs sans délay, et ce par inven- 
toire faite par leur main en la présence d'un des 
clercqs desdis de chappitre se estre y veult; et ne leur 
pourront refuser ne contredire, sy non toutesvoyes 
quil y eubt 4 ce apparant aucun qui se opposast et 
requist estre oys au contraire sans fraulde. 

Et se lesdis bénéficiéz et subgectz ausdis de chap- 
pitre moroient intestas, semblablement lesdis eschevins 
polront mectre en leur main, inventoryer et faire 


— ]4 — 


prisier, et en après seront tenus de iceulx baillier et 
délivrer ausdis de chappitre ou leurs procureurs lesdis 
biens meubles estans en leur jurisdiction, ou cas que 
aultre empeschement n'y aroit et qui se apparoit aucun 
qui y prétendist avoir aucun plus grand droit que 
lesdis de chappitre et sans fraulde, comme dessus, en 
baillant iceulx de chappitre caucion qui seroit souffis- 
sant, en ladite ville, de iceulx biens reffondre, ou le 
valleur en la main desdis eschevins, se eulx à ce 
appelléz et oys pardevant lesdis eschevins il appert et 
soit par eulx déclaré autre y avoir plus grand droit 
que lesdis de chappitre. 

Item, accordé est que, toutes et quantes fois que 
aucuns biens meubles des trespasséz bénéficyéz et 
subgects desdis de chappitre seront bailliéz et délivréz 
comme dessus est dit, lesquelz on disposera 4 vendre 
et cryer en ladite ville, icelle vente et cryée se fera 
par les cryeurs juréz d'icelle ville, lesquelz, à chacune 
fois que le cas y eschéra, feront serment à iceulx de 
chappitre ou à leurs officyers de bien et léalment faire 
ladite vente et cryée; et ne polront lesdis de chappitre, 
pour cause des choses dessusdites, prétendre à avoir 
jurisdiction, justice, congnoissance ne aucune domi- 
nation en la terre et justice de ladite ville ne sur les 
subgects d'icelle, ne iceulx de la ville sur ceulx de 
chappitre. Et seront les testamens et exécutions 
d'iceulx dont 1l a esté et est question, et ceulx qui 
depuis sont advenus et escheus, gouvernéz par les 
exécuteurs d’iceulx, et les comptes rendus selon lor- 
donnance et délibération dessusdits. | | 

Et semble aux conseilliers desdites parties que par- 
tant les parties se polront départir de tous procès 
encommenchiéz à cause des testamens, exécutions et 
aultres choses dessusdites, et sans amende, et les 


— ]5 — 


despens compenséz s’il plaist au Roy nostre sire et à 
sa court de Parlement. 

Tout lequel accord ainsy advisé et délibéré par nos 
dessusdis conseilliers, nous et chacun de nous en droit 
soy et pour tant que touchier lui peult et doit, en 
icellui ratiffiant, approuvant et ayant pour agréable, 
promectons et avons en convent loyalment, de bonne 
foy et sans fraulde détenir, faire tenir et entretenir de 
point en point selon sa forme et teneur, et d'en user 
doresenavant toutes et quantes fois que le cas y 
eschéra, tout ainsy et par la manière que oudit accord 
est contenu, exprimé et déclaré; et de icellui accord 
faire passer par la court dudit Parlement du Roy 
nostre sire, sy mestier est, le plus brief que bonnement 
faire se polra. Et en oultre, moyennant ledit accord, 
nous, parties dessusdites et chacune de nous, nous 
depportons de toutes impétracions royaulx ou aultres 
faites à l’occasion desdis procès et questions pour le 
fait desdis testamens et aultres choses contenues oudit 
accord, sans en volloir user doresenavant l’un contre 
l'aultre en quelque manière que ce puist estre. 

En tesmoing desquelles choses dessusdites et de 
chacune d’icelles, nous parties devant dites avons faict 
mectre les seaulx desdites église, ville et cité à ces 
présentes lettres qui furent faites et données ledeuxiesme 
jour du mois de may l'an de grâce mil quatre cens 
vingt sept. — Signées sur le reply, J. Denise et 
J. Haluyn. » 

Collation faite de ceste présente coppie aux 
principalles et originalles lettres, par 
moy, Rogier du Fief, premier greffier de 
ladite ville et cité de Tournay. Et est 
ladite coppie mot aprés autre correspon- 
dant ausdites originalles lettres, tesmoing 





— 16 — 


mon seing manuel cy mis, le douziesme 


jour du mois de jullet l'an mil cincq cens 
vingt cincq. 
(Signé) Du Fier, avec paraphe. 


Quel que soit le testateur, qu'il fut laïc ou membre 
du clergé, la forme des testaments est toujours la 
même. Après avoir fixé le lieu de sa sépulture et par- 
fois les cérémonies de ses funérailles, le testateur 
énumère les legs divers qu’il fait à ses parents ou à 
ses amis; enfin il désigne ses exécuteurs testamen- 
taires. Cette règle générale a pourtant subi parfois 
quelques modifications. C'est ainsi que j'ai rencontré, 
une seule fois il est vrai, dans notre collection tour- 
naisienne, un testament posthume. 

Ce fait curieux, et qui peut-être ne s’est reproduit 
nulle part, méritait d'être signalé. J'en ai déjà fait 
l'objet d’une communication spéciale, parue dans le 
tome 1 de nos Annales. Malgré cette publication anté- 
rieure, je pense que, par sa singularité, cet acte mérite 
de figurer dans un recueil spécial aux testaments tour- 
naisiens. Aussi le dépouillant des commentaires dont 
je l'avais accompagné dans ma notice, je reproduis ici 
le texte de ce document unique. On me pardonnera, 
j'espère, cette redite grâce a l'intérêt de curiosité 
qu'elle présente. 


Testament de Cornille Ras. 


« Sacent tous ceulx qui ces présens escriptz de tes- 
tament voiront ou oiront que, pardevant les eschevins 
de la ville et cité de Tournay congrégéz et assembléz 
en leur auditoire le dix nceufiesme jour de juing mil 








—17 — 


- ~ cens dix nœf, sont personnellement venus et com- 

- ‘us Jehan Desmartin, escuyer, seigneur des Fores- 

ux, et honorable homme Sébastien du Chambge, 

tbedeux juréz de ceste ville, lesquelz ont présenté 

cte dont a esté faict lecture, contenant ce que s'en- 

it. Le sabmedy huictiéme de juing mil six cens dix 

ef, monsieur chanoine Steenhuys et Sébastien du 

nrambge estans allé visiter Cornille Ras, servante à 
—onsieur d’Aubermets, et l’admonestans de soy recom- 

iander à Dieu et soy résoudre à sa saincte volonté, 

ur déclara qu’elle vouloit donner au pauvre, et dési- 

it faire ses dispositions. A quoy survint ledit sieur 

— ’Aubermets et Jean Mondé, son homme; et après 
— voir dict une partie de ses intentions, pria d'avoir 

- — nonsieur des Foresteaux, qu'on alla quérir. Et en sa 
- - Drésence et des dessus nomméz, fit les donations et 
-- -— 2rdonnances qui s’ensuivent. Après aucuns discours et 
propos par elle tenus qu'elle voulloit disposer et donner 

— au pauvre, interroguée combien, respondit Beaucoup. 

- Et sur ce que luy fut objecté qu'elle avoit ja donné à 
l'église de Saint Jacques, pour des bastons d'argent 

_ et des encenssoirs, quattre cens florins, et dont l'acte 

_. €n estoit passé pardevant maistre Adam, at déclaré 
___.. que non et quelle ne scait d’avoir rien faict ny donné; 
et que sy on a escrit cela, on l’a trompé; qu'elle n'en- 
tend nullement de l'avoir faict, et que, si quelque 
chose en estoit escript, elle le révocquoit. Luy estant 
remonstré que c’estoit bien faict de donner à l'église, 
a respondu souventesfois qu’elle entend donner au 
- 3 Pauvre. Iterroguée sur la particularité de ses légatz, 
| a respondu qu'elle veut donner au pauvre, et particu- 
--- lièrement à ceulx de la paroisse Saint Jacques, cin- 
quante florins; aux pauvres prenans l'enseigne, deux 


rasières de bled converties en pains; au vesvé de 
2 


a 


ANNALES, IV. 





— 18 — 


ladicte paroisse, deux livres de gros; et chacune 
vesve, une miche; à l’église dudict lieu de Saint Jac- 
ques, quattre livres de gros; 4 plusieurs pauvres, 
trois rasiéres de bled converties en pains, et deux 
livres de gros en argent à distribuer à la volonté des 
exécuteurs ; aux orphelins, orphelines et enfans trouvéz, 
cincq livres de gros; aux Sceurs Grises, une livre de 
gros; & Roguine, une livre de gros; 4 Jean Mondé, 
Clare et Jenne, domesticques de monsieur d’Aubermeiz, 
de la toille pour chemises ; à la fille Pierre Henneton, 
ung quiéty; à Catherine Malfer, ung aultre quiety; à 
ung pauvre garçon de Wière, nommé Angèle, cincq 
florins à l'advanche d'un habit; à monsieur des Fores- 
teaux et du Chambge, ses pourchelines et belles choses 
quy sont en son coffre, disant en ces termes : Prenez 
encoires quelque chose ; je veulx que vous ayez dadvan- 
taige, mes bons amys. Sur ce qu'ilz respondirent qu'ilz 
ne demandoient rien, Je vous prie, prenez mes belles 
choses et pourchelines; je le veulx, et cest encotres 
trop peu. Enquis si elle ne vouloit rien donner a 
monsieur d’Aubermetz, mademoiselle Steenhuyse ny 
monsieur le chanoine, pour souvenance de l’anchienne 
amitié, respondit en riant : Hé! hé! non; il: sont trop 
riches. Que donneroy-je à ces gens là? Enquise ce 
qu'elle vouloit donner à ses parens, respondit qu'il 
fauloit premier songner des pauvres; qu'ilz auroient 
le bien de le Val, voulant dire son bien de Flandres, 
ne se souciant de ce que touchoit ses parens. priant 
lesdictz seigneurs des Foresteaux et du Chambge : 
Hé! mes bons amys, faites accomplir tout cela, et 
faictes tout comme vous voulez. De quoy ne fut faict 
aucun acte publicq, pensant qu'elle retourneroit à 
meilleure disposition pour bien exprimer son intention 
sur son bien de Flandres. À quoy estoient aussy présens 


— 19 — 


mademoiselle de Steenhuyse, le sœur de ladicte Cor- 
nille, sa niepce Loyse, lesdictes Clare, Jenne et 
aultres. Depuis elle at diverses fois déclaré qu'elle 
vouloit que ce que dessus sortit effect, et qu’elle n’en- 
tendoit que la donation qu’on luy disoit avoir faict 
pardevant maistre Adam, fut bonne. 

» Le lundy dix septiéme dudit mois de juing, estant 
ledict du Chambge venu visiter ladicte Cornille, il la 
trouva de meilleur jugement qu'elle n'avoit esté de 
toute sa maladie, encoires que ceulx qui la sollicitoient 
disoient qu'elle dormoit tousjours. Sitost que icelluy 
du Chambge lui eut demandé de sa santé, Je n'en puis 
plus ; et déclara qu'elle vouloit que ses affaires fussent 
bien faictes. Enquise quelles affaires, Tout ce que je 
vous ay dernièrement ordonné, et à monsieur des 
Foresteaux. Ledict du Chambge lui réplicqua si elle 
n'entendoit que la donation, faicte au prouffict de 
l'église Sainct Jacques pardevant maistre Adam, sor- 
tiroit effect comme un bon œuvre et pieux, at derechef 
respondu : Non, non, je vous l'ay souvent dit. Je veux 
donner aux pauvres. Luy fut respondu : Bien. On 
donnera aux pauvres, aux orphelins, trouvés, et 
comme vous avez ordonné. Respondit : Hé! Ouy, ouy, 
je cous prie. Sy déclara qu'elle donnoit son meilleur 
cottron à la vesve Toussain du Mont; à la touresse, 
son second; à sa niepce Louyse, ses trois aultres. 
Enquise si le surplus de son bien seroit party en trois 
parts, scavoir sa sœur, Pierre et Loyse Ras, et Michiel 
Ras, en hésitant dit : Non Michiel. Il: partiront, il: 
partiront; que lui du Chambge et monsieur des Fores- 
teaux estoient des gens de bien, et leur donnoit puis- 
sance de tout faire et de faire pryer Dieu pour son 
Ame. Vous scavez bien tout faire. Hésitant tousiours 
lorsqu'on parloit de ses parens, tesmoignant beaucoup 


— 20 — 


d'affection à sa niepce Loyse. Et à ce estoit présente 
ladicte Loyse, Catherine Malfer et du Chambge, qui 
n'en fit faire acte publicq, pensant qu'elle se guérissoit, 
et aussy que monsieur d’Aubermetz, son maistre, 
estoit absent. | 

» Après laquelle lecture ainsy faicte que dict est, 
serolt comparu en jugement monsieur maistre Adrien 
de Steenhuyse, prebtre, chanoine de l’église Nostre 
Dame, lequel mectant la main à la poictrine a certifié 
d’avoir esté présent aux propos par ladicte défuncte 
tenus. 

» Le vingt deuxiéme dudict mois, messire Charles 
de Maldere, chevalier, seigneur d’Aubermetz, et Jean 
Mondet, son serviteur, ayant ouy la lecture dudict 
acte, ont affirmé par serment solennel le contenu en 
icelluy estre véritable. » 


EXTRAITS DE TESTAMENTS TOURNAISIENS. 


ee 


XVI° SIECLE. 


1. Thomas Henuyet, prétre, natif de S. Amand-en- 
Pévèle, testa le 21 juillet 1501. — Eslis sépulture 
pour mon corps enterrer ou cloistre de l'église des 
Frères Chartrois empréz Tournay. Item, donne à 
l'église et couvent des Croisiéz une chanteplure (1) et 
fontaine de ploncq, comme elle est, pour asseoir au 
cloistre de leur couvent. Item, et 4 ladite église des 
Chartrois, ung tavlet de monseigneur S. Thomas de 
Cantorbie, en plate pointure, lequel vœil estre porté 
devant mon corps à l'enterrement d'icelluy, et assiz 
devant la place où mondit corps sera enterré. — 
6 octobre 1501. 

2. Jaque Le Veau, veuve de Gillart Le Febvre, 
native de la paroisse S. Jacques et y demeurant, testa 
le 22 septembre 1501. — Je donne à ladite église 
S. Jaques une nappe, le plus grande des trois; et si 
voel et ordonne que, quant les tables d’autelz de 
S. Jaques et Nostre Dame seront dorées, qu'il soient 
prins vingt solz tournois sur mes plus apparans biens. 
— 6octobre 1501. 

3. Glaude Jomart, sergent bâtonnier de la ville, : 


(1) La chanteplure est un robinet ou un entonnoir. 


_ 99 — 


testa le 15 novemhre 150]. — Je désire estre mon 
corps ensépulturé et inhumé au cymitiére Nostre 
Dame de Tournay, au lieu dit le Moncheau (1), soubz 
ou auprés le goutiére tirant vers le célier au vin. Item, 
je ordonne et veel lors estre porté devant mon corps 
mon bon haubergon et me espée, que je donne et 
présente à la Vierge Marie de Tournay. Item, je 
donne à Nicolas de Belles, clercq à maistre Laurent 
du Bos, les perles, pierres et toute l'enseigne et brou- 
dure de ma meilleure robe de sergentrie. Item, 
donne a Pierrechon du Chambge, aussy clercq, le 
plus belle espée ou aultre baston que j'auray au jour 
de mon trespas en ma maison. 

4. Gille Douvrin, veuve de Baulduin Villain, testa 
le 1° mars 1501. — Je eslis ma sépulture en l’église 
du Grant Béghinaige, à l’opposite du crucefix. Item, 
à Ysabel, ma fille, je lui donne ung hanap d'argent, 
ung Repos et les aournemens servans audit Repos, 
avecq unes patrenostres de coral et une coroye de 
desoubz qui est estoffée d’argent doré. Item, je donne 
encores à madite fille ung livre appelé le Le Légende 
dorée, en franchois, et unes Heures à deux cloans . 
doréz. — 23 mai 1502. 

5. Jeanne Poullain, vetve de Gabriel Hovart, 
testa le 29 avril 1502. — Item, donne à Nostre Dame 
en ladite église de le Magdelaine une chainture de 
deseure, d'argent doré, pour servir et honnourer aux 
bons jours icelle bonne Dame. Item, à Marie Magde- 
laine, madite patronne, une aultre chainture d'argent 
de deseure, pour décorer ladite sainte aux bons jours. 
_— 17 mai 1503. 


(1) Le Moncheau est la placette située au côté méridional de la 
cathédrale. 


e 


— 93 — 


6. Jehan de Rateneur, tapissier, testa le 30 juillet 
1502. — Je donne à Pasquier Carpentier tous les 
patrons de pappier que j'ay et qu'il a à moy apparte- 
nant. — 6 août 1502. 

7. Jehan Le Clercq et Jeanne Vachon, sa femme, 
testérent le 1° janvier 1502. — Icelluy requiert de 
avoir le sépulture du corps de luy et de sa femme en 
la chappelle S. Nicollay de ladite église S. Quentin, 
de pooir mectre une lame sur leurdite sépulture, et 
de mectre une épitaffe en ladite cappelle, et devant 
icelle épitaffe mectre une candeille ardant dimences et 
festes. — 18 janvier 1502. 

8. Jehan Ségard, prêtre, testa le 18 janvier 1502. 
— Je vœil estre ensevelis en la fourme qui s'ensieut, 
c'est assavoir avec aube, çainture, fanon, estolle et 
casure ; et ne vœil mon corps estre mis en biere ne en 
luyseau, mais dedens une natte, le plus simplement 
que faire se poelt. Item, le palle des poures, et non 
aultre. Item, je vœil avoir, en la fosse où mon corps 
sera mis, deux petits pos de terre, en ung du vin, en 
l'aultre eauwe, une petite candeille de chire, ung calice 
de chire ou de terre. Item, je ne vœil point avoir 
grand sonnaige de clocques, mais le moins que faire 
se peelt. Item, je voeil que, se on troeuve chappelle ou 
église qui ait aournement mendre que les miens, que 
on les prende pour moy mettre dedens; et il auront 
les miens. — 20 mars 1502. 

9. Jacques du Bos, prétre et chanoine de Tournay, 
testa le 18 février 1502. — Eslis ma sépulture au 
clostre de ladite église Nostre Dame, dessoubz le lame 
où mon père et ma mère gisent, en requérant que le 
tabliau estant devant ladite sépulture, à l'un des léz 
de la frumeture, soit faicte monseigneur S. Jacques et 
en bas la représentation de ma personne, et à l’autre 





— 94 — 


léz l'imaige de la glorieuse Vierge Marie, Saincte 
Barbe et Apolonie, bien honnestement estoffé ; et que 
ce soit fait au despens de mon exécution, se en mon 
vivant ne le avoie fait. — 7 août 1503. 

10. Angnièz de Saint Genois, veuve de Quentin 
Gargatte, testa le 24 avril 1503 après Pâques. — Sy 
eslis sépulture pour mon corps gésir et enterrer en 
l'église S. Franchois, en la chappelle Saincte Anne, 
emprès de mondit feu mary. Item, je donne à Simon- 
nette, ma fille, femme de Hermès de Fatrissart, une 
chambre de tapisserie enthièrement à fons pers, 
comme elle est, semée d’oiselerie, et armoyée des 
armes de feu Quentin Gargatte, mon mary. — 
29 avril 1503. 

11. Jehenne Gellée, veuve de Colart du Havron, 
testa le 3 mai 1503. — Je donne à Jehane du Méz, 
ma fille, femme de Gillart le Paige, mon Repos de 
Jésus doré et estoffé, tout ainsi qu'il est, custode et 
tout. Item, donne à Colle, ma fille, femme de Arnoul 
de Lannoy, ung bachin ouvret et l’orchercel, mes 
Heures, ung crucefilz doré, les ymaiges de Nostre 
Dame et S. Jehan y servant, avecq une aultre ymaige 
de Nostre Dame et ung de S. Jacques. Item, donne à 
ma sœr de l'ospital de Marvis ung tavlet de Saint 
Saulveur. — 8 mai 1503. 

12. Ernoul Dimence, époux de Claude Bouchard, 
testa le 13 juillet 1503. — Je eslis ma sépulture pour 
mon corps enterrer et sépulturer en l’église Nostre 
Dame desoubz la lame où sont enterréz mon père et ma 
demoiselle mère, à qui Dieu pardoinst, laquelle lame 
est armoyée de leurs armes, et assize du renc S. Loys 
audevant del huys de la chappelle paroiscialle d’icelle 
église. Item, je donne à Ghuy, mon filz, pour 
_ mémoire et souvenance, et affln qu'il ait mémoire 


_ 95 — 


pryer Dieu pour moy et mon ame, mon aniel d'or ens 
ouquel a enchassé ung escuchon de déamant. — 
19 juillet 1503. 

13. Marguerite Prévost testa le 22 août 1503. — 
Eslis ma sépulture pour mon corps inhumer et 
enterrer ou chimitière Dieu et monseigneur S. Jaques, 
mondit patron, en laquelle église je donne, à l'advan- 
chement de dorer le table d’autel de la Vierge Marie, 
la somme de une livre de gros, et avecq ce une 
coroye de dessoubz estoffée d'argent. — 4 septembre 
1503. 

14. Jacque le Jouene, fille de feu Piérart et femme 
de Mahieu Mallet, testa le 22 août 1503. — Eslis 
sépulture pour mon corps inhumer dedens l'église des 
Frères Myneurs de S. Franchois en Tournay, devant 
l'imaige et représentation du crucefix. — 18 décembre 
1504. 

15. Jacques Journet testa le 11 avril 1504. — 
Item, je donne à l’église de Thieullain ung Agnus Dei 
enquassé en argent, de douze sols ou mieulx, pour 
servir aux jours de la Vierge Marie et aux aultres 
grandes festes solennelles. Et pareillement je donne à 
ladite église de Thieullain ung tableau d'une ymage 
de la Vierge Marie. — 8 mai 1504. 

16. Jeanne Faignoise testa le 19 avril 1504 aprés 
Pâques. — Eslis ma sépulture pour mon corps 
inhumer et enterrer ou cimitière de Dieu et monsei- 
gneur S. Jaques; et donne et légate à ladite église 
S. Jaques, à l'advanchement de dorer les deux tables 
d'autel, c'est assavoir de Nostre Dame et de S. Jaques, 
ung Agnus Dei d'argent doret à tout ung chief 
de S. Jaques, de cocquilles de perles. — 8 juin 
1506. 

17. Ysabel Baron, veuve de Jehan Le Péletier dit 











— 26 — 


d'Enghien, testa le 8 mai 1504. — Je donne à sœr 
Ysabel Le Péletier, ma fille, le livre où il y a 
La Vie de Jhésus Crist, Passion el Résurection, et ce 
pour l'ospital où elle demeure. — 11 avril 1505 
après Pâques. 

18. Jeanne Le Gallois, veuve de Pasquier Le Bacre, 
testa le 23 décembre 1504. — Je donne à Agnès de 
le Haye mon treschoir (1) et autel d’albastre qui est 
dessus, aorné de candelers, coussins et autres aorne- 
mens appartenant audit autel. — 2 avril 1506. 

19. Rasse Barat testa le 28 mai 1505. — Quant à 
mon corps je le délaisse à la terre, requérant icelluy 
estre inhumé et enterré en l'église dudit S. Jaques, 
mondit patron, à laquelle je donne pour mon enterre- 
ment, oultre et pardessus une table d’autel que ay par 
ci-devant donnée à ladite église, soixante sols tournois 
pour une fois. — 4 septembre 1505. . 

20. Gillart de Roullon, époux de Jeanne Garda- 
voir, testa le 11 septembre 1505. — Je veel estre 
donné, de mes biens, une livre de gros pour et en 
advanchement des dorures des deux tables d’autelz, 
est assavoir de Nostre Dame et monseigneur S. Jaques 
en ladite église S. Jaques, et pour chacune table dix 
solz de gros quant lesdites tables seront dorées ou 
commencées 4 dorer. 

21. Catherine Jacquemart, femme de Rasse Busquet, 
charpentier, testa le 27 septembre 1505. — Je donne 
ung chappellet de blancq ambre a le Vierge Marie en 
le chappelle de la paroisce Nostre Dame en Tournay; 
et ne veil point qu'il soit vendu durant la vie dudit 
Rasse, mon mary. Item, à la Vierge Marie de la 


(1) Je pense qu'il faut lire dreschoir, meuble que l'on rencontre 
dans tous les inventaires. 


— 97 — 


oaroisce S. Jaques, unes patrenostres de coral, par 
condition comme dessus. — 6 octobre 1505. 

22. Grard David, natif de Tournai, testa le 22 mai 
1506. — Esliz la sépulture de mon corps au cimen- 
tière de la paroisce de S. Quentin et en la place où 
Oste Bellaporta, mon grant sire, ma grant mére, mon 
père, ma mère, mes frères, mes scers sont enterréz, 
soubz une pierre là où il y a ung Agnus Dei défiguré 
en ladite pierre. 

23. Catherine Thiebault, veuve de Jean Coutelier, 
testa le 10 novembre 1506. — Je donne à icelle église 
S. Quentin une couronne de laitton doré, et ce pour 
servir à la décoration de l’ymage de la glorieuse 
Vierge Marie. — 12 novembre 1506. 

24. Jehan Hauroye, époux d'Anne du Ponchel, 
testa le 4 janvier 1506. — Esliz sépulture pour mon 
corps en l’église S. Pierre devant l’épitaphe de sire 
Guillemme Hauroye, mon feu sire oncle, jadis curé de 
ladite église. Et vœil avoir mes services honnestement 
fais et chantéz et célébréz en ladite église S. Pierre en 
la manière qui s'ensuit : premiers, voeil que à mon 
enterrement monseigneur le curé, accompaignié de 
ses chappelains et clercqs, viengnent quérir mon 
corps et le compaignier jusques à sa sépulture. — 
1° février 1506. 

29. Jehan Hazart testa le 15 avril 1507 après 
Pâques. — Je donne aux religieuses de l'ospital 
S. Jehan, que on dist de le Plancque, en Tournay, la 
somme de trois livres de gros pour une fois, pour et 
en advanchement d'une chibolle dont elles ont néces- 
sité pour y mectre le Corpus Domini. — 6 octobre 
1507. 

26. Jehan de Herselles testa le 19 avril 1507 après 
Pâques. — Laisse et donne à ladite église S. Nicaise 


— 98 — 


la somme de trois livres de gros pour faire dorer le 
tabernacle du repositoire du S. Sacrement en ladite 
église, se de son vivant ne l'avoit fait faire. — 
23 décembre 1507. 

27. Nicolas Baceler, écuyer, lieutenant général du 
baillage, testa le 16 août 1507. — Pour mon corps 
inhumer, je prens et eslis lieu et place en une cappelle 
que je ordonne estre faite, par ce présent testament, 
ou cymentière et attre de l'église des religieulx 
Chartroux léz ceste ville de Tournay. Et vœl et 
ordonne que, audit lieu où mondit corps sera enterré, 
soit fait et construit une petite cappelle de la fachon, 
longheur, largheur, et haulteur de voulture, d’huis, 
verrières et autel, comme celle du S. Sépulcre Nostre 
Saulveur et Rédempteur Jhésus en Jhérusalem, et 
comme une qui est à Paris en l'église du Temple, et 
une aultre à Vallenchiennes; et y vœl bien y estre mis 
et employé, de mes biens, jusques à la somme de 
quarante livres de gros, se tant en fault. Et pour 
l’advanchement d'une casulle, donne à ladite religion 
des Chartroux mon grand paleto de velours qui servira 
aux messes tant qu'il polra. — 23 août 1507. 

28. Ghérard de Campes testa le 6 mars 1507. — Je 
donne à la fabrique de l'église de Nostre Dame mon 
éspée à tout le fourieau au cliepiau (1) d'argent. — 
20 mars 1507. 

29. Sœur Marguerite Fournier, béguine, testa le 
12 avril 1507. — Je donne à l’église du Béghinaige 
une demie douzaine de coussins ouvréz de pellican, pour 
servir en la cappelle Nostre Dame en icelle église. Item, 
donne ung tavlet de la Samaritaine pour servir dedens 


(1) Clieprau ne se rencontre pas dans les dictionnaires, Serait-ce la 
pièce de métal qui termine la pointe du fourreau 


.— 29 — 


le coer contre le treillich à l’opposite du tavlet de la 
Nativité. Item, donne à Willaume du Bar, clercq 
dudit Béghinaige, ung tavlet de S. Jérosme et ung 
bénitoir de keuvre. Item, donne à me marine une 
S. Margueritte d'alebastre. Item, donne à maistre 
Michiel Cambry une table d’autel où il y a un crucefix. 
Item, donne à Gervais Cambry ung Repos de Jhésus 
et ce qui y appartient. Item, donne à Ghillemot 
Cambry ung chief S. Jehan à pendre en une chambre. 
Item, donne à Jennette de Landas ung chappelet de 
coral à enseignes d'argent doré, et y pend ung chief 
S. Jehan d'argent doré. Item, donne à Catherinette de 
Landas ung chappelet de cristal enseigné de jeet où 
pend ung Agnus Dei d'argent doré. Item, donne à 
Magdelaine de Landas ung tavlet à ymage de Nostre 
Dame, à tout ung voire. Item, donne à Géneviève de 
Landas une petite tavlette où Joseph est menant Marie 
en Egipte. Item, donne à Marion Meurisse ung chappel- 
let de blancq ambre à enseignes d’argent doré, et ung 
S. Jaques. Item, donne à Magdelaine Meurisse ung 
Agnus Dei encassé en soye. Item, donne à me cousine 
de Vangermés une S. Elizabeth d’albastre. Item, donne 
à Margotine Hauvarlet ung candelabre de queuvre à 
six branches. Item, donne à sœr Ysabeau de Lattre, 
demourante à Arcte Vie, ung Psaullier de David, 
enluminé d'or et d’asur. Item, donne à maistre Jehan 
Florens le livre de la Cité de Dieu (1). Item, donne a 
mademoiselle de Tournay ung livre de l’A pocalypse. 
Item, donne 4 Chonnette Vregeloise ung tavlet de 
Nostre Dame où sont les quatre Evangilles. — 15 sep- 
tembre 1507. 

30. Jehan de Laffoy, bourgeois, fils de feu Henry, 


(1) Ouvrage bien connu, dont l’auteur est S. Augustin. 





— 30 —. 


testa le 19 mars 1508. — Je donne à ladite religion 
des Cordeliers une des espines de la couronne de 
Jhésus, nostre Créateur; laquelle espine je vel et 
ordonne estre mis et encassé en une reliquiaire d’ar- 
gent doré pesant marcq et demy. Et à l’avanchement 
d’icelluy, je donne mon signet dor, armoyé de mes 
armes, pesant treize estrelins d'or fin, et mon seel 
d'argent pesant vingt estrelins, à condition que, tous 
les ans, lesdiz Cordeliers, au jour que mon obit se 
fera, seront tenus de apporter ou faire apporter ledit 
reliquiaire sur le grant autel. Item, je donne à ladite 
église S. Pierre ung Agnus Dei d'argent dorré, à con- 
dition que, à bons jours solempnelz, le curé sera tenu 
de donner à baisier ledit Agnus Dei aux paroischiens 
venans à l'offrande, au lieu de la platine. Item, je 
donne à sire Jehan Parisis, curé de le Magdelaine en 
Tournay, une croisette d'argent dorré à ung crucifix 
d'un costé et d'aultre costé l'imaige de la Vierge Marie. 
Item, je donne à Nicollas Savary, filz de feu Jacques, 
ung livre appellé le Roman de la roze, historié d'or et 
d’asur. Item, je donne à Jennes Savary, son frère, 
unes Heures à l'usaige de femme, à cloant d'argent 
doré. Item, je donne à Henry de Fatrissart unes 
patrenostres d'ivoire et l'anneau turquoys pendant 
ausdites patrenostres. Item, je donne à Jehan de 
Barry, mon cousin, unes patrenostres de cassidonne 
avec ung S. Cristofle d'argent doré. Item, je donne à 
Symon de Hornut, mon bon amit, ung livre appellé 
Le Jeu de paulme moralisié. Item, je donne à Jéromme 
Dennetières ung livre appellé Suétom et Saluste. Item, 
je donne 4 Hlaquinet de Forest, filz de Liénart de 
Ovide de Métamorfose. Item, je donne à maistre Jehan 
Haccart, licencié en loix, Jes deux volumes de Valére- 
le-Grand. — 27 mars 1508 avant Pâques. 


— 3] — 


31. Marie de le Croix, veuve de Jean Fournier, 
testa le 28 juin 1509. — Je laisse le résidu de mes 
biens à mes deux filles, à la charge que elles seront 
tenues de faire faire, par l'ordonnance de mes exécu- 
teurs, ung petit épitaffe qui se mettera et assira en le 
chappelle de Nostre Dame de Haulx en l'église 
S. Quentin; en laquelle épitaffe je voel et ordonne de 
y avoir l'imaige de S. Pol bien doret, et les repré- 
sentations de Jehan Fournier, mon mary, et de moy 
d'ung costé et d'aultre dudit ymaige. Et dessoubz 
ledite épitaffe, je vœil qu'il soit gravé en laitton le 
contenu et naré de la fondation de l’eauwe benoitte 
qui se fait à l'heure devant grant messe, tous les 
dimences, en ladite église S. Quentin, fondée par 
mondit feu mary et moy. — 9 juillet 1509. 

32. Catherine de Cordes, veuve de noble homme 
Jehan des Wastines dit Gallois, testa le 18 janvier 
1510. — Je donne 4 ung nommé Mikieu de Cordes, 
filz de Jehan et nepveu à ladite deffuncte, unes Heures 
de Nostre Dame en parchemin à ung cloant de laiton. 
Item, je donne à une nommée Katau Le Fèvre unes 
autres Heures enluminées d'or et d'azur. — 23 janvier 
1510. 

33. Marie Le Fèvre testa le 13 mars 1510. — Item, 
je donne le banquier de pellican à l'église S. Brixe, 
et ce pour parer l'église, et qu'il soit porté devant mon 
corps en portant à sa sépulture. Item, je donne à 
ladite église ung long doublier pour mectre autour du 
grand autel aux jours de Noël et Pasques, quant on 
rechoit son Créateur. Item, je donne le plat bachin 
pour pourcachier en l'église S. Brixe. Item, je donne 
à madame l’abesse du Sauchoit ung gobelet d'argent, et 
avecq ce une table à trois fuellets qui est en le chambre 
par terre, et ung capelet de blancq ambre. Item, je 


— 32 — 


donne à le femme Lupart Grenut une bonne nappe, et 
avecq ce ung tableau de S. Bernard. Item, je donne à 
Jaquet Le Fèvre limaige de la Vierge Marie qui est 
pointe d'or et d’asur; et avecq ce lui appartient ung 
tavelet des Trois Rois.’ 

34. Jehan Mondet, fils de feu Jehan, testa le 
20 mars 1510. — Pour mon corps enterrer et sépul- 
turer je eslis lieu au cloistre de l'église Nostre Dame, 
au devant du tableau du Dieu de Lucques; et veul 
avoir mis, au candelabre devant ledit ymaige de 
Nostre Dame, une candeille de chire pesant trois 
livres. — 7 avril 1510 avant Pâques. 

35. Marie Caillette, veuve de Henry Pippelart, 
testa le 25 avril 1511. — Je donne à Agniès Pippe- 
lart, ma fille, quatre sarges de tapisserie, les deux, 
servans à lit et couche, ouvré à mourisque, et les deux 
autres, samblablement servans à lit et couche, de 
grosse verdure, douze coussins de tapisserie aïant au 
millieu de chacun d'iceulx ung cat, une table d’autel 
où il y a ung S. Nicolas. — 16 août 1511. 

36. Jeanne Herequiel testa le 10 octobre 1511. — 
Item, donne à le fabrique Nostre Dame ung habille- 
ment pour servir quand on porte ung enffant à baptesme, 
de noir camelot doublé d'escarlatte, 4 ung caproncheau 
de satin à tout ung bort de noir velour par bas environ 
large de trois dois, et une auvelette (1) de samy cou- 
verte de fin or, et ung warcollet de blancq samy et 
les bors et fringes de fin or avec noire soye. Item, je 
donne 4 le paroisse Nostre Dame une bourse de satin 
estoffée de cinceq cloquettes d'argent. — 28 janvier 
1511. ; 
37. Ourse de Lahors, veuve d’Alard Carpentier dit 


(1) Auvelette est un diminutif d’aube. 


— 33 — 


Robastre, testa le 17 mars 1511. — Item, à la con- 
frarie Nostre Dame ordonnée en ladite église S. Jaques, 
je donne mon tableau de S. Ourse fait de broudure, 4 
condition que les gouverneurs de ladite confrarie 
seront tenus de le baillier et faire mectre sur le grant 
autel du cœur chacun an le jour de la solempnité des 
Unze mil Vierges, et là le laissier durant le saint ser- 
vice divin. — 24 mai 1512. 

38. Marguerite du Moulin, veuve de Jehan du Bos, 
testa le 10 mai 1512. — La sépulture de mondit corps 
prens et eslis dedens l’abeye de S. Martin, en alant au 
cœur devant le cappelle de S. Benoit à l'endroit du 
pilier de l’épithafel de l'abbé Damp Jehan Flameng, 
hors du cœur. Item, à Damp Jehan du Bos, abbé de 
S. Martin, mon filz, je donne une aighiére d'argent à 
laquelle, sur le couvescle, est esmaillié S. Jehan. 

39. Colart Piétris, fondeur, testa le 7 novembre 
1512. — Donne 4 Brixe Piétris trois coussins de ver- 
dure ésquelz y avoit une piétris au millieu. Item, donne 
& Franchoise Piétris, ma fille, ung coffret de kuir 
boully, ung ymaige de Nostre Dame d’albastre, et 
‘ung couteau virlé d’argent à tout le manche de jaspre. 
— 10 mars 1512. 

40. Nicaise Faroul, veuve de Jehan Werbecque et 
de Jehan de le Croix, testa le 20 novembre 1512. — 
Pour mon corps inhumer et enterrer, je ordonne et 
eslis ma sépulture en la chappelle de S. Julien, 
ordonnée et scituée en l'église paroischialle deS. Jehan. 
Item, vœl et ordonne que, en portant mon corps en 
terre, il y ait quatre flambeaulx autour de la croix et 
pour révérence d'icelle et non ailleurs; et que lesdis 
flambeaux puissent aussy servir à l’entour de ladite 
croix qui sera mise au chief de la couche durant 
l'office de mes trois services. Item, je donne à l'honneur 

ANNALES. IV. 3 


— 34 — 


de la glorieuse Vierge Marie ung anel d'or tortinet, 
qui est en mon coffre, lequel sera vendu par les exécu- 
teurs de mondit testament, pour l'argent venant de la 
vente d'icelluy employer selon leur advis à la déco- 
ration de l'image et représentation de la benoite 
Vierge Marie et aournement de son autel en l'église 
dudit S. Jehan. — 13 avril 1513 après Pâques. 

41. Nicolle Bosquet, prêtre, curé d'Alain, testa le 
22 janvier 1512. — Eslis la sépulture de mon corps, 
lequel retournera en cendres, en l'église et au cuer de 
S. Jehan Baptiste, devant le grant autel. Item, à icelle 
église de S. Jehan je donne mon Bréviaire escripte à 
Ja main, pour servir à mes successeurs curés. Je donne 
mon Missiel à l'usaige de Tournay impriméz (1), pour 
servir à icelle église. Item, à le princhauté de 
S. Jehan (2), dont je suis confrère, je donne une coulpe 
de cristallain avecq sa custode. Item, à le suer ren- 
cluse de S. Jehan je donne ung livre en franchois, 
escript à la main, nomméz Horloge de sapience (3), et 
ce pour demourer au renclusaige. Item, à maistre 
Simon Robette je donne les Amphorismes de Ypo- 
crates (4) et ung aultre livre nomméz Practica magnum. 
Item, 4 sire Alard, mon lieutenant, je donne les Ser- 
mones Vincenti de tempore et de sanctis in eodem volu- 
mine (5). — 3 février 1512. | 

42. Barbe van Cucq, veuve de Tilleman van Zantes, 
orfévre, testa le 5 février 1512. — Item, donne à 


(1) C’est le Missel imprimé a Paris en 1498 par Jehan Higman, dont 
notre bibliothèque communale possède un des rares exemplaires. 

(2) Chaque paroisse de Tournai avait sa confrérie de rhétoriciens, 

(3) Nous avons déjà rencontré cet ouvrage. 

(4) Les Aphorismes d'Hippocrate. 

(5) S. Vincent Ferrier, auteur de ces sermons, était un religieux 
dominicain, originaire d’Espagne. 


— 35 — 


maistre Vincent le Neckere, mary de Jehenne de 
Zantes, ma fille, ung annel d'or esmaillié de noir, et 
pardedens escript Domine exaudi. Item, donne à ladite 
Jehenne van Zantes, ma fille, une table d’autel à tout 
trois ymaiges de pierre, l’un de Nostre Dame, l’aultre 
de S. Agniés et le tierche de le Magdelaine. — 
11 mars 1512. 

43. Antoine de Clermès, bourgeois, testa le 30 juin 
1513. — Voel que mon corps, après mon trespas, soit 
mis et posé dedens une natte d’estrain et non aultre- 
ment. Item, donne à Loys de Clermés, paige à mon- 
seigneur le vicomte de Gand, une petite arbalestre à 
tout ung tryeulle (1). Item aprés, donne 4 sire Guil- 
lemme de Clermés ung petit baston turquois, qui m’a 
mon vivant requis de avoir. Prye que mes amy ne 
aultres ne portent, le jour de mon enterrement ou ser- 
vice, aulcun dœl, focques (2) leurs noires robes. — 
14 juillet 1513. 

44. Robert Ponghel, parmentier, testa le 13 août 
1514. — Je donne à Jehan du Bus mon bon bonnet 
ayant ung petit S. Jaques d'argent dorré. — 15 août 
1514. 

45. Clément Sarasin, tapissier 4 broque, testa en 
1514 (sans date). — Pour mon corps estre ensépul- 
turéz, je eslis à estre devant l'autel de la glorieuse 
Vierge Marie en l'église de S. Jaques, là je fis enclore 
l'autel de escrignerie, et luy ay donné une table d'autel 
par bas; et pour ceste, je donne À l’église deux livres 
de gros affin de rassembler argent pour dorer le table 
dudit autel de la Vierge Marie. Item, je ordonne pour 
ma confrarie de Nostre Dame ung rabateau de tapis- 


(1) Le tryeulle est le treuil qui servait 4 bander l'arbalôte, 
(2) Focques, terme patois qui signifie excepté, 


— 36 — 


serie, affin de le tendre devant elle au Candeler; et le 
jour S. Géneviesye je prie qui soit pendus devant elle 
une fois l'an, pour ce que c'est le patron de nostre 
mestier. Item, j'ordonne à le niepce de me première 
femme, sœur Grarde de Mortaigne, qui demeure à 
Audenarde, demye douzaine de coussins de verdure. 
Item, je donne à monsieur le procureur Loy de le Rue 
une verghe d'or grosse; et se luy donne ung drap de 
Turquie, faict de nostre mestier. Item, je donne audit 
Olivier, mon compère, tous les patrons d'Erculets (1) 
et autres, sinon ung de Moyse, qui est de pappier, que 
je donne à mon frère Jaques Sarasin. Et si donne une 
table d’autel de toille à tout ung Dieu Piteux, à l'autel 
de nostre confrarie de S. Michiel à Frères Mineurs. 

46. Antoine Saison testa le 15 septembre 1514. — 
Vœil et ordonne pour le salut de mon ame estre donné 
à l'église S. Brixe deux livres de gros pour emploier 
à faire une robbe de blancq damas à le très sacrée 
Vierge Marie, mère de nostre Créateur et Rédempteur. 

47. Michel Le Clercq testa le 16 septembre 1514. 
— Je prie estre enterréz en l’église S. Quentin, en la 
chappelle S. Nicolas. Item, je donne à l’avanchement 
de la réparation de l’ymage S. Barbe et des conphanons 
de ladite confrarie, scituée en l’église S. Quentin, ung 
noble à la rose. — 4 décembre 1514. 

48. Pasquier du Bos, prétre, ancien curé de Villers- 
S. Amand, chapelain de S. Nicolas 4S. Nicaise, testa 
le 20 septembre 1514. — Voeil avoir convoy et quatre 
flambeaux avoecq ung calice de chire et cincq chan- 
deillettes ardantes sur ledit calice quant on le portera 
en terre. 

49. Marguerite de le Tombe, béguine, testa le 


(1) Ce sont les cartons de la vie d'Hercule. 


— 37 — 


7 mars 1514. — Donne à la femme Jaques Thys me 
clocque (1), fourniau et tout ce qui est appartenant à faire 
yauwe rose, toutes mes yauwes, bouteilles et fiolles, 
et tous mes villiers, romarins et loiriers (2). 

50. Jehan des Tillæs dit Gosseau, époux de Jeanne 
Bariseel, testa le 21 mars 1514. — Donne à lhospital 
de Marvis ung tablet en poincture le Congiet de 
Nostre Seigneur et de la Vierge Marie; et aux Frères 
Mineurs, ung tablet en poincture de la Vierge Marie à 
tout son enffant; encore à sœr Jehenne Gellée, de 
hospital de Marvis, ung autel d’ung crucifix et deux 
saints doréz dedens. 

51. Colinet Mousquet, âgé de 21 ans, testa le 3 juil- 
let 1515. — Je donne à l'église S. Pierre Jes aourne- 
mens d'un autel servant # dire messe, et ung angelot 
pour les clocques. — 20 août 1515. 

52. Clarette Ferrette, femme d’Arnoul Thomas, 
maréchal, testa le 14 juillet 1515.— Aux Augustins je 
donne ung Jésus et deux coussins de tapisserie ; et aux 
Chartreux une Nostre Dame dorée et eslevée. — 
23 juillet 1515. 

53. Piat Desperchin testa le 28 avril 1516. — Je 
donne à Piéronnelle, ma fille, ung aneau d'or emmail- 
liet, et’ une table d’autel à tout ung S. Jaques et 
S. Anthonne. Item, je donne 4 Cornilles Desperchin, 
mon filz, ung comptoir à dire messe, et ung S. Piat de 
bois doré. — 9 juillet 1516. 

04. Jeanne Fourquiau testa le 16 novembre 1516. — 
Je donne à Lupart Grenut ung Dieu Piteux 4 deux 
foeillets; à Jacques Grenut, le Repos de Jhésus, 
comme est accoustréz, avecq deux petits candelers a 


(1) La clocque ou cloche est l'alambic servant à distiller, 
(2) Violettes, romarins et lauriers, 


— 38 — 


brocques ; à maistre Simon Grenut, une Nostre Dame 
dorrée dedens sa custode, et trois coussins de tapis- 
_ serie signéz de pellicans, le bancquier à ce servant; à 
Pasquette Le Ducq, scer à Callotte, grande dame, ung 
Jhésus auprés de Nostre Dame la Brune; 4 maistre 
Jehan Le Ghay, ung ymaige nommée Nostre Dame la 
Brune. — 3 décembre 1516. 

55. Marguerite Strect testa le 9 avril J516 avant 
Pâques. — Je eslis me sépulture ou chimentiére de 
l'église monseigneur S. Jaques, mon bon patron. Et 
pour icelle cause je donne à ladite église une paire 
d'agrapins d’argent. Item, je voel et ordonne que, le 
plus tost aprés mon trespas que bonnement faire se 
polra, on face ung voyaige 4 Nostre Dame de Haulx 
et à Halsemberghe; item, ung aultre voyaige à Nostre 
Dame de Hauls; item, ung aultre voyaigeaS. Adrien (1), 
à piedz nudz et sans chemise; item, ung aultre voyaige 
à Nostre Dame de Messine; item, ung aultre voyaige 
aS. Piat de Seclin; item, ung voyaige à S. Anthonne 
de Barbefosse. — 20 avril 1517. 

56. Marie Gossarde testa le 21 août 1517. — Je 
donne 4 le nouvelle église parroiscialle (2) cincquante 
gros. Item, je donne une hardellée de patrenostre de 
corail 4 S. Morand, pour servir audit ymage. — 
7 septembre 1517. 

57. Catherine Crocquevillain, veuve de Guérard de 
Baudimont, testa le 2 janvier 1517. — Je eslis ma 
sépulture pour mon corps inhumer et enterrer en 
l'église madame S. Marguerite, auprès dudit Guérard, 


(1) Pélerinage 4 S. Adrien de Grammont. 

(2) Il s'agit de la nouvelle chapelle paroissiale de Notre-Dame. Ce 
fut en 1516, nous dit Bozière dans son Tournai ancien et moderne, 
que le comte de Montoye, gouverneur de la ville pour Henri VIII, en 
posa la première pierre. 


— 39 — 


mon mary, devant la croix et crucifix d'icelle église. 
— 10 septembre 1519. 

58. Marguerite Morelle, veuve de Clément Cazier, 
testa le 12 juin 1518. — Je donne à l’église S. Brixe 
six escus d'or pour augmenter et refectionner le casule 
et les deux tuniquiaux quy servent aux messes, services 
et obys des trespasséz. Item, pour la refection de 
l'image monseigneur S. Pierre de ladite église, dix 
gros. — 26 juin 1518. 

59. Arnoul Thonis testa le 25 juillet 1518. — Eslis 
ma sépulture au chimentiére S. Jaques, auprés du petit 
huys, là où il y a une croix. Item, vœil et ordonne 
avoir ung Dieu Piteux ou lieu où est la croix, et une 
petite traille de fer audevant. — 18 août 1518. 

60. Karon Rose, bonnetier, testa le 24 novembre 
1518. — Eslis ma sépulture pour mondit corps enter- 
rer ou chimentière de l'église Nostre Dame, auprès du 
tableau de l'image Nostre Dame, envers le lieu où ma 
feue femme fut sépulturée. 

61. Martin Aullet, marchand, testale7 février 1518. 
— Item, donne à ladite église S. Marguerite une cappe 
de velours violet, semblable à une casure donnée à 
icelle par feu Franchois de le Porte. 

62. Arnoul de Cordes, marchand et bourgeois de 
Tournai, testa le 25 février 1518.— Je donne 4 ladite 
église Nostre Dame cent escus d'or au soleil pour 
acheter rente hiretable pour employer à la fondacion 
de trois chandelles de chire que je veel estre mises et 
continuer à tousiours sur le candeler de laiton estant 
présentement devant l'autel et ymaige de la Vierge 
Marie en. ladite église, pour illecq estre alumées et 
ardans tous les sabmedys et aultres jours et festes 
solempneles. 

63. Jehenne Le Févre, veuve de Jacques Le Vroult, 


— 40 — 


testa le 1* mai 1519. — Je donne à Belotte, me 
niéche, fille de Toussains Le Févre, ung tableau de la 
Vierge Marie. Item, je donne à Marguerite, me nièche, 
fille de Toussains Le Févre, ung aneau d’or en forme 
de signet. Item, je donne à Jennette Le Favre, femme 
de Nicaise Le Merchier, une bourse d’escarlatte, cloc- 
quetée d'argent, et ung Repos dorré tout estoffé. — 
23 mai 1519. 

64. Jehan Grenier, fils de feu Pasquier, marchand 
et bourgeois de Tournai, testa le 11 juillet 1519. — 
Je eslis ma sépulture pour mon poure corps estre 
inhumé et enterré en la chappelle des Sept Sacremens 
en l’église S. Quentin, en mectant une lame ou tombe 
sur mon corps. Item, je veel et ordonne que soient deux 
chappes de velours rouge, semblables 4 celle que mon 
feu père fist faire pour l’église S. Quentin, c’est assavoir 
à orfroys de velours bleu semé de fleurs de lys d'or, 
lesquelles deux chappes je donne et vœil estre délivrées 
à ladite église pour l'usage du service divin et des 
obits de mondit feu père. — 10 février 1519. 

65. Claude de le Cappelle testa le 29 juillet 1519. — 
Pour et en l'aide des orghes de ladite église S. Jacques, 
je donne douze patars. — 3 août 1519. 

66. Nicolle Pottier, veuve de Jehan Engrand et 
femme de Nicolas Fourneau, mayeur des échevins, 
testa le 16 août 1519. — Voeil donner et donne à 
l'église de S. Quentin une livre de gros à l'avanche- 
ment du lichener d'icelle église. — 18 janvier 1519. 

67. Eluthère Bernard, veuf de Marie Pippart, testa 
le 31 octobre 1519. — Pour mon corps inhumer, je 
prie messieurs du chappitre de la vénérable église de 
Tournay me octroyer lieu ou cloistre d'icelle église 
avecq ma deffuncte espeuse Marye Pippart, emprès 
l'huys de la grande escolle, joindant le piller de le 


— 4] — 


parroische, et devant ung tableau de mes ancestres, 
les Rahiers; et ou lieu emprès plus proppice soit mis 
et atachié une épitaphe de laiton où soit gravet la 
représentation du Jugement ou millieu, et a ung costé 
monseigneur S. Eluthére me présentant, et d’aultre 
costé la Vierge Marie présentant madite femme devant 
Dieu tenant Jugement, as mains joinctes, et en mes 
mains ung palme en récordation du sainct voyaige de 
Jhérusalem que j'ai fait; et dessoubz soit escript la 
dacte du trespas de moy et de madicte femme. Et veult 
estre porté en terre en ung simple vassiel sans crette. 
— 9 janvier 1520. 

68. Marie le Coustre, veuve de Mahieu Mallet, testa 
le 1‘ août 1520. — Je donne à le femme Jehan de 
Genappe, destailleur de drap, une piéche de tapisserie 
verde ayant une bergerie. — 16 août 1520. 

69. Marie Le Clercq, veuve d'Olivier Dommessent, 
testa le 5 mars 1520 avant Pâques. — Item, veul les 
deux pillers du cœur, assavoir le pillié de S. Joseph 
et du Dieu Piteux, en l'église S. Quentin, estre doréz 
et poins comme les pilliers de S. Gabriel. — 4 avril 
1521. 

70. Jacques Le Roux, sayeteur, testa le 6 octobre 
1521. — Item, je donne à le nouvelle église encom- 
menchiée (1) ung escu d'or. — 7 octobre 1521. 

71. Jehan Moreau testa le 22 mars 1521. — Item, 
je ordonne estre faict une coulomble de keuvre devant 
le S. Sacrement, et pardeseure estre fait tout plain de 
petits candèles pareil aux deux que sire Nicolas Le 
Clercq a encommenchiet. — 27 mars 1521. 

72. Gille Marin, veuve d’Antoine Delebecque, testa 
le 23 août 1522. — Item, je donne à l'église S. Brixe, 


(1) Eglise de Notre-Dame. 





— 42 — 


pour faire deux candelers devant le grant autel servant 
aux candelers derrenèrement fais, deux escus d'or. 
Item, à le fille Guillaume de le Dalle, un cappelet de 
coral, y pendant ung S. Quentin. — 7 septembre 1522. 

73. Gilles du Rys, bourgeois, testa le 5 février 1522. 
— Je eslis lieu et sépulture dedens l'église dudit 
S. Quentin, audevant de la représentation de la 
Vierge Marie par moy donnée à ladite église. — 
4 mars 1522. 

74. Arnoul Quoille, conseiller et procureur en cour 
laye, fils de feus Jehan et Ysabelle de Millatre, et époux 
de Guillemette Parent, testa le 2 mars 1522. — Item, 
aux practitiens de court laye, pour eulx récréer 
ensemble, et prier Dieu pour madicte ame, je leur 
donne quarante solz tournois. 

75. Jehan Polut l'aîné, étainier, époux d'Agnès de 
l'Estrée, testa le 14 avril 1523 après Pâques. — 
Donne en l'avanchemerit du nouvel ouvrage de ladite 
paroische Nostre Dame une livre de gros. Je donne à 
Haquino Polut, filz de mon filz, à présent demorant 
avecq moy, est assavoir six cens de fin estain et six 
cens d’estain commun tous mis en œvre, est assavoir de 
toutes sortes d’ouvraiges telles et si faictes fachons que 
il appartient audit mestier, pour furnir ung ouvroir de 
mon stil et mestier, à les prendre en mes ouvraiges de 
moy laissés. Donne à Jean Plateau une tasse d'argent 
telle que elles sont à piet en ma maison ; et audit Jehan 
Polut, mon filz, une esgierre d'argent estant emmaillié. 
— 9 novembre 1523. 

76. Philippe du Quesne testa le 18 octobre 1523. — 
Pour la refection des vériéres de l'église de S. Piat, 
donne cincq solz tournois. — 26 octobre 1523. 

77. Michel de Hornoy, fils de feu Jehan, natif d'Hes- 
din, époux d’Alyson Lamyt, testa le 22 mars 1523. — 


— 43 — 


A Jehan Thouart je donne une rapière, se elle est en 
nature à mon trespas; et à Lion Le Sage, ung petit 
bracquemart. — 1° juin 1524. 

78. Jehan Chotin, sergent à verge, testa le 29 avril 
1524. — Pour mon corps estre ensevely eslis l'église 
S. Pieres, à laquelle donne ung tableau d’une Nostre 
Dame de Pitié. — 2 mai 1524. 

79. Jehan Fornier, veuf de Jeanne Seellier, testa le 
27 novembre 1525. — Je donne à Jennette, ma fille, 
une Nostre Dame et tabernacle doréz servant sur ung 
dreschoir, et une demye douzaine de coussins escrips 
de une devise O mater Dey. — 11 décembre 1525. 

80. Marguerite Le Cocq, veuve de Pierre de Laous- 
tre, testa le 7 décembre 1525. — Veul que mon corps 
soit ensepvelit en une natte, et que ce que le luisiel 
cousteroit soit donné pour Dieu. Item, donne à Mar- 
guerite Le Cocq, ma fillælle, unes Heures couvertes de 
quamelot à cloans d'argent tortinés. Item, je donne à 
Magdelaine, à présent espeuse de Nicolas Fourneau, 
et à maistre Jehan de Haultbois, son filz, une tablette 
d’autel où il y a point l'ymage du crucefix, de Nostre 
Dame et de S. Jehan. Item, je donne 4 maistre Gilles 
du Rys ung tableau crucefix à tout Nostre Dame, 
S. Jehan et Magdelaine au pied de la croix. — 
2 décembre 1527. 

81. Jeanne Tiestelin, veuve de Gillart Mourin, testa 
le 26 décembre 1525. — Je donne à la fabricque de 
l'église Nostre Dame de Tournay, en l'avanchement de 
l'église et paroisce Nostre Dame que on fait nœve, mon 
large tissut de soye estoffé d’argent. — 28 juin 1527. 

82. Jehan Dupréz testa le 1° février 1525. — J'or- 
donne 4 mon église de S. Brixe ung philippus d’or pour 
l'avanchement du candeler devant le S. Sacrement de 
l'autel. 


— 44 — 


83. Marie de le Becque, fille de Wattier et femme de 
Philippe Botoul, testa le 28 juillet 1526. — Eslis ma 
sépulture pour mon corps enterrer en l'église et cou- 
vent de monseigneur S. Franchois, en la chappelle quy 
fot monseigneur S. Hubert, nommée la chappelle des 
Botoulz, empréz mon mary, soubz la lame de ses feuz 
pére et mére. A la fabricque Nostre Dame de Tournay, 
dont je suis consær, je donne une hardelée de patre- 
nostres de rouge coral à enseigne cornilles de perles, 
contenant deux chappellés entiers et dix patrenostres. 
— 12 septembre 1526. 

81. Agnès de le Wastine, veuve de Michel de le 
Porte, testa le 1° juillet 1528. — Je donne à Callotte 
Le Heu mon cappelet de coral où pend pour enseignes 
en fourme de croix de cocquilles de perles et ung bul- 
lette de S. Quentin en argent. Item, je donne à la vesve 
Lion Hazouwart ung Repos en tel estat qu'il est de 
présent. 

85. Pasquier Laigneau testa le 1* juin 1529. — Je 
eslis ma sépulture en l'attre de devant de S. Jehan 
Baptiste, mon patron, devant le sépulcre de Nostre 
Seigneur Jésus Crist. Item, je donne à Jennette de le 
Motte, fille de Jehan de le Motte, tesneur, ung petit 
Jésus tout acoustré, avec ung S. Jehan. Item, je donne 
à Chonnette de le Motte, sœur à ladite Jennette, ung 
S. Nicolay et une S. Katherine. — 13 juin 1529. 

86. Claude Dimenche dit Le Lombart, chevalier de 
Jérusalem, seigneur de Froyennes, testa le 18 octobre 
1529. - Je veus et ordonne que, à porter mon corps 
en terre, on ne prengne aultre palle sinon ung linchel 
blancq armoyé pour toutes armoiries d’une croix noire; 
sy deffens que aultre armoirie y soit mise. Deffens 
aussy que de ma chevalerie on ne fasse quelque men- 
cion. Je donne à ma niepce, femme à sire Simon Ber- 


— 45 — 


nard, mon ymaige de Nostre Dame qui tient son 
enffant en ses bras, de tapisserie, avecq les chassis de 
bois pour y mectre quand on veult. — 2 juin 1539. 

87. Jehan Liébart testa le 5 mars 1529. — Ordonne 
mon corps estre enterré et sépulturé au chimitiére et 
attre de l’église S. Nicaise, envers et au devant où sol- 
loit estre l'entrée du renclusaige à présent démoly et 
deffaict. — 28 mars 1530. 

88. Catherine de Mouchin, veuve de Pierre d’Ablain, 
testa le 31 juillet 1530. — Je donne à madite église 
paroiscialle S. Quentin une piéche de tapisserie figu- 
rant le Mariaige de la glorieuse Vierge Marie à 
Joseph, laquelle veul aux bons jours estre mise, à la 
manière accoustumée, à la chaiére du lichené de ladite 
église S. Quentin. — 3 août 1530. 

89. Philippe Boutoul, bourgeois, testa le 6 août 
1530. — Sy eslis ma sépulture pour mon corps enter- 
rer en l’église et couvent de monseigneur S. Franchois, 
en la chappelle quy fut S. Hubert, nommée la chappelle 
des Boutouls, soubz la lame où mes feuz père et mère, 
fréres et scers, ma femme et aultres qui y sont sépul- 
turéz. — 22 août 1530. 

90. Ysabel Clément, femme de Pol de le Motte, 
testa le jour de Toussains 1530. — Je donne à la fille 
Simon de Casault, femme à Jehan de Quarmont, deux 
gobeletz d'argent et une baghe d'or servant à nettoier 
les dens. — 14 novembre 1530. 

91. Caron d’Estrayelles, bourgeois, seigneur de 
Mouchin, testa le 15 février 1530. — Eslis pour la 
sépulture de mon corps la place et lieu en l’église 
paroiscialle de S. Jacques, en dessoubz la nœve ver- 
rière au cœur, laquelle verrière est deseure l'huys de 
la trésorie. Item, je donne à l'église de Blandain une 
grosse clocque, telle qu'il conviendra pour faire ung 


— 46 — 


tresple (1) à ladite église. Item, je vœul et ordonne que 
soit mis sur mon corps, au convoy et pareillement au 
jour de mon service, le palle des prinches (2). 

92. Loys Maillet, prétre, chapelain fondé des églises 
S. Brice, S. Jean et S. Pierre, testa le 25 avril 1531. 
— Je eslis ma sépulture pour mon corps traire à pou- 
riture, en l'église de S. Brixe, mon patron, auprès de 
mon hostel de S. Anne (3), au lieu le plus convenable. 
Item, je veel et ordonne que il soit mis sur mon corps 
ung Agnus Dei de keuvre ront, où il y ait escript : Cy 
gist le corps sire Loys Maillet, prebtre, fondateur des 
poures anchiens preudhommes en le rue du Quesnoy, 
par derrière tenant à la chimentiére dudit S. Brixe. — 
13 novembre 1531. 

93. Guillaume de Landas testa le 10 juin 153]. — 
Je laisse à mondit fils, maistre Jehan, ma table 
d’ostel estant en ma chambre, assavoir les casures, 
nappes, aubes et tout aultre chose servant audit autel, 
avoecq ung bénittoir, ung pochon et petite bouteille 
d'argent servant à dire ladite messe. — 19 juin 1531. 

94. Jeanne de Wattripont, veuve de Pierre du 
Framoy, testa le 14 février 1531. — Je donne et 
ordonne à l'église de Kain ung crucefix de bos à deux 
imaiges, l'une de la bonne Mère et l'aultre de S. Jehan 
Evangéliste. — 15 février 1531. 

95. Jehenne du Rieu testa le 29 avril 1532. — Je 
donne à la confrarie Nostre Dame ung chappelet 
nommé Palma Christi, et ung petit candeler de cœuvre 
pour servir à l’hostel, et le candeillier qui est audit 
candeler. — 30 avril 1532. 


(1) Le tresple est l'accord de trois cloches. 

(2) C’est le drap mortuaire qui servait aux confrères des sociétés de 
rhétorique. 

(3) La chapelle Ste Anne existait aS. Brice dès le 13° siècle. 


— 47 — 

96. Nicaise de Bruge, veuve de Collart Raison, 
testa le 9 mai 1532. — Je donne a Jennette Martin, 
fille de ma fille, demi dousaine de coussins verdures, 
et ung tableau où il y a ung Dieu en croix. — 
7 octobre 1532. 

97. Marguerite de Lannoy testa le 10 août 1532. 
— À demoiselle Agnièz Bourgois, je lui donne ung 
tableau là où est l’imaige de la Vierge Marie. — 
© mai 1539. 

98. Jehan d’Escaubecque testa le 19 mars 1532. — 
Item, je donne à ladite église S. Brixe une livre de 
gros à l’advanchement du candeler de devant le grant 
autel, lequel candeler, de l'ung des léz en partie, n'est 
que de bois, pour l'aidier à parfaire de laiton comme 
les aultres léz. — 30 avril 1533. 

99. Izabiel du Moulin, veuve de Jehan des Mares 
dit Magret etd’Arnoul Joveneau, censier de Barbissart, 
testa le 5 août 1533. — Veel et ordonne mon corps 
estre enterré et sépulturé en la cimentière de l’église 
S. Marguerite, à laquelle je donne ung capelet de 
blancq ambre pour mectre à l'imaige de la Vierge 
Marie. — 10 septembre 1533. 

100. Gilles de Viscre, brasseur, testa le 13 août 
1533. — Je eslis ma sépulture en la chimentiére de 
monseigneur S. Jaques, assés près du petit huys, 
devant le Dieu Piteux qui est du costé vers le marchié. 

101. Jehan Germain, veuf en secondes noces de 
Leurence Frappé, testa le 9 décembre 1533. — Je 
donne à l'église d’Esplechin une petite aigière d'argent 
pour convertir ainsy que bon leur semblera. Item, je veel 
et ordonne certaines tapisseries, estans cyans, ayans 
les armes des abbés Dampt Jehan Flameng et du Bos (1) 


(1) Jeban Flameng et Jehan du Bos étaient deux anciens abbés de 
S. Martin. 


— 48 — 


soyent remises et bailliéz à la garde de aulcuns 
commis par monseigneur le cardinal en ladite abbaye. 
— 22 décembre 1533. 

102. Anthoinette de Terrasse, femme de Loys 
Pochon, testa le 9 décembre 1533. — Je donne une 
ameraude au Saint Sacrement de l'église monseigneur 
S. Pierre; et ung chappelet de coral & la confrarie 
Nostre Dame fondée en ladite église, pour dudict 
chappelet aorner et décorer l'image de Nostre Dame 
aux jours sollempnéz. Item, je donne au grant autel 
de ladite église deux serviettes et ung corporal. — 
9 avril 1534 après Pâques. 

103. Jehan Blocqueau, marchand, testa le 23 jan- 
vier 1533. — Vœl que la verrière paroischialle (à 
Notre Dame), de laquelle j'ay fait marché à Lyon 
Rollier, voirier de ladite église de Nostre Dame, soit 
parfaite et achevée en madite paroische, comme je lay 
devisé. — 26 janvier 1533. 

104. Jeanne Billot testa le 1° avril 1533. — Je 
donne à Annette Flameng une pièce de tapisserie, 
demy douzaine de servyettes, une nappe de ouvrage 
de Venize et une de grain de bled, un anneau d'or où 
il y a une pointe de dyamant, ung ceer d'or où il y a 
ung esmail où est S. Anne. Item, à Loysette Flameng 
je donne le tavlet de Nostre Dame. — 5 décembre 
1538. | 

105. Catherine de Quarmont, veuve de Jehan 
Hazart, testa en avril 1534. — Je veil et ordonne 
que il soit faict, au coeur de ladicte église S. Jaques, 
et payé des biens qui de moy demouront, une verghe 
de keuvre pareille à celle de devant, et deux angéles 
de keuvre sur les deux collombes de derriére le grand 
autel. — 16 avril 1534. 

106. Jeanne Joseph, veuve de Mahieu Fouré, testa 


— 49 — 


le 29 juin 1534. — Ledite demiselle voelt et ordonne 
estre mis et posé ung épitaphe de pierre blanche où 
sont les représentations d'icelle et de sondit mary, 
lequel épitaphe a esté commenchié de ladite demiselle 
Jehenne Joseph, en son vivant. — 17 juillet 1538. 

107. Jeanne Gosserie, veuve de Jean Rousseau, 
testa le jour de S. Laurent 1534. — Je donne à 
l'imaige de la Vierge Marie en ladite église S. Mar- 
guerite mes chappelets de coral, contenant trois chap- 
pelets, avecq l'enseigne y pendant, pour le décorer les 
bons jours comme il est de coustume, à condition 
que l'on promecte de les non vendre pour quelque 
raison que ce soit. Item, je donne à Simon Gosserie 
mon tableau ce l'imaige de la Vierge Marie à tout 
ung voire devant. Item, je donne à Jehan Adin, mon 
nepveu, le tableau de la Passion, et avecq ce le chief 
de S. Jehan Baptiste. Item, je donne à Marguerite 
de le Croix, ma niepce, mon grand Vita Christi et deux 
vollumes. Item, je donne à Marion de le Croix le 
tableau de S. Catherine de Senes avecq le livre de 
sa Légende(i); et à Jennette, sa sœur, le beau Jhésus; 
et à Phelippotte, sa sœur, le livre de la Légende dorée 
avecq aultres histoires dedens escriptes. — 29 avril 
1538. 

108. Catherine de Marcoing, femme de Simon de 
Casault, conseiller et procureur en cour laye, testa le 
27 novembre 1534. — Je donne à ladite église de 
S. Quentin, pour pendre et demourer au devant du 
S. Sacrement au coer d'icelle église, ung Agnus d'or 
pendant à tout une chainne d'argent doré, et deux 


(1) Il parut à la fin du 15° siècle plusieurs Légendes de Ste Catherine 
de Sienne, tant en italien et en latin qu’en francais; ces ouvrages sont 
tous fort rares. Je ne connais pas les auteurs de ces Légendes. 

ANNALES. IV. 4 


— 50 — 


houppes de soye perlisiées. Item, donne aussy à la 
Vierge Marie une hardelée de patrenostres 4 enseignes 
dorées à tout ung Agnus d'or, que vœil estre mis devant 
son imaige. Item, donne a demiselle Marie de 
Tournay, vesve de feu Rogier du Fief, ung agnel d’or 
à table de rubis. — 16 décembre 1534. 

109. Gilles Jolly, jadis mayeur de l'échevinage de 
S. Brice, testa le 25 juillet 1535. — Pour sa sépul- 
ture eslisoit lieu et plache en la chimitière de devant 
de ladite église S. Brixe, au devant de la fenestre par 
laquelle on donne et distribue les enseignes et aul- 
mosnes aux poures d'icelle église. — 29 juillet 1535. 

110. Jhéromme Dennetière testa le 21 octobre 1535. 
— Je eslis ma sépulture en l'église de S. Brixe, en la 
chappelle S. Marcoul, au devant du tableau S. Fran- 
chois. — 27 octobre 1535. 

111. Jehenne Fournier, veuve de Jehan Cambry, 
testa le 27 janvier 1535. — D’abondant donne à 
ladite église S. Quentin, ma parroiche, la somme de 
vingt livres de gros pour une fois, pour les employer 
en advanchement de nouveauls aornemens à la déco- 
ration du saint service divin, et à les furnir quand l'on 
besongnera à faire lesdits nouveaulx aornemens, et 
non advant. — 11 décemdre 1538. 

112. Agniéz Joseph, veuve de Jehan Bourgois, 
testa le 16 août 1536. — Item, je donne à l'église du 
Grant Béghuinaige ung Agnus Dei encassé en argent 
doret, pour en faire une paix a servir 4 ladite église. 
— 30 avril 1537. 

113. Jeanne Desfontaines, femme de Thielman 
Isemtach, orfévre, testa le 13 décembre 1536. — 
Donne à son filz Anthonne une couppe d'argent et ung 
couteau virelé d’argent, une cottelette de camelot noir 
pour faire une casulle, et tout le velour, c'est assavoir 


— 5] — 


de bonne grace manches et pour faire la croix de 
ladite casulle. Item, une croix de fin or, quattre 
anneaux d'or, ung à deux pierres, une grande verge, 
ung aultre à pierre de grenade et une petite vergette. 
— 22 décembre 1536. 

114. Thomas de le Porte testa le 16 avril 1537 
avant Pâques. — Vœil mon corps estre inhumé 
dedens le cimentière de ma patronne S. Margueritte, 
à laquelle église je donne à l’avanchement de l'œuvre 
des orghes (1) commanchiet la somme de douze solz 
flandres. — 29 avril 1538. 

115. Luc Pol testa le 2 juin 1538. — Je vœl que 
mon corps soit mis en sépulture en une natte et sur 
une asselle pour le porter à sa sépulture. — 15 sep- 
tembre 1539. 

116. Agnès Vergelois, fille de feus Jehan et 
Jehenne de le Cappelle, testa le 25 janvier 1538. — 
Item, je laisse à l'église dudit S. Jacques ung 
blancq palle et une nappe enseignée de la mesme 
enseigne dudit pal, desquelz je vauldray estre servy 
au jour de mon trespas et services sans nulz despens 
de mes biens par moy délaissiéz, et pour servir aussy 
conséquentement & toutes celles lesquelles décéderont 
en l’estat de virginité. — 2 avril 1538. 

117. Marie Mollette testa le 18 mars 1538. — Je 
donne à l'église de le Magdelaine ung tavlet, et est ung 
Dieu en croix, couvert de voire. — 24 mars 1538. 

118. Jehan Oston, premier clerc et greffier de la 
ville, testa le 25 avril 1539 après Pâques. — Je eslis 
sépulture en l'église S. Quentin allentrée de la chap- 
pelle de Haulx pardedens Iadite chappelle, en donnant 


(1) J'ai publié le contrat de fabrication de ces orgues, (Etudes sur 
l'art à Tournai, t. I, p. 277). 


_ 52 — 


à l'église, pour illecq estre sépulturé, et aussy ma 
femme après son trespas, une esghuière d'argent 
tortinée qui servira à la rénovation de l’eauwe baptis- 
male et au lavement des autelz le jour du blancq 
joedy chascun an, pour y mectre le vin. Et qu'il y ait 
dessus ma tombe ung rond de pierre où sera gravé au 
mittan le nom de Jhésus, en hault mon nom en ceste 
sorte Osrox, et en bas la date de l'an de mon trespas en 
chiffre et au brief. — 29 août 1540. 

119. Ysabeau Brunielle, veuve de Jehan Pissenier, 
testa le 18 août 1539. — Je donne à Jennette de le 
Lys, fille de Jehan, ung chappelet de coral à tout ung 
Agnus Dei encassé, et l'imaige de S. Franchois, et 
une chaine d'argent à tout une ancollie (1) au deboult, 
et une bourse de rouge velour à tous les boutons de 
perles, et unes Heures couvertes de noir camelot à 
tous les cloans d'argent. — 14 février 1539. 

120. Pasquette Parente testa le 13 septembre 1539. 
— Je vœil que, pendant mon service, il soyent treize 
enffans sans sens et entendement, à tout chacun ung 
chappelet de bos en leurs mains. Je donne en le 
mendre chappelle qu'il soit en l'église de le Magde- 
laine, ung plat d'estain pesant cincq quartrons pour, 
quand on baillera de l’eauwe au prebtre, pour le rece- 
voir. — 10 novembre 1539. 

121. Jehan le Marchant dit de Genappe testa le 
8 juin 1540. — Je donne à Marie, ma fille, femme de 
Franchois Cocquiel dit le Merchier, le beau Repos 
et tous les accoustremens ad ce sevans, tant baghes, 
custodes, chappelet de coral, Agnus Dey et aultres 
servans audit Repos. . 

122. Clémence de Wendeville, veuve de François 


(1) L'ancollie est la fleur de l’aquilée. 


— 53 — 


Ricart et de Gilles Paret, testa le 14 janvier 1540. — 
A donné icelle testatresse 4 sire Pierre de Wendeville, 
prebtre, son nepveu, trois coussins de tapisserie ayant 
Yimaige d’Hercules, avecq trois aultres coussins d’aul- 
tre tapisserie ; item, ung anneau d'or à pierre de ruby. 

123. Anne Aucquier, veuve de Nicolas de le Haye, 
testa le 23 février 1510. — Sy eslis ma sépulture pour 
mon corps estre inhumé au cimitière de l'église 
S. Nicaise, mon patron, à laquelle église je donne 
une pièce de tapisserie où est ung ymaige de le Mag- 
delaine, pour icelle estre tendue en ladite église ès 
jours solempnelz. — 18 août 1544. 

124. Jacques de Preys, prêtre, testa le 26 mars 
1540. — Je laisse mon corps à la terre, priant estre 
enterré en l'église S. Brixe d'encosté l'autel Nostre 
Dame des Moutons (1), à dextre d’icelle. Vœil avoir 
quatre flambeaux, et deux chandeilles sur l'autel, et 
deux sur la tombe. — 31 mars 1540. 

125. Jehan de Berlot testa le 31 mai 1541. — Je 
donne 4 ladite parroische Nostre Dame deux coussins 
d’asur semés de fleurs de lys d'or — 3 juin 154). 

126. Rogier de Hostel, peintre, testa le 22 juin 
1541. — Donne à Kalotte de Hostel, ma niepce, 
fille de Michiel, mon filz, ung tableau imparfait de 
estoffe et de poincture. — 30 janvier 1541. 

127. Marie Le Saige, veuve de Baulduin de le 
Cappelle, testa le 10 octobre 1541. — Je eslis ma 
sépulture pour mon corps enterrer en l'église 
S. Jacques ou lieu où mon feu mary est gisant, or- 
donnant et voeillant par exprès estre faict et mise une 
lamme en icelluy lieu, gravée et pourtraict des per- 
sonnes de mondit feu mary et de moy. — 23 juin 1542. 


(1) C'est une chapelle fondée au 13° siècle 4 l'église S. Brice. 


_ 54 — 


128. Nicolas Joveneau, teinturier, fils de feu 
Nicolas, testa le 6 octobre 1542. — Je eslis la sépul- 
ture de mon corps en l'église de la religion monsei- 
gneur S. Augustin pour y estre inhumé et enterré 
audevant de l'épitaffie de la Transfiguration Nostre 
Seigneur, où mesdits feus père et mère ont esté 
enterréz, et que mondit feu père a fait faire. — 
9 octobre 1542. 

129. Quentin Bonnier testa le 23 janvier 1543. — 
Je laisse mon corps à la terre, en paiant le deu de 
nature, priant qu'il soit sépulturé et enterré en l'attre 
de l’église Nostre Dame auprès de la chappelle où par 
nuyt a une lampe ardant, auquel lieu mes feuz père et 
mère ont esté sépulturéz. Je donne à Jehan Bonnier, 
mon filz, ung signet d'or venant de mon feu père, et 
avæcq ce des Heures en vellin escriptes à la main, de 
lettre de fourme. — 9 avril 1553. 

130. Gérardine Scindieu, veuve de maître Jehan 
Le Cocq, testa le 5 février 1543. — Je donne à 
l'église de le Magdelaine ma meilleure nappe royée, 
et ung Jésus à tout un repos et tout ainsi qu'il est à 
présent aorné, et ce pour parer ladite église. — 
24 octobre 1544. 

131. Marie Boullenghier, veuve de moiseigneur de 
Mauville et femme de messire Loys de Lannoy, che- 
valier, seigneur de la Mottrye et de Wasnes, testa le 
19 novembre 1540. — Item, ordonne que de ma cotte 
simple de satin brochiet soit faict une chappe ou 
casure à orfroy de velour noir armoyés des armes de 
monseigneur de la Mottrye, mon mary, et de moy; et 
que elle soit donnée en l’église où seray enterrée. 
Item, voeil et ordonne que la chasure quy est faicte 
armoyée des armes de feu monseigneur de Mauville 
et de moy soit donnée à la chappelle des Fiesnes où 


— 55 — 


mondit seigneur est enterré en l’église S. Aubert de 
Cambray. Et quant à l'aultre chasure, aussy de velour 
noir et de drap d'or, je ordonne qu'elle soit donnée à 
l'église S. Julien de Ath. — 12 mai 1544. 

132. Marguerite des Wastines, veuve de Jehan de 
le Motte, crassier, testa le 26 janvier 1544. — Eslis 
ma sépulture en la chimentière dudit lieu de S. Jehan 
Baptiste, pour laquelle sépulture je donne à l'église 
ung chappelet de blanque ambre et ung aniau d'or 
pour la refection de la cibol et lieu où repose le corps 
de mon Dieu. — 12 février 1544. 

133. Marie de Villers, veuve de Martin Wuidalle, 
testa le 15 septembre 1545. — Je donne à l'église 
S. Jehan des Causfours une nappe, là plus grande de 
nostre maison, pour servir à l’hostel Nostre Dame en 
ladicte église. Item, je donne à la paroisse Nostre 
Dame une paire de houppeaulx de soye et ung Jésus 
à mectre sur l'autel. — 16 octobre 1545. 

134. Alizon Couteau testa le 10 décembre 1546. — 
Je donne à l'église de le Magdelaine une table de 
autel à laquelle y a une ymage de la Vierge Marie 
d'allebattre avecq ung Véronicle semé de pluiseurs 
fleurs de soye. Item, je donne à l'église du Grant 
Béghinaige six livres flandres, et ce pour parfaire une 
cappe de satin de Bruges que on a donné à ladite 
église. Item, je donne à l’église de S. Nicaise deux 
coussins de soye pour mettre d’auprés le Saint Sacre- 
ment. — 29 février 1546. 

135. Pierre du Chambge testa le 13 février 1546. 
— Je donne à Thiéry d’Appelterre ma petite turquoise 
et ma jacinte (1). Je donne audit Jehan Baceler mon 
agathe noire, servant au grand doyt. Je donne à Jehan 


(1) On appelait jacinthe une variété du rubis. 


— 56 — 


d'Assignies mon cel de cat et une petite verghe d'or 
servant à porter avecq ledit œl de cat. — 20 août 1547. 

136. Pasque Bruyant, veuve de Piérart Sallet, testa 
le 27 avril 1548. — Je laisse mon corps à la terre, en 
payant le deu de nature, pryant que il soit sépulturé 
et enterré en l’attre de l’église S. Jacques, vers le 
passaige du curé. Je donne à Anthonnette de le Mer, 
vesve de feu Nicolas Sallet, mon filz, une couche, une 
paire de gourdines de saye et deux rabateaux rouges 
de tapisserie, et une quayère à dos de cuvelier, et deux 
anneaulx d'or, l’un appellé cercle (1) et l’aultre verghe (2) 
d'or. — 20 août 1548. 

137. Waultre Sohier, premier clerc de l’église 
S. Brice, et Jehenne de le Fosse, sa femme, testérent 
conjointement le 1° avril 1549. — Item, donnoient et 
donnent à ladite église S. Brixe, à prendre après leurs 
dits trespas, une grande table d’autel où est pourtraict 
Ja ramembranche du crucefix, et une piéche de tappis- 
serie & grand brancquaige, contenant treize aulnes ou 
environ. 

138. Gilles Loccallin, fils de Salomon, testa le 
30 avril 1550. — Item, donne à ma femme ung 
tableau là où est la représentation de Dieu en croix, 
fermant à deux fœilletz là où est ma figure et la 
sienne. — 5 septembre 1554. 

139. Jehan Maillet, bonnetier, testa le 1° mai 1550. 
— Pour ma sépulture je donne à mon église paroi- 
chialle de S. Brixe mon pourpoint ayant les manches 
de damas. Item, donne ung bancquier faict à l'esguille, 
de tapisserie, 4 ladite église. — 16 mai 1550. 

140. Jacques de Landas, marchand, testa le 8 mai 


(1) Le cercle était une bague plate, comme le bord d'une couronne. 
(2) La verghe avait la forme arrondie. comme une baguette. 


— 57 — 


1551. — Je donne a mon église (de S. Brice), et pour 
Yentreténement d'icelle, cincquante livres de gros, et 
ce à l'advanchement de deux chappes, une kasure et 
deux tournikeaulx noirs pour servir aux obsecques des 
trespasséz, ou blanchs pour servir aux «jours de la 
Vierge Marie. — 27 mai 1551. 

141. Michel Querquefæille testa le 10 juin 1551. 
— Je donne à la paroische Nostre Dame une piéche 
de tapisserie de verdure. — 29 février 1551. 

142. Piéronne Tasse, veuve de Simon Bourgeois, 
testa le 18 juillet 1551. — Je donne à ladite église 
S. Pierre ung beau drap de tapisserye, de vingt trois 
aulnes ou environ. Donne à mondit filz, Simon Bour- 
geois, ung goblet d'argent à pied, ayant mes armoyries 
dedens. — 8 mai 1553. 

143. Barbe Le Roy, femme de maître Jacques 
Calewart, greffier de la cour spirituelle de Tournai, 
testa le 16 avril 1552 après Pâques. — Donne à la mère 
dudit Jacques, son mary, la représentation de Nostre 
Seigneur en croix, pandant présentement en la couche 
en la chambre par terre. Item, à maistre Jehan Cale- 
wart, le tableau où sont poincts les mistères du Nou- 
veau et Vieu Testament. Item, à sa commère, femme 
de Jacques de Malle, donne son chappelet de noir 
gaiet avecq les grains et les enseignes d'or, et le 
baghue y pendante quy est ung blaneq saphir encassé 
en or. — 14 juin 1557. 

144. Péronne de Noefville, veuve de Jacques de 
Landas (voir n° 140), testa le 25 août 1553. — Je 
vœil et ordonne que, endedens l'an après mondit tres- 
pas, soit faict en ladite église S. Brixe ung chandeler 
de quyvre servant à l’autel S. Brixe, mon patron, au 
lieu de cestuy de fer qui y est à présent; et qu'il soit 
faict en la meilleure sorte et forme que la place le 





— 58 — 


requerra, sans toutesfois y mectre piedz. Et quand l'on 
recoustera et réparera les orgues de ladite église 
S. Brixe, je donne en advanchement la somme de 
douze livre de gros. Sy donne et légate 4 Jehan de le 
Forge trois livres impriméz, avecq ung tableau encassé 
en miroir. Item, donne et légate à l'église S. Brixe, 
pour décorement d'icelle, ung tableau à trois ymaiges 
estant sur le dréchoir de la chambre par terre. — 
29 décembre 1553. | 

145. Lucq de le Fosse, époux de Barbe de Cou- 
rière, testa le 4 mai 1554. — Sy donne à Jehan Robin, 
mon beau filz 4 cause de Margotine ma fille, sadicte 
femme, à prendre hors de ma vasselle d'argent, une 
tasse pesant huyt onces ou environ, et mon grand 
tableaa paint de Faulx Riche. Je requiers 4 mes enffans 
de voulloir donner et laissier avoir 4 Barbe, leur 
mère, mon tableau à deux fœilletz paint, la Vierge 
Marie et S. Marguerite et S. Barbe. — 13 août 1554. 

146. Jehan de le Fosse, époux de Jacqueline Ridon, 
testa le 12 mai 1556. — Pour aultant que, par le 
traictié de mariaige de moy et de ma femme et espeuze 
Jacqueline Ridon, appert qu'elle auroit et a porté en 
mariaige avecq moy entre aultres meubles la table 
d’hostel quy est sur le dreschoir de nostre chambre, 
où est la remembrance de Nostre Seigneur avecq les 
trois Maryes, le chandeler de queuvre 4 douze branches 
quy pend en ladite chambre, les deux grands chemi- 
neaulx, les estenelles (1), le fourcque, avecq une piéche 
de tapisserye brocqueterye, et le tableau du bon 
Lazare, je voel et ordonne qu'elle les prenche et aiche 
à son seul prouffict. — 15 mars 1556. 

147. Laurent Gaillié testa le 11 août 1556. — Je 


(1) Estenelles = tenailles, pincettes. 


— 59 — 


donne à Lucq Hallié, mon beau père, ung gobelet 
d'argent sans pied, à cuvelette. Pareillement je donne 
à ma fille Margotine une chainture d'argent avecq une 
ameraulde y servant, avecq ung demy chint d'argent 
où il y a une poirré d'argent dorré y pendant au boud. 
Je donne pareillement à ma belle mère, femme de 
Lucq Hallié, ung tableau où il y a painct les Trois 
Rois. Je luy donne ung coussin faict à l’esguille, où il 
y a ung paon. Je donne à ma sœur Barbe une hochette 
d'argent où il y a ung dent de leu encasset. Je donne 
à Magdelène Sailly ung dent de leu encasset en argent. 
— 13 août 1556. 

148. Philippe de Cordes, procureur du roi, testa le 
7 septembre 1556. — Sy eslis ma sépulture, s'il plaist 
aux égliseurs et aultres paroischiens de S. Quentin, 
dont je suis natif et baptisté és fons de ladite paroische, 
pardevant l’hostel monseigneur S. Sébastien, au lieu 
plus convenable; audevant de laquelle sera mis ung 
tableau estant présentement en ma maison, où sont les 
Trois Rois, lequel contient en brief la fondation d'une 
messe, faicte par moy et ma femme, chacun mercquedy 
de l’an à perpétuité et par chacune sepmaine, laquelle 
se chante à l’hostel dudit S. Bastien et à l'honneur 
monseigneur S. Rocq. Item, je donne à monsieur 
maistre Pasquier Grenier les œuvres que j'ay de Algiat 
et Budens (1), estant en deux volumes. — 31 août 1558. 

149. Pierre Calimiel, escrinier, fils de feu Louis, 
testa le 25 septembre 1556. — Je donne à l'église de 
Nomaing ung tableau 4 deux feulletz, et, pour le faire 
poindre, deux livres de gros en délivrant au pointre 


(1) André Alciat est l’auteur d'un livre d’Emblémes. — Quant à 
Guillaume Budé, on lui doit le Traité de l'institution d'un prince, 
adressé à Francois I°'. 


— 60 — 


l'ordonnance de l'histoire, avecq les supplians dona- 
teur et donatresse mis 4 chascun fuelletz, assavoir 
dudit Pierre Calmiel et Pasque Corvillain, ma pre- 
miére femme. — 29 septembre 1556. 

150. Ernoul Winocque testa le 17 décembre 1556. 
— Je donne à sœur Marguerite Winocque, ma fille, 
demourant à Anvers, une petite vassielle d’argent que 
on appelle vulgairement montre. — 23 décembre 1556. 

151. Pierre d'Escobecq, gantier, veuf de Jeanne 
Picque et époux de Jeanne Le Witre, testa le 4 jan- 
vier 1556. — Il a donné à ladite église S. Brixe une 
piéche detappisserie où est pourtraicte la remembrance 
de Jésus Christ estant au Jardin des Olliviers. — 
© mars 1556. 

152. Jehenne Anrys, veuve de Josse Stalins, testa 
Je 17 juin 1557. — Elle donne et légate 4 la maison 
des Fréres Mineurs de ceste dite ville une casure de 
damas rouge, la croisure de fil d'or, avecq l'estolle, 
manipulle, amyct, aube et sain (1). — 2] juin 1557. 

153. Michel de Pontrewart, bourgeois, testa le 
21 juin 1557. — Désire avoir sa sépulture au cyme- 
tière paroischial de S. Marie Magdeléne en Tournay, 
audevant de l’épytaphe et entre le crucefix donnéz et 
ordonnéz par luy. — 1° septembre 1557. 

154. Héléne du Fresnoy, femme de Jacques Bouton, 
échevin de S. Brice, testa le 13 juillet 1557. — Quant 
à mon corps, je le laisse à la terre dont il est yssu, 
vueillant et ordonnant icelluy estre sépulturé et inhumé 
en l’église S. Brixe, mon patron ; et sur la place où je 
seray enterré, y aura mise et posée une lame portant 
la pourtraicture d’ung mort. — 4 août 1558. 

155. Marie de Sailli testa le 14 août 1557. — Voœil 


(1) Sain = ceinture. 


— 61 — 


et ordonne à la confrarie de la Vierge Marie en ladite 
église paroischialle de le Magdelaine, ung chapplet de 
blancq ambre avecq une petite croix d'argent dorré. 
Item, je donne à ladicte église ung petit tableau là où 
est contenue l'imaige de la Samaritaine. — 16 août 
1557. 

156. Jehan Bernard, prêtre, chanoine de Tournai, 
testa le 31 janvier 1557. — Eslit la sépulture de son 
corps, Sil plaict à ses bons seigneurs et confrères mes- 
seigneurs doyen et chapitre, devant le grant autel 
Nostre Dame, duquel il a faict faire la table d’albastre, 
et au lieu plus propice qu’on trouvera; sur laquelle sa 
sépulture il désire estre mise et posée une lame. 


157. Jehan de le Forge, prêtre, chapelain des hautes . 


formes, testa le 11 mars 1559. — Je eslis ma sépul- 
ture dedens l'église des Frères de Saincte Croix en 
ceste ville, au costé du grand autel dedens leur cœur, 
comme leur ay monstré. Item, je veulx que tous mes 
livres en latin soient donnéz à la librairie desdis Croi- 
siéz; et ceux en franchois à Lucq Haillier, excepté 
mon livre de Réthoricque que j'ay composé (1), lequel 
je donne pour une souvenance à Philippe de Lannais, 
marchant, mon nepveu, et le Catalogus sanctorum à 
sire Michiel le Herry, curé de Froyenne. Et à Mariette 
de le Forge, femme et espeuze audit Philippe de 
Lannais, je donne ung Repos avecq deux angèles de 
bois doret. Item, je veulx que mon baston virelet 
d'argent soit donné à maistre Pierre Dennetiéres, afin 
qui prie Dieu pour moy quand il portera le baston. 
Item, je veulx que il soit délivré au susdit couvent des 
Croisiers ung tableau à deux fœilletz qui est en ma 


(1) Cet ouvrage et son auteur sont restés inconnus à Foppens et au 
chanoine Waucquier. 





— 62 — 


chambre, pour le mectre dedens leur coeur avecq le 
grand chandelier, droict devant où seray entherré. — 
15 janvier 1559. 

158. Jehan Joseph, bourgeois, testa le 22 mai 1559. 
— Mon corps je le laisse pour sépulturer en l’église 
S. Brixe; et pour ma sépulture je donne à ladite 
église ung grand missel à dire messes, une casuble de 
satin noir, estolle, phanon, aulbe, amictz et le cint. — 
25 août 1559. 

159. Christienne Willebrecht testa le 19 octobre 
1559. — Item, à Marie Steenkiste, sœur dudit curé 
de S. Quentin, au lieu de sa mère trespassée, luy 
donne les Trois Roys painciz sur toille. — 12 août 
1562. 

160. Nicolas de Boubaix, écuyer, seigneur de 
Wasmes, testa le 29 avril 1560 après Pâques. — Je 
donne 4 mon cousin Jacques de Boubaix, escuyer, sei- 
gneur d’Anvain, ma grande couppe d'argent doret. 
Item, je donne à mon cousin Adolf de Boubaix, filz 
dudit seigneur d’Anvain, ma robe de velour noir, mon 
espée damasquée avecq le poignart, chainture et 
sipsiére (1). — 8 mai 1560. 

161. Gérard Delmont, prétre et chanoine de Tournai, 
testa le 30 avril 1560. — Mon corps je le laisse à la 
terre saincte pour avoir sa sépulture en ladite église 
Nostre Dame, priant et requérant à mes vénérables 
seigneurs ct bons confrères messieurs de chapitre qu'il 
leur plaise consentir que mondit corps soit posé et 
sépulturé tenant la lamme de feu maistre Gaulthier 
Wassonne, et que ung tableau soit mis avecq l'effigie 
de Nostre Dame la glorieuse Vierge Marie avecq mon- 


(1) Sipstère ne se rencontre pas dans les dictionnaires. Ne serait-ce 
pas une variante de gibecière } 


— 63 — 


seigneur S. Nicolas tenant mon effligie revesty; et que 
à l’entour de la pierre de ma dite sépulture soit mise 
une lame de cuivre contenant mon épitaphe. Je donne 
a Jehan Heister le buffet estant en madite chambre, 
avecq le tableau et le tappis de table de tapisserye 
armoyé de mes armes. Je donne à ma belle sœur, 
Anne Baudanne, deux tasses d'argent bouillonnéz de 
trois bouillons, à bas pied, doréz par le bordt d’en 
hault. 

162. Jehenne Carpentier, veuve de Nicolas Verra, 
testa le 4 juin 1560. — Je donne à Jehan Le Prebtre, 
mon beau filz, ung tableau de S. Jhéromme. — 
1*-juillet 1560. 

163. Jehan Odolf l’ainé et Catherine Fautres, sa 
femme, testérent conjointement le 17 février 1561. — 
Nous donnons et légatons à ladite église S. Nicaise, 
à prendre après le décès et trespas du dernier vivant 
de nous deux et non anchois, deux potteauins d'estain, 
deux houppeaulx de soye, deux chandeliers de keuvre, 
deux chandeilles de bois painctes et ung rabateau de 
damas vert avecq les poirres de bois dorrées, le tout 
pour parer le grand autel aux jours sollempnelz. Item, 
nous donnons, comme dessus, à ladite église ung 
tableau painct sur toille à l’imaige du Gardin d’Olivet, 
pour mectre au pillier devant la chappelle des fons. 
— 21 octobre 1565. 

164. Marie de le Motte, veuve de Bonaventure de 
Thieffries, peintre, testa le 19 septembre 1563. — A 
Baulduin de Haultighem, filz de Andrys, je donne ung 
drageoir d'argent, estant ung instrument comme ung 
portefeu servant à prendre dragerie. — 29 mai 1570. 

165. Barbe d’Estrayelles, femme de Louys de Cler- 
més, testa le 11 décembre 1564. — Eslys me sépul- 
ture en l'église de la Magdeleyne, au cœur devant le 





— 64 — 

Saint Sacrement, s'il est possible. Je donne à icelle 
église de la Magdeleyne une grande cheyne d’aur, à 
charge d’en faire deux gourdines au grand autel d’icelle 
église, de couleur rouge cramoisy, et ung drap d’autel 
de velour rouge cramoisy, avecq mes armoiryes tant 
‘aux gourdines comme aussy audict drap d’autel. De 
la reste d’ycelle cheyne, ordonne estre faict ung repo- 
sitoire du Saint Sacrement deseure ledict grand autel ; 
et pour parachever ledict repositoire du Sainct Sacre- 
ment, je donne aussy une cheyne d'argent. Je donne 
ma bonne robe de velour noir pour faire ung ciel et 
tabernacle du Sainct Sacrement, servant 4 porter ledict 
Sainct Sacrement à la procession; le tout avecq mes 
armoiryes. Je donne aussy une devanture de velour 
noir à icelle église de la Magdeleyne pour faire une 
robe à parer l’ymage S. Marie Magdeleyne. — 
20 décembre 1564. | 

166. Hélaine Exester, veuve de Georges de Lestrée, 
testa le 11 mai 1565. — Je donne à ladicte église (de 
S. Catherine) une table d’autel pour estre mise et assize 
devant la tombe où je seray ensépulturée. Je donne à 
Franchoise de Lestrée, femme à maistre Pierre Bacq, 
ung petit Repos de bois doréz. Je donne à maistre 
George de Herchuéz un tabeleau de bois où est pour- 
traict l’imaige de la Vierge Marie. — 28 janvier 1565. 

167. Mahieu de Fregeo, poissonnier de mer, testa 
le 27 mai 1565. — Je donne à mes confrères pesqueurs 
à le ligne, lesquelz j'ay hantéz, pour eulx récréer, 
quattre livres flandres. Je donne à Eleuthère de Bai- 
sieu tous mes hangins et aultres ostieux servans à 
pesquier à le ligne. — 30 mai 1565. 

168. Jehenne Le Louchière, veuve de Jehan Coulon, 
testa le 27 juillet 1565. — Je donne à ma fille Chres- 
tienne Coulon une pièce de tapisserie, ung petit tablet 


— 65 — 


de S. Anne. Je donne & Jehenne Coullon ung tabelet 
des Sept Douleurs. Je donne à Nicolas Coullon ung 
tableau de la Magdelaine et ung de Promesse d’amour. 
Je donne à damp Robert Coulon, mon filz, religieulx, 
ung petit tableau du Nom du Jésus. — 12 novembre 
1565. ; | 
169. Barbe d’Ongnies, fille de messire François, 
chevalier, seigneur de Beaulepaire, testa le 28 octobre 
1565. — Et pour plus grande décoration du lieu où 
repose le Sainct Sacrement de l'autel en ladite par- 
roische S. Jacques, je veux et ordonne que mesdits 
exécuteurs en facent faire les gourdines de caphas (1) 
vert avecq ung rabateau de pareille coulleur, où 
seront enpreintes mes armoiries. Sy ne veux oblyer 
ma damoiselle de Haudyon, à laquelle je délaisse une 
vergue à teste de mor. Et sy délaisse pareillement 
à Anne d’Ongnyes, ma niepce, une petite chainette 
de perle avecq des jarbes d'or. — 28 décembre 1565. 
170. Agnès Fortin, veuve de sire Jehan Joseph, 
bourgeois, testa le 25 décembre 1565. — Sy eslis la 
sépulture pour mon corps enterrer, en l'église dudit 
S. Brixe, devant l'autel S. Marcoul, auprès de la 
sépulture de feu sire Jhérome Dennetière, du léz 
tenant vers la thésaurie. — 24 janvier 1565. | 
171. Jehenne Carlier, veuve de Jehan de le Rue, 
testa le 14 janvier 1565. — Je donne à ladite église 
(de S. Marguerite) une piéche de thoille fort belle, 
contenant huyct aulnes, pour faire aulbes de prebtres 
servant à célébrer messe. — 21 janvier 1565. 
172. Nicolas de Haultighem testa le 21 avril 1566. 
— Je donne à Jacques Bernard, mon beau tilz, une 


(1) Le capha ou cafa est une sorte de satin, d'une qualité inférieure, 
dont la chulue est de soie et le reste en fil. 
ANNALES. 1V. 5 


— 66 — 


table d’autel ayant la pourtraicture de ung Dieu en 
croix. — 28 novembre: 1571. 

173. Agnès de le Croix, souveraine et maîtresse des 
béguines du Grand Béguinage, testa le 23 juin 1567. 
— Mon corps je le laisse à la terre dont il vient, pour 
estre mis et sépulturé ens l’église Dieu et du Béghi- 
naige, endessoubz le répositoire du Sainct Sacrement, 
où sera mise sus ma sépulture une lame de pierre. — 
30 juin 1567. 

174. Nicolas Roty, bourgeois, testa le 21 octobre 
1569. — Je donne à Arthus Roty, mon nepveu, une 
piéche de tapisserie du viéz et nouveau testament. — 
27 octobre 1569. . | 

175. Jehan de la Forge, libraire, veuf de Martine 
du Rieu et époux d'Anne de Berlot, testa le 
13 juillet 1570. — Je vœulx et ordonne que maistre 
Pierre, mon filz, ait et tienne pour ly ung voire à 
pied d'argent et une imaige de Nostre Dame quy 
vient de feu monsieur maistre Pierre Manchicourt, 
quy fut son parin. — 25 août 1572. 

176. Jeanne Capelier, veuve de Gilles du Rieu, 
testa le 12 octobre 1572. — Item, je donne à l’église 
dudict S. Brixe ung bancquié de tapisserie de 
menues verdures, contenant environ douze aunes. 
Item, je donne à maistre Nicolas Liébart, conseillier 
des mayeur et eschevins de Tournay, ung gobelet 
d'argent à cuvelette semé de fleurs de lys. — 4 juillet 
1573. 

177. Marie de Haudion, dite de Ghiebrechies, veuve 
de Jehan de Venduille, écuyer, seigneur de Gouver- 
gnyes, testa le 15 mai 1574. — Veult et ordonne 
ladite damoiselle comparante que ladite damoiselle 
Yolente de Venduille, sa fille, femme et espeuze 
audict seigneur d'Estrayelles, ayt et tiengne pour sa 


— 67 — 


part ès biens mobiliaires estans en sa maison, nœf 
piéches de tapisseries armoyées des armes my-parties 
 dudict seigneur de Gouvergnyes et de Ghiebrechies, 
estimées et prisées, lesdites nœf piéches de tapisse- 
ries, à la somme de trente livres de vingt gros flandres 
la livre. Item, veult et ordonne ladicte damoiselle 
comparante que Marye de Venduille, sa fille maisnée, 
ayt et tiengne pour sa part ès dits biens mobiliaires 
ung bachin et une esguière couverte, le tout d'argent, 
armoyées desdites armes my-parties dudict seigneur 
de Gouvergnyes et Ghiebrechies, ledict bachin pesant 
cinquante nœf onches deux estrelins et demy, et 
l'esguière vingt six onches sept estrelins et demy; 
item, une sallière en forme de heph, pesant dix nœf 
onches sept estrelins. — 7 octobre 1574. 

178. Thomas le Maire, bourgeois, testa le 27 octobre 
1574. — Mon corps je délaisse 4 la terre pour estre 
inhumé et enterré en ladicte églize S. Nicaise, au plus 
près que faire se porra du siége où je m'assis journel- 
lement quand je suys en icelle églize. Je donne a 
icelle églize, pour et à l’advanchement de l'édification 
et refection d’ung nouveau lhuissenet (1), la somme de 
quatre livres de gros. — 15 novembre 1574. 

179. Balthazar Boursy testa le 9 août 1575. — J’ay 
donné & mon cousin, demourant 4 Gaurin, une har- 
quebouze, une rapiére, ensamble une cuirache. — 
11 août 1575. 

180. Wauldrue Le Loultre, veuve de Loys Le 
Prinche, testa le 13 janvier 1576. — Je donne à 
Agnièz Le Prince, fille de mondit mary Loys, ung 
anneau d'or à pierre, et une table d’autel couverte de 

voirre. Item, je laisse et donne à Loys du Tret, mon 


(1) Il s'agissait de faire un nouveau jubé 4 l'église S. Nicaise. 


— 68 — 


demy frère, une imaige de Nostre Dame d’albastre. — 
30 janvier 1576. 

18]. Claude Warin, veuf de Catherine Maclin, 
testa le 18 juillet 1576. — Je veux et ordonne que 
mon filz, damp Jhéromme Wari, religieux profès de 
l'abbaye saint Martin de ceste ville, pourveu qu'il soit 
encoires estudiant à l'Université de Louvain ou aultre 
Université, pour augmentation et oultre ce que lui 
donne son pére abbé de ladicte abbaye, quy est de 
vingt livres de gros tant pour sa table que pour son 
vestiaire et aultres nécessitéz, jouysse de une rente de 
vingt quatre livres flandres. Item, je donne 4 mondict 
filz,damp Jhéromme, les livres traictans de la Saincte 
Escripture, tant en langue latine que en aultre langue, 
telz qu'il vouldra choisir en ma librairie. Item, je 
donne à la paroische Nostre Dame, pour décorer 
ladicte paroische, ung tableau où est pourtraict la 
figure de la Saincte Trinité, clouant à deux huychetz 
ou fœuilliéz auxquelz sont pourtraictz ma figure et 
celle de ma femme Catherine Maclin, ordonnant qu’il 
soit mis sur l'autel S. Laurens. — 28 novembre 1576. 

182. Jehan Localin, veuf de Barbe Le Febvre, testa 
le 3 juillet 1579. — Voeil que mon corps, instrumens 
de touttes iniquitéz et vices, soit ensepveliz et ensé- 
pulturéz en l'église paroischialle de monsieur S. Jac- 
ques en Tournay, audevant de l'hostel et épitafle 
de monsieur S. Jacques, mon patron, audevant du 
siège la où Barbe Le Febvre, ma deffuncte femme, est 
ensépulturée. Je ordonne que dessus ma sépulture soit 
misse et assize une lame de pierre polie, de la 
longheur de cincq à six piedz de long, sur laquelle 
lame soit gravé S. Jehan l'Evangéliste avecque une 
S. Barbe, et aux quattre coings de ladicte lame les © 
quattres Evangélistes, et escript allentour de ladicte 


— 69 — 


lame le jour et an de mondict trespas et de madicte 
femme. J’ordonne et donne 4 nostre dicte église de 
monsieur S. Jacques, nostre patron, ung tableau la 
où est pourtraict la figure de la benœtte Vierge 
Marie, et aux feuilles d’icelui tableau où est la pour- 
traicture de moy et de ma deffuncte femme, pour estre 
mis audevant de nostre sépulture. Et s'y ordonne à 
mes exécuteurs qu'ils facent dessoubz ledict tableau 
ung épitafle de cuyvre, et que soit gravé S. Jehan 
l'Evangéliste et une S. Barbe et aussy mes armoieries 
avecq mémoire de moy et de madicte femme, ensemble 
de y faire atacher ung moyen chandeler du cuivre. — 
21 juillet 1579. 

183. Philippe du Tilleux testa le 7 décembre 1580. 
— Ordonne à ses enffans successeurs, s'il advient que 
de leur vivant les Chartreux lès ceste ville peuvent 
reédifier paisiblement leur cloistre et maison (1) pour 
y faire demeure comme devant le saccagement et 
troublez advenuz du passé, qu'ilz facent faire une 
verriére audict cloistre, en place que leur polra estre 
accordé, de telle forme et paincture comme est ung 
sien tableau de Cruchefix avecq les Sept Douleurs, sa 
pourtraicture, sa femme et enffans; pour quoy ordonne 
une livre de gros. — 18 décembre 1580. 

184. Jacques de Moulembais, bourgeois, veuf de 
Marie de Lescluse, testa le 8 décembre 1580. — Je 
donne audict Charles, mon filz, la Bible Sacrée en 
franchois, affin qu'il puisse veoir venir les faictz admi- 
rables de nostre bon Dieu. — 12 décembre 1580. 

185.- Charlotte de Hainin, femme de Pierre de 
Voisin, seigneur d’Amesin, testa le 27 janvier 1582. 


(1) La Chartreuse de Chercq avait été pillée et en partie détruite par 
les Iconoclastes en 1565. 


_ 70 — 


— Je donne à ladicte église de Piéronne une casuble 
avecq l’estolle et la petite estolle à mectre sur le bras, 
d'une estoffe de soye jaulne figurée de soye verde, 
aiant la croisure de velour rouge, avæcq les armes 
dudict seigneur d’Amesin, men mary, et les miennes. 
Item, je donne à madame de Messine, ma bonne scer, 
pour souvenance et par ce qu'elle aime les enfans, une 
verghe d’or emmaillée de noir, en laquelle est engravée 
la teste d'ung petit enffant. Item, je donne à madicte 
nièce, Catherine de Willeberch, deux paires de 
bracheletz d'or, si comme une paire emmaillée de 
couleur et l’aultre paire de jaserain (1); item, ung 
chapelet d’agate acoutré d'or, ung aultre chapelet de 
senteur (2) avecq une médaille d'or; une croix d'or 
enrichie d’ung caillou de ruby au milieu et quatre 
perles. — 21 février 1583. 

186. Liévin de Glas, serrurier, veuf de N...., de 
Catherine Chamart et d'Anne Lapparlier, testa le 
17 septembre 1582. — Supplie que mon corps soit 
inhumé et sépulturé en ladicte église S. Brixe, 
audevant de l’ymage de monsieur S. Liévin que j’ay 
donnée pour aournement et décoration d'icelle église. 
— 12 avril 1584. 

187. Angele Utenecouste et Catherine Martin, sa 
femme, testèrent conjointement le 22 novembre 1582. 
Nous donnons à ladicte église (de S. Nicaise) une 
piéche de tapisserye tapissée à ymaige d'Orgœl et 
Humilité, et douze livres flandres pour employer à 
l'advanchement de une table d’hostel. Nous donnons 
encore à ladicte église, pour et à l’advanchement de 


(1) Jaserain -chaînette composée de petites agrafes ou mailles d'or 
ou d'argent. 
(2) Sorte de bois dont on fait encore des grains de chapelet. 


— 7] — 


faire et construire ung lhuissenet à icelle église, sy 
icelluy se faict, deux livres de gros. Nous donnons à 
Nicolas Utenecouste, nostre filz, une ronde verghe d'or 
ouvert, et une hochette d'argent servant à enffant. — 
10 décembre 1582. 

188. Piéronne Bourdeaudhuy, veuve de Jehan 
Baptesme, testa le 4 mars 1584. — Je donne à ma 
fille, Marguerite Baptesme, ung rabateau de tapisserie, 
ung Jésus avecq une baiette (1), ung tableau où est 
l'image de Nostre Dame de Pitié, deux aultres petits 
tableaux, deux chandeliers de cuivre d'aultel, ung 
petit benoitier de cuivre, ung coussin tapisserie avecq 
une licorne. — 19 mars 1584. 

189. Catherine de Wauldripont, dame dudit lieu, 
veuve de Jean le Vaillant, écuyer, seigneur des 
Vallées, testa le 16 mai 1584. — Ordonne que, sur la 
sépulture de son corps, soit mise et posée une lame de 
pierre bleue avec sa représentation et ses armoyries 
et quartiers; et que en une plate de cuyvre ou pierre 
bleue, que l'on fera mettre et asseoir au lieu le plus 
propre à l'opposite de ladite lame, soit gravée la fon- 
dation de son obit. — 22 janvier 1599. 

190. Marie Sallé testa le 24 janvier 1585. — 
Veuille estre enterré et inhumé en l’attre et chimen- 
tière de ladicte église S. Jacques, derrière le cœur 
d’icelle ; et que sur mondit corps soit seullement mis 
une croix de vaucque (2) avecq ung chapeau de roses, 
sans aultres jolitéz. — 17 mars 1585. 

191. Catherine de Callonne, veuve de Cornille de 
Wysfliet, écuyer, testa le 13 février 1585. — Ordonne 
mon corps estre inhumé en l’église S. Jacques, auprès 


(1) La baiette est une petite jupe. | 
(2) Vaucque, d'après Godefroy, signifie non orné, simple. 


— 72— 


de mon feu père; et que mes services et obsecques y 
soient faictz et célébréz à nœf pseaumes et nœf lechons, 
avecq convoy à mon enterrement de seize flambeaux 
portéz par seize pobres personnes revestus chacun de 
trois aulnes de drap noir, lesquelz seront tenus aussy 
de eulx trouver et comparoir en icelle église le jour 
de mondit service; et que sur chacune torse soient 
attachées et posées par blasons les armoiryes tant de 
mondit feu mary comme de moy; avec ce, que soit 
aussy fait deux aultres grands blasons sur lesquelz 
seront aussy pourtraictz et poséz lesdites armoiryes, 
l'un desquelz sera porté à mondit enterrement et après 
mis dessus l'huis de mon logis mortuaire, et l’aultre 
pour demeurer et estre mis en ladite église S. Jacques. 
Item, je donne à l'himaige de la Vierge Marie d'icelle 
église S. Jacques une devanture de velour rouge 
cramoisy, passementée de passemens d'or et d'argent. 
— 15 mars 1985. 

192. Madeleine de Cambry, veuve de maitre Nicolas 
Liébart, licencié és droit, bourgeois et conseiller des 
mayeur et échevins de Tournai, testa le 3 mai 1588. 
— Quant à mon corps, j'en eslys la sépulture au cœur 
de l’église S. Jacques en ceste ville de Tournay, 
auprés du corps de mondit feu mary, ordonnant, si 
je mouroye hors de cestedite ville, mon corps y estre 
apporté au plus tost que faire se poura; et que en la 
lame mise sur la sépulture de mondit mary, soit 
insculptée la représentation d’iceluy et de moy, avecq 
les jours et ans de nos trespas, si de mon vivant je n’y 
avoye pourveu. — 20 juin 1589. 

193. Anne Limnander, veuve de maitre Mathias de 
Herchin, testa le 29 juillet 1588. — Je donne à mon filz 
Jehan, affin qu'il ayt souvenance de moy, une pensée 
d'or que je délaisse; et à mon filz Pierre, un ruby 


— 73 — 


esmaillié; et à Agnéz Desmaretz, ung anneau d'or a 
trois perles. — 15 août 1588. 

_ 194. Arnould du Trieu testa le 14 février 1589. — 
Je donne à l'église de ladite paroisce Nostre Dame, en 
advanchement des cappes de blanc damas, la somme 
de quatre livres de gros. — 27 février 1589. 

195. Catherine Landrieu, veuve de Saulve Lanceau, 
âgée de 74 ans, testa le 2 octobre 1589. — A Judicq 
de Werp, jhésuistresse, je luy donne pour souvenanche 
l'imaige de S. Catherine taillée, et celle de Judicq 
avecq le Jugement, de pierre blanche, et S. Franchois 
encassé en voire. Item, pour mémoire je donne à Anne 
de Croisille mon petit tableau où je suis en pointure; 
et à monsieur maistre Jehan, son nepveu, je luy laisse 
l'imaige de la Vierge Marie d’alebastre, pour orner 
l'autel de sa chapelle. — 19 octobre 1589. 

196. Jacqueline Waudripont, dame dudit lieu, 
testa le 15 novembre 1590. — Je donne au couvent 
des Cordeliers d’Ath, pour estre converty et employé a 
faire ung calice, la somme de cinquante florins. — 
17 janvier 1591. 

197. Marguerite d’Aubicicourt, veuve de Denys 
Taffin, testa le 27 novembre 1590. — Je donne à Josine 
Taffin, ma fille, ung anneau d'or avecq une pierre de 
saphir bleu; item, ung aultre anneau d'or avecq une 
petite table de ruby fait à l’anticque ; item, ung aultre 
avec une table de ruby, la pierre relevée en pate. 
Item, je donne à Denys Taffin, mon filz, ung anneau 
d'or auquel est encassée une turquoise ; item, ung 
aultre anneau d'or avecq une pierre carée. — 
3 décembre 1590. 

198. Jean de Névèle, bourgeois, époux de Cathe- 
rine Campenaire, testa le 15 février 1591. — 
J’ordonne que, au jour de l'inhumation de mon corps, 


— 74 — 


sy ainsy se pœult faire, et sinon le lendemain matin, 
en blancq abis soient célébrées trente messes pour 
quelque réfrigération à ma poure ame. Je donne à 
l'église S. Quentin, à l’advanchement de faire et 
acoustrer les ornemens de l’église et aultres choses 
nécessaires, pour uné fois, vingt quatre livres flan- 
dres. Je donne à Anthoine Dancquoisne, bour- 
geois demorant à Lille, mon frère par anchienne 
amitié, pour mémoire et souvenanche, mon récure- 
dent d'or, au boult duquel est mon cachet, pesant une 
onche trois quartz. Item, je donne à mon compère 
Jan de le Vingne, pour une souvenanche, mon signéz 
d'or pesant xviij estrelins ou peu moins. Item, je 
donne à sœur Marguerite Flamen, prieuse de l’hospital 
Nostre Dame en Tournay, ma croix de fin or 
ermaillié pesant une onche cincq estrelins, dedens 
laquelle y a de la Sainte Vraye Croix ot Nostre 
Seigneur souffrit mort et passion, ensemble pluiseurs 
dignitéz rapportées du Saint Sépulcre de Jhérusalem 
que du Mont de Calvaire, comme le tout est plus 
amplement narréz en certain billet enserré en ladite 
croix; à sœur Géneviéve de Landas, religieuse audit 
hospital, pour souvenanche, ung tableau où est pour 
éfigie S. Jehan Baptiste preschant au désert; et a 
sceur Jaqueline Flameng, ung tableau eslevé de 
l'éfigie Nostre Dame de Laurette, taillié de pierre de 
touche; et à sœur Jaqueline Moenttre, ung tableau de 
la Nativité de Nostre Seigneur, serrant avecq deux 
huis; et à sœur Jeanne Percou dit Bouton, ung 
tableau où est l'éfigie S. Jhiéromme; et à sœur 
Jeanne Houart, ung cruchefix d’albattre hault eslevé. 
— 24 février 1592. 

199. Jean Waucquet, escrinier, veuf de Catherine. 
le Neckere, testa le 13 août 1591. — Je donne à ladite 


_ 75 — 


église S. Pierre tout ce quelle me peut debvoir jusques 
aujourdhui à cause d'ouvrage d’escrinerye fait tant aux 
sièges que aultres lieux de ladite église. — 28 août 
1591. | 

200. Agnès de Marchenelles, fille de feu noble 
homme Anthoine seigneur de Marchenelles, Quove- 
camp, Fresne, Derniaulx, des Mottes, etc., et veuve de 
feu aussy noble homme Arnould de Saint Genois, sei- 
gneur de Grand Brœucq, testa le 16 janvier 1592. — 
Je donne à l'église dudit Escanafle me devanture de 
satin jaulne avecq les manches du mesme, pour en faire 
une robbe à l'imaige de la Vierge Marie; et de ce qui 
en restera, s'en poura accoustrer le repositoire du 
Saint Sacrement; et aussy s'en poura faire quelque 
bourse de corporal. Je donne aussy à l'église dudit 
S. Franchois de ceste ville de Tournay, ung drap d’au- 
tel de damas cramoisy. Je donne ma piéche de tapis- 
serie à l'église de S. Jacques en Tournay. Je donne 
aussy à Florent de Gréboval, mon fillœul, deux dou- 
zaines de boutons d'or, que luy seront délivrés preste- 
ment mon trespas advenu, et des plus beaux que 
délaisseray. — 20 janvier 1594. 

201. Marie David, veuve de Gilles du Quesne, testa 
le 8 décembre 1592. — Je donne à Agniéz Le Clercq, 
fille de maistre Jehan Le Clercq, mon grand miroir de 
cristal. Item, je donne à mon filz Andrieu du Quesne, 
marchand, demeurant 4 présent en la ville de Liége, 
une pièce de vasselle y ayant ung quesne. Item, je 
donne a Nicolas Gobert, mon beau filz, une aultre 
piéce de vasselle y ayant une erche. Item, je donne 4 
mon beau filz Anthoine Jacquerie une aultre piéce de 
vasselle y ayant une escafotte. — 6 novembre 1597. 

202. Catherine du Tillœul, veuve de Nicolas 
Haroult, testa le 21 mars 1593. — Je donne à chacun 





— 76 — 


de mes enffans une vasselle d'argent, toute d'une sorte, 
avecq chacun une S. Catherine et le sainct de leurs 
noms, faisant reffondre les menres et les faire de gran- 
deur honneste. — 24 mars 1593. . 

203. Marie Benneau, femme de Michel Visart, testa 
le 29 novembre 1594. — Item, a donné et légaté à 
Marguerite Hughues, fille de ladite Hester Vizart, ung 
anneau d'or avecq une pierre rouge, venant de son 
père grand, Andrieu Benneau; item, une vasselle d'ar- 
gent pesant six onces, dedens laquelle sera engravée 
l'imaige de la glorieuse Vierge Marie, que les exécu- 
teurs d’icelle son testament feront faire incontinent son 
trespas advenu. — 6 juin 1601. 

204. Jeanne de le Ville, veuve d’Amand Gardavoir 
et femme de Christophe Leulier, testa le 25 avril 1595. 
— Je donne 4 mondit filz, Guillaume Gardavoir, trois 
annelz d'or joindans et tenans ensemble avecq ung 
aultre portant la Table de Moyse. — 29 mai 1595. 

205. Noél du Chasteler testa le 18 septembre 1595. 
— Je donne à Franchoise Chasteler, ma fille, présente- 
ment demeurante à Gand, une coupe tasse d'argent, 
ung goblet aussy d’argent à boire bière sur lequel son 
nom est gravé, ung aultre goblet, aussy d'argent bouil- 
lonné, à boire vin, et une cullière aussy d'argent. — 
25 septembre 1595. 

206. Anne de Saint Genois, fille de feu noble homme 
Nicolas de Saint Genois, écuyer, seigneur de la Ber- 
liére, testa en juillet 1596. — Mon corps sera porté par 
sœurs des Campeaux de ceste ville, accompaignié de 
douze poures filles que choisiront mes exécuteurs, les- 
quelles porteront chacune une torse; et leur sera donné 
à chacune deux aulnes de drap noir qu'elles porteront 
en forme de manteau, et ung linge sur la teste, comme 
religieuses. Sy seront requises et appellées trois 








_ 77 — 


damoiselles de qualité, pour les deux porter chacune 
une couronne sur ung Coussin ajensy d'un beau mou- 
choir, la troisième damoiselle une baghue, ainsy qu'est 
acoustumé faire pour les damoiselles de sa qualité. 
Que, réservant ma sépulture, y soit fait seulement une 
croix de careaulx jaulnes ; et en la muraille, audevant 
d'icelle, taillé et posé ung moyen épitaphe de pierre 
noire polye, et en icelle gravé ung crucifix et ma repré- 
sentation devant mes quartiers et mes armoiries; et 
embas en une table de cuivre sera gravé ma mémoire 
avecq les fondations que je faicts. — 10 juillet 1596. 

207. Charles van der Doncq, bourgeois, veuf de 
Jacqueline du Hem et époux de Martine Martin, testa 
le 20 juillet 1596. — Je laisse mon corps à la terre 
dont il est issu, et laisse la sépulture en l'église 
S. Quentin audict Tournay, emprès celle de Jacque- 
line du Hem, quy fut ma première femme, qu'est aux 
carolles (1) pardevant la trésaurie. Je donne à ladite 
église S. Quentin la table d’autel d'alebatre où est tail- 
lié l'effigie de mon Rédempteur ; et oultre ce, je ordonne 
à mesdits exécuteurs de faire faire aux despens de leur 
exécution les sallaires et despens qu'il conviendra 
débourser pour la fachon des cassy, huis, pintures et 
escriptures selon que l'œuvre le requéra, vœuillant que 
aux fœuilletz je soye pourtraict avec ma première 
femme et mes enffans; et laquelle table sera mise et 
posée contre l'encloture du cœur et à l'opposite de mon 
enterrement. — 16 août 1596. 

208. Barbe Rogier, veuve de Pierre Warocquet, 


testa le 6 janvier 1698. — Item, ordonne et donne à 
l'église de S. Nicaise ung tableau figuré d'un crucifix 
en ung cassis de bois. — 12 janvier 1696. 


(1) On donne à Tournai le nom de carolles au déambulatoire du 
chœur. 





— 78 — 


209. Magdelaine de Wittem, veuve de messire Jehan 
Grenu, chevalier, seigneur de Marques, l'Honnois, 
Ramegnies, grand prévôt de Tournai, testa le 1° avril 
1598. — Est mon intention que le tableau que ay faict 
poindre pour l'épitaffe de mondit feu mary et le mien 
soit au plus tost dressé et mis, sy ne l’ay faict faire de 
mon vivant, à l'opposite et audevant de la tombe de 
mondit feu mary, que ledit fossier sera tenu ouvrir et 
clore à chacune fois que procession se fera au cloistre 
Nostre Dame, comme aussy d'espourer (1) et nettoier 
quand besoing sera. — 20 novembre 1600. 

210. Jeanne van der Donca, fille de feu Charles et 
de Martine Martin, religieuse à l’abbaye des Prés Por- 
chains, testa le 15 avril 1599. — Je donne à ladite 
église et abbaye de Nostre Dame des Pretz Porchains, 
pour parfaire et achever les pintures des huys, cassis 
et aultres lieux nécessaires de la table d’autel donné 
par mondit feu père pour le grand autel de ladite 
église, la somme de cent livres flandres. — 25 juin 
1599. 


(1) Espourer est un terme encore en usage dans le patois et qui 
signifie épousseter. 


XVII° SIECLE. 


211. Hiéromme Dennetiéres, écuyer, fils de feu 
Pierre, testa le 12 janvier 1601. — Je eslis sépulture 
en l’église S. Marie Magdelaine, audevant dudit ostel, 
proche de l'imaige de la Trinité. Item, j’ordonne, sy 
de mon vivant je nay faict faire ung beau tableau pour 
estre posé à l'église de S. Jacques ou bien une table 
d’ostel, j'ordonne à mes exécuteurs de faire faire l’ung 
ou l’aultre, ung an après mondit trespas, ordonnant 
estre employé pour une fois cent florins. Item, j'ordonne 
à l'église du Béguinage, à l’avanchement d’ung drap 
d’autel au cœur, six florins. Item, j’ordonne tant au 
grand autel que à l’autel de la Magdelaine et de la 
Vierge Marie que de S. Maturin, à chacun d'iceulx 
autels, une nappe d'autel, et à l'hostel de ladite Magde- 
laine ung drap d'ostel de velour griz ou verd. Et aussy 
j'ordonne au cloistre des Augustins de ceste ville ung 
drap d'ostel de velour cramoisy, pour leur grand autel. 
— 15 septembre 1610. 

212. Antoinette Prévost, veuve de Jean Desrosières 
et femme de Pierre Desgniault, testa le 25 juin 1601. 
— Je donne et légate à Jos Desrozières, fils de 
Anthoine, mon chapelet de coralavecune croix d'argent 
doré, et ung anneau d'or à teste de mort pour luy faire 
quelque baghue, le cas advenant que Dieu permect 
qu’il prend l’estat sacerdotal. — 24 septembre 1601. 

213. Jeanne Maronnier, veuve de Pierre Le Blan, 
testa le 13 juillet 1601. — Je prive et exhéréde Didier 
Le Blan, mon filz, pour son mauvais gouvernement et 


— 80 — 


désobéissance qu'il m'a fait, et aultres justes causes et 
considérations à ce me mouvant; toutesfois sy à l'ave- 
nir il se venoit à soy mieux comporter et obtenir de 
leurs Altézes rémission de l'homicide par lui commis, 
et non autrement, je veulx qu'il viengne à partir en 
mesdits biens aussy avant que sesdis frère et sœur, 
chacun pour tiers. — 18 juillet 1601. 

214. Jehenne Sacquin, veuve de Guillaume Le Cerf, 
testa le 25 octobre 1601. — Je donne à Jehenne Sac- 
quin, vesve de feu Jehan de Haynault, une pensée d'or 
et ung pot de cuivre. — 30 avril 1607. 

215. Jeanne Le Joincte, veuve de Gilles Frighenne, 


testa le 10 novembre 1601. — Je donne à Jehenne 
Frighenne, fille de feu Samuél, une pensée d'or pour 
une mémoire et souvenance. — 15 novembre ]601. 


216. Hector Odolf testa le 22 février 1602. — Je 
donne à l'église de S. Nicaise, à l’advanchement d’ung 
candélabre devant l’autel S. Nicaise, une obligation, 
passée pardevant notaires, portant la somme de cinc- 
quante livres flandres. — 27 février 1602. 

217. Mahieu Vincquière testa le 9 décembre 1602. 
— Quant à mon corps, le laisse à la terre dont il est 
issu, vœuillant et ordonnant qu'il soit inhumé au grant 
altre des morts de ladite église S. Brixe; et que au 
pied de la place soit mis et apposé une croix de bois 
assez haulte, en laquelle soit despainte le Jugement de 
Nostre Seigneur avecq deux angles trompans (1) et 
annonchans son événement, et au pied d'icelle la répu- 
tance et quelque mémoire de moy. — 20 décembre 
1602. 

218. Catherine de la Hamaide, veuve d'Henry 


(1) C'était la représentation du Jugement dernier, et deux anges qui 
sonnaient de la trompette. 


_ 8] — 


Goudt, écuyer, testa le 10 décembre 1602. — Je donne 
à ladite église S. Quentin une petite table d’autel fort 
dorée avecq ung crucefix au milieu, estant ordinaire- 
ment en ma sallette de devant, pour pendre au plus 
près de ma sépulture. Item, je donne à Martin Goudt, 
mon filz, trois chandeliers grandz ou ouvréz de certain 
brancaige, deux sallières ouvrées de meisme, un grand 
chandelier à double brancaige, six coussins faicts à 
l'esghuille, toutes les pièces de lassement de diverses 
couleurs meslées qui seront trouvées en ma maison 
après mon trespas, deux hanepeaux (1) de soye avecq 
les potz y servans, deux tapis de table, une petite 
pièche de tapisserye de verdure faict à grand fœuil- 
laige avecq la figure de plusieurs oseaux, ung tableau 
paint à l’huille où est pourtraict les Quatre Evangé- 
listes, avecq le custode de bois y servant, une chaiére 
d'homme couverte de certain ouvraige verd et rouge, 
trois coussins de tapisserye de verdure, une table d'au- 
tel paincte à l'huille, au milieu de laquelle sont pour- 
traicts les Trois Rois adorans Nostre Seigneur. — 
19 octobre 1607. 

219. Jean Le Conte, prêtre et curé de S. Jean, testa 
le 3 septembre 1603. — Que mon corps soit inhumé 
au mitan du chœur, asscavoir entre les deux pulpitres 
de cuivre et de fer. Sur mon tombeau l'on y fera mec- 
tre une lame de pierre longue de cincq piedz, au mitan 
de laquelle sera ung crasselin (2) et escuchon dans lequel 
sera une croix et chappeau d’espine avecq mon dicton, 
et desoubz un calice. J’ordonne sept flambeaulx, des- 


(1) Hanepeaux est ici mis pour houppeaux, sorte de plumet tenant 
lieu de bouquets. 

(2) Le crasselin est une petite lampe ; c'est un souvenir des lampes 
funéraires. Notre patois a conservé le mot crachet pour désigner cer- 
tains luminaires naguéres encore en usage dans les campagnes, 

ANNALES. IV. 6 


— 92 — 


quelz les cincq seront à la bierre, le sixiesme devant 
l'autel de la Vierge Marie, et le septiesme devant l'autel 
de S. Jehan, mon patron. — 5 avril 1606. 

220. Nicolas Robert testa le 23 septembre 1603. — 
Je donne 4 Marie Robert, ma niepce, ung enneau d’or 
en forme de cachet, pour une mémoire. Item, je donne 
à mon fillæul, frère Jacques Hespiel, prieur de Beau- 
repert, affin qu'il prie Dieu pour mon âme, mon hor- 
loge avecq les appeaulx et ses appartenances pour en 
joyr viagièrement, weullant que, son trespas advenu, 
ladite horloge avecq ses appartenances retourne à ma 
sœur Jacqueline aussy viagiairement, pour, son trespas 
advenu, appartenir à sa sœur Ollive et maistre Jehan — 
Richart, son mary. 

221. Jeanne Desmaretz, veuve de Jean Douville, 
testa le 18 novembre 1603. — Je donne et légate a 
Pierre Douville, mon filz, ung chandelabre de cuivre; 
item, une longue nappe damassée; item, deux tableaux 
de paincture à l’huille, l’ung sur bois portant l'imaige 
de S. Pierre preschant, et l'autre sur toille enchassée 
en bois, portant les imaiges du roy David ct du roy 
Salomon, lequel sert au manteau de la cheminée de la 
sallette de la maison où soullons demourer en la rue 
Capon par bas. Item, je donne et légate à Jehenne 
Douville, fille de mondit filz Pierre, ung tableau painct 
sur toille encasséc en bois, contenant la représentation 
du Sacrifice de David. — 3 juillet 1607. 

222. Henry Mosnier, lapidaire, testa le 24 novem- 
bre 1603. — Donne aux enffans dudit de Roucques, 
telz qu’ilz sont à présentet non aultrement, une callesin 
pesant six livres, scavoir une pierre aultrement appel- 
lée en franchois Jsadre, pierre contre la gravelle, vail- 


lable once pour le moings cent florins. — 20 aout 
1607. 


— 83 — 


223. Anne Lagaige testa le 10 février 1604. — 

Quant à son corps, le laisse à la terre, dont 1l est issu, 
veuillant et ordonnant qu'il soit porté, avec six flam- 
beaux, par les religieuses Artes-Vies, en ladite église 
S. Catherine, pour estre enterré audevant de l'hostel 
Nostre Dame; et que pardessus sondit corps soit mise 
une lame gravée. — 5 avril 1604. 
- 224. Nicolas le Poyvre, écuyer, testa le 15 juin 
1604. — Je donne à Guillaume de Blasere mon bra- 
selet d'or; et à Jean de Blasere, aussy mon nepveu, ma 
médaille d'argent avec deux médailles d'or, lesquelles 
ne sont point encloz au braselet, et ung anneau d'or 
avecq une pierre qui fortifie la veue; item, 4 Lambrecht 
de Blasere, ungne pièce d'or turquisses (1), trois pièces 
d'argent antiques, ung aultre d'argent doré, ungne 
pièce d'or laquelle porte pour effigie l'anneau de Nostre 
Seigneur. — 5 février 1610. 

225. Agnès de Lestrée, veuve de Jacques Bouton, 
testa le 14 novembre 1604. — Je donne 4 mesdites 
cousines vesves de Flines et d’Appleterre, chacune une 
cullière d'argent, pour souvenance et amitié. Item, je 
donne 4 Simon Vervenne, mon cousin, ung anneau dor 
4 choisir entre ceulx qui seront trouvéz aprés mon tres- 
pas. — 17 novembre 1604. 

226. Jeanne Cousin, veuve de Quentin Haroult, 
testa le 19 janvier 1605. — Je donne à Jacques 
Haroult, filz de Jehan, ung pot de ver couvert d'argent; 
et à Gérard Haroult, son frère, une clochette d'argent. 
— 9 février 1605. 

227. Madeleine Helbaut testa le 20 janvier 1605. — 
Je donne pour emploïer tant à l'entreténement de l'autel 
que à l'advanchement d’une robbe à la Vierge Marie 


(1) De Turquie. 


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de l'église cathédralle de ceste ville, la somme de 
quatre livres de gros, deux florins chacune livre de 
gros. Item, je donne à Izabeau Vervy ung rabateau, 
faict à l'esguille, de diverses couleurs. — 28 février 
1605. 

228. Jacqueline Faucquet, veuve de Séverin Boien, 
testa le 18 février 1605. — Je donne à Séverin Gros- 
seau le pourtraict de feu Séverin Boien, mon mary. 
Item, je donne à Denis Grosseau le jeusne une pièce 
de peinture estant pourtraict de Judicq et Holoferne. 
Item, je donne à Jehenne, ma servante, une Agnus 
d'argent. 

229. Jacques Lanselle, marchand, testa le 22 mars 
1605 — Je donne à l’église et paroisse Nostre-Dame 
une pièche de tappisserie estant présentement sur mon 
lict. — 23 mars 1605. 

230. Marie Desmaret, veuve de Quentin Moyart, 
testa le 31 mars 1605. — Je donne à l'église S. Mar- 
gueritte une grande nappe, et ung agneau d'or a 
limaige de la Vierge Marie de ladite paroisse S. Mar- 
gueritte. — 1° avril 1605. 

231. Jean Deghe testa le 2 mai 1605.— Je donne à 
la chapelle des Filles-Dieu à S. Piat ung chandelier 
pour mectre et atachier au mur audevant de l'imaige 
S. Jehan, que leur ay donné, et avecq ung demy cher- 
cle avecq des gourdines pour tirer audevant dudit 
imaige. 

232. Vast Paucquet, bourgeois, testa le 28 novem- 
bre 1605. — Je donne et légate à Yzabeau Pocquet, 
ma fille aisnée, femme de Balthazar Dismal, ung cha- 
pelet de coral avecq les pater d'argent doré, ung 
S. Pierre d’argent doré avecq une pierre embas, estant 
escript sur le doz dudit imaige Pierre Terreau, avecq 
une branchette de coral rouge encassé en argent, avecq 


—_ 85 — 


une croix d'argent doré aïant l’imaige de Nostre-Sei- 
gneur et de la Vierge Marie. D’avantaige, je laisse à 
icelle Izabeau un anneau d'or, aultre anneau d’or rond 
de mariaige de ma dite feue femme sa mère, ung 
anneau d'or à blanche table esmaillié, ung anneau d'or 
avecq une perle, et une petite chainette d'argent. Et à 
Marie Pocquet, ma fille, femme à Jehan de Moronval, 
cousturier, luy donne et légate semblablementune croix 
d'argent avecq un crucefy eslevé, avecq ung curdent et 
une louchette d'argent se mettant le tout dedans ladite 
croix, le signé d'or de madite feue femme, sa mère, ung 
anneau d'or tortiné à fachon de vers, et avecq ce une 
chafnette d'argent au boult de laquelle y at une croix 
d'argent doré platte avecq l'effigy de Nostre-Seigneur. 
— 2 janvier 1606. 

233. Marie van der Straten, veuve de Jean de Case- 
makere, testa le 17 mai 1606. — Ordonne et donne 
à l'église paroiscialle de S. Nicaise, pour peindre sur 
la table d'autel, estant présentement au cœur, deux 
images, l’une de la Vierge Marie et l'aultre de 
monsieur S. Jehan l'Evangéliste, pour une fois la 
somme de soixante livres flandres. À mademoiselle de 
Hurge, donne ung petit autel comme il est acoustré, 
ung cœur d'argent et une baghe d'argent doré. — 
24 mai 1606. 

234. Antoinette Poullereau, native de Pippaix, 
maîtresse d'école, testa le 14 mai 1608. — Quant à mon 
corps, je requiers et prie qu'après mon trespas il soit 
enterré en l'église de la Société de Jésus en ceste ville 
de Tournay, devant la chapelle de Nostre-Dame entre 
les deux premiers pilliers, sil se peut faire, ou selon 
la commodité du lieu. Je donne mon Agnus d'argent et 
mon chapelet d’orenge à mon frère Michiel, et ma croix 
d'argent et mon petit noir chapelet à mon frère Jacques. 


— 8 — 


230. Marie de Lannoy, veuve de monsieur de Cor- 
vigny, gouverneur de Grave, testa le 14 juillet 1608. 
— J'ordonne que soit mise une pierre en ladite église 
de S. Jacques, où sera représentée madite sœur et 
moy, en quoy emplieroit mes exécuteurs cincquante 
florins. En oultre se fera ung épitaffe de cuivre en la 
muraille, où se couchera par escript la fondation de 
mon obit. Item, je donne à Marie de Lannoy, ma 
niepce, femme à monseigneur d’Hallennes, ma tappis- 
serie avecq la bordure orrengée, appellé grands dents. 
— 15 septembre 1608. 

236. Jeanne Joseph, fille de Michel, testa le 
29 novembre 1608. — Je donne à la chappelle Nostre- 
Dame de Ilalzembergue, fondée en ladite église 
S. Piat, ung mouchoir de calix (1), avecq ung rabat 
servant audit autel. Item, je donne à monseigneur le 
pasteur de ladite église ung tabeleau là ot Nostre- 
Seigneur est en croix, enchassé en voire, avecq mon 
baston (2) de confrarie, affin qu'il lui plaise prier Dieu 
pour mon âme. Item, je donne à Catherine Lahaize, 
fille de Pierre, deux annelz d'or, l'un a quattre perles 
et une pensée. 

237. Marie Saiguier, âgée de 18 ans, testa le 
24 mars 1609. — Elle donne à sa sœur Anne une 
verghe d'or enchassée d’une pierre rouge. Item aussy, 
elle donne à son frère Jean une chinture d'argent avecq 
les chaînettes y servant d'argent, nommée en commun 
gasserant ou herniculles. Item, elle donne à la fille 
Guillaume Moncheau ung poupon d'argent servant à 
chinture. — 3 avril 1609. 

238. Anne Prévost, âgée de 51 ans, testa le 12 mai 


(1) C’est sans doute un purificatoir. 
(2) Cierge. 


— §7 — 


1609. — Donne à l'église de S. Jacques, pour l’orne- 
ment du chœur, deux tableaux de satin jaune, et pour 
la chappelle de la Vierge Marie deux Jésus vestus de 
satin rouge; pour la chappelle de S. Elizabeth (au 
Béguinage), deux coussins de satin jaune. 

239. Marie Pesin testa le 1‘ septembre 1609. — 
Je donne à ma sœur Jenne Pesin ung chevet, avecq 
ung rolle de la Descente des Roys de Franche. — 
16 septembre 1609. 

240. François de Bargibant testa le 12 janvier 
1610. — Je veulx et ordonne qu'en icelle église 
S. Pierre soit faicte une épitaffe au lieu plus propre et 
proche de ma sépulture, vaillable trois cens livres flan- 
dres, avecq ung pourtraict le plus dévotieux que faire 
se polra, et aux fœuilletz les pourtraicts de moy, ma 
feue femme et enffans selon leur ordre et habitz, et 
pardessoubz une lame de cuivre où seront escriptz les 
jours et ans du trespas desdits deffunctz selon que se 
trouvera escript en mon livre-journal. — 18 juillet 
1616. 

241. Adrienne Le Roy, veuve de Philippe Desbou- 
vries, testa le 8 février 1610. — A la paroiche Nostre- 
Dame de ceste ville, je donne ma tapisserie figurée a 
l’imaige et histoire de Salomon, pour la décoration de 
l'église. 

242. Jeanne des Espringalles, veuve de Simon 
Grenut, chevalier, seigneur du Fay, testa le 24 octobre 
1610. — Je donne à ladite église S. Quentin la somme 
de deux cens florins carolus pour une fois, pour faire 
ung épitaphe en mémoire de mondit feu mary et de 
moy, lequel épitaphe sera mis et posé au cœur de 
ladite église. — 30 octobre 1610. 

243. Jean de Male, veuf de Jeanne d’Apleterre, 
testa le 28 juin 1611. — Je requiers, si faire se peut, 


— 88 — 


que mon corps soit ensépulturé dans l’enfermeture de 
la paroische Nostre-Dame, auprés du tombeau de feue 
ma bien aymée femme Jenne d’Apleterre; et que lépi- 
taphe que j'ai préparé de mon vivant, de la Nativité de 
Nostre-Seigneur, soit mis à mon église paroischiale 
(de S. Jean), contre le mur auprès des orgues. À ma 
sœur, dame Jenne de Male, religieuse à l’abbaye des 
Pretz Prochains, je laisse l’usaige, sa vie durant, de 
mesdites lunettes et custode d'argent. — 4 juillet 1611. 

244. Nicolas Monnart testa le 3 février 1612. — Je 
veu que à mon filz Jean soient laissés les pourtraicts 
de moy et de ma femme, points à l’huille sur deux 
tableaux estant en ma salette, pour mémoire de moy et 
de sa mère, et pour 1cy après les monstrer à ses frères 
et sœurs, et eulx retourner après luy. Je donne à mon 
filz Noël, religieux à l'abbaye de...... (déchirure dans 
l'acte), deux aultres tableaux points à l’huille, estant en 
ma salette, l’ung estant la remembrance de Nostre-Sei- 
gneur descendant de la croix, et l’aultre de la benoite 
Vierge Marie, et che pour les maistre en sa chambre 
à celle fin qu'il aise mémoire de prier Dieu pour mon 
âme et pour celle de sa mère. Item, je donne à nostre 
église de monseigneur S. Jacques mon crucifix, avecq 
la Nostre-Dame de Sicquem (1) encassé en or fin, repo- 
sant audessus dudit crucifix, pour orner le grand autel 
de nostre dicte paroisse et pour estre recommandé aux 
priéres et oroisons des gens de bien. 

245. Jean Moenens, fils de feu Jean, natif de Schelle- 
belle, testa le 7 mars 1612. — Et comme l'église 
paroichialle de Schellebelle a esté depiécha par les sec- 
taires et ennemis de nostre saincte foy catholicque, 
apostolicque et romaine quasy du tout ruinée, bruslée 


(1) C'est un lieu de pèlerinage situé dans le Brabant. 


— 89 — 


et saccagée, n’estant encoires deuement réparée et mise 
en estat deu, je luy donne et légate à l'effet et advan- 
chement de ladite réparation, la somme de cent livres 
tournois. Item, à l’église paroichialle de Wettere, 
aussy pays de Denremonde, à présent pareillement 
démolie et non deuement réparée, comme dessus je luy 
donne et légate aussy semblable somme de cent florins 
carolus. Item, je donne à Marie Bacheler, fille de 
madite niepce, une noix d'Inde enchassée et bordée 
avec pied d'argent, et aussy luy donne demye douzaine 
de culiers d'argent. 

246. Isabeau Destailleur, veuve de Cornille Belle- 
vergue, testa le 15 mars 1612. — Je donne à l'autel 
S. Jean d’icelle église S. Marguerite une nappe royée, 
ung Jésus accoustré d'une robbe de satin rouge, deux 
houppeaux de soie, deux chandeilles de bois blanche, 
deux coussins de diverses couleurs, ung aultre grand 
coussin pour agenouillier le pasteur, et une couronne 
servant à couronner le Saint-Sacrement. Item, Je 
donne à Robert Moreau, haultelisseur, demeurant au 
Chasteau, ung tableau du Despendement de la croix 
de Nostre-Seigneur, avecq ung aultre tableau petit, 
semblable au susdit, à Simon Petit. — 24 mars 1614. 

247. Jeanne de Rickevart, épouse divorsée de 
Jacques Ymelot, testa le 17 mai 1612. — Sy at aussy 
ladite damoiselle de Rickevart donné au seigneur de 
Gramé une médaille contenant sept diamans encassé en 
or. Item, at aussy donné et donne à Marie de Ricke- 
vart, sa sœur, son effigie et la pourtraicture de son 
grand père. 

218. Jeanne Desbouveries, femme de Denis du 
Chambge, testa le 28 mai 1612. — Je donne et légate 
à la paroisse de Nostre Dame une mienne table d’autel 
signée de l’Epiphanie ou Adoration des Rois, reposant 


— 90 — 


sur le buffet de nostre grande salette, venant de mes 
père et mère, pour, après le décès de mondit mary, 
estre posée avoecq soubscription par forme d’escripture 
en lettres d’or, au mieux agensy qu'ils polront, con- 
tenant ces mots ou leur substance, que ladite table est 
là mise par Denis du Change, marchant, et Jenne 
Desbouveries, sa femme, pour décoration de ladite 
paroisse et en mémoire de Phelippes Desbouveries, 
vivant aussy marchant, et damoiselle Adrienne Le 
Roy, sa femme, pour servir d'occasion à leurs bien- 
veeillans de prier Dieu pour le salut de leurs âmes. 
Quant aux effigies et pourtraictz de mes père et mère 
et maistre Galter Le Roy, mon oncle, j'entend que, 
après le trespas de mon mary, en souvenance deux, ils 
soient mis és mains de maistre Nicaise Bourdeaus. 
J'entens aussy que la tapisserie, laquelle m'est succédée 
de ma mère, moindre en grandeur mais plus fine que 
les autres, soit et appartienne, après le décès de mondit 
mary, aux Péres de la Société de Jésus de ceste ville, 
en décoration de leur église. 

249. Charles de la Hamaide, fils de Rogier et d’Isa- 
beau de Tenremonde, testa le 12 juillet 1612. — Eslis 
ma sépulture, mon âme séparée de mon corps, au lieu 
de ma résidence, devant tel lieu ou plache que mes 
proces amis trouveront bon, au cœur ou nef d'icelle, 
ou sera mise une lame ou épitaphe de pierre, mes 
armes et cartiers gravés, et recordation des trespassés, 
affin de par les passans y avoir une prière salutaire. 

200. Cornille Plateau et Catherine Saumont tes- 
térent le 18 décembre 1612. — Ordonne que soit faict 
au grand autel dudit S. Nicaise ung drap d’autel de 
chansean (1) de couleur brun noir avecq une croix rouge 


(1) Chansean pour changean, sorte d'étoffe de soie, qui se fabriquait 
spécialemeat 4 Valenciennes. 





— 9] — 


au millieu, avecq passement et fringes semblablement 
rouges. — 13 février 1613. 

251. Agnès Daire, veuve de Gérard Horstinck, 
testa le 29 mars 1613. — Considérant les services, 
plaisirs et amitiéz que j’ay receu de feu Jean de la 
Fosse, seigneur de Robersart, mon nepveu, je donne 
à son filz Philippe, mon fillceul, ma plus grande pièche 
de tappisserie que j'ay besoigné de ma main. Item, 
pour les mesmes considérations, je donne à sa fille, 
damoiselle Marie, tous mes ouvrages que J'ay besoigné 
de ma main avecq du fillet blancq dessus le lachement, 
et quatre courtines de taffetacramoisy. — 17 août 1618. 

252. Isabeau Lemaire, veuve d’Adrien Hovine, testa 
le 2 août 1613. — Je donne à l'église dudit S. Nicaise 
ung table d’autel sur laquelle est pinte l'Histoire des 
Trois Rois. Item, 4 Catherine Théart, ma niepce, je 
donne ung tasse d'argent avecq une roze. — 19 janvier 
1615. 

203. Gervais de Cambry testa le 12 janvier 1614. 
— Ordonne que, au lieu et en l'église où je seray 
ensépulturé, soit, audevant de ma sépulture, érigé cer- 
tain épitaphe jusques à la valeur de deux cens florins 
pour une fois et pour le moins. Item, je donne 4 Frére 
Denis Taffin, mon cousin, religieux de Chasteau- 
l'Abbaye, pour mémoire de moy, une croix d’or massi, 
venante de feue nostre tante damoiselle Joraine Taffin, 
et un livre en latin intitulé la Bregita (1), avecq ma 
petite table d’hostel quy est sur le buffet en ma salette. 
Item, je donne à Fédricq de Preis, mon nepveu, douze 
plats boutons d'or emmaillés, estans et servans à un 
mien cordon de chapeau. Item, je donne à damoiselle 


(1) Le titre véritable est Revelationes sanctæ Brigitte, dont il y a de 
nombreuses éditions. 


— D — 


Marguerite de Preys, femme à Charles Hannart, sei- 
gneur de Biselingue, l'un de mes anneaux à pierre de 
zaphire, ascavoir celluy taillié à divers coings. Item, 
je donne à Gervais Hannart, mon fillœul, fils dudit 
Charles Hannart, pour mémoire et souvenance de moy, 
la bague d'or emmailliée quy est à mon bon chapeau, 
contenante ung ruby, diamant et trois perles. Item, Je 
donne à ma fillæule Franchoise Surhon, mon Agnus 
Dey enchassé en or. — 21 janvier 1614. 

204. Pasque Obry testa le 1] avril 1614. — A 
l’advanchement que pour faire ung cœur en la chapelle 
des pauvres aveugles (1) en la paroisse S. Nicaise, at 
donné trente six livres flandres. 

25. Armand Estienne, dit de Malines, testa le 
30 avril 1614. — Je laisse mon corps à la terre dont 
il est issu, pour estre enterré ou cloistre de Nostre 
Dame, où je choisi ma sépulture dessoubz la paroisse, 
ordonnant que la vaussure de dessus ladite fosse sera 
pointe de quelque représentation pieuse, à la discrétion 
de mes exécuteurs. — 28 avril 1621. 

206. Marie de Barbaize, veuve de Jacques de 
Thouars, écuyer, seigneur de Cattegnyes, testa le 
27 mai 1614. — Je donne à Magdelaine, ma fille 
aisnée, ung den de loup enchassé en or. Item, je donne 
a ladite Magdelaine ma chaine de perle avecq une croix 
d'or et de pierrerye, une aultre chaisne d'or grosse de 
trois tours, quinze boutons d'or, une esguille d'or, une 
paire de bracheletz d'or. Item, je donne à Jenne, aussy 
ma fille, une aultre chaine d'or de huit tours, à petits 
chaisnons, avecq quinze boutons d’or et une croix de 
pierrerye. — 30 mai 1614. 


(1) La Maison des Aveugles fut fondée en 135! par Laurent de Hol- 
lande, dans la rue Tuepois. 


— 93 — 


257. Marie Bulteau, veuve de Simon Simon, testa 
le 2 juin 1614. — Je.veulx et ordonne à mesdits exé- 
cuteurs que, incontinent ou peu aprés mon trespas 
advenu, ils aient à faire ung épitafle de bois où sera 
pourtraict Nostre Saulveur en croix avecq la Vierge 
Marie et S. Jean, et aux fœuilletz les pourtraictures 
de monditfeu mary, de moy et de douze enffans qu'avons 
eu ensamble, le mieulx qu'on pourra; et hors desdits 
fœuilletz, ce que trouveront bon mesdits exécuteurs; 
de telle grandeur et semblable, ou à peu près, que 
cellui de feu le seigneur du Fay. — 15 juillet 1615. 

208. Eloy Le Veau testa le 17 juin 1614. — Je 
donne et légate à Eloy, mon filz aisné, une chaine 
d'argent dorée, mon signé d’or, ma turquoise enchassée 
en or, une vasselle d'argent portant l'effigte de S. Eloi, 
ung bècre et sallière d'argent; à Jean, mon filz puisné, 
une vasselle d'argent, un anneau d'or à pierre de ruby, 
ung ‘aultre anneau à pierre de diamant, une petite 
clochette et gondolle d'argent. — 19 juin 1614. 

259. Nicolas Robert, prêtre et chanoine de Renaix, 
testa en juin 1614. (Voir n° 220). — Quant à mon 
corps, je prie et requiers mes exécuteurs le vouloir 
faire enterrer et ensépulturer, sy possible est, en 
l'église paroissialle de S. Piat en Tournay, lieu de ma 
naissance et sépulture de mes feus père et mère, dési- 
gnant à ce pour lieu et place particulière pour y 
dresser quelque épitafe en mémoire de moy au milieu 
de la chapelle Nostre Dame de Haulsemberghe à 
l'opposite de l'autel près de la muraille, où je veu et 
ordonne qu'il soit posé une belle lame. Item, contre 
ladite muraille dudit endroit y soit dressé ung beau 
tableau ou épitafe en pierre tailliée ou pour le moings 
en bois pinct, suffisant et pour durer longues années. 
Item, pour souvenance et mémoire de moy, je donne 





— 94 — 


et laisse à ladite église de Renay le tableau estant sur 
mon buffet, représentant Nostre Seigneur portant sa 
croix, auquel y sera mis ung cul de lampe ou certain 
pied pour y mectre quelque escriteau, pour l’attacher 
et poser en tel place de ladite église que mes exécu- 
teurs trouveront la plus convenable. — 17 juillet 1614. 

260. Ysabeau le Prévost, béguine, testa le 13 jan- 
vier 1615. — Je donne à l'église S. Marie Magdelaine 
une paire de coussins de satin blancq royé d'or, avecq 
une boitte de corporal aussy de sattin blancq royé d'or. 
Item, je donne à ladite église des Augustins six pièches 
de parement d’aultel. Item, je donne à l’église S. Jac- 
ques deux tableaux d’allebastre molue et deux tableaux 
de bois doré avecq des voirs, pour la décoration du 
grand aultel. Item, je donne à la maison de S. Agnès (1), 
pour la décoration de leur oratoire, deux grands Jésus 
avecq les aornemens à eulx servans. Item, je donne à 
mon cousin Anthonne de le Court une croix de S.’ Gré- 
goire attouré et aornée de fleures d'argent, avecq 
l'imaige de la Vierge Marie composée du bois de 
Nostre Dame de Montaigu (2). — 4 mai 1615. 

261. Claire de Hanne, veuve d'Antoine Simon, testa 
le 14 juillet 1615. — Au regard des vasselles et argen- 
teries, je légate à ma fille Jenne une vasselle d'argent 
ayant la marcque de mon mary gravée dessus, et 
oultre ce une sallière d'argent. Item, je donne à ma 
fille Marie une aultre vasselle d'argent ayant pareil-- 
lement la marcque de mon feu mary gravée dessus, et 
avecq ce une sallière d'argent. Je donne à ma fille 
Clare la couppe d'argent dorée avecq un petit goblet 


(1) Consulter sur cet ordre la notice que je lui ai consacrée, au 
tome XXIV des Bulletins de la Soc. hist. de Tournai. 
(2) Lieu de pèlerinage célèbre en Belgique. 


— 95 — 


d'argent quy est comme ung cuvelet. Item, je donne 
à mon filz Jean la vasselle avecq la figure de Vénus et 
la coquille de perle encassé en argent doré, avecq ung 
pot de pierre couvert d’ung couvercle d'argent, et 
oultre ce ung anneau à poincte de diamant et une 
verghe d'or ronde. Item, je donne à ma fille Catherine 
une vasselle ayant dessus comme en forme de balle de 
laine, et avecq ce ung petit goblet ayant dessoubz 
la marcque de mon feu mary. Item, je donne à ma fille 
Franchoise la grande vasselle que luy at estée donnée 
à son baptesme, avecq deux cullières pareilles à la 
demye douzaine. Je donne à ma fille Anne le plus petit 
grand becre d'argent avecq la petite vasselle d'argent 
n'ayant aulcune graveur au mittant, item deux culières 
d'argent pareilles à la demye douzaine, et ung anneau 
ayant des perles allentour, appellé capeau d'Espaigne. 
. Item, je donne à Magdelaine, ma fille, le plus grand 
beckere d'argent où est escript dessoubz le nom de ma 
belle-mère Franchoise Pelet, avecq une petite pource- 
laine encassé en argent doré, et oultre ce deux culières 
d'argent pareilles à la demye douzaine, et deux aultres 
culières d'argent quy sont journellement au mesnaige, 
avecq ung anneau d'or estant ung signet. Item, je 
donne ma chaine d'argent dorée à mes deux petites 
filles, Anne et Magdelaine. D’avantaige je veulx et 
ordonne que, durant le terme de deux ans aprés mon 
trespas, mes filles à marier demoreront avecq mon filz 
Jean sans paier aulcune table, ains feront le provision 
du mesnaige ainsy que de mon vivant et comme à pré- 
sent sans chambgement, dont ceulx quy seront mariéz 
viendront festes et dimanches au soupper, comme ilz 
ont accoustumé de faire. — 19 février 1618. 

262. Marguerite de Fiefz, veuve de Raphaël Lange, 
testa le 7 janvier 1616. — Donne à l'autel S. Maturin 


— 96 — 


de l'église paroissialle de Marie Magdelaine ung Agnus 
Dei d'argent qu'elle a, pesant une once ou environ 
d'argent. Item, donne à l'église d’lvernyes deux petits 
tableaux de bois, lung portant l'imaige de Marie 
Magdelaine, l’aultre des Sept Douleurs. Et à l'abbaye 
de Groeninghe léz Courtray, elle donne deux tableaux 
de bois où sont les imaiges de Dieu le Père et Dieu le 
Filz. — 20 avril 1626. | 

263. Jeanne de Lannoy testa le 7 janvier 1616. — 
Je donne à Marie de Lannoy, fille de Jean, une paire 
de cousteau avecq une chainette d'argent, telle que je 
porte. Item, je donne à Catherine de Lannoy, fille de 
Guillaume, un anneau d'or avecq un ruby dessus. Item, 
je donne à Jenne de Lannoy, fille dudit Guillaume, 
une verghe d'or, telle que je porte à présent. 

- 264. Anne de Bernemicourt, douairière de Querec- 
ques, testa le 20 mai 1616. — Je rends mon corps a 
la terre, pour estre inhumé en la chapelle de la 
paroisse en l’église de S. Pierre en ceste ville d'Aire, 
dessoubz le tombeau y estant, venant des prédécesseurs 
de monsieur de Querecques, mon mary. Je donne 4 
l'autel d'icelle paroisse une devanture de satin cramoisy 
où seront brodéz les armes de Croy et Bernimicourt 
avecq les effigies de S. Eustache et de madame 
S. Anne; 4 monsieur le vicomte de la Thieulloie, mon 
nepveu, mon carquant (1) d'or enrichy de pierries; 
à monsieur de Cottenes, ma monstre d'horloge avecq 
le resveil; à dame Margueritte, sa fille, une culliére 
d'or enrichie de pierries ; à maistre Jacques Descamps, 
greffier de ceste ville, la somme de deux cens florins 
une fois, pour estre emploiéz en deux couppes où seront 
armoiées mes armes. 


(1) Carquant, synonyme de carcan, sorte de collier. 


— 97 — 


265. Catherine Drapier, veuve de Gilles Cachoire, 
testa le 12 février 1617. — Je donne 4 Nicolas 
Cachoire, mon filz aisné, mon cheval et ma charette 
avecq les harnesures y servantes. D’avantaige, je lui 
cède et accorde en louwage, pour le terme de nœuf 
ans, à en joyr après ma mort, mon moulin à l'eaue, 
l’estable de cheval, les six marteaux, le levier, le coc- 
quilliart et tous aultres ustensilz dépendans dudit 
moulin. — 15 février 1617. 

266. Simon Deswatines, capitaine enseigne de la 
compagnie collonelle du régiment de Don Guillelme 
Verdugo, s'acheminant à la guerre d'Italye pour le ser- 
vice de Sa Majesté Catholicque, testa le 19 avril 1617. 
— Je veulx que soit érigé ung épitaphe en ladite 
église S. Jacques, audevant du lieu où sont enterréz 
mes feuz père et mère, jusques à la valeur de trois cens 
florins. — 29 août 1622. 

267. Gérard Liebart, chevalier, seigneur de Mer- 
lain, testa le 7 juin 1617.— Pour mon corps inhumer 
et ensépulturer, j'ay esleu et choisy lieu et place au 
cœur de l'église paroischialle de S. Jacques; audevant 
de laquelle sépulture je veux et entend estre faict et 
dressé ung épitaphe de valeur de cincq cens florins, et 
qu'iceluy épitaphe représente la Nativité de Nostre- 
Seigneur, et les fœuillets ma pourtraicture et de ma 
femme moderne, Catherine van der Mecht (1). Item, je 
donne à l'église de S. Marguerite une chasuble, deux 
tunicques et deux chappes de damas cramoisy, avec 
passemens d'or pour représenter les croix et bandes 
respectivement desdites chasuble et tunicques armoyées 
de mes armoieries en broderie. Item, je donne audit 
maistre Jacques de Landas, conseiller de S. Brixe, 


(1) Son vrai nom est Catherine van der Meersch. (Du Chastel. — 
Généalogies tournaisiennes. T. II, p. 455.) 
ANNALES. IV. 7 


— 98 — 


mon grand amy, l'ung de mes bassins d'argent à laver, 
ascavoir celuy quy est armoié de mes armes seules. — 
28 avril 1618. 

268. Ambroise Pippart, sorrurier, testa le 3 septem- 
bre 1617. — Je donne à maistre Fremin Pippart, mon 
filz, certaine baghue de christal en forme de cœur 
environné d'un cercle d'argent doré et ung crucefix de 
mesme pardessus, avecq ung dizain d'ambre blancq, 
venant de son grand père. Je donne à icelle Susanne, 
ma fille, deux anneaulx d'or avecq lesquelz j'ay espousé 
sa mère, ung chapelet d'argent, ung petit livret à 
cloans d'argent. — 4 avril 1618. 

269. Marie Monnier, jésuitesse, sœur de Quinte 
Monnier, testa le 11 septembre 1617. — Je donne à 
Anne Tordeau, demeurante à Vallenchiennes, une 
petite pourchelaine à pied d'argent. Je donne à la cha- 
pelle des Jhésuistresses deux paires de houpeaux de 
soye, ensemble les potz doréz y servans; aussy je donne 
mon pulpitre 4 ladite chappelle. — 15 septembre 1617. 

270. Marguerite de Lobelle testa le31 octobre 1617. 
— Je donne à l’église de S. Marguerite une robbe de 
satin blancq, laquelle sera bordée d'un passement d'or, 
pour parer et aorner l'imaigede la Vierge Marie d'icelle 
église, vaillable quinze florins. — 6 novembre 1617. 

271. Antoinette de Bachy, fille de Gilles, testa le 
31 mars 1618. — Elle donne cent florins à l’église 
paroissialle S. Brixe audit Tournay pour en estre faict 
et dressé en ladicte église une imaige de S. Anthone. 
Sy donne à la maison et religion des Carmélines la 
somme de deux cens florins, pareillement pour une 
fois, pour en aorner l’image de Nostre-Dame qu'elle 
at donné a ladite maison des Carmélines, composée du 
bois du chesne où at esté trouvé l'imaige de Nostre- 
Dame à Montaigu. — 5 avril 1618. 


— 99 — 


272. Jacques du Mortier testa le 11 juillet 1618.—_ 
Je donne à la susdite église S. Jacques la somme de 
deux cens florins carolus pour une fois, à payer et fur- 
nir pour et en advanchement d’un doxal (1) nouveau, et 
lorsqu'il s’érigera et non devant ny à aultre effect. 
Item, je veulx qu'il soit dressé en ladite église un épi- 
taphe en forme de table d’autel pour estre contigu à 
celle de feu monsieur Liebart, audevant dudit autel 
Nostre-Dame, vaillable la somme de cent florins; 
comme aussy sera faict et dressé certain escript en cui- 
vre contenant mes fondations. — 23 juin 1636. 

273. Marie de Lannoy, veuve de Jean de Hénin- 
Liétart, chevalier, seigneur de Cuvillers, testa le 
4 octobre 1618. — J’ordonne à l’église de monsieur 
S. Piat ma tenture de tapisserie contenant huict piéches, 
pour se servir les bons jours à tendre l’église, aussy 
toutes les piéches de caffas cramoisy et caffas blanc que 
jay accommodé pour mettre à l’autel Nostre-Dame et 
de monsieur S. Piat, avecq les gourdines et rabatteau 
semblable, et la robbe de Nostre-Dame figurée rouge 
et blanc, et deux quarreaux (2) de satin cramoisy et les 
trois piéches d'ouvraige blanc pour mettre devant les 
autels, dont l’une est par quarreaux; et aussy un drap 
d’autel de caffas cramoisy avecq les fringes jaulnes, 
que jay faict pour servir à l'autel de monsieur 
S. Roch. Item, je ordonne à madamoiselle de Cuvillers, 
chanoinesse de Maubeuze, la peincture de feu monsieur 
de Cuvillers, son pére. Item, je ordonne 4 madamoi- 
selle Clare de Steenhuys une tasse d'argent la plus pro- 
. fonde que j'ay, et ung petit fer de gauffres pour faire 
les oblies (3). Item, je ordonne à ma fillœule Marie du 


(1) Doxal—jubé. 
(2) Ce sont des coussins. Le terme existe encore en patois. 
(3) Il s'agit ici d’un fer & hosties. 


Bois une aultre tasse d'argent plus platte avecq mes 
armoiries au milieu. Item, je ordonne à ma niepce 
Helleine de Lannoy, chanoinesse de Maubeuze, mon 
bachin d'argent avecq les bords doréz et l'esguicrre 
semblable, et mes deux sallières dorées, et trois petites 
sallières d'argent pour mettre sur les assiettes, ethuict 
cuillers d'argent. — 9 décembre 1625. | 

274. Robert Lamy, couturier, époux de Jeanne 
Noncle, testa le 12 octobre 1618. — Donnons à 
l'église de S. Pierre, pour et à l’advanchement des 
orgues, la somme de 24 livres. 

275. Michelle de Harchies, veuve de Jean d’Ausque, 
chevalier, seigneur d’Aux, de la Nieppe, etc., testa le 
22 janvier 1619. — Donne à madame de la Cornuse, 
sa cousine, son grand reliquaire d'or; à sœur Maroie 
de Harchies, sa sœur, religieuse, son benoistier 
d'argent, à madame de Failly, aussy sa sœur, les deux 
sallières d'argent doré, ensemble tout ce qu'est et 
appartient au cabinet, si comme le pied de miroir d’ar- 
gent, une tapisserie de cuir doré; 4 demoiselle de 
Millomméz, sa niepce, la tour de chaine de pierrerie 
avecq la bague; à monsieur de Rhodes, son nepveu, 
une douzaine de boutons d’or avec le passement d'or; 
à damoiselle Gervaise, le jaseran (1) d'argent avecq la 
culière pendant de clef d'argent; à madame de Hel- 
lemmes, sa belle sceur, une paire de bracheletz d'agatte 
avecq des jarbes d'or; à monsieur de la Cornuse, une 
coppette dorée; 4 madame de Grincourt, ung curdent 
d'or; à monsieur le pasteur de S. Jacques, ung petit 
Agnus d'or. — 4 février 1619. 

276. Madeleine Théart, âgée de 56 ans, testa le 
26 janvier 1619. — Quant 4 mon corps je le délaisse 


(1) Le jaseran est une chaînette composée de petites mailles d’or ou 
d'argent. 


— 101 — 


& Ja terre dont il est procédé, pour estre inhumé et 
ensépulturé en la chapelle de Halzembergue, devant 
l’authel de la Vierge Marie en ladite chapelle. Item, je 
veulx que devant mon tombeau soit mis et posé cer- 
taine table d’authel représentant les Trois Rois adorans 
Nostre-Seigneur, avec mon pourtraict. Item, je donne 
à dame Agnès Le Bon, religieuse au Sauchoit, mon 
tableau de S. Véronique, quy sera posé et mis en leur 
église, afin que les religieuses prient Dieu pour le salut 
de mon âme. Je donne à monsieur Monnel ung Agnus 
d’or avecq trois chainettes. 

277. Marguerite Liebart, fille de feu Simon et 
femme de Jean d’Espiennes, écuyer, testa le 6 mars 
1619. — Je veult et ordonne qu'il soit mis une pierre 
sur ma tombe avecq l’efligie de deux personnages, l'ung 
de mon mary et l’aultre de moy, avecq les armoiries 
d'ambedeux. — 17 février 1620. 

278. Barbe du Bois, veuve de Barthélemy Liebart, 
testa le 17 août 1619. — Je donne à damoiselle Cathe- 
rine Liebart, veuve de feu Pierre Desmartin, ma cou- 
sine, ma petite tasse d'argent en laquelle je bois jour- 
nellement. Je donne à maistre Jean Liebart trois 
coussins de tapisserie armoyéz avecq chiens. Item, je 
donne quatre coussins faits à l’esguille à damoiselle 
Catherine de la Chapelle; item, aultres deux coussins 
semblables à damoiselle Marie du Bois, ma niepce. — 
5 février 1621. 

279. Marrie Darre, veuve en 2‘ noces de Thobias 
de Haydendale, licencié en médecine, testa le 19 août 
1619. — Quant au lieu de ma sépulture, j'entends et 
veulx qu'il soit au cimetière de ladite paroisse S. Jac- 
ques, et ce du costé de l'occident, vis-à-vis le tombeau 
relevé de ceux du surnom de Farvacques quy joinct la 
trésorie d’icelle église. 


— 102 — 


280. Anne Mamuchet, femme de Pierre de le Croix, 
hautelisseur, testa le 30 septembre 1619. — Elle veult 
et ordonne que soit distribué 4 dame Susanne Mamu- 
chet, sa sœur, dame religieuse à l’abbaye du Saulchoit 
près Tournay, ung chappelet avecq une médaille dorée 
du Père Ignace (1), l'ymage de S. Anne et une croix de 
cuyvre avecq une Nostre-Dame de Montagus; oultrece, 
une petite ymaige de S. Anne. Si donne et légate a 
dame Jenne de le Croix, religieuse 4 l’abbaye de Sains 
préz Douay, ung chappelet ayant trois 4 quatre 
médailles d'argent, et pardessus ce une Nostre-Dame 
de Montagus, et avecq ce une petite ymaige de 
S. Anne. — 6 octobre 1619. 

281. Quinte Monnier, fondatrice des Jésuitesses de 
Tournai, testa le 19 décembre 1619. — Je donne à 
Guillemette Locque, à Franchoise Poullereau, à Barbe 
La Fosse, à chasque, ung tableau où qu'il y a des reli- 
quaires. Item, je donne à la chappelle de nostre Escolle 
mon tableau du bienheureux Père Ignace. Item, je 
donne à la femme Claude Joveneau l'image de Nostre- 
Dame de Sicquem. — 22 décembre 1619. 

282. Guillaume de la Fosse, apothicaire, testa le 
11 juin 1620. — Je donne et laisse à mondit filz, 
maistre Jean, toutes les drogues médicinales, chucres, 
espéces (2) et généralement tout ce enthiérement quy 
est à ma maison et bouticle, dépendant de mon art et 
stil d’apoticaire, avecq tous les utensilz servans 4 mon- 
dit art et bouticle, sans aulcune chose réserver, et dont 
jay usé et me servy de mon vivant pour ce subject, 
entre lesquelz seront comprins deux gobletz et une spa- 
tulle d'argent composées pour ledit stil, oultre plus les 


(1) Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites. 
(2) Espèces épices. 


— 103 — 


boittes, fiolles et aultres choses estant de mondit bou- 
ticle; pardessus ce, les plantes de mon jardin, ensemble 
les libvres quy seront trouvés en ma maison traictans 
de la médecine ou de l'art d’apoticaire; et ce, parmy 
et moyennant la somme de dix mil florins carolus. — 
25 janvier 1621. 

283. Virgille Robert testa le 20 juin 1620. — Je 
donne à ladite église S. Marie Magdelaine trois florins, 
lesquelz seront pour avoir quelque aournement ou 
tableau pour la décoration de l'autel de la Vierge 
Marie d'icelle église. Item, je donne à ladite église 
S. Marie Magdelaine aultres deux livres de gros pour 
estre employéez en ung ymage de S. Alexis, laquelle 
sera posé en icelle église, afin d’estre recommandé aux 
priéres des gens des biens. 

284. Madeleine du Mont, veuve de Jean du Pret, 
testa le 3 septembre 1621. — Je donne à l'église de 
S. Piat, en advanchement du portal d’escrignerie qui 
se doibt faire et érigier, quinze livres flandres. Item, 
je donne à ladite église ma tapisserie de verdure. — 
8 octobre 1621. 

285. Pierre Maillart, prêtre, chanoine et chantre de 
la cathédrale, testa le 4 juillet 1622. — Quant à mon 
corps, Je désire qu'il soit mis en terre devant lachapelle 
de S. Paul (en la Cathédrale) que j'ay faict réparer. 
Item, à sire Philippe Petit, chapelain des haultes 
fourmes, je luy donne un batton pour aller hors, avecq 
le manche d'argent. Item, à maistre Jean Moulembais, 
aussy chapelain des haultes fournies, je luy donne un 
* tableau que j'ay eu de monsieur Ghersen, et un verre 
à pied d'argent. Je laisse à ladite chapelle de S. Paul 
les ornemens dont je me servy, asscavoir trois aubes et 
amicts, quatre chasubles asscavoir une blanche, une 
rouge, une verde et une viollée; item, un drap d’autel 


— 104 — 


de rouge velour et un de blan damas, un plat et potte- 
quins d'argent, un messel et plusieurs beaux corporaulx 
et bourses, et deux houppeaux avecq les potz doréz. Je 
donne à la chapelle de Nostre-Dame del Tombe une 
face ou tableau de Nostre-Dame 4 deux fueullets, 
estant sur l'un pourtraict et sur l’autre l’imaige de 
S. Pierre. Item, je donne 4 la chapelle de S. Paul en 
l'église cathédralle un tableau à fond d'albastre aussy 
à deux fueullets. Item, à sire Pierre du Pont, un petit 
baston auquel sont encasséz ‘des perles, avecq sa cus- 
tode. Item, à maistre Nicolas Vise, chanoine semi-pré- 
bendé, un tableau de S. Hiérosme, venant de feu 
maistre Philippe, maistre de chant de la chapelle du 
roy. — 28 septembre 1635. 

286. Agnés Cambier, veuve de Jacques de Calonne, 
receveur de l'office du réfectoire, testa le 14 juin 1623. 
— Je donne à sœur Marie de Calonne, religieuse au 
couvent d’Auldenarde, ung tableau pint à l'huille repré- 
sentant l'Adoration des Trois Rois, avecq ung petit 
tableau de S. Agnès. Item, je donne à mondit filz 
Michiel les deux bécres, salliéres et six culiéres 
d’argent, que je délaisseray 4 mon trespas. — 2] juin 
1623. 

287. Marguerite Belier, veuve de Nicolas Utenee- 
choute, testa le 22 juillet 1623. — Que soit posé une 
lame de pierre sur mondit tombeau (en l'église 
S. Nicaise). Item, je donne aux Pères de la Société de 
Jésus en la paroisse S. Piat, ung vasseau d'argent, 
faict en manière d’escafotte pour eulx en servir à l'au- 
tel. Item, à Catherine Uteneechoute, ma fille, vesve de . 
feu seigneur du Maret, luy donne ung anneau d'espou- 
. sée, ung Safire, ung aultre appoincté de diamant et une 
ameraulde; et à Pierre Cappelier, son filz, ung anneau 
à turquoise, avecq tous les livres que l'on trouvera en 


— 105 — 


ma maison mortuaire, en latin. A Marguerite Capelier, 
sa sœur, ma fillœulle, je donne une vasselle d'argent 
où est engravé l'Histoire du Temps. Item, je donne a 
ma fille Anne ung coffre bendé de larges bendes de fer 
avecq ce qu'il y a dedens, si comme demy chaine d'or 
avecq quatre poirettes, deux rubis, deux diamans, une 
ameraulde enrichie de trois perles. — 11 décembre 
1623. 

288. Françoise du Mont, veuve de Jacques Payelle, 
testa le 14 août 1623. — Elle veut et ordonne que soit 
délivré à ladite église de S. Piat une tapisserie vail- 
lable dix livres de gros, de six florins la pièche, de 
laquelle elle en faict don et légat pour ornement de 
ladite église. Item, elle donne à sa fille, sœur Fran- 
choise, religieuse au couvent des Sœurs Grises, un 
tableau de Ecce homo estant en sa maison. Item, à sa 
fille dame Michelle, religieuse à Audenarde, la vais- 
selle à elle donnée pour baptesme, comme aussy un 
pareil tableau que dessus, qui sera acheté des deniers 
de sa maison mortuaire. 

289. Marguerite Deffresnes, veuve de Simon Carnoy, 
testa le 12 septembre 1623. — Je donne à Quentin 
Carnoy, mon filz, ma vaisselle d'argent en laquelle est 
emprinte la Nativité de Nostre-Seigneur. Je donne 
à Guillemette Carnoy, ma fille, une mienne vasselle 
d'argent en laquelle est gravée la marque d'un certain 
marchant de Malines appellé Jean van Rayman. — 
25 janvier 1624. 

290. Léon de Harchies, seigneur de Miloméz, testa 
le 15 janvier 1624. — Mon corps je délaisse à la terre 
dont il est procédé, pour estre inhumé en l’église de 
S. Jacques au cœur, ordonnant y estre posé une lame, 
et mes armoiries et cotte d'armes estre mises avecq mes 
quatre quartiers contre le pillier, ainsy que sont celles 


— 106 — 


de feu monsieur de Failly. Item, je donne à Jaspard, 
mon filz aisné, une tenture de lict de champ de velour 
cramoisy bordé de satin blan et cordon dor. Item, 
à Jean Drincwaert, escuyer, mon second filz, une ten- 
ture de lict de velour pourpre bordé d'argent et de 
cordon d'or. Item, je donne à Jacques Jhérosme de 
Maulde, mon filloeul, une tasse d'argent où sont gra- 
vées mes armoiries et celles de ma femme. Item, je 
donne à mondit filz Drincwaert une tasse d'argent où 
sont les armoiries de Mérode et de Montfort; et le sur- 
plus de mes vasselles, assavoir ung bachin, esghierre, 
deux chandeliers, deux sallières, douze culières d’ar- 
gent, avecq mes tapisseries, je les donne et légate à 
mondit filz aisné. — 1° avril 1624. 

291. Loys Bernard, bourgeois, testa le 16 janvier 
1624. — Je donne à mon filz Nicolas les parties que 
s'ensuivent : premiers, une table d’autel fermante, con- 
tenant le pourtrait de Nostre-Seigneur Jésus-Christ en 
croix, trois tableaux qui sontles pourtraictures de mon 
grand père et de ma grande mère Bernard et de mon 
grand père Nicolas de Hautighem, ma grande tapis- 
serie, deux plats de fine gallère blan, une cocquille de 
perles sans pied et ung fœuiliet de table verny. — 
24 mai 1624. 

292. Georges Michau testa le 23 décembre 1624. — 
Je donne à ma fille Magdelaine, laquelle j'ay eu avecq 
ma seconde femme Magdelaine du Trieu, une vaisselle 
d'argent avecq l'Histoire de Marie Magdelaine lavant 
les pieds de Nostre-Seigneur Jésus-Christ. — 19 sep- 
tembre 1625. 

293. Louise de Harchies, veuve de Jacques de 
Failly, écuyer, testa le 14 février 1625. — Au regard 
des arréraiges que me seront deuz audit jour de mon 
trespas par le seigneur de Bernissart, je donne iceulx 


— 107 — 


arréraiges à ladite dame Jacqueline de Harchies, dame 
de Mansart, à charge que ladite dame sera tenue de 
payer et furnir pour une fois a ladite église de 
S. Jacques la somme de cent florins carolus pour et 
à l'advanchement d'une paire de bastons d'argent pour 
les clercqs, auxquelz seront mis et engravéz les armes 
de mon feu mary avecq les miennes. 

294. Nicolas de Herchin, bourgeois et chirurgien, 
testa le 11 octobre 1625. — A Père Germain, luy 
donne mon petit Journal Romain à quatre petits coings 
d'argent et deux petits cloans aussy d'argent. — 
20 octobre 1625. 

295. Antoinette Le Luytre testa le 17 décembre 
1625. — A la chapelle de Nostre Dame du Rosaire 
de ladite maison des Pères Dominicains, je donne 
deux cens florins pour un calice. À mon frère maistre 
Jérosme, je donne deux chapeletz de coralz et trois 
enseingnes d'argent, avec une petite lampe d'argent. 
— 3 février 1627. 

296. Wallerand de Landas, écuyer, fils de Walle- 
rand et d’Antoinette des Espringalles, testa le 29 jan- 
vier 1626. — Je veux et ordonne que mesdits exécuteurs 
ayent à faire faire une lame de cuivre avecq une cornise 
de pierre, quy sera enté dans le mur de l’église (des 
Augustins), proche le lieu de ma sépulture, où sera 
insculpté la remembranche de Nostre Seigneur en 
croix et mon effigie à genoux devant ledit crucifix, 
avecq mes armes, où sera aussy escript : Cy gist 
Wallerand de Landas, escuyer. — 23 octobre 1645. 

297. Jacques Tays, musicien, testa le 16 mars 1626. 
— Je donne 4 ladite maison et religion des Fréres 
Mineurs une table d’autel en laquelle est représenté et 
pourtraict la Circoncision de Nostre Seigneur, pour 
icelle estre posée et attachée audevant du lieu où 


— 108 — 


-mondit corps sera mis en sépulture. Item, je donne 
à Philippe Tays, mon filz, tous mes armes, instrumens 
et livres de musicque. Item, je donne audit Philippe 
Tays une vasselle d'argent y ayant engravé au milieu 
d'icelle un S. Jacques. Item, je donne à ladite Jenne 
Tays, ma fille, une vasselle d’argent y ayant engravé 
au milieu un 8. Franchois. — 1" avril 1626. 

298. Martine Gavelle, veuve de Denis de la Riviére, 
testa le 2 avril 1626. — Mon corps je délaisse 4 la 
terre dont il est procédé, pour estre inhumé et ensépul- 
turé en l'église de S. Marie Magdelaine avec une lame 
sur mon tombeau, sur laquelle sera gravée une teste 
de mort avecq les jour, mois et an de mon trespas. Je 
donne à l’autel de la Très Saincte Trinité quarante huit 
florins pour achepter ung calice pour le service dudit 
autel, ensemble six florins pour acheter des corpo- 
raulx et ornemens de calice, donnant aussy pour servir 
à ladite messe deux pcchons et ung plat d’estain à 
laver. Je donne en oultre audit autel tous les aorne- 
mens que j'ay chez moy et desquelz j’ay accoustumé de 
le parer les jours sollemnels, ascavoir trois nappes et 
trois serviettes damassées, ung parement d’autel d’ar- 
moisin (1) rouge, une paire de gourdaines blanches 
damassées, une aultre paire de gourdaines de changean 
rouge, six tableaux d’allebastre, ung crucifix, ung 
tableau couvert de vitre, deux houppeaux de soye de 
diverses couleurs avecq les potz y servans, deux chan- 
deliers de cuivre et deux petits angles de plastre doré. 
Je donne encoire 4 ladite église S. Magdelaine la 
somme de cent florins une fois, pour estre emploïé à 
une couronne de cuivre portant douze chandeilles, et 
icelle couronne estre pendue hors du cœur d'icelle 


(1) L'armoisin est une sorte de taffetas. 


— 109 — 


église audevant du grand crucifix, et non aultre part. 
— 13 mai 1633. 

299. Catherine Simon, fille d’Antoine et de Clare de 
Hasne, testa le 25 juin 1626. — Je donne 4 Marie 
Simon, ma sœur, ung grand tableau estant l'histoire 
de la Femme adultére. Je donne à ma niepce Anne 
Laurent une paire de manches de couteaux d'argent. 
Item, je donne à Franchoise Simon, ma sœur, un 
goblet d'argent ayant la figure de S. Franchois gravée 
dessus, ma croix d’or, deux tableaux d’allebatre. Item, 
je donne à Anne Simon, ma sœur, un tableau de 
Nostre Dame. — 12 janvier 1632. 

300. Marie Bernard, veuve de Charles de Cordes, 
écuyer, seigneur de Guisegnies, La Barre, etc., testa 
le 29 août 1626. — Ordonne que mon corps soit 
enterré en la chapelle de Nostre Dame du Bruisle, 
scituée dans la paroisse de S. Nicolas au Chasteau. Je 
veulx que soit mise sur ma tombe une lame de pierre 
ou marbre telle que j'ay ordonné audit Chasteau. Je 
donne 4 Maximilien Gais, mon fillceul et nepveu, une 
croix d'or; et à Jeanne Gais, sa sœur et ma niepce, 
ung Agnus de christal. Je donne à ladite damoiselle 
Marye de Cordes une bague d'or en laquelle il y at 
quatre perles, deux diamants et ung caillou de rubbis; 
la figure d'icelle bague est une grande M. Je donne 
encore à Marye de Cordes ung jazeran ou cinture d'or 
massif. — 3 novembre 1628. 

301. Chrestienne d’Oultreman, fille de feu Jean, 
testa le 11 septembre 1626. — J'ay eslis place pour 
mon corps en l'église de monseigneur S. Jacques, 
auprès de la sépulture de feue ma sœur, au cœur de 
ladicte église, du costé gauce proche du pilpitre des 
chantres. Je veulx et ordonne que mesdits exécuteurs, 
incontinent ou peu aprés mondit trespas advenu, ayent 


— 110 — 


à faire faire un épitaphe de bois, de tel grandeur et 
semblable ou à peu près de celuy de ma sœur, où soit 
pourtrait le martire de S. Chrestienne, et aux fœuilletz 
S. Franchois et S. Clare, et hors d’iceulx fœuilletz ce 
qu'ilz trouveront bon, pour estre mis et posé en icelle 
église à l'endroit de madite sépulture. Je donne et 
légate à mon nepveu Charles Franchois ung agneau 
d'or avecq une teste rouge, une médaille d'or le fond 
blanc, une couppe d'argent, une petite verge d'or avecq 
la pierre du soleil, de la lune et des estoilles. Je donne 
et légate à ma niepce un plat et esghiére d'argent doré, 
une couppe-tasse d'argent dorée, une tasse aussy 
d'argent dorée, un bénitoir d'argent, une escuyelle 
d'argent, une chaisne d'or de six tours, une aultre de 
trois tours, deux paires de brachelléz d'or, un brachelet 
à boutons aussy d'or, une aultre petite chenette d'or, 
une baghe d'or en forme de croix agensé de rubis, ung 
chapelet d'or, deux paires de pendans d'oreille aussy 
d'or, une culière d'argent dorée, une scribanne de cuir 
dorée, ung tapy de Turquy. — 27 mars 1628. 

302. Daniel van Linth, bourgeois, testa le 21 novem- 
bre 1626. — At ordonné et légaté pour une table 
d’autel que l'on fera et dressera en l’église paroiscialle 
de Merchtem, jurisdiction de Bruxelles, dont il est 
natif, où sera dépinct l’Assomption de Nostre Dame, 
la somme de trois cens florins. — 2 décembre 1626. 

303. Hermès Le Clercq, docteur en médecine, testa 
le 8 mars 1627. — Je donne et légate au monastére 
des Chartreux lèz Tournay une année de mes gages de 
médecin de ladite ville, pour faire mettre au coeur de 
leurs églises quelques tableaux des martirs de leur 
ordre. Item, je donne et légate au monastére des Prets 
Prochains le berceau du petit Jésus, qui vient des 
ancestres de feue ma femme. Item, je donne et légate 


— 111 — 


à madame Marguerite Le Clercq, abbesse du susdit 
monastère des Pretz, ma fille, une vaisselle armoyée 
des armes de feue grande mère Le Clercq, qu'elle luy 
a donné à son baptesme, outre une couppe d'argent qui 
m'a servie à chauffer ma boisson. Item, je donne à 
Jenne Le Clercq, procuratrice dudit monastère, ma 
fille, une vaisselle armoyée des armes de feu grand 
père de Montifaut. Item, je donne et légate à damp 
Agatanche Le Clercq, mon filz, une vaisselle à bords 
doré, armoyée des armes de monsieur de Moucron; 
item, la Linsisgraphie (?) de Belleforest (1) en trois 
volumes, les chartes d’Abrahamus Ortelius (2), avecq 
tous les livres de théologie, de dévotion et histoires. 
Item, je donne et légate à monsieur maistre Franchois 
Caron, chanoine de Tournai, l'esguière d'argent que 
m'a donnée feue madame Jolente de Werchin; item, 
un livre in-folio contenant les œuvres de Joannes 
Molanus (3); item, l'œuvre de la Practique de Mercu- 
rialis (4), in-folio; item, les œuvres de Joannes Fer- 
nelius (5), in-octavo. Item, je légate à maistre Antoine 
de Vie, chirurgien, un livre in-folio couvert en cuir, 
intitulé : Chirurgia Germanica, et un autre livre de 
l'Instrument scarificateur et des herbes vulnéraires. 
— 18 août 1629. | 


(1) François de Belleforest, n6 4 Sarzan en 1530, mourut 4 Paris 
en 1583. L'ouvrage ici repris n’est pas cité par Brunet. 

(2) Ortelius, célèbre géographe du XVI siècle. Il s'agit sans doute 
de son Theatrum orbis terrarum. 

(3) Jean Molanus ou van der Meulen, professeur de théologie 4 Lou- 
vain, naquit à Lille en 1533 et mourut en 1585. 

(4) Jérôme Mercurialis, médecin, naquit 4 Forli en 1530 et mourut 
eu 1606. Il est l’auteur de la Medicina practica. 

(5) Jean Fernel, né & Montdidier en 1485, mourut en 1558. Il 
s’adonna d'abord 4 la philosophie, puis 4 la médecine, et devint premier 
médecin du roi de France Henri II. 


— 112 — 


304. Jean du Quesnoy, chevalier, seigneur de Le 
Loire, testa le 7 octobre 1627. — Quant 4 mon corps 
je le délaisse 4 la terre dont il est issu, pour estre 
inhumé et ensépulturé en l'église des Pères Augustins 
d'icelle ville, à l'allée de l'autel de la Vierge Marie 
d'icelle église. Item, je veulx et ordonne que soit faict, 
- mise et posée une pierre sur ma sépulture, en laquelle 
seront gravées mes armes. 

305. Piérart Cazier, greffier de la ville, fils de 
François, natif de Fleurbaix pays de l’Alleu, testa le 
6 novembre 1627. — Mon corps je délaisse à la terre 
dont il est issu, pour estre enterré et ensépulturé ou 
chimentiére de la paroisse de S. Brixe, audevant de 
la représentation des Sept Douleurs de la Vierge 
Marie, que j’ay faict construire passé quelques années. 
— 24 janvier 1635. 

306. Marie Deghe, veuve de Frédéric Laigneau, 
testa le 5 janvier 1628. — Je donne au couvent de 
Wulpen à Furnembach, pour aorner leur église et 
faire ung imaige de taille de monsieur S. Norbert, 
pour une fois, la somme de vingt quatre livres flandres. 
Item, je donne à Marie de le Marre, ma niepce, pour 
mémoire, une pourchelaine à pied doré. Item, je donne 
à Jeanne Laigneau une louche d'argent avecq une 
armoirie. — 12 janvier 1628. 

307. Anne Arrous, veuve d’Antoine de le Hedde, 
testa le 21 juin 1628. — Je donne à Isabeau de le 
Hedde, ma fille, une louche d'argent et deux Toisons 
d'or de l'empereur Charles le Quind, provenans de son 
baptesme. 

308. Catherine Havet testa le 3 mars 1629. — 
J'ordonne à l’imaige de Nostre Dame en la parroisse 
de S. Albin en Douay ung Agnus d'argent rempli de 
la Saincte Vraye Croix; et à l'imaige de S. Catherine, 


— 113 — 


deux enseignes aussy d'argent. — 1° juin 1629. 

309. Francoise van den Berghe, veuve de Jean Den- 
netiéres, testa le 12 mars 1629. — Je eslis sépulture 
en la ville de Tournay en l'église de S. Piat, auprès 
de feu mondit mary, en la chapelle S. Barbe. Donne 
à mon filz Jacques mon grand reschaud d'argent. Item, 
donne à Charles-Philippe et à Claude, mes fils et fille, 
aussy à chacun un reschaud d'argent semblables l'un à 
l'autre, et audit Charles-Philippe un petit bénitoir 
d'argent. — 4 avril 1630. 

310. Clare de Houthem, veuve de messire Robert 
de Bersacques, chevalier, lieutenant du château de 
Tournai, testa le 31 mars 1629. — Pour mon corps 
inhumer et ensépulturer, j’ay eslis place en l'église © 
S. Nicolas au Chasteau de Tournay, auprès de la sépul- 
ture de mon feu mary. Item, je donne et légate à mon 
filz les parties suyvantes, sy comme une chaîne d'or, 
un curdent, une image de Nostre Dame de Montagu, 
une croix d'or, les espées et pendans de mondit feu 
mary, un cordon d'or de chapeau, ung bachin et une 
esghière d'argent, une tasse d'argent les bors doréz 
avecq le couvercle, les armes de Croy au mitan, et ung 
fort beau tapis d'ouvraige, cincq pièches de tapisseries 
d'ouvraige blanc, et une aultre tenture de lict que j'ay 
faict et non poinct du tout achevée. — 23 mai 1630. 

311. Beltremieu Farvacque, béguine, testa le 2 mai 
1629. — Je veulx avoir ma sépulture devant l'imaige 
S. Marie Magdelaine en l'église dudit Béghinaige. Je 
donne à lesdites deux chapelles (de S. Elisabeth et des 
Onze Mille Vierges) de l’église dudit Béghinaige tout 
le parrement de l'église quy est en mon cofire. Je 
donne ma bonne affulure à la chappelle S. Elizabeth 
pour faire deux corporaux. Je donne à sœur Marie 
Lefebvre mon chappelet avecq un reliquaire; item, a 


ANNALES. iV. 8 


— 114 — 


sœur Péronne de le Ville, le livre S. Augustin et un 
tableau du crucifix; à Jenne Roget, l'Imitation de 
Jésus Christ. Item je donne 4 monsieur Vize, chanoine, 
un tableau Ecce homo. Item, je donne à Jean Nolf un 
tableau du Bon Pasteur. — 25 mai 1629. 

312. Jaspard de Harchies, seigneur de Milloméz, 
testa le 10 décembre 1629. — Mon corps je délaisse 
à la terre dont il est issu, pour estre inhumé et ensé- 
pulturé au chœur de l’église des Pères Augustins, près 
ma feue mère et de ma tante. Je veulx et ordonne que 
sur ma sépulture soit mise et posée une lame de pierre. 
— 29 décembre 1630. 

313. Jean Le Blan et Jeanne Roze, sa femme, tes- 
tèrent le 10 juillet 1630. — Donne ladite testatrice un 
drap d'autel de cuir doré avecq l’imaige de S. Agathe, 
au prouflit de l'église de S. Piat. — 26 février 1631. 

314. Pierre de Formanoir, seigneur de Merlain, 
prévôt de Tournai, testa le 13 juillet 1630. — Quant 
à mon corps Je le laisse à la terre dont il est issu, pour 
estre inhumé en l'église de Jolain, en la chapelle de 
S. Sauve auprès de mon oncle messire Nicolas de For- 
manoir, vivant prebtre, seigneur dudit Merlain, et de 
damoiselles Marie Liebart et Cécille Alegambe, mes 
deux bonnes et vertueuses femmes ; audevant de laquelle 
sépulture, au plat pan où il y a représentation de 
YAdoration des Trois Roix, l’on y mettera un épitaphe 
à la discrétion de mes exécuteurs. Je laisse à Jenne de 
Formanoir, ma fille, la croix d'or garnie de diamants 
ayant appartenu à Isabelle, sa sœur, à présent reli- 
gieuse à Sion. — 20 juillet 1630. 

315. Roland Lubrez testa le 16 décembre 1630. — 
Je donne à ma fille Catherine un pot de gallère bleu. 
— 12 novembre 1632. | 

316. Jeanne Sar, fille de Jean, béguine, testa le 


— 115 — 


23 décembre 1630. — Je donne 4 la chapelle de 
S. Elizabette mes petites hardes d’autel, comme son 
Jésus avecq les reliquaires, une Nostre Dame parée, 
et le reste qu'elle at. Je donne à sceure Jeanne Decq 
une chainture noire et le livre de l’Abrégé du Pont; 
et à sœure Magdelaine Broudeur, le livre de la Villa 
Caty; et à sœure Anne Bauduin, ung livre à noire 
couverture; à sœure Piéronne de le Ville, les Petites 
Heures de Nostre Dame; a sceure Jeanne Lefebvre, 
ung petit livre; à sœure Guillemette Roze, son Agnus 
d'argent qu'elle porte journellement, son chapelet à six 
dizaines et ung livre du Jardin Nostre Dame. Je prens 
et choisis pour mes exécuteurs messieurs le chanoine 
Vize, auquel je donne une toile contenant la Coro- 
nation de Nostre Dame, et maistre Remy Plouvier, 
chapelain des haultes formes de l’église cathédrale 
Nostre Dame en Tournay, auquel je donne ung petit 
tableau contenant ung Dieu Piteux. 

317. Jean Baudry, veuf d'Anne Poitau et d’Aliénor 
Hua, testa le 6 mars 1631. — Je donne à l'église 
dudit S. Brixe la table d’autel ayant pour représen- 
tation la Résurrection de Jésus Christ nostre Rédemp- 
teur, ordonnant et enchargeant mesdits exécuteurs de 
moy faire pindre endessoubs ladite table, ou du moings 
à l’un des huys d’icelle, avecq ung crucifix, et derrière 
moy mon filz Pierre Baudry, et a l'aultre l'image de 
monsieur S. Jean. — 2 mai 1631. 

318. Catherine Hughe, veuve de N. Bourla et de 
Francois du Pret, testa le 16 avril 1631. — Je donne 
à Jean Bourla, mon filz, une vasselle ayant dedans 
l'image de S. Jean Baptiste entredoré, et une hochette 
d'argent qui lui a esté donnée pour son baptesme. 
Item, je donne 4 ma fille Barbe du Pret quattre 
coussins, les deux de tapisseries et les deux autres 


— 116 — 


faits à l'esguille, et trois sailliéres d'argent. Je donne 
pareillement à ma fille Jenne du Pret une sallière 
d'argent ayant la représentation de S. Philippe. Item, 
Je donne 4 mon fils Jean du Pret une vasselle d'argent 
avecq la représentation de S. Jean. Item, je donne 
semblablement à mon filz Franchois du Pret une 
vasselle d'argent ayant l'image de S. Véronicque. 
Item, je donne aussy à mon filz Jaspard du Pret une 
vasselle d'argent ayant gravé l'image S. Catherine. — 
7 mai 1631. 

319. Quinte Boye testa le 18 avril 1631. — Je 
donne à Pierre Hughe le quabinet où Nostre Dame 
de Sichem est imposée; item, à Gilles Hughe, son 
frère, ung S. Franchois dans ung ver rond, et ce qu'il 
at dedans ; item, à Cécile Hughe et Théodore, deux 
tableaux de mesme fachon avecq l'image de Nostre 
Dame dedens; item, à Jolente du Pretz, servante de 
maistre Gilles Hughe, ung tableau de bois en glace 
où que le petit Jésus porte sa croix; item, à Gilles 
Houfflin, un tableau de Nostre Dame de Hal; 4 mon 
confesseur qui sera alors, une petite blance boite avecq 
deux Agnus, l’une venant de Romme et l’aultre de 
Hiérusalem, non encassées; item, à maistre Gilles 
Hughe, ung tableau de la Nativité, entourré de plu- 
sieurs fleures; item, à grand’mére Meslé, luy donne 
mon chappelet de bois de Nostre Dame de Sichem 
avecq une croix d'argent au bout, là où que mon nom 
est escrit. — 18 février 1632. 

320. Florence de Cambry, veuve de Gilles de Chas- 
tillon, écuyer, testa le 30 juillet 1631. — Je donne à 
ladite église S. Pyat ung pal de velour noir, auquel 
debveront estre imposé en brodure mes armes en 
alliance avecq celles de Chastillon. — 13 juillet 1633. 

321. Marguerite Sailly, veuve de Nicolas dé Mor- 


— 117 — 


lies, testa le 13 janvier 1632. — Je donne à mon filz 
Pierre Morlies ung coffre de cuir boully bendé de fer, 
avecq mon anneau d'or rond et ung aultre portant une 
teste de mort. Je donne à Jacques, mon filz, ung tappy 
de table qu’il at composé pour chef-d'œuvre. — 19 avril 
1632. 

322. Antoine de Gaest, écuyer, testa le 1°" septembre 
1632. — Mon corps je délaisse 4 la terre dont il est 
issu, pour estre inhumé et ensépulturé en l'église des 
Pères Augustins, audevant de S. Charles Boromée, 
joindant le pillier. Je donne à l'église de S. Jacques, 
dont je suis paroischien, la somme de trois livres de 
gros pour emplier en une chasuble noire. Je donne à 
mon frère Michel de Gaest, escuyer, mes escouppettes 
avecq mon espée d'argent. — 10 septembre 1632. 

323. Gaspard du Fay, fils de Hugues, testa le 
6 décembre 1632. -- Donne et lègue, et par droit de 
particulière institution délaisse pour une fois et pour 
tout à Séverin du Fay, son frère, la somme de deux 
cens livres tournois, de laquelle somme ses dits exécu- 
teurs feront faire une coupe, laquelle sera gardée par 
ledit Séverin du Fay, son frère, en mémoire et souve- 
nance dudit testateur, et sur laquelle il veult et ordonne 
estre escript et devisé : Trop est avare à quy Dieu ne 
suffit. — 16 février 1633. 

324. Jean de Buyre, prêtre et chapelain de S. Cathe- 
rine à S. Jacques, testa le 22 août 1633. — Mon corps 
je délaisse à la terre d'où il est issu, pour estre inhumé 
et ensépulturé en ma chapelle en l'église S. Jacques, 
audevant de mon imaige, où je choisis ma sépulture. 
Je veux et ordonne que mon calix avecq le plat et pottes 
entredoréz, avec ma casure et la rouge boitte avecq 
les corporalles, et les sacques avecq les purificatoires, 
soient donnés à l'église de Souastre. — 27 juin 1635. 





— 118 — 


325. Laurence Waucquet testa le 31 août 1634. — 
Je donne au Pére Nicaise, religieux augustin, ung 
crucefix avecq les images de la Vierge Marie et 
S. Jean, de chire blanche, avec le piétement, et une 
Nostre. Dame de Montaigu d’escrignerie. Item, je 
donne 4 la chappelle Nostre Dame-du-bois léz Antoing 
les trois tableaux de pintures pendans à la sallette de 
ma maison. — 17 janvier 1641. 

326. Guillaume Moncheau testa le 13 novembre 
1634. — Veulx que ledit Pierre, mon plus jeusne filz, 
emporteroit une petite vasselle d'argent qu'il at gagnié 
à la lotterie. — 14 avril 1638. 

327. Elaine de le Motte, veuve de Nicaise Monnart, 
testa le 27 mars 1635. — Je donne à ma sœur, pour 
mémoire de moy, un tableau ayant la représentation 
de Nostre Seigneur et de la Magdelaine. Item, je 
donne à Nicaise Rogier une coupe d'or d’Allemaigne. 
— 5 décembre 1635. 

328. Agnés Inglebert, veuve de Brixe Le Gry et 
d'Antoine de le Vigne, testa le 15 mars 1636. — Je 
donne à l’abbaye de S. Marcq ung bénitoir d'argent 
pesant trente onches. — 21 avril 1636. 

329. Barbe Flameng, fille de Pierre et de Louise de 
le Rue, testa le 6 mai 1636. — A Nostre Dame de 
Foy, 4 Froyenne, je donne une fois trente patars. Je 
donne à l'église d’Espierre, à advanchement d’un voile 
à l'imaige Nostre Dame, trois florins. Je donne à 
Marie du Bois, femme de Toussainct le Conte, mon 
bénitoir en cuyvre; et à sa fille Marie, mon Agnus 
d'argent. — 21 juillet 1636. 

330. Catherine du Méz, veuve de Jean Le Brun, 
testa le 12 juin 1636. — Quand au résidu de tous mes 
biens, je les laisse et donne à l’église S. Marie Magde- 
laine, ma paroisse, l'instituant mon héritière univer- 


— 119 — 


selle, à condition que, d'iceux biens, serat faict et 
construict une lampe d'argent, vaillable vingt livres 
de gros, pour mettre audevant du sainct Sacrement de 
l'autel, et une robe de velour rouge avecq du passe- 
ment de bon or à l'imaige de Nostre Dame en icelle 
église. — 5 juin 1641. 

331. Anne de Bary, veuve de Jean Meurisse, testa 
le 8 juillet 1636. — Donne aux Pères Carmes d'icelle 
ville un bac de pierre d’Escochine, sur lequel sont les 
armoiries de Meurisse. Item, a donné et donne à damoi- 
selle Jeanne Wargnies, sa petite fille, un bachin et 
esghière d'argent, une escuyelle, six culières, six four- 
chettes les plus pesantes, deux grandes sallières, une 
tasse armoyée des armes de Bary, un moustardier, un 
petit goblet et un bénitoir, le tout d'argent; item, la 
Légente des Saincts, en deux volumes; item, un reli- 
quaire d'or, un rabateau de cheminée faict à l’esguille 
avecq les armoiries des Meurisse, un aultre plus petit 
de buffet, et une chaiére au sermon de tapisserie. 
Item, à Franchoise Wargnies, aussy sa petite fille, 
elle luy donne une vasselle d'argent avecq les armes 
des Meurisse, venant du baptesme de sa mére, six 
culiéres d'argent, un pot couvert d'argent doré et une 
sallière aussy d’argent. — 13 août 1636. 

332. Barbe Goudt, fille de Henry et de Catherine 
de la Hamaide, testa en octobre 1636. — Sy veux et 
ordonne que soit posé allendroit de ma sépulture ung 
tableau peinct à l'huille contenant la représentation de 
l’Annunciation de Nostre Dame, ou de S. Barbe, ou 
aultres, à la discrétion de mon exécuteur ; et sur ma 
sépulture sera posé une petite pierre avecq mes armes. 
— 20 juillet 1640. 

333. Françoise van Orsele testa le 30 décembre 
1636. — Je veux que l’on fasse une robbe de velour 


— 120 — 


cramoisy avecq six voies de passement d'or pardevant, 
et trois embas, pour. icelle estre mise devant l’image 
de Nostre Dame de ladite église de S. Catherine. 
Item, je donne encoire pour l'ornement de ladicte 
image mon chapelet d'argent avecq le patter d'or. 
Item, je donne à l’autel de S. Nicolas de ladicte 
paroisse six tableaux d’albatre avecq mon crucifix et 
trois rabateaux, deux faicts à l’esguille et l’aultre à 
bordure, et une Nostre Dame; item, tous mes tableaux 
avecq une table d’autel en laquelle est dépeinte l'image 
des Trois Rois. Item, je donne 4 ladicte église de 
S. Catherine l'anneau d’espousailles de feue ma mère 
avecq ung ruby, et ung aultre petit agneau que feu 
mon frére le Jésuiste me donna le jour qu'il entra en 
la Compagnie de Jésus. — 30 mai 1644. 

334. Catherine Delpissote, veuve de Jean Dismal, 
brasseur, testa le 17 janvier 1637. — Je donne à 
Catherine Dismal, ma fille, mes bons bracheletz a 
grenade avecq des clouans d’or, mon esguille et relic- 
quaire d’or, mon fer de fin or que je porte ordinaire- 
ment, mon anneau avecq un diamant, une verge d'or 
à six et une avecq trois perles. Je donne à ladite Cathe- 
rine, ma fille, hors part, mon petit coffre d'ivoire; et 
à Jean Dismal, mon filz, aussy hors part, une fleur 
appellée de Jéricho avecq une petite couple et couver- 
ture à ce servant. — 27 juillet 1637. 

330. Alexandre du Vivier et Agnès Morlies testèrent 
le 16 mars 1637. — Sy donnons à nostre fille Anne 
une goudelle (1) d'argent; à Catherine, une vasselle 
d'argent siselet avecq des fruis, et oval; à Magdelaine, 
une aultre vasselle siselet à escafotte. — 24 novembre 
1649. 


(1) Goudelle ou gondelle est un synonyme de gondole. 








— 12) — 


336. Samuel Coppin, bourgeois et marchand apothi- 
caire, testa le 5 juin 1637. — Il donne et légate à 
Anne, sa fille, la Légende de la Vie des Saincts et 
Sainctes, et oultre ce tous les ornemens et imaiges qu'il 
peult avoir servans à un autel, nomément l'imaige de 
Nostre Dame avecq un rabateau et un tableau de 
Nostre Dame pour servir de table d’autel. Et à son 
filz Rolland-Franchois, i] donne aussy le grand mortier 
de bronse, et une vasselle d'argent en laquelle est 
l'image d'une saincte portant une croix. — 4 décembre 
1641. 

337. Antoine du Chastel, chevalier, vicomte d’Hau- 
bourdin et d'Emmerin, testa le 11 octobre 1637. — 
Je donne à mon fils Jean-Marcq-Anthoine tous les 
meubles qu'on trouvera, sauf ceux provenans de ma 
femme deuxiesme, Jeanne-Lamberte de Croy, ou faits 
d'entre elle et moy avecq nos armes et chifres, que je 
laisse à Charles-Alexandre-Menas du Chastel, mon 
deuxiesme fils dudit mariage, luy laissant aussy la 
scribane d’ébenne avecq les baghes y incluses. Je 
donne aussy à ma fille Jeanne du Chastel mon £cce 
homo d'or et soye tissu. — 4 juin 1640. 

338. Philippe de Hurges, fils d’Eustache et de Fran- 
coise Visée, veuf de Marguerite Monnel, testa le 
12 janvier 1638. — Je donne à Waldrud-Cécile du 
Mont, ma niepce, pour dresser ung authel du S. Sacre- 
ment lorsque le saccre de S. Jacques se fera par les 
rues, ung bois, passet et marchepiedt d’authel, une 
nappe, ung crucifix, une Nostre Dame et S. Jean de 
bois peinct; item, deux bocquets de fleurs de soye, et 
les deux pots de bois peints, une image de la Vierge 
Marie, ung pavillon de fleurs de soye, passet et gour- 
dines de toillette d’Italie, deux relicquaires de velour 
rouge broudéz, les passets de toillette d'Italie d'or et 





— 122 — 


rouge et les bendes pareilles ; item, deux petits coussins 
de velours rouge et deux de velours verd, le tout 
broudé ; item, deux tableaux d’albatre, les plus grands; 
item, ung tableau Ecce homo, et une Nostre Dame de 
bois peincte ; item, ung drap d’autel blan damassé, quy 
servira pour dossere; item, ung aultre drap d’autel de 
satin de diverses couleurs, bendé allentour de toillette 
d'Italie, d'or et rouge; item, une bande de garde d'or 
et d'argent, avecq les armes de Croy et de la Lingne, 
les gourdines de crespon blan pour couvrir ledit autel, 
avecq les fronteaux de mesme gage doubléz de filet 
d'or, et aussy avecq de la dentelle d'argent; item, ung 
tapy velu de Turquie, et ung coussin de velour rouge, 
et deux anges et quattre chandeliers de bois peincts. 
Donne à mondit fils Philippe de Hurges ma couppe 
dorée avecq l’histoire de Phaéton au fond; et à mondit 
cousin, maistre Nicolas Vizée, chanoine, une cocquille 
d'argent avecq ung escusson d'argent, au pied gravé 
des armes des Croy. — 23 avril 1639. 

339. Cornil de Hellem, bourgeois, testa le 7 février 
1638. — Je donne a ladite église S. Jean une petite 
table d’autel où je suis en effigie avecq ma femme pré- 
sente, pour estre posée audevant de ma sépulture. — 
18 février 1638. 

340. Jeanne Sueur, veuve de Philippe Le Clercq, 
écuyer, seigneur des Noïelles, testa le 13 juillet 1638. 
— Je donne à mon filz, Charles-Philippe Le Clercq, 
prebtre, une vasselle d'argent provenant du baptesme, 
à luy donnée par son grand père Chastillon, portant 
au piedt ung escripteau en faisant mention, et douze 
tableaux d’allebastre portant les figures des Douze 
Empereurs, pendans au manteau de la cheminée de la 
petite sallette. — 21 juillet 1638. 

341. Guillaume d'Espiennes, écuyer, testa le 26 jan- 


— 123 — 


vier 1639. — Mon corps je délaisse à la terre dont il 
est issu, pour estre inhumé et ensépulturé en l'église 
de la Maison de Probation de la Compagnie de Jésus 
audit S. Brixe. J’ordonne en faveur de la confrarie du 
vénérable et auguste S. Sacrement de l'autel, instituée 
en l'église paroissialle dudit S. Brixe, cincquante 
florins une fois pour faire ung ornement qui servira au 
repositoire du S. Sacrement lorsqu'il est posé sur le 
grand autel. Et comme il n’y at jusques ous en ladite 
église aucun sermon fondé durant l’octave dudit véné- 
rable S. Sacrement, j'entend et ordonne que fondation 
en soit faicte pour y prescher durant ladite saincte 
octave par ung révérend père Capuchin ou par un révé- 
rend père de la Compagnie de Jésus, du novitiat. — 
27 juillet 1639. 

342. Anne Vincg, fille d’Adrien, testa le 23 février 
1639. — Je donne à l’ornement de l’autel Nostre 
Dame de ladite église S. Pyat mon fer d’argent, et a 
l'advanchement des argenteries faites et à faire à ladite 
église six livres flandres. Je donne à Anne Moreau, 
ma belle mère, mon relicquaire d'argent. — 28 février 
1639. 

343. Constantin Willocqueau, premier conseiller 
pensionnaire, testa le 2 mars 1639. — Pour mémoire 
de moy, je donne à ladicte paroisse Nostre Dame huict 
piéches de tapisseries représentantes l'Histoire du roy 
Acab, présentement tendues à ma grande salle, char- 
geant mes héritiers de fonder quelque somme par an 
pour les pendre et dépendre à ladicte paroisse aux bons 
jours de festes, dédicasses et ataux; ensemble, de 
faire faire ung baldaquin pour porter lorsque con- 
viendra sortir l'église de Nostre Dame le S. Sacrement 
pour administrer les malades. — 21 octobre 1652. : 

344. Jean Cappelier, bourgeois, testa le 15 avril 





— 124 — 


1639. — Il] donne audit Charles Cappelier, son filz, 
deux couppes d'argent doré, venans des confrères du 
Jardin des canonniers, et trois agneaux d'or venans de 
sa mère. — 4 mai 1639. 

345. Jean de Flines, conseiller et procureur fiscal 
au baillage, testa le 6 août 1639. — En laquelle église 
S. Brixe j'ordonne estre faicte et posée quelque table 
d’autel ou épitaphe jusques à la valeur de deux cens 
florins une fois, peu plus ou moins. Item, je veulx et 
ordonne que soit laissé suivre 4 madite femme ung 
cabinet d’escrignerye et les aornemens y servans, 
l'imaige de Nostre Dame d’albastre, deux, l'une sur 
bois et l’aultre sur toille, de l'imaige de Nostre Dame, 
une aultre de la Trinité, ung bocal de cristal à couvert 
et pied d'argent, deux couppes de crystal couvertes, 
l’une dorée et gravée et l'aultre non, ung miroir à bois 
d’ébenne et le cassy d'un aultre grand miroir aussy de 
bois d’ébenne doré. — 7 novembre 1641. 

346. Jean Wattecamp, marchand, testa le 23 jan- 
vier 1640. — Je donne à mon filz Pierre Wattecamp 
le grand becquer d'argent, puis ma carabine, mon 
espée et dacque et flacis (1), et un anneau d'or qui at 
une turquois que j'aye tousiours porté. Je donne et 
vœlt quy soit délivré à ma fille Jeanne Watecamp les 
deux petit becquere d'argent quy sont en ma maison. 

347. Guillaume Bruno, organiste de la cathédrale, 
testa le 16 avril 1640. — Mon corps je délaisse à la 
terre dont il est procédé, pour y estre inhuméz et 
sépulturéz aux carraulx et cloistre de ladite église, 
proche du filz du comte Anglois. Je délaisse à maistre 
Antoine Lequien, prebtre et chapelain des basses 
formes de ladite église, mon portrait et le petit tableau 


(1) Flacis ou flachet, espèce de bâton. 


— 125 — 
où qu'il y at Thomas Morus, avecq aussy tous mes 
livres tant musicques que autres à moy appartenans. 
Item, je luy donne aussy ung : manicordion. — 23 a 
1640. 

348. Anne Cachoire, veuve de Michel Visart, testa 
le 17 avril 1640. — Je donne à l'église de ladite 
paroisse Nostre Dame la piéche de tapisserie que Jj'ay 
plusieurs fois prestée pour décorer icelle église. 

349. Catherine de Preys, veuve de Guillaume Le 
Sueur, testa le 15 mai 1640. — Je donne aux Pères 
Augustins une table d’autel vaillable cincq cens florins, 
pour estre posée à l’autel de S. Nicolas de Tollentin 
en leur église. 

350. Jeanne Bernard, veuve de Jean de la Fosse, 
écuyer, seigneur de Robersart, testa le 19 novembre 
1640. — A ma petite fille Cécille-Franchoise Denne- 
tières, je luy donne et laisse mon livre de mémoire 
deans lequel est escript la forme pour faire et composer 
les drogues que je fais tous les ans pour le service des 
pauvres, avecq la presse estampoir, la palette, les 
telles et plats de bois, et générallement toutes aultres 
choses en dépendentes, servans à faire et composer 
lesdites drogues, unguents, huilles et aultres médi- 
caments, que seront trouvéz à mon trespas, sans rien 
réserver. — 28 février 1648. 

301. Catherine de Lescault testa le 14 juin 1641. 
— À monsieur maistre Franchois Le Clercq, prebtre, 
chanoine et docteur en médecine, je donne un chappe- 
let venant de S. Claude, avecq la croix et enseigne 
d'argent. — 2 mars 1646. 

302. Gilles de le Hedde testa le 28 juin 1641. — 
Je donne à Jeanne Le Clercq, fille de Jean, ma niepce, 
deux agneaux dor, ung signet et ung rond, une chaine 
dorée, ung cornet d'argent, une culiére et trois dou- 


— 126 — 


zaines de boutons, le tout d'argent. Je donne à ma 
sœur Anne de le Hedde mon tapy de chef-d'œuvre par 
moy faict. 

393. Jolende de Bersacques testa le 10 juillet 1641. 
— Je donne à ma sœur dame Anne, religieuse à 
Ghislainghien, la Vie des Saincts, ung tableau de 
S. Franchois, ma Nostre Dame de Montagu avecq la 
chasse d’esbenne, ma scribanne de bois, ung coffre de 
cuir bouly. Item, je donne mon bachin et esghier 
d'argent à madame de Beaumés. Item, je donne à 
mademoiselle de Beaumés mon bassin et esghier de 
pourcheline blan et bleu. Item, 4 damoiselle Isabeau 
Denthier, je luy donne mes quatre grands plats avecq 
deux telles de mesme. Item, a damoiselle Franchoise 
Denthier, cincq moyens plats de pourchelaine et ung 
tableau de S. Franchois. Item, je donne à la femme 
Jean-Paul Cantaloup mon pot couvert d’argent. Item, 
à mon frère, je luy donne ma saliére d'argent; item, 
à mon nepveu, mes deux gondolles d'argent doré. 
Item, à ma niepce, je luy donne ma scribanne d'es- 
benne, le miroir d’esbenne et mes deux petites chaiéres 
d’ouvraiges. Item, je donne à madame de Viceau une 
Nostre Dame de bois taillée, qu'elle donne son Enfant 
au béat Félix aussy taillé, sur ung petit piétement. 
Item, le tableau de S. Bonaventure pour les Capu- 
chaines, l'Ecce homo pour les Pénitentes de Lille, et 
l'autre tableau de S. Franchois pour ma sœur dame 
' Anne. — 4 janvier 1642. 

354. Jeanne Capelier, veuve de Gabriel Belier, 
testa le 31 juillet 1641. — Je donne à Frère Pierre 
Belier, mon nepveu, religieux dominicain en icelle 
ville, la somme de trois cens livres flandres pour estre 
employée à une chasur; sur laquelle chasur j’ordonne 
estre posées les imaiges de Nostre Dame, l'ange 





— 127 — 


Gabriel, S. Pierre et S. Anne avecq les armoiries de 
feu mon mary et moy. — 9 août 1641. 

doo. Anne Le Ricque testa le 7 août 1641. — Je 
donne à ladite église de S. Marie Magdelaine la 
somme de douze livres une fois pour estre employée à 
ung devant d’autel noir, et qu'au milieu d'icelluy soit 
apposée une croix rouge, pour servir d’embellissement 
à l’autel de la S. Trinité. — 16 août 1641. 

306. Catherine Vise, fille d’André et de Jeanne 
Despretz, testa le 28 septembre 1641. — Je donne à 
l'abbaye de Sion en Tournay l'imaige de Nostre Dame 
de Montaigu avecq ung rayon d'argent et la nice 
d'ébenne. — 10 avril 1642. 

397. Augustin de Baynast, écuyer, seigneur d'Au- 
benchœul, Auchy, Hamel, etc., testa le 5 octobre 
1641. — Laisse mon corps en la terre pour estre 
inhumé en l'église des RR. PP. Mineurs de l'ordre de 
S. Franchois de Paul en la ville de Douay, priant 
lesdits Péres me recepvoir pour fondateur de leurdite 
église, et pour l'érection de laquelle église je leur 
donne vingt mil florins une fois. Item, je donne aux 
Pères Récolletz de Tournay la somme de seize cens 
florins pour rebastir et rétablir l'infirmerie dudit 
couvent. — 9 octobre 1641. 

358. Catherine de Wint, veuve de Pierre d'Oyen- 
brughe, testa le 3 janvier 1642. — Mon corps je laisse 
” à la terre, dont il est issu, pour estre enterrée au clois- 
tre et monastére de S. André, au chasteau de Tournay, 
soubs la lame de pierre de feu monsieur de Renty, 
vivant lieutenant gouverneur de la ville et chasteau de 
Tournay. Je dénomme et eslis mon exécuteur la per- 
sonne de Gilles Errembault, greffier de l’eschevinage de 
Tournay, lequel je prie vouloir emprendre une piéche 
dorée appellée sous indecheldre. — 21 août 1642. 


_ ]28 — 


359. Anne Coninck testa le 27 janvier 1642. — 
A Judicth de Wert je donne un petit signé à pélican. 
Item, à monsieur maistre Charles Ernaut, pour 
mémoire de moy, je luy donne une médaille d'argent 
doré du Sainct Sacrement de Miracle. — 21 février 
1642. 

360. Philippe de Hurges, licencié-ès-lois et con- 
seiller au baillage, testa le 14 mars 1642. — Mon 
corps je laisse en la terre dont il est issu, voullant 
qu'il soit enterré et ensépulturé en l'église des Pères 
du Novitiat de la Société de Jésus en Tournay. Je 
veux que sur mon tombeau soit mis et posé une lame 
de cuivre contenant mes qualitéz, mon âge et le jour 
de ma mort, ensambles ceux de l'aaige, jour et la mort 
de damoiselle Margueritte de Surhon, ma femme. — 
3 juillet 1643. 

361. Catherine Mouchon, veuve de Nicolas de Wert, 
testa le 3() août 1642. — Je donne à ladite église 
S. Nicaise la meilleure tapisserie qui sera trouvée en 
ma maison mortuaire au jour de mon trespas. Je donne 
à Guillaume Wille, mon nepveu, ung tableau portant 
l'imaige de la Vierge Marie. — 27 octobre 1642. 

362. Jeanne de la Hamaide, veuve de Jean de Cal- 
lonne, testa le 30 avril 1643. — Je donne à ma 
fillœule Jenne-Franchoise de la Hamaide unecocquille 
de perle hors laquelle sort une limasse d'argent dorée. 
— 19 juin 1651. | 

363. Isabeau Vanthune, veuve de Jean Picq, testa 
le 14 août 1643. — Je donne à Anne Picq, ma fille, 
un relicquaire d'argent à elle donné pour baptesme, 
lequel relicquaire elle at présentement chez elle. Item, 
je donne à Franchoise Picq, aussi ma fille, ung coffre 
d’escrignerie estant 4 une chambre nommé Jérusalem, 
comme aussy un relicquaire et une barquette d'argent 








— 129 — 


à elle donné à son baptesme. — 17 septembre 1643. 

364. Isabeau Poppé, veuve de Michel Delecourt, 
testa le 13 décembre 1643. — Je donne à Barbe Hap- 
par, ma niéche, une table d’autel en laquelle est pour- 
traict Nostre Sauveur avecq ses douze appostres. Je 
donne aussy 4 Jean Poppet, fils de Jean, une pourche- 
laine d’argent et ung tableau avecq les pourtraicts 
de Nostre-Dame, S. Joseph et des Trois Rois. — 
13 novembre 1649. 

365. Philippotte de Surmont, veuve de Jacques du 
Mortier, testa le 3 mars 1644. — Je donne 4 Jacques 
de Surmont, mon nepveu, un tableau représentant la 
Crucifixion de Nostre Seigneur entre deux larrons 
avecq aultres personnages. Item, je donne aussy ung 
tableau de Crucifix 4 Marie de Surmont. Item, je donne 
à Jacqueline de Surmont un autre tableau ayant l'image 
de S. Franchois. Je donne audit Pierre du Coulombier 
un tableau de Hérodias et un pourtrait de maistre 
Léon du Mortier. Je donne à mon nepveu Pierre de 
Surmont les pourtraits de feu mon mary et moy, avecq 
les verges et courdines estans. Je donne à Jolande 
Malioz une image de Nostre Dame dorée. — 
20 novembre 1645. 

366. Guillaume de Bachy, seigneur de Fléquières, 
testa le 8 avril 1644. — Je donne aux Pères Domi- 
nicains la somme de cent florins une fois pour estre 
empliéz à l'achapt d'une lampe d'argent qui debvra 
estre posée audevant de l'image Nostre Dame du 
Rosaire. Je donne aussy à la chapelle Nostre Dame de 
la Tombe une aultre lampe d'argent de la valeur de 
cincquante florins. — 13 mai 1644. 

367. Louis de Cordes, écuyer, seigneur d'Ingle- 
maretz, testa le 14 mai 1644. — Je donne à Maxi- 
milien-Franchois de Cordes, filz de monsieur de 


ANNALES, IV. 9 


— 130 — 


Guizegnies, mon petit nepveu, une couppe d'argent 
dorée ayant audessus les armes de Croy. Je donne 
à Jenne-Louyse de Cordes, sa sœur et ma fillceule, une 
baghue faicte en forme de rose, contenante environ 
quarante diamants. Je donne 4 Louys-Pierre Haccart, 
mon filloeul, ma chaine d'or faicte à petits chaisnons. 
— 30 septembre 1645, 

368. Anne Regnault, veuve de Nicolas Laurent, 
testa le 20 mai 1644. — Je donne audit Jean Laurent, 
mon filz, une vaisselle d'argent représentant le Bap- 
tesme de Nostre Seigneur. Je donne aladite Marie Lau- 
rent, ma fille, une salliére d'argent sur laquelle d'un 
costé sont escripts ce mots: Sermo vester semper tn 
gratia sale sit conditus. Je donne à ladite Antonnette 
Laurent, ma fille, une aultre sallière d'argent sur 
laquelle aussy d’un costé sont escripts ces mots : Quid- 
quid obluleris sacrificii sale condies. Je donne à 
Simon Harou, filz de Quentin et de Clare Laurent, ma 
fille deffuncte, une vasselle d'argent où est gravée 
l'imaige de S. Clare. — 7 septembre 1644. 

369. Guillemette Théart, veuve de Noël Le Bon, 
testa le 5 septembre 1644.— Je donne à mon filz Noël 
ung bénitoir d'argent, une vasselle d'argent où est 
imprimée au milieu l'Arche Noëlle (i), et quattres 
cuillières longues d'argent. Item, je donne à mon filz 
Georges une vasselle d'argent où est escript le nom de 
Magdelaine Théart, une petite vasselle en forme de 
calix et une baghue d'or. Item, je donne à mon filz 
Nicolas une vasselle d’argent ayante la Conversion de 
S. Paul, une petite vaisselle émaillée et une baghue 
d’or. Item, je donne à ma fille Marie, femme et espeuze 
de Charles Harou, une couppe d'argent doré et ung 


(1) Il s'agit de l'Arche de Noë. 





— 131 — 


goblet d'argent où est escript son nom, et une baghue 
d'or. Item, je donne à ma fille Franchoise une sallière 
dorée et six cuillières d'argent rondes, avecq une baghue 
d'or. Item, je donne à ma fille Marie-Magdelaine une 
pareille salliére d’argent doré, une femme portante un 
seau aussy d'argent sur sa teste, et une cuillière 
d'argent longue, et une baghue d'or. Finablement, je 
donne à ma fille Agnès deux vasselles d'argent, lung 
ayant l'histoire de Susanne et l’aultre l'histoire de 
David, et aussy une baghue d'or. — 23 septembre 
1644. 

370. Agnès Frisoy, fille de Thomas, testa le 
10 novembre 1644. — Je donne et ordonne au 
R. P. Louys Broux, religieux dominicain en Tournay, 
ma Légende des Saincts du R. P. Ribadenira. — 
11 janvier 1649. 

371. Hughes de Cambry, écuyer, selgneur de Bau- 
dimont, testa le 28 novembre 1644. — Je laisse mon 
corps à la terre dont il est issu, pour y estre enterré et 
inhumé en l'église parroissialle dudit S. Jacques, 
audevant de mon épitaphe que j'y ay faict dresser en 
mémoire de mes bons parents et de laditte feue 
damoiselle Jenne de Heydendale, mon espeuze. Item, 
je veux et ordonne que sur ladite épitaphe et sépul- 
ture posée en ladite église S. Jacques soit faict men- 
tion et notice tant de mon nom, soubnom et qualité, 
que de celuy de madite feue compaigne, avecq les 
jours de chacun nos trespas. Je donne et délaisse 
à mon filz Emanuel une grande tapisserie où est la 
représentation de S. Jean-Baptiste; item, deux chemi- 
nons de cuivre estans en ma grande sallette, et sur 
lesquels y a les armes des Cambry; item, ung tableau 
où est mon efligie ; item, ung aultre où est la représen- 
tation de Nostre Dame au milieu, et aux fœuillets 


— 132 — 


celles de mes anchestres ; ensemble toutes les armures, 
harquebuses, pistoulets, espées et aultres armes sans 
aulcune réserver. Item, je délaisse, donne et assigne 
à mon filz Emanuel certain fief (1), tenu de la Thésorie 
Nostre Dame audit Tournay, pour lequel chacun an 
chasque enffant allant 4 la grande escolle prés de 
l'église Nostre Dame sont tenus, le lundy suivant le 
jour de la Trés Saincte Trinité, donner et délivrer au 
seigneur possesseur dudict fief une graffe de fer avecq 
lesquelles on souloit cy devant escripre sur table de 
chire, et dont ledit seigneur d’icelluy fief donne charge 
ledit jour auxdicts estudians d'aller aux champs et 
aller chanter quelque hymne et ung De profundis en 
l'église du Mont S. Audebert dict La Trinité. — 
16 décembre 1647. 

372. Jacqueline Rouillon, veuve de Jean du Jorieu, 
testa le 13 mai 1645. — Je donne à Margueritte du 
Jorieu, ma fille, femme 4 Jean du Mortier, une tapis- 
serie faicte à l’esguille portant l'effigie des Trois Roys 
au milieu. Je donne pareillement 4 Marie du Jorieu, 
ma fille, femme à Franchois Caille, ung rabateau 
pareillement faict à l’esguille et par elle composé; et 
à Marie Caille, mon relicquaire d'or. — 19 mai 1645. 

373. Jean de Wert, bourgeois, testa le 25 mai 
1645. — Je donne à la maison des religieuses des 
Artvies en ceste ville, ung crucifix d’argent sur un bois 
d’ébenne. — 10 juin 1645. 

374. Clare Morly, veuve de François Mancque, 
testa le 25 juillet 1645. — Je donne à Jean Mancque, 
mon filz, ung tapy de table quy est son chief d'œuvre 
de haultelisseur. — 6 septembre 1645. 


(1) Ce fief a déjà été signalé au n° 981 du tome premier de mes extraits 
de testaments. 





— 133 — 


375. Anne Janssens testa le 2 août 1645. — Je 
donne à Isabeau Janssens, ma sœur, un anneau de 
S. Joseph, et un fer et esguille d’argent. Item, je donne 
à Franchoise Janssens, aussy ma sœur, ung anneau 
à diamant, ung bécre d'argent. Item, je donne à la 
femme d'honnorable homme Nicolas Delfosse, recep- 
veur des Estats du Tournaisis, une chaiére au ser- 
mon (1) de tapisserie, ung petit relicquaire et une petite 
Agnus d'or. Item, je donne à Anne Le Roy ung 
anneau d'or avecq un clabecq (2). — 3 novembre 
1645. | 

376. Marie de le Forée, femme de Jacques Bon- 
marché, testa le 3 août 1645. — Je donne et légate 
à l’image de Nostre Dame de Hal en l’église S. Quentin 
mon reliquaire d'argent que je porte. Je donne aussy à 
Franchoise de le Forée, ma sœur, ung agneau d'or de 
S. Joseph. — 8 avril 1646. 

377. Anne de Wert testa le 12 août 1645. — Je 
légate 4 Guillaume de Wert, mon frére, deux vers de 
Venise enchasséz en argent, estans dans mon mestier (3). 
Je donne et laisse 4 Jenne Wille, femme 4 Guillaume 
Mimbosch, la tapisserie servant de couverte à mon lict, 
et ung benoistier d'argent. — 11 octobre 1645. 

378. Jean Boucher, prêtre, docteur et doien de la 
sacrée faculté de théologie en l'Université de Paris, 
senieur de la maison de Sorbone, chanoine et archi- 
diacre de Tournai (4), testa le 17 février 1646. — 
Quant à mon corps, je suplie messieurs mes confrères 


(1) Chaise d'église. 

(2) Clabecg —clabel qui signifie, d'après Roquefort, un morceau de 
fer pointu qui sert 4 attacher, 

(3) Le mestier est un terme général qui s'applique 4 toutes sortes de 
meubles. 

(4) Voir sur Jean Boucher les Mém. de la Soc. hist. et bitt. T. IV. 


— 134 — 


quil puisse estre enterré devant la chaire du prédi- 
cateur. Je donne à la fabrique de l'église mon almusse 
et surpris, ou chappe et sarot, selon le temps. Je donne 
aussy à Basuenne Vervenne, dévote, ma Nostre Dame 
de Sychem enchassée avecq vitre, ensemble mon image 
de Nostre Dame de Fov, quy est à part, comme aussy 
ma petite boitte d'argent où sont mes armes. — 
20 avril 1618. 

3:9. Jean de la Hamaide testa le 1* octobre 1616. 
— J'ordonne estre mis une épitaphe à la muraille, 
proche et à costé de l'autel de Nostre Dame :4 S. Mar- 
gueritte’, où à présent il y at encoreune vieille peinture 
contre icelle, qui at esté faite par mes ancestres. — 
12 octobre 16:0. 

3&0. Anne Tatlin, veuve de Jean Julien, testa le 
8 novembre 1646. — Donne à la susdite éghse (de 
S. Catherine: huict livres flandres à condition d'entre- 
tenir la chandeille que l'on fera brusler devant l'image 
de la Circoncision dedens ladite église, quy est posée 
devant le tombeau de feu mon mary. — 21 novembre 
1646. 

381. Marguerite de Langre, femme de Jean Hovyne, 
testa le 3 avril 16-47. — Mon corps je laisse à la terre 
dont il est issu, pour estre enterré et ensépulturé en 
l'église de la paroisse S. Nicaise de ceste ville, proche 
de celle de mes feuz pére et mére; et que sur madite 
sépulture soit posée une Jame de pierre avecq inscrip- 
tion signifiant la sépulture tant de mesdits feuz pére, 
mère et frère que de mov. Je laisse et donne à ladite 
église S. Marguerite les draps d'autel, courdines, pas- 
sets, crucifix d'argent et autres accomodations avecq 
lesquelles je suis accoustumé parer et aorner l'autel de 
madame S. Marguerite en ladicte église. — 8 avril 
1645. 





— 135 — 


382. Marie Anthoine, veuve de Jacques de Frèze, 
testa le 6 avril 1647. — Je donne à Frère Martin 
Plamont, hermite au Mont S. Aubert, ma dresche 
d’escrigneries, comme aussy à Père Gilles Barbion, 
compaignon audit Frére Martin, ung livre escript de 
la main de mondit feu frère pasteur, quy est l'Abrégé 
de la Saincte Théologie. — 11 avril 1647. 

383. Jean Haccart, écuyer, seigneur du Ponthois, et 
Marie Gommer, sa femme, testèrent le 17 avril 1647. 
— Sy donnons à ladicte église S. Jacques une cou- 
ronne de cuivre semblable à celle de la Magdelaine, 
pour estre mise et pendue devant le crucifix quy est 
audeseur le doxsal. — 30 septembre 1648. 

384. Jacques Le Prebtre, bourgeois, testa le 12 sep- 
tembre 1647. — Je donne à mon nepveu Jacques 
Brienne, filz de Jacques, ung image de S. Jacques 
taillié en bois, et à Catherine Brienne, sa sœur, ung 
couvertoir à fleurs de lys. — 13 décembre 1647. 

385. Jean-Baptiste d'Hoverlande, écuyer, et Fran- 
çoise Cocquiel, sa femme, testèrent le 20 octobre 1647. 
— Pour nos corps inhumer et sépulturer avons esleu 
et choisi nostre sépulture en l’église de Lys, deans la 
chappelle de S. Lucq, proche où est sépulturé Jean- 
Baptiste-Charles d'Hoverlande, nostre très cher filz. 
Item, voulons et ordonnons, après rachapt total des 
rentes tant héritières que fonsières par nous deues sur 
noz biens, que nosdits exécuteurs (après avoir faict 
apparoir de la descharge) auront de là en avant à 
emplier tous les revenus de noz biens ainsy nets et des- 
chargez au bastiment d'une chappelle dédiée à l’hon- 
neur des Sept Douleurs de la Mère de Dieu, dont 
l'antique imaige de Nostre Dame tenant son filz mort 
est à la sale de dérière deans la muraille de nostre mai- 
son de la rue S. Martin, d'où en debvra estre tirée, et 


— 196 — 


entée et posée dessus l’autel principal de laditte chap- 
pelle quy debvra estre presque semblable à celle de 
Nostre Dame du Bois proche d’Anthoing, avecq trois 
autels : le principal dédié à Nostre Dame des Sept 
Douleurs, le deuxiesme au petit Jésus, Sauveur du 
monde, estant au milieu entre sa Mére et Joseph, 
l'autre à madame S. Anne ayant entre la Vierge et 
elle le petit Jésus et S. Jean-Baptiste, ses saincts 
neveux. Item, voulons et ordonnons que laditte chap- 
pelle soit bastie sur noz terres d’Outerbecque vers 
Lannoy, scavoir dans le petit pret contre et entre nos 
dréves, aprés ung rechaussement convenable quy se 
fera du milieu dudit pret par les fossés qu'ordonnons 
estre fossoiéz aux costéz deladitte chappelle, et l'entrée 
estre faicte par le costé de Jaditte chappelle par la 
drève des Aubleaux; et ainsy sera icelle bacicolée 

et en eaues de tous costéz, et bastye en vray vallée. 

Item, voulons et ordonnons que laditte chappelle soit 

aornée convenablement et ameublé pour y dire le ser- 

vice divin, tant d’ornements honestes pour l'autel, 

tables d’autel avecq noz armes, une lampe d'argent de 

médiocre grandeur et aultres meubles à ce servants et 
nécessaires. Item, voulons et ordonnons que, audessus 
de la porte et entrée de laditte chappelle, soit posée 
une imaige taillée de Nostre Dame tenant entre ses 
bras son filz mort descendu de la croix; et que soit 
escript audessoubz d’icelle en grosses lettres : Ad te 
suspiramus gementés et flentes in hac lachri- 
marum valle; et plus haut que soient posées noz 
armes, tant l'écusson que celuy quarré d'alliance, 

avecq l'année de l'édiffication de laditte chappelle. 

Item, voulons et ordonnons aux exécuteurs de nostredit 
testament, après qu'ilz auront passé l'accord de trois 
messes fondées en la chappelle de S. Eloy. contigüe 





— 137 — 


nostre maison de la rue S. Martin en la ville de Tour- 
nay, de donner 4 ladite chappelle de S. Eloy ung 
ornement complet, scavoir ung devant d’autel, une 
casuble, deux tuniques de satin blanc, trois aubes de 
linge blan avecq une estolle et manipule, et y faire 
apposer noz armes tant aux aubes que casuble et tuni- 
ques, l’écusson avecq les griffons d'or et la croix 
flamboyante d'argent, en broderie, et bordées d’hon- 
neste passement d'or une voye; le tout pour estre mis 
aux jours sollempnels de S. Eloy durant la grande 
messe par nous ordonné d’estre fondée, et les aultres 
jours de la sepmaine ausquels nos messes fondées 
seront dites et deschargées. Item, voulons et ordon- 
nons à nosdits exécuteurs de donner à ladite chappelle 
de S. Eloy quattre imaiges embossés, décentement 
faictes et dorées, représentantes les anges de Dieu, les- 
quels, tous les lundys, debvront estre posées sur |’autel 
durant la célébration de la messe fondée à perpétuité en 
leur honneur. Item,ordonnons à nosdits exécuteurs de 
donner et faire bastire à l'entrée de ladite chappelle de 
S. Eloy, pardessus la porte, ung déambulacre ou dog- 
sal pour la commodité des chantres et aysance du 
peuple aux jours sollempnels, soit que l’entrée se face 
par la gallerie de nostre maison ou par une montée 
dans la chappelle. Item, voulons et ordonnons que, 
par nosdits exécuteurs, soit donné à l'église de la 
paroisse de Nostre Dame en Tournay ung ciel ou 
pavillon à deux bastons, de velours rouge à franges 
d'or et soye rouge, avecq noz armes, pour estre porté 
pardessus le pasteur ou prebtre portant le Sainct 
Sacrement par la rue aux malades de ladite paroisse, 
enchargeant bien estroictement l'héritier jouissant de 
noz biens de prendre soing sur l'entretien dudit 
pavillon. — 27 avril 1648. 


— 138 — 


386. Antoine Le Clercq, prêtre et chanoine de 
Tournai, testa le 6 février 1649. — Au cloistre de 
l'ospital de Tourquoin je donne cincquante florins une 
fois pour une verrière au cœur de leur église. A mais- 
tre Jean Clément, mon ami, je donne mes deux escon- 
dilles d’argent, ma Légent des Saincts nouvelles, mes 
deux tomes de monsieur Cousin adjouté par moy 
Antonne Le Clercq (1), et ung de mes sarros de toille 
de Comine. — 29 juillet 1650. 

387. Mathias Cornil, prétre et chapelain des hautes 
formes, testa le 23 mars 1649. — Mon corps je laisse 
à la terre, d'où il est issu, priant messieurs les doyen 
et chapitre de Tournay permectre iceluy estre enterré 
et sépulturé au cloistre de l'église Cathédralle devant 
la Croix à l'herbe. Item, j'ordonne à la trésorie deladite 
église Cathédralle ung calice avecq les ornemens que 
Jay, servant à dire la messe. — 3 juin 1650. 

388. Arthus du Fief et Catherine du Chambge tes- 
tèrent le 12 juillet 1649. — Nous donnons pour déco- 
rer l'imaige de Nostre Dame de Hal en l’église dudit 
S. Quentin ung relicquaire et chaine d'or. Item, 
nous donnons à l'imaige de Nostre Dame du Rosaire 
des Dominicains une baghue ou rose de diamant. Sy 
donnons une croix d'or de diamant au S. Sacrement de 
laditte paroisse de S. Quentin. Pareillement nous 
donnons pour orner l’imaige de Nostre Dame des Sept 
Douleurs, aux RR. PP. Récollects dudit Tournay, 
une croix d'or. Semblablement nous donnons à l’imaige 
de Nostre Dame de la chappelle de La Tombe ung 
Agnus d'or. Sy donnons pour orner l'imaige de Nostre 


(1) Voila un continuateur de 1’ Histoire de Tournai du chanoine Cou- 
sin, qui était inconnu jusqu'à présent, et dont l'œuvre n'est pas par- 
venue jusqu'à nous. 


— 139 — 


Dame de Tongre, en l'église paroissialle de S. Jacques, 
ung S. Esprit d'or avecq des diamants. — 22 septembre 
1649. 

389. Alexandre Belhaye, bourgeois, testa le 22 sep- 
tembre 1649. — Je donne à ladite église de la Magde- 
laine ung tableau représentant Nostre Seigneur au 
bancquet du farisien. 

390. Arthus du Fief, seigneur des Hottels (vid. n°388), 
testa, étant veuf, le 8 octobre 1649. — Je veulx qu'il 
soit posé une lamme de marbre blan honnorablement 
travaillée sur la sépulture de madite feue femme et 
chère compaigne. Je veulx qu'en la décoration de 
S. Quentin soit faict ung image et statut droict de cui- 
vre, le représentant et à son honneur, vaillable six 
cens livres flandres; et qu'icelle soit posée au milieu 
du doxsalle d’icelle église avecq ung grand chandelier 
aussy de cuivre audevant. — 16 octobre 1649. 

391. Marie Haccart, veuve de Jean de Chastillon, 
écuyer, testa le 7 février 1650. — A mon fils Nicolas 
je donne et laisse le bassin et esguière d'argent; à ma 
fille Jenne, les grands chandeliers et esmouchettes, 
avecq ung goblet aussy d'argent; à ladite Marguerite- 
Hipolite, ma seconde fille, je donne et légate mes deux 
sallières d'argent doré; et à madite fille Antonnette, 
les petits chandeliers d'argent, avecq une escuielle et 
sallière d’argent. — 8 juin 1650. 

392. Pierre de Saint-Genois, chevalier, seigneur du 
Ménage, testa le 14 juillet 1650. — Eslisant sa sépul- 
ture au cœur de l'église paroissialle de S. Piat; et que 
soit apposée une lame de marbre avecq ses quartiers. 
A madame la baronne de Male, sa niepce, il donne et 
légate une couple (i) de bois d’Inde, agencée d’argent 


(1) Une coupe. 





— 149 — 


doré. Au Pére Guillaume de Sivry, religieux Récollect, 
pour la bonne amitié qu'il luy porte et afin qu'il ayt 
mémoire de luy en ses priéres, il donne ung image de 
Nostre Dame avecq les agenchissements. Au Père Phi- 
lippe de Sivry, frére audit Pére Guillaume, ung aultre 
image de la Vierge avecq le pied de bois et agenche- 
ment d'argent. — 7 octobre 1652. 

393. Marie Damas testa le 6 août 1650. — Je donne 
4 ma cousine, damoiselle Catherine Bourgeois, une 
culliére d'argent pliante, avecq Nostre Dame dessus le 
manche. — 18 juillet 1652. 

394. Catherine Philippe testa le 20 octobre 1650. 
— Je légate à Jenne Carré une piéche d'argent que les 
commissaires ont au renouvellement de la loy, et ung 
chapelet avecq pluiseurs médalles d'argent. Item, 
a Jenne Watripont, fille de Vaspasien, ma cousine, je 
donne ung agneau d'or avecq une piere, lequel est en 
sa maison, avecq pluiseurs mirlificqueries (1) d’ung 
cabinet. Mon Agnus d'or je le laisse à Nostre Dame de 
Consolation, à l'église Cathédralle de Tournay. 

395. Marie Faucquet, fille de feu Léon, testa le 
15 avril 1651. — Elle donne aux Pères Carmes tout 
ce entièrement quy dépend de son autel, en quoy sont 
comprins deux chandeliers d'argent et une lampe, saulf 
deux tableaux et deux houpeaux. Item, elle donne aux- 
dits Pères Carmes sa croix d'or avecq un perle embas, 
pour estre employé à la décoration de Nostre Dame du 
Mont Carmel, scitué audit lieu. Elle donne à la déco- 
ration de Nostre Dame de Halle, en la paroisse de 
S. Quentin en Tournay, ung agneau d'or à blanche 
pierre clabecque. Elle donne pareillement sen Nom de 


(1) Mirlifiquerie, d'après Hécart, signifie admirable; se dit des 
curiosilés. 





— 141 — 


Jésus d'or, pour estre employé à la décoration de 
Nostre Dame de Tongres, en la paroisse S. Jacques. 

396. Jeanne de le Fosse testa le 20 mai 1651. — 
A Nostre Dame au cloistre des Dominicains, je donne 
ma cotte d’armoisin bleuse, voulante aussy que soit 
faict ung image de bois représentante S. Jenne et 
l'aposer en l’église de Nomaing; pour la valeur d'icelle 
sera payé vingt quatre livres. Item, je donne à Cathe- 
rine Henry mon fer d'argent avecq le pendant d'or 
y apposé; item, quatre chemises y ayantes des den- 
telles; et pardessus ce, mon relicquaire d'or faict en 
forme de cocq. Item, je donne 4 maistre Jean du 
Rivaige une painture représentante Nostre Dame et le 
petit Jésus; oultre ce, une image de marbre. — 
31 mai .1651. 

397. Marie Brassart testa le 4 octobre 1651. — 
Elle me fit apporter deux pots de galère couverts d'ar- 
gent et les pieds aussy garnis d'argent; item, ung 
bénitoir d'argent avecq l’asperge (1) à la manche d’ar- 
gent, avecq l'agrappe pour le pendre, portant au boult 
ung crucifix, une Nostre Dame et ung S. Jean; item, 
deux brachelets de coralle, pour les remettre dans le 
gros de son meuble; item, une petite croix d'or avecq 
ung chainon d'or, qu'elle at donné à Nostre Dame de 
Foy, en l'église des Jésuistes. 

398. Marie de Walle, veuve de Jacques Coultelier, 
testa le 28 mai 1652. — Je donne à sœur Marye- 
Joseph, ma fille, religieuse au monastère de S. André, 
au Chasteau de Tournay, ung tableau portant l'effigie 
Ecce homo. — 9 septembre 1655. 

399. Claire Le Clercq, veuve de Maximilien Hovyne, 
testa le 5 décembre 1652. — Item, donne et légate aux 


(1) C'est le goupillon. 





— 142 — 


religieuses Dominicaines en ceste ville, en considé- 
ration et faveur de ses deux filles illecq religieuses, 
deux grands chandeliers d'argent à usage d’église, ung 
petit plat d'argent, deux pochons d'argent et clochette 
aussy d'argent. Item, que soit délivré à sadite fille 
Marie-Margueritte, une vasselle d'argent portante 
l'effigie de S. Margueritte, venante de son baptesme. 

— 5 juillet 1655. 

400. Cécile d’Anthoing, veuve de Jean Haron et de 
Hugues du Fay, maître de la monnaie de Tournai, 
testa le 17 décembre 1652. — A la confrarie Nostre 
Dame du Rosaire, érigée aux Pères Dominicains, 
je donne une de mes tapisseries faictes à ondes. Item, 
je donne et légate à mon fils Jacques Harou ma tapis- 
serie faicte à l'esguille de petits points; à mes petites 
filles Marie-Magdelaine et Cécille Haroult, enffans de 
feu Gérard mon filz, aussy une tapisserie estant le fond 
bleu; à mon fils Séverain du Fay, une autre grande 
tapisserie aussy faicte à l'esguille. — 26 mars 1653. 

401. Marguerite Willefart testa le 12 mai 1653. — 
Que mon corps soit inhumé devant l'autel et image de 
Nostre Dame de Tongre, en la paroisse S. Jacques. 
Item, je donne pour l'honneur et prouffict de l’image de 
Nostre Dame de Montaigu, en la chapelle desdits 
Pères Carmes, donné par feue madame de Ghecq, ma 
très honorée dame, deux chappelets, l’un noir et l'aul- 
tre de cocquilles de perles, avecq leur garniture. — 
4 juin 1653. 

402. Catherine de Hangouart, fille de Guillaume et 
d'Antoinette de Croix, testa le 16 mai 1653. — Quant 
au lieu de ma sépulture, si avant que les Annonciades 
auroient à mon trespas bastie leur église, mon désir et 
volonté est d'y estre ensépulturé proche du grant autel. 
Item, je donne à mademoiselle Barbe Luytens deux 








— 143 — 


tableaux du Salvator et de Nostre Dame. Item, je 
donne à ma fillceulle Catherine Bridou mon tableau de 
S. Catherine de Sienne. Item, je donne 4 dame Marie- 
Margueritte de Hangouart, ma niepce, le tableau de 
Nostre Dame quy est en ma chambre; et à dame Agnès 
de Hangouart, sa sœur, mon tableau de S. Hiérosme. 
Item, à Marie Descamps je donne ung petit tableau de 
la Déposition Nostre Seigneur de la croix. A Anne 
Ceuquelaire, je donne ung tableau de S. Anne. Item, 
je donne ausdites Annonciades ung tapy ouvré de point 
de Turquy, duquel elles se servent aux vestures et pro- 
fesses. — 21 août 1654. 

403. Marguerite Cornille, veuve de Roland de 
Comyn, testa le 29 août 1653. — Je donne à Anne 
Berth, vesve de Jacques Inglebert, ma cousine, ung 
tableau de la Table de Moise. Item, à ma petite niepce 
Marguerite Delerue, fille de Gérard, mon tapis faict à 
l'aiguille. Item, je donne à ladite Gabrielle Delerue, sa 
sœur, ma monstre au vin (1) gravée d'un singe doré, 
au milieu, et une petite cocquille de perle à pied doré. 
Item, audit Gérard Delerue, deux tableaux représentans 
mon mary et moy. 

404. Nicolas Le Sueur, licenciés-ès-lois, seigneur 
des Aulnois, testa le 24 mars 1654. — Mon corps je 
délaisse à la terre, voulant qu'il soit inhumé en l'église 
des RR. PP. Augustins, au plus proche que faire se 
poura de l’aultel de S. Nicolas de Tollentin, dans une 
cave que l'on fera dresser, et mon cœur aux 
RR. PP. Carmes dans la sépulture que mon beau 
frère a choisy ; et que soit posé à chasque église, sur 
mon corps et cœur, une lamme de marbre. Item, je 
donne au sieur Preudhomme la tapisserie de cuir doré 


(1) C'est une tasse de dégustation. 


— 144 — 


estante 4 la grande sallette. Item, je donne mon bachin 
et esguierre d'argent audit Charles-Franchois-Ange 
Preudhomme, mon nepveu; et à ma sœur Anne Le 
Sueur une serpentine couverte d'argent. — 1° avril 
1656. 

405. Anne de Coudenhove, veuve de Jean du Ques- 
noy, chevalier, seigneur de Le Loire, testa le 3 avril 
1654. — Je donne à la dame du Haulpont, ma niepce, 
ma tapisserie de cuir doré avecq le bénitoir d'argent; 
et A ma niepce Anne Thérése de Lannoy, ma bague en 
forme d’A, avecq ma ceinture d'argent et pendant de 
clefs. — 1] décembre 1654. 

406. Ponthus d’Assonleville, chevalier, seigneur de 
Brévillers, testa le 24 mars 1655. — Je donne aux 
RR. PP. Dominicains de ceste ville ung palle de 
velour noir avecq la croix de velour blanche ou rouge 
& leur choix, vaillable cent cincquante florins. — 
11 octobre 1655. 

407. Barbe Chevalier testa le 24 mai 1655. — Je 
donne à Gillette Hubert, fille de Charles, une petite 
Agnus d'or estante chez moy, y ayant pour marcque 
ung Nom de Jésus. — 21 juin 1655. 

408. Catherine de le Pissotte, en religion sceur 
Marie-Cécile, novice au couvent de S. André, testa 
le 29 janvier 1656. — Comme en l'église dudit monas- 
tére (de S. André) il at grand besoing des orgues pour 
la décoration de l'office divin, et qu'à cest effect j’ay 
apprin à Jouer, J ordonne la somme de mil florins une 
fois. — 3 février 1656. 

409. Marguerite du Chambge, veuve de Michel 
Presin, testa le 5 novembre 1656. — J’ordonne que 
soit posé ung épitaphe en ladite église de S. Quentin, 
en ma mémoire et de mondit mary, de la valeur de six 
cens livres flandres. Item, j'ordonne estre faict une 





— 145 — 


robbe ou quelqu’autre ornement à l’image de Nostre 
Dame posé au costé du cœur de l'église dudit S. Quen- 
tin, de la valeur de quinze à seize florins. — 15 novem- 
bre 1656. 

410. Barbe Phlippo testa le 29 novembre 1656. — 
Je donne 4 Jean, Anne et Marie Carpentier ma Légente 
de la vie des Saincts; 4 Anne de Lécluse, mon petit 
cabinet et le tableau du Jardin des Ollives. — 
11 décembre 1656. 

41]. Jacqueline du Trieu, veuve de Nicolas Coutry, 
testa le 12 février 1657. — Mon corps je laisse 4 la 
terre dont il est issu, pour estre inhumé et ensépulturé 
en l'église dudit S. Pierre, proche de mon feu mary, 
avecq une pierre grise à la muraille audevant du tom- 
beau, avecq ung escriteau. Donne à l’église de S. Pierre 
son grand bénitoir de cuivre pour poser au milieu de 
ladite église. Item, donne à l’abbaye et couvent de 
S. Martin, pour et affin que les religieux ayent mémoire 
d'elle en leurs prières, le grand candelabre de sa 
sallette. -— 12 mars 1657. 

412. Clare Simon, veuve de Michel Le Hardy, testa 
le 18 mars 1657. — Je donne à ma fille Clare, femme 
à Franchois Phlipo, mon pot au vin couvert d'argent. 
Je donne à mon filz Jacques mon agneau d'or à pointe 
de diamant et une vasselle avecq S. Catherine imprimée 
sus. — 22 mars 1697. 

413. Anne Clément, béguine, testa le 11 juin 1657. 
— Je donne à mon cousin, maistre Michel Brohée, 
chapelain, une table avecq des laïettes, et S. Michel, 
et le portraict de mon frère, et deux chaïères de tapis- 
series ; item, ma Légende de tous les Saincts. Item, je 
donne à Pierre Cornu deux livres : l’Imitation de Jésus 
Christ etle Mémorial de la vie chrestienne. — 15 février 
1664. 


ANNALES, IV. 10 


— 146 — 


414. Francoise Hannoteau, fille de Jean, testa le 
18 juin 1657. — Je donne à ladite Compagnie de Jésus 
mon crucifix d'argent, ung tableau de S. Ignace et des 
Miracles de S. Franchois Zavier. Je donne 4 ladite 
église S. Piat mon tableau de l'Adoration des Trois 
Roys, pour poser à la chapelle S. Aldegonde. Je donne 
& mes niepces de la maison et religion de Sion en ceste 
ville, mon cabinet de Nostre Dame de Foy enrichy 
d'argenteries. — 30 juillet 1657. 

415. Marguerite de Thouars, fille de Jacques, 
écuyer, et de Marie de Barbaise, testa le2 mai 1658. 
— Pour la bonne affection que je porte à l'église de 
ladite Compagnie de Jésus, je donne et légate 4 ladite 
église la somme de six cent florins une fois, pour estre 
applicquée et employée à orner les murailles des deux 
costéz du coeur et du grand autel de ladite église et 
non ailleurs, à peine de nullité de cette mienne dona- 
tion, et à condition bien expresse de mettre pardessus 
ledit ornement, de l’un ou de l'autre costé, une statue 
du bienheureux Louys de Gonzague, mon patron, à 
l'honneur duquel je veux estre fait une lampe d'argent 
pour pendre devant ladite statue. — 8 juillet 1667. 

416. Jeanne Hague testa le 28 décembre 1658. — 
Je donne à l’hostel S. Eloy, fondé en l'église parois- 
siale de S. Marguerite en ceste ville, ung drap d’autel 
de tele estoffe que trouveront convenir mesdits exécu- 
teurs. J'ordonne que soit faict une robe pour couvrir 
l'image de S. Venise en ladite paroisse S. Marguerite. 
— 29 janvier 1659. | 

417. Etienne Dailly testa le 25 avril 1659. — Sy 
entend que le contract que j'ay faict avecq maistre Jean 
Boniface pour l’encloture de ladite chappelle d’Alsem- 
berghue soit mis à exécution et accomply selon sa 
forme et teneur. — 30 août 1663. 


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— 147 — 


418. Marie Frison testa le 7 décembre 1659. — Je 
veux et ordonne que mondit corps soit couvert d’ung 
tombeau avecq ung pal de fine saie blanche dessus, 
croisé de soie bleuse, l'espace d’ung an; et après ladite 
année escoulée, sera applicqué à la décoration de 
l'autel S. Catherine en l'église paroissialle audit 
Tournay pour en faire ung drap d’autel, et ladite croi- 
sure pour en faire des voillez et chose nécessaire a 
ladite image; pour la tainture et accomodation de 
quoy je donne la somme de vingt quatre florins. Item, 
je veux et ordonne qu'après ladite année expirée ma 
fosse soit réparée et couverte d’une pierre ou épitaphe 
vaillable seize à dix huit florins. Item, je donne à 
ladite église S. Catherine deux tableaux, l'ung repré: 
sentant Nostre Seigneur au Sépulcre, et l’autre Nostre 
Seigneur portant sa croix. — 15 décembre 1659. 

419. Catherine de Roisin, veuve d’Arnould Hover- 
lant, testa le 8 janvier 1661. — Elle at donné à Clare, 
sa fille, deux rabatteaux faicts à l'éguille, soie et 
sayette, avecq des effigies de bestes; item, sa navire 
d'argent doré. A ladite Jenne, sa fille, elle luy at 
donné et légaté une tapisserie faicte à l'esguille, sem- 
blable aux rabatteaux cy dessus. A ladite Catherine, 
sa fille, elle luy at donné sa vasselle d'argent avecq la 
représentation de S. Catherine. A Louis et Gérard 
Hoverland, ses fils, elle leur at donné et légaté à 
chacun d’iceulx une sallière d'argent quarrée; et par- 
dessus ce, audit Gérard deux fourcettes d'argent, et 
audit Louis deux culières d'argent. A Arnould Hover- 
land, son fils, elle luy at donné et légaté sa sallière 
d'argent à trois pillets, et sa vasselle aussy d'argent 
avecq la représentation de S. Arnould. 

420. Marie-Françoise Desmaistres, veuve d’Eleu- 
thère de Chastillon, écuyer, testa le 25 mars 1661. — 


— 148 — 


Je vœux et entend que soit mis et posé sur ma tombe 
ung épitaphe semblable à feu monsieur de le Malaize, 
vivant grand prévost de ceste ville de Tournay, mon 
beau père, et que soit gravé ou taillé sur icelle telle 
mémoire que mesdits exécuteurs trouveront le mieux 
convenir. Item, je donne ma baghe d'espousaille à 
Nostre Dame de le Vieu Leuze; oultre ce, ung enffant 
de chire blanche pesant une livre. Item, je donne et 
légate ma juppe de drappe d’escarlatte galonnée, pour 
estre employé à ung devant d’autel du grand autel de 
Monstrœul-au-bois. 

421. Charles Cocquel, fils de Chrétien et de Cathe- 
rine Cocquiel, et veuf d'Anne Scorion, testa à Madrid 
le 18 juin 1662. — Sy déclare que j'ay passé deux 
actes en faveur de don Augustin de Montoya, portans 
quattre mille ducats de plate qu'il ma prestés pour 
satisfaire à certaine lettre qui se debvoit par la com- 
pangnie passée que j'ay tenue avec Anthoine Galle. Et 
pour gage et asseurance de remboursement, ay mis ès 
mains de Martin de Ugarte, bourgeois de ceste ville 
de Madrid, les biens qui s’ensuivent : 

Deux tapisseries avecq douze draps contenans trois 
cens nonante cincq aulnes, vaillables septante réaulx 
de billon, et, réduictes en plate, font dix huict mille 
quattre cens trente trois réaulx ; 

Ung colier d'or et diamants, estimé à six cent 
septante ducats de plate; 

Une baghe d'or et diamans, à trois lacs de mesme, 
apprétiée à six cent quarante ducats; 

Une casse de pourtraict d’or esmaillé de blanc, 
noir, or et verd, prisée à cent et six ducats ; 

Ung anneau avecq ung diamant, creu à quattre cent 
quattre vingt ducats; 





— 149 — 


Une petite croix d'or esmaillé et à diamans, à cent 
et quattre ducats ; 

Ung anneau d'or garny de vingt nœf diamans, estimé 
à cent et seize ducats ; 

Ung anneau d'or à trois diamans, estimé à nonante 
et six ducats ; 

Une sallière d'argent, prisée douze cent réaulx. — 
16 octobre 1662. — | 

422. Agnès Bernard, veuve de Philippe de la Fosse 
dit Pithem, écuyer, seigneur de Robersart, testa le 
4 août 1662. — Je laisse à Pierre-Anthoine de la 
Fosse, escuyer, mon fils, mon bassin et esguiére d’ar- 
gent, ma vasselle d'argent doré formée de pointe de 
diamans, un reliquaire d'or, une bague d'or en laquelle 
est enclose une pointe de diamans. Je donre pareille- 
ment 4 Bernardine de la Fosse, ma fille, un petit 
bassin et esguiére d’argent, une paire de petits chan- 
deliers d'argent, une sallière d’argent, cincq boittes 
d’argent, un port miroir d'argent, une grande escuvette 
d'argent et une petite, trois petits coffres d'argent, une 
petite escuelle d'argent avecq cincq culières, une 
bague garnie de diamans et rubis, représentante une 
salamandre, y pendante une grosse perle, une rose de 
rubys environnée de perles et diamans entremesléz, 
trois bracelets de perles contenans quinze cens grains, 
ung petit tour de chaine d'or, une paire de pendans 
d'oreilles, des petits portraits, une tenture de lict de 
lacement ouvrée d'orange et verd avecq les ridaux 
d’armoisin verd. — 9 avril 1665. 

423. Maximilien Cambier, fils de Pierre et de 
Jeanne Béghin, testa le 11 décembre 1662. — Je 
donne aux Révérendes Mères Carmélites ung grand 
tableau représentant Jésus Christ en croix. — 29 dé- 
cembre 1662. 





— 150 — 


424. Jacques Le Flon, écuyer, seigneur de Royau- 
court, testa le 26 janvier 1663. — Mon corps je 
délaisse 4 la terre dont il est issu, pour estre inhumé 
en l'église des RR. PP. Augustins, auprès de deffuncte 
damoiselle Susanne Pally, ma femme. Je légate à mon 
fils Jean-Jacques Le Flon le portraict de la Marie- 
Magdelaine, et ung aultre portraict représentant une 
ruine, faict par Warnier. — 22 septembre 1663. 

429. Marie Beccu, veuve de Philippe Carrette, testa 
le 5 juillet 1663.— Je donne audit Philippe-Anthoine, 
mon filz, mon pourtraict avecq ceulx de mon mary et 
de ma fille religieuse. Item, je donne à Agnès Carrette, 
ma fille, ung beccre et deux culiéres et deux four- 
chettes d’argent, un tableau de crucifix et un de 
S. Jérosme. Item, à Marie Barbe Carrette, aussy ma 
fille, je luy donne un beccre, deux culiéres et deux 

fourchettes d'argent, avecq trois tableaux scavoir lung 
représentant le Crucifix, le deuxiesme Ja Résurrection 
de Nostre Seigneur, et l'aultre l'image de Ja glorieuse 
Vierge Marie. Item, à Pierre Carrette, mon fils, je luy 
donne aussy un beccre, deux culiéres et deux four- 
chettes d'argent, avecq deux tableaux scavoir l'un 
représentant Adam et Eve, l’autre les Cincq sens de 
nature. — à août 1665. 

426. Hélène de Weintre, veuve de maître Bauduin 
Vas, chirurgien, testa le 18 juillet 1663. — Je donne 
à Anne-Marie Vas, ma fille, quatre tableaux peints à 
l'huile, sy comme la Nativité de Nostre Seigneur, 
S. Rocq et les portraicts de mondit feu mary et de 
moy. — 28 juillet 1668. 

427. Anne Saillart, fille de Maurice et de Barbe 
Pezin, testa le 21 août 1663. — J’ordonne que soit 
faicte une table d’autel, de la valeur de deux cens 
florins, et qu’elle soit posée en la chapelle S. Pierre 


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— 151 — 


en ladite église S. Quentin, ou bien au cœur sil y at 
plache. — 12 octobre 1665. 

428. Jean de la Grange, prêtre, testa le 11 mars 
1664. — Je donne à ladite église cathédralle une 
image d'argent de la glorieuse Vierge Marie avec son 
pied d’estal, à charge et condition qu'elle sera mise et 
posée sur le grand autel tous les jours de festes de 
laditte Vierge, et qu'elle sera portée chacun an le jour 
de la procession généralle de ceste ville par deux de 
la confrarie de Nostre Dame de Lorette ou aultres 
personnes que les maistres y pourront commettre avec 
deux aultres personnes qui accompagneront ladite 
image avec hache (1) ardante à chacun costé. — 2 mai 


1664. 


429. Marie Belier, veuve de François du Bosquel, 
écuyer, seigneur de Fausardrie, testa le 7 mai 1664. — 
Je donne à ma niepce Jeanne-Marguerite Calonne, ung 
grand aguier d'or, que son grand père et sa grand 
mère sont pourtraicts. — 30 juin 1664. 

430. Marie Douchet, veuve de Jaspard Binoy, testa 
le 13 mars 1667. — A l'église S. Quentin je donne 
mon crucifix d’argent avecq quatre chandeliers argen- 
téz, deux pots et houppeaux, et une paire de piramide(e). 

431. Jeanne Robert, veuve de Jean Rodrigue, testa 
le 2 octobre 1667. — Je donne à Jenne Hoverland 
mon cabinet représentant l'image de la Vierge, devant 
laquelle je fais mes priéres, avecq tout ce qui est 
dedans en fleures et ornemens. — 17 octobre 1667. 

432. Barbe Le Boucq dit de Carnin, veuve de Phi- 
lippe Grenut, testa le 24 février 1668. — Je donne 


(1) On donnait le nom de hache à certaines sortes de cierges. 
(2) Ce meuble, souvent en marbre, parfois en bois, se rencontre 
encore dans quelques églises. 








— 152 — 


mon relicquaire d'or à Nostre Dame du Rosaire, vou- 
Jant que sitost mon trespas i] soit délivré ausdits Pères 
Dominicains. Item, je donne à l'église paroissialle de 
S. Nicaise en ceste ville, mon nœu de diamants que 
Jay ché moy, pour orner le vénérable Saint Sacrement, 
et me tapisserie d'escarpette pour l'ornement de la 
chapelle S. Charles Borromé en laditte église. — 
26 juillet 1673. 

433. Lamoral de Vos, écuyer, seigneur de Herle- 
bault, fils de Ferdinand et de Françoise de Trame- 
court, testa le 17 avril 1668. — Audevant de ma 
sépulture sera fait un épitaphe sans les quartiers, mais 
bien avec deux pilliers 4 costé et la représentation de 
quelque histoire pieuse, vaillable pour le moins cent 
patacons. Item, je quitte et donne 4 monsieur de 
Wasmes, mon cousin, mon caroche et harnaschure. 
— 30 avril 1668. 

434. Marie Baute, veuve de Nicolas Capron, testa 
le 15 juillet 1668. — Je donne à l'autel de S. Paul, 
dit Nostre Dame de Consolation, en l'église de S. Piat, 
un crucifix d’alebastre avecq tout la Passion, et encore 
une autre croix avecq un crucifix de bui. Item, je 
donne encore audit autel de Nostre Dame de Conso- 
_ lation deux gourdines d'armoisin rouge, et deux raba- 
teaux semblables, pour faire le pavillons de Nostre 
Dame le jour de sa Conception, et une paire d’anges. 
Et quant au boit et ornement de mon couronnement 
avecq tout ce qui en dépent de son acomodation, sy 
comme un tableau quy sert de table d’autel représen- 
tant le Crucificement de Nostre Seigneur, un drap 
d’autel de damat rouge avecq les trois hauteurs de 
passet et caret semblable, un aultre caret de velour 
rouge brodé, item ung crucifix et ung Nostre Dame et 
deux grands boquets et quattre chandeliers, le tout 





— 153 — 


d'écaille, et deux paires d’anges et deux demy corps 
argenté avecq des relicques dedans, et deux piramides 
avecq aussy des relicques, une paire de pot argenté et 
deux bocquets de paille, et une couronne dorée pour 
couronner à chacun fois le Saint Sacrement, lequel je 
laisse à mon fils Arnould-François Capron. Et quant à 
mon Bételien (1) et tout la représentation de person- 
naige quy en dépend de la Nativité du petit Jésus et 
l'adoration des Trois Roys, et tout le petit ustensille 
d'argent quy y sert, je le donne à ma niéche Marie 
Barbe Monnart. — 2 janvier 1675. 

435. Catherine-Thérèse Dennetières, fille de Jean, 
chevalier, seigneur de Beaumé, et de Florence de 
Catris, testa le 14 août 1668. — Je légate ausdits 
RR. PP. Jésuistes dudit collége mon bassin et esguiére 
d'argent doré pour en faire une lampe pour estre posé 
devant ledit autel de la Vierge, et la somme de cent 
florins une fois pour estre mise en cours de rente quy 
sera employé 4 furnir l'huille d'olive à ladite lampe. 
Item, je donne aux Sœurs Grises trente florins pour 
une récréation, à charge de parer le pasle qui couvrira 
mon corps, que je vœux estre de charge blanche avecq 
la croix de satin blan, pour couvrir ma tombe. Item, 
je laisse ma croix d'or garnie de rubis pour estre 
applicqué à la remonstrance du Saint Sacrement en 
l'église des pauvres Clarisses. Item, je donne mon 
chappelet de corail avecq la médaille d’or pour estre 
pendu à l’image de Nostre Dame du Rosaire en l'église 
des Dominicains. Item, je donne la somme de trois 
cens florins pour estre employéz à faire un tabernacle 
du Très Sainct Sacrement sur le grand autel de l’église 
des Célestines. — 27 septembre 1668. 


(1) C'est une crèche. 





— 154 — 


436. Georges-Bernardin Viseur, licencié en méde- 
cine, testa le 15 août 1668. — Je donne à la confrarie 
de la Trés Saincte et Adorable Trenité, érigée en la 
susdite paroisse de S. Brixe, quinze florins une fois 
pour estre employéz 4 la rédemption des captives. 
Item, je donne dix livres de gros pour estre employéz 
à deux couronnes d'argent doré, l’une pour l'enffant 
Jésus et l'aultre pour la Vierge tiltrée du Rosaire, 
érigée en Tournay. -— 27 août 1668. 

437. Françoise Hubo testa le 7 octobre 1668. — 
Elle donne deux cens florins à l'église des Pères de la 
Compagnie de Jésus pour estre emplié à une lampe 
d'argent à l'honneur de S. François Xavier en ladite 
église. Item, un cœur d'argent de quatre florins, 
quelle a promis à S. Rose aux Dominicains. — 
8 octobre 1668. 

438. Marie Coutteau, veuve de Léon du Pont, testa 
le 11 novembre 1668. — A Marie-Anne du Pont, 
femme audit Baclan, ma fille, je luy donne une grande 
tapisserie où il y a deux grands personnages. — 
21 novembre 1668. 

439. Nicolas Bommart, chaufournier, testa le 23 jan- 
vier 1669. — Je donne audit Jacques-Franchois Bom- 
mart, mon fils, religieux, une orloghe que je porte 
journellement sur moy. — 30 janvier 1669. 

440. Nicolas Caniot, veuf de Marie-Françoise Leu- 
rent, testa le 28 juin 1669. — Sy vœu et ordonne que 
soit donné pour mémoire à mon fils Salmont une piéce 
de pinture de maistre Michel Boulion, remply de fleurs 
avecq le milieu où est représenté S. Joseph avecq un 
ange. Item, je donne pareillement à mon fils François- 
Louis une piéce venant dudit Boulion, avecq-des fleurs 
au milieu où y est l’image du petit Jésus avecq les 
instruments de la Passion. Item, je donne à mon fils 


— 155 — 


Jean-Baptiste une autre piéce y ayant des fruits, au 
milieu des bestes mort un bacanalle. Finallement je 
donne à mon fils Thomas-Thiéry une piéce de pinture 
dudit Bouillon, de fruits où il y at deux melons et un 
pot de pommes d’amour. — 9 septembre 1669. 

44]. Gérart Delmont testa le 28 octobre 1669. — 
A l'église S. Aubert dit de la Trinité, je donne pour 
ornemens une chasure et deux tunicques de satin blan 
brodé en or et soy. — 4 novembre 1669. 

442. Marguerite Reversteur, fille de Nicolas, testa 
le 30 novembre 1669. — A mon nepveu Jean-Fran- 
chois, je luy donne une image d’albatre du bienheureux 
Louys. — 14 novembre 1670. 

443. Guillaume André testa le 3 mai 1670. — Mon 
corps je laisse à la terre dont il est issu, pour estre 
enterré en l'église paroissialle duditS. Quentin audevant 
du crucifix qui est audessus de la porte du cœur. Donne 
à sa fille Marie André, femme à Cornil Jacopsen, son 
chandelier d'argent, pour mémoire et amitié qu'il luy 
porte. — 14 mai 1670. 

444. Barbe Deleville, femme de Gérard Delrue, 
testa le 8 août 1670. — Je donne à Marie Delville, 
vesve de Guillaume Le Veau, ma sceur, mon aigneau 
d'or en forme de couronne d’espines. — 24 juillet 1671. 

445. Adrienne de Lattre testa le 31 décembre 1670. 
— J'ordonne une couronne à l'image Nostre Dame en 
l'église paroissialle de Hérines-sur-Escauld, vaillable 
la somme de huict livres. — 2 octobre 1671. 

446. Marie-Madeleine de Hoorst, béguine, testa le 
20 janvier 1672. — Je donne à Jean-Bauduin van 
Houlten, prebtre et pasteur de Dottignies, un tableau 
représentant la Face de Nostre Seigneur. — 9 juin 
1683. 

447. Jeanne Rengé, veuve de Michel Parent, testa 





— 156 — 


Je 6 mai 1672. — Je donne à Aleuarde Desmons, 
demeurant à Lille, ma croix d'argent dorré, portante 
à deux costés la remembrance de Nostre Seigneur en 
croix. — 12 octobre 1672. 

448. Jacques Le Febvre, fils de Charles, testa le 
10 novembre 1672. — A mon frère Jaspard, demeu- 
rant en Espaigne, je donne mon arbalettre. À ma sœur 
Marie-Magdelaine je donne mon miroir. Au sieur 
Jacques Berland je donne une manche de couteau d’ar- 
gent massif. À Denis Berland, fils dudit Jacques, je 
luy donne une crois d'or, vaillable quattre patagons. — 
30 décembre 1672. 

449. Anne Roupin testa le 2 mai 1673. — Item, je 
donne à l’infirmerie des religieuses Clairisses un buffet 
soustenu par deux colonnes tournées. Je donne mon 
benoitier d'argent et un pot couvert d'argent aux reli- 
gieuses Clairisses, pour en faire un petit ciboire quy 
servira à communier les séculiers. Laisse mon petit 
coffre et ce qu'il se trouvera dedans, pour en orner 
mon imaige de S. Anne et de la Vierge, reposante en 
la chapelle des susdites Clairises. Item, je légate 
auxdites religieuses Clairisses un tableau représentant 
la Déposition de la croix, pour servir d'ornement à 
leurdite chapelle. — 10 mai 1673. 

450. Nicolas de la Chapelle, chevalier, seigneur de 
Mallery, testa le 6 novembre 1673. — Eslis ma sépul- 
ture en l'église des RR. PP. Augustins de cette ville, 
sur laquelle sera mis une pierre de pareille grandeur 
que celle du sieur de la Chapelle, avecq mémoire des 
fondations faites. Ausquels (ayant recognu le besoing 
qu'ils ont d'un cloistre pour y faire les processions et y 
porter le vénérable et très sainct Sacrement de l’authel). 
je leur donne, pour l’advanchement d'un nouveau, 
mille florins une fois. — 24 décembre 1675. 


— 157 — 


451. Jean de Gauley, licencié és lois, testa le 
4 décembre 1673. — Je donne à ma belle-sceur, damoi- 
selle Marguerite Cocquiel dict Merchier, pour souve- 
nance de moy, et afin qu'elle prie pour le repos de mon 
âme, une vasselle d’argent, pesant quinze à seize onces, 
venant de nos beau-père et belle-mère, y estant au 
milieu pour inscription ces mots : Au jugement chacun 
sera merchier. — 15 juin 1676. 

452. Jacqueline Le Clercq testa le 12 janvier 1674. 
— Donne à l'image de S. Joseph à l'église desdits 
Carmes, ung relicquaire d'argent; et à l'image de 
Nostre Dame des Sept Douleurs, ausdits Récollects, 
une bague d'or où est escript S. Joseph. — 22 janvier 
1674. 

453. Rachel du Coulombier testa le 25 juillet 1674. 
— À Isabeau Bonnet je donne un tableau représentant 
. S. Aldegonde; à Jacqueline Het, un aultre tableau 
représentant Nostre Dame des Sept Douleurs; à Eli- 
sabeth Marchand, un tableau représentant Nostre Sau- 
veur flagellé. — 6 août 1674. 

454. Simon de Felleries testa le 14 décembre 1674. 
— Sy donne à ladite Marie-Thérèse, ma fille, une 
bague à grande rose de diamans, quy se porte aux 
seins ; et à laditte Marie-Jenne, la plus grande paire 
de chandeliers d'argent que j’ay chez moy, luy laissant 
un petit colier de perles quy luy at esté donné par sa 
sœur religieuse. Je donne ultérieurement à mesdites 
filles un aultre colier de plus grosses perles, à diviser 
entre elles deux, avecq l’espinette. A mon fils Claude 
jeluy donne un bénitoire d'argent buriné, et une grande 
assiette d'argent. A ma fille Louyse-Franchoise, je luy 
donne une paire de petits chandeliers d'argent et deux 
grandes sallières aussy d'argent. Item, je donne à ma 
fille Agnès-Dorothée deux autres grandes sallières d'ar- 


— 158 — 


gent avecq une douzaine de culiéres et sept fourchettes 
d’argent. — 19 décembre 1674. 

455. Ignace-Francois Vanrode, prétre, chanoine de 
S. Géry à Cambrai, testa le 9 septembre 1675. — 
Pour sépulture de mon corps je choisy la chapelle des 
Dennetiéres en l'église de S. Piat. Item, j'ordonne que 
mon reliquaire d’or fin et la chaisne avecq laquelle je 
l'ay porté, quy est de mesme, fut donné et mis à l'image 
miraculeuse Nostre Dame de Tongre, proche d’Ath (1). 
— 28 septembre 1675. 

456. Anne Le Sueur, veuve de Nicolas de Preu- 
dhomme, écuyer, seigneur de Pleumont, testa le 
5 octobre 1675. — Je donne à Philippe-Albert-Joseph 
- Preudhomme, escuyer, seigneur de Pleumont, mon 
fils, mon grand scribane et un tour de chainne d'or à 
petits chainnons, auquel pend un curedente. Je donne 
à Charles-François-Ange Preudhomme, aussy escuyer, 
seigneur des Aulnois, mon fils, ma tapisserie de 
l'Enfant prodigue. 

457. Francois Wils, prêtre, testa le 17 octobre 
1675. — Veux et ordonne que, pour orner la neffe de 
nostre église, me soit faictun épitaphe ou compartiment 
semblable à celluy Nostre Dame la Brune, et l'exposer 
ou pilier opposit à celuy du costé de la paroisse, dési- 
rant que ce soit quelque mistére et à l'honneur de 
S. Joseph. J’ordonne aussy que soit donné à la con- 
frarie de la Trés Saincte Trinité, érigée en la paroisse 
de S. Quentin de cette ville, la somme de vingt quatre 
florins au prouffit et rédemption des captives. 

458. Philippe-Albert-J osephde Preudhomme, écuyer, 
seigneur de Pleumont, testa le 10 octobre 1676. — A 


(1) C'est bien la le texte da testament. Mais ne s'agirait-il pas plutôt 
de Notre-Dame de Hal! 


—. 159 — 


laditte Anne-Adrienne-Théresse, ma fillceulle, fille de 
mondit frère, je luy donne ma tapisserie d'Audenarde. 
— 20 novembre 1676. 

409. Marie-Marguerite de Landas, veuve de Charles- 
Adolphe-Dominique de la Chapelle dit de Callonne, 
écuyer, seigneur de Honnevain, Beaufaict, testa le 
8 novembre 1676. — Je déclare que ma tapisserie 
d’aultelisse, tendue à ma salle, sera réservée pour mon 
fils, comme venant de son père, à quy je la donne 
avecq mon grand bassin et esguière d'argent, et une 
petite bague émaillé de bleu garny de diamant, ensemble 
une haucette (1) d'or avecq sa chainette aussy d'or, et 
une médaille pareillement d'or représentant Nostre 
Dame de Cambray. — 13 janvier 1677. 

460. Jeanne de Carondelet, dame de Wins et de 
Prémesques, veuve de Philippe du Chastel, seigneur 
de Beauvolers, et de Jacques de Landas, vicomte de 
Heule, testa le 9 janvier 1677. — Je donne à la cha- 
pelle de Nostre Dame audit Prémecque, sy je ne l'avois 
faict paravant mon trespas, une casule de satin blan 
et le drap d’autel de pareil estoffe, avec les passets 
couverts ; ma bague d’espousaille de mon premier mary, 
à l'image de la Vierge y estante; et celle de mon second 
mary, au vénérable Saint Sacrement. Je donne encore 
à mondit nepveu, aisné fils de mondit frère, mon 
pacquet de nuit d’armoisin bleu brodé de fleurs de lys 
au naturel avec des perles, doublé d’armoisin cramoisy, 
la toilette blanche quy doibt servir à s’estendre dessus, 
que j'ay tramée de mes mains; item, quatre coffrets 
d’argent, la louche et estuy, qui sont six piéces toutes 
taillées au jour; item, vingt cincq piéces émaillées sur 
cuivre, où sont despints les mistéres de la Passion de 


(1) Il s'agit ici d'un Aochet d'enfant. 





— 160 — 


Nostre Sauveur, lesquelles sont dignes d'en faire une 
table d’autel en la chapelle de la demeure dudit sei- 
gneur. Item, je donne à mon susdit nepveu une bague 
où est le cachet des armes de Montigny, un relicquaire 
de cristal enchassé en or avec de la Sainte Vraye Croix, 
un escusson d'argent avec les armes de Carondelet et de 
Lannoy; item, une pierre de couleur orangère, ayante 
propriété de guérir les personnes qui s’assaignent par 
le nez, l'applicquant au col, et pareillement celles 
s’assaignantes par bas, estant applicquée sur les reins, 
laquelle est coussue sur une estroite bande de cuir; 
item, une croix d’esbainne ès laquelle sont enchasséz 
aucunes relicques de saints, et entre aultres un os de 
Aye que l'on sert ordinairement pour estre aydé és 
procés. Voulant et ordonnant que soit dressé un épi- 
taphe avec mes seize quartiers, de marbre blan, posé 
au chœur de l'église de Prémecque. — 4 septembre 
1678. 

46]. Catherine Forestier, veuve de Michel Prévost, 
testa le 29 janvier 1677. — Je donne 4 Marie-Jeanne 
Saillart, fille d’Anthoine et de Michelle Forestier, ma 
niepce, un petit coffre, estant chez Jean Saillart, déno- 
tant quatre petits pillets avecq une S. Catherine au 
milieu. — 12 février 1677. 

462. Florence Noé testa le 8 mai 1677. — Pour la 
bonne amitié que je porte 4 ma damoisselle Messat, 
niepce de monsieur Génaro, doyen de la cathédrale de 
Tournay, je donne une paire de chandeliers d'argent, 
vaillable cincquante florins. — 9 juin 1679. 

463. Barbe Roussel, veuve de Jean Hicquet, testa 
le 17 mai 1677. — A damoiselle Adrienne Haugou- 
bart, veuve de Pierre de Surmont, elle luy donne deux 
tableaux de peinture où sont représentées les Histoires 
du faux riche et les Cincq filles. — 16 juin 1677. 


— 161 — 


464. Isabeau Varvenne, veuve de Gérard Le Febvre, 
testa le 24 juillet 1677. — Je donne à Elizabeth Le 
Febvre, fille de Jean Baptiste, mon bénitoir d'argent 
avecq son asperges. Item, je donne à Bastienne Le 
Febvre, aussy ma niepce, mon reliquair d'or, une 
salière d'argent, un tableau représentant le Martire de 
S. Sébastienne. Item, je donne à mon fils Joseph Le 
Febvre une salière, un moustardier, un bècre, le tout 
d'argent. Item, je donne à Marie Magdelenne Rys un 
tableau représentant S. Marie-Magdelenne avecq les 
Vies des saincts hermites du désert. Je donne à Anne 
Bourla une Vierge de douleur entaillé ; item, à Jeanne 
Gauley une S. Anne entaillé. — 30 juillet 1677. 

465. Marguerite de Surhon, veuve de Philippe de 
Hurges, testa le 10 janvier 1678. — A Marguerite de 
Marotte, ma niepce, je donne un tableau représentant 
Jésus, Maria, Joseph, et ung aultre de Nostre Dame 
de Montaigu. Aux Révérends Péres Augustins, je 
donne une lampe d'argent pour estre posé devant l'autel 
de S. Augustin, vaillable trois cens flarins. — 30 octobre 
1681. 

466. Pierre-François Hozeustesta le 10 février 1678. 
— Je donne et légate à Jean-Baptiste Laurent, chape- 
lain, fils de Guillaume, une boitte avecq un mouchoir 
de calix; item, un Bréviaire en deux tomes, et un 
Missel et un Bible. Au sieur advocat Vanlierd, mon 
ami, pour mémoire je luy donne Luzageus (?), Belisius 
Autumnus, Lespers en trois tomes; item, un livre des 
Placcarts escript à la main, autres livres manuscripts, 
comme aussy Abraham Wezelle De pactis nuptialibus, 
Ordelengus De jure conjugium ; item, Anthoine Perisii 
Institutiones; item, les Arrests de Papon. A Don 
Charles Jennart, mon cousin, religieux 4 S. Martin, 


ANNALES. IV. 11 








— 162 — 


je luy donne Theatrum mundi en deux tomes. — 
2 mars 1678. 

467. Sœur Marie-Claire de ]’Enfant Jésus, recluse 
de S. Jean, testa le 3 juillet 1678. — Je laisse et 
donne à l'Enfant Jésus et à Nostre Dame de Conso- 
lation les sceptres et couronnes d'argent, comme aussy 
toutes le robbes et ornemens que j’ay faict. Je laisse et 
donne toutes les chasures, tunicques et chappes que 
j'ay faict, pour s’en servir à l’autel de Nostre Dame de 
Consolation, sans s’en pouvoir servir à autre chapelle, 
comme de mesme pour les nappes, serviettes, aubes, 
ceintures et amites, corporaux et purificatoire que j'y 
ay faict. — 20 juillet 1678. 

468. Jaspard Campenon testa le 8 octobre 1678. — 
Je veut et entend que, sitost mon trespas, sy avant que 
je ne l'ay fait faire de mon vivant, que fut doré, aux 
despens de ma maison mortuaire, le bouts des pilliéz 
de la table d’autel de Nostre Dame de la Gissenne (1) 
en ladite paroisse S. Jacques. — 17 octobre 1678. 

469. Catherine de Bétencourt, veuve de Charles de 
Saint Genois, testa le 13 octobre 1678. — Je donne 
deux de mes principaux chandeliers d'argent pour l'or- 
nement de Nostre Dame de Tongre 4S. Jacques. — 
17 octobre 1678. 

470. Francoise Payelle, veuve de Pierre Chanoine, 
testa le 11 novembre 1678. — J’ordonne que soit 
dressé un épitaphe au pilier où ma sœur a fait poser 
l'Ange Gardien (à S. Piat), d'une mesme forme que celle 
de N. Henry, brasseur de S. Piat, et que le pourtraict 
soit de la Visitation de la Vierge à S. Elizabeth. — 
31 mai 1686. 


(1) La chapelle de Notre-Dame de la Gésine était située a l'église de 
Saint-Jacques. 





— 163 — 


471. Jean Brunfaut et Catherine de Bouchain, sa 
femme, testèrent le 24 novembre 1678. — Nous don- 
nons & laditte église S. Quentin huict piéces de tapis- 
series quy ont ja servies à l'ornement du cœur de ladite 
église; et à celluy quy aurat soing de les applicquer 
les jours solennels, et de les dépendre et bien replier, 
luy donnons trois florins par an. Nous donnons 4 la 
chapelle de S. Rocq en ladite paroisse S. Jacques un 
ornement de tapy rouge brodé de dentelle de bon 
argent, avecq un devant d’autel et passet de satin blan, 
un autre devant d'autel de velour et dama rouge, six 
chandeliers de bois argenté, quatre chandeliers de 
cuivre, crucifix, boucquets et tous aultres ornemens 
destinéz à ladite chapelle. Nous donnons aussy à ladite 
chapelle les deux fiertres d'argent quy sont renserrées 
dans ledit authel de S. Rocq, que nous avons fait com- 
poser tant de nos deniers que par la libéralité d'aultres 
personnes. — 20 septembre 1679. 

472. Martin de Male testa le 24 janvier 1679. — A 
Jean-François de Male, mon fils, je luy donne le bassin 
et esguière d'argent, avec le grand diamant du doigt 
de sa feue mère, et la belle monstre garnie de cristal. 
— 9 août 1690. 

473. Léonore de Chastillon testa le 22 avril 1679. 
— Je donne à madame de Montpinchon, ma cousine, 
mon relicquaire d'or dans lequel il y at un agneau pas- 
qual. Je donne à mademoiselle Sueur, ma cousine, une 
croix d'or esmaillé. — 13 mai 1679. 

474. Anne-Adrienne d'Hollain, veuve de Philippe 
Hovyne, écuyer, seigneur du Ruisseau, testa le 30 juin 
1679. — Donne aussy la somme de douze florins une 
fois, pour faire ou raccommoder la paix où repose la 
relicque de S. Ibert à Espain. — 10 novembre 1681. 

475. Gilles de Walle, prêtre, testa le 7 août 1679. 


— 164 — 


— Je donne à l'église de Warcoing l'un de mes calices 
d'argent avecq le pied de cuivre argenté, platine et 
culière d'argent, l'une de mes aubes, cingle, amict et 
ma casuble, voile servant 4 deux usages pour les filles 
et pour les trespasséz. Je donne à l'église de Gaurain 
ma casuble rouge fleuragé avecq la croix blanche, 
calice, platine et culiére, aube, boitte avecq un Missel, 
quy me servoient audit lieu pour dire messe. Recom- 
mandant à mondit nepveu, maistre Gilles de Walle, de 
bien conserver mon ornement de satin brodé, et d’avoir 
soin de le faire porter s'en servir aux messes solennelles 
qui se célébrent en la chapelle de Nostre Dame de Hal 
en l'église de S. Quentin. — 2 juillet 1681. 

476. Jeanne de Warigny, veuve de Pierre Cazier, 
testa le 22 août 1679. — Voulant disposer d'aucuns 
de mes mœubles, je donne à mon fils aisné Nicolas 
Cazier ma grand saliére d’argent avecq quattre branches 
et pots et tout ce qui suit. A mon fils Adrien Cazier, je 
lui donne une saliére quarré, avet un benoistié d'argent 
qui est travaillé. A ma fille Marie-Joseph, je luy donne 
mon bacin avec l’esguier où il a les armes des Meurisse, 
et ma scribanne avec les pieds. — 22 décembre 1689. 

477. Catherine Cuvelier, veuve de François de Lan- 
das, écuyer, seigneur des Mottes, testa le 8 avril 1680. 
— Pour mémoire dequelque bonté, ausdits RR. PP. Do- 
minicains elle leur donne gratuitement trois cens flo- 
rins quy seront employé à faire, en son temps, le siège 
confessionnal du Père Claude de Landas, son fils. Sui- 
vant le pouvoir qu'elle at eu de feu son mary de dis- 
poser deses mœubles et vaisselle, elle at disposé d'iceulx 
en la forme suivante : Premièrement, que Jean de 
Landas, escuyer, aura et qu’elle luy donne un bassin 
et esguière d'argent, une sallière, demye douzaine de 
culières et demye douzaine de fourchettes, avecq un 





— 165 — 


benoitier, le tout d’argent. A Augustin de Landas, 
aussy son fils, elle luy at donné une paire de grands 
chandeliers d'argent avecq les esmouchettes y servantes, 
une gondole d’argent doré, demy douzaine de culiéres 
d'argent, demy douzaine de fourchettes d'argent, avecq 
aussy un moustardier pareillement d'argent. Marie- 
Magdeleine de Landas, ma fille, je veult et entend 
qu'elle ayt aussy avant part les petits chandeliers et 
esmouchettes y servans aussy d'argent, comme aussy 
deux réchaux, deux assiettes pareillement y servans 
aussy d'argent, ensemble une demye douzaine de 
culiéres avecq le reste des fourchettes, le tout d’argent. 
— 23 mai 1581. 

478. Marie Terroine, fille de Pierre et de Martine 
del Roille, testa le 1° août 1680. — Je donne une 
bague d'or de S. Joseph pour applicquer à l'image de 
Nostre Dame à costé du siège de vérité en l'église 
cathédrale dudit Tournay. Je donne une autre bague 
d'or avecq une pierre blance à Nostre Dame de Bon 
Secours audit S. Brixe. Je légate mon chaplet noir 
avecq plusieurs médailles d'argent à l'image Nostre 
Dame du Parcq à Forest. Je donne un petit chapelet 
blan et un rosaire aussy blan avecq médailles d'argent, 
Yun à Nostre Dame de Foy, et l’autre 4 son fils Jésus 
qu'elle tient entre ses bras, au village d'Obigies d'où je 
suis native. — 22 mars 1686. 

479. Marie Quarantelivres testa le 3 août 1680. — 
A Marie Coubeau, je luy donne l'image de la Vierge 
avec son cabinet et autres ornemens y servans ; item, 
ma Légente des Saints. À Marie-Magdelaine Quarante- 
livres, ma niepce, femme à Noë Le Loir, je luy donne 
deux culières d'argent et un tableau représentant la 
Descente de Nostre Seigneur de la croix. Je donne à la 
chappelle de nostre Maison (des Jésuitesses) deux 





— 166 — 


tableaux, l'ung représentant l'Adoration des trois roys, 
et l’autre Nostre Seigneur avec Marthe et Magdelaine. 
— 31 mars 1685. 

480. Daniel-François Hagens, prêtre, testa le 
19 décembre 1681. — Mon corps je laisse à la terre 
pour estre enterré en l'église de S. Nicaise, devant 
l'autel dudit sainct. Aussy s'entend que l’on mette une 
pierre sépulchralle de quatre pieds quaréz avecq cette 
inscription : Icy gist Daniel-François Hagens, prebtre, 
nalif d'Anvers, et chappelain en cette église, ayant fondé 
deux messes par sepmaine, précisément à onze heures 
les festes et dimanches, pour la commodité des paro- 
chiens. Je laisse à l’église de S. Nicaise pour tousiours 
mon calice, plat et pottschains (1), avec une chasuble de 
. toille d’or battu, estolle et manipule. Item, je donne 
à l’église paroichiale de Roubaix, où je possède le can- 
tuaire de S. Jean Baptiste, deux casubles, estolles et 
manipules, voilles de calice, corporal et purificatoires, 
et boettes, scavoir le blan et le rouge, avecq mon Mis- 
sel. Item, je donne une chasuble verd avecq les mani- 
pules, boettes, corporal et voilles de calix à l'église 
collégialle d’Antoing, et une violette avecq ses appen- 
dances. Item, je laisse à ma fillæulle Magdelon fille de 
monsieur Feuillant Deschamps, bailly d’Antoing, mon 
pourtraict faict par le sieur Ladam. Item, je donne au 
sieur Jean Le Leu, bailly de Giberchies, mon ticque- 
tacq (2). Item, je donne à la bibliothèque de S. Martin 
mon livre peinct de toutes les bestes à quatre pieds, 
ensemble un platfonten prospective d'un ange racourcy 
entre des balustres. Item, je laisse et donned monsieur 
Jacques-Martin de Pollinchove, conseiller du Roy en 


(1) Plateau et burettes. 
(2) C'est un jeu de trictrac. 


— 167 — 


son Conseil Souverain de Tournay, un tableau d'un 
Petit Jésus triomphant de la mort, environné de fleurs 
et de fruits, avecq son quadre d'or bruny, et un pros- 
pective en trois feuilles avecq les bois quy servent à 
couvrir mes peintures. Item, je donne à monsieur 
Pierre de Pollinchove, second conseiller pensionnaire 
de Tournay, un tableau représentant le Jugement de 
Midas, avecq sa moulure de caine (1), les figures faictes 
par le jeusne Francq et Abraham Stevins, ensemble un 
grand prospective commencé, ou il sy retreuve un 
chien. Item, je donne 4 monsieur Mazurel, chanoisne 
de la cathédralle de cette ville, deux peintures repré- 
sentantes la Vérité et la Vanité. Item, je laisse aux 
RR. PP. Dominicquains un tableau d’un Petit Jésus 
triomphant de la mort et péché, avecq son quadre 
chargé de testes de Chérubins dorées. — 20 mai 1682. 

481. Marie-Anne Allegambe testa le 19 août 1682. 
— .Mon corps je délaisse à la terre dont il est issu, 
pour estre inhumé et enterré en la paroisse de l’église 
Nostre Dame devant l’image de Nostre Dame Mon- 
tague de cette ville. Je donne ma chinture et pendans 
d'argent pour la décoration de l'image de Nostre Dame 
de Halle en la paroisse S. Quentin. Je donne à la déco- 
ration de l'image de Nostre Dame de Miséricorde, 
estant aux carolles de l'église cathédrale de cette ville 
à l'épitaphe des sieurs Bernard, l'un de mes agneaux 
d'or. Je donne à l'image de S. Anne à ladite paroisse 
Nostre Dame, où il y at une lampe, mon aultre 
agneau d'or. — 5 juin 1684. 

482. Saincte Le Maire testa le 18 septembre 1682. 
— Je donne cincquante florins une fois à l'advanche- 
ment d'une image d'argent d'un S. Charles Borromée 


(1) Cadre de chêne. 


— 168 — 


quy se doibt faire pour l'église paroissialle de 
S. Nicaise. A l'hospital d’Orchies elle at aussy donné 
une escuyelle d'argent pour estre applicqué pour faire 
une boitte aussy d'argent où y sera mis l'encens pour 
encenser le Vénérable. — 12 octobre 1682. 

483. Françoise Hovine, veuve de sire Jean Desmar- 
tins, écuyer, seigneur de Foresteau, testa le 3 juin 
1683. — Je donne aux religieuses des Campeaux, de 
l'ordre de S. Augustin en Tournay, la paire de petits 
chandeilliers d'argent quy sont armoyéz de mes armes, 
pour servir à l'autel où le Très Vénérable Saint Sacre- 
ment sera posé. À Françoise-Godelive Rohart, ma 
fillœulle, je donne mon assiette d'argent doré. — 
21 avril 1688. 

484. Quintin Rogiers, seigneur du Chastelet, cha- 
noine de la collégiale d’Antoing, testa le 5 novembre 
1683. — Je donne et légue à ma niepce Marie-Magde- 
laine du Rieu ma grande saliére major d'argent doré, 
comme aussy mon plus grand plat d'argent avecq des 
fleurs relevéz en bosse. Je donne et lègue aussy pour 
mémoire à mon nepveu et filloeul Thiéry Rogiers mon 
grand plat et aiguiére d'argent entredoréz, portant mes 
armes y gravéz. Je donne et légue pareillement a 
Marie-Gabrielle Rogiers, ma niepce et filleule, mon 
grand pot bleu portant une grande couverte d'argent 
doré sans borre. Je donne à mon nepveu, Thiéry- 
Charles Rogiers, lun de mes grands plats d'argent 
frazé, gravé de mes armes audedans. — 10 octobre 
1684. 

485. Catherine Desmaizières, veuve d’Adrien de le 
Becque, testa le 21 février 1684. — D’abondant je 
donne et légate à Philippotte de le Becque, ma fille, la 
tenture de cuir d'or quy est en la sallette de la maison 
où je réside, en oultre un tableau quy est allendroit de 


— 169 — 


la cheminée de la mesme sallette avecq les deux pour- 
traicts quy sont à costéz. — 14 août 1684. 

486. Pétronille Risberch testa le 4 mars 1684. — 
Je donne à damoiselle Catherine de Douay, veuve du 
sieur Jean Gilles, mon image de Nostre Dame, avec la 
couronne d'or, fleurs d'or, perles et les autres accom- 
modemens y servans. Je donne en oultre à ladite 
damoiselle un pot de pourchelaine couvert d'argent. — 
6 février 1686. 

487. Jeanne Desmons, veuve de Gilles Errembault, 
testa le 24 mars 1684. — J’ordonne qu'aux fraiz de 
mon exécution, ladite chapelle du Vénérable (en l'église 
S. Quentin) soit pavé de marbre blan eutremeslé de 
pierres bleues polies, avec une grande pierre au milieu 
ou dans la muraille, et un escriteau du nom et qualité 
de mondit marit et du mien. — 20 septembre 1684. 

488. Marie-Louise Obert testa le 12 septembre 1684. 
— Venant à la disposition demon bien, je donne à mon 
frére, aisné fils du sieur Charles-Philippe Obert, 
viscomte de Chausne, ma monstre.A ma sceur Pélagie, 
fille aisnée dudit seigneur viscomte mondit pére, je 
légate mon sabre d'argent (1). A ma sœur, deuxième 
fille dudit sieur viscomte de Chausne mondit pére, je 
donne et légate un coeur garny de diamant. A ma 
sœur, troisiesme fille dudit sieur viscomte de Chausne, 
je donne et légate mes deux boittes d'argent. — 
20 mars 1686. 

489. Waltére Vandergracht, baron d'Ere, seigneur 
d’Hulst, Paschendael, etc., testa le 20 décembre 1684. 
— Je donne et légate à damoiselle Jenne-Franchoise 
de Thiennes, fille de messire Louys-Thomas de 
Thiennes, comte de Rumbeke, et de dame Magdelaine- 


(1) Ne s'agit-il pas d'une broche? 


— I70 — 


Charlotte Vandergracht, ma fille, un grand bois de 
lict avec la teinture d’une serge brune ou perpétuanne 
doublée d'armoisin ou taffetas de fond blant à flammes 
de toutes sortes de couleurs, et icelle teinture de serge 
ou perpétuanne ornée ou enrichie de boucquets de 
fleurs de soye de toutes sortes de couleurs, avecq une 
couverte d'armoisin ou taffetas blan à flammes de toutes 
sortes de couleurs sur le lict. Plus je donne et légate 
encores à ladite Jenne-Franchoise un grand bassin et 
esguière d'argent dorréz, marquéz des armes de Jérosme 
Andréa, escuyer, estant avecq un lévrier dedans, pour 
Javer les mains. Plus, je donne et légate à Philippe- 
Franchois de Thiennes, fils de messire Louys-Thomas 
de Thiennes, un bassin et esguiére d'argent doré allen- 
tour, gravéz des armes de Jérosme Andréa, escuyer, 
au milieu de la mesme esguiére estant un lévrier en 
icelle aussy gravé allentour, pour laver les mains; le 
bassin est pareillement gravé. Plus, je donne et légate 
à Adrienne-Robertine de Thiennes, fille dudit messire 
Louys-Thomas, un bassin et esguière d'argent avecq 
les armes de du Chastel rompues avecq des quartiers. 
Plus, je donne et légate à Dorothée de Thiennes, fille 
dudit messire Louys-Thomas, un grand bassin d'argent 
avecq nos armes au milieu, dont nous nous servons 
journellement à laver les mains allans à table; et se 
met sur le buffet. Plus, je donne et légate à Maximi- 
lien-Charles de Thiennes, fils dudit messire Louys- 
Thomas, un grand bassin et esguière d'argent avecq 
les armes de Vandergracht et de du Chastel rompues 
avecq aulcuns quartiers de dame Susanne-Thérèse du 
Chastel, baronne d’Ere, ma femme, au milieu. Plus, 
je donne et légate à René-Charles de Thiennes, 
escuyer, fils aisné de messire Louys-Thomas de 
Thiennes, un grand bassin et esguiére d'argent doré 





— 171 — 


entièrement et relevé en bosse avecq des fleurs allen- 
tour, et les armes des Estats du pays d’Arthois mises 
et gravées au milieu en fin or. Je donne et légate 
encores au mesme René-Charles une grande couppe 
d'argent doré avecq les armes de la ville d'Utrecq. — 
15 avril 1687. 

490. Marie-Magdelaine de Callonne, veuve d'Ignace- 
Frangois Vanrode, testa le 27 septembre 1685. — 
_ Elle donne à damoiselle Marie-Magdelaine Berlette 
une médalle d'or de Nostre Dame de Cambray. Item, 
elle donne une juppe de brocard verd pleine de fleurs 
blanches pour enestre fait un devant d’autel pour servir 
à celuy de Nostre Dame de Bon Secours en ladite 
église de S. Brixe. — 8 octobre 1685. 

491. Magdelaine Mullart testa le 21 octobre 1685. 
— Je donne et légue 4 mademoiselle la veuve du pro- 
cureur du Saulchoit un pot couvert d'argent. Item, à 
Péronne Canivet un petit bénitoir d'argent avecq 
l'asperge. À mademoiselle Marie-Magdelaine Lambert, 
ma Légente des Saincts: avec le Boucquet sacré du 
P. Boucher. A la maistresse du logis où je décéderay, 
je donne mon petit cabinet de bois d’escrinerie avec les 
images y estantes. — 4 janvier 1686. 

492. Marie Wynts testa le 3 avril 1686. — A Phi- 
lippe de Courtray, je luy donne un bassin, une 
 fouhière (1), un petit coffre à faire ses aisemens (2). — 
8 avril 1686. 

493. Marc Damien, veuf de Bartholomine Brancart, 
testa le 17 avril 1686. — Je veux que dessus mon 
tombeau il y soit posé une grande croix, comme celle 


(1) C'est, selon Hécart, une chauffrette, un foyer porta ti. Godefroy 
le traduit par réchaud. 
(2) C'est sans doute une chaise-percée. 








— 172 — 


qui est devant le portail de l'église S. Nicaise. Et 
comme ordinairement entre le bracage on met des 
planches pour remplir les espaces vuides, je veux 
qu elles soient remplies de bois de la mesme grosseur 
que les travers, et qu'il y soit peint l’image de S. Marc 
Evangéliste au droit costé, et S. Barthélemie à gauche, 
avec cette escriteau : Chrestiens qui par icy passez, 
priez pour les trespasséz Marc Damien et Bartholomine 

Brancart. — 19 décembre 1690. | 

494. Benoît Perdu, médecin, testa le 27 août 1689. 
— On portera aux pauvres Clarisses de Tournay la 
somme de quinze florins une fois, à condition de faire 
faire cent disciplines par leur communauté à mon 
intention, contant chacque discipline à trois patars. 
— 7 juillet 1694. 

495. Catherine Hocquet, veuve de Georges du Gar- 
din, testa le 9 décembre 1689. — J’ordonne que soit 
fait une paire de chandeliers d'argent pour estre mise 
aux jours solemnels sur le grand autel de ladite église 
S. Jacques, et qu'ils soient faits pour suivre avec pro- 
portion les deux aultres paires qu'on a donné cy-devant. 

496. Adrienne-Catherine Grenu, fille d'Antoine et 
de Laurence Delmotte, testa le 12 mars 1691. — A 
ma nièce Marie-Adrienne Quarré, fille de ma sœur 
Jeanne, je donne un crucifix d'argent, avec une posture 
représentante la Vierge Marie, avecq leur respectif 
piétement d'argent, ensamble ma scribanne, qui sont 
des pièces d’antiquité. — 18 mai 1691. 

497. Charles-Ignace Demaine et Marie Malfait, sa 
femme, testèrent le 11 avril 1691. — Venant à la dis- 
position de nos biens temporels, nous donnons à 
François van Eeden, nostre fils et beau fils, un tableau 
représentant un butor et un herron, un autre repré- 
sentant un Bachus pressant le roisin, et un autre où 





En ——— —— —- 


— 173 — 


sont dépeints les Cincq sens de nature. Item, à nostre 
fils François-Joseph, nous luy donnons un tableau quy 
représente deux petits enffants nuds faisant des bouil- 
lons, un autre quy représente aussy deux petits enffants 
nuds dont l'un a les yeux bendéz, ledit tableau estant 
environné de festons de fleurs, et un autre tableau quy 
est le portrait de monsieur Charles Duhot, chanoine de 
la cathédralle de Tournay, nostre grand oncle. Item, 
4 nostre fille Marie-Catherine, nous donnons un tableau 
représentant une Cuisine où il y a un quartier de 
mouton dépeint, et un autre représentant un lièvre 
pendu à un arbre. Item, nous donnons à nostre fille 
Marie Jeanne un tableau des meures renversées par la 
rupture d'une escuelle de galère; item, un autre repré- 
sentant la Vierge tenant son Enfant Jésus entre ses 
bras, avecq festons de fleurs alentour. — 12 août 1709. 

498. Maître Claude-François Franeau, prêtre, curé 
de S. Nicolas du Bruille, testa le 29 juin 1691. — Je 
laisse mon corps à la terre dont il est issu, pour estre 
inhumé en laditte église de S. Nicolas, entre les deux 
pasteurs derniers terminéz. Je donne à Henry Fra- 
neau, mon oncle, ma Légente des Saints. Item, à 
Antoine Franeau, fils dudit Henry, mon cousin, je lui 
donne une petite sallière, une culière et une fourchette 
d'argent. Je donne mon Bréviaire nouveau en quattre 
parties à mon cousin Guillaume Baclan, fils d’Adrien 
et de Liévine Chastelet. Je donne à monsieur Cachoir 
deux tableaux esgaux de Nostre Seigneur et de Nostre 
Dame ; et à monsieur André, un pourtray du Sauveur 
et un de S. Magdelaine ou Pélagie. — 11 août 1691. 

499. Adrienne-Lambert Morel Tangry, baronne 
douairiére de Feur, testa le 17 décembre 1691. — Je 
laisse mon corps à la terre d'où il procède, élisant ma 
sépulture dans le cœur de l’église de Haultrive, ordon- 





— 174 — 


nant que soit mis sur ma sépulture une pierre de 
marbre noir avecq un épitaphe de ma descente, adjous- 
tant à la fin que je suis la dernière de ma famille. — 
26 octobre 1694. | 

500. Hugues Deschamps, prêtre, testa le 1° février 
1692. — Je donne à mon nepveu l'Opérateur ma petite 
scribante quy est sur ma table, et le livre intitulé Gui- 
chardin Histoire générale des Pays Bas. Je donne à 
Marie-Elisabeth mon coffre et mon chiflot (1) d'argent. 
Je donne à Marie-Jacqueline mon bénitoir d'argent et 
la Vie des Saincts. Je donne à mon beau frère, Pierre 
Lehon, le Roy d’Espaigne et mon crucifix. Je donne 
au docteur Cosses, mon cousin, les portraits de feu 
monsieur maistre Adrien Driscart, pasteur de Nostre 
Dame, et son père. — 5 juin 1697. 

501. Agnès Wéry, native de Condé, testa le 5 décem- 
bre 1692. — Je donne 4 celluy ou celle quy aura soing 
(comme jay eu jusques à présent) d’orner et accom- 
moder la Nostre Dame tenant son Jésus entre ses 
bras, en entrant dans ladite église de S. Quentin à 
gauche, une fois trois florins, en laissant à ladite 
Nostre Dame sa couronne d'argent avecq tous les orne- 
mens à ce nécessaires. — 15 décembre 1692. 

502. Nicolas Sourdeau testa le 14 janvier 1693. — 
Je donne aux religieuses Clarisses de cette ville une 
paire de chandeliers d'argent relevé en bosse, pour 
estre mise à costé du Très Vénérable Saint Sacrement, 
lorsqu'il sera exposé en leur église. 

003. Jossine-Anne Planchon testa le 2 novembre 
1693. — Je veux et ordonne que, sur le lieu de ma 
sépulture (aux Dominicains) soit posé une pierre de 
marbre de nœuf carreaux, mesme au cas de mort par 


(1) Sifflet. 





a es ay 


— 175 — 


contagion, voulant pour le moins en ce cas que l'on 
pose une partie de mes os audit lieu par moy choisy 
pour ma sépulture. Item, je veux et ordonne que l'on 
fasse une nouvelle chaise prédicatoire dans l'église des 
Péres Dominicains de cette ville, pour laquelle je veux 
que soit compté et donné ausdits Péres la somme de 
six cens florins. Item, je donne ausdits Péres Carmes 
la somme de deux cens florins une fois pour estre 
emploiée 4 une cloche sur laquelle sera gravée mon 
nom en qualité de donatrice, qui sera posée dans le 
clocher de leur église. Item, je donne à monsieur 
Antoine Le Blon, grand procureur de cette ville de 
Tournay, une salière d'argent que j'ay, provenant de 
l'empereur Charles Quint. — 9 décembre 1693. 

504. Joraine de Reuse, veuve de Pierre Gaillet, 
testa le 17 novembre 1693. — Elle donne à Albert 
Monnier et Dorothée sa femme, scavoir audit Monnier 
un tableau qui représente la Naissance de l'Enfant 
Jésus, et à sadite femme deux tableaux, scavoir un 
. représentant son pourtray, et l’autre la Vierge et 
S. Joseph. Elle donne au sieur Louis Grau un tableau 
ayant le bor doré, représentant l'Assomption de la 
Vierge, et un grand plat de galère doré. — 23 novem- 
bre 1693. 

009. Jeanne de Succa testa le 20 mai 1694. — Je 
donne au sindicq des Pères Capucins de cette ville la 
somme de mil florins pour l’advancement du chœur de 
leur église. — 24 mai 1694. 

506. Marie-Magdelaine Vanderghinst, veuve d'Hu- 
bert Caudron, testa le 25 juin 1694. — Je donne pour 
la décoration des chapelles de S. Jean Baptiste et de 
S. Hubert audit hospital de le Plancque tous les cuirs 
doréz quy se trouveront deans ma maison mortuaire, 
avec mon crucifie d'argent et les garnitures en dépen- 


— 176 — 


dantes, 4 condition bien expresse que lesdits cuirs 
doréz, non plus que ledit crucifie, ne pourront estre 
employéz à d'autre usage quès dites deux chapelles. 
Je donne à Elisabeth, femme à Philippe Le Fébure, 
mon facteur à Lille, mon tableau de la Flagellation en 
bosse. — 14 juillet 1694. 

507. Adrienne Willens testa le 27 août 1694. — At 
déclaré donner à Pierre de Ridders sa Légente des 
Saincts, composé par le R. P. Ribba de Neyra (sic), 
jésuiste, in magno folio, afin qu'il prie Dieu pour son 
âme. — 4 septembre 1694. 

508. Jean Baptiste Petit, bachelier ès lois et notaire, 
testa le 11 novembre 1694. — Je donne à Nostre 
Dame de Tongre, dont son image est à la paroisse de 
S. Jacques, le colier d'or antique garny de pierreries, 
tel qu'il est en ma maison mortuaire, lequel sera atta- 
ché et mit au col de ladite image tous les dimanches 
et grands festes de l'année, aussy ma belle bague à 
sept diamant à son plus grand ornement et à la plus 
grande gloire de Dieu. Aussy je donne treize tableaux | 
représentans Nostre Seigneur et les douze Apostres aux 
susdits RR. PP. Carmes, pour estre mis dans leur 
église. Aussy je donne le tableau où est représenté la 
Vierge et le Petit Jésus avec le S. Esprit, S. Joseph 
et une Vierge auprès du Petit Jésus, aux susdits 
RR. PP. Capucins, pièce sur bois et antique. Item, 
je lègue et donne au fils aisné de mon frère Jaspard 
Petit, ma cappotte de drap doublé de bleu, ayant du 
velour aux manches, et garny d'un galon d'or; aussy 
un tableau où est représenté Nostre Seigneur au Jardin 
des olives, où il y a un ange et Judas avecq des satel- 
lites, c'est une nuit; un autre tableau avec un vitre, 
où est représenté Nostre Seigneur sur la croix avec 
deux anges quy reçoivent son sang, le tout fait à la 





— 177 — 


plume sur du velin, et mis en quadre travaillé; finalle- 
ment, le tableau où est représenté une bataille d'im- 
potens et mendians, avec trois autres, un à quadre de 
bois d’ébène représentant Neptune caressant sa maîtresse 
et un favory la sienne, un à quadre doré représentant 
Sodome, Lot et ses filles, et le troizième représentant 
un chat qui prend un poulet ou oiseau en présence de 
de ses petits allarméz, et une assiette d'argent presque 
toute dorée à huict coings; et un vieu livre intitulé 
Propriélaires des choses (1). Item, je lègue et donne à 
Pierre-Erasme, mon nepveu, second fils de mon frère 
Jaspard, mon grand tapis de Turquy, fait à petit 
careau de toutes sortes de couleurs. Item, je légue et 
donne à Marie-Jeanne Petit, femme à Michel-Francois 
Hugues, appotiquaire, ma niepce, une tasse d'argent 
avec deux anses, travaillé dehors et dedans, une petite 
escuelle d'argent travaillé partout par des enfoncemens 
en forme de canaux, ayant son fond travaillé en relief, 
deux fourchettes et deux culières d'argent, aussy tous 
les anticailles de mer, si comme la scie, l'estoille, le 
remora ou caméléon, l'œuf d’austreche et les noix 
d’Indes, avec le pied d’élant, une grosse corne de teste, 
et un petit tableau où il y a un homme tenant un ver 
de vin en main, riant estrangement, où y est escript : 
Nous sommes à deux. Item, je lègue et donne à la 
femme de l'appotiquaire Prévost un grand tableau où 
est représenté Mercure avec diverses damoiselles gar- 
nyes de boucquets de fleurs. Item, je lègue et donne au 
boulanger vis-à-vis le pont du vieu chasteau un tableau 
où est représenté un boureau qui présente la teste de 


(1) Sous le titre de De proprietatibus rerum, Barthélemi l'Anglais, 
dit de Glanville composa vers le milieu du XIII¢ siècle une Encyclo- 
pédie latine, qui fut traduite par Jean Corbichon au siècle suivant. 

ANNALES. IV. 12 


— DR — 


S. Jean dans un plat, et deux femmes. Item, je légue 
et donne 4 monsieur de Guide, advocat, le tableau ot 
est représenté Néron avec sa court regardant mourir 
Senecq le pied en l'eaue. Item, je lègue et donne au 
cœur de l’église de l'abbaye de Chisoing un tableau 
représentant le Bon Dieu au sépulcre, et audessus un 
ange bras ouvert et yeux au ciel, mis dans un beau 
quadre travaillé et doré. Item, je prie monsieur de La 
Hamayde, l'aisné, d’aggréer un tableau où est repré- 
senté Judich ayant coupé la teste 4 Holofernes, venant 
de la vendue de feu grand vicaire Fleurent, ou la pièce 
de Brugle, plus long que hault, ayant plusieurs figures, 
venant de la vendue du sieur Berthe, à son choix. Je 
luy donne encore un petit tableau à huict coings, 
venant de la vendue de madame de Libert, où il y a 
un moine ou hermite lisant devant un crucifix, avec 
une ville dérière luy; aussy un autre petit tableau 
représentant une teste seul, venant de la vendue du 
sieur Coppin; item, une petite caisse en forme de livre 
avec des clouans d'argent, et dedans deux petites 
miniatures, l’une représentant une dame et l’autre un 
ange, peints sur cuivre rouge ou métail; encore, une 
urne antique trouvé dans les ouvrages de la citadelle, 


d'une matière brune. — 27 novembre 1694. 
509. Jean de le Croix et Marie Hardy, sa femme, 
testèrent conjointement le 9 mars 1695. — Comme 


nous avons remarqué que l’église dudit Teintenie est 
fort petite pour le grand nombre de paroissiens, nous 
voulons et ordonnons que les premiers nœf cens florins, 
à provenir des revenus de nos biens, soient employéz 
pour augmenter et grandir ladite église d’une chapelle 
à l'honneur de S. Jean-Baptiste, conformément à la 
chapelle qui est à droite de ladite église, priant mon- 
sieur le prélat de S. Martin de vouloir céder son fond 


— 179 — 


dit de S. Amand tenant au cimetière. — 13 juin 
1696. 

510. JeanneCambier, veuvede Michel Vanscoonhove, 
testa le 19 octobre 1695. — Je donne a ma fille Louise 
une bague ronde, en forme de rose; et à Sébastienne 
Ladan, sa fille, je luy donne pour mémoire un S. Esprit 
de diamans. — 16 décembre 1697. 

511. Catherine du Mortier, veuve de Jacques La 
Haise, testa le 16 octobre 1697. — Je donne une 
lampe d'argent, de cincquante florins, pour estre mis 
devant l'autel de Nostre Dame de Halle dans la paroisse 
de S. Quentin de cette ville. — 5 décembre 1698. 

512. Adrien-Lamoral Jacquerye, greffier en chef de 
la ville, testa le 29 juillet 1698. — Je veu qu'il me 
soit dressé en ladite chapelle dudit Bon Secours (à 
Nostre Dame), outre une pierre sépulcrale, un épi- 
taphe de marbre de la valeur au moins de quatre cens 
florins, qui sera posé dans un lieu convenable. — 
11 janvier 1706. | 

513. Pierre Le Fébue, fils de Pierre et de Marie 
Scorion, testa le 3 décembre 1698. — Inventaire de 
mes argenteries qui seront parties selon le contenu 
dans mon testament : un bassin et l'esguière; une 
grande salière dorée ; une autre grande ; deux assiettes, 
une dorée et une autre sans dorure; une paire de chan- 
deliers et deux émouchettes ; deux escuelles, l'une avec 
couverte et l’autre sans couverte; deux moutardiers et 
un petit goblé à pannade; une grande culière pour la 
souppe ; une douzaine de culières et fourchettes, et une 
douzaine de couteaux à manches d'argent; un réchau 
d'argent ; deux boittes à poudre pour la toillette, avec 
une petite boitte à mouches; deux petits flacons d'ar- 
gent; une montre; item, une demie douzaine de cuil- 
lières et fourchettes à la vieille mode; encore une 


— 180 — 


petite culière; une petite table et une tabacquiére 
d'argent avec mon chiffre; une hochette d'or avec une 
chaisne d'or; un benoitier et un petit Christ d'argent 
sur une petite croix d’ébéne. 


XVIII® SIÈCLE. 


014. Elisabeth Vandermeulen, veuve de Robert Sco- 
rion, testa le 29 janvier 1701. — Je donne et lègue 
une lampe d’argent, pesante entre six et sept onces, 
à ladite église S. Jacques, pour estre posée devant 
l'image du Bon Dieu aux saints fonts de baptesme. 
Item, je donne et légue à Nostre Dame de Bonsecours 
à Péruwéz une couronne d'argent à la discrétion de 
mes exécuteurs. — 21 mars 1701. 

515. Catherine Le Grand, femme d’Hubert Feutré, 
. testa le 11 novembre 170]. — Donnant à l'église de 
la Magdelaine deux cens florins, laquelle somme 
sera employé à l’avancement d'un tabernacle pour y 
reposer le Vénérable Saint Sacrement. — 5 novembre 
1706. 

916. Marie-Anne Thiéfries testa le 11 avril 1703. 
— Elle donne et légatte à damoiselle Marie-Antoinette 
Le Cappellier, fille du seigneur de Flesquiéres, son 
grand miroir bordé d’escaille tortue, un étuy composé 
de cuilliére, fourchette d'argent et un couteau avec le 
manche d'argent. 

517. Catherine-Agnés de Maulde, dame de Condette, 
testa le 10 juillet 1703. — Je déclare de donner à mon 
petit fils Jean-Baptiste-Lamorald de Maulde ma toil- 
lette de velour rouge avec le miroir, l'étuy et la platte 
à fleur d'or, mon bassin et esguierre d'argent, une 
escuelle d’argent avec la couverte, mes deux boittes 
d’argent, une petite salierre d'argent avec mes armes, 
un sucrier, un goblet et une couple de chandeliers 


— 182 — 


d'argent travaillé sur le bord et gravé de mes armes de 
Maulde, deux bagues de diamans pour mettre aux 
doigts. — 26 septembre 1703. 

018. Jeanne-Marguerite Zivert, femme de Charles 
de Lamprel, testa le 26 décembre 1703. — Je donne 
et légate à Jeanne-Thérèse-Antoinette Zivert mon petit 
coffre garny de cocquille de perle et mon coulier de 
perle; et à ma sœur Marie-Barbe Zivert, mon coffre 
couvert de velour rouge; item, à mon oncle Ignace- 
François Baclan, prebtre, chanoine de Renaix, un pot 
de fine pourcelaine couverte d'argent. Donnant et léga- 
tant à mondit oncle Ignace-Francois Baclan un livre 
écrit en lettre gothique, contenant plusieurs offices avec 
des praintes (1). — 31 décembre 1703. 

519. Marie-Anne Dupret testa le 7 mai 1704. — Je 
donne à ladite église S. Brixe cent florins de vingt 
pattars chacun, que je veux qu'ils soient employéz pour 
horner et embellir l'autel de derrière le cœur de ladite 
église, et les images de la Deschente de la croix quy 
sont audessus du mesme autel. — 18 février 1710. 

020. François Lasne, dit Desnoyers, testa le 10 juil- 
let 1704. — Je donne à monsieur Potier, clercq de la 
paroisse de Nostre Dame, un tableau représentant la 
Sainte Vierge au pied de la croix; au sieur Darman- 
ville, secrétaire de Monseigneur, un tableau représen- 
tant S. l'rançois, mon patron. Item, je donne à mon- 
sieur du Breucq, trésorier de la chancellerie de 
Tournay, Nostre Seigneur en croix, de la main de 
monsieur Van Osse, et une pièce de tapisserie, Histoire 
de Melqui Sedec (sic). — 13 avril 1709. 


(1) Le sens attribué 4 ce mot par Roquefort ne peut avoir ici aucune 
signification. Godefroy, de son côté, l'interprète par empreintes, qui ne 
semble pas non plus s'appliquer à notre texte. 





— 183 — 


021. Maître Jean Le Ricq, prêtre, chanoine de 
Messines, testa le 30 octobre 1705. — Il donne 
à Catherine Le Ricq, sa sœur et veuve de Jean Far- 
del, une piéce de tapisserie qui couvre présentement 
la porte de sa sallette, son escribanne d’escailles tor- 
tues, la tapisserie de toille d’Anghien rouge; et a 
Marie-Joseph Fardelle, sa niéce, sa boette d’argent et 
les trois piéces de vieille tapisserie qui sont dans ses 
chambres. A Marie-Jeanne Le Ricq, femme du sieur 
Ceuninck, sa sœur, 11 donne son grand miroir au cadre 
de cuivre doré, avec sa grande table d’escaille tortue; 
à Louis Ceuninck, son neveu, sa montre d'argent la 
plus unie;et à Marie-Albertine Ceuninck, il donne une 
petite boette à mouches d'argent un peu travaillé. A 
Jean Le Ricq, son neveu et fillœul, il donne sa montre 
d'argent un peu gravée. Il veut que la couverture de sa 
montre d'or serve à fabriquer un cœur d'or autant beau, 
grand et pesant qu'il se pourra, lequel il offre, du 
meilleur de son âme, en présent perpétuel pour estre 
apposé à la grande remontrance de l'église du Noviciat 
des RR. PP. Jésuistes de cette ville. — 6 septembre 
1706. 

522. Jean Declerfay, fils de feu Jean, testa le 
17 décembre 1705. — Pour récréation, je donne aux 
RR. PP. Capucins cent carpes de portion valable six 
patars chacune. Item, pour les RR. PP. Capucins de 
la résidence de Condé, je leur donne pour récréation 
cincquante carpes de portion valable six patars cha- 
cune. — 4 janvier 1706. 

523. Guillaume-Procope de F lines, prêtre, chape- 
lain de la paroisse S. Piat, testa le 2 avril 1706.— Je 
donne la somme de six cens florins une fois, pour estre 
emploié & remplacer le capitale de pareille somme 
donnée par une fondation du sieur pasteur Mathias 





— 184 — 


Seillier à l'église de S. Piat, lequel capital a esté 
emploié pour faire le busque d'argent de S. Piat à la 
solemnité de son jubilé qui fut en l'an mil six cens 


nonante neuf; ce qu'il fut fait alors par ce qu'il man- 
quoit cette somme pour faire ledit busque d’argent, et 
que d’ailleurs on croioit ne devoir point négliger les 
présens trés considérables que le zéle de quelques per- 
sonnes offroit pour cet ouvrage. Je donne à ma niepce 
Marie-Anne de Flines mon prie-dieu avec l'image en 
sculpture du crucifix qui est audessus dudit prie-dieu. 
— 26 juin 1709. 

524. Adrienne-Marguerite Haugoubart, veuve de 
Pierre de Surmont, et Marie-Marguerite de Surmont, 
sa fille, testèrent le 14 mars 1707. — Nous choisissons 
nos sépultures en l’église de S. Brixe, au cœur de 
ladite église près des cantuairs, où nous voulons que 
soit dressée sur la muraille la plus voisine et la mieux 
exposée à la veue des fidèles, un épitaphe de marbre, 
semblable ou aprochant celuy de mademoiselle Landas, 
sur lequel seront escrits les fondations que nous aurons 
faites concernant les messes et petites vespres des 
Morts. — 16 janvier 1716. 

025. Pierre Leman, prêtre, ancien curé d’Hollain et 
directeur de l'hôpital S. François dit Montifaux, testa 
le 28 juin 1708. — Je donne à monsieur Le Clercq, 
pasteur de la Magdelaine, un livre qui porte pour titre 
Instructio ad parochos, composé par Géry l'Espagnol. 
— 3 décembre 1717. 

526. Nicolas Marissal, hautelisseur, testa le 17 sep- 
tembre 1708. — I] donne 4 Catherine Meurisse une 
grande couppe d’argent venant des cannoniers lorsqu'il 
a esté Roy du Serment, pesant vingt un 4 vingt deux 
onces. — 28 septembre 1708. 

527. Laurence Delevigne, veuve de Pierre Cau- 








—$ —— — 
1 


— 185 — 


chefer, testa le 22 octobre 1710. — A sa nièce Héleine 
Delevigne, fille de son frére Roland, elle luy donne 
une garderobbe de bois de noyer avec les fayances quy 
sont dessus, et celles quy sont dessus la cheminée; plus 
elle luy donne encore un grand miroir, un ménager 
avec dix huict assiettes de fayance, touttes d'une 
parure. — 14 novembre 1710. 

528. Charles Pottier, prétre, prieur des bacheliers 
en théologie de l'Université de Douai, testa le 3 juin 
1711. — Je donne au sieur du Clos, pasteur d'Esple- 
chin, les livres suivans : Lessius, Saul, Exrex (?), 
Becanus et les œuvres du sieur Jacques Marchand. — 
15 juin 1712. 

529. Anne-Marguerite Genevier testa le 22 août 
1712. — Je charge mes héritiers de donner à ladite 
paroisse S. Jacques deux pièces de tapisserie d’haute- 
lisse à l'effet d’estre posé et servir à chacque costé du 
grand autel les jours sollemnels, à condition que les- 
dites tappisseries ne pouront estre prestéz ny servir 
ailleurs; autrement je révocque ladite donation, et 
jordonne à mes héritiers de les retirer et les donner à 
quelque autre église. J’ordonne que la table d’autel, 
que ma sceur Marie a donné et fait faire en ladite 
paroisse, soit blanchie et doré d’or matte, 4 condition 
qu'elle ne poura estre tendue en aucune manière que ce 
soit, et que les esglisseurs et margueliers devront de ce 
répondre. — 13 janvier 1713. 

530. Marie-Magdelaine Taffin testa le 31 décembre 
1712. — J’ordonne auxdits RR. PP. Dominicains dix 
huict florins annuellement à perpétuité à prendre sur 
le loyer de la plus petite maison gisante derriére leur 
jardin en la Rocq de Saint Nicaise, pour chanter un 
obit annuel avecq prose et comendas, sonnants les clo- 
ches le jour auparavant et pendant la prose, avecq un 


— 186 — 


tombeau à quattre chandeilles sur la pierre sépulcrale, 
et quattre à l’autel, pour le repos de mon âme. — 
12 novembre 1714. 

O31. Guillaume André, prêtre et chapelain en 
l'église S. Quentin, testa le 10 février 1713. — I] laisse 
son corps à la terre d'où il est issu, pour estre inhumé 
en ladite église paroissialle de S. Quentin, vis-à-vis 
de l'ancien autel de S. Sébastien. Il donne à ladite 
paroisse un tableau représentant Dieu en croix, comme 
aussy deux tableaux représentant les faces du Seigneur 
et de la Vierge, pour estre placés en la chapelle de 
Nostre Dame de Halle. Il donne un Agnus Dei, en 
forme de reliquaire avec une croix d'or audessus, 
contenant de la Sainte Croix, à maistre Bruno-Fran- 
çois Le Ricq, prêtre, son neveu. Il donne au couvent 
des religieuses Célestines une paire de tableaux repré- 
sentant aussy les faces de Dieu et de la Vierge. — 
20 février 1713. 

032. Catherine de May, fille de feu Gilles, testa le 
16 mars 1713. — Je donne à Marie-Jeanne Rigau, 
femme audit Daniel Vanhove, mon cabinet et sa 
garniture consistant en images, petits tableaux et 
jolitées (1). — 20 septembre 1720. 

533. — François Pottier, fils de François et 
d’Elisabeth Ponchau, baptisé en la paroisse Nostre 
Dame le 21 novembre 1640, prêtre le 5 juin 1667, 
clercq le 22 mai 1676, testa le 1° avril 1713. — Je 
donne mes surplis à ladite Adoration de Jésus à 
S. Jean, pour servir aux adorateurs pendant les heures 
de leurs adorations. — 1] décembre 1713. 

534. Catherine du Fay testa le 5 avril 1713. — 


(1) Hécart traduit ce mot par menus ouvrages propres au 
ménage. 








— 187 — 


Elle donne et lègue aux PP. Capucins de cette ville, 
en avancement de la table d’autel du chœur de leur 
église, la somme de quinze cens florins une fois. Elle 
donne aux Ursulines de cette ville sa barriére de dia- 
mans pour estre applicquéz dans un rond allentour du 
Bon Dieu dans la remontrance. Elle donne aux reli- 
gieuses Carmélites de cetteditte ville sa croix de dia- 
mans et les deux boutons aussy de diamans pour 
applicquer à l'honneur de Dieu comme dessus. Item, 
elle donne au couvent de l'abbaye des Prés Prochains 
son colier de perle pour la décoration du Saint Sacre- 
ment. — 12 juillet 1713. 

535. Robert-Ignace Tordreau, seigneur de Crupilly, 
testa le 8 août 1713. — Je donne à maistre Houzé, 
prestre et curé du village de Froyenne, ma montre. Je 
donne aussy au sieur Hattu de Cordes ma belle bague 
de diamans, mon épée d'argent et un fusil à choisir par 
lui entre ceux qui m'appartiennent. — 6 septembre 
1713. 

536. Jeanne Errembault, veuve de Laurent Del- 
fosse, écuyer, seigneur de Marquais, testa le 19 sep- 
tembre 1713. — Ordonne qu'il sera fait un épitaphe 
de marbre en la manière que l'on est convenu avec 
N. Baisieux, sculteur de cette ville. Veut aussy que le 
sieur du Marquais, son fils, ait deux boettes d'argent 
de toilette, dont la façon est ordonnée à Haghe, 
orphèvre. — 22 septembre 1713. 

037. Edouard Louis de Felizot, écuyer, seigneur 
de la Tour, testa le 15 février 1714, — Je donne à la 
dame d’Estiembecq, ma belle sœur, le lict garny de la 
chambre où ellecouche, avecq la tapisserie de carpette, 
et six chesses de cuir bouillie, et la peinture de dessus 
la cheminée de laditte chambre, qui est une Susanne 
qui se baigne. Je donne à Marie-Catherine de Landas, 


— 188 — 


ma belle sceur, la tapisserie de verdure pendant 4 ma 
salle. —- 30 août 1715. 

538. Sébastienne Saget, veuve d'Antoine Harart, 
testa le 17 avril 1714. — Elle donne et légate à Fran- 
çoise-Louise Hazart, sa fille, vingt cincq livres de gros 
pour estre emploié à une croix de diaman à lacapucine, 
et ce pour les bons services qu'elle luy a rendu. 
23 mai 1714. 

539. Luc Duquesne, prêtre, chapelain des hautes 
formes, testa le 15 décembre 1715. — J’ordonne que 
soit fait une couverture de piliers aux carolles (de la 
cathédrale) en marbres, ordonnant pour cet effet estre 
payéz huit cent florins. — 4 février 1726. 

940. Denis de Madre, écuyer, seigneur du Fay, et 
Jeanne-Françoise de la Hamaide, testérent le 6 avril 
1717. — Nous laissons nos corps à la terre dont ils 
sont issus; nous choisissons nostre sépulture à l'église 
paroissialle de Cobrieux, à la chapelle de S. Amand. 
Nous donnons à Denis-François-Joseph de Madre le 
plat et l'éguière d'argent, et la monstre d'argent, et 
l'espée d'argent. Plus nous donnons encore un miroir 
à quadre doré. Et à Marie-Jeanne-Françoise de Madre 
nous donnons les deux grandes boettes d'argent, comme 
aussy l’escribane noire d’ébéne, comme aussy deux 
chandeliers d'argent, scavoir l'un à platine à manche 
d'argent, et un quarré avec une émouchette aussy 
d'argent, et la galère avec un pied et deux oreilles 
d'argent, et le couillier de perles, avec les deux boettes 
ouvrage d'Allemagne. — 5 novembre 1721. 

541. Robert Dugardin testa le 30 avril 1717. —- Je 
donne et lègue à monsieur Baclan, fils de l'avocat de 
ce nom, le tableau représentant S. Jérosme, avecq son 
cadre doré ; à monsieur Jean-Baptiste Mondet, la couple 
de chandelier d'argent, à l'usage courant, avecq son 





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— 189 — 


émouchette; 4 mademoiselle Scorion la dévote, notre 
sœure, le tableau représentant Jésus crucifié, ou l’une 
des petites scribanes de cuivre doré ; à monsieur Scorion, 
bailly des Etats, le tableau représentant la Trompette ; 
à mademoiselle La Plomerye, sa fille, la table hollan- 
doise de la seconde salle; à son frère l’abbé, l'estuye 
appellé communément le cabaret. — 29 octobre 1717. 

042. Jean-Baptiste Vansommere, tailleur, testa le 
oO mai 1718. — Déclare pour héritier universel Claude- 
François Vansommere, son fils, voulant et entendant 
que les deux chandeliers d'argent, une monstre de 
poche, une hochette avec sa chaine d'argent, une paire 
de boutons d'or, deux cannes de roseaux et leurs pommes 
d'argent, un pot de cristal couvert d'argent, un petit 
pot couvert d'argent, une petite tasse aussy d'argent, 
une bague d’or garnie d’un diaman, une paire de boucle 
d'argent, une bague d'or ronde, deux pendants d'oreilles 
d'or, deux paires de boutons de culotte d'argent soient 
gardéz et conservéz sans pouvoir estre vendus. —e 
16 mai 1718. 

043. Marie-Philippine-Huberte de la Grange de 
Nédonchel, dame de Froyennes, veuve de Jean Hein- 
derycx, testa le 12 octobre 1718. — Elle donne a 
l'église paroissialle de Froyennes son grand crucifix 
garny d'argent, ordonnant à ses exécuteurs testamen- 
taires de le faire mettre és mains du sieur pasteur de 
ladite église pour servir sur le grand autel d'icelle. — 
28 août 1721. 

544. Marie-Françoise Delcroix, fille de feu Arnould, 
testa le 11 mars 1719. — Mon corps je veu qu'il soit 
inhumé et enterré en l’église S. Brixe, vis-à-vis l'image 
de Nostre Dame dit Sept Douleurs, où je veu que me 
soit dit et célébré un service appellé Petit laboureur, 
mon corps présent si faire se peut. — 21 avril 1719. 


— 190 — 


545. Simon-Joseph du Mortier, prêtre, licencié ès 
lois, testa le 19 juin 1719. — Je donne aux sieur et 
damoiselle Richard, chez qui je demeure, ma monstre 
et mon réchaud et tayer d'argent. — 23 juin 1719. 

546. Marie-Gabrielle Poupé, fille de feu Jean-Bap- 
tiste, testa le 9 juillet 1719. — Je donne au couvent 
des Carmélites, pour l’ornement du Vénérable Saint 
Sacrement, mon coulié de fines perles et mes boucles 
d'oreilles garnies de diamans. Je donne aux religieuses 
de S. Jean-Baptiste dit Delplancque, en cette ville, 
mon meilleur habit de damas, ma croix de diamant et 
ma bague à sept diamans, et deux tabliers brodéz, pour 
l’embélissement de leur chapelle. — 4 septembre 1719. 

547. Gilles de Walle, prêtre, chapelain des hautes 

formes, testa le 14 juillet 1719. — Il donne à la 
paroisse de Notre Dame ses chasubles blanche, rouge 
et verde, et une aube, pour sen servir à la messe de 
six heures qu'il veut estre dite et célébrée en ladite 
“paroisse tous les dimanches à perpétuité. Il donne a 
la trésorie de la cathédrale, à l'usage de la chapelle 
de S. Gilles, une chasuble de damas blan, une rouge 
fleuragée et une aube. Il donne à Gilles de Beaucamps, 
son neveu, ses orgues, son clavecin, un benoitier d'ar- 
gent, une petite couple de chandelier, une émouchette 
et porte-mouchette, le tout d’argent. — 6 septembre 
1719. 

548. Guillaume F'lincon testa le 29 septembre 1719. 
— Je donne a Philippe-Simon Fincon, mon cousin, 
le tableau qui est audessus de la cheminée de la sal- 
lette, représentant la bataille de S. Jacques. — 
6 juin 1721. 

549. Marie-Catherine Dorothée Vanderheuyr testa 
le 19 janvier 1720. — Je donne et lègue aux reli- 
gieuses Clarisses de cette ville mes deux chandeliers 


— 191 — 


d'argent pour ornement de leur église; je leur donne 
aussy mon prie-dieu dans l'état qu'il est, sans que l’on 
en puisse dispenser une seule pièce. — 3 novembre 
1723. 

550. Hélène Bonnet, femme de Joseph de Bève, 
testa le 2 août 1720. — Elle donne à Marie-Michelle- 
Thérèse Bonnet, femme à Nicolas Plancque, un pot 
bleu couvert d'argent, sur laquelle couverture il est 
gravé S. Sébastien. — 13 septembre 1720. 

551. Pierre Save, conseiller au Parlement de Flan- 
dres, testa le 5 décembre 1720. — Je donne et lègue 
aux RR. PP. Dominicains de Tournay une paire de 
brasselets composée de petites perles fines, contenant 
cent vingt sept, pour estre employéz à l’ornement et 
décoration de Nostre Dame du Rosaire. Item, je leur 
donne et légue quatre aulnes d'une étoffe cerise à fleurs . 
d’or et d'argent, pour en faire une escharpe pour porter 
le Saint Sacrement ou pour donner la bénédiction. Je 
donne à l'église d'Hellesmes, près d'Hornain dans la 
chatellenie de Bouchain, cincq aulnes et demie d'étoffe 
bleue, rayée d'argent tant en dedans que dehors, pour 
en estre fait une escharpe à l'usage que dessus et un 
‘voile de calice. Je donne à mon confrère le conseiller 
Coppin mon encrier de chagrin, garny d'argent tant en 
dedens que dehors, avec une demie douzaine de tasses 
et souscoupes. Je donne et lègue au sieur Robert- 
François Maloteau, greffier héréditaire du baillage de 
Tournay et Tournésis, mon bassin d'argent à raser 
avec la boette à savonnettes aussy d'argent. Je donne 
à monsieur d’Ennetiéres d’Auberméz, chevalier d’hon- 
neur au Parlement de Flandres, six de mes belles 
tasses à thé ou à caffé, avec les six petites culières 
d'argent. Je donne à Pierre-François Lamosnier mon 
Dictionnaire historique de Moréri, avec la Description 


— 192 — 


des Pays-Bas de Guychardin. Je donne à maistre Jean- 
Francois Lamosnier, avocat postulant au Grand Con- 
seil de Malines, les livres suivans : la Coufume du 
baillage de Tournay avec le procès-verbal pour l'omo- 
logation ; les Arrets de monsieur Dufief, luy conseillant 
de choisir plutot ceux qui ne sont pas reliéz, estans 
copiéz sur l'original et contenant les Arrets du Conseil 
d'Etat à Brucelles; les Arrêts de monsieur Cuvelter ; 
ceux de monsieur Grispere; le Commentaire sur les 
Coutumes d'Artois, par monsieur Desmazures, en cincq 
volumes; Arrets du Parlement de Flandre, rédigéz par 
feu monsieur le président d'Hermanville; les Arrets 
recœuillis par feu monsieur le conseiller Pollet, impri- 
méz ; et un livre escrit de ma main, contenant les Notes 
dudit feu monsieur Pollet; le Commentaire de la Cou- 
tume de Tournay, par monsieur Deflines; un livre 
couvert de veau, intitulé Conférence des avocats sur 
la Coutume de Tournay; monsieur Danty, De la preuve 
par témoins; Privilegia nominationum Lovanienstum ; 
Arrets de Chenu, avec ses cent questions; Coutumes 
de Tournay, avec les Placcarts ; Essay de la rédaction 
des Coutumes du baillage de Tournay; Abraham a 
Wesel, De remissione mercedis ; et les Nottes que j'ay 
tenu depuis que je suis conseiller, sur les Arrets rendus 
au Parlement. Je donne à Moutonne, nièce à madame 
Coppin, mes deux petites boittes à mouches d'argent. 
— 20 décembre 1720. 

092. Gabriel Deswéz, pasteur de Pottes, testa le 
7 juillet 1721. — J'ordonne six cent livres une fois 
pour faire une table d’autel 4 la chapelle de Notre 
Dame de l'église paroissialle de Pottes, et aussy pour 
un confessionale. Item, j'ordonne que toutes mes argen- 
teries fussent employées à la confection d’un ciboire 
pour ladite église de Pottes. — 11 septembre 1722. 


— 193 — 


553. Jean-Baptiste Mannier, prêtre, chapelain des 
hautes formes, testa le 2 mai 1722. — Je donne à 
l'église des Dames d’Avesnes, près d'Arras, mon calice 
d'argent avec son étuy. Item, je donne aussy aux reli- 
gieuses professes de ladite abbaye toutes les Œuvres 
de Grenade qui se trouveront au jour de ma mort parmy 
mes livres, avec la Perfection chrestienne en trois 
volumes du P. Rodriguez, pour servir de lecture spiri- 
tuelle aux jeunes demoiselles relligieuses. Je donne à 
la bibliotecque du séminaire de Hénin, en la ville de 
Douay, le Dictionnaire historique de Morery, et touttes 
les Œutres de monsieur de Sacy. Je donne ma pendule 
sonnante aux religieuses Delplancque (1). 

554. Jean-François Harout testa le 6 mai 1722. — 
1] donne à maître Jean Harout, prêtre, chapelain de la 
Cathédrale de cette ville, son frère, son escuielle d’ar- 
gent avecq sa couverte, un pot de cristalle à couverte 
d'argent et deux chaises à points travailléz à l'éguille. 
11 donne à Gaspard Harout, maître apotiquaire, son 
frère, sa montre de poche et un pot à couverte d'argent. 
Il donne à Luc Harout, aussy son frère, sa tabacquière 
d'escaille de tortue garnie d'argent. — 13 mai 1722. 

000.Marie-MadeleineMeuris, veuvede Jean Delhaye, 
testa le 20 février 1723. — Venant au surplus de mes 
biens, je veux qu'iceux soient vendus pour des deniers 
contourner à faire une cloture de marbres à la chapelle 
Notre Dame des Anges en l'église de la paroisse 
S. Quintin, conformément et pareille à celle de Notre 
Dame de Halle vis-à-vis, et de rehaulcher la table 
d’autel comme celuy de la chapelle Notre Dame de 
Halle, pour autant que se pourra faire. — 9 août 1723. 


(1) C'était un hôpital de Tournai, qui existe encore et sert d’hospice 
aux vieillards, 


ANNALES. IV. 13 


— 194 — 


006. Vincent de Backer, imprimeur, testa le 
24 juillet 1723. — Je donne à ma nièce Marie-Joseph 
Rasson un benoitié d’argent en forme de teste d’ange. 
— 26 janvier 1724. 

007. Guillaume-Ignace Stephany, bailli de la tréso- 
rerie du chapitre, testa le 23 avril 1724. — Il donne 
au sieur Delmotte, prestre et bénéficier de S. Jacques 
en cette ville, son beau-frére, deux tableaux dits les 
Ubrecht ; et à mademoiselle Delmotte, sa belle-sceur, 
quatre tableaux représentant les Quatre saisons. — 
19 mai 1724. | | 

598. Jean-Baptiste Hayt, prêtre, curé de S. Jean, 
testa le 30 septembre 1724. — Je donne à l’église de 
S. Jean ma chasuble blanche. Je donne à l'église de 
Gottegnies deux chasubles rouge et violette, et un 
calix à moy appartenant. — 19 juillet 1730. | 

599. Gilles-Albert Goblet, prêtre, curé de S. Brice, 
testa le 9 janvier 1725. — Donne à l'église d'Haussy, 
où il a cy devant esté curé, la somme de trente florins 
pour deux hobbes (1) dont elle a besoing. 

060. Jacques-Alphonse Le Sart, écuyer, seigneur 
de La Dessous, testa le 30 mai 1725. — Mon corps 
sera enterré en l'église de la Madelaine, à la gauche 
entre le banc des marguillers et le balustre, auprés du 
corps de dame Anne-Elisabeth de La Derriére, mon 
épouse, où il sera mis un marbre convenable. Il sera 
donné à la paroisse de la Madelaine six cens florins 
une fois pour concourir avec les autres paroissiens à 
faire un lambris au cœur, et à décorer la table d’autel 
et le grand Christ. Sera encore donné cent florins une 
fois pour faire robes et ornements aux statues de 
S. Joseph et de S. Anne qui sont à chaque costés du 


(1) Hobbes veut dire cabanes. Ne s’agirait-il pas ici de confessionnaux ? 





— 195 — 


cœur. Je légate à maderoiselle Catherine de La Der- 
riére, ma filleule, une escribanne en vernis noir de la 
Chine, garnis d'argent. — 7 novembre 1725. 

561. François-Roch d’Alogny de la Grois testa le 
1* avril 1726. — Je supplie messieurs du Chapitre de 
vouloir bien accepter le portrait de feu monseigneur 
de Fénelon, archevéque de Cambray, nostre métropo- 
litain ; le tableau estant beau et sa mémoire très respec- 
table, je souhaiterois qu'il fut placé dans le lieu capi- 
tulaire 4 costé de la porte 4 main droite en entrant, 
où la place est vuide. Je donne à monsieur de Malin- 
guehem mon crucifix à cadre doré, ma Magdeleine et 
le portrait de monseigneur de la Salle. 

562. Joachim Pottier, fils de Francois et de Fran- 
coise Lespescier, testa le 4 jwilet 1726. — Je donne 
au sieur Falligan de la Croix, second procureur fiscal, 
une petite coupe de santé avec un Cupidon d'argent. A 
mademoiselle la femme du sieur Antoine Delvigne, à 
la Teste d'or, neuf couteaux à manches d'argent. A 
mademoiselle Soyhier, femme au sieur Delahaye, ma 
cousine, je luy donne un tableau de S. Sébastien tra- 
vaillé en relief. — 23 juillet 1726. 

063. Marie-Catherine Choncg testa le 13 décembre 
1726. — Je donne à Marguerite Vienne, fille de Jean, 
maître maréchal, un petit cabinet où il y a le portrait 
de la Vierge, un Christ de bois de bendes et deux 
chandeliers de cuivre. — 12 mai 1727. 

564. Henry Collé, prétre et chapelain des hautes 
formes, natif de Mons, testa le 16 décembre 1726. — 
J'ordonne qu'il soit donné à Marie-Catherine Hostelart 
un petit crucifix de bois d'ébhinne, avec une médaille 
de Notre Dame de Hal. J’ordonne qu'il soit donné à 
monsieur Ignace L'Hermitte, grand vicaire de la 
Cathédralle de Tournay, une couple de coquille de 


— 196 — 


perle avec son piedement et garniture d'argent; je luy 
donne aussy une canette violette de Namur avec sa 
couverture d’argent. 

565. Claude de Berlaymont, prêtre, curé de S. Brice, 
testa le 30 décembre 1726. — On ne sonnera pour 
mon trépas et funérailles que les deux petites cloches 
appellées Clarette et Barbette; deux cierges sur l’autel 
pendant l'office et la messe ; ma sépulture au cimetière 
clos, dessous la pierre où il se fait annuellement le 
reposoir 4 la Commémoration des fidels trespasséz. Je 
légue au sieur Delcambre, mon vicaire, le livre de la 
Morale chrétienne. Henry de la Croix, mon neveu, 
chanoine de S. Géry à Cambray, aura tous les livres 
que j'ay mis en dépôt chez son père, à condition qu'il 
donnera à monsieur Théodore Lamelin, chanoine dudit 
S. Géry, le Sermonaire entier de Bourdaloue ; il don- 
nera pareillement les 3 tomes de Grotius à mon frère 
le cadet. J'ay trouvé bon d’ordonner le Traitté de la 
pierre en deux volumes à monsieur et à madame de 
Morcourt, pour qu'ils aientchacunle leur. — 18 novem- 
bre 1729. 

566. Marie-Jeanne Descamps, fille de feu Thomas 
et de Jacqueline Malfait, testa le 12 février 1727. — 
Je donne et lègue à l’église paroissialle de S. Pierre 
en cette ville deux piéces de tapisserie d’hautelise que 
mon exécuteur fera fabriquer et achétera, confor- 
mément 4 ma volonté et fixation de prix, la et ainsy 
que je luy ay déclaré et précisé, à effet d'estre posées 
et placées audessus des formes du chœur à chaque costé 
du grand autel les jours solemnels, pour y servir 
d'ornement à toujours, à condition et charge bien 
expresse que lesdites deux pièces de tapisseries ne 
pouront à jamais estre prestés et appliqués à qui et 
sous prétexte que ce puisse estre, ni servir ailleurs soit 


— 197 — 


dehors ou dedans ladite église qu’audessus desdites 
formes du chœur. — 6 août 1727. 

567. Marie-Madeleine Buchart, fille de Pierre, testa 
le 28 juillet 1727. — Je donne à Cécile-Joseph Taisne, 
fille de Gilles-Joseph et de Marie-Marguerite Dubois, 
un petit livre de prierre, de couverture rouge bordé 
d'argent. — 3 octobre 1727. 

568. Jeanne de La Deuze, fille de Jacques et de 
Marie Liebart, testa le 1° octobre 1727. — Aux Révé- 
rends Pères Augustins je donne quinze florins une fois 
- pour estre employé à un ornement de l'image de 
S. Joachim estant au pilliet au milieu des deux autels 
de leur église. — 6 octobre 1727. 

069. François de Marotte, seigneur de Lustin, testa 
le 27 octobre 1727. — Il donne et légate à monsieur 
Dostein, doyen de la cathédrale de Namur, sa couple 
de chandelier d'argent et sa montre. Item, à l’église 
paroissialle de S. Jacques en cette ville, il donne ses 
cincq pièces de tapisseries d’hautelisse pour orner 
ladite église aux festes solemnelles et à celle de l'Ado- 
ration du Vénérable Saint Sacrement. — 23 février 
1729. 

970. Catherine-Françoise Dupire testa le 30 décem- 
bre 1727. — Elle donne à Marie-Anne Bapaume une 
boucle d'argent et sa chinture de soye, avec son man- 
chon. — 12 juin 1732. 

571. Philippe Wattecant, prêtre, testa le 27 mai 
1728. — Je donne à la trésorie de laditte cathédralle 
ma chape de moire d'or. A l'église de Chercq, ma chape 
de calmanne (1). À l'église de S. Quentin en cette ville, 
je donne ma chasuble blanche de moire d'argent avec 
tout ce qui en dépend. Item, à l’église de S. Nicaise, 


(1) Calmanne=grosse étoffe de laine a raies. (Vermesse). 


— 198 — 


ma chasuble violette avec tout ce qui en dépend. A 
demoiselle de Surmont, ma fileule, je donne mon 
poivrier d'argent. — 4 juin 1728. 

572. Gilles-Joseph du Toict testa le 29 novembre 
1729. — Je donne et légue 4 Philippe-Joseph, mon 
fils, ma montre et mes deux tabaquières, l’une d'argent 
et l'autre d'écaille tortue. — 25 janvier 1730. 

73. Pierre-François Huon, prêtre, chapelain de la 
paroisse S. Jacques, testa le 3 février 1730. — Je 
donne à Marie-Madelaine Havez, ma filleulle, un pot 
de galère couvert d'argent. Je donne à François-Feuil- 
lant Capron ma montre et ma tabacquière d'argent. Je 
donne à l'église paroissialle de S. Jacques cent florins 
une fois pour un marche-pied du grand autel. 

574. Honoré-Charles-Luc de Demuin, chanoine, 
testa le 30 mai 1730. — Je donne au séminaire de 
Tournay l'Explication de l'Ancien et du Nouvcau Testa- 
ment selon le sens spirituel et littéral, qui consiste en 
trente deux volumes in-octavo (1). — 23 mars 1738. 

075. Jeanne-Agnés Delfosse, veuve de Baudry-Fran- 
çois de Roisin, baron de Selles et de Rongy, testa le 
29 juin 1730. — Je donne et légate à mon fils messire 
Baudry-François-Nicolas de Roisin, baron de Selles 
et de Rongy, une tapisserie d’hautelisse de verdure, 
contenant sept pièces. — 29 novembre 1730. 

516. Marie-Jeanne Vandale testa le 8 novembre 
1730. — Elle donne six florins dix patars à la chapelle 
de l’Agonie aux Jésuistes (2), pour y faire chanter une 
messe solemnelle. — 22 décembre 1730. 

071. Jeanne-Chrétienne Brouta testa le 4 décembre 


(1) Œuvre de Le Maistre de Sacy, édition de 1682. 
(2) Voir sur cette confrérie, la note que j'ai publiée dans les Bult. 
de la Soc. hist, de Tournai, T. XXV, p. 35. 


— 199 — 


1730. — Elle donne à Marie-Angélique Staps, sa nièce, 
fille de feu Philippe-François, douze cuillères, douze 
fourchettes d'argent, six cuilliéres au thé, un moutar- 
dier avec sa cuillière, deux sallières, le tout d'argent, 
et un pot à couverte d'argent. — 3 janvier 1731. 

578. Pierre-Ernest Copin testa le 15 mai 1731. — 
Je donne à l'église de Flobecq, pour orner l'autel de 
S. Constantin, une paire de chandeliers d'argent, tels 
qu’ils se trouveront à ma maison mortuaire. — 27 jan- 
vier 1740. | | 

919. Marie-Anne Deflines, veuve de Philippe-Albert 
Cazier du Breucq, testa le 15 juin 1732. — Elle donne 
à son neveu Pierre-Joseph Deflines sa montre à répé- 
tition. — 20 juin 1731. 

580. Marie-Michelle-Thérèse Bonnet, veuve de Nico- 
las Plancque, testa le 1° juillet 1731. — Elle donne 
à Catherine Varlet son grand miroir. Elle donne à 
Bruno et Joseph Plancque, ses beaux frères, à chacun 
un pot couvert d'argent, sur lesquelles couvertures est 
gravé S. Louis. — 6 juillet 1731. 

581. Agnès-Elisabeth Vanderheyden testa le 20 août 
1732. — Elle donne et légate à sa sœur Caroline- 
Joseph, épouse du sieur de Rasse, sa charlotte (1) de 
diamans, et ses chaises et fauteuils de tapisseries. -- 
29 septembre 1732. 

582. Gaspard Laurent, chapelain des hautes formes, 
testa le 4 avril 1733. — Je déclare de donner à Pierre- 
François Man, mon neveu, une cuilier à la soupe et 
une à ragou, tout deux d'argent, avec une escuelle et 
sa couverture d'argent. — 26 octobre 1735. 

583. Catherine-Joseph Guogné testa le 8 avril 1733. 


(1) Vermesse dit qu'on donnait le nom de charlotte aux croix garnies 
de pierres fines, 


— 900 — 


— Elle donne et légate pour servir dans la chapelle à 
costé où ledit sieur pasteur célèbre la messe en ladite 
église S. Brixe, deux cabinets, scavoir l'un avec 
S. Anne et l’autre avec la Vierge. Elle donne et légate 
pareillement à l'église du village de Mourcourt un 
autre cabinet y étant la Vierge des Sept Douleurs. — 
28 avril 1734. 

084. Marie-Barbe de Calonne, veuve de Jérôme- 
François de le Vigne, écuyer, testa le 14 avril 1733. 
— Je donne et lègue à Nicolas-François-Joseph, mon 
fils aisné, ma perdrix composée de cocquille de perles, 
_ dont le piétement est d'argent doré. A Marie-Barbe- 
Magdeleine-Joseph, ma fille, je donne et lègue ma 
bague et perles, ma boucle de cinture de diamans, mon 
chapelet de ruby émaillet, une jacinthe enchassée en 
or, ma toillette se consistant en quattre boettes d’ar- 
gent, une brosse garnie d'argent, une petite paire de 
chandeliers d'argent et mon miroir. — 30 octobre 
1750. 

585. Noël-François Descau testa le 15 juillet 1733. 
— Donne et légate au sieur advocat Descau, son 
neveu, une horloge pendule avec sa quaise. Donnant 
ledit comparant au sieur Philippe Dismal, ancien 
échevin, son ami, pour mémoire sa chaise roulante avec 
les coussins et choses y servantes et y annexées. — 
14 octobre 1733. 

586. Pierre-Martin-Joseph Carette, prétre et vicaire 
de S. Piat, testa le 7 février 1734. — Je veux être 
enterré au son de la cloche de l'enseigne, dans la gale- 
rie qui conduit de l'église de S. Piat à la maison du 
pasteur. Que tout se fasse sans chandelles, sans flam- 
beaux, avec la croix de cuivre. Je demande d'être mis 
dans mon tombeau à face découverte jusqu'à l'instant 
qu’on viendra prendre mon corps pour le porter au lieu 





— 201 — 


de sa sépulture. Je veux que mes quatre Bréviaires, 
mon Journal, mon Propre de Tournai, les Nouveaux 
Offices soient donnés à un pauvre séminariste qui 
devra s'engager dans les ordres sacrés. — 5 août 1735. 

O87. Gérard Waghemans, maître scribanier et 
menuisier, testa le 4 mars 1734. — IL donne à Jac- 
ques-François Bernard, son ouvrier, en considération 
des grands services qu’il luy a rendu, une paire de 
scies, une paire de guillammes (1), une plenne, une 
varloppe, un rabot ordinaire et un de fer, deux sisaux 
et un marteau. — 28 août 1734. 

588. Jeanne-Elizabeth Michelain de Jearny, fille de 
Nicolas Michelain, écuyer, seigneur de Jearny, testa 
le 8 avril 1735. — Mon corps je laisse à la terre pour 
estre inhumé en la chapelle desdites Sœurs Grises, 
devant l'image de Nostre Dame de Bonne Espérance 
avec une pierre sépulchralle de quattre carreaux de 
marbre blan. Donne à monsieur l'Hermitte mon 
réveille, une cassette à compartiment, une écritoire de 
marbre et son dessu. À mademoiselle l'Hermitte, ma 
théere d'argent et quatre petites culières, deux chan- 
deliers garny d'ivoire, le portrait de S. François de 
Salle et celuy de mademoiselle Chantal, et aussy un 
guéridon de bois de noyé. Aux religieuses Sœurs 
Grises, tous mes livres et la tablette dans lesquels ils 
sont, la boiserie de la cheminée, les deux croissant, 
deux tableaux de Jésus et Marie qui sont audessus de 
la cheminée, et le petit Aimons-Dieu, et aussy celuy 
de l’Agneau Pascalle qui est à mon priedieu, mon baro- 
mette, un coffre de tapisserie fait à l’éguille, et aussy 
l’éturpin pour dévider du fille. — 17 octobre 1738. 


(1) Le guillaumme est un outil de menuisier, dont il y a plusieurs 
sortes, telles qne le guillaume debout, le guillaume à recaler, etc. 


— 202 — 


O89. Alexis Lambert, prêtre et chanoine de Cam- 
brai, testa le 10 juin 1735. — Je donne pour mémoire 
à monsieur de Rozière de la Hovardrye, échevin de la 
ville de Douay, mon cher et intime amis, un tableau 
avec son quadre doré représentant la Charité romaine; 
et à madame son épouse, un fauteuil de tapisserie. Je 
donne à monsieur Parent, eschevin de la ville de Lille, 
mon très cher et intime amis, un tableau représentant 
Hérodias avec la teste de S. Jean; et à monsieur Bar- 
baze,son beau fils, mon portrait de Vandeick. Je donne 
à l'abbaye des Prets de Tournay un grand tableau avec 
son quadre doré représentant la Flagellation du Sei- 
gneur, et deux autres petits tableaux octogones, scavoir 
une Déposition de la Croix et un S. Francois. Je donne 
de plus à la chapelle de Nostre Dame de Grâce (à Cam- 
brai) mon beau tableau de S. Jean l'Evangéliste fait 
par Raphaël, priant messieurs du chapitre de luy 
donner place convenable dans ladite chapelle, et de ne 
jamais permettre qu'on y retouche, comme aussy d'y 
faire tendre un petit rideau de taffetas pour éviter les 
injures du tems. — 23 novembre 1736. 

590. Marie-Claire Wacquéz testa le 17 janvier 1736. 
— Elle donne au Vénérable de laditte paroisse de 
S. Nicolas sa croix de diamant enchassés en argent; et 
un goblet d'argent à l'église de laditte paroisse pour 
servir à laver les doigts des prêtres aprés avoir donné 
la communion. — 12 octobre 1736. 

591. Jean-François Rapparlier, prêtre et chapelain 
des hautes formes, testa le 2 juillet 1737.— Je donne 
à Jean-Francois Capron, demeurant à Comines, un 
livre intitulé Histoire universelle du monde par Belle- 
forest. Je donne à monsieur Bailly, clerc de la trésorie, 
deux tableaux qui sont à ma place d'entrée, qui 
n’étoient qu'un et que j'ay fait séparer en deux. Je 


— 203 — 


donne à monsieur de Wasmes, prêtre, un. tableau 
représentant Jésus dans la créche, et encore un autre 
représentant S. Marie Magdeleine. — 12 juillet 1737. 

092. Françoise de Clippelle, veuve de Jean-Baptiste- 
Joseph Marlier, testa le 9 septembre 1737. — Elle 
donne et légue à demoiselle Marie-Catherine-Aimée, sa 
fille, deux boettes, deux chandeliers d'argent, avec un 
coffre d’écaille tortue garnye d'argent, et toutes autres 
choses qui sont sur sa table et dans sa chambre, com- 
pris la tapisserie. — 19 décembre 1738. 

093. Marguerite Delevigne, veuve de Jean-Baptiste 
Pottier, testa le 4 janvier 1739. — A Marie-Catherine 
et Agnès Delevigne, filles de mon frère Gérard, je leur 
légue mes deux habits l’un de damas et l’autre de gri- 
sette de soye avec mes deux jupes, y compris celle de 
brocard avec une dentelle d'argent, une toillette à 
figure, deux belles coiffures à dentelles. — 7 janvier 
1739. | 

094. Jean-Baptiste Corman, prêtre, curé de Mar- 
quain, testa le 29 juillet 1740. — Je donne à l'église 
de Marquain un petit ciboire d'argent doré pour porter 
le saint viaticque aux malades, avec la boicte aux 
saintes huilles; item, ma chasupe de damas blan; 
item, un grand chandelié de cuivre qui pend au milieu 
de ladite église; item, deux petits anges adorateurs, 
de bois doré; item,un Antiphonnaire et Processionnel. 

095. Philippe-Robert Le Clément du Molinel, cha- 
noine, testa le 17 décembre 1740. — Je laisse à la 
fabricque (de la cathédrale) tous les marbres en bloc a 
. moy appartenans, qui se trouvent dans la grange des 
dismes, pour servir à la cathédralle conformément à la 
volonté du chapitre. Déclare ledittestateur comprendre 
dans les blocqs de marbres légués par son testament, 
tous les mabres qui sont sciéz, à condition néanmoins 


— 204 — 


de par le chapitre applicquer ceux qu'il en faudra à la 
chapelle de Notre Dame, et le surplus, avec le produit 
des cuivres de la chapelle susdite, à l’'embellissement 
de celle de S. André. — 21 octobre 1742. 

096. Antoine-Joseph Nolf, prêtre et chapelain de la 
cathédrale, testa le 15 février 1741. — Je donne a la 
bibliothèque de la cathédrale de Tournay mes deux 
peintures représentant l'église de la cathédralle et 
l'église de S. Martin. Je donne à monsieur le péni- 
tencier Wautiez un grand tableau représentant la Cha- 
rité romaine. Item, je donne aux RR. PP. Augustins 
toutes les dépouilles de ma chapelle, mon calice, mes 
chasubles, missel, aubes, purificatoire, corporaux et 
bourses. — 22 févricr 1741. 

597. Maric-Francoise Pottier testa le 4 octobre 1741. 
— A la femme de maitre Amand Marceuil, elle luy 
donne pour mémoire un tableau représentant une 
Vierge, S. Jean et deux anges cœuillans des fleurs. 

593. Marie-Catherine Renard, veuve d'Henri Le- 
febvre, testa le 4 décembre 1711. — Elle donne à 
Notre Dame de Bon Secours à S. Brixe sa rose de dia- 
mans pour servir d'ornement à son image. Elle donne 
encore et légue à Antoine Landrieu, son voisin et bon 
amis, un tapis comme aussy la Légende des saints. 
Elle donne à Rose Bouché, aussy son amie, un pot de 
cristail couvert d’argent. — 20 octobre 1743. 

599. Picrre-François Sacré, prêtre, testa le 27 juil- 
let 1742. — Je donne à ma nièce Jeanne-Joseph 
Sacré le pouvoir de prendre les tableaux ou miniature 
qui sont à la salle, avec la thèse de satin, la belle cage - 
pour mettre un oyseau, le petit corps saint qui est à 
ma chambre et la frise de la place d'entrée à pente les 
polles, le cuire doré de la salle. — 7 décembre 1746. 

600. Marie-Albertine de Pronville, veuve d'Henry- 


— 205 — 


Albert de Nœuforge, testa le 27 janvier 1744. — 
Nous donnons à la noble dame Marie-Albertine Chas- 
telain une médaille de S. Héleine entourréz de quatre 
diamans, que nous portons au bras. Item, nous donnons 
à notre nièce Anne-Victoire Chastelain la médaille 
d'or venant de noble et généreux seigneur Jean-Bap- 
tiste Pally, capitaine des gardes de Sa Sainteté, à qui 
Innocent dixième en a fait présent. Item, nous donnons 
à noble seigneur notre petit neveu un de nos deux 
carosses à son choix, et notre grand lit à la duchesse 
en or et en soie, et la tapisserie de point à l'éguille 
qui y assorti avec des bandes de velours, et les chaises 
et fauteuilles qui sont dans notre salle. Nous luy 
donnons aussy un petit homme qui tient un seau sur sa 
teste, pour boire les santés. Nous luy donnons de plus 
les armes qui nous restent de feu notre très précieux 
marit, c'est-à-dire fusils, brides avec des bouclettes 
d'argent, corps de chasse et une chemise de maille, 
vieille antiquité de nos ancestres. Nous donnons à la 
damoiselle Catherine-Thérése Gauchée une couple de 
chandeliers d’argent avec les bords gaudronnéz. Item, 
nous luy donnons une table de bois de la Chine, un 
miroir avec les bords d’écaille de tortue, une petite 
écritoire de bois de senteur et une cassette de bois de 


noier couverte de tapisserie. — 15 décembre 17-44. 
601. Pierre Carette, prétre et clerc de S. Nicaise, 
testa le 5 décembre 1744. — Mon corps sera inhumé 


en l’église S. Nicaise, si je meure y clerc, au pied de 
l'escalier de la chaire des prédicateurs, avec une pierre 
de quatre caraux marquée d'un petit calice, et dessous : 
QUAM SPECIOSI PEDES EVANGELIZANTIUM PACEM, etc. 
Rom. 10. 15. Hic 3ACET Perrus CARETTE, PRESBYTER 
ET CLERICUS S" NICASII SPATIO 47 ANNORUM. OBIIT...... 
ANNO 174.. LECTORES, PRECAMINI UT QUANTO CITIUS 


— 206 — 


REQUIESCAT IN PACE. Je délaisse 4 mon dernier direc- 
teur qui m’aura fermé les yeux, les trois tomes des 
Meditations du R. P. Segneri, et l'Amicus fidelis 
usque ad mortem. Je délaisse à mon neveu curé la 
Théologie du P. Leman, in-folio. Au neveu P. Maxi- 
milien de l’Enfant Jésus, carme déchaussé, le manus- 
crit des Œuvres mystiques de S. Jean de la Croix, et 
celui des Lettres de la Séraphique S. Thérèse, et celui 
de l'Histoire ecclésiastique de monsieur Fleuri, et les 
autres manuscrits à son choix, ne voulant point qu'ils 
soient entre les mains des graissiers. Les deux tomes 
des Prédications de feu monsieur Deflines, trépassé en 
odeur de sainteté, je les délaisse à la bibliothèque de 
monsieur le pasteur de S. Piat. — 17 février 1745. 

602. Marie-Catherine-Thérèse de Landas, épouse de 
François Vertegans, testa le 24 janvier 1746. — Elle 
donne et laisse à damoiselle Christine-Adolphine-Thé- 
rèse de Landas de Thun, sa nièce, sa belle tapisserie 
de verdure pendante en la grande salle. Elle donne et 
laisse encore à la même damoiselle de Landas de Thun 
six sièges de tapisseries pareilles à celles que la testa- 
trice luy a presté; et à ses deux sœurs, sa couple de 
chandeliers d'argent travaillés en quarré, et ses deux 
plus grandes boettes de toillette aussy d'argent. — 
3 janvier 1748. 

G03. Jean-Constantin-Adolphe de Rottkirchen de 
Moreken, diacre et chanoine de Tournai, testa le 
1° février 1746. — Je donne au sieur Léotard mon 
chandelier de matines, et à mademoiselle sa sœur 
Marie-Hélène un balet d’ivoir orné par les Chartreux. 
Je donne et légate à messire mon cher confrère baron 
de Woestenraedt mon couteau de chasse et ma cave de 
voyage avec ses flacons. Je donne à messire mon cher 
confrére Jean-Pontien Flamige mon tableau du bien- 


— 207 — 


heureux François Hiéronimos, deux paires de lunettes 
avec étuye d’écaille tortue, mon Antifonnaire de Fer- 
ris en gros caractère et l'Histoire des Forestiers de 
Flandre. Je donne et légate à ma très chère nièce et 
filleule, Françoise-Constantine de Mazza, mon réchaud 
d'argent, mon assiette et huillier, deux culiéres à 
ragout et un bénitier d'argent. Je donne à Dom 
Augustin, maîtres des cuisines de l’abbaye S. Martin, 
mon crucifix de composition et ma bague de cristal. — 
11 mars 1748. 

604. Jeanne-Joseph Dourgeois testa le 14 mars 
. 1746. — Je veux qu'il soit donné à ma sœur Marie- 
Jeanne la Vie de madame de Chantale.Qu'il soit aussy 
donné à ma sœur Catherine deux tabliéz de toille 
peinte à petites fleurs. — 16 août 1751. 

605. Marie-Michelle Wanin, veuve de Denis Raout, 
testa le 19 mars 1746. — A Caroline Cerequefosse, sa 
nièce, elle luy-donne un S. Esprit garny de diamant. 
— 17 août 1746. 

606. Jacques-François Delrue, prêtre, chapelain des 
hautes formes et directeur de la maison des Choraux, 
testa le 8 juin 1746. — Je donne à l'église de Lamain, 
lieu de ma naissance, mon missel, mon aube, amictes, 
corporaux et purificatoires. Je donne 4 monsieur Mon- 
niez, mon bon ami, maître de musique de la cathédrale, 
mon atlas Ortelius avec les cartes enluminées, et 
l'Histoire romaine par monsieur Rollin et monsieur 
Crevier son continuateur. Je donne au collége de 
S. Paul les ouvrages d'Erasme en dix tomes in-folio; 
item, Thesaurus Ciceronianus Roberti Stephani; le 
Thédtre des Grecs, en trois tomes, par le P. Brumois, 
jésuite; ma Bible grecque et ma Bible hébraïque et 
grecque avec l'interprétation latine d’Arias Montanus; 
et aussi le Dictionnaire hébraïque de Buxtorf. Je 


— 208 — 


donne 4 monsieur Poteau, grand vicaire de la cathé- 
drale, une Théologie en six tomes, ad usum seminarii 
episcopi Petrocorensis, édition de Paris 1695; et aussi 
les Délices des Pais-Bas, enrichis de figures, en trois 
tomes. Je donne à la maison des Choraux ma tapisserie 
de cuire doré, celle de carpette à la chambre des 
étrangers, et toutes les Thèses que j'ai fait mettre en 
cadre, et le tableau de S. Jérôme.— 22 janvier 1748. 

607. Noël-Thérèse de Flines testa le 17 octobre 
1746. — J’abandonne mon corps à la terre pour être 
inhumé dans l'église de la paroisse S. Nicolas au 
Bruille, à côté de la chapelle de la Vierge contigue le 
reclusage. Je donne à l'église paroissialle de S. Nico- 
las du Bruille 4 Tournay la somme de six cens florins 
une fois pour être employé à l'avancement des chande- 
liers d'argent à faire faire pour le maître autel de ladite 
église. — 13 février 1747. 

608. Gaspard Delneste testa le 6 janvier 1747.— Il 
veut qu'il luy soit fait et célébré dans l’église parois- 
siale de S. Brixe un service quon appelle le Gros 
laboureur. — 21 octobre 1754. 

609. Marie-Jeanne-Françoise Havet testa le 16 mars 
1747. — Elle légue au sieur Havet, prêtre, chapelain 
d'hautes formes de la cathédrale, son neveu et filleul, 
deux saladiers d'argent; à Pierre-Joseph Pauwels, son 
petit neveu et filæul, sa théière de même métail; et à 
Marie-Jeanne-Françoise-Joseph Longueville, aussi sa 
petite nièce et fillœule, sa caffetière d'argent et une 
solida entourée de diamans, qu'elle porte ordinaire- 
ment au col. — 8 janvier 1753. 

610. Thérèse L’Hermitte, fille de Dominique et 
d'Elisabeth Cousemaque, testa le 16 mai 1749. — Je 
choisis ma sépulture dans ma paroisse de S. Brixe, 
dans la chapelle de Notre Dame de Bon Secours der- 








— 209 — 


riére le chœur, et ordonne qu’il soit mis une pierre 
sépulchralle de huit carraux. Je donne pour la déco- 
ration de la remontrance de la paroisse d’Armentiére 
ma croix de diamant faite en rose. Je donne à ladite 
paroisse le devant de ma toilette avec sa dentelle, pour 
en estre fait un obe. — 12 août 1749. 

611. Bernard-Joseph Debeugne testa le 29 sep- 
tembre 1750. — Je donne à Bernard-Joseph Poutrin, 
mon filleul, une quliére, une fourgette d'argent, un 
couteau à manche d'argent fleuragé. — 26 octobre 
1750. 

612. Marie-Louise Delfosse, veuve de Francois- 
Louis Errembault, écuyer, testa le 22 décembre 1750. 
— Elle donne et légue 4 damoiselle Marie-Thérése- 
Charlotte-Guiléne Sourdeau d’Hodion, sa petite fille 
puisnée, sa croix et ses boucles de diamans, et un 
bénitier d'argent, un sucrier, poivrier, moutardier et — 
son grand cabaret d'argent, un service de douze 
culières, douze fourchettes et douze couteaux d'argent 
à son choix, un grand couteau et une grande fourchette 
pour servir, deux grandes culières à la soupe, quatre 
à ragout et une aux olives, le tout d'argent et d'une 
même façon, avec un tire-moelle et deux saladiers 
aussi d'argent, deux salières avec leurs couvertures 
autrement dites cuisinières, et deux autres sans cou- 
vertures, deux couples de chandeliers, deux réchaux, 
un porte-huillier et huilliers y appartenans, un grand 
bassin et son esguierre, et douze cullières à café, le 
tout de même métail d'argent. — 11 avril 1755. 

613. Jacques Dusart, ancien doyen des bateliers, 
testa le 8 janvier 1751. — Il veut que son corps soit 
inhumé auprès du grand portail de ladite église 
S. Jean, en dehors de l'église; et que la pierre sépul- 
chralle qu'il a fait faire y soit attachée ou renfermée 


ANNALES. 1V. 14 


— 210 — 


dans la muraille. I11-donne ct légate à la chapelle de 
Sainte Famille en ladite église S. Jean Baptiste son 
beau crucifix d'argent. — 1‘ décembre 1751. 

614. Marie-Francoise Carré, fille de Bauduin et de 
Jeanne de Grenu, testa le 4 mars 1751. — Je donne à 
Adrienne-Catherine Lahaise un crucifix d'argent sur 
une croix de bois d’ébennes, un bénitier d'argent avec 
un goupillon à manche d'argent, le portrait en cadre 
rond de ma tante Grenu, avec une scribanne a tiroirs. 
Item, je donne à Jeanne Deldale l’autre portrait de 
Marie Carré semblable au précédent. — +4 décembre 
1758. | 

615. Jean-Baptiste Descarpentries, prêtre, chanoine 
et écolâtre de la collégiale de S. Amé, professeur royal 
de langue hébraïque en l’Université de Douai, testa le 
6 mars 1753. — Je donne à maître Sion, religieux de 
l'abbaye de S. Amand, président du séminaire dudit 
S. Amand en cette ville, un tableau représentant la 
S. Vierge, qui m'a été donné par feue madame la prin- 
cesse d'Isenghien. Je donne à l’église de S. Amé à 
Douay la somme de quatre mil florins pour être 
employé à faire un baldaquin, si je ne l’ay fait faire de 
mon vivant. (En marge : Cecy a été exécuté de mon 
vivant.) — 13 juin 1755. 

616. Anne-Thérèse Dumoulin testa le 17 mars 1754. 
— Elle donne à Marie-Thérèse Turlu, sa nièce et fil- 
leule, femme à Simon-François Masquilier, maître 
boulenger, un tableau de cuivre rouge à quadre doré, 
représentant l'image de S. Thérèse. Item, donne et 
légue à Allard Turlu, son petit neveu, un reliquaire 
d'or dans lequel on croit être inséré une parcelle de la 
Sainte Vraye Croix. — 3 janvier 1755. 

617. Isabelle Vanrode, veuve de Mathieu-François 
Sergeant, médecin, testa le 17 octobre 1755. — Son 


— 211 — 


intention est que son corps soit inhumé auprès de celuy 
de son époux, et que pour eux deux le sculpteur Noël, 
dit Germain, fasse et pose une pierre sépulcrale telle 
qu’il scait. — 24 octobre 1759. 

618. Anne-Victoire Chatelain, fille de Pierre, che- 
valier, seigneur de Poix, Robersart, etc.,et de Marie- 
Florence Wasselin de Pronville, testa le 1° décembre 
1755. — Je légue et donne à dame Marie-Albertine 
Chatelain, ma chère sœure, veuve de monsieur Lebrun, 
demeurante à Paris, le portrait, en mignature et 
entourré de diamants, de madame Chatelain, notre très 
honorée mère. Je rends à madame Dursen Chatelain, 
demeurant à Cambray, le portrait de feu mon père, 
qu'elle a eu la bonté de me donner après la mort de 
feu mon frère. Je donne à monsieur de Longueville, 
premier conseiller pensionnaire de cette ville de 
Tournay, un de mes clavecins. — 24 avril 1750. 

619. Jeanne-Thérése Flament testa le 29 avril 1757. 
— Je donne à mon frère Jean-Baptiste Flament, reli- 
gieux à S. Bertin, ma tabatière d'or. Item, je donne à 
Jeanne-Thérèse Bonet, ma filleule, ma charlotte de 
diamant. — 2 janvier 1760. 

620. Françoise-Joseph Rogiers, veuve de Robert- 
Joseph Declipele, seigneur de Rupilly, testa le 
15 mars 1759. — Elle donne et légue 4 dame Marie- 
Robertine-Caroline-Joseph de Rupilly, sa fille, doua- 
riére de monsieur Deflines Dufresnoy, deux vesseilles 
de filagramme d'argent, avec une petite boitte aussy de 
filagramme, et une soucoupe de porcelaine avec un 
piétement d’argent doré. — 16 juillet 1764. 

621. Léonard de Coninck, prêtre, chanoine et offi- 
cial du diocèse de Tournai, testa le 10 mai 1760. — Je 
donne à Elisabeth Monnier, veuve du sieur Castelle, 
ma petite niéce, demeurante 4 Roubaix, ma pendule 


— 212 — 


angloise qui est à ma chambre, avec sa caisse et orne- 
mens. Item, je donne à Bonne Monnier, libre de con- 
dition, aussi ma petite nièce, ma montre d'or. Item, à 
monsieur Mounier, religieux de S. Martin, mon neveu, 
tout ce que j'ai escrit et fait escrire (1). Les Quatre 
Elemens en miniature, pour dame Henriette, religieuse 
au Brigitte de Valenciennes. Louis XIV en blan, et 
quatre poté d'oreille d’our artificiel (2), à monsieur 
Grau. La masse d'argent (3) pour l'official à venir. — 
26 octobre 1761. 

622. Martin-Jean-Charles Van Assche, chanoine de 
Tournai, testa le 12 janvier 1762. — Je donne et légue 
à ma sœur la religieuse et supérieure de Terbanque, 
deux grands Agnus Dei enchassés en argent. Je donne 
et légue à mon neveu et filleul Alphonse de Solares, 
officier, mon écritoire d'argent avec plat et autres 
pièces attachées, tel qu'il se trouve. Je donne et légue 
à messieurs du Chapitre le Traité de la vraie église en 
trois volumes grand in-quarto, et la Théologie scholas- 
tique en quatorze volumes, tous ouvrages de Son Emi- 
nence le Cardinal Gotti; item, les reliques qui se trou- 
veront avec leurs authentiques, savoir une particule 
des ossemens de S. Pierre Apôtre, de S. Antoine 
de Padoue, de S. Apoline, 8. Lucie, S. Blaise et 
S. Anselme, et autres. — 4 novembre 1773. 

623. Pierre-Marie de Calonne de Beaufaict, prétre 
et chanoine de Tournai, testa le 17 octobre 1762. — 
Je prie trés humblement mes chers confréres de per- 
mettre que mon corps soit inhumé dans le cimetier 
muraillé, vis-à-vis de l’épitaphe de marbre posé en 


(1) Consulter, à propos de Léonard de Coninck et de ses œuvres, le 
tome X des Mém. de la Soc. hist. de Tournai. 

(2) Il s'agit de quatre pots de fleurs artificielles. 

(3) On portait devant l'Official une masse, insigne de ses fonctions. 


— 213 — 


mémoire de mes parens contre le clocher Brunin. Je 
donne au grand et maitre autel de la paroisse de 
S. Brixe, où mes autheurs sont inhumés, le beau Mis- 
sel relié en maroquin bleu, qui se trouve enfermé dans 
ma bibliothéque. Je donne aussi 4 la paroisse du village 
d’Hérinnes sur l’Escauld, une urne qui se trouve dans 
la remise du château du Petit Billemont audit 
Hérinnes. Je donne pareillement à la sacristie des 
dames de Berlaimont à Bruxelles, chanoinesses régu- 
lières de l’ordre de S. Augustin, en mémoire de feu la 
demoiselle d’Herbais, ma chère nièce, autrefois reli- 
gieuse de cette maison, ma belle aube à dentelles avec 
mon calice de vermeil. A la demoiselle Desthiennes 
d’Ere, je lui donne mon portrait au pastelle, dans un 
cadre doré, avec une demie douzaine de tasse et sous- 
tasse au chocolat. 

624. Joachim Pesez, prêtre et chapelain des hautes 
formes, testa le 13 janvier 1763. — Je lègue à mon 
frère, graveur à Paris, vingt cinq petits écus de trois 
livres. 

625. Christine Parent testa le 29 août 1763. — 
Elle donne a Francois Petit, son neveu, un petit cabi- 
net avec les cœurs d'argent, et une petite tabatier de 
nacre de perle. — 31 août 1763. 

626. Etienne Feretti, prêtre, chapelain aux honneurs 
de l’évéché de Tournai, testa le 22 mai 1764. — Veut 
et entend ledit sieur testateur que, dans le cas que les 
puissances maritimes luy feroient des gratifications 
pour le projet des longitudes et le sistème de la qua- 
drature du cercle qui leur a fait et envoié, que sa 
fillieulle prenne et lève, des premiers deniers desdites 
gratifications, une dote de six milles florins une fois. 

627. Marie-frauçoise Lestienne, veuve de Pierre- 
Ernest Coppin, testa le 22 janvier 1765. — A Marie- 


— 214 — 


Elisabeth Cuvelier la testatrice lui donne une écuelle 
d'argent, gravée sur les manches S. Pierre et S. Mar- 
guerite. Elle donne à la chapelle des Ursulines de 
Tournay son Christ d'argent. Finallement elle donne 
et lègue à Marie-Alexise Dupont, femme à Nicolas 
Bisman, un pot couvert d'argent, sur lequel est gravé 
un cocq. — 29 mai 1765. 

628. Marie-Françoise Alexandre, veuve de Jacques 
Martin, testa le 31 mai 1766. — Ladite testatrice 
légue à la demoiselle Eeys, épouse du sieur Bordery, 
maître de musique de la paroisse de S. Etienne a 
Lille, un goblet et sa couverture d'argent, et une taba- 
tière d’écaille de mer, garnie en argent. — 30 janvier 
1769. 

629. Marie-Joseph Portois, veuve de Michel-Joseph 
Rot, testa le 6 janvier 1768. — Elle donne et légate 
à ladite église paroissialle de S. Pierre une croix d'or 
enrichie de treize diamans 4 table, avec une grosse 
perle fine y pendante, pour estre attachée 4 la remon- 
trance de ladite église. — 28 mars 1768. 

630. Elisabeth-Arnouldine Vandael, veuvedeJacques 
Simon, maître orfévre, testa le 31 janvier 1769. — 
Elle donne et légue 4 Frangoise Fontaine, sa petite 
fille, une croix 4 girandolle avec pendant, une bague, 
le tout de diamant, une chaine, une poche (2), un béni- 
tier, le tout en argent. — 20 avril 1769. 

631. Guillaume-Joseph Delattre, prétre et pasteur 
de S. Piat, testa le 13 décembre 1770. — Je donne à 
monsieur et maître Nicolas Hiacinthe Vanros, prêtre 
et pasteur de Lesdain, une tabatière d'argent et mon 
atlas composé par Ortélius. Et à monsieur François 
Vanros, marchand de vins à Tournay, je luy donne une 


(1) Ducange donne au mot poche la signification de cuiller. 


— 215 — 


douzaine d’assiettes de porcelaines. — 10 novembre 
1779. 

632. Charles-Joseph Brassart, ancien curé d'Erquin- 
ghem-le-sec et de Willem, testa le 25 octobre 1771. — 
Je prie monsieur Macaux, nostre digne président (des 
Anciens prêtres), d'accepter pour mémoire les Mœurs 
des Israëlites, le Saint Concile de Trente, les Pensées 
de monsieur Paschal et la Coutume de Lille. Je laisse 
à Scholastique, ma nièce, au jour huy supérieure au 
dévotére de S. François à Aire rue de S. Pierre, les 
Réflexions chrétiennes du R. P. Neveu, jésuite, en 
quatre tomes; la Journée chrétienne, où il y a des 
méditations, composé par le R. P. Deville, jésuitte; le 
portrait de feu I'Illustrissime Evéque de pieuse 
mémoire (1); deux tableaux qui représentent S. Joseph 
et l'Ange Gardien, travaillé en soye; et un crucifix 
enchassé dans un cadre de bois argenté; un autre petit 
crucifix de cuivre; une écritoire de fayance; et une 
cassette de bois faite par feu Denys-Jacques, chartreux 
à Gonay; et une petite clochette de cuivre, avec une 
petite lanterne travaillée en cuivre. 

633. Caroline-Louise-Thérèse Janart testa le 3 avril 
1772. — Elle légue à l’église S. Piat deux robbes pour 
en faire des ornements, dont l'une de taffetas jonquille 
et l'autre de taffetas verd. Elle donne aux religieuses 
Clarisses deux autres robes pour en faire aussi des 
ornements à leur église, l'une de taffetas couleur 
citron et l’autre de satin bleu et blanc. — 14 mai 1781. 

634. Marie-Hélène de Roissart testa le22 août 1772. 
— Je donne et légue à Antoinette-Henriette de Rois- 
sart, ma nièce, épouse du sieur Espital, ma robbe de 


(1) Il s’agit de Erangois-Ernest de Salm-Reifferscheid, qui occupa le 
siège de Tournai de 1731 à 1770. 


— 216 — 


damas petit gris avec le jupon pareil, ma robe de gros 
de Tour verdade avec le jupon de damas royé, et mon 
escribanne garnie en écussons d'argent. À Hélène- 
Agnès-Joseph de Roissart, fille de Bruno-Alexandre, 
ma petite nièce et filleulle, je luy donne et légue ma 
robe de gros de Tour bleu avec son jupon, mes deux 
robes de perse. A Hélène-Oportune-Joseph de Rois- 
sart, fille de Jean-Baptiste-Joseph, aussi ma petite 
nièce et filleulle, je luy donne et légue pareillement ma 
robe de damas jonquil et le jupon pareil, ma robe de 
damas verd avec le jupon de damas de trois couleurs. 
— 5 octobre 1772. 

635. Florence-Joseph Delebecq testa le 15 avril 
1773. — Elle légue et donne aux cincq enfans de 
Marie-Françoise Delebecq, sa sœur, épouse du sieur 
Dominique Tonnelier, savoir à André, une théyère 
d'argent; à Agnès, une bague garnie de sept diamans, 
et un collier de perles fines; à Thérèse, une paire de 
boucles d'oreilles et sa plus belle cœffure ; à Jeanne, 
trois paires de boucles et une crépine (1), l’un et l'autre 
d'argent, une tabatiére d’aimail, des cisaux, aussy l’un 
et l'autre garnis d'argent, et un nœud d'amour ; à Flo- 
rence, sa belle charlotte garnie de diamans. — 19 avril 
1773. 

636. Marie-Anne-Joseph Barbieux testa le 1° sep- 
tembre 1774. — A Marie-Anne-Joseph Jacquart, sa 
fillceule, elle lui donne sa croix d'or garnie de 
diamant, sa plus belle robe en soie avec une juppe de 
tafletas verd, une cceffure de dentelle, et une paire 
d'engageante (2) à double rang. Elle donne et légue à 


(1) La crépine, d'après Godefroy, est une parure de crèpe. 

(2) Une engageante, selon Hécart, est une manchette de femme 
formée de deux à trois rangs inégaux, plus courte sur le devant du 
bras, tandis que le côté du coude est fort long. 











— 217 — 


Lucie-Joseph Bossut, sa cousine, une robe de satin 
jaune avec une jupe de moire rayée blanc et rouge, 
comme aussi une coeffure et une paire d’engageante 
double brodée. — 5 février 1781. 

637. Denis-Joseph Errembault, écuyer, seigneur du 
Coutre, Maisnil, etc., testa le 15 avril 1778. — Je 
donne à mon petit fils Denis-Joseph, mon fillœul, mon 
épée la garde damasquinée en or, ma montre d'or avec 
la chaine aussi d'or et le cachet et tout ce qui se trou- 
- vera pendant à ladite chaine. Je lui donne aussi un 
reliquaire garni en or, que je portois sur moi. Je 
donne à mon petit fils Auguste une épée d'acier 
incrustée en or, mon couteau de chasse la poignée de 
nacre de perle garnie en argent, et une bague avec une 
pierre qu'on dit être hiacynthe. — 13 octobre 1784. 

638. Népomucène Tassart, prêtre et chapelain de la 
cathédrale, testa le 6 mai 1778. — Je donne et légue 
à demoiselle Pétronille Fenaux mon optique et toutes 
les estampes y concernantes. — 19 juin 1781. 

639. Anne-Ursule Prévost testa le 14 avril 1781. 
— Elle donne et légue à damoiselle Victoire Rasson 
ses boucles d'oreilles en diamans. Item, donne et légue 
à Anne-Marie Duvivier, sa petite nièce, sa solidate 
garnie en or. — 3 janvier 1787. 

640. Henriette-Robertine-Joseph de Gaest, veuve 
de Jean-Aimé-Louis de Fines, écuyer, seigneur du 
Fresnoy, testa le 23 août 1785. — Je donne et légate 
à ma sœur Louise de Gaest, et je la prie d’accepter 
comme une marque de mon amitié et de service, mon 
bougeoir d'argent avec deux services, et une couple de 
flambeaux aussi d'argent, faits par Sailly (1), orfévre a 
Tournai. — 1° septembre 1785. 


(1) Consulter pour Sailly les Etudes sur l'art à Tournai par Cloquet 
et de la Grange, tome II, p. 443, 


— 218 — 


641. Pierre-Joseph Dismal testa le 12 septembre 
1786. — A Charles-Joseph Manisfeld, il lui donne sa 
montre d'argent et l'un de ses bichourats. — 18 sep- 
tembre 1786. 

642. Antoine-Joseph Monnier, grand vicaire de la 
cathédrale, testa le 30 décembre 1791. — Il donne et 
légue à la bibliothèque de la Cathédrale les musiques 
gravées ou imprimées, avec quelques manuscrits en 
grande sinphonie de la composition de monsieur de 
Campra. Il légue à la maison des enfants de chœur les - 
autres manuscrits en musique, avec tous les parties qui 
y ont raports, basse, violons, et tout ce qui peut con- 
tribuer à leurs progrès. — 8 mars 1792. 





TABLE DES MATIERES (1). 


——.0— 


Abbaye de Cysoing : 508. 

Abbaye de Greeninghe : 262. 

Abbaye de Saint-Martin : 38, 
101, 181, 411, 480, 509. 

Abbaye Saint-Médard : 328. 

Abbaye des Prés Porcains : 
210, 303, 534, 589. 

Abbaye du Saulchoir : 276. 

Adoration : 533. 

Affulure : 311. 

Agathe : 135, 185, 275. 

Agnus Dei : 15, 16, 29, 30, 
108, 112, 119, 121, 228, 234, 
293, 262, 275, 276, 300, 308, 
316, 319, 329, 375, 388, 394, 
407, 531, 622. 

Agrafe : 55. 

Aiguiére : 38, 75, 101, 118, 
177, 273, 290, 301, 303, 310, 
331,353, 391, 404, 422, 429, 
435,459, 472, 476, 477, 484, 
489, 513, 517, 540, 612. 

Aiguille : 256, 334, 375. 

Alambic : 49. 

Albätre : 18, 29, 39, 134, 156, 
180, 195, 198, 207, 260, 285, 
298, 299, 333, 340, 434, 442. 

Alliage : 603. 

Ambre : 21, 29, 33, 99, 132, 
155, 268. 


Ancolie : 119. 

Ange : 105, 298, 434, 594. 

Anneau : 12, 30, 40, 42, 53, 
63, 104, 108, 113, 122, 132, 
136, 180, 193, 197, 203, 204, 
212, 220, 224, 225, 230, 232, 
236, 253, 258, 261, 263, 268, 
287, 301, 321, 333, 334, 344, 
346, 352, 375, 376, 394, 395, 
412, 421, 444, 481. 

Annonciades : 402, 435, 531. 

Antoing : 480. 

Arbalète : 43, 448. 

Armentières : 610. 

Armes à feu : 322, 346, 371, 
535, 600. 

Armes défensives : 
371, 600. 

Armes offensives : 3, 28, 77, 
160, 179, 297, 310, 322, 346, 
371, 600, 637. 

Armoiries : 10, 12, 385, 460. 

Arquebuse : 179. 

Assiettes : 273, 454, 477, 483, 
513, 603, 63). 

Atlas : 303, 606, 631. 

Aube : 8, 93, 152, 171, 285, 
047, 606, 623. 

Augustins : 52, 128, 211, 260, 


3, 179, 


(1) Les nombres renvoient aux testaments et non aux pages. — Les noms 
des villes et villages sont imprimés en italiques ; ceux des artistes en petites 


capitales, 


— 220 — 


304, 312, 322, 349, 404, 
424, 450, 465, 568, 596. 

Aumuse : 378. 

Autel : 18, 50, 51, 53, 93, 233. 
519. 

Auterive : 499. 

Auvelette : 36. 

Avesnes-lez-Arras : 553. 

Aveugles (hospice des) : 254. 

Bac : 331. 

Bague : 45, 90, 135, 136, 169, 
185, 187, 233, 237, 353, 261, 
263, 268, 275, 300, 301, 337, 
367, 369, 388, 405, 420, 421, 
422, 452, 454, 459, 460, 472, 
478, 508, 510, 517, 535, 542, 

_ 546, 584, 603, 630, 635, 637. 

Bail : 265. 

BaIsIEux (sculpteur) : 536. 

Balai : 603. 

Baldaquin : 
615. 

Banquier : 33, 54, 139, 176. 

Baromètre : 588. 

Barrière de diamants : 534. 

Bassin : 11, 33, 177, 267, 273, 

_ 290, 310, 331, 353, 391, 404, 
492, 435, 459, 472, 476, 477, 
489, 492, 513, 517, 551,612. 

Bâton : 43, 157, 285. 

Bâton de chantre : 295. 

Bècre : 258, 261, 286, 346, 
375, 425, 464. 

Béguinage : 4, 29, 112, 134, 
173, 211, 238, 311, 316. 
Bénitier : 29, 93, 188, 275, 
301, 309, 328, 329, 331, 369, 
377, 397, 405, 411, 449, 454, 
464, 476, 477,491, 500, 513, 
547, 556, 603, 612, 614, 630. 

Bible : 184, 606. 

Bichourat : 641. 

Bière : 67, 80. 

Blandain : 91. 


165, 343, 385, 





em eee ee 





Bocal : 345. 

Bois de senteur : 185, 600. 

Bois de l'Inde : 392. 

Boiserie : 588. 

Boite : 319, 378, 421, 422, 
487, 513, 517,521, 536, 540, 
551, 584, 592, 602, 620. 

BonIFACE (sculpteur) : 417. 

Bonnet : 44. 

Boucle : 542, 570, 584, 612, 
635. 

Boucles d'oreilles : 301, 422, 
542, 546, 635, 639. 

Bougeoir : 640. 

BouILLon (peintre) : 440. 

Bouquet : 434, 471. 

Bourse : 36, 63, 119. 

Bouton : 119, 200, 253, 256, 
215, 352, 534, 542. 

Bracelets : 185, 224, 256, 275, 

‘ 301, 334, 397, 422, 551. 

Braquemart : 77. 

BREUGHLE (peintre) : 508. 

Bréviaire : 41, 466, 498, 586. 

Broche : 488. 

Broderie : 37, 125, 218, 318, 
419, 554, 632. 

Broqueterie : 146. 

Brosse : 584. 

Buffet : 161, 449. 

Burettes : 8, 93, 163, 285, 
298, 324, 399, 480. 

Buste, : 16, 434, 523. 

Cabaret : 541, 612. 

Cabinet : 275, 319, 345, 410, 
414, 431, 479, 491, 532, 563, 
583, 625. 

Cachet : 637. 

Cadre : 345, 480, 508, 521, 
561, 632. 

Cafa : 169, 273. 

Cafetière : 609. 

Cage : 599. 

Calice : 8, 48, 196, 295, 298, 


— 22] — 


. 324, 387, 475, 480, 553, 596, 
623. 

Caméléon : 508. 

Camelot : 36, 80, 113. 

Campeaux (religieuses des) : 
206, 483. 

Candelabre : 29, 34, 82, 95, 
98, 146, 216, 221, 411. 

Canne : 542. 

Cannette de Namur : 564. 

Canonniers : 344, 526. 

Capucins : 505, 508, 522, 534. 

Capucines : 353. 

Carmes : 331, 395, 401, 404, 
452, 503, 508. 

Carmélites : 271, 423, 534, 
546. 

Carolles : 207, 347, 481, 539. 

Carpes : 522. 

Carrosse : 433, 600. 

Cartons de tapisseries : 6, 45. 

Cassette : 588, 600, 632. 

Cassidoine : 30. 

Cave de voyage : 603. 

Caveau polychrome : 255. 

Ceinture : 5, 147, i60, 237, 
300, 316, 405, 481, 570. 

Chaine : 108, 119, 169, 232, 
256, 258, 261, 263, 275, 287, 
301, 310, 352, 367, 388, 422, 
455, 456, 630, 637. 

Chaire : 503. 

Chaise : 136, 218, 331, 353, 
375, 413, 537, 554, 581, 600, 
602. 

Chaise percée : 492. 

Chaise roulante : 585. 

Chambre de tapisserie : 10. 

Chandeliers : 18, 54, 62, 72, 
95, 144, 163, 182, 188, 218, 
231, 290, 298, 390, 391, 395, 
399, 422, 430, 443, 451, 462, 
469, 471, 477, 483, 495, 502, 
513, 517, 540, 541, 542, 547, 


549, 563, 578, 584, 588, 592, 
594, 600, 602, 607, 612,640. 

Chandelier de matines : 603. 

Chandelle : 7, 34, 48, 163, 
246, 380. 

Changeant : 250. 

Chanteplure : 1. 

Chape : 61, 64, 131, 134, 140. 
194, 267, 378, 571. 

Chapeau de fleurs : 190. 

Chapelet : 21, 29, 33, 72, 83, 
84, 95, 99, 102, 107, 119, 
120, 121, 132, 143, 155, 185, 
212, 232, 234, 268, 280, 295, 
311,315, 319, 333, 351, 394, 
401, 435, 478, 584. 

Chapelle : 27, 385. 

Chapelle de Saint-Eloi : 385. 

Chaperon : 36. 

Charlotte : 581, 619, 635. 

Charrette : 265. 

Chartreux : 1, 27, 52, 183, 
303. 

Châsse : 471. 


 Chasuble : 8, 58, 93, 113, 131, 


140, 152, 185, 267, 285, 322, 
324, 354, 441, 460, 475, 480, 
547, 558, 571, 594. 

Chef de Saint-Jean : 29, 107. 

Chemise : 396. 

Chemise de mailles : 600. 

Chenets : 146, 371. 

Chercg : 571. 

Cheval : 265. 

Chevalerie : 86. 

Chevet : 239. 

Choraux : 606, 642. 

Chrismatoire : 594. 

Ciboire : 552, 594. 

Cibolle : 25, 132. 

Cierge : 236, 428. 

Cimetière antique : 508. 

Cire : 8, 48, 325, 420. 

Ciseaux : 635. 








— 222 — 


Clabecq : 375, 395. 

Clarisses : 435, 449, 494, 502, 
549, 633. 

Clipeau : 28. 

Cloche : 51, 91, 503, 565. 

Clochette : 36, 226, 258, 399, 
632. 

Cloitre : 183. 

Cloture : 45, 417, 555, 595. 

Cobrieux : 540. 

Cœur : 104, 233, 437, 487, 
521, 625. 

Coffret : 39, 287, 321, 334, 
353, 363, 422, 460, 461,500, 
508, 518, 588, 592. 

Coiffure . 44, 593, 635, 636. 

Collége Saint-Paul : 606. 

Collier : 264, 421, 454, 508, 
518, 534, 540, 546, 635 

Communion : 449, 590. 

Confessionnal : 477, 552, 559. 

Confrérie : 37, 41, 45, 47, 95, 
102, 167, 236, 341, 428, 436, 
457, 576. 


Coquille : 338, 362, 403, 518, 


- 564, 584. 

Cor de chasse : 600. 

Corail : 4, 21, 29, 56, 72, 83, 
84, 102, 107,119, 121, 212, 
232, 295, 397. 

Cordeliers (d’A¢h) : 196. 

Cordon de chapeau : 310. 

Corne : 508. 

Cornet : 352. 

Corporal : 102, 236, 285, 298, 
311, 466. 

Corporalier : 200, 260, 285, 
324, 466, 480. 

Cotte : 113, 131, 396. 

Couche : 136 

Coulombes : 71, 98, 105, 144. 

Coupe : 41, 113, 160, 261, 264, 
275, 301, 303, 323, 327, 334, 
338, 344, 345, 367, 369, 392, 


403, 489, 526, 562, 564, 600. 

Couronne : 23, 216, 434, 436, 
445. 467, 501, 514. 

Couronne de lumière : 298, 
383. 

Couronnement : 434. 

Courroie : 4, 13. 

Coussins : 18, 29, 35, 39, 45, 
54, 79, 96, 122, 125, 134, 
147, 188, 218, 238, 246, 260, 
273, 278, 318. 

Couteau : 39, 113, 263, 513, 
516, 562, 611, 612. 

Couteau de chasse : 603. 

Couvent d’Arte-Vie : 373. 

Couvent de Berlaimont : 623. 

CouventdeSainte-Agnès : 260. 

Couvent de Saint-André : 358, 
408. 

Couvent de Sion : 356, 414. 

Couvent de W’ulpen : 306. 

Couvertoir : 384. 

Crépine : 635. 

Cristal : 29, 41, 201, 268, 300, 
345, 460, 542, 554, 598, 603. 

Croisiers : 1, 157. 

Croix : 30, 113, 185, 198, 217, 
232, 234, 253, 260, 280, 299, 
300, 310, 314, 388, 395, 397, 
421, 434, 435, 447, 448, 460, 
473, 493, 534, 538, 546, 590, 
610, 612, 629, 630, 636. 

Croix de saint Grégoire : 260. 

Croix triomphale : 560, 

Crucifix : 11, 94, 198, 244, 
298, 333, 373, 414, 430, 434, 
471, 496, 500, 506, 543, 561, 
563, 564, 603, 613, 614, 627, 
632. 

Cuillére : 205, 225, 245, 261, 
264, 273, 286, 290, 301, 331, 
352, 369, 393, 419, 422, 425, 
454, 477, 479, 498, 508, 513, 


— 293 — 


516, 551, 577, 582, 588, 603, 
611, 612. 

Cuir : 275, 301, 313, 404, 405, 
485, 506, 599, 606. 

Cuir bouilli : 39, 321, 353, 
537. 

Cuirasse : 179. 

Cure-dents : 198, 232, 275, 
310, 456. 

Custode : 11, 54. 

Cuvette : 422. 

Damas : 46, 139, 163, 194, 
200. 

De HosTEL (peintre) : 126. 

DE LE FORGE : 157. 

De LE HeDpe (tapissier) : 352. 

Dents : 90. 

Dent de loup : 147, 256. 

Dentelle : 396, 471, 593, 610, 
623, 636. 

Deuil : 43, 191. 

Devanture : 165, 191, 200, 
264, 355, 471. 

Diamant : 12, 104, 247, 472, 
581, 598, 605, 619, 629. 630, 
635, 639. 

Discipline : 494 

Dominicains : 295, 366, 388, 
396, 400, 406, 432, 435, 437, 
477, 480, 503, 530, 551. 

Dominicaines : 399. 

Dorure : 2, 13, 16, 20, 26, 45, 
69, 468, 529. 

Doublier : 33. 

Drageoir : 164. 

Drap : 165, 200, 211, 250, 285, 
416. 

Drap de Turquie : 45. 

Dressoir : 18, 79, 382. 

Eau bénite : 31, 118. 

Ecaille-tortue : 516, 521, 554, 
572, 592, 600, 603. 

Eece homo : 337, 338, 353, 
398. 


Echarpe : 551. 

Ecuelle : 301, 331, 391, 422, 
482, 508, 513, 517,554, 582, 
627. 

Eglise de la Madeleine : 5, 
117, 120, 130, 134, 153, 155, 
165, 211, 260, 262, 283, 298, 
330, 355, 389, 515, 560. 

Eglise de Notre-Dame : 3, 9, 
12, 21, 28, 34, 36, 56, 60, 
62, 67, 70, 75, 81, 83, 103, 
125, 129, 141, 156, 161, 181, 
194, 209, 227, 229, 241, 243, 
248, 255, 285, 343, 347, 348, 
378, 385, 387, 394, 428, 478, 
481, 512, 539, 547, 571,595, 
623, 642. 

Eglise de Saint-Albin (à 
Douai) : 308. 

Eglise de Saint-Amé (à 
Douai) : 615. 

Eglise de Saint-Aubert (à Cam- 

| brat): 131. 

Eglise Saint-Brice : 33, 46, 
58, 72, 82, 92, 98, 109, 110, 
124, 137, 139, 140, 144, 151, 
154, 158, 170, 186, 217,271, 
305, 317, 341, 345, 436, 478, 
490, 519, 524, 544, 565, 583, 
598, 608, 610, 623. 

Eglise de Sainte-Catherine : 
166, 223, 333, 380, 418. 

Eglise de Saint-Jacques : 2, 
13, 16, 19, 20, 21, 37, 45 
55, 59, 65, 91, 100, 105, 116, 
127, 136, 169, 182, 190, 191, 
192, 200, 211, 235, 238, 244, 
260, 266, 267,272, 279, 290, 
293, 301, 322, 324, 438, 371, 
383, 388, 395, 401, 468, 469, 
471, 495, 508, 514, 529, 569, 
573. 

Eglise de Saint-Jean : 40, 41, 


— 224 — 


85, 132, 133, 243, 339, 533, 
558, 613. 

Eglise de Saint-Julien(a Ath): 
131. 

Eglise de Sainte-Marguerite : 
57, 61, 99, 107, 114, 171, 
230, 246, 267, 270, 379, 381, 
416. 

Eglise de Saint-Nicaise : 26, 
87, 123, 134, 163, 178, 187, 
216, 233, 250, 252, 287, 361, 
381, 432, 480, 482, 571, 601. 

Eglise de Saint-Nicolas : 300, 
310, 498, 590, 607. 

Eglise de Saint-Piat : 76,231, 
236, 259, 273, 276, 284, 288, 
309, 313, 320, 342, 392, 414, 
417, 434, 455, 470, 586, 633. 

Eglise de Saint-Pierre : 24, 
30, 51, 78, 102, 142, 199, 
240, 264, 274, 411, 566, 829. 

Eglise de Saint-Quentin : 7, 
22, 23, 31, 47, 64, 66, 69, 
73, 88, 108,111, 118, 148, 
198, 207, 218, 242, 376, 388, 
390, 395, 409, 427, 430, 443, 
457, 471, 475, 481, 487, 50], 
511, 531, 555, 571. 

Email : 38, 42, 53, 75, 104, 
185, 198, 253, 369, 460, 473, 
584, 635. 

Emeraude : 102, 147, 287. 

Emprunt : 421. 

Encrier : 551, 588, 600, 622, 
632. 

Engageante : 636. 

Engins : 167. 

Enluminures : 29, 30, 32, 480. 

Enseigne : 308. 

Epée : 3, 28, 160, 310, 322, 
371, 535, 540, 637. 

Epine : 30. 


Epitaphe : 7, 31, 106, 128, 





235, 242, 266, 371, 409, 470, 
493, 512, 601 - 

Escafotte : 287. 

Escanafftes : 200. 

Escondilles : 386. 

Escrinerie : 345, 333, 363, 
382, 449, 491. 

Espain : 474, 

Espierres : 329. 

Esplechin : 101. 

Estampes : 638. 

Etain : 75, 120, 163, 298. 

Etoffe : 551. 

Etoile de mer : 508. 

Etui : 516. 

Eturpin : 588. 

Ex voto : 420. 

Faïence : 527, 550, 564, 632. 

Fauteuil : 581, 589, 600. 

Fer (bijou) : 342, 375, 396. 

Fer (métal) : 59. 

Fer & hosties : 273. 

Féte patronale : 45. 

Fief : 371. 

Filles-Dieu : 231. 

Flacons : 513. 

Fleurs : 134, 621. 

Fleur de Jéricho : 334, 

Flobecq : 578. 

Fondations : 62, 92, 206, 272, 
341, 343, 385, 480, 523, 524 
530, 547, 576. 

Fontaine : I. 

Fouhiére : 492. 

Fourche : 146. 

Fourchette : 331, 419, 425, 
454, 477, 498, 508, 513, 516, 
577, 611, 612. 

Fourneau : 49. 

Fourreau : 28. 

FRANC-LE-JEUNE : 480. 

Frères Mineurs : 10, 14, 30, 
50, 83, 89, 152, 200, 297. 


3 








— 995 — 


Frères Mineurs (de Douai) : 
357. 

Frise : 599. 

Froyennes : 329, 543. 

Galère : 315, 397, 504, 540, 
573, 

Garderobe : 527. 

Gauffrier : 273. 

Gaurain : 475. 

Gobelet : 33, 90, 142, 147, 
176, 205, 261, 299, 331, 369, 
391, 513, 517, 590, 628. 

Gondole : 258, 335, 353, 363, 
419, 477. 

Gonfanons : 47. 

Gottignies : 558. 

Gourdines : 136, 165, 169, 
231, 251, 273, 298, 434. 

Grenat : 113. 

HAGHE (orfèvre) : 536 

Hanap : 4. 

Harnachement 
600. 

Haubergeon : 3. 

Haussy : 559. 

Hellesmes : 551. 

Hérinnes : 445, 623, 

Herniculles : 237. 

Heures : 4, 11, 30, 32, 80, 129, 
316. 

Hobbes : 559. 

Hochet : 147, 187, 318, 459, 
513, 542. 

Homicide : 213. 

Hopital Delplanque : 25, 506, 
546, 553. 

Hopital Marvis : 50. 

Hôpital de Tourcoing : 386. 

Hôpital d'Orchies : 482 

Horloge : 220, 585, 588. 

Houppes : 108, 133, 163 218, 
246, 209, 285, 298, 430. 

Huile : 435. 


ANNALES. IV. 


265, 433, 


Huilier : 603, 612. 
Instruments de musique : 297, . 

347, 454, 547, 618, 642. 
Isadre : 222. 


-Ivergnies : 262. 


Ivoire : 30, 334, 588, 603. 

Jacinthe : 135, 584. 637. 

Jais : 143. 

Jaspre 39. 

Jésuites : 234, 248, 287, 341, 
360, 397, 414, 415, 435, 437, 
521, 576. 

Jésuitesses : 269. 281, 479. 

Jendi Saint : 118. 

Jolain : 314. 

Jolités : 532. 

Journet : 294, 586. | 

Jubé : 66, 178, 187, 272, 385. 

Jubilé : 528. 

Jupe : 490, 634, 636. 

Kain : 94, 285, 366, 388. 

Laboureur (gros ou petit) : 
544, 608. 

LADAM (peintre) : 480. 

Laiton : 23, 29, 31, 62, 71, 
92, 95, 105, 144, 146, 161, 
163, 182, 188, 214, 221, 235, 
240, 272, 280, 298, 329, 336, 
360, 371, 383, 390, 411, 521, 
D41, 563, 594, 632. 

Lamuin : 606. 

Lambris : 560. 

Lames funéraires : 7, 9, 12, 
22, 64, 92, 118, 127, 154, 
156, 161, 173, 182, 189, 192, 
219, 223, 235, 259, 277, 237, 
290, 298, 300, 304, 312, 332, 
358, 360, 381, 390, 392, 404, 
418, 420, 450, 480, 499, 503, 
512, 601, 610, 617. | 

Lampe : 295, 330, 366, 395, 
415, 435, 437, 465, 511, 514. 

Lanterne : 632. 

15 


— 226 — 


Lassement : 218, 251. 

La Tombe : 285, 366, 388. 

Légende dorée : 4, 107. 

Lit : 489, 537, 600. 

Livres : 4, 11, 17, 29, 30, 41, 
107, 148, 157, 181, 253, 268. 
282, 287, 297, 303, 311, 316, 
331, 336, 347, 350, 353, 370, 
382, 386, 410, 413, 464, 466, 
479, 480, 491, 498, 500, 507, 
508, 518, 525, 528, 551, 553, 
565, 567, 574, 586, 591, 594, 
598, 601, 603, 606,621, 622, 
632, 642. 

Livre de raison : 240. 

Loterie : 326. 

Louche et louchette : 232, 
306, 307, 460. 

Lunettes : 243, 603. 

Lys : 385. 

Manches de couteaux : 299, 
448, 513, 516, 562, 611. 

Manchon : 570. 

MANCQUE (tapissier) : 374. 

Manicordion : 347. 

Marbre : 588, 595. 

Marchepied : 573. 

Marquain : 594. 

Masse : 621. 

Médailles : 224, 247, 280, 301, 
359, 394, 459, 490, 564, 600. 

Médicaments : 350. 

Ménager : 527. 

Merchtem : 302. 

Miniature : 508, 599, 618, 621. 

Mirlifiqueries : 394. 

Miroir: 201, 275, 345, 353, 
422, 448, 516, 517, 521, 527, 
540, 580, 584, 600. 

Missel : 41, 285, 606, 623. 

Monchel : 3. 

Monnaie: 224. 

Montre : 150, 264, 439, 472, 


488, 513, 521, 535, 540, 542, 
545, 554, 569, 572, 573, 579, 
621, 637, 641. 

Montrœul-au-bois : 420. 

Mont Saint-Aubert : 371, 382, 
441. 

Mortier : 336. 

Mouchettes : 391, 477, 513, 
540, 547. 

Moulin : 265. 

Mourcourt : 583. 

Moutardier : 331,464, 477,513, 
577, 612. 

Nacre : 625, 637. 

Nappe : 2, 33, 93, 104, 116, 
130, 133, 211,221, 230, 246, 
298. 

Natte : 8, 43, 80, 115. 

Navette : 482. 

Nef: voir Gondole. 

NoëL (sculpteur) : 617. 

Nœud : 432. 

Nœud d'amour : 635. 

Noix d'Inde : 245, 508. 

Nomain : 149, 396. 

Nom de Jésus : 395, 407. 

Notre-Dame de Bonsecours {à 
Péruicelz) : 514. 

Notre-Dame de Consolation : 
467. 

Notre-Dame de Grace (a Cam- 
brat) : 589. 

Notre-Dame de Tongres : 455. 

Notre-Dame du Bois (lès À n- 
toing) : 325, 385. 

Notre-Dame du Parc (à Fo- 
rest) : 478. 

Obigies : 479. 

Œil de chat : 135. 

uf d’autruche : 508. 

Optique : 638. 

Orchuel : 11. 

Orfrois : 64, 131, 267. 


— 227 — 


Orgues : 65, 114, 144, 274, 
408, 547. 

Ornement : 8, 111, 152, 158, 
185, 198, 285, 336, 385, 475, 
596, 606, 633. 

Outerbecque : 385. 

Outils de menuisier : 587. 

Ouvrage de Venise : 104. 

Paix : 30, 112, 474. 

Paletot : 27. 

Palma Christi : 95. 

Paquet de nuit : 460. 

Parements : 260, 298, 311. 

Pastel : 623. 

Patrenostres : 4, 2], 30, 56, 
83, 108. 


Pauvres : 109. 

Pavement : 487. 

Pécheurs à la ligne: 167. 

Peinture : 1, 9, 33, 50, 80, 
126, 143, 146, 147, 149, 159, 
163, 166, 195, 210, 217, 218, 
221, 228, 233, 240, 244, 255, 
257, 262, 286, 288, 291, 302, 
314, 316, 325, 327, 332, 347, 
364, 365, 379, 389, 396, 414, 
415, 424, 440, 446, 449, 463, 
464, 465, 479, 480, 485, 493, 
497, 498, 504, 506, 508, 520, 
531, 537, 541, 548, 589, 596, 
597, 603, 606, 621, 632. 

Pèlerinage : 55, 260. 

Pendule : 553, 585, 621. 

Pénitentes (à Lille) : 353. 

Pensée : 193, 214, 215, 236. 

Pension : 181, 261. 

Perdrix : 584. 

Perles : 3, 119, 236, 454, 546, 
551, 629. 

PESEZ (graveur à Paris): 624. 

Pied d'élan : 508. 

Pierreries : 3, 508. 

Piliers : 69. 


Plantes médicinales : 49, 282. 

Plat : 120, 298, 301, 353, 484, 
540. 

Plâtre : 298. 

Plomb : 1. 

Poche : 630. 

Poéle: 8, 86, 91, 116, 320, 
406, 418, 435, 475. 

Poignard : 160. 

Poivrier : 571, 612. 

Porcelaine : 261, 269, 306, 
353, 364, 484, 486, 518, 620, 
631. 

Portail : 284. 

Portraits : 228, 244, 247, 248, 
273, 291, 347, 365, 371, 422, 
424, 495, 426, 480, 485, 497, 
500, 561, 588, 614, 618, 623, 
632. 

Pot: 214,218, 261, 269, 298, 
315, 331, 353, 397, 412, 430, 
449, 491, 542, 550, 554, 577, 
580, 598, 627. 

Poterie : 8. 

Pottes : 552. 

Praticiens : 74. 

Prédication : 341. 

Prémesque : 460. 

Prie-Dieu : 523, 549. 

Privation d'héritage : 213. 

Procession : 338, 428. 

Psautier : 29. 

Pupitre : 219, 269. 

Pyramide : 430, 434. 

Quadrature du cercle : 626. 

Rabateau : 45, 136, 163, 169, 
188, 227, 236, 273, 331, 333, 
372, 419, 434. 

Rachat de captifs : 436, 457. 

RAPHAËL : 589. 

Rapière : 77, 179. 

Réchaud : 309, 477, 513, 545, 
603, 612. 


— 998 — 


Recluse : 41, 87, 607. 

Récolets : 357, 388, 452. 

Reliquaire : 30, 198, 275, 281, 
311, 331, 334, 342, 363, 372, 
375, 376, 388, 396, 422, 432, 
452, 455, 460, 464, 473, 599, 
616, 622, 637. 

Remèdes : 49, 222, 224, 282, 
460. 

Renaiz : 259. 

Repos: 4, 11, 29, 54, 63, 84, 
85, 121, 130, 133, 157, 166, 
188, 246, 260, 303, 434 

Repositoir : 26, 79, 165, 169, 
200, 338, 341. 

Retable : 2, 13, 16,19, 20, 29, 
35, 42, 45, 80, 137, 146, 156, 
166, 172, 180, 207, 210, 218, 
233, 248, 252, 253, 272, 276, 
291, 297, 302, 339, 349, 364, 
427, 468, 529, 553, 555. 

Rhétoriciens : 41, 91, 157. 

Rideau : 422. 

Robe : 3, 46, 160, 165, 200, 
270, 273, 330, 333, 409, 167, 
560, 633, 634, 636. 

Rois de France : 239. 

ROLLIER (verrier): 103. 

Rose : 598, 610. 

Roubaix : 480. 

Rubis : 108, 122, 185, 197, 253, 
258, 263, 287. 

Sacre : 338. 

SAILLY (orfèvre) : 640. 

SAILLY (tapissier) : 321. 

Sainte Epine : 30. 

Saint Christophe : 30. 

Saint Esprit : 388, 510, 605. 

Saint Sépulcre : 27. 

Saladier : 609, 612. 

Salière : 177, 218, 258, 261, 
273, 275, 286, 290, 318, 331, 
353, 368, 369, 391, 419, 421, 


422, 454, 464, 476, 477, 484, 
498, 503, 513, 517, 577, 612. 

Salle capitulaire : 561. 

Samit : 36. 

Saphir : 143, 197, 253, 287. 

Sarge : 35. 

Satin : 36, 131, 134, 200, 264. 

Sceau : 30. 

Sceptre : 467. 

Schellebelle : 245. 

Scie : 508. 

Scribane : 301, 337, 353, 456, 
476, 496, 500, 521, 540, 541, 
560, 614, 634. 

Sculpture : 52, 53, 195, 198, 
271, 306, 353, 384, 396, 442, 
461, 464, 523, 562, 603. 

Séminaire : 574. 

Séminaire d’Hénin (à Douai) : 
553. 

Serpentine : 404. 

Serviettes : 102, 104, 298. 

Sifflet : 500. 

Signet : 30, 129, 198, 258, 359. 

Sipsière f?) : 160. 

Sœurs-Grises : 435, 588. 

Soie : 81, 133, 134. 

Solida : 609, 639. 

Sonnerie : 8, 530. 

Souastre : 324. 

Soucoupe : 551, 620, 623. 

Sous-indrecheldre : 358. 

Stalles : 199, 566. 

Statues et statuettes : 5, 11, 
39, 50, 52, 54, 58, 85, 134, 
180, 271,281, 283,306, 310, 
325, 353, 390, 392, 396, 415, 
428, 482, 486, 496, 560, 568. 

STEVINS (peintre) : 480. 

Sucrier : 517, 612. 

Surplis : 533. 

Tabatière : 513, 554, 572,573, 
619, 625, 628, 631, 635. 


— 229 — 


Tabernacle : 26, 79, 165, 169, 
435, 515. 

Table: 413,513, 521,541, 588, 
600. 

Tableaux: 1, 11, 15, 29, 33, 
50, 63, 78, 80, 96, 97, 104, 
107, 117, 126, 143, 144, 145, 
146, 147, 155, 157, 159, 161, 
162, 163, 166, 168, 181, 182, 
188, 195, 198, 208, 218, 221, 
236, 238, 246, 262, 276, 281, 
285, 286, 288, 299, 303, 311, 
319, 333, 347, 361, 378, 389, 
398, 402, 403, 410, 411, 418, 
423, 425, 426, 453, 524, 557, 
588, 591, 615, 616. 

Tableau de laiton : 31, 67, 182, 
206, 296. 

Tableau funéraire: 9, 148, 
161, 206, 240, 243, 253, 257, 
259, 267, 301, 314, 317, 380, 
433, 457, 460, 536, 613. 

Tablier : 546, 604. 

Taffetas : 298. 

Taintegnies : 509. 

Tapis : 161, 301,310, 321, 352, 
374, 402, 403, 471, 508, 598. 

Tapisserie : 6, 10, 29, 33, 35, 
39, 45, 52, 54, 68, 79, 86, 88, 
96, 101, 104, 122, 123, 136, 
137, 139, 141, 142, 146, 151, 
161, 168, 174, 176, 177, 187, 
188, 200, 218, 229, 235, 241, 
248, 251, 273, 275, 278, 284, 
288, 290, 310, 318, 343, 348, 
361, 371, 375, 377, 400, 419, 
421, 432, 438, 456, 458, 459, 
471, 520, 521, 529, 537, 566, 
569, 575, 581, 588,'589, 592, 
600, 602, 606. 

Tasse : 75, 145, 161, 205, 252, 
273, 278, 290, 310, 331, 508, 
542, 551, 623. 


Telles : 353. 

Tenailles : 146. 

Tenture de lit : 290, 310, 422, 
489. - 

Théière : 545, 588, 609, 635. 

Thèse : 599, 606. 

Thieullain : 15. 

Tire-moëlle : 612. 

Toile : 171, 386. 

Toile d’Enghien : 521. 

Toile peinte : 604. 

Toison d'or : 307. 

Traille : 59. 

Tresple ; 91. 

Treuil : 43. 

Trictrac 480. 

Triptique: 9, 33, 138, 144, 
145, 149, 181, 182, 207, 209, 
240, 257, 285. 

Tuniques : 58, 140, 267, 441. 

Turquoise : 135, 197, 258, 287. 

Université : 18]. 

Urne : 508, 623. 

Ursulines : 524, 627. 

Usages funéraires: 1,3, 8,24, 
33, 40, 43, 48, 67, 86, 91, 
115, 116, 120, 124, 190, 191, 
192, 198, 206, 219, 223, 418, 
503, 530, 565, 586. 

Vaisselle : 201, 202, 203, 250, 
261,287, 288, 289, 292, 297, 
303, 318, 326, 335, 336, 340, 
368, 369, 399, 412, 419, 422, 
451, 620. 

VAN Dyck: 589. 

VAN Oost: 520. 

VAN Rayman, (orfèvre) : 289. 

Velours : 27, 36, 61, 64, 113, 
119, 131, 160, 165, 191, 290, 
330, 333, 406. 

Verre : 175, 226, 285, 377. 

Verrières : 76, 91, 103, 183, 
386. 


— 230 — 


Vêtement : 36, 139, 420, 508, Warcoing : 475. 

517, 546,593, 610, 634, 636. Warcolet : 36. 
Vieux Leuze : 420. WARNIER (peintre): 424. 
Voile : 329. WaAucQuEeT (escrinier) : 199. 
Vraie Croix: 198, 308, 460, Wetteren : 245. 

531, 616. Wulpen : 306. 


L’AVOUERIE DE TOURNAI 


LAVOUERIE DE TOURNAI 


ESSAI 
SUR L'HISTOIRE DE CETTE INSTITUTION 


— 2 00e — 


AVANT-PROPOS. 


« L’avouerie de Tournai, a dit l’auteur de l'excel- 
lente Histoire des Châtelains de cette ville, est une ins- 
titution jusqu'ici fort mystérieuse et qui appellerait une 
bonne monographie. » Or, me trouvant quelque peu 
préparé par des études spéciales, non pour entreprendre 
la « bonne monographie » désirée, — les éléments 
manqueraient d'ailleurs, — mais pour apporter à l’his- 
toire de l’avouerie de Tournai une sérieuse contri- 
bution, je saîsis cette occasion de donner signe de vie 
à la vaillante Société historique et archéologique qui, 
depuis longtemps déjà, m'a accueilli au nombre de ses 
membres correspondants. 

Dégager l'origine, la nature et la condition de 
Yavouerie de Tournai, suivre les transformations de 
cette institution « jusqu'ici mystérieuse »; soulever 
autant que possible le voile qui couvre le rôle des 
avoués dans la vie publique de la cité; rectifier et 
compléter leur généalogie, tel a été le but du travail 
qui va suivre. La tâche, jo le proclame avec gratitude, 


— 234 — 


m'a été grandement facilitée par le concours de mes 

érudits confrères : M. Félix Brassart de Douai, 
M. le comte P.-A. du Chastel de la Howarderie et 
M. l'archiviste Hocquet. A la docte compagnie de 
Tournai de juger si le résultat obtenu est digne de son 
bienveillant suffrage. 


PREMIERE PARTIE : L'OFFICE. 


SI. 


L'avouerie laïque. 


On rencontre au moyen âge, indépendamment du 
villicus ou major dont l’action était essentiellement 
agricole, divers officiers ministeriales d'assez humble 
condition, à l'origine, connus sous les noms dejudices, 
prepositi, advocati, auxquels les Capitulaires attri- 
buent la police et la justice sur tous les habitants de 
leur ressort. Ils ne jugeaient pas directement, mais 
provoquaient le jugement des échevins, scabini, et des 
pairs quils présidaient et dont ils exécutaient les sen- 
tences sans participer à leurs décisions. Sous ce rap- 
port le titre de jusficiarius que prirent les délégués 
ecclésiastiques dans les possessions des établissements 
religieux exprimait mieux le rôle qui leur était 
attribué. Le terme « le justice » est resté pour désigner, 
dans les campagnes du Tournaisis et du Hainaut, 
l'officier spécialement chargé de la justice et de la 
police d'une paroisse (1). 

La dénomination d’avoué avait diverses acceptions 
et désignait desfonctionnaires d'ordres différents. Dans 


(1) Chargé « des eskevins à semonre por loi dire et por loi faire. + — 
Alulfus le Justice; Gossuin, justice de Froyennes. (A. d'Herbomez, 
Histoire des Châtelains de Tournai de la maison de Mortagne, T. I, 
pp. 139 et 141; T. II, pp. 75, 179 et autres). 


— 236 — 


le sens le plus large et le plus ordinaire, elle s’appli- 
quait aux défenseurs des églises, advocati seu defen- 
sores ecclesiarum, qui étaient en général de hauts 
personnages, capables, par la position qu'ilsoccupaient, 
d'assurer à leurs clients une protection efficace; mais 
l'avoué dont il est ici question, l'advocatus laicus, était 
un officier de moindre condition au début et dont le 
rôle judicaire et de police était limité aux fonds et aux 
personnes d'une localité formant son district et à 
laquelle il était exclusivement attaché. Dans cet ordre 
d'avoués laïcs on distinguait nécessairement l’avoué 
urbain auquel le milieu où s'exerçait son action 
assurait par le fait une situation supérieure à celle de 
l'avoué rural. 

L'expression laïc par opposition à ecclésiastique ne 
s'attache nullement, on le conçoit, au caractère ni de 
l'officier, ni du pouvoir qu'il représentait, mais bien à 
l'objet même de l'office : l'administration de la justice 
et de la police d’une paroisse ou d’une cité. Dans ce sens 
une avouerie était laïque même quand elle avait été 
instituée par une autorité ecclésiastique. 

L’avoué est, dans les Capitulaires, l’objet de nom- 
breuses prescriptions. Charlemagne recommande à ses 
envoyés, missi dominici, d'établir des avoués dans tous 
les lieux, per singula loca (1), de les choisir parmi ceux 
qui savent et veulent terminer les causes selon la jus- 
tice, et de remplacer par de meilleurs ceux qu'ils 
trouveront mauvais (2). Si un avoué, dit le livre 
septième des Capitulaires, est convaincu d'avoir agi 


(1) Capitularium tertium anni 803, upud Baluze, T. I, col. 392. 

(2) De advocatis et judicibus comitum.... tales eligantur quales et 
sciant et velint juste causas terminare, et ubi mali inventi fuerint a 
missis nostris mittantur meliores. (Capitul. tertium anni 805. Baluze, 
T. 1, col. 432.) 





— 237 — 


avec injustice et cupidité dans quelque cause, qu'il soit 
rejeté de l'assemblée des hommes honnêtes et de la 
communion des juges (1). 

L'institution des avoués laïcs, comme celle des pré- 
vôts et des maires, est propre aux deux premières 
races de nos rois. Les avoueries héréditaires qui ont 
subsisté existaient à l'état d'offices amovibles avant que 
le régime féodal les ait érigées en fiefs. On n'a pas plus 
créé d’avoués héréditaires que de prévôts et de maires 
sous la féodalité, on les a subis comme l’attestent les 
luttes incessantes qu'il a fallu soutenir contre leurs 
usurpations et leurs injustices. Déjà au XI° siècle on 
distinguait avec soin, comme ayant plus grande valeur, 
les biens que l'on donnait exempts d'avouerie : Omnino 
libera et sine advocatura (2). 

On trouve des avoueries laïques dans les domaines 
des rois et des comtes et dans ceux qu'ils avaient cédés 
avec leurs ministériels avant ou après que ceux-ci fus- 
sent devenus héréditaires de par le régime féodal. 
En 1096, le comte Robert le jeune donne en gage, 
pour la somme de vingt marcs, aux églises de Notre- 
Dame et de Saint-Eloi, à Noyon, l'avouerie de Noyelles, 
dans la châtellenie de Lille, que son vassal Saswalon 
tenait de lui en bénéfice et avait remise entre ses mains 
au moment de partir pour Jérusalem (3). Noyelles, 


(1) Si advocatus in causa suscepta iniqua cupiditate fuerit repertus 
a conventu honestorum et judiciorum communione separetur. (Ibidem, 
col. 1059.) 

(2) Voir la charte par laquelle Baudouin Ie", comte de Hainaut et 
comte de Flandre, donue 4 l’abbaye d'Hasnon de nombreuses possessions 
en 1065. Imprimée dans Duvivier, Le Hainaut ancien, codex diploma- 
ticus, n° 51. 

(3) In vadimonio trado ecclesie Sancte Marie Noviomensi et ecclesie 
Sancti Eligii advocaturam quam Saswalo de me in beneficio tenuerat, 
in villa que dicitur Nigella, in Castellaria Islensi, quam et michi 


— 238 — 


ancien fisc royal du temps de Saint- Evrard deCysoing, 
faisait alors partie du domaine particulier du comte et 
c'est bien ici l’avouerie laïque d'une ville. 

Faute de distinguer les avoueries laïques des avoue- 
ries ecclésiastiques et de reporter leur origine aux 
deux premières races, on risque de ne pouvoir expli- 
quer en toute satisfaction certains faits relatés dans les 
chartes et qui, pourtant, doivent se déduire naturelle- 
ment si peu précises que soient les données qu’elles four- 
nissent. L’ Histoire des Chätelains de Tournai mentionne 
quelques avoueries dans les campagnes du Tournaisis, 
notamment à Kain et à Froidmont (1). A Kain, la 
nature de l’avouerie se décéle d’elle-méme; elle était, 
au milieu du XIII° siècle, aux mains du maire hérédi- 
taire et il n y a pas à se méprendre sur son caractère 
laïc et local. Pour Froidmont, la difficulté n'est 
qu'apparente. 

Le châtelain de Tournai devait sa protection à 
l'abbaye de Saint-Amand pour les biens qu’elle possé- 
dait dans les limites de la châtellenie, savoir les 
villages de Hertain, Willemeau et Iroidmont. Cette 
protection constituait bien une avouerie ecclésiastique, 
mais comment expliquer que dans les actes intéressant 
ces trois villages, 1l ne soit parlé que de l’avouerie de 
Froidmont? (2) C'est qu'indépendamment de l’avouerie 
ecclésiastique exercée par le châtelain et qui s’étendait 
d'une manière générale sur ces possessions de l’abbaye 
dans une circonscription qui échappait à l'autorité 
immédiate du comte de Flandre, il y avait à Froid- 
mont une avouerie particulière, antérieure et d'un 


reddidit Jherusalem iturus. (Bulictin de la commission royale 
d'Histoire de Belgique, 4° série, T. IL, p. 181.) 

(1) A. d’Herbomez, T. II. preuves, n° 131 et 133. 

(2) A. d'Herbomez, T. I, p. 236. 


— 939 — 


ordre tout différent, une avouerie laique et locale dont 
les droits étaient à réserver, avouerie qui n'existait pas 
dans les deux autres villages. 

Jean Cousin et les auteurs qu'il cite, dissertant sur 
les avoués, n'ont pas méconnu la nécessité d'une dis- 
tinction entre ces officiers. « Voilà, dit le chanoine 
» tournaisien, une interprétation de laquelle on ne doit 
» pas inférer que tous advoués ou chastelains ont esté 
» advoués ou chastelains des églises, car il y en a de 
» deux sortes : les uns estoient advoués de monastères 
- ou autres églises, et les autres estoient advoués des 
» villes, communautés ou pays, comme advoués 
+ d'Ausbourg, de Zurich, de Béthune, de Bergues, 
» d'Arras (1). » 

Malgré les efforts tentés pour trouver à l’avouerie de 
Mons un caractère ecclésiastique (2), il est hors de 
doute que cette avouerie était purement laïque et abso- 
lument distincte de l’avouerie de Sainte-Waudru. Elle 
existait probablement au VII* siècle dans le domaine 
du comte Madelgaire et aura été cédée avec ce 
domaine et ses mancipiis, par Waudru, épouse du 
comte, au monastère fondé par elle sur les hauteurs du 
Castrilocus; mais les avoués de Mons, eussent-ils été 
créés dans les deux siècles suivants, conformément aux 
prescriptions des Capitulaires qui recommandaient 
d'en établir partout, per singula loca, qu'ils n'en 
auraient pas moins le caractère d’adrocati laïci ou 
d'officiers ministériels et locaux. L'attribution aux 
comtes de la dignité abbatiale séculière du monastère 
n’a apporté à la condition originaire de l'avouerie de 


(1) Histoire de Tournay. Livre III, p. 254. 
(2) Voir Ernest Matthieu, l’Avouerie de Mons dans les Annales de 
l'Académie d'archéologie de Belgique, 1885. 


— 940 — 


Mons, devenue fief, d’autre changement que de la faire 
relever de la cour féodale de Hainaut. 

Sans doute, l’avoué de Mons, comme tous les off- 
ciers héréditaires, a du céder devant les progrés irré- 
sistibles des institutions communales ; mais si celles-ci 
ont absorbé son autorité judiciaire et son influence 
dans la cité, elles ont forcément respecté ses droits 
utiles qui constituaient une propriété. Cette propriété 
a pu passer, dès le XII° siècle, aux mains de chevaliers 
et de hauts personnages sans qu'on dût s'étonner de ce 
fait qui est loin d’être isolé; le contraire serait plutôt 
l'exception. 


8 II. 


L’avouerie de Tournai; époque féodale : apogée. 


A Tournai, comme ailleurs, l’avouerie remontait aux 
premiéres races de nos rois; quand elle apparait pour 
la première fois au XI° siècle, c’est comme une institu- 
tion connue et fonctionnant depuis longtemps, et nulle 
part elle ne se montre telle qu'on puisse lui attribuer 
un caractère ecclésiastique. En aucun temps l’avoué de 
Tournai ne se révèle comme le défenseur de l'église; il 
n'avait la garde ni de la demeure ni des biens de 
l'évêque; c'était l'advocatus laicus, l'avoué de la Ville, 
« ejusdem urbis advocatus (1). » 

Sans doute, l'avoué relevait son office de l’évêque, 
mais de l’évêque prince temporel, substitué aux droits 
du Roi par la donation de Chilpéric en 562 et confirmé 


(1) Heriman, Narratio restaurationis abbatiæ Santi Martini, apud 
D'Achery, § 9. 


— 241 — 


dans cette possession par Charles le Chauve en 854 (1); 

et c'est précisément en ces temps que les évêques de 
_ Tournai ont dû créer l’avouerie de Tournai, pour assu- 
rer la justice et la police de la ville où toute autorité 
leur était dévolue sous la suzeraineté royale. La 
charte de Chilpéric peut être fausse, mais les droits du 
Souverain n'ont pas moins été exercés, sans contes- 
tation sérieuse, par les évêques de Tournai, pendant 
plusieurs siècles, et avaient dû bénéficier depuis long- 
temps de la prescription quand ils furent formellement 
reconnus, vers 901, par une charte de Charles le 
Simple (2). 

Il est difficile, on le conçoit, en l’absence de tous 
renseignements, de définir les attributions originaires 
de l’avoué de Tournai; on ne peut, à cette fin, qu'émet- 
tre des conjectures basées sur des données générales, 
et encore est-il prudent de se borner aux assimilations 
les plus probables que ces données générales peuvent 
comporter. 

L’avoué constatait les forfaits, les délits et les con- 
traventions, instruisait sommairement les causes et 
attrayait en justice les prévenus et les délinquants. Il 
provoquait le jugement des pairs et des échevins, exé- 
cutait leurs sentences et il lui revenait de ce chef une 
part déterminée, le tiers ordinairement, des fruits de 
justice. Selon l'usage de ces temps anciens, l'avoué 
avait, pour lui tenir lieu d’émoluments, la jouissance, 
à titre de bénéfice, d’un domaine particulier propor- 
tionné à l'importance de ses attributions. 

De même que les autres officiers de tous degrés, les 


(1) Le Maistre d’Anstaing, Recherches sur l'église cathédrale de 
Notre-Dame de Tournai, T, II, p. 49. 
(2) A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la maison 
de Mortagne, T. 1, p. 24. 
ANNALES. IV. 16 


— 9249 — 


avoués laïcs, grâce aux progrès de la féodalité, finirent 
par rendre héréditaires leur office, le domaine, les ren- 
tes et les revenus qui s’y rattachaient. L'histoire du 
X 1° siècle est remplie des luttes engagées contre leurs 
usurpations et contre le principe d'hérédité qui achevait 
de s'établir partout dans les avoueries comme dans les 
prévôtés et les mairies. Déjà l'avouerie de Tournai ne 

paraît plus que comme un fief qui passe de père au fils, 

de l'oncle au neveu et dont le titulaire dispose comme 

de son patrimoine, et dès la fin de ce XI* siècle, elle 

était aux mains de nobles personnages, puissants par 

leur famille et leurs richesses. 

A part les attributions, qui presque toujours diffe- 
raient d'un lieu à un autre, il y a, semble-t-il, un rap- 
prochement à faire entre l'avouerie de Tournai et la 
prévôté de Saint-Amand. De chaque côté l'office relève 
d'un prélat agissant comme seigneur de la Ville, abs- 
traction faite de son caractère ecclésiastique. L'avoué 
de Tournai, comme le prévôt de Saint-Amand, a rendu 
héréditaires sa charge et son bénéfice; tous deux sont, 
au XII° siècle, d'illustres personnages (1), et tous deux 
s'attirent par leurs usurpations et leurs méfaits de 
sévères répressions. 

L'importance du rôle de l'avoué de Tournai procédait 
moins, peut-être, des attributions en elles-mêmes que 
de l'influence acquise en dehors d'elles par l'officier qui 


(1) Philippe d'Alsace, députant quelques-uns de ses hommes pour 
régler en son nom un différend relatif à la dimo de Menin, s'exprime 
ainsi : « Ex parte nostra viris illustribus, domino Rogero de Warcon 
et Lamberto de Vixta ac Rogero, preposito de Haluin, et Stephano 
preposito Sancti Amandi, Michaele etiam Castellano Duacensi. - 
(Archives de la ville de Douai. Cartulaire de l'abbaye d'Hasnon, 
fo 73. — Imprimé dans l'Histoire de Menin, par le D' Rembry-Barth, 
T. IV, p. 536.) 


— 243 — 


en était investi et du prestige qui s'attache à toute 
haute position sociale; sous ce rapport la maison 
d’Avesnes ne le cédait à aucune autre en noblesse et en 
illustration. Néanmoins cette importance était réelle 
en soi. Chef de la justice dans une antique cité dont les 
seigneurs, chargés de l'administration de deux dio- 
cèses, étaient souvent absents et ne pouvaient donner 
aux intérêts temporels de leurs sujets qu'un temps 
limité, l’action de l’avoué devait s'exercer dans des 
conditions différentes de celles qu'on peut avoir étudiées 
dans d’autres milieux; ce qui a pu donner le change 
sur la nature de l’avouerie de Tournai. 

Un document irrécusable établit péremptoirement 
que l'avoué de Tournai n'avait nullement le caractère 
de défenseurs de l'église; mais s’il n'était pas le gar- 
dien de l'évêque et de ses biens, il était le principal 
représentant de son pouvoir dans la Ville qui échappait 
à l’action du châtelain, et il n’est pas étonnant qu’à ce 
titre, joint à l'éclat d'une illustre extraction, il ait joui 
de la plus grande considération. Ses prétentions, même 
non admises, au mobilier de l'évêque défunt, et surtout 
le droit de grâce à sa joyeuse entrée faisaient de cet 
officier, si non une sorte de prince, au moins un 
personnage de premier plan. 

À une époque qui peut coincider avec la fondation, 
en 1126, de l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, les 
évêques paraissent avoir accru les attributions de 
l'avoué. Jusques-la, ils avaient eu, pour assurer la ren- 
trée des droits et revenus qu'ils possédaient à Tournai, 
un prévôt dont l'existence est constatée à la fin du 
X [° siècle et au début du siècle suivant, en la personne 
du prévôt Thetbert traitreusement assassiné, d'après 
Hériman, par l'avoué Fastré IT, et en celle du prévôt 
Thierri, l'un des trois laïcs qui souscrivirent, en 1101, 


— 944 — 


un accord préparé dans le synode que présidait 
l'évêque Baudry (1). Soit que cette charge n'ait pas été 
inféodée, soit qu'elle ait fait retour aux évêques, sei- 
gneurs de Tournai, il est présumable que ceux-ci con- 
cédèrent à l’avoué la perception de certains droits 
entre autres les droits seigneuriaux de tonlieu, d’affo- 
rage et decambage avec la juridiction qui s’y rattachait 
et moyennant une portion déterminée de la recette. 
C'est ainsi que s'expliquerait la part, tenue en fief des 
évêques par l'avoué, des droits de cambage levés dans 
la brasserie du monastère de Saint-Nicolas-des-Prés (2). 

Considérées dans leur ensemble, les attributions de 
l'avoué telles qu'elles sont ici présumées ne laissaient 
pas que d'être redoutables, aux XI° et XII° siècles. 
L'avoué ne devait-il pas mettre parfois au service de ses 
haines privées le pouvoir exécutif qui lui était confié? 
N’abuserait-il pas de sa position pour se laisser aller à 
ses penchants de convoitise et d’usurpation? Nes'érige- 
rait-il pas en despote et ne ferait-il pas de sa charge 
une source d’exactions et d'injustices? La haine mor- 
telle conçue par un avoué des premiers temps contre le 
prévôt qui protégeait et défendait les pauvres sujets du 
seigneur évêque, l’envahissement, au nom d'un de ses 
successeurs, des biens de l'évêque défunt, établiraient 
que ces appréhensions étaient au moins en partie 
fondées. 

De même que pour les attributions dévolues à l’avoué 
de Tournai, il est mal aisé de déterminer les droits 
utiles et les revenus originairement affectés ou ulté- 
rieurement rattachés à son office. Outre les fruits de 
Justice afférents à sa charge, outre sa part présumée 


(1) Voir le § IV. 
(2) J. Vos, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 92. 


— 945 — 


des droits seigneuriaux dont il assurait la rentrée et 
celle rappelée plus haut qu'il prélevait dans lecambage 
de la brasserie du monastère de Saint-Nicolas-des- 
Prés, quelques documents mentionnent, mais sans en 
indiquer l'origine, des droits et revenus à distinguer 
de ceux qui provenaient de ses biens propres. 

En 1130, l'évêque Simon, confirmant le rachat fait 
par le chapitre de Tournai de l'autel de Saint-Denis 
(Saint-Genois), réserve la part que tient l’avoué : 
Preter illam partem quam tenet advocatus (1). L'avoué 
de Tournai tenait aussi de l'évêque une partie du moins 
de l'autel d’Helchin ou de sa dime : Aléare de Helchin 
et minulam decimam ejusdem Ville (2). Cette dime 
d'Helchin et de Saint-Genois avait une valeur assez 
importante puisque l'un des avoués, Gilles d’Aigre- 
mont, la cède à titre de gage pour la somme de 
600 livres à l'évêque de Tournai qui, en 1234, donne 
les fruits de ladite dîme à l’abbaye des Prés-Porcins 
qu'il venait de fonder aux portes de Tournai. Une 
clause de l'acte de donation laisse aux héritiers de 
l'avoué le pouvoir de racheter le bien engagé, mais on 
ne voit pas qu'ils aient usé de cette faculté (3). 

Quant au domaine attaché à son office, l’avoué 
Walter en fit don à l'abaye de Saint-Nicolas-des-Prés, 
en 1137. A cette date, l'évêque Simon fait connaître 
que de son assentiment, Walter, avoué de Tournai, 
a donné à l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés toute la 
terre de son fief qu'il tenait de lui évêque, située au- 
delà du ruisseau de Barges non loin du monastère, à 


(1) Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, 
T. XVI, pp. 77, et 78. 

(2) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des- Prés, n° 98. 

(3) Voir au § VIII. 


— 246 — 


charge d'une redevance annuelle de quatre deniers 
payable à l'évêque de Tournai (1). 

Les avoués de Tournai possédaient en outre dans la 
région des biens à raison desquels ils étaient vassaux 
du châtelain de Tournai, de l'abbaye de Saint-Amand 
ou d’autres suzerains non toutefois comme officiers, 
mais comme seigneurs particuliers. Dès lors la 
recherche de ces biens et les transactionsauxquelles ils 
ont donné lieu seraient ici hors du cadre de cette 
étude; elles trouveront place dans les notices des pos- 
sesseurs respectifs. 


§ III. 


Ere communale; décadence et transformation 
de l'avouerie. 


La puissance temporelle des évêques de Tournai fut 
singulièrement compromise par l'arrivée, en 1187, de 
Philippe-Auguste qui sut se concilier l'esprit des habi- 
tants et les soumettre à son pouvoir. Par suite se trou- 
vèrent considérablement amoindries la prééminence et 
l'autorité que l'avoué, l’homme lige des seigneurs 
évêques, pouvait avoir acquise dans son office et dans 
le rang social qu'il occupait (2). Il est vrai que la 


(1) Sicut totam jure hereditario possidebat. Sed quia de feodo suo 
erat quod de me humili ministro Beate Marie et domino suo tenebat, 
ut legitima foret donatio a me tam suis quam religiosorum precibus 
impetravit, ut sub oculis et testimonio homimum meorum ipsam 
terram totam sicut de feodo suo constituerat, cum Nicholao eo tem- 
pore primo herede suo in manu mea emancipatam omnino redderet 
et liberam, eo videlicet tenore ut predictis fratribus eam concederem 
sub aliquo censu amuatim persolvendo. (J, Vos, L'abbaye de Saint- 
Nicolas-des-Prés, T. I, p. 35 et cartulaire, n° 8.) 

(2) A cette époque la maison d'Aigremont soudée sur celle des 
d’Avesnes était en possession de l'Avouerie de Tournai. 


— 247 — 


charte de commune octroyée à Tournai par le monarque 
français réserve le droit de l’avoué (i); mais elle le 
soumet en certains cas à la juridiction du prévôt, chef 
de la nouvelle magistrature (2), qui peut l’ajourner par 
devant lui et même saisir les biens qu'il possède dans 
- la commune s'il ne comparait pas au jour assigné (3). 
Elle conserve à l'avoué sa part des amendes prononcées 
au sujet des forfaits quelle prévoit, mais elle la subor- 
donne au jugement des jurés (4) qui peuvent se croire 
juges des cas où cette part est à percevoir. Enfin, la 
charte de commune laisse à l’avoué une certaine juri- 
diction puisqu'elle lui suppose, comme au châtelain, 
des sergents pouvant être, à l'occasion, les agents de 
ses violences à l'égard des biens des bourgeois. Elle 
laisse, en un mot, à l’avoué ses attributions judiciaires 
et de police séculaires, mais désormais restreintes aux 
non bourgeois. Or, c'est précisément cette juridiction 
se perpétuant par l'hérédité et dont l'exercice pouvait 
laisser à l'officier féodal quelque influence qui devint 
l'objet des méfiances de la Commune. 

Substituée à l'autorité royale dans la Ville, suscep- 
tible et jalouse comme toutes ses congénères, la 


(1) « Has itaque prœnominatas consuetudines concedimus, salvo jure 
ecclesiarum, castellani et advocati. » 

(2) Tandis qu'4 Tournai le chef de la magistrature communale 
prenait le nom de prévôt, 4 Ypres, 4 Bailleul, 4 Warneton, il prenait 
celui d'avoué, et, à vrai dire, ce nom d'avoué qualifiait mieux le défen- 
seur des bourgeois et de leurs biens, le gardien de leurs privilèges et 
de leurs franchises, le protecteur des droits de la commune. 

(3) = Si forte castellanus sive advocatus aut eorum servientes res 
civium violenter abstulerint, præpositus eos ad diem citabit; si ad 
diem venire noluerint satisfacturi, præpositus eorum res quæ ad com- 
muriam pertinent saisire debet quo usque satisfactionem fecerint 
condignam, » | | 

(4) = In emendationibus forisfactorum babeant castellanus et advo- 
catus portionem suam ad judicium juratorum. » 


— 248 — 


commune de Tournai ne devait qu'impatiemment souf- 
frir un partage quelconque du pouvoir, et il était à 
prévoir qu'après avoir absorbé la juridiction de l’avoué 
sur les bourgeois, lesquels ne pouvaient même plus s'y 
soumettre n'étant justiciables que de l’échevinage, elle 
ne cesserait de fixer un œil d'envie sur ce que l'office 
ébréché conservait encore d'action de par la charte de 
Philippe-Auguste. 

La Commune, à vrai dire, était dans son rôle en 
cherchant avec persistance à annihiler tout pouvoir qui 
pouvait limiter le plein exercice de l'autorité que le 
roi lui avait déléguée; mais la juridiction et les fruits 
de justice réservés à l’avoué par la charte de 1187 
constituaient une propriété dont on ne pouvait le 
dépouiller sans indemnité, et si modeste que fat ce lot 
il n'en était pas moins en butte aux convoitises du 
magistrat qui ne dissimulait même pas ses vues de 
domination exclusive dans la Ville. 

En 1234, à la mort de l'avoué, les gens de loi obli- 
gèrent son successeur, Anselme II d’Aigremont, à 
reconnaître par serment qu'il ne pouvait vendre 
l'avouerie qui lui venait de son père, si ce n'était à un 
bourgeois de Tournai agréé par la Commune, et que, 
même à un bourgeois de Tournai, il ne pouvait l’enga- 
ger pour plus de huit ans, sous peine de 500 livres 
parisis au profit de la Commune (1). Il semble que les 
magistrats de Tournai songeaient dès lors à se ménager, 
pour un avenir peu éloigné, la possibilité de se déba- 
rasser complètement de l’avoué, et c’est sans doute des 
idées de rachat qui les préoccupaient quand ils inter- 
disaient à l’avoué la faculté d'engager son avouerie 


(1) Annales de la Société historique et archéologique de Tournai, 
nouvelle série, T. I, pp. 29 et 30. 





— 249 — 


pour plus de huit ans. Mais ce mobile, tout plausible 
qu'il paraisse, ne justifie pas l'acte autoritaire des 
magistrats, incompréhensible en son exigence si on 
n'en avait l'explication dans ce qui va suivre. 

En juin et novembre de cette année 1234, le même 
Anselme d’Aigremont eut au sujet de son avouerie un 
démélé d'intérêts avec l’évêque de Tournai, ainsi qu'il 
résulte de deux actes analysés dans la table de quatre 
volumes de documents recueillis aux archives de 
l'évêché de Tournai, vers 1668, par Denis Godefroy, 
historiographe de Louis XIV, laquelle table est publiée 
dans le tome 16 des Bulletins de la Société historique 
et littéraire de Tournai (1). 

L'acte de juin, « le samedi après l'Ascension, » est 
» une sentence qui condamne Anselme, avoué de 
» Tournai, à payer à l'évêque deux cents livres parisis 
» pour le marché de l’avouerie de Tournai qu'il avait 
» achetée. » — Par l'acte de novembre, le samedi après 
la Toussaint, Anselme, chevalier et avoué de Tournai, 
maté sans doute par la sentence qui précède, se met à 
la discrétion de l'évêque dans une difficulté survenue 
au sujet de soixante livres de blanc et d’artésiens que 
le prélat lui demandait. 

Telle qu'elle est formulée l'analyse de ces deux actes 
devient aussi une énigme. Au mois de mai précédent, 
Anselme affirmait que l’avouerie de Tournai lui venait 
de Gilles, son père; que pouvait-il avoir acheté sous 
ce nom d’avouerie? Une explication se présente pour- 
tant : les évêques, forcés d'abandonner à la Commune 
l'autorité qu'ils avaient si longtemps exercée sous la 
suzeraineté des rois de France, conservaient néanmoins 
les droits utiles et les revenus qu'ils possédaient dans 


(1) Page 8. 


— 950 — 


la cité. Déjà. ils avaient attribué à l’avoué, si ma con- 
jecture est fondée, la charge d'assurer judiciairement. 
la rentrée de ces droits et revenus et, en 1234, fatigué 
des conflits incessants que le magistrat lui suscitait, 
l'évêque Walter de Marvis avait vendu à Anselme 
d'Aigremont, à titre de fief, ces droits mêmes, tels que 
les péages, les cambages, les forages et autres avec la 
justice afférente aux dits droits; et c'est le-marché 
intervenu à cette occasion qui avait amené le différend 
visé par la sentence du mois de juin. Quant à la diffi- 
culté mentionnée dans l'acte de novembre suivant, si 
elle ne procède pas du même marché, il faut, en l’état 
où on la trouve, renoncer à toute investigation sur son 
origine. 

Et qu'on le remarque bien, ce n’est pas là une simple 
conjecture sans appui dans les textes. Plus tard, 
quand l'avoué cède à bail son avouerie à la Commune 
de Tournai, elle comprend la série des droits qui 
appartenaient originairement à l'évêque et que l’avoué 
a fait siens en les achetant. 

Dès lors l’avouerie a changé de condition et en 
déterminant les effets de cette transformation, dont les 
actes de 1234 marquent l'origine, on peut établir en 
quelque sorte le bilan de l'office au XIII° siècle. 

« Toute la seigneurie et justice » que l'avoué a dans 
Tournai et sa banlieue consiste « en wienages ou tra- 
vers, en fouées, en pêcheries en cambages, en forages, 
en lois, en justices et en amendes des droits de 
commune. » Les lois, les justices et les amendes, c'est 
ce que l’avoué a retenu de ses premières attributions, 
à savoir sa participation aux fruits de Ja justice crimi- 
nelle et sa juridiction restreinte aux non bourgeois. 
Elles comprennent aussi la justice afférente aux droits 
récemment acquis. Les foués et les pêcheriers, les 


— 9] — 


wienages ou travers, les cambages et les forages, c’est- 
4-dire les droits acquis en 1234, forment, semble-t-il, le 
principal fonds de l’avouerie. L’avoué n'est plus le 
représentant, dans la Ville, de l’autorité épiscopale 
elle-même battue en brèche, ce n’est plus même un 
officier dans la pleine acceptation du mot, c'est le pos- 
sesseur d'un fief dont le produit réside surtout dans la 
réalisation de quelques droits justiciables. | 

Bien qu'ainsi transformée, l'avouerie reste dans les 
mêmes conditions qu'autrefois vis-à-vis du seigneur 
évêque de qui elle relevait et de la Commune qui la 
surveille, avec cette différence toutefois que celle-ci n’a 
plus à considérer l’avouerie que comme un fief ordi- 
naire, jouissant encore de quelques prérogatives sans 
doute, mais sur lequel plane son autorité administra- 
tive au même titre que sur les autres fiefs dans la 
Ville; de là l'interdiction quelque peu excessive, 
imposée à l’avoué, de disposer de sa chose autrement 
que dans l'intérêt de la Commune. 

Malheureusement à partir de ce moment le silence 
des documents s'étend d'une manière absolue sur l'ins- 
titution pendant plus d'un demi siècle. Ce qu'on peut 
néanmoins présumer c'est que durant ce temps l'aver- 
sion de la magistrature tournaisienne pour les offices 
héréditaires ne fit que croître en raison du dévelop- 
pement de l'esprit communal, et que bientôt elle se 
traduirait en actes plus exigeants encore. Désormais, 
en effet, la commune entend couvrir de sa sauvegarde 
et de sa protection, danstoute l'étendue de l'échevinage 
et sous quelque seigneurie qu'ils se trouvent, ses bour- 
geois et leurs fils, leur personne et leurs biens. Les 
avoués comme les châtelains auront à faire de nouvelles 
concessions à la Commune jusque dans leur domaine 
particulier. 


_ 959 — 


§ IV. 


Fin de l'avouerie de Tournai. 


A la fin du XIII* siècle, dit M. d'Herbomez, quand 
la Commune voulut devenir complètement maîtresse 
chez elle et annihiler les pouvoirs qui limitaient le 
sien, elle commença par s'assurer la possession de la 
plupart des droits dont le châtelain jouissait encore. 
Elle les prit d’abord à bail, au mois d'avril 1287, en 
attendant qu'il lui fût possible de les racheter (1). De 
même elle agit à l'égard de l'avouerie de Tournai. En 
avril 1287 aussi, elle prit à cense pour neuf années 
« les droits de justice, wienage et autres » que l'avoué 
avait en cette ville et dans la banlieue, moyennant une 
rente annuelle de 160 livres tournois, plus une somme 
de 470 livres comme prix d'achat si on s'en rapporte 
aux termes, d'ailleurs précis, du contrat; mais il se 
peut que cette somme soit fictive et ait été stipulée 
éventuellement comme base d'indemnité en cas de 
dédit. J] n'en est plus fait mention dans un acte de 
même date où l’avoué confirmela cense qu'il aconsentie 
pour neuf années. 

« S'il y aun empêchement, provenant de la part du 
Roi ou de l'évêque, à la libre jouissance de cette cense, 
l'avoué devra remettre aux prévôts et jurés de Tournai 
le prix d'achat, soit 470 livres tournois, outre une 
somme égale comme amende. — Si l'empêchement 
vient de l’avoué lui-même ou de ses héritiers, ou s'il y 
a vente, l'avoué devra payer une amende s'élevant 


(1) Histoire des Chatelains de Tournai, T. I, p. 185. 


— 953 — 


à 940 livres, plus une somme égale au prix d'achat de 
la cense (1). » 

Etant donné qu'à cette époque les revenus annuels 
de la châtellenie de Tournai, évalués À 764 livres 
10 sous, représentaient une centaine de mille francs (2), 
les 160 livres que la Commune s'engage à payer 
annuellement pour la cense de l'avouerie représente- 
raient plus de 20 mille francs de notre monnaie 
actuelle et c'est là la seule base qui permette de se 
faire une idée de la valeur matérielle de l'office. 

A la même date Renier, dit Borgne d’Aigremont, 
chevalier, avoué de Tournai, fait savoir qu’à la suite 
de plusieurs débats et conflits, il a fait avec les prévôts 
et jurés de la Commune de Tournai un accord qui règle 
les cas où les bourgeois de Tournai jouissent de leurs 
franchises dans les terres de l’avoué et dans celles de 
ses hommes hors de la franche Ville. Cet accord ren- 
ferme les mêmes dispositions que l'accord passé égale- 
ment en avril 1287, et dans un but identique, entre la 
Commune et la châtelaine représentée par ses tuteurs, 
au sujet de leur juridiction respective surles bourgeois 
de Tournai (3). 

L’avoué abandonne, en faveur des bourgeois et des 
fils de bourgeois, une grande partie de ses droits de 
justice criminelle dans ses terres et dans celles de ses 
hommes. Il ne fait guère de réserve qu'en ce qui con- 
cerne la fraude des droits de wienage qui tiennent de 
son office, mais il excepte de la jouissance des fran- 
chises dans son domaine privé, les non bourgeois fus- 


(1) Premier cartulaire de Tournai, p. 50; communication de 
M. le comte du Chastel de la Howarderie. 

(2) A. d'Herbomez, T. I, p. 296. 

(3) Voir A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai, 
Preuves, n° 184. 


— 254 — 


sent-ils levants et couchants dans la Cité........ « Et 
est à savoir que l'avoué ni ses hommes ne peuvent sai- 
sir ni les biens ni les meubles des bourgeois ou des fils 
de bourgeois à moins que d’aucuns de ceux-ci ne 
singérent de passer leurs marchandises par terre ou 
par eau en fraude des droits de wienage, auquel cas 
l'avoué peut arrêter les marchandises. Et si des non 
bourgeois fraudaient le wienage ou menaient bêtes de 
bourgeois en dommage d’autrui contre le ban des sei- 
gneurs, ou commettaient quelque infraction contre 
le ban d'août, l'avoué etses hommes peuvent les justicier 
selon l'usage du lieu. Partant, il est entendu que la 
Commune de Tournai ne peut ni ne doit défendre et 
garantir en rien, hors de sa justice, les hôtes couchants 
et levants de la cité non bourgeois ni fils de bourgeois, 
qui commettraient quelque méfait sur les terres de 
l'avoué ou de ses hommes. » 

Dans le même acte, l’avoué confirme le contrat rela- 
tif à la cense des droits de justice, wienage et autres 
qu'il a dans Tournai et sa banlieue : « De rechef je, 
Renier dessus dit, ai affermé et donné à cense, pour 
neuf années à venir et consécutives, aux prévôts et 
jurés, pour eux et pour toute la Commune de Tournai, 
toute la seigneurie et justice que j'ai à Tournaiet dans 
sa banlieue, en l'un et l’autre côté de l'Escaut, en 
wienages qu'on a coutume de prendre à Tournai et au 
travers du dehors, en fouées, en pêcheries, en cam- 
bages, en forages, en lois, en justices, en amendes des 
droits des communes et en toutes autres choses en 
quelconque manière que je les aie ou puisse avoir et de 
quelconque seigneur que je les tienne et puisse tenir, 
moyennant 160 livres tournois, que lesdits prévôt et 
jurés en doivent rendre et payer chacun an durant la 
cense, la moitié à la Saint-Remi et l’autre moitié aux 


— 955 — 


Paques, à Tournai, 4 moi ou à mon certain commande- 
ment (1). Il est entendu que dans cette cense ne sont 
pas compris les hommages gisant en la cité de 
Tournai et dans sa banlieue que l’on tient de moi et de 
mes maisons, et la droiture que l'évêque, à sa venue, 
doit à l’avoué de Tournai (2), lesquels je retienssans les 
affermer. 

« Et s’il advenait que quelqu'un passat outre le dis- 
trict de la justice de Tournai sans payer le wienage ou 
le travers, encore qu'il ne fit pas entré dans ce dis- 
trict, ceux de Tournai, s'ils l’atteignaient en ma terre 
ou en celle de mes hommes, pourraient l'arrêter lui et 
les siens de par moi et en mon nom, les ramener à 
Tournai et les tenir tant qu'ils aient payé à ceux de 
Tournai le wienage ou le travers et l'amende telle 
qu'on a coutume de la percevoir (3). » ........ Et pour 
que toutes ces choses soient fermes et stables, j'ai ces 
présentes lettres scellées de mon propre scel. « Ce fu 
fait l’an de gratie m. deus cens quatrevinsetsiet el mois 
davril (4). » 


(1) Il n'est plus question, dans cette confirmation, du prix d’achat 
de 470 livres, à rendre à la commune en cas d'opposition de la part du 
Roi ou de l’Evéque, ce qui corrobore mes doutes sur la réalité de cette 
valeur fictive, à mon sens, malgré les termes précis du premier acte. 
Dans l'accord identique passé entre la commune et les tuteurs de la 
châtelaine de Tournai ne figure aucun prix d'achat autre que la rente 
annuelle. 

(2) Je n'ai pas trouvé en quoi consistait « li droiture que li evesques, 
à se venue, doit al avoet de Tournai. » L'Historien des Châtelains de 
Tournai qui mentionne le fait, en ce qui concernait ces officiers, no le 
commente pas. (T. I, p. 183.) 

(3) Voir la ratitication, par la Chatelaine de Tournai, d'un acte 
identique dans A. d'Herbomez, Les Châtelains de Tournai, T, II, 
preuves, n° 183. 

(4) Premier Cartulaire de Tournai, fol. 66 et 67. Communication 
due à l’obligeance de M. Hocquet, archiviste communal de Tournai. 


— 26 — 


D'après une charte reposanten original aux Archives 
de Tournai, le bail des droits de l’avouerie, contracté 
pour neuf ans, ne parvint pas à son terme à cause de 
l'opposition de l'évêque et du Chapitre; il fut résilié le 
27 avril 1294, par Hellin d'Armentières et sa femme 
qui s’engagèrent à payer l'amende de 940 livres tour- 
nois stipulée au contrat, et l'on ne voit pas qu'il ait été 
renouvelé depuis comme le dit Poutrain (1). Néanmoins 
les mêmes personnages, et à la même date, ratifièrent 
l'accord fait, en avril 1287, entre les prévôts et jurés de 
Tournai et Renier d’Aigremont au sujet des franchises 
dont les bourgeois de cette ville pouvaient jouir dans 
les terres de l’avoué (2). 

Quoi qu'il en soit l’avouerie de Tournai: a, dès lors, 
perdu tout prestige, et sauf la prérogative, que conser- 
vent les avoués comme les châtelains, de faire à Tour- 
nai une entrée solennelle et d'amnistier les bannis 
à cette occasion, l'institution qui avait autrefois valu à 
l'officier féodal honneur et puissance, ne représente 
plus guère qu'une valeur cotée, qu'en souvenir du passé 
on appelle encore l’avouerie. 

On approchait du dénouement. En 1320, l'évêque, 
qui jouissait encore à Tournai de droits et de préroga- 
tives considérables, mais souvent contestés par la 
Commune et par les rois de France, acceptait en 
homme habile et avec empressement, dit le Maistre 
d'Anstaing, l'offre de Philippe le Long d'échanger ces 
droits et privilèges peu respectés contre de belles pro- 
priétés qui devinrent plus tard l'origine de la fortune 
de l'évêché (3). Parmi les droits cédés par l'évêque Gui 


(1) Histoire de Tournai, T. II, 12° avoué. 

(2) Communication de M. le comte du Chastel. 

(3) Recherches sur l'église cathédrale de Notre-Dame de Tournai, 
T. II, p. 69. 





— 207 — 


de Boulogne se trouvait l'hommage de l'avouerie de 
Tournai; mais l’avoué n'eut plus à relever son office 
qu'il vendit au roi Charles le Bel, le mercredi avant la 
Saint-Jean-Baptiste 1323 (1). 

Au siècle suivant l'hôtel de l'avouerie, situé près de 
la maison des Filles-Dieu, existait encore, à ce qu'il 
semble. Une veuve testant le 3 mai 1434, donnait aux 
Filles-Dieu « emprès l’adværie » V sous tournois (2). 


* 
* * 


L'étude qui précède me laisse la pleine conviction 
que l'avouerie de Tournai remontait au moins à 
l'époque Carlovingienne, qu'elle était exclusivement 
laïque de sa nature et qu'avant d'apparaître pour la 
première fois et alors comme une institution connue et 
fonctionnant depuis un temps immémorial, elle s'était 
transformée en bénéfice héréditaire à la faveur du 
régime féodal. Sans doute des inductions seules cons- 
tatent ce passé préhistorique, mais elles sont rigou- 
reuses et je les tiens pour fondées. 

Que cette avouerie n'ait eu nullement le caractère 
d'une institution destinée à défendre l'église de Tour- 
nai, son chef et ses biens, cela est prouvé par la 
curieuse charte de 1151. Que sa mission ait été d’assu- 
rer la justice et la police dela ville soumise à l'autorité 
de l’évêque, prince temporel, et qu'à cette finelle ait eu 
la juridiction nécessaire et les moyens de l'exercer, 
cela ressort des termes mêmes dela charte de Philippe- 
Auguste de 1187. 


(1) Poutrain, Histoire de Tournai, T. Il, 15° avoué. 

(2) A. de la Grange, Choix de Testaments tournaisiens, dans les 
Annales de la Société historique ct archéologique de Tournai, nou- 
velle série, T. II, p. 768. 

ANNALES. IV. 17 


— 958 — 


Dès la fin du XII° siècle, une puissance nouvelle, 
irrésistible, la Commune, absorbe l'action de l’avoue- 
rie, ne lui laissant que sa participation matérielle aux 
fruits de la justice criminelle et une juridiction res- 
treinte. Delà cette autre transformation qui se déduit 
des actes de 1234 logiquement interprétés : l'évêque 
vend à l’avoué une partie de ses droits en les ratta- 
chant à l’ancien office, et cet office, bien qu'il reprenne 
ainsi une certaine consistance, n'est plus en réalité que 
l'exploitation d'un fief ordinaire avec quelques préroga- 
tives qui seules rappellent sa prééminence et son pres- 
tige d'autrefois. C'est dans cet état qu'il est pris à bail 
par la Commune en 1287 et qu'il s'éteint en 1323. — 
Telle est dans ses grandeslignes l'histoire del'avouerie 
de Tournai. 





SECONDE PARTIE : LES OFFICIERS. 


§ V. 


Les premiers avoués connus et la chronique d'Hériman. 


« C'est d'Hériman que nous tenons, dit Poutrain, 
» tout ce que nous sçavons de nos premiers avoués », 
et c’est encore vrai. Or, le but d'Hériman dans son 
récit de la restauration du Monastère de Saint-Martin 
de Tournai (1), était de démontrer que cette abbaye 
remontait à une haute antiquité; qu'elle avait été 
détruite par les Normands à la fin du IX° siècle et 
qu'elle était abandonnée depuis plus de 200 ans quand 
en 1092, l'écolâtre Odon, obéissant aux appels réitérés 
de la grâce, vint avec quelques religieux relever le 
monastère de ses ruines. Et c'est surtout à l'appui de 
sa démonstration qu'Hériman met en scène les avoués 
de Tournai, sans se préoccuper ni de leur origine ni de 
leur condition, et 1l en parle comme on parle de fonc- 
tionnaires établis et exerçant depuis un temps immé- 
morial. Si à l'époque où il vivait, c’est-à-dire à la fin 
du XI° siècle, l'institution avait été récente, Hériman, 
qui se laisse aller si facilement aux digressions, 
n'aurait pas manqué de disserter sur une création d'où 


(1) Narratio restaurationis abbatiæ Sancti Martini Tornacensis, 
dans le Spicilegium de D’Achery, T. II, p. 888: — et dans le Corpus 
chronicorum Flandriæ de J. J. de Smet. 


lui venaient ses principaux acteurs. Avant son temps 
il y eut, à n'en pas douter, des avoués à Tournai; 
mais en l'absence de toute mention certaine, force est 
de s’en tenir à céux qu'il signale au cours de sa narra- 
tion. Le plus ancien est Bauduin que le chroniqueur 
dit avoir hanté dans sa jeunesse. 


1. Baupuin, 1075 environ. 


Vers 1075, après la guerre-qu'il avait soutenue avec 
succès contre Richilde, Robert le Frison, cherchant à 
se consolider dans son usurpation du comté de Flandre, 
envoya une ambassade à l'empereur Henri IV dans le 
but de le bien disposer en sa faveur. Hériman rap- 
porte, au sujet de cette ambassade, une anecdote que 
l'un des messagers de Robert le Frison, Bauduin, 
avoué de Tournai, lui raconta maintes fois. Quand 
Bauduin et ses compagnons approchèrent de Cologne, 
ils rencontrérent une dame d’honnéte apparence qui 
leur demanda qui ils étaient, d'où ils venaient et où 
ils allaient. À cette question les députés se turent. 
Alors la dame reprit : « Je sais bien que vous êtes les 
messagers du comte Robert de Flandre, lequel a 
manqué au serment qu'il avait prêté à son frère Bau- 
duin de Mons, a tué son neveu Arnoul et lui a pris 
son héritage. Il vous envoie pour obtenir la grâce et 
l'amitié de l'Empereur. Sachez donc que cette démarche 
tournera à bien, que l'Empereur vous accueillera 
favorablement; sachez aussi que le comte Robert et 
son fils tiendront la Flandre en paix, mais que son 
petit-fils mourra sans enfants mâles; qu'un jeune 
prince venant de la Dacie lui succédera et mourra 
de même sans enfants; qu'après lui deux concurrents 
se disputeront le comté; que l'un des deux tuera 





— 261 — 


l'autre et possédera la Flandre ainsi que ses descen- 
dants jusqu'au temps de l'Antéchrist. » J'étais jeune 
encore, ajoute Hériman, quand Bauduin, avoué de 
Tournai, me raconta ce fait; maintenant que j'arrive 
à la vieillesse, je vois de mes propres yeux que la 
prophétie s'accomplit (1). 

L’avoué Bauduin renonça au monde et se fit moine 
à l'abbaye du Bec en Normandie (2). Hériman lui 
donne pour successeur Radulphe, très illustre che- 
valier, né de la même souche, mais il résulte de la 
narration même du chroniqueur que ce Radulphe n’a 
pu suivre immédiatement Bauduin. L’avoué qui vient 
en second lieu est Fastré 1°. 

Quel est ce Bauduin et quels liens l’attachaient à 
son successeur? La narration ne le dit pas. Il n’est 
guère vraisemblable que Fastré fût son fils, car il 
aurait donné à l’un de ses enfants le nom de Bauduin 
qu'on ne retrouve pas dans sa descendance. Etait-il 
son parent auquel, en se retirant du monde, il aurait 
transmis l'avouerie? Il faut renoncer à répondre à ces 
questions pourtant des plus intéressantes si l’on consi- 
dère que Fastré I est la souche de la seconde et 
illustre maison d'Avesnes d'où sont sortis trois comtes 
de Hainaut et de Hollande, un comte de Blois, les 
sires d’Esclaibes et-autres personnages de haut rang. 
On ignorera longtemps sans doute par quelle voie 
l’avouerie de Tournai parvint aux mains de Fastré. 


(1) Narratio, apud D'Achery, § 13. — Voir de Smet, Corpus chro- 
nicorum Flandriæ, T. I, p. 63 et T. II, p. 46. — Edward Le Glay 
dans son Histoire des comtes de Flandre, T. I, p. 209, a rapporté cette 
anecdote d'après Li estore des C. de Flandre, f° 54 v°, dont l'auteur 
l'avait évidemment prise dans Hérimao. 

(2) Narratio, § 40. 


— 262 — 


2. Fastré Ier, + avant 1092. 


Après avoir rappelé que l’abbaye de Saint-Martin 
avait été détruite par les paiens et que les terres 
qu’elle possédait dans la province se trouvaient aux 
mains des laïcs, Hériman rapporte que Fastré, Fas- 
tredus, avoué de Tournai, ejusdem urbis advocatus, 
était de ceux qui tenaient en bénéfice, des mains de 
l'évêque, des terres de cette église; que voyant Ida, 
sa femme, sœur de Thierri d’Avesnes, distribuer les 
dites terres à des paysans pour les cultiver et les 
habiter, il la réprimandait disant qu'elle se repentirait 
d'avoir aliéné ces biens parce que bientôt la divine 
Piété rétablirait l'abbaye (1). 

l'astré chevauchait souvent avec ses chevaliers vers 
l'abbaye en ruine, et là, il exprimait avec larmes son 
ardent désir de la voir restaurée, et quand ses compa- 
gnons l’engageaient à y placer quelques moines des 
monastères voisins, il répondait qu'il n'en trouvait 
aucun qui voulût s'établir dans une telle pauvreté, 
que s’il en rencontrait qui fussent disposés à restaurer 
l'église, il ne laisserait pas à ses fils un pied de sa 
terre et donnerait tout ce qu'il possédait à cette église. 
Mais il ne lui fut pas donné de voir ses vœux se 
réaliser, car avant l’arrivée d'Odon, il fut tué par ses 
ennemis le jour de saint Médard, laissant des fils qui 
paraissaient moins favorables que lui au rétablisse- 
ment du Monastère (2). Ces fils étaient Fastré II, qui 


(1) Ce passage d’Hériman n'est pas très clair. C'est Fastré qui tenait 
en bénéfice des mains de l'évêque des terres de Saint-Martin : « de 
manu episcopi tenebat in beneficio, » et ce:t Ida, sœur de Thierri 
d'Avesnes, qui dispose de ces biens comme siens, en maîtresse et contre 
le gré de son mari. 

(2) Narratio, apud D'Achery, § 9. 





— 9263 — 


fut avoué de Tournai, et Gossuin, héritier de la sei- 
gneurie d'Avesnes par sa mère, Ida, sœur de Thierri 
d'Avesnes. 

S'il y avait identité, et cela est très probable, entre 
Fastré I* et Fastré de Tournai qui avec Gérulphe le 
châtelain et autres signe une charte de 1065 par 
laquelle Anselme de Ribemont cède à l'abbaye d’Elnon 
ou de Saint-Amand la villa de Hertain (1), la seconde 
et glorieuse maison d'Avesnes, issue de mâle en mâle 
de Gossuin, serait d'origine tournaisienne. 

Ce Gossuin a été surnommé d'Oisy, mais ce sur- 
nom ne signifie pas que Gossuin était de la maison 
d'Oisy, il indique simplement qu'il était né dans cette 
villa; Gilbert de Mons, la plus haute autorité en cette 
matière, le dit positivement : « Vir quidam nobilis, 
» Gosuinus nomine, de villa in Cameracesio, quæ 
» Oysis dicitur, oriundus, » ce que son commentateur 
traduit ainsi : « Un homme de race noble, Gossuin, 
» natif d'Oisy en Cambresis » (2). Hériman, qui com 
naissait bien la famille des avoués de Tournai, ne dit 
nullement qu'ils étaient issus de la maison d'Oisy, 
et les chartes du temps ne font aucune allusion à cette 
extraction (3). Que Ida d’Avesnes ait mis son fils au 
monde pendant un séjour temporaire ou accidentel 
chez les maîtres de la villa d'Oisy, ses amis ou alliés, 


(1) Cette charte porte la date de MLXX, nécessairement fautive 
puisque Bauduin de Lille, qui y figure, était mort le 1°" septembre 1067. 
M. Wauters dans les Bulletins de la Commission royale d'histoire de 
Belgique (4° série, T. II, p. 87), propose de lire 1065, MLXV. 

(2) Chronique de Hainaut, traduite et annotée par le marquis de 
Godefroy Menilglaise, T. I, p. 58; tome 14 des Mémoires de la Société 
historique et littéraire de Tournai. 

(3) On peut voir dans Le Hainaut ancien de Duvivier sept ou huit de 
ces chartes de 1106 à 1128, qui concernent Gossuin, neveu de Thierri 
d'Avesnes, Gossuin, seigneur d'Avesnes, Gossuin d'Avesnes. 


— 964 — 


cela n'offre rien qui doive étonner; mais une autre 
origine a été donnée. Suivant la Chronique de Cam- 
brai, Hugues I*, châtelain de cette ville, retiré a 
Inchy, aurait confié la garde de son château d'Oisy 
à « Gossuin de l'illustre maison connue sous le nom 
» d’Avesnes. Les historiens l'ont surnommé d'Oisy, 
» non qu'il en fût seigneur, mais parce qu'il y 
» résidait (1) . » 

Dans l’une comme dans l’autre version, on le voit, 
le surnom d'Oisy est personnel à Gossuin et c'est à 
tort qu'on l'a appliqué à sa maison, et aussi à tort 
que le continuateur des généalogies de Bauduin 
d’Avesnes a qualifié Gossuin châtelain de Cambrai. 
Il n'y a pas place pour lui, dit notre érudit confrère 
M. Brassart, de Douai, sur la liste des châtelains de 
Cambrai, sires d'Oisy, qu'on possède très complète 
dressée sur titre des fonds cambraisiens. Enfin, si, 
comme ledit Mouskès, Bouchard d’Avesnes et son 
frère Gui, qui étaient avec l'empereur Othon, ont 
vraiment crié : Oizi! à la bataille de Bouvines, ce ne 
peut être qu'en souvenir de Gossuin, le premier 
seigneur de leur race. Il n’y a donc pas lieu de suivre 
Poutrain et l'historien des seigneurs d’Avesnes (2) qui, 
avec Jacques de Guyse (3) et Jacques Lepez (4), affir- 
ment que Fastré I*, père de Gossuin était de la 
maison d'Oisy. C'est encore une légende à détruire, 
et l'origine tournaisienne me paraît incontestable. 


(1) Oisy et ses seigneurs, par À. de Cardevacque, dansle T. XX XVIIe 
des Mémoires de lu Société d’émulation de Cambrai, p. 91. L'auteur 
cite comme source Ja Chronique de Cambrai insérée dans le Recueil des 
Historiens de la France, T. XIII, p. 184. 

(2) Michaux, Chronologie des seigneurs d’Avesnes, 17 et suiv. 

(3) Annal. Hann., édition de marquis de Fortia. 

(4) Chronicon Lætiense, édition de Reiffenberg, Monuments pour 
servir à l'histoire des provinces de Namur, Hainaut, etc., 416. 


— 965 — 


3. FASTRÉ II, avant 1092, + après 1111? — Rapovens. 


Du temps de Fastré, fils de Fastré et de Ida 
d’Avesnes, Radulphe de Osmunt, père de l'abbé Héri- 
man (1), avait à Tournai deux frères germains, cheva- 
liers : Thetbert et Thierri le Monétaire. Thetbert, 
prévôt de l’évêque Radbod, lui prétait foi et hommage 
comme à son seigneur et s'était attiré la haine de 
l'avoué Fastré en défendant et protégeant les pauvres 
sujets du prélat. Fastré se fit par ruse le familier de 
la maison et un jour, étant à la chasse, il tua Thetbert 
qui, ne lui soupçonnant aucun mauvais dessein, 
n'était pas sur ses gardes. Après ce crime, fuyant la 
province, Fasiré se réfugia chez son oncle Thierri 
d’Avesnes et y séjourna pendant environ trois ans. 
L’évéque Radbod le déshérita complètement et donna 
l'avouerie à Radulphe. D'aucuns, dit Hériman, virent 
en cela la volonté de Dieu, parce que Radulphe, le 
nouvel avoué, à la prière de l'évêque, rendit sans 
difficulté à Saint-Martin les terres qu'il tenait en 
bénéfice, tandis que Fastré II avait maintes fois 
déclaré que lui ne les aurait cédées en aucune 
manière (2). 

Odon accomplissait alors son œuvre et l'église de 
Saint-Martin, dit Hériman, commençant à prospérer, 
des citoyens de Tournai allèrent vers l’évêque Radbod 
et lui désignant les terres anciennes qui, à la destruc- 
tion du monastère, avaient été recueillies par ses pré- 
décesseurs et étaient tenues de lui en bénéfice, ils le 
supplièrent de les rendre à leur première destination. 
Le prélat appela secrètement l’avoué Radulphe et 


(1) D'après une note de l'éditeur de la Chronique, § 10. 
(2) Narratio, § 59. 





l'engagea à remettre, pour le salut de son âme, aux 
pauvres moines les terres qu'il tenait de lui, ce que 
l'avoué fit de bonne grâce (1). | 

Cependant les parents de Thetbert vengeaient sa 
mort et déjà deux chevaliers de la maison de Fastré 
avaient été tués; mais une réconciliation, ménagée 
par Thetbert lui-même dont Hériman rapporte l'ap- 
parition à un religieux de Tournai, non dormienti 
sed vigilanti, permit à Fastré, après plusieurs 
années d'absence, de recouvrer à la fois l'amitié des 
parents et son héritage que l'évêque Radbod lui 
rendit. Pour cimenter cette paix, Fastré donna sa 
fille Sarra en mariage à Gossuin, fils de Thierri le 
Monétaire, frère de la victime. Il donna de plus vingt 
livres d'argent que les parents remirent à Saint- 
Martin (2). Quant à Radulphe, frère de Thetbert, il 
se fit moine de Saint-Martin et prit une grande part 
à la restauration complète de l'abbaye (3). 

D'autres personnages de l'un et de l’autre sexe, 
renonçant au siècle, vinrent à Saint-Martin et y 
apportèrent de leurs biens. De ce nombre fut la 
noble dame Ida, l'épouse de Fastré 1° qui avait tant - 
désiré le rétablissement du Monastère, mais qui, 
prévenu par la mort, n'avait pu en être témoin. 
Quand Ida vit les moines de Saint-Martin s’efforcer 
de racheter les terres qu'elle avait elle-même aliénées, 
elle regretta vivement sa faute et se souvint avec 
douleur de ce que son mari lui avait prédit (4). Elle 
donna à l'abbaye, entre autres biens, une maison 
dans Ja ville et un moulin en deca de Maire. Malgré 


(1) Narratio, § 40. 

(2) Narratio, § 59. 

(3) Ibidem, § 60 et 61. 

(4) Ibidem, § 9. 7 





— 267 — 


sa haute condition elle ne voulut jamais étre parmi les 
autres religieuses que la derniére des servantes (1). 

L’assassinat de Thetbert a été perpétré au plus tard 
en 1092; en comptant les trois années que le meur- 
trier passa chez son oncle Thierri d’Avesnes on arrive 
à 1095. Sans doute, à cette date, l'évêque Radbod, 
qui rétablit Fastré II dans son office et dans son héri- 
tage, vivait encore puisquil assista, cette année 
même, au concile de Plaisance en Lombardie et qu'il 
ne mourut quen 1098; mais il n’est pas dit que les évé- 
nements qui viennent d'être rapportés se soient accom- 
plis dans les dernières années de sa vie, employées 
d’ailleurs à sa justification des crimes de simonie dont 
on l’accusait. Par ces considérations on peut, semble- 
t-il, admettre que l'avènement de Fastré II avait eu 
lieu dès avant 1092. 

Un accord au sujet du moulin du Becherd (2), daté 
de l’église de Tournai, le 3 des Calendes de mars 1101, 
ou 1102 suivant le nouveau style, et conclu dans un 
synode présidé par l'évêque Baudri, est signé, après 
les ecclésiastiques, par trois laïcs : le seigneur 
Guérard, l’avoué Fastré, Festrado advocato, et le 
prévôt Thierri (3). Le seigneur Guérard est vraisem- 
blablement le frére de Thierri et de Ida d’Avesnes, 
par conséquent l'oncle maternel de Fastré II. Le 
prévôt Thierri serait le successeur du prévôt Thetbert 
dont on vient de voir la fin tragique. C'est ici la 
derrière mention connue de F'astré Il, avoué, à moins 
qu'on ne l'identifie avec Fastré de Tournai, Fastradus 


(1) Ibidem, § 56. 

(2) Nous croyons qu'il faut lire Becherel pour Becquerel. Un moulin 
dit du Becquerel se trouvait 4 Tournai, sur la rive droite de l'Escaut. 

(3) Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, T. 16, 
p. 75, note 8. 


— 968 — 


de Tornaco, qui figure dans une charte du comte de 
Flandre, datée de Lille, le 5 août 1111 (1), ce qui 
paraît possible. 

Au dire d’Hériman, le fils d’Ida d’Avesnes, atteint 
par la maladie, se fit moine 4 Saint-Martin et y 
mourut laissant l'avouerie à son fils Walter qui va 
‘ suivre. La femme de Fastré, Richilde, imitant la 
mère de son mari, se fit religieuse au même lieu et 
y vécut vingt années dans l'humilité, bien quelle fat 
très noble et très riche (2). 


§ VI. 


Maison d’Avesnes. 


Vedric, sire d’Avesnes et de Leuze, mort en 1066, 
fut père de Thierri et de Gérard d’Avesnes, qui mou- 
rurent sans enfants, et de Ida d’Avesnes, mariée a 
Fastré 1°, avoué de Tournai. 

Thierri d’Avesnes, grand brûleur d’abbayes, dit le 
D’ Le Glay, touché enfin de remords, rebâtit, entre 
autres couvents, celui de Liessies où l'évêque de 
Cambrai plaça des religieux de l’ordre de Saint-Benoît. 
Ada, sa femme, dont il avait dû se séparer pour cause 
de parenté, se fit une habitation auprès de l'abbaye 
relevée par son mari et y vécut pieusement jusqu'en 
1114, époque présumée de sa mort (3). N'ayant pas de 
génération, Thierri d'Avesnes laissa, vers 1106, son 
héritage à son neveu Gossuin, l’un des deux fils de sa 


(1) A. d'Herbomez, Histoire des châtelains de Tournai, T. I, p. 45, 
d’après le Cartulaire de Saint-Amand, T. Il, f 15 bis. 

(2) Narratio, § 57. 

(3) Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Liessies et de Maroilles, 
1853. 


— 269 — 


sœur Ida. Celui-ci avait épousé Agnès, fille du célèbre 
Anselme de Ribemont. 

Gossuin alla en terre sainte, construisit la tour 
d’Avesnes et se rebella contre le comte de Hainaut 
qui l'en punit sévèrement (1). On ne le désigne, dans 
les chartes, que sous le nom de Gossuin d’Avesnes. 
En 1106, Gossuin donna à l’abbaye de Liessies, pour 
l'âme de son oncle Thierri, la villa de Fourmies avec 
ses serfs et ses dépendances (2). A part quelques 
moments d'oubli qui lui attirérent l'excommunication, 
en 1111, pour avoir envahi violemment Jes biens de 
l'église de Liessies (3), Gossuin se montra libéral 
envers cette abbaye (4). L'abbé Regnier, acceptant les 
donations faites à son église par Gossuin et Agnès, 
seigneur et dame d’Avesnes, stipule que dans le cas 
où Agnès voudrait embrasser la vie religieuse, elle 
jouirait des maisons construites auprès de l'abbaye . 
par la dame Ada et en outre de deux prébendes (5). 
Elle se fit en effet religieuse. 

Gossuin d’Avesnes, à qui Agnès de Ribemont 
n'avait pas donné de progéniture, se fit moine à 
Liessies et institua de son vivant, pour son successeur, 
Walter, fils de son frère Fastré II, avoué de 
Tournai (6). Gossuin était mort en 1127 (7), alors que 
son neveu était depuis longtemps déjà avoué de Tournai. 


(1) Gilbert, Chronique de Hainaut, édition du marquis de Godefroy 
Ménilglaise, T. I, pp. 58 et 60, et note 56. 

(2) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, XCV et CV. 

(3) Ibidem, XCVIII et CI. 

(4) Le Glay, Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Liessies, p. 34. 
— Duvivier, Codex diplomaticus, CV. 

(5) Le Glay, Mémoire, pièces justificatives, 1. 

(6) Hériman, Narratio, § 57. 

(7) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, CXV bis 
et CXVI. 


— 270 — 
4. WALTER, avant 1116, ¢ en 1147. 


Parmi les témoins d'une charte de 1114, émanée de 
Bauduin à la Hache, comte de Flandre, qui recon- 
naît avoir cédé à Lambert, abbé de Saint-Bertin, une 
bergerie près de Furnes, en échange de la villa 
d'Ostresele (i), et parmi ceux des lettres de 1116 du 
même prince dispensant les habitants d’Ypres du duel 
judiciaire et de l'épreuve du feu et de l'eau, figure 
Walterius ou Walterus Tornacensis (2) qui serait notre 
avoué de Tournai, si on ne le revendiquait, avec plus 
de probabilité peut-être, comme châtelain, fils 
d'Evrard I* (3). Mais en la même année 1116, le 16 du 
mois de décembre, la charte par laquelle le comte 
Bauduin, étant avec sa cour en l’abbaye de Saint- 
Amand, règle les droits et les devoirs du prévôt de 
‘cette ville, vassal de l'abbé, a pour témoin, entre 
autres personnages, Gualterus filius Fastredi, et c’est 
bien ici l'avoué de Tournai (4). 

Walter ou Gautier d’Avesnes, dit Plukel, quitta, 
comme son oncle Gossuin, le nom de Tournai pour 
prendre celui d’Avesnes. — |] fit don, dit Hériman, 
au monastére de Saint-Martin, pour le salut de son 
père et de sa mère, d'un moulin sur le Riez, supra 
Ries fluviolum, et tant qu'il vécut 11 fut comme le père 
de cette église. Il épousa Ida, fille du châtelain de 
Tournai, dont il eut plusieurs fils et filles, et surpassa 


(1) Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, T. I, p. 47. 

(2) Diegerick, Inventaire analytique des chartes et documents 
appartenant aux Archives de la ville d'Ypres, T. I, no 111. 

(3) Voir A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, T. I, p. 45. 

(4) Liber albus, cartulaire du fonds de Saint-Amand aux Archives du 
Nord, f 16. — Brassart, Histoire du Château et de la Châtellenie de 
Douai, T. I, p. 316. 


-- ee — 1 


— 271 — 


tous ses prédécesseurs en puissance et en richesses. 
D'abord avoué de Tournai, la succession de son oncle 
le mettait en possession de la ville d'Avesnes et de 
presque toute la région appelée le Brabant (1). 

Repentant des nombreux crimes qu'il avait commis 
et voulant vivre en paix en éteignant la guerre qui 
sévissait depuis de longues années entre le comte de 
Mons et les seigneurs d’Avesnes, il donna son fils 
Thierri, chevalier, en mariage à la sœur du comte 
Bauduin. Mais ce jeune seigneur ne se contentant pas 
des richesses paternelles, fit de fréquentes excursions 
sur les terres du duc de Lothier et de l'évêque de 
Liège, ramenant butin et prisonniers, jusqu'à ce qu'un 
jour, fier de ses succès, s'étant avancé trop loin avec 
cent cavaliers, il ne put opérer sa retraite et fut tué 
par les gens de pied de l’évêque. On le rapporta, 
non sans grand péril, au monastère de Liessies (2). 

Le fait est antérieur à 1137, car l’avoué Walter, 
donnant, cette année, à l'abbaye de Saint-Nicolas- 
des-Prés toute la terre de son fief tenu de l'évêque de 
Tournai, a pour premier héritier son fils Nicolas, 
cum Nicholao eo tempore primo herede suo. L'histo- 
rien de cette abbaye, rapportant la charte de 1137, 
qualifie Walter le plus illustre et le plus puissant des 


(1) Le Brabant était un morcellement de l’ancien Archidiaconé de ce 
nom. Il s'étendait sur la rive droite de l'Escaut et do Ja Haine. Dans 
l'ordre ecclésiastique comme dans l'ordre civil cette région n'était plus 
que nominale. (Duvivier), On trouve aussi les noms de Burbant et de 
Petit-Brabant comme désignation de cette contrée. 

(2) Narratio, 57, — Evidemment pour ses méfaits, Thierri fut 
enterré hors de l’âtre de Liessies; ce ne fut que longtemps après qu'il 
y fut transporté grace à l'abbé Helgot (1153-1191). (Collection Moreau, 
vol. 72, f* 131). Communication de M. Félix Brassart, de Douai. — 
C'est 4 tort qu’on a fait de ce Thierri un seigneur de Mortagne et cha- 
telain de Tournai. (Voir d'Herbomez, T. I, pp. 45 et 46). 


— 272 — 


avoués de Tournai, mais c'est par erreur qu'il le dit 
seigneur d'Oisy (4). 

En 1142, Walter ou Gautier d’Avesnes souscrit deux 
chartes de Bauduin V, comte de Hainaut, qui, par la 
premiére, concédait aux chevaliers du Temple cent 

-journels de terre à Frameries, et, par la seconde, con- 
firmait à l'abbaye de Saint-Denis en Brocqueroie la 
possession du village du méme nom. Signum Gualteri 
ou Galteri Pulechel (2). 

Vers 1145, Gautier d’Avesnes reconnut et confirma 
la donation faite en 1114, par son oncle Gossuin, de 
la villa de Ramousies à l’abbaye de Liessies. Il vint 
pour ce motif à Liessies et jura cette reconnaisance 
devant le grand autel en présence de nombreux 
témoins. Il avait fait don à l'abbaye de deux moulins 
à Étrungt, et cette donation fut confirmée avec celle 
de Ramousies par Nicolas, évêque de Cambrai (3). 

Si, comme le dit Hériman, Walter fut tant qu'il 
vécut le père de l'abbaye de Saint-Martin, il n'agit pas 
de même à l'égard des autres monastères, car on le 
voit, au sujet de biens sis à Givry, molester indigne- 
ment l'abbaye d’Hautmont dont il était l’avoué. 
Excommunié lui et toute sa terre, il avait fini par se 
soumettre et, en présence des évêques de Cambrai et 
d'Arras, de sept abbés et de plusieurs nobles sei- 
gneurs de la région, il avait confessé l'injustice de ses 
violences, déclarant qu'à l'avenir, ni lui ni ses succes- 
seurs ne troubleraient l’abbaye dans ses possessions (4). 


(1) J. Vos, L'abbaye de Saint-Médard ou de Saint-Nicolas-des-Prés, 
T. I, Histoire, p. 35 et T. II, Cartulaire, n. 8. 

(2) Duvivier, Le Huinaut ancien, Codex diplomaticus, CXX bis 
et CXX ter. 

(3) Le Glay, Mémoire sur les Archives de Liessies et de Maroilles, 
pp. 7 et 34. 

(4) Duvivier, Codex diplomaticus, CX XII bis. 





— 273 — 


D'un autre côté, on dit que saint Bernard avait dû 
s’entremettre pour faire cesser les vexations qu'il 
faisait subir à l'abbaye de Liessies (1). 

Au dire d’Hériman, Walter donna, de son vivant, à 

son fils Nicolas, la ville d’Avesnes et le Brabant en y 
ajoutant le château de Walecourt (2), et attribua à son 
fils Gossuin l’avouerie de Tournai. Il avait maintes 
fois déclaré à Hériman, sicut mihi multoties dixit, 
qu'il se serait volontiers fait moine si sa femme l'avait 
permis. A la fête de la Toussaint (1147), il se rendit 
à la cour de Mons et tandis qu'il y plaidait contre le 
comte Bauduin qui voulait lui enlever le château de 
Trélon, il fut pris d’une soudaine colère, perdit la 
parole et expira la nuit suivante. Ses fils le rappor- 
térent à l’abbaye de Liessies où il fut inhumé, pleuré 
de toute la province comme le père des pauvres et des 
églises (3). Sur ce dernier point, on sait à quoi 
s'en tenir. 
. Suivant Gilbert de Mons, Gautier, cité à la cour de 
Hainaut, y mourut subitement (1); Bauduin d’Avesnes 
dit quil expira en disputant contre ses juges et le 
représente comme un homme cruel, ravisseur du bien 
d'autrui (5). Tous deux placent sa mort en 1147; le 
nécrologe de Saint-Nicolas-des-Prés la marque au 
17 décembre (6). 

Des documents nous apprennent rétrospectivement, 


(1) Le Marquis de Godefroy Ménilglaise dans son édition de la Chro- 
nique de Gilbert de Mons, note 110. 

(2) Petite ville du pays de Namur. 

(3)-Narratio, § 57. 

(4) Chronique du Hainaut, édition du marquis de Godefroy Ménil- 
glaise, T. 1, pp. 112 et 116. 

(5) Ibidem, note 110. 

(6, J. Vos, T. If, p. 416. 


ANNALES. IV. 18 


— 274 — 


en 1149 et 1152, que Walter, avoué de Tournai, fils 
de Fastré, était autrefois vassal de l'abbaye de Saint- 
Amand pour une terre à Quatrechain, « Apud castrici- 
nium in pago Tornacensi, » à cause de laquelle il 
fournissait chaque année un cheval lorsque les reli- 
gieux allaient visiter leurs possessions au dela du 
Rhin; mais qu'il remit en auméne ses droits sur cette 
terre 4 ladite église de Saint-Amand en posant de sa 
main, sur l'autel, un gazon comme la représentation 
sensible et symbolique du bien cédé (1). 

Walter laissait de Ida de Mortagne, sa femme : 

1° Nicolas qui continua la maison d'Avesnes. Il 
avait épousé Mathilde de La Roche, fille de Henri de 
Namur, comte de la Roche-en-Ardennes et de Durbuy, 
d'où un fils Jacques qui lui succéda vers 1177, et une 
fille, Ida, qui s’allia à Guillaume IV, châtelain de 
Saint-Omer (2). Dans l'acte de donation de 1137, il 
est dit l'aîné des héritiers de Walter, son père, qu'il 
imita dans ses tentatives d’usurpation. En 1147, il 
était en contestation avec l'abbaye d'Hautmont (3), 
et en 1149, au nom de son frère l’avoué Gossuin, 
parti pour la croisade, il envahissait la demeure et les 
biens de l'évêque de Tournai. En l’année 1151, il 
faisait un accord avec l'abbaye de Maroilles au sujet 
de leurs droits respectifs en diverses localités. Dans 


(1) Et idem advocatus (Gualterus filius Fastredi) terram illam eidem 
ecclesie in elemosinam perpetuo possidendam concessit et supra altare 
ejusdem ecclesie manu propria per cespitem posuit. (J. Vos, Cartulaire 
de Saint-Nicolas-des-Prés, n°* 13 et 14. De terra Galteri adrocati 
apud Castrecin.) | 

(2) Les généalogies de Bauduin d’Avesnes, citées par Giry dans ses 
Chatelains de Saint-Omer, disent bien que Ida était fille de Nicolas et 
sœur de Jacques d'Avesnes ; c'est donc à tort que Poutrain la fait fille 
de Walter et sœur de Nicolas. 

(3) Duvivier, Le Hainaut ancien, Codex diplomaticus, CXXII bis. 





— 275 — 


cet acte intervenaient Mathilde son épouse, Fastré 
et l’archidiacre Evrard, ses frères (1). 

2° Gossuin d’Avesnes, avoué de Tournai, qui va 
suivre. 

3° Fastré, dit frère de Nicolas d’Avesnes et père 
de Gossuin qui devint évêque de Tournai en 1203 (2). 
Fastré, qu'on retrouve en 1151, avec ses frères 
Nicolas et Gossuin, dans la charte de l'évêque Gérard, 
et en 1177 dans les chartes de son frère Nicolas, 
était seigneur de Willem. Il avait épousé une dame 
nommée Basile laquelle avait fondé, en l'église cathé- 
drale, un anniversaire qu'on célébrait le 13 janvier. 
Elle était morte en 1150 (3). 

4° Evrard, évêque de Tournai, qui, en 1175, con- 
firme la donation faite autrefois par son père Walter 
à l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, de sa terre 
située au delà du riez de Barges (4). 

5° Pétronille d'Avesnes, épouse de Jean II, sire 
de Cysoing, dite sœur de l'évêque Evrard. Suivant 
Hériman, Walter eut quaire filles qu'il donna à de 
riches maris : ef quatuor filias dedit divitibus maritis(5). 
Les noms et les alliances des trois autres filles ne 
nous sont pas parvenus. 


5. GOSSUIN D'AVESNES, 1147, 7 avant 1166. 


On lit dans la Chronique de Tournai (6) que Gossuin, 
avoué de Tournai, vendit à l’abbaye de Saint-Martin, 


(1) Duvivier, Codex diplomaticus, CXXIV bis. 

(2) J. Vos, l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, T. I, p. 68. 

(3) Le Maistre d’Anstaing, Recherches sur l'histoire et l'architecture 
de Notre-Dame de Tournai, T. II, p. 54. — Cousin, Histoire de 
Tournay, livre IV, p. 3. 

(4) J. Vos, Curtulaire, n° 37. 

(5) Narratio, § 57. 

(6) Chronica Tornacensis, sive excerptum ex diversis auctoribus 


— 276 — 


pour 180 marcs, un moulin sur l'Escaut, dit de 
Fossato, qu’il tenait en fief de l'évêque et de l'église 
Notre-Dame; que l'évêque Anselme autorisa cette 
vente et la confirma de son autorité en présence et de 
l'assentiment du clergé de l'église appelé en témoignage. 

Si le fait est exactement rapporté, il n'a pu avoir 
lieu qu'en 1146-1147, entre l'élévation d’Anselme à 
l'évêché de Tournai et le départ de Gossuin pour la 
croisade et en admettant avec Hériman que Gossuin 
possédait dès lors l’avouerie de Tournai laquelle lui 
aurait été attribuée du vivant de son père (1). — Dans 
la suite, l’abbaye de Saint-Martin acquit d’autres terres 
à Warcum, de l'assentiment dudit Gossuin de qui 
elles relevaient (2). 

Gossuin, fils de Walter d’Avesnes et de Ida de 
Mortagne partit, en 1147, pour la seconde croisade 
avec le comte Thierri d'Alsace. Il était encore absent 
à la mort de l'évêque Anselme, en 1149, alors que 
son frère aîné Nicolas d’Avesnes, sous ombre de 
sauvegarder les droits de l'avoué, envahissait les 
biens de l'évêché. Ceci est consigné dans une charte 
de l'évêque Gérard. 

Le prélat rapporte qu'à la mort de son prédécesseur 
Anselme, premier évêque depuis la séparation de 


Collectum, apud J.-J. de Smet, Corpus Chronicorum Flandriæ, T, IU, 
p. 563. « Unde accidit ut Gossuinus, Tornacensis advocatus, quoddam 
molendinum in scaldo, quod dicitur de Fossato, quod de episcopo Tor- 
nacensi et ecclesia B. Maria in feodo tenebat, novies vigenas marcas 
nobis venderet, concedente Anselmo episcopo et privilegii sui aucto- 
ritate confirmante, personis ecclesia qui interfuerunt et assensum præ- 
buerunt in testimonium subvocatis. » 

(1) Tunc pater nimio moerore perculsus, timens que diversos for- 
tunæ casus...... in vita sua...... tertio vero filio (Gossuino) advoca- 
tionem Tornacensem tradidit. (Narratio, apud d’Achery, § 57.) 

(2) Chronique de Tournai, p. 563. 


— LT — 


l'évêché de Tournai de celui de Noyon, Nicolas 
d’Avesnes avait envahi et occupé injustement certaine 
maison et les biens de l'évêque, prétendant que la 
garde custodia, tutela, de la demeure et des choses 
épiscopales appartenait de droit à son frère Gossuin, 
avoué, qui était en ce moment parti pour Jérusalem. 
Toutefois, à son retour, Gossuin, recevant de l'évêque 
l'investiture de son office, reconnut qu'il n'avait 
nullement le droit qu'on lui attribuait. Nicolas 
d'Avesnes, qui avait été excommunié, confessa ses 
injustices en présence de l'évêque et de ses gens, du 
clergé et du peuple de Tournai; ses frères Gossuin 
et Fastré jurèrent avec lui qu'ils n'élèveraient plus 
jamais, ni leurs successeurs, aucune prétention de ce 
chef, et le dommage fait à l'évêque et à l’église de 
Tournai ayant été réparé, l'excommunication put 
être levée (1). 

Quatre des enfants de Walter, y compris l’avoué 
Gossuin, figurent ensemble dans un acte concernant 
l'abbaye de Cysoing. L’évéque Evrard d'Avesnes 
rappelle qu'en sa présence, alors qu'il était encore 
archidiacre de Tournai, (c'est-à-dire de 1145 à 1170) 
et en présence de Nicolas d’Avesnes et de Gossuin, 
avoué de Tournai, ses frères, fratrum meorum, Jean 
avoué de Cysoing, atteint d’une grave infirmité, se 
rendit à l’église de Saint-Calixte et donna en aumône, 
pour le salut de son âme et de celles de ses parents, 
à l’abbé Anselme, à ses successeurs et aux chanoines 
l'eau de la petite rivière et celle du marais, ajoutant 
à cette donation l'amortissement de deux bonniers 
de terre à Louvil; que Jean étant mort de cette 


-(1) Imprimé dans Poutrain, Histoire de Tournai, pièces justificatives, 
p. 17, sous la date 1156 qu'on reporte avec raison à l'année 1151, 


— 2738 — 


infirmité et ayant été inhumé dans l'église de Saint- 
Calixte, dame Pétronille, son épouse, sœur de l'évêque, 
uxor ejus, soror mea, Pierre, frère de Jean, et tous les 
hommes de Cysoing et de Louvil, pour le salut dudit 
Jean et pour leur propre salut, renoncèrent sponta- 
nément 4 tout droit d'usage dans certaine partie d’un 
bois et d'une aunaie près de Louvil appartenant à 
l'abbaye (1). Mais les chartes ajoutent que ces conces- 
sions si bien affirmées par l'évêque de Tournai et qui. 
outre les deux frères du prélat, avaient eu pour 
témoins beaucoup d’autres hommes libres, furent 
niées par dame Pétronille, par Pierre, frère de Jean, 
et par les hommes de Cysoing. L'évêque dut lancer 
contre eux, contre sa propre sœur, l'excommunication 
à laquelle mit fin, en 1179, une transaction que 
Pétronille et son fils Jean III jurérent sur les saintes 
reliques d'observer fidèlement (2). 

C'est tout ce que l'on sait de Gossuin d’Avesnes. 
Il laissa une fille, Ida d’Avesnes, laquelle porta 
l'avouerie de Tournai dans la maison d’Aigremont ce 
que démontrent les documents qui vont suivre. 


(1) Fonds de Cysoing, original scellé. — Imprimé dans Miræus, 
T. I, p. 551, sous la date circa annum 1186 ; mais cet acte est anté- 
rieur même à 1179. — I. de Coussemaker, Cartulaire de l'abbaye de 
Cysoing, n° XX XII. 

(2) Fonds de Cysoing, original. Imprimé dans I. de Coussemaker, 
n° XXXIV. 


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— 280 — 


§ VII. - 


Maison d'Aigremont. 


La maison d'Aigremont pour être politiquement 
moins célèbre et moins connue que la maison d’Avesnes 
ne manque pas néanmoins d'illustration. Dans les 
titres, elle remonte à la seconde moitié du XI° siècle 
dans la personne d’Anselme d’Aigremont, père 
d'Etienne, qui, au mois de septembre 1112, signait à 
Sainghin-en-Mélantois une charte relatant l'accord 
intervenu entre l'abbaye de Saint-Quentin-en-Lisle et 
le maire de Sainghin. Signum Stephani, filit Anselmi 
de Aigremont (1). 

Elle tirait son nom de l'importante seigneurie 
d’Aigremont à Ennevelin, laquelle relevait de la Salle 
de Lille avec toute justice haute, moyenne et basse, et 
comprenait, à l'époque des dénombrements: 1° un lieu 
seigneurial et une cense avec 27 bonniers 850 verges ; 
2° une chapelle à laquelle les seigneurs d’Aigremont 
avaient affecté 10 bonniers d’héritage et 29 rasières 
d'avoine ; 3° une halle pour y tenir les plaids; 4° des 
rentes sur 40 bonniers 14 cents d’héritages et 50 hom- 
mages à Ennevelin, à Templeuve-en-Pèvele, à Avelin 
et à Fretin. Mais cette seigneurie avait cessé d’appar- 
tenir aux avoués de Tournai dès avant 1242; elle était 
alors aux mains d'une branche cadette de la maison 
d'Aigremont qu'on retrouve jusqu'à l'extrême fin du 
XIV® siècle. Depuis, les familles de Grantraing, de 


(1) Bibliothèque nationale, no 12,895, fonds latin, Cartulaire de 
Saint-Quentin-en-Lisle, {f° 66 vo. — Imprimé dans Th. Leuridan, Sta- 
tristique féodale de la Châtellenie de Lille, Introduction et Prolégo- 
mènes, chap. V, en note, 


— 28] — 


Thieulaine,van den Eeckhoute et Jacops se succédérent 
à la seigneurie d’Aigremont qui fut érigée en marqui- 
sat en 1773. 


6. ANsELME [¢, 1166-1197? 


En 1166, l’avoué de Tournai s'appelait Anselme, 
Ansellus, nom traditionnel en quelque sorte dans la 
famille d’Aigremont, dit M. A. d'Herbomez (1), et, en 
effet, on le rencontre, souvent même plusieurs fois, 
dans chaque génération. Un chevalier ayant vendu à 
l'abbaye de Saint-Martin de Tournai une terre située 
à Warnave et qu’il tenait de l’avoué Anselme, celui-ci 
de l’assentiment de sa femme nommée Ida, investit 
l’abbaye de cette terre en présence du châtelain de 
Tournai (2). C'est donc avant 1166 que s’est opérée la 
transmission de l’avouerie de Tournai des d’Avesnes 
aux d'Aigremont, et cette transmission fut la suite 
naturelle de l'alliance d’Anselme avec Ida, fille de 
l'avoué Gossuin d'Avesnes et petite-fille de l’avoué 
Walter d’Avesnes; alliance qui très probablement 
avait apporté à Anselme l'hommage de cette terre à 
Warnave. 

Anselme d’Aigremont, chevalier, pair de Lille 
en 1183 (3), assiste, en 1187, son parent Gérard III, 
prévôt de Douai, ratifiant les conventions arrêtées 
entre Gérard IT, son père et l’abbaye du Câteau-Cam- 
braisis au sujet de la terre de Cuincy-le-Prévôt (4). 


(1) Histoire des Chdtelains de Tournai de la maison de Mortagne, 
T. I, p. 200. | 

(2) Poutrain, Histoire de Tournai, T. II, — A. d'Herbomez, 
preuves, n° 7. 

(3) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye de Loos, n° 28. 

(4) Ibidem, Fonds de l'abbaye du Cateau. — Brassart, Histoire du 
Chateau et de la Chatellenie de Douai, preuves, p. 125. 


— 98 — 


Gérard III avait épousé Ida de Saint-Omer, fille de 
Willaume, châtelain de cette ville, et petite-fille de 
Nicolas d’Avesnes, lequel était frère de Gossuin 
d'Avesnes, beau-père d’Anselme d'Aigremont. Ida de 
Saint-Omer et Ida, femme d'Anselme d'Aigremont, 
avaient, la première pour bisaïeul, la seconde pour 
aieul Walter d’Avesnes, avoué de Tournai. 

_ Anselme n'existait plus en 1197. Si alors il avait été 
de ce monde, il aurait figuré dans l'acte de Bauduin, 
comte de Flandre, accordant une trêve aux Tournai- 
siens qu'il assiégait, acte rapporté ci-après et où sont 
mentionnés ses deux fils Gilles et Gossuin d'Aigremont. 
Anselme eut de son union avec Ida d’Avesnes, portant 
le nom desa mère et de son aïeule, trois fils et une fille, 
qui tous quatre figurent dans un acte du mois de juillet 
1215, analysé plus bas. 

1° Gossuin d’Aigremont, avoué de Tournai, qui suit. 

2° Gilles, seigneur d'Aigremont, avoué de Tournai 
après son frère. 

3° Anselme d'Aigremont, dit frère de Gossuin. Il 
prend le nom patronymique de sa mère et se nomme 

« Anselmus de Avesnes » dans un acte de 1199 envi- 
ron où il désigne sa femme sous l'initiale M (1). Cet 
Anselme, souche des seigneurs de Liez à Raimbaucourt, 
doit être le chevalier d'Aigremont qui, entre 1208 
et 1220, cède à l'abbaye d’Anchin douze parties d'une 
dime audit Raimbaucourt (2). Il est surnommé le Roi, 
Dominus Anselmus rex de Aigremont, c'est-à-dire sans 
doute chevalier du Roi ou de l'hôtel du Roi, dans un 


(1) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 65, sous la date 
1198; mais on sait que Pierre de Corbeil, auquel Anselme s'adresse, 
n’a été sacré évêque de Cambrai qu'en 1199. | 

(2) Escalier, Abbaye d’Anchin, p. 148. — Statistique Archéologique 
du Nord, publiée par la Commission historique. 








— 983 — 


titre de l’abbaye d’Hasnon du 10 mars 1215 (v. st.) où 
il intervient comme arbitre pour régler un différend 
entre l’abbé et le pannetier de l’abbaye (1). 

En novembre 1221, Ansial d'Aigremont ratifie la 
vente d'un muid d’avoine faite par Juliane, mairesse de 
Brai (à Raimbaucourt), et par ses héritiers à l’abbaye 
des Prés, de Douai (2). — En 1223, le méme Ansial 
d'Aigremont fait connaître une vente consentie par 
Lambert Biaufils aux religieuses des Prés (3). 

On connaît à Anselme d'Aigremont, dit le Roi, un 
fils, Jean, seigneur de Liez dont il prit le nom et qui, 
en novembre 1243, s'intitule ainsi : « Ego Johannes de 
Lies, filius Anselmi militis Domini Regis (4), » d'où les 
de Liez, lesquels portérent la fasce d'hermines des 
d'Aigremont, accompagnée en chef de trois fermaux 
rangés (5). — Suivant toute apparence, Anselme avait 
un autre fils, Gérard d’Aigremont qui, à partirde 1234- 
1242, va continuer la branche des seigneurs d’Aigre- 
mont détachée de celle des avoués de Tournai (6). 


(1) Bibliothèque nationale. Collection Moreau, vol. 108, f 76. — 
Imprimé dans Dewez, Histoire de l'abbaye de Saint-Pierre d’Hasnon, 
p. 569. 

(2) Noël Valois, Cartulaires de l'abbaye de Notre-Dame des Prés, 
de Douai, p. 12; A, f 39 ve. 

(3) Ibidem, p. 14; A, 39 r°, Les cartulaires ici visés, l’un du 
XI11° siècle, coté A; l'autre du XIV® siècle, coté B, ont été acquis par le 
British Museum. Un séjour 4 Londres a permis à M. Valois, archiviste 
paléographe, d'en donner l'analyse dans uae brochure in-8°, Paris, 
Picard, 1881]. 

(4) L'abbé Jules Dewez, Histoire de l'abbaye de Saint-Pierre 
d'Hasnon, p. 569. 

(5) Statistique archéologique du département du Nord, p. 911, où 
une faute typographique a substitué le mot féruseaux au mot fermaux. 
— On rencontre au même lieu : Jean, sire des Liés, en 1278, et mes- 
sire Jean des Liés, en 1286. (Hautcœur, cartulaire de Flines, pp. 224 
et 275). 

(6) Voir à l'A ppendice : Branche cadette des seigneurs d'Aigremont. 


— 984 — 


4° Méliciane d’Aigremont, épouse de Hugues des 
Watines et mère d'Agnès des Watines qui épousa 
Baudouin VII, sire de Comines, auquel elle donna 
Bauduin VIII, Jean de Comines et des filles. Hugues 
des Watines ou des Wastines, chevalier, figure dans 
les titres de 1215 à 1230. 


7. Gossuin D'AIGREMONT, 1197-1216. 


En 1197, Bauduin, comte de Flandre et de Hainaut, 
en guerre avec Philippe-Auguste, assiégeait Tournai. 
A la prière des bourgeois de cette ville, il consent à 
conclure avec eux une tréve qui est confirmée et jurée 
par les témoins, entre autres, les fréres Gilles et Gos- 
suin d’Aigremont: Ægidius et Gossuinus fratres de 
Aigremont. Le comte impose des conditions pour 
sûreté desquelles les Tournaisiens donnent comme 
cautions: Walter d’Avesnes, Roger de Courtrai, 
Gilles d’Aigremont, Boissart et Gilles de Bourghelles, 
Gautier de Mouchin et autres (1). 

Vers 1199, Gossuin revendiquait des droits sur 
l'alleu de Gaurain que le chevalier Manassès, en se fai- 
sant moine à Saint-Ghislain, avait donné en aumône à 
cette abbaye et que celle-ci avait vendu, en 1165, à 
l'abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, vente confirmée 
par Nicolas d'Avesnes vers 1177. C'est à ce propos 
qu’Anselme, frère de Gossuin, déclare à Pierre de Cor- 
beil, évêque élu de Cambrai, qui sans doute avait 
invoqué son témoignage, que les prétentions et les tra- 
casseries de Gossuin étaient absolument injustes et 


(1) Poutrain, Histoire de Tournai, p. 171 et aux pièces justificati- 
ves, p. 19. — Cité par Reiffenberg. Monuments; et par Bozière, 
Armorial, p. 149 du T. IV des Mémoires de la Sociélé historique et 
littéraire de Tournai, 1859. 


_ 985 — 


qu'il n’avait aucun droit sur cet alleu (1). Dans cette 
lettre, Anselme, qui se nomme d’Avesnes, se dit avoué 
de Tournai; mais de l’ensemble des documents on 
peut inférer qu'il n'exerçait cet office qu'accidentelle- 
ment, à cause de l’absence ou de la maladie de son frère, 
et que c'est au même titre que Gilles d'Aigremont, 
autre frère de Gossuin, remplit en 1204 les fonctions 
d’avoué de Tournai (2). 

L'un des actes qui vont suivre démontre que Gos- 
suin descendait bien par sa mère de la maison d'Aves- 
nes puisqu'il revendique comme son bisaïeul Walter 
d’Avesnes, l’avoué de Tournai. 

Au mois de juillet 1215, Gossuin, avoué de Tournai, 
atteint d'une grave maladie, donne à l’abbaye de 
Saint-Nicolas-des Prés 30 sous, monnaie de Flandre, 
et un muid de blé de rente sur la dime d’Helchin, 
à charge de célébrer après son décès son anniversaire 
et celui de son épouse, et avant son décès l’anniver- 
saire de son père et de sa mère. À cette donation, il fait 
intervenir Gilles, son frère, seigneur d’Aigremont, 
héritier présomptif de la dîme sur laquelle la rente est 
assignée ; le seigneur Anselme, aussi son frère, le sei- 
gneur Hugues des Watines, mari de sa sœur, et enfin 
le curé de Wez (3). 

Dans un acte du même mois de juillet 1215, 
Gossuin déclare n'avoir ni lui, ni ses frères, ni leurs 
successeurs, aucun ‘droit sur la terre donnée par son 
bisaieul Walter, avoué, à l'abbaye de Saint-Nicolas- 
des-Prés et demande pardon des tracasseries quil a 
suscitées aux religieux au sujet de cette terre (4). Au 


(1) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 23, 39 et 65. 
(2) I. de Coussemaker, Cartulaire de l'abbaye de Cysoing, p. 84. 
(3) J. Vos, Cartulaire de Saint. Nicolas-des-Prés, u° 85. 

(4) Ibidem, n° 86. « Ego Gossuinus, advocatus Tornacensis.... ter- 


— 986 — 


mois de juillet 1216, en présence du seigneur Anselme, 
son frére, il remet aux religieux de Saint-Nicolas-des- 
Prés la part de cervoise qui lui revenait comme droit 
d’afforage dans la brasserie de cette église (1). — 
Gossuin, qui avait recouvré une apparence de santé, 
s'était consacré au Seigneur en entrant au monastère. 
Il y mourut quelques jours après, le 23 juillet suivant 
le nécrologe de l'abbaye (2), laissant l'avouerie de 
Tournai à son frère Gilles d’Aigremont. : 

Au mois de décembre de cette année 1216, Gossuin, 
évêque de Tournai, déclare qu'en sa présence et de son 
assentiment, Gossuin de bonne mémoire, naguère 
avoué de Tournai, sur le point de mourir, « dum in 
extremis laboraret; » a donné à l'abbaye de Saint-Nico- 
las-des-Prés une rente annuelle d'un muid de blé et 
30 sous sur la dime d’Helchin, ainsi que la part qui lui 
revenait sur le droit d’afforage dans la brasserie de 
cette église, lesquels dime et droit il tenait en fief 
dudit évéque; que cette donation a été faite du consen- 
tement de Gilles, seigneur d’Aigremont, son frère, à 
qui l’avouerie de Tournai devait revenir et était en 
effet parvenue (3). 


ram quam proavus mcus bone memorie Galterus advocatus, ecclesie 
Sancti Nicholai de Pratis in elemosinam dedit super qua eandem eccle- 
siam aliquando inquietavi, postmodum saniori usus concilio eidem 
ecclesie quitam clamavi, et me vel fratres meos vel successores meos 
nil juris in ea habere plenissime recognovi, et de dampnis et injuriis 
que pro reclamatione illa intuleram, veniam et fratribus peti et 
impetravi. » 

(1) Zbidem, n° 91. 

(2) J. Vos, T. 1°, p. 383. — Son obit se chantait à la Cathédrale 
de Tournai le 12 des Kalendes d’Août qui est le 21 juillet. (Obituaire 
de Notre-Dame de Tournai, 4 l'évêché; note communiquée pur M. le 
Comte du Chastel de la Howarderie.) 

(3) Ibidem, Cartulaire, n° 92, 





— 287 — 


§ VII. 


Maison d’Aigremont (suite); séparation de la branche 
des avoués de Tournai. 


8. GiLLEs, 1216-1232. 


Gilles, seigneur d’Aigremont est l'un des témoins de 
la réparation faite à l'abbé de Loos, en 1195, par 
Roger d’Englos (i). Nous l'avons vu jurer avec son 
frère Gossuin l'exécution fidèle de la trêve accordée 
en 1197, par Bauduin, comte de Flandre et de 
Hainaut, aux Tournaisiens assiégés, et faire partie 
des cautions données par ceux-ci pour sûreté des 
conditions qui leur étaient imposées. — En cette 
même année 1197, Gilles est témoin d'un acte du 
comte Bauduin relatif à un échange de biens entre 
Gérard, prévôt de Saint-Amand, et l'abbaye du lieu. 
S. Egidii de Agremont (2). Nous l'avons vu aussi, en 
1204, qualifié avoué de Tournai : « Var nobilis 
Egidius advocatus Tornacensis, » mais il est évident, 
d’après l'ensemble des documents qui viennent d'être 
analysés, qu'à cette époque il ne devait exercer 
l'office d’avoué qu'accidentellement et à cause d’un 
empêchement du titulaire. 

Gilles d’Aigremont paraît encore dans divers actes 
de 1205 à 1212 (3). En mai de cette dernière année, 


(1) Fonds de l'abbaye de Loos. — Collection Moreau, vol. 96, f° 150. 

(2) Archives de l'abbaye de Saint-Amand. Sceau brisé. — Collec- 
tion Moreau, vol. 98, © 88, 

(3) Cartulaire de l'abbaye de Cysoing, f xxxt v°. — I. de Cousse- 
maker, p. 85, anno 1205. — Archives du Nord, Cartulaire de l’abbaye 
de Saint-Amand, T. Il, f° 20, anno 1206. — Feys et Nelis, Cartulaire 


— 988 — 


il signe une charte ratifiant l’achat fait par l’abbaye 
d’Anchin de la dime de Templeuve en Pèvele. Son 
sceau rond, de 55 mill., figure un écu au lion passant : 
Sigillum Lgidii d’ Aigremont (1). — En juin de cette 
année 1212, Gilles souscrit un acte de Fernand, 
comte de Flandre, prenant sous sa protection l'abbaye 
de Saint-Nicolas-des-Prés lez-Tournai (2). — Le 
24 octobre 1214, il est caution pour la comtesse 
Jeanne souscrivant aux conditions dictées par le vain- 
queur de Bouvines au sujet de la délivrance du comte 
Fernand (3). — En 1216 il succède à son frère Gossuin 
dans l'office d’avoué de Tournai. 

En 1218, Gilles, avoué de Tournai, seigneur 
d'Aigremont, déclare qu'il a donné à l’abbaye de Saint- 
Nicolas-des-Prés une rente de 30 sous, monnaie de 
Flandre, sur l’autel d’Helchin et sur la menue dime 
de ce lieu (4). En 1219, il est présent lorsque l'abbé 
et le couvent de Saint-Amand donnent à Arnoul 
d’Audenarde la garde perpétuelle de leur bois de 
Saint-Sauveur (5). En 1221, il est témoin de la vente 
faite par Bernard du Bois au Chapitre de Saint-Pierre 
de Lille, de dimes à Marquette et à Sequedin. 
« S. Egidii de Aigremont militis (6). » En 1222, il est 
au nombre des témoins d'une charte de la comtesse 
de Flandre concernant la réconciliation d’Evrard IV, 
chatelain de Tournai, avec Walter, évêque de cette 


de la Prévôté de Saint-Martin d'Ypres, n° 70. — Brassart, Histoire du 
Château et de la Chatellenie de Douai, p. 545, anno 1208. 

(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 403. 

(2) Archives du Nord, Premier Cartulaire de Flandre, pièce 33. 

(3) Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, T. I, pp. 407 et 408. 

(4) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 98. 

(5) Archives du Nord, Cartulaire rouge, p. 71. 

(6) Mgr Huutcœur, Cartulaire de Saint Pierre de Lille, p. 161. 


— 289 — 


ville. « £. de Aigremont (1) ». En 1224, il est chargé, 
avec Roger, châtelain de Lille, et Pierre du Breucq, 
d'examiner le différend mf entre la comtesse Jeanne 
et les Templiers au sujet de la fête que ceux-ci avaient 
à Ypres à l'époque de l'Ascension (2). 

Au mois de mai 1226, noble chevalier Gilles, 
seigneur d'Aigremont, fait connaître que Lebert Gri- 
siau, bourgeois de Tournai, a vendu à l'abbaye de 
 Saint-Nicolas-des-Prés une rente annuelle de 32 sous, 
monnaie de Tournai, sur une terre sise à Lamain qu'il 
tenait en fief dudit seigneur et que celui-ci, devant ses 
hommes, pairs du vendeur, a concédé à l’abbaye 
l'hommage de cette terre à charge de 12 deniers de 
cens annuel à percevoir à la Saint-Remi par ses 
agents de Wez. Deux chartes de l'évêque et de 
l'archidiacre de Tournai concernant cette même rente 
désignent le noble homme Gilles d’Aigremont comme 
avoué de Tournai et confirment le cens annuel de 
12 deniers qu'il s'est réservé de percevoir dans l'octave 
de la Saint-Remi, soit par lui-même soit par ses 
agents de Wez : « prefato Egidio vel ministris suis 
apud Wes » (3). Cette clause et l'intervention du curé 
de Wez dans une donation de Gossuin, frère de Gilles, 
citée plus haut, établissent que, dès ce temps, les 
avoués de la maison d'Aigremont possédaient la terre 
de Wez, et laissent présumer que ce domaine avait 
été apporté à leur père par Ida d’Avesnes. 

Le 11 mai 1226, Gilles d’Aigremont est l'un des 


(1) Cousin, Histoire de Tournay, T. IV, p. 32. — Poutrain, Histoire 
de Tournai, pièces justificatives, p. 23. — Voir les Mémoires de la 
Société historique et littéraire de Tournai, T. I, p. 243. | 

(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes de 
Rupelmonde, p. 184. 

(3) J. Vos, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, n° 101, 102 et 103. 


ANNALES. IV. ’ 19 


__ 999 — 


témoins de l'échange fait par les doyen et chapitre de 
Notre-Dame de Courtrai de leur dime de Hangherel 
contre la moitié de celle que possédait à Morenghem 
noble homme Jean IV de Cysoing (1). On connaît les 
liens de parenté qui unissaient Gilles d’Aigremont à 
Jean IV de Cysoing; tous deux avaient pour bisaïeul 
commun Walter d’Avesnes, avoué de Tournai. Cette 
dime de Hangherel ou Angarel avait été donnée a 
Notre-Dame de Courtrai, en 1206, pour la fondation 
d’une chapellenie, par Pétronille d’Avesnes, fille de 
Walter et épouse de Jean II de Cysoing (2). 

Le 14 décembre de cette année 1226, avec le châte- 
lain de Lille et cing autres chevaliers, Gilles d’Aigre- 
mont garantit l'exécution des conventions passées 
entre le roi de France et Jeanne, comtesse de Flandre, 
pour la délivrance du comte Fernand (3). 

En juillet 1230, Gilles d’Aigremont, avoué de 
Tournai, approuve la vente faite par l'un de ses fieffés 
à Walter de Marvis, évêque de Tournai, d'un manse 
et d'un pré vers la Sainte-Fontaine : « Versus sanclum 
fontem, » et remet libre de tout droit et de tout ser- 
vice féodal ce manse et ce pré dont il tenait l'hommage 
dudit évêque. L'un des témoins de cet acte est Hugues 
des Wastines, le mari de la sœur de Gilles (4). Il 
s’agit ici des Prés-Porcins où l’évêque Walter fit 
édifier une maison dans laquelle il établit une abbaye 
de vierges de l'ordre de Saint-Victor de Paris. Le 
prélat donna à cette abbaye, entre autres biens, les 
fruits de la dime d’Helchin et de Saint-Genois que 


(1) Mussely et Molitor, Cartulaire de Notre-Dame de Courtrai, p. 57. 

(2) Ibidem, pp. 32 et 34. — Th. Leuridan, Les Sires de Cysoing 
et leur domaine féodal, pp. 34 et 46. 

(3) Teulet, Layettes du trésor des Chartes, T. II, p. 103. 

(4) Bibliothèque nationale, manuscrit latin 10169, f° 9 vo. 


— 291 — 


Gilles d’Aigremont lui avait remise en gage pour la 
somme de 600 livres de Flandre. L’acte stipulait que 
si les héritiers de Gilles rachetaient cette dime, les 
600 livres provenant du rachat seraient remises à 
l'abbaye (1). 

Le 11 août 1230, Gilles, sire d’Aigremont, est l’un 
des témoins de Wautier, châtelain de Raches, donnant 
en mariage à sa fille Marie la terre de Gérard de 
Cans. Dominus Egidius de Egremont (2). En février 
1231, les chevaliers Gilles d’Aigremont et Philippe 
de Dergneau, réunis à Courtrai, prononcent un arbi- 
trage entre l'abbé de Saint-Amand et le comte de 
Flandre au sujet de la haute justice de Bouvines (3). 
Au mois d'avril de cette année 1231, Gilles d’Aigre- 
mont et quatre autres seigneurs déclarent qu'Arnoul 
de Landas et ses fils ont renoncé à leurs prétentions 
contre le comte de Flandre (4). 

Gilles, dont la femme n’est pas connue et que les 
titres disent père d’Anselme qui va suivre, arrivait 
alors au terme de sa longue carrière. Il était mort 
probablement au mois d'octobre 1232, alors que son 
fils Anselme se qualifie seigneur d’Aigremont (5). Il 
figure bien encore en février 1238 dans une charte où 
le châtelain de Raches reconnaît qu'il n'a aucun droit 
sur les marais de F lines; mais le texte de cette 
charte rappelle un fait antérieur à la mort de Jeanne 


(1) Acte du mois de Juin 1234, la seconde- férie après la Trinité. — 
Communication de M. F. Brassart, archiviste communal de Douai, 

(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 45. 

(3) Brassart, Une vieille généalogie de Wavrin, p. 143. 

(4) Chambre des Comptes, Inventaire analytique, n° 536. 

(5) « Ansial, chevalier, seigneur d’Aigremont, s'engage À indemniser 
les religieuses des Prés, si la vente qu'il vient de leur faire n’est pas 
ratifiée. » (Noël Valois, Cartulaires de l'abbaye de Notre-Dame des Prés 
de Douai, p. 18; A, {° 63 r°, ch. Lx1.) 


— 992 — 


de Constantinople, c'est-à-dire antérieur à 1233 
quadam die diu preterita (1). 

Ici se présente une difficulté à résoudre. Outre 
Anselme II, son successeur à l’avouerie de Tournai, 
Gilles laissait-il un autre fils, Gérard, qui lui aurait 
succédé à la seigneurie d'Aigremont? Rien ne prête à 
l'affirmative. On voit même Anselme II, se qualifier 
seigneur d'Aigremont en octobre 1232 et encore au 
mois de mai 1234. Ce qui est certain, c'est que vers 
ce temps-là, la succession de Gilles se divise sans 
retour : à Anselme II et à ses descendants l'avouerie 
de Tournai; à Gérard et à sa postérité la seigneurie 
d’Aigremont. Mais quel est ce Gérard? A mon humble 
avis c'est un fils à Anselme, frère de Gilles, soit que la 
seigneurie d'Aigremont lui ait été attribuée à la suite 
d'un arrangement de famille, les deux fils aînés 
d’Anselme [* n'ayant pu retenir l'un l’avouerie, l’autre 
la seigneurie d’Aigremont que sous réserve de la part 
ou de la légitime du cadet; soit que cette seigneurie 
ait été vendue 4 Gérard par Anselme II qui avait à 
satisfaire à des obligations pressantes, ou que, vendue 
à un tiers, Gérard l'ait revendiquée à titre de retrait 
lignager. Toujours est-il qu'à partir de 1234, 
Anselme IT et ses descendants cessent absolument de 
se dire seigneurs d’Aigremont. 

Ce Gérard, sire d’Aigremont, figure dans les titres 
de 1242 à 1260; sa postérité est reportée à la fin de 
la présente étude comme appendice, pour ne pas 
interrompre ici la suite des avoués. 


(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, n° xxi. 








nn mg mets | 


— 293 — 


§ IX. 


Maison d'Aigremont (suite). 


9. ANSELME II, 1232-1266? 


Avant de parvenir à l'avouerie de Tournai, Anselme II 
se révèle dans divers actes qu'il est utile de rappeler. 
En septembre et octobre 1227, Anselme d’Aigremont, 
fils de Gilles, « Domini Egidii de Acri Monte filius, » 
du consentement de Sarra, sa femme, vend au chapitre 
de Saint-Pierre de Lille tout ce qu'il tient en fief du 
prévôt et dudit chapitre à Arleux-en-Gohelle. Pierre, 
évêque d'Arras, approuve et ratifie la substitution du 
douaire de Sarra, lequel est suffisamment garanti sur 
d’autres biens (1). Le sceau d’Anselme, rond, de 
55 mill., figure un écu au lion passant, la tête de 
face. Sigillum. Anselmi de Aigremont (2). — Cette 
Sarra, en épousant Anselme d’Aigremont, était veuve 
et avait retenu de son premier mari un fils, Hellin de 
Beausart, qu'on retrouve avec elle dans un titre de 
1241. 

En février 1228, Anselme d’Aigremont déclare que 
son homme, Simon de Naves, a engagé à l’abbaye de 
Saint-Aubert, à Cambrai, la dime qu'il tient de lui en 
fief sur le territoire d’Iwuy. La femme de Simon ne 
pouvant comparaître personnellement, approuve l’en- 
gagement de cette dime devant Amand de Naves, 
oncle de l'épouse d’Anselme d’Aigremont. Celui-ci, 
n'ayant pas son scel, prie Maître Jean de Hérines, 


(1) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, pp. 192 
et 193. Trois actes. 
(2) Demay, Scequa de la Flandre, n° 397, 


— 994 — 


chanoine de Cambrai, d'apposer son sceau à cette 
charte (1). 

En cette année 1228, Anselme d’Aigremont, cheva- 
lier, reconnaît que bien quil ait vendu le fief de 
Werkin qu'il tenait de Robert, avoué d'Arras, seigneur 
de Béthune et de Tenremonde, il reste cependant 
homme-lige dudit avoué et promet de continuer à lui 
rendre les mêmes services qu'avant cette vente (2). 

En octobre 1232, Anselme d’Aigremont, avec Sara, 
sa femme, vend aux religieuses de l'abbaye des Prés 
de Douai 30 muids d'avoine, 69 gélines, 2 chapons, 
GO pains de la valeur d'un douaisien, 9 douaisiens de 
rente et 2] bonniers de terre situés dans la paroisse 
de Templeuve (3). Il s'engage à indemniser les reli- 
gieuses de toutes les pertes qu'elles auraient à subir 
dans le cas où le comte de Flandre ne confirmerait pas 
la vente qui leur a été faite. Dans cet acte Anselme, 
chevalier, est qualifié seigneur d'Aigremont (4), d'où 
la présomption que son père n'existait plus alors. 

En novembre de cette année 1232, Anselme 
d’Aigremont et Sara, sa femme, donnent aux reli- 
gieuses des Prés 31 gélines, 31 pains de la valeur d'un 
douaisien et 2 douaisiens de rente (5). A la méme 


(1) Histoire d'Iwuy, par l'abbé O. Dehaisnes et l'abbé A. Bontemps, 
p. 402. 

(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes des 
Comtes de Flandre, à Rupelmonde, n° 32. L'hommage-lige, & la fois 
réel et personnel, liait le vassal À ce point qu'il ne se trouvait point 
déchargé de ses obligations en aliénant le fief qu'il avait accepté A ce 
prix; plus personnel que réel, magis cohæret persone quam patri- 
monio, car c'était pour s'assurer plus particulièrement de la fidélité et 
du service personnel du vassal que l'hommage-lige était réclamé. 

(3) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame des Prés de Douai, 
p. 18. — A, f 41 vo, ch. Lxxxvul. 

(4) Ibidem, p. 18. — A, f 63 r°, ch. Lxt. 

(5) Ibidem, p. 18. — A, f° 40 vo, ch. Lxxxvi. 





— 295 — 


date, ils vendent aux dites religieuses 30 bonniers de 
terre situés en la paroisse de Marcq (1). En 1232 
encore, Anselme avait vendu aux mémes religieuses 
la terre de Cacompré tenant au chemin qui va de Tem- 
pleuve à Pont-à-Marcq (2). Au mois de mars 1233, 
Gérard, sire de Waudripont, promet d'obliger les 
héritiers de Jean de Comines, dont il est l’oncle et le 
tuteur, à werpir, quand ils seront en âge, l’abbaye de 
cette terre. Jean de Comines était fils d'Agnès qui 
était elle-même fille de Méliciane, sœur de Gilles 
d'Aigremont, lequel était le père d’Anselme. On 
demandait donc le consentement d'enfants qui étaient 
parents à un degré bien éloigné du vendeur (3). De 
plus on avait exigé d’Arnoul d’Audenarde qu'il se 
portât caution des engagements pris envers l'abbaye 
par Gérard de Waudripont, son vassal (4). 

En novembre 1232, en sa cour de Templeuve, 
Anselme d'Aigremont, chevalier, déclarait que Gossars 
de Lalaing, chevalier, avait vendu à Saint-Amé de 
Douai 6 bonniers de terre qu'il tenait de lui Anselme 
et situés entre Antrœuilles, Ennetières et Avelin. 
La charte d’Anselme est munie d'un grand sceau au 
lion (5). 

Par deux chartes du mois de mai 1234, Anselme, 
qualifié sire d’Aigremont et de Wez, dans l’une, sire 
de Wez seulement dans l’autre, avoué de Tournai, 
reconnaît qu'il ne peut vendre l’avouerie qui lui vient 


(1) Ibidem, pp. 18, 19. — A, f° 41 1°, ch. Lxxxvir. 

(2) Ibidem, p. 19. — A, P 63 r°, ch. xevit. 

(3) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame de Douai, p. 19. — A, 
fo 48 r°, ch. xovit. 

(4) Ibidem, {° 481°, ch. xovit. 

(5) Archives de Saint-Amé. — Note communiquée par M. F. Bras- 
sart, archiviste communal de Douai. 


— 296 — 


de Gilles, son père, ni l’engager si ce n’est à un bour- 
geois de Tournai agréé par la commune, et que, même 
à un bourgeois de Tournai, il ne peut l’engager pour 
plus de huit ans sous peine de 500 livres parisis au 
profit de la commune. Il assigne en garantie tous les 
fruits de son avouerie et tout ce qu'il possède à Wez 
de droit héritage et ce qu'il y attend. Sara, femme 
d’Anselme, jure de son côté qu'elle observera ces con- 

ventions. Les deux actes, insérés dans les Annales de 

la Société historique et archéologique de Tournai (1), 

sont munis l'un et l'autre : 1° d’un sceau orbiculaire 

contenant un écusson chargé d'un loup rampant (Lion 

passant). Légende : Sig. Anselmi de Aigromonte ; 

2° d'un sceau ogival où figure une dame vêtue d’un 

manteau de vair et tenant un lis dans la main droite. 

Légende : Sigillum Sarain de Nave. 

Les différentes généalogies de la famille d’Aigremont 
donnent, dit-on, à la femme d’Anselme le nom de 
Sarah de Wez. Je ne connais pas ces généalogies et 
jignore méme leur existence, mais on voit assez par 
le sceau décrit par M. de la Grange, de Tournai, que 
Sara était de la famille de Naves dans le Cambraisis. 

Poutrain, dans son histoire de Tournai (2), cite les 
deux actes de 1234 qu'il n'a peut-être pas lus et dit que 
« Anselme épousa Sarra qui lui aura apporté la terre 
» de Wez. » C'est une erreur qu'Anselme réfute ici 
même : « De ce lor ai-jo doné en gages.... tout ce ke 
» jo ai à Wez de droit iretage, et tout ce ke jo i atenc. » 
On ne parle pas autrement d'un bien de famille qu'on 
a recueilli par héritage et qui laisse encore des espé- 
rances à l'héritier. On a vu d'ailleurs que Gossuin, 


(1) Nouvelle Série, T. I, pp. 29 et 30. Article de M. A. de la Grange. 
(2) T. Il, p. 651. 


— 297 — 


oncle, et Gilles, pére d’Anselme, avaient successive- 
ment possédé la seigneurie de Wez. 

En juin et novembre de la méme année 1234, 
Anselme était en démélé d'intérêts avec l’évêque de 
Tournai qui, d'après l'analyse de deux actes donnée 
par Denis Godefroy (1), lui aurait vendu l’avouerie, 
tandis que Anselme déclare qu'elle lui venait de son 
père. Je n'ai pas trouvé d'autre explication à cette 
énigme que la conjecture émise au § III, à savoir que 
l'évêque aura cédé une partiede ses droits seigneuriaux 
à Anselme, en les rattachant à l'avouerie, et que 
l'inexécution des conventions par l'acquéreur aura 
amené le différend. | 

On a vu qu'en juillet 1230, Gilles d’Aigremont avait 
remis libre de tout droit et de tout service féodal le 
pré où l'évêque Walter de Marvis fit construire une 
abbaye de femmes. Au mois de novembre 1237, le 
jour des âmes, l'évêque Walter constate qu'en sa cour 
épiscopale, le noble seigneur Anselme, avoué de Tour- 
nai et son homme, avec Sara, son épouse, a renoncé 
de bonne volonté à toute action contre ce monastère à 
raison du pré où il est élevé (2). 

En février 1241 (n. st.), Sara, femme d’Anselme 
d'Aigremont, et son fils et héritier, Hellin de Beausart, 
autorisent Simon de Naves à vendre la dime d'Iwuy à 
l'abbaye de Saint-Aubert (3). En août 1242, Anselme 
et Sara, sa femme, amortissent au profit de l'abbaye 


(1) Bulletins de la Société historique et litiéraire de Tournai, T. XVI, 
p. 98. 

(2) Archives de l’abbaye des Prés-lez-Tournai. — Miræus et Fop- 
pens, T. II, p. 1224. — Communication de M. F. Brassart, archiviste 
communal de Douai. 

13) Le Glay, Mémoire sur les Archives de l'abbaye de Saint-Aubert 
à Cambrai, — Dehaisnes et Bontemps, Histoire d’Iwuy, p. 412, 


— 998 — 


de Vaucelles, des terres 4 Beauvois. Le sceau d’Anselme 
est rond, de 65 mill. et figure un lion. + SigiZlum : 
Anselmi : de : Agromonte; celui de sa femme est 
ogival, de 65 mill. et figure une dame debout, en robe 
et en manteau vairé, coiffure carrée à mentonnière. 
+ Sigillum : Sarain : de Nave (1). — Par ses lettres de 
1244, Anselme approuve la vente faite par Simon de 
Naves à l'abbaye de Saint-Aubert des dimes qu'il pos- 
sédait à Iwuy, vente qui avait eu lieu en présence de 
Sara et de ses hommes, Anselme étant absent et audela 
des mers : me absente et transvecto in partibus trans- 
marinis (2). Anselme était sans doute allé en Terre- 
Sainte. | 
En janvier 1246, Anselme d’Aigremont avec Arnoul, 
sire de Cysoing, Gilles de Fretin et 17 autres cheva- 
liers, se portent cautiuns pour les d'Avesnes qu'ils 
exécuteront la sentence qui sera portée par Louis, roi 
de France, et Odon, évêque de Tusculum, arbitres du 
différend qui divisait les fils de la comtesse Margue- 
rite (3). Le 25 août 1247, Anselme, avoué de Tournai, 
avec le châtelain et le prévôt de cette ville, assiste à 
la translation des reliques de saint Éleuthère dans 
une nouvelle châsse en la cathédrale de Tournai (4). — 
Le 28 mars 1250, il intervient dans les lettres de 
Walter, évêque de Tournai, relatives à la vente faite 
par Arnoul, châtelain de Tournai, d'une partie de la 
justice de Saint-Genois et d'Helchin qu'il tenait en fief 
dudit évêque. « Anselmo de Acrimonte, advocato 


Tornacensi (5). » 


(1) Demay, Sceaux de la Flandre, T. Il, n°* 398 et 399. 


(2) Histoire d’Iwuy, p. 414. 
(3) Teulet, Layettes du Trésor des Chartes, T. II, pp. 592, 593. 


(4) Cousin, Histoire de Tournay, liv. vi, chap. 11, p. 571, d'après un 


registre du Chapitre de Tournai. 
(5) Joseph de Laborde, Layettes du Trésor des Chartes, T, Ill, 


p. 575d. 


— 999 — 


Au mois de juillet 1251, Anselme d'Aigremont, 
chevalier, avoué de Tournai, fait un échange de terre 
avec l'abbaye de Saint-Martin de cette ville (1). En 
1255, il tenait en fief du châtelain de Tournai l’hom- 
mage d'une terre de la prévôté dé Saint-Amand (2). — 
Au mois d'août 1256, Anselme d’Aigremont, chevalier, 
et Renier, son fils et héritier, se désistent d’un droit 
qu'ils prétendaient avoir sur un bien à Merlaing, 
appartenant à l’abbaye de Saint-Nicolas-au-Bois, ledit 
desistement fait entre les mains du châtelain de Tour- 
nai en présence de ses hommes (3). 

La sentence de 1246, qui attribuait le Hainaut aux 
d’Avesnes et la Flandre aux Dampierre, avait bien 
résolu certaines difficultés, mais n'avait pu éteindre 
l'animosité profonde qui régnait dans cette famille. 
Enfin, après plus de dix ans de conflits déplorables, 
un traité de paix fut conclu à Bruxelles, en 1256. Les 
seigneurs du pays et parmi eux Anselme d'Aigremont 
et Renier le Borgne, son fils, se constituèrent cautions 
pour Jean et Bauduin d’Avesnes qui juraient d'observer 
ce traité (4). Les liens de parenté qui unissaient les 
d’Aigremont aux d’Avesnes les portaient naturellement 
à intervenir pour ces derniers. 

En 1258, Anselme d’Aigremont, chevalier, seigneur 
de Wez, investissait les moines de Loos de tout ce que 
Florin de Saint-Jacques, bourgeois de Tournai, et 


(1) A. d'Herbomez, Histoire des Chatelains de Tournai de la maison 
de Mortagne, preuves, n° 84. 

(2) Ibidem, n° 90. 

(3) Bibliothèque nationale, Extraits des titres de l'abbaye de Saint- 
Nicolas-au-Bois, par Dom Caffiaux, xxvi, f” 332. Communication de 
M. F. Brassart, archiviste communal de Douai. 

(4) Wauters, Table chronologique des chartes et diplômes imprimés 
concernant l'Histoire de la Belgique, T. V, p. 134. 


— 300 — 


Ogine, sa femme, leur avaient donné audit Wez (1). — 
Au mois de mars 1260, il assiste, comme juge, le 
châtelain de Tournai décidant en faveur de l'abbaye 
de Château dans un différend qu'elle avait avec Jacques 
de Buerie au sujet d'un bien acheté par elle d’Alard 
d’Esclaibes (2). 

Anselme II d’Aigremont, chevalier, avoué de Tour- 
nai, paraît avoir contracté une seconde alliance. Par 
ses lettres de janvier 1259, (peut-étre 1260 selon le 
nouveau style), lettres confirmées par son fils Renier, 
il reconnaissait avoir donné en mariage 4 Boussarde, 
sa femme, mille livres tournois pour lesquelles il lui 
assigne 42 bonniers de bois 4 Wez tenus de la com- 
tesse de Flandre (3). A cette date, Anselme dont un 
petit-fils était chevalier en 1261, devait être déjà bien 
avancé en âge. 

Le 21 janvier 1261, Anselme d'Aigremont, cheva- 
lier, avoué de Tournai et sire de Wez, vendait à 
l'abbaye de Loos, d'accord avec Renier, son fils aîné, 
chevalier: Anselme, son autre fils: Gilles, aussi che- 
valier, fils aîné de Renier, un domaine considérable à 
Wez (4), qui semble avoir été la plus importante des 
possessions des avoués de Tournai de la maison 
d’Aigremont. A cette époque, Anselme II d'Aigremont, 
chevalier, avoué de Tournai et sire de Wez, avait 
changé ses armoiries. La charte du 12 janvier 1261, 
est munie d'un sceau rond de 62 mill., figurant un écu 


(1) A. d’Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la maison 
de Mortagne, preuves, n° 97. 

(2) Ibidem, n° 99. 

(3) Table de quatre volumes de documents recueillis aux Archives de 
l'évêché de Tournai par Denis Godefroy; Bulletins de la Société his- 
torique et littéraire de Tournai, T. XVI, p. 106. 

(4) A. d’Herbomez, Les Châtejains de Tournai, preuves, n° 103. 


— 301 — 


à la face d’hermines. Sigillum. Anselmi. de. Agro- 
monte. militis. Contre-sceau : écu à la fasce d’hermines. 
Secretum meum michi (1). 

M. A. d’Herbomez a constaté dans une charte origi- 
nale d’Anselme d’Aigremont, du mois de mai 1261, 
une dette de 400 livres contractée par le châtelain 
Arnoul envers un bourgeois d'Arras. Il mentionne 
aussi une garantie donnée à la commune de Bruille 
en mai 1265 par plusieurs chevaliers parmi lesquels 
Anselme d’Aigremont, avoué de Tournai (2), qui à 
cette heure devait être près du terme de sa longue 
carrière. On présume qu'il mourut vers 1266. 

Anselme d’Aigremont laissait de sa première femme, 
Sara de Naves : 

1° Renier dit le Borgne d’Aigremont qui lui succéda 
à l’avouerie de Tournai. 

2° Anselme, qui assistait à l'acte du 21 janvier 
1261, cité plus haut. 

3° Robert d'Aigremont qui assistait aussi à l'acte 
du 21 janvier 1261. Une portion de la seigneurie de 
Wez lui appartenait; il la vendit, au mois d'août 1261, 
à Evrard de Mortagne, chanoine de Tournai, qui des- 
* tinait son acquisition à la fondation de la paroisse 
Sainte-Catherine en cette ville (3). On retrouve Robert 
d’Aigremont en 1274, qualifié chevalier et renonçant 
à tous droits sur la terre de Wez. 


(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 336. 

(2) A. d’Herbomez, Les Châtelains de Tournai, T. I, p. 90. 

(3) de la Grange, Obituaire de la paroisse Sainte-Catherine, dans les 
Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai, T. XXV, 
pp. 145 et 146. 


— 302 — 


§ X. 
Maison d’Aigremont (suite). 


10. RENIER LE Borone, 1266?- 1289. 


On vient de voir Renier, en 1256, caution pour les 
d’Avesnes, avec son père dont il était l'héritier pré- 
somptif. En 1260, il confirme les lettres de son pére 
assignant un douaire à sa seconde femme. En 1261, 
à la vente d'un domaine important à Wez faite a 


_ l'abbaye de Loos, il est dit fils aîné, chevalier, et il a 


lui-même pour fils aîné, Gilles d’Aigremont, aussi 
chevalier. Peut-être faut-il, comme je le fais sans 
hésitation, lui attribuer, plutôt qu’à son frère Anselme, 
le fait suivant : 

En 1265, plusieurs Tournaisiens prirent part à 
l'expédition de Charles d'Anjou dans le royaume de 
Naples, expédition qu'on a appelée la Croisade de 
Pouille. Parmi ces Tournaisiens, dit M. d’Herbomez, 
figure « Anselme d’Aigremont, décoré, en 1269, du 
titre de chevalier de l'hôtel du roi de Sicile et qui : 
appartenait certainement à la famille des avoués de 
Tournai (1). » Ce fait cité d’après les Archives Ange- 
vines de Naples de Paul Durrieu, est autrement rap- 
porté par Li Miusis. Un chevalier, sire de Wez et 
avoué de Tournai, qui faisait partie de l'expédition du 
prince Robert de Flandre en Italie sous le roi de 
Sicile, son beau-père, tua, dans un gué où l'on abreu- 
vait les chevaux, un chevalier de l'hôtel du Roi. Grâce 
au prince Robert, il échappa à la justice du monarque 


(1) Histoire cles Châtelains de Tournai, T. I, p. 89. 








— 303 — 


et put revenir chez lui (1). Le chroniqueur ne nomme 
pas le chevalier sire de Wez et avoué de Tournai, 
mais le trait semble ne pouvoir être attribué qu'à 
Renier qui seul des fils d’Anselme portait ce double 
titre.. 

Absent quand son pére mourut, Renier ne put étre 
immédiatement investi de l'avouerie; ce n'est que 
longtemps après qu'on le trouve en exercice, et son 
absence s'explique si naturellement par sa participation 
à la Croisade de Pouille, que ma conviction est faite 
sur son identité avec le meurtrier du chevalier de 
l'hôtel du roi de Sicile. 

Poutrain a comblé à sa manière l'intervalle, inex- 
plicable pour lui, entre 1266, époque présumée de la 
mort d’Anselme, et 1274, date de la première appari- 
tion de Renier comme avoué. Il a supposé qu'une fille 
d’Anselme II, du nom de Sara, s'était alliée à Arnoul 
du Wez, fils de Guillaume d’Evregnies, et que cet 
Arnoul avait été avoué de Tournai vers 1266. La sup- 
position n'est pas heureuse; on ne s’y arrête pas. 
Aucune affinité n'existait entre ces personnages et les 
d'Aigremont. 

Quoi qu'il en soit, Renier ne reparaît qu'au mois 
d'avril 1274. On le voit à cette date vendre à l'abbaye 
de Saint-Pierre de Gand un fief qu'il tenait des moines 
de Saint-Amand, à Hollain et Jollain, et céder à 
ceux-ci, en compensation, un fief à Wez. Sara, sa 


(1) J.-J, de Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. II, p. 158. 
« Alius itaque miles dominus de Wes prope Tornacum, et advocatus 
Tornacensis, quendam militem de hospitio dicti domini regis Sicilia, in 
quodam vado, ubi equi adaquantur, interfecit, rex autem mandavit 
Roberto genero suo, quod dictum militem sibi mitterat ad faciendam 
justitiam. Robertus autem, habito consilio cum suis, renuit sibi mit- 
tere. Quomodo autem miles evaserit, nescirem dicere veritatem, sed 
scio quod a suum locum reversus est. » 








— 304 — 


femme, Sara, sa fille, et Robert d'Aigremont, cheva- 
lier, son frère, renoncent à tous droits qu’ils pouvaient 
avoir sur le fief vendu (1). 

Au mois de mai de la même année 1274, une enquête 
est tenue à cause d'un différend entre le châtelain et 
Yavoué de Tournai, d’une part, et les échevins de 
Tournai d'autre part, sur un point de juridiction. 
Après avoir entendu le témoignage de 33 bourgeois 
ayant tous été du magistrat, la paix est conclue. Cette 
note que je trouve dans Vandenbroeck (2) est laconique, 
mais il y a lieu d'y voir un de ces « debas et contens » 
qui amenèrent, en 1287, l'accord fait avec la commune 
par les tuteurs de la châtelaine Marie et par l'avoué 
Renier le Borgne d’Aigremont au sujet des franchises 
dont les bourgeois de Tournai doivent jouir dans les 
terres de la châtelaine, dans celles de l’avoué et dans 
celles de leurs hommes (3). 

Au mois d'août 1275, Renier le Borgne d’Aigremont, 
avoué de Tournai, est l'un des principaux témoins de 
Jean, sire de Mortagne et châtelain de Tournai, promul- 
guant la loi de Marquain (4). Il est encore cité en 1276 
dans un acte de l’abbaye de Saint-Pierre de Gand (5). 

A la requête de Philippe Mouskès, l'avoué est admo- 
nesté pour n'avoir pas porté un cierge à la procession, 


(1) A. d'Herbomez, Les Chätelains de Tournai, preuves, n® 150 et 
151. — Van Lokeren, Chartes et documents de l’albaye de Saint- 
Pierre, à Gand, n® 844 à 847. 

(2) Extraits analytiques des anciens registres des consaulx de la 
ville de Tournai, T. 1, p. 265; T. VII des Mémoires de la Société his- 
torique et littéraire de Tournai. 

(3) Voir A. d'Herbomez, Les Chatelains de Tournai, T. II, preuves, 
n° 184. L'accord fait avec l'avoué contient les mêmes dispositions. 

(4) Registre du Chapitre de Tournai. — Imprimé dans J. Cousin, 
Histoire de Tournai, livre IV, pp. 76-79. 

(5) Vao Lokeren, n° 873. 


— 305 — 


comme l'y obligeait sa qualité d'homme ligede l'évêque. 
Cette note que je prends dans Le Maistre d’Anstaing (1), 
diffère quelque peu de ce qui estrapporté dans Wauters 
d'après les Bulletins de la Société historique et littéraire 
de Tournai (2). Le 7 février 1276, Yofficial de l'évêché 
de Tournai déclare que Renier le Borgne (Strabo), 
avoué de Tournai, a reconnu qu'il était en défaut de 
remettre à la cathédrale, le jour de la Purification, 
une chandelle de cire conformément à l'usage suivi de 
toute ancienneté (3). 

En juillet 1277, Renier, chevalier, avoué de Tournai 
et sire de Wez, reconnaît la rente due au chapitre de 
Tournai sur les biens vendus à l'abbaye de Loos par 
feu Anselme son père (4). Son sceau, le premier que 
l'on rencontre au type équestre, est rond, de 58 mill.; 
le bouclier et la housse portant une fasce d'hermines. 
Sigillum. Reneri. le. Borgne. de. Aigremont. advocati. 
de. Tornaco. — Contre-sceau aux armes de la face. 
+ Secretum Reneri (5). 

Au mois de mars 1281 (v. st.) Renier d’Aigremont, 
avoué de Tournai, avec Jean, sire de Ere, et Jean de 


(1) Recherches sur l'église cathédrale de Notre-Dame de Tournai, 
T. Il, p. 64. 

(2) T. IX, p. 189. 

(3) Table chronologique des Chartes et diplômes concernant l'histoire 
de la Belgique, T. V, p. 580. — Voir Cousin, Histoire de Tournay, 
liv. 4, p. 76. — « Il m'est advis, dit Cousin, que Messieurs de la ville 
» de Tournay ont succédé & l'advoué, et qu'ils font tous les ans quelque 
» sorte d'honneur en l’église cathédrale à la grand’messe de la feste de 
» la Purification Nostre Dame (Quand les Prévosts vont à l'offrande 
» avec chascun un cierge porté devant eux et une torche allumée qu'ils 
« laissent à l'église ardans aux bourdons de cuivre vis-à-vis le grand- 
» autel) au lieu de l'hommage que l'advoué faisoit à l’Evesque. » 
(Livre 3, pp. 257 et 258.) 

(4) Fonds de l'abbaye de Loos. 

(5) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 337. 

ANNALES. IV. 20 





— 306 — 


Haudion, chevaliers, se déclare caution du comte Gui 
envers Jean Sartiaux, bourgeois de Tournai (1). 

Il résulte des lettres du comte Gui, du 2 septembre 
1283, relatives au douaire de Béatrix, dame de Cour- 
trai, que la difficulté mue à ce sujet était soumise au 
roi de Jérusalem et que plusieurs chevaliers, entre 
autres le Borgne d’Aigremont, s'étaient obligés à faire 
respecter par le comte la décision qui interviendrait (2). 

Renier dit le Borgne d’Aigremont paraît comme 
témoin en février 1285, dans une charte du comte Gui (3). 
On le retrouve en 1286, chevalier, avoué de Tournai 
et sire de Wez, avec son sceau équestre à la fasce 
d’hermines (4). 

Au mois d'avril 1287, Renierdit Borgned’Aigremont, 
chevalier, avoué de Tournai, donne à cense de 9 ans à 
la commune de Tournai, tous les droits de justice, 
wienage et autres qu'il avait en cette ville et dans la 
banlieue moyennant une rente annuelle de 160 livres 
tournois (5). — Dans le même mois, Renier fait avec 
le magistrat de Tournai un accord au sujet des fran- 
chises dont les bourgeois de Tournai peuvent jouir en 
les terres de l’avoué. Il confirme dans cet accord le 
contrat relatif à la cense des droits de justice, wienage 
et autres qu'il avait dans Tournai et sa banlieue (6). 

En avril 1288, Renier d’Aigremont, chevalier, sire 
de Wez et avoué de Tournai, investissait l’église de 


(1) Archives départementales, Inventaire Sommaire, B. 182. 

(2) Jules de Saint-Genois, Inventaire analytique des Chartes des 
comtes de Flandre à Rupelmonde, n° 339. 

(3) fer Cartulaire de Flandre, p. 447, et 3¢ Cartulaire, p. 240. — 
Bulletin du Comité flamand de France, T. IV, p. 87. 

(4) Fonds de l'abbaye de Loos. — Collection Moreau, vol. 208, 
fo 221. 

(5). fer Cartulaire de Tournai, p. 50. 

(6) Ibidem, p. 66. 


— 307 — 


Tournai de trois bonniers de terre 4 elle donnés par 
« Jean de Wes, clerc qu'on disoit Canebouf (1). » — 
En la méme année Renier et sa femme fondaient un 
obit pour le salut de leurs âmes (2). — On voit par 
l'état de la fortune mobiliére de la châtelaine, dressé 
en avril 1291, qu'à cette époque ladite châtelaine 
devait encore 200 livres parisis à l’avoué de Tournai, 
le Borgne d’Aigremont (3); mais celui-ci était mort en 
1289 et la mention n’a, en ce qui le concerne, qu'une 
portée rétrospective. 

Renier avait épousé Sara, dame d’Evin, dont il eut : 

1° Gilles, chevalier, qui, dans l'acte du 21 janvier 
1261, est dit fils aîné « ainsnés fius. » Il mourut avant 
son père et même avant 1274, puisqu'il ne figure pas 
dans l’acte de vente du mois d'avril de cette année, 
laissant un fils en bas âge appelé Anselme du nom de 
son aïeul, et qui devint avoué de Tournai en 1302, 
après sa tante. 

2° Sara. qui, avec sa mère et par avoué, intervint 
dans l’acte de vente du mois d'avril 1274, et qui depuis 
épousa Hellin d'Armentières auquel elle porta l'avouerie 
de Tournai recueillie en 1289. 


11. SARA D’AIGREMONT, épouse d'Hellin d’Armentiéres, 
1289-1302. 


D'après Li Muisis, Hellin d’Armentiéres fit sa pre- 
mière entrée à Tournai, comme avoué, en 1289 (4). — 


(1) Cousin, Histoire de Tournay, liv. 4, p. 87. 

(2) Poutrain, Histoire de Tournai, T. II, 12° avoué. 

(3) A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, T. I, p. 202, et 
preuves n° 18]. 

(4) De Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. II, p. 162. 
Anno MCCLXXxIX, venit primo in Tornaco tanquam advocatus Torna- 


— 308 — 


Le jour de la Saint-André (30 novembre) 1289, Hellin 
d’Armentiéres, avoué de Tournai, est signataire d’une 
charte par laquelle Jean Berthout (alias Bertaut), se1- 
gneur de Gramines, et son fils ainé, Jean de Berlaer, 
déclarent avoir reçu de Marie, demoiselle de Mortagne 
et châtelaine de Tournai, fille de Jean, seigneur de 
Mortagne et châtelain de Tournai, les 1600 livres 
tournois que ledit Jean, seigneur de Mortagne, avait 
promises au seigneur de Gramines à son mariage avec 
Marie, sœur dudit Jean, seigneur de Mortagne. Les 
témoins de cet acte furent : La demoiselle de Mortagne, 
— Guillaume de Mortagne, seigneur de Rumeis, — 
Jean de Mortagne, sire d'Espières, — Hellin d’Ar- 
mentières, avoué de Tournai, des bourgeois de 
Tournai, etc. (1). 

Les Archives de Tournai conservent deux actes ori- 
ginaux du même jour, 27 avril 1294, émanés d'Hellin 
d’Armentiéres, seigneur de Wez, avoué de Tournai, 
et demoiselle Sare, sa femme, fille de Renier jadis dit 
Borgne d’Aigremont, chevalier, avoué de Tournai. 

Par le premier acte, ils ratifient l'accord fait, en 
avril 1287, entre les prévôts et jurés de Tournai et 
Renier d'Aigremont, au sujet des franchises dont les 
bourgeois de cette ville doivent jouir dans les terres 
de l’avoué. Par le second acte, ils font connaître que, 
à cause de l’opposition de l'évêque et du chapitre, ils 
sont forcés de retirer la cense de 9 ans donnée à la 
commune de Tournai par Renier d’Aigremont en avril 


1287. 
Ces deux actes sont munis de leurs sceaux. Celui du 


censis Hellinus d'Armentières (Chronique de Li Muisis : De Castellano 
Tornacensis et de Advocato aliqua notabilia,) — Cousin, liv. 1v, p. 88. 

(1) Archives nationales, J. 528, n° 30. — Messager des Sciences 
historique de Belgique. Gand, année 1889, p. 104. 





— 309 — 


mari est rond, sans contre-sceau, et représente un 
dextrochére soutenant un écu, avec cette légende : 
+ Bovllete Helli(n) Darmi{en)tières. Celui de la femme 
est ovale et figure une dame les mains levées, portant 
sur le poing dextre un oiseau. Dans le champ, de 
chaque côté de la dame, deux petits écussons, l'un aux 
armes du mari, l’autre à la face d’herminesd’Aigremont. 
Légende : S. Sarain, femme Henllin Darmentières (1). 

Cet Hellin était fils d'Agnès, dame d’Armentiéres, 
et descendait des seigneurs d'Armentières de la Maison 
de Mortagne (2). On retrouve Hellin, sire d'Armen- 
tières, chevalier, parmi les défenseurs de Lille, en 
1297. Son sceau représente un dextrochère tenant un 
écusson (3). Le dextrochère figure dans les armes pri- 
mitives des de Mortagne, châtelains de Tournai (4). 

Quant à la fille de Renier le Borgne d’Aigremont, 
elle ne reparait plus après 1294. Elle n'a pas laissé 
de génération, et à la mort d'Hellin d’Armentiéres, 
en 1302, l’avouerie de Tournai, fit retour à la famille 
d'Aigremont. 


§ XI. 


Dernier avoué du nom d Aigremont. 
Famille Pilate. 


12. ANSELMB III, 1302-1317. 


De l'examen attentif des documents du temps, il 
paraît évident que la veuve d’un d’Aigremont, ayant un 


(1) Communication de M. le Comte du Chastel de la Howarderie. 

(2) Voir A. d'Herbomez, Histoire des Châtelains de Tournai de la 
maison de Mortagne, notamment T. I, p. 71 et T. II, pp. 220 et 221. 

(3) Douét d’Arcq, collection de Sceaux, n° 1208. 

(4) Voir A, d'Herbomez, T. I, pp. 57 et 84. 


— 310 — 


fils encore enfant du nom d’Anselme, s'est remariée à 
Engherrand Pilate, bourgeois de Douai; que cette 
veuve est celle de Gilles, fils ainé de Renier le Borgne 
d’Aigremont, et que c'est son fils qui, à la mort 
d'Hellin d'Armentières, recueillit l'héritage de sa tante 
Sara d’Aigremont. 

On sait que la représentation dans la succession aux 
fiefs n'était pas reconnue et que si l'aîné mâle était 
mort avant son père laissant un fils en bas-âge, celui-ci 
était exclu même au profit de ses tantes à défaut de 
mâles; nos coutumes préférant une fille nubile, qui 
pouvait procurer immédiatement un mari pour vassal, 
à un enfant en bas-âge qu'il fallait mettre en garde 
noble. C’est ainsi que Sara avait recueilli l’avouerie de 
Tournai; mais cet enfant restant seul survivant repre- 

TT ñait naturellement ses droits à l'héritage de son aïeul. 

La famille patricienne Pilate était connue à Douai 
depuis le début du XIII* siècle. En mai 1207, 
Gérard III, prévôt de Douai, confirmant l'engagement 
d'une dime sise à Marquette-en-Ostrevant, a pour 
témoins, entre autres bourgeois de Douai, Galterus 
Pilate et Gérard, son frère (1). — En octobre 1225, 
Wautier IV, châtelain de Douai, vend à Wautier 
Pilate et à Wion Audefroit cinq muids de terre à 
Gœulzin (2). 

Au mois de mai 1229, Marguerite, dame de Dam- 
pierre, s'oblige à payer à Wautier Pilate, bourgeois 
de Douai, 200 livres, monnaie de Flandre, qu’il avait 
prêtées à Robert, avoué d'Arras (3). — Au mois de 


— 


(1) Brassart, Histoire du Château et de la Chdtellenie de Douai, 
T. 1, p. 328 et Preuves, p. 127. 

(2) Ibtdem, T. I, p. 123. 

(3) Inventaire analytique des Archives de la Chambre des Comptes, 
à Lille, n° 496. 


— 3ll — 


janvier de l'année suivante, la comtesse Jeanne promet 
de dédommager ledit Robert, avoué d'Arras, de la 
somme de 1000 livres parisis pour laquelle il s’était 
porté caution envers Wautier Pilate, Jean du Four, 
Gui Audefroi et Jean Pain-Mouillet, bourgeois de 
Douai (1). 

Au mois de novembre 1247, Robert, comte d'Artois, 
déclare qu'il a rendu à Lanvin Pilate, bourgeois de 
Douai, 30 rasières de terres labourables, à Flers et à 
Courcelles, qu'il avait fait saisir et pour lesquelles 
Lanvin Pilate lui a fait hommage-lige, y obligeant 
ses hoirs (2). | 

Au cours des XIII° et XIV° siècles, on compte de 
nombreux membres de cette famille dans l'échevinage 
de Douai. Le sceau de l'un d'eux figure un écu à trois 
châteaux, soutenu par un homme sauvage, supporté 
par deux lions dans une étoile (3). 

Suivant une généalogie insérée dans le manuscrit 
de Dom Caffiaux (4), Engherrand Pilate serait fils de 
Lanvin qui vivait en 1230, et de Eremberghe Picquette, 
fille de Regnier. Il était chef échevin en 1295 et 1301, 
frére de Jakeme Pilate, et eut de son union avec la 
veuve d’Aigremont: — 

1° Ricard Pilate qui, à la mort d’Anselme, son frère 
utérin, recueillera l’avouerie de Tournai. 

2° Lanvin Pilate, mort avant 1339; c'est sans doute 
celui qui, en 1284, était trésorier de l'église de Saint- 
Amé de Douai (5). 


(1) Inventaire analytique des Archives de la Chambre des Comptes, 
n° 510. 

(2) Ibidem, n° 909. 

(3) Demay, Sceaux de la Flandre, T. I, p. 496, 

(4) Bibliothèque nationale. Trésor généalogique de France. Recherches 
sur la famille Le Scellier. 

(5) Hautcœur, Cartulaire de l'abbaye de Flines, T. I, p. 258. 


— 312 — 


-3° Sarain, femme de Jakemon A le Take. 

Quant à Anselme que l'on confondait avec les enfants 
d’Engherrand, il était depuis longtemps chevalier 
lorsqu'il succéda à Hellin d'Armentières. En juillet 
1291, une cense à Ostricourt était tenue de « Monsin- 
gneur Ansiel d'Esgremont (1). » 

Dans la guerre faite par Philippe le Bel au comte 
Gui de Dampierre, le chevalier Anselme d’Aigremont 
s'était rangé dans le parti des Léliards ou gens du 
Lys. En 1298, le lendemain de la Saint-Pierre d'hiver, 
(29 décembre), Raoul de Clermont, gouverneur de la 
Flandre « nouvellement acquise, » assignait au nom 
du Roi, à messire Ansiaus d’Aigremont, un fief de 
40 livres de rente, sa vie durant, en considération des 
griefs, dommages et pertes qu'il avait éprouvés dans 
cette guerre et du « boin et loyal portement » qu'il 
avait fait et soutenu pour la cause du Roi. Ladite 
rente à recevoir du receveur du Roi qui pour le temps 
sera en Flandre (2). 

Anselme avait été antérieurement l'objet d'un sem- 
blable bienfait de la part du comte Gui qui lui avait 
constitué une rente de 40 livres sur le gavéne de Sin (3), 
et cette rente lui fut même confirmée par Charles de 
Valois, frère de Philippe le Bel, qui par mandement 
prescrivit à Brun de Brunenberg, gardien de Douai, 
de faire jouir Anselme d’Aigremont de la rente à lui 
assignée par Gui de Dampierre (4). Anselme n'est pas 
le seul gentilhomme qui ait agi de la sorte; mais en 
est-il plus excusable? 


(1) Archives de Douai. Communication de M. Félix Brassart. 

(2) Archives du Nord, 5¢ Cartulaire de Flandre, B. 1563, pièce 68. 

(3) Ibidem; p. 19 du T. II de l’Inventaire Sommaire des Archives 
de la Chambre des Comptes, à Lille. 

(4) Ibidem, p. 21. 


— 313 — 


Anselme est repris dans la liste des fieffés de la 
chatellenie de Lens, vers 1300, comme homme demi- 
lige (1). 

Anselme III d'Aigremont, avoué, fit sa joyeuse 
entrée à Tournai en 1302. « Mortuo Hellino d'Armen- 
tiéres, venit successor ejus, dominus Anselmus de 
Aigremont, tanquam advocatus Tornacensis (2). » 

La chronique wallonne de la guerre entre le roi 
Philippe le Bel et le comte Gui de Dampierre rapporte 
que le 17 avril 1303, « Messire Ansiaus d’Aigremont, 
avoué de la ville de Tournai, » sortit avec les capi- 
taines de la garnison française pour aller courir le 
pays ennemi, et quil prit part à une escarmouche 
contre les Lillois (3). — Anselme d'Aigremont figure 
avec son titre d’avoué dans le rôle des chevaliers de 
Flandre et leurs gages au terme de l’Ascension 1303(4). 

Diverses notes du temps concernant la famille Pilate 
et notre avoué témoignent d'une situation financière 
obérée. Engherrand et messire Ansiaus d’Aigremont 
avaient emprunté à Douai de fortes sommes qu'ils 
avaient peine à rembourser, et peut-être faut-il attri- 
buer à cet état de gêne la vente que dut faire Anselme 
de la seigneurie de Wez, l'antique domaine de ses 
ancêtres, apporté jadis par Ida d’Avesnes à la maison 
d’Aigremont? L’acquéreur, paraît-il était de la parenté 
du comte de Flandre et suivait le parti des Flamands. 
On lit dans la chronique de Li Muisis qu’en septembre 
1303, après la nativité de la Vierge, les Tournaisiens 


(1) Bibliothèque nationale, manuscrit français, 6365. 

(2) Chronique de Li Muisis, apud J. J. de Smet, Corpus chroni. 
corum Flandriæ, T, Il, p. 162. — Cousin, Histoire de Tournay, 
liv. iv, p. 98. 

(3) Ibidem. 

(4) Recueil des Historiens de la France, T. XXII, p. 766. 


— 314 — 


ayant appris qu’autrefois, (sans doute au temps d'Hellin 
d’Armentiéres, l’un des défenseurs de Lille), le comte 
de Flandre était venu à plusieurs reprises en l'hôtel 
du Sire de Wez, allèrent détruire le château et le 
village (1). 

Peut-être encore faut-il attribuer au même état de 
gène l’aliénation qu’aurait faite Anselme du domaine 
d'Évin apporté dans la famille par son aïeule Sara? Il 
est possible queles seigneurs d’Aigremont de la branche 
cadette aient revendiqué ce domaine à titre de retrait 
lignager, et c'est ainsi que s'expliquerait la qualifica- 
tion de sire d’Evin que prend le seigneur d’Aigremont 
de 1326 (2). 

Messire Anselmed’Aigremontse retrouve dans divers 
documents de 1307 à 1310 (3). En cette dernière année, 
le mardi après la fête de Saint-Jean, il assiste à Mau- 
buisson, à la suite des seigneurs du Hainaut, au contrat 
de mariage de la sœur du comte de Hainaut avec le 
fils ainé du comte de Clermont (4). — En 1311, il 
intervient dans une sentence rendue, le 16 avril de 
cette année, par la cour féodale du chastel de Douai, 
renforcée de plusieurs hommes de fief de la salle de 
Lille, au profit de l'abbaye d’Anchin contre la châte- 

~~ 


(1) Apud J.-J. de Smet, Corpus chronicorum Flandriæ, T. IL, 
p. 200. — Cousin, liv. 1v, p. 98. 

(2) Voir I. de Coussemaker, Cartulaire de Cysoing, p. 119, sous 
la fausse date 1296, et l’Inventaire Sommaire des Archives de la 
Chambre des Comptes, de Lille, B. 608. 

(3) Fonds Colbert-Flandres, 187, f° 41, année 1307. — Bibliothèque 
Nationale, Dom Caffiaux, Trésor généalogique, T. III, p. 32, année 1307. 
— Archives de Douai, chirographe, mai 1309, Communications de 
M. F. Brassart. 

(4) Devillers, Monuments pour servir à l'h'stoire de Namur, etc., 
T. Ill, p. 592. — 5¢ Cartulaire de Hainaut, n° 25, f° 62 ve, 





— 315 — 


laine de Rache, au sujet d’une écluse du ruisseau dit 
le Bouchard prés de la Scarpe (1). 

En décembre 1315, Anselme d’Aigremont figure 
comme homme de fief de l’abbé de Saint-Amand (2). 
En 1316, il sert le roi à Calais où il donne quittance 
d’un cheval, délivrée au nom des maréchaux de France. 
Son sceau est à la fasce d’hermines (3). On le rencontre 
encore, le 27 mars 1317, (n. st.), comme l'un des 
arbitres entre les héritiers Pilate et le Chapitre de Saint- 
Amé (4). — Il mourut cette année 1317, sans généra- 
tion, laissant l’avouerie à son frère utérin Ricart Pilate. 


13. Ricarp Picare, 1317-1323. 


Ricard Pilate, avoué, fit sa première entrée à Tour- 
nai, le mardi 13 septembre 1317, ramenant, dit Pou- 
train d'après les registres de la ville, tous bannis à 
trois ans, 4 un an, 4 dix livres et dessous dix livres... 
On lui envoya un tonnel de bon vin et quatre poissons (5). 

Le 29 septembre 1318, « Rikart Pilate, dit le avoeet 
de Tornai, » est assigné comme témoin dans un procès 
de juridiction entre la ville et Saint-Amé de Douai (6). 
Le 24 novembre 1319, « Ricars Pilate, advoes de 
Tournay, » frère (utérin) de sire Ansiaus d’Aigremont, 
chevalier, vend 4 la table du Saint-Esprit de Saint- 


(1) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye d'Anchin, original. — 
Imprimé dans Brassart, Histoire du Château et de la Châtellenie de 
Douai, Preuves, p. 417. 

(2) Collection Moreau, vol, 221, f° 213; Archives de l'abbaye de 
Saint-Amand. 

(3) Demay, Collection Clairambault, I, n° 37. 

(4) Archives du Nord, Fonds de Saint-Amé de Douai. 

(5) Histoire de Tournay, T. II. Ricard Pilate n'était nullement sire 
d’Aigremont comme l'avance Poutrain. 

(6) Archives de Douai, Ancienne layette 33. 


— 316 — 


Nicolas de Douai une rente sur le moulin des Wez (1). 

Le mercredi avant la Saint-Jean-Baptiste 1323, 
« Ricars Pilate et demisiele Eve, sa femme, » vendent 
le fief de l'avouerie de Tournai au roi Charles le Bel 
qui en possédait déjà l'hommage par suite d'échange 
avec l’évêque de Tournai. Le douaire dont l'avouerie 
était chargée fut reporté sur un fief gisant à Ennevelin 
appelé le Marais Sébinois (2). 

Le Marais Sébinois, à Ennevelin, tenu de la Salle 
de Lille 4 10 livres de relief, comprenait 6 bonniers 
de prés et bois démembrés du fief du Bois et sis 4 la 
Broye sur le chemin conduisant 4 La Poullée (3). Sui- 
vant toute apparence Ricard Pilate avait recueilli ce 
fief de la succession d’Anselme III d’Aigremont, son 
frèreutérin. Plus tard le Marais Sébinois était aux mains 
de Jean Kieret ou Quieret, seigneur de Franssures, 
qui, en 1361, possédait une maison dite la Bretesque 
(aujourd'hui le Dauphin) sur le marché au bléde Douai, 
laquelle avait aussi appartenu à « feu noble homme 
Mgr Anseaulx d’Aigremont, chevalier, advoes de 
Tournai (4). » 

Ricard Pilate continua, tant quil vécut, a étre 
appelé l’avoué. Il était mort avant le 3 juin 1344, 
d'après une sentence où figurent ses fils Piéron et 


(1) Archives des hospices de Douai, Cartulaire de la Table du Saint- 
Esprit de Saint-Nicolas de Douai. Anselme est dit par erreur Sire 
d’Aigremont. 

(2) Archives Nationales, J, 229, piéce 28. Communication de 
M. F. Brassart, de Douai. 

(3) Th. Leuridan, Statisque féodale du Nord, La Pevele, dans le 
Bulletin de la commission historique, T. XIII, 1877. 

(4) Communication de M. F. Brassart, de Douai d'après l'inventaire 
supplémentaire des Archives des hospices de cette ville, manuscrit 
253 bis, Fonds des Chartriers; et d'après le Registre K de l'Hôtel de 
Ville, p. 109. 





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— 318 — 


Lanvin Pilate, le premier comme exécuteur testamen- 
taire de feu Ricard Pilate dit l’avoué, son père (1). 


§ XII. 


Les avoués de Tournaid'aprèsleursdiversesrelations : 
conclusion. 


La pénurie de documents sur les avoués de Tournai 
se fait surtout sentir à propos de leurs rapports, comme 
officiers, avec les évêques de qui ils tiennent leur man- 
dat et avec la commune qui vise sans cesse à absorber 
leur action; comme seigneurs avec les établissements 
religieux du pays, avec les comtes de Flandre et avec 
le châtelain de Tournai. Néanmoins, après avoir étudié 
de près la nature de leur office, exposé leur succession 
chronologique et mis en œuvre tout ce que de patientes 
recherches ont permis de réunir sur leur généalogie, 
je ne pouvais, dans l'intérét même de ce travail, décli- 
per la tâche de faire ressortir, dans une revue rétros- 
pective, l'importance de ces personnages d’après leurs 
relations connues, et malgré la pauvreté des ressources 
dont on dispose, j'essaie de m’acquitter de cette tâche 
enmanièredeconclusionetdansl'ordreindiqué ci-dessus. 

1° Avec les évêques de Tournai : Il n'est guère pos- 
sible d'inférer de la chronique d’Hériman quelque 
donnée certaine sur les rapports des avoués de son 
temps avec l’évêque de Tournai. D'une manière géné- 
rale le chroniqueur représente ces rapports comme 
ceux du principal fonctionnaire laïc que le seigneur 


(1) Archives de Douai, Ancienne layette 33, rouleau en parchemin. 
— Bibliothèque Nationale, Dom Caffiaux, Trésor généalogique, T. IT, 
p. 082. Communication de M. Brassart. . 





— 319 — 


évéque entretenait au service de la cité dont il était le 
maître, et c'est sous l'aspect de personnages de premier 
plan que figurent les avoués de Tournai dans toute la 
narration d'Hériman. Le plus ancien se révèle dans 
une mission politique qu'on ne confie qu’à un officier 
de haute considération. Fastré 1° chevauche d’ordi- 
naire avec une suite de chevaliers (1). Il s'allie à la 
sœur de l’opulent Thierri d'Avesnes et devient ainsi la 
souche de la seconde et illustre maison de ce nom. 
Son petit-fils, Walter d’Avesnes, marche de pair avec 
le châtelain de Tournai dont il épouse la fille. 

La charte de 1151 par laquelle l'évêque Gérard 
s'élève contre Nicolas d’Avesnes qui, sous ombre de 
sauvegarder les droits de son frère absent, avait envahi 
la demeure et les biens de l'évêque au moment de la 
séparation de l'évêché de Tournai de celui de Noyon, 
démontre que les prélats de Tournai avaient à se tenir 
en garde contre la puissance de l'avoué de cette ville, 
bien quil fit leur homme-lige. Il faut néanmoins 
reconnaître que dans la suite, à part quelque conflit 
d'intérêts insuffisamment définis et certaine incorrec- 
tion dans l’accomplissement de ses obligations de 
vassal, l'avoué de Tournai fut plutôt soumis que 
rebelle à l'autorité de l’évêque. 

2° Avec la commune : Anselme, le premier avoué 
de la Maison d’Aigremont, qui avait dû voir la nais- 
sance de la commune de Tournai ou, si l'on veut, sa 
consécration officielle par la charte de Philippe-Auguste, 
n'a pas laissé de souvenir de ses rapports avec ce pou- 
voir nouveau qui saffirmait comme une menace contre 
l'action des avoués. En 1197, quand Bauduin, comte 


(1) « Idem etiam Fastredus multoties cum militibus suis equitans » 


(§ 9). 


— 990 — 


de Flandre, en guerre avec le monarque francais, 
assiégeait Tournai et consentait à conclure une trêve 
avec les bourgeois de cette ville, ce sont les fils 
d’Anselme, Gilles, seigneur d’Aigremont, et Gossuin, 
l’avoué, qui jurent la trêve et répondent de l'exécution 
des conditions que le comte impose aux assiégés. On ne 
réclame de semblables garanties que des gens de valeur. 

Les deux actes du mois de mai 1234 par lesquels 
Anselme II d’Aigremont est forcé de reconnaître quil 
ne peut disposer de son avouerie qu'en faveur d'un 
bourgeois de Tournai, prouveraient que dès lors les 
rapports entrecet officier et la communesont empreints, 
du côté de celle-ci, d'une sorte de défiance témoignant 
que déjà elle ne supportait plus qu'avec impatience le 
pouvoir juridictionnel des avoués. Sans doute elle par- 
vint enfin à annihiler ce pouvoir qui limitait sa pleine 
action, c'était fatal; mais elle dut laisser aux avoués 
leurs droits utiles, leur titre et les honneurs qui s’y 
rattachaient. On vit même l’un d'eux prendre, pour son 
sceau d’avoué, le type équestre qui était un attribut 
réservé aux grands seigneurs. La prérogative de faire 
une entrée solennelle et d’amnistier les bannis à cette 
occasion tenait de la souveraineté; elle dénote toute la 
considération dont l'officier féodal, au déclin de sa 
charge, était encore entouré dans la ville et marque 
le rang élevé qu'il y avait occupé. Ce n'est pas à des 
fonctions subalternes qu'un tel privilège avait pu être 
attribué ou reconnu; Buzelin, dont le témoignage, il 
est vrai, ne saurait être ici invoqué que comme opinion, 
le pensait ainsi : Erat ea dignitas Tornaci maxima (1). 

3° Avec les établissements religieux du pays. L'avoué 
Walter est représenté par Bauduin d’Avesnes comme 


(1) Gall-Fland., pp. 114-115. 


— 32] — 


un homme cruel et ravisseur du bien d’autrui; mais 
ses cruautés et ses injustices se sont exercées dans une 
autre contrée et le sévère jugement de l'Histoire atteint 
plutôt en lui le seigneur d’Avesnes que l’avoué de 
Tournai. A Tournai, d'après Hériman, Walter fut 
tant qu'il vécut le père de l'abbaye Saint-Martin et, 
suivant l'historien de l'abbaye de Saint-Nicolas-des- 
Prés, il fut un insigne bienfaiteur de ce monastère. 
Néanmoins Walter semble avoir transmis à quelques- 
uns de ses descendants le triste héritage de ses instincts 
‘ déprédateurs et de ses violences à l'égard des églises. 
Son fils Nicolas d’Avesnes l’imita, on vient de le voir, 
dans ses tentatives d’envahissement et d’usurpation ; 
mais on retrouve ce seigneur bien amendé à la fin de 
sa carrière, vers 1177, dans deux chartes par lesquelles 
il prend sous sa protection spéciale certains biens acquis 
par l’abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés et qui étaient 
tenus de lui. 

La fille de Walter, Pétronille d’Avesnes, veuve de 
Jean II de Cysoing, fut d’une véhémence extréme a 
l'égard des religieux de Saint-Calixte. 

Gossuin d’Aigremont obéit d'abord à l'esprit de con- 
voitise qui avait animé ses prédécesseurs de la maison 
d’Avesnes à laquelle il tenait par sa mère Ida. Il élève 
des prétentions sur des biens appartenant depuis long- 
temps au monastère de Saint-Nicolas-des-Prés ; 1l tour- 
mente les religieux au sujet de la terre qui leur avait 
été donnée, en 1137, par son bisaieul Walter et qui 
était le domaine attaché à l’avouerie de Tournai. Tou- 
tefois Gossuin finit par reconnaître l'injustice de ses 
revendications; il obtient son pardon et meurt sous 
l'habit des moines de Saint-Nicolas-des-Prés facile- 
ment oublieux de ses tracasseries. Avant de mourir il 
fait un don à l’abbaye et en cela il est suivi par Gilles, 


ANNALES. IV. 21 





— 322 — 


son frère et successeur, qui, en outre, cède au monas- 
tère, en 1226, l'hommage d'une terre sise à Lamain. 
— Les torts matériels sont réparés, et quant aux tra- 
casseries, inexcusables sans doute, elles ne semblent 
nullement revêtir le caractère de cruauté que le chro- 
niqueur reproche au seigneur d'Avesnes. 

4° Avec les comtes de Flandre : A la fois possesseur 
de domaines importants et avoué de Tournai, Gilles 
d’Aigremont fut l’un des personnages les plus remar- 
quables et les plus influents de sa maison. Nombreuses 
sont les chartes où, durant sa longue carrière, il inter- 
vint soit comme témoin, soit comme acteur et à titre 
deseigneur, dans l’une et l’autre châtellenies de Tournai 
et de Lille. On l’a vu, en 1197, appelé non seulement 
à signer la trêve accordée aux bourgeois de Tournai 
par le comte de Flandre, mais encore à faire partie 
des cautions données par la commune pour sûreté des 
conventions stipulées dans cette trêve; en 1214, se 
porter garant pour la comtesse Jeanne souscrivant aux 
dures conditions dictées par le vainqueur de Bouvines, 
et, en 1222, assister sa souveraine rétablissant la paix 
entre l'évêque et le châtelain de Tournai. Ses rapports 
avec la princesse sont ceux d'un conseiller fidèle, d'un 
sujet dévoué dont les services sont requis dans maintes 
circonstances souvent délicates. 

Les successeurs de Gilles furent aussi mélés aux 
événements politiques de leur temps. En 1246 et dix 
ans plus tard, Anselme II et son fils Renier le Borgne 
d’Aigremont sant appelés à se porter cautions pour les 
d’Avesnes auxquels des sympathies de race les atta- 
chaient. Dans la terrible guerre qui éclata, à la fin du 
XIII*siécle, entre Gui de Dampierre et Philippele Bel, 
l’avoué Hellin d’Armentiéres se trouve parmi les défen- 
seurs de Lille. L’acte d’Anselme III qui, tenant une 








— 323 — 


pension du comte Gui, le trahit pour embrasser une 
cause que le sentiment patriotique et celui de la recon- 
naissance aurait dû lui rendre doublement odieuse, est 
un acte peu honorable par ce chevalier; mais on con- 
viendra que si les séductions du Roi s’attachérent à 
corrompre sa fidélité comme celles des principaux sei- 
gneurs flamands, c'est que, comme eux, il exerçait 
autour de lui une influence bonne à acquérir et à utili- 
ser. Il faut d'ailleurs se souvenir qu’Anselme descendait 
des avoués de Tournai, qu'il était lui-même l'héritier 
de l’avouerie, et que Tournai était une ville française. 

5° Avec le châtelain de Tournai : La châtellenie de 
Tournai ne ressemblait pas à celles de Lille, de Douai, 
de Lens et autres. Ici c'était le comte qui était seigneur 
de tout le pays, dans le Tournaisis c'était le châtelain, 
le comte n'en étant que le suzerain. Néanmoins le 
châtelain de Tournai, tout puissant dans la châtellenie, 
n'avait pas d'action dans la ville qui constituait, sous 
le régime féodal du moins, le ressort exclusif de 
l'avoué. Il s'en suit que les rapports de celui-ci avec le 
châtelain n'ont pu être que des rapports de vassal à 
seigneur, et telles ont été en effet les relations de 
l'avoué avec le châtelain de qui il tenait quelques fiefs 
et hommages en dehors de son office. Non seulement 
ces relations furent sans nuage, mais elles prirent 
parfois le caractère de services rendus par l'avoué au 
châtelain. C'est ainsi qu'en 1261 et en 1265, Anselme II 
garantit le payement de dettes contractées par le châte- 
lain Arnoul envers des bourgeois d'Arras, et quen 
1291, le Borgne d'Aigremont était le créancier de la 
châtelaine Marie pour 200 livres parisis. On sait 
d'ailleurs que les avoués de Tournai descendaient par 
les femmes du premier châtelain de la maison de 
Mortagne. 


— 324 — 


En somme, les avoués de Tournai furent loin d’étre 
des personnages sans influence et sans pouvoir. Les 
évêques, dont l’avoué était le principal représentant 
dans la cité, eurent parfois à compter avec l'autorité 
et le prestige qu'il sy était acquis. Sous la commune 
même, qui le jalousait et qui finit par absorber son 
action juridictionnelle, l'avoué ne cessa de jouir d'une 
considération et de prérogatives qui témoignent de 
l'importance de l'officier. Comme seigneur on ne sau- 
rait refuser aux avoués de Tournai une puissance et 
une illustration, inégales sans doute dans les familles 
où ils se recrutérent héréditairement et sous les diffé- 
renis régimes qu'ils traversèrent, mais réelle en tous 
temps. 


APPENDICE, 


Branche cadette des seigneurs d’Aigremont. 
1. GéRARD, sire d'Aigremont, 1242, + avant 1260. 


On a vu au § VII, comme troisième fils d'Anselme I* 
et comme frère de Gossuin et de Gilles d'Aigremont, 
un Anselme lequel, vers 1199, prend le nom patrony- 
mique de sa mère, « Anselmus de Avesnes » et est, en 
1216, surnommé Le Roi, « Dominus Anselmus rex de 
Aigremont. » Cet Anselme, souche des seigneurs de 
Liez, à Raimbaucourt, est très probablement le père 
de Gérard d’Aigremont qui, à partir de 1234-1242, 
continue la branche des seigneurs d’Aigremont déta- 
chée de celle des avoués de Tournai; opinion fondée 
sur les rapports et les intérêts communs subsistant 
longtemps après chez les de Liez et les seigneurs 
d’Aigremont, et sur l'étude comparée des sceaux. 


— 325 — 


Ce qui est constant c’est qu'à la mort de Gilles, 
avoué de Tournai, une branche distincte possède exclu- 
sivement la seigneurie d’Aigremont; quelle se déve- 
loppe parallèlement à la branche mère et que Gérard 
était, en 1242, le chef de cette branche nouvelle. A 
cette date, Gérard, sire d’Aigremont, approuve un 
arbitrage entre l'abbé de Cysoing, d'une part, Arnoul 
de Landas, chevalier, et Nicole del Bos, d'autre part, 
au sujet des limites de leurs terres respectives. 
Ces derniers tenaient leurs dites terres de Gérard, sire 
d’Aigremont (1). | 

En mars 1244, Gérard, seigneur d’Aigremont, fait 
connaître que Huon d'Ardompré, son ami, a vendu à 
l'abbaye des Prés, de Douai, 2 bonniers et un quartier 
de terre devant la porte du Cachompré (2). En novem- 
bre 1246, Gérard, seigneur d’Aigremont, ratifie un 
achat de 10 bonniers de terre et des rentes 4 Brun- 
mortier en la paroisse d’Annceullin, fait par l’abbaye 
des Prés (3). Son sceau rond, de 57 mill., figure un 
écu au lion passant couronné. + Sigillum. Domini. 
Gerardi. de. Acrimonte (4). 

Le lion passant, c'est l’ancien blason de la maison 
d'Aigremont; ici, il est couronné pour distinguer les 
armes de Gérard de celle de la branche des avoués. 
Le successeur de Gérard venant alors que les armoiries 
d’Aigremont sont changées, adoptera la fasce d’her- 
mines, mais en conservant, comme souvenir de son 


(1) Archives du Nord, Fonds de Cysoing, n° 77. Cet acte est aussi 
inséré dans Jes lettres de Gilles, Sire d'Aigremont et d’Evin, chevalier, 
du 3 décembre 1326, imprimées dans I. de Coussemaker, Cartulaire 
de Cysoing, p. 119. squs la fausse date 1226. 

(2) Noël Valois, Cartulaires de Notre-Dame des Prés, de Douai, 
p. 27; A, f 44r°. 

(3) Ibidem, p. 30; A, f 52 vo. 

(4) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 402. 


— 396 — 


origine, le lion placé au canton dextre de lécu. Le 
fils de celui-ci, devenant le chef de la famille par la 
mort de l'avoué Anselme III, reprendra les armes 
pleines, la fasce d'hermines. Après lui, les cadets bri- 
seront ces armes soit d'une étoile ou d'un croissant, au 
canton dextre, soit d'un filet en bande, soit de l'étoile 
et du filet réunis. De leur côté les de Liez porteront la 
fasce d’hermines sommée de trois fermaux. Cette suc- 
cession naturelle corrobore l'opinion émise plus haut 
qu'Anselme dit le Roi, troisième fils de l'avoué 
Anselme I* est l’auteur de la branche cadette et des 
deux rameaux qui la partagent en seigneurs d’Aigre- 
mont et en seigneurs de Liez. 

Gérard, dont on ne connaît pas la femme, était mort 
en 1260. En janvier de cette année, Gérard de Landas, 
donnant à l'abbaye de Fines, sous condition de rachat 
facultatif, ses revenus provenant du marais de Bon- 
nance, à Templeuve, prie l'héritier de Gérard d’Aigre- 
mont de qui il tenait ces revenus en fief, de ratifier 
cette donation (1). L’héritier de Gérard était Anselme 
qui suit : 


2. ANSELMB, sire d'Aigremont, 1260-1281. 


Une sentence arbitrale de la comtesse Marguerite, 
du 23 octobre 1270, sur divers différends d'intérêts 
entre Robert de Wavrin, sénéchal de Flandre, et Jean, 
chatelain de Lille, cite le seigneur d’Aigremont comme 
ayant reçu 140 livres du châtelain payant pour le 
compte du sénéchal (2). 

En juillet 1277, Anselme d’Aigremont, chevalier, 


(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 131. 
(2) Archives du Nord, 1 Cartulaire de Flandre, p. 122, f° 38 vo. 
— Imp. dans Th. Leuridan, Les Châtelains de Lille, p. 258. 





— 327 — 


déclare qu'ayant vu les lettres par lesquelles Gérard 
de Landas, seigneur de Aines, avait donné à l'abbaye 
de Flines, en janvier 1260, ses revenus provenant du 
Marais de Bonnance, il approuve la donation et la 
convention faites avec l'abbesse et promet d’en garantir 
l'exécution (1). 

En février 1279, Anselme, sire d'Aigremont, che- 
valier, et Jean de Lyés se portent ensemble cautions 
envers l’abbaye de F'lines pour une terre acquise d’une 
demoiselle mineure. « Nous Jehans de Lyés et Nous 
» Ansiaus, sire d’Aygremont, chevalier, faisons savor » 
que Gillette d’Aniche, ayant vendu à l'abbaye de 
Flines ses droits sur une terre s'étendant à Villers 
(-au-Tertre) et à Bugnicourt, « ke on tient de medame 
» le contesse de Flandres et de Haynau et de monsigneur 
» Bauduin de Rumaucourt.... pryé nous a et requis ke 
» nous l'ostajons enviers l'église de Felines, » promet- 
tant de faire werpir ladite église par sa fille aussitét 
que celle-ci aura atteint son âge(2). Le sceau d’Anselme 
est rond, de 43 mill., et figure un écu à la fasce 
d’hermines, accompagnée d’un lion passant au can- 
ton dextre : + Seel monsigneur Ansel, chevalier 
dEgremont (3). Il est encore cité dans un acte de la 
même abbaye du 5 mai 1281 (4). 

Dans une enquête du 11 décembre 1310, relative 
aux marais de Bonnance, une religieuse de F'lines 
dépose qu'un jour (qui pouvait remonter à une trentaine 
d'années), Anselme d’Aigremont, père de Gilles de qui 
les marais de Bonnance étaient tenus en fief, se rendit 
à Flines et pria l’abbesse et le couvent de l'aider à 


(1) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 219. 

(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 221. 

(3) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 400. 

(4) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 248. Mgr Ansiel d'Aygremont. 


— 328 — 


marier sa fille. Il prétendait que l'abbaye y était tenue 
en raison de l'assignation à elle faite sur Bonnance ; 
mais il nobtint rien (1). 

A l'époque de cette enquête, Anselme était sorti de 
ce monde; la religieuse en parle comme d'un seigneur 
qui n'existe plus et auquel son fils a succédé. On voit, 
en effet, celui-ci faire, en juin 1310, acte desuzeraineté 
à l'égard des marais de Bonnance tenus de la seigneurie 
d'Aigremont (2). — Anselme laissait : 

lo N. d'Aigremont, fille qui était à marier vers 
1280 et dont on ne connaît pas l'alliance. 

2° Gilles qui lui succéda à la seigneurie d'Aigremont. 


3. GILLES, sire d’Aigremont, 1310-1334. 


Gilles d’Aigremont, chevalier, ayant fait assigner à 
sa cour, en juin 1310, tous ceux qui croyaient avoir 
des droits sur les marais de Bonnance, le procureur 
du monastère de Flines exhiba, le 11 décembresuivant, 
le titre de 1277 qui fut trouvé bon et valable (3). 

Le 3 décembre 1326, Gilles, sire d'Aigremont et 
d’Evin, vidime l'acte d'arbitrage de 1242 entre l'abbé 
de Cysoing, d'une part, Ernoul de Landas et Nicolon 
del Bos, d'autre part, sur les limites de leurs terres 
respectives (4). C'est la seule fois que la seigneurie 
d’Evin reparait depuis la mort de Sara qui l'avait 
apportée en mariage à l'avoué Renier le Borgne 
d'Aigremont. Dans l'ordre naturel des choses, la sei- 
gneurie d’Evin dut être recueillie d'abord par Sara, 


(1) Hautcœur, Cartulaire de l'abbaye de Flines, pp. 512 et 514. 

(2) Ibidem. 

(3) Ibidem. 

(4) L. de Coussemaker, Cartulaire de Cysoing, p. 119, sous la fausse 
date 1226. — Archives du Nord, Inventaire Sommaire, B. 608. 





— 399 — 


épouse d'Hellin d'Armentières; ensuite par l'avoué 
Anselme III, son neveu; et enfin par les seigneurs 
d'Aigremont et de la branche cadette; mais tant d'évé- 
nements ont pu, en un demi-siècle, déranger cet ordre 
naturel. Gilles, sire d Aigremont, devenu le chef de la 
famille depuis la mort en 1317, de l’avoué Anselme III, 
reprit les armes pleines, la fasce d'hermines, adoptées 
vers 1261 par l'avoué Anselme IT; c'était son droit. 
Aurait-il en même temps recueilli la seigneurie d’Evin? 
Ou bien aurait-il revendiqué à titre de retrait lignager 
ce domaine que Anselme III, pressé d'argent et sans 
génération, aurait aliéné? Aucun document connu ne 
permet de répondre à cette double question. 

Le 18 février 1328, Gilles, sire d’Aigremont, che- 
valier, souscrit un acte qui confirme l'abbaye des Prés 
de Douai, dans la possession d’une terre à Cachompré. 
Son sceau, rond, de 22 mill. figure un écu à la fasce 
d'hermines. + Seel Gilles d’ Atgremont (1). — Le 10février 
1330, Gilles, sire d'Aigremont, chevalier, et Anselme 
d'Aigremont, dit Le Borgne, son fils aîné, écuyer, 
reconnaissent avoir recu le prix des rentes vendues au 
Chapitre de Saint-Pierre de Lille, pour une chapellenie 
fondée en l'église de Saint-Pierre de Flers, par Agnès, 
veuve de messire Adam de Mastaing (2). — Monseigneur 
Gilles, sire d'Aigremont, était échevin des Timaux de 
la Salle de Lille, le 20 janvier 1334 (3), et le 30 juin 
de la même année (4), après laquelle on ne le retrouve 
plus. 

I] laissait, entre autres enfants peut être, Anselme 
dit le Borgne, l'aîné, qui vient d'être cité, et très pro- 


(1) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 404. — Noël Valois, p. 45. 
(2) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 654. 
(3) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 558. 

(4) Mgr Hautcœur, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 666. 


— 330 — 


bablement Gilles d Aigremont. Tous deux assistent, le 
14 juin 1330, à un acte d'arrentement de terres par 
échange, à Ennevelin. Le sceau du premier présente 
un écu à la fasce d'hermines accompagnée d'un lion 
passant au canton dextre : Ansiel Dégremont. Le sceau 
du second présente un écu à la fasce d'hermines accom- 
pagnée dune étoile au canton dextre : Seel Gillion 
Dégremont (1). Le lion et l'étoile comme brisure. 


4. ANSELME IT, d’Aigremont dit le Borgne, 1334?-1364 ? 


De cet Anselme, qui a dû succéder à son père dans 
la seigneurie d'Aigremont et prendre dès lors les 
armes pleines de la famille, on ne trouve pas d'autre 
mention que dans l'acte du 10 février 1330; celles 
qu'on pourrait rencontrer par la suite seraient com- 
prises entre les années 1334 et 1364. Je le présume 
père de Jean, qui suit. 


©. JEAN I, sire d’Aigremont, 1364. 


Un acte de 1364 par lequel sont reconnus les droits 
de l'abbaye des Prés, de Douai, sur la justice de 
Cachompré, est scellé par Jean, sire d’Aigremont, 
écuyer, dont l'écu est à la fasce d’hermines : + See 
Jehan Dégremont ; —parJean Dégremontdit Antreulles, 
dont l’écu à la fasce d’hermines est brisé d'un filet en 
bande : + S. Jehan Daigremont ; — par Gilles d’Aigre- 
mont, dit Antreulles, dont le sceau offre un écu à la 
fasce d'hermines, accompagnée d'une étoile, au filet 
en bande brochant : + Seel Giles Degremont. Ces deux 


(1) Archives du Nord, Abbiette de Lille. — Demay, Sceaux de la 
Flandre, n°* 401 et 405. 


— 331 — 


derniers comme hommes de fief dudit sire d Aigre- 
mont (1). En 1375 un Gillion d’Aigremont était bailli 
des religieux d’Anchin (2). 

Jean I* serait le père de Jean II et de Gilles, suc- 
cessivement seigneurs d’Aigremont, et peut être aussi 
d’Anselme d Aigremont, témoin en 1389 d'une acqui- 
sition de rente faite par l’Abbiette de Lille. Le sceau 
de celui-ci présente un écu à la fasce d'hermines 
accompagnée d'un croissant au canton dextre : + Seel 
Ansiel Dergremont (3). 


6. Jean II, seigneur d’Aigremont, + avant le 26 avril 1391. 


Ce que l'on sait de Jean II se'borne à cette note 
qu’à son trépas, advenu avant le 26 avril 1391, la sei- 
gneurie d Aigremont passa à son frère Gilles. 


7. Guzs II, sire d'Aigremont, 1391. 


Gilles servait, le 26 avril 1391, le rapport et dénom- 
brement de son fief d Aigremont gisant 4 Ennevelin et 
en plusieurs autres paroisses de la châtellenie de Lille, 
à lui échu par le trépas de Jean d’Aigremont, son 
frère ; lequel fief était chargé d'un viage au profit de 
Mgr de Tourmignies et de Madame, sa femme, et 
aussi d’un demi-quint que pouvait réclamer Jacques 
de Le Blaquerne et Pierre de Laubel à cause de sa 
femme Jacqueline d'Aigremont (4). 


(1) Archives du Nord, Fonds de l'abbaye des Prés. — Demay, Sceaux 
de la Flandre, n° 406, 407, 408. 

(2) Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 664. 

(3) Demay, Sceaux de la Flandre, n° 3018. 

(4) Archives de la Chambre des Comptes, n° 74. Rapports et dénom- 
brements originaux des fiefs mouvants de la Salle de Lille. 





— 332 — 


Déjà, antérieurement à 1372, un demi-quint avait 
été écliché de la seigneurie d'Aigremont et constituait 
le fief Cosset, au hameau d’Ardompré, à Templeuve ; 
l'autre demi-quint, sensiblement le même que le fief 
Cosset, consistait en 38 cents de terre, 12 rasières et 
2 havots d'avoine, 2 chapons, 5 sous, 15 œufs, 5 hom- 
mages, etc. (1). — Le petit sceau appendu au dénom- 
brement du fief d'Aigremont servi par Gilles figure la 
fasce d'hermines dans un encadrement gothique. 

Il y a très probablement affinité entre les sires 
de Tourmignies qui portaient aussi la fasce d hermines 
et chez lesquels le prénom de Gilles était en quelque 
sorte héréditaire. Déjà, en 1274, Gillion de Tourmi- 
gnies, chevalier, assistait, comme avoué, Sara, fille de 
Renier le Borgne d'Aigremont, avoué de Tournai (2). 
Dans les actes du siècle suivant, Gilles de Tourmignies 
et Gilles d'Aigremont figurent plusieurs fois ensemble 
comme chevaliers, échevins des Thimaux (3). En 1372, 
Gilles, seigneur de Tourmignies, chevalier, et en 
1390, Gilles, seigneur de Tourmignies, possédaient, 
au hameau d’Ardompré à Templeuve, le fief Cosset, 
« jadis écliché du fief d Aigremont (4). » Et voici que 
le 26 avril 139], le rapport du fief d’Aigremont cons- 
tate que cette seigneurie était chargée d'un viage au 
profit de Monseigneur de Tourmignies et de Madame, 
sa femme (5). — Au 30 septembre de la même année 


(1) Archives de la Chambre des Comptes, n° 93. Recueil général des 
fiefs tenus de la Salle de Lille, par Jean Schapelinck, greffier du 
Bailliage de Lille, f° 157. 

(2) A. d'Herbomez, les Chatelains de Tournai, preuves, n° 151. 

(3) Voir Hautcœur, Cartulaire de Flines, p. 558; — Mgr Haotcceur, 
Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, p. 666. | 

(4) Jean Schapeliock, Recueil général des fiefs, f° 123 v°. 

(5) Rapports et dénombrements originaux, n° 74 de l'État général 
des registres de la Chambre des Comptes de Lille. 





— 333 — 


1391, Gilles, seigneur de Tourmignies, pair du chateau 
d’Epinoy, portait la fasce dhermines au lambel de 
trois pendants (1). 

En 1397-1398, un proces était intenté par l'abbesse 
et le couvent de Notre-Dame des Prés, de Douai, 
contre Gilles, écuyer, seigneur d’Aigremont, Jean 
Brunel, son bailli, Gillard d'Aigremont, bâtard, et 
Pol d'Aigremont, sergents dudit Gilles d'Aigremont, 
touchant un abus de pouvoir commis par ces derniers 
dans la juridiction de la terre de Cachompré apparte- 
nant à la susdite abbaye (2). C'est le dernier seigneur 
connu du nom d'Aigremont. 


(1) Communication de M. Brassart, de Douai. 
_ (2) Archives du Nord, Fonds de l’abbaye-des-Prés, Carton 5; origi- 
naux en parchemin. 


TABLE. 


Première partie : l'Office. 


§ I. L’avouerie laïque 


§ II. L'avouerie de Tournai; époque féodale ; apogée . 


§ III. Ere communale; décadence et transformation. 
§ IV. Fin de avouerie de Tournai . 


Deuxiéme partie : les Officiers. 


§ V. Les premiers avoués connus et la chronique d'Hériman. 


1. Bauduin. 

2. Fastré 1er, 

3. Fastré 11 et Radulphe. 
§ VI. Maison d'Avesnes . 

4. Walter. 

5. Gossuin d'Avesnes. 
8 VII. Maison d’Aigremont 


6. Anselme I¢r, 
7. Gossuin d’Aigremont, 


§ VIII. Maison d’Aigremont (suite); séparation de la branche 


des avoués de Tournai, 
8. Gilles. 

§ IX. Maison d’Aigremont (suite) . 
9. Anselme II. 

§ X. Maison d’Aigremont (suite) . 


10. Renier le Borgne. 
11. Sara, épouse d'Hellin d’Armentiéres. 


§ XI. Dernier avoué du nom d’Aigremont. Famille Pilate . 


12. Anselme III. 
13. Ricard Pilate. 


. 235 
. 240 
. 246 
. 252 


. 259 





. 268 


. 280 


. 287 


. 293 


. 302 


. 309 


§ XII. Les avoués de Tournai d'après leurs diverses relations ; 


conclusion . . 
Appendice. Branche cadette d' Aigremont . 


—0 29% 0e — 


. 318 
. 324 


TE ey "| 


TABLE DES MATIERES 


contenues dans le Tome IV des Annales. 


8 


Extraits de testaments tournaisiens (1501 à 1791) par 


M. À. de la Grange ..........8. à 
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . 219 
L'avouerie de Tournai, essai sur l'histoire de cette institution | 

par M. Th. Leuridan . . . . . . . . . . . . 23] 
Table. . . . . ee ee we . . . . . . . . 334 


La troisième partie du tome IV des Annales comprend la Table 
méthodique des matières contenues dans la première Série 
(Bulletins et Mémoires) des publications de la Société historique 
et littéraire de Tournai (1845 à 1895) par M. le D' Desmons. 

Pour la facilité des recherches cette table a reçu une pagi- 
nation spéciale et elle a été brochée séparément. 





Tournai, typ. Casterman. — 822 


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